/fâ?oiJA/x> /lae HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY / G/ /^ffZ^S /"l T^^'-^f^fJ BULLETINS SÉANCES DE LA CLASSE DES SCIENCES. -£Sii^:«~ ,^ ACADÉMIE ROYALE DES SCIEKCES, DES LETTHES ET DES I$EALX-ARTS DE liELGlQUE. BULLETINS SÉANCES DE LA CLASSE DES SCIENCES ANNÉE 1862. BRUXELLES, M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE l'aCADÉMIE ROYALE. 1862. ACADÉMIE KOYALE DE BELGIQUE BULLETINS SÉANCES DE LA CLASSE DES SClEiNCES. Séance du 4 janvier 186^. M. LiAGRE, président de l'Académie^ M. Ad. Qletelet, secrétaire perpétueL Sont prèsenis : MM. d'Omaliiis, SauYCur, Wesmael, Marteiis, Caiitraine, Stas, De Koninck, Van Beneden, A. De Vaux, de Selys-Longchamps, le vicomte B. Du Bus, Gluge, Nerenburger, Melsens, Scliaar, Duprez, Brasseur, Poelman, d'Udekem, membres; Scinvann, asso- cié; Montigny, Sleichen, correspondants. SciEscts. — Année 1862. 1 (2) CORRESPONDAiNCE. Il est donné lecture de lettres de MM. Edouard Morren et Steichen, qui remercient l'Académie pour leur nomina- tion de correspondants. M. Yalentin, professeur à Berne, remercie de son coté pour sa nomination d'associé; il donne en même temps un aperçu d'un nouvel ouvrage qu'il vient de publier. (Voyez page 8 et suivantes.) — M. le président du Sénat accuse réception , tant en son nom qu'en celui de MM. les Sénateurs , de l'envoi du tome XXXIII des mémoires in-4% et du tom^ XXX des mé- moires couronnés de l'Académie. — L'Académie palermitaine a reçu également de la compagnie l'hommage de ses dernières publications. — MM. le professeur Bellynck, de Namur, le profes- seur Bernardin, de Melle près de Gand, Alfred de Borre, de Jemeppe , font parvenir les résultats de leurs observa- tions sur les phénomènes périodiques des plantes et des animaux, recueillies pendant l'année 1861, — M. Jules d'Udekem, membre de la classe, présente un mémoire manuscrit accompagné de cinq planches, contenant la description des infusoires île la Belgique. (Commissaires : MM. Van Beneden et Gluge.) — M. Ad. Quetelet fait hommage de VAmiucdre de Vob- servatoire de Bruxelles pour 1862, ainsi que d'un extrait de ce même annuaire offert par M. Ed. Mailly et consacré (3 ) à retracer l'histoire de la Société royale de Londres. — Re- mercinients. RAPPORTS. Notice concernant quelques plantes rares' de la flore de la Belgique; par M. Alfred Wesmael. tiappot'i de m, MLichac, « La notice de M. Alfred Wesmael sur quelques plantes nouvelles, rares ou critiques de la flore belge, comprend une trentaine d'espèces, dont les plus intéressantes sont les 'Ranunculus^lunuginosus, Uypericum rnicrophyllum , Sedum rubens, Lactuca saligna, Eiiphorbia dulcis, Spi- ranthes autiimnalis y Potamogeton plantagineus, Cyperus fuscus, Cladium mariscus et Carex trinervis. Deux des espèces que nous venons de citer n'avaient pas été indi- quées jusqu'ici en Relgique : ce sont le Potamogeton plantagineus, dont l'auteur donne les caractères détaillés, eiVHypericummicrop/iyllum, lequel, s'il n'est pas une espèce certaine, est au moins, comme le croit De Candolle, une variété digne d'attention, de VHypericum perforatum. Les autres plantes comprises dans le travail que nous avons été chargé d'examiner sont beaucoup plus répan- dues, et tout dans la notice se réduit pour elles à l'indi- cation de nouvelles localités dont le nombre pourrait être pour la plupart augmenté notablement. Quelques-unes cependant sont accompagnées d'observations : ainsi le Teucrium scodium a été retrouvé à Reerlaer, c'est-à-dire dans la locaHté où le signalait autrefois Roucel ; d'autre part (4 ) le Carex acutaà fourni à l'auteur deux variétés, dont l'une [y nlgra) est l'analogue de celle du Carex vulgaris et du Carex cœspUosa que Doll a désignée sous le nom de Fuligi- Hosa, et dont l'autre (p brevisqiiama) nous semble être une simple forme peu constante. Nous ne devons pas négliger de faire une remarque au sujet de VErythrœa pulchella, pour laquelle l'auteur cite deux localités, Melsbroek, près de Yilvorde, et Ostende. La plante de Melsbroek ne soulève aucun doute : elle ap- partient certainement à l'espèce, assez commune d'ail- leurs, dont elle porte le nom. Mais en est-il de même pour l'échantillon d'Ostende, qui pourrait bien être VEry- thrœa littoraUs Fr., abondant sur toute notre cote? C'est là un point que nous ne saurions décider et que nous enga- geons l'auteur à vérifier. Une autre observation nous est suggérée par rapport au Slsymbrium sopliia, recueilli près d'Ostende et qui a offert à M. Wesmael des feuilles sensiblement charnues, caractère qu'il faut probablement attribuer, dit avec rai- son l'auteur, au lieu d'habitation. On se tromperait toute- fois si l'on croyait cette particularité propre à l'espèce : elle est, au contraire, l'effet d'une influence locale qui agit sur la végétation en général. Dans le voisinage de la mer, les végétaux herbacés de l'intérieur prennent une carnosilé plus grande, ainsi que le démontrent d'une manière très- distincte une foule d'espèces, entre autres le Sisymbrium tenuifollani, le Lotus idujinosus, YAnagallis arvensis et tenella, le Senecio jacobœa, le Lycopsls arvensis, YEu- phrasia odontites, le Polygonum avicidare, etc., toutes plantes qui, soustraites à leur station maritime et cultivées dans l'intérieur du pays, y reprennent leur feuillage ordi- naire. La même hypertrophie du mésophylle se présente chez les végétaux exclusivement maritimes, tels que les Salsola, Snœda, SaUcorniay CakUe, etc. Ce phénomène provient de causes multiples que nous ne pouvons traiter ici (l'une manière incidente. En résumé, quoique la notice de M. Alfred Wesmael n'offre point précisément les qualités que l'on serait en droit d'exiger pour son insertion dans un recueil acadé- mique, elle n'est pas néanmoins dépourvue d'intérêt, et nous croyons que la classe peut l'admettre dans ses Bul- letins. Nous avons donc l'honneur d'en proposer l'impres- sion. » Les conclusions de ce rapport, auquel se rallie le second commissaire, M. Martens, sont adoptées par la classe, qui décide que la notice de M. Alfred Wesmael sera insérée au Bulletin. Note sur les Iremblements de terre en 48o9 ; par M. Alexis Perrey. « La première partie de la note de M. Perrey renferme des suppléments aux catalogues des tremhlements de terre déjà insérés dans les Bulletins de l'Académie et remontant à 1845; la seconde partie est uniquement consacrée aux tremblements de terre ressentis en 1859. Dans mon opi- nion, on ne peut qu'approuver les efforts que fait l'auteur pour recueillir tous les renseignements concernant l'ini des phénomènes les plus remarquables de la physique du globe, dont la périodicité ou les rapports de connexion avec d'autres phénomènes météorologiques ne peuvent (6) être appréciés que par une longue série d'observations; j'ai donc l'honneur de proposer à l'Académie d'imprimer encore le nouveau travail de M. Perrey. » Mtappo»*t as entièrement avec les observations , il ne donna aucune suite à son idée. ( 20 ) pas encore été reconnue, même dans les éclipses du pre- mier satellite. Aussi, la correction indiquée par Roemer laissait-elle encore, dans le plus grand nombre de cas, une discordance sensible entre l'observation et le calcul. La grandeur de la correction elle-même était d'ailleurs incer- taine et inexacte. Roemer admettait que la lumière emploie vingt-deux minutes à traverser diamétralement l'orbite ter- restre (1); Dubamel, l'historien de l'Académie, dit que ce phénomène s'accomplit en « presqu'une demi -heure; » Horrebow, l'élève et l'ami de Roemer, suppose 28"'20\ Ces évaluations sont toutes très-exagérées, car Delambre, par la discussion de plus de mille éclipses du premier satellite, trouve 16'"i26%i(2). Enfin Roemer n'examina pas si soti hypothèse s'accor- dait avec les observations des trois autres satellites, et si l'équation de la lumière avait la même valeur pour les quatre, fait qui lui était contesté et qui fournissait à ses adversaires une objection très-grave. 11 ne laut donc pas s'étonner que l'équation de la lumière, appliquée aux quatre satellites, n'ait été admise par Halley qu'en 1094; par Pound qu'en 1719; par Fouchy qu'en 17o!2; par Whis- ton qu'en 1758. Maraldi enfin, qui avait attaqué l'explica- tion de Roemer en 1707, ne s'y rallia qu'en 1741 , alors que l'aberration était déjà parfaitement établie; et l'on ])eut dire que c'est la découverte de Bradley qui seule doinia à celle de Roemer ses droits et son rang dans la science. Ce phénomène de l'aberration , dont j'ai maintenant à (I ) Mein. de l'Aaal. des .sciences, vol. 1 , [lai^. :21 i; ihid , vol. \, [)ay. o77. (-) Tfdjle-s éclipliqiie.s des s((lelliles de .hi piler, iiilrocluclion. ( 21 ) in*occuper, résulte de la combinaison do la vitesse de la lumière avec celle de la terre : le lait suivant, cité par Thomson (1), sera très-propre à en donner une idée som- maire; il fera connaître en même temps la circonstance par laquelle Bradley semble avoir été amené à en trouver l'explication. [.'illustre astronome était monté sur un vaisseau cou- rant des bordées dans la Tamise par un vent modéré : il remarqua que, chaque ibis que le navire changeait de di- rection, la girouette placée au haut du mat déviait un peu , comme s'il y avait eu au même instant un léger change- ment dans la direction du vent. Cette particularité (connue du reste de tous les marins) frappa son esprit observateur, et un peu de réflexion lui en donna l'explication. Lorsque le vaisseau était immobile, ou qu'il avait le vent arrière, la girouette devait prendre exactement la direction du vent; mais quand il se mouvait dans une direction oblique à celle du vent, la girouette était soumise à deux forces, et elle devait prendre la direction de leur résultante. La première de ces forces provenait 'de la vitesse du vent; la seconde de ce que la girouette, participant au mouvemeni du vaisseau , venait choquer le courant d'air dans la direc- tion de la marche du navire. La réaction du courant sur la girouette devait donc la faire dévier vers l'arrière, et, par la combinaison de ces deux forces, le point apparent d'où venait le vent se rapprochait du lieu vers lequel se diri- geait le vaisseau. Transportant à la vitesse de propagation de la lumière et à celle de translation de la terre ce qu'il venait de voir (1) Hislory nf thr Royal Society, }>. 346. ( 22 ) relativement à la force du vent et au mouvement du na- vire, Bradley en conclut que notre globe, dans sa course annuelle, rencontrant les rayons lumineux lancés par les corps célestes, modifie la direction suivant laquelle ces rayons entrent dans l'œil de l'observateur, de telle sorte que tous les astres doivent généralement paraître à quel- que distance de leur place véritable. En outre, la déviation qui en résulte doit toujours s'opérer du côté vers lequel le mouvement de la terre est dirigé ; et sa grandeur dépendra du rapport qui existe entre la vitesse de la terre et celle de la lumière. On a dit que les plus belles découvertes ont été souvent le résultat du hasard : cette assertion n'est pas exacte; ce qui est vrai, c'est que souvent un travailleur conscien- cieux, consacrant ses veilles à une recherche rebelle à ses efforts, recueille pour fruit de sa persévérance une décou- verte plus belle que celle qu'il poursuivait. Dans ce cas , l'on doit dire avec Plutarque que la découverte est l'effet « non d'un hasard heureux , mais d'un mérite récompensé » Ou xif/riç epyoy «W. (kpezrîç eûxif/oùafiç. C'est ainsi que Brad- ley , cherchant avec plus de talent que tous ses devanciers la parallaxe des étoiles, trouva l'aberration de la lumière. D'ailleurs, la découverte de l'aberration devait néces- sairemenl précéder celle de la parallaxe, bien qu'on cher- chât le second phénomène et que le premier fût tout à fait imprévu : tous deux s'accomplissent dans la même période de temps, la période annuelle; mais les effets de l'un étant cinquante fois au moins plus considérables que ceux de l'autre, la parallaxe ne pouvait être mise en évidence qu'en se dégageant de l'aberration comme phénomène résidu. A peine le système de Copernic eut-il commencé à se produire, qu'un grand nombre d'astronomes, frappés de ( -25 ) son élégance et de sa simplicité, cherchèrent à Tétayer de preuves conckiantes et pour ainsi dire palpables. En effet, aux objections nombreuses qu'on leur opposait de tous cotés, les coperniciens ne pouvaient répondre que par des raisons métaphysiques tirées de l'harmonie et de l'analo- gie, ce qui les réduisait à ne présenter leur système que comme une hypothèse très-probable. Les travaux des plus grands observateurs se tournèrent donc vers la recherche d'une démonstration matérielle du mouvement de la terre, vers la parallaxe des fixes. Bien des veilles laborieuses fu- rent consacrées à la poursuite d'une découverte qui n'était pas mûre , et que rendait impossible l'état de l'astronomie , tant sous le rapport de la théorie mathématique que sous celui des moyens d'observation. Tycho était certainement, de son siècle , l'homme le plus capable de décider cette grande question : sa science comme astronome, son adresse comme observateur, la per- fection de ses instruments pouvaient lui donner un espoir légitime de parvenir à la solution du problème. Il observa donc les distances zénithales de la polaire à différentes époques de l'année, et mit à cette recherche tous les soins dont il était capable; mais il ne trouva pas le moindre indice de parallaxe annuelle. Après l'invention du télescope, Galilée appliqua son imagination active à la solution de cette question, si im- portante pour le système copernicien dont il s'était con- stitué le défenseur. Il fixa une lunette dans une position invariable, et plaça à une grande distance une lame de métal qui cachait une des étoiles de la grande Ourse à l'instant de son passage inférieur au méridien. Il croyait que, si cette étoile était cachée par la lame dans certaines saisons et devenait visible dans d'autres, ce serait une ( 24 ) preuve certaine de l'exislence de la parallaxe annuelle. Les effets irréguliers de la réfraction atmosphérique, à une hauteur si peu considérable, le convainquirent bientôt que cette méthode ne pouvait conduire à aucun résultat satis- faisant. Wallis proposa, dans les Transactions philosophiques, d'observer les points de l'horizon où une étoile se couche dans les différentes saisons. Ce moyen , analogue du reste à celui de Galilée, était moins précis encore. Riccioli rapporte, dans le tome II de son Almageste, qu'il observa les hauteurs méridiennes de Sirius, et qu'il n'y trouva aucune différence pendant toute l'année. Il croyait fermement pouvoir répondre des dix secondes, et ceci montre jusqu'à quel point un observateur médiocre se fait quelquefois illusion sur la précision de ses instru- ments et sur l'exactitude de ses résultats : on peut s'assu- rer en effet qu'à l'insu de Riccioli, l'aberration faisait va- rier la hauteur méridienne de Sirius de vincjt-six secondes, du printemps à l'automne. Hook, en 1669, dirigea une lunette de trente-six pieds de longueur vers y du Dragon, et la fixa dans cette posi- tion. L'étoile était très-bien choisie, en ce qu'elle passait presque au zénith de Gresham- Collège où il observait. Hook mesurait au micromètre la distance de l'étoile au centre optique de la lunette : les variations de distance zénithale qu'il crut reconnaître ainsi le conduisirent à l'énorme parallaxe de quinze secondes (1). Picard voulut vérifier ce résultat sur a de la Lyre; mais les hauteurs méridiennes qu'il observa à six mois d'inter- valle lui parurent les mêmes. (I) y4n n'Iempt tn prove lit e motion of the earlh from observations ^ l()7i. ( 2o ) Ce dernier astrononio, rapportant les observations de la polaire faites par lui en 1672, dit que, pendant dix ans, il avait remarqué, dans les hauteurs méridiennes de la })olaire, des variations annuelles qui pouvaient s'élever à environ vingt secondes et qui se compensaient après chaque année. Il ajoute (1) qu'il songea au mouvement de la terre pour expliquer ces variations, mais qu'il ne trouva rien qui put le satisfaire, d'autant plus qu'il y avait des années où ces inégalités étaient moins sensibles. Il est probable que Picard observa des effets d'aberration , ren- dus irréguliers par la nutation qui a dû être assez consi- dérable pendant l'espace de dix années. Flamsteed attaqua à son tour le problème dans les der- nières années du dix-septième siècle : il crut apercevoir, dans les déclinaisons de la polaire, des variations qu'il regarda comme provenant de la parallaxe annuelle. Mais Jacques Cassini démontra (2) que les anomalies observées par l'astronome anglais étaient contraires aux effets qu'au- rait du produire la parallaxe. Du reste Bradley (5) rend justice à l'exactitude des observations de Flamsteed, et remarque qu'elles étaient beaucoup plus précises que celles de Hook. En etïet, bien qu'elles ne s'accordent pas parfaitement entre elles, il déduit de leur ensemble que la polaire était de trente-cinq à quarante-cinq secondes plus près du pôle en décembre qu'en mai ou juillet; et, d'après les lois de l'aberration, elle devait effectivement être de quarante secondes plus voisine du pôle en décembre qu'en juin. Peters, en discutant les distances zénithales de la (1) Foyage d' Uranibourg , p, 18. (2) Mémoires de l'Jcadémie des sciences, IC99. (.')) Leitifà Halley, Post-Scriptnm . Trans. philos., 172>^, ( 26) polaire prises par Flamsteed depuis 1689 jusqu'en 1697, a trouvé 20'^676 pour la constante de l'aberration. On voit que, si l'habile observateur anglais avait apporté autant de sagacité dans la discussion de ses résultats que d'exac- titude dans ses observations, il eût ravi à Bradley la gloire d'une brillante découverte. Flamsteed avait fait ces obser- vations à l'aide du cercle mural de Greenwich; mais il disait qu'une détermination aussi délicate que celle de la parallaxe annuelle, exigerait un instrument de quinze à vingt pieds de rayon , solidement établi sur des fondations invariables. Roemer et son élève Horrebow employèrent , en Dane- marck, une méthode nouvelle et très-ingénieuse pour dé- terminer la parallaxe des fixes. Le point le plus important était de se dégager des mouvements inévitables que devait subir un instrument pendant le cours d'une année : ils levèrent très-heureusement cette difficulté en observant les différences d'ascension droite de deux étoiles : si ces différences changeaient avec les saisons, ils comptaient pouvoir en conclure l'existence d'une parallaxe annuelle. Par ce procédé, ils trouvèrent que la somme des parallaxes de Sirius et de la Lyre était plus grande qu'une demi- minute et moindre qu'une minute et demie. Ce résultat était dû en partie aux effets réunis de l'aberration et de lanutation, en partie à l'insuffisance des moyens chrono- métriques dont on disposait à cette époque. L'illustre astronome danois disait qu'une parallaxe an- nuelle bien constatée était la seule preuve convaincante que Ton pût apporter en faveur du mouvement de trans- lation de la terre. Il ne se doutait pas que trente-six ans plus tard, sa belle découverte de la vitesse de la lumière permettrait à Bradley d'en donner une démonstration tout ( -27 ) aussi concluante, et bien plus palpable que celle qu'on aurait pu déduire d'une parallaxe ne s'élevant qu'à une fraction de seconde. Vers la lin de 1725, Samuel Molyneux, riche amateur d'astronomie, entreprit de vérifier la parallaxe annuelle annoncée par Hook et par Flamsteed. Il employa à cette recherche un beau secteur zénithal de vingt-quatre pieds de rayon , et -de sept à huit minutes seulement d'amplitude. Cet instrument avait été construit avec un soin extrême par Graham, l'un des artistes les plus habiles qu'ait pos- sédés l'Angleterre. Le secteur fut établi à Kew , ancienne résidence royale près de Londres; et l'étoile sur laquelle Molyneux dirigea ses observations fut celle que Hook avait déjà employée à la même recherche, y du Dragon, située par 75" de lati- tude et 265 de longitude. D'après cette situation , l'étoile devait se trouver en con- jonction avec le soleil au milieu de décembre; à la pre- mière quadrature en mars ; en opposition dans le mois de juin, et à la seconde quadrature en septembre. Suivant les lois de la parallaxe annuelle, sa latitude devait donc aller en augmentant pendant les six premiers mois de l'année ; arriver à son maximum vers la mi-juin, puis décroître jusqu'au milieu de décembre, époque où elle atteindrait son minimum. Les latitudes moyennes devaient tomber en mars et en septembre. Molyneux observa seul pendant quelques jours du mois (le décembre 1725; mais Bradley, son ami, se joignit à lui le 17 du même mois, et ils continuèrent ensemble leur recherche. Dès la tîn de décembre, ils reconnurent, par l'inspec- tion des hauteurs méridiennes observées , que l'étoile sem- ( 28 ) blait s'avancer vers lo sud; cette marche , contraire à la parallaxe, continua jusqu'aux premiers jours de mars I7î26 : l'étoile était alors de vingt secondes au sud du lieu où elle avait été observée trois mois auparavant. Après être restée quelque temps stationnaire en cet endroit, elle commença, vers le milieu d'avril, à revenir sur ses pas, et à marcher vers le nord; de telle sorte qn'au commencement de juin , sa hauteur méridienne était redevenue la même qu'à l'époque des premières observations. Le mouvement de l'étoile en déclinaison était alors très-rapide : il s'élevait à une seconde en trois jours. Cette marche vers le nord continua jusqu'en septembre : à cette époque, l'astre avait environ vingt secondes de déclinaison de plus qu'en juin, et trente-neuf de plus qu'en mars. Alors il sembla s'arrê- ter un instant, pour se diriger de nouveau vers le sud, et en décembre 1726, il paraissait aux deux observateurs occuper exactement la même position qu'un an aupara- vant, en ayant toutefois égard à la différence de déclinai- son qui devait provenir de la précession des équinoxes. Les observations faisaient donc ressortir à l'évidence une période annuelle, mais elle était en retard de trois mois sur l'époque assignée par la théorie des parallaxes. Le ])hénomène ne provenait pas non plus d'une nutation de l'axe terrestre, due à l'action du soleil sur la protubé- rance équatoriale de notre globe; car, dans ce cas, une étoile ayant la même déclinaison que y du Dragon, et douze heures de moins eii ascension droite, aurait du subir .un déplacement égal et de signe contraire : or une telle étoih' (la 55'"*' de la Girafe, que Bradley désigne par le nom si- gnificatif d'anti-draco) avait été observée par les "deux as- tronomes; et son mouvement, bien que conforme pour la direction à celui qui serait résnlté d'une nutation, ne s'éle- ( -^9 ) Vînt qu'à la inoidê (Je la vaiialioii .subie par y du Dragon. Le secteur de Graliam l'ut mis hors d'usage i)ar un aeci- ùt jamais lépondie non-seulement de la seconde, mais même des dix se- condes. « Ut vei'um fatear, minula secunda , vel ^tiam dena secunda, in- » strumentis quanlumvis anal)iè faclis, ceitô dislinguere vix liomini da- " tum est.» (Trans. phil., vol. XXIX, p. 4oC). Cet aslionome, si remarqua- ble du reste par sa vasle érudition et son gé'iip pénétiant, poussait même a cet égard le scepticisme si loin, ((u'il refusa const animent de croire à la nutation, quoiqu'il ait vécu jusqu'en 174:2, époque à lacjuelle I3radley avait établi sa découverte d'une manière inconteslable. Le secteur de Bradlev est encore conservé à Greenvvicb. ( 50 ) Pendant un an et demi, Bradley, animé d'un zèle infa- tigable, continua et étendit la série d'observations commen- cée à Ke^v : toutes confirmèrent et généralisèrent les ré- sultats déjà obtenus. Il reconnut que chaque étoile, sans exception, semblait stationnaire , au nord et au sud de sa position moyenne, lorsqu'elle passait au méridien à six heures du soir ou du matin ; que toutes s'avançaient vers le sud lorsque leur passage s'effectuait le malin , \ers le nord lorsqu'il avait lieu le soir. Seulement l'amplitude des plus grandes excursions variait pour chacune d'elles, mais d'après une loi déterminée dont la sagacité de Bradley trouva bientôt l'expression. Ainsi, par exemple, la trente- cinquième de la Girafe, dont j'ai parlé précédemment, avait varié de moitié moins que -/ du Dragon : or les lati- tudes de ces deux astres étaient respectivement de ^Q*" et de 7o% dont les sinus (0,48 et 0,96) sont aussi moitié l'un de l'autre. Il s'assura bientôt que cette règle était générale , et que les plus grandes excursions des étoiles vers le nord et vers le sud étaient proportionnelles aux sinus de leurs latitudes. Elles étaient donc les perspectives d'excursions ècjales, accomplies dans des plans parallèles à l'écliptique. Certes la circonstance d'une période exactement égale à la longueur de l'année devait guider Bradley dans l'ex- plication de ce phénomène; il ne pouvait provenir que du mouvement de la terre dans son orbite annuelle, et prou- vait ce mouvement d'une manière incontestable. Mais ce ne fut pas moins un éclair de génie que de songer à la dé- couverte de Roemer, et de combiner la vitesse de la lu- mière avec la translation de notre globe. Dès lors , il vit tous les faits s'expliquer de la manière la plus heureuse et la plus naturelle; et son admirable découverte de l'aber- ration, en même temps qu'elle confirmait celle de Roemer, (51 ) _ (Ictcriiiiiiait la vitesse de la lumière avec une exactitude incomparablement plus grande. Dans son travail sur Taberration, Bradley s'attacha spé- cialement à observer les variations en déclinaison ; mais il ne négligea pas entièrement les mouvements en ascension droite, puisqu'il donne les dimensions de Tellipsc que les étoiles paraissent décrire. L'imperfection des pendules à cette époque explique sulFisamment la préférence qu'il accorda à la première des deux coordonnées. Simpson [EssaijSy 1740) dit que le docteur Bevis est, à sa connaissance , le premier qui ait vérifié par l'obser- vation les mouvements en ascension droite annoncés par Bradley. Mais la lettre que Bevis écrivit à Bradley à ce sujet est datée du 27 avril 1759 (1); il fut donc précédé de beaucoup par Eustache Manfredi, qui, dans une lettre adressée, en 1750, à An t. Leprotti (2), dit que, malgré quelques exceptions, ses observations lui indiquent un mouvement général en ascension droite, analogue à celui que Bradley a trouvé en déclinaison. Ce fut dans les séances du 9 et du 16 janvier 1729 que Bradley lut à la Société royale son mémoire sur l'aberra- tion; mais on l'imprima dans les Transactions philoso- phiques de 1728, ce qui fait que la plupart des auteurs assignent à cet ouvrage une date fautive. Molyneux était mort dans le mois d'avril 1728 : il est à regretter qu'il n'ait pas assez vécu pour jouir du magni- fique résultat de la recherche à laquelle il avait si puis- samment contribué, tant par son initiative que par ses (1) Voyez Riyuiul, Corresp. of Bradley. (2) Commentar. Acad. IJonon , 1748, vol. I , p. 6ôi. ( 52 ) oljsenations. Certes Bradley mérite la gloire que la belle découverte de l'aberration a attachée à son nom; mais celui de Samuel Molyneux méritait-il l'oubli presque total dans lequel il est tombé? Pour compléter mon sujet, je terminerai en disant ([uelques mots sur l'extinction que paraît subir la lumière dans son passage à travers les espaces célestes. On consi- dère ordinairement la lumière comme n'éprouvant dans ce passage aucune diminution d'intensité : c'est sur cette hypothèse qu'est basée la détermination de la distance des étoiles par voie photométrique ; c'est sur elle également que repose le procédé des jauges, employé par Herschel pour déterminer cette même distance. S'il est vrai cepen- dant que l'espace soit rempli d'un fluide éthéré, ce fluide, quelles que soient sa rareté et sa transparence , doit absorber une certaine quantité de lumière ; et comme l'absorptiou suit une progression géométrique, elle doit (quelque faible qu'elle soit à l'origine) acquérir une valeur sensible dans l'immense trajet qu'accomplit la lumière des étoiles pour arriver à nos yeux. De Chéseaux (1) et Olbers (î2) sont les premiers qui aient traité cette question , en partant de l'idée purement [)hilosophique d'un univers sans bornes, peuplé d'un nom- bre infini de soleils brillant de leur propre lumière; ils démontrent alors que, sans l'absorption, le fond du ciel présenterait, dans toutes les directions, un aspect aussi resplendissant que celui du soleil. (1) Traité de la Comète qui a paru en 17 iS et 17 4 i. — Lausanne el (ionève , 1 7 ii. (:2) IJber die Durchsicidiykeil des fPellraums, Uode's JAiiiuticii, lUR 18-2C. ( 35) Se plaçant au point de vue expérimental, Struve a abordé le même sujet, dans ses belles Études cVaslronomie slellairc (pp. 83 et suiv.) : par des considérations trcs- ingénicuses, il est parvenu, non-seulement à démontrer que la lumière des étoiles subit une extinction progressive dans son passage à travers les espaces célestes, mais en- core à calculer la valeur numérique de cette extinction. Son procédé est fondé sur la comparaison de la portée théorique et de la portée réelle du télescope de vingt pieds employé par Herschel dans ses jauges du ciel. La portée théorique d'un télescope est à la portée de l'œil nu , comme le diamètre de l'objectif est à celui de la pupille, sauf un coefficient expérimental, exprimant le rapport de la quantité de lumière qui tombe sur l'objectif à celle qui entre dans l'œil après être sortie de l'oculaire. En fonction de ces données , Struve a calculé que la por- tée théorique du télescope de vingt pieds était représentée par le nombre 661 (la distance moyenne des étoiles de première grandeur étant prise pour unité). Mais, calculant, d'un autre côté, le rayon d'une sphère dont la masse serait proportionnelle au nombre d'étoiles qui sont réellement visibles dans le même télescope, Struve n'obtient que le nombre 288, c'est-à-dire le tiers du pré- cédent. Pour expliquer ce fait, l'astronome russe est natu- rellement amené à conclure que « l'intensité de la lumière » décroît dans une proportion plus rapide que la raison » inverse du carré des distances, ce qui veut dire qu'il » existe une perte de lumière, une extinction, dans le » passage de la lumière par l'espace céleste. » La comparaison de la portée théorique (p) du télescope, avec son pouvoir réel de pénétration (//), permet main- tenant de calculer la valeur numérique du coefficient Sciences. — Année 18/. 1), et que l'on plonge le sys- kl ^J tème de ces deux lames sans contact mu- ( '^1 ) tuel dans une eau acidulée par de l'acide sulfurique, de manière que les deux tiers de chaque lame soient seuls plongés dans le liquide; si Ton l'ait communiquer les par- ties émergées des deux lames par une bande de papier Jo- seph imbibée d'une forte solution d'iodure de potassium , on verra, au bout de quelques minutes, la bande devenir alcaline contre le zinc, et se couvrir d'iode là où elle est ap- pliquée contre le platine. Celui-ci forme donc le pôle positif d'un courant dont le zinc émergé est l'électrode négatif. On est tenté de croire ici que la lame entière de zinc est deve- nue électro-négative par suite de l'action du liquide acide sur ce métal ; mais en examinant les choses de plus près, on voit qu'il n'en est pas ainsi; que le zinc dans sa partie immergée est, au contraire, devenu plus électro- positif qu'il ne l'est en dehors du contact du liquide; et comme la partie émergée du métal n'a pas subi la même modifi- cation électrique, elle forme par cela même un couple métallique avec la partie immergée ; le contact métallique existant ici à la ligne de séparation où le liquide cesse de baigner le zinc. Celui-ci forme, à lui seul, un couple mé- tallique à deux lames chimiquement homogènes, mais élec- triquement hétérogènes, absolument comme un fd de fer, rendu passif par la chaleur dans une moitié de sa longueur, forme un couple métallique avec l'autre moitié. Ce qui prouve, au reste, que la portion du zinc, immergée dans l'eau acide , n'est pas devenue électro-négative par son contact avec ce liquide , c'est qu'elle est fortement attaquée par ce dernier, et qu'elle forme l'électrode positif du cou- rant qui passe dans le liquide du zinc au platine. La lame de platine en regard de celle de zinc forme aussi un couple métallique par son immersion partielle dans l'eau acide; mais ce couple est beaucoup plus faible que celui constitué ( 38 ) par le zinc : c'est donc ce dernier qui doit déterminer la direction du courant produit par le système des deux lames. Le courant se dirigera ainsi, dans le liquide, du zinc vers le platine, et, en dehors du liquide, du platine vers le zinc, conformément aux données de l'expérience; ici c'est toujours au contact de deux métaux électriquement hétérogènes que Télectricité dynamique se produit, et non pas au contact du métal avec le liquide acide, ce dernier ne faisant pas dans ce cas fonction d'électrode, puisque, s'il en était ainsi, les deux parties de la lame de zinc n'auraient pas des états électriques différents. La méprise que beaucoup de physiciens ont commise à ce sujet provient de ce qu'ils n'ont pas tenu compte des modifications électriques que subit un métal lorsqu'il est baigné par un liquide, même en dehors de toute action chimique; ainsi le fer bien brillant reste tel dans l'acide nitrique monohydraté, et, transporté de là dans l'acide nitrique à 36° Baume, il y reste inattaqué, preuve que son état électrique a été modifié; car s'il s'était simplement recouvert, comme le prétendent quelques-uns, d'une pelli- cule mince de nitrate ferreux insoluble dans l'acide nitri- que monohydraté, cette pellicule saline étant soluble dans l'acide nitrique à 56", ce dernier devrait attaquer prompte- ment le fer sortant de l'acide monohydraté, ce qui n'est pas. Divers travaux ont été publiés sur les modifications ap- portées au pouvoir électromoteur des métaux par les liquides qui les baignent, modifications qui persistent plus ou moins longtemps après que le contact du liquide a cessé d'agir. Je crois devoir renvoyer sous ce rapport le lecteur à mes Recherches sur les variations de la force électro' motrice du fer, insérées dans le tome XJX des Mémoires de l'Académie. ( 59 ) C'est parce qu'on a méconnu l'action modificatrice des liquides sur l'état électrique des métaux qui y sont plon- gés, et par suite sur leur force électro- motrice, qu'on a faussement prétendu que les combinaisons chimiques pro- duisaient des courants électriques, appréciables au galvano- multiplicateur. Il est très-vrai que deux corps hétérogènes se constituent par leur contact dans des états opposés d'électricité, et que ces électricités se neutralisent au mo- ment de la combinaison des deux corps, comme H. Davy Fa démontré; mais cette neutralisation se fait naturelle- ment aux points mêmes où la combinaison des corps s'opère , et non pas à l'extérieur ou au dehors des corps qui se combinent. Elle ne saurait donc produire un cou- rant externe traversant le fil du galvano -multiplicateur; c'est, au reste, ce que j'ai démontré dans le temps expéri- mentalement. (Voir le mémoire cité plus haut p. 57-40.) J'ai constaté que, lorsque l'acide nitrique et une forte so- lution de potasse sont séparés par une cloison vésicale à travers laquelle la combinaison s'opère, il ne se manifeste dans le galvano-multiplicateur aucun courant qu'on puisse attribuer à l'action chimique. Car si l'on prend un vase à quatre compartiments séparés par des cloisons vésicales, dont les deux compartiments moyens contiennent l'un l'acide, l'autre l'alcali, et dont les compartiments extrêmes ne contiennent qu'une solution de nitrate de potasse, l'ai- guille du galvano-multiplicateur n'offre pas la moindre déviation lorsqu'on plonge simultanément dans les cases extrêmes les bouts en platine du fil de l'appareil, quoi^ que la combinaison de l'acide et de l'alcali ait lieu. Que si, au contraire, on place dans les cases moyennes du vase la solution nitrée et dans les cases extrêmes l'acide et l'alcali, il suffit de plonger les fils du galvano- multi- (40 ) plicateur dans ces derniers liquides, ponr qu'à Tinstant même il s'établisse un courant permanent longtemps avant que Tacide et l'alcali, séparés l'un de l'autre par les deux cases moyennes remplies d'eau nitrée, n'aient pu se combiner. Mais la meilleure manière de montrer que les indica- tions du galvano -multiplicateur appliqué à un appareil à acide et à alcali, séparés l'un de l'autre par une membrane perméable , sont absolument étrangères à leur combinai- son, c'est d'avoir recours à un petit appareil dont je me sers tous les ans dans mon cours de chimie, et qui se compose de deux petits tubes de verre A et B recourbés à angle droit, (Fig. 2.) [fig. 2), et mis en communication par un tube plus étroit C, d'un à deux centimètres de longueur, rempli d'une infusion de chou rouge et fermé à ses deux bouts par une membrane vésicale em- pêchant le mélange direct de l'acide et de l'alcali que l'on verse dans les tubes A et B. On s'aperçoit ici par les chan- gements de couleur que subit, au bout d'un certain temps, l'infusion de chou rouge , qu'il faut plusieurs minutes avant que l'acide nitrique et la solution de potasse soient parvenus à se réunir et à se combiner; et cependant, en plongeant les (ils du galvano- multiplicateur dans l'acide et dans l'alcali, avant même que l'infusion de chou rouge n'ait changé de couleur aux extrémités du tube C, il y a de suite une forte déviation de l'aiguille de l'instrument, absolument comme lorsque l'acide et l'alcali peuvent se combiner. Il résulte de ce qui précède qu'on ne saurait attribuer à l'oxydation du zinc, la production de l'électricité dans les ^^^ ( -il ) piles; que la théorie de Volta est beaucoup plus satisfai- sante, pourvu que l'on tienne compte en même temps des changements que subit l'action électromotrice des métaux par leur immersion dans l'électrolyte de la pile, change- ments qui avaient échappé à la sagacité de Volta, qui n'avait vu dans l'action de ce liquide qu'un simple conduc- teur d'électricité. C'est en tenant compte de rinduence du liquide de la pile sur l'état électrique des couples métalliques, que l'on s'explique très-bien pourquoi les piles les plus énergiques sont celles où le métal négatif est baigné par un liquide propre à rehausser son état élec- tro-négatif, tel que l'acide nitrique, et où le métal positif est entouré d'une eau acide propre à accroître son état électro-positif. Ces deux circonstances sont parfaitement réalisées dans les piles de Grove, connues par leur puissante énergie. Les partisans de la théorie chimique de la pile se basent toujours sur l'équivalence que présente l'oxydation du zinc dans chaque auge de la pile avec l'action chimique du cou- rant externe. Mais cette équivalence provient de ce que , dans les auges de la pile close, il y a nécessairement un courant identique avec le courant externe , devant produire la môme décomposition d'eau, et par suite la formation d'une quantité équivalente d'oxyde de zinc, formée aux dépens de l'oxygène de l'eau décomposée. Quelles que soient, en effet, les causes productrices de l'électricité dans une pile, il est facile de prouver que, dans chaque auge de la pile, il doit y avoir le même courant et un courant pa- reil au courant externe. Que l'on se représente une pile ordinaire contournée en anneau ou en cercle , c'est-à-dire ayant ses couples métalliques disposés circulairement, avec interposition d'un liquide conducteur, comme l'indique ( 4-2 ) Ja fig. 5. Dans une telle pile, les pôles se trouveront aux ^f-^ - ) plaques métalliques où la pile -^c viendrait à être interrompue l|_^ ^^ par la soustraction du liquide conducteur; mais dès que, 5.^.^/ ' 3^^ par la présence de ce dernier, ^^^ \ l'interruption vient à cesser, \^^ y^^ les pôles pourront être placés >^"=^ /^'^ indifféremment aux plaques /^ (\^\ ^^ métalliques qui bordent clia- %r^i V j!|j V'' que auge, puisque tout est semblable sur tout le contour de la pile; et, par conséquent, il y aura autant de pôles positifs qu'il y aura de plaques de zinc, et autant de pôles négatifs que de plaques de cuivre. En d'autres termes, il y aura la même électricité positive développée à chacune des plaques de zinc, et la même électricité négative sur chaque plaque de cuivre; et , comme ces électricités de nom contraire, développées parla force électro-motrice, doi- vent constamment se réunir par le liquide conducteur qui baigne les surfaces métalliques hétérogènes en regard l'une de l'autre, il s'en suit que, dans chaque auge de la pile close , il doit y avoir un courant de même intensité , et tous ces courants partiels formeront le courant général qui doit produire ainsi les mêmes effets dans toutes les auges. Si l'on vient à remplacer le liquide d'une des auges par un autre liquide conducteur, ce nouveau liquide reçoit le courant partiel propre à cette auge , et l'action chimique de ce courant sera nécessairement équivalente à celle des autres courants partiels de la pile; c'est le cas d'une pile dont les pôles sont en communication avec un liquide dif- férent de l'électrolyte de la pile. Si rélectroly(e vient à être ( 45 ) enlevé d'une des auges de la pile, les deux plaques mé- talliques qui bordent cette auge, ne pouvant écouler leur électricité, doivent offrir alors une accumulation de ce lluide ou une tension électrique d'autant plus forte que la conductibilité intérieure de la pile est plus mauvaise, c'est ce que l'expérience a démontré. Cette tension électrique aux pôles d'une pile ouverte n'est que la conséquence de l'électricité dynamique circu- lant dans la pile close; elle n'a aucun rapport avec l'action chimique du liquide acide sur le zinc; car dans une pile à zinc ordinaire, l'action chimique est plus forte que dans une pile à zinc amalgamée, et cependant dans celle-ci la tension électrique est plus prononcée lorsque la pile est ouverte, et le courant est plus fort lorsque la pile est close. Dans la pile ouverte on ne remarque même aucune action chimique du liquide acide sur le zinc amalgamé; et, en admettant même avec M. De la Rive que cette action puisse avoir lieu au premier moment de contact de l'eau acide avec le zinc amalgamé, ce qui est contestable, il n'en est pas moins vrai que cette action ne continue pas; et puis- que la tension électrique persiste tant que la pile est ou- verte, elle ne saurait certainement pas dépendre d'une action chimique qui ne dure qu'un instant. On ne saurait donc reconnaître d'autre origine que le contact métallique à l'électricité statique des pôles d'une pile à zinc amal- gamé, et c'est elle aussi qui se transforme en électricité dynamique dès qu'on vient à clore la pile. Ainsi, dans les circuits fermés, ce n'est pas la combinai- son chimique qui s'effectue d'abord et qui donne naissance au courant électrique, comme le pense M. Gangain {Ânn. de Chim. et de Phys. oct. 1861) ; mais c'est le courant, dû à la force électromotrice des métaux , qui produit la décom- ( 44 ) position électrolytique de Teau et par suite l'oxydation du zinc. Celle-ci n'est donc que l'effet et non la cause du cou- rant, absolument comme le poids d'un corps ou la pression qu'il exerce contre la surface du sol est un résultat de la gravité et non la cause de celle-ci. Nous concluons de ce qui précède : 1° Que le contact métallique est la seule cause directe du développement de l'électricité dans les piles voltaiques. 2" Que l'électrolyte conducteur n'exerce qu'une in- lluence indirecte sur la production de cette électricité, en tant qu'il modifie par son contact l'état électrique des mé- taux électro-moteurs; o*" Que l'oxydation du zinc dans les piles ne concourt aucunement à produire de l'électricité; que, loin d'être la cause du courant dans les piles closes, elle n'en est que l'effet et résulte presque exclusivement de la décomposi- tion électrolytique de l'eau dans les auges de la pile. Notes sur quelques plantes rares, nouvelles ou critiques de la flore de Belgique; par Alfred Wesmael, répétiteur du cours de botanique à l'école d'Horticulture de Vil- vorde. Lors de la publication du Prodrome de la flore du Bra- haut, en collaboration avec M. H. Yan Heurck, je croyais avoir exploré les environs de Bruxelles d'une manière aussi complète que possible, mes propres observations jointes à celles de mes correspondants me paraissant suffisantes pour en faire connaître foncièrement les nom- breuses espèces phanérogames. Cependant, la suite de mes herborisations en 1861, ainsi que les découvertes ( 4.0 ) faites par des botanistes de diverses provinces avec les- quels je suis en relation, m'a i)rouvé qne })lusieurs espèces rares ou nouvelles pour la Belgique avaient échappé à l'at- tention des explorateurs. J'ose espérer que, au point de vue de la géographie bota- nique belge, le résultat de nos nouvelles investigations sera considéré comme n'étant pas sans quelque importance, surtout relativement aux deux espèces qui, à ma connais- sance, n'ont pas encore été signalées dans notre pays. UaSUXCI'I.US l>ANL'GIXOSt'S, L. Sp. 779. Cette rare espèce, qui est signalée dans les ouvrages de Lejeune, Tinant, Malisoux et, en dernier lieu, dans le Manuel de la flore de Belgique de M. Crépin, qui note les auteurs que je viens de citer , a été découverte dans les bois montueux des environs de Couvin, par M. Bouillot, jeune et zélé botaniste, élève à l'école d'horticulture de Vilvorde. D'après les indications de cet observateur, la plante est rare dans la localité. Sagixa ^ODOSA, Feiizl. in Gren. God. FI. fr., vol. 1 , p. ^18. Spergula uoduaa, L. Sp. 650. — ;3 viscidula, Cos., Germ., FI. par., éd. I , p. 5:2. Observé sur le bord d'un fossé à Melsbrouck. llYi'ERicuM MiCROPHYLi.tsi , Joid., iii lior. FI. cefit., éd. ni , p. 12i. C'est avec un léger doute que je rapporte la plante ré- coltée aux environs de Yirton, par M. Sommeillier, à l'espèce créée par M. Jordan. L'échantillon que j'ai en herbier a les feuilles linéaires, mais non linéaires-obtuses; à part cette légère différence, tous les autres caractères indiqués par M. Boreau se rapportent parfaitement à la plante des environs de Virton. (46) Ayant récolté quelques bonnes graines, elles seront se- mées l'année prochaine : après quelques années de culture, ou même après une seule , peut-être l'espèce de la nouvelle école dévoilera- t-elle sa légitimité spécifique, peut-être au contraire retournera-t-elle à l'une des espèces de l'école linnéenne. S'il s'agissait de rapporter la plante à l'une des espèces de Linné, elle devrait constituer la variété microphylhim de rHypericum perforatum. L. CORYDAMS CLAVICULATA, DC. , FI. fl\, i. p 658. Cette espèce est assez répandue aux environs de Loke- ren, dans les buissons des terrains humides. Elle m'a été communiquée par M. Campion. SiSYMBRIL'M SOPHIA , L Sp. 9^20. J'ai récolté cette espèce en assez grande abondance dans les environs de la vieille écluse de chasse, à Ostende. Les segments des feuilles sont sensiblement charnus, caractère dû probablement au lieu d'habitat. LaTHYRLS APHACA, L., Sp lOiO. Cette espèce qui, à maconnaissance,n'avaitpas été ren- contrée dans la province de Brabant, a été observée dans un champ de froment par M. Bouillot, près de Yilvorde. Je suis assez porté à croire que la présence de cette espèce en Brabant n'est qu'accidentelle; il est probable que la graine de froment provenait d'une des provinces où cette plante croît assez abondamment. Herkiaria hirsijta, L , Sp. 317. Espèce répandue çà et là dans les moissons des environs de Steenockerzeel, Bergh, Campenhout (Brabant). (47 ) La présence de cette espèce dans un champ de seigle me paraît tout à fait accidentelle. Il est probable, vu le petit nombre de pieds (trois), ainsi que les stations où elle croît spontanément, que sa présence à Vihorde est due à une de ces nombreuses causes dépendant des cultures. OEnanthe peucedanifoma, Poil in DC, FI. fr., 4, p. :297. — Greii. God, FI. fr. 1,715. J'ai observé cette espèce sur les bords des fossés, entre Ostende et Blanckenberghe; M. Campion Ta également récoltée aux environs de cette dernière ville. Anagallis tenella, L, Maiit., 555. — Gren God , Fl.fr., II, p. 467. Cette rare espèce a été récoltée aux bords d'un marais, àBergh; je l'ai vainement cherchée dans les environs de cette localité. Erythraea pulchella, Horn., FI. dan., t. 1657, J'ai récolté cette espèce dans un bois humide, à Mels- brouck , ainsi que dans les endroits herbeux humides , à Ostende. TeICRIUM SCORDIUM, L., Sp. 790. Cette espèce a été observée par M. Campion, aux envi- rons de Berlaere (FI. or.), dans la localité indiquée par Roucel dans son Traité des plantes y p. 59 (1792). Premamthes muralis, L., Sp 1121. Lactiica Muralis, Freseiiius, lu Gren. God., FI. /■r.,II,p.521. Cette espèce, que je n'avais jamais rencontrée aux en- virons de Bruxelles, croît en assez grande abondance sur les bords du chemin creux derrière la campagne de M. le (48) comte Cogheii, à Uccle. M. Pire me l'a communiquée comme ayant été récoltée dans le bois de la Cambre ainsi qu'à Groenendael. Lactlca samgna, L. Sp. 1119. Observée par M. Campion aux environs de Blancken- berghe. D'après les renseignements que m'a fournis ce bo- taniste, cette espèce est rare. EUPHORBIA DUIXIS, L., Sp. Go6. Cette espèce, des parties mon tueuses de la Belgique, se trouve confinée dans un petit bois dépendant du cbà- teau de M. Skiplaeken à Grimbergen ; elle y est en grande abondance. D'après ce que m'écrit M. Crépin, elle a été observée par M. Van Heurck aux environs d'Anvers. MtSGARI COMOSt'M, Mill. Dkt., t. o, p. 180. Cette espèce, sortie bien certainement d'un jardin, a été recueillie dans un cbamp de pommes de terres à Yilvorde. Spikakthes AL'Tt'MNALis, Rich., /. c ; Greu. God., FI. fr., III, p. :267. Cette rare espèce, que j'avais obsenée dans un seul en- droit, aux environs d'Andenne,en 1859, a été l'objet de mes rechercbes pendant le mois de septembre de cette année; et j'ai eu le plaisir de constater sa présence dans la majeure partie des bois entre Andenne et Coutbuin. POTAMor.ETo:^ PLAi\rAGiNEiJS, Duci'os, in Gren. God , Fl.fr.., p. 515. — Koch., Sijn. FI. germ.y II, 1845, p. 777. Cette espèce qui, à ma connaissance, n'avait pas encore été rencontrée en Belgique, croît dans les fossés aux envi- rons de Melsbrouck, Perck et Penthy. Tige ordinairement rameuse, en partie enfoncée dans ( 'l'J ) la vaso, loiigu(uneiU traçante, fortement radicante, cylin- drique, blanche. Feuilles toutes pétiolées, membraneuses, transparentes; les supérieures opposées, à pétiole plus court que la moitié du limbe, souvent réunies en touffes, ovales ou ovales-aiguës, subcordées à la base, à bords lisses; les inférieures alternes, lancéolées, à base non cordée, à pé- tiole dépassant ou égalant le limbe. Epi fructifère cylin- drique, atteignant en moyenne de trente-cinq à quarante millimètres de longueur, sur cinq à huit de largeur, porté sur un pédoncule cylindrique non dilaté vers le haut , de même grosseur que la tige , amenant le sommet de l'épi un peu plus haut que les feuilles terminales. Carpelles pe- tits (un millimètre et demi), légèrement comprimés à l'état frais, à dos assez large, portant une carène très- \isible et formant avec les deux bords du dos deux ca- naux peu profonds. Cette espèce est très-reconnaissable à première vue; les feuilles supérieures, par leur réunion en rosettes, arrivent ordinairement à moitié hors de l'eau et, vu le grand nom- bre de plantes qui croissent les unes à côté des autres , elles forment par leur réunion des touffes très-étendues. Ce potamogeton est réparti dans le nord-ouest et le centre de la France; Koch l'indique. POTAMOGETOM RUFESCEMS, Sclirad., in Greii . God., F/, /r., p. 515, vol. fil. — Koch., Si/n., 117. Cette espèce n'est pas rare dans le canal de Louvain à Maîines;je l'ai également rencontrée dans un marécage près de Beaudegnée (Liège). JuNCUs TENUis, Willd., Sp. 2, p. 214. — Crep , FI. Belg., p. 190. J'ai récolté cette espèce en grande abondance à Bon- heyden. M. le docteur Vanhaesendonck m'a dit qu'elle Sciences. — Année 1802. 4 ( so ) croissait égaleiiieiit en profusion à Tongerloo. MM. Pire et Devos m'ont communiqué cette espèce, le premier des en- virons de Lierre, le second des environs d'Aerschot. Pour ma part, je suis assez porté à croire, vu le nombre de localités où cette espèce a été récoltée par MM. Kickx, Dumortier, Malaise, Westendorp, etc., qu'elle est bien indi- gène. D'après ce que me rapportait M. Yanhaesendonck , lors de sa dernière visite chez moi, le Juncus tenuis est tellement abondant aux environs de Tongerloo, qu'on pour- rait en charger des tombereaux. JuNCL's GERARUi , Lois , iii Greii. G(jd , FI. fr., vol. 111, p. ooO. Aux localités de Heyst (Flandre occidentale) et Anvers , citées dans la Flore de Belgique de M. Crépin, il faut join- dre Ostende; j'ai observé cette espèce dans les flaques d'eau saumâtre aux environs de l'ancienne écluse de chasse. GaREX PlLlLïFERA , L , Sp , 138S. Espèce assez répandue entre Elewyt et Malines. Care.i PAisiCEA,L., sp. 1587. Espèce peu répandue dans les bois humides de Perck , Melsbrouck et Peuthy. GaREX FILIFORMIS, L., Sp. 1305. Cette espèce, qui n'avait pas encore été signalée dans la province de Brabant, a été découverte dans un fossé, à Peuthy, par M. Bouillot. Malgré d'activés recherches dans les environs de cette localité, je ne l'ai observée qu'à l'en- droit cité plus haut. (^ARCX PALLESCEKS, L., Sp., 1386 J'ai, a plusieurs reprises, cherché celte rare espèce à ( 51 ) Zellicl\,ù la localité indiquée par M. Kickx, dans sa Flora Bruxellensis , mais toujours inutilement. Cette année je l'ai observée en assez grande abondance sur les bords de plusieurs fossés, dans les bois de Peulby. Garex trikervis, Desgl.jin Gren. God., Fi /)'., III, \^. 403. Cette rare cypéracée qui n'est signalée dans la Flore de Belgique de M. Crépin qu'à Wenduyne, a été observée par moi dans les dunes des environs d'Ostende, non loin du fort Napoléon. M. Pire me l'a adressée , provenant des dunes de la Panne. Carex acuta, Fiies, in Gren. God., FI. /"r., Ill, p. 403. D'après l'examen d'un grand nombre de pieds de cette cypéracée à l'état vivant, je lui ai reconnu trois formes bien distinctes et stables, au moins pendant trois années de culture. Je vais proposer trois variétés basées sur la forme des écailles, leur proportion par rapport aux utricules, enfin sur leur couleur : a. Vulrjarù Nob. — Ecailles femelles aiguës, beau- coup plus étroites que la capsule, à sommet atteignant ou dépassant le bec, brunâtres, à nervure verte. (3. Brevisquama Nob. — Ecailles femelles ovales, beau- coup plus étroites que la capsule, à sommet n'atteignant jamais le bec, brunâtres, à nervure peu visible. y. ISigra Nob. — Ecailles femelles elliptiques , environ de la largeur de l'utricule, à sommet atteignant ou dépas- sant le bec, complètement noires. Gladii'm MARiscts, R. BioNVH., Procl, i2. — Gren. God , FI. fr., III, p. 564. J'ai observé cette rare espèce qui, à ma connaissance, (S2) n'avait pas encore été signalée dans la province de Bra- dant, aux étangs de Bergh; elle y est abondante. SCIRPUS SETACEUS, L., Sp. 75. Cette espèce n'est pas rare dans les fossés desséchés d'un bois, à Melsbrouck. Cyperus fuscus, L., Sp.69. M. Campion m'a fait part de cette découverte : il a ob- servé la plante sur les bords des fossés, dans un petit bois, à Vilvorde ; elle n'est pas rare dans cette localité. Lathraea clandestika, L., Sp. 843. — Crep., FI. belg , p. 98. Clandestina rectiflora, Lara., ///. , t. 531 , f. 1; — in Gren. God., FI. fr., vol. 2, p. 6i3. Cette rarewespèce qui n'avait pas été rencontrée dans la province de Liège , croît dans les bois humides aux envi- rons de Couthuin, où je l'ai récoltée au mois de septembre de cette année. Séance du /" février 186^. M. De KoNirscK, directeur. M. Ad. Qletelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Martens, Kickx , Slas, Van Beneden, A. De Vaux, de Selys-Longchamps, le vicomte Du Bus, Gluge, Nereiiburger, Melseiis, Liagre, Diiprez, Brasseur, Poelman, d'Udekem, De^valque, membres; Sclnvann, Lacordaire, Lainarle, associés; Ern. Quetelet, Montiguy, Morren, Steicheu, correspondants. Sciences. — Année 1802. 5 ( ^^ ) COllRESPO.XDANCE. M. le Ministre de l'intérieur fait parvenir différents ou- vrages destinés à la bibliothèque de l'Académie. Il trans- met aussi une expédition de l'arrêté royal qui nomme les membres du jury chargé de décerner le prix quinquennal des sciences naturelles , pour la période qui finit le 51 dé- cembre 1861. Ce sont : MM. d'Omalius d'Halloy, de Selys- Longchamps, De Koninck, Gluge, Kickx, Lacordaire et Van Beneden. — L'Académie impériale de médecine de France et la société royale de physique des Indes néerlandaises, à Ba- tavia , remercient l'Académie pour l'envoi de ses publica- tions. — M. le secrétaire perpétuel présente les observations périodiques annuelles, pour l'étude des plantes et des ani- maux, qu'il a reçues de M. Rigouts-Verbert, pour Anvers, de M. Ed. Lanszweert, pour Ostende, et de M. Moe, pour le jardin botanique de l'université de Christiania. Il dépose également les tableaux des observations météorologiques faites en 1861, à Hervé, par M. Parant, à Namur, par M. Maas, et à Liège, par M. Leclercq. M. le Ministre de l'intérieur a bien voulu transmettre les observations météo- rologiques faites au phare d'Ostende pendant l'année 1861. — M. Florimond fait connaître qu'il a observé un bolide des plus brillants, dans la matinée du 22 janvier, vers 6 heures 1/4 du matin. Ce météore est parti de la région zénithale, se dirigeant vers l'est : il était assez volumineux (55) et d'une couleur rouge claire, de même que la traînée de (juatre à cinq degrés de longueur, dont la trace était visible. L'on n'a pas entendu d'explosion. — La classe reçoit les trois ouvrages manuscrits suivants : 1° Des Institutions de prévoyance en général, et des Assurances sur la vie en particulier, par M. Liagre, membre de l'Académie. ( Commissaires : MM. Schaar et Ad. Quetelet.) 2"" Mémoire sur le Calcul des variations, par M. Steichen, correspondant de l'Académie. (Commissaires : MM. Schaar, Timmermans et Lamarle.) 5'' Description de deux coupes, faites à travers les cou- ches du système scaldisien, ainsi que les couches supé- rieures près de la ville d'Anvers, avec planches, par M. A. Dejardin , capitaine du génie. ( Commissaires : MM. d'Omalius, Nyst et De Koninck.) RAPPORTS. Recherches sur la liaison entre les phénomènes de capil- larité et d'endosmose j par M. Rède. Happot't ti«f JT. Plateat$. a L'auteur répète et varie, pour l'étudier dans ses rap- ports avec l'endosmose, une expérience curieuse de M. Ma- gnus. Cette expérience consiste à fermer un tube de verre, ( 56) à l'une de ses extrémités, par une membrane de vessie, à le remplir d'eau, puis à plonger l'extrémité ouverte dans un bain de mercure, et à maintenir le tube dans une posi- tion verticale; on voit alors le mercure s'élever graduelle- ment dans ce tube jusqu'à une assez grande hauteur. Le phénomène s'explique aisément: l'eau pénétrant incessam- ment la membrane pour s'évaporer à la surface extérieure de celle-ci, la pression atmosphérique chasse le mercure dans le tube pour remplacer l'eau qui a ainsi disparu , et celte ascension continue jusqu'à ce que le poids de la co- lonne mercurielle soulevée ajouté à celui de la colonne d'eau supérieure fasse équilibre à la force capillaire exercée par les pores de la vessie. M. Bède constate d'abord que le mouvement ascen- sionnel du mercure est uniforme, les petites irrégularités qu'il y remarque devant être attribuées aux variations dans l'état hygrométrique de l'air ambiant, variations d'où résultent de petites dilTérences dans la rapidité de l'évapo- ration. En vingt-trois jours, le mercure s'était élevé ainsi de 79 millimètres, et cette hauteur aurait sans doute été encore notablement dépassée si la vessie n'était pas entrée en putréfaction. Il en résulte que la vitesse d'ascension du mercure était d'environ 5""",4 en vingt-quatre heures. M. Bède avait soumis en même temps à l'expérience deux autres tubes, dont l'un était plein d'alcool et l'autre d'éther sulfurique. Or, dans le tube à alcool , l'ascension n'a été, pendant cette longue durée, que d'environ 6 mil- limètres, et dans le tube à éther elle doit être considérée comme nulle, les petits mouvements irréguliers qu'a éprouvés le niveau du mercure dans ce dernier tube pou- vant être regardés comme provenant principalement des contractions et des dilatations de la colonne d'éther dues ( 57 ) an\ varinlions de la tonipératuro. M. Bèdc avait fait anté- rieiiremoiU une expérience avec l'essence de téréhenthine; elle n'avait duré que dix-huit heures, mais l'auteur croit pouvoir conclure du résultat que l'ascension est également nulle avec ce dernier liquide. Il résulte de là que l'alcool, réther et l'essence de térébenthine ne traversent pas la vessie, sans quoi ces liquides auraient non-seulemeni déterminé l'ascension du mercure, mais, à cause de leur grande volatilité, ils auraient rendu cette ascension beau- coup plus rapide. Le petit effet observé avec l'alcool doil probablement être attribué, suivant M. Bède,à la petite quantité d'eau que le liquide renfermait. Pour augmenter l'intensité du phénomène, l'auteur a remplacé la membrane de vessie par un llacon en terre poreuse dans le goulot duquel l'extrémité supérieure du tube était mastiquée. Le flacon et le tube ayant été remplis d'eau, et le tout étant placé sur un bain de mercure, ce dernier liquide s'est élevé dans le tube beaucoup plus ra- |)idement que dans l'expérience précédente. Pendant les observations, M. Bède notait en même temps les indica- tions du thermomètre et du psychromètre, et il a pu s'as- surer ainsi que la vitesse d'ascension était modifiée dans le sens qu'indiquait la théorie, c'est à dire que cette vi- tesse augmentait et diminuait avec le pouvoir évaporant de l'air. Il a constaté, en outre, qu'abstraction faite de cette influence, la vitesse d'ascension, au lieu d'être uniforme , comme avec la membrane de vessie, était décroissante : dans une série d'observations, cette vitesse, qui était au commencement d'environ 1 millimètre par minute, se trouvait, après dix-sept heures, réduite à 0""",I2, et, après soixante-six heures, à 0'"'",02. Le mercure, après avoir atteint une hauteur finale de Bl centimètres, a oscillé au- (58) tour de co point pondant quelques jours, puis a commencé à rétrograder, et, en quelques heures, était redescendu au niveau extérieur. Cette marche retardée du mouvement ascensionnel du mercure et le mouvement de descente subséquent étaient dus, ainsi que M. Bède l'a constaté par une expérience directe, à ce que, pendant toute la durée des phénomènes, l'air pénétrait dans le flacon par une partie des pores de celui-ci. M. Bède calcule quel doit être le diamètre des pores pour que leur succion capillaire sou- tienne, dans le tube de son expérience, la colonne de mercure de 61 centimètres plus la colonne d'eau qui la surmonte; il trouve que ce diamètre ne doit pas dépasser 0'""\0018,et il explique, de la manière suivante, toutes les particularités qu'il a observées. Les pores du vase sont nécessairement inégaux en diamètre, et, tandis que tous ceux dont le diamètre est inférieur à 0"'"\0018 détermi- nent constamment une succion capillaire qui mène l'eau à la surface extérieure du vase où elle s'évapore sans cesse, les pores d'un diamètre supérieur laissent au contraire rentrer l'air, par l'excès de la pression extérieure sur la pression intérieure, puisque celle-ci n'est que la différence entre la pression atmosphérique et la pression de la co- lonne totale contenue dans le tube et le vase ; or, on com- prend que cette rentrée de l'air doit diminuer la vitesse d'ascension du mercure, et qu'elle doit la diminuer d'au- tant plus que le volume d'air rentré est plus grand, car, dans toute la partie du vase occupée par ce volume , les pores n'étant plus en contact avec l'eau, ne peuvent phis déterminer de succion capillaire; enfin, il est clair qu'il doit arriver un moment où la rentrée de Tair fait plus que compenser l'effet de la capillarité, et qu'alors le mercure doit redescendre. M. Bède explique avec la même facilité (39) ruiiiforniité du mouvement ascensionnel du mercure dans le cas de la membrane de vessie, cas dans lequel il n'y a pas rentrée de l'air, du moins dans les limites des expé- riences mentionnées. Alors, en effet, tant que l'action de haut en bas exercée par la colonne de mercure plus la colonne d'eau n'est pas suffisante pour faire équilibre à la succion capillaire, l'eau arrive toujours, par tous les pores, à la surface extérieure de la membrane, et, en supposant constant le pouvoir évaporant de l'air, l'évaporation enlève toujours la même quantité d'eau dans le même temps, de sorte que la quantité de mercure qui s'élève, dans ce temps, doit également être toujours la même. Pour pouvoir établir nettement une relation entre ces phénomènes et celui de l'endosmose, l'auteur s'est proposé de répéter les expériences avec différentes solutions et de mesurer ensuite l'endosmose de l'eau vers ces solutions. Dans ce but, il a préparé trois solutions d'azotate de soude renfermant, sur quinze parties d'eau, la première une partie, la deuxième deux, et la troisième trois de sel, puis trois solutions semblables de chlorure de sodium. Ces so- lutions ont été versées dans des tubes fermés à une extré- mité par une membrane de vessie, et renversés ensuite dans un bain de mercure; l'auteur avait pris la précaution de tourner, pour chaque tube, le côté interne de la vessie vers l'intérieur du tube. En même temps que ces six tubes, il en avait placé, sur le bain de mercure, un septième ne renfermant que de l'eau. Il a reconnu alors que la vitesse de l'ascension de l'eau l'emportait notablement sur les vitesses des solutions, et que ces dernières vitesses étaient d'autant plus petites que les solutions étaient plus concen- trées. Par exemple, la vitesse moyenne d'ascension du mercure dans le tube contenant la solution la plus con- (60) contrée d'azotate de soude n'était qu'environ la moitié de celle qui avait lieu dans le tube à eau, et, dans le tube contenant la solution la moins concentrée du même sel , elle atteignait près des neuf dixièmes de celle du tube à eau. Il résulte de ces expériences que les solutions traver- sent d'autant plus difficilement la vessie qu'elles sont plus concentrées. Or on admet généralement que l'endosmose vers une solution aqueuse à travers une vessie est d'autant plus forte que cette solution est plus concentrée, et M. Bède obtient de ce principe une vérification en rapport avec les expériences précédentes, en observant l'endosmose de l'eau vers les solutions ci-dessus, dans les tubes mêmes qui avaient servi à ses expériences; il a constaté, en effet, que l'endosmose allait en augmentant avec le degré de concentration de la solution. L'explication la plus accréditée de l'endosmose attribue le phénomène à ce que la membrane tend, avec des inten- sités inégales, à absorber les deux liquides qui baignent respectivement ses deux faces, de sorte que l'un de ces liquides la traverse en plus grande abondance que l'autre; Or les expériences de M. Bède donnent une confirmation complète de cette théorie. Voici comment l'auteur s'exprime à ce sujet : « On peut établir une liaison entre ces résultats et les » phénomènes connus d'endosmose en supposant que » dans ces phénomènes les deux liquides ont chacun une » tendance différente à traverser la vessie, semblable à » celle qui se manifeste dans les phénomène!^ qui nous » occupent, et que c'est en vertu de la différence de ces » lendances qu'a lieu fendosmose. T) Pour mieux faire concevoir notre pensée, imaginons (61) 1111 tii])c ïomw à la partie inférieuro par une vossio, ron- l'ermant un liquide A et plongé dans un liquide B. Nous pouvons concevoir les parois du tul)e prolongées au-des- sous de la vessie, ou, ce qui revient au même, celle-ci placée au milieu de la longueur du tnbe , et il nous sera permis de faire abstraction du liquide qui entoure le tube. Cela étant, si l'on retirait le liquide B, le liquide A aurait une tendance à pénétrer dans les pores de la vessie capable de faire équilibre à une colonne de mer- cure h; de même , si le liquide A était retiré, le liquide B aurait à pénétrer dans les pores de la vessie une ten- dance capable de faire équilibre à une colonne de mer- cure h' : si, enlin, les deux liquides se trouvent tous deux cbacun d'un côté de la vessie, l'nn d'eux devra traverser la vessie en vertu de son excès de tendance h — /// ou li^ — /^, et viendra à l'extrémité des canaux capillaires du tissu membraneux se diffuser dans l'autre liquide, au lieu d<' se diffuser par évaporation dans l'atmosphère comme dans le phénomène observé par M. Magnus. Ainsi se produirait le courant d'endosmose; quant au courant d'exosmose, il pourrait être considéré comme un phénomène analogue à celui de la rentrée de l'air que nous avons observé : on pourrait concevoir que dans les pores les plus larges de la cloison , la force h — h' n'est pas suffisante pour vaincre la pesanteur et la force de diffusion mutuelle des deux liquides. » Enfin, pour établir d'une manière plus complète encore la relation entre l'expérience de M. Magnus et le phéno- mène de l'endosmose, l'auteur a fait l'expérience suivante : dans un tube fermé par une vessie à une extrémité, il a versé de l'eau et un peu de mercure; il a retourné ce tube sur un bain de mercure contenu dans une éprouvette. (62) et il Ta fixé bien verlicalement; puis il a rempli réproiivette d'alcool. Le tube et la \essie étaient ainsi entièrement plongés dans ce dernier liquide. 11 a vu bientôt s'élever le niveau du mercure intérieur au tube, comme lorsque ce tube est plongé dans l'air. L'Académie peut juger par ce résumé de l'intérêt que présente le mémoire de M. Bède, et elle n'hésitera pas, je pense, à en ordonner l'impression dans son recueil. » Conformément aux conclusions précédentes, appuyées par les deux autres commissaires , MM. Duprez et Lamarle, la classe décide que le mémoire de M. Bède sera imprimé dans le recueil des Mémoires des savants étrangers format in-quarto. MM. Van Beneden et Gluge font des rapports favorables sur un mémoire présenté à la dernière séance par M. Jules d'Udekem, membre de l'Académie, concernant la Descrip- tion des infusolres de la Belgique. Conformément à leurs conclusions, le travail de M. d'Udekem sera imprimé dans le recueil in-quarto des Mémoires de la compagnie. De rage des phyllades fossilifères de Grand-Manil , près de Gembloux, par M. C. Malaise, professeur à l'Institut agricole de Gembloux. Rapport do Jf . nowatqtte. « La notice que M. Malaise présente à la classe est très- intéressante pour la connaissance des terrains anciens de notre pays : elle a pour but de démontrer l'exactitude du ( «^) rapprochomont établi par Dumoiit entre le terrain ardoi- sier du Brabant et les rocbes analogues de l'Ardenne, qui constituent le type de son terrain rhénan. Ce rapproche- ment avait été contesté naguère par M. Gosselet, à la suite de la découverte de quelques fossiles; c'est de même par l'étude des fossiles que M. Malaise est amené à des con- clusions semblables à celles auxquelles Dumont était arrivé par une autre voie. Aussi, je n'hésite pas à proposer à la classe d'insérer celte notice dans nos Bulletins et de re- mercier l'auteur pour sa communication, en l'engageant à continuer ses recherches. Je désire ajouter quelques mots relatifs au fond de la discussion. M. Gosselet appuie son opinion sur des argu- ments tirés 1° de la paléontologie, et 2° de la pétrographie des terrains en question; o° il n'en reconnaît pas au point de vue stratigraphique. 1" Je remarque qu'aucune espèce de M. Gosselet n'est déterminée spécifiquement, sauf une exception sans signi- lication ; les trilobites sont douteux , mais les genres sont siluriens; les Orthis^ dont les espèces, au nombre de cinq, ne sont pas indiquées, sont cependant annoncées comme siluriennes. M. Malaise, au contraire (dont j'ai vu la col- lection), ne trouve que des fossiles du terrain devonien inférieur ou rhénan, notamment les Orthis Sedguncki et Orthis Miirchisoni, qui sont si caractéristiques et dont la seconde espèce est très-commune, comme j'ai pu m'en as- surer sur les lieux. Je ne sais vraiment que conclure d'une telle opposition. 2" Je reconnais toutes les analogies qu'on voudra entre les roches rhénanes du Brabant et celles du terrain arden- nais des bords de la Meuse; mais je puis assurer que la ressemblance est bien plus grande avec celles du terrain ( 6i ) rhénan do l'Ardonnc (1). Los goologuos qui viondront étudier noire pays pourront s'en assurer en consacrant quelques heures à l'examen des collections de roches de l'université de Liège. 11 n'y a qu'une exception notable : elle concerne le poudingue de Fépin, qui n'apparaît point dans le Brabant; peut-être y ost-il recouvert par des ter- rains plus récents, mais i! est probablement représenté, comme le pensait Dumont, par les quartzites plus ou moins grisiUres, massifs sans phyllade interposé qui occu- pent la partie septentrionale de cette région. 5" Autant que je puis en juger, je crois (pie Du- mont a surtout été guidé par des vues stratigraphiques, corroborées par les caractères minéralogiques. En effet, notre terrain anthraxifère se compose d'une série do bas- sins emboîtés, occupant une dépression du terrain ardoi- sior qui le limite au nord et au sud. Des deux côtés il (1) On a queUiuelbis admis l'existence du terrain silurien dans PAr- denne, en dehors du terrain ardennais, à cause deJa ressemblance fiap- panle qui existe entre les pliyllades bien feuilletés du système cobleneien et les mêmes roches du système revinien ; mais cette manière de voir ne me semble pas admissible. En elïet , le terrain rhénan commence partout par une roche parfaitement caractérisée et bien connue , le poudingue de Fépin; un peu plus haut, les recherches de M. Hébert ont fait connaître une faune devonienne, et j'ai rencontré moi-même, dans des grès inter- calés dans le poudingue, quelques fossiles (fue M. De Koninck a reconnus |)Our être de la m^'uie époque; aussi est-on d'accord pour admettre que tout le terrain rhénan est devonien. Or, le poudingue de Fépin entoure, en stratilicalion discordante, h's ((uatre massifs ardennais ou siluriens; il doit ainsi former une couche étendue de l'une à l'autre , de telle sorte que le terrain silurien ne pourrait paraître au jour dans l'intervalle, sans s'y montrer entouré de ce poudingue, et constituer ainsi un nouveau massif, irès-reconnaissable à ce caractère, et, par là, absolument différent des ardoises intercalées dans les roches rhénanes. ( 65) coiiiiiieiicc (le niomc [)ar des conglomérats incoutcstablc- îiiciit du iiR'jue îigc, du moins aux yeux de Dumont. Il est naturel d'admettre que la symétrie de la série s'étend plus bas, que le terrain ardoisier du nord est rhénan au même titre que celui du midi; et, en suivant la même idée, que la partie la plus ancienne du terrain rhénan du Brabant est la plus éloignée du terrain anlhraxil'ère. Les analogies minéralogiques conlirment ces déductions. Les recherches de M. Malaise en sont la vérihcation paléonto- logique (1). » Selon la demande de M. Dewalque, la notice de M. Ma- laise sera insérée dans le Bulletin de la séance. M. Stas fait ensuite un rapport verbal sur une notice (1) Del^ui^ que ce rapport <'sl éciil, j'ai eu connaissance d'une conmui- nication ([ue M. (iosselet a faite, en aviil 18G1 , à la Société géologique de France [Hull., 2'"^' sér., l. XVJll, p. 558). Jl annonce avoir recueilli des fossiles siluriens dans le massif rhénan du Condroz ; M. de Barrande y a reconnu « un Trlnucleu.s , genre caractéristique du silurien moyen, un Sphivrcrochus , un Dalman il es , VHalijsites catennlaria el plusieurs es- pèces iVOrtlu.s semblables à celles de Gen)bîou\. )> Le genre SpJicpreœoclius parait être silurien; le genre Z,'«///ian/« ren- ferme des espèces devoniennes, que Ton en sépaie (pielquefois |)our foimer d'autres genres; VHaUjsUe.s catenulala, d'Orl). (Cafenipora e.scharoïdcs , (ioldf. ) est silurien et devonien et, iiar conséquent, sans importance ici. Nous retrouvons tlonu encore deux ou trois genres de Irilobites siluriens associés à des Orflii.s non dénommées. Il sei'ait liès-intéressant de savoir si ces Orfhi.s de Fosse et de Grand-Manil ne sont pas les es[)èces les plus caiactéristi(|ues du système rliénan ; et, si elles sont associées à des Irilo- bites siluiitns, à coup sur Dumont s'en féliciieiait. ( 66) de MM. Kekiilé et Linnemanii relative à ï Action de l'iode sur quelques sulfures organiques. Conformément aux propositions qui lui sont laites, la classe ordonne l'impression de cette notice dans le Bul- letin de la séance. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sur Voricjine des étoiles filantes; par M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel de l'Académie. Dans ces derniers temps, les phénomènes de la météo- rologie et de la physique du glohe ont été généralement étudiés avec plus de soin; les observations sont assez nombreuses et faites avec assez de connaissance, pour qu'on puisse chercher aujourd'hui à se rendre compte de ce qui, jusque-là, était demeuré sans explication suffi- sante. Ce genre de recherches exige en effet des précautions, et l'on ne peut s'y livrer qu'avec les plus grandes réserves. Je crois devoir rappeler ici plus explicitement les diffi- cultés qui concernent une classe de phénomènes, la plus propre peut-être à verser des lumières sur la question qui nous occupe. Les étoiles filantes ont fait l'objet de mes plus anciennes recherches : il y aura bientôt un demi-siècle que je crus pouvoir avancer que ces prétendus météores sont exlé- (67) rieurs à l'atmosphère de notre globe et proviennent des volcans lunaires. Je défendais une proposition générale- ment admise alors, sous les auspices de l'illustre auteur de la Mécanique céleste j qui voulut bien plus tard m'en- courager dans mes travaux. Après différentes séries d'observations , faites avec des amis de la science , pour déterminer la hauteur, la direc- tion, la vitesse de translation, etc., des étoiles iilantes, je sentis le besoin d'entendre Brandès, Benzenberg, Olbers, de Humboldt et les autres savants allemands qui s'étaient occupés spécialement de ces phénomènes. Je fus heureux de voir que mes résultats calculés étaient semblables aux leurs; mais quand il fallut s'expliquer sur l'origine proba- ble de ces météores , je remarquai avec étonnement des réserves chez quelques-uns d'entre eux; j'avoue que leurs doutes finirent aussi par m'occuper. Avec les idées aujourd'hui admises sur la hauteur et sur la nature de notre atmosphère, on explique difficilement comment se forme une étoile filante, et comment on n'en trouve les traces qu'au-dessus de la partie agitée dans la- quelle nous vivons. Il n'est aucun observateur, en effet, qui puisse dire avoir touché une étoile filante ou même en avoir vu la substance. Pour se rendre compte des difficultés que présente l'explication de ces phénomènes, il suffu^a de rapporter quelques circonstances qui tiennent à leur nature : l** D'après la généralité des physiciens calculateurs , les étoiles filantes peuvent être aperçues à des hauteurs de soixante à quatre-vingts lieues , ce qui donnerait à l'atmo- sphère une élévation beaucoup plus grande que celle qu'on lui suppose. 2" Les étoiles filantes s'éteignent avant d'arriver à ( 68) terre, et ne présentent leur éclat que dans la partie de l'atmosphère supérieure (1). o" Les étoiles filantes sporadiques (2) se présentent dans toutes les directions, mais elles sont plus nom- breuses : 1" avant le jour, i2"' dans la seconde partie de l'année. 4" Outre les étoiles lilantes sporadiques , on reconnaît aussi des étoiles lilantes périodiques. Dans l'hémisphère boréal , par exemple , ces dernières apparaissent annuelle- ment à des époques déterminées; elles se montrent en grand nombre et semblent rayonner d'un même point, comme cela a lieu au 10 août; ou bien leur périodicité est intermittente, et elle ne recommence qu'après un certain nombre d'années, comme on l'observe le 15 novembre. 11 est à remarquer que , pour chaque lieu de l'hémi- sphère boréal , l'intensité du phénomène semble dépendre de la même heure de la nuit. o*" Le pôle boréal présente, dans son voisinage, un loyer apparent d'émergence pour les étoiles filantes; mais un pareil foyer n'a pas été signalé pour le pôle austral (5). (i) Nous verrous bieulol cimimeiU quekiiu's savants de iiicrilc écarleiit ceUe difficulté en supposant une identité entre les étoiles lilantes, les aérolithes, les bolides, etc. Celte identité est loin îrètre généralement ad- mise. On peut se demander plutôt s'il n'existe pas une relation entre les étoiles lilantes et les auron's boiéales, dont l'apparition simultanée se remarque souvent. Ces deu?<. phénomènes, d'ailleurs, pi'éscnlenl les mêmes apparences dans les lieux U's plus distants , en Euro[>e et en Amérique, par exemple, et ils ont causé de fréquentes méprises dans le cours des ob- servations (pii en ont été faites (:2) M. Olbers a emprunté ce terme à la médecine, pour jndi(pier les étoiles lilantes qui n'ont pas de marche coinnume. (ô) Nous n'avons (pie tiès-peu d'ob.servalions recueillies sous le ciel aus- tral , relativement aux étoiles lilantes. Sir John Uerschel, veis la lin de son ( 69 ) 6" Les étoiles lilantes prennent naissance, ou dans notre atmosphère, ou extérieurement à notre atmosphère : dans le premier cas, elles n'ont que la vitesse du milieu dans séjour au cap de IJouiie-Espérance, avaiUourué son aUeiition sur ce poiiil, comme ou i)eul le voir par quelques lettres que m'a adressées ce savant et que j'ai insérées dans ma Correspondance mathématique et dans les Bulletins de l Académie. Malheureusement le petit nombre de recherches ([u'il a faites n'a pu nous donner les renseignemenlsqui nous manquaient. Les documents les moins incomplets que nous ayons recueillis sur le ciel austral se trouvent dans la Description géographique et statistique de la Confédération argentine, par M. V. Martin de Moussy, tome h % page 381. Paris, chez MM. Firmin Didot frères , in-8°, 1860. Les voici: « La pureté du ciel de la Plata permet de voir un grand nombre de ces météores (étoiles (liantes) , mais nous n'avons jamais reconnu aucune périodicité dans leur apparition, quoique nous ayons observé avec beau- coup de soin aux époques du 10 août et du 14 novembre. Toutefois, dans (luelques parties du globe, ces mémos époques en ont présenté un si grand nombre, toutes dans une direction si pareille, qu'on a été amené à soupçonner Texisteuce d'un cordon d'astéroïdes qui couperait alors rorl)ite de la terre ; de sorte que plusieurs de ces corps célestes , sollicités par raltraction terrestre, seraient entraînés hors de cette orbite et tombe- raient sur le sol, oîi ils arrivent toujours obliquement, avec une extrénse vitesse et sont connus sous le nom d'aérolithes .... » Nous n'avons pas à rechercher si les étoiles lilantes et les aéi'olithes appartiennent à des corps planétaires, ou sont \e produit des exhalaisons terrestres, des poussières volcaniques, qui seraient entraînées dans les hautes régions de l'atmosphère , où , se trouvant soumises à des inlluences diverses, mais où l'électricité (elle explique tout !....) jouerait un grand rôle, elles se condenseraient, puis s'entlanmieraient. Nous pensons que la science est encore trop peu avancée sous ce rapport, que les observations exactes sont trop peu nombreuses, pour que l'on puisse établir autre chose que des hypothèses sur ce sujet intéressant. Ce que nous dirons, c'est ([ue, dans le ciel argentin , nous avons vu des étoiles lilantes dans toutes les saisons, sous différentes latitudes, mais toujours d'une manière irès-irrégulière Les seules dates où nous ayons vu un grand nombre d'étoiles lilantes à la lois, sont le 11 décembre 1846, 20 février 1847, 4 novend)re 1849, à Montevideo. » Sciences. — Année 18G2. ^ ( 70) lequel elles se forment; dans le second cas, elles sont in- Ihiencées par cette vitesse et conservent celle qu'elles avaient déjà avant d'entrer dans notre atmosphère : elles procèdent, par conséquent, avec une vitesse combinée. M. Edouard C. Herrick, de New-Haven (Connecticut), a depuis longtemps l'obligeance de m'envoyer les résul- tats annuels de ses observations sur les étoiles filantes périodiques. J'ai prié ce savant de me communiquer son opinion sur la nature de ce phénomène : je la connaissais déjà, mais imparfaitement, et M. Herrick a bien voulu sa- tisfaire à ma demande. Il tient à l'opinion que j'ai aussi défendue pendant long- temps, mais, pour parer à une difficulté qu'il a très-bien sentie, il se trouve conduit à admettre que les étoiles filantes, les aérolitlies, les bolides, etc., sont les mêmes corps , dans un état de combustion plus ou moins avancé en traversant notre atmosphère. La crainte de ne pas rendre fidèlement la pensée de ce savant me porte à reproduire la lettre qu'il a eu l'obli- geance de m'écrire , et je serais heureux si mes correspon- dants habituels avaient l'obligeance de me transmettre également leur opinion. Peut-être du concours de ces lu- mières parviendrait-on à déduire la vérité; la difficulté n'est pas médiocre , il s'agit de résoudre un problème indé- terminé dans leqiuîl plusieurs valeurs doivent être traitées comme des inconnues. Nous ne pouvons atteindre le milieu dans lequel il se passe : nous n'en connaissons d'ailleurs qu'imparfaitement la constitution et la hauteur, et nous ne pouvons pas mieux apprécier la nature du phénomène qui excite notre attention. ( ■?! ) Stir les étoiles /ilanles de novembre et de décembre 1861, Lettre à M. A. Quetelet par M. Édouard-C. Hcrrick de New-Haven (Connecticut). 27 novembre 18G1. (( Recevez mes remercîments pour votre lettre du 9 de ce mois que je viens de recevoir. Je vois avec intérêt que vous avez assez de santé pour continuer vos importants travaux scientifiques ; je recevrai avec beaucoup de plaisir la Plmj- signe du globe que vous m'annoncez , espérant y trouver les fruits mûris de votre longue expérience en même temps que les résultats de vos études sur les travaux des autres savants. Il ne me paraît pas probable que les étoiles filantes exercent aucune influence spéciale sur le climat de notre globe, quoique le nombre moijen de celles qui se montrent, chague jour, dans toute l'atmosphère et à l'œil nu, surpasse probablement 2,000,000 (deux millions). Mais depuis que M. Leverrier a montré {Comptes rendus de V Académie des sciences de Paris, séance du 5 juin 4861 ), qu'il existe, à la distance moyenne de la terre au soleil, une masse de ma- tière cosmique équivalente à quelque chose de moins que le dixième de la masse de la terre, nous pouvons raison- nablement conclure que cette matière consiste en étoiles fdantes et en météorites à travers lesquels la terre est con- stamment en mouvement. Je suis fâché de diff'érer avec vous d'opinion; mais depuis plus de vingt ans, je suis complètement disposé à croire que les étoiles filantes, les bolides et les météores sont tous d'une nature astronomique identique, et qu'ils peuvent (comme les corps le font sur la terre) différer en constitution chimique et en agré- ( 7-2 ) galion. Ce sont tous des corps ciiculant aulour du soleil en anneaux et en groupes, qui, selon leur marche, traver- sent une partie plus ou moins grande de l'atmosphère de la terre; et (pii, en passant soudainement d'un état de froid intense par l'obstacle au mouvement opposé à une marche semblable, et en partie par la compression de l'air sur leur trajet, s'échaufl'ent assez pour brûler entièrement ou en partie, avec ou sans détonation. » Quand le corps dans cet état rencontre la terre (par der- j'ière, par exemple, ou près de cette direction), de manière à parcourir l'air avec une faible vélocité relative, qui est la vélocité pratique ^ il ne brûle pas entièrement, mais il dé- crépite ou fait explosion; et il arrive jusqu'à terre comme un météorite. La grande majorité se meut si rapidement qu'elle est entièrement consumée et se présente comme des éloiles filantes. Le nombre des météorites qui tombent jus- qu'à terre, dans le cours d'une année, n'est probablement pas inférieur à dix mille; deux ou trois seulement de tous ces météorites sont trouvés et déposés dans les cabinets. » J'ai peine à croire que les éloiles fdantes soient géné- ralement plus nombreuses en Amérique qu'en Europe. En elfet, d'après le Bulletin da l'Académie belge, où vous donnez, à la séance du 1*^' juin 1861 , les observations de M. Schmidt, faites en Allemagne et en Grèce, celles de M. Secchi, à Rome, celles de M. Heis et d'autres, on voit que, quand des recherches approfondies sont faites, les météores sont aussi abondants chez vous que chez nous. » Vos remarques sur le mode de rapporter et de coordon- ner les observations des étoiles iîlantes sont extrêmement justes; nous manquons d'observations simples et actuelles, avec toutes les circonstances importantes qui en découlent, et indépendantes de toute hypothèse. Dans les rapports I ( "• ) que je vods ai fait parvenir et dans ceux que j'ai publiés ici, j'ai cherché à établir (Func manière sûre et simple ce qui a été réellement observé, laissant au lecteur le soin iFen tirer des conclusions. » Vous serez sans aucun doute charmé de savoir si , pen- dant ce mois de novembre, nous avons eu quelque indica- tion du retour (que nous attendons en 1866 et 1867) de Taverse météorique du 15 novembre. Dans le but d'éta- blir des comparaisons, j'ai observé accidentellement pen- dant les mois qui précèdent cette date. Je vais vous faire connaître les résultats de mes observations. » 1861. Le 26 octobre, cà New-Haven (Connecticut), ciel clair et calme; point de lune. De quatre à cinq heures du matin, j'ai observé, étant senl , dix-sept étoiles iîlantes. Elles n'étaient pas également partagées sous le rapport du temps; il y eut un espace de quinze minutes, pendant lequel je n'en aperçus point. Plus de la moitié parut pen- dant la première demi -heure. 11 n'y en avait point de re- marquables en éclat (une exceptée), et trois ou quatre lais- sèrent des traînées d'étincelles. Elles étaient en général très-rapides dans leur mouvement angulaire, et elles dépas- saient rarement, à la vue, le quart d'une seconde. Je donne une attention spéciale à la place du point rayonnant: il était évident que la plupart des trajectoires visibles, prolongées en arrière, se seraient coupées dans une région de cinq à dix degrés, diamètre dont epsilon des Gémeaux était à peu près le centre. Ce centre est environ de lo*" plus éloigné de la place occupée par le soleil que le point de l'éclipti- que, vers lequel le mouvement de la terre a lieu dans ce moment; et il est environ à 2" au nord de l'écliptique. » La lumière zodiacale était , comme de coutume dans cette saison , très-remarquable et pouvait être tracée dans (74) la direction de Castor et Polliix : les parties supérieures étaient mal terminées. » 1861. 51 octobre. Ciel clair, lune au-dessous de l'hori- zon. De quatre à cinq heures du matin, je veillai seul; et, pendant une heure, je n'observai que cinq étoiles filantes. Le point de rayonnement était mal défini et semblait dif- férer peu de la place qu'il avait occupé le 15 précédent. » — 4 novembre. Ciel clair; pendant quinze minutes, aussitôt après cinq heures du matin , j'ai vu trois étoiles filantes. » — 7 novembre. Ciel clair; pendant quinze minutes, entre quatre et cinq heures du matin, je n'ai vu (\\\\ine seule étoile fdante, ayant un mouvement lent dans la di- rection des Gémeaux. » — 12 novembre. Ciel clair; pas de lune. De quatre à cinq heures du matin , je veillai seul , et pendant une heure j'observai quinze étoiles fdantes dont les deux tiers environ divergeaient du voisinage de la constellation du Lion. Le point rayonnant n'était pas bien marqué et aucun des météores n'était brillant. La lumière zodiacale était forte et s'étendait environ jusqu'à Régulus. » — 15 novembre. Ciel clair; pas de lune. Quatre observateurs, MM. W. Haskell , W.-W. Johnson, H.-W. Thayer et moi-même. Les étoiles fdantes furent les sui- vantes : 3 à 4'' du matin. .. 15 10 17 16 = 38 H 30 météores différents 4 à b'' du matin. . .23 9 18 20 = 72) en 2 heures. » Pendant une partie de ce temps, les professeurs Twining et NcAvton se sont joints à nous, mais ils étaient surtout occupés de l'estimation de la marche rapide des météores ( 75) les plus brillants. Ils aperçurent néanmoins quatre étoiles filantes qui nous avaient échappé et qui portent le nom- bre (les météores observés à cent trente-quatre. Ce fait montre, ce que j'ai dit précédemment, que quatre obser- vateurs ne suffisent pas pour marquer avec assurance tous les météores qui paraissent. Des cent trente-quatre étoiles filantes, observées le matin, deux tiers environ se diri- geaient vers un point d'émanation qui n'était pas claire.- ment défini, dans le Lion. Il y eut plusieurs météores épars; quelques-uns avaient des traînées, mais pas un ne fut re- marquable. » Des résultats du 12 et du 13, j'ai conclu que nous n'avions pas eu, cette année, un retour déterminé de l'orage météorique de novembre, du moins dans cette partie-ci du globe. » — 14 novembre. De deux heures et demie à six heures du matin , le ciel était en général entièrement cou- vert. Vers trois heures, je vis un météore éclatant à travers une percée entre les nuages. » Le matin du 1 4 , à Germantown , près de Philadelphie, (Penn.), par un ciel clair, M. B.-V, Marsch, en veillant seul, observa les vingt-trois météores suivants : De 5'' i.>i à 4''. ... 3 (il faisait clair de lune.) De 4'> 0'» à 5»'. ... 17 De 5'' 25>" à 5'' 38"^ . . 3 Treize de ces météores étaient brillants et laissaient des traî- nées d'étincelles; dix étaient faibles et sans traînée. «Si du » centre de la ligne qui joint z et y du Lion , dit-il , on décrit » une circonférence embrassant ces treize étoiles, dix des » plus éclatantes avaient des directions qui, prolongées (76) » derrière elles, auraient, je crois, traversé ce cercle. Des » trois restantes l'une passait environ à dix degrés de là , » et les deux autres à cinq degrés des dix petites; l'une » était très-régulière, trois l'étaient généralement, et six » autres ne l'étaient pas. » » — 15 novembre. Le ciel à Xew-Haven était couvert de 5 à 6 heures du matin. » Tous savez fort bien qu'en 1798 et en 1858, les étoiles filantes étaient extrêmement abondantes vers le 6 dé- cembre (Journal des sciences de Sillimmi., V" série, vol. 55 et 56), mais nous ignorons ce qui caractérise spéciale- ment cette apparition météorique. Nos efforts pour obser- ver cette période de l'année ont été en partie paralysés par les nuages. Voici du reste les résultats. » — 5 décembre. Ciel clair : la lune brille sur l'hori- zon. Présents quatre observateurs : MM. G.-W. Biddle, W.-W. Johnson, H.-W. Thayer et moi-même; quatorze étoiles filantes ont été comptées de 7^ 10"' à 8'' 10'" du soir : vers le nord-est, quatre; le sud-est, une; le sud- ouest, six; et le nord-ouest, trois. De ces étoiles deux étaient de première grandeur; sept de deuxième; cinq de troisième et de moindre grandeur. Le point rayonnant n'était pas bien défini. » — G et 7 décembre. Le ciel était couvert matin et soir. » — 8 décembre. Ciel couvert, la lune sur l'horizon; de six heures et demie à sept heures du soir, on vit un mé- téore. Après cela, pendant plusieurs jours, la lune parut accidentellement le soir, et il y avait des nuages le matin. » Près de Philadelphie (Penn.) , M. Georges Wood laisail une course à cheval, environ à huit milles vers l'occidenl , le 12 décembre, vers quatre heures et demie du matin et à la naissance du jour; il vit de nombreuses et belles étoiles ( "■? ) niantes, flonl le nombre pouvait être de vingt-cinq; elles se montraient principalement au nord-ouest. » Parmi les météores observés ici, en août 1861, il s'en trouva un très-brillant qui fut aperçu par iM. B.-V. Marsb de Burlington (lat. 40"5'N. et long. 74°5o'0.). Les obser- vations furent satisfaisantes; elles ont été bien discutées et calculées par M. le professeur H.-A Ne^vton du collège Vale. La hauteur, ^u commencement y était de soixante et dix milles anglais, et, à la fin, de cinquante-quatre milles; la longueur du trajet était d'environ trente-trois milles, et la vitesse de vingt-sept milles et demi par seconde. Ce mé- téore appartenait au groupe de saint Laurent du 10 août. 11 a été trouvé par les éléments de l'anneau météorique, que le demi grand axe était 0,84; l'excentricité 0,28; la distance périhélie 0,60 ; l'inclinaison 96" ; la révolution pé- riodique de deux cent quatre-vingt-un jours. Ces résultats sont d'un grand intérêt; mais ils présentent naturellement des modifications, lorsque les vitesses des météores régu- liers de la période de saint Laurent différaient beaucoup de la vitesse de celui-ci. Le télégraphe magnétique du père Secchi doit avoir été très -utile au mois d'août dernier et doit donner des résultats nouveaux pour cette question. » Le professeur Elias Loomis a publié dans le journal américain des sciences de Silliman pour 1861, son hui- tième article sur la grande aurore boréale du 28 août au 4 septembre 1859. Dans ces écrits, il est parvenu à plu- sieurs conclusions inqiortantes, qui, autant que je puis en juger, n'ont été aussi bien établies par aucun des investigateurs précédents. L'apparence simultanée de l'au- rore boréale et australe est peut-être le point le plus intéressant de tous. )•> Je vous prie de recevoir mes remercîmentspour l'obli- (78) geance que vous avez eue de m'envoyer l'extrait des Btille- tins de V Académie royale de Belgique (2"'' série, tome XII, n"' 9 et 10), relativement aux météores et au magnétisme ; et je vois avec plaisir que vos observations confirment les nôtres faites en Amérique (1). » — M. Herrick revient ensuite sur une lettre précé- dente (2), communiquée à l'Académie en 1860, et dans laquelle il cite plusieurs localités autour de New-Haven où avait eu lieu une éclosion d'un insecte périodique remar- quable, la cicada septendecim de Linné [Systema naUirae, edit. 12% Stockholm, 1767). Observations de la Inné et des étoiles de culmination hi- naire faites à V Observatoire royal de Bruxelles en 1860 et 1861, M. Ad. Quetelet présente les observations faites à l'Ob- servatoire de Bruxelles pendant les années 1860 et 1861, sur les positions relatives de la lune et des étoiles de culmi- nation lunaire. Ces passages au nombre de 70 font suite aux quatre séries publiées déjà dans les Bidletins et qui portent à 559 le nombre des passages lunaires observés. Ils ont été réunis pour répondre à la demande de quelques observateurs et spécialement de M. Robert Ellery, direc- teur de l'observatoire de Williamsto\vn en Australie. (1) M. Herrick me signale quelques erreurs d'impression dans le Bul- letin de r Académie du 6 octobre 1860, que je m'empresse de signaler : Page 176, i'"^ ligne en remontant , au lieu de 2 {deux), lisez 20 ( vinyt). Id. i 77, lignes 20 et 21 , j'observai, lisez il observa : je vis, lisez il vit. Id. 178, ligne 16, pour /ci, lisez M; et ligne 19, pour mal, lisez bien. (2) Bulletin de rjcndémie du 7 soplembre 1860, lomoX, 2'"'" série, page 419. 79 Observations des passages de la lune et des étoiles de même culmination, faites en 1860 et 1861. (Les observa lions sans désignation spéciale ont été faites par M. E. Quetelel ; celles inarquées d'un r. sont dues à M. Bouvy). DATES. OBJET. (X OBSERVÉE. 1860. 2 janvier . . . 5 - 7 - B. A. C 341 P Piscium CI... ;3 Arietis a, Arietis e Arietis ^ Arietis CI... 17 Tauri. 27 Tauri . c I ■■• T Tauri . i Aurigœ - Tauri . i Aurigœ CI... Vi Geminorum A« Geminorum Ai Geminorum c I T Geminorum L Geminorum 11' 2'"47;n 1 18 43,71 1 30 ,79 1 46 55,81 1 59 18,51 2 51 11,43 3 3 39,43 3 17 50,77 3 36 35,83 3 40 52,45 4 19 18,86 4 33 52,96 4 47 55,16 4 35 52,90 I 4 47 55,29 5 25 4,81 6 6 28,03 6 32 50,99 7 2 16,24 7 17 4,33 (80 ) DATKS. OBJET. a OBSERVÉE. Nombre DE rii.s.| 1860. i 1 février S Arietis . . . 3'' 3'"Ô9;0I 5 6 52,88 s ! L, Àrlelis . . CI 3 49 22,73 « o _ 'J Tauri. . . 4 17 57,90 5 ! 1 r Taurl. . . 4 33 52,64 5 € » 4 51 21,31 s t, Tauri . . 4 29 19,00 ;-. /J Orionis . . 4 40 7,90 5 0 — Vi Cancri . . 8 24 39,31 ^ i rJ Cancri . . 8 30 4G,3î 5 C ' 9 11 30,99 5 0 Leonis . . 9 33 43,24 3 29 - >j Tauri . . . 3 39 11,22 5 A' Tauri . . . 3 50 26,58 •^ C ' 4 25 46,5-2 5 t Tauri . . . 4 54 45,43 5 ,3 Tauri. . . 5 17 28,49 5 1 mars t Tauri . . 4 54 45,40 5 (3 Tauri . . . 5 17 28,51 5 CI 5 27 42,59 5 Vj Gominorun G C 27,09 5 ^i Geminoruu I. 0 14 31,56 ^ 1 ô avril cl Leonis . . 10 53 22,59 B. 5 X Leonis . . 10 57 50,31 5 CI 11 3 34,85 •"> e Leonis . . 11 23 12,27 5 1 u Leonis . . 1 1 29 49,57 4 DATES. 4 avril 1 juin 28 - 51 juillet 50 aoul. . . 20 septembre ( Si ) OBJLT. Leonis iy. OIJSERVEK. Nombre UE Fil.»». Cl X Vir{jinis. . à Yir[jinis. . à Yii'ginis. . 55 Virginis. . Cl 89 Virginis. . A Virginis. . 5 Librœ. . . y? Librœ. . . C ' /3 Scorpii . . ri 20 Librœ. . . t' Libi'cC. . . h^ Sagitlarii f Sagittaiii Cl.... -2 Capricoini ,u Capricorni t, .^quarii . . CI Cl.... B.A.C.149. ^ Piscium. Il ''25"' 125^8 11 159 9,17 12 52 4,27 12 47 7,40 15 4 59,75 15 25 5,55 15 42 19,15 14 11 55,47 14 58 ]8,15B. 14 45 11,71 14 58 1,00 15 48 18,70 14 Ô7 22,02 14 55 50,05 15 4 18,45 19 28 15,09 19 58 10,00 20 8 50,80 20 51 50,90 21 45 44,11 21 58 50,84 22 10 15,08 0 15 52,50 0 28 44,59 0 41 29,87 DATES. ( 82 ) OBJET. OBSERVEE. Nombre DE FILS. I8G0. 22 octobre. . 24 20 — 27 — 28 29 — p Capricoi'ni . u Capricorni . c I 3 Aquarii . . . •^ Aquarii . . . t, Aquarii . . . 6 Aquarii . , . € I A Piscium. . . f Aquarii . . . 16 Piscium. . . t Piscium. . . € I d Piscium . . 45 Piscium. . . d Piscium. . . 45 Piscium. . . C I £ Piscium. . . K Piscium. . . s Piscium. . . K Piscium. . . C I 3 Arietis . . . a Arietis . . . 13 Arietis . . . a Arietis . . . € II £ Arietis . . . ^ Arietis . . . 20'» 20^55599 20 32 8,43 20 58 52,51 21 24 15,09 21 30 21,71 21 58 56,66 22 9 30,77 22 30 50,40 23 1 34,75 23 7 8,50 23 29 18,98 23 32 49,35 23 58 24,25 0 13 28,19 0 18 3ô,40 0 13 28,15 0 18 33,41 0 43 3,52 0 55 45,35 1 6 29,72 0 55 45,48 1 6 29,95 I 29 31,81 1 46 59,57 1 59 22,04 1 46 59,61 1 59 22,30 2 20 45,40 2 51 17,86 3 3 42,77 ( 83 DATES. OBJET. 0 23 mar; 25 — I 16 avril M Geminoruin ,u Geminoruin CI u Geminorum 3 Geminorum .s Arielis . . Ç Arielis . . Cl 27 Tauri. . . A' Tauri . . . X^ Orionis . . 1 Geminorum Cl £ Geminorum h Leonis . . ; Leonis . . CI tx Leonis . . p Leonis . . f Leonis . . CI /■ Virginis. . yj Geminorum ,u Geminorum C I '( Geminorum J Geminorum 6'i 6'"31^97 6 14 35,78 6 51 11,08 7 27 24,19 2 51 3 G 3 28 3 40 3 56 5 46 5 55 6 20 6 35 9 24 9 35 9 45 10 1 10 25 11 9 M 37 12 29 6 6 6 14 6 32 6 55 7 11 17,39 56,31 31,10 55,78 30,52 11,44 42,68 58,80 25,44 35,12 46,58 22,87 0,93 32,34 38,65 34,67 55,26 53,55 51,09 ( 84 ) 1 1 j Xoiiibru DATES. OBJET. 1 ! J. OBSERVÉE. DE FILS. 18G1. 1 17 avril ^ Geniinorum. 6''55>"5Ô^55 5 d Geminorum. ! 7 11 51,05 ^ i Cl 7 29 25,78 5 g Geminorum. 7 58 6,41 4 Ai2 Cancri . . . 7 59 36,99 5 18 - g Geminorum. 7 38 6,25 5 jj.'^ Cancri , . . 7 59 56,91 5 Cl 8 25 7,24 5 a Cancri . . • 8 50 55,25 5 8ô Cancri . . . 9 11 15,61 5 19 - tK Cancri . . . 8 50 55,14 5 83 Cancri . . . 9 11 15,46 5 Cl 9 19 53,04 5 r Leonis . . . 9 52 54,49 5 a Leonis . . . 10 1 0,55 5 yo TT Leonis . . , a. Leonis . . . 9 52 54,41 1 0 1 0,49 5 5 CI 10 14 9,37 5 p Leonis . . . 10 25 32,09 5 d Leonis . . . 10 .55 25,60 5 ^2^) c Leonis . . . •j Leonis , . . 11 23 15,63 M 29 52,72 5 5 Cl 12 4 44,30 5 % Yirginis. . . 12 52 7,66 5 d Virginis. . . 12 47 10,82 5 25 — % Yirginis. . . y Yirginis. . . 12 32 7,53 5 12 47 10,92 4 Cl 13 3 9.58 5 61 Yirginis. . . 13 11 11,49 5 i/ Yirginis. . . 13 17 55,62 5 ( 85 DATES. OBJET. Ci. OBSERVEE. Noiubre 18G1. 24 a\ 18 mai 19 21 - 14 juin Gl Virginis. . . Cf. Virginis. . . C I CI e Leonis . . . y Leonis . . . c • v^ Virginis. . . q Virginis. . . c/. Virginis. . . C I 89 Virginis. . . B. A. C. 471D0 . . 89 Virginis. . . B. A. C. 4700. . CI 20 Librœ .... t' Librse. . . . CI...... ,3' Scorpii . . . /3' Scorpii . . . en 9 Ophiuchi . . d Ophiuchi . . ce Leonis . . . CI loi' 11 ■"11,^42 13 17 55,60 14 4 46,55 10 46 16,75 11 23 15,56 11 29 52,50 11 39 39,30 12 12 50,55 12 26 39,26 13 17 55,56 13 33 31,83 13 42 22,74 14 3 18,62 13 42 22,74 14 3 18,64 14 35 46,96 14 56 0,53 15 4 21,99 15 41 29,08 15 57 25,44 15 57 25,25 5 16 51 32,11 5 17 13 52,40 o 17 18 35,15 5 10 0 59,91 5 10 29 30,72 5 Sciences. — Année 1862. (86) DATES. 1861. 17 juin 21 15 août 17 — 18 11) OBJET. a Virginis. . . 89 Virginis. . . A Ophiuchi{mii. C I ....^. . "X^ Sagiltarii. . /x* Sagiltarii. . A Ophiuchi (mil 6 Ophiuchi . . € I S Sagiltarii . . A Sagiltarii . . O: OBSERVEE. Nombre 15»' 9»'58?02 13 17 55,42 13 42 22,(i9 17 6 52,64 17 23 19,97 17 56 13,09 18 5 31,43 17 6 52,42 17 13 32,68 17 39 11,49 18 12 10,58 18 19 28,20 F' Sagiltarii. . 19 13 41,04 h' Sagiltarii . . 19 28 19,49 f, I 19 40 0,75 «2 Capricorni . 20 10 24,72 P Capricorni . 20 21 0,24 «2 Capricorni . 20 10 24,88 P Capricorni . 20 21 0,31 f I 20 35 17,83 i Capricorni . 21 14 34,72 e Capricorni . 20 58 12,43 i Capricorni . 21 U 34,84 € I 21 27 6,17 t Aquarii . . . 21 59 0,17 9 Aquarii . . . 22 9 34,20 5 5 5 5 3 5 5 5 5 5 5 5 5 3 5 5 5 5 5 5 5 ( 87 ) OBJET. tZ OBSERVEE. 1861. 12 septembre . 14 15 — 18 — 10 oclobn 1<2 y- Sagiltarii /U» Sagittarii CI.... f Sagittarii ff Sagittarii e2 Sagittarii g Sagittarii c I £ Aquaru . £ Aquarii . 6 Capricorni Cl.... 0 Aquarii . ^ Aquarii . y Piscium. K Piscium. CI .... a Piscium. 35 Piscium. a Sagittarii CI.... •j Sagittarii e^ Sagittarii P Capricorn T^ Capricorni CI.... V Aquarii . 17^56-57? 11 18 5 31,25 18 22 39,44 18 37 2,77 18 46 43,12 19 34 38,36 19 50 8,15 20 40 13,36 20 58 12,26 21 9 45,54 21 24 18,82 21 30 25,46 23 10 23 19 23 32 23 52 0 7 2,09 52,87 3,76 14,97 53,82 18 46 42,58 19 3 35,24 19 13 49,76 19 34 37,92 20 20 59,77 20 51 33,80 20 53 58,33 21 2 5,20 DATES. 1861. lô octobi'( 14 17 — 18 — 11 novembre 15 - (88) OBJET. y Aquarii . 'q Aquarii. c 1.... y Aquarii . TT Aquarii . r Aquarii . TT Aquarii . Cl.... y Pisciura. j3 Piscium. y Piscium. Cl.... i Piscium. ^ Piscium. d Piscium. 45 Piscium. CI.... >/ Piscium. 101 Piscium. y Piscium. 101 Piscium II. . . . Àrietis . Arietis . i . . . . i Piscium . 35 Piscium. 45 Pi.scium. f 1 O: UB2>£nV£E. 21'' 2™ of3ô 21 50 2o,20 21 45 44.86 22 14 32,70 22 18 14,91 22 14 32,88 22 18 14,88 22 31 4,69 23 10 2,06 22 50 52,03 25 10 2,15 25 10 58,55 23 52 52,63 23 52 14,92 0 13 31,40 0 18 50,55 0 48 12,86 1 24 7,85 1 28 25,00 1 24 7,89 1 28 25,53 1 37 15,55 1 47 3,01 1 59 25,71 25 2 13,71 25 32 52,41 0 7 53,70 0 18 30,50 0 55 8,29 Nombre DK riLS. (89) OBJET. a OCSERVKE. Nombre IB FILS. 1861. 14 novembre . Ifi 10 décembre 11 i 12 ! 15 114 - cT Piscium. CI.... ,3 Ai'ieli.s . 40 Arielis . s Arielis . (T I . '. . . 17 Tauri. . 27 Tauri . . 26 Piscium. ce P'rtteium. C I s Piscium. e Piscium. ^ Piscium. CI p Piscium. y, Piscium c • iX, Arietis >? Arietis a Arietis CI... F. Arietis é' Arietis e Arietis (T I . . . y, Tauri . A^ Tauri . 0»'41">o258a 1 19 31,51 1 47 3,^22 2 40 50,09 2 ol 21,67 2 ri7 28,17 ô 36 45,31 3 40 59,97 23 48 5,25 23 52 14,62 0 41 32,87 0 55 48,48 0 41 32,78 1 3 14.65 1 18 50,77 1 24 7,72 1 50 36,58 1 59 25,78 2 5 6,70 1 59 25,80 2 39 49,92 2 51 21,73 3 3 46,66 2 51 21,63 3 51 12,05 5 39 19,48 5 56 34,83 (90) Notice sur le système eifelien clans le bassin de Namiir; par M. G. Dewalque , membre de l'Académie. La grande série de couches paléozoïques que notre vénéré maître, M. d'Omalius-d'Halioy, a désignée, il y a plus d'un demi-siècle, sous le nom de terrain anthraxifère , occupe, comme on sait, dans notre pays, une vaste sur- face, allongée à peu près de l'est à l'ouest et partagée, par un relèvement médian des schistes du terrain rhénan de Dumont, en deux massifs ou bassins incomplètement séparés, que l'on peut désigner sous les noms de bassin méridional ou du Condroz et de bassin septentrional ou de Namur. Le premier est remarquable par la puissance de ses diverses assises et par des ondulations qui ramènent plus ou moins souvent, suivant les lieux, les mêmes couches à la surface du sol. Le second, dont les diverses séries sont beaucoup moins épaisses , ne présente qu'un affleurement de chacune, à partir du système houiller qui en constitue l'axe; il nous offre ainsi une série symétrique, par bassins emboîtés, dont des failles suppriment souvent une portion sur l'un ou l'autre bord. Les assises dont nous allons nous occuper correspon- dent à celles que Dumont décrivit en 1850, sous les noms de systèmes quartzo-schisteux inférieur et calcareux inférieur; dans la Carte géologique de la Belgique, il les a réunis en un seul, auquel il a donné le nom de sys- tème eifelien, comprenant deux étages, et correspondant, comme il l'a indiqué sur sa Carte géologique de l'Europe , à ce qu'on appelle généralement devonien moyen. Ce sys- tème eifelien commence par les schistes et poudingues ( 91 ) rouges de Burnot et se termine par le calcaire de Givet on à stringocéphales. Dans une Note sur la constitution du système eifelien dans le bassin du Condroz (1), je me suis proposé d'exa- miner quelles étaient la nature et la succession des diverses assises indiquées dans ce système et d'en fixer la limite supérieure , dans le bassin où il est le mieux développé. Aujourd'hui, j'ai plutôt pour but d'attirer l'attention des géologues sur un fait capital, V existence même de ce sys- tème dans le bassin de Namur. M. Gosselet, dans un im- portant travail (2) , résultat d'observations habiles et con- sciencieuses, a contesté naguère le rapprochement établi par Dumont entre certaines couches de ce bassin et les types eifeliens du bassin du Condroz, Dumont a certaine- ment donné trop d'extension à ce système, comme on l'a généralement admis; mais je vais essayer de démontrer que les critiques de M. Gosselet ne sont pas bien fondées. J'aurais désiré pouvoir me livrer à une étude complète de ce bassin, avant de faire connaître mon opinion; mais, entraîné par des travaux urgents à l'étude des terrains tertiaires, qui absorbent tout mon temps, je ne crois pas pouvoir différer davantage de revendiquer pour Dumont la constatation d'un fait dont l'importance est capitale pour la classification de nos terrains primaires. En effet, Dumont trouve les premiers dépôts de ce bas- sin en stratification discordante sur le terrain rhénan; et, les rapportant au poudingue de Burnot , qui a suivi im- (1) Bidletins de l'Académie royale de Belgique, 4861, 2m« série, t. XI, p. 64. (2) Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique , des environs d'Avesnes et du Boulonnais ; Paris, 1860. Analysé dans la Revue univer- selle des mines . etc.: Liège, 1860; t. VIll, p. 487. ( 1)2 ) médiatoment ce dernier sur le bord seplentrional de TAr- deiine, il en conclut l'existence d'un soulèvement brusque qui a redressé les schistes rhénans du Brabant, et qui sert ainsi de limite stratigraphique entre le terrain rhénan et le terrain anthraxifère. Suivant M. Gosselet, ces premiers dépôts, au lieu d'être eifeliens, seraient condrusiens, et même de l'âge des psammites du Condroz ; par conséquent, l'époque du soulèvement du Brabant reste indécise, et l'on ne peut en tirer aucun argument pour la classification de notre formation primaire. Dans l'impossibilité de vérifier tous les points cités par M. Gosselet, j'ai du choisir une coupe, et mon choix s'est porté sur celle de Gembloux à Onoz. J'ai été guidé, en partie, par la circonstance qu'elle a été décrite par Dumont, et que, suivant M. Gosselet, c'est le point où l'on voit le mieux la succession des assises; mais la raison détermi- nante se trouve sur les cartes de mon savant maître. Si l'on consulte la carte géologique de la Belgique, ou mieux, la carte du sous-sol, on voit le calcaire eifelien former, dans la moitié septentrionale du bassin, une longue bande étendue de l'ouest à l'est, d'Ath au sud de Nivelles, où elle disparaît sous des dépôts récents, puis de Sombreffe à Yezin, de Héron à Huccorgne et enfm à Hozémont. L'étage quartzo-schisteux eifelien forme une bande ana- logue, comprise entre le calcaire du même système, au sud, et le terrain rhénan, au nord. Telle est la disposition générale : mais on observe une particularité remarquable au sud de Gembloux : les deux étages y forment une double bande. Cette disposition, qui pouvait tenir à un développement plus complet de la série, m'a conduit à Gembloux. Je dirai en passant que j'ai profité de l'occasion pour voir les schistes de Grand-Manil, où M. Gosselet a ( 9-' ) trouvé quelques trilobites siluriens : M. Malaise, aujour- criuii professeur à Tlnstitut agricole de l'État, à Gembloux, m'a conduit à ce gisement, où il .a découvert une dizaine d'espèces du devonien rhénan, qu'il ne tardera pas à l'aire connaître; j'ai eu ensuite l'avantage de faire la coupe avec lui. Les diverses assises anthraxifères que l'on peut obser- ver le long de l'Orneau, entre Gembloux et Onoz, pos- sèdent une allure assez régulière; leur direction est environ est-ouest, comme celle du bassin, avec une inclinaison sud de 10 à lo^ Le fait est important à noter, d'autant plus qu'il paraît constant sur tout le bord septentrional de ce bassin ; il permet d'admettre avec toute probabilité que la série ne présente pas de répétitions de couches, par suite d'un plissement comme on en voit tant dans le bassin du Condroz. Suivant M, Gosselet, on observe la série suivante, de haut en bas : i" Calcaire de la ferme Fanué. ^o Calcaire noir de Golzinne. 3» Calcaire noduleux à Spirifer Verneuili , de Rhisnes. 4" Grès schistoïde et poudingue. 5^ Dolomie cristalline grenue. 6» Schistes argileux à polypiers. 7" Calcaire d'Alvaux. Remarquons d'abord, en passant, qu'il existe entre le calcaire ou la dolomie carbonifère et le calcaire de la ferme Fanué, une petite assise de psammites et de schistes qui représente celle que M. Gosselet appelle psammites des Écaussines et qui correspond aux psammites du Condroz, au moins, pour leur partie supérieure. Cette légère rectili- cation n'est pas étrangère à la question , car M. Gosselet fait rentrer toute la série dans le devonien supérieur; et comme ( 94 ) il n'y a pas trouvé les espèces qu'il considère comme ca- ractéristiques des calcaires de Frasne ou des schistes de Famenne, mais bien la Terebratula boloniensis [Atrypa boloniensis, d'Orb., Prodr.)^ qui appartiendrait exclusive- ment à l'assise des psammites du Condroz et du calcaire d'Etrœungt , il rapporte à ce dernier niveau tous les cal- caires ci-dessus avec les schistes, les grès et les poudingues qui y sont intercalés. L'existence d'une série psammitiquc à sa place normale est un argument contre cette manière de voir. M. Gos^elet a reconnu que le calcaire d'Alvaux repose, en d'autres points, sur un poudingue sans fossiles, diffé- rent de celui dont il vient d'être fait mention, mais, sui- vant lui, ce poudingue est en rapport si intime avec les calcaires qu'il ne voit pas la nécessité ni même les raisons de l'en séparer, pour le classer à un niveau inférieur à celui des calcaires, c'est-à-dire des psammites du Condroz. C'est là ce que nous allons examiner. Pour nous, nous persistons à voir dans cette coupe les représentants de tous les étages anthraxifères, à peu près comme Dumont. Le calcaire d'Alvaux est le correspondant du calcaire de Givet; c'est du calcaire à stringocéphales. Plus heureux que M. Gosselet, qui n'y a pas trouvé de fos- siles, j'ai réussi à en découvrir qui sont caractéristiques. Dans la carrière qui se trouve à la rive gauche de l'Or- neau, vis-à-vis d'Alvaux, j'ai rencontré une coupe de co- quille bivalve, que sa grande taille et son épaisseur ne permettent pas de rapporter à autre chose qu'au Stringo- cephalas Buriini. Un peu plus à l'est et sur le plateau se trouve une petite exploitation dans laquelle un banc est riche en petits Spirifer lisses; j'y ai trouvé, en outre, quelques polypiers, qui sont reslés indéterminés. Nos re- (95) cherches ont été phis heureuses dans la grande carrière qu'on trouve sur la rive droite, aussitôt qu'on a dépassé le hameau d'Alvaux; le calcaire qu'on y exploite ne montre aucun fossile .dans son intérieur, mais il est traversé de fissures verticales dont les parois sont altérées et montrent de nombreux gastéropodes turriculés ; quoique la conserva- tion n'en soit pas excellente, quand on les compare à la Murchisonia bilineata, d'Arch. et de Vern., commune dans certains bancs du calcaire eifelien bien connu de iVismes, il ne peut rester de doute que ce ne soit la même espèce. La roche aussi est remarquablement la même. Le calcaire d'Alvaux renferme donc une et probablement deux des espèces les plus caractéristiques du calcaire de Givet. Le même ordre de preuves m'amène donc à une conclu- sion tout autre que celle de M. Gosselet, et je dois ajouter que les conclusions de cet habile observateur ne découlent pas des faits qu'il a observés. En effet, quoiqu'il n'ait pas trouvé de fossiles à Alvaux , il applique au calcaire de cette localité une conclusion qu'il ne pouvait appliquer légiti- mement qu'au calcaire fossilifère de Bovesse ; c'est sans preuves que, dans le tableau où il résume (p. 9o, /. c.) ses observations, il place ces deux calcaires au même niveau, en regard de fossiles qu'il n'a observés que dans l'un. Il n'aura pas remarqué que le premier ne forme sur la carte qu'une bande qui paraît se prolonger par Mazy et être ainsi supérieure au calcaire d'Alvaux; cette observation l'eût mis en garde contre un rapprochement qui ne s'est pas vérifié. Le système eifelien existe donc ici, mais il n'est pas borné à son étage supérieur. Celui-ci repose sur un pou- dingue pisaire , gris brunâtre ou rougeâtre , que M, Gosselet ne mentionne pas dans sa coupe. Effectivement, il est peu (96) puissant, et nous no Tavons pas vu flans le fond de la val- lée; mais on peut facilement Tobserver sur la rive gauche, à cent cinquante mètres au sud-est du pont du moulin , dans les champs; et encore mieux un peu plus à Test, au\ Mautiennes, sur le chemin de Bossière. Ce poudingue in- férieur au calcaire de Givet est naturellement le représen- tant du poudingue de Burnot; de sorte que le système est aussi complet ici que dans la plus grande partie de notre pays; si l'assise des schistes et calcaires à calcéoles de Cou vin n'est pas représentée, ce que je ne puis affirmer, cette disposition est habituelle en dehors de la partie occi- dentale du versant nord de l'Ardenne. Cela étant admis, il ne peut plus être question de rap- porter aux psammites condrusiens exclusivement les as- sises supérieures à celles dont nous venons de parler. Je suis d'accord avec M. Gosselet pour les classer dans le de- vonien supérieur ou condrusien quartzo-schisteux; mais j'admets que les trois étages, calcaire de Frasne, schistes de Famenne et psammites du Condroz , y sont également représentés. Je pense, par exemple, que les calcaires bi- garrés qui, comme marbre rouge, terminent souvent les calcaires de Frasne vers le haut, sont représentés ici par un calcaire bigarré rougeàtre et jaunâtre, accompagné de schistes rouges, dont j'ai observé les affleurements sur la rive gauche du ruisseau, un peu au midi, c'esl-à-dire un peu plus haut que le calcaire d'Âlvaux, à mi-chemin entre le moulin et Mazy, dans le taillis qui couvre la côte. Mais la délimitation exacte de ces subdivisions n'est qu'une question de détail sans importance, sur laquelle je ne puis m'expliquer entièrement qu'après une étude attentive et minutieuse de tout le bassin. Je ne puis terminer ce sujet sans faire remarquer que ( 97 ) M. Gusselet a recoiiuu le calcaire eifelieu dans cette bande à Hozémont; il le suppose la continuation de celui de Visé , qui se trouve de l'autre côté du terrain houiller ; mais cette observation ne l'a pas conduit à admettre cet étage dans la constitution du bassin de Namur : « c'est, dit-il, que nous avons changé de bassin; nous avons quitté le bassin anthraxifère de la Belgique pour entrer dans celui d'Aix- la-Chapelle. Pendant l'époque devonienne, il y avait pro- bablement une sorte d'isthme qui empêchait les deux bas- sins de communiquer ensemble de ce côté; cet obstacle n'a été surmonté que pendant le dépôt du terrain houiller. » Je dois avouer que Texamen de la carte ne parle guère en faveur de telles vues sur la géographie physique de cette époque : je ne vois là qu'une hypothèse dont l'unique mé- rite est d'expliquer un fait qui s'explique naturellement par ce que j'ai établi plus haut. Après avoir reconnu l'exactitude des points fondamen- taux de la classification de Dumont, je dois montrer com- ment les observations des paléontologistes, surtout celles de M. Gosselet, doivent en modifier les détails d'application. Pour le dire en deux mois, il convient aujourd'hui d'abais- ser la limite entre l'eifelien et le condrusien, limite que Dumont, qui n'avait pu être guidé que par le caractère minéralogique, avait généralement placée à tort, comme nous l'avons montré dans la noie citée plus haut, au-des- sus des schistes et calcaires de Frasne. Pour mieux faire comprendre les modifications dont je parle , je transcris ici la description qu'il a donnée de la coupe ci-dessus (1) : « Aux Moutinnes et près du moulin d'Alvaux, le phyl- {{) Mémoire sur le.s terrains ardemtais el rhénan, p. ioù-.Mi'm. de l'Acad. de Belgique , l. XX et XXII. ( 98 ) lade rhénan est grossièrement feuilleté, scln'sto-compacte ou schisto-terreux , d'un gris verdàtre sale ou gris jaunâtre sale par altération et ne renferme pas de grès. Aux Mou- tinnes, la direction des strates = 107'' (1) et l'inclinaison S. 170 E.=85° ; près du moulin , la direction = 102'^ et l'incli- naison N. 12''O.--60^ » On \oit au sud des Moulinnes le grès verdàtre et le poudingue du terrain anthraxifère inférieur en couches peu inclinées sur les tranches des couches du terrain rhénan. La partie inférieure de l'étage quartzo-schisteux eifelien paraît manquer au sud du moulin d'Alvaux, d'où il résulte que le schiste gris fossilifère à bancs calcaires repose sans intermédiaire sur le terrain rhénan. » On trouve à Alvaux une carrière de calcaire gris bleu dont les bancs sont séparés par un peu de schiste qui en rend l'exploitation facile (dir.= 92% incl. S. 2° E.= 12°), et plus loin une carrière dans laquelle on observe du cal- caire en bancs d'un à cinq décimètres, séparés par des lits de schiste. Ces calcaires appartiennent à la partie su- périeure de l'étage quartzo-schisteux. » L'étage calcareux du système eifelien commence vers la chaussée de Namur à Mazy , par des bancs à surface iné- gale, composés de rognons de calcaire argileux, séparés par de minces lits schisteux et renfermant beaucoup de fossiles (dir. 172°; incl. E. 8" S. = 18^). Cet étage se prolonge jusqu'à la ferme de Fanué. » On trouve ensuite soixante-dix mètres de schiste ren- fermant dix mètres de calcaire et un banc de grès ferrugi- (1) Dans ce mémoire, Dumont indique les directions en comptant les degrés à partir du nord et en passant par l'ouest. (99 ) «eux, douze mètres de calcaire, du psammite, deladolomie et du calcaire condrusien. » Dumont ne faisait entrer dans l'étage quartzo-schisteu-x du système condrusien que la partie essentiellement schis- teuse et psammi tique comprise dans le dernier alinéa. Tout le reste était eifelien ; il considérait la grande assise calcaire de Mazy (n**' 1 à 5 de la coupe de M. Gosselet) comme re- présentant l'étage calcareux de ce système. Lès couches inférieures (n°' 4 à 7 de M. Gosselet) représentaient tes schistes gris fossilifères, c'est-à-dire les schistes et cal- caires à calcéoles de Couvin ; venait enfin le poudingue eifelien , partie inférieure de l'étage quartzo-schisteux. Nous avons dit que le véritable calcaire eifelien est le calcaire d'AIvaux ; sans vouloir l'aflirmer catégoriquement , nous ne croyons pas à la présence de l'assise à calcéoles , et nous faisons remonter dans le condrusien tout ce qui est supé- rieur aux calcaires d'AIvaux. En un mot, les observations paléontologiques nous obligent à faire descendre l'acco- lade placée vis-à-vis du système condrusien. Avec cette simple modification, les idées fondamentales de Dumont sont conservées, et la classification présente l'accord le plus satisfaisant entre les caractères minéralogiques ou stratigraphiques et les caractères paléontologiques. Après la lecture de cette notice , M. G. Dewalque a dé- posé une lettre cachetée dont il a demandé la conservation dans les archives : cette lettre, contre-signée sur l'enve- loppe par M. le directeur de la classe , est remise à M. le secrétaire perpétuel, pour être déposée dans les archives. ( 100 }iote mr l'action de l'iode sur quelques sulfures organiques; par MM. Aug. Kekulé et E. Linneiiianii. Les quelques expériences, que nous avons l'honneur de soumettre à TAcadémie, ont été instituées dans le but de voir jusqu'à quel point une hypothèse que nous avions faite sur l'action de l'iode sur quelques sulfures, était exacte. Qu'il nous soit permis de rappeler les réactions de ce genre que nous avons en vue. Les acides éthyl-sulfocarbonique et éthyl-bisulfocarbo- nique (xanthique) engendrent, quand on traite les sels de ces acides par de l'iode, deux substances que Gerhardl désigne par les noms : Persult'ure éthyl-sulfocarbuiiique . . Gg ^lo ^i ^i I Bicarbonate de bisulfure d'elbyle.) € O, PersuUure éthyl-disullocarbonique . Cg H,o O, S^ = s* ) €* lî* ^ (Bioxysulfocarbonate d'élhyle.) "* ' ' ' ^ Ces corps n'entrent pas d'une manière nette dans la théorie des types, comme Gerhardt l'avait conçu, et les partisans de cette théorie n'ont pas mieux réussi que Ger- hardt lui-même à trouver la clef de ces combinaisons un peu exceptionnelles. C'est ainsi que M. Limpricht, en par- lant de ces substances, dit, dans son Traité de chimie organique : « Nous sommes, obligés d'avouer que la con- stitution du composé C^ Hio ^2 ^4» que Debus appelle le bioxy-sulfocarbonate d'éthyle, nous est encore inconnue et qu'il nous manque , par conséquent, un nom proi)re à le désigner, » et plus loin : « jNous n'osons pas donner une formule rationnelle à la substance €0 H 10 ^4 ^2- '^ La formation de ces deux corps s'explique cependant ( 101 ) d'ujie manière très-simple. L'iode en agissant sur deux molécules d'un sel de l'un ou de l'autre de ces deux acides en élimine le métal, en formant ainsi deux molécules d'un iodure métallique; les restes des deux molécules or- ganiques se réunissent, jouant chacun pour ainsi dire le rôle de radical monoatoniique, et formant ainsi une sub- stance de la composition du radical dans le sens de la théorie des hydracides. Si l'on représente les acides éthyl-sulfocarbonique et éthyl-bisulfocarbonique par des formules typiques, en les faisant dériver du type acide sulfhydrique, on a : H r H) Aikh L'ilnjl - sttJfocarboiiiijUe. yL iJe vtlnjl-hisulfoearbouiiiue. et pour les persulfures formés par Faction de l'iode : tô "o 0^2 \ . Gô "o ^ -^ U Persiiljureéthyl-sulfocnrbuninue. l'ersuljitre éthyl-bisulfocarbunuiue. En adoptant ces formules on saisit facilement le carac- tère de bisulfure; on voit en eflèt que ces cori)s sont aux acides correspondants exactement ce que le bisulfure d'éthyle est au mercaptan. Cependant, pour rattacher ces deux acides au sulfure de carbone, qui leur donne naissance et surtout pour montrer l'analogie qu'ils possèdent avec les éthers de l'acide carbonique, on est obligé de les représenter par les formules suivantes, qui les font dériver du type intermé- diaire : IL, ^' + IL, S : <'. H, I ^ G, H, j o- Acide élliijl-su'focarbottique. Acide élhyl-bisuljocnrbo)nijue. Sciii,\CF,s. — Année \SiV2 8 ( 102 ) Cette manière de voir fait saisir tout de suite une ana- logie parfaite entre ces deux acides et l'acide liyposulfureux, lequel, dans la nouvelle théorie des types, est représenté par la formule suivante , proposée par M. Odling : Acide hypomlfureux. Or on sait que cet acide, ou plutôt ses sels, perdent, sous l'influence de l'iode, un atome de métal pour donner ainsi un tétrathlonate ; et on a donc pour cette substance minérale exactement la même réaction que celle que pré- sentent les deux acides organiques mentionnés. Les trois persulfures, formés par l'action de l'iode, se rattachent donc par les formules suivantes aux acides qui leur donnent naissance : W S^ \\\^ H f ^ Ac. elhyl-sulfocarbonique. Ac. élhyl-disulfocarboitique. Je. hyposulfureux. ^2 H5 ( ^ €2 H J ^ H j ^ €"-9- -^-^ €" ^ - -s--e-, "^^ Persulfure éthyl'Sulfocar- Persulfure éthyldisulfocar- , ... honique. bonique. '^'' t'^lralhtomque. De ces réactions , lesquelles , si nous ne nous trompons, n'ont pas d'autres analogues, nous avons conclu que l'iode en réagissant sur un sulfhydrate présente en général une réaction de ce genre. Malheureusement les substances que l'on a examinées jusqu'à présent sous ce rapport possèdent une composition trop compliquée pour démontrer claire- ( t«5 ) meut l'exactitude de uotre manière de voir. Elles appartien- nent, non pas au type acide sulfhydrique, mais au type in- termédiaire deTacide sulfhydrique et l'eau ; de manière que Ton doit admettre que pour eux l'action de l'iode s'exerce seulement du côté de la molécule où se trouve le soufre. Il nous a donc paru nécessaire d'essayer l'action de l'iode sur d'autres sulfures d'une composition moins compliquée; et nous avons choisi en premier lieu les sulfhydrates les plus simples de la chimie organique, à savoir : le sulfhy- drate d'éthyle et l'acide thiacétique. Àclion de riode sur l'éthyl-sulfure de sodium. Nous avons préparé l'éthyl-sulfure de sodium par l'ac- tion du sodium métallique sur le mercaptan ; nous avons dissous une quantité pesée de ce sulfure dans de l'eau et nous avons ajouté de l'iode. Aussitôt il s'est manifesté une vive réaction , avec dégagement de beaucoup de chaleur , et il s'est séparé une couche d'un liquide huileux qui s'est rassemblée à la surface. Nous avons ajouté ainsi une quan- tité d'iode égale aux deux tiers , à peu près , de la quantité indiquée par la théorie , et nous avons préféré de ne pas aller plus loin, pour pouvoir mieux purifier le produit. On a séparé ensuite la couche huileuse à l'aide d'un siphon , et , après l'avoir lavée avec de l'eau, on l'a desséchée sur du chlorure de calcium et on l'a distillée. La presque totalité du liquide a passé à la température de 151"-152"; le point d'ébullition du bisulfure d'éthyle est à dol". Un dosage du soufre nous a donné le résultat suivant : 0^'',!2658 ont donné : ls%0129 de sulfate de baryte; cor- respondant à 52,26 p. c. de soufre; le bisulfure d'éthyle contient 52,45 p, c. ( 104 ) Atiiou de Ulode sur les UiUwéUUes. L'acide thiacétique a été préparé par la réaction indiquée par l'un de nous. Nous avons trouvé avantageux d'opérer de la manière suivante : on introduit dans une cornue 500 grammes de persuli'ure de phosphore (1) et 108 grammes d'acide acétique monohydraté, en employant une cornue assez spacieuse pour que le mélange en occupe aussi exactement que possible la moitié. On chautïe jus- (pi'à ce que la réaction commence à se produire et on laisse ensuite celle-ci s'accomplir d'elle-même. Nous avons obtenu ainsi, en opérant sur 1800 grammes de persuH'ure de phosphore et 6oO grammes d'acide acétique, et en sou- mettant le produit à une seule rectification, 240 grammes d'acide thiacétique parfaitement pur et incolore, bouillanl à9!2"-9o% et, en outre, la même quantité à peu près d'un acide moins pur, bouillant entre 9o"-110". Xous avons lait réagir l'iode sur les sels de soude, de po lasse et de baryte de l'acide thiacétique. La réaction est la même pour ces trois sels: il se l'orme un iodure métal- lique et du bisulfure d'acétyle. Pour la préparation du bisulfure d'acétyle, on prend une solution légèrement acide d'un Ihiacétate, et l'on y (1) Pour préparer ce sulfure de pbosplioie à l'aide du phosphore rouge et du soutVe, il est avantageux d'employer du soufre pulvérisé au lieu des fleuis de soufre; la réaction est moins violente et oii peut, sans inconvé- nient , préparer de très-grandes quantités à la fois. (105) introduit de Tiodo pulvérisé par petites parties à la fois, en agitant le liquide. L'iode disparaît rapidement et il se dépose un liquide huileux. On peut sans inconvénient in- troduire de l'iode jusqu'au moment où la couleur brune commence à devenir persistante; on n'a qu'à ajouter en- suite une petite quantité encore de thiacétate, pour enlever cet excès d'iode. Le liquide jaune , qui se trouve au fond ' Du reste , je ne doute pas que cela ne soit du aux cou- rants d'électricité, qui sont mis en jeu par les phénomènes météorologiques; j'en ai la preuve dans la parfaite corres- pondance entre les mouvements du bifilaire et de l'aiguille du galvanomètre, introduite dans un conducteur télégra- phique de vingt-deux kilomètres. » Nous allons commencer ici systématiquement la publi- cation de nos observations météorologiques et magnétiques, avec une publication mensuelle dont vous recevrez le pro- gramme. Comme il paraît très-intéressant de connaître les choses qui se passent loin de nous, je vous prie de nous honorer de votre correspondance. Pour que vous puissiez mieux connaître cette publication, je vous l'enverrai au fur et à mesure qu'elle sera publiée. Ce que je désirerais le plus, ce serait de recevoir, à la fin du mois, une liste des maxima et minima du baromètre, avec les époques déduites de votre appareil graphique, pour les comparer à mes propres observations. » Réponse de M. Ad. Qaetelet. Bruxelles, le 30 février 1862. « J'ai lu avec intérêt la lettre que vous venez de m'adres- ser; je vous remercie pour la manière obligeante dont vous jugez mon travail Sur la Physique du globe et vois que vous appréciez mes efforts pour en vérifier quelques points importants. Depuis longtemps, vos recherches se tournent ( 122 ) plus particulièremenl de ce côté , et je remarque la même tendance chez plusieurs de mes correspondants habituels. Seulement, en parlant des idées qu'il s'agit de modifier, ils reculent peut-être devant la crainte de se mettre en oppo- sition avec les opinions généralement reçues. Je partage, je l'avoue, ces mêmes craintes ; mais , en les suivant trop, on n'arriverait peut-être jamais à la vérité. » J'apprends avec plaisir votre projet de faire une pu- blication mensuelle pour votre pays et particulièrement pour votre observatoire. C'est ce qu'a fait avec succès M. Ksemtz pour l'université de Dorpat. Je recevrai avec reconnaissance les premiers numéros que vous voulez bien m'annoncer. La physique du globe et la météorologie en sont venues, je pense, à une époque de leur développement où il conviendrait d'examiner soigneusement les princi- pales lois sur lesquelles ces sciences reposent. Il faut , après un certain temps, que les théories passent par un examen semblable. Je puis me tromper, mais si l'on ne vérifie avec prudence les idées admises sur (;ertains points, on finira par se trouver dans l'impossibilité d'aller plus loin. » Vous avez pu remarquer que, dans l'exposition des faits, j'admets, autant que possible, les idées générale- ment reçues en théorie : ce n'est que vers la fin de mon ouvrage que j'élève quelques doutes sur plusieurs d'entre elles. L'exemplaire de cet écrit que je vous ai envoyé est le seul, je crois, qui jusqu'à ce jour ait dépassé nos frontières. Cependant j'ai fait connaître ma manière de voir à M. Her- rick de Nevv-Haven, sur la nature et l'origine des étoiles filantes. Vous verrez bientôt la réponse de ce savant physi- cien, que j'ai insérée dans le Bulletin de V Académie du mois de janvier 1862. Ses idées ne sont pas tout à fait les miennes : je pensais autrefois comme lui, mais, ainsi que ( 125 ) Chladni, Benzenberg, Brandès, etc., j'ai depuis changé d'opinion sur le lieu de formation de ce phénomène , qu'il est sans doute très-difficile d'expliquer en adoptant les idées actuellement admises. » Je ne me suis pas suffisamment exprimé sur les rela- tions entre l'électricité et le magnétisme. Ma conviction sur la similitude, et peut-être sur l'identité de ces deux fluides, est une des choses auxquelles je tiens le plus; mais, à la page 265 , dont vous parlez , j'indique que les actions toutes spéciales des nuages électriques, en traversant l'atmosphère, produisent des effets locaux très-limités qu'il ne faut pas confondre, je crois, avec les effets magnétiques généraux, qui s'exercent simultanément dans les pays les plus éloi- gnés. C'est un sujet que j'ai eu l'occasion de considérer souvent dans mes écrits antérieurs et sur lequel je n'ai pas cru devoir revenir dans mon dernier ouvrage. )) Les effets des orages se montrent avec énergie , quel- quefois à des distances qui ne dépassent pas deux à trois lieues : l'électricité statique et l'électricité dynamique éprouvent alors les perturbations les plus violentes, tandis que le barreau aimanté se déplace à peine (1). Il semble- rait que les perturbations électriques croissent en raison inverse de l'étendue de l'orage. » Au milieu des aurores boréales, au contraire, le ma- gnétomètre semble parfois aussi vivement affecté que l'élec- (1) On peut voir que, pendant les averses du 11 juin 1852 (tome XIX, 2m« partie, page 318, des Bulletins de l' Académie) , \es deux montres pla- cées. Tune auprès du galvanomètre dans le bas de l'observatoire et Tautre près de Y électromètre sous la tourelle orientale de l'établissement, cessèrent tout à coup simultanément leur marche. Cette interruption dans le batte- ment des deux montres, observée en même temps par des personnes diffé- rentes , est un des faits électriques les plus remarquables que j'aie observé. • ( 12i ) jmètre. II est évident que les deux instruments éprouvent alors des perturbations analogues, mais le foyer inlluent paraît plus élevé dans l'atmosphère, et le champ d'action du phénomène n'est pas du tout le même. » Ainsi je ne prétends pas dire qu'au moment où écla- tent de grandes perturbations magnétiques, qui se font sentir à la fois dans le nord de l'Europe et de l'Amérique, le foyer d'action se trouve en un point rapproché de nous comme pendant un orage. » Il faut bien remarquer que souvent , durant l'agitation de l'aiguille statique, non-seulement le barreau magné- tique, mais même l'aiguille de l'électricité dynamique, n'éprouve aucun dérangement. » Je vous remercie, du reste, pour les observations que vous voulez bien m'adresser. Je suis loin d'avoir la pré- tention de ne pas m'être mépris parfois sur le mode d'ac- tion de certaines forces. Si je me suis présenté le premier, c'est pour inviter mes amis à entrer également en lice. Je crois que les faits observés sont assez nombreux pour qu'on puisse aujourd'hui parvenir à des notions plus exactes sur les phénomènes qui ont été observés, et je compte spécialement sur votre concours comme observa- teur instruit. » Les sciences expérimentales se composent de deux parties distinctes: d'un côté, de l'observation des faits nou- veaux, et, de l'autre , de la théorie sur laquelle l'explication des faits repose. Je pense que l'observation doit précéder, mais sans négliger l'examen des causes, au point de laisser les faits sans explication probable. On a remarqué , et avec raison, que le besoin d'appuyer une théorie, qui peut-être sera rejetée ensuite, peut conduire à des faits ignorés qu'on aurait laissés dans l'oubli : la théorie de l'émission et celle ( 125 ) des interférences, par exemple, ont tour à tour dominé avec avantage dans le champ de l'optique et leurs succès n'ont tenu souvent qu'à des vérités nouvelles, qu'on devait au savoir et à la ténacité de leurs adhérents. » La météorologie fera , je l'espère , des pas immenses , mais elle doit acquérir du côté de la théorie tout autant que du côté de la partie expérimentale. On peut arriver à ce qui lui manque par différents chemins, mais il n'en est pas qui me semble plus large ni mieux à la portée des observateurs que le phénomène des étoiles filantes. L'ex- plication précise de cette branche importante produirait des résultats considérables dans l'étude de la météorologie , l'une des sciences les moins avancées pour le moment, bien qu'on puisse la considérer comme l'une des plus im- portantes. » Sur la non-existence du terrain houiller à Menin; par M. G. Dewalque , membre de l'Académie. On sait que notre bassin houiller de Mons se prolonge souterrainement en France, recouvert par des terrains plus récents, vers Valenciennes, Douai et Béthune. Dans ces dernières années, les recherches paraissent avoir pris une autre direction, et plusieurs sondages ont été entre- pris au nord de ce bassin , dans l'espoir de rencontrer de la houille. J'ignore entièrement quelles considérations ont porté à admettre l'existence d'un second bassin houiller au nord de Lille : toujours est-il qu'un sondage a été entre- pris, il y a cinq ans, à Halluin, à quatre lieues de cette ville et près de Menin. Dans la séance du 16 avril 1858 de la Société géologique de France [Bulletin, t. XV, p. 461), Sciences. — Année 1862. 10 ( 126 ) l'ingénieur Meugy l'a fait connaître en détail : il croyait voir le terrain houiller, le calcaire carbonifère et les schistes, les psammites et le calcaire dévonien; aussi a-t-il conseillé de nouvelles recherches au nord de ce point. Quoique cette opinion ait été plus ou moins contestée par MM. Dormoy, Delanoue et Gosselet, on a exécuté, à Menin , un sondage que l'on vient d'arrêter, après avoir tra- versé sans succès trois cent six mètres, dont les cent vingt derniers paraissent constitués exclusivement de schistes noir bleuâtre. Notre honorable confrère , M. Ad. De Vaux , a bien voulu m'apprendre que ce travail, soumis à une com- mission d'ingénieurs belges et français, a été abandonné. Je comptais déposer ici, sous pli cacheté, le résultat de mes observations sur une question qui a pour moi tant d'intérêt; mais les journaux politiques nous ayant appris que la commission avait été loin d'être unanime, et que de nouvelles recherches allaient être poussées dans la même direction, je crois le moment venu de dire ce que j'en pense. Je regrette beaucoup de ne pouvoir donner la coupe détaillée de ce forage; je n'ai même pas été assez heureux pour voir la série complète des roches primaires que l'on a rencontrées ; mais le peu que j'ai vu suffit pour que je sois convaincu que cette grande série de schistes appar- tient au système coblencien du terrain rhénan. S'il en est ainsi , il est clair que toute nouvelle recherche au nord de Menin est parfaitement superflue : on retom- bera sur les roches coblenciennes jusque vers Thielt, où l'on rencontrera probablement le système inférieur ou |é- dinnien du même terrain rhénan , système dont j'ai con- staté la présence dans les sondages de Laeken et d'Ostende. Séance du o avril /6'6*i. M. De KoMiNCK, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présenls : MM. d'Omalius d'Halloy, Wesinael, Mar- tens, Cantraine, Kickx, Stas, Van Beneden , A. De Vaux, de Selys-Longchamps, du Bus, Nyst, Gluge, Nerenhurger, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, Dewalque, membres; Scliwann, Spring, Lacordaire, La- marle, associés; Maus, Gloesener, Montigny, Steicheu, correspondants. Sciences. — Année 186-'. 11 ( 128 ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur transmet une expédition de son arrêté par lequel M. le yicomte B. du Bus, membre de la classe des sciences de l'Académie, est nommé mem- bre du jury pour le prix quinquennal des sciences natu- relles, en remplacement de M. de Selys-Longchamps, qui n'a pas accepté cette mission. — L'École impériale polytechnique de France remercie l'Académie pour l'envoi de ses dernières publications. — Le Cercle archéologique du pays de Waes fait con- naître qu'il a résolu de publier la biographie de Philippe Verheyen, célèbre anatomiste du dix-septième siècle, et d'ériger son buste à Verrebroek, village du pays de Waes oii il naquit en 1648. M. le directeur dépose la liste de souscription qui lui est parvenue. — La classe reçoit de M. de Selys-Longchamps les ob- servations des phénomènes périodiques du règne animal qu'il a faites à Waremme avec M. Michel Ghaye pendant l'année 1861 ; et le catalogue des observations semblables, faites à Bruxelles , par MM. Vincent père et fils. Elle reçoit, en même temps, l'exposé de l'état de la vé- gétation, au 21 mars dernier, d'après les observations faites à ^Yarennlle par MM. de Selys-Longchamps et Michel Ghaye; à Liège, par M.-G. De>valque; à Melle, près de ( 129 ) Gand, par M. Bernardin, et à Jemeppe, par M. AU", de Borre. — M. Edmond Bultinck, d'Ostende, l'ait parvenir une notice manuscrite sur l'électricité médicale. (Commis- saires : MM. Duprez et Poelman.) RAPPORTS. Observations lératologiques ; par M. Alt'. Wesmael. <{ La notice de M. Alf. Wesmael a pour but de l'aire connaître en détail deux phénomènes tératologiques qu'il a observés aux environs de Vilvorde , l'un sur le Juuciis lampocarpus , l'autre sur le Carex aciila. La métamorphose de l'appareil floral en une toufl'e bractéil'orme est assez fréquente chez le Junciis prénommé, ainsi que chez quelques espèces voisines, telles que le J. acuti/loriis et uliginosus, tandis qu'elle est rare chez les Jiuicus tenuisy squarrosus et bafonius, et qu'elle n'a ja- mais été observée , croyons-nous , dans les luzules, malgré leur étroite affinité avec les joncs proprement dits. La chlo- ranthie n'est, du reste, pas toujours également com- plète, quelques giomérules restant parfois normaux; elle est souvent aussi accompagnée d'une prolification de l'axe, et alors la touffe bractéiforme surmonte l'inflorescence or- dinaire. Ce sont ces diverses chloranthies qui constituent les ( 130 ) prétendues variétés vivipares des /. lanipocarpus, etc., décrites dans la plupart des flores, variétés qui ne sont en réalité que des formes luxuriantes. La cause occasion- nelle qui les produit doit évidemment être une de celles qui provoquent un alïlux de sexe vers les sommités flo- rales, et il serait curieux de s'assurer si, comme on Ta dit, la piqûre d'un insecte aphidien, la Livia juncoruin, Latr., contribue à déterminer cette exubérance de végétation. L'autre cas tératologiquc décrit par M. Wesmael est une prolification axillaire fïoripare de l'épi, femelle du Carex acuta. L'analogie physiologique des divisions péri- goniales avec la bractée et avec la feuille, analogie sur laquelle l'auteur insiste beaucoup, ne saurait faire l'objet du moindre doute. Moquin-ïandon, qui cite plusieurs mo- difications tératologiques de cette nature, n'hésite même pas à établir que des bourgeons peuvent se développer à l'aisselle de tous les éléments de l'appareil floral , opinion à l'appui de laquelle ou peut citer plusieurs faits bien constatés. Les deux phénomènes ont été étudiés par l'auteur avec beaucoup de soin. Nous avons l'honneur de proposer à la classe de voter l'impression, dans le Bulletin &e la séance, de l'intéressante notice de M. Wesmael et des deux plan- ches qui s'y trouvent jointes. » Conformément aux termes de ce rapport, auxquels a souscrit M. Martens, second commissaire, la notice de M. Alf. Wesmael sera insérée au Bulletin. ( 151 ) Si(r les dérivés pyrogénés de V acide maliqve et de V acide cifrique; par M. Auguste Kekiilé, professeur à l'univer- sité de Gand. nappoft de !U. Slaa, « Le nouveau travail présenté par M. Kekulé à l'Aca- démie est la continuation de ses Recherches snr les dérivés pyrof/énés de l'acide malique et de l'acide citrique. On se rappelle que le savant chimiste est parvenu à transformer en acide succinique les acides maléique et fumarique. Cette transformation s'accomplit par une addition directe d'hy- drogène. Il a montré, de plus, que ces deux acides isomères se comhinent directement au brome pour donner nais- sance à deux acides isomères de l'acide bibromo- succi- nique. Il existe trois dérivés de l'acide citrique, isomères entre eux et homologues des acides maléique et fumarique : ce sont les acides itaconique, citraconique, et mésaconique. Or M. Kekulé a prouvé que l'acide itaconique se con- vertit, sous l'influence de l'amalgame de sodium, en acide pyrotartrique homologue de l'acide succinique, et qu'il se combine directement au brome pour produire de l'acide pyrotartrique bibromé, homologue de l'acide bibromo-suc- cinique. Il résulte des nouvelles recherches de M. Kekulé que les acides citraconique et mésaconique soumis, comme leur isomère, à l'action de l'hydrogène dit naissant, pro- duit, soit par l'amalganïe de sodium , soit par l'acide iodhy- drique, se transforment également en acide pyrotartrique et que, par leur contact avec le brome, ils se combinent directement, par addition, à deux atomes de brome, et forment ainsi des acides qui présentent la composition de l'acide pyrotartrique bibromé. Mais, fait bien digne de re- ( 152 ) marque, les trois acides pyrotartriques résultant ainsi de l'addition directe du brome aux acides itaconique, citraco- nique et mésaconique, n'offrent pas les mêmes propriétés : ils sont isomères au lieu d'être identiques. Ces acides se comportent donc absolument, à l'égard de l'hydrogène et du brome, comme le font, vis-à-vis de ces mêmes corps, leurs homologues les acides maléique et fumarique, les- quels fournissent l'un et l'autre, avec l'hydrogène de l'acide succinique identique et avec le brome, des acides bibromo- succiniques isomères, au lieu d'être identiques. L'acide bibromo-pyrotartrique provenant de l'acide ci- traconique et que M. Kekulé désigne par le nom (Tacide dtra-hibromo'pyrotartrique pour rappeler son origine, peut se transformer en acide crotonique mono-bromé, lequel peut lui-même passer à l'état d'acide butyrique. M. Kekulé termine son remarquable et important travail par des considérations très-ingénieuses sur la cause pro- bable à laquelle il croit pouvoir attribuer le fait que les acides maléique et fumarique, et les acides itaconique, citraconique, mésaconique, produisent, en se combinant à l'hydrogène, les uns de l'acide succinique, les autres de l'acide pyrotartrique identiques, et donnent, au contraire, en s'unissant au brome , les uns des acides bibromo-succi- nique, et les autres des acides bibromo-pyrotartrique seu- lement isomères. Il trouve la cause de ces différences dans le fait que les acides succinique et pyrotartrique renfer- mant chacun deux atomes d'hydrogène dits typiques, c'est-à-dire capables d'être remplacés facilement par des radicaux, contiennent l'un deux paires d'atomes, l'autre trois paires d'atomes d'hydrogène, combinés au carbone. L'existence de ces deux paires d'atomes d'hydrogène dans l'acide succinique, et des trois paires d'atomes d'hydro- ( 1^3 ) gène dans l'acide pyrotartrique, explique, suivant lui, la possibilité et la cause de l'existence de deux acides de sub- stitution isomères pour le premier, et de trois acides de substitution isomères pour le second. En effet, rentrant dans cet ordre d'idées, on conçoit la formation d'un iso- mère, suivant que l'une ou l'autre paire d'atome d'hydro- gène de l'acide succinique ou de l'acide pyrotartrique est enlevée et remplacée par du brome. Mais tout en recon- naissant que cette explication fait concevoir la possibilité du fait et qu'elle est des plus ingénieuses, il ne me paraît pas cependant qu'il ne faille y attacher qu'une importance relative, comme à toutes les spéculations qui ont pour but l'arrangement ou la position des molécules dans les com- posés. M. Kekulé, d'ailleurs, a prouvé par son beau travail même que les idées que les chimistes se sont faites de la nature des produits de substitution doivent être entière- ment réformées. En faisant la découverte inattendue que les composés de substitution peuvent se produire par simple addition d'éléments, il a sapé par sa base l'opi- nion admise qu'un corps qui se substitue à un autre oc- cupe nécessairement la place du corps qu'il remplace. Il faut que j'ajoute que M. Kekulé lui-même sent que son hypothèse exige un fondement plus solide que celui qu'il a pu lui donner dans sa note. Il espère nous le fournir par sa théorie sur l'atomicité des éléments. Nous ne sau* rions trop l'engager à exposer dans leur ensemble ses idées sur cette doctrine, laquelle, si elle est impuissante à expli- quer tous les faits connus et même à les embrasser tous, permet du moins de rattacher les propriétés intimes des composés aux propriétés des éléments qu'ils renferment. Je reviens au travail lui-même. Le mémoire présenté à l'Académie renferme un grand nombre de faits nouveaux, ( 154 ) exposés avec autant de sobriété que de lucidité. L'habileté et la pénétration bien reconnues de l'auteur nous sont nn sur garant qu'ils ont été bien observés et qu'on doit les considérer comme délinitivement acquis à la science. Dans leur ensemble , ils constituent à nos yeux nn progrès con- sidérable pour la chimie organique. En conséquence, j'ai l'honneur de proposer à l'Académie d'ordonner l'impression du travail de M. Rekulé dans le Bulletin de ses séances, de lui voter des remercîments pour sa communication et de rengager à exposer dans leur enseml»le ses idées sur Vatomicité des éléments. » Conformément aux conclusions du rapport, la note de M. Kekulé sera insérée au Bulletin. M. Steichen, correspondant de TAcadémie, avait éga- lement soumis au jugement de l'assemblée un Mémoire sur le calcul des variations. MM. Schaar, Timmermans et Lamarle avaient été chargés de l'examiner; un rapport fa- vorable a été présenté par le premier de ces membres, qui a demandé l'impression du travail. « Le mémoire, a-t-il dit, a pour objet l'examen des conditions auxquelles est assujettie la variation de second ordre d'une intégrale dé- Unie dans les questions de maTimmn el minimum, qui sont du domaine du calcul des variations. Le procédé est nouveau et se distingue des résultats connus par une plus grande simplicité et par la facilité avec laquelle il se prête aux applications. » La classe a confirmé le jugement de ses commissaires; mais M. Steichen l'a priée d'ajourner l'im- pression, désirant rattacher à son travail une seconde partie qui doit le compléter. . ( -155 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sur les paratonnerres y notice par M. F. Diiprez. « L'Académie a été consultée plusieurs fois par le Gou- vernement sur des questions relatives aux paratonnerres. Dans une note que j'ai rédigée à ce sujet et qui a été in- sérée au Moniteur (1860, p. o45o), j'ai fait ressortir les dangers auxquels sont exposés les édifices dépourvus de paratonnerres, et j'ai montré , en m'appuyant sur de nom- breux exemples, le degré de confiance qu'on peut avoir dans l'efficacité des moyens employés pour se garantir des effets de la foudre. A la suite de cette note, le Gouverne- ment m'a fait demander, par l'intermédiaire de l'Acadé- mie, de me charger de la rédaction d'une nouvelle note contenant une instruction sur le placement des paraton- nerres. C'est cette nouvelle note que j'ai l'honneur de déposer aujourd'hui. Je m'y suis proposé de mettre les administrations publiques à même de surveiller l'établisse- ment des paratonnerres, en leur indiquant les principes et les règles qui doivent servir de guide dans la construction de ces appareils. J'ai emprunté , à cet effet, mes rensei- guemenls aux différents rapports adoptés par l'Institut de France sur le môme objet, et aux écrits des physiciens qui se sont occupés des paratonnerres d'une manière spéciale. » La notice de M. Duprez sera adressée au Ministre de l'intérieur, et des remercîments sont votés à l'auteur pour la rédaction de ce travail. ( 15G ) De la variation annuelle de Vindînaison et de la décli- naison magnétiques ^ à V Observatoire royal de Bruxelles , depuis '1827 jusquà ce jour; par M. Adolphe Quetelet. L'inclinaison de l'aiguille magnétique n'avait jamais été observée à Bruxelles, ni même dans le royaume, lorsque j'entrepris, en 1827, de la déterminer. J'employai à cet effet un excellent instrument de Troughton, que j'ai fait con- naître dans les Annales de l'Observatoire et dans les Mé- moires de l'Académie royale ; il est donc inutile de revenir ici sur la valeur de cet instrument. Jusqu'en 1854, les observations ont été faites exclusivement par moi ; depuis 1855 , elles ont été continuées par mon fils, qui , ces jours derniers, entre 10 heures du matin et midi, a trouvé poui^ valeur de l'inclinaison 67''25',o5. J'ai eu soin de communiquer, chaque année, les résul- tats obtenus par l'observation. Cette fois, je les présente dans leur ensemble, en y joignant les valeurs calculées par le célèbre physicien Hansteen qu'on peut regarder, à juste titre, comme un des savants les plus distingués qui se soient occupés du magnétisme terrestre. « Quelle remar- quable harmonie introduit l'instrument de Troughton entre les différentes années, » dit ce savant (1), « et combien vous avez évité heureusement les perturbations assez fré- quentes. » On verra que, depuis 1827 jusqu'à ce jour, l'in- clinaison a diminué en effet d'une manière très-régulière de 68°56',5 à 67«25',55, c'est-à-dire de 1^51 ^2 ou de deux à trois minutes par année. (1) Bulletins de V Académie royale de Bru Telles, aéiince du 12 octobre 1861, XXX"^*- nnnée, p. 188. ( i-ôl ) Une seule fois, pendant qu'on construisait l'Observa- toire, la différence annuelle entre l'observation et le calcul s'est élevée à 4^5 : en ne supposant même aucune alté- ration accidentelle dans la marche du magnétisme, cette différence est extrêmement faible. Voici les résultats observés à Bruxelles (1) et ceux qui ont été calculés par le savant professeur norwégien. La for- mule qu'il a employée pour les calculs de vérification est la suivante : / = 69M',596 — 2',3216(^ - 1827) + 0',01 7071 (( — 1827)2. Le coefficient du facteur [t — 1827) varie selon les épo- ques indiquées dans les deux dernières colonnes de la table ci-après , page 230. On n'a pas fait la correction pour la variation horaire; on s'est borné à prendre la variation pour la moyenne des heures. (1) Les variations de Tinclinaison magnétique, en 1862, ont été obser- vées par M. Ernest Quetelet, dans le cabinet magnétique de l'observatoire, placé au fond du jardin , le 28 mars dernier : à 10''40'T' du malin 67026;8 à 11 40 id 67 25,9 MoyBiWB. . . . 67o25',35 Ces mêmes variations, pour la déclinaison magnétique, observées le 2 avril 1862 , ont été successivement, à g^SK"! du matin 19" 8^1 à 10 S8 id 19 15,7 Moyenne. . . . I9''li;9 ( 158 ) Inclhmîson magnciiqne à Bruxelles. INCLINAISON ..• 1 DIMINUTION NrMÉno. ANNÉE. Observée. Calculée. DIFFKRENCE. ÉPOQUE. annuelle 1 .le l'inclinDison. î 1 18-27,8 68°56Î3 68«38;94 -2^44 1830 -3:219 2 1830,2 68 51,7 68 51,14 -+-0,56 18 40 - 2,878 : 7, 1852,2 68 49,1 68 44,79 -♦-4,31 1850 —2,536 4 1855,2 68 42,8 68 41,66 -4-», 14 1 855 —2,566 f. 1854,2 68 38,4 08 58,56 —0,16 1 <• 1853,2 68 53,0 68 55,51 — 0,51 ■ 7 1856,2 68 52,2 . 68 52,48 -0,28 S 1857,2 68 28,2 68 29,49 -0,69 9 ! 858,2 68 26,1 68 26,55 -0,45 10 1859,2 68 22,4 68 25,61 -1,21 n 1840,2 68 21,4 68 20,75 -+-0,27 M 1841,2 68 16,2 68 17,87 -1,67 13 1842,2 68 15,4 68 15,05 -1-0,55 U 1845,2 68 10,9 68 12,26 — 1,56 15 1844,2 68 9,2 68 9,51 -0,31 16 1845,2 68 6,5 68 6,80 —0,50 î *7 1846,2 68 3,4 68 4,11 -0,71 j 18 1847,2 68 1,9 68 1,47 H-0,43 î 19 1848,2 68 0,4 67 58,85 -M ,55 i 20 1849,2 67 56,8 67 56,27 -f-0,53 i i 21 1850,5 67 54,7 67 55,47 -1-1,23 22 1851,5 67 50,6 67 30,96 —0,36 1 25 1832,5 67 48,6 67 48,75 -0,13 i 24 1855,5 67 47,6 67 46,05 -+-1,53 i î 25 1854,22 67 45,0 67 45,85 -f-i,17 ! 2G 1835,24 67 42,7 67 41,41 -M ,29 1 27 1856,21 67 59,2 67 59,21 -0,01 1 28 1857.2 {\- 34,2 ()7 57,00 -2,80 1 ' 29 1858,5 67 54,0 67 34,80 - 0,80 ; i 30 1859,2 67 51,9 67 52,60 - 0,70 : 51 1860,5 67 50,8 1 1 52 1861,2 67 27,9 i 35 1862,2 67 25,5 L'instrument de déclinaison, construit également par rhabile mécanicien Troughton, n'offre cependant pas la même précision , quoiqu'on puisse le citer parmi les bons instruments de ce genre. Il est juste de dire aussi que les variations diurnes du déclinomètre sont beaucoup plus fortes que celles de l'inclinomètre, et nous donnons ici les nombres tels qu'ils ont été observés. 159 ) Déclinaison magncHque à Bruxelles. ANNEES. EPOQUii:. DÉCLIC A lSUi\ iiiagncliiiue observée. 1828 ('). 18-29. . 1850. . 1832. . 1833. . 1834. . 1835. . 1836. . 1837. . 1838. . I83U. . 1840 (^-2). 1841. . 1842. . 1843. . 1844. . 1845. . 1846. . 1847. . 1848. . 1849. . 1850. . 1851. . 185-2 . 1853 («). 1854. . 1855 (3). 1856. . 18.S7. . 1858. . 1859. . 1860. . 1861. . 1863. . rentre à Bruxelles années, voyez les 22 novembre 6 mai . . 5 mars . 28 et 51 mars 29 el 31 » 4 avril . 28 mars . . 21 ... 24 » . . 26 » . . 28 et 29 mars Mars . . . 6 avril . . 12 » . . 24 >- . . 30 mars . 21 et 25 avril 29 mars . 6, 7 el2iavri 27 mars . 23 ... . 16 avril . . 29 .. . . 4 » . . 25 mars . . 2 avril . . (I) De 1828 à 1839, les résultats sont puisés tome \II des M^MoiREà de res lie l'observatoi (2) l.a ilécliuaisoii de 1840 à 1848 a été dé Midi à 2 heures. I heure . . . I à 2 heures. . 1 à 4 » . . 1 à 3 » . . 1 heure . . . Midi à 2 heures. 1 à 3 heures 1 A 2 ). . . I à 2 .) . . I à 3 » . . Midi, 2 et 4 h. 2 à 4 Jieures. 10 » -2 h. malin Midi à 1 heure. 1 à 3 •'•2 heure. Avant midi . . 10 à 12 heures. 10 < -2 h. à midi. Midi à 5 heures. 2 h. 12 h. 11 h. 1 h. I h. 10 "2 40 m. . 20 m. . 40 m. . 10 m. . 10 m. . h. matin. 22«'28'0 22 29,0 22 25,6 22 18,0 22 15,5 22 15,2 22 6,2 22 7,6 22 4,1 22 3,7 21 53,6 21 46,1 21 38,2 21 35,5 21 26,2 21 17,4 21 11,6 21 4,7 20 56,8 20 49,2 20 39,2 20 25,7 [^) 20 24,7 20 18,7 20 6,0 (^) 19 57,7(3) 19 53,3(5) 19 47,8 19 41,9 19 55,8 19 28,9 19 31,9 19 24,9 19 11,9 dans le iiiénioirc Sur Vélat du magnétisme 1er- l'Académie hoyale , page 32, el , pour les autres et en parlicullor eelui de 1859, page 239 erniinéc par la moyenne des oliscrTations du magnélomèlre de Gauss, faites à midi, 2 et 4 heures, | endanl le mois de mars tout entier, en la corrigeant sur les observations absolues , déterminées dans le jardin. (3) Ces valeurs ont été diminuées de 4' pour la réduction à la même heure. (1) La première partie de la grille de fer qui sert de clôture à l'observatoire vers l'ouest fut placée en 1853, et le tout fut achevé en 1853. La plus courte distance au point d'observa- tion est de vingt-quatre mètres. (B) A partir de 18oa, les observations ont été faites par mon fils. ( 140 ) D'après M. Hansteen, la déclinaison positive se prolon- gera jusque dans le siècle prochain, et ne linira qu'en 1924 pour devenir négative ensuite; d'après mes calculs, ce terme serait un peu plus reculé. Méthode pour mesurer la parallaxe horizontale des astres; par J.-C. Houzeau, membre de l'Académie. 4. C'est seulement à partir de Bradley que les astro- nomes ont commencé à étudier avec soin les petites équa- tions qui affectent les positions apparentes des astres. Les constantes sur lesquelles reposent les corrections de pré- cession, denutation, d'aberration, de réfraction et de parallaxe , sont difficiles à bien déterminer, en raison de leur petitesse même. Bessel et Struve ont consacré une partie de leur vie à revoir ces constantes délicates, dont leurs travaux indiquent suffisamment l'importance. 11 est resté toutefois un élément de correction qu'ils n'ont point abordé : c'est la parallaxe du soleil. Cette parallaxe sert de base au calcul de toutes les au- tres parallaxes du système, à l'exception seulement de celle de la lune , toutes s'en déduisant comme fonctions. Les anciens astronomes, qui la faisaient d'abord beaucoup trop grande , avaient été amenés à la réduire à mesure du perfectionnement de leurs instruments. Cassini la déter- mina le premier avec une certaine exactitude; il fit voir qu'elle diffère peu de 10", sans atteindre toutefois cette valeur. Les passages de Yénus, en' 1761 et 1769, présen- tèrent ensuite un moyen de la mesurer plus exactement. Les observations de ces deux passages, calculées par Encke ( m ) en faisant usage des meilleurs éléments de réduction , ne sont pas parfaitement d'accord entre elles. Elles ont con- duit ce savant à adopter le chiffre 8",5776 pour la paral- laxe horizontale équatoriale du soleil. Mais Henderson ayant discuté plus tard les observations méridiennes de Mars qu'il avait faites au cap de Bonne-Espérance, et les ayant comparées à des observations correspondantes faites en Europe, a trouvé un résultat plus fort, sensiblement supérieur à 9". La planète Mars offre cependant des conditions favo- rables pour la détermination de la parallaxe. Elle s'ap- proche de la terre, dans ses oppositions, à une distance moitié de la distance solaire, proximité qui permet de me- surer l'élément cherché par un déplacement double en grandeur. Le transport au soleil de la parallaxe apparente de Mars se fait ensuite, au moyen des tables de cette planète , avec une exactitude qui s'étend au delà des der- nières décimales conservées. La discordance qui reste entre les résultats obtenus jus- qu'ici permet par conséquent d'aflîrmer que, de toutes les constantes délicates de l'astronomie sphérique, la pa- rallaxe solaire est incontestablement la plus incertaine. C'est la seule peut-être que l'on puisse espérer de reviser avec fruit, dans l'état actuel des instruments astronomi- ques, après les beaux travaux dont les autres éléments de correction des étoiles ont été l'objet à Rônigsberg, à Dorpat et à Pulkowa. 2. Les prochains passages de Vénus étant encore éloi- gnés (1874 et 1882), c'est directement, par les déplace- ments du soleil ou des planètes les plus rapprochées , telles que Mars et Vénus, qu'il faut mesurer la parallaxe. Nous écarterons immédiatement l'idée de déterminer à l'aide de ( U2 ) mesures absolues une valeur angulaire aussi faible. C'est seulement par des comparaisons différentielles entre deux objets, l'un afl'ecté du déplacement à mesurer et l'autre lixe, que Ton peut apprécier avec exactitude les petites quantités. C'est ainsi notamment que Bessel a opéré lors- qu'il a cherché la parallaxe annuelle de la soixante et unième du Cygne. On pouvait objecter alors que la paral- laxe annuelle de l'étoile de comparaison n'était peut-être pas insensible. On ne pourra pas en dire autant de la pa- rallaxe horizontale, qui est vingt-quatre mille fois moindre que la parallaxe annuelle, et qui demeure bornée, pour les étoiles lixes les plus rapprochées, à la cinquième déci- male des secondes. Comme la parallaxe annuelle a pu être étudiée en com- parant, pendant un an, les deux objets voisins, de même la parallaxe horizontale résultera d'une comparaison pour- suivie entre le lever et le coucher de l'astre. La nécessité d'employer une étoile pour point fixe oblige de renoncer aux observations diurnes , et par conséquent à celles du soleil et de Yénus. Mais Mars se prêtera aux observations nocturnes; et l'on pourra étudier, d'un même lieu, les dé- placements qui s'opèrent dans sa situation apparente, à ses différentes hauteurs sur l'horizon. o. C'est à un but semblable que paraissait particuliè- rement adapté, dans son origine, l'équatorial, appelé d'abord machine parallactique. Mais on ne songera pas aujourd'hui à faire servir cet instrument à un tel usage, soit qu'on l'emploie à mesurer des différences d'ascension droite et de déclinaison, soit qu'on y adapte le micromètre de position et de distance. Dans le premier cas , la seconde angulaire entière est à peine sure, dans une comparaison individuelle, et le résultat coûterait des centaines d'épreu- ( 143 ) ves avant de se reiirermer dans de bonnes limites d'a}»- proxinialion. On n'opérerait d'ailleurs (pie sur les coni- [)osantes de la parallaxe suivant le cercle horaire et le |)arallèle, composantes généralement moindres que la pa- rallaxe de hauteur d'où elles proviennent, et fractions seu- lement de la parallaxe horizontale. Dans le second cas, les séries seraient bornées à des intervalles de temps trop courts, par l'impossibilité de conserver dans le champ Mars et une même étoile de comparaison. En etïet, la planète, lors de l'opposition, parcourt près de six minutes de temps par jour en ascension droite, soit environ 4' d'arc par heure. 11 serait donc pratiquement impossible de la rapporter à une même étoile , dans une série de mesures micrométriques, depuis le méridien jusqu'à l'horizon. Si l'on déplace la lunette sur le limbe, les erreurs de gradua- tion et les corrections de l'instrument introduisent de nou- velles sources d'incertitude; en sorte que Téquatorial, qui se prête si bien à la mesure des parallaxes annuelles, ne peut être regardé comme applicable à celle des parallaxes de hauteur. Ces dernières s'exerçant dans le sens vertical, c'est évi- demment l'intervalle vertical entre la planète et l'étoile qu'il convient d'évaluer. La mesure directe de cet élé- ment serait sujette aux mêmes dilïicultés que nous venons d'énoncer. Mais nous possédons , dans l'horloge à enregis- trement électrique, un instrument d'une grande précision., pour compter le temps qui s'écoule entre l'arrivée succes- sive des deux astres sous un hl de hauteur immobile. On a reconnu de toutes parts le succès avec lequel cette hor- loge a fonctionné en Amérique, et les travaux récents entrepris pour la révision des longitudes de la carte de France ont conlirmé ce jugement. Les observations que Sciences. — Année 186:2. 12 ( 144 ) nous proposons sont, en conséquence, des passages con- jugués par l'almicantarat, ou parallèle à l'horizon. Ces passages conjugués ont une grande analogie avec les hauteurs correspondantes. Toutefois, l'intervalle qu'il s'agit de déterminer n'est pas celui qui s'écoule entre le passage ascendant et le passage descendant, mais simple- ment l'intervalle très-court entre le passage , dans le même sens, de deux astres fort voisins. La petitesse de cette durée est une garantie de son exactitude. En outre, les deux observations se faisant pour ainsi dire au même point du ciel, et presque au même instant, toutes les correc- tions, tant instrumentales que physiques, ne s'appliquent que par des différences du second ordre, circonstance qui rend ces petites équations ou insensibles ou parfaitement sûres. Il en est ainsi notamment de la réfraction, de l'aberration diurne et de la correction du niveau. Enfin, les temps perdus de l'appareil électrique sont sans influence sur ces mesures , où tout est pris par différence. 4. Supposons un instant que l'étoile et la planète ( dé- pouillée d'ailleurs de son mouvement propre) coïncident en position géocentrique. Par l'efl^et de la parallaxe, la planète atteindra toujours un almicantarat donné sous un angle horaire moindre que celui de l'étoile. Nous désigne- rons la difî'érence sous le nom à'intervaUe temporel : c'est la différence entre les deux termes d'une observation con- juguée, ou la durée qui s'écoule entre l'arrivée successive des deux astres au même cercle de hauteur. Cet intervalle présente des variations symétriques des deux côtés du mé- ridien. Les observations se partageront, par conséquent, en deux séries, qui se reproduiront symétriquement et que nous nommerons, l'une série montante et l'autre série descendante, selon que les astres traversent les (ils hori- ( 145 ) zontaux en montant ou en descendant. Ces deux séries se vérilient sans dépendre l'une de l'autre. Chacune est sulfi- sante par elle-même pour établir le résultat cherché. On se disposera à l'observation comme s'il s'agissait de hauteurs correspondantes. On emploiera, par exemple, un cercle vertical, dont la lunette restera fixée sur le limbe pendant la durée d'une comparaison. Lorsque l'axe du cercle a été rendu bien vertical , on peut passer alors d'un astre à l'autre, dans deux azimuts très-voisins, sans que les variations de hauteur de la lunette deviennent sensi- bles. Dans tous les cas, le niveau les contrôle, avec une exactitude d'autant plus grande que les mouvements de la bulle embrassent une moindre étendue de l'échelle, et que les lectures se font à des intervalles plus rapprochés entre eux. La liaison invariable de ce niveau avec l'axe optique, et l'uniformité de l'horloge à registre électrique, durant quelques minutes de temps, sont les seules conditions instrumentales sur lesquelles le succès de ces observations doive reposer. Indépendamment d'un outillage si simple et de l'élimination de toutes les quantités absolues, les passages conjugués par l'almican tarât jouissent encore du mérite d'amplifier les effets de la parallaxe. Enfin , dans les circonstances favorables, ils font tomber les plus grandes variations non pas entre le méridien et l'horizon, mais entre le méridien et des cercles horaires médiocrement éloignés de ce plan. On abrège par là les séries , et l'on évite les observations dans les brumes et dans la zone des réfractions variables, sans rien perdre de l'étendue des effets produits. Un premier examen rapide permettra dans un instant de reconnaître ces avantages. 5. Soient P le pôle, Z le zénith, EF un parallèle et EG ( 140 ) un almicantarat. Admettons que la planète et l'étoile de comparaison soient toutes deux privées de mouvement propre, et supposons en outre qu'elles coïncident en posi- tion géocen trique. Il sera toujours facile de tenir compte du mouvement horaire relatif, et de l'appliquer à la diffé- rence d'ascension droite et de dé- clinaison qui a lieu à l'époque, au passage méridien , par exemple. Si Q est la situation géocen tri- que commune, et QM la parallaxe de hauteur, la planète atteint l'al- micantarat EG au moment où son angle horaire géocen- trique est ZPQ. L'étoile, au contraire, continuant à décrire l'arc de parallèle QE, ne traverse l'almicantarat que sous l'angle horaire ZPE. La différence, ou l'angle QPE, me- sure l'avance de la planète par l'effet de la parallaxe, ou ce que nous avons nommé l'intervalle temporel. 11 s'agit d'évaluer cet angle QPE, que nous désignerons à l'avenir par la lettre f. Dans une première étude, on peut se contenter de re- garder le petit triangle EMQ comme rectiligne, et rectangle en M. Soient &i la parallaxe horizontale , z la distance zé- nithale, D la déclinaison de l'astre, 9 la latitude géogra- phique du lieu, p l'angle horaire, enfin e l'angle à l'astre entre le cercle horaire et le vertical, égal à l'angle entre l'almicantarat et le parallèle. On sait d'abord que QM = oi siii z j et sin e = sjii/;cos 3 sin z Maintenant, dans le petit triangle EMQ, on a OM w sin^ z sin e sm p cos f ( !'*■ ) Mais /"= (>^,^(j-, ou en mettant pour EQ sa valeur, l sin^z /• = o> . (1) cos © cos D sin p Telle est l'expression approchée de notre intervalle tem- porel. 11 est visible qu'elle (\e\mUmaximii)n et infinie pour sin p = 0, sin z conservant une valeur finie. C'est-à-dire que l'intervalle temporel a un maximum aux méridiens, supérieur et inférieur. II est d'ailleurs impossible de con- tinuer les observations jusqu'au méridien même, à cause de la lenteur des passages; mais on peut aisément les pousser jusqu'à une faible distance de ce plan. 6. Pour trouver ensuite où tombe le minimum de f, il faut examiner l'expression ^|^. On sait que cos ;s = sin f sin D -4- cos v cos D cos p. J'élève au carré, et j'obtiens pour sin^ z, sin-j;=i — sin^y sin-D — cos^jjcos^Dcos-yj— 2 sin y cos y sin D cos D cos;}. Substituant, l'expression considérée devient 1 — sin^ysin^D „ „ cos-p . . ^ . cos2 ,; cos-D 2 sin y cos v sin D cos D eot «, sinp ' s'mp qui ne renferme plus que la variable p. Le coefticient dif- férentiel, égalé à zéro, nous donne alors, pour condition du maximum ou du minimum, i — sin^ f sin^ D cos^ y cos^ D — cos « H (2 cos p — cos^w) sin^p ^ sin^p ^ ' ^' 2 sin o cos a sin D cos D -4 -^— — '. — =0, û\\^ p ( i48 ) que l'on peut écrire cos^ p cos2 çj cos^ D -+- cos ]) (1 — sin^2 ^ §1,^2 d — 2 cos^ -^ cos^ D) — 2 sin ^ cos f sin D cos D = 0 ; ou bien encore , après avoir divisé par le coefficient de cos^p, cos'» — cos» ( 2 -+- tang^cj tang^D -— ) ^ M ^ T ^ g^g2 ,^ cos^ D / — 2 tang y tang D = 0. Mais 1 COS^ 'y COS^ D (I -4- tang2^)(l ■+- tang^D) =tang2'. tang^D H- tang^y H- tang^D -t- 1. Donc le coefficient de — cos p se réduit à 1 — tang^cp — tang2 D; et l'équation du maximum ou minimum prend enfin la forme cos'jp + COS jo (tang2 o -^ tang^ D — 1 ) — 2 tang y tang D = 0. (2) Dans l'équateur céleste, le terme connu s'annule; 0 est alors une des racines de la proposée , et par suite p = :=f90^ Lorsque D change de signe, le terme connu change de signe avec lui , et par conséquent aussi cos p ; d'où p prend la valeur supplémentaire. Aussi longtemps que, dans l'équation (2), le coefficient de cos p est positif, cette équation ne peut avoir qu'une seule racine réelle. Or ce coefficient sera toujours positif, quelle que soit la valeur de D, lorsque tang 2© est > 1. Ainsi, entre le parallèle géographique de 45% nord ou sud , et le pôle de même dénomination, l'intervalle temporel n'a ja- mais qu'un seul minimum, entre deux culminations oppo- sées, quelle que soit la déclinaison de la planète. ( 149 ) Mais entre le parallèle géographique de 45" etTéquateur terrestre, l'équation (2) peut, dans certaines limites de D, renfermer trois racines réelles. Les limites dont il s'agit sont déterminées, comme on sait, par la relation 27 (tan§2 y -f. tang^D — 1)^ = (2 tâng y tang D)2. 4 Extrayant la racine cubique, puis transposant le second membre, cette formule devient tang^'^ -4- tang^D — 1 h- o tang^'j tang^ D ^= 0, OU bien tang2 D -f- 3 tang% tang"" D — (J — tang^y) = 0, et encore tang" D -+- 5 tang'' y tang" D — 2 tang ^ cot 2^ = 0. (5) L'équation (5) peut être résolue à la manière du troi- sième degré , en prenant pour inconnue tang^ D. Il est manifeste qu'elle n'a jamais qu'une racine réelle, le coeffi- cient o tang^9 étant essentiellement positif. Mais cette racine donnera pour tang D deux valeurs égales et de signes contraires. Ainsi, sous une latitude géographique inférieure à 45"*, l'équation (2) fournira trois racines réelles , pour tous les astres situés entre deux parallèles célestes déterminés par la relation (3), et symétriquement placés par rapport à l'équateur. C'est seulement dans ces limites célestes, et dans la zone terrestre ici définie, que les trois racines réelles existeront. Le tableau suivant fera mieux connaître ces limites. ( 150 ) Tahleau 1. 1 LIMITES LATITUDE de déclinaison , Net S entre GKOORAPHIQUE. lesquelles l'équat. (2) fournit trois racines réelles. | 1 D 1 450 0" 0' ! 40 2 6 ! ôr; o 33 [ "0 9 38 23 U 7 ! 1 20 18 57 15 24 4 1 10 29 35 5 35 44 0 45 0 Mais comme l'équation (2) détermine un cosinus, il reste à reconnaître si ces racines seront toutes trois moindres que i , et par conséquent applicables au problème. Nous remarquons en premier lieu que le coefficient tang 2 (p H- tang ^ D — 1 est toujours négatif, puisque les trois racines sont réelles par hvpotlièse. On en conclut qu'il a pour limites 0 et — 1. Ceci posé, substituons dans la proposée une valeur positive telle que cos p < 1 , il vient tang2 y -h tang^D > 2 tang « tang D; tandis que pour toute racine positive > l on aurait l'iné- quation opposée tang^œ -+- tang- D < 2 tang « tang D. Or le terme 2 tang 9 tang D est, par sa nature, générale- ment moindre que tang - 9 + tang 2 D , et par conséquent l'unité est la limite supérieure des racines positives. Quant aux racines négatives, on arrive par un raison- nement semblable à une conclusion analogue, c'est-à-dire ( 151 ) que la limite supérieure de ces racines est encore Puni té. Ainsi, lorsque l'équation (2) a ses trois racines réelles, celles-ci sont toutes trois propres à la fois à représenler des cosinus; et par conséquent, dans les limites du ta- bleau I , l'intervalle temporel offre deux minimum et un maximum entre les passages successifs de la planète par le méridien supérieur et le méridien inférieur. 7. Appliquons la formule (2) aux conditions qui se pré- sentent dans notre pays. Faisons 9 = h- 51% et prenons successivement pour D des valeurs de T? en 5°, de part et d'autre de l'équateur céleste. Nous calculerons ainsi l'an- gle p, sous lequel l'intervalle temporel est réduit à sa moindre valeur. Les résultats sont présentés dans le ta- bleau ci-joint, où l'on a inséré, en outre, la distance zénithale qui correspond à chaque angle horaire p, et le rapporta, calculé par la formule (1), c'est-à-dire la gran- deur de l'intervalle temporel minimum, en fonction de la parallaxe horizontale. Tableau II. DÉCLINAISON lie la planète. D 25" 20 15 10 Valeurs qui correspondeut au minimum. ANGLE HORAIHB. P 144°47'=9h59ni 138 0 130 31 121 37 109 35 90 0 70 25 58 23 49 29 42 0 35 13 9 12 8 42 8 6 7 18 G 0 4 42 3 54 DISTANCE ZENITHALE. 1420 36' 134 51 126 35 117 23 106 8 90 0 73 52 62 37 53 25 45 9 37 24 Iniervallc temporel, en fonclion de la parallaxe hori/.on- lale. 1,121 7 1,^70 2 1,395 2 1,494 1 1,562 3 1,589 0 1,562 3 1,494 1 1,395 2 1,270 2 1,121 7 ( 152 ) Les dernières lignes montrent que , dans l'Europe moyenne , et pour une planète placée dans les deux signes solsticiaux les plus élevés, il suffit de limiter les séries deux heures et demie ou deux heures trois quarts , avant ou après le passage méridien, pour embrasser toute la variation de nos intervalles temporels. Quand l'astre est dans les signes austraux, au contraire, on voit par les valeurs de z, qu'il faudrait, pour jouir du même avantage, le suivre sous l'horizon . Si maintenant pour D = -i- 20*^ et cp = 4- 51" comme précédemment, nous formons les valeurs du coefficient de w de demi-heure en demi-heure, dans l'équation (1), nous obtenons les résultats suivants, auxquels on a joint les valeurs correspondantes de ;? et de e ; Tableau IÏI. ANGLE ANGLE HORAIRE. DISTANCE ZÉNITHALE. entre le parallèle et l'almioaiitarat. FACTEUR DE (7). P OhsOm 31 «'33' e 90 2' L 3,550 0 45 32 14 13 18 2,466 1 0 33 10 17 19 1,955 1 50 35 42 24 23 1,506 2 0 38 56 30 3, 1 ,356 2 30 42 42 34 24 1,277 2 48 45 9 36 26 l,270(»n(iin(.) 3 0 46 ol 37 35 1,273 3 30 51 15 59 48 1 ,296 4 0 . 55 50 41 12 1,337 En accordant, par conséquent, que les observations puissent seulement se poursuivre jusqu'à trois quarts ( 155 ) d'heure du méridien, la différence entre les facteurs ex- trêmes de .-) serait V^66— 1,270 = i,196 ou > 1. Et en poussant les observations jusqu'à une demi-heure du mé- ridien, ce qui ne paraît pas impraticable, on mesurerait la parallaxe horizontale par 5,550 — 1 ,270 = 2,280 fois sa valeur, ou plus du double de cette quantité elle- même. 8. Les prochaines oppositions de Mars tomberont en automne et en hiver. Les oppositions de novembre 1864, décembre 1866 et février 1869 seront particulièrement favorables. La planète s'élèvera considérablement sur l'ho- rizon de l'observatoire de Bruxelles et de la plupart des observatoires d'Europe. Il résulte du tableau ÏÏI qu'aux époques citées, la parallaxe de Mars, dans une série mon- tante ou dans une série descendante , et dans l'espace de deux heures , sera mesurée par une variation de l'intervalle temporel au moins égale à cette parallaxe horizontale elle- même. Si l'on prend 9'' pour la parallaxe solaire, ou 0%6 en temps, la parallaxe horizontale de Mars en opposition est environ 1%2. C'est de cette quantité au moins que les intervalles temporels s'allongeront ou se raccourciront, dans une durée de deux heures. Or on peut mesurer aisément six intervalles temporels par heure. Pour peu que l'on réussisse à trouver une étoile de comparaison située à une petite distance de la planète, il sera même facile d'en déterminer un plus grand nombre. Admettons que le réticule embrasse un champ de 5', et calculons la durée occupée par le passage de l'astre, à différentes distances du méridien. Dans la formule cos z = sin o sin D ■+- cos o cos D cos;?, différentions par rapport à 2: et à p, et servons-nous du ( 154 ) svmbole rj des différences finies, il vient r^p = r^2 - sm sin p oos .; cos D (4) Prenons toujours 9 = + ol", D = -h 20' ; faisons dz = W (d'arc) = 20' (de temps), et mettons successivement dans cette formule les valeurs de p et de z qui figurent au tableau Ilf , nous obtenons : Tableau IV. j i DDItÉE ANGLE HOBAIRF.. pmplojée à traverser verlie;ilement 1 le réticule «le S'. î . ^P 0h30m 2m|6^i 0 45 1 32,5 1 0 1 11,8 1 ÔO 0 51,8 2 0 0 42,7 2 50 0 37,8 3 0 0 35,0 3 30 0 33,4 4 0 0 32,4 Un intervalle de cinq minutes de temps serait donc su- fisant pour une observation conjuguée, jusqu'à une demi- heure du méridien, lorsque les deux astres se succèdent immédiatement. En accordant dix minutes, nous allouons cinq minutes pour le surplus de la différence en ascension droite et les préparatifs de Tobservation. Les lunettes employées aux annotations électriques por- tent habituellement dix fils parallèles. Le résultat d'une série reposera, par conséquent, sur cent vingt différences ( \bb ) au moins, enregistrées mécanicjuement. Supposons qu'une observation complète soit exacte à ~ de seconde de temps, qui est le chiflre adopté par Walker dans des circonstances moins favorables; l'erreur })robable du résultat d'une série unique serait sensiblement inférieure à ip 0%01, qui ne ferait que 0",075 sur la parallaxe du soleil; et deux séries, c'est-à-dire les mesures d'une nuit, réduiraient l'erreur probable de la parallaxe solaire à j^" seulement. On voit avec quelle rapidité on peut, par cette méthode, approcher du résultat demandé. Pendant plus de deux mois que dure la rétrogradation de la planète Mars, on réunira une trentaine de séries, soit en montant, soit en descendant; et dans cet intervalle, la parallaxe horizontale sera déterminée par des observations quotidiennes, aussi exactement que la parallaxe annuelle d'une étoile le serait au bout de quinze ans. 9. Chaque observation conjuguée se compose des don- nées suivantes : h ou l'heure du passage de la planète , soit la nioyeinie des lils; II' — — dci'éloile, — ~ 5 N ou la posiliou du niveau dans le [)i'eniiei' cas , N' _ _ le deuxième cas ; t lenii)èrature de Pair anibianl à l'instant du passage de la planète, l' cette température à l'instant du passage de Tètoile; Ç lecture du cercle vertical. Les températures t et t\ respectivement contemporaines des deux passages, différeront très-peu pour l'ordinaire. Nous indiquerons (n*^ 24) à quel usage elles doivent servir. Quant à la lecture '^ , elle a pour objet de faire connaître la distance zénithale apparente r == Z — ^, où Z est la si- tuation du zénith sur le limbe. Mais cet arc z peut toujours être déduit, au moyen du calcul, de l'angle horaire p qui ( »36 ) se trouve déterminé par l'heure. H ne devient nécessaire de faire la lecture 'C, qu'autant que l'on s'astreigne à ob- server la planète descendante aux mêmes hauteurs exac- tement où on l'a observée en montant. On peut se con- tenter alors d'amener la ligne de loi de l'un des verniers en coïncidence avec un trait donné du limbe, comme on le pratique pour les hauteurs cori-espondantes. La distance zénithale n'entre, d'ailleurs, dans les l'or- mules développées ci-après , que comme argument de quel- ques corrections très-petites, pour lesquelles il suffit de la connaître à 1', et de la calculer à l'aide des tables à cinq décimales. Voici un moyen simple de la former, bien adapté au calcul logarithmique. Prenons l'arc auxiliaires, déterminé par tang'^x = cot f cot D cos p, on a sin 'f siii D cos J2 COS^ X Cette formule est applicable aussi longtemps que les données fournissent tang - /. positif, c'est-à-dire dans toute l'étendue des séries d'observation que nous proposons ici. Elle a, sur l'arc auxiliaire habituellement employé , l'avan- tage de dispenser de chercher z en degrés, minutes et secondes : il suffit de passer de la colonne log tang x à celle log cos % , dans les tables. 10. Le premier soin de l'observateur sera de choisir une étoile de comparaison convenablement située. Cette étoile doit être assez éloignée pour ne point pénétrer dans le réticule avant que la planète en soit sortie , ou récipro- quement. Nous prendrons partout pour limites de l'angle horaire , où les observations s'arrêtent , f'' du méridien comme limite inférieure, et quatre heures comme limite ( 157 ) supérieure. A moins d'une demi-heure de la culmination , les passages devieniieiil trop obliques et trop lents; à plus de quatre heures du méridien , la réfraction commence à acquérir trop d'inlluence. Cherchons d'abord la distance en déclinaison. L'équation cos z = sin 'f sin D -+- cos » cos D cos p, différentiée par rapport à D et à p, nous donne, en pre- nant toujours ^ pour symbole des différences finies. dp = c?D /ta m smp Dcot/A . (^) Posons (^D = 1' (ou 4' de temps), et nous en déduirons le tableau suivant, relatif à la latitude -h 51" et la décli- naison H- 20*' : Tableau V. ANGLE UORàlRE. VARIATION de l'angle liorairc pou." une différence de l'en dé cliiiaison. P OhSOm 26^78 0 45 18,20 1 0 13,65 1 30 9,39 2 0 7,36 2 30 6,22 3 0 5,53 3 30 5,11 4 0 4,86 Prenant maintenant le rapport entre les dp du tableau IV et ceux correspondants du tableau V, on voit que ce rap- ( 158 I [)ort varie seulement de 5 à 6 ^ environ. En sorte qu'une dilï'érence de déclinaison de 7 à 8', ou plus générale- ment de 1 ^ ibis la largeur du réticule, serait amplement sulïîsante, sous les latitudes de la Belgique, et quand la planète est placée dans les signes les plus élevés, pour donner à Tobser valeur le temps de passer d'un astre à l'autre. Si la différence des coordonnées, au lieu d'être en décli- naison, se portait uniquement sur l'ascension droite, il faudrait qu'elle dépassât le plus grand des ^p du tableau ] V, et par conséquent 2 | minutes (de temps), ou sept fois la largeur du réticule. Sous une latitude différente , ou pour une situation de la planète dans une autre partie de l'écliptique, on détermi- nerait d'une manière analogue les limites de distance de l'étoile de comparaison, soit en déclinaison, soit en ascen- sion droite. On pourrait regarder ces limites comme les demi-axes d'une petite ellipse, dont la planète occuperait le centre, et au dedans de laquelle l'étoile de comparaison ne peut être située. Appelant R la largeur totale du réticule, nous venons de voir que ces demi-axes auraient pour valeur, dans le cas particulier que nous envisageons, 711 (selon le parallèle) et 1^ R (selon le cercle horaire). Cette ellipse étant fort excentrique ne diffère pas notablement du rec- tangle circonscrit dont les côtés sont parallèles aux axes. On adoptera pour précepte de choisir l'étoile de compa- raison en dehors du petit quadrilatère sphérique tracé au- tour de la planète, et qui a pour demi-longueur, dans le sens des parallèles, 7 fois le champ du réticule, et pour demi-largeur, dans le sens des cercles horaires,.! ^ fois le même champ. II faut ajouter, en outre, aux axes, le mou- ( 159 ) >eiiient propre de la planète dans la durée des obser- vations. Les étoiles qui bordent de tous cotés le petit espace cé- leste ainsi déterminé, sont propres à devenir étoiles de comparaison. On se guidera dans le choix délinitil\ d'après réclat de l'astre et l'accord des catalogues qui en l'ournis- sent la position. Lorsqu'il sera nécessaire de s'éloigner du petit quadrilatère cité, il vaudra mieux s'écarter en ascen- sion droite qu'en déclinaison. En effet, la différence de la première coordonnée se porte directement sur l'intervalle temporel , tandis que la différence de déclinaison ne s'ap- plique à cet intervalle qu'après une réduction particulière. iSous supposerons, par la suite, que cette différence de déclinaison ne surpasse jamais 10'. IL L'étoile de comparaison étant choisie, l'observation immédiate se compose des passages aux iîls horizontaux et des lectures du niveau qui contrôlent l'invariabilité de l'almicantarat. 11 se i)résentc d'ailleurs deux manières d'observer, soit en tenant la lunette immobile pendant le passage entier de l'astre, soit en suivant celui-ci avec le lil azimutal (vertical). Dans la première méthode, une seule lecture du niveau est suffisante pour chaque astre; mais on peut craindre, sur les bords du champ, l'influence de l'inclinaison des lils horizontaux, toujours difficile à bien déterminer. Il est vrai qu'on élimine les eflèts de celte inclinaison, en disposant la lunette tel- lement que l'astre traverse le lil verti- cal AB dans le milieu 0 du réticule. En d'autres termes, on fait en sorte que la trajectoire EE' de l'astre coupe symé- triquement le réticule MxNPQ. Toutefois l'obliquité de cette Sciences. — Année 18(12. 13 ( 160 ) trajectoire rejetterait souvent les points E et E' en dehors du champ. ïl est facile de voir que q^= coi e; c'est For- donnée y du point d'entrée, en fonction de la'demi-largeur du réticule (tableau YI ci-après). Cette méthode, qui se- rait bonne dans les régions tropicales, où les planètes s'élèvent presque verticalement, n'est donc pas applicable , d'une manière constante , sous les latitudes européennes. Afin d'imprimer aux observations une marche uniforme , il sera préférable de suivre l'astre dans son mouvement , et de le maintenir près du fd vertical pendant tout le transit. Le plan du cercle subira, en conséquence, un petit déplacement en azimut. Il se peut alors que le ni- veau ne reste pas absolument invariable. Il suffira cepen- dant de lire cet instrument immédiatement avant le pas- sage de l'astre sous le premier fil horizontal, et après le passage sous le dernier fil ; et l'on attribuera au passage moyen la moyenne des lectures. On reconnaît, au reste, en jetant les yeux sur le tableau suivant, que le mouvement azimutal nécessité par le déplacement de l'astre durant son passage au réticule , est toujours peu étendu. Reprenons la considération du petit triangle EOH, dans lequel OH est la variation de distance zénithale dz. On a la relation EH = OHcot e; FH et le déplacement en azimut a pour valeur -j^. PSom- mons (?A cette petite variation angulaire, il vient cot e âX = âz (6) S11Î5: formule dans laquelle on prendra pour dz la largeur ver- ticale R du réticule. ( IGl ) Introduisant les valeurs de 2: et de e du tableau 111, prenant pour cp et D les valeurs particulières déjà em- ployées, posant enlin R = 5', nous trouvons pour le mou- vement azimulal du cercle durant le transit d'un astre par un réticule de 5' : Tableau VI. MOUVEMENT aziniutul durant la ORDONWÉE du point d'entrée dans le réticule. AMGLE HORAIRE. traversée d'un ré- ticule de S' (de dia- mètre vertical). V Sk y OI13O'» 60' 7" 6,29 0 45 39 38 4,23 1 U 29 17 3,21 1 30 18 55 2,21 2 0 13 45 1,73 2 30 10 40 1,46 3 0 8 54 1,30 3 30 7 42 - 1,20 4 0 tj 54 1,14 Si la marche du niveau ne peut être grande, dans la durée du passage d'un astre, elle ne sera pas non plus considérable en transportant la lunette d'un astre à l'autre, dans une même comparaison. En effet, l'équation sin D = sin y cos z -+- cos ç> sin s cos A, différentiée par rapport à D et à A, donne, après avoir , , . . , sin » cos D remplace sm A par sa valeur — ^-- — , âk=^ — âD sin z 1 (7) cos (f sm p Faisant, par exemple , ^D= 10', qui est la limite que nous ( 162 ) avons adoptée, on trouve que dans les conditions indi- quées, le plan azimutal \arie des quantités suivantes (abstraction laite du signe), en passant de la planète à l'étoile sans quitter l'almican tarât : Tableau VIÏ. MOUVEMENT azimulal pour reliou ■ A^ULE HORAIRE. \er, dans le nièiiie al- ! niiLanlaral , deux as- | trcs qui sont distauls de 10' en déclinaison. ! P èk 0''ÔOn' 15J1'44" 0 45 81 27 j 1 0 Gl 24 j 1 30 41 31 j 2 0 31 47 1 2 30 2G 6 1 3 0 22 28 1 3 30 20 2 1 4 G 18 21 Ainsi, soit que l'on considère la traversée oblique d'un astre dans le réticule, soit que l'on envisage le déplace- ment de la lunette en allant de la planète à l'étoile de comparaison, dans l'almicantarat , les petits mouvements azimutaux seront toujours fort limités : c'est à peine s'ils dépasseront 5*" dans les cas extrêmes. Dans cette étendue , les variations du niveau seront rarement sensibles. Si €lles existent, elles ne donneront lieu qu'à de très-petites corrections, qui sont calculées plus loin , et dont la valeur, résultant d'indications différentielles très-voisines et pres- que contemporaines , peut être regardée comme siire. 12. Conmie on l'a déjà dit, les temps perdus de l'ap- ( ««^ ) pareil électrique sont sans inlluence sur les intervalles temporels. 11 en serait de même de l'équation personnelle de l'observateur, si l'on pouvait supposer que les bissec- tions soient appréciées de la môme manière pour les deux astres, lesquels traversent d'ailleurs le réticule sous une obliquité et avec une vitesse sensiblement égales. Mais on sait que l'appréciation d'une coïncidence ne se fait pas d'une manière identique i>our des étoiles de grandeurs différentes, et a fortiori pour une étoile fixe et une planète qui pos^ sède un disque. On le démontre par le fait que les lati- tudes mesurées par un même astronome, au moyen de hauteurs méridiennes prises au nord et au sud du zénith, offrent des différences qui sont variables suivant l'éclat relatif des deux étoiles employées. Ainsi, par une erreur systématique de jugement, nous augmentons ou raccour- cissons l'intervalle de deux astres de grandeurs inégales, observés en mouvement. Ce fait étant connu, il devient nécessaire d'examiner l'influence qu'il peut avoir sur nos observations différen- tielles. L'équation personnelle dont il s'agit est une équa- tion cVespace, qui s'exerce perpendiculairement au fil, et qui porte, par conséquent, directement, sur la distance zénithale. Nous la désignerons par la lettre E. C'est une quantité, toujours fort petite, que l'on devra tirer des observations : c'est une des inconnues du problème. Mais si l'on suppose, selon toute vraisemblance, que sa valeur reste la même, en descendant comme en montant, il suffit pour l'éliminer de former des sommes deux à deux des intervalles temporels, mesurés des deux côtés du méridien à des hauteurs correspondantes. Ces intervalles temporels couplés ne présentent alors que l'effet doublé de la paral- laxe, dégagé du mode relatif de bissecter. ( i()i ) Indépendamment de cette équation d'espace, il peut exister chez l'observateur une équation de temps, c'est-à- dire un retard relatif d'enregistrement. Il est clair que ce retard T est compris tout entier dans la différence a des ascensions droites, que l'on doit également corriger d'après les observations, n" 20. Nous n'avons, du reste, aucun intérêt à l'en dégager. Mais comme il n'est pas impossible que T prenne des valeurs différentes en montant et en descendant, il sera nécessaire de tirer séparément des deux séries, celle montante et celle descendante, la constante a que nous venons de définir. 15. L'observation de l'étoile ne présente pas de diffi- culté particulière. Mais pour la planète, qui offre un disque sensible, on se demande s'il est préférable, pour notre objet, d'observer le centre ou les bords. Les passages des bords sous les fils paraissent, au pre- mier aspect, quelque chose de plus certain, de plus fixe, de plus indépendant de notre jugement. Il s'attache ce- pendant aux observations de contact des difficultés parti- culières. Ces difficultés sont attestées par les discordances des observations d'éclipsés, et par la grande erreur moyenne des passages méridiens de la lune. Elles ont leur source non-seulement dans l'impossibilité de saisir dès son ori- gine le changement de figure, mais aussi dans l'épaisseur sensible des fils. L'œil juge au contraire , avec beaucoup de précision, du centre de figure d'un petit disque. Quand deux segments superficiels symétriques sont en présence, une très-petite inégalité entre eux devient appréciable. Bans les observations géodésiques, par exemple, les vi- sées opérées en plaçant le signal entre deux fils équidis- tants, sont loin de le céder en précision à celles dans les- quelles on recouvre le signal par un fil unique. ( 165 ) L'observateur, en s'altachant à déterminer, dans la planète, un point fixe au milieu de la masse de lumière, éliminera d'ailleurs les effets de l'aplatissement et de la phase. Celle-ci pouvant être regardée comme invariable dans une série de quatre heures , les visées auront porté sur un même point intérieur du disque , duquel on comp- tera les coordonnées relatives de l'étoile. Mais si l'on prend le parti d'observer les bords, il faut tenir compte des différentes circonstances qui influent sur la figure apparente de la planète. Même en se réduisant à l'observation d'un seul bord, il serait impossible, en gé- néral, de faire tomber les contacts de l'almicantarat sur le limbe éclairé, durant une nuit entière. Ces contacts se porteront , au bout d'un certain temps, sur le limbe obscur. Heureusement, dans Mars, la limite de la phase est nette, et la lumière crépusculaire est insensible ou très-étroite. Il en est surtout ainsi dans le voisinage de l'opposition. Lorsqu'on observe les deux bords simultanément, on élimine le demi -diamètre. Les petites quantités E et T (ou plus exactement a), tirées des observations, renfer- ment alors l'équation personnelle relative, qui peut exister entre les deux bords. Mais si l'on n'observe qu'un seul bord à la fois, il faut corriger la distance zénithale pour le demi-diamètre vertical apparent , et l'erreur qui reste sur cet élément se confond évidemment dans la quantité E, de laquelle il serait sans intérêt de la dégager. 14. La pratique de former la moyenne arithmétique des passages aux fils individuels, et de l'attribuer au point du champ de la lunette que l'on pourrait appeler le centre de gravité des fils parallèles , repose sur une hypothèse : celle d'un mouvement uniforme ou tout au moins symé- triquement varié. Mais si cette loi est celle des passages ( 166 ) par lo méridien, elle ne peut s'appliquer aux almicanta- rats. Dans le voisinage de la cnlmination principalement , un même astre ne met pas des temps égaux à monter de quantités égales. On ne peut plus considérer sa vitesse de transit comme uniforme dans toute la traversée du réti- cule. Le mouvement est plus lent dans les fds supérieurs. Néanmoins cet effet demeure le même sur deux objets cé- lestes, lorsque ceux-ci possèdent exactement la même déclinaison, et traversent par suite Talmicantarat sous le même angle horaire. Il suffira par conséquent de corriger nos passages conjugués pour la différence des effets, en- gendrée par le petit déplacement de la ligne de visée. Nommons h^ l'instant du passage d'un astre par le centre du réticule; n le nombre des (ils, que nous suppo- serons pairs en premier lieu; et t l'intervalle fdaire en arc de grand cercle. Soient encore M, N, P, Q..., les coeffi- cients différentiels des ordres successifs, '£,-j^z---' Les heures H et H' des passages de l'astre sous les deux fils qui occupent la position centrale, seront respectivement II = Ao- 1 2 J/t -f- 8 — 1 48 Pr * -+- 1 584 Q-^' ir = /'o-*- 1 2 J/r ■+- 8 -+- 1 Ï8 Pt- > -+- 1 584 Qr^ dont la somme est U^W=^ho-^\^^^''^^J^'-^ Semblablement, la somme des passages aux deux fils qui occupent les positions voisines, symétriques de part et d'autre de ces fils centraux, aura pour valeur**- ir-.-ir"==2AoH-^Vr2-^^Çr4^ ( 'Î07 ) Et la somme généralo des passages aux fils individuels sera 4 dont la moyenne arithmétique h a pour expression /, = /,„ H- £^ t2[|2 -f- 5^...-,- (,,-1)2] -4- -|-r4 [14-^ 54... -^{n-m (8) Si >î était impair, on obtiendrait par des considérations analogues , ,._„.,.f.[,....^..C^)>^,.[,....,^ *(^n « Supposons maintenant que la déclinaison de l'astre varie, et par conséquent Tangle horaire sous lequel il traverse Talmicantarat. Il s'agira de calculer les variations de i\ et de Q. Cherchons d'abord les valeurs explicites de ces quantités. On a vu, équation (4), n° 8, que dp sin z fh sin p cos f cos D Différentions de nouveau, nous trouvons aisément P^ = M cot z — 3/2 cot p = iV. (Iz^^ Puis encore ^-L==M cot ^ ^ 2 J/.y rot » -♦- -^— - . , f/-"> sin^z sm2p ( 168 ) Dans cette dernière expression , nous pourrons négliger les deux premiers termes vis-à-vis des deux derniers; et comme p est petit dans le voisinage du méridien, nous remplacerons, dans le troisième, A' par sa valeur appro- chée ^. Nous écrirons par conséquent sm p r T (h'- ^in^p ' Enfin , , en différentiant cette expression approximative, et posant cos ;/> = !, d'^p dz'^ sin^p Q- Remplaçant maintenant M par sa valeur, on obtient pour les développements explicites cos z sin^ z cos p 1 5 sin'* z 7V"= — — 5 Q =^ . sinpcos5>cosD sin^pcos^-^cos^D sin^pcos^^cos^D La première formule est rigoureuse; la seconde n*est qu'approchée. Mais dans les conditions particulières des observations dont il s'agit , nous pouvons supposer cos D=l ; et comme iV et Q ne deviennent sensibles qu'avec sin p petit, nous mettrons également cos p==\. Nous aurons ainsi pour valeurs suffisamment approchées de N et de Q cosjs sin2;s 15 sin* z sin p cos y sin^ p cos^ ^ sin^p cos* ^ Différentiant les seconds membres par rapport k p, il vient, en remplaçant toujours cosp par l'unité, dN' cos;: ôsin^jz dQ' 105 sin* 2; dp sin^pros,? sin*pros^y' dp sin^p cos*y ( l«9 ) Mnis on n vu, équation (5) du n° 10, que dp tansj (û -^=-r^-(nngDcotp, au smp OU par approximation, dans los circonstances que nous considérons , dp tang

( Si (^D ou l'excès b de la déclinaison de l'étoile sur celle de ( 170 ) la planète est exprimé en secondes d'arc, que r et ^Jh soient en secondes de temps; si de plus on pose n=\0, cette formule devient 490 ^ ^, (ôsiii-;; — cosssiii^yjcos v)(tangî> — taiigD) 8 '"- • ' ' 'j siii'^p cos- y 'r%^'"''' ;(tan£Ç'^ — tangD)2 -+- .... 228 450 1-2:) 128 arc'* i' "r'^h siiV*;c(tang ^ — tani sin''/; cos^ '^ .... y ou en remplaçant les constantes numériques par leurs logarithmes mis entre crochets. sin^y; cos-i; - tang 1 sin^jj (tang y — tang D) n . sin-;3 (taniç y — tana: D)^ » /./sx — '14,7-25 5 r262 \ ^" ' . ^ ^ ... H 10) sin' p cos^ y -I- [10,004] r46 .^ Faisons r = 2% 6 = 10' = 600", 9 + ,^1% D = 4- 20% y) r= O'^SO"' = 7^^0' , et nous trouverons pour la valeur maxima queùh peut acquérir dans nos séries, c'est-à-dire dans les conditions et les limites que nous avons posées, rJh = -+- 0%1 04 02 — 0%0I 1 25 -f- 000 50. Les deux premiers termes seuls sont sensibles, et Ton peut par conséquent s'y borner. Le second terme lui- même, qui est à peu près réciproque à sin "/>, devient négligeable aussitôt qu'on s'éloigne un peu plus du méri- dien. A trois quarts d'heure de ce plan et au delà , il ne sera plus nécessaire d'en tenir compte. F.a somme des^ carrés des termes d'une progression ( ni ) ai'itlimétique, commcnçaiU à runité, est sensiblcinont proportionnelle au cube du dernier terme ou m^, quand ce dernier ternie est grand. On en conclut que si l'on augmente ou que Ton diminue le nombre des lils du réti- cule, sans l'aire varier le champ qu'il embrasse, la petite équation dh conserve à peu près sa valeur. Mais cette équation croît, au contraire, comme le carré du champ total occupé par les fils parallèles. On voit d'autre part, que l'inégalité des intervalles lîlaires ne porte que sur des termes du second ordre par rapport à A, et qu'il suffit à cet égard de la précision mé- canique qu'un bon artiste est capable de donner à l'équi- distance. Pour en examiner l'influence, on formerait, dans le réticule donné , la somme des carrés des distances res- pectives de chaque fil au centre de gravité des fils paral- lèles. Soit s T- cette somme. On substituerait alors cette valeur à la place de | r^ [I2 + 5^2... ^ (.,i_-l y^], dans l'équation (8), qui deviendrait lo . (ôsii)"-^- — ('(»s-siirVco8o)(taiig-^ — ItnigD) jA=-arc2r'.i:r^^.6^ r4 r^ ' — - (^V n snV^p cos'^ y Cette formule convient indistinctement aux réticules de tils pairs ou impairs. Les r et dh sont toujours exprimés en secondes de temps , tandis que b l'est en secondes d'arc. La correction dh s'applique avec son signe à la moyenne h des passages de la planète sous les (ils individuels. Cette moyenne se trouve alors rapportée au même point du champ auquel était relative la moyenne h' des passages individuels de l'étoile. lo. L'intervalle temporel, tel qu'il résulte de la com- paraison des heures ainsi préparées , reste aiïecté : J" De la dittérence des effets produits par l'aberration diurne ; ( «7"2 ) 2'' De la différence des ascensions droites des deux as- tres, renfermant l'équation personnelle de temps (n° 12); 5'' De l'avance ou du retard qui dépend de la différence en déclinaison. Après avoir été corrigé pour ces diverses causes, l'inter- valle observé h' — (h -h ^li) se change dans l'intervalle vrai i. Nous convertirons celui-ci en secondes d'arc, et nous cal- culerons quelle variation de distance zénithale àz il repré- sente. Ce petit arc àz se compose d'abord et principalement de la parallaxe de hauteur, qui est une fonction connue de la parallaxe horizontale. Il renferme en outre quelques quantités d'un ordre moindre : 1'' La phase, qui a fait observer trop bas ou trop haut, suivant qu'elle affectait le bord supérieur ou le bord infé- rieur du disque ; S*" La variation du niveau et celle de la réfraction qui en dépend; 2" L'équation personnelle d'espace, E (n" 12). Ces différentes quantités, réunies à la parallaxe de hau- teur, composent la variation totale de distance zénithale, que nous égalerons au ^z donné , déduit de l'intervalle i. Tel est le principe de la mise en équation. Examinons successivement les différents termes. 16. L'aberration diurne ne serait absolument identique, dans les deux astres, qu'autant qu'ils fussent observés rigoureusement au même point du ciel. Cette condition n'est jamais réalisée. Il y a entre la planète et l'étoile une différence h de déclinaison, que nous avons étendue au besoin jusqu'à 10'. Les nombres de la seconde colonne du tableau V, multipliés par 10, font connaître la variation correspondante de l'angle horaire. ( 175 ) Les formules de raberration diurne sont , - . 0- COS «3 cos p en ascension droite, x = — -^ , cos D en déclinaison , ij = — tr cos ^ sin D sin p , oÙG- est la constante 0",311 =0^0207. Différentions la première expression par rapport à p et à D , nous obte- nons (7 cos cp sin p a cos o cos p sin D Sx=^ dp H dD. cos D ^ cos^D Mais comme dp dépend de èD en vertu de la relation (5) , n'' 10, nous pouvons, en nous bornant au terme le plus influent, remplacer èp par*-^|p^^D, ce qui nous donne / (7 sin 9 0- cos y cos p sin D\ ^^ \ cos D cos^D / Si l'on prend enfin pour dB la différence b des déclinaisons (de la planète et de l'étoile) , et que l'on exprime cette diff'é- rence en secondes d'arc, il vient b.c. arc 1'' ^ . V /.^x à^x = ■ (cos f cos p tang D — sm 5?). . (1 2) cos D Le premier terme entre parenthèses est toujours positif, dans les conditions d'observation que nous avons énumé- rées, et toujours moindre que le second terme. On rendra donc dx maximum j dans les limites posées, en prenant l'angle horaire le plus éloigné du méridien, c'est-à-dire, selon nos conventions, celui de V' ou 60^ Faisant 6 = 10' = 600'^9= H- M\ D= H- 20% il vient alors (/^ = — 0%000 042, ( i''^^ ) quantité au-dessous de toute appréciation expérimentale. Traitons d'une manière semblable l'aberration en décli- naison. Nous avons d'abord âij = ~ 0- cos fj> sin D cos /; âp — a cos }> cos D sin p oJ), OU bien JV/ r=: — 6.ff.arc \" (sin o sin D col p -f- cos -j cos D sin p)', eulin cet elfet, transporté sur l'intervalle temporel, en multipliant par -^Hf^i nous donne tanff? . /sin-'vsinDcosw , \ , au — ^ = _6.(r.arcl" ^ r-, — ^-+-sinç,cosD = — k. (lo) siiip \ cos,? siii^p / Il est clair que cette quantité atteindra un maximum, dans nos séries d'observations, pour la plus petite valeur que p est susceptible de prendre, soit 0''50"' = 7°ô0'. In- troduisant, pour les autres quantités, les valeurs particu- lières adoptées précédemment, on obtient K = -f- o%001 % Cette correction n'est pas tout à fait insensible,' mais comme elle varie à peu près réciproquement au carré de l'angle boraire, on peut la négliger dans les observations qui sont faites à plus d'une heure du méridien. Lorsqu'on jugera convenable d'en tenir compte, il faudra appliquer l'équation -f- K aux intervalles temporels observés. 17. Nommons .4^o et Jl' les ascensions droites appa- rentes de la planète et de l'étoile, à l'instant de la culmi- nalion du premier de ces astres; Do et D' les déclinaisons; et posons A\:^A\,^u, D'— Do = 6. . . . (14) . ( 175 ) Les quantités a et 0 }X'uvcnt se tirer provisoirement des épliéinérides ou d'une mesure directe aux instrumenls méridiens, sauf à conclure ensuite de chaque série de passages conjugués les corrections a et [î de a et de 0. A un instant quelconque t, compté du passage méridien de la planète, les dilfércnces a et 6 deviennent respective- ment a'=. a -+- uil -h ul- — 5 b' = h -\~ ut -^ vl'^... ^oiis i)rendrons pour unité de temps l'heure sidérale. Les coellicients m, n..., u, c... seront alors les termes du pre- mier et du second ordre du mouvement horaire (en une heure sidérale), relatifs à l'ascension droite et à la décli- naison. De ces différents coefficients, m seul est susceptihle de prendre une valeur considérable. Les tables de j\Iars sont cependant assez exactes pour calculer le mouvement de cette planète, dans un intervalle de trois ou quatre heures, à la précision de quelques centièmes de secondes. On peut, lorsqu'on le juge nécessaire, corriger m par les observa- tions méridiennes. Mais s'il reste une très-légère incerti- tude sur ce coefficient, il est aisé de \oir que l'erreur agit en sens contraire, sur nos intervalles temporels, à l'est et à l'ouest du méridien. Elle s'annule par conséquent dans les sommes des intervalles couplés, à des hauteurs exac- tement correspondantes. Soieut encore p l'angle horaire ZPE du n" 5; />' l'angle ZPQ ou p — f; 0 l'avance absolue de l'horloge sidérale, à l'instant du passage de la planète par le méridien; s l'a- vance horaire de cette horloge en fraction de l'heure. On a d'abord pour le temps sidéral q qui s'écoule entre Sciences. — Année 1^6:2, 14 ( i76 ) le passage de la planète par le méridien et une observa- tion quelconque faite à l'heure h de la pendule, h — A\ — ^ On trouve ensuite : Heure (sur Thorloge) du passage de la planète par Talmicantarat donné A -h JA Avance de Thorloge à cette heure 0 -^ qs D'où, temps sidéral à rinstanl indiqué h-i-^h — Q — qs. D'autre part, l'ascension droite de la planète est, à ce moment A\o—mq — nq^ Donc excès de l'heure sidérale sur l'ascension droite, ou angle horaire géocentrique à l'instant de l'observation, p' = h -i- Jh — e — qs — A\o -+- mq -+- n(j-, que l'on peut écrire, en remplaçant h — A\o — Q par 7 p' z= q [\ -+- m) -+- nq^ -h c?/i. Pour en conclure l'angle horaire p sous lequel la pla- nète eût traversé l'almicantarat, si elle n'eut pas été affectée par la parallaxe, il faut évidemment ajouter à j)' le i)etit angle f, ce qui donne j) = (j (1 H- m) H- luf^ -h rJh -+- /^ . . . (16) L'intervalle q va nous servir à former les différences des coordonnées aux instants des observations indivi- duelles. L'angle horaire p sera employé à calculer la cor- rection de l'intervalle temporel qui dépend de la différence en déclinaison. ( n- ) 18. Au temps q du passage ai)pareiit de la planète par un almican tarai donné, on a simultanément a'=(/ H- in. . . (22) (/D2 cos^D cos^% c'est le coeflicient du terme du second ordre. ( l'8 ) Difl'éi'ciitions maintenant l'équation (20), en remarquant que^|j=N, il vient pour le coelJicient du ternie du troisième ordre, (Pn M"> M M ' — i23IN col p -*- — ; 1 IN taiig D -f- 2 col j) lang D (ID ^ sin 'p ou bien d'y M5 - '•) col ((D- shi-p cos ^D / la ne D\ M cotyj MN-+- — f— U-MaiigD-f- cos'^D/ ° cos^^D Ce terme n'étant sensible d'ailleurs qu'au voisinage du méridien, c'est-à-dire quand M et N sont grands, la iVac- tion |;^^ peut être négligée ici à coté du produit MN. Que l'on pose , en outre , lang 6 =s'inp, (25) 1 -h -T-V sera remplacé par t^tt, g^ le coelïicient P du troisième ordre deviendra linalement d'^n 3I(M^^ — Xsin2/>) M Si le terme de correction qui dépend de ce coelïicient n'est pas important, si, par exemple, il ne dépasse pas 2", p restant toujours petit, le coefficient P est suscep- tible de se simplilier encore. En effet, sin ^ étant alors peu dilïerent de sin p, et cos D étant d'ailleurs voisin de 1 unité, I expression — vr^-^-^, , revient, a peu près, a-^^ , ce ^ * cos- D sin- (f-' 7 11 ' siii-ji' qui permet d'écrire pour P approché ou P' : ^/•"•» 3r'-f- M -7i^_- = —7-; 2M.\ COI yv + N taiig I) -= !>'. . (:2 j) (179) Posons tangw = M; (^20) on sait qno AP + M = -^^^. Par conséquent _L ^ i2MN cot w -4- N tang 1) = P'. (-27) f/D- cos' co sin-p Cherchons ensuite le ôoefficicnt du quatrième ordre. Nous pouvons nous contenter de différentier l'expression P' approchée, équation (25). Les ternies de correction des ordres successifs décroissent rapidement, et rinfluence des quantités négligées disparaît très-sensihlement dans le coetricient de l'ordre suivant. Nous aurons donc _LZi _ _ 9M -^— - cot/) -+- -— - dM2N -t- N -t- -^-— N ~ 2 cot p (N2 -4- MP) -f- P tang D -t- — — - ♦ cos-D En se bornant aux termes les plus influents, on écrira dD'^ ' ^ ^ sin'^/> ^ sin^;; OU bien --(^=-2coty. N-2^MP+ , . , U^ . ^^ ^ -Q^(28) On calculerait de même les coefficients R, S, T... des termes des ordres suivants, qui ne sont pas toujours in- sensibles lorsqu'on se rapproche du méridien. Tous ces coefïicients peuvent être réduits en tables à l'avance. La latitude de l'observatoire étant donnée, l'angle horaire forme la variable principale. Les coefficients sont d'ailleurs égaux, mais de signes contraires, des deux côtés du méri- ( 180 ) dien. Quant à la déclinaison de la planète, elle varie peu; et il suffît d'étendre les tables à quatre ou cinq degrés, ceux qui comprennent la région de Fécliplique favorable- ment située. 19. Le calcul de ces tables à double entrée, qui paraît d'abord laborieux, se trouve, au reste, considérablement réduit par une remarque très-simple. Au lieu de calculer les tables sur les formules développées, on se contentera de les préparer sur des formules abrégées , beaucoup plus rapides, et que nous appellerons ici formules cursives. Ces tables ne sont, il est vrai , qu'approchées. Mais on cal- cule ensuite, de distance en distance, un certain nombre de valeurs exactes, fondées sur la formule rigoureuse, et Ton corrige de proche en proche les différences tabulaires par la méthode dite des contre-erreurs, basée sur la géné- ration des nombres figurés. Ce n'est pas ici le lieu de nous étendre sur ce procédé , qui n'a pas été assez apprécié des calculateurs. Nous allons nous borner à présenter les for- mules approximatives sur lesquelles on peut préparer les premières tables des coefficients M, N, P.... Nous mettrons deux accents aux valeurs de ces coefficients, déduits des expressions cursives. Le terme tang D cos p étant peu influent vis-à-vis de tang 9, dans l'étendue des tables dont nous parlons, et p étant toujours peu considérable, surtout quand les coeffi- cients prennent de grandes valeurs, on peut se contenter d'écrire M" = '-g^g'--'""g° (29) sin ]f On tire alors des différentiations successives, en négli- geant les variations de tang D, et en continuant de poser cos p = i. ( 181 ) (tana; f — tang D)^ 5 (tanaf y — tani,^ D)3 iY' = — Q" - - \ 5 (tang y — lang D)'* sin^p R" 105 (tang y — tang D)' _ . 945 (tang ^ — tang D)^ sin^^p i 0 505 (tang f — tang D)7 sin'^'p Remplaçant maintenant par M", ou mieux par M, le rap- port ' \.^ ^^ ° , il vient sin p N" M2 P" sm p sin2p^^' 15M4 sin*' p 105 M^ R" = sin*|j S" = 945 3Ifi rT\t/ 10 595 M 7 sin^p (50) (*) En conservant le terme différentiel dépendant de D, et supprimant cos2 D au dénominateur, on aurait obtenu P" = >MS-t-2M sin-p expression plus approchée que celle du lexte, et qui sera parfois sufiîsanle pour calculer le troisième terme. ( 182 ) Dans retendue où nous avons supposé que les observa- tions de la planète se poursuivent, et pour une différence en déclinaison qui n'est pas supérieure à 10', on peut se contenter des coefficients R", S",T ", tels qu'ils sont donnés ici. Le coefticient Q" sera lui-même suffisant, lorsque le quatrième terme de correction, qui en dépend, est infé- rieur à T . Pour les autres termes , on recourra à P ou P', conformément aux remarques du numéro précédent, à N et à M. Le résultat lînal sera exacte dans les limites posées ci-dessus, à 0",01. La correction totale àp, en reprenant le symbole c^ des différences finies, sera -comme on sait, rJn = M^;D -f- ~ XriD^ H P^'^D"' -4- — Q'JD'^ -+-....: et si la différence oD de déclinaison est exprimée en se- condes d'arc, la correction op aura pour valeur, en se- condes de temps, ' lo 2.i:i (j.ir) ou bien en remplaçant les coefficients numériques par leurs logarithmes, appelant b" la correction àp de l'angle horaire, et 6', comme précédemment, la différence oD de déclinaison , h" = [^,825 9087] M6'-4- [7,208 454] N6'2-+- [15,410 91]P6'"> -f- [lÏÏ,;iOO 4] Q7/'^ H- ["25,487 0] WV/- -+- [57,594] S'7/<' ■4- [57,25]T'7/7 (51) On réunira d'ailleurs, dans les tables, les coefficients numériques avec les coefficients M, N, P...; et l'on pré- sentera les produits par les logarithmes. Ceux-ci seront alors appliqués , sans autre préparation , aux puissances ( 185 ) successives de b'. Nous avons accordé ici à chacun d'eux le nombre de décimales qu'il convient de conserver dans les lahles susdites. T.a réduction en tables est préférable, dans presque toutes les circonstances, au calcul des positions isolées. Elle permet de découvrir les moindres fautes par la marche des divers ordres de différences. Pour faciliter l'interpola- tion, on étend les tables à l'avance, en subdivisant plu- sieurs fois par moitié les intervalles, au moyen d'un calcul très-simple de différences unies Ç). 20. Appliquons à l'intervalle temporel observé h'— h, les diverses corrections qui viennent d'être indiquées, cet intervalle se réduira à la valeur i qu'il prendrait si la planète et l'étoile ne cessaient pas de coïncider géocentri- quement. C'est { = (h' — /O (1 — s) — rîh + K — «' — 6". . . (52) Cette quantité sera négative dans la série montante et positive dans l'autre. Le petit terme dh est la correction du mouvement varié(nM4).K représente la correction d'aber- ration diurne (n*' 16). Le terme a' est la différence des ascensions droites au temps q de l'observation. L'intervalle i ainsi calculé reste affecté de deux sources d'inexactitude. Il contient d'abord l'erreur a de la diffé- rence a des ascensions droites, renfermant la différence T (*) Qiril nous soit poniiis de rappeler qu'en nommant d', d", d'"... les clifTc^'ences des divers ordres, la dillerence totale d à appliquer à une po- sition !abulaire,pour subdiviser en deux intervalles égaux, est d=~d'—- d"-\- — d'" — 0,04.. rf'v 2 8 10 que l'on calcule à vue aisément. ( 184 ) d'équation personnelle dans les observations des deux astres. Il est soumis ensuite à Tinfluence de Terreur p commise sur la valeur b de la différence en déclinaison. Cette quantité [3 étant toujours fort petite, on se conten- tera du terme de correction qui dépend de sa première puissance, savoir : M[3. Ainsi l'intervalle vrai I se compose des termes qui figurent au second membre de l'équation (53) Pour donner une idée de la loi suivie par ces inter- valles, voici les valeurs de I, calculées en multipliant par une parallaxe horizontale de 1%2 les facteurs de w pré- sentés dans le tableau III : Tableau VIÏI. ANGLE HORAIRE. INTERVALLE temporel vrni. P I 4f2ë8 0 45 2,959 1 0 2,346 1 50 1,807 2 0 1,603 2 30 1,533 3 0 1,527 3 30 1 ,556 4 0 1,604 Ces intervalles sont très-petits, par rapport à la diffé- rence Ji' — h des heures, qui renferme entre autres la différence d'ascension droite et la correction pour la diffé- rence de déclinaison. L'astronome ne peut donc discerner ( «8f> ) durant l'observation , rélémenl dont il effectue la re- cherche, et c'est un nouvel avantage de la méthode pro- posée, dans laquelle l'œil seul opère, sans être influencé par le raisonnement (*). 21. Il s'agit maintenant de déduire de l'intervalle l la petite variation de distance zénithale. Reprenons l'équation (4) du n" 8, nous voyons que (Iz sin p cos o (OS D (!]) ' sin ;:: Passons aux différences finies, remplaçons dz par dz, et dp par le petit intervalle I , nous aurons r^=- IJ.I, ou en mettant pour I sa valeur (55) , ^_U./-U.a--*-M.U.|5 (54) 15 Nous supposerons, dans ce qui suit, que ce ^z soit réduit en secondes d'arc par la multiplication par 15. ïl importe de reconnaître si le terme du second ordre est sensible. On obtient par une nouvelle différentiation d^z /cos« sin^) cos jï \ _-= cos f fos D -. 7-z ^ -, dp^ \m\z sui^^ / (') Il est inutile de rappeler ici les parallaxes négatives de Bessel , dé- duites de ses premières recherches aux instruments méridiens. La crainte de forcer le résultat avait évidemment conduit cet habile astronome à observer en sens contraire de l'effet qu'il attendait. Un sentiment opposé a influencé Faye dans sa mesure de la parallaxe de 1830 Groombridge. Struve a examiné e.r professa cette source d'erreurs , ou , si l'on vent , d'illu- sions. ( 180 ) OU bien = r cot p — U"^ cot z. Co second ternie ne pouvant d'ailleurs in Ruer que quand ï est grand, il faut que p soit petit et U par conséquent peu notable. On pourra donc négliger le terme en U-, el se contenter d'écrire, en passant aux différences finies, = l cot p : et en remplaçant enfin dp par T, exprimé en secondes d'arc, 1 1 -r^z = - Parc 1". U.cotw. 2 2 C'est le terme de correction du second ordre. Mais I n'est aulre que la quantité f de la formule (I), n" 5; on a donc sin^jî s'mz w • sin p oos f cos D U Substituant, il vient 1 1 sin^z cot p ,_.., 2 2 U Or, en plaçant le cercle boraire à une demi-beure du méridien, et en prenant 18" ou la valeur mr/x/ma pour la parallaxe borizontale de Mars, ce terme { d'z s'élève à peine à 0",01, et bientôt il décroît rapidement. U sera donc permis de le négliger. Sous les latitudes de l'Europe moyenne, et dans la situation élevée que nous avons sup- ( »»■? ) posée à la planète, ou peul loujouis se borner à l'équa- lion (54). i2i2. 11 reste à examiner de quoi se compose dz. On y trouve d'abord, pour partie principale, la paral- laxe de hauteur r.V ^ w sin ;: . Appelant A la distance ac- tuelle de la planète à la terre, et x la parallaxe horizontale du soleil, à la distance moyenne, pour le lieu d'observa- tion , il est clair que oJ peut être remplacé par^x. Si - se tire du calcul, on l'introduit directement dans cette expression. Si - est déduit, au contraire, de la lecture ^ du cercle vertical, il devrait élre corrigé, au préalable, de la réfraction. Examinons quelle serait, au maximum, l'importance de cette correction. On a, en diflérentiant, — — = w COS Z. dz A la distance zénithale 5o"o0', qui est la plus grande valeur de - dans le tableau 111, la réfraction, à 0'",760 et 0% est 89". Prenant cette quantité pour la variation der, et faisant ^ = 18", il vient pour la variation maxlma de la parallaxe calculée 0",004. On se bornera donc sans incon- vénient au - apparent ou observé. 25. L'influence de la ligure du disque se présente ensuite. L'aplatissement de Mars a résisté jusqu'ici à toutes les mesures micrométriques; on peut seulement en conclure qu'il est fort petit. Cette circonstance n'a rien d'ailleurs qui déroge aux lois de la mécanique céleste. Prenons les frac- tions I et { du rapport de la force centrifuge à la pesan- teur sous l'équateur, fractions qui expriment les limites de l'aplatissement d'un corps céleste dont la densité va en augmentant de la surface au centre; nous reconnaîtrons que Taplatissement de Mars est compris entre j^^ et r^. 11 ( 188 ) est probable qu'il diffère peu de celui de la terre , ou de ^. Or le demi-diamètre du disque apparent s'élève au plus à 10"; d'où raccourcissement du rayon polaire serait au maximum 0",055. Mais, dans une de nos séries d'obser- vations, cette réduction elle-même ne se porterait jamais tout entière sur les rayons qui viennent aux contacts des almicantarats. La différence entre les valeurs extrêmes de e (tableau III) est seulement 52''10'. La plus grande inéga- lité entre le rayon polaire et celui qui lui est incliné de cette quantité sera 0",03o sin^ 52^10', ou moins de 0",01. Encore faudrait-il, pour réaliser ce maximum, un en- semble de circonstances physiques qui ne se rencontre- ront pas dans les oppositions que nous avons mentionnées. Mais si l'aplatissement est insensible , il n'en est pas de même de la phase. En négligeant la petite inclinaison de l'orbite de la planète sur l'écliptique , et nommant L et / les longitudes héliocentrique et géocentrique respective- ment, l'aplatissement de l'ellipse d'illumination a pour me- sure 1 — cos (L — /) ou 2 sin- ^ (L — /). Sous l'angle de position /, mesuré au centre du disque, et compté à partir de la corne, la largeur de la lunule obscure, ou la partie Ofj du rayon g qui est comprise dans l'ombre , s'obtient par la série %=^[^2sin2-(L— /)sin^^. — -sin'*^-(L — /)sin'^2;...]. . . (ôC) Déterminons l'angle >^ d'après les données du problème. Si la planète et le soleil étaient situés l'un et l'autre dans l'équateur, cet angle serait manifestement l'angle e de notre tableau III, déduit de la formule sin e^= ""^ "^^"^ . En ' sin z faisant p négatif à l'est du méridien et positif à l'ouest, on aura pareillement e négatif avant la culmination et po- ( i89 ) silif après. Si nous transportons maintenant les astres dans l'écliptique, il sullit de corriger c de l'angle q, compris entre le cercle horaire de la planète et son cercle de lati- tude. Celui-ci dépend de la relation , 1 _ , 5 „ ... sin fj = taiig r cos / - - tang'^y cos-' l -¥- - taiig ' y cos' l — . . ., y étant l'obliquité de l'écliptique. Avec l'obliquité 2o»27 '25", cette formule devient sin r/=:= [1,057 41] cos ^ — [^1,011 t>] cos-'/ -4- [5,761] cos>/... (57) On peut, sans inconvénient, se borner aux deux premiers termes, dans le voisinage du solstice, où nous avons sup- posé que Mars est placé. Il est visible maintenant que / = e -+- 7 (58) C'est l'angle, au centre du disque, entre la corne et le point du limbe où s'opère le contact avec l'almican tarât. Il faut faire attention d'ailleurs aux signes de e et de q. Le petit arc g est le rayon vertical du disque, pris positive- ment en allant vers le zénith, et négativement vers le nadir. Chaque bord observé fournira du fait de la phase le terme -{g -^^9) = ^'^ ..... (59) à introduire dans l'expression de la distance verticale h-. Mais si Ton a pris les passages des deux bords, cette petite équation se réduit à G = ~^y> m le rayon vertical changeant de signe d'un bord à l'autre. La formule (56) sera calculée d'ailleurs en donnant à g le signe du rayon qui pénètre dans l'ombre. ( 190 ) Pour estimer l'inlluence que la correction de phase est susceptible d'acquérir, i)lacons la planète à la station, dans les conditions de distance moyenne; nous trouvons dans ce cas L — / = !26« environ , et et U/ sont entièrement connues; on peut les confondre en un seul terme V, tel que V=U2 — G — ^. Ceci posé , l'équation de condition prend la forme sin z 1 V = X -+- E -4- U.^ H M.U.ô. . . (45) Les inconnues sont : x ou la parallaxe horizontale du so- leil, à la distance moyenne, pour le lieu d'observation: E ou l'équation personnelle relative (entre la planète et ( 193 ) l'éloile); a la correction de la dilTéreiice admise entre les ascensions droites des denx astres (an passage méridien); [i la correction analogne ponr la différence en déclinaison (à la même époque). Ces équations de condition , dès qu'elles seront en nom- bre supérieur à quatre dans une même série, seront com- binées entre elles par la méthode des moindres carrés. Si l'on suppose que la constante E ne fasse que changer de signe, lorsque les passages par les lils s'opèrent dans le sens contraire, et si l'on met un accent à la valeur de cr. relative à la série montante, et deux accents à la même quantité déduite de la série descendante, les observations d'une même nuit fournissent les deux formes d'équations V = ?^x -4- E -+- — M.U.8 -\- \].rj! A 15 et V == !1^^ X — E -+- —M.U.S -»- U.a". A 15 On combinera toutes ces équations de condition entre elles par la méthode des moindres carrés , pour en tirer cinq équations finales à cinq inconnues, savoir : x, E, a', a" et (3. Selon toute vraisemblance, on reconnaîtra bientôt que les valeurs a' et a" ne diffèrent pas sensible- ment entre elles , ou bien diffèrent chaque jour de la même quantité. Les inconnues se réduiraient alors à quatre, pour les observations d'une nuit. On prendra enfin la moyenne des valeurs quotidiennes de X, en attribuant à chacune d'elles le poids qui lui est assigné dans l'application de la méthode des moindres carrés. L'accord entre les résultats des différents jours sera une garantie de l'exactitude des mesures. ( 194 ) Tels sont les observations et les procédés de calcul qui nous semblent propres à remplir une lacune existante dans les éléments numériques de l'astronomie sphérique. Cette métbode repose sur des moyens mécaniques si simples, et dépend d'un si petit nombre de conditions instrumentales, qu'elle paraît digne au moins d'un essai. Nous n'avons pu présenter ici aucun spécimen pratique; mais nous osons espérer de voir un jour ce projet mis à l'épreuve par ceux qui, plus fortunés que nous -même, jouissent des moyens de l'exécuter. Sur un mode parikuUer de produciion de huUes de fnivoii; par ^I. Félix Plateau. Simple étudiant de la l'acuité des sciences, j'aurais re- gardé comme prématuré de soumettre à l'Académie les résultats d'une observation que le liasard seul m'avail fournie; mais j'ai cé(lé aux pressantes sollicitations de mon père, qui trouve cette observation curieuse en elle- même et importante au point de \ue d'une question de météorologie. J'étais allé, sur la demande de mon père, jeter dans notre jardin un liquide de mauvaise qualité ayant servi à réaliser des lames et contenu dans une capsule. Je voulus essayer, en le lançant obliquement en l'air, de l'étaler en nappe; j'obtins une nappe, en effet, mais je la vis avec surprise se convertir en une bulle creuse de buit à neuf centimètres de diamètre, descendant avec lenteur. Je répétai l'expérience un grand nombre de l'ois, en em- ployant simplement de l'eau de savon, et j'arrivai bienlôt ( 195 ) à réussir à coup sur; seulement il se formait presque tou- jours plusieurs bulles, et quehpiefois jusqu'à quinze; leur (Uaniètre, qui pouvait atteindre huit ou neul' centimètres dans les plus grosses, se montrait d'autant moindre qu'elles étaient plus nombreuses. Les conditions qui m'ont paru les meilleures sont les suivantes : il convient de prendre un vase de la l'orme d'une capsule, et d'environ quinze centimètres de largeur; cependant on réussit aussi, mais moins aisément, avec des vases d'autres formes ou d'autres dimensions; le liquide doit être en quantité assez grande; on le lance sous un angle d'environ quarante -cinq degrés avec l'horizon, en tournant rapidement sur soi-même, de façon à produire la nappe la plus étendue possible; enlin le liquide qui m'a donné les résultats les plus développés, est une solution d'une partie de savon de Marseille dans quarante parties d'eau. Pour mieux démêler la manière dont le phénomène s'ac- complit , je l'ai observé d'une fenêtre supérieure , tandis qu'une autre personne, placée en dessous, effectuait l'ex- périence comme je l'ai indiqué. J'ai constaté ainsi que la nappe liquide , de forme très- irrégulière et dentelée sur ses bords, se résout, le long de ceux-ci, en nombreuses gouttes pleines, tandis que le reste se déchire généralement en plusieurs portions, dont chacune se ferme avec rapidité de façon à constituer une bulle creuse complète. Mon père voit dans ce phénomène un argument à l'appui de l'état vésiculaire de la vapeur des nuages. En effet, l'une des principales objections élevées contre cette hypothèse , consiste dans l'impossibilité de concevoir comment les mo- lécules de la vapeur gazeuse pourraient, lorsque celle-ci ( 196 ) repasse à l'état liquide, s'agglomérer de manière à con- stituer des enveloppes fermées emprisonnant de l'air; or, on le voit maintenant, cette agglomération immédiate en enveloppes fermées n'est plus nécessaire; il suffit que les molécules d'eau se réunissent en lamelles ouvertes, de figures et de courbures quelconques; chacune de ces la- melles se fermerait aussitôt d'elle-même pour donner nais- sance à une vésicule. Sans doute la génération de ces lamelles n'est pas non plus très-aisée à comprendre, mais elle paraît, du moins, beaucoup plus admissible que la for- mation de toutes pièces des vésicules. Synopsis des Agrionines; par M. de Selys-Longcbamps, membre de l'Académie. (Suite.) En 1860, l'Académie a bien voulu accueillir deux no- tices séparées, dans lesquelles j'ai donné le signalement des espèces d'Agrionines qui, dans ma classification de cette sous-famille, constituent la légion des Pseiicïostigina et celle des Protonevra. La partie nouvelle que je viens de terminer contient la légion des Lestes , que je considère provisoirement comme la deuxième de la sous-famille, tout en me réservant éven- tuellement de changer l'ordre des légions, lorsque le tra- vail séparé sur chacune d'elles sera terminé. Les Lestés ne forment, en réalité, qu'un seul grand genre très-naturel qui se distingue de toutes les autres Agrionines par le point de départ des secteurs sous-nodal et médian, qui naissent du principal phis près de Tarculus ( 197 ) que du nodus. Ce caractoro rappelle ce qui existe dans la plupart des Caloptérvgines. On serait encore porté à consi- dérer, sous d'autres rapports, les Lestes comme devant être placées à la tète des Agrionines; car chez elles, le ptérostigma est constamment oblong comme chez les fa- milles supérieures, /Eschnidécs et Lihellulidées, auxquelles on pourrait encore les comparer jusqu'à un certain point, à cause du quadrilatère qui prend pour ainsi dire la forme d'un triangle et du grand nombre de cellules pentagones qui sont formées par une réticulation en partie anguleuse, et fortifiée par un certain nombre de secteurs supplémen- taires interposés, tous caractères qui, chez les autres lé- gions d'Agrionines, sont exceptionnels ou ne se présentent pas réunis. Les appendices anals supérieurs des mâles sont constamment en pinces, comme chez les Caloptérygines, ce qui se voit, il est vrai, dans quelques autres Agrio- nines. Enfin, la plupart des Lestés ont les ailes étendues horizontalement dans le repos, à l'instar des iEschnidées et des Lihellulidées, et non relevées verticalement comme celles des autres Agrionidées. Les Lestés forment, comme je viens de le dire, un genre très-naturel. Les sous-genres que j'adopte ne sont pas fondés sur des caractères très-importants. Toussaint de Charpentier a créé celui des Sympycna. Je propose ceux de M égales tes , Arcliilestes et Platylestes , fondés sur la présence ou l'absence de secteurs supplémentaires inter- posés entre le sous-nodal et le médian; — sur le point de départ du secteur nodal ; — sur le secteur sous-nodal an- guleux ou non; — sur la proportion du ptérostigma; — enfin , sur la forme des appendices anals des femelles. Malheureusement ces démembrements ne simplifient pas beaucoup la détermination , parce que chacun ne com- prend jusqu'ici qu'une seule espèce. ( 198 ) Les Leslès, sont cosmopolites. Les cinquante espèces que le ^docteur Hagen et moi connaissons se répartissent ainsi qu'il suit, sous le rapport géographique : Europe, sept; Asie, onze; Afrique, quatre; Australie, sept; Amé- rique, vingt et un. Les européennes se retrouvent presque toutes dans les parties de l'Afrique et de l'Asie qui tou- client à la mer Méditerranée. Linné n'a décrit aucune espèce; Fabricius une seule (la Lestes b(frbara);\es autres espèces européennes ont été successivement connues, grâce à Vander Linden , Hanse- mann, Toussaint de Charpentier et Eversmann. Dans les deux ouvrages généraux que nous possédons, nous trou- vons que Burmeister, en 1858, donne en tout six espèces; et Rambur, en 1842, seize espèces. Ce nombre est porté, dans le travail que je présente, à cinquante. Parmi les Lestés nouvelles qui y sont décrites, j'en ai nommé huit, et mon ami Hagen dix-sept. Les Lestes euruia, S^y, et viridula, Rambur, sont les seules que j'aie dû signaler par voie de compilation , ne les ayant pas eues sous les yeux. ( 190 ) SOUS-ORDRE DES ODONATES, Far. Famille 3-^ — AGRIONIDÉES. 2'"^ sous-FAMiLLE. — AGRIONINES. 2""' Division. NORMOSTIGMÂTÉES. Toujours un ptérosligma régulier d'uno seule cellule. (Taille généralement petite ou moyenne). lï-e Sous-division. Compi.ftes, Secteur inférieur du triangle complet , finissant au bord postérieur plus loin que le niveau du quadrilatère. Patrie : Cosmopolites. 2"- Légion. — LESTES. Le secteur médian et le sous-nodal naissant (rapprochés l'un de l'autre) du principal plus près de rarcnlus que du nodîis. Le quadrilatère presque en triangle, à angle externe inférieur aigu, penché en bas, le côté supérieur étant plus court que la moitié de l'inférieur. Ptérosligma oblong, deux et demi à cinq fois aussi long que large. Secteur supplémen- ( 200 ) faire interposé ultra-nodal plus ou moins anguleux (I). Le sous-nodal plus ou moins onduleux, ainsi que le bref au milieu et le secteur inférieur du triangle; ces secteurs formant ainsi des cellules pentagones. Des secteurs supplémentaires inter- posés entre le médian et le bref. Espace post-costal d'un seul rang de cellules. Ailes hyalines presque toujours pétiolées jusqu'à la première nervule post-costale, /)re.S(/»e toujours horizontales dans le repos. Colloration du corps presque toujours bronzé métallique en dessus. Pieds assez longs, à cils presque toujours longs. Lèvre inférieure oblongue, ovale, aussi large au milieu qu'à la base, peu échancrée à l'extrémité, les deux bouts formant des angles presque toujours arrondis. Antennes à 1^' article très-court; le 2'"*" article un peu plus long, épais; le 3™^ article mince, plus loiig que les deux pre- miers réunis. o*. Appendices anals supérieurs de la longueur environ du lO** segment, en tenailles semi-circulaires, ayant en dedans une ou deux dents près desquelles le bord est dilaté. Appen- dices inférieurs plus courts, variables selon les espèces. Ç. Appendices anals presque toujours plus courts que le 10'' segment. Patrie : Cosmopolites. Genre unique. — LESTES, Leach. Agrion Fab., Vander L. (1) J'appelle secteur xiHva-nodal oupost-nodal la veine, toujours très-consfanle dans tous les Odonales, qui se sépare du seoleur principal entre le nodal et lo ptérostignia. Elle se prolonge jusqu'au bout de l'aile, entre le secteur principal et le nodal , et existe même chez les Agrionines à réliculation excessivement simple. ( 201 ) (Caractères de la légion.) Soiis-gem-c 1. - MEGALESTES, De Selys. Ailes cessant d'être pétiolces un peu avcmt la premli're ner- vule post-costale. Secteur nodal naissant trois à cinq cellules après le nodus; le sous-nodal non anguleux; secteur ultra- nodal interposé à son origine, et secteur bref sous le nodus à peine ondulés. Pas de secteurs supplémentaires interposés entre le sous-nodal et le médian. Ptérostigma dilaté, trois fois aussi long que large, surmon- tant trois cellules. Quadrilatère à côté interne ayant le tiers de l'inférieur; l'angle externe inférieur assez aigu. Lobes de la lèvre inférieure presque pointus. Cils des pieds médiocres. Coloration vert bronzé, sur fond jaunâtre. Ç. Appendices anals cylindriques subulés, plus courts que le 10*^ segment. Patrie : Inde méridionale. iVB. Reconnaissable des autres sous-genres à l'absence des secteurs interposés entre le sous-nodal et le médian , et au bord postérieur des ailes , qui prend nais- sance un peu avant la première nervule post-costale: un vestige de ce caractère se voit parfois , il est vrai , chez la Lestes viridis. C'est aussi le seul sous-genre où les lobes de la lèvre inférieure soient presque pointus. 1. Megalestes major, De Selys. Abdomen o* o-i, $ 45-47'»"'. Aile inférieure Se^m. Ptérostigma assez épais, brun noirâtre, entouré de noir, surmontant à peu près trois cellules. 16-20 postcubitales aux ailes supérieures. Vert bronzé en dessus , ainsi que la lèvre supérieure , le dessus et le derrière de la tête. Devant du thorax vert bronzé avec une ligne himiérale noire; les côtés et le dessous jaunes, avec une ligne vert bronzé à la su- ture médiane, bordée supérieurement en dehors par une raie noir bronzé. Les deux derniers segments de Tabdomen jaunâtres (saupoudrés chez le o" adulte). Pieds jaunâtres en dehors, noirâtres en dedans. Jeunes : Ptérostigma et une fine ligne humérale jaunâtres, d*. Appendices supérieurs bruns, en tenailles, ayant en dedans une dent bnsale carrée et une autre plus petite subaiguë après le milieu; le ( 202 ) bout mousse; le bord externe un peu villeux, pas visiblement denliculé. Appendices inférieurs très-courts, jaunâtres, un peu villeux, formant deux petites pointes noires aiguës, un peu écartées, relevées en haut. Ç. Appendices noirâtres Valvules vulvaires aussi longues que l'abdo- men, en partie noirâtres, denliculées au bout. Patrie : Inde méridionale. (Goliect. Selys, Hagen.) iSB. Ressemble à la Lestes viridk. Très-distincte par sa grande taille , par le point de naissance du bord postérieur des ailes et par l'espace entre les secteurs bref et médian , où il n'y a que doux rangs de cellules. Sous-fjenre 2. - ARCHILESTES, De Sklys. Lestes, Ramb. (Pars). Secteur iiodal naissant u/ie cellule et demie après le nodus. Le sous-nodal non anguleux; le secleui' ultiwnodal inlerpos»'- à son origine et le bref sous le nodus, à peine ondules. Deux secteurs supplémentaires interposés entre le sous-nodal et le médian. Ptérostigma dilaté, quatre l'ois aussi long que large, surmontant 5-4 cellules. Quadrilatère large, h côté interne ayant la moitié de l'inférieur; angle externe inférieur modé- rément aigu. Cils des pieds assez longs. Coloration vert bronzé sur fond jaunâtre. Ç. Appendices anals cylindriques subulés , plus courts que le lO*' segment. Patrie : Amérique tropicale. NB. Sous-genre distinct de tous les autres par le point de départ du secteur nodal. 2. AncHif.ESTES GRA3iDis, Rauib. Lestes GRANDIS Ramb. , n'' 1. — Hagen,.'l»nér., n» 1 (1). Abdomen cT 44-i8; P ô7-i2. Aile inférieure 35-59. Ailes légèrement jaun;\tres. Ptérostigma très-long, surmontant 5-i cel- (1) Par cette abréviation Hagen, Aiuér., je signalerai , dans ce Sijnopsis l'excel- lent ouvrage du D"" Hagen : Synopsis ofthe Neuroptcra of North America, wilh a list ofthe South American species, publié par la Smithsonian Institution. Washing- ton , juillet 1801. ( 205 ) Iules, iioiràlic, épais (loiiy de 5 à r> ' ^■■""i. 1 i-lG iu>slaibilales aux ailes supéiienies. Vert hionzé obsenr on dessus Demèiede la tête biun; lèvre suiiériouie bleu olivâtre; devant du thorax ayant une double raie médiane et une bande buniérali; brun jaunâtre; les côtés et le dessous jaunes, avec une large bande médiane brune. (Espace interalaire et les deux deiniers seg- ments blaneliàlres pulvérulents chez les adultes). Pieds noirâtres avec une raie jaunâtre, double sur les fémurs Jeûnas : Ptérostigma brun clair. o*. Api>endicesanals supérieurs bruns, en Imnilles, ayant en dedans une dent basale aiguë et deux fois échanciés après leur milieu. L'extéiieur denté, le bout sul)arrondi. Appendices inférieurs très -courts, obtus, poilus, jaunâtres, écartés. Les quatre tibias postérieurs sans lignes claires. P. Une ligne externe jauuàlie à tous les tibias, les partiels bronzées du thorax plus étroites et mieux circonscrites; valvules aussi longues que l'abdomen, noirâtres, très-denliculées au bout. Appendices anals noirâ- tres. Patrie : Colom])ie, Venezuela, Porto Cabeliu, Véia-Cruz. (Ancienne collection Marcha! et collection Selys et llagen.) AT». Taille analogue à la MecjaJestes viojor, mais moins grêle. Suu!i-(jenre 5. — LESTES, Leach. Ai;iuo> , Fab. AxAPETi' s , Charp. AiJes horizontales dans le repos. Secteur nodal unissant trois à cinq cellules après le nodus. Le soiis-nodal iioji atigiileux, ou i\ j)eine ondulé. Le sceleur nltra-nodal interposé et le bref sous le nodns anguleux. Deux secteurs supplémentaires interposés entre le sous-nodal et le médian. Ptérosligma trois à quatre fois aussi long que laige, surmontant 2-4 cellules. Quadrilatère à côté interne ayant le tiers ou le quart de rinférieur. Ç. Appendices anals cvlindriqucs, subulés, plus courts que le dernier segment (déprimés chez la L.iwœmorsa.) Patrie : Cosmopolites. ^B. Sous-genre fonde sur la combinaison de caractères (|ui se Irouvenl isolé- ment et non réunis chez les autres. Nous ignorons si les sous-genres exoliijucs Archilestes , I\]e(jol€sles ci Plalylestcs portent les ailes horizontales ou relevées dans le repos. ( -2Ô4 ) Je divise le sous-genre Les /es eu deux sections, selon que le quadrilatère forme un triangle modérément ou extrêmement aigu. PREMIÈRE SECTION. Angle externe inférieur du quadrilatère modérément aigu. Les cils des pieds toujours longs. Je sépare ces espèces en quatre groupes, prenant pour pre- mier caractère le derrière de la tète noirâtre bronzé ou jaune, et pour seconde indication les appendices anals inférieurs du mâle courts ou longs. Je ne me dissimule pas que ce système ne rapproche pas d'une manière tout à fait absolue certaines espèces qui sem- blent voisines, mais il a l'avantage de faciliter la détermination des espèces nombreuses qui se placent ici. i^r groupe (L. VIRIDIS). Derrière de la tète bronzé noirâtre. Appendices anals infé- rieurs du mâle courts. Coloration vert ou acier bronzé. Les lignes jaunes du devant du thorax très-étroites ou oblitérées. Pairie : Europe et côtes méditerranéennes de l'Asie et de l'Afrique. A, Ptérostigma noir très-long (L. macroslUjma). B. Ptérostigma roux épais {L. viridis). 5. Lestes magrostigma , Eversm. AoRiON MACROSTiGMA, Eversm., 1836. Lestes macrostigma , Ramb., n» 8. — De Selys. — picTETi, Gêné. De Selys (o/î'm). Abdomen o' 35 , $ 32. Aile inférieure d* 24 , $ :2o. Ptérostigma noirâtre (jaunâtre chez les Jeunes), grand, dilaté, un peu plus clair au l)out , surmontant 3-4 cellules. Ailes assez larges, 15-1 i post- cubilales aux supérieures. Vert bronzé en dessus. Thorax , base et eitrémité de Vahdomcn ciolel ( 205 ) métallique {h\vu imlvéïulenl cliez les adiilles). Lèvre supérieuie ac/cr, bordée de jauiiàlre en avanl. Pieds noirs. o*. Appendices supérieurs noirâtres, ayant inlérieureinenl une dent ba- sale obtuse et une dilatation médiane. Les inférieurs moitié plus courts, s'écarlant à leur pointe, qui est terminée par un bouquet de poils pâles. Ç. Appendices anals noirâtres, villeux. Lames vulvaii-es assez courtes, violâtres, visiblement denliculées dans presque toute leur longueur. Pairie : Espagne, Hongrie, Russie méridionale, à Orembourg (Kvers- mann), Sardaigne (Gêné), Sicile (Ghiliani), Asie Mineure, Chypre. (Col- lect. Selys , Hagen.) NB. Diffère de toutes les autres par la lèvre supérieure, les côtés et le dessous du tJjorax et les pieds noir acier. 4. Lestes viridis , Vander Linden. Agrio> viKiDis, Vander L. Lestes — De Selys, Hagen, Rauib., n» 10. Agrion LEucopsALLis , Cliarp. Abdomen o" 34-39 ; $ 32-33. Aile inférieure 25-27. Ptérostigma roussâtre clair (jaune chez les jeunes), dilaté, entouré d'une nervure noire, surmontant deux cellules. 11-13 postcubitales aux supé- rieures. Vert bronzé en dessus; lèvre supérieure bleu clair. Dessus et derrière de la tête vert bronzé. Devant du thorax vert bronzé avec une line ligne humérale jaune (oblitérée chez les adultes) ; les côtés et le dessous jau- nâtres après la première suture latérale, avec une ligne brune à la suture médiane. Pieds jaunâtres, le côté externe des fémurs et l'intérieur des tibias noirs. o*. Appendices supérieurs blanc jaunâtre , à pointe noirâtre , ayant inté- rieurement une dent basale et un tubercule avant l'extrémité. Les infé- rieurs très-courts , coniques , presque contigus. Ç. Appendices anals bronzés. Lames vulvaires jaunâtres, noirâtres et fortement dentelées au bout. Patrie : Europe tempérée et méridionale, Asie Mineure, Algérie. (Col- lect. Selys , Hagen , etc.) NB. Diffère des espèces voisines paY la forme et la coloration du ptérostigma , la couleur des appendices anals supérieurs du mâle, la brièveté des inférieurs, les lames vulvaires de la femelle très-dentelées; diffère des L. barbara et virent par le derrière de la lèle bronzé, etc. \ '-Imc ( 206 ) fjroupe {L. SPONSA). Derrière de la télé bronzé ou noirâtre. Appcndiees îinals inférieurs du niale longs. Coloration en dessus vert ou brun bronzé. Plérostigma unicolore, noir ou brun. A. Appendices onals de la femelle non dentelés (L. simple.r, — ungukvlula , — hamala, — nympha, — sponsa, — dis- junvlUj — fonipala, — alacris , — minuta, — vigiUix, — rectangularis). Patrie : Europe et les deux Amériques. B. Appendices annis de la femelle denticulés en deliors. (L. subla(a). D'Amérique. o. Lestls siiupi.LX, Uageii, Amer., wQ. Abdomen 5-2. Aile inféiieuie 21. Pterostiijma court, épais, noir, à peine pâle au bout, surmontant un peu moins de deux cellules; 12-15 postcubitales aux supérieures. o' aduUe. Noirâtre, à peine l)ronzé en dessus. Lèvre supérieure verdàlre. Vestige de deux raies brunes transverses au front. Derrière les yeux sau- poudré de bleuâtre ainsi que le prothorax, la plus grande partie du thorax , la base et le bout de Tabdomen. Sur le devant du thorax apparence d'une bande antéhumérale verdàtre assez large. Abdomen grêle, les 5-7*" seg- ments avec un cercle basai pâle interrompu. Pieds bruns avec une ligne double aux fémurs, et l'intérieur des tibias noirs. Appendices supérieurs noirs, à l)Out très-courl)é, épais, arrondi, ayant intérieurement une forte dent basale aiguë, suivie d'une dilatation denti- culée (lui se réunit presque insensiblement à la partie courbe du bout sans échancrure distincte. Appendices inféiieurs assez épais, surtout à la base, un peu écartés ensuite, courbés alors l'un vers l'autre, leur bout mousse non aminei, penehé en bas, atteignant à peu près le bout de la dilatation des supérieurs, égaux à leur moitié. / d* jeune. Non saupoudré, excepté derrière les yeux, où le fond parait /noirâtre. Une raie verte au front. Devant du thorax avec une crête dor- / sale fine et une bande juxlahumérale entière verte assez large. Espacé entre la suture humérale et la première latérale brun bronzé obscur et un vestige médian supérieur; le reste des côtés et du dessous olivâtre sans marques noires. O inconnue. ( 207 ) Pairie : Mexico (.Doppc) (Mus. de llcilin), Texas (l'ricirich). NU. llessemble ii la coHj/cxer, dont elle diffèic noIainiiuMil par lu dcrrinc des veux 1)11111 bronzé, l'absence de Iraits noirs au dessous du thorax, la raiejuxla- liuniéralc plus large , l'absence de taclie médiane claire au bout du prolliorax , la dilalalioii inlenie des appendices supérieurs non suivie d'une écliancrure; les inférieurs plus longs; le ptérostigina noir chez l'adulte. Diffère des autres espèces brunes [forcipaln , disjunvtu] par les appendices infé- rieurs plus épais , plus courts. 0. Lestes LKCticiLAïA. Ilageii, Anu-r., n° 11, Abdomen o"* rô-ôi, $ 2{-27. Aile inférieuie o^'l 7-^21, $ 20-^2-2. Pléiosligma assez court, épais, un peu dilaté, eDluiné, plus foncé au ceii- lie, blanchâtre aux bouts, suiinonlant deux cellules ou un peu moins. H-12 postcuhilales aux supérieures. Ailes un peu élargies. Abdomen assez épais. o" adulte. Biun veidàlre bronzé. LèviT supérieure et face jaunes ; le derrière de la télé, prolliorax, espace inleralaire, cùlés du thorax, Jiase et exlrémilé de Tabdoiiien saupoudrés 'de blanchâtre. Fond du prolliorax noirâtre. Devant du thorax ayant une crèle dorsale Une et une raie humé- raie ne louchant pas le haut, jaune verdâlre; cotés avec une l)ande médiane irrégulière noire envahissant presque tout, et une large tache de même couleur aux lianches des quatre pieds antérieurs. Pieds jaunâtres avec une doidile ligne sur les fénmrs et rintérieur des tibias noirs. -Appendices supérieurs orangés en dessus, bruns au bout ((ui est un peu aplati et arrondi, ayant intérieurement une dent basale courte, aiguë, suivie d'une dilatation concave fortement denliculée, iinissant aux deux tiers par une petite échanciure. Les inférir-urs plus courts, noirâtres, épais el écarlés à la base, diminuant insensiblement, le bout mousse un peu aidati. Vus en dessus, ils sont écartés à la base, courbés Tun vers l'autre, au point de se croiser, el la pointe croisée inclinée en dehors et fortement relevée en haut, ce qui se voit bien en les regardant de [)rolil. 2 colorée comme le mâle, mais non saupoudrée. Une large bande jaune derrière la tète, allant d'un œil à l'autre. Haie huméraie jaune complet''. Prolhorax jaune, ayanl le milieu brun, marqué d'une tache centiale jau- nâtre. Cùlés et dessous du thorax jaunes, n'ayant ([u'un vestige de ligne supérieure noire à la suture médiane. (Irèle du 1" et du 2*= segment jaune; les deux derniers biuns ni dessus, sans taches. Appendices anals jaunes, noirs en dedans. Lames vulvaiies bordées de noir, fortes, denticulées. Patrie : Saint-Louis (Missouri) et New-Jersey. (Collect. Hagen el Selys.) yii. Semble représenter la barbara en Ainérii|ue. Uemarquable par le ptéro- SciENCts. — Année 1802^. 16 ( 208 ) sligma court et un peu bicolore, le derrière de la lêle à bande jaune (du moins chez la $), les appendices inférieurs du mâle courbés el croisés en S, iniilanl de profil ceux de V Omjvhogomphus forcipalus , la dent basale des supérieurs petite (presque nulle chez un exemplaire monstrueux). 7. Lkstes hamata, Hagcn. Lestes yoRciPATA, Hagen , Amer., n» 15 (excl. syn.). Abdomen o* 26-52, $ 24-29. Aile inférieure o" 19-22, $ 19-24. Pléiostigma court, épais, noir, à peine blanc aux extrémilés, surmon- lanl un peu moins de d'eux cellules. 11-14 poslciibitales aux supérieures. Ailes un peu élargies. Al)domen épais. Télé forte. (f vert bronzé foncé en dessus. Lèvre supérieure bleu verdàlre. Der- rière de la têle bronzé, ainsi que le prolliorax. Devant du Ihorax vert bronzé, à sutures noires. Les côtés et le dessous jaune pâle avec une J)ande médiane irrégulière noire envahissant presque tout. Pieds jaunâ- tres avec une ligne double aux fémurs et rinlérieur des tibias noirs. Api)endices supérieurs noirs, un i)eu bruns à la base; lel)out Irès-couibé, mousse, ayant intérieurement une forte dent basale aiguë, suivie d'une seconde un peu plus rapprochée de la première que chez \2Lni/mpha: ces deux dents réunies par une dilatation très-denticulée. Appendices infé- rieuis atteignant presque le niveau de la seconde dent , éloignés Tun de l'autre après la base, presque droits en dehors, aplatis, capités ou élargis l'un veis l'autre au bout o* Irès'-aduUe. En partie saui)Oudré de bleuâtre, comme les espèces voisines. $ colorée comme le mâle, mais d'un vert métallique plus clair. Lèvre supérieure jaune. Base , bords et sutures du protorax jaunâtres. Suture dorsale et humérale du devant du thorax iinement jaunes. Les côtés et le dessous jaunes avec vestige d'une ligne médiane brune. Des taches noires aux hanches contre le prothorax, l^"" segment à tache l)ronzée, carrée anté- rieurement; 9*^ el 10*^ bronzés, presque toujours sans lâches en dessus. Appendices aiials jaunâtres, bruns en dedans el ou bout. Valvules fortes, bordées de noir, à dentelures fortes. PaYr/e ; Chicago, Illinois, par le baron d'Oslen-Saeken. Washington. (Collecl. Selys et Hagen.) ISB. 'Très-voisine de la nympha. Le mâle en dilîère par les deux dents des appen- dices supérieurs moins éloignées, la première dent étant un peu j)lus longue, ce qui le rapproche de la sponsa , et par les appendices inférieurs un jteu rétrécis au milieu. Ce n'est probablement (lu'une race locale de la vtjmpha. ( "i09 ) 8. Lesils iwMPiiA, De Seljs. Lestes forcipula , Ranib., n<* G (licc Gharp.). — spo^sA, (Pars), Stepli., Leach. Addonieu 26-55. Aile iiiférieure 10-26. Ptéroslignia noir (jaunàli'e che;^ les jeunes), un peu [)Ius pâle aux e\lré- uiilés, un peu dilaté, surnionlanl environ deux cellules. 12-15 posleubi- tales aux supérieures. Ailes assez arrondies. Vert bronzé en dessus; tète robuste. Lèvre supérieure jaunâtre (bleue, chez- le o" adulte). Dessus et derrière de la léte bronzés. Devant du thorax vert acier; sutures dorsale et humérale bronzées (la médiane jaune chez la Ç). Cotés et dessous jaunâtres avec une fine ligne brune à la suture médiane. Abdomen assez robuste, l'»" segment ayant en dessus une tache bronzée carrée antérieurement. Pieds jaunâtres, l'extérieur des fémurs, rintérieur des tibias noirs. o" adulte. Thorax, base et extrémité de l'abdomen bleu pulvérulent. Le jaune des pieds réduit sur les tibias à une ligne courte. Appendices supérieurs ayant intérieurement une dent basale aiguë , suivie d'une seconde plus petite assez éloignée de la première, à laquelle elle est réunie par une dilatation denliculée. Appendices inférieurs allon- gés, écartés, dilatés à leur extrémité, (jui est un i)eu courbée en dedans. Ç. Le haut des hanches des ([uatre pieds antérieurs noir, joignant le prothorax, qui a deux grandes taches bronzées, arrondies, entières. Ap- pendices anals noirs, jaunes à la base. Lames vulvaires grandes, linement dentelées, bordées de noir. Patrie : Europe. .Yfi. Souveal difiicile à distinguer de la sponsa. Comparez le ptéroslignia, la lèle, les appendices anals, les lames vulvaires, la tache du 1"' segment de l'abdomen. 9. Lestes si'OXSA , liansem. Lestes sponsa , De Selys , Ramb., ii» 7. — AUTUMNA.L1S, Lcacll. — NVMPUA, Leach, Slephens. Agkion FORCiPLLA, Charp., Burni., n" 32. — SPECTBUM, Kolenati, Melel. Eut. Bull. Moscou, 18S6. Abdomen o* 25-30, $ 25-29. Aile inférieure 18-21. Ptérostigma noirâtre (jaunâtre chez les jeunes) , un peu plus i)àle aux extrémités, cYro// , surmontant à peu près deux cellules. 12-14 postcubi- tales aux supérieures. Ailes assez étroites. ( 210 ) Verl bronzé en dessus. Tète médiocre. Lèvre supérieure jaunâtre. Dessus et derrière de la tète bronzés. Devant du thorax vert métalli(}ue. Suture dorsale et liumérale jaunes. Les côtés et le dessous jaunâtres. Abdomen assez grèle. 1*^' segment ayant en dessus une taclie bronzée, arrondie antérieurement. Pieds jaunâtres; Textérieur des fémurs et Tintérieur des tibias noii'âlres. a* adiille. Thorax, base et extrémité de Tabdomen bleu [rnlvérulent. Sutures du devant du thorax noirâtres. Le jaune des pieds réduit à une raie interne aux fémurs; l'extérieur des tibias brun. Appendices supérieurs ayant intérieurement une dent basale aiguë suivie d'une seconde semblable ; ces dents plus rapi)rochées Tune de l'autre (jue chez la ni/mpha. Appendices inférieurs allongés, écaités, à peine dilatés à leur extrémité, droits. $. Prothorax avec deux taches bronzées irrégulièrenient dentelées, chacune pénétrée par une raie jaune partant de devant. Haut des hanches des quatre pieds antérieurs roux ou jaunâtre, sans taches bronzées dis- tinctes, du moins à la première paire. Appendices anals jaunâtres, excepté à la pointe. Lames vulvaires médiocres. Patrie : Europe tenipérée et méridionale. (Cellect. Selys, Hagen, etc.) ISB. Voir pour les diflérences avec la mjmphu , l'article de celle dernière. 10. Lestes disjlxcta, De Sely.s. Abdomen o* 28, $ 26. Aile inférieure 20. Ptérostigma brun foncé, à peine plus i)âle au\ extrémités, allongé, non dilaté, surmontant deux ou deux et demi cellules. 13-1 i postcubitales aux sui)érieures. Abdomen assez grêle. Tète médiocre. o' noirâtre bronzé en dessus. Lèvre supérieure et face jaunes. Derrière de la tète noirâtre, ainsi que le prolhorax. Devant du thorax noirâtre bronzé avec une raiehumérale vert clair assez étroite, n'allant pasjustfu'en haut. Les côtés et le dessous jaunâtres avec une bande noire médiane large, irre- gulière (nulle chez les jeunes et chez la $), contluente avec le devant sous l'aile supérieure. Pieds jaunâtres avec une double ligne aux fémurs et l'intérieur des tibias noirs. Appendices supérieurs noirs , un peu roussâlres à la base en dessus ; leur bout mousse, pas fortement courbé, ayant intérieurement une dent basale aiguë assez courte, suivie d'une dilatation épaisse trè-s-denteléc, linissant par une seconde dent semblable à la i>remière (njoins éloignée (lue chez Vhamata et la nympha, en un mot, comme chez la spoma) et suivie d'une forte échanciure. Appendices inférieurs longs, dépassani la ( 211 seconcJo denl des supérieurs, droits, à peine aplalis au l)oul, éloienés, mais pouvanl se eroiser l'un sur Taulie (comme che/ la spo7isa), plus épais que eliez la forcipata. Ç. Plérostigma surmonlant deux cellules. Prothorax hrun eu dessus, taché de jaunâtre. Haie huméralejaunàtre, complète, uiédiocre, contluente par le haut avec le jaune des cotés; ces derniers avec une line lii-iie supé- rieure noirâtre à lasutme médiane. Tache brune du !<■'■ segment arrondie vers la base. Les Te et I0<- bronzés en dessus, sans taches. Valvules i» peine denliculées. Appendices anals jaunâtres, noirs en dedans. Patrie .Xouvelle-Écosse, Maine, Illinois, Chicago (baron Oslen-Saeken. P.edman , etc.) , Mus. P.rit. Collect. Selys, Hagen. NH. Représente la /tpousn en Amérique et n'«n parait qn'nne raee locale, dis- tincte par sa coloration hrnn bronzé plutôt que vert , et les haniles luimérales claires plus larges. Uessemhle aussi à la forcipata, quant à la couleur, mais le mâle (le la forcipata a les deux «lents des ap[)endices supérieurs plus éloignées, et les appendices inférieurs plus longs , plus grêles, plus capilér; au bout , le ptéroslicma plus épais, et le 9* segment de la 9 ^ ""^ tache ovale dorsale jaunâtre. 11. Lestes forcu'Ata. Raiiii)., u'^ i. Lestes hamata, Hagen, Jmer., n" t2. Abdomen o^ ô0-5ô; Q 28-55. Aile inférieure o' 19-24. Plérostigma brun foncé, à peine plus clair aux extrémités , médiocre , épais, dilaté, surmontant deux cellules. 0-11 postcubitales aux supé- rieures. Abdomen médiocre. Tète large. cf noirâtre bronzé en-dessus. Lèvre supérieure et face jaunâtres. Der- rière de la tète noirâtre, ainsi que le prothorax. Devant du thorax noirâtre bronzé avec ime raie anléhumérale marron plus large en bas, adossée à une humérale verte plus étroite. Les côtés et le dessous jaunâtres avec une fine ligne noire à la suture mé bande Inunérale jaunes; cette der- nière conttuente par en haut et par en bas avec les côtés et le dessous jaunâtre elair. Pieds jaunâtres avec une raie aux l'émurs et rintéri(>ur des tibias noir. o". Appendices supérieurs noirâtres, leur extrémité fortement couibée en dedans et en bas, ayant inlérieuremenl une dent basale aiguë, siiivi(> d'une dilatation assez large et denticulée, (pii se termine aux deux tiers par une dent plus l'orte et plus aiguë linissant par une échancrure subite. Appendices inférieurs un peu épais à la base, écartés, s'amincissant graduellement en se rapprochant v<'rs la pointe, (pii est un peu mousse el lorlement penchée vers le bas, atteignant la seconde denl des supérieurs. $. Appendices anals bruns, valvules médiocres, pas visiblement denti- eulées. Patrie : Indiana el Massachusetts (Saj), Marvland (L'hier), Savannah; New- York. — Illinois. (Coll. Selys el Hagen, Mus. de Berlin.) A'/?. Le mille est très-dislinct par son abdomen excessivement long el par la forme de ses appendices inférieurs. Lorsqu'il est vivant , les yeux sonl bleus d'oulre-mer. La femelle est notable dans ce groupe par le vert jaunâtre assez pur des parties claires. 16. Lrstes siBi.ATA , Ilageii. Abdomen 30. Aile inférieure 2 L Ailes un peu salies. Ptérostigma brun jaunâtre, allongé, surmontant deux cellules ; 15-1 i posicubitales aux supérieures. Abdomen et tète médiocres. o* inconnu. Ç. Lèvre supérieure jaune olivâtre. Front, dessus et derrière des yeux noirâtre bronzé; cette dernière partiemasquée par une villosité blanchâtre. Prothorax olivâtre avec une large bande dorsale bronzée. Thorax jaune oli- vâtre ayant en avant une très-large bande dorsale noirâtre bronzé n'allant pas jusqu'aux sutures humérales. Le des.sous avec vestige de deux points noirâtres de chacpie côté de la poitrine. Dessus de l'abdomen noirâtre bronzé , cette couleur un peu échancrée aux articulations, (jui sont jaunâ- tres ainsi que le dessous. Pieds jaunâtres avec une ligne brune latérale aux fémurs, noire et interne aux tibias. Appendices anals subcylindriques bruns, denliculés sur les côtés, à ( -216 ) pointe mousse, plus courts que le 10^ segment. Valvules médiocres, pas visiblement denliculéesr Patrie : Surinam. (Par Cordua , Mus. de Berlin.) iVfi, Se dislingue par la bande dorsale unique el large du devant du thorax et par les appendices supérieurs de la femelle denliculés. ô'"-^ groupe (L. FORFICULA). Derrière de la tête jaunâtre. Appendices anals inférieurs du mâle longs. Coloration noirâtre bronzé, les bandes claires du devant du thorax larges. Ptérostigma unicolore noir ou brun. Appendices anals de la femelle non dentelés. Patrie : Amérique tropicale [L. for/icula et spumaria). 17. Lestes forficlla, Uauib , n^ o. Hagen, Amer., ii" 7. Abdomen o* '26-52, $ -28-3i; aile inférieure o' 20-22, $ 19-24. Ptérostigma noirâtre, épais, assez al'ongé, surmontant deux celulles; lO-lo postcubitales aux supérieures. Abdomen grêle. Tète médiocre. Vert bronzé en dessus. Lèvre sui)érieure vert clair. Derrière de la tète roux clair (saupoudré de blanchâtre chez l'adulte). Prothorax roux brun (adulte), roux jaunâtre (jeime). Thorax roussàtre en dessus, plus pâle sur les côtés et en dessous , ayant en avant quatre raies droites vert bronzé isolées, ne touchant pas le haut. Tune entre la suture dorsale et Thumé- rale, Fautre après cette suture. (Les côtés et Tespace interalaire blanc pul- vérulent chez le o* adulte.) Pieds roussàtre pâle avec une double ligne Une aux fémurs, et l'inférieur des tibias finement noirâtre. o*. Appendices supérieurs brun noirâtre; le bout mousse , pas fortement courbé, ayant intérieurement après la base une forte dent aiguë, allongée , suivie d'une dilatation convexe, garnie de dentelures pectiniformes vers son extrémité, qui se termine d'une manière arrondie aux -/ô de leur lon- gueur. Appendices inférieurs écartés, droits, cylindriques, dépassant le bout de la dilatation, minces après la base, à peine épaissis au bout, qui est villeux. Ç. Les deux raies vertes du devant du thorax plus étroites, surtout la juxta-humérale, qui est plutôt brune que métallicpie. Une fine crête jaunâ- tre aux premiers segments; les derniers roux ou bruns avec une bande latérale acier. Appendices anals brun acier (roux chez un exemplaire). Valvides médiocres, brun noirâtre, très-finement denticulées. Patrie : Le mâle, type de îiambur, indiqué d'Amérique (méridionale ?* ( 217 ) — Plusieurs couples du Brésil, par M. Clajison. Cuba, Mt^xique (Mus. de Vienne); Cayenne, Para. (Coll. Selys, Hap;en.) Races ou varié lés. A. Le type 0"* de M. Rambur, d'après UMpiei sont décrits les appendices anals, a les quatre bandes métalliques du thorax plus épaisses (et vert violàtre) que d'autres du Brésil, avec appendices semblables, reçus avec les femelles. /i. Un o" du Para a les dentelures de la dilatation des appendices su- périeurs plus courtes, moins nombreuses. C. Lestes striata, De Selys, Hagen, Amer, (sans description), de Mé- rida (Venezuela) , reçue de M. Parzudhaki, est peut-être fondée sur des in- dividus plus jeunes. Les raies antéliumérales bronzées très-étroites; les deux post-bumérales mdles. Le o* a, vers l'extrémité de la dilatation, deux dentelures plus fortes que les autres, et la femelle , dont les ailes ont Jusqu'à 52nim^ a les appendices anals brun foncé. NB. Cette espèce et ses races ou variétés se distinguent de toutes les autres , e1 notamment de la forcipata (voisine par ses appendices) , par le prothorax roux sans taches , par le peu d'étendue des espaces bronzés du thorax réduits à deux ou quatre raies isolées, et par le roux clair dominant partout. La dilatation des appendices anals supérieurs du mâle est aussi différente de celle de la forcipata , étant convexe , garnie de fortes dentelures ei finissant d'une manière arrondie , sans former de seconde dent. 18. Le.stes splmaria, Hagen Abdomen o* 3o, $ 5i. Aile inférieure cT 22 1/2, $ 24. Ptérostigma noirâtre, épais, assez allongé, surmontant deux cellules. 12-15 postcubitales aux supérieures. Abdomen grêle. Tête assez forte. Vert bronzé en dessus. Lèvre supérieure claire. Derrière delà tête pâle. Prothorax brun (plus clair Ç). Devant du thorax jusqu'à la première suture des côtés bronzé, avec la suture dorsale et une bande juxta-humé- rale roussàtres. Le reste des côtés et le dessous blanc jaunâtre avec deux taches noires de chaque côté de la poitrine. Espace Interalaire saupoudré. o*. Appendices supérieurs plus longs que le 10^ segment, brun noirâtre, à bout un peu courbé en dedans d'abord , puis en dehors et en bas à l'extré- mité, qui est villeuse, ayant intérieurement, après la base, une dilatation commençant par une petite dent et se terminant après la moitié de la lon- gueur des appendices. Appendices inférieurs très-minces et distants, pen- chés ensuite l'un vers l'autre, ntteignant à peine le bout de la dilatation. ( 218 ) Pieds jaunâtres avec une ligne externe aux fémurs, interne aux tibias noirâtre. Ç. Une fine arête jaunâtre au 2*" segment. Appendices ))runs, valvules médiocres, foncées, pas visiblement dentelées. Patrie : Porto-Rico (Moril/.). (Mus. de Berlin.) ?!B. Diffère de la forpcnln : 1"^ têle plus large ; 2" le bronzé occupant plus (l'es pace au-devant du tliorax; 5" appendices supérieurs du mâle à pointe recourbée en dehors, leur dilatation n'ayant qu'une dent l-.asale très-petite et non denti- eulée ensuite ; 4" les inférieurs plus minces , pins courts ; 5" la femelle n'ayant pa« de bande métallique aux derniers segments. 4m<- groupe ( L. nAHBARA ). Derrière de la tète jaune on jaunâtre. Appendices anals in- férietii's du niàle courts. A. Appendices anals iràtre isolée, divisée en deux par une raie bron/.ée. Suture liuinérale brune, l^n tubercule noir au bas de la médiane latérale et ipiatre petites taches l'oncées à la poitrine. Dessus des segments "â' à iy'' noir bron/é avec une raie dorsale et les articulations vert clair. (Le reste man(|ue.) Pieds jau- nâtres avec une bande aux t'énuus et l'intérieur des tibias foncés. 9 jeune. Plus i)àle. Thoi ax sans bandes en avant. Dessus de l'abdonien brun clair avec une ligne Jine dorsale interrompue jaune clair aux 2'-o«= segments. Les derniers sans tache, le 10' fendu. Pieds livides avec vestiges des lignes brunes. Appendices anals bruns, villeux, denticulés au bout en dehors. Patrie : Brésil (Olfers). (Mus. de Berlin.) MB. Uesseinble en trés-giand à la forficuin, surloui à la race slriotii. Par sa taille, elle se rapproelie de VArchifestes ijratnlis, mais s'en sépare de suite par le ipiadrilalere moins large, par le point de départ du secteur nodal , «pialre à cin«i cellules après le nodus, et par le ptérostigma plus court. Ditïcre encore plus de la Ulcynlesles major par les secteurs interpo=cs entre le sous-nodal et le médian; delà l.esles orienUtlis |)ar la coloration. 20. Llstes i;m)II.ata, Say. Journ. ucud. phil., t. Vlll, p. 55. Lkstes viTTATA, Hageu in Selys., Rei. Odon. Eut:, p. 351. Agrio> viuiDiviTTATiM, Ga)', Iltst. de Chile, Zoolofj., t. VI, p. itS, n" I. Atlas zouloy., jSevropt., 1. Il, lig. ", I8'rolil, ils sont relevés en haut dans leur première moitié, penchés en bas par une doul)le cour])ure en S dans leur seconde. Vus en dessus, ils sont légèrement courbés l'un vers l'autre, les bouts se louchant avant rextrémité, qui est renflée en dedans, aplatie en dessus et presque recourbée en dehors. Ils portent intérieurement, de suite après la base, une forte dilatation ou dent ariondie qui se prolonge jusques un i)eu après leur moitié, où elle finit en dent à angle droit. A])pendices inférieurs excessivement courts, sous forme de tubercules rai)prochés, villeux. $. Les 5^-7^ segments avec une bande dorsale brun bronzé; les 8f-9^" brun jaunâtre avec une bande brune de chaque côlé de Tarète. Le dessus du lOs qui est très-échancré , brun. Appendices coniques, distants, denti- culés en dehors (jaunâtres chez les jeunes) , égalant à peine la moitié du 10« segment. Valvules denticulées au bout. 9 j)lu.s adulle (du Chili). La réticulation [>lus foncée. Appendices noi- râtres, ainsi que le bord des valvules; les uns et les autres moins denli- culés Front noir. Épistome bordé et traversé de noir en ï'. Patrie : Valdivia, au Chili, Monte-Vidéo, Duénos-Ayres. (CoUecl. Hagen (^t Mus. de Berlin.) NB. Elle offre une certaine ressemblance de stature et de coloration avec la L. analis de la Nouvelle-Hollande, mais est bien distincte par la forme du qua- drilatère plus large, les appendices, les dessins du thorax. Se sépare de toutes les espèces connues par la grande longueur des appendices anals supérieurs contournés du mâle. La femelle est également reconnaissablc aux appendices denliculés, aux deux bandes étroites vert acier du devant du thorax et au ptèrostigma biun clair. 21. Lestes aurita, Bageii. Adomen26. Aile inférieure 18. o". Plérosligma brun, un peu clair au bout , médiocre, surmontant deux cellules. lOposlcubitales aux supérieures. Abdomen grêle. Tête assez l'o- busle, brun oHvàtre, plus foncé entre les yeux. Prothorax roussàlre , le lobe postérieur ayant deux petites taches bronzées rapprochées. Devant du thorax roussàlre jusqu'à la sutuie humérale, ayant une double l)ande ( 221 ) vt'i'l l)ruii/A'' divisée par la .sulin<'. Ia's côtés cl le dessous jaune ic une l)aii(le médiane roussàlre el deux laclies noires de chaque la poitrine ai)rès les pieds. Dessus de rabdonien l)ron7,é; un anneau I vert mélalli(iue aux segments; leur articulation basale roussàlre. oiràtres. IiUérieur des fémurs el Textérieur des tibias brun clair, •ndices supérieurs plus longs que le 10<^ segment, noirâlres, i)as 31)1 courbés avant la pointe; celle-ci un peu inclinée en dehors el vil- leuse. Jls oui intérieurement après la. base une dilatation échancrée en demi-cercle el se terminant en diminuant après la moitié des appendices. Les inférieurs moitié i»lus courts, jaunâtres, v\k\\s el raj)procliés à leur base, atténués insensiblement juscprà la poinle, où ils sont légèrement distants; celle-ci légèrement inclinée en dehors. 9 inconnue. Patrie : Brésil, à San Joao del Rey. (Mus. de Berlin.) ISB. On peut la comparer à la minuta dont elle a la petite (aille , iiuiib (pii en diffère considérablement par la coloration de la tcle , du prothorax, du devant du thorax el par la forme des appendices anals. ±2. Lestes Tr.icoi.oi;, Hoffmansegg, Krichsoii. Vouayc de Scom- burgk, 111. Abdomen o' 38, $ 26. Aile inférieure o* 25, Ç 24 ^/2. o^ Ptérostigma noir (jaunâtre chez les jeunes), dilaté, assez court, sur- monlanl environ deux cellules; 12-1-4 postcubitales aux supérieures. Bronzé foncé en dessus. Lèvre supérieure el rhinarium bleu verdàtre. Ëpistome el dessus de la léie brun bronzé avec marques oblitérées brunes. Derrière des yeux jaune obscur. Prolhorax bleuâtre pâle avec une tache latérale et des nuances médianes foncées. Devant du ihorax à bandes de couleurs variées, savoir : une double dorsale noire, marquée elle-même latéralemenl d\uie raie vert doré , suivie d'une large bande juxta-humé- rale bleu clair; suture humérale rousse; Fespace, jusqu'à la première laté- rale, brun noirâtre; le reste des cotés bleuâtre au milieu vers les ailes, passant au jaunâtre en dessous, ayant, après les pieds postérieurs, de chaque côté une tache noire en V; ces deux taches réunies par leur base au centre de la poitrine. Abdomen brun ou verl bronzé en dessus; la base plus claire; les 2-7'' segments avec un anneau basai vert clair. Pieds jaune roussàlre avec une ligne double aux fémurs, interne aux tibias, noire. Appendices supérieurs noirs, roussâtres au bout, presque aussi longs ({ue les deux derniers segments, peu courbés; le bout aigu, irès-penché en bas. Ils ont intérieurement après ta base une dilatation subite ou dent ( 22-2 ) anoiidie, qui est suivie d'un lésion concave el qui linit aussi en denl avant le bout desapi)endices courbé en bas et renflé avant son extrémité. Appendices inférieurs noirs, n'ayant que le tiers des supérieurs, droits, minces, écartés, mais la base subitement épaissie et rapprochée inté- rieurement. $ plus claire, en partie biun rougeàlre. Base des antennes et vertex orangés. Prothoiax roussàîre au milieu, jaunâtre latéralement. Devant du lliorax roussàtre avec une bande bleue antéhumérale; une bande posllm- mérale bleue bordée de ))run. Abdomen roussiTtrc en dessus. Un anneau jaune interrompu à la base des 2-6«= segments. Les S-IO»^ à bande dorsale jaune. Appendices noirs, jaunes à la base. Valvules jaunes, noires en de- hors, dentelées au I)out Ptérostigma brun, plus pâle au bout. Patrie : Bahia, Pernanduico, Guyane (Schomburgk, Teilemnaun). (Coll. Ilagen et Mus. de Uerlin, coll. Selys.) A'B. Le mâle, facile à rcconnaiire à ses appendices inférieurs courts, minces; ;iux supérieurs peu courbés, n'ayant en dedans qu'une dilatation excavée sans véritables dents; diffère surtout de la tenuata par ses appendices inférieurs. Les deux sexes se séparent des espèces voisines par les bandes Lieues du devant du tliorax, combinées avec le derrière de la tcle jaune foncé , assez mal arrêté. t25. Li.sri.js l'icTA, lla^^cn. Amer. (Sans description.) Abdomen o' 51; Q 52. Aile inférieure 22. Ptérostigma noirâtre, épais, assez, allongé, surmontant deux cellules. 10-12 i»ostcul)ilales aux supérieures. Abdomen grêle. ïète médiocre. o" noirâtre l)ronzé en dessus, varié de bleu et de loux orangé. Lèvre supéiieure bleue. Derrière des yeux roux ])run. Prothorax brun. Devant du thorax brun avec une raie vert métallique avant une autre juxta-huméralc bleue, l ne j'aie humérale orangée, suivie d'un espace brun jusqu'à la pre- mière suture latérale. Le reste des côtés et le dessous bleu verdàtre avec trois taches noires cerclant en partie la poitrine après les pieds postérieuis. Abdomen tiès-Iong grêle, vert bronzé foncé. Le 2*" segment avec une bande dorsale, les 5-7^' avec un anneau basai , les 8-9'' bleus. Fémurs rous- sàtres bi-lignés de noir. Extérieur des tibias veidâtre, Tinlérieur linemenl noir. Ap|)endices supéiieurs plus longs que le UV' segment, noirâtres, peu courbés, (lenticules en dehors, ayant intérieurement après la base une tlilatation épaisse, qui se continue presque juscju'au bout après un rétré- cissement dans son milieu; leur point«> mousse. Appendices inférieurs n'ayant «pie le tiers des supérieurs, épais à la base; subitement amincis en dedans, de manière à être alors distants, mais courbés l'un vers Tautre. $. Uase des antennes, lace, prothorax roux clair ou orango. Devant du ( 2-25 ) liioiax loussàlie; une raie noire i)i'cs(|ue coiiUe la laie bleue ju\(a-liumé- lale. La raie dorsale du ±' seynieiil est jaunâtre et prolongée sur le .V. Le dessus des derniers segments Ition/é noirâtre avec une bande dorsale brune. Appendices (et valvules peu denticulées) noirâtres. Pairie: Brésil. (Coll. llagen.) !SB. Voisine de la lehiiata. Le mâle en clilTcic surloul par la l)ande dorsale Itleuc du '1' sci,Mnont ; les 8-9*^ de même couleur; le tultercule basai interne des appen- dices supérieurs réuni à la dilatation qui suit , et les appendices inférieurs courbés l'un vers l'autre, non épaissis au bout , rétrécis en dedans après la base. La femelle se sépare de la lenuata par l'absence de verl métallique au-dessus de la léte, par la présence des deux raies noires du devant du thorax, les appendices noirs cl les valvules peu denticulés. -i. Lkstes TicKtATA , llauib. , II" :2. De Sel} s , Odon. de Cuba ( dans l'ouvrage de Poey ). Hagen, Amer., n° 9. Abdomen o" 57, O 50. Aile inrérieure.;2:2-^ô. a". Pléi'osligma brun noirâtre, un peu plus clair au bout, dilaté el assez eoui t, surmontant diuix cellules. 1:2-11 postcubitales aux supérieures. D'un vert violet obscur. Lèvre supérieure olivâtre. Derrière de la tète gris jaunâtre. Protliorax jaundlre sans lâche. Thorax roux olivâtre, plus [>àle de côté et en dessous; le devant avec une bande antéhumérale et une |)Oslhumérale isolées verl violâlre. Abdomeji 1res- long el grêle. Pieds livides avec une ligne noire double aux l'émurs, simple et Interne aux tibias. Appendices supérieurs noirâtres en dessus, à pointe arrondie, ayant iiilérieurement une dent basale presque carrée, suivie, après le milieu, d'une dilatation denticulée; l'extérieur des appendices denté. Les ini'érieuis ayant le tiers des supérieurs, assez rapprochés, épaissis et obtus au bout, villeux. 9 jeune : Plérostignia gris l)iun. Les parties métalliciues du dessus de la léte el les quatre bandes du tborax d'un vert brillant sur fond gris l)run. Le dessus de l'abdomen d'un violet clair peu niétalli(iue, sur UMpiel se dessine, au bout des :2-G'^^ segments, un anneau acier plus vif que les 1"", 8'", 9*^ et 10»^; avec une bande latérale vert métallique basale au lOf; le reste de ces segments étant p,ris clair, ainsi que les appendices anais. Les val- vules finement denticulées. Patrie : La Martinicpie. (ColU et. Selys, types provenant des collections Guérin el Serville.) ~ Antilles. \Coll. Hagen.) AZ>. Distincte des autres ])ar le thorax ayant en a\anl quatre bandes niétalii- SciENCKs. — Année 186:2. 17 ( ±U ) ques étroites, le prothoiax jaunâtre, l'abdomen presque aussi long que chez la reclangularis. Notable parmi les espèces américaines par les ap])endices inférieurs du mâle court, l'absence de seconde dent aux supérieurs. 25. Lestes el'rina, Say, Ha^en, Amer., n" 10. Lestes eurinus , Say, Journ. acad.phil., VIII , n" 3. Al)domen environ 58. Aile inférieure? o". Ailes légèrement lavées de jaune verdâtre. Plérosligma noirâtre. Corps bleu (acier), varié de vert et de violet en dessus. Lèvre supérieure et ses côtés jaunâtres. Thorax ayant en avant une raie jaune humérale bilide et divariquée postérieurement. Les côtés et la poitrine jaunes, ainsi (lue Tcspace interalaire. Abdomen bleu (acier); les segments verdàtres au bout, ayant en dessous une raie noire et le bout des segments noir. Pieds noirs ; fémurs blanchâtres en dessous ; tibias avec une ligne blanche externe. Appendices supérieurs bidentés intérieurement en dessous; les infé- rieurs coniques, moins longs que la moitié des supérieurs. 9 inconnue. Patrie : États-Unis, par le docteur Harris. (Compilé sur le texte de Say.) ND. Say la compare à sa reclangularis à laquelle , dit-il , elle ressemble , mais , avec le corps beaucoup plus court et les ailes plus longues, les appendices infé- rieurs plus courts et les supérieurs pas autant penchés en bas. D'après cela, elle doit être très- voisine de la tetiuata , si elle n'est pas identique , et je l'y aurais rapportée , si Say ne mentionnait pas que les appendices supérieui ;. ont deux dents internes, et si sa description du devant du thorax était plus précise. 26. Lestes CONGENER , Ilageu, Amer., n° o. Lestes minusccla, Uhle)\ MS. ($). Abdomen o* 29, ? 23. Aile inférieure o^ 21 , $ 20. Ptérostigma brun roussâtre, plus clair aux extrémilés, uu peu dilaté, surmontant deux cellules. 10-11 postcubitales aux supérieures. Noirâtre bronzé en dessus. Lèvre supérieure, rhinarium et derrière de la tète jaunâtres. Devant du thorax brun foncé jusqu'à la suture médiane latérale; Taréte médiane et une ligne humérale jaune roussâtre. Le resle des côtés et le dessous jaunâtre livide avec deux traits obliques noirs après les pieds postérieurs. (Espace interalaire.' , dessous et côtés du thorax sau- poudrés de cendré chez, les adultes). Pieds jaunâtres avec une ligne externe aux fémurs et rintèrieur des tibias noirs. ( ±m ) o". A|>|K'ii(lic<'s supérieurs, jaunes eu dessus; leur moitié liiiule nuiràli'C, ayant inlérieuiemeul une dent basale courte, aiguë, suivie d'une j)elilc dilatation médiane droite. Unissant [)ar une écliancrure obtuse. Le l)out des apitendices juodéiénieiil courbé, aplati, mousse. Appendices Inférieurs jaunâtres, plus courts que la moitié des supérieurs, un peu distants après la base, à i)ointes mousses villeuses relevées et courbées l'une vers Tau- Ire. Les côtés du lO*" segment largement jaunes. $. Une line ligne dorsale jaune à Tabdomén. Appendices anals noirs', jaunes en dehors. Valvules jaunes, un peu noires au bord apical, ({ui est linement denticulé. Le jaune des côtés du lO»^ segment moins étendu. Patrie : Delaware, New-York. (Collecl. Hagen.) Nli. Elle me parait représenter , en Amérique , la virons d'Europe , dont elle diffère par la coloration noir bronzé et non vert métallique, et par les appendices supérieurs du mâle un peu plus courbés, à pointe aplatie. Les inférieurs, qui sont courts, la séparent bien de V unguiculatu . Race? — Lestes vidija, Ilugeu. (A^ Am. Neur., p. 69, u" 8'J.) Tète un peu plus robuste. Le derrière des yeux marqué inférieuremenl d'une tache foncée. Taille plus forte: aile inférieure 22™». (Le bout de l'abdomen manque.) Patrie : .Nouvelle-Orléans, par M»"^^ Pfeiffer. (Mus. de Viemie.) 27. Lestes virers, Charp. Aghiok viBENS, Charp. Lestes virenSjDb Selys , Hagen. — VESTALis, Rauib., n" 9. ÂGRiON BARBABA , vur., Vaudef L. Abdomen cf "29-50, 9 26-27. Aile inférieure 20. Ptérostigma roussàtre (jaune chez les jeunes), plus clair aux extrémités, un peu dilaté, surmontant deux cellules. 9-12 poslcubitales aux sufie- rieures. Vert broirzé doré en dessus. Lèvre supérieure , rhinarium , derrière de la tète jaunes. Devant du thorax vert bronzé jusqu'à la suture médiane laté- rale avec une ligne humérale jaune; le reste des côtés et le dessous jaune soufre avec une ligne noire très-tine à la suture médiane et une tache noire souvent double, très-petite de chaque côté après les pieds posté- rieurs. (Espace interalaire et dernier segment de l'abdomen saupoudrés de cendré chez le o* adulte.) Pieds jaunes avec une ligne line externe aux l'énmrs et l'intérieui' des tibias noirs. { 2-20 ) cr*. Appendices .supérieurs jaunes en dessus; leur moitié liiialenoiiàlie, avant intérieurement une dent basale courte, aiguë, suivie d'une petite dilatation médiane droite. Le bout des appendices modérément courl)é. Les intérieurs jaunes, très-courts, un peu distants après la base, à pointe mousse villeuse, se lapprocbant Tun vers l'autre. $. Appendices anals jaunâtres, à pointe noijàtre, ainsi que les lames vulvaires; ces dernières très-finement denticulées au bout. ■Patrie : Europe tem|)érée et méridionale, Asie Mineure, Algérie. (Coll. Selys, Hagen, etc.) NB. Diffère surloul de la barbara par le plérostigma unioolore et la petite lâche latérale noire après les pieds; des autres espèces européennes par le der- rière de la télé jaune, la forme des appendices, etc. 28. Lestes barbara, Fab. Agrion bakbarum, Fab.. Bunn., n» 31. Lestes baubara, De Selys, Hagen, Ranib., n" \i. Abdomen o"* -20-5i, $ 29-52. Aile inférieure o* 21-24, $ 22 -2o. Plérostigma dilaté, brun; sa moitié postérieure et le bord interne blan- châtres, surmontant environ deux cellules, ll-i-i postcubitales aux ailes snpérieures. Vert bronzé en dessus. Lèvre suiiérieure, face et derrière de la léîe jau- nâtres. Devant du Ihoiax vert bronzé avec une raie humérale jaune; les cùlés et le dessous jaunes avec un vestige de ligne foncée à la suture mé- diane. Pas de trait noir latéral après les pieds. (Espace intéralaire et derr nier segment saupoudrés de cendré chez le o* adulte.) Pieds jaunâtres; une ligne latérale aux fémurs et l'intérieur des tibias noirs. cf. Appendices supérieurs jaunâtres, à pointe noirâtre, ayant inlérieuie- ment une forte dent basale et une petite dilatation médiane presque droite. Les inférieurs d'un tiers plus courts , rapprochés, coniques, à pointe mince villeuse, relevée en haut et divariquée. $. Api)endices anals jaunâtres, ainsi que les lames vulvaires; ces der- nières denticulées. Patrie : Europe tempérée et méridionale, cotes de la Méditerranée, Asie Mineure, Algérie. (Collect. Selys, Hagen, etc.) yn. Dislincle des aulres espèces par son plérostigma bicolore et le 2'^ article des antennes rétréci à la base. 29. Lestes seli.ata , Ilageii. Abdomen o* 51, $ 50. Aile inférieure 20. Plérostigma brun, un peu plus clair au bord cbslal, un peu dilate, sui- montant deux cellules. 9-10 poslcubilales aux suiicrieures. ( 2-27 ) o' adnUc. Noii- hi'on/.c on dessus. Tèlo roiissàlro pâle, passant au jau- nàlie doirièiv les ytMix et à la lèvre supéiiouie, et au brun sur lerioul. Prodioi'ax noiiàti'c; le hord postérieur jaunàlro. Devant et eùté>Tdu tliorav noirs avec uu<> bande dorsale roussàlre; une humérale entière, une mé- diane latérale et une latérale postérieure assez larges, jaunâtres. Le (h'ssous de même eouleur. (Espace inleralaire et les côtés un peu sau- poudrés de blanchâtre ehe/. Tadulte.) Côtés de" l'abdomen jaunâtre pâle, exce|)té les trois derniers segments, où ces parties sont noires. Pieds Jau- nâtre pâle avec une ligne inlerne, double aux fémurs, simpl(> aux tibias, noire. Appendices jaunâtres passant au noirâtre dans leur seconde moitié en dessus; les supéri(Mirs ayant intérieurement une dent basale courte, aigué noire, suivie d'une dilatation médiane arrondie Jinement denticulée; les inférieurs très-courts, un peu distants, chacun d'eux presque foureliu. (Peut-être incomplets ?) o" jeune. Tête plus pâli\ P>andes claires dii devant du thorax plus lai'ges ; l)andes noires des côtés du thorax rudimentaires, nulles inférieurement. Dessus de l'abdomen plus clair Valvules peu dentelées au bout. Pléro- sligma plus long , plus pâle. 9 inconnue. Patrie : Syrie et Égypt^^ (Ehrenberg). (Mus. de P.erlin et collect. Hagen.) NB. Espèce qui imite assez bien par les formes la virem d'Europe, mais sys lème de coloration sans vert doré , ce qui la rapproche de Vorientalis en petit et des autres espèces asiatiques du Sud. Le quadrilatère est assez large. ôO. Lestes eeata , Uagen. Sijn. Neur. Ceijlons, n-^ ô(). Zool. Dot. Gosellsrh , ISlîS. Abdomen o'' ôô, 9 ôl. Aile inférieure o^ 20, $ 2r>. Ptérostigma brun noirâtre assez court, épais, surmontant deux cel- lules. 10-M postcubitales aux supérieures. o" adulte. Vert métallique en dessus, roux jaunâtre en dessous. Lèvre supérieure, face, front brun foncé. Dessus de la tête et du prothorax vert bronzé avec quelques marques roussâtres au vertex. Derrière de la tète roussâtre pulvérulent. Thorax roux avec une large bande vert métallique de cha(iue côte de la suture dorsale, élargie en dehors vers le haut, et ap- parence de deux bandes analogues supérieures sui' les côtés, entre la suture humérale et la première latérale, et entre celle-ci et la suivante (mais ces dessins peu distincts, les côtés et le dessous du thorax de même que l'espace intéralaire, les côtés du prolhorax et le bout de l'abdomen étant ( 2:28 ) saupoudrés de blanchâtre), l*"»" segment roussàtre avec une double bande dorsale brune, rétrécie au milieu. Le dessus des autres segments verl métallique, passant au noir sur les Q'' et lO*", avec un anneau basai jau- nâtre aux 2^ et G*. Pieds jaunâtres; Tintérieur et une ligne latérale aux fémurs noirs. Appendices jaunâtres. Le tiers final des supérieurs noir, terminés par des poils jaunes en dehors. Ils ont intérieurement une dent basale courte, aiguë, brune, suivie d'une dilatation médiane arrondie, finement denli- culée. Appendices inférieurs très-courts , un peu écartés, en tubercules presque échancrés en dedans. $. Derrière de la tête, lèvres, face et prothorax jaunâtres; ce dernier avec quelques marques brunes. Côtés du thorax roux jaunâtre sans bande foncée, avec deux points bronzés inférieurs entre la suture humérale et la médiane latérale. Les côtés et le bout du 9« segment et le 10'' en entier jaunâtres , ainsi que les appendices. Valvules non denticulées. Patrie : Ceylan à Rambodde (Nietner). (CoUect. Hagen) Tranquebar, (Mus. Lund Schelstedt.) NB. Elle rappelle les européennes , notamment la iirens, par la stature , la cou- leur vert métallique et le quadrilatère large. On peut cependant la rapprocher des espèces du sud de l'Asie, à cause de l'étendue de la couleur roux jaunâtre à la tète et au thorax. Diffère bien de la sella(a par le vert métallique. 51. Lestes pb.emorsa, Hagen. Abdomen 30. Aile inférieure 21. o* inconnu. Ç adulte. Ailes à peine salies. Ptérostigma noir, médiocre, surmontant deux cellules. 10-12 postcubitales aux supérieures. Lèvre supérieure gris brun. Dessus de la tête foncé, passant au bronzé entre les yeux. Le derrière de la tête gris pulvérulent. Piolhorax gris brun ; le lobe postérieur subémarginé, foncé. Thorax gris brun, plus clair sur les côtés et le dessous. Le devant ayant de chaque côté de la suture dor- sale une bande vert bronzé qui, extérieurement , est déchiquetée en trois lobes ou festons arrondis. (Les deux bandes adossées l'une à l'autre for- mant en quelque sorte une feuille de chêne.) Environ sept points noirs ou bronzés, isolés, sont répartis sur chaque côté du thorax , à partir de la suture humérale. Espace intéralaire et le dessous pulvérulents. Abdo- men assez épais; le dessus brun verdàtre bronzé. Les articulations des segments 2-6» livides, ainsi qu'un large anneau basai au 7*". Pieds jaunâtres avec deux lignes externes, foncées aux fémurs. Cils noirs, longs. ( 229 ) Appendices anals écartés, un peu plus courts que le 10'' segment, foncés, poilus, un peu aplalis au bout, qui est noir. Patrie : Manille (Meyen). (Mus. de liei'lin.) A'/?, Espèce jusqu'ici unique par la bande bronzée, déchiqtietée , du devant du Iborax et les appendices anals aplatis, qui rappellent ceux de la Platylestes platy- styla. Notable encore par l'anneau basai du 7<^ segment. 32!. Lestes coxci.^xA, Ua^en. Abdomen o* 52, $ 28. Aile inférieure d" 28-31 , $ 19-22. Ailes un peu salies. Plérosligma médiocre, noir , plus pâle à la côte el au bout (cT) iH'un clnii' ($), surmontant deux cellules. 11-12 postcubitales aux supérieures. cf adulte (de Batavia). Ailes plus jaunies, ou salies; front et dessus de la tète foncés. Lèvre supérieure et derrière des yeux pâles. Prolhorax foncé, pèle sur les côtés. Devant du thorax olivâtre avec une bande anté- huiuérale ; les côtés avec une médiane et une terminale foncées. Dessins de Tabdomen foncés se rétrécissant aux 9^ et 10^ segments. Pieds longs, jaunâtres , à cils médiocres ; les fémurs et les tibias avec une ligne externe et l'intérieur finement noirs. Tarses jaunes. Appendices anals jaunâtres ; les supérieurs noirs au bout , dilatés inté- rieurement après la base jusqu'au delà du milieu; cette dilatation formant une dent inférieure à son origine , arrondie et denticulée ensuite. Appen- dices inférieurs foncés, plus de moitié plus courts que les supérieurs, sub- coniques, un peu relevés, contigus à leur base, un peu divariqués et écartés ensuite. o" jeune (de Chine). Ailes non enfumées. Tête et thorax olivcàtre clair, passant au blanchâtre en dessus- Pieds non lignés de noir. 2 jeune [de Manille). Colorée comme le mâle jeune, mais le devant du thorax avec une bande médiane dorsale brune mal arrêtée, et le dos de rabdomen brun très-clair, excepté aux trois derniers segments, où le dessin, plus tranché (celui du 8*^ sinué, dessinant une tache longitudinale distincte- ment trilobée), devient noirâtre comme chez le mâle. Appendices coniques, écartés, jaunâtres, un peu plus courts que le 10^ segment. Valvules petites, à peine denticulées. Ç plus adulte? (de Batavia). La coloration du corps roussâtre clair, plus pâle en dessous, sans autres marques que la bande dorsale brun clair du thorax et une raie dorsale étroite régulière aux trois derniers segments. Patrie : Datavia (le mâle et la femelle adultes-), - Chine (le mâle jeune), — Manille (la femelle jeune). (Mus. de Berlin el Coll. Hagen.) Mi. La différence du dessin foncé au 8^ segment chez la femelle de Manille el ( 250 ) celle de Chine me paraissent indiquer l'exislence d'nne autre espèce à séparer de la coiicinnn. Dans ce cas. M. Hagen propose de donner à ces exemplaires de Batavia le nom de Lestes amata, le nom de concinna étant réservé à la femelle de Manille. D'un autre côté, il n'est pas bien sûr que la concinna soit différente de la virulula de Ranibur, indiquée de Bonibay. (Coll. Marchai et Mus. de Paris.) Cependant l'abdomen vert clair en dessus et les deux lignes dorsales rapprochées vert bronzé du thorax , enfin les appendices anal» inférieurs du niàle droits semblent s'opposer à ce que la viridula soit identique à la concinna. Celte dernière est remarquable par la coloration rous^àtre pâle, qui rappelle les espèces africaines voisines de la virgata , la Plat. pluUjstijla et même les Agr. Coromandelianum et glabruni. 53. Lestfs viRiDt la , Ranil)., n" 15. Al)doiiien environ 28. Aile inféneure environ 21. o" Plérostigma assez long, d'un jaune un peu ol)SCur. Corps jaunâtre. Tète roussàtre. Thorax blanc jaunâtre, un peu obscur en dessus avec deux lignes rapprocbées vert bronzé. Abdonien long, grêle, blanc jaunâtre en dessous, vert bronzé pâle en dessus, excepté la parlie posiérirure des iV et lO*" segments. Pieds jannàlres, à cils longs. Appendices blanchâtres; les supérieurs noirs au boni, en pinces, dilatés inlérieurement , à partir de la base jusqu'au milieu. Celle dilatation échan- crée inlérieurement en dent pointue, arroniJie ensuite et denticidée. Le bout des appendices courbé en dedans se croisant Pun sur l'autre. Appendices inférieurs pins de moitié plus courts, droits, non allénnés, obtus au bout, ([ui est un peu tronqué. 9 inconnue. Patrie : Bombay. (Collect. du Muséuiu et ancienne coll. Marchai.) (Com- pilé d'après Raïubur.) iVB. Je n'ai pas vu cette espèce , dont les appendices , quoique plus courbés au bout , se rapprochent de ceux de la cijanea. Elle s'en éloigne beaucoup par les cils des pieds, qui sont longs, et par la coloration du ptérostigma et du thorax, qui a du rapport avec celle des espèces africaines tirgala et plagiaki. 34. Lestes ORiEî^iTALis, Hagen. Sgn. Neur. Ceylons , n" 119, 1859. Zool. botan. Gesellsch. Wien. Al)domen o* 52, $ 49. Aile inférieure o" 3iclu femelle fort jeune, ol qu'à tel âge le pU'rosliguia serait blanc. Dans ce cas , les mots />/ei/s «o//-.s ne seraient pas exacts, aucune Lestés de la Nouvelle-Hollande n'ayant les pieds tout à fait noirs, 59. Lestes guacilis, Hageii Syn. Neur. Ccyloiis , n° 37. Zool. Bol Gescllsclt. Wien. 18.")8. AJuloiiU'u o^ 50-ÔÔ, 9 -20-50. Ail.; iiirériciiio o' 20-2-2, $ 25. Ailes à peine salies. Pléioslignut ikmi- (bi'uii (^jcane), médiocre, épais non tlilalé, uoii ol>li(|ue en tleliors, sminoiilaiil deux cellules. H-12 posl- cuhilales aux supéiieuics. ied jiostérieur, suivie sur la poitrine, de chaque cùlé, d'un trait allongé noir. 1^1 et 10^' segments bleu verdàtre; le 1"" avec un(> tache basalc carré<', foncée; le 2*^ de même, mais avec deux baiides longitudinales sul)niédianes l)ron7.ées, à jieine séi)arées par l'arête claire, qui s'élargit au milieu vn [>oint ariondi. Les segments 5-lus épais. Lèvre supérieure non bordée de noir. Bande liumérale claire plus étroite, le bleu moins pur, un peu verdàtre (roussàtrc chez les jeunes, ainsi que le i>lérostignia). Les traits noirs après les pieds oblitérés. (L'extrémité de l'abdomen manque.) Patrie : Nouvelle-Hollande. (Collect. Hagen et de Selys.) iSB. Les deux sexes sont distiiicls des autres espèces du même groupe par le deuxième serment en dessus acier ou noir, sans marque dorsale claire. Le mâle , (pii ressemble surtout à Y io et à la leda, s'en distingue , en outre , par les anneaux hieus très-élroils et coupés net sur le bronzé qui suit. Ses appendices anals supé- rieurs sont à peu près comme ceux de Viu , mais les inférieurs, coiitigus, arrondis, sont encore plus courts que chez la L. Colensonis ■) un peu plus longs que chez Vanalis. lu. Llstes 10 , De Selys. Abdomen o' 2o-28, 9 ^7. Aile jnferieure o' 17-19, Q "20-2:2. Ailes étroites. Ptérostigma assez long, noir, {ivu oblique au bout, sui- montant 2-5 cellules. 9-10 i)ostcubitales. Stature grêle. o". Noir bronzé en dessus , varié de bleu. Le dessous roux jaunâtre. Lèvre supérieure olivâtre. Une marque jaunâtre derrière rocci[»ut. Dessus d(; la tète et derrière des yeux noir bronzé. C.elte dernière partie avec une tache inférieure bianc lustré. Piothorax noirâtre avec une très-petite tache dorsale claire à chacun des trois lobes. Devant du thorax noir bronzé avec une raie juxta-humérale bleue, ne touchant pas le haut, oîi elle .se t«'rmine, un peu fourchue, par un prolongeuicnt court posthuméral. La bande noire qui la limite très-large, pres(iue anguleuse en (h'hors, et lar- gement prolongée sous les ailes par en haut , jusifu'à la suture médiane tles côtés, cpii forme une raie noire conq)lète. Le reste des côtés bleuâtre, pas- sant au jaunâlie en dessous, où la poitrine est marquée (\o. chaque côté d'un trait noir allongé, i)artant du centre en forme de V. Abdomen très- gréle, jaune roussàlre en dessous, l)leu azuré en dessus, marqué de vert bronzé ainsi cpi'il suit : 1"' segment vert bit)nze, articulation hnalc bleue; ( 259 ) 'J'" veil JMOiizé; la civt»' cloi^alc do la secomlr iiioilic Mcii < lair, coinnicii- raiit au milieu par uiio petite tète un peu plus large; 7y-(V- avec une haiide dorsale oecui>ant les deux tiers postérieurs, divisée par une liiie aiéle jaune ([ui la rend Ibureluie antérieurement , où se forme l'aimeau h\vn basai ; 7<, 8«' et O^' noiràtr(>s avec le l»ord postérieur bleuâtre et un an- neau basai au ?«; le 8'' avec une i^rande taclie basale latérale noire; 10^ bleuâtre. Pieds jaune roussâlre en ddiors, noirs en dedans. Appendices supérieurs roussâtres, noirâtres aux extrémités , en li-nailles, modérément courbés depuis la base, ayant intérieurement après la base une dent courte aiguë, penchée en bas , et après leur milieu inie dent aiguè , [»lus longue, |)lus é[)aisse; le bout mousse, mince; Textèrieur linemenl (len- ticule. Ap|>endices inférieurs d'un tiers plus courts, roussâtie pâle, en partie noirâtres en dessus, épais à la base, oîi ils sont contigus, coni(pies, atténués au bout , qui y est redressé et oii les deux extrémités , (pii sont un peu distantes, se rapprochent de nouveau. $. Abdomen plus épais. Le vert n niplacé par du bron/é noirâtre, le bleu du thorax par deTolivâtie, celui de Tabdomen terne, formant des an- neaux plus étroits. La crête du 'l*- segment Jiou capilée. 10« noirâtre. AppiMidiccs anals noirâtres en dessus, subulés, écartés. Lames vulvaires très-finement denticulées. $ {ikmWusv , jeune , de Melbourne). Le lO^' segnjcnl avec une laclie roussâtre à la l)ase de chacun des deux appendices anals, qui sont rous- sâtr(*s au centre. Patrie : Nouvelle-Hollande. Par M. Deyiolle. Une femelle douteuse de Melboui ne. (Collect. Selys.) i\fi. Ressemble en petit à /.. Coleiisonis par les le'' el -2^ segments, mais a\ec iMi cercle postérieur bleu au premier. Ressemble à la kJa pour le reste , dont elle difTére par la dent basale interne des aj)pendiees plus courts , el les appendices inférietM s plus longs que chez les autres espèces. La femelle est dilticile à bien ca- raclèriser. 11 faut s'en rapporter aux deux premiers segmenls , à la grande étendue du noir sur les côtés du thorax, au 10^ segment noirâlre. 44. LE.STCS i,i:i)A, DeSehs. Abdomen :27-£0. Aile inférieure ut. Dessus de la tète et derrière des yeux noirâtre l)ronzé. Prothorax noirâtre, un i»eu bordé de roux. Devant du thorax noirâtre bronzé avec une bande juxia-huméiale SciEMCKS. — Année 1862. 18 ( -240 ) éli'oile, jauiiàlre, trallaiit pas jusqu'en haut, mais avec vestige de prolon- gement supérieur post-huméral. La couleur noirâtre qui la borde en dehors sinuée et prolongée i)ar en liant sous les ailes , de manière à rejoindre une ligne noire complète à la suture médiane. Le reste des côtés bleuâtre, passant au jaunâtre en dessous, où la poitrine est marcpiée en arrière, de chaque côté, d'un trait oval noirâtre. Abdomen très-gréle, jaune rous- sâtre en dessous, bleu clair en dessus, marqué de vert bronzé ainsi qu'il suit : !«•• segment avec une tache en fer à cheval , dont les deux pointes ne louchent pas le bord postérieur; 2« vert bronzé avec une tache dorsale bleue, étroite, lancéolée, dont les deux pointes touchent presque les ex- trémités; ô^-l^ avec une bande dorsale, occupant presque les deux tiers postérieurs, divisée par une fine arête jaune, qui la rend fourchue anté- rieurement, où se forme Tanneau bleu basai ; 8^ et 9« noirâtres; lO*" bleu ou jaunâtre. Pieds jaune roussâtre en dehors, noirs en dedans. Appendices supérieurs bruns, noirâtres aux extrémités, en tenailles, modérément courbés depuis la l)ase, ayant intérieurement, après la base, une dent longue, mince, aiguë, penchée en ])as, et après le milieu une dent aiguë plus épaisse. Le bout mousse ; l'extérieur très-linement denli- culé. Appendices inférieurs bruns, moitié plus courts , épais, rapi>roches à la base , s'écarlanl un peu Tun de l'autre au bout. $. Abdomen plus épais; le bleu remplacé partout par du jaune rous- sâtre. l^r segment plus largement noir, lO*^ noirâtre. Appendices anals brun clair, écartés, subulés. Lames vulvaires en partie noirâtres , pas visiblement denticulées. Patrie : Nouvelle-Hollande, Melbourne, côté nord-est. (Coliecl. Selys , Mus. de Berlin ) NB. Ressemble assez pour le dessin de l'abdonien à Vanaîis, surtoul pour les !<:» el 2* segments. En diffère nû4ablement, ainsi que de toutes les autres, par la longue dent basale des appendices supérieurs, et les inférieurs presque aussi longs que chez Vio. La femelle diffère de Vanalis par l'occipul non jaune en avant , la couleur du pro- Ihorax, la ligne noire latérale du thorax, le 10^ segment foncé. 45. Llsies amkllosa, DeSelys. Abdomen o* 30, $ 28-29. Aile inférieure o" 20-21 , $ 22-25. Ailes légèrement jaunâtres à la base; un peu arrondies. Ptérostigma médiocre, brun jaunâtre, un peu plus clair au bout, où il est un peu oblique, surmontant un peu plus de deux cellules. 9-10 postcubilales. Stature assez robuste. -Noir bronzé , vai'ié de roussâtre (on de bleu). Lèvre supérieure cl centre ( -2il ) lie l'occiput en arriére .scalemcnt jaunâtres. Dessus de la lêle , denière des \eux 01 devant de Toceipul iiuii' l)n>nz,é. Piothorax presciue iKtiràlre (o*) ou entouré et traverse lonKitudiiialenieiil de roux ($). Devant du thorax noir luon/é avec une crête dorsale jaunâtre et une l)ande juxta-hunierale ])leuàtre (o"), jaunâtre ($), s'arrèlanl d'une manière arrondie avant le haut. La couleur noire qui la borde en dehors sinuée et prolongée par en haut sous J(^s ailes, de manière à atteindre la suture médiane, qui forme une ligne noire complète. Le reste des cotés bleuâtre, passant au jaunâtre en dessous, oti la poitrine est marquée vu ariièie, de cha(|ue coté, d'un trait noirâtre. Picnls jaunâtres en dehors, noirs en dedans. o*. Abdomen assez robuste, jaunâtre en dessous. Le dessus bleu, niar- ([uéde v«Mt bronzé ainsi (]u il suit : prescjue tout le dessus du i''^ segment, la base et la seconde moitié du i2c, une tache postérieure l'ormant demi- anneau aux ô^-7<'; celte tache i)ointue antérieurement sur le dos, de ma- nière à occuper la moitié postérieure des segments. Les 8«, 9*= et lO*" noi- râtres. Appendices supérieurs noirâtres, en tenailles, assez robustes , fortement courbés l'un vers l'autre à partir du milieu, ayant intérieurement, au pre- mier tiers, une forte dent courte, penchée en bas, et après le milieu une seconde dent aiguë, plus longue. Le bout épaissi , arrondi ; le bord externe avec huit à dix petites dents. Appendices anals inférieurs jaunâtres, très- courls, larges , légèrement distants , tronqués au l)out. $. 1" et -2"^ segments bronzés en dessus; les taches dorsales bronzées des 3« et 7« plus étendues , moins pointues en avant, de façon à ne laisser subsister ((u'un anneau dorsal , basai , l)leu , équivalent au cinquième des segments. Ai)i»endices anals noirâtres en dessus. Valvules vulvaires raé- diocrej, pas visiblement dentelées Patrie : Adélaïde, en Australie. (Goliect. Sel} s.) yU. Le mâle diffère bien de Yanalis par la dent basale épaisse des appendices supérieurs, leur forte courbure, et leur couleur noirâtre, de même que par le ■2^ segment , ayant un Irès-large anneau médian bleu. Le dessin de ce segment , la dent basale épaisse des appendices supérieurs, et la brièveté des inférieurs lu séparent des trois autres espèces voisines de la même contrée. Quant à la femelle, elle est plus difficile à reconnaître. Il faut faire attention au 2^ segment tout bronzé, sans crête claire. La couleur du 10^ segment et des appendices anals et la suture latérale noire du thorax la différencient en outre de Vanulis. 46. Lestes aixalis, Uainb , q» 14. Abdomen 50-32. Aile inférieure o* 17-19, $ 21-24. Ailes étroites, légèrement salies à la base. Ptérosligma médiocre, brun ( 24-2 ) jauiiàlie, mi peu plus clair à renlour (celui des iiil'erieuies un peu plus foncé), surniontaut deux cellules; oblique au bout; 9-11 postcubitales. Stature i^rèle. Noirl)iouzé, varié de roussàlre (peut-èlie de ])leu chez l'adulte). Lèvre supérieure et occiput jauuàties, tant en arrière qu'en avant. Dessus de la tète et derrière des yeux bronzés. Piothorax noirâtre entouré et traverse lonyitudinalument de jaunâtre. Devant du thorax noirâtre bronzé, avec la crête dorsale et une bande juxta-huniérale jaunâtres; celte dernière deve- nant posl-humérale par en haut. La couleur noirâtre qui la l)orde en dehors siiuiée et proloni^ée par en haut sous les ailes, de manière à rejoindre un trait supéri(;ur à la suture médiane des côtés. Le reste de ceux-ci et le dessous jaunâtres. La poitrine marquée de chaciue coté d'un trait posté- rieur noirâtre. Abdomen i^rèle, noirâtre l)ronzé en dessus, jaune roussâtre en dessous, avec une crête dorsale de même couleur, commençant aux segments 5-7 «^ par un anneau basai roussâtre (ou ))leuâtre chez l'adulte). Le milieu du l.r segment clair, excepté à la base; cette couleur se contiiuiant en bande dorsale sur tout le â*". Les 8"" et fl^" bronzé noirâtre en dessus; 10^' jaunâ- tre avec un trait basai et latéial noir. Pieds jaunâtres avec une bande noire latérale aux fémurs, interne aux tibias. o'. Ap]>endices sui)érieurs jaunâtres, subitement noirs au bout en de-- 'lan.s, en tenailles minces, régulièrement courbés en ovale, ayant inlé- ri«'urement, à la ])ase , un Icijer renflement , et après leur niilieu une dent aiguë Le l)out (noir) coupé en biseau en dedans. Le bord externe avec G-8 petites dents. Appendices irderieurs jaunâtres, extrêmrmcnt courts, épais, contigus, amincis au bout , qui est mousse. Ç. Abdomen plus épais. Appendices anals jaunâtres, écartes, s^bulés, plus courts que le 10^^ segment. Lames vulvaires assez longues, denliculées au l)out. Patrie : Nouvelle-Hollande, d'après la femelle type de Uambur, un cou|)le de la rivière des Cygnes, un coui)le d'Adélaïde, une lemelle de A an Diemen. (Collect Selys, Mus. de Vienne.) i>'^. DilTère des espèces voisines de la iSouvcllc-Hollanclc par les appeiulices supérieurs du mâle sans dent basale , à bout noir, les inférieuis très-courts , la large bande dorsale claire du 2^' segment , l'occipul jaunâtre même en avant. il. Lestes cixguiata, lîurui. AcnioN ciNtiULATiiM , Bumi. , n" 28. .Mnlonien ôl. Aile inférieure :2:2. O*. Ailes légèrement salies. Ptérostigma long, suiniontant deux et demi à ( 245 ) trois cellules, noir l>rnn, limbe de roux contre la côte. 10-12 postcubilales. Vert hi'on/.é varié de roussàtre(el de bleu). Lèvre supérieure olivâtre. Dessus (le la tète et derrière des yeux bronzés; h- derrière de ïoeciitul jau- nâtre au centre. Prothorax prestiue tout l)!oi»zé; sa base olivâtre. Devant du thorax verl l)rouzé , avec une bande juxta-humérale étroite, olivâtre, n'allant pas Jusqu'en haut La bande bronzée qui la limite »mi dehors est prolongée de manière à atteindre sous les ailes la suture médiane qui forme une lir/ne noirâtre complète. Le reste des côtés olivâtre, passant au jau- nâtre en dessous, oli la poitrine est marcpiée de chaciue côté en arrière par un trait noir. Abdomen grêle, bronzé en dessous,, jaunâtre en dessus. Le dessus bleu clair, nianfué de bronzé, ainsi qu'il suit: Pres(|ue tout le des- sus du l'»" segment; une tache épaisse occupant le dessus du '2'-, exeepi»' la base extrême, oîi elle est fourchue, étant échancrée en fer à cheval. Le dessus des Ô-T"", exc(»[)îé un anneau basai dorsal hleu, coupé carrément et occupant le cinquième de la longueur des segments. (Le reste manque.) Pieds jaunâtres en dehors, noirs en dedans. o" jeune? (d'après Durmeister). Les parties claires .sont d'un rouge jaune, y compris les anneaux de Tabdomen. Appendices anals en tenailles, dentelés en dehors. Q. Ailes jaunâtres; à ptérostigma jaune rougeàlre. Pairie : Xouvelle-Hollande. (Musée de Halle et collecl. Hagen et Selys.) NB. Le mâle adulte iiicomplel qui m'a été communiqué diffère des autres espèces voisines par son plérosligma plus long, la lâche bronzée antérieurement fourchue (lu a*" segment, et celle des suivants, qui forme les anneaux en étant su- bitement coupée et nullement atténuée. 2" groupe (L. CYANEA). Cils dos pieds courts. Ptérosliijçnia lonj;. Héticulnlion sorréo. — Utic seule espèee de l'Inde : L. cjjanea. 48. Lestes CY a:\ea , De Selys. Abdomen ôG. Aile inféiieure 2o. Ailes un peu .salies Ptérostigma long (de S'""'), noir, dilaté, surmontant trois cellules et demie. 12-13 postcubitales. o*. Lèvre supéri«Mire olivâtre. Dessus et derrière de la tète noirâtres. Prothorax noirâtre, taché d'olivâtre. Devant du thorax noir bronzé avec une raie numérale olivâtre un peu plus mince et fourchue vers le haut; la bande noire qui la borne en arrière prolongée supérieurement sous les ailes. Les côtés jaune olivâtre plus pâle en dessous , qui est marqué de chaque côté, après les pieds postérieurs, d'une tache noire allongée. Les ( 244 ) six premiers so.Qments de l'abdomen l)len verdàtre en dessus; la base et une ligne latérale au 1"; une bande latérale épaisse et interrompue avant sa lin au 2'' noires, ainsi que les articulations et une tache latérale poslé- l'ieure aux 3 , 4 , 5 et G"". Ces taches pointues en avant , confluentes en arrière sur le dos. Base du 1^ et dessous de tous roussâtres; dessus des 7, 8 et 9" noirâtre; lO^plus pâle. Pieds roussâtres. Fémurs avec une bande latérale épaisse et intérieur des tibias noirs. Appendices supérieurs roussâtres, passant au noirâtre au bout, en tenailles, peu courbés, ayant intérieurement, après la base , une dilatation qui se termine subitement, après le milieu, par deux dents, la première aiguë. Le bout épais , penché en bas , piesque recourbé en dehors à l'extré- mité, qui est tronquée. Appendices inférieurs courts, rapprochés. Ç inconnue. Patrie : Inde, par M. Stevens. (Collect. Selys.) JVC. Facile à reconnaître à la coloration , qui rappelle celle de V Agrion puelln , ail ptérostignia noir très-long, et aux cils des pieds très-couris. SoKS-genre 4. — SYJWPYCWA , Charp. Agrion, Vander L. Lestes, Ramb., De Selys {olim). SvMPECMA, Burm., De Selys {olim). Ailes relevées dans le repos , pctiolécs jiisffu'à la premièro nrrviile postcostale. Secteur iioflal naissant quatre à cinq cel- lules après le nodus; le sous-nodal non anguleux ou à peine ondulé. Secteur interposé ultra -nodal et secteur bref sous le nodus anguleux. Deux secteurs supplémentaires interposés entre le sous-nodal et le médian. Ptérostigma trois à quatre fois aussi long que large, surmontant presque deux cellules. Quadrilatère à côté interne n'ayant que le cinquième de l'infé- rieur; l'angle externe inférieur très-aigu. Le proihorax for- mant en arrière trois festons, dont le médian plus avancé. Cils des pieds assez courts. Coloration bronzée sur fond roussâtre clair. Ç. Appendices anals suhlancéolés déprimés, aussi longs que le \(Y segment. Pairie : Europe, Asie Mineure et Afrique méditerranéenne. NR. .le n'aurais considéré l'espèce qui forme ce sous-genre que comme un ( 245 ) simple groupe des Lfstos, si le caractère de porter les ailes relevées dans le repos n'indiquait une organisation différente des autres Lestes d'Europe, ce qui donne plus de valeur qu'ils n'en auraient sans cela aux autres caractères que nous avons relevés. Les Sympycna ont en commun avec le groupe cyanea les pieds et cilscourtu; avec le groupe cingulata le quadrilatère très-étroit à angle très-aigu ; avec le sous- genre Flalylestes les appendices anals de la femelle aussi longs que le 10*' segment. Aucun des autres sous-genres n'a le prothorax trilobé en arrière. 40- Sympycna fI'SCa, Valider L. Agrion FUSC4, VanderL. Lestes fusca , De Selys , Ramb., n" I 5. Agrion phallitum, Charp., Burm., n" 27. Alxlomen 27-28. Aile infén«nire 18-22. Ailes un peu poliiliips, réliculalion bruno. Plérosligma brun jaunâtre plus clair à l'eiilour (noiràlre chez les Irès-atlultes), surnioutanl un peu moins de deux cellules. Hronzé obscur en dessus; jaune roussàtre en dessous. Lèvre supérieure, épistome, raie au fronl, derrière de la tète jaune i-oussàlre, ainsi qu'une double bande humérale. Al)domen à taches dorsales bronzées, sinuées latéralement sur chaque segment, celle du lO*- plus étroite, noire. Pieds roussàtre pâle, avec une ligne bronzée externe aux fémurs, presque nulle et interne aux tibias. o*. Appendices supérieurs roussàtres, en tenailles, ayant intérieurement une forte dent basale aiguë, suivie d'une dilatation qui finit par une dent mousse après le milieu. Le bout assez épais, mousse; Textérieur denticule. Appendices inférieurs coiu-ts, contigus, triangidaires , à pointe atténuée. Ç. Appendices anals sublancéolés , roussàtres , pointus, aussi longs qtie le dernier segment. Patrie : Europe, Asie Mineure, Afrique méditerranéenne. (Coll. Selys, Hagen, etc.) NR. La forme et la coloration des appendices anals des deux sexes distinguent de suite cette espèce des Lestés bruns , qui lui ressemblent. Sous-genre 5. - PLATYLESTES, De Selys. Lestes , Ramb. Ailes pétiolées jusqu'à la pi^emière nervule postcoslale. Sec- teuiMiodal naissant ti^ois à quatre cellules après le nodus; le sous-uodal ancjuhuT. Secteur ultra-noclal interpose cl secteur ( -246 ) href sous le nodiis angillenx. Deux scclciirs supplémentaires interposés entre le sous-nodal et le médian, Ptérostigma earré long, épais, à peine deux fois el demie aussi long que large, surmontant presque deux cellules. Quadrilatère à côté interne ayant un peu plus du tiers de l'inférieur; langle externe inf<'- rieur modérément aigu. Cils des pieds longs. Coloration roussàtre pale avec dessins foncés. 9. Appendices anals ovoïdes très-déprimés.^ aussi longs que le dernier segment. Pairie : Inde méridionale. y fi. Dislinclf des autre coupes p;ir le plérosligma épais, court , le secteur sous- nodal ani;uleux et les appendices anals de la lemelle ovoïdes aussi longs que le lO"" segment. C'est d'après leur longueur que M. Ranihur a pensé que cette espèce était voisine des Si/inpi/cyia; mais elle en diffère sous beaucoup de rapports, et notamment par la coupe des ailes et les cils des pieds longs. riO. Pl.ATY LESTES PLATYSTYLA , RaUll). Lestes platystyca , Ramb., n» 16. Abdomen 35, Aile inféineuro 2.î. o* inconnu. Ç. Ailes assez arrondies, à l'élicnlalion In-nne. Pfcrosli^ma t^ris brun, un peu plus clair à l'entour, carré long, trcs-coais, suitnonlanl presqu*' deux cellules. 40-11 postcubitales aux supérieures. D'un gris brun jaunâtre uniforme presque sans taches, plus pâle en dessous. Vestiges de deux bandes antérieures courtes au thorax, L(s stigmates et les articulations de Tabdomen plus foncés. Les ô-S^" segments ayant de cha(iue côté à la base une petite tache pâle; les 8'' et 9*' mi peti noirâtres en dessus. Appendices anals très-a{)latis, ovoïdes, blanchâtres, rapprochés. Lames vulvaires plus courtes (lue Tabdonien, un |)eu den- ticulées au bout. Pieds longs, livides avec une ligne interne foncée. Cils longs, divariquées, noirâtres. Ceux des tibias au nombre de 5-6. Patrie : Inde orientale, d'après le type de Handnir. (Collect. Selys.) ND. Cette espèce, qui est une Leslès par l'ensemble de sa réticulalion , rappelle» les Plcttijniemis par la coloration , par les cils des pieds el par le ptérostigma. ( 2i7 ) Sur h'i Sacculina. — Extrait d'une lettre de M. J. Gerbe, adressée à M. Van Beneden. Paris G mars 1802. « J'ai fait moi-même des reclierclies sur quelques- unes des espèces qui sont ligurées et décrites dans l'ouvrage que vous avez eu Tohligeance de m'adresser, et notam- ment sur les SaccuHna, ou Peltnrjasfer des Cancer mœnaxy Xanf/ufs /ï(tri(hts, Portunm marmoreus et Galalheaaquain- wifera. Le Cancer niœnas m'a présenté les plus fréquents exemples de ce singulier phénomène. J'ai vu les œufs du Saccalina de celte espèce dans presque toutes les périodes de leur évolution et après éclosion de la larve, si toutefois c'en est une. Les jeunes éclos diffèrent notablement de l'embryon dans l'œuf, dont vous avez représenté un sujet pi. XX, fig. 8 et 9 de votre mémoire. Ainsi l'extrémité an- térieure est armée d'une double épine, et à l'extrémité cau- dale s'articule un double appendice styliforme. Les mem- bres natatoires, an nombre de trois paires, comme vous les avez iigurées, ont, à la paire antérieure, une hanche et deux articles; les deux autres paires, une hanche et un seul article bifide. Le nombre, la forme, la longueur des épines qui terminent les appendices natatoires varient non-seu- lement d'un appendice à l'autre, mais encore d'espèce à espèce. En sorte que ces épines peuvent constituer un bon caractère spécitique. J'ai pu parfaitement distinguer, sur- tout sur le Saccalina du Xanthns floridus, une bouche, un anus, un sac digestif, des côtés duquel partent deux cœ- cums qui s'enfoncent dans les masses de globules qui me paraissent représenter le foie. Mais ce qui m'a le plus frappé, c'est une différence constante entre les embryons ou larves de la même espèce; différence qui ne peut que ( 248 ) se rapporter au sexe. A mon avis, le mâle el la femelle des Peltogaster venant de naître seraient déjà parfaitement distincts. Le mâle a sa partie, que j'appellerai abdominale, moins développée que la femelle, et les deux appendices, situés à l'extrémité postérieure, sont plus larges et plus allongés dans celui-ci que dans celle-ltà. Mais les organes génitaux internes sont-ils appréciables dans les deux sexes? C'est ce que je ne puis encore affirmer. Cependant j'oserai presque considérer comme ovaire, chez les individus que je crois être femelles, un organe situé au-dessous de la masse qui représente pour moi le foie. Cet organe ren- ferme, en effet, de petites vésicules sphériques très-trans- parentes, comme des œufs primitifs, et granuleuses comme eux. Si les recherches ultérieures viennent confirmer ces appréciations, un coin du mystère qui couvre ces singu- liers animaux pourrait en être soulevé. Je vous tiendrai au courant de mes observations à ce sujet, que je poursui- vrai lorsque le temps me le permettra. En attendant, et pour mieux vous faire apprécier l'importance des faits que je vous signale, je joins à ma lettre un croquis grossier de quelques-unes des figures que j'ai en carton. » M. Van Beneden, en faisant la communication qui pré- cède, dépose un ouvrage imprimé qu'il fait connaître par la note suivante : Sîir le Rhytina stelleri. « Tout ce qui se rattache à l'histoire du Rhytina stelleri, ce trop confiant sirénéen de l'île de Bering, donf l'espèce entière semble réellement détruite, intéresse non sans rai- son tous les zoologistes. 11 y a quelques années, on ne pos- ( 249 ) séffeit (]e cet animal singulier que quelques débris, qui sont conservés au musée impérial de Saint-Pétersbourg. Plu- sieurs naturalistes russes ont eu à cœur de compléter l'bis- toire du U/u/lina. Létê passé, feus le bonheur de recevoir, m'écrit Alex, von Nordmann, de Helsingfors, à la date du 27 mars 1862, un squelette presque complet de cette l)ète rare, disparue du nomlrre des animaux vivants depuis à peu près cent ans. Pour le moment, la Russie en possède trois squelettes : le premier est à V Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, le deuxième au musée zoohfjiqne à Helsingfors, et le troisième à Moscou. Je vous envoie deux exemplaiy^es de mon mémoire sur ce squelette d'Helsing- fors. Vous me feriez un grand plaisir si vous vouliez avoir la bonté d'en communiquer un à l'Acadéiïiie de Belgique. J'ai l'honneur de présenter cet intéressant mémoire à l'Académie. Il contient la description détaillée des divers os du squelette, et le savant zoologiste de Helsingfors a fait représenter, sur cinq planches, toutes les parties inté- ressantes de ce curieux mammifère. Ce travail sera bien accueilli par tous ceux qui s'intéressent à la zoologie. » Note sur les dérivés pyrogénés de l'acide jnalique et de Vacide citrique; par M. Aug. Kekulé, professeur à l'uni- versité de Gand. Dans deux notes que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, il y a quelque temps, j'ai démontré que l'acide fumarique se combine directement à l'hydrogène pour engendrer de l'acide succinique, et qu'il se combine de même, par addition, au l)rome en donnant ainsi de l'acide succinique bibromé. J'ai fait voir ensuite que l'acide ita- ( -250 ) conique, se comporte vis-à-vis de l'hyclrogène naissairt et (lu brome exactement comme son liomologue l'acide fu- marique. Cet acide, en effet, se transforme, sous l'induence de l'amalgame de sodium, en acide pyrotartrique , homo- logue de Tacide succinique, et il donne, en se combinant par addition au brome, un acide homologue de Tacide bibromo-succinique qui possède la composition de l'acide pyrotartrique bibromé. Depuis lors j'ai continué mes recherches sur les acides pyrogénés de l'acide malique et de l'acide citrique. Tai étudié d'abord les décompositions que les acides succinique et pyrotartrique bibromés éprouvent sous l'influence des bases; j'ai examiné ensuite l'action de l'hydrogène naissant et du brome sur les acides isomères de l'acide fumarique. et de l'acide itaconique, et j'ai tenté, en outre, quelques expériences avec les anhydrides maléique et citraconique et avec le chlorure fumarique. Forcé par des circonstances spéciales, j'ai publié ail- leurs (1) une partie de ces expériences. La note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie contient les résultats que j'ai obtenus depuis. Pour faire comprendre ces résultats, qu'il me soit permis de résumer en quelques mots les principaux faits consignés dans le mémoire allemand que je viens de mentionner, et dont j'ai l'honneur d'adresser un exemplaire à l'Académie. L'acide bibromo-succinique se décompose chaque ibis que l'on fait bouillir ses sels avec de l'eau, soit seuls, soit en présence d'un excès de base. Dans ces décompositions, il se forme toujours du bromure métallique; mais la na- ture de la substance organique qui prend naissance en (1) Annalcn (1er Chemie. îinrî Pharmacie. I Siipj)!. naiul., pp. ."58-."80. ( 251 ) niônic temps (lépciul de la nalure de la hase que l'un a eiijjdoyée pour opérer la déconi[)osilioii. Quelquelbis ii ne s'élimine (pi'un seul atome de brome; dans d'autres cas, on en élimine deux. Ce hrome est remi)laeé, dans (juelcjues décompositions, par le reste H^ de l'eau; dans d'autres, au contraire, il prend de l'hydrogène à la substance orga- nique même, pour s'éliminer sous l'orme d'acide hromhy- driquc. On peut exprimer ces quatre cas possibles par les formules suivantes : I. <:^ H^ B/-.V 0-4-f- HoO-= IIIW-M-C^ IL Ur O-y Aeiih; l)n)nioniali(iU('. IJ. €4 H^ Br. O^ = Mn/--H€4 II3 Br ^, Ackie broinuinaluiciue. ill. €4 11^ Br, <)-,-4-^H,0=-2Unr-i-Cj 11, O, Acide lailihiuc. IV. C^ tK, Br2 0-4 =:-21IBr-f-€4 Ha <>4 (liiconim). De ces quatre réactions on a réalisé jusqu'à présent les trois premières. La décomposition exprimée par l'équation III a lieu, comme IMM. Perkin et Duppa l'ont trouvé les premiers, quand on l'ail bouillir le se! d'argent de l'acide bibromo- succinique avec de l'eau. Elle peut se réaliser encore par Fébullilion de l'acide bibromo-succinique dissous avec un léger excès de chaux. La première décomposition s'effectue par l'ébullition d'une solution de bibromo-succinate de soude; la seconde par rébullilion d'une solution de bibromo-succinate de barUe. Du broni-maléate acide de baryte on peut extraire facilement l'acide brom-maléique lui-même. L'acide pyrolarlrique bibromé, préparé à l'aide de l'acide itaconique, présente dans ses décompositions une certaine analogie avec son homologue l'acide bibromo-succinique. 11 paraît cependant que, pour cet acide, les deux atomes de brome s'éfiminent avec une facilité égale; on n'a pas réussi, au moins jusqu'à présent, à léaliser une décomposition ( -252 ) par laquelle un seul atome de brome s'élimine pendant que l'autre reste dans le groupe organique. On a donc pour les décompositions de l'acide pyrotartrique bibromé les deux équations suivantes : 1. €5 Hg I5r, ^^-\-m., G-=2Hr.r-+- Cj; H^ G-^ Acide homolaitiique. II. €5 Hg Br.^ ^4 =2H!}r^T C5 H^ O^ Acide acoiiiqiie. Une décomposition dans le sens de la première équation a lieu quand on fait bouillir avec de l'eau le sel d'argent de l'acide pyrotartrique bibromé. Quand, au contraire, on décompose par l'ébullition une solution d'acide pyrotar- trique bibromé en présence de trois équivalents de soude , la décomposition se passe d'ajjrès l'équation II, et l'on obtient l'aconate de soude sous forme de gros cristaux par- faitement transparents et très-bien définis. RECHEKCHES SLH LES PRODUITS PVROGENES DE L ACIDE CITIllorE. Action de VantaUjame de sodium sur les acides cilraco^ nique et mésacofiiqiie. — Les deux isomères de l'acide itaconique se comportent, à l'égard de l'hydrogène nais- sant, exactement comme l'acide itaconique lui-même. On n'a qu'à les mettre en contact pendant quelque temjjs avec de l'amalgame de sodium et de l'eau pour les transformer en acide pyrotartrique. Je me suis assuré par l'analyse (1) que les produits de cette réaction possèdent la conq)osition de l'acide pyrotartrique; j'ai constaté de plus qu'ils en pos- sèdent le point de fusion. Action de Vacide iodhydrique sur l'acide citraconique et (1) Je me conleiilerai, dans ceUe noie , de ciler les analyses des coi[»s nouveaux, et je passerai sous silence lous les dosayes exécutés seulcnienl pour constater l'identité d'un produit. ( 255 ) sur l'acide mésaconique. — Les résultats que j'avais ob- tenus antérieurement en faisant réagir Tacide iodliydriquc sur les acides résultant de la déshydratation de l'acide nia- lique m'ont conduit à soumettre les produits pyrogénés de l'acide citrique à l'action du même agent. On se rap- i)elle que l'acide fumarique se réduit, quand on le chaulïe avec de l'acide iodhydrique concentré, et qu'il donne ainsi de l'acide succinique; l'acide maléique, de son coté, se transforme, avant de subir de réduction, en son isomère l'acide fumarique. Les acides pyrogénés de l'acide citrique se comportent à l'égard de l'acide iodhydrique d'une manière tout à fait aiialogue. L'acide itaconique, et de même l'acide mésa- conique, se réduisent, quand on les chauffe pendant quel- ques heures avec de l'acide iodhydrique concentré. Le produit de cette réduction est de l'acide pyrotartrique possédant la composition et le point de fusion de l'acide pyrotartrique obtenu par d'autres procédés. L'acide cilraconique , lequel , dans le groupe des dérivés de Facide citrique, paraît correspondre à l'acide maléique du groupe homologue, lui ressemble encore par la trans- formation qu'il subit sous l'inlluence de l'acide iodhy- drique. Il se transforme, quand on le chauffe pendant quelques heures avec de l'acide iodhydrique à 100% en son isomère l'acide mésaconique. Action du brome sur l'acide cilraconique et sur l'acide mésaconique. — Les deux acides isomères de l'acide ita- conique se combinent, connue celui-ci, directement au brome. Les produits possèdent la composition de l'acide pyrotartrique bibromé, mais ils ne sont nullement iden- tiques avec l'acide préparé h l'aide de l'acide itaconique. Je vais désigner ces trois isomères par les noms : acide ( 254 ) ila'bibiomo-pyrolarliique , acide cilra-bibromo'pyrotar- Irique et acide niéfia-bibronto-pyrotartrique. Acide cilraconique. — En présence de l'eau, cet acide se combine déjà au brome à la température ordinaire, l.e produit est beaucoup plus soluble que l'acide ita-bibro- mo-pyrolartrique. 8a solubilité extrême rend la purificalion du produit assez difïicile et occasionne une perte considé- rable de matière. L'acide pur est parfaitement blanc. Sa solution aqueuse ne donne que rarement des croûtes cristallines formées par des cristaux d'une certaine grandeur; le plus souvent, elle peut être concentrée i)ar évaporation spontanée jusqu'à consistance sirupeuse, et elle se solidifie alors en une masse blanclie formée par de petits cristaux groupés en choux-lïeurs. Le nouvel acide est très-sol uble dans Fétber; il s'obtient par l'évaporation de cette solution sous forme de cristaux mieux définis. L'analyse de l'acide citra-bibromo-pyrotartrique a donné les résultats suivants : (1) ... 0,71)^0 gr. ont tloniie 0,o90(3 gr. (Pac. cari), el 0,1 i98 gr. d'eau. (1) ... 0.i9ii gr., décomposés par raiiialgainc do sodium, oui dt. d'ackle carboniqiio et 0,022 1 j^r. d'eau. 0,5950 j^r. onl donné 0,2676 gi\ de chlorure (rargent. De ces dosages on déduit : CALCULÉ. TROl'VK, ^. 60 14,18 l-i,15 H, 5 0,71 0,78 Wr 80 18,91 — Af/a 216 51,07 51,24 0^4 6i 15,15 — 425 100,00 J'ai préparé encore les sels de baryte et de chaux de cet acide. On obtient le sel de baryte quand on ajoute du chlo- rure de barium à la solution de l'anhvdride dans l'eau, ( ^265 ) préalablement neutraliséo par rammoniaquo. îl no so forme pas (le précipité (rabord, jnais en peu de temps le sel se dépose à l'état cristallisé. Le cblonire de calcium ne donne pas de précipité dans la solution aqueuse du bromo-citra- conate d'ammoniaque; quand on ajoute de l'alcool, il se précipite un sel blanc et cristallin. HRCHFRCIM-S STR LKS ni;RIVi:s DE 1/ ACIDR MALIQUR. Chlorure fnmnrique. — Le cblomre fumarique qui m'a servi à mes expériences a été préparé par l'action du per- chlorure depbospbore sur l'acide fumarique. On a mélangé 84 granmies d'acide fumarique avec 290 grammes de per- cblorure de pbospbore; on a cbauffé le mélange tant qu'il s'est dégagé de l'acide chlorbydrique; on a enlevé une petite quantité d'acide fumarique non attaqué par fil tration, et l'on a distillé le produit en recueillant à part ce qui passait entre 140^-170". Pour éliminer autant que possible l'oxy- chlorure de pbospbore, on a lait passer pendant plusieurs beures un courant d'air sec à travers le produit, maintenu à la température de 120", et on l'a soumis à une nouvelle rectification. La presque totalité a passé à 160^ Le^ cblorure fumarique se combine directement et par addition au brome. Cette condjinaison s'effectue quand on mélange le cblorure avec du brome sec, dans les propor- tions indiquées par l'équation : G, Ho O-, CI, -+- \\)\_ = G, H, Dy-o G-, CK, Chlorure fumarique. Chlorure bihromo-succinique . et quand on cbauiTe le mélange pendant quelques beures à li0''-lo0^ Le produit de celte addition est identique ( 264 ) avec le produit de substitution que MM. Perkin et Duppa ont préparé par l'action du brome sur le chlorure -succi- €^ H, e-. Cl, -f- mr, = G, H, Br, ^o ^h- Le chlorure bibromo-succinique est un liquide incolore ; il bout à 218•'-220^ On peut aisément le purifier par dis- tillation, quoiqu'il se décompose toujours en partie. L'eau le décompose en donnant de l'acide chlorhydrique et de l'acide bibromo-succinique. Cette décomposition est lente par l'action de l'eau froide; elle a lieu rapidement par l'ébullition. L'acide bibromo-succinique, préparé de cette manière, possède tous les caractères de celui que l'on ob- tient par l'action du brome sur facide succinique ou sur l'acide fumarique. J'ai constaté surtout qu'il donne, par l'ébullition avec l'eau de chaux , le tartrate de chaux , et qu'il se transforme, quand on fait bouillir avec de la ba- ryte, en bromo-maléate acide de baryte. Soumis à l'analyse, cet acide a donné les résultats sui- vants : (1) . . 0,4943 gr, ont donné 0,3124 gr. iVac. carb et 0,0664 gr. d'eau. 0,7488 gr , décomposés par l'amalgame de sodium , ont donné 1,0157 gr. de bromure d'argent et 0,0027 gr. d'arg. (2).. 0,7584 gr. ont donné 0,4834 gr. d'ac carb. et 0,1046 gr. d'eau. De ces analvses on déduit : CALCULÉ. TROUVÉ. I. II. (>4 48 17,39 17,23 17,38 H* 4 1,43 1,49 1,53 Br, 160 58,00 57,85 — ('u 64 23,16 — — 276 100,00 ( 265 ) J'ai constaté encore que le chlorure bibromo-succinique, en se décomposant par l'alcool, donne de l'éther bibromo- sncciniqlie cristallisable, identique avec le même élher que j'avais préparé antérieurement de l'acide bibromo-succini- que. Cet étber a montré le point de fusion 55°. On peut distillerie chlorurebibromo-succinique avec un excès de brome, ou le chauffer pendant longtemps à 180*' sans qu'il subisse d'altération. Anhydride maléique. — Cet anhydride bout à 196" (les auteurs indiquent 176"). Il se combine directement et par addition au brome, quand on le chauffe à 100° seulement pendant une demi-heure ou trois quarts d'heure. G* ^2 ^5 -+- i^^*2 = ^4 Ha Br^ ^-. [1 ne se forme alors qu'une trace d'acide bromhydrique. F.e produit, liquide d'abord, se solidihe peu à peu. Après l'avoir pulvérisé et exposé sous une cloche conte- nant de la chaux vive, on l'a dissous dans le sulfure de car- bone, et on a obtenu, par l'évaporation de ce véhicule, des paillettes cristallines, formées par l'anhydride bibromo- succinique sensiblement pur. Un dosage du brome a donné 60,59 p. o/o; le calcul exige 62,01 p. «/o. L'anhydride bibromo-succinique fond au-dessous de 100°. Quand on le chauffe dans un tube scellé à 160°, il se dé- compose d'après l'équation : Çr, Ha Brj ^5 = €4 HBr -B-g -+- HBr. L'action de l'eau sur l'anhydride bibromo-succinique donne des produits différents, d'après la température à laquelle on fait ro[)ération. L'eau froide le transforme d'abord en une masse solide qui se dissout ensuite. La so- ( 20G ) lution concentrée donne, par l'évaporation spontanée, nn acide qui possède la composition de l'acide bibromo-suc- ciniqne, mais qui en ditTèro considérablement par «ses pro- priétés. îl y a donc addition directe de l'eau à l'anliydride : €, II, B/' 0-. -4- H, 0 = c, H4 ?,}\, 0-4 Anhydride hihrnmo- Acide isn-bibromn- SHCiiniqup. ' siiccinifjue. Quand, au contraire, on fait réagir l'eau l)ouillante sur l'anliydride, ou quand on évapore à chaud sa solution, il se forme une quantité considérable d'acide bromhydrique, et on obtient un acide qui possède la composition de l'acide bromo-maléique et que je vais désigner par le nom : d'acide ho-brohio-mcdéiqae. La formation de ces produits s'expli- que par la décomposition que subit l'acide iso-bibromo- succinique par l'ébullition avec de l'eau. Cet acide se dé- compose, en effet, en donnant de l'acide bromhydrique et de l'acide iso-bromo-maléique. Acide iso-hibromo- Acide iso-bromoma- succiniqiie. léique. Dans ces décompositions de l'anhydride l)ibromo-succi- nique,on obtient toujours une petite quantité d'une poudre Idanche peu soluble dans l'eau et que l'on reconnaît aisé- ment comme de l'acide bibromo-succinique ordinaire. Acide iso-bibro})io-si(ccin,iq(ie. — Cet acide, obtenu par l'action de l'eau froide sur l'anhydride bibromo-succinique, cristallise, par l'évaporation spontanée d'une solution con- centrée, sous forme de gros cristaux parlaitement transpa- rents et très-bien définis. ïl est beaucoup plus soluble dans l'eau que l'acide bibromo-succinique ordinaire. Il fond au- ( -m- ) dessous de 1(50" el il se décompose à 180" environ, en donnant de l'acide bromliydiiquc et de J'acide iso-biomo- maléiquc. La même décomposition a lieu quand on le fait bouillir avec de l'eau. Par toutes ses propriétés, l'acide iso-bibromo-succinique diirère considérablement de l'acide bibromo-succiniquc or- dinaire; les sels d'argent des deux acides se décomposent cependant de la même manière. On obtient le sel d'ar- gent de l'acide iso-bibromo-succinique sous forme d'un précipité blanc, quand on ajoute du nitrate d'argent à la solution de l'acide neutralisée par l'ammoniaque. Le sel d'argent se décompose quand on le fait bouillir avec de l'eau, en donnant du bromure d'argent et une solution acide, qui, après être neutralisée par l'ammoniaque, occa- sionne dans le cblorure de calcium un précipité blanc pos- sédant les propriétés du tartrate de chaux. Ce sel se dissout dans l'acide cblorbydrique et se précipite de nou- veau par l'ammoniaque. Il constitue alors des prismes microscopiques, identiques par la forme au tartrate de chaux que l'acide bibromo-succinique ordinaire donne dans les mêmes circonstances. De nouvelles expériences sont cependant nécessaires pour établir si les deux acides tartriques, engendrés par les deux modilications de l'acide bibromo-succinique, sont identiques dans toutes leuis propriétés. La décomposition que l'acide iso-bibromo-succinique éprouve quand on le fait bouillir avec de la baryte, paraît diflérente de celle que l'acide bibromo-succinique ordi- naire présente dans les mêmes conditions. 11 se forme beaucoup d'acide carbonique, et l'on obtient deux sels dif- férents qui n'ont pas encore été examinés. ( ^268 ) L'acide iso-bibromo-succinique, soumis à l'analyse, a donné les résultats suivants : 0,6679 gr. ont donné 0,4300 gr. d'acide carb. et 0,095 i gi-. d'eau. 0,ol09 gr., décomposés par l'amalgame de sodium, ont donné 0,6876 gr. de bromure d'argent et 0,0028 gr. d'argent. De ces dosages on déduit : CALCULÉ. TROUVÉ. ^4 48 17,39 17,35 H4 4 l,4o 1,55 B>-, 160 38,00 37,67 ^4 64 -23,16 — 276 100,00 Acide iso-bromo-maléique. — Cet acide se forme, comme on vient de le voir, par l'action de la chaleur (180°) sur l'acide iso-bibromo-succinique , ainsi que par l'ébuUition de cet acide avec de l'eau. On peut le préparer directement en évaporant à chaud une solution de l'anhydride bibromo- succinique dans l'eau. L'acide iso-bromo-maléique est extrêmement soluble dans l'eau. La solution concentrée donne de petits cristaux prismatiques groupés en étoile, qui ressemblent beaucoup à l'acide bromo-maléique ordinaire, extrait du sel de baryte que l'on obtient par l'ébuUition de l'acide bibromo-succi ni- que ordinaire avec de la baryte. Il existe cependant entre les deux modilications de l'acide bromo-maléique des ditrérences très-notables. L'acide bromo-maléique ordinaire entre en fusion à 125% et il se décompose à 150" environ en eau et en anhydride. L'acide iso-bromo-maléique ne fond qu'à des températures supé- rieures à 160^ ( 26i) ) Une autre ditrérciicc saillante se l'ail voir dans les sels d'argent. Le sel d'argent de l'acide broino-maléique ordi- naire ne se décompose que d'une manière très-incomplète par l'ébullition avec de Teau; on peut même le cristalliser de l'eau bouillante. L'iso-bromo-maléale d'argent, au contraire, se décom- pose instantanément, quand on le chauffe avec de leau. L'analyse de l'acide iso-bromo-maléique a donné les ré- sultats suivants : 0,72i0 gr. ont donné 0,6442 gr. d'ac. carbonique et 0,1050 gr. d'eau. 0,4374 gr. ont donné 0,4416 gi\ de bromure d'argent et 0,0035 gr. d'argent. De ces dosages on déduit : CALCULÉ, TROLVÉ, ^4 48 24,62 2i,33 Hs 3 1,54 1,58 Br 80 41,02 41,64 ^4 64 32,82 — 195 100,00 Acide maléique. — Dans une de mes notes précédentes, j'ai fait voir que l'acide maléique se combine au brome comme l'acide fumarique , et qu'il se forme ainsi de l'acide bibromo-succinique. J'avais ajouté alors : « Il me paraît cependant que, dans le cas de l'acide maléique, la quantité d'acide bromhydrique formé est beaucoup plus grande qu'elle ne l'est pour l'acide fumarique. J'ai trouvé de plus ({u'il se forme en même temps et à côté de l'acide bibro- mo-succinique un autre acide beaucoup plus soluble que celui-ci. » (270) . J'ai cru iiliJe de reprendre cette expérience, quoiqu'elle trouve déjà son explication dans ce qui vient d'être dit sur l'acide iso-bibromo-succinique et l'acide iso-bromo-maléi- que. Voici les résultats auxquels je suis arrivé. Quand on chauffe de l'acide maléique et du brome pen- dant peu de temps seulement à 100% il ne se forme qu'une quantité très-petite d'acide bromliydrique. On obtient une certaine quantité d'un produit peu soluble dans l'eau, et qui n'est que de l'acide bibromo-succinique ordinaire. Cet acide dont j'ai communiqué l'analyse dans une note anté- rieure, donne, en elfet, par l'ébullition avec de l'eau de chaux ou de l'eau de baryte, le tartrate de chaux ou le bromo-maléate acide de baryte. A coté de cet acide bibromo-succinique ordinaire, il se forme un autre acide beaucoup plus soluble et qui n'est autre que l'acide iso-bibromo-succinique. On obtient , par l'évaporation spontanée de la solution, de grands cristaux transparents et bien définis qui possèdent tous les carac- tères que j'ai mentionnés plus haut pour l'acide iso-bromo- succiuique. Quand, au contraire, on évapore par Tébulli- tion, on n'obtient que les produits de décomposition de cet acide, à savoir: l'acide bromliydrique et l'acide iso- bromo-maléique. Je crois jjouvoir admettre que c'est l'acide iso-bibromo- succinique qui se forme par l'addition directe du brome à l'acide maléique. L'acide bibromo-succinique ordinaire prend naissance, me paraît-il , par l'action du brome sur de l'acide fumarique, qui se forme, pendant la réaction même, [)ar une transformation moléculaire de l'acide maléique. Cette manière de voir est confirmée par l'observation que l'acide maléique se ti'ansforme facilement, par le contact avec Facidci broinhydrique, en acide fumarique; fait que ( 27i ) j'ai déjà communiqué antérieurement et que j'ai eu l'oc- casion de conlirmer depuis. L'observation que l'acide njésaconique, que l'on obtient oïdinairement par l'action de l'acide nitrique sur l'acide citraconique, se forme aussi quand on cbaulfe ce dernier acide avec de l'acide iodbydrique, m'avait fait penser que l'acide que j'avais préparé par l'action de l'acide iodbydri- que sur l'acide maléique pourrait se trouver un isomère plutôt de l'acide fumarique, que de l'acide fumarique lui- même. Il m'a paru nécessaire, de plus, de soumettre l'acide maléique à l'inlluence de l'acide nitrique, pour voir s'il ne se forme peut-être pas le même acide isomère. On aurait pu obtenir ainsi le troisième isomère de l'acide fumarique et de l'acide maléique, lequel, dans le groupe des dérivés de l'acide malique, aurait été le terme paral- lèle de l'acide mésaconique dans le groupe des dérivés citriques. J'ai trouvé, en effet, que l'acide maléique donne, quand on le fait bouillir avec de l'acide nitrique, un acide peu soluble dans l'eau. Mais cet acide, ainsi que celui qui se forme par rat:tion de l'acide iodbydrique sur l'acide maléique, n'est autre que l'acide fumarique ordinaire. Qu'il me soit permis, en terminant, de faire ressortir quelques-unes des considérations tliéoriques qui me pa- raissent découler des faits consignés dans cette note et dans les mémoires que j'ai publiés antérieurement sur le même sujet. Je me contenterai, d'ailleurs, d'en signaler les points fondamentaux, en laissant cliacun libre de les amplilier et de les transcrire dans le langage qui lui paraît le plus rationnel. J'ajouterai que je prends, pour ma part, ces considéialions (dans la forme au moins sous laquelle Sciences. — Année 1862. -0 ( ^27-2 ) je les communique aujourd'hui), pour une espèce d'image plutôt que pour des vues véritablement théoriques. Les acides liimarique et maléique, produits de la déshy- dratation de l'acide malique , sont véritablement homolo- gues des trois acides pyrogénés de l'acide citrique, à savoir : l'acide itaconique, l'acide citraconique et l'acide mésaco- nique. DIFFÉRENCE : C^Hg Ac. fumarique . • €4 H^ ^^ G^ H^ -B-4 Ac. itacoiiique. Ac. maléique. . — — Ac. citraconique. — Ac. mésaconlque. Or, comme l'un de ces groupes est formé par trois termes, tandis que l'autre n'en contient que deux, il est difficile de décider quels sont les acides des deux séries qui se correspondent réellement. On peut dire cependant que les acides maléique et citraconique se correspondent, en ce qu'ils sont capables de donner des anhydrides et de se régénérer par l'action de l'eau sur ces anhydrides. D'un autre côté, l'acide itaconique paraît le terme correspondant à l'acide fumarique. Resterait l'acide mésaconique , qui , au premier abord , paraît ne pas avoir d'analogue parmi les dérivés maliques. Or on a démontré que l'acide maléique se transforme en acide fumarique sous l'influence des mêmes agents qui font passer l'acide citraconique à l'état d'acide mésaconique; on peut donc dire que l'acide l'u- marique représente à la fois l'acide itaconique et l'acide mésaconique. Les deux acides isomères, €^4 H4 -B\, dérivés de l'acide malique, ne diffèrent de l'acide succinique que par deux atomes d'hydrogène qu'ils contiennent en moins; ils pos- sèdent la propriété de se transformer facilement en cet ( -275 ) acide en se conibiuant à deux atomes de cet élément. Les trois acides isomères, ll.j H^ -B^o, dérivés de l'acide ci- trique, présentent, par rapport à l'acide pyrotartrique , la même différence , et ils se combinent par addition à deux atomes d'hydrogène pour engendrer cet acide. D'un autre coté, les acides fumarique et maléique se combinent directement et par addition à deux atomes de brome , et donnent ainsi deux acides isomères que l'on peut envisager comme dérivés des ubstitution de l'acide succi- nique. Les trois acides isomères, dérivés de l'acide citrique, possèdent la même propriété : ils se combinent directe- ment et par addition à deux atomes de brome, et forment ainsi trois acides isomères qui possèdent la composition d'un produit de substitution de l'acide pyrotartrique. Ce qui m'a frappé dans l'ensemble des faits que je viens de résumer, c'est tout d'abord la facilité exceptionnelle avec laquelle ces acides se combinent par addition, soit à de l'hydrogène, soit à du brome. C'est ensuite le fait, (ju'il n'existe que deux acides isomères de la formule Gi Hi 04, tandis que l'on connaît trois isomères de la formule €3 H^ -B^i- C'est encore l'observation que les acides succinique et pyrotartrique, qui s'obtiennent par l'addition directe de l'hydrogène, sont identiquement les mêmes, n'importe duquel des acides isomères on les a préparés. C'est enfin que, par l'action du brome, il se forme autant de modifications d'un acide brome qu'il existe de modifications isomères de l'acide normal qui leur donne naissance. Il me paraît que tous ces faits trouvent leur explication dans les considérations suivantes. Les acides succinique et pyrotartrique, que Ton peut regarder comme les pivots des autres acides en question , ( 27i ) contiennent chacun deux atomes d'hydrogène typique, c'est-à-dire deux atomes d'hydrogène qui se remplacent facilement par des radicaux et qui, d'après la théorie de l'atomicité des éléments , se trouvent comhinés au carhone d'une manière indirecte seulement, c'est-à-dire par l'in- termédiaire de l'oxygène. Si l'on fait déduction de ces deux atomes d'hydrogène, comme le font, d'ailleurs, les for- nuiles typiques : Ac. succiiiique : HP^2' ^ J -O^ Ac. pyrolailiique, on voit qu'il y a encore dans l'acide succinique deux paires d'atomes d'hydrogène, tandis que, dans l'acide pyrotartrique, il en existe encore trois. La théorie de l'ato- micité admet que cet hydrogène se trouve comhiné direc- tement au carbone, et que ce sont toujours deux atomes d'hydrogène qui sont en combinaison avec le même atome de carbone, comme on le voit plus facilement encore en appliquant à ces substances le système de formules graphiques que j'ai employées ailleurs pour exprimer ces idées. Que l'on suppose maintenant que, dans l'un ou Fautrc de ces acides, deux atomes d'hydrogène viennent à man- quer, on aura, d'un côté, les acides fumarique et maléique, d'un autre côté, les acides itaconique , citraconique et mé- saconique. Comme il y a dans l'acide succinique f/e//.r paires d'atomes d'hydrogène, on comprend la possibilité de l'existence de deux acides isomères, suivant que c'est l'un ou l'autre de ces deux couples d'hydrogène qui man- que. Pour l'acide pyrotartrique, on saisit de même la j»ossi- bilité de l'existence de trois isomères, suivant que Ton enlève à cet acide l'une ou l'autre des irois paires d'atomes ( 273 ) (l'hydrogène qui, dans l'intérieur de la molécide, se trou- vent combinées directement au carbone. Là où les deux atomes d'hydrogène manquent, il y aura deux unités d'altiniié du carbone non saturées; il y aura, pour ainsi dire, une lacune. On pourrait s'expliquer ainsi la grande facilité avec laquelle ces acides se combinent à l'hydrogène et au brome : les aflinités libres tendent à se saturer et la lacune à se remplir. Que l'on remplisse ces lacunes par de l'hydrogène, on aura toutes les aflinités du carbone, dans l'intérieur de la molécule, saturées par le même élément (l'hydrogène), et on ne voit aucune raison |)our l'existence d'un isomère. Que l'on mette, au contraire, du brome à cette place vide, on aura le carbone saturé en partie par de l'hydro- gène, en partie par du brome; et on comprend que les produits doivent posséder des propriétés différentes d'après la place à laquelle se trouve le brome. On comprend en- core que chaque modiiicalion isomère des acides G4 H; -B-4 et C^i Ho -9^4, forme, en se combinant au brome, un acide brome différent et qui correspond à l'acide qui lui a donné naissance. On peut prévoir, de plus, que ces acides l)romés isomères doivent donner, par substitution inverse, un acide normal identique. Si je ne poursuis pas plus loin ces spéculations, qui, d'ailleurs, se prêtent à une application assez générale, c'est pour ne pas m'ex poser au reproche de me laisser entraîner par des hypothèses vagues et sans fondement; reproche qui pourrait paraître fondé tant que l'ensemble des idées fondamentales qui servent de base à la théorie de l'atomicité ne sera pas connu. Je me permettrai cependant d'ajouler que l'on peut se rendre compte de la même manière de l'existence des ( 276 ) différentes modifications de l'acide tartrique, et qne l'on arrive même, en poursuivant un peu plus loin ces idées, à concevoir l'existence de deux modifications isomères, symétriques par rapport aux propriétés chimiques, mais qui cependant possèdent quelque chose de non symétri- que dans l'arrangement des atomes; propriété qui ser- vira peut-être un jour à nous expliquer les phénomèmes curieux de dyssymétrie moléculaire que plusieurs modifi- cations de l'acide tartrique possèdent à un degré si pro- noncé. Observations tératolocjiques ; par M. Alfred Wesmael, répé- titeur à l'École d'horticulture de Vilvorde. Dans l'organogénie végétale, on remonte à travers toutes les modifications que subissent les organes, jusqu'à leur type primitif, jusqu'aux lois en vertu desquelles ces phé- nomènes s'accomplissent. Mais, qu'une circonstance parti- culière vienne à déranger ces organes en voie de formation ou de développement, il pourra en résulter deux choses : ou l'organe dérangé ne croîtra plus et avortera, ou il se déve- loppera dans un sens et d'après des lois autres que celles auxquelles il obéissait primitivement, et prendra alors des formes tout autres que celles qu'il aurait eues sans cette circonstance. Dans les deux cas, il y a un organe présentant des caractères différents de ceux qu'il devait avoir : il y aura anomalie, monstruosité. Je vais passer en revue deux phénomènes tératologi- ques observés dans mes herborisations de l'été dernier. Dans une herborisation aux environs de Campenhout, j'eus roccasion d'observer le ,fin)cns Irniiprocarpus Ehrli., ( 277 ) en très-grande abondance. En récoltant qnelques pieds, un d'eux attira mon attention, vu le singulier port qu'il offrait à sa base. Je reconnus de suite que des organes floraux étaient transformés en grandes bractées herbacées, trans- formation nommée chloranthie. Les inflorescences normales du Juncus lamprocarpus sont des cymes plus ou moins étalées , rapprochées en un corymbe terminal; les giomérules sont formés de quatre à douze fleurs ; chacune de celles-ci est insérée à Faisselle d'une bractée scarieuse. Une fleur normale se compose : 1° d'un périanthe à six divisions; 2° de six étamines; o° d'un ovaire formé de trois carpelles soudés. Connaissant le nombre de verlicilles, ainsi que celui des organes constituant ces premiers dans une fleur bien con- formée, je vais rechercher si, dans la monstruosité qui fait le sujet de cette note , on trouve les différents verti- cilles et les bractées à l'aisselle de chacune desquelles les fleurs normales se développent, en un mot, si, outre la transformation des organes de la fleur en expansions folia- cées, il n'y a pas eu d'avortemenl. La plante présente deux tiges; la première (flg. i, e) s'est développée normalement; elle est terminée par une inflorescence (f) dont les fleurs sont bien conformées; la seconde tige (d) s'élève beaucoup moins haut que la pre- mière; elle porte trois giomérules de fleurs modifiées (a, b, c). Le premier groupe de fleurs métamorphosées {a) est porté sur un axe secondaire {g) qui se développe à Taisselle d'une bractée (//) ; mais ce dernier organe n'a aucune ana- logie avec les bractées à l'aisselle desquelles prennent naissance les deux groupes supérieurs. Cette première bractée se présente sous l'aspect d'un faisceau de soies vertes, courtes, provenant bien certainement des ner- ( "278 ) Mires qui apparaissent dans le tissu d'une bractée nor- male. Si Ton étudie ce premier groupe de fleurs, on remarque d'abord deux grandes bractées. A l'aisselle de la plus inté- rieure, s'observe une première fleur modifiée, représentée par cinq expansions foliacées, dont Tinférieure est beau- coup plus grande que les autres. A l'aisselle de la seconde bractée, existe une deuxième fleur modifiée : celle-ci est formée par cinq expansions foliacées. Enfin à l'aisselle d'une troisième bractée, celle-ci portée plus haut que les deux premières, s'observe une nouvelle monstruosité, com- posée, comme dans la seconde, de cinq bractées foliacées. Dans le glomérule intermédiaire (6), c'est-à-dire celui qui est situé au-dessus de l'inférieur, il y a présence de trois fleurs métamorphosées. La première de ces transforma- tions nous montre cinq bractées, la seconde se compose de huit, enfin la troisième est constituée par douze feuilles. Le glomérule supérieur (c) se compose de cinq fleurs modifiées : le nond)re des bractées foliacées constituant ces métamorphoses varie depuis cinq jusqu'à huit; ainsi la fleur modifiée la plus inférieure se compose de sept bractées, la seconde n'en présente que cinq, la troisième sept, comme chez la plus inférieure, enfin les deux supé- rieures sont constituées par huit feuilles chacune. Si l'on compare les différentes chloranthies au point de vue du nombre des bractées qui les constituent, on con- state qu'il n'y a rien de stable : les unes sont constituées par cinq bractées, d'autres par six, certaines par sept; on en observe où le nombre huit est représenté; enfin les plus parfaites sont constituées par douze expansions fo- liacées. Si, parallèlement au nombre des bractées consti- tuant chacune des fleurs métamorphosées, nous compa- ( 279 ) rons celui des organes constituant une ileur normale, nous constatons que le périgone est formé par six divisions; Tandrocée se compose de six étamines, enlin le gynécée est formé par trois carpelles qui se soudent pour former l'ovaire. L'addition des différents organes d'une fleur nor- male nous donne le total de quinze. Or, si nous compa- rons ce nombre avec celui que nous accuse la chlorantliie composée par le plus petit nombre de bractées, nous voyons que toutes les divisions périgonales ne se sont pas développées et que, outre la transformation des divisions périgonales en bractées lierbacées, il y en a une qui a avorté. Ainsi dans les cblorantliies constituées par cincj bractées, il y a eu avortement d'une division périgonale, du verticille, de l'androcée et du gynécée. Dans les cblorantbies composées de sept folioles, je suis porté à croire que les six bractées extérieures représen- tent le périgone : un examen attentif nous a démontré que trois de ces bractées sont extérieures, et que trois son! intérieures, disposition que l'on observe, du reste, dans le périgone d'une fleur normale. 0»»^»^ à la septième bractée, on doit supposer qu'elle représente le verticille de l'an- drocée, et cette opinion est d'autant plus fondée que la bractée semble embrasser, à peu près complètement, l'axe de la fleur modifiée. Certaines cblorantbies sont constituées par buit brac- tées, dont les six inférieures représentent le périgone; elles sont disposées trois par trois, comme dans les métamor- pboses formées par sept bractées. Quant aux deux folioles supérieures, elles représentent évidemment, l'une le ver- ticille des étamines, l'autre les carpelles. Ainsi que dans le cas précédent, tous les organes de l'androcée se sont soudés entre eux , mais dans ce cas-ci, les trois carpelles se pré- ( 280 ) sentent sous l'apparence d'une bractée dans laquelle on distingue fort bien trois nervures très-prononcées, prove- nant certainement des côtes médianes des feuilles car- pellaires. Dans les chloranthies les plus complètes, on constate la présence de douze bractées. Or, d'après leur disposition , les six bractées inférieures appartiennent au verticille péri- gonal; les trois, qui sont situées plus haut, représentent Tandrocée; seulement, dans ce cas, chaque foliole repré- sente deux étamines soudées; enfin les trois supérieures proviennent de la transformation des carpelles : chacune est munie d'une nervure primordiale bien prononcée. D'après ^'exposé des faits précédents, je crois pouvoir conclure : ]'■ Que, dans les fleurs modihées, dans celles au moins où le nombre six des bractées foliacées n'est pas dépassé, ce sont les divisions périgonales qui se sont transformées en bractées, fondant ma manière de voir sur le mode d'in- sertion de ces mêmes bractées; .2" Que l'altération atrophique, d'une part, et le phéno- mène tératologique, d'autre part, croît du dehors au de- dans, c'est-à-dire que les organes les plus protégés sont les plus profondément atteints; o" Que le phénomène tératologique de certains organes peut être suivi de la soudure de ces mêmes organes entre eux ; 4*" Que les divisions périgonales, l'androcée et le gyné- cée, peuvent se convertir en feuilles; 5" Enfin l'analogie qui existe entre les différentes par- ties de la fleur et les feuilles : les unes et les autres sont (les organes appendiculaires, des phylles qui, dans cer- taines circonstances et sous l'influence de certains phé- Bi7//. ^ l'Jcad^. Jù?y. Tom.I////JT'-^^r,^'>/'^,r '^/7- fijxfp%. A WesTna^ (zd'. tioù dsl. Iiè/i.^a^^-Sezferex/7is. U/^à^ ^^^ ( 281 ) nomènes, dilTicilos à définir cl à comprendre, passent de Tiin état à l'autre, mais ayant un même berceau, un ma- melon cellulaire appendiculaire. EXPLICATION DE LA FIGURE 1. a. Pi'omier grou[)e do ficurs iiiélaniorpliosées. b. Deuxième groupe, c. Troisième groupe. d. Axe portant les métamorphoses. e. Axe portant les lleurs normales. f. Inflorescence normale. Inflorescence femelle ramifiée chez un Carex acuta Ehrli. L'espèce de Carex, chez laquelle j'ai observé le phéno- mène tératologique dont je vais tâcher de déterminer le mode de développement, porte des fleurs réunies en épis unisexués. Les épis femelles sont constitués par un axe sur lequel s'insèrent des bractées à l'aisselle de chacune desquelles se développe une fleur portée sur un axe très- court. La fleur femelle se compose d'un axe sur lequel prennent naissance deux bractées, qui se soudent entre elles de façon à constituer une espèce de petit utricule. Cet utricule représente, à mon avis, l'enveloppe florale. A l'intérieur de ce petit périgone s'observe le gynécée: cet organe est porté au sommet de l'axe de la fleur; il se compose de Tovaire formé de deux feuilles carpellaires, nombre deux indiqué par celui des stigmates. Ces deux organes font saillie par l'orifice ménagé au sommet de l'utri- ciile, orihce formant un bec court, entier : voilà en peu de mots la structure d'une fleur normale chez le Carex acuta. Dans la plante que j'ai récoltée à Vilvorde, au mois de juin ]HC)\ , plante qui frappa mon attention par le singu- ( 28-2 ) lier port des épis femelles, ces derniers étaient ramifiés. Si l'on recherche le mode de développement d'un épi ramifié normal, par exemple, celui du Panicam crns-galii Ehrh., on remarque que les axes secondaires de Tinflores- cence se développent loujouis à l'aisselle de liractées in- sérées sur l'axe de première i^énération. Connaissant celte règle générale, qui préside à toutes les inflorescences ra- mifiées, recherchons si les phénomènes ont suivi cette même loi pour la formation de l'épi ramifié dans le Carex acutfi. D'abord, dans la fleur normale, nous avons constaté la présence de l'axe de la fleur qui prend naissance à l'aisselle d'une hractée insérée sur l'axe primaire de l'épi. Cet axe floral, après s'être allongé un peu, donne naissance à deux bractées opposées qui se soudent et (|ue je regarde comme une véritable enveloppe florale. Si nous recherchons, au point de vue organogénique, l'origine des phylles consti- tuant le verticille périgonal, nous savons qu'entre ces or- gane appendiculaires et la feuille normale, il n'y a qu'ime différence extérieure : tous deux sont le résultat du dévelop- pement d'un mamelon utriculaire, et combien d'exemples n'avons-nous pas de pétales ou sépales convertis en vérita- hles feuilles! Mais, quel est un autre caractère de la feuille normale? c'est de protéger à la base de son pétiole un bourgeon né de l'axe phyllifère. ,1e démontrerai tout à l'heure la haute importance de l'analogie qui existe entre une feuille et une division périgonale, surtout au point de vue du bourgeon qui se développe toujours à l'aisselle d'une feuille normale. Je disais plus haut que, dans les inflorescences en épis ramifiés, les axes secondaires de l'inflorescence naissent toujours à l'aisselle de bractées développées sur l'axe pri- ( 285 ) maire. Or, dans rinlloresceiKc aiiorinalo du Carex actda. l'ordre de déveloj)penient de l'épi ramifié n'a pas du lout suivi la uiémc règle. Lorsqu'on regarde la disposition des axes de deuxième génération dans le Carex, on croirait que chacun de ces axes secondaires se développe el prend naissance au som- met et sur le bord de l'ulricule, utricule que j'ai consi- déré comme une véritable enveloppe llorale; mais, avec un peu d'attention et l'œil armé d'une loupe, on reconnaît que cet axe sort, en compagnie des deux stigmates, par l'orifice ménagé au sommet du périgone ou utricule. Si maintenant, à l'aide de la pointe d'une aiguille, on déchire l'enveloppe florale, on constate que l'axe se pro- longe le long de l'ovaire sans y con trader la moindre sou- dure , et que sa base prend naissance à l'angle formé par une des deux divisions périgonales et l'axe de la fleur; axe qui continue, sur une longueur d'un quart de millimètre, à s'allonger pour être terminé par l'ovaire. Voilà donc une ramification qui prend naissance à l'aisselle d'une division périgonale. Si nous éludions le développement de cet axe secondaire ayant un centie d'évolution anormal, puisqu'il a pour berceau l'axe de la fleur, nous constatons qu'après un allongement hors de rutricule d'un demi -millimètre environ, il se développe une première fleur; celle-ci est constituée normalement et elle naît à l'aisselle d'une brac- tée insérée sur l'axe secondaire, ayant tous les caractères de celles qui, à leur aisselle, produisent des fleurs nor- males. A la suite du développement de cette première lïeur, l'axe secondaire de l'inflorescence continue à s'al- longer, et après un développement d'un millimètre, il produit une seconde Heur; seulement ici, l'axe secondaire se prolonge noimalement, cVst-à-dire qu'il continue son ( -284 ) évolution comme dans l'allongement de tous les axes nor- maux. Après le développement de la seconde fleur, l'axe secondaire est arrêté dans son élongation, vu que la se- conde fleur est terminale. Je n'ai pu observer sur aucun des axes de seconde génération plus de deux fleurs. J'ai insisté plus haut sur l'analogie qui existe entre une leuille normale et une division périanthide, de plus, sur le caractère normal de toute feuille, c'est-à-dire de porter un bourgeon à son aisselle. Or. si l'analogie entre la feuille normale et un phylle du périgone est incontestable , pour- quoi ne pas admettre qu'à l'aisselle d'un pétale ou d'un sépale, il pourrait se développer un bourgeon tout aussi bien qu'à l'angle formé par la base du pétiole et le rameau sur lequel il prend naissance? Selon moi, le phénomène lératologique produit par le Carex acula ne peut recevoir de solution rationnelle qu'en admettant qu'un bourgeon s'est développé à l'aisselle d'une des deux divisions péri- gonales. En examinant la ligure !2, on voit une partie d'une fleur anormale. En a, on distingue une cicatrice provenant de la section tranversale de l'axe qui portait la première fleur femelle. En b, se remarque l'axe secondaire de l'inflores- cence qui prend naissance au point c, qui est l'aisselle formée par une des deux divisions périgonales d; cette der- nière n'est figurée qu'en partie , et Taxe primaire e se pro- longe pour être terminé par la fleur primordiale. Ainsi, le l)oint de développement de l'axe secondaire de l'inflores- cence est, il me semble, suflisamment démontré. €et axe résulte du développement d'un bourgeon né à l'aisselle d'une des deux divisions périgonales. L'observation de ce phénomène tératologique nous dé- montre, une fois de plus, l'analogie qui existe entre les ( 285 ) (litrérenles parties coiistitiianl les verticilles de la Heur et les vérita])lcs feuilles. La conversion des carpelles, des étamines, des pétales et des sépales en feuilles est un fait acquis à la science depuis bien longtemps; et l'observation d'un bourgeon se développant à Faisselle d'une des parties de la lleur, ne fait que fortifier l'opinion de la plupart des botanistes, qui distinguent, dans la partie aérienne de l'axopbyte, des axes et des phylles, phylles qui, dans cer- tains cas, forment des feuilles normales, dans d'autres cas, des sépales, des pétales, des étamines et des pistils; mais peu importe à quel état nous les observons, leur étude organogénique nous démontre un même état originaire : tous commencent par n'être qu'un mamelon utriculaire. La figure o représente une ramification de l'inflo- rescence. En «, on remarque une partie du périgone; l'autre partie a été enlevée pour mettre à nu l'ovaire b. La portion périgonale enlevée est celle qui, à son ais- selle c, a produit la ramification cl. L'axe primaire de l'inflorescence est figuré en c Sur l'axe secondaire d, on observe deux fleurs f et g, développées chacune à l'ais- selle d'une bractée insérée sur l'axe secondaire de l'inflo- rescence. La figure 4 représente une inflorescence i^'amiliée : a bractée à l'aisselle de laquelle se développe la fleur nor- male; b utricule ou périgone; c stigmates; d axe secon- daire de l'inflorescence passant, en même temps que les stigmates, par l'ouverture e de l'utricule. Séance dit 14 mai 1862. M. De Komnck, directeur. M. Ad. Qletelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : KLM. crOmalius d'Halloy, Sauveur, Tim- mermaus, Wcsniacl, Martens,Canîraiiie, Kickx, Van Be- ucdeu, le baron de Sehs-Longcliamps, le vicomte B. du Bus, Nyst,Giuge, Nerenburger, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, d'Udeliem, Dewalque, mem- bres; Sch^vann, Spring, Lacordaire, associés; Montigny, Morren , Steichen , correspondants. Sciences. — Année 1862. 21 ( 288 ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de rintérieur fait parvenir à l'Académie trois exemplaires du tome XJV du Bulletin du conseil supérieur cV agriculture, pour être déposés dans sa biblio- thèque. — La Société royale de Londres, par l'organe de M.Walter White , remercie l'Académie pour l'envoi de ses dernières publications. Des remercîments semblables sont adressés par la Société royale de Gottingue, la Réunion des natura- listes de la Prusse rhénane et de la Westphalie, la Société des sciences naturelles de Berne, la société senckenber- geoise des naturalistes de Francfort S/M, l'Institut des sciences, des lettres et des arts de Venise, la Société pro- vinciale des arts et sciences d'Utrecht, la Société impériale Léopoldino-Caroline des curieux de la nature de Jéna, la Société de physique et de médecine de ^Yi■lrzbourg, etc. Plusieurs de ces sociétés ont eu , en même temps, l'obli- geance de faire parvenir leurs publications, qui seront an- noncées à la fin du Bnllelin. m — Il est fait communication des observations recueillies sur l'état de la végétation , le î21 avril dernier : à Wa- remme, par MM. de Selys et Ghaye; à Liège, par M. de Selys; à Jemeppe, par M. Alf. de Borre; à Melle, par M. Bernardin; à Munster, par M. le doctem^ Heis, qui a donné en même temps l'état de l'effeuillaison , le 21 oc- tobre dernier, et les observations sur les étoiles hlantes et la lumière zodiacale en 1861. ( 289 ) — M. de Malzine communique une note manuscrite sur une nouvelle espèce de LlUorine, qu'il nomme Ro' blanii. (Conniiissaire : M. Nyst.) RAPPORTS. Description de deux coupes faites à travers les couches des systèmes scaldisien el dieslien, ainsi que les couches supérieures près de la ville dWnvers; par M. Dejardin, capitaine du génie à Anvers. c( Le travail que M. Dejardin a adressé à TAcadémie et sur lequel nous avons été chargé de faire un rapport, con- cerne les différentes couches des terrains des environs d'Anvers qui sont mis à nu par les travaux des nouvelles fortifications. Ce travail, qui comprend quatorze pages, est accompagné de deux planches, dont l'une présente la carte du sous-sol et l'autre deux coupes géologiques. L'auteur de ce travail ayant uniquement en vue d'uti- liser ses moments de loisir, annonce lui-même, dans sa préface, que n'étant ni géologue ni paléontologue, il ne s'est attaché qu'à donner l'allure du terrain, ainsi que des diverses couches de sahle qu'il a pu observer. Parmi les travaux qu'il a consultés concernant la con- stitution géologique des environs d'Anvers, M. Dejardin cite ceux de la Jonckaire, de MM. Lyell et de Wael, et fait remarquer que, jusqu'à ce jour, aucune coupe de terrain n'a été donnée, si ce n'est celle publiée par la ( 290 ) Société paléoiitologique en 18o9. 11 a voulu protilcr de l'occasion exceptionnelle que présentent les travaux mili- taires qui s'exécutent en ce moment, et donner deux coupes, dont l'une, désignée sous le n" J , passe par le 'lossé capital de l'enceinte, depuis l'ancienne citadelle du Sud à celle du Nord, et l'autre, désignée sous le n" Î2, qui passe par le l'ossé de la face principale des forts détachés. Il fait remarquer que, sur l'ensemble de ces travaux, qui s'exécutent sur une longueur de quatorze mille et de dix- sept mille mètres , il a eu des coupes qui descendent en moyenne à huit mètres et qui, par quelques sondages, sont arrivées jusqu'à neuf mètres en certains endroits. Sous le rapport paléonlologique, M. Dejardin s'est borné à indiquer les différents travaux qui out été publiés dans les volumes de la Compagnie, et il est à regretter qu'à la suite des facilités dont jouit l'auteur pour suivre ces grands travaux, il n'ait pas mentionné un plus grand nombre d'espèces principales qu'il a été à même de re- marquer dans les différentes couches étudiées par lui. Nous espérons que M. Dejardin voudra bien nous don- ner, par la suite, ses nouvelles observations à ce sujet, et qu'il nous fournira les listes complètes des espèces fossiles qu'il aura été à même de recueillir. Le dernier chapitre, auquel l'auteur consacre cinq pages, concerne la description des différentes couches qu'il a pu observer et pour lesquelles il adopte la classilication de notre savant et regrettable confrère Dumont. D'après l'au- teur, ce serait dans la couche de sable gris que l'on aurait trouvé, avec le Pccfen Lcnnallii, le Sqnalodon anlwer-- piemh Vanb. Nous pensons que le Pecten Lamalln étant une espèce des sables diestiens, ce sera plutôt dans ce dernier dépôt que le nouveau cétacé aura été découvert. ( ^291 ) Des renseignements à ce sujet ponrront être pris auprès de M. le capitaine Coclieteiix, qui dirige les travaux du fort n° 4, sur remplacement duquel des parties du crâne de ce même animal ont été recueillies par les soins intelli- gents de cet olïicier, à qui la paléontologie est déjà rede- vable de la découverte d'un grand nombre de fossiles qui tous ont été déposés au musée de l'Etat. En terminant, Messieurs, nous pensons que l'Académie approuvera les eiforts faits par M. le capitaine Dejardin pour recueillir tous ces renseignements qui ont un grand intérêt pour la science, et nous concluons en proposant à la classe d'adresser des remercîments à l'auteur pour sa communication, et d'imprimer son travail, ainsi que les deu.v planches qui raccompagnent, dans le Bulletin. » Rapport dt^ m, n'^OmaHug» c( On conçoit qu'après les appréciations d'un homme qui a aussi fortement contribué que M. iXyst cà nous faire connaître les dépôts sur lesquels s'élève la ville d'Anvers, il ne me reste qu a me joindre aux conclusions de notre savant confrère, tendantes à faire imprimer dans notre Bulletin la notice de M. Dejardin, ainsi que le plan et les coupes qui l'accompagnent. Les grands travaux qui s'exécutent en ce moment à Anvers, ayant permis de mieux connaître l'allure des di- vers dépôts dont on avait déjà reconnu Texistence dans cette contrée, il était à désirer que de bons dessins missent la science à même de conserver le souvenir des coupes que ces travaux ont mises au jour et que la friabilité, rhorizontalité , ainsi que la faible altitude du sol font, ( 292 ) en quelque manière, disparaître aussitôt qu'elles ont été faites. Or les dessins géognostiques de M. Dejardin , exé- cutés avec la précision qui caractérise les travaux des offi- ciers du génie, satisferont complètement à ce besoin de la science, si l'Académie en ordonne la reproduction dans ses recueils. » M. De Koninck, troisième commissaire, ajoute aux rapports précédents : « Je me joins avec plaisir aux conclusions de nos sa- vants collègues, et je désire aussi que la notice et les cartes de M. Dejardin soient imprimées dans le Bulletin. » La classe adopte ces conclusions et vote des remercî- ments à l'auteur du travail. — MM. Timmermans, Lamarle et Schaar font un rap- port verbal sur la suite du mémoire relatif au Calcul des variations y présenté, dans la dernière séance, par M. Stei- chen , correspondant de l'Académie. Conformément à la demande de MM. les commissaires, le mémoire de M. Stei- chen sera inséré dans le recueil des publications acadé- miques. — La classe entend également un rapport verbal de MM. Timmermans et Lamarle, sur deux notes concer- nant la théorie des logarithmes et la théorie des surfaces du second degré, qui lui ont été présentées par M. Loxhay, répétiteur à l'École militaire. L'auteur sera invité à faire disparaître de son travail ce qui appartient aux calculs différentiel et intégral , et à simplifier autant que possible l'exposé de ses recherches. ( 295 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sîir les nébuleuses, M. Ad. O^^telel communique l'extrait suivant d'une lettre qu'il vient de recevoir de sir John Herscliel, rela- tive à un grand travail que prépare l'illustre astronome anglais. « ....Je prépare en ce moment un index général ou cata- logue de toutes les nébuleuses connues, rangées d'après l'ordre des ascensions droites, et réduites à l'époque de 1860. C'est, je crois, un sujet bien désiré par les astro- nomes, aujourd'hui que les télescopes, doués d'un pouvoir suffisant pour observer les faibles nébuleuses, sont deve* nus beaucoup plus communs. » La disparition de la nébuleuse de Hind paraît con- lirmée, et j'ai trouvé un autre exemple d'une nature semblable : une des nébuleuses observées par mon père (Nebulse II, 115, et NebulîB II, 116) a disparu. Une seule a été vue par M. d'Arrest, et comme mon père les a ob- servées deux fois, dans le même champ de la lunette et à un intervalle de trois ans, savoir le 8 avril 1784 et le 14 janvier 1787, l'étoile qui manque ne peut être considérée comme appartenant aux comètes. » Les places de ces nébuleuses, pour 1850, sont les suivantes : Nebnla II. liri AR 12^22^14%! NPD 75" 52' 4ô" — II. I1G 12 22 29M 7.^ ôo 45 ( 294 ) » Quoique M. (FArrest n'eût qu'une seule détermination de la position de la nébuleuse, savoir : il dit qu'il l'a souvent aperçue dans cette position; mais il ne fait mention d'aucun satellite. Des faits semblables, et l'apparition d'une étoile brillante )W}i accompagnée par une nébuleuse, à la place de la quatre-vingtième nébuleuse de Messier qui a été observée par Pogson et Anwers, attirera assurément l'attention sur cette classe de pbénomènes. » Sur Fhyr/roïnéfric. En mai 1847, un travail assez considérable avait été fait à l'observatoire de Bruxelles, à la demande de M. Regnault, membre de l'Institut de France, sur les \aleurs compara- tives des différents instruments bygrométriques. M. Ka*mtz, auteur du Traité de météorologie dont M. Ch. Martins a donné la traduction, adresse à M. Quetelet quelques re- marques à ce sujet, et particulièrement sur les discor- dances qu'on peut rencontrer dans ce genre d'observations. c< .... Vous verrez, dit ce savant, dans le quatrième ca- hier de mon journal , que chaque psychromètre demande une autre formule. A ])résent il s'agit de la question de savoir quelle est la température que donne un thermo- mètre mouillé infiniment petit (à peu près comme pour les arcs infiniment petits dans les oscillations). Mais une autre circonstance exerce une grande influence dans ces obser- vations : la radiation de la chaleur n'influence pas les deux thermomètres d'une manière semblable. C'est pour cela que. ( -295 ) depuis peu , j'o])sorve un Iroisièmo tliorniomètro couvert fie mousseline, mais sec. Mes pesées ainsi que ]a méthode de condensation , avec quelques précautions, donnent pres- que les mêmes nombres que la formule de Regnault au- dessus de zéro. » Le résultat est tout différent, si vous prenez des tem- pératures au-dessous de zéro. Vous n'avez pas de grands froids à Bruxelles, mais certainement vous avez observé que le thermomètre mouillé est parfois plus haut que le thermomètre sec. Dans les grands froids, c'est un phéno- mène qui arrive souvent : on a, par exemple, thermomètre sec = — 10",o; tbermomètre mouillé — 15°,88 centi- grades. Chaque quantité est la moyenne de vingt obser- vations faites pendant 1 '/i heure; vous diriez que l'air est saturé. Mais en même temps l'hygromètre de Saussure donne 8o^ la pesée de la vapeur 0'"'",842, tandis que la saturation serait l'""\28r). En comparant les observations de Greenwich ( psychrom_ètre de Daniell) à la formule de Regnault (tables de Haeghens), la dernière donne toujours une quantité trop grande; la différence augmente à Dorpat, dans des froids plus grands. Enfin aucune formule ne s'ap- plique à ces cas où le thermomètre mouillé est plus haut , si nous ne déterminons pas la radiation par un troisième thermomètre; mais si nous prenons le thermomètre ordi- naire, alors la formule, en se servant des millimètres, devient e = p,- 0,74991 {t - t,-\- 0,16) -4- 0,0-211 i (/ — /,-»- 0,16)% Les deux séries de comparaison (Greenwich et Dorpat) donnent une grande concordance à cette formule. D'après celle-ci, la radiation élève la température du thermomètre mouillé de 0%4(>; cette quantité changera avec la consti- ( 296 ) tution du ciel : j'ai trouvé quelquefois 0^9; mais je crois qu'en moyenne, ma formule est plus exacte que les autres. Comme preuve, je vous donne la moyenne de quelques ob- servations à la température dont j'ai parlé auparavant : t = — 15»,o6, /, = — io",62, e = Omm^ggy ( pesées et condensations), e = 0n"n,950 (calcul). J'ajoute que les différences entre le calcul et l'observa- tion ne sont pas toujours si petites que dans le cas actuel, mais pourtant elles sont toujours telles qu'on peut les dé- sirer des circonstances atmosphériques. » Sur les variations périodiques de Vaimosphèy^e, d'après les observations faites en Autriche et les pays environ^ nants. Lettre à M. Ad. Quetelet par M. Rreil, directeur de l'établissement central pour la météorologie et le ma- gnétisme terrestre en Autriche. Vienne, le 6 mai 186:2. « La lettre intéressante que M. Lamont vous a fait parvenir (Bulletins de l'Académie , tome Vin, n*" 9 et 10) et dans laquelle il éclaircit la théorie des changements diurnes de la pression atmosphérique, de même qu'un abrégé d'un écrit semblable de M. Allan Brown, que j'ai trouvé dans le Rapport de la vingt-neiivième réunion de r Association britannique, page 45, m'ont rappelé un tra- vail que j'ai élaboré en grande partie depuis plusieurs années et que j'ai regretté souvent de ne pouvoir terminer. Si vous aviez le projet de rechercher jusqu'où s'étendent les changements de température et leurs eftels stn' le mou- ( 297 ) vement des masses crair, et de jeter quelques lumières sur ce phénomène, il me semble que, dans les circonstances actuelles, il ne serait pas inutile de terminer ce travail; je me permets donc de vous en communiquer les résultats principaux. » Il m'a paru d'abord nécessaire de rechercher si les changements de l'air qni s'élève peuvent être assimilés aux changements de l'air ordinaire, alors qu'on n'a pas d'appareil sous la main pour en mesurer les changements; j'ai cru que je m'éloignais peu de la vérité en prenant le changement diurne de la force du vent comme étant sa mesure, car on n'opère pas ici sur des valeurs absolues mais seulement sur leurs différences. La force diurne du vent, pour les différentes époques et pour l'année entière, a été déduite des observations de sept années faites à Prague, au moyen de l'anémomètrographe. Le même résultat a été obtenu , pour la pression de l'air, d'après treize années d'observations données par le barométrographe de la même ville. Les nombres déduits des premières équations don- naient, d'heure en heure, les valeurs les plus probables de la force des courants d'air naissants; les nombres tirés des secondes équations présentaient les valeurs les plus probables de la pression de l'air, et leurs différences mar- quaient les changements horaires; enfui les changements annuels montraient que la cessation la plus prompte de la pression atmosphérique commençait à une heure après midi, et qu'à la même heure avait également lieu la plus grande intensité du vent naissant. » Les comparaisons entre les différentes époques de l'année montrent que les deux maxima s'éloignent en été de l'heure de midi , et qu'aux autres époques ils s'en rap- prochent. L'amplitude des variations pour les deux élé- ( 298 ) nionfs diminue de l'été à l'hiver pour la force du vent daus le rapport de 1,GJ : 1 ; et pour la pression atmosphé- rique de 1,69 : 1. On conçoit ainsi que, par l'ahaissement du courant d'air, nos girouettes ne sont mises en mouve- ment que d'une manière peu sensible, et qu'à proximité de la terre, elles sont à peu près immobiles, excepté dans les lieux où, par le voisinage de la mer, il se fait un flux; car le courant d'air ne pourrait produire de résultat par lui-même. » Le courant qui s'élève est, comme on le sait, égale- ment dépendant de la pureté de i'air; et, par suite, les changemenlsde la pression atmosphérique, aussi bien ceux qu'il produit que ceux formés par le courant qui s'abaisse, doivent être en rapport avec lui. » Voici ce qu'ont fait connaître, pour ces deux éléments, les observations de cinq années, faites à Prague de 1848 jusqu'en J852. On trouve, d'après la moyenne annuelle de six cent quatre-vingt-deux jours couverts et de cinq cent cinquante-six jours clairs, les changements de la pression atmosphérique : lignes. Do 10'' du malin à 4'' de raprès-midi, pour les jours eouNorls =: 0,:25i » » » sereins = 0,477 De .i''du soir à 11 heures, on a » eouverLs = 0,5i0 » V » sereins =0,160 Les premiers changements, de iO'' du matin à 4'\ reposent sur des courants qui s'élèvent; ceux du soir, de 4'' à iV\ sur des courants d'airs qui s'abaissent. Les premiers, pen- dant les jours sereins, sont deux fois aussi grands que pendant les jours couverts; ce qui n'exige pas d'explica- tion; mais les seconds ne sont, pendant les jours sereins, que la moitié de ce qu'ils sont pendant les jours couverts. ( 291) ) Je crois que ceci doit èlre attribué en grande partie à récliauflenieiit du globe, lequel est beaucoup plus fort pen- dant les jours sereins que pendant les jours couverts, et qi^, dans la soirée, apparaît par le rayonnement et l'orme obstacle au courant qui s'abaisse. De ces recherches je n'ai pu déduire de motifs sulUsants pour répondre à la supposi- tion que les changements journaliers de la pression atmo- sphérique résultent uniquement du mouvement vertical des masses d'air par suite de réchauffement, surtout en ayant égard aux autres propriétés et effets, tels que l'élasticité et l'inertie de l'air, l'échaulfement de la terre, etc. » Je me représente la succession des faits de la manière suivante : au lever du soleil, la couche inférieure de l'at- mosphère se trouve resserrée par le refroidissement de la terre et par la descente des couches supérieures plus denses; avant le jour, ce resserrement augmente encore, malgré l'échauflement insensible de la terre et de Fair, c'est pourquoi la pression sur le baromètre devient plus forte, jusqu'à ce que le courant d'air qui monte sous l'in- fluence du soleil levant devienne assez fort pour que la diminution de pression sur l'air fasse sentir son action et montre l'accroissement de la chaleur naissante : c'est alors l'instant du maximum. Bientôt après, la pression atmo- sphérique diminue , et cela d'autant plus rapidement, que le courant montant devient plus fort. Par suite, on re- marque, vers midi ou aussitôt après, en même temps que l'ascension plus rapide de Fair, une diminution plus rapide de sa pression. Puis commence une pression plus forte, peu sensible dès sa naissance. Elle dure plusieurs heures, tandis que la température augmente, e( aussi tandis que la masse d'air une fois mise en mouvement ascensionnel conserve cette marche à cause de sa lenteur. D'abord, ( 300 ) quand le maximum de la chaleur est atteint, se trouvent réunies toutes les conditions qui ont pour effet de pro- duire le minimum de pression. Cela résulte du repos des massés soulevées vers le haut : les supérieures s'arrêtent par le mouvement des couches d'air inférieures qui se pressent; elles cherchent à s'étendre vers le bas, et il se forme alors un mouvement inférieur qui a pour effet de rapprocher les couches du bas et d'augmenter la pression atmosphérique; ce mouvement devient bientôt d'autant plus rapide que le courant qui s'élève se relâche davan- tage et que le refroidissement du globe, à cause du man- que d'air, emprunte plus d'élément à la chaleur solaire. » Ce courant d'air montant, formé par les causes men- tionnées, poursuit son mouvement ascensionnel, avec sa lenteur acquise, tant que les couches inférieures seule- ment', par leur pression mutuelle et par leur force d'expan- sion plus grande , suffisent pour le soulever : c'est l'instant du maximum qui se formera à une heure plus avancée de la soirée, et qui, d'après cet aperçu, n'exige pas d'autres forces pour son développement que celles manifestées par le mouvement naturel des masses. » En cet état de choses, l'atmosphère n'est pas encore dans son état d'équilibre, car, par la cessation du mouve- ment du haut vers le bas, les couches inférieures , pressées ensemble, prennent un surplus de force qui se manifeste en ce qu'elles repoussent ce qui pèse sur elles, il s'opère par là un nouveau mouvement vers le haut, et en même temps il se forme un mouvement beaucoup moindre que celui du courant d'air du matin, qui doit produire une dimi- nution d'air et conduit vers le minimum après minuit. Ce mouvement n'est cependant pas en état d'arrêter long- temps le courant descendant des couches supérieures, sur- ( 501 ) lout s'il n'est pas soutenu par uue teuipérature crois- sante : le refroidissement progressif du globe lui porte obstacle. Néanmoins, si sa durée se trouve raccourcie, il devient, dans des jours plus longs, tout à l'ait insigni- liant;car le matin, lorsque le soleil s'approche de l'ho- rizon et bien avant qu'il l'ait dépassé , la tension des couches intérieures d'air se l'orme en môme temps que l'impression au développement, et alors le jeu recommence de nouveau. » Ainsi se dispose le mouvement des parties inférieures de l'atmosphère que le changement journalier de la pres- sion reproduit comme les oscillations d'une masse élas- tique entre deux murs horizontaux, dans des positions tixes, dont l'une est la terre et l'autre se compose des couches d'air supérieures où les courants verticaux n'at- teignent plus. » Si cette exposition est fondée dans la nature, les déductions qu'on peut en tirer doivent aussi s'accorder avec l'observation. Les changements de pression atmo- sphérique doivent être moindres dans les stations mari- times qu'à l'intérieur des terres, car le voisinage de la mer permet un libre écoulement de l'air allant et venant, puisque la dilatation et la contraction de l'air produit par les courants verticaux est moindre. Ces changements, au contraire, seront considérables dans des lieux peu élevés et bornés, car de pareilles vallées s'échauffent fortement par les rayons du soleil qui descendent directement sur elles; ils décèlent ainsi un courant d'air puissant qui s'é- lève et qui peut être plus difficilement vaincu que dans la plaine par l'air qui se presse sur les côtés. Les phéno- mènes doivent se présenter tout autrement dans des lieux qui sont bien au-dessus de la vallée, sur des talus ou sur ( 30-2 ) des sommets; car là se présente une autre circonstance qui est d'une grande signilication pour la substance et la progression du phénomène. En effet, dans de pareils lieux, le mélange d'air qui repose sûr la station n'est pas con- stant, comme cela a lieu dans la profondeur de la \allée; au contraire, il s'augmente par l'ascension du courant et diminue par sa descente. Cette cause modifie celle qui produit dans les profondeurs les changements de pression, et, au contraire, agit d'autant plus puissamment que le lieu est plus élevé, tandis que les autres diminuent avec les hauteurs. Du rapport entre ces deux forces résulte pour ces stations la courbe des changements journaliers de la pression de l'air. » Pour comparer ces résultats aux observations, j'ai pris soin, dans la plupart des stations dont les valeurs observées étaient suflisammcnt nombreuses, de calculer les variations trouvées entre les trois instants d'observa- tion, 6'' du matin, 2*' et 10" du soir; quoique ces heures ne s'accordassent pas suffisamment, cependant il s'en trouvait toujours deux dans les environs d'un maximum , et la troisième tombait dans le voisinage d'un minimum; de sorte que les nombres pourront donner assez d'éclair- cissements sur les valeurs mentionnées. » Si l'on fait la somme des variations qui précèdent ' midi (de 6'' à 12'') et de celles qui viennent après cette heure (2" à 10''), on trouve pour les stations maritimes, Trieste=0"',18o;ilaguse=^0"',i44;Venise-=0'",li25;et, pour les stations terrestres voisines, Klagenlurt=0'",647; Milan = 0"',5o2 ; Adclsberg-= 0'",275. Ces variations comportent des valeurs beaucoup })lus grandes. » Si les trente-huit stations que j'ai soumises au calcul sont rangées selon l'ordre de grandeur de leurs variations, ( 505 ) la série coninioiice par les nombres suivants : Méran-= 0"',85o; Trôpolach=0"',745; Saint-Paul = 0 ',691 ; Kla- gcnlurt = 0'",6i7; Obervellach =0;"466; Salzburg = 0"\A^8 ; Kremsmunster =0'",422 : ce sont des stations qui se trouvent dans des vallées, entre de bautes montagnes ou de leurs prolongements. Pour ces lieux, les variations barométriques sont notablement augmentées. » Les lieux éloignés des montagnes et qui se trouvent dans des plaines, conservent le milieu; ainsi Prague = 0'",299; Viennes 0'",264; Cracovie=0'",18o; Debrec- zin==0"',180. » Dans les stations élevées, il est bon de séparer les observations du matin de celles du soir, à Sainte-Made- leine (180 toises au-dessus de la mer), les observations du matin donnent 0"',0oo; à Saint-Pierre (bauteur6î28 toises), 0"',0!27; à Plan (855 toises); 0'",010; à Sainte-Marie sur le Still'serjocb (1269 toises), la variation devient négative ou bien — 0"',007. La variation de l'après-midi, il est vrai, est plus grande dans toutes les stations, mais elle diminue également d'une manière sensible avec les hau- teurs ; par exemple , elle est de 0'",229 à 0"',160, 0"V159, jusqu'à 0'",027. . » Ces nombres doivent inspirer sans doute beaucoup d'intérêt : ils permettent de déduire quelques conclusions fondées; cependant ils ne présentent pas encore un aperçu bien évident sur les phénomènes appartenant aux stations élevées; car les heures des observations ne s'accordent pas identiquement avec les heures des vents. Sous ce rapport, j'ai calculé les nombres qui suivent, d'après les observa- tions des six années de 1851 à 1856, donnés par M. Plan- tamour, dans les résumés météorologiques de Genève et du Saint-Bernard. Sciences. — Année 1862. 22 ( 504 ) POUR GENÈVE. à 5''12i" matin, l^r minimum = — 0,053 à 9 5 » 1" maximum =^ -\- 0,195 à 4 14 soir 2'"<= minimum = — 0,-2 il à 10 17 » 2'"c maximum = -f- 0,108 • POUR LE S^- BERNARD. rrr à i^'âS"! matin, 1" minimum = — 0,168 à 10 32 » l^r maximum= -t- 0,052 à 3 8 soir 2^0 minimum = — 0,025 à 9 29 » "l^"^ maximum = -4- 0,139 » On voit par ces nombres que le premier minimum, à Genève , est , abstraction faite des signes , la plus petite des quatre quantités extrêmes : on en a déjà indiqué pré- cédemment les causes. Au Saint-Bernard, au contraire, le premier minimum est la plus grande des quatre valeurs extrêmes, tandis que la plus petite appartient au courant descendant. » D'une autre part, le second minimum à Genève est le terme extrême , parce que, en vertu de la cause la plus puissante , il devient inévitablement le courant d'air domi- nant. Au Saint-Bernard, au contraire, ce second minimum a la moindre valeur, parce que l'effet de ce courant est presque entièrement arrêté par la masse d'air qu'il élève au-dessus de la station, » Dans les nuits d'été, où le courant a sa plus grande hauteur et sa plus forte intensité , s'effacent par cela même les deux termes extrêmes du jour (premier maximum et deuxième minimum), et ils se réduisent à une grandeur inappréciable; la pression se manifeste alors seulement sur le Saint-Bernard, pour le maximum, à 10'' du soir et pour le minimum vers o'' du matin. • ( 503 ) j> Pour roconnaitro si les deux stations, également éle- vées, de Sainte-Marie et de Saint-Bernard ne donnaient pas des valeurs opposées, il fallait, d'après les séries d'ob- servations i'aitiîs à la dernière station, rechercher les valeurs des changements de pression pour les instants de 6'' du matin, 2" et 10'\ et en rapprocher ceux de Sainte-Marie. Je trouvai sur le Saint-Bernard que le changement de 6^' à 2'' égalait 0"',llô, et qu'il était négatif comme à Sainte-Marie; d'autre part, de 2^' à 10'\ il égalait 0"',160, et la valeur était positive dans les deux stations; mais, dans les deux cas, le changement sur le Saint-Bernard est plus grand qu'à Sainte-Marie, ce qui provient du voisinage plus grand des plaines de la Lombardie, qui doit occasionner un courant d'air ascendant très-puissant. » J'ai pris soin de calculer aussi les équations pour les mois séparés, d'après les observations du Saint-Bernard, et de comparer les résultats avec les valeurs des obser- vations de Prague. J'ai choisi Prague pour faire cette comparaison, dans la pensée que cette station, est moins iniïuencée que Genève par l'action inévitable des montagnes élevées. ïl me fut facile de recoijnaître par là avec exacti- tude la marche annuelle des changements dans chaque station, et en même temps plusieurs résultats qui pré- sentent une image lîdèle des courants d'air verticaux de chaque jour, dont il serait trop long d'analyser ici tous les détails. Je veux cependant en faire connaître deux points principaux. » Les nombres donnés plus haut pour les extrêmes indiquent que le second maximum sur le Saint-Bernard se présente 1 'Z^^' plus tôt qu'à Genève. La comparaison avec Prague montre que le terme extrême, dans cette dernière localité, retarde de deux heures par rapport ( 506 ) au Saint-Bernard. Il peut paraître surprenant que, dans une station élevée au moins d'une lieue et où le courant descendant doit, à cette élévation, avoir à peine commencé, on puisse encore parler d'un maximum, lorsque, par la chute des masses d'air, la pression atmosphérique éprouve une diminution progressive. La remarque serait juste, si le courant, dans sa marche vers les régions inférieures, ne rencontrait pas d'obstacle. Seulement réchauffement de la terre fait que, dans les régions inférieures, la pres- sion augmente encore, tandis qu'elle décroît déjà dans la partie supérieure. Dans de certains cas, des courants d'air doivent, par cela même, rencontrer une vitesse op- posée et les flux supérieurs se confondre avec des masses paisibles; ensuite arrive une compression d'air et consé- quemment une augmentation de pression atmosphérique. Il est évident que cette pression commence dans le haut et qu'elle se transmet ensuite aux parties inférieures; c'est pourquoi le maximum se produit d'abord dans les parties élevées. » Un second point mérite une explication, que je ne puis donner encore actuellement, parce qu'il appartient moins aux variations diurnes qu'aux variations annuelles des phénomènes. » Lorsqu'on compte, par exemple, pour chaque mois, d'après les treize années d'observations faites à Prague, les temps et les grandeurs des maxima et minima^ et qu'on en déduit les grandes variations, c'est-à-dire les intervalles de temps entre les deux termes maximum et minimum, on trouve un maximum pendant les époques de nuit (le maximum avant minuit et le minimum ii\n'ès) pour les intervalles aussi bien que pour les grandeurs des ( 307 ) termes extrêmes en février et en novembre; puis, pour les époques du jour (le maximum avant et le minimum après midi), les intervalles, aussi bien que les grandeurs extrêmes, atteignent un minimum dans les mois dési- gnés. Quoique ces mois ne jouent, à ma connaissance, aucun rôle jusqu'à présent, ni en astronomie, ni en mé- téorologie, on peut les considérer comme mois de retour, et ils sont d'autant plus remarquables que, par eux, Tan- née se partage en deux parties tout à fait inégales, que Ton ne peut comparer en aucune façon pour les cbangements de température. Bien que ces égalités, signalées aussi par M. Lamont, laissent entrevoir ces faits sous quelques rap- ports, ils ne me semblent cependant pas assez sûrs; et je calcule encore une série de dix années d'observations faites à Kremsmunster, station remarquable pour l'accord de ses résultats et qui ne se distingue pas seulement de Prague par une différence de localité, mais par sa position dans une vallée assez étroite au sortir des Alpes, dont les ob- servations, au lieu d'être recueillies par des instruments autograpbiques, le sont par des observateurs qui consul- tent les instruments et constatent des résultats cherchés en grand nombre, comme aussi les différentes anomalies qui peuvent être en opposition avec les recherches. Au Saint- Bernard, on n'en trouve point de traces. » Comme je l'ai dit, je ne suis pas encore en état de donner des éclaircissements à cet égard; cependant je ne puis taire les pensées qui me préoccupent à cet égard ni fixer un point d'arrêt. On se persuade facilement que les courants verticaux diurnes dépendent de la chaleur ainsi que de la constitution et de l'état des nuages, et que tout changement qui s'y produit doit aussi exercer une in- ( 508 ) fluence sur les mêmes courants. Un changement pareil a lieu , et d'une manière très-rapide , par la chute de la neige et du grésil, qui, dans nos contrées, se montrent souvent en novemhre et en février. » Vienne, le 11 mai 1862. « Je suis tout à fait de votre avis que la météorologie exige des réformes, mais il lui faut aussi un plus grand nombre de travailleurs. Dans la masse des observations qui sont à notre disposition depuis plus d'un siècle, il y a des trésors de découvertes à faire. Permettez-moi de vous parler d'un sujet d'un intérêt moins grand sur lequel mon attention s'est portée, il y a quelques semaines. y> En discutant les observations barométriques de Prague, qui complètent une série de soixante années, je ne pou* vais me persuader que la marche de la pression, de- puis le minimum du printemps jusqu'au maximum de l'automne, fût continuellement croissante. 11 me paraissait que, de juin à juillet, elle dût être ou constante ou décrois- sante : c'est pourquoi j'ai pris la moyenne de dix en dix ans de ces deux mois, et voici ce que j'ai trouvé : Juillet-juin. Moyenne de 1800-1809 juin 550,51 ; juillet 329',69 clifîérence — 0,62 - 0,18 — 0,(18 -+- 0,45 -+-0,18 -+- 0,02 J'étais si frappé des résultats de ces nombres, que je m'empressai de les constater par d'autres observations. 1810-1819 » 529,54 )) 5-29,56 1820-1829 » 529,77 » 529,69 1850-1859 » 529,75 » 550,16 18i0-18-i9 » 529,55 » 529,51 1850-1859 ,) 529,42 » 529,44 ( 509 ) Le premier volume des Annales de noire Institut con- tient les observations de Milan depuis 1765, celles de Vienne depuis 1775 et celles de Kremsmunster depuis '1822. Ces trois lieux donnent les différences juillet-juin. VIENNE. MILAN. KREMSMUNSTER. 1770-1779 -4- 0,24 -+- 0,'il — 1780-1789 -f- 0,25 -h 0,07 — 1790-1799 - 0,19 - 0,16 — 1800-1809 — 0,48 — 0,43 — 1810-1819 — 0,07 — 0,15 — 1820-1829 H- 0,15 -+- 0,23 -^ 0;"28 1850-1859 -i- 5,54 -»- 0,15 -4- 0, 45 1840-1849 -t- 0,16 -f- 0,12 -+- 0, 28 1850-1859 -h 0,11 0,00 — 0, 04 » Voilà une oscillation ou onde barométrique de la durée de soixante ans; de manière que, pendant trente années, la pression de juillet dépasse celle de juin; pour les trente autres années, celle de juin est plus grande que celle de juillet. » 11 y a encore une autre oscillation au mois de janvier, mais d'une nature différente. Si l'on prend les moyennes de ce mois.de dix en dix années , pour chacune de nos quatre stations, et qu'on réunisse les quatre nombres réduits à la même hauteur en une seule moyenne , on trouve la série suivante : Moy. de janvier. Différence. Vienne et Milan 1770 à 1779 524,10 — 0,97 „ >, 1780 à 1789 525,15 -4- 1,09 ), „ 1790 à 1799 524,22 — 1,57 Vienne, Milan et Prague . 1800 à 1809 522,65 -t- 1,06 ), ,, » 1810 à 1819 525,71 — 0,41 ), y> » et Kremsm. 1820 à 1829 525,50 -+- 0,52 „ ), » « .1850 à 1859 525,82 —0,89 >, » » ». 1840 à 1849 522,93 -h 0,50 « » ). ». 1850 à 1859 525,43 — (310) .^les manifestent nne oscillation de vingt années ... diminue, à ce qu'il semble, parce que les quatre pre- mières différences sont à peu près le double des quatre dernières; mais cette diminution est peut-être l'effet d'une période qui n'a pas exactement la durée supposée de vingt ans. » Il paraît que la période magnétique de dix à onze ans ou ses multiples, va s'insinuer aussi dans la météorologie. Mais qui nous donnera la clef de ces énigmes? » Sur les Squalodon. Lettre adressée par M. Paul Gervais à M. Yan Reneden. Montpellier, le 8 avril im± « Parmi les mammifères marins de genres éteints que les recherches des pah^ontologistes ont fait découvrir, l'un des plus singuliers est sans contredit celui que feu M. Gra- teloup, de Bordeaux, a nommé Squalodon^ et sur lequel tant d'auteurs, au nombre desquels nous pourrions, vous et moi, nous citer, ontsuccessivement donné des détails. Vous avez, plus qu'aucun autre naturaliste , la possibilité de nous donner maintenant la monographie de ce genre curieux de Thalassothériens, et cela grâce aux pièces, trouvées à Anvers, que vous possédez dans les musées de la Belgique, ainsi qu'aux différents fragments appartenant aussi à des squalodons que vous avez vus à Bordeaux, à Lintz et ail- leurs. G'eslce qui m'engage à vous envoyer le dessin d'un fossile de ce groupe que vient de me communiquer l'un de nos géologues les plus habiles, M. Matheron, de Marseille, auquel on doil Innt de remarques importantes sur les fos- ( 5H ) siles de la Provence et sur l'ùge des roches qui les ont fournis. » La pièce dont il s'agit est le bout d'un rostre d'un squalodon trouvé dans la molasse de Barie, près Saint- Paul-trois-Cliàteaux (département de la Drome); et ce qui rend particulièrement ce morceau intéressant, c'est qu'il provient, ainsi que me l'a assuré M. Matheron, de la tête même qu'a décrite, il y a quelques mois, M. le professeur Jourdan, de Lyon, et qui sert de type au Rhizoprion ba- riensis de ce savant naturaliste (1). » Cette extrémité de rostre, que M. Jourdan croyait détruite, a passé successivement dans plusieurs mains avant de m'être remise. Elle permettra de compléter la description donnée par M. le directeur du musée de Lyon. La partie osseuse en est presque entièrement détruite, mais la masse calcaire dans laquelle renseml)le du crâne était retenu a conservé aux dents la situation respective qu'elles avaient du vivant de l'animal , et la pièce en montre ainsi neuf dont je vais successivement parler : ce sont les deux supérieures et les deux inférieures terminales du côté gauche, ainsi que les deux supérieures et les trois infé- rieures , également terminales , du côté droit. » Comme vous le remarquerez sur le dessin que je joins à cette lettre, la première paire des dents supérieures et, parmi les inférieures , la terminale du côté droit , ont leur couronne en partie usée, ce qui résulte de frottements actifs et fréquents opérés par l'animal lui-même sur ses dents, qui avaient plus d'un décimètre de long et qu'on pourrait presque appeler de petites défenses. » Le même développement se retrouve sans doute, à il) Comptes rendus de l'Arrid. des sriene. de Paris, f . LUI, p. 593; 1861 ( 512 ) peu de choses près, dans celles qui leur succèdent immé- diatement pour Tune et pour l'autre mâchoire; mais je suppose que les dents suivantes étaient moins grandes. Toutes celles que je possède ont leur couronne irrégulière , et leur racine est couverte d'une épaisse enveloppe de cénient entourant l'ivoire que la cassure de plusieurs d'entre elles permet d'observer. » La première dent supérieure du côté gauche, marquée a et a' sur mes ligures, est visible des deux côtés de la pièce, ce qui a permis de la représenter par sa face externe (rt), qui est la plus entamée par l'usure, ainsi que par sa face interne (a'). Cette dent est longue de 0"\105, dont 0"',08 pour la racine et le reste pour la couronne. L'en- semble de la dent est irrégulièrement fnsiforme. La se- conde du même côté est à peu près entière; une cassure accidentelle en a cependant enlevé la pointe. Elle est plus longue que la précédente et plus arquée. Sa longueur totale était de 0"\15 dont 0"\09 pour la partie radiculaire. » La première dés dents inférieures du même côté est proclive et presque droite , à bords un peu carénés. La pointe de sa couronne est un peu usée; sa racine n'est plus entière. La dent qui suit, ou la deuxième inférieure gauche, est un peu arquée et assez semblable sous ce rap- port à sa correspondante d'en haut. Sa couronne, à peine usée au sommet, mesure 0™,044. » La première dent supérieure du côté droit était, avec sa correspondante d'en bas, celle que l'animal frottait de préférence contre les corps étrangers; aussi est-elle fort usée , et presque toute sa couronne a disparu. Sa racine est longue de 0"',085. La dent suivante a perdu une petite partie de sa couronne; ce qui en reste égale 0"\055, et la racine a à peu près 0"\060. ( r,15 ) » Reste à signaler les trois dents inférieures du côté droit. La première est , comme nous l'avons déjà dit , nota- blement entamée par l'usure, et, du côté extérieur, cette usure se prolonge jusqu'à son collet, c'est-à-dire jusqu'au point où commence le cément. La deuxième a eu aussi une partie de sa couronne détruite par le frottement; ce- pendant elle a encore une longueur de 0"',o5 au-dessus du collet. Quant à la troisième , elle est incomplète; mais, par suite d'une mutilation , elle a perdu sa pointe coronale et l'extrémité inférieure de sa racine. » Cette dent mérite une mention spéciale. Elle rappelle sensiblement celle trouvée à Léognan, c'est-à-dire avec le squalodon type de Grateloup et avec les deiix mâchoires inférieures déjà signalées, par feu M.Pedroni,comme étant de ce dernier genre, que j'ai rapportées, de mon côté, au genre du dauphin à longue symphyse (genre Champsodel- phis P. Gerv.). » Malheureusement le fragment de squalodon deBarie, que je décris dans cette note et que je vous envoie, ne va pas au delà de l'insertion de la troisième paire de dents; et comme M. Jourdan n'a encore publié ni la description détaillée, ni même une figure de la tête qu'il possède à Lyon , et dont ce fragment a été^étaché, toute conclusion définitive au sujet de ces fossiles laisse évidemment à désirer. » Je pourrais donc me borner à l'énoncé des détails des- criptifs qui précèdent et terminer en rappelant, ce que l'on sait d'ailleurs maintenant, que le squalodon avait des dents de deux sortes, les antérieures, simples et uniradiçulées, les postérieures, compliquées, à racines pinson moins net- tement divisées et à couronne d'une forme particulière et crénelée postérieurement. C'est à cause de cette disposi- ( 514 ) tion l)izarre que les dents postérieures des squalodons ont été comparées à des molaires véritables. » Ce caractère nous permet de séparer nettement des squalodons une partie des fragments que j'ai donnés, d'après Cuvier, comme étant du dauphin à longue symphyse. Tels sont les deux fragments de mâchoires inférieures du musée de Dax (Cuvier, t. Y, V part., pi. XXIII, lig. 4-5) et le frag- ment de mâchoire supérieure du muséum de Paris (Cuvier, fig. 9-11 ; P. Gerv. , pi. XLI, i\g. 6, aux deux tiers de la grandeur naturelle). Les dents y sont d'une seule sorte. » Les dents manquant aux mâchoires inférieures, déjà signalées par M. Pedroni, et dont je donne aussi des ligures (pi. XLI, fig. 7-8), il y a pour ces deux pièces plus de diffi- cultés. Toutefois M. Yalenciennes (1) a eu raison de dire qu'elles n'appartiennent pas aux Chawpsodelp/iis^ et il faudra peut-être accepter, avec M. Pedroni, qu'elles pro- viennent des squalodons. C'est ce qui me paraît plus par- ticulièrement admissible pour celle de ma figure 7 (7 à un tiers et 7" à deux tiers de la grandeur naturelle). La forme et la direction des alvéoles antérieures indiquent, pour cette partie, des dents qui devaient être fort semblables à celles du squalodon de Barie; mais l'espèce était sans doute différente, car le nombre des dents n'était pas le même, l'espèce trouvée à Barie en ayant plus que celle de Léo- gnan. Il est regrettable que, chez cette dernière, elles ne soient connues que par leurs alvéoles. » Ainsi , nous pouvons affirmer que les genres nommés Squalodon, Delphinoïdes , Crenidelphimis, Phocodon et Rhizoprton, ne doivent pas être séparés et que, probable- ment, il faut aussi réunir au squalodon le prétendu phoque (1) Comptefi rendus hebflomacJnirrs. t. LIV, p. 788. (315) signalé à Léogiian cl la inàclioire in férié me (pi. XLl, lig. 7) (lu niènie terrain que j'avais à tort regardée comme étant de Cluunpsoddphis. Ilàtons-nons de dire que ces fossiles ne sont pas les seuls dont la séparation générique est au- jourd'hui contestable; et, pour ma part, je ne serais pas très-surpris que l'on dut également voir une pièce appar- tenant aux squalodons, peut-être la deuxième dent infé- rieure de ce genre, dans la dent que j'ai signalée autrefois, sous le nom provisoire de Smilocamptus, n'ayant pu à cette époque lui trouver quelque ressemblance qu'avec le fossile américain, aujourd'hui assimilé aux zeuglodonsdont M. Gibbes a fait son genre Dorudon. » Le fragment de rostre du squalodon de Barie que m'a remis M. Matheron, me permet aussi d'entrevoir comme possible une autre rectification. J'ai donné, comme pou- vant faire soupçonner un animal du groupe des Olaries, une dent caniniforme trouvée dans la molasse d'Uzès (Gard), et j'en ai reproduit la ligure dans la pi. VUl de mon ouvrage. Cette dent a bien quelque analogie avec la canine inférieure du genre de phoques que je viens de citer; mais en en comparant le dessin avec les dents antérieures du squalodon de Barie, je suis porté à me demander si elle ne provient pas aussi d'un animal de cette espèce ou du moins d'un cétacé peu différent. Dans tous les cas, on ne devra plus citer qu'avec une extrême réserve les otaries comme ayant été représentées parmi les animaux de l'époque mio- cène. » Si les rapprochements que j'ai indiqués dans cette lettre se vérifient, le nombre des gisements du genre Squalodon déjà observés, devra être regardé comme plus considérable qu'on ne le pensait. En même temps, plu- sieurs des espèces inscrites sur la liste de nos thalassothé- ( ^'It^ ) riens miocènes devraient être rayées de cette liste. Le genre qui nous occupe serait, en outre , une nouvelle preuve des difficultés que l'on rencontre dans l'appréciation exacte des fossiles isolés , lorsque ces fossiles ont été laissés par des animaux ayant réuni un ensemble de caractères diffé- rent de ceux que nous montrent les espèces actuelles aux- quelles nous pouvons les comparer. M. de Christol en avait donné uu exemple dans ses recherches sur le genre Hait- therium, et j'en ai signalé moi-même un autre, non moins curieux, pour les reptiles du trias, auxquels on donne maintenant le nom de Simosaiiriens. Dans ces deux cas, et dans d'autres encore, des pièces appartenant à la même espèce ou à des espèces très-voisines, ont, à cause de la singularité même des animaux auxquels elles avaient ap- partenu, été regardées comme signalant des espèces dif- férentes, qu'on a classées dans des genres très-éloignés les uns des autres, et dont il a été ensuite très-difficile d'établir le rapprochement. Des squelettes entiers ou des parties considérables de squelettes ont seules permis d'ar- river à ce résultat. Il ôst remarquable, en ce qui concerne les squalodons, que les débris en aient été rapportés tantôt à l'ordre des cétacés, tantôt à celui des phoques, et qu'aujourd'hui encore les naturalistes qui possèdent les pièces les plus complètes de ce genre bizarre discutent entre eux pour savoir si les thalassothériens de ce genre appartiennent bien à l'ordre des cétacés ou, au contraire, à celui des phoques. » C'est à vous , mon cher Yan Beneden , que doit re- venir l'honneur de lixer défini tivement notre opinion au sujet de ces singuliers mammifères. Aussi, quoique j'aie autrefois été , avec vous, de l'avis que ce sont des cétacés et que, pour vous dire toute ma pensée, je croie cette ma- /!„//./. IiAparà'Sa'x^sM lùJHiaJJtifr (317 ) nière de voir plus coiilbrme que l'autre à la réalité, je ne discuterai pas en ce moment ce point délicat, voulant laisser aux faits le temps de se produire; et personne n'a , plus que vous, qualité pour parler en leur nom. » La zoologie paléontologique est entrée, en ce qui con- cerne les thalassothériens, dans une phase nouvelle. Les démonstrations positives s'y substituent maintenant aux inductions incomplètes et problématiques qu'on avait d'abord enregistrées. Les précieux matériaux dont vous disposez vous rendront ces rectitications faciles , et je serais heureux, pour ma part , si vous réussissiez à élucider quelques-uns des points encore problématiques que j'ai abordés dans cette lettre. » EXPLICATION DE LA FIGURE. Extrémité du rostre d'an squalodon de la molasse de Barie, près Saiiit- Paul-trois-Chàleaux(Drôme), dont 31. Jourdaiia décrit le reste de la tête dans les Comptes rendus hebd. , t. LUI, page 959. Il y a | dents en place, du côté gauche, et | du côté droit. La première dent supérieure gauche , marquée a et a' sur la figure ci-contre , est visible à droite et à gauche de la pièce, ce qui a permis de la représenter par sa face externe a et par sa face interne a'. Les \ dents antérieures droites sont usées à leur couronne, ce qui indique un frottement fréquent fait par ranimai lui-même. La pre- mière supérieure gauche est aussi notablement usée , mais moins que sa correspondante droite, et la première inférieure gauche l'est beaucoui) moins ({ue sa correspondante de droite. La pièce est figurée de grandeur naturelle. Une particularité des dents de cet animal qui se retrouve chez d'autres cétacés ziphioïdes et physétéroïdes est celle de la présence d'une couche épaisse de cément dans la partie radiculaire. La cassure de la pie- mière dejit {b) inférieure de gauche et l'usure de la première supérieure de droite montrent bien cette disposition ; c est l'impression laissée par une troisième dent supérieure à gauche ; c' impression de la troisième dent de droite; d, racine de la troisième dent inférieure de gauche, vue par le côté interne. On voit la couronne de cette même dent en d'. (518) Descriplion de deux coupes faites à travers les couches des stjstèmcs scaldisien etdiestien, ainsi que les couches supérieures, près de la ville d'Anvers; par A. Dejardin, capitaine en premier du génie. A la vue des nombreux fossiles mis à nu dans la fouille des fossés pour les nouvelles fortifications qui s'exécutent en ce moment autour de la ville d'Anvers, ainsi que des couches de terrain coupées si nettement et se succédant quelquefois d'une manière si régulière, l'idée me vint de faire des coupes géologiques passant par ces fossés. J'avais commencé ce travail, lorsque j'appris que M. De^valque était chargé de la même étude par l'Académie. Ce savant m'ayant honoré de sa visite, je lui lis l'offre de l'aider dans sa besogne, en tant qu'il était en mon pouvoir, et surtout à cause des facilités que ma présence sur les lieux pouvait me donner. 11 m'engagea à continuer mon travail et à le présenter en mon nom à l'Académie. J'ai donc fait , dans la limite de mes connaissances, ce que j'ai pu pour rendre la plus parfaite possible la tache qui m'était dévolue : je ne suis pas géologue et encore moins paléontologue. Je me suis donc attaché seulement à donner l'allure du terrain, ainsi (pie celle des couches diverses de sable, en les sépa- rant l'une de l'autre d'après mon peu d'expérience dans ces sortes de travaux. Je n'ai pas fait l'analyse des terrains, je me suis borné à les examiner à la loupe, et j'ai pu ainsi donner la description des sables. Je laisse à d'autres à dé- terminer leur composition chimique, qui, au reste, doit être assez compliquée. Je dois à l'obligeance de M. H. Nyst la détermination des coquilles fossiles recueillies dans les différentes couches ( 319 ) lïU {'iKiroits de mes coupes, chose indispen- sable pour distinguer ces couches. Je ne donne pas cepen- dant de hstes des fossiles que j'y ai trouvés et qui m'ont servi à les distinguer les unes des autres. Des nomenclatures assez nombreuses ont été publiées, soit dans les Mémoires, soit dans les Bulletins de l'Académie : il est vrai qu'il y a peu d'analogie dans ces listes, et que beaucoup sont de- venues incomplètes par suite des nouvelles découvertes. Je dois cependant faire exception pour celle publiée en dernier lieu par M. Nyst, qui contient les coquilles du sable noir d'Edeghem (1). Il est à désirer que ce savant fasse paraître bientôt les listes du sable gris, du sable jaune, ainsi que de l'argile du Rupel. Personne mieux que lui ne saurait s'acquitter de ce travail. On a déjà beaucoup écrit sur la constitution géologique des environs de la ville d'Anvers. On s'est principalement occupé des fossiles que l'on rencontre à diverses profon- deurs; mais, jusqu'à présent, on n'a pas fait de coupe géologique dans les terrains si variés de ces localités. 11 est vrai de dire que cela eut été impossible; car on n'au- rait pas pu recueillir de données sufïisantes pour rendre cette coupe d'une assez grande étendue ou d'une assez grande exactitude. On ne peut citer que des faits isolés, des sondages opérés en différents endroits, souvent très- éloignés les uns des autres et dans des directions tout à fait différentes. Le premier travail paru à ma connaissance sur l'objet qui nous occupe, est une ISolice géologique sur les emirons (V Anvers, par M. de la Jonkaire, datant de (1) Notice sur un )iouveau(jite de fossiles se rapportant aux espèces faluniennesdu midi de l'Europe, découvert à Edeghem , ^Jrès d'Anvers. Bulletins de lWcahémie royale de Belgique, 1861, t. Xll,p 29. Sciences. — Année 1862. 23 ( 520 ) 1832 (1). Plus lard, en 1851, parurent les renseigne- ments recueillis par sir Charles Lyell (2) , ceux publiés par M. N. Dewael , en 1855 (5), ceux consignés dans les Bulle- tins de la Société paléotitologiqne de Belgique, en 1858 et 1859. Il n'y a que les renseignements qui ont servi à A. Du- mont pour établir sa carte géologique de la Belgique qui ne soient pus connus, et qui doivent être aussi intéressants que nombreux. Le creusement des fossés de la lunette d'Herenthals et les fouilles au Stuivenberg ont été d'un grand secours à M. H. Nyst pour la détermination des fos- siles mentionnés dans sa Description des coquilles et des polypiers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique (4). Le même savant avait eu occasion, avant cela, de recueilh'r un grand nombre d'espèces , lors de la restauration de la citadelle, après le siège de 1852, mais elles n'étaient plus en place. On a pu également examiner les coupes du ter- rain et recueillir des coquilles et des ossements en 1852, lors de la construction des fortins en avant de l'enceinte. En dernier lieu, et pendant la construction des nouveaux bassins au Kattendyck, on a encore recueilli des données très-curieuses. Enfin, maintenant, il se présente une occasion excep- (1) Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, 1. 1"', p. .110. {2) On tiie Tertiary Strata of Belyium and French Flan ders, inséré dans le huitième volume du Quarlerly Journal of the Geoloyical Society ofLondon, 18o2. Ce mémoire a été liaduil en français par MM.. Le Hardy de Beaulieu et Toiliiez, et a paru dans les Annales des Travaux j)ublics de hehjique , t.XiV, p. 359 (1800-1856). (5) Observations sur les formations tertiaires des environs d'Anvers. Bulletins de l'Académie royale de Belgique, t. XX, p. 30 (1883). ( i) Inséré dans lis Mémoires couronnés par r Académie royale de Bel- gique, l. XVll, année 1845. ( -^ii ) lioiHiclIc doiil il l'aul proliler. Par suite du creusement des fossés de la nouvelle enceinte de la ville et de la ligne des Torts détachés, on a mis à découvert tout ce qui se trouvait enfoui sous la terre sur une très -grande zone : on a des coupes du terrain qui descendent jusqu'à 8'",00 sous le sol , et, par quelques sondages, on a même été jusqu'à 9"\00. On a déterré un grand nombre de fossiles appartenant à toutes les classes d'animaux et qui ont été recueillis par le gouvernement et par quelques amateurs. J'ai donc tâché d'utiliser les divers travaux faits, j'ai pris les coupes du terrain en un grand nombre d'endroits; j'ai souvent pu suivre d'un point à l'autre les différentes couches. J'ai eu recours à l'obligeance de mes camarades du génie, attachés aux travaux en cours d'exécution et aux officiers de la bri- gade topographique, pour avoir les cotes du terrain et des diverses couches. J'espère (Jue mon travail pourra être de quelque utilité à ceux qui voudraient reprendre la même étude après moi et qui n'auraient pas les mêmes facilités pour le faire, quoique ayant plus de connaissances. J'ai fait deux coupes : l'une passant par le fossé capital de l'enceinte et formant une grande courbe continue de près de 14,000 mètres de développement, et l'autre pas- sant par le fossé de la face principale de chacun des huit forts détachés et atteignant une longueur de 17,000 mè- tres. Ces huit faces étant à peu près dans le prolongement l'une de l'autre, en les reliant on obtient une grande courbe concentrique à celle de l'enceinte. La première coupe (planche I) commence à l'ancienne citadelle du Sud; elle suit le fossé capital, et j'ai désigné par les numéros des saillants les points où elle passe der- rière ces saillants, en commençant par le n° 12, qui se trouve à l'extrémité de la longue branche qui relie la nou- ( 522 ) velle ciiceinleà la citadelle, et allant ainsi jusqu'au n° 1 , qui se trouve près de la nouvelle citadelle du Nord. Elle contourne alors cette citadelle en commençant par le n° 6 et terminant par le saillant 2, près de l'Escaut. La deuxième coupe (planche 1) commence à l'Escaut , en amont de la ville d'Anvers, près de l'endroit nommé i>e/^, l^erg, dans le prolongement de la face principale du fort n" 8, à Hoboken ; puis elle suit le fossé de cette face, ainsi que le fossé de la face correspondante des sept au- tres forts, d'abord n° 7, entre Hoboken et Wilrvck, n" 6 à Wilryck , n° 5 à Edegliem, n" 4 à Vieux-Dieu, n" o à Bors- beck, n" 2 à Wommelghem et n° J à Wyneghem. D'un fort à l'autre, j'ai relié par une ligne droite en raccordant les couches dans cet intervalle. Je m'arrête à l'extrémité droite au canal de la Campine. Cette coupe est donc concentrique avec la première; mais elle n'embrasse pas la même étendue de terrain; son développement est cependant un peu plus grand. Il a aussi été fait une grande excavation en avant de cette ligne, à Edeghem, pour l'établissement d'une bri- queterie. Cette excavation, assez profonde, pourra être très-utile pour la constatation des couches en cet endroit ; je n'ai cependant pas pu la faire figurer sur ma coupe. Le plan de comparaison du nivellement passe à la hau- teur de la basse mer moyenne des vives eaux d'Ostende, l'ormant le zéro du port. J'ai dii faire l'échelle des hauteurs cent fois plus grande que celle des longueurs, pour rendre plus sensibles les dif- férences de niveau dans un terrain qui est presque plat, et pour pouvoir mieux indiquer l'épaisseur des couches, qui est souvent fort faible. Avant d'entamer la description particulière de chaque ( 323 ) couche, jetons un coup d'œil sur la disposition générale du terrain et de chacune des couches qui le composent, en même temps que sur leur horizon géologique. J'ai, pour cet ohjet, admis les dénominations de Dumont. D'abord, nous voyons la terre végétale; au-dessous de celle-ci , le système moderne est représenté par les dépôts ferrugineux et la tourbe. Le système diluvien l'est ensuite par le sable campinien. Je range dans le système scaldisien les sables jaunes, rouges et gris, et dans le système dies- tien les sables verts et noirs. A la partie inférieure, le sys- tème rupélien est représenté par là marne argileuse. Je pense que le système boldérien manque totalement ici. Passons maintenant à la description particulière des couches, en commençant par la partie supérieure. Terre végétale. — Nous trouvons d'abord la terre végétale. Cette terre est formée de grains de quartz et d'humus. A Austruweel, elle est remplacée par l'argile des polders, déposée par l'Escaut , et qui contient quelques coquilles dont l'espèce est encore vivante, entre autres le Cardium edule : c'est un limon fort adhérent par l'humidité, mais qui se contracte et se crevasse par la sécheresse. Au Kiel, la terre végétale est fort sablonneuse : le sable pur y est mêlé de matières organiques brunâtres , en petite quantité. Dépôts ferrugineux. — Au-dessous de la terre végétale vient le sable campinien; mais, en certains endroits, on rencontre avant cela, soit du sable ferrugineux, soit de la tourbe. Le sable ferrugineux est formé d'une substance dure , d'un brun noirâtre, contenant des grains de quartz et d'hy- drate de fer à peu près en égale quantité : on y trouve aussi des racines de végétaux. ( 524 ) Ce sable a été désigné par A. DiimoiU sur ses cartes géologiques, sous le nom de dépôt ferrugineux. Je ne l'ai trouvé à une épaisseur assez notable que sur une partie du terrain indiqué par ce géologue près du saillant n'' 2 de l'enceinte (coupe n" 1 de la pi. Il) et près du saillant n° 5. D'après la carte de Dumont, il se trouverait aussi du sail- lant n'* 5 au saillant n*' 5, c'est-à-dire le long du grand Schyn , ainsi qu'à la citadelle du Nord, comme je l'ai indiqué sur la planche I. Il s'y rencontre en effet, mais l'épaisseur en est fort peu considérable. La deuxième coupe doit aussi rencontrer les dépôts ferrugineux qui longent le Schyn et qui passent ici entre le fort n" 1 et le fort n" 2; mais cette partie n'a pas été explorée. Au fort n° 5, il y a une couche de minerai de fer à peu près à la surface du sol qui em- pêche toute végétation. Enfin au fort n" 8, on rencontre par-ci par-là des amas de fer immédiatement au-dessous de la couche végétale : ce sont probablement des lambeaux se raccordant aux dépôts ferrugineux qui longent les bords de l'Escaut, d'après la carte de Dumont. (PI. I. ) Tourbe. — Au-dessous des dépôts ferrugineux, on trouve la tourbe. Cette tourbe n'est pas très-ancienne; elle peut s'être formée, comme le pense M. N. Dewael, après la construction des digues. On y trouve en effet des débris d'animaux dont l'espèce vit encore dans le pays, des armes, des poteries d'une époque peu reculée; on y distingue aussi des tiges de végétaux non encore transformés. La tourbe ne se trouve que dans les parties les plus basses du ter- rain, c'est-à-dire sur tout le développement du fort du Nord (pi. II) jusqu'au saillant n" 2 de l'enceinte, et ensuite du saillant n° 5 au saillant n" 4. Elle remplit les creux qui se trouvent dans le sable campinien. Snl)}(' rawphiio'u. — Le sable campinien vient ensuite : ( 5:25 ) c'est un sahlc incohéreni , formé de grains de quartz blancs, recouverts de diverses substances très -variables : c'est quelquefois de l'bydrate de fer, d'autres fois de l'argile; il est rouge dans le premier cas, jaune dans le second. Les deux espèces peuvent être mélangées, et alors il est bi- garré de jaune et de rouge. Il peut être aussi tout à fait pur, dans cet état il est blanc : cette particularité se ren- contre près du saillant n"' 2, à l'enceinte. Parfois ce sable contient un léger mélange de ma'tières calcaires; alors il est gris et les ouvriers le nomment sable boulant, à cause de la fluidité qu'il acquiert quand il est imprégné d'eau. Il renferme aussi quelquefois des grains de glauconite, qui lui donnent une teinte verte qui peut le faire confondre avec les sables verts dont nous parlerons plus loin. Le sable campinien est tout à fait dépourvu de coquil- lages. Ce sable se répand sur tous les environs d'Anvers; il n'y a que la ville elle-même avec ses faubourgs qui n'en soit pas couverte. Cette ville a dû former une île dans la mer Campinienne, dont le sol était constitué par le sable coquillier du système scaldisien. La coupe n°l (pi. II) con- tourne cette île en entier : il n'y a que l'extrémité, près de la vieille citadelle, qui en rencontre une petite partie. La couche de sable campinien existe donc sur tout le développement de la coupe n° 1. Cette couche règne aussi sur toute la longueur de la coupe n*" 2. Cailloux. — A la base du sable campinien et au-dessus du sable scaldisien, on trouve presque partout un lit de pe- tits cailloux roulés de quartz blanc ou noir mêlé à de petites dents de poisson : c'est probablement la couche de cail- loux ardennais. Au-dessus de cette couche, on a trouvé des ( 52G ) dents de mammouth, et une partie de crâne avec des cornes gigantesques. Cette couche forme-t-elle la partie inférieure des sables campiniens ou la partie supérieure des sables scaldisiens? Je serais assez tenté d'admettre la première hypothèse , car ces cailloux se trouvent toujours à la base du sable cam- pinien, même quand le système scaldisien manque. Ils se sont naturellement déposés à la partie inférieure, puis- qu'ils étaient plus pesants que le sable. Sable jaune coquillier. —Lesysième scaldisien est formé, à la partie supérieure, d'un sable argileux jaune dans lequel on trouve des dents de Squale (Requin, Carcliarodon, Oxfjrliina, Tri fjonodon, etc.) de Lamna, de Phoque, de Zi- pliius; des vertèbres de Baleine, de Ziphius, etc.; des os d'oreille de Bnlaenoptera (Rorqual), etc., et des moules de coquilles dans une argile durcie ou un grès ferrugineux ayant presque toujours la forme sphérique. Les sables qui viennent en dessous sont argileux, lisse composent de grains de quartz pur, de débris de coquilles , de quelques grains noirs de glauconite et d'argile colorée par l'hydrate ferrique entourant t'un et l'autre et donnant au sable sa couleur jaune. Dans quelques parties, ce sable est plus gris, à cause de la couleur différente de l'argile ou d'un peu de chaux carbonatée. Dans d'autres, il est de coii- leiu' ferrugineuse, foncée ou ocreuse et réuni en masse com- pacte par l'hydrate de fer. C'est ce qui se voit au fort n" i. On trouve dans ce sable une quantité considérable de coquilles brisées. Quoique toutes ces coquilles déterminent bien la couche, l'abondance des espèces varie cependant d'un endroit à l'autre, ce qui est cause de la grande dis- semblance qui paraît exister dans les listes de coquilles données par les différents savants qui ont exploré cette ( 527 ) couche : c'est le craff ronrje et le craff coraUin de Siiffolk (les Anglais. Cette couche se rencontre immédiatement au-dessous de la terre végétale, à la gauche de la coupe n" 1, près de la citadelle du Sud; mais elle s'enfonce de suite très-fort et puis manque jusqu'au delà de Berchem , qui est sur une hauteur : c'est un versant qui probablement aura été lavé. Au delà de Berchem, sur l'autre versant, elle reparaît, et plus loin que le canal d'Herenthals , elle acquiert une épaisseur parfois très-considérable. Quoique, selon la carte de Dumont, le système scaldi- sien ne doive pas s'étendre fort loin de la ville et n'aille pas jusqu'aux forts détachés, on voit cependant, d'après la coupe n'^ 2, qu'il pousse des pointes jusque-là. Mais, à la limite, ou rencontre, dans les couches des déplacements, des mélanges, comme il s'en rencontre souvent à la ligne où vient finir un système. Ainsi, au fort n" 8, la couche supérieure est formée d'argile jaunâtre et de petits cail- loux roulés. En dessous, on rencontre par-ci par-là des parties de sable vert. (Cette couche ne se trouve pas représentée autrement en cet endroit, où elle n'est pas d'ailleurs à sa place.) Après cela viennent des rognons de silex , ayant fait partie des couches inférieures rupéliennes, qui se trouvent ici immédiatement au-dessous de la couche qui nous occupe. A la partie inférieure, le sable jaune re- paraît avec une grande quantité de coquilles brisées et de cailloux roulés. Cette dernière couche doit être la véri- table, c'est-à-dire celle qui n'a pas subi de remaniement. Elle vient s'éteindre au fort n"» 7. Il y en a un lambeau au fort n" 6(1), et puis elle ne reparaît plus qu'au fort n° 4 , (I) D'apivs la mile do Dumont, lo syslènif riipéli>n sp Irouverail :iii- ( 528 ) où elle est d'abord très-peu épaisse; de là elle va en aug- mentant jusqu'à la limite de la coupe (1). Les fossiles renfermés dans cette couche sont ceux des listes n"' 55 et 54 données par M. d'Omalius, dans su Géo- logie de la Belgique, pages 592 et 594, trouvés à Deurne, au Stnyvenberg et à Calloo. Sable gris. — Au-dessous de cette couche s'en trouve une autre, qui renferme les mêmes fossiles, mais dont la couleur est grise. Le sable de cette couche contient beau- coup pins de débris de coquilles réduites en poudre fine que celui de la couche supérieure , et beaucoup moins d'ar- gile (2). Ce sable a ordinairement une odeur particulière , due à une poudre très- ténue qui paraît être du carbone, provenant probablement des plantes qui croissaient à la surface du sol recouvert ensuite par ce sable. Le sable gris contient beaucoup de coquillages. Mais je dois ici faire la même observation que celle que j'ai faite pour l'autre couche de sable scaldisien : c'est que ces co- quilles varient en nombre et en espèce d'un endroit à l'autre. Ce sont, au reste, les coquilles du sable jaune qui se trouvent dans cette couche; mais elles sont colorées en gris au lieu de l'être en jaune. Cette couche contient égale- dessous du sable campinien aux forts ir^ 7 et 6; nous voyons cependant qu'il n'en est n'en (1) D'après la carte de Duniontjes forts u»* 4, 5 et 2 seraient en plein diestien. Ce système y est cependant recouvert par le système scaldisien. De même ce serait le système holdérien que l'on devrait trouver au fort n" 1 , au-dessous du sable campinien : il n'en est ri(Mi , car le système scaldi- sien y est bien marqué. Il faut donc reculer la limite du système boldérien plus au nord. (2) Nous verrons plus loin que c'est la même chose pour le sable vert et l(; sable iioir du système diestien. Le limon hesbayen est également supé- rieur an s;d>le canipiiijrn. ( -.29 ) mont hpaiicoiip d'ossemenls, les mêmes que ceux que Ton irouve dans la couche supérieure : dos vortobres, des mor- ceaux de tète de baleine, etc. A la hase de cotte couche, on rencontre des blocs formés de grains de quartz et de quelques grains de glauconite agglutinés par un ciment calcaire formé probablement par la dissolution dos coquilles. Ce mélange s'est souvent dé- posé sur des corps solides qui se trouvaient dans leur mi- lieu, soit coquilles, soit ossements, soit même branches d'arbre : c'est ce dernier cas qui a donné naissance à ces pierres trouées que l'on rencontre souvent, et où la branche, s'étant décomposée , est entièrement disparue et a laissé un vide à sa place. Ce sable ne se rencontre à l'enceinte qu'en très-petite quantité. Au Kiel, d'abord, on le trouve, soit à l'état fria- ble, soit à l'état agglutiné et contenant un grand nombre de Pecten Lamallii entiers. Il en est de même entre la caponnière 7-8 (canal d'Heren thaïs) et la caponnière 6-7 (fortin n° 5). Ce doit être là qu'on a trouvé les morceaux de mâchoires avec dents d'une espèce de vertébré in- connue jusqu'à présent, et à laquelle M. Yan Beneden a donné le nom de Squalodon Antverpiensis (1). En cet en- droit, au-dessous des blocs dont il a été question plus haut , M. Nyst a trouvé la Terebratnla perforans [variabilis, So- werbyana) (2) en très-grande abondance et presque tou- jours avec les deux valves réunies, ce qui prouve qu'elles vivaient en cet endroit. Ces térébratules sont presque (1) Sur un mammifère nouvenu rhicrag d'Anvers. Bulletins nE l'Aca- démie ROYALE DE BELGIQUE, 1861, t XII, p. 22. (2) Notice sur quelques recherches paléontoloyiques faites aux envi- rons d'Anvers. Ri lleti:vs de l'Académie royale de Belgique, 1861, t. XI, p. 62Ô. ( 550 ) toutes remplies du même ciment calcaire que celui qui constitue les blocs, quelquefois le ciment est argileux et jaune, d'autres fois elles sont remplies du sable vert qui se trouve immédiatement en dessous. Enlîn, des blocs de sable gris se trouvent au saillant n" o, à Deurne, encroû- tant souvent des vertèbres. On a trouvé en cet endroit un squelette presque entier de cétacé tout couvert de térébra- tules plus petites que celles trouvées plus loin. Une autre espèce recueillie en cet endroit avait plus d'analogie avec celle-ci; mais elle est aussi plus petite. J'y ai trouvé encore des morceaux de bois entièrement noirs, imprégnés de sulfure de fer (pyrite). La couche de sable gris commence sur la coupe n'' 2 , au fort n° 5. il parait cependant qu'il y en a quelques lam- beaux au fort n" I, où on a trouvé aussi quelques mor- ceaux de mâchoire du squalodon cité plus haut, ainsi que des blocs calcaires. L'épaisseur de ce sable devient assez forte aux forts n"' 2 et 1. Au premier de ces forts, on a trouvé une grande quantité d'un Spalangns, qui n'est pas encore bien déterminé , et de Ditrupa mbulata, ainsi que des bryozoaires, des Linr/}(Ia Dumorlieri et des Terebra- tula Sowerbijann (I). Sable vert. — Les sables formant le système diestien qui viennent ensuite, sont formés de grains de quartz blanc arrondis et de grains de giauconite ou de silicate de fer noirs ou d'un vert foncé, de la même grosseur que les grains de quartz, et en plus grande-quantité. Les sables de (1 ) Nolice sur une nouvelle espèce de coquille fossile du genre Poclen , trouvée dans le crag noir d'Anvers, ainsi que sur un gisement à échino- dernu's. hri/ozoaires et foraminifères. lU lletins de l'Ac\dkmie royale i>F. Hemwqie , 1H(>1 , t. XII , p. ^201 . ( 531 ) la pallie supérieure de ce système sont imprégnés d'argile jaune, ce qui leur donue un aspect vert; les autres parais- sent tout à fait noirs, vus en masse. Les grains noirs de ces sables sont assez peu consistants et s'écrasent lacilement; ils i'orment alors une poudre- d'un vert assez pâle qui se remarque sur les planches de roulage où le sable a été écrasé sous les roues des brouettes, ou même lorsqu'on lait avec un bâton un trait dans la couche en place. C'est sur- tout dans la couche supérieure de sable vert que ce fait se remarque , probablement à cause de la présence de l'argile. On trouve encore dans la couche de sable vert de petits noyaux de sable blanc incohérent, qui auront probable- ment été amenés là par des mollusques sans test calcaire, ou des vers qui, s'étant remplis de ce sable, soit de leur vivant, soit après leur mort, auront été recouverts par le sable vert, et auront ensuite perdu leur matière organique par la décomposition. Le sable vert est presque toujours sans coquillages ni ossements, et ceux que l'on y rencontre sont des espèces particulières, dont le gisement est limité dans un espace peu étendu de la couche, comme nous le verrons plus loin. Cette couche règne d'une manière continue sur toute l'étendue de la coupe n° 1. Je n'y ai trouvé des coquilles que près du canal d'Herenthals : là, on voit une grande quantité tVOstrea non encore déterminées, dont une valve est arquée et l'autre beaucoup plus petite et intérieure. Vhocanïiahmulata y est aussi très-abondante, ainsi que d'autres espèces du sable noir. Entre le sable vert et le sable noir, on rencontre, au Kiel, à la caponnière 10-11 , une couche d'argile ferrugi- neuse d'environ 0,10 d'épaisseur, dont on ne peut pas bien expliquer la présence. ( 552 ) Dans la couiie ii" !2, le sable vert commence au fort ii" 8 et vient linir au fort n" 5. Nous avons vu plus haut qu'il y en avait une seconde couche, supérieure à celle-ci, au pre- mier de ces forts. Il s'en présente encore quelques lambeaux au fort n" 1 . Sable noir. — La couche de sable noir est très-impor- tante, tant par son épaisseur que par le grand nombre de fossiles qu'on y rencontre; mais les espèces varient en nombre d'un endroit à l'autre, comme dans les autres couches coquillières. C'est le crag noir ou crag glauconifère des Anglais. Cette couche forme la base de mes coupes et règne sur tout leur développement. Nulle part elle n'a été traversée entièrement, de sorte qu'on n'en connaît pas l'épaisseur. Ce n'est qu'au fort n" 8 qu'on a été au delà; mais elle cesse en cet endroit et est très-mince. L'espèce de coquillages qui domine dans ce sable est le Pectunculus variabiiis. 11 paraît à la première vue que cette espèce compose à elle seule tout le contingent, tant elle est nombreuse; mais, en réalité, il y a une quantité d'au- tres espèces beaucoup plus petites que le Pectunculas, et souvent renfermées dans l'intérieur de ce dernier. Ces co- quillages se trouvent par couches entre le saillant n" 8 et le saillant n" 6 (ou entre le chemin de fer et le canal d'Herenthals), à l'enceinte. Il y a ordinairement deux couches où les coquilles sont solides, et quelquefois au- dessus deux couches où elles sont pour ainsi dire pourries. Les deux valves sont d'ailleurs toujours rassemblées, de sorte qu'elles sont en place. Les autres fossiles que l'on rencontre dans cette couche se rapportent à la liste n" 52 donnée par M. d'Omalius, dans sa Géologie de la Belgique ^ p. 591, du fort Heren- ("VKTK GÉOLOGIQUE DU SOUS SOL DES ENMRONS D'AWERS. Tmn.Xin.'27. «■>„■,, >.ujc i8i Ou-^m^lUfrûS^r-reims. i.nisiiAS i:t dikst H/,„ ^ CEI 4 ^'4i I "^^ ^' ^î : r 1 mèirc{ïo3) pour fe.f ^anfetirs ( 535 ) thaïs, et à celle donnée récemiiieiil par M. iNvsl, du sable noir d'Kdeghcm (1). On a aussi trouvé à la partie supérieure de cette couche, au fort n** 6, à Wilryck, de petits amas d'hydrate l'errique disséminés de part et d'autre. Marne argileuse. — Le système rupélien est seulement représenté au fort n" 8 et aux briqueteries en avant d'Ede- ghem. Ce terrain a été désigné sous les noms d'argile marine du Rupelj de marne argileuse de Boom : c'est une argile tout à fait noire ou de couleur bronzée; le grain en est très-fin , et on peut la couper en lames très-minces : elle a alors un aspect luisant. Elle contient des pyrites (sulfure de fer) en concrétions allongées, des blocs de calcaire argileux appelés Septaria ou Ludus Helmontii encroûtant souvent le Naiitilus Àturi; des rognons de silex, des dents ôeCarcharodon heterodon ou angustidens, et seize espèces de coquilles, citées par M. Nyst (2) parmi les quarante-trois des argiles rupéliennes données par M. De Koninck (5). On fait des briques avec cette argile, à Edeghem et en beaucoup d'autres endroits, où elle est plus rapprochée de la surface du sol. (1) Notice sur un nouveau gîte de fossiles se rapportant aux espèces faluniennes du midi de l'Europe, découvert à Edeghem, près d'Anvers. Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 1861 , t. XII , p. 31 . (2) Notice sur un nouveau gîte de fossiles, etc., p. 50. (5) Descriplion des coquilles fossiles de l'argile de Basele, Boom, Schelle , etc. Nouveaux mémoires de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, t. XI, 1857. I Séance du 7 juin 1862. M. De Kom^ck, directeur. iM. Ad. Qleteleï, secrétaire perpétuel. Sont présents : ]MM. d'Omalius d'Halloy, Wesmael, Mar- tens, Cantraine, Van Beiieden, de Selys-Longchamps, Gluge, Nereiiburgcr, Melsens, Liagre, Duprez, Brasseur, Poclman , d'Udekem , Dewalquc , membres; Montiguy, Steiclien , rorrespondanls. Sciences. — Année 186:2. '2i ( 556 ) CORRESPONDANCE. La Société géologique de Londres, la Société batave de Rotterdam, l'Observatoire d'Oxford, etc., remercient l'Aca- démie pour l'envoi de ses publications. La légation des États-Unis d'Amérique et la légation du Chili expriment des remercîments semblables. La Société mexicaine de géographie et de statistique propose d'établir avec l'Académie des relations scientifi- ques.— Celte demande est favorablement accueillie. ^- M. le secrétaire perpétuel dépose sur le bureau le programme du dixième congrès des savants italiens, qui doit se réunira Sienne, le 14 septembre prochain, et qui se terminera le !27 du même mois. 11 présente en même temps les trois ouvrages manuscrits suivants, que la classe renvoie à l'examen de différents commissaires : 1 " iSote sur quelques plantes rares ou critiques de la Bel- gique; par M. Fr. Crépin. (Commissaires : MM. Martens et Kickx.) 2" Mémoire sur la continuité dans les fonctions analy- tiques et dans les relations géométriques j avec une appli- cation à la théorie des parallèles , par M. J.-M. De Tilly , sous-lieutenant d'artillerie. (Commissaires : MM. Lamarle et Timmermans.) 5" Note sur les tremblements de terre en 1860, avec les suppléments pour les années antérieures, par M. Alexis Perrey, professeur à la faculté des sciences de Dijon. (Com- missaires : MM. Duprez et Ad. Quetelet.) I ( 337 ) RAPPORTS. Notice sur VéleciricUé; par M. Edm. Rultinck, d'Osteiide. Happoi't fie 91. nupt'et. « L'auteur commence sa notice en indiquant les incon- vénients que présentent, selon lui, les appareils électro- médicaux aujourd'hui en usage, et il décrit ensuite un appareil d'induction qu'il a construit dans le but d'obvier à ces inconvénients. Cet appareil ne diffère de ceux du même genre que par la disposition particulière à l'aide de laquelle il donne , d'une manière interrompue ou continue , les divers courants qu'on veut appliquer, et par la substi- tution d'une dissolution de bichromate de potasse dans l'acide sulfurique étendu , à l'acide azotique du couple de Bunsen qui fournit le courant inducteur. Je n'ai trouvé dans la notice soumise à mon examen aucun fait nouveau pour la science. L'emploi d'une disso- lution saline à base de potasse à la place de l'acide azo- tique , pour éviter le dégagement des vapeurs acides dans la pile de Bunsen, est connu depuis longtemps, et il est possible que le bichromate de potasse offre quelque avan- tage sur le sulfate de mercure , dont on se sert communé- ment pour produire le courant inducteur dans les appli- cations de l'électricité à la médecine. Quant à l'appareil lui-même, je le crois d'une construction trop compliquée pour qu'on ne lui préfère point certains appareils électro- médicaux aujourd'hui employés, qui, plus simples et de moindre dimension, peuvent donner, comme lui, le cou- ( 558 ) rant induit et rextra-courant d'une manière à la lois in- terrompue et continue. J'ai l'honneur de proposer à l'Académie de remercier M. Bultinck pour sa communication et de déposer la notice aux archives. » « L'intention de l'auteur a été de construire , à l'usage des médecins, un appareil électro-médical plus portalilet plus simple que tous ceux que l'on connaît déjà; mais celui dont il donne la description ne nous paraît pas réunir ces conditions. Pour faire marcher cet instrument, l'auteur a besoin d'une pile de Bunsen dans laquelle il a remplacé l'acide azotique par une solution acide de chromate de potasse; moditication heureuse, mais qui a déjà été proposée, en 18iJ, par Bunsen. Poggendorf, en 18i!2, et Bulf, en 18o7, ont donné les proportions de bichromate, d'acide sull'u- ri(iue et d'eau, qui sont les plus convenables. En fait d'appareil électro-médical portatif et simple, celui deGaiffe l'emporte, sous tous les rapports, sur celui proposé par M. Bultinck. L'appareil de Gaiffe est d'un mécanisme plus simple, il est beaucoup moins volumineux, moins lourd, fonctionne sans acide, donne le courant induit, l'extra-courant, le courant continu ou interrompu et permet de graduer l'intensité des courants. Nous ne trouvons donc à l'appareil de M. Bultinck aucun avantage sur ceux déjà connus, et nous nous rallions ( 559 ) au\ conclusions lormulées^ par noire honorable collèguo M. Dupiez. » Conformément aux propositions de ses commissaires, (les remercîments seront adressés à M. Bultinck pour sa communication, (jui sera déposée aux archives. Il est ensuite donné lecture d'un rapport de M. Nyst, sur une notice de M. De Malzine ayant pour titre Des^ cn'ption dune espèce nouvelle de Littorine , Litïorina RoBiAMi. M. Nyst constate l'intérêt de cette notice ; mais Tauteur a omis quelques renseignements nécessaires, et il sera invité à les ajouter à son travail, qui pourra figurer alors au prochain bulletin des séances. COMMUNICATIONS ET LFXTUUES. Sj/nopsis des Agriomnes; par M. le baron de Selys-Long- champs, membre de l'iVcadémie. (Suite.) Je présente aujourd'hui le synopsis d'une nouvelle lé- gion, celle que je nomme Podagnon, D'après la classliication que j'ai provisoirement établie, ces Agrionines ayant un ptérostigma normal d'une seule cellule et le secteur inférieur du triangle régulier, font partie de la deuxième division, première sous -division {Xormostif/matées complètes). ( 540 ) Les caractères sur lesquels se constitue la légion ne sont pas exclusifs; mais ils ne se trouvent pas réunis ensemble dans un autre groupe. Les Podagrions diffèrent des cinq autres légions ainsi qu'il suit : 1° Des Pseudostigma, par le ptérostigma normal; S"" Des Lestes , par le point de départ des secteurs mé- dian^ et sous-nodal, et par la forme du quadrilatère; Z" Des Platycnetnis, par le ptérostigma oblong et la présence de secteurs supplémentaires interposés (excepté chez le genre Per îles tes) ; 4° Des Agrmij par le ptérostigma oblong, les secteurs interposés (excepté le genre Per îles tes) et la forme du qua- drilatère; 5" Des Protonevra, par le ptérostigma , les secteurs in- terposés (le genre Perilestes étant toujours excepté) et le secteur inférieur du triangle complet. Ils ont de l'analogie avec les Lestes , par la stature, le faciès, la coloration souvent métallique et les appendices anals supérieurs des mâles en tenailles; mais ce n'est pas une véritable affinité. Ils en sont bien éloignés par les ca- ractères de réticulation mentionnés plus haut. On peut remarquer encore que la légion des Protonevra repré- sente, avec une simplification dans la réticulation, les principales formes du corps et la coloration diverse des ailes des Podagrion. Ces deux légions ont d'ailleurs la même patrie tropicale. Les Podagrions n'ont été rencontrés jusqu'ici que dans les contrées tropicales et australes des deux mondes. J'ai créé huit des grands genres que je réunis dans cette légion; le neuvième {Perilestes) est dû à M. Hagen. Les cinq premiers : Paraphlebia , Phitogenia, Podagrion, Ho- ( 54i ) teragrion et Perilestes sont américains et comprennent vingt-deux espèces; les Chlorolestes (cinq espèces) sont africains; — les Ar(/wlestes (trois espèces) océaniens; — enlîn les Podolestes et Ampinlestes (chacun une espèce) sont de la Malaisie. Aucune espèce n'a été connue des anciens entomolo- gistes. Burmeister, le premier, en décrivit trois du Cap qu'il plaça parmi les Agrion. Rambur ajouta avec doute à ses Argia une espèce de la Polynésie. Les vingt-huit au- tres espèces sont tout à fait nouvelles. J'en ai reconnu et nommé quinze, et le docteur Hagen treize. On voit que, sous le rapport de la nouveauté des genres et des espèces, la légion que je décris ne laisse rien à dé- sirer. J'ajoute que j'ai eu toutes les espèces sous les yeux. Rien n'a été donné par voie de compilation. Quoique formant un assemblage que je crois naturel, les neuf coupes que je propose ont le caractère de grands genres et non de sous-genres. J'aurais pu créer parmi eux plusieurs sous-genres, d'après les groupes inférieurs assez fortement caractérisés que j'ai indiqués dans quatre d'entre eux; mais les espèces étant jusqu'ici peu nombreuses et souvent connues par un seul des deux sexes ou par des exemplaires défectueux, j'ai cru mieux faire en ne com- pliquant pas la nomenclature par une création hâtive de sous-genres. 542 3'" l<^gion. — PODAGRION. Le secteur médian naissant du principal vers le juvecm (ht nndus, le sous-nochd lot peu après on plus loin (1). Quadrilatère régulier, allonc/ê , droit (le côte supérieur quelquefois un peu plus court que l'inférieur). Ptérostiguia ohlong , deux à qitatre fois aussi long que large. Des secteurs supplémentaires interposés j tout au moins entre l'ultra-nodal et le nodal (excepté chez le genre Peri- lestes). Ailes hyalines ou en partie colorées , pétiolées jusqu'à la première nervule post-costale ou plus loin. Coloration du corps souvent métallique. Pieds assez longs ou très-longs , a cils longs. Lèvre inférieure et antennes variahles. cf". A])pendices anals su[)érieurs en tenailles semi- circu- laires, aussi longs, ou plus longs que le 10^ segment. $. Appendices anals j)resque toujours de la longueur du 10'"'' segment. Patrie : f.cs parties tropicales des deux mondes et l'Afrique australe. Genre \. — PARAPÏILEBLA, Dr Sflys. Secteur médian partant du nodns; le sous-nodal naissant trois celhiles plus loin , et enfin le nodal presque à mi-chemin du nodus au i)térostigma, qui est épais, dilaté, surmontant 0-6* cellules, très-ohiique en dehors et en dedans, où il est (I) Cararlèie c|ue l'on «loi» égalerupnl ajoiiler à ceux de> léfrions P:. PHiï.oGENiACAss\»iDUA. Hageii. Abdomfii o^ 15; Ç 35. Aile supériouro 55 i/a""". Ailes légèrement enfumées chez Tadulte. Ptcrosligma noir (o*) jaune entouré d'une nervure noire (Ç) surmontant quatre cellules (rarement ■2-:)) ; '2'2-'2Q poste ubit aies. Gris brun, obscurément varié de brun noirâtre. Lèvre supérieure oli- vâtre; front et dessus delà tète noirâtres. Crète dorsale du thorax noire, linement bordée de jaunâtre; le reste du devant et des côtés brun foncé avec une ligne humérale, deux latérales et le dessous jaunâtre livide. Abdo- men brun foncé avec un anneau basai jaunâtre aux 3-7« segments. Les pieds livides; une ligne externe aux fémurs et la base des tibias noirâtres. o". Le bout de l'abdomen un peu saupoudré de blanchâtre. Appendices supérieurs noirs, ayant le double du 10' segment, minces à la base, folia- cés et épaissis ensuite, comme roulés et très-recourJ)és vers le bas inté- îieurement , parsemés de dents en dessus avant le l)0ut, où ils forment une pointe externe moins courbée en bas. Appendices inférieurs à peine plus coui'ts, rapprochés à la base, Unissant en pointe divariquée aiguë. 9 jeune. Couleurs plus claires. 10'' segment et pieds olivâtres. Appen- dices un peu plus longs que le dernier segment, triangulaires, bruns. Val- vides jaunes, non denticulées. Patrie : Venezuela , Porto-Cabello (par .\ppun). Mus. de Vienne et collect. Hagen , Seh s. .\/î. Difl'ère de la Pli. margarita par la laiile moirtdro, le plérostijrma plus court , moins de nervules postcubilales. Les appendices anals du niàle ne sont pas sans analogie aveo ceux de Vllcuje- tiitis hrorislylus. Gvnri' 5. — 1>0I)AGRI0N. Di: SKr.vs. Hagen, List Amer. mer. (Sans description.) Seotetir sous-iiodal parlant du nodiis; le médian nne cellule auparavant; le nodal presque à mi-ehemin du nodus au pléro- sti£5nia,qui est épais, oblique en dehors, /^e?/ oblique en dedans, surmontant une, deux ou trois cellules. Réticulation générale- ment tétragone, excepté quelques cellules pentagones formées j)ar les secteurs supplémentaires interposés , qui sont au nombre de un ou deux entre Vultra-nodal et le nodal et entre celui-ci et le .^ons-nodal. Ailes pétiolées jusqu'à la première ncrvule basale postcostale, ou un peu plus loin vers l'origine ( 347 ) du (lUculriliilèiT. Ccini-ci assez long, à ( ùlé supérieui' un lins plus coui'l (jue rinfcrit'ur. Le nodus à peu près au tiers de Ja base ail pUTostigiiia. Lèvre inférieure unpeu ohlotnjHe.im peu évidéc au bout (le quart apieal fejjdu et les pointes un peu aiguës, étroites, séparées eliez le meyulopiis). Antennes à premier artiele très-eourt; le ^^ et h' 3" trcs-longs, grèlvs , (}(jai(jc. Abdomen assez épais, un peu plus long que laile inférieuje. lO*' segment moitié plus court que le ï)', qni est presque aussi grand que le 8'. Pieds très-longs, longuement ciliés. o*. Appendices anals supérieurs en croeliets. Les inlerieurs vaiiables. Pairie : Amérique méridionale tro[)icale. ISB. Très-(lislincl5 des autres Agrioniiies à giaïul plérosligma par le :>•= article des antennes aussi long (juc le o^. Je divise les espèces en deux groupes : l-r (jroirpeiP. MEGALOPUS). Ptérostigma plus grand, couvrant environ trois cellules. Ailes pétiolées jusqu'au niveau de l'origine du quadrilatère. Pas de nerviile transverse entre le bout du quadrilatère et l'origine du secteur jnédian. Lobes de la lèvre inférieure pointus, fendus dans le quart apieal. Pieds très-longs. J\ niegalopus. -2>"<^ groupe (P. MACKOPLS). Ptérostigma moins grand, ne couvrant quune cellule en- viron. Ailes pétiolées jusquà la j)remière nervule posteostale, un peu avant l'origine du quadrilatère. Deux nervnles Irans- verses entre le bout du (luadrilatèrc et l'origine dti secteur médian. Lèvre supéiieuro un i)eu éehaneréeau bout, à pointes mousses. - u. Picd^ tiès-lougs : P. roiilorlum. ( 548 ) b. Pieds longs : P. oscillans — macropus — vénale — temporale. L ToDAGRiON MEGALOPUS , De Selys. Hagen , List Amer. mér. (Sans description.) Abdomen 5:2. Aile inférieure :27. o". Ailes à peine salies au bout , assez élargies au milieu , péliolées jusquà l'origine du quadrilatère. La première nervule basale postcostale située un peu auparavant. Deux secteurs supplémentaires interposés (com- mençant dès avant le ptérostigma) entre l'ultra-nodal etlenodal, et entre ce dernier et le sous-nodal. Pas de secteur interposé entre le bref et le médian. Pas de veines transverses entre le quadrilatère et la naissance du secteur médian. Presque toutes les cellules tétragones. Ptérostigma jaune pâle, entouré d'une nervure noire, épais.se, trois fois aussi long que large, surmontant environ trois cellules. 18-19 postcubitales aux supé- rieures. Jaunâtre livide, mélangé de brun; verlex derrière les ocelles élevé, bitide. Lèvre supérieure olivâtre ; le reste de la tète , le prothorax et le devant du thorax brun jaunâtre. Lobe postérieur du prothorax roux au centre, saillant, arrondi. Vestige de raies anté- et posthumérales plus foncées. Côtés et dessous du thorax livides avec une raie latérale médiane épaisse, noire. Abdomen brun clair, les segments 3-7« avec un anneau basai et un médian jaunâtres; le 8« à dessins oblitérés; les ^'^ et 10* oli- vâtre pâle en dessus , noirâtres de côté. Pieds énormément longs, grêles , brun jaunâtre, plus foncés en dehors , avec vestiges d'anneaux bruns aux fémurs. Appendices supérieurs en pinces (1). Les inférieurs grêles, aussi longs que le 10« segment, écartés, un peu courbés Tun vers l'autre. P inconnue. Patrie : Le Para, par M. Wallace. (CoUect. Daleet De Selys.) NB. Facile à reconnaître au ptérostigma plus grand et plus large, aux pieds énormes , aux secteurs supplémentaires plus nombreux , aux ailes un peu plus péliolées, à l'absence de veines transverses entre le quadrilatère et la naissance du secteur médian. (i) Ils sont brisés; mais, si mes souvenirs ne me trompent pas, ils étaient grands, assez grêles, semi-circulaires, avec un renflement ou dent tronquée assez courte après le milieu en dedans. ( 349 ) 5. PODAGRION CONTOmUM , Uilgeil. Lestks coNTORTA , Hageii j List Amer. mer. (Sans descii|)tion.) Abdomen 53. Aile intérieure 2'7. d*. Ailes hyalines, cessant d'être peliolèes un peu avant là première nervule postcoslale , qui est placée avant le quadrilatère. Deux secteurs supplémentaires interposés (commençant sous le ptérostigma) entre Tultra- nodal el le sous-nodal ; un interposé entre le médiiui el le bref. Deux veines transversales entre le quadrilatère el la naissance du médian. Les secteurs interposés formant un certain nombre de cellules pentagones. Ptérostigma noir, grand, un peu plus long que large, à côté externe plus oblique, cou- vrant une cellule plus grande que les autres. Quadrilatère plus grand ((ue large , à côté externe oblique. Le nodus au tiers de l'espace de la base fiu ptérostigma. 16 postcubitales. Lèvre et le reste de la tète noirs, excepte le rhinariiim qui esl brun. An- tennes à Ic'" article très-court, le 3™« égalant les dt^ux premiers réunis. Vertex élevé et bifide derrière les ocelles postérieurs. Occiput et dessous des yeux jaunes. Prothorax grand; le lobe postérieur court, petit , à bord un peu aigu au milieu. Thorax noir en avant et à la moitié supérieure des côtés, avec une bande antéhumérale étroite orangée se prolongeant sur le pro- thorax; les côtés avec deux bandes obliques blanc jaunâtre (ou bleuâtres?), séparées par des lignes foncées se prolongeant vers la base des quatre pieds postérieurs. Le dessous pâle. Abdomen un peu plus long que les ailes, mince, bronzé très-foncé, avec deux lunules basâtes aux l'^r.gesegmgjitgj une bande latérale aux l-^»' et2«; deux taches jaunâtres apicales au 9«. Les pieds très-grêles, énormément longs, les postérieurs (de 21 ' /2'""» ) arri- vant au milieu du 5<^ segment. Ils sont noirs , la moitié basale des fémurs postérieurs pâle en dehors. Cils pressés et longs , surtout aux tibias. Appendices noirs; les supérieuis forts, un peu plus longs que le I0« segment, en tenailles, avec une dent basale interne et une plus aiguë pen- chée en bas au tiers apical; le bout arrondi, l'extérieur denticulé. Appen- dices ijiférieurs légèrement plus courts, plus minces, comprimés, ayant deux dents supérieures au premier et au second tiers. Ils se courbent l'un vers l'autre à la première dent, s'écartent ensuite et sont droits après la seconde dent, le bout obtus, cilié. 2 inconnue. Patrie: Nouvelle-Fribourg, au Brésil, par le prof. Durmeister. (>Ius. de Halle.) iVfî. Décrite d'après les dessins el la description de M. Hagen. Elle se rapproche du groupe du Meyulvpus par ses pieds énormes, les appendices intérieurs et les deux ( 550 ) bccleur:. supplëiueutaJres enlie l'ultra-nodal et le nodal, el ressemble au grou]te du iU«cro/>ws par la cellule unique sous le plérostiguia , les ailes peu péliolées el les veines Iransverscs entre le quadrilatère et le niveau du nodus. 0. PoDAGRiON osciLi.A\s, De Selys. Hagen, List amer. mér. (Sans description.) Al)domeii Ô3. Aile ini'érieiiie 29. o' Jeune. Ailes m\ peu .salies, assez, étroites, pétiolées jusqu'à la pre- mière nervule hcinalc postcostale qui se trouve avant rorigine du quadri- latère; un seul secteur supplémentaire interposé entre Tultra-nodal et le nodal {commençant avant le niveau du plérostigma) ; un entre le sous- nodal et le nodal, et un assez long entre le njédian et le bref. Ces secteurs supplémentaires sont ondulés et forment des cellules pentagones. Deux veines transverses entre le quadrilatère et la naissance du secteur médian. Plérostigma jaune ocracé, entouré d'une nervure noire, épaisse, deux l'ois et demie aussi long que large , surmonlant un peu plus d'une cellule. 10 postcubitales aux supérieures. Olivâtre, mélangé de noir. Tète jaune olivâtre avec une bande obscure mal arrêtée au verlex. Profhorax varié ; le lobe postérieur non saillant , sinueux, les angles latéraux saillants. Thorax olivâtre avec une raie dorsale noirâtre, une bande anléhumérale et une médiane latérale brun verdàlre. Abdomen assez épais , noirâtre en dessus, brun en dessous; les côtés des deux derniers segments jaunâtres ; le milieu du 10>"c roussàtre. Pieds jaunâtres, plus foncés latéralement. Appendices supérieurs ayant presque deux fois la longueur du iO""" segment, bruns, en pinces contournées , épais, droits juscju'au jjiilieu , où ils sont épineux en dehors, coudés ensuite obliqueniciit Tuii vers l'autre, excavés en dedans avant les pointes, ([ui sont subitement amincies et se touchent. Appendices inférieurs gros, rapprochés, très-courts , ter- minés chacun par une soie courte. 2 inconnue. Patrie : Bogota (^Collect. Selys ) 1\B. Se distingue facilement des P. macropus, vettale el tetupoiule aux secteurs supplémentaires plus anguleux el aux ailes supérieures un peu plus pétiolées; aux secteurs interposés entre le médian el le bref plu.s longs; aux appendices supérieurs non biiides el aux intérieurs très- courts. 7. l>oi)AtiRiOK MACitopts, l>e Sclvs. Ilageu , Lisi Am. mur. (Sans descriplio!i.) Abdomen o' ôô; $ 27-29. Aile iidérieure o' 27; Q 27-20. Ailes un peu salies (surtout che/. le o') droites, pétiolées presque jus- ( 351 ) qu'a la première nervule basale poslco.slah' , tnii est silure avyiil l'oii- {,'int' (.lu quadrilatère. In soûl sectour sui)i>lcnu'iilairo iiitcriiosé cntr»; l'ullra-iiodal et le noilal ( uaissanl un peu avant le nivrau du pteroslignia), un seul (Utre le sous-nodal et le nudal, et un seul, Irès-eourl , entie le médian et le bref; ees secteurs formant un certain nonjbie de cellules pentagones. Deux veines transverses entre le quadrilatère et la naissance du secteur médian. Ptérostigma jaune pâle , entouré d'une nervure noire épaisse, deux fois aussi long que large, suiraontanl une cellule. 17-19 postcubitales aux supérieures. o". iXoir, mélangé de livide. Tèle noire, excepté les yeux et le rhina- rium. Lèvre supérieure noir aciei'. Piolliorax jaunâtre livide; le lobe pos- térieur bordé de noirâtre, sinué, ayant de chaque coté une pointe noire forle, saillanle, aiyuë, vu peu mcUnce en arrière. Thorax livide, le de- vant noirâtre vers le liaut. Abdomen noir en dessus, brun en dessous; le !"■ segment livide. Pieds noirâtres , un peu bruns en dedans. Appendices anals noirâtres. Les supérieurs ayant presque le double du IQnic segment, épais , en pijices contournées, dioits jusqu'au milieu, où le bord externe supérieur est dilalé , arrondi, épineuœ; coudés ensuite subitement à angle droit l'un vers l'autre et penchés vers le bas; cette partie formant l'extrémité très-comprimée et un peu fourchue , presque en pince d'écrevisse, dont la branche inférieure est la plus courte. Appen- dices inférieurs moitié plus courts, cylindriques, irrégulieis , un peu écartés à la base, se louchant avant la pointe, qui est recourbée en haut. $. Épistome, front et milieu de l'occiput olivâtres. Prothorax non bordé de noir. Les fémurs postérieurs {excepté le bout) et l'intérieur des fémurs médians jaunâtres. Appendices anals subconi(|ues, subulés, noirs, un peu plus courts que le iO""' segment. Lames vulvaires robustes , denti- culées, dépassant l'abdomen. o jeune. Le vertex, le devant du thorax, le dessus de Tabdomen et les pieds plus clairs que sur l'adulte. Patrie : Saint-Urban , province de Mérida (Venezuela), par M. Par- /udhaki. ( Collect. Selys.) lyB. Cette espèce, la Uviporale el la xénak se disliDguenl bien des trois autres par les carat-lères inscrits à la diagnose des ailes; par la lèvre sujjérieure acier, le bord du protborax , et par les appendices anals su|)érieurs du mâle cunéiformes. 8. PODAGKI<).\ VfcKAIE, liîlgeil. Hagen , Lisl awér. mér. [ Sans description. ) Abdomen o* 5J ; $ i25-27. Aile inférieure o* âo-l>0; $ -2o-i28. Ailes hyalines un [>cu salies, assez étroites , péliolécs jusqu'à la prc- SciE>CES. — Année 1862. 25 ( 352 ) mière nerviile basale [»ostcoslale, qui se trouve avant l'origine du quadri- latère. Un seul secteur supplémentaire interposé entre Tultra-nodal et le nodal (naissant im peu avant le niveau du ptérostigma). Un seul entre le sous-nodal et le nodal, et un seul, très-court, entre le médian et le bref. Ces secteurs formant un certain nombre de cellules pentagones. Deux veines tiansverscs entre le ([uadrilatère et la naissance du secteur médian. Ptérostigma olivâtre (brun chez le mâle adulte), entouré d'une nervure noire épaisse, deux fois et demie aussi long que large, surmon- tant une cellule. 13-19 postcubitales aux supérieures. o*. Coloré à peu près comme le macropus; une bande transversale livide au-devant du front; prothorax brun jaunâtre, lobe postérieur court mais très-large, ayant de chaque côté un angle proéminent presque aigu , non courbé en arrière. Thorax gris brun jusqu'à la moitié des côtés avec une raie anléhumérale et une bande médiane latérale (bleuâtres?). Appendices anals noirs moins contournés, le milieu du bord externe supérieur n'étant pas élevé ni arrondi (ce qui se voit bien de profil). Le bout fourchu non coudé en- bas et la branche inférieure plus aiguë, plus fendue. Les appendices inférieurs ayant la moitié de la longueur des supérieurs, rapprochés, sub- cylindriques, presque droits, renflés au bout. 9 adulte, colorée comme le mâle. Angles latéraux du prothorax plus courts. Appendices anals courts , noirs, peu aigus. Valvules dépassant un peu l'abdomen, non dentelées. Patrie : Venezuela, Porto -Cabello, par Appun et Morilz. (CoUecl. Hagen. ) NB. Le mâle est facile à distinguer du macropus à la forme des appendices anals et des angles du prolhorax. La femelle, difficile à séparer, a les ailes no- tablement plus étroites que celles du macropus , et le ptérostigma d'un brun noi- râtre. 9. PODAGRIOI^ TEMPORALE, DC SelyS. Abdomen o" 3:2 ; 9 28. Aile inférieure 26-27. Très-semblable au macropus et surtout au vénale, m-AÏs avec un petit tubercule saillant très-prononcé derrière chaque œil, d* adulte. Ailes fortement lavées de jaune ocracé sale; 19-21 poslcu- bitales aux supérieures; ptérostigma brun, entouré de noir, surmontant un peu plus d'une cellule. Angles latéraux du prothorax peu aigus, dépri- més, inclinés en arrière. La couleur noire dominant sur presque tout le corps. (Les appendices manquent.) 9 très-jeune. Ptérostigma blanc jaunâtre. Coloration pâle, comme le ( 555 ) macrupits à Tàge moyen; angles latéraux du pi'othorax non déprimés. Valvules légèrement dentelées. Patrie: Bogota. (Coll. Selys.) NB. Distinct des deux précédents par les tubercules postoculaires et la forme des angles latéraux du prothorax. Genre 4. — HETERAGRION , De Selys. Leptogaster, De Selys {olhn). — Hagen, List amer. mér. Secteur médian partant du nodus; le sous-nodal naissant au tiers environ de la distance du nodus au ptèrostigma , et enfin le nodal à mi-chemin du nodus au ptérostigma, qui est épais, dilaté, surmontant ^-5 cellules, peu oblique en dehors, très- ohlique et pointu inférieur ement en dedans, où il cesse de toucher le bord costal. Réticulation simple, tétragone. Pas de secteurs supplémentaires interposés, excepfé entre Vultra-nodal et le nodal, où il en existe deux. Ailes pétiolées au moins jusqu'à la première nervule basale postcostale. Le quadrilatère long, à côté supérieur à peine plus court que l'inférieur. Le nodus au tiers de la base au ptérostigma. Lèvre inférieure triangulaire, échancrée; ses deux pointes un peu distantes. Antennes ayant les deux premiers articles courts, robustes, presque égaux. Le 5*^ grêle, égalant à peu près les deux premiers réunis. Abdomen long, grêle (surtout chez le mâle). Pieds longs, longuement ciliés. a". Appendices anals supérieurs en crochets, les inférieurs rudimentaires ou très-courts. lO"" segment très-court. Ç. 9^ segment épais, plus long que le 8% beaucoup plus long que le 10^ Patrie : Amérique méridionale tropicale. NB. Très-distincts de toutes les autres Agrionines par le point de départ du secteur sous-nodal beaucoup au delà du nodus , caractère qu'on ne retrouve que dans les Perilestes. Us forment plusieurs groupes. 1" groupe (H. FLAVOVITTATUM ). Tète plus robuste. Bouche plus saillante. Abdomen plui ( 55i ) court. Pieds plus longs. 3' article des antennes pi'es(|uc trois lois plus long ((uc le "2''. Ailes plus larges, pétiolée^ plus loin (pie 1 origine du quadrilatère. Quadrilatère moyen. Appen- dices infcrieiirs tlu mâle nuls. //. flavovillatum — '/ ovaliun. 2<^ groupe ( H. AURANTIACUM ). Tète très- étroite. Bouche moins saillante. Abdomen très- long, grêle. Pieds plus courts. S'' article des antennes deux fois plus long que le S""'. Ailes plus étroites, \^vl'io\ccs jiffîq h' à l uri- (jlne du fjinidrilalère ou })lus loin. Quadrilatère moyen. Ai)()cn- diccs inlerieui's du mâle nuls. II. Iriamjulare , — dorsale, — ochraceum , — anrmdîacunt , — inacilentum, — consors, — Beschktt. o^ groupe (H. CHRYSOPS). Caractères du i^'^ groupe, mais les ailes cessant dètre pé- liolées à la l*- nervule basale posteostale, avant roriyine du quadrilatère et les appendices inférieurs du màlc visibles , petits. U. cluijsops, — icierops. A- groupe (H. PETIOLAÏUM). Caractères du 2* groupe, mais les ailes \)vl\olccs jus(ju'au niveau du quadrilatère, qui est très-long, allant jusqu'au niveau du nodus. Le ptérostigma très-aigu en dedans, détaché du bord costal dans sa première moitié. L'abdomen èuoins long. Appendices inférieurs du mâle visibles , petits. //. petiolatum. 10. llETEnAGRiO!^ n.AvoviTTATi'M, De Selys. PouÂGRioN FLàvoYiTTATUM, Ue Sclys ct Hagcii , Lût Amer. mer. (Sans descrip- tion.) Abdomen o' 52-55; $ 5-2. Aile inréiiruir o' 27-28; $ 28-5U. Ailes un peu salies, alleignanl la luoilié du T»- segment (o") ou roiigim- ( 555 ) (lu 0' (9), ÎH'tioléos jii>(|u'iin pou plus loin (|uo l'origine du ([u;»(.liilnt»Mf ; celui-ci assez couit, irullanl qu'à nii-clu'iuiii de l'aiculus au nodus. La première nervule hasalo poslcostale placée au niveau des deux tiers de la première aniécubilale à Tarculus. Ptérosligma brun jaunâtre (plus clair chez la femelle), entouré d'une nervure noire épaisse, surmontant environ trois cellules, o])li(|ue en dehors , pointu en dedans, où il ne touche le bord costal que dans les deux tiers finaux. Environ vingt postcubitales aux su(>e- rieures. Stature assez robuste; abdomen raccourci. o". Noirâtre en dessus, jaune d'ocre en dessous. Lèvre supérieure, une raie transverse interrom[>ue au-devant «lu iront, derrière de la tète, côtés du piothorax jaunâtres. Devant du thorax noirâtre jusqu'à la première suture , avec une large raie humérale complète jaunâtre ; les côtés et le dessous du thorax jaunâtres avec une bande supérieure médiane avant la deuxième sului'e noirâtre. Un anneau jaune étroit, interrompu, aux segments médians; la moitié postérieure du S^' et les deux derniers jaune d'ocre avec un point dorsal noir au 10", qui est moitié moins long que le O^ Pieds jaunâtres avec une bande latérale brune. Appendices anals supérieurs jaune d'ocre, un peu plus courts que les deux derniers segments réunis, en tenailles robustes, ayant à la base, en dessous, un renflement qui finit après le milieu, où il est suivi par une dent interne, forte, aplatie, mousse. Le bout presque coudé etdenticulé en de- hors, penché vers le bas. Appendices inférieurs très-courts, rudimentaires. $. Couleurs moins tranchées; vertex brun avec quekfues dessins clairs. Une fine ligne roussàtre de chaque côté de Tarèle dorsale du thorax; la bande latérale mal marquée; 8« et d'' segments bruns en dessus, jaunâtre terne de côté et au bout, presque égaux, courts; 10« jaunâtre à bord épineux. Appendices de la longueur du 10«, écartés, épais, subconi(iues , jaunâtres. Pieds jaunâtres, lames vulvaires denticulées au bout, atteignant le bout de l'abdomen. Patrie: La province de Minas-Géraès , au Brésil (M. Clausen). Collect. Selys. iSB. Distinct des autres par sa structure robuste , son abdomen plus court , le devant du thorax noirâtre avec une large raie humérale jaune. M. 1Ieter,\grio\ ovatlm, De Selys. Leptogaster ovatus, De Selys in Hagen , List Jmor. mor. {Sans description.) Abdomen o* 44; $ 51. Aile inférieure ôl. o*. Ailes hyalines, atteignant presque le T»' segment, assez étroites, pétiolées jusqu'au tiers du quadrilatère; celui-ci assez court, n'allant qu'à mi-chemin de l'arculus au nodus. La première nervure basale post- ( 556 ) costale placée un peu plus près de Tarculus que de la première antécubi- tale, Plérostigma brun foncé, surmontant trois cellules, peu oblique en dehors, pointu en dedans, ne touchant le bord costal que dans ses deux tiers terminaux. Environ vingt postcubitales aux supérieures. Bronzé en dessus, jaunâtre en dessous. Lèvre supérieure, une raie an- térieure au front, quelques dessins entre les yeux, et le derrière de la tête jaunâtres. Prothorax et devant du thorax bronzés, ayant en avant de chaque côté une tache arrondie ovale et les côtés jaunâtres. Un anneau basai étroit aux segments 3-7«; la moitié postérieure du 8^, le 9^ et le 10"^ en entier jaunâtres. Pieds d'un jaunâtre sale. Appendices anals jaunâtres ; les supérieurs ayant deux fois la longueur du dernier segment, en tenailles robustes, légèrement velus en dehors, renflés en dessous à la base et ayant, après le milieu, une très-forte dent interne arrondie, aplatie. Les inférieurs gros, arrondis, très-courts , à peine visibles, $?(1). Patrie : Brésil , d'après un mâle du musée de Saint-Pétersbourg que j'ai examiné et dessiné, il y a une quinzaine d'années. ISB.'ie n'ai plus cette espèce sous les yeux; mais , d'après ma description et mon dessin, elle doit ressembler au dorsale, dont elle diffère par les deux taches ovales claires du devant du thorax beaucoup plus petites, non contiguës, l'absence de lignes latérales noires au thorax et les appendices supérieurs plus robustes. 12. Heteragrion triangdlare, Qagen. Abdomen Ç 36. Aile inférieure 29. o* inconnu. Ç. Ailes im peu salies, atteignant la moitié du 7^ segment, assez élar- (i) Je suis porté à supposer que l'exemplaire que je vais signaler pourrait être la femelle de Vovatum fort jeune. Ptérostigma jaune pâle, épais , entouré d'une nervure noire , surmontant deux et demi-cellules. Corps olivâtre, plus clair en dessous. Tète très-robuste (6""" de diamètre) , livide , avec quelques marques foncées en dessus. Bouche très saillante. Lobe postérieur du prothorax arrondi , un peu échancré au milieu , brun , bordé de jaunâtre. Devant du thorax olivâtre avec l'arête médiane noire , une raie foncée à chacun de ses côtés el une bande épaisse humérale noirâtre. Abdomen olivâtre, plus foncé en dessus; la base des 3-7« segments jaunâtre , ainsi que le 10« et des raies dorsales et latérales aux 8* et 9^. Quoique cette femelle n'ait pas les dessins pâles ovales du devant du thorax, je pense que c'est à Vovatum qu'on peut le mieux la rapporter. Elle ressemble beau- coup à celle du flavointlalum, mais s'en sépare par le S*" article des antennes un peu plus court. — Du Brésil, coll. Selvs. ( 357 ) gies , pétiolées jusqu'iin peu après rorigine du quadrilatère. Celui-ci mé- diocre, n'allant qu'à mi-chemin de Tarculus au nodus. La première nervule hasale postcostale placée très-près du niveau de Tarculus. Ptérostigma brun , entouré de noir, surmontant trois cellules, un peu oblique en de- hors, pointu en dedans, ne touchant le bord costal que dans ses deux tiers terminaux. 19 i)Ostcubitales. Tète (large de 6""") brune en avant et en dessus, livide en arrière, avec une double bande maculaire transverse en dessus, ainsi qu'une tache centrale à la lèvre supérieure et le dessus de Tépistome noirâtres. Pro- thorax brun clair, plus foncé au centre de chacun des côtés. Le lobe pos- térieur élroit, arrondi, saillant, noir bordé de brun clair. Thorax brun olivâtre avec une bande dorsale noire, limbée de livide et une humérale noirâtre. Abdomen noiiàtre bronzé en dessus; le l*^"" segment, une arête dorsale aux 2-7^ et un anneau basai étroit aux 2 -9«' jaunâtres; enfin un anneau terminal de même couleur aux trois derniers. Pieds longs, livides, plus foncés aux articulations. Appendices anals plus longs que le dernier segment , fins , pointus , bruns , noirâtres au bout en dessus. Valvules livides fortement dentelées. Patrie : Le Brésil méridional (Schott). (Mus. de Vienne.) NB. M. Hagen s'est demandé si ce n'est pas la femelle du dorsale , mais je le crois distinct par les pieds, le ptérostigma , le quadrilatère et le 3™« article des antennes plus longs, enfin par la position de la première nervule poslcostale. Ditîère de tous les autres par les fortes dents des valvules et par la forme du lobe postérieur. 13. Heteragbion dorsale, DeSelys. Abdomen cT 39. Aile inférieure s. Lkptogaster aîscustus, De Selys in Hagen , List Aiuér. itKir. (.Sans description.) Al)(.lomeii 5i2. Aile inférieure :21. o". Ailes hyalines, atteiguaiil la moitié tlu O'^^segnuMil ; leui- partie péliolee Unissant un. peu en avant l'origine du quadrilatère ; eelui-ci modérément loiii^ , ti'allant pas jus(|u'au niveau du nodus; la première nervule hasale p(>steoslale placée auj- lroi,s quurh de i\'spaee de la première anléeuhi- tal(! à rarenlus, a peine un peu aranl la (in de la partie péliolee de Vaile. Ptérosligma brun noirâtre, entouré d'une nervure noire, épaisse, surmon- tant moins de deux cellules, un peu ol)li(iue en dehors, pointu en dedans, où il ne touche le bord costal que dans ses deux tiers terminaux, li-lo poslcubitales aux supérieures. Olivâtre clair varié de noir. Lèvres et \\\ce jaundlres, jaune vif à l'épi- stome et au front jusqu'aux antennes, entre lesquelles le noir du dessus de la tête dessine, devant les ocelles, une double écbancrure. Derrière de la tète pâle. Prolhorax jaune paie avec une grande tache ronde dorsale noire au lobe postérieur. Devant du thorax noir avec une ligne étroite pâle de chaciue coté de Taiéte dorsale, cou)l)ée en dehors vers le bas (({u'elle n'atteint pas), et une large raie pâle juxlahumérale. Le reste du dessous et des côtés paie, avec une raie posthumérale noire, suivie de deux autres l>lus Unes, moins mar([uées. Abdomen grêle , noirâtre en dessus avec un anneau jaunâtre basai étroit aux 3-7^ Le l'"'' segment, une raie dorsale et les cotés du -J»^ jaunes, ainsi qu'une crête au ô*^; vestiges d'anneaux mé- dians roussàtres aux suivants. Le 8^ jaunâtre foncé avec une tache dor- sale brune après la base, 9« et 10' jaunâtre foncé, noirâtres en dessus. (Les appendices supérieurs manquent). Les iidérieurs courts, jinissanl subitement en pointe noire. Pieds olivâtres, plus foncés latéralement, avec des anneaux bruns mal arrêtés aux fémurs. O inconnue. Patrie : Santarem (Amazone)? P^»»' -^I- Baies. (Coll. Selys ) A7/. Distinct du peliolulum par les ailes moins péliolées, la face jaune vif, l'ab- domen plus long, le ptérostigma beaucoup moins oblicpie iuléricuremenl. Il lui ressemble d'ailleurs par le dessin et la taille. Le bord supérieur de l'aile com- mence dès la première nervule bamte posUosUde , connue cliez le clirysops. ( 564 ) 21. HiiTtiiAGKiOix PETIOLATDM, De Selys. Leptogaster sordidus , De Selys in Hagen , List Amer. mér. Abdomen d* 30; $ 25. Aile inférieure 20-21. Ailes un peu salies, surtout au bout, pétiolées jusqu'à la moitié du quadrilatère ; celui-ci très-long, allant jusqu'au niveau du nodus. La première nervule basale posteostale placée « mi-chemin de la première antécubilale à /Vi/tu/ws. Ptérostigma gris brun, entouré d'une nervure noire, épaisse, surmontant 2-3 cellules, oblique en dehors, extrêmement pointu en dedans , où il ne touche le bord costal que dans sa moitié ter- minale. 18-19 jmslcubitales aux supérieures. o' adulte. Olivâtre clair, varié de noir. Lèvre supérieure olivâtre, bor- dée de jaune ; épistome et dessus de la tête noirâtres ; gris vers le front avec un trait et une pointe bruns entre les ocelles et les yeux. Derrière de la tète livide. Prolhorax olivâtre avec une grande tache médiane arrondie , noire , au lobe postérieur. Devant du thorax brun avec une raie médiane noire, bordée de chaque coté par une ligne bleue et une bande humérale également bleue; les côtés et le dessous bleuâtre pâle, avec trois bandes grises mal ai'rêtées. Abdomen médiocre, noir en dessus, avec un anneau basai jaunâtre étroit aux 5-8''. Le 1^% une raie dorsale et les côtés du 2e jaunâtres, ainsi qu'une crête aux 5^ et 4^. Les côtés du 10^ jaunâtres; celui-ci presque moitié plus court que le 9^. Pieds livides , plus foncés laté- ralement, les fémurs avec vestige de deux anneaux bruns. Appendices supérieurs noirâtres en dessus , plus clairs en dessous , ayant le double du 10« segment, semi-circulaires, non renflés à la base en des- sous, ayant intérieurement , à partir du milieu, une forte dent aplatie, mousse , penchée en bas. Le bord externe épineux, le bout un peu incliné en bas. Appendices inférieurs livides, courts, épais, cont i g us ,\vonqués, tinissant subitement en deux petites pointes rapprochées. e postérieur brun, arrondi. Thorax grélc, brun mélalliquo en avant avec deux bandes bleues tinissant avant le haut; les côtés bleus avec une bande juxtahumérale brune et une ligne médiane. Dessous bleu avec une ligue noire entre les pieds poslérieurs. Abdomen très-long et grêle, un peu renflé au bout; premier et dernier segments courts. I/al)donien est brun avec une ligne dorsale n'arrivant pas au bout des segments sur les 2», 5^ el i'"; un petit aimeau pâle basai auxô-T^; le 9»^ jaunâtre avec une bande dorsale et le bout brun. Pieds grèh'S, médio- cjes, atteignant le bout du ô" segment, pâles; l'inlérieur, les genoux et le bout des lorses bronzés. Les cils très-longs (sept aux tibias posté- rieurs). Appendices anals Irés-courts, coniiiues, noirs; le bout un peu aigu. Valvules grêles, dépassant l'abdomen, courbées en luis au bout. Pairie : Congonhas, Brésil (Burmeister), une femelle au Musée de Halle. Tue autre plus petite d'Essequibo, Guyane (Schmidl), Musée de («tpcidiague. y a. Bien facile à rcconnaitre par les caractères génériques du (piadrilatère. ( ^>^" ) Q^f.yc G. — CIILOROLESTES, De Sklys. Aghion, Burm. Scclcur médian naissant du noilas; le sous-nodal une cellule plus loin, cl le nodal à un tiers environ du nodus au ptéro- slignia, qui est épais, dilaté, surmontant plus de trois cellules, oblique aux deux bouts. Réticulation assez serrée, pentagone, parlout où il y a des secteurs interposés et au secteur infé- rieur du triangle. Presque tous les secteurs courbés vers le bord postérieur jusqu'au bref. Un ou deux secteurs supplé- mentaires interposés entre cbacun, depuis le principal jusqu'au bref inclusivement; aucun au delà. Espace postcostal simple. Ailes très-pétiolées jusqu'à la base ou au delà de la moitié du quadrilatère. La première nervule basale postcostale placée beaucoup auparavant, presque sous la première antécuhitale. Quadrilatère médiocre, à côté supérieur presque nioilié plus court que Vinférieur. Le nodus placé au tiers environ de la base au ptérostigma. Lèvre inférieure oblongue, fendue dans son quart final environ; les deux pointes rapprocbées, assez aiguës. Antennes à !*''■ article très- court; le ^^ épais, le double plus long; le 5'' grêle, égalant à. peu près le double des deux premiers rémois. Abdomen long. Pieds assez longs, à cils médiocres (moins longs que chez les genres voisins). élio\ées jusqu'au niveau de la moitié du qua- drilatère. Ptérostigma brun foncé, en losange, pointu en dedans, encore plus oblique et presque rhomboïde en dehors, non dilaté ^ surmontant presque 2 cellules; 13 postcubitales aux supérieures. Lèvre supérieure noir acier, le reste de la tète noir terne, excepté les coins de la bouche et la lèvre inférieure, qui sont jaune pâle. Corps noirâtre marqué de jaunâtre terne ainsi ((u'il suit: une tache latérale au prolhorax dont le bord posté- rieur est un peu arrondi; une bande humérale oblique ne touchant pas le haut faisant suite (sauf une interruption noire) à une latérale très-oblique courte, qui part d'en haut entre les ailes. Ces deux bandes limitées sur les cotés par une bande noire dont un prolongement fm descend sur le haut de la suture latérale médiane. Le reste des côtés et le dessous jau- nâtres avec une tache près des pieds médians. Abdomen court , épais, noir ; les côtés des l^ret 2" segments et les articu- lations basales des o-ô^" jaunâtres sur les côtés; le 10*^ segment beaucoup plus court que le 9^ Pieds noirs, les fémurs livides en dedans. ( 575 ) Appendices aiials supérieurs noirs, simples, ayant deux fois la longueur du lO*" segment, cylindriques, minces, courbés en pince, subitement pointus supérieurement au bout. Les inférieurs (brisés) à base aplatie. 9 inconnue. PrtY/vc ; Nouvelle-Hollande. (Collect. Hagen.) NB. Diffère de Victeromelas par sa petite taille , le petit nombre de postcuhi - taies, la réticulalion moins serrée, les ailes plus pétiolées , le ptérosligma pins oblique en dehors, les appendices anals supérieurs simples , non dilatés à la base , sans dent inférieure après le milieu. Le système du dessin des côtés du thorax est tout à fait analogue. On en retrouve du reste les éléments, quoique plus nio- ditlés , chez Vaustralis. Genre 8. — PODOLESTES, De Selvs. Secteur sous-nodal partant du nodus ; le médian une cellule auparavant; le nodal à mi-cheniin du nodus au ptérostignia, qui est épais, surmontant deux cellules, oblique en dedans, plus encore en dehors. Réticulation généralement tctragone, excepté des cellules pentagones au bout de l'aile, formées par les secteurs supplémentaires interposés, qui sont courts, au nombre àtiin entre chacun depuis rullra-nodcd jusqu'au bref. Ailes très-péliolées jusqu'à la moitié du quadrilatère; la pre- mière nervule basale postcostale placée un peu auparavant. Le quadrilatère long, à côté supérieur un peu plus court que l'inférieur. Le nodus placé au tiers de la base au ptérostigma. Espace postcostal d'un seul rang de cellules. Lèvre inférieure oblongue, échancrée dans sa moitié termi- nale, formant deux bouts très-distants. Tête robuste. Antennes à l*^"- article très-court; le 2' de même grosseur, moitié plus long; le D^gi'éle, plus long que les deux premiers réunis. Abdomen assez éi3ais, un peu plus long que l'aile inférieure. Pieds longs , longuement ciliés, à onglets des tarses simples. a*. Inconnu. Ç. Le D" segment épais, plus long que le 8^Le 10' très-courf. Patrie : Malaisie. NB. Remarquable parla lèvre très-fendue , à branches écartées , qui rappelle les Amphilestes et les A mphicnemis , mais a un degré moindre. Les Podohstess'en distinguent par la réticulation plus compliquée et par leur ptérostigma beaucoup plus court que les premiers, beaucoup plus long que les seconds. Sciences. — Année 1862. 27 ( 376 ) 51. PODOLESTES ORIENTAI. IS , DC Sel.VS. Abdomen 30. Aile inférieure 28. o" inconnu. 2- Ailes hyalines. Ptérostigma brun, deux fois aussi long que lai'ge, en- touré d'une nervure noire, épaisse; surmontant deux cellules, plus oblique en dehors qu'en dedans, une seule veine transverse entre le quadrilatère et la naissance du secteur médian. 19-21 postcubitales aux supérieures. Jaunâtre sale, mélangé de brun. Lèvre supérieure olivâtre; épislome, front et bord occipital brun clair. Dessus et derrière de la tête noirâtres. Prothorax olivâtre; le lobe postérieur plus clair, très -redressé, formant deux festons. Devant du thorax brun violacé avec deux bandes olivâtres obliques partant de la base de la suture humérale , se rapprochant et s'amincissant vers le haut qu'elles ne touchent pas. Les côtés gris brun avec deux larges bandes olivâtres coupant obliquement les sutures, paral- lèles aux bandes antéhumérales de même couleur. Abdomen épais, gris brun. Les 2-8^ avec une tache basale dorsale verdâtre , prolongée latéra- lement en anneau jaunâtre, et une tache latérale jaunâtre après le milieu. Les 9^ et 10^ à bande dorsale verdâtre. Pieds gris jaunâtres, plus foncés en dehors, avec vestige d'anneaux bruns aux fémurs. Appendices anals subconiques, subulés, villeux , presque aussi longs que le 10^ segment. Lames vulvaires robustes, atteignant l'extrémité de l'abdomen, peu denticulées. Patrie : Malacca , par M. Wallace. (Collect. Seljs.) JSB. Rappelle Y jémphtlestes macrocephala par la têle , la lèvre inférieure , la coloration et la direction oblique des bandes claires du thorax. Facile à distinguer par le ptérostigma court , la taille , etc. Diffère des Podagrion par la fête robuste , la lèvre plus fendue, la proportion des trois premiers articles des antennes. Genre 9. — AMPHÏLESTES, De Selys. Secteur sous-nodal naissant du nodus; le médian tine cellule auparavant, et le nodal à mi-chemin du nodus au ptérostigma, qui est lo)ig , dilaté, épais, surmontant deux cellules, oblique aux deux bouts. Réticulation simple, large; cellules tétragones (excepté 5-4 au bout du secteur inférieur du triangle). Secteurs presqve droits. Pas de véritables secteurs supplémentaires interposés, excepté un entre le sous-nodal el le médian, et un entre le bref et le supérieur du triangle. ( 377 ) Ailes i^ciiolécsjusquà la première nervide hasale posUostale, qui est située près du quadrilatère. Celui-ei médiocre, à côlé supérieur un tiers environ plus court que l'inférieur. Le nodus placé aux deux-cinquièmes de la base au ptérostigma. Tète robuste y à épistome saillant. Lèvre inférieure très- étroite et fendue, échancrée dans pins de sa moitié; les deux branches distantes j parallèles y pointues. Antennes à l^'' ar- ticle très -court; le 2*= épais, le double plus long; le 5" grcle, plus long que le double des deux premiers rémiis. Abdomen assez épais, long. Pieds médiocres, h cils assez longs. o*. Appendices supérieurs semi-circulaires, grêles, ayant le double du dernier segment; les inférieurs très-courts. Le iO^ segment très-court, moins long que la moitié du 9*=. Ç. Les 8^ et 9' segments égaux, le 10^ moitié plus court. Patrie : 3Ialaisie. NB. Très-différent des genres précédents par la lèle à épistome proéminent, rappelant un peu les Rhinocypha ; la réliculation très-simple, pentagone, analogue à celle des Platijcnemis. Diffère de ces derniers par le long ptérostigma (comme celui desLes^. Se sépare de tous par la lèvre très étroite, Irès-fendue, analogue à celle des Amphknemis, dont il s'éloigne par le long ptérostigma. 32. Amphilestes macrocephai.a, DeSelys. Abdomen o* 29 ; $ 28. Aile inférieure 22. Ailes hyalines, très-étroites. Ptérostigma noirâtre, long, peu dilaté, oblique aux bouts, surmontant 2-5 cellules. 9-11 poslcubi laies. o*. Roussàtre varié d'olivâtre. Lèvre supérieure et épistome noir lui- sant. Dessus de la tète noirâtre avec une marque olivâtre contre les yeux , une tache roussàtre près de chaque ocelle postérieur, et Toeciput de même couleur. Prothorax roux, avec une tache basale, une latérale et le lobe postérieur olivâtres. Thorax roux brun en avant, ayant de chaque côté une tache ovale olivâtre, oblique , écartée par en bas contre la suture humérale , se rapprochant par en haut vers la suture dorsale. Les côtés roussâtres avec indication moins nette de trois grandes taches analogues jaunâtres, formées par deux bandes roussâtres qui ne suivent pas la direction des sutures, la seconde allant des ailes supérieures aux pieds postérieurs. Abdomen assez épais, rouge clair, à articulations noires. 1" segment vert pâle, ainsi qu'un cercle avant la fin du 2^ Les 8^ et 9*" bleu clair en dessus, bordés de noir; 10^ noir, très-court, émarginé. Pieds (578) à leiimrs bruns en dedans, jaune pâle en dehors. Tibias bruns, un peu plus clair en dehors. Appendices supérieurs noirs, ayant le double du 10^ segment, semi- circulaires, minces, subitement pointus au bout, où ils se croisent l'un sur l'autre. Appendices inférieurs pâles, très-courts. Ç. Coloration moins vive, le thorax presque roux uniforme, à taches olivâtres i)eu distinctes. Les 2-7^ segments avec un large demi-anneau dorsal olivâtre, mal arrêté; 8^ avec une bande dorsale noire , divisée en deux par l'arête. Pieds roussâtre pâle, obscurément annelés de jaunâtre. Appendices anals presque aussi longs que le 10^ segment, minces, co- niques, écartés, noirâtres. Lames vulvaires noires, très-robustes, poilues , ayant le double du 9*^ segment et dépassant beaucoup l'abdomen. Patrie : Le mont Ophir (Malacca) , par M. Wallace. (Gollect. Selys.) NB. Remarquable par l'épistome proéminent et les taches réniformes claires du thorax , qui ne suivent pas la direction des sutures. M. De Koninck dépose et lit une proposition tendant à ce que la classe exprime le vœu de voir compléter la carte géologique du royaume par un travail paléontologique. M. Dewalque demande que la proposition de M. De Koninck soit imprimée, distribuée et discutée dans une prochaine réunion. Plusieurs membres appuient la proposition de M. De- ^valque; M. De Koninck s'y rallie et elle est adoptée. Séance du o juillet 1862!, M. De Komnck, directeur. M. Ad. QiETELET, seci'étaire perpétuel. Sovt prêsenis : MM. d'Onialius d'Halloy, Tiiuiiiermaus, Wesmael , Martens, Kickx, Yan Beneden, A. De Vaux, Edm. de Selys-Longclianips, le vicomte Du Bus, Gluge, Nereiiburger, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, d'Udekem , DcAvalque , membres; Spring, associé; Mou- tigny, Candèze, Steichen, correspondants. Sciences. — Année 1862. 28 ( 580 ) CORRESPONDANCE. L'Académie des sciences de Lisbonne, l'Académie Sta- nislas de Nancy, la Société de Rouen, la Société Sencken- bergeoise des naturalistes , établie à Francfort , remer- cient l'Académie pour l'envoi de ses publications. Le& Sociétés des sciences de Harlem et de Bois-le-Duc l'ont parvenir les programmes de leur prochain concours.' — M. Duprez dépose les observations météorologiques qu'il a faites à Gand, pendant l'année 1861. — M. le secrétaire perpétuel présente un mémoire ma- nuscrit que vient de lui adresser Mahmoud bey, direc- teur de l'observatoire du Caire, sur Vâge et la destination des pyramides d'Egypte. (Commissaires : MM. Liagre et Ad. Quetelet.) Deux autres mémoires manuscrits de M. Bède, l'un Sur réquilibre d'une bulle d'air sur un plan, horizontal dans une masse liquide, et l'autre Sur réquilibre d'une goutte entre deux plans qui se coupent suivant une ligne horizon- tale, sont renvoyés à l'examen de MM. Plateau, Duprez et Lamarle. — M. E. Prisse, ingénieur du chemin de fer d'Anvers à Gand, écrit de Saint-Nicolas que, « le 27 juin dernier, un orage assez violent a éclaté à l'improviste dans la soirée. En approchant de Gand , les machinistes dirigeant le con- voi ont entendu plusieurs violents coups de tonnerre, et l'un d'eux dit avoir vu un éclair suivre le tisonnier et éclater dans le foyer, en répandant une éblouissante lueur bleu de ciel et en brisant instantanément les briquettes. ( 381 ) En même temps se répandit une forte odeur que tous deux disent mauvaise (viiilen reuk) , et comparable à celle de la poudre et du soufre brûlés; ils entendirent un coup de tonnerre (à 1) li. 12 m.), coup qu'ils comparent à une vio- lente détonation; puis survint une averse des plus abon- dantes, mais très- courte... Un troisième coup foudroya, dans le voisinage de la route, un tremble de dix mètres de bauteur, et le brisa en petits fragments qui furent ré- pandus dans la halte. » Le papier du paratonnerre de l'appareil de Gand était percé de deux trous très-petits; à Lokeren, l'employé avait été assez effrayé par une forte étincelle ; mais celle-ci venait de l'appareil de la ligne de Termonde. » M. ïimmermans rappelle un fait semblable dont il a été témoin, vers 1850, entre Termonde et Malines. Le phénomène électrique s'est prolongé pendant un parcours de plus de trois lieues, le long des rails du chemin de fer. Des détonations électriques très -fortes se faisaient en- tendre des deux côtés de la voie ferrée. — Il est donné lecture d'une lettre de MM. le président et le secrétaire du futur congrès pour le progrès des sciences sociales j qui invitent les trois classes de l'Académie à s'y faire représenter, par des délégués, au mois de septembre prochain. Tout en applaudissant aux vues des organisateurs de cette réunion , les membres de la classe sont partagés d'opinion sur l'utilité que pourrait présenter leur concours dans l'examen de questions étrangères à leurs études ha- bituelles, et la classe décide, après une assez longue dis- cussion, qu'il n'y a pas lieu pour elle de satisfaire à l'in- vitation qui lui a été adressée. ( 382 ) RAPPORTS. ISofe aur lea Irernbletnenls de terre en I6tl0; par M. Alexis Perrey. Miappoê't fitf an. K'\ MPuitt'fZ. c( Le liouveau travail adressé à la classe par M. IVrrey est la suite des catalogues des tremblements de terre que ce savant publie depuis 1815; il concerne principalement ceux de ces pliénomènes qui se sont manifestés en 18()0. Tout en demandant l'impression de ce travail, j'adhère à l'espoir, émis par notre honorable secrétaire dans son rap- port sur le dernier catalogue de M. Perrey, de voir bientôt l'auteur présenter à l'Académie les conclusions qui résul- tent de l'ensemble de ses études. » Après avoir entendu son second commissaire, 31. Que- telet, la classe ordonne l'imijression du travail de 31. Perrey dans le recueil de ses Mémoires. Sur quelques piaules rares ou eriliques île la IkUjique; par M. Crepin. Mtftppovi «le JU. JMafteitg. a La notice de 31. Crepin sur certaines plantes rares en Belgique, ou qui n'y avaient pas été signalées aupara- vant, renferme des remarques fort utiles sur les carac- tères de ces espèces. 3Iais tout en rendant justice au zèle ( 385 ) que montre l'an tour pour enrichir notre flore belge d'es- pèces nouvelles, je voudrais qu'il lût un peu i)lus réservé dans le choix des caractères propres à former la diagnose de ces espèces; car je n'ai pas une entière confiance dans la valeur de quelques caractères à l'aide desquels il a cru pouvoir spécifier certaines plantes douteuses. Tout caractère susceptible de varier avec l'exposition de la plante, on avec la nature du sol ou du milieu dans lequel elle vit, devrait être exclu des phrases dfar/nosii- ques. Ainsi la ténuité plus ou moins marquée du paren- chyme des feuilles (Potamocjeton plantagineus), le plus ou moins d'inclinaison d'un pédicelle fructifère, variable avec le poids du fruit, l'état des feuilles florales, tantôt munies, tantôt privées d'un rebord scarieux chez les Ce- rastium, ce qui peut varier avec l'aridité du sol , etc., sont , de même que la couleur des fleurs (Rosa coronata), des caractères trop inconstants pour pouvoir sûrement carac- tériser les espèces. J'ignore d'ailleurs si toutes les espèces plus ou moins douteuses de notre flore ont été soumises au critérium propre à constater leur spécificité, savoir si on a semé les graines dans des localités et des sols différents et si les individus qui en sont provenus ont conservé les mêmes caractères distinctifs. A défaut de cette constatation, il est diftîcîTe de se prononcer sur la valeur d'une espèce douteuse. Cette remarque, au reste, n'a pas échappé à M. Crepin, qui en a lui-même fait judicieusement l'appli- cation aux nombreuses variations que présentent quelques espèces du genre Epilobium. En tout cas, comme le travail de M. Crepin tend à per- fectionner nos connaissances sur la flore du pays, nous le jugeons digne de figurer dans les publications de l'Aca- ( 584 ) demie, et nous avons l'honneur d'en proposer l'impression dans nos Bulletins, qui déjà renferment un premier tra- vail sur le même sujet. Sans cette dernière circonstance, nous aurions proposé l'impression dans les Mémoires des savants étrangers, à raison de l'étendue de la notice ac- tuelle, soumise à notre examen. » Miappo»*! ftc M, Miichac. « La notice de M. Crepin est , à nos yeux , un travail consciencieux et d'une importance réelle pour la flore belge : aussi adoptons-nous avec empressement les con- clusions de notre honorable collègue M. Martens, en pro- posant avec lui à la classe de voter l'impression de cette notice dans le recueil des Bulletins. » Conformément à la demande des commissaires, le mé- moire de M. Crepin sera imprimé dans les Bulletins. — La classe décide, sur l'avis de M. Nyst, que la notice de M. F. de Malzine, sur une nouvelle espèce de littorine, sera insérée dans le Bulletin. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Littorina Robianii Nob.; par M. F. de Malzine. Coquille conique, pointue, renflée vers le milieu du der- nier tour, atténuée à la base, composée de cinq ou six tours de spire muriqués, décroissant subitement vers le som- ( 385 ) mol, le lour (lo la hase faisant à peu près les deux liers (le la coquille. I£lle est entourée de douze rangs de tuber- cules, également espacés entre eux, comprimés sur les côtés, traversés par de Unes stries. Sur le tour de spire de la base, on compte six rangées de tubercules, dont les trois rangées inférieures très-petites, les deux du milieu plus grosses et plus saillantes, et la sixième un pou moin- dre. Entre les deux rangs de tubercules, il y a quelques rangées de stries parallèles à ces derniers , assez fines, mais distinctes, traversées par d'autres plus déliées. L'ouverture est ronde, un peu allongée, plus haute que large; le bord columellaire aplati, un peu concave; le bord extérieur tranchant, ce qui me la fait croire jeune. La hauteur totale de la coquille est de 0,0U millimètres, la largeur de 0,0J0 millimètres; la hauteur de l'ouverture, prise intérieurement, de 0,005 millimètres, la largeur de la même, d'un peu plus de 0,005 millimètres. J'ai trouvé cette charmante petite littorine en 1856, à Forest, sur la berge du chemin qui sépare l'établissement séricicole de la campagne de M. Mosselman, dans les sables tertiaires (étage laekenien de M. Dumont) qui com- posent ce terrain. Il n'est mentionné aucune littorine de ce terrain dans la Géologie de la Belgique, par M. d'Oma- lius d'Halloy, ni dans la Descriptiou des coquilles et poly- piers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique, par M. Nyst, et , dans les ouvrages que j'ai pu consulter, je n'ai trouvé aucune figure à laquelle je puisse la rapporter; de sorte que je la crois nouvelle, au moins pour les terrains tertiaires de la Belgique. Au premier aspect, cette littorine se rapproche de quel- ques espèces vivantes exotiques, telles que la Litforina mnricaia d'Orbigny, L. dilata la d'Orb., /.. tuberculata ( 586 ) Menke, L. nodosa Gray, L. frochiformis Dillwyn, L. na- (alensis Kraus. Elle diffère de la Litton'iia muricata d'Orb. par sa taille moindre et la forme de ses tubercules; de la L. dilatata d'Orb. par la taille et le moindre nombre de rangées de tubercules, mais elle a la forme de sa colu- melle; de la L. tnhercnlata Menke, par sa forme plus allongée et ses tubercules; de la A. nodosa Gray, dont elle a la forme, par ses stries entre les tubercules; de la L. frochiformis Dilhv. , par sa forme plus raccourcie et ses tubercules. Elle se rapprocbe de la L. nodosa Kraus de la Nouvelle-Hollande par tous ses caractères, mais elle en diffère par sa taille plus grande et par plus d'ampleur. J'ai dédié cette cliarmante petite coquille à mon bon et obligeant ami, M. le comte Maurice de Robiano, sénateur et numismate distingué. EXPLtCATION DK LA PLANCHK. Figure 1. La coquille grossie, vue du vo\é di' Touverlurp. :2. La même, vue du colé opposé. .". Grandeur de l'exemplaire. .\o/r"î pa^/e 7^*. MF. ô M'fl-A ^/z^ -7^. .'?r'/^. deZ. IM.par â'Severej/isJjth. c^âJ^ca^l 71^. ( 587 ) deuxième fascicule. En 1859, je disais qu'il était fort diffi- cile d'affirmer la nouveauté d'un fait ou d'une observation quelconque, tant les travaux botaniques se sont multipliés, et qu'à moins d'être extrêmement érudit, on risque tou- jours de répéter ce que d'autres ont déjà avancé. Aujour- d'hui, je puis redire la même chose, mais j'ai néanmoins l'espoir que ces feuilles contiendront des faits curieux et ])ouvant être utiles à la science en général et à l'avance- ment de notre Flore en particulier. Malgré les investigations faites dans les différentes par- ties du pays jusqu'en J858, il restait encore des objets à découvrir, et les espèces suivantes, tout à fait nouvelles pour la Flore indigène, avaient échappé : Sagina depressa, Ceraslhim tetrandrum, Glauciuin llavvm, Arahis mu- rails, Thlaspi neglectum. Viola mirabilis, Trifolium ma- rîtimuni, T. filiforme (T. micranthum), .Serf^^m aureum, Jiosa coronata , R. Arduennensis , Epilohium lanceolaium , Ë. Lamyi , Cynoglossum montanum, Senecio Jacquinia- nus, Artemisia caniphorala, Crépis ?\icaeensis, Hiera- cium Mosanum, Pofamof/efon plantagineKS (1), Zoslera ïtana, Carex divisa, Bromus patulus. Les espèces énumérées ci-dessous, dont l'existence en Belgique m'avait paru douteuse et qui ne furent point com- prises dans le Manuel de la Flore de Belgique, ou avaient été jusqu'ici considérées à titre de simples variétés par la (1) Le P. planfnrjiiieus Diicros a été signalé, l'an dornier, par M. Alfred Wesmaol, aux «Mivirons de Vilvoi'(le(Melsbroeck , Perck el Peuthy) et décril dans une petite notice insérée au\ Ihtilelins de r Académie , lonio XIII. H ressemble un peu au P. poliigonifolius et se distingue par ses feuilles foutes membranenses-peUucides , ordinairement a.s.sez longuement atté- liui'es à la base , à pétiole court ou égalant à peine la moitié du limbe , par ses carpelles petits, demeurant verts, à carène aigué. ( 588 ) plupart de nos Aoristes, sont ou retrouvées ou mieux dis- tinguées : Rosa micrantha, Epilobium collinum, Myosotis lingidata, Melittis Melissophylluin , Podosperrnum lad- niatum, Hieracium pratense, Bêla maritima, Car ex po- lyrrhiza, C. strigosa. On a déjà tant écrit sur l'espèce végétale qu'il paraît en ce moment superflu d'entamer de nouveau ce sujet irri- tant. Si j'y reviens aujourd'hui , c'est uniquement pour sou- mettre quelques courtes réflexions, non pas aux botanistes de profession , mais aux simples amateurs étudiant la bota- nique avec zèle, il est vrai, mais n'en faisant pour ainsi dire qu'un délassement, et à laquelle ils ont généralement peu de temps à consacrer. La botanique descriptive est à la portée de tout le monde, et c'est un avantage qu'elle possède sur beaucoup d'autres sciences; mais, d'un autre côté , elle a l'inconvénient d'avoir un assez grand nombre d'adeptes non suflTisamment éclairés, qui jugent et criti- quent le résultat des travaux d'hommes ayant fait de cette science Tunique objet de leurs recherches et de leurs médi- tations. En temps ordinaire, si la prudence doit être recom- mandée aux commençants et aux amateurs, aujourd'hui surtout, au point où en est arrivée la phytographie, quand deux écoles ou systèmes se trouvent en présence, l'un et l'autre soutenus par des savants d'un mérite incontestable, ils doivent être plus que jamais extrêmement circonspects et se mettre en garde contre les jugements précipités. Ils doivent bien se pénétrer de cette vérité, que, dans les ouvrages de botanique descriptive, les espèces sont gros- sièrement décrites, non pas que les auteurs n'en aient, en général, une connaissance parfaite, mais il est si diflficile à ceux-ci d'exactement saisir, et d'exprimer par des mots, ces caractères dits spécifiques, par lesquels les êtres natu- ( 589 ) rcls se traduisent à nos you\. Quand, après do longues recherches, on a iini par comprendre enhn une espèce nou- velle ou une espèce douteuse, il est bien souvent impossible, au moyen d'une simple description, de la faire seniir aux autres telle qu'on la voit et telle qu'on la conçoit. Cette imperfection de nos moyens d'exposition fait que ceux qui ne se sont pas occupés du même être, et cela d'une façon sérieuse, l'apprécient mal et ne le voient dans la nature qu'à travers une description toujours incomplète ; c'est ce qui fait souvent aussi qu'on rejette de prime abord des espèces bien distinctes, dont les caractères malheureuse- ment ne sont pas assez tranchés dans les diagnoses. Cela arrive même aux bons observateurs n'ayant pas fait d'un genre une étude approfondie et qui ne peuvent, par suite, en bien comprendre l'espèce. La connaissance de l'espèce, dans les genres ardus', exige une étude longue, dirigée avec méthode, et surtout faite avec un esprit clair et exempt de préjugés. Que chacun se consulte et se demande dans combien de genres il a compris l'espèce; chacun ré- pondra qu'il l'a seulement bien saisie dans un nombre de genres très-restreint, et bien peu pourront aussi se vanter de la connaître dans ces genres à espèces polymorphes et critiques. Les commençants et les simples amateurs doivent donc se mettre en garde contre les descriptions qui sont et se- ront peut-être toujours imparfaites, quoi qu'on fasse; ils ne doivent point s'arrêter trop aux termes des livres, mais ils doivent tâcher de bien étudier et de bien voir par eux- mêmes les objets. Ils arriveront, dans beaucoup de cas, à reconnaître que les espèces sont meilleures dans la nature que dans les livres-, et finiront par s'apercevoir aussi que ces mêmes descriptions sont meilleures qu'elles ne leur ( 590 ) paraissaient toiit d'abord, quand ils sentiront bien ce que le descripteur a voulu dire. De temps en temps , certains antagonistes de ce que j'ai appelé la nouvelle école m'écrivent ou me disent avoir connnuniqué des espèces critiques ou des formes obscures à tels ou tels phytograpbes bien connus par leurs nom- breuses créations spécifiques et que ceux-ci leur ont re- tourné les plantes sans les avoir déterminées. Ils infèrent de ce fait que ces savants ne se reconnaissent pas eux- mêmes dans le soi-disant chaos créé par eux , et que leurs travaux descriptifs doivent être en conséquence peu esti- mables. Ces conclusions sont tout à fait erronées, car on ne peut rien conclure de ce que tel savant n'ait point osé se prononcer sur des échantillons secs et souvent incom- plets. Dans certains genres à formes litigieuses et impar- faitement connues, les espèces ne peuvent fort souvent être positivement déterminées qu'à l'état vivant et étant repré- sentées par des spécimens assez nombreux. A mon tour, si, dans les pages suivantes, j'ai fortement suspecté la légitimité spécifique d'un certain nombre de formes nouvelles établies dans le genre Bosa , Je ne l'ai point fait à la légère, et c'est après une étude suffisam- ment approndie du genre que je me suis permis d'élever la voix et de prolester contre l'inanité de plusieurs espèces préconisées. En ce qui concerne les Roses, j'ai suivi et comparé, dans un pays extrêmement riche en formes, les variétés et variations très-nond)reuses de nos types indi- gènes, et je suis parvenu, après une recherche assidue de plusieurs années, à comprendre et à connaître passable- ment l'espèce dans ce genre. J'engage donc les lecteurs de cet opuscule à peser attentivement mes observations sur ce genre. Comme je le dis plus loin, j'attends avec cou- ( 591 ) fiance tressais de cullme entrepris depuis plusieurs années des laits qui me permettront d'étayer mes idées de réduc- tion et l'orceront les auteurs mêmes des espèces nouvelles à abandonner un certain nombre de celles-ci et à modilier leurs opinions. Avant de clore cet avant-propos, je dois exprimer une profonde i^ratitude à mes bonorables amis, MM. Ikllynck, Coemans, Kenninger et Kickx , qui n'ont cessé de répondre à de continuelles demandes de livres et de plantes, el m'ont ainsi mis à même de rendre ce travail moins imparfait. J)e vils remercîments sont aussi dus à mon ami le docteur Moreau, de Saint -Hubert, à M. Martinis, d'Obourti;, à 31"*^ Cerf, à M. l'abbé Vandenborn, de Saint-Trond, qui m'ont si généreusement communiqué leurs découvertes. Plusieurs savants étrangers, parmi lesquels je cite avec plaisir MM. F. Schidtz, Baker, Rapin et Oudemans, m'ont été très-utiles par l'envoi de plantes. En terminant, je ne passerai pas sous silence le nom d'un homme qui a été pour moi, comme pour i)lusieurs autres, un généreux et obligeant ami et auquel je ne puis malheureusement plus témoigner ma reconnaissance. Al- fred de Limminghe, qui avait consacré sa fortune et son temps au progrès de la science botanique , n'est plus parmi nous pour nous exciter au travail et pour nous aider dans l'étude de la Flore de nos provinces. Aujourd'hui que nous voilà tous réunis et formons une Société botcwiquc de Bel- fjiqKc, ce qui avait toujours été un des vœux de notie pauvre ami (1), nous sentirons d'autant plus vivement sa perte et le vide qu'il a laissé. Gand, mai 1862. (I) Le comte ik* Limniiii^lic a éle assassiné à Rome, le lo avril I8G1, ( 59-2 ) 1. ricariu l'iiuunculoides Moiich. Var. a.. Diverge.ns F.Schullzi.4rt7*., Ii2 (Ramuiculuii Ficaria L., var. a. parviflorus , forma 1 divergens F. S., /. c, :22-i). — Feuilles inférieures à lobes très-divergents. Var.-;3.L\cL-MBENS F. Schultz, /. c, 122 {Ranunculus Ficaria L , var. parviflorus, forma i incumbens , L c, 224; Ficaria cal- ihaefoliaRc\ih.,e\ F. Schultz ). — Feuilles inférieures à lobes rapprochés et parallèles au pétiole ou se recouvrant un peu. Hab. — Lieux herbeux et ombragés , bols , etc. — Var. ce. Commune partout; var. o.Rochefort, Nettinne (prov. de Namur); Hamoir (prov. de Liège); Meile(Fl. orient. — Bleuset). Cette dernière variété semble rare , mais il est à présumer qu'on la trouvera oà et là, une fois l'attention attirée sur elle. M. F. Schultz disait, en la signalant à Wissembourg (Bas-Khin), ({u'elle n'avait encore été indiquée qu'en Dalmatie, par Heichenbach (1). Entre ces deux variétés , il existé des formes intermédiaires dont les feuilles inférieures sont à lobes plus ou moins rapprochés ou plus ou moins divergents. Celte variabilité pouirait faire douter de la con- stance d'un caractère préconisé par certains auteurs pour distinguer le F. grandi flora Kobert {Ranunculm ficariaeformia F. Schultz), si l'on n'avait déjàrecomm dans celui-ci une var. dicergens: seulement dans l'espèce du Midi, la var. incumbens est la plus fréquente. Sur plusieurs pieds des var. divergens et incumbem du. Ficaria raiiun- culo'ides , j'ai mesuré des corolles ayant 28 à 30 millimètres de dia- mètre. Le F. ambigua Boi'. FL cenlr. , 20, n" 70 , paraît très-voisin de la var. incumbens précitée, et n'est probablement ({u'une variété de l'espèce commune. 2. S9perg;ula itlorisouil Bor. FL cenlr., éd. 5, 105; F. Schultz m FL Reg., 1850, n° 29; S. penlandra Lej. Rev., 89, u» 670, et mult. auct. (non L.). Hab. — Cliam[ts incultes, bruyères, sapinières, bords des chemins ( terrain sablomieux ). — Çà et là dans les Campines liinbourgeoise et anversoise; Aerschot (prov. de Brabant. — Devos). (1) En 1861 , M, Schullz levieul encore à parler des Ranuncidris Ficaria et /t. (Icariacfonnis. (Vid. Bemerkunijeu in Jahresbericht der Pollichia, p. 34). ( 395 ) En 1847, M. Hoieaii, dans la Heoae boianique de M. Ducharlre, dé- nienibrait le 6\ pe nlandr a ^ucl., chose déjà faile autrefois par Mo- rison; il conservait le nom de S. pentandra à la l'orme dont les graines sont très- finement granuleuses sur toute leur surface et en- tourées d'une bordure membraneuse blanche , et il donnait celui de S. Morisonii à la forme dont les graines sont lisses au centre sur les deux faces , à bordure moins large et devenant rousse à la maturité, dette dernière plante paraît seule avoir été observée en lJelgi(iue. Le S. pentandra devient rare au Nord. Commun dans tout le centre de la France et probablement dans le iMidi, il est très-rare aux environs de Paris, ainsi qu'en Lorraine et dans le Palatinat. M. Wirtgen le signale à Bonn, et M. Garclve(l) ne rindi(|ue qu'à cinq localités dans le noi'd de l'Allemagne. Dans le Mecklembourg et en Hollande, on n'a encore observé que le S. Morisonii. 5. Sag^ina depressa C. F. Schuitz FI. Starg., suppl., 10 (J819); S. pa- tula .lord. Obs., fragm. 1, 23, t. 111 (1846); Fuel et Maille F/, loc, n« 191 ; Wirtg. Herb. plant. criL, sélect., n« 447. Hab. — Moissons (terrain sablonneux). — Hasselt (prov. de Limbourg.— Crepin, juillet 1861); Erbisœul, Gblin (Hainaut.— Martinis, 1861-62). Cette petite alsinée s'observera sans doute encore en d'autres lieux de la région septentrionale du pays (2). Très-voisine du iS. apetala, elle paraît néanmoins constituer une espèce légitime. Son caractère dis- tinctifle plus saillant et qui, à mon avis, a une grande valeur, est celui d'avoir les sépales appliqués sur la capsule à la maturité et après la dissémination, et non étalés en croix, comme chez les S. apetala et procumbens. 4. Cerastiiim tetrantlrum Curt. ; lîabingt. Man., éd. 4, 55; C pu- milum Gien. et Godr. FI. Fr., 1, 269 (non Curt.); Fuel et Maille FI. loc , n" 1 30. Hab. — Sables maritimes. — Entre Nieuport et La Panne, à la hauteur de Furnes (Coemans. — 1862) , Wenduyne? Flandre occidentale. — Crepin, 1859). Voisine du C. glufinosum Fries (C. obscurum Chaub. et C. pumilum Curt.), cette espèce se distingue nettement : 1« par ses bractées toutes herbacées , sans marge scarieuse et non bractées plus ou moins membraneuses aux bords; 2" par ses pédicelles droits et non un (1) Flora von lSord-und-Millel-Deulscnland;^Gv\\{\. 1860. (2) Depuis la rédaction de ces Noies , le S. depressa a été retrouvé à Gand , Heusden, Wettercn , Schellebelle, Aeltre (FI. or. — Crepin). ( 394 ) peu courbés au soinmt't; 3" par ses capsules continuant la direction du pédicelle et non formant un angle avec lui. Celte nouvelle acquisition pour la Flore vient d'être faite tout récem- ment. Je signale avec doute la station de ^yenduyne, parce que les plantes que j'en ai rapportées étaient complètement desséchées (29 août) et ne permettent pas de les déterminer d'une façon positive. Ce Cerastium existe probablement sur toute l'étendue de nos côtes (I). En France et en Angleterre, on le dit commun sur les bords de l'Océan et de la mer du Nord; mais en Hollande il paraît n'avoir encore été observé qu'à Haamstede (2), pai' Van den 13oscli. Fries le signale au midi de la Suède; mais il ne semble pas faire partie de la Flore alle- mande. Oxiilis j^trlcfa L.; 0. Europaca Jord. in lîillot Annol., 18. Avant, l'année dernière, cultivé l'O. Navieri hnxl. de graines envoyées par ral)bé Chaboisseau, je fus conduit à étudier plus attentivement VO. slricta, et l'examen conqjaratif de ces deux plantes ne m'a laissé aucun doute sur leur légitimité connue espèces distinctes : chacune possède un enseml)le de caractères différentiels (|ui ne peut faite hésiter l'observateur. La végétation de VO. stricla est assez bien exposée aujourd'hui dans les l)onnes Flores : on décrit les stolons souterrains charnus re|)ro- duisant la plante, (jui est vivaee à la façon de VEpilobium palustre et de VAdoda Moschaiellina et non pas annuelle comme le pensent diveis auteurs. Cei>endant on (tarait n'avoir pas remarqué les stolons epigés (jui se développent assez souvent au collet de la tige. Ces sto- lons feuilles, s'ejjracinant de distance en distance, peuvent même fleurir, et ce sont eux qui semblent constituer la var. p. di/fuaa Lej. Comp. FI. Belg. , I., 112; Choix de pi. , n« 85. L'O. corniculata , ([ui se distingue très-bien de VO. Xavieriy me parait être une plante non indigène , mais introduite et simplement sub- spontanée. (;iiniciuni fliiviim Cranl/ Au.str., Il , 141 ; G luteum Scop. C'arn., I , ÔGO. Hab. — liords d'un ( heniin sal)loinieux dans les tlunes. — La Panne ( Flandre occidentale. — Coemaiis). Quoi(|ue M. (^oemans n'en ait trouvé qu'un petit nond)re de pieds, cn- (t) bans une récente excursion sur le littoral, je l'ai retrouvé c;à et là abondau)- uienl entre Ostende et La Panne. (2) Prod.Fl. Dutav.,AS. ( 595 ) vii'dii une cleiin-doiizaJDC , en I8o5, cl smltiiuiii tUu\ >|u'cimciis raiiuée suivante, je suis assez porté à cou-siiluici' celle papavéïacée l'uiiinie indigène, parce qu'elle est abondaninicnl ic|)an(lue sur les eûtes anglaises. Jl est wai qu'elle n'est pas indi{|uée en Hollande; mais, d'un autie eùlé, elle existe en Dani-niaik, en Golliie <'l en Norwégi.'. . .%rubi$« iiiiiralis Ueitoloni ; Greu. el Godi'. hl. iV.,i, K^ti; Kelih. Je, t. iôôS). Souche simple ou rameuse, terminée par des ro.selles de feuille.s radi- cales, les unes stériles, les autres florifères. Tiges dressées ou ascen- dantes, pubescentes, à poils la plupart bifurques, les autres simples ou étoiles. Feuilles pubescentes, grisàlres, à poils très-nombreux étoiles: les radicales en rosettes denses, spatulées ou oblongues, assez, brusquement rélréeies en pétiole, dentées; les caulinaircs peu nom- breuses , oblongues, dressées, tronquées à la base. Fleurs blanches; calice égalant envijon le pédoncule. Grappes fructifères ordinaire- ment simples, courtes ou allongées, égalant ou dépassant la hau- teur de la titje (euiUée. Sili(iues dressées, assez larges, comprimées, bosselées. Style égalant la moitié ouïe tiers de la largeur de la sili(|ue. Graines unisériées , ovales, sensiblement ailées dans tout leur [«our- toui'. \'ir. Mai-juillet. Hall. — Uords des clieniijis, remblais pierreux (terrain argilo-calcaire). — Entre Ensival et Verviers (prov. de Liège. — Hemaele, 1859-01 ). Obs. — Par sa souche vivace, ses feuilles à limbe i)lus court, plus brusquement obtus au sonunet, à dentelures plus prononcées et à poils étoiles très-noml)reux , ses tleurs plus grandes , la proportion relative de ses grapijes, entin par ses siliques plus larges et à graines j>lus visiblement ailées, celte espèce se dislingue lrès-l)ien de l'.l. .sayiltata et des deux formes voisines, .4. Gerardi et .1. hirsula. Lii échantillon provenant du mont Salève, que m'a envoyé M. Uapiii, olfre des styles moins longs , mais cette difiérence est peu importante, car dans VA, sagittala la longueur de cet organe varie beaucou[). i! y a lout lieu de s'étonner de la présence de celle crueifère dans notie région, et, en étudiant sa dispersion géogi'aphi(pie , on est de prime abord disposé à douter de son indigénat. En ellet, elle existe çà el là dans l'est et le midi de la France, dans la Haule-ltalie , dans la partie méridionale de la Suisse, et ne dépasse pas, vers le nord, le4o,o"; car Vevay , sur le lac de Genève , semble être sa station la plus se[»- lentrionale. Elle paraît sèlre établie dans la vallée de la Vesdre depuis plusieurs SciLiscES. — Année 186:2. 29 ( 596 ) années déjà : riierl)ier de Lejeune (1) en renfermait un échantillon recueilli à Ensival et portant le nom de A. collina Tenore. Au mois de juillet 1859, M. Remaclejuge au tribunal de Verviers, nous con- duisait à Punique station de cette rare plante, et là nous récoltions de nombreux spécimens en fruits. Depuis celte époque, c'est-à-dire en 1860 et 1861, le même observateur a constaté de nouveau la présence de cette crucifère, qui est très-tenace et paraît vouloir se maintenir. Malgré cette circonstance , je le répète, un saut de quatre degrés au nord , et cela dans une station assez suspecte, commande la prudence et me force en quelque sorte , jusqu'à preuve du contraire, à considérer cette nouvelle acquisition comme un produit subspon- tané ou tout au plus naturalisé. iliubularia auis éga- lant le style, à anthêies jaunâtres. Style égalant le tiers de l'ovaire et dcpcifisanl lomjU'inps l'cchancrure. 0\t\\ve presque (étragone. ar- rondi au sommet, s'écliancrant tardivement. Grappes iruetifères plus ou moins allongées. Pédoncules étalés horizontalement, un ])eu plus longs que la silicule; celle-ci obovale très-renflée , gibbe use , surtout à la face inférieure, }ion déprimée au sommet, à aile très-étroite presque égale , atteignant à peine la moitié de la largeur de chaque ralce , à cloison large, surtout vers la base, à échancrure très-super- ficielle (un demi-mill.); logtis à 4-6 graines; style court , égalant l échancrure; graines fauves, lisses. Bisann. Avril-mai. Hab. — Endroits dénudés d'une prairie montueuse ( terrain calcaro- schisteux).— Entre Rocheforl et Éprave, au lieu dit Rond-Bois (prov. de Namur). Trouvé pour la première fois le ^5 mai 1859, je ne le levis pas en 1800 ; mais, l'année dernière , j'en récoltai , au même lieu , deux petits spéci- mens idejitiques à ceux colligés anlérieurement. Ce Thiaspi croissait là isolé, et aucune autre espèce de ce genre n'existait daiis le voisi- nage immédiat. Il est voisin du T. perf'oliatum et de la nouvelle forme décrite par M. Jordan sous le nom de T. erraticum; mais , tout en présentant le même faciès genéial , il se dislingue, à première vue, par la forme par- ticulière de ses silicules. Une étude attentive et suivie fera sans doute connaître des caractères distiuctifs autres que ceux tirés de l'ovaire et du fruit. E'espèce en question otfre des grappes fructifères plus denses et des pétales à onglet plus étroit que dans les T. perf'oliatum et erraticum. Par sa silicule Irès-gibbeuse , à aile très-etroile et à échancrure superlicielle, elle se rapproche du T. alliaceum ; uvdh celui-ci est bien plus robuste, à feuilles d'une autre fornje, à jiédon- cules plus longs l'elalivement à la silicuh^ qui est moins gibbeuse, a aile moins également étroite, etc. Depuis trois ans, cette forme est cultivée sans avoir épiouvé de modiii- cation, et les silicules ont conservé leur forme si caiactéristique. Sa valeur est supérieure à celle du T. erraticum , ays, est due aux recherches ( 599 ) frmi digne profei^seiir, doiii la [)orte est très-regrellahle poiii- la Flore indigène qu'il avait étudiée avec passion jiisc|u'à ses derniers jours. Le 1'. mirabilis est rare à peu près partout. Ses stations les plus rap- prochées de nos frontières sont : Maestriclit (Hollande), Hillesheini (Kifel), Perle ( Luxembourg hollandais ). Il existe disséminé en Lor- raine, sur le calcaire jnrassi(|ue. On le rencontrera piobaliiement ailleurs en lJelgi(iue. Il doit être sur- tout recherché dans la région jurassique vers Virton. Les caractères suivants le distinguent des V. canina , sylvatica et hirta : tiges très-courtes dès Tapparition des premières fleurs, se dévelop- pant ensuite, îiiunies d'une ligne de poils sur l'un des angles; sti- pules non frangées, entières et ciliées; fleurs odorantes. 11. Trifollum filiforine L.; Sm. Engl. bot., 1^57; Gren. et Godr. FI. Fr., 1, 1:22; Van Heurck et Wesmael Prodrome de la Flore du Bra- bant , n" 168; T. micranthum Viv.; Coss. et Germ. FI. Par., éd. 2 , 164, Ilab. — Bords des chemins herbeux, pelouses. — Xeufmaisons , Masnuy, Obourg, Thieusies (province de Hainaut. — Martinis, 1860-61) ; Foresl (province de Drabant, — Wesmael, in Prodr., l. c); Sleydinge (Kickx) , Berchem (Flandre orientale. — Protheroe, 1862). La note concernant celte espèce , donnée à la page 39 du Manuel de la Flore de Belgique (iH^O) , provoqua aussitôt des recherches suivi<\s de succès. Il est à supposer, comme le pense M. Martinis, que ce Trèfle se retrouvera çà et là dans le Hainaut , où il i)araît être confondu avec la var. pggmeum du T. minus (1). Abondant en France au delà de la Loire , il est très-rare aux environs de Paris, oii il est signalé depuis quatre ou cinq ans à peine; M. Callay Ta découvert, en 18o6, au Chesne (déparlement des Ardennes), <'.omme il existe dans le Hainaut , le Brabant et la Flandre orientale , il semble devoir faire partie de la Flore des départements nord-ouest de la Fi'ance. En Angleterre , il est assez commun , mais il n'est point signalé en Hollande et dans tout le nord de l'Europe; il manque même à toute TAllemagne proprement dite, et Pola (Istrie)est la seule loca- lité où les Aoristes allemands l'indiquent. Les bonnes descriptions publiées sur les espèces du groupe Chronose- mium me dispensent de décrire ici le T. filiforme : il suffit de dire qu'il se dislingue du T. minus ( T. filiforme mult. aucl., non L.) par (I) Depuis la rédaction de ces notes, le T. fdiforme a été retrouvé à Rumignies, Aeltre, Wetteren, Lemberge (Crepin), Grembergen (Westendorp), Deynze (Flan- dre orientale. — H. Cripps) ; Coxyde, Fumes (Flandre occidentale. — H. Cripps). ( 400 ) ses folioles toutes sessiles, ses capitules composés de 2-7 fleurs très- petites et portées sur des pédoncules capillaires flcxueux, et par ses pédicelles à la fin plus longs que le tube du calice. 12. Trlffollum inaritinium Huds. ; Hook. Brlt. FI. , éd. 7, 101; Gren. etGodr. F/. /r., I, 408. Tiges mollement velues, de quinze à trente centimètres, ascendantes ou dressées, simples ou rameuses à la base, ordinairement rameuses au sommet. Feuilles longuement pétiolées , légèrement pubescentes-ci- liées, à folioles sessiles, oblongues ou obovales, obscurément denti- culées au sommet, obtuses, mucronées , les supérieures opposées. Stipules à partie libre longue, linéaire, aiguë, beaucoup plus courte que le pétiole des feuilles inférieures et moyennes. Capitules termi- naux, ovoïdes, sessiles ou pédoncules. Cg^lice campanule, à dix ner- vures très -marquées, mais devenant peu apparentes au sommet du tube, à dents inégales dans les fleurs inférieures, à 3 nervures, éga- lant environ la moitié de la corolle, l'inférieure beaucoup plus longue et plus large, surtout dans les fleurs inférieures, à gorge fermée par deux callosités. Corolle d'un blanc rosé, à tube dépassant le calice. Ann. Mai-juin. Hah. — Prairies maritimes , pelouses. — Remparts d'Ostende (Flandre occidentale. — Coemans, 1854 et 1862). Sur notre littoral, cette espèce paraît très-rare, mais elle pourrait fort bien passer inaperçue , à cause d'une vague ressemblance avec les T. scabrum et striatum (1). Elle devient de plus en i)lus rare à mesure qu'on se rapproche du Nord et ne semble pas dépasser le oô*' degré. Le comté de Norfolk en Angleterre, et Katwijk, dans la province de In Hollande méridionale, sont ses stations les plus septentrionales. 15. Trifoliiim eleg^ans Savi. Avant (pie la culture ait introduit cette plante à peu près partout dans ce pays, il est sage d'attirer sur elle l'attention des amateurs, afin que des recherches soient faites concernant son origine. Quant à moi, je suis porté à la croire seulement subspontanée en lîelgique, dans la majeure partie de ses stations sinon dans toutes. Aux environs de Rochefort, et à plusieurs lieues à la ronde, où elle est cultivée depuis cinq ou six ans à peine, elle s'est déjà tellement propagée aux bords des chemins et sui- les pelouses qu'elle pourrait être dite aussi bien (1) Dans une récente excursion de la Société botanique de Belgique, le T. wn- ritimim a été revu en abondance prés de Nieuport. ( 401 ) imligôno rjne les T. nu'diuui ol frayifcrinn. Anléripurcnicnt à son in- lioductioii, je tic Pavais jamais leniarqnée dans nos provinces. Pin- sieurs coiTcsponilanls me rdiU envoyée dn Hainaut , du Brabantet du Liniboui'i;. En AngleteiTc, elle est considéiée à litre d'espèce introduile, et il est vraisemblahle (|uVlle doit èlie considéiée comme telle aussi en Hol- lande. Le T. elegans a été maintes fois étudié comparativement avec le T. Itybri- dum, et des diagnoses détaillées en ont été publiées; malheureuse- ment les descripteurs n'en ont pas encore saisi les véritables caractères spécitiques, si toutefois il existe réellement des diflerences essentielles entre ces deux formes. Les caractères suivants ont surtout été préconisés : tiges couchées à la base et redressées, ou dressées dès la base, pleines ou listuleuses, tleurs roses dès l'origine, ou blanches, puis rosées. Ensuite d'observations multipliées , j'ose qualifier ces différences de sim- ples accidents ou vanations. En effet, le T. elegans, cultivé dans un terrain fertile ou parmi les céréales, présente ordinairement des tiges robustes, largement fistuleuses, dressées dès la base, à fleurs d'abord blanches, puis roses ou rosées, tandis que la même plante , croissant aux bords des chemins, dans les pelouses, ou même étant cultivée dans des champs maigres et arides , devient plus diffuse , à tiges ap- pliquées contre terre, redressées au sommet, ordinairement pleines et à fleurs souvent roses dès l'origine. Bon nombre de formes inter- médiaires existent entre ces deux variations. Quant aux caractères de tiges pubescentes ou glabres, de folioles à dents plus ou moins nombreuses, de pédoncules plus courts ou plus longs que la feuille, je n'y attache pas grande valeur, car ils ne paraissent point constants. Reste la grosseur relative des capitules. Dans mon herbier, il se trouve : I" un T. hybrklum provenant d'Upsal, dont les capitules mesurent en diamètre 20 à 51 millimètres; 2" un autre T. hyhridum, récollé en Hollande , dont les capitules ont 26 à 27 millimètres; 5° des T. ele- gans de Ca'oatie, d'Italie , des montagnes du Morvan, des environs de Paris, dont les capitules présentent un diamètre de 16 à 17 millimè- tres. Les capitules du T. elegans de Belgique mesurent de 20 à 2,") millimètres; ceux du T. elegans publié par M. Schultz, dans son Her- harium normale, n« 2-41, présentent en diamètre de 16 à 20 milli- mètres, tandis que ceux du T. hybridum , publié par le même (n" 247), ont nn diamètre de 18 à 25 millimètres. ( m ) Y a-r-il (jnelque constance dans la gi-andcur des fleurs? Il nVst nul besoin iracconipagiier ces faits deconuiieutaii'es ; les conséquences en sont faciles à tirer, et ceux qui sont à même d'élucider la ((ueslion savent ce qui reste à faire, 1 4. •rnitlio|>u.«i sntivii.oi Brotero ; Gren. et Godr. FI. Fr.. \ , 499 ; Wirtg. Herh. pi. crit., selecl. . n" 459. Ci'tte plante, dont l'introduction comme espèce fourragère date de 1848 (1). commence à se répandre çà et là aux bords des chemins. Klleesl surtout cultivée dans la province d'Anvers, d'oii je l'ai recne comme espèce subsponlanée ; environs de Lierre t^Piré); Wavre- Sainte-Gatherine, Bonheyden (Rcusens). Dans la vallée du Rhin , on la retrouve à Tétat subspontané aux envi- rons de Mûlheim ( Wirtg., /. c. ). Plusieurs botanistes la croient une variété de VO. perpiisiUus due à une habitation dans un pays chaud comme le Portugal, TEspagne, ou le midi de la France, d'où les cultivateurs en font venir la graine; mais de nombreux observateurs, qui Tont étudiée dans sa patrie, ne parta- gent pas cette opinion et n'élèvent pas le moindre doute sur sa légili- inilé. ï n examen sérieux de l'objet me t'ait partager cette dernière m:i- nière de voir. VO. mlirus se distingue de l'O. perpusiUus : 1° par sa taille robuste et élevée; :2" par ses feuilles plus velues et d'abord soyeuses-blanchâ- tres; .")' par ses folioles plus allongées et plus étroites proportionnelh^- menl , les moyennes et les supérieures longuement acuniinées ci non brus<|uemenl atténuées et nuicronées; 4*^ par ses fleurs trois fois plus grandes (7-8 millimètres et non 5 millimètres), pins nombreuses, formant un capitule très-plumeux avant la floraison; o" par son calice n (Jent.H éyalant environ le Inbe et non dépassant un peu le tiers di> la longueur de celui-ci, ii" par sa corolle a carène plus courte ou éga- lant à peine les dénis du calice et non à carène dépassant longuemeni les dents du calice; 7" par sa gousse droite ou peu courbée, pins large (:2 '/•> millimètres et non 1 ' o niillimètre ) , à graines presque une fois |)lus grosses. Les caractères tires de la grandeur relative des feuilles biactéales sont illusoires. Dans l'une et l'autre espèce, les feuilles florales dépassent longuemeni les fleurs des capitules inférieurs; mais à mesure que les i\] Vid. IKntIcp sur la Sorraddle . par Cli. Morren , in Journal d'ngric. prnt. lKi«, tSO, ( 405 ) capitules s'élèvenl sur la tii>e el surîtes ramonux, la feuille florale di- minue et linit même par devenir plus courte qno !(> calice. Si le développement coiisidérable qui distingue, à première vue, VO. sa- Unis se produisait également dans toutes les parties de la plante, cui pourrait considérer ccMle-ci comme une simple variété rol)usle;mais il n'en est point ainsi, et plusi(MU's des caractères ne peuvent provenir que d'une organisation intérieure dilîeienle : tels sont la proportion i\e> dents du calice avec le tube, la proportion de la caivne avec le calice, la direction du fruit. i:i. s^ediiin niireuin Wirtgen FI. Bheinpi'ov., 184; S. ele(/ans plur. auct. {pro parte); Wirtg. Herb. pL rrit., sekct., n»* 27 et 185»'!^; Schultz Herh. norm., n" 56'"*. Feuilles vertes, souvent un peu rougeàtres, sensiblement comprimées; à éperon ordinairement aigu, celles des rejets stériles étroitement imbri(piées, surtout au sommet, où elles forment assez, souvent des agglomérations sitbglobiilenses ou en cône renversé. Cymes très- en roulées avant la floraison, se relevant Umlnnenlel redressées, plus nu moins convergentes à la maturité. Galice à divisions étroitement triangulaires, aiguës, un peu déprimées au centre. Et ami nés {//«/»v.'? à la base. Carpelles lisses inférieure ment à la face interne. Viv. Juin- juillet. flab. — Bords des chemins, pelouses, rochers (terrain siliceux et cal- caire).— Vallée delà Semoy et gorges latérales : Fouches, Tinligny, Floren ville, Herbeumont, Botassart, Vresse; versant septentrional de TArdenne : Javingue, Recogne, Chanly, Hamrenne, Rochefort; vallée de la Meuse de Waulsort àYvoir; se retrouve a Foi-Notre-Dame, à Spontin,et M. Tabbé Barl)ier Ta revu à Rarvaiix-Condro/.. H est certain que ce Sedum sera observé en d'autres lieux encore , oh il est peut-être confondu avec le S. refle.vum. Obs. J'aurais pu donner une description très-détaillée de cette plante, mais elle eût dû être comparative, c'est-à-dire accompagnée de celle des espèces voisines : S. Trevirense , elegans , Forsterianum , ru- pesfre. pruinatum il), sur les caractères distinctifs des(pielles je suis loin d'être (ixé. Depuis longtemps, le petit groupe du .S. r(^/7£'.n/m aurait été élucidé et les questions de synonymies vidées, si les es- pèces ne devenaient méconnaissables dans les herbiers. On doit néces- sairement étudier à l'état vivant ces plantes, qui s'élèvent du reste (I) Viti. Cos^on ynteft sur quelques plantes d'Espafjne, fasc. IV, 163(1852). ( 404 avec iino oxtrêmp facilité : leurs graines germent proniptemeut et donnent, ai)rès deux ou trois ans, de vigoureuses toutt'es fleuries. Dès 1859 (1) j'attirai l'attention sur certains caractères différentiels qui n'avaient point encore été exposés, io recommande de nouveau ces caractères, car je suis convaincu qu'ils seront admis quand ces espèces seront consciencieusement étudiées, chose encore à faire. Ainsi les habiles auteurs de la Flore des environs de Paris (2"'" éd., 1860) se bornent toujours à distinguer le S. elegans du S. refleœum par des feuilles cuspidées prolongées au-dessous de l'insertion en un éperon triangulaire-aigu; celles des rejets étroitement imbriquées, les supé- rieures rapprochées en une rosette courte compacte et non feuilles aiguës, mucronées , prolongées en un éperon court arrondi ; celles des rejets non rapprochées en rosette. Ils décrivent en outre le S. elegans avec des sépales à peine charnus , à bords non épaissis et non sépales très -charnus, déprimés au centre, à bords épaissis. Ces caractères sont du reste préconisés par plusieurs autres phyto- graphes. Il existe évidemment des différences dans la disposition des feuilles au sommet des rejets feuilles et dans la forme de l'éperon, mais elles ne sont point constamment telles qu'on les expose , et l'observateur ne peut les apprécier qu'en voyant les deux espèces l'une à côté de l'au- tre : ce sont là des caractères de plus ou de moins. Les S. elegans et aureum ont tantôt les feuilles très-étroitement imbriquées à l'extré- mité des rejets stériles , les supérieures à pointe recourbée en dessus , de sorte que l'agglomération devient arrondie au sommet; tantôt les feuilles supérieures, moins étroitement imbriquées, forment un cône renversé , plan à sa base; enfin les feuilles sont ou très- abondantes sur toute la longueur des tiges stériles , ou peu nombreuses et souvent desséchées. Ces différences, se produisant, dans les S. elegans, au- reum et Treinrense. sur les mêmes pieds et dans le courant d'une même saison , tiennent soit à l'époque de Tannée ou à la nature de la station , soit à la sécheresse ou à rhumidlté. Le S. refleœum a les feuilles des rejets stériles moins abondantes r t moins imbriquées au sommet , oi» néanmoins elles forment une agglo- mération ovoïde ou un cône renversé, mais beaucoup moins dense. Qnaiit à l'éperon, il est ordinairement arrondi dans le S. reflexum , mais parfois un peu [lointu ; celui def, S. elegans et aureum . ovû'mn'iro- (1) Aofps siur queJqvfs plantes rares et critiques , fjisc, 1 , 11. ( 405 ) ment plus ou moins aigu , devient (|uol(|uerois très-ol)tus sur les rejets stériles et souvent très-obtus au sommet des tiges florifères. Le carac- tère établi sur la forme des sépales est variable, quoique le S. re- fleœiim ait les divisions calicinales plus charnues et plus déprimées au centre. Comme le disent plusieurs auteurs, qui exagèrent toutefois un peu la dillérence, les feuilles des S. olegans et aitreum sont moins arrondies (jue celles du S. refleœum et variétés. Les tiges des pre- miers sont dites fistuleuses et celles du second pleines ; mais ce carac- tère n'est pas constant, bien qu'il soit vrai de dire que la tige du S. elegans et celle du .S. mireum deviennent plus promptement fistu- leuses que la tige du S. refleœum. D'un autre côté, la présence ou l'absence prescpie complète de feuilles bractéales sur les rameaux florifères semble fournir un assez bon ca- ractère spécifique, de même que le redressement ou l'étalement de ces mêmes rameaux après la floraison. M. Wirtgen, auteur qui a étudié particulièrement les espèces de cette section, dit : Bluthenastc nach der Bluthe knciulartig zmammengezogen (1). En eff'et, les ra- meaux florifères des S', elegans et aureiim se redressent après la floraison, se rapprochent plus ou moins les uns des autres, tandis que ceux du S. refleœum demeurent largement ouverts et étalés. Il existe donc entre le S. elegans et espèces voisines et le S. refleœum des caractères difl'érentiels assez nombreux : carpelles lisses ou papil- leux au côté interne , étamines à base glabre ou ciliolée, fleurs s'épa- nouissanl déjà sur les rameaux encore recourbés de l'inflorescence ou ne s'épanouissant que sur les rameaux redressés, ceux-ci plus ou moins convergents à la maturité ou très-largement étalés, souvent presque dépourvus ou bien munis de bractées. Ces notes distinctives ne permettent pas de réunir le S. elegans et formes voisines au S. refleœum. Reste maintenant à savoir s'il existe réellement plusieurs espèces dis- tinctes sous les noms de S. elegans , aureum , Trevirense, Forsleria- num, pruinatnm , etc. Les 5. aureum et Trevirense se distinguent l'un de l'autre par des diflerences peu ou point constantes et ne pouvant étayer deux créa- tions spécifiques. Le .S. elegans ne semble s'éloigner du 8. aureum que par ses feuilles ordinairement plus petites, glauques et non vertes, par ses divisions calicinales pkis étroites, planes au centre et (\) Flora der preuss. Rheinprov., 18H. ( 406 non un peu dépiiméos. Ces caraelères suffisent-ils pour séparer deux formes voisines? Par des semis répétés, \eS, eleyans des environs de Namur, identique avec celui de la localité classique ( Maestricht ), est demeure glauciue, et le aS. aureum a persisté avec ses feuilles vertes. La glaueescence n'es! point cependant tenace au même degré dans loutes les espèces de ce group<'; car le .S. reflexum à feuilles vertes donne, par le semis, des pieds glauques et verts, et la variété à feuilles glau 270'»'* (1860); Crep. Man. FI. Belg., 52. Arl)rissrau non touHu, ordinairement petit, dépassant rarement un mètre. Tiges jamais courbées au sommet; celles de l'année droites, à écorce rougeàtre ou brunâtre, à aiguillons très-inéç/aux . grêles, droits, comprimés, les uns petits, presque sétacés, nombreux, les autres plus robustes , comprimés jusqu'au disque , qui est étroi- tement elliptique. Rameaux étalés-dressés, à aiguillons peu nombreux, droits, rarement un peu crochus. Feuilles à 4-5 paires de folioles; l»étioles pubescents plus ou moins glanduleux, à aiguillons peu nom- breux ou nuls, si ce n'est dans les feuilles des liges jeunes oii les aiguillons sont pins longs el plus nombreux; folioles pétiolulées, ovales ou ovales-elliptiques, courtes ou allongées, arrondies ou un peu atténuées à la base , obtuses ou plus ou moins atténuées au sommet , pubescentes ou plus ou moins soyeuses sur les deux faces , d'nn vert grisâtre en dessus, d'un vert blanchâtre en dessous, ordi- nairement ))arsemées à la face inférieure de nomlnvuses glandes brunâtres, \H'n ou point odorantes, à dentelures composées (4-5- ileulèi^ii.); stipules toutes étroites , rarement les supérieures un peu dilatées, linéaires, ciliolées-glanduleuses sur les bords , j>lus ou moins ( 407 ) i;laiuluk'a>('> (Il (k^suus , ;> uicillello couilfs, clivcigciilcs, acuini- nees. lîiaclées élroilos, iio)i dilalces. onliiiain'iiionl imlh's. Kh'uis solitaires, rairiiuMil lùiuiics par 2-i; péiloiicuk'S ^lèlcs, alloiijjés, iléiMssaiil los sti|Uik'S on les hracU't's , chaigôs tle nonihrriises soirs jj;lamluleiises égalant leur dianièli-e. Calice à liihe suhglobiileux, irmi VL'it bi'unàtre, cl)ari;c de nombiouses soies ylamluleuses; sépales se relevant aussilot après la Horaison, égalant onviion les deux tiers de la coiolle, très-glanduleux CJt dehors, pubeseents en dedans et sur les b(»rds, à pointe non dilatée, 4-3 entiers, les autres pinnatilides à ô-i lobes. Co)olle de grandem- variable, d'un rose trà.s-pàle, un peu jaunâtre, rarement d'un rose |>lus ou moins vil", blanchûlve dans le boulon, rarement rose; pétales échancies, très-rarement ciliolés- glanduleux au sommet. Disipie plan ou un peu de|)iime. Styles nom- breux, saillants, pubeseents. Fruit subgIol)uleux ou ovoïde, arrondi à la base, arrondi ou atténué au sonimet , d'un rouye uranyé , sou- vent d'uii rouge brunâtre du eùlé exposé au soleil, mûrissant de bonne heure, à chair sèche très-sucrée, devenant rarement pul- peuse, couronné jus(prà sa chute par les sépales persistants plus on moins eomii vents ou un peu étales; carpelles peu nombreux, ijros, arrondis, sessiles ou Irès-courlement slipités, rarement ceux du centre longuement stipités Var. i3. StiîMJDA. Folioles glabres en dessus, très-glanduleuses en dessous, a ner cures seules leyerenieut pubescentes; pétioles pubescents-glanduleux. Pédoncules et tube du calice lisses. Co- rolle d'un rose vif. Fruit un peu (jlaucescent. llab. — Coteaux boisés et lochers exposés au midi (terrain argilo-cal- caire). — AufVe, Han-sur-Lesse, Wavreille ( province de >anmr); Verdenne (province de Luxembourg, 185:2, 1857-01). Celle espèce est sociale à la façon du R. pimpinellifolia et forme, dans toutes ses stations en Belgique, de vastes groupes d'individus. La sociabilité, particularité digne d'attention, n'appartient pas aux li.arrensis, canina, rubiginosa . niicrantha , (onientosa et pomi- /tra. .Sou fruit mûrit de bonne heure, mais il est presque toujours envahi par la larve d'un insecte, et sa chair, très-sucrée, passe rare- ment à létal pulpeux. Ayant en vain tenté d'identilier cette forme remarquable avec une esf)èce déjà connue et dénonmiée , je nie décidai à la considérer pro- visoirement conune inédite, et en publiai des spécimens secs a la lin de 1858, sons le nom de /f. coronala. Depuis lors, je conuneneai à souj)eonner quelle pourrait élie sinon identique, du moins avoir ( 408 ) beaucoup d'alliiiilé avec une au lie espèce [)lus ancienueiueut connue : le R.Doiiiana Woods ou R. Sabauda Rapin. Effectivement , la planche 2601 (709 '") de VEnglish Botany lui con\1ent assez, et M. Baker, à qui j'avais communiqué des échantillons du R.coronata, médisait que celui-ci serait pris, en Angleteire, pour le R. Sabini : ce bota- niste, avec la plupart des phytographes de son pays, considère le R. Doiiiana comme une variété du R. Sabini, auquel ou joint aussi le R. gracilis Sm. De son colé, M. Hapin rapporte la plante de Bel- gique à son R. Sabauda. Quant à ce dernier, d'après des spécimens envoyés par l'auteur, je suis assez porté à le réunir au R. coronata, et , sans (luelques diftérences et surtout sans la prévision que ces deux plantes devront peut-être se conloudre plus lard sous le nom plus ancien de R. Doniana ou Sabini, j'aurais opéré leur réunion. Ainsi le R. Sabauda du mont Salève a bien le même faciès d'aiguillons, de feuilles , de fleurs et de fruits , mais il se distingue toutefois à ses folioles non glanduleuses en des- sous , à dentelures moins glanduleuses et par suite moins composées que celles du R. coronata , par ses stipules peu glanduleuses, son ovaire moins hérissé, son calice à sépales plus allongés et plus folia- cés. Un échantillon robuste à fruits gros présentait des stipules supé- rieures assez dilatées, ce qui doit être probablement un cas rare dans cette esi)ècc, car deux autres exemplaires en fleurs avaient les sti- pules des feuilles supérieures étroites comme celles du R. coronata. La plante de la Savoie diffère surtout de la nôtre par l'absence de glandes à la face inférieure des folioles, ce qui arrive aussi chez cette dernière, ([ui néanmoins conserve alors encore des dentelures plus composées. M. Rapin m'a envoyé copie de la description du R. Sabauda, tirée de la 2« édition du Guide du botaniste dans le canton de Vaud (p. 191), ouvrage qui doit bientôt paraître. Malheureusement cette diagnose est trop courte, et sauf celte phrase : <( Espèce participant des caractères de la R. pimprenelle et de la R. tomenteuse >^ , elle i)ourrait aussi bien s'appliquer à plusieurs espèctïs de la section Villosae. ('.elle espèce comprend deux variétés : «. R. Sabauda Rap. Rull. soc Hall., 178. Folioles glabrescentes, simplement ou presque doublement dentées; /3. R. coronata Crep., suivant un spécimen de l'auteur. iM^uilIes cen- drées, poilues et veloutées, à folioles doublement dentées. M. Reuler, dans sou Catalogue des plantes des en rirons de Genève , décrit, sous le nom de R coronata Crep., une espèce montagnarde qui , m'écrit- ' il, est identique avec la plante de Belgique et devient, dans la ( 409 ) :2'' édition du Guide du botaniste, \q H. Sabauda , 3. 1\. coronala. Quant au H. Sabini, y compris ses variétés , taule d'échantillons assez. comi)lets , je n'ai pu l'étudier sutïisamnient , et sans données com- plètes , il n'est pas aisé de faire rtîssortir les difUérenees existant entre notre plante et l'espèce anglaise, à cause des formes assez remar- (piables, du moins en apparence, de cette dernière. Outre les trois noms déjà cités, M. Baker m'écrit que le R. involuta Sm. lui paraît devoir être encore rangé sous la bannière du jR. Sabini , et c'est là une opinion que j'approuve assez. Les échantillons des R. Sabini vl Doniana , récoltés aux environs de Thirsk, par M. Baker, et dans le Warwickshire, par M. Kirk, ont l'air d'être bien voisins du R. coronala : ils ont, comme celui-ci , des aiguillons inégaux, droits, comprimés, les uns très-grêles, les autres plus robustes, des stipules supérieures étroites; seulement les feuilles ne paraissent pas prendre, à l'automne, une couleur lie de vin comme celles des deux formes du continent, ce qui tient peut-être à un climat plus rude. C'est peut-être aussi à cette cause-là ([ue le R. Sabini et ses variétés doivent leur vigoureuse végétation (4 à 6 pieds de hauteur, sui- vant M. Baker, et 3 à 10 pieds, d'après Lindiey). Dans ces échantillons, les folioles ne sont point glanduleuses en dessous, mais l'espèce varie beaucoup sous le rapport de la glandulosité, et c'est ce qui fait qu'elle est décrite , par les uns , avec des folioles glanduleuses en dessous , et par les autres, avec des folioles dépourvues de glandes (vid Hooker Babington, Lindiey, Smith, etc.). J'ai observé d'autres diirérences en- core, mais elles peuvent bien n'être que des difïérences individuelles. La planche 2394 (709 *) de VEnylish Bolany rei)résente-t-elle bien le R. Sabini, tel que le décrit M. Woods? Elle semble plutôt représenter un très-robuste spécimen d'une forme du R. moUissima^\iUd. {R. vil- losa auct. brit.) , à moins qu'on n'ait pris pour le figurer un rameau florifère extrêmement vigoureux du R Sabini cultivé. Avant de pouvoir identifier les Roses dont il a été parlé ci-dessus, il faut qu'elles soient plus complètement connues , et il faut surtout que les botanistes anglais élucident le groupe du R. Sabini, dont les es- pèces n'ont pas encore été bien comprises, quoiqu'elles aient fait l'objet de nombreux travaux. A ce propos, je dois rappeler que M. Bentham, dans son Handbook of the liritish Flora, ne sépare pas du R. villosa L. les R. Sabini et Doniana, qui lui paraissent de légères variétés! On n'est pas trop surpris de cette étrange réunion, quand on \oit cet auteur comprendre sous le même type les R. mollisfiima Willd. {R. villoaa L. pro parte) et R. lomentosa Sm !! ( 410 ) Que les li. coronala , Sabanda et Sabini Wrnieiit une ou bien trois espèces, //* ne dinUnguenl profondemetU des li. pomifera, mollis- sinta, reslila Heuter el autres espèces de la section Villosae , par leurs aiguillons inégaux, droits, les uns nombreux et grêles, les autres plus ou moins robustes, par leurs stipules et leurs bractées étroites ft non élargies ou dilatées. Ce dernier caractère, auquel j'attaclu; beaucoui» d'importance , est proi)Ose avec une certaine hésitation ; mais je pense toutefois que c'est le cas le plus fréquent, dans les il. coronala. Sabauda et Sabini, d'avoir toutes les stipules étroites. Par ces deux caractères et par leur i)ort, ces trois Rom se rappro- chent beaucoup du R. pimpinellifoUa, dans la section duciuel les Ixtianistes anglais ont du reste i)lacé leur R. Sabini. Pour terminer, je dois condamner la réunion faite, i)ar M. IJéseglise (1 ), du R.coronata avec un Rosa des montagnes de l'Auvergne, décrit sous W nom de R. resinom. Ce rapprochement n'est pas fondé, car Je R. resinom de TAuvergne, si j'en juge par des échantillons, accom- pagnés de notes, que m'a envoyés M. Lamotfe, est tout ]>onnenient le H. moIlls.sitnaWiM, tel qu'il est comiu en Suisse, en Angleterre tt dans le nord de rEuro|)e. wSi la variété 6?<&m/^/« , décrite ci-dessus, croissait isolement, on serait fortement tenté de la considérer comme une esi)èce, tant ses carac- tères dillérentiels paraissent tranchés. Suivant la manière de voir de certains phytographes, cette forme devra indubitablement s'élever au rang d'espèce, oii elle pourra conserver son nom et devenir le R. subnuda {il). i, I ■ Essai inonographiijue sur cinl cinq espèces de Roses ; 1801, 120. (-2) Depuis la lédaclion de celle note , j'ai reçu de M. Baker de nombreux !^j)é- ciiiuMis des il. Subini et R. Uviiiami qui me peinieltenl d'insister plus encore sur lexlréme al'linité du II. cuiotiuta avec la plante du nord de l'Angleterre. D'après ces éclianlillon^, je remarque ipie rcsi)èee anglaise doit aAuir assez souvent les folioles glanduleuses à la face inférieure , et que son feuillage est parfois suscep- tible de prendre une teinte lie de vin. Seulement je répète qu'elle est plus robuste, à fleurs plus souvent réunies au nombre de deux à trois, et par suite, à bractées ou à stipules des feuilles supérieures un peu plus dilatées, que ses rameaux et ses calices sont d'un violet sombre, el qu'enlîn sa corolle esl ordinaircmcnl plus grande et parait plus pâle. S'il esl constaté que la plante du nord de l'.Vngleterre esl identi([ue avec celles de Belgi(]ue cl du nionl Salève, il y auia quelipie chose de singidicr dans la dit- persion géographique de ce liusu. ( 4.H ) 17, ISOK» /tiuliiciciieif^iM .N'ov. s|>( i'. V H spiinih/hlia ,1 l'o.iitiita Tlioiy in Hod. liu.se.s . 111, 7 ?; 7^ inolli.s.siinu -:. Lcj. Conip. FI. UcUj., 11, \\il (ex spcc); H re^inosa Slenil). in Hchl». H. crc, -2, (ilO? Ailnisscau [)eii élové, d'un mètre à un mèlre et demi. Ti^^s non ic- conrbécs au sommol ; celles de Tannée droites, d'un \ei't glaucescenl légèrement violacé, à aiguillons peu nombreux, égaux, droits, grêles , c'taléfi horiz-on/alcmeïif , Icfi .supérieurs .sen.siblemoil relcccs cers le eiel , comprimés y à disque étroil ; rameaux à écorce d'un ronge bru- nâtre, à aiguillons arrondis à la base, droil.s. Feuilles à i-o [)aii'es de lolioles; pétioles pubeNcents, glanduleux, aiguillonnés; folioles minces, petioiulées, ovales, ovales-elliptiques ou ovales-oblongues , ari-ondies à la base, [)lus ou moins obtuses ou plus ou moins atlénuées-aiguës ixu sommei, presque (j labres sur les deux faces, à lace inférieure d'un vert glaucescent, à glandes nombreuses, résineuses-jaunâtres , à odeur assez i>rononcé(^ la face supérieure ordinairement couverte de nondn-enses glandes résineuses , à dentelures glanduleuses com- posées (4-6-dentéesV; stipules glabres, glanduleuses en dessous, à bords crispés, ciliés-glanduleux ; les inférieures étroites , à oreillettes peu divergentes ou rapprochées du péliole; les supérieures trés- dilalées , à oreitlelles éiaryies, obtuses ou brusquement acuminées, parallèles et rapprochées du pétiole. Bractées /ms-Zarf/é" .s-, égalant ou un peu plus courles ([ue les pédoncules. Fleurs solitaires ou léu- nies imr i2-5; pédoncules allongés, chargés de nombreuses soies glanduleuses dépassa ni la largeur de leur diamètre. C-alice à tub(; globuleux ou ovoïde, dun vert glaucescent, hérissé -glanduleux; sépales égalant la coiolN^ se relevant immédiatement après la lio- raison, à sonimel termine [)ar une exi)ansion foliacée, deux simples, les autres pinnatilides, très- glanduleux en dehors, pubescenls en dedans et sur les bords. Corolle grande, d'un rose vif,rou(je dans le bouton : \)CliiU-6 échancrés, rarement ciliés -glanduleux au som- met; styles saillants, pubescents. Fruit globuleux ou ovoïde, arrondi à la base, ordinairement un peu atténué au sommet, glaucescenls pendant tout le lem[>s de la maturation, à la tin d'un rowje orangé, à chair non pulpeuse, plus ou moins sucrée, couronné jusqu'à sa chute par les sépales persistants , )'a[)prochés ou comiivents; car- pelles très-nombre UJ- , petits, oblongs; ceuœ du centre très-longue- ment stipilés. Ilab. — Maies, buissons ileiiain siliceux, grès). — Vesqueville, au lieu dit Leupont (18o:2, 18(>0), Saint-Hubert, lieu dit Ciuietière des checaux ou la Briqueterie (1861 ). Sciences. — Année 1B6:2. 50 ( 412 ) Nous devons celle excellente tioiivaille au docleui' Moreau, de Saint- Hubert. Cette plante que j'ai pu étudie)- à l'étal vivant et sur de nombreux spéciments secs , n'est ici proposée qu'avec l)eaucoup d'hésitation comme espèce inédite et nouvelle; peut-être sera-t-elle admise un jour(?), quand les iormes delà section VÙlosae seront élucidées, mais aussi sera-t-elle peut-être réunie à l'un ou à l'autre type déjà adopté. Je crois l'avoir reconnue dans un échantillon de l'herbier de Lej.eune, étiqueté du nom de R. vUlona ylabrala {R. spinuUfolia (3 Foœiana Thory). Ce spécimen oUrail des folioles glanduleuses en dessus, jnais légèrement pubescentes, des aiguillons droits, des sépales paraissajil devoir persister sur le fruit et des corolles semblant avoir été d'un rose foncé. J'ai reçu, par l'entremise de mon ami , M. Feuninger, un rameau tteu!i d'un Rosa recueilli au Gamskarkogl près de Gastein (Basse-Autriche), par M. Melzler, de Francfort. A en juger par ce seul échantillon, la plante de Gasiein paraît assez, voisine du R. Arduennensis : folioles légèrement glanduleuses en dessus, presque glabres, à nervures seules pubescentes en dessous, mais feuilles plus épaisses, stipules supérieures moins dilatées, aiguillons des rameaux florifères, les seuls que j'aie vus, plus robustes, plus arrondis à la base. Elle semble former le passage du R. Arduennensis au R. mollissima. Nommée avec doute R. resinosa par le collecteur, constituerait-elle l'espèce décrite par Reichenbach? Celle-ci est une de ces formes obscures dont la détermination est rarement certaine, parce qu'elles sont tout d'abord décrites incomplètement et que les inventeurs en ont peu distribué de spécimens authentiques. En effet, la description publiée dans la Flora excursoria est insutlisante et en outre contient le sy- nonyme d'une forme [R. rubiginosa Cretica Thory in Hed. Roses. I , 125) qui paraît toute différente de l'espèce d'Allemagne. Kittel, dans son Taschenbuch (p. 1206), décrit assez amplement le R. resinosa, dont la variation à pétales ciliés-glanduleux est pour lui le R. ciliafo- pelala Kocb. I)u reste, l'auteur du Synopsis rapportait déjà au 7?. ci- lialo-pctala de Besser le R. resinosa. Ce dernier doit être rééludié attentivement et comparé avec le R. mollissima, dont il paraît extrê- mement voisin et n'est i)eut-être qu'une variété. J'en reviens au R. Arduennensis, qui , lui aussi , est rapproché du R. mol- lissima, mais s'en différencie : 1» par ses aiguillons bien plus allongés, grêles, toujours droits, même sur les rameaux florifères, horizontaux ( 4ir> ) ou relevés vei's le ciel (1) : ceux des R. pomifera el mollissima sont ordinairement inclinés ou un peu crochus, à base large; 2" par ses folioles minces, presque glabres, ordinairement glanduleuses sur les deux laces; Zv par la forme d(;s stipules supéri(Mires. Toute la [)lante oQVe une gracililé ne paraissanl point api)artenir au 7?. molli.ssima. Os différences el les antres caractères préconisés ci-dessus , rpii toutefois sont constants dans les nombreux pieds observés par moi , suffisent-ils pour élayer cette nouvelle création spécifuiuc? Quant aux caractères tirés de la pnbescence moindre et de la glandulosité des folioles , de la direction des lobes des stipules, ils peuvent n'être que des particula- rités individuelles ou de variété. Si cependant, en diverses régions, ils concordent toujours avec la forme des aiguillons, qui, pour moi, sont des organes de première, valeur, je serais assez porté à maintenir celte nouvelle espèce. Je regrette de n'avoir pu étudier les aiguillons du R. pomifera sur de nombreux pieds vivants J'ai dans mon jardin un buisson de cette espèce provenant de Grenoble, dont les aiguillons des tiges sont courts, inclinés ou un peu crochus, à base large; ceux des rameaux droits ou un peu crochus et ressemblant beaucoup à ceux du R. tomentosa. Dans le R. pomifera de la province de Namur (découvert dans deux seules localités, 5 ou 4 pieds), les aiguillons sont plus grêles, droits et hori- zontaux. Les aiguillons du R. mollissima paraissent peu différer de ceux du R. pomifera. Observations. — Je terminerai cet article par diverses remarques sur les caractères préconisés pour séparer et distinguer les formes de la section Villosae. Dans la plupart des Monographies et des Flores, les aiguillons sont très- mal décrits. Pour en bien saisir les formes normales , les types en un mot, il faut non pas les étudier sur un seul pied vivant ou sur des échantillons desséchés, mais on doit les examiner sur un grand nombre de pieds , tant sauvages que cultivés ; car ces organes varient beaucoup, et il arrive que ceux d'une même espèce diffèrent étrange- ment d'un pied grêle et malingre à un pied robuste. Pourtant chaque espèce a une forme d'aiguillons qui lui est propre et qu'on ne peut saisir exactement que par une étude prolongée et sérieuse. Ordinai- rement le bas de la tige des jeunes plantes porte des aiguillons droits (1) Ce relèvement des aiguillons s'observe sur certaines tiges el branches du R. tomentosa, el parait aussi parfois se présenter dans le R. mollissima ; mais dans ces deux espèces le cas semble accidentel. ( 414 ) (peu iiiipuitelVspèce clf iÎ06rt), les uns setaœs, les autres j-lus ou moins lobusles.et c'est plus haut et s«Hikmein sur les tiges de liios- .rées du R. tomentosa auct. et s'en distinguent par deux cai'ac- tères essentiels et plusieurs de second ordre : tiges droites et non recourbées au sonnnet; sépales -persistants sur le fruit jusqu'à sa chute et non simplement relevés, marcescenls, [mis caducs; aiguillons de forme différente; maturation plus précoce; coloration plus fon- cée des pétales, etc. D'autre part, ce peu de constance compromet l'existence spécifique des R. cuspidafa, R. dimorplia. R. subglo- bosa, R. Andrzeiouskii, R. mollissima Déséglise (non Pries nec Willd.), R. Scringeana Godron, R. minuta Boreau, R GrenieriiMé^- église, formes démembrées des R. tomentosa. mollissima et po- mi/era. En finissant, je demanderai ce qui distingue essentiellement le R. pomi- fcra du R. mollissima. L'inclinaison du fruit à la maturité est-elle constante chez le i)remier? Je pense que non. Quant à la forme des folioles, j'en ai parlé plus haut. D'après certains auteurs, le R.jiomi- /Vrrt serait un arbrisseau beaucoup i>Ius vigoureux. Les botanistes à même d'étudier sur le vif ces deux plantes feront bien de les sou- met Ire à un examen sévèi-e, afin de nous les faire mieux connaître. ( 4-16 ) Dans sa Monographie, M. Déséglise semble n'avoir pas remarqué les nombreuses petites glandes entremêlées aux poils de la face infé- rieure des folioles du R. pomifera. Ce caractère, aussi passé sous si- lence par plusieurs autres phytographes , est cependant notable, car ces glandes blanchâtres et peu apparentes à la vérité, sont tellement glutineuses que les folioles adhèrent fortement au papier servant à la dessiccation. Cette glandulosité est également propre, ce me semble, au R. Grenierii, forme intermédiaire, dirait-on, aux R. pomifera et mollissima. 18. Rosa tomentosa Sm. Var. CiNERAscExs (var. velutina olim), S. cinerascens Dumorticr FI. Belg. prodr., 95; Tinant FI. Lux., 25o [ex spec). — Folioles à dents simples ou quelques-unes chargées d'une dent accessoire. Ilab. — Haies, bois. — Rochefort, Louette-Saint-Pierre (province de Namur); Laroche, Grune, entre Hamaideet Redu (province de Luxem- bourg). Cette variété , présentant des fruits subglobuleux ou ovoïdes , à sépales caducs , parfois relevés et marcescents , plus rarement à sépales per- sistants , diffère seulement du R. tomentosa ordinaire par ses folioles à dents presque toutes simples au lieu d'être composées (5-4-den- tées). Semée dans un endroit ombragé et dans un autre exposé au soleil, elle a reproduit des arbrisseaux à folioles simplement dentées ou à peu près. Il est à remarquer que les types à folioles doublement dentées produisent très-rarement des variétés à folioles simplemcnit dentées, tandis que les types à folioles simplement dentées donnent fréquemment naissance à des variétés à folioles doublement dentées. Observations. — Le R. tomentosa, comme le R. canina , est une de ces espèces dont les nombreuses formes, depuis un demi-siècle, ont été élevées au rang d'espèce, mais d'où elles descendront tôt ou tard pour se réunir au type dont elles ont été démembrées par des phyto- graphes imbus de principes non consacrés par une longue expérience. Pour étayer ces formes et leur donner tm semblant de valeur, on a rapproché les caractères fournis par la vestiture des folioles , des pé- doncules et du fruit des caractères tirés de la forme de ces organes. Mais dans la nature, ces caractères de forme et de vestiture sont trrs- rarement concomitants ! Ainsi les formes glanduleuses à folioles et stipules parsemées de glandes plus ou moins nombreuses en dessous, à pétioles glanduleuse ,^et que j'ai réunies provisoirement sous le nom de var. gland ulosa , présc!)- lenl (les foiiohs dont la l'ornie est livs-vai-iable et des fruits variant ( 417 ) de la forme oroide-aUomjée à la forme exaclement globuleuse. En outre celU' giandiilosilé, parfois Irès-prononcée , va en diminuant graduellement et finit par disparaître d'une forme à une autre forme , (jui ne se disliiigueiit Tune de Tautn' que par un petit nombre de glandes. Les variations à folioles non (jlanduleuses, à pétioles peu ou point glan- duleux sont également très-variables, (piant à la ligure de leurs fruits. Ces formes non glanduleuses, pas plus que les formes glanduleuses, ne m'ont offert la moindre concomitance entre le caractère de glan- dulosité et celui de forme et entre la forme des folioles et celle du fruit, caractères cei)endant préconisés par MM. Boreau et Déséglise , pour distinguer leurs R. cu.spidata, dimorpha, tomentosa, subglo- bosa (an Smith??) , Andrzeiouskii. Quant au plus ou moins de persistance des sépales sur le fruit, rien éga- lement de plus variable, dans les différentes formes du type en ques- tion, que son fruit soit ovoïde ou globuleux, ses folioles glanduleuses ou non glanduleuses. Ils peuvent être relevés et marcescents jusqu'à la parfaite maturité, et même quelquefois persistants réellement; mais le plus souvent ils sont caducs et tombent avant la maturité du fruit. Kn disant persistants réellement, j'entends des sépales qui continuent à vivre pendant tout le temps de la maturation et ne se désarticulent jamais au niveau de leur point d'insertion, comme cela arrive pour les sépales marcescents couronnant le fruit à la maturité , mais S(^ détachant à la moindre secousse. Au Manuel de la Flore de Belgique, p. 32, j'ai déjà attiré l'attention sur ces divers degrés de persistance , et ma longue [>ratique des Roses me permet d'insister sur l'impor- tance des caractères fournis par la persistance ou la caducité des sé- pales. Ces caractères, comme on le verra plus loin, ne varient que très-accidentellement. Je me permettrai de m'étendre un peu sur ce point. Au commencement de ce siècle, la persistance et la caducité des sépales avaient déjà été prises en considération, et, dans ces dernières années, Pries (1) s'en est servi pour former des sous-divisions dans la section Caninae des Roses de la Scandinavie; seulement cet auteur n'a vu qu'assez im- |)arfaitement l'état des choses. Chez le R. canina et sa légion de formes glabres ou pubescentes, glan- duleuses ou iK>n glanduleuses, à dentelures simples ou composées, (i) Summ. leget. Scand., 1,42. ( 418 ) lis sépaUs sonl pénôriilomonl rcOéchls aiiî^silùl nims l'anllièso ol lombeiil plus ou moins tartlivenienl ; mais il existe eeilaiiies formes, ou uiieux certains pieds, dont les sépales wstenl étalés et persistent assez loiii^lemps sur le i'ruit , à la façon de ceux du H. micrant/ia. Parfois aussi ils se relèvent, et j'ai observé un cas de persistance véritable: c'clail sur les fruits de ein(| ou six pieds d'un Ji. canina à folioles gla- bres, siinpbnnent dentées, à pédoncules ft à fruits lisses. Os pieds croissant sur un coteau exposé au midi et dans une aire de deux an trois mètres carrés, paraissaient èlrt' maladifs, et les fruits, couron- nés parles sépal{>s verts, relevés [»Iun ou m<»ins connivents, reniVr- niaienl un petit noml)re de carpelles. Ceux du //. rubiçjinosa se relèvent assez promplemenl , couronnent le iVuit à la maturité et sont ordinairement marcescents. QueUiuet'ois ils deviennent persistants, c'est-à-dire végètent jusqu'à la complète ma- turité du fruit dont ils ne se détachent point: ce cas est accidentel et ne se renouvelle pas deux années de suite sur le même pied! Chez le li. (omentosa, ils demeurent d'ordinaire étalés horizontalemeni durant un mois et demi ou deux mois, et il n'est pas très-rare de les voir se relever et couroimer le fruit à la maturité, soit à l'état mar- cescent, soit à l'état persistant. Cette persistance, peu commune du reste, est accidentelle et varie d'année en année sur les mêmes pieds! Sur un aibrisseau, il peut arriver que plusieurs des fruits aient conservé 1(Mu\s sépales, tandis (|ue d'autres sont dénudés A (|uoi tient celte persistance accidentelle? Pour une forme très-cu- rieuse du if?, lomenlosa. distribuée par moi depuis trois ans. sous le nom de U intricala, je l'attribue à l'avortement de la majeure partie des carpelles. Les sucs , destinés au développement de ceux-ci , re- Iluent pro3)ablemeiit vers le tubecalicinal et de là vers les sépales. Ce 7{. iiilricata, que plusieuis botanistes instruits considèrent comme une espèce distincte, présente des folioles à dents simples ou à |)eu près, non glanduleuses en dessous, ainsi r(ue les stipules, des pétioles peu ou pas glanduleux , des fruits d'un beau rouge, gros, ovoïdes, rendes et arrondis à la base. Chez les U. spiiiulifoJia , roronafa , Sahaiida, Arduenneusi.s , moUi.s- .^'nwn^i pomifcra et les autres espèces à sépales persistants, cette persistance est constante et tient à l'organisation particulière de ces l\|ies. 10. Ko^a riiliig;ino.«i;i L.; Tratt. Ros. mo/^or/r. , I! , 82; Sm EikjI. FI., Il , ."îH^i; Fries iVor/7. , 1;>:); Lindl. /?o.n\ monof/r . iO ( var. ce); Rc!d>. ri. c.rr , 50H2 (excl. var. 3): Hol. FI. Mas , éd. 2, ^ryl {c\c\. var. H, ( 419 ) ot C); Tlook. Tirit. FI. M- ', l'>n ; C-i'op. Man. FI. Mf/., Vr2; Coss.ol Gcnn. FI. Par., éd. 2 , -210 ; /?. psciido-ruhigino.sa U-}. FI. Sp., 1 , 2^20 ! ; /î. «r/i- bellaln , Trait. /. r. . 11 , .'m; Lej. Rev., 961 ; Sni. Engl. liot., t. 991 (714) ; Hod. /?o.sTS, 1^ 95 ot 11, 97; Sonuge Uoses (lesscclin'.s , u"" 7 ctiO!; Wirl;.;. Ilerb. pi. crit., sclccl.. ii"^ 570, 171. Arlu-isscau toujj'a : liges de ramiée droites, roules, à aiguillons iné- gaux, les uns robusies , crochus, très-dilatés à la base, les autres droits ou presque cl roi (s , ijrries , sclacés , très-nombreux; sépales se redressant après ïantjièse: corolle criiii rose vif. slyl<»s pubes- cen/s ou hérissés: IVnit onliitaireinenl gros, d'un rouge orange, couronné par les sépales marcescents, ^\\m goût fade et désagréable après les premières gelées. jjab. — Coteaux arides, bois, haies. — Çà et là dans tontes nos pro- vinces, mais surtout répandu veis la partie méridionale du pays. Il disparaît dans certains cantons, oii il est remplacé par l'espèce sui- vante. 20. Kosa inici-asitha Sm.î Engl. liot., t. 2-490 tjlô) ; Sm. Fngl. FI., 11 , 587; Trait. Bos. nionogr. , 11 , 135 ; Uclib. FI. exe. , 5985 ?; Hook. Bril. FI., 159; li. nemorosa Liherl in Lej. FI. Sp. , 11 , 51 1 , B. Libertiana Tratt. /. c, H, 80; B. rubiginosa (excl. var. A et C). Hol. FI. Mos , é(l . 2 , 25o ; R ed . Boses , 1 1 , "25 ? Arbrisseau lâche; tiges de l'année /?e.aîMei^çe.s et recourbées au sommet, à aiguillons égaux, tous crochus , dilatés à la ba.^e; sépales réfléchis après l'anthèse , puis étalés, tombant avant la maturité du fruit; corolle d'un rose pâle; styles ordinairement glabres, rarement un peu pubescents; fruit ordinairement petit, rouge à la maturité, non couronné par les sépales marcescents, acidulé ai)rès les premières gelées et ayant le goût de celui du B. canina. riab. —Coteaux arides, bois, baies. — Provinces de Namur, Luxem- l>onrg, Liège. l'.n I5eigielil comme un i)ois , tantôt ovoïde et de grosseur moyenne. J'ai tout lieu d'espérer ((ue ces observations et ces diagnoses feron( a{)précier plus sainement ces deux types, qu'on ne sera i»lus tenté de réunir, C(mime l'a fait Lindley, et dont on ne déci'ira plus prle-mélc les dinérentes formes devenues espèces. Ces Rom doivent être tout d'abord bien étudiés sur le vif, afin de pouvoir remarquer le port des arbrisseaux, l'odeur des folioles, la couleur des pétales et la saveur du fruit. Le R. .sepium Thuill, quoique ne l'ayant étudié que sur un petit nombre de pieds vivants, l'espèce étant rare en Belgique (1), me paraît très- voisin duii. micrantha, dont il pourrait bien n'être qu'une variété remarquable. Il en a le fruit et les styles ; mais les caractères de pédon- cules glabres et de folioles atténuées à la base ne sont pas toujours concomitants : des pédoncules glabres se rencontrent avec des fo- lioles identiques avec celles du R. micrantha. Plusieurs Roses rubigineuses sont dites à styles un peu en colonne à la hase. N'est-ce pas là un caractère illusoire et existe-t-il ailleurs ({ue dans les fruits verts ou mûrs des échantillons desséchés? Il est à remarquer qu'en se desséchant, les fruits, et surtout les fruits encore verts, des R. micrantha et R. tomentellahénvàn, se contractent en lais- sant à nu le sommet du faisceau des styles, qui paraissent alors former une colonne courte, mais n'existant point dans la fleur ou le fruit à l'état de vie. Je termine cette suite d'observations en exprimant l'espérance de voir ce beau genre étudié avec méthode , et surtout avec ce bon sens sceptique qui attend patiemment avant de se prononcer. Des études approfondies, faites dans un pays riche en espèces et en variétés, viendront, j'en suis persuadé, confirmer mes idées de réduction et dimimier considérablement ces fausses espèces de livres, véritables (1) Elle se trouve entre Wavreille et Han-sur-Lesse , Ave(prov. de Namur) , Westerloo (prov. d'Anvers. - Devos \] ; Gendbrugge (Flandre orientale. - Scheld- weiler ! . ( 4-22 ) absiraclions failes par des esprils prévonus ou pressés tlVii finir. On pourra, à ce propos, nie reprocher d'avoir ici même proposé deux espèces nouvelles, (]ui peuvent fort l)ien n'être que de simples formes d(» types tléjà connus; mais je répondrai que la |)remière, le B. coro- nata , n'est maintenue que provisoirement, et (jue la seconde a reçu un nom, a(in d'attirer sur elle l'attention des amateurs. D'ici à quelques années, j'ai)porlerai de nouveaux faits à l'appui de ma ma- nière de voir, alors (|ue mes semis de Koses, commencés il y a déjà trois ans, m'auront donné une seconde ou une troisième génération, .le dois néanmoins avouer avec franchise que ces preuiiers essais de culture n'ont produit aucune modification notable chez les nombreu- ses variétés ou espèces nouvelles semées, du moins en ce qui con- cerne les dentelures des folioles et leur vestiture. En finissant , je poserai cette question : Pourquoi les espèces des genres ïio.saol Huhds , par exemple, se sont-elles ainsi multipliées si déme- surément, tandis que la plu]>artdes autres genres à espèces herbacées vivaees n'ont pas suivi une égaie i)rogrcsslon ? M. Lecocq(l) répondra que cela tient à la Jeiiuessc de l'fispi'ce, et que, dans les deux genres - précités, les formes sont jeunes, sont en train de se multiplier et que leuis produits seront tôt ou tard fixés, comme le sont d'autres formes jtlus anciennes, aujourd'hui généralement admises comme espèces, (|ui , ayant cessé de produire , reconnnenceront néanmoins leurs transformations, si un boni versement géologique vient à changer de nouveau les conditions physjcjues de notre terre. Cela peut èiie vrai , mais je n'admets point cette idée, et je pense quecedémemlne- ment des vieilles espèces doit être attribué au caprice ou plutôt aux recherches spéciales des phytographes, qui parviendront, d'ici à peu d'années , à multiplier les espèces dans chaque genre indistinctement , comme ils l'ont fait déjà pour les Thaliclrum, les P^iola, les The- siuin, les SaUr, genres où l'espèce est jeune , au dire de l'auteur cité. Quant aux Rubus et aux Rosa , la multiplicité des espèces nou- velles tient, selon moi, à leur natiu'e ligneuse et à la facilité de pouvoir distribuer un grand nombre d'échantillons de la plus légère forme, et de pouvoir étudier cha(iue variation pendant un temps illi- mité, ce qui ne peut souvent avoii' lieu pour des plantes vivaees herbacées, qui disparaissent tôt ou tard et sont aisément perdues de vue. Qu'on examine, sous un point de vue analogue, la plupart (h*s (1) kimfpx sur In f/porimphio hotariiquo do }' Europe ; ISrii, I , 201 . ( m ) i;(.'mvs lecriiiiiR'iil iloiHfnil)iv.-«,el on iccoiiiiaUra que ruiic ou lautro causo, coiiinie la vri;clalion eu loulVes ou on groupes nombreux, a l'avonsé Télude ilc leurs espèces et a permis une large tlistribution île spécimens de leui-s dill'éienles lurmes. H ne s(;ra pas superllu d'ajouter ({ue les Hoses en Heurs doivenl être recollées enlie huil cl on/e heures du malin el préparées sur piace. Après la dissémination du pollen, favorisée par les abeilles el les bourdons, les [lélales deviennenl Irès-caducs el se détachent , (juoi t(u\)n fasse, pendant roperalion du desséchemenl. -1. iSo.sa arvcBt»i!« 1^., et plur. aucl. Var. UiSEiU'.vï.v. — Folioles à dents composées (:2-ô-denlées). Hall. — lîois, coteaux [)ieri(ax. — llocln-fort, Hau-sur-Lesse (prov. de Namur). Dans la section Sijmsiijlac , celte forme a la même valeur que plusieurs espèces nouvelles de la ^idcûowCanhiac , el son type me i»araîl devoir oftrir un certain nonibie d'autres formes analogues aux nouvelles esj)èces démend)rées du 7^ canina. ±2. BOiiilohiiim laiiccoiittum Sél). el Maur. ; Gren. el Godr. FI. Fr. , I , o81 ; Kirsch). FI. AU., 1 , 267 ; Lloyd. FI Oue.sl, 161 ; Hook. Jiril. /■'/., éd. 7, ti9: liabingl. Man. , éd. i, 117; Wirlg. FI. (1er preus.^. n/u'inpr., 175; Bor. FI. Centr., éd. ô, 2i0; Garcke FI. DeiUsch., éd. 5, 158; Schuitz Herh. nonn., n"266. Tige de deux à six décimètres, simple et ordinain-menl ascendante à la base , pubérulente surloul au sommel , souvent rougeàtre inférieure- menl, ainsi que les feuilles inférieures, cylindrique ou présentant rarement 2 à 4 lignes saillantes. Uosetles automnales à axe peu al- longé, à ïmïWea péliolées , étalée-'^. Feuilles radicales nombreuses, rai>prochées, desséchées au temps de la tloraison ; les caulinaires portant pour la plupart a leur amelie des bourgeuns ou de pelits rameaux feuilles {i) , à Wmhv nblo)Kj , mmenl d'égale largeur dam les deux tiers de sa longueur , alténuées au sommel el un peu ob- tuses, à base ordinairement non élargie, cunéiforme ou un peu ar- rondie, atténuées en un pétiole assez- long (5-8 mill.), si ce n'est les supérieures, denticulées sur les bords, légèrement pubérulenles, d'un verl gai. Grappes llorifères un peu inclinées avant l'anthèse. Stigmates étalés en croix. Fleurs assez petites, blanchâtres, puis devenant un peu rosées. Capsules pubérulentes-blanchàlres, char- (l) Celle parliculaiilé i'ol bvrve parfois ches YE. cvlliituitt. ( 42i ) gées (Je poils ciépus ciUremèlés de poils en massue. Viv. Juin-jiiillel. Ilab. — Rocliers, bois montueux (grès el schiste). — Heioek (pvov. (le .Naimir, 1861); entre Kenioiiehamps el >'oncev(nix (prov. de Li('ge, 1856). En signalant celte espèce en 1859(1), je conservais des doutes sur sa légitimité, el c'est pourquoi je m'abstins delà décrire Au commonee- ment du mois de juin passé , je la revis en extrême abondancie dans une vallée latérale de la Lesse, où je pus Tétudier à mon aise (M m'assurer combien peu mes doutes étaient fondés ; car rien n'est plus tranché el plus caractéristique que cette belle forme, (pii ne peutèlre confondue avec aucune variété de YE. montanum. A la station d'He- rock, ces deux espèces croissaient pèle-méle sans confondre leurs diverses variétés ou variations. Pendant ces dernières années, on a beaucoup discuté sur les Epilohinm. sans pouvoir encore élucider complétenK^nl les espèces de ce genre. La forme en question, quoique généralement adoptée, est mal décrite, el les diagnoses ne concordent pas entre elles. Ainsi plusieurs auteurs décrivent la tige cylindrique, d'autres la disent anguleuse : d'oi'di- naire elle est cylindrique , mais i)eut présenter deux ou quatre lignes saillantes faiblement marquées chez les pieds robustes. Le caractère de l}ge dressée dès la base n'est point exact, el je pense, d'après rallongement , faible il est vrai, des rosettes en automne, que la tige doit être souvent ascendante inférieurement. Quant aux fleurs, elles deviennent peut-être d'un rose vif au midi de l'Europe ; mais dans le Nord (vallée du Rl.in , Vosges, département des Ardennes, Bel- gi(fue), les pétales sont blanchâtres, puis prennent en se desséchant une teinte d'un rose un peu brunâtre ou d'un rose tendre, à peu près comme ceux de VE. roseiim (2). Le caractère de fleurs penchées avant ranthèse paraît moins sensible que dans VE. montanum , et a souvent disparu sur les spécimens desséchés des herbiers. Le faciès de cette espèce est tout différent de celui de VE. montanum , dont il paraît différer, ainsi que je le dis ci-dessus, par la curieuse agglomération des feuilles desséchées à la base des liges fleuries (5) , (1) A'ofes,fasc. I, 12. (2) Celle même coloration existe sur des échanlillons cullivés à Thirsk que m'a «Mivoyés M. Baker el qui provenaient de graines de pieds sauvages recueillis dans le Gloucestershire. (3) Celte parlicularilé est peul-(îlre accidentelle. ( .425 ) l»:ii' d«'s bouigeous (m dos innieuiix leuillés se dévoloppaiH conslam- inciil à l'aissclh' de clia(|iK' feiiillo cauliiiairo, cl ciiliii par la coloration parlii'ulièrc des llours avant cl après la dessiccation. CtïpiMidanl ce <|in j)araitle mieux la diirérencier jusqu'à ce jour , au dire des auteurs, ce sont ses feuilles oblongues, ordinairement (1) aussi larges vers le sonunet qu'à la base, assez longuemeul pétiolé«?s et non courtenK-nt pétiolées ou presque sessiles , ovales ou ovales-lancéolées, élargies à la ))ase et insensiblement atténuées jusqu'au sommet. Le sommet de ses tiges est plus imbérulent-])lancliàlre que dans VE. monlanuni. Des différences existent probablenjcnl aussi dans les graines, qui sont plus petites et d'une coloration, semble-t-il, particulière. Une élude comparative approfondie de ces deux plantes révélera d'autres carac- . tères encore; car les êtres réellement distincts se séparent toujours les uns des autres par. un ensemble de caractères nombreux. Quand l\E. lanceolatum est rabougri , ses feuilles perdent assez souvent leur forme allongée, pour prendre, à peu de chose près, celle des feuilles de VE. montanum. Quoique devenant de plus en plus rare vers le Noid , celte espèce e.st néanmoins assez abondante dans la vallée du Rhin (Prusse-Rhénane), et se retrouve jusqu'en Westphalie ; mais elle n'a point encore été signalée en Hollande, et elle n'existe en Angleterre que dans le Sud. M. Callay l'a observée sur les escarpements schisteux de la vallée de la Meuse, dans le département des Ardennes. ^5. Kpilobiiim coUiuiiiii Gmel.; Godr. FI. Lorr., 2"»- éd., :27o; Ror. FI. Centr., 5"^« éd., 24Q. E. nutan.s Lej. Revue, 76; E. mcnlanum |3 collinum Wirtg. FI. der prema. lUieinpr., 175; Schultz Herb. norm., n" 264. Hah. — Rochers schisteux. — Houlfalize (province de Luxembourg, 1857). Longtemps j'ai considéré cette plante connue une simple variété de VE. montanum: mais la culture à laiiuelle je l'ai soumise m"a fait modifier cette opinion, et je pense aujourd'hui qu'elle pourrait bien constitue»' une espèce distincte, dont les caractères n'ont pas encore été exactement saisis et exposîis. Si on excepte le faciès de la plante , la petitesse habituelle de ses parties, feuilles, fleurs et capsules, les (1) Je dis orcZ*MatVe»ient, parce qu'il peut arriver , dans certains échantillons et, enlre autres, dans plusieurs spécimens publiés par M. Schultz, dans son jHer6arm»( normale, sous le n» 206, que les feuilles , tout en restant normalement pétiolées, ne présentent pas la forme allongée qui les caractérise. ( /r2G ) fiuaclèirs luccouisés jusquici, comme j'ai \m m't'ji assui<'r paria cullure et par l'élude de spécimens de provenances diverses, nie pa- raissent peu constants : tels sont ceux de fcuill(\s alternes et de tige lamiliée. Ce dernier caractère ne senible touteluis jamais se présenter elle/. VE. monianum. Cette forme , dont l'étude est devenue plus dil- liclle encore depuis rélalilissement d'une nouvelle espèce voisine (1), léclanie donc toute Tattention des observateuj's. l.a forme recueillie -ii Houlfalize était de taille fort petite, à tige sim{»le , sans bourgeons ni rameaux feuilles à raissolle des feuilles caulinaires, à feuilles ovales, petites (la miniature de celles de VE. monlaniDii type), opposées à la base et à la partie moyenne de la lige, alteines au sommet. Lu pied sauvage transplanté dans mon jardin a donné des liges plus élevées, Irès-raniiliées même dès la base et à feuilles plus amples, subsessiles ou courtement pétiolées. Deux semis consécutifs ont également [>roduit des indiviilus plus roiiustes que la plante spon- tanée, mais conservant un faciès propre et différent de celui de VE. monlunum. Certaines variations de ce dernier, à tiges basses, à feuilles petites, sensiblement (.'étiolées, à base du limbe atténuée en coin plus ou moins allongé, reviennent i»romptement au type parla cullure. Ces variations, croissant d'ordinaire sur les rocîiers, consti- tuent peut-être VE. coUinuui de plusieurs Flores. "li. iOpiloliiiiiu l.amyi V. Scliult/ Ardi. de FI., oô; Gren. et Godr. /•'/. />., 1, o79; Bor. FI. Venir., ô'"^' éd., ±H ; Godr. FI. Lurr.. ^2"'^ ed , "272; V. SchulU Herb. norm., n" :27I , 271 '^'S 271"^^' . Hab. — Fossés, talus des routes (terrain siliceux). — Hocheforl, Bure ([Movince de Namur). Doit exister çà et là un peu paitout. le ciois le reconnaître parmi des échantillons ([ui m'ont été envoyés de la Flandre orientale, sous le nom (VE. telragontini. Voilà une plante sur laquelle on a déjà écrit de nombreuses pages sans que les pliytographes soient encore parvenus à s'accoi'der sur son compte ; les uns la disent une esi)èce, les autres la donnent comme une simple variété. Ainsi M. Lloyd (2) la considère comme une variété de VE. lel rayon uni ; M. iMiehalel (ôî, après en avoir examiné de uum- breux s[)écimens autlienti(jues, provenant de l'auteur inèmcuic l'es- (1) UE. Lurainbergianum Schultz Herb. nonn., »" -26b, et Arch. de FL, u» 275. ['2j Flore de l'utiesl de la Fr. , 10-2. (3) Obser entions sur la véyétalion des Fptiobex , in liull, soc. bot. Fr., aoI. Jl , 731. ( 4'27 ) pèce, M. Scliully. , la réunit à IJJ. IctKnjonuin luimiir iroii claiit (lu'uiie race appauvrie. MM. Grenier, ('.(Klroii el l'orean, au euiilraiic! , . relèvent au rang d'espèce. Tout en reconnaissant chez VE. Lami/i , (lue j'ai soii^neusenienl cludiê, tant à rèlat cultivé, l'ayant proi)agé de graines provenant du jardin do Grenoble, qu'à l'élat spontané, tout en reniar(|uant, dis-je, dans son port (luekjue chose de particulier et (lui le t'ait distinguer de 1'/:. letragununi type, je suis assez enclin à le juger tel (|ue l'ont fait MM. Michalet cl Lloyd. Connue les auteurs le disent fort bien, les feuilles de cette fornie sont plus larges et plus courtes, à base arrondie et rétrécic en un i)éti(»Ic api)arent, dont les boids seuls concourent à la formation des lignes décurreutes. Celte diiterence eu entraîne une autre, celle d'avoir les lignes de décurrence moins saillantes. La tige, les feuilles el les cap- sules sont aussi plus pubérulentes, et 11 semble qu'il y ait une dJHé- rence dans la forme ûo l'intlorescence et dans celles des capsules, qui sont d'ordinaire plus toruleuses. Ces différences se remarquent assez aisément quand on a sous les yeux les types des deux espèces, mais on est i)arfois très-embarrassé pour déterminer les formes obscures paraissant les relier l'une à l'autre. Par un semis lVE. tclrcujonum type, fait dans un lieu frais et ombragé, j'ai obtenu des pieds dont les feuilles s'étaient élargies à la base, et avaient ainsi perdu leur forme étroite si remarqual)ie, et le limbe des inférieures s'était étiré à la base en un pétiole l)ien apparent, dont les bords seuls produisaient les lignes saillantes de la tige. In des pieds proveiuis de ce même semis et dont la partie supérieure de la tige avait été détruite, a produit sur son collet ou à ses nœuds les i)lus inférieurs un grand nombre de rameaux tlorileres et des stolons feuilles lessemblant à ceux de VE. obscurum. Quant à la reproduction particulière de VE. Lamyi , sur laquelle M. Schultz a tant insisté, je pense qu'il n'y a pas lieu de s'y arrêter: cette forme se reproduisant exactement comme 1'/:. tetrayonum. La délicatesse de ses rosettes contre le froid de l'hiver, dans certaines stations, lient à des causes probablement locales. En Belgique, les ro- settes des pieds sauvages et des pieds cultivés suppoj-tent les rigueurs de l'hiver comme celtes des autres espèces; il en est de même en An- gleterre, au diie de M. Babington. Pour la végétation des Epilohium, je renvoie à la notice de M. Michalet indiquée précédennnent, dans laquelle sont bien décrits les divers modes de reproduction par rosettes ou par stolons. SciEXCES. — Année ]S(S± 31 ( 4-28 ■) Chez plusieurs espèces à roseltes sessiles, ces organes s'allongent par- fois en courts slolons, ainsi que je Tai ol)servé clans les E. tetra- gonumel molle. C'est peut-être un semblable allongement accidentel qui a donné lieu à rétablissement de VE. sylvaticum Boreau FI. Centr. , 5™^ éd., 259. ). Kpilobiiini palustre L. Var. Latifolium {E. ligulaium Baker in Phytoloçjisl , 18o7, p. iS). Plante robuste; feuilles caulinaires moyennes larges (8-10 mil- limètres), longuement atténuées aux deux extrémités, superfi- ciellement snmées-denticulées, à limbe quelquefois brièvement décurrent sur la tige. Hab. — Marais spongieux. — Entre Ascii et Helchleren (province de Limbourg). Cette variété a quelque chose d'assez remarquable ; toutefois , sauf son port robuste, ses feuilles longues et larges et parfois courtement dé- currentes sur la tige , ce qui peut arriver, je pense que , dans toutes les espèces dites à tiges cylindriques, tous ses caractères spécifiques sont ceux de r£'. palustre. J'ai semé de la graine enlevée à des spécimens de VE. ligulaium en- voyés par M. Baker et j'ai obtenu , à l'exception d'une différence dont il sera parlé ci-après, VE. palustre type. Cette nouvelle espèce a perdu ses grandes proportions, sa tige est devenue cylindrique, sauf deux petites lignes de poils partant du point d'insertion des deux feuilles opposées et simulant deux lignes saillantes entre les nœuds inférieurs. Les curieux stolons de VE. palustre se sont également développés à l'automne. A l'état sauvage, cette variété a souvent la base de sa tige rampante et profondément plongée dans la tourbe ou la vase, mais étant cultivée, elle reprend une tige dressée dés la base. Chez r^". palustre , outre ses stolons si caractéristiques , malheureuse- ment trop peu connus et manquant à presque tous les spécimens con- servés en herbier, il se développe aux nœuds inférieurs d'autres stolons terminés non par une agglomération de feuilles ou écailles épaissies formant une sorte de bulbille, mais par une rosette de petites feuilles étalées. L'axe de ces stolons feuilles est plus épais que celui des stolons bulbifères , qui est filiforme, et les petites feuilles insérées sur sa longueur sont plus développées : les uns et les autres s'enraci- nent à tous leurs nœuds. Ces stolons à rosettes forment le passage des stolons à bulbilles aux rameaux inférieurs de la tige. Déjà nous avons reconnu chez VOœalis stricta l'existence de deux espèces de stolons. ( 4^9 Observation sur les graines des Epilobium. — 11 est étonnant qu'on n'ait point encore pul)lié jusqu'ici une bonne description des graines des Epilobium; car, suivant les espèces, ces organes offrent des diffé- rences sensibles. Ayant examiné scrupuleusement, au moyen d'une forte loujie, les graines d'un grand nombre d'échantillons, je suis resté convaincu de la possibilité de s'en servir avantageusement pour établir des caractères spécifiques, et si je n'avais craint les erreurs pouvant résulter d'une élude laite sur des objets secs , j'aurais tenté d'exposer ici les différentes formes qu'elles affectent dans les espèces de ce pays. Déjà MM. Cosson et Germain se sont appesantis sur la forme des graines de VF palustre, dont le testa se prolonge au niveau de la clialaze, oii il constitue un rebord mince, semi-circulaire, sur le bord postérieur duquel est insérée Taigretle. D'ordinaire l'aigrette de celte espèce se détache avec peine et non tout d'une pièce, ainsi que cela a lieu chez les E. montanum, collinum, lanceolatum, roseum , telragonum , Lanuji, et, par suite, au lieu de tomber dans l'herbier, elle demeure adhérente à la graine. On peut même , sans s'assurer du prolonge- ment du testa, reconnaître la graine de VE. palustre en constatant l'adhérence de l'aigrette sur le fruit nmr. Dans les espèces citées ci-dessus, raigrelteest caduque et se détache aisément et tout d'une pièce. Chez VE. ligulatuui, rapporté ci-dessus à VE. palustre , l'aigrette, tant dans les spécimens envoyés d'Angleterre que dans ceux provenant de semis , se détache assez souvent avec une certaine facilité et d'une seule pièce; le prolongement du testa semble aussi moins allongé Cette différence est peut-être accidentelle et ne me semble pas dé^ noter un produit hybride, comme le pensait M. Babiugton (1), parce (jue la plante, selon M. Baker (:2) , croît en abondance et sans mélange d'autres espèces du même genre. CiC prolongement du testa et la persistance de l'aigrette chez VE. pa- lustre auraient Aix, semble-t-il , éveiller l'attention des observateurs sur la forme des graines dans ce genre. L'aigrette est sessile chez les E. Lamgi, telragonum, roseum, lanceolatum , collinum et monta- num; mais, suivant les espèces, elle est insérée tantôt plus latérale- ment , tantôt plus au sommet de la graine , et la cicatrice qu'elle laisse en toisant n'est pas la même pour toutes les espèces. (1) Phytvloyist , 1858, pp. 366 et 463. (2) Ibid. ; p. 404. ( 450 ) Il resle à faire pour le fruit des Epilobium co ({uc M. Des Moulins a si bal)ilenient fait pour les akènes des Carex (1). i2G. «Syosotis linguïata Leliiii. ; Gren. et Godr. 7-7. F/-., 11, o-29; jjor. /•Y. Cent):, 3™'- éd., 461 ; M. caeapilosa G. F. Scliullz; Lej. Camp. IL lielfj., I, 101 ; VDH. Prodr. FI. Mt., 157. /lab. — Marais, prairies liumides. — Marche (province de Luxciidniurg); Wegnez (province de Liège); Zonhoven (province de Linibourg). G<*tle forme, probablement beaucoup moins vulgaire que le M. palu-s- tris, se trouvera sans doute çà et là dans tout le pays. >"en ayant point fait une étude approfondie et ne Tayaut pas cultivée, je n'ai pas d'opinion arrêtée sur sa valeur, et je me contcjiterai de dire, avec les auteurs, "<" éd. , 400; Hook. Brit. FL, 7'"^ éd., 355. (1) On Ihe biennal duration of Ctnoglossum montatsum ; Phytologist, 1860, ( 434 ) Hab. — Bois montueux (calcaire).— Environs de Tillf — Hony et Méry — (province de Liège. — Ahhé Strail et C. Malaise, 1856; Ed. Morren, •lKrr2). Celle station me paraissant quelque peu suspecte, j'ai omis à dessein, ilaiis le Manuel de la Flore de Belgique , de comprendre le Melittis au nombre de nos plantes indigènes. D'après une indication vague de M. Dumortier (1), il paraîtrait avoir déjà été découvert dans la pro- vince de Liège, par Dossin; toutefois Lejeune (2) ne le renseigne qu'à litre d'espèce exclue. M. Mathieu (5), de son côté, le signale dans les bois montueux de Luxembourg , mais cette indication n'est point Fondée ; car , dans de nombreuses courses que j'ai faites à travei's lout le Luxembourg, je ne suis jamais parvenu à le trouver, et aucun botaniste, à ma connaissance, n'a été plus heureux. L'espèce en question s'élève peu, vers le nord, au delà du oO^ degré , si ce n'est en Angleterre. Abondante çà et là dans le centre de la France , elle est encore commune dans le domaine de la Flore de Paris , mais conmience à devenir raie en Lorraine. Elle est très-rare en Allema- gne et encore ne l'ohserve-t-on (jne dans le centre et au sud de ce pays. On ne l'a point jusqu'ici constatée dans la Prusse rhénane ni en Hollande. Le genre de celte belle Lal)iée appartient à la tril)u des Lamioideae cl est voisin des Lamiuni. >2. rappa Kotsch^i Boissier. Celle espèce de l'Asie Mineure, qu'on sera peut-être étonné de voir comprise dans ces noies , me conlirme de plus en plus dans ma façon d'apprécier les espèces de ce genre, qui ont déjà fait l'objet de mes études antérieures (4). A ce propos , je reviens sur le sujet, parce que plusieurs phylographes, et même de très-habiles (5), coiitinuent à envisager nos Ijois espèces comme des variétés dérivant d'un type unique et qu'en outre les auteurs qui les adoptent s'obstinent aussi à les décrire incomplètement. Je vais exposer le résultat d'observations faites depuis 1859, et je terminerai cesconsidéraiions par la diagnose de la plante précitée. (1) Florida Be\(jicn , 44. (2) Compendium FInrae Belgicae , Il , 2^4. (.'l) Flore générale de lielyiqve , 1 , 421. (4) Vid. ^oles, faso. I , l.'i (18,^9). (5) Vid. Coss. et Genn FI. Par., éd. -2 (iSr.t). ( 435 ) Autérieuremenl à mon travail, M. Habington , dans un mémoire (1) doiil je n'avais pas eu connaissance, avait déjà éveillé raltcntion sur la forme des corolles chez le L. fomenlosa , mais il ne paraissait pas avoir remarqué la singulière àecreseence de leur base et l'existence de glandes sur la partie supérieure. D'autre part , dans une note pu- bliée en 1858, par laquelle il combat une assertion d'un botaniste allemand, M. Nit/clike, qui considérait les L. inUninedla Lange {nub Arctio) et L. pubcns Babingt. {suh Arclio) comme des hybrides des L. major el minor et des L. minor et tomentosa, dans cette note, dis-je, il expose des caractères tout à l'ait nouveaux : ceux tirés du pétiole des feuilles radicales, qui est tantôt plein, tantôt concave. D'après lui, ce serait le révérend W. W. Nevvbould qui, le premier, aurait eu l'idée d'examiner le pétiole des feuilles radicales sous le rap- port de leur consistance. Nos espèces, y compris le L. Kotschyi, ont les pétioles des feuilles radi- cales toujours creux . à l'exception du L. major , qui les a pleins, quel que soit l'âge ou la force des feuilles. Au dire de M. Dabington, il paraîtrait que le L. tomentosa présente, en Angleterre, des pétioles pleins. En présence de cette contradiction ou plutôt de cette varia- bilité , il sera prudent de s'assurer de nouveau si l'espèce a bien réel- lement des pétioles tantôt creux, tantôt solides. La forme extérieure a aussi offert, paraît-il, des caractères différentiels. Quant à la forme, il est probable que les feuilles présentent également des signes distinctifs, mais je ne lésai point assez étudiées pour en parler judicieusement. Je passe maintenant à l'hiflorescence qui, quoique assez bien décrite par divers phytographes, est généralement mal saisie et comprise et aussi maHiguréc (2). Cela tient en grande partie à l'étude qu'on en fait sur de sinii)les rameaux ou au moyen de figures défectueuses. Chose digne de remarque, c'est que l'inflorescence tend à se porter de plus en plus vers le sommet de la tige et des rameaux en passant du L. minor au L. Kotschyi, au L. major , imis au L. tomentosa. En effet, chez celte dernière espèce, les c^\>\\\\\qs très-nombreux , placés à l'extrémité de la tige et des rameaux , forment des corymbes plans et la partie inférieure des ramifications est dénudée , à capitules (t) On the Brilish species o/" Arctium (in Trans. Bot. Soc, 18S6 , V, 104). '2) Les planches 80 et 81 des fcnvps fie IVI. Reii-henbafih sont mauvaises et ne peuvent qu'induire en erreur. ( 456 souvent plus ou moins avortés. Chez le /.. major, dont riiittorescence se rapproche beaucoup de la précédeute, les capitules supérieurs de la tige et des rameaux sont moins nombreux et constituent des co- rymbes moins plans; en outre, les ramifications sont moins nues intérieurement. En ce moment , je n'ai pas sous la main des spéci- mens assez nombreux et assez complets de ces deux plantes pour exposer en termes rigoureux les proportions relatives des pédoncules et leur disposition. L'inflorescence du L. Kotschyi est intermédiaire entre celles des L. major et minor; les pédoncules supérieurs de la tige et des rameaux, terminés par 2-0 capitules, forment des corymbes arrondis, et les pédicellessont^2- 1 V'2 plus longs que les capitules (1), et non 1-2 fois plus longs, comme dans le L. major. Les ramifications , plus dénudées à la base que chez le L. minor, forment, par leur ensemble sur chaque rameau , une panicule ovale et non une pani- cule racémiforme plus ou moins étroite. Dans le L. minor et ses variétés, l'inflorescence se concentre bien moins vers l'extrémité des axes : les pédoncules supérieurs , ordinairement simples ou unicé- phales, forment des grappes terminées au sommet par 1-5 capitules, qui se dépassent chacun d'au moins la moitié de leur hauteur. Une étude attentive de l'inflorescence chez les diverses variétés de ce dernier m'a démontré que la brièveté ou l'allongement des pédoncules et des pédicelles dépendaient de la faiblesse ou de la vigueur des pieds , et aussi de l'avortement ou du développement de certains capitules sur les ramifications. Chez ces diverses espèces , ce qui se produit au sommet de la tige et des rameaux se répète en petit à l'extrémité des ramifications, c'est- à-dire des axes tertiaires. Malgré ces explications déjà longues sur l'inflorescence, je serai peut- être difficilement compris : il aurait fallu qu'elles eussent été accom- pagnées de figures. Ces divers modes d'inflorescence , quoique distincts pour chaque espèce, varient cependant plus ou moins, à cause des avortements se produi- sant sur les individus malingres ou peu vigoureux II faut surtout se mettre en garde contre les pieds ayant été broutés ou fauchés, et dont les repousses d'automne présentent des inflorescences tout à fait anomales. (1) En ne comprenant point dans la longnenr des capitules la hauteur des écailles réfléchies. 457 ) Examinons les capitules, organes qui paraissent varier notablement d'une espèce à l'autre. Dans le L. tomentosa, ils sont fortement ombiliqués pendant l'antbèse, ils le sont moins chez le L. Kotschiji, tandis que ceux des L. major et minor ne le sont ordinairement pas du tout (1) , et le deviennent seulement un peu pendant la maturation. Rien n'est plus variable que leur volume dans la même espèce, quoiqu'ils aient en général une grosseur normale particulière pour chaque type. Ainsi les plus gros sont ceux du L. major, viennent ensuite ceux du L. Kotscluji ? , ceux du L. tomentosa et enfin ceux du L. minor. Chez le L. pubens, du moins à en juger d'après la plante de Belgique et des échantillons authentiques récoltés par M. Kirk, à Coventry (Warwickshire) , les capitules sont fort gros et égalent, à peu de chose près, ceux du L. major. L'ouverture ou la fermeture de l'involucre à la maturité ne peut servir, à mon avis , de caractère spé- cifique; car le même pied peut porter des capitules ouverts ou fermés , et cela dépend souvent de la place qu'ils occupent. Ainsi ils peuvent être ouverts au sommet de chaque ramification, où ils sont d'ordi- naire plus gros et mieux développés, et plus bas, oii ils sont plus petits et moins bien développés, ils peuvent être fermés. D'autre part, ces deux états dépendent aussi de la faiblesse ou de la vigueur des indi- vidus, quoique dans le L. major les capitules soient toujours plus ouverts que chez les autres espèces. Les écailles involucrales infé- rieures de celui-ci et du L. minor sont plus charnues à la base que dans les L. tomentosa et Kotschyi. Certains auteurs ont tiré des caractères spécifiques de la coloration des écailles intérieures et de leur proportion relative. Au sujet de la fleur, je ne répéterai pas ce que j'ai déjà dit au premier fascicule de mes Notes; seulement j'engage toujours les observateurs à vérifier mes assertions. Les fruits ont déjà été décrits, mais ils doivent être revus attentivement, car s'ils présentent, suivant les espèces, de réelles différences, on ne peut néanmoins les caractériser exactement qu'après un examen prolongé fait sur beaucoup d'akènes appartenant à toutes les variétés. La rugosité et la proéminence des côtes varient un peu suivant le degré plus ou moins avancé de maturité et selon que les fruits sont frais ou desséchés. Dans lo L. major, le disque est très-étroit, dé- (1) Je dis ordinairement, parce que j'ai déjà rencontré des pieds de L. minor avec des capitules légèrement ombiliqués pendant la floraison. ( 458 ) primé, à rebord saillant et rugueux; celui du !.. Kotschyi est plus large, peu enfoncé , à rebord moins sensible , mais néanmoins rugueux ou ride; celui du L minor est encore plus large, à bord très-peu sail- lant et lisse ; enfin, dans le L. tomentosa, le disque est de niveau avec le bord. Le sommet du fruit dans les L. major et Ko/schyi est plus atténué et très-rugueux, tandis que le fruit du /.. tomenlom et mhior est lisse et à côtes peu marcpiées. J'ose espérer que ces observations viendront ébranler l'opinion des l)()ta- nistes ((ui ne voient dans nos es[)èces qu'un seul type, et qu'une élude sérieuse, faite dans le sens indiqué ci-dessus, les amènera à reconnaître des espèces aussi distinctes entre elles que peuvent l'être entre eux les Carduus nulan.s . crispas et tenuiflorus. Ayant plaidé la cause de quatre espèces véritables, selon moi, je dois par contre émettre des doutes sur la validité des L. pubens et iu- lermedia , que je considère, siirtout le premier, comme des variétés notables et très-robustes du L. minor. Le premier, se distinguant du type du L. minor par des cai)itules j^lus gros, assez fortement ara- néeux et plus ou moins longuement pédoncules, aurait, bien avant M. Babington, été décrit par Lejeune, sous le nom à'Arctium nemo- rosum {[). M, Reichenbach, dans le quinzième volume des Icônes, p. 54, rapporte ce dernier nom au /. inter média et peut-être avec raison, car je soupçonne fort celui-ci d'être à peu près identique avec le L. pubens. Je finis donc cet article étendu par une courte description du L.Kotsc/u/i Boiss. — Feuilles à pétioles creux. Capitules glabres, gros (30-55 millinjètres de haut sur 57 à iO de large), presque orbiculaires au moment de l'anthèse, un peu déprimés au sommet pendant la matu- ration, ordinairement ouverts à la maturité, ombiliqués à la base, à écailles fortement réfléclnes, les intérieures appliquées contre le sommet du pédicelle, les supérieures concolores, un peu plus courtes que celles qui les précèdent, disposés, à l'extrémité de la lige et des rameaux , en grappes corymbiformcs arrondies au sommet. Fleurs ne dépassant pas les écailles. Corolle à partie supérieure atténuée à la base, chargée de glandes résineuses, surtout vers les dents (2), une demi-fois plus courte (|ue la portion rétréeie dont la base n'est jias (1) Comp. FI. Belg., l, III , p. 129 (1856). (2) Cfis petits granules résiiipnx seniMonl sonvpnt manquer snr la eorolle (le<^ I.. majnr et minor. ( 459 ) ;«('Ci-escoiito. Akôiies stMisihIciiiciil alk'iiuos au soiunicl , à eùlcs très- Diarquoos, mais se coiiloiulaiil supcririinmciil avec les rugosilés île rexh'émilé du IVuil. liisamt. Aoùl. U((b. — ïaui'us (Asie Mineure. — Kolscliy "). Ohs. — M. Ueuler, directeur du Jardin botaniciue de Genève, m'écrit (|ue celle plante, d'abord cultivée à Genève de i^raines reeues de rOrienl , avait élé ré[)andue dans les jardins l>olani(iues (1) sous le nom ci- dessus, mais n'a point éle dénommée et décrite i»ar M. lioissier. Klie doit être placée entre le L. major et le L. minor. Il serait à désirer que les L. amplissima et L cdiilii; tussent eluiliés comparativement avec les es[>èces précitées. 3. .«iHi)t L. Var. Ci. LLiGiNOSLJi [G.uligino.sum L. Hclib. Je. t. 57, f. Il; Lej. Choiœ de pi, w" 177). Akènes glabres. Var. p PiLiLAUE Koch {G. pilulare }\-dU\.; Rchb. le, t. 57, 1". IV; Schullz Herb, nonu., n" 50J , et Jrcli., 311; Wirtg. Herb. pl.cril . fidecL, n" i87). Akènes chargés de papilles ovoïdes-allongees. Hah. — Champs humides, bords des eaux (teriains argileux et sablon- neux). — a. Çà et là dans toute la partie septentrionale de la Bel- gique, Kochefort; 'p commun jiarlout. M. Ueichenbach, dans le texle de ses Icônes, dit le G. ulUjinomni (type) commun en Allemagne, et signale le G. pilulare seulement dansmi petit nombre de localités. Au contraire, M. Schullz, loc.cil., considère la première forme connue étant beaucoup plus rare (jue la seconde; selon lui, elle n'aurait encore élé trouvée en France qu'aux environs de Bitclie (département de la Moselle). Cet auteur, à l'exemple de Ueichenbach et de plusieurs autres, prend les deux variétés ci-dessus pour des formes spéciliques dislinctes. Il critique les expressions employées dans les Flores [tour caractériser l'espèce de pubescence des akènes et remplace les mots de hifipidi.s et clti finemèni hérissés par ceux de tinemeutet brièvement muriqués [aclienis muricatis). A mon avis, ce changement n'est pas heureux , car le mot muriqué , venant de murex , genre de mollusques à co- (piille chargée de tubercules épineux, s'applique à une surface cou- verte de pointes robustes et courtes, et ce n'est pas le cas pour le fruit des G)iaphalium et des genres voisins {Filago, Anteimaria , elc). (I) La plante que j'ai étudiée vivante provenait de graines reçues du jardin de Grenoble. ( 440 ) L'akène de ces espèces est parsemé de petites papilles translucides , peu adhérentes, quelquefois même un peu rélrécies à la base et va- riant de la forme globuleuse (G. luleo-albiim) à la forme allongée, grêle et cylindrique {G. supinum). Jusqu'ici on n'a encore trouvé pour séi)arer le G. uliginosum et G. pi- lulare l'un de l'autre que le caractère de fruit lisse ou de fruit papil- leux. Cette différence, paraissant peu conslanle, ne suffît pas poui étayer une création spécifique. En étudiant les Gnaplmlium de mon herbier , j'ai trouvé un spécimen du G. luteo-album , recueilli au Cap- Vert, ayant les akènes glabres! c'est-à-dire dépourvus des papilles globuleuses particulières à cette espèce. De ce fait , on est presque autorisé à supposer que les akènes dans chacune des espèces de ce genre sont susceptibles de devenir glabres. Qu'on examine attentivement grand nombre de pieds de chaque type et l'on trouvera ])eut-être pour chacun d'eux des formes à fruits glabres et d'autres à fruits papilleux croissant pêle-mêle, comme cela arrive, aux environs de Rochefort, pour le G. uliginosum {}). 34. Senecio Jacquiniaiius Rchb. FI. excurs. , 245; Gren. et Godr. FI. F)., U, 119; Godr. FI. Lorr., 2'»e éd., 397; DôU Fl.Bad., 9-27; S nemoreusifi Lej. Comp. FI. Belg., III, 171 (non FI. Spa.); S. ne- morensis var. a. nemorensis Coss. et Germ. FI. Par. , 2""' éd., 520; Rchb. Ic.,i. 81, fr..lI(ma/«)- Souche brièvement rampante (5-10 centimètres). Tige de 7 à 12 déci- mètres, anguleuse, glabre ou légèrement pubéruleute, verte ou un peu violacée. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, pubérulentes sur- tout à la face inférieure , toutes sessiles, les caulinaires moyennes a limbe brusquement rétréci et embrassant la tige par deux oreillettes arrondies: les supérieures également auriculées ou simj)lement ses- siles, dentées, à dents larges à la base et à pointe étalée ou ascc-n- dante. Corymbe lâche, irrégulier, à rameaux et ramifications supé- rieurs sensiblement dépassés par ceux placés immédiatement en dessous; pédicelles ^kà 3 fois plus longs que iinvoliicre (2). Celui-ci assez gros, un peu moins d'une fois plus long que large au moment de l'anthèse, et seulement une demi -fois plus long que large à la (i) L'année dernière, M. V. Schullz, dans une notice, insérée su Jahresbericht der Pollichia , p. 110, raodilie son opinion sur les deux formes précitées , qu'il ne considère plus que comme des variétés d'un même type et croissant souveni pèle- méle. La var. uU(jinosum serait plus répandue qu'il ne le pensait tout d'abord. (2) Chez le S. saracenicus , ils sont ordinairement plus courts que l'involucre. ( 441 ) maturité, composé de 9-i3 folioles assez longuement alténuées- aigiù^s , carénées sur le dos et chargées de petits poils glanduleux ; bracléoles 3-o, linéaires ou suhulées, plus courtes ou plus longues que rinvolucre. Fleurons ligules, ordinairement 5. Akènes (o millimè- tres) égalant environ l'aigrette (1). Viv. Juillel-aoùt. Hab. — Bords des ruisseaux, aunaies, l)ois frais (grès). — Entr<' Francorcliamps et Malmedy (province de Liège) ; vallée de la Wanime, entre Champion et Bande (Crepin); vallée de L'homme i)rès de Poix (province de Luxembourg. — D'" Moreau ). Eu étudiant la première fois celle plante sur des spécimens recueillis à Francorcliamps, en 1855, j'étais assez porté à la prendre pour une variété notable du .S. saracenicus {S. Fuchsii Gmel.); mais l'ayant cultivée et l'ayant revue en grande abondance dans la forél de Cham- pion , le long de la Wamme et de ses petits atHuenls , j'ai appris à la mieux connaître, et, en présence de caractères importants, J'ai dû modilier ma manière de voir. Elle se distingue du iS, saracenicus par sa tloraison d'au moins quinze jours plus précoce. Le 22 juillet 1855, elle était en pleine floraison entre Francorchamps et Malmedy, et un pied rapporté de cette station et replanté dans mon jardin , fleurit chaque année au mois de juin (1861 , en pleine floraison le 15 de ce mois); l'année dernière, au bois de Champion, elle commençait à défleurir le 24 juillet, et le l^^'aoùt, elle se trouvait dans sa période de maturation, tandis que le S. saracenicus, croissant aussi là à profusion et confondu avec elle, commençait à peine à ouvrir ses premiers capitules. Les auteurs n'ont point mentionné celte particularité, à mon avis, très-impor- tante. Dans la Flore de France et la Flora des Grossherzogthums Baden, le S. saracenicus est dit fleurir et fructifier en juin- août et le S. Jacquinianus en juillet-août; dans la Flore de Lorraine et dans la Flore d'Alsace, la même époque (juillet-août) est assignée aux deux plantes. Des échantillons en fleurs du S. Jacquinianus, récoltés par M. Bayer, en 1860, aux environs de Vienne, portent la date du 19 août, et un pied, également fleuri, récolté par le même dans les montagnes (Wechsel) de la basse Autriche, est accompagné d'une étiquette avec la date du 7 juillet 1860. D'un pays à un autre, de la montagne à la plaine , l'époque de floraison peut varier pour ces deux plantes; mais je crois, d'après les faits énoncés ci-dessus, que le S. (1) L'akène du S. saraceiiicus (4 millimètres) est environ une fois moins long lus grand (9-13 et non 8 et rarement 9), sont plus carénées et, en outre , elles sont chargées de poils glanduleux , chose rare chez le 6\ saracenicus. Contrairement à ce que dit M. Godron, loc. cit , les folioles de celui-ci sont aussi caré- nées, mais moins visiblement. En ce qui concerne les côtes ou ligues saillantes de la lige, elles ne peuvent fournir de notes spécifiques; toutefois la tige du ^'. Jacqui- nianus est un peu plus anguleuse. Des faits exposés, il suit que les deux plantes se distinguent par des caractères de mœurs, de formes et de proportion. 11 se rencontre, rarement il est vrai, certaines formes très-liligieuses paraissant être ou des variétés fort notables du S^. saracenicus ou des produits hybrides: leur inflorescence, ressemblant à celle du S. Jac- quinianus, a descapituli's plus étroits (8 folioles) et parfois pubéru- lents-glanduleux. J'ai trouvé i)Iusienrs pieds d'une forme semblable et j'en possède des échantillons recueillis en Allemagne. La culture viendra nous éclairer sans doute sur la véritable nature de ces objets embarrassants. J'aurais désiré faire ressortir ici les diflerences existant entre les deux ( 445 ) Sencciopvéchi^a el le S. salicelorum; nvàis les spéeimeiis (|ueje pos- sède de celui-ci, i-écollés en Auglelene, dans le NN'illsliire (lîidli) , par M. Flowcr, et aux environs de llolterdani, par M. Oudcnians, ne soiil pas assez coniplelset assez nombreux pour iaiie une élude eonscieu- eieuse de Tespèce. D'après les deseriplioiis pultliées par Lejeune, dans la Flore de Spa ci (.lans le Compendium Florae lieUjicae , il send)lc ([ue celle dernière piaule existe aussi en Belgique; cependant les localilés indi([uées — in nemoribua ad Vesani et bois couverts, aux environs de Verviers el d'Ensival — ne soni pas semblables à celles ({u'elle habile en France el en Allemagne : saussaies el rives des grandes rivières. C-etle rare espèce, se dislinguant par sa souche longuement rampanle, ses leuilles déniées en scie, ses capilules aussi larges que longs, à 7-8 lleurons ligules, doit faire l'objet de si)éciales recherches de la [)art des botanistes habitant Verviers ou les environs. >. Ai-teiuisia eiiuifihoi'ata Vill.; Gren et Godr. FI. Fr., 11, 127; Godr. FI. Lorr., 2'"^ éd., 1, 400; Kirschl. FI. Als., l, 490; Bor. FI. Cenlr., 5"'^' éd., 5ôo; Puel et Maille 7-7. /oc, n"* 155 el 167. Souche ligneuse donnant naissance à un grand nombre de rameaux llorifères et de rejets feuilles. Tiges de 2 à o décimètres, courbées et ascendantes à la base , sillonnées, pubescenles, puis glabres. Feuilles ponctuées , d'un xt'rt jaunâtre, brièvement cotonneuses, à divisions linéaires tres-elroiles ; les caulinaires moyennes pourvues à la base de deux oreillettes linéaires, allongées ou très-courtes. Capitules assez gros, pédicellés , penchés, disposés en petites grappes dressées ordi- nairement simples, formant par leur réunion une panicule étroite ; bractées hnéaires-élroiles, égalant ou dépassant les capitules, invo- lucre subglobuleux, d'aboi'd un peu anguleux, d'un verl jaunâtre, à folioles extéj'ieures (2-5) linéaires, herbacées, un i)eu scarieuses à la jjointe; les autres ovales très-largement scarieuses. Corolle à tube glanduleux à la base. Réceptacle muni d'un petit nombre de poils laineux , crépus , plus courts que les akènes. Vir Août-octobre. Ilab. — Rochers, pelouses arides (calcaire). — Lefîe, près de Dînant ( IH'ov. de Nannir. — Julien Deby et Hemielle Cerf). Celte très-rare espèce , croissant en grande abondance sur une colline d'une vallée latérale de la Meuse, a été découverle, l'année dernière, par M. Deby et par sa tante W-^" Cerf (1) , qui ont eu la bonté de m'en \ 1) Celte dame a déjà signalé cette découverte dans une petite notice intitulée Bolany of the .Meuse. (Vid. Phijiolnijid, n' 80, décembre 1861.) SciExcEs. — Année 1862. .12 ( 444 ) envoyer, à plusieurs reprises, de nombreux spécimens secs et vi- vants. Bien avant cette trouvaille, j'avais soupçonné l'existence de cette Armoise dans la vallée de la Meuse namuroise, parce qu'elle foisonne sur les rochers de Cliarlemont (Glvet, département des Ardennes), non loin de nos frontières (1). Il est probable que c'est la même plante qui , sous le nom d'.4. campestris , a été signalée par M. Mathieu aux environs de Dinaut (2). La localité belge paraît sa station la plus septentrionale. On l'observe donc à Givet, puis on la retrouve à Saint-MihieJ (vallée de la Meuse , — département de la Meuse ) , à Rouffach (Alsace) , dans quelques rares endroits du centre de la France et du Jura méridional, et enfin dans le Dauphiné, le Tyrol , etc. Obs. — VA. Absinthium s'en distingue par ses feuilles jamais auricu- lées , à divisions oblongues lancéolées , par ses fleurs plus nombreuses dans chaque capitule , à corolle glabre , par son réceptacle chargé de nombreux poils roides dépassant les akènes. Sa panicule est plus ample, parce que les grappes secondaires, peut-être aussi plus éta- lées, sont souvent composées. Chez VA. camplwrata, les feuilles caulinaires inférieures et celles de rejets stériles ne sont pas ordinairement auriculées. Un échantillon de r.4. ambigua Jord., récolté à Gap par M. Grenier, et que je possède dans mon herbier, semble différer de VA. camphorata seulement par une panicule plus ample. VA. campestris se sépare des formes précédentes par un réceptacle glabre , etc. 56. Podospermum laciniatiim DC; Rchb. le, t. ôi et 33, f. II et I. Hab. — Pelouses arides (terrain argilo-calcaire). — Entre Hamerenne et Ilan-sur-Lesse (prov.de Xamur. ~ 1861). Cette composée , assez comnnine ou commune au midi et dans le centre de rAllemagne et de la France (3) , mais devenant rare ou très-rare vers le Nord, avait été indiquée avec doute, au Manuel de la Flore de Belgique, parmi nos plantes indigènes. On doit la rechercher attentivement aux environs de Mons et de Bous- soit, où M. Desmazières la signalait jadis. (1) Vid. Crep. ^otes , fasc. 1,14; de Melicocq Prodrome de la Flore des envi- rons de Laon , etc., 1839; Reniy Excurs. bol., p. 8. (2) Flore générale de Belgique , 1 , 289. (5) Elle n'existe ni en Hollaude ni en Angleterre. ( 445 ) A cause de sa pelite taille, elle i)eiit aisément passeï- inaperçue dans riieibe des pelouses et des lieux ineultes. 57. €rei>i«« Xleaeonsîs iJalb. ; Gren. et Godr. FI. Fr., Il, 557; Lloyd FI. Ouest, 575; Kirsehl. FI. Als., 1 , 406; V>ov. FI. Centr., 5'«<' éd. , 578; Doll FI. Bail, 85 i ; Hehl). tils le, t. 80, 1'. I et 11; Wirtg. Herb. pi. crit., ficlecL, n" 497. Racin«> pivotante, assez courte, à collet souvent un peu rentlé et ar- rondi. Tige de 4 à 7 décimètres, simple, dressée, plus ou moins anguleuse, hérissée. Feuilles d'un vert clair, pubesccntes-rudes , sur- tout à la face postérieure; les inférieures lancéolées, longuement atténuées en pétiole, incisées ou roncinées-pinnatilides; les cauli- naires moyennes et supérieures lancéolées , dentées ou i)innati{ides, planes, sessiles, aarjittées à la base, à oreillettes aiguës divergentes. Capitules disposés en un corymbe plus ou moins ample, à pédoncules hispides, à poils glanduleux noirâtres entremêlés de duvet. Folioles de rinvolucre ordinairement chargées de poils glanduleux noirâtres ou jaunâtres et de duvet court et blanchâtre, glabres à la face m- terne. Stigmates d'un brun livide. Akène sensiblement atténué au sommet, marqué de 10 côtes, scabres supérieurement, rugueuses dans le reste de leur étendue, très-rapprochées les unes des autres, à intervalles très-étroits. Réceptacle alvéolé, à rebords des fossettes membraneux et munis de poi/s assez rares. Bisann. Juin-juillet. Var. (3 Eglandulosls. — Pédoncules et involucres dépourvus de poils glanduleux , presque glabres. ffab. — Prairies, champs en jachère (terrain argilo-caillouteux et gi-ès). - Entre Jemelle et Rochefort, Louette- Saint-Pierre (prov.de kaniur. — 1860-1801). Cette espèce paraît former le passage entre le C. biennis et le C. vi- rens. Elle se rapproche du premier par son réceptacle poilu, » poils , il est vrai , bien moins abondants , mais s'en distingue par ses akènes moins allongés à 10 cotes et non 15-15, par ses stigmates bruns et non jaunes, par ses folioles glabres intérieurement , ses feuilles sagittées; elle se sépare du second par son réceptacle poilu et non glabre , par ses akènes plus longs (5-4 millimètres et non 2-5), à côtes arrondies et non aiguës, à intervalles très-étroits et non assez sensibles, par ses capitules '/o - 1 fois plus gros, par ses feuilles rudes, enfin par sa tige toujours simple et non assez souvent rameuse à la base. Ses feuilles sont ou entières ou profondément découpées (var. ade- nanlha Rchb. fds) , et ses capitules varient, quant à la grosseur. Pour le genre Crépis, connue pour les Hieracium, les auteurs ont, ( 446 ) dans ces dernières années, beaucoup piéconisé le caractère élabli sur la coloration des stigmates , qui sont tantôt d'un jaune pur, tantôt bruns ou noirâtres. A mon avis, ce caractère n'est pas constant, du moins chez certaines espèces. Ainsi j'ai observé plusieurs fois le Crépis bienni.s avec des stigmates d'un brun noirâtre , et la même variabilité se constate et plus fréquemment chez le C. vireni; et ses variétés. J'ai aussi rencontré le Hieracium umbellalum avec des stig- mates franchement bruns. Les planches publiées par M. Reichenbach Dis, représentant les Crepia biennis, C. virens et C. Nicaeenai-s , sont bonnes; seulement les figures des akènes et du réceptacle ne sont pas tout à fait fidèles. Quant à Tindigénat de ce Crépis, il me semble jusqu'ici assez suspect. Il existe à foison dans une prairie de formation assez récente et où se trouvent introduits les Trifolium elegans et Carum Carvi.ll est probable qu'il se rencontrera encore ailleurs en Belgique, où peut-être il est confondu avec les C. cirens et C. biennis. Son aire de dispersion est irrégulière (1); toutefois il paraît préférer le Sud. Pries l'indique au midi de la Suède; M. Alex. Braun l'a récolte près de Carisruhe, où il lui paraissait seulement introduit (2). 58. Uieraciiim pratensie Tausch; Fries Symb., 19; Gren. et Godr. FI. Fr., II, 549 ; Lej. Comp. FI. Belg., III, 10-2; H. collinum, Gochn ; Kirschl. FI. Als., I, 41o; Rchb. /c, 1. 116, f. 1. Souche rampante, émettant ordinairement des stolons allongés, feuilles et très-hérissés au sommet. Tige de 5 à 7 décimètres, portant 2 à 5 feuilles, hérissée, à poils blanchâtres étalés, entremêlés de duvet étoile et de poils glanduleux au sommet. Feuilles légèrement glau- cescenles, oblongues, longuement atténuées en pétiole, obtuses, mucronées ou un peu atténuées-aiguës, à bords denticulés-ciliés , glabres en dessus, un peu velues en dessous, surtout sur la côte. Capitules petits, 10-20, disposés en corymbe dense ombelliforme , à pédondules courts, s'allongeant un peu, pubescents-glanduleux, In- volucre d'un vert itoiiàlre, à folioles obtusiuscules, couvertes sur le dos de longs poils blanchâtres entremêlés de duvet étoile et de poils glanduleux. Stigmates jaunes , brunissant un peu. Akènes très-petits (I) Vid. Gren. el Godr. FI. Fr., loc. cit. ; Lloyd. FI. Ouest , loc. cit. ; Bor. FI. Cenl.t loc. cit., 379; Rchb. fils le, Cichoriaceac , 44. (•2) DôUj^oc. cit., 855. ( 447 ) (1 ^2 mill.), noirs, crénelés au sommet, à côtes rugueuses denti- culées. Viv. juillet. Ilab. Bonis de haies, pâturages. — Verviers, vers Ensival (Remacle. — 1861 ), entre Mangombroux et Jalhay (province de Liège. — Lejeune» loc. cit.) Cette plante, ([ue j'avais exclue du nombre de nos espèces indigènes, se rapporte bien aux descriptions et à la figure précitées; seulement ses feuilles sont glabres à la face supérieure, du moins dans les spé- cimens recueillis à Verviei's. Wimmer, dans sa Flore de Silésie , dit que, chez les pieds ayant crû à l'ombre, les poils sont clairs-semés et les feuilles paraissent à peu près glabres. Fries, dans le Symbolae , rapportant comme synonyme à cette espèce le //. caespitosum Dumortier {FI. Belg., 62), émet l'idée qu'elle pourrait bien n'être que subsponlanée ou introduite en Belgique, ainsi que dans toute la partie occidentale de l'Europe. La chose est po.ssible, mais il est possible aussi que l'espèce soit indigène : aucun jardin botanique n'existe aux environs de Verviers. Elle se retrouve çà et là en Alsace et sur quelques rares points de la Prusse rhénane et de la Hollande. ,"9. iiieraciiim SBosanum Crep. Man. FI. Belg., 138. Souche robuste, plus ou moins longuement rampante, simple ou ra- meuse, devenant écailleuse avec la base des feuilles détruites. Tige l'obuste, de 2 à 3 décimètres, ordinairement bifurquée vers son mi- lieu , nue ou portant une petite feuille à la base du rameau inférieur , pubescente, à poils courts et nombreux, devenant presque glabre. Feuilles des rosettes épaisses , très-glauques, ordinairement glabres en dessus, parsemées en dessous de longs poils blancs, à bords velus- hérissés, ainsi (pie la côte. Pétiole plus court que le limbe, hérissé de poils blancs (I). Limbe tronqué à la base, ou très-brièvement atténué en coin ; celui des feuilles les plus inférieures de la rosette ovale- arrondi, très-obtus et mucroné, à bords entiers ou presque" entiers ; celui des feuilles moyennes ovale-allongé, plus ou moins brusque- ment atténué au sommet, dente, sinué ou incisé inférieurement; celui des supérieures assez longuement atténué au sommet et aigu , à bords dentés ou siiiués. Capitules gros, 2-6, disposés en corymbe très-làche; le terminal souvent dépassé par les latéraux, à pédon- (I) Ces poils, ainsi que ceux delà lige et des feuilles, ^ont courlement plu- raeux , mais h barbes n'égalant pas le diamètre du poil. ( 448 ) cules portant à leur hase des bractées acuminées, ordinairement très-longs (4-10 centimètres), pubérulenls blanchâtres, à duvet étoile très-dense, entremêlé d'un petit nombre de poils glanduleux, courts et peu apparents, dépourvus de poils longs et non glanduleux. Involucre renflé et arrondi à la base, à folioles disposées sur plusieurs rangs, longuement atténuées-aiguës , chargées d'un duvet blanchâtre étoile, et à dos pourvu d'un petit nombre de poils glanduleux courts, renflés à la base. Fleurons ligules grands, à dents glabres. Stig- mates d'un jaune pur ne brunissant jamais. Akènes noirs (4 milli- mètres), gros, égalant les 2/3 de l'aigrette, qui est un peu roussâtre. Viv. Juin. Hab. Rochers escarpés et rocailles ( terrain calcaire ). — Vallée de la Lesse, entre Pont-à-Lesse et Anseremme, et vallée de la Meuse à Freyr (province de Namur, 1859-1861 ). Dans un genre pareil à celui des Hieracium . c'est avec peine que je propose une forme nouvelle, et si, comme pour le Rosa coronata, je n'avais été convaincu de la légitimité spécifique du H. Mosamim, je me serais bien gardé d'être venu encombrer les livres d'une nou- velle description, description qui pourra, à la rigueur, être appliquée à toutes les formes voisines. Dans l'état actuel de la science , l'espèce Hkracmm est encore fort mal connue, et des diagnoses seules, si fidèles qu'elles soient, jie permettent presque jamais d'identifler avec certitude les objets décrits. La première fois que j'aperçus le H. Mosanum, son beau faciès me frappa d'étonnement, et ne me permit pas d'hésiter pour y voir une espèce fort distincte de toutes celles du pays et de celles que j'avais étudiées appartenant aux Flores des contrées voisines. Ses feuilles épaisses, presque cassantes, très-glauques, sa tige bifurquée, à pédoncules longs et blanchâtres, surmontés de gros capitules, à fleu- rons ligules formant un large disque , ses stigmates du jaune le plus pur le diflerencienl admirablement des très-nombreuses variétés du H. murorum et de l'espèce ou variété curieuse signalée à la page 158 du Manuel , Obs. I, et que M. Grenier prend pour le H.fagicolum Jord., espèce comprise dans la description de son H. cinerasceiu (1). La culture (par semis) que j'en fais depuis deux ans n'a changé ni ses caractères ni son habilus. Des spécimens en ont été communiqués à plusieurs botanistes experts; (1) Flore de France , t. II, p. 370. ( 449 ) mais la plupart, tout eu i-cconnaissuiit la beauté et la distiuclion de ce type, n'ont pu me domier aucun éclaircissement sur son identité. Seulement M. Grenier, à qui M. Gay en avait envoyé des échantillons, le prend pour le H. incisum de Hoppe , décrit dans la Flore de France comme une variété du H. murorum, mais qui , d'après le même au- teur, doit être rétabli à titre d'espèce distincte. M. Grenier paraît avoir examiné la plante de la vallée de la Meuse assez superficiel- lement, car le H. incisum, du moins tel ([ue je le connais d'après des spécimens recueillis en Suisse et en Allemagne, et d'après les ligures et les descriptions, se sépare de la forme en question par son style ou ses stigmates livides, par ses capitules beaucoup moins volumineux, par ses feuilles plus incisées, glaucescentes et non glauques, à poils moins abondants (1) Je n'ai rien trouvé dans les Monographies et les Flores de Suède, d'Alle- magne, de France et d'Angleterre qui convînt au H. Mosanum , 'àinç^i que dans les matériaux déjà assez riches de mon herbier. Peut-être est-il compris parmi les nombreuses formes nommées par M. Jordan, dans la Flore du centre de la France. W se distingue : 1° du H. Anglicum Fries par un port tout à fait diffé- rent , par ses stigmates jaunes et non très-livides , ses ligules glabres et non très-ciliolées ; 2» du H. Schmidtii Tausch {H. Pallidum Biv. in Fries Summ.), forme assez obscure, |èar ses feuilles non longue- ment atténuées à la base, par ses pédoncules non chargés de poils longs non glanduleux, etc., par ses ligules non ciliolées et par ses stigmates non à la fin bruns; 5" du H. Retzii Rchb. (ils le, t. 190, fig. I,par ses capitules beaucoup plus gros, par les folioles de l'invo- lucre plus étroitement aiguës, par ses feuilles glauques et non glau- cescentes; 4» du //. cinerascens, dont il est assez voisin , par la pu- bescence tout à fait différente des pédoncules et de l'involucre, par ses stigmates jaunes et non jaunâtres , par ses feuilles non poilues sur les deux faces; o" des H. olivaceum Gren. et Godr. (2) et H. bift- dum Fries [H. rupicolum Rchb. tils /c, t. 187 ), par plusieurs carac- tères différentiels; 6° et du H. lasiophyllum Roch par un faciès et une inflorescence différents. Quant aux H. pallescens W. et Kit. et H. argenteum Fries, ce sont des espèces avec lesquelles il est inutile de comparer le H. Mosanum. Ce (1) Vifl. Fries, Syinb., llO, et Summ., 540; Rchb. fils le, t. IfiO, f. it. (2) Je possède un échantillon authentique de celte espèce. ( 450 ) dernier appartient bien, ce me semble, à la section Piilmonarea et à la sous-division Sfirps H. rupesirts Fries (Si/mb., 02). il). Keia mai-itima L.; Gren. el GolIi'. FI. Fr., III, 16; Kocli Tasch., 4:20; Babingt. Man., éd. 4, 277. Ijab. — Sables maritimes. — Ostende (Flandre occidentale. — Fcnnin- ger, 1859.) Il paiailiait que Roncel Tavait déjà observé sur nos côtes. M. Dumoi- lier, dans son P/or/romws, l'indique vaguement — in coenosis mari- timis— et Lejeune, après lui, répète à peu près la même chose. M. Mathieu dit l'avoir en vain recherché sur le littoral M. Fenninger a été plus heureux que les autres amateurs qui , dans ces dernières années , ont exploré nos côtes, car il est parvenu à découvrir deux ou trois pieds du B. maritlma le long des fortifications regai'- dant la mer, d'oii malheureusement il paraît avoir disparu. Il est pos- sible qu'on le retrouve ailleurs dans la zone maritime. Vu France et en Angleterre, il semble être commun sur les bords de rOcéan et de la mer du iSord. Fries l'indique en Dant^iiark et Koch sur les bords de la mer du Nord. Plusieurs stations sont énumérées dans le Prodromus Florae natavac , mah quel(|ues-unes parais- saient suspectes à Van den Bosch. Ses priiicii)aux caractères distinctifs sont : 1" tiges faibles, étalées sur le sol et non dressées; 2" feuilles inférieures brièvement acuminées, les supérieures, lancéolées ordinaii'cMuent , longuement atténuées aux deux extrémités et aiguës. Suivant Koch, les stigmates seraient lan- céolés el non ovales comme dans le />. culgaris. Certains auteurs le disent vivace, d'autres le pensent bisannuel, il. rotci'lum luïirit'atiiHi Spach ; Grcn. et Godr. FI. Fr., I, riOô; P.plaluloplntm et P.sWiiolopliumioi'd. Frag . 7, 22 ; Bor. FI. Ccntr.. 5'"- éd., 212,213. //^,/^ _ Champs de sainfoin, bords des champs. — Rochefort, Hame- rcnne, Sainl-Remy ( province de Xamur. — Crepin), Verviers (pro- vince de Liège. — Lejeune). De même (jue le Trifoliumelegans, celte [)lan»e, que je crois introduite avec la graine de sainfoin et les graines de foin, tend à se répandre el à se naturaliser aux bords des champs. Klle parait habiter naturellement la i)artie plus on moins méridionale de n:nrope; elle n'est pas encore signalée en Hollande et dans le centre et le nord de l'Allemagne. •le suis loin de partager l'opinion des auteurs de la Flore des environs de Paris , qui la rennisseni , à titre de varièlé, an P. sançjiiisorha. Oiilre ( 451 ) les dinerences notal)les de son fruit , elle présente un port particulier, et ses capitules ont une forme (|ui la fait recoiniaitre ordinairement à la première vue. 4:2, Kostern nnna Hoth; Gren. et. Godr. FI. Fr., III, 5:25; Hook. Ih'il. FI., éd. 7, -i87; Lloyd FI. Ouest, i-29; Koch Ta.sch., 4(U; /. ^ol(ii Nées Gcn. plant., f. 1-1 i; Held». Ir.. t. 2, f. 1; Wirlg. Hcrh. pL rrit., sélect., iv i05. Feuilles très-étroites (^is-l \'-2 mil! ), à trois nervures reliées entre elles par des veinules transversales non interrompues iiWnni delà nervure médiane aux bords delà feuille. Feuille spathi([ue également étroite, s'i'larf/issant brusquement sous le spadice. Gelui-ci muni sur les bords de quelques bandeleUes courbées sur les pistils. liab. — Rivages de la mer du Nord, où il est rejeté sur la plage avec le Z. marina. — Blankenberglic (Crepin, 1859) , Coxyde ( FI. oec. — Goemans, 1862). Se retrouvera probablement sur d'autres points de la côte. Otte plante, dite rare, existe çà et là sur le littoral de la Méditerranée , de rOcéan , de la mer du Nord et de la Baltique. On sera peut être étonné de voir attribuer trois nervures à une espèce dite uninerviée par tous les auteurs. Si étroites cependant que soient les feuilles ("2/3 mill.), il existe, outre la nervure médiane, deux ner- vures latérales peu ap|)arentes , se confondant avec les bords et ne sVn détachant un peu que vers le sommet ; elles sont reliées toutes trois par des veinules horizontales, non interrompues, formées par les cloisons de grandes cavités intercellulaires. Ghez le Z. marina à feuilles larges de (4-6 mill.), comme à feuilles étroites (2-4 mill.), il se trouve cinq nervures (1), dont les deux latérales se confondent dans les bords de la feuille et sont à peine visibles; ces cinq nervures sont reliées par des veinules transversales interrompues, cVsl-à-dire ne communiquant pas entre elles d'une nervure à l'autre Observation sur le Z. marina. — La forme du Z. marina se rencon- trant le plus fréquemment sur nos cotes et sur celles de la Hollande est à feuilles étroites (2-4 mill.). Elle constitue probablement le Z. angustifolia Rchb. que M. Durieu est assez porté à considérer (2t cunime form:ml une espèce distincte du Z. marina. Ge dernier, à en juger d'après des échanlillons recueillis sur les bords de la Méditer- (1) D'après les auteurs, il y aurait parfois sept nervures. (2) A'o/m il('((iclii'efi snr quelques plnnfpn de lo FhrP de la Gironâe . p. 77 ( tiré à pari ). ( 452 ) ranée et sur notre liiroral , serait uneplanle l)eaiK'ou[) plus robuste, à feuilles plus longues et plus larges. Ces deux formes méritent donc d'être étudiées comparativement avec soin. 43. Carex ilivisa Huds.; Gren et Godr. FI Fr. , III, 290; Lloyd FL Ouest, 484; Hook. Brit. FL, éd. 7, oOC; Babingt. 3fan., éd. 4, 363; Koch Syn., éd. 3, 650; Schk. Car., t. R et Vv., f. 61. Hab. — Prairies maritimes. - Lombartzyde (Flandre occidentale. — Coemans, 1862). Cette espèce, paraissant préférer les rivages méridionaux, n'est indi- quée en Hollande qu'avec doute par Van den Bosch (1), qui n'est ja- mais parvenu lui-même à l'y découvrir. On la signale en Angleterre , sur les côtes orientales et occidentales. L'ayant étudiée seulement sur des échantillons peu nombreux et incom- plets, je ne puis, pour le moment , en donner une description détaillée. Qu'il me suffise de dire qu'elle se distingue des C. disticha et C. are- iiaria par sa tige grêle, roide, pres(jue lisse jusqu'au sommet, à angles moins aigus, jamais penchée, par ses feuilles canaliculées en gout- tière à dos arrondi et seulement caréné à la partie supérieure, par son épi compacte , ordinairement égalé ou dépassé par la bractée , composé de o à 7 épillets tous androgyns , mâles au sommet, fe- melles à la base, par ses utricules largement ovales ou suborbicu- laires, sans marges membraneuses , atténués brusquement en un bec court et bicuspidé. Son port tout particulier la fait aisément distinguer. M. Lloyd a eu la bonté de m'en envoyer des échantillons frais recueillis aux environs de Nantes, ce qui m'a permis de comparer notre plante avec celle de l'ouest de la France. 44. Carex polyrrhiza Wallr. ; Koch Syn., éd. 2 , 877 ; 0. F. Lang Carie. in Linnaea , 1851 , p. 590; Gren. et Godr. FL Fr., III ,413; Godr. FL Lorr., éd. 2, II, 368; Bor. FL Centr., éd. 3, 672; Cosson et Germ. FL Par., éd. 2, 748; Des Moul. Cat. rais., supplément final, 336; Dôll FL Bad., 273; C. umbrosa Lej. FL Spa, II , 227 ( non Host.); Rchb. le, f. 639; Mich. Agrost., n" 228. Souche cespiteuse, compacte, couverte par les nervures persistantes des feuilles détruites. Tiges nombreuses , de 3 à 5 décimètres, grêles, tri- quètres , un peu scabres au sommet , égalant ordinairement ou dépas- sant les feuilles, à la fin recourbées vers la terre. Feuilles dressées. (1) Prod. FL Bat., p. 288. ( 455 ) linéaires, élroitos, planes, scabit's on chassons. Bractée inférieure en- gainante. Epi mâle cylindrique, épaissi et obtus au sommet. Épis femelles 1-2, rapprochés de Pépi mâle, oblongs ou ovoïdes. Écailles un peu plus courtes que les utricules, scarieuses-brunàtres , ovales- arrondies et souvent mucronulées au sommet par le prolongement de la nervure dorsale qui est verte. Utricules pubescents, atténués aux deux bouts, à bec assez lomj , scarieuœ-brunâlre et obscurément bidenlé. Akène d'un brun blanchâtre, court, obovale, brusquement arrondi et déprimé au sommet , à trois angles saillants se réunissant pour constituer u?i bec surmonté du style. Viv. Mai-juin. Hnb. — Bois montueux, clairières (terrain argilo-calcaire ). — Entre Rochefort et Éprave (province de Namur. — Crepin); environs de Verviers ( province de Liège. — Lejeune ). Cette espèce devient de plus en plus rare à mesure qu'on s'avance au Nord. Elle ne se rencontre pas dans la partie septentrionale de l'Alle- magne, ainsi qu'en Hollande et en Angleterre; elle devient déjà rare en Lorraine. N'ayant pas vu d'échantillons recueillis par Lejeune, j'avais cru sage de ne point la comprendre au nombre de nos plantes indigènes; mais, comme on le voit , la sagacité de l'auteur de la Flore de Spa n'avait point encore été mise en défaut cette fois-ci. Du reste, comme il avait reçu un spécimen authentique de Wallroth même, il avait pu sans peine identifier exactement la plante de Verviers. L'étude soigneuse qu'on a faite du Careœ en question ne permet plus de le confondre avec le C. praecox , dont il est, au reste, fort diffé- rent. II se distingue par ses grosses touûés, à la fin dénudées au centre, et formant ainsi des sortes de cercles, par sa souche fran- chement cespiteuse, jamais stolonilere, par ses tiges plus grêles, ses épis plus rapprochés, par ses utricules moins atténués à la base, plus longuement velus et à poils d'un brun jaunâtre, et surtout par la forme toute particulière de son akène. Dans le C. praecox, l'akène, moins large, est insensiblement atténué au sommet, à angles ordi- nairement moins épais et se réunissant pour former une petite cupule blanche du fond de laquelle s'élève le style. MM. Drejer, Gay et Des Moulins avaient déjà attiré l'attention sur ce dernier caractère , qui est fort curieux. M. Des Moulins, dans son beau travail sur les fruits des Care.T{\), décrit l'akène du C. praecox (1) Lac. cit., pp. 333 et 33(>. ( 454 ) comme élant d'un l^run clair, à angles blancs, et celui du C. polyr- ?'hiza d'un noij' brunâtre. Dans les plantes de Belgique, du moins dans les plantes que j'examine en ee moment et dont les fruits sont com- plètement murs, rakène du C. praecox est d'un l)run foncé un peu l)rillant, à cotes moiiTS foncées, tandis <(ue celui du C. poli/rrliiza est d'un brun blanchâtre mat , ainsi que les côtes. Le même auteur dit quelques mots touchant une couche de grandes cellules recouvrant l'akène chez certaines espèces et leur donnant une apparence ponc- tuée; il se demande quelle serait l'oi'igine de ces cellules. Examinées au microscope, elles paraissent constituer l'épiderme des téguments du fruit. Celle couche de grandes cellules , qu'on peut enlever avec la pointe d'un scalpel, sous forme de poussière, est blanchâtre dans le C. poUjrrlùza et d'apparence brunâtre chez le C. praecox. Je soupçonne l'existence de cette couche dans toutes les espèces, mais elle n'est )}ien visible sans doute que quand ses cellules contiennent beaucoup d'air, ce ((ui la fait paraître blanchâtre. ). €ari'x strigo.sa Huds.; Gren et Godr. FI. Fr., t. III, p. -406; Coss. el Germ. FI. Par., éd. 2, 750; Hook. Brit. FI., éd. 7, 516; 0. F. Lang Carie, in Linnaea, 1851, p. 584; Schk. Car., t. P., f. 55; Anders. Cijp.. -22, t. 8,f. 99; Rchb. le, t 603;Puel et Maille FL loc, nM18. Souche rampante à rhizomes courts ou nuls. Tige de i à 10 décimètres , grêle, triquètre, lisse même entre It^s épis, si ce n'est à l'extrémité de l'entre-noeud supérieur. Feuilles larges (6-12 millimètres), d'un vert jaunâtre, tricarénées, scabi'es sur les bords, rudes sur les dt'ux faces au sommet. Bractées foliacées longuement engainantes. lOpi mâle grêle, triquètre, allongé, d'un vert blanchâtre. Épis femelles 4-6, lrè.s-espacés , linéaires, allongés, grêles, lâches, plus ou moins longuement pédoncules, à la (in inclinés, à pédoncules grêles, lisses, ordinairement peu crserfs. Écailles un peu plus courtes que les utri- cules, largement scarieuses-blanchàtres à la marge, à nervure dorsale verte se prolongeant en un très-court mucron. Utrieules très-caducs à la fin, verts, fortement nerviés , étroits, fusiformes, atténués in- sensiblement aux deux extrémités, à bec presque nul , triquètre, scarieux et tronqué au sommet. Akène petit, d'un brun pâle, large- ment elliptique, atténué insensiblement au sommet, à angles aigus moins foncés, convergents pour former un bec triquètre , grfile et blanchâtre. Vie. Mai-juin. Hab.— Bois ombragés aux bords des ruisseaux (terrain siliceux). Saint- Denis (province de Hïiinaut. — Martinis, I86I); Ruyen (Flandre orientale. — Grepin , 1862 ). ( 455 ) M. Marissal avail déjà sijiiialé celle esiK'ti' au l)ois du Coucou près de Tournay, mais eoninie sou Catalogue des pluincroyama; des cnvi- roiiis de Tournay uccoinpiciiail pas le C. sylvaltcay je crus prudent de ne [toiiit lenii' coniple d'une simple indicalion eaclianl peul-èlie une eiieur. Jl esl à supposer néanmoins t|ue le C. slriijoaa a bien clé découverl i)rèsde Tournay. (lenéralemenl disséminée dans loul le centre deri::nrope, celle espèce est lare ou Irès-rare partout. Qnoi(iuea|>partenant à une section dilléienle, elle a cej)endanl beaucoup d'atlinité avec le C. sijlcalica, dont elle se dislingue par sa souche rampante, par ses leuilles plus larges, par ses pédoncules lisses et lion seabres, ordinairement peu exserts et non longuemenl recourbés en dehors des gaines, par ses ulricules qui, chez le C. sijlvalica, sont l)ius lai'ges, lisses à Télat frais , biusquement rétrécis en un long bec comprimé et bicuspidé, enfin par son akène, qui, dans l'aulre e.-péce, est environ une lois plus gros, d'un brun plus foncé, à faces un peu moins planes , à angles peu sensibles et se réunissant insensiblement en une pointe courte, roluisle et cylindrique. Chez ces deux espèces, Takène est recouvert de celte couche de cel- lules dont il a été parle précédennnenl. 40. Bromus patulu»» Mert et Koch ; Koch Sy)i , éd. "2, di'2; Godr. FI. Lorr., éd. -2, 11, i48; Wirlg. FL liheinpr. , 5o0 ; Doll FL Bad. , 141 ;AVirtgen Herh. pi. crii., selevt., n" '21. j Hab. — Lieux incultes. — Gand , le long du chemin de fer d'Oslende (Scheidweiler, 1861). Mylbeke-Iez-Alosl (Flandre oiientale. — Demoor, 1862). Cette graminée est enlièremenl nouvelle pour notre Floie; carie B. pa- tidus décrit par M. Dumortier (Ij, si jVn juge par un échantillon authentique contenu dans Therbier de M. le professeur Kickx, et la plante décrite par Lejeune (2), ainsi que celle publiée par Michel (3) , sont simplement le B. arvensis! Tout ce que j'ai vu et reçu de Uel- gi(iue sous ce nom appartient à ce dernier. Ohs. — Je m'abstiens d'en faire la description complète, parce que je n'ai pu l'étudier vivante et la comparer dans cet élat avec les B. ar- vcihsis et B. squarro,si(.s , dont elhî se rapproche. Dans la Flore de France, le/?, arvensi-s , malgié son aliinilé avec les (1) Agrost. tenl., 118. (2) Compend. FL Bei(j... 1 , 98. (5) Agrost., no 154. 456 ) deux autres espèces citées , est l'ejeté clans une autre subdivision, à cause de ses arêtes , qui seraient dressées au lieu d'être tordues et divariquées, ce qui n'est pas toujours vrai , car je l'ai observé plu- sieurs lois avec des arêtes tordues et plus ou moins étalées. Peut-être en est-il assez souvent ainsi. Du reste, les sections et les subdivisions établies par M. Godron , dans le genre Serrafalcus ne sont pas natu- relles, puisqu'elles tiennent éloignées des espèces ne pouvant, à mon avis, être écartées, et même une variété de sou type, S. Lloyclianu.s, forme maritime du S. mollis. Une élude comparative faite , soit sur des échantillons secs du B. pa- tulus, recueillis dans la vallée du Rhin et aux localités citées, soit sur de nombreux spécimens du B. arvensis, ne m'a rien fait découvrir de plus que ce que Koch, dans son Synopsis, et MM. Doll et Wirtgen, dans leurs Flores, ont si bien exposé. Le B.patuluH se distingue du B. arvensis par : 1° sa panicule toujours penchée d'un même côté, à rameaux très-flexibles et toujours re- courbés et non panicule roide ou un peu inclinée au sommet, à rameaux assez roides , à la fin étalés; 2» ses épillets plus larges ; 5" ses glumelles inférieures plus larges, demeurant franchement imbriquées à la maturité et non clevenant écartées et laissant à nu une partie de l'axe, la yhimelle supérieure sensiblement plus courte que l'infé- rieure ; i" ses arêtes plus longues , toujours tordues et divariquées pendant les jours chauds et clairs, et non ordinairement dressées ou un peu étalées; 5° ses anthères courtes {i millimètre) et non très-longues (4 millimètres). Les caractères tirés de la proportion relative des glumelles et de la lon- gueur des anthères, ne permettent pas de confondre cette espèce avec le B. arvensis. Le B. squarrosus présente également des an- thères très-courtes et des glumelles inégales. 47. Equisetum variegatuni Schleich. Cette Prêle , jusqu'ici seulement signalée sur deux ou trois points du littoral, a été observée (1861) en grande abondance par M. l'abbé Vandenborn, dans les bas-fonds, le long du chemin de fer, près de Saint-Trond (prov. de Limbourg). Séance du 2 aoàl Î86^. M. De KoM.NCiv, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, Sauveur, Tim- mermans, Martens, Cantraine, Stas, Vau Beneden, de Sehs-Lougcliamps, le vicomte B. Du Bus, Nyst, Scliaar, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelmau , Dewalque, d'Ude- Ivcui, membres; Mouligny, Steicheu, correspondanls. SciENCKs. — Année 1862. ( 458 CORRESPONDANCE. IVI. le Minisire de i'inlérieiir l'ait connaître qu'une somme de trois mille francs est accordée à l'Académie, alln qu'elle puisse augmenter, dans une mesure convenable, les prix des principales questions mises aux concours en 1862- 1865. Des remercîments seront adressés à M. le Ministre pour cette nouvelle marque de sa haute sollicitude. — Le Gouvernement transmet, pour la bibliothèque de l'Académie, différents ouvrages, entre autres un exem- plaire de la Description géognostique du royaume de Ba- vière. — Remercîments. — M. le président et le secrétaire de la trente-deuxième réunion de l'Association britannique, qui se réunira cette année à Cambridge, font connaître que la session com- mencera le mercredi l'^' octobre prochain. — M. Edlund , professeur de l'Académie de Stockholm, écrit qu'il a vu avec intérêt mettre au concours de l'Aca- démie la question sur la détermination de Véquivalent mé- canique de la chaleur, et sur ce qui concerne les rapports du travail mécanique et de la chaleur. Il envoie en même temps la traduction française du mémoire publié par lui sur ce sujet et imprimé dans les Annales de chimie de Poggendorff. M. G.-A. Hirn, de Logelbach, près de Colmar (Haul- Rhin), fait une communication analogue, et adresse éga- ( 459 ) leiucnl à la classe un ouvrage important (lu'il a publié ré- cemment sur la Thcorie mécanique de la chaleur. — La Société royale des sciences de Copenhague l'ait l)ai'venir le programme de son concours annuel. — M. le secrétaire perpétuel dépose une note manu- scrite que lui a fait parvenir M. Buys-Ballot, directeur de rObservatoire météorologique d'Utrecht, sur la formation et la solution de plusieurs cqualions exprimant les côtés et les diafjonales des polygones réguliers. ( Conmiissaires : MM. Brasseur et Schaar.) La classe reçoit également les ouvrages manuscrits sui- vants : 1" Notice sur une hybride du Ranunculus , ei obser- vations sur la pomme de terre (Solanum tuberosum); par M. Ali'. Wesmael. (Commissaires : MM. Martens et Kickx.) 2" Descriptions et figures de trois coquilles du crag d/ Anvers : Pecten Nystii, nob.; par M. F. de Malzine. (Commissaire : M. Nyst.) RAPPORTS. L'âge cl le but des pyramides, lus dans Sirius, [)ar Mah- moud-Bey, astronome de S. A. le vice-roi d'Egypte. Rapport de M. l*i ttutjof IjiatjVB, c( Le mémoire de M. Mahmoud traite une question qui a déjà été très-souvent et très-diversement agitée : il a pour objet de déterminer l'âge des pyramides, et le but dans lequel ces masses colossales ont été érigées. ( 400 ) Après avoir vériliérorieiUalion exacte de la grande pyra- mide, cl mesuré de nouveau ses dimensions, Taulcur cal- cule l'inclinaison de ses laces, qu'il trouve de oi2" environ, connue celle de toutes les autres pyramides funéraires de l'Egypte : c'est donc, dit-il, un principe astrononii(iue et religieux qui a engagé les anciens Égyptiens à les construire de la sorte; et comme la divinité qui jugeait les morts était, suivant eux, Sotliis ou Sirius, l'auteur en conclut (pie la lorme pyramidale était consacrée à cet astre divin : l'in- clinaison constante et moyenne de 52" 'Ai a été choisie de manière que Sirius, à l'instant de sa culmination, dirigeât ses rayons normalement à la face sud des pyramides. Celte hypothèse admise, la détermination de l'âge de ces monuments revient à calculer l'époque à laquelle la déclinaison de Sirius, eu égard à son mouvement propre et à la précession des équinoxes, était de 22" V2, c'est-à- dire égale à la diiférence entre o2" V^2 et la latitude du lieu , qui est de oO". L'auteur trouve trente-trois siècles environ avant l'ère chrétienne, époque qui s'accorde assez hien avec plusieurs déterminations archéologiques. Mahmoud-Bey, directeur de l'observatoire du Caire, fait de louables efforts pour relever l'honneur de l'antique patrie des sciences et de l'astronomie; il est déjà connu par une excellente carte du Delta, par la détermination géographique de plusieurs villes de l'Egypte, par des tables de variations magnétiques, et par divers travaux esti- mables auxquels notre Académie a prèle le concours de sa publicité. J'ai l'honneur de proposer à la classe de lui adresser des remercîments, et d'insérer dans ses recueils le nouveau mémoire de l'astronome égyptien. » ( 401 ) naptiort de M, Ait. Qttelelel. « Je ne puis que me joindre à notre collègue M. Liagre , pour vous demander l'impression du mémoire de M. Mah- moud : on y trouvera peut-être, sous la plume de l'au- teur, des formes de style qui s'éloignent un peu de celles que suggère la froideur de notre climat et de notre raison, mais qui, je pense, ne nuisent en rien à l'ex- position des idées, puisqu'elles nous rappellent le lan- gage de nos premiers maîtres dans les sciences. Il est intéressant, du reste, de voir un astronome égyptien i)ar- 1er des plus anciens monuments scientitiques, qu'il a pu étudier de près et à différentes reprises. « Mon auguste » souverain, me dit-il dans une lettre particulière, m'a » bien accueilli, m'a nommé Bey; il m'a chargé de faire » la carte d'Egypte, en attendant le nouvel observatoire » qui va être construit au Caire; il m'a, pour ainsi dire, » facilité les moyens d'entretenir mes correspondances » avec les savants de l'Europe...... Une série d'observations » thermométriques, barométriques et hygrométriques se » fait dans ma maison de Boulak (près du Caire). Ces » observations s'inscrivent continuellement de trois en » trois heures, depuis six heures du matin jusqu'à neuf » heures du soir, sans interruption, à partir du l'^jan- » vier 1861. Je vous enverrai bientôt les résultats, quand » l'année courante sera terminée. » Je propose à l'Académie de remercier M. Mahmoud pour son intéressante communication, et pour l'espoir qu'il donne de tenir la classe au courant de ses nouveaux tra- vaux. Des observations météorologiques, faites en Egypte , mériteni une allenlion loule spéciale, surloul celles des ( 462 ) pluies qui tombent dans ce pays, encore si peu connu des observateurs. » Conformément aux demandes de ses commissaires, la classe ordonne Fimpression du mémoire de M. Mahmoud et vote des remercîments à l'auteur. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Extrait d'nne lettre de M. E. de Verneiiil; communiqué par M. De Koninck, membre de l'Académie. «Paris, 2-2 juillet 1862. »... J'arrive d'Espagne et je ne crois plus y retourner, .l'ai les éléments nécessaires pour publier une carte ou es- quisse un peu plus exacte que celle que j'avais faite pour M. Dumont et qu'il a fait réduire pour sa carte d'Europe. » J'ai découvert cette année quelques Paradoxides et Conocephalus dans la chaîne silurienne qui va de Montiago à Montalban, dans la province de Téruel (Aragon). C'est la première fois qu'on a des nouvelles de la faune primor- diale dans cette partie de l'Espagne. M. Casiano de Prado l'a déjà reconnue et décrite dans la chaîne cantabrique, mais il y a bien quatre-vingts ou cent lieues entre ce point et celui où je l'ai découverte cette année. ( 465 ) UiUfe cl le IjvI les tombeaux qui les environnent, l'inclinaison constante de leurs (aces, tout enfm m'avait toujours ins})iré l'idée qu'elles ont été élevées dans un but religieux, et que ces masses colossales, bien faites pour représenter la puissance terrestre, ont dû avoir quelque relation secrète avec les puissances du ciel. J'avais toujours choisi pour mes visites aux pyramides l'époque des équinoxes , et je me proposais d'y retourner au mois de mars dernier, quand précisément, à ce même moment , notre auguste vice-roi , comme s'il eût été in- spiré , m'appela dans son château de Gizeh , et me chargea d'aller déterminer l'orientation des pyramides et de tâcher de déduire quelques conséquences de ces observations. J'allai donc dresser ma tente au pied de la grande pyra- mide et passer là quatre jours et quatre nuits, accompagné de mes amis Ahmed -Etfendi Faïde et Mustapha- Effendi Schercaice, venus complaisamment pour m'aider dans le travail du mesurage. L'aspect des astres qui, rayonnant de toute leur splen- deur dans ces belles nuits sans nuages, éclairaient la terre et semblaient venir successivement saluer ces immortels monuments de la gloire humaine, l'observation contem- ( 464 ) plativo do leurs moiivomonts m'amoiièrcnl naturellement à regarder, d'une manière attentive, la plus brillante des étoiles, Sirius. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Sirius, dans son point culminant, rayonner presque perpendiculairement sur la face (sud) des pyramides. Je me rappelai aussitôt mes anciennes conjectures ; je les repassai dans ma mémoire , j'en déroulai suc- cessivement les chaînons et m'arrêtai bientôt à une idée rixe : il devait y avoir une relation, juscpie-là inaperçue, entre le ciel et les pyramides. Celles-ci étaient des monu- ments voués à quelque divinité astrologique, et Sirius (levait élre l'étoile à laquelle elles avaient été consa- crées. Telles furent les pensées qui m'amenèrent à une série d'observations et qui vinrent confirmer l'opinion, d'abord vagnement entrevue, que l'âge et le but 7"\2 pour la hauteur de la plate-forme de la grande pyramide au-dessus de la première assise taillée dans le rocher. Or la hauteur de cette assise ou socle au- dessus du rocher sur lequel la'pyramide est établie étant de 1"\1, la hauteur totale de la plate-forme sera de 158"\o. Cela étant, la partie qui manque au sommet de la pyra- mide au-dessus de la plate-forme se trouve, par un petit calcul, égal à 8"\2, et la hauteur totale et primitive de la grande pyramide sera de 146"\5. Ces deux éléments (la hauteur et le côté de la hase) étant déterminés, j'ai calculé le tableau suivant : m. Le côté do la base étant 231,1 Et la hauteur ^^6,5 On aura m. Hauteur oblique OU celle du triangle (façade) . . . . 186,5 Arête de la pyramide 212,4 Angle de Tarêle sur la base ou riiorizon 41"35' Angle de l'arête avec le côté de la base 58 14 Angle au sommet ou de deux arêtes d'une même face. 65 52 Inclinaison de chaque façade sur l'horizon ou la base. 31 45 Coté de la base avec le socle entier. ." 232^,7 Périmètre de la base, y compris le socle 930'n,8 Superficie de la base, y compris le socle, 34149 m. c. ou 13 faddans. Pour la seconde pyramide, la hauteur est de 159"' et le coté de la base de 208™, d'après M. Jomard. Par ces deux éléments, j'ai calculé l'inclinaison des faces de cette pyramide sur la base horizontale, et j'ai trouvé 53" 12'. Or l'inclinaison dans la première pyramide étant de 51" 45', nous aurons, en moyenne, pour les deux py- ramides, 52" ,29' d'inclinaison. En comparant cette incli- naison moyenne avec celle des autres petites pyramides que voici, d'après Bunsen : ( 468 ) Inriinaison. La pyrnniido nord , à Post «ip la i^rando o^oJo' Celle (lu milieu, — — 52 13 Celle (lu sud, - — 52 15 Troisième pyramide 51 11 La pyramide est, au sud de la ti'oisi("'ine, . . 52 25 Ton voit qu'on a vouiii faire un angle constant dont la va- leur se trouvât comprise entre 52 et oo degrés. Nous pouvons donc admettre, en moyenne, une incli- naison constante de 52 degrés et demi. O' Rewarqucs sur Vensemble des pyramides de Gizeh et les tombeaux qui tes entourent. Ce ne sont pas senlement les deux grandes pyramides qui se Irouvent bien orientées vers les quatre points car- dinaux, mais toutes les autres petites pyramides et tous les monuments funéraires, comme nous l'avons dit plus haut. !1 faut donc qu'il y ait eu pour cela un but religieux semblable à celui qui a du guider les modernes dans la construction de leurs monuments funéraires. Chez nous autres musulmans, par exemple, la fosse qui nous reçoit après la mort est, comme le mausolée, perpendiculaire à la direction de la JMecque, où se trouve la maison sacrée de Dieu; de sorte que, quand nous y serons couchés sur le côlé droit, notre ligure se trouvera dirigée vers la sainte Caâba. Ce principe religieux se manifeste encore davantage dans les pyramides ou monuments funéraires des anciens, quand on remarque que les faces de toutes ces pyramides se trouvent inclinées sur l'horizon d'un angle constant de o2" et demi environ; car la constance de cet angle, dans les six pyramides qui apparaissent encore autour de la grande, ne saurait être attribuée au hasard. I.n réunifui de ces deuv témoignages pince nu ciel , dans ( WJ ) (liic'hiue aslrc divin, le |)riiici[>e lelii^icux (jiii a engagé les Kgvpliens à coiislruirc de la sorlc ces nioiiiinienls linié- raiies; car un objet leneslre, un leniple posé (juelque [>ail sur la terre, ne peut avoir de rap[)ort avec un angle de hauteur ou Finclinaison de la lace des [)yraniides. C'est donc dans un rapj)ort avec la position d'un certain astre divin que toutes les pyramides de Memphis ont été bien orientées et qu'elles ont les laces inclinées sur Fliorizon d'un angle constant de M degrés et demi. Or les anciens Égyptiens n'adoraient au lond qu'un seul l être suprême, Ammon-Ra, sous formes ditïérenles. Ils en Taisaient émaiier une inlinilé de dieux (plus ou moins grands), suivant l'inlinité d'attributs par lesquels se ma- nilestaient sa puissance divine et sa volonté suprême. Les astres étaient les demeures de ces êtres divins, ou plutôt ils en étaient les âmes. Les anciens peuples de l'Egypte croyaient à l'immorla- 11 té de l'àme et à une autre vie de peines ou de récom- penses. Un dieu devait les juger et inscrire le résultat de la pesée de leurs âmes ou de leurs actions. Les animaux qui ont été vénérés ou adorés chez eux n'étaient que les images vivantes des divinités célestes : ainsi le bœuf Apis était l'image vivante du taureau céleste, et le chien , celle du chien céleste. Une seule et même divinité pouvait avoir plusieurs formes, comme on le voit figuré sur les monuments. Le chien céleste, Sothis, jugeait leurs âmes en se pré- sentant sous la forme d'un cynocéphale ou homme à tête de chien (1). 11 prenait la forme d'un chacal pour con- ll) L'on voit ce nioii^Uo gravé sur un appurcil l'uiicraiiL' : la inoinie y ( 470 ) damner les méchants à une peine éternelle ou les enfers. 11 est alors le même dieu infernal que Typhon. Ce dieu s'ap- pelle Ceth en langue égyptienne, et il est le sixième ou le septième dans la première dynastie divine qui gouverna l'Égvpte , comme l'attestent les monuments. Ceth veut dire astre ou chien dans l'ancienne langue de l'Egypte, et c'est le même Soth, que les Grecs prononçaient Sothis,et dont ils hrent leur Sirius. Ainsi, Sothis, Cynocéphale et Ceth, c'est toujours le chien céleste, dont l'àme et l'intelligence est l'étoile Sirius. Cette identité se sent même dans ces noms et dans la forme de Tanimal qu'ils désignent : le cy- nocéphale, c'est le chien sous une autre forme. Le chien Anuhis, ou le Mercure égyptien; ïoth, ou le grand Hermès, sont également des manifestations du chien céleste. Le symbole qui désigne Sothis sur les monuments égyptiens se trouve souvent joint à la figure de la déesse Isis, l'une des grandes divinités égyptiennes, à laquelle Sirius était de tout temps consacré. Les dieux de l'Egypte se partageaient les villes; chacun en avait une sous son patronage. Les monuments mêmes et leurs formes géométriques étaient voués à des divinités. Les pyramides ou les formes pyramidales durent avoir été consacrées au chien, céleste Sothis; quoique Dupuis, qui réduit tout au culte du soleil , les prétende vouées à cette dernière divinité (1). Voici mes raisons : esl placée sur un lil, les quatre vases canopes sont auprès, et le dieu Anuhis (cynocéphale) semble prendre possession de ce nouvel habitant de rAnienlhès. (ChampoUion, Étjypte ancienne, pag. 265, pi. 69.) (i) Duixiis compare, avec Pline, les formes des obélisques et des pyra- mides au l'eu et aux rayons solaires, d'oii il détluil (lue ces ligures géomé- tri(iues ont été consacrées au feu et au soleil; il cite comme argument ( 471 ) 1° Les pyramides, étant des monuments lunéraires, devaient être naturellement consacrées à la divinité qui a le plus de liaison et de contact avec les morts, et que l'on devait, pour ainsi dire, redouter le plus, c'est-à-dire au dieu-juge Sothis, à la discrétion duquel les âmes sont soumises pour recevoir, dans l'éternelle demeures ou des récompenses ou des peines sans fm. S'' On trouve dans les catacombes de l'Egypte de pe- tites pyramides votives; Biot en avait examiné quelques- unes. Ces pyramides sont placées à côté des momies. Sur l'une de leurs faces est gravé le cynocéphale et, sur les autres faces, des prières adressées à cette divinité. Cela nous prouve qu'il y avait une relation intime entre le cy- nocéphale ou Sothis et la pyramide. 3° Le symbole qui désigne Sothis sur les monuments égyptiens, étant A-jV, c'est-à-dire un triangle ou face de la pyramide, un croissant et une étoile, l'on peut égale- ment en conclure que la forme pyramidale a été consacrée à Sothis. Texislence d'une pyramide , haute de quarante toises, à l'angle (lui termine le labyrinthe, qui n'est autre chose, selon lui, que le zodiaque divisé en douze compartiments ou maisons (constellations) du soleil et en régions nord et sud , en été et hiver, longs et courts jours , etc. Or en supposant avec Dupuis que le labyrinthe représentât réellement le zodiaque, cette pyramide, par sa position à l'angle qui termine ce mo- nument, indiquerait le i)oint au delà duquel le soleil ne pouvait plus passer; elle est alors au zodiaque figuré par le labyrinthe ce que le chien céleste, Sothis, est pour le zodiaque céleste, c'est-à-dire un factionnaire pour garder la frontière de l'empire solaire, ou le zodiaque. En effet, le parallèle de Sothis formait la limite méridionale des parallèles solaires, de l'an 5000 à 4000 ans avant J. C. L'on peut donc en inférer que la pyra- mide du labyrinthe représentait le chien céleste, auquel il serait plutôt consacré qu'au soleil même. ( 47-2 ) 4" Eiiliii , les liisluiieiis arabes et des traditions popu- laires encore répandues en Egypte de nos jours, attribuent la construction des pyramides au grand Hermès; ils lui attribuent même un temple à coté des pyramides de Mempliis, mais il n'existe plus maintenant. Ces traditions doivent avoir au fond quelque chose de vrai, et Ton peut en déduire que la lorme pyramidale était réellement con- sacrée à Hermès (1), qui n'est autre que Sothis. Le chien céleste, ou Sothis, avait, du reste, joué le rôle le plus important dans l'antiquité égyptienne : il présida à la création du monde; il commença la grande année de Dieu (période sothiaque); il annonçait la crue du INil par son lever héliaque et le j>rintemps par son coucher héliaque ; il était le gardien du ciel, le roi des astres et, par sa position, il empêchait le soleil d'aller s'enloncer dans l'abîme de la région sud. Les auteurs anciens ou mo- dernes, ainsi que les astrologues en disent déjà trop pour que j'insiste davantage. H ne faut pas toujours dédaigner les idées astrologiques, car c'est l'astrologie qui enfanta l'astronomie en Egypte ; et elle peut nous fournir quelques renseignements sur le sujet que nous traitons. Mais pour ne pas nous écarter, résumons en ces deux mots les ré- sultats auxquels nous sommes parvenus : « La forme pyra- » midale était consacrée à Sothis ou Sirius. » De là je déduis que l'angle constant de o!2" et demi enlre les faces des pyramides de Memphis et l'horizon, au- rait été pris intentionnellement en rapport avec la posi- (I) On voil, en ellel, ligurer sur les moiiunieiils égypliens, le (.lieu Tolii ou Ilenuès sous la loiiHe d'un cynocejtlmle lenant dans ses paUes une lableUc d'éeiivain. On le voit aussi écrire le résultai de la pesée des ànics dans Penfer. (C.hanipollion , Egypte ancienne . pages 26 et 258.) ( 475 ) lion (le Siritis dans le linnauR'iU : en cHcl , (faiurs les |>rineii)es de Taslrologie, Solliis , jiii»('ajil lïmic i\\\ coips déposé dans la pyramide, doit se nianiresler dans lonle sa puissance sur son trône el au point eulniinanl de sa route dans le ciel ; car la puissance ou Finlhience d'un astre est. d'au tant p!us grande ([ue ses rayons approchent de la perpendicularité sur l'objet soumis à son inlluence. Or le parallèle de Sotliis, ou son Irone, se trouve placé au sud de la l'ace méridionale supposée prolongée à l'inlini, et le point culminant ou le i)lus élevé de ce parallèle ne s'éloigne pas de beaucoup actuellement du pôle du plan de cette lace; j'admets donc que les pyramides de Memphis ont été construites de manière que Sirius, dans le point culminant de sa roule journalière, se trouvait au pôle du pian de la lace méridionale des pyramides, afin que cet astre-juge iùt dajis sa plus grande puissance pour juger les âmes soumises à sa discrétion dans les tombes pyranii- dales. L'inclinaison aurait été, par conséquent, choisie de o^-l'' et demi pour que cette condition se trouvât remi)lie. i.a connaissance de l'âge des i)yramides devient alors une (juestion purement astroiiomique. il s'agit de chercher réiJoque où Sirius se trouvait au pôle d'un grand cercle dont le j)lan s'incline sur l'horizon de Gizeh, (\[\ sud au nord, d'un angle de r>±' et demi, ou, ce qui revient au même, de cherclier l'époque où la déclinaison de Sirius était de 22" et demi, c'est-à-dire égale à la différence entre l'inclinaison constante, o^*^ et demi, et la latitude du lieu, qui est de ôir. Mais, avant de me livrer à ce calcul , j'avoue que les raisons et les déductions que j'en ai tirées pour arriver à ce point n'ont jias assez de force pour supporter kl rigueur delà criii(|ur moderne. Cependant l'accord (pie r«>n \erra bientôt entre le résultat obtenu de cette manière SciiiiNCLS. — Amicc \<^(>2. j-i ( 4.7-4 ) 01 un aulre obtenu d'une aulrc façon , justilie d'aulant plus mes raisons et déduclions que ces deux résultats se trouvent également d'accord avec ceux que nous donne l'archéologie et qui sont admis par les plus célèbres ar- chéologues. Déclinaisons de Sirius dans les années 2ùo0 et 32o0 acanl Jésus-Christ. Je commence par calculer la position de Sirius i)our deux époques distantes entre elles de mille ans et bien antérieures à l'ère chrétienne, pour connaître la marche de la déclinaison dans ces temps, et déterminer ensuite, par une interpolation ou par un autre calcul, l'époque où cette déclinaison a été de 22° et demi. Je pars de l'époque astronomique, 1750 de Jésus- Christ, comme Fa fait Laplace, et je calcule d'après ses fornuiles les éléments delà précession des é(iuinoxes [)our les années 4000 et oOOO avant l'époque 1750 de Jésus- Christ; en voici les résultats : Pour 4000 ans. Dé[)lacciiici!l du point éciuinuxial sur récli[»li(iu(' fixe de 1750 peudaiil iOOO ans . • —06" 17' 00" Obliquité de Téquateur mobile sur reclipliquc iixede 1750 -Jô 31 00 Obliquité de ce même équateui' sur Fecliplique mobile -Ji -J ±i Mouvement du point équinoxial en ascension droite l)endant 4000 ans — 1 1 i Ô:J Pour 5000 a ns. Déplacement du point e(juinoxial sur reclii>li(iuc lixe de 1750 pendant 5000 ans —';{)'±2'i\\" ( 475 ) OI)lili(|uik' lie ce iiiciiK' riiuuloui' sur réclii>li(iui; mobile -i J" i Mouvcmcul du [ioïmI cqtiiiioxial eu usccusioii droite poiKlaut 5000 ans - -2 1 1 ô^i Or !a longiUulc cl la latitude de Siiius [>oui' 1750 sotit, longitude 100'^ 57' 58", et latitude 59*^ 55' 58" australe. Je prends d'abord Tépoque de 4000 ans avant 1750 de Jésus-Christ ou l'an ^250 avant l'ère chrétienne, et j'ajoute ali»éhriquement —50' 17' 00" à la longitude de l'étoile [mir avoir 14" 20' 58", qui est la longitude rapportée à l'inter- section de l'équateur sur i'écliptique lixe, 2250 ans avant l'ère chrétienne : après cela, avec la longitude 44*^ 20' 58", la latitude 59*" 55' 58" considérée constante, et l'obliquité 25" 51' 00", je calcule l'ascension droite et la déclinaison de Sirius rapportées à la même intersection de l'équateur avec réclii)tique fixe de 1750, et je trouve : i)our l'ascen- sion droite de Sirius 55" 56' 55", et pour la déclinaison 21" 59' 10" australe; je retranche ensuite la quantité —1" 14' 52" de cette ascension droite, et je trouve enlin, ascension droite de Sirius 54" 51' 25" avec la déclinaison 21" 59' 10" pour l'année 2250 avant Jésus-Christ; un pareil calcul me donne, pour l'époque de 5250 ans avant Jésus-Christ, 44" 42' 5" d'ascension droite et 25" 25' 21" de déclinaison. Ce résultat suppose que Sirius n'a pas de mouvement propre : cependant la comparaison des observations de cet astre, laites depuis 1750 jusqu'à 1850, donne un mou- vement propre de — l",i6 en déclinaison, et la compa- raison des observations modernes avec celles de Ptolémée Iburiiit uu mouvement propre annuel de — 1",02 en ( 470 ) (lécliiiaisoii ; cela prouve que le luouvenienl |>ioi)re de Siiius eu décliuaisou était plus fort qu'il n'est inaiuteuaut; c'est-à-dire qu'il va eu croissant au furet à mesure qu'où recule dans le leuq)s; Fou peut encore eu juger d'après une note de M. Laugier sur le uiouvenient |>ropre de Sirius eu d'/cliuaison dans une période de 162 ans (1). Ainsi je puis, faute de mieux, admettre un mouvement moyen et uniforme de — T,1 proportionnellement à l'espace de iOOO ou 5000 ans antérieur à notre époque. Cela étant, il faut ajouter algébriquement, 4000 fois 2t",2 et oOOO fois 2",2 ou H-i^*^ "lis' 40" et -y7y' o 20" aux i\m\ décli- naisons précédentes, obtenues en supposant l'astre lixe; el Toii auia déliuilivemenl — Jî)" 12' et —22^ 20' pour les déclinaisons vraies de Sirius dans les ^Waw époques de 2250 e( 5250 ans avant Jésus-Christ. A()t' des j)ura/nf((vs. La connaissance de Fàge des pxranjides se léduit maintenant à ciierclier entre les années 2250 et 5250 l'époque qui doit correspondre à une déclinaison de 22 degrés et demi. Or une interpolatioii par une simple proportion sidlit pour cela , et nous donne 5505 ans pour l'époque clieicliée. Les [pyramides ont donc été construites 5505 ans avant l'ère chrétienne. Ce chiffre peut cependant être alfeclé d'une certaine erreur qui peut monter à un , ou même à deux siècles; car une erreur de quelques minutes, soit dans l'évaluation de l'inclinaison des façades, soit dans la cou- (1) ConiiUcb rcnilu}; do l'Acadvuiic ika ^tiiiitci de /rditcc , L XLVJ , |. TOi. ( 4" ) slniclioii iiKMiK' , |i(Mi( , WM'C co {\\H' jHodiiii'îiil IVnriir |>ro- l»:iM(M]n(' i'juirais ('onimise dans la doinniinalioii du ivhhh V(^in(MU pi'opro de Siriiis on (hVlinaison, nous laisser dans co même (loi»ré d'incertitude; mais ce résultat se trouve l)ien conforme à l'opinion des meilleurs historiens ara- bes, tels que Kî-Kodày, Ebn-AlKlel-Hakam, Almasoudi, Almakri/i, etc., qui placent, d'après les déductiojis que j'ai faites de leurs récits, le déluge au trente et unième siècle avant Tère chrétienne, et la construction des pyra- mides trois ou quatre siècles avant le déluge. Ces histo- riens, aussi bien qu'Ebn-Jounis (l'astronome), paraissent avoir fondé leur opinion sur une tradition très-répandue d'ailleurs, et qui dit qu'un papyrus a été trouvé dans le couvent d'Abou-Hermès, tout près des pyramides; qu'un vieux Ivopte, appartenant au couvent de Kaiamoun,en avait expliqué le contenu en l'an ^2o de l'hégire, laquelle année, ajoute la tradition, se trouvait la 4551 '""^ de la fon- dalion des pyramides, et la 594!""' du déluge, d'après le papyrus même. La traduction des passages arabes toucliant les pyramides se trouve, du reste, dans l'excellent mé- moire de M. Jomard-Bey sur les pyramides de Mempln.s, inséré dans le grand ouvrage sur l'Egypte (1). Cet accord justilie déjà le but astrologique et religieux dans lequel les pyramides ont été construites. Voyons maintenant le résultat de l'archéologie sur l'âge de ces mêmes pyramides : Bunsen, se basant sur les frag- ments de Manéthon,sur Ératosthène, les papyrus de Turin, les tablettes des rois et d'autres monuments, trouva, avec le général Wyse, d'après la plus saine critique, qu'il y avait 55oo ans entre Menés et Alexandre le Grand, et que la (1) Dc-^crip/lo)} (le rjj/i/pfe auHqiic . I. VI, pp. V.\'i eJ ^iiivnnU^s. ( 478 ) (luire (l<\s règnos dos quatre premières dynaslies a élr de 570 ans; de sorle que la quatrième dynastie de Manétlion finit en Tan 2985 avant Alexandre ou en Tan o5J0 avant rère clnétienne. Or les deux pins grandes pyramides de Mempliis ont été construites parChéops etChephren, rois de cette quatrième dynastie, qui n'a duré que 155 ans, d'après le même archéologue. Ainsi les pyramides auraient été construites dans le trente-quatrième siècle avant Jésus- Christ (1 ) , résultat qui s'accorde , à moins d'un siècle près , avec le mien et avec celui des historiens arahes. Je conclus donc, en terminant, que les pyramides ont été positivement construites pour remplir un hut astrologique et religieux concernant l'astre divin Sirius, et qu'elles sont âgées main- tenant de cinquante-deux siècles. Sur la haleine de la Méditerranée (Rorqualus a?sTIQU0- iu\m); par M. Paul Gervais, doyen de la l'^aculté d(\s sciences de Montpellier. Ayant été prévenu, le 18 juin dernier, par M. Lande, capitaine des douanes à Port-Vendres, qu'une baleine ve- nait d'échouer sur la côte d'Espagne, à peu de dislance de la l'rontière française, j'ai pu arriver assez à temps sur le lieu qui m'avait été signalé pour voir cet énorme cétacé et recueillir sur ses caractères extérieurs, ainsi que sur di- (1) Le docU'iir Drugseh, Umt en admetlant 4i55 ans enlro Mènes ol Jésns-Chiist, l'ail linir la qualrième clynaslie on Tan 3i02avanl rèicchré- licniio; el la conslinclicn des iiyraniidcs anrail en lien, snivanl Ini , Irenle- »iii(| sircics environ :iv:inl .lésiis-(-lirist. ( 479 ) vers j)()iiils «le son ;iii;ih)ini(', des obscrvidioiis (jiii nie |>('i'- iiM'Jloiit i\'r\\ iiuliqnor Tcsprcc avec (jU('l(|ii(! cxiicliliKlc. ComiiH' on (h^vàil s\ alleiidn', ce ii'élail |)as une ba- leine IVanche, genre de cétacé dont on n'a point conslalé la présence dans la Méditerranée, quoiqu'il y ait été plu- sieurs l'ois mentionné par les auteurs. La forme allongée de l'animal , la présence d'une nageoin^ sur son dos , les raies ou cannelures longitudinales dont sa gorge et le dessous de sa poitrine sont sillonnés, enfin la dimension de ses fanons ou haleines franches, et la faihie arqùre de son crâne, ne laissent point de doutes sur ses vérital)les afïinités. C'est au groupe des rorquals (dits aussi fausses haleines, haleinoptères on haleines plissées) qu'il faut le réimir, et il appartient à l'espèce de ce genre qui a été pré- cédemment observée dans la Méditerranée. L'examen du squelette, lorsqu'il aura été définitivement préparé, lèvera tous les doutes qu'on pourrait avoir sous ce rapport. O squelette va être déposé au musée de Barcelone. Cette; espèce de rorqual est assez rare dans notre mer, mais on l'y a vue à toutes les époques, et déjà les anciens en ont fait mention. Aristote a connu ces baleines et il en parle sous le nom de Mysticelos. Il dit qu'elles ont dans la bouche des poils rappelant les soies du porc, et cette comparaison donne une idée très-exacte des filaments par lesquels les fanons des rorquals sont terminés, ces poils garnissant intérieure- ment la bouche d'une sorte de toison ou de tapis dont la peau du sanglier et celle du porc peuvent seules donner une idée. Pline cite également le rorqual de la Méditer- ranée, qu'il appelle Musai lus, et il est encore question du même cétacé dans plusieurs autres écrivains grecs et romains. ( .480 ) La scii^iH'c II':» pas cousoivr le soiivciiir (h* (oiis los ani- inanx iW celle i;ii»aules(iiie espèie (pii onl élé harpomirs dans la mer intéricuie on que les mauvais temps oui rejeU'^s sur ses coles. Ce u'esl guère (pie depuis la lin du siècle dernier que Fou [irend soin d'enregistrer ces lucratives captures. Voici quei(}ues indications à cet égard. Dans ses notes sur rilisloire naturelle de Pline, publiées à Lyon, en l()OG, Dalechamp parle cependant d'un orque à peau slriêe (CanaliculaHm sfriafa), qui l'ut r(îjeté par la mer à peii de distance de Montpellier, et qu'il eut occa- sion de voir. 0[) peut supposer que c'était un rorqual. C'est l)ien certainemenl à ce dernier genre qu'appar- tient un autre cétacé gigantesque éclioué à l'île Sainte-i\Lar- guerite, arrondissement de Cannes (Var), en J 797. On en conserve le crâne au muséum d'histoire naturelle de Paris. Plus récemment (décembre 1860), il a été trouvé un animal de la même espèce près de Toulon. Sa dissec- lion a pu être l'aile avec soin })ar les chirurgiens de ma- rine altachés à l'hopiiid de Saint-Mandrier, et ils en ont gardé le stpieletle pom* leur musée. Il y a environ vingl-- cint| ans, il en était venu un auhe dans les madragues de Saint-Tropez, encore dans le département du Var. Les rorquals se montrent aussi, de temps en temps, sur le littoral des Pyrénées-Orientales et du côté du cap de Creus(cole espagnole). Ils entrent jusque dans les cri- (pies ouverles entre les dilférents caps de cette conirée. Ln 18*28, un de ces animaux lut rejelé sur la cote de Sainl-(.yprien. .Sa longueur totale était de Î2r)"\n0; sa lèle seule mesijrail ri'",r)8. La description détaillée en a été domié(^ par \L le docteur Companyo, ainsi (pie par MM. Varines et Carcassonne, l'im médecin el l'aulre phar- macien à P(M'pignan. ( 481 ) Sou sqiw^lrKe l'ail aujourd'lnii parlio «in niiisiV Sainl- Pir'ir(\ à f.von.l n aiilrc sqiioIo(((\ hiei) iuf)iiis i^iand i\HO celui-là, se voit daus le cahiuel d'histoire uatincile de Perpiguau; il provieut d'uu exeuiplaiic égalemeul trouvé daus les Pyréuées-Oiieulales, à peu de distauce de Port- Veudres; et l'ou sait que, au priulemps deruier, deux rorquals, l'uu adulte, l'autre jeuue, out été vus, à diverses reprises, dans les eaux de Port-Vendres, Paulilles, Col- lioure, etc. efen ai parlé {Bulletin de la Société iV agricul- ture de r Hérault) daus une note , rédigée d'après les renseignemeuts que M. Carrou, directeur des douanes à Perpignan , avait hien voulu me transmettre. G L'un de ces cétacés, sans doute une femelle mère, mesurait, dil la note qne je \iens de rappeler, environ vingt mètres de long sur quatre de large; l'autre, qu'on suppose être son petit, n'avait guère que six mètres de long sur uu mètre ciuquante centimètres de largeur dans sa partie antérieure. Ils rré([uenlaient |)lus particulière- ment l'anse de Paulilles. » [.à, comme sur plusieurs points de la cote, ils ont essuyé des coups de lèu. Ils ont alors gagné la haute mer, pour ne se rapprocher du littoral que quelques jours après. La felouque des douaues de Port-Vendres, à hord de laquelle se trouvaient le capitaine et le commissaire de rinscription maritime de cette résidence, a rencontré les deux cétacés, qui, à son approcfu\ ont rapidement gagné le lari»e. Le 22 février, ils ont encore été vus dans les eaux de Banuyis. » On a pensé que le rorqual qui vient de périr sur la côte d'Rspagne, à quelques kilomèlres seulement au delà dti département des Pyrénées- Orientales, était uu de ceux dont il vieni d'être question, e( qu'on a également vus au ( 482 ) mois fin mars en lare do l'Agdo. Il pourrait bien en (Mrc ainsi. CV'Iail en cITct iiik' rcmcllc; il r('|)oii(lail assez hini pour SOS 0) au pins grand, cVsl-à- dire à la mère; mais il n'y a pas à cet égard une certi- tude absolue. Il a été trouvé, le 17 juin, près des rochers dits (lel I:orro, qui sont entre le cap de Porhou et le cap Raso, an nord-ouest du cap d(* Creus, et on Ta remorqué à [Janza pour en opérer le dépècement. C'est là que je suis allé l'étudier. Quelques auteurs ont admis que les rorquals de la Mé- diterranée constituent une espèce à part entièrement dil- férente de celle de l'Océan. Cela n'est pas démontré, et il a été jusqu'ici impossible de différencier avec certitude les rorquals pris sur les côtes méridionales de l'FAirope, en France, en Italie, en Sardaigne, etc., d'avec ceux que l'on harponne accidentellement dans FOcéan et dans la Manche ou qui échouent sur nos côtes de l'ouest et du nord. T.e rorqual de la Méditerranée, qu'on a quelquefois appelé fiorqualus anfiquoruni, ne paraît pas devoir être séparé de ces derniers, et il est sans doute de la même espèce que le Rorqualus rostralns de l'Océan , dit aussi Pterobcdaena communis, baleine française, etc. Toutefois, on devra le distinguer du grand et du petit rorqual de l'Atlantique, Pterobalaena gigas et minor, qui paraissent ne jamais visiter la Méditerranée, et il est plus facile encore de le séparer du képorkak ou rorqual à longues nageoires, /v//- phohalaena longimana, qui a cependant été rencontré sur des points très-éloignés les uns des autres. Ce képorkak est de tous les cétacés celui qui nage avec le plus de rapidité. On sait d'ailleurs, par les observations récentes des na- turalistes, que les grandes espèces de cétacés sont plus ( 485 ) iiomhi'onsos que ii<' le crovnieni LiniK' cl Lncrpôdr, e( (juc, s;mr lo krporlv.Mlv, elles son! liinilées (hiiis Icdrs cmii- (omienuMils. ("osl donc par orreiir ({u'on \y,\v\o s, \A. XWVIfl i\ XXXIX. (2) J.p ri'àno (lo riin de res iiidivuliis a é(é noqni«; pnr 1»^ miiM'O de n.'i'liii. ( '1-S5 ) (jue ri'llc C8|KC(. ail jaiuiiis viv \ uc bui les cuks de J'imicc. (lejKMKJanl Cuvicr a iri;ai(lé coiDiiie Icmji' apiuirlciiaiil le î^raiid mammilèi'c marin observé à Mce [>arBayej', en ni:i7, mais Kiiioeii lail un delphniclé, sous !e nom de DcIplinHis ItdjU'rij et la dclerminalion , eonnne eaehalo( , du eélacé éelioué à ia ^^eI^a ( pYrénées-OrienUdes) n'est pas plus aullienîiijue. A eause des >aeanees aearo- eiiain. Séance du // octobre 18621. M. De Konincr, directeur. M. Ad. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius, Wesmael, Marlens, Kickx, Stas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selys-Long- champs, le \icomte B. Du Bus, Gluge, Liagre, Duprez, Poelman, d'Udekem , Dewalque, membres j Lacordaire, associé; Maus, Moiitigny, Steichen, correspondants. CORRESPONDANCE. M. Ëlie de Beaumont, secrétaire perpétuel de l'Aca- démie impériale des sciences de France, annonce qu'il \ient de faire mettre à la disposition de la compagnie le complément jusqu'à ce jour des publications de cette Aca- démie. — S. Ém. M^' Ledochowski, nonce apostolique, fait connaître qu'il se chargera avec plaisir de faire parvenir aux corps scientifiques de Rome les ouvrages qui leur seront destinés. — Remercîments. Sciences, — Année 1862. ' 55 ( 488 ) — L'Académie royale des sciences de Madrid et la Réu- nion des naturalistes d'Allemagne remercient l'Académie pour l'envoi de ses publications. L'Institution Smithsonienne de Washington fait par- venir ses dernières publications et en même temps celles des principales sociétés savantes des États-Unis d'Amé- rique. M. Yieusseux, de Florence, adresse les exemplaires qui manquent à la collection académique du recueil Archivio storico. — M. Haidinger, de Vienne, associé de l'Académie, communique deux mémoires qu'il a publiés récemment sur la chute des aérolithes de Gorukpur et sur une masse de fer non météorique de Kurrukpur, localités situées toutes deux dans les Indes orientales. Le même savant dit qu'il publiera bientôt deux notices sur d'autres météores sem- blables. — M. Zantedeschi fait parvenir les observations sur les phénomènes des plantes qu'il a recueillies, en 1861 , dans le Jardin botanique de Venise. — MM. Martens et Kickx sont nommés commissaires pour l'examen d'une notice de M. Alfred Wesmael, de Vilvorde, sur un hybride de CmsiUM. MM. Duprez et Quelelet sont également invités à exa- miner une notice de M. Jaspar Sur les paratonnerres sans raccordements. ( 489 ) CONCOURS DE 1862. La classe avait mis au concours de 1862 la question suivante : Faire l'exposé historique de la théorie clic Tonus mus- culaire et chercher, pour tous les phénomènes expliqués autrefois à l'aide de cette théorie, une interprétation con- forme aux faits établis par la physiologie expérimentale. Un mémoire a été envoyé avec l'inscription : Non numerandœ sed perpendendœ observationes. (Morgagni.) (Commissaires : MM. Schwann, Spring et Gluge.) CONCOURS EXTRAORDINAIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES. Le Ministre de l'intérieur, disposant des cinq mille francs affectés au prix quinquennal des sciences physiques et mathématiques pour la période de 1854 à 1858, prix non décerné, avait ouvert un concours extraordinaire pour quatre questions , deux sur les sciences mathématiques et deux sur les sciences physiques. L'Académie a reçu cinq réponses aux questions mathématiques , savoir : Sur la question : Généraliser le théorème de Sturm, en l'étendant à un système de deux équations à deux incon- nues (prix : 1,500 francs), il a été reçu trois mémoires, portant les épigraphes : N» 1 : Operosa parviis. N" 2 : Dies diem docet. No 3 n'a point de devise. Sur la question : Trouver et discuter l'intégrale de l'équa- tion des lignes de courbure à la surface, lieu géométrique des points dont la somme des distances à deux droites qui ( 490 ) 5e coupent, est constante (prix : 1,000 francs), il a été reçu deux mémoires portant les épigraphes : N" 1. A force cVenvisager un sujet sous toutes ses faces, on finit par y trouver quelque chose. N» 2. Trop ou trop peu. La classe a voté ensuite, au scrutin secret, la liste, en double, des candidats destinés à former le jury de ce con- cours et qui seront nommés par le Gouvernement. ELECTIONS. La classe a également formé la liste de présentation pour une place d'associé étranger et pour une place de corres- pondant, vacantes toutes deux. RAPPORTS. MM. Gluge et Ad. Quetelet font un rapport favorable sur une note de M. Zantedeschi , professeur à l'université de Padoue , Sur la direction du courant électrique dans les corps des animaux pendant la vie et après la mort. Cette notice intéressante renferme une réclamation de priorité pour une découverte importante qui tend à mon- trer que le courant électrique dans les corps des animaux change constamment de direction après la mort : « ce qui nous autorise à admettre, dit Tauteur, qu'il existe des con- ditions différentes dans l'organisme animal à l'état de vie et à l'état de mort. » La notice de M. Zantedeschi sera in)4)rimée dans le Bulletin. { 49 i Observations tératologiques sîir la pomme de terre (Sola^um tuberosum); par M. Alfred Wesniael. ttaitpot*t tic M. Mai* te Hit. « M. Wesmael , poursuivant ses études de tératologie végétale, a présenté à l'Académie deux notices, l'une sur le développement de tubercules aux parties aériennes du Solanum tuberosum; l'autre relative à un hybride prove- nant du Ranunculus acris et du Ranuncidiis bulbosus. La première n'offre rien de neuf, puisque l'on a vu plus d'une fois la plante de la pomme de terre développer des tubercules au-dessus du sol, lorsque la tige était entourée d'une atmosphère humide et peu éclairée, surtout dans le cas où les plantes n'avaient pas été soumises au buttage. La seconde notice est plus intéressante, en ce qu'elle montre que des plantes hybrides, quoique très.-vigoureuses quant aux organes de la végétation, peuvent présenter les organes sexuels tout à fait atrophiés; ce qui explique la stérilité de ces plantes. Ainsi le tubercule bulbiforme du Ratiunculus bulbosus ne donne naissance qu'à une ou deux tiges, tandis que celui de la plante hybride produit cinq à sept tiges, d'après l'observation de M. Wesmael. Ce phé- nomène offre une certaine analogie avec celui que présen- tent certaines variétés de pommes de terre qui, dévelop- pant prématurément et abondamment leurs tubercules alimentaires, ne parviennent jamais à fleurir. Je cultive depuis plusieurs années une variété de pommes de terre, dite la rouennaise précoce, dont les tubercules, très-volumineux et abondants, sont complètement mûrs à la mi-juin, et dont les tiges restent très-courtes et ne se terminent jamais par des fleurs, probablement parce que la nourriture nécessaire au développement de celles-ci est ( 492 ) employée à la production des tubercules, qui se dévelop- pent ici beaucoup plus tôt que dans les plantes à pommes de terre tardives. En tout cas, les deux notices de M. Wesmael me pa- raissent offrir assez d'intérêt pour être imprimées dans les Bulletins de l'Académie, avec les planches qui les accom- pagnent : c'est ce que j'ai l'honneur de proposer à la classe. » Les conclusions de M. J. Kickx , conformes à celles de M. Martens, sont adoptées par la classe. Sur une nouvelle disposition de baromètre; par M. Armellini , de Rome. Rapport tte M, Mfupvez» « Dans une lettre adressée à notre honorable secrétaire, M. Armellini fait mention d'un baromètre disposé de ma- nière que son tube flotte verticalement sur le mercure de la cuvette , et dans lequel les variations de la pression de l'air, au lieu d'être estimées d'après celles qui surviennent dans la hauteur de la colonne de mercure du tube, le sont par le plus ou moins d'enfoncement de la partie submergée de l'instrument. D'après l'auteur, cette disposition permet- trait d'observer, en les amplifiant, les plus petits change- ments de la pression atmosphérique. La description et l'explication du nouveau baromètre de M. Armellini sont trop incomplètes pour qu'on puisse bien les comprendre, et la formule qu'il donne, mais sans dire comment il y arrive , de la variation de la portion submergée de l'instru- ment en fonction de la hauteur barométrique, conduisant, dans certain cas, à un résultat absurde, fait présumer qu'il ( 495 ) est parti, pour l'établir, de principes dont rexaclitude est contestable. En conséquence , j'ai l'iionneur de proposer à l'Acadé- mie d'attendre , pour se prononcer, que l'auteur ait com- plété sa communication par d'autres renseignements. » Ces conclusions sont adoptées. — M. le professeur Ph. Wolfers, docteur en philosophie à Berlin, avait fait parvenir à l'Académie une notice Sur la loi de rotation des vents, loi qui a été proposée par son col- lègue M. Dove. Pour rendre cette loi plus évidente, l'auteur a cherché à la traduire mathématiquement et à exprimer par des formules les principes qu'elle renferme. Son tra- vail a été vu par M. Dove, qui lui a donné son assentiment ; et les commissaires, MM. Gluge et Ad. Quetelet, pensent que l'Académie servira utilement la science en insérant cette notice dans son Bulletin, selon le désir de M. Wolfers. Ces conclusions sont adoptées. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sur les étoiles filantes du W août 186^. — Lettre de M""" Scarpellini à M. Ad. Quetelet, directeur de l'Obser- vatoire royal de Bruxelles. « Observatoire du Capitule, à Rome, 13 août 1862. » Je suis persuadée que vous apprendrez avec intérêt le résultat de mes observations sur les étoiles filantes du (- 41)4 ) iO août de cette année, que j'ai le plaisir de vous commu- niquer. Vous remarquerez que le phénomène de cette pé- riode a été intermittent, » Pendant les observations que je lis avec mon mari, et qui ont commencé le 10, à huit heures trente et une mi- nutes du soir jusqu'à une heure du matin , je n'ai pu enre- gistrer que dix-neuf éioWe^ filantes; ce qui ferait supposer, je pense, que c'est l'effet d'une cause ou d'une loi générale de correspondance, eu égard au nombre de cent quarante enregistré au mois d'août 1861. » Je vous ferai remarquer cependant la forte bourrasque qu'on a observée à Rome le 10; elle commença à sept heures du matin, et ne s'est guère terminée que vers les six heures du soir; elle était accompagnée de différents coups de tonnerre, lancés avec bruit et très-brusquement. Je crois que ce phénomène mérite d'attirer votre atten- tion, afin que les recherches respectives soient appuyées sur des bases plus certaines. » Néanmoins, par suite de ces faits, je vous soumettrai une réflexion : je dirai que bon nombre de météores ont pu échapper à mes observations (1), en présence d'une na- ture qui se montrait magnifiquement imposante sous l'in- fluence d'un horizon toujours tempétueux du côté de l'ouest, avec des éclairs en globe très-fréquents, avec le nord chargé de vapeurs blanchâtres, avec un fort vent de sud -ouest froid et très-sensible, qui dispersait \q peu de nuages épars, et la lune qui resplendissait de son plus vif éclat. (1) Los étoiles filantes du 13 novembre 1861 n'ont pas été vues à P.ome , eause des nuages. ( 495 ) » Le tableau suivant détermine la position apparente des étoiles /Hantes : NUMÉROS. TEMPS MOYEN à nome. POSITION APPARENTE. DIRECTION. 1 81' 5 1,5 De cf de l'Ourse majeure à î; du Bouvier. m. 1 2 8i'2 De la Polaire à ride l'Ourse majeure. . N. ' 3 S 50 De la Polaire à j, du Dragon N. 4 9 5 De la tête du Caméléop. à a. del'Ourse maj. N. 5 9 54 De J? de l'Ourse majeure à e du Bouvier. N. 6 9 45 De T de Céphée au Caméléopard. . . NNE. 7 9 55 De 3 de Cassiopée à o: du Cocher . . . NNE. 8 10 5 De [3 de l'Ourse min. à c? de l'Ourse maj. N. 9 10 25 De X de Cassiopée à la Polaire. . . . NNE. 10 10 55 De y de Cassiopée au Lynx NNE. 11 10 47 De (i de Cassiopée au Lézard .... NNE. iâ 10 59 De c/. d'Ophiucus à l'horizon sso. 15 11 20 De |3^ie Céphée à £ d'Ophiucus . . . N. 14 11 25 De la Polaire à a du Bouvier .... NNE. 15 12 0 De % de Persée au Caméléopard . . . N. 16 12 20 De c?de Céphée à la Polaire N. 17 12 40 De f du Dragon à la Polaire N. 18 12 45 De e de Cassiopée à a de Persée . . . NNE. 19 1 0 De la Polaire à a de l'Ourse majeure. . N. » Vons pouvez avoir confiance en mes observations : je les garantis exactes. Trois étoiles étaient de première gran- (leur (12, 15, 14); elles ont laissé sur leur passage des traces de teintes variables; deux étaient de seconde gran- deur (6 et 7), d'une teinte bleuâtre; les quatorze autres se sont manifestées comme une légère fumée, et décrivaient une trajectoire plus ou moins oblique à Tborizon. » La douzième parut comme un beau globe de feu dont la couleur tirait sur le bleu; je pus conjecturer que son mouvement était soumis à des perturbations. » ( 49G ) — M. Ad. Quetelet fait coDiiaître que, pendant les nuits qui ont précédé et suivi le 10 août, le ciel a été, à Bruxelles, presque constamment plus ou moins couvert; le 10, il rétait entièrement. Pendant les soirées des 7, 8 et 9, on pouvait apercevoir plus de la moitié du ciel; et l'on recon- naissait assez bien que le nombre des étoiles filantes était moindre que dans les nuits ordinaires : on n'en distinguait pas plus de deux ou trois par heure. — M. F. Duprez, qui observait à Gand, écrivait, de son côté, à M. Ad. Quetelet : « Je ne vous ai rien écrit au sujet de la périodicité des étoiles fdantes du mois d'août, parce que le ciel est resté couvert pendant les soirées d'obser- vation. » — M. Andrés Poey, dans une lettre adressée à M. Élie de Beaumont (1) , annonce qu'il observait à la Havane, à la même époque, un nombre si faible d'étoiles filantes, que le 7 comme le 9, il n'en a compté,» de huit heures du soir à trois heures du matin , que huit, et le 10, trente et une; tandis qu'au commencement du mois, et à la fin de juillet, il en observait généralement quatre-vingts. Il a été gêné, du reste , par l'éclat de la lune. Cherchant à expliquer ce contraste avec ce qu'on observe habituellement en Europe, M. Poey demande si l'on ne doit pas voir là un simple résultat de la différence des lon- gitudes entre l'Europe et la Havane. On pourrait répondre qu'il y a eu concordance, au contraire, entre ses observa- tions et celles de Bruxelles et de Bome. La discordance n'a eu lieu que pour Paris. Selon M. Coulvier-Gravier (page 272 du journal Vlnsti- tut), on voit, en effet, que le nombre des étoiles filantes, du 16 juillet jusqu'au 10 août, a été à peu près croissant, (1) Comptefi rendus de ïAcad. des sciences de Paris, t. LV,pp, 620. ( 497 ) comme tous les ans , et qu'il a diminué ensuite, après s'être élevé jusqu'à cinquante-quatre par heure. Le 11, il est vrai, on n'a pu observer; mais l'auteur détermine le nom- bre par construction; il a eu, de plus, égard au clair de lune et à son influence sur le nombre qu'on aurait dû compter. Il ne dit pas si le clair de lune a aussi influé sur le nombre de météores aperçus le 9 et le 10. Sur les orages des mois cVaoût et de septembre 'i862; par M. Ad. Quetelet. Différents orages ont éclaté en Belgique pendant ces derniers temps, et Ton peut s'étonner de l'insouciance que l'on met encore à préserver les édifices , surtout quand on se rappelle les désastreux eflets de l'orage du 19 février 1860, dont j'ai rendu compte à l'Académie, et qui a frappé en un jour vingt-deux églises du pays. La cathédrale de Liège est, pour ainsi dire, la seule qui n'ait éprouvé alors aucun dommage, et c'est au paratonnerre qui la surmonte qu'elle a dû cet avantage. Notre honorable confrère M. Melsens, qui se trouve en ce moment à Paris, ayant bien voulu me demander quel- ques renseignements sur les eflets produits par l'orage qui vient de frapper la salle de théâtre de Namur, je viens, à cette occasion, vous énumérer sommairement les accidents semblables qui, à ma connaissance, se sont manifestés pendant les derniers mois; je recevrai avec reconnaissance l'indication des autres faits semblables qui pourraient m'étre signalés. Le 7 août dernier, la foudre est tombée sur l'église Saint-Martin à Courtrai, et l'a incendiée. ( 4'98 ) Le 8 août, vers midi , la foudre a frappé deux maisons de Lokeren , qui ont été détruites avec leurs dépendances, ainsi que les chevaux et le bétail. Le même jour, la foudre a éclaté sur une baraque à Jemeppe; elle a paralysé, pendant quel- ques heures, des personnes qui y avaient cherché un abri. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, la foudre a éga- lement frappé la salle de théâtre de Namur, qui était en construction et qui avait été détruite trois ans auparavant par un autre accident. Le 27 septembre, à six heures du soir, un violent orage a éclaté à l'horizon ouest de Bruxelles; il n'a cessé qu'un moment vers sept heures et demie, pour recommencer bientôt dans la même direction, et durer jusque vers dix heures et demie. Cet orage m'a été signalé aussi par M. Florimond , qui l'a observé à Louvain. Vers onze heures trois quarts, un troisième orage a éclaté, cette fois sur Bruxelles; presque immédiatement après, un éclair très- vif a été suivi d'un énorme coup de tonnerre; et la façade d'une maison de la chaussée de Haecht, à Schaerbeek, a été noircie par le fluide électrique. Sur la direction du courant électrique dans le corps des animaux, pendant la vie et après la mort. — Extrait d'une lettre adressée par M. Zantedeschi, professeur à l'université de Padoue, à M. Ad. Quetelet. « .... Les recherches de l'illustre philosophe Valentin de Berne m'ont fait un grand plaisir, parce qu'elles montrent comment les caractères thermiques et électriques dépen- dent de la nature et de l'agrégation moléculaire des corps. Les expériences faites sur la fil)re musculaire, à l'époque ( 499 ) de la putréraction , et sur le cristallin , doivent être comptées parmi les plus intéressantes, en ce qu'elles lient la vie des organismes avec la nature de ces mouvements matériels que nous nommons calorique et lumière. Mais vous n'ou- blierez pas, M. le secrétaire perpétuel, qu'à la lin de 1840, j'avais découvert l'inversion des courants électriques dans la torpille à l'état de mort. Dans le tome VllI, n« M , des Bullelins de U Académie de Bruxelles, se trouve mon troi- sième mémoire sur l'électricité animale , dans lequel j'ai étudié la direction des courants électriques ài'état de vie et à l'état de mort. J'espère que vous aurez la courtoisie de rappeler à l'Académie le sujet de ces études, qui sem- blent avoir été oubliées; car personne ne les a rappelées en parlant des phénomènes d'inversion du calorique et de la lumière découverts par le physiologiste de Berne. » Dans mon mémoire sur VÊlectricité des étamines et, des pistils des plantes, explorés pendant l'acte de la fé- condation, et sur nne nouvelle classification des lymphes et des sucs végétaux, fondée sur le nombre et sur la diver- sion des courants électriques longitudinaux et transver- saux, j'avais observé, dès 1855, que, dans les branches des vignes infectées de la cryptogamie, le courant élec- trique avait une marche inverse à sa marche habituelle; d'où je tirai la conclusion que l'état moléculaire de l'orga- nisme de ce végétal se trouvait altéré. Mon mémoire fut publié à Padoue, chez Angelo Sicca, en 1855, et dans les Actes de r Académie des nouveaux Lrjncées , à Rome, en 1855. Maintenant j'ai la conliance que, par suite des bril- lantes découvertes du renversement des caractères ther- miques et optiques, obtenues par M. Valentin de Berne, on devra joindre mes observations sur le renversement des directions du courant électrique dans la torpille à l'état de ( 500 ) mort, et dans les végétaux qui se trouvent dans un état pathologique , ou d'altération des groupes moléculaires qui constituent leur tissu. » Dans mon troisième mémoire sur VÉlectricité des animaux^ j'avais exposé l'existence de l'antagonisme et de la prédominance des forces qui président à l'état de vie et à l'état de mort. « La prépondérance, écrivais-je, tantôt de » l'une , tantôt de l'autre force , qui résident dans les dif- » férents états de vie et de mort étant complète, j'invite les » physiologistes , de quelque parti qu'ils soient , à méditer » sur ce fait capital, qu'après la mort de ranimai^ le cou- » rant électrique change constamment de direction, ce qui » nous autorise à admettre qu'il existe des conditions dif- » férentes dans l'organisme animal à l'état de vie et à » l'état de mort, conditions qui, du jour où elles pour- » ront être déterminées, feront naître une nouvelle ère » pour la physiologie et la pathologie , combinées avec la » physique et avec la chimie , et leur fourniront de bien » puissants moyens de perfectionnement. » M. Faivre détermina les conditions qui doivent existera l'état de vie et à l'état de mort. Il découvrit que l'excita- bilité des nerfs décroît rapidement et que la contractilité des muscles s'exalte, pendant un temps donné, dans les grenouilles fraîchement préparées. Il y a donc inversion d'intensité entre les deux forces, inversion que je juge être le fondement de l'inversion du courant électrique dans les animaux après leur mort. {Recherches sur les modifications qu'éprouvent, après la mort, chez les grenouilles, les pro- priétés des nerfs et des muscles, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, tome L, p. 672, séance du 2 avril 4860.) Dans mon Annuaire sur les études et les découvertes faites en physique par les Italiens, en 1858, ( 501 ) j'écrivais que les physiciens ont lait beaucoup pour déter- miner rélectricité animale, mais qu'on avait Tait bien peu de chose pour déterminer l'intensité et la direction des courants électro-physiologiques. Si l'on excepte les expé- riences de Dubois-Reymond et les miennes, je n'en con- nais point sur la physiologie électrique proprement dite : ce sont toutes des expériences d'électricité organique dans l'état de mort ou avec lacération de l'organisme à l'état de vie. On doit expérimenter sous l'action de la vie, mani- festée par des sensations et par des mouvements qui per- mettent d'étudier la nature dans ses révélations. La physio- logie électrique n'a que quelques faits épars qui donnent la conhance nécessaire pour s'en occuper : mais c'est en- core une science à créer. Les physiciens ne se sont pas aperçus et ne veulent, jusqu'à présent, pas reconnaître qu'en général ils n'ont étudié que les caractères du courant inverse ou de mort, sans reconnaître les courants directs ou de vie. Le mémoire que M. Valentin publiera sous peu donnera une impulsion, je l'espère, aux physiciens pour méditer sur cet argument extrêmement intéressant, qui lie les forces de l'organisme aux forces physico-chimiques communes, et qui établit leur mutuelle dépendance et leur corrélation , pour ne pas dire leur identité. » J'espère, dans l'automne prochain, pouvoir faire hom- mage à l'Académie du premier volume de la Météorologie italienne, qui comprend les lois du climat de Vérone, puisées dans les résultats de soixante et dix années d'ob- servation, c'est-à-dire de 1788 à 1860 inclusivement. La méthode que j'ai suivie n'est ni empirique ni systématique, mais rationnelle, mais inductivement expérimentale : les caractères et les lois que j'ai recueillis ne sont que l'ex- pression des rapports des nombres qui m'ont été commu- ( 502 ) niques d'après les observations sur quelques-uns des prin- cipaux éléments météorologiques. Je me suis attaché à exposer clairement la stabilité des époques de la nature, et l'utilité que l'agriculture, le commerce, les arts et l'hy- giène peuvent retirer de ces diverses études. » Sur la loi de rotation des vents, par M. le professeur F.-Ph. Wolfers, docteur en philosophie, à Berlin. Le temps toujours couvert et pluvieux de cet été (1862), m'a donné plusieurs fois l'occasion de démontrer à quel- ques amis que la marche de cette saison était régulière pour nous, tandis que les étés chauds et sereins, que nous avons eus dans le cours des six années précédentes, sont des exceptions. A l'appui de ces explications, il m'a fallu naturellement faire usage de la loi de rotation des vents, démontrée par M. Dove, et, pour en avoir une idée claire, j'ai traduit les diverses règles qui s'y trouvent en formules mathématiques. I. En supposant que la vitesse de rotation de la terre sous l'équateur (égale à la vitesse de l'air qui se trouve au-dessus et dirigée de l'ouest à l'est) soit w^ nous prendrons cette direction comme positive. On peut calculer la grandeur de Wy parce que , connaissant la circonférence de l'équateur de la terre parcourue pendant vingt-quatre heures, w aura alors une valeur constante et invariable. Si la terre et l'air ont la même vitesse, et si la direction est aussi la même, nous n'apercevrons rien du mouvement de l'air; on ne ( 505 ) poiura s'en apercevoir que si la vitesse ou la direction de Tune est différente de celle de l'autre. Nous aurons moins à l'aire avec la vitesse absolue qu'avec la vitesse relative de Pair par rapport à la terre. Or la vitesse de rotation de la terre et de l'air qui se trouve dans une latitude géographique d, donnera : [i] W COS d, et la direction sera de l'O. vers l'E. Représentant par v la vitesse avec laquelle l'air ascen- dant sous l'équateur se dirige vers les deux pôles, nous considérons comme positive sa direction vers l'hémisplière boréal . •4- c sera alors la vitesse dirigée du S, vers le N, , et — V sera celle du N. vers le S. La valeur de i^ est inconnue , et vraisemblablement va- riable , selon les circonstances ; de sorte qu'elle sera d'au- tant plus grande, que la partie de la surface terrestre, qui se trouve sous la couche d'air, sera plus échauffée; l'air qui la touche sera donc échauffé, raréfié, et ainsi contraint à s'élever. Sous des circonstances d'ailleurs égales, v aura par conséquent une plus grande valeur sur le continent que sur la mer. IL Maintenant sous une latitude boréale ^, l'air, dont la vitesse de rotation est w cos <^, s'élève et s'écoule avec la vitesse v vers un lieu de la surface de la terre; et, sous une latitude boréale à\ la terre et l'air qui se trouve à sa surface auront la vitesse de rotation w cos à'. Désignons dès à pré- sent la vitesse relative de rotation par w' . En considérant w' Sciences. — Année 1862. 50 ( 504 ) comme positive , si la direction en est de TO. vers l'E., et négative, si elle est de l'E. vers l'O. Nous aurons alors : [2] . tt7'=:tt; (cos et ry== 0. ( 509 ) Enfin, pendant l'hiver, le courant supérieur redescen- dant à la superficie de la terre, entre les îles du cap Vert et les îles Canaries; nous aurons : (^' = H- âô^Sy et d= — 25"27'. Ces valeurs étant ajoutées aux différences des latitudes des lieux, où Fair s'est élevé et où il est redescendu à la superficie de la terre sous la dénomination de longitude du chemin y nous obtiendrons en les appliquant aux for- mules supérieures : Longitude du chemin. — . 0,30865 290 3' IV » printemps et automne, tang 0:5= — . 0,25686 42 0 » hiver tang «3 = 0 46 54. La valeur de v étant restée la même durant ces trois cas, la déviation de la direction du courant descendant du S. vers le N. à l'O. vers l'E. atteindra son maximum pendant l'été; elle sera moins grande au printemps et en automne, et elle sera égale à zéro en hiver. On pourra déterminer les mêmes résultats pour l'hémisphère austral, lorsque nous connaîtrons les latitudes géographiques, où le courant supérieur redescend à la superficie de la terre. Mais il faut remarquer que les résultats trouvés n'ont de valeur que pour la moitié de la partie orientale de l'hémisphère boréal. Comme nous le verrons plus tard, la valeur de v n'est pas la même pendant toute l'année. Si l'on avait le des- sein d'apprécier, par des observations , les quantités encore inconnues, il faudrait chercher à déterminer aussi exacte- ment que possible les directions du vent pour les quatre ( 510 ) saisons dans les diverses latitudes géographiques. Pour ces moments de Tannée, les valeurs de c? = 0 OU = ± ^D^sy sont connues, mais les valeurs des quantités ^V et a seront obtenues par des observations; on sera donc en état de déterminer de cette manière les valeurs de - , it? étant nue valeur constante. Supposons, par exemple, pour la première des équa- tions ci-dessus, que pendant Tété le vent du SO. règne à Berlin, aj sera égale à ^o*"; on aura donc ta w -. 0,508Co et — = ô,:2o98. V V Cette valeur étant admise pour la seconde équation , nous aurons tang. a, = 0,832 1 8 et a, = 59«40' , c'est-à-dire pendant le printemps et l'automne, ainsi que dans la latitude boréale = 42'' et sur l'hémisphère orien- tal , la direction moyenne du vent déclinera de o9*'46' de la direction du S. vers le N. à celle de l'O. vers TE. Cet exemple ne doit servir que pour l'éclaircissement de ce que nous avons dit. A mesure que, par des obser- vations multipliées et exactes, la valeur de v ou de —sera connue, l'on pourra calculer exactement d'avance la direc- tion moyenne du vent pour les différentes latitudes. Cette direction étant comparée aux observations, leurs diffé- rences doivent être attribuées en partie à la connaissance imparfaite de l'élément v et en partie à des causes locales. ( 511 ) VI. Jusqu'ici, nous n'avons considéré la terre que comme un corps homogène à sa surface, et, en faisant exception d'une petite remarque dans l'article ï, nous n'avons point eu égard à ce que cette surface est en partie solide et en partie liquide. La chaleur étant généralement employée à convertir l'eau en vapeur, elle ne recevra qu'une petite augmentation de température; c'est pourquoi l'air qui se trouve sur les mers, ne peut être que peu échauffé et n'a qu'une faihle tension à s'élever. Les conditions des parties solides de la superficie sont hien différentes : ici aura lieu un échauffement intense de la terre et de l'air; l'air s'élèvera donc plus vite, et par suite la valeur de v augmentera. C'est pourquoi il est du plus grand intérêt de rechercher dans quelle proportion est l'extension du continent dans les trois latitudes fondamentales, relativement à la longitude géographique. Jetez les yeux sur la carte et vous verrez qu'à la latitude horéale de SS^'ST', l'extension de la lon- gitude sera : En Asie environ . 66° (exceplé les golfes d'Arabie el de Perse). .> Afrique ... 50 » Amérique . . 10 Total. . . .126"; SOUS réquateur. Dans les îles de l'Asie . . . 10" En Afrique 32 » Amérique 30 ToTAi 72"; ( 512 ) dans la latitude australe de SS^'âT', En Afrique 22» » Australie 40 » Amérique 27 Total 89« Les nombres de la première et de la deuxième section doivent être diminués en proportion des cosinus de la lati- tude, afin qu'ils soient exprimés dans les mêmes unités que ceux de la deuxième section. Nous aurons donc pour ces deux sections les valeurs rectifiées de cette manière : Asie 58» Afrique 46 Amérique 9 Total ilS» Afrique 20» Australie 37 Amérique 25 Total 82» En supposant donc que le degré d'échauffement soit pro- portionnel à Textension du continent en longitude, notre été sera à celui de Téquateur et à celui de l'hémisphère austral dans le rapport de : 415 : 72 : 82 , ou à peu près comme 19 : 12 : 14. Mais, si nous considérons toute l'année, il faut que nous comptions les deux étés sous l'équateur, et alors le rap- port sera : 115 : 144 : 82, ou à peu près eomme 19 : 24 : 14. ( 513 ) Nous voyons donc que réchauffement , et par conséquent le mouvement du courant supérieur, est, pendant notre- été, beaucoup plus fort que pendant les deux autres saisons. Il est évident que, en ne faisant pas mention d'autres différences de terrain à la superficie, les phénomènes des saisons, sous les trois latitudes géographiques fondamen- tales, sont essentiellement différents l'un de l'autre. Ces nombres étant donnés , comparons maintenant l'hé- misphère oriental à l'hémisphère occidental relativement au degré d'échauffement. En désignant par E. et 0. res- pectivement ce degré pour les deux hémisphères, nous aurons En été E. : 0. = 104 : 9, ou à peu près = 12 : 1. » printemps et automne . = 42 : 30 » = 7 : 5. » hiver = 57 : 23 » = il : 5. Pour toute l'année, nous aurons de même E. : 0. = 205 : 04, ou à peu près = 2o : 8. L'E. diffère donc, dans cette relation, beaucoup de l'O., et le rapprochement entre ces points n'aura lieu que pendant le printemps et l'automne. VIT. Conclusion. Nous avons démontré, dans les quatre premiers arti- cles de cette note, par des formules mathématiques très- simples, que, dans la règle, les vents se tournent sur l'hémisphère boréal dans le sens symbolique SO. NE., ( 514 ) et sur riiémisphère austral dans le sens SE. NO., ou ensemble dans le même sens que le mouvement appa- rent diurne du soleil. Dans Farticle Y, j'ai développé les principes pour trou- ver par des observations la relation de la vitesse de rotation à celle des courants, et pour calculer d'avance la direction régulière du vent en un certain lieu de la terre. Enfin , dans l'article VI, j'ai comparé l'un à l'autre l'bémisphère boréal et l'hémispbère austral, ainsi que l'hémisphère oriental et l'hémisphère occidental, relativement à l'extension en longitude des continents et des mers, et aux divers échauf- fements de l'air qui les recouvre. Observations tératologiqiies sur la pomme de terre (Sola- NUM tuberosum); par M. Alfred Wesmael , répétiteur du cours de botanique à l'École d'horticulture de Vilvorde. L'étude des anomalies végétales conduit souvent l'ob- servateur à reconnaître la filiation de certains organes, c'est-à-dire à pouvoir déterminer quelle en serait la véri- table nature, s'ils s'étaient développés d'une manière normale. Le tubercule de la pomme de terre a été regardé, mais bien certainement à tort, par certains botanistes, comme une véritable racine. Il n'était cependant pas possible , à mon avis du moins, de prendre ces parties féculentes comme des racines , puisque , à première inspection , on distingue nettement à leur surface des feuilles ré(hiiles à ( o\b ) l'état de bractées, à l'aisselle desquelles se développent des bourgeons. La morelle tubéreuse , quand elle végète normalement, . donne naissance à une ou plusieurs tiges qui se couvrent de ramilications. Ces dernières proviennent de bourgeons développés à Faisselle des feuilles de l'axe de première gé- nération. Les axes primaires et secondaires, après une végétation plus ou moins longue , suivant les variétés , donnent naissance à des fleurs, puis arrive la fructifica- tion. Tels sont les phénomènes qui s'observent sur la partie aérienne de la plante. Sur la partie souterraine naissent des feuilles rudimentaires, à l'aisselle desquelles se déve- loppent des axes qui s'étendent horizontalement dans la terre; ces axes sont eux-mêmes foliifères, mais ces der- niers organes appendiculaires sont réduits à de petites écailles. Ces rameaux souterrains sont, dans leur premier état de développement, minces, mais leur sommet ne tarde pas à se renfler; il se remplit de fécule, et la pomme de terre se forme, chargée, comme l'axe dont elle n'est que la continuation, de petites feuilles modifiées, aux aisselles desquelles se développent des bourgeons. Il arrive souvent dans les cultures que le sommet des rameaux souterrains atteint la surface du sol ; dans ce cas , il n'y a pas formation de tubercule : l'extrémité de ces rameaux est terminée par une petite rosette de feuilles. Ce phénomène se présente presque toujours sur les plantes qui n'ont pas été soumises au buttage. Après avoir rappelé succinctement le mode normal de végétation chez la pomme de terre, je vais étudier le phénomène tératologique qui s'est présenté dans un jardin à Vihorde. La plante appartient à la variété Marjolia. Le tubercule normal est ovoïde, souvent ellipsoïde, et ce qui ( 516 ) caractérise cette variété, comme, du reste, la plupart des pommes de terre hâtives, c'est l'absence de fleurs. Le tubercule qui a donné naissance à la plante qui pré- sente l'anomalie, a été mis en terre en même temps que beaucoup d'autres; le buttage a été opéré sur toutes les plantes, chose que j'ai constatée surtout pour celle qui s'est comportée d'une manière anormale. Les tiges sont au nombre de quatre , de moitié moins hautes que celles des plantes normales. A l'aisselle de chacune des feuilles de ces tiges aériennes se sont développés des tubercules ayant, les inférieurs, trente millimètres environ de lon- gueur sur treize ou quatorze de largeur; ceux placés plus haut étaient d'autant plus petits qu'ils étaient moins âgés. L'origine de ces tubercules aériens doit se retrouver dans les bourgeons qui , dans la plante normale, donnent naissance à des axes secondaires foliifères et florifères; tandis qu'ici ces mêmes bourgeons ont donné naissance à des tubercules conformés comme ceux qui se développent sous terre, avec cette diflërence toutefois que le tissu sous -dermique renferme de la chlorophylle. Ces mêmes tubercules portent des petites feuilles modifiées , mais offrant quelques lobules. Le peu d'élévation qu'ont acquise les tiges aériennes pro- vient de ce qu'une grande partie des substances nutritives et assimilables qui leur étaient destinées a passé au profit des tubercules aériens. L'examen de la partie souterraine m'a appris que tous les axes liypogés, c'est-à-dire ceux qui naissent à l'aisselle de feuilles modifiées et souterraines, avaient amené leur sommet hors de terre, mais ne s'étaient nullement com- portés comme ceux qu'on observe quelquefois dans les plantes non soumises au buttage; au contraire, au lieu ( S17 ) d'une rosette de feuilles terminale, ils étaient tous ter- minés par un beau et gros tubercule, offrant tous les ca- ractères extérieurs de ceux développés sur les axes aériens. Sageret rapporte, dans sa Pomologie physiologique (i), que, dans la pomme de terre, les boutons à fleurs peuvent se changer en tubercules, par l'effet de leur position sur terre, ou sous un épais feuillage, dans une saison chaude et pluvieuse, et avec la présence d'une atmosphère con- stamment humide. Cette observation m'a été confirmée par M. de Malzine. Quelles sont les conclusions à tirer de l'observation téra- tologique que je viens de décrire? 1" Que des bourgeons, destinés à donner naissance à des axes foliifères et florifères, peuvent se fransformer en véritables tubercules, semblables à ceux qu'on observe sous terre dans la végétation normale de la pomme de terre ; ^^ Que le bourgeon terminal des axes hypogés arrivant à la surface du sol, peut se transformer en tubercule épigé; 3" Que les bourgeons florifères de la morelle tubéreuse, se trouvant dans des conditions anormales, peuvent, au lieu de fleurs, donner naissance à des tubercules. Cette troisième conclusion est basée sur les observations des deux naturalistes cités plus haut. (1) Pomologie physiologique , ou Traité du perfectionnement de la fructification , p. 53. (518) Notice sur une hybride de Pianukculus L.; par Alfred Wesmael, répétiteur du cours de botanique à l'École d'horticulture de Vilvorde. De Candolle, dans sa Physiologie végétale (1), énumère , d'après Sclieide, les différentes plantes hybrides observées à l'état spontané. Dans le genre Ranunculus, trois hybrides sont décrites. La première, le Raniinculus lacer us j trouvée par Yialle dans les Alpes piéinon taises, par Chaix dans celles du Dauphiné, peut-être par Ricou dans la vallée de Bagnes, et que Villars a vue se produire naturellement au Jardin botanique de Grenoble. Cette hybride provient du R.pyrenœus L., fécondé par le R. aconitifolius L. MM. Gre- nier et Godron (2) l'indiquent à Gap, Champ-Rousse sur Vizille. Cette première hybride, en adoptant la nomenclature de Scheide, devrait porter le nom de R. aconilifolio-py- renœus. Une seconde hybride, signalée par De Candolle, provien- drait du R. lingua L., qui aurait été fécondé par une espèce à feuilles découpées; elle a été observée par Nocca et Balbis aux environs de Pavie. La troisième hybride est le R. frigidus de Schrank, qui paraît être produite par quelque espèce à fleurs blanches et à feuilles entières, fécondée par une à Heurs jaunes et à feuilles découpées. (i) P/iy.s. vô'j., l. il, pp. 707 et 708. (2) GiTii. Godr. , FI. jr. 1. 1 , p. 28. i I ( 3li> ) Une aulro hybride du niènic gcmr, le li. hch/icus, pro- viendrait, d'après M. H. Diunortier, des U. platani/hh'us et (jranrineus. Celte plante, qui est cultivée ;\ Vilvorde, ainsi qu'au jardin botanique d(^ TEcolc vétérinaire, est stérile. Les graines que j'ai semées à différentes reprises, prove- nant du jardin de l'école vétérinaire, ainsi que de celui de Vilvorde, n'ont pas germé. Je ne sais si cette hybride s'est produite naturellement ou artiticiellement. A ces différentes hybrides spontanées du genre Ilamm- mlusy je dois en ajouter une qui m'a été rapportée des environs de Tournay par M. Ferdinand Campion. D'après les renseignements que ce jeune et zélé botaniste m'a Tournis, l'hybride croissait dans une prairie en compagnie des R. bidbosus et acris. L'hybride, par son port, se rapproche beaucoup plus du R. bîilbosus que du R. acris. Considérant le R. bulbosus comme ayant servi de porte- graine, le R. acris comme ayant fourni le pollen , et adop- tant, d'une part, la nomenclature de Scheide pour la déno- mination des hybrides, la plante qui fait le sujet de cette note devait recevoir le nom de J^. acri-bidbosiis; mais , d'autre part, M. Grenier, dans un travail sur l'hybrida- tion (1), démontre que le pollen peut exercer une influence inégale dans la formation des hybrides, et par conséquent donner naissance à des hybrides caractérisées différem- ment. Ainsi, deux espèces s'hybridant réciproquement peuvent donner naissance cà six formes, les trois premières {\) Ann. scieuc. nat., ISuô, [>|). iil à -iol SciEivcES. — Année 1SG:2. ( 5-20 ) provenant du mariage entre A fécondé par B. Si la réci- procité existe, Tespèce B sera fécondée par A. Or des trois formes provenant de l'union de A avec B, une se rappro- chera plus de l'espèce considérée comme père, une seconde sera intermédiaire aux ascendants A et B, et une troisième enfin se rapprochera davantage de l'espèce prise pour mère. Il en sera de même quant aux descendants de B fécondés par A. Dans la nomenclature proposée par M. Grenier pour la dénomination des hybrides , dénomination dont la base est empruntée à celle de Scheide, l'auteur, pour indiquer la forme qui se rattache à l'espèce père, fait précéder le nom de ce dernier de la préposition supery et de la préposition sub pour indiquer la forme dépendant du porte-graine. De cette façon, les R. acris et biilbosiis, en supposant qu'elles s'hybrident réciproquement, donneraient naissance à six formes se partageant en deux groupes ; le premier provenant du R. bulbosus fécondé par le R. acris; le second résultant du R. acris fécondé par le R, bulbosus. \vt groupe. Ranunculus superacri-bulbosus. — acri-bulbosus. — subacri-bulbosus. 2iue g^roupe. Ranunculus superbulboso-acris. — bulboso-acris. * — subbulboso-acris. Me ralliant complètement aux conclusions du travail de M. Grenier, je donne à la Renoncule qui fait le sujet de cette notice, le nom de Ranunculus subacri-bulbosus. ( 521 ) Si l'on recherche maintenaiil quel a été le degré d'ac- tion (lu pollen sur Thybride, on s'aper(;oil qu'il a agi dans deux sens bien différents. Ainsi, le bulbe dans le R. bul- bosus est globuleux , tandis que celui de l'hybride est assez semblable à un tubercule de pomme de terre. Dans les dif- férents échantillons de la Renoncule bulbeuse que j'ai en herbier, le bulbe n'a donné naissance qu'à une seule tige, un seul en possède deux; tandis que celui de l'hybride donne , suivant les échantillons, depuis cinq jusqu'à sept tiges. Ainsi la souche de l'hybride diffère beaucoup de celle de l'espèce considérée comme porte-graine, tant par sa forme que par le nombre des axes qui s'en élèvent. La hauteur des tiges est intermédiaire entre celle des ascendants, au moins quant à ceux qui croissaient en com- pagnie des hybrides. Les poils qui garnissent les axes sont nombreux (1). Feuilles inférieures tripartites, à segments se recou- vrant, le supérieur, dans certaines feuilles, plus longue- ment pétiolulé, dans d'autres, les trois segments sont soudés à la base dans le tiers environ de leur longueur. Ces caractères ne s'appliquent qu'aux feuilles de la base ; les supérieures sont multifides, à lanières linéaires, les in- férieures, trifides, les unes à segments cunéiformes, bitri- fides, les autres à segments linéaires. La fusion des carac- tères des ascendants tirés de la forme des feuilles est (1) Le caractère de villosité n'esl que peu imporlant, cardans une même prairie on rencontre une foule de formes du R. acrif; , les unes sont très-velues, d'autres sont glabres. Ce caractère et plusieurs autres ont conduit les partisans de la nouvelle école botanique à créer plusieurs es- pèces distinctes au détriment du 7?. acris de Linné. ( 52-2 ) très-inanil'este : ainsi le R. acris, espèce considérée comme ayant fourni le pollen, cède à l'hybride la forme des feuilles caulinaires, tandis que celles qui prennent naissance sur la souche se rapprochent beaucoup du jR. bulbosus par son lobe supérieur plus longuement pétiolulé, bien que ce caractère ne puisse s'appliquer à toutes les feuilles de même origine. Les pédoncules sont imparfaitement sillonnés. Ce carac- tère démontre que l'influence du mâle sur l'hybride a été de peu de valeur, car, dans le R. acris, le pédoncule n'est pas sillonné, tandis que dans le R. bulbosus, des sillons profonds parcourent les pédoncules. Les fleurs de l'hybride sont d'autant plus remarquables, que les organes de la reproduction, au nioins quant aux étamines, sont complètement avortés. Quant à l'organe fe- melle, il est représenté par une petite masse conique d'un demi-millimètre de hauteur. Ce phénomène tératologi- que a reçu de Gartner le nom de Cr\jplohermaphrodi- tisme (1). La corolle est comparativement plus petite que dans les espèces ascendantes, et, chose très-remarquable, c'est que les cinq pétales sont très-inégaux quant à leur longueur : ce caractère, il est vrai, ne s'applique pas à la majeure partie des corolles; d'autres ont leurs folioles régulières dépassant très-peu la longueur des sépales; dans certaines, enfin, les divisions corollaires n'atteignent pas la moitié de la longueur des sépales. Le calice, chez certaines fleurs, est réfléchi sur le pédon- (1) Versuchc nnd Bcobachfiingen iiber die Uefruchtungsonjane. La tombe qui s'ouvre devant vous renfermera bientôt les restes mortels d'un enfant de la grande cité liégeoise qui, après avoir passé la majeure partie de sa vie loin du sol natal , y est venu fortuitement terminer ses jours. » La mort l'a surpris au milieu de l'exercice de ses fonc- tions, et, comme le soldat, il est tombé sur le champ d'honneur. » Dieudonné-Jean-Joseph Sauveur est né à Liège le 5 octobre 1797. 11 était le fils aîné du docteur Sauveur, qui a occupé pendant longtemps, avec une grande distinction et un remarquable talent, l'une des chaires les plus impor- tantes de la faculté de médecine de notre université. » Bien jeune encore, Sauveur fréquenta les cours du lycée impérial; ses progrès y furent rapides et il y termina ses études humanitaires d'une manière brillante. Décidé à embrasser la carrière dans laquelle son père avait su ac- quérir une réputation (pie le temps n'a pas encore eilacée, ( 550 ) îl se rendit à Paris alin de s'y livrer à l'élude des sciences naturelles et médicales. » Au bout de quelque temps, il revint à Liège et y subit avec distinction les examens des doctorats en médecine, en chirurgie et dans l'art des accouchements. C'est à la pratique des deux dernières parties de l'art médical qu'il se livra plus spécialement. » Il sut utiliser le peu de loisirs qui lui restèrent à com- poser un travail remarquable en réponse à une question concernant les convulsions des femmes en couches, mise au concours à Paris, qui lui valut une mention honorable. » Bientôt après, il se maria à Bruxelles et (juitta !a pra- tique médicale pour suivre la carrière administrative, à laquelle son esprit d'ordre et ses connaissances variées le rendaient particulièrement apte. » Je laisserai ta des voix plus éloquentes que la mienne le soin d'apprécier les travaux par lesquels notre confrère a marqué son passage par l'administration et s'est acquis des titres à la reconnaissance publique. Organe de l'Académie des sciences, dont Sauveur était l'un des plus anciens membres, je me bornerai à dire quelques mots des re- cherches scientihques auxquelles il s'est livré. » On ne s'étonnera pas que celles-ci n'aient pas été nom- breuses, si Ton réfléchit que Sauveur a été pendant plus de trente ans à la tète du service sanitaire civil du pays; qu'il a rempli les fonctions de secrétaire perpétuel de l'Aca- démie royale de médecine depuis la création de cette com- pagnie savante, et qu'il était membre des diverses com- missions de surveillance et d'inspection des principales branches d'hygiène ou de salubrité publique. » C'est dans l'accomplissement des devoirs imposés par ^es nombreuses fonctions que Sauveur a usé son activité; ( 551 ) cVsl à IVtiidc «les moy(Mis piopivs à soiilai!,('r l(\s infirmités (1(^ riiommo qu'il a consaciv la nioilUMirc partie de sa vie. » Néaiunoiiis, il avait. début«: dans la carrière scientilique par un travail qui, bien que d'un intérêt général incontes- table, était surtout destiné à être accueilli avec grande laveur à Liège. » Ce travail consistait dans la description des plantes fossiles renfermées dans les schistes houillers de notre pays. » A cet eflet. Sauveur, aidé par son ami Courtois, avait recueilli un grand nombre de superbes échantillons, dont la plupart sont dans les collections de l'université. » Son mémoire, accompagné de soixante-neuf planches parfaitement dessinées, fut communiqué, en 1829, à l'Aca- démie, et celle-ci l'en récompensa en lui conférant le titre de membre effectif. » Les planches furent immédiatement lithographiées; mais rien n'était publié encore lorsque la révolution éclata. » Cette circonstance, jointe à celle que j'ai signalée plus haut, a probablement été la cause principale qui a empêché Sauveur de mettre la dernière main à son œuvre et de la publier en même temps que le volume de planches qui a paru en 18i8. » Parmi les autres publications qui accusent l'activité de notre confrère, je citerai en premier lieu les Calnhfjues (les phénomènes météorologiques , des disettes et des mala- dies épidémiques observés dans rancien pays de Liège, de- puis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du dix-liuitième siècle, ouvrage de patientes recherches et d'une grande érudition ; ensuite, ses Recherches statistiques sur les sourds- muets et les aveugles de la Belgique, du duché de Limbourg et d}( grand-duché de Luxembourg, pour lesquelles il a fallu ( 552 ) réunir et compulser un grand nombre de documents offi- ciels; enlin, ses rapports sur plusieurs mémoires de sciences naturelles, présentés à l'Académie et dans lesquels il a fait preuve de profondes connaissances dans ces diverses parties. » Le roi, voulant récompenser le zèle et l'activité de Sau- veur, lui décerna la croix de son ordre. D'autres distinc- tions flatteuses lui furent accordées par les souverains des Pays-Bas et du Portugal; mais celle dont notre confrère se sentait le plus honoré consistait dans la médaille reçue pour les services éminents qu'il rendit pendant l'épidémie du choléra, qui décima une partie de la population belge. » Outre les qualités de l'esprit. Sauveur possédait celles du cœur. Il aimait à rendre service, et jamais son obli- geance et son dévouement n'ont fait défaut à ses amis. » C'est au nom de ceux-ci et à celui de tes confrères de l'Académie que je te dis ici un suprême adieu. » Adieu, Sauveur, adieu! » — M. le Ministre de l'intérieur demande à la classe de nouveaux renseignements sur l'établissement des paraton- nerres, quand le fer entre, pour une grande part, dans la construction des églises et des flèches qui les surmontent. (Commissaires : MM. Duprez et Ad. Quetelet.) Le même Ministre fait parvenir à l'Académie un exem- plaire du tome XY des Annales de VObservatoire royal de Bruxelles, renfermant les observations faites aux instru- ments méridiens pour 1857 et 1858, et les observations de météorologie et de physique du globe pour les mômes époques. — La Société linnéenne de Londres, la Société de phy- sique de Francfort S/M, la Société géographique impériale ( 555 ) i\o Russie, de S-Pétersl)onrg, etc., remercient l'Aeadémie pour l'envoi de ses publications. — M. W. Flaidint;er, de Vienne, associé de rAcadémie, transmet à M. le secrétaire perpétuel quelques renseigne- ments sur les météorolithes. « Permettez-moi, dit-il, que je vous envoie deux petits mémoires, qui ont été publiés dernièrement dans les comptes rendus de notre Académie sur la chute des aérolitlies de Gorukpur (12 mai 1861) et d'une masse de fer non météorique de Kurrukpur, lieux situés dans les Indes orientales. J'attends la publication de deux autres communications semblables que je ne tarderai pas à vous prier d'agréer également. » — MM. "de Selys-Longchamps et Bernardin déposent leurs observations sur la chute des feuilles faites à Wa- remme et à Melle, le 21 octobre dernier. MM. Alf. Wesmael, de Vilvorde, et Charles Fritsch, de Vienne, transmettent des observations semblables pour le cours de 1862. — M. Valentin, de Berne, associé de l'Académie, fait parvenir un mémoire imprimé sur ses études physiolo- giques. — Remercîments. — La classe reçoit aussi les ouvrages manuscrits suivants : 1 ** Recherches sur les bdeUades [hirudinées) et les tré- modes marins; mémoires avec treize planches, par MM. Van Beneden , membre de l'Académie, et C.-E. Hesse, natm^a- liste à Bresse. (Commissaires : MM. d'Udekem et Lacor- daire.) 2^ Exposé géométrique du calcul différentiel et intégral; troisième partie, comprenant les applications du calcul dif- férentiel à l'analyse et à la géométrie, par M. Ern. Lamarle, associé de l'Académie. ( Commissaires : MM. Schaar et Brasseur. ) ( 554 ) o" Lettre sur la géologie de la Belgique; par M. Gosselet, do Bordeaux. (Commissaires : MM. Dewalque , d'Omalius et De Koninck.) 4" Sur le calcaire carbonifère de la Ptclgique et du Hainaut français; par M. Ed. ])upoiU. (Commissaires : MM. d'Omalius el De Koninck.) 5° Les for ami ni fèr es du crag d^ Anvers; par M. le profes- seur Aug. Em. Reuss, de Prague. (Commissaires : MM. Nvst el Dewalque.) RAPPORTS. Sur deux nouveaux mémoires de M. Bkle faisant suite à ses Recherches sur la capillaritk. « Le premier de ces deux mémoires a pour objet la vérification expérimentale des résultats que fournit la théorie à l'égard de l'équilibre d'une bulle d'air sous un plan horizontal dans une masse liquide. Si l'on fixe dans l'intérieur d'un liquide une plaque solide horizontale, une plaque de verre, par exemple, et que l'on introduise sous cette plaque une bulle d'air, celle-ci s'aplatit nécessairement contre la surface inférieure de la plaque. Quand la bulle est suflisamment grande pour qu'à son équateur la courbure dans le sens horizontal puisse être négligée à côté de la courbure dans le sens méridien , la théorie conduit à une valeur simple très-approchée de la hauteur de cette même bulle. Si l'on désigne par a la hau- ( 555 ) leur à laquelle le liquide s'élève, par raetion eapillaire, contre nu plan vertical, el par // la liaiileiir i)Iical)le. En elfel, tout produit de la l'écondalion du Cirsiuni palustre par le Cirsnuu lanceolatvm , est un hybride auquel le nom de NaBgeli et de Kocli doit rester : ce sont ses formes individuelles (pie l'on désigne par les épithètes de siib- ou supcrlanceolalo- paluslre, et ces deux mots indiquent simplement la part inégale d'action de chacun des sexes. Les graines d'une même calathide, fécondée par un pollen étranger, pro- duisent, les unes, l'hybride nettement intermédiaire, d'au- tres, diverses formes oscillantes, selon que l'inlluence du père aura été plus puissante ou moins active. 11 en résulte que s'il fallait, dans nos ouvrages descriptifs, considérer comme distincte chacune de cesmodihcations et lui donner un nom particulier d'après les vues théoriques et, jusqu'à un certain point, hypothétiques de M. Grenier, le nombre des hybrides de Cirsiuni serait plus que triplé sans proht aucun pour la science; car ces formes subordonnées ne se transmettent point intactes par le semis, quand elles sont fertiles , et ne se prêtent guère d'ailleurs à des diagnoses tant soit peu précises. La note de M. Wesmael ne présente pas en réalité un bien grand intérêt scientifique , mais elle appelle l'atten- tion sur un genre remarquable par la tendance de presque toutes ses espèces cà se croiser, et dont les hybrides indi- gènes ont été trop négligés par nos botanistes. A ce titre , nous croyons pouvoir en proposer l'impression. » Conformément à l'avis de ses commissaires, la classe a ordonné l'impression de la notice de M. Wesmael. 546 COMMLiXJCATlOAS ET LECTLIIES. Sur les radicaux multiples et leurs rapports avec la théorie des types; par M. Martens, membre de l'Académie. Depuis que Berzélius a imaginé de représenter par des lormules la composition des corps, les réactions chimiques sont devenues beaucoup plus intelligibles; et on a pu, en quelque sorte, les rendre sensibles à l'œil en les représentant par des équations. Ce peu de mots suffisent pour compren- dre toute l'importance des formules symboliques, et il ne doit pas être indiff'érent, pour l'explication des réactions chi- miques, de choisir indistinctement l'une ou l'autre formule de composition. Or, depuis quelque temps, les chimistes ne sont plus d'accord sur la manière dont il faut représenter symboliquement la constitution des corps composés. Les uns, attachés à la doctrine électro- chimique, emploient les formules dualistiques qui découlent de cette doctrine; les autres, faisant abstraction de cette doctrine et préoc- cupés exclusivement de la théorie des types, n'emploient que des formules unitaires qui , outre le défaut de ne pas expliquer les décompositions électroly tiques, offrent encore celui de ne pas représenter, aussi bien que les formules dualistiques, la plupart des réactions chimiques. C'est ce qu'il ne nous sera pas difficile d'établir par quelques exem- ples. Constatons d'abord que ce qui a donné naissance aux formules unitaires ou typiques, ce sont les décompositions par substitution, dans lesquelles un composé, conservant le même arrangement moléculaire,' se niodilie seulement ( ^^7 ) |K)i' snhslilnlioii (riiiic inoInMilc :i iinr :iii(n'. L<' corps qui a doniu'' naissamc à Ions ces pioduils de siilisliliilion ost coiisidérr comiue leur Ivpo roiidaniciilal et ronrcriiie en lui la clef de tous les phénomènes cliiniicpies auxquels ces dérivés peuvent donner lieu. Mallieureusement tous les corps composés sont loin d'être des produits de substitution. La plupart des com- posés ordinaires se font d'après d'autres lois; voilà pour- quoi les formules typiques ne leur sont pas applicables, et ne peuvent pas représenter convenablement la manière dont ils réagissent sur d'autres corps. Cest une erreur de croire que l'eau puisse être considérée comme le type des oxydes basiques et des oxacides, ainsi que de leurs com- binaisons salines, les oxysels. Les seules réactions chimiques qui se représentent assez bien par les formules unitaires sont celles relatives aux décompositions par substitution. Ces dernières, observées en premier lieu par M. Dumas, sont venues ébranler, aux yeux de beaucoup de chimistes, la doctrine électro-clii- mique, et ont provoqué ainsi l'abandon des formules dua- listiques. Mais la similitude de réactions que présentent les pro- duits de substitution avec le composé dont ils dérivent, malî^ré la différence électrique de leurs éléments, loin d'être défavorable à la doctrine électro -chimique, comme on l'avait pensé , s'explique parfaitement dans cette doctrine. Depuis bien des années, on sait que tous les composés n'ont point une constitution semblable au point de vue de l'électro-chimie; que les uns, qu'on doit représenter par une formule dualistique, sont composés d'une substance électro-négative et d'une substance électro-positive, faci- lement sépnrables \)m le courant d'une pile, tandis que .( S48 ) les antres, généralement indécomposables par la pile, jouent le nMe de corps simples dans leurs réactions sur d'autres corps, et ne sauraient par conséquent être re- présentés par une formule dualistique (i). Ces derniers composés constituent les radicaux mul- tiples (2), qui n'offrent plus entre leurs éléments la même opposition électrique que les composés ordinaires, et dont l'état électrique propre est indépendant de celui de ces éléments. Ainsi le cyanogène, dont l'état électrique devrait être analogue à celui du carbone et par conséquent électro- positif ou faiblement électro-négatif, joue, au contraire, le rôle d'un corps très-électro-négatif à l'instar du chlore, du brome, etc. D'autre part, il n'offre pas d'opposition électrique entre ses éléments, puisqu'il ne se décompose pas en carbone et en azote par le courant de la pile. Cette dernière, en décomposant le cyanure de potassium, donne au pôle positif du cyanogène intact, qui passe en grande partie à l'état d'acide cyanique par l'action de l'oxygène provenant de l'électrolyse de l'eau. Cette absence de dualisme électrique entre les éléments d'un radical multiple distingue nettement ce dernier d'un composé ordinaire, et le soustrait à toute action décom- (1) Bulletins de l' Académie, 2'"^ série, t. V, pp. 472 et suiv. (2) Le premier chimiste qui ait parlé de radicaux multiples ou composés est le célèbre Lavoisier, qui, après avoir donné le nom de radical à toute substance susceptible de se combiner avec l'oxygène (Traité de chimie, S*' édit. , 1. 1", p. 194) , fait remarquer que les radicaux ne sont pas toujours dos sul)stances simples , mais qu'il y en a qui sont composés et qui entrent dans les combinaisons à la manière des substances simples. Les acides végétaux, suivant lui , renferment généralement des radicaux composés, formés de carbone et d'hydrogène, tandis que les radicaux du règne anima! r(Miferment souvent, outre les deux éléments précédents, de l'azote et quelquefois même «lu phosphore. (Ouvrage cilé , p. 108.) ( 549 ) posante snhordoniKM* à IVlal {''Icrlriqno des corps. C'est co i\u\ o\}>liquo la stabilité dos radicaux midtiplcs ot leur tendance à se maintenir par la voie des substitnlions. C'est en effet dans les radicaux multiples que les décom- positions par substitution sont les plus IVéquentes, et on ne les observe que rarement ou peut-être jamais avec les composés ordinaires. Il est vrai que le chlore , en décom- posant l'eau sous l'influence de la lumière diffuse, peut donner naissance à de l'acide chlorliydrique et à de l'acide hypocbloreux; mais ce dernier ne se forme pas par substi- tution, il résulte de la combinaison du chlore avec l'oxy- gène naissant au moment de la décomposition de l'eau. Le phénomène est analogue ici à la décomposition d'une so- lution concentrée de potasse par le chloi'e. Aucun des com- posés nouveaux qui se forment dans ce cas ne sont des produits de substitution. Les choses se passent tout autrement dans la réaction du chlore sur les carbures hydriques, qui sont générale- ment des radicaux multiples. Ceux-ci se décomposeront par voie de substitution, et les carbures chlorés seront tout à fait analogues aux carbures hydriques, dont ils dérivent, parce que le chlore, pas plus que l'hydrogène, n'a con- servé ici son état électrique ordinaire. 11 en est de même dans l'action du chlore sur l'acide acétique monohydraté (CAY[~' 0-) 0, HO. Le chlore peut remplacer l'hydrogène du radical acéfyle CA W^ 0^, sans pouvoir remplacer celui de l'eau d'hydratation; ce qui montre avec quelle facilité les radicaux multiples se transforment par substitution, tandis qu'il n'en est pas de même des composés ordinaires. Aussi dans l'eau d'hydratation des matières organiques, l'hydrogène de l'eau ne se laisse jamais remplacer par du chlore; car il en résulterait de l'acide hypocbloreux qui, à ( 530 ) raison de sa faible stabilité, ne pcnt coexister avec nne matière organique. Le chlore remplace anssi parfois l'oxygène des radicaux multiples, sans remplacer celui des composés ordinaires ou celui qui ne fait pas partie d'un radical. Ainsi P Gl^, en réagissant sur l'iiydrure de benzoyle C'^ H-^ 0-, H, donne du chloro-benzol C'^^H-^ Cl-, H, et en le faisant réagir sur l'aldéliyde C^* H^ 0-, H, on peut obtenir un composé vo- latil C^^ H-^ CP, H. Quoique tous les radicaux multiples d'un même type, obtenus par substitution , aient généralement des pro- priétés analogues et un état électrique semblable, ce dernier peut cependant se modifier quelquefois par la substitution d'un corps électro-jiégatif à un corps électro-positif. Ainsi quoique la chloraniline soit basique comme l'aniline, ce- pendant celle-ci devient moins basique par la substitution d'un équivalent de chlore à un équivalent d'hydrogène; aussi la chloraniline est -elle une base plus faible que l'aniline. De même, la bromaniline est moins basique que l'aniline; la bibromaniline est à peine basique, et la tri- bromaniline, comme la trichloraniline, ne l'est pas. Les éléments dont l'état électrique se modifie le moins dans les radicaux multiples sont ceux dont l'état électrique est généralement le même dans les composés ordinaires, quelle que soit la substance à laquelle ils se trouvent asso- ciés. On sait que c'est le cas de l'hydrogène et de l'oxygène; aussi tous les carbures hydriques riches en hydrogène et non oxygénés jouent-ils le r(Me de corps électro-positifs et donnent naissance avec l'oxygène à des composés basicpies ou du moins peu ou point acides; tandis que les radicaux oxygénés jouent généralement le rôle de corps électro- négatifs et forment avec Toxv^ène des acides. Ainsi, si dans ( 551 ) IVlliylc (/' IP, radical rlecho-posilir, H"^(V^)I1; aussi lorsqu'on l'a transformé en chlorure d'acétyle (CA \l^ 0-) Cl, il réagit par double décomposition sur l'eau à l'instar des chlorures métalliques, en produisant ÏICI -h (C/ïi-0-) 0 acide acétique. On explique facilement, dans la théorie des radicaux, pourquoi, |)ar la simple déshydrogénation de l'al- cool , on peut obtenir de l'aldéhyde. Car si l'on enlève, dans l'alcool C'^ H' 0, HO, deux équivalents d'hydrogène au ra- dical éthyle CA H >, ce dernier, par la tendance qu'il a à se maintenir, s'assimilera les deux équivalents d'oxygène de l'alcool en remplacement de l'hydrogène i>erdu; de sorte que l'oxygène de l'alcool subira une transposition molécu- laire dans le passage de ce corps à l'état d'aldéhyde. On serait tenté de croire que les radicaux multiples jouent dans le règne chimique un rôle analogue à celui que les organes vi van ts jouent dans le règne des corps organisés : ainsi, quoique les organes vivants se modihent continuelle- ment, dansia nutrition , par substitution de nouvelles molé- cules à d'autres qui s'en séparent ou s'en détachent, l'organe lui-même reste intact et conserve toujours sa forme et sa structure primitive. De même un radical multiple, tout en se modifiant par substitution, conserve sa structure mo- léculaire et son individualité propre, qui lui permet d'agir comme un tout unique ou comme un corps simple. Les radicaux multiples possèdent donc une force de conserva- tion que n'offrenl pas les composés dualistiques. Dans ces ( 552 ) derniers, les éléments restant soumis aux forces électri- ques comme s'ils étaient libres, devront bien plus facile- ment se séparer que lorsque, soustraits au dualisme élec- trique dans les radicaux multiples, ils forment un composé jouant le rôle de corps simple à état électrique unique. Comme les radicaux multiples forment une catégorie de corps à réactions spéciales, il importe beaucoup de les dis- tinguer des composés ordinaires; c'est ce que les chimistes n'ont pas suffisamment tenté; ce qui fait qu'on les a sou- vent confondus avec les combinaisons dualistiques. •Pour la plupart des chimistes, l'ammoniaque n'est qu'un azoture d'hydrogène, comme l'acide chlorhydrique est un chlorure d'hydrogène; mais le premier n'est pas suscep- tible d'un dédoublement électrolytique comme le second, et son analyse ne peut jamais se faire par l'action d'un courant galvanique. Ce dernier, en passant par de l'ammo- niaque liqui^le, donne bien de l'azote au pôle positif et de l'hydrogène au pôle négatif, mais jamais dans un rapport, constant d'un volume d'azote sur trois volumes d'hydro- gène. La proportion relative d'azote varie singulièrement d'après la température du liquide et l'intensité du courant. C'est que celui-ci ne décompose que l'eau de la solution, et la décomposition de l'ammoniaque est le résultat d'une réaction chimique secondaire, provenant de l'action de l'oxygène de l'eau électrolysée : cet oxygène brûle plus ou moins d'hydrogène de l'ammoniaque, et donne ainsi lieu à un dégagement d'azote (1). Dans la formation de l'am- (1) 11 est facile de constater que ranimoniaque n'est pas décomposée par le courant galvanique, en faisant passer ce courant simultanément par une eau chargée de sulfate de soude et par de l'eau chargée de gaz ammoniao, 'es deux liquides étant contenus dans deux vases semblables dont le fond ( 555 ) nioniiiro de morciiro sous rinfluonco du conranl , il n'y a pas la nioiiulro Iraco (raninioniaquo dcconiposco. Collo-ci n'offre donc aucun dualisme électrique entre ses éléments, et partant elle constitue un radical multiple; aussi se mo- di(ie-t-elle facilement par voie de substitution comme la généralité des radicaux multiples, et elle constitue ainsi le type fondamental de la plupart des alcaloïdes. Les carbures hydriques gazeux sont aussi des radicaux multiples, de même que les chlorures de carbone qui en dérivent par voie de substitution. Aussi ces derniers ne subissent-ils pas de double décomposition avec l'eau, comme on pourrait le croire d'après leur composition chimique, est traversé par des fils de platine s'élevant dans des éprouvettes graduées, renversées et remplies de liquide comme dans les appareils à décomposer Teau. Au bout de quelque temps d'action du courant, j'ai trouvé que les deux éprouvettes correspondant au pôle négatif renfermaient le même vo- lume d'hydrogène, ce qui indique que ce gaz provient de la même source, cVst-à-dire de l'eau décomposée. Dans l'éprouvette à eau salée, superposée au pôle positif, il y avait de l'oxygène formant à peu près la moitié du volume de l'hydrogène correspondant; mais dans l'éprouvette positive à eau ammoniacale, il n'y avait qu'un peu d'azote formant à peine le sixième du volume de l'hydrogène dans l'éprouvette contiguë. Ce résultat s'ex- plique en admettant que l'eau seule de l'ammoniaque liquide a été décom- posée et que son oxygène a réagi sur l'hydrogène de l'ammoniaque en en séparant de l'azote. Mais si tout cet oxygène était entré en combinaison* avec l'hydrogène de l'ammoniaque, le volume de l'azote aurait dû être le tiers de celui de l'hydrogène recueilli ; et puisqu'il n'en a pas été ainsi , cela tient indubitablement à ce que l'oxygène ozonisé peut aussi réagir sur l'azote pour former avec lui de l'acide nitreux; d'où du uitrite ammoniacal. Remarquons encore que si, dans l'expérience précitée, il y avait eu décom- position électroly tique de l'ammoniaque, il aurait fallu, d'après la loi des équivalent.^, électro-chimiques de Faraday, que la solution ammoniacale eût fourni trois fois plus d'hydrogène que la solution saline, puisque l'équi- valent de Tammohiaque renferme trois fois plus d'hydrogène que l'équi- vnlenl de l'eaii. { 554 ) et le composé CA CM osl loin (IV'lro acide comme le com- posé W' CP' ou HCI. Sa dénomination de chlorure de car- bone est tout à fait impropre et devrait toujours être rem- placée par celle iVêlhylène perc/iloré, pour indiquer son origine et ses qualités de radical. Les chlorures de carbone n'offrent pas la moindre analogie, dans leurs réactions, avec les chlorures de phosphore et de soufre, qui sont des composés ordinaires (ft qui subissent avec l'eau la double décomposition, parce que l'élément électro-positif des uns va s'unir à l'élément électro-négatif de l'eau, et récipro- quement. Comme les radicaux multiples n'offrent pas de dualisme électrique entre leurs éléments, leur formule de com- position ne peut être qu'une formule unitaire où tous les éléments sont groupés dans un ordre inconnu; tandis que les composés ordinaires doivent être représentés par des formules dualistiques, indiquant leur mode de dédou- blement électrolytique, auquel se rattachent une foule d'au- tres réactions. Voulant toutefois obtenir une notation symbolique uni- forme, quelques chimistes ont cru pouvoir étendre la théo- rie des types à tous les composés, qu'ils soient ou non des radicaux multiples, et ont cherché à faire dériver tous les .composés oxygénés de l'eau, qui deviendrait ainsi le type ou le point de départ de tous ces composés, comme l'am- moniaque est le type ou le point de départ de presque tous les alcaloïdes artihciels. Mais les choses sont loin de se passer dans les deux cas de la même manière. Ainsi l'eau n'offre aucun lien naturel avec l'alcool CA H» 0, HO ou C^ H'' 0- et ne saurait se transformer en ce dernier par substitution, quoi qu'en dise M. Wurtz (Répertoire fie chimie pitre, 1860, p. r)58). ( 555 ) ii 08l Miii i\i\v W polaysiiini iloniio avec l'oa» HO, KO, ou si Ton voul JIKO- (Ibiimile imitaiic do la potasse), et qu'en l'aisant réagir sur cette deriiière de riodme d'étliyle, on obtient de l'alcool par une espèce de doid)le décomposition. Mais pour obtenir de l'iodure d'étbyle, il faut de l'alcool. La préparation de l'alcool avec le composé CA II'» I revient donc à préparer de l'alcool avec de l'alcool ; |)ar consé- quent, dans l'action de ÏIO, KO sur CA W> I, l'alcool ne dérive pas de l'eau par substitution, mais uniquement du conq)osé C' H' I dont l'iode s'échange contre de Toxygène [)Our l'ormer le composé C^* H-' 0, qui, au moment où il se produit, se trouvant en présence de l'eau, doit s'y imii i)our lormer de l'alcool. De même si l'on l'orme de l'acide acétique par l'action de l'eau sur le chlorure d'acétyle, c'est que ce dernier renferme déjà le radical acélyle, qui n'a be- soin que de s'unir à l'oxygène pour devenir acide acétique. La théorie typique de Gerhardt, de M. AVurtz, etc., qui tend à faire dériver la plupart des corps composés de l'eau comme type initial, n'est donc qu'un jeu de l'esprit ou une simple conception idéale et nullement l'expression fidèle des phénomènes ou des réactions chimiques, ce qui est la condition essentielle d'une bonne théorie. 11 y a plus : dans l'application des formules typiques aux acides oxygénés, on doitconsidérer généralement ceux-ci comme hydratés et. se représenter les acides anhydres comme formés par une double molécule. Ainsi on a pour l'acide acétique > 0- acjclo nioiiohydiale — . J 0- atido auhydic et pour l'acide sulfurique 11-3 1 ^^* Ai^kW munoliydialé — ( 0* acide anhydre. H ) " S^ 0* \ ( 556 ) . Mais ces l'ormules expliquent l)eaucoup moins bien les réactions de ces acides que les formules dualistiques (C* H3 02)0, HO — (C^ H3 02) 0 - S^ 0^ 2H0 — S^ 0«; car ces dernières peignent aux yeux l'existence des acides anhydres et leur mode d'action sur les bases. Ainsi nous savons que l'acide sulfurique anhydre passant en vapeur sur de la baryte anhydre s'y unit directement en donnant naissance au même composé que celui produit par l'acide hydraté, dont l'eau se dégage; tandis que si je présente à la formule typique ( S2 0* H2 l 0* le composé 2BaO, je ne vois pas pourquoi Ba- va se sub- stituer à H^, vu que l'hydrogène ne peut pas décomposer la baryte. De même l'acide oxalique C^ 0\ HO, en réagissant sur la potasse, donne le composé neutre KO, HO, C^ 0-^; tan- dis qu'en réagissant sur l'oxyde de zinc, il produit un sel anhydre ZnO, C^ 0^; différence d'action qui ne s'explique guère en employant pour l'acide oxalique la formule typique qui devrait, dans les deux cas, donner le même résultat avec les deux bases , savoir : C2 0- ; c* 02 \ (1) Pour ceux qui considèrent Tacitle oxalique comme acide bibasiqm ces formules deviendraient G* 0* j C* 0* i ce (lui ne changerait rien à notre raisonnement. ( 557 ) Il y a plus : que l'on électrolysc, mémo à l'aide (Tmie laible pile, (le l'oxalalo ûc [)olasse nenlreen sohilion aipieiise, on oblienilraau pôle posililde l'acide carbonique rorniautavec la potasse du bicarbonate de potasse, et, au pôle néga- lif, il y aura dégagement d'iiydrogène et mise en liberté de la potasse. Si au lieu d'un sel de potasse, on avait em- jdoyé un sel à oxyde métallique réductible par l'iiydrogène, ce dernier ne se serait pas dégagé, mais aurait produit la réduction de l'oxyde métallique avec dépôt de métal au pôle négatif. De même la production de l'acide carbonique au pôle positif est évidemment le résultat d'une action cbimique secondaire à celle du courant galvanique, c'est- à-dire qu'elle est due à la combinaison de l'oxygène de l'eau électrolysée avec l'acide du sel électrolysé; aussi, après un certain temps d'action du courant, il se dégage au pôle positif de l'acide carbonique. Ces réactions peuvent se lire dans la formule dualistique MO, C- 0"^ H- Aq (M représentant un métal à oxyde réduc- tible par l'bydrogène), et n'ont pas de raison d'être avec la formule typique de sorte que, si nous devons admettre avec Gerhardt que la meilleure formule est celle qui représente le mieux les réactions chimiques, il faudra attribuer aux formules dua- listiques une supériorité incontestable sur les formules typiques ou unitaires. Cette supériorité se manifeste surtout lorsqu'il s'agit d'établir les formules des composés formés suivant la loi des proportions multiples. On est obligé alors de rattacher à des types diiférenls des composés conq)létenienl aiia- ( 558 ) logues par leur nature intime et dont l'histoire chimique ne saurait se faire séparément. Ainsi les divers oxydes d'un même radical, au lieu de former un seul groupe, devront se rapporter à autant de types distincts. Les sels neutres et ceux avec excès d'acide ou de base , appartenant à un même métal , ne pourront dériver d'un même type, ce qui amène une grande complication dans les formules typiques de ces composés. Un seul exemple suffira pour montrer, à cet égard, la supériorité de la doctrine dualistique sur la doctrine unitaire. Que l'on fasse réagir par voie humide du carbonate de potasse sur du nitrate de chaux, il y aura double décomposition ou échange des ingrédients des deux sels, d'après l'équation KO, CO-^ -4- CaO , NOS = KO, NO- -t- CaO, CO'^. Si l'on substitue le bicarbonate de potasse au carbonate neutre ou formé suivant la loi des proportions définies, la réaction sera encore la même, sauf que la proportion excé- dante d'acide carbonique, ne pouvant rester unie à la chaux, se dégagera d'après l'équation KO, C-O^ -+- CaO, NO" = KO, NO^ 4- CaO, CO- -t- CO^. Si nous voulons représenter ces réactions par les formules typiques, nous aurons : K ) Ca ) ,,, Ca ) ,.,, K CO ) NO^ H '^]''=co]^-^.^]<^' KU).^ ..^!fo^= !:no^^ iio^-t- Jio^. C^ 0-2 l ^' ■ NO' \ CO ) CO ) NO^ Cette dernière équation est non-seulement plus compli- quée que l'équation correspondanle à formules dualisliques, ( 559 ) iiiuis ollc 110 iiicl pas iiu'iiio en évidence îes produils de la léaelion, pnisinril esl dilïicile de comprendre la signilica- lion de la rorimile CO 1 En chimie organique même, les formules lypiques n'ol- IreiH pas de supériorité sur les l'ormules ordinaires. On a conslalé, depuis quelque temps, que le chlore el l'acide clilorhydriquc réagissent d'une manière analogue sur l'acide acélique anhydre d'après les formules (;« H" 0« H- CP = C* IP 0^^ Cl -4- C^ H2 CI 0^, HO C» H« 0« -t- HCl = C» \P 0' Cl -+- C* H5 05, HO. Il est évident que, dans le premier cas, le chlore agit P par son alïinité pour l'acétyle C^ H"^ 0^ et 2° par sa ten- dance à former de l'acide monochloracétique. Dans le se- cond cas, l'acide chlor hydrique se décompose pour former, d'une part, du chlorure d'acétyle et, d'autre part, de l'acide acétique monohydraté. En employant la formule typique de l'acide acétique anhydre G*H^O^f C'^ H5 CM et faisant réagir sur cette formule par substitution tantôt Cr^, tantôt HCl, l'explication des phénomènes devient plus difficile et moins satisfaisante. En se pénétrant bien de la théorie des radicaux multi- ples et évitant de les confondre avec les composés ordi- naires, on n'éprouvera aucun besoin de modifier la notation symbolique établie par le célèbre Berzélius, et l'on aura la clef d'une foule de phénomènes chimiques inexplicables dans la théorie typique. Sciences. — Année 18C2. 40 ( oHO ) On distinguera facilement les radicaux multiples des composés ordinaires, non-seulement par leur résistance à la décomposition électroly tique, mais encore parla diffi- culté à les faire réagir par double décomposition sur d'au- tres composés. Par exemple , si l'acide chlorh\ drique réagit facilement sur la potasse de manière à produire de l'eau et du chlorure de potassium , c'est que l'élément électro- négatif de l'acide tend à s'unir à l'élément électro- positif de la base, et réciproquement; de sorte que la moindre cir- constance favorable doit produire l'échange des éléments des deux composés, c'est-à-dire la double décomposition. La même chose ne saurait avoir lieu en mettant un radical multiple en présence d'un composé ordinaire, tel que le cyanogène en présence de la potasse. Dans le premier, le carbone, n'offrant plus sa qualité électrique propre, ne sera plus sollicité à s'unir à l'oxygène de la potasse, et l'azote ne tendra pas non plus à s'unir au potassium. Ainsi si l'on n'obtient pas la réaction indiquée par le jeu naturel des affinités et qui serait représentée par l'équation C^ N -+- 5 (KO, HO) = KO, C^ 0^ -h NH^ K ; c'est que les affinités, agissant toujours avec le concours des attractions électriques, ne reprennent leur influence sur les éléments d'un radical multiple qu'au moment où celui-ci se détruit ou tend à se détruire, soit par l'action du feu, soit par sa séparation d'une combinaison en dehors de laquelle son existence individuelle ou isolée ne serait pas possible, comme c'est le cas pour tous les radicaux qui n'ont pu être obtenus à l'état de liberté. Le fer en fil rougi par un courant galvanique, décompose le cyanogène et passe à l'état de carbure de fer. Un fil de platine rougi par le courant décompose également l'éthylène C^ H'* : c'est ( 501 ) que celui-ci tend à se détruire par la chaleur seule. Mais que Ton prosente à froid de l'oxygène, même ozonisé, au cyanogène, il ne se formera que de l'acide cyanique(l). il en est du carbone dans le cyanogène comme du ter rendu passif : ce dernier ayant perdu son état électro-positif, ne tend plus à se combiner à l'oxygène électro-négatif. Dans les composés ordinaires, les états électriques op- posés des ingrédients tendent à maintenir la combinaison, puisque, si ces substances pouvaient se séparer sans entrer immédiatement dans de nouvelles combinaisons, leurs états électriques différents tendraient à les réunir de nouveau et à reproduire le composé. Aussi , dans les décompositions catalytiques, est-on obligé d'admettre que le corps qui les produit agit en modiliant l'état électrique de l'un ou de l'autre des ingrédients du composé. Dans les radicaux multiples, il n'y a pas de décomposi- tions/>«r cow^ac^; les éléments ne se séparent pas en vertu d'actions électriques; ils restent unis par une force incon- nue qui a présidé à la formation du radical et qui tend à le maintenir, absolument comme la puissance de la vie tend (1) L'ammoniaque semble l'aire exception à ceUe règle , puisqu'il se dé- compose par Toxygène ozonisé; mais ici le radical n'est pas complétemenl détruit; il est ordinairement modilié par substitution et transformé en acide nitreux NO'. Parfois aussi on obtient de Pacide nitriiiue par la transforma- lion de (NH*) 0 en (N0«) 0. Le cyanogène semlîle aussi pouvoir réagir sur l'eau par double décom- position, puisque sa solution aqueuse iteut donner naissance à de l'oxalale ammonique C^N + 4H0 = NH40 , C^05. Mais cette réaction n'est pas nette et ne se i)roduit que lentement , à mesure (lue le cyanogène se détruit, puis(|u'il se forme en même temps des com- posés ulmiqucs noirâtres. ( 562 ) à maintenir la l'orme et l'intégrité des organes des animaux , quoique les molécules constituantes de ces organes soient continuellement renouvelées ou remplacées dans l'acte de la nutrition. Dans les radicaux multiples renfermant des métaux, ceux-ci ne conservent pas non plus leur qualité électrique propre , et voilà pourquoi ils sont masqués ou rendus in- sensibles à l'action des réactifs; témoin le fer dans le ferro- cyanogène. Toutefois, comme ce radical ternaire Fe O' N^ ne saurait exister à l'état libre, dès qu'on l'isole de ses combinaisons, il se décompose en cyanogène et en cyanure de fer. Une autre propriété remarquable des radicaux mul- tiples, c'est qu'ils offrent généralement une polarité élec- trique très -faible, c'est-à-dire un état électrique pres- que indifférent, analogue à celui de l'azote; de sorte que leurs combinaisons avec d'autres substances doivent se dé- doubler difficilement par le courant électrique, dont l'ac- tion décomposante est naturellement d'autant plus active que le composé est formé d'ingrédients à états électriques plus énergiques ou plus opposés l'un à l'autre. C'est ainsi que riodure de potassium, par la forte opposition élec- trique existant entre l'iode et le potassium, se décompose par le moindre courant. Il n'en est pas de même des com- posés à radicaux multiples. J'ai reconnu qu'une pile de soixante couples, zinc et cuivre, qui décomposait vivement l'eau , restait sans action sur le cblorure d'éthylène (huile des Hollandais), sur l'acide acétique monobydraté et sur l'essence d'amandes amères. De là, sans doute, aussi la difficulté de décomposer les acides sulfurique et nitrique monoliydralés , parce (pi'on peut y admettre l'existence de radicaux nndtiples NOS SO- ou S- 0'. ( riGr, ) La l'aihle polarili' (''lo(^(ri(jn(» dos radicaux niidliplos ponr- rait hioji (Ure la caiiso de la dilïicnllo à obtenir par voie directe une Ibule de composés ori^aniqnes à radicaux mul- tiples. M. I>erthelot , qui a réussi à obtenir beaucoup de ces composés, en soumettant leurs ingrédients à une haute température dans des tubes scellés à la lampe, a appelé eh même temps l'attention des chimistes sur la lente pro- gression des réactions chimiques entre les composés orga- niques ou à radical multiple, comparée à Taccomplissement presque instantané des réactions des sels inorganiques. Ce l'ait peut très-bien être attribué, suivant nous, à la faible polarité électrique des radicaux multiples. Ainsi, si le chlo- rure de calcium ne précipite que très -lentement l'éther oxalique, c'est que l'éthyle se porte difiîcilement sur le chlore; ce qui doit entraver singulièrement la formation et par suite la précipitation de l'oxalate calcique. Eu égard aux ditrérences de réaction que présentent les radicaux multiples d'avec les composés ordinaires , il im- porte beaucoup, dans une bonne notation symbolique, de ne pas confondre ces deux ordres de composés; c'est ce que font cependant les formules typiques , tandis que les for- mules dualistiques établissent, au contraire, une différence nette et tranchée entre la constitution chimique de ces deux genres de combinaisons et expliquent parfaitement leur différence d'action chimique. Ainsi , pour nous, l'acide acétique est infiniment mieux représenlé par la formule (CA H''0-)0, HO que par la formule typique H n"* La première peut, aussi bien que la seconde, montrer com- ment l'acide acétique donne naissance, par substitution, ( 564 ) aux acides cbloracétiqne et siilfacétique; mais elle montre beaucoup mieux la constitution et les caractères chimiques (les acétates. En général, les dualistes admettent que, dans l'union d'un acide et d'une base, les deux composés conservent leur existence individuelle et ne forment pas , comme l'in- diquent les formules typiques , un tout unique où les élé- ments de l'un sont confondus avec ceux de l'autre. Si les meilleures formules de composition sont celles qui expli- quent ou représentent le plus de réactions chimiques, il faut, sans contredit, maintenir les formules dualistiques des sels, l"* parce qu'elles représentent les lois de compo- sition de ces corps ; 2" parce que les caractères d'un sel sont en quelque sorte la réunion de ceux de l'acide et de ceux de la base; o'' parce que la fusibilité et la solubi- lité d'un sel sont en rapport avec celles de ses ingrédients, en tenant compte toutefois de l'état de cohésion du sel, qui peut modifier ces résultats; 4^^ parce que la couleur d'un sel dépend le plus souvent de celle de l'acide et de celle de la base. De plus, en n'admettant pas que ces dernières sub- stances existassent d'une manière distincte dans le sel , où elles ne sont pour ainsi dire que juxtaposées, on ne s'expli- querait pas l*" pourquoi un sel se décompose généralement par la chaleur, lorsque son acide ou sa base sont décompo- sâmes à chaud , sauf le cas où l'acide acquiert une plus grande stabilité par son union avec une base puissante, ce qui fait que les sulfates alcalino-terreux sont indécompo- sables au feu ; 2° pourquoi un sel à base puissante et à acide faible, quoique formé suivant la loi des proportions définies, offre une réaction alcaline, témoin les borates, les carbonates, tandis qu'un sel à base faible et à acide éner- gique offre une réaction acide, témoin lès sels aluminiques , ( 505 ) t'erriques, etc.; 5" pourquoi la l>aso d'ui) sol uculre à réac- tion acido est dcplacéc à froid par une hase lorniant avec le même acide un sel à réaction neutre. Ainsi l'oxyde fer- reux déplace l'oxyde ferrique; l'oxyde d'argent déplace l'oxyde de cuivre du nitrate cuivrique, parce que ce der- nier offre toujours une réaction acide; 4'' pourquoi un métal ne se substitue pas à un autre métal ou ne précipite pas ce dernier dans un sel dissous, s'il n'offre pas une affinité prépondérante pour l'oxygène et s'il n'est pas électro-positif par rapport au métal à précipiter. Eniin la formule dualis- liquc d'un sel peut seule expliquer sa décomposition élec- trolytique , tandis que la formule typique indique un mode de décomposition différent. Prenons, par exemple, la for- mule typique de l'oxalate cuivrique Cu r ' dans laquelle C^ 0- etCu sont censés jouer le rôle de l'hy- drogène dans une double molécule d'eau. La décomposition électrolytique du sel devrait être analogue à celle de l'eau , c'est-à-dire donner, au pôle négatif de la pile, du cuivre et de l'oxyde de carbone, et au pôle positif, de l'oxygène; mais rien de pareil n'a lieu, et à la place d'un dégagement d'oxygène, on n'a qu'un dégagement d'acide carbonique. il n'existe aucune propriété des oxysels qui ne s'explique facilement en y admettant la préexistence de l'acide et de la base, tandis qu'une foule de leurs réactions restent inex- pliquées en partant de leur formule unitaire ou typique, qui les considère comme des composés d'un ordre analogue à celui de l'eau. Une autre circonstance s'oppose à cette dernière manière de voir. Personne ne conteste qu'un sel soluble ne puisse ( 566 ) contenir beaucoup d'eau de cristallisation ou d'hydratation, qui n'est unie au sel que par une faihle aiïinité et que la seule tendance de Feau à s'évaporer dans un air sec suffit pour en séparer, au moins en grande partie. Aucun chi- miste ne s'avisera sans doute de faire entrer cette eau avec le sel dans une formule de composition unitaire , comme si les éléments de l'eau formaient avec ceux du sel un même tout. On doit considérer cette eau comme existant en de- hors du sel et seulement associée à ce dernier par une faible aiïinité, de même que l'eau d'hydratation dans la fibrine, l'albumine, etc. Mais si l'on prend un oxyde hydraté des métaux ordi- naires, tel que celui de cuivre Cu 0, HO, les unitaristes ne veulent plus y voir de l'eau comme composé distinct et lui donnent la formule typique quoique cet oxyde et d'autres analogues perdent en général leur eau d'hydratation par simple dessiccation et dans les mêmes circonstances où un sel s'eiïïeurit. L'eau conservant dans ces hydrates sa tendance à s'évaporer, n'est-il pas plus rationnel de représenter leur composition par la for- mule MO, HO, d'autant plus que, dans le dédoublement électrolytique de l'hydrate cuivrique, pris à l'état de sulfate, il se sépare au pôle négatif du cuivre sans hydrogène. La molécule saline ne renferme donc pas le cuivre directement combiné aux divers métalloïdes du sel , mais uni préalable- ment à l'oxygène avec lequel il forme une base à polarité positive, qui doit se séparer de son conjoint au pôle négatif de la pile et qui là, venant en contact avec de Thydrogène naissant provenu de félectrolyse de l'eau, se trouve réduit ( S07 ) pai" co (l(M'ni(M\ Aiissi, lorsque le couranl galvanique ne penl pas décomposer Tcau, le pôle négalif ne se recouvre que d'oxyde de cuivre au lieu de cuivre métallique. C'est même parce (pie les chlorures, les bromures et les iodures métalliques ne se translbrmenl pas dans l'eau en chlorhydrates, hromhydrateset iodhydrates d'oxydes, qu'un seul élément galvanique incapable de décomposer l'eau, peut en séparer les métaux en place d'oxydes, tandis qu'un oxysel, dans les mêmes circonstances, ne se décompose (pi'en oxyde et en acide. ï.a décomposition électrolytique est donc entièrement favorable aux l'ormules dualistiques de composition des corps et repousse les l'ormules unitaires qui l'ont abstrac- tion de toute polarité électrique et l'excluent même. Or cette polarité étant un l'ait expérimental et non une hypo- thèse, il convient de la représenter dans les formules de composition des corps. Je sais bien qu'on m'objectera que, puisqu'il n'y a pas de méthode sure pour reconnaître l'arrangement des mo- lécules constituantes d'un composé, on ne saurait être certain que les formules dualistiques, qui supposent un arrangement déterminé, représentent la véritable consti- tution moléculaire des corps; mais puisque ces formules satisfont à l'explication des réactions chimiques des corps composés, on peut du moins les considérer comme la meilleure expression hypothétique, sinon réelle, du grou- pement de leurs molécules constituantes. Le système unitaire n'admet qu'un seul genre de com- posés, et non pas des composés du premier, du deuxième et du troisième ordre. Voilà pourquoi il ne peut pas expli- quer qu'il se dégage généralement plus de chaleur dans la formation des composés du premier ordre que dans celle ( 568 ) des composés du deuxième. Dans les premiers, en effet, la polarité électrique, principale source de la chaleur de combinaison, est plus forte que dans les deuxièmes : un oxacide est moins électro-négatif que son oxygène, et l'oxyde métallique est moins électro-positif que le métal (1); aussi, dans la simple union d'un acide et d'une base, il ne se développe ordinairement qu'une chaleur au-dessous du rouge; tandis que dans la réaction des acides chlorhydrique ou sulfhydrique gazeux sur la baryte anhydre à chaud, il y a vive incandescence, parce qu'il se forme des composés du premier ordre, du chlorure ou du sulfure de barium et de l'eau. On le voit, la théorie électro-chimique ou dualis- tique sert à lier entre eux une foule de phénomènes inex- plicables sans elle. II n'y a que les phénomènes de substitution qui se des- sinent et s'expliquent parfaitement dans le système uni- taire ; mais ils peuvent tout aussi bien se représenter et s'expliquer avec les formules duâlistiques. Il y a plus; avec ces dernières on peut mieux juger des variations dans le résultat de la substitution, qui n'est pas toujours le même suivant la place qu'occupe dans les formules dualistiques l'élément à remplacer. Avec la formule typique de l'alcool je ne m'explique guère sa transformation en hydrure d'acé- tyle (aldéhyde) par la perte de deux molécules d'hydrogène, tandis que la formule dualistique (CJ ir')0, HO, me montre que quand le radical C'*^ H"* perdra H^, la tendance de tout (1) Bulletins de VÀcadémie, l^-e série, t. XVII , deuxième parlie, pp. 396 et suiv. ( 569 ) radical miiltiph^ àseniaintenirlui fera prendre 0^ de l'alcool en remplacement de H^^, et la formule de Talcool se trou- vera ainsi transformée naturellement en (C^ W 0-) H, qui doit être la formule rationnelle de l'aldéhyde, parce qu'elle explique parfaitement toutes les réactions de cette sub- stance , même celle de donner naissance h des aldéhydes composés ou des kêlones. Rien n'est plus commun en chimie que les doubles dé- compositions , et ici encore les formules dualistiques l'em- portent sur les formules unitaires pour représenter ces phénomènes. Il est vrai que pour les partisans du système unitaire , les décompositions par substitution , si favorables à ce système, ne sont que des doubles décompositions; mais c'est là une manière de voir à laquelle nous ne saurions nous rallier. De ce que l'hydrure de benzoyle est décom- posé par le chlore d'après la formule BzH -f- 2C1 = BzCl -h HCl , il ne s'ensuit pas qu'il y ait là une double décom- position s'opérant avec une molécule double de chlore, pas plus qu'il n'y a double décomposition entre la potasse et une molécule sextuple de chlore d'après l'équation 6C1 -h 6K0 = 5KC1 -h KO, CIO-». Il n'y a double décomposition pour nous que lorsque deux composés échangent leurs éléments constituants. Or rien de pareil n'a lieu dans les deux der- nières réactions, qui ne nous offrent qu'une décomposition simple ou unique. Les décompositions par substitution ne se rattachent donc pas aux doubles décompositions; mais elles dépendent généralement de la tendance d'un radical multiple à se maintenir intact à l'instar d'un corps simple. Loin de nous de méconnaître les services rendus à la science par la théorie des types, telle qu'elle a été établie en premier lieu par M. Dumas. Cette théorie, qui n'est guère applicable qu'aux radicaux multiples, a permis d'ex- ( S70 ) pliquer la dérivation d'une foule de composés les uns des autres. Elle se concilie d'ailleurs parfaitement avec les doc- trines électro-chimiques, si l'on tient compte des différences spéciales que nous présentent, au point de vue de l'électro- chimie , les radicaux multiples d'avec les composés or- dinaires. Mais on a donné, depuis quelques années, une extension démesurée à la théorie des types en l'appliquant à des cas où , suivant nous, elle n'offre aucun avantage pour l'explication des phénomènes, et où elle est même en con- tradiction avec l'expérience. Car toutes les réactions chi- miques sont loin d'être subordonnées à des cas de sul)sti- tution, 1" parce qu'une foule de composés, et des plus importants, peuvent se former par voie directe sans aucune substitution; 2° parce que la plupart des corps composés se dédoublent par électrolysation , ce dont la théorie des types ne tient aucun compte et qu'elle n'explique pas; o" parce qu'il est impossible de faire dériver de l'eau par substitution la généralité des composés qu'on veut y rat- tacher ; i'* parce que les vraies décompositions par substi- tution ne se rencontrent que dans les radicaux multiples dont elles constituent un des principaux caractères. Aussi la théorie des types est-telle parfaitement applicable à ces radicaux; mais quand on veut la généraliser et en faire la base de toutes les réactions chimiques, on arrive à des explications tellement compliquées et si peu rationnelles, que les bons esprits sont obligés de les repousser. En résumé, je crois avoir établi dans cette notice : i*" Que les radicaux multiples ou composés ne sont pas susceptibles de décomposition électrolytique ei que, au point de vue des doctrines électro-chimiques, ce sont des composés imUaires semblables aux corps simples; 2*" Qu'à raison de l'absence du dualisme électrique entre ( ^■Jl ) leurs ciéiiioiils, ils pcuvoiil aiséni(3nt se transfonner \m' subsliliUion en conservaiil leurs i)riiici[)au\ earaelères; 5" Que ce mode de décomposition ou plutôt de trans- lormation des radicaux nudtii)les forme la base de la théorie des t\})es; A" Que cette théorie a été improprement appliquée au\ composés ordinaires dont les éléments conservent leur op[)osition électrique; iV' Que la notation symbolique unitaiie qui découle de la théorie des types n'otlVe aucun avantage sur l'ancienne notation dualistique de Berzélius i)our rinlelligence des réactions chimiques, et que cette dernière notation doit même être appliquée exclusivement à tous les composés ordinaires ou décomposables par électrolyse. Note sur les paratonnerres sans raccordements ; par M. Jaspar, de Liège. Le mode le plus ancien d'établir des paratonnerres con- siste à employer une tige de 1er surmontée d'une aiguille de laiton terminée par un bout de platine ou simplement dorée. Cette tige était fixée sur le bâtiment à préserver, et l'on y accrochait, soit une chaîne de fer, soit des barres de même métal reliées bout à bout par des chevilles, des vis ou des boulons. Ce mode est le plus défectueux, parce que l'eau finit toujours par s'introduire dans les joints, quelque soin qu'on apporte à leur construction, ce qui détermine l'oxydation des surfaces et s'oppose au passage de l'élec- tricité. Si l'on considère que le plus souvent ce travail étant périlleux, doit être confié à des ouvriers ayant l'habitude, tantôt, de monter à l'extrémité d'un clocher, tantôt d'être ( dTI ) suspendus au bout d'un cordage, on comprendra qu'il est très-difficile d'obtenir de cette catégorie d'ouvriers un tra- vail fait avec soin. Il s'agissait donc d'éviter autant que possible les raccor- dements; c'est à quoi on est à peu près parvenu en em- ployant des câbles métalliques : on conçoit qu'il est alors plus facile d'obtenir le conducteur d'un seul bout sans so- lution de continuité; c'est ce second mode qui a prévalu, surtout depuis que la galvanisation a permis de faire ces câbles en lil de fer à peu de frais et très-peu oxydables. On a aussi placé des câbles de cuivre et même de lai- ton ; or il faut toujours relier d'une façon quelconque la corde à la tige; de plus, la réunion de fils formant cette corde laisse des vides capillaires : c'est en quelque sorte une éponge qui retient l'eau. Il s'ensuit une oxydation d'autant plus prompte que les brins sont plus petits et plus nombreux. J'ai cherché à en diminuer le nombre, que j'ai réduit à neuf brins (trois torons de trois brins chacun); et, en dernier lieu, je suis arrivé à n'employer qu'un seul brin ou cylindre, terminé en pointe dorée ou platinée à la partie supérieure et plongeant dans un puits ou trou de sonde à sa partie inférieure. L'oxydation par les agents atmosphériques se trouve ainsi diminuée, les solutions de continuité ne sont plus à craindre, attendu qu'il n'y a plus un seul raccordement; cela réalise donc de la manière la plus complète le but proposé. Chaque fois que les clochers ou les bâtiments ne seront pas très-élevés, et qu'ils permettront d'employer des para- tonnerres presque droits ou ne formant qu'un ou deux plis, on pourra faire usage de cylindres de fer de dix -huit à vingt millimètres de diamètre ; dans les autres cas, comme, par exemple, lorsqu'il s'agit de monuments très-élevés et ( 373 ) accidentés, on emploiera le cuivre rouge en cylindre de di\ à douze millimètres de diamètre; sa faible grosseur et sa ductilité permettent de le [)lier facilement et de lui faire suivre les contours de l'édilice. La conductibilité électrique du cuivre étant (d'après iMiM. Pouillet, Davy, Becquerel, etc.) de six à sept fois plus grande que celle du fer, si une tige ronde de ce dernier mé- tal , ayant vingt millimètres de diamètre, est reconnue sulîi- sante, il est évident qu'une tige de même forme et de cuivre j'ouge, d'une section six ou sept fois moindre , pourra trans- mettreune même quantité d'électricité, sans s'écliauifer ni se fondre plus que la première: or la surface d'un cercle de vingt millimètres de diamètre étant ol """,4, celle d'un cercle de dix millimètres 7™'",8,on voit que la seconde quantité est seulement un quart de la première; il passera donc plus d'électricité dans une tige de cuivre de dix millimètres de diamètre qu'il n'en passera dans une tige de fer de vingt millimètres ; conséquemment la grosseur indiquée ci-des- sus pour le cuivre me paraît largement suffisante; elle s'écarte du reste fort peu de celle indiquée par MM. Bec- querel, Babinet, Duhamel, Desprez, Cagniard de Latour et Pouillet, dans l'instruction de 1855. Ces savants fixaient la section pour les câbles de cuivre à un centimètre carré. Le cuivre est d'un prix plus élevé que le fer; mais si l'on considère 1" que la quantité de matière se trouve réduite de plus de moitié; 2° que la main d'œuvre est de beaucoup diminuée, puisqu'il n'est plus nécessaire d'ajuster avec soin une grande quantité de pièces, comme vis, manchons, etc., qui, étant même soudées à l'étain, constituent un con- ducteur évidemment moins parfait que celui proposé, on accordera la préférence à ce métal plutôt qu'au fer. En ce qui concerne l'application des paratonnerres de ( 574 ) cuivre ou de fer d'une barre unique, je puis répondre aux objections en citant plusieurs églises sur lesquelles j'ai placé des paratonnerres d'un seul bout de fer de dix-huit milli- mètres de diamètre et de plus de soixante mètres de long. Quant à l'emploi du cuivre, on comprendra , d'après ce que j'en ai dit plus haut, que là il n'y a absolument aucune diffi- culté pratique ; seulement, comme il faut que la partie supé- rieure ne dévie guère de la verticale pour une hauteur de sept à huit mètres, il est indispensable de la munir d'appui. A cet effet, on placera à la manière ordinaire des tringles de fer qui serviront de tuteurs ou supports à la tige propre- ment dite du paratonnerre de cuivre, dont la pointe devra dépasser de quelques centimètres l'extrémité de ces trin- gles; elle y sera d'ailleurs reliée au moyen de brides. Quelques mots sur l'opportunité des dimensions adop- tées pour les paratonnerres trouveront ici leur place. Ces dimensions ont été fixées en vue d'empêcher tout coup foudroyant de fondre les conducteurs; or, si l'on admet que V action préventive du paratonnerre soit assez efficace pour empêcher l'accumulation d'électricité qui occasioinie le coup de foudre, ou seulement pour la diminuer dans de fortes proportions, on concevra qu'un conducteur d'un diamètre beaucoup moindre que celui prescrit par les instructions offrira toute la sécurité désirable. Beaucoup d'observations ont fait supposer qu'il était à peu près impossible de construire des paratonnerres dont l'action préventive soit assez forte pour les mettre tou- jours à l'abri des coups de foudre ; les faits qui suivent ten- dent à prouver le contraire. D'après de longues et munitieuses observations qu'a bien voulu me communiquer M. Lippens, chargé, par le Gou- vernement belge, de la fourniture et de la surveillance des ( 575 ) lignes télégraphiques, il n'y ;i [►as (l'cxiMiipIc (inc, pendant sept années eonséculives , et sur des lignes do plusieurs centaines de lieues, un seul lil de 1er de quatre millimètres de diamètre ait été fondu par le passage de la foudre , quoique ces lils lui aient servi de conducteurs : ils lui ont donc donné un écoulement toujours suffisant. Ce fait a été, et peut être encore facilement constaté par les traces que laisse le passage de la foudre en perçant et en lacérant les papiers des paratonnerres adoptés pour les télégraphes helges depuis 1854. Cela me paraît indiquer avec évidence qu'un (i\ de fer de quatre millimètres de diamètre a suffi pour l'écoulement dans le sol de l'électricité fournie par tous les orages qui ont passé à proximité de ces fils. D'après cela, il y a lieu de croire qu'un paratonnerre bien établi, d'un seul bout de fer de quatre millimètres de diamètre, communiquant parfaitement avec le sol, est suffisant pour l'écoulement de l'électricité des nuages ora- geux et ne sera pas fondu en lui livrant passage, et que, lorsqu'un paratonnerre est détruit par la foudre, cela ré- sulte plutôt des solutions de continuité et de l'imparfaite communication avec la terre que de son faible diamètre. Pour l'intelligence de ce qui précède, je dois ajouter que l'absence de toute fusion et de toute destruction des fils et appareils télégraphiques ne date qu'à partir de l'em- ploi des paratonnerres à papier adoptés spécialement pour ces appareils. Ces paratonnerres consistent en une plaque de cuivre ou de laiton en bonne commimication avec la terre, et que l'on serre à l'aide d'uji boulon sur les fils de la ligne , en interposant entre ceux-ci et la plaque un morceau de papier dont la résistance est assez grande pour empêcher la dispersion de l'électricité dynamique des piles, et en même temps trop petite pour s'opposer d'une manière sen- SciENCES. — Année 1862. 41 ( 576 ) sible au passage de rélectricité statique provenant des nuages orageux. Avant l'emploi de ces paratonnerres (dont l'invention est due à M. Devos), on a constaté sur les lignes télégraphiques belges beaucoup d'accidents, consistant en fds et appareils fondus ou brisés par la foudre. On ne se servait alors que des paratonnerres à pointes ( modèle an- glais), qui consistent en deux plaques dont le bord est taillé en peigne; les dents ou pointes de l'une sont en re- gard de celles de l'autre et obligent l'électricité atmosphé- rique à sauter de celles qui sont en communication avec la ligne sur celles qui le sont avec le sol. On doit admettre, d'après les faits observés, que ces derniers appareils offraient, au passage de l'électricité, une résistance beaucoup plus grande que ceux à papier, mal- gré le très-petit intervalle laissé entre les pointes; cela indique une fois de plus que la moindre solution de con- tinuité s'oppose à y action préventive des paratonnerres, et que cette action peut toujours avoir lieu, lorsque, comme je l'ai dit plus haut, toute chance de solution de conti- nuité résultant des contacts imparfaits est mise à néant par l'emploi de barres ou fds métalliques d'une seule pièce. Quoi qu'il en soit, un conducteur trop gros ne pouvant nuire, il n'y a nul inconvénient à maintenir les dimensions indiquées, soit, pour le fer, vingt millimètres de diamètre , et, pour le cuivre, dix, ne fût-ce que comme garantie de solidité, et aussi pour que l'oxydation résultant de la longue exposition à l'air ne détruise pas en peu de temps ces appa- reils. Nota. — A cette notice sont joints quelques papiers percés par la foudre , provenant des paratonnerres des postes télégraphiques de TÉlat (l'ouver- ture du milieu est celle faite pour passer le houlen). ( 577 ) Notice sur une hybride de Cirsium; par M. Alfred Wcs- niael, répétiteur du cours de botanique à l'École d'hor- liculture de Vilvorde. Dans une herborisation faite le 1*^' septembre 1862, j'ai observé, dans les prairies marécageuses de Bergh (Brabant), parmi de nombreux individus du C. pcdusirc Scop., un pied d'une légitimité certainement équivoque, c'est-à-dire une hybride chez laquelle, à la première vue, on reconnais- sait la prédominance du C. palustre. Cette prédominance qui rapprochait la plante, soupçonnée hybride, du C. pa~ lustre, se manifestait parle port général et la forme des feuilles, quoique cependant ces dernières différassent évi- demment de celles qui caractérisent l'espèce considérée comme porte-graine. L'inspection des calathides me con- duisit à considérer le C. lanceolatum Scop. comme étant l'espèce qui avait fourni le pollen. Les inflorescences avaient conservé le même volume que dans l'espèce père, mais avec cette différence que leur disposition au sommet de la tige se rapprochait beaucoup plus de celle que présente le C. palustre; les calathides étaient subsessiles et rappro- chées, au nombre de trois ou quatre, au sommet de la tige. Le péricline était sensiblement plus étroit à la base que dans le C. lanceolatvm. En se ralliant aux opinions émises par M. Grenier (1), on reconnaît que l'action fécondante du pollen l'a emporté, quant à la forme des inflorescences, c'est-à-dire que celles-ci se rapprochent presque complètement des calathides de la (1) Ann. scienc. nat., 1855, pp. 141 à 157. ( 578 ) plante qui a louiiii le pollen. Dans le C. lanceolatum, les ealathides sont portées sur des pédoncules qui atteignent de quinze à trente millimètres et qui ont deux ou trois feuilles florales, dont le sommet arrive au tiers ou aux deux tiers des capitules. Les ealathides du C. palustre sont por- tées sur des pédoncules atteignant rarement un centimètre de longueur, et sur lesquels on observe une ou deux feuilles florales courtes. L'hybride est caractérisée par les pédon- cules de sa mère, c'est-à-dire qu'ils atteignent environ dix millimètres de hauteur, et par les feuilles florales de son père , bien que moins développées en longueur et en lar- geur; en efî"et, les plus longues arrivent à peine à la moitié de la hauteur du péricline. Le péricline afl'ecte la même forme que celui du C. lan- ceolatum : l'écartement du sommet des écailles est moins prononcé. Il y a donc une très-légère fusion des caractères paternels et maternels, puisque, dans l'espèce considérée comme père, les écailles du péricline forment un angle très-ouvert, tandis que, dans l'autre espèce, celle consi- dérée comme mère, le sommet est terminé par une épine courte formant un angle beaucoup plus aigu. Les feuilles se rapprochent beaucoup de celles du C. pa- lustre; cependant on distingue parfaitement la fusion des caractères paternels et maternels; mais ceux de la mère l'emportent sur ceux du père. Les feuilles du C. palustre sont d'un vert foncé, plus ou moins velues sur les deux faces, ordinairement aranéeuses en dessous , inégalement ciliées-spinuleuses sur les bords, pennatipartites, à segments étroits, bi-trilides, à lobes étalés, tous terminés par une petite épine; celles du C. lanceolatum sont d'un vert plus pâle, hérissées de spinules à la face supérieure , rudes et plus ou moins munies en dessous de poils mous et arti- ( 579 ) Cillés, planes sur les bords, pcnnalipartilos ou penuali- lides, à segments divisés en lobes inégaux, dont le médian est longuement acuminé, tous terminés par une forte épine. L'bybride porte des feuilles qui, par le contour, sont analogues à celles du C. palustre. Comme celles de cette espèce, les bords sont ciliés-spinuleux, pennatipar- tites, à segments dirigés les uns en baut, les autres en bas, terminés cbacun par une épine à peu près aussi forte que dans l'espèce père. Le lobe terminal de chaqu(^ feuille est bien loin de prendre un aussi grand développement que dans le C. lanceolatum ; au contraire, il reste petit. L'angle formé par les feuilles et la tige est, chez l'espèce père, à peu près droit; chez l'espèce mère, il est aigu : l'hybride se rapproche pour ce caractère de sa mère. La face supérieure des feuilles de l'hybride est couverte de petits poils spinescents, caractère intermédiaire entre les feuilles des ascendants. Cette hybride se comporte, quant à ses caractères, comme la majeure partie de celles que j'ai eu occasion d'observer, soit à l'état spontané ou dans les cultures; c'est-à-dire que , parles organes de la nutrition , elle se rapproche de l'espèce mère et, par ceux de la reproduction, de l'espèce père. L'action hyhridante du pollen a donc réagi fortement sur les fleurs , puisque l'hybride se rapproche , par ces organes , de ceux du père , et cette même action a été beaucoup moindre sur les organes nutritifs, vu que la plante hybride a beaucoup d'analogie, dans son port, avec l'espèce consi- dérée comme mère. Maintenant, en poursuivant la théorie de M. Grenier, le C. lanceolatum venant à féconder le C. palustre j il doit résulter de cette union adultérine trois formes : une se rap- prochant de l'espèce père, une autre de l'espèce mère, une ( 580 ) troisième entiii sera intermédiaire entre les deux ascen- dantes. Ces trois formes, dénommées d'après la nomencla- ture de M. Grenier, seront : l*' Cirshim superlanceolato-palustre ^ 2*" — lanceolatO'palustre ; 5*^ — sublanceolato-palustre. L'hybride qui fait le sujet de cette note doit, d'après ses caractères, porter le nom de C. sublanceolato-palustre , puisqu'elle rentre dans la forme voisine de l'espèce mère. ClRSIUM SUBLANCEOLATO-PALUSTRE MiM et C. LANCEOLATO-PALUSTRE Naegel , Disp. Spec. gen. Cmsii , in Koch , Sijnop. fî. Germ. etHelvet., p. 996, \ 843. Tige de cinquante à soixante centimètres de hauteur, simple, dressée, roide, fortement sillonnée, ailée, cou- verte d'un duvet blanc moins abondant que dans le C. pa- lustre, rougeâtre, à ailes doubles, c'est-à-dire formées par le rapprochement de deux décurrences de feuilles, très-si- neuses, à lobes ordinairement bifides, terminés chacun par une épine fauve, plus consistante que dans le C. palus- tre. Feuilles fermes, d'un vert clair nuancé de rougeâtre, velues-aranéeuses en dessous, couvertes à la face supé- rieure de petits poils spinescents courts, pennatipartites, à segments divisés en lobes inégaux, dont le médian un peu plus grand que les latéraux, tous terminés par une épine intermédiaire de force entre celles des deux espèces ascen- dantes. Calathides grosses, portées sur des pédoncules ne dépassant pas dix millimètres, sur lesquels s'insèrent une ou deux feuilles florales courtes n'atteignant jamais le milieu de la calathide, réunies au sommet de la tige au nombre de trois. Péricline ovoïde, large dans son plus grand diamètre (déduction des épines) de quinze milli- mètres environ sur vingt-cinq de haut, un peu aranéeux , ( 5BI ) à écailles appliquées, lancéolées, terminées au sommet par une épine i)roYenant de la prolongation de la nervure mé- diane, étalée, dressée et formant un angle moins ouvert que dans le C. lanceolatum. Corolles purpurines. Vivace; septembre 186^2; prairies humides. — Hergli (Brabant). Séance du 6 décembre i86^. M. De Koninck, directeur. M. A. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, Timmermans, Wesmael, Martens, Cantraine, Slas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selys-Loiigchamps, le vicomte B. Du Bus, Nyst, Gluge, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez , Brasseur, Poelman, Jules d'Udekem, Dewalque, membres; Lacor- daire, Lamarle, associés; Montigny, Steiclien , correspon- dants. SciLNCES. — Année 180:2. 42 ( 584 ) CORRESPONDANCE. Le Comité Impérial hydrographique de la marine autri- chienne, de Trieste, fait parvenir le premier volume du Voyage cVexploration de la frégate Novara. La Société entomologique de Londres annonce l'envoi de ses dernières publications. La Société royale de botanique , nouvellement établie à Bruxelles, fait parvenir le premier numéro de ses bulle- tins, publié sous les auspices de MM. Du Mortier et J.Kickx, son président et son président honoraire. Le Comité pour le monument en l'honneur de Kepler, qu'on va ériger à Weil , dans le Wurtemberg, transmet une liste de souscription, en invitant les différents savants à s'associer à cet hommage rendu à un des hommes les plus éminents dans la science. M. Nyst, membre de l'Académie, fait hommage d'une notice géologique qu'il a publiée avec M. Le Hon. — Remer- chîients. — La classe reçrfit les ouvrages manuscrits suivants , pour lesquels elle nomme des commissaires : 1° Sur un nouveau procédé expérimental pour déter- miner la distance focale principale des miroitas sphériques et des lentilles divergentes ^ par M. H. Valérius, professeur à l'université de Gand (Commissaires : MM. Plateau et Du- prez.); 2° Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique, par M. Fr. Crépin (Commissaires : MM. Mar- lens et Kickx.): ( 585 ) o" Sur une cariation (Iwnuoincln'tjuc qui se présente à la fin de Vannée, par M. lui. Wouwcrmaiis, d'Aiidrimont, près de Yervicrs (Commissaires : MM. Quetelet et Dupiez.); A"" Recherches sur la conservation du bois , au moyen de Vhuile lourde de goudron de houille, dite huile créosolée , par M. D. Rottier (Commissaires : MM. De Vaux et Mel- seiis. ) ; 5"^ Essai sur la résistance comparée des conducteurs de fer et de cuivre à la rupture par le courant galvanique et Vétincelle électrique, par M. Jaspar, de Liège (Commis- saires : MM. Ad. Quetelet , Duprez et Dewalque). RAPPORTS. De V établissement des paratonnerres sur les édifices où le fer entre comme élément essentiel dans la con- struction. Rapport de M. JF, nupt'ez. « M. le Ministre de l'intérieur s'est adressé à la classe des sciences pour la consulter sur la question de savoir si le fer qui entre pour une grande part dans la construction des églises et des flèches qui les surmontent , ne pourrait pas avoir pour effet de faire dévier la foudre quand elle vient frapper les paratonnerres et de la faire éclater sur ces édifices. Dans le cas où un semblable effet serait à craindre, M. le Ministre demande à l'Académie de vouloir lui indiquer en même temps le moyen d'y parer. La classe m'a désigné, avec notre honorable secrétaire perpétuel, pour examiner cette question et lui en faire un rapport. ( 58G ) Les grandes pièces métalliques préseiUeiit pour les bâ- timents dont elles font partie, un double danger, relative- ment à la foudre : d'une part, par leur présence, elles augmentent l'influence que les nuages orageux exercent sur ces bâtiments, et rendent par là plus nombreuses les chances de la chute de la foudre; d'autre part, pour ceux qui sont armés de paratonnerres, elles constituent, parleur conductibilité, autant de corps prêts à recevoir l'explosion et à faire dévier la matière fulminante. Aujourd'hui qu'il entre souvent dans nos édifices, depuis la base jusqu'au sommet, des masses considérables de métal, ce danger est plus à redouter qu'autrefois, lorsque l'emploi des métaux était très -restreint dans les constructions, et qu'il était rare de rencontrer soit une charpente de fer, soit une couverture de plomb, de cuivre ou de zinc. Si l'on ne peut soustraire un édifice au danger d'être exposé davantage aux coups de foudre, par suite des masses métalliques entrant, comme éléments, dans sa construc- tion , on peut du moins l'armer contre ce danger et en prévenir les conséquences par l'emploi des paratonnerres. Ces appareils sont donc d'autant plus indispensables que les bâtiments contiennent de plus fortes quantités de métal : car il est évident que c'est surtout quand le danger est le plus imminent que tous nos efforts doivent tendre à nous prémunir contre lui , en recourant aux moyens propres à faire avorter les désastres qu'il peut entraîner à sa suite. Lorsque maintenant un édifice renfermant des masses métalliques de quelque étendue, est pourvu d'un paraton- nerre, des faits nombreux montrent que celles de ces masses qui sont situées dans le voisinage du paratonnerre peuvent être, en réalité, une cause de déviation de la ( Îi87 ) roiuli'c, qiiaïul celle-ci, ayant IVappc l'appareil préservatif, ne trouve pas, par son intermédiaire, un écoulement suf- fisant vers le sol. On cite plusieurs cas de paratonnerres foudroyés dans lesquels des effets de ce genre se sont pro- duits. Dans l'un de ces cas, le conducteur d'un paraton- nerre élevé sur une église, passait non loin des cloches, et, après le passage de la foudre par le paratonnerre, on remarqua une forte courbure précisément à l'endroit de la tour où étaient suspendues les cloches. Dans un autre cas, on vit la foudre dévier deux fois de suite vers le bas de l'un des conducteurs de la cathédrale de Strasbourg, pour faire irruption dans l'atelier d'un ferblantier, derrière lequel se dirigeait ce conducteur, et où étaient réunis un grand nombre de vases de métal et de longues barres de fer debout contre le mur, dans le coin le plus rapproché du conducteur. Dans un troisième cas, le conducteur du paratonnerre d'une affmerie établie dans la fosse d'une mine était fixé près d'une cloche qu'un fil de métal mettait en mouvementé chaque tour d'une roue hydraulique, et la foudre, qui était tombée sur le paratonnerre, quitta en- core le conducteur pour s'élancer vers la cloche. Enfin , dans un dernier cas, après avoir parcouru une partie de la longueur du conducteur du paratonnerre dont était armé le clocher d'une église, la foudre abandonna égale- ment ce conducteur et ht explosion sur le cadran métal- lique de l'horloge qui en était voisin (1). Si les faits précédents font voir l'influence que peuvent (1) Voir Reimarus, Xeuere Bemcrkungen rom BlUze , p. 104. Comptes rendus de VAcnd. des sciences de Paris, t. XVII, pp. 188 et 254-, 1843. Annales de Pocjgendorff. t. LXV, p. 607; 1815. Diclionnaire physique de Gehler, articles Iîmt/. et Hlit7>\bleiter, pp. 1010, lOoô^et 1050. ( 588 ) avoir sur l'écoulement de la foudre les masses de métal situées près des paratonnerres frappés , ils suggèrent en même temps le moyen de neutraliser cette influence. Sup- posons, en effet, que , dans les exemples rapportés ci-des- sus, les corps métalliques sur lesquels la foudre s'est élan- cée, en abandonnant les paratonnerres, aient communiqué avec ceux-ci par des conducteurs particuliers de manière à pouvoir être considérés comme faisant partie de ces ap- pareils, la foudre aurait pu, dans ces circonstances encore, se porter sur les corps dont il s'agit; mais ce passage se serait effectué sans la moindre explosion; et si alors la communication entre les paratonnerres et le sol eut eu lieu à l'aide de conducteurs convenables , c'est-à-dire de conduc- teurs aboutissant à une nappe d'eau naturelle, et assez massifs pour y transmettre la matière fulminante , toute l'action de cette matière se serait sans doute concentrée sur les paratonnerres, et les édifices n'auraient évidem- ment couru aucun danger. Je citerai ici, à l'appui de ce qui précède, quelques cas de paratonnerres foudroyés qui communiquaient ainsi avec de grandes masses métalliques et qui, quoique leur construction fut loin d'être à l'abri de tout reproche, ont cependant donné un complet écoule- ment à la foudre sans qu'il en soit résulté le moindre acci- dent pour les édifices qui les portaient. La tour de l'église Saint-Anscbarie, à Brème, s'élevait à une hauteur de cent trois mètres, et sa flèche avait une couverture de cuivre sur une longueur de quarante et un mètres. Par suite des fréquents coups de foudre qui éclataient sur cette tour, on y établit, en 1771, un para- tonnerre qu'on eut soin de mettre en communication in- time avec la couverture de la flèche et toutes les autres pièces métalliques un peu considérables de l'édifice. Dans ( 589 ) rintcrvallc do deux ans, ce paratonnerre fut atteint deux fois par la foudre; mais celle-ci s'écoula chaque fois par le conducteur dans le sol, sans laisser la moindre trace de son passage (1 ). Le clocher et l'église Saint-Pierre, à Hambourg, étaient pourvus de toits en cuivre. En 1779, on installa sur le clocher un paratonnerre qu'on lia avec le métal des deux toits. Peu de temps après, la foudre fit explosion sur ce paratonnerre; et, malgré de graves défauts de construc- tion qu'en présentait le conducteur, elle le parcourut sous la forme d'un globe de feu , sans offrir la moindre dévia- tion, et sans même enlever en aucun endroit la couche de couleur à l'huile qui le recouvrait (^). Le clocher de l'église Saint-Rembert, à Brème, la tou- relle du chœur de l'église Saint-Regnauld, à Dortmund, en Westphalie , et la tour de l'église Saint-Pierre , à Rostock , dans le duché de Mecklembourg, étaient armés de para- tonnerres, dont le premier communiquait avec la couver- ture en cuivre du clocher, le second avec le toit en plomb de la nef et les autres grandes pièces métalliques de l'église, et le dernier avec la couverture en cuivre de la tour. Ces trois paratonnerres furent frappés de la foudre, lun en 1785, l'autre en 1789, et le troisième en 1790; mais tous trois transmirent encore intégralement la ma- tière fulminante au sol (5). Ces exemples, dont je pourrais d'ailleurs multiplier le nombre, montrent que, dès les premières années qui sui- virent l'invention des paratonnerres, l'attention se porta (1) Reimarus, Vom Blitze, p. 472. (2) Reimarus, Neiiere Bemerkungen vom Dlilzc, p. 319. (5) Ibnl, pp. H 7, 107 et! 12. ( 590 ) sur la nécessité de faire communiquer avec ces appareils les grosses masses métalliques des édifices qu'on \eut préserver. Cette communication a été recommandée dans toutes les instructions sur l'établissement des paraton- nerres, comme moyen de neutraliser l'action que les pièces de métal exercent sur l'écoulement de la foudre, et, ainsi qu'on vient de le voir, l'expérience en a pleinement con- firmé fefficacité. La communication dont il s'agit est sur- tout nécessaire pour les masses de métal un peu considé- rables placées non loin des endroits par où passent les conducteurs, car ce sont ces masses dont l'inlluence sera naturellement la plus forte. Ainsi donc, quand un clocher ou un édifice quelconque, portant un paratonnere, sera pourvu d'une couverture ou d'une charpente métallique, il faudra lier intimement cette couverture ou cette charpente avec le conducteur, en employant à cet effet des barres ou des lames de métal. Dans le cas d'un clocher, si le con- ducteur passe à proximité du lieu où sont suspendues les cloches, il faudra également le faire communiquer de la même manière avec ces dernières. Quand il y aura sur le toit ou dans les parties de l'édifice près desquelles se dirige le conducteur, plusieurs masses métalliques complètement séparées les unes des autres , la prudence exige qu'on unisse aussi toutes ces masses entre elles , soit par des barres de fer, soit par des lames de cuivre ou de zinc, de façon qu'on ne puisse dire d'aucune d'elles qu'elle ne communique pas métalliquement avec le conducteur destiné à transmettre la foudre au sol humide et qui descend le long des murs verticaux de l'édifice. Je ferai cependant remarquer, en terminant, que la réunion des pièces de métal des bâtiments avec les con- ducteurs des paratonnerres ne doit pas être considérée (591 ) comme clanl (rime nccessllé al>solu(\ Si un édilicc csl armé d'un paralonnerro établi «raprès \cs principes de la science, si ce paratonnerre a une épaisseur sullisantc pour le passage de la foudre, et si son contact avec mie nappe d'eau naturelle a lieu par une surface d'une grande éten- due, de manière qu'un semblal)]e appareil ne présente au- cune résistance à l'écoulement de la foudre , je crois qu'une déviation occasionnée par la présence d'un corps métalli- que situé dans le voisinage ne serait point à craindre. Mais comme il peut arriver que, malgré tous les soins qu'on prend dans le placement des paratonnerres, ceux-ci oifrent accidentellement de légères résistances à la transmission de la matière fulminante, il serait d'une grande impru- dence de négliger la précaution dont il vient d'être ques- tion , savoir celle de faire communiquer avec les conduc- teurs les grosses pièces métalliques de l'édifice, et d'enlever ainsi à la foudre les chances de déviation. » Ce rapport, auquel souscrit le second commissaire, M. Ad. Quetelet, sera communiqué à M. le Ministre de l'intérieur et inséré au Bulletin de l'Académie. Sur un travail de M. le professeur Aug. Em. Reiiss , de Prague, intitulé : Die Foraminiferen des Crag von Antwerpen. Rapport de Si. IVyst. « Ayant appris que M. le professeur Reuss, de Prague, a publié, Tan dernier, dans le n" 42 des Sit-ungsbc- richte dcr kaiserliche Akademie der Wisscnschaften von ( 592 ) WieHy un travail sur les foraminifères de la faune tertiaire du crag d'Anvers, dans lequel il a fait connaître vingt-sept espèces de ces animaux microscopiques de cette localité , nous lui communiquâmes, il y a quelques mois, par Fin- lermédiaire de notre savant confrère M. Dewalque,une partie de nos propres recherches faites dans la riche loca- lité d'Edeghem, dont nous avons déjà fait connaître la faune malacologique , ne doutant aucunement que celle des foraminifères n'offre aussi un vaste champ à l'étude , qui ne pouvait certes être mieux confiée qu'à M. Reuss. Nous engageâmes donc ce savant à puhlier son travail dans les recueils de l'Académie, persuadé que nous sommes qu'elle acceptera avec empressement la communication d'une publication qui a pour but de faire connaître les richesses paléontologiques du pays. M. Reuss, déjà si avantageusement connu dans la science par ses importants travaux, ayant bien voulu satisfaire à notre désir, vient de nous adresser le mémoire que nous avons l'honneur de déposer sur le bureau , lequel comprend vingt-quatre pages de texte en allemand, qu'il consent à laisser traduire, si l'Académie le juge plus convenable. Nous joignons ici la traduction française que nous devons à l'obligeance de M. Karl Griin, qui s'occupe des études scientifiques. Nous le prions, en même temps, d'agréer nos remercîments pour son désintéressement et pour le temps qu'il a bien voulu y consacrer. D'après l'inspection que nous avons prise du travail de M. Reuss, nous trouvons qu'il y mentionne la découverte de soixante-cinq espèces de foraminifères contenues dans la petite boîte que nous lui avons fait parvenir. Parmi ces soixante-cinq espèces, quarante-sept sont nouvelles pour notre faune et cinq sont restées indéterminées, treize sont I ( 597. ) ciilièremeiit inconnues ou nouvelles, (k's dernièics sont toutes (léerites et figurées par M. Reuss sous les noms suivants, savoir : 1. BilocuUna appcndiculala R , li|4. 1. 2. Lagcna rudis W., lig. 17. 3. Dentalina Koninckii It., lig. 19. 4. Frondicularia NijsliiR., lig. 20. 5. Cristellaria Dewalquei R., tig. 22-23. 6. — Nystii R., fig. 24. 7. Polymorphina sororia R., fig. 25-20. 8. — proleiformis R., lig. 31 -iO. 9. — décora R., fig. 41. 10. Umjerina rugulosa R., fig. 45. 1 1. Rolalia cristellaroïdes R., fig. 44. 12. Truncatulina oblongata R., fig. 45. 15. Globigerina hiparlila R., fig. 46. L'auteur figure en outre encore d'autres espèces peu connues jusqu'ici. A la suite de cet intéressant travail , M. Reuss donne un tableau indiquant les différents terrains dans lesquels les soixante espèces et variétés déterminées ont été observées , dans des localités étrangères au pays, et duquel il résulte : 1° que la Larjena globosa est la seule espèce qui se ren- contre en même temps vivante et fossile dans la formation crétacée supérieure et qui passe dans tous les systèmes ter- tiaires, excepté dans celui du miocène, où elle n'a pas en- core été observée; 2" que, jusqu'à ce jour, dix-sept espèces se rencontrent dans le système oligocène; trente et une dans le système miocène, et que dix-huit se retrouvent encore actuellement à l'état vivant. Ici nous croyons devoir faire remarquer que si l'auteur na|plus retrouvé, ainsi qu'il l'annonce, dans le second envoi que nous lui avons fait, plusieurs des espèces re- ( 594 ) cueillies dans le premier, cela doit être dii à ce que les sables noirs du premier en\oi provenaient probablement des environs de Deurne, tandis que ceux du second étaient d'Edeghem, où les sables reposent directement sur les argiles du système rupélien. Il sera aussi utile de men- tionner que les FroncHcularia Nystii et Cristellaria De- walquei proviennent du fort de Wommelghen, d'un étage supérieur, le crag gris, à Terebratula Sowerbyi. Le travail de M. Reuss offrant un intérêt tout particu- lier pour notre faune, nous avons l'honneur de proposer à l'Académie de vouloir bien remercier l'auteur de son inté- ressante communication et d'en ordonner la publication , avec les planches qui l'accompagnent, dans son prochain bulletin. » ttappo»*l fie M, Detcatque. « J'ai examiné avec beaucoup d'intérêt le travail dont mon savant confrère, M. Nyst, vient de faire connaître l'histoire à la classe. La taille presque microscopique des animaux dont il s'agit les a fait négliger par beaucoup de naturalistes, à cause des difficultés spéciales de leur étude, et malgré les lumières qu'ils peuvent fournir sur les con- ditions des mers où se sont formés des dépôts qui les ren- ferment quelquefois exclusivement. La description de cette partie de notre faune tertiaire d'Anvers demandait donc une aptitude spéciale, et l'Académie s'applaudira avec nous qu'un savant aussi compétent que M. le professeur Reuss ait bien voulu se charger de ce soin. Je me joins donc avec empressement ta M. Nvst pour ( 595 ) proposer à la classe d'adresser des remercîmciils à l'auteur et de publier sa note et les planches qui raccompagnent dans le prochain numéro de nos Bullelins. » Les propositions des commissaires de l'Académie sont adoptées. Exposé fjéomélrique du calcul différentiel et intérjnd; [)ar M. Lamarle , associé de l'Académie. Mlapput*t tie n, Schaa»'. « J'ai lu avec le plus vif intérêt le travail remarquable de notre savant confrère, qui a pour but d'établir d'une ma- nière rigoureuse les principes de l'analyse infinitésimale. Il est impossible de donner à la classe une idée du travail de notre collègue sans le reproduire en quelque sorte en entier; il sera lu, sans aucun doute, par les géomètres avec le plus grand intérêt. J'ajouterai que, non-seulement ce mémoire figurera avec honneur dans nos recueils, mais que des travaux de cette importance y figurent avec éclat. Je suis heureux de donner à notre savant confrère ce té- moignage public de mon estime, et je prie la classe d'or- donner l'impression de son travail dans l'un des recueils de nos Mémoires. » Happot'i de ]fi. MSt^anseut*. « Dans un premier mémoire , notre savant confrère M. Lamarle, en partant de la sinématique du point, de la droite et du plan, et en donnant une nouvelle défini- { 596 ) lion de la courbe, a basé sur des constructions purement géométriques les règles générales de la différenliation et de l'intégration. Le présent mémoire, fort étendu, a pour objet les ap- plications analytiques et géométriques de ces mêmes calculs. Ce qu'il y a de remarquable dans la nouvelle conception de l'auteur, c'est la facilité avec laquelle elle se prête à des applications très-diverses. Les ressources variées qu'elle possède à cet égard, elle les doit à un petit nombre de théorèmes sur la sinéma- tique, au sens géométrique de la différentielle, et sur- tout à la nouvelle définition de la courbe. Pour ne parler que des applications qui concernent la géométrie, nous dirons que, dans les diverses questions traitées par l'auteur, les choses sont étudiées en elles- mêmes; elles y sont développées par les seules données immédiates du problème, et quand l'analyse intervient, il ne lui reste qu'à traduire algébriquement une propriété déjà connue. C'est ainsi que de la seule définition de la courbe dé- coule immédiatement la notion du centre et du rayon de courbure. Il en est de même de la définition de la ligne à double courbure : elle fait voir à la fois le plan osculateur, les centres et les rayons des deux courbures. Quelques mots suffisent pour prouver que les tangentes en un point d'une surface sont toutes dans un même plan. Des questions d'un ordre plus élevé, qui jusqu'ici n'avaient été traitées que par l'analyse, l'auteur les fait rentrer dans le domaine de la géométrie pure : telle est la théorie des tangentes conjuguées, des lignes de courbure. ( 597 ) dos lignes géodésiques et do boaucoup d'aulies quo nous nous dispensons de citer. En comparant les solutions de l'auteur à celles Cournies par l'analyse ordinaire, on peut dire que, dans les premières, on suit des yeux les données primitives et leurs diverses transformations sans jamais les perdre de vue jusqu'au résultat final, tandis que, par la voie de l'analyse ordinaire, ces mêmes données sont immédiatement travesties en coordonnées et perdues de vue jusqu'à l'équation finale. Le travail de notre confrère est un nouvel exemple de la lumière que peuvent porter dans l'analyse les considé- rations géométriques. 11 confirme cette vérité énoncée par l'auteur de la théorie des couples que c< tout s'abrège et se simplifie lorsqu'on se place au vrai point de vue. Nous avons l'honneur de proposer à la classe l'impression du mémoire de M. Lamarle. » Sur les conclusions de ses commissaires, la classe décide que le travail de M. Lamarle sera inséré dans le recueil des Mémoires. La classe , après avoir entendu ses deux commissaires , MM. d'Udekem et Lacordaire, vote l'impression dans le recueil des Mémoires in-quarto du travail de MM. Van Beneden, membre de l'Académie, et Hesse, naturaliste à Brest, contenant des Recherches sur les Bdellaires et les Trématodes marins et accompagné de treize planches. 598 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Différence des temps entre Bruxelles et Vienne, pour les époques critiques des plantes et des animaux j par A.Qiie- telet, secrétaire perpétuel de l'Académie. Parmi les sujets dont je me suis occupé dans mon traité Sur la Physique du globe, publié récemment, il en est un surtout que j'ai examiné avec un soin spécial. Ce sujet séduisant s'était déjà présenté à l'attention du célèbre Linné, qui, dans ses Aménités académiques, a fait men- tion de ses recherches sur la floraison , entreprises avec plusieurs de ses amis pendant les années 1750, 1751 et 1752. Les résultats infructueux obtenus par ce grand observateur auraient dû naturellement me détourner de mon entreprise : je voulus tenter néanmoins si, en usant des précautions que recommande l'état actuel de la science, il ne serait pas possible d'arriver à des nombres plus satis- faisants pour le règne végétal et pour le règne animal. Je fus d'autant plus encouragé à persister dans cette voie, que je trouvai autour de moi des amis disposés à me seconder, et, dans d'autres pays, spécialement en Au- triche, en Prusse, en Piussie et dans les États-Unis d'A- mérique, des savants décidés à poursuivre le même but de recherches et à me communiquer obligeamment leurs résultats. Dans mon travail Sur la Physique du globe, j'ai com- muniqué récemment les résultats obtenus pour notre pays pendant l'espace de près d'un quart de siècle, espérant que des mains plus sûres l'entreprendraient pour le globe ( 599 ) entier. M. Fritsch, qui dirige habilement une entreprise semblable pour l'empire crAntriche, et qui a l)ien voulu m'aider dans ce sujet commun de rcclierchcs, vient de me communiquer le résultat de ses observations comparées aux nôtres : je suis persuadé que les amis des sciences ne les verront pas sans intérêt (1). L'expérience prouve aujourd'hui que, pour arriver à des résultats concluants, il faut un nombre d'années de recherches assez considérable. Les causes influentes sur les végétaux et sur les animaux, dans leur développe- ment successir, sont trop nombreuses, trop diverses, pour qu'on puisse s'en tenir à quelques années d'observations. (1) Ce n'est guère que depuis vingt-cinq ans environ que Ton a senti la nécessité de revenir sur le même point et de profiter des moyens de perfectionnement acquis à la science. L'étude de ce problème difficile et intéressant s'est réveillée, presque à la même époque , dans plusieurs pays et chez des savants qui n'avaient entre eux aucune relation. Une pareille simultanéité annonce que le moment d'^aborder la question est enfin arrivé. Lorsque j'entreprenais, en Belgique, ces recherches délicates et jusqu'à un certain point étrangères à mes travaux habituels, d'autres recherches sembial)les s'établissaient aux États-Unis d'Amérique et dans différentes parties de l'Allemagne. Cependant ce n'est que dans ces derniers temps, et au congrès de sta- tistique tenu à Vienne, pendant l'automne de 1857, que le comité des sciences sentit la nécessité d'adopter un programme général et d'observer de la même manière sur les différents points du globe. A ce congrès assis- taient des représentants des peuples les plus éclairés: il fut possible d'ar- rêter des mesures uniformes, ce qui était nécessaire pour des phénomènes aussi difficiles à apprécier d'une manière com[)aral)le. ,1e fus désigné avec M. Fritsch pour présenter au congrès de Londres le progrannne dont on avait arrêté les bases et qui sera désormais distribué aux différentes nations; en sorte qu'il y a lieu d'espérer que les résultats , recueillis d'une manière uniforme et au même instant de développement, pourront être étudiés et comparés, sans qu'on ait à craindre désormais des méprises trop communes dans ce genre d'études. {Physique du globe, p. 52 i.) Sciences. — Année 1862, 45 ( 600 ) II faut ensuite que les observations soient parfaitement comparables dans les différents pays : les causes constantes d'erreur, en effet, finissent par prédominer dans un grand nombre d'observations, tandis que les effets des causes ac- cidentelles^ au contraire, se détruisent. Nous donnerons ici les résultats auxquels est parvenu M. Fritsch, en comparant ses observations de Vienne aux nôtres, obtenues à Bruxelles. On se rappellera que la hau- teur de Bruxelles au-dessus des eaux de la mer est de 56,5 mètres, et celle de Vienne, de cinq cent quatre-vingt- dix-huit pieds de Paris ou de 200 mètres environ (i ). Voici sa lettre : « J'ai lu votre ouvrage récent Sur la Physique du globe avec un grand intérêt , et particulièrement le chapitre sur les phénomènes des plantes et des animaux. Pour ce qui concerne Vienne, vous m'avez fait l'honneur de discuter les observations que j'ai faites en 1855, 1859 et 1860 : ce sont en effet les seules que je vous aie envoyées. Mais j'ai publié encore les observations de 1854 à 1858, dans l'an- nuaire de notre Institut et dans les Phànologische Ûber- sichten, qui sont également entre vos mains. Je regrette que vous n'en ayez pas fait usage : le résultat de la compa- raison avec les observations de Bruxelles aurait été des (i) La différence est donc d'environ cent quarante-trois mètres, ce qui doit donner, pour Vienne, toutes choses égales, un retard d'environ six jours par rapport à Bruxelles. Si l'on considère les latitudes, celle de Bruxelles est de SO^Sl'l 1" et celle de Vienne de 48"12'55" ; donc la dilTé- rence est de 2"38'50". Cette différence donnerait une avance en temps de près de dix jours pour Vienne, si la manière ordinaire de compter était exacte. n Le voisinage de la mer pour notre pays exerce d'ailleurs une influence très-sensible, dont on n'a pas assez tenu compte. )> {Sur la Physique du yiobc, p. 576.) ( 601 ) plus satisfaisants. J'ai l'honneur de présenter ici la série complète de ces observations, pour les plantes et les ani- maux, qui ont servi principalement à la comparaison (1). Ces observations ont été faites dans le Jardin des Plantes de Vienne. Syringa vulgaris. Année. FEUILLAISON. FLORAISON. 18f>2. 2 avril . . 16 mai. 1853. 6 - (') , . 13 — 1854. 31 mars . . 5 — 1855. . . . . 15 avril . 15 — 1856. . 5 mars . . 25 avril. 1857. 20 — .... . . 1 mai. 1858. . 31 — .... . . 3 - 1859. 13 — .... . . 22 avril. 1860. . 7 avril . . 9 mai. 1 86 1 . . . 16 — 1862. . 18 avril. Vienne. . MoYKNWE pour 26 mars 5 mai. — pour Bruxelles (^). 21 _. (2) . . . . i — (1) Dans 1 a Physique du Glube , on trouve le 10 avril. (2) Phijm, ne du Globe, pag. 382. (i ) Peut-être M. Fritsch n'aura-t-il pas bien vu les motifs qui m'ont porté à ne pas faire entrer dans mes calculs des nombres qu'il comptait employer lui-même. « Pour ce qui concerne Vienne, disais-je, M. Fritsch a bien voulu nous faire parvenir les résultats observés en 1853; nous y avons ajouté, pour la floraison, les valeurs de 18S9 et 1860 que le même savant nous a fait parvenir également ; nous n'avons pas cru devoir toucher aux résultats recueillis par l'association qu'il dirige, dans l'espoir de les voir bientôt com- parés par lui-même. Les résultats que nous devons à son obligeance mon- trent que la floraison y est de trois jours plus hâtive qu'à Bruxelles. Mais par le calcul, la hauteur de Vienne surpasse celle de notre ville de cent quarante-trois mètres, ce qui donne un retard d'environ six jours; et puis- qu'on a une avance de dix jours pour une différence en latitude de 2' 38', la différence pour les époques de la floraison est de quatre jours seulement , d'après la théorie ordinaire. » {Sur la Physique du globe , p. 384.) On conçoit, du reste, que la différence des latitudes ne donne pas plus la diffé- rence de la floraison que ne le fait la différence des températures, comme on peut d'ailleurs le voir facilement en comparant l'Europe à l'Amérique. ( 602 ) Philaddphus coronarius. Année. FEUILLAISON. FLORAISON 1852 2 juin. 1853 8 avril (i) 5 — i 854 23 mars 1855 1 avril 2 juin. 1856 9 mars 27 mai. 1857 1 avril. 30 — 1858 3 — 4 juin. 1859 9 mars 23 mai. 1860 29 — 27 — 1861 1862 16 mai. Moyenne pour Vienne. . . 28 mars 29 mai. — pour Bruxelles {^). 20 — 26 — (1) Dans la Physique du Globe, on trouve le 7 avril. (2) Physique du Globe, p. 382. jEsculus hippocastanum. knnée. FEUILLAISON. FLORAISON. 1852 17 mai. 1853 25 avril (<) 12 - 1854 8 — 30 avril. 1855 13 — 13 mai. 1856 10 — ...... 26 avril. 1857 6 — 24 — 1858 21 — 3 mai. 1859 30 mars 22 avril. 1860 8 avril 3 mai. 1861 1 — 1862 10 avril. Moyenne pour Vienne. . . 11 avril 1 mai. — pour Bruxelles (2). 9 — 6 — (1) Dans la Physique du Globe, page 380, on trouve le 22 avril. (2) Physique du Globe, page 382. ( 005 Cylims luburnuni. FEUILLAISON. 1852. iSbfS. 185*. 1855. 1856. 1857. 1858. 1839. 1860. 1861. 1862. Moyenne pour Vienne — pour Bruxelles C^] 6 avril. 19 avril {*) 7 — • 7 — 10 — 5 — 21 — 19 mars 9 avril. 8 avril. 9 — . 19 mai. 18 — U — 20 — 6 — l.'î - 16 — I - 13 — 24 — 2! avril. (1) Dans la Physique du Globe, page< (2) Physique du Globe, page 582. trouve le U avril Quant aux observations faites sur les phénomènes périodiques du règne animal , voici les résultats que j'ai obtenus : Hirundo rustica ('). ARRIVEE. DÉPART. 1852. 1853. 1854. 1855. 1856. 1857. 1858. 1859. 1860. Moyenne pour Vienne — pour Bruxelles (*j 6 avril 24 — 9 — 26 mars 6 - 29 — 27 — 10 avril 20 sepleiubre. 29 septembre. \ octobre. 3 avril 27 septembre. 31 mars 24 — (1) Les observations sur les oiseaux ont t-lé fuites à bruxcl (2) Physique du Globe , page 394. par M. Vincent. ( 604 ) Uirundo urhica. ARRIVÉE. DÉPART. 1853 30 avril 27 septembre. 1854. ...... 23 — 1855 1*— 1856 21 septembre. 1857 9 avril 1858 7 — ..... 21 septembre. 1859 20 — 1860 4 avril 15 — 1861 1 — MoYENNB pour Vienne. . . . 12 avril 21 septembre. — pour Bruxelles (<). .17 — 16 — (1) Physique du Globe, page 394. Motacilla alha. Année. ARRIVÉE. DÉPART. 18S3 27 avril (^). Non observée à Vienne 1854 22 mars. 1855 18 — (3). 1856 2 — 1857 4 — 1858 1 — 1859 1860 1861 19 mars. MoTENNE pour Vienne. . . . 11 mars. — pour Bruxelles (1). .4 — (1) Physique du Globe, page 39S. (ï) Daas le Jardin des Plantes, où cet oiseau apparaît rarement. (3) Quelques individus apparaissent déjà en biver. ( 005 ) Ct/i)sclus apua ARRIVKK. 1855 l«i>4. . . •. . 1855 1856 1857 1858 1859 1860. 1861 18 mai 25 avril. I m\'\. (1 — 4 — 8 — ù — Moyenne pour Vienne. . . . 5 mai. — pour Bruxelles ('). . 28 avril. (t) l'hysùjue du Globe, page 595. Riiticilla tithys. Année. ARRIVEE. Ig55 9 mars. 1856 27 — 1857. ..-..• 3t — Moyenne pour Vienne. ... 22 mars. — pour Bruxelles (*). . 24 — (1) Physique du Globe, page 3%. Dl'pARl. Non ol)Scr\('' à Vienne. Non observée à Vienne. Cucuhis canorns. ARRIVÉE. 1855. 1856. 1857. 1858. 1859. 1860. 1861. 1862. ,'ENNB pour Vienne — pour Bruxelles (*) (1) Physique du Globe, pa . 20 avril. . 13 — 11 — . 21 — . 17 avril. . 10 mai. . 24 avril. . 17 avril. . 20 — DEPART. Non observé à Vienne. ( 606 ) Melolontha vïilgaris. Colias rhamm. Année. APPARITION. APPARITION. 1832 18 mai (M 26 avril. 1853 12 — (1) 14 mars. 1854 21 avril ,1) .... 11 avril. 1855 17 — 20 — 18.S6 17 — 1 — 1857 16 mars. 1838 16 avril 21 — 1859 7 — 18G0 17 avril. 1861 17 avril 2 mars. 1862. ... - 10 — Moyenne pour Vienne . . . 25 avril 27 mars. — pour Bruxelles (-) . 25 — 6 — (*) Dans le Jardin des Plantes, où cet insecte apparaît rarenunl. (2) Physique du Glube , page 400. • D'après M. Fritsch, les différences pour les temps ob- servés de la feuillaison et de la floraison seraient donc les suivantes : FEUILLAISON. FLORAISON. • PL\NTrS. Vienne. Bruxelles, différence. Vienne. Bruxelles, différence. Syringa vulgaris . . . 26 mars. 21 mars Sjours. 5mai. 1 njai. 4jours. Philadelphus coronarius. 28 — 20 — 8 — 29—26 — 3 — iEsculus hippocaslanum. M avril, 9 avril. 2 — 1 — 6 — -5 — Cytisus laburnum . ..8— 9— -I — 12 — 4 — 8 — Ainsi, pour les plantes indiquées, la feuillaison, pen- dant la fin de mars et le commencement d'avril, serait moyennement de trois jours et demi en retard pour Vienne par rapport ta Bruxelles ; et, pour la floraison de ces mêmes plantes, pendant le mois de mai, le retard serait seulement de deux jours et demi. Or, d'après le calcul admis aujourd'hui, le retard moyen serait d'environ six jours, pour cent quarante-trois mètres ( ^07 ) de difl'érencc des hauteurs entre Bruxelles et Vienne; et, pour 2'58'56" de différence des latitudes, on aurait une avance de près de dix jours; ce qui devrait donner, en supposant exactes les corrections admis, que Vienne avancerait sur Bruxelles de quatre jours environ , or c'est, au contraire, un retard qu'on trouve, mais qui est très- faible à la vérité. Les retards et les avances , admis par les botanistes pour la différence des latitudes ou la diffé- rence des hauteurs, devraient nécessairement être cor- rigés, d'après les renseignements plus exacts et plus nombreux qu'on possède aujourd'hui. Pour le règne animai, on a ANIMAUX. Vienne. Bruxelles. différence. V ienne. Bruxelles. différeni Hirundo rustica . . 3 avril. 31 mars. 3 jours. 27 sept. 24 sept. 3 jour — urbica . . 12 — 17 avril. -s — 21 1 — IG - 5 — Molaoilla alba. . . 11 mars. 4 mars. 7 — » » « Cypselus apus . . S mai. 28 avril. 7 — » « " Ruticilla tilhys . . 22 mars. 24 mars. -2 — » » » Cuculus canorus. 17 avril. 20 avril. -3 — » .. » Melolontha vulgaris. 2.'> — 25 - 0 — » » » Colias rhamni. . . 27 mars. 6 — -10 - .) » » En laissant de côté, le papillon Colias rhamni j qui offre beaucoup de doutes , puisqu'il s'est présenté trois fois excep- tionnellement en février, pendant les pseudo printemps de la Belgique, on trouve un jour d'avance pour Bruxelles, par rapport à Vienne pour les arrivées, et quatre jours pour les départs. Les valeurs données par les plantes sont donc les mêmes que celles données par les animaux; et l'on peut estimer à deux ou trois jours les avances de Bruxelles par rapport à Vienne. 608 Séance du 15 décembre i862. M. De Koninck, directeur. M. A. QuETELET, secrétaire perpétuel. • Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, Wesmael, Mar- tens, Cantraine, Kickx, S tas, Van Beneden, Ad. De Vaux, de Selys-Longchamps, le vicomte B. Du Bus , Nyst , Gluge, Melsens, Scliwann, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, d'Udekem, Dewalque, membres; Scliwann, Lacordaire, associés. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur transmet une lettre qui ra- tifie les propositions du jury chargé de juger le concours quinquennal des sciences naturelles, pour la période de 1857 à 1861, et qui décerne le prix à M. Van Beneden, professeur à l'université de Louvain, autour d'un travail sur les crustacés du littoral de la Belgique. — Des applau- dissements accueillent cette communication. L'institut Smithsonian de Washington et les sociétés ( 609 ) savantes des États-Unis transmettent leurs publications à l'Académie. Des envois semblables sont laits par l'Acadé- mie royale des sciences de Stockliolm, la Société royale des sciences d'Upsal, la Société entomologique de Leyde, la Société des naturalistes suisses établie à Berne, l'uni- versité de Marbourg, etc. L'Académie reçoit aussi des remercîments pour l'envoi de ses publications, par la Société géographique impériale de Russie, la Société royale d'Upsal, l'Académie califor- nienne des sciences naturelles de San-Francisco, la Société entomologique de Leyde , la réunion d'histoire naturelle du Wurtemberg, etc. CONCOURS DE 1862. La classe avait mis au concours la question suivante : Faire un exposé historique de la théorie du tonus muscii- laire, et chercher, pour les phénomènes expliqués autre- fois à l'aide de cette théorie , une interprétation conforme aux faits établis par la physiologie expérimentale. Elle n'a reçu qu'un seul mémoire en réponse à cette question. Rapport de M» Schtcantt. Le mémoire écrit en latin porte pour épigraphe : Non numerandae sed perpendendae observationes (Morgagni). L'auteur commence son travail par. l'histoire du tonus qui a joué un grand rôle dans la science médicale, depuis les temps les plus reculés. Il y distingue trois périodes : celle des phrases, dans laquelle le mot n'avait pas une ( 610 ) signification bien nette, celle du raisonnement, qui com- mence par J. Millier, et celle des expériences, qui date des travaux de M. Heidenliain. Nous passons sur la première période. J. Miiller a le premier énoncé l'idée , que les muscles en repos sont sou- mis à une impulsion continuelle des nerfs. Ils y entretien- nent une légère contraction involontaire que Miiller appelle tonus musculaire. Le célèbre physiologiste de Berlin a basé cette théorie sur le fait que, lorsqu'on coupe un muscle, les deux bouts ne restent pas en contact, mais se retirent. Il invoque encore l'état habituel des sphincters et le phénomène généralement connu , qu'en cas d'apoplexie, c'est-à-dire de paralysie des muscles d'un côté, le visage est tiré vers le côté opposé. Cette théorie renferme deux idées, savoir : que les muscles invoqués se trouvent dans une tension continuelle et que ce sont les nerfs qui la produisent. Marshall -Hall, en adoptant la théorie de J. Miiller, chercha la cause de cette impulsion continuelle dans les centres nerveux, et M. Henle revendiqua cet état pour tous les muscles. Cette théorie fut généralement admise jusqu'à Edouard Weber, en 1846. En examinant, au moyen d'une espèce de balance, les lois d'après lesquelles les muscles irrités soulèvent des charges de différents poids, j'avais déjà prouvé, en 1857, que les muscles irrités se comportent comme des corps élastiques, ayant la longueur du muscle, contracté au maximum, et étendus jusqu'à la longueur du muscle en repos. M. Éd. Weber confirma ces expériences , et prouva , en outre, que les muscles en repos sont aussi élastiques. Il (011 ) démontra ensuite ([u'ils se trouvent dans un état de ten- sion élastique continuelle. Cette tension ne dépend pas, d'après Weber, des neris, \u qu'un muscle vivant coupé se retire encore, quand même son nerf a été coupé antérieu- rement. Dès lors, le tonus des muscles devenait un simple phénomène d'élasticité, indépendant du système nerveux. Cependant les expériences de M. Weber ne sont pas dé- cisives dans cette question. Elles prouvent bien Texistence d'une tension purement élastique , mais n'excluent pas la possibilité que les nerfs augmentent cette tension et don- nent à leur tour une impulsion continuelle aux muscles, déjà tendus par leurs propriétés physiques. Pour mettre à l'épreuve cette possibiHté, il fallait me- surer la tension d'un muscle avant et après la section du nerf : c'est ce que fit M. Heidenhain. Ayant suspendu sur le tendon coupé d'un muscle vivant un certain poids, il prouva qu'après la section du nerf, le poids ne descendait pas plus bas. Donc, le nerf en repos n'avait pas agi sur le muscle pour contribuer à soulever le poids : il ne lui avait pas donné une impulsion continuelle. L'expérience de M. Heidenhain fut confirmée par plu- sieurs auteurs. Je l'ai vérifiée aussi au moyen de la ba- lance indiquée ci -dessus. Elle parut décisive, au moins pour les muscles soumis à l'expérience. Le tonus de J. Mill- ier n'existe pas dans ces muscles; leur tension est un pur phénomène d'élasticité. Mais des doutes ont été jetés sur ce résultat par de nou- velles expériences de M. Brondgeest. Ayant coupé sur une grenouille la moelfe épinière au- dessous du crâne , il coupa encore le nerf ischiadique d'un côté , et suspendit ensuite la grenouille verticalement par la tète. Le membre dont le nerf était coupé pendait ver- (612) licalement, le membre intact se soulevait un peu (après une demi-heure) et restait légèrement fléchi dans toutes ses articulations. Le nerf, communiquant avec la moelle épinière, donnait donc encore aux muscles fléchisseurs une légère impulsion , un tonus dépendant des nerfs. Brond- geest prouva, en outre, que cette légère contraction est un mouvement réflexe, vu que la section des racines sen- sitives du nerf ischiadique fait cesser la contraction. Les recherches propres de notre concourant ont pour but de trouver la cause qui provoque ce tonus par réflexe et de voir par là si ce tonus existe dans les conditions ordi- naires de la vie. Partant de l'expérience de Brondgeest, il constata que la difl'érence dans la position des deux mem- bres cesse, si on place la grenouille horizontalement sur du mercure. La position suspendue, c'est-à-dire verticale, donc probablement la gravitation , était pour quelque chose dans l'expérience de Brondgeest. Des nerfs sensitifs quel- conques devaient être irrités par des circonstances exis- tant dans la grenouille suspendue et n'existant pas dans la grenouille couchée horizontalement. Étaient-ce les nerfs des articulations? L'auteur chercha à les couper. La différence entre les deux membres per- sista. Étaient-ce les nerfs cutanés? Il fit plusieurs incisions circulaires dans la peau, la diflerence entre les membres cessa : le membre ainsi traité pendait comme celui où le nerf ischiadique était coupé. L'auteur obtenait le même eflet, si , au lieu des incisions , il enlevait la peau entière de ce côté. Ce tonus réflexe dépend donc des nerfs de la peau. Pour mettre à l'épreuve celte faculté de la peau , il plaça une grenouille, opérée comme dans l'expérience de Brond- geest, sous une cloche dans laquelle il introduisit de l'air chargé d'ammoniaque ou d'acide acétique. La flexion du ( 613 ) membre, dont le iierl' était intact, augmenta par cette irri- tation de la peau. Il restait à savoir par quel agent les nerfs de la peau sont irrités dans l'expérience de Brondgeest. On ne peut penser,d'après l'auteur, qu'à trois causes : laperspiration, les propriétés chimiques de Tair et la traction exercée sur la peau par le poids du membre. Pour constater l'influence de la perspiration , il sus- pendit la grenouille dans un air saturé d'humidité ou dans l'eau , ou dans l'huile , ou il couvra le membre d'un enduit huileux. L'effet resta le même que dans l'air (1). Pour contrôler l'influence des propriétés chimiques de l'air, il fit l'expérience dans une atmosphère d'hydro- gène. Le résultat fut le même que dans l'air. Il ne resta donc que la troisième manière d'irritation de la peau dans l'expérience de Brondgeest, savoir la traction exercée sur les nerfs cutanés par le poids du membre, cause d'autant plus probable que le phénomène n'a pas lieu , si la gre- nouille est couchée horizontalement. On peut conclure de là que ni le tonus de J. Mùller, ni le tonus réflexe de M. Brondgeest n'existent dans les circonstances ordinaires de la vie. La conclusion n'est ce- pendant rigoureuse que pour les muscles soumis à l'expé- rience, c'est-à-dire pour ceux des extrémités. Sans preuves ultérieures, elle ne peut être étendue, à mon avis, ni aux muscles de la face, qui produisent l'expression du visage, ni aux sphincters. L'auteur examine ensuite si, dans les autres exemples, (1) Ici je tlomanderai cependant si, d'après la Ihéorio mèn»e de Tau- leur, reflet pouvait rester le même dans l'eau et dans l'huile, oii le poids du membre cessait à peu près d'agii'? ( 6i4 ) de tonus musculaire, on peut expliquer les phénomènes par l'élasticité seule des muscles. Il le pense pour ce qui regarde les muscles de la face dans les cas de paralysie unilatérale , et il cite les différents essais d'explication. Pour examiner le tonus des sphincters, il a fait des expé- riences dans le genre de ceux de MM. Rosenthal, Heiden- lain, Collberg, de Wittich, Sauer. Elles consistent à in- jecter de l'eau chaude dans la vessie ou le rectum d'un animal , et de mesurer la pression qu'il faut pour vain- cre la résistance des sphincters. Il a pris la précaution , indiquée par Sauer, d'introduire le tube d'injection par l'uretère jusque dans la vessie même, pour mettre hors de de cause la résistance de l'uretère. Il trouva que la pres- sion nécessaire était la même sur l'animal vivant et après sa mort, savoir dans les deux cas de 200-210 millimètres. Il conclut donc que la tension élastique seule des sphinc- ters tient ces cavités fermées. L'auteur s'occupe encore du tonus des nerfs empêchants," de celui des vaisseaux et du tonus de plusieurs muscles de l'organe de la vision. En somme, le travail qui est soumis à notre apprécia- tion répond bien à la question que l'Académie a posée. Il fait faire un pas à la science, surtout en éclaircissant les doutes que les expériences de M. Brondgeest avaient fait naître contre la théorie de M. Éd. Weber du tonus mus- culaire. J'ai, en conséquence, l'honneur de proposer à la com- pagnie d'accorder la médaille d'or à l'auteur. » ( 615 ) Kappot't de m . f,ilttf/c « Los tissus (lu corps vivant présentent , quand ils se trouvent dans un état normal, une certaine turgescence et résistance auxquelles on a donné le nom de tonicité. L'état contraire a été appelé atonie. Les vaisseaux artériels, par exemple, présentent une résistance au sang qu'y lance l'im- pulsion du cœur. Quand cette résistance diminue par une altération de l'action nerveuse sur les vaisseaux, ou par le changement de leur texture, ils se dilatent et laissent même passer des éléments de sang à travers les parois. La médecine a fondé toute une méthode de traitement qu'elle appelle tonique sur ces données générales. îl appar- tenait à la physiologie de déterminer la nature des tissus qui agissent pour produire la tonicité et les conditions dans lesquelles elle a lieu. Le tissu musculaire qui forme les organes des mouve- ments volontaires et automatiques, et qui entre dans la composition de tant d'appareils sécréteurs, devait naturel- lement être considéré comme instrument principal de la tonicité. L'auteur du mémoire soumis au jugement de l'Acadé- mie a exposé avec une grande lucidité les recherches qui ont été faites jusqu'ici pour prouver ou pour contester l'existence de cette légère contraction permanente qui diffère de l'élasticité naturelle des muscles et qu'on a appelée tonus musculaire. Les nouvelles recherches qu'il a faites démontrent qu'il n'existe pas d'influence directe permanente partant des centres nerveux pour les muscles des extrémités. Mais le fait de la déviation de la houche, dans le cas de paralysie d'une moitié de la face, reste néan- S(;iE.\CES^. — Année ISGfî. 44 ( 616 ) moins inexpliqué. Quant aux spiiincteis, les recherches faites par l'auteur n'ajoutent rien aux faits déjà connus, pour pouvoir leur contester la contraction permanente. Je pense même que pour certains sphincters, comme pour les vaisseaux sanguins, le tonus musculaire est incontestable. J'ai eu l'occasion d'observer un homme, âgé de vingt-neuf ans, qui s'était brisé la colonne vertébrale, dans la région de la sixième vertèbre dorsale, où l'autopsie montra plus tard une déchirure complète de la moelle épinière. Ce mal- heureux vécut plusieurs mois. La motilité et la sensibilité avaient naturellement entièrement disparu dans les parties placées au-dessous de la lésion. Mais des contractions réflexes très-fortes eurent lieu dans chaque jambe dont on irrita la peau. Chez ce malade, le sphincter de l'anus était relâché, et les matières fécales s'écoulaient quelque- fois spontanément, quand on le déplaçait. Il me semble que, dans ce cas , l'élasticité ne pouvait pas être altérée , mais le tonus musculaire du sphincter avait disparu. En résumé, je pense que l'auteur a satisfait complè- tement au programme, pour ce qui concerne la partie historique du tonus musculaire, et s'il n'a pas donné une solution de toutes les questions , il a augmenté nos con- naissances, et je me rallie à la proposition de mes hono- rables collègues. Seulement, je regrette que l'auteur n'ait pas terminé son mémoire en résumant ses opinions : des conclusions, utiles ailleurs, sont surtout nécessaires dans un travails cientifique. » Conformément à l'avis favorable de ses trois commis- saires, la classe a décidé que la médaille d'or serait ac- cordée à l'auteur. ( 617 ) ÉLECTIONS. La classe avait à nommer un associé clans la section des sciences naturelles. M. Gervais, naturaliste et doyen de la faculté des sciences de Montpellier, a été proclamé associé. La classe avait encore à nommer un correspondant dans la même section : au premier tour de scrutin, M. Coe- mans, naturaliste et vicaire au Petit-Béguinage, à«<^and, a réuni la majorité des sufl'rages et a été proclamé corres- pondant. RÉDACTION DU PROGRAMME DE CONCOURS DE i 865, La classe s'est occupée ensuite de la rédaction du pro- gramme pour le concours de i 865. Ce travail sera terminé dans la prochaine séance. Quelques questions ont été adoptées provisoirement. ( 618) Séance publique du 16 décembre i862. MM. De Koninck, directeur; Wesmael, vice-directeur, A. QuETELET , secrétaire perpétuel. Sont présents : Classe des sciences : MM. d'Omalius d'Halloy, Martens, Cantraine, Stas, Yan Beneden, Ad. De Vaux, de Selys- Longchamps, le vicomte B. Du Bus, Gluge, Melsens, Schaar, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, d'Udekem, Dewalque, membres; Schwann, Lacordaire, associés; Er- nest Quetelet, Montigny, Steichen, correspondants. Classe des k tires : MM. de Bam, Faider, Arendt, Duc- petiaux, le baron Kervyn de Lettenho\e, membres; Nolet de Brauwere Van Steeland, associé; Guillaume, corres- pondant. Classe des beaux-arts : MM. Éd. Fétis , vice-directeur; Alvin , Braemt, G. Geefs, Partoes,De Busscher, le cheva- lier de Burbure, membres ; Demanet, correspondant. Le directeur de la classe ouvre la séance par la lecture du discours suivant : De l'influence de la chimie sur les progrès de l'industrie. Messieurs, Appelé, par les suffrages de mes honorables confrères, à, l'honneur de présider la séance d'aujourd'hui et de porter la parole dovant vous, je vais essayer de remplir la mission ( 619 ) délicate qui m'a élé conlioo, eu vous exposant lajtideuRUl quelques-uns des principaux progrès réalisés par Tindus- Irie, sous riniïuencc bienfaisante de la chimie moderne. Vers la (in du siècle dernier, la chimie se trouvait encore enveloppée des langes dans lesquels l'ignorance et la bar- barie des siècles précédents Pavaient enlacée, lorsque les recherches de quelques hommes de génie vinrent tout à coup la dégager de la place inférieure qu'elle occupait, pour lui assigner le premier rang parmi les sciences posi- tives et d'application. Avant Lavoisier, aucune analyse exacte n'était possible; l'industrie marchait au hasard; la fabrication des princi- paux produits se faisait le plus souvent d'après des recettes empiriques, soigneusement transmises de génération en génération , sous la direction d'un maître ignare et inca- pable d'y apporter la moindre amélioration. Mais, à partir du moment où l'illustre victime des pas- sions révolutionnaires put prouver et proclamer ce grand principe, que rien dans la nature ne se perd, que les corps qui, aux yeux du vulgaire, se détruisent, ne font que changer de forme et de composition; que, par suite, ces modifications n'altèrent en rien les poids des corps réagis- sants, et qu'au moyen d'une balance exacte, tout se pèse et tout se retrouve, on put entrevoir l'heureuse influence que ce principe serait appelé à exercer sur les procédés indus- triels. Ce n'est pas à dire qu'avant l'époque de Lavoisier, rien d'utile n'ait été fait. Quel est en efl"et celui qui ignore qu'un grand nombre de produits légués par les générations qui nous ont précédés et dont l'origine remonte parfois à la plus haute antiquité, n'ont pu être obtenus qu'à l'aide de procédés chimiques plus ou moins parfaits? En revanche, quelle est encore la personne qui, en ( 620 ) jetant un coup d'œil rétrospectif sur cet immense laps de temps parcouru par la société humaine depuis son origine jusqu'au siècle auquel nous appartenons, ne s'aperçoive facilement combien cette longue période est pauvre en in- novations et en applications vraiment scientifiques et in- dustrielles? Il est vrai que la fausse voie dans laquelle la chimie et les sciences en général étaient entrées, pendant le moyen âge, dans laquelle l'entretenaient les utopies des alchi- mistes et les rêves des astrologues, pouvait difficilement conduire à la vérité et au progrès. Si aux découvertes de Lavoisier l'on ajoute celles non moins remarquables de Richter, de Wenzel, de Proust, de Cavendish, de Bertholet et de quelques autres de ses con- temporains, qui eurent pour effet d'établir d'une manière • définitive les lois de combinaison auxquelles les éléments sont invariablement soumis, l'on aura la clef des modifica- tions heureuses introduites dans la plupart des industries qui ont trouvé dans la science pure une base solide et ra- tionnelle. Désormais, on n'est plus contraint de marcher en aveu- gle, on dispose des moyens capables de fournir l'indica- tion de la quantité relative des produits réellement utiles contenus dans les matières premières, et l'on peut ainsi donner à coup sûr la préférence à celles de ces matières qui offrent les plus grands avantages industriels. C'est à la réunion des diverses circonstances que je viens de retracer, c'est surtout à l'étude plus approfondie des propriétés des corps et de leurs actions réciproques qui en fut le corollaire, que l'on doit attribuer plusieurs des plus importantes découvertes industrielles faites vers la fin du siècle dernier et au commencement du siècle actuel. ( 021 ) An nombre de ccllos-ci, on pcnl citer raclion décolo- rante et (lésinCectante dn clilore et dn charbon, !a labiica- tion de Tacide snllurique, celle du sel de soude et surtout celle du sucre de betterave. Cependant la fabrication de ces produits si générale- ment connue, si universellement répandue de nos jours, qu'elle met en circulation des centaines de millions par an, n'a pas atteint du premier coup la perfection qu'elle possède en ce moment. Conïme la plupart des plus merveil- leuses conquêtes de l'esprit humain, elle a été le fruit de longues recherches et la conséquence de travaux purement scientifiques. Car, telle est la variété des esprits, que tandis que l'un s'adonne à l'étude des phénomènes naturels pour satisfaire son imagination et se rendre compte des lois immuables auxquelles ces phénomènes sont soumis, l'autre cherche à se servir des découvertes réalisées, pour les appliquer aux besoins de ses semblables , et concourir ainsi de son mieux à l'amélioration de leur bien-être matériel. Mais cette application n'est pas toujours immédiatement saisie, et c'est généralement le temps qui se charge de développer l'idée née dans le cabinet du penseur, d'appli- quer l'expérience exécutée dans le laboratoire du chimiste. Les exemples ne manquent pas pour prouver ce que je viens d'avancer. Appliquons-les à quelques-unes des indus- tries que je viens de citer, et à quelques autres qui vien- dront se grouper autour d'elles. Ainsi, en 1747, Margralf découvre dans la betterave l'existence du sucre cristallisable ; ce fait, malgré son im- portance, passa inaperçu et fut voué à un oubli complet. Ce n'est qu'un demi-siècle après cette découverte- qu'un industriel, du nom d'Achard, chercha à en tirer parti et ( 6-22 ) jeta les premiers fondements d'une industrie dont on ne commença à entrevoir la réussite et l'utilité réelle que vers 1811 à 1812. A cette époque et malgré les encouragements d'un savant chimiste, Chaptal, alors ministre de l'empire, la fabrication du sucre ne comptait encore qu'un petit nom- bre d'établissements, dont le produit se montait à peine à six ou sept millions de kilogrammes. Comparez cet état à celui de nos jours, dans lequel il est constaté que l'Europe possède en ce moment plus de huit cents fabriques, fournissant à la consommation générale environ deux cent cinquante millions de kilogrammes de sucre par année, et vous ne pourrez plus douter de la marche progressive accomplie par cette importante industrie. Au neuvième siècle, l'acide sulfurique était connu de Rhazis et de Geber , qui l'obtenaient par la distillation du vitriol vert ou sulfate de fer. C'est ainsi encore que le pré- paraient Basile Yalentin et tous les chimistes qui l'ont suivi, jusqu'à ce que, vers la fin du dix-septième siècle, Lefèvre et Lemery imaginèrent de le fabriquer en faisant brûler un mélange de soufre et de nitre dans de grands flacons de verre, remplis d'air humide et dont le fond était couvert d'une faible couche d'eau , destinée à condenser l'acide produit. Pendant longtemps, on suivit cette méthode, lorsque Roebuck eut l'idée de construire de vastes cham- bres de plomb, destinées à remplacer les ballons de verre. A partir de ce moment, la valeur de cet acide fut considé- rablement diminuée, et, comme le dit fort bien M. Dumas, tous les arts chimiques se sont améliorés comme à Venvi. U acide sulfurique, ajoute l'illustre chimiste français, est un agent indispensable à tous ces arts, et la plupart d'entre eux n'ont véritablement pu prendre naissance que lorsque cet acide a été livré à bas prix dans le commerce. ( (m ) Qui eût pu soupçoniior, il y a trente ans, que le [)hos- pliore, ce corps mystérieux, dont la naissance est due à cette aberration des idées qui, pendant plusieurs siècles, poussa les alchimistes à chercher la réalisation de Tabsurde jusque dans les matières les plus abjectes, serait devenu l'une des substances les plus usuelles et les plus utiles de la société moderne? Quel est celui qui eût osé avancer alors que cet élément découvert par Brandt, en J699, resté pour ainsi dire une curiosité de laboratoire et vendu au prix de l'or, aurait un jour détrôné notre vulgaire briquet et serait vendu à vil prix? Qui eût pu prévoir que les propriétés de cet agent si combustible seraient modifiées par les moyens dont le chimiste dispose , au point de lui enlever l'action énergi- que et pernicieuse qu'il exerçait sur nos organes, tout en lui conservant sa nature élémentaire et inflammable? Et cependant, tout ce qui, à cette époque, eût paru le rêve d'une imagination malade a été réalisé et au delà, grâce aux patientes recherches de quelques chimistes alle- mands, parmi lesquels le docteur Schroeter, de Vienne, peut être cité en première ligne. En j 829, Gay-Lussac, dont tous les travaux possèdent un cachet d'exactitude qui n'a pas encore été dépassé, fait l'observation que toutes les matières organiques neutres d'origine végétale, telles que l'amidon, le sucre, le ligneux, la gomme , etc., au contact des alcalis chauffés jusqu'à une température d'environ deux cent cinquante degrés, se transforment en acide oxalique. Ce fait, dont l'application avait été négligée jusque dans ces derniers temps, a donné lieu à l'érection d'un établis- sement considérable, dans lequel M. Deale, de Manchester, ( 6-24 ) fabrique actuellement plus de trois cents tonnes d'acide oxalique par année. Lorsque vers 1811, M. Chevreuil, après de longues et consciencieuses recherches, démontra que la plupart des corps gras n'étaient que des mélanges de divers composés neutres, en tout point comparables aux éthers salins or- dinaires , mais dont les uns étaient liquides et les autres solides à la température ordinaire, personne ne songea à en tirer parti. Ce n'est qu'en 1823 que Gay-Lussac essaya d'appliquer à l'industrie la découverte de M. Chevreuil. Ces premières tentatives échouèrent; mais, en 1831, toutes les difficultés de la fabrication des bougies stéariques furent vaincues par Cambacérès, et l'on put espérer alors que non-seulement elles se substitueraient aux bougies de cire des salons aristocratiques , mais encore aux ignobles chandelles des plus modestes demeures. Cet espoir n'est pas loin d'être réalisé de la manière la plus complète. Un exemple analogue nous est fourni par les recherches de Reichenbach. Ce chimiste, en examinant, en 1830, et en isolant la plupart des produits de la distillation du bois, du lignite et de la tourbe, y découvrit, entre autres, une substance solide, légèrement transparente, et parfaite- ment combustible à laquelle il donna le nom de paraffine. Il fallut vingt ans avant que cette matière, qui possède toutes les qualités industrielles du blanc de baleine, pût être obtenue dans des conditions assez avantageuses pour devenir d'un usage général. Le problème fut résolu en 1850, par un industriel écos- sais, M. JamesYoung, qui, en 1851, monta, à Bathgate, une fabrique dont le succès fut si rapide et le développement ( 025 ) graduel si considt^rablc, (pi'ollc l'orme en ee nionieiil Tune des plus importantes fabriques de produits chimiques du monde entier. On ne peut pas citer la parafline, sans que le nom de plusieurs autres substances produites dans des circon- slances semblables à celles qui lui donnent naissance ne se présente à la mémoire. Parmi celles-ci, j'appellerai spécialement votre attention sur ce composé de carbone et d'hydrogène qui , à l'état de pureté, porte le nom de benzine ou de benzol, et qui constitue en partie ce liquide si limpide et si inflammable vendu dans le commerce sous le nom de naphie. La découverte de ce corps date de 1825, époque à laquelle M. Faraday parvint à l'extraire du gaz éclairant. En 1854, M. Mitscherlich l'obtint à l'état de pureté par la distillation d'un mélange d'acide benzoïque et de chaux en excès; mais ni l'un ni l'autre de ces procédés n'étaient industriels et ne pouvaient servir à fabriquer avantageu- sement ce composé. Aujourd'hui la distillation des produits accessoires obte- nus dans la fabrication du gaz d'éclairage à la houille en fournit des quantités considérables à un prix très-réduit. Parmi les modifications que la benzine éprouve au con- tact d'autres agents chimiques, M. Mitscherlich remarqua et étudia spécialement celle que produit sur elle l'action de l'acide nitrique concentrée et qui la transforme en nitrobenzine. C'est la substance actuellement connue sous le nom (ï essence de mirbane, qui, à cause de l'analogie de son odeur avec celle de l'essence d'amandes amères, sert à aromatiser le savon et quelques autres objets de toilette. Vous allez me demander peut-être si c'est là tout l'avan- tage que l'industrie a pu retirer de ces modifications et me ( 62G ) faire observer que, dans ce cas, ils seraient bien faibles. Attendez! La science ne marche plus en aveugle, partout où elle passe elle pose ses jalons. Après M. Mitscherlich vient M. Zinin d'abord et M. Be- champ ensuite, dont les travaux nous apprennent à con- vertir cette même essence de mirbane en aniline, sorte d'ammoniaque composée déjà extraite de l'indigo en 1826, par M. Unverdorben. Quelque curieuse et quelque impor- tante pour la science que fût cette découverte, elle n'eût certainement pas eu le. retentissement qu'elle produit en ce moment, si, par les récents et remarquables travaux de MM. Perkins et Wiirtz, et surtout par ceux de M. Hofmann, elle n'eût donné lieu à la fabrication de plusieurs nouvelles matières colorantes dont la teinture a su tirer le meilleur parti. C'est à quelques-unes de ces matières que les dames doivent aujourd'hui la plupart de ces belles nuances roses ou violacées , d'un éclat si brillant, mais si éphémère, connues sous le nom de Magenta ou de mauve, qui font leur admiration et qui donnent à leur toilette cette fraî- cheur et ce bon goût que les couleurs franches et pures sont seules capables de produire. Parmi les substances dont le pouvoir colorant est le plus prononcé se trouvent la Fuchsine, les nels de rosaniline et Yindisine, dont la fabrication a pris une importance telle, qu'elle met déjà en circulation plus de vingt-cinq millions de francs annuellement. Une collection remarquable de ces divers produits, parmi lesquels on distinguait surtout deux couronnes formées de gros cristaux d'acétate de rosani- line, d'une valeur considérable, se trouvaient à l'exposition uftiverselle de Londres. Depuis un temps immémorial , l'on connaissait sous le ( 627 ) nom le bleu d'outremer, une matière d'une nuance si belle et d'une solidité si grande, qu'elle était recherchée par tous les peintres, à cause de ses excellentes qualités; mais son prix, qui était supérieur à celui de l'or, forçait souvent les artistes à en abandonner l'emploi et à la remplacer par des produits inférieurs. Depuis longtemps, on avait exprimé le désir de fabriquer artificiellement une matière qui s'extrayait difficilement et à grands frais du minéral dont il avait usurpé le nom et pour lequel on était en partie tributaire de la Chine. Aussi longtemps que sa composition exacte n'était pas connue, on n'avait aucune direction pour arriver à la solu- tion du problème posé, puisque aucun des composés qui concourent à sa formation ne possède la nuance qu'il s'agis- sait d'obtenir; mais dès que l'analyse chimique eut prouvé qu'elle n'était constituée que des éléments les plus vul- gaires, on eut l'espoir fondé de pouvoir bientôt la fabri- quer de toutes pièces. Quel est celui en effet qui, sans le secours de la chimie, eût pu deviner qu'il suffisait de faire un mélange de sulfate de soude, de charbon et d'argile, et d'exposer ce mélange à une température élevée pour obtenir un outremer qui surpasse en beauté l'outremer naturel et dont le prix est aujourd'hui tellement réduit, que la valeur de trois kilo- grammes n'atteint pas encore celle à laquelle se payait anciennement un seul gramme de cette substance. N'avons-nous pas vu, dans ces derniers temps, cette même argile qui forme la base de l'outremer fournir à l'industrie l'aluminium, métal dont M. Deville a fait con- naître les propriétés essentielles, et qui, par son éclat brillant et sa blancheur, rivalise avec l'argent; dans un grand nombre de cas même, on lui donnera la préférence ( 628 ) sur ce dernier, à cause de sa légèreté et de la propriété qu'il possède de ne pas se ternir là où l'argent devient presque complètement noir. Et cet argent, dont la rareté semble augmenter en même temps que celle de l'or dimi- nue, serait bien moins abondant encore, si un chimiste anglais, du nom de Paterson, n'avait inventé une méthode ingénieuse par laquelle on extrait avantageusement les petites quantités de ce métal allié au plomb de nos usines. 11 y a trente ans environ, M. Liebig, en se livrant à l'étude de l'aldéhyde découverte par Doebereiner, constata qu'elle possède la propriété de réduire les sels d'argent et de faire déposer le métal en couche miroitante sur le verre. Cette propriété, qui est commune à quelques autres com- posés organiques, a été récemment utilisée dans l'industrie. C'est à elle que l'on doit l'argenture des miroirs sphéri- ques. Si cette argenture parvenait à se généraliser et à se substituer à l'étamage ordinaire des glaces, la chimie aurait rendu un grand service à l'hygiène , en soustrayant un nombre considérable d'ouvriers aux influences dange- reuses et souvent fatales des émanations mercurielles. Je ne crois pas devoir insister sur les services de même nature rendus par la galvanoplastie. Je me bornerai à faire remarquer que celle-ci, en réduisant à des proportions sou- vent minimes les métaux qui entrent dans la composition des objets dont les formes, bien plus que la valeur intrin- sèque, sont destinées à nous plaire et à agir sur notre imagination, permet aux plus modestes rentiers de se li- vrer à leurs penchants artistiques. Grâce aux procédés de MM. Jacobi et Elkington, ils peuvent s'entourer, à peu de frais, des chefs-d'œuvre qui jadis ornaient exclusivement les palais les plus somptueux et se procurer des jouis- sances auxquelles leurs ancêtres n'auraient pas osé penser. ( 629 ) Je ne crois pas avoir besoin de voUs exposer les mer- veilleux effets obtenus par la photographie ; les objets que vous rencontrez à chaque pas sur votre chemin suffisent pour vous en convaincre. Je ne vous décrirai pas non plus toutes les phases par lesquelles cette application de la chimie a dû passer avant d'être arrivée au degré de per- fection qu'elle a acquis en ce moment. Qu'il me suffise de dire qu'elle n'eût jamais atteint cette perfection sans les découvertes de Courtois et de M. Balard , dont le premier dota la science de l'iode et dont le second lui fit faire la connaissance du brom«, deux corps parfaitement dissi- mulés dans les eaux de la mer. C'est à l'intervention de ces éléments remarquables que sont dus les effets instan- tanés qui permettent de fixer , sur la plaque photogra- phique d'abord et de transporter sur le papier ensuite, l'image exacte de la vague en mouvement et celle du navire dans sa course. C'est encore par des procédés analogues que M. Warren de la Rue a obtenu les portraits réels , si je puis m'ex- primer ainsi, des diverses phases de la lune, que j'ai eu occasion d'admirer chez lui, et qu'il a pu déterminer d'une manière détinitive, assure-t-il, la nature des protubé- rances roses observées dans les éclipses totales de soleil. C'est ainsi que les sciences se lient entre elles et que les découvertes de Tune servent à l'avancement de l'autre. N'est-ce pas à une alliance semblable que l'on doit l'une des plus magnifiques découvertes de notre époque? N'est- ce pas en unissant leurs efforts au profit d'une même idée que MM. Bunsen et Kirchhoff ont réalisé leur analyse spectrale, et sont parvenus non-seulement à prouver l'exis- tence de deux éléments nouveaux, qui jusqu'ici avaient complètement échappé aux recherches des chimistes, mais ( 650 ) encore à démontrer* d'une manière qui ne laisse aucun doute, la présence ou l'absence de certains éléments dans la partie lumineuse du soleil? Un troisième métal, le thal- liun, découvert par M. Crookes, doit son existence à l'ap- plication de la même méthode. Qui ignore les services qui ont été rendus à la pharmacie et à la médecine par la découverte de la morphine, faite, en 1816, par Sertuerner , et de celle de la quinine, suivies de tant d'autres semblables? Sans les travaux de MM. Liebig, Dumas et Boussin- gault, l'agriculture serait restée stationnaire. C'est en étu- diant les rapports qui existent entre les végétaux et les animaux et les diverses modifications qu'ils éprouvent pendant leur vie et après leur mort, que ces savants lui ont rendu les plus grands services et qu'ils sont parvenus à démontrer d'une manière irrécusable que l'existence des uns est intimement liée à celle des autres. En effet, sans les végétaux, qui, sous l'influence bien- faisante de la lumière solaire, fournissent une quantité considérable d'oxygène à l'air atmosphérique, cet élément vivifiant aurait bientôt disparu, pour faire place à un gaz très-délétère , sous l'action duquel la vie animale s'étein- drait promptement sur notre globe. c( N'avons-nous pas constaté , dit M. Dumas , par une foule de résultats que les animaux constituent , au point de vue chimique , de véritables appareils de combustion , au moyen desquels du carbone brûlé sans cesse retourne à l'atmosphère sous forme d'acide carbonique; dans les- quels de l'hydrogène brûlé sans cesse , de son côté , en- gendre continuellement de l'eau; d'où enfin s'exhalent sans cesse par la respiration de l'azote libre, de l'azote à l'état d'oxyde d'ammonium par les urines? ( «"•! ) N'avoiis-iious pas coiislak' , d'autre pari , cpic les plantes , dans leur vie normale, déconiposent Taeide eai'lM)ni(|ue pour en lixer le carbone et en dégager roxygène, qu'elles décomposent l'eau pour s'emparer de son hydrogène et pour en dégager aussi l'oxygène; qu'enfin, elles emprun- tent tantôt directement de l'azote à l'air, tantôt indirecte- ment de l'azote à l'oxyde d'ammonium, ou à l'acide ni- trique, fonctionnant de tout point ainsi d'une manière inverse de celle qui appartient aux animaux? Si le règne animal constitue un immense appareil de combustion, le règne végétal, à son tour constitue donc un immense appareil de réduction , où Tacide carbonique réduit laisse son charbon; où l'eau réduite laisse son hydro- gène; où l'oxyde d'ammonium et l'acide azotique réduits laissent leur ammonium et leur azote (i). » D'après cela , n'avons-nous pas le droit de dire que la vie des êtres organisés, considérée dans ses fonctions purement matérielles, dépend uniquement des diverses opérations chimiques qui se passent dans leurs organes et de la régularité plus ou moins grande avec laquelle celles-ci s'y produisent? Mais si nous abandonnons le règne organique pour porter nos regards sur le règne minéral , nous nous con- vaincrons bientôt que la chimie y règne en maîtresse absolue. Examinons attentivement ces volcans en activité qui font à la fois l'admiration du savant et la terreur des populations voisines, et nous serons bientôt persuadés que les phénomènes qui s'y passent ne diffèrent en rien de ceux qui se manifestent dans nos laboratoires. Si le spectacle est plus grandiose , l'effet produit est le (1) Statistique des êtres organisés , p.A. SciEivcES. — Année 1862. 45 ( G52 ) inême , et les composés obtenus et le nomlu e des éléments réagissants ne diffèrent en rien de ceux de nos creusets et de nos fourneaux. Si donc l'intervention de la chimie est manifeste dans presque tous les phénomènes naturels; si le géologue et le minéralogiste ne peuvent se passer de son secours pour expliquer la formation des roches et des trésors minéralo- giques qu'elles renferment; si le physiologiste a besoin d'elle pour se rendre compte du jeu des organes dans les êtres vivants; si le médecin doit y avoir recours pour l'em- ploi des moyens destinés à rétablir l'équilibre rompu dans ces frêles machines dans lesquelles notre âme est empri- sonnée; si l'astronome et le météorologiste en sont tribu- taires pour se faire une idée exacte de la composition des astres et de la manifestation des principaux météores; si, enfin , le philosophe lui-même ne peut en faire abstraction dans ses considérations sur l'unité de la matière et sur les lois qui la régissent, on ne doit pas s'étonner que le plus simple industriel ne puisse se dispenser de son concours, et que l'homme s'en soit emparé pour améliorer les con- ditions matérielles de son existence, pour faciliter ses rap- ports et pour augmenter son bien-être général. Si je n'avais pas craint d'abuser de votre attention , j'au- rais pii étendre le cadre dans lequel je me suis renfermé, et vous exposer les principales phases par lesquelles ont passé un grand nombre des plus importantes industries, avant d'avoir atteint leur développement actuel et avant d'être arrivées à la perfection de leurs produits. Vous auriez pu vous convaincre une fois de plus que ce ne sont pas toujours ceux dont les inventions deviennent un bienfait pour la société qui en profitent et qui en sont le mieux récompensés. J'aurais pu vous montrer la liaison ( 035 ) qui existe entre la plupart des industries et i'inllueiice que le progrès de Tuue a ordinairement sur celui des autres. Si parfois une découverte semble mettre en péril cer- tains établissements, une autre aussi parvient à les re- lever. C'est ainsi que l'invention du procédé Leblanc, qjii sert encore aujourd'hui à la fabrication de la soude artilicielle, fit péricliter les établissements d'Alicante, de Narbonne et de l'Ecosse, dans lesquels la soude était obtenue par l'incinération des plantes maritimes, lorsque la découverte de l'iode vint tout d'un coup leur donner une nouvelle impulsion et les rendre plus prospères et plus importants que jamais. Si, pour terminer, nous comparons rapidement l'état actuel de certaines industries à celui dans lequel elles se trouvaient au commencement de ce siècle , on s'apercevra facilement des immenses progrès réalisés au moyen de la chimie. C'est à cette science que sont dus les perfectionnements remarquables qui permettent de fabriquer, à des prix rela- tivement bas, ces énormes glaces qui font l'ornement de nos salons et de nos magasins, et qui laissent loin derrière elles, pour la pureté et le fini, ces glaces vraiment lillipu- tiennes et cependant si réputées de Venise. C'est à elle encore que revient tout l'honneur de l'in- vention de ces magnifiques couleurs dont d'habiles artistes se servent pour retracer sur la porcelaine et sur le verre les compositions gracieuses que l'on admire dans un bou- doir, les scènes grandioses et les figures imposantes qui font l'ornement de nos églises. Jetez vos regards autour de vous et dites-nous si parmi les objets que vous distinguez, il s'en trouve un seul dans ( (}54 ) Ja l'ahrication duquel la chimie ne soit pas intervenue plus ou moins directement. Le pain qui vous nourrit, le vin ou la bière que vous buvez, l'huile et le gaz qui vous éclairent, le papier sur lequel vous déposez vos pensées, l'encre que vous em- ployez, la couleur des vêtements qui vous couvrent, le cuir de vos chaussures, la monnaie de votre bourse, doi- vent tous leur origine à des procédés chimiques. Eh bien, la plupart des procédés qui servent à produire ces objets ont subi d'heureuses modifications depuis le commencement du siècle. Bien plus, la chimie nous en- seigne les moyens d'en apprécier la qualité ou la valeur; elle fait reconnaître les falsifications que la cupidité leur fait subir; elle apprend à neutraliser les défauts inhérents à leur nature. C'est ainsi qu'en mélangeant une petite quantité de tungstate ammonique à l'apprêt de ces étoffes légères dont les dames aiment à se parer, elle enlève aux étoffes la pro- priété de s'enflammer au contact de la moindre étincelle et tend à prévenir les graves accidents dont un nombre considérable de personnes ont été les victimes. Veut-on se chauffer ou s'éclairer? C'est encore à la chimie qu'il faudra s'adresser, surtout si l'on désire obtenir des températures exceptionnelles. C'est elle qui a indiqué à MM. Deville et Debray le moyen de fondre en une masse homogène des lingots de platine, dont un échantillon de plus de cent kilogrammes figurait avec honneur à l'expo- sition de Londres, parmi les produits de l'industrie fran- çaise. C'est encore à elle que l'on doit l'éclairage au gaz et ces perfectionnements innombrables apportés dans la con- struction de nos lampes, et dont, au commencement du siècle, on n'avait aucune idée. ( 055 ) La chaleur vous iniportune-t-ellc, la ciiimie vous pro- curera les uioyeiis de vous ralVaicliir en vous labriciuant de la glace, même au milieu des chaleurs de Télé. Si vous [)ouviez douter de ce que j'avance, je n'aurais qu'à invo- quer l'autorité de MM. Carré et Lawrence, dont les appareils n'ont pas cessé un instant de fonctionner pendant les journées les plus chaudes de l'été dernier et au milieu de la foule la plus compacte qui envahissait le palais de l'ex- position. Voulez-vous entreprendre un voyage de long cours et craignez-vous de manquer de vivres frais et de bonne qualité, la chimie vous indiquera les moyens de les trans- porter avec vous, et vous permettra de vous servir, à Cal- cutta ou à Java, les mêmes mets qui auraient formé le fond de votre dîner, soit à Londres, soit à Paris. Telles sont, Messieurs, quelques-unes des merveilles réalisées par la science moderne. Mais avant d'y arriver que de labeurs, que de recherches souvent infructueuses, souvent stériles, trop souvent ruineuses pour ceux qui les entreprennent. Néanmoins ne nous décourageons pas : rappelons-nous qu'avant de récoller, il faut semer. Unis- sons nos efforts pour inspirer à la jeunesse le goût d'une science indispensable aux progrès de l'industrie et qui porte en elle les éléments de la richesse et de la prospé- rité nationales. Demandons à qui de droit d'en faciliter le développement et d'en propager la connaissance par l'in- stitution de laboratoires qui puissent rivaliser avec ceux de nos voisins, chez qui ils font depuis longtemps le succès de leurs établissements scientifiques. ( 63(5 ) M. Schwaiin donne ensuite lecture de son rapport sur le mémoire de concours en réponse à la deuxième ques- tion du programme et relative au To7ius musculaire. (Voir page 609.) Après la lecture de ce rapport, le secrétaire perpétuel fait part que l'ouverture du billet cacheté joint au mémoire couronné a fait connaître comme auteur de ce travail M. Cohnstein, de Gnesen, de la province de Posen, en Prusse. L'auteur n'étant pas présent à la séance, la médaille d'or sera mise à sa disposition. — La classe avait à pourvoir au remplacement d'un associé et d'un correspondant dans la section des sciences naturelles. Pour la place d'associé, les suffrages se sont portés sur M. Gervais, doyen de la Faculté des sciences de Montpellier. M. Coemans, naturaliste à Gand, dont l'Académie a déjà imprimé plusieurs travaux, a été élu correspondant. — M. Lacordaire donne lecture de son rapport sur le concours quinquennal des sciences naturelles, pendant la période de 1857 à 186L c( Monsieur le Ministre , Le jury chargé, par arrêté royal du 20 janvier 1862, de décerner le prix au meilleur ouvrage sur les sciences naturelles qui a paru pendant la dernière période quin- quennale , a l'honneur de porter à votre connaissance le résultat de ses délibérations. Ayant été informé officiellement , lors de son installa- tion, que, d'après un arrêté ministériel rendu par votre ( 05/ ) |»i'é(l(''(*('ss(Mir, les [)ri\ (iiiiiKiiicmi.iiix «''l;iiciil drsoiinais in- divisibles, il s'est naliirellcment renlermé dans le ceirle étroit qui lui était tracé, tout eu éprouvant (luelcpie rei»rel qu'une exception n'eut pas été laite en laveur des travaux sur les sciences naturelles, qui n'ont à espérer aucune des récompenses que la faveur publique dispense aux |)roduc- tions littéraires et artistiques. Quoi qu'il en soit et sans insister davantage sur ce point, le jury, après avoir passé en revue les ouvrages de son ressort qui ont paru pendant les cinq dernières années, a mis, à l'unanimité, au premier rang celui que M. Van He- neden a publié, en 1861, sur les crustacés du littoral de la Belgique, et qui a paru dans le tome XXX H 1 des Mémoires de V Académie rofjcde de Belrjlque. Ainsi que le dit lui-même le savant professeur de Lou- vain, ce travail n'est que la continuation des observations qu'il poursuit depuis de longues années sur les animaux marins de nos côtes et dont il a déjà livré un grand nom- bre à la publicité. Il forme la seconde partie d'un grand ouvrage intitulé : Recherches sur la faune littorale de la Belgique, qui se composera d'une suite indéterminée de mémoires sans liaison immédiate entre eux sous le rapport des matières. Celui dont il s'agit en ce moment se trouve dès lors dans les conditions exigées par l'arrêté royal qui a institué les prix quinquennaux, lequel admet au con- cours les diverses parties d'un ouvrage, lorsqu'elles peuvent être regardées comme formant cbacune un tout à part. Ce travail de M. Yan Beneden est d'une étendue consi- dérable, car il ne forme pas moins de cent pages in-quarto, accompagnées de trente et une planches. Mais cela dit, il est difficile, Monsieur le Ministre, de vous donner une idée exacte des mérites qui lui ont valu les suffrages du jury. ( 638 ) Quelques remarques générales sur les animaux qui en sont l'objet, suivies d'une analyse sommaire de l'ouvrage, atteindront mieux ce but qu'une foule de détails techni- ques intelligibles seulement par les naturalistes de profes- sion. En effet, le zoologiste qui veut donner une idée des crustacés aux personnes étrangères à la science en est réduit à nommer un petit nombre d'espèces qui, parais- sant fréquemment sur nos marchés, sont connues de tous. Quand il a indiqué Técrevisse, le homard, la langouste , les crevettes et les crabes, il a presque tout dit. S'il ajoute que les cloportes, si communs dans les lieux obscurs de nos maisons et dans nos jardins , sont également des crus- tacés, il a épuisé la liste des espèces auxquelles il puisse avoir recours pour se faire comprendre. Mais ce petit nombre d'exemples est excessivement loin d'apporter à l'esprit une idée de l'infmie variété que présentent ces animaux dans leur organisation interne et externe, leur développement, leurs habitudes et encore moins des diffi- ciles problèmes que leur éttlde donne à résoudre. Le vaste sous-règne des articulés auquel ils appartiennent ne pré- sente rien qui leur soit comparable sous ces divers rap- ports. Au point de vue des formes d'abord , tandis que chez les autres articulés, la nature est restée en général fidèle au plan d'après lequel elle a modelé chacune de leurs classes, ici l'absence de fixité semble avoir été son mot d'ordre. Il n'y a jamais de difficulté sérieuse à reconnaître un insecte pour ce qu'il est, et les cas où il peut y avoir quelque incertitude à cet égard sont rares chez les arachnides et les myria- podes. Chez les crustacés, au contraire, le type fondamen- tal, après avoir subi d'innombrables modifications qui le ( 659 ) rendent parfois à peine reconnaissable, linil par se dégrader au point que, sans les échelons interuiédiaires, il serait de toute impossibilité d'en saisir la trace. Comment soupçon- ner, en effet, à priori, que ce type, dont l'écrevisse, le homard, etc., sont les représentants les plus élevés. Unira par aboutir au Peltogasler, ou Saccuiina, vésicule informe sans organes externes apparents , véritable sac dont la fonction unique est de servir de réceptacle aux produits de la génération. La métamorphose, lorsqu'elle existe chez les autres ar- ticulés, caractérise toujours des groupes plus ou moins étendus, et c'est même sur elle qu'est en partie basée la classification des insectes. Chez les crustacés elle semble, au premier coup d'œil, n'être soumise à aucune règle fixe. Parmi des genres appartenant évidemment au même groupe naturel, les uns y sont soumis et les autres pas. La langouste , par exemple , en éprouve une aussi complète que celle d'un coléoptère; l'écrevisse et le homard y échappent et opèrent leur croissance sans changer de forme. L'ana- logie cesse donc ici d'être un guide assuré , et l'observa- tion seule peut apprendre ce qui en est pour chaque genre en particulier. La métamorphose des insectes a pour effet constant de perfectionner l'animal en achevant la forma- tion de ses organes, qui n'étaient, pour ainsi dire, qu'ébau- chés. Chez un grand nombre de crustacés inférieurs, elle suit une direction inverse et devient récurrente, selon l'ex- pression consacrée. Loin de les compléter, elle leur en- lève quelques-uns et quelquefois la totalité des organes extérieurs qu'ils possédaient dans les premiers moments qui ont suivi leur sortie de l'œuf. Tel d'entre eux , le Pel- tofjaster, cité plus haut, par exemple, qiii avait reçu en naissant trois paires de membres, les perd bientôt et ne ( 6i0 ) présente plus qu'une masse informe privée de toute faculté locomotrice. Quant au milieu dans lequel ces animaux ont été placés, ils représentent parmi les articulés le type aquatique, en opposition avec les insectes, les arachnides et les myria- podes, qui représentent le type aérien. Et comme ces deux types existent également chez les vertébrés, si on les com- pare à ceux-ci, il n'est que rigoureusement exact de dire avec M. Van Beneden que ce sont les poissons des arti- culés, comme les insectes, dont le plus grand nombre jouis- sent de la faculté du vol, en sont les oiseaux. Sauf les cloportes, tous les crustacés vivent donc au sein des eaux ; mais les eaux douces n'en nourrissent qu'un nombre rela- tivement restreint que leur taille exiguë dérobe, pour la plupart, à tout autre œil qu'à celui du naturaliste. C'est dans la mer que ces animaux acquièrent tout le développement dont ils sont susceptibles, et cette variété de formes et d'habitudes qui rend leur étude à la fois si ardue et si attrayante. Tandis que les uns, les privilégiés de la classe, doués de puissants moyens de locomotion, s'aventurent en haute mer, à d'immenses distances des côtes, d'autres s'éloignent peu du rivage où ils trouvent un abri dans les anfractuosités des rochers, sous les pierres, les fucus que la mer rejette sur ses bords, ou dans des trous profonds qu'ils creusent dans la vase et dans lesquels ils se réfugient au moindre péril. Il en est qui, bien que privés de tous moyens de locomotion , n'en exécutent pas moins pour cela de longs voyages. Fixés sur la coque d'un navire, le corps d'un poisson ou la peau d'une baleine, ils se laissent transporter, sans peine et sans fatigue, loin des parages où ils ont pris naissance. Puis enfin, à la suite de ces pseudo-parasites viennent les parasites vrais, qui ne se ( ) d'iiii cùlô, par jdiisiiMiis cMiacIt'i'cs ini|MH"lan(s. L'oigano- t'('Mu''sie donne le moyen de résoudre la dillicnUé. On sait, par elle, qu'à un monienl donné de leur évolu- tion, les déeapodes sont privés d'organes respiratoires, et que le nombre de leurs pattes n'est pas le même que celui qu'ils auront par la suite. Dès lors les mysis peuvent être considérés comme des décapodes Trappes d'un arrêt de développement, et c'est dans les rangs inférieurs de cet ordre qu'ils doivent prendre place, dut la régularité du cadre systématique en être altérée. Telle est la conclusion à laquelle est arrivé M. Yan Beneden et qu'il a appuyée encore d'autres preuves. Les détails approfondis dans les- quels il entre sur l'organisation et l'embryogénie de ces animaux laisseront à peine quelque chose à faire aux car- cinologistes qui viendront après lui. La première était déjà assez bien connue; la seconde n'avait été qu'ébauchée par Thomson, Ratkhe et, en dernier lieu, par MM. Frey et Leuckart. Encore plus ambigus que les Mysis, les Ctima avaient donné lieu à des incertitudes non moins grandes. Non- seulement leur place systématique était douteuse , mais on allait jusqu'à se demander si ce sont des animaux adultes ou, comme les Phyllosomes, les Megalopes et les Zoé, de simples larves de crustacés supérieurs. Sur ce dernier point en particulier, les opinions des zoologistes étaient dans le désaccord le plus complet. M. Yan Beneden met fin à cette question. Il a eu sous les yeux les deux sexes de ces crustacés et a assisté à la ponte des femelles; ce sont par conséquent des animaux parfaitement adultes. Leur place est, suivant lui , à côté des Mysis, dans les rangs des décapodes dégradés. La suite de cette première partie se prête difficilement ( 644 ) à ranalyse. Elle est consacrée à divers genres de groupes différents et se termine par des observations sur un assez grand nombre de crustacés parasites. Ces dernières ont d'autant plus de prix que la difficulté de se procurer la plupart de ces animaux, la dégradation profonde de leur organisation et les différences très-prononcées qui exis- tent souvent entre les sexes, rendent très-lents, en ce qui les concerne, les progrès de la science. Les nouveaux ren- seignements qui se trouvent ici sur les Peltogaster ont sur- tout un grand intérêt. Dans l'opinion du jury, ce mémoire est égal , sinon supé- rieur à tout ce qui s'est fait de mieux sur les crustacés dans ces derniers temps. Tl a, en conséquence, M. le Mi- nistre, l'honneur de vous proposer de lui décerner le prix. Il a décidé également qu'à défaut d'une partie de ce prix, qu'il lui est interdit de diviser, mention honorable serait faite dans ce rapport de la Monographie du genre Pilobolus que M. Coemans a publiée, en 1861, dans le tome XXX des Mémoires de l'Académie. M. Coemans s'était déjà fait connaître par des travaux sur les crypto- games qui lui ont valu les éloges des plus éminents crypto- gamistes de notre époque. La monographie dont il s'agit lui donne de nouveaux titres à leur approbation. Si le jury eût eu plus de latitude, elle eût certainement obtenu mieux que ces quelques mots d'encouragement. Agréez , etc. » Les Membres dit Jury : L. De Koninck, d'Omalius, Martens, Kickx, le vicomte Du Bus, Gluge, Lacordaire, rapporteur.