. ! - *Jvxq*d V? < % 4 te 'Y< ■'***, , £. >• -, ► , ! W . i V s 4^ *K/-m . / S5S ^ 4 C* 4* ' V 1 / f ■ 4» * ' ■ #v^"ft c**a , — . BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE *(A La figure placée sur le titre du Bulletin représente un t'rtislacé JVIacroure du genre Scyllarus, le .S', paradoxus Miers, espèce africaine capturée sur les côtes de la Guinée portugaise; elle a été exécutée par M. le Professeur A. Millot, d'après un spécimen entré récemment dans les Collections entomologiques du Muséum (Bull. Mus. nat. d'Hist. nat,, ioi5, p. ^17). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM TOME VINGT-DEUXIÈME 1916 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCCCXVI BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM ANNÉE 1916 N° 1 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCGCCXVl AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). 1. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 fiancs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (l). (,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association, 1 90, boulevard Saint-Germain. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1916. — NJ 1 «>*<— 159e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 27 JANVIER 1916. PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER, ASSESSEUR DU DIRECTEUR. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président donne connaissance du fait suivant qui est relatif aux Services du Muséum : M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie au Muséum, a été nommé, pour l'année 1916, Assesseur du Directeur. (Arrêté ministériel du 21 janvier 1916.) PRÉSENTATION D'OUVRAGE. M. le Professeur L. Lapicque présente et offre, pour la Biblio- thèque du Muséum, la thèse de Doctorat es sciences de son élève, M1Ic Gabrielle Koenigs, ayant pour titre : «■ Étude de l'excitabilité des nerfs vaso-moteurs et pigmenlo-moteurs", Paris, 191 5. Muséum. — xxn. — 2 COMMUNICATIONS. Remarques sur la variarilite DE LA CRÊTE SAGITTALE DU CRISE DES GORILLES, par M. H. Neuville. La présence d'une crête sagittale sur le crâne des mâles adultes est considérée comme l'un des caractères du genre Gorilla. Les variations individuelles de celte crête ont frappé tous ceux qui se sont occupés de la morphologie crânienne des Gorilles; les différences générales , notamment celles de hauteur, qu'elle peut présenter, ont été maintes fois signalées, et les données numériques sont nombreuses à ce sujet. Ce ne sont pas de telles variations que je me propose d'examiner ici, mais des faits de portée morphologique beaucoup plus large. Dans d'assez nombreux Mémoires relatifs à des cerveaux de Gorilles, Broca, cherchant à pénétrer les raisons des différences présentées par ces pièces, fait brièvement allusion aux caractères des divers Gorilles alors connus et mentionne une réduction caractéristique que subirait, sur cer- tains de ceux-ci, la crête sagittale (1). Hartmann, dans son ouvrage bien connu sur les Singes anthropomorphes (3), mentionne, en traitant des Gorilles, nin crâne avec des sutures encore séparées dans lequel la crête sagittale, déjà développée, paraissait en quelque sorte formée par deux lames séparées par un sillon longitudinal. Le bord supérieur de chacune de ces lames correspondrait aux deux lignes temporales, très rapprochées l'une de l'autre de chaque côté». L'auteur estimait que si l'animal n'était pas mort à cette phase de son développement, les deux lames de la crête se seraient probablement soudées, dans la suite, en une lame unique; c'est là, en effet, le processus de la formation des crêtes sagittales, qui résultent, comme l'on sait, de la fusion des deux erêtes dites temporales, W Voir notamment : P. Bboca , Présentation d'un cerveau de Gorille mâle et adulte (Bulletin de la Société d'anthropologie , s* série, 1876, p. 426-43 1, et Mémoires d'anthropologie , t. I, 1888, p. 567-071). — Id., Étude sur le cerveau du Gorille (Revue d'anthropologie, 1878, 2e série, t. I, p. 1-46, et Mémoires d'anthropologie, t. V, 1888, p. 6oi-65i). <2' R. Hartmann, Les Singes anthropomorphes, édit. française, Paris, 1886, p. 48-4q. 03 03 a a o 3 -Œ> "Eb en VC3 3 S 03 3 -3 3 O -© CB S-T te CB a. »« a *■— ^ o C3 o CB s> ■ -* ■*-> a '5b ^ CD "S X S3 «s! ■au T3 fin O en 3 C3 O *3 *-fcJ o 3 es >- i- 3 o co •—> es so -3 *3 .2 2 o O C3 -3 o 3 3 bo e g '5c vcu - o 3 te = (=> te . co ■< en *• CD O «o> a — cj -a a 3 o -2 ^ 3 o o O O m -o m a •co celles-ci se rapprochant de plus en plus de la région sagittale et finissant par s'y confondre. Sans pouvoir me prononcer sur la possibilité du déve- loppement ultérieur des crêtes dites temporales sur le crâne signalé par Hartmann, je ferai simplement remarquer que la véritable crête sagittale n'y existait pas, puisqu'elle se réduisait encore à ses deux éléments for- malifs. 11 m'a été permis d'examiner trois crânes de Gorilles mâles se présen- tant à l'état ainsi décrit par Hartmann. De ces trois crânes, deux au moins possédaient un ensemble de caractères tels qu'ils doiveut être considérés comme ayant atteint leur entier développement, et, si ce fait est moins évident pour le troisième, il n'en reste pas moins très probable pour celui-ci. C'est à l'examen sommaire de ces trois cas et à la recherche de leur signification que je me propose de me livrer dans les quelques pages suivantes. Le premier des trois crânes ainsi dépourvus de crête sagittale m'a été communiqué en 1911 par le Dl A. Durrieux (voir pi. I). C'est celui d'un mâle non pas âgé, mais parfaitement adulte. Je lui ai consacré une description assez détaillée dans V Anthropologie (l). Au cours de celte des- cription, j'ai mentionné un autre crâne, également dépourvu de crête sagittale, appartenant à la Collection d'Analomie comparée du Muséum (n° A. 12770) [voir pi. II]. Cette dernière pièce se présente à un état paraissant exactement identique à celui du crâne signalé par Hartmann : ses os, bien qu'assez fortement réunis les uns aux autres par l'engrenage des sutures, ne sont pas encore fusionnés, et leurs lignes de démarcation restent parfaitement nettes; la seconde dentition est ici terminée cl l'animal devait avoir atteint, ou il s'en faut de bien peu, sa taille définitive. Un troisième crâne dépourvu de crête sagittale m'a enfin été envoyé, dans le courant de 191/1, en même temps que d'autres pièces, par le D1 A. Dur- rieux. Je l'ai décrit avec quelques détails, en le comparant aux deux pré- cédents, et en tirant de ces examens et comparaisons les conclusions qu'ils m'ont paru comporter (2). Dans ce nouveau travail, je me bornerai à ex- poser sommairement les questions ainsi soulevées. La présence d'une crête sagittale est, ainsi que je l'écrivais en commen- çant, regardée comme constante sur le crâne des Gorilles mâles adultes, la femelle ne présentant pas ce caractère. Bien que ce dernier détail n'ait pas directement trait aux faits ici envisagés, je crois utile de faire remar- quer que, s'il se trouve des mâles dépourvus de crête sagittale, il existe, inversement, des femelles dont le crâne présente cette crêle à un état de (l) H. Nkuviixe, A propos d'un crâne do Gorille rapporté de la Likouala-Mos- saka par le D1' A. Dchrieux (L'Anthropologie, t. XXIII, 1919, p. 563-5 86)1 (-> Id. , Sur deux nouveaux crânes de Gorilles de la Likouala-Mossaka (Collec- tion du D' A. Diriuf.ux) [L'Anthropologie, t. XXVI, 19.16, p. 363*3 96]* — tx — développement assez accusé. Ce fait paraît méconnu des auteurs qui se sont le plus occupés de la morphologie crânienne des Gorilles et qui ont suivi le plus attentivement les variations de leur crête sagittale (1). J'ai pu cependant eu observer un cas dans la Collection d'Anatomie comparée du Muséum. C'est celui d'un crâne de Gorille femelle, portant len° A. 10.660, sur lequel il existe une crête parfaitement formée; cette crête, assez basse, si on la compare à celle de la plupart des mâles , s'étend cependant sur toute la région sagittale et pourrait , à première vue , laisser à penser qu'il s'agisse d'un jeune mâle. Le sexe ne paraît pourtant pas douteux. Il est déterminé à la fois d'après les registres du Muséum (reproduisant proba- blement, selon l'usage, les indications fournies par le voyageur qui, en i885 , rapporta cette pièce d'une région qui doit être le Haut-Bénilo), et aussi d'après les caractères de la dentition; l'ensemble de ces derniers caractères, et surtout la dimension des canines, sont ceux d'une femelle encore relativement jeune. Je représente ci-contre cette pièce (pi. 111). La possibilité de l'existence d'une crête sagittale sur le crâne du Gorille femelle, ainsi démontrée, n'en reste pas moins tout à fait exceptionnelle, et c'est à ce litre que je la signale. Au contraire, l'absence de celte crête, sur des crânes appartenant, par l'ensemble de leurs autres caractères, à des Gorilles mâles adultes, semble relever d'une catégorie de faits beaucoup plus généraux, évoquant le sou- venir de ce qu'écrivait Broca (voir ci-dessus) quant aux différences de la région sagittale considérée comme pouvant contribuer à caractériser les divers Gorilles. Ainsi que je l'ai exposé dans les deux Mémoires ci-dessus relatés, les indigènes de certaines parties du Congo (région delà Likouala-Mossaka) connaissent la présence, dans leurs forêts, de trois Singes anthropomor- phes, désignés, en bakota, par les noms de Céko, Eboubou et Dediéka. Le nom de Céko, qui rappelle de très près ceux de Jocko et de Tchégo , désigne un Chimpanzé. Celui d'Eboubou s'applique à un Gorille dont je ne puis préciser les caractères , mais répondant à la définition habituelle du genre Gorilla; la crête sagittale est toujours présente sur le crâne des mâles de celle forme, et s'observerait parfois aussi sur les femelles, ce qui rappelle l'observation ci-dessus relatée. Enfin le nom de Dediéka est celui d'un Gorille différent du précédent par divers caractères , notamment par l'absence de crête sagittale. C'est à ce Gorille dit Dediéka que se rappor- tent ceux des crânes communiqués par le Dr A. Durrieux dont il est ques- O Voir notamment à ce sujet : W. L. H. Duckworth, Variations in crama of Gorilla Savagei [Journal oj Ana- lomy and Physiology , vol. 39, 18g 5 , p. 335-345). St. Oppenheim, Zur Typologie des Primatencraniums (Zeitschrift fur Morpho- logie und Anthropologie, Bd. XIV, 1911, p. 1 36). Muséum. — M. H. Neuville. Pl. III. ClSTRAOT pllOt. Crâne de Gorille $ présentant une crête sagittale (en haut, région vijriltale). (N° A. 10.G60 des Collections d'Anatomie comparée du Muséum.) tion ici. Le lieu d'origine exact du crâne n° A. 12.770, que je compare à ceux-ci (voir ci-dessus), est inconnu; les recherches faites dans les Cata- logues du Laboratoire d'Auatomie du Muséum permettent seulement de supposer qu'il a été rapporté de la région de la Sangha ; je ne le rap- proche donc de ces deux derniers crânes qu'au point de vue morpholo- gique: la différence d'âge qu'il présente avec ceux-ci (il est très sensible- ment plus jeune) rend d'ailleurs ce rapprochement moins étroit qu'il ne pourrait l'être s'il s'agissait de sujets d'âge pleinement comparable. Je réunis dans le tableau ci-dessous les principales données numériques relatives à ces trois pièces : l" GORILLB 2* GORILLE CRANE DIMENSIONS. PU MUSÉUM DK.DIBKA, DEDIKM. n° A. 12.770. Illillilll. millini. millim. 1 . Longueur, du point incisif à la protu- 270 272 245 2. Hauteur, au vertex, du crâne posé sur son maxillaire inférieur, celui- 205 258 190 3. Largeur bizygomatique (moyenne des d* : 0,1689 W) 177 l85 168 4. Largeur minima du crâne, au ni- veau de l'étranglement post-orbi- tal (moyenne des d1 : 0,0691 M). 62 71 70 5. Longueur faciale , du basion au pros- thion (moyenne des d1 : 0,1798; maximum : 0,196^); ce dernier maximum peut être très sensible- ment dépassé dans les formes géantes récemment connues) . . . 192 200 177 6. Longueur des canines supérieures, mesurée en ligne droite depuis l 38 4a ? la partie médiane du bord alvéo- | 35 4o(?j ? laire externe jusqu'à la pointe . . 7. Longueur des canines inférieures. . , 32 \ 33 1 37 3? 32 3i I1) Ces moyennes sont indiquées d'après St. Oi 'penueim , loe. ci ., p. io5 et îa 0. Toutes les dimensions portées sur ce tableau caractérisent nettement des sujets de grande taille, et même, au moins pour les deux premiers, de force plutôt exceptionnelle. L'ensemble des caractères est normal pour chacun des trois crânes (sauf l'anomalie que je signale ci-dessous pour le second), et l'on ne saurait admettre qu'il s'agisse ici de sujets dégénérés. — 6 — largeur miuima x too L'indice jugo-frontal , calcule d après la formule 1 = iai.gCur biZyComniiq.ic , est respectivement de 35 et de 38 pour les deux Gorilles dits Dediékas et de. 4i pour le crâue du Muséum. Or la moyenne est justement de ki poul- ies Gorilles mâles adultes, avec un minimum de 34 et un maximum de 54 , ce maximum pouvant atteindre 70 pour les jeunes (,). Le moins âgé des trois sujets se présenfe donc, à ce point de vue, avec les proportions moyennes des mâles adultes, et les deux rrDediékas» dépassent très sensi- blement celles-ci. Cette donnée est importante, caria décroissance de l'indice ainsi calculé traduit un écart de plus en plus grand entre le diamètre bizygomatique et le diamètre minimum du crâne, et met ainsi en évidence une profondeur de plus en plus grande des fosses temporales, de laquelle on est en droit de conclure à une force de plus en plus considérable do l'appareil masticateur. Cet appareil était donc très développé sur chacun des trois sujets en question. L'état des dentitions suffirait, d'autre part, à. le prouver, et la longueur des canines pourrait, à elle seule, caractériser ce même fait. La coïncidence de ces particularités avec l'absence de crête sagittale montre que l'on doit avoir affaire, ici, à des formes vraiment particulières de Gorilles, car, en principe, le développement de la crête et celui de l'appareil masticateur, notamment des canines, vont de pair dans les formes banales de ces Anthropomorphes, de même que dans un grand nombre d'autres mammifères. 11 ne paraît cependant pas possible d'admettre que cette crête ait pu se développer avec les progrès de l'âge, sur aucun des trois sujets dont il s'agit. Les comparaisons auxquelles je me suis livré dans mon premier Mémoire (2) contribueront à montrer qu'à un âge voisin de celui du premier rrDediéka* , le Gorille mâle est déjà pourvu d'une crête sagittale normalement développée, eelle-ci paraissant se former au cours de la période s'étendant entre l'apparition des canines définitives et celle des troisièmes molaires. Or, sur aucun de nos sujets, il n'y a même île commencement de réunion des crêtes temporales, et, par suite, de ten- dance réelle à la formation d'une crête sagittale. Les crêtes temporales sont très voisines l'une de l'autre sur chacune des trois pièces; mais l'in- tervalle subsistant entre elles, et les menus caractères qu'elles présentent, indiquent qu'elles ne sont pas du tout en voie de coalescence; il y a lieu de croire, tant d'après les caractères intrinsèques de la région sagittale que d'après l'âge apparent des sujets, que la période pendant laquelle celte coalescence aurait pu se produire est passée depuis un certain temps déjà pour chacun de ces individus. Une anomalie de la crête temporale droite du second rrDediéka* (le mouvement ascenlioimel de celte crête vers la ligne sagittale s'étanl prématurément arrêté) diminue pour celui-ci la valeur de W Oppenheim, loc. cit., p. lai. M Loc. cit., p. 383-584; voir aussi fig. 2. — 7 — celle observation; on en trouvera la discussion dans mon second Mémoire. Les arguments permettant de considérer l'état de la région sagittale du premier (rDediéka* surtout, et aussi l'état de cette même région sur le crâne du Muséum n° A. 12.770, comme des états définitifs, n'en subsistent pas moins pour ces deux sujets et paraissent même rester applicables au troi- sième. H semble donc avéré qu'il existe des Gorilles mâles adultes, pleinement développés et atteignant même une taille considérable , sur le crâne des- quels n'apparaît jamais le cimier sagittal considéré comme l'un des carac- tères du genre Gorilla. Au point de vue de la morphologie crânienne, et en particulier des corrélations existant entre la crête sagittale et l'appareil masticateur, ce fait présente un intérêt intrinsèque évident. Ce côté de la question est à lui seul assez important, assez pourvu de portée générale, pour mériter de retenir l'attention. Y aurait-il lieu d'admettre en outre, comme inciteraient à le faire les assertions des indigènes Bakotas, aux- quelles se rallient des Européens ayant une connaissance sportive très sérieuse des grands mammifères du Congo, qu'il existe un type de Gorille dont celte absence de crête sagittale soit l'une des caractéristiques? Il serait imprudent de conclure dès maintenant pour ou contre ces assertions. Le polymorphisme des Gorilles est actuellement assez bien établi pour que l'on ne doive interpréter ses manifestations qu'à bon escient, et les coupures spécifiques ou sub-spécifiques qu'il a déjà suggérées paraissent trop sujettes à caution pour que l'on doive, autrement que d'après des pièces assez nombreuses, et accompagnées, comme l'ont été celles du Dr A. Durrieux, d'un ensemble de documents précis, compliquer encore la taxonomie du genre Gorilla. — 8 — considerations sur les deux especes abyssales du genre sûlea dans l'Atlantique valÛarctique ET SUR LE SOUS-GENRE NOUVEAU BaTHYSOLEA, par M. Louis Roule. L'une de ces espèces a été trouvée , par le Talisman et le Travailleur, au large de la péninsule ibérique et du Maroc. Décrite par Léon Vaillant (1 888 ) sous le nom de Soka profunâicola , mais non figurée, elle fut l'objet en 1889, par Gunther, d'une description nouvelle sous le nom de Soka Greeni, et ne fut pas figurée davantage. Holtet Byrne, en 1905, la signa- lèrent une fois de plus, et donnèrent d'elle de bons dessins explicatifs; ils en avaient obtenu, au large des côtes anglaises, un assez grand nombre d'exemplaires. A leur avis, cette espèce se rencontre par i35 à 760 brasses de profondeur, depuis le sud de l'Irlande jusqu'aux îles Canaries. Enfin, et tout récemment (191 3), Kyle l'a assimilée par erreur à Soka Capellonis Si.eindachner, qui diffère d'elle, cependant, par des caractères de forme générale, de dimensions des pectorales, de coloration, et d'habitat. La seconde espèce est inédite. Recueillie par S. A. S. le prince de Mo- naco, en août 1901, à la station 1186, par 660 mètres de profondeur, je lui ai donné, à cause de sa teinte laiteuse, le nom spécifique de lactea. L'unique individu, en excellent état de conservation, qui la représente, habile une région atlantique plus méridionale que la précédente, car il provient des îles du cap Vert. Sa diagnose différentielle, exposée ci-dessous. permet de la distinguer aisément du type inilial de S. profundicola Vail- lant, conservé dans les collections du Muséum, et dont les figures données par Holt et Byrne d'après d'autres individus expriment avec justesse les caractères principaux. Type profundicola Vaillant. — Tête mince, à museau plus long que le diamètre orbitaire; museau acuminé et dépassant la bouche; longueur de la tête faisant environ le i/5" de la longueur totale; longueur de la caudale faisant du i/8e au 1/9" de la longueur totale; couleurs du corps différentes selon les deux côtés, gris brunâtre foncé uniforme sur le côté oculifère, avec quelques macules peu distinctes et fugaces, jaune brunâtre uniforme sur le côté aveugle; couleurs des nageoires impaires différentes de celles du corps, plus foncées dans l'ensemble, de teinte brun noirâtre coupée de bandes transversales plus claires. Type lactea nov. sp. — Têle épaisse, à museau plus court que le dia- mètre orbitaire; museau tronqué, ne dépassant pas la bouche; longueur de la têle faisant environ le i/6e de la longueur totale; longueur de la caudale faisant le 1/1 oc de la longueur totale ; couleurs du corps sembla- bles des deux côtés, d'un blanc jaunâtre clair uniforme; couleurs des na- geoires impaires semblables à celles du corps, sauf quelques macules brunâtres du côté aveugle. Ces deux espèces , ainsi distinguées , offrent en commun plusieurs par- ticularités qui les mettent à part des autres représentants de leur groupe générique : les écailles nombreuses et petites , les vertèbres nombreuses , la dorsale munie d'un chiffre élevé de rayons , les pectorales presque atro- phiées et réduites sur chacun des deux côtés à un court filament, les vil- losilés céphaliques peu nombreuses, la narine du côté aveugle à bords entiers. La petitesse des pectorales a jadis porté Vaillant à rapprocher son espèce de celles du sous-genre Microchirus. D'après celte opinion , Goode et Bean (1896) l'ont même mentionnée sous le nom de Microchirus pro- fundicolus. Tel n'est pas mon avis. Les Micvochirus ne sont pas seulement caractérisés par la réduction de leurs pectorales , mais encore par la taille relativement grande de leurs écailles , par leur corps assez ramassé et pourvu d'un chiffre de vertèbres comparativement inférieur, par leur dorsale munie de rayons en quantité moindre. Ces dispositions ne sont point celles des deux espèces abyssales en cause, qui ressemblent davantage aux Solea véritables. Il convient, par suite, d'éviter de les ranger dans le sous-genre Microchirus , et d'établir pour elles un sous-genre nouveau, celui de Bathy- solea. L'espèce nommée par Vaillant devient Bathysolea profit ndicola, et l'espèce draguée par le prince de Monaco prend le nom de Batlujsolea lactea. L'exposé suivant exprime comparativement les caractères marquants des sous-genres du genre Solea auct. dans les régions paléarctiques , et précise la place exacte, ainsi que la valeur, du sous-genre Bathysolea : Genre Solea auct. — Yeux placés sur le côté droit de la tête; anale et dorsale distinctes de la caudale; ventrales sensiblement symétriques; anus médian; écailles cténoïdes ; pectorales présentes, au moins sous la forme de fdaments réduits et sur l'un des côtés du corps. Pe section. — Plus de 4o vertèbres (42-4q. en moyenne); ligne laté- rale à 100 écailies ou plus ( 1 1 5 à i5o en moyenne); dorsale à plus de 70 rayons (72 à 90 en moyenne). A. Narine du côté aveugle à bords entiers. i° Sous-genre Eusoiea. — Pectorales normales , entières quoique petites parfois, présentes sur les deux côtés; villosités céphaliques nombreuses, formant une plaque dans la région buccale. Ex. : Eusolea solea L. — 10 — 9° Sous-genre Bathysolea. — Pectorales réduites et restreintes à un filament court sur chacun des deux côtés; villosités céphaliques peu nom- breuses, seulement assemblées en bandes qui contournent In bouche et les côtés de la tête. Ex. : Batlnjsoîea profttndicola Vaillant et Balhysolca lactea nov. sp. B. Narine du côté aveugle à bords frangés. 3° Sous-genre Pegusa Gunther. — Pectorales et villosités céphaliques comme Eusoleu. Ex. : Pegusa lascaris Risso. 11° section. — Moins de ho vertèbres (3/1-89 en moyenne); ligne laté- rale à moins de 100 écailles (54 à 80 en moyenne); dorsale à 70 rayons ou moins (53 à 70 en moyenne). h" Sous-genre Microchirus G. Bp. — Pectorales courtes et parfois fila- menteuses, présentes des deux côtés. Ex. : Microchirus variegatus Donovan. 5° Sous-genre uionoeiiiru* Raf. — Pectorale courte et filamenteuse, présente seulement sur le côté oculifère, absente sur le côté aveugle. Ex. : Monochirus hispidus Rafinesque. NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE. 1888. — L. Vaillant, Exp. du Travailleur et du Talisman; Poissons. 1889. — Gunther, Armais and Magazine of Natural History, série VI, vol. IV. 1896. — Goode and Bean, Oceanic klitliyology. igo5. — Holt and Byrne, Department of Agriculture. . . for Ireland, Fish- eries Branch; Scientific Investigations, Appendice V. 1913. — Kïle, Beport on the Danish Oceanographical Expéditions 1908- 1910 to the Mediterrancan . . ., vol. II, n° a. — 11 — Description de l'Hjppocampus Aimei sp. nov. , ESpàcE NOUVELLE d' EAU DOUCE, PROVENANT DU MeKQNQ, par M. Louis Roule. I. Les deux individus qui font l'objet de la présente description ont été donnés au Muséum par M. le lieutenant Paul Aimé, olîicier d'adminis- tration. D'après les indications du donateur, ils ont été péchés en 1910, par son frère, M. le Dr Pierre Aimé, médecin major des troupes colo- niales, dans le Mékong, près des rapides de Kemmarat, entre Savanna- khet et Kong, à 3oo kilomètres environ au-dessus des chutes du fleuve. Leur identité de provenance contribue à les placer tous deux dans une même espèce, malgré leurs dissemblances; ces dernières, du reste, sont de l'ordre de celles que l'on constate entre les individus des deux sexes chez Hippocampus. L'un de ces individus étant femelle, et l'autre mâle, les présomptions, en, l'absence de documents complémentaires, penche- raient en faveur de cette opinion. II. Individu femelle. — Couleur (dans l'alcool) gria jaunâtre clair; pas de lambeaux cutanés. P, 19; D. 20; A. h. Millimètres. totale , , , . 1 o5 , .) , de la tête 37.5 1 du rostre • , 1 3 . 0 post-orbitaire 10. 5 Diamètre orbitaire , ,...,.. h . 0 Longueur du thorax 34 . 0 Hauteur du thorax , . . . . 1 h . 0 Longueur de la queue hh.o Anneaux thoraciques : 11. — Anneaux caudaux : 3a. Couronne grêle et haute, portant 5 longues épines divergentes. Crète médio-frontale, en avant de la couronne, longue et saillante, portant un petit tubercule sur son trajet, et se terminant en avant par une longue épine. Crête sus-orbitaire triangulaire, armée d'une épine à chaque angle. 3 autres épines entourent l'orbite : l'une ante-orbitaire, l'autre post-orbi- taire, la troisième infra-orbitaire. Dorsale étendue sur les deux derniers anneaux du tronc et sur les deux premiers de la queue. Carènes la téro -dorsales du tronc armées de longues — 12 — épines sur les lignes suturales 1, k , 6, 8, 1 1, celles de î étant les plus fortes et celles de il les plus courtes: les autres lignes suturales étant munies d'épines moins accusées. Carènes latérales du tronc armées d'épines moins longues que les précédentes, et présentant les mêmes inégalités alternantes. Carènes latéro-ventrales du tronc armées de longues épines suturales peu dissemblables. Carène médio-ventrale hérissée de 5 crêtes saillantes du 5° anneau au io% la dernière étant la plus forte. Fig. Femelle. Carènes latéro-dorsales de la queue armées d'épines suturales dissem- blables sur les trois premiers quarts de son étendue; les épines les plus longues occupent les lignes suturales 2, h, 7, 9, 11, i3 , 1 5 , 17; les plus courtes, inférieures de moitié environ, occupent les lignes intermé- diaires; à partir du 18e anneau, les épines diminuent, puis disparaissent; ces carènes s'étendent sur les deux derniers anneaux du thorax et s'y terminent par une épine. Carènes latéro-ventrales de la queue armées d'épines plus faibles et moins dissemblables, qui continuent les rangées des épines latéro-ventrales du tronc, diminuent de hauteur à partir du 10e anneau, et disparaissent vers le i5\ III. Individu mâle. — Cet individu diffère du précédent par plusieurs dispositions, qui ne s'écartent point de celles que l'on constate dans le — 13 — dimorphisme sexuel. Sa taille est plus petite et sa couleur plus foncée. Sa couronne, moins forte et plus basse, ne porte que k épines. Son rostre, plus court, égale la région post-orbitaire. Les grandes épines des carènes latéro-dorsales du tronc et de la queue sont plus fortes, et fréquemment incurvées en crochet postérieur. Les épines des carènes laléro-ventrales du tronc et de la queue sont plus courtes, moins dissemblables, et manquent sur les deux tiers postérieurs de la région caudale. IV. Cette espèce se rapproche sensiblement d'H. hyslrix Guich. Elle en diffère par son rostre plus court, son tronc un peu plus haut, sa queue plus courte , ses fortes crêtes de la carène médio-ventrale du tronc , l'ar- rangement différent des longues épines, les rayons de la dorsale plus nombreux. H. hystrix Guich. étant une espèce marine d'aire géographique étendue, puisqu'on l'a trouvée de Zanzibar au Japon, il est permis de penser qu'//. Aimei en serait une forme satellite, et adaptée aux eaux douces. On a signalé l'existence en eau douce d'assez nombreuses espèces de Lophobranch.es. La plupart appartiennent à la famille des Doryichthydcs (dans les genres Microphis Dunck. ; Doryichthys Dunck.; Coelonotus Pet., Belonichthys Pet.). Les autres font partie de la famille des Syngnathidés (dans les genres Ichthyocampus Kaup et Syngnathus L.). Aucune mention à ce sujet n'étant encore faite pour la famille des Hippocampidés , la pré- sente espèce suppléerait à ce défaut. M. le Président, en félicitant M. le Professeur Roule du vif intérêt de sa communication, fait remarquer qu'elle est de nature à inciter de plus en plus les géologues à la prudence dans les cas où ils prétendent conclure les conditions du milieu d'une époque donnée de la caractéristique zoologique ou botanique des fossiles qu'on y recueille. Il est certain que la présence d'Hippocampes dans un dépôt sédimenlaire aurait fait attribuer à ce dépôt une origine marine, et que la présence de Pleuronectes aurait de même conduit à considérer le dépôt comme littoral. Les faits de ce genre méritent d'être signalés d'une manière spéciale aux stratigraphcs. — là — Sur PS Nymphonomorphe nouveau cAPTuné par le Travailleur, dans les mers européennes, AU COURS DE SA CAMPAGNE DE l88l, par M. E.-L. Bouvier. Anoplodactylus massiliensis nov. sp. Espèce remarquable par la gracilité de son corps et de ses pattes; les segments du tronc sont séparés par une ligne articulaire visible, étroite entre les prolongements coxaux et pour le moins aussi longue que ceux-ci, qui sont d'ailleurs très largement séparés. Le premier segment, au niveau des pattes, est le plus large de tous; il se rétrécit pour former le cou qui est fort bref et qui se continue, lui-même, en se dilatant et se relevant un peu, pour former le céphalon. Ce dernier est surmonté par un tubercule oculaire long, en cône très aigu et un peu recourbé en avant; les yeux ovalaires sont situés un peu au-dessus de la base du cône, les postérieurs un peu plus grands que les antérieurs et situés un peu plus haut que ceux-ci, dont les sépare un léger intervalle. L'abdomen est très court, verticalement dressé, subcyliudrique et obtus au sommet. La trompe s'insère sous le premier segment du tronc et se dirige un peu du côté ventral; elle se dilate très légèrement de la base au bout libre, et se rétrécit à peine sensiblement dans sa région terminale; son contour est subtriangulaire, mais avec des angles fort obtus, de sorte qu'elle parait arrondie au premier abord. Le bout est obtus, percé d'un orifice buccal en triangle, au delà duquel on voit sur la trompe, près de chaque angle, une légère dépression. Les chélicères s'articulent côte à côte sur le bord antérieur du céphalon ; leur scape grêle, légèrement arqué, n'atteint pas tout à fait l'extrémité de la trompe, au-devant de laquelle se rabattent leurs pinces. Ces dernières sont plus courtes que le scape , à peine aussi larges que celui-ci dans leur partie la plus large, qui se trouve au bout distal de la portion palmaire; les doigts sont plus allongés que cette partie de la pince, et leurs bouts aigus se croisent à l'extrémité. Il y a d'assez nombreux petits poils sur toute l'étendue des chélicères, et particulièrement sur leurs pinces. Les pattes sont grêles, pauvrement ornées de courts poils et G fois aussi longues (pie le tronc joint au céphalon. Leur second article coxal est légè- — 15 — renient plus long que le prolongement coxal correspondant et de même longueur à peu près que les articles contigus réunis; au total, les coxa? égalent presque en longueur la moitié du tibia I, Du côté ventral, les 2e et 3" articles coxaux se terminent distalement par une saillie bas*e et obtuse, sur laquelle est placé, dans le s" article, l'orifice génital femelle. Le fémur est égal au libia 2 et un peu plus long que le tibia 1 ; distale- ment et dorsalement il se continue par un prolongement oblique à sommet obtus; on observe un prolongement semblable au bout distal du propode. Ce dernier article n'est pas tout à fait deux fois aussi long que la griffe; il porte h sa base, sur son bord ventral, 2 ou 3 soies spiniformes; j'ai vu sur certains une ou deux soies semblables, mais plus réduites, sur le bref article arsien. Dimensions de l'exemplaire type : Millimètres. du corps (tronc et céplialon) 6.1 du scape des chélicères 2.1 de la pince 1 . /1 des coxœ de la 3e patte h . o Longueur / du fémur 11.0 du tibia 1 û.i du tibia 2 11.0 du tarse avec le propode 2.0 de la griffe 1.2 Cet exemplaire est une femelle adulte que le « Travailleur » captura, le 6 juillet 1881, au large de Marseille, lat. N. /i3°, long. 3°22', par khh mè- tres de profondeur sur fond vaseux. Elle ne ressemble en rien aux Ânoplo- dactylus lentus Wilson , petiolatus Kr. , virescens Hodge, angulatus Dohrn, et typhlops Sars, qui caractérisent surtout le genre dans nos mers euro- péennes; mais elle présente des affinités étroites avec deux espèces récemment signalées dans nos régions: VA. oculalus Garpenter (1903), trouvé par 800 mètres de profondeur dans les eaux irlandaises et VA. Poli- gnaci Bouvier (1916), capturé par M. le comte de Polignac en Guinée portugaise, au large des îles Rouban et Bubac, à 25-3o mètres de pro- fondeur. Elle se distingue d'ailleurs de l'une et l'autre par ses pattes beaucoup plus grêles et plus longues et par son corps bien plus étroit; dans ces deux espèces, en effet, les pattes ne mesurent pas plus de k fois la longueur du corps, bien que ce dernier soit assez court et relativement trapu. Dans ces deux espèces, en outre, la 2e coxa présente dorsalement un prolongement distal qui fait défaut dans notre espèce et le libia est relativement beaucoup plus court. VA. oculalus ressemble tout à fait à notre espèce par son tuber- cule oculaire, mais ses chélicères sont bien plus grêles, leurs doigts sont — 16 — aussi longs que la portion palmaire, et les pattes sont dépourvues de pro- longement distal au bout du tibia 1 et du propode; d'ailleurs la trompe se rétrécit en avant et se dilate assez fort vers le milieu. Dans VA. Polignaci, d'autre part, le tubercule ordinaire est un large cône bas où les yeux sont très réduits et les doigts des pinces sont de même longueur que la portion palmaire. Peut-être trouvera-t-on quelque jour des passages qui permettront de réunir ces trois formes. — 17 - Les Sphingides du genre Acheromia, Lépidoptères mellivobes parasites des abeilles. Adaptation générale; adaptation spéciale de la troupe, par M. J. Kûnckel d'Herculais. I. VACHERONTIÀ AtROPOS LlN. ET l'A PIS MELLIFICA LlN. EN EUROPE, en Afrique et à Madagascar. Les Naturalistes qui se sont occupés des rapports des Insectes avec les fleurs, s'ils ont placé au premier rang des fertilisateurs les Hyménoptères, ont considéré les Lépidoptères et les Diptères comme devant se partager le second rang: certains d'entre eux ont même donné la prééminence aux Lépidoptères. Personne mieux que Delpino n'a fait ressortir l'importance qu'il leur attribue comme fécondateurs en définissant leurs rapports avec les fleurs par des néologismes originaux, quelquefois poétiques. C'est ainsi que les plantes entomophiles sont psychopkiks quand elles ont pour marieurs (pronubi) les Lépidoptères crépusculaires et nocturnes (1). Pour H. Mill- ier^, cries Lépidoplères constituent le seul ordre qui, dans son en- semble et non seulement clans certaines familles , soit adapté pour se pro- curer le nectar des fleurs» , et il précisait sa pensée en ajoutant : rrLeurs pièces buccales ont été tout à fait libres de s'adapter elles-mêmes à une récolte facile du nectar dans les fleurs les plus variées. Cette adaptation est obtenue par un étonnant développement des maxilles avec avortement de la plus grande partie des organes buccaux. -n P. Knutb, l'élève de H. Muiler, en rééditant et complétant l'œuvre de son maître, a respecté ses idées tout en les développant; pour lui, rren ce qui concerne le rapport de l'adaptation aux fleurs, les Lépidoptères surpassent les Hyménoptères, puisque tous demandent au nectar des fleurs O Delpino (Federico), Ulteriori Osservazioni e Considerazioni sulla Dichogamia nel Rcgno végétale. Articulo iv. Délie plante zoidotile (Atli délia Soc. liai. d. Se. nat., t. XVI, i873, p. i5a). M Miller (Hermann), Die Befruchtung der Blumen dttrch Insekten und die gegenseiligen Anpassungen beider, Leipzig, 1878, p. 56 et 07. Muséum. xxii. 2 — 18 — leur seule nourriture. . . Leur trompe est adaptée pour l'extraction exclusive du nectar des fleurs servant seul à leur propre nourriture (1) ». H. Millier et P. Knuth donnent les mensurations de trompes d'une série de Lépidoptères, soit réunis par groupe, soit séparés par espèce, pour arriver à cette conclusion : «Le choix des fleurs par les Lépidoptères est généralement en corrélation avec la longueur de la trompe ; les formes chez lesquelles elle est longue, préfèrent les Heurs au nectar profondément situé {i).r, Si nous relevons ce qu'ils écrivent par rapport aux Sphingides, par exemple, nous noterons ceci : w correspondant aux Sphingides qui ont une trompe grandement allongée , il y a des formes spéciales qui sont principalement ou entièrement adaptées à leurs visites » ; ce sont par excel- lence les fleurs Lépidoptérides pour Papillons crépusculaires et nocturnes (Nachtfulterblumen de P. Knuth), les Sphingides étant particulièrement les fertilisa teurs des fleura aux longues corolles tabulaires , ou aux longs éperons. Les Lépidoplérologues allemands les plus autorisés viennent corroborer l'opinion des Botanistes sur le régime floral de tous les Sphingides en l'ap- puyant de leur autorité. En effet, A. Spuler {,), dans la nouvelle édition de l'important ouvrage de P. Hoflnian sur les Papillons d'Europe (1908), écrit textuellement que «YAcherontia Atropos suce assurément aussi les fleurs sphingophiles et tire néanmoins du miel des ruches». On pourrait montrer par de nombreux exemples que les Lépidoptères ne sont pas tous anthophiles, et que les Papillons diurnes comme les Papillons nocturnes savent trouver en dehors des fleurs mille occasions de satisfaire leur goût pour les substances sucrées et même pour les ma- tières en voie de décomposition. Mais les promoteurs de l'adaptation réci- proque des Lépidoptères et dis fleurs se sont bien gardés de tenir compte du régime extra floral de beaucoup d'entre eux , ce qui aurait singulière- ment contrecarré leur conception , si séduisante en apparence. Pour montrer combien leurs vues sont exclusives, nous allons, à propos des Lépidoptères du groupe des Sphingides, faire l'histoire de l'un d'entre eux qui, par ses caractères généraux, son aspect étrange, la con- stitution de sa trompe, son appareil sonore défeusif et terrorisant, ses mœurs très spéciales, est le prototype d'un Papillon auquel est imposé un régime extra floral; nous voulons parler du Sphinx Têle-de-mort , YAche- rontia Atropos Lin. et de ses congénères. Si les auteurs précités avaient daigné feuilleter le premier volume des Mémoires de Réaumur, ils y auraient rencontré des descriptions et des M Knuth (Paul), Bandbuch der Bltitenbiologie unter Zugrundelegung von Her- rnann Mïllers Werh, Die Befmchtung der Blumcii duveh Insekten, t. J, Leipzig, 1898, p. 200 et 201. (2) Miller (H.), foc. cit., p. 58. — P. Knuth, foc. cil., p. ao3. tJ) Spuler (Arnold) , Dit ScluneUerlingc Evropa» , Bel. I , Stuttgart , 1 90S , p. 88. — 19 — figures suffisamment démonstratives qui les auraient fait réfléchir; ils au- raient remarqué, entre les trompes longues et effilées du Sphinx (Hyloïcus) hguslri Lin., du Sphinx (Herse) convolndi Lin., mesurant respectivement h à 8 centimètres, et la trompe courte, massive et fortement chilinisée de 1' [rhcrontia Atropos atteignant seulement 13 à îk millimètres, un tel con- traste qu'ils en auraient été frappés; ils auraient vu également, ce qu'in- diquent fort bien les figures de Réaumur (1), que l'orifice de la trompe de ce dernier, au lieu d'être située à l'extrémité comme chez les Sphinx pré- cités, était placé en dessus avant son extrémité, qui est très pointue et légèrement incurvée. L'attention appelée, ils auraient dû pressentir que VA. Atropos avait des habitudes et un régime différents. A défaut de Réaumur, ils auraient pu consulter l'œuvre de Hasselquist (2), où Linné, son rédacteur, a, d'après le Naturaliste français, donné une des- cription de la trompe de VA. Atropos; mais les Naturalistes allemands pouvaient-ils ignorer les faits rapportés par le D' Kuhu en 1781 (1)? Des religieux de la Thuringe avaient constaté, en septembre 1779, dans une de leurs ruches la présence d'un Aclteronlia traqué par les Abeilles , et cela lui remit en mémoire que , quelques années auparavant, d'autres Papillons Tête-de-mort avaient été trouvés dans diverses ruches. Us auraient éprouvé quelque surprise en lisant la remarque suivante que fait leur compa- triote : rrll est probable que l'odeur aromatique douceâtre du miel n'attire pas les Papillons Têle-de-mort par hasard. 11 me semble que cette conjec- ture n'est point du tout absurde à envisager. . . : à cause de sa courte et large trompe, de son vol lent et lourd, il lui est très difficile de chercher simplement sa nourriture dans les fleurs. Cela démontre pourquoi un tel animal. . . aime le sucre. * Il est encore plus extraordinaire que les observations consignées par le Genevois François Huber, dans son ouvrage classique , observations qui ont soulevé en France comme en Allemagne de vives polémiques, n'aient pas attiré leur attention (4). M Réaumur, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, t. I, 1786; Cin- quième Mémoire, p. 289, pi. XIV, fig. i3, là, i5, 16 et 17; Septième Mémoire, p. 293. M Hasselquists (Fredric), Iter Palestinum, eller Resail heliga landet, foer- râtlad ifran ar îjùg lit iy5a med beshifningar, rôn anmerkningar ofwer de maerkwaerdigaste naturalier, utgifven af C. Linimbus, Stockholm, 1757, p. 617. M Kuhn (IV Aug. Christ.), Anekdoten zur Insekten Geschichte. - Elftes Stiick : Von dem Sphinx Atropos Lin. {Der Natiirforscher, Stiick XVI, Halle, 17S1, p. 73). (4' Huber (François), Nouvelles observations sur les Abeilles, t. II, Paris-Genève, 181 4, p. 289, chap. vi : Un nouvel ennemi des Abeilles. — [Les observations ont été publiées par son fds, Pierre Huber; F. Huber étant aveugle, elles avaient clé lailcs soit par P. Huber, soit par Rumens, son serviteur.] 9 . — 20 — En 180^1, des Apiculteurs, ses voisins, sachant combien étaient grandes ses connaissances sur les Abeilles , la publication de ses premières observa- tions remontant à 1792, vinrent le consulter au sujet des bruits insolites qu'on entendait, surtout la nuit, dans leurs ruches, des troubles que ma- nifestaient alors leurs habitantes, Voir Réaumub, lue. cil., Septième Mémoire, p. 298 et sg&. — 21 — à soupe; ce miel, d'une pureté parfaite, avait la même consistance et le même goût que celui des Abeilles. » Kirby et Spence, dans la première édition de leur Introduction à l'Ento- mologie publiée en 1816, comme dans les éditions subséquentes (1), après avoir remis en mémoire les observations de Kuhn , ont fait mention de celles faites par Huber sur la présence de ïAcherontia Atropos dans les ruches. Weslwood, dans son Introduction à la Classification des Insectes éditée en i84o(a), signale également les observations de Kuhn, de Huber et d'autres qu'il ne nomme pas, en faisant remarquer que les auteurs con- jecturent que l'hostilité des Abeilles est désarmée par le bruit strident qu'émet le Papillon. Il semblerait que de tels faits, consignés par des investigateurs les plus dignes de foi , eussent dû lever tous les doutes sur le régime mellivore de ÏAcherontia Atropos, lorsqu'un Naturaliste, l'un des plus autorisés, Le Peletier de Saint-Fargeau , dans le chapitre qu'il consacre aux Abeilles dans son Histoire naturelle des Insectes Hyménoptères, s'inscrivit en faux contre l'allégation d'Huber et ne ménagea pas les critiques et les objections ; qu'on eu juge (S1: ff Huber signale un Lépidoptère qui, selon lui, viendrait piller les ruches, précisément à l'époque où il devient impossible aux Abeilles de réparer les pertes de vivres qu'elles avaient amassés pour la mauvaise sai- son. C'est ïAcherontia Atropos. . . qui est accusée (4) de ce vol à domicile. J'avoue qu'il m'est impossible de croire celte accusation comme aussi fon- dée que pourrait le croire notre observateur. . . J'espère démontrer que les faits allégués. . . contre elle, non seulement ne sont pas prouvés , mais même présentent un caractère d'invraisemblance, qui suflit pour faire rejeter cette accusation de pillage. •» Alors commence point par point une critique des plus vives, r? Contre l'ordinaire , on ne lit nulle part ces mots : j'ai vu, j'ai observé, j'ai fait, que M. Huber emploie avec raison toutes les fois qu'il a vu lui-même, observé lui-même, fait lui-même une expé- rience, ri Nous ne suivrons pas le savant Hyménoplérologue dans toute son argumentation, nous nous bornerons à reproduire ses conclusions : ff L'ab- surdité des faits rapportés... force à rejeter l'accusation portée contre YAcherontia de dépouiller, en une nuit, une ruche de toute sa provision de (') Kirby (William) et Spence (William), An Introduction to Entomology or Elé- ments ofNatural History of Insects, t. I, éd. II, London, 1816, Lettre v : Injuries caused by Insects : Indirect injuries, p. 1 65. — Ed. VI, i843. . . , p. 1 3 1 - — Ed. VII, 1856, p. 88. (2> Westwood (G. 0.), An Introduction to the Modem Classification of Insects , t. II, London, 18&0, p. 368. (:t) Le Peletier de S.unt-Fargeau (Amédée), Histoire naturelle des Insectes : Hyménoptères, t. I, i836, p. 376 à 38o. (''> Le Peletier met Aclicrontia au féminin. — 22 — miel. Ils prouvent aussi que l'auteur n'a eu (l'autre tort que d'avoir adopté ces récits un peu légèrement. Du reste, si nous n'admellons pas la possi- bilité du pillage, nous ne nions pas qu'il soit possible que quelque Ache- rontia Atropos (ce Sphinx éclôl souvent aux approches de l'hiver, du 20 septembre à la fin d'octobre), ait cherché un refuge, par hasard, dans quelque ruche, contre les froids précoces qui peuvent déjà se faire sentir. 11 faut nécessairement un asile pour l'hiver aux individus de celte espèce éclos avant celle saison , car ils ne doivent pondre qu'au printemps. Lorsque le hasard aura présenté à l'un d'eux une ruche ouverte, il s'y sera retiré, comme il eût fait ailleurs. Souvent, presque toujours même, l'asile qu'il choisira ne sera pas approvisionné ; ce sera une cavité entre des pierres, un arbre creux; et cependant YAcherontia y passera sou hiver, en grande partie, dans l'engourdissement que le froid cause à tous les insectes parfaits qui ont à le supporter. D'un autre côté, l'introduction d'un être vivant étranger dans une ruche, même dans le jour, et le bruit entendu la nuit aux environs des ruches, ainsi que la sortie de quelques Abeilles, ont pu avoir lieu dans ce cas, probablement très rare, et voilà à quoi ont dû se borner les dégâts réels.» L'autopsie faite par Huber fils lui-même prouvant que la partie anté- rieure du tube digestif (1) contenait une provision de miel n'avait pas paru suffisamment probante à Le Pelelier pour le convaincre; esclave de la tra- dition qui voulait que tous les Lépidoptères soient anthophiles, il ne pou- vait admettre la moindre objection; il n'avait pour soutenir son plaidoyer que des arguments ; toute observation personnelle sur laquelle il aurait pu asseoir son raisonnement lui faisait défaut. Les objections de Le Peletier de Saint-Fargeau n'en avaient pas moins réussi à jeter le doute dans les esprits, et la bibliographie nous apprend que partout les Apiculteurs se préoccupèrent de savoir si oui ou non YAcherontia Atropos se nourrissait de miel aux dépens des Abeilles ; dans un seul jour- O En réalité l'organe que Huber considérait comme la partie antérieure du tulie digestif était la poche qui s'insère à la partie postérieure de l'œsophage et qui a reçu des Anatomistes français le nom de jabot; cette poche a la faculté de se dilater ou de se rétrécir grâce à l'élasticité de ses parois garnies d'un réseau de fibres musculaires; c'est en raison de cette élasticité que les Anatomistes alle- mands ont appelé celte poche Saugmagen, c'est-à-dire a estomac suceur» ; il joue le rôle d'un réservoir alimentaire servant aux Lépidoptères à l'aire provision de nourriture, ce qui leur permet de supporter de longs jeûnes, lorsque les intem- péries les condamnent au repos ou que le froid les contraint d'hiverner. D'après les observations de A. Constans, Y A. Atropos peut également passer en France (Bourgogne, Alpes-Maritimes) l'hiver sous la forme de chrysalide, dont réclusion a lieu en été ou même au printemps de Tannée suivante ;a). (,) Constant (A.), Note relative à YAcherontia Atropos (Ami. Soc. Eut. ffc Fr. , 6" sér. , t. II, 1882; Bult., p. lxxvi). — 23 — nal d'Apiculture, publié en Bavière de i855 à 1866, on ne trouve pas moius de douze notes sur les rapports de ce Lépidoptère avec les Abeilles , notes d'où il ressort que leurs auteurs ont émis les opinions les plus contradictoires (1). Il est à noter cependant (jue certains d'entre eux et bien d'autres ont vu les Papillons Tête-de-mort rôder autour des ruches, se poser sur les ruches elles-mêmes et enfin pénétrer dans certaines d'entre elles. Il est particulièrement intéressant de mentionner quelques observations sur la rencontre de ces Papillons dans les ruches, rencontre que corroborent les citations que nous avons faites précédemment. Voici d'abord des obser- vations faites en Angleterre. M. Lloyd, de Badminton, au témoignage de Perkins(2), captura au mois de mai 1861 une belle femelle d'/l . Atropos au mo- ment où elle allait pénétrer dans une de ses ruches. Le Bév. Bury(3) nous a transmis un récit très circonstancié et plein d'humour des agissements d'une femelle de ce Sphingide qu'il a suivis en juiu 1869 : manœuvres autour de ses ruches, pénétration dans l'une d'elles, sortie chargée d'Abeilles, lutte avec les Abeilles qui l'avaient attaquée, fuite en un vol rapide, rencontre en octobre de ce même Papillon ou d'un de ses congé- nères caché dans les plis d'un tapis qui protégeait celle ruche. D'autre part, Hellins'"' nous rapporte que, le 28 juillet 1886, dans une ferme de Darliuglon (South-Devon), un grand bruit ayant été perçu le soir, on en rechercha la cause, et on fut tout surpris d'y rencontrer un Dealh's Head Molli tout couvert d'Abeilles; quoique capturé avec des pincettes, il n'avait subi aucun dommage et, mis en captivité sous un verre, il y vécut quinze jours: privé d'air dans son étroite prison, il mourut certainement asphyxié. En France, le Professeur J. Perez(5) mentionne, en 1889, la rencontre par un Apiculteur des Landes, digne de foi, de douze Papillons Tête-de-mort dans une seule ruche; ce nombre paraîtra extraordinaire, mais nous aurons l'occasion de citer d'autres observations qui prouvent qu'ils se trouvent parfois réunis en troupe au milieu des colonies d'Abeilles. En Syrie, l'Entomologiste Apiculteur américain Benlon(6) a W Voir Taschenberg, Bibliolheca Zoologica, Bel. III , Leipzig, 1890. Acheronlia Atropos, p! 1812, 181 3 et i8i4. — Liste de Noies publiées de i855à 1 864 in Eichsliidt Bienen-Zeitung et in Preussrn Bienen-Zeitung. M Pebkins (C. Mathew), Acheronlia Atropos at Bee-Hive (Eut. Monthly Magaz., t. XIX, i88a-i883, p. a36). (J) Bunï (Bev. Charles), The Dcath's Head and the Becs (The Zoologist, Sec. ser. , t. IV, 1869 [Nov. 1869], p. 1913-191 5). (*> Hkllins (J.), Acheronlia Atropos in a Bee-Hive (Eut. Monthly Mag.,l.X\UV, 1886-1887 [Dec], p. iGa-163). W Pebkz (J.), Les Abeilles, Paris, 1889, p. 90-91. W Benton (Frank), The Dealh-Head Molh in relation to Honey-Bees (Proceed. Eut. Soc. 0/ Washington, t. III, 1893-1896, p. 60). — U — trouvé flans l'intérieur d'une ruche deux exemplaires de ce Sphingide. Aigner-Abafi(1) a été témoin, près de Budapest, delà pénétration d'un indi- vidu dans celte ruche. Mais voici une observation des plus intéressantes qui vient de m'être communiquée par M. A. Bernard, Apiculteur des plus expé- rimentés, observation faite dans son rucher installé à Kouba, près d'Alger; nous pensons qu'il y a tout intérêt à lui laisser la parole: « J'avais une ruche dont l'entrée n'était pas protégée par une rangée de petits clous, comme celle de mes autres ruches, en sorle que les Sphinx Atropos ont pu y pénétrer sans difficulté, ainsi qu'on va en avoir la preuve. Les Abeilles ayant émigré , j'ai été surpris de cette désertion que je me suis expliquée lorsque j'ai ouvert la ruche: j'ai trouvé alors, sur le plateau, les cadavres de a5 Sphinx (je les ai comptés); ils n'avaient pas pu ressortir; l'entrée, suffisante lorsqu'ils n'étaient pas repus, ne l'était plus lorsqu'ils furent gorgés de miel ; ceci ne veut pas dire qu'un certain nombre n'a pas pu reprendre le chemin qu'ils avaient suivi d'abord. D'autres ruches mon- trent encore, en ce moment, des cadavres de Sphinx la tête engagée dans la barrière de clous de l'entrée, qu'ils avaient forcée pour s'introduire dans la ruche, mais qu'ils n'avaient pu franchir pour ressortir; dans ce cas, l'invasion, sans doute moins importante, n'avait pas déterminé l'exode des Abeilles, en sorle que je n'ai perdu qu'une ruche du fait des Sphinx Atropos. 11 est à noter que je n'avais jamais tant vu de ces Papillons que l'année où j'ai fait mes observations (2).» De temps à autre, il se trouve quelque Apiculteur ou quelque Entomo- logiste qui consigne des observations précises sur le régime de VA. Atropos ou tout au moins contrôle celles qu'on lui communique. Le Pasteur Slock- mann ( 1 8 5 5 ) rencontre dans une de ses ruches un de ces Sphingides ffdont le corps contenait une cuillerée à café de miel(3) -n. Le Lépidoptéro- logue réputé Herrick-Schaffer (1861) se porte garant d'un très intelligent Apiculteur de Spire qui avait souvent remarqué nda pénétration par force de ce Papillon par l'entrée des ruches, son séjour de 5 à 12 minutes dans leur intérieur où il rôdait comme une souris, sa sortie sain et sauf» ; bien plus, il avait constaté rrqu'un petit exemplaire pris à la sortie contenait bien une demi-drachme de miel transparent et sirupeux (,,)», c'est-à-dire (l> Aigner-Abafi (Budapest), Acheronlia Atropos L. (Hlustrierte Zeitschrift fur Entomologie Gesellschaft , Internationales Organ fur die Intéressé» der allgemeinen und angewandten Entomologie, wie der Inseklen-Biologie, Bd. 5, 1900, p. 36). W Bernard (A.), Trésorier de la Société des Apiculteurs algériens. Lettre du 1" février 1916. W Stockman* (Beda), Mittel gc-gen d. Eindringen d. Hornisse und Todten- kopfein d. Bienenenstocke (Birnen Zeilung, Bd. II, Eichsladt, 1 855 , p. 118). (4> Herrick-Schaffer, Kurze Beisenotizen. Sphinx Atropos als Honigdicb (Cor- respondmzblatt fur Smnmler von Insecten in besondere von Schmettertingen , 1. Jahr. , Begensburg, 1861, n° a3, Nov. 1861, p. i83). — 25 — 2 à 3 grammes. Un Apiculteur du Berry, de Lasalle, auteur d'un ouvrage sur la Culture des Abeilles (1880), fait la réflexion suivante: *Le Sphinx Atropos n'est heureusement pas très commun, car il absorbe une grande quantité de miel ; nous en avons trouvé 7 à 8 grammes dans l'estomac d'un seul de ces animaux (1). r> L'exactitude de l'observation d'tluber est donc confirmée. S'il est avéré que YAcherontia Atropos réussit à pénétrer dans les ruches des Abeilles domestiques, lorsque leur entrée est assez large pour qu'il puisse y faire passer son corps volumineux, il est certaines observations qui nous renseignent sur la façon dont il se comporte envers les Apis melliftca qui vivent encore à l'état sauvage ou qui sont retournées à l'état sauvage. LïApis meïïifica Lin. a, naturellement ou artificiellement par suite du déve- loppement universel de l'Apiculture, une aire de distribution géogra- phique extrêmement étendue; mais il est une aire de distribution naturelle qui nous intéresse tout particulièrement, c'est celle qui est en relation avec la répartition géographique de YAcherontia Atropos. Or celui-ci est un habitant de la Région Éthiopienne, qui comprend en réalité, d'après A. R. Wallace, toute l'Afrique située au sud du Tropique du Cancer, en y com- prenant Madagascar, les îles Maurice et Bourbon, les Seychelles^ ; on peut même dire que ce Spbingide est un Lépidoptère africain qui, bon voilier, a étendu son aire de distribution en franchissant la Méditerranée (3); de même c'est dans celle Région Ethiopienne que se rencontrent en grand nombre des Abeilles à l'état sauvage. Les colons Hollandais et les voyageurs ont signalé à maintes re- prises depuis des siècles la rencontre de leurs ruches dans les forêts de l'Afrique du Sud et de l'Abyssinie : tels sont par exemple Lobo (i6a5- iG35)(4), Sparrman (1772 -1776) (5), plus récemment Livingstone (mars O De Lasalle, Culture raisonnée, facile et économique de Mouches à miel, Bourges, 1880, p. 187. (2) Wallace (A. R.), The Géographie al Distribution oj Anima'*, t. I, Lomloti, 187G, p. a5i, map 1. M 11 use parfois d'un procédé bien simple pour passer en Europe ; nous avons fait jadis une traversée de jour et de nuit, d'Alger à Marseille, à bord d'un transatlantique, en compagnie d'un A. Atropos appliqué contre la paroi extérieure de la cage d'un escalier conduisant aux cabines; il effectua cette traversée assez mouvementée sans bouger et sans que les opérations du débarquement l'aient troublé. W Lono (R. P. Jérôme), Voyage historique d'Abissinie (sic), trad. Le Grand, Paris-La Haye, 17985 p. 71. (5) Sparrman (Anders), An accounl of a Journey into Africa from Ibe Cape of Good-Hope ; and a Descriplion of a new Species of Cuckow (Philos. 'Fruits, oj the Roy. Soc. ofLondon, t. LXVII, Part I, 1777, p. 38). — 26 — 1 85^» ) (1), Sandeman (î 878) (a), qui ont pu souvent les découvrir en suivant les manœuvres d'un Oiseau qui les recherche pour vivre à leur détriment, car il est très friand de miel et surtout du couvain (larves et nymphes) des Abeilles; ses habitudes l'on fait désigner, à juste titre, sous le nom d'Indicateur (Cucidiis indicator Gm.)(3). A. Delegorgue (4) et J. A. Wahlberg (5), qui tous deux voyagaient dans l'Afrique australe à la même époque (1 838- 18/1 5) et étaient liés d'amitié, nous ont appris que VA. Atropos était très répandu dans la région qu'ils avaient parcourue , ce qui démontre qu'il y trouvait largement le miel né- cessaire à sa subsislance ; les ruches établies par les Abeilles africaines dans les cavités des arbres, les crevasses de rochers , souvent assez grandes, tout aussi bien que les ruches primitives mal closes faites par les indi- gènes, lui offrent de grandes facilités d'accès. Plus récemment (1900), Miss F. Barrett a eu l'occasion d'en rencontrer des individus dans la même M LivisGSTONE (Rev. Dr David), Exploration dans l'intérieur de l'Afrique aus- trale et voyage à travers le continent, de Saint-Paul de Loanda à l'embouchure du Zambèze, de 1860 à i856, trad. franc., 3e éd., 1877, cliap. XT1II« P- ^'4a (9 déc. i854). P> Sandeman (E. F.), On the Habits of the Honey-bird (Indicator) [The Ibis, Quart. Journ. of Omith., t. IV, I.ondon, 1880, p. 386]. Pî Classé d'abord parmi les Coucous ( Cuculidœ) sous le nom de Cuculus indi- cator Gm., il a élé rangé avec ses congénères dans le sous-ordre des Scansores, pour constituer la famille des Indicatoridee ou Honey-Guides et le genre Indicator Vieillot. 11 s'est appelé successivement Cuculus indicator Gm. , Indicator Sparrmani Steph., Indicator albirostris ïemminck, etc. (Sclater, Catalogue of the Collection of the lirilish Muséum, t. XIX, p. 5), et c'est sous ces noms divers que ses mœurs ont été mentionnées. W Delegorgue (Adolphe), Voyage dans l'Afrique australe, notamment dans le territoire de Natal, dans celui des Cafres Amazoulous et Mahatisses et jusqu'au tropique du Capricorne, exécutés pendant les années i838, i83q, 18Û0, i8âi, i8âa, i8à3 et i8ùà, t. II, Paris, 1867. — A. Delegorgue avait confié les Papillons qu'il avait recueillis au Dr Boisduval, Téminent Lépidoptérologue du xixe siècle, qui en dressa le Catalogue et décrivit les espèces nouvelles (Entomo- logie : Catalogue des Lépidoptères recueillis par M. Delegorgue pendant les années 1 838-1 867) ; c'est dans ce Catalogue inséré à la fin du t. II que le Sphinx Tète-de-mort est signalé ainsi : crHetérocères, p. 5g5, n° i\h. Acherontia Atropos Lin. — Se trouve partout.» P) Wahlberg (J. A.) remit les Lépidoptères provenant des récolles faites lors de son premier voyage (i838-i845) et de sou second voyage (i854-i85G) au Pro- fesseur Suédois H. D. J. Wallengren, qui consacra deux mémoires à leur étude (1857 et i865) ; c'est dans le dernier que se trouve consigné le renseignement qui nous intéresse ; il a été publié sous ce titre : Heterocer-Fjàrilar samlade i Kaffer- landet of J. A. Wahlberg Beskrifna of H. D. J. Wallengren (Kongl. Sivenska Vetenshaps Alcademiens Handlingar, Bd. 5, n° 4, Stockholm, i86f), p. 19: « Acherontia Atropos Lin. — Hab. in Caffraiia vulgaris. Wahlberg-Delegorgue.») — Tt — région, près d'Umtata (Colonie du Gap), l'un dans sa propre demeure, poursuivi par les Abeilles; l'autre dans une ruche, les Abeilles bourdon- nant autour*1*. Ces Abeilles sauvages africaines, que les indigènes ont su domestiquer, sont considérées par les Hyménoplérologues les plus autorisés comme constituant deux variétés de notre Abeille domestique, qu'ils désignent sous les noms d'Apis mellifica xar.fasciata Latr. et à' Apis melliftca var. unieolor Lalr. ; ces deux Apis ont en Afrique une grande répartition géo- graphique. VApis mellifica var. jasciata, descendant jusque dans les régions les plus méridionales de l'Afrique, est celle dont les indigènes et les colons de l'Afrique du Sud recherchent les ruches , celle que les voyageurs mentionnent à propos de cet Oiseau aux habitudes si curieuses, dont nous venons de parler, l'Indicateur. D'après eux , elle édifie ses gâteaux dans les cavités des arbres, les crevasses de rochers, les trous existant dans le sol (Sparrman'2)), mais elles s'établissent de préférence dans les cavités des arbres, car leurs nids sont nombreux dans les forets, d'après les récils des voyageurs et en particulier de Livingstone (3) ; à leur exemple, ainsi que le rapporte ce dernier, les indigènes leur offrent des ruches artificielles faites d'un seul morceau d'écorce détaché d'un arbre d'une longueur de 1 m. 5o dont ils forment un cylindre, cylindre qu'ils obturent aux deux extrémités par une sorte de natte faite d'herbes tordues. VApis mellifica var. unieolor est répandue également en Afrique; mais si elle se rencontre dans le Sud, au Transvaal, au Congo, par exemple, elle habite de préférence Madagascar, Bourbon, l'Abyssinie et remonte jusque sur le littoral méditerranéen (Tunisie, Algérie). Nous sommes renseignés sur les habitudes de ces Abeilles par les observations faites à Madagascar par le Rev. Cory (4) et par M. A. Grandidier(5). C'est une Abeille dont les ruches abondent dans les forêts, où elles s'établissent dans les cavités des vieux arbres ou dans les crevasses des rochers, et que les indigènes ont à moitié domestiquée ; à cet effet ils disposent des troncs d'arbres creusés de telle façon que les nombreux essaims y trouvent facilement un refuge ; (1> Barrett (France?), Further Noies on South Afriean Lepidoptera (ediled by his brother E. G. Barretl) [ The Entomologist' s Monlhly Magazine, a* sér. , t. XI (t. XXXVI), London, 1900, p. i4i]. M Sparrman, loc. cit., p. 38. W LivixGSTOKE, loc. cit., chap. XVI, p. 287 (11 et 1 a Janv. i85'i). (4) Cory(Rov. C. P.), Noies on the Malagasy Bee (Apis unicohr); ils habits , enemies and cuiiure (The Antananarivo Animal and Madagascar Magazine, Antana- narivo and London, n° XIII, Christmas, 1889, Part I of vol. IV, p. 39 à 5o). '5) Gra.ndidier (Alfred), Histoire physique , naturelle et politique de Madagascar, t. XX : Histoire naturelle des Hyménoptères par Henri de Sacssurb, p. 2 à h. (Les observations biologiques ont été rédigées par M. A. Granditlier.) — 28 — il est rare qu'ils installent ces ruches au voisinage de leurs cases, car, au dire du Pi. P. Gory, ces Abeilles conservent des instincts d'indépendance ciui leur font déserter les ruches où on cherche à les fixer; en général les indi- gènes préfèrent rechercher les ruches naturelles des Abeilles sauvages dans l'intérieur des forêts. Nous pouvons maintenant établir un rapprochement entre la distribution géographique de YAcherontia Atropôs et celle des Abeilles africaines; elle est absolument identique; il n'est donc pas surprenant que le Sphingide trouve facilement à s'introduire dans les ruches naturelles ou artificielles de ces Abeilles; la preuve nous en est fournie par le Rev. Campbell qui parcourait l'Afrique du Sud au début du xixc siècle01. Ce voyageur relaie en effet que les Hottentots connaissant le penchant que ce Papillon a poul- ie miel et, voulant accaparer à leur profit les provisions des Abeilles sau- vages, persuadaient les colons que celui-ci était capable d'infliger une blessure mortelle à ceux qui pillaient les Abeilles. Il est évident que les ruches édifiées par les Abeilles sauvages africaines dans les cavités des arbres , les crevasses des roches , les unes et les autres souvent assez grandes, tout aussi bien que les ruches primitives fabriquées par les indigènes, offrent de grandes facilités d'accès aux AcherontiaAtropos. Les observations et les expériences du Piev. Cory faites à Madagascar vont nous en fournir la preuve et nous renseigner d'une façon définitive sur les rapports de ces Sphingïdes avec les Abeilles et réciproquement sur les agissements des Abeilles à leur égard. L'i. A tropos est très commun à Madagascar, où il est considéré comme le plus grand ennemi des Abeilles: le Piev. Cory put prendre jusqu'à dix exemplaires dans une seule ruche ; il a donc eu toute facilité pour mul- tiplier ses observations et répéter ses expériences, et c'est ainsi qu'il a résolu la question si controversée des conséquences du combat que les Abeilles livrent à leur voleur de miel ; il les a vues fondre sur lui et s'entasser sur son dos, sur ses ailes, s'agripper à ses pattes, s'efforçant de trouver le dé- faut de la cuirasse qui leur permettrait de le cribler de coups d'aiguillons; indifférent à ces attaques, le gros Sphinx se contente de mettre ses ailes en vibration pour se débarrasser de ses adversaires qu'il disperse et jette de ci de là; il s'avance lentement dans la ruche, les ailes frémissantes, pour aller se suspendre nonchalamment à un des rayons, sans se soucier des Abeilles qui s'attaquent encore à lui en s'accrochant ferme à ses pattes; celles-ci, de guerre lasse, reconnaissant leur impuissance, finissent même par renoncer à déloger leur ennemi qui peut alors, tout à loisir, se gorger de miel. Pour mieux préciser cette impuissance des Abeilles, l'observateur introduisit dans les ruches à plusieurs reprises des A. Alropos, qu'il tuait W Campbell (Rcv. John), Travels in S. Africa, undertakon al tlio request of the Missionary Society ( Quarterly Heview, Jtily l8i5, Lonilon, p. 3 1 5 ). - 29 — ensuite: l'examen attentif démontra qu'aucun aiguillon n'avait réussi à traverser leur tégument, véritable cuirasse protectrice; un Papillon mort, incapable par conséquent de se défendre en faisant vibrer ses ailes, fut livré aux Abeilles: celles-ci mirent en pièces l'ennemi sans défense; arraché à leur fureur, le corps était demeuré indemne des piqûres des assaillantes. II est encore un autre point de la biologie de VA. Âtropos que le Rev. Cory a éclairci magistralement; c'est celui du rôle de la stridulation, appelé vulgairement cri, que ce Sphingide a la faculté d'émettre et qui, suivant nombre d'Apiculteurs, aurait le pouvoir de terroriser les Abeilles. Notre observateur avait remarqué à maintes reprises que le Papillon ne faisait jamais entendre aucun son lorsqu'il était à l'entrée ou dans l'inté- rieur de la ruche; pour reconnaître si en réalité les Abeilles pouvaient être subjuguées par la stridulation émise, il eut recours à l'expérience; prenant un .4. Atropos, il le maintint entre le pouce et l'index au milieu des Abeilles; ainsi pressé, il commença à striduler; aussitôt les Abeilles se pré- cipitèrent en s'entassant sur lui, s'acharnant à le transpercer de mille coups d'aiguillons, sans chercher, chose curieuse, à piquer la main qui le tenait captif; l'expérience répétée une vingtaine de fois donna le même résultat, et, dans chaque cas, le voleur redouté, délivré de la pression des doigts, arrêtait sa stridulation perçante et, comme précédemment, sortait indemne de la lutte. Ainsi tombent toutes les conjectures ou assertions mises en avant par des Apiculteurs qui, n'ayant pas été à même d'approfondir leurs observa- lions, ont admis que les Abeilles pouvaient se défendre contre VA. Atropos en l'assassinant; tels sont par exemple Kuhn ;1), Huber(2), Newmann v, Ben- ton (4); d'autres se sont con tentés de présumer que ceux qui étaient trouvés morts dans les ruches étaient des victimes des coups d'aiguillons des Abeilles, tels sont notamment Benton(5), Aigner-Abafi (6), Pierre : : Benton, par exemple, a trouvé dans une même ruche quatre cadavres dénudés, aux antennes et aux pattes coupées, réduits à l'état de squelette; Aigner-Abafi fl> Kuhn, loc. cit., p. 7/1. M Huber (Fr. ), loc. cit., p. 3 00. f3> Newmann (Edward), Life History of Acherontia Atropos (DeaUi's Head Hawmoth) [The Entomologist , t. II, 1 864-65, n° 19, sept. 1860, p. 280]. <4) Benton, loc. cit., p. 60. (5> Benton, loc. cit.,u. 60. (6' Aigner-Abafi (Ludwig von), Acherontia Atropos L. Schàdlichkeit (Illustrierte Zeitschrift fur Entomologie , Organ der crAUgemeinen Entomologischen Gesell- schafb, Internationales Organ i'iir die Inleressen dor allgemcinen und ange- wandten Entomologie, vue dor Insckten-Biologie , Bd. 5, 1900, Neudamm, p. 36 et suiv. ). PiKiuîE (L'Abbé), Sur l'hivernage de ['Acherontia Atropos (Revue du Bour- bonnais, mars igo3,p. 64). — 30 — et l'Abbé Pierre ont consigné des observations faites par des Apiculteurs relatives à l'ensevelissement des cadavres à' A. Atropos sous une couche de propolis, ensevelissement que les Abeilles pratiquent habituellement quand il s'agit de cadavres de souris ou d'autres animaux qui se sont introduits dans les ruches et y sont morts; mais pour tous ces observateurs ces Sphin- gides avaient été tués par les Abeilles. Ils ne sont pas nombreux les Apiculteurs ou les Entomologistes qui, à notre connaissance ont pensé que VA. Atropos était protégé soit par son épaisse toison, soit par son tégument cuirassé, ou par les deux à la fois, contre les atteintes des aiguillons des Abeilles; nous citerons Bastian(1), Maindron {-}, Perez (3), Clément (4), ces trois derniers évidemment renseignés par des éleveurs d'Abeilles. D'autre part quelques observateurs, comme l'Abbé Pierre (5), M. de Roc- quigny-Adanson(C), ont émis l'opinion que les A. Atropos hivernaient dans les ruches; dans celles que les Abeilles, redevenues sauvages, établissent dans de larges cavités, telles que les cheminées, l'Abbé Pierre (7), M. Donckier de Donceel(8) ont trouvé des individus morts ou vivants à l'arrière-saison au mois d'octobre, ou même en hiver au mois de janvier. D'après cela, il y a tout lieu d'admettre que les Papillons trouvés morts dans les ruches sont ceux qui y sont venus terminer leur carrière ou sont morts pour des causes que nous ignorons; mais, ce qui est certain, c'est qu'ils ne sont nullement des victimes des Abeilles, comme on l'a répété à satiété, puisqu'au milieu des morts il y a des vivants, ainsi que le montre l'observation faite par M. Donckier. 11 est d'ailleurs un trait de mœurs des Abeilles domestiques dont les A. Atropos peuvent tirer un profit avantageux; nous voulons parler de l'instinct qui les incite à retourner à l'état sauvage. En effet, certains essaims , s'échappant des ruches et allant se suspendre à une branche aux alentours des ruches, s'ils ne sont pas recueillis immédiatement par les apiculteurs, prennent le temps de rechercher un abri : cavité d'un arbre, trou de muraille, cheminée, etc.; à titre d'exemple, nous citerons les "' Bastian (Pasteur), Les Abeilles, traité théorique et pratique d'Apiculture rationelle, Paris, 1888, p. 23 1. <2> Maindron (Maurice), Les Papillons, Paris, 1888, p. i65. M Pérez (J.), Les Abeilles, Paris, 1889, p. 90. W Clément (A.-L.), Apiculture moderne, s. d. , p. 97. <5> Pierre (L'Abbé), loc. cit., p. 64. W Rocquigny-Adanson (De), Remarque insérée à la suite de la note de l'Abbé Pierre. O Pjerre (L'Abbé), loc. cit., p. 61*. W Donckier de Donceel, Observations sur un essaim d'Abeilles envahi par Acherontia Atropos (Lep. Sphintfidœ) [Bull. Soc. Eut. de Fr., n° 16, 26 oct. 191 4 , p. 45o]. — 31 — essaims qui s'étaient établis au Jardin des Plantes de Paris, l'un dans le tronc creux d'un vieux Catalpa de l'Ecole de Botanique (1), l'autre dans une assez grande cavité du tronc d'un Sophora (2), situé au voisinage de la Ga- lerie de Géologie et de Minéralogie. En Algérie, les Abeilles sauvages se cachent souvent dans les cavités des arbres, des vieux Oliviers notamment, mais elles choisissent le plus souvent des creux de rochers; on en a rencontré au Zaccar au-dessus de Miliana, ou à Mzila, en Kabvlie, dans des escarpements peu accessibles (1). Nous citerons encore les essaims qui s'étaient installés dans des cheminées, d'après les observations citées plus haut de l'Abbé Pierre, de M. Donckier et nos propres observations; nous mentionnerons le choix fait par un essaim, à Bièvre (Seine-et-Oise), d'une statue de la vierge creuse ayant donné naissance à une forte colonie que nous avons vue en plein travail; nous signalerons qu'une statue en plâtre de Saint Joseph, installée sur le portail de l'église de Draria (Sahel d'Alger), logeait autrefois un essaim; les Abeilles entraient par un petit trou de l'un des pieds (4). Les essaims choisissent parfois des logis de plus grandes dimensions: tel est celui qui avait élu domicile dans le clocher de l'église de Chamarande (Seine-et-Oise), et y prospéra pendant plusieurs années (5). On pourrait signaler bien d'autres références, mais nous croyons devoir rappeler que ces particularités étaient connues fort anciennement; il nous suffira de citer ce passage des mémoires de Béaumur : rrUn grand trou de mur ou un grand trou de tronc d'arbre vaut pour un essaim une ruche; celui qui en trouve un et qui y niche a bien su choisir le lieu où il devait s'établir que ne le savaient choisir les essaims qui se contentent des dehors d'une branche d'arbre ^.n Cette dernière phrase de Réaumur doit retenir notre attention car elle nous apprend qu'il savait qu'elles édifiaient parfois des constructions aériennes; mais avant d'aborder ce sujet, il convient de parler des agisse- ments des Abeilles qui sont amenées à élire domicile dans de vastes locaux. Dans ces conditions toutes spéciales, elles se contentent de construire leurs gâteaux librement en les suspendant simplement sans se préoccuper de les protéger antérieurement. Nous avons pu voir jadis (1867), chez an Apiculteur de Vincennes, M. Le Blon, des colonies distinctes établies dans une chambre éclairée faiblement, les ouvrières allant et venant par la ta- (l> Observation de A. Giard, communiquée à M. E.-L. Bouvier; voiries notes bibliographiques citées plus loin, à propos de la nidification aérienne des Abeilles. ('2) Clément (A.-L.), Une colonie d'Abeilles au Jardin des Plantes. (La Nature, 29e année, n° 1 ^7 A , ih août 1901, p. 20/1, fig. 1 et 2.) (3) Bernard (A.), loc. cit. (,,) Bernard (A.), loc. cit. (5) Clément (A.-L.), loc. cit., p. 20/1. I Réaumur, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, Paris, Impr. roy. , t. V, 1750, 12e mémoire, p. O21. — 32 — batière légèrement soulevée; chaque colonie avait suspendu ses gâteaux sous des tablettes disposées tout autour de la pièce; rien n'était aussi cu- rieux que ces gâteaux pendus de tous côtés, par groupes distincts, comme des stalactites. M. A.-L. Clément a vu également des Abeilles construire des rayons suspendus sous des ruchers couverts et dans des laboratoires voisins des ruches (1). C'est ainsi que travaillent les Abeilles qui ont choisi pour lieu d'élection des clochers, de vastes cheminées où la place ne man- que pas; lorsqu'elles sout ainsi suffisamment abritées, elles savent s'épar- gner du travail et économiser la cire comme la propolis; mais, lorsqu'elles sont insuffisamment protégées, elles prennent des précautions contre les intempéries. A ce sujet, M. le Professeur Gaston Bonnier m'a communiqué fort obligeamment une observation inédite très intéressante faite pendant l'été de 1869, au cours d'une excursion en Dauphiné, dans l'Oisans, en compa- gnie de M. Georges de Layons, l'Apiculteur émérite, son collaborateur dans ses publications relatives à l'Apiculture t2); la voici textuellement : rrNous avons trouvé, en contrebas du village d'Auris. sous des roches surplombant la Romanche, constituant une sorte de grotte, des ruches sauvages qui avaient été bâties à l'air libre. Chaque ruche attachée à la paroi supérieure était de forme ovoïde et se trouvait entourée d'une paroi propolisée à l'in- térieur, formée de faux rayons de cire avec esquisse de cellules, comme une espèce de monstrueuse et énorme cellule mère. Le plus curieux, c'est que ces parois étaient plus épaisses du côté de l'issue de la grotte, par où venait le courant d'air. « Dans tous les cas que nous venons de citer, où les Abeilles manifestent leur indépendance, aucun obstacle ne se dresse devant nos Sphiugides qui peuvent sans la moindre peine atteindre les rayons édifiés librement et se gorger de miel à satiété. Une observation faite par M. Donckier, obser- vation qui est d'ailleurs fort intéressante à plus d'un titre, nous en donne la preuve. Il a constaté, en effet, à l'intérieur d'une cheminée de son habitation de Lardy (Seine-et-Oise), la présence de huit Acherontia Atropos, sept qu'il a recueillis vivants en parfait état et un qu'il a trouvé ensuite desséché et très déchiqueté^; ce dernier, étant mort, avait été certainement dilacéré par les Abeilles, alors que les vivants étaient de- meurés indemnes, quelle que fut la violence des attaques de celles-ci, comme le prouvent les observations et expériences du Rev. Cory, que nous avons mentionnées ci-dessus. Mais les A. Atropos ont encore de plus grandes facilités pour piller les provisions des Abeilles quand, lors de l'essaimage, celles-ci, surprises par M Clément (A.-L.), Note manuscrite. ('2) Bonnier (Gaston), Lettre du ai novembre 1 9 1 T>- W Donckieh (H.), loc. cit., p. 45 1 . — 33 — un temps pluvieux qui ne leur permet pas de chercher rapidement un gîte, la vieille mère, de son côté, se trouvant pressée de pondre, se de'cident à s'établir en plein air en fixant leurs rayons sur la branche à laquelle elles se sont suspendues au sortir de la ruche. Rien ne serait plus intéressant au point de vue de la Biologie et de Ta Psychologie que de faire connaître les opérations qu'exécutent les Abeilles travaillant à l'air libre et en pleine lumière; nous n'aurions pas eu de meilleur guide que M. G. de Layens, qui a suivi ces opérations, on peut dire heure par heure, avec une remarquable patience, et les a décrites avec une grande précision (1) ; mais nous nous écarterions trop de notre sujet d'étude, si même nous nous contentions d'en faire un simple résumé; nous devons nous borner à appeler l'attention sur quelques-unes de ces constructions aériennes qui ont été figurées ou qui ont été décrites. Les grandes constructions aériennes des Abeilles domestiques suspendues à des branches se rencontrent assez fréquemment , car nombre d'Apicul- teurs les ont observées, mais elles ont été rarement représentées. L'une d'elles rencontrée en Angleterre par Lord Malmesbury dans ses plantations , situées près de Sopley, sur les bords de la rivière Avon, a été représentée par Gurtis dans la dernière planche de son ouvrage intitulé: Brilish Ento- rnology, publié en 1809 (2) ; il avait eu la satisfaction de voir l'édifice aérien, qu'il considérait comme étant sans exemple dans l'histoire des Abeilles, avant qu'on l'enlevât, en octobre 1808, et, bien plus, il put à loisir en exécuter une aquarelle qui le reproduit avec la plus grande fidélité; il avait eu toute facilité pour l'observer et le peindre (3), car il était sus- (') De Laïens, Elevage des Abeilles par les procédés modernes, Paris, p. ik'x. ' Curtis (John), Brilish Enlomohgy; being illustrations and descriptions of llie gênera of Insects found in Great Britain and Ireland, conlaining coloured figures from nature of llie most rare and beautiful species, and in many instances of l lie plant upon which Ihe are found, Apis, mellifica^he Common Hive or Honey Bee, t. XVI, London, 1839, n" 769, pi. 769. — La planche porte la mention sui- vante : 3gi, Pub. by J. Curtis, Dec. 1, 1839. T. D. L. Elle a été reproduite dans la nouvelle édition publiée en 1862, édition où l'œuvre de Curtis a été groupée par familles : Hymenoptera, London, 1862. M A l'exemple de Cuvicr, J. Curtis était un Naturaliste sachant dessiner et peindre ; aussi a-t-il pris soin de faire tous les dessins et aquarelles de ses planches, insectes et plantes. Westwood, qui a publié une notice sur J. Curtis, s'exprime ainsi à ce sujet : trLes dessins originaux de cet ouvrage... forment une des plus belles collections de dessins qui aient jamais été exécutes.'? Au début de sa carrière, il se plaisait à dessiner, d'après nature, monuments et paysages, qu'il coloriait ensuite; mais lorsqu'il devint Naturaliste, il acquit le talent de graver à l'eau forte et en taille douce, et c'est à lui que sont dues les planches de 17;i- troduction in Entomology de Kirby et Spence publiée de 181 5 à 1826, ainsi d'ail- leurs que celles des divers mémoires de Kirby et de Brown. (Westwood, Notice sur John Curtis, Ann. Suc.Etit.de Fr., 4° ser., t. III, i863, p, 5a5-5io.) Muséum. — xxn. 3 — u — pendu à une brandie qui se trouvait seulement à une soixantaine de cen- timètres au-dessus du sol. Les années passent, et il nous faut attendre le siècle suivant pour ren- contrer les observations nouvelles que M. le Professeur E.-L. Bouvier a eu Tlieureuse fortune de pouvoir faire sur la nidification des Abeilles à l'air libre, pour retrouver de bonnes figures des différentes constructions aériennes qu'elles sont capables d'exécuter, figures qui accompagnent deux de ses très intéressants mémoires (1). Des circonstances fortuites l'ont mis en présence de deux édifices aériens que les Abeilles avaient établis à Paris même. Le premier édifice, commencé en mars 190/1, avait été fixé à la face inférieure d'une grosse brandie d'un SopkoraJaponica, situé au voisinage de la Galerie de Géologie et de Miné- ralogie du Muséum national d'Histoire naturelle ; un dessin de M. A. Millot en donne une fidèle représentation. Cette construction achevée se composait de six gâteaux dont l'un d'entre eux. le troisième, mesurait en longueur 6 k centimètres et en hauteur 38 centimètres, les autres ayant des dimensions presque aussi grandes, le sixième seul étant moins développé. Le second édifice avait été construit au printemps et dans le courant de l'été de igo5 dans le voisinage du Muséum, dans un jardin de la rue de la Pitié, où il était fixé sur une haute et forte branche de Marronnier ; il se composait également de six gâteaux dont les dimensions étaient moindres ; le quatrième gâteau , le plus grand, ne mesurait que 35 centimètres de longueur et 27 centimètres de hauteur ; de très bonnes photographies exécutées par M. P. Lesne nous en donnent la représentation sous tous les aspects. Postérieurement à ces notes et mémoires, M. le Professeur Bouvier a signalé les dons faits au Muséum de nids aériens d'Abeilles par M. et Mmc Pionsscray et par M. René Oberthur <">. Le premier avait été édifié par un essaim errant, en juin 190/1, aux environs de Provins (S.-et-M.), dans un Pommier, à une branche duquel O Bouvier (E.-L.), Sur la nidification d'une colonie d'Abeilles à Pair libre {Bull. Soc. Philomatique , 9™" sér., t. VII, n° k, 190/i, p. 186-206; PI. 1, 2, 3, h et 5). — Id. , Une colonie d'Abeilles (Bull. Soc. nat. d'Agriculture de France, iqo'i, p. 5o3 et 5oft). — Id. , Sur une nidification remarquable à' Apis mcllifca observée au Muséum de Paris (Bull. Soc. Entomologique de France, 190/1, p. 187; 1900, p. i44). — Id. , Nouvelles observations sur la nidifi- cation des Abeilles à Pair libre (Ann. Soc. Enlomologirjue de France, t. LXXV, 1906, p. /129 à 444; PI. 18, 19 et ao). — Id., La nidification des Abeilles à l'air libre (C. B. Acad. Sciences, t. CXLIl, 1906, p. ioi5 à 1020). (s) Bouvier (E.-L. ), Sur les nids aériens de l'Abeille mellifique (nouveaux faits) [Bull. Soc. Eut. de Fr., 1907, n° 17, i3 nov. 1907, p. 29/1]. — Id., Don d'un nid d'abeilles édifié à l'air libre (Bull. Mus. Nat. d'Uist. nat., t. XIV, 1908, n° 4, avril 1908, p. 177). - 35 - il était suspendu; il y demeura et prospéra jusqu'en décembre, époque où la branche qui le portait fut sciée afin qu'il pût être installé dans une caisse vitrée, aménagée tout spécialement pour le recevoir, et être trans- porté à Paris; arrivé à bon port, il hiverna dans le bureau du donateur; au printemps de 1900, il fut placé au rucher du Jardin du Luxembourg pour y passer la belle saison ; aux approches du froid , il trouva un asile dans la même pièce que l'année précédente; enfin il fut transporté au Val- Fleury, près Meudon , où il demeura le printemps, l'été, l'automne et l'hiver de 1900-1907; mais, pour des causes que nous ignorons, les Abeilles abandonnèrent leurs gâteaux au printemps de 1907. N'est-on pas en droit de penser que quelque Papillon Tête-de-mort était venu rôder autour de ces gâteaux et même en avait commencé le pillage? JN'avous-nous pas mentionné précédemment que les Abeilles épouvantées et impuissantes à terrasser leur ennemi désertaient, leur demeure ? Il est à remarquer (pie la colonie, mise à l'abri des intempéries dans une cage vitrée, malgré tous les déplacements qu'elle avait subis, avait continué ses travaux et avait prospéré pendant trois années. Dans les régions où le climat est plus clément que dans le Nord de la France, les constructions aériennes des Abeilles se rencontrent beaucoup plus souvent, en Corse par exemple, où on les trouve fréquemment dans le maquis. M. Guglielmi, d'Ajaccio, a envoyé à M. René Oberthur une très curieuse nidification faite à l'air libre, que celui-ci a offerte au Muséum , et sur laquelle M. le Professeur E.-L. Bouvier a appelé l'attention en 1907, dans une note précitée. Il présente cette curieuse particularité d'être édifié dans un lacis de ronces et de fougères (Pteris aquilina); les Abeilles n'en ont pas moins bâti leurs rayons avec une habileté consommée en triom- phant de toutes les difficultés que présentaient l'enchevêtrement des ra- milles et des feuilles. D'autre part, lors de son deuxième voyage eu Corse, M. G. Bénard , Préparateur au Laboratoire d'Entomologie du Muséum , a observé dans les derniers jours de mai 1909, aux environs d'Ajaccio, au Campo delP Oro, deux nidifications aériennes dont la première avait ses gâteaux suspendus à une roche au milieu d'un marécage, l'autre attaché à la face inférieure d'un tronc d'arbre penché. Franchissons la Méditerranée: en Algérie, en Tunisie, les indigènes élèvent des Abeilles et construisent même de grands ruchers ; nous en avons rencontré un, très important, dans les montagnes de l'Aurès, à Chir, au pied du Kef-Mahmel, dont les habitantes étaient installées dans des ruches faites d'écorce brute de chêne-Hèo-e. Souvent, lorsque la saison est favorable, des essaims de ces ruchers retournent à l'état sauvage ; mais, la plupart du temps, leurs nidifications aériennes sont temporaires, les colonies périssant à l'arrière-saison. II est cependant des exceptions; ainsi M. Bourgeois, de la Société d'Hor- ticulture de Tunisie, a rencontré en khroumirie, deux années de suite. — 36 — en pleine foret, un nid installé dans la partie touffue d'un Thuya; d'une année à l'autre, les Abeilles avaient allongé* leurs gâteaux de q5 centi- mètres, si bien que l'édifice mesurait près d'un mètre de hauteur sur- ho centimètres de largeur; il était là probablement depuis assez long- temps, car les rayons étaient non seulement noirs, mais imprégnés à la partie supérieure d'un mélange de propolis et de cire, formant une sorte de mastic, sur lequel des débris forestiers s'étaient fixés, le rendant im- perméable à la pluie ; toutes les issues supérieures étaient closes et seules quelques ouvertures étaient ménagées dans le bas pour la sortie et la ren- trée des Abeilles (,). Qu'il s'agisse de la figure donnée par Curtis, des figures données par M. le Professeur Bouvier, les unes et les autres ne représentent que des édi- fices aériens abandonnés par les Abeilles, généralement décimées ou même frappées à mort par les rigueurs de l'hiver; nous avons maintenant sous les yeux des nidifications aériennes où nous pouvons voir les Hyménop- tères en plein travail; mais c'est par de là l'Atlantique que ces très inté- ressants clichés photographiques ont été publiés. Un Apiculteur émérite a mis en honneur aux Etals-Unis la culture des Abeilles et développé leur élevage intensif; lui-même a industrialisé la production du miel et de la cire; son expérience en la matière l'a engagé à écrire un livre original in- titulé : A. B. C. of the Apiculture, qui a eu des éditions successives, et le succès qu'il a obtenu lui a mérité d'être traduit en français par M. E. Bon- douneau '-^ ; cette traduction a eu elle-même deux éditions : dans la dernière surtout, nous trouvons une foule de renseignements originaux et en par- ticulier les représentations suivantes de constructions aériennes : d'abord deux d'entre elles figurées sans leurs habitants (3), et rappelant les nidifications dont nous avons parlé; ensuite deux autres offrant à nos regards deux colonies d'Abeilles vivant en plein air ; on y voit les travail- leuses se livrer à leurs occupations habituelles , et rien n'est plus curieux (4). '') Renseignements fournis par M. Bourgeois, de la Société d'Agriculture de Tunisie, par l'obligeante entremise de M. Ch. Rivière, ancien Directeur du Jardin d'Essai du Hamma, à Alger. (J) Root (A. T.) et Root (E. R.), A. B. C. de l'Apiculture, Encyclopédie de tout ce qui a rapport à l'Abeille, Miel, Ruches, Instruments, Plantes mellifères, etc., ré- sultats d'observations et d'expériences de milliers d'Apiculteurs, contrôlés ensuite par un travail pratique dans nos propres ruchers. Traduction française de M. E. Bondonneau, inédit., Paris, igo5; 2mc édit., Paris, 1909. — Celte dernière édition est beaucoup plus étendue que la première et renferme de nombreuses additions émanant soit de M. E. Root, qui a rédigé à nouveau et complété l'œuvre de son père, soit de M. E. Bondonneau avec la collaboration de nombreux Apiculteurs. m Id., loc. cit., 1" édit., p. 345 ; 2U,C édit, p. 372 et 373. '*) Id,, loc. cit., 2me édit., p. 369 et 373. 0> m "3 "5 r sa fi fa -3 • S o ~5 ^5 va> s* **^ M ai «■* ^^ . a a> 05 -m >• -Q aj £4 3 3 o m o a- ? a a) _^ 3 S ■T. O» Ci O — <2 3 "E , v» o hJ c 1 — ' 3 *-> es en 3 £0 S 0) i. o H-» <5 3 o O 03 g — < a L, ■— * k 3 r— en o h eu 0) va> o* CA 3 a> ^*- ^ T3 "en -< CD o> O ■tj en Cfi d ai t^ > Ph SB 3 o S O o < a> «3 > en W 03 ai J en a> T3 Ph •71 c *j o Q h — ■*■' en *-» a> H n3 m en 3 o en O Oh 37 — II. Les Acherontia de l'Asie orientale et méridionale, de l'Archipel asiatique et les Abeilles sauvages ou domestiques des mêmes régions. Gomme nous venons de l'exposer, en Afrique, dans l'Asie antérieure et l'Europe, il n'existe qu'une seule espèce dH Acherontia, VA. Atropos; dans l'Asie orientale et méridionale comme dans l'Archipel asiatique, il se ren- contre deux espèces <¥ Acherontia, VA. Lachesis Fab., qui est connu depuis le xvme siècle (1 758 )(1), et VA. Styx Westw. , décrit près d'un siècle plus lard (i848). L'aspect général de ces Acherontia asiatiques rappelle celui de VA» Atropos, si bien que VA. Styx notamment a été confondu longtemps avec lui par les Lépidoptérologues les plus autorisés ; MM. W. Rothschild et K. Jordan ont donné une description très détaillée et très étudiée qui per- met d'en saisir les caractères différentiels les plus apparents (2); mais on peut s'étonner que ces auteurs, dans leur excellente monographie des Sphingides se soient contentés de dire à propos des Acherontia en général, qu'ils avaient la trompe courte, 1res épaisse, poilue (1); si cela est rigou- reusement vrai pour VA. Atropos, cela n'est plus exact si l'on considère les trompes des A. Lachesis et Styx ; en effet, si la trompe de VA. Atropos a 12 à \h millimètres de longueur, celle d'un A. Lachesis de même taille mesure 18 à 20 millimètres; elle est d'autre part moins large à la base; quant à la trompe de VA. Styx, elle compte 16 à 18 millimètres; elle est plus étroite que celle de VA. Atropos et de VA. Lachesis; nous ferons re- marquer que ces longueurs sont en rapport avec la profondeur des cellules mellifères des différentes espèces d'Abeilles dans lesquelles les trompes doivent s'introduire ; nous en reparlerons à propos des Apides indo-ma- laises. Ce qui caractérise la trompe de ces Sphingides asiatiques, c'est d'avoir, comme leur congénère VA. Atropos, l'ouverture par laquelle sont humées les matières fluides à la partie supérieure de la trompe avant son extrémité, qui, très pointue, est légèrement incurvée vers le bas. Nous avons pensé que la figuration seule pouvait préciser les caractères différentiels des W A cette époque, il était confondu avec VA. Atropos ; il ne fut distingué qu'en 1 798 par Fabricius ; il a d'ailleurs été décrit et figuré depuis sous diffé- rents noms, A. Morta Hubner (1822), A.' Satanas Boisduval (i83G), A. Lethe Westwood (i848), A. Circe Moore (i858), sous lesquels il est désigné dans di- verses collections. W Rothschild (Walter) and Jordan (Karl), A Révision of (lie Lepidopterou» SphingidtBi London and Aylesbury, iyo3, p. 29. W Id., p. 16. — 38 — trompes de ces trois espèces à'Ackeronlia, et, pour être assure de sa ri- goureuse fidélité, nous avons demandé à M. le Professeur A. Millot, l'habile dessinateur naturaliste, de vouloir bien l'exécuter, ce qu'il a fait fort aima- blement. Nous croyons devoir signaler que les exemplaires des trois espèces (YAcherontia dont nous avons représenté les têtes et les trompes n'ont pas été choisies pour faire ressortir les différences existant entre elles; de nombreux spécimens des deux sexes de chaque espèce ont été préparés, examinés et comparés. En réfléchissant à ces dispositions qu'affectent ces trompes, on peut aisément comprendre leurs usages. On sait que les Abeilles, lorsqu'elles ont rempli leurs cellules de miel, ont l'habitude de coiffer — les Apiculteurs disent de cacheter — chacune d'elles d'un opercule, ne laissant ouvertes que les cellules qui doivent servir à leurs besoins journaliers, quand la récolte de nectar s'appauvrit ou fait défaut; nos Sphingides,avec leur trompe robuste, fortement chitinisée et, en extension, d'une grande rigidité, terminée par une pointe acérée, ont toute facilité pour perforer les opercules et humer ensuite le miel par l'ou- verture béante ovalaire, relativement grande, siluée en arrière à la face supérieure. iïtant données dans les trois espèces iïAcherontia ces dispositions toutes spéciale des trompes, on peut être assuré que le mode d'existence et le régime sont similaires. Nous avons d'ailleurs pour appuyer notre dire, les remarques faites par Douglas (l), qui regarde les grands Papillons Tète-de-mort de l'Inde comme des voleurs de miel de deux des espèces d'Abeilles de ce pays, d'autant mieux qu'il en a trouvé des individus vifs ou morts dans leurs demeures. Dans les dernières années du dix-septième siècle, le R. P. Bonanni a signalé l'existence à l'extrémité de la trompe des Papillons de petits organes auxquels il a donné le nom de pap'dlœ, appellation qui a été conservée (2). VAeherontia Atroposrien est point dépourvu; il suffit de jeter les yeux sur la figure de l'extrémité de la trompe donnée par M. Guyénot pour y voir 70 à 80 de ces papilles (1). Si l'on se reporte aux expériences de Réaumur(4), M Douglas (J. C), The Hive-Bees indignons to India and tbe Introduction of tho Italian Bées (Joum. Asiat. Ben«al, t. LV, Part 2 , n° 2, t886, p. 96). (*) Bonanni (Philippus), Observaliones circa viventia , quee in rébus non viventibuê vepeviuntur, cum Micrographia euriosa sive Rerum minulissimarum Obscrvatio- nibus, quœ ope ftlicroscopii recognilœ ad vitium exprimentur, Romae, MDCXCI, cap. vi, S 111 : Papilio, n° 28; tab. x, fig. 29, 3o et 3i ; tab. xi, fig. S*. W Guyénot (Em.), Les Papilles de la Trompe des Lépidoptères (Bull. Se. de la Fr. et de la Belg., 7™ scr., t. XLVI, fasc. 4, 18 janv. igi3, p. 3a3 et â«4; fig. 5G). W Rkaumur, Mémoires pour servir à ïllistoim des hiseeles, t. I, ty$k, p. 2^10, et t. IV, 1738, p. 210 à 21 3. — 39 - démontrant que les Lépidoptères et les Diptères peuvent régurgiter leur salive pour dissoudre le sucre cristallisé, on n'hésitera pas à être encore plus afiîrmatif que Newport (I) et à considérer ces papilles comme étant non pas probablement mais réellement des organes gustatifs, absolument comparables à ceux que nous avons décrits et figurés dans les paraglosses des Diptères (Volucelles); c'est en nous appuyant dans les deux cas sur les mêmes arguments physiologiques, reposant sur des données anatomiques que nous admettons que les papilles de l'extrémité de la trompe des Lépi- doptères, comme celles des paraglosses des Diptères, sont des organes ser- vant à la gustation (2). Nous ne partageons donc pas l'opinion de M. Guyé- not qu'il formule ainsi : fr Peut-être au cours de la manœuvre d'extension et d'enroulement de la trompe, qu'accompagne l'aspiration des sucs nutritifs, les papilles sout- el!es précisément impressionnées par les sucs que renferment certaines corolles. Ce sont en tout cas des impressions d'ordre tactile et non gus- talif , ainsi que permet de le penser la connaissance de la structure his- tologique de ces organes. * L'étude morphologique que M. Guyéuot a faite des papilles de la trompe des Lépidoptères est fort intéressante, car elle nous montre combien est grande leur diversité dans les différents groupes, mais leur étude histologique exclusive, bien faite d'ailleurs, ne permet d'en déduire aucune conclusion au point de vue fonctionnel. W Newport (G.), On the Nervous System of ihe Sphinx liguslri Linn... (Philos. Trans. R. S. of London, t. îa'i, 1 8 3 6 § il, Nerves of the Sensés, p. 397). — Ip. , Art. Insecta in The Cyclopedia of Anat. and Plujs. of H. B. Tood, t83(), p. 901. Nous ferons observer que M. Guyénot a commis une erreur dans la traduction du texte de Newport ; voici ce texte avec tes remarques qu'il comporte : «To judge from the structure of the papilhe, and froni the cireumstanee that they are always plunged deeply inlo any fluid when the insect is-taking food, Ihey may probably bc regardée! as organs of taste.» L'auteur anglais tient parfaitement compte des conditions physiologiques dans lesquelles se trouvent les papilles lorsque l'insecte prend sa nourriture et il conclut qu'elles peuvent probablement être regardées comme des organes de goût; en anglais, taste signifie goût et non pas tact. (3) Kïnckel d'Herculais (J.), Terminaisons tactiles et gustatives de la trompe des Diptères (Ass.fr. p. Avunc. des Se., 1878). KiiNCKEL d'Herculais (J.) et Gazagnaire (J.), Du siège de la gustation chez les Insectes Diptères. Constitution anatomique et physiologique de Tépipharynx et de l'hypopharynx (Comptes Rendus Acad. Se., t. XC1II, 1881, p. 3/17). Kïnckel D'HsuciLAis (J.), Recherches sur l'organisation et le développement des Diptères et en '.particulier des Volucelles de la famille des Syrphides, 1881, pi. XXIV, XXV et XXVI.' In., Lamarck et Buflbn : Leurs conceptions des facultés sensorielles chez les Insectes. Discours présidentiel (Rull. Soc. Eut. Fr., n° 1909, p. 5-n). — âO — Pour en revenir à notre point de départ, nous conclurons que VAche- rontia Atropos est fort bien doué pour déguster les saveurs des miels grâce à ses nombreuses papilles gustatives. Nous ajouterons, d'autre part, que YAcherontia Atropos est pourvu de robustes pâlies dont les tibias sont garnis d'épines; les deux dernières pattes portent chacune une paire d'éperons, dont l'un est très long; le dernier article des trois paires de pattes est muni de forles griffes; ainsi armé et pourvu, on comprend avec quelle facilité le Sphinx peut se cramponner aux gâteaux de cire des Abeilles. Les A. Lachesis et Slyx sont munis de la même façon d'épines, d'éperons et de griffes, mais ayant un peu moins de puissance que chez leur congénère. Nous sommes redevables aussi bien aux voyageurs qu'aux naturalistes des connaissances que nous possédons sur les moeurs des Abeilles de l'Inde , de l'Indo-Chine et de l'Archipel asiatique; ce sont les observations et les études de Spencer Saint-John, de Wallace, de Woodbury, de L. Rous- selet, de Horne, de Benton, du Rév. P. Caslets, qui nous fournissent les renseignements les plus précis. C'est par eux que nous savons que Wipis dorsatà Fab. , la plus grande des trois espèces qui habitent ces régions, a l'habitude de suspendre un unique et grand gâteau à la face inférieure des branches horizontales des arbres, même des plus élevés, mais qu'elle édifie aussi bien au-dessous des poutres des véranda ainsi qu'à celles des plafonds des habitations; c'est par eux que nous apprenons aussi que la plus petite de ces trois espèces, YApis florea Fab., la plus minime de toutes les Abeilles connues, attache également son unique gâteau, de moindres dimensions, aux branches des arbres de moyenne grandeur, Orangers et Citronniers, par exemple, et même aux rameaux de différents arbustes. Les voyageurs nous donnent d'ailleurs des renseignements pittoresques qui nous apprennent que, ne construisant qu'un unique rayon, elles savent en accroître le nombre grâce à la multitude de leurs essaims. Spencer Saint-John (l), qui explora les forêts des territoires anglais de la région orientale de Bornéo, nous a laissé un récit pittoresque de la façon dont les indigènes recueillent les nids des Abeilles construits sur l'arbre Tapang '2), grimpant, pour les prendre, sur les cimes qui s'élèvent sans branches jusqu'à plus de cent pieds et dont celles-ci couvrent une cir- conférence de quinze à vingt-cinq pieds. La contrée est peuplée de ces Tapang, les Abeilles abondent et sur un seul d'entre eux le voyageur a compté vingt nids. '') Saint-John (Spencer), Life in the Forest of Far East (Bornéo), 186a. — Extrait par T. W. Woodbury dans sa note citée plus loin sur les Abeilles à Bornéo et à Timor. W Ce grand arbre de Bornéo esl une Légumineuse à rude écorce,le Koowpassia excelsa Tauberg. — 41 — Wallace, lors du séjour qu'il fità Timor (1857-1859 et i86i)('<\ a eu l'occasion d'observer les nidifications aériennes des Abeilles et a donné des détails fort intéressants sur la récolte de ces rayons établis également sur les arbres les plus élevés, dépassant cent pieds de hau- teur; il a lui-même assisté à l'enlèvement de trois rayons par les indi- gènes chasseurs d'Abeilles (Bee-hunters) qui , avec une audace inouïe, un sang-froid extraordinaire, grimpent à ces hauteurs vertigineuses pour les recueillir. C'est à Woodbury, Apiculteur anglais très en renom , que nous sommes redevables de renseignements précis sur ces Abeilles de la Malaisie(->. La lecture de l'ouvrage de Spencer Saint-John, la communication par Ch. Darwin des spécimens recueillis par Wallace à Timor, spécimens qu'il reconnut appartenir à Y Apis testacea Smith qui n'est autre qu'une va- riété de VA. dorsata Fab. , ses conversations avec Wallace, par l'entremise de Darwin, lui donnèrent la confirmation de l'exactitude des observations de Spencer Saint-John et de celles que Wallace lui-même avait consignées dans son ouvrage, et lui permirent l'adjonction de quelques détails com- plémentaires, notamment la reproduction d'un dessin représentant trois nids alignés et suspendus à une même branche. Ce sont surtout les voyageurs et les naturalistes ayant parcouru l'Inde ou y ayant séjourné qui fournissent les renseignements les plus complels et les plus précis sur les habitudes et les constructions aériennes des Abeilles asiatiques qui y abondent. Louis Rousselet, qui voyagea dans l'Inde de i863 à 1868 (3), nous a laissé le souvenir des impressions qu'il a ressenties en visitant les ruines de Bhojepore-Ka-Koumbas (1868), lorsqu'il y observa les agissements des abeilles : rr Chacun des cercles de la coupole n'est qu'un réseau de den- telles, fruits, arabesques, au milieu desquels se jouent d'innombrables petites figures de musiciens et de danseuses. Le temps a fait écrouler la partie centrale du dôme et la pluie du ciel arrose aujourd'hui le lingam de Mahadeo. D'innombrables Abeilles ont suspendu leurs rayons a la voûte qui parait garnie de stalactites. Ces laborieux insectes remplissent le temple de leur tourbillonnement, et le visiteur hésite tout d'abord à pénétrer dans celte ruche, mais les prêtres nous rassurent en nous disant que les Abeilles (') Wallace (A. B.), The Malay Archipelago , th. éd., p. 199-201. W Woodbury (T.W.), Bées in Bornéo and Timor ( The Journal of Horticulture . . ., London, t. XVI, 1869, p. 3oo et 3oi, fig.), L'auteur n'a signé son travail que sous cette forme : A Devonshire Bee-Keeper: cette désignation suffisait pour le faire reconnaître. — Trad. fr. par C. Kanden in Y Apiculteur, ae sér. , t. V, 1871, p. 46 à 5o, fig. (3) Bousselet( Louis), L'Inde des Rajahs, Voyage dans l'Inde centrale et dans les Présidences de Bombay et du Bengale, Paris, 1875, p. 557. — 42 — ne piquent que les ennemis de Maliadeo et, pour peu que vous ayez sur ce point la conscience tranquille, vous pouvez entrer impunément. Le fait est que, pendant notre visite, un grand nombre de ces insectes vinrent se poser sur moi, sans me faire aucun mal.» Aux yeux de Home (1), l'excellent observateur des Abeilles de l'Inde, Tune d'elles (Apis dorsata) trcause souvent de grands ennuis en défigurant les vieux monuments , tels que le Taj Mahala à Agra , avec leurs rayons pen- dants; les tentatives pour nettoyer les belles arcades de marbre blanc ont été vaines; car aussitôt qu'un nid était détruit, il était réédifié à quelques pieds de distance. » Rappelons que le Tadj Mahala est ce splendide et mer- veilleux mausolée élevé par l'empereur Chah Jehan à l'impératrice Moumtaz Mahal . dont Louis Rousselet a donné la description en l'accompagnant de très belles gravures qui en donnent une fidèle reproduction, mais malheu- reusement ne peuvent donner une idée de sa magnificence m. Horne nous parle encore d'une colonie de cette Abeille ayant suspendu son grand gâ- teau à une branche d'arbre à Mainpuri, dans le Nord de l'Inde, ainsi que d'une colonie qui avait attaché son rayon sous une poutre du toit d'une véranda à Bareilly, ville située également dans le Nord de l'Inde (Bohil- khand), d'une troisième colonie installée sous la véranda de la maison du Gouvernement, à Nynee Tal, d'une quatrième, pins curieuse encore, qui avait élu domicile dans une armoire d'un emploi journalier. Le R. P. Castets'^ a pu, dans une villa dépendant du collège des Jé- suites de Trichonopoly, assister à l'arrivée d'un premier essaim dans une grande salle du premier étage et à son installation sur une grosse poutre; c'était un énorme essaim formant une grappe d'environ un mètre de dia- mètre sur vingt centimètres d'épaisseur: deux heures après, il vit entrer dans la salle un second et puissant essaim qui s'établit sur une poutre voi- sine; mais bientôt un violent combat s'engagea entre les deux occupants et le premier essaim, battu, dut prendre la fuite, abandonnant son gâteau déjà commencé. Le vainqueur se mit à l'œuvre, et en deux mois et demi il avait construit un énorme rayon mesurant plus d'un mètre carré sur quelques centimètres d'épaisseur. (" Horne (Charles), Note on the Habits of same Hynienopterous Insects from the North-West Provinces ot" India. With an Appendix, containing Descriptions of some new Species of Apidas and Vespidœ collected by Mr. Horne, by Frede- rick Smith, of the Brilish Muséum, lllustrated from Drawings by the Author of the Notes (Trans. ZwA. Soc. London, t. VH, London, 1872, Part III, Avril 1870, p. 181 à 18&). W Rousselet (Louis), loc. cit., p. 809, 3ii et 3i5. (3) J. Castets (S. J.), Les Abeilles du Sud de l'Inde (Revue des Questions scientifiques, publiée par la Société scientifique de Bruxelles, 3e sér. , t. IV, juillet 189.3, p. 465 à 488). — /i3 — Ces citations sont suffisantes pour montrer combien sont nombreuses les colonies d'Abeilles sauvages dans l'Insulinde et dans l'Inde et faire res- sortir la facilité qu'ont leurs ennemis et leurs parasites de les rencontrer; maïs nous allons serrer la question de plus près, en ce qui concerne les rapports des Acherontia, hôtes des mêmes régions, avec ces Hyménoptères. Le rayon de Y Apis dorsata que Home a eu la bonne fortune d'examiner en détail à Mainpuri mesurait 72 centimètres de longueur sur 56 centi- mètres de hauteur. Dans la galerie d'Entomologie appliquée du Muséum national d'Histoire naturelle, ou peut voir un de ces grands gâteaux construits par Y Apis dorsata encore suspendu à la branche qui le portait ; ce gâteau recueilli par le Dr J. Harmand, alors qu'il explorait l'Indo- Chine en 1876, mesure à sa partie supérieure, là où il s'attache à la branche, 80 centimètres de largeur, et, en longueur, dans son état actuel , ho centimètres, mais devait, sur place, atteindre et même dépasser 5o cen- timètres. Ces deux rayons ne sont pas des plus grands, car il y en a ayant 1 m. 5o à 1 m. 80 de largeur sur 0 m. 90 à 1 m. a 0 de longueur, d'après le Professeur Frank Benton, l' Entomologiste-apiculteur amé- ricain, qui fit un voyage dans l'Inde pour étudier sur place les Abeilles indigènes (1). Le nid observé dans l'Inde à Mainpuri par Horne contenait 31,106 cel- lules, sur lesquelles les cellules à miel, toutes placées à la partie supé- rieure, se trouvaient être au nombre d'environ 2,000 et beaucoup plus profondes que celles des ouvrières; elles auraient h centimètres et demi d'après les mensurations de Horne, et atteindraient jusqu'à 7 centimètres d'après celles du R. P. Gastets. Les rayons de Y Apis Jloreu, qui ont de petites proportions, en rapport avec leur tadle minime, ne mesurent en général que i5 à 25 centimètres de longueur sur une quinzaine de centimètres de largeur; souvent ils sont orbiculaires et ont à peu près les mêmes dimensions dans les deux sens; les cellules à miel, plus profondes que celles des ouvrières, comme chez Y Apis dorsata, mesurent un peu plus du double, soit 12 à i3 millimètres de profondeur. Dans la galerie d'Entomologie appliquée du Muséum national d'Histoire naturelle, se trouve un petit gâteau (YApisjlorea qui peut servir de terme de comparaison avec le grand gâteau de YApis dorsata; il a été rapporté du Bengale par Massé au début du xixe siècle et a un intérêt historique, M Benton (Frank) a publié ses observations dans une revue spéciale améri- caine intitulée : Honey-Bee, mais, à défaut du mémoire original, nous avons pu en trouver tous les passages intéressants reproduits par I. Root et E. R. Root dans l'.l B C de l'Apiculture , Irad. fr. de E. Bondonneau, 1'" édit., Paris, 1 «)<'>.">, p. 2 à l\, et 2e édit., p. 6, 7 et 8; les figures qui accompagnent ces citations sont meilleures dans la première édition que dans la seconde. — hh — car il a été décrit et figuré par Latreilie en i8c4 (1), mais sans qu'il ait pu désigner quel en était le véritable constructeur; M. R. du Buysson, lorsqu'il était attaché au Laboratoire d'Entomologie, a pu reconnaître qu'il était l'œuvre de la minime Apisjlorea. La troisième espèce d'Abeille, habitant l'Inde, l'Indo-Chine, Geylan, ainsi que les différentes îles de l'Archipel asiatique, a les mêmes mœurs que les Abeilles sauvages de la région Ethiopienne en y comprenant Mada- gascar; elle s'établit comme ces dernières dans les cavités des arbres et les fentes de rocher ; les indigènes l'élèvent dans des ruches grossières , vases de poterie, troncs d'arbres creux, implantées dans les murs de leurs mai- sons; elle travaille à la façon de Y Apis mellifica, mais elle offre cette parti- cularité que, sous l'influence d'un climat chaud, elle travaille toute l'année. Sa taille étant plus petite que celle de l'Abeille mellifère , il est naturel que les rayons qu'elle édifie aient moins d'épaisseur; celle-ci est en effet réduite d'un peu plus de moitié, 10 millim. 6 au lieu de 22 millimètres; par con- séquent les alvéoles doivent avoir de plus petites dimensions; elles ont de fait 3 à h millimètres de diamètre et 7 à 8 millimètres de profondeur, d'après les indications fournies par Benton. Maintenant, si l'on veut bien se reporter au paragraphe où nous avons donné la longueur comparée des trompes des trois espèces YAcherontia, si l'on veut bien jeter les yeux sur les figures de la planche, on reconnaîtra que ces longueurs sont proportionnelles à la profondeur des alvéoles à miel des espèces d'Abeilles dont ils pillent les provisions. En effet, les alvéoles à miel de Y Apis mellifica mesurent en profondeur non operculée 10 millimètres, operculée 12 millimètres, et la trompe de YAcherontia Atropos a de 12 à \k millimètres de longueur; l'alvéole à miel de Y Apis dorsata mesure de 5o à 70 millimètres de profondeur et la trompe de YAcherontia Lachesis, de même taille, a 18 à 20 millimètres de longueur et, moins ramassée, est plus étroite; la trompe de YAcherontia Styx, également de même taille, a également 18 à 20 millimètres de longueur, mais elle est plus étroite de moitié; nous n'avons pas besoin de faire re- marquer que les longueurs des trompes sont en rapport avec la taille (1> Latreille (P. A.), Mémoire sur un gâteau de ruche d'Abeilles des Grandes Indes et sur les différences des Abeilles proprement dites, vivant en grande so- ciété, de l'Ancien Continent et du Nouveau (Ann. du Mus. d'Hist. nat. de Paris, t, IV, i8ofl, p. 383-3ej4; pi. 69, fig. 1 et 2). — Latreille l'a représenté à nou- veau — mais le graveur ayant retourné son calque la gauche est devenue la droite — fig. 1 et 2 de la pi. XXI qui accompagne son mémoire intitulé : Des Abeilles proprement dites et plus particulièrement des Insectes de la même fa- mille qui vivent en société continue et qui sont propres à l'Amérique méridionale (Mélipones et Trigones), avec un tableau méthodique des genres comprenant les insectes désignés anciennement sous le nom général d'Abeille ( Apis Lin. Geojfroi). — 45 — des individus, dans les trois espèces iï Acherontia. De toute façon les lon- gues et robustes trompes des Acherontia Lachesis et Styx sont merveilleu- sement construites pour aller puiser le miel dans les alvéoles profondes de YApis dorsata; mais qui peut le plus, peut le moins, VA. Styx certai- nement à l'occasion glisse sa trompe effilée dans les cellules à miel moins profondes de YApis Jlorca, qui travaille à découvert, tout aussi bien que dans les alvéoles à miel de YApis indica qui s'établit dans des cavités à l'exemple des Africaines; si les A. Atropos réussissent à piller les ruches sauvages dans l'Afrique du Sud et Madagascar, il n'est pas douteux que les Acherontia asiatiques et malais n'opèrent de même, puisque nous avons le témoignage de Douglas, qui les a trouvés à l'œuvre (1). 11 ne suffit pas d'avoir prouvé que les Acherontia ne peuvent avoir aucun rapport avec les fleurs par suite de l'organisation spéciale de leur trompe, d'avoir montré qu'ils sont des parasites des Abeilles admirablement adaptés, aussi bien par l'épaisseur de la toison qui recouvre leur corps que par la résistance qu'offre leur tégument à la pénétration de l'aiguillon des Hyménoptères, que par la disposition de leur trompe spécialement appropriée au régime mellivore; il faut encore faire remarquer que Y Acherontia Atropos comme les A. Lachesis et Styx sont des Sphingides très répandus. La Bibliographie (2) nous apprend que les rencontres de Y A. Atropos sont innombrables; on en aura, d'autre part, une idée en mentionnant que le Tring Muséum de l'Hon. Waller de Rothschild en contient à lui seul 80 spécimens provenant des régions Ethiopiennes et paléarctique les plus diverses; c'est donc par centaines qu'ils existent dans les collections des grands musées et les collections particu- lières. La présence en Europe de très nombreux spécimens (Y Acherontia tient en particulier à une cause d'ordre général; leurs chenilles se nourrissent spécialement de plantes de la famille des Solanacées, Dalura stramonium L., Nicotiana tabacum L., Lycium afrum L. et vulgare Dunal (=L. barba- reum L.), Solanum dulcamara L. et S. tuberosum; c'est sur cette dernière plante qu'on le rencontre le plus souvent en Europe et même à Mada- gascar(3), et ce n'est pas sans raison qu'on admet que l'extension de la culture de la pomme de terre a favorisé grandement la multiplication de ce Sphingide. O Douglas (L. G.), loc. cit., p. 96. '2) Tasciienberg(0.), dans sa BitAiotheca zoologica,BdAll,p. 18 1 1 à 181 5, donne, de 1861 à 1880, 58 indications de rencontre (TA. Atropos et 76 notes écrites à propos de sa Biologie et de sa Physiologie, par les auteurs qui l'ont observé ou étudié; depuis lors combien de rencontres et d'observations diverses viendraient accroître ces chiffres ! M Conv (Rev. G. P.), loc. cit., p. 48. — 46 — A défaut de Solanacées, VAtropos femelle confie parfois sa progéni- ture à d'autres plantes appartenant à des familles fort différentes0', telles que celles des Rubiacées (Rubia tinctorium L.), Saxifragées [Philadelplms coronarius L.) , Caprifoliacées [Sambucus nigra L. ), Célastrinées (Evoni/mus curopœaL.), Rignoniacées ( Catalpa syringœfolia Sims.), Ombellifères (Dau- cus carotaL.), Oléacées [Jasminum officinale h.). Au sujet des chenilles de VA. Atropos se nourrissant des feuilles de Jasmin, étant données les assertions d'Albin , de Réaumur , de Linné ( d'après Réaumur) et de beaucoup d'auteurs , par tradition ou observation personnelles nous croyons devoir faire remar- quer qu'il peut y avoir eu quelquefois confusion entre le Jasmin véritable et lesLyciets que les anciens auteurs, en effet, appelaient aussi Jasmins à cause de la ressemblance de leurs fleurs; c'est ainsi que le Lycium afrum L. était appelé Jasmin d'Afrique, que le Lycium vulgare Dunal ou L. barbarum L. était dénommé Lyciet à feuilles lancéolées ou Jasminoïdes (2) ; nous avons vu plus haut que les Lycium se rangeaient parmi les Solanacées et comptaient parmi les plantes préférées des chenilles de VA. Atropos. Les chenilles des Acherontia Lachesis et Styx , d'après les observations faites principalement clans l'Inde, ont une préférence marquée pour les Solanacées, car elles se nourrissent ordinairement des feuilles des Daittra(D. slramonium L'm.;D.trape:ia Nées), des Solanum (S. indiciini Lin.. S. mclon- genahin., S. trilobatum Lin., .S. atrovirens Dun., S. bijlorum Lotir, 5. lube- rosum Lin.), du Lycopersicuin esc u loi tu m Miller, du Nicofiana tabaann Lin.; mais occasionnellement elles vivent aux dépens de plantes appartenant à d'autres familles, telles que celle des Oléacées, notamment sur diverses espèces de Jasmin (Jasmiuum officinale Lin., J. affne Wight, J. acinninatis- simum Blume , /. arborescens Ron. , J. attenuatum Roxb., J. sambac Ait, /. cordijhlium Wall, Forsteni Blume) celle des Papilionacées, spéciale- ment sur des Erythrines (E. biselosa Griff, E.fusca Lour, E. berbacea Lin., E. holosericea Kurz, E. indica Lam., E. lobulata Miq., E. Moowi Tach, E. ovalifolia Roxb.), celle des Gesnéracées, en particulier les Sésames (Sesa- mum indicum D. G., S. prostration Retz), des Rignoniacées (Colea tripinnata Seeman), des Verbénacées (Slachytarpheta indica Vahl), des Cucurbitacées [Coccinia indica Wight), des Euphorbiacées (plusieurs espèces à\[nlidesina)m. 01 Ragonot (E.), Désignation des plantes sur lesquelles a été trouvée la chenille de ^Acherontia Atropos (Ann. Soc. Ent. de Fr., 5e sér., t. IX, 1879, Bull., p. i.xxiv). W Consulter, entre autres ouvrages classiques : Mordant de Lauxay, Le Bon Jardinier, pour l'année 180g, Paris, p. 644, et autres éditions anciennes. M Ces renseignements sur les plantes nourricières des chenilles des Acherontia Lachesis et Styx m'ont été fort obligeamment donnés par l'Hou. Lionnel Waller Rothschild (Lettre du 3o janvier 1916), l'un des auteurs de la belle Monogra- phie des Lépidoptères Sphingides que nous avons citée au début de celte élude; je le prie d'agréer mes plus sincères remerciements. — kl — On voit, d'après ces indications, que les femelles des trois espèces iVAche- ruiilia, A. Atropos, A. Lachesis, A, Sty.r, font ordinairement choix des Solanacées et surtout de celles que la culture a répandues partout, la Pomme de terre, par exemple, pour y déposer leurs œufs; ce n'est, en général, qu'à défaut des plantes de celle famille qu'elles les confient à des végétaux appartenant à d'autres groupes; il faut croire qu'elles savent pressentir que les jeunes chenilles trouveront en eux les principes nour- riciers comparables à ceux qu'ils rencontrent habituellement dans les Solanacées. N'y a-t-il pas lieu de rappeler que les Pieris brassicœ Lin., napi Lin. et rapœ L. ont su trouver dans les Capucines (Tropœohm majus Lin. et T. minus Lin. [Géraniaciées], originaires du Pérou), un succédané des Crucifères, découverte que notre palais justifie, car chacun sait qu'elles ont la saveur du Cresson; elles ont su également reconnaître les affinités des Reseda (H. hitca, R. lutcola , R. odovala Lin.) avec les Crucifères; la Pieris Daplidiee, elle aussi, en a tiré profit en confiant indistinctement à des plantes de ces deux familles le soin d'élever sa descendance ; les Papillons ont donc devancé les Botanistes dans la connaissance des rapports entre elles des Crucifères et des Résédacées. Nous mentionnerons également que Fritz Millier, séjournant au Brésil, a eu l'occasion d'ohserver les mœurs de certains Papillons, qualifiés par lui avec raison de Papillons botanistes^', qui ont découvert les affinités de cer- taines plantes, bien avant que les Botanistes les plus expérimentés les aient conslalées. Les chenilles de certaines espèces d'Héliconides (Meehamtis, Dirccnna, Ceralina, Ithomia) se nourrissent de différentes espèces de Sola- nacées, alors que celles du génie voisin Thyridia ont L'habitude de vivre aux dépens des Rrunfelsia, classées parmi les Scrofulariacées avant nue Bentham et Hooker aient reconnu qu'il fallait les rattacher aux Sola- nacées. Il cite un autre exemple tout aussi concluant. Nous croyons devoir faire mention d'un exemple que nous avons fait connaître de cette faculté qu'ont les Papillons de distinguer les parentés botaniques (2'. Les Attacus (Samia) Cynthia, originaires du Japon, échappés du Jardin d'Acclimatation et de la Magnanerie de Vincennes , ont su trouver, même dans les jardins de Paris, les Ailanthes (Ailuiitltus glan- dulosa Desf.)^ qui nourrissent leur progéniture dans leur pays d'origine, le Japon. Dans les pépinières du Muséum national d'Histoire naturelle, il existait un seul et unique pied d'un arbre du Nord de la Chine, le Pltello- (1) Mïllei» (Frilz) , Butlerflies as Botanists (Nature, London and \ew-York, t. XXX, i884 [July 188/1], p. aio). P' Kûnckel d1Herculais(J.), Observations sur la faculté que possèdent les Pa- pillons de discerner les admîtes botaniques (Au». Soc. Eut. de Fr., (Y sér., t. IV, 188 A (Nov. t884), Bull. , p. cxxxi et cxxxn). — 48 — dendréh amùrense; pendant deux ans il nourrit des colonies de chenilles de ceBonibycides, et Ton put voir pendus à ses branches de nombreux cocons. Naturalisés depuis de longues années, ces Lépidoptères avaient su trouver une plante isolée appartenant à la famille des Zanlhoxylées, très proche parente de celle des Simarubées, dans laquelle est placée actuellement YAilanthus glandulosa; ajoutons qu'autrefois l'un et l'autre étaient rangés dans cette même famille des Zanthoxylées. On pourrait multiplier les exemples de cette faculté qu'ont les Papillons de découvrir les affinités des plantes, mais ceux que nous avons cités nous semblent suffisamment dé- monstratifs pour montrer que les Acheronlia savent choisir les plantes nourricières qui conviendront à leurs jeunes chenilles. Si l'on veut bien se reporter aux prémices de ce Mémoire consacré à retracer l'histoire biologique des Aclierontia, on constatera que nous sommes arrivés à démontrer que ces Lépidoptères exclusivement mellivores, vivant au détriment des Abeilles, doivent être retranchés des Sphingides anthophiles. Nous sommes donc, ajuste titre, amenés à conclure que les assertions par trop générales des auteurs qui se sont occupés de Biologie florale, tels que F.Delpino, H. Millier, Knuth et leurs émules ou disciples, assertions relatives à la fréquentation obligatoire exclusive des fleurs à longues corolles tubulaires ou aux longs éperons , pas plus d'ailleurs qu'à celle d'autres fleurs, par tous les Sphingides pour y puiser le nectar, et à l'adaptation réciproque des fleurs et de ces Lépidoptères , ne peuvent être ac- ceptées sans restriction , car elles ne sont pas l'expression absolue de la vérité. D'ailleurs n'avons-nous pas d'autres exemples de Lépidoptères dont la trompe est construite pour un tout autre usage que la récolte du nectar des fleurs? En 1 875 , en effet , nous avons découvert que les Papillons du groupe des Noctuelles faisant partie du groupe des Ophidérines avaient une trompe conformée pour tarauder la peau des oranges afin d'en sucer le jus , d'après des observations faites en Australie ( '; l'exactitude de mes descriptions et de mes assertions fut confirmée par Francis Darwin (2), R. Bligh-Read (3), Tryon(4). Depuis lors n'a-t-on pas reconnu, dans l'Afrique du Sud, O Kïnckel d'Hercijlais(J.), Les Lépidoptères à trompe perforante, destructeurs des Oranges (C. R. Âcad. Se. Paris, t. LXXVI, 1875, p. 397, figs. — Atm. Soc. Eut. de Fr., 5e sér., t. V, 1875, Bull., p. 212. — Annals and Magaz. Nat. Hist., !\e sér., t. XVI, 1875, p. 372, figs.). M Darwin (Francis), On the Structure of the Proboscis of Ophideres fullonica , an Orangc-sucking Aloth ( The Quart. Journ. of Microscop. Se., t. XV, 1875, p. 385-390, figs.). M Bligh-Read (Reginakl), Lepidoptera havingthe Antlia terminal in a leretron or borer (The Proceed. oj the Lin. Soc. of New South Wales, Sydney, t. III, Part 2, 1878, p. i5o-i54, pi. 1A). M Trïon (Henri), Orange-piercing Mollis — Fam. Opliiderinœ ( The Quecnsland Agricidtural Journal, t. II, Parti, April 1898, p. 1-8, pi. XVIII-XXIII). — 49 — que les Ophidercs et d'autres Noctuelles du groupe des Ophiusides (Sphin- gomorpha, Achtea, Serrodes, etc. (,)) avaient une trompe construite sur un plan analogue, qui, moins robuste, était suffisamment acérée pour percer la peau des Prunes , des Pêches , des Figues , des Raisins , des Goyaves , et en ge'néral de tous les fruits dont la peau n'offre pas grande résistance? D'autre part, on pourrait montrer par une foule d'exemples, connus des Entomologistes, qu'un très grand nombre de Lépidoptères, apparlenant à différents groupes, dédaignent le suc des fleurs, préférant se gorger de sudations végétales, de sécrétions et d'excrétions animales, voire même de produits résultant de fermentation ou de corruption. Comme nous venons de l'exposer, les Sphinx du genre Âcherontia avaient proposé aux savants quelques énigmes relatives à leur Biologie; nous pensons en avoir donné les solutions, mais ils laissent encore à inter- préter celles qu'ils soumettent à notre sagacité dans le domaine de l'Ana- tomie et de la Physiologie. Arrivé au terme de celte étude, je dois remercier de leur extrême obligeance M. le Professeur Gaston Bonnier, qui a bien voulu me commu- niquer des observations personnelles inédites sur la nidification aérienne des Abeilles; M. Robert du Buyssou qui, par sa connaissance approfondie des Hyménoptères, m'a permis de mettre au point la synonymie embrouillée des Apides de l'Afrique du Nord, de l'Asie orientale et méridionale, de l'Archipel asiatique, et par conséquent m'a donné le moyen d'attribuer à chaque espèce ses véritables travaux de nidification; M. A.-L. Clément, l'Entomologiste très versé dans la connaissance des Abeilles, auquel je suis redevable de la communication d'ouvrages que je n'avais pu trouver ni dans les Bibliothèques publiques, ni dans celles des Sociétés spéciales, ouvrages où j'ai pu puiser de très utiles renseignements. O Barrett (Miss Frances), Further Notes on South Africa Lepidoptera (cdited by his brother E. G. Barrett). — Moths feeding on fruit in Natal ( The Ent. Month. Mag., t. XXXVI, 1900, p. lia. — The Tram. Ent. Soc. qf Lond. Pro' ceed., p. vn-vni. — Nature, 3i May, p. 1 12). — Mallï (C.W.), The fruit Molli (Ophiusa Licnardi Boisd.), Cape of Good Hope. Départ, of Agric. (Agricult. Journ., July 1900). — Fuller (Claude), Fruit piercing Moths (Sphingomorpha chlorea Cram.), Nalal. Départ, of Agr. (Second Report of the Government Entomologist , 1901, Pietermaritzburg , Natal, 1902). Muséum. — xxll. -= 50 -^ Notes sur les. espèces rangées par Lamarck dans les genres Venericardia et Cardita, par M. Ed. Lamy. Tandis que Lamarck plaçait le genre Cardita Bruguièro, 1792, dans les Cardiacées, il considérait son genre Venericardia , 1801 , comme faisant le passage entre celte famille et celle des Conques, dans laquelle il le rangeait après les Venus : Desliayes (i83o, Encycl. Méthod., Vers, II , p. 19/i) a montré que ces deux genres ne pouvaient être ainsi séparés et qu'ils sont, en réalité, 1res voisins, malgré la différence du contour, oblong chez les Cardita., cordiforme chez les Venericardia. En 1818, dans les Animaux sans vertèbres, p. 619-622 (numérotées, par suite d'une erreur de pagination, 609-612), Lamarck rapportait au genre Venericardia, outre une coquille vivante, V. australis, 10 espèces fossiles (1) : Venericardia planicosta. — Celle forme appartient à la section Megacar- dita Sacco, 1899, dont le type est le V. Jouanneli Bast. Le Chaîna rhom- boidea Brocchi, qui semblait à Lamarck une variété, est une espèce bien distincte. V. petuncularis ■= V. pectuncularis Lk. (1806, Ann. Mus., VII, p. 58). V. imbricata — D'après M. J. Favre (191 4, Cat. ill. coll. Lamarck Musée Genève, pi. 2 4 et 25, fig. 12 8-1 38), la collection personnelle de Lamarck au Musée de Genève renferme, sous ce nom, des valves se rap- portant, en réalité, à h espèces : V. imbricata Gmcl., V. complauata Desh., V. squamosa Lk. , V. elegans Lk. V. acuticosta. — Selon Deshaycs (ï8a4 , Descr. coq.foss. envir. Paris , I, p. 166), le Cardium serrigerum Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 19) fait double emploi avec Venericardia acuticosta. V. mitis. — Sous ce nom , il y a dans la collection Lamarck , au Musée O Quatre de ces formes, V. petuncularis, V. imbricata, V. mitis, V. elegans, devraient être représentées dans la collection du Muséum de Paris, mais les échantillons correspondants n'ont pu être retrouvés. — 51 — de Genève (1916, J. Favre, loc. cit., pi. 26, fig. 1 ^2-i43) , deux valves de V. imbricata Gmel(1). V. senilis. — Avec celte appellation on trouve dans cette même collection ( 1 g 1 A , J. Favre, loc. cit., pi. 26, 6g. 1 h k- 1/18) des valves appartenant a trois espèces: V. senilis Lk. , V. (Megacardita) Jouanneti Bast. , V. (Cardio- cardita) profundisulcata Mayer (2). V. lœvicosta. — D'après M. J. Favre (191 4, loc. cit., p. 26, fig. 1&9- 1 5 3 ), les types Lamarckiens , représentant cette forme au Muse'e de Genève , se rapportent à plusieurs espèces, entre autres: V. (Cardiocardila) turo- nensis Ivolas et Peyrot et V. (Cardiocardita) allernans Duj. I . concentrica. — M. Favre (191 h, loc. cit., pi. 26, fig. i54) fait con- naître que, sous ce nom, la collection Lamarck renferme une valve d'une Lucine qui est le Phacoides (Cavilucina) sulcatus Lk. V. decussata. — Cette appellation , donnée par Lamarck à une coquille du Bassin de Paris, a été attribuée par Goldfuss à un fossile de Saint- Cassian, pour lequel Deshayes ( 1857, Tr. élém. Conch., II, p. 166) a pro- posé le nom de Cardita trigoniœformis. V. elegans. — Une aube espèce de Sainl-Cassian, qui avait reçu de Klipstein le même nom que ce fossile de Grignon, a été appelée, pour éviter ce double emploi , Cardita elegantula (d'Orbigny) Deshayes (18.57, loc. cit., p. i65). Il faut ajouter à ces 10 espèces 3 formes également fossiles décrites par Lamarck en 1806 dans les Annales du Muséum, VII, p. 56 et 58. V. mullicostata. — Cette forme, rattachée par Defrance comme variété au V. pecluncularis , a été maintenue distincte par Deshayes. V. cor-avium. — Deshayes a réuni en 1860 (Descr. Anim. s. vert. bass. Paris, I, p. 768) cette espèce de Lamarck au Cardita sulcala Solander [Chama] (1776, Brander, Fossil. Hanton, pi. 7, fig. 100 [non Bruguière]. V. squamosa. — Cette espèce, établie d'abord en 1806 (Ann. Mus., VII, p. 58), puis réunie en 1818 [Anim. s. vert., V, p. 620 = 610 bis) par Lamarck au V. imbricata Gm. à titre de variété, doit être conservée dis- tincte (1826, Deshayes, Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. i52 et 157). (1> Deshayes déclarait que ce V. mitis ressemble au jeune du V. planicosta Lk. ( 1 8 a '1 , Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. io5) ou pourrait en être une variété (1860, Descr. Anim. s. vert. bass. Paris, I, p. 708) : aussi M. Fabre pense-t-il que les types du Muséum de Paris (lovaient être des planicosta. - (2) Une espèce du Crag d'Angleterre , assimilée par Sowerby au V. senilis, est, en réalité, distincte ( 1867 , Deshayes, Tr. élém. Conch., Il, p. 179) et a reçu de Nyst le nom de Cardita squamulo.su. — 52 — Dans le genre Cardita, Lamarck rangeait en 1819 (Anim. s. vert.. VI, irep. , p. 21-27) 5 espèces fossiles : Cardita gallicana. — M. J. Favre(ip,i6, loc. cit., p. 29, fig. i83-i86) indique que, clans la collection Lamarck, on trouve, pour représenter ce C. gallicana Lk. , deux espèces, dont Tune se rapporte à la diagnose, tandis que l'autre est une forme jeune ressemblant au Cardita (Glans) acuîeata Poli. C. intermedia. — Cette espèce, qui est le Chaîna intermedia Brocchi (181 A , Conch. foss. Subapenn. , II, p. 520, pi. XII, fig. i5), fossile d'Ita- lie(1>, était signalée par Lamarck comme vivant en Australie (voir plus loin). C. rudista. — Le Chaîna rhomboidea Brocchi (181&, loc. cit., p. 5a3 et 667, pi. XII, fig. 16), considéré par Lamarck comme une variété du Vene- ricardia planicosta , et assimilé, au contraire, par Deshayes, i835 (An. s. vert., 2e éd., VI, p. h 28) à ce C. rudista Lk., est une espèce distincte. C. Etrusca. — C'est un simple synonyme de l'espèce méditerranéenne connue sous le nom de Venericardia antiquata Linné (pars) = Cardita sul- cuta Bruguière [non Solander] (i835, Deshayes, Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. £29; 1892, Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus, Moll. Roussillon, II, p. 226). C. crassa{-]. — Cette espèce BurdigalienneetHelvétienne, assimilée par Hoernes (i865, Foss. Moll. Tert. Beck. Wien, II, p. 26) au C. crassicosta Lk. vivant dans l'Océan Indien, est une espèce bien distincte ( 1912 , Coss- mann et Peyrot, Act. Soc. Linn. Bordeaux, LXVI, p. 167). Deux autres Cardites fossiles avaient été mentionnées par Lamarck, en i8o5 , dans les Annales du Muséum, VI, p. 34o : Cardita aspera. — C'est le C. asperula Defrance , qui ne doit pas être confondu avec le Venericardia asperula Deshayes (182 h, Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. 1 55). Cardita avicularia. — En 1819 (Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 19), Lamarck a reconnu que cette forme est en réalité un Cardium qu'il assimi- (1) Avec cette espèce de Brocchi, Basterot a confondu une forme fossile du bassin de Bordeaux, qui a été appelée Cardita sallomacensis par MM. Cossmann et Peyrot (1912, Act. Suc. Linn. Bordeaux, LXVI, p. i6i), bien que Deshayes eût déjà ( 1857, TV. élém. Conch., II, p. 177) proposé pour elle ie nom de C. Basteroti. — Une autre coquille assimilée par Dubois de Montpéreux au C. intermedia a reçu de Deshayes (ibid., p. 180) la dénomination de C. Duboisi. (2' Ce nom spécifique, donné par Lamarck à une coquille fossile de Touraine, a été attribué de nouveau par Gray à une espèce vivante Ouest-Américaine, pour laquelle M. Wm. H. Dali (1903, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., LIV [1902], p. 706) a proposé l'appellation de Cardita Grayi. — 53 - lait au Cardium lithocardium Linné (1771, Mantissa Plant, ait., p. 544); elle doit s'appeler Cardium aviculare Lk., et c'est le type du genre Avicula- rium Gray = Lithocardium Woodvvard (1900, Dali, Tevt. Fauna Florida, p. 1078). Enfin au genre Cardita appartient, au contraire, une coquille fossile qui a été décrite en i8o5 par Lamarck {Ann. Mus., VI, p. 343) comme Car- dium calcitrapoides et qui devient le Cardita calcitrapoides Lk. = Venericar- dia acukata Deshayes [non Poli] (182 4, Descr. coq.foss. envir. Paris, I, p. i64). Outre le Venericardia auslralis, nous passerons maintenant en revue les espèces vivantes placées par Lamarck dans les Cardita : Venericardia australis. (Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 620 = 6 10 bis.) H est généralement admis que celte espèce est la coquille Néo-Zélandaise figurée sous ce nom par Quoy et Gaimard (i834, Voy. «Astrolabe*, Zool., III, p. 48o, pi. 78,% 11-1 k)W. Elle a pour synonymes, d'après M. H. Suler (iqi3, Man. New Zealand Moll., p. 9o5), le Cardita tridentata Reeve [non Say] (i843, Conch. Icon., pi. V, fig. 22 a-b) m et le Cardita purpurata Deshayes ( i854, P. Z. S. L. [i85a],p. 100, pi. XVII, fig. 12-1 3). Cardita sdlcata. (Lamarck, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 21.) Ainsi que le font remarquer MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892 , Moll. Roussillon, II, p. 224), le Chaîna antiquata de Linné (1758, O Bien que cette forme soit indiquée de Nouvelle-Zélande par ces auteurs, Deshayes (i854, P. Z. S. L. [ i85a], p. io3) a assimilé à Yaustralis de Quoy et Gairqard (en citant d'ailleurs une référence erronée : « Voy. de l'Astr., pi. 80, fig. lin, au lieu de pi. 78, fig. 1 i-i4) une coquille Australienne, qu'il considérait comme différente de l'espèce de Lamarck et qu'il proposait d'appeler Cardita Quoyi : Tate pensait que ce C. Quoyi Desh. pouvait être son C. rosulenla (1887, Trans.% R. Soc. South Auslralia, IX, p. 69, pi. V, fig. 3; 1901 , Proc. Linn. Soc. N.S. Wales, XXVI, p. 434); en tout cas, ce dernier, comme l'a fait remarquer M. Ch. Hedley (1911, Zool. lies. Fish. Exper. «Endeavourv , p. 97, pi. XVII, fig. 4), est différent de la forme figurée par Quoy et Gaimard. (2> Le vérifable Cardita tridentata Sav(i89g, Journ. Acad. Nat. Se. Philad., V, p. 216) est une espèce Américaine, qui se rencontre sur la côte Atlantique, depuis le cap Hatleras jusqu'en Floride et dans le golfe du Mexique. — 54 — Syst. Na!., cd. X, p. 691; 1767, ibid., éd. XII, p. 11 38) est une espèce des plus douteuses : parmi les références du Systema Nalurœ , la figure de Bonanni (1781 , Ricreat d. Occhio, Test. Biv., fig. 98) concorde avec la coquille Méditerranéenne appelée Cardita sukata par Bruguière (1792, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 4o5), puis par Laraarck (1) ; la figure de Guallieri (17^-2 , Index Test. Conch., pi. 7 1 , fig. L) est méconnaissable, bien que Hanley ( 1 855 , Jpsa Linn. Conch., p. 86) la rapporte également à ce C. sulcata Brug. ; la figure d'Adanson ( 1767 , Hist. Nal. Sénégal, Coq., p. 222, pi. 16, fig. 2) s'applique à son Cardita ajar [Chanta], du Sénégal. L'habitat indiqué par Linné vin 0. africano» ferait croire qu'il a eu en vue ce C. ajar; mais, d'après Harley (t 855 , loc. cit., p. 86), dans la col- lection Linné, on trouve, pour représenter le Chanta antiquata un C. sulcata Brug. et aussi une coquille exotique, le C. hicolor Lamarck. Comme, d'autre part, dès 1776, Solander (mi Brander, Fossil. Hanton., pi. 7, fig. 100) a décrit un Cardita sulcata [Charnu] qui est une forme fossile d'Angleterre, MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus préfèrent adopter, pour l'espèce méditerranéenne nommée C. sulcata par Bruguière, l'appellation de C. [Venericardia] antiquata L. , précisée en 1795 par Poli (Test. Utr. Sicil., II, p. 11 5, pi. XXIII, fig. 12-1 3). Cardita ajar. (Lamarck, loc. cit., p. 22.) La coquille Sénégalaise appelée Chaîna ajar par Adanson (1757, Hist. Nat. Sénégal, Coq., p. 222, pi. 16, fig. 2), qui était réunie par Linné, sous le nom de Chama •antiquata, au Cardita sulcata Brug., de la Méditer- ranée, a été confondue par Bruguière (1792, Encycl. Méthod. Vers., I, p. 4o6) avec une espèce de l'Océan Indien, le C. hicolor Lk. Ce Venericardia ajar, qui se distingue par ses côtes anguleuses, étroites, séparées par des intervalles très nets, est le type du sous-genre Cardiocar- dita qui, ainsi que le fait observer M. G. Dollfus (1911, Mém. Soc. géolog. France, Paléont., XVIII, p. 58), est deBlainville, 1825, et non d'Anton, 1839, comme le dit M. Dali (1903, Synops. Carditacea, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., LIV [1902], p. 699). Cardita tcrgida. (Lamarck, loc. cit., p. 22.) Lamarck rapportait à son C. turgida les figures A90-/191 de Chemnilz (1784, Conch. Cah., VII, pi. h8) et la figure 2 de la planche 2 33 de C) Contrairement à l'indication donnée dans les Animaux sans vertèbres, il n'y a au Muséum de Paris aucun échantillon de cette espèce déterminé par Lamarck. r*- 55 «- Y Encyclopédie Méthodique; mais, en examinant le type de cette espèce, Deshayes (1800, Encijcl. Mélh. , Vers, II, p. 197; i835, Anim. s. vei^t., 2e éd., VI, p. 627) avait constaté qu'il est forl différent de toutes ces figures qui représentent de grands individus du C. bicolor Lk., et ii avait maintenu, avec raison, le C. turgida comme une espèce bien distincte, tandis que Reeve (i8/i3, Conch. Icon., pi. VI, sp. 3o) n'a pas tenu compte de cette rectification (1). Ce type est, en effet, conservé au Muséum de Paris et j'ai établi précé- demment (1915, Bull. Mus. Iiisl. nal., XXI, p. 198) que c'est ce spéci- men même qui a été représenté sous le nom de C. turgida par Valen- ciennes, en i846, dans Y Atlas de Zoologie du Voyage de «La Vénus» (i836-3g), pi. 22, fig. 3, car il y a coïncidence absolue avec ces figures pour la taille (£7 x 3%m/m), ^a sculpture et la coloration (2). Cet exemplaire, qui est étiqueté de la main de Lamarck, a été rapporté de la Baie des Cbiens Marins par Péron et Lesueur en 1801. De plus, on trouve au Muséum un autre individu de la même espèce recueilli également en Australie par ces deux voyageurs. Or ce deuxième échantillon correspond aussi exactement que possible à la figure donnée par Reeve (i843, Conch. Icon., pi. III, fig. 1 1 a) pour le C. incrassata Sovverby (1825, Cat. Shells Tankerv., App., p. v). On doit donc identifier au C. turgida de Lamarck le C. incrassala Sow., auquel Reeve, puis Hanley (i842-56, Cat.Bec.Biv.Sh.,^. 1&9) ont réuni le C. rubicunda Menke (i843, Moll. Nov. Holland., p. 38; Reeve, loc. cit., pi. 111, fig. lift). Ce C. incrassala Sow., déjà rapproché par Deshayes ( 1857, Traité élèm. Conchyl., II, p. 167) du Venericardia Jouanneti Bast., a été placé par M.Sacco (1899, Moll. terr. terz. Pie monte e Liguria, PI. XXVII, p. 9) dans sa section Megacardila , qui a pour type cette espèce de Bastérot. Cardita squamosa. (Lamarck, loc. cit., p. 22.) Hanley (i856, Cat. Rec. Biv. Sh., pi. XVIII, fig. 10) a indiqué, d'ail- leurs avec doute, celte espèce comme synonyme de C. aculeata Poli [Chaîna] (1795, Test. Utr. Sic, II, p. 122, pi. XXIII, fig. 23). Mais Lamarck a appelé C. squamosa la coquille représentée par Poli ( 1 795 , ibid., pi. XXIII, (1) Quant à la forme Méditerranéenne que Philippi avait nommée en i836 (Enum. Moll. Sied., I, p. 54) C. turgida, il a reconnu lui-même en 18 h h (ibid., II, p. lio) que c'est une variété major du C. antiquata L. (pars) = sulcata Brug. W Garpcnter (i864, Rep. Moll. West Coast North Amer., p. 5a8) croyait à tort que le C. turgida figuré par Valeneiennes était synonyme du C. làticOftam Sow., qui correspond, au contraire, au C. arcella Val. — 56 — fig. 22) sous le nom de Chaîna muricata ^ : or, d'après Deshayes (i835 , Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. Û27), celle-ci n'est qu'un grand individu de C. trapezia L. : aussi MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll. Roussillon, II, p. a34) font-ils du muricata Poli= squamosa Lk. une simple variété de C. trapezia. CARDITA IN'TERMEDIA. (Lamarck, loc. cit., p. 2 3.) Lamarck a identifié au Chaîna intermedia Brocchi (t8i4, Conch.foss. Subapenn., II, p. 620, pi. XII, fig. i5), fossile de Sienne, une espèce vivante d'Australie (2). En effet, dans la collection du Muséum de Paris, deux valves, une droite et une gauche, mesurant respectivement 4a x 35 et 36 x 37 m/m et indi- quées comme ayant été rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Péron et Lesueur, ont été déterminées d'abord Gardita grisea par Lamarck, qui a rayé ensuite ce nom spécifique pour le remplacer par celui d'inter- media. Deshayes (i83o, Encycl. Méth., Vers, II, p. 200 ; 1 835 , Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. ^28), qui les a examinées, reconnaît que leur identité avec les individus fossiles d'Italie ne saurait être plus parfaite. Mais ces deux valves étant elles-mêmes absolument fossiles, on peut se demander s'il n'y a pas eu quelque confusion d'échantillons ou d'étiquettes. Cardita trapezia. (Lamarck, loc. cit., p. 2 3.) Cette espèce Méditerranéenne de Linné [Chaîna] (1767, Syst. Nat., éd. XII, p. 11 38), type de la section Glans von Mûhlfeld, 1811, compte, dans la collection du Muséum, trois valves (une gauche et deux droites) sensiblement de même taille {rjx6m/m), qui ont été déterminées par Lamarck. Nous avons vu que Lamarck a donné le nom de Cardita squamosa à la coquille qui a été figurée par Poli comme Chaîna muricata et qui n'est, d'après Deshayes , qu'un grand individu de Cardita trapezia L. M Sowerby (i83a, P. Z. S. L., p. iq5; i843, Reeve, Conch. Icon., pi. IV, fig. 18) a employé le même nom spécifique muricata pour un Cardita exotique, qui est extrêmement voisin du C. calyculala L. ou lui est même identique. <2) Sowerby (1837, Trans. Geol. Soc. London, 2e s., V, p. 327, pi. 25, fig. 10) a donné à une coquille du tertiaire des Indes le nom de C. intermedia changé par d'Orbigny en C. Sowerbyi (i85a, Prodr. Paléont., III, p. ni). — 57 — Cardita bicolor. (Lamarck, lue. cit., p. 2 3.) Les figures £90-/191 de la planche 48 du Corichylien-Cabinet (vol. VII) ont été rapportées successivement par Chemnitz au Chaîna antiquata L., par Bruguière au Cardita ajar Adanson et par Lamarck à son C. turgida : Des- hayes (1 835 , Anim. s. vert., 2e éd., p. £27 et 629) a montré quelles doi- vent être identifiées, en réalité, au C. bicolor Lk. et, d'après lui (i83o, Encycl. Méth., Vers, II, p. 196; i835, loc. cit., p. ^26 , £27 et 629), cette espèce est aussi représentée exactement dans les figures 2 et 3 de la planche 233 de ï Encyclopédie, qui avaient été indiquées par Lamarck, la première, comme ne correspondant pas bien à son C. turgida, et la seconde, comme mauvaise pour le C. sulcata Brug. [= antiquata L. (pars)]. La confusion du C. bicolor Lk. avec le C. sulcata Brug n'est d'ailleurs pas étonnante, car Hanley ( 1 855 , lpsa Linn. Conch., p. 86) nous apprend que, même dans la collection de Linné, on trouve, sous le nom tV anti- quata, le C. sulcata Méditerranéen et le C. bicolor exotique. Celte erreur a été continuée par Beeve, qui, négligeant les rectifications de Deshayes et identifiant bicolor à antiquata, a figuré ( i843, Conch. Icon., pi. VI, fîg. sqa-b), avec cette dernière appellation, des spécimens de Cey- lan, qui appartiennent au C. bicolor Lk. D'après les types que j'ai examinés, le C. bicolor Lk. correspond, en effet, exactement à la figure a 9 b de Beeve, c'est-à-dire possède une coquille à région postérieure peu prolongée. Quant à la forme représentée dans la figure 29 rt de Beeve, à côté pos- térieur nettement rostre, on peut la considérer comme une variété rostrata. Ces types du C. bicolor sont conservés, avec l'étiquette manuscrite de Lamarck, dans la collection du Muséum de Paris : ils consistent en deux valves, l'une droite, l'autre gauche, dépareillées, bien que de même taille (35 x 29 m/m) (1), qui ont été rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Péron et Lesueur. Cardita depressa. (Lamarck, loc. cit., p. a 3.) Ainsi que le dit Deshayes ( 1 83o , Encycl. Méth., Vers, II , p. 1 97 ; 1 835 , Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. 43o), Lamarck a établi son C. depressa sur deux valves gauches roulées (mesurant respectivement 35 x 26 et 26x20 m/m) mentionnées dans la collection du Muséum comme provenant du voyage de Péron et Lesueur. C) Lamarck indique une largeur de l\lx millimètres. — 58 — Ces deux valves typiques sont d'aspect subfossile et, de même que pour le C. intermedia, l'authenticité de leur provenance peut être mise en question. Deshayes y rattachait même , à titre de variété , des valves fossiles des faluns de la Touraine, et Dujardin a fait ce C. depressa Desh. synonyme de son Cardita monilifera (1837, Mém. Soc. géolog. France, II, p. a65, pi. XVIII, fig\ 1 1), mais cette dernière espèce est entièrement différente, car les côtes y sont séparées par de larges intervalles. Au contraire, dans les deux valves déterminées par Lamarck, il n'y a entre les côtes que des sillons très étroits , comme dans Venericardia Jouan- neti Bast. Par suite, si ces échantillons sont réellement Australiens, ils représen- tent peut-être simplement une forme du V. incrassata Sow. = turgida Lk. : ce serait une variété à côtes lisses, peu saillantes, séparées par d'étroits intervalles. [A suivre.) 59 Là ZONE I)E SCISSIPARITÉ CHEZ LES NAÏDIMOIiPHES, par Mlle Lucienne Dehorne. L'extrémité postérieure de ces Oligochètes d'eau douce est constamment en voie d'accroissement et pendant que bourgeonne celte extrémité, des zones de scissiparité apparaissent successivement dans la région moyenne du corps. Une zone de scissiparité comprend deux régions histogénétiques dispo- sées de part et d'autre d'un plan transversal suivant lequel le zoïde se déparera de sa souche. La première de ces régions fournit, en avant, des segments ordinaires destinés à la souche et à sa descendance; la seconde donne, en arrière, la tête et les segments antérieurs du zoïde. Chez les Polychètes bourgeonnants, Syllidiens — Serpuliens — Cténo- drilides, la zone de scissiparité se comporte de la même manière. J'ai toujours considéré que la situation de cette zone était un des points les plus importants de l'étude du bourgeonnement. Si nous regardions les segments comme des individualités presque distinctes, nous pourrions penser que la scissiparité doit se produire au niveau de l'une des cloisons qui les limitent, au niveau d'un dissépiment. C'est d'ailleurs l'opinion que l'on voit prévaloir dans tous les travaux accomplis sur le bourgeonnement et la scissiparité des Annélides. Deux auteurs seulement, Kennelll) et Gallo\vay(2), ont observé diffé- remment le phénomène. Pour tous les autres (3), le dissépiment se divise en deux lames rr qui ferment les cavités générales de la souche et du zoïde r, M Kennel, 1882, Ueber Ctenodrilus pardalis (Arb. a. d. Zool. Inst. Wiirzburg, Bd. V). W Gallowat, 1889, Non sexual reproduction in Dero vaga (Bull, of the Mus. of comp. Zool. Cambridge , 35). W Schultze, 18/19, Ueber die Fortpflanzung durch Teilung bei Nais probosci- dea (Wiegmanns Archiv. fur Nalurgesch., Jahrg. i5). — Lenckart, i85i, Ueber die ungescblecbtliche Yermebrung bei Nais prohoscidea (W. A. f. N., Jahrg. 17). — Periuer (E.), 1871, Histoire naturelle de Dero obtusa (Archives de Zoologie expérimentale, t. I). — Semper, 1876, Die Vervandsch. der gegliederten Thiere , III. — Vejdowsky, 188/1, System und Morphologie der Oligocheten. — ■ Vos Bock, déjà cité. — Wetzel, 1903, Natùrl. Theilung von Chaelogaster diaphanus. — ■ Dalla Fior, 1906, Fortpflanzung von Stylaria lacusfris [Arb. a. d. Zool. Inst. Wien, Bd. 17). — 60 — (von Bock)(1); le dissépiment lui-même prolifère: sa lame antérieure, plancher dissépimentaire du segment (h), bourgeonnant d'arrière en avant, donne à la souche les segments qui lui manquent; sa lame posté- rieure ou voûte dissépimentaire du segment (n + 1) bourgeonne dans un sens opposé et fournit les segments de la portion antérieure du zoïde. En 1882, Kennel publiait ses recherches sur le Polychète bourgeon- nant Ctenodrilus pardalis; il y mentionnait que la zone de scissiparité se trouve dans un segment, en arrière du dissépiment. Le même fait était signalé en 1899 Par Galloway, chez un Naïdimorphe : Dero vaga. C'est en 1918 que je commençai mes recherches sur la famille des Naïdimorphes. Gomme je l'ai déjà dit dans une note précédente, mes éludes portèrent surtout sur des animaux vivants. Dès le début, et bien avant de connaître les travaux de Kennel et de Galloway, j'avais établi que la zone de scissiparité apparaissait chez tous les Naïdimorphes dans un segment du corps moyen, en arrière du dissépiment. Pendant toute la durée du phéno- mène, la voûte dissépimentaire du segment n'est jamais touchée par l'acti- vité histogénétique de la zone, non plus d'ailleurs que la portion d'intestin comprise entre le dissépiment et la zone elle-même. Ce résultat est définitif'2'. La localisation du phénomène est très visible sur l'animal vivant, dont les tissus sont d'une extraordinaire transparence. Il est des Naïdimorphes , en particulier les espèces du genre Chactogaster, où la distance entre la zone et le dissépiment est si faible, qu'elle peut échapper au premier coup d'œil. J'admets qu'elle peut devenir nulle chez les animaux fixés par le sublimé , et cependant je possède des coupes sagittales d'animaux tués en complète extension où l'on peut voir que la zone et le dissépiment sont bien distincts. D'ailleurs l'étude du dissépiment et de ses relations avec les organes internes montre que le dissépiment est, avant tout, un plan musculaire (musculature interpariétale et concentrique dans des plans transversaux — sphincter dissépimentaire). Il participe aux contractions de la paroi du corps et de l'intestin et aux propulsions circulatoires. (A titre de muscle, (') Von Bock, 1898, Ueber die Knospung von Chaetogaster diaphanus (lena Zeitschr., Bd. 3i ). <2) Depuis le mois d'août 191 k jusqu'au mois d'avril 1915 , je fus retenue dans le Nord envahi; j'eus l'occasion de retrouver et d'étudier un grand nombre de genres Naïdimorphes qui abondent dans les canaux de cette région. Sans livres, sans notes et sans réactifs, et avec un microscope seulement, j'ai recommencé l'étude des points essentiels de mon sujet. Peut-être ne pourrai-je plus faire une étude si minutieuse et si patiente. Elle m'a permis de vérifier tout ce qui concerne la destinée des animaux sexués et les lois de fépigamie (voir Bull, des Amis du Muséum, juin 191 5) ainsi que ce fait si important de la scissiparité : la zone de scissiparité est dans le segment et non dans le dissépiment. — 61 — il reçoit une paire de nerfs importants issus d'un renflement ganglionnaire de la chaîne ventrale.) Il maintient dans la cavité générale les troncs vascu- laires, le tube digestif et les néphridies. C'est un plan de résistance dont les fibres multiples s'insèrent largement sur la paroi du corps et sur l'intestin; il protège les organes contre les refoulements brusques du liquide cœlomique qu'il partage en flux partiels et successifs. Enfin il est le A. La scissiparité des Annélides suivant les auteurs. La zone de scissiparité zs se confond avec ie dissépiment d. B. Figure schématique représentant la véritable scissiparité chez les Naïdimorphcs. La zone de scissiparité z$ est dans le segment en arrière du dissépiment d. point d'insertion d'un grand nombre de muscles des bulbes sétigères (muscles postérieurs élévateurs et muscles des mouvements latéraux). Le dissépiment se montre ainsi d'une absolue nécessité dans la vie du Naïdi- morphe , où il joue un rôle musculaire et un rôle de protection. Aussi le voyons-nous persister lors de l'accroissement des sacs génitaux (qui le traversent sans le transformer) et pendant toute la durée des phénomènes de la scissiparité. 11 ne peut en être autrement chez les Polychètes bourgeonnants auxquels les Naïdimorphes sont si semblables; les observations de Kennel le prou- vent déjà et l'étude que j'en fais va bientôt me permettre d'énoncer la généralité du fait chez les Annélides. — 62 — Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diaislo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagne la CHUTE DE CETTE MÉTÉORITE, par M. le Professeur Stanislas Meunier. Le fer de Canyon Diablo a été découvert en 1891, au milieu d'un désert particulièrement difficile et inhospitalier P\ dont le sol était recouvert de blocs métalliques de toutes les tailles depuis hoo kilogrammes jusqu'à un poids presque insignifiant. La région, sur une surface énorme, était toute ocracée par la rouille provenant de l'altération météorique ; de tous côtés sont des accumulations de limonite représentant des blocs maintenant disparus, et sous le nom de shalle balls on a décrit (2) des ovoïdes dont le cœur est métallique mais dont la périphérie est composée surtout de fer magnétique (FVO4). On a évalué le poids total des masses mélalliquesavant leur destruction à 10 millions de tonnes (,). C'est au j oint qu'un moment on pouvait être porté à croire qu'il ne s'agit pas de métal extraplanétaire, mais bien d'un gisement terrestre de fer métallique. Et, chose curieuse, l'examen topographique de la localité pouvait paraître favorable à cette supposition qui est complètement abandonnée aujourd'hui. Il est incontestable, en effet, que le paysage ressemble étrangement à celui d'un cratère volcanique. Le sol présente une dépression circulaire de i,5oo mètres de diamètre, entourée d'un bourrelet à aspect de moraine de ho à 5o mètres de hauteur et au voisinage de laquelle des fragments rocheux font comme une traînée rappelant l'apparence des ircheires» des volcans d'Auvergne. C'est en conséquence de ces circonstances imprévues que des savants américains ont émis cette hypothèse hardie que le bolide, apportant le fer à une époque inconnue , a dû avoir un volume et un poids tels que par son choc il a creusé dans le sol le « cratère du Mount Coon^ ; pendant que par la chaleur résultant de la destruction de sa force vive, il a vitrifié et fondu les roches sous-jacentes qui en ont acquis l'apparence volcanique. Ces auteurs sont même allés jusqu'à supposer qu'une partie du métal a pu être volatilisée et ils s'expliquent ainsi la présence de l'oxyde de fer et de l'oxyde de nickel jusqu'à une notable profondeur souterraine. O Foote, American Journal (3), XL1I, 4i3 (1891). M Mebrill, Smithsonian Micellaneous Collection, L, ;?e partie, ao3 (1907). W Bamunger, Pi'oceedîngs of the Academy of natural Sciences of Phihdelphia , LY1, 55G (sept.-déc. 191/1). — 63 — Mais personne jusqu'ici ne semble s'être demandé si ies fers recueillis n'auraient pas conservé, clans leur structure intime, quelque témoignage de cet échauffement si exceptionnel. On sait eu effet que les météorites nous arrivent très froides, imprégnées jusque dans leur cœur du froid du ciel et qu'elles ne sont échauffées au moment de leur chute qu'à leur surface quasi- géométrique, par la résistance de l'air qu'elles traversent et compriment en tombant. On avait, il est vrai, soumis le fer de Canyon Diablo à la célèbre expé- rience de Widmannstellen, mais on peut croire qu'on n'en a jamais étudié le résultat avec un soin suffisant. Disons d'abord que le fer de Canyon Diablo donne à l'analyse chimique des résultais très voisins de ceux que procure lefer de Caille (Alpes-Maritimes) trouvé en 1828 et dont le Muséum possède la masse entière de 6a5 kilo- grammes. Or, ce fer de Caille est célèbre par la régularité extrême des ligures qu'y dessinent les acides et dans lesquelles on voit des poutrelles de kamacile (Feui\'i) systématiquement orientées, encadrées de lamelles de tsenilo (Fe6iNi) et rejointes par des espaces conjonctifs formés de plessite (Fe'°i\i). Les éléments de tœnile sont fréquemment sous la forme de fila- ments s'élargissant progressivement vers leurs extrémités, de façon à recon- stituer des sortes de petits coins (sphénomes) tout à fait remarquables. On les voit spécialement sur les belles photographies si admirablement réus- sies de M. le Dr Laiteux, correspondant du Muséum, qui, à sa haute valeur d'histologiste qui lui vaut une si grande notoriété, a ajouté depuis quelques années le mérite d'avoir réuni une magnifique collection de météo- rites dont il étudie les spécimens avec une science consommée. Le fer de Caille est un type de météorite engrammique. • La figure procurée par le fer de Canyon Diablo est bien éloignée de jouir de la netteté de celle de Caille. Le premier contact de l'acide fait perdre à la plaque métallique le poli qu'on lui avait donné, mais il n'a guère d'autre effet : à première vue, le fer mérite de compter parmi les variétés dites agrammiques. Mais si l'on prolonge suffisamment l'attaque et si l'on emploie de l'acide chlorhydrique additionné d'une petite quantité d'acide azotique, on voit apparaître des délinéamenls ayant assez de régularité en général, pour qu'on soit disposé à y voir une figure; toutefois c'est une illusion , et un examen plus attentif tait voir qu'on a en réalité affaire à un simple moiré métallique. H s'agit de lames cristallines ayant une certaine ressem- blance avec les poutrelles de kamacite, mais dont les contours déchiquetés et mal définis ne sont pas bordés de tamite, et la comparaison se fait avec une figure qui serait tombée en décomposition et comme en loque. C'est un fer pseudogrammique. Pourtant, en explorant attentivement certaines zones, on y trouve, dans un grand état de dissémination, de véritables débris de figures, dont les - 64 — plus nets sont des fragments d'aiguilles de lœnite qu'il n'est pas possible de méconnaître. Les plus caractérisées présentent la dilatation terminale en forme de coin que nous désignions tout à l'heure sous le nom de sphénomes, et il arrive d'en trouver plusieurs restés encore au voisinage les uns des autres, dans la situation qu'ils occupent dans la belle figure de Caille par exemple. 11 est même possible de rencontrer quelque gril complet , identique à ceux qui contiennent une des variétés les plus fréquentes de la plessite. L'interprétation de ces faits s'impose ; ils nous donnent la preuve que certaines parties au moins de la masse méléoritique, après avoir joui de la structure qui caractérise les fers eugrammiques, ont été soumises à une cause d'où est résultée une mobilité de leurs éléments constituants, qui se sont déplacés et qui ont disparu en partie comme par une absorption au profit des éléments voisins. Celle cause ne peut être qu'un échauffemeut , et il est logique de croire qu'il s'agit de ce même échauffement déterminé par la perte de la force vive du bolide, au moment de son subit et violent contact avec le sol et qui a produit le métamorphisme local des masses souterraines. Nous pouvons d'ailleurs très aisément imiter artificiellement cette histolyse de la roche métallique , en portant au rouge des barres taillées dans la sub- stance de fers météoriques à belles figures et en les soumettant sur l'en- clume à des pressions et à des chocs. La collection du Muséum renferme deux spécimens provenant, l'un du bloc de Red River (Cross Timbers, Louisiane), trouvé en 181 h , l'autre prélevé sur la masse trouvée en 1867 à Chesterville (Caroline du Nord), qui tous les deux donnent avec les acides des figures nettement dissociées et offrent par conséquent des analogies avec la figure de Canyon Diablo. Comme on le voit, ces observations apportent un appui nouveau à la supposition traumatique que MM. BarringeretTilghman ont proposée pour expliquer les particularités topographiques et pétrographiques du Coon Crater. En outre, elles confirment les conclusions que nous avons for- mulées nous-mêmes quant à la non-intervention de la fusion sèche dans l'origine et le mode de formation des roches météoritiques métalliques qui sont invariablement désorganisées par l'application de la chaleur. SOMMAIRE. Pages. Actes administratifs. — Nomination de M. le Professeur Stanislas Meunier comme Assesseur du Directeur du Muséum. — Présentation et don de la thèse de Doctorat de M1U Gabrielle Koenigs 1 Communications : H. Neuville. Remarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne des Gorilles. [PI. I, II, III.] a L. Rocle. Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea ... 8 — Description de YHippocampus Aimei sp, nov., espèce nouvelle d'eau douce, provenant du Mékong. [Figs.] 11 E.-L. Rouvieh. Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Tra- vailleur, dans les mers européennes, au cours de sa campagne de 1881 i4 J. Kènckel d'Herculais. Les Sphingides du genre Acherontia , Lépidoptères mellivores parasites des Abeilles. — Adaptation générale; adaptation spéciale de la trompe. [PI. IV.] 17 Ed. Lamy. Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Veneri- cardia et Cardita 5o Mlle Lucienne Dehorne. La zone de scissiparité chez les Naïdimorphes. [Figs-] • 59 Stanislas Meunier. Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accom- pagné la chute de cette météorite : . . . 69 AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que J'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'kistoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres , jardins et bibliothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'yrattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles , ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). (l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos , trésorier de l'Association, 120, boulevard Saint-Germain. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1910. N° 2. 100e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. •2i FÉVRIER 1916. ASSESSEUIl DU DIRECTEUR. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté- ressent le Muséum : M. Piel de Churcueville a été charge' à nouveau de suppléer M. Pelolrde pendant la durée du congé accordé à ce dernier (Arrêté ministériel du 16 février 1916). Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à dater du icr jan- vier 1916, a été accordé, sur sa demande, à M. Dantan, Prépara- teur de la Chaire d'Analomie comparée (Arrêté ministe'riel du 7 février 1916). M. Démange a été chargé de suppléer M. Daman pendant la durée du congé accordé à ce dernier (Arrêté ministériel du 7 fé- vrier 1916). M. le Président annonce la mort de M. Pelolrde, Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie), décédé le 17 février courant, et exprime tous les regrets que cause la disparition d'un jeune savant qui s'était consacré à l'élude des plantes fossiles et Muséum. — x\n 5 PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER, — 66 — dont les travaux remarques laissaient espérer qu'on verrait en lui un continuateur d'Adolphe Brongniart et de Bernard Renault. On appréciera ses mérites par la lecture de la notice suivante: FERNAND PELOURDE (1884-1916), PAR H. L. MANGIK. Fernand Pelourde, que nous avons eu la douleur de perdre le 16 fé- vrier 1916, était Préparateur de la Chaire de Cryptogamie au Muséum d'Histoire naturelle depuis huit ans. Né à Bonneville (Charente), le 7 juillet 1 884 , d'un père instituteur, il entra au collège de Confolens au sortir de l'école communale. Reçu bache- lier en 1901, il suivit les cours de la Faculté des Sciences de Poitiers et fut reçu licencié en 190A. Admis à mon laboratoire au titre de boursier de doctorat, il se révéla comme un chercheur patient et un travailleur infatigable, négligeant trop souvent, malgré mes instances, les prome- nades salutaires pour consacrer quelques heures de plus aux études qui le passionnaient. Le sujet de thèse que je lui indiquai décida de sa vocation. Il s'était proposé de rechercher si l'anatomie comparée des appareils végétatifs chez les Fougères pouvait fournir, en dehors des caractères tirés de l'appa- reil sperangial, des données intéressantes pour la classification de ces plantes. Si la constitution de la tige est rarement caractéristique, sauf chez le Pleridium aquilinum et VOsmunda regalis, par contre les variations de la structure du pétiole et de la racine fournissent des données très impor- tantes au point de vue systématique. L'application de ces données aux principaux genres de Fougères fran- çaises a valu à son auteur le titre de Docteur avec la mention très hono- rable. Cette étude très consciencieuse constituait une préparation excellente aux observations paléobotaniques dans lesquelles Pelourde allait se can- tonner. Ce sont les collections du Muséum qui lui ont fourni les matériaux des recherches qu'il a publiées. Citons notamment les notes suivantes sur le Flichcia enoslensis, nouveau type de pétiole qui ressemble au pétiole des Aspidium; sur quelques végétaux fossiles de l'Autunois; sur quelques Fougères mésozoïques : Cyathéacées, Dipteredinées, Osmondacées; sur deux espèces nouvelles de Dictyopkyllum du Tonkin, dans le bassin de Hongay, etc. Pelourde avait commencé une série d'observations très intéressantes sur les Psaronius. On sait que ces plantes, rapportées par Corda aux Marat- tiacées, sont, ainsi que l'a démontré Grand-Eury, des Pecopteris arbores- cents; mais on les éloignait des Marattiacées vivantes par une structure — 67 — particulière des frondes. Pelourde démontra que cette distinction n'est pas fondée. Par de minutieuses comparaisons entre les genres vivants de Marattiacées : Marattia, Kauljussia, Danaea, Augiopteris et les cicatrices foliaires des Psaronius (Caulopteris) ou celles des pétioles (Slipitophteris) , il établit que l'appareil conducteur des frondes chez les Psaronius subit des modifications semblables à celles qu'on observe chez les Marattiacées vivantes. L'examen des racines de Psaronius a montré la possibilité de distinguer par la structure de ces organes les diverses espèces de ces plantes; cette constatation a un grand intérêt, puisque très souvent la gaine des racines représente le seul débris fossile conservé dans certains terrains. Le parenchyme qui enveloppe les racines de la gaine des Psaronius était considéré comme homogène et d'origine caulinaire. Pelourde dé- montra que cette origine est double : caulinaire et radiculaire, et il a fait connaître l'importance des lacunes et des cellules gommeuses pour la détermination des échantillons. En poursuivant ces travaux , sans se dérober aux devoirs de sa fonction qu'il accomplissait avec beaucoup de zèle, Pelourde trouvait encore le temps de résumer, pour l'Encyclopédie scientifique de Doin, une excel- lente mise au point sur les Cryptogames fossiles. Cet ouvrage a été récompensé à l'Institut par une partie du prix Jérôme Ponti. Voici en quels termes M. Zeiller appréciait l'ouvrage du lauréat : ffM. Pelourde a donné un exposé remarquablement clair et substantiel, présenté avec beaucoup de méthode, de ce que l'on sait aujourd'hui au sujet des Cryptogames de la Flore paléozoïque , s'attachant à mettre en lumière, à l'aide principalement des observations anatomiques, les rap- ports des types éteints avec les végétaux vivants, ainsi que les relations dont on peut présumer l'existence entre les différentes classes aujourd'hui nettement séparées de cet embranchement.» Pelourde justifiait ainsi les espérances que sa mort prématurée a fait évanouir. Liste des Travaux de F. Pelodrde. 1907. Recherches anatomiques sur la classification des Fougères de France (Ann. Soc. nul. Bot., 9e série, t. IV). Thèse de doctorat. Sur la position systématique des tiges fossiles appelées Psaronius, Psaro- niocaulon, Caulopteris (C. R. Acad. des Sciences, a5 seplembre 1907). 1908. Sur un nouveau type de pétiole de Fougère fossile (C R., novembre 1908). Recherches sur la position systématique des plantes fossiles dont les tiges ont été appelées Psaronius, Psaroniocaulon, Caulopteris (Bull. Soc. Bot. Fr., îi février 1908). Recherches comparatives sur la structure de la racine chez un certain nom- bre de Psaronius (Bull. Soc. Bot. Fr., 8 mai 1908). 5. — 68 — 1908. Note sur le genre Diplolabis (Bull. Assoc. franc., Congrès de Clermont- Ferrand, 1908). Observations sur un nouveau type de pétiole fossile, le Flicheia esnotensis. nov. gcn. n. sp. (Bull. Soc. d'Hist. nat.Âutun, XXI, 1908). 1909. Recherches comparatives sur la slructure des Fougères fossiles et vivanlcs (Ann. Soc. nat. Bol., 9e série, t. X, 1909). 1910. Observations sur quelques végétaux fossiles de l'Autunois (Ann. Soc. nat. Bot., 9e série, t. XI, 1910). 1911. Remarques à propos de quelques Fougères mésozoiques. (Ann. Soc. nat. Bot., g" série, t. XIV, 1911). 1912. Observations sur le Psaronius Brasiliensis (Ann. Soc. nat. Bot., 9e série, t. XVI , 1912). Note préliminaire sur deux espèces mouvelles de Dictyophyllum du Tonkin. (Bull. Mus. d'Hist. nat., 1912, n° A). 1913. Remarques sur la trace foliaire des Psaroniées (Bull. Assoc. franc. , Congrès de Nimes, 191.3). Sur quelques végétaux fossiles du Tonkin (Bull, du Service géolog. de l'Indochine, vol. I, fasc. 1 , 1913). igi'i. Note préliminaire sur quelques végétaux fossiles du Sud-Ouest de la Chine rapportés par M. Legendrc (Bull. Mus. d'Hist. nat., 191 1\ , n° 3). Paléontologie végétale. Cryptogames cellulaires et Cryptogames vasculaires, 1 vol. (Encyclopédie scientifique, Doin édit., Paris). M. le Président croit devoir appeler l'attention sur un modeste employé du Muséum dont les mérites ont été' hautement appréciés par l'autorité militaire. M. Jltard, Gardien de galerie, a été l'objet de la citation sui- vante : Très bon gradé. — A été d'une conduite merveilleuse pendant les atta- ques du 25 septembre au 6 octobre 191 5; s'est précipité l'un des premiers pendant l'assaut pour occuper l'abri casemate où se trouvait uue pièce de 77, sans s'occuper du danger. A également pris part aux combats à la grenade et contribué à la prise de plusieurs tranebées. (Ordre de la bri- gade. ) Ont été promus, à dater du ier janvier 1916 (Arrêté ministériel du 7 février 1916), les fonctionnaires et agents du Muséum ci- après désignés : Assistants. — M. Gravier, de la 3e à la 2e classe (6,000 à 6,5oo francs); MM. Haiiiot, de la 5e à la kK classe (5, 000 à — 69 — 5,5oo francs); MM. Rivet et Lamy, de la 6e à la 5e classe (4,5oo à 5,ooo francs). Préparateurs. — MM. Guignard, de la 3e à la 2e classe (2,900 à 3,2oo francs); MM. Piedallu, Kollmann, Perrin et Legendre, de la 5e à la ke classe (2,3oo à 2,600 francs); M. Banson, de la 6e à la 5e classe (2,000 à 2.3oo francs). Adjudant militaire. — M.Villeneuve, de la 7e à la 6e classe (2,000 à 2,100 francs). Sous-brigadiers des gardiens. — MM. Fouassier et Bouleau, de la 5e à la kc classe (2,100 à 2,200 francs); M. Tiiarreau, de la 6e à la 5e classe (2,000 à 2,100 francs). Gardiens de galerie. — MM. Lancelle, Bua, Badaire et Richon (V.), de la 5e à la he classe (2,000 à 2,100 francs); M. Chèze, de la 6e a la 5e classe (1,900 à 2,000); MM. Richon (A.) et Jutard, de la 7e à la 6e classe (1,800 à 1,900 francs); MM. Dupanloup, Cros, Georg et Macary, de la 8e à la 7e classe (1,700 à 1,800 francs); MM. Prieur et Reveneau, de la 9e à la 8e classe (1,6 00 à 1,700 francs); M. Ghagot, délégué, indemnité portée de 1,800 à 1,900 francs. Gardien de bureau. — M. Mittelbergeu , de la 5e à la 4e classe (2,000 à 2,100 francs). Gardien de bibliothèque. — M. Mally, de la 8° à la 7e classe (1 ,700 à 1 ,800 francs). Concierge. — M. Wacql'et (F.), de la 5e à la 4e classe (2,000 à 2,100 francs). PRESENTATION D'OUVRAGE. M. le Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau pour la Bibliothèque du Muse'uni, de la part de M. A. Dollot, correspondant, le Profil en long géologique des tranchées du chemin de ferde l'Ouest- Élat, entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcelles-Geinlure, avec de nombreuses coupes verticales détaillées relatives aux points les plus intéressants. Il insiste sur l'intérêt scientifique de ce tra- vail qui vient s'ajouter à des études du même auteur, d'où résultera une connaissance intime du sous-sol parisien, On sait que le Labo- — 70 — ratoire de Géologie du Muséum a reçu de M. Dollot et conserve une innombrable collection de spe'cimens, tous complètement déter- minés et étiquetée, qui constituent un véritable monument géolo- gique qui sera utilisé pour l'histoire de la région parisienne. Il faut adresser à M. Dollot l'expression de l'admiration des amis des Sciences pour la persévérance inlassable avec laquelle il poursuit un travail des plus difficiles et des plus féconds. 71 - COMMUNICATIONS. Observations faites en Serbie sur le Spalax monticola Serbicus (Mehely), par M. Gustave Loisel. Sources de recherches. — Eludes an Musée du Séminaire, à Belgrade; captures laites à Pojarewatz (vallée de la Morava) , Kracidol, Velo-Tsarniké (vallée de la Mlava), Zaïtcliar, Veliki-Izvor (vallée du Timok); gardes en captivité à Pojarewatz; données fournies par les instituteurs et les paysans. Nom local et utilisation. — Slepa-Ktitche (chien aveugle), probablement parce (pie sa forme ressemble un peu à celle d'un petit chien à la nais- sance; Rovatz (fouisseur). Ses griffes passent dans le pays pour avoir la propriété de rendre, pour les femmes, les maris aveugles, et, pour les commerçants, les clients con- fiants. La chair et la peau ne sont pas utilisées par les Serbes ; quelquefois cependant, on fait des bonnets avec la fourrure, mais seulement pour les bourgeois et comme objet de rareté. La description morphologique du Spalax est bien connue; j'ajouterai seulement aux données des systémalistes l'odeur légèrement alliacée que j'ai observée chez les mâles au mois de mai et la présence de globes ocu- laires, petits mais bien conformés, que l'on trouve par la dissection sous la peau de la région orbitaire. Les mœurs sont, au contraire, peu ou pas connues, parce que peu de Naturalistes ont eu l'occasion de posséder cet animal vivant et parce qu'il ne parait pas pouvoir vivre longtemps en captivité; je n'ai gardé envie des Spalax que cinq jours au plus, et on m'a assuré en Serbie qu'on ne peut les garder plus de huit jours. Le Spalax habite les vallées, fuyant les terres humides, celles qui sont recouvertes périodiquement par les inondations. On le trouve principale- — 72 — ment dans les champs cultivés et dans les jardins, même dans 1rs jardins des habitations de Pojarewatz. C'est un animal essentiellement terricole, plus peut-être encore que la Taupe dont il emprunte parfois les galeries, mais il a son terrier propre. Ce terrier se compose de galeries plus ou moins nombreuses sur le trajet desquelles se trouvent trois chambres : i° Une chambre de repos située à o"'5o du sol tout au plus en été (plus profondément en hiver); a0 Une chambre servant de magasin de réserve; 3° Une chambre, au sol formé de terre battue, au plafond perméable au contraire, et qui, au dire des paysans, lui servirait d'une sorte de citerne pour recevoir et garder l'eau des pluies. J"ai vu un Spalax commençant son terrier ; il se servait alternativement pour cela de son groin et de ses pattes antérieures , les pattes postérieures servant à rejeter la terre creusée et à la tasser derrière lui; l'orifice de ce terrier à la surface du sol avait une forme circulaire et un diamètre de 6 à 7 centimètres; il s'enfonçait obliquement en pente assez douce. Il paraît, du reste, que les Spalax bouchent en général l'orifice de leur terrier avec de la terre. Les Spalax sont essentiellement végétariens; je leur ai présenté des vers de terre, des scarabées, de petits morceaux de viande, aliments qu'ils ont tous dédaignés. Ils se nourrissent de racines de maïs , d'oignons , de pommes de terre, de pois , etc. , qu'ils mangent en s'aidant de leurs pattes antérieures comme les Écureuils. Je les ai vus chez moi manger aussi des herbes et autres plantes herbacées à la surface du sol et, comme j'ai trouvé de ces dernières sortes d'aliments dans l'estomac de Spalax venant d'être capturés, il faut admettre que ces animaux sortent aussi à la surface du sol pour se nourrir. Cependant , c'est habituellement par le moyen de galeries qu'ils vont , comme la Taupe, chercher leur nourriture, et cela, semble-t-il, le jour comme la nuit, le matin et le soir surtout; ils font des traces sous terre assez superficielles pour qu'on puisse parfois les suivre à la vue par les mouvements de la terre; dans la journée, dans les jardins surtout, on peut encore reconnaître leur présence aux oscillations des plantes, surtout des oignons dont ils arrachent les racines. Je n'ai jamais entendu mes Spalax crier; mais, par contre, j'ai senti parfois ies morsures de leurs grandes incisives. — 73 — D'après les renseignements qui m'ont été fournis, les Spalax ne s'en- dorment pas l'hiver. Ils se reproduisent trois fois par an : en mars-avril , juillet-août, novembre-décembre; ils ont à chaque portée trois à cinq petits; mais je n'ai pu recueillir aucune donnée concernant le temps de la gestation. — là — Observations sur vne SÉcrÉtion particulière du HÉbisson de Serbie, par M. Gustave Loisel. Les Hérissons de Serbie (Erinaceus roumanicus Barr-Ham) que j'ai pu garder et élever en captivité dans le jardin de mon hôpital de Pojarewatz , étaient nourris habituellement avec des Grenouilles ou de la viande cuite; souvent aussi je leur donnais de ces jolis petits Crapauds que je trouvais le soir en abondance dans le jardin, et c'est alors, dans ce dernier cas seule- ment, que j'ai pu observer les particularités suivantes : ~Le Hérisson, dans sa chasse, saisissait le Crapaud comme il le pouvait; puis il allait immédiatement lui écraser la nuque pour l'immobiliser; il le reprenait ensuite généralement par les pattes, mâchonnait sa proie un instant, puis, retournant fortement sa tète, il lançait sur son corps des jets successifs d'un liquide blanc et crémeux; il revenait ensuite au Crapaud, mangeait à nouveau; puis, se retournant, recommençait à se lancer la même sécrétion sur le corps et ainsi de suite jusqu'à la fin de la manduca- tion; quand il lançait ce liquide, le Hérisson faisait des efforts pour attein- dre toutes les parties de son corps jusqu'à la base de la queue ; souvent même , il se servait de son museau pour enfoncer le liquide blanc entre les piquants jusque sur la peau. Je n'ai eu l'occasion d'observer cette sécrétion particulière que chez un seul individu adulte : une femelle en lactation prise avec ses six petits à Malo-Tsarniké (Pajarevatzky), le 18 juillet 1915. Les jeunes présentèrent cette même particularité, dès qu'ils commencèrent à essayer de manger des Crapauds; mais leur sécrétion était alors formée d'un liquide transpa- rent et fluide comme de l'eau. Il est probable que ce liquide rejeté provenait des glandes salivaires que j'ai trouvées très développées et de couleur blanche chez le Hérisson femelle en question. JH Serpents d'Afrique Occidentale recueillis par M. Gruvel, par M. Paul Chabanaud. Les Serpents qui font l'objet de cette Note sont compris dans un envoi arrivé au Muséum le 29 avril 1913. Le mauvais état de la plupart d'entre eux ne m'a pas permis de déterminer tous les individus de cette petite collection. Les seules étiquettes de la main du chasseur indiquent comme lieu de capture: Abomey. Il est possible que la récolte entière pro- vienne de cet endroit, mais ceci n'est pas certain et serait même assez extraordinaire pour un certain nombre d'espèces décrites de régions situées beaucoup plus au Sud. Comme, au cours de ce voyage, M. Gruvel a exploré une grande partie de la côte occidentale africaine et que, d'autre part, une étiquette placée sur le bocal qui contient cette collection porte ces mots: ffEmbouchure du Congo^ , on peut admettre que les espèces sans indica- tion de localité ont été capturées dans les limites de leur habitat connu. Typhlops viridiflavus Peracca. 1 individu, long. 1 65 millimètres. Nouveau pour les collections du Muséum. DlPSADOMORPHCS BLANDIKGH HalloW. h individus provenant d'Abomey, dont 2 présentent une anomalie des écailles. PsAMMOPHIS SIBILANS L. 2 individus, dont 1 jeune et 1 adulte, provenant d'Abomey. Naia melanoleuca Hallow. 1 individu provenant d'Abomey. Naia nigricollis Reinh. 2 individus jeunes sans localité. — 70 — Causus rhombeatds Licht. 2 individus provenant d'Abomey. Atractaspis congica Peters. 1 individu, sans localité. Atractaspis dahomeyensis Bocage. î individu, sans localité, présentant les caractères suivants: î postocu- laire distincte; dorsales, 29; ventrales, 223; sous-caudales entières i3, doubles 12. Longueur totale : hh5 millimètres , dont 18 mill. pour la queue. Coloration : dessus gris très foncé, presque noir; partie inférieure de la lèvre supérieure et tout le dessous gris rosé avec le bord postérieur de toutes les ventrales et des sous-caudales blanchâtre. Espèce nouvelle pour les collections du Muséum (1;. ''! C'est à ma connaissance le troisième individu connu de cette rarissime espèce. Décrite par Barhoza du Bocage (Jorn. se. Lisb., XI [1 887], p. 196) sur un exemplaire évidemment anormal, dont la postoculaire était soudée à la tempo- rale, A. dahomeyensis ne figurait pas vraisemblablement dans les collections du British Muséum en 1896, lors de la publication du troisième volume du Catalogue of Snahes de G. A. Boulenger. Le second exemplaire, du Togoland, a été signalé par Franz Werner dans un travail sur les Beptiles et Batraciens du Togoland, du Cameroun et de la Nouvelle-Guinée allemande, paru dans les Verhandlungen der zoologisch bolanisch GeseUschaft in Wien, XLIX [1899], p. 1^19. Werner indique qu'il possède une po^oculaire distincte, d'où il conclut, à juste titre, que le type de l'espèce était un exemplaire anormal. L'exemplaire de Werner possède 3i dor- sales et 229 ventrales, ce qui est conforme à la description de l'espèce, mais il diffère du type par le nombre très supérieur des sous-caudales (A entières et 9 3 doubles) et par la coloration. L'individu capturé par M. Gruvel diffère du type par le nombre des dorsales (29 au lieu de 3 1) et des ventrales (223 au lieu de 2/10). Mais, à part la pré- sence de la postoculaire, qui est, comme je l'ai dit plus baut, le cas normal, il lui est conforme par le nombre de ses sous-caudales et par sa coloration. — 77 — Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne, par m. p. chabanaud. Tarbophis guidimakaensis sp. dov. Rostrale deux fois plus large que haute; juste visible en dessus. Suture des interuasales moitié plus courte que la suture des préfrontalcs. Fron- tale presque deux fois plus longue que large en son milieu ; sa largeur médiane égale aux deux tiers de sa largeur au bord antérieur; beaucoup plus longue que sa dislance de l'extrémité du museau; sensiblement plus longue que les pariétales; angles postérieurs externes largement arrondis; angle postérieur médian sensiblement droit. Narines petites, indistincte- ment prolongées vers l'arrière par une concavité de l'écaille(1). Nasale divi- sée, à peu près carrée, en contact avec la préfrontale. L'oréale une fois et demie aussi longue que haute. Préoculaire : 1 , nettement en contact avec la frontale. Post- oculaires : 2 à gauche (anomalie vraisemblable), 3 à droite. Temporales petites : 2 + 3 à gauche, 3 + 3 à droite. Labiales supé- rieures : 9, la 4e et la 5e bordant l'œil (Sangle posléro-supérieur de la 3e se dirige vers l'œil et s'en rapproche sensiblement, mais sans qu'il y ait contact); la 6e la plus liante; les 7e et 8e presque égales à la 6e. Diamètre longitudinal de l'œil égal aux trois quarts de sa distance de l'extrémité du museau. Labiales inférieures en contact avec la mentonnière anté- rieure : 3 à droite, k à gauche (2). Mentonnières antérieures trois fois plus longues que les postérieures qui sont en contact réciproque immédiat. Dorsales en 23 rangs, disposées obliquement, non élargies ni sur le C Bien que ce caractère ne soit généralement pas indiqué pour les espèces du genre Tarbophis, j'ai pu me rendre compte que, chez elles , la narine est relative- ment assez grande et plus ou moins prolongée vers l'arrière par une concavité de la nasale; le diamètre de l'ouverture occupant la moitié ou les deux tiers de la hauteur de la nasale qui est toujours beaucoup plus longue que haute. Chez T. guidimakaensis, au contraire, la nasale, presque carrée, étant proportionnelle- ment plus haute, la narine occupe à peine la moitié supérieure de la plaque et parait d'autant plus petite que la concavité qui lui sert en général de prolonge- ment est peu distincte. M Une subdivision accidentelle porte même, de ce côté, ce nombre à cinq. — 78 — rang dorsal médian, ni sur les extrêmes latéraux, avec 1 fossette apicale. Ventrales 227. Anale divisée. Sous-caudales 79 doubles. Coloration foncière d'un blanc rosé, paraissant plus pâle sur le ventre et vers l'extrémité de la queue. Tête entièrement d'un brun pourpré en dessus (1), sauf la partie inférieure de la rostrale et des six premières labiales supérieures qui sont de la couleur foncière; la coloration brune s'étend en outre sur le cou et sous les côtés de la bouche, en arrière, à partir du niveau du globe de l'œil, laissant la couleur foncière s'étendre sur tout le milieu du dessous de la bouche (symphisiales et labiales com- prises) et du milieu du cou. L'extrémité postérieure des deux premières labiales inférieures est marquée d'une tache commune brun pourpré; les autres labiales inférieures sont marquées de quelques macules de la même couleur, laquelle forme en outre deux traits obliques, placés plus en arrière, à peu près au niveau de la commissure des lèvres. Milieu du dos marqué d'environ 7 G taches de la même couleur brun pourpre, assez bien délimitées, en forme de courtes bandes transversales, irrégulières; ces taches s'arrondissent vers l'arrière , deviennent plus claires vers le dernier tiers du corps et finissent par disparaître complètement, laissant le der- nier tiers de la queue entièrement de la couleur foncière, à peine obscur- cie sur le dessus. A droite et à gauche de cette rangée de taches médianes, les écailles sont plus ou moins obscurcies par la coloration brun pourpre, d'où il résulte une série de taches obliques, mal définies, plus claires que les taches médianes, et, comme elles, s'effaçant graduellement vers l'ar- rière. Toutes les ventrales immaculées , ainsi que les sous-caudales. Longueur totale : 46 centimètres, dont 8 pour la queue (S). Afrique occidentale , région de Guidimaka (Mauritanie saharienne). 1 seul exemplaire, capturé par M. Audan, entré au Muséum le 2 3 août 1912. N° d'entrée : 12,4/t 5. Voisin de T. variegatus Reinh., dont il se distingue par sa frontale plus allongée, plus longue que les pariétales, par ses internasales plus larges que longues, par le nombre de ses écailles, tant dorsales que ventrales et sous-caudales, et enfin par sa coloration entièrement différente. (,) Cette dernière couleur est assez malaisée à définir. Le terme brun mauve conviendrait peut-être mieux. Il ne faut pas oublier que cette description est faite sur un individu, en très bon état, il est vrai, mais ayant séjourné depuis un cer- tain temps déjà dans les liquides conservateurs. <2> Je ne puis indiquer la dimension d'une façon [dus précise, parce que l'unique exemplaire de cette espèce ayant séjourné un certain temps dans le formol, la raideur qui en est résultée ne m'a pas permis de l'étendre pour le mesurer direc- tement. Le procédé que j'ai dû employer laisse place à une erreur de quelques millimètres. 79 — Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary, PAR M. P. GlIABANAUD. Je donne ici la liste complète des Serpents recueillis au Maroc par M. Pallary et qui font partie de plusieurs envois arrivés au Muséum en 1910, 1916 et 1915. Ces envois comprennent une quantité plus impor- tante de Lézards dont la liste sera donnée plus tard. Tropjdoxotus viperjnus Latr. Nombreux exemplaires jeunes et adultes provenant des localités sui- vantes : Dar Kaïd Embareck , Dar Kaïd m'Toughi et Dar Goudafi. Zamexis hippocrepis Linn. •2 exemplaires à coloration dorsale très foncée et à ventre rouge, pro- venant de Imi nTahout1'. Goelopeltis moxspessulana Hermann. 1 exemplaire mesurant 1&9 centimètres, provenant de Imi n'Tahout. PsAMMOPHIS SCHOKARl Forsk. 1 jeune provenant de Dar Kaïd Embarek. Macroprotodon cucullatus Geoffr. k exemplaires provenant de Amismiz , Dar Kaïd Embarek , Dar m'Toughi et Dar Goudafi. (l) La collection du Muséum ne possédait encore aucun exemplaire de cette espèce ayant cette coloration. — 80 - BlTIS AR1ETANS MeiT. i exemplaire mesurant 87 centimètres, privé de ses crochets venimeux et portant l'indication suivante : « Vipère achetée à un charmeur, à l'entrée des gorges de Taroudant, provenant de Sous (Anti-Atlas). » — 81 LL\ NOUVEAU PrCNOGONIDE , ÂMMOTHEA (AcilKLIi) ARMATA TROUVÉ PAR LE TaLISMAX . par M. E.-L. Bouvier. Le tronc est fort peu convexe, sans articulations mobiles, encore que Ton aperçoive des traces de ses lignes articulaires; ses prolongements latéraux sont bien plus longs que sa largeur axiale, et d'ailleurs absolument conti- gus, de sorte qu'ils forment avec la partie axiale une sorte de disque ova- laire; entre les deux prolongements postérieurs se détache l'abdomen qui dépasse à peine ces prolongements; entre les prolongements antérieurs s'avance le céphalon qui en est espacé latéralement par une profonde échancrure et qui complète le disque. Abstraction faite des prolongements latéraux du tronc , le céphalon est la partie la plus large du corps; il est tronqué en avant où chacun de ses angles s'élève en une saillie conique terminée par une courte soie claire. A quelque distance du bord s'élève le tubercule oculaire qui a la forme d'un dôme un peu comprimé en avant. Les yeux font totalement défaut. — La partie axiale du ier segment du tronc est un peu moins large que celle des deux articles suivants et présente sur sa face dorsale une paire de petites taches noirâtres allongées parallèlement à la ligne médiane; la partie axiale du k° segment est beaucoup plus étroite. Les prolongements latéraux s'élar- gissent en triangle, près de leur bord extérieur, et présentent de ce côté une paire de fortes saillies terminées en soie; dans les prolongements des trois premières paires, c'est la saillie postérieure qui est la plus forte, plus ou moins en tronc de cône, avec 2 ou 3 pointes apicales; par contre, dans la dernière paire, c'est la saillie antérieure qui est plus développée. L'abdomen dépasse à peine ces derniers prolongements : il est subcvlin- drique et très légèrement incliné vers le haut. La trompe est remarqua- blement réduite el à peine de la longueur du tronc proprement dit; elle est ovoïde, deux fois aussi longue que large el très obliquement diri- gée en bas; elle présente un léger sillon vertical médian qui, en avant, aboutit à l'angle inférieur du triangle buccal, en arrière se bifurque et se recourbe à droite et à gauche loin de la base de l'organe. Les deux chélicères sont séparées par un faible intervalle; leur court pédoncule, un peu plus long que large, porte deux saillies aiguës sur son bord antérieur; la pince se représente par un bourgeon quelque peu trian- gulaire el vaguement tricuspide. Mi:skum. — - XXII. l> — 82 — Les palpes sont Lien plus longs que la trompe et leur 2e article se termine à peu près au niveau du bord antérieur des chélicères. Cet article et le h' sont subégaux et de beaucoup les pins grands; tous les autres sont fort courts, surtout les 6e et 7e. Les ovigères se distinguent également par les faibles dimensions de leurs quatre derniers articles, surtout du 10e; le 6e est un peu plus long, le 5° le plus long de tous. J'ai constaté la présence d'une forte épine simple , mais aiguë, au bord supérieur du 10e article et au bord inférieur du 9e; l'armature des ovigères comporte deux autres épines qui sont un peu dé- coupées. Les articles coxaux des pattes sont comprimés dorsalement et fortement rétrécis à leur base, surtout le 2e; les deux premiers sont à peu près de même longueur et armés sur leurs bords de deux puissantes saillies lancéolées qui se terminent, comme toutes les fortes saillies du corps, par une courte soie claire. Les saillies sont légèrement relevées et inclinées en avant; il y en a deux sur chaque bord du 1" article, trois sur chaque bord du 2e. Le 3e article est à peine plus court que les précédents; on ob- serve deux ou trois soies sur son bord antérieur. Le fémur et le tibia 1 sont rétrécis à leur base et très dilatés ensuite, le tibia 2 est bien plus étroit. Chacun de ces articles présente sur son bord supérieur 3 ou k petites saillies qui se terminent par une forte soie claire; il y a en outre 2 saillies semblables sur le bord inférieur du fémur et quelques-unes plus réduites sur les flancs de la saillie dorsale qui termine le fémur et où s'ouvre le canal des glandes cémentaires. Ces trois articles sont à peu près de même longueur. Le tarse et le propode réunis égalent un peu plus de la moitié du fémur; il y a une forte soie spiniforme sur le bord inférieur du tarse, 3 ou h sur la partie avoisinante du propode; il y a ensuite sur le propode une série de soies plus réduites et quelques-unes aussi sur le tarse. La griffe égale la moitié du propode et les grilles auxiliaires atteignent presque le milieu de la griffe. Les orifices sexuels du mâle sont situés au bout d'une forte saillie sub- cylindrique qui occupe distalement le bord ventral du 2e article coxal des pattes des deux paires postérieures. La coloration (qui persiste depuis des années dans l'alcool) est d'un rouge orange vif. très uniforme; la trompe seule est de teinte beaucoup plus claire. Les téguments renferment de nombreuses petites glandes sphériques qui se rétrécissent en un col bref et menu avant de s'ouvrir à la sur- face. Habitat. — Talisman, i883, n° 112, 3o juillet; 3o7-4o5 mètres; lies du Cap-Vert, à Saint-Vincent, lai. N. iG'J 55', long. 0. 27*27'. Sable et rochers. — 83 — Dimensions. — Mâle, type dont les dimensions sont les suivantes : du corps sans la trompe. 2 millim. dont un tiers pour l'abdomen. de la trompe 1 millim. environ. du fémur delà ae patte. 1.35 j Longueur < du tibia 1 1 . 28 / .. , ... , , , .... or 1 Mesurées au rmheu de chaque du tibia 2 1 . 35 } ■ 1 • , , . j , o ( articulation. du tarse et du propode. 0.7 3 \ de la griffe 0 . 35 ] Affinités. — Cette espèce paraît se rapprocher surtout de VAchclia Langi Dohrn, qui s'en distingue d'ailleurs fort aisément par sa trompe beaucoup plus longue, son tubercule oculaire hautement cylindrique et muni d'yeux bien développés, par ses griffes auxiliaires beaucoup plus longues, son armature beaucoup moins puissante et les épines spé- ciales dentelées des ovigères. 84 TuiCTENOTOMIDAE (CoL.) DE LA CoLLECTWS DU MUSEUM DE PllilS, PAR M. AuG. LaMEERE. L'excellent travail publie par M. Pouillaude sur les Tricténotomidae de la Collection R.Oberthùr (Insecta, IV, 1 9 16, p. â£3) est venu nous apporter les précisions nécessaires sur les espèces de Trictenotoma insuffisamment décrites par H. Deyrolle ( Bull. Soc. Ent. Fr., 187O, p. lix). Il m'a permis de classer aisément le matériel relativement riche que possède le Muséum de Paris, et j'en donne ici le catalogue en l'accompagnant de quelques noies complémentaires pour la connaissance de ces Coléoptères remarquables. Les Tricténotomidae, considérés d'abord comme étant des Lucanidae par Gray, furent placés dans les Longicornes par Westwood, puis dans les Cucujidae par Smith. J. Thomson et Lacordaire en firent une famille limi- trophe de celle des Cerambycidae. Ce sont, en réalité, des Hétéromères, comme l'indique leur formule tarsale : aucun doute ne doit subsister à cet égard depuis que M. Gahan a décrit la larve d'un Trictonotoma de Java qui doit être le T. Westwoodi H. Deyr. (Tram. Eut. Soc. Lord., 1908, p. 275, t. VI, f. 1 a-f.V Celte larve n'a rien des caractères d'une larve de Longicorne : elle rappelle surtout celle des Pythidae, des Pyro- chroïdae ou des Oedemeridae. Les Tricténotomidae sont probablement les Hétéromères les plus archaïques de la nature actuelle, et ils doivent former une famille à part. S'ils ressemblent aux Lamellicornes, aux Longicornes el même aux Cucu- jidae, c'est que tous ces Coléoptères descendent avec les Hétéromères d'un ancêtre direct commun. 11 est très vraisemblable que la larve des Tricténotomidae doit être ligni- vore , l'adulte se trouvant sur les troncs abattus : c'est ce que m'a assuré l'entomologiste belge J.-L. Weyers qui a observé ces Insectes à Sumatra. Les Tricténotomidae sont de grands Coléoptères habitant les régions mon- tagneuses de l'Asie tropicale méridionale et orientale ainsi que la Malaisie. Les mâles ont le dernier arceau ventral de l'abdomen fortement échan- cré; il va, comme chez beaucoup de Prioninac el de Lucanidae, une grande variabilité dans le développement de leurs mandibules : le mâle Majora d'énormes mandibules, bien différentes de celles de la femelle et ordinairement caractéristiques de l'espèce; le mâle minor a les mandi- bules très semblables à celles de l'autre sexe. — 85 — Les Trictenotomidae ne comprennent que deux genres : Ecusson arrondi en arrière; rebord latéral du protliorax offrant une dent poste'rieure précédée de crénelures ou de denlicules; pubescence 'aib'e. Autocrates. Ecusson pointu en arrière; rebord latéral du prothorax sans crénelures ni denticules et offrant une ou deux dents; pubescence forte. Trictenotouia. Genre Autocrates J. Thomson. J. Thomson, Musée scient., 1860, p. 28: Lacord., Gen. Col, VIII, 1869, p. 3; Pouilt., Insecta, IV, 1 9 1 ^ , p. 2 43. Plus archaïques que les Trictenotouia , les Autocrates habitent le massif montagneux qui s'étend au Nord-Ouest de l'Inde, de l'Himalaya au Tonkin; ils comptent trois espèces : 1. Extrémité du 8e article des antennes sans crochet; rebord latéral du prothorax crénelé; mandibules du mâle ni échancrées ni relevées au bout; pubescence disposée en traînées longitudinales sur les élytres; coloration noire à reflets violacés. — Yunnan. 1. A. Oberthùri. Extrémité du 8e article des antennes contournée en crochet ; pu- bescence des élytres uniforme; coloration d'un vert ou pourpre métallique. 2. 2. Rebord latéral du prothorax crénelé; mandibules du mâle échancrées et dentées latéralement près de l'extrémité. — Himalaya. 2. A. AENEUS. 3. Rebord latéral du prothorax pluriépineux ; mandibules du mâle simples, mais relevées à l'extrémité. — Tonkin. 3. A. Vitalisi. 1. A. Oberthùri, A. Vuillet, Bull. Soc. Eut. Fr., 1910, p. 347, f. 1-2-4; Pouill., Insecta, IV , 191 4, p. 244. Cette espèce , très intéressante , car elle est la plus voisine des Tricte- notouia, provient de Tsekou (Yunnan); elle manque au Muséum. Les types sont dans la Collection de M. R. Oberthùr. 2. A. aeneus, Parry, Proc. Ent. Soc. Lond., 18^7, p. 126; Westw. , Cab. Orient. Ent., i848, p. 48, t. XXIII, f. 4 (9); Dohrn, Stett. Ent. Zeit., 1875, p. 79 (d*); A. Vuillet, Bull. Soc. Ent, Fr., 1910, p. 348, f. 3; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 244. - 86 - Collection du Muséum : 3 d et 5 9 du Sikkim (Harmand): 9 d et 1 9 du Darjeeling (par H. Deyrolle); î 9 de Kurseong et î 9 de l'Inde boréale (Coll. Fairmaire); 1 d (Coll. Fairmaire); 1 d (par H. Dey- rolle). 3. A. Vitalisi, A. Vuillet, Insecta, II, 1912, p. 997, f. 1 (d)\ III, 191.3, p. 4i3,f, 1 (9). La Collection du Muséum renferme les types des deux sexes de cette espèce que lui a donnés M. Vitalis de Salvaza ; ils proviennent du Haut- Tonkin, la femelle portant l'étiquette : Cliapa, 1,900 m. Genre Trictenotoma Cray. Gray in Griff. , Anim. Kingdom , Ins., I, i832, p. 53i ; Lacord., Gen. Col., VIII, 1869, p. 3; Pouill., Intecta, IV , 191 4, p. 2 44. Les espèces de ce genre sont étroitement apparentées ; les seuls carac- tères que l'on puisse invoquer pour les séparer sont : la forme du pro- thorax , la structure des mandibules du mâle major, la proéminence plus ou moins forte de la saillie métasternale , laquelle est en général un peu plus développée chez la femelle que chez le mâle , la forme des espaces dénudés du pronotum, enfin la coloration de la pubescence du dessus du corps, celle du dessous étant presque toujours grisâtre. En ce qui concerne la teinte de la vesliture supérieure, j'estime qu'il n'est pas possible, ainsi que l'a fait H. Deyrolle, de considérer comme spécifiquement différentes des formes qui ne se distinguent que par ce caractère seul : il est probable que toutes les espèces de Trictenotoma va- rient dans leur revêtement pileux du gris au rouge en passant par le jaune; les individus originaires d'une même région, comme le dit fort bien M. Pouillaude, présentent une teinte uniforme, mais il n'en est pas toujours ainsi , comme on le verra ci-après ; il est possible que nous ayons affaire dans certains cas à des variétés locales, dans d'autres à des modifi- cations de coloration provenant d'une alimentation différente, à moins qu'il ne s'agisse d'une question d'altitude. D'après ces prémisses, je pense que nous n'avons à considérer que sept véritables espèces : 1. Rebord latéral du prothorax n'offrant qu'une dent, située en arrière; mandibules du mâle major sans trace de concavité externe, cannelées transversalement en dessus jusqu'à la base ; saillie métasternale proéminente, mais non anguleuse; espaces dénudés du pronotum transversaux; vestiture supérieure rougeâtre ou d'un gris jaunâtre sur fond noir à reflets violacés : antennes très robustes. — Sud de l'Inde. 1. T. Gravi. — 87 — Rebord latéral du prothorax offrant deux dents, ou une seule dent située en avant: mandibules du mâle major offrant une concavité externe, leur base non cannele'e transversalement; fond des téguments noir sans reflet violacé; antennes plus grêles. 2. 2. Prothorax étroit, plus étroit que les élytres dans sa plus grande lar- geur, ses côtés convergeant faiblement en arrière. 3. Prolhorax plus large que les élytres au niveau delà dent anté- rieure du rebord latéral qui est notablement plus saillante que la postérieure, ses côtés convergeant fortement en arrière; saillie méta- sternale prononcée. 5. 3. Dent postérieure du rebord latéral du prothorax aussi développée que l'antérieure: espaces dénudés du pronotum plus ou moins arrondis. Zj . Dent postérieure du rebord latéral du prothorax bien pins faible que l'antérieure et parfois à peine distincte; espaces dénudés du pro- notum transversaux et étroits; saillie métasternale faible et obtuse; mandibules du mâle major non échancrées eu dehors et fortement cannelées longitndinalement à leur base; vestiture variant du gris jaunâtre au jaune rougeâtre. — Java (et Bornéo?). h. T. Westwoodi. h. Saillie métasternale faible et obtnse; mandibules du mâle major non échancrées en dehors et rugueuses à leur base; vestiture variant du gris jaunâtre au jaune orangé. — Sud de l'Inde (Birmanie?), Ton- kin, Sud-Est de la Chine. 2. T. Davidi. Saillie métasternale prononcée et anguleuse; mâle inconnu; vesti- ture d'un gris clair. — Laos. 3. T. Modhoti. 5. Saillie métasternale arrondie; mandibules du mâle major rugueuses à leur base et non échancrées en dehors; vestiture d'un gris jaunâtre. — Himalaya. 5. T. Mniszechi. Saillie métasternale anguleuse; mandibules du mâle major ponctuées à leur base et fortement échancrées en dehors près de l'extrémité. 6. 6. Espaces dénudés du pronotum relativement assez petits, non circu- laires; saillie métasternale plus forte; vestiture variant du gris au rouge sombre. — Birmanie, Tenasserim, Malacca, Sumatra, Nias, Java, Bornéo. 6. T. Childheni. 7. Espaces dénudés du pronotum très grands, circulaires; saillie méta- sternale moins forte; vestiture d'uu gris jaunâtre. — Ceylan. 7. T. Templetonf. — 88 — 1. T. Gravi, Smith, Cal. Col. Brit. Mus., Cucuj., 1 85 1 , p. 18; H. Deyr. , Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. xlix; Pouill., Insecta, IV, 1 9 1 A , p. 967. Espèce très intéressante par la forme du prothorax et la coloration rap- pelant celles de Y Autocrates Oberthiïri. Smith indique la vestiture comme rougeàtre; M. Pouillaude la donne comme jaune pour les individus femelles provenant de Trichinopoly qui sont dans la collection de M. R. Oberthur. J'en ai vu un exemplaire femelle à puhescence d'un gris jaunâtre de la région de Coorg dans la col- lection de M. Babault et d'autres des deux sexes de Wallardi (Travancore) variant du jaune ochracé au rougeàtre. Les mandibules du mâle major, non encore décrit, sont légèrement sinueuses au côté externe comme chez T. Davidi, mais il n'y a pas de con- cavité externe à la mandibule gauche et la concavité interne de celle de droite est moins prononcée; la première dent de la mandibule droite est plus près de la base; le côté externe de l'une et de l'autre est cannelé transversalement jusqu'à la base, sans différenciation d'une convexité basi- laire autrement sculptée. Collection du Muséum : un d de Wallardi (par Donckier) d'un jaune ochracé; une 9 des Gales méridionales (Coll. E. Gounelle) rougeàtre. 2. T. Davidi, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., i875, p. lx; Pouill., Insecta, IV, 1916, p. 266. Très remarquable est la discontinuité dans l'aire géographique de celte espèce : M. Pouillaude la cite, en effet, de Mercara dans l'Inde méridionale, aussi bien que de la Chine orientale et du Tonkin. La vestiture varie du gris verdâtre au rouge orangé, les individus du Tonkin offrant seuls, mais pas tous, cette dernière coloration. Je me demande si la forme décrite par A. Dohrn (Stett. Ent. Ze.it. , 1882 , p. 658) sous le nom de T. Childreni var birmana, d'après un couple de Birmanie , n'est pas la même que cette race rougeàtre du Tonkin si- gnalée par M. Pouillaude, que possède en trois exemplaires le Muséum de Paris et dont M. Bedel a eu l'amabilité de me montrer deux spécimens. Dohrn déclare que sa variété ne diffère du T. Childreni que par sa colo- ration rougeàtre; or il est facile de se rendre compte d'après la description que Dohrn donne de son T. Lansbergei [loc. cit., p. A 5 7 ) , que c'est le T. Westwoodi de Java que l'auteur allemand appelle Childreni. Les diffé- rences assez légères qui existent entre les T. Westwoodi et Davidi peuvent avoir échappé à Dohrn. Collection du Muséum : un c? de la Collection Fairmaire portant deux étiquettes, Chine et Darjeeling, exemplaire d'un gris verdâtre; un couple du Kiang-Si (abbé David) d'un gris jaunâtre; deux couple-; du Kiang-Si, de la Collection Fairmaire, d'un jaune ochracé; trois femelles d'un rouge — 89 — orangé, du Tonkin , deux de la province de Tuyen-Quan, Haute rivière claire (A. Weiss, 1901 ), une des montagnes du Haut Song-Chai (Rabier). 3. T. Modhoti, H. Deyr., Bull. Soc. Eut. Fr., 1875, p. lx; PouiiL, Insecta, IV, 191 A, p. 2 h 9. Celte espèce, dont le mâle est inconnu, manque au Muséum de Pi ans. h. T. Westwoodi, H. Deyr., Bull. Soc. Eut. Fr., 1875, p. lxi; Pouill., Insecta, IV, 1 9 14 , p. 25o. — T. Childreni, Dohm, Stelt. Eut. Zeit., 1882, p. 457; Gahan, Trans. Eut. Soc. Lond., 1908, p. 275, t. VI, f. 1 a-f (larve). Cette espèce, voisine du T. Davidi, était connue jusqu'ici de Java seule- ment; la Collection du Muséum en possède deux exemplaires de Bornéo, mais comme il n'y a pas de localité précise indiquée, nous devons attendre de nouveaux renseignements pour savoir s'il n'y a pas erreur dans la pro- venance. La vestiture varie du gris jaunâtre au jaune ochracé, teinte la plus habituelle , et même au jaune franchement rougeàtre. Collection du Muséum : un d d'un gris jaunâtre de Java (coll. Fair- maire) ; d'un jaune ochracé : deux d* et une 9 de Java (par H. Deyrolle), une 9 de Bornéo (par Boucard); d'un jaune rougeàtre : une 9 de Java (par H. Deyrolle), une 9 du Bornéo (par Boucard). 5. T. Mniszechi, H. Deyr., Bull. Soc. Eut. Fr., 1875, p. lx; Pouill., Insecta, IV, 191/1, p. 2/18, f. 3 (d*). M. Pouillaude indique comme localités de capture de cet Insecte : Kliasia Ills, Sikkim , Kurseong et Darjeeling. Je crois pouvoir rapporter à celle espèce un couple de Trictenotoma du Muséum de Paris provenant de l'Assam ; je constate cependant une légère différence d'avec la ligure de M. Pouillaude : la dent postérieure du rebord latéral- du prolhorax est assez prononcée dans ces exemplaires, tout en étant bien moins saillante que chez T. Davidi. La vestiture est d'un gris jaunâtre. Dans le Cabinet qf Oriental Entomology , 18A8, p. kj, Westwood déclare avoir sous les yeux deux exemplaires du T. Childreni : la femelle type de Gray, du Tenasserim, qu'il représente dans la figure 1 de la planche 48, et un mâle de l'Assam, ('ont il représente la tête et le prothorax dans la figure 2a de la même planche. Cette dernière figure montre nettement un prolhorax un peu différent de celui du T. Childreni, unis tout à fait con- forme à celui des exemplaires de l'Assam que j'ai sous les yeux. Collection du Muséum : un couple de Shellong, Assam (par Donckier). — 90 — 6. T. Childrkni, Gray in Griff. , Anim. Kingd., Ins., I, i83a,p. 534, t. V; Dupont, Mag. Zool. , i832, Cl.ix, t. XXXV; Casteln., Hisl. nat. Ins., II, i84o, p. 388, l. XXIV, f. î ; Westw., Cub. Orient. Ent., i848, p. 4 8, t. XXIII, f. î; H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. lx; Pouill. , Insecta, IV, 19a, p. a45, f. 1 (d1), 9 (9). Le type de cette espèce , une femelle du Tenasserim , a été' figuré par Gray et par Westwood ; la figure de Westwood , beaucoup meilleure que celle de Gray, me semble bien ne pouvoir se rapporter qu'à l'espèce dési- gnée sous le nom de T. Childreni par H. Deyrolle et par M. Pouillaude. Le T. Schildrenii de Dupont et le T. Chiledrenii de Laporte de Gastelnau, indiqués de Java, doivent être le même Insecte que celui de Gray qui existe aussi à Java, ainsi qu'on va le voir : les figures de Dupont, celle notamment qui montre la saillie métasternale, ne laissent pas de doute à cet égard; quant à la figure de Gastelnau, elle semble copiée sur la pre- mière figure de Dupont; d'ailleurs la grandeur des espaces dénudés du pronotum dans ces figures écarte toute assimilation avec le T. Westwoodi. Celte espèce varie pour la vestiture du dessus du corps comme les au- tres, et les différences de teinte ont donné lieu à la constitution de quatre espèces par les auteurs. Je ne considère ces espèces que comme des sous- espèces. a. T. Childreni Thomsoni, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. lx; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 25o. D'un gris verdàlre ou jaunâtre : Bornéo, Ile Banguey. M. Gestro m'en a communiqué un exemplaire, capturé par L. Fea en Birmanie, à Carin- Ghecù (i.3oo à i.4oo m. d'altitude). Difficile parfois à séparer de la sous-espèce suivante, comme le dit M. Pouillaude. Collection du Muséum : un d de Bornéo (par H. Deyrolle). b. T. Childreni Childreni , Gray. D'un jaune pâle, parfois un peu soufré, parfois légèrement ochracé : Malacca, Sumatra, Bornéo. Collection du Muséum : une 9 sans localité (par Parry); deux 9 de Malacca (par H. Deyrolle); deux d de Medan à l'Est de Sumatra, août (Coll. J. Chatanay) ; deux 9 de la presqu'île de Malacca et une 9 des pos- sessions hollandaises de Bornéo (coll. Fairmaire). c. T. Childreni Doriu, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. lxi ; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 247. D'un jaune franchement ochracé ou rougeâtre : Sumatra, Java, Bornéo (Pontianak ). J'en ai vu plusieurs exemplaires de Medan (Est de Sumatra), mêlés à des individus du T. Childreni typique. — 91 — Collection du Muséum : une 9 de Sumatra (par H. Deyrolle): une 9 de Préanger, h Java (Raffray) ; une 9 de Bornéo (par H. Deyrolle). il. T. Childreni Lansbergei, Dohru, Stell. Ent. Zeit., 1882, p. 457; Pouill., Insecla, IV, 191 4, p. 2^7. Dohrn, qui appelait le T. Weshvoodi H. Deyr. T. Ckildreni Gray et qui n'a pas connu ce dernier, a réuni sous le nom de T. Lansbevgei un Tricte- notoma de Sumatra qui, d'après sa description, est un T. Ckildreni Doriai, et un couple de l'île Nias à vesliture d'un ochracé très rouge. Tous les exemplaires de l'île Nias offrent en effet cette coloration, et ils constituent un bon exemple de race locale ; parmi les spécimens que m'a commu- niqués M. Gestro, il en est pourtant un qui est moins rouge et qui se rapproche beaucoup de la forme Doriai. Collection du Muséum : un couple du Nord de l'île Nias, Hili Madjedja, I. Z. Kannegieter, 4e trim. i8o,5 (coll. Fairmaire). 7. T. Templetoni, Westw., Cab. Orient. Ent., 18A8, p. 48, t. XXIII, f. 2 (d^Parry, Tmns.Ent. Soc. Lond., V, i848, p. 83 (9); H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. xlix; Pouill., Insecla, IV, 1 9 1 4 , p. 2/49, f. 4(9). Cette espèce, de Ceylan, n'est pas représentée dans la Collection du Muséum. 92 — Notes suu les Coléoptères Térediles, PAR M. P. LeSNK. 15. — Variabilité de certains Lyctides de l'Amérique du Nord. Les formes typiques du genre Lyctvs. Une des espèces de Lyctides les plus répandues dans l'Amérique septen- trionale est celle qui est connue généralement sous le nom de Lyclus pla- nicollis Leconte (1 858). Décrite d'après des exemplaires provenant du cours inférieur du Rio Colorado, elle a été observée depuis dans toutes les parties méridionales du territoire des Etats-Unis : Californie, Nevada, Arizona, Etats-Unis du Golfe et Etats Sud-Atlantiques (1). Elle parait être l'espèce dominante au Texas. Sa larve vit dans le bois d'essences non résineuses variées : Frêne, Chêne, Noyer blanc, Plaqueminier, Sycomore, Bambou , etc. (2). C'est une forme remarquable par sa coloration noire ou brun foncé avec les pattes plus claires, souvent ferrugineuses, et par sa pubescence com- posée de fines soies apprimées. Sur les élytres, ces soies se disposent en files régulières unisériées, entre chacune desquelles sont comprises deux rangées longitudinales plus ou moins régulières de points enfoncés un peu allongés. Le prothorax est assez variable dans sa forme générale, quel- quefois parallèle, le plus souvent élargi en avant. Le pronotum offre une ponctuation composée d'éléments circulaires plus ou moins larges et plus ou moins profonds, sans jamais être contigus ; sa fossette médiane est plus ou moins profonde et plus ou moins allongée ; elle atteint parfois le bord antérieur du segment en s'eflilanl en une sorte de canalicule. Elle est fai- blement enfoncée chez les exemplaires de Californie que j'ai eus sous les yeux, et chez lesquels le pronotum est également moins convexe et moins di nsément ponctué qu'à l'ordinaire. Dans certains cas, les étroits inter- valles longitudinaux sur lesquels s'implantent les soies des élytres sont (1' Cf. A. D. Hopkins in Technicat papers on miscellaneous forcst Insccls (U. S. Dep. of Agric, Bttr. of Eut., Teckn, Ser,, No. ao, Pari ni [1911], p. i38). W lo. , ibid., p. i3i. — 93 — saillants et un |>eu costi formes, déterminant autant de nervures à surface mate(,). Les articles 3 et k des antennes sont, clans cette espèce, presque tou- jours nettement allonge's. Cependant on constate que, chez certains indi- vidus qui se sont développés notamment dans le bois de Frêne, ces articles se raccourcissent et sont à peine plus longs que larges. Ces mêmes indi- vidus offrent parfois une tendance à la réduction du système des points enfoncés des élytres, ces points s'ordonnant alors en une série unique sur certains intervalles. La taille varie de 2,5 à G millimètres. Les caractères sexuels secondaires sont très faibles. Ils se réduisent à la présence, chez le mâle, de fines soies dressées et recourbées en avant, insérées au bord postérieur du menton. Ces soies font défaut chez la femelle. En i832, J. Waltl avait fait connaître un Lijclus carbonarius^} trouvé dans un bois indéterminé provenant du Mexique. La description qu'il en donne s'applique bien à l'espèce de Leconle sans convenir à aucune autre espèce connue, et il semble que les deux noms doivent être considérés comme synonymes. E. Dugès, qui a retrouvé au Mexique, dans les Etats de Guanajuato et de Michoacan, le Lycttts dont il est ici question, en a donné en i883 la description de l'adulte et de la larve '3). Il avait observé cette dernière dans le bois d'un Chêne. Plusieurs des adultes recueillis par lui aux environs de Guanajuato, où l'espèce recherche le bois de l'rrAlizo» (Alnus acuminata M Le Muséum de Paris possède un individu du Texas présentant ces carac- tères. Cliez cet exemplaire, dont la taille dépasse 5 millimètres, la fossette du pronotum s'allonge, en s'amincissant , jusqu'au bord antérieur. '2> Dr J. Waltl, Ueber das Sammeln exoslicher Insekten (Faunus , I, p. 167, Munich, 1 83a ). — Voici la copie de cette description parue dans un recueil peu répandu : xLijctus carbonaiius milii. «L. angustatus, ater, thorace fossulatim punctato, in medio fovea lala; elytris obsolète coslalis, interstiliis punclatis ; tibiis fenrugineis. «Long. 2 lin. Habitat in Mexico. ffDcr Kopf grob punktirt ; Fûhler schwarz ; der Brustcliild langer, als breit, inàssig gewolbt, vorn etwas breiter, als hinten, fingerbutartig punktirt, in der Mitte eine ziemlich breite, jedoch mehr langlichte, Grube; die Flùgeldecken mit ganz oberflâchlichen Rippen, die Zwiscbenràume in einer unordentlichen Reihe mit, wie von einer Abie eingestocbenen nicht runden, Punkten vçrsehen ; die Unterscbenkel und Fiissc rostgelb." W Dr E. Dugès, Métamorphoses du Lyclus planicollis Lee. (Ann. Soc. eut. Belg., i883,p. 54, pi. ï). — 9â — H. B. K.), existent dans les Collections du Muséum. Par leurs antennes et par la sculpture ély traie, ils appartiennent à la forme typique; mais les points enfoncés du pronotum sont plus gros et moins serrés qu'ils ne le sont généralement chez le L. phniicoîlis typique, et la fossette du prono- tum est plus profonde. Les angles postérieurs du prothorax ont une ten- dance à devenir obtus. Toutefois il n'apparaît pas que l'on puisse séparer spécifiquement les exemplaires mexicains de ceux des Etats-Unis du Sud. En 1860, V. Wollaston a décrit sommairement (,) un Lyclus leacocianus , d'après un individu unique qui avait été recueilli à Madère (2). Celle forme , restée longtemps énigmatique (3) , présente les caractères essentiels du L. carbonarius ; mais le type de Wollaston s'en distingue par l'épais- sissement très marqué des articles du funicule antennaire, par la forte convexité du front, par les intervalles sétigères des élytres costiformes et dépolis, alors que le reste de la face dorsale du corps est brillant. Les angles postérieurs du pronotum sont pointus et un peu saillants. La fovéole du pronotum , longue et bien enfoncée , n'atteint pas le bord an- térieur du segment, dont les bords latéraux ne sont pas denticulés et sont presque droits. Pour -un observateur non prévenu, il s'agirait d'une espèce particu- lière. Or, M. Gilbert J. Arrow, Assistant au British Muséum, me communi- quait récemment une intéressante série de Lyclus qui avaient été trouvés dans le bois d'un Frêne d'Amérique utilisé dans l'industrie en Angleterre. Ces exemplaires, qui possèdent les caractères principaux de L. carbonarius , offrent un dimorphisme remarquable. Les plus grands individus possèdent la plupart des caractères du L. leaco- cianus. Ils ont le front très convexe et comme gibbeux, les articles du funi- cule antennaire fortement épaissis, le 3e article étant susceptible de devenir aussi large que long , la dépression médiane du pronotum transformée en un sillon atteignant le bord antérieur du segment, les intervalles piligères alternes des ély 1res formant comme trois côtes dépolies sur chaque ély Ire. En outre , les tibias sont légèrement élargis. Les exemplaires de petite taille offrent une tendance moins marquée à l'épaississernent des articles du funicule antennaire. La dépression du pro- notum est moins nettement sulciforme et devient parfois normale. Les côtes élytrales s'atténuent ou disparaissent. W Ann. and Mag. of Nat. Hist., ser. 3, t. V, p. 256. (2' Capture évidemment accidentelle. W L'identité probable du L. leacocianus et du L. plamcollit a été signalée pour la première fois dans Je Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, année 1909, p. 35 1 . — 95 — Des formes de transition relient ces deux types l'un à l'autre. Ces faits, qui mettent en évidence l'instabilité delà plupart des carac- tères que Ton pourrait considérer comme spécifiques chez le L. kacocianus, semblent démontrer l'identité de celte forme et du L. carbonarius. Ils permettent encore de l'attacher à ce dernier un Lyctus de Saint- Domingue figurant dans les Collections du Muséum d'Histoire naturelle (1) et qui offre plusieurs des caractères dont il vient d'être question: gibbosilé du front, épaississement des articles du funiule antennaire, extension de la fovéole du pronotum sous forme de canalicule jusqu'au bord antérieur du segment, saillie des intervalles sétigères des élylres se présentant sous la forme de côtes dépolies, dilatation des tibias. Fig. 1 et^. Antenne chez le Lyctus carbonarius Waltl . forme typique du Texas (fig. 1), et chez la forme leacociauus Woll. (fig. a). D'ailleurs la variation sexuelle n'est pas en cause dans ces différents cas, puisque mêles et femelles peuvent également présenter les particularités caractéristiques de la forme kacocianus. Les observations qui précèdent montrent quelles sont les lignes princi- pales de la variation chez le L. carbonarius. Le L. kacocianus représenterait la forme la plus évoluée de celte espèce. Au contraire, le type que l'on pourrait considérer comme correspondant à une forma minor serait offert par le L. modeslus Lesne (2), du Mexique moyen, chez lequel les points en- M Cet individu, ainsi que la plupart des L. carbonarius qui font partie des Collections du Muséum de Paris, a été généreusement offert à cet Etablissement par M. Antoine Grouvelle. ■2) Bull, du Mus. nat. d'Hist. nat., 1911, p. 534. — 96 — foncés des élylres sont unisériés entre les intervalles piligères consécutifs et où ii n'existe pas trace de côtes ély traies. Le L. modestes est, d'ailleurs, de tous les Lyctides, nn de ceux qui sont le plus complètement dépourvus de caractères adaptatifs pouvant être considérés comme récents. 11 est intéressant de noter que, dans l'Amérique du Nord, le L ije lus f us- ons L.(1) varie d'une manière analogue au L. carbonarius, bien qu'avec une amplitude moindre. Une forme du L. fusais, originaire des États-Unis, et probablement de l'État del'Ohio, se distingue, en effet, de la forme type par son corps plus robuste, par les articles 3 et suivants du funicule anten- naire épaissis, par le prothorax presque aussi large que les ély 1res et par les intervalles pilifères des élylres marqués d'une série de grains écrasés donnant chacun naissance à une soie(2). Ces caractères distinclifs rappellent beaucoup ceux du L. leacociànus. Il semble ainsi qu'il existe dans l'Amé- rique septentrionale des conditions spéciales de milieu susceptibles de pro- voquer des modifications équivalentes chez les deux espèces, L. carbonarius et L. fusais, dont il est ici question. Les faits qui viennent d'être exposés révèlent l'existence d'une espèce de Lyctide (Lyclùs carbonarius WallI) particulièrement variable (3), chez laquelle on peut en quelque sorte assister aux phénomènes de l'intumes- cence des parties dorsales de la tête et du prothorax, de l'épaississement des articles du funicule antennaire, delà formation et de l'extension de la fovéole du pronotum, de la duplication des séries longitudinales de points enfoncés des élylres, enfin de l'apparition des côtes élytrales. Ces faits ne sont pas sans intérêt au point de vue de l'étude générale des Lyc- tides, car il n'est aucun des caractères énumérés ci-dessus qui ne se trouve fixé chez quelque espèce du même groupe. (') On sait, notamment par l'attestation de PaykuH (Fauna Svecica, III, 1800, p. 33a) et de Schaum (in Stelt. Eut. Zeit., VIII, 18/17, P- 3l8)' que le SilPha fusca de Linné (Syst. Nat., éd. 12, I [1767J, p. 573) est l'espèce généralement connue sous les noms de Lyctus linearis Goeze 1777, L- unipunctatus Herbst 1783, L. canaliculatus Fabr. 1792, L. striatus Melsh. i844, etc. (2) Voici la diagnose de cette forme : Lyctus fuscus crassicollis , morp. (?) nov. A forma typica corpore robustiore, antennis articulis funiculi crassioribus , pro- lliorace ernssiore, elytris latiludine subœquali, intervallis setigeris elylrorum gra- nulalis dilTert. Long. 6,7-6 mill. — Types dans la Collection de M. René Oberthùr. W E. J. Kraus (A Revision of the powder-post beelles of the family Lyctidœ of llie United States and Europe, in U. S. Dep. of Agi:, Bur. of Elit., Tcchmca Séries, No. 20, Part m, Wasbinglon, 1911, p. ia4), qui cependant ne paraît pas avoir connu la forme leacociànus , considère cette espèce comme étant la plus variable parmi celles qu'il a étudiées. — 1)7 — C'est ainsi que les seuls Lyctus à séries de points élylraux normalement géminées sont deux espèces nord-américaines (L. cavicollis Lee. et L. par- rains Cas.), dont la parenté avec le L. carbonarius ne semble pas douteuse. En particulier, leL. cavicollis est très voisin de ce dernier, dont il n'est peut- être qu'une race régionale californienne. Au contraire, le L. parrains Cas., si remarquable par sa coloration noire, par son prothorax comme renflé et couvert en dessus, ainsi que la tête, d'une sculpture aréolée, est une forme plus différenciée. A la même souche se rattache le L. saturalis Fald. , de l'Asie Centrale et de la Transcaucasie. Parmi d'autres particularités, on observe, chez cette espèce, un épaississement des articles du funicule antennaire semblable à celui offert par la forme leacocianus, et les séries de points élytraux ont souvent une tendance à la duplication. Il convient donc de rapprocher entre elles en un groupe naturel les quatre espèces L. carbonarius, L. cavicollis, L. parrains, L. suturalis. Avec les L. fuscus L. et L. cinereus Bl., qui en sont voisines, elles consti- tuent le noyau des formes typiques du genre Lyctus. M IISEUM. XXII. 98 Liste alphabétique des Tribu, Genres, Sous-Genres, Espèces, Races et Variétés ÉTUDIÉS DANS LES NOTES SUR LES COLEOPTERES TÉrÉDILES (NOTES 1-1 5). Les chiffres qui suivent chaque nom désignent : i° ceux qui précèdent le tiret, les années du Bulletin du Muséum et ies pages correspondantes; a0 ceux placés après le tiret, les numéros des Notes et les pages correspondantes des tirés à part. Acrkpis, 1912, p. 4o8; 1913, p. 271. — Note 10, p. 1 et 4; note 12, p. 1. acuticollis n. sp. (Paraboslrychus), 1913, p. 192. — Note 11, p. 3. a>qualis Woll. (Lyclus), 1909, p. 3/i8. — Note 3, p. 1. at'ricana Grouv. (Lyctoderma), 1911, p. 207; 1913, p. 564-565. — Note 7, p. 6; note 13, p. 2-3. africanus Lesne (Lyetus), 1908, p. 356; 1914, p. 332. -Note 2, p. 1; note 14, p. 1. Ascctotheca, 1912, p. i'io. — Note 9, p. 1. asperula 11. sp. (Chondrotheca) , 1910, p. 3o6. — Note 5, p. 2. australis n. subsp. (Lyclus), 1914, p. 334- 335. — Noie 14, p. 3-4. Bomrïchus, 1913, p. 271. — Noie 12, p. 1. brunneus Sleph. (Lyclus), 1909, p. 3 4 844, 1.027. Moyenne : d\ 854. 4o. — 9, 951.42. Pimelidcs. PlMELIA ANGDLATA Sol. d\ I70, 427, 629, 675, 82O. 9, 497, 8i3, 918. P. inflata Herbst. — â, 378, 783, 812, 910. — 9, 774, 786, 845,899. P. depressa Sol. — d\ 838. — 9, 74i, 84 1, 989. P. cribripennis Sol. — d1, 642, 746, 823, 897, 912. — 9, 327, 545, 611, 622. Moyenne: d\ 669.08. — 9, 714.18. Adesmi». A. mkirocëphala Sol. — 274, 33 1, 348, 352. CHRYSOMELID JE . Timarcha. T. tenebricosa F. — cf, 35, 235. — 9. 106, i5i, 288. T. mceencis Vill. — 9, 106. Moyenne : 0*, i35. — 9 , 181.66. — 112 — CERAMBYCID^. Doreadîon. D. KDLIGINATOS L. 6-2, 66. Ccramfoyxi G. Héros F., Scop. — d1, 62. — 9, 73. G. cerdo Scop. — d\ 95. Curciilionidae. Mecaspistigrinls Panz. — d\ 11 4. — 9, 53, 71, Moyennes d'existences. suj.es. FEMELLES. Procrustes 376.10 338.20 Carabus 3a3.2o 380.71 Necropliorus 23s. 33 991.50 Dytiscus 853.06 760.00 Hydropbilus 1 64.66 376.00 Melolontha vulgaris 1 9.20 26.81 Cotnnia aurai» 57, 5o 88.00 Lucanus cervus 19.16 .81.72 Dorcus p 027.00 375.33 Àteuchus 338. a5 666.80 Sisyphus 198.60 266. 5o Copris /igô.SS 623.66 Geotrupes 700.06 662.16 Oryctes 37. 5o 55. 5o IHaps mortisaga 868.20 91 6.60 Blaps gtgas j Blaps magica > 700.00 727.66 IHaps Edmondi 1 Akis 856. 60 951.62 Pimelia 669.08 716.18 Timarclia 1 35.00 181.66 — 113 Ma.mma de longévité chez quelques Insectes Coléoptères. Cicindela camprshis 182 Procrustes coriace u$ 697 Carabus auratus 1.112 Carabus monilis 43 1 Carabus fnstivus '111 Carabus atorbillasus 621 Carabus hispanus 828 Carabus intricatus 343 Carabus nrmoralis 261 Carabus cancellatus 128 Carabus purpurescens 1 43 Carabus lotharingus 4i6 Sphodrus leucophthalmus. . . . 273 Scarites gigas 288 Ocypus olens 161 Necrophorus vespillo 32 2 Dyliscus marginalis i.oo5 Hydraphilus piceus G 1 3 Melolontha culga>is 3i Cetonia aurata 196 Lucanus cervus 196 Dorcus parallelipiprdus 3g5 Aleuchus sacer 633 Ateuchus semi-punctalus 3y2 Sisijphus Schaefferi 36 1 Copris hispanu; 1.137 Copris luuaris 344 Geotrupcs stercararius 1.137 Geatrupes sylvaticus 36 1 Geotrupes typhœus 329 Gfutruprs mutator 824 Or y des nasicornis 68 Blaps gigas 3.36g Blaps mortisaga 1 .2 1 9 Blaps magica 1.168 Blaps Edmondi 1.106 Akis spinosa 1 . 1 1 5 Akis rejlexa 1 . 1 09 Pimelia augulata 918 Pimelia itiûexa 910 Pimelia depressa 989 Pimelia cribripennis 912 Adesmia microcephala 352 Timarcha tenebricosa 288 Dorcadion fuliginatus 66 Cerambyx lieras 73 Cerambyx cerda 9 5 Mecaspis tigrinus 1 1 4 Pour conserver les Insectes en captivité et leur assurer la plus longue existence, on doit leur aménager des habitats assez spacieux pour qu'ils puissent circuler avec l'illusion de la liberté; les entourer des objets, herbes, mousses, bois ou pierres qu'ils aiment à rencontrer dans leurs allées et venues, et leur donner la nourriture qu'ils préfèrent. Cependant, j'ai pu élever des Carnivores et les garder très longtemps, en les nourris- sant avec du pain d'épices. M USLIM. \.\!1. ll/l — Notes sur les espèces rangées par Lamarck dass les ge\res Venericardia et Cardita (Fin), par M. Ed. Lamy. Cardita phresetica. (Lamarck, Ânim. s. vert., VI, 1™ p., p. a/i.) Le Charnu phrenetica Boni (1780, Test. Mus. Cœs. Viudob., p. 83) est la même espèce que le Chaîna semiorbiculata Linné (17.58, Syst. Nat , éd. X, p. 691), dont le nom a la priorité pour cette forme de l'Océan Indien et qui est le type du sous-genre Beguina Bolten, 1798 (—Azarella Gray, 1 8 5 A ) . Il y a au Muséum de Paris deux cartons étiquetés Cardita nephretica par Lamarck : le premier porte un individu, ayant pour dimensions 67 x ^7 mm., qui provient de la collection du Slathouder; sur le second sont fixés deux spécimens plus petits, mesurant respectivement 39x27 et 37 X26 mm. Cardita crassicosta. (Lamarck, loc.cit., p. ai.) Lamarck pensait que son C. crassicosta correspondait peut-être aux ligures 1 a-c de la planche 2 36 de V Encyclopédie Méthodique et que, par suite, ce pouvait être le Perna Jeson d'Adanson, assimilation qui a été admise par Blainville (i8a5, Man. Maîac, p. 5Ao). Mais, comme l'a fait observer Desbayes ( ï 8 3 5 , Anim. s. vert., 2l'éd., VI, p. 63i [note] et p. 633), ces figures se rapportent bien plutôt au C. nodulosa Lk. , espèce dont nous parlerons plus loin et qui. elle, res- semble, en effet, beaucoup au Jeson; le C. crassicosta serait, au contraire, assez exactement représenté par une autre figure de la même planche : Deshayes indique la fffig. 5n, mais c'est évidemment une faute d'impres- sion pour rrfig. 3». Celte espèce de Lamarck a été surtout bien figurée par Reeve ( 18 A3, Conch. lcon., pi. II, lig. 7 a-d) et par Hanley (1 84 2-06, Cat. Rec. Biv. — 115 — Sh., pi. 18, fig. 19), qui a représenté une variété très squameuse corres- pondant au C. tridacnoides Menke (i8/i3, Moll. Nov. Holland., p. 39) (1). Dans la collection du Muséum de Paris, deux cartons ont été étiquetés par Lamarck C. crassicosta: sur le premier il y a une valve gauche mesu- rant 5ox 3o mm. et sur le second on trouve deux valves, l'une droite, l'autre gauche, qui, avec le même diamèlre umbono-ventral de 2 3 mm., ont une longueur respective de ko et 36 mm.; tous ces échantillons ont été recueillis en Nouvelle-Hollande par Pérou et Lesueur [1801] (2). Gardita rufescens. (Lamarck, loc. cit., p. 2 h.) La seule référence indiquée, d'ailleurs avec doute, par Lamarck pour son C. rufescens, d'habitat inconnu, est la figure 1 85 de Lister ( 1 685, Hist, conch. [pi. 3/17]). Or la coquille qu'elle représente avait déjà reçu de Bruguière le nom de Gardita pectunculus : aussi Deshayes (i83o, Encycl. Méth., Vers, II, p. 196) a-t-il pensé que le C. rufescens Lk. est proba- blement la même espèce que ce C. pectunculus Brug. et, d'après M. Dali (1903, Synops. Carditacea, Proc.Acad.Nat, Se. Philad., LIV [1902], p. 703 ), cette coquille de Lister pourrait être un grand spécimen du C. gracilis Shullleworth, des Antilles. Mais, d'autre part, elle peut correspondre aussi bien au C. affinis Sowerby , de la côte Pacifique améri- caine : c'est pourquoi Hanley ( i842-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 1^7) a pu mentionner ce C. rufescens comme une forme du golfe de Nicoya. Beeve, de son côté (i843, Conch. Icon., pi. IV, fig. 19 a-b), a figuré, sous le nom de C. rufescens Lk. , une espèce dont il n'indique pas la pro- venance, mais à laquelle von Marlens ( 1880, in Môbius, Beilr. Meeresf. Mauritins, p. 32 1) a rapporté une coquille de l'île Maurice. D'autre part, ce C. rufescens est, d'après Beeve lui-même, très voisin (et serait même synonyme pour MM. Bucquoy . Dautzenberg, Dollfus [1892, Moll. Roussillon, II, p. 229]) de son C'. senegalensis ( 1 843 , Conch. Icon., pi. IV, fig. 16) (3 qui correspond à une (orme du Sénégal appelée Peina Jeson par Adanson (1757, Hist. nat. Sénégal, Coq., p. 21 5, pi. i5, fig. 8). Enfin je montrerai plus loin que ce 6'. rufescens Beeve me parait cor- (1> Hanley (loc. cit., p. 1/J7 et p. 367) identifie au C. crassicosta Lk. le C. gquamifera Soweriiy (1825, Cat. Shells Tankrrv.) [non C. squamigera Desli.]. (2) Il ne faut pas confondre avec ce Cardita (s. sir.) crassicosta Lk., d'Aus- tralie, le Venericavdia crassicostata Sowerby = V. Cuvieri Broderip, de la côte Pacifique américaine (i856, Hanley, Cat. Rec. Biv. Sh., pi. XVII, fijj. 56 [note]). M Hanley (i862-56, loc. cit., p. 1A7 et p. 367) identifie ce C. senegalensis Reeve au C. squamosa Sowerby ( 1825, Cat. Shells Tankerv.) [non Lamarck]. 8. — 116 — respondre au C. nodulosa Lk., qui, d'après les types mêmes de Lamarck, serait une espèce Australienne et qui est très probablement le C. rubida Clessin. Mais, quant au véritable rufescens de Lamarck, celle espèce resle énig- matique. CARDITA CALYCULATA. (Lamarck, loc. cit., p. ai.) Deshayes ( 1 835 , Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. 63i) a montré que la coquille appelée C. calyculata par Lamarck n'est nullement la forme Médi- terranéenne à laquelle Linné a donné ce nom, mais que c'est un Mol- lusque exotique, le C. variegata Brug. , de l'Océan Indien. C'est, en effet, à celte espèce de Bruguière qu'il faut rapporter un spé- cimen, mesurant 63 X 29 mm., étiqueté par Lamarck C. calyculata. dans la collection du Muséum de Paris. Nous verrons ci-après que Lamarck a attribué, d'autre part, à ce C. va- riegata Brug. le nom de C subaspera, tandis que, parmi les espèces Lamarckiennes , c'est le C. sinuata Lk. qui correspond au véritable C. caly- culata de Linné. Caudita subaspera. (Lamarck, loc. cit., p. 25.) D'après Lamarck lui-même, il a appelé C. subaspera la coquille décrite par Bruguière (1792, Encycl. Méth., Vers, I, p. Z107, pi. 200, fig. 6) sous le nom de C. variegata , et ceci est confirmé par les figures données parDelesserl(i8/u , Rec. Coq. Lamarck, pi. 1 1 , fig. oa-c)pource C. sub- aspera. D'autre part, comme nous l'avons vu plus haut, Deshayes a montré que cette description de Bruguière s'applique exactement au C. calyculata Lamarck (non Linné). CARDITA NODULOSA. (Lamarck, loc. cit., p. 2 5.) Dans la collection du Muséum, Lamarck a déterminé C. nodulosa (l) deux valves gauches rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Pérou et Lesueur : elles ont très sensiblement la longueur (32 mm.) indiquée dans les Animaux sans vertèbres et, en conséquence, elles doivent être considérées comme les véritables types. m Le nom spécifique nodulosa a clé employé à nouveau par Kceve ( 1 843 , Gonch. Icon., pi. IX , fig. hh) pour une forme entièrement différente, probable- ment synonyme de C. aculeata Poli. — 117 — J'ai montré précédemment (191 5, Bull. Mus.kist. mit., XXI, p. 196) que ces deux valves, qui ont environ 32 x 18 mm., appartiennent sans aucun doute à la même espèce que la coquille figurée par Valcnciennes, en i846, dans Y Atlas de zoologie du Voyage de «La Vénus* (i836-3g), pi. 22, fig. 2, sous le nom déformé de C. mdulosa Lk. et, par suile, il faut identifier complètement C. nodulosa Val. à C. nodulosa Lk. (l). Le Muséum de Paris possède, en outre , deux valves (recueillies à la baie des Chiens marins par Péron et Lesueur), plus petites (longues de i3mm.), étiquetées par Lamarck rrcardile noduleuse var.a : elles me semblent pou- voir être rattachées plutôt au C. aviculina Lamarck. Enfin Dclesserl ( i84i , Bec. Coq. Lamarck , pi. 11, fig. 8 a-c) a figuré comme C. nodulosa Lk. une coquille de taille moyenne (22 mm.), cl elle se rapproche aussi beaucoup de ce C. aviculina Lk. Quant aux deux valves typiques du C. nodulosa, provenant d'Australie, qui sont teintées derougeâtre, elles ne me paraissent pas pouvoir être sé- parées spécifiquement de la forme qui a été représentée par Reeve ( 1 8 4 3 , Conclu Icon., pi. IV, fig. 19 a-b) sous l'appellation de C. rufescens et qui a été signalée de File Maurice par von Martens (1880 , in Môbius, Bcitr. Meeresf. Mauritius, p. 32 1). C'est aussi à la même espèce qu'appartient très probablement le C. rubida Clessin (1888, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., p. 47, pi. 11, fig. 9-10), nom proposé pour une coquille Australienne déter- minée dans la collection Paetel comme C. rufescens Lk. (2). D'autre part, ce G. rufescens de Reeve est extrêmement voisin de son C. scnegalensis (i843, Conch. Icon., pi. IV, fig. 16) correspondant au Perna Jeson Adanson, que Bruguière (1792, Encycl. Métk., Vers, I, p. 4o8) rapportait au C. calyculata Linné. Or, comme je l'ai déjà fait remarquer (1915, Bull. Mus., XXI, p. 198), si Deshaycs ( 1 8 3 5 , An. s. vert., 2e éd., VI , p. 433) a pu rap- porter au C. nodulosa les figures 1 a-c de la planche 234 de V Encyclopédie Méthodique, qui, pour Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, irep., p. 24), pouvaient représenter le Jeson, c'est qu'effectivement les types Lamarc- kiens de ce C. nodulosa offrent de grandes ressemblances avec cette espèce d' Adanson, notamment pour la taille (43x9.3 mm. d'après la figure de cet auteur [1707, Ilist. Nat. Sénégal, Coq., p. 2i5,pl. i5, fig. 8]) et pour la couleur rrde rose ou de feu». ('J Carpeuler (1807, Rep. Moll. W. C. N. Amer., p. 378; 18OA, Suppl. Rep., p. 5a8), qui considérait la coquille représentée par Valcnciennes comme une forme Ouest-Américaine, pensait qu'elle pouvait être identique au C. affints Sowerby, qui est, en réalité, une tout autre espèce. (2) Quant ù savoir si cette forme est réellement le C. rufescem de Lamarck , j'ai dit plus haut que celui-ci reste une espèce énijpnatiquc, — 118 — Par suite, on peut se demander si ie C. nodulosa Lk. = rufescens Rve. = rubida Cless., de l'Océan Indo-Pacifique, et le Jeson Adans. = senega- lensis Rve., du Sénégal, ne seraient pas des variétés locales, toutes deux de grande taille et de coloration rougeâtre, qui seraient à rattacher au C.calyculata Linné = aviculina L\. = excavata Desh. , espèce extrêmement polymorphe et signalée de localités très éloignées. Cardita sinuata. (Lamarck, loc. cit., p. a5.) Le type du C. sinuata, avec étiquette manuscrite de Lamarck, est con- servé au Muséum de Paris : il a pour dimensions 26 x i& mm. Deshayes (i835, Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. /i3i)a reconnu que ce C. sinuata, de provenance non indiquée, doit être identifié au C. caly- eulata Linné, de la Méditerranée, tandis que, comme nous l'avons vu plus haut, l'espèce nommée C. calyeulata par Lamarck est, en réalité, le C. va- riegata Brug. , de l'Océan Indien. Cette confusion lient à ce que les figures citées par Linné pour son Ghama calyeulata (1768, Syst. Nat., éd. X, p. 692; 1767, ibid., éd. XII, p. 1198), d'habitat Méditerranéen, représentent plusieurs Mollusques différents, ainsi que l'ont fait remarquer MM. Bucquoy, Daulzenberg, Dollfus (1892, Moll. Roussillon, II, p. 229) : La figure 8 de la planche i5 d'Adanson ( 1757 , Hist. Nat. Sénégal, Co*y.,p. 21 5) est relative à une espèce du Sénégal, le Jeson Adans. = Car- dita senegalensis Rve. La figure 18/1 de Lister (1680, Hist. Conch. [pi. 3/17]) correspond au Cardita variegata Brug. de l'Océan Indien. La figure i85 de Lister ( ibid. ) est indiquée par Brnguière pour son Cardita peetunculus (1792, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 4 12) (1). W Ainsi qu'il a été dit plus haut, M. Dali (igo3, Proc. Acad. Nat. Se. ■ Philad., L1V [1902], p. 703) est d'avis que celte coquille de Lister, appelée C. peetunculus par Bruguière, pourrait être un grand spécimen de C. gracilis Slmttll., des Antilles. Il pense, d'autre part, que le C. peetunculus figuré par Reeve (i8i3, Conch. Icon., pi. I, lig. 4) n'est pas, comme cet auteur l'indique, une forme de Madagascar, mais doit être identifié au C, qffinis Sow. , de la côte Pacifique Américaine. Von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Muuritius, p. 32i) tenait aussi cet habitat Africain pour douteux. Cependant, on trouve, dans les collections du Muséum de Paris, six coquilles correspondant exactement à cette figure de Reeve, qui auraient été rapportées de Madagascar en i8ii par L. Rousseau, lequel a même proposé pour elles in sche#<=- 16T réunion des naturalistes du muséum. -, 23 MARS 1910. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président donne connaissance des fails suivants qui inté- ressent le Muséum : M. le Président signale que, sur la présentation de MM. les Professeurs Boule, Jourin et Lacroix, M. le Général Jourdy a e'tc nomme' Correspondant du Muséum (Assemblée du îG mars 1916). Il a le regret d'annoncer la mort au front, le 8 mais 1916, de M. Rocktenvald, Garçon attaché à l'Administration, dont les services dévoués étaient des plus appréciés, et celle, survenue le 19 mars 1916, de M. Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie, dont il n'aura pas à faire l'éloge, M. le Professeur Marcellin Boule s'étant chargé de faire ressortir la valeur de ses services dans un discours prononcé à ses obsèques, discours dont on lira ci-après les principaux passages. Musé tai. — un. 130 Discours prononcé par M. le Professeur Marcellin Boule SUR LA TOMBE DE SON PREPARATEUR, M. JOSEPH PapOINT. (Principaux passages.) On ne saurait trop louer le corps des Préparateurs du Muséum. Son mérite n'a d'égal que sa modestie. Il est comme la cheville ouvrière de notre Maison qui lui doit une grande partie de sa renommée. Joseph Papoint fut un modèle de cette élite, il fut le Préparateur idéal! 11 naquit à Paris le 2 mars 1866 d'un humble ménage d'ouvriers. Le père était breton, la mère alsacienne , ce qui explique l'heureux mélange de qualités diverses que l'enfant apporta en naissant et qui resta comme la marque distinctive de son caractère. Déjà , à l'école primaire du boulevard Saint-Marcel, il se fit remarquer par son intelligence, sa curiosité et son air rêveur. 11 avait surtout beaucoup de goût pour le dessin qu'il put apprendre aux cours du soir, après son travail dans une maison de com- merce où ses parents l'avaient placé et où il est resté comme employé pendant 18 ans. Le jeune Papoint avait pour le Jardin des Plantes, près duquel il était né et avait grandi, cet amour que tout provincial plus ou moins parisianisé conserve pour son pays natal, et grande fut sa joie quand, en 1899, il put être attaché au Laboratoire de Paléontologie en qualité d'employé tem- poraire. Nous organisions alors la nouvelle galerie de la place Valhubert et nous avions besoin d'auxiliaires ayant de l'habileté et du goût. Notre choix ne pouvait être plus heureux. Papoint fut immédiatement apprécié à sa valeur et, en 1903, dès que la place devint vacante, il fut nommé Pré- parateur titulaire. Il a donc rempli ces fonctions pendant 1 7 ans avec autant de dévoue- ment que de distinction. Les travaux d'un Laboratoire de Paléontologie sont des plus variés. La préparation des fossiles est un art tout à fait spécial, qui ne s'apprend nulle part et qui n'a guère de tradition. Il y faut une grande dextérité, beaucoup de patience, une ingéniosité toujours en éveil. Papoint excellait dans cet art, se faisant tour à tour sculpteur, mouleur, photo- graphe, dessinateur. Il était l'artisan désigné des ouvrages les plus délicats ou les plus difficiles. Grâce à ses facultés d'observation et d'analyse des formes, sans le secours des livres, par la simple manipulation d'innom- brables ossements, il était arrivé à acquérir une science pratique de l'Os- téologie. Il a pu ainsi accomplir des travaux de reconstitution et de mon- tage d'animaux fossiles qui sont à la fois des œuvres de science et des œuvres d'art. Son nom restera associé à la restauration pleine de difficultés des crânes d'Hommes fossiles , aujourd'hui célèbres , de La Chapelle-aux-Saints et de La Ferraine. — 131 — Mon regretté collaborateur a rendu beaucoup d'autres services. Son talent de dessinateur, souple, délié, s'adaptanl à tous les genres, sa connaissance des procédés les plus variés des arts graphiques faisait de lui un illustra- teur émérite des ouvrages de science. Il a exécuté, pour ses Professeurs et pour beaucoup d'autres Naturalistes, d'admirables dessins qui, eux aussi, sauveront de l'oubli le nom de l'artiste. Un artiste, voilà, en effet, ce qu'était avant tout notre charmant cama- rade Papoint. Et cela se voyait dans son allure méditative, dans la clarté de son regard, dans la finesse de son sourire. Mais son visage reflétait aussi d'autres qualités :1a loyauté, la douceur de caractère, une grande délica- tesse de sentiment. Il fut un fils excellent qui, après avoir soigné pendant de longues années son père paralysé, fut heureux de se consacrer à sa vieille mère. Au Muséum, il était estimé de tout le monde. Au laboratoire , il ne comptait que de chaudes amitiés. On le savait malade depuis longtemps, et le spectacle des progrès d'un mal implacable mettait de la tristesse dans le cœur de tous. Sa mort va faire un grand vide dans le service de la Paléontologie, déjà si diminué par la guerre. Et ce vide se fera sentir longtemps. C'est quand sonnera l'heure de la paix victorieuse et d'un nouvel élan de notre activité scientifique que celui dont nous déplorons la perle nous manquera le plus. Il n'aura pourtant pas disparu tout entier. Ses préparations, ses dessins et les autres témoignages de son talent qu'il nous a laissés, en même temps qu'ils serviront de modèles aux jeunes, rappelleront aux aînés le souvenir de leur précieux collaborateur, de leur bon ami, Joseph Papoint, à qui j'adresse ici le suprême adieu ! M. le Professeur Joubin prend la parole pour annoncer que le Muséum vient de recevoir une importante donation : M. le DrF. Jousseaume, bien connu par ses belles recherches sur la faune de la mer Rouge, avait déjà depuis longtemps contribué à enrichir les Col- lections malacologiques du Muséum; il vient à nouveau de leur faire des dons du plus haut intérêt. Il avait recueilli , pendant ses nombreuses et fructueuses missions dans la mer Rouge, une très importante série de Scalaria (plus de 800 indivi- dus), qu'il a obligeamment remise à M. de Roury pour être intercalée dans la collection que ce savant spécialiste constitue depuis plusieurs années au Laboratoire de Malacologie. D'autre part, aussi bien dans ses récoltes de la mer Rouge que dans sa riche collection générale, qui renferme des coquilles de toutes les provenances, M. le Dr Jousseaujik a autorisé M. Lamv à prélever, pour les genres Lucina, Diplodonta, Mactra, Lutraiia , tous les spécimens — 132 — (environ i,3oo exemplaires) permettant de compléter les Collections du Muséum. Les dons de M. le Dr Jousseaume, qu'il veut bien d'ailleurs promettre de continuer, sont d'autant plus généreux qu'il a consenti, avec la plus grande libéralité , à céder même les types des espèces créées par lui. PRESENTATION D'OUVRAGE. M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum le tome V des Annales de lEcolc nationale d'Agriculture de Grignon, qui vient de paraître et qui contient un mémoire qu'il résume en l'accompagnant de considérations qu'il expose dans les ternies suivants : Contribution à l'Histoire géologique de la Terre végétale, par M. le Professeur Stanislas Meunier. J'ai pris comme motif de cette étude la publication , qui a été interrompue par la guerre, d'un travail de haute envergure et dont l'auteur est M.Cyrille Grand'Eury (,), le célèbre Paléobolaniste et Géologue auquel la connaissance des combustibles fossiles et des végétaux d'où ils dérivent doit de si remar- quables progrès. Deux livraisons grand ia-W, accompagnées de 20 planches dessinées d'après nature, ont seules paru jusqu'ici sur les dix livraisons que l'ouvrage doit comprendre. Mais elles sont déjà, à elles seules, un ensemble imposant de faits et d'idées; elles soulèvent des problèmes et pro- posent des solutions dignes de la plus grande attention, et tendent à modi- fier considérablement l'opinion acceptable quant à l'origine de la houille, en introduisant dans le sujet une largeur de conception et un éclectisme, qui sont évidemment plus compatibles avec l'interprétation des faits natu- rels que l'exclusivisme des écoles actuellement en présence. Pour tout dire en un mot, M. Grand'Eury arrive à faire de la houille le produit de la fossilisation de certains types de Terres végétales, du type humique. Il en résulte que partout où il peut se constituer de la terre par l'accu- mulation presque exclusive de débris végétaux, il peut s'élaborer, à la faveur d'un temps suffisant, des produits appartenant à la catégorie des combusti- bles jossiles. Cette remarque a le grand avantage d'éliminer les conditions climatériques intervenant dans la végétation des Plantes antracogènes et de m Recherches géobotaniques sur les forêts et les sols fossiles et sur la végétation et la flore houillière, in-4°. Paris, 1 91 i. — 133 — supprimer en principe l'incompatibilité admise longtemps entre le méca- nisme houiller et les conditions des tourbières. Quand on compare les divers types de combustibles fossiles, on recon- naît que leur histoire comprend une période caractérisée par le développe- ment au sein de leurs débris d'une active population microbienne, dont Bernard Renault a eu le mérite de révéler l'existence dans tous les types de tourbe, de lignite, de houille et même d'anthracite. La forme de ces Mi- croorganismes varie suivant les époques, exactement comme varient d'une période à l'autre les formes des Mollusques, ou les formes des Fougères, ou celles de tout autre groupe naturel; mais la fonction réalisée est la même dans un cas et dans l'autre, et l'équilibre physiologique de la Terre n'a jamais été compromis. Toutefois, il est impossible de ne pas faire ici une remarque dont on appréciera l'importance. A la suite de sa découverte de Microorganismes de toutes les variétés de charbons fossiles, comme daus toutes les variétés de charbons actuels, c'est-à-dire de tourbes, Bernard Renault a émis une théorie d'après laquelle l'action microbienne est la seule qui soit intervenue dans l'élaboration xles combustibles minéraux. Suivant lui, et à cet égard il a multiplié les affirmations les plus catégoriques, c'est la diversité des mi- crobes, agissant aux différentes époques, qui seule a déterminé les diffé- rences entre les variétés des combustibles*1'. Or, je ne crains pas d'assurer que mon opinion personnelle est que Bernard Renault, malgré la puissance de ses facultés , n'est pas arrivé à une conception complète du phénomène houiller, parce qu'il s'est laissé captiver par le caractère purement micro- scopique de ses études, et c'est une occasion de souligner la nécessité de faire intervenir, dans des questions de ce genre, les modes d'information les plus sûrs. Voyant des microbes à l'œuvre sur la matière destinée à deve- nir de la houille, Bernard Renault s'est laissé séduire par ce chapitre bio- logique, au point d'oublier qu'une fois enfouie sous des sédiments plus récents, une couche quelconque, soit-elle entièrement formée de débris organiques, entre dans la catégorie des roches proprement dites et tombe sous la coupe des phénomènes souterrains constituant le métamorphisme. A partir de ce moment, les traces des Microorganismes vivants pourront y persister, mais leur travail s'est définitivement arrêté. Au contraire, Renault pose en fait rrque les Matières végétales, une fois transformées en lignite, en houille, etc., si elles sont garanties contre l'action de l'air et des eaux minérales, par des couches de terrains assez épaisses ou assez imperméables, conserveront la condition qu'elles avaient atteinte avant leur enfouissement». J'ai causé bien des fois avec Bernard Renault de ce grand problème, et C> Sur quelques Microorganismes des Combustibles fossiles , par Bernard Renault, i vol. in- 8" de /iO o pages et i atlas. Saint-Etienne, 1909. — \U - ses arguments ont été incapables de modifier la conclusion à laquelle je suis arrivé et que tous les faits d'observation sont venus confirmer pour moi. C'est que la houillification comprend deux périodes :i° une fermen- tation microbienne analogue, sinon identique, à celle dont les tourbières et les dépôts déterres humifères, comme le Tschernozom , sont actuellement la proie; 2° une lente transformation poursuivie au cours des périodes géo- logiques ultérieures , constituant un simple détail dans le métamorphisme général qui s'empare de toute masse sédimentaire. Un grand fait, suivant moi, domine la question: c'est que ces états de tourbe, de lignite, de houille et d'anthracite (abstraction faite de ce qui revient au métamorphisme volcanique et au métamorphisme orogénique) sont en relation stricte avec leurs âges géologiques. Le fait seul du dégagement dit grisou, que la houille continue à émettre même aujour- d'hui, suffit à le démontrer. A chaque instant et sans arrêt, la houille perd une partie de ses éléments par une véritable distillation souterraine, distil- lation, qui, malgré son allure très lente, donne une série de produits qui coïncide terme à terme avec les principaux résultats de la distillation rapide dans les usines à gaz. Là où l'on rencontre le caput nmriaum de cette dis- tillation, c'est-à-dire l'anthracite, il nous présente la composition chimique du Coke dont il ne diffère que par sa compacité , effet nécessaire de la compression souterraine. Dans un voisinage géographique plus ou moins prochain , les gîtes de pétrole , avec leurs trois zones superposées d'eau ammoniacale, d'huile minérale et de gaz combustible, peuvent même par- fois se présenter comme des exagérations des condenseurs industriels. A cette catégorie d'arguments fournis par la considération du métamor- phisme général, il convient d'ailleurs d'en ajouter d'autres, auxquels con- duit l'examen des effets du métamorphisme volcanique et du métamor- phisme orogénique; en effet, pour comprendre qu'un lignite tertiaire recueilli au sein d'une chaîne de montagnes présente les propriétés d'une vraie houille, il faudrait admettre que, seulement parce que la région devait être plus tard soumise aux effets orogéniques , la nature a fait inter- venir le procédé, c'est-à-dire le Microbe, qui donne directement naissance à la houille, au lieu de recourir à celui qui, dans les formations du même âge, produit seulement le lignite. De même, pour comprendre comment le combustible qui a été recouvert par les sorties basaltiques de la Bohême, bien qu'il soit subordonné à des dépôts tertiaires, nous offre la composition et les caractères de la houille, il faudrait invoquer la même raison méta- physique. Car si Ton reconnaît l'efficacité du métamorphisme de contact 0:1 du métamorphisme dynamique, qui n'agissent que par 1 intermé- diaire de l'eau souterraine exceptionnellement échauffée dans les points où ils sévissent, il ne reste aucun motif pour refuser le même pouvoir au mé- tamorphisme sédimentaire et, dès lors, la théorie de la houille parait complètement tixée dans ses grandes ligues. — 135 — En tous cas, que la mention de ma divergence avec Bernard Renault me soit une occasion de rendre hommage à ce grand homme, dont je m'honore d'avoir été l'ami jusqu'à sa'mort. Il n'est parvenu à aucune des situations qui sont d'ordinaire l'ambition et la récompense des savants. On fut trop heureux de son inaptitude à prendre part aux intrigues, aux calomnies, aux conspirations du silence et, en l'abreuvant des pires amertumes, on l'élimina des directions où il avait droit au succès. Mais il s'est vengé, en dépassant de toute la hauteur de son génie ses médiocres et triomphants compétiteurs et en laissant derrière lui la série de ses œuvres qui feront son nom impérissable. Quoi qu'il en soit, et dorénavant grâce aux études des géologues et des botanistes, grâce spécialement aux belles études de M. Grand'Eury, l'ori- gine et le mode de formation des couches de houille, même les plus épaisses et les plus homogènes, nous apparaissent avec autant de certitude qu'elles sont restées problématiques pendant tant d'années. Aujourd'hui, le charriage, dans l'eau où ils ont d'abord flotté de débris végétaux lavés et triés apparaît comme la vraie cause du phénomène , aussi vraie que mé- connue. Seulement, ce n'est pas avec ces couches, contre lesquelles Elie de Beaumont s'est élevé avec tant d'énergie et tant de calculs mathématiques, que s'est faite la houille, mais avec des feuilles et autres organes légers, peu consistants, très altérables, tombés dans le fond des eaux au bord des- quelles poussaient les forêts primaires. Ces débris, entraînés par des cou- rants, faibles comme ceux qui circulent lentement dans les régions maréca- geuses actuelles, jusqu'aux parties profondes où des arbres eussent été submergés, s'accumulaient indéfiniment et subissaient sans arrêt l'action microbienne qui les réduisait à l'état d'une pulpe homogène ou presque, à laquelle il ne manquait plus que le régime métamorphique pour parvenir progressivement de l'état de tourbe à celui de houille. Les choses se pas- sent de même dans la plupart des lacs actuels des pays forestiers sous toutes les latitudes, à certains points plus ou moins voisins de ceux où des sou- ches et des branches se fossiliseront, et reçoivent par un triage précis ce qu'ont pu leur apporter et y accumuler des courants dont la persistance peut être longue. Et c'est ainsi que, dans ces régions, il se prépare pour l'avenir et dans des relations mutuelles qui répètent exactement celles des temps géologiques, ici des forêts fossiles , aux souches restées en place et aux troncs parfois enlisés dans des vases lentement affaissées , et là des sols humifères, fossilisés sans vestiges de végétation sur place et dont la substance est d'autant plus homogène que la structure des débris végétaux qui y ont collaboré a été effacée par l'effet de la fermentation microbienne. 136 — COMMUNICATIONS. L'U.WOS SACREE DANS L EXPLOIT ATION METHODIQUE DU MONDE VIVANT, par M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. On a tant parlé de la puissance qu'a donnée à l'Allemagne sa forte orga- nisation et des avantages que nous tirerions d'une organisation analogue, qu'on sent déjà s'éveiller chez nous de prétendus organisateurs qui , si on n'y prenait garde, feraient table rase de ce qui existe, et ruineraient nos plus célèbres et nos plus glorieuses institutions pour les remplacer par d'autres dont le principal mérite serait d'être signées de leur nom. L'ex- ploitation méthodique du monde vivant, celle de nos productions colo- niales, la transplantation en Europe des animaux et des plantes utiles ou de simple agrément, l'enrichissement de nos colonies par l'importation sur leur sol de nos plus précieuses productions indigènes sont des thèmes faciles à exploiter, sur lesquels on peut bâtir les plus séduisants pro- grammes et qui sont susceptibles d'entraîuer des personnalités de hante importance, si elles sont mal informées de ce qui existe déjà, comme cela arrive souvent pour des cas aussi spéciaux. Nous avons assez fait d'écoles , et nous avons toujours à nos portes des ennemis ou des concurrents assez redoutables, pour procéder, dans les réformes que tout le monde souhaite; avec la plus sévère méthode et la plus grande prudence, en s'appuyant sur des hommes ou des organismes depuis longtemps éprouvés et non sur des improvisations. Il faut, non pas faire du nouveau au profit de tel ou tel personnage, mais perfectionner au plus haut point ce qui existe et donner à nos organisations toute la puissance et tous les aliments finan- ciers qui leur sont nécessaires. On essaye de fonder en ce moment un club d'amateurs — ce qui n'a pas l'air bien méchant au premier abord — dont l'objet serait de favoriser entre la métropole et ses colonies, entre la France et les pays étrangers, l'échange de tout ce qu'il y a de beau, de curieux, d'intéressant dans le monde vivant; de transformer le globe, en un mot, de manière à en faire un universel Paradis terrestre. Le mot n amateur n est parfaitement choisi pour attirer les gens riches; il est entendu qu'on n'y fera pas plus de science qu'au Jockey, ce qui n'est pas pour déplaire aux hommes du monde; — 137 — lout ce qui pourrait, dans le programme du nouveau club, paraître quelque peu dangereux pour les choses sérieuses qui existent déjà est, dans le programme de la nouvelle association, caché fort habilement sous les roses et les papillons. Les amateurs qu'on tente de réunir ainsi n'auront, nous dit-on, rien d'officiel; le club qu'ils formeront n'aura rien d'administratif; il tient à son entière liberté. Qu'a-t-on besoin de la poussière des bureaux pour savourer le parfum des fleurs, s'extasier sur les miroitantes couleurs des Morphos aux ailes d'azur, ou l'étincelant plumage des oiseaux? Sans doute. Tout cela , c'est de l'art et de la poésie ; les poètes n'ont pas besoin d'ar- gent, et d'ailleurs, il s'agit ici de dilettantes suffisamment fortunés pour n'avoir rien à demander à personne. On dit cependant que le futur Salon biologique a sollicité des subventions de l'État et l'appui officiel, à l'étranger, de divers ministères; s'il obtenait tout cela, où serait l'indépendance qui doit le distinguer des institutions déjà existantes et qui out exactement le même programme? Ces institutions sont le Muséum national d'Histoire natu- relle, la Société et le Jardin d'acclimatation, la Commission internationale permanente de protection de la nature, qui siège à Bàle et où toutes les puis- sances sont représentées par des délégués officiels. 11 faut y ajouter la Société des amis du Muséum qui vient en aide au grand établissement, si mal doté, de qui un ministre a dit qu'il était un rr résumé du monde». Afin de remettre les choses au point , quelques mots sur chacune de ces institutions, sur le rôle qu'elles ont joué et qu'elles jouent toujours au prix d'efforts les plus méritoires. La gloire de Buffon, des de Jussieu, de Lamarck, des Geoffroy Sainl- Hilaire, de Cuvier, de Lacépède, qui rayonne sur le Muséum, ses immenses collections fondamentales pour la science, le côté populaire de sa ména- gerie et de son Jardin des Plantes masquent, pour la plupart des gens, le côté pratique des fonctions que lui attribua la Convention par décret-loi du 3 juillet 1793. Ce décret, signé Collot d'Herbois, porte : «Le but principal de cet établissement sera l'enseignement public de l'Histoire naturelle dans toute son étendue et appliquée particulièrement à l'avancement du commerce, de l'agriculture et des arts, a 11 s'agit donc, pour la Convention, non pas d'une nouvelle tflour divoire» à édifier, mais d'un établissement qui doit, comme on dit, mettre la main à la pâte , et le titre quatrième du décret précise : itArt. 1er. Le Muséum correspondra avec tous les établissements analogues placés dans les différents départements de la République. rrART. 2. Cette correspondance aura pour objet les plantes nouvelle- ment cultivées ou découvertes, la réussite de leur culture, les minéraux et les animaux qui sont découverts et généralement tout ce qui peut inlé- — 138 — resser les progrès de l'histoire naturelle directement appliquée à l'agriculture, au commerce et aux arts. ff Art. 3. Le Professeur de culture sera chargé de faire parvenir dans les jardins botaniques situés dans les divers départements de la France, les graines des plantes et des arbres rares recueillies dans les jardins du Muséum. Ces envois pourront être étendus jusqu'aux nations étrangères pour obtenir des échanges propres à augmenter les vraies richesses naturelles. v Le mot Annuaire de la Société impériale Zoologique d'Acclimatation, 1" année, 1868, p. 117. — 139 — gâté des Parisiens, qui eut pour marraines l'Impératrice Eugénie, la Prin- cesse Clolildc, la Princesse Malliikle et tout un bouquet de jolies femmes portant les noms les plus célèbres de l'Empire. Il s'agissait bien là, comme pour le club dont on parle aujonrd'bui, d'une œuvre de gens du monde, plus épris d'élégance, de fleurs, de raretés, que de science et qui jouis- saient du rare bonheur de pouvoir être utiles en s'amusant. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire mourut au commencement du mois de novembre 1861. Mais les œuvres qu'il a créées sont toujours bien vivantes; elles ont, il est vrai, traversé l'une et l'autre quelques vicissitudes, mais elles les ont dominées et sont actuellement en pleine ascension. Ne serait-ce pas un devoir de patriotique reconnaissance, lorsque nous en serons à panser nos blessures, que de les seconder ardemment dans leurs efforts [tour accroître notre prospérité nationale, et n'est-ce pas aller contre l'union sacrée que de leur créer des rivalités? Depuis 1860, notre domaine colonial, alors à peine naissant, s'est étendu sur l'Afrique tropicale, l'Afrique occidentale, Madagascar, l'Indochine, etc. , sans compter les pays de protectorat. Le champ d'activité du Muséum devait s'étendre en conséquence. Son œuvre avait été déjà féconde. En 1720, il avait doté la Martinique du Caféier, qui se répandit de là dans toutes les Antilles et y prospéra si bien, qu'en 1776 Saint-Domingue exportait i5,ooo kilogrammes de café et 25, 000 en 178g; de 1769 a 1772, il avait introduit à l'île de France les Muscadiers, les Canneliers, les Girofliers, les Mangoustans, les Sagouliers, et c'est grâce à l'assistance que lui prêtèrent, au Jardin des Plantes, Buflbn, Daubenton, Thouin,Lamarck, que Géré put créer à Gayenne un Jardin national d'acclimatation, comme on dirait aujourd'hui, qui au mois de juillet était en mesure de distribuer près de 80,000 plants d'Arbres à pins, plus 80,000 Girofliers. En 1808, la co- lonie récoltait 55 L'établissement de k.c\v correspond, en effet, à l'ensemble des services botaniques et coloniaux du Muséum dont les ressources scientifiques sont, dans leur ensemble, quoique moins bien dotées, autrement puissantes que celles de Kew. — 1M — et revint en France plein d'admiration pour le grand établissement d'An- gleterre. Nous n'avons rien de tel en France, pensa-t-il. Il se précipita au minis- tère des colonies et réclama la création d'un kew français. Une commission fut nommée pour étudier la question : Maxime Cornu et Alphonse Milne- Edwards, alors Directeur du Muséum, en faisaient partie, rr C'est fort simple, dirent-ils; le Kew français existe, il ne lui manque que de l'argent et des moyens d'action : c'est le Muséum. Justement, il possède dans le bois de Vincennes seize hectares de terrain que, faute de ressources, il n'a pu utiliser. On peut très économiquement y construire des serres de multi- plication, y aménager des pépinières. Le Muséum a déjà fourni à nos colo- nies nombre de chefs de culture; il a formé toute une école d'explorateurs qui gravitent autour de lui; il dispose de laboratoires, de voyageurs colo- niaux, de chaires d'enseignement, de collections, de serres de culture, d'un vaste jardin, de pépinières. Les serres du bois de Vincennes en seront un complément peu coûteux; nous mettrons pour leur édification quatre hectares à votre disposition, et moyennant une légère dotation supplémen- taire, nous pourrons nous charger de tout.» La commission adopta d'en- thousiasme ce projet simple et pratique. Mais cela ne faisait pas l'affaire de quelques incompétences ambitieuses et solidement appuyées, et lorsque parut le décret d'organisation du nouvel établissement, Alphonse Milne- Edwards eut la stupéfaction de constater que le ministère des colonies prenait bien les quatre hectares de terrain, mais que le Muséum n'interve- nait que pour la forme dans l'organisation et l'administration du nouvel établissement; Alphonse Milue-Edwards était déjà malade, il n'aimait pas être joué et sa haute situation scientifique aurait dû le protéger contre de telles aventures; il mourut peu de temps après. Quant à Cornu, dans une lettre de l'un de nos chefs de culture des colonies, je copie textuellement cette phrase : «Vous penserez peut-être, comme moi, que le jour où on aura créé en France ou dans nos colonies un établissement d'agronomie coloniale digne de ce nom, la belle figure de M. Cornu devra s'y trouver à une place d'honneur. Ce sera la juste réparation due à ce grand homme de bien, dont la fin a été certainement hâtée par l'ingratitude que les mi- lieux coloniaux lui ont montrée au moment de la création du Jardin colo- nial, n On dépensa beaucoup d'argent qu'il eût été facile d'épargner pour créer, au voisinage de l'avenue de la Belle-Gabrielle , un établissement de luxe qui, malgré les bruyantes et inutiles attractions par lesquelles on essaya d'attirer les Parisiens, aboutit à un lamentable échec. Un ministre des colonies, M. Clémente!, songea à le ramener à sa destination première; mais le chemin était aussi long que celui de Tipperary. Cependant le Muséum ne se découragea pas; il créa un laboratoire co- lonial à qui le ministre Clémcntel assura une dotation; il organisa un enseignement colonial; les voyageurs Geay, Alluaud, Diguct, Chevalier, — U2 — Gruvet , Eberhardi explorèrent les principales colonies . Il prit une part active à la mission de la maladie du sommeil, à l'exploration scientifique du Maroc. Un de ses Professeurs, M. Lacroix, se rendit à la Martinique pour étudier l'éruption inattendue du mont Pelé et indiquer les mesures à prendre pour limiter le désastre que pourrait produire le renouvellement de la catas- trophe; un autre, M. Lecomte, a parcouru, en compagnie de M. Achille Finet, nos colonies asiatiques, afin de rendre aussi complète que possible la Flore de t Indo-Chine, qu'il publia; M. de Romeu a étudié de son côté les richesses minières de l'Afrique. Je pourrais continuer longtemps celte énu- mération à laquelle chaque jour ajouterait d'ailleurs quelque titre nou- veau. Tout cela n'a qu'un but : préparer l'exploitation des richesses de notre empire colonial. Pour l'atteindre, il ne manque au Muséum, à la Société d'acclimatation et au Jardin d'acclimatation, trilogie où la science offi- cielle, la liberté d'action et la pratique sont étroitement associées, que de l'argent. N'est-ce pas un devoir pour tous ceux que cette exploitation intéresse, industriels ou amateurs, de se grouper autour de cet ensemble homogène, de le fortifier, de l'enrichir et de porter au maximum ses moyens d'action? N'est-ce pas une manœuvre dangereuse que de lui créer d'inutiles rivalités? Nous avons trop souffert de léparpillement de nos efforts, pour que, dans ce domaine comme ailleurs, l'union sacrée ne s'impose pas. Il ne faut pas recommencer le coup du Jaidiu colonial de Nogent. 143 — Note sur trois Hybrides //Ursus americanus X U. arctos y ÉS A LA MÉNAGERIE DU MuSEUM, par M. E. Trouessart. Le îG février 191 4, M. Gaston Menier, Sénateur, a fait don au Muséum d'un couple d'Ours 1res intéressant. Le mâle est un Ours noir d'Amérique (Ursus americanus Pallas), provenant de la grande île d'Anticosti, à l'em- bouchure du Saint-Laurent (Canada), île dont le centre est couvert de fo- rêts très giboyeuses. Ayant emmené cet animal en France, M. Menier lui donna pour compagne une Ourse de l'espèce d'Europe (Ursus arctos L.), qui vit dans les Alpes et les Pyrénées sous le nom dVOurs brun 75. A Ren- tiily (Seine-et-Marne), propriété de M. Menier, cette femelle mit bas, en 1913, d'une seule portée, trois petits, dont un noir et deux bruns. Les parents installés, en 191 4, à la Ménagerie du Muséum, dans le parc appelé rrla Rocaille » s'y sont reproduits de nouveau le 12 janvier 1916. La portée comporte, comme la première fois, trois Oursons, un noir et deux bruns. Au moment de leur naissance, ces petits ne dépassaient pas la taille d'un Surmulot adulte, comme c'est l'ordinaire dans la famille des Ursidés. Actuellement (23 mars), âgés de 2 mois et demi, ils ont à peu près les dimensions d'un Chat adulte de forte race. La mère ne leur permet pas en- core de sortir de sa tanière , et lorsqu'ils s'en écartent , les y ramène en les tirant par l'oreille , avec ses dents. Les Hybrides connus de la famille des Ursidés sont assez rares. A ma connaissance , le cas actuel est seulement le troisième enregistré par les Naturalistes. C'est en 1876, dans le Jardin Zoologique de M. Nill, à Stuttgart"', que l'on a signalé la naissance de deux Oursons ayant pour mère une femelle Ursus arctos et pour père un Ours blanc (Ursus maritimus), c'est- à-dire des progéuiteurs appartenant à deux sous-genres distincts ( Thalass- arctos et Ursus proprement dit). Dans le cas nouveau que je signale aujourd'hui , il s'agit également de deux sous-genres distincts (Éuarctos pour le mâle, Ursus pour la femelle). Mais le caractère sur lequel ces sous-genres sont fondés, — dans ce cas comme dans celui de Stuttgart, — la caducité ou la persistance des trois 1 Zoologische Garten, 1876, p. 20; 1877, p. i35, 4oi; 1881, p. 370. petites prémolaires, a trop peu d'importance fonctionnelle pour que l'on doive s'y arrêter. Tous ces animaux appartiennent en réalité à un seul et même genre, Ursus. Il n'en sera pas moins très intéressant d'étudier, par la suite, ces hy- brides et d'essayer de les croiser entre eux, ce qui permettra d'élucider plusieurs questions encore très controversées parmi les Naturalistes. L'hybridité des Mammifères a surtout été étudiée chez les Canidés, famille dont celle des Ursidés est très voisine. Buffon et Flourens ont établi que les métis entre le Chien domestique et le Loup, ou le Chacal, étaient féconds entre eux jusqu'à la troisième ou quatrième génération. Mais cette expérience est viciée par ce fait que le Chien est un animal domestique depuis les temps géologiques, et que, par suite, nous ignorons sa parenté exacte avec le Loup ou le Chacal. Au contraire , dans le cas qui nous occupe ici , nous avons affaire à deux espèces sauvages, bien distinctes cl très nettement séparées, au point de vue géographique, par d'énormes étendues de terre et de mer. C'est ce qui fait l'intérêt de ce croisement. 145 Les Lccines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamï. M. ic Dr F. Jousseaume a bien voulu, avec la plus grande libéralité, m'auloriser à mettre à contribution, pour compléter les collections du Muséum , les très nombreuses séries d'espèces de Lucines et de Diplodontes qu'il a recueillies pendant ses divers voyages dans la mer Rouge, et il a même eu l'obligeance de me communiquer ses notes manuscrites se réfé- rant à ces espèces. Ces séries sont d'autant plus intéressantes que les for- mes y sont représentées par des spécimens de tout âge cl notamment par des stades extrêmement jeunes qui sont trop rarement rapportés par les voyageurs-naturalistes. L'étude de ces matériaux qui viennent s'ajouter aux coquilles de la même région données au Muséum par Botta, Lefebvrc, L. Vaillant, Ch. Gravier, etc., m'a permis d'élucider plusieurs points de synonymie. Lucina edentula Linné forma ovlm Reevc. On trouve dans la mer Rouge une Lucine, de dimensions plus ou moins grandes (atteignant ou dépassant même 5o millimètres de diamètre anléro- postérieur), qui offre une charnière absolument dépourvue de dents. Elle a été identifiée par la plupart des auteurs au Venus ghbosa Fors- kàl (1775, Descript. Anim. Itin. Orient., p. 122). Mais M. H. Lynge (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr. , Méni. Acad. R. Se. et Letlr. Danemark, 7e s. , V, p. 175) a établi que, d'après les types mêmes qui fai- saient partie de la collection Spengler et qui sont conservés au Musée de Copenhague, l'espèce de Forskâl n'est pas un Lucina, car elle présente, comme le dit Chemnitz qui l'a figurée (1784, Conclt. Cab., VII, p. 30, pi. ko, fig. /»3o-/i3i ), deux dents à chaque valve : c'est un Diplodonta, au- quel est identique le Diplodonta Savignyi Vaillant ( 1 865 , Journ. de Con- chyL, XIII, p. ia5) correspondant aux figures 7 i-5 de la planche VIII de Savigny (1817, Descr. Egypte, Planches, Moll.). Quant à la forme complètement édentule assimilée à tort au V. globosa par Vaillant, Issel, P. Fischer, von Martens, Cooke, Jousseaume, etc. , elle appartient, au contraire, au genre Lucina s. sir. ([Rruguière, 1797] La- marck, 1799, non 1801 ), qui a pour type le L. edentula L. Muséum. — xxn. îu — U6 — Philippi (18/47, Abbild. Conch., II, p. ao5,pl. I, 6g. 1 ) a défini comme Lucina edentula une espèce qui, par sa couleur entièrement blanche , son plateau cardinal étroit , son expression musculaire antérieure courte et très divergente vers l'intérieur des valves , se distingue nettement de la forme des Antilles qui a été figurée sous ce nom par Chemnitz (178/1, Conch. Cab., VII, p. 3Zi, pi. ko, fig. 427-429) bien qu'étant, en réalité, le Lucina chrysostoma Meuschen [Tellina]m. Cette coquille décrite par Philippi est d'ailleurs identique à celle appelée par Reeve Lucina Philippiana (i85o, Conch. Icon., pi. V, fig. 23), cl M.Lynge( 1909, loc. cit., p. 167) assimile ce L. Philippiana Rve. = eden- tula Phil. à l'espèce Linnéenne des Indes Orientales qui porte ce dernier nom spécifique (2). D'autre part, Hanley (i855, lpsa Linn. Conch., p. 78) pensait que ce L. edentula Linné [Venus] (1768, Sijst. Nat , éd. X, p. 689) est probable- ment la forme désignée par Reeve comme L. ovum (i85o, Conch. Icon., pi. V, fig. 2 1 ). Reeve, en effet, a décrit et figuré (i85o, loc. cit., pi. V, fig. 21-25) plusieurs Lucines édentules à coquille plus (tumida,pila) ou moins (ovum, Philippiana) renflée, avec lunule bien (ovum) ou mal (tumida, Philippiana) indiquée, lancéolée (ovum) ou ovale (tumida , pila) et constituant une con- cavité très nette (pila) ou à peine prononcée (ovum). Or L. ovum et L. Philippiana, sauf en ce qui concerne la taille, me paraissent inséparables : le contour, subrostré en avant, est le même, le bord dorsal , en arrière des sommets, présente une direction semblablement rectiligne formant avec le bord postérieur un angle presque droit, la con- cavité de la lunule est également très faible ou nulle. Je considère donc ovum et Philippiana comme deux formes de taille iné- gale, ou deux stades d'âge différent, à rattacher à une même espèce qui est répandue dans tout l'Océan Indien et qui peut être assimilée au L. edentula Linné. Parmi les Lucines édentules rapportées de la mer Rouge par M. le Dr Jousseaume, les exemplaires de dimensions moyennes (diam. anl.- post. : 3o à 20 millim.) correspondent plutôt à Xovum de Reeve. Au contraire, le nom de variété Philippiana Rve. pourra être réservé aux (') Ce L. cln-ysostowa Meusch. offre une teinte orangée eu dedans de la coquille , un plateau cardinal large et une cicatrice musculaire antérieure allongée, qui s'écarte peu de la ligne d'impression palléale. <2> Au contraire, M. Dali (1901, Synops. Lacinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 802) tient le L. Philippiana Rve. = edentula Phil. pour différent de l'espèce Linnéenne et l'identifie à une coquille des Antilles appelée L. Schramtm par Grosse : mais l'examen du type de celle forme américaine ne m'a pas conduit à accepter cette assimilation (1916, Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXI, p. 1 35). — 147 — spécimens de très grande taille (Go à 70 millim. de diamètre), comme on en observe notamment en Nouvelle-Calédonie. Le L. tumida Rve. me paraît également pouvoir être réuni au L. eden- tula L. = ovuin Rve. , car il présente des caractères similaires dans sa forme générale et dans la disposition de sa lunule. Il en est de même pour la coquille des îles Tonga décrite par Gould (i85o, Proc. Boston Soc. Nat. Hist], III, p. a56; i859, U. S. Explov. Exp. Wilkes, Moll., p. 4i4, pi 36, fig. 5a5 a-b) sous l'appellation de L. vcsicula. Hab. — Suez, Massaouah, Aden, Djibouti. Lucina edentula Linné var. pila Reeve. Seul, L. pila Reeve (i85o, Gonch. Icon., pi. V, fig. a4) se distingue par ses valves plus globuleuses, par sou bord dorsal déclive en arrière des sommets et se raccordant avec le bord postérieur suivant un angle obtus, enfin par sa lunule fortement déprimée, formant une concavité très nette. Cependant, étant donné qu'il existe des spécimens intermédiaires, il est possible que pila soit à considérer comme une simple variété (1). C'est plus spécialement à cette variété pila que je crois pouvoir rappor- ter les plus grands exemplaires de Lucina edentula recueillis par M. le D1 Jousseaume, qui atteignent 55 millimètres de diamètre. Hab. — Suez. Lucina picta H. Adams. D'autres exemplaires de Luciues édentules ont, avec le même contour et le même aspect que le L. ovuin, une taille beaucoup plus faible (seulement une dizaine de millimètres) ; ils sont parfois teintés par des rayons discon- tinus d'un fauve très pâle et, par conséquent, ils correspondent à la forme décrite par H. Adams sous le nom de Loripes picta ( 1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 792)(2) et rapprochée par A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 99) du Lucina bullula Reeve (i85o, Conch. Icon., pi. X, fig. 35). M. le Dr Jousseaume, dans ses notes manuscrites, l'ait d'ailleurs, à pro- pos de ce L. picta, les remarques suivantes : cr Cette espèce me semble O Dans la collection du Muséum de Paris, Valencieanes a attribué les noms, restés manuscrits, de L. Matthari , L. Eydouxi, L. Bottac, à trois formes de Lu- cincs édentules qui doivent être identifiées, la première, au L. ovutn Rve — edentula L. et, les deux autres, à la variété vilq R ve. W Ce nom a été défiguré en L. hirta par von Martens dans le ZoolugicalRc - cord de 1870, p. 176. 10. — 148 — bien voisine de Lucina fragilis Philippi et de L. bullula Reeve; les rayons de couleur terne que l'on observe à l'état frais , disparaissent après un cer- tain temps: il existe cependant quelques légères différences dans la char- nière, mais l'étude de l'animal permettra seule de réunir ou de séparer ces trois espèces. * Effectivement le L. bullula Reeve, qui, pour MM. E. A. Smith (1 885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 189) et H. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Letlr. Danemark, f s., V, p. 168), est une espèce de l'Océan Indien (Port Essington, Amboine, Siam), a été considéré par d'autres auteurs, MM. Hidalgo, de Monterosalo, Dollfus et Dautzenberg, Dali, Dautzenberg et H. Fischer, comme un synonyme du L. fragilis Phil. = gibbosa Scacchi, de la Méditerranée0'. II semble bien, en tout cas, que , sauf la taille et la coloration, d'ail- leurs fugace , aucun caractère important ne permette de séparer le L. picta du L. edentula et que, par suite, ce pourrait en être également une variété : dans picta, en effet, comme dans edentula, le ligament est plutôt externe et inséré sur une nymphe formée par l'épaississement du bord cardinal, tandis que dans L. fragilis Phil. il est presque interne et enfoncé dans une rainure étroite (2). frHab. — Suez : abondante.* 0) PfciiTer (1869, Mari. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Veneracea, p. 273) fait aussi synonyme de L. fragilis Phil. l'espèce figurée par Reeve pi. X, fig. 35, mais il déforme le nom en bullata : cette appellation L. bullata avait déjà été employée par Philippi (1800, Abbild. Conch., 111, p. 101 , pi. II, fig. 1) pour un Lucina s. str., qui parait n'être qu'un L. edentula voisin de la variété pila Rve., mais à région antérieure particulièrement atténuée. (2) D'après M. Lynge (1909, loc. cit., p. 1O8), la forme de Port Elizabelh (Cap) désignée par Krauss (i848, Siidafrik. Moll., p. 5) sous le nom de L. fra- gilis Phil. est le L. edentula L. — Au contraire, M. Sowerby a cité de la même localité en 189a (Mai: Shells of South Africa, p. Gi) un Loripes fragilis Phil. (pour lui, synonyme de L. lacteus L.), qu'il a identifié postérieurement (1897, ibid. , App.) au Lucina clausa Phil. : or celui-ci, pourvu de dents latérales et d'un ligament complètement interne, est un véritable Loripes s. str. (Poli, 1791). Dans son mémoire sur les Mollusques recueillis par le Dr Faurot dans la mer Rouge (1888, Mém. Soc. Zoolog. France, I, p. a 10), M. le Dr Jousseaume men- tionne comme provenant des plages soulevées de file Gameran, plusieurs valves qu'il rapporte au Lucina globularis Lk. : dans ses notes manuscrites, il range cette espèce dans les Loripes (auct., non Poli) en même temps que les L. picta H. Ad., globosa auct. (non Forsk.),pi7rc Rve. , tumida Rve. : il s'agit donc certai- nement d'une forme édentule, c'est-à-dire d'un Lucina s. str. (Lamarck, 1799, non 1801), et il est probable que la forme que M. Jousseaume a eue en vue est une simple variété de Yedentula. — Au contraire le véritable L. globularis La- marck est un Diplodonta. D'après la façon dont H. Adams comprend, lui aussi, le groupe des Loripes - 149 LoRIPES LACTECS Poli. Parmi les Lucines recueillies dans la mer Ronge par M. le Dr Jous- seaume , il y a un spécimen qui me paraît devoir être rapporté au Loripes lacteus Poli en raison de l'ensemble de ses caractères : forme lenticulaire, lunule assez profonde, existence de stries concentriques et de très fines lignes rayonnantes, pre'sence de deux sillons radiaux, l'un antérieur, l'autre postérieur, ligament complètement interne dans une fossette oblique , charnière avec dents cardinales et latérales réduites à de faibles saillies. Ce Loripes lacteus Poli [Tellina] (1791-95, Test. Utr. SiciL, f,p. 3i; II, p. 46, pi. XV, fig. 28-29) = Amphidcsma lucinalis Lamarck = Lucina leucoma Turton(1) est une espèce répandue dans la Méditerranée et dans l'Océan Atlantique depuis la Grande-Bretagne jusqu'aux Canaries. Cependant M. G. B. Sowerby (1889, Journ. of Conchol. , VI , p. i55) avait affirmé qu'elle serait assez abondante au cap de Bonne-Espérance, où se seraient rencontrés des spécimens semblables à ceux d'Angleterre. Mais , d'après des mémoires ultérieurs (1892, Mar. Sltells of South Africa,^. 61 ; 1897, ibid., App.), M. Sowerby aurait confondu avec le L. lacteus (qu'il identifie d'ailleurs à tort au L.Jragilis Phil.) une forme bien distincte, le L. clausus Phil. En ce qui concerne l'échantillon de la mer Rouge dont nous parlons , c'est bien au L. lacteus Poli qu'il doit se rapporter : toutes les dents de la charnière y sont beaucoup trop rudimentaires pour qu'on puisse le ratta- cher au L. clausus Phil., qui possède de fortes dents latérales antérieures. D'ailleurs, ce spécimen est absolument unique dans la très riche collection (auct. , non Poli), son Loripes decussata de la mer Rouge ( 1870 , P. Z. S. L., p. 7) doit être également une espèce édenlule : la figure qu'il en donne attribue à celte coquille une forme bien spéciale et, d'autre part, la sculpture serait décus- sée : je n'ai rien observé de semblable, ni comme conlour, ni comme ornemen- tation , parmi les Lucines édentules recueillies par le Dr Jousseaume. (1) Quant au Lucina lactea Linné [Tellina] ( 1708, Syst. Nat., éd. X, p. 676), c'est une espèce restée énigmatique : Hanley ( 1 855 , Ipsa Linn. Conch., p. 4 2), tout en reconnaissant que le type Linnéen est insutrisammont défini, regarde comme possible qu'il ait été représenté dans la collection de Linné par un petit exemplai re de Venus globosa (Forskal) Chemnitz ( 178/1 , Conch. Cab., VII, p. 36, pi. ko, fig. 43o-/i3i) : aussi M. Wm. H. Dali (1903, Tn-t. Fauna Florida, p. 1 350) admet-il que le T. lactea L. est ce Diplodonta globosa Forskal. Le nom de Lucina lactea a été employé à nouveau par A. Adams ( 1 855 , P. Z. S. L. , p. 2 25) pour une coquille Australienne appartenant au genre Pha- coides : afin d'éviter le double emploi, M. Taie (1897, Trans. H. Soc. South Austral., XX, p. hS) a proposé d'appeler L. lacteola cette autre espèce à laquelle il assimile le L. concentrica Ad. et Ang. (non Lk.). — 150 — du Dr Jonsseaume, qui, par suite, regarde comme accidentelle la présence de cette coquille dans la mer Rouge. Loripes clausus Philippi. Dans ses notes manuscrites, M. le Dr Jonsseaume propose le nom de Lucina galli-capiit pour une forme qu'il juge nouvelle et qu'il décrit ainsi : fr Testa solidula, lentiformis, suborbieuîarîs , laclea, lœvis, obsolète concen- trice striata ; sulcus impressus in utroque latere lobum séparons, quorum posti- ons major; valvœ antice sulcis duobus aut tribus irregulariter instructœ ; lu- nula ovalis profunda; Ugamenlum omhino occultum; dentés cardinales obsoleti. — Long. : 22 millim. ; larg. : 20 mm., 5; épaiss. : 10 millim.n ttHab. — - Djibouti. » a La coquille de cette espèce se reconnaît, à première vue, par une crête qui, partant du sommet, s'étend en s'élargissant en arrière sur toute, la longueur du bord supérieur et, du côté opposé, par un appendice, simulant une caroncule, qui pend un peu en retrait au-dessous du crochet et qui est séparé du reste de la coquille par un profond sillon. n- Cette coquille, dont le test, d'un blanc terne, est assez solide et assez épais, ne présente, à la surface, de particulier que de très superficielles ondulations concentriques qui dénotent ses stades d'accroissement. ffÀ l'aide d'une assez forte loupe, sur cette surface qui paraît lisse, on découvre de fines stries concentriques et des stries rayonnantes plus fines encore, qui s'entrecroisent comme dans un tissu. tfLa crête, nettement limitée par une assez profonde dépression, est également légèrement déprimée longitudinalement au milieu. A la surface de cette crête se dressent de petites lamelles très espacées et assez réguliè- rement disposées, qui semblent s'aboucher avec quelques uns des cordons du reste de la coquille. Sur l'appendice simulant une caroncule, les stries transversales sont plus vigoureusement accentuées. crEn résumé, cette coquille, vue de face, produit l'impression d'une tête d'oiseau fortement aplatie et raccourcie. n (Dr J.) Le type de ce Lucina galli-caput m'a été obligeamment communiqué par M. le Dr Jousseaume, et, à mon avis, cet exemplaire, de contour un peu spécial, avec aréa dorsale postérieure très développée, est à rapporter au Lucina cl'ausa Phil. Ce L. dansa Philippi (18/19, Zeitschr. f. Malalc, V [18/18], p. i5i; i85o, Abbild. Conch., III, p. 101, Lucina, pi. II, fig. 2) est une forme très voisine du L. lactca Poli : elle présente des dents cardinales obsolètes. mais des dents latérales bien développées surtout du côté antérieur : c'est — 151 — un Loripes, avec un ligament complètement invisible extérieurement et logé dans une fossette obliquement descendante (1). Cette espèce est répandue au Cap de Bonne-Espérance (2), à Madagascar, aux Seychelles , à Zanzibar , et elle a été signalée de la mer Rouge par Issel ( 1869 , Malae. Mar Rosso, p. 8 1). LoRIPES FlSCHERIANOS Issel. La forme de la mer Rouge décrite par Issel sous le nom de Lucina Fi- scheriana (1869, Malac. Mar Rosso, p. 83, pi. I, fig. 8)(S) possède une coquille arrondie un peu transverse, subinéquilatérale, convexe, trans- lucide, ornée de stries concentriques ondulées et de plis rayonnants en général peu marqués m, obsolètes au milieu dès valves, plus développés sur la région antérieure ; le bord des valves présente des denticulations cor- respondant à ces plis radiaux. Contrairement à ce que dit Issel , la charnière n'est nullement celle du L. borealis L. , qui est un Phacoides : ses figures elles-mêmes montrent que le ligament est complètement interne dans une fossette profonde et il y a deux dents cardinales à gauche, une à droite : c'est la disposition qu'on observe dans le L. lacfea Poli = lucinah s Lk., type du genre Loripes Poli, 1791, et le L. Fischeriana appartient donc à ce groupe. ftHab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Hodeidah, Aden, Dji- bouti : c'est l'espèce la plus répandue et la plus abondante de toutes les Lucines de la mer Rouge. » (Dr J.) Loripes concinnus H. Adams. Le Lucina concinna H. Adams (1870, New Shells Red Sea; P. Z.S.L., p. 791, pi. XLVIII, fig. i4)(6) est une petite espèce (839 mm.) arrondie, tiJ Von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauriîius , j>. 32i) fait synonyme le L. bavbata Ueeve : mais celui-ci, d'aspect extérieur très semblable, est complètement édentule avec un ligament tout à fait marginal et visible exté- rieurement : c'est un Lucina s. str. ou un Pseudomdtha. W On a. vu plus haut que la forme de Port Elizabeth , citée d'abord par M. So- werby (1889 et 1892) sous le nom de Loripes lacteus L. ou de L.fragilis Phil., a été ultérieurement (1897) identifiée par lui au L. clausus Phil. I3) J'ai reçu en'igio de M. Preston sous le nom de L. ceylanica des exem- plaires de la même espèce recueillis à Trincomali. <4> Gomme le fait observer P. Fischer (1871, Journ. de ConchijL, XIX, p. ai 5), ces plis sont surtout évidents chez les individus très frais. <5' L'appellation de Loripes concinna a été employée postérieurement par Hut- ton (i885, Trans. New Zealand Inst., XVII [ 1 884], p. 3ii3) pour une espèce néo-zélandaise qui doit changer de nom. — 152 - presque équilatérale , avec sommets renflés et saillants; sa sculpture consiste en côtes rayonnantes, plus ou moins obsolètes sur le milieu de la coquille et divergeutes vers le côté antérieur et vers le côté postérieur, rendues squameuses par des stries concentriques serrées. Quant à la charnière, le ligament est logé profondément dans une fos- sette oblique, et par ce caractère cette espèce se rattache aux Loripes^. Hab. — Suez, Souakim, Aden. LORIPES ERYTHRAEOS Issel. L'examen d'une très nombreuse série rapportée par M. le Dr Jousseaume me porte à croire que L. erythrœa Issel, L. Crosseana Issel et L. elegans H. Adams sont différents états de la même espèce. Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 84, pi. 1, fig. 9) a établi son L. erythrœa sur les figures 8 1-3 de la planche VIII de Savigny (1817, Descr. Egypte, Planches, MolL), qui représentent une coquille presque orbiculaire, ornée de granulations disposées en files rayonnantes et en ran- gées concentriques; mais il fait remarquer que, dans ces figures, le contour est trop arrondi et la striation longitudinale trop forte. En réalité, le L. erythrœa est une petite coquille arrondie à région antérieure subcirculaire et à région postérieure subtronquée, pourvues chacune d'une dépression radiale plus ou moins nette; la sculpture rap- pelle beaucoup celle de la plupart des Semele : elle consiste en fines stries rayonnantes visibles seulement à la loupe, croisées par des côtes concen- triques saillantes, lamelleuses, minces, flexueuses, çà et là interrompues. Chez les spécimens très jeunes, à sommets extrêmement proéminents, les côtes lamelleuses sontfortement développées et l'emportent de beaucoup sur la striation rayonnante ; c'est le stade correspondant au L. Crosseana Issel (1869, Malac. Mar Rosso , p. 255, pi. III, fig. 3). Dans les exemplaires adultes, auxquels s'applique la description donnée par H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791) pour son L. eîegans, les deux systèmes d'ornementation prennent presque la même importance, ce qui donne à la coquille un aspect treillissé se rapprochant des figures de Savigny (pi. VIII, fig. 8 i-3). Mais l'usure peut faire disparaître les lamelles concentriques saillantes et les valves se montrent alors striées surtout radialement, comme l'indi- quent les figures données par Issel pour le L. erythrœa. M M. J. G. Melvill (1899, Ann. Mag. Nat. HisL, f s., IV, p. 98, pi. Il, fig. 8) a décrit sous le nom de Lucina (^iffela une forme de Gwadur (Mer d'Oman) qui parait bien voisine par son contour et sa sculpture, mais qui serait un Codakia. — 153 — Enfin, dans les échantillons très roulés, toute ornementation s'ellace et la coquille offre une surface lisse et porcelanée ('>. En ce qui concerne la charnière à dents cardinales hien développées et à dents latérales obsolètes, le ligament est complètement invisible exté- rieurement et logé dans une fossette obliquement descendante : ceci con- duit à placer le L. crythrœa = Crosseana = elegans également dans le genre Loripes Poli. Hab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Perim, Aden, Djibouti. Phacoides dentifer Jonas. Le Lucina dentifera Jonas, décrit et figuré par Philippi (1847, Abbild. Conch., II, p. 206, pi. I, fig. Il), est une coquille trigono-orbiculaire , dé- primée, ornée de lamelles concentriques dentelées et formant des écailles saillantes sur le bord postérieur (2). Par les caractères de sa charnière, à ligament externe et visible sur le bord dorsal, cette espèce appartient au genre Phacoides s. sir. (Blainville, 1820), qui a pour type le L. jamaicensis Lk. = Tcllhia pectinata Gmelin. «Hab. — Suez, Djeddah, Aden, Djibouti : moins rare dans la première de ces localités, où on la trouve assez souvent sur la plage de l'Attaka.n (DrJ.)(3). Phacoides (Cavilucixa) Fieldixgi H. Adams. Le Lucina Fieldingi H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791, pi. XLV1II, fig. i3) est une coquille arrondie qui, bien qu'allei- M Des modifications analogues dans l'ornementation suivant l'état des spéci- mens ont été signalées chez le L. assimilis Angas, d'Australie, par M. Cli. Hedley (1912 , Records Austral. Mus., VIII, p. i33). M Comme le fait remarquer Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 82), Vaillant (1 865 , Journ. de Conchyl., XIII, p. 116) a par erreur rapporté au L. dentifera les figures 12 de la planche VIII de Savigny, qui représentent L. Semperiana Ls. (3> Sous le nom de L. speciosa, Reeve (i85o, Conch. lcon., pi. VI, fig. 3a) a décrit une coquille à laquelle il attribue pour localité la mer Rouge, tout en reconnaissant sa ressemblance très étroite avec le L. pensylvanica Linné, des Antilles. M. le Dr Jousseaume fait remarquer dans ses notes manuscrites qu «au- cun des naturalistes qui ont exploré la Mer Rouge n'a signalé cette espèce, de sorte que l'habitat indiqué par Reeve doit être mis en doute». Effectivement M. Dali (1901, Synops. Lucinacea, Proc.U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 807) regarde L. speciosa comme un simple synonyme de Phacoides [Hère) pensylvameus L. — Le nom spécifique speciosa avait d'ailleurs été employé dès 1 836 par Rogers (Trans. Am. Phil. Soc, n. s., V, p. 333) pour un Jagonia du Miocène de Vir- ginie. — 154 — gnant une taille plus grande, n'est pas sans une certaine ressemblance avec le L. elegans H. Ad. = eri/lhrœa Issel ; la forme, cependant, n'est pas absolument la même : ici, en général, c'est le côté antérieur qui est suban- guleux et le côté postérieur circulaire ; l'ornementation consiste en côtes concentriques serrées et en stries rayonnantes tellement fines que la sculpture concentrique est seule apparente à l'œil nu ; la cicatrice muscu- laire antérieure est allongée et acuminée, par suite un peu triangulaire, tandis que cbez L. erythrœa elle est ovale, plutôt arrondie à son extré- mité; mais un caractère bien plus important est le fait que, chez L. Fiel- dingi, le ligament est marginal et visible extérieurement ; celte espèce est donc un Phacoides et, comme par son contour, sa sculpture, sa lunule, sa cbarnière, elle se rapproche beaucoup du Ph. trisulcatuè Gonr. var. blandus Dali (190-2, Moll. Porlo-Rico, Btdl. U. S. Fish Comm., XX [1900], pi. 58, fig. i3), des Antilles, elle peut êlre rangée, à côté de celui-ci, dans la section Cavilucina P. Fischer, 1887. rrHab. — Suez, Souakim, Djibouti; espèce assez rare, dont la forme n'est pas constante ; j'ai trouvé des individus plus grands que le type figuré.» (Dr J.) Phacoides (Bellijcina) Semperianus Issel. L'appellation de Lucina pisum a été employée quatre fois pour des espèces différentes : i° En i836 par Sowerby ( Trans. Geolog. Soc. London, 2 e s., IV, p. 2/11 , pi. XVI, fig. là) pour un fossile Cénomanien, qui doit conserver ce nom ; 20 En i843 par d'Orbigny (Paléont. Franc., Terr. Crét., Atlas, III, pi. 281, fig. 3-5) pour une forme Néocomienne, dont il a changé le nom en L. Cornueliana (ibid., vol. III, p. 116); 3° En avril i85o par Philippi (Abbild. Conch., III, p. io5, pi. II, fig. 9) pour un Divaricella de Mazatlan, que M. Dali a proposé d'appeler 1). perparvula (Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mas., XXIII, p. 81 5 et 829); 4° En août i85opar Reeve (Conch. Icon., pi. XI, fig. G6 a-b) pour une coquille de Port Essington et de Singapour. D'après M. E. A. Smith (t 885 , Rep. r Challengers Lamellibr., p. 181), ce L. pisum Rve. constitue avec L. Semperiana Issel et L. seminula Gould un groupe de trois espèces qui ont une forme très semblable, avec une forte dépression sur le côté postérieur des valves, mais qui différeraient par le développement de leur sculpture cancellée. — 155 — Tandis que dans L. Semperiana et L. seminula les costules radiales seraient moins fortes que les rides concentriques, elles seraient dans L. pisum aussi et même plus développées que celles-ci ; mais les figures données par Reeve pour ce L. pisum montrent nettement la prédominance des rides concentriques sur les côtes radiales, et je crois qu'on peut accepter l'opinion de P. Fischer (1871, Journ. de ConchyL, XIX, p. 2i5) qui iden- tifiait le L. pisum Rve. au L. Semperiana, nom attribué par Issel (1869, Malac.Mar Rosso, p. 82, 254 et 35g) à la coquille figurée par Savigny dans les fig. 12 de sa pi. VIII (1817, Descr. Egypte, Planches, Moli). D'aulre part, M. Dali fait L. seminula Gould (1861, Proc. Boston Soc. Nat. Hist., VIII, p. 36) (1) synonyme de L. pisum Rve., pour lequel, sans tenir compte de l'assimilation faite par le D' Fischer, il propose le nom spécifique à'eucosmia (1901, Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 806 et 816). ' M. Ch. Hedley (1909 , Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXIV, p. h 26 et 4 27) admet cette opinion de M. Dali, mais il pense que le L. seminula figure par M. Smith (loc. cit., pi. XIII, fig. 5-5 a) est différent de l'espèce (!e Gould et il propose pour lui le nom de rugosa. Le L. pisum Rve. (non Sow., nec d'Orb., nec Phil.) = seminula Gld. (non Desh., nec Smith) = Semperiana Issel = eucosmia Dali, répandu dans l'océan Indien, depuis la mer Rouge jusqu'en Australie, est une coquille coidifonne , globuleuse, à région antérieure courte et à région postérieure pourvue d'un sillon : c'est, dans le genre Phacoides, le type de la section Bell urina, Dali, 1901. Hab. — Suez, Aden, Djibouti. (À suivre.) (') Le nom de Luciua semihulurh avait été attribué dès i858 par Deshayes (Douer. Amm. s. vert. Bass. Paris, I, p. 678, pi. hk , fig. 5-8) à un fossile du Bassin de Paris. 156 — Contributions À la Faune Malacologique de l'Afrique Équatoriale, par M. Louis Germain. XLIL1'. Gastéropodes recueillis, par M. le Dr Gromier, sur les bords de la rivière Tsavo (Afrique orientale anglaise). Pendant sa mission eu Afrique orientale, ie Dr Gromier n'a pu réunir qu'un petit nombre de documents zoologiques. Les Mollusques qu'il a remis au Laboratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle pro- viennent, soit du lac Albert-Edouard, soit des bords de la rivière Tsavo, dans l'Afrique orientale anglaise. J'ai déjà publié, dans ce Bulletinm, les intéressants matériaux concernant l'Albert-Edouard et je me propose de consacrer le prochain fascicule de ces Contributions à une étude d'ensemble de la faune malacologique de ce lac. Je m'occuperai donc seulement ici des Gastéropodes récoltés sur les rives de la Tsavo. La rivière Tsavo descend de la pente orientale du Kilima N'Djaro. Après un faible parcours Nord-Sud , elle s'oriente sensiblement Ouest-Est pour remonter vers le Nord dans la toute dernière partie de son cours. La rivière atteint ainsi le village de Tsavo où elle se jette dans le Sabaki, fleuve qui rejoint l'océan Indien à Malindi(Melinda), à un peu plus de 100 kilomètres au Nord de Monbasa. (') Voir le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XXI, 191 5, n° 7 (dé- cembre), p. 283-290. M Germain (Louis), Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équatoriale, XXX : Sur quelques Mollusques recueillis par M. le Dr Gromier dans le lac Albert-Edouard et ses environs (Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XVIII, n° 2, 1912 , pp. 77-82). — 157 Trochonanina (Martensia) Smithi Bourguignat. 1881. Heh.r (Trochonamna) mozambicensis var.? Smith, Procced. Zoological So- ciety of London, p. 279, n° d , pi. XXXII, fig. 3, 3a. 1889. Trochonanina Smiihi Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 17. 1897. Trochonanina Smithi Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrilcas , p. 48. C'est J.-R. Bourguignat qui a distingué du Trochonamna (Martensia) mozambicensis Pfeiffer(I) l'espèce, parfaitement figurée par E. A. Smith, et à laquelle se rapportent les deux exemplaires recueillis par le D' Gromier. Le test est solide, avec une sculpture fortement accentuée en dessus. Elle se compose de stries longitudinales très obliquement incurvées, sub- égales, presque équidistantes et présentant l'apparence de petiles côtes. En dessous, la sculpture est finement réticulée comme chez toutes les espèces appartenant au genre Trochonanina. Diamètre maximum : 10 1/2 - i3 millimètres; diamètre minimum : 91/2-12 i/5 millimètres; hauteur : 7 - 8 i/k millimètres; — diamètre de l'ouverture 16-7 millimètres ; hauteur de l'ouverture : 5 - G 3/4 mil- limètres. La forme générale de la coquille est bien plus nettement déprimée que chez le Trochonanina (Martensia) mozambicensis Pfeiffer, dont le Trocho- nanina (Martensia) Smithi Bourguignat se distingue, en outre, par ses stries longitudinales costule'es , fortement incurvées , et par son test plus solide. Bords de la rivière Tsavo (British East Africa) [Dr Gromier], Cette espèce a été découverte, par J. Thomson, entre le lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien [E. A. Smith], Rachis Hiuderrandti Martens. 1878. Buliminas (Rachis) braunsii, variété Hildebrandti Martens , Monatsbcrichte d. Akad. d. Wissensch. Berlin, p. 296, taf. II, fig. 1-2. 1889. Baclns Hildebrandti Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. dq. 1897. Buliminus (Rachis) Hildebrandti Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch- Ost-Afrikas, p. 73. Parmi les assez nombreux spécimens qui ont été recueillis par le Dr Gromier, se trouvaient quelques échantillons jeunes, à divers stades (,) Pfeiffer, Procccdings Zoological Society of London , 1 855 , p. 91, pi. XXXI, fig. 9 [Ileli.v mozambicensis}. — 158 — de leur développement, et donl nous donnons ci -dessous la description sommaire : A. Individu de 8 millimètres de longueur sur h 3jà millimètres de dia- mètre maximum. — La forme générale est pyramidale ; la spire se compose de 6 tours, le premier très petit, le second subglobuleux-convexe, les autres à peine convexes; le dernier tour est grand, très fortement angu- leux , comme care'né dans sa partie médiane ; enfin l'ouverture , très angu- leuse en haut, montre une autre angulosité bien marquée à l'endroit où la carène du dernier tour atteint le péristome. B. Individu de 1 1 millimètres de longueur sur 7 millimètres de diamètre maximum. — La forme générale de la coquille reste la même, mais le dernier tour de spire est plus convexe et l'angulosité médiane, encore très forte, est déjà notablement atténuée. C. Individu de là millimètres de longueur sur 8 1/2 millimètres de dia- mètre maximum. — Les tours de spire sont plus convexes et mieux étages; le dernier tour est plus régulièrement arrondi et son indication carénale, fortement atténuée, tend à disparaître; enfin l'angulosité du bord externe de l'ouverture, si nette chez l'individu A, n'est presque plus sensible. Ainsi l'angulosité du dernier tour, si nettement marquée chez les tous jeunes individus , tend de plus en plus à disparaître à mesure que l'animal grandit. Toujours très atténuée chez les coquilles bien adultes, cette an- gulosité disparaît entièrement chez les grands spécimens. Les dimensions principales des exemplaires recueillis par le Dr Gromier sont donnés dans le tableau suivant : NUMÉROS LONGUEUR DIAMÈTRE HAUTEUR DIAMÈTRE des de de ÉCHANTILLONS. TOTALE. MAXIMUM. MINIMUM. L'OUVERTURE. L'OUVERTURE. millimètres. millimètres. millimètres. millimètres. millimètres. 1 ai ao 1 1 1 1 10 10 8 î/s 8 i/4 6 i/a 5 3/4 2 3 30 10 3/4 9 >/3 9 6 U «9 10 8 3/4 8 i/a 5 1/3 5 18 î/a 10 9 8 5 1/3 6 18 i/a 10 3/4 9 ,/2 9 6 Types du Dr E. ton Martens. *7 >6 u 9 8 7 »/a 6 5 5 Le test est assez solide, orné de stries longitudinales fines, obliques et un peu fiexueuses. 11 est brillant et montre de deux à quatre fas- — 159 — cies(1), la supérieure, infrasuturale , continuée aux tours supérieurs. Cette décoration picturale varie d'ailleurs beaucoup : tandis que les fascies 1 (entourant l'ombilic) et h (infrasuturale) restent toujours constantes et continues, les autres sont parfois absentes, parfois réduites à des taches ou à des points. Le Rachis ftildebrandti Martens est certainement voisin du Hachis Braunsi Martens (2), espèce des mêmes régions qui présente plusieurs va- riétés décrites par E. von Martens et E. A. Smith : La variété lunulaius Martens (3), de l'Ousaghara, de Zanzibar et du ter- ritoire situé entre le lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien ; La variété quadricingulatus Smith (i), qui vit également dans l'Ousaghara et à Zanzibar ; Et la variété hyposlictus Martens (5), de Zanzibar et des régions entre le lac Nyassa et la côte de l'océan Tndien. Ce polymorphisme a conduit J.-R. Bourguignat (l>) à donner le nouveau nom de Rachis Bïoyeti à la forme si parfaitement figurée par E. A. Smith : ff Cette espèce [Rachis Bïoyeti] est très bien représentée dans Smith, sous le nom erroné de Bulimus [Rh.] Braimsii de Martens, Bulime avec lequel cette coquille n'a pas le moindre rapport. Le Rachis Bïoyeti est, en effet, parmi les Rachis, l'Espèce la moins anguleuse au dernier tour, la forme dont la spire est la moins pyramidale, les tours le moins lectiformes et l'ouverture la plus ample (7).» O La fascie supérieure, infrasuturale, est rouge ainsi que celle entourant l'ombilic ; les fascies intermédiaires sont brunâtres ou d'un rouge brun plus ou moins foncé. (î> Martens (Dr E. von), Nachrichlsblatt d. deutschen Maîakozool. Gesellschaft, 1869, p. i5o; et in : Pfeiffer, Novitates Concholog., IV, p. lin, taf. CXVIlt, fig. 11-12. M Martens (Dr E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. 72, taf. III, fig. 3i [= Bulimus (Rachis) Braunsi Smith, Proceed. Zoological Society ofLondon, 1881, pi. XXXII, fig. 7 (seulement)]. M Smith (E. A.). Aimais and Magaz. Hatural History, (3e série, VI, 1890, p. 1 53 , pi. V, fig. 6. <5) Martens (Dr E. von), loc supra cit., 1897, p. 78 [— Bulimus (Rachis) Braunsi variété, E. A. Smith, foc. supra cit., 1881, p. 281, pi. XXXII, fig. 7b- 7c]. f6> Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale , 1889, p. 60. (7' Bourguignat (J.-R.) cite cette espèce du Mozambique, du Zanguebar, des environs de Kondoa(Ousa;;hara) et des monts N'Gourou (au Nord de l'Ousaghara) où elle s'élèverait jusque verj 2.000 mètres d'altitude (loc. supra cit., 1889, p. 60). — 1G0 — Or on a vu précédemment , par l'étude des jeunes coquilles du Raclas Hildebrandli Martens, que la forme plus ou moins convexe du dernier tour n'a, chez les Rachis, aucune valeur spécifique. E. A. Smith était donc dans le vrai en écrivant : rrThe spécimens described by Marlens from Zanzibar are said to bave bad the appearence of young shells,and thelasl whorl oblusely angulaled: and in the variety Hildebrandti it is ebaracterized as very obtusely angu- lated. In the shells before me, which are larger than those referred lo by Martens, the angulalion is lolally absent. This ma y resuit merely from différence of age(,).'» Il convient donc de considérer comme synonyme du Rachis Braunsi Marlens le Rachis Blcyeti Bourguignat, espèce basée sur un changement déforme des tours de spire uniquement dû à la croissance de l'animal. Le Rachis Hildebrandti Marlens, qui se distingue du Rachis Braunsi Martens par sa forme plus allongée et son ouverture proportionnellement moins développée en hauteur, présente lui-même une variété elongata. Cetle variété, recueillie en 1 884 à Guélidi (Ouebi) par Revoil, a été nom- mée Pachnodus Hildebrandti Martens, variété, par J.-R. Bourguignat lui- même(2). C'est une coquille qui atteint 23 millimètres de longueur pour seulement 10 millimètres de diamètre maximum et 9 millimètres de dia- mètre minimum. Elle est donc très notablement plus élancée que le type et, d'autre part, son dernier tour est parfaitement arrondi comme chez les spécimens du Rachis Braunsi Martens figurés par E. A. Smith. Ainsi l'opi- nion primitive du D' E. von Martens, qui subordonnait, comme variété, le Rachis Hildebrandti Marlens au Rachis Braunsi Marlens est celle qui, selon toute probabilité, doit être adoptée définitivement. Bords de la rivière Tsavo (British East Afiïca)[Dr Gromier]. La répartition géographique du Rachis Hildebrandti Marlens est encore peu connue. Découvert à Durenna, près de Mombas, par J. M. Hilde- brandt en 1877 [E. von Martens] , il a été signalé depuis sur la rr côte des Bénadirs , dans la vallée de l'Ouebi et aux environs de Guélidi , à h à 5 jours de marche à l'occident de Moguedouchou» [J.-R. Bourguignat]. La découverte du Dr Gromier étend donc notablement l'aire de dispersion de cetle espèce (:,). M Smith (E. A.), hc. supra cit., 1881, p. 281-282. M Cetle coquille fait partie des collections du Muséum d'Histoire naturelle. (') Le Rachis Braunsi Martens semble, d'après nos connaissances actuelles, posséder une aire de dispersion plus étendue : il a été signalé depuis l'Ousaghara jusqu'au Mozambique et vit dans la région comprise entre le lac Nyassa et la côte de l'océan Indien. 161 — Tropidophora (Tropidophora) anceps Martens. 1878. Cyclosloma anceps Martens , Monatsberichte d. Akad. d. Wissensch. Berlin, p. 988, n° 1, taf. I,fig. h. 1889. Cyclostoma anceps Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , p. i5o. 1890. Cyclostoma anceps Smith, Annals and Magaz. Natural History , 6e série, VI, août, p. i48. 1891. Cyclostoma anceps Martens, Sitzungsberichte der Gesellsch. Naturforsch. Freunde, p. ik. 1890. Cyclostoma anceps Martens, Annali Museo civico d. Storia Natur. di Ge- nova, ae série, XV, p. 63. 1897. Cyclostoma anceps Martens, Beschalte Weichlhiere Deulsch-Ost-Afrilas , p. /18. 1908. Cyclostoma anceps Dactzenberg, Journal de Conchyliologie , LVI , p. :î3. 191^1. Tropidophora anceps Dautzenberg et Germain, Revue Zoologique africaine , IV, fasc. 1, fig. A7. Les deux exemplaires rapportés par le D' Gromier ont été recueillis morts. Ils ont, par suite, perdu la bande brune qui, très généralement, orne le dernier tour de cette espèce. Leur test est épais, solide, présentant la sculpture décrite par E. von Martens, mais atténuée au dernier tour dont la partie médiane est presque lisse (1). La taille reste moyenne, les dimensions principales étant les sui- vantes : Diamètre maximum : 17-22 millimètres ; diamètre minimum : 1G- 21 millimètres; hauteur : 17-21 1/2 millimètres; — diamètre de l'ou- verture : 9-11 millimètres; hauteur de l'ouverture : 10-12 millimètres. Bords de la rivière Tsavo ( Brilish East Africa) [Dr Gromier]. Le Tropidophora anceps Martens semble répandu dans toute la région comprise entre les grands lacs et la côte de l'océan Indien d'où il a été rapporté par de nombreux voyageurs [Emin Pacha, Hildebrandt, Stuhl- mann, V. Bottego, Lieder, Dr J. Bequaert, etc . . .]. Il s'élève jusqu'à 1.700 mètres d'altitude. Le Dr E. von Martens (2) a décrit, sous le nom de var. Liederi, une va- O J.-R. Bourguignat [Mollusques Afrique équatoriale, 1889, p. 100] avait déjà fait la même observation sur des spécimens provenant du Makala (vallée du Haut Vouami) et de l'Oukamba, pays au Nord de TOusaghara. <2> Martens (Dr E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. h [Cyclostoma anceps, var. Liederi]. MUSFUM. XXII. 1 1 — 16-2 — riété de petite taille (,) découverte, par le Dr Lieder, à Rufidji (Afrique orientale allemande). (•> La variété Liederi mesure 21 1/2 millimètres de diamètre sur 22 milli- mètres de hauteur (l'ouverture a 12 millimètres de diamètre sur 10 millimètres de hauteur). Le type anceps atteint 2 5 millimètres de diamètre pour 26 milli- mètres de hauteur (l'ouverture a i3 millimètres de diamètre sur ih millimètres de hauteur). 163 w Diagnoses d'Epongés RECUEILLIES DANS l' ANTARCTIQUE PAR LE POURQUOI- Pas ? par m. e. topsent, Correspondant du Muséum, Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon. HEXAGTINELLIDES. Genre Scolymastra 11. g. Rossettinœ a revêtements dermique et cloacal composes de spicules semblables , des hexactines à actines trapues. En raison de leur petit diamètre , ces hexactines ne se disposent pas à la surface du corps en un réseau propre à l'inhalation; elles y forment une couche assez dense, percée de distance en distance de petits orifices béants représentant les stomions. H y a des pentactines hypodermiques. Les microsclères sont des pappocomes, des strohilodiscohexaslers et des discohexasters. Scolymastra Joubini n. sp. — Grandes Eponges sacciformes à peau unie, à parois épaisses et fermes; une grosse touffe d'ancres fixatrices; une frange de soies autour de l'orifice cloacal. Hexactines de revêtement des deux faces petites, à actines épaisses ( diamètre habituel , o mm. o65-o mm. 09 ; épaisseur d'actines , o mm. 012- 0 mm. 01 3), avec leurs épines groupées en bouquets terminaux. Pentactines hypodermiques lisses sauf aux extrémités, à actine radiale très longue et actines tangentielles variables. Ancres ornées de fines épines pareilles à des granulations. Pappocomes abondants et grands (diamètre, o mm. 22-0 mm. 2/1), à rayons primaires courts, à rayons secondaires nombreux, d'abord coudés à la base, puis droits, forts, pointus, entièrement raboteux. Strohilodiscohexaslers grandes (diamètre, 0 mm. 4), à rayons secon- daires très nombreux, très fins, à disque terminal large de 0 mm. oo5. Discohexasters peu nombreuses, assez variables, ayant au moins cinq rayons secondaires sur chaque actine. Profondeur, 75 m, 1 ' — 164 Genre Gyninorossell» 11. g. Rossettinœ sacciformes , lisses , sans conules , sans pleuralia , à pentactines hypodermiques clairsemées ou localisées a la base du corps en touffes fixatrices. Les microsclères sont des oxyhexasters et des discohexasters de trois sortes , les macrodiscobexasters en forme de calycocomes. Exemples : Gymnorossella nuda Topsent et : Gymnorossella inermis n. sp. — Grandes Eponges sacciformes à cavité très spacieuse et à parois relativement peu épaisses. Surface sans conules, à réseau spiculeux continu. Pentactines dermiques à aclines fortement épineuses, les tangentielles longues de o mm. n à o mm. 17. Hexactines cloacales à peine plus grandes. Sous le réseau superficiel de diactines et dans le parenchyme, des hexactines solides h actines souvent réduites de nombre, épaisses de o mm. o5 à o mm. 06, lisses sauf aux extrémités. Pentactines hypodermiques confinées à la base du corps et y jouant le rôle d'ancres. Holoxyhexasters et hémioxyhexasters petites (0 mm. 096-0 mm. n5) et grêles à deux ou trois rayons secondaires par actine , fins et flexueux. Calycocomes grands (0 mm. 23-o mm. 3i5) et nombreux, portant généralement cinq ou six rayons secondaires par rayon principal, peu divergents, finement épineux , et terminés par un petit bouton. Mésodiscohexaslers très rares; diamètre, o mm. 1 15. Microdiscohexasters abondantes, de o mm. 0U0 mm. o5 de diamètre , à rayons secondaires nombreux, égaux ou inégaux, les plus longs terminés par un disque de o mm. 00 â5. Aulorossella Gaini n. sp. — Grande Eponge couverte, jusqu'au bord de l'orifice cloacal, de hauts conules serrés, surmontés d'une touffe très fournie de pleuralia robustes. Toufie fixatrice épaisse. Cavité cloacale large et profonde. Oxyhexasters de o mm. 18 de diamètre, généralement sous forme d'hémioxyhexasters à actines primaires comme atrophiées et ne portant pas plus de deux actines secondaires droites, fortes, finement épineuses, ou sous forme de monoxyhexasters, jamais d'holoxyhexasters. Pentactines hypodermiques et basalia entièrement et finement épineux, à actines tangentielles inégales, reçu rvées , très fréquemment rejetées toutes d'un même côté de la tige. Microdiscohexasters très abondantes, de o mm. 0A7 de diamètre, à actines secondaires de longueur et de force inégales. — 1G5 — Le resle de la spiculation à peu de chose près comme chez Aulorossclla levis Kirkpatrick. Aulorossella aperta n. sp. — Le type est subcylindrique, haut de 1 6 centimètres , semé de conules assez bas que surmontent quelques longues diactines. Orifice large, cavité très profonde, parois minces. Hexactines dermiques à actines longues de o mm. i5 à o mm. 19, obtuses, épineuses. Des pentactines et même quelques slauractines s'y mêlent sur des tubérosités basales. Hexactines cloacales plus inégales que les dermiques, à actines attei- gnant 0 mm. 35 de longueur. Pentactines hypodermiques peu nombreuses, peut-être localisées au bas du corps, ornées d'épines fines comme des granulations, à actines tangen- tielles droites, étendues dans un plan. Diactines du parenchyme entremêlées au voisinage de la surface d'hex- aclines, ordinairement hétéractines , solides et armées en leurs pointes de fortes épines. Galycocomes abondants et grands (o mm. 3-o mm. 38 de diamètre). Actines primaires longues (0 mm. 018), un peu plus minces à leur origine qu'à la naissance du capitulum , souvent avec une aspérité ou deux ; leur canal axial pénètre très peu dans le capitulum et s'y termine brusque- ment. Gapitulums un peu plus courts que les actines primaires (0 mm. 016) et à peu près aussi larges que longs. Actines secondaires, six à neuf , rare- ment quatre, assez peu divergentes, grêles, entièrement épineuses, terminées par un bouton. Mésodiscohexasters rares, de 0 mm. 09 de diamètre, à disques épineux larges sur des actines secondaires par trois , très divergentes. Microdiscohexasters assez abondantes, de 0 mm. 075 à o mm. o85 de diamètre , à actines secondaires de deux tailles , les petites à bouton et les grandes à disque terminal. Holoxyhexasters abondantes, larges de o mm. 11 5, grêles avec des actines secondaires très divergentes , par deux ou par trois. Rossella Racovitzse microdiscina n. subsp. — Extérieur, taille et type des calycocomes et des oxyhexasters rappelant Rossella Racovitzœ Topsenl. Mais les pentactines hypodermiques, abondantes, ont des actines lisses et non couvertes , comme celles des ancres de la touffe fixatrice , d'épines serrées , fines comme des granules. Les calycocomes ont des rayons principaux remarquablement courts (o mm. oo5-o mm. 007) et aussi épais que longs. Enfin , les microdiscohexasters mesurent à peine o mm. o4 de diamètre et ont des actines secondaires très fines, ordinairement d'une seule taille, à disque terminal tout petit. — 166 — Rossella podagrosa ienuis n. subsp. — Les spicuies dermiques sont surtout des hexactines. Les calycocomes, nombreux, de o mm. 28 à 0 mm. 3 de diamètre, sont plus grands que ceux de l'espèce typique. Les mierodiscohexasters sont, au contraire, plus délicates ; elles ont omm. ok de diamètre , et portent sur des rayons principaux longs de o mm. 006 , des rayons secondaires tous égaux , fins et terminés par un disque qui ne dépasse guère 0 mm. 001 de diamètre. Il s'agit donc d'une sous-espèce de R. podagrosa correspondant à la sous-espèce microdiscina de R. Racovitzœ. MONAXONIDES. Genre Ilomaxiiu'Ha n. g. Axinellidce plus ou moins rameuses à spiculation uniforme , composée de mégasclères monactinaux de forme simple. Les Homaxinetta sont de proches parents des Hymeniacidon, mais s'en distinguent par leur structure qui les a fait jusqu'à présent noyer dans le genre Axinella pourvu d'oxes et de styles. Type : Homaxinella supratumesçens Topsent. Autres exemples : H. arbo- rescens (Rdl. et D.), H. balfourensis (Rdl. et D.), //. axifera (Hentschel), H. tenuidigitata ( Dendy). Thrinacophora simplex n. sp. — Espèce difficile à classer à cause de la simplicité de sa spiculation, qui comprend seulement : i° Des oxes fusiformes, peu courbés, acérés, longs de o mm. 88- o mm. 91, épais de 0 mm. o33; 20 Des ttichodragmates longs de o mm. 08 à o mm. 1, épais de 0 mm. 01, souvent dissociés en raphides. Le type est une Eponge en forme de colonne simple, haute de \h centi- mètres, épaisse de 21 millimètres à la base, à surface couverte d'aspérités, à structure d'Axiuelle. Hymeniacidon torquata n. sp. — C'est une Eponge que j'avais décrite sans lui donner de nom spécifique, d'après un spécimen recueilli par le Français à l'île Anvers. Elle s'est retrouvée dans la collection du Gauss et le Pourquoi-Pas ? l'a rapportée de l'île Petermann. Les spicuies sont des styles courbés, rarement purs, généralement marqués près de leur base d'un léger bourrelet qui la renfle en base de subtyloslyle. Ils varient pour la plupart entre o mm. 5 et 0 mm. 57 de longueur sur o mm. 012-0 mm. oi3 d'épaisseur, mais peuvent aussi ne pas dépasser 0 mm. 33 sur 0 mm. 01. — 167 — Ophlitaspongia flabellata n. sp. — Stipitée, flabelliforme, mince, et parla assez semblable à 0. tennis (Carter) Dendy, mais en différant par sa spicnlation , faite de : i° Styles lisses à base ronde suivie d'un léger étranglement, à tige assez brusquement courbée et commençant par se renfler avant de s'atténuer en pointe acérée; longueur, o mm. 54-i mm.; épaisseur, o mm. 022- omm. o5 ; 20 Styles ectosomiques droits, à base un peu dégagée aussi et surmontée d'un groupe d'épines; longueur, 0 mm. 25-omm. 65 ; épaisseur, 0 mm. 006- o mm. oi3; 3° Toxes fortement courbés au centre, épineux aux bouts; longueur, o mm. î-o mm. 28; épaisseur, 0 mm. 001 A-o mm. 00A. Anchinoe toxifera antarctica n. subsp. — Forme massive avec des rameaux grêles à la périphérie. Colonnes plumeuses de la charpente assez brèves. Les subtylostyles de l'ectosome n'ont pas habituellement la base tordue sur la tige et ne l'ornent de fines épines que strictement en son sommet. Les toxes grêles ont une incurvation médiane courte et brusque et ne produisent pas d'épines sur leurs extrémités. Clathrissa glaberrima n. sp. — Eponge dressée, massive, à ectosome parcheminé, lisse, avec des papilles aquifères coniques. Fibres du choano- some composées d'un axe épais de tornotes parallèles sur lequel des acan- thostyles s'appliquent étroitement. Tornotes droits, fusiformes, renflés au centre, à bouts acérés ou submu- cronés; longueur, o mm. 53-o mm. 6; épaisseur, o mm. 02-0 mm. 022. Acanthostyks sans renflement basilaire, à tige doucement courbée et ornée d'épines récurvées ; longueur, o mm. 26; épaisseur, 0 mm. 01 3- o mm. 01 h. Isochèles nombreux, courbés, épais; longueur, o mm. 025-0 mm. 0275. Dendoryx ramilobosa n. sp. — Eponge jaune brunâtre, ferme, dressée , rameuse , à rameaux lobés , anastomosés; lobes rugueux, séparés par des vallécules que tend une membrane lisse. Pas d'orifices aquifères apparents. Slrongyks ectosomiques à bouts épineux dissemblables; longueur, o mm. 2/1-0 mm. 255; épaisseur au centre, o mm. 007. Acanthostyks principaux courbés en leur tiers basilaire, à pointe brève, à base non renflée et seule ornée, en son sommet, d'épines faibles en groupe assez dense ; longueur, 0 mm. A 8-0 mm. 55; épaisseur, o mm. 027- o mm. o3. — 1G8 — Acanthoslyles hérissants de même type, mais plus petits. Isochèks nombreux, arqués, assez gros; longueur, o mm. 022- o mm. 02 5. Sigmates abondants, de deux tailles : 0 mm. 062-0 mm. 067, o mm. 018-0 mm. 02; un bout tordu, l'autre recourbé en faucille. Genre Leptosia Topsenl (diagnose remaniée). Eclyoninae encroûtantes , à squelette principal composé (Tacanthostyles d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au contact du support, à spicules ectosomiques de type ordinairement diac- linal, à ancres en fait de microsclères. Genre Stylopus Fristedt (diagnose remaniée). Eclyoninae encroûtantes , à squelette principal composé d'acanthoslyles d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au contact du support, à spicules ectosomiques de type ordinairement diac- tinal, sans microsclères. Stylopus Fristedti n. sp. — Acanthoslyles un peu courbés, à base renflée, à pointe peu acérée; longueur, 0 mm. 21-0 mm. 7; épaisseur, o mm. o3-o mm. oA; les plus grands, épineux seulement sur leur moitié basilaire. Tylotes lisses, droits, à bouts elliptiques, inégaux, l'un d'eux à peine renflé; longueur, o mm. 28-0 mm. 35; épaisseur, 0 mm. 007. Myxilla elongata n. sp. — Éponges eu gros lobes allongés, fermes, lisses, à nervation superficielle basse, creusés d'un cloaque axial profond que dessert un oscide terminal béant. Tylotomotes ou sublylotes ectosomiques, un peu courbés, légèrement fusiformes, à tige parsemée d'épines courtes, à bouts épineux, inégaux, l'un renflé, l'autre atténué en une pointe mucronée; longueur, o mm. 25- o mm. 3 ; épaisseur, 0 mm. 01. Acanthoslyles choanosoniques un peu courbés, à base à peine renflée, modérément épineuse, à tige assez lâchement épineuse, à pointe courte et lisse; longueur, 0 mm. 46-o mm. ^7; épaisseur, 0 mm. 017. Isancres assez abondantes; longueur, o mm. 028-0 mm. o33. Sigmates tordus, assez abondants; longueur, o mm. o5-o mm. 06. Myxilla magna n. sp. — Eponge massive, ferme, jaune brun, à oscules composés, à surface inégale marquée d'un réseau très accusé de nervures, qui forme en chacun de ses nœuds une verrucosité saillante. — 169 — Tylotoniotes ectosomiques à tige lisse, à bouts inégalement renfle's, parfois lisses sauf une épine terminale formant mucron, le plus souvent ornés d'un groupe d'épines d'où se dégage ou non l'épine terminale; longueur, o mm. 28-0 mm. 3; épaisseur, o mm. 01. Styles choanosomiques lisses, courbés, à pointe courte; longueur, 0 mm. 5-o mm. 57 ; épaisseur, o mm. 027-0 mm. 029. huncres abondantes, de deux tailles, les unes grandes (o mm. 078- o mm. 08) à dents larges, les autres petites (0 mm. 023-o mm. 027) à dénis étroites. Siginutes un peu tordus, dé deux tailles, les uns très grands (0 mm. \h- o mm. 22), très abondants, les autres plus petits (o mm. o4-o mm. 07), moins nombreux. Myxilla pistillaris u. sp. — Eponge jaune brun, en colonne simple, lisse, longue (i25 mm.) et grêle surtout à sa base (3 mm.-i/i mm.), à charpente rendue ferme par un notable développement de spongine en ses nœuds. Tomates ectosomiques courbés, fusiformes, lisses sauf aux bouts qui, de grosseur inégale et brusquement amincis, se terminent par un groupe de petites épines; longueur, o mm. 3; épaisseur, omm. 01. Styles choanosomiques lisses, courbés, à pointe courte; longueur, o mm. 48-o mm. 5. lsancres abondantes, peu courbées, à trois dents larges, à lige ailée aux deux bouts, inégales (o mm. 037-0 mm. 073). Raphides très fins, peu abondants, rarement groupés en trichodrag- mates longs de o mm. 09. Tedania oxeata n. sp. — Espèce établie d'après la spiculation. Tontotes ectosomiques lisses, fusiformes, pour la plupart un peu courbés, à muerons longs, dissemblables, l'un d'eux se dégageant toujours brusque- ment d'une base arrondie; longueur, o mm. 45-0 mm. 77; épaisseur, o mm. 01 5-o mm. 018. Oxes choanosomiques lisses, acérés, fusiformes, courbés plus près d'une extrémité que de l'autre; longueur, o mm. 68-0 mm. 85; épaisseur, o mm. o3-o mm. oà'.). Onychkes de deux tailles, les plus grandes très abondantes, à griffe terminale longue, sans renflement; les petites, raboteuses aussi, à nodosité mal visible: longueur, o mm. 5 et o mm. 08-0 mm. 10b. Homoeodictya erinacea n. sp. — Eponges de forme allongée, pleines, hérissées de longs piquants, simples ou divisés, fibres spiculeuses périphériques dénudées, même clic/ les spécimens très jeunes, dans un but de défense. Oscules latéraux. — 170 — Oxes fusiformes, un peu courbés, à bouts pointus; longueur, o mm. 8- o mm. 88; épaisseur, o mm. o3a. lsochcks palmés, très abondants, à tige épaisse un peu arquée en avant, à ailes reployées en dehors, à dents reployées en dedans, à faulx élevée, ornée de deux ou trois tubercules de chaque côté; longueur, o mm. o54- o mm. o56. Trichodragmatcs abondants, faits de raphides linéaires; longueur, o mm. 08. Homoeodictya Kirkpatricki n. sp. — Forme assez semblable à celle de l'espèce précédente. Oxes doucement courbés, peu acérés; longueur, î mm. 85; épaisseur, o mm. o32. lsochèles palmés se distinguant de ceux de H. erinacea par leur tige droite et leurs faulx sans tubercules latéraux; longueur, o mm. o65. Guitarra sigmatifera n. sp. — Eponge orangée massive, compacte, veloutée, avec quelques bosselures et un oscule apical. Tomostrongyles lisses, un peu renflés au centre et présentant à un bout une dilatation terminée en large mucron et à l'autre bout un simple amin- cissement obtus; longueur, o mm. 57-0 mm. 68; épaisseur, o mm. oi5- o mm. 017. Placochèles longs de 0 mm. 087-0 mm. 095 , à tige large au centre de o mm. 01 3-o mm. 01 5, à dents longues de 0 mm. o38. Sigmates grêles, longs seulement de 0 mm. 01-0 mm. 01 1 Genre JI ici-ovin a n. g. Gelliinœ ayant pour mégasclères des oxes et pour microsclères des microxes. Les oxes constituent une charpente fibreuse solide; les microxes sont libres dans les parties molles. Microxina Charcoti n. sp. — Eponges tubuleuses , ramifiées , à base étroite et fibreuse, à cavité profonde, grande ouverte, à parois minces hérissées de longues pointes raides. Charpente fondamentale consistant en un réseau de fibres polyspiculées d'où s'élèvent, à intervalles d'environ 3 millimètres, les pointes, fibres solides qui atteignent 10 millimètres de longueur. Oxes acérés, fusiformes; longueur, o mm. 57-0 mm. 61; épaisseur, 0 mm. o3. Microxes fusiformes, fréquemment centrotylotes ; longueur, 0 mm. 067- 0 mm. 1 ; épaisseur, o mm. oo3-o mm. 00 h. — 171 — Gelliodes spongiosus n. sp. — Eponges claires, absolument massives, assez compressibles , les fibres de la charpente étant paucispiculées, sans renforcement apparent de spongine. Orifices aquifères nombreux , inégaux , les plus petits et une partie des grands tamisés par un réseau spiculeux à larges mailles; quelques orifices béants, larges de 6 à 10 millimètres. Intérieur richement canalisé. Cellules sphéruleuses de o mm. 012 à o mm. o 1 5 de diamètre. Oxes fusiformes, doucement courbés , à pointes assez courtes; longueur, o mm. 63-o mm. 665; épaisseur, o min. 017. Sigmates fortement arqués , nombreux ; longueur, o mm. 02-0 mm. 022 ; épaisseur, o mm. 0012. Toxes rares, peu courbés, à bouts récurvés; longueur, 0 mm. 1- o mm. 1 1. Gellius tremulus n. sp. — Eponge massive, amorphe, ferme, incom- pressible, à canaux spacieux. Oscules vastes et béants, non surélevés, simples ou composés ; pores larges tamisés par l'ectosome spiculeux , mince et un peu hispide. Cellules sphéruleuses de o mm. 02 de diamètre à sphé- rules grosses. Oxes souvent Ilexueux; longueur, 0 inm. 63-o min. 83; épaisseur, 0 mm. 025-0 mm. 026. Sigmates à courbure hésitante, à crochets dans un même plan; extrê- mement nombreux et de toutes tailles, depuis o mm. 02 de longueur sur moins de 0 mm. 001 d'épaisseur jusqu'à plus de 0 mm. 2 sur o mm. 007. Raphides grêles, quelquefois groupés en trichodragmates ; longueur, o mm. 08. Gellius tenellus n. sp. — Croûte claire, mince, fragile, à réseau sque- lettique unispiculé. Cellules sphéruleuses de o mm. 008 de diamètre. Oxes à pointes assez courtes, fréquemment courbés en deux fois à quelque distance de leur centre ; longueur, o mm. 3-omm. 35; épaisseur, o mm. 012. Sigmates inégaux, à crochets dans un même plan; les plus grands (lon- gueur, o mm. 095; largeur, o mm. o34; épaisseur, o mm. 0023) ont souvent une courbure hésitante; les plus petits (longs de 0 mm. o35) ont une forme assez variable. Calyx stipitatus n. sp. — Eponge dressée, pédicellée, étalée en une lame subtriangulaire qui ne dépasse pas 3 mm. d'épaisseur. Face exha- lante semée à intervalles étroits d'oscules béants de o mm. h à 1 milli- mètre de diamètre , descendant en ligne le long du pédicelle. Face inha- lante à pores couverts. Ectosome lisse à squelette régulièrement réticulé, — \lî — mince du côté inhalant, plus épais de l'autre, aisément détachable. Fibres choanosomiques claires, longues, épaisses de o mm. i5-o mm. 2 , à spon- gine non débordante, laissant à la lame, malgré sa minceur, peu de sou- plesse. Entre elles, un réseau unispiculé. Oxes peu fusiformes, à pointes courtes, doucement courbés; longueur, 0 mm. 3-o mm. 32 5; épaisseur, o mm. 017. SOMMAIRE. Page». Actes administratifs. — Nomination du général Jourdy comme Correspon- dant du Muséum. — Décès de M. Rocktenvald, Garçon de l'Admi- nistration, et de M. Papoint, Préparateur de la chaire de Paléonto- logie. — Discours prononcé par M. le Prof. Marcellin Boule aux obsèques de ce dernier. — Donation de Collections malacologiques par M. le Dr Jousseaume 129a! 3 2 Présentation d'un ouvrage par M. le Prof. Stanislas Meunier i3a Communications : Ed. Perrier. L'Union sacrée dans l'exploitation méthodique du monde vivant * 36 E. Trocessart. Note sur trois Hybrides d'C/rsus atnericanus X U. arctos nés à la Ménagerie du Muséum i43 Ed. Lamy. Les Lucines et les Dipîodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) i45 L. Germain. Coutributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato- riale. — XLII. Gastéropodes recueillis, par M. le Dr Gromier, sur les bords de la rivière Tsavo 1 56 E. Topsent. Diagnoses d'Epongés Recueillies dans l'Antarctique par le Pourquoi-Pas '! * 63 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1916 N° 4 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGGGCXVI AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres , jardins et bibliothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être l'achetée en versant une somme fixe de 1 5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). (l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'A$sociation, 190, boulevard Saint-Germain. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1916. — N° 4. 162B REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 20 AVRIL 1916. PRESIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER, ASSESSEUR DU DIRECTEUR. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président annonce que M. le Directeur du Muséum a le regret de ne pas pouvoir présider la Re'union, étant à la veille de partir pour l'Espagne où, dans l'intention de resserrer les liens qui rapprochent les intellectuels de ce pays et ceux du nôtre, vont se rendre cinq membres de l'Institut : M. Et, Lamy, Secrétaire perpé- tuel de l'Académie française; M. Edmond Perrier, ancien Président de l'Académie des Sciences; M. Ch. Widor, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts; M. Bergson, membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences morales et politiques; M. Imbart de la Tour, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques; nous accompagnerons notre Président et ses col- lègues de tous nos vœux pour le succès de l'œuvre patriotique qu'en- treprennent ces savants missionnaires. M. le Président donne la parole au secrétaire de la Réunion qui s'exprime en ces termes : tfL'Académie des Sciences, voulant conserver et honorer la mé- moire des donateurs qui fondèrent les prix qu'elle distribue aux Muséum. — xxn. i 2 — 174 — savants dont elle apprécie les mérites, s'attache à recueillir des ren- seignements biographiques. M. Lacroix, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, se souvenant que j'avais été un des exé- cuteurs testamentaires de l'un d'eux, A.-R. Dusgate, pensa que mes relations entretenues avec lui durant de longues années me permet- traient de lui donner quelques notes utiles. Je me remémorais mes souvenirs, je faisais des recherches dans mes papiers et je pouvais lui remettre quelques pages, pensant qu'il y trouverait les rensei- gnements qu'il désirait. En ayant extrait les indications qu'il jugeait utiles pour l'œuvre qu'exécutait l'Académie, M. Lacroix me les ren- dit en m'engageanl à les publier dans le Bulletin du Muséum, où elles seraient à leur place, puisque M. A.-R. Dusgate était aussi un donateur du Muséum. Suivant ses conseils, je crois toutefois m'ex- cuser de la forme personnelle que je me suis trouvé dans l'obli- gation de donner à cette notice biographique. n IUGHARD DUSGATE, FONDATEUR D'UN PRIX A L'INSTITUT (ACADEMIE DES SCIENCES ), DONATEUR DE COLLECTIONS MINERALOGIQUES AU MUSEUM NATIONAL DMIISTOIRE NATURELLE. (Notice biographique par M. J. Kunckel d'Hercilus.) Abraham-Richard Dusgate, né à Sigdeford, comté de Norfolk, le 16 jan- vier 1796, appartenait à une ancienne famille anglaise, propriétaire ter- rienne; après avoir fait de bonnes études scolaires, il entra à l'Ecole navale. Bien qu'il eut pour compagnon et camarade celui qui fut plus lard l'Amiral Seymour, avec lequel il entretint toujours d'étroites relations d'amitié, il renonça, après la signature de la paix, en 181 5, à poursuivre sa carrière dans la Marine. Joseph Planta, Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère des Affaires étrangères lui proposa alors d'accompagner, en qualité de Secré- taire d'Ambassade, lord Amherst, que le Gouvernement anglais envoyait, en 1816, auprès de l'Empereur de la Chine, comme Ambassadeur extra- ordinaire et Ministre plénipotentiaire; il déclina cette offre, cependant bien tentante, ne voulant pas modifier la ligne de conduite qu'il s'était tracée. 11 se proposait de mettre à exécution un vaste projet, celui d'entreprendre un voyage d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique. Il se rendit alors en France (1816), afin de compléter ses connaissances linguistiques et scien- tifiques; maître de sa fortune, il pouvait donner tout leur essor à ses desseins. Il ne venait pas à Paris sans s'être assuré des recommandations qui pourraient le guider et lui créer des relations; ses parents étaient liés avec — 175 — la famille Ogiand, et M""8 Ogland lui donna des lettres d'introduction pour sa sœur ;,), femme du Gênerai Alexandre d'Herculais; il fut bien accueilli et il eut l'heureuse fortune de se trouver dans un milieu pour ainsi dire fami- lial, où l'on parlait sa langue maternelle, et d'être l'hôte du salon d'un général, oii il rencontrait aussi bien des anciens officiers de la marine et des armées de la République et de l'Empire que des personnalités litté- raires et scientifiques. Le hasard le servait dans ses projets de voyage; le Général Alois d'Herculais était un ancien Ambassadeur de la République française dans les Provinces barbaresques (2) et il pouvait faire la connais- sance de M. Charles Tulin, Consul de Suède à Tunis, dont il devint par la suite l'ami; celui-ci était le beau-frère de la Générale d'Herculais et son propre frère occupait le poste de Consul d'Angleterre à Tunis. Le premier soin du jeune Dusgate fut de constituer une bibliothèque africaine, comprenant non seulement les ouvrages les plus anciens, mais tous les voyages modernes, en toutes langues; ses moyens le lui permet- taient. Il s'occupa en même temps, en vue de son séjour dans les Provinces barbaresques, de se rendre compte des conditions économiques qu'il y rencontrerait; à cet effet, il étudia d'abord les poids, mesures et monnaies de Tunisie, et publia sur ce sujet une notice en 1882. Entre temps, pour accroître son savoir dans les différentes branches des sciences, il suivait les cours de Haùy, d'Alexandre Rrongniart, deLamarck, de Cuvier; c'est dire qu'il était un auditeur assidu des cours du Muséum et un hôte des Laboratoires dont il connaissait tout le personnel; il assis- tait aux réunions de la Société philomatique , qui était en réputation à cette époque et jouissait d'une grande influence dans le monde scientifique; dans son sein se préparaient même les élections académiques. Grâce à l'inté- rêt qu'il portait aux sciences, à l'aménité de son caractère, à l'élégance de ses manières, le jeune Dusgate était devenu l'ami de ses maîtres qui l'ad- mettaient dans leur intimité; il fréquentait la maison de Cuvier; le soir, en prenant le thé , que de fois ne l'ai-je pas entendu évoquer ses souvenirs et parler en termes émus de l'accueil qu'il avait reçu dans la famille du grand naturaliste; Mme Cuvier et sa fille lui avaient témoigné la plus grande sym- pathie. A cette époque, ce grand jeune homme d'une trentaine d'années, aux cheveux blonds, aux yeux bleus, au teint coloré, peu favorisé du côté de la barbe, d'une tenue des plus correctes, était le type accompli du gen- tleman. Il faut se souvenir que Cuvier était protestant comme le jeune Anglais qu'il considérait comme son élève; un rapprochement devenait fl) Les deux sœurs étaient nées Gordon Bruce. (2) Le Générai d'Herculais avait été chargé par te Directoire de négocier un emprunt de 600,000 piastres avec le dey d'Alger; il réussit dans ses démarches; la pièce originale relative à cet emprunt portant sa signature se trouve dans les ar- chives du Gouvernement général, à Alger. Nommé ambassadeur, sa résidence était à Tunis; il ne quitta son poste que pour faire la campagne d'Italie avec Bonaparte. 12. — 176 — naturel. On sait que M"1 Clémentine Olivier mourut en 1827, à la veille de contracter un brillant mariage. Pourquoi R. Dusgate vécut-il dans la solitude? Pourquoi ne se donna- t-il pas une compagne? Nous n'en connaissons ni les raisons, ni les causes. Une femme a-t-elle eu sur lui quelque influence pour le déterminer à demeurer célibataire? Le mauvais état de sa santé qui l'inquiéta vers 1 83o influa-t-il sur sa détermination? Nous l'ignorons. Ce que nous savons, c'est qu'aucun portrait de femme ne figurait dans ses appartements et que son rrkome» était fermé au sexe aimable; toutefois, il se plaisait à rappeler à ses visiteurs que le mobilier de son salon était celui de M"e Duchesnois , de la Comédie-Française, mobilier qu'il avait acquis à la vente faite après sa mort en i835. * Les éludes de Dusgate à l'Ecole navale avaient fait de lui un bon mathé- maticien; pour lui, les calculs les plus compliqués étaient un jeu; ses papiers en fournissent la preuve. On ne s'étonnera pas si nous rappelons qu'il enlra en relations avec les mathématiciens et les astronomes les plus réputés de son temps, et en particulier avec Arago, pour lequel il se plai- sait à exécuter des calculs astronomiques ; sa bibliothèque d'ailleurs témoi- gnait, par l'ensemble des ouvrages qu'elle contenait, de ses goûts et de ses aptitudes. Quels sont les motifs qui déterminèrent ce savant à renoncer au voyage d'exploration en Afrique qu'il avait projeté et si bien préparé? Il nous le fait comprendre dans la préface de sa Notice sur les poids, mesures et mon- naies de Tunisie, où il donne pour cause du retard qu'a subi la publication de ce travail létal précaire de sa santé; en effet, les médecins en renom de l'époque étaient unanimes à affirmer que les soins nécessaires exigeaient son séjour à Paris. Dans ces conditions, renonçant à parlir pour l'Afrique, il fit l'acquisition d'un vaste et bel hôtel avec jardin, rue Saint-Romain, n° h {V>\ il s'installa dans l'appartement du deuxième étage, où il pouvait jouir de l'air et de la lumière par les fenêtres donnant en plein midi sur son grand jardin, se réservant de louer le rez-de-chaussée et le premier étage à des personnes notables de son choix, telles, par exemple, que le juriscon- sulte Pascalis, Président de la Cour de cassation, et un évêque de Tripoli. C'est là qu'il passa son existence, conservant des relations parmi le monde scientifique; il se plaisait notamment dans la société de l'érudit Aug. Dureau de la Malle, avec lequel il entretint une correspondance sui- vie, et de quelques savants tels que Deshayes, le Conchyliologiste, son contemporain, et d'autres personnalités. Occupant ses matinées au travail et à la correspondance, il réservait ses après-midi, quand le temps était propice, à des promenades dans son équipage au Rois de Roulogne; il (1) Ce bel hôtel Louis XVI est aujourd'hui défiguré, son jardin détruit; la Caisse d'épargne centrale s'en est emparée pour y bâtir. — 177 — prenait plaisir à visiter le Jardin d'acclimatation , à la fondation duquel il s'était intéressé pécuniairement, car il en était actionnaire. Il offrait le soir le thé à ses visiteurs et de longues causeries s'engageaient; faisant appel à ses souvenirs, j'ai appris ainsi quels avaient été ses projets, ses études, quels avaient été ses maîtres, quels étaient ses amis; sachant que j'étais le neveu de Jules Pelouze, il m'encourageait à suivre la voie scien- liiique et me faisait don de minéraux pour enrichir ma collection; je lui suis toujours resté reconnaissant d'avoir contribué à déterminer ma voca- tion scientifique. R. Dusgate consacrait ses loisirs à se perfectionner dans la connaissance de la langue française, à lire les auteurs latins dans le texte; son livre de chevet était les Essais de Montaigne, dont il possédait la plupart des édi- tions, et il avait même adopté la devise de son auteur favori : Que sais-je? Habitué à vivre à Paris, allant souvent passer la belle saison à Saint-Ger- main, emmenant ses chevaux et ses voitures, il ne songea plus à retour- ner dans son pays natal; il n'y fit que de rares voyages à de longs inter- valles pour régler des questions d'intérêt; il abandonna la gestion et la jouissance de ses domaines à sa sœur, se contentant d'échanger avec elle une correspondance qu'il lui coûtait même d'écrire en anglais, tant il avait pris l'habitude de ne se servir que de la langue française. Cependant sa demeure familiale n'était pas sans confortable et sans luxe, car je me souviens de l'avoir entendu dire que toutes les portes des appartements étaient en acajou massif. L'âge venant, les amis disparaissant tour à tour, ses serviteurs et ses chevaux vieillissant, il abandonna ses promenades au Bois de Boulogne et modifia ses habitudes; il devint, lui, l'ancien calculateur, un financier: il passait ses après-midi à la Bourse ou chez son banquier et rentrait modes- tement chez lui en omnibus. 11 conservait cependant certaines traditions et retrouvait quelque plaisir à recevoir le soir et à offrir le thé, même quand on interrompait ses lectures de prédilection et qu'on dérangeait ses chats favoris, trois magniliques angoras, couchés sur sa table. La guerre de 1870 et la Commune bouleversèrent sa vie aux habitudes régulières et traditionnelles. A l'approche de l'armée prussienne, il quitta Paris le 8 septembre 1870 et alla s'établir à Boulogne-sur-Mer; la corres- pondance que j'échangeais avec lui prouve combien les événements, le siège de Paris — un obus était tombeau-dessous de son appartement, dans le salon de M. Pascalis — puis la Commune, troublèrent son esprit. Pientré à Paris après la pacification, il commença à décliner, et ce grand et beau vieillard, qui avait conservé sa belle chevelure soyeuse blanche, com- mença à sentir les atteintes de la décrépitude; sa vue s'affaiblit; la lecture, sa grande consolation, lui devint impossible; bientôt ses yen*, atleinls d'une kératite, se voilèrent, et la vie ne fut pour lui qu'une longue souf- france, d'autant plus pénible qu'il avait conservé toute sa lucidité d'esprit. — 178 — Il songea alors à ses dispositions testamentaires. M'accordant toute sa confiance, il me fit part de ses intentions qu'il avait couchées sur le papier ; une magnifique calligraphie témoignait de résolutions prises depuis long- temps; il me chargea de choisir un notaire auquel je devais soumettre ses projets, afin d'arrêter la forme, les clauses et les termes d'un testament définitif. De nombreuses conférences eurent lieu entre le testateur, le notaire et moi-même; elles furent laborieuses, car M. R. Dusgate avait pris une résolution irrévocable ; il avait en effet décidé de faire deux testa- ments : l'un en anglais pour les biens et les fonds qu'il possédait en Angle- terre, en accord avec les lois de son pays natal; l'autre en français pour les biens et les fonds qu'il possédait en France, pour se conformer à la loi française (1); ce dernier devait être un testament mystique ou secret, testament qui doit être remis au notaire «clos et cacheté par le testateur lui-même en présence de six témoins»; cette manière de tester est fort peu usitée, car le notaire, dans sa longue carrière, n'en avait jamais fait, ni vu faire. Dans ces conditions, son neveu par alliance, M. Bushby, de Londres, principal héritier, représentant son fils, et les deux exécuteurs testamen- taires, M. Monteaux, banquier, et moi, homme de science, tous deux con- seillers spéciaux, tombèrent d'accord pour retrancher de ce testament cer- taines clauses et obtinrent du testateur qu'il se rapportât à eux du soin de l'accomplissement de ses volontés. 11 y avait en effet deux clauses qui ne lais- saient pas de nous préoccuper. M. Dusgate , quoique élevé dans la religion protestante, était en réalité un philosophe à l'esprit des plus indépendants; il voulait que ses obsèques fussent le plus simples possible, sans aucune démonstration religieuse apparente ; il nous pria lui-même de choisir nous- mêmes la secte qui pouvait donner satisfaction à ses désirs. Homme pré- voyant, il avait depuis de longues années fait édifier son tombeau sur un point élevé du cimetière Montmartre; seules les deux initiales de son nom, R.D. , l'indiquent aux passants, il y avait une autre clause qui ne manquait pas d'originalité et qui étonnera quelque peu de la part d'un homme qui était un ami des animaux — il avait recueilli chez lui le vieux cheval du Maréchal Bessières pour lui assurer ses invalides et léguait 5oo francs de rente à la Société protectrice des animaux — nous devions condamner à mort ses trois chats angoras et les mettre dans son cercueil; nous fûmes d'accord pour ne pas remplir cette dernière volonté contraire à la bien- séance, et dont l'exécution était d'ailleurs interdite par les règlements; nous appelâmes les chats au conseil et, leurs ronrons témoignant de leur désir de vivre , nous les confiâmes à un de ses vieux serviteurs , auquel il avait largement sauvegardé l'avenir pour lui-même et sa famille. (,) Par décret du 10 avril 1 858 , il avait été autorisé à fixer son domicile en France et à y jouir de ses droits civils. — 179 — A ce sujet, nous mentionnerons une particularité peu ordinaire dans ses rapports avec ses serviteurs, qui d'ailleurs e'taient attachés à sa per- sonne de père en fils, depuis de longues années — Jean, son cocher, était chez lui depuis cinquante-sept ans — il les habillait, leur donnait à discrétion le vivre et le couvert, mais il ne leur remettait pas la totalité de leurs gages ; il se réservait de capitaliser ces économies tant soit peu forcées; par ses dispositions testamentaires, il put ainsi laisser de belles et bonnes rentes à ses vieux domestiques ou à leurs héritiers. Parmi ses dispositions, il en est une qui indique une de ses préoccu- pations d'esprit les plus grandes, celle d'être enterré sans que les preuves de sa fin se soient manifestées ; il prescrivit à son héritier et à ses exécu- teurs testamentaires de faire constater sa mort par le D1 Bouchut, dont il avait médité l'ouvrage intitulé : Des Signes de la mort et des moyens de pré- venir les enterrements prématurés (18^9, 1" éd.), lui assurant des hono- raires de grand seigneur ; nous nous conformâmes à ses volontés. On com- prendra d'après cela comment il fut porté à fonder à l'Académie des Sciences le prix quinquennal sur les signes diagnostiques de la mort. Richard Dusgate mourut le 2a mars 1 874 , et fut conduit trois jours après au cimetière Montmartre sur le plus modeste des corbillards. Les souvenirs d'autrefois , ma présence au Muséum l'engagèrent à lais- ser ses Collections minéralogiques à cet établissement. Légataire de sa Collection de coquilles et de sa bibliothèque , je remis cette Collection au Muséum; elle avait un intérêt parce qu'elle renfermait une série de 60 types de Mollusques terrestres et fluviatiles de la France réunis par Draparnaud ; j'y joignis l'ouvrage de ce Conchyliologiste où les espèces étaient mentionnées. La bibliothèque alricaine qu'il avait constituée fut léguée à la Bi- bliothèque nationale d'Alger, ses livres spéciaux de marine au Dépôt de la Marine, ses instruments d'astronomie et de navigation à la Société de Géographie. Il fit un legs important à l'hôpital de Lynn Régis, laissa 5oo francs de rente à la Société protectrice des animaux et n'oublia pas quelques an- ciens amis ou personnes auxquels il était redevable de quelque grati- tude ; ce qui témoigne, malgré certains actes empreints d'une véritable originalité, en faveur de sa grande bonté. 3 avril 1916. Jules Kïnckel d'Herculais. — 180 COMMUNICATIONS. Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicornes), par M. Maurice Pic, Correspondant du Muséum. Les Longicornes du groupe des Clytini faisant l'objet du présent article proviennent des récoltes de feu l'abbé David en Cbine et font partie des Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Xylotrechus bifenestratus n. sp. Parum elongatus, postice subattenuatus (antennis pedibusque, femo- ribus posticis pro parle nigris exceptis, testaceis), niger, capite antice, elytris ad basin apiceque rufescentibus , luteo pubescens, tborace signa- turis nigris bifenestratis ornato, elytris nigro quadri fasciatis. Peu allongé, faiblement atténué postérieurement (membres, moins le sommet des cuisses postérieures foncé, testacés ), noir avec le devant de la tête, la base et le sommet des élytres roussâtres, revêtu d'une pubescence jaune avec des dessins noirs sur le prothorax (ceux-ci renfermant deux macules jaunes juxtaposées en arrière du disque) et U fascies sur les élytres également noires. Tête moins large que le prothorax, unicarénée sur le front; antennes courtes, subfiliformes, ciliées en dessous, prothorax subglobuleux, étranglé devant la base, un peu moins large que les élytres; élytres assez courts, peu atténués à l'extrémité, tronqués au sommet avec l'angle externe un peu marqué, ornés sur chacun des dessins noirs sui- vants : une fascie raccourcie près de la base , arquée en avant avec , un peu en dessous de celle-ci, une 2e fascie complète, circonflexe, deux fascies transversales, en dessous du milieu et avant le sommet, celles-ci jointes sur la suture et sur les côtés; pattes postérieures longues, fémurs plus longs que les élytres; dessous antérieurement noir, maculé de jaune, abdomen jaune a sommet des segments foncé et glabre. Long. 12 mill. Chine: Nord de Pékin, i865 (A. David). Voisin de X. diversesignatus Pic, forme analogue, dessins noirs du prothorax semblables, mais fascies ély traies plus larges et différentes, les médianes n'étant pas jointes sur leur milieu et cuisses postérieures en partie foncées. 181 — Clytus magnificus n. sp. Robustus, subparallelus, niger, pro parte luteo pubescens, thorace nigro, luteo cincto, elytris nigris, luteo cinctis, apice luteo maculatis, ad et post médium trausverse luteo bifasciatis ; antennis pedibusque nigris. Robuste, subparallèle, noir membres compris, orné en partie d'une pubescence jaune, celle-ci condensée par places avec le pourtour du prothorax et celui des élytres étroitement bordés de jaune, élytres ayant, en outre, le sommet et deux fascies transversales jaunes. Tête bien plus étroite que le prothorax, densément ponctuée; antennes courtes et assez robustes; prothorax robuste, subglobuleux, densément ponctué, presque de la largeur des élytres ; écusson pubescent de jaune ; élytres assez longs, peu atténués à l'extrémité, subtronqués en dedans au sommet, ayant cha- cun, en outre d'une étroite bordure et du sommet largement jaunes, deux fascies transversales de même pubescence, la ire antérieure, remontant vers l'écusson et sur les côtés, la 2e transversale, un peu arquée, placée en dessous du milieu ; cuisses postérieures ne dépassant pas les élytres ; abdomen jaune, le reste du dessous du corps foncé et maculé de jaune. Long. 22 mill. Chine : Mou Pin, 1870 (A. David). Cette belle espèce se distingue, à première vue, de C. validus Frm. par la disposition des bandes des élytres et par la forme de ces organes moins rétrécie à l'extrémité. Demonax inhumeralis n. sp. Paru m elongatus, pro parte griseo pubescens, antennis pedibusque pro parte rufescentibus, niger, elytris apice griseo nolatis, ante et post mé- dium griseo bifasciatis, fascia prima circumflexa, infra corpore albo notato. Peu allongé, en partie pubescent de gris, membres en partie rous- sàtres, noir avec le sommet des élytres pubescent de gris et deux fascies grises, dessous maculé de blanc. Tête un peu moins large que le pro- thorax; antennes assez longues, à articles 3 et 5 faiblement épineux au sommet; prothorax subglobuleux, un peu plus étroit que les élytres, bordé de blanc sur les côtés de la base ; écusson pubescent de blanc ; élytres assez courts, un peu rétrécis à l'extrémité, tronqués au sommet, avec l'angle externe un peu épineux, dépourvus de macule numérale blanche, à fond noir ayant des reflets fauves avec le sommet assez large- ment marqué de blanc et deux fascies de pubescence blanche, la première étroite, circonflexe, remontant vers l'écusson, la deuxième transversale, — 182 — placée en dessous du milieu ; poitrine et côtés antérieurs du dessous mar- qués de blanc et ier segment de l'abdomen largement bordé de blanc; cuisses postérieures dépassant les élytres, ier article des tarses long. Long. 1 1 mill. Chine : Mou Pin, 1870 (A. David) (1). Voisin de D. acanlhocerus Gglb. dont il semble différer par la forme moins allongée et le 2me segment de l'abdomen non bordé de blanc. (») En outre de l'exemplaire du Muséum, j'ai étudié, pour rédiger cette description , un deuxième spécimen faisant partie de ma collection. — 183 Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) (Fin), par M. Ed. Lamy. GODOKIA TIGERINA Linné. Ainsi que le fait remarquer Hanley (i855, Ipso, Linn. Conch., p. 73), Linné a donné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 688) le nom de Venus tigerina à une coquille de l'Océan Indien, à laquelle postérieurement (1766, ibid. , éd. XII , p. 1 1 33 et 1 1 34) il a réuni à tort une forme tropicale, le Venus orbicularis, qu'il avait d'abord (1768, ibid., éd. X, p. 688) regardée comme une espèce distincte. D'ailleurs, sous l'appellation de Lucina tigerina, trois espèces de localités différentes, mais appartenant toutes au genre Codokia Scopoli (emend.), ont été confondues : La ire, des Antilles, doit prendre, d'après M. Dali (1901, Synops. Luci- nacea, Proc. V. S. Nat. Mus., XXIII, p. 799), la dénomination de L. or- bicularis Linné : c'est probablement aussi la forme du Sénégal appe- lée Chanta Codok par Adanson (1757, Hist. Nat. Sénégal, Coq., p. 2a3, pi. 16, fig. 3 ). La ae est une coquille du golfe de Californie, que M. Dali (1901, loc. cit., p. 801 et 821) a proposé d'appeler L. colpoica. La 3' est l'espèce de l'Océan Indo-Pacifique qui doit conserver le nom de L. tigerina Linné : c'est elle qui a été décrite et figurée par Reeve sous l'appellation de L. exasperata (i85o, Conch. Icon., pi. I, fig. 4), mais avec une indication d'habitat (Baie de Honduras) complètement erronée. Cette espèce, 6uborbicuIaire et convexe, a une sculpture décussée où les rides concentriques granuleuses sont aussi développées que les côtes rayonnantes , ce qui donne à la surface de la coquille un aspect treillissé. Elle a été représentée par Gualtieri (17^2, Index Test. Conch.) dans la figure A de sa planche 77 : aussi M. le D1 Jousseaume avait-il proposé, dans ses notes manuscrites, de l'appeler Codakia Gualtierii, en faisant les remarques suivantes : rr L'espèce de la Mer Rouge que je désigne sous ce nom a un contour circulaire , son diamètre transversal étant presque tou- — 18/4 — jours égal au longitudinal, mais quelquefois un peu plus long; les crochets sont saillants et en contact; la lunule est petite, très profondément enfoncée et aux deux tiers formée par la valve droite ; l'intérieur est jaune avec des bords blancs et des taches rouges sur le bord cardinal ; chez un individu le rouge s'étendait sur tous les bords ; larg. et long. : 60 mm. ; épaiss. : 33.» 11 ajoute d'ailleurs : cr II est probable que ce n'est qu'une variété locale de V. tigerina Linné»; et effectivement c'est à cette espèce qu'il convient d'assimiler complètement les spécimens de L. Gualtierii recueillis par lui. frHab. — Massaouah , Kamaran [subfossile] (D' Faurot), Perim, Aden, Djibouti : assez abondante dans chacune de ces localités.'" (D' J.) Godoku (Jagonia) divergens Philippi. En 1837, Conrad (Journ. Acad. Nat. Se. Philad., VII, p. 254, pi. 19, fig. 1 1) a décrit un Lucina bella d'après des spécimens qui auraient été trouvés par Nuttall à San Diego (Californie); M. Dali (1901, Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 798) pense que ces échan- tillons avaient été, au contraire, «• probablement» recueillis aux îles Sand- wich et que L. bella a pour synonyme L. divergens Phil. (i85o, Abbild. Coneh., III, p. io3, pi. II, fig. 4), du Pacifique. Mais l'identité de ces deux espèces est regardée comme douteuse par M. Lynge (1909, Danish. Exped. Siam , Mar. Lamellibr. , Mém. Acad. R. Se. Lettr. Danemark, 7e s. , V, p. 170). Quant à la forme du golfe de Californie que Carpenter (1 855-57, Cat. Reigen Coll. Mazatlan Moll., p. 98 ; i864, Suppl. Rep. Moll. West Coast North Amer., p. 64s ) appelait L. pectinata (non Gmelin , nec G. B. Adams) et qu'il admettait pouvoir être le L. bella, elle est assimilée par M. Dali (1901, loc. cit., p. 801 et 822) à son Jagonia mexicana. D'autre part, sous l'appellation de L.Jibula, Adams et Reeve ont repré- senté en i8A8 (Zool. Voy. « Samarang » , Moll., p. 80, pi. XXIV, fig. 5) une coquille de la Mer de Chine identique au L. divergens Phil. ; mais, en décrivant cette espèce en i85o, dans la Conehologia Iconica, Reeve lui a réuni une forme delà Colombie occidentale; par suite, tel qu'il l'a alors figuré dans la planche VII de cet ouvrage, ce L.fibula correspond, comme le dit M. Dali (1901, loc. cit., p. 799, 801 et 822) en partie (fig. 33) au L. mexicana et en partie (fig. 37 et 38 a-b) au L. divergens : le nom de L. fibula s'applique donc à deux espèces différentes et, de plus, la diagnose publiée par Reeve est, ainsi que l'a fait remarquer von Maliens (1889, Journ. lÀnn. Soc. Zool., XXI, p. 209), postérieure de quelques mois à la description donnée par Philippi : en conséquence, il est préfé- rable d'adopter la dénomination de divergens Phil. pour la forme de la Mer — 185 — de Chine; elle est d'ailleurs répandue dans tout l'Océan Indo-Pacifique, depuis la Mer Rouge jusqu'aux Paumotu. Ce L. divevgens Ph. a également pour synonymes, d'après M. Dali (1901, loc. cit., p. 799), L. ramulosa Gould (i85o, Proc. Boston Soc. Nat. Hist., III, p. 255 ; i85a, U. S. Explor. Exp. Wilhes, Moll, p. 4i5, pi. 36, fig. 5-23 a-b) et, selon M. Lynge (1909, loc. cit., p. 170), L. (Co- dakia) manda A. Adams (i855, P. Z. S. L., p. 2 25)(1). Enfin, d'après A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 99), ce sont des L.fibula de la Mer Rouge qui ont été déterminés par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., k* s.. VI, p. /»/i8) L. Reevei Desh. et il semble bien que réellement la forme de la Réunion décrite sous ce dernier nom par Deshayes (i863, Cat. Moll. Réunion, p. 19, pi. XXX, fig. 8-9) comme ayant des côtes dichotomisées divergentes en avant et en arrière, est aussi à assimiler au L. divergeas Phil. Cette espèce de Philippi possède, en effet, un contour orbiculaire et une sculpture décussée très forte, où les côtes rayonnantes dichotomes sont incurvées et divergentes sur les régions antérieure et postérieure des valves (2). M. le Dr Jousseaume fait, à propos de cette coquille, les remarques sui- vantes : rfSa forme est très variable, l'extrémité postérieure étant plus ou moins tronquée; on trouve des individus à côtes très grosses et assez régulières, mais la plupart sont à côtes irrégulières; dans les deux cas, elles se dichotomisent à une distance plus ou moins éloignée du bord.n ffHab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Perim, Aden, Djibouti : peu abondante. * (Dr J. ) DlVARICELLA QUADRISCLCATA d'Ol'bigUy. Une coquille de Suez, ornée de stries divergentes anguleuses, a été appelée par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat.Hist., ke s., VI, p. 448) M M. Gh. Hedley (igi3, Stud. Austral. Moll., Pt. XI, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXVIII, p. 267) déclare le Codakia munda A. Ad. impossible à iden- tifier, car il n'a pu trouver au British Muséum aucun exemplaire de cette espèce, qui n'a jamais été figurée. (2) La forme représentée par Savigny dans les figures 9 1-4 de sa planche VIII (1817, Descr. Egypte, Planches, Moll.) est probablement un stade jeune soit de L. tigerina L. , soit plutôt de L. divergeas Phil. Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 85) signale de la Mer Rouge un Lucina Uuppclli «Reeven, dont il fait un Codakia ;. M. le Dr Jousseaume, dans ses notes manuscrites, attribue cette espèce à crRômer» : je n'ai pu trouver de renseigne- ment sur celte espèce dans aucun ouvrage. — 186 — Lucina (Cyclas) quadrimaculata d'Orb. , ce qui, comme le dit A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. HisL, 5° s., XVIII, p. 98), est un lapsus pour quadrisulcata d'Orb. M. Sturany (1901, Exped. «Pola», Lamellibr. Roth. Meer. , Denkschr. K. Alcad Wiss. Wien, LXIX, p. 285) a cité également du golfe de l'Akaba ce L. quadrisulcata^. M. le Dr Jousseaume pense quVen indiquant cette espèce de la Mer Rouge, on a certainement commis une erreur de détermination r, : je ne puis partager cet avis. Le L. quadrisulcata d'Orbigny (i846, Voy. Amériq. mérid. , Moll. , p. 584) est une forme de l'Atlantique Américain que Ghemnitz a figurée (1782, Conch. Cab., VI, p. i34, pi. i3, fig. 129) sous l'appellation de Tellina divaricata par confusion avec la véritable espèce Linnéenne de ce nom, qui est une coquille Méditerranéenne moins grande et plus convexe. Chez cette espèce de d'Orbigny, qui se rencontre dans la Mer des An- tilles et sur la côte Américaine depuis le Massachusetts jusqu'au Brésil , la lunule est asymétrique et plus développée sur le côté droit; il y a, dans la valve droite, un petit denticule latéral qui est rapproché des dents car- dinales et qui s'adapte entre deux tubercules sur la valve gauche; la cica- trice musculaire antérieure est très courte; le bord interne des valves, qui paraît lisse à l'œil nu, est pourvu de fines crénelures(2). J'ai vérifié très nettement l'existence de ces caractères, précisés par M. E. A. Smith ( 1 885 , Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 178), sur de nombreux exemplaires provenant de Cuba (P. Serre, 1910) et de Bahia (Duyrivel, i84i; coll. Petit, 1878; P. Serre, 1912). Or, d'autre part, j'ai pu constater qu'une importante série de spécimens rapportés de la Mer Rouge par M. le Dr Jousseaume, ainsi que d'autres individus recueillis à Suez par Lefebvre (1887) et aux Seychelles par L. Rousseau ( 1 84 1 ) , offrent absolument les mêmes caractères et sont entiè- rement semblables aux échantillons Américains : je ne peux donc que me ranger sur ce point à l'opinion d'A. H. Cooke ( 1 886 , Ann. Mag. Nat. Hist. , 5e s., XVIII, p. 98) qui admet l'assimilation de cette forme de la Mer Rouge avec le L. quadrisulcata d'Orb. des Antilles. (1) C'est évidemment la même forme pour laquelle P. Fischer ( 1871, Journ. de Conchyl., XIX, p. 216) renvoie à la figure h*] a de Reeve (i85o, Conch. Icon., pi. VIII) tout en l'appelant L. ornatissima d'Orb. : mais, d'après ce que d'Orbigny (i846, Voy. Amer, mer., Moll., p. 584) dit de son espèce, ce nom est bien plutôt synonyme de L. Macandreœ H. Adams, ainsi que l'a supposé M. E. A. Smith. W Dans une autre espèce des Antilles, le L. dentata Wood — L. serrata d'Orbigny, qui offre une sculpture très semblable au L. quadrisulcata et qui a également une cicatrice musculaire antérieure courte, il n'existe qu'un seul sillon (au lieu de quatre) sur la région antérieure, il n'y a, à droite comme à gauche, aucune trace de denticule antérieur et le bord des valves est pourvu de larges dénis correspondant aux stries divergentes. — 187 — Par contre, il est dans l'erreur quand il affirme qu'il y a identité égale- ment avec le L. (Cycïas) Cumingi A. Adams et Angas (i863, P. Z. S. L., p. 436,pl. XXXVU,%. 20). Cette dernière espèce, la plus grande du genre Divaricella, quoique se trouvant, elle aussi, dans l'Océan Indo- Pacifique (Ceylan, Australie, Nouvelle-Zélande), est certainement différente : l'examen de coquilles provenant de Nouvelle-Irlande (Quoy et Gaimard, 182g), d'Australie (J. \erreaux, i8dh) et de Nouvelle-Zélande (Filhol, 1875) m'a permis de reconnaître qu'elle présente, comme le dit M. E. A. Smith (i885, loc. cit., p. 177), des caractères distinctifs : la lunule, étroite et lancéolée, est presque symétrique; il y a, dans chaque valve, un denlicule latéral auté- rieur assez écarté des dents cardinales; la cicatrice musculaire antérieure est allongée; le bord interne des valves est entièrement lisse. En conséquence, quelque surprenante que puisse paraître cette conclu- sion, par tous ses caractères la forme de la Mer Rouge et des Seychelles s'éloigne notablement du L. Cumingi, qui a pourtant une distribution géo- graphique plutôt analogue, et se rapproche complètement du L. quadri- sulcata, d'habitat bien plus différent. Toutefois, comme le nom de L. angulifera a été attribué par von Mar- tens (1880, in Mobius, Reitr. Meeresf. Mauritius, p. 32 1, pi. XXII, fig. ili-ika) à une espèce des Seychelles, de Maurice et de la Mer Rouge, dont la description, malheureusement trop insuffisante, pourrait cepen- dant, à la grande rigueur (1), s'appliquer à la forme qui nous occupe, et comme, d'autre part, il est synonyme, d'après MM. E. A. Smith ( 1 885, Rep. «Challenger* Lameïïibr., p. 177) et Wra. Dali (1901, Synops. Luci- nacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XX1II, p. 8 lu), de L. ornata Reeve (t85o, Conch. Icon,. pi. Mil, fig. 48), peut-être y aurait-il lieu de conserver celle appellation à' ornata Rve. pour cette coquille Africaine, à titre de simple forme géographique du L. quadrisulcata d'Orb. (2) ? llab. — Suez. Divaricella Macandkee H. Adams. Le Lncina (Cxjclas) Macandreœ H. Adams (1871, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791, pi. XLVIII, fig. i5), du golfe de Suez, est regardé (1> La figure donnée par von Martens est peu concordante avec les spécimens de la -Mer Rouge et correspond plutôt à une forme du Sénégal très voisine du L. dcntala Wd. W D'Orbigny (i84G, Voy. Amer, mer., Moll. , p. 586) a mentionné un L. sechellensis , mais il lui attribue un I>ord entièrement lisse, par lequel cette espèce se rapprocherait , au contraire , du L. Cumingi. — 188 — par M. E. A. Smith (i885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 178) comme pouvant être identique au L. ornatisshna d'Orbigny (18/16, Voy. Amer. mér., MolL, p. 584), forme insuffisamment décrite de l'île deFrance(l). C'est une espèce bien caractérisée, où les côtes divergentes nombreuses, assez étroites, granuleuses ou dentelées sont fortement saillantes, sépa- rées par des sillons très profonds , et divariquées suivant un angle très aigu (environ 2.5°) (2). rcHab. — Massaouali , Kamaran [subfossile] (D1' Faurot), Djibouti: très rare.» (Dr J.) DlPLODONTA ROTDNDATA MontagU. Parmi les représentants du genre Diplodonta recueillis par M. le Dr Jous- seaurae dans la Mer Rouge, il y a des individus à coquille convexe, mais en général peu renflée, avec région antérieure subanguleuse dans le haut et plus étroite que la région postérieure, qui est arrondie et très large, enfin avec le bord dorsal concave en avant des sommets et rectiligne en arrière d'eux : par suite, les deux valves se joignent suivant un contour polygonal. Ces spécimens offrent donc tout à fait l'aspect du D. rotundala Montagu [Tettina] (i8o3, Test. Brit., p. 71, pi. II, fig. 3), des mers d'Europe, et doivent être rapportés à cette espèce, qui a été effectivement signalée de la Mer Rouge par M. Caramagna (1888, Bull. Soc. Malac. ItaL, XH1, p. i38) et par M. Shopland (1896, Joum. Bombay. Nat. Hist. Soc, X, p. 2 33) ainsi que de la Mer d'Oman par MM. Melvilî et Slanden (1906, P. Z.S. L., p. 816) (3>. Au milieu de ces exemplaires , il y en a certains qui , bien qu'insépara- bles spécifiquement du D. rolundata, ont un contour plus arrondi et pa- raissent correspondre à la figure donnée par Issel (1869, Malac. Mar. Rosso, p. 253, pi. III, fig. 2) pour son D. subrotunda, lequel, dès lors, serait à considérer comme une simple variété. Hab. — Suez, Souakim, Massaouah , Perim, Aden, Djibouti. W Nous avons vu plus haut qu'on ne peut guère accepter l'opinion de P. Fischer (1871, Joum. de Conchyl., XIX, p. 216) qui fait correspondre ce L. ornatissima d'Orb. à la figure hq a de Reeve. <2' Chez la seule espèce voisine, L. irpex E. A. Smith ( 1 885 , Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 176, pf. XH1, fig. h-h a), d'Australie, l'angle de divergence des côtes est d'environ 45°. W Sous le nom de Diplodonta lateralis, M. E. A. Smith (1878, Phil. Tram. R. Soc. London, GLXVIII, p. 482, pi. Ll, fig. 7-7*1) a décrit, d'après un spéci- men unique provenant de file IWriguez (à l'est de l'île Maurice), une coquille qui, par sa forme très peu globuleuse, atténuée en avant, élargie et arrondie en arrière, paraît extrêmement voisine du D. rotundata. 189 — DlPLODONTA GLOBOSA Forskàl. A côté des échantillons précédents, on en trouve d'autres qui ont une forme orbiculaire un peu transverse (surtout chez les individus encore jeunes), fortement globuleuse, à région antérieure arrondie et presque aussi développée que la postérieure, à bord dorsal convexe en avant comme en arrière des sommets : la ligne de jonction des valves est donc très net- tement ovale. Ces spécimens correspondent pleinement au Venus globosa Forskal, tel que Ta figuré Chemnitz (1784, Conch. Cab., VU, p. 36, pi. ho, fig. &3o-43i). En effet, ainsi que M. Lynge (1909 , Exp. Danish Siam, Mar. Lamellibr. , Mém. Acad. R. Se. Leltr. Danemark, 7e s., V, p. 175) l'a établi, ce Venus globosa Forskâl (1775, Descr. Anim. Itin. Orient., p. 122), dont les types sont conservés au musée de Copenhague et qui présente, comme le dit Chemnitz (178/1, loc. cit., p. 36), deux dents à chaque valve, est un Diplodonta : c'est aussi cette espèce qui a été représentée par Savigny dans les figures 7 i-5 de sa planche VIII (1817, Descr. Egypte, Moll.) et qui a été nommée par L. Vaillant Diplodonta Savigmji ( 1 865 , Journal de Conchyl., XIII, p. i25)(1). D'autre part, M. Dali (1903, Tert. Fauna Florida, p. i356) admet que le Tellina lactea Linné ( 1768, Syst. Nat., éd. X, p. 676) est ce Diplodonta globosa Forsk. : en effet, d'après Hanley(i855, lpsa Linn. Conch., p. Z12), il serait possible que le type de cette espèce Linnéenne, très insuffisam- ment décrite, eût été représenté dans la collection de Linné par un petit exemplaire de Venus globosa Forsk (2). Locard a décrit sous le nom de Diplodonta orbiculata Monterosato (1898, (1) 11 est fort probable que l'espèce de Karachi décrite par M. J. C. Melvill (1899, Ann. Mag. Nat. Hitt., 7e s., IV, p. 99, pi. II, fig. 11) sous le nom do Diplodonta holosphœra est également identique. Quant à la forme complètement édentulc identifiée au V. globosa Forsk. par les différents auteurs qui ont étudié la faune de la Mer Rouge, nous avons vu plus haut (p. i/i5) que c'est un Lucina s. tir., qui peut être assimilé au L. ovutn Rve. = L. edentula L. A. Adams (i855, P. Z. S. L., p. 226) a attribué le nom assez semblable de Diplodonta globulosa à une coquille Australienne, mais cette espèce n'a pas été figurée et M. Ch. Hedley ( 1 9 1 3 , Proc. Linn. Soc. N. S. Wales , XXXVIII , p. 2G7 ) , qui n'a pu en retrouver au British Muséum aucun spécimen , la déclare mécon- naissable. ('2) Ce Tellina lactea Linné serait donc bien distinct de la forme Méditerra- néenne qui, décrite et figurée par Poli (1791-90, Test. Ulr. Sicil., I, p. 3i; II, p. 46, pi. XV, fig. 28-29) sous ce même nom de Tellina laclea, est le type du genre Loripes et a pour synonymes Lucina lucinalis Lk. [Amphidesma] et Lucina leucoma Turton. Mdskdm. — xxn. i3 — 190 — Exped. Scient. «Travailleur* et «Talisman*, Moll. Test., H, p. 2 65, pi. XIV, fig. 8-11) une coquille draguée parle « Talismans dans le golfe de Gas- cogne : par sa forme arrondie équilatérale et un peu transverse, elle res- semble beaucoup au D. globosa de taille moyenne. Parmi les échantillons rapportés par M. le Dr Jousseaume il s'en ren- contre même un dont les valves ont un contour très transverse et sont partagées chacune en trois zones par deux carènes extrêmement obtuses partant du sommet : ce spécimen est donc fort analogue au D. labellijormis Locard (1898, loc. cit., p. 286, pi. XIII, fig. 13-17), du golfe de Cadix. Diplodonta tumida H. Adams. H. Adams a décrit sous le nom de Mysia tumida (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791, pi. XLVIII, fig. 16) une coquille renflée, nettement équilatérale, à région antérieure très courte et arrondie, à région postérieure plus longue et plutôt quadrangulaire, à sommets pro- éminents: il lui attribue une sculpture décussée, formée de fines stries, les unes rayonnantes, les autres concentriques. Plusieurs spécimens recueillis par M. le Dr Jousseaume me paraissent par leur forme pouvoir être rapportés à celle espèce : les lignes rayonnantes n'y sont que très faiblement indiquées, la striation transversale est, au contraire, fort nette; certains de ces échantillons ont conservé, vers le bord ventral, des restes d'épiderme et alors ces stries concentriques se montrent au microscope formées par des granulations extrêmement petites. Je pense que ceci peut correspondre aux lignes concentriques de points minuscules signalés par M. R. Sturany comme constituant l'ornementation de son D. raveyensis (1901, Exp. rrPola», Lamellibr. Roth. Meer. , Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 285, pi. VI, fig. 8-11), de la Mer Rouge; lui-même reconnaît que son espèce ressemble par sa forme et par sa taille au D. tumida, mais il admet qu'elle s'en différencie par l'absence de sculpture rayonnante; cependant les ponctuations dont il parle et qui forment des lignes concentriques me semblent également pou- voir être disposées en files radiales qui représenteraient les stries rayon- nantes mentionnées par H. Adams : je crois donc qu'il est possible que D. raveyensis soit à réunir à D. tumida. Hab. — Suez, Perim, Aden, Djibouti (,). W Issel (1869, Malac. Mur Rosso, p. 85, pi. I, fig. 10) a décrit sous le nom d'EInlhia Arcoiiatii une coquille, du golfe d'Akaba, qui posséderait une char- nière semblable à celle du Cardita sulcata Brug. , mais devrait cependant être rangée parmi les Lucines : dans les récoltes de M. le Dr Jousseaume je n'ai rien observé pouvant correspondre à cette forme qui constitue pour P. Fischer (1887, Man. Conehyl., p. 11 84) un genre incertœ sedis et qui reste énigmatique. 191 — Liste des Limaciens PROVENANT DES RECOLTES DE M. PALLARY DANS LE GRAND AtLAS, par M. Carlo Pollonera. Malacolimax nvctelius Bgt. Dar M'tougui, Ourika, vallon de l'Oued Ait Hassen, Taguenahoutz. Amalia gagates Drpd. Dar M'tougui, Amismiz, vallon de l'Oued Ait Hassen. Amalia cabiliana Pollonera. Dar M'tougui, Amismiz. Geomalacus (Letourneuxia) marocanus n. sp. Diffère du G. Tournieri Pollonera par les bandes médianes du dos et du bouclier moins fortes que les bandes latérales; par sa limacelle à nucléus latéral et à stries d'accroissement concentriques; enfin par son appareil reproducteur à bourse copulatrice ronde. Dar Goundafi, échantillons pas tout à fait adultes. Taguenhaoulz , un échantillon très jeune. Note additionnelle par M. Pallary. J'ai tout lieu de craindre que plusieurs des Limaciens provenant de mes captures ne soient pas parvenus à M. Pollonera, car je ne vois pas men- tionnée sur la liste ci-dessus une Limace de grande taille dont j'avais recueilli plusieurs exemplaires, dans des détritus, sur la rive droite de l'O. N'fis à Dar Goundafi, ni mes récoltes de l'imi n'Takandout (dar Anflous), ni la grosse Parmacelle qui a été nommée : P. dorsalis par Mousson. i3. — 192 — Cette Parmacelle, qui est très répandue dans le grand Atlas, ne me paraît se distiuguer du P. Deshayesi M. T. que par sa coloration, car les limacelles n'offrent aucune différence appréciable. La coloration du P. Deshayesi est d'un brun roux uniforme, tandis que la variété du Sud Marocain est d'un jaune soufre clair avec des zébrures brunes. Le P. dorsalis est fréquent au pied du massif au printemps. J'ai même capturé un exemplaire vivant à Aguergour au commencement de juin. — 193 — Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique Équatoriale^, par M. Louis Germain. XLI1I. Faundle Malacologique du lac Albert-Edouard (Afrique orientale). Beaucoup moins étendu que ses voisins, le Victoria-Nyanza et le Tan- ganyika, le lac Albert -Edouard occupe encore, à une altitude de 090 mètres environ, une superficie de 3, 600 kilomètres carrés. Il est coupé, non loin de son rivage Est, par le 3o° de longitude Est (Green- wich) et s'étend entre o°2' de latitude Nord et o'4'3o" de latitude Sud. De forme grossièrement ovalaire, il est prolongé, vers le Nord-Est, par une double expansion : les lacs Kufuru et Ruissambo. Sa plus grande largeur est d'environ 60 kilomètres et sa longueur, qui atteint 70 kilo- mètres, dépasse i3o kilomètres si l'on tient compte de son expansion Nord-Est. Le lac Albert -Edouard est réuni à l'Albert-Nyanza et, par suite, au bassin du Nil, par l'Issonga, grosse rivière qui coule, d'abord dans une direction S.-N. , puis, sous le nom de rivière Semliki, dans une direction S. W.-N. E. Par contre, l' Albert-Edouard est, au Sud, sans communication avec le lac Kiwu. Il est seulement prolongé, dans un alignement N.-S. , par la vallée du Rutshurru (2). La faune du lac Albert-Edouard est encore peu connue. Le Dr E. von Martens, se basant sur les matériaux recueillis par le D' Stuhlmann, en a C> Voir le Bulletin du Muséum d'hist. natur. Paris, XXI, 1910, n° 7 (décembre), p. 283-290, et XXII, 1916, n° 3 (mars), p. 1 56-162. '*' La rivière Rutshurru prend naissance dans le massif volcanique d'origine récente, dominé par le Kirunga, volcan encore en activité [G. Graf von Gôtzen, Durch] AfrikaTvon Ost nach West, Berlin, 1895, p. 197 et suiv.], massif qui, entre le Kiwu et l'Albert-Edouard , barre le grand Graben de l'Afrique orientale. Elle se jette, dans l' Albert-Edouard , un peu à l'Est du poste belge de \\ it- sebumbi. — 194 — publié les principaux éléments en 1897 (1). Depuis, l'expédition allemande qui, en 1907 et 1908, parcourut l'Afrique centrale a ajouté quelques indications nouvelles (2). Une note de H. B. Preston {3) complétait nos connaissances sur ce sujet, lorsque le Dr Gromier adressa, en 1911, au Laboratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle, une petite série de Mollusques qu'il venait de recueillir dans le lac Albert- Edouard <4>. La note actuelle coordonne ces divers matériaux. Elle essaie, en outre, de faire ressortir les caractères généraux de la faune malacologique du lac Albert-Edouard. § 1. Limnaea (Radix) undussemae Martens. 1897. Limnaea undussumae Martens, Beschaîte Weichthere Deulsch Ost-Afrikas , p. i35, taf. I, fig. 18, taf. VI, fig. 2 et 5. 1907. Limnaea undussumae Germain, Mollusques Afrique centrale française, p. 492. 1911. Lymnaea undussumae Tuiele, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika-Expedi- tion Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. iqo^- 1Q08, 111, p. 908. 1916. Limnaea, Radix) undussumae Dautzenberg et Germain, Revue zoologique africaine, IV, fasc. 1, p. 39. Celte espèce, voisine du Limnaea [Radix) natalensis Krauss(5), a été découverte, dans le lac Albert-Edouard, par le voyageur F. Stuhlmann. (') Martens (Dr E. von), Beschaîte \\ eichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , Berlin, 1897. <2> Thiele (Dr. J.), Mollusken der Deutschen Zenlralafrika-Expedition [Wis- sensch, Ergebnisse der deutschen Zentral-Africa-Expedition, îgoy-igoS , Bond 111 [Zool. I], 1911, p. 175-214, taf. IV- VI, a5 fig. dans le texte). I3) Preston (H. B.), Additions to the non-Marine Molluscan Fauna of Britisli and German East Africa and Lake Albert Edward (Annals and Magaz. Natural History , 8e ser. , VI, nov. 1910, p. 5a6-536, pi. VI1-IX). (4) Germain (Louis), Contribut. faune malacologique Afrique équatoriale . XXX : Sur quelques Mollusques recueillis, par M. le Dr Gromier, dans le lac Albei 1- Edouard et ses environs (Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII, 1912, n° 2, p. 77-83). (0) Krauss, Sùdafrikanische Mollusken. Ein Beitrag zur Kenntniss der Mollus- ken des Kap- und Natallandes und zur geographischen Verbreitung derselben, 18/18, p. 85, taf. V, fig. i5 (Limnaeus natalensis). — 195 — Planorbis (Coretis) sudanicus Martens. 1870. Planorbis sudanicus Martens, Malokozool. Blâtter, XVII, p. 35. 1871. Planorbis sudanicus Martens in: Pfeiffer, Novitates Concholog., IV, p. 23, 11° 694, pi. XIV, fig. 6-9. 1886. Planorbis sudanicus Clessin in : Martini et Chemnitz, Systemal-Conchylien- Cabinet, Limnœiden , p. 1 35 , taf. XXII, fig. 5. 1890. Planorbis sudanicus Bourguignat, Hist. malacolog. lac Tanganyika, p. 10, pi. I, fig. 1 3-i 5 , et Annales se. naturelles, X, même pagin. 189/1. Planorbis sudanicus Sturany in : Bacmann, Durch Massailand zur NUquelle , p. 3. 1897. Planorbis sudanicus Martens, Reschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , p. 1 46 , taf. I, fig. 17. 1907. Planorbis sudanicus Germain, Mollusques Afrique centrale française, p. 5o4. 1909. Planorbis sudanicus Tiiiele , Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. igoj-igo8 , III, p. 209. 1911. Planorbis sudanicus Germain, Notice malacolog., Documents scient. Mission Tilho, II, p. 187. 1914. Planorbis (Coretus) sudanicus Dautzenbbrg et Germain, Revue zoologique africaine, IV, fasc. 1, p. ho. Répandu dans toutes les régions orientales et centrales de l'Afrique équatoriale, où il montre de nombreuses variétés, le Planorbis (Coretus) sudanicus Martens a été recueilli, dans le lac Albert-Edouard, d'abord par F. Stdhlmann (1891), puis par les membres de l'Expédition allemande dans l'Afrique centrale (1907-1908). D'autre part de nombreux exemplaires subfossiles, appartenant à la variété major Martens (1), ont été découverts, par F. Stdhlmann, près de Katarenge et dans la partie Sud-Ouest du lac. Ces spécimens atteignent de i5 à 18 millimètres de diamètre maximum. M Primitivement signalée par E. A. Smith (Proceedings zoological Society of London , 1 880 , p. 3hç)), cette variété major a été nommée par le Dr E. von Mar- tens (Heschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1898, p. îifi). Elle avait été antérieurement figurée par J.-B. Bourguignat (Histoire malacohgique lac Tan- ganyika, 1890, pi. I, fig. 1 3-i 5). Une variété de taille encore plus grands haltite le lac Manyara : c'est la variété magnus Sturany , in : Baumann (0.), Durch Massai- land zur NUquelle, 189/1, p. 16, taf. XXIV, fig. 10, 1 A et 39. 19G Planorbis (Coretus) choanomphalus Martens. 1879. Planorbis choanomphalus Martens, Sitz. bericht. d. Gesellsch. naturforsch. Freunde Berlin , p. io3. 1897. Planorbis choanomphalus Martens, Beschaîte Weichthiere Deutsch-Ost- Afrikas, p. i48,taf. vi, fig. i4-i 5. 1905. Planorbis choanomphalus Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, p. 255. 1908. Planorbis chonaomphalus Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses envi- rons, p. 3o. 1910. Biomphalaria Smithi Preston, Annals and Magaz. of Natur. history, ser. 8, VI (novembre), p. 535, pi. IX, fig. 26-26 A. 1911. Planorbis choanomphalus Thiele , Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expe- dition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Ajriha-Exped. iqoj- igo8, III, p. 209. Le Planorbis choanomphalus Martens est une coquille très nettement caractérisée . rappelant assez bien , par son aspect général , les espèces du genre Choanomphalus du lac Baïkal. Ce phénomène de convergence est principalement dû à l'existence de carènes très saillantes qui, au dernier tour, sont disposées : l'une à la partie supérieure, l'autre autour de l'om- bilic qui prend ainsi l'aspect d'un large entonnoir. Une troisième carène, assez émoussée chez le type, est située à la partie médiane du dernier tour. La taille atteint de 8 à 9 millimètres de diamètre maximum pour 5-6 millimètres de diamètre minimum et 3 1/2 millimètres de hauteur. L'ouverture mesure h millimètres de diamètre sur 5 millimètres de hau- teur. Considérant surtout la disposition des carènes, le D1 E. von Martens rapproche le Planorbis choanomphalus Martens de certaines espèces de l'Amérique du Sud et, notamment, du Planorbis andecolus d'Orbigny (1). Le fait est exact; mais, comme je l'ai précédemment indiqué (2), il est beaucoup plus général et peut se résumer comme suit : Les Planorbes des régions africaines équatoriales ont d'étroites affinités avec ceux de l'Amérique tropicale , mais les espèces africaines restent constam- ment de taille plus faible ^\ (>> Orbigny (A. d'), Magasin de Zoologie, 1 84 9, p. 26; et Voyage dans l'Amé- rique méridionale , 1843, p. 346, pi. XLV, fig. i-4. (*) Germain (Louis), Essai sur la Malacographie de l'Afrique équaloriale, Archives Zoologie expérim. et génér., 4° série, VI, n° 4, mars 1907, p. 11 4, et Recherches sur la faune malacologique de l'Afrique équatoriale, id. , 5e série, 1, n° 1, avril 1909, p. 123 et suiv. W Ainsi le Planorbis sudanicus Martens se rapproche du Planorbis guadalu- — 197 — En réalité le Planorbis choanomphalus Martens appartient au même groupe que les Planorbis adowensis Bouguignat (1), Planorbis Bridouxi Bourguignat (2) et Planorbis Bridouxi, variété Foai Germain (3), espèces qui constituent une section assez nette du sous-genre Coretus. Le Planorbis Bridouxi Bourguignat, si répandu dans presque toutes les eaux douces africaines équatoriales , et surtout sa variété Foai Germain du lac Tanga- nyika sont les Planorbes les plus voisins du Planorbis choanomphalus Martens. Quant au Biomphalaria Smilhi Presto n , il se rapporte incontestablement au Planorbis choanomphalus Martens (4). Lac Albert-Edouard [J. E. S. Moore in : H. B. Preston]. Lac Albert-Edouard [Expédition allemande 1907-1908]. Subfossile près du poste belge de Witschumbi, dans la région Sud- Ouest du lac Albert-Edouard, 10 mai 1891 [Dr F. Stuhlmann]. Variété basisulcatus Martens. 1897. Planorbis choanomphalus, variété basisulcatus Martens, Beschalle Weich- thiere Deutsch-Ost-Afrikas , p. 169, taf. VI, fig. 16. La variété basisulcatus Martens se distingue par sa carène médiane plus accentuée et par sa carène inférieure très nolablement plus saillante. La taille est également plus grande, puisqu'elle atteint les dimensions suivantes : Diamètre maximum : 11 millimètres; diamètre minimum: 9 milli- pensis Sowerby (Gênera, II, i83o, p. 2 et fig. 2 de la planche non numérotée, consacrée au genre Planorbis), mais il est beaucoup plus petit. Le même carac- tère s'observe, d'une manière très générale, chez les Ampullaires dont les formes géantes habitent l'Amérique du Sud. (l) Bouiîguignat (J.-B.), Description de diverses espèces terr. etjluv. et de diffé- rents genres de Mollusques de l'Egypte, de l'Abyssinie, de Zanzibar, du Sénégal ri du centre de l'Afrique, 1879, p. 11 ; et Iconographie Malacologique des animaux Mollusques Jluviatiles du lac Tanganyika, 1888, p. 17, pi. I, fig. 1-4. (2' Bourguignat (J.-R.), toc. supra cit., 1888, pi. I, fig. 9-12 [Planorbis Bri- dou.xianus], (3> Germain (Louis), Sur quelques Mollusques terr. et fluv. rapportés par M. Ch. Gravier, du désert Somali , Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI, 190'!, p. 35 1 ; et Liste des Mollusques recueillis par M. R. FoÀ, dans le lac Tanganyika et ses environs, id. , XI, 1900, p. 2 56. (4) Le type décrit par H. B. Preston correspond à un individu de grande taille : diamètre maximum : 9,5 millimètres; diamètre minimum : 7,2.5 milli- mètres; hauteur : h millimètres; diamètre de l'ouverture : 6,5 millimètres; hauteur de l'ouverture : 5 millimètres. _ 198 — mètres; hauteur : 3 1/2-4 millimètres; diamètre de l'ouverture : 4-5 milli- mètres; hauteur de l'ouverture : 5-6 millimètres {l). Subfossile près du poste belge de Witschumbi, dans la région Sud- Ouest du lac Albert-Edouard, 10 mai 1891 [DrF. Stuhlmann]. Planorbis (Diplodiscds) apertus Martens. 1897. Planorbis apertus Martens, Beschalte Weichtltiere Deutsch-Ost-Afrihus , p. ihg, taf. VI, fig. 17. 1912. Planorbis apertus Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XV11I, p. 80. J'ai précédemment donné quelques détails (Contributions, etc., XXX, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, 1912, p. 80 et suiv.) sur cette espèce recueillie par le Dr Gromier. Je n'y reviendrai donc pas ici. Lac Albert-Edouard, près de Kirima, sur la côte Nord-Ouest, 2 5 mai 1891 [F. Stuhlmann]. Lac Albert-Edouard, près du poste belge de Kasindi, i5 mars 1911 [Dr Gromier]. Vivipara unicolor Olivier. 180 h. Cyclostoma unicolor Olivier, Voyage Empire ottoman, III, p. 68, Atlas II, pi. XXXI, fig. 9. 189^. Paludina unicolor Sturany in : Bacmann, Durch Massailand zur Nilquelle , p. 8, taf. XXIV, fig. 8-9. 1897. Vivipara unicolor Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, p. 175. 1907. Vivipara unicolor Germain, Mollusques Afrique centrale française , p. 5i 3. 1908. Vivipara unicolor Germain, Mollusques lac Tangamjika et ses environs, p. 55. 1911. Vivipara unicolor Germain, Notice malacologique , Documents scient. Mission Tilho, II, p. i95, pi. Il, fig. i3-i7 et pi. III, fig. 2. 191/1. Vivipara unicolor Dautzenberg et Germain, Bévue zoologique africaine, IV, fasc. 1, p. 5a. 1914. Vivipara unicolor Geiîmain, Seconde notice malacologique, Documents scient. Mission Tilho, III, p. 3o3 (tirés à part, datés de 1916). Il est à remarquer que cette espèce, si abondamment répandue dans toute l'Afrique tropicale et le bassin inférieur du Nil, n'a pas encore été (') Ces dimensions correspondent aux grands individus de la variété basisulcatus Martens. D'autres, qui constituent un mode minor de cette variété, ne mesurent que 8 millimètres de diamètre maximum, 7 millimètres de diamètre minimum et 3 millimètres de hauteur. — 199 — rencontrée, à l'état vivant, dans le lac Albert -Edouard. F. Stuhlmann a recueilli, dans la région Sud du lac, des exemplaires subfossiles qui atteignent 27-27 1/2 millimètres de longueur et 20-21 millimètres de diamètre maximum. Leur ouverture mesure 12 1/2 à 1 3 millimètres de hauteur pour 10 à 10 1/2 millimètres de diamètre. Ces spécimens ont été décrits, par le D' E. von Martens, sous le nom de variété conoidea{x\ Ils diffèrent du type par leur coquille plus élancée, leur spire à croissance plus régulière, composée de tours plus convexes et sans trace de carène. La variété elatior, également créée par le Dr E. von Martens {~\ ne semble pas différente de la variété conoidea. BvTnixiA (Garbia) Alberti Smith. 1888. Bythinia Alberti Smith, Proceedings Zoological Society of London, p. 54, n° 6. 1899. Bythinia Alberti Martens, Sitz. ber. der Gesellsch. Naturforsch. Freunde Berlin, p. 175. 1897. Bythinia (Gabbia) Alberti Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost- AJrikas, p. 190, taf. VI, fig. 3a. 1911. Bythinia (Gabbia) Alberti Tiiiele, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika - Expédition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-AJrika-Exped. igoj-igo8 , III, p. 210. 1912. Bythinia (Gabbia) Alberti Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII, p. 81. * La figuration de cette Bythinie donnée par E. von Martens est tout à fait insuffisante. Les nombreux exemplaires recueillis par le D1' Gromier, soit à l'état vivant, soit à l'état subfossile, permettent de publier un icono- graphie plus exacte du Bythinia Alberti Smith (fig. 1-2). Je renvoie le lecteur, pour l'étude des caractères de cette espèce, à la description que j'en ai donnée en 1912. Lac Albert-Edouard, près de Kirima, dans la partie Nord-Ouest du lac, 27 novembre 1891 [F. Stuhlmann]. Lac Albert-Edouard [Expédition allemande, 1907-1908]. Lac Albert-Edouard, près du poste belge de Kasindi, i5 mais 1911 [D' Gromier]. (1' Martens (D' E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. 176. (-> Martens (Dr E. von), loc. supra cit., 1897, p. 177, laf. VI, fig. 2") [= Pa- ludina rubicunda Sturanï in : Baumann, Durch Massailand lur Ndquelle, iSg'i, p. 8, laf. XXIV, fig. a-lx (non von Martens)]. — 200 — Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus du lac Albert-Edouard , près du poste belge de Witschumbi , 1 5 avril 1911 [Dr Gromier]. Fig. 1 et a. — Bythinia (Gabbia) Alberti Smitli. Lac Albert-Edouard [D1 Gromier] X 11. Bythinia (Gabbia) humerosa Martens. 1879. Bythinia Stanleyi Smith, var. humerosa Martens, Sitz. ber. d. Gesëlhch. Naturforsch. Freunde Berlin, p. iol\. 1897. Bythinia (Gabbia) humerosa Martens, Beschalte Weichthiere Drulsch-Ost- Afrikas, p. 190, taf. VI, fig. 3i (et fig. de la radula à la p. 190). 1911. Bythinia (Gabbia) humerosa Thielb, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika- Expedition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Eorped. igoj-igo8 , III, p. 210. 191/1. Bythinia (Gabbia) humerosa Dautzenberg et Germun, Berne zoologt, est de forme assez régulièrement elliptique avec les sommets placés vers le tiers antérieur de la coquille. Les exemplaires typiques ont 43 millimètres de longueur totale sur 26 millimètres de largeur maximum et \h milli- mètres d'épaisseur maximum. Lac Albert-Edouard, près de Witschumbi (mai 1891), de Kiruwe (mai 1891) et de Katarenga (juin 1891] [Dr F. Stuhlmann], '') àdams (H.), Pruceedings Zoological Society of London, 1866, p. 376. 204 Unio (Parreysia) ngesianus Martens. 1897. Unio ngesianus Martens, Beschalte Weichtiere Deutsch Ost-Afrikas, p. sbU, taf. VII, fig. 7. 1900. Parreysia ngesiana Simpson, Synopsis of Naiades, Proceedings of the Un. St. Nation. Muséum, XXII, p. 8^7. 191a. Parreysia ngesiana Simpson , Descriptive Catalog. of Naiades [publié par Bryant Walker], III, p. 1129. Du même groupe que la précédente, cette espèce est de forme très sensiblement différente. Elle est beaucoup moins elliptique allongée et ses sommets sont situés vers les 2/5 antérieurs. La taille atteint : Longueur totale: 33-35 millimètres; largeur maximum: 2 4-2 h 1/2 mil- limètres; épaisseur maximum : 16-17 millimètres. La sculpture est fortement accentuée; de nombreuses rides et chevrons s'observent dans la région des sommets. Lac Albert -Edouard, près de Kissakka, sur la côte Nord-Ouest, ai mai 1891 [Dr F. Stuhlmann]. Subfossile à Kaha-Ekjo [Dr F. Stuhlmann]. Mdtela nilotica Gailliaud. 1827. Iridina nilotica Cailliaud, Voyage à Meroë , etc., IV, p. 262; Atlas, II [1823], pi. LX, fig. 11. i835. Iridina nilotica Sowerry, Zoolog. Journal, I, p. 53, pi. II. 1868. Iridina nilotica Reeye, Concholog. Iconica, XVI, pi. II, sp. h. i838. Platiris (Spatha) nilotica Lea, Synopsis of Naiades, p. 33. 1857. Mutela nilotica H. et A. Adams, Gênera of récent Mollusca, II, p. 5o6. 1900. Mutela nilotica Simpson, Synopsis of Naiades, Proceedings of the Un. St. Nation Muséum, XXII, p. 90 3 (pars, non de Lamarck). 1911. Mutela nilotica Germain, Notice malacologique , Documents scient. Mission Tilho, II, p. 210, pi. III, fig. 8. 1911. Mutela nilotica Tuiele, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedilion , Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. igoj-igo8, III, p. 21 3. 191/1. Mutela nilotica Simpson, Descriptive Catal. of Naiades [publié par Buvant Walker], III, p. i355. L'expédition allemande dans l'Afrique centrale (1907-1908) a rap- porté, du lac Albert-Edouard, plusieurs valves de cette espèce très ré- pandue dans tout le bassin du Nil. — 205 Corbicula radiata (Parreyss) Philippi. 18/16. Cyrena radiata Parreyss in : Philippi, Abb. und Beschr. muer Conchyl, II, p. 78, laf. I, fig. 8. 1908. Corbicula radiata Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses environs, p. 16 et p. 89. 19.11. Corbicula radiata Thiele, Mollusk. d. dcuischen Zenlralafrika-Expedition. Wissensch. Ergebn.d. deutschen Zrntral-Âfriha-Exped. iqoj-iqoS III, p. 212. 1912. Corbicula radiata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII p. 82. igi2. Corbicula radiata Connoixy, Ann. South Afric. Muséum, XI, p. 279. 191/1. Corbicula radiata Dadtzenrerg et Germain, Bévue zoologique africaine, IV, fasc. 1, p. 70. Lac Albert-Edouard, Kishakka, sur la côte Nord-Ouest, 21 mai 1891 [J)r F. Stuhljiann]. m Subfossile près de Katarenga, sur la côte Sud-Ouest du lac Albert- Edouard [Emin Pacha, Dr F. Stuhlmann]. Lac Albert-Edouard [Expédition allemande, 1907-1908]. Lac Albert-Edouard , station de Kasindi, i5 mars 1911 [Dr Gromier]. Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus du lac Albert-Edouard, près du poste belge de Witschumbi, mars 1911 [Dr Gromier]. Sphaerium sp. ind. Une espèce de Sphaerium, restée indéterminée, a été recueillie, dans l' Albert-Edouard, par F. Stuhlmann et par les membres de l'expédition allemande de 1907-1908. § 2. Ainsi la faune malacogique du lac Albert-Edouard comprend, d'après nos connaissances actuelles, 18 espèces ou variétés : G Gastéropodes Pul- monés , 7 Gastéropodes Prosobranches et 5 Pélécvpodes. Encore convient- il de remarquer que, sur ce nombre, trois ne sont connues qu'à l'état subfossile (Planorbis suâanicus, variété major Martens; Planorbis choanom- phalus, variété basisulcalus Martens; Vivipara unicolor, variété conoidea Martens). Un premier caractère général semble donc être la pauvreté de la faune du lac. Mais il faut tenir compte du petit nombre des voyageurs qui l'ont exploré. Aussi l'examen comparatif des espèces du lac Albert-Edouard et Muséum. — xxn. ltl — 206 — des masses lacustres voisines permet-il de conclure que les découvertes ultérieures accroîtront sensiblement sa richesse faunique. Un autre caractère général est la prédominance des Mollusques de petite taille et, parmi les grandes espèces, la faible taille relative des indi- vidus. Les espèces les plus abondantes sont toutes de petites dimensions [Bythinia (Gabbia) Alberli Smith; Bythinia (Gabbia) humerosa Martens; Melania (Striatella) tubercuîala Mùller; Corbicula radiata (Parreyss) Phi- lippi]. Les variétés major ne sont plus connues qu'à l'état fossile [Pla- norbis sudanicus , variété major Martens; Planorbis choanomphalus , variété basisuîcatus Martens]. Quant aux grandes coquilles, comme les Ampullaria erythrostoma Reeve, variété Stuhlmanni Martens et Ampullaria ovata Oli- vier, variété Emini Martens, nous avons vu précédemment qu'elles res- taient constamment plus petites que leurs congénères des autres lacs. Par ce caractère , la faune du lac Albert-Edouard se rapproche de celle du Victoria-Nyanza où presque toutes les espèces sont des variétés minor. Ce fait tient uniquement, pour le Victoria-Nyanza tout au moins, à la grande crudité de ses eaux, presque dépourvues de calcaire. Il semble logique d'admettre qu'il en est de même pour le lac Albert-Edouard. Le tableau suivant précise la répartition géographique, dans les prin- cipaux lacs et bassins fluviaux de l'Afrique tropicale, des espèces vivant dans l'Albert-Édouard : De l'étude de ce tableau découlent les observations suivantes : i° Le lac Albert-Edouard ne possède que trois espèces spéciales : urt Planorbe (Planorbis apertus Martens) et deux Unios (Unio Stuhlmanni Mar- tens, Unio ngesianus Martens) qui, toutes trois, sont étroitement appa- rentées à des Mollusques vivant dans les autres lacs. 2° Quelques particularités négatives de cette faune sont ainsi mises en évidence. C'est, parmi les Gastéropodes Pulmonés, l'absence de toute espèce des genres Bullinus (sous-genres Isidora et Pyrgophysa) et Physopsis si caractéristiques de la faune africaine équatoriale; parmi les Gastéro- podes Prosobranches , le manque de Cleopatra et de Lanistes et la rareté probable des Vivipares, puisque le seul Vivipara unicolor Olivier, variété conoidea Martens, n'est encore connu qu'à l'état fossile; enfin, parmi les Pélécypodes, la grande famille des Motelidae est fort mal représentée : aucun Spatha n'habite les eaux du lac, fréquentées seulement par de peu nombreux individus du Mutela nilotica Cailliaud. 3° Les nombreux lacs, d'étendue beaucoup moindre, disséminés dans l'Afrique orientale, notamment entre le lac Kiwu et le Victoria-Nyanza et, au nord du 5° de latitude S., entre le lac Tanganyikaet le Kilima N'djaro, sont très mal connus au point de vue faunique. Il est cependant fort inté- — 207 s + + + + + + + + + + + \A •f. ►J + + + + + + X + + + ■2 03 U a. *w + + + + + + + + + + + + + + a 2 u a -là 85 o s ►4 a o 0. o a -a H ■«i ? S ; j2 « 3 5 ri §5 3 S O te 6 Cl ^— ■*-»— . «* «3 *"— ' ** ** V- t- 4 fc- "B O S o o o o ce 3 e c s e s c s;s;£;s; s; 3 je PS O Efl «- c "9 ? ù fi ^ S o o ' CL, ^ . O S- ~ es -S -S H -S -S cfi se -«13 3 O ^■S S . — -, . j- .2 a ~ + + lis s .„ S a .•es I e .2 • ~9 -a a « t! ~ ,3 ,3 co C/5 O 3 3 3 .§«.§ S> .8 S S 3 3 C; 3 3 b-2'S=S ï=: t-uoqsq -ïs =3-3.2 3 S 3 3 3 c -S ^S S-5= B< 2-<-S 3 s»t S c «; <»> -^-^^^ a o S, e» sa ■i .3^3 S « bo~ ' S 1— ' c/} K — -— .3 3 ~ — 5 S a- 2 • »v 3^.8 "3 fti - - — çs J e fc .-s K S .3 .3 S a S — " — --3 B S; a « S II O0"3 S " e» c ? 3 «1 S 3 à g tu 1 Oï aï? SfS= -a e>Sn «"? X •r 3 oj a&o'-§„3 Ja>-'S - I S a S a. 5^" c. -<5 -— . S-i ? eu =i 'â -S ■ •a a rs t- S a 3-oo o a « fe 3 S , 3 « .• X -S 5 . 3 _ -oo t». ce t- " a; . - 3 , -C3 /> - -i t- M C t- a 3 O in S oo.' «; 3 ^ es 3 to 3 =3 S §S 1° ; a 3 o - eo M 'W JJ - «S as * « -a - .-S 3 k a-s'- U -s) • a .-S 3 e Ci g H o g a,=3 ^^ -i: g ^ bb ^L^ "^! .2 a. -S >o^ QJ H M ÛJ *•* "" f--5 - « g S -5 tS ira 3-3 ! CÛ -^ w 2 K *" OO o >■ m kJ "S ^ ■? _: -^5 OT w ^ w n to "-" ' v h S î* --1 °* S: &.-H «- g s .s o g o ' ^ ^ ct a oo - -3 0 w oo a .£ CT ^ .."« ç* 3 t. ^ -s» . S ►. a ^ .8 ■ S.-S 2 ^S'S ^§ I3 t. ; -s b g."3 "s .' c§»J5 H i § 3 S .ri m - -■ «, « C5 ^^ -■ ' 3 u ^ Ln > ">~, e — • . C •§ 3 c |~ £ ® a tofj ~c £ -u S --^.-^f. cg a g - ;- C0 "3 M bu - .- a bo £ a cj ^™a a _ 12 "g e „ a = S. °° a . 3 0,0 ^ a - ■» S ■" ES i4. — 208 — ressant de constater que les quelques espèces qui y ont été recueillies — elles proviennent des lacs Mohasi (1), Ruanyana (2) et Manyara (3) — vivent également dans l'Albert-Edouard et la plupart des autres grands lacs de l'Afrique orientale. Il est vivement à souhaiter qu'une exploration métho- dique des richesses zoologiques de ces lacs soit entreprise , car elle appor- terait de très intéressantes données zoogéographiques (4). h" La faune du lac Albert-Edouard est, dans son ensemble, analogue à celle des autres grands lacs de l'Afrique orientale. On y rencontre, en effet, soit les mêmes espèces , soit des variétés de ces espèces , soit enfin des es- pèces représentatives. C'est ainsi que le Planorbis aperlus Martens est repré- senté, dans le lac Tanganyika, par le Planorbis Lamyi Germain (5); les Unio Stuhlmanni Martens et Unio ngesianus Martens par VUnio Bakeri H. Adams(6) de l'Albert-Nyanza. L'analogie se poursuit même jusqu'aux variétés : le Planorbis choanomphalus Martens, variété basisulcalus Martens est remplacé, clans le lac Victoria, par le Planorbis choanomphalus Mar- tens , variété Victoriae Smith (7). 5° Un important pourcentage d'espèces du lac Albert-Edouard se retrouve dans les grands bassius fluviaux de l'Afrique tropicale : Nil , Chari et Congo. Ainsi, en résumé, la faune du lac Albert-Edouard ne montre pas de spécialisation réelle : elle est analogue, non seulement à celle des autres lacs de l'Afrique orientale (Albert, Kiwu, Tanganyika (8), Nyassa et (1) Le lac Mohasi, très étroit et long d'une quarantaine de kilomètres, est situé, vers l'altitude de i,/ioo mètres, dans une direction générale E. W., par environ 9." i' de latitude S., entre le lac Kiwu et le Victoria-Nyanza (entre 3o° a' et 3o° W 3o" environ de long. E. Greenwich). W Le lac Ruanyana, également enlre les lacs Kiwu et Victoria, est situé près du village de Weranyanye, par environ a0 io' de latitude S. et 3i° i5' de lon- gitude E. (Greenwich). t3' Le lac Manyara est situé, à l'altitude d'environ îooo mètres, entre l\° i' et li" 3' de lat. S. par 36° de longitude E. Greenwich (à l'Ouest des monts Meru et Kiliraa N'djaro). (4> Notamment au sujet de l'évolution des faunes lacustres de l'Afrique orientale. (5) Germain (Louis), Liste des Mollusques recueillis par M. E. FoÀ dans le lac Tanganyika et ses environs, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI, igo5, n° h, p. 2 55, n° la ; et Mollusques du lac Tanganyika et de ses environs, Paris, Impr. nation., 1908, p. 3i, fig. i-5. <6> Adams (H), Proceedings Zoological Society of London, 1866, p. 376. W Smith (E. A.), Annals and Magaz. Natural History , G°ser.,X, 1892, p. 383 ( Planorbis Victoriae). W Germain (Louis), Origine de la faune fluviatile de l'Est Africain, IX* Con- grès international de Zoologie, Monaco, 1913 (191 4), p. 559-671; 3 cartes dans le texte. Muséum. — M. L. Germain. Pl. V. Fig. 3. — Calcaire fossilifère des environs du poste belge de Witschumbi , au Sud-Ouest du lac Albert-Edouard, i5 avril 1911 [Dr GromierJXs- — 209 — surtout Victoria), mais elle présente en outre de très étroites affinités avec celle des grands bassins fluviaux du Congo, du Ghari et du Nil. Ces constatations viennent à l'appui des conclusions que je formulai, en 1913, au sujet d'une commune origine lacustre de toutes les faunes fluviatiles de l'Afrique tropico-orientale. * * On trouve, dans les se'diments voisins du lac, de nombreuses coquilles fossiles ou subfossiles. Les premières ont été recueillies par le D' F. Stihl- mann, qui a rapporté les espèces suivantes : * Planorbis (Coretus) sudanicus Martens, variété major Martens0'. * Planorbis (Coretus) choanomphalus Martens, variété basisulcatus Martens. * Vivipara unicolor Olivier, variété conoidea Martens. Bythinia (Gabbia) Alberti Smith. Bylhinia (Gabbia) humerosa Martens. Melania (Striatella) tuberculata Mùller. Unio (Parreysia) ngcsianus Martens. Corbicala radiata (Parreyss) Philippi. Ces espèces proviennent presque toutes des régions Sud et Sud-Ouest du lac; seul le Melania {Striatella) tuberculata Mùller a également été trouvé dans les calcaires bordant les rives Nord-Ouest de l'Alberl-Edouard. Le docteur Gromier a envoyé au Laboratoire de Malacologie du Muséum quelques Mollusques qui complètent ces indications : Bythinia (Gabbia) Alberti Smith. Melania (Striatella) tuberculata Mùller. Corbicula radiata (Parreyss) Philippi. Ces coquilles sont fort abondantes dans un calcaire grenu et assez solide (fig. 3) constituant, au voisinage du poste belge de Witschumbi (Sud- Ouest du lac), des formations situées à 5 mètres au-dessus du niveau actuel des eaux. On remarquera que ni les Ampullaires ni le Mutela nilotica Càilliaud n'ont été retrouvés à l'état fossile. Par contre, presque toutes les espèces fossiles vivent encore aujourd'hui dans le lac : seul, en effet, le Vivipara unicolor Olivier — si commun dans presque toute l'Afrique équatoriale — semble avoir disparu, en même temps que les variétés de grande taille W Les espèces marquées d'un astérique no semblent plus vivre, actuellement , dans les eaux du lac Albert-Edouard. — 210 — des Planorbis (Coretus) sudanicus Martens et Planorbis (Coretus) choanom- phalus Marteus. Mais, pour les autres espèces, les échantillons fossiles ne présentent, avec les individus vivants, aucune différence appréciable. Ainsi, à une époque très récente, le lac Albert-Edouard présentait une superficie plus grande qu'aujourd'hui. Deux régions de cette ancienne extension sont dès maintenant fixées : lune, au Nord-Ouest, le long de la rivière Issonga reliant l'Albert-Edouard à l'Albert-Nyanza et, par suite, au bassin du Nil; l'autre, au Sud-Ouest, dans la vallée du Rutshurru, rivière coulant dans le grand graben qui, partant du Zambèse, rejoint la vallée du Jourdain en Syrie après avoir traversé, dans une direction Nord- Sud , toute l'Afrique orientale. — 211 — Quelques Renseignements sur des ÉcHAyriLLONs RECEMMENT PARVENUS AU LABORATOIRE DE GÉOLOGIE, par M. le Professeur Stanislas Meunier. M. Paul Serre, Vice-consul de France à Port d'Espagne, Trinidad, et associé du Muséum , nous a fait parvenir une intéressante série de concré- tions calcaires recueillies par lui dans une grotte située dans l'île de Gaspary. On sait que cette île est comprise dans un chapelet qui s'étend de l'extrémité Nord-Ouest de la Trinité jusqu'auprès de la côte du Vene- zuela. La grotte s'ouvre sur le versant méridional de Gaspary et, pour la visiter, il faut descendre non sans difficulté jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur par des échelles , d'ailleurs installées à demeure en vue des touristes. On arrive ainsi dans une salle recouverte d'une vaste coupole effondrée en son milieu, et qui laisse pénétrer la lumière dont s'éclaire un petit lac d'eau salée d'un vert d'émeraude et d'une limpidité parfaite, où les touristes se haignent volontiers et d'où, par un étroit couloir de 200 mè- tres de longueur, ils peuvent gagner la mer. C'est dans la partie obscure de la grotte que se trouvent les concrétions calcaires et tout d'abord de gros piliers qui , allant du sol au plafond , ont de 3 à 8 mètres au maximum; c'est de là que proviennent les spécimens qui sont parvenus au Laboratoire. Dans cette jolie série, on remarque d'abord dès tronçons de stalactites de la forme conique ordinaire avec un vestige plus ou moins visible du canal axial , vers le centre de la surface de cassure, dont la structure est très confusément concentrique. Quelquefois la matière calcaire est dépourvue de toute orientation dominante et unifor- mément grenue comme dans un bloc de marbre de Carrare dont la con- lexture n'aurait rien à voir avec la forme extérieure. 11 y a aussi de fines stalactites très grêles, tantôt d'un blanc de lait, tantôt un peu translucides et d'une légère teinte jaunâtre. Comme opposition , on rencontre des stalagmites de divers types. Plusieurs d'entre elles sont pro- bablement empruntées à la paroi de bassins du genre des gours, si fréquents dans les cavernes de tous les pays, mais se signalent par la forme en dents de scie de leur pourtour naturel. Beaucoup de nos concrétions sont en forme de choux-fleurs , dont on ne se figurerait peut-être pas aisément le gisement, si M. Paul Serre n'avait mis dans sa collection un cylindre calcaire concrétionné et probablement — 212 — stalagmitique, à la surface duquel se pressent des choux-fleurs du genre de ceux qui nous occupent et qui tous montrent la fracture d'un pédoncule qui les mettait en rapport avec quelque masse rocheuse. , La grotte de Gaspary a de nombreux analogues dans les îles voisines. On sait que, durant son ce'lèbre voyage aux régions équinoxiales, Alexandre de Humboldt a signalé celle de Guacharo , dans laquelle il a découvert le Stealornis, curieux oiseau nocturne qui, par une exception rare, est frugi- vore. Puisque l'occasion se présente de signaler les services dont nous sommes redevables à M. Serre, ajoutons qu'il se consacre aux Antilles à des œuvres efficacement patriotiques qui lui ont permis, par exemple, de réunir dès maintenant plus de 35,ooo francs pour nos œuvres de guerre. Il éprouve malgré tout comme un besoin de justifier son séjour loin du front, car il dit dans sa lettre: crEn septembre 1916, et bien que non disponible (classe 1890) j'ai voulu rentrer, mais j'ai été invité à rester à mon poste. « Indépendamment du bel envoi de M. Serre, on signalera une petite collection de fossiles, très délicatement conservée, de l'éocène de Venteley, recueillis par M. Gharpiat, qui était attaché au Laboratoire de Géologie, avant d'aller prendre sa place aux armées. Enfin, parmi plusieurs échantillons qui nous arrivent du Maroc où ils ont été recueillis par le lieutenant Durand, — actuellement adjoint au Colonel commandant la place de Saflî, subdivision de Casablanca, ancien élève de l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon, — nous avons déter- miné un petit spécimen de cuprite, sensiblement pure, à grains d'acier et à poussière très rouge, qui constituera un minerai excellent si elle est suffisamment abondante. 213 — Propriétés venimeuses de la salive parotidienne chez des colubridés aglyphes DES GENRES TrOPIDONOTUS KlJIIS , ZaMENIS ET HeLICOPS WaOLER. Note de Mme M. Phisalix et du R. P. F. Caius. Au petit nombre d'espèces de Colubridés aglyphes chez lesquels la veni- mosité de la salive parotidienne a été constatée , soit par les effets de la morsure, soit par ceux de l'inoculation de cette salive, nos recherches nous permettent d'eu ajouter trois nouvelles, et de confirmer pour une quatrième les résultats antérieurement obtenus. Préparation du venin. — La glande parotidienne des Colubridés aglyphes est massive, et les lumières glandulaires étroites ne peuvent, comme chez les grands venimeux, servir de réservoir à sa propre sécrétion. Nous avons dû, pour obtenir celle-ci, faire un extrait aqueux de la glande-, à cet effet, la pulpe est additionnée d'une petite quantité d'eau distillée, et, après une demi-heure de contact, le mélange est filtré sur papier, ou exprimé dans un nouet de toile fine. Le liquide qui passe au filtre de papier ou de toile est généralement incolore, visqueux, neutre ou légèrement alcalin au tournesol; il est doué de propriétés venimeuses. i° Zamenis gemonensis Laur. Les sujets sur lesquels nous avons expérimenté provenaient tous du Bocage vendéen et appartenaient à la variété Z. Viridijlavus Lacépède. Chez ces couleuvres , les parotides sont petites et le poids des deux glandes à l'état frais ne dépasse pas 20 à 22 milligrammes chez les plus gros sujets. Action sur le cobaye. — L'extrait aqueux correspondant aux deux glandes tue le cobaye d'un poids de 3 à 5oo grammes en une heure et demie par injection intra-péritonéale, et en trois heures par inoculation sous-cutanée. Au bout d'une dizaine de minutes, le sujet envenimé présente delà parésie du train postérieur du corps, puis de la paralysie, en même temps que se manifestent des accidents respiratoires ; le rythme de la respiration est saccadé, le sujet, tête dressée, se tient relevé sur les pattes antérieures en perpétuelle imminence d'asphyxie; il a de l'hypersécrétion nasale; puis — 214 — il survient du rboncus , des hoquets , et la respiration finit par s'arrêter, un peu avant le cœur. A l'autopsie , on constate un œdème sous-cutané hémorrhagique , au lieu d'inoculation, avec une coloration violacée de la peau, une vive congestion des vaisseaux de l'intestin grêle , dont une portion contient un peu d'épan- cheraent sanguin, des hémorrhagies ponctiformes sur les parois intesti- nales. En arrière , les poumons présentent quelques lobules d'hépatisalion rouge. 2° Zamenis hippocrepis Lin. Les sujets employés étaient de taille moyenne, ne dépassant pas om. 80 de longueur ; le poids moyen des deux glandes variait entre 1 5 et 18 milli- grammes. Action sur le Cobaye. — La dose qui correspond aux deux glandes fait périr en vingt-quatre heures un Cobaye de 35o à 5oo gr. qui reçoit l'extrait sous la peau. A cette moindre toxicité près , les symptômes et les lésions d'autopsie sont identiques à ceux que détermine le venin de l'espèce précé- dente. Mais nous n'avons jamais observé avec le venin de ces deux espèces de Zamenis les violentes convulsions que Alcock et Rogers ont signalées chez la souris avec le venin de l'espèce Zamenis mucosus. 3e Tropidonotus piscator Schneider. Chez cette espèce , la toxicité salivaire a été pour la première fois con- statée en 1902 par Alcock et Rogers. Les glandes parotides sont assez volumineuses ; le poids des deux glandes peut atteindre à l'état frais 72 milligrammes. Action sur les Lézards. — Un sujet de l'espèce Calâtes versicolor Kalaart ? , très commune aux Indes , et pesant 53 grammes, reçoit par injection intra- péritonéale la dose correspondant à h glandes, pesant ensemble 53 milli- grammes. Le Lézard ne manifeste aucun trouble dans la première demi-heure qui suit l'inoculation; mais, examiné quelques heures après, on le trouve inerte, ne répondant plus aux excitations ; les mouvements respiratoires ralentis s'effectuent bouche ouverte, à intervalles réguliers de 90 secondes, et rede- viennent plus fréquents vers la fin. La mort arrive par arrêt de la respiration, et presque aussitôt après le cœur s'arrête à son tour, cinq heures environ api'ès l'inoculation. A l'autopsie, pratiquée aussitôt, le cœur est immobile et exsangue et les poumons fortement congestionnés. — 215 — Action sur les Oiseaux. — Un petit Passereau du poids de 21 gr. 5 (Plo- ceus baya Blyth) reçoit dans ie pectoral l'extrait d'une glande qui pesait 1 9 milligrammes à l'état frais. Comme chez le Lézard, l'inoculation n'a pas d'autre effet primaire que d'immobiliser l'oiseau surplace, debout sur ses pattes. Mais, au bout d'une dizaine de minutes, la stupeur est suivie de faiblesse musculaire et de troubles de la respiration : l'oiseau s'affaisse sur les tarses, la respiration s'accélère et devient anhélente; puis les accidents paralytiques s'accusent et intéressent les muscles de la nuque : l'oiseau, tête pendante, et affaissé sur sa face ventrale, tente vainement de se relever; il pousse de petits cris plaintifs en tombant sur le dos. La mort arrive par arrêt de la respiration, au bout de 22 minutes, précédée de hoquets et de soubresauts convulsifs. L'autopsie faite aussitôt montre que l'arrêt du cœur suit de très près celui de la respiration ; les poumons sont congestionnés. Deux autres sujets pesant respectivement a3 et 19 gr. 5 sont morts, l'un en i3, l'autre en 11 minutes, avec la dose correspondant à 2 4 milli- grammes de glande. Un Corbeau indien (Corvus splendens Vieill.) du poids de 291 grammes s'est montré proportionnellement plus sensible encore que les petits Passe- reaux: il est mort en 7 minutes, après avoir reçu dans le pectoral la dose d'extrait correspondant à 48 milligrammes de glande. Les symptômes ont d'ailleurs évolué de la même façon : stupeur, puis affaiblissement musculaire en même temps que respiratoire; mort par arrêt respiratoire, sans convulsions; le cœur continue à battre pendant 2 minutes encore après l'arrêt de la respiration. Les poumons sont con- gestionnés. Action sur les petits Rongeurs. — Ils présentent comme les Lézards une assez grande résistance au venin : un petit Rat des palmiers (Sciurus pal- marum L.), du poids de 1 1 h grammes , reçoit sous la peau la dose d'extrait de 2 glandes pesant ensemble 72 milligrammes. Aussitôt après l'injection, l'animal est très agité : il est pris de tremble- ments des membres, ses oreilles frémissent; mais bientôt il semble si com- plètement remis qu'on cesse de suivre l'observation. Cependant il meurt dans le courant de la nuit, et l'autopsie, faite le matin, ne montre pas de lésions macroscopiques. Ces expériences, bien encore qu'incomplètes, montrent toutefois que l'envenimation par la salive parotidienne de Tropidonolus piscator est carac- térisée par de la stupeur au début, puis par de l'affaiblissement musculaire et respiratoire, par l'arrêt précoce de la respiration qui entraîne la mort, et qui précède un peu celui du cœur. Chez les espèces qui ont reçu le venin sous la peau, l'action locde s'est bornée à un œdème modéré et — 216 — incolore, se distinguant ainsi de l'infiltration hémorrhagique que déter- minent les venins des espèces étudiées en Europe (7V. natrix et viperinus) , sur le Cobaye. h° Helicops schistosus Daudin. La fonction venimeuse n'a jusqu'à présent été recherchée ni constatée dans aucune espèce du genre Helicops. Chez Helicops schistosus, la glande parotide est petite; son poids chez les sujets utilisés, et qui étaient de tailles diverses, a varié de 1 à i3 milli- grammes. La sécrétion en est d'ailleurs très toxique. Action sur les Oiseaux. — Un Ploceus baya du poids de 20 grammes est tué en 2 h. 1 5 m. par la dose d'extrait correspondant à 1 milligramme de glande fraîche; et en 16 m. avec une dose de 6 milligrammes, ino- culées l'une et l'autre dans le muscle pectoral. L'inoculation est douloureuse et suivie immédiatement d'une période d'excitation pendant laquelle le sujet crie et s'agite. 11 tombe bientôt sur le flanc, se relève, circule, retombe, les pattes faiblissant de plus en plus. Il pique avec fureur quand on l'approche. En même temps, se produisent des troubles de la respiration ; il y a de la dyspnée , des mouvements du bec, de la trémulation des ailes ; puis une paralysie croissante des membres et enfin de la respiration. A l'ouverture du thorax, immédiatement après l'arrêt de la respiration, on trouve le cœur exsangue, battant à vide, les oreillettes six fois plus vile que les ventricules; les poumons sont congestionnés et recouverts d'ecchy- moses. Le pectoral, au lieu d'inoculation, est infiltré d'un liquide visqueux et hémorrhagique. Action sur les petits Rongeurs. — Ils sont plus résistants que les Oiseaux au venin de Y Helicops; il faut la dose correspondant à 20 milligrammes de glande pour tuer en v.h heures un Sciurus palmarum, pesant 106 grammes, alors que 7 milligrammes ne produisent aucun effet morbide, immédiat ou éloigné. Après une période de stupeur qui dure environ 1 heure et demie après l'inoculation, il se produit quelques symptômes d'affaissement musculaire et d'accélération respiratoire; mais ces phénomènes sont peu marqués et fugaces; le sujet, semblant complètement revenu à son état normal, n'est plus observé que le jour suivant au matin : on le trouve immobile dans un étal de torpeur; il répond encore aux excitations; mais bientôt les troubles respiratoires de la veille reparaissent et s'accentuent. Vers le milieu de la matinée , les réflexes s'affaiblissent , toute la région postérieure du corps devient paralysée; le sujet respire difficilement en ouvrant la bouche; puis — 217 — il a du hoquet et meurt par arrêt de la respiration avec du clouisme des pattes ante'rieures. L'autopsie n'a pu être pratiquée qu'une demi-heure après; le cœur est arrêté; il est, ainsi que les gros vaisseaux, rempli de sang noir. L'action locale est marquée par une infiltration gélatineuse et hémorrhagique de toute la région ventrale. Les résultats des expériences précédentes portent à 9 le nombre des espèces de Golubridés aglyphes chez lesquels la venimosité de la salive parotidienne a été dûment constatée; ces espèces appartiennent à 5 genres, dont la liste suivante donne le résumé : Xenodon, Boïe Xenodon severus Lin(1). !Tr. natrix^K Tr. viperiniis. Tr. piscator (3). IZ. mucosus Lin (4). Z. gemonensis Laur. Z. hippocrepis Lin. Coronella , Laurenti C. austrîaca Laur (5). Helicops, Wagler H. schislosus Daud. Chez toutes ces espèces , la venimosité salivaire est corrélative de l'exis- tence de la glande parotide, glande que ne possèdent pas tous les Colubridés aglyphes; mais on ne sait pas encore si cette glande a toujours une fonc- tion toxique : la morsure de certaines Couleuvres opisthoglyphes malgaches , des genres Ithycyphus et Eleirodipsas (couleuvres constamment pourvues d'une parotide déversant sa sécrétion par un crochet sillonné), n'est effec- tivement pas considérée comme venimeuse par les indigènes; toutefois, aucune expérience précise n'ayant été faite à leur sujet, ce cas négatif ne saurait juger la question; mais l'exemple plus éloigné de Batraciens, tels que Rana temporaria et Rcina esculenta, où la sécrétion cutanée muqueuse (1> J. J. Quelch, Venom in harmless snakes. (Zool. (3), XVII, i8g3.) W C. Phisalix et G. Bertrand, Recherches sur les causes de l'immunité naturelle contre le venin de vipère; toxicité du sang et des glandes. (Arch. de Physiol. (5), VI, p. 4a3-43a, 189A.) (3> C. Jourdain, Quelques observations à propos du venin des Serpents. (C. R. Ac. des Se, CXVIII, p. 207-208, 1894.) W A. Alcock et L. Rogers. On the toxic properties of the saliva of certain trnon poisonous colubrines». (Proceed. of the R. Soc. ofLondon, t. LXX, p. 446, 1902.) (5) jyjme ]\|ARIE pHISALIX, Propriétés venimeuses de la salive parotidienne d'une Couleuvre aglyphe, Coronella austriaca Laur. (C. R. Ac. des Se, CL1V, p. itibo, 1914.) — 218 — est inoffensive chez la première, alors qu'elle est hautement toxique chez la seconde (I), montre qu'en ce qui concerne la venimosité d'une même sécré- tion , on ne peut conclure d'une espèce à une autre espèce, même très voi- sine d'un même genre. L'opinion de M. Jourdain (î), qui considère la salive de tous les Ophidiens comme plus ou moins venimeuse, demande pour chaque espèce une vérifi- cation expérimentale; et les faits que nous avons mis en lumière doivent rendre circonspect dans la généralisation de quelques résultats dont la signification biologique dépasse de beaucoup les faits eux-mêmes, puisqu'il s'agit en l'espèce de savoir si , chez les Colubridés aglyphes où la fonction venimeuse apparaît , elle est primitive ou secondairement acquise. Laboratoire d'Herpétologie du Muséum. (i) M^e Marie Phisalix, Action physiologique du mucus des Batraciens sur ces animaux eux-mêmes et sur les Serpents; cette action est la même que celle du venin de Vipère. (Joum. de Physiol. et de Path. gén., mai 1910, p. 32Ô-33o.) <2) C. Jourdain, Quelques observations à propos du venin des Serpents. (C.R.Ac. des Se., GXV1II, p. 307-208, 189/i.) SOMMAIRE. Pnges, Actes administratifs. — Voyage des Académiciens en Espagne : Liste des Membres chargés de faire des Conférences. — L'Académie des Sciences et les donateurs fondateurs de prix : recherches de rensei- gnements biographiques par M. Lacroix, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences et Professeur au Muséum. — Richard Dusgate, Fondateur d un prix de l'Institut (Académie des Sciences), Donateur de Collections minéralogiques au Muséum : Notice biogra- phique par M. J. Kùnckel d'Herculais 173 à 179 Communications : M. Pic. Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicomes) 180 Ed. Lamt. Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge ( d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) i83 C. Pollonera. Liste des Limaciem provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand Atlas j q t L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato- riale. — XLIII. Faunule Malacologique du lac Albert -Edouard (Afrique orientale) [PL V.] ! g3 St. Meonier. Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au Laboratoire de Géologie 211 M'"' Phisalix et R. P. F. Caics. Propriétés venimeuses de la salive paroti- dienne chez des Colubridés aglyphes des genres Tropidonotus Kubs, Zamenis et Helicops Wagler 2 1 3 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1916 N° 5 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGGGCXVl AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que Tétendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibhothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. , Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente , soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,5200 francs (1). (,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de V Association, îao, boulevard Saint-Germain. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1916. N° 5. 'X3>o— 163e REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 25 MAI 1916. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président, dans un rapide exposé du voyage que les Aca- démiciens ont accompli en Espagne, est heureux de faire connaître le succès qu'ont obtenu dans les différentes villes leurs confé- rences; il pense qu'on lira avec plaisir le récit de ce voyage dans les pages suivantes. M. le Président a la satisfaction d'annoncer que M. Lucien Berland, Préparateur de la Chaire d'Entomologie, Adjudant- chef au kie de ligne, a été cité à l'ordre du jour de la Division (io mai 1916). PRÉSENTATION D'OUVRAGE. M. le Dr R. Anthony présente et offre pour la Bibliothèque le Mémoire qu'il vient de publier et qui a pour titre : Sur un cerveau de foetus de Chimpanzé. Muséum. — xxu. i5 — 220 — COMMUNICATIONS. En Espagne, par M. Edmond Perrier, Memrre de l'Institut, Directeur du Muséum. 11 y a en Espagne, à Madrid, uu Institut français d'enseignement supé- rieur que dirigent deux éminents Professeurs de nos Universités : M. Mé- rimée, Professeur à la Faculté des lettres de Toulouse: M. Paris , Professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux et Correspondant de notre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Cet Institut est prospère: il était naturel que l'on cherchât à resserrer le lien qu'un aussi bel établissement a déjà établi entre la France et l'Espagne: c'est ce sentiment qui a inspiré le voyage que viennent d'accomplir , dans le pays de Cervantes, cinq membres de nos Académies: MM. Etienne Lamy, Secrétaire perpétuel de l'Académie française; Ch. Widor, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts: Bergson, membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences morales et politiques; Imbart de la Tour, membre de cette dernière Aca- démie, et moi, au titre de l'Académie des Sciences. Il ne s'agissait, on le pense bien, ni de politique, ni de diplomatie. Le rôle de la rr Mission des académiciens français * , comme on a qualifié notre voyage en Espagne, était de simplement lier conversation avec les intellectuels espagnols, quel que fût leur parti , de leur dire toute la sympathie et toute l'estime que la France a pour leur pays, son admiration sincère pour les œuvres magni- fiques qu'il a su produire et son désir de collaborer plus étroitement avec lui dans l'avenir. Entre deux nations qui parlent presque la même langue, qui ont puisé leur civilisation aux mêmes sources, qui sont, comme l'a dit finement M. Bergson, au même niveau moral, il devait être facile de trouver uu terrain d'entente cordiale. L'esprit passe facilement au-dessus des montagnes, et nous nous sommes aperçus, en effet, que les Pyrénées soudent l'Espagne et la France l'une à l'autre bien plus qu'elles ne les séparent. La «r Mission académique * a visité Saint-Sébastien , Burgos, Madrid, Tolède, Séville, Grenade, Cordoue; trois de ses membres se sont même rendus à Salamanque et à Oviédo; partout, et dans les milieux divers où sa composition variée lui permettait de pénétrer en amie, elle a — 221 — reçu un accueil de la plus pénétrante cordialité, et, pourrais-je dire, de la plus vibrante sympathie. A Madrid, soit dans la magnifique salle des Actes, ou paranympho, de l'Université, soit dans la non moins belle salle des conférences du grand club littéraire artistique et mondain de YAteneo, six conférences ont été données devant un auditoire de i,5oo à 2,000 personnes, qui n'ont pas ménagé aux conférenciers des applaudissements s'adressant surtout à l'im- partialité avec laquelle ils ont exposé les causes en présence et à la juste part qu'ils ont faite à l'Espagne dans l'évolution intellectuelle et artistique de l'humanité. Dans l'église de Saint- Louis-des-Français, à Madrid, dans les imposantes et somptueuses cathédrales de Burgos, de Séville, de Grenade, le maître Widor a fait résonner sur les orgues des improvisations charmantes ou de superbes fragments de ses œuvres, et l'admiration qu'il a su inspirer est remontée jusqu'aux Eminences qui dirigent le plus stric- tement catholique peut-être de tous les clergés. Gambetta, auquel il faut toujours en revenir quand on cherche des modèles en politique, disait à ceux de ses collègues qui le pressaient de prendre certaines mesures trop significatives : «• L'anticléricalisme n'est pas un article d'exportation, -n De même qu'elles ont fortement compromis notre influence dans l'Asie Mineure, où Guillaume II a cherché depuis à introduire la sienne, en prenant justement le contre-pied de notre altitude, de même dans la catholique Espagne on a mis sur le compte de notre décadence morale des mesures dont l'Allemagne a su habilement tirer parti pour exciter contre nous un bon nombre de nos voisins et nous présenter comme des persécuteurs et des sectaires. Le talent de Widor et sa bonne grâce char- mante auront montré notre pays sous un autre aspect. A côté des chefs de maisons industrielles ou commerciales , des membres du corps consulaire qui ont fondé partout où ils l'ont pu des écoles françaises, qu'il appartient à notre gouvernement de soutenir et de déve- lopper, nous avons trouvé d'ailleurs d'autres Français et d'autres Fran- çaises qui ont dû quitter le sol natal, mais, résignés à vivre loin de lui, ont su faire aimer leur pays par la charité et la bonté dont ils ont donné l'exemple. Le roi Alphonse XIII a tant fait pour rassurer les famdles françaises sur le sort des soldats disparus et des prisonniers, pour obtenir en leur faveur tous les adoucissements possibles, que nous devions lui porter l'expression de la gratitude émue de notre pays et aussi le remercier publiquement dans nos conférences. Chaque fois que son nom a été prononcé, il a été couvert des plus chaleureux applaudissements, signifiant que tous les Espagnols s'associaient à son œuvre de haute bienfaisance. Sans doute, nous ne pouvons prétendre que l'Allemagne n'ait pas en Espagne des partisans décidés et irréductibles, qu'il n'existe pas une presse à leur dévotion; mais nulle part, dans les réunions, cependant ouvertes à i5. — 222 — lous , que nous avons tenues, ces sympathies ne se sont manifestées, et les journaux germanophiles, après s'être demandé si nous n'allions pas violer la neutralité de l'Espagne, ont fini par émettre simplement l'opinion que ce voyage d'académiciens n'avait d'autre but que de préparer le resserre- ment de nos relations commerciales avec nos voisins. Cette préoccupation est bien caractéristique de la mentalité germanique. Elle est peut-être la dernière qui puisse être attribuée à des membres de l'Institut dont les noms ne figurent guère sur les listes des sociétés industrielles ou commer- ciales. Nous ne faisons d'ailleurs aucune difficulté de reconnaître que si, malgré tout , notre voyage avait pour conséquence plus ou moins lointaine d'ouvrir quelques portes à nos producteurs et à nos commerçants , nous n'aurions pas à regretter ce contre-coup. Notre seule ambition était, nous le répétons, de dire à nos voisins combien nous admirons leur œuvre dans le passé et dans le présent , le génie qu'ils ont dépensé dans l'ornementation de leurs monuments, dans leur littérature qui nous a valu d'immortels chefs-d'œuvre, dont Corneille, Beaumarchais et Victor Hugo n'ont pas dédaigné de s'inspirer, dans leur peinture qui a inondé jusqu'aux plus modestes églises de toiles mer- veilleuses, dans leur sens historique qui a su redécouvrir Jeanne d'Arc à une époque , comme le leur a dit M. Imbart de la Tour, où en France on était en train de l'oublier et où on ne connaissait pas encore les pièces authentiques de son douloureux procès. M. Widor pouvait à cœur ouvert leur exprimer la peine qu'avaient éprouvée tous les musiciens français en apprenant la mort tragique, on peut dire l'assassinat de Granados. M. Etienne Lamy , en sa qualité de Secrétaire perpétuel de l'Académie fran- çaise, était particulièrement qualifié pour parler à la nation sœur des affinités de langue qui l'unissent à nous. Enfin, puisque l'Allemagne se targue de science et de philosophie, il appartenait à M. Bergson et à moi d'établir la valeur morale et scientifique des arguments sur lesquels elle appuie sa conception de la vie sociale ou des relations des peuples entre eux , et de comparer cette conception avec la nôtre. Parles témoignages si délicats de sympathie qu'ils nous ont donnés, nos hôtes ont montré combien nous avons été compris et combien ils avaient apprécié notre démarche de pure courtoisie vis-à-vis- d'eux. Aussi bien avons-nous à gagner nous-mêmes à mieux connaître l'Espagne. Ses vieilles villes sont toutes pleines de richesses artistiques incomparables, d'une tout autre inspiration que les magnifiques monuments de l'art italien, et nos élèves des écoles des Beaux-Arts gagneraient certainement à les mieux étudier et à les mieux connaître. D'ailleurs les maîtres anciens ont dans l'Espagne moderne de superbes héritiers; des peintres comme Bilbao et Zuloaga, des sculpteurs comme Benlliure y Gil ou de Blayr sont de tout premier ordre . de même l'architecte Anibal Gonzales, qui construit à Séville, pour une prochaine exposition, des palais dont la délicate magnificence est compa- — 223 — rable à celles de PAlcazai' ou rie l'Alhambra. Autour d'eux, notre jardinier paysagiste Forestier a dessiné des jardins qui feraient encore rrles délices des rois Maures*. Dans les vieilles Universités d'Espagne, on cultivait surtout les lettres et le droit. L'Université de Salamanque s'était acquis dans cette voie une réputation universelle qu'elle soutient encore. Depuis, les établissements scientifiques se sont multipliés en Espagne. Madrid possède un Musée d'Histoire naturelle que dirige un éminenl Zoologiste, le Professeur Bolivar. On y peut voir, comme dans les plus grands musées d'Europe, un de ces rares et merveilleux moulages du squelette du Diplodocus, que le docteur Holland, Directeur de l'Institut Carnegie, de Piltsburg, apporta naguère en Europe pour les Musées de Paris, de Londres, de Berlin et de Madrid. Le Musée de Madrid possède aussi un Okapi admirablement monté; on se sou- vient de l'étonnement que produisit, il y a quelques années, la découverte auxconGns du Congo belge de ce singulier animal, antilope par son aspect général, girafe par sa dentition, ses pattes à deux doigts seulement . ses cornes courtes et tout le reste de son organisation ; c'était la résurrection d'un animal que l'on croyait depuis longtemps disparu : YHelladotherium, dont les restes avaient été jadis exhumés par Albert Gaudry des dépôts miocènes de Pikermi , non loin d'Athènes. Le Musée de Madrid possède aussi une collection unique de ces petits Papillons voisins des Teignes , dont le nombre et la variété déconcertent ces modèles de patience que sont les Entomologistes. Tous ces Microlépidoptères , comme ils disent dans leur langage spécial, sont méthodiquement rangés en lignes serrées de bataille, les ailes étendues, le corps traversé par une fine et longue épingle, dans des boîtes vitrées, dont les joints parfaits défient l'intrusion des Anthrènes, ces terribles ennemis des collections d'Insectes. Cette collection n'a de comparable que celles réunies par le Grand-Duc Nicolas Mikhaïlovitch Romanoff de Russie et Lord Walsingham, ardents amateurs de Papillons. Ajoutons que les montages d'animaux empaillés sont de véritables modèles de taxidermie artistique. Par la beauté de ses Palmiers , de ses Bananiers . par la richesse de ses collections de plantes tropicales vixantes et la vigueur de leur végétation. le Jardin botanique de Madrid, que dirige M. A. Frederico Gredilla, est un des plus intéressants d'Europe. D'autre part, au point de vue des recherches biologiques, l'Espagne esl en train d'acquérir une des premières places. Avec une ardeur toute juvénile et qu'on ne saurait trop admirer, le Professeur Odon de Buen, qui ne cesse de témoigner par tous les moyens les sentiments d'affection qu'il a pour la France, a fondé aux Baléares deux Laboratoires maritimes dont l'organisation est admirable. Il fut un des disciples les plus aimés de ce maître de la Zoologie française que fut Henri de Lacaze-Dulbiers, pour qui le monde marin n'avait pas de secrets, et qui fonda pour l'étudier les — -22/i — Laboratoires célèbres de Roscoff, en Bretagne, et de Banyuls, sur la Médi- terranée. Lacaze-Duthiers avait séjourné aux Baléares à une époque où on se souvenait encore du passage de George Sand ; il avait signalé la richesse toute particulière de la faune marine de ces îles. En s' établissant aux Baléares, le Professeur Odon de Buen a rendu hommage à l'illustre Zoolo- giste français. Il lui en a rendu un autre , d'une délicatesse particulière. Il esl intimement lié avec le sculpteur Benlliure, dont on a admiré de grandioses compositions, telles que la Mort du Toréador, et qui est le sculpteur attitré de la famille royale. Benlliure vient d'être récemment nommé Correspondant de notre Académie des Beaux-Arts. Son ami Odon de Buen lui a suggéré d'envoyer à l'Institut, comme remerciement, un magnifique buste en bronze de Lacaze-Duthiers, dont les traits et la phy- sionomie très mouvementée étaient de nature ai nspirer un chef-d'œuvre. La Faculté de médecine de Madrid compte parmi ses Professeurs une illustration de tout premier ordre, l'Histologiste Bamon y Cajal, lauréat du prix Nobel, qu'il partagea avec l'Italien Golgi. Avant lui, l'organisation des centres nerveux de l'homme et des animaux supérieurs était un véri- table mystère. On savait bien qu'ils contenaient des cellules de forme irrégulière et des fibres, les unes simples et droites, les cylindres-cuves , pénétrant dans les nerfs et se terminant dans les viscères , dans la peau , dans les organes des sens ; les autres irrégulièrement ramifiées et demeu- rant en général dans les centres, les prolongements protoplasmiques. On soupçonnait que ces prolongements protoplasmiques mettaient en commu- nication réciproque les diverses cellules; mais en quoi consistait cette communication? Comment se comportaient d'autre part les cylindres-axes? N'intervenaient-ils pas, eux aussi, dans les relations des cellules entre elles? Comment démêler leur course dans l'inextricable réseau qu'on observe dans la moelle épinière et le cerveau ? Non seulement Bamon y Cajal , suivant de près Golgi , a découvert des procédés de coloration des éléments nerveux et de leurs fibres qui , combinés avec la méthode des coupes minces en séries régulières , permettent de les suivre sans hésitation dans tout leur trajet, de préciser leur mode de terminaison, leur trajet et leurs rapports; mais il a voué sa vie aux recherches précises que ses méthodes lui permettaient de mener à bien. Du coup , le rôle de toutes les parties du système nerveux central s'est trouvé éclairé d'une lumière inattendue. L'homme qui a obtenu de tels résultats s'est placé à la tête des Anatomistes contemporains. Entre les Naturalistes de France et d'Espagne, des liens nombreux existent depuis longtemps. Les Professeurs Navarro, Pacheco, Blas Lazaro é Hiza, Andoso, José de Zuaco, de Barras, Pittaluga, Luis Lozano, Gor- goza y Gonzalès, Telesfora de Arauzadi, de Salvat, qui a organisé à Séville un beau Laboratoire de Physiologie et de Pathologie, d'autres encore, sont bien connus en France. — 225 — Il est à désirer que leur enseignement et le nôtre se rapprochent, que leurs élèves se mêlent davantage et qu'ainsi s'établisse une entente de plus en plus cordiale entre des hommes qui sont non seulement, comme le remarquait Bergson, crau même niveau moral », mais de même formation intellectuelle. (Le Temps.) 226 Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par m. le commandant vlbert. par M. Paul Chabanaud. Les Reptiles qui fout l'objet de cette note ont été envoyés au Muséum en 1910. Ils sont au nombre de 12 individus, répartis en 6 espèces. Tous les exemplaires qui composent cette petite collection ont été malheureusement plongés dans un alcool trop fort qui a amené une légère altération de leur couleur. Malgré ce fait évident, l'action décolorante de l'alcool ne suffit pas à expliquer l'aspect généralement pâle qu'ils présentent tous, bien qu'à des degrés divers; aussi faut-il admettre, je crois, et jusqu'à preuve du contraire, que cette coloration particulière est due à l'influence locale. LACERTILIENS. Sténodactylos glttatus Guy, — 2 exemplaires. Tabentola mauritanica Linn. — 1 exemplaire de taille moyenne qui pourrait être rapporté à la var. deserii Boul. en raison de la forme allongée de sa tête, et aussi de sa coloration d'un blanc jaunâtre uniforme. Toute- fois les granulations dorsales , entre les tubercules, sont aussi grosses , peut- être même plus grosses sur le milieu du dos , que celles des exemplaires typiques. Cet individu pourrait donc être considéré comme intermédiaire entre la forma typica et la var. deserti Boul.; opinion qui, si elle venait à être confirmée, ne permettrait plus de maintenir T. deserti Boul. comme variété distincte. N'ayant encore eu sous les yeux aucun individu appartenant d'une façon indubitable à la variété en question, je ne puis me prononcer. Agama inermis Reuss. — 2 exemplaires. Acaxthodactvlds boskianus Daud. — 1 exemplaire. A. scdtellatds Aud. — 2 exemplaires. Chalcides Bodlengeri Anderson. — 3 exemplaires, dont aucun ne corres- pond exactement à la diagnose de l'auteur; l'un d'eux présente la cinquième — 227 — labiale supérieure bordant l'œil, à gauche, et la quatrième à droite; 28 rangs d'écaillés autour du milieu du corps. Les deux autres présentent le caractère normal de la cinquième labiale bordant l'oeil . mais possèdent respectivement l'un 26 rangs d'écaillés et l'autre 2^. Franz \\ erner avait déjà signalé ( Verhandlungen der Zoologisch-boiani- schen Gespllschaft in Mien, XLMI [1897]. p. 4o5j la présence de -ih rangs d'écaillés chez un certain nombre d'exemplaires de Tunisie, aiusi que le fait, pour l'un d'eux, d'avoir la cinquième labiale bordant l'œil d'un seul côté, et la quatrième de l'autre. Chez celte espèce, les caractères tirés de l'écaillure sont donc beaucoup plus variables que chez Ch. sepoides Aud. dont elle est très voisine, bien que nettement distincte, comme l'indique d'ailleurs clairement la descrip- tion de l'auteur. Il se pourrait que l'on rencontrât des exemplaires de Ch. Boulengeri dont la quatrième labiale supérieure borderait l'œil de chaque côté et qui n'auraient en même temps que -ik rangs d'écaillés autour du milieu du corps; caractères identiques à ceux de Ch. sepoides. Dans ce cas, la forme du museau, bien plus proéminent en avant, au- dessus delà bouche, moins large et moins arrondi en avant, la position des narines au-dessus de la suture entre la rostrale et la première labiale supérieure, position consécutive au fait que les bords latéraux de la rostrale sont moins prolongés en arrière, les internasales nettement sou- dées ensemble, les yeux relativement un peu plus grands, l'orifice auditif plus allongé et placé plus bas par rapport à la bouche, de telle sorte que la commissure des lèvres se trouve située au niveau de son milieu , tandis que, chez sepoides, cette commissure aboutit à l'extrémité inférieure de la fente auditive qu'elle touche presque, la coloration, etc., permettraient d'éviter aisément la confusion. Cette intéressante espèce, qui n'a encore été rencontrée qu'en Tunisie . où elle semble remplacer Ch. sepoides, est nouvelle pour les collections du Muséum. OPHIDIENS. Macroprotodon cucillatus Geoffr. — 1 exemplaire d'une coloration très remarquable : entièrement d'un blanc à peine jaunâtre avec les taches du dos presque indistinctes; celles du ventre bien marquées, mais conlluenles presque partout et formant une ligne sinueuse depuis la gorge jusqu'à l'extrémité de la queue; lête entièrement d'un noir de poix avec, sous la bouche, une tache blanche en forme de fer de lance. 228 — Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc RECUEILLIS PAR M. PaLLARY, par M. Paul Chabanaud. Au début de cette année (I), j'ai publié ia liste des Serpents capturés au Maroc par M. Pallary, en 1913-1914. La présente note vient compléter la précédente et comprend les Lacertiliens, les Ghéloniens et les Batraciens. L'étude de l'ensemble de cette chasse se trouve donc actuellement entière- ment terminée. REPTILE». LACERTILIENS. Saurodactylus mauritanicus D. et B. — 7 individus, dont 1 étiqueté Imi n'ta Kandout (Dar Antlous), 3 Dar m'Zoudi, 2 Dar Goudafi et 1 Zaouïa el-Moktar (entre Mogador et Marrakech). Gymnodactylus moerens, nov. sp. — Tête assez grosse, déprimée entre les yeux; museau allongé, arrondi en avant; les k membres, surtout les doigts , grêles ; queue très grêle , cylindrique , déprimée longitudinale- ment en dessus, à sa base, s'amincissanl de plus en plus vers son extrémité. Rostrale au moins deux fois plus large que haute, avec un court sillon longitudinal en dessus; narine située entre la rostrale et 3 écailles de même dimension que les écailles environnantes, dont la plus externe, en forme de croissant, sépare totalement la narine de la première labiale supérieure; 8 ou 9 labiales supérieures, la septième placée sous le milieu de l'oeil; œil grand, sa distance de l'extrémité du museau égale à une fois et demie environ son diamètre longitudinal, paupière supérieure garnie de 3 à 5 écailles prolongées en pointes plus ou moins saillantes ; orifice auriculaire en ovale oblique , presque circulaire ; dessus du museau recou- vert d'écaillés granuleuses très grosses, lisses, diminuant de grosseur vers l'arrière, mais encore sensiblement plus grosses entre les yeux et sur tout le milieu du dessus de la tête, jusqu'à l'occiput, que celles qui recouvrent (,) Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle [1916], n" 3 , p. 79. — 229 les parties environnantes; le reste du dessus de ia tête, les tempes et tout le dessus du corps, y compris les k membres, recouverts d'écaillés assez petites , granuleuses , lisses , juxtapose'es , irrégulières , donnant à l'ensemble du derme l'aspect de la peau dite de chagrin, aspect rendu plus sensible encore par la coloration. Symphisiale très grande; 6 ou 7 labiales inférieures distinctes, bordées, sur leur bord interne, d'une rangée (2 ou 3 vers l'arrière) de plaques un peu plus petites, mais bien distinctes, dont celles de la première paire (mentonnières) séparées l'une de l'autre par 1 , 2 , ou 3 écailles au maximum; côtés delà tête (en dessous et en arrière de la commissure des lèvres) recouverts d'écaillés plus grandes que celles de la gorge; ces dernières à peu près de la dimension des dorsales , mais non granuleuses, à peine convexes, semblables les unes aux autres, mais de plus en plus aplaties, de plus en plus grandes et de plus en plus fortement imbriquées vers l'arrière et passant ainsi insensiblement à la forme et à la dimension des plaques. pectorales et ventrales; pectorales et ventrales régulière- ment hexagonales, aussi larges ou un peu plus larges que longues, nettement imbri- quées, disposées obliquement et en travers du milieu du corps, sur 18 ou 20 rangées longitudinales assez régulières , passant enfin insensiblement, sur les flancs, à la forme convexe et à la disposition irrégulière des dorsales. Queue recouverte en dessus d'écaillés allongées, convexes, fortement imbriquées, verticillées ; dessous garni d'une rangée longitudinale médiane de plaques imbri- quées, beaucoup plus larges que longues, Gymnodactylus moeren», nov. sp. débutant immédiatement ou presque im- médiatement après l'anus et se prolongeant jusqu'à l'extrémité de l'ap- pendice. Tout le dessus du corps, y compris la tête, les quatre membres et la queue, d'un noir bronzé, plus ou moins grisâtre 'aux approches de la mue, avec h taches arrondies, d'un noir profond, vaguement ocellées de blanchâtre, placées deux par deux au-dessus de chaque épaule, l'une juste au-dessus de l'articulation, l'antre un peu en arrière; ces taches corn- Fig. — '230 — plètement indistinctes chez certains individus. Dessous uniformément d'un blanc grisâtre, avec quelques marbrures grises sur le pourtour du dessous de la bouche et sur les côtés des membres, ces marbrures procédant de la coloration éclaircie du dessus du corps. d. Tête plus grosse; museau plus court; écailles dorsales un peu plus grosses , d'où uue différence moins sensible avec les écailles du dessus de la tête; cuisses plus fortes, queue renflée à sa base, trois grandes taches bru- nâtres, mal définies, l'une sur la région préanale, les deux autres sur la face inférieure de chaque cuisse. 9. Tête un peu plus étroite; museau plus allongé; dorsales plus fines, d'où une différence plus sensible avec les écailles du dessus de la tête; cuisses plus grêles; queue moins renflée à sa base; ventre et face inférieure des cuisses immaculés. MILLIMÈTRES. Longueur de l'extrémité du museau à l'extrémité de la queue 106 Longueur de la tête 1 3 Longueur de l'extrémité du museau à l'anus ho Longueur de l'anus à l'extrémité de la queue 66 Extrêmement voisin de G. trachyblepharus Boettg. : même taille , même faciès; présence identique, chez l'un comme chez l'autre, d'écaillés pro- longées en pointes à la paupière supérieure, mais moins saillantes chez moe- rens, ainsi que de trois grandes taches brunes placées, chez les d, l'une sur le ventre et les 2 autres à la face infé- rieure de chaque cuisse ; écailles du dessous / du corps semblables ; même dépression longi- tudinale à la base de la queue, en dessus; enfin même série longitudinale médiane de plaques sur la face inférieure de la queue. S'en distingue néanmoins très nettement par les caractères suivants: museau plus allongé, un peu plus largement arrondi à son extré- Fi«. 2. mité; œil plus grand, son diamètre longitu- i/i . . 1 dinal étant compris environ une fois et demie A. trymnoaactylus moerens, r nov. Sp. dans sa distance de l'extrémité du museau, B. G. trachyblepharus Boettg. tancns que, chez trachyblepharus, ce même diamètre est compris un peu plus de deux fois dans cette même distance; rostrale moins haute et paraissant, de ce fait, sensiblement plus large; narine percée entre k écailles : la rostrale, deux écailles ne différant pas essentiellement de celles qui recouvrent le reste du museau, et enfin une écaille en forme de croissant, bien développée et qui sépare entièrement la narine de la 1" labiale supérieure. Chez trachy- — 231 — blepharus, au contraire, l'iuternasale est sensiblement plus grosse que les écailles environnantes, et l'écaillé en forme de croissant (post-nasale) est presque indistincte et ne limite qu'en arrière le trou de la narine qui se trouve ainsi bordé en dessous par la ire labiale supérieure. 8 ou 9 labiales supérieures distinctes, les 7 premières à peu près d'égale hauteur, la 7e placée sous le milieu de l'œil, tandis que. chez trachyblepharus , il n'y a que 6 ou 7 labiales supérieures distinctes, décroissant rapidement de hauteur en arrière, la 6e étant placée sous le milieu de l'œil. Symphisiale comme chez trachyblepharus, mais encore plus large; 6 ou 7 labiales infé- rieures bien développées, au lieu de k ou 5 seulement, mentonnières plus développées: écailles des côtés de la bouche nettement plus grandes que celles du dessous: écailles dorsales bien plus granuleuses, nettement con- vexes et juxtaposées, au lieu d'être un peu aplaties et subimbriquées. Série médiane inférieure de la queue commençant tout près de l'anus, tandis que chez trachyblepharus — tout au moins chez l'unique exemplaire d que j'ai sous les yeux — cette même série d'écaillés ne débute qu'après le premier tiers. 9 individus (U d et 5 9), dont 5 sont étiquetés Telouet. et k Imi 'n'Tahout. Tarentola mauritanica L. — ih individus , dont 1 étiqueté Imi n'Tahout; les autres sans localité. Agama Bibrom A. Dum. — i3 individus, dont 1 étiqueté Zaouïa el- Moktar, 1 Settat; les autres sans localité. OphisacriS Koellikeri Giïnth. — 7 individus adultes et jeunes (1). Br.ANus cwereus Vandelli. — h individus étiquetés Aïn el-Hardjar (î). Trogonophis Wiegmanni Kaup. — 5 individus, dont 1 étiqueté Imi n'Tahout, 1 Oued n'Fis, 1 Dar Anllous et 9 Aïn el-Hardjar. Lacerta ocellata var. pater Lataste. — 1 individu. L. muralis Laur. — 9 individus étiquetés Telouet. L. perspicillata D. et B. — 8 individus étiquetés Telouet. Psammodromus algirus L. — 12 individus , dont 7 étiquetés Dar m'Zoudi, 1 Telouet, 1 Ourika et 3 Dar Goudafi. '' Le Muséum ne possédait jusqu'ici qu'un seul exemplaire de cette espèce, spéciale au Maroc, lequel provenait des chasses du Dr H. Millet. - Les deux seuls exemplaires qui figuraient jusqu'ici dans les Collections du Muséum provenaipnt de Madrid. — 232 — Acanthodactylus vclgaris D. et B. — 19 individus , dont 10 étiquetés Dar Goudafi, 1 Imi n'Tabout, 1 dunes de Mogador et 7 Telouet. Sur ces 19 exemplaires, seuls les 7 provenant de Telouet présentent la suboculaire bordant la lèvre; chez tous, les dorsales sont fortement caré- nées. Ce dernier caractère, comme le fait remarquer très justement M. G.-A. Boulenger(1), est spécial aux individus du Maroc et les différencie de ceux d'Algérie, chez lesquels les dorsales sont lisses, sans toutefois qu'aucune ligne de démarcation puisse être établie entre les deux formes. Le fait que le plus grand nombre d'entre eux présentent la suboculaire ne bordant pas la lèvre est également conforme à la même observation (loc. cit.); mais il est à remarquer ici que seuls les exemplaires provenant de Telouet font exception à la règle — d'ailleurs donnée comme très géné- rale — et que tous les exemplaires de cette seule localité sont dans le même cas. 11 serait possible que la variabilité des caractères observée chez A. vulgaris fût soumise aux influences locales et que les caractères en question fussent susceptibles d'une fixité plus ou moins complète pour une localité donnée. Eremias guttilata Licht. — 9 individus, dont 3 étiquetés m'Zoudi, î Imi n'Tahout, 2 Zaouïa el-Moklar et 3 Telouet. Edmeces algeriensis Peters. — Les 7 exemplaires (sans localité) de cette espèce pourraient être rapportés à la variété meridionalis Dou- mergue(2), dont ils présentent assez nettement les caractères. Chalcides ocellatds Korsk. forma typica. — h individus étiquetés Dar m'Zoudi. L'un d'eux présente une curieuse atrophie — d'apparence congénitale — de l'extrémité du membre postérieur gauche : la jambe se termine brusque- ment, en forme de moignon, mais sans trace de cicatrice, et, à la place du tarse complètement disparu, se voit un appendice digitiforme, entièrement recouvert d'écaillés, comme d'ailleurs tout le moignon sur lequel il prend naissance. Gh. ocellatus \ar. polylepis Boul. — 7 individus étiquetés Dar m'Zoudi. Je n'ai vu aucun représentant de cette variété dans les Collections du Muséum. O Catalogue ot'the Reptiles and Batrachians of Barbary (Tram. 0/ the Zoolo- gical Society, XIII [1891], p. i3a). W F. Doumeroie. Essai sur la faune erpétologique rie l'Oranie, in-8°, Oran, ■ 1901 , p. 216. — 233 CHÉLONIENS. Glemnvs leprosa Schw. — 3 individus étiquetés Dar Raid Embareck m'Toughi. BATRACIENS ANOURES. RANIDAE. Rana escclenta L. — 9 individus, tous de petite tailie, dont a éti- quetés Mogador, i Zaouïa el-Moktar et 6 Dar Goudafi. BUFON1DAE. Bufo maukitanici's Sehleg, — 3 individus, dont a étiquetés Telouet et 1 Settat. — ÎU — Sur un Tyve nouveau d'Actinie de l'Ile San Thome (Golfe de Guinée) , par M. Ch. Gravier. J'ai recueilli 5 exemplaires de celte espèce nouvelle d'Actinie, le 21 août 1906, à la plage de Bella Yista, dans la vase. Le plus grand a 28 millimètres de hauteur et 21 millimètres de diamètre dans sa plus grande largeur; le plus petit, moins contracté que le précédent, a 25 milli- mètres de hauteur et i3 millimètres de diamètre moyen. L'individu décrit ici mesure 27 millimètres de hauteur et 18 milli- mètres dans sa plus grande largeur, correspondant à la région moyenne. La colonne, à surface très rugueuse, est couverte de saillies généralement méandriformes , surtout dans la partie supérieure. Il n'y a pas de tuber- cules marginaux. La paroi est couverte d'une couche d'épaisseur uniforme de la fine vase où vivent ces animaux, ce qui fait ressembler l'animal à certains Phellia; elle est assez épaisse et résistante, grâce au mésoderme qui forme la charpente de toutes les saillies superficielles. La partie supé- rieure de la colonne, sur une bande étroite, est à nu et présente une teinte rosée comme les tentacules. La base n'est pas étalée, mais assez fortement déprimée; elle est même beaucoup plus excavée chez les autres exemplaires que chez celui qui est décrit ici. A cause de l'état de contraclion de l'animal, il est extrêmement difficile de compter exactement je nombre des tentacules; il y en a plus de 70. Répartis en trois séries concentriques, leur taille décroît de l'intérieur à l'extérieur. Ils sont profondément cannelés dans toute leur longueur; leur paroi est épaisse. Le pharynx est spacieux et s'étend sur environ la moitié du corps en hauteur ; il épouse , chez l'exemplaire étudié ici , la forme à section hexago- nale de l'animal. Les deux siphonoglyphes sont profonds. Si l'on fait une coupe longitudinale de la partie supérieure de la paroi de la colonne, suivant un plan passant par l'axe de symétrie apparente de l'Actinie étudiée ici, on voit que le muscle sphincter, inclus dans la méso- glée, est d'épaisseur moyenne; il est aminci sur ses bords et forme une large ceinture au sommet delà colonne. Grâce à ce muscle, l'animal parvient à enfermer à peu près complètement sa couronne de tentacules à l'intérieur de la cavité formée par le disque buccal et la partie supérieure de la colonne. — 235 — Il y a ici quatre cycles de cloisons; le quatrième est incomplet. Seules, les cloisons du premier cycle sont macreutériques ou complètes; elles sont pourvues de muscles longitudinaux ou fanons très puissants rappelant, par leur taille relative, ceux que l'on observe chez les Halcampidœ et les Edwardsiidœ ; en outre, leur section transversale se montre découpée en lobes séparés par des échancrures profondes, ce qui correspond à de grosses cannelures qui donnent à ces muscles une physionomie bien particulière; ils se terminent assez brusquement, un peu au-dessus de leur insertion sur la sole pédieuse. Celle-ci, plus mince que la colonne, non recouverte de vase, peut être comparée à une sorte de physe partiellement invaginée et rappelle la physe rétractée décrite par J. PI. Mac Murrich chez YHalianthus chilensis Mac Murrich. Les cloisons du second cycle sont relativement peu développées; elles sont minces et s'étendent, en largeur, sur moins de la moitié de la distance de la paroi de la colonne à celle du pharynx. Sur les deux tiers environ de leur hauteur, à partir de la sole pédieuse , leur bord interne est pourvu d'un filament mésentérique coloré en rouge violacé chez l'animal conservé et décrivant de larges ondulations. Les cloisons du troisième cycle sont plus réduites et présentent les mêmes traits d'organisation que les précédentes; celles du quatrième cycle sont encore plus étroites ; il en manque 7 paires pour que ce cycle soit complet chez l'exemplaire décrit ici. Quoique les aconties soient extrêmement développées, on n'en voit saillir aucune, ni par la bouche, ni par aucun point de la surface de la colonne; il n'y a donc pas de cinclides apparents. Chez l'un des exemplaires, une déchirure de la sole pédieuse laisse passer un faisceau de ces aconties qui se fixent sur les septes des trois premiers cycles. Elles s'étendent, enroulées »n spires serrées , en s'accolant aux filaments mésentériques des cloisons du second et du troisième cycle, jusque dans la région moyenne du pharynx: elles remplissent presque complètement avec les filaments mésentériques l'espace compris entre le pharynx et la paroi de la colonne. Outre des nématocystes arqués, très nombreux, de 22 fx eu moyenne de longueur, les aconties possèdent de bien plus grands nématocystes presque rectilignes, ayant jusqu'à 70 (x de longueur, d'une tout autre physionomie que les précédents et beaucoup plus clairsemés qu'eux. Avec ses six paires de cloisons macreutériques, son sphincter méso- gléique et ses aconties si développées , l'Actinie décrite ci-dessus se range parmi les Sagartiidœ. Par ses tentacules sillonnés longiJudinalement et par la consistance de sa colonne, elle rappelle les Boloceridte.Le puissant déve- loppement des fanons des cloisons du premier cycle ne se retrouve à un pareil degré que chez les Actinies pivotantes; par ce trait d'organisation, de même que par le faible développement des cloisons des autres cycles, elle prend une place tout à fait à part chez les Sagartiidœ et se sépare nette- ment de toutes les formes de cette famille décrites jusqu'ici. Parmi les Muséum. -*• xxu. »6 — 236 — Halcampidœ, les genres Halianthus Kwietniewski et UaliantheUa Kwiet- uiewski ont plus de 6 paires de cloisons ; le second en a même 1 a , dont 6 complètes et, en outre, un sphincter mésogléique. Sans parler des aconties, l'Actinie de San Thomé en diffère par ses cloisons plus nom- breuses, puisqu'elle est pourvue de cloisons du quatrième cycle. A ce type nouveau, je propose de donner le nom générique de Telmalaclis(X) pour rappeler l'habitat de l'animal. Le nom spécifique Valle-Flori a été choisi en l'honneur du Marquis de Valle-Flor, à qui appartient Bella-Vista (dépen- dance de la célèbre plantation de Rio do Ouro) et à qui San Thomé, la * Perle des Colonies portugaises ■» , doit en grande partie sa prodigieuse prospérité. W Der^fxa, -aroç, «vase, limon». 287 Les Mactres et les Lutraires de la Mer Hodge (d'âpres les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy. Comme il Pavait fait pour les Lucines et les Diplodontes l' , M. le D' F. Jous- seaume m'a fort aimablement permis de prendre, parmi les Mactres et Lutraires qu'il a recueillies dans la Mer Rouge, tous les spécimens néces- saires pour compléter les Collections du Muséum; il a même bien voulu consentir à céder les types de plusieurs espèces créées par lui : c'est dire toute l'importance d'un don aussi généreux. Mactra olorina Pliilippi. La forme du canal de Suez décrite sous le nom de Mactra isthmia par M. le Dr Jousseaume (1888, Moll. rec. Faurot Mer Rouge, Mém. Soc. Zoolog. France, I, p. 199) me paraît, à en juger par le type et plusieurs antres spécimens qu'il a donnés au Muséum de Paris, ne pas pouvoir être séparée spécifiquement du Mactra olor'ma Philippi ( 1 866 , Abbild. Conch., II, p. 72 et 7Z1, pi. II, fig. a). Ce M. olorina de la mer Rouge correspond, d'après Vaillant ( 1 865 , .lourn. de Conchyl., XIII, p. 1 91 ) et Issel ( 1869, Malac. Mar Rosso, p. 52 et 357), aux figures U i-3 de la planche VIII de Savigny (1817, Descr. Egypte, Planches, Moll.) : c'est une coquille trigone, rostrée en arrière, ornée de sillons Iransverses limités à la région antérieure; elle est blanc jaunâtre, parfois avec rayons d'un fauve très pâle. Philippi avait d'abord décrit en i844 (Zeitschr.J. Malalc., I, p. 161) cette espèce sous l'appellation de M. cygnea; mais en 18 h 6 (Abb. Conch., II, p. 7/1), ayant constaté l'emploi antérieur fait de ce nom par Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 217, pi. XXI, fig. 207) pour une autre forme, il l'a remplacé par celui de M. olorina. Môrch (1870, Malak. Blàtt., XVII, p. 123) identifie ce M. olorina au M. striata Spengler ( 1802 , Skrict. Naturh. Selslc. , V. 2 , p. io4)(2). W Lamy, Bull. Mus. Hist. nat., XXII [ 1916] , n°* 3 et 6. (i> Précédemment à Spengler, Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 39», pi. XXII, (ig. 292-aa3) avait attribué le nom de Mactra striata à une espère qui »'st un Mesodesma. — 238 — D'autre part, le M. semisulcata Deshayes mss. ( i854 , Reeve, Conch. lcon., VIII, Mactra, pi. XI, fig. 48)(1), d'Australie, est regardé par Weinkauff (1886, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Mactra, p. 59, pi. XX, fig. 4-4 a) comme une variété et par M. E. A. Smith ( 191 , List Austral. Mactridœ, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. i44) comme un synonyme de l'espèce de Philippi(S). Hab. — Canal de Suez , Ismaïlia. Mactra lilacea Lamarck. En même temps que le M. isthrnia, M. le Dr Jousseaume (1888, Mol), rec. Faurot Mer Rouge, Mém. Soc. Zool. France, I, p. 200) a décrit un M. Fauroti, d'Aden, qui, orné également de sillons limités à la moitié antérieure de la coquille, se distingue par une forme moins haute, plus transverse, plutôt ovale que triangulaire et, dans sa collection, il a rattaché à cette espèce deux variétés alba et carnicolorata. Cette dernière variété me paraît correspondre exactement au Mactra lilacea Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 479), dont les types, repré- sentés par deux valves détaille légèrement inégale (3), sont conservés dans les Collections du Muséum de Paris. Hanley (18/12, Cat. Rec. Biv. Shells, p. 32) croyait que ce M. lilacea Lk. devait probablement être rattaché au M. lisor Adanson comme variété blanche avec zones lilas, à sommets violets présentant intérieurement une tache sombre, et Reeve (i854, Conch. Icon., pi. XI, fig. 69) semblait disposé à suivre cette opinion, qui a été adoptée par Morch (1870, Malak. Blâtt., XVII, p. 123). Mais Weinkauff (1 884, Conch. Cab., p. 43) pense que cette réunion est douteuse et que, d'après les mots de Lamarck: (1' Contrairement à ce qui est indiqué par Reeve , la diagnose de cette espèce n'a pas été publiée dans les Proceedings of the Zoological Society of London de 1 854. Le nom de M. semisulcata ayant été donné dès i8o5 par Lamarck (Ann. Mus., VI, p. 4ia; 1807, ibid., IX, pi. XX, fig. 3 a-b) à une forme fossile de Grignon, Ch. Mayer ( 1867, Cat. Moll. tert. Musée Zurich, 11, p. 45) a proposé, pour l'espèce de Deshayes, l'appellation M. Deshayesi. W Sous le nom assez semblable- de Mactra semistriala Deshayes mss. , Reeve (i854, Conch. Icon., pi. XII, fig. 55) a décrit une espèce d'habitat inconnu : Weinkauff ( 188 4 , Conch. Cab., p. 38, pi. XII, fig. 7-70), qui en a figuré un spécimen, lui trouve de si nombreux rapports avec le M. olorina que ce pourrait en être une variété tronquée en arrière. M. G. B. Sowerby ( i8p,i , Mar. Shells South Africa , Journ. ofConchol., Vil, p. 376) a décrit un M. œr/uisulcata, du Natal, qui ressemble au M. semisulcata Desh., mais qui, outre sa forme subtrigone plus haute et plus équilatérale, se distingue par l'existence de stries concentriques également bien marquées sur les deux extrémités de la coquille. W Lamv, Bull, Mus. Hist. nul., XX [191 4], p. a44. — 239 — nsuperne elegantcr plicaiar, , son espèce appartiendrait à un autre groupe que celle d'Adanson : eu réalité les deux formes , qui ont des sillons sur la lunule et le corselet, sont fort voisines, bien que distinctes. Les deux valves-types portent écrit, à leur intérieur: t? Lisbonne», mais Lamarck faisait remarquer qu'elles avaient peut-être été rapportées du Brésil. Postérieurement, sur le carton où elles sont fixées, on a indiqué comme habitat : r? Mer Rouge » , probablement parce qu'ayant des sillons sur leur moitié antérieure, elles ressemblent beaucoup au M. pulchra Gray (18%-], Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 372; i854, Reeve, Conch. Icon., sp. 60, pi. XIII, fig. 63)(1), espèce de la Mer Rouge, que je crois même pouvoir identifier complètement au M. lilacea^. Tandis que le M. lisor Adanson = glabrata Linné, du Sénégal, estéqui- latéral, à sommets médians et à moitié antérieure offrant sensiblement le même développement que la moitié postérieure, le M. lilacea Lk. = pulchra Gr. = Fauroti var. carnicolorata Jouss. est une coquille ovalo-trigone in- équilatérale : les sommets sont plus rapprochés de l'extrémité antérieure plus courte, plus haute et arrondie, l'extrémité postérieure étant, au con- traire, allongée, atténuée et acu minée; les valves sont ornées de sillons concentriques limités à la région antérieure ; la coloration est blanchâtre avec zones carnéolées ou violacées faiblement teintées et parfois avec traces de rayons d'un jaune pâle. tne autre espèce , le M. décora Deshayes (1 854 , P. Z. S. L. , p. 63 ; Reeve , Conch. Icon., pi. XVI, fig. 80), signalée par Weinkauff ( i884 , Conch. Cab., p. 39, pi. XII, fig. 8-9) de la Nouvelle Galles du Sud(s), offre, en m Comme Weinkauff (1 884, lue. cit., p. 57, 91, io5) fa fait observer, il y a eu confusion dans le numérotage des figures 60, 6a et 63 de la planche XIII de Reeve : la figure 60 convient au M. donaciformis Gray (sp. 62), forme Paci- fique américaine se rattachant au M. pallida Brod. et Sow. ; la figure 62 s'ap- plique au M. virgo Desha\es (sp. 63) et c'est la figure 63 qui représente le M. pulchra Gray (sp. 60) : ceci explique comment, dans la collection du Dr Jousseaume, des échantillons de la Mer Rouge déterminés Ai. virgo (parce qu'ils correspondent à la figure 63) sont, en réalité, à rapporter au Ai. pulchra Gr. (sp. 60) [= Ai. lilacea Lk.]. — Le véritable Ai. virgo Desh. (sp. 63), fig. 62, est une espèce Australienne, réunie par M. E. A. Smith (iai4, Proc. Malac. Soc. Lond., XI, p. 1^7) au Ai. pura Desh. M C'est probablement à ce Af. lilacea = pulchra qu'il faut rapporter la forme de Port-Elisabeth (Colonie du Cap) identifiée au M. Adamoni Phil. [= lisor Adanson = glabrata L.] par M. G. B. Sovverby (1889, Mar. Shells South Africa, Joitrn. ofConchol., VI. p. i56, pi. III, fig. 6) et celle de Karachi (golfe d'Oman ) déterminée comme Ai. glabrata par MM. Melvill et Standen (1906, Moll. Persian Guif, P. Z. S. L., p. 827). W Dans le catalogue Paetel (1890, III, p. 3i), la même espèce est citee d'Australie sous le nom de Ai. décora Dsh. et de la Mer Rouge sous relui âv M. decorata Dsh. — 246 — même temps qu'une sculpture identique, un contour, arrondi en avant, atténue en arrière, tellement semblable qu'on peut, avec M. E. A. Smith (191 à, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 1^2), la réunir au M, pulchra : elle constituera simplement une variété ex colore, à zones violettes et à rayons brunâtres, de teintes vives. Elïectivement, M. le Dr Jousseaume a déterminé M. décora Desh. des spécimens d'Aden présentant bien ce double caractère de contour subtri- gone et de riche coloration. De plus, à certains exemplaires de couleurs moins brillantes, il a attribué le nom de M. décora var. pallida{l). D'autre part, parallèlement à cette première série de formes ayant un contour un peu triangulaire, on peut établir une deuxième série avec des spécimens qui, sillonnés également sur la région antérieure de la coquille, se distinguent par un contour transverse plus nettement ovale, l'extrémité postérieure étant presque arrondie comme l'antérieure; et dans ce second groupe, d'ailleurs inséparable spécifiquement du précédent, nous retrou- verons les mêmes variations de coloration. Une première variété, avec zones violettes et rayons brunâtres aussi vivement marqués que dans décora, offre tous les caractères de la forme de Massaouah appelée M. Jickclii par Weinkauff (i884, Conch. Cab., p. 5/i , pi. XIX, fig. 1-3) et pourra prendre ce nom. La coloration sera moins accentuée dans une deuxième variété qui correspond au M. Fauroli Jouss. typique, chez lequel on observe seule- ment sur chaque sommet une teinte pourpre violacé avec deux rayons jaunâtres divergents. Enfin toute trace de couleur finit même par disparaître dans les coquilles qui constituent le M. Fauroli var. alba du Dr Jousseaume (2). W En outre, M. le Dr Jousseaume (i8o,4, Le Naturaliste, 16e année, p. i3i, fig. 1) a signalé de Zanzibar un Mactra Zellwegeri qui, à en juger par le type que j'ai pu examiner, est une espèce très analogue par son contour subtriangu- laire, par ses sillons concentriques existant seulement sur la région antérieure, par sa couleur gris jaunâtre avec zones concentriques bleuâtres et rayons brun pâle ; mais, de taille plus grande (78 millimètres de longueur), elle constitue, par rapport au M. lilacea, une forme major comparable à ce qu'est, sur la côte Occidentale Africaine, le M. Largillierti Phil. relativement au M. glabrata L. W Remarquons que les spécimens appartenant à cette variété alba offrent une assez grande ressemblance avec le M. olorina Phil. : ils s'en distinguent par leur contour plus ovale, non rostre en arrière, et aussi parce que, selon le Dr Jous- seaume (1888, loc. cit., p. 200), le sinus palléal est moins profond dans olorina [= islhmia], Weinkauff (188 4, Conch. Cab., p. 5i) place au voisinage du M. décora et du M. Jickeliile M. attenuata Desh. (qui a été signalé de Madras par MM. Melvill et Standen [1898, Journ. of Conclu,!., IX, p. 84]); mais rien n'indique, ni dans — n\ — En résumé, à côté de la forme typique lilacea Lk. (= pulchra Gr. = M. Fauroti Jouss. var. carnicolorala Jouss.), qui comporte deux modifica- tions de teinte, pallida Jouss. et décora Desh., on peut admettre une variété (ex forma) Jickelii Wkf. avec deux mutations de couleur, Fauroti Jouss. et alba Jouss. : toutes ces variations pourront se grouper de la façon suivante : Contour sublrigone. ovale. I obsolète lilacea. alba. Coloration < pâle pallida. Fauroti. ( vive décora. Jickelii. Hab. — Djibouti, Aden. MtcTRA achatina Cherunitz. Au M. achatina Chemnitz (1790, Conch. (lab., XI, p. a 18, pi. GC, fig. 19.57-1 958) (r, répandu dans l'Océan Indien, de la Mer Rouge, aux Philippines, ont été réunis par Reeve (i854, Conch. Icon., Mactra, pi. XII, fig. 5i) le M. maculosa Lamarck (1818, Aiiim. s. vert., V, p. lf]k), dont le type est conservé au Muséum de Paris, et le M. adspersa Diinker (i8!i$, Zeitschr. f. Malak.,M [i848], p. 186; i85o, Philippi, Abbild. Conch., III, p. i35, pi. III, fig. 2), de la côte Est d'Afrique i). Cette espèce ovalo-trigone est de couleur pourpre violacé ou rouge brunâtre avec rayons et taches blanchâtres'1'. Hab. — Suez , Périm , Aden. la diagnose de Deshayes ( 1SÔ/1 , P. Z. S. L., p. 6a), ni dans la ligure de Reeve ( Conch. Icon., pi. XVIII, lig. 97), que les stries concentriques soient limitées à la région antérieure. Quant au M. symmelrica Deshayes ( 1 853 , P. Z. S. L., p. 17; Reeve, Conch. Icon., pi. XVI, fig. 84), de Nouvelle Calédonie, que Weinkauff (loc. cit., p. 98) compare au M. pulchra Gr. , ce parait être une espèce entièrement différente par son contour équilatéral et symétrique, ainsi que par sa coloration jaune pâle. (1) Ces figures 1957-1958 de Chemnitz ont été indiquées par Lamarck (Anim. s. vert., V, p. ^90) comme références pour la variété b de son Atnphidesma rariegata [= Semele purpurascens Gmelin — S. obliqua Wood]; Récluz ( 1 8 4 5 , Rev. Zool. Soc. Cuv., VIII, p. 4 10) avait, par suite, cru que cette forme consti- tuait peut-être une espèce distincte sous le nom d'Ampli idesma (?) achatina Chemnitz. W 11 ne faut confondre ce M. achatina Ch. = maculosa Lk. = adspersa Dkr. ni avec le M. maculata Chemn., ni avec le M. aspersa Sow. (3> M. E. A. Smith, qui avait d'abord (i885, Rep. « Challenger n Lamettibr., p. 5g) rattaché au M. achatina comme synonyme ou variété le M. ornetta Gray — 24*2 — Mactra huns Philippi. Le M. hians, dont Philippi (i846, Abbild. Conch., III, p. 71, pi. II, fig. 1; i85o, ibid., III, p. 1 38) indique la ressemblance avec le M. hel- vacea Chemn., d'Europe, est une grande coquille oblongue ornée de rayons brunâtres devenant violets vers les sommets. La forme allongée transversalement est déjà très accusée chez M. hians jeune et permet de le distinguer du M. achatina Gh. de même taille; le mode de coloration est d'ailleurs nettement différent. Le M. hians a été signalé des Philippines (Cuming) et de Zanzibar (Rodatz). Dans sa collection, M. le Dr Jousseaume avait attribué à un spécimen de cette espèce le nom, resté manuscrit, de Mactra Rochebrunei. Hab. — Suez. {A suivre.) (1837, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 371 : t854, Reeve , Conch. Icon., pi. XIII, fig. 58), fait actuellement (191 4, List Austral. Mactridœ, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. i45) de cette forme des mers de Chine une espèce distincte. — Le M. Dysoni Deshayes inss., dont Reeve (i854, Conch. Icon., pi. XIII, fig. 64) donne une description insuffisante, parait à Weinkauff (i884, Conch. Cab., p. g4, pi. XXXI, fig. 7) être une variété blanche de ce M. ornata Gr. Deux petites espèces, ornées de larges rayons brunâtres, le M. pulchella Phi- lippi (i846, Abbild. Conch., II, p. 71, pi. II, fig. 3; i884, Weinkauff, Conch. Cab., p. 46, pi. XIV, fig. 3-3 6). de Chine, et le M. incerta E. A. Smith (i885, Rep. « Challenger» Lamellibr., p. 5g, pi. V, fig. 7-7 c), des îles de l'Amirauté, se distinguant de la forme jeune du M. achatina Ch. par leur contour trigone subéquilatéral et par la présence de sillons sur le corselet et la lunule. 243 Contributions À la Faune Malacologique de l Afrique Équatoriale W, par M. Louis Germain. XLIV. Mollusques terrestres RECUEILLIS DANS LES PROVINCES DE KlLWA ET DE MaBENGE (Afrique orientale). Les provinces de Kilwa et de Mahenge s'étendent, entre les 8° et io°de latitude sud, depuis la côte de l'Océan Indien jusqu'aux environs du 36° de longitude est Greenwich. La province de Kilwa est la plus orientale. Bornée au nord par le cours inférieur du Rufidji, au sud par le fleuve Umbekuru, elle est sépa- rée, à l'ouest, de la province de Mahenge par une ligne qui, partant au nord du confluent du Rufidji et de l'Ubanga, aboutit au sud sur le io" de latitude sud, un peu à l'ouest du 37° de longitude est Greenwich. A l'ouest de celte limite, la province de Mahenge s'étend un peu au delà du 3()0 de longitude est Greenwich. Ces deux provinces sont encore bien peu connues et leurs parties cen- trales n'ont pas été explorées. Elles sont largement arrosées, au nord par les nombreux tributaires de la rive droite du Rufidji, au sud par le cours inférieur des affluents de la rive gauche du Ruvuma. La région centrale est parcourue par les cours d'eau qui , partant des massifs montagneux de l'intérieur, viennent se jeter dans l'Océan Indien. Les principaux sont le Mandandu et le Mavudji. L'intérieur du pays est assez montagneux. Le Mahenge surtout est, dans sa région centrale, entre deux affluents du Rufidji, le Luwegu à l'est et l'Ulanga à l'ouest, couvert de montagnes dont les plus hauts som- mets, situés dans la région même de Mahenge (2), s'élèvent entre 1,000 et 2,000 mètres. (n Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. nat. de Paris, XXI, ip,i5, n° 7, p. a83- •jqo; XXII, 1916, n° 3, p. i56-i69, et n° l\ (avril). (2) Mahenge est situé au centre du massif montagneux défini précédemment. _ 2M — La plus grande partie des Mollusques étudiés dans cette note — et qui m'ont été adressés en septembre iqi3 par M. G. Naegele — proviennent de la province de Kilwa. Ils ont été recueillis à Kipatimu, localité de l'hin- terland de Kilwa qu'il m'est impossible de situer avec précision , aucune des nombreuses cartes que j'ai consultées n'en faisant mention. H en est de même pour la localité de Kwiro, dans la région de Mahenge, où ont été récoltés les autres Mollusques dont il est ici question. Ennea (Edentulina) ovoidea Bruguière. 1789. Bulimus ovoideus Bruguière, Encyclopédie mêthod. , Vers, I, p. 335. 1890. Bulimus grandis de Férussac et Deshaïes, Hist. gêner, part. Mollusques, II, p. toi, pi. CXLIV, fig. 1-2. i846. Pupa grandis Pfeiffer, Symbol. Heliceor. vivent., 111, p. 95. 18/47. PuPa grandis Phiuppi , Abhild. und Beschr., II, xn, p. i56, Bulimus, Taf. VI, fig. 4. i848. Bulimus ovoideus Pfeiffer, Monographia Heliceorum viventium, 11, p. 45. i85g. Bulimus ovoideus Woodward, Proceed. Zoological Society of London , p. 35o. 1880. Bulimus ovoideus Craven, Proceed. Zoological Society of London, p. 217. 1 885. Gibbus (Edentulina) ovoidea Tryon, Mannal of Conchology , 2e série, Pal- monata, I, p. 82, pi. XVII, flg. 18. 1889. Edentulina ovoidea Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. i4o. 1897. Ennea ovoidea Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Osl-Afrikas, p. 11, Taf. II, fig. 11-1 3. Le seul exemplaire que j'ai examiné est bien typique. Son test est so- lide, d'un brun marron clair non brillant, orné de stries longitudinales médiocres , très obliques , subonduleuses et assez serrées. Longueur : 33 i/a millimètres; diamètre maximum : 10 millimètres; . diamètre minimum: 17 millimètres; hauteur de l'ouverture: t5 milli- mètres (1) ; diamètre maximum de l'ouverture : 1 3 millimètres l2). G. R. Boettger a décrit (3), sous le nom d1 Edentulina ajfinis Boettger (4), une coquille bien voisine de Y Ennea ovoidea Bourguignat'5'. Elle diffère de (1) Y compris l'épaisseur du péristome. W Le Dr. E. von Martens a signalé (loc. supra cit., 1897, p. 12) des exem- plaires mesurant 4 a millimètres de longueur pour 19 millimètres de diamèlre. (3) Boettger (C. B.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa, Proceed. Malacological Society of London, X, part vi, sept. 191 3, p. 34g, n° 4, pi. XV, fig. 8 (type) et pi. XV, fig. 9 (var. gracilis). W C. B. Boettger décrit également une variété gracilis Boettger de cette espèce. W Bourguignat (J.-R.), Mollusques de l'Afrique équatoriale, 1889, p. i4a, pi. VII, fig. 8-9. — 245 — celte dernière espèce par sa taille plus faible (longueur : 3i miHiin. 5; diamètre: 1 5 millimètres; hauteur de l'ouverture : i3 millimètres; dia- mètre de l'ouverture : 10 millimètres), ses tours de spire moins convexes et sa forme générale plus élancée W. Elle se rapproche ainsi de Y Ennea (Edentulina) obesu (Gibbons) Taylor et n'est pas sans analogies avec la forme nommée Edentulina Grandidieri par J.-R. Bourguignat. Kipatimu (Province de Kdwa, Afrique orientale). UEnnea (Edentulina) ovoidea Bruguière , qui vit à Madagascar et peut-être à Socotora {i], habite également une assez grande partie de l'Afrique orien- tale, notamment entre le lac Tanganyika et la côte de l'Océan Indien. Il est surtout répandu dans l'Ousambara [Conradt et G. Volkens, A. E. Cra- ve.\ . Lieder (3) ] et l'Ousaghara [Missionnaires fiançais in J.-R. Bourgiii- <;nat|. où il s'élève jusqu'à une altitude de 9,000 mètres. Ennea (Edentulina) obesa (Gibbons) Taylor. 1877. Bulitninut obesus Gibbons in Taylor, Qvarterly Jauni, of Conchology, 1, p. a55, pi. II, fig. 3. 1880. Bulimus ubesus Craven, Proceedings Zoological Society of London , p. ^17. 1881. Ennea obesa Smith, Proceed. Zoological Society of London, p. 281, n° 9. 1880. Gibbus (Edentulina) obesa Trîon, Manual of Conchology, 2e série, Pul- monata, I, p. 83, pi. XVII, fig. ai. 1889. Ennea zanguebarica Morf.let, Journal de Conchyliologie, XXXVII, p. 6, pi. I, fig. 7-70. 1889. Edentulina obesa Boorgiiignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. i4i. 1891. Ennea obesa Martens, Sitz. berichte d. Gesellsch. Naturf. Freunde Berlin, p. 16. 1895. Ennea obesa Smith, Proceed. Malacological Society of London, 1, part vu. p. 166, n" 11. 1897. Ennea obesa Martens, Beschalte Weichthiere Deutseh-Ost-Afrikas , p. i3. Le test de cette espèce est d'un gris cendré luisant et subtransparent; il est solide, bien qu'assez mince, et montre des stries longitudinales très M UEnnea (Edentulina) ajjiiiis Boettger et sa variété gracilis Boeltger ont été recueillis à Kipatimu. î2) Où il a été signalé par H. Crosse (Journal de Conchyliologie , 1 88A , p. 357 ) ; E. A. Smith (Land and Fresh-Water Shells of Sokotra and Abd-el-Kuri, Natuml llistory of Sokotra and Abd-el-Kuri, 1903, p. lia) considère cette indication comme tout à fait douteuse. '31 Les exemplaires récoltés par Lieder atteignent une très grande taille : 48 millimètres de longueur pour 10 millimètres de largeur. Ils ont été figurés — 246 — obliques , fines , serrées, moins accentuées au dernier tour. Les sutures sont marginées; le péristome, fortement épaissi, est réfléchi. Voici les dimensions principales de trois exemplaires : LONGUEUR TOTALB. DIAMÈTRE MAXIMUM. DIAMÈTRE MINIMUM. HAUTEUR DK L'OUVBHTURE. DIAMÈTRE DE L'OUTEUTOBE ('), millimètres. 27 2 4 millimètres. i5 lit îô millimètres. 12 12 10 3/4 millimètres. 121/2 12 10 millimètres. 9 8 3/4 8 l1) Y compris l'épaisseur du péristome. E. A. Smith (1) considère comme synonymes les Ennea bulimiformis Grandidier (2) et Ennea Grandidieri Bourguignat (3), tandis que le Dr. E. von Martens (4) conserve au dernier un rang spécifique et subordonne , comme variété, le premier à Y Ennea obesa (Gibbons) Taylor. Il est diffi- cile, en l'absence de toute figuration, de se faire une opinion au sujet de Y Ennea bulimiformis Grandidier. Quant à Y Ennea Grandidieri Bourguignat, il est incontestablement très voisin de Y Ennea obesa (Gibbons) Taylor. dont il ne diffère que par ses tours légèrement plus convexes et un peu étages. Kipatimu. ( province de Kilwa, Afrique orientale). Cet Ennea semble habiter la plus grande partie de l'Afrique orientale , entre les grands lacs et la côte de l'Océan Indien. Il a été signalé à Zan- zibar [J. S. Gibbons]; en de nombreux points de la côte du Zanguebar : à Pangani [A. E. Craven], à Tanga, Mombasa et Malindi [Missionnaires français , in J.-B. Bourguignat] , à Kizemo , dans l'Ukwere (à environ 90 kilo- par le Dr. E. von Martens (Beschalte Weichthiere Deulsch-Ost-Afrikas , 1897, Taf. II , fig. 12). Ils proviennent du plateau Mwera, situé, par environ io° de lat. S. et 390 long. W. Greenwich, entre les fleuves Ukeiidi (Lukuledi) et Um- bekuru. "' Smith (E. A.), Land Shells from Central Africa, Proceed. Malacologiccd Society oj London, I, part vu, octobre 1895, p. 166. (2> Grandidier (A.), Mollusques de TOusaghara, de l'Oukami, etc., Bulletin Société malacologique France, IV, 1887, p. 188. f3) Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale . 1889, p. i4a,pl. VII, fig. 8-9 (Edentulina Grandidieri). W Martens (Dr. E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Ajrikas , 1897, p. i3 {Ennea Grandidieri) et p. i3 (Ennea obesa, variété bulimiformis). — 247 — mètres ouest de Bagamoyo) [F. Stchlmann]; sur la rive orientale du lac Nyassa [J. Thomson]; dans l'Ousambara [A. E. Craven, W. Schmidt]; dans la plaine des Massai [0. Nefmann] et dans l'Afrique orientale anglaise, notamment à Witu et à Mangea [Dr. J. W. Gregorv]. Ennea (Gulella) qdinquedentata Boettger. 1913. Ennea (Gulella) quinquedentata Boettger, Proceed. Malacological Society ofLondm, X, part vi [septembre], p. 3/19, n° 3, pi. XV, fig. 7. Cette espèce, décrite sur des exemplaires également recueillis à Kipa- timu, ne me parait pas différer sensiblement de Y Ennea (Gulella) lœvigala Dohrn(1). Voici, en effet, le tableau comparatif des principaux caractères de ces deux Ennea : Ennea quinquedentata Boeltger. Coquille pupiforme. 8 tours convexes à croissance régu- lière. Ouverture subverticale pyrifornie. Ouverture garnie de 5 denticula- lions : 1 pariétale lamelliforme; 1 co- lumellaire; 1 à la base du bord colu- mellaire; 3 sur le bord externe. Test lisse. Long. : 10 mill. ; diam. : 5 mil!.; long, de l'ouverture : 3 mil!.; diam. de l'ouverture : 2 1/2 mill. Ennea lj:vigata Dobrn. Coquille cylindrique. 8-9 tours convexes, à croissance régulière, le dernier ascendant. Ouverture à peine oblique (2>, ob- longue arrondie. Ouverture garnie de 5 denticula- tions : 1 pariétale lamelliforme; 1 co- lumellaire profonde; 1 dentiforme à la base du bord columellaire; a sur le bord externe, la supérieure plus grande. Test lisse. Long. : 10-11 mil!.; diam.: 5-5 1/9 mill. ; long, de l'ouverture : 3 1/2 mill. ; diam. de l'ouverture : 3 i/4 mill. M Dohrn, Proceedings Zoological Society ofLondon, i865, p. 2 3a; et Pfeif- fer, Monographia Heliceorum viventium, V, 1868, p. 454, n° 3i. Cette espèce a été fidèlement figurée par E. A. Smith (Proceedings Zoological Society of Lon- don, 1881, p. 281, n° 10, pi. XXXII, fig. 6*). Cet Ennea, découvert entre le lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien [J. Thomson], a été retrouvé dans l'île de Muinba (lac Nyassa) [J. Kirk]; sur le plateau Mwera , entre les fleuves Ukelidi (Lukelidi) et Umbekuru (par 10° lat. S. et 3g0 long. W. Greenwich) [Lieder]; dans l'Ousaghara, aux environs de Kerasa [Missionnaires français, in J.-R. Bouh- guignat], et dans le bassin du Haut Congo, à Lukolela (par i° lat. S.), Kassongo (sur le Lualaba, par l\° a5' lat. S. environ), Kalanga (par environ 11" lat. S., sur le Lufira, affluent du Lualaba) et Bukama (sur le Lualaba, par environ 90 ia' lat. S. et 2 5° 5o' long. W. Greenwich) [Dr. J. Bequaert]. W L. Pfeiffer (loc. supra cit., 18G8, p. 454) dit, en effet: «apertura vix obliqua. . . n . ce qu'on pourrait traduire par : ouverture subverticale. — 248 - On voit combien ces deux Etmea sont peu différents. C'est à peine si la forme générale est un peu plus régulièrement cylindrique chez ïEnnea fœvigata Dohrn. De nouveaux documents permettront, sans doute, de ré- unir ces deux espèces. L'exemplaire que j'ai examiné est de forme générale subcylindrique, très légèrement moins atténué en haut que chez le type lœvigata Dohrn. Ses sutures sont linéaires et ascendantes; son dernier tour montre, au- dessus de l'ouverture, une région méplane assez nettement indiquée. Il mesure les dimensions suivantes : Longueur: 9 1/2 millimètres; diamètre maximum : k 1/2 millimètres; diamètre minimum : k î/h millimètres; hauteur de l'ouverture : 3 1/2 mil- limètres; diamètre de l'ouverture : 3 millimètres. Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale). Tayloria helicoides Boettger. 1913. Gonaxis helicoides Boettger, Proceed. Malacological Society oj London, X, part vi [septembre], p. 35o, n° 5, pi. XV, fig. 10-13. A pi'opos de la sculpture de cette espèce, G. R. Boettger écrit : «Testa . . .supra auguste costulato-striata , infra levis, nilens*. Ce n'est pas tout à fait exact. En dessus, les premiers tours sont presque lisses (avec seulement des stries longitudinales très fines); les autres tours sont ornés de stries costulées lamelleuses bien saillantes, très obliques, onduleuses, faisant saillie aux sutures qui apparaissent ainsi légèrement crénelées. Au dernier tour, ces côtes s'arrêtent à la partie médiane. En dessous, la sculpture se compose uniquement de stries longitudinales très fines, irrégulières, à peine obliques et, d'espace en espace, de stries beaucoup plus fortes pé- nétrant jusqu'au fond de l'ombilic. Cette disposition est analogue à celle observée chez le Streplaœis (Gonaxis) gigas Smith W', Le test est subtransparent, corné clair et assez solide. L'exemplaire que j'ai examiné correspond bien à la description de C. R. Boettger, bien qu'il soit un peu plus aplati et que son ouverture soit proportionnellement plus petite. Il mesure les dimensions suivantes : Hauteur: 9 millimètres; diamètre maximum : \h 1/2 millimètres; dia- (l) Smith ( E. A.), Diagnoses of new Sheils from Lake Tanganyika an Martens (Dr. E. von), Beschalte Weicldhiere Deutsch- Ost-Afrikas , 1897, p. 33, figuré à la même page. W Le Taylfji'ia iterata Martens atteint 1 7 millimètres de diamètre et 1 1 milli- mètres de hauleur. Son ouverture a 7 millimètres de hauteur et 9 millimètres de diamètre. W La chaîne connue sous le nom de monts Uluguru est située entre le Rut'u (= Ruvu, affluent du Kyngani) à l'est, et le cours du Mgeta (affluent du Kyngani) à l'ouest et au sud. La chaîne , de direction presque N.-S. par environ 37° 4o' de long. E. Greenwich, s'étend entre 6° Ixo' lat. S. et /2 5 \ 16 1/2 16 1 4 8 7 6 1/2 0 1/2 6 6 4 I > kipatimu. 16 7 1/2 6 3/4 7 4 i/4 !9 9 8 8 5 *9 9 8 8 1/2 5 18 i-/4 .s 8 1/2 9 8 8 4 5 8 1/2 8 1 '1 0 5 Kondoa 18 i7_3/4 s 8 1/2 7 8 s ■s 4 1/2 4 3/4 (Ousaghara). 17 1/2 8 4/5 7 V5 8 4 i/a 17 i/a 8 1/2 73/4 8 4 1/2 | 1 •253 LONGUBCR TOTALE. DIAMÈTRE MAXIMUM. DIAMÈTRE MINIMUM. HAUTEUR de L'on KRTUBE. DIAMÈTRE de L'OUVERTURE. LOCALITÉS. millimètres. 25 20 i4 millimètres. 10 10 7 1l'2 millimètres. // // // millimètres. 9 8 6 millimètres. I Régions montagneuses au N. W. et au S. du lac Nyassa. H -2 10 1 •> 1 0 9 */a 1 Momboia 5 <2> > (Afrique orientale ; anglaise). (1t Les dimensions de ces trois exemplaires sont données d'après E. A. Smith, loe. supra cil. , 1899 , p. 58". <2J Cet exemplaire correspond an type du Bulimus (Cerasjus) mamboiensis E. A. Smith Inc. supra cit., 1890, p. i54. _. On voit que, proportionnellement, les exemplaires recueillis à Kipalimu sont plus élancés que la majorité de ceux provenant de Kondoa (Ousa- ghara). Il ne s'agit, évidemment, que de simples variations individuelles. Le test est assez solide, à peine transparent, d'un corné très clair lorsque l'épiderme brun marron qui le recouvre a disparu. Il est orné , même sur les premiers tours, de stries costulées obliques, subégales, à peu près équidistantes et très sensiblement atténuées, à la manière des espèces du genre Pseudoglessula, dans la région inframédiane du dernier tour. E. von Martels (I) considère le Buîiminus ( Rna) ptychaxis Smith (2) comme synonyme. Cette opinion est erronée. Le Buîiminus pUjcha.ris Smith doit être considéré comme une variété du Buîiminus (Ena) Boivini Morelet, se distinguant, en dehors de sa taille pins grande (,), par la forme très parti- culière de sa columelle. Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale). Ce Buîiminus vit dans une grande partie de l'Afrique orientale et cen- trale. On le connaît, le long des côtes de l'Océan Indien, depuis Lorenzo (') Martens (Dr. E. von), Beschalte Weichthiere Deut&ch-Ost-Afrikas, 1897, j>. G 1 . W Smith (E. A.), On the Shells of Tanganyika and of the Neighbourbood of Lljiji, Central Africa, Proceedings Zoological Society of London, 20 avril 1880, p. 346, n° 4, ni. XXXI, fig. 3. W La variété ptychaxis Smith mesure 27 millimètres de longueur et 10 mil- lim. 1/2 de diamètre. L'ouverture atteint 9 millimètres de hauteur et 5 milli- mètres de diamètre maximum. 17' — 254 — Marques au sud [Connolly, Penther] jusqu'à Mombasa au nord [Boivin] (notamment à l'île de Zanzibar [F. Stuhlmann] et à Bagamoyo [G. A. Fi- scher]). A l'intérieur, il a été signalé dans l'Afrique orientale anglaise (à Momboia [Emin Pacha]); dans l'Afrique orientale allemande : Togetoro , Mbagalala [F. Stuhlmann], l'Ousaghara, notamment aux environs de Kondoa [Bloyet, Missionnaires français in J.-B. Bourguignat]; dans de nombreuses localités du bassin du haut Congo : Malema, Lukonzolwa, Kakompo, Kalombo, Niemba, Kunda, Kiambo, Bukama, Katanga [Dr. J. Bequaert]; dans les régions montagneuses voisines du lac Nyassa : plateau de Nyika au nord-ouest du lac ; plateaux Masuku et Zomba , monts Chiradzulu et Malosa au sud du lac [A. Whyte]. Enfin ce même Bulime est également connu dans l'Afrique australe anglaise : Eastern Zuzuland [Toppin] et Lorenzo Marques [Connolly, Penther]. Bachis Hildebrandti Martens. 1878. Buliininus (Rachis) Braunsii variété Hildebrandti Martens, Monatsbcr. d. Akadem. d. Wissensch. Berlin, p. 29^, Taf. Il, fig. 1-2. 1916. Ruclns Hildebrandti Germain, Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XXII, n° 3 (mars), p. i58. Il m'a été communiqué un exemplaire peu adulte de cette espèce poly- morphe. Il mesure i5 millimètres de longueur, 8 \jh millimètres de dia- mètre maximum et 7 1/2 millimètres de diamètre minimum. L'ouverture a 7 1/2 millimètres de hauteur et h 1/2 millimètres de diamètre maxi- mum. Le test montre quelques traces de taches colorées aux tours supérieurs. Ces taches sont disposées sur deux bandes, l'une légèrement submédiane, l'autre infrabasale. Le sommet est brun roux, brillant. Enfin on observe, au dernier tour, deux étroites bandes brunes infracarénales disposées comme chez les Hachis usagaricus Smith (1) et Rachis chiradzuîuensis Smith « «. Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale). C Smith (E. A.), List of Land- and Freslivvater-SheHs collectée! by Dr. Emin Pasha in Central Africa, vvith Descriptions of new species, Ann. and Magaz. oj Natural History, 6e série, VI, 180,0, p. i52, pi. V, fig. 5 [Bulimus (Rachis) usa- garicus J. W Smith (E. A.), On a collection of Land-Shells from British Centrât At'rica, Proceedings Zoological Society of London, avril 1899, p. 586, n" 27, pi. XXXIII, fig. ko. (s1 Ce rapprochement ne concerne, bien entendu, que la disposition des deux bandes brunes du dernier tour et non les autres caractères spécifiques. — 255 — Achatina (Achatina) zanzibarica Bourguignat. 1879. Achatina zanzibarica Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyssinie , Zan- zibar, etc. , p. 5 , n° IV. 1889. Achatina zanzibarica Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , p. 75. 1895. Achatina usambarensis Boule, Nachrichtsblatt d. ileutschen Malahozoolog. Gesellsch., p. 1 00. 1897. Achatina zanzibarica Martens , Beschalte Weicbtbiere Deutsch-Ost-Afrikas , p. 86. 190A. Achatina {Achatina) zanzibarica Tryon in Pilsbry, Manual of Conchology, ae série, Pulmonata, XVII, p. 5i, n° 46. Deux exemplaires jeunes m'ont e'té communiqués. L'un [n° I] mesure '1 1 millimètres de longueur, 2 5 millimètres de dia- mètre maximum et 22 millimètres de diamètre minimum (hauteur de l'ouverture : 2 5 millimètres; diamètre de l'ouverture : 12 millimètres); l'autre [n° II] atteint 45 millimètres de longueur, 27 millimètres de dia- mètre maximum et 22 millimètres de diamètre minimum (hauteur de l'ouverture : 29 millimètres; diamètre de l'ouverture : îh millimètres). Le dernier tour est subcaréné, principalement chez l'exemplaire [n° I], Le test est mince, fragile, transparent, d'un corné fauve assez brillant, orné — aux deux derniers tours — de llammules longitudinales d'un rouge brun , subverticales, étroites et régulièrement distribuées. Le sommet et les premiers tours sont d'un rouge brun brillant. Les stries longitudi- nales sont très marquées ; elles sont coupées de stries spirales donnant au test un aspect déçusse particulièrement net sur la moitié supérieure du dernier tour. Kipatimu (province de kilwa, Afrique orientale). Kwiro (province de Mahenge, Afrique orientale). C. R. Boettger a décrit, de cette dernière localité, une variété Naegeli (l) différant du type par sa taille plus petite (longueur : 78 millimètres; dia- mètre : 38 millimètres; hauteur de l'ouverture : 39 millimètres; diamètre de l'ouverture : 20 millimètres f2)), sa forme plus élancée et ses tours de spire à croissance plus rapide. O Boettger (C. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa , Proceed. Malacologieal Society ofLondon, X, part vi, sept. 1913, p. 35 1, a0 8, pi. XVI, fig. 4. (2' Le type mesure 117 millimètres de longueur et 57 millimètres de dia- mètre. Son ouverture a 65 millimètres de hauteur sur 3o millimètres de dia- mètre. — 256 — Découvert à Nasimoya, flans l'île de Zanzibar ( Letocbneox *'// J.-R. Boi r- guignat], YAchalina unrJbarka Boni'guignal a été retrouvé en rie nom- breux points de la côte de l'Océan Indien : Bagamoyo [F. Stuhlmanx j, côte de Zanzibar [W. Sohmidt], Buloa, près de Tanga [Eismann]. A l'in- térieur, cette espèce est connue de l'Ousambara [Conradt, Rolle'1'] et, plus au nord, des rives du lac Jipe (2) [Wolkens]. Lwgheld l'a également recueillie dans la plaine de Massai'. Pseddoglessula Leroyi Bourguignat. 1889. Stenogyra Leroyi Bourguighat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 110. pi. VI, fig. it P. 1897. Pseudoglessula Leroyi Mabtens, BesohaUe Wèiehthiere Deutsch-Ost-Afinkas , p. n5, lig. de la radulo à la même page, et Tat*. V, fig. 3. îuni. Pseudoglessula Leroyi Pilsbry in Trfon , Manual of Conchology, a* série, Pulmomla, XVII, p. 168, n" 16, pi. L\l, lig. 8g. Test épais, relativement pesanl , solide, recouvert d'un épidémie à peine brillant, d'un brun marron assez foncé; sommet subobtus : tours embryon- naires ornés de stries très fines; premiers tours avec des stries costulées fortes, obliques, un peu onduleuses et relativement espacées; même système sculptural sur les autres tours, mais avec, des stries costulées plus nettement onduleuses, plus obliques, moins régulièrement distribuées et assez souvent bifurquées près des sutures; dernier tour avec des costules fortes, irrégulièrement sublamelleuses, bien atténuées à la partie infra- m édiane où elles restent cependant sensibles jusqu'à l'ombilic. Ombilic profond, entouré d'une angulosité très marquée; péristome légèrement réfléchi sur le bord externe et nettement épaissi; bords de l'ouverture réunis par une callosité blanche fortement marquée. Longueur : 35 [ 1 ] — 35 1/2 [9.] millimètres; diamètre maximum : ■20 [1] — 17 'à/h [2] millimètres; diamètre minimum : 16 [i]-io \jh [2] C Ce dernier voyageur a recueilli cette espèce à Nguelo, dans l'Ousambara. Nguelo est situé, sur un petit allluent du Sigi (fleuve se jetant dans la haie de Tanga. Océan Indien), par 38° W long. Est Greenwich et par 5° 3' lat. Sud. W Le lac Jipe (Djipe, Dschipe ou "Ype des cartes allemandes; Jipi des cartes anglaises) est situé au S. E. du Kilima N'Djaro, entre 3° 3o' lat. S. et 3" ho' lat. S. environ et sensiblement sur 37" 45' long. E. de Greenwich. 11 est orienté S. S. E.- N. N. E. Du lac .lipe sort, au nord, la rivière Lumi qui , prenant plus loin le nom de rivière Tsavo, se jette dans le Sabaki, fleuve rejoignant l'Océan Indien un peu au nord de Malinde. (3) Fis;. 9 dans le texte de J.-H. Bourguignat' errore lypogr.). — 257 — millimètres; hauteur de l'ouverture (1) : i5 1/2 1 1]— i5 1/2 [2] milli- mètres; diamètre Y compris l'épaisseur du péristome. (3) Boettgkr (C. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa, Proceed.Malacological Society of London, X, part vi, septembre 1913, p. 35a n" 9, pLX'V!I,%. a. f4' Gray, Magaz. of Natur. History, 1837, p. ^87 (Achatina elavata) [ = Acha- tina ealabarica Pfeiffer, Proceed. Zoological Society of London, 1 865 , p. 83a J. (5) Craven (A. E.), On a Collection of Land and Freshwaler Shells made during a sliort Expédition to the Usambara in Eastern Africa, with Descriptions of seven new species , Proceed. Zoological Society of London, mars 1880, p. 218, pi. XXII, fig. 9 [Achatina Kirki], C) Smith (E. A.), Descriptions of new species of Ena , Pseudoglessula, and Subulina from British and German East Africa, Proceed. Malacologicol Society of London, VI, part 1, mars 190 4, p. 68, lig. II. <7) Ces espèces vivent : le Pseudoglessula Kirki Craven à Magila, localité de l'Onsambara, sur le chemin de fer de Tanga au Victoria-Nyanza; le Pseudoglessula Prestoni Smith dans l'Ukami, région située au sud-est de Zanzibar, à peu près ••ntre 370 3o' et 38° 3' long. E. Greenwich cl entre 6° W et f 20' lai. S. M Smith (E. A.), loc. supra cit., mars 190'!, p. 69, lig- III- — 258 — Leurs affinités peuvent être résumées par le tableau ci-dessous PSEDDOGLESSULA KlBKI PSEDDOGLESSULA PrESTONI [forma ventricosa fasciata] [forma ventricosa unicolor] PSEDDOGLESSULA LEROYI , Variété OBE8A Pseudoglesscla Leroyi, variété obtusa Pseudoglkssula Leroti. Pseudoglessula gracilior [forma elongata] Découvert dans l'Ousaghara, sur les pentes du N'Gourou [A. Leroy], le Pseudoglessula Leroyi Bourguignat a été retrouvé à Buloa, près de Tanga, sur la côte de l'Océan Indien, un peu en dessous du 5° de latitude S. [ElSMANN, 1895]. Subulina (Subulona) kilwaensis Germain nov. sp. Coquille longuement subulée, étroite; spire composée de i3 tours, à croissance lente et régulière, le premier très petit, convexe; les trois sui- vants médiocrement convexes et subégaux; les autres à peine convexes; dernier tour médiocre avec une indication carénale peu marquée; sutures linéaires, bien indiquées, subcrénelées surtout aux tours supérieurs; ouverture pyriforme ovalaire, à peine oblique, bien anguleuse en haut; bords marginaux réunis par une callosité blanche; columelle incurvée, obliquement tronquée à la base. Longueur : 2 5 millimètres; diamètre maximum : 5 millimètres; dia- mètre minimum : 4 4/5 millimètres; hauteur de l'ouverture : 5 milli- mètres; diamètre de l'ouverture : 2 3/4 millimètres. Test un peu épais, solide, corné blanchâtre, sublactescent et assez brillant {l); tours embryonnaires lisses; autres tours ornés de stries longi- tudinales presque verticales, fines, très irrégulières, fortement accentuées aux sutures où elles forment des crénelures très inégalement distribuées. Y compris l'épaisseur du péristome. — 260 — Le genre Rorthalsella et la thibi des Bifariees DE VAN TlEGHEM, par M. Henri Lecomte. Du genre Viscum, van Tieghemn) a 1res légitimement séparé une plante recueillie aux îles Sandwich (i85i-i855) par Jules Rémy et qui se trouvait dans l'herbier du Muséum sous le nom de 1 iscum articulation Burm. A ce genre nouveau, l'émment Botaniste a donné le nom de Kofthal- sella , en mémoire du Botaniste hollandais Korthals qui , le premier, sépara les Ginalloées des Viscées et montra ainsi la nécessité de distinguer géné- riquement les limon de plantes qui. malgré les apparences, s'en éloi- gnent par leur appareil végétatif, par leurs fleurs et par leurs fruits. Ces premiers représentants du genre Korlkalsella sont des plantes parasites, à tige cylindrique jaunâtre et dont les feuilles sont réduites à des écailles opposées très courtes et plus ou moins conniventes en un anneau entourant la tige. A l'aisselle de ces écailles se trouvent de nombreuses fleurs uni- sexuées, très petites, dépourvues de bractées et entremêlées de poils rou- geâtres. La fleur mâle comprend 3 sépales (au lieu de à chez les } iscum) avec des anthères non distinctes, rapprochées au centre de la fleur en un synandre hémisphérique à 6 sacs polliniques, pourvu au sommet d'un pore pour la sortie du pollen, à grains ellipsoïdes et à trois plis. La fleur femelle possède elle-même trois lobes; l'ovaire infère est complètement adhérent et se termine, entre les lobes, par un stigmate sessile, en forme de cône très surbaissé. Au sein de cet ovaire se produit nne fente parallèle à l'axe de la fleur et, vers le bas de cette fente, se développe une saillie conique s'interposant peu à peu entre les deux côtés de la fente et simulant un placenta central dans lequel se forment directement les sacs embryon- naires. Le fruit est une baie ovoïde couronnée par les trois lobes persis- tants et contenant une graine plus ou moins aplatie, au sommet de laquelle fait saillie un embryon cylindrique, à radicule supère, situé dans l'axe même de la graine. (l) Van Tieghem . Korthalsella, genre nouveau pour la famille des Loranthacées , Bull. Soc bot. Fr. [1896], p. 83. — 261 — Ces plantes diffèrent donc des l ïscum : i° Par l'absence de bractées florales et leur remplacement par des poils: 2 " Par le type trimère et non tétramère de la fleur: 3° Par l'appareil staminal non soudé an\ lobes et formant mi synandre; 4° Par le fruit couronné par les lobes persistants de la Heur. Cet ensemble de caractères justifie pleinement la séparation proposée par van Tieghem. Mais, un peu plus lard(l), ce Botaniste rencontrait d'autres plantes possédant les mêmes caractères essentiels que les Korthalsella, tout en pré- sentant quelques différences au point de vue de l'appareil végétatif. Van Tiegbem distinguait alors des Bifaria à tige plate, à articles successifs situés dans un même plan et à fleurs réparties sur toute la plante. H langeait dans le genre Hetériccia des plantes semblables aux Bifaria, mais à ramifications de deux sortes, les unes purement végétatives, les autres florifères. Ces trois genres formaient, pour van Tieghem, la tribu des Bifariées. Celte fragmentation du genre n'a pas paru justifiée à Kngler(2!, qui a simplement conservé le genre primitif Korthalsella avec trois sections. L'examen que nous avons fait des plantes de notre herbier a pleinement confirmé cette dernière opinion et, sous le nom générique de korthalsella v. Tiegb., nous grouperons les Loranthacées d'apparence aphylle, pos- sédant des fleurs imisexuées trimères, dépourvues de bractées et entre- mêlées de poils, ayant des anthères soudées en un synandre central et produisant un fruit bacciforme couronné par les trois lobes persis- tants. Hayata(3) ayant, de son côté, reconnu le bien fondé de la distinction établie par van Tiegbem entre les véritables Viscum et les Korthalsella, autrefois confondus, a cru cependant devoir constituer, pour Viscum japo- nicum Thunbg., un genre nouveau Pseudixus et même séparer la tribu nou- velle des Pseudixées. Le Botaniste japonais dit avoir observé dans les fleurs mâles trois éta- mines alternes avec les lobes, alors que van Tieghem décrit trois étamines biloculaires superposées aux lobes. Si Hayata ne faisait rentrer dans son nouveau genre Pseudixus que la plante du Japon, je pourrais admettre, grâce à des matériaux en bon ;i V. Tiegh. , Sur 1<> groupement des espèces en genres des Ginallocos. Bifa- riées. Phoradendrées et Viscées, quatre tribus delà famille des Loranthacées, lhill. Suc. bot. Fr. [1896], i> i33. M Engl. etPn., PJtanzenf. Nachtr., V, p. 187. :i' Haï*ta, Iron. IV nul. Formotan, III. 1. [>. i38 — 262 — état, un complément d'information justifiant cette séparation. Mais, à la suite de la diagnose, il cite les régions suivantes : flndia, Malaya, Mau- ritia, Australia, Polynesia* , ce qui montre indubitablement que dans son nouveau genre il fait rentrer l'ensemble des espèces suivantes : Viseum articulatum Burm., V . moniliforme Bl., V. moniliforme Wight et Arn., V. japonicutn Thunbg. Avec cette extension, je ne puis me ranger à l'avis de Hayata, car l'examen de nombreux échantillons des provenances les plus diverses m'a fait reconnaître qu'en ce qui concerne l'appareil staminal les manières de voir successives de van Tieghem et de Hayata ne sont justifiées ni l'une ni l'autre. En réalité, la fleur mâle, entourée par trois lobes triangulaires, ren- ferme non pas des étamines libres, mais un synandre hémisphérique composé de six sacs polliniques et occupant le milieu de la fleur, sans aucune connexion avec les lobes. Ce synandre est pourvu , à son sommet , d'un pore par lequel s'échappera le pollen (ce qu'il est facile de constater sur des fleurs quelque peu avancées). Les sacs sont contigus et soudés à leur base vers le centre; mais plus haut se trouve un intervalle dont le pore occupe le sommet. En aucun cas et chez aucun échantillon, même chez des fleurs à lobes largement écartés, je n'ai observé d'étamines séparées, mais toujours et sans exception le synandre dont j'ai déjà parlé. Ce synandre étant formé de 6 sacs polliniques (2 par lobe), on com- prend qu'il soit loisible à l'observateur, et avec la même raison, d'admettre que ces sacs correspondent deux par deux aux lobes et qu'ils leur sont superposés (van Tieghem), ou bien que les paires correspondent aux intervalles et sont par conséquent alternes avec les lobes (Hayata). Sur des sections transversales du synandre j'ai pu observer les cloisons radiales séparant les sacs polliniques, et rien dans la structure uniforme de ces cloisons ne m'a permis d'admettre la possibilité d'une séparation en trois anthères distinctes. Le synandre hémisphérique porte , sur toute sa face externe , une assise mécanique sous-épidermique constituée par des cellules dont les épaississe- menls en U présentent leur concavité vers le dehors. Il résulte de cette disposition que la dessiccation provoquée par l'anthère détermine un redressement de la face externe du synandre et, par conséquent, une déchirure de la paroi autour du canal central où manque précisément l'assise mécanique. La sortie du pollen par le pore supérieur se comprend facilement. Nous conserverons donc le genre Korlhalsella, autant par respect de la priorité que pour rendre un juste hommage à l'émineut Botaniste français qui sut le premier montrer les différences entre les Viseum et les korthal- sellii ■ 263 Korthalsella (van Tiegh. nomen nudum) H. Lee. emend. Fruticuli parasitici. Caulisplus minus jlavidus , teres vel complanatus , arii- culatus. Folia bracteifortnià, parva, opposita,superposita vel interdum decussata. Flores nnisexuales , a.r illares , ebracteati , sive inreceptaculi cavis ut in alveolis singulalim plus minus infiœi, sive liberi et pilis intermixti. Flores c? basi aitenuati, lobis S instructi, lobis triangularibus, valvatis ; synandrium liberum centrale, perigonii lobis non coalitum, 6-loculosum , hemispheericutn , sessile, poro centrait dehiscens. Flores 9 ovoidei, trimeri, lobis parvis, triangularibus instructi; stamina 0; ovarium inferum perigonio coalitum; stigma sessile, vie conspicuum ; placenta centralis, conica. Fructus oooideus, bacciformis , lobis persiste nfib as '4 instructus. Semen pîriforme vel cordiforme, plus minus complanatum; embrijo pro parte exsertus, teres, radicula supera. Le genre comprend trois sections correspondant respectivement aux genres créés par van Tieghem : Articles cylindriques au moins à leur sommet Eukorthalsella. Articles aplatis sur loute la longueur: Des ramifications végétatives et d'autres florifères . . . ' Heterixia. Toutes les parties semblables Bifaria. I. Sect. Eukorthalsella (Engl.) H. Lee. emend. Caulis Jlavidulus, arliculis brevibus (usque 1 cm.) apice teretib us ; folia bracteifortnià annularia vel sœpe a decussata; nodi Jloribus numerosis cincti. Tige cylindrique sur toute la longueur des entre- nœuds; entre-nœuds courts; fleurs nombreuses, sur plusieurs rangs à chaque nœud K. Remyana. Tige à articles cylindriques en haut, aplatis en bas; fleurs sur un ou deux rangs autour de la tige à chaque nœud; bractées annulaires, mais fleurs for- mant souvent deux groupes opposés à chaque nœud . K. cylindrica. Fleurs toujours en deux groupes opposés et volumi- neux à chaque nœud; articles assez longs, obeo- niques . plus gros en haut qu'en bas. . . . .' K. aoraiensts. Korthalsella Remyana v. Tiegh. nom. nud. — Caulis cylindricus jlavidus ; internodia brevia; bracteœ annulares caulem cingentes;Jlores more Korthalsellœ, paroi, numerosi, midliseriali. Iles Sandwich (Remy, n° 5oa pars). — 264 — K. cylindrica v. ïiegli. nom. nud. — Caulis flavidulus; internodia basi complanata; bracteœ 2 opposite caulem cingentes; flores more Korthalsellœ, parvi, uniseriatî. Hawaï (Heller, u° 2196). Sandwich : Lanai (Remy, n° 5oa pars). K. aoraiensis (J. Nad.) v. Tiegh. nom. nud.; Viscum aoraiense (J. Na- deaud, Enum. des pi. indig. de Vile de Tahiti). — Fruticuli parasitici, glaber- rimi, nodis valide tumidis instructif articuli subfusci, 8-20 mm. longi, obconici vel apice plus minus obconici ; bracteœ opposite, non décimâtes ; flores more Korthalsellœ , pauci , pilis numerosis intermixti; fructus minimi, lutei, utrinque 3 , e nodulo nascentes. Tahiti (J. Nadeaud, u° ht 1). Cette plante se développe d'après Nadeaud sur ïAhjxia slellata et le Byronia tahilensis. Elle se rencontre sur les créles élevées de l'Aorai, à 1,800 mètres d'altitude et sur les sommets d'Orofero. 11. Sect. Heteiuxia (v. Tiegh. ut genus). Caulis basijloribus carens ; internodia complanata ; ramuli superiores paroi, non complanati , Jloribus instructi. Articles ovales, pourvus d'une seule côte, plats, de moins de 1 cm. de long À. Lindsayi. Articles oblongs, pourvus de plusieurs côtes, longs de plus de a cm K. geminata. Korthalsella Lindsayi (Oliv.) v. Tiegh. nom nud.; 1 iscum Lindsayi Oliv. ex Hook. f. Handb. N. Zeal. FI., p. 108. — Articulis complanalis, oralibus, j-10 mm. longis, ni longitudinem î-coslatis; ramuli Jloriferi parvi, sœpc geminati; flores more generis. Nouvelle-Zélande (Filhol, sans numéro). K. geminata (Korth.) v. Tiegh. nom. nud.; Viscum geminatum Korth. in Verh. Batav. des. , XVII [ 1 809 ] , p. 259. — Fruticulus parasilicus (in Euge- nia spec); caulis hast complanatus, articulatus, articulis oblongis. a cm. longis, g-10 mm. la lis, in longitudinem multicostatis; caulis apice ramosus ; ramuli parvi, Jloriferi. bracteis admolis; semina pirifonnia 7.5 mm. longa. Bornéo (Korthals, n" 1 y ^1 ). — 265 — III. Sect. Bifaria (v. Tiegh. ul gemts). Caulis plus minus complanatus; folia bracteiformia, opposila, non decus- sala, sœpe conniventia ; injlorescentia annularis caulem cingens vel injlores- centiœ anillares oppositœ. 0 Les articles de la base presque cylindriques , les autres plus ou moins aplatis, rougeàlres, rappelant la forme d'un cylindre pourvu de deux ailes dans un même plan, bradées opposées, non décussées. Fleurs en deux groupes opposés à chaque nœud À. rubescens. Q Articles tous nettement aplatis. X Fleurs disposées autour de la tige, au moins dans les parties supérieures de la plante. -|- Articles linéaires, étroits, non sensiblement plus larges au milieu qu'aux extrémités, non pour- vus de bourgeons courts aux nœuds. o Articles petits à une seule côte A. lœnioides. o Articles plus grands à plusieurs côtes visibles. K. Gaudichaudii. -f- Id. avec bourgeons courts et serrés aux nœuds.. À. Jasciculata. + Articles obovales , les plus longs n'atteignant pas 2 cm K. monilijormis. X Fleurs toujours en deux groupes opposés et dis- tincts à chaque nœud. -f- Articles oblongs , rubanés , très aplatis , au moins deux fois plus longs que larges, dépassant généralement 12 mm. et pouvant atteindre 3 cm. de long sur 5-6 mm. de large ; côte peu saillante: plante de plusieurs décimètres de haut K. platycaulis. -f- Articles rectangulaires ou trapéziformes, les plus grands pourvus de plusieurs côtes saillantes et dépassant généralement 7-8 mm. de large. Fleurs souvent entremêlées de poils , plongées chacune dans une alvéole du réceptacle, à bords plus ou moins laciniés À. eomplanata. K. moniliformis (Wight) H. Lee; Viscum moniliforme Wight et Arn., Prodr., [). 38o ; Wight., Icon., 1. 1 o j 8 : I .japonicum Thunbg. in Traits. Linu. Soc, II, p. 329; D. G. Prodr., IV, p. i>83. — Fruteœ parasitions parvus, arlictdis complanatis obovalibus 8-1-2 mm. longis basi apiecque altenuatis; nodi jloribus paucis cincti ; flores more generis ;fruclus obovnidaus baccijormis ; semen t, ovale vel cordit orme embryone cijlindrico paullum exserto inslructum. — 266 — Inde : Griffilth, uu a 7/11 (Bifaria apiculata v. T.); Wright, n° 10 k ; Hohenacker, n° 96; Hook. et Thoms, M' Khasia; PeiTottet,n05 386 et h 29; Schmidt, n° 96; Schlagentweit , n° 286; Pierre, n° 3071; Jacquemont, sans numéro; Griffilh (B. japonica v. T.); Wight, n° 1229 (B. Wightii v. T.); Str. et Winterb. n° 3 (B. multiramosa v. T.); Falcouer, n° 5o6 (B. garhwalensisx. T.); Utacamund, Metz, n° 1679 (B. Metzii v. T.). Japon : Zollinger, n" 63o (B. spiciformis \ . T.); Debeaux, sans numéro: Maximowicz (B. japonica v. T.); Oldham, n° 269. Ile Maurice : Boivin , Vesco. Hawaï : Heller, nos 2212 et 21 83. Philippines : Merr., n° 7o3o (V. Opuntia Thunb.). Chine : Cavalerie, n° 3 46 2. K. tœnioides (Comm.); Viscum tœnioides Comm. ex Thou. , Obs. Plant. Afr. in Mél., p. 43; Bifaria Aitchinsoni v. Tiegh.; Distichixus Bichardii v. Tiegh.; Bifaria polystachja v. Tiegh. — Frutex parasitions parvus , arti- culis linearibus 8-iâ mm. longis, basi atlenuatis, complanatis ; nodi floribus paucis (5-6) cincti; Jlores more generis ; fructus obovoideus, bacciformis; semen 1, ovale vel cordiforme ; embryo rectus pro parte exsertus ; radicula sapera. Inde : Aitchinsou, n° k 11; Hook. et Thoms., n° 12. Abyssinie : Quartin-Dillon et Petit. Nossi-Bé : Pervillé, n° 71 4 (Bifaria Bichardii v. T.). Ile de France : Bory de Saint-Vincent, sans numéro. île Bourbon : Boivin, n° 1286; Vieillard et Deplanche; Bichard, nos 399 et 697; Armange, n° 10. Chine : Maire, sans numéro, ait., 2,800 m.; Tchen Keou tin; Farges, sans numéro (parasite des chênes et autres arbres, ait., 1,200 m.). Japon : Em. Weiss, sans numéro. Corée : Faurie, n° 875. K. fasciculala (v. Tiegh.) H. Lee; Bifaria Davidiana v. T.; B. fascicu- latay. T. — Frutex parasiticus parvus; articulis linearibus usque 16 mm. longis; nodi gemmis brevibus multibracteatis instrucli, bracteis admolis; jlos fructusque more generis. Chine : Shensi méridional, sans numéro (B. Davidiana v. T.): Su tchuen oriental: Farges, sans numéro {B. fasciculala v. T.). K. rubescens (v. Tiegh. ) H. Lee; Bifaria rubescens v. T.; B. Lepinix.T. — Frutex ima basi articulis leretibus, apice complanatis, vix aliformibus, plus minus rubescenlibus instr-uctus; nodi tumefacti ; bracteœ injlorescentiœque oppo- silœ non decussatœ ; Jlos fructusque more generis. Tahiti : Ribourt, Vesco, Lepine. — 267 — K. Gaudichauciiï (Bifaria Gaudichaudix.T.). — Frutex parasiticus , arti- culis ima basi teretibus apice complanatis instructus, costa valde prominente ; bractea internodium omnino cingens; flos fructusque more gêner is. Bourbon : Gaudichaud. sans numéro, et G. de l'Isle. K.platycaulis (v. Tiegh.) H. Lee. — Frutex parasiticus, â-6 dcm. altus, articulis oblongis complanatis, costa vix conspicua instructis, seepe 2 cm. lon- gis, usque 5-6 mm. lads; nodi bracteis 2 et inflorescentiis 2 oppositis, non decussatis instructi; Jlos fructusque more generis. Fiji : Seemann, n° 21*2 (Viscum articulatum Burm.): Harvey, Wiik., id. Hawaï : Heller, n° 26&0 (Bifaria Helleri v. Tiegh.). Taïti : Savatier, sans numéro; Nadeaud, id.; Hombron, id. ; Mœren- hout, id.; Vesco, id. (Bifaria platycaula v. T.). Nouvelle-Calédonie : Pancher, n° 626 (B. platycaula v. T.). Comores : Humblot, n° 33 1 (B. Humblotii y. T.). K. complanata (v. Tiegh.) H. Lee.; Bifaria complanuta v. Tiegh. — Articuli maximi sœpe ultra 1 cm. lati, bracteis parvis, oppositis instructi, flores in alveolis infixi, alveolis margine plus minus ftmbriatis; costœ promi- nenies 3-oo ; jlos fructusque more generis. Sandwich : Bemy, n° 5o4 , pars Bifaria mullicostala v. T. ; pars Bifaria complanata v. T. ; pars Korthalsella fasciata v. T. Hawaï : Heller, n" 2810 (Viscum pendulum Hell.). Taïti : Vesco ( Viscum platycaulon). V. crassa v. Tiegh. ut species; art culis crassis brevibus. Sandwich : Bemy, n" 5o5 pars: Gaudichaud, n° 193. Muséum. — xxn. — 268 A PROPOS D'UN VlSCUM DE NoSSI-BÉ , À FLEVHS WAB0RD EiïCAPUCnONNÉES , par M. Henri Lecomte. Boivin a récolté à Nossi-Bé, rrsurles Palétuviers, au-dessous du plateau de Gelville, juin 1 8^7^, un Viscum aphylle auquel il a. donné, sans description d'ailleurs, le nom de V. cylindricum. Le même Botaniste voya- geur a recueilli un autre échantillon n à Djabal , à une certaine distance , mais en regard de la mer, mars i85i». Ces deux spécimens présentent les mêmes caractères et ne peuvent être séparés. Cette espèce de Boivin n'a fait l'objet d'aucune description , et si van Tieghem, qui a eu l'occasion de la rencontrer dans l'herbier du Muséum, en a fait un Ozixia cylindrica, il ne signale nulle part le caractère spécial de cette plante. Le nouveau genre manque de diagnose et ne se trouve même cité dans aucun mémoire de van Tieghem. Il nous a donc paru d'autant plus intéressant de reprendre l'étude de cette plante que ses fleurs présentent un caractère remarquable non signalé jusqu'à ce jour. Appareil végétatif. — La tige, qui est très ramifiée, ne justifie le nom spécifique cfcylindrica« attribué par Boivin à cette espèce que par sa forme générale, qui se rencontre d'ailleurs chez d'autres espèces; elle est nette- ment striée dans sa longueur, surtout chez les rameaux jeunes, et elle se montre articulée aux nœuds. Chaque nœud, assez fortement renflé, porte deux feuilles bractéiformes opposées, très réduites et formant de chaque côté de la tige une sorte de coupe occupée par les fleurs. Ces feuilles réduites alternent d'un nœud à l'autre et sont par conséquent décussées. La tige jeune comprend d'abord, sous l'épidémie à cellules parallélipi- pédiques et à stomates disposés transversalement, quelques assises d'un parenchyme vert légèrement palissadique. Dans le pareiichyme général se trouvent 5 ou 6 faisceaux libéro-ligneux accompagnés chacun de deux faisceaux fibreux, l'un interne, l'autre externe. Dans des tiges plus âgées et dans l'intervalle entre les faisceaux libéro- ligneux signalés ci-dessus, se forment des faisreaux de bois dépourvus — "269 — de liber mais flanqués, comme les faisceaux libéro-ligneux, île deux faisceaux fibreux internes et. externes. Enfin, dans des tiges plus âgées encore, le parenchyme des rayons médullaires et celui du centre de la tige épaissit et lignifie ses membranes cellulaires. 11 se constitue ainsi une sorte de cylindre ligneux d'origine complexe et à surface plus ou moins irrégulière, autour duquel se trouvent les 5 ou 6 faisceaux libériens non contigus appartenant aux faisceaux libéro- ligneux des tiges jeunes. Plus extérieurement , dans le parenchyme situé sous le tissu à chlorophylle, on observe les 10 ou 12 paquets fibreux qui flanquaient à leur face externe les faisceaux libéro-ligneux primitifs d'une part, et les faisceaux uniquement ligneux de formation ultérieure, d'autre part. Gomme on le voit par ce qui précède, la structure de la tige de cette plante mérite déjà une mention particulière. Fleurs. — Chaque coupe latérale formée par les bractées opposées ren- ferme 2-8 fleurs; mais, à l'encontre de ce qui existe chez les véritables I iscum de la section Aspidixia, ces fleurs ne présentent pas, à leur base, du moins en apparence, les deux bractées opposées caractéristiques des I iscum. Quand la coupe formée par une bractée ne renferme que deux lleurs , celles-ci sont séparées par le rudiment d'un bourgeon ; s'il existe quatre lleurs, on rencontrera deux bourgeons, c'est-à-dire deux groupes com- prenant chacun un bourgeon central et deux fleurs latérales; enfin, si le nœud est assez développé, le nombre des fleurs situées de chaque côté peut s'élever à huit. Ce qui caractérise essentiellement ces fleurs, c'est, comme on vient de le voir, qu'elles manquent des bractées opposées qui accompagnent tou- jours, à leur base, les fleurs de Viscum. Les spécimens recueillis par Boivin ne portent que des fleurs femelles ; chacune de celles-ci comprend d'abord une base presque cylindrique contenant l'ovaire adhérent ; cette partie est surmontée par quatre lobes charnus, triangulaires, à préfloraison valvaire et de bonne heure caducs. Ces lobes entourent un style cylindrique, assez court, terminé par un stigmate capité peu développé. Les pièces du périgone se détachent bientôt, et le style devient visible. II en résulte que le fruit doit porter le style à son sommet. Malgré l'absence de bractées florales, la plante de Boivin ne peut être rattachée au genre Korthulsella, puisque chez ce dernier genre les fleurs sont trimères avec persistance des lobes sur le fruit mûr. 11 s'agit donc incontestablement d'un Viscum, mais avec absence apparente des bradées opposées caractéristiques de ce génie — -270 — L'étude des nœuds portant des fleurs très jeunes nous montre chacune de -celles-ci complètement cachée par une sorte de capuchon inséré par tout le pourtour de sa hase sur les bords de l'alvéole contenant le bouton. Ce capuchon, qui mesure au maximum trois quarts de millimètre de hauteur, se développe eu même temps que le bouton, mais en amincissant peu à peu sa base, par laquelle il est attaché. A un moment donné cette base se déchire à peu près perpendiculairement, le capuchon est soulevé et la fleur devient libre. Il suflit d'examiner avec attention le capuchon recouvrant un très jeune bouton pour observer, à son sommet, une légère dépression linéaire, comme il arriverait si le capuchon élait réellement d'origine double. Or, chez les Viscum , les deux bractées florales sont toujours plus ou moins conniventes à leur base .; une soudure des bractées sur presque toute leur longueur ne laisserait plus qu'une très légère fente au sommet pour le passage de la fleur ; enfin, si ces deux bractées se trouvent encore plus rapprochées et si elles sont soudées jusqu'au sommet, elles formeront un capuchon continu autour de la fleur. Et cette origine double du capuchon se manifeste encore par la très légère dépression que nous avons signalée plus haut à son sommet. Le capuchon recouvrant la fleur présente, d'ailleurs, à sa face interne, une assise régulière de cellules constituant un épidémie interne, alors que les tissus se montreraient irrégulièrement digérés, si la fleur était d'origine endogène, comme elle le paraît à un premier examen. Il en résulte que la plante de Boivin ne peut être séparée du genre Viscum. Le genre Ozixia de van Tieghem ne nous paraît donc pas une création justifiée. Les noms de Boivin et de van Tieghem constituant simplement des nomina nuda, et de plus le qualificatif p-cylindrica» de Boivin ne corres- pondant pas à un caractère spécial à cette espèce, nous décrirons la plante sous le nom de Viscum palliolatum (de palliolatus = couvert d'un capuchon). On est autorisé à penser que le capuchon recouvrant le bouton floral constitue un mode spécial de protection pour cet organe. Et cette protection n'est peut-être pas inutile pour un Viscum parasite des Palétuviers et exposé aux brises salines. Viscum palliolatum , sp. nov. Frutex aphyllus, in arboribus prope mare sitis parasitants. Ma mi ramulique teretes , striati, ramosissimi. Nodi tumefacti bracteis a opposilis decussatisque instructi. Flores unisexuales , sessiles vel subsessiles , axillares, utrinque a-8 , ebracteati, in alveolis sili, primo tecti, palliolati, palliolo inox deciduo. Flores Ô" incoguili. Flores ? teretes, 3-'i mm. longi, cylindrati, lobis U val- — 271 — vatis instructi. Stamina o. Ovarium inferum ; stylus cylindratus inchtsus, stigmate parvo globoso instructus. Fructus incognitos. Nossi-Bé (Boivin, n° -2112) sur Palétuviers et toujours du moins au voisinage de la mer. /«. Nous ne connaissons malheureusement ni les fleurs mâles ni les fruits de cette espèce. M. H. Perrier de la Bàthie a récolté à Feringalana, entre Medelanona et Andriba, un autre Gui parasite d'une Célastracée qui parait singulièrement voisin de la plante précédente, mais avec des branches toujours opposées et non verticillées. Malgré l'âge de la plante, qui porte seulement des fleurs déjà avancées, nous avons trouvé un bouton tardif recouvert encore de son capuchon et plusieurs de ces derniers organes restaient fixés aux ra- meaux de la plante. I ar. 1. Perrieri : flores pedicellati , pedicellis t—i.ô nuit, longis. Madagascar: Feringalana, entre Medelanona et Andriba (H. Perrier de la Bàthie. n° 78^1 ). Enfin, c'est encore à la même espèce qu'il faut rattacher, comme va- riété B, le Gui aphylle récolté par Douliot à Madagascar. Chez cette plante, les rameaux, beaucoup plus grêles que dans l'espèce précédente, ' portent des fleurs à pédicelle allongé atteignant facilement k millimètres de longueur. Yar. H. Douliotii : ramis gracilibus > pedicellis usque 4 mm. longis. -Parasite comme le gui sur un talishé- (Douliot. sans numéro). — 272 COI PB GÉOLOGIQUE DU VERSANT S. S. 0. DE LA COLLINE SITUEE AU N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de l\ ferme du Buisson À Guyencourt (Aïsm) [Feuille 34, quartNord- Ouest], PAR M. H. Chapiat. (Laboratoire de M. Stanislas Meunier.) La hase de l' Y présien esl indiquée par la présence de nombreuses sources qui coulent sur les argiles de couleurs variées (jaune rougeatre, gris noir) du Sparnacien. L'eau de ces sources possède un degré hydrotiinétrique assez élevé (37 à 5o). L'une d'entre elles, qui sourd à 100 mètres au S. 0. de la ferme du Buisson, a déposé sur toutes les petites branches, os, coquilles d'escargots, qui encombraient sa rigole d'écoulement, une couche calcaire d'aspect oolithique de plusieurs millimètres d'épaisseur. L'Yprésien a une allure régulière. 11 est constitué par des couches de sables blanc verdàtre, rosés ou bruns. Par endroits, ces couches de sable alternent avec des lits minces d'argile noire et de marne calcaire de î cen- timètre d'épaisseur. Le sable est souvent aggloméré en rognons ou en plaquettes de grès brun rouge, très friable, mais présentant presque toujours un noyau résis- tant de couleur noire , riche en oxyde de fer. Fréquemment une enveloppe gréseuse d'un demi-centimètre d'épaisseur entoure des poches de sable rosé. Le Lutétien débute par une couche de sable calcaire, glauconieux, con- tenant des grains de quartz roulés, de grosseur variant entre celle d'un grain de mil et celle d'un œuf de pigeon. Ces ^galets» de quartz sont disposés par ordre de taille, les plus gros formant un lit continu à la base de la couche, où ils sont mêlés à de nombreux fossiles, parmi lesquels abondent Venericardia planicosta, Turritetla sulcifera, etc. A côté de ces espèces souvent bien conservées, on trouve des Génthes roulés, usés el recouverts d'un enduit glauconieux vert olive. Au-dessus de ce sable, se trouve uu banc épais de calcaire grossier, fragmenté et de dureté variable. Ce calcaire est pétri de coquilles de Pelecypodes ( Corbis lamellosa, Car- dita,Cardium, Lucina. . .), de Gastropodes (Natica, Poiamides), et, à un — 273 — certain niveau, d'une quantité de Nummuliles lœvigala. (les derniers bancs sont plus durs que les bancs voisins. A ce calcaire employé comme pierre à bâtir, succède un calcaire jaune, sableux, très friable , se désagrégeant de telle façon sons l'action des agents atmosphériques, qu'aux points où il affleure il peut être confondu avec du sable. A sa base, ce banc calcaire renferme de nombreux moules internes de Bivalves et de Cerithes géants. Dans ses parties moyenne et supérieure, il abonde en fossiles d'une remarquable conservation. Le Lutétien inférieur se termine par une couche de calcaire à milioles, de deux mètres environ d'épaisseur, exploité pour la construction. Le Lutétien supérieur débute par un lit de glaise verte de 10 centi- mètres. Cette glaise est surmontée par un calcaire grossier, dur, portant des empreintes de Cerithes, sur lesquelles se sont rassemblées les molécules ferrugineuses que contenait la pierre. Un filet assez mince de marne blanche sépare ce calcaire grossier à Cerithes, du banc de calcaire compact, dur, mais fragile, disposé en plaquettes, qui forme le sommet de la colline. Retenu loin du Laboratoire par mes obligations militaires, je suis con- traint de remettre leur détermination à une époque ultérieure. SOMMAIRE. Pages. Actes administrâtes. — Expos-- du voyage des Académiciens en Espagne, par M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. — Citation à l'ordre du jour de la Division de M. Lucien Berland, Préparateur de la Chaire d'Entomologie 219 Prétentation d'un mémoire par M. le Dr R. Anthony a 10, Communications : Ed. Perrier. En Espagne 220 P. Chabanaud. Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Commandant Vibert 226 — Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary [Figs] 228 Ch. Gravier. Sur un Type nouveau d'Actinie de l'île San Thomé 2 34 Ed. Lamt. Les Mactres et les Lulraires de la Mer Rouge (d'après les maté- riaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) 287 L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato- riale. — XLIV. Mollusques terrestres recueillis dans les provinces de Kilwa et de Maheuge (Afrique orientale) i> 43 H. Leoomte. Le genre Korthahella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem . 260 — A propos d'un Viscutn de Nossi-Ré, à fleurs d'abord encapuchonnées. . 268 R. Chapiat. Coupe géologique du versant S. S. 0. de la Colline située au N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme du Ruisson à Guyeucourt (Aisne) 372 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1916 N° 6 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCGCXVI AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). (,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association 120, boulevard Saint-Germain. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1916. — N° 6. -=>#<- 16/iE REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 29 JUIN 1916. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERJUER, DIRECTEUR DU MUSEUM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté- ressent le Muséum : Un congé de trois mois, avec traitement intégral, valable du ier juin au 3i août 1916, a été accordé, sur sa demande et pour raison de santé, à M. Lucet (Désiré-Adrien), Assislant de la Chaire de Pathologie comparée au Muséum. (Arrêté ministériel du 3i mai 1916.) Un congé d'un mois, avec traitement intégral, a été accordé, sur sa demande et pour raison de santé, à M. Haun (Joseph- Alexandre), Commis à la Bibliothèque du Muséum. (Arrêté minis- tériel du 10 juin 1916.) M. Piroutet, Licencié es sciences, a été chargé, à dater du icr mai et jusqu'à la désignation d'un titulaire, des fonctions de Préparateur de la Chaire de Paléontologie au Muséum, en rem- placement de M. Papoint, décédé. (Arrêté ministériel du 3i mai 1916.) Muséum. — xxii. 19 — 276 — Sur la proposition de MM. les Professeurs Verncau et L. Roule, out été nommés Correspondants : MM. le Dr Huguet, Médecin chef des services sanitaires à Rabat (Maroc), Léon Clerget, 27, rue du Marché, à Neuilly (Seine), Chabanaud, 12, rue de Condé, à Paris. (Assemblée du i5 juin 1916.) M. le Professeur Stanislas Meunier, en annonçant à la Réunion des Naturalistes la perte que vient de faire le Muséum dans la per- sonne d'un de ses Correspondants, M. le Dr Latteux, décédé le 9 juin à Paris, à l'âge de 76 ans, ajoute à son égard quelques renseignements : Associant à l'Histologie, dont il avait fait sa spécialité et qui lui a valu une si incontestable réputation, un amour irrésistible pour la Minéralogie, M. Lattedx tenait une place dans le monde scientifique par la grande valeur de ses collections, quand il se laissa captiver par l'étude des roches tombées du ciel. C'est alors qu'il entra en relation d'échange avec le Muséum et qu'il procura ainsi de précieux spécimens à notre grande Collection nationale En particulier, il lui donna, contre des doubles, un fragment de la pierre tombée le 20 juin 1903 à Uberaba, au Brésil, qu'il avait acquis au cours de l'important voyage dont il donna au public une si agréable rela- tion dans son luxueux volume intitulé : Au pays de l'or el des diamants. J'eus bientôt fait d'apprécier ses hautes et rares qualités d'observation , et c'est avec le plus grand plaisir que je m'aperçus un jour que , sans nous en être doutés l'un el l'autre, nous étions entrés dans une véritable colla- boration scientifique. Grâce à son incomparable habileté , qui lui permettait de résoudre cha- que jour quelque nouvelle difficulté de la photographie microscopique, le Dr Latteux reproduisit des séries de lames minces de météorites pierreuses et des suites de plaques de fer extraterrestres, polies et mordues aux acides. Par lui , quantité de points restés mystérieux dans l'étude passion- nante de ces roches se trouvèrent élucidés comme d'eux-mêmes, et des aperçus très hauts et très larges en surgirent pour le progrès de la Géo- logie comparée. Aussi fus-je très heureux d'obtenir un jour l'attribution à M. le Dr Latteux , par l'Assemblée des Professeurs du Muséum, de la médaille de BulTon et du diplôme de Correspondant, titre auquel, par sa valeur personnelle, il a contribué à continuer son lustre. — 277 PRESENTATION D'OUVRAGES. M. le Professeur II. Lecomte présente et offre pour la Biblio- thèque du Muséum le t. XVI, fasc. 3 et &, de la Flore générale de V Indo-Chine, publiée sous sa direction, avec le concours de M. F. Gaginepain. M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre un Mémoire de M. Ph. Négris, ancien Ministre des Finances helléniques, sur le Métamorphisme des roches sédimentaires, publié dans la Revue intitulée : L'Actualité scientifique, numéro du i5 juin 1910. Errata. Discours prononcé par M. le Professeur Marcellin Boule sur la tombe de son Préparateur, M. Joseph Papoint. (Bull, du Mus., 1 9 1 G , n° 3.) Page i3o, 4e ligne, au lieu de : cette élite, lire : dans cette élite. Page i3o, dernière ligne, au lieu de : La Ferraine, lire : La Ferrassie. Page 1 3 1 , 3e ligne , au lieu de : faisait , lire : faisaient. Bulletin du Muséum, 1916, n° 5 : Page 272, au lieu de : R. Chapiat, lire : R. Charpiat. »9- — 278 COMMUNICATIONS. Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Lomènie de Brienne, l'Herbier de l'abbé Pourret et le legs fait par le Dr Barbier au Muséum en i8âj, Histoire et documents , par M. Ed. Bonnet. Le 8 mai 18&6, mourait à Paris, en son domicile, rue de Beaune, n" 1, le Docteur Joseph-Athanase, baron Barbier, membre de l'Académie de Médecine, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital militaire du Val-dc- Gràce; resté célibataire et ne laissant pour héritiers que des collatéraux, il avait rédigé, en date du 22 juin i832, un testament olographe qui, entre autres dispositions, contenait la clause suivante : rr Je donne et lègue au Muséum d'histoire naturelle (Jardin des Plantes) mon bel herbier, compris le corps de bibliothèque d'acajou qui le ren- ferme , à condition qu'il sera placé et soigné dans une pièce convenable ; plus je donne, pour être placé dans la Bibliothèque du Muséum, l'ouvrage des Graminées, par Host; quant aux ouvrages qui sont contenus dans le soubassement de la bibliothèque, ils ne font pas partie de ce legs. On remettra aussi au Jardin des Plantes ma petite collection de minéraux, n D'après les renseignements verbaux qui m'ont été donnés autrefois par Edouard Spach , Aide-naturaliste puis Conservateur des Collections bota- niques du Muséum, qui avait intercalé l'herbier Barbier dans les Collec- tions du Jardin des Plantes, le legs dont je viens de reproduire la teneur avait causé quelque surprise; le testateur étant à peu près inconnu comme Botaniste, on ignorait, au Muséum, qu'il fût possesseur d'un herbier de quelque importance; cependant, en i8/i5, un an avant le décès de Bar- bier, Sachaile, dans Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres, écrivait : ffM. Barbier a cultivé la Botanique avec succès. . . On dit qu'il ter- mine, dans ce moment, un grand ouvrage dans lequel la médecine et la chirurgie se réunissent à la botanique, et dont il aurait puisé les éléments dans les beaux herbiers qu'il possède, n Quoiqu'il en soit, le 9 juin 18/16, le Directeur du Muséum proposait, à l'Assemblée des Professeurs, de demander au Ministre de l'Instruction — 279 — Publique l'autorisation d'accepter ce legs et, en attendant cette autorisa- tion, de recevoir ces collections à titre de de'pôt; enfin, le 23 février 18/17, le Ministre de l'Instruction Publique transmettait au Directeur du Mu- séum une ampliation de l'Ordonnance royale du i5 décembre 18/16 auto- risant le Muséum à accepter le legs Barbier et, en mars de la même année 18/17, l'herbier Barbier, contenant 120 boites, était placé dans les Galeries de Botanique ; les 4 volumes in-folio des Icônes et descriptiones Graminum Austriacorum de Host, reliés en veau fauve et dorés sur tranche, étaient remis à la Bibliothèque et, sur le feuillet de garde du tome I, on lit la date d'entrée : rr i5 avril 18/17 " f^e la mam du Docteur Lemercier, Sous-bibliothécaire, qui n'a pas mentionné le nom du donateur; quanta la petite collection de minéraux, elle était probablement sans intérêt, car il n'en a pas été fait mention sur les registres d'entrée de la Chaire de Minéralogie. On connaît maintenant, par ce qui précède, comment et dans quelles conditions l'herbier Barbier est devenu la propriété du Muséum; il me reste à exposer l'histoire et la valeur scientifique de celte collection, mais je crois utile de faire précéder cet exposé de la biographie du donateur. Barbier (Joseph-Athanase), né à Brunoy (Seine-et-Oise), le i3 mai 1767, suivit les cours de l'ancienne Faculté de Médecine de Paris dont son père était Docteur-régent; en 1792, après la suppression de la Faculté de Médecine, il entra dans le service de santé militaire avec le grade de Chi- rurgien sous-aide (11 septembre); l'année suivante il fut promu Aide- major (26 juillet 1793) et le 22 décembre 179/» il devenait Professeur de Pathologie à l'Ecole de Médecine de Strasbourg; nommé Chirurgien major le 28 octobre 1790, il passe au Val-de-Grâce qui venait d'être transformé en hôpital militaire d'instruction et y professe l'Anatomie et la Chirurgie; il se charge, en outre, des leçons de Botanique, obtient de l'administration militaire un terrain dans l'enceinte du Val-de-Grâce, qu'il fait défricher, planter en jardin botanique, et il fait l'avance des fonds nécessaires à ces plantations et à la construction de cinq serres chaudes; il devient Chirurgien en chef adjoint le 10 mai 1796, puis Chirurgien en chef et premier Professeur le 8 janvier 181 5; entré temps, il avait été reçu Docteur en chirurgie par la nouvelle Faculté de Médecine de Paris, le 5 janvier 180 4, avec une thèse intitulée : Propositions de chirurgie pra- tique sur l'amputation à lambeaux; ce travail, le seul, du reste, qu'il ait publié, a été assez vivement critiqué par J.-L. Jourdan dans le tome I de la Biographie du Dictionnaire des Sciences médicales de Panckoucke; nommé membre de l'Académie de Médecine, section de Chirurgie (182/1), Barbier est admis à la retraite le 26 janvier 1825 et reçoit du gouvernement le titre de baron en récompense de ses longs et honorables services: rendu — 280 - à la vie civile, il n'a cessé d'exercer que peu d'années avant sa mort sur- venue le 8 mai i846 , ainsi que je l'ai dit au début de ce travail (1). En l'an vin, l'instruction ayant été supprimée à l'Hôpital militaire du Val-de-Grâce , l'existence du jardin botanique créé par Barbier se trouva, de ce fait, fortement compromise; Cels (Jacques-Martin), membre de l'Institut, section d'Agriculture, qui avait formé lui-même un grand jardin dont Ventenat et Redouté décrivaient et dessinaient les plantes nouvelles , en profita pour demander à l'administration militaire que le jardin du Val-de-Grâce lui fût concédé; c'est alors que Barbier adressa au Conseil d'État un Mémoire dans lequel il concluait au rejet de la demande de Gels, aflirmant ses droits à être maintenu dans la direction dudit jardin et offrait même, malgré les sacrifices pécuniaires qu'il avait déjà faits, de prendre ce jardin en location au prix qui serait fixé par le Ministre des Finances; ce Mémoire, publié sans nom d'imprimeur, forme une brochure in-8° de 7 pages qui a pour titre : Mémoire sur le Jardin botanique du Val- de-Grdce par Je citoyen Barbier, officier de santé en chef de l'hôpital militaire de Paris établi au Val-de-Grâce — Présenté au Conseil d'Etat; il porte la date du 1 1 prairial an ix et se termine par la signature autographe de Barbier. La formule nettement possessive et très brève par laquelle Barbier désigne, sans y ajouter aucun renseignement, l'herbier qu'il lègue au Muséum, laissait, jusqu'à un certain point, supposer qu'il avait constitué lui-même cette collection, tant avec ses récoltes personnelles que par échanges avec d'autres botanistes; or, en compulsant quelques fascicules de cet herbier lorsqu'il fut déposé aux Galeries de Botanique, on put, de suite , acquérir la conviction que la part de Barbier dans la composition de cette collection était assez minime et qu'on se trouvait en présence de l'herbier formé par l'abbé Pourret (2) et déposé par lui-même dans le W Quelques biographes ont donné à Barbier les prénoms de Jacques-Atha- nase et indiqué la date du 7 mai comme étant celle de son décès; les prénoms et la date que j'ai cités dans cette notice biographique sont ceux et celle qui figurent dans le testament de Barbier , dont l'original fut déposé aux minutes de Me Bayard, notaire à Paris, et dont je possède un extrait délivré par M" Lan- quest, successeur médiat de M* Bayard; en outre, une biograpbie parue du vivant de Barbier lui a attribué plusieurs ouvrages publiés par un homonyme, le Docteur J.-B.-Grégoire Barbier, d'Amiens. Sachaile a certainement fait erreur lorsqu'il dit (loc. cit.) que Barbier prit sa retraite en 18/11, c'est-à-dire à 7/1 ans; enfin, c'est à tort également que Clos et Timbal-Lagrave , deux auteurs que j'aurai encore à citer, ont attribué à Barbier la qualité de Pharmacien des armées. W Pourret (Pierre- André), Narbonne. 1 7 5 '1 , f Santiago, Espagne, 1818; pour 6a biographie voir : Clos, Pourret et son histoire des Cistes (Mém. de l'Acad. des Sciences de Toulouse, II, p. 9/1/1); Galibert, La vie et les travaux du botaniste Pourret (Revue de Toulouse, juillet 1867); Timhal-Lagra\e, Reliquia Pourretianœ, Toulouse, 1875. . — 281 — Cabinet d'histoire naturelle des frères de Loménie de Brienne lorsqu'il en fut nommé Directeur; de plus, la disposition des échantillons, leur mode de fixation sur de grandes feuilles de papier fort ornées d'un encadre- ment fait à la main , les étiquettes autographes et les longues descriptions calligraphiées qui accompagnent certaines espèces, notamment les plantes de la famille des Cisuieées, tout enfin indiquait nettement que Barbier transmettait, au Muséum, l'herbier de Pourret dans l'état où il l'avait vécu; mais dans quelles conditions et à quelle époque cette collection, qui avait antérieurement subi d'assez nombreuses vicissitudes, était-elle de- venue la propriété de Barbier? C'est ce qu'il est assez difficile de préciser, d'autant plus que Barbier lui-même paraît avoir volontairement gardé le silence sur ce point important. Etienne-Charles, Cardinal de Loménie de Brienne (1727-179/1), s'in- téressait à l'Histoire naturelle; étant archevêque de Toulouse, il fit la connaissance de l'abbé Pourret, qui appartenait au clergé de Narbonne, et se l'attacha, d'abord comme secrétaire, puis lui confia l'organisation et la direction du Cabinet d'histoire naturelle dont, avec son frère cadet, Athanase-Louis-Marie de Loménie , Comte de Brienne , Lieutenant général , également amateur d'Histoire naturelle, il s'occupait de réunir les maté- riaux; nommé, en 1787, Contrôleur général des finances en même temps que son frère devenait Ministre de la guerre, il emmena avec lui, à Paris, Pourret, qui fut alors chargé de l'organisation définitive du Cabinet d'histoire naturelle dont quelques parties se trouvaient au château de Brienne, mais dont tous les éléments devaient être réunis dans la capitale et à la formation duquel Pourret avait largement contribué par le don de son important herbier personnel; mais, un an plus tard, en août 1788, les frères de Brienne durent l'un et l'autre donner leur démission; l'aîné, devenu archevêque de Sens et cardinal, se rendit à Rome et en Italie d'où il ne revint qu'en 1790; par suite de ces circonstances, l'installation du Cabinet d'histoire naturelle à Paris fut suspendue et, en 1789, Pourret était de retour à Narbonne, qu'il dut quitter dès les premières manifes- tations révolutionnaires pour se réfugier en Espagne, où il resta jusqu'à sa mort (1818). Rentré en France, le Cardinal de Brienne prêta serment à la Constitu- tion civile du clergé et donna sa démission de Cardinal; nonobstant celle condescendance aux idées révolutionnaires, il fut arrêté à Sens, en 1793, et incarcéré; relaxé peu de temps après, puis arrêté de nouveau, en 1 79/i , on le trouva mort dans son lit (16 février) (1). On a prétendu qu'il s'était suicidé en absorbant un poison contenu dans le chaton de sa bague M Cf. Perrin, Le cardinal Loménie de Brienne, archevêque de Sens; ne» der- nièrea années, Paris, iSt)(>. — 282 — épiscopaîe, mais il est plus vraisemblable que, brutalisé par ses gardiens, obligé de manger et de boire outre mesure avec eux, il succomba à une attaque d'apoplexie foudroyante. Quant à son frère, le Comte de Brienne, il périt sur l'échafaud en cette même année 179&. Au milieu de tous ces événements, qu'était-il advenu des collections d'histoire naturelle? Étaient-elles restées à Paris, dans l'état où les avait laissées Pourret? ou bien avaient-elles été reportées au château de Brienne où se trouvaient encore différentes collections que Pourret n'avait pas eu le temps de mettre en ordre? Dans sa notice sur : Troyes et le département de l'Aube pendant les soixante dernières années (1789-1848) (1), Alexandre Guérin nous apprend que, pendant les combats livrés les 29 janvier et k mars 181 h autour de Brienne, une partie du château fut incendiée et que la précieuse collec- tion d'histoire naturelle qui s'y trouvait fut détruite. Timbal Lagravc reproduit (2) cette affirmation en faisant toutefois remarquer que l'herbier Pourret a cependant été conservé, d'où l'on pourrait, ce me semble, con- clure que l'herbier en question ne se trouvait pas à cette époque au château de Brienne. Timbal -Lagrave affirme, en outre, qu'ecen 1812 la Comtesse de Brienne avait légué à Pourret l'herbier de ses frères ... et qu'elle l'avait même engagé à venir le recueillir»; mais qui était cette comtesse de Brienne? Très vraisemblablement la femme du Lieutenant-général, et alors, des deux frères de Loménie, l'aîné était son beau-frère et l'autre son mari ; dans sa lettre , elle devait indiquer à Pourret où elle habitait et où se trouvait l'herbier en question, toutes choses que Timbal nous laisse ignorer et qu'il ne paraît pas avoir cherché à élucider. D'après une tradition orale conservée au Laboratoire de Botanique du Muséum et que j'ai reproduite, sans eu avoir vérifié l'authenticité, dans le Bulletin de la Société botanique de France (XL, i8g3, p. lxxv), l'her- bier du cabinet de Brienne, avant de passer entre les mains du Docteur Barbier, aurait fait partie des collections de plantes réunies à La Mal- maison par l'Impératrice Joséphine; mais des recherches récentes m'ont prouvé que cette tradition était absolument fausse, Joséphine n'ayant jamais collectionné que les plantes vivantes qu'elle faisait cultiver dans les jardins et dans les serres de La Malmaison et ne conservant point les fasci- cules de plantes sèches qu'elle pouvait quelquefois recevoir, comme, par exemple, les deux portefeuilles de plantes qui lui avaient été envoyés du W Mémoires de la Société d'agriculture', sciences, arts et belles-lettres Tome II, i858, p. zkk. W IjOC. cit. , p. qh. — 286 — l'herbier les espèces sont moins nombreuses que clans la simple et brève énuméralion qui termine l'Histoire de la famille des Cistes (1), du moins chaque espèce est accompagnée d'un ou deux feuillets donnant les mêmes renseignements que pour les espèces du genre Oistus; à côté de deux He- Uanthemum, qu'il considérait comme nouveaux, les H. potymorphum var. hirsutum et H. versicolor var. corsictim, Pourret a même ajouté un feuillet écrit de sa main, avec un croquis au crayon. Il y a quelques années, les Cistacées de Pourret étaient classées, suivant leur origine, les unes dans l'Herbier de France, les autres dans l'Herbier général; avec l'autorisation de M. le Professeur Lecomte, je les ai toutes réunies en un seul et même fascicule qui a pris place dans la section des Herbiers historiques. Enfin, autant que j'ai pu m'en assurer, les échantillons étant dissémi- nés dans l'Herbier de France, les espèces mentionnées ou décrites par Pourret dans ses autres Mémoires, notamment daus sa Chloris narbonensis (2) et dans son Itinéraire pour les Pyrénées^, sont, sauf quelques rares exceptions, conservées dans les Collections du Muséum; pas plus, du reste, que pour les Cistes, ces échantillons n'ont été revisés et cités par Timbal qui, j'en ai, avec regret, acquis la certitude, n'a jamais consulté cet herbier dont il a cependant esquissé l'histoire, avec la bio-biblographie de Pourret, dans ses Reliquiœ Pourretianœ. O Cf. Timbal-Lagiuve, Reliquiœ Pourretianœ , p. i02-io3. '2' Cf. Timcal-Lagrave, loc. cit., p. a'i. (s) ££ Timbal-Lagrave, loc. cit., p. io'i. 287 — Seconde note sur un procédé d'Étude de l'architecture du tissu spongieux des os, par R. Anthony. Dans une courte note publiée ici même l'an dernier ( Bulletin du Muséum (V Histoire naturelle, igi5 , n° 5) j'indiquais un nouveau procédé d'éludé de l'architecture du tissu spongieux des os et faisais ressortir eu même temps les avantages qu'il me paraissait présenter sur les procédés ancien- nement mis en usage. A. savoir : i° Épaisseur nulle de la coupe, d'où absence de toute difficulté d'in- terprétation ; 2° Possibilité de reproduction photographique ne laissant rien à désirer sous le rapport de la netteté; 3° Possibilité de la reproduction de la photographie ainsi obtenue de la même façon qu'un dessin au trait; /i° Obtention d'une pièce de musée démonstrative, solide et inalté- rable. Je veux insister aujourd'hui sur la façon dont un tel procédé permet l'élude analytique de tout un os spongieux au point de vue de sa structure architecturale. J'ai utilisé comme pièce de démonstration un calcaneum droit d'Eléphant portant dans les Collections du Laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum le n° 188/1-1 1 36. Cet os a été tout d'abord divisé en deux parties suivant la ligne de section 1 (voir pi. VI); la partie externe représentée en non- sur la figure ayant été éliminée, la partie interne a été traitée à la solution alcoolique sursaturée d'alizarine. Il convient d'insister à ce propos sur la nécessité de laisser les pièces osseuses un temps très long dans la solution d'alizarine, et cela d'autant plus qu'elles sont plus volumineuses : cette portion de calcaneum d'Éléphant y est restée un mois, et ce lemps fut insuffisant, car les parties les plus compactes n'étaient point encore par- venues à la coloration rouge foncé que l'on doit obtenir (1). W C'est à cela qu'est imputable le léger défaut que présente l'image a de la planche VII (surface supérieure de la grande apophyse). — 288 — L'os une fois coloré a été inclus dans un bloc de plâtre sur l'un des côtés duquel a été fixée une réglette en os graduée au 1/2 millimètre et placée de telle façon : i° qu'elle soit exactement perpendiculaire à la sur- face de section 1 (voir pi. Vil); 20 que son o coïncidât exactement avec celle surface de section. Il est alors facile d'user progressivement le bloc de plâtre d'une quantité toujours égale et de photographier chaque fois les surfaces de section ainsi obtenues. Dans ce cas particulier , le bloc de plâtre a été usé de façon à obtenir une photographie tous les 9 millimètres 1/2. Par les procédés habituellement mis en usage en embryologie, on peut enfin reconstituer dans leur ensemble les différents systèmes de travées et en suivre à travers l'os les divers aspects. La planche VI représente le calca- neum d'Éléphant vu par sa face supérieure et la succession des coupes qui y ont été pratiquées. Ces diverses coupes ont été représentées dans la planche VII et les nu- méros des images constituant cette figure correspondent aux numéros de la planche VI. Notons, pour nous borner ici à l'examen d'un seul détail, que le système de travées arciformes qui occupe l'intérieur de la grande apophyse, encore assez mal indiqué dans la coupe 1 , l'est très bien, au contraire, dans la coupe 2 qui correspond à peu près à la plus grande dimension longitudi- nale de l'os, et coïncide sensiblement avec son axe physiologique; il l'est encore suffisamment dans la coupe 3, mais semble perdre toute netteté dans h coupe h qui est placée bien en dedans de l'axe physiologique de l'os. Muséum. — M. le Dr R. Anthony. Pl.VI Architecture du tissu spongieux des os. Muséum. — M. le D1 R. Anthony. Pl. VII. X s o "Eb a o Cl, 3 o — 289 — Note sur un Cyclopterus lumpus L. femelle, par M. Louis Roule. Cet individu a été acheté aux Halles Centrales dans la première quin- zaine de mai 1916; il provenait de la région de Douarnenez (Finistère). Monté a sec pour être placé dans les collections, sa longueur totale mesure o m. 55, et sa plus grande hauteur 0 m. 26. Son étude, au moment du dépouillement, a donné quelques renseignements intéressants sur la ma- turité sexuelle de l'espèce dont il fait partie. Cette femelle approchait de l'époque de la ponte , mais n'avait pas encore commencé à rejeter ses œufs. Les deux ovaires, très volumineux, pe- sant ensemble 1826 grammes comme poids total, étaient bourrés d'œufs matures et parvenus à leur taille définitive : 2 mm. à 2 mm. 2 de diamè- tre. J'ai pu évaluer leur nombre, parle calcul, à 1 65, 800. Les évaluations faites antérieurement par d'autres auteurs sont les suivantes : 101,935 (Thompson), 19/1,112 (Buchlan), 207,700 (Bloch). L'époque habituelle de la ponte, dans la Manche qui occupe la zone méridionale de l'aire géographique de cette espèce arctique, va de février à avril. La présente femelle avait donc dépassé la date ordinaire; la sienne se rapprochait de celle que l'on a signalée comme se présentant dans la zone septentrionale de l'aire de distribution (Groenland). — 290 Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de poissons qui se trouvent, meme accidentellement, dans la Manche, par M. Jean Delphy, Sous-Directeur du Laroratoire maritime de Tatihou (Saint-Vaast-la-Hougue — Manche). C'est au souvenir des difficultés, parfois assez embarrassantes, ren- contrées au début de mes études d'Ichthyologie , que m'est venue l'idée d'établir la présente Clef. C'est avec l'espoir d'éviter aux autres les mêmes difficultés que j'ai mis tous mes efforts à mener à bien ce travail. J'espère aussi que, tel qu'il est (mais bien loin de le croire parfait, je le juge , au contraire éminemment révisable), il permettra à nombre d'amis de la Nature, de ces Naturalistes «amateurs» de qui Giard faisait naguère un si éloquent éloge et à qui la science doit tant, il leur permettra, dis-je, de fournir nombre d'indications précieuses sur la présence de telle ou telle espèce en tel ou tel point de nos côtes. On est frappé, en effet, en étudiant les lchtbyologistes , de voir combien peu de localités, toujours les mêmes, sont citées dès qu'une espèce n'est pas tout à fait commune. Il est cepen- dant souhaitable que l'on connaisse avec plus de précision la distribution des espèces, ce qui est très intéressant non seulement pour les Naturalistes, mais encore pour tous ceux qui s'intéressent, pour quelque raison que ce soit, aux pêches. Il existe un grand nombre d'ouvrages au moyen desquels on peut dé- terminer les Poissons. Mais ils sont ou trop complets, ce qui oblige à de longues et fastidieuses recherches, ou incomplets et ne renfermant pas certaines espèces, parfois même communes. Je me suis ici borné à la Faune de la Manche, objet de mes études actuelles, mais je crois n'avoir omis aucune des espèces dont la présence y a été signalée , même comme acci- dentelle. La forme d'une Clef dichotomique a été adoptée, comme paraissant la plus avantageuse et la plus commode. Tout artificielle et si éloignée de la classification naturelle qu'elle soit, c'est celle qui rend en somme les meil- leurs services dans la pratique. Il a fallu faire choix de caractères particu- lièrement nets et constants, ce qui a été la grande difficulté pour nombre de groupes, et les vérifier avec le plus grand soin. Prenons un Poisson — - 291 — donné : nn Naturaliste exercé décide immédiatement à quelle espèce il appartient, parce qu'il juge et pèse rapidement l'ensemble de ses carac- tères; le vulgaire lui donne généralement au premier regard un nom, gé- néralement aussi sans aucune précision. Mais, dans l'ensemble de ses carac- tères, il en est qui frappent, qui attirent l'attention, soit d'eux-mêmes, soit parce qu'ils ont été indiqués avec précision, des caractères particuliè- rement dktinctifs. C'est ceux-ci que j'ai essayé de choisir, en recourant, quand il le fallait, à des rapports mesurables. Afin de faciliter le plus pos- sible la détermination, j'ai fait appel à des caractères bien visibles et faci- lement discernables. Toutefois j'ai complètement laissé de côté, à cause des erreurs grossières qu'on pourrait devoir à leur emploi, ceux qui sont tirés de la coloration ou de la taille relative. Il va sans dire que les déter- minations ainsi faites ne dispenseront le plus souvent pas d'une vérification ultérieure dans les ouvrages descriptifs (pour notre Faune le meilleur reste encore celui de Moreau), car, ainsi que le dit l'éminent Ichthyologiste M. le Professeur Rodle, «la spécification doit se baser sur l'ensemble des caractères et non sur quelques-uns d'entre eux». Je me suis arrêté ici aux espèces, réservant pour un autre travail ulté- rieur plus complet la distinction des variétés. Si l'on croit remarquer l'ab- sence de certaines espèces, c'est qu'elles sont considérées comme des va- riétés de celles qui sont énumérées ci-après. Je n'ai pas cherché à employer les noms conformes aux Règles de la nomenclature , mais les ai adoptés en raison de la généralité de leur emploi. Il eût été superflu et même dérou- tant d'allonger cette Clef de listes, forcément incomplètes, de synonymes. Encore une fois, c'est dans l'espoir de contribuer, pour une faelib part, à faciliter la connaissance de notre Faune que ce travail a été exéculé; aussi serai-je très reconnaissant à tous ceux qui voudraient bien m'adresse!- leurs critiques ou leurs observations à son sujet. Laboratoire maritime du Muséum, IleTatihou, avril 1916. N. B. — Les groupes de la classification sont indiqués par l'emploi des dési- nences conventionnelles significatives suivantes : Ordre : uïdœ ; sous-ordres oïiue; tribus : idi; sous-tribus : ini; familles : idw; sous-familles : inee. Abréviations. — Nageoires : D , G , A , P, V. B : boucbe. d 0 , d I 0 , d Ir 0 : diamètre, diam. longitudinal, diam. transversal de l'œil. — f. br. : fentes brancbiales. — H : hauteur. Hc : hauteur du corps. — i 0 : espace interorbitnire — 1 : largeur. — L : longueur. - L. 1. : ligne latérale. — Lt : longueur totale. M : museau. — N : rapport espace prénasal / espace internasal. 0 : rapport t-q' -- p 0 : espace préorbitaire. — Q : queue. — r : nombre de rayons de. . . — r. brehst. : rayons branebiostèges. — ï : tête. — Vp : extrémité postérieure des ventrales. — G : plus ou moins commun, en moyenne; — R : plus ou moins rare, en moyenne. — X : exceptionnel, accidentel. Muséum. — xxn. 20 — 292 Poissons de la Manche. I. Bouche circulaire , en ventouse , sans maxillaire inférieur ( Gyclostomi ) : Petromyson marinus. B II. Bouche fendue , à maxillaire inférieur : a. Pas d'opercule (Selachii) III. jS. Un opercule XXX. III. a. Fentes des branchies placées latéralement (Squaloïme). . . IV. (3. Fentes des branchies placées inférieurement (Raïoïnae). . XVIII. IV. a. A présente (Hypopteridi) V. /S. Pas d'A ( Anhypopteridi) XVI. V. a. aD, 5 f. br. (Squalini) VI. /3. îD, 6 ou 7 f. br. (Monopterhini) : (6 f. br.) : He.vanchus griseus. X VI.* a. Dj au-dessus ou en arrière des V (Scylliorhiniclœ) VII. /3. D, nettement en avant des V IX. VII. a. G à bord supérieur entier (Scylliorhinus) VIII. ^3. G à bord supérieur denté Prislmrus melanostomus. R VIII. a. Lobes des narines continus et recouvrant la lèvre supérieure : Scylliorhinus canicula. G |3. Lobes des narines nettement séparés et éloignés de la lèvre supé- rieure Scylliorhinus stellaris. G IX. a. Pas de nictitante (Lamnidœ) X. /3. Une nictitante XII. X. a. G aussi longue que le corps Alopias vulpes. B |3. C moins longue que le corps XL XL a. Dents longues, lancéolées, à pointes basales. . . . Lamnacornubica. li (3. Dents longues, lancéolées, sans pointes basales : Oxyrhina Spallanzanii. X y. Dents très petites, nombreuses Selache maximus. B XII. a. Des évents (Galeidœ)v XIII. j3. Pas d'évenls (Carchariidœ) XV. XIII. a. Dents en petits pavés (Mustelus) : XIV. (3. Dents dentelées et aiguës Gakus canis. G XIV. a. P atteignant au moins au-dessous du \jk antérieur de Dj : Mustelus vulgaris. G (3. P atteignant au plus au-dessous de l'origine de D, : Mustelus lœvis. C — 293 — XV. a. Tête à prolongements latéraux portant les yeux (Zygaeninse) : Zygœna maliens. X (3. Tète sans prolongements latéraux (Carchariinœ) : Carcharias glaucus. R XVI. a. Aiguillon à chaque D plus ou moins développé (Squalidaî) : Squalus acanthias. C /3. Pas d'aiguillon, D1 en avant ou au-dessus des V (Scymnidœ). XVII. ■y. Pas d'aiguillon, Dj nettement en arrière des V (Squatinidœ) : Squatina angélus. G XVII. a. D, très en avant des V (Scymninœ) Somniosus brevipinnis. X /3. Dl opposée aux V (Echinorhininœ) Echinorhinus spinosus. X XVUI. a. 2D, Q grosse, continuant le corps sans ligne de démarcation (Squa- tinoraïidi) Rhinobatus sp. X |3. 2D , Q distincte du tronc qui est toujours discoïde (Batidi). XIX. y. 1 ou oD (Cephalopteridi) XXIX. XIX. a. Q grosse, nue; C bien développée; V entières (Torpedidœ). XX. (3. Q grêle , armée d'épines ; C peu développée ou même nulle ; V lobées (Raiidœ) XXI. XX. a. Events circulaires ou ovales. ... XX bis. p. Events réniformes Torpédo Nobiliana. X XX bis. a. Base de la queue très large, Dx presque deux fois aussi longue que D0 Torpédo marmorala. W (3. Base de la queue rétrécie , LDt = 1 - LD2 Torpédo oculata. X o XXI (1). a. O 1 Raia macrorhuncha. R 100/ (S. Denis espacées, à base plus longue que large ( ; — —■ — — „g \ roi \Jarg. dudis < — ) 100/ sque Raia bâtis. C XXVI. a. 0 > 4 Raia radiata. R |S. 4 > 0 ^ 3 Boio punctata. R y. 0 < 3 XXVII. 3 XXVII. a. 1 >- N > T Raia asterias. G a /3. N ^ i XXVIII. Ç Q XXVIII. a. Largeur du disque = - longueur du disque — - MVp : ' Raia elavata. G 7 jS. Largeur du disque = ^ longueur du disque = MVp : Bai a undulata. G XXIX. a. îD (Leiobatidœ) Leiobatus aquila. R |S. oD (Trygonida?) Trygon vulgaris. R XXX. a. Écailles wganoïdes» (Ganoïdei) XXXI. ]3. Ecailles cycloides ou cténoïdes (Teleosti) XXXI I. XXXI. a. îD : 38 à A3, ?A : a4, rP : 34 Acipenser sturio. R |3. rD : 34 , rA : ai, rP : 21 Acipenser Valenciennesi. X XXXII. a. V nulles XXXIII. jS. V abdominales ..... XLVI. 7. V thoraciques LXVI. S. V jugulaires GXV. XXXIII. a. Corps couvert de plaques osseuses, branchies eu houppes (Syngnalhidi) XXXIV. (3. Corps non couvert de plaques osseuses, branebies pec- linées XLI, XXXIV. a. Des P, Q préhensile, pas de G (Hippocampinœ) : Hippocampus breviroslris. C jS. Des P, Q non préhensile , généralement 1 C ( Syngna- thinœ) XXXV. y. oP (Ncrophidinae) XXXVIII. XXXV. a. Pas de ceinture scapulaire (museau très comprimé, très haut) : Siphonostoma typlilc. G (3. Une ceinture scapulaire ( Sy ngnathus ) XXXVI. — 295 — XXXVI. i. D commençant après le i5e anneau XXXVII. j3. D commençant sur le \h* anneau Syngnathus Dumerili. R XXXVII. a. Sourcil continué en arrière par une arête plus ou moins pro- noncée Syngnathus acus. C /3. Sourcil peu prononcé, non continué en arrière par une arête : Syngnathus ethon. R XXXVIII. a. D sur 11 à i3 anneaux, dont les 3 ou h derniers ap- partiennent à la Q (Entelurus) XXXIX. |3. D sur j à il anneaux dont les 2 ou 3 premiers ap- partiennent au tronc (Nerophis) XL. XXXIX. a. D en partie au-dessus de la ac moitié du corps (Lt^> 12LT) : Entelurus œquoreus. G p. D entièrement sur la 1" moitié du corps (Lt<^ 11LT) : Entelurus anguineus. G LT XL. a. LM = — , M <^ Hc . Nerophis lumbnciformis. G LT jS. LM > — , M > Hc Nerophis ophidion. G XLI. a. Rouche normale, corps très allongé , nageoires impaires unies (Anguilloïdœ) XLII. |S. Rouche normale, corps très allongé, nageoires impaires distinctes XLI II. y. Mâchoires formant un hec , corps comprimé latéralement (Gymnodontidi) XLV. S. Museau prolongé en une lame (Xiphiidœ) Xiphias gladius. X XLII. a. D commençan' très en arrière des P (màchoiie supérieure plus courte que l'inférieure) Anguilla vulgaris. G (S. D commençant au-dessus des P (mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure) Conger vulgaris. G XLI II. a. Rayons mous (Ammodytidœ) XLIV. (3. Rayons épineux Anarrhicas lupus. X XLIV. a. Mâchoire supérieure non protractile. . . Ammodytes lanceolatus. C |S. Mâchoire supérieure protractile Ammodytes tobianus. C XLV. 1. Lt = i,5 Hc Mola mola. R |3. Lt = 2 Hc Mola oblonga. X XLVL a. Malacoptérygiens XLV1I. |S. Acanthoptérygiens LVIII. XLV1I. et. D, adipeuse (Salmonidœ) LIV. (S. Pas de D.2 adipense XLVIII. — 296 — XLVI1I. a. j-V ^5 i û (Lamprididi) Lampris luna. X /3. rV <^j 1 î; D non opposée à A ( Glupeidœ) XLIX. y. rY ^ 1 1; D opposée à A (Scombresocidae) LVI. XLIX. et. Mâchoire supérieure ne dépassant pas l'inférieure (Clu- peinœ) L. jS. Mâchoire supérieure saillante (Engraulime) : Engraulis encrassicholus. R L. a. Vomer denté Clupea harengus. G (3. Vomer non denté Ll. LI. a. MDt > DjC Clupea (Melella) sprattus. C /3. MD, < D,C LU. LU. a. Opercule lisse Clupea (Harengula) latula. C jS. Opercule strié (Alosa) LUI. LUI. a. 8 r. brehst. , plus de 5o appendices lamelliformes au premier arc branchial Clupea (Alosa) alosa. C |3. 8 r. brehst. , moins de 5o appendices lamelliformes au premier arc branchial Clupea (Alosa) finta. R y. 7 r. brehst Clupea (Alosa) pilcharJus. R LIV. a. Mâchoire supérieure aussi ou plus avancée que l'inférieure. LV. jS. Mâchoire supérieure moins avancée que l'inférieure : Osrnerus eperlanus. R LV. a. Maxillaire supérieur - pO , dents vomériennes sur le chevron et sur le corps du vomer Sahno (Trutta) marina. R LVI. et. Museau en forme de bec fort allongé LVIL jS. Mâchoires courtes , Exocœtus voUtant. X LVIL et. Rayons de la D et de l'A réunis par une membrane : Belone vulgaris. C jS. Rayons de la D et de l'A séparés Scombretox sauras. R LVIII. et. Dt formée d'épines séparées (Gastrosteidi) L1X. (S. Dj à rayons unis LXI. LIX. a. Des dents (Gastrosteidae) LX. |3. Pas de dents (Centriscidœ) Centriscus scolopax. X LX. et. j-Dj = 2 à 4 Gaslrostem aculeatus.. C |3. rDj = io Gastrosteus (Leiurus) pungitius. G y. rDl = i5 Gastrosteus (Spinachia) spinacliia. G — 297 — LXI. a. V normales (Mugiloïnre) LXI1. (3. V extrêmement réduites (Sclerodermidi) . . . Batistes capriscus. X LXII. a. rD, = 4 (Mugilidœ) LX1II. |3. rD1 >> h ( Atherinidœ) Alherina presbyter. G LX1II. a. Espace jugulaire ovale LXIV. jS. Espace jugulaire linéaire, presque nul LXV. LXIV. a. Maxillaire supérieur caché par le sous-orbitaire. . Mugil aurai us. C /3. Maxillaire supérieur dépassant le sous-orbitaire. . . Mugil capito. G LXV. a. Lt ^ 4,5 Hc A%)7 cfcefo. G /3. Lt = 4 Hc rw. Mugil chelo curtus. R LXVI. a. Corps complètement comprimé latéralement (Plouro- nectoïnœ) M CXVI. (S. Corps de forme normale LXV1I. LXVII. «. V unies (Gobioïnœ) LXV1II. jS. V séparées, pas de barbillons LXXVII. 7. V séparées, des barbillons (Mulloïnœ) Mullus barbalus. G LXVIII. a. V formant ventouse (Cyclopteridœ) LXIX. jS. V formant coupe ( Gobiidae) LXXI. LXIX. r HD2 Gobius jozo. X (3. HD,<;^HD2 LXXIV. (1> Les auteurs modernes donnent les Pleuronectoïnœ (ou Zeorhombi) comme jugulaires. Si des genres comme Rhombua le sont de toute évidence, il est indu- bitable (pie d'autres, IHeuronectcs (Platessa Cuv.), Solea, ont souvent l'apparence parfaite de fhoraciques, et ce n'est pas par suite d'une erreur grossière que Linné ( 1 7 5 iO LXXVI. LXXVI. a. Au plus 2 ou 3 rayons supérieurs des P crinoïdes : Gobius minulus. C /3. 6 ou 7 id. . . . Gobius paganellus M. G LXXVI1. a. Sous-orbitaire articulé avec le préorbitaire (Tri- gloïnœ) LXXX. |3. Sous-orbitaire »io« articulé avec le préorbitaire. . . . LXXVI1I. LXXVIII. a. Opercule épineux LXXIX. j3. Opercule non épineux (Scombroïnœ) XCI. LXXIX. a. Pharyngiens inférieurs soudés (Scombroïnœ, La- bridi) CVI. |3. Pharyngiens inférieurs non soudés (Percoïnœ).. . . CXI. LXXX. a. Tête incomplètement cuirassée LXXXI. (3. Tète complètement cuirassée LXXXIV. LXXXI. a. i D (Scorpœni.laî) LXXXIL |3. a D (Coltidœ) LXXXIII. LXXXIL t. Tète non écailleuse, portant des lambeaux cutanés : Scorpœna porcus . X jS. Tète écailleuse, sans lambeaux cutanés. . Sebastes dactyloptera. X LXXXIII a. Cavités branchiales séparées Cottus bubalis. C jS. Cavités branchiales confluentes sous la gorge. . Cottus scorpius. C LXXXIV. a. P entières (Agonidœ) Agonus cataphractus. C (S. P à 2 ou 3 rayons détachés (Triglida?) LXXXV. y. P divisées en a parties (Dactylopteridœ) : Dactyloptera volitans. X LXXXV. a. P à 2 rayons séparés Peristedion cataphractum. R /3. P à 3 rayons séparés (Trigla) LXXXVI. O Doit-on réellement considérer le Gobius paganellus et le Gobius niger comme deux «espèces» bien distinctes? Cela dépend évidemment de l'extension que Ton veut donner à ce terme dV espèces ». Dans le cas de l'affirmative, la meilleure diagnose différentielle serait : AT i j, , ... j i t i ( > ^2 Gobius naeanetttu Nombre d écailles de la L. I. { , ,. r.° ( < a 2 Gobius niger, si elle était applicable, ce qui n'est pas. 299 — LXXXVII. LXXXVI. a. Épine coracoïdienne courte I <- LP j (3. Épine coracoïdienne longue i = — LP I Trigla lyra . LXXXVII. «. — = 2 dO ÏÔ dO LXXXVIII. LXXXIX. LXXXVIII. a. 0 = 3 (stries transversales sur le. corps, mais incomplètes, sur les côtés seulement) Trigla pini. G |3. 0 5~^ a Trigla cuculus. G LXXXIX. a. L. 1. à grosses écailles carénées et denticulées XC. (3. L. 1. à écailles lisses Trigla corax. G X C. t. rD = X ou XI + 1 6 ou 1 7 ; rA = 1 5 ou 1 6 ( stries transversales très nettes, formées par des replis cutanés, entourant complè- tement le corps) Trigla hneata. C |S. )D = VII à IX +19 ou 20; r\ = 18 à 20 (pas de stries) : Trigla gumardus. G XCI. a. 2 D XCII. /3. 1 D XCVIL XCII. a. Pas de disque sur la tète (Scombridi) XCIII. jS. Disque sur la tète (Echeneididi) Echeneis sp. X XCIII. a. Plusieurs fausses nageoires (Scombridœ) XCIV. jS. Une seule fausse nageoire ou pas, 2 A (Carangidae) : Caranx trachurus. C y. Une seule fausse nageoire ou pas, 1 A (Caprodidae) : Capros aper. R XCIV. a. D éloignées l'une de l'autre Scomber tcombrus. C |3. D rapprochées XCV. XCV. 1. Dents des mâchoires fines, courtes, vomer générale- ment denté XGVI. jS. Denis fortes, vomer non denté Pelamys sarda. X XCVI. oc. P n'atteignant pas Dj Thynnus (Orcynus) tliynnus. X |S. P atteignant et dépassant D! . . . Thynnus [Orcynus) alalonga. X XCVIL a. D à rayons semblables (Centrolophidi) XGVI II. jS. D à rayons dissemblables (Sparidi) CI. XCVIIf. a. Corps de forme ordinaire XCIX. (3. Corps de forme très allongée C. — 300 — XCIX. a. Dents des mâchoires sur plusieurs rangées (Bramidœ) : Brama raii. X jS. Dents des mâchoires sur une seule rangée (Centrolophidœ) : Centrolnphus pompilus. X C. a. V réduites à une écaille Lopidopus argenteus. X jS. V plus ou moins développée, A longue (Cepolidœ) : Cepola rubescens. X CI. «• Incisives tranchantes (Obladinae) Box boops. C jS. Incisives coniques, dents latérales arrondies ou mousses (Sparinœ) CIL y. Incisives coniques, dents latérales pointues (Cantharinœ). CV. CII. a. Dents antérieures en velours ou en cardes fines (Pagellus). CI II. jS. Dents antérieures fortes, coniques-, grosses molaires de la mâ- choire supérieure sur deux rangs Pagr-us vulgaris. G ■y. Dents antérieures fortes, coniques; grosses molaires de la mâ- choire supérieure sur plus de deux rangs : Chrysophrys aurata. C cm. «.$£»« civ dO fi P__ <~ i Pagellus centrodontus. C p. dQ^ .... CIV. «. P arrivant à l'aplomb de l'A; Lt = 3,5 LP environ : Pagellus erythrinus. X )S. P dépassant l'aplomb de l'A; Lt = h LP Pagellus acarne. R CV. et. Sous-orbitaire antérieur échancré Cantharus griseus. C jS. Sous-orbitaire antérieur non échancré Cantharus brama. C CV1. a. Préopercule lisse (Labrus) CVII. p\ Préopercule dentelé C VIII. CVII. a. Lt = Hc (rD = XIX au moins + x) Labrus bergylta. C p\ Lt = - Hc (ri) = XVIII au plus + . . . ) Labrus mxxtus. C CVIII. a. rA = III + CII. r r^ = IV au moins-}- Labrus (Centrolabrus) exoletus. X CIX. *. Dents des mâchoires sur une seule rangée ( Crenilabrus) . . CX. p\ Dents des mâchoires sur plusieurs rangées : Labrus (Ctenolabrus) rupestris. R CX. a. 5 ou 6 rangs d'écaillés sur la joue. . Labrus (Crenilabrus) melopt. C (3. 3 rangs d'écaillés sur la joue .. . Labrus (Crenilabrus) Bailloni, R — 301 — CXI. «. Aà peu près égale à D non épineuse CXII. (3. A beaucoup plus courle (pie D non épineuse (Sciœninœ). CX1V. CXII. a. 1 D Serranus cabrilla. G (3. a D (Labrax) CXIII. CXIII. a. Vomer denté seulement sur le chevron Labrax lupus. C (S. Vomer denté sur le chevron et sur le corps. . . Labrax punctatus. R CXIV. a. Barbillon, court et gros, à la mâchoire inférieure. . Umbrina cirrosa. R jS. Pas de barbillon Sciœna aquila. R CXV. a. Corps complètement comprimé latéralement (Pleuro- nectoïnae) CXVI. |S. Corps de forme normale, non comprimé latéralement (Gadoïdœ) CXXXI. CXVI. (t. Corps symétrique (Zeidœ) CXV1I. (3. Corps dissymétrique (Pleuronectidœ) CXVIII. CXVII. a. Épine scapulaire très courte, à peine sensible Zeus faber. C (3. Épine scapulaire >: dO Zeus pungio. R CXVIII. a. Yeux à gauche CXIX. jS. Yeux à droite CXXIII. CXIX. a. iO . Rayons de la D à peu près égaux Arnoglosms lalerna. R CXXII. a. Tubercules sur le côté gauche Rhombus maximus. C |S. Ecailles lisses sur le côté gauche Rhombus lœvis. C CXXIII. a. D commençant au-dessus de l'œil supérieur CXXIV. j3. D commençant en avant de l'œil supérieur (Solea). . CXXVIII. CXXIV. a. LB^^LT CXXV. fi. LR i > 3 CXLI. y. Un barbillon à la mandibule; ?D, < 3 . . . . Raniceps raninus. G a. rDj ordinaires ; rV > 5 Lola molva. C |S. rDj ordinaires; rV = 1 bifide P/if/tv's blennoïdes. R 7. rDj crinoïdes, Dt basse; barbillons à la mâchoire supé- rieure CXLII. a. 3 barbillons Molella tricirrata. R jS. 5 barbillons Mutella muslela. G a. Préopercule ordinaire; rV = 6 (Trachinidœ) CXLIV. j3. Préopercule ordinaire; rV < 6 (Blenniidae) CXLV. y. Préopercule avec un prolongement postérieur formant une espèce d'éperon (Callionymidœ) Caïlionymus lura. C a. Pas d'épine sur le bord antérieur du sourcil : Trachinus vipera. C (3. Une épine plus ou moins développée sur le bord antérieur du sourcil Trachinus draco. C a. C distincte, libre; rV > 1 (Blennius) CXLVI. /3. C distincte, libre; rV = 1 apparent, très réduit, épineux : Pliolis gunnellus. G y. G non distincte de D et de A Zoarces viviparus. X a. Tentacule sourcilier ^S - dO CXLVI1. (2. Pas de tentacule sourcilier CL — 304 — GXLV1I. a. D à peu près égale CXLVIII. jS. D très inégale Biennius ocellaris. C CXLVIII. «. Tentacule sourciller :< dO CXL1X. j3. Tentacule sourcilier > dO Biennius galtorugine. G CXL1X. oc. Canine nulle ou peu distincte, à la mâchoire supérieure : Biennius palmicornis. R. |S. Canine forte , bien distincte , à la mâchoire supérieure : Biennius pavo. X CL. a. Filaments sétacés sur la tête Biennius Montagui. C jS. Pas de filaments sétacés fur la tête Biennius pholis. C CLI. a. D, C , A unies Lepadogaster Goùani. C /3. C libre (Mirbelia) GLU. CL1I. a. LD > LA Lepadogaster (Mirbelia) De Candolli. C j3. LD ---= LA CLIII. CL111. a. LQ = 3 à k 1Q Lepadogaster (Mirbelia) bimaculatus. C jS. LQ = 5 à 6 IQ Lepadogaster (Mirbelia) microcephalus. R — 305 — Les M autres et les Lutraires de la mer- Rouge (D APRÈS LES MATERIAUX RECUEILLIS PAR M. LE D' JoUSSEAUMe) (Fin), par M. Ed. Lamy. Mactra (Mactrotoma) depressa Spengler. M. le Dr Joussenume a décrit sous le nom de Mactra crisla (1896 , Bull. Soc. Philom. Paris, 8e s., VI, p. io5) une forme d'Aden, dont ia coquille déprimée et elliptique est munie d'une carène sur la région postérieure. Dans sa collection, les types de cette espèce sont accompagnés dune étiquette mentionnant qu'ils pourraient se rattacher au M. depressa Spen- gler et c'est, en effet, à celui-ci qu'il convient d'identifier ce M. crista. M. H. Lynge, qui a figuré (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamel- libr. , Mém. Acad. R. Se. Lett. Danemark, 7e s., V, p. 222, pi. IV, fig. 20- 23) les spécimens originaux du M. depressa Spglr. conservés au Musée de Copenhague, déclare erroné l'habitat «Guinéen indiqué par Spengler (1 802 , Slcrivt. Naturh. Selsfc, V, 2 , p. 1 18) (J) et il admet qu'à cette espèce correspond bien la coquille Australienne représentée par Réeve (i85/i , Couch. Icon., pi. XIV, fig. 67) sous le même nom. D'autre part , il ne me paraît pas douteux que cette forme de Reeve est également le M. ovalina Lamarck (1818 , Anim. s. vert., V, p. A77) figuré par Delessert (i84i, Rec. Coq. Lamarck, pi. 3, fig. 7 a-b) ('2). (1) Spengler (1802, loc. cit., p. 19&) a d'ailleurs signalé de Guinée le M. fra- gilis Cbemnitz (non Gray) [= M. brasiliana Lk.] et il a décrit aussi de celte région un M. compressa (ibid., p. ia5), qui, d'après Morch (1870, Malak. Blâtl., XVII, p. ia3), aurait été établi sur un très vieil exemplaire de ce même M. fragili». ("2' Dans la Collection du Muséum de Paris, on trouve une coquille qui est indiquée comme ayant été déterminée par Lamarck et qui est fixée sur un car- ton porlantces mots écrits de sa main : p-maclre pélaline, m. petalinan; ce nom, qui ne ligure pas dans les Animaux sans vertèbres, a été rayé et une écriture différente l'a remplacé par celui de wM. ovalina». Par son contour ovale, ainsi que par son sinus palléai court et large, ce spécimen semble bien appartenir à la même espèce que celui représenté comme M. ovalina par Delessert. Quant à l'appellation M. depressa, elle a été attribuée par Lamarck (1818, — 306 — M. Lynge (1909, loc. cit., p. 2-32) fait remarquer que celte appellation M. ovaîina a été appliquée par divers auteurs à plusieurs espèces diffé- rentes : or, en particulier, il considère le M. ovalina représenté par Reeve (loc. cit., pi. XIV, fig. 66) comme différent de celui de Lamarck et comme identique au M. angulifera Desh. (1). Mais je crois pouvoir réunir Y ovalina de Reeve, ainsi que celui de Lamarck, au M. depressa Spglr. : en effet, dans la Collection du Muséum de Paris, on trouve plusieurs coquilles recueillies ensemble à Zanzibar par L. Rousseau, en 18/11, qui constituent une série très intéressante, car on y observe, avec des termes de passage, les deux formes figurées par Reeve sous les noms à'ovalina (sp. 66) et de depressa (sp. 67), qui ne sont donc que des représentants extrêmes d'une seule et même espèce. Ce M. depressa Spglr. = ovalina Lk. est répandu dans tout l'océan Indo- Pacifique, de la mer Rouge à l'Australie. Hab. — Djibouti, Aden. Labiosa (Raeta) pef.licula Deshayes. Le Raeta pellicula Deshayes (Mactra) [i854, P. Z. S. L., p. 68; Reeve, Conch. Icon., pi. XXXI, fig. 12/1; i856, H. et A. Adams, Gen. Rec. Moll., II, p. 386; 1882. Duuker, lnd. Moll. Mar. Japon, p. i85) est, d'après M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Lettr. Danemark, 7e s., V, p. 22/i), voisin du R. anatinoides Reeve [Mactra] (i854 , Conch. Icon., pi. XXI, fig. 123), mais en serait cependant distinct : en effet, il paraît s'en différencier par sa région postérieure nettement rostrée, au lieu d'être brusquement tronquée; cependant, comme il existe des loc. cit., p. /179) à une espèce totalement différente, le Standella pellucida Chcm- nitz. _ Deshayes a également employé le nom spécifique de depressa pour une espèce fossile (182/1, Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. 32), qu'il a appelée postérieurement M. compressa (i83o, Encycl. Méthod., Vers, II, p. 399), bien qu'il existât déjà aussi un M. compressa Spengler (1802). W Ce M. angulifera Deshayes (i85/i, P. Z. S. L., p. 70; Reeve, Conch. Icon., pi. XVI, fig. 83), espèce de l'océan Indien très voisine du M. ovalina Lk., s'en distinguerait par ses valves plus épaisses et par son contour plutôt triangulaire qu'ovale, à hord dorsal postérieur oblique et à région postérieure tronquée. De plus, selon M. E. A. Smith, qui, après avoir en 188/1 (Rep. Zool. Coll. «Alertn, Moll., p. 101) déterminé M. angulifera Desh. un spécimen du Queensland, l'a rapporté en 191/1 (Proc. Malac. Soc. Lond., XI, p. 1/1 5) au M. ovalina, il y aurait un autre caractère différenciel : les sommets seraient lisses dans cette dernière espèce, tandis qu'ils sont tt tenue et regulariter plicati» chez celle de Desbaves. — 307 — termes de passage, il est fort possible cpie anatinoides soit simplement une variété (I). Le M. pcllicula a été indiqué du Japon par Deshayes : M. le Dr Jous- seaume y rapporte, dans sa collection, de nombreuses valves recueillies par lui à Aden. Getle coquille de la mer Rouge doit être celle qui a été décrite par M. R. Sturany (1905, Nachrichtsbl. Deutsch. Malah. Ges., 370 année, p. 1 33 [%•]) sous le nom de Raeta Jickelii, et c'est fort probablement la même que la forme de Bombay appelée Raeta Abercrombiei par M. J. G. Melvill (1893, Mar. Sbells Bombay, Mem. Manchester Litt. a. Phil. Soc, VII, p. 64, pi. I, fig.'a5). Une autre espèce, également très voisine et peut-être identique, le Raeta Grayi A. Adams (1872 , P. Z. S. L.,~p. i3 , pi. III, fig. 2 3), a été signalée de Bornéo et du Queensland(2). Hab. — Aden. Lutraria oblonga Gliemnitz var. australis Deshayes. M. le Dr Jousseaume a décrit sous le nom de Lutraria Turneri (1891, Le Naturaliste , i3° année, p. 207) une forme de Zanzibar, dont il a bien voulu me communiquer le type et divers autres spécimens : elle est à rap- procher du L. oblonga Gbemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 27, pi. 2, fig. 12) = L. solenoides Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. /168). Ainsi que M. G. B. Sowerby (1889, ^ar. Shells Soulh Africa, Journ. qf CoitchoL, VI, p. 1 55) fa fait remarquer à propos de spécimens de Port Elisabeth (colonie du Cap), le L. oblonga, sous des noms variés (1), semble avoir une aire de distribution considérable qui, depuis la côte Ouest (I) Reeve indiquait, a\ec un point d'interrogation, comme synonyme de son M. anatinoides un Mactra te liera Deshayes (non Gray) et cette synonymie a été admise par Conrad (1868, Americ. Journ. qf Conch., III [1867], p. hi), tandis que H. et A. Adams faisaient du M. tenera Desh. un Racla et du M. anatinoides Rve. un Merope. — Gray avait désigné (1828, Wood, Ind. Test., Suppl., p. h, pi. I, fig. h; 1837, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 378-) sous le nom de Spisula tenera Humph. une espèce qui n'est autre que le M. (Mactroloma) aspersa Sow. M Ainsi que je l'ai dit antérieurement (191/1 , Revis. Scrobiculariidœ , Journ. de Conchjl., LX1 [ 1 9 1 3 ] , p . 2G6), les figures données par M. Sturany (1901, Exped. « Pola» Rothe Meer, Lamellibr. , Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, Go/cr Bd., p. 2 66 , pi. III, fig. 1-6) pour son Raeta bracheon, du golfe de Suez, montrent, qu'en réalité il s'agit évidemment d'un Leplomya, qui n'est d'ailleurs qu'une forme du Leplomya cochlearis Hinds [Nrœra]. M Petit de la Saussaye (1869, Cal. Moll. test, mers Europe, p. 38) rattachait déjà comme variété au L. oblonga Chemn. le L. dissimilis Deshayes, qui, d'après Muséum. — xxn. 21 — 308 — d'Irlande, s'étend, vers l'Est, jusqu'aux Philippines et, vers le Sud, jus-, qu'au cap de Bonne-Espérance : même des exemplaires trouvés en Aus- tralie et dans l'océan Indo-Pacifique, bien qu'ils soient considérés comme spécifiquement distincts par la plupart des auteurs, {l'offrent cependant aucun caractère différenciel précis et c'est, en effet, également au Lutr. oblonga que M. Ch. Hedley (1906, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXI, p. 667; 1909, Mai-. Fauna Queensland, Austral. Assoc. Adv. Se, p. 35 1) rapporte des échantillons du Queensland (l). Cependant, il y a peut-être lieu de conserver à titre de variétés deux formes, L. arcuata Desh. et L. australis Desh., qui, avec la même dispo- sition de charnière que chez le L. oblongam, présentent néanmoins dans la valve droite un plus faible développement de la dent cardinale posté- rieure. La première, L. arcuata Deshayes (i854, P. Z. S. L., p. 70; Reeve, Conclu Icon., pi. Il, fig. G), des Philippines et du Japon, qui, comme L. oblonga, offre un choudrophore allongé, oblique en arrière, et une forme elongato-transversa, possède une coquille fortement arquée, très inéquilatérale, à région antérieure courte et atténuée, à région posté- rieure longue et arrondie. La deuxième, L. australis Deshayes (i854, P. Z. S. L., p. 71; Reeve, Conclu lcon., pi. III, fig. 12), d'Australie, se distingue par sa forme bre- viuscula, à région antérieure encore plus atténuée, ainsi que par son chou- drophore moins oblique et, en conséquence, plus saillant à l'intérieur des valves. C'est, en particulier, à cette variété australis du L, oblonga que je crois pouvoir rapporter le L. Turneri Jouss. Hab. — Suez, Périm, Aden. MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1 89G , Mail. Roussillon, II, p. 576), serait une forme sud-australienne tout au moins diflicile à en distinguer. Outre ce L. dissimilis Desh., cinq autres formes figurées par Reeve dans sa Concholugia ïconica paraissent très voisines du L. oblonga Cli. : L. arcuata Desh., des Philippines, L. australis Desh., d'Australie et des Moluques, L. Philippinarum Desh., des Philippines et d'Australie, L. rynchœna Jonas, d'Australie, et même L. Sieboldi Desh., qui, indiqué de Vancouver par Reeve, est, selon Deshayes et Dunker, une espèce japonaise. W Menke (i8'i3, Mail. Nuv. Holland., p. 46) avait déjà identifié des spéci- mens australiens au Lutr. solenoides Lk. <2' (liiez le L. oblonga, dans la valve gauche, il y a une dent cardinale bifide très saillante (accompagnée d'une lamelle accessoire postérieure) et une dent latérale antérieure, qui, très rapprochée, simule une deuxième dent cardinale; dans la valve droite, on observe deux dénis cardinales divergentes, dont la plus antérieure est placée à côté d'une dent latérale antérieure, de sorte que par leur rapprochement ces deux lames simulent une dent bifide. 309 Standella (Eastoxia) nicoiurjca Gmeiin. Cheninitz a décrit successi\einent comme deux espèces différentes : i° en 1782 (Conch. Cab., VI, p. -238, pi. XXIV, fig. 287). un Mactra rugosa Indiœ oricntalis, nommé Mactra nicobariea par Gmeiin (1790, $yst. Xat., éd. XIII, p. 3a6i)(l), M. retieulata par Spengler (1802, Skrivt. Naturh. SeIsk.,V, 2. p. 119) et Lutraria Chemmtzi par Philippi (i85o, Zeitschr. f. Malak., VI [1869], p. 26): 20 en 1795 [Conclu Cab., XI, p. 218, pi. GC, %. 19.55-1906), un Mactra œgyptiaca. Reeve, en figurant (i854, Conch. Icon., Mactra, pi. XX, fig. 112) une coquille déterminée par Deshayes M. œgyptiaca, admettait qu'elle devrait peut-être recevoir une autre appellation et M. Wm. H. Dali (1898, Tcrt. Fauna Florida, p. 887), jugeant, en efiet, le M. œgyptiaca de Chemnitz différent de celui de Reeve, a adopté pour ce dernier le nom spécifique de nicobariea Gmeiin. Mais M. H. Lynge (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr. , Mém. [cad. R. Se. Lettr. Danemark, 7e s., V, p. 225), qui a pu examiner les spécimens originaux de Chemnitz, aussi bien ceux du Mactra œgyptiaca que ceux du Mactra rugosa Indiœ oricntalis, a reconnu qu'il s'agit d'une seule et même espèce, comprenant deux formes extrêmes, la première, ligurée exactement par Chemnitz, fig. îgoS-igôô, à coquille ovale ornée de côtes rayonnantes serrées, la deuxième, bien représentée par Reeve, i\g. 1 12, à extrémité postérieure pointue et à côtes plus espacées. Cette espèce est répandue dans l'océan Indien, depuis la mer Rouge jusqu'en Australie. Hab. — Obock, Djibouti, Aden. Standella (Eastoxia) Solanderi Gray. Le Spisula Solanderi Gray (1807, Mag. Nal. Hist., 11. s., I, p. 373; i854, Reeve. Conch. Icon., Mactra, pi. XX, fig. n3) [= Mactra carinata Solander mss. (non Lamarck)] est une espèce de l'océan Indien (mer Rouge et Mohiques) qui est voisine du M. nicobariea Gm., mais chez laquelle les côtes de la région postérieure, très espacées et saillantes, forment des crêtes élevées. Cette coquille possède normalement une forme ovale allongée transver- salement, mais elle peut offrir des déformations tenant à son habitat dans M H ne faut pas confondre, comme l'a fait von Martens (1887, Shells Merfjui, Journ. Linn. Soc. London., Zonl., XXI, p. 217), ce Mactra nicobariea avec le Mi/a nicobariea Gmeiin — Mija candida Chemnitz, qui est un Anatinella. 31 . — 310 — les anfractuosités des coraux et on observe des spécimens de contour très raccourci devenu presque orbiculaire. En particulier, sous le nom de Petricoîa lyra, M. J. C. Melvill a décrit en 1898 (Ann. Mag. NaL Hist., f s., I, p. ao4 , pi. XII, %. i3) une coquille d'Aden qu'il a ultérieurement reconnue lui-même (1899, ibid., IV, p. 97) être un Standella voisin du S. Solanderi Gr. et qui n'est très probablement, en effet, qu'un exemplaire raccourci de cette dernière espèce. Hab. — Djibouti, Aden. — 311 — Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy. Les notes suivantes ont été rédigées d'après l'examen d'une série de Cardites et Cypricardes recueillie dans la mer Rouge par M. le Dr Jous- seaume, qui, continuant ses dons antérieurs (1), l'a offerte au Muséum de Paris. Cardita variegata Bruguière. Lamarck indique lui-même (1819, Anim. s. vert,,\l, 1" p., p. 25) avoir appelé Cardita subaspera la coquille décrite par Bruguière (1793 , Encycl. Méthocl, Vers, I, p. 4o7, pi. CCXXXIIl, fig. 6) sous le nom de G. variegata, et ceci est confirmé par les figures données par Delessert (i84i, Rec. Coq. Lamarck, pi. XI, fig. 9 a-c) pour ce C. subaspera. D'autre part, Deshayes (i835, Anim. s. vert, 2* éd., VI, p. A3i) a montré que la description de Bruguière s'applique exactement à la coquille appelée par Lamarck (1819, îoc. cit., p. 2/4) C. cahjculata : celle-ci n'est donc pas la forme méditerranéenne à laquelle Linné a attribué ce nom {i\ mais est le C. variegata Brug., qui est répandu dans l'océan Indo-Pacifique de la mer Rouge à l'Australie. Ce C. variegata Brug. = subaspera Lk. = cahjculata Lk. (non L.), qui correspond à la figure 1 84 de Lister (i685, Hist. Conch. [pi. CCCXLVII]), se distingue du véritable cahjculata L. par sa taille plus grande, par sa forme plus renflée, par ses côtes rayonnantes convexes qui, munies de squames recourbées, sont, de plus, crénelées latéralement et sont ornées de taches brunes en forme de chevrons (3). Hab. — Suez, Massaouah, Djibouti, Périm. M Bull. Mus. Hist. nat., XXII [1916], n0' 3, U, 5, 6. (2> Parmi les espèces Lamarckiennes, c'est le C. sinuata Lk. qui correspond au véritable C. cahjculata de Linné. M Le C. radula Reeve (i843, P. Z. S. L, p. 191; Conch, hon., pi. 1, fig. 9), qui serait, pour A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat, Hist., 5e s., XVIII, p. 101), inséparable du C. variegata Brug., me parait plutôt devoir être rattaché comme variété au C. aviculina Lk., forme exotique (océan Indo-Pacifique) extrêmement voisine du C. cahjculata L. — 312 — Cardita (Beguina) gubernaculum Reeve. Comme le dit Dnnker (i853, Index Moll. Guin. infer. coll. Tams, p. 49), qui lui trouve une certaine ressemblance avec le Perna jeson Adan- son [= Cardita senegalensis Reeve], du Sénégal, le C. gubernaculum Reeve (i8/i3, P. Z. S. L., p. 191; Conch. Icon., pi. III, fig. 9 a-b), de la côte orientale africaine (Zanzibar, mer Rouge), est une espèce fort variable aussi bien dans sa forme que dans la disposition de ses côtes. De son côté, dans ses notes manuscrites sur cette espèce, M. le D' Jous- seaume, qui fait remarquer que «les côtes sont saillantes ou presque effacées, souvent lisses ou plus ou moins squameuses", ajoute : «de tous les exemplaires que j'ai recueillis, il n'y en a pas deux semblables; après avoir examiné attentivement tons ces individus, je crois que le C. guber- naculum Rve. doit être réuni an Cardita phrenetica Lk.r, ; et il identifie même complètement à l'espèce de Lamarck (1818, Anim. s. vert.. Ml, 1" p., p. ai) un individu de Massaonab, d'ailleurs «peu coloré et sans lâche blanche à la partie ventrale du sommet». Je crois cependant devoir maintenir ces deux espèces distinctes. Chez le C. phrenetica Born. [Chaîna] (1780, Test. Mus. Cm. Vindob., p. 83), qui doit prendre le nom plus ancien de C. semiorbiculala Linné [ Chaîna] (1 758 , Syst. Nat., éd. X, p. 691), d'abord la coloration générale est caractéristique : elle est brune, sauf la région antérieure qui est blanche; mais, de plus, la sculpture est différente : elle consiste, chez cette espèce de Linné, en rides rayonnantes toujours étroites, croisées par des stries concentriques qui les rendent simplement granuleuses. Au contraire, chez le C. guberna- culum de Reeve, les côtes rayonnantes plus larges sont sillonnées longitu- dinalemeut et, en même temps, elles sont, en général, squameuses. Mais il faut reconnaître que certains individus de C. gubernaculum, qui ont les côtes presque lisses et chez lesquels la région postérieure est dilatée et aplatie, arrivent, par convergence, à ressembler extrêmement au C. semiorbiculata. Au contraire, d'autres spécimens présentant un contour transverse allongé et pourvus de squames très développées se modifient dans un autre sens et rappellent tellement le C. crassicosta Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, ire p., p. 2^ ; 18/1 3, Reeve, Conch. Icon., pi. Il, fig. 7 a-d), d'Australie, que dans diverses collections c'est cette dernière appellation qui fréquemment leur est à tort attribuée (1). Enfin , les coquilles de Zanzibar décrites et figurées par M. S. Clessin sous les noms de C. oblonga (1888, Mari. v. Chemn. Conch. Cab., a4 éd., Cardi- O C'est notamment souvent le cas des individus sul>fossiles recueillis dans les plages soulevées de la mer Rouge. — 313 — tacea, p. 43, pi. VIII, fig. 1-2) et C. pallida (ibid., p. 48, pi. IX, fig. 1-2) ne sont aussi très certainement que des exemplaires de C. gubernaculum. En général, le C. gubernàculum possède une coquille oblongue, com- primée, 1res courte et étroite en avant, large et dilatée en arrière. La sculpture est formée de côtes rayonnantes plus ou moins squameuses; sur la région antérieure, elles sont nombreuses et assez étroites; sur la région postérieure, il y en a seulement quelques-unes et celles-ci, très larges, sont sillonnées longitudinalement; les squames sont d'autant plus développées qu'on se rapproche du bord ventral, les côtes du côté dorsal étant, au contraire, plutôt lisses. La couleur est brune, souvent mélangée de jaune et d'orangé : Reeve distingue même une variété (3 albct, à peine teintée. Hab. — Massaouah, Périm, Aden. Venericardja rufa Laborde. Reeve (i843, P. Z. S. L., p. 193; Conch. ïcon., pi. VIII, fig. 4i) a décrit sous le nom de Cardita angisuîcata une coquille dont il ne mention- nait pas l'habitat et qui a été regardée par Tryon (1872, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., XXIV, p. 2 54) comme une variété du C. laticostata Sowerby, de la côte Pacifique américaine. C'est, en réalité, une espèce bien carac- térisée, qui a été indiquée de la mer Rouge par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 80 et 253) et par Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Gulf of Suez, Ann. Mag. Nat. Hist, 4e s., VI, p. 448). D'autre part, dans les figures 3 et 4 d'une planche de «Coquilles de la mer Rouge» publiée dans son Voyage de l'Arable Pétrée, L. de Laborde a représenté, dès i83o, une Cardita rufa, dont il dit, p. 66 : «elle a de la ressemblance avec C. bicolor Lk., mais elle en diffère assez pour consti- tuer une espèce a part». M. le Dr Jousseaume, dans ses notes manuscrites, identifie avec raison à ce C. rufa Laborde le C. angisuîcata Rve. Celte espèce est une coquille trapéziforme, plus ou moins allongée en arrière, ornée d'une vingtaine de côtes rayonnantes larges et aplaties, séparées par des intervalles étroits et profonds : près des sommets, elles sont ornées de tubercules qui deviennent transverses sur la région anté- rieure, tandis que sur la région postérieure les côtes voisines du bord dorsal sont munies d'écaillés saillantes; sous un épiderme brunâtre, la colo- ration est blanche avec zones d'un roux plus ou moins foncé (1). Hab. — Obock, Djibouti, Périm, Aden. M D'après A. H. Cookc (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XV111, p. 101), le <:. angisuîcata Rve est étroitement allié au C. Jukesi Deshayes (i854, P. Z. L. S. [i85a], p. 101, pi. XVII, fig. l4), mais offre des côtes plus larges et dos inter- valles, en conséquence, plus étroits. — 314 Venericardia akabana Sturany. Il faut remarquer que chez le V. rufa Laborde = angisulcala Reeve, daus le jeune âge, la région postérieure est plus courte, par suite la forme est moins iuéquilatérale, les côtes sont ornées de tubercules bien plus saillants et elles sont séparées par des intervalles sensiblement aussi larges qu'elles- mêmes : la coquille a donc alors un aspect assez différent de celui de l'adulte et rappelant beaucoup le Cardita cardioides Reeve (i843, P.Z.S.L., p. 1 94 ; Conch. Icon., pi. IX, fig. k§ a-c). Précisément a ce C. cardioides Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Gulf of Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., h' s., VI, p. 448) avait rapporté deux coquilles de la mer Rouge qui, d'après A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nal. Hisl., 5e s., XVIII , p. 101 ), seraient, en réalité, l'une, un C. elegan- tula Deshayes (i854, P. Z. S. L. [i85a], p. 101, pi. XVII, fig. 6-7), espèce signalée aussi de Suez par Mac Andrew, l'autre, un spécimen jeune de C. cruentaia Desh. : ce dernier nom doit probablement être un lapsus pour C. crenulala Deshayes (i854, P. Z. S. L. [i85a], p. 102) (1). D'autre part, M.R. Sturany (1901, Exp. «Pola^Lamellibr. Rolh. Meer., Denîeschr.K. Ahad. Wiss. Wien, LXIX, p. 267, pi. III, fig. 9-12) a signalé comme rappelant le C. cardioides une forme du golfe de l'Akaba représentée seulement par deux valves gauches et l'a décrite sous le nom de Cardita akabana : elle diffère du C. rufa Lab. d'abord par son contour : la région postérieure, très peu développée, au lieu d'être anguleuse en haut et en bas, se raccorde suivant une ligne courbe avec le bord dorsal fortement déclive et avec le bord ventral semi-circulaire. Cette forme rappelle plutôt le C. elegantula Desh.; mais, dans cette dernière espèce, les côtes sont sé- parées par des intervalles aussi larges qu'elles et sont ornées de tubercules assez espacés : au contraire, chez le C. akabana, il y a des interstices plus étroits entre les côtes, et celles-ci sont munies de tubercules beaucoup plus serrés les uus contre les autres. Or, parmi les coquilles recueillies par M. le Dr Jousseaume, il y a des individus jeunes qui, par leur contour arrondi en avant, subquadrangulaire en arrière, doivent être rapportés au C. rufa = angisulcala. Mais , à côté de ces spécimens, se trouve un échantillon unique, de petite taille (un peu moins de 2mm de diamètre), chez qui les sommets sont nettement saillants et la région postérieure offre un bord dorsal très déclive se raccordant au bord ventral par une ligne convexe sans angle marqué : cet exemplaire présente C) Mac Andrew (1870, lac. cit., p. 448) a également assimilé au C. ovalis Reeve ( 1 843, P.Z.S.L., p. ig3 ; Coucli. Icon., pi. VI, fig. 27 c) une valve provenant de la mer Rouge, mais, selon A. H. Cooke (1886, lue. cit., p. 101), elle présen- terait de grandes différences avec la forme typique de cette espèce. — 315 — donc une forme ressemblant beaucoup à celle du C. akabana, et je crois pouvoir l'identifier à cette espèce. Hab. — Djibouti. Trapezium oblongum Linné. Le Chaîna oblonga Linné ( 1768, Syst. Nat.} éd. X, p. 692) a été appelé Chaîna guinaica par Cbemnitz (178/1, Conch. Cab., VII, p. 187 , pi. 5o, fig. 5o4-5o5), Cardita carinata par Bruguière (1799, Encycl. Méthod., Vers, I, p. A09, pi. 2.3/i, fig. 2) et Cypricardia guinaica par Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 28). Cette espèce doit donc prendre le nom de Trapezium [= Cypricardia] oblongum Linné (1). Chez ce T. oblongum L. = guinaicum (Chemn.) Lk., qui est répandu dans tout l'océan Indo-Pacifique, depuis la mer Rouge jusqu'aux Tuamotu, les valves quadrangulaires et renflées présentent un angle obtus descendant du sommet vers le bord inféro-postérieur, la surface est ornée d'une sculpture décussée, les sommets sont parfois teintés de pourpre, et celle même couleur, plus ou moins intense, s'observe souvent à l'intérieur de la coquille. Hab. — Périm. CORALLIOPHAGA CORALLIOPHAGA Chemnitz. Le Chanta corail 'iophaga Cbemnitz (1788, Conch. Cab.,X, p. 359, pi. 172, fig. 1673-167/i), appelé Cardita daclylus par Bruguière (1792, Encycl. Méthod., Vers, I, p. &12, pi. 2 34, fig. 5 a-b), a été pris par Blainville (182.5, Mon. Malac, p. 56o, pi. LXXVI, fig. 5) pour type de son genre Coralliophaga sous le nom de Corail, carditoidea. A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., M Deshayes, tout en faisant remarquer ( 1 835 , Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. /i38) que C. guinaica Lk. tombait en synonymie de C. oblongaL., avait cepen- dant employé le même nom C. oblonga pour une espèce fossile qu'il a appelée postérieurement C. jmrisiensis (1869, TV. élèm. Conchyl., II, p. 17, pi. a&, fig. 8-9). Sowerby, de son côté (1822, Gen. Shells, Cypricardia) , a décrit un autre Cypr. oblonga, que Reeve (18/1 3, Conch. lcon., pi. 1, fig. U a-b) croyait être l'espèce Linnéenne (qui, pour lui, n'était pas le C. guinaica). Hanley (i855, Ipsa Linn. Conch., p. 89), au contraire, pense que le C. oblonga Linné correspond bien mieux au C. guinaica. Dès lors, la coquille de Sowerby devait changer de nom et M. J. G. Hidalgo ( 1903, Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI, p. 366) a proposé celui de C. Sowerbyi, qui d'ailleurs, d'après von Martens (1880, in Môbius, Beilr. Meeresf. Mauritius, p. 327, serait synonyme de Cardium gilva Martyn. — 31G — XVIII, p. io3) lui a réuni avec raison comme forme jeune le Coralliophaga striolata H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791, pi. XLVI1I, fig. 1-2). Ce C. coralliophaga est répandu dans l'océan Indien, de la mer Rouge au Japon, et il se rencontre également, dans l'Atlantique, en Floride, aux Rermudes et aux Antilles : car c'est la même espèce qui a été appelée Cy- pricardia Hornbeckiana par d'Orbigny ( 1 853 , Moll. Cuba, II, p. 366, pi. XXVI, fig. 33-3/1 )(1>. Normalement, c'est une coquille oblongue, étroite, mince, semi-transpa- rente, ornée de stries rayonnantes et de stries concentriques, ces der- nières formant des lamelles saillantes sur le bord postérieur. Mais, comme toutes les espèces habitant les trous de rochers ou de coraux, elle se déforme souvent et, à côté de spécimens de forme cylin- drique, on en trouve d'autres de contour plus ou moins irrégulier, soit très raccourci, soit au contraire dilaté en arrière. En particulier, Reeve (i843, P. Z. S. L., p. 196; Conch. lcon., Cypri- cardia, pi. II, fig. 9) a décrit sous le nom de Cypricardia laminata une coquille trapéziforme et, seule, l'absence de stries rayonnantes l'empêchait de la regarder comme une modification de C. coralliophaga : or c'en est fort probablement un simple, synonyme, ainsi que le dit A. H. Cooke (1886, loc. cit., p. io3). Hab. — Djibouti, Aden. W M. Wm, H. Dail (it)o3, Tert. Farina Florida, p. 1/198) fait également syno- nyme un Cypricardia gracilis Sbutlleworth, cité par Petit dans un Supplément an Catalogue des coquilles de la Guadeloupe ( 1 856, Journ. de Conchyl., V, p. i5o). Cette espèce ne paraît pas avoir été jamais décrite, tandis que Shuttleworth a publié (dans le même volume, p. 178) un Cardita gracilis: à ce dernier, d'ail- leurs, doit être très probablement identifiée une coquille qui a été figurée à tort par Clessin (1888, Mari. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Carditacea, p. 45, pi. X, lig. 6 -7) sous le nom de Cardita dactylus Brug. et qui n'est pas un Coralliophaga. 317 CoVTBIBUTIONS À LA FâUNË MâLÂCOLOOIQUE de l'Afrique èquatomalfA^ , paiî M. Louis Germain. XLV. Sur le genre Leroya Bourguignat [famille des Ampullariidae] [genre Lanistes Denys de Montfort, sous-genre Leroya Bourguignat]. Les Lanistes sont des Ampnllaires scneslres caractéristiques de la faune fluviatile de l'Afrique tropicale. Ces Prosobranches vivent, en grande abondance, dans tous les lacs et cours d'eau du domaine équatorial d'où ils ont essaimé : au nord jusqu'à la côte méditerranéenne, en suivant la vallée du Nil; au sud jusqu'à la IUiodésie, le Transvaal, le Bechuanaiand et la région de Lourenço Marques (5). Le genre Lanistes a été créé, en 1810, par Denys de Montfort, qui s'exprime ainsi : frXXXP genre Laniste, en latin Lanistes. ffLe Laniste. ffCaract. gén. Coquille libre, univalve; spire latérale, parfaite, tours contigus et à gauebe; ombiliquée; bouebe entière, en gueule de four; stries d'accroissement se dessinant en arrière. «Espèce servant de type au genre. O Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. natur. Paris, XXI, 1915, n° 7, p. a83- 280; — • XXII, 1916, n° 3, p. 156-162 ; n° h et n° 5 (avril et mai 1916). M II est à remarquer que les seules espèces de Lanisles vivant dans l'Afrique australe appartiennent au sous-genre Meladomus. Ce sont les Lanistes (Meladomus) purpureus Jonas (Archio fur Naturgeschichte, 1839, P- 9^19> pb X, fig. 1); Lanisles (Meladomus) ohvaceus Sowkiusy (Catalogue of Shells of Earl Tankerville, Appendix, 1826, p. IX [Pahulina olivacea]) et ses variétés; Lanistes (Meladmnus) iirain Petkrs (in Trosciiei,, Archiv fur Naturgeschichte, XI, i8'i5, p. 21 5; figuré dans Piiilippi, Monogr. Anipull. , in Martini et Chemnitz, Si/stemat. Conclu/lien - Cabinet, 1 85 1 , p. 22, taf.VI, lig. 2) et ses variétés; et Lanistes (Meladotnus) ellip- ticus Mautens (in Pekikfeii, Novitatës Concholog., Il, 1866, p. 22^1, pi. FAX, fig. 0-10). — 318 — «Laniste d'Olivier. Lanistes Olivierii. trCyclostoma carinatans Olivier, voyage au Levant. D'Argenville? Conch. part. II, p. 82, chiff. 8, et planch. 9, coquill. terr. fig. 8? ffLa belle coquille qui nous sert de type a été recueillie dans les canaux d'Alexandrie, en Egypte, par Olivier. . .(1).* En 1860, Swainson (2) , sous le nom de Meladomus, réédita ce genre en prenant pour type le Paludim olivacea de Sowerby(3) [ = Lanistes (Melado- mus) olivaceus\. C'est ce vocable de Meladomus qui a été adopté par J.-R. Bourguignat, car le nom de Lanistes ayant été, dit cet auteur (4), appliqué par Humphrey (S) — dès 1797 — au Mijtilus discors Linné (0) ne saurait être conservé. Mais, comme le fait remarquer le Doct. E. von Martens (7), Humphrey n'a ni employé la nomenclature binominale, ni caractérisé son nouveau genre, qui, dans ces conditions, doit être abandonné. En réalité, ajoute E. von Martens, le genre Lanistes, appliqué à un groupe de Modioîaria — entièrement délaissé aujourd'hui — date seulement de 18/10, c'est-à-dire qu'il est postérieur de trente ans à l'ouvrage de Denys de Montfort, C'est donc Lanistes Denys de Montfort qui doit être définitivement adopté. Les espèces de Lanistes étant fort nombreuses, les auteurs ont cherché à les classer rationnellement. Déjà H. et A. Adams(8) les groupaient en deux genres: Lanistes et Meladomus, définis d'une manière fort insuffisante, les diagnoses ne permettant guère de saisir les différences séparant les deux coupes génériques proposées (9). W Montfort (Denys de), Conchyliologie systématique et classification métho- dique des coquilles, etc., II, 1810, p. ia3. (2) Swainson (W.), A Treatise on Malacology, or the natural classification of Shellsjish, Londres, 1 8ûo, p. 34o. W Sowerby(G. B.), Catalogue of Shells of Earl Tankerville, Ajtpendix, i8a5, p. IX; et Gênera of Shells, 1-833, pi. CCLI, fig. 3. W Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale , mars 1889, p. 170. (5) Humphrey, Muséum Calonnianum, Londoni, 1797. W Linné (C), Systema naturae, éd. XII, 1767, p. 11ÊÏ9. (— Modioîaria discors, espèce de la Manche et de l'Océan). (?) Martens (Doct. E. von), Beschalte Weichthicre Deutsch-Ost-Afrikas, 1897, p. 161. C) Adams (H. et A.), The Gênera of récent Mollusca arrangea according to their organization, I, Londres, 1 858, p. 3/18-3/19. (•) Voici comment les frères H. et A. Adams s'expriment au sujet de ces deux genres : «Gen. Lanistes. rrOperculum horny, sinistral, or with the nucleus on the left margin. «Shell depressed, thin, sinistral, deeply and vvidely umbilicatcd ; spire short; - 319 — Il existe cependant deux séries de Lanistes assez nettement caracté- risées : Chez les uns, l'ombilic, plus ou moins large, est toujours entouré d'une carène saillante; Chez les autres, l'ombilic , qui est constamment étroit et parfois recou- vert, n'est jamais entouré de carène^. On est ainsi conduit à diviser les Lanistes en deux sous-genres : § Sous-genre Lanistes sensu stricto (2). Une carène spirale plus ou moins saillante entourant un ombilic géné- ralement large; une carène spirale à la partie supérieure des tours, sous la suture. Exemple : Lanistes (Lanistes) Bolteni Chemnitz (3). aperture oblong, entire; inner Hp expanded over the lasl whorl; peristome simple, acute. «Syn. Lanistes Swains. «Ex. L. Bolteniana Chemnitz pi. 87, fig. 5. Operculum L. Bolteniana, %. 5 a- 5 h. «The species of this genus are from the river Nile, Zanzibar, and West Africa. The shell and operculum only are known; the latter is horny and nearly trans- parent. «G en. Meladomus. «Operculum horny, sinistral. « Shell sinistral, tliin, imperforato, covered wilh a dark olivaceous epidermis; spire produced, acuminated; aperture oval, reversed, contracted and acute pos- teriorly, entire in front, perislome thin, simple. «Ex. Meladomus olivaceus Sowerby, pi. 87, fig. 6. Operculum M. olivaceus fig. 6 a-6 b. «This genus, the animal of which is at présent unknown, ditlers from Pomas and Ampullaria is being sinistral and lurreted. It is an inhabitant of the rivers of Africa. » (H. et A. Adams, loc. supra cit., I, 1 858, p. 348, 34g.) M C'est le Dr E. von Martens, Beschahe Weichthiere Dcutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. 162 et p. 169, qui, le premier, a fait ressortir l'importance de ce caractère. (2) Le sous-genre Lanistes comprend les groupes suivants, établis par J.-R. Boun- glignat en 1889: Purpuriana (Mollusques Afrique équaloriale, 1889, p. 170); Olivaceana (loc. cit., p. 172) et Nyassana (loc. cit., p 179). W Chemnitz (J. J.), Systemat. Conchylien- Cabinet, 1\, 1, 178G, p. 89, pi. CIX, fig. 921-929 (Hélix Bolteniana) [ = Cyclostoma carinala Olivier, Voyage empire Ottoman, 11, p. 3g et Atlas, i8o'i, pi. XXXI, fig. 2;= Lanistes Olivieri Denys de Montfort, Conchyliologie systemat., II, 1810, p. ia3; figuré à la p. 122]. 320 § Sous-genre Meiadomus Swainson (1). Pas de carène spirale entourant l'ombilic qui est étroit et, parfois, en- tièrement recouvert; coquille très généralement plus haute que large. Exemple : Lanistes (Mcladomus) purpurcus Jouas '2). * * A ces deux sous-genres il faut en ajouter un troisième : celui proposé par A. Grandidier (1) (1887), sous le nom générique de Leroy a pour deux Amptillnriitlae senestres de l'Afrique orientale, les Leroya Bourguignali Grandidier et Leroya Charmclanti Grandidier. A. Grandidier ajoute : trCe genre... se compose d'Espèces à faciès de Liltorines. On remarque, en effet, chez elles, même épaisseur du test, même contour, même surface sillonnée de cercles en creux, même épaisseur columellaire (1).» n-Le Leroya Charmetanti est si semblable à la Littorina rudis de nos côtes océaniennes, qu'il n'y a pas, à l'exception de la sinistrorsité, de différences entre elles. ffPour le Leroya Bourguignali , qui a une spire un peu moins allongée, une coquille plus ventrue et plus ramassée, il a les plus grands rapports de similitude avec le Liltorina Kttoralis également de nos côtes océa- niennes (5). « Puis l'auteur conclut par cette diagnose , un peu sommaire, des Leroya : ^Coquille senestre, canme celle des Meladomus; imperforée et possédant un test, un contour, un bord columellaire et notamment un mode de sillons spiraux en creux, tout à fait similaires au test, au contour, au mode de sillons des Littorines (6).» L'année suivante (1888), J.-R. Bourguignat donne une définition beau- coup plus précise du nouveau genre : rrLes Leroya sont des Ampullariidae d'un aspect thalassoïde, caractérisés par une coquille senestre tout à fait imperforée possédant : 1° Un test <1J Comprenant les groupes Libicyana Bourguignat ( loc. supra cit., 1 889, p. 1 7O ) et Boheniana Bourguignat [loc. supra cit., 1889, p. 178). (2' Jonas (J. H.), Archiv jiir Nçtturg,, 18.39, p. 2/12, pi. X, fig. 1 [Ampul- laria purpurea], W Grandidier (A.), Mollusques de l'Ousaghara , de l'Oukami, etc. (Afrique équatoriale) [Bulletins Société Màlaçahgiqw France, IV, 1887, P> 191]- W Grandidier (A.), loc. supra cit., IV, 1887, p. 191. (5> Grandidier (A), loc. supra cit., 1887, p. 192. (6) Grandidier (A.), loc. supra cit., 1887, p. '92, — 321 — épais, solide, pesant, sillonné en creux par une série de sillons spiraux; 3° une ouverture entourée par un bord péristomal continu, volumineux, épais, d'un poli éclatant; 3° un opercule mince, transparent, petit, s'enfonçant profondément dans l'intérieur, concave extérieurement, convexe intérieurement, orné du côté externe de linéoles très tenues, concentriques autour d'un nucléus situé du côté dextre, un peu en dessous de la ligne médiane, et du côté interne de quelques linéoles plus accentuées également concentriques autour d'une surface nucléolaire fortement ridée par des sillons crispés sur laquelle on remarque d'autres stries rayonnantes du nucléus à la périphérie (1).n Examinons rapidement la valeur de ces différents caractères. Il faut d'abord remarquer que les analogies avec les Liltorines ont été fort exagérées. Les Leroya, qui ne possèdent ni le mode de sculpture ni la nature du test des Littorines, ressemblent avant tout aux Lanistes et ne sont, à tout prendre, comme nous le verrons plusloin, que des Lanistes à test très solide, relativement pesant, avec une ouverture bordée par un péristome épaissi et continu. Les caractères énumérés par A. Grandimer et J.-R. Bourguignat ne sont pas génériques; quelques-uns même se retrouvent chez certaines espèces de Lanistes. Ainsi l'ombilic, toujours fermé chez les Leroya, est également entière- ment recouvert chez les Lanistes de la série du Lanistes (Meladomus) nyas- saensis Dohrn (2). La sculpture spirale du test, que J.-R. Bourguignat considérait comme si caractéristique, se retrouve également chez le Lanistes (Meladomus) cilialus Martens(3), qui possède, par contre, un test mince et un ombilic ouvert (4). Cette sculpture spirale est, d'autre part, des plus variable : très déve- loppée chez le Lanistes (Leroya) Farleri Graven et chez sa variété, Charme- lanti Bourguignat, elle est rudimentaire chez la variété alira Martens [Dr E. ton), Beschaîte Weichthierc Deulsch-Ost-Afrihas, 1897, p. 171. (*) Les radules des Lanistes (Leroya) Farleri Craven et Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Martens ont été figurées par le Doct. E. von Martens, Beschaîte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. 171. W L'ensemble de ces caractères communique aux Leroya un aspect halolim- nique, plus ou moins prononcé suivant les individus, mais indéniable. (5) Le sommet des Leroya est obtus cliez les espèces dépourvues de sculpture spirale (le Lanistes (Leroya) Graueri Thiele , décrit sur des exemplaires érodés, a, probablement, un sommet obtus), et aigu ou très aigu chez les espèces ornées d'une sculpture spirale, même chez le Lanistes (Leroya) Farlcri, variété alirata Germain, dont la sculpture spirale est tout à fait rudimentaire. Par ce caractère, les Leroya à test réticulé s'éloignent davantage des Lanistes (dont le sommet est presque toujours obtus) que les Leroya à test simplement strié. — 3'23 — Tous les Leroya connus vivent soit dans les contre'es de l'Afrique orien- tale comprises entre les grands lacs et l'océan Indien (,\ soit dans les bassins du haut Congo et, principalement, dans les eaux du Lualaba. Il est inté- ressant de remarquer — en rappelant l'aspect thalassoïque des Leroya — que c'est justement celte région qui a fourni la presque totalité des Mol- lusques halolimniques actuellement connus en Afrique. Le tableau dichotomique suivant donne la liste des espèces et des variétés : / Test avec une sculp- ture spirale très développée sur tous les tours de spire , s Test sans sculpture spirale ou avec une sculpture spirale rudimentaire limi- tée aux tours su- \ périeurs 3 Coquille globuleuse ventrue Lanisles (Leroya) Farleri Craven. Coquille subglobu- leuse allongée.. . . Lanistes (Leroya) Farleri ,\ar.CharnietantiGrandid\cr. Coquille globuleuse ventrue , sommet aigu ou obtus h Coquille ovalaire al- longée , sommet obtus Lanisles (Leroya) Stuhlmanni Martens. / Test avec sculpture spirale rudimen- taire limitée aux tours supérieurs ; coquille globuleuse ventrue; sommet très aigu Lanisles (Leroya) Farleri, var. alirata Germain. Test sans sculpture spirale; coquille très ventrue; som- met probablement obtus M Lanisles ( Leroya) Graueri Thiede (1) C'est dans la région ainsi définie que vivent la majorité des espèces et des variétés. M Dans les exemplaires décrits par J. Thiele (loc. infra cit., 1911, p. 210), le sommet est érodé. 11 est donc impossible de préciser s'il est aigu ou obtus. Cependant les analogies de cette espère avec le Lanisles (Leroya) Stuhlmanni Martens font penser que le Lanisles décrit par J. Thiele a, comme celui caractérisé par le Doct. E. von Martens, un sommet obtus. Muséum. — xxu. 32 3-2/1 + Nous allons maintenant donner quelques détails sur chacune de ces espèces et variétés. Lanistes (Leroya) Farleri Craven. 1880. Lanistes Farleri Craven, Vrocedings Zoological Society o/London, 16 mars, p. 21g, pi. XXII, fig. 7«-7 'P" a donné les dimensions d'un assez grand nombre de spécimens de ces deux coquilles, cite des exemplaires qui, pour uue même longueur de 25 millimètres, ont 20, 21 ou 22 millimètres de diamètre. P) A. Grandidier (loc. supra cit., 1887, IV, p. 192) donne, au type du Lanistes Bourguignati, une ouverture mesurant 16 millimètres de hauteur pour 10 millimètres de diamètre (coquille : 22 millimètres de longueur et 19 milli- mètres de diamètre). Ce sont précisément les dimensions indiquées par A. E. Craven (loc. supra cit., 1880, p. 219) pour l'ouverture du type dont la coquille atteint 25 millimètres de longueur et 21 millimètres de diamètre. Il semblerait donc que l'ouverture soit proportionnellement plus grande chez le Lanistes Bourguignati. Or, si l'on mesure la figure donnée par J.-R. Bourguignat (loc. supra cit., 1888, pi. VI, fig. 2), ou obtient : longueur : 25 millimètres; diamètre maximum: 20 millimètres; hauteur de l'ouverture : i5 1/2 millimètres; diamètre de l'ouverture : 12 millimètres (y compris, comme chez le Lanistes Far- leri, l'épaisseur du péristonie). Ainsi le rapport entre les dimensions de la coquille et celle de l'ouverture reste bien la même dans les deux cas. 22 . — 326 — Le Lanistes (Leroya) Farleri Craven vit dans les régions comprises en Ire les grande lacs et l'océan Indien. 11 a élé signalé dans les localités suivantes : Ile de Zanzibar [Dr. C. W. Schmidt]. Magila (5° io' latitude sud et 38° 48' longitude est Greenwich, station du chemin de fer de Tanga à Korogwe et au lac Victoria), dans l'Ousam- bara (Usambara) [Rév. J. FarlerJ. Seruka, dans l'Ousambara [Dr. C. W. Schmidt]. Fleuve Kyngani ou fleuve Youami [le R. F. Leroy in J.-R. Bourgugnat]. L'Unibugwe (Mbugwe), région située au sud-ouest du lac Manyara (Laua y Mueri), entre ce lac et le lac Lauaya Sereri [0. Nekmans]. Rivière Kissemo , cours d'eau descendant des monts Lluguru situés entre deux affluents du Kyngani : le Rufu a Test et le Mgela h l'ouest et au sud [F. Stuhlmann]. Rivière Msonga, affluent du Rufu, à trois heures de marche au sud de Tuminguo (37° 35' longitude est Greenwich et 6° 5o' latitude sud), dans l'Oukami (Ukami) [Lieder]. Le Malagarazi , à son embouchure dans le lac Tanganyika [Missionnaires français, m J.-R. Bourguignat]. Variété Charmetanti Grandidier. 1887. Leroya Channetanti Ghandidier, Bulletins Société malacologiqae France, IV, p. .93. 1889. Leroya Channetanti Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 180, pi. VII, fig. 21-22. 1897. Lanistes (Leroya) Farleri, variété Channetanti Martens , Beschalte Wcich- thiere Deutsch-Ost-Afrihas , p. 17.3. Coquille plus allongée, plus acuminée que celle du type; spire com- posée de 6 tours ; sommet aigu ; même lest avec ornementations picturale et sculpturale identiques. Longueur : 20 millimètres; diamètre : 16 millimètres; hauteur de l'ou- verture : 16 millimètres; diamètre de l'ouverture : 9 millimètres. Fleuve Kyngani ou fleuve Vouami [le R. F. Leroy]. Variété alirata Germain, nov. var. Coquille de même forme générale que le type; spire composée de 6 tours convexes méplans sous la suture; dernier tour grand, arrondi, ventru; sommet très aigu, rougeâtre; bord columellaire fortement épaissi. — 327 — Le tableau ci-dessous donne les dimensions principales de quelques exemplaires provenant de deux colonies (1) : LONGUEUR TOTALE. DIAMÈTRE MAXIMUM. DIAMÈTRE MINIMUM. HAUTEUR de L'OUVERTURr'1'. DIAMÈTRE de L'OUVERTURE l'J. NUMÉRO des ÉCHAN- TILLONS. millim. 24 2 4 23 1/2 millim. 20 19 3/4 22 millim. i4 i5 1/2 16 millim. 16 16 16 1/2 millim. 1 1 12 12 3/4 A 24 1/2 24 23 22 21 l93/4 17 i5 3/4 101/2 17 16 1/2 i5 3/4 i3 i/4 i3 12 B I1) Y compris l'épaisseur du périslome. Le test des exemplaires A est solide, d'un fauve marron un peu olivâtre, orné de 6-8 zonules spirales brunes peu visibles, assez étroites, dédoublées et visibles à l'intérieur de l'ouverture. Une zone plus claire (marron) en- toure la région ombilicale. Les individus B ont un test plus solide et un bord columellaire plus fortement épaissi; leur épidémie est marron très foncé, presque noir et assez brillant. 11 existe, au dernier tour, sept bandes spirales d'un brun sombre (2), visibles à l'intérieur de l'ouverture (S). La sculpture se compose de stries longitudinales obliques et très irré- gulières. Ces stries sont, généralement, fort inégales et, aux environs de l'ouverture, on. distingue de grosses stries écartées entre lesquelles s'inter- calent des stries beaucoup plus fines. Sur les tours supérieurs seulement, les stries longitudinales sont coupées par des stries spirales faibles et peu nombreuses (4). Kwiro, province de Mahenge, Afrique orientale [G. Naegele]. O Ces colonies proviennent de la même localité de Kwiro, dans l'Afrique orientale. W Chez un individu, les bandes a et 3 sont coalescentes (j 2 3 4 5 6 7). La bande 7 entoure la région ombilicale. '3' L'intérieur de l'ouverture est lie de vin avec un bord marron brillant. M Celte sculpture est plus accusée chez les individus de la colonie B que chez ceux de la colonie A. 328 — Lamstes (Leroya) Stuhlmanni Marlens. 1897. Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost- Afrikas, p. 171, lai". VI, fig. 37. 1901. Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Dupuis et Putzevs, Annales Société royale ma- lacologique Belgique, XXXVI, p. lx. Coquille de forme ovalaire assez allongée; sommet obtus; dernier tour ventru en haut, près de la suture, s'atténuant vers la base; ouverture ovalaire avec un bord externe et un bord columellaire subparallèles. Longueur : 2 5 millimètres: diamètre maximum : 20 millimètres; dia- mètre minimum : 16 millimètres; hauteur de l'ouverture : 18 millimètres; diamètre de l'ouverture : i3 millimètres. Test épais, solide, recouvert d'un épidémie gris brun modérément foncé; pas de sculpture spirale; stries longitudinales fines et irrégulières. Dar es-Salam , nombreux exemplaires achetés sur le marché , en mars 1 89 h, par F. Stuhlmann. LeLualaba à Nseudwe (Manyéma) [F. Dupuis et Dr. S. Putzeys]. Le Congo, Stanley Falls (entre Stanleyville et l'Equateur) [F. Dupuis et Dr. S. Putzeys] (,). Lanistes (Leroya) Graueri Thiele. 1911. Lanistes Gratter» Thiele , Wissench. Ergebnisse d. deulschen Zentral-AfriLa- Expedition igoj-igo8, III, Zoologie, p. 910, taf. V, fig. 5. La description donnée par le Dr. J. Thiele est incomplète (2) et la figu- ration insuffisante. Il est ainsi très difficile de se rendre compte de la valeur de cette espèce. C'est une coquille de forme très ventrue globuleuse, réduite à quatre tours de spire par suite de la disparition — par érosion — des tours supérieurs. Ces tours sont arrondis-convexes, méplans à leur partie supérieure (près de la suture) et à croissance rapide, le dernier très grand, fortement ven- '') Cette espèce paraît être très abondante dans le Congo aux environs des chutes Stanley. F. Dupuis et Dr. S. Putzeys (Diagnoses de quelques espèces de coquilles nouvelles provenant de l'Etat indépendant du Congo suivies de quelques observations relatives à des espèces déjà connues (Annales Soc. royale vialacologique Belgique, XXXVI, 1901, séance du 7 décembre, p. i.x), qui en ont récollé de nombreux échantillons, ajoutent que leur test est très épais et recouvert ttdun enduit noir foncé 1res adhérent». (2) Et faite, de plus, sur des exemplaires ayant perdu leurs premiers tours de spire. — 329 — Ira, occupant environ les 5/6 de la hauteur totale de la coquille. L'ouver- ture est subverticale, ovalaire, anguleuse en haut, bien arrondie en bas; elle est bordée par un péristoine e'paissi; le bord columellaire est épais, bien réfléchi, décoloration blanche; enfin l'ombilic est entièrement recouvert. Longueur : 27 millimètres; diamètre : 25 millimètres (l). Test solide, d'un brun olivâtre, orné de zouules spirales d'un brun plus sombre, visibles à l'intérieur de l'ouverture. Il n'y a pas de sculpture spirale. Cette espèce semble très voisine du Lanistes (Lcroya) Stuhlmanni Mar- tens, dont elle ne diffère guère que par la forme très notablement plus ventrue de son dernier tour. Il est probable qu'elle constitue seulement une variété ventricosa de l'espèce du Dr. E. von Martens. Uvira, à l'extrémité nord-ouest du lac Tanganyika, un peu au sud de l'embouchure de la rivière Kanyumbengu (2), par 3° 28' latitude sud et 290 3o' longitude est Greenwich [Grauer]. Kasongo , station du chemin de fer de Kongolo à Kindu , sur le Lualaba , au confluent de la rivière Musukui (h° 3o' latitude sud et 26° 35' environ longitude est Greenwich) [Grauer]. (') Les dimensions de l'ouverture n'ont pas été données par le Dr. J. Tiiiele, mais la figure 5 de la planche V (loc. supra cit. , 1911) représente un exemplaire at- teignant les dimensions suivantes : longueur : 3a millimètres; diamètre maximum : 3o millimètres; hauteur de l'ouverture : ao millimètres; diamètre de l'ouverture: 1 8 millimètres. W Cette rivière se jette dans le lac Tanganyika, en Face des îles Katangara. 330 — Use collectios botanique du Haut Dahomey et de la Vallée du Niger moyen , récoltée par M. de Gironcourt, en igo8-igio, par M. Henri Hua. La collection dont nous donnons la détermination dans celle note a été récoltée par M. de Gironcourt, en 1910, au cours d'une mission au Da- homey dans les deux années précédentes. A l'époque de sa remise au Muséum, M. le Professeur Lecomte m'avait prié d'en examiner la valeur. Elle présentait l'avantage de donner des documents sur une région mal connue de nos colonies africaines. Malheureusement, l'insuffisance de la plupart des échantillons ne permettait pas de leur faire dans les Collections du Muséum la place qu'ils méritaient à d'autres points de vue. A la fin de l'année 1915, le prince Bonaparte communiqua à M. le Professeur Lecomte les exemplaires qu'il avait entre les mains, et qui com- plétaient ceux du Muséum d'une heureuse façon. Grâce à cet appoint, nous avons pu reprendre l'étude du tout d'une façon fructueuse. Les deux col- lections étant le complément nécessaire l'une de l'autre, le prince Bona- parte a bien voulu donner la sienne au Muséum. Les plantes récollées et dont rémunération suit, appartiennent à deux types de végétation bien tranchés : le type sénégalais semi-désertique des dunes, avec trois espèces (V Acacias et autres arbustes, et des plantes her- bacées grisâtres, et le type de la brousse tropicale de Kaudy et des Nekkis, avec plusieurs Cassia et Indigofera, des Rubiacées telles que les Mussaenda, Crossopteryx , Gardent», des Commélinacées, Commelina, Cyanotis, Ancillena, la Sapindacée grimpante si commune dans ces régions , le Paulliuia pihnata. Beaucoup des plantes du type tropical recollées vers io° lat. N. dans le haut Dahomey sont les mêmes que celles que M. Pobéguin a rapportées des hauts plateaux de Guinée dans le cercle de Kadé. Une humble plante, qu'on serait tenté de négliger parce qu'elle res- semble trop à celles de chez nous, le Carex glauca, mérite une mention spéciale. Alors que les autres Cypéracées sont très nombreuses sous les tropiques, le genre Carex, si riche en espèces dans les régions tempérées, possède à peine une trentaine de représentants en Afrique tropicale. Pres- que tous sont de la région orientale et du haut Nil. Trois seulement ont élé trouvés dans la région occidentale, au Cameroun : G. echinochloa — 331 — Kunze, chlorosaccus P. B. CI. et simensis Hochst. — Le Carex glauca rap- porté par M. de Gironcourt est d'un habitat plus occidental encore puis- qu'il végète au Dahomey. Il est impossible de le distinguer des similaires d'Algérie et d'Europe. Une autre plante d'Europe a été trouvée au bord du Niger : c'est le Séneçon vulgaire, si répandu chez nous. Le fait est à rapprocher de la présence du Mouron rouge, AnagaUis arvensis, signalé dans une collection des régions similaires que nous avons examinée autrefois. Ce sont peut- être des introductions faites avec les cultures. Il y aurait beaucoup d'autres remarques intéressantes à faire sur diverses plantes de la collection de Gironcourt. Nous devons nous borner à une sèche énumération, pour ne pas excéder les limites qui nous sont assignées ici. Notons toutefois que d'intéressants renseignements sur les usages locaux accompagnent presque tous les échantillon , et que quelques photogra- phies présentent des aspects de végétations. Elles ont pour sujet les espèces suivantes : Nijmphœa stellata, Cratœva religiosa, Cochlosperum tinctorium, Hibiscus cannabinus, Lonchocarpus cijanescens, Bridelia ferru- ginea. Au point de vue économique, sans entrer dans le détail des usages signalés . il convient de remarquer la présence de deux espèces de Coton , dont chacune correspond à des conditions de végétation générale diffé- rentes. Le Gossypium «rboreum est utilisé dans le haut Dahomey vers le 10e degré de latitude Nord, tandis que le G. herbaceum est cultivé dans les alluvions du Niger, vers Say. I. Plantes récoltées vers io° de lat. Nord. Anona senegalensis Pers. (129); Kandy. Argemone mexicana L. (119); entre Carimana et Kandy. Boscia senegalensis Lam. (i83); Brousse. Ionidium enneaspermum Vent. (1 97); idem. Cochlosaer.mum tinctorium Rich. (ii4); idem, terrains gréseux et gneissiques. Securidaca longipedunculata Fres. (109, 121); idem. Talinum cuneifolium Willd. (2 33); de Paragou à Djougou. Sida riiombifolia L. (189, 21 5); brousse. Sida linifolia Cav. (253); pays des Sombas. AliCTILON INDICCM Don. (3û6). Urena lobata L. (a3o). — 332 — Gossvpiom arboreum L. (q5o); pays des Sombas. Grewia aff. G. Woodiana K. Sch. (i5i); brousse. Grewia sp. (ia5); entre la Nigeria et le haut Togo, bons sols. Gissus popblnea G. et P. (2 34); de Paragou à Djougnu, granités. Paullinia pinnata L. (a44); Haut Ouémé, granités. Cardiospermum Halicacabum L. (285). BïRsocARPiis coccineus Sch. et Th. (229); de Paragou à Djougou, gra- nités. Crotalaria graminicola Harms. (a4o); Haut Ouemé, lieux frais, gra- nités. Indigofera bracteolata DC. (116); brousse, terrains gréseux et gneis- siques. I. hirsuta L. (i56); sols gréseux. 1. aff. Schweinfurthh Taub. (211). Desmodium gangeticum D. C. (195); brousse. D. MAURITIANUM D. G. (169). DOLICHOS ARGENTEUS Willd. (292). Eriosema cajanoides Hock. fil. (i64, 207); brousse. Glycine holophylla Taub. (2 5 1); pays des Sombas. Lonchocarpus cyanescens Benth. (262); Haut Ouémé, lieux frais, gra- nités. Swartzia madagascariensis. Desvx. (i58); Haut Dahomey, sols gréseux. Cassia Sieberiana D. G. (120); de la Nigeria au Haut Togo. G. nigricans Vahl. (110). Terminalia avicennioides G. et P. (126); Kandy. Dissotis Irvingiana Hook. fil. (25a); Haut Togo, montagne de gneiss. Ammania senegalensis Lam. (i43); Kandy, lieux frais. Cussonia Barteri Seem. (180); brousse. Grossopteryx africana K. Sch. (118); Haut Dahomey. Mussaenda elegans Hiern (a55); Haut Togo, montagne de gneiss. Gardénia Thunbergia L. (i3i); Kandy. Febetia apodantha Schw. Fadogia Gienkowskyi Schw. (i65); brousse, terrains gréseux. Spermacoce Buellle D. G. (196); idem. Sp. globosa Sch. et Th. (221); Nikki, granités. Octodon setosum Hiern (i36, 225): régions de Kandy et de Nikki. — 333 — MlTRACARPUS SENEGALENSIS (l 1 3). /Edesia glabra 0. Hoffm. (197); brousse. Ageratum convzoides L. (a ai); région de Nikki, granités. Gonyza ,egyptiaca D. G. (3 1 7) ; région de Nikki, granités. Bidens alimensis D. G. (3 50); montagnes de gneiss du Togo. Chrysanthellum ixdicum D. G. (360); idem. Centaurea precox 0. H. (630); région de Nikki, granités. Pleiotadis rugosa D. G. (3s3, 360). Asclepias Schweinfiïrthii N. E. Br. (309); brousse, lieux frais. Cryptolepis nigritana Dec. (163); brousse, lieux un peu frais. Leptadknia lancifolia Dec. (1C2); brousse, terrains gréseux. Heliotropium strigosum Willd. (193); brousse, sols légers et secs. Ipom.ea sp. (312); brousse, lieux frais. I. convolvulifolia Hallier fil.; Haut Ouémé, lieux frais, granités. Scoparia dulcis L. (173); brousse. Cycxium camporuh Engl. (181); brousse. Sopubia ra.mosa Hochst (i63); brousse, terrains gréseux. Stereospermum kuNTiiiANUM Chain. (168); brousse". Sesamum indicum L. (107, 3A8); Djougou. Lantana salvifolia Jacq. (21 k, 228); brousse. Stachytarpheta angustifolia Vahl. (106, 190); brousse, lieux fiais. Nelsoxia campestris R. Br. (111, 270); Kandy, terrains gréseux. Rlellia patula Jacq. (339); Haut Ouémé, lieux frais, granités. Asystasia coROMANDELiANA (225); Nikki, granités. Justicia sp. (258); Haut Togo, montagne de gneiss. Ociml'm menth.efolium Hochst. (1 63) ; Kandy, grès. Orthosiphon bracteosum Baker (200); brousse, lieux un peu frais. Boeriiavia adscendexs Willd. (173) ; brousse. Lasiosiphon Kraussii Meisn. ( 1 3 5 , 1 A 1) ; Kandy. Arthrosolen chrysantha Solms Laubacb (252); pays des Sombas. Euphorbia convolvuloioes (227); de Parakou à Dougou, granités. Bridelia ferruginea Bentti. (a64)j Haut Togo, montagne «le gneiss. Excoecaria (ïrahami Slapf (i53); lieux fiais, marécages. Lissochilus perplratus Lindley (1 52). Eulopiua sp. (218); région de Nikki, granités. Lissochilus arkxarius Lindley (237); Haut Ouémé. — 334 — K.empferia /ethiopica Benth. (i5o); brousse. H/Emanthus humilis A. Chev. (â3a); de Parakou à Djougou, granités. Commelina Vogelii C. B. Cl. (1 85) ; brousse. Ctneilema lanceolatum Benth. (a 38); Haut Ouémé, lieux frais , granités. BlJFORESTIA IMPERFORATA C. B. CI. (297). Cyanotis sp. (316); Nikki, granités. Carex glauca (ia4); brousse, lieux humides. Cvperus Dregeanus ( i 9 9) ; brousse, lieux humides et frais. Panicum semialatum B. Br. (202); brousse, lieux un peu frais. Cenchrus catharticus Delile (2o5); Savalou, montagne de gneiss. II. Plantes du Niger moyen. Nymph.ea lotus L. (i32); mare de Dori. N. stellata Willd (79); lit du fleuve. Cadara farinosa Forsk. (66); pays du Sereri. Crat^va religiosa Forsk. (67); idem. Policarp.ea linearifolia D. C. (6a); Koura , limon, pays des mares. Hiriscus cannabinus L. (71); lit du fleuve, près Bourem. H. furcatus L. (97); alluvions, vers Say. Gossypium herraceum L. (176); alluvions, cultivé entre Niamey et Say. Gelastrus polyacanthus L. (70); Sereri, dunes. Crotalaria orovata Don. (83); Tillabery, dunes. Indigofera diphylla Vent. (89); idem. Tephrosia (96); alluvions, vers Say. Echantillon trop réduit pour la détermination spécifique. T. orcordata Bak. (81); entre Bourem et Gao, dunes. jEschynomene indica L. (92); lit du fleuve. Cassia nigrisans Vahl. (i îo). Bauhinia rufescens Lam. Acacia albida Delile (7/1, 179); Hamgoundji, dunes, île du Niger. A. pennata Willd. (68); Sereri, dunes. A. verugera Schw. (65); idem. Combretum aculeatum Vent. (78); Tosaye, latérite. Senecio vulgaris L. (i45); entre Bamba et Bourem. Laun^a arrorescens 0. H. (84); Tillabery, dunes. — 335 — Glossonema nubicim Dec. (100); Garimama, ailuvions. D.emia cordata R. Br. (77); Fia, dunes. Leptadenia Spartium Wight. (72); Garbamé, dunes. Trichodesma africamm (101); Garimama, ailuvions. Heliotropium u\dulatum Vahl. (90); sable. H. indicdh L. (100). Gistanche lotea Link et Hoffmg. (76); rive droite, base des dunes. Utricularia (87); lit du fleuve. Echantillon indéterminable. Ocimum gandh Sims(io3); Garimama, ailuvions. 0. MENTH.EFOLiuM Hoclist. (63); pays des mares, près Koura, limons. Celosia trigyna L. (96): lit du lleuve, vers Say. Phvllanthis pentandrus Sch. et Th. (85); Tillabery, dunes. Crozophora Brocchiaxa Schw. (112). Elioncrus elegans Kunth (10&). Panicdm hcmile Nées (98); entre Say et Garimama. P. TURGiDUM Foi'lk. (75); dunes. Aristida païens Hua (7 4); Hamgoundji, dunes. Ghloris Prieiri Kunth. (6^); près Tombouclou. 330 Note sur des Mousses de Kerguelen, par M. J. Gardot. Les Mousses qui font l'objet de cette note ont été récoltées par deux de nos compatriotes, M. Rallier du Baty, Capitaine au long cours, et M. Bos- sière, du Havre. M. Rallier du Baty a fait deux voyages à Kerguelen, l'un en 1907-1908, l'autre, interrompu par la guerre, en 1910-191/1. C'est surtout au cours de ce dernier voyage qu'assisté de son second, M. Sainl- Lannes-Gramont, M. Rallier du Baty put s'occuper avec succès de recher- ches scientifiques; les matériaux qu'il rassembla ont été déposés au Mu- séum et M. le Professeur Mangin voulut bien me confier l'étude des Mousses. En même temps, mon ami I. Thériot me communiquait une collection de Mousses rapportée de Kerguelen par M. Bossière. qui visita cette île à la même époque que M. Rallier du Baty, en 1918-191/1; des échantillons de cette collection ont été généreusement offerts par M. Thériot au Laboratoire de Cryplogamie. Les récoltes de M. Rallier du Baty comprennent 48 espèces; celles de M. Bossière, 3i. L'ensemble des deux collections se monte à un total de 62 espèces; sur ce nombre, il y a 9 espèces nouvelles, et 12 autres non signalées encore à Kerguelen. Ces additions portent à 1G0 environ le chiffre des Mousses actuellement constatées dans cette île. J'ai l'intention de publier ultérieurement un travail complet sur la Bryo- logie de Kerguelen. Pour l'instant, je me contenterai de donner ici la liste des espèces récollées par MM. Rallier du Baty et Bossière, avec de courtes diagnoses préliminaires des espèces nouvelles. L'ordre suivi est celui de ma Flore bri/ologiquc des Terres magellaniques, de la Géorgie du Sud et de l'Antarctide, publiée en 1908 dans les rrWissenschaftliche Ergebnisse der schwedischen Sudpolar-Expedition 1901-1903". ftndreaeaeeae* 1. Andreaea surappendiculata C. Miill. ■ — (Bossière). 2. Andreaea parallela C. Mùll. — (Bossière). 3. Andreaea acutifolia Hook. fil. el A\ils. — (Rallier du Baty). 337 Weîsiaeeae. k. Dicranoweisia antarctica (C. Mùll.) Par. — (Rallier du Baty). Espèce uouvelle pour Kerguelen. 5. Dicranoweisia surtortifolia (Broth.) Gard. comb. nova. (Blindia Brolh.). — (Rallier du Baty). Dicranaceae. 6. Dichodontium persquarrosum (Dus.) Card. — (Rallier du Baty). 7. Dicranlm (Holodonticm) inerme Mitt. (Blindia auriculata G. Midi.). — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 8. Dicramm (Leiodicranum) aciphyllum Hook. fil. et Wils. forma (= D. rigens Besch.). — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 9. Dicranum (Dicranoloma) kerguelense G. Miill. — (Rallier du Baty, Bossière). 10. Dicranom (Dicranoloma) pungens Hook. fil. et Wils. forma robusta. — (Rallier du Baty). 11. Dicranlm (Dicranoloma) falklandicdm Card. forma. — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 12. Campylopos cavifolios Mitt. — (Rallier du Baty). 13. Campylopus Rallieri Gard. sp. nova. — Species habitu, statur'a et coslae structura anatomica G. cavifolio omuino similis, subula autem aculissima, apice saepe decolorata et subhyalina (nec subob- tusa vel truncato-denticulata) celkdisque superioribus elongatis (nec quadratis vel subquadratis ) diversa. — (Rallier du Baty). [h. Gasipylopus canescens Sch. — (Bossière). Espèce nouvelle pour Kerguelen. Selîgeriaceae* 15. Blindia microcarpa Mitt. — (Rallier du Baty , Bossière). Ditrichaocae. lfi. Ditrichum conicum (Mont.) Par. (Blindia pulvinala et aschistodontoidcs G. Mùll.). — (Rallier du Baty). 17. Ditrichum subaustrale Broth. var. robustum Card. var. nova. — A forma typica differt : cespitibus deusioribus, magis elatis, usque 8 cm. altis, l'oliorumque reli basilari e cellulis longioribus etangus- tioribus composito. — (Rallier du Baty). — 338 — 18. Ceratodon purpureus Brid. forma (= C. kerguelensis C. Mùli.). — (Bossîère). Pottîaceae. 19. Didymodox AisTROALPiGENDS (C. Mùll. ) Broth. ? — (Rallier du Baty). 20. Pottia acutidentata Gard, et Thér. sp. nova. — Species ex affinilate Pottiae HcimiiB.et S., habitu et raagnitudine Poltiae TSaumanni C. Mùll. simillima, sed foliis in parte superiore valde et acule den- tatis, cellulis dense et minute papillosis, morg'malibus plus minus dissimilibus et laevibus, costaque validiore, in cuspidem crassiorem excurrenle prima scrutatione discernenda. P. antarcticae et magella- nicae Sch. magis affinis, ab illis tamen foliis validius dentatis costaque crassiore disiincta. Praetera, inflorescentia dioica videtur, quo charactere ab omnibus speciebus sectionis diversa foret. — (Bossière). 21. Tortula Rallieri Gard. sp. nova. — Habitu, foliis elongatis ma- dore squarrosis, marginibus inferne revolutis, apicem versus sinuato-subdenliculalis Torlulae geheebiacopsi (C. Miill.) Brotb. affinis videtur, cellulis autem marginalibus pluriseriatis majoribus et parum papillosis vel sublaevibus, parietibus crassioribus , lim- bum lutescentem , laliusculum et plerumque sat distinclum effor- mantibus diversa; a caeteris speciebus ejusdem sectionis foliis mar- • ginatis praeditis exiguitate cellularum internarum jam distincta. — (Rallier du Baty). dirimniiaceae. 22. Grimmia Bossierei Gard, et Thér. sp. nova. — A G. kerguelensi Gard. (G. austrojunali Broth. non G. Miill.) proxima cellulis in tota parte superiore foliorum bistratosis piloque leniter denliculato dif- fert. — (Bossière). 23. Rhacomitriom symphyodontum (G. Miill.) Jaeg. — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 24. Bhacomitrium pachydictyon Gard. — (Bossière). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 25. Rhacomitriom rupestre (Hook. fil. etWils.) Hook. fil. et Wils. (Grim- mia aterrima et zygodonticuulis G. Miill.). — (Rallier du Baty, Bossière). 26. Bhacomitrium orthotrichaceum (G. Mùll.) Par. — (Rallier du Baly, Bossière). — 339 — 27. Rhacomitrium fuscoluteum Card. sp. nova. — A R. ort/wlrichacco (C.Miill.) Par. staturarobustiore, caulibuselatioribus, usque îocm. altis, foliis latioribus siccilale minus imbricalis, aliquid incurvatis et reti ubique unislratoso diversum. — (Rallier du Baty). 28. Rhacomitrium lanuginosum Bvid.fonna (— R. chrysoblastian (G. Mùll. ) Par.). — (Rallier du Baty, Bossière). Brjaceae. 29. Mieuchhoferia campylocarpa (Hook. et Arii.) Mitl. (M. kerguelensis C. Mùll.).— (Rallier du Baty). 30. Weber.v austroalbicans (G. Miill.) Broth. — (Rallier du Baty). 31. Bryum Urbanskyi Brotb. — (Bossière). 32. Bryum amblyolepis Card. — (Rallier du Baty, Bossière). Espèce nou- velle pour Kerguelen. 33. Bryum macrantherum G. Mùll. — (Bossière). 3/i. Bryum affine Lindb? — (Bossière). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 35. Bryum pseudotriquetriforme Gard. sp. nova. — B. pseudolriquetro var. gracilescenti Sch. adspectu simillimum, aquo differt foliis apice plerumque integris, reti e cellulis mullo majoribus et praeserlim lonoioribus efformato, cellulisque niarginalibus vix diversis. — (Rallier du Baty, Bossière). Var. densum Card. var. nova. — A forma lypïca cespitibus coni- pactis, foliis minoribus, apice saepius minute denticulatis , cel- lulisque aliquid minoribus sed lamen semper majoribus quani in B. pseudolriquetro diversa. — (Bossière). 36. Bryum flaccidissimum Card. et Tbér. sp. nova. — A Brijo Davalii Voit, habita simillimo foliis multo minus longe et minus late decur- rentibus, retique laxiore, e cellulis duplo fere majoribus composito facile dislinguitur. — (Rallier du Baty, Bossière). 37. Bryum laevigatum Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty, Bossière). 38. Bryum consimile Broth. — (Rallier du Baty). Bartramiaceae» 39. Bartramia patens Brid. — (Rallier du Raty). ftO. Bartramia diminutiva G. Mùll. — (Rallier du Baty). Muséum. — xxn. a-'l — 340 — 41. Bartramia sobrina Gard. sp. nova. — X B. robusta Hook. (il. et Wils., cui inflorescenlia ■ dioica aflinis, foliis minoribus, basi angus- liore, longiore, apicc minus abrupte contracta, nervo in parte basiiari dimidio angustiore subulaque tenuiore et minus obscure reticulala dislinguitur. — (Rallier du Baly). Var. minor Gard. var. nova. — Multo minor et gracilior, foliis mino- ribus et angustioribus, siccitate minus rigidis, habilu et statura B. diminutivae G. Mùll. similis, a qua diflert inîlorescentia dioica et subula foliorum magis dentata. — ( Bossière). 42. Bartramia robusta Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty). 43. Philonotis polymorpha (G. Mùll.) Brolh. — (Rallier du Baty, Bossière). 44. Philonotis australis (Mitt.) Par. — (Rallier du Baly). 45. Philonotis scabrifolia ( Hook. fil. et Wils.) Brolh. — (Rallier du Baly, Bossière). 46. Breutelia chrysura (G. Mùll.). Brolh. [Bartramia graminicola et anisothecioides C. Mùll.). — (Rallier du Baty, Bossière). 47. Breutelia pendula (Hook.) Jaeg. — (Rallier du Baty). Pol j -friehaccae» 48. Psilopilum antarcticum (C. Mùll.) Par. — (Pallier du Baty, Bossière). 49. Psilopilum cuspidatum Dus. — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 50. Pogonatum alpinum Roebl. (Polytrichum austroalpinum G. Mùll.). — (Rallier du Baty). Leskeaceae. 51. Pseldoleskea filum (G. Mùll.) Par. — (Bossière). 52. Pseudoleskea chalaroclada (G. Mùll.) Par. — (Pallier du Baty). llypaiat'eac. . 53. Drepanocladus uncinatus (Hedw.) Warnst. (Hypnum austro-uncinalum C. Mùll.). — (Rallier du Baly, Bossière). 54. Hypnum cupressiforme (L.) Hedw. — (Bossière). 55. Gatagonium politum (Hook. fil. et Wils.) Dus. — (Rallier du Baty ). — 341 — 56. PtAGiOTHECiuM georgicoantarcticum (G. Midi.) Par. (lhjpnum antarc- 'ticum G. Miill. non Milt.). — (Rallier du Baty). 57. Isopterïgidm antarcticum (Mitt.) Gard. (Hypnum austropulchellum G. Miill.). — (Rallier du Baty). 58. Brachythecium subplicatum (ripe) Jaeg. — (Rallier du Baly, Bossière). Espèce nouvelle pour Kerguelen. 59. Brachythecium georgicoglareosum (G. Miill.) Par. — (Bossière). Es pèce nouvelle pour Kerguelen. 60. Brachythecium adstroglareosdm (G. Miill.) Par. — (Rallier du Baly, Bossière). 61. Brachythecium Gramontii Gard. sp. nova. — Species seclionis Salebrosa, a B. mistroglarcoso el austrosàlebroso (G. Miill.) Par. foliis minus profonde sulcatis el in lertia superiore distincte denli- cuïatis jam diversa. Gaules graciles, elati, ad i5 cm. et ultra alti ; cespites densi, aurei, sericei. — (Rallier du Baty). Cette espèce est dédiée à M. Saint-Laimes-Gramont, qui a récolté une grande partie des plantes rapportées par M. Rallier du Baty. 62. Bracflythecium paradoxum (Hook. (il. etWils. ) Jaeg. — (Bossière). 33. — 342 Note sun use petite collection de Mousses de Madagascar, par M. J. Cardot. Au cours de leur mission "à [Madagascar en 1912, MM. R. Viguier et H. Humbei't ont récollé quelques Mousses et Sphaignes, dont ils vou- lurent bien me confier l'élude. Privé parla guerre de mes collections et de ma bibliothèque, c'est au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum que j'ai pu, grâce à la bienveillance de M. le Professeur Mangin, à qui je suis heureux d'exprimer ici toute ma gratitude, mener ce travail à bonne fin. Les récoltes bryologïqucs de MM. Viguier et Humbert comprennent 39 espèces, parmi lesquelles j'ai reconnu quatre espèces inédites, dont un Macromitrium présentant une particularité très curieuse dans la structure de la feuille; il y a, en outre, deux autres espèces nouvelles pour la flore malgache. C'est donc six unités qui viennent s'ajouter au total de près de 55o espèces décrites dans l'ouvrage tout récemment publié sur les Mousses de Madagascar, faisant partie de la vaste publication consacrée par MM. A. et G. Grandidier à la grande ile africaine. Sphagmm Arbogasti Ren. et Card. — Province d'Andovoranlo, district d'Anivorano: marais près d'une forêt couronnant une colline à 8 kilo- mètres au sud d'Anivorano, près des sources de la rivière Sahandrano- lana, 8 octobre 1912; n° 565. — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : marais silué à l'est d'Ambatalaona, 10 décembre 1912; n° 1980. Sphagnum Humbertii Card. sp. nova. — Habilu, statura, colore, foliorum forma etfere omnibus characleribus anatomicis Sphagno ericetorum Brid. borbonico admodum simile, a quo differt lanlum poratione omnino inversa, scilicet poris in pagina ventrali foliorum lam caulinorum quam rameorum perpaucis et soluin in angulis leneocystarum, imo in pagina dorsali numerosissimis, secundum chlorocyslas et inlerdum quoque in parte média leucocystarum disposilis. Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy: ruisselet près du sommet du Tsiafajavona , à 25y5 mètres d'altitude, 28 novembre 1912; n° 1688. — Même province, district de Betafo: sommet des monts Vavato, creux humide le long des rochers, 26 novembre 1912; n° i582. Celte espèce nouvelle vient prendre place dans le pelit groupe des Ovalia, delà seclion Cuspidata, lequel ne comprenait jusqu'ici que deux — 343 — espèces : le S. ericetorum Brid. , de la Réunion, et le S. molluscum Bruch, de l'hémisphère boréal (Europe, Asie, Amérique du Nord). On ne peut la distinguer du S. ericetorum que par la répartition tout à fait différente des pores sur les feuilles caulinaires et raméales; mais ce caractère, consi- déré comme essentiel par la plupart des Sphagnologues actuels , suffît à lui seul à justifier l'établissement d'une espèce nouvelle. Sur le n° i58a, qui paraît être une forme jeune, à développement plus ou moins incomplet, les pores couvrent toute la surface des leuco- cysles sur la face dorsale, et les chlorocystes émergent étroitement et presque également sur les deux faces de la feuille, au lieu d'être nette- ment dorsales comme dans le n° 1688. J'ai pu voir, dans l'herbier Cosson, un échantillon cotype du S. ericeto- rum Brid., récolté par Bory à la Réunion, et auquel s'applique très exactement la description de Warnstorf, faite d'après l'échantillon type conservé à Berlin dans l'herbier de Bridel ; mais on a réuni sur la même feuille de l'herbier Cosson des échantillons appartenant à deux autres espèces : S. tumidulum Besch. et S. obtusiusculum Lindb. ; c'est ce dernier que Bescherelle a pris à tort pour le vrai S. ericetorum Brid. Ajoutons que cette dernière espèce, ainsi que le S. Hnmberlii, ressemble beaucoup extérieurement au S. tumidulum Besch. ; mais celui-ci en dif- fère complètement par la forme des feuilles et par tous les caractères anatomiques. Sphagndm Bermeri Besch. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga: forêt d'Amdamazaotra, petite dépression marécageuse non loin deia Sahatanà, à s>. kilomètres à l'est de Périnet, 3o octobre 191 ; des rr Agoutis» ; des «Cutias» ; des «Saulas» ; des «Iraras» (Gakra barbara); des «Tatous» (Dasypus sexcinctus); des «Ma- racajas» (Felis Chibigouazon); un Meplùtis suffocans qui, heureusement , ne quitte sa niche que la nuit; un Rongeur du Haut Amazone (Dinomys bra- nichi); des Tamandua tetradactyla auxquels on apporte chaque jour une colonie de Termites à dévorer; un «Bandeira» (Myrmecophaga jubata), terrible lutteur qui étreint son ennemi à la façon d'un ours pour lui en- trer sournoisement dans le dos ses griffes-poignards; quelques beaux Cbe- vreuils, Mazama vu/a et M. nemorina; des «Pécaris» (Tayassus albirolris) et «Tajagu»; deux espèces de ces Dycotiles se reproduisent fort bien en captivité: une collection de Singes, très complète, malgré la mortalité sé- vissant dans les cages; une belle femelle de Chimpanzé (Anthropopithecus troglodytes) qui rompt souvent le grillage ultra-fort de sa cage et que son gardien, Allemand au poil roux, fait déloger ensuite à coups de bambou et en lui présentant un gros martinet de l'arbre où elle s'est réfugiée et non sans qu'elle mette toute la ménagerie en révolution avec ses cris affreux et perçants (ce gros Anthropoïde est le seul survivant d'un lot de cinq Chim- panzés amenés dans le pays par une Commission de savants de l'École de médecine tropicale de Liverpool, et l'on serait parvenu à lui inoculer une lièvre jaune bénigne, mais, malheureusement, sans arriver à préparer un sérum): des Macaques (Cebus) de Pregos (de nuit) ventrus, dont le mem- bre viril se termine en tête de clou, ce qui ne doit guère faciliter l'œuvre de chair; mais la Nature a de ces bizarreries! des Caiararas ( Cebus albifrons) ; des Atclcs paniscus et marginatus au front couvert de poils blancs et à la queue prenante, qui ouvrent. . . bêtement, la bouche en 0; des Sahuims — 35/i — (Ouistitis, Callithrix et Leontocebus) ; des Gallinacés irMutums» et «Jacus» (Psophia viridis), au cri bizarre de ventriloque , et Crepitans; des Urubus- Rois à tête rouge assez isolés , car ils peuvent donner le charbon aux autres animaux du «Zoo^; des Éperviers-aigles ; un couple de Harpyia deslructor de l'Amazone, harpies au point qu'il a fallu les isoler des Vautours. Dans un superbe vivier se prélassent des rrJacarés lingan (Caïman scole- rops) rrCoroa» et crAssu» (Caïman niger); ce dernier, qui mesure 3 m. 5o de long, dévore tous les animaux morts à l'Infirmerie de la ménagerie, où séjournent les nouveaux arrivés et les malades ; des Lézards et des Iguanes de l'Amazone, verts, noirs et rouges ; d'énormes rrBoas constrictors» et un rrAnaconda», le plus gros serpent d'eau connu (Eunectes murinus). Dans une énorme volière se trouvent réunis des Oiseaux aquatiques blancs, roses et panachés, au bec pointu ou en spatule; Hérons, Garces, Marrecas, Frangos, Ibis, etc., et des Tortues terrestres (Jaboty), le tout de l'Amazone. A proximité d'un canot de cèdre de 18 mètres de long des Indiens Cara- jas, du Rio Tocantins, se trouve une belle collection d'Aras rouges, bleus , verts et jaunes ; l'un d'eux, encore jeune et tout vêtu de bleu, avec le tour des yeux jaune, est assez rare; il s'agit de Y Ara hyacinthina au formidable bec; beaucoup de Perruches (Periquitos) et un exemplaire du merveilleux Perroquet jaune (Commis guarouba); un Toucan à la poitrine blanche (Rhamphastos erylhrorhynchus) a des relations de bon voisinage avec deux Xantkornis viridis; des rrCuricas» (Graydidascalus brachyurus), des «Ana- cas* (DcrotypHS fuscifrons) et un superbe Pipra opalisans (Pipridé), etc.; des Chouettes misanthropes de l'Amazone sont reléguées dans un coin obscur, ce qui les ravit d'aise. L'aquarium du Muséum, construit en 1910 et qui a coûté la coquette somme de 5o,ooo francs, est très fréquenté par les visiteurs. On y voit des exemplaires du Poisson-papillon (Gastropekcns fasciatus) et du Poisson-chien; le Pterophyllum scalare de l'Amazone, aux grandes nageoires pendantes ; VAcarafolha qui a l'apparence d'une feuille morte, ce qui lui permet de se dissimuler facilement; le Monocirpus polyacahthus qui peut coucher sur son corps ses nageoires dorsales et anales; les na- geoires pectorales el la seconde nageoire dorsale southyalines et se meuvent avec une grande rapidité; ce Poisson peut, en outre, changer de couleur suivant la nature du fond (mimétisme); puis des «Acaras» = Herospec (cette espèce a été acclimatée en Allemagne, il y a quelques années), envi- ronnés de leurs petits qu'ils avalent parfois par mégarde, mais qu'ils re- jettent aussitôt; le fameux Poisson de l'Amazone, Lepidosiren paradoxa. paradoxal, en effet, car ce Poisson possède des poumons; le Farlovoiella, à la bouche en tube, lui permettant de lever sa proie là où elle se croit le plus en sûreté; enfin le Poisson géant de l'Amazone trPirarucus (Arapaima gigas) à l'énorme queue-godille, .pie les Indiens tuent à coup de flèches ou — 355 — avec un harpon, quand il fait le gros dos à la surface de l'eau, et qui se sèche comme la morue. Mais le spe'cimen le plus curieux est encore une petite Tortue aquatique de l'Amazone, Nicoria punctulata, qui possède deux têtes parfaitement for- mées et, par conséquent, deux bouches qui mangent en même temps. L'œsophage est probablement double, mais tout le reste du corps ne paraît offrir aucune particularité spéciale. Néanmoins, l'autopsie de ce petit monstre s'imposera dès que la vie l'aura quitté. Le Musée Goeldi possède, en outre, une superbe collection de Palmiers amazoniens comprenant 1 20 espèces : l'frAssahy* (Enterpe precatoria) dont la graine est recouverte d'une pellicule qui sert à préparer une sorte de peinture rouge sombre, dont les indigènes raffolent quand elle est mé- langée à leur plat quotidien de manioc; aussi des Euterpe oleracea fournissant un breuvage rafraîchissant; le trÇaisuén du Punis (Elaeis melanococca); IVInaja-fanai (Attalea goeldiana); Ylriartœa exorrhiza; le Manicaria saccifera; l'rrUrucuryn (Attalea excelsa) dont on brûle les fruits pour coaguler le caoutchouc; le Phjtekphas macrocarpa; beau- coup d'OEnocarpus, notamment un superbe rrBacaba» (OEnocarpus dis- tichus) qui a porté non moins de 4o,ooo fruits à la fois, et divers Orbi- gnija; le fameux arbre aux cierges, Parmentiera cereifera; une collection complète , ou presque , de Theobroma de l'Amazone ; des Hevea de toutes espèces; le Castilloa signalé pour la première fois en 1899 à l'attention des Botanistes et des industriels par M. Huber; le Sapium qui donne une gomme très ordinaire ; des Landolphia , et, aussi, le seul Maniçoba (?) du Ceara qui se plaise au Para ; enfin le Bertholletia excelsa qui donne la noix de Para et le Dipteryx odorata qui produit la noix de Tonka; des Caféiers de toutes provenances ; de beaux bouquets de bambous, Guadua superba, bien nommés; des Cycas, qui se sont beaucoup mieux développés au Para que dans leur pays d'origine; les inévitables Pandanus appuyés sur de mul- tiples béquilles; des Orchidées de l'Amazone : Catasetum , Cattleya, Co- ryanthes, etc. Déjà, en temps de paix, on manquait d'argent dans tous les Jardins botaniques du monde; mais au Jardin Goeldi on manquait, en plus, de place. Beaucoup de plantes, reléguées dans de vieilles boites à pétrole, attendent sur des bancs ou sur le sol qu'on leur assure un meilleur sort. On ne trouve là, d'ailleurs, aucun jardinier de métier. Le premier, rrCapataz», qui a seize hommes sous sa direction, gagne seulement 180,000 reis par mois (environ 3oo francs) dont 70,000 reis de gratifi- cation. Dans une cour du jardin se trouve le modeste monument offert par l'Académie des Sciences de Bavière et consacré à la mémoire de deux Naturalistes bavarois, J. von Spix et G. von Martius, qui parcoururent cer- taines régions de l'Amazone au commencement du xixe siècle et dont le Muséum. — xxn. ai — 356 — dernier est bien connu de tous les Botanistes pour son grand ouvrage : Flora brasiliensis. Le Bulletin annuel du Muséum est imprimé à Para, en portugais, une fort jolie langue, si l'on en croit ceux qui la parlent, mais bien peu répandue dans le monde et qui ressemble joliment au patois de Galice. Ce Bulletin est libéralement distribué à toutes les Associations savantes. Par faute d'argent, l'établissement n'a pu faire paraître encore (en 1900) que quatre fascicules de la publication Arborelum amasonicum et, de 1900 à 1906, les quatre fascicules complets, avec planches en couleurs du des- sinateur allemand E. Lohse, actuellement Chef d'imprimerie à Rio, do IV Album des Aves amazonicas». Quant aux observations météorologiques faites au Musée depuis 1895, elles ont été transmises régulièrement à Vienne ! Pourquoi pas à Constan- tinople? On remarquera , sans doute , qu'il se dégage de tout ce qui précède un certain parfum germanique ; mais il faut espérer que les choses changeront, maintenant que le Brésil a pris courageusement fait et cause pour les pays Alliés, et tout spécialement pour l'ancienne Mère-patrie, le Por- tugal. Le tramway qui longe la route de Souza mène le visiteur au rrBosque Municipale (le Bois de Boulogne de Para). On voit dans cet endroit un peu perdu un merveilleux coin de forêt vierge propice aux rêveries et aux jeunes amours , ainsi que des reproductions dé curieuses construc- tions indiennes en forme de hauts-fourneaux ; aussi une belle fontaine aux statues déboulonnées : le tout ayant coûté beaucoup d'argent, afin de faire aussi bien, sinon mieux, qu'en Europe, mais abandonné plus tard, comme il est d'usage au Brésil; enfin, un beau spécimen de Poisson- bœuf [Manatus inunguîs) Sirénien de l'Amazone, qui se nourrit des herbes flottant à la surface d'un petit lac dont il est l'unique locataire , et qui n'a pas, certes, tous les visiteurs qu'il mérite. SOMMAIRE. ,* Pages. Actes administratifs. — Congés accordés à MM. Lucet et Haun. — Nomina- tion de M. Piroutet comme Préparateur de ia Chaire de Paléontologie. - Nominations de M. le Dr Huguet et de M. Léon Clerget comme Correspondants du Muséum. — Notice nécrologique de M. le Dr Latteux, Correspondant du Muséum, par M. St. Meunier.. . . 275-276 Présentation d'otwages par M. le Professeur H. Lecomte et par M. le Pro- fesseur St. Meunier 377 Errata : Bulletin de mars 1916 , n° 3 277 Communications : Ed. Bonnet. Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Loménie de Brienne, l'Herbier de l'Abbé Pourret et le legs fait par le Dr Barbier au Muséum en 18^7, Histoire et documents 278 B. Anthony. Seconde note sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu spongieux des os [PI. VI et. VII] 2g7 L. Boule. ]\ote sur un Cyclopterus lutnpus L. femelle 280 J. Delphi. Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons qui se trouvent, même accidentellement, dans la x\Ianche. 290 Ed. Lamy. Les Madrés et les Lutraires de la mer Bouge (d'après les maté- riaux recueillis par M. le Dr Jousseaume). [Fin.] 3o5 - Les Cardites et les Cypricardes de la mer Bouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) 3 1 1 L. Germain. Contributions à la Faune mnlacologique de l'Afrique équato- riale. — XLV. Sur le genre Leroya Bourg 3 ! 7 H. Hua. Une collection botanique du Haut Dahomey et de la Vallée du Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910 33o J. Cardot. Note sur des Mousses de Kerguelen 33 (j — Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar. [Fig.] 34 3 P. Serre. Le Musée Goeldi, au Para 35 x BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1916 N° 7 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGGCCWI AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y l'attachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). C S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos, trésorier de l'Association , îao, boulevard Saint-Germain. \ BULLETIN DU MISÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1916. — N° 7 — =><&■<= 105e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 30 NOVEMBRE 1916. PRESIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER, ASSESSEUR DU DIRECTEUR. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté- essent le Muséum : Mme Lemoine, née Dujardin-Beaumetz (Flore- Eugénie-Marie), Docteur es sciences naturelles, a été nommée Stagiaire (ire année) près le Muséum d'Histoire naturelle, pour Tannée scolaire 1916-1917. (Arrêté ministériel du i3 novembre 1916.) Une bourse de i,5oo francs (Doctorat, 2e année) a été allouée près le Muséum d'Histoire naturelle à M. Vincens (Jean-Marie- François), Licencié es sciences naturelles. (Arrêté ministériel du i3 novembre 1916.) M. le Président se fait l'interprète de la Réunion des Naturalistes pour exprimer tous les regrets qu'elle éprouve en lui annonçant la mort des suites de la guerre d'excellents serviteurs du Muséum : M. Haun, Commis de la Bibliothèque, Lieutenant de chasseurs, Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Médaille militaire, Muséum. — xxn. 25 — 358 — est décédé le ici novembre 1916, à la suite de l'extrême fatigue résultant de sa mobilisation dans le Service des Chemins de fer; M. Rouhaud (René-Marie), Jardinier-chef des Pépinières, Caporal aux armées, qui a trouvé une mort glorieuse le 7 août 191G; M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou, dépendant du Muséum, affecté au 5e régiment d'infanterie coloniale, mort pour la Fiance le 9 septembre 1916 des suites de blessures reçues au front, à Rarleux (Somme ). Après avoir honoré nos morts, il n'est qu'équitable de l'aire res- sortir les mérites de ceux qui ont rendu d'éclatants services aux armées; nous ne saurions mieux faire que de reproduire la cita- tion à l'ordre du jour de l'armée de M. Rouyer, Chef du Carré- fleuriste, actuellement Capitaine du Génie (i5e Cie terr.) : te Depuis l'arrivée de la division sur la Somme, ne s'est jamais départi d'une inlassable activité; sans cesse en première ligne, il dirige les tra- vaux confiés à sa compagnie avec un zèle et un courage dignes des plus grands éloges. Grâce à ses [(révisions, les troupes d'attaque ont toujours élé abondamment pourvues en matériel. r> PRESENTATION D'OUVRAGE. M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum le numéro de novembre de la revue des Sciences pures et appliquées : L'Actualité scientifique (l>; il résume en quelques mots un article qu'il y a inséré : Depuis quand n'est-on pas surpris de rencontrer au sein de bancs cal- caires de tous les âges géologiques, des cavités ayant si exactement la forme de coquilles qu'en les reprenant avec de la cire on obtient des moulages de spécimens zoologiquement déterminables ? Et a-t-on perdu le souvenir des longues dissertations tendant à démontrer qu'un dissolvant convenable, circulant dans la roche, a pu respecter intégralement la calcite qui la com- pose pour dissoudre, sans en laisser la moindre trace, l'aragonite qui M L'Actualité scientifique , revue mensuelle des sciences pures et appliquées; rédacteur en chef, M. René t)age (5" année, livraison de novembre 1916). — 351) — aurait formé les tests? A la place de cette supposition à caractère métaphy- sique, l'observation de certaines vases actuelles, fortement odorantes et qu'où drague dans les bassins des ports eu curage, donne directement la solution du problème. On y voit des coquilles enfouies, en proie à la décomposition et à une âpre dissection de la part de légions de microbes qui les décomposent de façon à ne laisser, dans le lieu qu'elles occupaient, qu'une quantité insensible de résidu minéral. Il sutfit de supposer que la vase en question, n'ayant pas été dérangée artificiellement, aurait pu ac- quérir une compacité et une cohésion qui lui auraient permis de conserver ses cavités intérieures, pour imaginer la reproduction, à notre époque, du phénomène géologique si problématique encore pour beaucoup de per- sonnes, car il va sans dire que la circulation souterraine d'eau faiblement incrustante peut remplir de dépôts minéraux les cavités en question et y construire de toutes pièces des simili-coquilles en calcaire ou même en silice, comme on en trouve un exemple dans le calcaire grossier de Pierre- laye, près Pontoise et bien ailleurs, et dans toute l'épaisseur de la série sédimentaire. — 360 COMMUNICATIONS. Les Savants espagnols au Muséum national d'Histoire naturelle. (a3 Octobre 1916.) On a pu lire dans un précédent Bulletin du Muséum (Bulletin n" 5, p. 220) la note que M. Edmond Perrier a consacrée à la rela- tion du voyage en Espagne des délégués des membres de l'Institut, en s'attachant à faire ressortir l'accueil chaleureux et sympathique qu'ils avaient reçu dans toutes les villes où ils avaient été conviés à prendre la parole. Les savants et les érudits espagnols ont tenu à rendre à la France une visite destinée à resserrer les relations entre les intel- lectuels des deux pays; ils ont tenu à honneur de venir au Muséum, dont la réputation leur était connue, dans l'intention, tout au moins, de jeter un coup d'œil sur les riches collections que con- tiennent ses serres et ses galeries. M. le Directeur avait eu la gracieuseté de réunir chez lui ses col- lègues de l'Institut qu'il avait accompagnés en Espagne , MM. Etienne Lamv , Secrétaire perpétuel de l'Académie française ; Widor , Secré- taire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts; Bergson, Membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences morales et poli- tiques; Imbart de la Tour, Membre de celte dernière Académie; puis M. Pierre Paris, Directeur de l'Institut français à Madrid; M. Legendrk, Secrétaire de la Mission française; ainsi que les savants espagnols, le Duc d'A.LBE, Chef de la Mission; MM. Alta- mira, historien; Bilbao, peintre; Menendez Pidal, Castro, Otavio Picon, littérateurs; Blay, sculpteur; Odon de Buen, zoologiste; Ocana, physiologiste; Asana, Secrétaire général de l'Ateneo. Après avoir été présentés par le Directeur aux Professeurs du Muséum et aux Assistants que ne réclamaient pas les services de — 361 — guerre, photographes et cinémalographes, reporters, chargés de conserver des souvenirs vécus de cette réunion hispano-française, groupèrent tout le monde auprès de la statue de Chevreul. L'opé- ration terminée, sous la conduite des chefs de service commença la visite de l'Etablissement, dans les Serres, les Galeries de Zoolo- gie, de Géologie, de Minéralogie, de Botanique, de Paléontologie; chacun d'eux s'attacha à appeler l'attention des hôtes du Muséum sur les pièces les plus rares et les plus intéressantes des Collec- tions; nous espérons qu'ils conserveront bon souvenir de l'accueil qui leur a été fait et des choses qu'ils ont vues; le regret qu'ils ont témoigné de ne pouvoir consacrer plus de temps à contempler toutes les merveilles de la nature réunies depuis des siècles au Muséum en est la preuve certaine. 362 EnUmÉsation des Ophidiens non encore étudiés de l Afrique occi- dentale, APPARTENANT AUX COLLECTIONS DU MusÉUM , AVEC LA DES- CRIPTION DES ESPECES ET DES VARIETES NOUVELLES, par M. Paul Chabanaud, Correspondant du Muséum. M. le professeur Louis Roule m'a confié l'étude d'une importante série d'Ophidiens qui ont été envoyés au Muséum pendant le cours des années 1908 à 191 h et qui proviennent des localités suivantes : Mauritanie saharienne, Cote de l'Ivoire, Guinée française, Dahomey, Congo français et Congo belge. Situés sur la côte occidentale du Continent Africain, entre l'extrémité ouest du Sahara, au nord, et l'Angola, au sud, ces divers pays appar- tiennent tous à la zone interlropicale et constituent un ensemble où toutes les possessions françaises de cette région sont représentées, à l'exception toutefois du Sénégal proprement dit. Le Congo belge est la seule colonie étrangère qui ait été comprise dans ce travail. A part la Mauritanie saharienne, représentée ici par une seule espèce ( Causas rhombeatus Licht.) , laquelle se trouve être , dans ce pays , à la limite nord de son aire d'habitat , les autres localités possèdent une faune herpétologique assez homogène, tout au moins en ce qui concerne les Ser- pents des espèces les plus communes , dont la plupart se rencontrent encore dans des régions situées beaucoup plus au sud. Le Congo belge, au contraire, dont l'immense territoire s'étend jusqu'au lac Tanganyika , parait différer assez sensiblement sous ce rapport. Sur les quatre espèces d'Ophidiens qu'en ont rapportées MM. Gromier et Le Petit, deux sont nouvelles; l'une des deux autres (Causus lichtensteini Jan) appar- tient à la faune de l'Afrique occidentale, mais la dernière (Chlorophis emini Giinth.) est considérée comme faisant plutôt partie de la faune de l'Est africain. Dix-sept chasseurs ou donateurs ont contribué à réunir les matériaux de cette étude. Voici leurs noms, avec l'indication des localités qu'ils ont explorées, les dates auxquelles leurs envois sont parvenus au Muséum et le nombre d'espèces et d'exemplaires recueillis par chacun d'eux. — 363 — Ai dan (Mauritanie saharienne, 1913): 1 espèce, 1 exemplaire: le D' Bouet (Côte de l'Ivoire, 1909, et Dahomey, 1910 à 1913) : 3o espèces, 87 exemplaires: le D1 B rot (Haut-Dahomey, 1908): 1 espèce, 1 exemplaire; 0. Caille (Guinée française, 191a) : 1 espèce, 1 exemplaire; \. Chevalier (Guinée française , 1909, etDahomey, 1909 et 1910) : 1 1 espèces , 1 2 exemplaires ; Douet ( Congo français , 1912): 1 espèce , 1 exemplaire ; Ellenberger (Congo français, 1911, 1912) : 8 espèces, 9 exem- plaires; Fourneau (Congo français, 1909): 1/1 espèces, 17 exemplaires; Gromier et Le Petit (Congo helge, 1911): 4 espèces, h exem- plaires ; Gruvel (Dahomey, 1918) : 2 espèces, 2 exemplaires (1); Ernest Haug (Congo français, 1910) : 2 espèces, 3 exemplaires; le Dr Mesnil (Congo belge, 1909) : 1 espèce, 1 exemplaire; le Commandant Modest (Congo français, 1911) : 9 espèces, 19 exemplaires; Martial Monnet (Guinée française, 1912) : 5 espèces, 11 exem- plaires : .1. dl Rouchet de Chazotte (Congo français, 1908) : h espèces, 7 exemplaires; Porkguin (Guinée française, 1908) : 2 espèces, 9 exemplaires; Primot (Dahomey, 191 k) : 3 espèces, 6 exemplaires. Le total des exemplaires recueillis s'élève au nombre de 199, répartis en 59 espèces ou variétés, parmi lesquelles 17 formes ne figuraient pas jusqu'ici dans les collections du Muséum; 8 espèces et k variétés sont inédites et décrites pour la première fois dans le présent travail. Enfin deux d'entre ces dernières offrent un intérêt tout particulier : l'une d'elles forme le type d'un nouveau genre et l'autre d'un nouveau sous-genre. A tous ces Ophidiens, il conviendrait d'ajouter un nombre important de Lacertiliens et de Batraciens, qui ont été recueillis par les mêmes chasseurs, mais dont l'étude n'est pas encore entièrement terminée. Leur description sera publiée plus tard. W Les espèces signalées dans le présent travail, comme a\ant été capturées au Dalioinev par M. Gruvel, doivent être ajoutées à la liste que j'ai donnée (Bulletin du Muséum, 1916, n" 9, p. ^5 ) des Serpenta recueillis en Afrique occi- dentale par ce même chasseur. Tous ces animaux font partie du même envoi. — 36/i — Dans l'énuméralion qui suit, un * indique celles des espèces non inédites qui ne figuraient pas encore dans la collection du Muséum. TYPHLOPIDAE . *Typhlops Steinhausi Werner"'. — Congo, 1 exemplaire, longueur totale : 1 57 millimètres, dont 3 millimètres pour la queue [Douet]. Typhlops dubius, sp. nov. — Tête plus étroite que le corps. Museau très proéminent, arrondi: narines inférieures. Rostrale très grande, pro- longée en arrière jusqu'au niveau des yeux; sa largeur égale aux trois quarts de la largeur de la tête. Nasale semi-divisée: la fente procédant de la première labiale. Préoculaire en contact avec la deuxième et la troisième labiale, presque de même largeur que la nasale, sensiblement moins large Typhlops dubius, sp. nov. 1% !• Fig. 9.. Fig. 3. que l'oculaire. Oculaire en contact avec la troisième et la quatrième labiale. Yeux visibles sous la préoculaire et l'oculaire. Préfrontale médiocrement élargie, sa largeur égale à environ deux rangs d'écaillés. Supra-oculaires au moins aussi larges que la préfronlale. Trenle écailles autour du corps. Queue plus courte que son diamètre à sa base , terminée par une épine. Longueur du corps égale à environ trenle fois son diamètre. Entièrement d'un brun noir, un peu plus clair en dessous; toutes les plaques cépbaliques bordées de blanc métallique; base et extrémité de toutes les écailles blanchâtres. Longueur totale : 1/17 millimètres, dont h millimètres pour la queue. Diamètre du corps : un peu moins de 5 millimètres. Très voisin de T. Blanfordi Boni., dont il diffère par la tête moins large que le corps, la largeur beaucoup plus grande de la rostrale, la piéocu- W MitteilungenausdemNaturhistorischen Muséum in Hambourg, XXVI [1908], p. 209. — 365 — laire presque aussi large que la nasale, la préfrontale plus étroite, les supra-oculaires au moins aussi larges que la préfrontale, le corps moins allongé et par la coloration. Peut-êlre identique à T. A do If. Stef nfeld (1), doni il possède le même système de coloration, avec une forme seulement un peu plus allongée: s'en dislingue par la grosseur de la tête et par la forme des plaques cépha- liques, en admettant que, chez T. Adolf, ces derniers caractères soient réellement identiques, comme l'indique Slemfeld, à ceux de Blanfordi. Congo belge : volcans du Kivori (altitude l, 5 oo mètres); 1 individu [mission Gronaier-Le Petit J. Type , collection du Muséum de Paris. Tvphlops punctatcs Leach. — Guinée française, 1 individu [Pobéguin]; Côte de l'Ivoire, 1 individu [Chevalier]; Dahomey, 5 individus [Bouet]; Congo français, î individu [Fourneau]; Congo : Ogoûé, î individu [Er- nest Haug]. Tvphlops pcnctatus intermedius Peters. — Guinée française, î individu (longueur totale : 8o centimètres) [Caille], î individu [Martial Monnet]; Dahomey, s individus [Bouet]; Congo français, î individu [Fourneau]. Tvphlops punctatus nigrolineatus HaHow. — Haute-Guinée française, individu [Monnet]. i Tvphlops mucroso Peters. — Dahomey, î individu [Bouet]. Tvphlops coEcisDum. — Congo : Gabon. î individu [Ellenberger]. Typhlops rufescens, sp. nov. — Museau proéminent, avec un canthus horizontal bien marqué mais obtus. Bostrale très grande, sa largeur égale aux deux tiers de la largeur de la tête; son bord postérieur largement tron- qué, en contact avec une préfrontale beaucoup plus étroite que la rostrale et dont la largeur égale à peine celle d'un rang et demi d'écaillés. Supra- oculaires au moins aussi larges que la frontale. Nasale très grande, semi- divisée. Narines inférieures, touchant le canthus mais non la rostrale; fente nasale procédant de la 2e labiale. Yeux indistincts. Préoculaire étroite, de moitié moins large que la nasale, en contact avec la 2e labiale seulement. Oculaire petite, squamiforme, en contact avec la supra-oculaire, la nasale, la préoculaire, et séparée des labiales par deux suboculaires superposées dont la supérieure est semblable à l'oculaire elle-même, et l'inférieure beau- coup plus grande, sa hauteur égale aux deux tiers de la hauteur de la M Mitteilungen nus ifem Zoologischen Muséum in Berlin, V [1910], p. 70. — 366 3 et h. préoculaire, laquelle se Irouve en contact avec les labiales 2 Quatre labiales supérieures : la 1™ et la 3e petites: la ac large; la h' très grande, égale en dimensions à la suboculaire. Vingt rangs d'écaillés autour du corps. Queue extrêmement courte, conique, moins longue que son diamètre à sa base, terminée par une épine. Diamètre du corps : C> milli- mètres, compris soixante-dix fois dans la longueur totale, qui est de 42 2 millimètres. Typhlops rujescens, sp. nov. Fig. â. Fig. o. Fig. 6. Entièrement d'un roussàtre clair; narines et épine de la queue brun rougeàtre. Voisin de T. caecus Dum., dont il se distingue par son museau bien plus bombé, avec le canthus obtus et non tranchant, parle nombre plus faible de ses rangs d'écaillés (20 au lieu de 22), par sa queue beaucoup plus courte et par sa coloration plus foncée. Congo français , 1 individu [Du Rouchet de Chazotte]. Type, collection du Muséum de Paris. GLAUCONIIDAE. Glauconi» monticola, sp. nov. — Museau fortement proéminent, arrondi. Roslrale atteignant le niveau du centre des yeux, sa largeur égale à environ la moitié de celle de la tête; un peu plus large que les nasales. Celles-ci grandes, semi-divisées. Oculaire bordant la lèvre entre deux la- biales dont la 1" (qui sépare la nasale de l'oculaire) petite, subcarrée, séparée de l'œil par une distancée peu près égale à sa hauteur; la 2e labiale grande, atteignant le niveau du centre de l'œil, lequel est bien visible sous l'oculaire. Oculaires séparées l'une de l'autre par 3 écailles. Préfrontale médiocrement grande , aussi longue que large. Supra-oculaires deux fois plus larges que la préfrontale; non en contact avec la rostrale, suivies chacune d'une grande écaille dont la largeur est égale à deux rangs et demi ou trois rangs d'écaillés, en contact avec la 2e labiale supérieure. — 367 — Derrière cette grande écaille s'en trouve une autre un peu moins large (environ deux rangs d'écaillés). Quatre labiales inférieures de chaque côté de la symphysiale. Quatorze rangs d'écaillés autour du corps. Longueur totale : 1 38 millimètres, dont 12 millimètres pour la queue. Diamètre du corps : 2,5 millimètres , compris 55 fois dans la longueur totale et 5 fois et demie dans celle de la queue. Entièrement d'un brun noir; toutes les écailles bordées de blanc cuivreux: bouche blanchâtre. Se distingue entre toutes les espèces du Glauconia monticola , sp. no\ Fig. 7. Fig. 8. Fig- 9- groupe de Emini Boul. (Merkeri Werner, g-ranV/o/' Boul. , latirostris Sternf. et Boulengeri Boettg.) par la nasale à demi-divisée. Ce caractère la rap- proche de signala Jan, mais elle se distingue de cette dernière espèce par sa roslrale plus large, par son corps moins grêle et surtout par sa queue beaucoup moins longue. Congo belge : volcans du Kivori (altitude i,5oo mètres), 1 individu [mission Gromier-Le Petit]. Type, collection du Muséum de Paris. Glauconia nigricans Schleg. — Dahomey, 3 individus [Bouet]. Glauconia bicolor (Jan) Gruveli, subsp. nov. — Diffère de Informa lypica parles caractères suivants : corps beaucoup plus allongé, son dia- mètre étant compris au moins 78 fois dans sa longueur totale (au lieu de 5o à 65 fois); queue plus courte, sa longueur ne comprenant que A à 5 fois son diamètre (au lieu de 20 à 26 fois); coloration d'un brun rou- geatre en dessus, avec le bord des écailles jaunâtre; dessous blanchâtre. Cette forme est peut-être spécifiquement distincte de G. bicolor Jan. Si je m'en rapporte à la figure donnée par Jan (1), les plaques médianes du dessus de la tète (soit la préfrontale, la frontale et surtout les supra- oculaires) seraient plus larges chez Gruveli, où leur dimension est égale à JàS, Iconographie générale îles Ophidiens, l'Mivr. , pi. \, fig. i5. — 368 — la moitié au moins de la largeur des écailles placées immédiatement après les supra-oculaires. La diagnose de Jan ne donne aucune précision à cet égard, et il semble peu prudent démettre une appréciation définitive d'après les seules données d'une figure, si correcte soit-elle. Dans ces con- ditions, la différence qui existe entre ces deux formes, dans les proportions du corps, ne me semble pas constituer un caractère d'une importance suffi- sante pour justifier leur séparation en deux espèces distinctes, étant donnée en outre la similitude de la coloration. Longueur totale : 1 56, 5 millimètres, dont 4,5 millimètres pour la queue. Diamètre : 2 millimètres. Dahomey, î individu [Gruvel]. Type, collection du Muséum de Paris. BOIDAE. Pvthon sebae Gméliu. — Côte de l'Ivoire, 2 jeunes [Chevalier]; Congo français, î jeune [Fourneau]. COLUBRIDAE. Aglypha. Tropidonotus olivaceus Peters. — Dahomey, î individu [Rouet], î individu [Primot]; Congo français. î individu [Modest], î individu [Fourneau]. TnopiDOXOTUs variegatus Peters. — Guinée française : Sampouyara, î individu [Chevalier]. Tropidonotis ferox Gùnth. — Haute Guinée française, 3 individus [Monnet]. Roaodon(,} lineatus D. et R. — Dahomey, 8 individus [Rouet]; Côte de l'Ivoire, î individu [Chevalier]; Congo français, 5 individus [Fourneau]. Roaodon fuliginosus Roie. — Dahomey, 2 individus [Rouet]. (l) Il me paraît impossible de conserver aucune des deux formes usitées jusqu'ici pour l'orthographe de ce nom et qui toutes deuv sont fautives : linaedon n'a aucun sens étymologique et Rooilon ne signifie pas : w A dents d<- Bonn, comme font voulu Duméril et Bibron, mai< : r\ dents de bœuf» ! — 369 — Boaodon olivaceus Dum. — Congo, i individu [Modest]. LvcopiiiDiiM capense Sniïlli. — Dahomey, 1 individu [Bouel]; Congo français, t individu [Fourneau]. Lycophidium capense multimaculatum Boettg. — Dahomey, 5 individus [Bouet]. Hormonotus modestus D. et B. — Dahomey, î individu [Chevalier]. Sdiocephalcs capensis Smith. — Haut Dahomey, î individu [Brot]. *Simocephalis poensis Smith. — Congo français, î individu (ven- traies 261; sous- caudales ^ + 1; longueur totale : 690 millimètres, dont 1 35 millimètres pour la queue) [Fourneau]. Simocephalus insignis, sp. nov. — Tête allongée , subrectangulaire, subdéprimée en dessus. Museau large. Diamètre de l'œil égal à un peu moins de sa distance de l'extrémité du museau, plus grand que sa dis- tance du bord de la lèvre. Bostrale triangulaire, environ une fois et demie aussi large que haute; sa portion visible d'en haut mesurant environ un huitième de la distance qui la sépare de la frontale. Internasales très Simocephalus (Cephalosimus , subg. nov.) insignis, sp. nov. Fijj. 1 0. Fift. 1 1 . petites, beaucoup moins longues que larges, subtriangulaires; leur suture commune extrêmement courte. Préfrontales excessivement grandes, beau- coup plus longues que larges, chacune d'elles bordant l'œil en avant et au-dessous de la supra-oculaire. Frontale pentagonale avec l'angle posté- rieur médian arrondi, sensiblement plus large que longue; sa longueur égale à la distance qui la sépare de la roslrale et égale à peine aux deux tiers de la longueur des pariétales. Supra-oculaires sub-rectangulaires, environ une fois et demie aussi longues que larges. Pariétales très grandes, — 370 — aussi longues que la distance qui les sépare de l'extrémité du museau, et presque aussi longues que la distance qui sépare l'extrémité du museau de l'angle postérieur de la frontale. Une grande nasale et deux post-nasales. Narine grande, percée dans la région postérieure de la nasale, presque bordée par l'internasale, bordée en arrière par la post-nasale supérieure. L'angle antéro-supérieur de la nasale est aigu et fortement engagé entre la rostrale et l'internasale correspondante; l'angle an téro -inférieur sépare plus qu'à moitié la rostrale de la première labiale supérieure. Post- nasale supérieure plus grande que l'inférieure, en contact avec la loréale et la deuxième labiale supérieure: post- nasale inférieure petite, carrée, en contact avec la nasale, la post-nasale supérieure et les deux premières labiales supérieures. Loréale grande, envirou deux fois aussi longue que haute, en contact avec la post-nasale supérieure, la préfrontale corres- pondante, la -2e, la 3e, la 4e labiale supérieure et bordant l'œil. Deux post- oculaires. Temporales a + a. Neuf labiales supérieures; la i" de moitié moins haute que les suivantes; toutes les autres à peu près d'égale hauteur entre elles; la l\c et la 5e bordant l'œil. Les deux premières labiales infé- rieures forment entre elles une longue suture en arrière de la symphi- siale; cinq labiales inférieures eu contact avec les mentonnières antérieures, qui sont à peu près de même longueur que les labiales inférieures de la î ,c paire et presque de moitié plus longues que les mentonnières de la 2e paire. Dorsales en séries obliques, sur 21 rangs au milieu du corps, 27 sur le cou, plus ou moins chagrinées ou ridées, avec une carène d'autant plus forte que le rang auquel elles appartiennent se trouve plus rapproché du rang vertébral; celles du rang vertébral fortement élargies, hexagonales avec le bord postérieur subéchancré et deux fortes carènes longitudinales. Le rang vertébral se subdivise, au niveau du premier tiers de la queue, en deux rangs composés d'écaillés semblables à celles des rangs latéraux et ne portant chacune qu'une seule carène. Ventrales 179, sans trace de carènes latérales; anale entière; sous- caudales -^ + 1 ; celle dernière écaille apicale très longue. Dessus uniformément brun foncé, avec le bord de toutes les dorsales plus clair. Tout le dessous du corps, y compris les lèvres supérieures et inférieures , d'un jaune brunâtre clair. Longueur totale : 157 millimètres, dont 39 millimètres pour la queue. Congo : Ogooùé, 1 individu très jeune, avec la cicatrice ombilicale encore distincte [Ellenberger]. Cette curieuse espèce constitue, dans le genre Simocephalus , une excep- tion suffisamment remarquable pour qu'il me paraisse nécessaire d'en faire le type du sous-genre nouveau Cephalosimus n\ dont les carac- (1) Anagramme de Simocephalus. — 371 — tères sont les suivants : plaque nasale subdivisée en trois éléments, pas de préoculaire, préfrontale et loréale bordant l'œil, 9 labiales supérieures, dorsales sur 21 rangs, ventrales et sous-caudales sans trace de carènes latérales. Je ne rapporte d'ailleurs qu'avec doute celte espèce au genre Simo- cephalus Giïnth., dont elle semble se distinguer par certains caractères plus importants encore. Les maxillaires et les mandibulaires m'ont paru dépourvus de dents à leur extrémité distale et je n'ai conslaté la présence, sur chacun de ces os, que d'un petit nombre de dents, espacées les unes des autres et implantées sur leur région médiane; dentition qui rappel- lerait celle des Dasypeltis. D'autre part , les vertèbres m'ont paru dépour- vues de tout vestige d'hypapophyse. Enfin la pupille semble plutôt circu- laire que réellement elliptique. Je pense que l'état d'extrême jeunesse du type unique et que le faible degré d'ossification qui en est la conséquence doivent être mis en cause : les dents, très petites et très fragiles, ont pu être arrachées ou brisées; quant à la pupille, une déformation a pu se produire après la mort. Pour trancher semblable question , il est nécessaire d'attendre la capture d'un individu adulle, circonstance qui seule permettra de vérifier d'une façon certaine l'identité de caractères sur lesquels je suis obligé, dans l'état actuel des choses, de laisser planer un grand doute. Alors seulement il pourra être décidé du maintien de cette espèce dans le génie auquel je la rapporte, ou de l'élévation du sous-genre Cephalosimus au rang de coupe générique distincte, laquelle pourrait d'ailleurs se trouver systéma- tiquement fort éloignée du genre Simocephulua. Type, collection du Muséum de Paris. * Ghlorophis Emini Giïnth. — Congo belge, 1 individu mesuranl 800 millimètres de longueur totale, dont -j65 millimètres pour la queue [Gromier et Le Petit]. Ghlorophis irregularis Leach. — Guinée française, 3 individus [Cheva- lier] ; Congo français, 2 individus dont un n'ayant que 8 labiales supé- rieures du côté gauche [Fourneau]. Ghlorophis heterodermus [llallow.] Pobeguini, subsp. nov. — Dif- fère de la forma typica par les caractères suivanls : deux labiales supé- rieures bordant l'œil ; temporales 2 -f 1 . Portion de la rostrale visible en dessus un peu plus longue que chez la forme typique; 9 labiales supérieures à droite, 5" et 6° bordant l'œil; 8 à gauche, fte et 5e bordant l'œil. La subdivision de la 1" temporale paraît accidentelle, car elle n'est complète que du seul côté gauche; à droite, la temporale supérieure de la i™ série est réduite à une petite — 372 — plaque triangulaire occupant l'angle antéro-supérieuy de la grande tempo- rale inférieure, qui se trouve ainsi postérieurement eu contact avec la pariétale. Il se pourrait donc que l'on rencontrât des exemplaires de celle variété dont la formule des temporales serait 1 + 1 . Fie. 12. — Chlorophis heterodermus Pobeguini, subsp. nov. Coloration entièrement d'un bleu d'ardoise uniforme, un peu plus clair en dessous, avec le museau et la région gulaire d'un blanc rosé. 77 Ventrales i5i; anale entière; sous -caudales — + î. Longueur totale : 780 millimètres, dont i85 millimètres pour la queue. Guinée française , 1 d* [Pobéguin]. Type, collection du Muséum de Paris. Philothaunus semivariegatus Smith. — Dahomey, 7 individus [Bouelj; Congo français, 1 individu [Fourneau]. G\STROPïxissMARAGDi>iASchleg. — Congo français, 1 individu [ Fourneau] : Gabon, 1 individu [Ellenberger]. Rhamnophis aethiops Gùnlli. — Congo français : Gabon , 1 individu à coloration foncière rougeàtre [Ellenberger]. Pkosymna ambigua Bocage. — Congo français, 1 individu [Fourneau]. PhoSvmna meleagris Reinhardt. — Dahomey, 2 individus [Bouet], Scapiiiophis alboponctatcs Peters. —Dahomey, 3 individus dont 1 peau desséchée mesurant 1G1 centimètres de longueur totale [Bouet]. Gravia Smvthi Leach. — Côte de l'Ivoire : ïoupa, 1 individu sans loréale, d'où il résulte que, de chaque côté, la préfrontale est en contact avec la 2e et la 3e labiale supérieure; ventrales i5o; sous-caudales — _|- 1 ; coloration gris olivâtre assez foncé, avec les dessins médiocrement visibles: dessous blanc jaunâtre à peu près immaculé. Longueur totale: 1,076 millimètres, — 373 — dont 36o millimètres pour la queue. Avec la mention : rrCouIeuvre d'eau, octobre 1906^ [Bouet]. Dahomey : environs de Sakété, cercle de Porto-Novo, 1 individu à pla- ques céphaliques normales; ventrales 1 55 + t divisée précédant l'anale, S S (iui est elle-même divisée; sous-caudales ;i+i; coloration d'un noir oli- 1 88 vàtre uniforme en-dessus, d'un blanc jaunâtre en dessous, avec quelques taches noires. Longueur totale : 1,800 millimètres, dont 3 1 5 millimètres pour la queue. Avec la mention: «Dans un marigot^ [Chevalier]. Dasypeltis scabra L. , forma typica. — Haute-Guinée française, î indi- vidu [Monnet]. Dasypeltis scabka palmarum Leach. — Dahomey, a jeunes [Bouet]. Opisthogly plut • . *Tarbophis variegatus Reinhardt. — Dahomey, k individus [Bouet]. Tarbophis semiaxulatus Smith. — Dahomey, î individu [Bouet]. Dipsvdomorpiius Blandingi Hailow. — Dahomey, 3 individus [Bouet] : Congo: Lambaréné , î individu [Ellenberger]; Congo : Ogooûé, a indivi- dus [Haug]. Dipsadomorphus Boueti, sp. nov. — Dents palatines fortement agrandies antérieurement. Longueur du museau égalant de une fois et un tiers à une fois et demie le diamètre longitudinal de l'œil; ce diamètre étant lui-même un peu plus long que la distance comprise entre l'œil et le bord antérieur de la narine. Nasale presque deux fois aussi large que haute, visible d'eu haut. Internasales plus larges que longues, un peu plus courtes que les préfronlales. Frontale campaniforme, à bords latéraux concaves, une fois et un quart à une fois et demie aussi longue que large en son mi- lieu, presque deux fois plus large qu'une supra-oculaire, beaucoup plus large que sa dislance de l'extrémité du museau, sensiblement plus courte (iue les pariétales. Narine grande, percée entre deux nasales quelle sépare complètement l'une de l'autre. Loréale aussi haute ou même plus haute que longue. î préoculaire n'atteignant pas la face supérieure de la tête, large- ment séparée de la frontale. Deux postoculaires. Temporales a + a. Sept labiales supérieures; la 3°, la he et la 5e bordant l'œil; la 7e très longue'1'. i*î Chez le mâle, cette 7° labiale supérieure est divisée du seul côté droit. 11 se pourrait donc que l'on rencontrât des individus ayant 8 labiales supérieures.; MuSÉliJI. — x \ 1 1 . 26 — 374 — Cinq labiales inférieures (11 en contact avec les mentonnières de la 1" paire, lesquelles sont plus longues que celles de la 2e paire. Dorsales lisses, dispose'es en séries obliques, sur 19 rangs longitudinaux; celles du rang vertébral modérément élargies. Ventrales obstusément angulées latérale- ment. Anale entière. Sous-caudales hétéromorphes : les unes simples, les autres doubles. Corps comprimé latéralement. Dessus entièrement d'un gris brunâtre assez clair, pointillé de brun foncé; tête et cou avec des macules irrégulières, d'un brun assez foncé; le tronc et la queue avec des taches de la même couleur que les macules brunes du dessus de la tête et du cou, mais formant des bandes transver- sales irrégulières , plus étroites ou même interrompues sur le milieu du dos: Dipsadomorphus Boueti tf , sp. nov. Kg. i4. chacune de ces bandes transversales étant constituée par deu\ taches vague- ment rhomboïdales , plus ou moins symétriques et plus ou moins nette- ment continentes sur le milieu du dos, marquées chacune, sur leur centre, par conséquent sur chaque liane, d'une tache claire, mal définie; ces bandes transversales de plus en plus foncées et plus nettes vers l'arrière. Lèvres supérieures et tout le dessous du corps d'un gris jaunâtre, plus clair que la coloration foncière du dessus, pointillé de brun, avec deux lignes longitudinales brunes, mal définies, s'élendant depuis la gorge jusqu'à l'extrémité de la queue. 1 1 1 "2 d1. Ventrales 2()3; sous-caudales- +3 + - + 1 . Longueur totale : 1 112 n 833 millimètres, dont 182 millimètres pour la queue. ''' Quatre à gauche seulement, chez le type Ç — 375 — 9. Ventrales ae la plus longue; 7e petite. Les deux premières labiales inférieures en contact réciproque derrière la sym- physiale; h labiales inférieures en contact avec les mentonnières de la première paire, qui sont plus larges, mais à peu près de même longueur que celles de la 9e paire. Dorsales sur i5 rangs longitudinaux non obliques, sans fossette api- cale, lisses s"ur les deux premiers tiers de la longueur du corps, carénées ensuite; ces carènes formant des lignes longitudinales, parallèles et régu- lières, qui se continuent jusqu'à l'extrémité de la queue. Presque indis- tinctes à l'endroit où elles commencent, ces carènes deviennent graduel- lement plus fortes jusqu'au niveau de la naissance de la queue, où elles sont très accusées. Elles sont aussi beaucoup plus faibles sur les flancs que sur le milieu du dos. Vers le premier tiers de la longueur de la queue, le rang vertébral s'élargit brusquement, devient ainsi d'une largeur égale à celle des deux rangs précédents pris ensemble; les écailles qui le com- posent portent alors deux carènes , placées chacune dans le prolongement des carènes des deux rangs précédents. Après une suite de 12 écailles bicarénées, se voit un double rang de 5 ou 6 écailles unicarénées, aux- quelles succède enfin une dernière série médiane d'écaillés élargies et bicarénées, laquelle série se prolonge jusqu'à l'extrémité de la queue. \entrales 1(57; anale entière ; sous-caudales simples A 9. Dessus d'un brun olivâtre brillant: toutes les écailles — sauf les plaques cépbaliques — très finement bordées de blanchâtre. Labiales supérieures et dorsales du rang le plus externe avec une macule , de plus en plus petite vers l'arrière, jaune orangé clair. Dessous entièrement de la même couleur jaune orangé, mais un peu plus foncée, avec, à partir du premier quart de la longueur du corps, les ventrales bordées de la teinte foncée du dessus. Cette bordure foncée réduite en avant à une macule plus ou moins distincte, s'élargissant de plus en plus en arrière, s'étendant enfin sur la presque totalité des sous-caudales, sur lesquelles la teinte jaune finit par devenir presque indistincte. Longueur totale : 357 millimètres, dont 55 millimètres pour la queue. Guinée française : Sampouyara, 1 individu [Chevalier]. Type, collection du Muséum de Paris. Les caractéristiques de ce nouveau genre Roulcophis sont des plus inté- ressantes : sa dentition est identique à celle du g. Aparallactus Smith, dont le rapprochent encore la conformation générale de sa tète, ses yeux petits et à pupille ronde, sa préfrontale unique, son corps cylindrique à écailles Dépourvues de fossette apicale et enfin sa queue courte à sous-caudales — 381 — simples. Mais il se distingue des Aparallactus par la présence d'hypapo- pliyses développées tout le long de la colonne vertébrale. D'autre paît, la structure toute particulière et exceptionnelle de ses dor- sales rappelle de façon saisissante ce qui existe à ce point de vue dans le genre aglyphe Opisthotropis Gûnth., avec lequel il a encore d'autres points communs. Dans l'un et l'autre de ces deux genres, en effet, la tête est à peu près identique, sauf le museau qui est plus allongé chez les Opisthotropis ; la préfrontale est unique, ce qui est un cas assez excep- tionnel, tant chez les Colubridar aglyphes que chez les opistoglyphes ; les dorsales, en plus du caractère tout spécial décrit plus haut, sont dé- pourvues de fossette apicale; enfin les vertèbres sont, dans les deux cas, munies d'hypapophyses. Cette similitude de caractères entre un genre aglyphe et un genre opi- sthoglyphe est à rapprocher de l'analogie qui existe entre le g. Dasypelth Wagl. et le g. Elachistodon Reinh. Toutefois si, dans ces deux derniers genres, les points de rapport se trouvent dans les particularités de la structure des vertèbres ainsi que de la dentition, à part, chez Elarhi- stoclon, [les crochets sillonnés dont le g. Dasypeltis est complètement dé- pourvu, l'aspect extérieur est, par contre, totalement différent. Entre Rouleophis et Opisthotropis, au contraire, l'analogie réside non seulement dans la présence des hypapophyses vertébrales, mais aussi dans la forme générale du corps et dans la structure des écailles, tandis que la dentition est toute différente. Je suis heureux de dédier le nom générique de cette forme remarquable à M. le D' Louis Roule, Professeur d'Herpétologie au Muséum national d'Histoire naturelle, et le nom spécifique à M. Chevalier, qui l'a rapportée de la Guinée française. Proleroglypha. Elapeciiis Gïntiieri Bocage. — Dahomey, 1 individu [Bouet]. Naia melanoleuca Hallow. — Dahomey, i peau desséchée [Bouet], Congo, 1 individu [ModestJ. Naia nigricollis Reinhardt. — Dahomey, 2 individus, dont 1 peau desséchée [Bouet]. Dendraspis viriuis HalloAV. — Dahomey, 1 individu; Côte de l'Ivoire, 1 individu [Bouet]. L'exemplaire provenant de la Côte de l'Ivoire mesure 182 centimètres de longueur totale, dont 46 centimètres pour la queue; sa taille est donc très voisine du maximum ( 1 , individus [Four- neau] et 9 individus, dont 3 9 accompagnées de leurs œufs pondus [Modest]. Causus Lichtensteuvi Jan. — Congo français, 1 individu [Modest]: Congo belge, 1 individu [Gromier-Le Petit]. Ritis arietans Merrem. — Dahomey, 2 individus [Bouet]. Bitis nasicorms Shaw. — Dahomey, 1 individu [Bouet]. Ecnis carinatus Schn. — Dahomey, 6 individus [Rouet]. Atheris squamiger Hallow. — Gabon, 1 individu [Ellenberger]. Atractaspis congica Peters. — Dahomey, 1 individu [Gruvel]. Atractaspis irregularis Reinh. — Congo français, 1 individu [Modest], 1 individu [Fourneau]. Erratum. Bulletin du Muséum, 1916, n° a. Page 77, ligne 12, au lieu de : L'oréale, lisez : Loréale. 383 A propos de /,'Hippooampus Arnei (jvbc Aimei) L. R., par M. Louis Roule. i° La description de cette espèce nouvelle du Mékong' a paru dans le n° î du Bulletin pour 1916 (pages 11-1 3). Une erreur typographique a transformé le nom du donateur, M. Paid Arné, en Paul Aimé. L'espèce devra donc être désignée, à son tour, sous le nom de Hippocampus Arnei. -2° Une mention complémentaire, faite récemment par M. Arné, expose que les exemplaires décrits onl été recueillis à la suite de l'explosion d'une charge de dynamite, employée pour faire sauter un rocher près des rapides de Kemmaral. Clef dichotomique pour la détermination pratique des especes de poissons qui se trouvent, meme accidentellement, dans la Manche, par M. Jean Delphy, Sous-Directeur du Laroratoire maritime de Tatihou ( Saint- Vaast-la-Hougue — Manche). RECTIFICATION A LA NOTE parue dans le Bulletin, du Muséum, n° 6, 1916, p. a5o. XXVI. *. 0 5> 3 Raia punctata. R |3. 0<3 XXVII. 5 5o XXVIII. a. Largeur du disque = y longueur du disque = y- MVp : Raia radia ta R fi Q jS. Largeur du disque = — longueur du disque = - MVp : ' Raia clavala. 0 7 7. Largeur du disque = . longueur du disque = M Vu : Raia undulata. C — 38'i Les Pectoncles de la mer Bouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy. M. le Dr Jousseaume, continuant en faveur du Muséum la série de ses libéralités, m'a remis, en même temps que les Peetuncuîus et les Limopsis recueillis par lui dans la mer Rouge, ses notes manuscrites relatives à ces formes; ceci me permet de compléter ou de rectifier les renseignements sur certaines espèces qu'il avait créées et dont il a bien voulu déposer les types dans nos collections; en remettant ainsi a un grand établissement public ces spécimens particulièrement intéressants, il réalise sa volonté d'assurer leur conservation et d'en permettre l'étude à tous les travailleurs qui ne sauraient trop lui être reconnaissants. Pectdnculus pectdnculus Linné. Dans ses notes , M. le Dr Jousseaume considère comme une espèce dis- tincte la coquille représentée par Savigny dans la figure 2 de la planche X des Mollusques de la Description de l'Egypte et lui attribue le nom de Pee- tuncuîus Audouini : il la caractérise ainsi : ff Testa irArca peetuncuîus L. » simillima , sed radiis planulatis distantio- ribusque. «Cette espèce a été prise par tous les malacologistes pour YArca peetun- cuîus Linné == Peetuncuîus pectiniformis Lamarck. Mais toutes les figures auxquelles renvoient ces deux auteurs montrent des côtes arrondies sépa- rées par des sillons étroits. Dans l'espèce de la mer Rouge, au contraire, les côtes ont une surface plane et anguleuse et sont séparées par des sillons de dimension à peu près égale à la leur. tfll peut se faire que cette nouvelle espèce ne soit qu'une variété de VA. peetuncuîus ; mais c'est une variété si nettement tranchée que j'ai dû la signaler et la considérer comme une espèce distincte, -n D'après M. E. A. Smith également (1891, Shells Aden, P. Z. S. L., p. 432), sous le nom d1 Arca peetuncuîus Linné (17.^8, Syst. /VW. , éd. X, p. 6g5) = Peetuncuîus pectiniformis Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1'" p., p. 53), deux espèces différentes auraient été confondues : — 385 — L'une, le P. amboinensis Goielio [Cardium] (1790, Sysl. Nul., éd. XIII, |). o255), serait uue forme où les côtes rayonnautes sont séparées par des sillons très étroits. L'autre , le ve'ritable P. pectunculus L. , serait une espèce à sillons inter- costaux assez larges. Cette seconde forme correspondrait donc au P. Au- douini Jouss. Mais ces caractères différentiels ne paraissent pas avoir une valeur spéci- fique, et surtout le fait que l'on trouve ensemble ces deux formes dans un lot de Pecloncles provenant d'une même localité me conduit à regarder le P. amboinensis comme une simple variété du P. pectunculus L. (= Audouini Jouss.). ffHab. — Suez, Souakim, Obock, Djibouti, Hodeidab, Périm, Aden : les individus recueillis à Aden sont plus épais et plus ventrus que ceux de Suez n (D1 .!.). Pectcncclus Guesi Jousseaume. M. le D' Jousseaume a attribué, dans sa collection, le nom de Pectun- culus Guesi successivement à deux espèces différentes. D'une part, on trouve étiquetées ainsi cinq coquilles de 20 à 3o milli- mètres de diamètre, recueillies à Aden; elles ressemblent au P. pectunculus L. et constituent une espèce pour laquelle le nom Guesi est valable, car c'est pour elle qu'il a été publié, en 1895, dans Le Naturaliste, p. 187. D'autre part, des coquilles également d'Aden, mais plus petites (i5 à 18 millim.) et ressemblant, celles-ci, au P. arabicas H. Adams, sont accompagnées d'une étiquette sur laquelle le D' Jousseaume a rayé le mot adenensis pour y substituer celui de Guesi: dans cette seconde acception, ce nom est resté manuscrit, il doit donc être abandonné et remplacé par celui d' adenensis. Ceci m'amène à une rectification : en 1909, M. le D1 Jousseaume m'avait communiqué comme étant des co-types de son P. Guesi plusieurs spécimens de Suez et de Djibouti : par suite du double emploi dont je viens de parler, ces exemplaires appartenaient eu réalité à l'espèce correspondant au P. adenensis, et il y aura lieu de modifier en conséquence le passage correspondant de ma Revision des Pectunculus du Muséum de Paris (1912, Journ. de Conchyl., L1X [ 1 9 1 1 ] , p. 107). Quant au véritable P. Guesi ( i8q5 , Le Naturaliste, 17e année, p. 187), c'est, comme je dis plus haut, une espèce qui a l'aspect du P. pectunculus L. ; mais elle offre un caractère qui n'est pas mentionné dans la description succincte du D' Jousseaume : les 2 5 côtes rayonnantes, dont elle est ornée, sont divisées par un sillon plus ou moins net et, parla, elle me parait être la même forme que celle décrite par M. J.-C. Melvill (^1896, Moll. Arabian — 38G — Sea, Mein. a. Proc. Manchester Lit. Pltil. Soc, XLI , p. a4, pL VII , fig. 3a) , sous le nom de P. maskatensis , qui tomberait, dès lors, en synonymie. Pectunculds nodosus Reeve. LeP. nodosus Reeve (1860, Conch. lcon., Peclunculus, pi. V,fig. 22), qui est surtout caractérisé par 1 existence de forles nodosités sur les côtes, a été signalé de Ceylan, d'Aden et de l'île Maurice. !rHab. — Aden : je n'ai trouvé qu'une valve roulée qui me paraît, sans pouvoir l'affirmer, appartenir à cette espèce n (D1 J.). Ce spécimen est, en effet, trop fruste pour pouvoir être déterminé d'une façon précise. Pectlnculus arabicus H. Adarns. Ce Pecloncle , figuré par Savigny (1817, Descr. Egypte , Planches , Moll., pi. X, fig. 4), a été nommé presque eu même temps Axinœa arabica par H. Adams ( 1 870 , P. Z. S. L. , p. 99 ) et Pectunculus Savignyi par P. Fischer (1871 , Journ. de ConchyL, XIX, p. 219). M. le Dr Jousseaume signale cette espèce de Suez et ajoute : «• Je n'ai trouvé de celte espèce que la coquille rejetée sur la plage, où elle^st rare.» Ainsi que je l'ai expliqué plus haut, M. le D' Jousseaume m'avait remis en 1909 des spécimens étiquetés P. Guesi qui n'ont rien de commun avec la véritable espèce qu'il a décrite sous ce nom dans Le Naturaliste eu 1890 , mais qui appartiennent, au contraire, à une autre espèce nommée primitive- ment par lui P. adenensis : par suite, dans ma Revision des Peclunculus (1912, Journ. de ConchyL, LIX [1911], p. 107), la coquille d'Aden dont j'ai parlé comme ne pouvant pas être séparée spécifiquement du P. arabicus H. Ad., c'est ce P. adenensis, et il faut, dans la synonymie de l'espèce d'H. Adams, remplacer l'indication de P. Guesi Jouss. par « P. adenensis Jouss. mss.*. Dans ses notes manuscrites, leD' Jousseaume décrit cet Axinœa adenensis de la façon suivante : «Testa transversa, oblique ovulis , subdepressa, intequitateratis , spadicea vel cferuleo-alba ,J'asciis transversis undulalis rujis picla; radialim costata et tenuissime striala, costis ad marginnm evanidis ; umbones tumidi, lateraliler auriculati; intus spadicea, ad marginem alba. trDimens. : long. 1 5 à 18, haut. i3 à 16, épaiss. 8 à 10 millim. ff Cette espèce, très voisine de V Axinœa arabica H. Adams, s'en dislingue par sa forme moins globuleuse et plus déprimée (I), par l'étendue de son ''' ffEn comparant tes dimensions des deux espèces, nous avons : arabica, lony. 18, haut. 18, épaiss. 12; adenensis, long. 18, liant. 16, épaiss. îo.n — 387 — extrémité postérieure, qui se prolonge et rend la coquille inéquilatérale, par la saillie moins forte des sommets, sur les côtés desquels se prolongent des oreillettes plus proéminentes.» Gomme je le dis ci-dessus, ce P. adenensis Jouss. [= Gucsi Jouss. mss. in schedis [non 1895)] ne me parait pas pouvoir être séparé du P. arabicas, dont il est tout au plus une variété. rrHab. — Suez, Massaouah, Djeddah. Hodeidah, Djibouti, Aden : partout j'ai trouvé des valves en assez grande quantité, mais très rarement des individus complets (1).» LlMOPSIS MULTISTRIATA Forskal. Le Limopsis multistriata Forskal [.4 rat] (1770, Descr. Anim. Itin. Orient., p. 120) est une espèce bien connue qui offre un contour triangulo- ovalaire sensiblement équilatéral et chez laquelle le bord des valves est lisse intérieurement : elle est répandue dans l'océan indo-Pacifique, depuis la mer Rouge jusque sur la côte Est d'Australie m. A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., X.VIII, p. 95) regarde comme étant la forme jeune du L. multistriata le L. cancellata Reeve (i843, Conch. Icon. , Pectunculus, pi. VII, fig. 89), dont il a pu examiner le type. M. le D' Jousseaume a recueilli ce L. multistriata à Suez, où cette espèce rr vit dans le sable : ou la rencontre quelquefois à marée basse sur le bord de la mer retirée ». II signale d'Aden le Limopsis Forskali A. Adams (1862, P. Z. S. L., p. 2 3o), qui est une forme très voisine ou même inséparable de L. multi- striata et à propos de laquelle il dit: rrCetle espèce, si toutefois ce n'est pas une simple variété du L. multistriata, est très variable de (aille et surtout de coloration : l'on trouve des individus bruns bordés de blanc latéra- lement; d'autres sont blancs sur les côtés, avec deux larges rayons bruns partant du sommet et séparés par une zone médiane blanche; enfin il en est qui n'ont qu'une seule bande brune ou qid sont entièrement blancs. * Hab. — Suez , Aden. (1' Il existe, en outre, dans la mer Rouge, un grand Pectoncle, P. lividus Reeve (i863, Conch. Icon., pi. IX, fig. 5i);mais aucun représentant de cette espèce ne se trouve parmi les coquilles recueillies par le Dr Jousseaume. W Le bord interne des valves est, au contraire, crénelé chez un pelit Limopsis existant aussi dans la mer Rouge, le L. elachista. Sturany (1901, Lamellibr. Rothen Meer. Exped. ffPola», Denkschr. K. Akad Wiss. Wien, LXIX, p. 368, pi. IV, lig. i-'i)> qui offre une sculpture treillisée où prédomine la slriation con- centrique : aucun spécimen de cette espèce n'a été recueilli par le D' Jousseaume. — 388 — Le gesre Donella de la famille des Sapotacées , par M. Henri Lecomte. L'étude simultanée de la famille des Sapotacées par H. Bâillon, d'une part, et L. Pierre, de l'autre, a eu pour résultat la création d'un nombre considérable de genres nouveaux. Aux 2 1 genres que reconnaissait A. de Candolle dans le Prodrome, en 186/1, H. Bâillon en a ajouté 20 et L. Pierre 53. Bien entendu, beaucoup de ces genres sont insuffisamment caractérisés et doivent disparaître, ou bien, en raison de leur création à peu près simul- tanée, viennent empiéter les uns sur les autres. Les auteurs plus récents n'ont pas adopté la plupart de ces genres ou bien les ramèuent au rang de sections. Engler, par exemple, n'admet que les genres Epiluma II. Bn. , Achrado- lypus H. Bn., Pachystela Pierre, Zeyherella Pierre, Malacantha Pierre et Diploknema Pierre. Le genre Dotiella, créé par Pierre pour une plante d'Asie et des Indes Néerlandaises connue antérieurement sous le nom de Chrysophyllum Rox- burghii G. Don, n'a même pas élé conservé par Engler, qui le fait rentrer dans la section Viiîocuspis A.l). G. du genre Chrysophyllum avec C.splendens Spreng. du Brésil et probablement aussi C.Jlexuosum Mark de la même provenance, celte dernière espèce ayant provoqué la création de la section Viiîocuspis par A. de Candolle. Mais il sulfit d'un examen sommaire pour montrer les différences consi- dérables qui séparent les deux plantes du Brésil de celle d'Asie et des Indes Néerlandaises. Eu ce qui concerne les feuilles, les nervures secondaires, dans C. Rox- burghii G. Don, font avec la côte un angle de 70 à 8o°; elles sont droites, parallèles, très rapprochées et séparées les unes des autres par des infer- tiles dépassant à peine 1 millimètre. Au contraire , dans les Chrysophyllum du Brésil, l'angle des nervures secondaires avec la côte descend à 5o-6o° et, de plus, ces nervures sont séparées les unes des autres par des intervalles de 7-10 millimètres. — 389 — Pour la fleur et le fruit, les différences sout non moins notables, comme le montre le tableau ci-dessous : Chrysophyllumjlexuosum Mart. Corolle deux fois plus longue que le calice. Filets staminaux plus longs que l'an- thère. Anthères ovales-triangulaires pénicillées au sommet. Anthères à déhiscence latérale. Ovaire complètement velu. Graines à cicatrice allongée et large. Cotylédons plus épais que l'albumen. Chrysophyllum Roxburghii G. Don. Corolle à peine de même longueur quo le calice. Filets staminaux plus courts que l'an- thère. Anthères triangulaires pénicillées au sommet. Anthères à déhiscence nettement dor- sale. Ovaire glabre entouré par une cou- ronne de longs poils naissant d'une couronne basilaire disciforme. Graines à cicatrice allongée et linéaire. Cotylédons plus minces que l'albumen. Des différences de même nature existent entre C. splendens Spreng. , d'une part, et C. Roxburghii G. Don, d'autre part; mais, chez la plante du Brésil , les anthères ne sont pas pénicillées au sommet et sont simplement velues sur les deux lobes, ce qui les distingue encore plus profondément de C. Roxburghii. Le genre Donella Pierre, dont nous admettons la légitimité, présente les caractères ci-dessous : Donella Pierre mss. ; li. Bâillon, Histoire des PL, V11I, p. 29/1, H. Lcc. , emend. Arbores foliis sœpe basi articulatis, subcoriaceis vel membranaccis , nervis parallelis creberrimis prope marginem conjluentibus; cymis axillaribus umbel- liformibus. Sepala 5 , orbicularia , concava, quincuncialia. Corollœ tubus brevis; lobi J tubo subœquales , imbricati. Stamhia tubo corollœ ajjixa; jilamenta grucilia; antherœ ad basin dorsijixœ, extrorsœ, apice penicillatœ vel apiculatœ. Ger- men 5-locuîare, glabrum basi pilis longis cinctum; stylus cylindro-conicus corolla subœqualis, paullo exsertus; stigma non evolutum ; ovula venlriftxa, Fructus baccalus sœpe â-5-angulatus, apice plus minus depressus vel co- nicus, pericarpio tenui. Semina â-ô sœpe 5 , compressa, hilo ventrali lineari instructa, albumine carnoso; embryonis cotyledonibus Joliosis basi subau- riculatis , radicula subelongata. MrstuM. — xxii. a7 — 390 — Ce genre diffère du genre Chrysophyllum : i° Par ses feuilles oblongues généralement asymétriques à la base, pourvues de nombreuses nervures secondaires peu inclinées sur la côte , parallèles, espacées de 1-2 millimètres au plus, réunies tout près du bord de la feuille par une nervure marginale dont se détachent des veines irré- gulièrement parallèles aux nervures et peu nombreuses; 20 Par les anthères pourvues d'un pinceau de poils ou d'un acumen prononcé au sommet; 3° Par l'ovaire, non pas velu sur toute sa surface, mais entouré à la base par un bourrelet discoïde portant une couronne de longs poils; h" Par le stigmate entier et généralement non lobé; 5° Par le fruit généralement à 4-5 graines et pourvu d'autant de côtes que de graines; 6° Par la cicatrice des graines qui est toujours linéaire et non pas ellip- tique ou ovale; 70 Par l'albumen plus épais que les cotylédons , alors qu'il est plus mince chez les Chrysophyllum. Ces caractères constituent un ensemble ne permettant pas de confondre Donella Roxhurghii d'Asie et des Indes Néerlandaises avec les nombreux Chrysophyllum d'Amérique. En adoptant ce genre, on arrive à ce résultat remarquable que tous les Chrysophyllum vrais restent confinés en Amérique. S'il est de circonstance, à propos des plantes dont nous nous occupons ici, de protester contre la création de genres inutiles ou mal délimités, il n'est pas moins utile de reconnaître la nécessité d'établir des genres nouveaux toutes les fois que la chose est nécessaire, en particulier quand des plantes nouvelles viennent s'ajouter à celles qui étaient antérieurement connues. 11 convient peut-être de condamner en même temps la facilité déplo- rable avec laquelle certains botanistes érigent en genres de simples sec- tions , au risque de créer des groupements très difficilement reconnaissables. Lamarck a écrit : rrOn peut dire, en quelque sorte, qu'il en est des genres en Botanique comme des constellations en Astronomie; celles-ci dis- pensent de donner un nom simple à chaque étoile visible. 75 (Introd. à la Botan. , dans Tableau Encyclopéd, , etc. , p. xv.) Pour reprendre cette comparaison de Lamarck, il est clair que, si on vient à désigner par des noms particuliers les groupements qui constituent la queue et le corps de la Grande Ourse, on perdra, par cette fragmenta- tion, une partie du bénéfice dû au groupement des étoiles en constel- lations. Il en est de même en botanique pour ce qui concerne les genres; mais ici les espèces sont groupées d'après leurs caractères morphologiques et non pas, comme en astronomie, d'après de simples rapports 'de position. — 391 — Si le genre, pour Tournefort et Linné, était un assemblage d'espèces se ressemblant par les organes de la fructification, il faut reconnaître que la définition de A. -P. de Candolle est notamment plus large: «On désigne sous le nom de genre la collection des espèces qui ont entre elles une res- semblance frappante dans Y ensemble de leurs organes, n Il me semble que, dans l'état actuel de nos connaissances, avec la notion que nous possédons d'une variation possible, provoquée soit par des croi- sements, soit par des actions de milieu, nous ne pouvons concevoir le genre sans tenir compte de la variation et, par conséquent, de la filiation possible des êtres. Et alors le genre devient pour nous la réunion des espèces qui se rap- prochent par l'ensemble de leurs caractères et principalement de ceux des organes de la fructification et qui accusent, à un plus haut degré que toutes les autres espèces, une apparente communauté d'origine. Adopter celte manière de voir, c'est admettre implicitement que le genre ne peut être défini par un caractère unique, mais par un ensemble de caractères, et c'est par conséquent revenir, dans une certaine mesure, à la conception d'Adauson, à laquelle Lamarck ne se montrait point hostile quand il écrivait : «Quant à ce qui concerne le choix des parties propres à fournir les caractères essentiels ou distinclifs des genres, Linné prétend qu'on ne doit jamais tirer ces caractères que de la considération de quel- ques-unes des parties de la fructification. Nous sommes tout à fait dans la même opinion s'il est vrai que la chose soit toujours praticable; mais, dans le cas où elle ne le serait pas, c'est-à-dire dans ceux où ce moyen se trou- verait absolument insuffisant, nous ne voyons pas bien l'inconvénient qui résulterait de tirer des distinctions génériques secondaires bien tranchées de quelques parties du port, etc. (1'.i L'introduction, proposée plus haut, du principe de parenté évidente dans la conception du genre présente l'avantage de donner à cette définition du genre un caractère de parallélisme marqué avec la célèbre définition de l'espèce par Cuvier. En ce qui concerne spécialement le groupe de Sapolacées dont nous nous occupons dans cette note, l'ensemble des caractères présentés par les espèces d'Asie, des Indes Néerlandaises, de Madagascar et d'Afrique se montre si concordant et si homogène, que leur rapprochement s'impose à la fois par l'examen attentif des organes de la fleur et du fruit, de même que par ceux de la feuille, alors que leur incorporation au genre Chryso- phyllvm d'Amérique ne se justifie que si on s'obstine à ne considérer que le plan général de la fleur comme critérium du genre. O Lamarck, Introd. du Tableau encyclop. et meth. des trois règnes de la nature (Botanique, p. xm). 37. — 392 — Dans les Sapotacées sans staminodes, à calice et corolle isomères, àan- drocée isostémone et à graine pourvue d'albumen, nous reconnaîtrons donc, à côté du genre Chrysophyllum confiné en Amérique, le genre Donella, dont les diverses espèces habitent uniquement l'Ancien Monde, et la diffé- rence de nervation foliaire est si marquée entre ces deux groupes d'espèces , que leur réunion dans un genre unique ne peut être conservée. Au genre Donella nous attribuerons donc les espèces suivantes : Donella Roxlmrghii (G. Don) Pierre; Chrysophyllum Roxburghii G. Don, Gen. Syst., p. 33, A. DC. Prod., VIII, p. 102; C. acuminatum Roxbg. , FI. Ind., p. 365; C.javanicum Steud., Nomencf., p. 35o. Asie, Océanie. Id. var madagascariensis , Madagascar. D. Buchkolzii (Engl.) Pierre, Afrique; D. Wehvitschii (Engl.) Pierre; D. Klainei (Pierre); D. pruniformis (Pierre). Les Donella africains ont, il est vrai, des anthères mucronées, alors que chez les Donella d'Asie ces organes sont pénicillés au sommet; mais tous les autres caractères de la feuille, de la fleur, du fruit et de la graine sont si concordants, que la réunion de ces espèces en un genre unique est aussi justifiée que possible. — 393 — A PROPOS DU GENRE CrYPTOGYNE DE MADAGASCAR, par M. Henri Lecomte. Hooker fils (Gen. PI., II, p. 656) a créé le genre Cryptogyne pour une plante de Madagascar dont le fruit et la graine sont malheureusement encore inconnus, mais dont les étamines se doubleraient, vers l'intérieur, de lobes pétaloïdes opposés, comme les étamines, aux lobes de la corolle : «staminodia (?), ovato-lanceolata , tubo corollœ ad basin ftlamentorum ajfixa , Us introrsum opposita et inter se basi in annulum connata v. arcte contigaa.r, Radlkofer, dans sa classification (pour Th. Durand, Index Genermn Phanerogamorum , p. 253), place ce genre, avec doute cependant, près des Chrysophylluni , dans sa tribu des Clirysophy liées, alors que l'auteur même du genre Cryptogyne l'intercalait entre les genres Argania et Labatia. Pour Hooker, il s'agit évidemment d'une Sideroxylée, alors que, pour Radlkofer, les lobes intérieurs aux étamines ne sont pas des staminodes et, par con- séquent, la plante ne peut appartenir à ce groupe. Engler (Pflanienf. , IV, î , p. i5o) se range à l'opinion de Radlkofer et fait du Cryptogyne un genre de la tribu des Chrysophyllées. Cet auteur fournit même des figures représentant des étamines soudées au dos des lames situées, comme l'indique la diagnose de Hooker fils, en dedans des lobes de la corolle. Récemment encore, Krause, se fondant sur cette pré- tendue organisation , considérait à tort les Cryptogynes comme un passage vers son nouveau genre Englerophytum , à androcée gamoslémone (Krause, Bot. Jahrb. Z. (191/1), p. 346 ). Cependant, dès 1890, dans ses Notes Botaniques (p. 34), L. Pierre s'ex- primait comme il suit: rrLe Cryptogyne, qu'on a décrit avec des stami- nodes épipétales, fait voir, de même que le Sideroxylon et la Calvaria, cet organe très développé et subissant sans s'enrouler un léger déplacement sans pourtant devenir épipélale.» Malheureusement une autre phrase sui- vante du même auteur, peut-être par suite d'un lapsus, semble contredire celte affirmation de Pierre. Peu de temps après, au commencement de 1891 (Bull. Soc. Linn. de Paris, p. 91 2), H. Bâillon revenait sur cette question : «Le Cryptogyne ne peut subsister comme genre. Il n'a pas de staminodes superposés aux élamines fertiles. 11 a cinq sépales quinconciaux, une corolle à cinq lobes imbriqués et cinq étamines superposées à ces lobes. Leur filet est brus- — 394 — quement réfléchi, replié sur lui-même dans sa portion supérieure; son sommet atténué va se fixer à une anthère d'abord extrorse , à deux loges linéaires. Les staminodes sont des lames pélaloïdes, sessiles, ovales-lan- céolées, attachées sur la corolle clans l'intervalle des étamines. Très larges, elles s'imbriquent dans le bouton et se séparent difficilement les unes des autres, mais elles ne se déplacent pas latéralement; elles ne sont jamais superposées aux lobes de la corolle." Comme on le voit par cette citation, l'affirmation de H. Bâillon est for- melle; elle diffère d'ailleurs de l'opinion de Pierre en ce que Bâillon n'ad- met pas la torsion des staminodes. Et cependant, malgré ces indications très nettes de deux botanistes juste- ment réputés pour la précision de leurs analyses florales, Engler, en 1897, émettait l'opinion et produisait les figures auxquelles nous avons fait allu- sion plus haut. Il n'était donc pas inutile de reprendre cette question. C'est ce que nous avons pu faire grâce aux échantillons de Baron et de du Petit-Thouars conservés au Muséum de Paris. Nous avons cru devoir procéder d'abord par analyse de la fleur et nous avons pu nous assurer que l'opinion de H. Bâillon ne peut être mise en doute. La fleur comprend cinq sépales en quinconce, hauts de 3 millimètres environ; la corolle possède cinq lobes: l'androcée est formé de cinq éta- mines superposées aux lobes de la corolle; mais, entre ces étamines. sont insérés des slaminodes très larges, au nombre de cinq. Ces organes sont alternes avec les étamines fertiles, comme il est de règle chez les Side- rowylon. Mais ces staminodes se développent suffisamment pour devenir plus grands que les lobes eux-mêmes et pour s'imbriquer les uns les autres, en dedans de la corolle, formant ainsi une sorte de deuxième corolle intérieure aux étamines. Ces bords superposés s'accolant plus ou moins, il devient difficile et très délicat de procéder uniquement par l'analyse ordinaire. Aussi avons-nous jugé utile de pratiquer des coupes transversales dans la fleur et, de cette façon, nous avons pu nous assurer, sans aucun doute possible, que les cinq staminodes sont réellement alternes avec les éta- mines et, par conséquent aussi, avec les lobes de la corolle. Mais leurs bords , superposés en dedans des étamines , forment en ce point une épaisseur plus grande que partout ailleurs, ce qui a fait croire à des staminodes superposés aux étamines. Les étamines ont leur filet libre dès le col de la corolle , et le sommet de ce filet se trouve réfléchi en dehors vers sa partie supérieure pour porter l'anthère. Quant aux lobes de la corolle, ils se montrent auriculés à leur base. — 395 — La diagnose de Hooker (ils doit donc être transformée de la façon sui- vante pour ce qui concerne les staminodes : Staminodia 5 alterna, magna, imbricata, sœpe margine coalita. Les fruits étant inconnus, il n'est pas possible de dire s'il s'agit d'un Sideroxylon proprement dit ou d'un autre genre du même groupe, et, en attendant, il n'est peut-être pas inutile de conserver ce genre Cryplogyne, qui vient se placer près des Sideroxylon et qui se trouve suffisamment caractérisé par ses grands staminodes imbriqués constituant en dedans des étamines une sorte de corolle interne. 396 Notes sur, des Rosacées d'Extrême-Orient, PAR M. J. Cardot. 1 Gedm aleppicim Jacq. ( G. striclum Ait). — Corée : île Quelpaert (Faurie, 1907; n03 1 570-1 .^71); Pyeng-yang (Faurie, 1901; n° 101). Sakhalin : environs de Korsakof (Faurie, 1908; n° 585). Tonkin : Gha-pa (Haute- feuille). Espèce très répandue en Chine et dans tout l'Archipel japonais. L'abbé Faurie a récolté dans plusieurs localités du Japon, ainsi qu'à l'île Sakhalin, une forme remarquable par les divisions du calice très allongées (n03 715, 2070 et /1942 du Japon; n° 584 de Sakhalin). Certains échantillons pa- raissent tenir le milieu entre le G. aleppicum et le G. japonicum Thunb. ; tels sont, notamment, les n05 2072 et 5777 de l'abbé Faurie. Geum Fauriei Lévl. , in Fedde, Repert., VIII, p. 281. — Cette espèce, très sommairement décrite par Msr Léveillé sur un spécimen provenant de l'île Sakhalin, a été récoltée également au Japon par l'abbé Faurie. au bord du lac de Sobetsu, en septembre 1887, et à Sorachi en juillet 1898 (n° 2069). Voisine du G. japonicum Thunb., elle en diffère par le développement extraordinaire du segment terminal des feuilles radi- cales, très grand, orbiculaire-cordiforme et large de 12 à 17 centimètres, les autres segments petits, ovales, les plus grands longs de 2 à 2 cm. 5 au plus. Elle paraît très voisine aussi du G. macrophyllum Willd. de l'Amé- rique boréale occidentale, indiqué également à Sakhalin et au Kamtschatka, mais en diffère encore par le développement plus grand du lobe supérieur des feuilles radicales. Waldsteinia sibirica Tratt. — Paraît assez répandu au Japon, où l'abbé Faurie l'a récollé dans plusieurs localités du Nippon et d'Yéso. Fhag-aria mlgerrensis Scblecht. — Yunnan : Monglse (Tanant, 1893); Yunnan-seri, mont Tchang-chan (Ducloux, 1905; n° 33o5); Tong- tchouan, 2 5oo-3ooo mètres (Maire). Su-tchuen oriental, district de — 397 — Tchen-kéou-tin , 1A00 mètres (Farges, n° 673). Kouy-Tcheou : Hin-y- hien, Kouy-yang, etc. (Borliuier, 1897 et 1898; nos i53i et 2257). West- ern China, S. Wushan (Wilson, n° 612). II faut rapporter aussi à cette espèce les échantillons- récoltés par le D' Henry à Ichang, province de Hupeh (n° 1769) et dans le Szechwan (S. Wushan) [n°53o& A], cpii ont été distribués sous le nom de F. eliator Ehrh. Le F. nilgerrensis se reconnaît à sa villosité très abondante et très étalée (généralement jaunâtre) et à son calice dressé, appliqué contre le fruit, rarement étalé, jamais franchement réfléchi, ce qui le distingue du F. elalior. Le fruit, est blanc ou à peine rosé à la maturité. Les divisions du calice sont en nombre variable (de 10 à i5). Sur la plante originale, des Nilgherris, les pétales sont un peu velus, caractère qui fait défaut sur les échantillons de Chine. Les folioles des feuilles sont tantôt toutes sessiles, comme le dit Gay dans sa description du F. nilgerrensis [Ann. Se. nat., sér. IV, VIII, 906), tantôt les latérales sessiles, la médiane pétiolulée, tantôt enfin toutes pétiolulées; ces variations s'observent également sur les échantillons provenant des Nilgherris. La plante récoltée à Tong-tchouan par M. Maire est probablement le F.Mairei Levl., in Fedde, Repert., XI, p. 3oo, qui ne me paraît pas pou- voir être distingué du F. nilgerrensis. Fragaria vesca L. — Thibet oriental : Ta-tsien-lou , principauté de Kiala, bois, pelouses (Soulié, i8g3 ; n° 967). Corée : Hallaisan, forêts, ait. 1000 mètres et au delà (Faurie, 1907: n° 1 598 ). Ces échantillons ont les poils des pétioles, des tiges et des pédoncules très étalés, ce qui les rapproche du F. eliator Ehrh. , dont ils diffèrent par la taille, le port et les autres caractères; Franchet a déjà signalé la même forme au Yunnan. Sur la plante d'Hallaisan, les divisions du calice sont parfois dentées. Fragaria Iinume Makino, in Bot. Mag. Tokyo, XXI, p. i56. Iinuma, Somoku-Dzusetsu, IX, pi. 28! — Japon : Iwagisan (Faurie, 1886; nn 1020); montagne de Hakkoda (Faurie, 1886: n° 872); Shimi-dzu-togé ^Faurie, 1888; n° 2392); montagnes dTesashi (Faurie, 1889; n° 3895). Celte plante se reconnaît immédiatement au nombre des pièces florales (calice à i4-i6 divisions, corolle à 7 ou 8 pétales). La villosité est beau- coup moins abondante que chez F. nilgerrensis, et le calice est réfléchi à la maturité. La planche du recueil japonais Somoku-Dzusetsu est très exacte. Fragaria moupinensis Card. comb. nova (Potentilla moupinensis Franch.). — Thibet oriental : Tsekou, haut Mékong (Soulié, n° i566); Ta-tsien- lou et Tongolo, principauté de Kiala (Soulié, 1899; n° /i5o); même — 398 — localité (Mussot, 1898). Yunnan : Yunnan-sen (Ducloux, 1908; Q° 5683). Western China : mont Omi (Wilson, 190/i; n" 4854). dette plante, que Franchet plaçait clans le genre Potentilla, est certaine- ment un Fraisier, ainsi que le prouvent les fruits en voie de développement de quelques-uns de nos échantillons. Les petites folioles accessoires sont parfois situées sur la partie inférieure des pétioles , au lieu d'être très rap- prochées des trois grandes folioles, comme sur le type de Franchet; parfois il y a une seconde paire de petites folioles, parfois au contraire on ne trouve qu'une seule de ces folioles, ou même elles peuvent faire totalement défaut. Des folioles accessoires analogues s'observent assez souvent sur nos Fraisiers d'Europe. Fragaria indica Andr. — Formose : Kushaku (Faurie, 1908; n° 189); Hokulo (Faurie, 1918; n° 86); Bunkiko (Faurie, 191A; n° 1870). Ton- kin : Cha-pa (Hautefeuille, 1911; n° 72); même localité (Lecomte et Finet, 1911; n° 5o6); Tu-phap (Balansa, 1887, n° 3382); Than-moï (Balansa, 1886; n° i536); vers Long-tchéou (Simond, n° 217); Lan- mat (Bon, 1881; n° 186); Hao-nho (Bon, 1882:11° i4i3). Annam : Da- noï, haute vallée du Quang-tri (Cadière, 1910). Nombreuses localités en Chine : Kouang-tong, Yunnan, Kouy-tchéou, Thibet oriental. Plante très polymorphe, plus ou moins robuste, plus ou moins velue; divisions externes du calice plus ou moins développées, mais toujours den- tées et plus larges que les divisions internes; réceptacle tantôt presque glabre, tantôt longuement poilu; folioles simplement dentées ou profon- dément incisées; stipules entières ou dentées. Potentilla fruticosa L. var. davurica Lehrn. — Thibet oriental : Yargong, principauté de Batang( Soulié, 1908; nos 3i45, 363i). Western China (Wilson, 1908; n° 3468). — Forma ternata Gard. — Forme remarquable par ses feuilles toutes ternées. — Thibet oriental : Tsekou , Sila (Soulié, 1895; n° 1182). — ■ Cette espèce est très répandue en Chine, sous différentes formes. Potentilla bifurca L. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Pro- vost, 1891). Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Soulié, 189/1; n° 2292). Var. Moorcroftii Th. Wolf. (P. Moorcroftii Wall.). — Thibet oriental : Tongolo, principauté de Kiala (Soulié, 1898; n° 1 106). Potentilla biflora Willd. — Thibet oriental : province de Batang (Soulié, 1903); Ta-tsien-lou (Mussot, n° 107). Dans sa Monographie der Gattung Potentilla, p. 71, Wolf fait remar- quer avec raison que l'on doit rapporter à cette espèce, comme simple — 399 — synonyme, le P. Infflisii Royïe, de l'Himalaya, qui a été rattaché bien à tort par J. D. Hooker (FI. o/Brit. Ind., II, p. 348) au P. fruticùsa U , dont il diffère essentiellement par les styles subterminaux, filiformes. Potextilla ambigua Garni). — Vunnan : Lay-tenu, près Tong-tchouan (Ducloux, 1909; n° 6201). Western China, 10-10000 f. (Wilson; i9o3-o4: nos 3A55 et 3455 a), ïhibet oriental : Tongolo (Soulié, 189/i: n° a55o); Ta-tsien-loit, principauté de Kiala (Soulié, 1890; n° 1092. Mussot, n° 106). Potentilla Mivabei Makino. — Japon : Vézo, sommet du volcan Akan (Faune, 1890:11° 10689); mont Shiribeshi, 1,800 m. (Faurie, igoH; n" 6713). Cette plante est bien voisine de l'espèce précédente, dont elle n'est pro- bablement qu'une race locale ou régionale; elle ne semble guère en différer que par les divisions externes du calice, étroites, linéaires, non elliptiques. Potentilla eriocarpa Wall. (Syn. : P. Davidii Franch. PL David, II, p. Ao). — Thibet oriental, prov. de Batang, Yargong (Soulié, 1903; n" 3622), Zambala (Soulié, 1903: nOÎ 3i 57, 0976), rochers des mon- tagnes. L'examen des échantillons originaux du P. Davidii Franch., conservés dans l'herbier du Muséum, m'a permis de constater que cette plante ne diffère absolument en rien du P. eriocarpa, auquel il faut donc la rattacher comme simple synonyme. Les élamines ne sont qu'au nombre de 20 à q5, et non «rpermulta», comme le dit Franchet. Potentilla ancistrifolia Bge. — Central China : Western Hupeh (Wilson, 1900 et 1901; n° i5i5 et 21 Ai). Su-tchuen oriental : district de Tchen-keou-tin (Farges, n° 547 bis). Corée : Kan-ouen-to, rochers (Faurie, 1902; n° 106). L'abbé Faurie a récolté, dans diverses localités du Nippon et d'Yéso, des formes à feuilles toutes ou presque toutes ternées, dont plusieurs ne peuvent guère être distinguées des formes analogues de l'espèce suivante. Potentilla Dickinsii Franch. — Chine : environs de Pékin et Mongolie orientale (David, i865). Ces échantillons avaient été rapportés par Fran- chet, dans l'herbier du Muséum, au P. fragarioides L. a typica Maxim.! — Japon : Norikusa (Faurie, 1908; n° 6716); Towada (Faurie, 1894-, n° i324o); Kattasan (Faurie, 189A; n° i3395); Shiobasa (Faurie. 1889; n° 4i3o), forme à feuilles toutes ternées. — Corée : Hoang-hai-to (Fau- rie, 1906; n° 342): Uallaisan (Faurie, 1907; n° 1099), forme à fouillis presque toutes ternées. — /jOO — Il est fort probable que les P. ancistrifolia et Dickinsii ne sont pas spe'ciflqnement distincts. Quand il est bien caractérisé, le P. ancistrifolia se différencie du P. Dickinsii par ses folioles plus épaisses, à nervures tressaillantes sur la face inférieure, ce qui les rend rugueuses, toutes sessiles ou la terminale seule pétiolulée. Mais il existe dans les deux plantes des formes à feuilles toutes ou presque toutes ternées chez lesquelles ces différences ont une tendance très marquée à s'atténuer, à tel point que certains échantillons restent indécis et ne peuvent être rattachés à l'une plutôt qu'à l'autre. Les caractères tirés de la rugosité et de la villosité plus ou moins abondante des achaines, indiqués par Wolf (Monogr., p. 8o-83 ), ne m'ont paru avoir aucune valeur, car j'ai vu des échantillons, d'ailleurs très bien caractérisés comme P. ancistrifolia , avec des carpelles à peu près lisses, et par conséquent semblables à ceux du P. Dickinsii. Les stipules sont tantôt très entières, étroitement lancéolées, subulées, tantôt plus larges et pourvues d'une ou deux dents. Potentilla fdlgens Wall. — Chine : Yunnan, plusieurs localités (Du- cloux, Beauvais). Kouy-tcheou : San-chouen, etc. (Cavalerie, n° 3837). Su-tchuen : Hoong-mon-tchang (D'Legendre, 1908; n° 5i4). Potentilla multifida L. — Environs de Pékin ( Provost). Potentilla sericea L. — Chine : Su-tchuen oriental (Soulié). Thibet oriental : Tongolo, principauté de Kiala, pelouses sèches (Soulié, 1 8g3 et 1896; n0' 1072 et 355s). Potentilla mclticaulis Bge. — Chine : environs de Pékin (Bodinier, 1888 et 1889). Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Mussot, u05 109, n4). Yargong, principauté de Batang, pelouses sèches, bords des champs (Soulié, 1901, 1903; n05 3i5i et 3626). On considère souvent cette plante comme une variété du P. sericea L. Woiî (Monographie, p. 159-160) la rattache au P. soongorica Bge, mais à tort, semble-t-il, car un échantillon original de P. mullicaulis Bge, conservé dans l'herbier du Muséum, ne répond nullement à la planche 332 des Icônes Plantarum FI. ross. de Ledebour, ni à la planche 8 du Revisio Potentillarmn de Lehmann, représentant toutes deux le P. soongorica Bge. Potentilla discolor Bge. — Chine : parc impérial de Pan-chau (Bodi- nier, 1889). Kouangsi : environs de Liou-tcheng-hien , bords du Peï- kiang, montagne de Ou-mei-chan (Beauvais, 1899; n° 206). Su-tchuen : plaine de Tchentou, vallée du Ming, ait. 5oo m. (Legendre, 1908; n0' 69 et 73). Western Hupeh (Wilson, 1900; n° 208). Japon : île de Tsushima — 401 - (Faurie, 1901; n" A88G). Corée : Chinampo, lieux sablonneux (Faurie, 1901; n° io4). Potentilla Potaninii Th. Wolf. — Tbibet oriental : Ta-tsien-lou , prin- cipauté de Kiala (Soulié, 1898; n° 527); ïongolo, terrains secs (Soulié, 189A; n° a55i). Var. subdigitata Th. Wolf. — Thibet oriental : Tongolo, terrains secs (Soulié, 1892, 1893; nos 45i et ioy3). Le n° 3463 de Wilson paraît appartenir aussi à cette variété. Il n'existe aucun échantillon authentique de cette espèce dans les col- lections du Muséum ; mais les spécimens récoltés par le Père Soulié ré- pondent bien à la description de Wolf, si ce n'est que les folioles sont peut-être un peu plus profondément incisées que ne l'indique l'auteur. Tous les autres caractères concordent bien. Wolf n'a pas vu d'achaines mûrs, mais il dit du style : rrstylus subtenninalis, basi parum vel quan- doque nullatenus incrassatus (illi Gomphostylarum subsimilis), longi- tudine carpelli, stigmate dilatalo», ce qui s'applique parfaitement à nos spécimens, qui présentent des achaines en bon état de maturité; ceux-ci sont réniformes, entièrement lisses et pâles. Potentilla nivea L. — Chine : sommet du Sy-lin-chan ( Bodinier, 1888). Thibet oriental : Yargong, province de Batang (Soulié, 190&; n° 30 2 4). Su-tchuen oriental : Leou-pin, près de Tchen-keou, rochers calcaires, ait. 2,5oo m. (Farges, 189A; n° io&3). Potentilla Saundersiana Royle. — J. D. Hooker (FI. of Brit. Ind., II, p. 35/ij a rattaché cette plante comme variété au P. ntullijida L.; mais Franchel {Plantée Delavayanœ , p. 2i5) a fait remarquer avec raison qu'à cause de ses feuilles nettement digitées le P. Saundersiana ne peut être rattaché ni au P. multifula ni au P. sevicea, qui ont tous deux les feuilles pinnées et à segments très étroits. Potentilla caespitosa Lehm. — Thibet oriental : Yargong, province de Batang, pelouses sèches des hautes montagnes (Soulié, 1903; n°3i54); Tongolo, principauté de Kiala, terrains secs et sablonneux (Soulié, i8g3; n° 970); Ta-tsien-lou, principauté de Kiala (Soulié, 1893; n° 2290). Wolf (Monogr. Pot., p. 2^3) considère cette plante, avec raison pro- bablement, comme une simple variété du P. Saundersiana Royle. Potentilla Leschenaultiana Ser. , et P. Griffithii Hook. — Ces deux espèces ont donné lieu à de nombreuses confusions. Franchet a rapporté à la première plusieurs formes du Yunnan qui doivent être rattachées, sans — 402 — le moindre doute, au P. Grijfithii. Wolf a pris pour cetle dernière espèce une plante qui appartient vraisemblablement au P. concolor (Franch.) Rolfe, tandis que son P. siklcimensis parait bien être le vrai P. Grijfithii Hook. D'autre part, c'est à tort que l'on a l'attaché au P. Leschenaultiana le P. bannehalensis Camb. : celle piaule, dont plusieurs échantillons origi- naux figurent dans les collections du Muséum , diffère du P. Leschenaultiana par l'absence complète de tomentum vrai à la face inférieure des folioles et parles divisions du calice plus allongées et plus acuminées. Le P. Leschenaultiana n'a été trouvé jusqu'ici que dans les Nilgherris et dans la chaîne de l'Himalaya; le P. Grijfithii paraît, au contraire, avoir son centre de dispersion dans le Yunnan, où il a été récolté dans de nom- breuses localités par Delavay, Ducloux, Bodinier, Forrest, Maire, et d'où il s'avance vers l'Ouest jusque dans le Bhotan et le Sikkim. Les deux plantes sont, en somme, très voisines, et la distinction devient parfois assez difficile. Le P. Grijfithii diffère cependant du P. Leschenaul- tiana par sa villosité moins abondante et plus courte, et par ses folioles plus vertes et souvent presque glabres en dessus; en outre, le style est souvent plus grêle, un peu plus long et moins fortement épaissi h la base que dans l'espèce voisine. Le P. Grijfithii se montre extrêmement polymorphe au Yunnan; c'est une plante plus ou moins robuste , parfois très grêle , à tiges dressées ou étalées, à fleurs grandes ou petites, le plus souvent jaunes, mais parfois blanches ou d'un jaune très pâle, a achaines lisses ou bien plus ou moins ridés. Les feuilles sont très variables également, mais elles sont toujours couvertes sur la face inférieure, de même que les stipules et très souvent aussi les divisions externes du calice, d'un tomentum blanc et dense, sur lequel se détachent plus ou moins nettement les nervures, qui sont cou- vertes de longs poils; les stipules sont entières, dentées ou incisées. Les divisions du calice sont tantôt toutes obtuses, tantôt les externes obtuses et les internes plus ou moins aiguës, tantôt encore toutes subaiguës. La var. concolor Franch. du P. Grijfithii, établie sur une plante récoltée au \unnan par Delavay, doit, comme l'a indiqué Rolfe (Bot. Mag., lab. 8180), constituer une espèce propre, plus robuste que le P. Grijfithii , à fieurs plus larges et à feuilles totalement dépourvues de tomentum sur la face inférieure. Par contre, les var. pumila et reticulata de Franchet, que cet auteur rattachait au P. Leschenaultiana, appartiennent en réalité au P. Grijfithii. Quant à la var. concolor Franch. , du P. Leschenaultiana, elle semble bien n'appartenir ni à l'une ni à l'autre espèce; elle paraît se rap- procher beaucoup du P. Clarhci Hook. , de l'Himalaya , si ce n'est pas cette espèce même. Ainsi que je l'ai dit plus haut, le P. siklcimensis Wolf, Monogr., p. 169, appartient fort, probablement au P. Grijfithii; quant au P. Grijfithii du même auteur, c'est une plante à feuilles dépourvues de tomentum à la — 403 — face inférieure, appartenant, selon toutes probabilités, au P. concoîor Rolfe, mais représentant une forme moins robuste que la plante du Yunnan, et à stipules plus incisées. C'est par suite, en effet, d'une interprétation inexacte de la description du P. Griffilhii Hook. , que Wolf déclare cette espèce dépourvue de to- mentum vrai sur la face inférieure des folioles : il existe dans l'herbier du Muséum un échantillon authentique de P. Grijjitltii du Sikkim (n° i5 de Hooker fds et Thomson) qui a bien les feuilles tomenleuses en dessous. Enfin, je dois encore mentionner ici une plante du Yunnan, remar- quable par ses feuilles veloutées, couvertes sur la face supérieure d'une villosilé abondante et apprimée, et que Francbel a rapportée, à tort bien certainement, au P. hololeuca Boiss. , qui en diffère au premier abord par ses folioles profondément incisées. J'ai décrit cette forme, dans les Notulœ systematicœ de M. Lecomte, III, p. 235, sous le nom de var. velutina. Potentillv poterioides Franch. — Dans sa Monographie, Wolf, qui n'a pas vu le P. poterioides, le place dans son groupe 20, Tanacetifoliee , de la série des Orlhotrichœ , ne comprenant que des espèces à feuilles dépourvues devrai tonienlum sur la face inférieure. Le P. poterioides a, au contraire, les folioles nettement lomenteuses en-dessous, conformément à la description de Franchet; cette espèce devrait donc prendre place parmi les Èriolrichœ de Wolf, mais elle ne peut entrer dans aucune des subdivisions de cette série; de plus, le style, subterminal, un peu plus court que l'acharné unir, n'est pas distinctement élargi à la base, et, par conséquent, n'appartient pas au type des Conoslylœ de Wolf; mais il en est de même pour plusieurs espèces que l'auteur place dans cette sous-section, notamment le P. Potaninii Wolf et le /\ Saunderstana Hovle, qui pourraient tout aussi bien être placés dans la sous-section des (lomphostijlœ. Parla composition des feuilles et la forme des folioles, le P. poterioides rappelle le P. pimpinelloides L. et le P. poteriifolia Boiss.; il se distingue déjà de ces deux espèces par ses folioles tomenleuses en dessous ; le P. pim- pinelloides est, en outre, une plante plus robuste, à style nettement épaissi à la base; et le P. poteriifolia a le style subbasilaire, étroitement fusiforme. Potentilla viscosa Don. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Pro- vost, 1891 ). Potentilla Gerardiana Lindl. — C'est bien h tort que J. D. Hooker (FI. o/Brit. lnd., II, p. 35o) a rattaché cette plante au P. fragarioides L. , qui en diffère déjà par la forme de son style, nullement épaissi à la base. Le P. Gerardiana est , au contraire, une espèce à style fortement épaissi — à()!i — inférieurement, voisine du P. bannehalensis Gamb., dont elle diffère par la taille moins robuste, les tiges plus grêles, moins feuillées, les cymes flori- fères plus lâches, à rameaux plus allongés, les fleurs plus petites, les divi- sions du calice moins acuminées , les extérieures notablement plus courtes que les autres, enfin par les folioles des feuilles plus allongées et plus atté- nuées à la base. Dans les collections du Muséum, il y a plusieurs échan- tUlons de cette espèce, récoltés dans différentes localités de l'Inde par Jac- quemont, et un autre spécimen provenant de l'Afghanistan : Kurrum Val- ley, leg. Aitchison, 1879 , n° 595. En outre, d'autres spécimens des récoltes de Jacquemont représentent une forme assez différente de la même espèce , à tiges grêles , étalées ou ascendantes, rarement dressées, hautes de 6 à 16 centimètres, à feuilles petites, à 2, rarement 3 paires de folioles, à cymes pauciflores; j'ai décrit cette forme dans les Nolulae systematicae de M. Lecomte , III , p. 287, sous le nom de P. Gerardiatia var. minor; mais il est possible que ce soit le P. Mun- roana Lehm., Rev. Pot., p. ko et tab. i3. Je dois encore mentionner ici un échantillon de Hooket* et Thomson (n° 61 5), provenant du Cachemyr, et figurant dans l'herbier du Muséum, où il a été jadis nommé par Spach : P. Lesehenaultiana var. bannehalensis , mais qui diffère du P. bannehalensis type, de Jacquemont, par les tiges plus grêles et étalées, et par les divisions du calice moins acuminées; cette forme parait presque intermédiaire entre le P. bannehalensis et le P. Ge- rardiatia. Potentilla pennsylvanica L. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Prévost, 1891). Potentilla chinensis Sér. — Corée : Ouen-san, sables du littoral (Fau- rie, 1901; n° 107); île Quelpaerl, lieux herbeux et bords des chemins (Faurie, 1907; n° 98). Très répandue en Chine, dans le Yunnan, le Thi- het, le Kouy-tcheou, etc. Potentilla supina L. — Corée : Séoul (Beauvais, 1890, Faurie, 1901 et 1906; n03 102 et 0^9); montagne des Diamants (Faurie, 1906; n° 35o). Tonkin, plusieurs localités (Balansa , Bois, Bon, Simond, Thorel). Répandue en Chine. Var. incana Lehm. (P. cenligrana Franch. PI. Delav., p. 216, non Maxim. !). — Yunnan : in uliginosis ad Ou-chan (Delavay, 1882 ; n° 681); champs à Ta-pin-tze , près de Ta-li (Delavay, i885; n° i52i). Var. ternata Peterm. (P. amurensis Maxim.). — Yunnan : Long-tcheou, bords des mares (Beauvais, 1893); environs de Yunnan-sen, très — 405 — commun dans les cultures, terrains humides (Ducloux. 1899; n" 635); rizières asse'che'es à Tong-tcheou, ait. 2,000 mètres (Maire). J'ai de'crit dans les Nolulae systematicae , III. p. 287. sous le nom devar. campcstris, une forme récoltée par Delavay dans le Yunuan, voisine de la var. tmiata, mais s'en distinguant par sa taille plus réduite, sa ramification plus dense, ses fleurs très petites et plus brièvement pédonculées. enfin par la villosité plus abondante qui recouvre toute la plante. Potentilla norvegica L. — Japon : Yézo : Sapporo (Faurie, 1886; n° 1295). Sakhalin : lieux herbeux près Korsakof (Faurie, 1908; nJ1 5g3 et ôgi). Potentilla cryptotaenia Maxim. — Chine : Su-tchuen oriental : pe- louses un peu humides à Kieou-ko-pao , district de Ta-lin-hien . ait. 2,000 mè- tres (Farges, 1898; n° 1^20). Potentilla aegopodiifolia Lévl., apud Fedde, Rep. nov. sp., VII, p. 198. — Corée : lieux herbeux humides au bord du Naipiang (Faurie, 1901; n" 108); prés humides à Ouen-san (Faurie, 1901; n° io3); fluvium Jalu super trajeclus Zatan-ien (Komarov, 1897; n° 896). Celte plante, trop sommairement décrite (en cinq lignes!) par M" Léveillé, constitue une esnèce des plus remarquables, n'ayant d'étroites affinités avec aucune des Potentilles connues jusqu'ici. C'est une piaule élevée, presque glabre, à feuilles ternées, remarquable par les stipules des feuilles inférieures très longuement soudées au pétiole, et par le calice ac- crescent, à divisions exlernes très étroites, presque linéaires, d'abord aussi longues et à la fin plus longues que les divisions internes. La partie libre des stipules est lancéolée, acuminée, entière. Les pétales jaunes, obcordés. dépassent un peu les divisions du calice. Le réceptacle est très velu. Bien que le style soit à peine ou même ne soit nullement épaissi à la base, celte espèce ne peut cependant prendre place que dans la série des Conostylae de Wolf, au voisinage du P. norvegica L. et du P. cryptotaenia Maxim. Le n° io3 de Faurie, que M?r Léveillé ne rapporte qu'avec doule au P. aegopodiifolia , lui appartient bien certainement, d'après l'examen que j'ai fait de quatre échantillons de ce numéro figurant dans les collections du Muséum 1 herbier général et herbier Drake): il en est de même du n° 89^ de Komarov, qui a été distribué sous le nom de P. cryptotaenia Maxim. Potentilla centk.rana Maxim. — Chine : Yuunam : Yunnan-sen , val- lons du Tchong-chan, lieux très humides (Ducloux, 190G; n° h 108). Corée : Nai-piang, dans les champs, au bord des chemins (Faurie, 1901; n" io5; P. rosulifera Lévl. !). Le n° 34 12 de Savalier, rapporté par Franchet au P. centigrana | lim/in. Mi -iiM. — xxii. 28 — 406 — pi. in Jap. eresc. , II, p. 34i), est une forme du P. Kleiniana Wiglit, à feuilles composées de 4 ou 5 folioles; la plante du \ unuan attribuée par le même auteur au P. centigrana dans les Plantai' Dehvayanae, p. 216 (l)e- lavay, n° 48 1) est le P. sapina L. var. incaiia Lehm. Frauchet a du lui- même reconnaître postérieurement cette double erreur, car on trouve dans l'herbier général du Muséum un échantillon du véritable P. centigrana du Japon (n° 5oo de Faurie), correctement déterminé par lui. Ajoutons enfin que le P. rosulifera Lévl. , in Fedde . Bep. , VII , p. 1 98 , n'est pas autre chose que le P. centigrana. Potentilla Kleiniana Wight. — Western China : mont Omi (Wilson, H)o4; n° 4855). Yunnan : ïong-tchouan , bords des fossés, ait. a,5oo mè- tres (Maire); route de Ko-kouy à San-chan (Mey, 1906; comm. Ducloux, n° 46io pp.). Thibet oriental : Tsekou (Soulié, 1895; n° 1487). Toukin : Gha-pa (Lecomte et Finet, 1911; n° 571: Hautefeuille, n° 71); bords de la Rivière noire, à Tu-phap (Balansa, 1888; n° 3388). Corée : Fusan, lieux herbeux (Faurie, 1906; n° 348). Potentilla mon vnthes Lindl. — Su-tchoueu : Ta-tsien-lou (Pratt, n° 757). Potentilla gelida C. A. Mey. — Central China : W. Hupeh (Wilson, n° 3o59). Potemilla MatsdmiraeTIi. Wolf. (P. fragiformis Franck et Sav.Enum, pi. in Jap. cresc, I, p. i32. P. gelida Auct. jap.). — II y a, dans l'her- bier du Muséum, de nombreux échantillons de cette plante, provenant des récoltes du Père Faurie dans l'Archipel japonais : et dans l'herbier Drake se trouve un spécimen provenant du s cond voyage de Maximowicz au Japon. Sur ces échantillons, le style est très grêle, filiforme, tantôt nullement. tantôt légèrement épaissi à la base. Sur d'autres exemplaires d'Asie, no- tamment de Sibérie, figurant également dans les collections du Muséum, on trouve souvent le st\le plus court, soit conique dès la base, soit au contraire un peu en massue, et il existe toutes les transitions possibles entre ces différentes formes. 11 en résulte que je suis fort disposé à ne voir dans le P. Matsumurae qu'une simple forme longistyle du P. gelida, bien que Wolf classe ces deux plantes dans deux sections différentes. Potentilla megalantha Takeda, in Keir Bull., 1911, p. 2 55. — Japon: falaises de Kunashiri (Faurie, 1889; n° 5i 75); rochers au bord de la mer à Nemuro (Faurie, 1889, n0' 3744, 5070; 1890, n° 562i; Makamura Morikatsu, comm. Faurie, sub n° 4884); falaises au cap Erimo (Faurie. 1893; n° io545); île d'ïelorofu (Faurie, 1891; n°7484); île d'Etorop (Dr Mayr, 1890: comm. Faurie, sub n° 6808). — 407 — Cette belle plante, voisine du P. fragiformis Willd., et particulièrement de la var. luchla( Willd.) Wolf de celte espèce, s'en distingue par ses fo- lioles plus arrondies ou tronquées au sommet, plus e'paisses, et par les achaines pourvus sur le dos d'une carène très nette et saillante. Potentilla fragarioides L. — Plante extrêmement polymorphe, ré- pandue en Chine et au Japon. Corée : environs de Séoul (Beauvais, 1891). Forma vegctior Th. Wolf : environs de Pékin (Bodinier, 1888 V Var. Sprengeuaixa Maxim. — Japon : collines de Nemuro (Faurie, 1890; n° 5558). Sakhalin :lieux herbeux près de Korsakof (Faurie, i<>o8; n° 595). Var. japomca (Blume) Card. comb. nov. [P. japonica Blume). — Japon : Fusiyama (Faurie, 1898; n° î2 1 1 5 ) ; Ibuki (Faurie, 1898; n° a 116). Var. ternata Maxim. [P. ternata Freyn, in Oeslerr. Bot. Zeitschv., 1902 , p. 62; P. ternata Makino, in Bot. Mag. Tokyo, 1902, p. 3o, nonC. Koch; P. FreyiiianuBoram.). — Cette variété semble à peu près aussi répandue que le type en Chine et au Japon, où elle se montre également très poly- morphe.— Corée : Montagne des Diamants (Faurie, 1906; n° 34A); montNam-san, près Séoul (Faurie, 1901: n° 758); Syou-ouen (Faurie, 1906; n° 345). Les échantillons de Corée sont remarquables par le grand développement des folioles des feuilles radicales. Potentilla reptans L. — Yunnan : Yunnan-sen (Ducloux, 1906; n° h 109). Var. incisa Franch. — Environs de Pékiu (Bodinier, 1888). Vuunau : Ngay-Kio près Kiao-kia (Ducloux, 1909; n" 653i). \ ar. skrioophvlla Franch. — Je rapporte à celte variété d'assez nom- breux échantillons du Yunnan, récoltés dans différentes localités par Dela- vay et Maire , et qui correspondent bien à la plante de Mongolie décrite par Franchet, notamment par leurs feuilles presque toutes ternées et couvertes sur la face inférieure de longs poils blancs apprîmes; ils en diffèrent tou- tefois par leurs fibres radiculaires non ou à peine renflées, et par leuKs fleurs plus petites, parfois très brièvement pédonculées. D'autre part, un échantillon de l'herbier Drake, récolté par Fauvel à Chefou (Chine septen- trionale) se rapporte bien à la var. sericophylla par ses fibres radiculaires renflées et parles autres caractères, mais en diffère par ses liges courtes, non rampantes, et par ses Heurs plus brièvement pédonculées. 28. — 408 — C'est à tort que Franchel indique les sépales extérieurs de la var. serico- pkylla comme un peu plus grands que les internes : ce caractère ne se vé- rifie pas suc l'échantillon original conservé dans l'herbier du Muséum, sur lequel toutes les divisions calicinales sont à peu près égales. Potentilla anserina L. var. pusilla Goss. et Gerni. — Thibet oriental : Vargong, province de Balang (Soulié, 1908; n° 3i53). Potentilla peduncularis Don. — Thibet : Tsekou, 2,900-/1,200 mètres (Monbeig, 1908 et 1912); montagne de Tsen-tchrong (Soulié, 1896; n" 1068); Ta-tsien-lou (Soulié, 1898; n° 2291 pp.). Potentilla stenophylla Diels, in Notes front Royal Bot. Gard. Edinb., 1912, p. 271. (P. peduncularis var. stenophylla Franch.). — Yunnan : sommet du Io-chan, ait. 3,4oo mètres (Maire). Thibet oriental : Tsekou, mont Sila (Soulié, 189.5; n" 12/17); Ta-tsien-lou (Soulié, 1893; n° 2291, pp.). Western China, rocks, 1/1,800 ft. (Wilson, 1904*, n° 3/162). C'est avec raison que Diels a élevé au rang d'espèce cette jolie plante que Franchet soupçonnait déjà, d'ailleurs, être une espèce propre; elle diffère, en effet, du P. peduncularis par des caractères assez importants : feuilles plus étroites, folioles plus courtes, moins dentées, souvent entières dans leur partie inférieure, ou même tout à fait entières latéralement et seule- ment tridenlées au sommet; on ne trouve jamais de lobules entre les fo- lioles, tandis qu'il en existe très souvent dans le P. peduncularis; fleurs moins nombreuses (souvent une ou deux seulement); divisions externes du calice toujours entières, tandis qu'elles sont généralement dentées ou tritides dans le P. peduncularis; entin, chez ce dernier, le style n'est guère plus long que l'acharné, alors que, dans le P. stenophylla, il est environ une fois plus long. Potentilla leuconota Don. — Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Mussot, n° 1 1 1) ; Tsekou (Monbeig) ; montagnes de Patong (Soulié , 1 89.5 ; n° 1 00H pp.). Su-tchuen oriental: district de Tchen-keou-tin (Farges, n° 33i bis). Central China : W. Hupeh (Wilson, 1901; n° 8072). Western China: mont Omi( Wilson, 190/1; n* 485.3). Potentilla (Sibbaldia) Sibbaldii Hall. fil. — Thibet oriental: Tongolo, principauté de Kiala, lisières des bois, pelouses (Soulié, 1891, 1893,189/1; n0! 10, io58, 25/19 bis). Potentilla (Sibbaldia) adpressa (Bge) Gard. comb. nova. (Sibbaldia ad- pressa Bge). — Il faut rapporter à celte espèce, comme simple synonyme, d'après les échantillons originaux de l'Himalaya conservés dans l'herbier — 409 — du Muséum (n° i5<)i de Jacquemont) le P. Lindenbergii Lehm. Rev. Pot. , p. îft, tab. 2 , que J. D. Hooker avait rattaché bien à tort au P. fruticosah. comme var. pumila. La figure de Lehmann correspond d'ailleurs parfaite- ment avec celle de Ledebour (Ic.pl. FI. ross., tab. 276), sauf en ce qui concerne les pétales, qui sont représentés trop larges par Lehmann; l'exa- men des (leurs de la plante de Jacquemont m'a montré des pétales étroits, souvent plus courts que le calice, absolument comme sur la plante de l'Al- taï. Les étamines, au nombre de 10, ont les anthères orbiculaires ou sub- orbiculaires et les filets parfois très courts; les ovaires, au nombre d'une dizaine également, sont portés sur un réceptacle très veïu, et séparés des étamines par un anneau de poils qui égalent presque les styles; ceux-ci sont sublerminaux , filiformes. Potentilla (Sibbaldia) pirpurea Hook. — Yunnan : coteaux calcaires et pierreux au-dessus du col de Yen-tze-hay (Delavay, 1888 ). Thibet oriental : Ta-lsien-lou , principauté de Kiala (Soulié, 189A; n° 2288. Mussot, n° io4). Agrimonia eupatoria L. — Espèce répandue dans toute l'Asie orientale, depuis la Sibérie jusqu'en Indo-Chine. La forme pilosa est au moins aussi fréquente que le type; l'abbé Faune l'a récoltée en Corée et à Formose. Celte forme, qui a reçu les noms d' A. pilosa Ledeb. , A. dahurica Wiiid., A. viscidula Bge, et qui se relie au type par de nombreuses transitions, en diffère, sur les écbantillons bien caractérisés, par ses feuilles à limbe plus mince, moins velues, parfois presque glabres, ou ne présentant des poils qu'à la face inférieure des folioles , sur les nervures primaires et se- condaires, par ses fleurs plus petites, par son calice fructifère moins hé- rissé, et par ses tiges plus généralement rameuses dans le haut. On trouve presque toujours des glandes résinifères à la face inférieure des folioles, caractère qui rapproche cette forme de VA. odorata Mill., mais ce dernier a les soies externes du calice à la fin réfléchies, ce qui n'a pas lieu dans la forme pilosa. Spenceria ramalana Trim. — Western China, 11,000 ft. (Wilson, 190.8; n° 3453). Thibet oriental : Yargong, pâturages et pelouses sèches, des montagnes (Soulié, 1900 et 190/1; n"' 3 1 4 9 , 062 1); Tongolo, Ta- tsien-lou (Soulié, 1893; n° 658. Mussot, n° 11 5). (■! suivre.) — MO — Fougères de vHerbier du Muséum, par le Prince Bonaparte. Déterminations de M. Garl Christensen et du Prince Bonaparte , membre de l'Institut. Tous les spécimens dont le nom est précédé d'une étoile ont été déter- minés par M. Cari Christensen , de Copenhague. Tous ceux sans indications spéciales ont été déterminés par le Prinoe Bonaparte. Les numéros qui précèdent les noms de genres sont ceux qui leur sont attribués dans Y Index Filicum de C. Christensen, 1906 et 1913. 20. Dryopteris. *Dryopteris arida 0. Kuntze. Insulinde, Java, 1801. — Legit Gôring, nn 188. *Dryopteris Boryany G. Christensen. Indes orientales, IVellighery. 18&0. — Legit Perrottet , n° 620. Dryopteris cochleata C. Christensen. i° Peninsula Indiae orientalis. ■ — Herb. Wight, n° 01 52. Distributed at the Boyal Gardens, Kew, 1866-1868. — Herbier du Muséum, 1869, n° i3. *2° Indes orientales. Côte près des Neillegheries , Calicot, Jan- vier 18 A3. — Legit Perrottet. Ors. — Détermination de M. C. Christensen dont l'étiquette originale porte l'observation suivante : rThe true one.» — R. B. *3° Indes orientales , environs de Pondichéry, 1 855. — Legit M. Perrottet. Obs. — Détermination de M. Cari Christensen dont l'étiquette originale porte l'observation suivante : «The true one.^ — R. B. — 411 — Dryopteris extensa 0. Kuntze. *i° Insulinde, Sumatra, 18 Ai. — Legit Hombron. *2° Insulinde, Sumatra, détroit de la Sonde, Baie de Lampoong, 18/11 . — Legit Hombron, n°5. Voyage de YAstrotabe et de la Zélée, i838-i8Ao. Dryopteris gongylodes 0. Kuntze. *i° Insulinde, Java. — Herb. diversorum botanicorum Insulae Javae. In horto Academiae Lugduno-Batavae, n° 100. *-2° Indo-Chine , Pulo-Condor, 1869. — Legit de Lanessan. Obs. — Sur l'étiquette originale : rrMihi misit Gahiac- Dryopteris goxgylodes 0. Kuntze. Var : hirsùta Mettenius. Indes orientales, Pulo-Pinang, i8.'M-o5. — Legit Adolphe Delessert. *Dryopteris heterocarpa 0. Kuntze. Insulinde. Java. — Herb. diversoruwi botanicorum Insulae Javae. Inhorto Academiae Lugduno-Batavae, n° i52. Dryopteris invisa 0. Kuntze. Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Terrestre. Janvier 1895. — Legit Langlasse, n0' i5o et i65. Dryopteris ochthodes G. Ghristensen. *i° Indes orientales, Nellighery, 18A0. — Legit M. Perrottet, n° .^67. *2° Peninsida Indiae Orientalis. — Herb. Wight, n° 3i5o. Distributed at the Boyal Gardens, Kew, 1866-1868. — Herbier du Muséum, 1869, n° i3. *Dryopteris ornât a G. Ghristensen. Sans nom de collecteur , sans date. Obs. I. — Sur la première étiquette originale : podium. POLVPODIUM PHÏMATODF.S L. Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895. — Legit Langlasse, n° i5<2. Ors. — Sur l'étiquette originale : cr Terrestre. » POLYPODIDM PTEROPUS Blume. Insulinde, Java, i85i. — Legit (Jôring, n° 190. 116. Cyclopliorus. Cyclophorus adnascens Desvaux. Indes orientales. — Herb. Wight. propr. Crvptogamia, n° 54. 120. Drynaria. Dryxaria mollis Beddome. Indes orientales, Himalayas, Kumaon, Binsas, 7,000 pieds. — Hiina- layan Herbarium, IL Straehey and J. E. Winterbottom, n° 11. /i16 101. I .> £00 t Observations et Etudes faites .1 Madagascar par M. Jean Legendre, Médecin major de ire classe. Paludisme et pisciculture. — Destruction des larves de Moustiques par les Poissons. — Eq 1918, je fus charge par ie Ministère des Colonies d'une mission ayant pour but d'étudier les moyens de lutter contre le paludisme intense qui sévit sur les Hauts-Plateaux de Madagascar et qui prend sou origine dans les rizières dont la superficie cultivée est considérable. Les larves des Moustiques du genre Anophèle, propagateurs de la malaria, vivent, en effet, dans les rizières, où elles se rencontrent avec une abon- dance extrême. En outre des mesures antipaludiques classiques dont je ne parlerai pas, le programme suivaul fut proposé par moi et approuvé par le Gouverneur général Picquié, qui avait compris toute l'importance de ma mission. Je créai à Tananarive une Station aquicole avec laboratoire et douze bassins d'élevage, alimentés par l'eau d'un canal de décharge faisant partie du système hydraulique de la plaine. Pour l'empoissonnement des rizières en vue de la destruction des larves d'Anophèles , j'eus recours au Cyprin doré (Carrassius auralus), autrefois introduit dans file par Jean Laborde. Ce Cyprinidé, dont l'appétit pour les larves est très connu, pullule et croît dans les eaux stagnantes des rizières avec une rapidité remarquable. Pour ne citer qu'une expérience, i,3oo Cyprins, d'un poids total inférieur à 6 kilogrammes, mis en rizière fin janvier, donnèrent, après cinq mois, 18,000 Poissons de toute taille , pesant ensemble 120 kilogrammes. Les plus gros atteignaient i5o grammes. Ce petit Poissou fraie dans la rizière , où il dépose ses œufs sur les parties immergées de la tige du Riz. A raison de 100 kilogrammes à l'hectare, l'élevage des Cyprinidés dans les rizières peut produire à Madagascar, en une saison rizicole de 6 à 7 mois , trente-cinq mille tonnes (35, 000 t.) de Poisson. Avec des Cyprinidés de grande taille à croissance plus rapide que celle du Poisson rouge , ce ren- dement serait considérablement augmenté. J'ai introduit à la Station aquicole des Carpes-miroirs (Cjjprinus carpis, var. specularis) d'une variété sélectionnée à croissance rapide, importées de France, et des Carpes Maillard, provenant de la Réunion. Avant de — 421 — quitter Madagascar, j'ai pu faire pondre ces dernières dans un bassin spé- ciaiement aménagé à cet effet. Mon intention est de substituer au Cyprin doré, pour l'empoissonnement des rizières, des marais et des étangs, ces deux variétés de Carpe qui lui sont supérieures par la taille et la qualité de la chair. Jacques Pellegrin , qui a fait l'élude des espèces dulcaquicoles de la grande île africaine, a mis en évidence une caractéristique de sa faune ichlyolo- gique : l'absence des Cyprinidés; actuellement, elle possède les trois que je viens de nommer. La réalisation de mon programme de Pisciculture fournira en abondance un aliment très recherché par les Malgaches et une denrée d'exportation au goût des Chinois qui travaillent dans la colonie du Cap et à Pile Mau- rice. Madagascar est la seule colonie française qui possède une station de Pisciculture. Elle le doit à l'idée dont j'ai poursuivi sans trêve la réalisation depuis des années : l'application à la destruction des larves de Moustiques du procédé biologique qu'on emploie couramment en agriculture pour la destruction des Insectes nuisibles, l'opposition d'une espèce à une autre. En la circonstance, le procédé donne un rendement maximum, puisque l'espèce utile rentre dans l'alimentation humaine et qu'on peut, à volonté, en assurer la multiplication. Le problème du paludisme sur les Hauts-Plateaux de Madagascar est un problème agricole, c'est par la pisciculture et l'hydraulique qu'on le résoudra rapidement (1) ; les autres moyens ne sont que des moyens secondaires, des moyens d'attente. Pêche. — A mon instigation et à litre d'essai, la pêche a été réglementée dans la commune de Tananarive. Un projet de réglementation générale était à l'étude quand j'ai quitté la colonie; il est nécessaire de mettre un frein à l'instinct destructeur des Malgaches qui mangent le Poisson à l'état d'alevins. Le Poisson doit être protégé au même titre que le sont dans la même colonie l'Aigrette et les Gallinacés sauvages. Entomologie agricole. — Chenilles nuisibles aux cultures de Riz. — Les quelques loisirs que me laissait mon objectif principal : l'assainissement des rizières, je les ai consacrés à l'étude des parasites des Céréales de grande culture, des parasites des Plantes maraîchères et des Arbres fruitiers. J'ai signalé au service de colonisation les dangers de la propagation d'uni1 variété de Riz originaire de Java, dont il était fait un essai à la Station agri- W La mise à sec de la rizière avant la récolte ou immédiatement après, l'em- poissonnement pendant la période de mise en eau sont des mesures anlimalariques d'ordre capital. Muséum. — wii. 2^ • — 422 — cole de Namisana. Une parcelle de ce Riz, alors que les parcelles d'autres Riz à son contact étaient épargnées, est devenue la proie de la chenille d'un Lépidoptère nocturne non encore déterminé. Cette larve se loge dans un des deux ou trois premiers espaces interuodulaires de la lige dont elle perfore les cloisons de séparation. Les tiges parasitées étaient dans la pro- portion de ko p. i oo ; au moment où le grain allait grossir et mûrir, l'épi se desséchait et le grain se ratatinait. Le papillon dont il s'agit existait déjà dans la région, mais il a manifesté pour cette variété de Riz importé une éleclivité qu'il serait imprudent d'entretenir. Des Lépidoptères diurnes, du genre Pamphile, passent leur vie larvaire sur les feuilles de toutes les variétés de Riz , mais sans causer aucun dom- mage à la plante. Larves de Diptères attaquant les pêches. — Ayant remarqué que les fruits du Pécher dit Malgache, très répandu sur les Hauts-Plateanx , mais pro- bablement d'importation étrangère, étaient parasités par les larves d'une Mouche dans la mesure de 3o p. îoo en janvier, de 70 à 80 p. 100 en février, j'élevai ces asticots qui, au nombre de 6 à 7, forment dans la pulpe des pêches un volumineux abcès allant jusqu'au noyau, qui déprécie com- plètement ces fruits. Les insectes parfaits que j'obtins furent déterminés par E. Roubaud qui y reconnut Ceratitis ca'pitata. D'autres variétés de Pêcher, provenant du Cap et cultivés à la Station de i\amisana, dont la floraison et la maturation précèdent d'un mois environ la maturation de la pêche malgache, furent tous, sauf les derniers fruits mûrs, épargnés par le parasite. La raison en est, évidemment, que Ceratitis capitata n'a pas encore commencé sa ponte quand les fruits de ces arbres, supérieurs par leur volume et la qualité de leur chair à la pêche malgache, viennent à maturité en décembre e tau début de janvier. Il en résulte une indication pratique importante que je signalai au service compétent, dont les essais d'acclimatation et d'amélioration des Rosacées à fruits comes- tibles, pratiqués à la Station agricole, sont très encourageants. Le Pêcher, entre autres, croît facilement; ses fruits, en raison de la situation de Mada- gascar dans l'hémisphère sud, pourraient devenir l'objet d'une exportation sur la métropole , de même que les pêches du Cap sont dirigées sur le marché de Londres. Sur les Hauts-Plateaux de Madagascar, la plupart, sinon toutes les [liantes utiles, ont à supporter des dommages de la part des Insectes, pres- que toujours des chenilles de Lépidoptères nocturnes. L'extrême abondance des papillons est certainement en rapport avec l'absence à peu près totale des Oiseaux. La Pathologie végétale de la grande île africaine reste presque tout entière à étudier scientifiquement pour en régler une prophylaxie rai- — 423 — sonnée, afin que rien ne vienne compromettre un avenir agricole plein de promesses. Botanique appliquée. — Introduction de Cinchonas. — Une plantation «le Cinchonas, ou Quinquinas , par semis de graines provenant des Indes néer- landaises, pays gros producteur des écorces de Quinquinas d'où on extrait la quinine et ses sels, fut faite par le Service de colonisation. Certaines zones d'altitude de la grande ile paraissent devoir convenir aux Cinchonas, dont la culture, si elle réussit, pourrait devenir une source de revenus pour la colonie. SOMMAIRE. Page*; Acte.? administratifs. — Nominations de Mm° Lemoine comme Stagiaire , do M. Vincens comme Boursier. — Décès de M. Haun, Commis de la Bibliothèque, de M. Rouhaud, Jardinier-chef des Pépinières, de M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou. — Citation à Tordre du jour de l'armée de M. Rouyer, Jardinier-chef du Carré-fleuriste, Capitaine du Génie 357 et 358 Présentation d'un ouvrage par M. le Professeur Stanislas Meunier 358 Communications : Les Savants espagnols au Muséum national d'Histoire naturelle 36o P. Chabanadd. Énuméralion des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique occidentale, appartenant aux Collections du Muséum, avec la des- cription des espèces et des variétés nouvelles. [Figs. j 3 G -j L. Roule. A propos de X Hippocampus Arnei (nec Aimei) L. R 383 J. Delphi-. Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche. Rectification " 3 Le Prince Bonaparte. Fougères de l'Herbier du Muséum h i o J. Costahtjn. Note sur le Maxillaria chlorantka X ochroleuca (Orchidées). . 4 17 J. Legendre. Observations et Études faites à Madagascar iaq AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des manu- scrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres , jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et renseignement qui s'y l'attachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires, de Meynbres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme nxe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). (l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Associa lion. 120, boulevard Saint-Germain. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1916. — N° 8. 100K RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 21 DÉCEMBRE 191G. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président donne connaissance des faits suivants, qui inté- ressent le Muséum : Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à partir du ier no- vembre 1 9 1 6 , a été accorde' à M. Viguier , Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie) au Muséum. (Arrêté ministériel du 17 novembre 1916.) M. Lebard, Licencié es Sciences naturelles, a été chargé de nou- veau , à dater du ier novembre 1916, et pour Tannée scolaire 1916- 1917, des fonctions de Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie) au Muséum, en remplacement de M. Viguier, en congé sans traitement. (Arrêté ministériel du 2 décembre 1916.) M. le Président donne la parole à M. le Professeur Bouvier, qui se fait un devoir de signaler la glorieuse conduite aux armées de M. Lucien Berland, Préparateur du Service d'Entomologie. Mobilisé comme sergent de l'active dès le début de la guerre , M. Berland fut d'abord envoyé en Bretagne pour y former des recrues; après quelques Muséum. — xxu. 3o mois, il partit pour le front et prit part aux longs et durs combats qui eurent pour théâtre la région de Notre-Dame-de-Lorette, où il gagna ses galons de sergent-major. Un peu plus tard, il était dans l'Argonne, au Four-de-Paris; il resta dans ce poste dangereux jusqu'au mois de juin 1916; il s'y distingua si bien, qu'il fut successivement promu adjudant, adjudant-chef, puis sous- lieutenant: une citation à l'ordre du jour de sa division proclamait bien haut ses exploits et son courage. Dans le courant de juin, il fut détaché à Verdun et, dès son arrivée, prit part à la lutte qui redevenait ardente autour de la glorieuse cité. Le 27 juin, au moment où il conduisait sa compagnie à l'attaque de Thiau- mont, il fut frappé à la tempe gauche par un éclat d'obus. La blessure était grave et il fallut évacuer le vaillant soldat; durant des mois, il fut entre la vie et la mort, car le temporal était fracassé, l'hémisphère gauche gravement atteint. Grâce aux soins admirables qu'il reçut à l'hôpital de Royat, il put résister à sa terrible blessure et aux opérations qui s'en sui- virent. Pour le sang-froiil et l'audace qu'il avait montrés dans l'attaque, il reçut la croix de la Légion d'honneur. Nous serons fiers de revoir au Muséum ce brave entre les braves. Il est mieux aujourd'hui, mais réclame un long repos intellectuel; quand vien- dront les jours de paix, il pourra reprendre la place qu'il occupait au Muséum et justifier les espoirs que tous les amis de la Science entomolo- gique ont fondés sur lui. M. le Président annonce que le Muséum a perdu un de ses meilleurs collaborateurs en la personne de M. Adrien Lucet. Assis- tant de la Chaire de Pathologie comparée, décédé le 6 décembre 1916. Ses connaissances étendues et ses travaux de Pathologie vétérinaire Pavaient fait remarquer par le Professeur Chauveau qui avait tenu à en faire son collaborateur; il devint rapidement Membre de l'Académie de médecine, Président de la Fédération des So- ciétés vétérinaires de France, et fut admis dans de nombreuses Sociétés scientifiques; ses mérites l'avaient fait nommer Officier de l'Instruction publique, Officier du Mérite agricole, Chevalier de la Légion d'honneur. Selon la volonté de M. Lucet, ses obsèques ont eu lieu à Courtenay (Loiret) dans la plus stricte intimité; M. le Président regrette que cette décision l'ait empêché d'exprimer les sentiments d'estime qu'il avait pour lui et de rappeler les prin- cipaux travaux qu'il avait exécutés au cours de sa carrière scien- lifique, en insistant sur leur valeur. — A27 — M. le Président annonce que le Muséum vient encore.de perdre un savant des plus distingués, le Dr H.-L. Sauvage, Assistant hono- raire, qui, pendant de longues années, fut attaché à la Chaire d'Herpétologie et d'Ichtyologie. Ses connaissances sur les Reptiles et en particulier sur les Poissons étaient des plus approfondies; ses mémoires, comme ses travaux d'ensemble sur les Poissons vivants et fossiles, marquent et continueront à marquer dans la Science. Lorsqu'il quitta le Muséum pour se retirer à Boulogne-sur-Mer, sa ville natale, ce fut pour y devenir le Directeur de la station agri- cole, le Directeur des Musées, le Secrétaire perpétuel de la Société académique. Son œuvre scientifique si appréciée lui valut d'être nommé Olficier de l'Instruction publique, puis Chevalier de la Légion d'honneur; les services qu'il rendit lui méritèrent l'hono- rariat dans toutes les fonctions qu'il avait occupées. Nous ajou- terons que l'aménité de son caractère et son obligeance extrême lui conciliaient toutes les sympathies; il disparaît laissant au cœur de ceux qui l'ont connu les plus sincères regrets. M. le Professeur Bouvier, au sujet d'une donation faite au Muséum, s'exprime ainsi : J'ai la satisfaction de faire connaître que, grâce à l'amabilité de mon collègue M. le Professeur L. Roule, il a pu être installé dans une des salles de la Ménagerie des Reptiles deux vitrines renfermant des Inseetes Ortho- ptères des régions chaudes du globe; vitrines et insectes sont un don de M. l'Abbé Foccher. On ne saurait trop le remercier d'avoir bien voulu gratifier le Muséum de familles entières de ces singuliers animaux du groupe des Phasmides, les uns, les Phyllies, qu'on a eu rarement l'oc- casion de voir vivants, les autres, les Cyphocranes, qu'on n'a jamais vus au naturel, non pas seulement en France, mais en Europe; naturalistes et curieux qui visiteront la Ménagerie des Reptiles auront toute facilité d'étudier ou d'admirer ces singuliers animaux. Grâce à l'obligeance de M. le Professeur E. Bugivion (de Lausanne), bien connu par les belles études qu'il a faites à Ceylan sur les Termites, M. l'Abbé Foucher, put, en 191 3 , disposer d'un certain nombre d'œufs de Phyllies, qu'il plaça à la fin de juin dans une vaste cage vitrée; les éclo- sions se succédèrent pendant le mois d'août et il obtint 38 jeunes, dont l'évolution complète ne s'accomplit pas. Cet échec ne le découragea pas, et ayant eu à sa disposition, en 1914, déjeunes sujets donnés aimablement par le prince d'Arenherg, il reprit les élevages commencés, et cette fois ob- tint des résultats qui lui permirent de décrire et de représenter, mieux que 3o. — 428 — ses devanciers, toutes les phases de l'existence du Phyllium bioculatum Gray. Mais si l'attention avait été appelée à diverses reprises sur les Phyllies , dont la ressemblance frappante avec les feuilles de certains arbres les faisait appeler des feuilles ambulantes, et en faisait des objets de curiosité, M. l'Abbé Foucher eut l'heureuse fortune de recevoir d'un naturaliste d'Am- boine, M. Rey, des œufs, mimant absolument des graines, qui donnèrent naissance a de jeunes Phasmides , rappelant absolument les Bacilles de nos pays. Notre naturaliste, préoccupé d'assurer l'alimentation de ses nour- rissons, eut l'excellente idée, après divers essais, de leur offrir comme aux Phyllies des feuilles de ronce, qu'ils acceptèrent aussi bien qu'elles, et lui permirent d'assurer leur alimentation en toute saison; il eut aussi la satis- faction de mener à bien leur éducation et de reconnaître dans la forme adulte le Cyphocrana^ gigas Lin. ; il a pu ainsi le faire représenter à tous les âges, dans les attitudes les plus inattendues et faire peindre les adultes dans leur livrée naturelle, livrée dont nous étions loin de soupçonner les couleurs extrêmement variées. Il faut louer la volonté et la persévérance de M. l'Abbé Foucher qui a su faire prospérer les éducations de ces Phasmides, recueillant chemin faisant quantité de faits biologiques inattendus, dans des conditions d'une extrême simplicité, car son installation était fort modeste; c'était sa cuisine, transformée en uu insectarium fort intéressant à visiter, qui était son laboratoire. Nous devons lui savoir grand gré du don qu'il a fait au Muséum, don qui permettra à chacun de voir pour la première fois ces curieux insectes de l'Archipel des Moluques. M. le Professeur Joubin annonce que M. le Dr Jousseaume con- tinue la série de ses dons généreux de Coquilles, qui embrassent actuellement 10 genres de Lamellibranches (Lucines, Diplodontes, Mactres , Lutraires , Crassatelles , Gardites , Aslartes , Chaînes , Arches , Pectoncles), comprenant 3, 600 individus (mer Rouge: 1,600 indi- vidus; localités diverses : 2,000 individus), et 5 genres de Gastéro- podes (Volutes. Olives, Gyprées. Strombes, Scalaires), représentés par 5,25o individus (mer Rouge : 1,1 5o individus; localités di- verses : 6,100 individus). (1) Cyphocrana, Ser ville, 1 8a 5, lice Cyphocrania Burmeisler, 1 83g. Nous ferons remarquer que l'auteur allemand, en modifiant l'orthographe du nom, semble s'être attribué la priorité, de la création du genre; aussi ce nom a-t-il été accepté, à tort d'après nous, par des auteurs subséquents, Westwood , i85y, K. Brunner von Wattenwyl et J. Redtenbacber, 1908. (J. K. d'H.) — 429 — M. le Président donne la parole à M. le Professeur Stanislas Meunier qui signale à la gratitude de la réunion M. Paul Serre, Consul de France à la Trinidad, Associe' du Muse'urn, qui, dans une lettre datée du 20 novembre dernier, a fait connaître qu'il a recueilli dans sa résidence la somme de 5 1,437 &*• 6° pour les OEuvres de Guerre de la France et qui termine en disant : «et je continue U /|30 COMMUNICATIONS. Les Moeurs des Pteromys de lInde, par M. Guy Babault, Correspondant du Muséum. Au cours de la Mission zoologiquc que j'ai été chargé de remplir dans l'Inde, j'ai eu l'occasion d'observer les mœurs de ces grands Ecureuils- Volants , qui ne sont pas rares , dans la chaîne de l'Himalaya , sur les hauts sommets, jusqu'à la limite des forêts de Conifères. L'espèce dont il s'agit ici est le Pteromys punclatus de Gray, qui n'est pas la plus grande du genre, mais atteint cependant 80 centimètres de longueur, dont la moitié environ pour la queue. Les membranes des flancs, lorsqu'elles sont ten- dues, augmentent de près de 2 3 centimètres de chaque côté la largeur du corps de l'animal. Le pelage est serré, mais assez court, sauf à la queue qui est touffue et aux membranes aliformes où les poils forment une sorte de frange. La région dorsale est d'un bai clair, la pointe des poils passant au blanc argenté, ce qui donne à la fourrure un aspect piqueté. En dessous, la teinte générale est d'un roux vif, plus clair vers le milieu du ventre, et passe au blanc sur la gorge, le tour de la gorge et le menton. L'extrémité des sourcils, des moustaches et les pieds sont noirs. Les yeux, grands et sail- lants, ont l'iris marron et sont protégés par de longs sourcils. Le tronc est fusiforme; les doigts, sauf les pouces des mains, sont munis d'ongles recourbés et très aigus, et la face palmaire des quatre pattes porte de fortes pelotes saillantes, servant à amortir la chute de l'animal à la fin de son élan, qui est quelquefois très violent (pi. VIII. fig. 3 et h). L'Ecureuil-Volant s'élève sur les hautes montagnes de l'Inde septentrio- nale jusqu'aux derniers arbres des immenses forêts de ces régions, presqu'à la limite du règne végétal. C'est en poursuivant un troupeau de Mouflons que j'aperçus, pour la première fois, un de ces Rongeurs s'élançant du haut d'un rocher a pic que je contournais. Je le pris d'abord pour un Oiseau de proie. Surplombant l'abîme au-dessus de ma tête, décrivant uue courbe d'environ 5o mètres, il disparut à mes yeux. Encore intrigué de cette apparition rapide, j'allais poursuivre ma route, 3 « — ^ ea >-- 3 O — iHMJlp o M co Cl O se S a s a, S* g O O '3 S «63 §■§ o fi -S 3 "S J3 O I.H ai f x o » S - « en jj » c - > — - » 00 en o m S — 3 S — S en 3 -a a a. -CD S CS a> s « -a 3 CD — 431 — quand à nouveau l'animal reparut, décrivant une trajectoire semblable à la première. Huit fois de suite, il renouvela ce vol plané sans paraître des- cendre d'une façon notable. Quelques minutes à peine s'écoulaient entre chaque apparition, comme s'il prenait le temps de s'élever en grimpant pour reprendre une nouvelle envolée; il semblait se diriger uniquement par l'inclinaison qu'il donnait à son corps. Quelque temps après, un autre Pteromijs , que j'aperçus sur un arbre isolé, me permit de serrer de plus près le problème de ce vol singulier. A notre approche, l'animal s'était réfup;ié dans l'excavation d'une des plus hautes branches. Dans l'espace d'un éclair, nous le vîmes s'élancer dans le vide avec force, la tête la première et les membranes repliées (pi. VIII, fig. 1 ). Il se laissa tomber verticalement, du haut de la branche , fran- chissant les deux tiers au moins de la hauteur de l'arbre, puis, tout coup, relevant la tète, il étendit ses membranes (pi. VIII, fig. 2) et exécuta un vol magnifique vers une forêt située en contrebas. A plusieurs reprises, par la suite, il me fut donné d'observer ces ani- maux , et chaque fois je remarquai le même départ. Le plus long vol que j'aie noté est celui de la haute vallée de la Paroati (plus de 3oo mètres). Ce vol plané est aussi rapide qu'une chute, mais l'animal semble parfai- tement calculer son élan et le mesurer suivant la distance à parcourir. La trajectoire, à partir du moment où il déploie ses membranes, est très tendue , mais , naturellement , toujours oblique. D'ailleurs , l'Ecureuil-Volant semble modifier très facilement sa direction en plein vol, et il évite parfai- tement les obstacles qu'il rencontre. J'ajoute que lorsqu'il n'a qu'un bond à faire d'une branehe à l'autre, il saute comme un Écureuil ordinaire sans se servir de ses membranes. Ces animaux pénétrent jusque dans les villages; j'en ai observé un qui habitait un arbre sec au beau milieu des habitations de Pulga. Nocturnes, comme toutes les espèces du genre Pteromys, ces Rongeurs ne sortent d'ordinaire qu'au crépuscule et regagnent leur retraite un peu avant l'aurore. Ils restent tout le jour pelotonnés dans leur trou, la tête cachée entre les pattes et la queue rabattue et roulée autour du cou. Quand on les dérange dans leur sommeil, ils font entendre un grognement prolongé qui se termine par un cri aigu. Leurs défenses consistent en coups de griffes des pattes de devant et en morsures qu'ils portent en projetant le haut du corps eu avant; ils rejettent rapidement la tête en arrière après chaque attaque. La femelle met bas, en mai, dans un trou d'arbre ou de rocher, qu'elle aménage pour recevoir ses petits, au nombre de deux. Ceux-ci restent fort longtemps avant de se risquer à se servir des membranes des flancs. C'est seulement vers trois mois qu'ils commencent à se lancer à l'exemple des parents, mais, beaucoup plus jeunes, ils bondissent déjà fort bien de branche en branche. — 432 — Les indigènes de ces régions affirment que ces Écureuils hivernent dans les troncs d'arbres creux. Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais trouvé de pro- visions dans les trous que j'ai explorés. En captivité, et pris jeunes, ces animaux s'apprivoisent aisément et ne tardent pas à suivre leur maîlre. Ils sont alors très doux et amusants. J'en ai gardé un près d'un mois. Il jouait avec un jeune Renard. Son cri, répété plusieurs fois de suite , était monotone , court et aigu , mais non désagréable à l'oreille. Malheureusement , il est presque impossible de garder longtemps des Pteromysen captivité. Malgré tous les soins , ils dépérissent rapidement, bien qu'ils mangent avec plaisir la nourriture qu'on leur donne , telle que pain, lait, fruits secs et autres substances végétales. — 433 — Révision nu Genbe Prosymna Gn.ir, par M. Paul Charanaud, Correspondant du Muséum. Le genre Prosymna Gray(1) est compose' d'un petit nombre d'espèces qui appartiennent exclusivement à la faune du Continent Africain (2), où elles sont généralement répandues sur tout le territoire compris entre le Cap de Bonne-Espérance et l'Equateur. Seules quelques-unes d'entre elles remontent d'une dizaine de degrés sur l'hémisphère boréal , mais sans dépasser, ni même peut-être atteindre, la limite sud du Sahara. Jusqu'ici du moins , le Soudan égyptien , le Soudan français , le Lagos et le Dahomey sont les régions les plus septentrionales où l'on ait encore rencontré des représentants de ce genre. Excepté Prosymna ambigua et P. meleagris, qui se montrent relativement communes, toutes les espèces du genre Prosymna paraissent fort rares , et même plusieurs d'entre elles ne sont guère connues que par un type unique. En 189,4, le Catalogue of Snakes de M. G. A. Boulenger ne mentionnait que cinq espèces différentes , les seules connues à cette époque : P. sun- devalli Smith, frontalis Peters, ambigua Bocage, meleagris Reinh. et jani Bianc. A ces cinq espèces il y a lieu d'ajouter P. frontalis Bocage (non Peters), rétablie ultérieurement par M. Boulenger sous le nom nouveau de P. an- golensis (3). Depuis 189/1, six autres espèces ont été décrites : P. Bocagei Boni., Bergeri Lindh. (4), Vassei Mocq. , Greigerti Mocq. , variabilis Werner et trans- vaalensis Hevvitt, ce qui porterait à douze — et même treize, en admettant comme espèce distincte une forme, P. concolor Lônnberg, considérée par (1) In G. A. Boulenger : Catalogue of Snakes, II, p. a '46. London, 189/1. (2' C'est par erreur que le Zoological Record, Reptilia and Batrachia, année 1909, p. 3o, attribue à Prosymna variabilis Werner la Chine comme patrie d'origine. Cette espèce est décrite de l'Afrique orientale allemande. (s) Proc. Zool. Soc. London, 1915, p. 208. '4' Lindholm a fait de cette espèce le type du sous-genre Pseudoprosymna , dont elle est jusqu'ici l'unique représentant et dont la caractéristique consiste en ce que la fente nasale, qui procède, comme chez toutes les Prosymna, de la loréale, ne s'étend pas jusqu'à l'ouverture de la narine. — an - son auteur comme sous-espèce de meleagris'^ — le nombre des espèces actuellement connues, si Tune d'entre elles, Prosymna Vassei Mocq. (2), ori- ginaire du Mozambique, n'avait été mise en synonymie par son propre auteur. Peu de temps, en effet, après la publication de cette description, M. Mocquard faisait paraître une «Rectification^3' dans laquelle i Iconsi- dérait Vassei comme étant identique à une autre espèce du même genre, Prosymna Bocagei Boul.(4), décrite quelques années auparavant et origi- naire de Zongo, dans les rapides de l'Oubanghi. Cet acte de haute conscience scientifique témoigne, de la part de son auteur, d'un sentiment de modestie auquel on ne saurait trop rendre hommage. Toutefois, il ne me semble pas que la manière de voir à laquelle s'est définitivement arrêté M. Mocquard soit pleinement justifiée par la stricte réalité des faits, et je demeure convaincu, après avoir examiné le type unique de Prosymna Vassei, lequel fait partie des collections du Muséum , que la synonymie proposée à son sujet ne saurait être admise. Si la forme et la disposition des plaques eéphaliques présentent, évi- demment, un assez grand nombre de particularités commune» à ces deux formes — rostrale très grande et très proéminente en avant de la bouche, une seule Internasale, une seule préfrontale bordant l'œil, ainsi que la frontale, entre une très petite préoculaire et la supraoeulaire , temporales 1+2 — , ia concordance de cet ensemble de caractères ne suffit pas à contrebalancer l'importance des écarts qui se manifestent à d autres pointa de vue. Chez P. Poeagei, le museau est étroitement arrondi en avant, vu de dessus, presque en forme d'ogive, et son extrémité, vue de profil, est légèrement mais nettement retroussée; conformation toute spéciale et uni- que jusqu'ici dans le genre Prosymna. Cette forme de l'extrémité du mu- seau est clairement indiquée dans la description. Il est, par surcroit, facile de s'en rendre compte par le seul examen des figures qui accompagnent celte diagnose (S), et surtout de quatre autres figures publiées en 1 oui, dans les Annales du Musée du Congo (6), en même temps qu'une traduction fran- çaise, par M. Boulenger, de la description originale, et qui représentent l'animal en entier et sa t4te vue sur les trois faees. 81 Deux variétés de coloralion ont été également décrites s P. sundevalli bivittala Werner et meleagris collaris Slernfeld. W Bull. Mus. Paris, XII [1906], p. â5o. W Ibid., p 467. <*) Ann. Nat. Hist., (6), XIX [1897], P- 278- <-*> Loc.eit. ('l Ann. du Mus. du Congo, Zool., (t), H, fasc. 1 [1901], p. 9, pi. III, fij>. A, à a, U b et h c. — 435 — La frontale paraît beaucoup plus courte que large — toujours d'après ces mêmes figures, car il n'est pas question de ces caractères dans le texte — bien que sensiblement plus longue que les pariétales, qui sont elles- mêmes d'une forme extrêmement raccourcie, la largeur de chacune d'elles excédant sensiblement sa longueur. Chez P. Vassei, la forme générale de la tête est plus allongée que chez Bocagei et la structure du museau est très différente : son extrémité, lar- gement arrondie, vue de dessus, n'est nullement retroussée, vue de profil, et rappelle d'une façon générale l'aspect que présente cette partie de la Fi}1;, i. l'ig. 2. Prosymna Vassei Mocquard. tête chez P. ambigua Bocage. La frontale est d'une forme plus allongée, ainsi que les pariétales, dont chacune est beaucoup plus longue que large à sa base. En outre, trois labiales supérieures bordent l'oeil : la 2e, la 3e et la k'\ tandis que, chez P. Bocagei, seules la 3e et la 4e arrivent en contact avec le globe oculaire. Enfin il existe un caractère distinctif d'une importance assez grande pour que l'on éprouve quelque surprise de n'en pas trouver mention dans la diagnose de M. Mocquard : P. Vassei possède deux postoculaires bien dé- veloppées , tandis que Bocagei n'en présente qu'une seule. Une autre légère rectification s'impose également à la description ori- ginale : le type de P. Vassei possède i54 ventrales et des sous-caudales au nombre de — + î, alors que la diagnose indique seulement : m5i gas- troslèges et 17 paires d'urostègesw. J'ajouterai encore que la longueur totale de ce même type est un peu supérieure à celle primitivement indiquée : 235 millimètres au lieu de 23 1 millimètres. L'exaclilude des figures ci-jointes est suffisante pour permettre, par la seule comparaison avec celles qui représentent P. Bocagei, l'appréciation des différences morphologiques qui distinguent ces deux formes. — 436 — Bien qu'évidemment différentes Tune de l'autre, ces deux espèces sont cependant très voisines : elles constituent ensemble, dans le genre Pro- symna, un groupe particulier, caractérisé par l'extrême petitesse de la préoculaire qui se trouve séparée de la supra-oculaire par la préfrontale et la frontale bordant l'œil. Tout au plus serait-il possible d'admettre que nous nous trouvions en présence de deux formes locales d'une seule et même espèce; hypothèse qu'il serait hasardeux de soutenir dès à présent, en raison de la trop grande modicité du nombre des matériaux d'étude. D'ailleurs l'unité spéci- fique de ces deux formes, fût-elle réelle, constituerait un fait assez curieux. Les espèces d'Ophidiens qui habitent en même temps le Sud-Est africain et l'Ouest équatorial sont en très petit nombre, et les Prosymna, sauf peut- être meleagris et ambigua, ne comptent pas parmi les Serpents dont l'aire d'habitat est particulièrement étendue. Il serait donc surprenant que l'une des espèces de Prosymna les plus récemment découvertes soit à ce point répandue, que les deux premiers individus capturés proviennent de ré- gions aussi éloignées l'une de l'autre et dont le climat et la faune pré- sentent des différences aussi sensibles. Le tableau dichotomique suivant, établi dans le but de faciliter les déterminations, précise les principaux caractères différentiels de toutes les espèces , sous-espèces et variétés connues aujourd'hui du genre Prosymna. On trouvera, à la suite de ce tableau, un Catalogue systématique con- tenant la liste de tous les exemplaires que possède le Muséum de Paris , avec, pour chacun d'eux, l'indication du lieu de capture (1). Tableau dichotomique. 1. Bord antérieur de la rostrale arrondi dans le sens vertical, sans trace de canthus horizontal; h à fi labiales supérieures dont 2 bordant l'œil 1 variabilis. 2. Rostrale plus ou moins fortement proéminente en avant de la bouche, avec un canthus horizontal plus ou moins obtus, mais toujours bien marqué 3, 4. 3. Dorsales carénées 2 Jani. 4. Dorsales lisses 5,6. 5. Deux internasales; une ou deux préfrontales 7, 8. (1! J'ai cru inutile de répéter, dans ce Catalogue, toutes les synonymies ainsi que les renseignements bibliographiques déjà publiés dans le Catalogue nf Snakes de M. Boulenger; je me contente d'indiquer tout ce qui lui est postérieur en dale. Pour le reste, je renvoie le lecteur à cet ouvrage fondamental. — 437 — 6. Une seule internasale, une seule préfroutale 11, 12. 7. Deux préfrontales; 5 labiales supérieures, 2 e et 3" bordant l'œil ; temporales i-f-2 3 Greigerli. 8. Une seule préfrontale (rarement divisée); 7 labiales supé- rieures, 3e et A0 bordant l'œil; temporales 2 + 2 ou 2 + 3. 9, 10. 9. Internasales séparées l'une de l'autre ou en contact par leur angle interne ; pas de bandes continues le long du dos . h Sundevalli. 10. Internasales petites, largement séparées l'une de l'autre; deux bandes brunes, parallèles, le long du dos ka biviltata. 11. Frontale moins large que la moitié de la largeur de la tête. . 13, 14. 12. Frontale plus large que la moitié de la largeur de la tête. . . . 15, 16. 13. 7 ou 8 labiales supérieures, 3e et h° ou k" et 5e bordant l'œil ; 5o sous -caudales doubles 5 frontalis. 14. 6 labiales supérieures, 3e et k° bordant l'œil; 17 à 2 5 sous- caudales doubles 6 angolensis. 15. Préfrontale et frontale séparées de l'œil par la préoculaire et l'oculaire en contact réciproque; 2 labiales supérieures bor- dant l'œil 17, 18. 16. Préfroutale et frontale bordant l'œil entre une très petite pré- oculaire et la supra-oculaire 27, 28. 17. 2 ou 3 postoculaires; 6 ou 7 labiales supérieures, 3e et h" ou lxe et 5e bordant l'œil 19, 20. 18. Une seule postoculaire 21, 22. 19. Fente nasale procédant de la loréale mais ne joignant pas l'ou- verture de la narine; 169 à i85 ventrales, 38 à &q sous- caudales (subg. Pseudoprosyiima) 7 Bergeri. 20. Fente nasale s'étendant de la narine à la loréale; 1 3 1 à 1 53 ventrales; 19 à 3 A sous-caudales 8 ambigua. 21. G labiales supérieures, 3° et he bordant l'œil ; i56 ventrales; 22 à 26 sous-caudales doubles 9 transvaalensis. 22. 5 labiales supérieures, 2e et 3e bordant l'œil 23,24. 23. Frontale plus courte que les pariétales; dorsales sur 1 7 rangs 10 b concolor. 24. Frontale plus longue que les pariétales; dorsales sur 1 5 rangs 25, 26. — 438 — 25. Pas de collier blanc 10 meleagris. 26. Un collier blanc 10 a collaris. 27. Extrémité du museau étroitement arrondie, légèrement re- troussée; une seule posloculaire; 2 labiales supérieures bor- dant l'œil Il Bocagei. 28. Extrémité du museau largement arrondie, nullement re- troussée; 2 postoculaires; 3 labiales supérieures bordant l'œil - 12 Vasm. Catalogue systématique. 1 . Prosymna variabilis Werner. Jahreshefte des Vereins fur vaterlandische Naturkunde in Wùrtlemberg , LXV [1909], p. 57. G. A. Boulenger, Proceedings of the Zoological Society of London, 191 5, p. 6 2 5-6 a 6. Afrique orientale allemande : Moschi. 2. Prosymna Jani Bianconi. G. A. Bodlenger, Annah of the South African Muséum, V, 9 [1910], p. 5o8. Mozambique : Inhambane; Afrique orientale portugaise ; Zoulouland. 3. Prosymna Greigerti Mocquard. Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XII [1906], p. 4 66. 3/1/17 (*■- Soudan français : région du Lobi (lieutenant Greigerl). Type m. h. Prosymna Sundevalli Smitb. G. A. Bodlenger, Annals of the South African Muséum, V, 9 [1910], p. 5o8. Afrique du Sud : colonie du Cap, Natal, Orange, Transvaal. 34/17 a%- Transvaal (Bel). W Le type de cette espèce possède 171 ventrales et des sous-caudales au nombre de — -f 1 ; sa longueur totale est de 1 75 millimètres, dont 1 3 millimètres pour ia queue. — 439 — h a. P. SlJNDEVALLI BIVITTATV WeiMiei'. Abhandlungen der Bayerischen Akademie der Wissenschaflen, (a a), II [« 9o3] , p. 38i (nom). Verhandlungen der fc.-L zoologischbotanîschen Gesellschaft in Wien, XL [190a], p. 33g (diagnose). Afrique du Sud : Sud du fleuve Orauje. 5. Prosymna angolensis Boidenger. Proceedings of the Zonïogical Society of London, 191 5, p. a 08. = Prosymna frontalis Bocage (uou Peters). Herpétologie d'Angola et du Congo, p. 98, pi. XI, tig. a. Intérieur du Benguella et de Mossamedès. Nom vulgaire : Golongo (B. du Bocage, op. cit.). 6. Prosymna frontalis Peters. G. A. Boclenger, Aniiah ofthe South African Muséum, Y, 9 [1910], p. 55. Sternfeld, Mitteilungen ans dem Zoologischen Muséum in Berlin, V, 1 , [1910], p. 55. Afrique du Sud-Ouest : Otjimbingue et Mossamedès. 7. Prosymna (Pseudoprosymna) Bergeri Lindholm. Jahrbùcher des Nassauischen Vereinsfûr Naturlcunde, 55 [190a], p. 57. Boulenger, Annal» of the South African Muséum, V, 9 [1910], p. 5og. Afrique du Sud-Ouest allemande : Bietmont, district du Gibeon. 8. Prosymna ambigua Bocage. Boulenger, Annals of the South African Muséum, Y, 9 [19m], p. 5o8 et 5og. Id. , Proceedings of the Zoological Society of London, 191 5, p. 9 08 el 6a 5. Angola; Bhodesia nord; Est africain : de la Côte de Zanzibar au Zoulouland (1\ okhi a. Congo français (Dibowski). 34/17 a1. Congo français (Dibowski). 34/47 |3. Haut-Nil (du Bourg de Bozas). 3/1/17 (3\ Congo français (Fourneau). W 11 est à remarquer qu'aucun des exemplaires de la collection du Muséum ne provient de ces localilés. L'aire d'habitat de celle espèce se trouve ainsi consi- dérablement étendue vers le Nord. — âkO — 9. Prosymna transvaalensis Hewilt. Aimais of the Transvaal Muséum, II [1910], p. 7-3. Transvaal. 10. Prosymna meleagris Beinhardt. Sternfeld, Mitleilungeii aus dem Zoologischen Muséum in Berlin, IV, 1 [1908], p. 216. Boulenger, Proceediiigs oj'the Zoological Society 0/ London, 1 gi5 , p. 6^9. Du Soudan égyptien, de Sierra-Leone et du Dahomey jusqu'au Congo. "èhh'j y. Congo français (Thollon). 3 hh 7 S. Soudan français (de Zeltner). 0^67 e. Côte de l'Ivoire (Escard). 34^7 |. Soudan français (D1 Bouet). 3/1/17 v). Dahomey, 3 exempl. (D1 Bouet). 10 a. P. meleagris collaris (var.) Sternfeld. Milteilungen aus dem Zoologischen Muséum in Berlin, IV, 1 [1908J, p. 216. Togo. 10 b. P. meleagris concolor (subsp.) Lonnberg. Arkivfur Zoologi, VU, 8 [191 1], p. 5 et 7, fig. 2 et 3. Bas-Congo. 11. Prosymna Bocagei Boulenger. Aimais o/Natural History, (6), XIX [1897], P- 27^- Id., Annales du Musée du Congo, Zoologie, 1, II [1901], p. 9, pi. III , fig. h, h a, h b, h c. Rapides de l'Oubangui : Congo. 12. Prosymna Vassei Mocquard. Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XII [1906], p. 260. 35^7 fi3. Mozambique (Vasse). Type. 441 Un Plécoptère (Ins. Névr.) nouveau de France. PAR LE R. P. LoNGIN NaVAS, S. J. , Correspondant du Muséum. Hemimelaena( Perla) Revelierei sp. nov. (Perlidae). Similis Jlaviventri Hoffm. , major. Caput inferne fusco-fulvum, superne fuscum, sublaeve, ante M breviter fulvo pilosum ; fascia média longitudinal pone ocellum anticum flavida . aute apicem constricta, apice dilatata, fere in formam calicis desuper visa, flavo-olivacea , M et callis nigris, nitidis; ocellis in triangulum latum dis- positis, posticis duplo inter se quam ab oculis, sesqui quam ab anterioribus distantibus, nigris; oculis nigris; palpis fusco-nigris ; antennis fusco- nigris, articulo primo grandi, sequentibus in tertio basilari transversis , céleris Iongioribns quam latioribus. Prothorax capite angustior, sub recta ngularis, retrorsum vix angustatus, inferne fuscus, superne rugosus, fuscus, fascia média longitudinali an- gusta in praescuto mesonoti continuata et plaga lalerali parum definita. fiavo-olivaceis ; meso et metathorax fusco-nigri. Abdomen totum fusco-nigrum , fulvo leviter breviterque pilosum , ultimo tergito fusco-fulvo; cervis fulvis, fulvo pilosis, lobo basilari apice tuber- culiformi, tuberculo nigro, pilis fulvis radiantibus; articulis primis transversis, ceteris elongatis, apice fuscis. Pedes fusco-fulvi, inferne palli- diores. Aise hyalin* , levissime olivaceo tinctse, area apicali plerumque a venulis; sectore vadii ultra anastomosim plerumque ter furcato; venulis anastomosis (radiali et intermedia) proximis, haud in lineam vertam continuais. Ala anlerior reticulatione fusca, forli; area costali fere G venulis, pro- cubitali 7-8, cubitali fere 8; vena axillari prima a secunda magis distante quam a postcubitali. Ala posterior reticulatione subtota olivaceo-pallida, ad alae apicem in area Muséum. — xxu. 3i — 442 — coslali et sectore radii ultra anastomosim l'usca; fere 5 venulis cubitalibus; axillari prima semel furcata. millimètres. Long. corp. rf • • 10'^ Long. al. ant iû,5 Long. al. post i i,9 Palria. Saint-Nazaire, mars 1916, G. Revelière leg. (Coll. m.). Je profiterai de cette occasion pour citer encore les Trichoptères de la même région qui m'ont été envoyés dernièrement par M. Revelière et qui méritent d'être connus. Famille des LIMNOPHILIDES. Limnophilus ajinis Gurt. Saint-Nazaire, 8 avril. Limnophilus rhombkus L. Saint-Nazaire, 19 mai. Limnophilus sparsus Gurt. Blain ( Loire-Inf. ) mai Juillet ; Forêt du Gavres , juillet 1916. Stenophylax permistus Mac Lachl. Blain, mai; Saint-Nazaire, i5 avril. Famille des SÉRIGOSTOMIDES. Nolidobia ciliaris L. Blain, 27 avril. Famille des LEPTOCÉRIDES. Lcptoccrus fulvus Ramb. Blain, juillet. Famille des PSYCHOMIIDES. Tinodes VaneriL. Blain, iermai 1915. Saragosse, 19 décembre 1916. — ààZ — Description dwn Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie, par M. Ed. Lamy. Dans le genre Condylocardia Munier-Chalmas mss. , Félix Bernard a placé en 1896 (Bulletin Muséum Hist. nat. Paris, II, p. 195-197; Journal de Conchyliologie , XL1V, p. 169-207, pi. VI) cinq espèces : C. Sancti-Pauli Munier-Chalmas (= C. pauliuna F. Bern.) el C, auslralis Mun.-Ch., de l'île Saint-Paul, C. crassicosta F. Bern. et C. concenlrica F. Bern., de l'île Stewart, enfin C. Dalli F. Bern., fossile du Lutécien (1). De plus , dans les matériaux qui , faisant partie des collections du Muséum de Paris, ont servi aux éludes de Félix Bernard, se trouve une 6e espèce qu'il avait reconnue comme étant un Condylocardia, mais qu'il n'a pas dé- crite : il s'agit d'une forme que M. L. Diguet avait découverte en 1897 dans le golfe de Californie, mais dont il n'avait, à cette époque, rapporté que des valves en assez mauvais état. En 1 9 1 li , ce même voyageur a recueilli , également dans le golfe de Cali- fornie, du sable coquillier qui renfermait des spécimens mieux conservés de la même espèce , et ces exemplaires permettent de donner la description de cette coquille, pour laquelle je propose le nom de G. Digueti. Condylocardia Digueti nov. sp. Testa mini?na, oblique trigona, latior quant alta , alba , œquivahis, sal con- vexa, inœquitaleralis , latere antico elongato , postico breviore. Costa? radiantes perpaucœ , 8-g , quam interstitiel multo latiores ac slriis incrementi concen- tricis corrugatœ , supcrficiem ornant. Prodissoconcha, a r cliqua testa pu/ ri no discreta, umbones prominentes format. Cardo, in utraque valva, dentés cardi- nales duos fossula ligamenti sejunctos ac utrinque dentem lateralem elorwatum exhibet. Impressiones musculares inconspicuœ. Margo ventralis intemus late crenatus. (1> Postérieurement, neuf autres espèces de Condylocardia ont été signalées, toutes d'Auitraiie : C. projecta Hedley (1902), C. pectinata Tate et May (1900 [Cardùella]: Hedley, 1902), C. ovata Hedley (1906), C. pprreeta Hedley (1906), C. trifoliata Hedley (1906), Cl. compressa Hedley et May (1908 [Gwna]; Verco, 1908), C. subradial a Tate (1888 [Carditelhi]: Verco, 1908), C. Chapmani Gatfiff et Gabriel (191a), C. tenuicoslte Chapman et Gabriel (191H) [fossile]. 3 — Ixhk — Diam. ant.-posl. : i millim. 5; diam. umbono-ventr. : 1 millim. 3; crass. : o miHim. 65 W. Très petite coquille, obliquement triangulaire, plus longue que haute, blanche, équi valve , assez convexe, inéquilatérale, à côté antérieur allongé, à côté postérieur plus court. Sculpture formée de côtes rayonnantes peu nombreuses, 8-9, beaucoup plus larges que leurs intervalles et découpées en rides transversales par les stries d'accroissement concentriques. Sommets saillants formés par la coquille embryonnaire (prodissoconque), qui est sé- parée de la portion suivante de la coquille par un bourrelet. Dans la valve Condybcardia Digueli Ed. Lamy. 1. Valve gauche, face externe. —2. Charnière de la valve gauche: 2 a et a p, dénis cardinales; LA. n et LPii, dents latérales. — 3. Charnière de la valve droite : 3 b et 3p, dents cardinales; LA i et LPiu, dents latérales. — Gross. : 26 fois. gauche, en avant de la fossette du ligament interne, on observe une dent latérale antérieure [LA 11] très écartée du sommet et une dent cardinale antérieure [2 a] oblique; en arrière, il existe une dent cardinale posté- rieure [2p] conique, saillante, et une dent latérale postérieure [LPn] éloignée. Dans la valve droite, en avant de la fossette ligamentaire, on trouve une dent latérale antérieure [LA ij très écartée et une dent cardi- nale antérieure [3 b] volumineuse (2); en arrière, il y a une dent cardinale postérieure [3p] triangulaire, moins saillante, et une dent latérale posté- rieure [LPm] peu développée. Impressions des muscles adducteurs in- distinctes. Le bord interne des valves présente quelques larges crénelures correspondant aux côtes. ') Parmi les divers échantillons rapportés par M. Diguet, il y a une valve qui, un peu plus grande que la moyenne, atteint y millimètres de longueur et 1 millim. 65 de hauteur. W .le n'ai rien observé permettant d'admettre , comme dans C. crassicosta Bern. , l'existence d'une ire dent cardinale antérieure [3 a] et, par l'absence de cette saillie, ainsi que par le développement de la dent cardinale postérieure [3 p], la charnière du C. Digueti rappelle celle du C. Dalli Bern. — 445 — Habitai. — Baie de San Gabriel, île d'Espiritu Sanlo, golfe de Cali- fornie. Cette espèce ressemble, extérieurement surtout, au C. c rassicosta Beru. : elle a cependant une forme plus triangulaire et elle offre un nombre plus faible de côtes (8-9, au lieu de 12-1 5). 446 Sables coquilliers mabins pour le Laboratoire de Malacologie, pau M. A. Bavay. On nomme pénéralement sables coquilliers tous ceux formés de beaucoup de débris de coquilles mélangés de débris de coraux ou de roches. Ceux qui se déposent normalement au bord de la mer contiennent, en outre, un nombre plus ou moins grand de coquilles entières des Mollusques qui ont vécu aux abords de la plage où ils gisent. C'est la présence de ces coquilles, d'habitude assez petites, qui rend ces sables intéressants pour le Malacologiste. Les sables réclamés par le Laboratoire de Malacologie doivent donc remplir cette condition : contenir de petites coquilles, et celles-ci doivent être entières et le plus possible non décolorées. Elles sont les représentants de toute la Faune micromalacolo- gique de la région maritime environnante. Beaucoup d'entre elles seront détériorées, parfois méconnaissables, mais d'autres seront mieux conservées et, sur le nombre, il s'en trouvera de suffisamment intactes. Le talent du collecteur consistera donc à trouver et à choisir les sables les plus riches en bons échantillons et en nombreuses espèces. Leur examen ultérieur permettra de faire un inventaire utile des petits Mollusques, qui, mieux que de plus grands , caractérisent la région maritime d'où ils proviennent. Ces petites espèces appartiennent à une dizaine de familles, dont les membres s'éloignent peu des rivages pendant leur vie; aussi impriment- elles au sable qui contient leurs dépouilles un cachet que le naturaliste apprend à reconnaître. Ce sont des Rissolées, Rissoïnécs, Odostomiées , Lioliées, Cyclostrema- tidées, Cœcidées, Marginellidées , Trochidées, petites Cirlihidèes, Cardiidées, Veneridées, etc. Leur petite taille leur aide à conserver dans les sables leurs formes et leurs couleurs, mais aussi faut-il souvent le secours de la loupe pour reconnaître leur présence. Ces sables coquilliers utiles ne se trouvent pas partout sur les rivages. On les cherchera surtout dans les baies, au fond des anses et sur les parties latérales de celles-ci, sur les côtés des isthmes qui relient une petite presqu'île, un îlot, un rocher à la terre, là où le flot vient mourir dou- cement, jamais où il brise. Les dépôts qui, sous une couche d'algues mortes , forment un cordon marquant la limite des hautes marées, sont généralement les plus riches en — U1 — coquilles, mais on en trouve aussi au niveau de la marée basse ou dans l'intervalle, le long des ruisselets qui y descendent, dans les creux des rochers et des coraux, dans les flaques laissées par la marée. Tous ce» dépôts renferment les coquilles dos Mollusques qui ont vécu dans la baie ou sur quelque banc un peu au large de celle-ci. Le flot les apporte à terre quand elles sont mortes ou quand une circonstance, les détachant du fond, les rend le jouet de la vague qui les amène à la rive et les en ramène, non sans péril pour leur intégrité. Si la grève est bordée de galets, inutile de chercher parmi ceux-ci des coquilles : elles ont été broyées. Les simples graviers jouent trop souvent le même rôle que les galets vis-à-vis des menues coquilles qui s'y trouvent mélangées; elles sont par eux broyées ou usées et deviennent méconnais- sables. Ce ne sera donc que par exception et jante de mieux que l'on re- cueillera des graviers à coquilles. C'est surtout sur les grèves à sable fin ou même mélangé d'un peu de vase ou de parcelles ténues de mica que l'on trouvera les sables coquilliers les meilleurs , les plus riches en petits individus conservés entiers. La vase et la poussière de mica jouent vis-à-vis de ces tests le rôle du foin dans un emballage ; les fragments de quartz ont un effet tout contraire. Ces sables coquilliers, récoltés à l'aide d'une cuillère, d'une valve de coquille, doivent être lavés à l'eau douce pour se dessaler, subir un pre- mier triage à la main qui les débarrasse des débris d'algues, de coquilles, de coraux, de roches, un peu gros, encombrants et inutiles. Ils sont en- ensuite séchés à l'air et à l'ombre, mis en sacs de toile ou en boites de bois et soigneusement étiquetés. Un litre de sable peut sullire. Toutes les coquilles qui proviennent de ces dépôts sont mortes et sou- vent détériorées. On peut se procurer beaucoup d'entre elles vivantes, en passant sous l'eau parmi les algues ou les zostères un filet en forme de poche, fait d'une forte toile claire à moustiquaire, montée sur un cercle en fer, enmanché lui-même au bout d'un bâton. Le magma qui se rassemble au fond de la poche renferme souvent des milliers de petites coquilles bien fraîches. H va sans dire que les sables marins coquilliers recueillis eu tous autres endroits que ceux indiqués ci-dessus, ou par tout autre moyen, peuvent être fort bons, pourvu qu'ils soient reconnus contenir de petits Mollusques. Tels seraient ceux recueillis sur les pattes des ancres, quand celles-ci ren- trent à bord, ou bien les résidus de dragues, ou encore les sables recueillis à terre là où de grosses coquilles ou des coraux sont entassés pour sécher avant d'être transformés en chaux. Telles sont encore les poussières des ma- gasins où l'on conserve les valves d'huîtres perlières ou nacres, celles qui proviennent du battage des éponges non passées aux acides. Enfin il ne faut pas oublier ces coquillettes que les enfants recueillent en masses sur certaines plages, pour en faire des fleurs artificielles, des — 448 — boîtes, des bibelots pour les touristes. En Basse-Californie, cela se nomme des Amùlhs. On en recueille aux petites Antilles (à Saint-Martin, Saint- Bartbélemy), aux Babamas , aux Bermudes. Elles sont vendues en bouteilles aux étrangers et même exportées en barils de certains points d'où elles arrivent en Europe. On peut trouver là de fort bons spécimens d'espèces rares; leur ensemble en tous cas sera toujours fort intéressant à étudier. Les récoltes de ce genre faites aux îles Loyalty par les enfants des écoles indigènes ont donné de merveilleux résultats. — /i/i9 — Au sujet D'un Essai de Faune des Echinides fossiles des Terrains Secondaires, par m. charpiat. (Laboratoire de M. Stanislas Meunier.) La détermination des fossiles pourrait être rendue plus rapide et plus facile par la publication de traités spéciaux , construits sur le plan des flores classiques. On aurait ainsi des « faunes », qui seraient à la Paléontologie ou à la Zoologie ce que les flores sont à la Botanique. C'est une de ces faunes, celle des Oursins fossiles des terrains secon- daires , que nous avons essayé d'établir. Il suffira au Géologue de connaître le sens des quelques mots un peu spéciaux qui désignent les pièces consti- tuant l'exosquelette des Oursins, pour déterminer avec celte faune. Ce lui sera aussi facile que l'est, pour le Botaniste, l'identification des plantes au moyen de la flore. Cet essai porte sur 219 espèces fossiles , se répartissant en : 98 oursins réguliers : i5 Salénidés. 2 Temnocidaris. îa Cidaris. 6 Rhabdocidaris. 5 Hemicidaris. &9 Diadématidés. 9 Echinides. 121 oursins irr 1 Asterostoma. 1 Pyrina. 1 Eehinoconus. U Pygurus. 3 Botriopygus. 6 Clypeopygus. 8 Catopygus. 3 Faujasia. h Conoclypus. 3 Cassiduius. éguliers 1 Rhynchopygus. a Stigmatopygus 3 Archiacia. 7 Pygaulus. 1 Echinanthus. 7 Caratamus. 7 Trematopygus. 1 Echinobrissus. 1 Ananchytes. 2 Coilyrites. — 450 — i 7 1 1 Hemipneustes. Cardiaster. Holaster. 1 1 Hemiaster. 3 Periaster. 5 Echinospatagus. 2 Heteraster. î Enallaster. 7 Epiaster. G Micraster. î Spatangus. M. Stanislas Meunier, mon Maître, et M. Lambert, réminent Paléonto- logiste qui s'est spécialisé dans l'étude des Échinides, ont bien voulu exa- miner cet essai et me guider de leurs conseils; je les en remercie très sin- cèrement et les prie de croire à ma gratitude. LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE NOMMÉS EN 1916. CORRESPONDANTS. Ghabanaud (Paul), Entomologiste et Herpétologiste i5 juin 1916 Clebgkt (Léon) i5 juin 1916 Huguet (Dr), Médecin en chef des Services sanitaires, à Rabat (Maroc) i5 juin 1916 r r r MEMBRE CORRESPONDANT DECEDE EN 1916. Latteux (Dr), Histologiste et Minéralogiste 9 juin 1916 TABLES DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉES. Pages. Antiio>y (Dr H.). Seconde noie sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu spongieux des os [PI. VI et VII] 287 — Présentation et don d'un mémoire : Sur un cerveau de fœtus de Chim panzé 357 Babault ( Guy). Les mœurs des Pteromys de l'Inde [PI. VIII] 43o Badaire, Gardien de Galerie. Promotion de la 5e à la li° classe 69 Bavay (A.). Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie. 446 Berland (Lucien), Préparateur de la Chaire d'Entomologie. Citation à l'ordre du jour 919 — Ses services de guerre : Notice par M. le Professeur E.-L. Bouvier, . . 4 20 Bonaparte (Prince). Fougères de l'Herbier du Muséum 4io Bonnet (Dr Ed.). Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Loménie de Brienne , l'Herbier de l'Abbé Pourret et le legs fait par le Dr Barbier au Muséum en 18/17. Histoire et documents 278 Boule (M.), Professeur de Paléontologie. Discours prononcé sur la tombe de Joseph Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie. ... i3o — Errata relatifs à ce discours 977 Bouleau, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 5e à la 4e classe. 69 Bouvier (E.-L.). Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Tra- vailleur, dans les mers européennes, au cours de sa campagne de 1881 lk — Un nouveau Pycnogonide, Ammothea (Achelia) armata , trouvé par le Talisman °i — Les services de guerre de M. Lucien Borland, Préparateur de la Chaire d'Entomologie /,a5 — Au sujet d'une donation faite au Muséum par M. l'Abbé Foucher : Don d'Orthoptères vivants, Phyllium et lïijphocrana '1-27 — 454 — Cardot (J.). Note sur des Mousses de Kerguelen 336 — Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar [Fig.] 34a Note sur les Rosacées d'Ertrême-0 rient, 1 396 Chabanaud (Paul). Serpents d'Afrique Occidentale recueillis par M. Gruvel. 75 — Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne 77 — Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary 79 — Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Com- mandant Vibert 2afi — Sur divers Reptiles et Ratraciens du Maroc recueillis par M. Pallary [Figs] 2a8 — Nomination de Correspondant du Muséum 276 — Énumération des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique Occiden- tale, appartenant aux Collections du Muséum, avec la description des espèces et des variétés nouvelles [Figs.].., 302 — Revision du genre Prosymna [Figs.] 433 Chagot, Gardien de Galerie, Délégué. Augmentation d'indemnité 69 Charmât (R.). Coupe géologique du versant S. S. 0. de la Colline située au N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme du Ruisson à Guyencourt (Aisne) 272 — Au sujet d'un Essai de Faune des Echinides fossiles des Terrains Se- condaires ^ 49 Ciièxe, Gardien de Galerie. Promotion de la 6* à la 5e classe 69 Churchevillb (Piel de). Nomination de Préparateur Suppléant de la Chaire de Rotanique (Cryptogamie) 65 Clebget (Léon). Nomination de Correspondant du Muséum 276 Costantin (J.). Note sur le Maxillaria chlorantha x ochroleuca (Orchidées). A 17 Cros, Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69 Dan-tan, Préparateur de la Chaire d'Anatomie comparée. Mise en congé.. 65 Dehorne (MUe Lucienne). La zone de scissiparité chez les Naidîmorphes [Figs.] 59 — Contribution à l'étude du genre /Eolosoma 122 Delphi (Jean), Sous-Directeur du Laboratoire maritime de Tatihou. Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche 290 — Rectification à cette Note 383 Démange. Nomination de Préparateur suppléant 65 Dollot (A.). Correspondant du Muséum. Don à la Ribliothèque du Mu- séum du Projtl en long géologique des tranchées du Chemin de fer de l'Ouest-État, entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcellei Ceinture. 69 Duéullon . Employé au Laboratoire maritime de Tatihou, du 5e régiment d'infanterie coloniale. Mort au front S58 DiPANLuir, Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69 — 455 — Dusgatk (Richard), Fondateur d'un prix à l'Académie des Sciences, Dona- teur de Collections minéralogiques au Muséum. (Notice biographique par M. J. Kiinckel d'Herculais.) 1 7 A Fouassibr, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 5* à la 4" classe. G9 Georg , Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69 Germain (Louis). Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équatoriaie : — XLII. Gastéropodes recueillis par M. le D1 Gromier sur les bords de la rivière Tsavo (Afrique orientale anglaise) 1 56 — XLI1J. Faunule Malacologique du lac Albert-Edouard (Afrique orientale) [PI. V et iigs.] i93 — XLIV. Mollusques terrestres recueillis dans les provinces de Kilwa et de Mahenge (Afrique orientale) 2 43 — XLV. Sur le genre Leroya Bourg, [famille des Ampuîlarudm] [genre Lanistes Denys de Montfort, sous-genre Leroya Bourg.] 3i/ Gravier (Ch.), Assistant de la Chaire de Malacologie. Promotion de la 3* à la ae classe 1)8 - Sur un Type nouveau d'Actinie de l'ile San Thorne (Golfe de Guinée). a34 Guignaud, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro- motion de la 3* à la 2* classe 69 Hariot, Assistant de la Cbaire de Botanique (Cryptogamie). Promotion de la 5" à la h* classe 68 Haun (J.-A.), Commis à la Bibliothèque. Mise en congé 275 — Lieutenant de chasseurs, Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Médaille militaire , mobilisé dans le Service des Chemins de fer. Décès 357 Hoa (Henri). Une collection botanique du Haut Dahomey et de la Vallée du Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1 9 10.. . . 33o Hugiet (Dr), Médecin-Chef des Services sanitaires à Rabat (Maroc). Nomination de Correspondant du Muséum 276 Joubin (L.), Professeur de la Chaire de Malacologie. Donations faites au Muséum de Collections conchyliologiques réunies par le D' F. Jous- seaume i3i et 4 28 Jourdy (Général). Nomination de Correspondant du Muséum 129 Jotard, Gardien de Galerie. Citation à l'ordre du jour de la brigade 68 — Promotion de la 7e à la 6e classe 69 Kckmgs (M"6 Gabrielle). Don de sa thèse de Doctorat : Etxide, de l'excita- bilité des nerfs vaso-moteurs et piginento-oioleurs 1 Kollmann, Préparateur de la Chaire de Mammalogie el Ornithologie. Promotion de la 5" à la A* classe 69 — 456 — KilNCKEL d'Hercclais (J.). Les Sphingides du genre Acherontia, Lépidoptères mellivores parasites des Abeilles. — Adaptation générale; adaptation spéciale de la trompe [ PL IV ] 17 — Notice biographicpie sur Richard Dusgatc, Fondateur d'un prix à l'Académie des Sciences et Donateur de Collections minéralogiques au Muséum * 7 ^ La bitte (Alphonse). Longévité de quelques insectes en captivité to5 Lameere (Auguste). Trictenotomidae (Col.) de la Collection du Muséum de Paris 84 Lamy (Ed.). Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Venericardia et Cardita 5o et 1 1 4 — Assistant de la Chaire de Malacologie. Promotion de la 6e à la 5e classe. 69 — Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) i45 et 1 83 — Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) 287 et 3o5 — Les CardUes et les Cypricardes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) 3 1 1 Les Pectoncles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) 384 — Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie [Figs.] 44-j Lancelle, Gardien de Galerie. Promotion de la 5e à la 4e classe 69 Lebard, Licencié es sciences naturelles. Nomination de Préparateur sup- pléant 425 Lecomte (H.). Les Korthalsclla Van Tieghem 1 a4 — Le genre Korthalsella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem 260 — A propos d'un Viscum de Nossi-Ré, à fleurs d'abord encapuchonnées. . 268 — Don, à la Bibliothèque du Muséum, du tome XVI, fascicules 3 et 4 , de la Flore générale de l'indo- Chine 277 - Le genre Donella, de la famille des Sapolacées 388 — A propos du genre Cryplogyne de Madagascar 393 Legendre (Jean), Médecin major de 1" classe. Observations et Etudes faites à Madagascar 420 Legendre, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et d'Ornithologie. Promotion de la 5e à la 4e classe O9 Lemoine (M1"6), née Dujardin-Beaumetz, Docteur es sciences naturelles. Nomination de Stagiaire 357 Lesne (P.). Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. Variabilité de certains Lyctides do l'Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre Lyctus [ Figs] 92 — Li-te alphabétique des Tribus, Genres, Sous- Genres, Espèces, Races et Variétés étudiés dans les Notes sur les Coléoptères Térédiles. (Notes 1-15.) 98 — 457 — Loisel (Dr Gustave). Observations faites en Serbie sur le Spalax inonticola Serbicus ( Mehely ) 71 — Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie ... 76 Longin Navâs (R. P. ), Correspondant du Muséum. Un Plécoptère (1ns. New.) nouveau de France hh\ Lucet (Désiré-Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie comparée. Mise en congé 273 — Décès et Notice nécrologique 626 Macary, Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69 Mally, Gardien de Bibliothèque. Promotion de la 5e à la 4° classe 69 Mangin (L.), Professeur au Muséum. Femand Pelourde (188/1-1916). . . 66 Meunier (Prof. Stanislas). Nomination d'Assesseur du Directeur du Muséum (21 janvier 1916) 1 — Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné la chute de cette météorite 6'i — Présentation et Don, de la part de M. Dollot, Correspondant du Mu- séum, du Profil en long géologique des tranchées du Chemin de fer de l' Ouest-Etat , entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcclles-Ceinture , avec accompagnement d'explications 69 — Contribution à l'Histoire de la terre végétale i3a — Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au Laboratoire de Géologie 211 — Présentation et Don d'un Mémoire de M. Ph. Négris sur le Métamor- phisme des roches sédimentaires 277 — Remarques géologiques sur la Chimie. Résumé d'un article de L'Actualité scientifique 358 Mittelberger, Gardien de Rureau. Promotion de la 5e à la /ie classe 69 Négris (Ph.), ancien Ministre des finances helléniques. Don d'un Mémoire intitulé : Métamorphisme des roches sédimentaires 277 Neuville (H.). Remarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne des Gorilles [PI. I, II, III] a Papoint (Joseph), Préparateur de la Chaire de Paléontologie. Décès 129 — Discours prononcé sur sa tombe par M. le Professeur M. Boule i3o Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie). Mise en congé 65 — Décès 65 — Notice et liste de ses travaux, par M. L. Mangin 66 à 69 Perrier (Edmond), Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. L'Union sacrée dans l'exploitation méthodique du monde vivant 1 36 Muséum. — xxn. 32 — 458 — Pebrieb (Edmond). En Espagne. — Liste des Membres de l'Institut faisant partie de ia Mission académique chargée d'y faire des Conférences.. 17^ — En Espagne. — Récit du voyage 220 — Les Savants espagnols au Muséum national d'Histoire naturelle (23 oc- tobre 1916) 36o Perrin, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro- motion de la 5e à la 4e classe 69 Phisalix (M"" M.) et R. P. F. Caius. Propriétés venimeuses de la salive parotidienne chez des Colubridés aglyphes des genres Tropidonotus Kuhs , Zamenis et Helicops Wagler 2 1 3 Pic (Maurice), Correspondant du Muséum. Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicornes) 180 Pjedallu, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro- motion de la 5e à la h' classe 69 Piroiîtet,' Licencié es sciences. Nomination de Préparateur suppléant de la Chaire de Paléontologie 275 Pollonera (Carlo). Liste des Lhnacipiis provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand Atlas 191 Prieur, Gardien de Galerie. Promotion de la 9* à la 8e classe 69 Ranson, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Promo- tion de la 6e à la 5e classe 69 Reveneau, Gardien de Galerie. Promotion de la 9e à la 8e classe O9 Richon (A.), Gardien de Galerie. Promotion de la 7e à la 6e classe 69 Richon (V.), Gardien de Galerie. Promotion de la 5e à la he classe 69 Rivet (Dr Paul). Assistant de la Chaire d'Anthropologie. Promotion de la 6e à la 5e classe 69 Rocktenvald, Garçon attaché à l'Administration. Mort au front 129 Rouhaud (R.-M.), Jardinier-chef des Pépinières, Caporal aux armées. Mort au front 358 Roule (Louis). Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea. 8 — Description de Y Hippocampus Aimei sp. nov. , espèce nouvelle d'eau douce, provenant du Mékong [Figs.] 11 — Note sur un Cijdopterus lumpus L. femelle 289 — A propos de YILppocampus Arnei (nec Aimei) 383 Rouyer, Chef du Carré-fleuriste. Capitaine du Génie. Citation à l'ordre du jour des armées 358 Sauvage (Dr H.-S.), Assistant honoraire au Muséum. Décès et Notice nécro- logique ^27 Serre (Paul), Consul de France, Associé du Muséum. L'île de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles 101 — Le Musée Goeldi, au Para 35 1 — 459 — Thaisreau, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 6° à la 5e classe. 69 Topsent (E.). Diagnoses d'Epongés recueillies dans l'Antarctique par le Pourquoi-Pas ? 1 63 Trouessart (E.), Professeur au Muséum. Noie sur trois Hybrides (TUrsus americanus X U. arctos nés à la Ménagerie du Muséum 1 63 Viguier, Préparateur de la Chaire de Botanique (Organograpliie). Mise en congé Aa5 Villeneuve, Adjudant militaire. Promotion de la 7e à la 6e classe O9 Vincens (J.-M.-F.), Licencié es sciences naturelles. Nomination de Boursier. 357 Wacqoet (F.), Concierge. Promotion de la 5" à la h" classe 69 — 460 — TABLE PAR ORDRE METHODIQUE. ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM. Pages. Allocation d'une bourse de doctorat à M. Vincens (Jean-Marie-François), Licencié es sciences naturelles 35 7 Biographie. Richard Dugaste, Fondateur d'un prix à l'Académie des Sciences, Donateur de Collections minéralogiques au Muséum. ■ — Notice par M. J. Kùnckel d'Herculais 1 7 4 — Dr Latteux, Correspondant du Muséum. Notice nécrologique par M. le Prof. Stanislas Meunier 276 — Joseph Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie. Discours prononcé sur sa tombe par M. le Prof. Marcelin Boule i3o — Fernand Pelourde, Préparateur de la Chaire de Botanique (Crvp- togamie). Notice par M. le Prof. L. Mangin 66 Citations à l'ordre du jour de M. Berland, Préparateur de la Chaire d'En- tomologie a 1 9 et h a 5 — de M. Jutard, Gardien de Galerie 68 — de M. Rouyer, Jardinier-Chef du Carré fleuriste 358 Congé accordé à M. Dantan, Préparateur de la Chaire d'Anatomie com- parée (7 février 1916) 65 — à M. Haun (G.-A.), Commis à la Bibliothèque (10 juin 1916) 357 — à M. Lucet (Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie com- parée ( 3 1 mai 1916) a 7 5 — à M. Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie) [16 février 1916] 65 — à M. Viguier, Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie), 1 7 novembre 1916 ^20 Décès de M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatiiiou (mort au front, 9 septembre 1916) 358 — de M. Haun, Commis à la Bibliothèque, Lieutenant de Chasseurs, Chevalier de la Légion d'honneur (icr novembre 1916) 357 — du Df Latteux, Correspondant du Muséum (9 juin 1916) 976 — 461 — Décès de M. Lucet (Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie com- parée, Membre de l'Académie de Médecine (6 décembre 1916) .. . A 2 7 — de M. Papoint (Joseph), Préparateur de la Chaire de Paléontologie (19 mars 1916) ? 129 — de M. Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogaraie) [16 février 1916] 65 ■ — de M. Rocktenvald, Garçon attaché à l'Administration (mort au front, 8 mars 1916) 1 29 — de M. Rouhaud (René-Marie), Jardinier-Chef des Pépinières (mort au front , 7 août 1916) 358 — de M. Sauvage (Dr H.-E.), Assistant honoraire, Chevalier de la Légion d'honneur (5 janvier 1917) 4 28 Don par M. le Dr R. Anthony d'un Mémoire : Sur un cerveau de fœtus de Gorille 219 — par M. A. Dollet de Cartes géologiques relatives aux tranchées du che- min de fer de l'Ouest-Etal 69 — par M. le Prof. H. Lecomte de fascicules de la Flore générale de l'Indo- Chine 277 — par M1,e G. Kœnigs de sa thèse : Etude de l'Excitabilité des nerfs vaso- moteurs et pigmento-moteurs 1 — par M. l'abbé Fouchcr d'Orthoptères Phasmides vivants (Phyllies et Cyphocranes) A28 — par M. le D' Jousseaume de Collections malacologiques 1 3 1 et £29 — par M. St. Meunier d'un Mémoire : Contribution à l'Histoire géolo- gique de la Terre végétale i32 — par M. St. Meunier d'un Article : Remarque géologique sur la Chimie (Résumé) 358 — par M. Ph. Négris, ancien Ministre des finances helléniques, d'un Mémoire : Le Métamorphisme des roches sédimentaires 277 Liste des Correspondants du Muséum nommés par l'Assemblée des Profes- seurs en 1916 ^ 5 1 — de Correspondants décédés en 1 9 1 6 A 5 1 Nomination de M. Chabanaud (Paul ), comme Correspondant du Muséum (i5 juin 1916) 276 — de M. Clerget (Léon), comme Correspondant du Muséum (i5 juin 1916) 276 — de M. Démange, comme Préparateur suppléant (7 février 1916). .. . 65 — de M. Huguet, Médecin-Chef des Services sanitaires à Rabat (Maroc), comme Correspondant du Muséum (i5 juin 1916) 276 — de M. le Général Jourdy, comme Correspondant du Muséum (16 mars 1916) 129 — de M. Lebard, Licencié es sciences naturelles, comme Préparateur sup- pléant de la Chaire de Botanique (Organographie) [6 décembre 1916] ^25 ._ 46'2 — Nomination de Mme Lemoine, Docteur es sciences naturelles, comme Boursière (i3 novembre 1916) 3fi7 de M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie, comme Assesseur du Directeur pour Tannée 1916^21 janvier 1916) 1 de M. Piel de Cliucherville, comme Préparateur suppléant (16 fé- vrier 1916) 60 — de M. Piroutet, Licencié es sciences, comme Préparateur suppléant (3i mai 1916) 275 — de M. Vincens (J.-M.-F.), Licencié es sciences naturelles, comme Boursier de Doctorat (i3 novembre 1916) 357 Promotion de fonctionnaires et agents du Muséum (ier janvier 1916). ... 68 ZOOLOGIE ET ANATOMIE. VERTEBRES. MAMMIFERES. Bemarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne des Gorilles, par M. H. Neuville [PI. I, II, III] 2 Observations faites en Serbie sur le Spalax montieola Sevbicus (Meliely), par M. G. Loisel 71 Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie, par M. G. Loisel 74 Note sur trois Hybrides d^Ursns americanus X U. arclos nés à la Ménagerie du Muséum , par M. E. Trouessar? 1 43 Seconde noie sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu spongieux des os, par M. B. Anthony [PI. VI et VII] 287 Les moeurs des Pteromys de l'Inde, par M. Guy Babault 43o REPTILES ET RATRACIENS. Serpents d'Afrique occidentale recueillis par M. Gruvel. Liste dressée par M. Paul Cliabanaud 7!) Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne, par M. P. Clia- banaud . • 77 Beptiles recueillis au Maroc, par M. Pallary. Liste dressée par M. P. Clia- banaud 79 Sur divers Beptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Comman- dant Vibert, par M. P. Cliabanaud 226 — A63 — Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary. Liste et Description d'espèces nouvelles, par M. P. Chabanaud. [Figs.]. . 928 Énumération des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique occidentale, appartenant aux Collections du Muséum, avec la Description des espèces et des variétés nouvelles, par M. P. Chabanaud. [Figs.]. . . . 363 Revision du genre Prosymna Gray, par M. P. Chabanaud. [Figs.] 433 POISSONS. Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans l'Atlan- tique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea, par M. L. Roule 8 Description de Y Hippocampus Aimei, sp. nov., espèce nouvelle d'eau douce provenant du Mékong [figs] , par M. L. Roule 11 Note sur un Cyclopterus lumpus L. femelle, par M. L. Roule 289 Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche, par M. J. Delphy, et Rectification 290 et 383 A propos de Y Hippocampus Arnei nec Aimei, par M. L. Roule 383 INVERTEBRES. ARACHNIDES. '1 Pantopoda. Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Travailleur, dans les mers européennes, au cours de sa campagne de 1881, par M. E.-L. Bouvier Un nouveau Pycnogonide, Ammotheu (Achella) armata trouvé par le Talisman, par M. E.-L. Bouvier 8* INSECTES. Coléoptères. Trictenotomidœ de la Collection du Muséum, par M. Aug. Lamerre 84 Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. — Variabilité de certains Lyctides de l'Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre Lyctus. — Table des notes 1 à 15 99 et 98 Longévité de quelques insectes en captivité, par M. A. Labilte io;> Nouveau Clytini de Chine, par M. M. Pic 180 Orthoptères. L'île de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles, par M. P. Serre. 1 01 Névroplères. Un Plécoptère nouveau de France, par le R. P. Longin Navâs i4o Lépidoptères. Les Sphingides du genre Acherontia, Lépidoptères parasites des Abeilles. — Adaptation générale; adaptation spéciale de la trompe, par M. J. Kùnckel d'Herculais [PI. V] 17 VERS. La zone de scissiparité chez les Naïdimorphes, par Mlle Lucienne Dehorne. [Figs.] 59 Contribution à l'étude du genre Eohsoma, par Mllc Lucienne Dehorne. . . 123 MOLLUSQUES. Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Venericardia et Cardita, par M. Ed. Lamy 5o et 116 Les Lutines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Larny ... i45 et i83 Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy ai'] et 3o5 Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) , par M. Ed. Lamy 3i 1 Les Pectoncles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) , par M. Ed. Lamy 384 Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie (fig. 3), par M. Ed. Lamy 443 Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équatoriale. — XLII. Gastéropodes recueillis par M. le Dr Gromier sur les bords de la rivière Tsavo , par M. L. Germain 1 56 — XL1II. Faunule Malacologique du lac Albert-Edouard (Afrique orien- tale) [PI. V, figs.], par M. L. Germain 193 — XLIV. Mollusques terrestres recueillis dans les provinces de Kilwa et de Malienge (Afrique orientale), par M. L. Germain si3 — XLV. Sur le genre Leroya Rourg, par M. L. Germain 3 1 7 Liste des Umaciens provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand Atlas, par M. C. Pollonera 191 Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie, par M. A. Bavay 446 — A65 ECHINODERMES. Au sujet d'un Essai de Faune des Échinides fossiles des Terrains secon- daires, par M. Gharpiat ^19 COELENTERES. Sur un type nouveau d? Actinie de l'île San Thome (Golfe de Guinée), par M. Ch. Gravier a34 SPONGIAIRES. Diagnoses d'Épongés recueillies dans l'Antarctique par le Pourquoi-Pas ? par M. E. Topsent 1 63 ZOOLOGIE GÉNÉRALE. Le Musée Goeldi au Para, par M. Paul Serre 35 1 / ZOOLOGIE APPLIQUEE. L'île de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles, par M. P. Serre. 101 Observations et Études faites à Madagascar, par le Dr Jean Legendre 4ao BOTANIQUE. Le Korthalsella Van Tieghem, par M. H. Lecorate ia4 Le genre Korthalsella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem , par M. H. Lecomte a 60 A propos d'un Viscum de Nossi-Bé, à Heurs d'abord encapuchonnées, par M. H. Lecomte 268 Le genre Donella de la famille des Sapotacées, par M. H. Lecomte 388 A propos du genre Cryptogyne de Madagascar, par M. H. Lecomte 3y3 Une collection botanicme du Haut-Dahomey et de la Vallée du Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910, par M. Hua. 33o Note sur des Mousses de Kerguélen, par M. J. Cardot 336 Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar (figs.), par M. J. Cardot 34a Note sur les Bosacées d'Extrême-Orient, par M. J. Cardot 396 Fougères de l'Herbier du Muséum, par le Prince Bonaparte 4o8 Note sur le Maxillaria chlorantha X ochroleuca (Orchidées), par M. .1. Costantin t\ 1 h Observations et Études faites à Madagascar, par le Dr Jean Legendre ^117 466 — PALEONTOLOGIE ET GEOLOGIE. Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné la chute de cette météorite, par M. St. Meunier 6a Contribution à l'Histoire géologique de la terre végétale, par M. St. Meu- nier i3a Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au Laboratoire de Géologie , par M. St. Meunier 211 Coupe géologique du versant S. S. 0. de la Colline située au N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme du Buisson à Guyencourt (Aisne), par M. R. Charpîat 272 Au sujet d'un Essai de Faune des Echinides fossiles des Terrains secondaires, par M. R. Charpiat hh§ PHYSIOLOGIE. Propriétés venimeuses de la salive parotidienne chez les Colubridés aglyphes des genres Tropidonotus Kuhs, Zamenis et Helicops Wagler, par Mme Phisalix et le R. P. F. Caius ai3 — 467 — TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE. EUROPE. France. Zoologie : Note sur un Cycloplerus lupus L. femelle, par M. L. Roule 289 — Un Plécoptère (1ns. Nev.) nouveau de France, par le R. P. Longin Navâs d lu — Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Pois- sons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche, par M. J. Delphy 290 et 383 — Sur un Nymphonomorphe nouveau capture' par le Travailleur dans les mers européennes, au cours de sa campagne de 1881, par M. E.-L. Bouvier t /1 Géologie : Coupe géologique du versant S. S. O.de la Colline située au N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme du Buisson à Guyencourt (Aisne), par M. B. Charpiat à fi 9 Serbie. Zoologie : Observations faites en Serbie sur le Spalax monticola Serbicus (Mehely), par M. G. Loisel 71 — Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie, par M. G. Loisel 7/, ASIE. Extrême-Orient. — Notes sur les Bosacées d'Extrême-Orient, par M. J. Cardot 396 Chine. Zoologie : Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicornes) , par M. M. Pic, . 180 Indo-Chine. Zoologie : Description de YHippocatnpus Arnei sp. nov. Espèce nouvelle d'eau douce, provenant du Mékong, par M. L. Roule. . . p. 1 1 et 383 Inde. Zoologie : Les mœurs des Pteromys de l'Inde, par M. Guy Babault /i3o Ceylan. Botanique : Les Korlhalsolla Van Tiegh., par M. H. Lecomte 124 — 468 — AFRIQUE. Afrique équatoriale. Zoologie : Contribution à la Faune Malacologique do l'Afrique équatoriale, par M. L. Germain , XLII. Gastéropodes recueillis par M. le D Gromier sur les bords de la rivière Tsevo 1 5 G — XLIII. Faune malacologique du lac Albert-Edouard (Afr. or.) [PI. V].. 17.3 — XLIV. Mollusques recueillis dans les provinces de Kilwa et de Mahenge (Afr. or.) 2^3 — XLV. Sur le genre Leroya Bourg 317 Afrique équatoriale et méridionale. Zoologie : Revision du genre Prosymna Gray (Reptiles) [figs] ,par M. P. Cha- banaud 433 Afrique occidentale. Zoologie : Serpents d'Afrique occidentale recueillis par M. Gruvel, par M. P. Gbabanaud 75 — Énumération des Oplndiens non encore étudiés de l'Afrique occidentale appartenant aux Collections du Muséum avec la description des es- pèces et des variélés nouvelles [figs], par M. P. Chabanaud 3Ga Botanique : Une collection botanique du Haut-Dabomey et de la vallée du Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910, par M. H. Hua 33o Golfe de Guinée (île San-Thome). Zoologie : Sur un type nouveau d'Actinie de l'île San Thome, par M. Cb. Gravier a34 îles du Cap-Vert. Zoologie : Un nouveau Pycnogonide, Amothea [Achelia) artnata trouvé par le Talisman, par M. E.-L. Bouvier 81 Mauritanie saharienne. Zoologie : Description d'un serpent nouveau, par M. P. Chabanaud 77 AFRIQUE DU NORD. Tunisie. Zoologie : Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Commandant Yibert, par M. P. Cbabanaud 22G — 469 — Maroc. Zoologie : Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary, par M. P. Ghabanaud 79 — Sur divers Reptiles et Ratraciens du Maroc recueillis par M. Pallary, par M. Paul Chabanaud • . . . • 228 — Liste des Limaciens provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand Atlas, par M. G. Pollonera 191 Afrique orientale. Mer Rouge. Zoologie : Les Lutines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les maté- riaux recueillis par M. le D' Jousseaume), par M. Ed. Lamy 1 45 et i83 — Les Madrés et les Lutraires de la mer Rouge (d'après les matériaux cueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 287 et 3o5 — Les Cardiles et les Cypricardes delà mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 3i 1 — Les Pecloacles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 384 Madagascar. Zoologie : Observations et études faites à Madagascar par M. le D' Jean Legendre 617 Botatiique : A propos d'un Viscum de Nossi-Ré à fleurs d'abord encapuchon- nées, par M. H. Lecomte 268 — A propos du genre Cryptoyyne de Madagascar, par M. H. Lecomte. . . . 3g3 — Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar ( iig. ) , par M. J. Gardot 3/j-j AMERIQUE. Amérique du Nord. Zoologie : Notes sur les Coléoptères Térédiles, par M. P. Lesne : 15. Varia- bilité de certains Lyctides de l'Amérique du Nord (figs)