/à. ^~/ V 3 *~ HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY Ut L^crt^f /] j a^<£ i y BULLETINS DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. BULLETINS DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-AUTS DE BELGIQUE. TRENTE-SIXIÈME ANNÉE.— 2- SÉRIE, T. XXIV. £ l -I BRUXELLES. M. MAYEZ, IMPRIMEUR DE L 'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE 1867 BULLETIN DR L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE 1867. — N° 7. CLASSE DES SCIENCES. Séance du 6 juillet tSGÏ . M. le vicomte B. dl Bus, président de l'Académie et directeur de la classe. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, Wesmael, De Koninck, Van Beneden, Edm.de Sel y s-Longchamps, Nyst, Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Duprez, J.-B. Bras- seur, Poelman, Dewalque, Ernest Quetelet, Spring, Eug. Coemans, membres; Schwann, Aug. Kekulé, E. Catalan, associés; Malaise, Ed. Dupont, correspondu»/*. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 1 (2 ) CORRESPONDANCE. M. le secrétaire perpétuel donne connaissance de la mort de M. Rigouts-Yerbert, directeur du Jardin botanique d'Anvers, qui depuis nombre d'années collaborait aux observations des pbénomènes périodiques, pour les faits observés à Anvers et insérés dans les recueils acadé- miques. L'Académie pontificale des Nouveaux Lyncées de Rome remercie la Compagnie pour ses publications et fait par- venir ses derniers travaux. La Société malacologique, établie à Bruxelles, fait bommage des premières feuilles du second volume de ses publications et demande l'échange avec les travaux acadé- miques. La classe accepte cet bommage et décide que cette Société sera gratifiée des Bulletins et de Y Annuaire. — M. Cavalier transmet le résultat de ses observations météorologiques faites à Oslende pendant le mois de juin de cette année. — M. le docteur P. Maestri, directeur du bureau de statistique* d'Italie, fait connaître que la sixième réunion du congrès international de statistique aura lieu celte année à Florence, à partir du 29 septembre prochain; il communique, à cet effet, le rapport soumis à la junte organisatrice. — M. Spring, membre de la classe, fait hommage du (3) 2me fascicule du lome Ier de son travail, intitulé : Sympto- matologie ou traité des accidents morbides. Des remercî- ments sont adressés à l'auteur. — La classe reçoit les divers travaux manuscrits suivants et désigne les commissaires chargés d'en faire l'examen : 1° Théorie nouvelle du mouvement d'un corps solide, 5me partie, par M. F. Folie. (Commissaires : MM. Brasseur et Steichen.) 2° Notice sur la synthèse de l'acide anisique, de l'acide mélkyloxubenzoïque , d'un krésol nouveau et sur l'acide parasadobenzoïque, par M. le docteur W. Kômer. (Com- missaires : MM. Melsens et Kekulé.) 5° Notice préliminaire sur l'acide homotarlrique , par M. H. Ronday. (Commissaire : M. A. Kekulé.) 4° Sur quelques transformations de l'acide formoben- zoïque, par MM. Glâser et Uadziszewsky. (Commissaires : MM. Kekulé et Stas.) 5° Recherches chimiques et physiologiques concernant l'action des silicates alcalins sur Céconomie animale, par M. Emile Husson. (Commissaires : MM. Schwann, Gluge et Melsens.) 6° Exposé d'un nouveau système de cartes géogra- phiques, par M. P. Drèze. (Commissaires : MM. E. Catalan et Ernest Quetelet.) ( 4 ) RAPPORTS. Sur la transformation spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, par M. Félix Plateau, docteur en sciences naturelles. Rapport de M. Onpt*ex. « Dans la deuxième série de ses Recherches sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur, notre savant confrère, M. J. Plateau, avait donné une théo- rie de la constitution des veines liquides lancées par des orifices circulaires, théorie qui est basée sur un principe nouveau, celui de la transformation spontanée d'un cy- lindre liquide en sphères isolées, et il avait démontré ce principe par une suite d'expériences; seulement la réali- sation de ces dernières exigeait l'emploi d'instruments particuliers. La note que M. F. Plateau lîls soumet au- jourd'hui à l'appréciation de l'Académie a pour hut de faire connaître un procédé très-simple permettant de constater ce même principe sans recourir à aucun appareil spécial : dans ses expériences, l'auteur ne se sert que d'un (il ordi- naire ou d'un fil métallique et du liquide auquel il veut ap- pliquer son procédé. Ces expériences, décrites avec soin dans la note, présentent de l'intérêt autant par leur ex- Iréme simplicité que par l'importance du principe qu'elles mettent si bien en évidence; elles sont un curieux complé- ment des recherches mentionnées ci-dessus, et j'ai l'hon- neur d'en proposer à la classe l'insertion dans ses Bulle- tins. » (S) Rapport rfe M. Donuy. « Je me juins à mon savant confrère pour demander l'impression de la noie intéressante de M. Félix Pla- teau. » La classe, conformément aux conclusions des rappor- teurs, décide l'impression de la note de M. Félix Plateau dans le recueil des Bulletins. Elude sur les carêmes du bois de Foy, à Monlaigle, par M. Edouard Dupont, correspondant de l'Académie. Rapport tte fi. tVO»natius. « M. Dupont, qui continue l'exploration de nos cavernes dont il a été chargé par le Ministre de l'intérieur, soumet maintenant à l'Académie le résultat de ses recherches dans les cavernes de Montaiglc, canton de Dînant. Outre qu'il est toujours intéressant pour la science de posséder le plus de renseignements possible sur les dé- pôts qui se trouvent dans les cavernes, les observations laites dans celles de Monlaigle ont l'avantage de confirmer la découverte que M. Dupont avait faite à Walzin et qui annonçait que l'homme avait habité dans nos contrées à l'époque dite du mammouth. Elles ont aussi permis à l'au- teur de donner desdélails sur l'industrie et l'alimentation des hommes de celte époque ainsi que de ceux de I âge ( 6) du renne qui ont fréquenté les cavernes de Montaigle après ceux de Tàge du mammouth. Le mémoire est accompagné de quatre planches; l'une donne la vue extérieure des cavernes, la seconde contient des coupes géologiques et les deux: autres représentent les principaux instruments dont se servaient les hommes de l'âge du mammouth, lesquels sont différents de ceux de l'âge du renne. J'ai l'honneur de proposer à la classe d'ordonner l'im- pression dans le Bulletin du mémoire et des planches qui l'ont le sujet du présent rapport. » Mtapport de M. Tan Mie nette h. « Je partage complètement l'avis de notre illustre con- frère, M. d'Omalius,de proposera la classe d'ordonner l'impression du mémoire et des planches de M. E. Dupont. Je ferai seulement observer que je ne trouve pas du tout, dans les faits que l'auteur expose, la preuve que le renne et le cheval vivaient à l'état sauvage. Jusqu'à présent rien ne prouve que ces espèces aient eu leur berceau dans nos régions tempérées; comme tous les autres solipèdes sont asiatiques ou africains , nous ne doutons pas que le che- val ne soit originaire des régions où il conserve encore au- jourd'hui toute sa beauté primitive. Il est probable que ces animaux étaient abattus, quand on ne pouvait plus en tirer aucun profit comme hèles de somme ou comme bètes de trait, et que ces hommes des grottes apportaient dans leur retraite, non le cadavre entier, mais les parties qu'ils pou- vaient utiliser. On ne doit pas supposer qu'ils abattaient (7) les animaux dans leur repaire, mais qu'ils y portaient la chair et les abattis comme pour les animaux tués à la chasse. J'ai à faire une autre remarque. La faune de la couche 10 comprend des restes tVUrsus spelaeus et ô'Hyaena spe- laea et les silex sont taillés en forme de couteau. Ces silex en couteau sont ceux que l'on trouve à une époque posté- rieure à l'extinction de l'ours et de l'hyène. J'aurais désiré que M. Dupont consacrât quelques lignes à cet apparent anachronisme et qu'il nous eût fait connaître si les cail- loux qui accompagnent ces restes sont ou anguleux ou ar- rondis. Je lui demanderai enfin d'examiner si la ligure J , planche IV, n'est pas plutôt une navette qu'une pointe de (lèche, navette pareille à celle que la mode a mise de nou- veau entre les mains des dames. » Le second commissaire, M. Van Beneden, ayant for- mulé les mêmes conclusions, la classe vote l'impression du travail de M. Ed. Dupont et charge M. le secrétaire per- pétuel de lui soumettre, à une prochaine séance, un devis estimatif pour l'exécution des planches qui s'y trouvent jointes. ( 8) Sur les dérivés par addition du l'acide i laconique et de ses isomères (2,m! partie); par M. Swarts. Rapport de MM. Hrlinlf. « La noie que M. Swarts vient de présenter à la classe est une continuation du beau travail que le même auteur a communiqué à l'Académie en mai 1866, et qui a été im- primé dans les Bulletins. En poursuivant ses recherches sur les dérivés pyro- génés de l'acide citrique, l'habile chimiste est parvenu à échanger le chlore des acides chlorés qu'il avait préparés par l'action de l'acide chlorhydrique sur les acides itaco- nique, citraconique et mesaconique, contre le reste H-EK provenant de l'eau. Il a obtenu ainsi des acides homo- logues de l'acide malique. Il a examiné cette transforma- tion surtout pour l'acide itaconique, et il a trouvé que l'acide ita-chloropyrotartrique échange tantôt le chlore contre le groupe hydroxyle, et tantôt perd de l'acide chlorhydrique. La première métamorphose donne nais- sauce à un acide triatomique et bibasique, que l'auteur désigne sous le nom, acide ita-malique, et qui par l'action de la chaleur perd de l'eau pour se transformer en acide itaconique. Le produit de la seconde métamorphose a reçu le nom d'acide para conique; il a la même composition que l'acide itaconique et ses isomères, mais il est monobasique seulement, et plusieurs de ses sels peuvent facilement se combiner aux éléments de l'eau pour se transformer en ita-malates. L'acide paraconique parait donc être pour l'acide itamalique ce que l'acide métaphosphorique esl (9) pour l'acide orthophosphorique, ou ce que l'acide téré- bique est à l'acide dialérébique. L'ensemble de la note répond à toutes les exigences; les deux acides nouveaux, ainsi que leurs sels, sont soi- gneusement décrits; leur composition est établie par de nombreuses analyses (57 dosages). L'auteur de la note n'entre dans aucune spéculation théorique sur la constitution probable des substances qu'il a examinées; il se contente de donner un rapprochement de formules, destiné à montrer l'analogie des dérivés avec les substances qui les engendrent. Dans ce tableau il représente les acides itaconique, citraconique et mesaco- nique par les formules que le rapporteur lui-même a employées en 48(>o; mais il fait en même temps ses ré- serves, en déclarant que ces formules ne sont nullement destinées à indiquer ses idées sur le groupement des atomes dans la molécule. Nous ferons remarquer qu'à l'époque même de leur publication ces formules avaient plutôt pour but de donner une image de la différence de ces trois acides, que de représenter l'enchaînement des atomes qui les composent. Ce dernier sujet, en effet, n'était guère abordable à celle époque; il l'est devenu depuis, grâce aux recherches de M. Swarls. Votre rapporteur croit devoir consigner ici les idées qu'il se fait actuellement sur les trois acides pyro- génés de l'acide citrique; il est heureux de dire que ces idées sont en même temps celles de M. Swarts et les siennes propres. J'exposerai donc les considérations suivantes en notre nom commun. Si, en discutant l'isomérie des acides de la formule de l'acide itaconique, on ne considère (pie les cas où l'oxy- gène se trouve en combinaison avec les deux atonies de ( 10) carbone qui terminent la chaîne et si, de plus, on néglige les acides secondaires et tertiaires, on arrive, ainsi qu'il a déjà été indiqué par d'autres, à concevoir l'existence de quatre modifications isomériques. Ces quatre modifica- tions peuvent se représenter par les formules suivantes: I. 2. 3. 4. C-O-OH GO OH GO01I G O O II ! I I ! € H H € . . G H . G H . I I i l G . . G HH G H . G H II I I I I CHU GHH GHH GH. I I I I GOOH GOOH GO OH GOOH Dans ces formules on a indiqué par des points la posi- tion des lacunes ou affinités à saturer. Dans les deux pre- miers cas, un atome de carbone porte deux lacunes, mais occupe une position différente; tandis que pour les deux autres les deux lacunes sont réparties, de manière à ce que deux atomes de carbone aient chacun une affinité non saturée. Pour ces deux derniers cas, ainsi que pour tous les cas analogues, on pourrait , et avec plus de probabilité, nous parait-il, admettre que les deux atomes de carbone se trouvent en combinaison plus intime. Les formules 5 et 4 prendraient alors la forme suivante : 3. 1. C O- O- H G O O II I I G H G II II I C II G 11 11 I I C II II G I I G O O II C -O- O H ( 11 ) Si maintenant, en discutant les métamorphoses de ces corps, nous cherchons à appliquer ces spéculations aux trois acides pyrogénés de l'acide citrique, nous trouvons que la première des quatre formules données s'applique à l'acide itaconique, la seconde à l'acide citraconique, la troisième à l'acide mésaconique. La plupart des faits connus jusqu'à ce jour s'expliquent aisément dans cette manière de voir. On conçoit d'abord que les trois modifications de l'acide pyrotartrique bibromé doivent être représentées par les formules suivantes : Acide itabibromo- Acide citra- Acide mésa- pyrotartrique. bibromo-pyrolartrique. bibromo-pyrolartriqw. €^^H GO«>H G^OH I I I € H H G Br IV G H Dr i I G Br Br GHH G H lir I I I GHH €HH (Il H I I I G«>OH Gefl-ll G a atl L'acide ita-bibromopyrolar trique donne naissance à de l'acide aconique. Les deux atomes de brome se com- binent à deux atomes d'hydrogène; deux molécules d'acide bromhydrique s'éliminent, et les trois atomes de carbone, qui forment le centre de la molécule, se soudent ensemble dune manière plus intime. On a : Acide Acide itabibromo-pyrotartrique. aconique. GO{>H G-0--G-II I ! GHH G H I II G Br Br £ I II GHH G II I I CO^-H G -9- -O- H ( 12 ) Les doux modifications de l'acide bibromopvrotartrique, préparées Tune de l'acide citraconique, l'autre de l'acide mesaconique, fournissent toutes les deux de l'acide mono- bromocrotonique. Ces réactions s'expliquent par les for- mules suivantes, dans lesquelles on a marqué d'une acco- lade les éléments qui s'éliminent sous forme d'acide brombvdrique : Acide citrabibromo- Acide Acide mesa- pyrolar trique. monobromo-crolonique. bibromo-pyrotartrique. GO OH H. GOOH i I I CPwBri GBr G Br Hl II H S G II H J € II G H Br I I I G H II G H II G H II i I I GOOH GOOH GOOH Un autre fait encore s'explique aisément dans notre manière de voir, c'est la facilité avec laquelle l'acide itaco- nique et l'acide citraconique se transforment en acide mesaconique. Considérons les transformations opérées par l'acide biomlivdrique. Les lacunes se comblent d'abord, et il s'élimine ensuite de l'acide bromhydriquc; mais pour la formation de cet acide le brome prendra un autre atome d'hydrogène que celui avec lequel il est entré. On aura : Acide ila-monobromo- Acide cilra- Acide pyrotartrique. monob romo-pyrolartriqué. mesaconique. g o o h 1 G <> O- II GO- OH <: il H > \WBr] G H II G II i G 11 lw 1 G II II 1 € Il II i G II II I G II H i ! < o on G O O II 1 G O O II ( 15 ) (Les éléments de l'acide bromhydrique , qui s'élimine, sont marqués par l'accolade; ceux de l'acide bromhy- drique qui entre, par des astérisques; ils correspondent aux lacunes des acides générateurs.) Les acides itaconique et citraconique, qui sont à lacunes, ont une tendance à se transformer en acide mésaconique, lequel, n'ayant pas de lacunes, mais contenant le carbone en combinaison plus intime, est la modification la plus stable des trois. Le fait de la transformation des deux acides isomériques en acide mésaconique possède une liante importance encore à un autre point de vue; il prouve que l'acide mésaconique doit nécessairement être représenté par la troisième et non par la quatrième des formules données plus haut. On conçoit, en effet, qu'un acide de cette quatrième formule pourrait bien prendre naissance de l'acide citraconique , mais non pas de l'acide itaconique. Rappelons, en dernier lieu, que les acides itaconique et citraconique se combinent beaucoup plus facilement par addition que ne le fait l'acide mésaconique. Ce fait encore s'explique par notre manière de voir, car on peut certai- nement admettre, en principe, que la combinaison se fait plus facilement quand il y a des lacunes à combler, que quand les éléments, pour entrer, doivent partiellement délier les atomes de carbone qui sont combinés par deux affinités. Les principes de ces spéculations s'appliquent naturel- lement à tous les cas analogues. Pour ce qui concerne, par exemple, les acides fumarique et maléique, on regar- dera le premier comme analogue et réellement homologue à l'acide mésaconique, en y admettant le carbone en corn- ( 14 ) binaison plus intime. L'acide maléique, au contraire, sera regardé comme un corps à lacunes, analogue aux acides ilaconique et citraconique; il donne, en effet, plus facile- ment des combinaisons additionnelles que son isomère l'acide fumarique. Les considérations qui précèdent reposent en grande partie sur des faits trouvés par M. Swarls; on conçoit donc que les résultats auxquels est parvenu ce chimiste ne présentent pas seulement l'intérêt de faits nouveaux; ils ont une importance d'un ordre plus élevé, ils nous per- mettent de faire un pas de plus vers la connaissance de la structure atomique des substances, problème principal qui occupe actuellement les chimistes. D'après ce que je viens de dire, la classe n'hésitera pas, j'espère, à ordonner l'impression du nouveau travail de M. Swarls dans les Bulletins de l'Académie et de voter des remercîments à l'auteur. » Recherches sur quelques dérivés de l'acide cinnamique (2mc partie); par M. Glaser. Rapport de M. HehuMé. a On se rappelle le beau mémoire que M. le docteur Glaser a présenté à l'Académie dans sa séance du 5 no- vembre 18G6. Il avait démontré que l'acide phényl-bibro- mopropioniquc, engendré par l'action du brome sur l'acide phénvl-acrvlique (acide cinnamique) peut, en se dédou- blant, donner naissance à deux acides phényl-monobronin- ( 13 ) acryliques isomères. Il avait trouvé, en outre, que l'acide phényl-propionique (acide hydrocinnamique) soumis à l'in- fluence du brome, donne tantôt des produits de substitu- tion , et tantôt régénère l'acide phényl-acrylique. La nouvelle note, sur laquelle nous avons à nous pro- noncer aujourd'hui, contient la continuation de ces re- cherches. M. Glaser fait voir que l'acide phényl-acrylique (acide cinnamique) peut aussi se combiner directement avec les acides hypochloreux et hypobromeux. Ces produits d'addition, que l'on doit désigner par les noms : acide phényl-monochlorolactique et acide phényl-monobromo- lactique, se transforment, par substitution inverse, en acide phényl- lactique. Soumis à l'influence des hydra- cides, ils échangent le groupe HO- contre le corps halogène de Phydracide employé; l'acide phényl -lactique engendre ainsi les acides phényl-chloropropionique et phényl-bro- mopropioniquc; les produits de substitution de l'acide phényl -lactique donnent naissance aux acides phényl- bichloropropionique, phényl- bibromopropioniq ne et phé- nyl-chlorobromo-propionique. Ces mêmes produits de substitution , décomposés dans d'autres conditions, perdent les éléments de l'acide chlorhydrique ou bromhydrique pour se transformer en acide phényl-pyruvique. On voit par ce résumé, dans lequel nous n'avons pu consigner que les résultats les plus importants, que le mémoire de M. Glaser est riche en faits nouveaux, et qu'il formera une page importante dans l'histoire des acides aromatiques. Il ne décrit pas moins de dix nouveaux acides; il fait connaître leurs formations, leurs propriétés et leurs transformations. Les méthodes de préparation sont indiquées avec tous les détails désirables; les acides et leurs sels sont décrits d'une manière minutieuse. De ( *6 ) nombreuses analyses, — il n'y a pas moins de quarante- six dosages, — établissent la composition des substances décrites. Le dernier chapitre du mémoire démontre que les sub- stances découvertes par M. Glaser n'ont pas seulement les attraits de corps nouveaux, mais qu'elles offrent en même temps un grand intérêt théorique. Ce chapitre est con- sacré à des spéculations théoriques sur la constitution de l'acide cinnamique et de ses dérivés. L'acide cinnamique est-il un corps à lacunes, ou deux des atomes de carbone, qui constituent la chaîne latérale, sont-ils en combinaison plus intime? L'auteur discute la valeur relative de ces deux hypothèses et il s'arrête à la première, comme étant la plus probable. Nul ne pourrait contester la logique de ses raisonnements, et on sera forcé d'avouer que l'hypothèse de l'auteur explique d'une manière aussi simple qu'élégante les faits qu'il décrit dans la note actuelle. Cette hypothèse doit-elle, par cela même, être regardée comme l'expres- sion vraie de la constitution de l'acide cinnamique? Nous en doutons. Si elle rend aisément compte des faits consi- gnés dans la note actuelle, elle ne s'applique pas avec la même facilité à quelques réactions que M. Glaser a fait connaître dans son mémoire antérieur. On s'explique dif- ficilement que l'acide phényl-bibromopropionique puisse donner naissance à deux acides phényl-monobromacry- liques isomères; plus difficilement encore que ces deux acides, en se combinant avec le brome, engendrent deux modifications isomères de l'acide phényl-tribromopropio- nique. En cou lin uanl ses recherches, l'auteur arrivera très- probablement à la solution définitive du problème. Votre rapporteur croit ne pas devoir anticiper sur les publica- ( 17 ) tions de M. Glaser, qui annonce , dès maintenant, une troi- sième partie à son travail sur les dérivés de l'acide cin- namique. Il résulte de ce que je viens de dire, que je ne puis hésiter un instant à proposer à la classe d'ordonner l'im- pression du beau travail de M. Glaser dans les Bulletins de l'Académie, et de voter des remercîments à l'auteur. » Rapport de M. Slas. « J'ai l'honneur de proposer l'impression , dans le But- letin de la séance, des notes de M. Swarts et de M. Glaser, et de voter des remercîments aux auteurs. » Conformément aux conclusions présentées par les deux commissaires, la classe ordonne l'insertion au Bulletin de la séance des notices de MM. Swarts et Glaser. COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. Melsens fait une communication formant suite à un précédent travail, consacré à des recherches sur les fer- mentations, et particulièrement sur les levures de bière; il ne désire point encore donner de la publicité à ces re- cherches et se borne à demander le dépôt d'une note ren- fermant quelques-uns des résultats auxquels il est arrivé. Le dépôt de la nouvelle note est accepté. 2me SÉRIE, TOME XXI1F. 2 ( *8 ) Bolide observé h II juin 1867; communication de M. Ad. Quetelet, directeur de l'Observatoire. Le mardi, 11 juin 1867, à 8" 15m du soir, temps moyen, d'après les renseignements qui m'ont été donnés par M. Edmond Marchai, un bolide a parcouru obliquement la partie sud du ciel, en prenant naissance à 55 degrés environ de hauteur, à droite et un peu au-dessous de la lune qui venait de traverser le méridien; il s'est éteint à près de 10 degrés de l'horizon en laissant une traînée lumineuse dirigée du NE. vers le SE. La marche de ce météore était assez lente pour qu'on en pût suivre la trace pendant 2 à 5 secondes de durée. La forme était régulière, sauf une partie terminale par laquelle s'échap- pait une traînée d'étincelles. Le mouvement s'opérait avec des trépidations et semblait se faire dans un milieu résis- tant. La couleur du météore était d'un jaune légèrement rougeatre et la traînée blanchâtre. La grandeur du noyau peut être évaluée au dixième du diamètre de la lune. Ce phénomène s'est éteint sans explosion. Ce météore, qui m'avait été signalé aussi par le frère Alexis M. ***, de l'école normale de Carlsbourg (Luxem- bourg), a été aperçu dans plusieurs localités du pays, no- tamment à Gand, par M. A.-L. Neyt, à Liège, à Stavelot, ainsi qu'à Namur. Les divers éléments d'observation de ces localités concordent entre eux et sont identiques à ceux donnés pour l'observation faite à Bruxelles. ( *» ) Orage remarquable à Garni dans la nuit du 2 au 5 juin 1867', communication de M. Ad. Quetelet, directeur de l'Observatoire. Un orage violent a éclaté sur Gand dans la nuit du 2 au o juin dernier. Voici à ce sujet quelques détails qui m'ont été transmis par M. A.-L. Neyt de celle ville. Le 2 juin, à 9h 55m du matin, l'état météorologique élail : Baromètre (Fortin , non corrigé (1) T6Imm,3; Thermomètre du baromètre 22»,0C.;' Thermomètre sec 23\4C; Psvchromèlre. , humide. . . . i8»f5C. Direction du vent à la hauteur des édifices, léger du NNE. Quelques cirrhus très-1'aibles dans les hautes régions de l'atmosphère n'indiquaient aucun courant appréciable. Vers 4 heures de relevée le ciel se couvrit aux 4/io'nes de cirrhus prenant par moments la l'orme de petits nimbus; les indications météorologiques étaient : Baromètre, non corrige 7r>8mn,,7 Thermomètre du baromètre . . . . 23°,5 Température de l'air 25°,2 Un vent inférieur souillait du NNE., tandis que la direc- tion des nuages indiquait le plein S. Le ciel continua à (1) La cuvette du baromètre se trouve à 20 mètres au-dessus de la basse mer d'Oslende. (20) se couvrir peu à peu et à 10 heures du soir les étoiles étaient invisibles. A minuit des éclairs lointains se mani- festèrent, et à 2 heures l'orage, accompagné d'une pluie torrentielle, mais sans vent sensible, grondait avec violence. Vers G heures du matin une trombe violente, accom- pagnée d'une pluie diluvienne et d'une forte grêle, passa par ma maison d'habitation située sur la coupure du canal de Bruges et déracina, sur un espace de 50 mètres, quatre arbres d'une quarantaine de pieds de hauteur et du dia- mètre de 45 centimètres. Les mottes de terre et de ra- cines soulevés mesurent de lm,80c à 5 mètres de long sur 1 mètre de hauteur environ. Au plus fort du phéno- mène j'ai pu constater, à la hâte, que le baromètre n'était pas descendu au delà de 752 millimètres. Après la pluie, le pluviomètre totaliseur, libre de tous côtés, installé sur la plate-forme de ma maison, marquait 12mm,7 depuis minuit jusqu'à 6 heures du matin. Les éléments météorologiques à 9h 5m du matin indi- quaient : Baromètre 753mm,3 Thermomètre du baromètre 2:2,4 „ . ., ( Thermomètre sec 24,1 Psychrometre. J humide ^ Température minimum 1 6,0 — maximum ? Le vent supérieur et inférieur soufflait très-faiblement du SO. Le ciel était couvert d'un léger voile sillonné par quelques cirrhus. (21 ) Sur la transforma lion spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, par M. Félix Plateau, docteur en sciences naturelles. Dans la deuxième série de ses recherches sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur, mon père a montré qu'un cylindre liquide très-allongé, ou, plus gé- néralement, toute figure liquide dont une dimension est considérable relativement aux deux autres, se transforme toujours spontanément en une suite de sphères isolées, et c'est sur ce principe qu'il a fondé la théorie de la con- stitution des veines liquides lancées par des orifices circu- laires. Mais ses expériences exigent des instruments par- ticuliers; or, le hasard m'a mis sur la voie d'un procédé extrêmement simple, qui permet de constater le phéno- mène sans aucun appareil spécial. A l'extrémité d'un fil de coton i\n, bien uni, de 0mm,2 de diamètre environ et de 50 centimètres de longueur, on fixe un poids de quelques grammes; après avoir mouillé soigneusement le fil avec de l'eau en le frottant dans ce liquide pourchasser l'air adhérent, on le laisse descendre, en le tenant par l'extrémité libre, dans un vase plein d'eau de 40 centimètres de hauteur; on le retire ensuite bien verticalement avec une vitesse aussi uniforme que possible, en laissant cependant l'extrémité inférieure plongée dans le liquide; le temps employé à cette opéra- tion doit n'être que de cinq ou six dixièmes de seconde. On voit alors le fil garni, sur toute la longueur qui a été plongée, d'une série de petites perles d'eau allongées, ( 22 ) « assez régulièrement espacées, et dont les centres sont à une distance de 5 millimètres à peu près les uns des autres. Si le fil est maintenu suffisamment immobile, les perles liquides peuvent rester dans leurs positions respectives pendant une dizaine de secondes; au bout de ce temps, plusieurs d'entre elles descendent et viennent s'unir et se confondre avec celles qui sont placées plus bas, de sorte que les distances entre ces petites masses deviennent plus grandes, et que leur diamètre augmente. Cette altération, qui amène finalement tout le liquide au bas du fil, est d'abord lente et s'accélère à mesure que les perles devien- nent plus volumineuses. Avec un fil plus gros ou une vitesse d'émersion plus considérable, les masses liquides sont plus grandes, plus espacées, et l'altération commence presque immédiate- ment. Veut-on rendre le phénomène plus régulier encore, et en même temps plus aisé à observer, on emploiera de même un fil de coton fin muni d'un poids, mais, au lieu d'eau, on se servira d'huile d'olive. Dans le cas de ce liquide visqueux, il faut retirer le fil bien imbibé et purgé d'air avec une vitesse plus faible, et, lorsque son émer- sion est complète, moins l'extrémité inférieure qui doit rester plongée, on fera bien de le fixer par le bout libre à un support quelconque qui surplombe le vase. Le fil est alors couvert de perles comme dans l'expérience précé- dente, mais elles sont disposées avec une régularité presque parfaite; leur diamètre est d'environ 0mm,o, les distances respectives de leurs centres de 2mm,5, et l'on en compte près de cent sur un fil de 25 centimètres de lon- gueur. Ce petit collier d'une délicatesse extrême persiste sans changements notables pendant 30 secondes; les alté- ( 25 ) râlions qui se manifestent après ce laps de temps sont très-lentes et très-faibles, et ce n'est guère qu'après une dizaine de minutes qu'elles modifient sensiblement l'as- pect de l'ensemble. Si les forces capillaires qui déterminent la transforma- lion des figures liquides allongées n'existaient pas, le fil, qui entraîne avec lui une certaine quantité de liquide, se montrerait simplement, après sa sortie, recouvert d'une couche liquide constituant autour de lui une figure sensi- blement cylindrique; mais les forces dont il s'agit étant continuellement en présence, ce cylindre liquide au fur et à mesure de la sortie du fil, obéit à leur action et les pe- tites perles se forment ainsi rapidement les unes après les autres pendant l'ascension. Ces petites masses tendent à constituer des sphères, mais le fil qui les traverse les oblige à prendre une forme un peu plus allongée, et elles constituent en réalité des portions de la figure que mon père a nommée onduloïde. Dans les expériences ci-dessus, la transformation est successive, ainsi que je l'ai dit, mais il est facile de faire en sorte qu'elle s'opère simultanément sur toute la lon- gueur du fil. Il suffit pour cela d'employer un iil horizon- tal au lieu d'un Iil vertical. Le fil d'une vingtaine de cen- timètres de longueur est tendu entre les extrémités d'un petit arc en bois dont il forme la corde et le liquide est versé dans un plat. De cette manière , après que le fil a été bien mouillé et plongé dans le liquide, on peut le retirer en le maintenant dans une position horizontale. Les pe- tites perles apparaissent alors toutes à la fois et persistent indéfiniment dans leur disposition pourvu que l'horizonta- lité du fil soit conservée. Avec l'huile le résultat est aussi régulier que dans le cas d'un Iil vertical, mais avec l'eau la ( 2* ) régularité laisse un peu à désirer. Les petites imperfections proviennent des inégalités du fil; ce qui le prouve, c'est que si l'on recommence plusieurs fois avec le même fil, elles se produisent toujours aux mêmes endroits. Mon père a fait voir aussi que, dans la transformation du cylindre en sphères isolées, le cylindre commence par se partager en portions alternativement renflées et étran- glées, et que les étranglements vont en s'approfondissant de plus en plus jusqu'à se rompre, tandis que les renfle- ments grossissent. Si l'on veut observer cette formation des renflements et des étranglements, il suftîl de modi- fier, de la manière suivante, le procédé du fil vertical : On se sert encore d'huile, mais, au lieu d'un til de coton, on prend un fil d'acier bien droit, une aiguille à tricoter, par exemple, de 0mm,8 de diamètre, et de 25 cen- timètres de longueur; on en rend d'abord la surface facile- ment mouillable en l'oxydant par une immersion Je quel- ques minutes dans de l'acide nitrique étendu, après quoi on le lave à grande eau, et on le sèche parfaitement. Lors- qu'on veut faire l'expérience on le frotte avec un papier imbibé d'huile, puis on le plonge verticalement dans le liquide, et on le retire en un temps qui ne doit guère dé- passer 1",5. On voit d'abord sa surface recouverte d'une couche d'huile à peu près uniforme , un peu plus épaisse seule- ment à la partie inférieure; au bout d'une seconde environ, cette couche s'étrangle de distance en distance, et se renfle dans les portions intermédiaires, avec assez de lenteur pour qu'on puisse très-bien observer le phénomène , puis les étranglements s'approfondissent, les renflements aug- mentent de diamètre et s'éloignent les uns des autres; il se foi nie ainsi des masses séparées qui, entraînées par la pe- ( 25 ) santeur, descendent le long de l'aiguille d'acier et viennent se joindre successivement au liquide du vase; il peut y en avoir jusqu'à 50. Les étranglements et les renflements commencent à se former au bas de l'aiguille, et la transformation monte graduellement jusqu'au liant. Si le phénomène n'a pas lieu simultanément à toutes les hauteurs, c'est que l'axe solide apporte évidemment une gêne à la transformation; celle-ci a lieu, par suite, de préférence, là où la couche liquide est plus épaisse, c'est-à-dire vers le bas; on peut le prouver aisément en employant une aiguille d'acier plus grosse , de 2 millimètres, par exemple, de diamètre; dans ce cas, le rapport entre le rayon de l'axe solide et l'épais- seur de la couche d'huile est tellement défavorable, que l'on n'obtient plus que des traces d'étranglements et de renflements vers le bas. Sur les dérivés par addition de l'acide i laconique cl de ses isomères, par M. Théodore Swarts, professeur à l'École militaire. DEUXIÈME PARTIE. Dans la partie de mes recherches que j'ai déjà eu l'hon- neur de communiquer à l'Académie (1) j'ai fait voir que les acides pyrocilriques peuvent se combiner par addition aux hydracides du type UCl pour donner des dérivés de substitution de l'acide pyrotartrique. J'ai annoncé en même temps que l'élément halogène de ces acides peut s'échanger contre l'hydioxyle H -9-' et donner ainsi des (1) Bull. de l'Âcad. roi/, de Belgique, 2mB série , l. XXI, n° G. ( 26 ) acides oxypyrolartriques. Ces derniers doivent présenter avec leurs générateurs les mêmes relations que celles qui existent entre l'acide malique et l'acide succinique mono- brômé. Si l'on se rappelle l'explication ingénieuse que M. Kekulé a donnée de l'isomérie des acides à lacunes dérivés de l'acide malique ou citrique, et des acides satu- rés qui s'y rattachent, on conçoit qu'à chaque acide à lacunes doive correspondre un acide saturé hydrogéné, chloré ou hvdroxylé. L'acide normal sera le même pour tous les cas : les dérivés chlorés ou hydroxylés seront isomères, mais ils présenteront de plus une constitution analogue à celle de l'acide à lacunes d'où ils dérivent et en rapport avec la situation des lacunes dans ce dernier. C'est ce que montre le tahleau suivant : ' r u CII2 \ co-ji. Acide G02H GH2 GH GH2 G O , I Acide CH2 l GH2 CH2 < ( CII2 / CH2 / CIL f \ (10-, ». \ g a., H. \ GCKI1. v cilraconique. pijrolarlritji I trtr2 " l gh a ' GH, CH: G02II. Acide cilramono- hloro pyrotar trique. G 0-2 II GHa G.. GH2 €OJI. Acide. {laconique. III. G (>2 Ho CH2 CIJ2 c . GQ-, (I Acide méeaconique. G02H GH9 GII2 ( GH2 \ GO, H. Acide pyrotartrique, f G (h H GH2 U X CO. Il Acide pyrotartrique. G(KH GH2 GHC/ GH2 G02H. Acide ilamono- chloropyrotartrique. C02H L GII2 GH, / GHC/ co2n. Acide tnèsamono- .filoropyrolartrique. GO-2H G II (HO) GH2 GH2 GO, H. Acide citrah ydroxyl- pyrolartrique ou citramalique. G02H GH2 GH(Ha) G H, G02H. Acide itahydroxyl- pyrotartrique ou itamalique. i CCKII l Glï2 GH, / Cil (110) \ Cfl II Acide mésuhydroxyl- pyrotarlrique ou mçsamalique. ( 27 ) Ce tableau n'a aucunement la prétention de montrer la constitution réelle de ces acides. 11 n'a d'autre but que d'énoncer sous la forme adoptée par M. Kekulé,il y a déjà quelques années (1), les analogies existant entre un des acides pyrocitriques, et ses dérivés par addition, en môme temps que les divergences qu'on observe entre ces der- niers. L'interprétation de la différence entre les premiers termes de ces trois séries appartient à M. Kekulé. Il en est de même pour l'identité des seconds. Mes recberebes anté- rieures ont établi l'existence, les propriétés et la nature des troisièmes : l'étude des quatrièmes est l'objet du pré- sent travail. J'ai surtout porté mon attention sur le terme qui dé- rive de l'acide itaconique, et que j'appelle acide itamalique. Il est le véritable bomologue supérieur de l'acide mali- que, ainsi qu'on le verra dans la suite de ce travail. L'acide citramalique a été obtenu par M. Cari us : je ne l'ai pas examiné. Il ne peut d'ailleurs pas s'obtenir par l'action des bases sur l'acide citrapyrotartrique ebloré, attendu que, dans ces circonstances, cet acide se décompose en don- nant de l'acide crotonique, ainsi qu'il résulte de mes expé- riences antérieures, que j'ai encore répétées plusieurs fois. Quant à l'acide mésamalique, je me bornerai à dire que j'ai entrevu l'existence de ce corps, mais je ne suis pas parvenu à le préparer en quantité suffisante pour en faire l'étude. Il se forme par l'action de l'eau chaude sur l'acide mésapyrotarlrique monochloré. Dans les eaux- mères provenant de la formation de ce dernier on trouve une substance déliquescente, semblable par ses propriétés (1) Ann, chem. pharm. Supplément ,11,111 ( 28 ) extérieures à l'acide itamalique, et fusible vers 60°. Cette même substance se forme quand on fait bouillir pendant longtemps l'acide mésapyrotar trique chloré avec de l'eau : mais il se produit en même temps une grande quantité d'acide mésaconique : et comme l'acide mésachloropyro- tar trique est très-difficile à préparer, je n'ai pas poursuivi plus longuement l'étude de ce corps. Quoi qu'il en soit, ces trois acides, sont déliquescents et très-fusibles : ils se distinguent donc d'un acide de même composition, mais qui fond à 135° et que M. Simp- son a obtenu en saponifiant la dicyanhydrine (1). L'acide itamalique se forme toutes les fois que l'eau ou les bases agissent à une haute température sur l'acide itapyrotartrique monochloré. Mais dans certaines circon- stances il se produit un acide qui diffère de l'acide itama- lique par les éléments d'une molécule d'eau, et qui est par suite isomère de l'acide ilaconique. Toutefois il se dis- tingue de ce dernier en ce qu'il est monobasique : il semble donc dériver de l'acide itamaliuue par le départ d'un atome d'oxygène en compagnie de deux atomes d'hy- drogène dont l'un serait de l'hydrogène métallique et l'autre de l'hydrogène alcoolique. Je propose d'appeler la nouvelle substance acide paraconique. Elle est à l'acide itamalique dans le même rapport que l'acide térébique à l'acide dialérébique (2) : et ce qui confirme cette manière (1) Ann. chem. pharm., CXXX1II , 74, Les trois acides oxygénés dérivant des produits d'addition de HCJ aux acides pyrocitriques, et l'acide oxvpyrolartrique de M. Simpson ne sont apparemment pas les seuls isomères possibles de la formule Cj-Hg-0-..,. On conçoit qu'il puisse en exister un plus grand nombre, dépendant de la position relaUve des groupes (',()_, Il , CH3 et GH., O- dans ces acides. {■!) Limpricbt. Lchrbuch, 1016; Kekulé, Lehrbuch, H, 524. ( 29) de voir, c'est que les paraconates neutres ont une tendance à s'assimiler les éléments de l'eau pour se transformer en itamalates acides, et que sous l'influence des bases ils se transforment en itamalates neutres. Ces analogies in- téressantes appellent une nouvelle étude de l'acide téré- bique, étude que j'entreprendrai prochainement. ACIDE ITAMALIQUE. Cet acide se forme par l'action de l'eau ou des bases libres ou carbonatées sur l'acide itapyrolarlrique mono- chloré. Pour le préparer, on peut chauffer l'acide ilapyro- tartrique chloré jusqu'à son point de fusion et y projeter alors goutte à goutte de l'eau froide. Il se produit à chaque projection une ébullilion tumultueuse, qui est accompa- gnée d'un dégagement d'acide chlorhydriquc. 11 est bon de plonger un thermomètre dans la masse fondue et de la maintenir vers 155°. On continue l'opération jusqu'à ce qu'une portion de la substance portée dans une flamme, y brûle sans teinte verdàtre, ce qui indique que tout le chlore a disparu. On dissout alors la masse dans l'eau , on la fait bouillir avec du noir animal , on l'évaporé au bain marie, et on fait cristalliser dans le vide sur l'acide sul- furique. Cette méthode est peu avantageuse : elle est accompa- gnée d'une perte de substance assez considérable si on laisse la température s'élever trop haut. Si au contraire on ne chauffe pas assez, si la quantité d'eau ajoutée est trop considérable, il se forme une cer- taine quantité d'acide paraconique qu'on n'élimine que irès-difficilement. De plus, la réaction ne réussit bien ( 30) qu'avec l'acide chloré : l'acide brome résiste beaucoup mieux à l'action de l'eau. Il vaut mieux, pour la préparation de cet acide, l'ex- traire d'un de ses sels. Pour cela on fait bouillir l'acide pyrotartrique chloré en solution étendue avec un carbo- nate alcalin, jusqu'à ce que la liqueur soit neutre : on évapore la solution, et on la sursalure par l'acide chlorhy- drique; on élimine l'excès de ce dernier au bain marie, et on extrait l'acide itamalique par de l'éther exempt d'al- cool. Sans cette précaution la moindre trace d'acide chlor- hydrique éthériiîe l'acide en partie, et la substance refuse de cristalliser. Quand la majeure partie de l'éther a été éliminée par distillation , on fait cristalliser la substance sur l'acide sullurique. La réaction se passe d'après la for- mule. €5 H- Cl ^4 -+- 5K HO = €5 H6 K2 -O, -+- K C/ -+- 2H2-9-. La méthode à laquelle je donne la préférence consiste à décomposer Titamalale de calcium par l'acide oxalique. Pour préparer ce sel, on chauffe une solution étendue d'acide pyrotartrique chloré avec du carbonate de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus d'anhydride carbonique. A ce moment , la liqueur offre encore une légère réaction acide, qu'on fait disparaître par un peu d'eau de chaux. On évapore alors la liqueur. Si la concentration se fait lentement et à une douce chaleur, la solution devient syrupeuse; si, au contraire, l'ébullition est vive, on voit que le liquide se trouble et laisse déposer une poudre blanche insoluble dans l'eau bouillante. Cette poudre est l'itamalate de calcium. Dans tous les cas, il convient d'éva- porer la solution jusqu'à consistance syrupeuse, et d'y ajouter alors une grande quantité d'alcool. Celui-ci dissout ( 31 ) le chlorure de calcium formé et détermine la précipitation d'une masse gommeuse, qui constitue une modification soluhle de l'itamalate de chaux. Après la décantation de l'alcool saturé de chlorure, on chaulfe cette masse avec de nouvel alcool à la chaleur du bain-marie : on la voit alors se transformer en cette matière pulvérulente et insoluble dans l'eau, dont il a été question précédemment. Comme ce sel est très-dense et qu'il se prête très-bien au lavage par décantation, on peut le débarrasser aisément, par l'alcool bouillant, des dernières traces de chlorure : il ne reste plus alors qu'à le dessécher pour l'avoir tout à fait pur. Pour préparer ensuite l'acide itamalique, on délaie le sel de calcium dans dix fois son poids d'eau tiède; on y ajoute une partie de l'acide oxalique nécessaire à la préci- pitation. L'acide itamalique mis en liberté dissout alors le sel non encore décomposé, et l'on peut aisément recon- naître l'instant où une nouvelle goutte d'acide oxalique ne détermine plus de précipitation d'oxalate de calcium. Si les solutions sont suffisamment étendues, la liqueur acide ne contient pas de sel de calcium dissous; on n'a donc qu'à l'évaporer et à la faire cristalliser sur l'acide sulfurique. L'acide itamalique ainsi préparé se dépose d'une solu- tion syrupeusc à l'état de longues aiguilles blanches en- chevêtrées qui se prennent en masse quand on ne décanle pas les eaux mères. Il est extrêmement soluhle dans l'eau et attire l'humidité de l'air avec une rapidité telle, qu'il a fallu le peser dans une nacelle renfermée dans un tube , pour en faire l'analyse. 11 est inodore, sa saveur est agréablement acide. Il se dissout d'ailleurs dans l'alcool cl dans l'éther. 11 fond à 60°— 65° et se volatilise avec les vapeurs d'eau, et même quand on le chaulfe seul à 100°. il répand alors une légère odeur qui rappelle un peu celle ( 32 ) île la mélasse. Voici les résultats qu'il a donnés à l'analyse : 0,3505 gr. de substance ont donné 0,5690 gr. COâ et 0,1295 gr. H20. CALCULÉ. TROUVÉ 120 40,51 40,17 8 3,40 5,74 80 34,06 — Si Ton compare la formule de l'acide itamalique à celle de l'acide itaconique dont il dérive, on voit qu'il en diffère par les éléments de l'eau. 11 était donc probable qu'en chauffant l'acide itamalique, on lui enlèverait H2-9- pour le transformer en acide itaconique. Cette réaction a effecti- vement lieu : soumis à la distillation sèche l'acide itama- lique se décompose en eau et en acide itaconique, dont on voit des cristaux se déposer sur les parties froides de l'ap- pareil. Mais comme sous l'influence de la chaleur l'acide itaco- nique lui-même se décompose en eau et en anhydride citraconique, la majeure partie du produit distillé se com- pose de cette dernière substance, contenant d'ailleurs en solution une certaine quantité d'acide itaconique mécani- quement entraîné. Pour séparer les deux corps, je me suis fondé sur l'insolubilité de l'acide itaconique dans le chloroforme, tandis que l'anhydride citraconique y est très-soluble, et j'ai pu obtenir ainsi, d'un coté des cris- taux fusibles à 162° offrant la forme et le clivage caracté- ristiques de l'acide itaconique; de l'autre, un liquide huileux, bouillant à 212° et possédant l'odeur empyreu- malique de l'anhydride citraconique. Ce liquide, aban- donné à l'air humide, s'est transformé en une masse de ( 35 ) cristaux lamellaires, fusibles à 80° et clans lesquels j'ai retrouvé la forme de l'acide cilraconique. Ces propriétés physiques si saillantes ne laissaient aucun doute sur la nature des corps produits : j'ai donc cru pouvoir me dis- penser d'en faire l'analyse. La décomposition que je viens de mentionner est en tous points analogue à celle que l'acide malique ordinaire subit dans les mêmes circonstances. Il se dédouble en effet en eau et en acide fumarique : ce dernier se décom- pose ensuite en eau et en anhydride maléique (1). Or, l'analogie de propriétés entre l'anhydride maléique et l'an- hydride citraconique est manifeste : ces deux corps sont réellement homologues entre eux : quant à l'acide fuma- rique, il ressemble sous plusieurs rapports à l'acide itaconi- que, bien qu'à d'autres égards il semble se rapprocher plus de l'acide rnésaconique : à la rigueur on peut considérer ces deux corps comme homologues. Je suis donc porté à admettre les résultats de l'action de la chaleur sur l'acide itamalique comme une preuve de son homolegie avec l'acide malique ordinaire. (1) Il se présente ici une question fort intéressante : celle de savoir si la formation simultanée de l'acide itaconique et citraconique, de même que celle de l'acide fumarique et maléique, dans les réactions qui don- nent naissance à ces corps, est le résultat d'une métamorphose de l'un des produits dans l'autre, ou bien si les deux acides [tiennent naissance en même temps. La première hypothèse me paraît la plus admissible, eu égard à la grande facilité avec laquelle les substances qui nous occupent se métamorphosent les unes dans les autres. J'ai d'ailleurs tenté quelques expériences dans cette direction : elles m'ont appris qu'on peutrà volonté, transformer, par la simple application de la chaleur, l'un des trois acides en ses isomères : et ces résultats, que je publierai prochainement , me paraissent contenir des éléments pour la solution du problème que je viens d'énoncer. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 5 (34) L'acide ilamalique est un acide bibasique : il forme donc deux espèces de sels. Les sels neutres peuvent s'ob- tenir, soit directement, soit par double décomposition, pour ceux qui sont insolubles, soit enfin par la décompo- sition de l'acide itapyrotartrique monochloré ou brômé au moyen d'une base ou d'un carbonate, et élimination suc- cessive du chlorure ou du bromure formé simultanément. Quelle que soit la méthode employée , les sels que l'on ob- tient d'abord ont une tendance très-remarquable à se présenter à l'état gommeux, gélatineux ou poisseux et se prêtent médiocrement à l'examen. Mais quand on les fait bouillir pendant longtemps avec de l'eau, ils semblent perdre de l'eau de cristallisation et se présentent après à l'état cristallisé ou pulvérulent. Les divergences qui se produisent ainsi sont telles que pendant longtemps j'ai été induit en erreur, croyant avoir affaire à des substances totalement différentes. Voici les réactions les plus impor- tantes que produit l'acide itamalique : en solution neutre, il donne, avec les sels ferriques, un précipité gélatineux d'un brun presque rouge : avec les sels cuivriques, un pré- cipité bleu-verdâtre qui ne se forme qu'après un certain temps ou par l'ébullition de la liqueur : avec les sels d'ar- gent, un précipité gélatineux soluble dans l'eau bouillante, insoluble dans une solution d'azotate d'argent, et se dé- posant, après une ébullilion prolongée, à l'état d'une poudre cristalline : avec l'azotate de plomb (l'acétate ne convient pas) un précipité caillebotté qui devient poisseux et fu- sible par l'élévation de température, et qui refuse de se fondre encore après une ébullition prolongée. Les sels acides de l'acide itamalique peuvent s'obtenir par les méthodes générales : mais leur mode de formation le plus remarquable est sans contredit l'action de la cha- (55) Jour sur les paraconates dissous dans l'eau. Il y a alors addition de H2^ et la liqueur devient acide. M'€5H5^-4-t-H2«> = M'HCsHc-ô-5. Paraconate neutre. Itamalate acide. Les sels de calcium et d'argent semblent seuls se sous- traire à ce genre de transformation. L'acide italamique, comme l'acide malique ordinaire, est trialomique : sa basicité est inférieure à son atomicité et sa formule typique doit être ^ A dans laquelle A représente l'hydrogène remplaçable par des radicaux alcooliques, et M l'hydrogène remplaçable par des métaux. Les expériences de M. Kekulé ont dé- montré que le côlé alcoolique de ces substances est sus- ceptible d'éthérification, en ce sens que le groupe A-9- s'échange facilement contre des résidus balogéniques. J'ai voulu soumettre ma nouvelle substance à une réaction de ce genre, à l'effet d'établir sa vraie constitution. Je l'ai chauffée en vase clos avec de l'aride bromhydrique fumant, et j'ai obtenu des cristaux d'acide itapyrotartrique mono- bromé, fusible vers 134, et dont un dosage de brome a vérifié la composition. 0,2475 gr. de substance ont donné 0,2390 gr. Kg Br. CALCULÉ. TROUVÉ. Br 37,90 38,1 L'acide itapyrotartrique monobromé est donc l'éther bromhydrique de l'acide ilamalique et la formation de ce ( 36 ) dernier à l'aide du premier n'est qu'un simple phénomène de saponification de cet éther. Il y a encore ici une res- semblance frappante entre l'acide i ta I ami que et l'acide malique, lequel donne naissance dans les mêmes condi- tions à l'acide monobromosuccinique. ITAMALATES. Je ne me suis pas proposé de faire une étude complète des sels de l'acide itamalique.Des recherches exécutées en ce moment en mon laboratoire combleront prochaine- ment cette lacune. Je n'examinerai ici que les sels dont l'examen m'a servi à contrôler la composition de l'acide. Itamalate de sodium. — La meilleure manière de pré- parer ce sel consiste à faire bouillir l'acide ilapyrotartrique monobromé avec du carbonate de sodium jusqu'à neutrali- sation parfaite. La liqueur fortement concentrée est préci- pitée par un grand excès d'alcool fort qui dissout le bro- mure de sodium et sépare l'itamalale à l'état d'un sirop épais adhérant fortement au verre. On le lave à diverses reprises avec de l'alcool absolu pour éliminer les dernières traces de bromure; on le dissoul dans l'eau , et ou le déco- lore par le noir animal , ce qui n'est jamais nécessaire quand l'acide pyrotartrique brome employé est bien pur. Si l'on soumet le sirop restant à l'évaporation dans le vide ou au bain marie, il se dessèche en une masse gom- meuse : si, au contraire, on le fait bouillir pendant quelque temps avec de l'eau, et si on l'évaporé ensuite au bain marie jusqu'à consistance syrupeuse, la substance se prend en une masse de longues aiguilles extrêmement fines, et qui forment avec les eaux mères qu'elles empri- sonnent une véritable pâle. Convenablement exprimés et desséchés dans le vide, ils CALCULÉ. TROUVÉ - — - *». -v— »— ~ . — -»^- ^_- G5 60 — — H6 6 — — Na2 46 25,93 -23,90 o5 80 — — ( 37) semblent s'effleurir cl se transforment en une masse blanche et friable, extrêmement déliquescente. La substance desséchée à 120 degrés donna à l'analyse les résultats suivants : 0,6490 gr. de substance ont donné 0,5090 de suli'ale de sodium. 0,2390 gr. — — 0,1790 — 24,21 Itamalate d' 'ammonium. — Quand on sature d'une ma- nière partielle ou totale l'acide itamalique par l'ammo- niaque et qu'on concentre la liqueur sur de l'acide suliu- rique, une partie de l'ammoniaque se dégage, et il reste une masse fibro radiée de cristaux légèrement colorés, très-solubles dans l'eau, solubles dans l'alcool, insolubles dans l'éther. Cette substance est l'itamalale d'ammonium suracide €nj H 7 NU; -9-s -h €nj H8 -85. Elle se dépose de sa solu- tion dans l'akool bouillant sous forme de petites lames hexagonales semblables à celles du chlorure de baryum. Voici les résultats obtenus à l'analyse. 0,2603 gr. de substance donnèrent 0,5700 gr. £0\, et 0,1435 gr. H.,4>. 0,2890 gr. — 0,2180 gr. de chloroplatinate d'am- monium, laissant 0,0965 gr. de platine. 0,4000 gr. de substance donnèrent 0,3100 gr. de chloroplatinate d'am- monium, laissant 0,1375 gr. de platine. 4,85 CALCULE. TROUVÉ. £,0 38,33 38,7 — Hl9 6,07 6,1 N 4,47 — 4,85 43,0 31,11 — — ( 58 ) Ifamalate de calcium. — La préparation de ce sel a été indiquée plus haut. L'alcool le précipite de sa solution aqueuse à l'état d'un précipité gélatineux qui absorbe l'hu- midité de l'air et se transforme sur le fdlre en une masse transparente et gommeuse, non déliquescente. Ses pro- priétés ne m'ont pas engagé à en entreprendre l'examen. Quand on chauffe au bain marie ou à l'ébullition la so- lution du sel précédent, elle se trouble et dépose une poudre blanche, crayeuse, peu soluble à froid et moins soluble encore à chaud. Ce sel est analogue à celui que forme dans les mêmes circonstances l'acide malique ordi- naire. Conservé longtemps dans l'eau froide, il finit par s'y dissoudre en se retransformant en sa modification gommeuse, ce qu'on peut vérifier en précipitant la liqueur par l'alcool, et en desséchant à l'air le précipité gélatineux qui se forme. Semblable en ceci à son homologue inférieur, le malate de calcium grenu contient une molécule d'eau qui ne se dégage qu'à 160 degrés. Voici les résultats analytiques obtenus. 0,1 825 gr. de subst. sèche donnèrent 0,1330 gr. £a &-G> 0,3513 gr. — — 0/2555 gr. €a S-0> - 0,41 10 gr. €-e-2 et 0,1085 gr. H2G-. 3,4 -21,43 21,36 — Les dosages suivants conduisent à la formule €-5 H6 Ca-O^ H2-0 pour le sel non desséché. 0,2000 gr. de substance perdirent à 160° 0,0173 gr. H20. 1,5490 gr. — — 0,1450 gr. H20. 0,5305 gr. — — CALCULÉ. £5 60 32,25 H« 6 5,22 €-a 40 21,50 ^s 80 43,03 ( 39 ) Ce qui donne respectivement 8,75 et 9,50 °/0 d'eau. Le calcul exige 8,99 °/0. Je n'ai pas réussi à transformer l'itamalate neutre de calcium en sel acide par l'acide azotique étendu. Évaporée dans le vide, la substance se prenait en une masse gom- meuse. Pour extraire le sel qui aurait pu s'y trouver, j'ai précipité la solution par l'alcool, qui dissolvait en même temps l'azotate formé. J'ai obtenu de celte manière un pré- cipité gélatineux qui , redissous et évaporé , laissa déposer de petits cristaux durs et brillants , dans lesquels j'ai cru reconnaître des formes cubiques et notamment des dodé- caèdres pentagonaux. Ce sel est l'itamalate neutre avec trois molécules d'eau de cristallisation, qu'il ne perd complète- ment qu'à 160 degrés, mais dont deux peuvent se perdre par l'ébullition prolongée avec l'eau : il se forme alors le sel grenu. 0,7203 gr. de substance perdirent à 1(30" 0,159a gr. HtO. 0,8050 gr. - - 0,1800 gr.HaO. 0,0100 gr. — desséchée à 100° donnèrent 0,010 gr. Ca M>« Ce qui correspond à 21,9 et 22,5 °/0 d'eau, la formule G-6 HG Cr-9-5 h- 3H2-0- en exige 22,5. Le dosage de calcium correspond à 21,18 °/0, la formule du sel sec en exige 21 ,5. Uamalate de plomb. — Ce sel se prépare par double dé- composition, mais, suivant les circonstances qui accom- pagnent sa préparation, ses propriétés sont sujettes à va- rier. Si, dans une solution neutre et froide (l'itamalate de sodium, par exemple, on verse une solution également neutre d'azotate de plomb, on obtient un précipité caille- hotte solublc dans un excès de sel de plomb, et jouissant de la propriété de se fondre sous l'eau en une masse poisseuse semblable au malate de plomb ordinaire. 11 s'en distingue en ce que, bouilli avec de l'eau pendant quel- ( 40 ) que temps, il perd la propriété de fondre de nouveau. Il est très-peu soluble dans l'eau bouillante. H parait, à l'état non Tondu, contenir une certaine quantité d'eau de cristallisation qu'il doit perdre très-faci- lement; du moins je n'ai pu obtenir de dosages concor- dants pour ce point. Fondu, il est anhydre. 0,4ô95 gr. de substance donnèrent 0,5755 gr. Pb 4v0-4 0,2784 gr. — — 0,2361 gr. Pb SOt. 0,1480 gr. — — 0,2775 gr. € 02 et 0,0663 gr. H20. TROUVÉ. — - 16,90 - — 1,68 58,6 58,1 — Si, à la dissolution d'itamalate de sodium, on ajoute de l'acétate de plomb, on n'obtient pas de précipité immé- diatement, à moins qu'on n'ajoute à la liqueur une trace d'ammoniaque, auquel cas il se précipite le sel qui vient d'être décrit. Mais si on porte le mélange à l'ébullition pendant quelque temps, il se dépose, surtout par l'agita- tion et le refroidissement, une poudre blanche, cristalline, qui a une tendance à adhérer au verre, et qui est infusible sous l'eau bouillante. Ce sel est anhydre. Voici les résul- tats qu'il a donnés à l'analyse : 0,3470 gr. de substance ont donné 0,2990 gr. de sulfate de plomb. 0,6335 gr. — — 0,3990 gr. €-G-2 et 0,0970 ^r. H^O. CALCULÉ. . *^~— £5 60 16,99 H6 6 1,69 P6 207 58,64 Os 80 — CALCULÉ. TROUVÉ. Cs 60 16,99 — 17,0 H, 6 1,69 - 1,7 Vb 2(17 58,61 58,9 - 0- 80 — — — (il ) Itamalate d'argent. — Ce sel, préparé par double décom- position ou par saturation de l'acide à l'aide de l'oxyde d'argent, parait exister aussi sous deux modifications. Préparé à froid, il se présente sous forme d'un précipité gélatineux, soluble dans l'eau bouillante, et s'en dépo- sant à l'état gélatineux si l'ébullition n'a pas été prolongée. 11 est insoluble dans une solution contenant un excès d'azotate d'argent. Il est éminemment altérable par la lumière, et se dessèche en une masse cornée. Il parait contenir une molécule d'eau de cristallisation. 0,2481 gr. de substance donnèrent 0,1 423 gr. d'argent métallique. Ce qui correspond à 56,75 0/o A .7. la formule G-; HG A#2 -B- h- H20 exige 56,8. Le sel qui se dépose d'une solution étendue bouillie pendant longtemps est beaucoup plus stable; il revêt la forme d'un précipité cristallin, et, par l'évaporation lente de sa solution, il peut se présenter à l'état de cristaux d'une certaine dimension. La lumière le brunit légère- ment. 0,1530 gr. de substance donnèrent 0,0905 d'argent. 0,3130 gr. — — 0,1030 — Xg 59,67 59,30 59,43 Itamalate de cuivre. — L'hydrate de cuivre ne se dissout pas à froid dans l'acide itamalique. Si l'on effectue la sa- turation à chaud, il se précipite un sel d'un bleu pâle, qui est un sel basique de la formule 2 G^ HG Gt* -05 -f- Cti O. 0,1820 gr. de substance donnèrent 0,0910 CuO. Ce qui correspond à 39,0°/oCw. La formule exige 59, t. Quand on mélange une solution d'ilamalale de sodium ( 42 ) avec une solution de .sulfate de cuivre, ii ne se forme pas de précipité immédiat, mais seulement au bout de quel- ques minutes. Si on porte la liqueur à l'ébullilion, il se dépose par le refroidissement un dépôt cristallin ayant une nuance bleu verdàtre très-riche et rappelant celle de l'acé- tate de cuivre. Ce sel est l'itamalate neutre de cuivre. Il est anhydre. 0,3760 gr. de substance donnèrent 0,1-490 CuO. Ce qui correspond à 50,2°/0 Cm. La formule Cî-g HG Cu-B-g exige 50,2 °/0 Cm. Itamalale d'éthyle. — La solution alcoolique d'acide ita- malique s'éthérifie très-facilement sous l'influence des acides minéraux. Je me suis servi d'un courant d'acide chlorydrique ; l'opération terminée, l'éther a été précipité par l'eau de sa solution dans l'alcool. C'est un liquide inco- lore, d'une odeur agréable et poivrée, rappelant celle de l'éther itaconique : sa saveur est amère. Il parait se com- biner au chlorure de calcium : il faut donc le dessécher sur le carbonate de potassium. La distillation semble le décomposer : au moins n'a-t-il pas de point d'ébullition fixe et se charbonne-t-il en grande partie. Sa purification est difficile : aussi son analyse n'a-t-elle pas donné de ré- sultats fort satisfaisants; je me dispenserai donc de les communiquer. ACIDE PARACOjNIQUE. Cet acide se forme par l'action de Feau chaude sur l'acide itamonochloro-pyrotartrique. Pour le préparer, on peut chauffer les deux corps en vases clos à 1 10 degrés pendant quelques heures, et chasser l'acide chlorhvdrique formé au bain marie. La solution restante est neutralisée par le carbonate de ( 45 ) calcium et additionnée de beaucoup d'alcool. Il se précipite ainsi de l'itamalate, et cela en quantité d'autant plus con- sidérable que la température a été plus élevée. (Aussi est-il préférable de faire bouillir simplement l'acide pyro- tartrique chloré avec de l'eau dans une capsule pendant 48 heures.) La solution alcoolique contient le paraconate qui se précipite par l'addition d'éther à l'état de fines ai- guilles cristallines, très-solubles dans l'eau, et qu'on n'a qu'à décomposer par l'acide oxalique pour en isoler l'acide. On peut encore préparer l'acide paraconique par l'ac- tion de l'oxyde ou mieux du carbonate d'argent sur l'acide itapyrotartrique chloré, en opérant à la température de l'ébullition. On filtre la liqueur bouillante : et on obtient par le refroidissement le paraconate d'argent en petits cristaux durs et brillants qui ont une grande tendance à se grouper en croix. Si l'on a employé l'oxyde d'argent, il se dépose en même temps un peu d'ilamalate. La formule suivante exprime la réaction. €5 H7 Cl -G-4 -4- Ag» O = kg Cl -\- H,0 -4- G5 H5 A^ (>«. On n'a plus qu'à décomposer ce sel par l'hydrogène sul- furé pour obtenir l'acide libre. Cette méthode est de beau- coup la meilleure. Je me suis assuré que le sel d'argent et le sel de cal- cium précédemment décrits appartenaient bien au même acide, en les transformant l'un dans l'autre, ce qui, dans les deux cas, a donné des produits identiques. L'acide paraconique se présente à l'état d'une masse cristalline assez semblable à celle de l'acide ilamalique. Comme lui il est très-soluble dans l'eau et dans l'alcool, mais il se dissout difficilement dans Péther. Il fond vers 70". ( 44 ) Voici les résultats qu'il a donnés à l'analyse. 0,-2105 gr. subst. donnèrent 0,1050 gr. €-0-2 el 0,1060 gr. H20- CALCULÉ. TROUVÉ. €s 00 46,15 45,8 He 6 4,61 4,8 04 64 49,-25 Soumis à la distillation sèche l'acide paraconique se transforme en anhydride citraconique, que j'ai reconnu à son point d'ébullition et à sa propriété de se transformer en acide citraconique aisément reconnaissant. L'acide bromhydrique le transforme en acide itapyrotarlrique mo- nobromé fusible à 155. Les sels de l'acide paraconique offrent une tendance remarquable à se transformer en itamalates. Ces derniers se forment toutes les fois qu'on neutralise l'acide paraco- nique par les bases, comme j'ai pu m'en assurer maintes fois en transformant les sels ainsi obtenus en itama- late d'argent ou de plomb, dont les propriétés sont carac- téristiques. Pour obtenir les paraconates, on doit décom- poser le sel d'argent à froid par un chlorure, et encore arrive-t-il bien souvent que le sel ainsi obtenu ne soit pas un paraconate, mais bien un itamalate acide, car on a, par addition d'une molécule d'eau : £5 H5 \g 4>4 -t- K Cl -t- H^O- = kg Cl -t- €5 H7 K^-5. Ce cas se présente surtout pour le sel de potassium et d'ammonium. Il suit de là que si l'on neutralise l'acide paraconique par une base, et si l'on y ajoute ensuite du nitrate d'argent, l'on obtiendra un précipité gélatineux Ce qui correspond à 10,8 et 10,0 % H2 -0-. La formule Ca" (€* fi; -e-4)2 h- 2H2 -fr en exige 10,8. 0,2555 gr. de substance desséchée à 120° donnèrent 0,1060 gr. €y<-S-Q-4. 0,5920 gr. — 0,1770 gr.€aS-0> 0,4615 gr. - 0,2064 gr. €a , S ~0-4. CALCULÉ. TROUVÉ. Ca. . . . 15,42 15,55 15,28 15,15. Paraconate d'argent. — Ce sel peut s'obtenir soit par l'action du carbonate d'argent sur l'acide itapyrotartrique chloré ou brome, soit par double décomposition entre le paraconate de calcium et l'azotate d'argent. Il est peu so- luble dans l'eau froide, assez soluble dans l'eau bouillante (47) et se dépose de sa solution en petits cristaux groupés en croix ou en étoiles. II est neutre au papier. Bouilli avec l'oxyde d'argent, il se transforme en i ta- malate. J'ai fait un grand nombre d'analyses de ce corps, dont la purification facile se prêtait très-bien au contrôle de la formation et de la composition de l'acide paraconique et de ses sels. 0,2210 gp. de subst donnèrent 0,1355 gr. kg Cl. 0,2495 gr. €-9-2 et 0,0518 gr. H2^- — 0,5060 gr. €-0-2 et 0,0650 gr. H2-0-. 0,H24gr.AgrC/. — 0,0997 gr. kg. - — 0,2054 gr. kg Cl. — 0,5901 gr. €-9-â et 0,0925 gr. H.O. — 0,1 195 gp. kg ., 0,2405 gr. G-Oâ et 0,0588 gp. H2-0-. IX. . 0,41 71 gr. 0,5869 gr. €-£►-, el 0,900 gr. H2(>. II . . 0,2660 gr III. . 0,0510 gr. IV. . 0,1874 gp. V . , , 0,2214 gp. VI. 0,5595 gr. VII . 0,4586 gp. VIII. 0,261 8 gr. €5 60 25,77 — 25,59 25,21 — — — 25,42 25,04 25,5 H5 5 2,10 - 2,12 2,18 — - - 2,24 2,41 2,4 kg 108 45,50 45,4 — — 45,17 45,2 42,5 — 45,5 — *>4 64 — - - - _____ ( 48 ) Recherches sur quelques dérivés de V acide cinnamique; par le Dr Charles Glaser, préparateur de chimie à l'Uni- versité de Gand. (DEUXIÈME PARTIE.) Dans une communication adressée à l'Académie , il y a quelque temps, j'ai exposé les vues théoriques qui m'ont déterminé à entreprendre des recherches sur quelques dérivés de l'acide cinnamique. J'ai établi que le produit d'addition du brome à l'acide cinnamique, l'acide phényl- bibromopropioniquc, en perdant de l'acide bromhydrique, donne naissance à deux acides phénylmonobromacryliques isomères. J'ai montré que le brome en agissant sur l'acide hydrocinnamique donne, suivant les conditions de l'expé- rience, tantôt de l'acide phénylpropionique monobromé, tantôt de l'acide phénylpropionique bibromé, tantôt de l'acide cinnamique. J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie les résultats nouveaux auxquels je suis parvenu en conti- nuant mes recherches; on verra que ces résultats consti- tuent une confirmation nouvelle de l'hypothèse que j'ai émise dans mon premier travail, à savoir qu'il y a deux affinités libres dans l'acide cinnamique. Ces faits peuvent se résumer de la façon suivante. De même que l'hydrogène et le brome peuvent s'ajouter à l'acide cinnamique, j'ai pu combiner les acides hypochloreux et hypobromeux au même corps et obtenir des acides phényllactiques substi- tués; en remplaçant, dans ces nouveaux dérivés, le chlore ( 49 } et le brome par l'hydrogène, on les transforme en un même acide normal, l'acide phényllaclique. Les acides phényllac- tiques substilués, en perdant de l'acide chlorydrique ou bromhydrique, donnent Yacide phénylpyruvique. Enfin, dans ces acides renfermant le greupe hydroxyle, j'ai réussi à remplacer ce groupement par les corps halogènes, en les soumettant à l'aciion des hydracides; l'acide phényllac- lique donne ainsi naissance aux acides phénykhloropropiù- nique, phénijlbromopropionique et phényliodopropionique; la même réaction appliquée aux acides phényllactiques substitués engendre les acides p/tényfbichloropropioniqne, phénylbibromopropion (que et phênylchlorobromopropio- nique. Voici les formules des corps ainsi préparés ; G6 H5 . GH2 . G = . G-9-gH = Acide phénylacrylique (cinnamique). £fiH5 .GH2 GHOCI . G (>2 H = /(/. phénylchlorolac tique. &6»5 • GH2 . GHO Br . G^2 II = /(/. p/téiiylbromolaclique. €e Hs .GH2 .GCI2 . G^2 H = Id. phènylbichloroproprionique. €6 HS .GH2 . GBi 2 . G4K II = Id. phênylbibromopropionique. €6 H5 . GH2 .GCIBr . (M>2 H = Id. phénylchlorobromoproprioniquc. C«H« .GH2 . GH-G-H . G (K II = Id. phényllactique. ^6^5 GH2 . GHC1 . G^3 H = Id. phénylchloropropionique. ^H5 GH2 . GHBr . G^>2 H = Id. phénijlbromopropionique. £«H, GH~ . GUI .G02H = il. phényliodopropionique. GtH5 (Al, . €0 .G(KII = il. phénylpyruvique. ï. Acide phénylchl ORO LACTIQUE €-o HM Cl -6K Il y a quelque temps M. Carius (1) a trouvé, que quelques combinaisons organiques désignées par l'expression non saturées peuvent se combiner directement avec les élé- (I) Carius, Ann. Chem. und Pharm , t. CAXIV, p. 26:>. 2me SÉRIE, TOME XXIV. ( so ) raents de l'acide hypocbloreux. Des raisons que je déve- lopperai plus tard me faisaient considérer comme très-im- portante une addition de cette combinaison à l'acide cinnamique. Conformément aux observations que faisait M. Wilm (1) pour l'acide itaconique, j'ai trouvé que l'acide cinnamique libre se combine très-difficilement avec l'acide hypocbloreux; mais j'ai obtenu de meilleurs résultats en ajoutant à une solution de cinnamate de soude une solu- tion étendue d'acide hypocbloreux. La préparation de cette dernière solution est toujours un travail pénible, et, comme il me fallait une quantité assez considérable de ce nouveau produit d'addition que je désigne sous le nom d'acide phénychlorolactique , j'ai cherché un moyen de pré- paration plus commode. Après plusieurs tentatives, j'ai trouvé la méthode suivante, qui consiste, en principe, à engendrer l'acide hypocbloreux au sein du liquide, conte- nant en solution le cinnamate. C'est l'action du chlore sur une solution de cinnamate et de carbonate de soude. L'équation suivante exprime cette nouvelle réaction , qui sera applicable à tous les acides à lacunes. 2v€9H7-e-2.Na)-t-Ge-sNa2+Cl4H Ha-0 =2 yG9HsCl-e-3Na)+2NaCI+ C-Oa. Voici les détails de la préparation de l'acide phénylchlo- rolactique. Dans une solution de 84 grammes de carbonate sodique cristallisé, on dissout 70 grammes d'acide cinna- mique; le liquide est placé dans un grand flacon de Woulff entouré déglace et mis à l'abri de la lumière; aussitôt que la température de la solution s'est abaissée à o ou 4", on fait arriver un courant modéré de chlore. Quand l'absorp- (1) Wilm, Amt. ('hem. und Pharm., I. GXLI, p. 28. ( Si ) lion de cet élément se fait plus difficilement, on prend de temps en temps, à l'aide d'une tige en verre, de petites quantités de la solution, qu'on porte sur des bandes de tournesol violet; dès que la solution commence à devenir acide et fortement décolorante on cesse l'opération et on ajoute immédiatement au liquide un excès d'acide sulfu- reux pour détruire toute trace d'acide hypochloreux et de chlore en excès. Le liquide a alors un aspect laiteux, causé par la formation d'une huile, qui est probablement un slyrol chloré; au bout de quelques minutes on ajoute à peu près 150 centimètres cubes d'acide chlorhydrique; il se précipite quelques flocons d'acide cinnamique, échappé à la réaction, et on laisse reposer ce mélange un jour. On filtre le liquide aqueux, séparé de l'huile par décantation; on concentre la solution par une vive ébullition jusqu'aux deux tiers de son volume, on se débarrasse ainsi des dernières 1 races de celte huile. L'acide phénylchlorolactique, qui serait décomposé par de l'eau bouillante pure, n'est presque pas altéré par ce traitement dans un liquide contenant un grand excès d'acide chlorhydrique. Le liquide refroidi est soumis à une filtration qui enlève une faible quantité de matière résineuse; on a alors une liqueur limpide, faible- ment colorée en jaune, et qui par une agitation réitérée avec de faibles quantités d'éther privé d'alcool abandonne à ce dissolvant l'acide qu'elle renferme. L'évaporation spon- tanée de cette solution éthérée laisse une matière cristal- line, l'acide phénylchlorolactiqne presque pur. Cinq opé- rations effectuées sur 550 grammes d'acide cinnamique m'ont fourni 220 grammes de ce produit d'addition. L'acide phénylchlorolactique ainsi préparé est très-so- luble dans l'eau froide, excessivement soluble dans l'eau chaude et se mélange presque en toutes proportions avec ( 32 ) l'eau bouillante. Il cristallise d'une solution aqueuse, pré- paré à chaud en paillettes très-minces à six pans. Ces cris- taux contiennent de l'eau de cristallisation qu'ils perdent déjà à la température ordinaire, quand on les laisse sous une cloche avec de l'acide sulfurique. Cet acide, contenant de l'eau, fond déjà à 70-80". Pour purifier complètement l'acide qui se déposait d'une solution aqueuse, je l'ai sou- mis à une nouvelle cristallisation dans le chloroforme. Ce liquide, saturé à chaud, laisse déposer par le refroidisse- ment l'acide phénylchlorolactique en prismes bien définis. Les cristaux d'acide pur ne contenant pas d'eau de cristal- lisation fondent à 104°. L'analyse de celte combinaison m'a donné les chiffres suivants : J. 0/2622 gi\ de substance m'ont donné 0,1819 Ag Cl et 0,0015 Ag (1). 11.0,2441 kl. id. 0,4693 Ag CI et 0,0019 Ag. III. 0,2935 id. id. 0,2024 Ag CI et 0,0028 Ag. IV. 0,2965 id. id. 0,5822 €4>2 et 0,125 i H,0. V. 11.20." J id. id. 0,4007 €<>2 et 0,0864 11,-0-. D'où CALCULÉ ! trouvé : ,. II. III. IV. V. •v__— — -~ c9 = 108 53,86 — — — 55,58 55 75 H» = i) 4,49 — — - 4,69 .{,71 Cl = 55,5 17,71 17,56 1 7,40 1 7,39 — — 0- — 48 200,5 23,94 100,00 (1) Tous les dosages de chlore et de brome ont été exécutés d'après la mélbode de M. Carius. Grâce à l'obligeance de M. Donny, j'ai eu l'occasion d'exécuter les combustions dans le fourneau à gaz, qu'il a décrit dans les Bulletins de l'Académie. J'ai trouve son système de chauffage préférable a tous |,.s autres systèmes connus. ( 33 ) L'acide cristallisé d'une solution aqueuse a la composi- tion £9 H9 Cl -0-3 -h IL2-0; cette formule se déduit des chiffres suivants : 5,6594 gr. de substance séchée à l'air perdent 0,1710 gr. d'eau pur des- siccation pendant douze heures à 80° dans un courant d'air sec. Ce qui correspond à 8,32 H.,-0 ° 0. La formule G9H9 Cl -0-s + H2-e- exige 8,23H2-0%,. L'acide phénvlchlorolactique subit facilement sous l'in- fluence des différents réactifs des décompositions dont quelques-unes seront mentionnées dans la suite de ce tra- vail. À cause de cette grande altérabilité, je n'ai réussi à préparer que le sel d'argent. On l'obtient en ajoutant à une solution aqueuse ou mieux alcoolique de l'acide une solu- tion de nitrate d'argent. Il se forme un précipité blanc et cristallin, qui augmente rapidement si on neutralise par une solution étendue d'ammoniaque l'acide nitrique libre qui se forme. Il importe cependant que la liqueur ne de- vienne pas basique parce qu'il se formerait immédiatement du chlorure d'argent. Le phènylchlorolaclate d'argent G9 II8 Cl -0-3. Ag ainsi obtenu forme un précipité blanc, constitué par de petits prismes microscopiques. Desséché à l'abri de la lumière cl soumis à l'analyse, il m'a donné les résultats suivants : I. . . 0,2582 gr. de matière ont donné 0,0902 Ag (1) ou 31,93 » „ Ag. II. . . 0,2520 id. id. 0,0882 A g ou 31,95 "/„ Ag. La formule £9 H8 Cl -0-5 . Ag exige 55,11 °/„ Ag. (1) Le sel d'argent chauffé à 100° se décompose; au rouge, il hisse un résidu de chlorure d'argent el d'argenl métallique. En chauffant dans un courant d'hvdrogèue, ou transforme le chlorure en métal. CM) \{m — Acide phénylbromolagtique €-9 H9 Br 05. Si Ton fait passera travers une solution étendue et froide do cinnamate et de carbonate de soude des vapeurs de brome entraînées par un courant d'air, il se forme une faible quantité d'acide phénylbromolactique, d'après l'équa- tion suivante : ^(GuH7^2Na)H-€^5Na2^4Br+H2^=-2(€aH8Bi^3Na)-+-2NaBi-+-€-e-2. En même temps il se forme une quantité considérable d'un produit huileux qui semble être identique avec le styrolmonobromé, dont je vais parler, ainsi que de ma- tières résineuses. Il semble que le phénylbromolaclate de soude est facilement décomposé par l'élément qui l'a en- gendré. Heureusement, j'ai trouvé une autre manière de prépa- rer cette combinaison qui permet d'en obtenir aisément de plus grandes quantités, et facilite l'étude de ses pro- priétés intéressantes. On se rappelle que M. Schmidt (1) a déjà observé que le produit d'addition d'une molécule de brome à l'acide cinnamique se décompose dans l'eau bouillante en donnant un nouvel acide. M. Erlenmeyer (2) a confirmé ces obser- vations en démontrant que l'acide phénylbibromopropio- nique subit sous l'influence de l'eau deux décompositions : une partie, la plus faible, donne un hydrocarbure brome, le monobromostyroJ, de l'acide bromhydrique et de l'acide carbonique, tandis que la partie la plus considérable (1) Sclmiklt, .1////. Chem. und Pliarm., CXXVII, p. 310. (v2) Erlenmeyer, Zeitschrift filr Chemie, 1864, p. 543. ( 53 ) échange un atome de brome contre le groupe tH> et forme un nouvel acide G9 H9 Br -0> Pour préparer l'acide phén) ibromolactique d'après celte réaction , je me suis servi de la méthode suivante : On chauffe dans un ballon mis en communication avec un réfrigérant 150 grammes du produit brut de l'addition du brome à l'acide cinnamique, délayés dans de l'eau. Le liquide bouillant est traversé par un courant de vapeurs d'eau, qui entraînent le mono bromosty roi. Au bout d'une heure la décomposition est finie; la solution aqueuse et chaude est séparée par décantation d'une huile lourde qui se dépose rapidement. Par le refroidissement il se forme, dans le liquide aqueux d'abord des gouttelettes d'huile et plus tard de petites paillettes. A ce moment, on décante de nouveau dans un autre vase, où il se forme de pelils cristaux d'acide phén y Ibromolactique pur. L'acide huileux est un mélange d'acide cinnamique, de substances rési- neuses et d'acide phén) Ibromolactique. On peut en extraire ce dernier acide en agitant ces parties huileuses avec de l'eau chaude, qui dissout cette nouvelle combinaison très- facilement. La solution ainsi obtenue dépose d'abord quel- ques flocons d'acide cinnamique, puis des paillettes minces d'acide brome. Les eaux mères renferment une grande quantité d'acide très-pur, qu'on extrait très-facilement à l'aide de l'éther privé d'alcool. Comme son analogue, l'acide phénvlchlorolaclique, l'acide phén\ Ibromolactique est très-so lubie dans l'eau chaude d'où il cristallise par refroidissement en paillettes à six pans, semblables à celle du premier acide. Il est très- solublc dans l'éther et dans l'alcool ; par l'évaporation de sa solution éthérée il cristallise en groupes composés de petits prismes irrégulièrement croisés. Le meilleur dissolvant donnant par l'évaporation les plus beaux cristaux est le (36 ) chloroforme. Une solution dans ce réactif préparée à chaud dépose par le refroidissement el par 1 evaporation de beaux prismes de cet acide. V acide phénylbromolactique fond à 125° L'acide ob- tenu par cristallisation dans l'eau, contenant de l'eau de cristallisation, fond à quelques degrés au-dessous de cette température. Les analyses de l'acide phénylmonobromolactiquc m'ont donné les chiffres suivants : I. . 0,2 1-2:2 gr. de substance ont donné 0,3468 €-0-, et 0,0740 H2-0. JJ. . 0,2204 id. id. 0,3598 €^-2 et 0,0768 H2~9-. III. • 0,2190 id. id. 0,1645 Ag Br et 0,0009 Ag. IV. . 0,2328 id. di. 0,1720 Ag Br et 0,0024 Ag. de ces résultats on déduit : trouvé : calculé : i. ii. iii. iv. C9 = 108 44,07 44,53 44,51 - H9 = 9 3,67 3,87 3,87 — Br = 80 32,72 — — 32,26 32,2i -0-- = 48 19,54 — — - — 245 100,00 L'acide employé pour l'analyse était desséché à 100°; je conclus de mes dosages, qui m'ont donné un peu trop de carbone et trop peu de brome, que l'acide avait perdu par ce traitement un peu d'acide bromhydrique. L'acide obtenu par cristallisation dans de l'eau corres- pond à la formule (€-9 H9 Br -9-3) -+- H2 ^>. I. 2,0142 gr. de substance desséchée à l'air ont perdu après dix jours sous une cloche avec chlorure de calcium . 0,0802 gr. 3,98 °/„ H^O-. II. 1,9704 gr. de substance chauffée à 100° dans un courant d'air sec perdent 0,0772 gr. 3,92 % H., i) . La formule €9 H9 Br -9-8 -f- */, H^O- exige 5,55%. (87) L'acide phénylbromolaeiique, engendré par la même réaction que l'acide analogue chloré, lui ressemble beau- coup, non-seulement par son aspect extérieur, mais aussi par ses propriétés chimiques; ses sels sont aussi très-insta- bles et je n'ai réussi à préparer que le sel d'argent. Le phènylbromolaclate d'argent G9 H8 Br -0> Ag s'ob- tient de la même façon que le phénylchlorolactate d'ar- gent. On dissout l'acide brome dans l'alcool et, après avoir ajouté du nitrate d'argent, on précipite le sel formé par de l'ammoniaque étendue. Il faut éviter le moindre excès de cette base, parce qu'il se formerait instantanément du bro- mure d'argent. Le sel d'argent se dépose ainsi en aiguilles aplaties très-caractéristiques. Voici les résultats de l'analyse de ce sel : I. . 0/258-2 gr. de substance ont donné . . 0,0962 Ag 34,95 %Ag. II. . 0,2520 id. id. . . 0,0802 Ag 54,95 °/„ Ag. La formule €-9 B8Br-9-sAg exige 5S,U°/0Ag. Ce sel d'argent est très-instable; il est décomposé par la lumière et même par une douce chaleur. III. — Constitution et décomposition des acides PRÉCÉDENTS. Si on admet pour la constitution de l'acide cinnamique la formule, que j'ai proposée dans la première partie de ce travail (1), la constitution de deux acides que je viens de décrire et qui se forment par l'addition de l'acide h\ po- il) Bulletins de l'Jcadémie, î1"1' série, tome XXII . n" 12, 1800 ( 38) chloreux et hypobromeux sera exprimée par les formules suivantes : <:„n &6HS &6HS i i i CH, €H2 €H2 I ! I c - ci Cl C Br I I I G{f2H €^2H €€h,H .l(V(/e phénylacryliqw. Acide phénylchlorolactique. Âcidephénylbromolaclique. J'ai déjà indiqué par les noms de ces acides l'analogie qui existe entre eux et l'acide lactique dans lequel un atome d'hydrogène est remplacé par le groupement €-G H;i et un second atome par l'élément halogène. Ce sont des acides hialomiques monohasiques et leur constitution est exprimée par les formules typiques que voici : H | -o- H i & H ! o C3 H4 O- G6 If5 . G. H., Cl -G- €-6 HB C3 H> Br O Il | ■«• H i & Hj^ .Int/e ludique. Acide phénylchlorolactique. Acide pkénylbromolactique. Or, on se rappelle que M. Kekulé (1) a démontré dans ses recherches classiques que le groupe H -9- (hydroxyle), qui imprime à l'acide un caractère alcoolique, conserve la propriété qu'il a dans les alcools de s'échanger contre le brome en formant de l'eau, si on l'attaque par l'acide brom- hydrique. Cette belle réaction a été spécialement em- ployée à transformer l'acide lactique en acide bromopro- piouique. J'ai essayé la même réaction pour les acides que je viens de décrire, d'une part pour en démontrer le (1) Kekulé, Ann. Chem. und Pharm. CXXXf, il. ( 39 ) caractère biatomiqué et d'autre part pour confirmer des vues théoriques qui seront développées plus lard. J'ai été frappé de la facilite avec laquelle se fait celte décomposition non-seulement par l'acide chlorhydriquc, mais aussi par des hydracides du brome et de l'iode. J'ai réussi ainsi à préparer les acides suivants : €6H5.€5H3CI2

H3Cl.Br~G-.2 . . . Id. phénykMorobromopropionique. acides dont je vais donner maintenant la description. J . Acide phénylbichloropropioniqueQg H8 d2-6-.>. — La poudre fine qu'on obtient en faisant cristalliser l'acide phénylchlorolactique dans l'eau se dissout aisément dans l'acide chlorhydriquc fumant chauffé à 40-50 °. Si on laisse cette solution dans un vase fermé, à température ordi- naire, le liquide se remplit de petits cristaux prismatiques, que je regarde comme l'acide phénylbichloropropionique, formé d'après l'équation suivante : &9 H9 Cl 03 -h HCI = €y H8 Cl, Oo -4- H, O . Ce nouveau produit se distingue de l'acide qui lui a donné naissance par son insolubilité dans l'eau; on se rap- pelle que l'acide phénylchlorolactique est très-solublc dans l'eau froide. Cet acide est très-instable et je n'ai pu réussir jusqu'ici à l'obtenir dans un état de pureté convenable, car, par une réaction inverse à celle qui lui donne nais- sance, il se transforme très-facilement en acide phényl- chlorolactique. Si on expose à l'air de l'acide chlorhydriquc fumant chargé de cristaux de cet acide chloré, après quelques jours l'acide minéral devenant plus étendu par la perte de ( «o ) gaz acide cblorhydrique et l'absorption de l'eau, les cris- taux disparaissent et, si la température est assez basse, il se dépose des cristaux parfaitement définis d'acide phényl- chlorolactique. J'espère arriver, avec de grandes précautions, à pré- parer l'acide phénylbichloropropioniquc pur, pour en faire l'analyse. Toutefois l'analogie qui existe entre les modes de formation de ce corps et les modes de production des acides, qui vont être décrits, ne laissent guère de doute sur la formule de cette combinaison. 2. Acide phénylbibromopropionique €-9 H8 Br2 -0\2. — L'acide phénylbromolactique, légèrement chauffé avec de l'acide bromhydrique fumant, s'y dissout facilement, mais après quelques instants tout le liquide se remplit de pail- lettes blanches; on ajoute une grande quantité d'eau froide pour dissoudre quelques traces d'acide phénylbromolac- tique échappées à la réaction. On filtre et on dissout le résidu dans une faible quantité d'alcool; de cette solution alcoolique on précipite l'acide pur en ajoutant une cer- taine quantité d'eau, il se dépose alors des paillettes minces, qui sont identiques avec le produit d'addition d'une molécule de brome à l'acide cinnamique. J'ai trouvé le même point de fusion 195° pour les deux acides préparés par des méthodes différentes. Celte décomposition de l'acide phénylbromolactique est exprimée par l'équation : C9 H9 Br -G-3 -+- HBi- = G9 H8 Bra €h -t- H2 ^h On se rappelle qu'un mode de formation de l'acide pbé- nylbromolac tique consiste dans la décomposition de l'acide phénylbibromopropionique, causée par rechange d'un atome de brome contre le groupe bydroxyle. Dans la réac- ( 61 ) tion que je viens de décrire l'échange inverse s'effecliie et, par conséquent, on doit obtenir un acide identique avec l'acide phénylbibromopropionique déjà connu, car l'opé- ration ne consiste qu'à régénérer l'acide qui a servi de point de départ. 5. Acide phénylchlorobromopropr ionique €-9 Hs CI Br -&r — ïl existe deux moyens de préparer cet acide, l'un par l'action de l'acide bromhydrique sur l'acide phénylmo- nochlorolactique, et l'autre par l'action de l'acide chlorhy- drique sur l'acide phénylbromolactique, ce qu'indiquent les deux équations suivantes : C9 H9 Cl &5 -+- HBr = €9 H8 Cl Br ^2 -+- H2 O. G9 H9 Br &- -f- HCI = G„ H8 Cl Br 4>2 + H, <>. J'ai dû procéder à des purifications très-minutieuses, afin de démontrer, par la concordance complète des carac- tères physiques de deux acides, que les deux réactions donnent non des produits isomères entre eux, mais deux corps identiques. J'aurai, à la fin de cette note, l'occasion d'insister sur l'importance de ce tait au point de vue des idées que je me suis faites sur la constitution de l'acide cinnamique. A. Formation à V aide de l'acide phénylchlorolaclique. — Ce dernier acide est très-soluble dans l'acide bromhydrique fumant et il y a même un abaissement sensible de tempé- rature par la dissolution. Cette solution chauffée à environ 50° se remplit de paillettes brillantes d'acide chlorobromé. On lave les cristaux avec de l'eau, puis on les dissout dans l'alcool et on précipite celte solution alcoolique par l'eau; enfin on fait cristalliser l'acide plusieurs fois dans la benzine. Une certaine partie du produit a été soumise à une sublimation; la matière ainsi obtenue, et par consé- quent d'une pureté plus complète, a servi à fixer le point ( 62 ) de fusion d'une manière plus exacte. La substance pure fond à 179-180°. L'acide phényleblorobromopropionique cristallise de sa solution dans la benzine en paillettes rhom- boïdaleset se sublime facilement à 160°. Chauffé long- temps quelques degrés au-dessus de cette température, il se décompose. La combinaison que je viens de décrire res- semble beaucoup au produit d'addition du brome à l'acide cinnamique et semble, sous l'influence de l'eau bouillante, subir une décomposition analogue à celle que j'ai décrite pour ce corps. Voici les résultats de l'analyse de l'acide clilorobromé : I. 0,2-238 gr. de substance ont donné 0/2774 Ag (Br -+- Cl) -+- 0,0010 Ag. II. ce qui correspond à (Br -+- Cl) = 43,47. La formule €9 Hs Cl Br -0-3 exige .... (Br -+- CI) == 43,7-2. B. Formation à laide de V acide phénylbromolaclique. — Cet acide est très-peu soluble dans l'acide chlorhydrique fumant; en cbaulïant à 100 °, la réaction voulue se produit facilement et fournit une combinaison qui n'est que de l'acide phényleblorobromopropionique que je viens de dé- crire. La purification a été effectuée avec les précautions indiquées plus haut; après une cristallisation dans la ben- zine ou une sublimation, l'acide affectait les mêmes formes que celui que je viens de décrire et son point de fusion se trouvait à 178-179°. Soumis à une analyse, ce corps a donné les chiffres suivants : I. 0,1758 gr. de subst. ont donné (Br -t- Cl) Ag =6,21 75 gr. el 0,0010 Ag. N. 0,2175 - — (Br + Cl) Ag 0,1425 Ag; Ces résultats correspondent à la composition en cen- tièmes suivante : Cl =13,00; Br = 20,0 1 ; ( 65 ) el la formule G9 H8 Cl Br -0> exige : Cl =13,47; Br= 30,ôo; L'acide iodhydrique fumant ne réagit pasà la température ordinaire sur les deux acides phényllactiques substitués. A chaud, l'iode devient libre et il se forme un corps hui- leux, qui cristallise par le refroidissement. Je crois qu'il y a décomposition d'après les équations suivantes : C-9 H9 Cl ^>3 -t- HJ = €9 H8 Cl i^, -+- H, ■{) -. €9H8CUe-2H-HJ = €9H9CI ^>2-+-J,. Je me propose d'étudier cette décomposition par la suite. IV. — Acide phényllactique G0 Hio ^r>- Les deux acides phényllactiques substitués, formés par la même réaction, étant analogues dans leurs propriétés chimiques, fournissent aussi par le remplacement de l'élé- ment halogène par de l'hydrogène un même acide normal : Yacide phényllaclique. En admettant toujours la formule dont je me suis servi à plusieurs reprises, pour exprimer la constitution de l'acide cinnamique, ces trois acides au- ront les formules suivantes : Cfiiï, (>GH5 €eHs CH2 CH2 GH2 ' CI r Br r H €^2H €^2H €^2H; Ac. phênylchlorolactique. Ac. phénylbromolactique. Ai. phény lactique. On prépare l'acide phényllaclique de la manière sui- vante : Une solution aqueuse et froide d'acide phénylchlo- ( te ) rolactiquc ou phénylbromolaclique est agitée avec de l'amalgame de sodium. Au moment où cet amalgame dé- gage de l'hydrogène, la décomposition est finie; on neu- tralise la solution légèrement alcaline par l'acide chlorhy- drique et on évapore à siccité au bain marie. Le résidu, traité par l'eau froide, se dissout en grande partie et laisse quelques (locons de substances résineuses. On filtre, on met l'acide en liberté par l'acide chlorhydrique et on l'extrait de celle solution en agitant avec de l'étber. Par l'évaporation spontanée de sa solution élbérée l'acide pbé- nyllaetique cristallise en aiguilles légèrement colorées en jaune. — Pour purifier l'acide on le fait cristalliser plu- sieurs fois dans l'eau chaude ou, mieux encore, on en fait le sel de baryum, en ajoutant à la solution aqueuse de l'eau de baryte en léger excès. Il se précipite alors la com- binaison barylique d'un corps étranger; le pbényllactale de baryum, assez soluble dans l'eau, est filtré, puis l'acide est mis en liberté à l'aide de l'acide chlorhydrique et en- suite extrait par l'éther pur. On obtient ainsi des cristaux parfaitement blancs. L'acide phényllactique cristallise de sa solution aqueuse en masses irrégulières, formées par des aiguilles très- aiguës et excessivement cassantes. Le point de fusion a été trouvé à 93°— 94°. L'acide est très-sol uble dans l'al- cool et dans l'éther et se mélange en toutes proportions avec de l'eau bouillante; il est même encore assez soluble dans de l'eau froide. Cet acide ne contient pas d'eau de cristallisation ; desséché sous une cloche avec de l'acide sulfurique, il a donné à l'analyse la composition suivante : I. . . 0,2012 gr. de subslance ont donné 0,4787 €^-2-»-0,ll 17 H2-Q-. II. . . 0,2353 id. id. 0,5005 -+- 0,1298 IJ2-0. III. • • 0,1343 id. id. 0,5503 -h 0,1297 H, O. ( 63 ) ce qui donne en centièmes : TROUVÉ : CA LCLLK : I. II. m. g9 = 108 65,05 6-1,86 65,49 65,07 H10 =5 10 0,03 6,16 0,18 6,15 O-, = 48 -28,0-2 — — — 166 100,00 L'acide phényllactique n'est pas volatil sans décomposi- tion. Chauffé à 180°, il se dédouble en donnant de l'acide cinnamiqne et de l'eau : G9H10^s = £9H8^24-H2O; si l'on chauffe rapidement à une température plus élevée, il se forme en même temps et comme produit principal du slvrol : G9H10 (>, = CSHS-+- H.O+CO,. Sels de Vacide phényllactique. J'ai préparé les suivants : Le phényllactale de potassium. C, IL, -O-- Ka. Préparé par la neutralisation d'une solution aqueuse d'acide phé- nyllactique avec du carbonate de potassium pur et l'éva- poration de cette solution dans le vide. Il reste une masse cristalline un peu déliquescente à l'air humide. Soumis à l'analyse, il m'a donné les résultats suivants : I. 0,4157 gr. de substance ont donné 0,1775 Ka.2 S0-4 ou Ka %= 10,26. 11.0,3951 - - — 0,1711 — — =19,44. La formule C9 Hy 4K . Ka exige =19,21. Le phényllactale de baryum. (G9 H9 -9-3)2 Ba. À l'aide de l'eau de baryte et de l'acide libre on a préparé une so- lution de ce sel; par une lente évaporation sous une cloche 2me SÉRIE, TOME XXIV. f) ( 66 ) avec de l'acide sulfurique, il se forme des hémisphères composés de petits prismes bien cristallisés. Ce sel ne eonlienl pas d'eau de cristallisation; desséché à 100°, il m'a donné à l'analyse les chiffres suivants : 1. 0,4821 gr. de substa.ice ont donné 0,2575 &a £-6-4 Ba ° 0 = 28,95. II. 0,5024 id. id. 0,2474 Ba &&4 Ba «/„ = 28,94. La formule (€9 II 9-9-3)2 Ba exige =29,19. Par le refroidissement d'une solution saturée à chaud, j'ai obtenu une petite quantité d'une poudre cristalline, qui semble contenir de l'eau de cristallisation; desséché à 100° ce sel a donné le résultat : 0,5902 gr de substance ont donné 0,1850 Ba SB-4 ou Ba % = 27,56. La formule (€-., Hn 0--\, Ha exige Ba ■>;, = 27,87. Le phényllaclate d'argent. G9 H9 -8-5 Ag. Si on ajoute à une solution assez étendue et chaude de phényllactale de potasse du nitrate d'argent, il se dépose, par le refroidisse- ment, des paillettes brillantes de ce sel. Cristallisé de nou- veau, en opérante l'abri de la lumière, il s'obtient en belles paillettes blanches et nacrées; desséché sous une cloche en présence de l'acide sulfurique et soumis à l'ana- lyse, il a donné le résultat : I. 0,3049 gr. de subst. ont donné 0,1591 Ag Cl -h 0,0015 Ag Àg% 59,79. H. 0,2955 id. id. 0,1525 Ag Cl +0,0012 Ag = Ag° 059,55. La formule €9H90- . Ag exige Ag°0 59,55. Une solution de phényllactate de potassium donne en- core les réactions suivantes : Avec l'acétate de plomb en solutions étendues, un précipité blanc, floconneux; avec le hlorure ferrique, un précipité jaunâtre; avec le sulfate rique, un précipité bleuâtre. Le sel de cuivre a été pré- cm ( <>7 ) pàfé de même par la décomposition de phényllactate de baryum avec le sulfate de cuivre; de la solution filtrée du sulfate de baryte, il se dépose de jolis petits mamelons d'une couleur bleu azur. V. — Décompositioxs de l'acide phényllactique par LES HVDRACIDES. La même réaction que j'ai signalée pour les acides phé- nvllacliques substitués, le remplacement du groupe alcoo- lique II^> par le chlore, le brome ou l'iode, se l'ait pour l'acide normal avec une facilité étonnante. Vnn solution concentrée aqueuse de l'acide phényllactique, mélangée avec de l'acide chlorbydriquç, bromhydrique ou iodhy- drique dépose, après quelques instants, le chlorure, le bromure ou Piodure de l'acide phényllactique. Ces acides ne sont que dos acides phénylpropioniques substitués et contenant l'élément halogène dans la chaîne latérale. Leur constitution atomique et leurs relations avec de l'acide phényllactique sont exprimées par les formules suivantes : €6Hr, (, If C(,H, I I I GHa Cil, CH, l I i ^OII liCI bBr i i i £Q, H GO, II GO, H. Ac phényllactique. Ac. phénylchloropropinnique. Av. phênylbromopropioniqite. Pour la purification de ces trois acides, j'ai lavé le pro- duit brut de la réaction avec de l'eau froide, je l'ai dissous ensuite dans l'alcool et précipité la solution alcoolique par de l'eau froide ajoutée peu à peu en petites quantités. (68) 1 . A Hde phén y Ich loropropion ique £d H9 CI ~€h . L'acid e obtenu par la préparation que je viens d'indiquer tonne des paillettes brillantes, parfaitement blanches. Desséché sous une cloche en présence de l'acide sulfurique et sou- mis à l'analyse, ce corps a donné les chiffres suivants : J. 0,1771 gr. de substance ont donné. . 0,1331 Ag Cl -+- 0,0015 Ag, en centièmes Cl ou= 18,95. II. 0,2271 gr. de substance oot donné. . 0,1760 Ag CI -+- 0,0021 Ag, ou Cl «/.= 19,14. La formule £9H9 Cl e-s exige Cl •/.== 19,23. L'acide phénylchloropropionique fond à 126°; chauffé quelques degrés au-dessus de cette température, il perd de l'acide chlorhydrique et laisse de l'acide cinnamique. Le même dédoublement se fait encore plus facilement sous l'influence d'une solution aqueuse ou alcoolique de potasse. L'acide phénylchloropropionique est plus stable que les deux acides que je décrirai tantôt, et cependant je n'ai pas réussi à en préparer un sel; il se forme toujours un chlorure et un cinnamate. 2. Acide phènylbro mopropionique G9H9Br -89. L'acide phénylbromopropionique s'obtient par la précipitation de sa solution alcoolique par l'eau sous forme d'une poudre très-légère, formée de petites paillettes. L'analyse de cette combinaison a donné : I. 0,2038 gr. de substance ont donné . . 0,1659 AgBr et 0,0013 Ag, en centièmes Br 0/0 = 34,77, II. 0,2199 gr. de substance oui donne . . 0,1782 Ag Br et 0,0011 Ag, ou Br °/o = 34,85. La formule €9 H9 Br -G-, exige Br°/0 = 34,95. L'acide phénylbromopropionique est très - instable ; chauffe à 130°, il perd déjà de l'acide bromhvdrique en ( 69 ) laissant de l'acide cinnamique; son point de fusion, qui est aux environs de 140°, n'a donc pu être déterminé. Le même dédoublement se produit encore, quand on l'ait bouillir l'acide avec de l'eau ou quand on y ajoute un alcali. Ce t'ait que l'acide phénylbromopropionique se décom- pose si facilement explique une réaction très-curieuse que j'ai décrite dans la première partie de ces recherches. En voulant préparer un acide phénylpropiouique brome, con- tenant le brome dans la chaîne latérale , j'ai attaqué l'acide phénylpropionique (hydrocinnarnique) par du brome à la température de 160°. J'ai prouvé qu'il se forme dans ces cir- constances de l'acide cinnamique; il est évident, d'après les propriétés de l'acide phénylbromopropioniquc, que cette réaction s'effectue en deux phases; il se produit d'abord de l'acide brome, et celui-ci se dédoublant à celte tempé- rature donne de l'acide cinnamique : G9 H10 0-j -\- br, = G9 H9 Bi 8-, -*- BBf. G9 H9 Br -9-8 -t- = €9H8^4 -+- HBi Les propriétés de cette nouvelle combinaison expliquent encore une observation faite antérieurement par M. Swarls et M. Erlenmeyer. On se rappelle que ces chimistes, en voulant exécuter l'addition de l'acide brombvdrique à l'acide cinnamique, ont constaté un dédoublement com- plet de ce dernier acide. Or, on conçoit sans peine qu'une addition ne pouvait pas se faire à 150°, parce que c'est justement la température à laquelle se décompose l'acide qui devait se former. 3. Acide phényliodopropionique €,, H0 1 -B-^- Cet acide a été préparé et purifié d'après les indications générales que j'ai données plus haut. Il l'orme de petites aiguilles courbes et sans éclat. Desséché sous une cloche en pré- ( ») sence de l'acide sulfiirique et soumis à l'analyse, il a fourni les résultats suivants : 0,3694 gr. de substance, iraités par l'amalgame de sodium d'après la mé- Ihode de M. Kekulé, ont donné 0,3105 Ag I et 0,0008 Ag ou en centièmes I % = i5,02. La formule €9 H9 I-0-. exige I^s^ftl; Cet acide est encore plus instable que les deux autres que je viens de décrire. Chauffé à 120°, il se décompose déjà en mettant de l'iode en liberté. Avec la potasse caus- tique en solution alcoolique, il donne facilement de l'acide cinnamique, tandis qu'en solution aqueuse il se forme beaucoup de siyrol. M. Popoff (1) a constaté que l'acide cinnamique chauffé avec l'acide iodhydrique fumant donne de l'acide hydro- cinnamique; les belles expériences de MM. Kekulé et Swarts nous conduisent à admettre les équations suivantes pour nous rendre compte de cette réaction : €9H8 ^K-hHI = €9H9LO^ €9 H9 J^-2 -+- Hl = C9H10 0-3 4- I,. M. Popoff n'a pas réussi à préparer ce corps intermé- diaire qui est justement l'acide que je viens de décrire. En effet, en chauffant cet acide avec de l'acide iodhy- drique, il se forme de l'acide phénylpropionique et de fiode libre d'après la seconde de ces deux équations. VI. — Acide phénylpyrlvique. C<> Us -Gk~. L'acide phényllactique chloré ou brome se décompose facilement en présence des alcalis, ce qui m'a empêché (1) Popoff, Zeiischrift fur Chemie, 1803, p. 11 !. ( 71 ) d'étudier ses sols; le produit principal de celte décompo- sition est un sel de l'acide que je me propose de décrire. Je l'ai nommé acide pbénylpyruvique, parce que la con- stitution de ce corps est analogue à celle de l'acide pyru- vique. La formule rationnelle de cet acide, établie par M. Wichelhaus (1), et les formules de ces deux acides aromatiques démontrent encore cette analogie plus clai- rement : 1 ^0 11, CH2 &« H . eu, 1 co- CI co co-, H OO.li co, h. tcide pyruv que. Acid i phénylchlorolaelique. Ai ide phénylpyrux i■ IV. . 0,2756 id. id. H.55S5GO, et 0,0892 Ha 6 . Ce qui donne en centièmes TROUVÉ : CALCULÉ : 1. II. III. iv. — — — &9 — 108 53,42 — — 55,05 55,21 »7 = 7 5,4G 3,64 5,39 O-s = 48 23,76 _____ Ka = 39,12 19,56 202,12 100,00 19,50 19,21 Le phénylpyruvate de potassium se décompose déjà à froid en solution aqueuse en donnant du carbonate de potassium et une résine qui est probablement un poly- mère de l'aldéhyde toluvlique. ( 74 ) Le phénylpyruvate de sodium. G9 H7 -0-5 Na. — Ce sel , préparé à l'aide de la soude caustique et de l'acide phényi- chlorolactique, est soumis à une cristallisation dans l'al- cool; il forme des houppes composées d'aiguilles aplaties. Il est beaucoup moins soluble dans l'alcool que le sel de potasse. Je me suis contenté de l'aire deux dosages de sodium, qui ont donné le résultat suivant : I. 0,4887 gr. de substance ont donné 0,1 827 Na2 -S--G-,, Na % = 1 2,1 1 . II. 0,3822 ici. id. 0,1432 Na2 &&i Na°/0 = 12,15. La formule €gH7^3Na exige Na <»/., = 12,36. Le phénylpyruvate de baryum se précipite quand on mélange une solution de phénylpyruvate de sodium ou de potassium avec une solution de chlorure de baryum. Si les solutions sont très-étendues, le précipité se dépose en petits mamelons au bout de quelque temps. On peut faire cristalliser ce sel d'une solution dans l'alcool étendu d'eau et on l'obtient alors en petites aiguilles ou prismes. Le phénylpyruvate d'argent C{) H7 -0-3 Ag. — Ce sel peut se préparer en traitant le phénylpyruvate de potas- sium ou de sodium par le nitrate d'argent ou directement en décomposant le phénylclilorolactate d'ammoniaque par le nitrate d'argent. Après une cristallisation dans l'eau, il l'orme une poudre blanche et cristalline qui, vue au mi- croscope, est composée de paillettes à six pans bien dé- linies. Les analyses laites avec un sel parfaitement sec conduisent à la composition exprimée par la formule G9H7^5Ag.: I. . . . 0,-2824 gr. de substance ont donné 0,1462 Ag Cl et 0,0016 Ag. II. . . . 0,4230 id. id. 0,2218 Ag CI et 0,0008 Ag. III. . . . 0,3104 id. id. 0,1611 Ag Cl et 0,0015 Ag. IV: ... 0,2830 id. id. O,4i28€-0-2 et 0,0670 tfâ"9-. V. ... 0,2884 id, id. 0,4224 €-9-2 et 0,0670 H2 -&. ( T6) De ces résultais ou déduit : trouve : CALCULÉ '. 1. II. III. IV. V. -* — ■*- -— «- — - G* = 1US 39,80 — — — 39,77 59,95 H, = 7 '2,58 — — — "2,05 2,38 ^>5 = 48 17,70 _ — — — — Ag = 108 39,86 59,0 i 39,07 59,58 — — 271 100,00 Le phéoylpyruvale d'argent se décompose facilement sous l'influence de la chaleur et de la lumière. Le phénylpyruvate d'éthyle (G., îl7 -B> G.2 Hb) a été pré- paré en décomposant le phénylpyruvate d'argent par i'io- durc d'éthyle. Cet éther bout à 275° (corr. 279,5°) et se décompose partiellement par la distillation. Il constitue un liquide huileux, d'une odeur agréable de fruits. Il se décompose aussi par l'ébullition avec de l'eau de baryte en donnant du carbonate, VIL — Suit LA .CONSTITUTION DES ACIDES PRÉCÉDENTS ET LEURS RELATIONS ENTRE EUX. Le fait curieux que l'acide phénylchlorolactique traité par l'acide bromnydrique et l'acide phénylbromolaclique sous l'influence de l'acide chlorhydrique donnent un seul et même acide phénylchlorobromolactique est d'une grande importance au point de vue théorique. J'ai proposé dans la première partie de ce travail une formule ration- nelle pour l'acide cinnamique; quelques raisons générales m'ont engagé à admettre des lacunes dans la constitution de ce corps et d'autres raisons m'ont déterminé à supposer que ces lacunes appartiennent à un seul atome de car- bone, à celui qui est attaché directement au groupe car- bonyle. — D'autre part, M. Erlenmeyer a exposé une autre ( 76 ) manière de voir; i! n'admet pas de lacunes dans l'acide cinnamique; il croit, au contraire, que deux atomes de carbone sont combinés par deux affinités appartenant à chacun des atomes de carbone. Les deux manières de voir peuvent être exprimées par les formules suivantes : £6HS ^6H5 GH2 GH 1 G== II GH G^K H. G^2H. (Glaser.) (Erlenmeyer.) Si Ton poursuit maintenant l'examen des réactions qui conduisent à l'acide phénylchlorobromopropionique, on a, d'après ma manière de voir, les formules suivantes : Aride cinnamique G6 Hs . GH2 . G = , Ctf,H, Id. phénylchlorolactique . . . . G6H5 . GH2. GCI -9-H . GB-, H, /'./. phénylchlorobromopropionique. GK II- . GH2 . GCI Br . £-0-a II, ei Acide phénylbromolactique .... G6 II- . GH2. CBr {MI . G^>2 II, /'/. phénylchlorobromopropionique. G6 H- . GH2 CrBi- Cl . GO-, II. On voit de suite que le chlore et le brome appartiennent au même atome de carbone et qu'ils ne peuvent pas causer une isoméric, lorsqu'ils s'unissent à l'acide cinnamique pour former l'acide phénylchlorobromopropionique. Si l'on examine, au contraire, cette suite de réactions, en partant de la formule de M. Erlenmeyer, on a : Acide cinnamique G6IIS.GH=GH .G-0-2H, Id. phénylchlorolactique .... G6H3 GHC1. CH-G-H . G-0-2H, Id. phénylchlorobromolaclique , . GG II,. CIICI . CIIBr C,G2lt, et Acide phénylbromolactique .... CH II, . GHBr. GIIOH . C t>2 H, îd. phënylchlorobromolactique . . GB H;. GHBr. CIICI . €(>2H. ( 77 ) Mais on voit de suite qu'ici le brome et le chlore ne sont pas combinés avec le même atome de carbone, qu'ils ont, au contraire, des positions différentes et que, par conséquent, les deux acides ainsi formés doivent être dif- férents et non pas identiques, comme pourtant l'expé- rience le démontre. Les partisans de l'hypothèse de M. Erlenmeyer pour- raient objecter que les éléments de l'acide hypochloreux et hypobromeux, en saturant les affinités libres de l'acide cinnamique, occupent des positions différentes, comme le montrent les formules suivantes : G6 H5 . GHCI . GH-O-H . €0-2 H = Aride phénylchlorolaclique . Gfi Hs . C-H-9-H . GHBr . G-0-3 H = ld. phénylbromolactique. En admettant cette hypothèse, on comprend , en effet , que le remplacement de l'hydroxyle, d'une part, par le chlore; d'autre pari, par le brome donne le même acide chlorobromé : Gf> Hs . GHCI . €HBr . G(K H = Acide phénylcMorobromoprbpionique. La théorie de M. Erlenmeyer, si elle était exacte, nous forcerait de conclure qu'il existe deux acides normaux iso- mères, comme l'indique la formule : GeUs.GH, .CtHMI.G^H, G6 H5 . GHO-H . GH2 . GO-2 H. Mais mes expériences ayant établi que l'acide chlorolac- lique et bromolactique donnent le même acide normal, on doit en déduire que la théorie de M Erlenmeyer est erronée. Je crois que les faits démontrent dès maintenant que les deux affinités libres qui entrent en jeu dans les nom- ( 7S ) breuses réactions de l'acide cinnamiquo appartiennent au même atome de carbone. Mais il reste encore à décider auquel des deux atomes de carbone placés dans la chaîne latérale de cet acide il faut les attribuer; nous avons donc deux formules possibles : i i €= €H\ 1 I fi H, fi == I l (HK II fiO-, H. Quoique tous les faits connus jusqu'ici s'accordent mieux avec la dernière de ces formules, j'espère néan- moins trouver encore de nouvelles preuves plus précises à l'appui de cette hypothèse et j'aurai l'honneur de les soumettre à l'appréciation de la classe dans une troisième partie de ce travail. ( 79 ) CLASSE DES LETTRES Séance du Ier juillet 1867. M. Grandgagnage, faisant fonctions de directeur. M. Ad. Qdetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. le baron de Saint-Génois, Snellaerl , Jlans, Polain, DucpoJinux, Chalon, Thonissen , Th. Juste, Guillaume, membres; Nolct de Brauwere Van Steeland, assoc lé ; A 1 pli • Wa u te rs , carres pon dan t. M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts , assiste ù la séance. CORRESPONDANT! :. M. Roulez, directeur de la classe, fait connaître qu'une indisposition l'empêchera de venir présider la séance. — M. Amédée Thierry, associé de l'Académie, fait hom- mage de son ouvrage : Saint Jérôme ou la Société chré- tienne à Rome. M. Th. Juste fait don du tome 11 de son ouvrage : His- toire de la révolution des Pays-lias sous Philippe IL ( 80 ) M. Chalon dépose deu\ brochures sur des questions de numismatique. Oes remercîmeiits sont votés pour l'envoi de ces diffé- rents ouvrages. — M. le comte de Montalembert exprime, de son côté, ses remercîmeiits pour les dernières publications acadé- miques qui lui ont été adressées. — M. le baron Kervyn de Lettenhove présente un mé- moire manuscrit intitulé : Lettres inédites de Marie-Thérèse. MM. Théodore Juste et Gachard sont chargés de faire l'examen de ce travail. CONCOURS DE 1869. La classe inscrit, dès à présent, dans son programme, les questions suivantes : PREMIÈRE QUESTION. Faire l'appréciation du (aient de Chas tel lain, de son influence , de ses idées politiques et de ses tendances litté- raires. DEUXIÈME QUESTION. Faire l'histoire du droit pénal dans le duché de Bra- dant, depuis l'avènement de Charles-Quint jusqu'à la réunion de ta Belgique à ta France à la fin du dix-hui- tième siècle. ( SI ) TROISIÈME QUESTION. Faire une description statistique d'une commune du centre des Flandres, de 3,000 habitants au moins, propre à faire apprécier, en les comparant, la condition phy- sique, morale et intellectuelle des cultivateurs flamands, ainsi que l'état de l'agriculture au siècle passé et même antérieurement et aujourd'hui. QUATRIÈME QUESTION. Traiter l'histoire politique de la Flandre depuis l'an 1305 jusqu'à l'avènement de la maison de Bourgogne {1382), en s' attachant principalement aux modifications qu'ont subies, à cette époque, les institutions générales du comté et les institutions particulières de ses grandes communes. CINQUIÈME QUESTION. Quelles ont été les tendances politiques et sociales des hérésies, depuis l'origine du christianisme jusqu'à la fin du quinzième siècle. L'auteur devra écarter la discussion des doctrines reli- gieuses des sectes et se borner, autant que possible, à signa- ler leurs tendances sociales et politiques. Les prix réservés à la première, à la troisième et à la quatrième question seront de six cents francs; ils seront de mille francs pour la deuxième et la cinquième. Les auteurs des mémoires insérés dans les recueils de l'Académie ont droit à recevoir cent exemplaires de leur 2me SÉRIE, TOME XXIV. () ( 82 ) travail. Ils ont, en outre, la faculté d'en faire tirer un plus grand nombre, en payant à l'imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille. Les mémoires devront être écrits lisiblement et pour- ront être rédigé > en français, en flamand ou en latin; ils devront être adressés, francs de port, avant le 1er février 1869, à M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. L'Académie exige la plus grande exactitude dans les ci- tations, et demande, à cet effet, que les auteurs indi- quent les éditions et les pages des livres qu'ils citeront. On n'admettra que des planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage: ils y inscriront seulement une devise, qu'ils répéteront sur un billet cacheté, renfermant leur nom et leur adresse. Fauté par eux de satisfaire à ces formalités, le prix ne pourra leur être accordé. Les ouvrages remis après le temps prescrit ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. L'Académie croit devoir rappeler aux concurrents que, dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, ils sont et restent déposés dans ses archives. Toutefois, les auteurs pourront en faire prendre copie à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au secrétaire perpétuel. La classe ajourne jusqu'à une prochaine réunion le choix des questions qui seront mises au concours pour les prix perpétuels fondés par le baron de Stassart. Le choix et l'examen de ces questions seront soumis préala- blement à une commission spéciale. ( 83 ) RAPPORTS. MM. Alph. Wauters, Théod. Juste et Polain donnent successivement lecture de leurs rapports sur une notice de M. Van Rossum, intitulée : La vérité à propos des lettres de Charles-Quint à Rabelais. Après discussion , la classe ordonne le dépôt aux archives de la notice de M. Van Rossum et adresse des remercî- ments à l'auteur. 84 ) CLASSE DES BEAUX- A RTS. Séance du 4 juillet 1867 . M. Alph. Bàlat, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. L Al vin , G. Geefs, Hanssens, Van Hasselt, Joseph Geefs, De Braekeleer, Ed. Fétis, Edm. De Bussclier , Aug. Payen, le chevalier Léon de Burbure, Franck, Gustave De Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, membres; Daussoigne-Méhul , associé. CORRESPONDANCE. M. le baron de Wilte, membre de la classe des lettres, propose de rédiger, pour l'Annuaire académique, la no- lice biographique de M. Edouard Gerhard, associé de la Compagnie, moi l à Berlin , le 12 mars dernier. La classe accepte celle proposition et remercie d'avance M. le baron de Witte pour la notice que ses travaux et ses relations d'amitié avec le défunt le mettenl si bien à même de ré- diger. ( 85) — M. le Ministre de l'intérieur fait connaître qu'il a chargé M. Julien Leclercq, membre de l'Académie, de l'exécution du buste en marbre de feu M. le chanoine de Ram, destiné à orner la salle des séances publiques de l'Académie. Des remercîments seront adressés au gou- vernement au sujet de cette communication. — Le même Ministre communique à la classe le juge- ment porté par les commissions chargées d'apprécier les cantates françaises et flamandes, destinées au grand con- cours de composition musicale de cette année. Les poèmes couronnés, joints à cette dépêche, portenl pour titre : 1° Jeanne Darc, par M. Clément Michaëls fils, de Bruxelles; et 2° Het Woud, par M. Charles Versnayen, de Bruges. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Choix d une Cantate française pour le concours de coin- position musicale de 1867 . iiappoê'l tir M. Alritt. Le jury que vous avez désigné pour faire choix d'une Cantate en langue française, en vue du concours de com- position musicale de 1867, a reçu, des mains de M. le secrétaire perpétuel, cinquante-six poèmes qui ont d'abord été examinés, à domicile, par chacun des jurés. Deux réunions ont ensuite eu lieu. Dans la première (le 14 mai), ( 86 ) à laquelle assistaient MM. AI vin, Daussoigne»Méhul, Ed. Fétis el Adolphe Siret, nous nous sommes communiqué nos observations el nous avons procédé par voie d'éli- mination. Six pièces oui été réservées pour une discus- sion ultérieure à laquelle M. Fr, Félis pourrait assister. Vous savei que notre respectable confrère était retenu alors à Paris. La seconde réunion a ou lieu le mercredi ±2 mai. M. Fr, Fétis y assistait; M. Ad. Siret était absout; la con- vocation ne lui était point parvenue en temps utile. Les six pièces qui avaient été mises en réserve à la séance cl 1 1 1 i turent lues de nouveau. Voici les titres de ces poèmes : N« 4(1). Le Magicien. 10. La Fiancée mourante. 24. Judith, avec la devise : Voici ton heure. -2(>. Charles-Quint. 29. .lai n ne Dore, o(>. Les Etoiles. Deux membres. MM. Fétis, père et Gis, étaient d'ac- cord pour donner la préférence au n° 29, Jeanne Darc. M. Daussoigne-Mébul, qui avait préféré une autre pièce. se rallia à l'avis de ses deux collègues. J'aurais peut-être dû m'abstenir; car le poème choisi était loin de me satis- faire, et je pouvais parfaitement me regarder comme incompétent en l'ait de musique. Je me suis rangé pure- ment et simplement à l'opinion de la majorité, beaucoup |>lus éclairée que moi en celle matière spéciale. i le sois loidtv des numéros de la liste insérée ;m n :i rto lome \XII1 .fi. Schwattn. « Depuis la publication de ma théorie cellulaire, faite de 1857 à 1839 et dans laquelle j'ai attaqué, le premier, la ten- dance des physiologistes d'expliquer les phénomènes qui se passent dans l'économie animale par une force purement hypothétique, la force vitale, la physiologie a pris une direction toute nouvelle; elle suit le principe d'expliquer les phénomènes de la vie, autant que possible, par les lois de la physique et de la chimie. Dans ma théorie cellulaire, j'ai appliqué ce principe aux phénomènes de l'accroisse- ment, c'est-à-dire aux phénomènes plastiques ou morpho- logiques de la vie. Quelques années plus tard, M. de Liebig en Allemagne , MM. Dumas et Boussingault en France l'ont appliqué aux phénomènes chimiques qui se passent dans les êtres vivants. Actuellement tous les travaux des phy- siologistes montrent cette même tendance. Il n'est pas dit par là, et je ne suis pas de celte opinion, que tous les phé- nomènes des êtres vivants s'expliquent exclusivement par les lois de la physique et de la chimie. Mais la nouvelle mé- thode doit conduire, nécessairement, à préciser nettement le point où un autre mode d'explication doit commencer, et sons ce rapport elle a déjà rendu les plus grands services à ( 104 ) la science et promet d'en rendre de bien plus grands encore. C'est dans ce même esprit que notre savant confrère, M. Melsens , a présenté dernièrement à la Compagnie un travail expérimental, par lequel il prouve que deux sub- stances chimiques inoffensives quj, mêlées en dehors de l'organisme, produisent une substance vénéneuse, se combinent de la même manière et constituent donc un poison , si on les introduit, séparément, Tune après l'autre dans le sang : l'affinité chimique se fait valoir dans le sang vivant de la même manière qu'en dehors des êtres vivants. C'est encore dans ce même esprit qu'est conçu le travail de M. Emile Husson , répétiteur à l'École vétérinaire de l'État, sur lequel nous avons à faire connaître notre avis. Ce tra- vail porte le litre : Recherches chimiques et physiologiques concernant l'action des silicates alcali)is sur l'économie animale. Les expériences furent faites dans le laboratoire de M. Melsens. L'auteur a donné à plusieurs chiens des solutions de sili- cate de sodium; il a observé les symptômes produits, il a sacrifié ensuite les chiens et il a cherché, par l'analyse chimique, la présence ou l'absence de l'acide siîicique non- seulement dans l'intestin, mais aussi dans l'urine, le sang et dans différents organes, tels que le cerveau, les mus- cles, etc. Ayant constaté ainsi par l'expérience ce qui se passe dans l'être vivant, il a fait des expériences en dehors du corps, pour voir jusqu'à quel point on peut se rendre compte, par les affinités chimiques, de ce qui se passe dans l'être vivant. Telle est l'idée du travail de M. Husson. Nous n'entrerons pas dans le détail des expériences. Voici les principaux résultats : Les silicates alcalins, donnés en si petite quantité que le contenu de l'estomac reste acide, sont complètement décomposées dans l'estomac, ( 105 ) même quand ils sont en solution très-faible. Les liquides de l'intestin ne peuvent pas redissoudre l'acide silicique précipité. Les silicates alcalins ne peuvent donc entrer dans le sang que lorsqu'ils sont administrés en dose suffi- sante pour arriver en état alcalin dans l'intestin grêle. Entrés dans le sang, on ne les y trouve qu'à l'état de traces. Ils ne se déposent pas, ni dans le cerveau , ni dans les os, ni dans le foie, ni dans la bile; mais les muscles renferment des quantités appréciables d'acide silicique précipité, et dans une expérience la rate fut examinée aussi et renfermait de cette même substance. Mais la quantité principale de silex se précipite dans l'urine sous forme de dépôt d'acide silicique, de silicate, phosphate et carbonate de calcium. L'auteur explique ainsi ces résultats, c'est-à-dire les dépôts exclusifs d'acide silicique dans les muscles, la rate et l'urine : dans les muscles, c'est l'acide qui se développe pendant la contraction, qui décompose le silicate, et l'acide silicique précipité ne peut plus être redissout; dans l'urine, c'est le biphosphate de calcium qui produit le même effet; la précipitation dans la rate reste encore un problème. Les seuls symptômes constants de l'administration d'un silicate alcalin, que l'on peut constater chez les chiens, sont l'urine trouble, congestion vers les reins et difficulté d'uriner et absence d'acide urique dans l'urine. L'auteur explique les premiers de ces symptômes par les dépôts siliciques dans l'urine qui irritent mécaniquement le canal de l'urètre. L'absence d'acide urique dans l'urine pro- vient, d'après lui, de ce qu'une partie du silicate de sodium devient dans l'estomac lactate sodique, et celui-ci se transforme dans le sang en carbonate sodique. Or, il est constaté que si on donne à un animal de l'acide urique en ( 106 ) commun avec du carbonate sodiqueou du laclate ou citralc sodique, l'acide urique ne se retrouve pas dans l'urine, mais bien une quantité d'urée d'autant plus grande. Le travail de M. Emile Husson est un nouveau pas dans la voie qu'a inaugurée si heureusement M. Melsens par ses travaux sur les elfets de l'hydriodure de potassium, voie qui consiste à poursuivre les substances médicamenteuses dans l'intérieur de l'organisme vivant. Tous ces travaux sont de nouvelles preuves que les lois de la chimie trou- vent leur application dans l'être vivant aussi bien qu'en dehors du corps. J'ai l'honneur de proposer à la Compagnie de remer- cier l'auteur pour son intéressante communication et d'im- primer son travail dans le Bulletin. » Rapport tlv m. Glttge. « L'illustre auteur des Leçons sur les phénomènes phy- siques de la vie, Magendie, disait, en I806, que celui-là rendrait un grand service à la physiologie qui réduirait la contraction musculaire à un phénomène purement phy- sique. Il voulait indiquer ainsi la nécessité de faire ab- straction d'une force vitale hypothétique, et d'appliquer la physique et la chimie à l'étude du corps vivant. La phy- siologie actuelle est pleinement entrée dans cette voie. Si l'on ne peut admettre que la physique et la chimie dans leur état actuel puissent expliquer les phénomènes si com- plexes de la vie, un grand nombre de travaux publiés dé- montrent déjà que beaucoup de faits physiques et chimi- ques se passent dans les êtres vivants comme dans les corps privés d'organes. ( 107 ) L'organisation de notre enseignement supérieur n'a pas permis à la Belgique de prendre à ces travaux autant de part que le permettaient ses forces matérielles et intellec- tuelles. Nulle part, en Belgique, il n'existe des instituts physiologiques et pathologiques comme ceux qui se trou- vent attachés aux universités de l'Allemagne et à celles d'autres pays. Nous devons donc savoir gré aux savants qui, malgré les obstacles, encouragent, comme l'a fait M. Melsens, un genre de recherches aussi utiles, et je pro- pose, comme mon savant collègue, M. Schwann, l'inser- tion de la note de M. E. Husson dans nos Bulletins. » M. Melsens, troisième rapporteur, ayanl conclu comme ses deux collègues, l'Académie décide que, conformément aux conclusions de ses trois commissaires, la note de M. E. Husson sera insérée dans les Bulletins. Police sur la synthèse de iacide anisique , de lucide mè- thyloxybenzoïque , d'un crcsol nouveau et sur l'aride paraoïdobenzoïque ; par M. le docteur AV. Korner. SltipjHit I tic M. Mn-t.-nl<-. « Les hypothèses qui, dans ces derniers temps, ont été introduites en chimie, et en chimie organique surtout, quand même elles n'auraient pas la valeur de théories, présentent au moins l'avantage de faire prévoir, mieux qu'on a pu le faire autrefois, un grand nombre de faits nouveaux. La notice que M. le docteur Korner vient de ( 108 ) présenter à l'Académie fournit une nouvelle preuve de l'utilité de ces hypothèses. Elle annonce, en effet, trois synthèses nouvelles, qui toutes ont été prévues et dé- duites de spéculations théoriques. Ces trois synthèses peuvent se résumer ainsi : 1° L'oxydation du crésol n'a pas donné de résultats jusqu'ici; on aurait dû s'attendre à la formation de l'acide paraoxybenzoïque. 1M. K orner nous démontre que l'éther méthylique du crésol engendre par oxydation l'éther mé- thylique de l'acide paraoxybenzoïque, qui n'est autre que l'acide anisique; 2° La seconde synthèse que nous signale M. Korner est tout aussi intéressante. On sait que les éthers des phénols présentent, sous beaucoup de rapports , une grande ana- logie avec les hydrocarbures de la série aromatique. Tenant compte de ces analogies, M. Korner a cru pouvoir appli- quer aux éthers du phénol monobromé la réaction par laquelle votre rapporteur a pu transformer le benzol mo- nobromé en acide benzoïque. Il a obtenu ainsi l'acide méthyl-oxybenzoïque , isomère de l'acide anisique (acide méthyl-paraoxybenzoïque); 3° L'analogie des éthers du phénol avec les hydrocar- bures a conduit M. Korner à la découverte d'une troisième synthèse, qui n'est pas moins importante. En appliquant aux éthers du phénol monobromé la belle réaction par laquelle M. Eitlig a pu préparer les hydrocarbures homo- logues de la benzine, il a transformé l'éther méthylique du phénol monobromé en élher méthylique d'un crésol, inconnu jusqu'à présent , isomère du crésol ordinaire el correspondant à l'acide oxybenzoïque. L'acide iodhydrique, en réagissant sur cet éther, donne le nouveau crésol lui- même. ( 109 ) A côté de ces laits synthétiques, la note contient encore des observations curieuses sur le crésol lui-même, sur l'éther méthviique du crésol, sur le toluol monoiodé et sur l'acide paraïodobenzoique, qui se forme par l'oxydation de ce dernier. Le travail de M. K orner n'est qu'une notice préliminaire, destinée à prendre date pour les découvertes curieuses qu'il renferme. Il mérite incontestablement de tigurer dans les Bulletins de l'Académie, et je n'hésite pas un instant à pro- poser à la classe d'en ordonner l'insertion dans ce recueil. » La classe adopte ces conclusions , auxquelles avait adhéré M. Melsens, second commissaire; l'impression de la notice de M. K orner est en conséquence ordonnée. Sur quelques Ira us for mations de l'acide formobenzoïque; par MM. Glaser et Radziszewsky. Mtapporls de MM. Êiekttte el St«* « L'acide formobenzoïque peut être envisagé comme l'ho- mologue inférieur de l'acide phényl-lactique,que M. Glaser a décrit récemment et qu'il avait préparé de l'acide cinna- mique. il était intéressant de comparer ces deux acides homologues, de voir si le premier, vis-à-vis des bydracides, se comporte comme le second, s'il peut donner naissance à un acide homologue de l'acide cinnamique, etc. MM. Glaser et Radziszewsky ont trouvé que l'acide for- mobenzoïque, soumis à Faction de l'acide bromhydrique, donne l'acide phénylbromoacétique, et que celui-ci, en échangeant le brome contre l'hydrogène, engendre l'acide ( 110 ) phénylacétiquc normal, qui n'est autre que l'acide « — toluique. Jusque-là l'analogie est complète entre l'acide formo- benzoïque et son homologue supérieur; elle ne l'est plus autant quand on attaque par la potasse alcoolique les bromhydrines des deux acides homologues. L'acide phényi- hromopropionique perd facilement les éléments de l'acide bromhydrique , pour se transformer en acide cinnamique; l'acide phényl-bromacétique, au contraire, échange le brome contre un reste alcoolique, pour engendrer l'acide phényl-éthylglycolique (acide phényl-éthoxacétique); il se comporte donc comme le fait l'acide monobromacétique lui-même. Peut-être, en modifiant les conditions de l'expérience, réussira-t-on néanmoins à obtenir l'homologue inférieur de l'acide cinnamique, que les auteurs ont essayé en vain de préparer. Quoi qu'il en soit, le mémoire de MM. Glaser et Radzis- zewsky doit être considéré comme une contribution im- portante pour l'histoire des acides aromatiques; j'ai donc l'honneur de proposer à la classe d'en ordonner l'impres- sion dans les Bulletins de ses séances. » M. Stas, second commissaire, désigné par la classe, ajoute les paroles suivantes aux conclusions qui précè- dent : « J'adhère aux conclusions du rapport de mon savant confrère, M. Kekulé; je me permettrai toutefois de pro- poser de joindre des remerciments aux auteurs à l'impres- sion de leur note dans le Bulletin de la séance. > Ces conclusions sont adoptées. ( m Faits pour servir à la détermination du lieu chimique dans la série aromatique; par M. le docteur K orner. Kappori tic M. tortittlé. « Le travail que M. le docteur Korner vient de présenter à la classe louche à une question qui me parait des plus intéressantes. Elle découle des théories que j'ai publiées moi-même sur la constitution des substances aromatiques, et elle peut être désignée brièvement comme « la déter- d mination du lieu chimique dans les dérivés de la ben- » zine. » Le travail actuel de M. Korner ne donne pas la solution définitive de ce problème, plus vaste d'ailleurs que tous ceux que la chimie s'est posés jusqu'ici; mais il contient l'annonce d'un grand nombre de faits nouveaux, qui per- mettent déjà maintenant des conclusions très-importantes. L'auteur remet à plus tard la description détaillée des corps nouveaux qu'il a préparés; il ne veut aujourd'hui que prendre date pour ses découvertes, et il annonce une seconde partie de cette notice préliminaire. Le travail a été exécuté sous mes veux; je puis donc affirmer que les préparations n'ont pas seulement été faites avec plus de soin, mais sur une échelle beaucoup plus vaste qu'on n'a malheureusement l'habitude de le faire. La composition de presque tous les corps décrits, quoique la note n'en dise rien, a déjà été établie par un grand nombre d'analyses. Les produits mentionnés dans la note font d'ail- leurs partie d'une collection que M. Korner a exposée à Paris, collection qui a beaucoup attiré l'attention des sa- ( HJ ) vants de tous les pays, et qui a valu à notre jeune savant la médaille d'argent. C'est assez dire que les substances exposées sont d'une beauté tout à fait exceptionnelle. Votre rapporteur doit renoncer à donner un résumé d'un travail qui lui-même n'est qu'une annonce succincte des expériences dont les détails seront publiés plus tard; mais il ne peut hésiter à vous proposer d'ordonner l'im- pression de cette note remarquable dans les Bulletins, de voter des remercîments à l'auteur et de l'engager à pour- suivre ces recherches importantes. » M. Stas, second commissaire, ajoute : « J'adhère sans réserve aucune aux conclusions du rapport de mon savant confrère, M. Kekulé. » L'impression du travail deM. Ivorner est ordonnée. Notice préliminaire sur Vacide homotar trique ; par M. H. Ronday. Rappoft de M. ttrfiuh- « Le travail que M. le lieutenant Ronday vient de sou- mettre à l'Académie soulève une question intéressante : celle de savoir si l'acide homotar trique, découvert il y a quelques années par votre rapporteur, est identique avec l'acide italartrique décrit récemment par M. Wilm. A cette question se rattache encore celle de savoir si cet acide est réellement l'homologue supérieur de l'acide tartrique. Les expériences de M. Ronday semblent établir l'iden- tité des deux acides; mais comme l'auteur n'a eu en vue ( **3 ) que de prendre date, et n'a pas donné les détails de ses expériences, je pense qu'il n'y a pas lieu pour le moment de formuler une appréciation de son travail. J'ai l'honneur de proposer à la classe de voter l'impres- sion de la note, et d'engager l'auteur à poursuivre ses recherches. » Note sur l'acide ilamalique; par M. H. Rondav. Rtippot't efe M. Stn». a Le travail de M. Ronday est un complément aux re- cherches que M. Swarls a publiées récemment sur l'acide itamalique et présente, sous ce rapport, un certain intérêt. L'auteur décrit avec beaucoup de soin et de détails plu- sieurs sels de cet acide et appuie ses analyses des indica- tions de nombres. Ces analyses, du reste, paraissent bien exécutées. Xous croyons donc que le travail mérite l'approbation de la classe et nous avons l'honneur de lui en proposer l'impression. j> Ces conclusions sont adoptées et l'impression des deux notices est ordonnée. ( 114 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sur les orages des mois de juin et juillet 4867 ; com- munication de M. Ad. Qnetelet, directeur de l'Observa- toire. Depuis quelques années, par suite de l'extension des communications télégraphiques entre les divers pays, la météorologie a reçu une impulsion nouvelle. Comme ces moyens permettent de faire connaître presque instantané- ment les diverses manifestations qui s'effectuent dans l'at- mosphère, la science s'est servie de ce nouvel agent pour former un réseau destiné à suivre, dans leur marche et leurs phases diverses, les orages qui éclatent sur nos côtes ainsi que sur celles de la France et qui vont se perdre dans le nord et le nord-est de notre pays. Indépendamment de ce mode d'observations immédiates, la science ne saurait trop souvent faire appel à l'utile con- cours que peuvent apporter les observateurs disséminés dans les diverses localités du royaume et qui , par les ren- seignements qu'ils pourraient donner, aideraient à établir la carte de la marche des orages, que l'on dresse actuel- lement, en collaboration avec les observatoires de France et des Pays-Bas. Celte année a été remarquable sous le rapport des mani- festations électriques de l'air; les mois de mai et de juin (i ), (1) Pour la liste de ces orages, voir le Bulletin de l'Académie du mois de juin 1867. ( 115 ) se sont déjà signalés par des orages nombreux qui ont été observés des divers points de la Belgique. Le mois suivant a présenté un nombre non moins grand de ces phénomènes, dont plusieurs, entre autres, celui du 22 au 25 juillet, qui a éclaté sur le Condroz, ont causé des ravages incalculables. Voici la liste des orages qui ont éclaté à Bruxelles pen- dant les deux mois mentionnés , et dont les diverses phases ont été annotées à l'Observatoire. Le 2 juin, à 11 heures et demie du soir, éclairs dans l'ouest. Le 5 juin, vers 5 heures du matin, vils éclairs et ton- nerre, pluie; l'orage a commencé dans le SO. et a lini dans le NO.; le plus court intervalle entre l'éclair et le tonnerre était de 24 secondes. Le 4 juin, à midi, averse; le galvanomètre marche de 12° à 25°x\; à midi 40 minutes, roulement de tonnerre; à midi 55 minutes, éclair et coup de tonnerre; à 1 heure nouvelle averse; le galvanomètre redescend de 12° A à 2°A; puis, sans cause apparente aucune, marche jusqu'à 22°A et y reste stalionnaire pendant quelque temps. Le 24 juin, à 5'1 50m de l'après-midi, orage et roule- ment de tonnerre lointain dans PO.; à 4 heures la pluie commence; à G'1 15ni, coup de tonnerre; à 6U 50m, la pluie recommence. Le 16 juillet, vers 7 heures du soir, fort orage; à 7h 8'", éclair brillant suivi 12 secondes après, environ, de tonnerre; pendant la pluie le galvanomètre oscille entre 5° et 15 "A. Le 25 juillet , fort orage à 2 »/2 heures du matin , pluie torrentielle mêlée de grèle. Le 24 juillet, ciel couvert le matin et à midi; averse à 1 lh 50m, le galvanomètre = 14A ; vers 4 5/* heures, plu- (116) sieurs roulements de tonnerre; à 9 heures du soir, cumulo- stratus très-lourds dans PO.; de vifs éclairs se produisent dans ces nuages; vers minuit ils ont lieu dans le SO. Le 26 juillet, orage le matin à 10h 50m, roulement de tonnerre; le galvanomètre marche de 12° A jusqu'à 20°A; à 10h 53m de larges gouttes de pluie tombent; le galvano- mètre indique 23°A; il oscille ensuite quelques instants entre 15° et 25°A. Dans le S. le ciel est couvert de nimbus gris, venant du SSO. ; dans le N. le ciel est en partie dé- couvert. M. F. Terby, étudiant en sciences à l'Université de Lou- vain , a bien voulu me communiquer la liste des orages qu'il a observés dans cette ville pendant les mêmes mois de juin et juillet. Voici ce document : « Le 26 mai, le tonnerre commence à se faire entendre à 8 heures du soir, par un ciel uniformément couvert; pluie tranquille; à 8h 15m pluie plus abondante; l'orage s'a- paise après 9h 15,n; à 9h 3om éclairs encore vifs dans l'E. Le 30 mai, à 5h 5om du soir, tonnerre lointain; nuages orageux dans PO.; ils passent dans le NO., et à 9h 15m ils sont dans le N. Le 3 juin, depuis 4h 40m du matin jusque vers 4h 50m, tonnerre presque continu; éclairs faibles; à 4h 40m averse. Le 4 juin, entre midi oOmetlh2om, orage passant de PO. dans l'E.; éclairs faibles; à midi et 55m pluie; à i heure averse, mêlée de grêle. Le 6 juin, à lh 5om du soir, averse, et nuages très-som- bres dans PO.; tonnerre à 2h 5m, et à 2h 15m; pluie con- tinue jusque vers 5h 4om. A 8 heures du soir, nuages bleus et cuivrés dans PE. et PESE. Je n'étais pas certain d'entendre le tonnerre dans cette direction. ( M7 ) Le 7 juin, à 5 heures du soir, deux coups de tonnerre et pluie légère. Le lo juin, vers 71' lom du matin, grêle et pluie. Le 22 juin, pluie calme sans tonnerre à 6h 45m du soir, après une après-midi très-orageuse. Le 25 juin, tonnerre presque continu de ol'20m du soir, à o" 4om dans le N. et le NNE.; à 6 heures l'orage paraît calmé. Le 24 juin, vers 5h 3om du soir, vent; de 5h oom à 4" o2m, quelques coups de tonnerre dans le X. Vent d'après les nuages : SSE. Ciel encore orageux à 5" 4om. Dans la soirée, pluie légère, intermittente, plus abondante après 9" 50m. Le lo juillet, à 10h 50m du matin quelques gouttes de pluie et tonnerre; à 10" 4om, tonnerre; de 11" lo,n à 1 1" 50m orage passant dans le SE.; vent d'après les nuages : OSO. — A llh lo,n vent et quelques gouttes de pluie; à 11" 20m pluie plus abondante. Le 14 juillet, à Nivelles, j'entends le tonnerre plusieurs fois à partir de midi o'u ; court orage et averse. J'ai recueilli les renseignements suivants pour Louvain : entre \ heure et 2 heures du soir, tonnerre. — Vers 4" 50m orage; coup de tonnerre assez fort et pluie. Le 15 juillet, de 5 heures du soir à 6" 25œ tonnerre dans l'ESE. et le SE. d'abord , et dans l'E. et le NE. en- suite. Ciel fort orageux en général. Après o heures pluie légère; depuis o" 50m environ jusqu'à 6" 30m il tombe des torrents de pluie; le maximum de celle remarquable averse a eu lieu vers 6" om. — La pluie continue, en s'af- faiblissant, jusqu'à 6" 50m, Direction du vent d'après les nuages : SO. à 6" oOm, Depuis cet orage, intermittences de vent et de pluie. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 9 ( 118 ) Le 16 juillet, à 7 heures du soir, nuages très-sombres venant du SO. et de l'O., et forte averse à 7h 2om. Le 19 juillet, à llh 2om du matin, averse très-forte et vent violent; à llh 50m bruyant coup de tonnerre; à 11'1 52m, éclair et tonnerre rapprochés, à TE. de Louvain. Direc- tion du vent d'après les nuages : G. » Deuxième noie sur les sulfacides du phénol, par M. Aug. Kekulé. J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie les pre- miers résultats d'une suite d'expériences que j'ai entre- prises pour éclaircir la constitution des sulfacides. J'ai montré que le phénol, soumis à l'influence de l'acide sul- furique ordinaire, engendre deux sulfacides isomériques; j'ai démontré, en outre, que ces deux sulfacides peuvent échanger un atome d'hydrogène contre un radical alcoo- lique sans perdre leur caractère acide. Celte propriété m'avait fourni un argument en faveur de ma manière d'envisager les sulfacides; elle prouve, en effet, que l'hy- drogène, qui dans le phénol même peut s'échanger contre des radicaux, a été conservé dans la formation des sulfa- cides. Le reste S-fr3H provenant de l'acide snlfurique n'a pas remplacé l'hydrogène du groupe -G-H; il est entré, au contraire, dans le radical même, c'est-à-dire dans le reste €GH;; provenant de la benzine. Je suis à même aujourd'hui de donner deux nouvelles preuves de l'exactitude de mon hypothèse sur la consti- lution des sulfacides. La première est fournie par les pro- ( 119 ) priétés que possède le sulfacide du nitrophénol; la seconde se trouve dans l'action que la potasse fondue exerce sur les sulfacides du phénol. Acide nitrophéïiolsulfurique. La modification volatile du phénol mononilré n'est que difficilement attaquée par l'acide sulfurique ordinaire. L'acide sulfurique fumant réagit déjà à froid. Pour prépa- rer le sulfacide on mélange le nitrophénol avec un léger excès d'acide sulfurique fumant; on abandonne le mélange à lui-même pendant vingt-quatre heures; et l'on chauffe ensuite, à différentes reprises, à une température qui ne dépasse pas 80°. Il importe de ne chauffer ni trop tôt ni trop brusquement, afin d'empêcher la destruction com- plète de la matière organique. Le produit constitue une niasse cristalline, formée principalement par le nouveau sulfacide, mais contenant toujours du nitrophénol non altéré. On dissout dans de l'eau chaude, et on filtre après refroidissement. On élimine ainsi la plus grande partie du nitrophénol; le reste se volatilise pendant les opérations subséquentes. Les sels de baryte et de plomb du nouveau sulfacide étant très-peu solubles dans l'eau, même à la température de l'ébullition, il ne convient pas de saturer la solution acide par le carbonate de baryte ou de plomb. On procède donc de la manière suivante : on ajoute à la solution bouillante du carbonate de baryte ou de plomb jusqu'au moment où tout l'acide sulfurique se trouve pré- cipité, ou bien encore jusqu'au moment où la solution, qui est d'une couleur jaune pale d'abord, prend une couleur orangée. Ce changement de couleur indique, comme on le comprendra par la suite, que le nouveau sulfacide est sa- ( 120 ) turé à moitié. On filtre, on précipite la baryte ou le plomb par l'acide sulfurique ou l'acide suif hydrique, on filtre de nouveau, et on sature par le carbonate de soude. Le nitro- phénol-sulfate de soude, quoique très-soluble dans l'eau, cristallise avec une facilité telle, qu'il se prête parfaite- ment à la purification. L'acide nitrophénolsulfurique lui-même s'obtient par la décomposition du sel de baryte par l'acide sulfurique. Il est très-soluble dans l'eau et dans l'alcool, assez solublc dans l'éther. On peut cependant le cristalliser facilement tant par le refroidissement d'une solution aqueuse saturée à chaud, que par l'évaporation. Il constitue des aiguilles ou de grands prismes aplatis, d'une couleur jaune pale. Ces cristaux contiennent trois molécules d'eau de cristal- lisation : ç6 n. (N-eg . oh . &e-3 h -4- ôh^g-. Ils fondent à 5J°,5; ils s'effleurissent déjà à la température ordinaire. L'acide sec ne fond qu'à 122°. L'acide nitrophénolsulfurique est bibasique; il donne deux séries de sels. Le nitrophénolsulfate bisodique est très-soluble dans l'eau, assez soluble dans l'acool. On l'obtient aisément sous forme de grands prismes, parfaitement définis, d'une belle couleur orangée et de beaucoup d'éclat. La formule des cristaux est : £6 H3 (N-Oa) • ONrt • £0-5 Na -i- 3H.O. Quand à la solution de ce sel bisodique on ajoute de l'acide acétique, il se précipite un sel cristallin d'une cou- leur jaune pâle, qui n'est autre que le nitrophénolsulfate ( m ) monosodique. Ce sel, beaucoup moins soluble que le pré- cédent, forme aussi de gros cristaux bien définis, qui con- tiennent trois molécules d'eau de cristallisation : €6 H3 (NO-8) . ^H . $Q--0 Sa -f- 3H2^. L'acide chlorhydrique et l'acide sulfurique réagissent sur la solution du sel bimétallique exactement comme l'acide acétique. Même employés en excès, ces acides précipitent le sel monosodique. Les sels de potasse de l'acide nitrophénolsulfurique cris- tallisent avec la même facilité que les sels de soude, mais ne forment jamais de grands cristaux. Le sel bipotassique forme des aiguilles orangées, qui renferment une molécule d'eau de cristallisation : c6 H3 (N ©-=>) • 9-K • s o3k -+- h2o. Le sel monopotassique, beaucoup moins soluble que le sel neutre, cristallise également en aiguilles. Il est d'une couleur jaune pale, possède un bel éclat soyeux et ne con- tient pas d'eau de cristallisation : Les nitrophénolsulfates neutres de baryte et de plomb sont peu solubles dans l'eau, ainsi qu'il a déjà été mentionné. En opérant à froid on les obtient sous forme de précipités jaunes et cristallins; les solutions chaudes déposent par le refroidissement de petits cristaux d'une couleur jaune brique. Les sels monométalliques de baryte et de plomb sont relativement solubles dans l'eau, surtout à chaud. Leurs solutions sont jaunes. Le sel monobarytique cristal- lisé contient : [ €6 H5 (N-e-a) . -9-H . £-9--] Ba" -*- H2«>. ( 122 ) La composition dos sels de l'acide nitrophénolsulfurique démontre clairement que cet acide est bi basique. 11 échange non-seulement l'hydrogène du reste &-9-5H , mais encore l'hydrogène du groupe -011 contre des métaux. Sa consti- tution peut être exprimée par la formule : i ΣH. Il est analogue en tout point aux acides phénolsulfu- riques que j'ai décrits dans une note antérieure, et il doit être regardé comme le dérivé nitré de l'un d'eux. Mais tandis que dans les deux acides phénolsulfuriques nor- maux l'hydrogène du groupe -Q-H ne se remplace facile- ment que par des radicaux alcooliques, comme dans le phénol lui-même, l'acide nitrophénolsulfurique, au con- traire, échange ce même hydrogène avec facilité contre des métaux. C'est que l'influence du groupe N-8-2, qui provoque le caractère nettement acide du nitrophénol, s'est conservée dans le sulfacide qui en dérive. Je mentionnerai, en passant, que l'orthonitrophénol , lui aussi, donne naissance à un sulfacide. Action de la potasse fondue sur les sulfacide s du phénol. J'ai démontré, il y a quelque temps, que l'acide ben- zolsulfurique (acide sulfobenzolique) se transforme en phé- nol quand on le chauffe jusqu'à fusion avec l'hydrate de potasse. La réaction a lieu d'après l'équation suivante : CeHs.£OvK -+- KH^ = ^.H-.O-H h- -S-0-3 K, Phénol sulfate do potasse. Phénol. Sutfilc de potasse. ( 123 ) Elle ne peut guère s'interpréter que de la manière sui- vante. Le reste £r0-3H, qui , pour la transformation du sulfâcide, remplace un atome d'hydrogène de la benzine, s'élimine, en s'échangeant contre le reste -811 de l'hydrate de potasse. La réaction rend visible, pour ainsi dire, que le phénol dérive de la benzine par le remplacement d'un atome d'hydrogène par le reste -0-H provenant de l'eau. J'ai appliqué la même réaction aux sultacides du phé- nol. L'expérience m'a fait voir que l'une des deux modifi- cations de l'acide phénolsulfurique, celle que j'ai désignée par le nom d'acide phénolmétasuliurique, engendre la py- rocatéchine; l'autre modification , l'acide phénolparasulfu- rique, donne naissance à la résorcine. La pyrocatéchine s'obtient aisément d'après ce procédé, et sa purification ne présente pas de difficulté. Il n'en est pas de même de la résorcine. Non-seulement la décomposition des phénol parasulfa tes parait moins nette que celle des phénolmélasuli'ales; mais encore les pro- priétés de la résorcine rendent sa purification excessive- ment difficile. Je n'ai pas réussi jusqu'ici à préparer ce corps en quantité suffisante pour l'analyse, mais les pro- priétés ne laissent guère de doute sur la nature du pro- duit. Cette décomposition des acides phénol-monosulfuriqucs fournit une nouvelle preuve en faveur de ma manière d'enyisager les sultacides. On a prouvé d'abord que la ben- zine peut se transformer en acide benzolsulfurique , et que celui-ci fondu avec la potasse donne ie phénol. On a donc remplacé un atome d'hydrogène de la benzine parle reste S-B-(H,eton a échangé ce reste contre le groupe &U provenant de l'eau. Pour les acides phénolsulfuriques les mêmes réactions se répètent. Les sultacides contiennent ( *24 ) le reste £-05H à côté du groupe -OH; ils échangent ce reste de l'acide sulfurique contre un nouveau groupe -OH et les produits contiennent ce groupe deux fois. On a : Phénolsulfale de potasse. Pyrocatéchine Sulfite de et résorcine. potasse. l\ est évident que l'un des groupes -OH provient du phé- nol, tandis que l'autre est un produit de transformation du reste £-05H, lequel, dans la formation de ces sulia- cides, ainsi que dans celle de l'acide benzolsulfuriquc, a remplacé un atome d'hydrogène qui était en combi- naison avec le carbone. La décomposition que je viens d'indiquer pour les deux modifications de l'acide phénolsuifurique est intéressante à un autre point de vue encore. Elle permet de ranger ces sulfacides dans deux des trois séries des bidérivés de la benzine. Elle montre, en effet, que l'acide phénol parasul- furique correspond à la résorcine, et que l'acide phénol- mélasulfurique contient ses chaînes latérales à la place des deux atomes d'hydrogène qui, dans la pyrocatéchine, sont remplacés par les deux hydroxyles. Ce sont ces relations qui m'ont conduit à désigner les deux modifications de l'acide phénolsuifurique par les noms que j'ai déjà em- ployés dans ma note précédente. La découverte de la décomposition, que les sulfacides subissent sous l'inlluence de la potasse fondue, donne lieu à une observation générale, qui ne me paraît pas sans intérêt. Cette réaction a été trouvée simultanément par M.Wurlz et par moi-même; et c'est de commun accord que nous ( i2§ ) avons choisi le môme jour pour présenter des notes sur ce sujet à l'Académie de Paris (8 août). Dans la séance sui- vante du même corps savant, M. Dusart a demandé l'ou- verture d'une lettre cachetée, qu'il avait déposée le 20 mars 1864. Ce pli, ouvert en séance par M. le secrétaire perpétuel , s'est trouvé contenir une note sur un procédé de préparation des phénols; l'auteur y exposait, entre autres, la formation du phénol ordinaire par l'action de la potasse fondue sur l'acide henzolsulfurique. En parlant de ces détails historiques, je n'ai nullement l'intention de soulever une question de priorité; loin de là. 11 est de toute évidence que les trois auteurs sont arrivés simultanément, ou au moins indépendamment l'un de l'autre, au même résultat, et pour l'observation que nous allons présenter c'est là le seul point important. Trois chimistes trouvent la même réaction, non pas par hasard, mais en se basant sur des spéculations théoriques. Le résultat est identique; les considérations théoriques font-elles été aussi? On verra facilement que non. J'avais, de mon coté, comparé les sulfacides aux pro- duits de substitution. Je croyais, par suite, pouvoir m'at- lendre à voir le reste S-0--H se comporter, dans certains cas, comme le font le chlore, le brome ou l'iode dans les vrais produits de substitution. L'expérience m'a confirmé dans cette manière de voir; j'ai pu constater, en effet, que le reste îvO^H peut s'échanger contre le groupe -GMI, exactement comme les corps halogènes s'échangent sou- vent contre le même groupe. M. Wurtz désigne l'acide henzolsulfurique par le nom d'acide phénylsulfureux; nom qui a souvent été donné à celle substance, sans raison aucune, selon moi. Il est con- duit ainsi à l'hypothèse que cet acide, qu'il regarde comme ( 128 ) un étber de l'acide sulfureux, doit se saponifier comme le font les éthers, et donner naissance à ses générateurs : le phénol et l'acide sulfureux. L'expérience démontre que l'acide phénylsulfureux est doué d'une stabilité remar- quable, mais que la saponification réussit néanmoins quand, au lieu de faire bouillir avec une solution aqueuse de polasse, on chauffe avec la potasse sèche jusqu'à fu- sion. Pour ce qui concerne M. Dusart, il représente l'acide benzolsulfurique (acide su'fobenzidique) par la formule : C18H5.S08.S03. HO; il trouve que, pendant la réaction, il se fait un dégage- ment d'hydrogène, et, qu'à côté du phénol, on obtient du sulfite et du sulfate de potasse. On voit aisément que les formules par lesquelles les trois auteurs représentent le suifacide employé ne diffèrent pas seulement par la forme, mais qu'elles expriment des idées essentiellement différentes. Évidemment, deux des trois manières de voir, au moins, doivent être erronées; nous ne discuterons pas lesquelles. Toujours est-il que trois hypothèses différentes, dont deux, au moins, sont nécessairement erronées, ont conduit à la découverte d'un fait. On a souvent prétendu qu'une hypothèse est légitime et bonne quand elle mène à des découvertes. L'exemple que je viens de citer, et il sera difficile, je pense, d'en trouver un meilleur, fait voir, dans tous les cas, qu'une hypothèse peut très-bien remplir cette condition sans être vraie. ( 127 Suifacides des substances grasses. Dans un mémoire que j'ai publié, il y a plus de neuf ans déjà, j'ai fait voir que l'acide sulfurique, en réagissant sur les substances organiques, peut, de deux manières diifé- rentes, engendrer des acides, qu'à cette époque on nom- mait copules. En réagissant sur un corps qui appartient au type de l'eau, il peut attaquer le côté typique de la molécule, pour mettre un reste de l'acide sulfurique à la place de l'hydrogène qui n'est combiné au carbone que par l'intermédiaire de l'oxygène. Les produits d'une (elle réaction renferment un reste de l'acide sulfurique qui n'est attaché qu'indirectement, et par l'oxygène, au groupe hydrocarboné, que l'on considère comme radical. îl peut arriver, d'un autre côté, que l'acide sulfurique, en réagissant sur un corps oxygéné ou non oxygéné, at- taque la molécule du côté du carbone. Ce n'est pas (hy- drogène typique, mais l'hydrogène du radical, c'est-à-dire de l'hydrogène qui est combiné directement au carbone qui s'échange contre un reste de l'acide sulfurique. Les acides formés d'après le premier mécanisme peu- vent être regardés comme des éthers de l'acide sulfurique; ils se dédoublent avec une certaine facilité. Les acides de la seconde catégorie, au contraire, sont doués d'une sta- bilité remarquable. Ils correspondent entièrement à ces dérivés des substances aromatiques que je désigne actuel- lement par le nom de suifacides. inutile d'énumérer ici les acides auxquels celte dernière manière de voir doit être appliquée; rappelons seulement l'acide sulfo-acétique, découvert, en 1842, par notre sa- ( 128 ) vaut confrère, M Melsens, et l'acide sulfo-succinique de M. Fehling (1841). Qu'on me permette, cependant, d'in- sister sur les acides iséthionique et éthionique , qui pré- sentent un intérêt particulier. Le premier de ces acides, on le sait, est isomérique avec l'acide élhylsulfurique. La différence s'explique aisé- ment. L'acide élhylsulfurique est le vrai éther acide de l'acide sulfurique; l'acide iséthionique, au contraire, est le sulfo-acide de l'alcool; il est analogue aux acides phé- nolsulfuriques. Acide élhylsulfurique. Acide iséthionique. Quant à l'acide éthionique^ il réunit la nature des deux. C'est le sulfo-dérivé de l'acide éthyl-sulfurique; ou, ce qui revient au même, l'élher sulfurique du sulfo-alcool (acide iséthionique) : *03H ) ^ H f ** £0-HJ Ac. élhylsulfurique. Ac. iséthionique. Ac. éthionique. Quoique je ne doute guère de l'exactitude de cette manière de voir, j'ai néanmoins entrepris quelques expé- riences pour accumuler des preuves en sa faveur. Pour ce qui concerne l'acide qui se forme par l'oxyda- tion du sulfure d'éthyle, etc., et que l'on désigne impro- prement par le nom d'acide éthylsulfureux, il correspond entièrement à l'acide benzolsulfurique; c'est le vrai sul- facide de l'hydrocarbure saturé £.2HG; et je ne doute pas que l'on obtienne un jour les acides de cette catégorie , en attaquant les hydrocarbures saturés par l'acide sulfurique fumant. ( 129 ) L'acide disulfométholique, et les acides analogues sont les disulfacides des hydrocarbures saturés; ils correspon- dent à l'acide benzoldisulfurique. On voit facilement que les vues théoriques que je viens d'indiquer ne sont que le développement des idées que j'ai avancées antérieurement. Mais nos connaissances ont fait des progrès depuis, et Ton peut maintenant préciser da- vantage. On peut affirmer, par exemple, que l'acide isé- thionique, que l'on peut toujours représenter par la for- mule que je lui ai assignée alors, n'est pas un dérivé de l'éthylène, mais qu'il correspond à Téthylidène. Il n'ap- partient pas au groupe du glycol et du chlorure d'élhy- lène, mais à celui de l'aldéhyde, de Pacélal et du chlorure d'élhylidène. En d'autres termes , les groupes ^Bïl et S^B-II ne sont pas en combinaison avec deux atomes de carbone différents, ils se trouvent, au contraire, combinés à un seul et même atome de carbone. Découverte d'objets gravés et sculptés dans le Trou Magrite à Pont-à-Lesse; par M. Edouard Dupont, correspon- dant de l'Académie. J'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie les résul- tats des fouilles qui viennent d'être exécutées dans le Trou Magrite, avec l'obligeante autorisation de M. de Villcrs- Masbourg. C'est une caverne plus grande que le Trou de Chaleux, à large ouverture et d'un accès facile. Kl le est à 26 mètres au-dessus de la Lesse. Elle contenait de bas en haut : Cailloux roulés ardennais, 1 mètre. ( 130 ) Dépôt argilo-sabîeux stratifié offrant les niveaux ossi- tëres, 2n\50. Argile-à-blocaux renfermant des ossements. L'argile-à-blocaux et le niveau ossifère supérieur du dépôt stratifié sont ici mentionnés pour mémoire, car il n'en restait plus que de faibles amas à l'entrée et à l'extré- mité. On a enlevé de cette belie caverne à peu près un mètre de terrain quaternaire sur toute la surface, il y a environ trente ans. Une partie du deuxième niveau ossi- fère du dépôt stratifié a été également emporté. Malgré la disparition regrettable de ces dépôts, la ca- verne a encore offert de riches débris. Les couches ossifères restées en place renfermaient la même faune qui se compose : Elephas primigenius, cinq molaires dont une mesure 25 centimètres de largeur; portion d'humérus, débris des extrémités; Rhinocéros tichorinus, nombreuses molaires, fragments d'humérus et de radius; Cheval, nombreuses molaires et d'autres débris; Sanglier; Renne, restes abondants, surtout dans les niveaux su- périeurs. Les bois sont en majeure partie des bois de mue; Cervus elaphus, grand bois et portions diverses; Bœuf, dents et ossements; Chamois, cornes ; Marmotte, plusieurs demi-mâchoires; Ursus, dents et ossements de diverses tailles; Ht/Mia Spelœa, débris divers et demi-mâchoire infé- rieure; Feiis Spelœa, canine de la mâchoire supérieure; ( 131 ) Felis Engiholiensis, une demi -mâchoire dont il ne manque que la canine ; Loup. Renard. Le renne était surtout abondant dans le niveau supé- rieur; le rhinocéros, le mammouth et les autres espèces perdues dans les niveaux inférieurs. Ces ossements se présentent dans l'état ordinaire où on les trouve dans les habitations de nos antiques troglodytes : Absence à peu près absolue de vertèbres, de cotes, d'os de l'épaule et du bassin. Débris très-abondants des os des membres et de la tête. Le nombre d'instruments en pierres fait concurrence à celui de Chaleux; les formes signalées à Montaigle et dans les alluvions de la Somme sont particulièrement dans les niveaux inférieurs. Dans les niveaux supérieurs, les cou- teaux dominent et il en est quelques-uns qui témoignent d'un travail aussi soigné que ceux découverts à Furfooz et à Chaleux. Le calcaire compacte et le phtanite ont été souvent taillés, ce qui n'est pas étonnant, car si l'homme de l'âge du renne se procurait difficilement le silex taillé, à bien plus forte raison en était-il ainsi pour l'homme de l'âge du mammouth, qui vivait à une époque où nos rivières s'étendaient sur 6 à 700 mètres de largeur et avaient la puissance de façonner fortement leurs lits. Les os travaillés sont assez abondants et ordinairement taillés en fines pointes, ce qui est en rapport avec l'ab- sence de silex effilés comme ceux de Chaleux et de Fur- fooz. Enfin , les pièces les plus importantes recueillies dans cette caverne sont une petite statuette taillée dans un buis de renne et un dessin gravé sur un autre bois de renne ( 152 ) avec une sûreté de trait rappelant les célèbres dessins des cavernes du Périgord. Ces objets sont figurés sur la planche ci-jointe. Rien n'a dénoté un semblable travail dans les cavernes, si riches en débris d'un Age un peu plus récent, à Furfooz et à Chaleux. Le dessin apparaît dans des couches indi- quant un âge intermédiaire entre Montaigle et Chaleux. A Montaigle, nous sommes en plein dans rage du mam- mouth, au milieu d'une civilisation rappelant celle de l'homme des alluvions de la Somme ou de la caverne de Moustier dans le Périgord. A Chaleux et à Furfooz, nous trouvons une faune qui est exactement entre celle du mammouth et la faune actuelle des régions tempérées septentrionales. La civili- sation y est plus avancée qu'à Montaigle, mais il n'y avait pas de traces d'un progrès qui allât jusqu'à la représenta- tion d'une forme quelconque par la gravure. Aussi pou- vait-on presque déclarer, sans dépasser les bornes de la prudence, qu'un art semblable n'avait pas existé chez nous. Le voilà cependant découvert et entre les deux civilisa- tions de Montaigle et de Furfooz, au milieu d'une faune qui forme le passage entre la faune du mammouth et du renne, dans des conditions tout à fait analogues à celles du Périgord. J'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Aca- démie un exposé plus complet des faits observés dans cette belle caverne. BuH.de l'Acad. 2 e Série Tome XXIV. Ed. Dupont Jel Bruxelles, LitLpar G. Severeyns, Lith.de l'Acad. Royale de Belg. Objets gravé et sculpte trouvés dans le Trou Maènte a Pont-a-Lesse ( 133 ) Recherches sur V action des silicates alcalins sur l'économie animale, par M. Emile Husson, répétiteur à l'École de médecine vétérinaire. Dans une note sur l'action mutuelle des éléments de sels solubles comparée aux phénomènes que ces corps produi- sent dans l'économie animale, M. Melsens a dit : « Il me » parait en dehors de toute contestation raisonnée des » laits actuellement acquis que certaines réactions chi- » miques se passent dans le corps des animaux absolu- » ment comme elles se passent dans nos laboratoires. Je » ne parle pas seulement de ces actions qui consistent à » faire naître, par suite de doubles décompositions, cer- » tains composés dans l'estomac ou dans le canal intes- » tinal, en vue, par exemple, de neutraliser l'action d'un » corps donné en le rendant insoluble ou en le précipitant » à l'état d'élément, mais bien de l'action chimique qui » se passe sur des matériaux absorbés déjà; ceux-ci peu- » vent se trouver dans le torrent de la circulation, comme » ils peuvent s'être concentrés dans quelques organes ou » se trouver fixés sur les solides de l'économie... » Ce sont ces lignes qui m'ont suggéré l'idée d'entre- prendre les expériences dont je viens aujourd'hui offrir les résultats à l'attention bienveillante de l'Académie. Administration des silicates alcalins à des chiens. Deux chiens mâles sont mis en expérience le 17 mars, ils reçoivent tous les deux la même alimentation composée 2me SÉRIE, TOME XXIV. 10 ( -134 ) de pain et de viande de cheval , et sont soumis aux mêmes conditions hygiéniques; leur état de santé ne laisse rien à désirer. N° 1. Chien nicàle , de race commune, pesant 9 kilos 100 grammes, reçoit chaque jour à partir du 19 mars 20 grammes de silicate de sodium en poudre; la dose est divisée en deux parties et soigneusement mêlée, ma- tin et soir, à la nourriture de l'animal; le quatrième jour le chien est pris de diarrhée et l'on est forcé de ré- duire la dose à 10 grammes, administrés en deux fois. L'animal se rétablit, seulement le 5 avril (après lo jours), la personne chargée de le soigner remarque qu'il éprouve de la difficulté à uriner. Cette gène dans l'émission de l'urine persiste à des degrés variables pendant toute la durée de l'expérience. A différentes époques pendant le traitement , on a eu la précaution de recueillir de l'urine et de préférence l'urine du matin; ce qui se faisait tout simplement en laissant le chien uriner librement dans des vases lavés à l'eau dis- tillée. L'urine ainsi recueillie pèse 1,250 grammes, elle est trouble et sa réaction constatée chaque fois au moment de l'émission a toujours été alcaline au papier de tournesol. J'ai pu reconnaître l'alcalinité de l'urine quelques heures après la première administration, comme aussi, j'ai pu, à partir de ce moment, constater la disparition complète de l'acide urique de l'urine. Le 4 mai, après iG jours de traitement, on tue l'anima en l'empoisonnant par l'acide cyanhydrique. L'autopsie est faite quelques heures après la mort. Outre les lésions si caractéristiques de l'empoisonne nient par l'acide cyanhydrique, on ne trouve rien de hie ( 155 ) marqué, si ce n'est du côté de l'appareil urinaire : Les reins sont congestionnés, les uretères ne présentent rien de particulier, un peu de rougeur seulement; la vessie est fortement distendue par l'urine qu'elle contient; l'urètre est enflammé et rétréci, ce qui explique la difficulté d'uriner que l'on a remarquée pendant la vie. On reçoit dans un verre l'urine contenue dans la vessie; elle est alcaline, trouble et Ton y voit flotter de petits corps blanchâtres, durs, de la grosseur d'un grain de millet et se déposant rapidement. C'est, sans aucun doute, au pas- sage de ces petits corps dans l'urètre pendant l'expulsion de l'urine qu'il faut attribuer l'inflammation de ce canal. La muqueuse de la vessie présente un aspect légèrement rouge et on trouve, adhérents à sa surface, quelques pe- tits corps analogues à ceux qui se sont déposés dans l'urine. On recueille sur une nacelle de platine les petits corps qui se sont déposés dans l'urine que contenait la vessie, et on les calcine au chalumeau à air et à gaz de l'éclairage; ils se charbonnent légèrement, laissent une cendre blanche, infusible, presque complètement insoluble dans l'acide chlorhydrique étendu et chaud , dans l'acide sulfuri- que, etc., mais qui, calcinée avec un peu de potasse caus- tique, fond et donne par le refroidissement une petite couche vitreuse entièrement soluble dans l'eau. Le dépôt de l'urine contenue dans la vessie au moment de l'autopsie est donc composé essentiellement d'acide silicique. Les 1,250 grammes d'urine recueillie pendant la vie sont filtrés sur du papier Berzélius, le dépôt resté sur le filtre est lavé à l'eau distillée d'abord, puis à feau rendue acide par l'acide chlorhydrique; une petite partie du dépôt ( 156 ) se dissout, la portion insoluble calcinée avec de l'acide nitrique donne une cendre blanche, infusible, insoluble dans l'acide chlorliydriquc étendu et chaud, dans l'acide suîfurique, etc.; pesée après avoir été desséchée au rouge, elle donne 50 milligrammes; elle se dissout lentement dans l'acide fluorhvdrique. C'est donc de l'acide sili- cique. La moitié de l'urine précédente est évaporée et calcinée avec de l'acide nitrique; la cendre obtenue e-t reprise par l'acide chlorhydrique étendu, puis évaporée de nouveau à sec, chauffée au rouge; reprise une deuxième fois par l'acide chlorhydrique étendu, elle laisse déposer une pe- tite quantité d'acide silicique. L'urine contenait donc en- core un peu d'acide silicique en dissolution, à l'état de silicate probablement, mais la majeure partie en avait été précipitée. Le cerveau pesant 52 grammes est calciné avec de l'acide nitrique ; la cendre reprise par l'eau et l'acide chlorhydrique se dissout complètement; le cerveau ne renferme donc ni silicate, ni acide silicique libre. Le tibia gauche, convenablement dégarni des muscles et des tendons qui s'y attachent, est placé dans un vase con- tenant de l'eau distillée rendue acide par de l'acide chlor- hydrique. Trois semaines après, la liqueur est évaporée à sec; calcinée ensuite, elle laisse une cendre bien blanche entièrement soluble dans l'acide chlorhydrique étendu. Le quart de l'os précédent est calciné à son tour; le charbon, brûlé par de l'acide nitrique, donne une cendre complètement soluble dans l'eau et l'acide chlorhydrique. Les os de ce chien ne renferment pas d'acide silicique, bien que l'animal ait pris du silicate pendant 46 jours. ( i37 ) N° 2. Chien mâle, épagneul croisé, pesant 5 kilogrammes 900 grammes, reçoit tous les jours, à partir du 19 mars, 10 grammes d'une dissolution de silicate de potassium contenant 16 p. °/o d'acide silicique desséché au rouge (la dissolution avait été préalablement traitée par un courant d'acide carbonique jusqu'à un commencement de précipi- tation d'acide silicique). Le silicate est versé dans la boisson de l'animal qui paraît le supporter sans aucun inconvé- nient; seulement, au bout de quelque temps, on remarque, comme pour le n° 1 , une certaine gêne dans l'émission de l'urine. On a également recueilli de l'urine à différents moments de l'expérience et en opérant comme dans l'ex- périence précédente. La réaction de l'urine, constatée aussi au moment de son expulsion, a constamment été alcaline, son aspect a toujours été plus trouble que pour le n° 1 et l'acide urique avait totalement disparu. Le chien est sacrifié le 9 mai, après 49 jours d'expé- rience, et l'autopsie est faite immédiatement. Comme dans l'autopsie du n° I , il n'y a guère que les organes urinaires qui offrent quelques particularités. Les reins sont congestionnés, l'urètre enflammé et rétréci, la vessie également distendue est remplie d'urine; à travers ses parois rendues translucides par la distension, on peu! remarquer, reposant sur le fond de la vessie, un dépôt assez abondant se déplaçant sous l'influence des mou- vements de l'urine contenue dans la vessie; l'urine re- cueillie dans un verre est alcaline, très- trouble et laisse déposer, comme dans l'expérience précédente, des sédi- ments de la grosseur d'un grain de millet. Ces sédiments recueillis dans une petite capsule de platine, traités par l'acide chlorhydrique, font légèrement effervescence, ce ( 158 ) qui est dû à la présence d'un peu de carbonate de calcium sans doute; la portion non dissoute dans l'acide chlorhy- drique est traitée comme dans l'expérience du n° 1 et donne pour résidu de l'acide silicique. Ces sédiments sont donc composés d'acide silicique, de carbonate de calcium, de phosphate insoluble de calcium et d'un peu de matière organique (1). 650 grammes d'urine recueillie pendant la vie sont fil- trés; ils laissent sur le filtre un dépôt abondant, blan- châtre qui, lavé d'abord à l'eau distillée, ensuite à l'eau rendue acide par l'acide chlorhydrique, se dissout en par- tie en faisant effervescence; l'eau de lavage renferme de la chaux, mais pas de traces d'acide silicique. La portion inso- luble restée sur le filtre est calcinée, on en retire 140 mil- ligrammes d'acide silicique pur. L'urine filtrée est évaporée à sec; calcinée avec de l'acide nitrique, dans la cendre, on retrouve une très-pe- tite quantité d'acide silicique. L'urine ne renfermait donc plus que des traces de silicate en dissolution et comme dans l'expérience du n° 1 , la majeure partie de l'acide sili- cique s'y trouvait à l'état insoluble. Le cerveau est mis en digestion avec de l'eau distillée pendant plusieurs heures; on fait bouillir ensuite pendant une heure, on filtre et, dans la liqueur filtrée, on recherche les silicates et on n'en trouve pas de traces. Une partie du cerveau qui a bouilli est reprise et on y recherche, sans plus de résultat, l'acide silicique. Le cer- veau ne contient donc ni silicate, ni acide silicique libre. (1) Voir la paçje \A\ ( 139 ) 40 grammes de chair musculaire prise à la cuisse sont mis en digestion avec de l'eau distillée, puis on fait bouil- lir pendant plusieurs heures, on filtre et dans la liqueur filtrée on ne retrouve pas de silicates. La chair musculaire précédente est calcinée avec de l'acide nitrique; dans la cendre on retrouve une quan- tité appréciable d'acide silicique. Cette recherche tend à démontrer que dans le muscle, comme dans l'urine, le silicate est décomposé et l'acide silicique précipité; elle démontre en outre que les silicates ne sont qu'en très- petite quantité dans les muscles. Le fémur gauche, convenablement préparé, est plongé dans de l'eau distillée rendue acide par l'acide chlorhy- driquc. Après quinze jours d'immersion, la liqueur ne ren- ferme pas de traces d'acide silicique. La moitié de l'os est calcinée avec de l'acide nitrique et la cendre ne renferme pas d'acide silicique. N° 5. Chien màîe, épagneul, pesant 9 kilogrammes 200 grammes. On le soumet pendant un mois environ à un régime composé de pain et de viande de cheval. Les conditions hygiéniques dans lesquelles il est placé sont les mêmes que pour les deux chiens précédents. Le 25 mai, on le met en expérience et il reçoit en huit jours 200 grammes d'une dissolution de silicate de potassium renfermant 16 p. °/o d'acide silicique; l'administration en est faite en grande partie par la force, ou en dissolution dans les boissons. L'urine que l'on recueille quelques heures après la première administration est fortement alcaline et ne renferme pas de traces d'acide urique. Pendant les trois premiers jours l'animal supporte assez bien cette dose exagérée de silicate, mais après surviennent de fréquents ( 140 ) vomissements et vers le huitième jour l'animal refuse toute nourriture ; le 1 er juin, on lui administre encore 1 0 grammes, qui sont bientôt rejetés par le vomissement; l'animal est sacrifié dans la journée même. À l'autopsie, on trouve dans les bronches les lésions ma- nifestes d'une bronchite intense résultant probablement du liquide tombé dans la trachée pendant l'administration du silicate. Le tissu du cœur paraît avoir subi quelques mo- difications; il est pâle et ramolli. L'estomac est le siège d'une forte inflammation, surtout dans sa partie pilorique, où l'on remarque de nombreuses ecchymoses se prolongeant jusque dans l'intestin grêle. Ces lésions ne peuvent être attribuées qu'à l'exagération de la dose de silicate. Les reins sont fortement congestionnés; incisés jusqu'au bassinet, ils présentent dans leur partie médullaire des stries blanchâtres qui suivent le trajet des tubes urinifères. Mon frère, J.-B. Husson, professeur de physiologie à l'école vétérinaire, a bien voulu soumettre ces reins à une analyse microscopique et a reconnu que ces stries occupent l'intérieur même des tubes urinifères des pyramides et sont constituées par de la matière inor- ganique, sans aucun doute, identique à celle du dépôt des urines. La vessie contient un peu d'urine claire et légèrement acide, ce qui se comprend aisément, l'animal ayant rejeté par le vomissement tout le silicate qu'on lui avait admi- nistré quelques heures avant de le sacrifier. Sur la muqueuse de la vessie, on trouve, adhérent à sa surface, quelques corpuscules de la grosseur d'un grain de riz et qui, traités comme dans les expériences précédentes, donnent de l'acide silicique pour résidu. Pas plus dans cette expérience que dans les autres, je ( 141 ) n'ai pu découvrir de traces d'acide silicique dans le cer- veau; je n'en constate pas non plus dans la bile, ni dans le foie, ni dans les os. Cette fois l'os a élé calciné directe- ment, sans avoir subi l'action dissolvante de l'acide chlor- hydrique. En opérant avec soin sur 15 grammes de sang desséché, je n'ai trouvé que des traces d'acide silicique, tandis que j'en découvre une quantité très-appréciable dans les mus- cles et dans la rate. 400 grammes d'urine recueillie pendant la vie et filtrée fraîche sur du papier Berzélius laissent sur le filtre un dépôt qui, lavé à l'eau distillée puis calciné avec de l'acide ni- trique, donne une cendre dont je retire 150 milligrammes d'acide silicique desséché au rouge; dans la liqueur acide qui m'a servi pour isoler l'acide silicique, je reconnais la présence de la chaux et de l'acide phosphorique. Le dépôt était donc formé d'acide silicique surtout, de silicate de calcium, de phosphate insoluble de calcium et d'un peu de matière organique. L'urine elle-même est évaporée et, calcinée ensuite, elle ne donne, à l'analyse, que des traces d'acide silicique. Tout ou à peu près tout l'acide silicique du silicate qu'elle con- tenait était donc précipité au moment de son expulsion de la vessie. N° 4. Le 6 juin, on injecte dans les veines d'un vieux chien 10 grammes d'une dissolution de silicate de sodium renfermant 18 p. °/o d'acide silicique desséché au rouge; la dissolution est étendue de deux fois son volume d'eau dis- tillée, la liqueur est portée à 55°. L'opération est faite dans les meilleures conditions avec l'obligeant concours de M. le professeur Derache; l'animal meurt immédiatement après l'injection. ( m ) A l'autopsie on ne trouve dans la vessie que quelques gouttes d'urine ne renfermant pas de traces d'acide sili- cique. La mort si prompte de l'animal ne peut être attri- buée qu'à la dose exagérée de silicate. N° o. Le 10 juin, aidé de M. Wehenkel , répétiteur, j'in- jecte dans les veines d'un chien 5 grammes de la dissolution de silicate de sodium étendue de 20 centimètres cubes d'eau distillée et à la température de 35°. L'opération est faite en prenant les plus grandes précautions; l'animal meurt trois quarts d'heure après l'injection. A l'autopsie, on trouve l'estomac et l'intestin remplis de sang; il y a eu hémorragie gastro-intestinale. La vessie contient 50 grammes d'une urine limpide, légèrement acide et dans laquelle je ne retrouve pas de traces de silicates, ni d'acide silicique. N° 6. Cette dernière expérience ne m'ayant pas satisfait, j'ai voulu la répéter et, le 20juin,aidédeM.Degive, répé- titeur, j'injecte dans les veines d'un chien pesant il kilos 500 grammes de la dissolution de silicate de sodium; l'opération se fait dans les mômes conditions que pour le n° o; l'animal meurt une heure et demie après l'injection. A l'autopsie, on trouve comme dans l'expérience précé- dente, l'estomac et les intestins remplis de sang, et leur muqueuse présente les lésions d'une forte congestion. En opérant sur 40 grammes de sang qui a été desséché au hain-marie, je n'y constate pas de traces appréciables d'acide silicique. J'en retrouve, par contre, dans la rate, dans les muscles. 150 grammes d'urine contenue dans la vessie au moment de l'autopsie sont filtrés; la liqueur fil- trée est légèrement acide et on n'y retrouve pas de silice; la partie retenue sur le filtre donne une petite quantité d'acide silicique. ( i« ) Il eût été, certes, utile de continuer l'étude de l'action des silicates de potassium et de sodium injectés dans les veines, mais le temps m'a manqué; je compte bien cepen- dant y revenir plus tard. Recherches et réactions chimiques pour servir à V interprétation des faits précédents. 1° Un chien, en pleine digestion , est sacrifié; l'estomac et son contenu sont mis en digestion à 55° avec de l'eau distillée. Après quelques heures, on exprime la masse sur un tamis fin et on filtre ensuite. La liqueur que l'on ob- tient est limpide et présente une réaction fortement acide. L'intestin grêle est ouvert sur toute son étendue et mis en suspension dans de l'eau distillée maintenue à 35° pen- dant plusieurs heures. On filtre ensuite, le liquide filtré a une réaction légèrement alcaline. Ce sont ces deux liqueurs qui m'ont servi pour me rendre compte de l'action des sucs digestifs sur les dissolutions de silicates. 2° Si, dans une dissolution contenant 5 grammes de silicate de sodium , on verse de la dissolution du suc gas- trique jusqu'à réaction légèrement acide, on obtient un précipité abondant qui se dépose au fond du vase; les liqueurs étaient maintenues à la température du corps pendant une heure et légèrement agitées. Le lendemain, on jette le tout sur un filtre et dans la liqueur filtrée on ne retrouve pas de traces bien appréciables d'acide silicique. Le suc gastrique, légèrement en excès, précipite donc complètement, ou à peu près complètement, l'acide sili- cique des silicates. 5° Dans une petite quantité de la dissolution d'un sili- ( \U ) cale, on verse de la liqueur acide de l'estomac jusqu'à légère réaction acide; on obtient, comme dans l'expérience précédente, un précipité d'acide siïicique, on traite par de la liqueur alcaline de l'intestin , on maintient le tout à 55° pendant plusieurs heures; le lendemain on filtre, et dans la liqueur filtrée, on ne retrouve pas d'acide siïicique. Le suc intestinal ne redissout donc pas sensiblement le pré- cipité formé dans les silicates par le suc gastrique. 4° Si au précipité obtenu dans un silicate par un léger excès de suc gastrique, on ajoute une plus grande quan- tité de ce suc, le précipité persiste, des traces à peine se redissolvent. 5° Le précipité obtenu dans les silicates par le liquide de l'estomac ne se redissout pas lorsqu'on le fait bouillir avec du carbonate de sodium. 6° Si on traite ce même précipité par de la potasse ou de la soude caustique , il disparaît lentement et incomplè- tement à froid, plus rapidement à chaud. 7° Dans 2 grammes de dissolution de silicate de sodium étendue de 100 grammes d'eau distillée, on verse de la liqueur acide de l'estomac jusqu'à neutralisation; on ob- tient un précipité d'acide siïicique qui se dépose rapide- ment. La précipitation de l'acide siïicique par le suc gas- trique se fait donc quel que soit l'état de dilution du silicate. 8° Dans une dissolution de silicate de sodium, on verse jusqu'à neutralisation d'une dissolution de phosphate acide de calcium bien pur, préparé en faisant bouillir avec du carbonate de calcium et jusqu'à cessation de dégagement d'acide carbonique, le phosphate acide obtenu par l'action de l'acide sulfurique sur les os calcinés. On obtient un précipité qu'on lave à l'eau distillée bouillante, puis on le ( 145 ) traite par l'acide chlorhydrique dilué, le quart environ se dissout; la portion insoluble est entièrement composée d'acide silicique. L'analyse de la liqueur acide démontre que la partie soluble dans l'acide chlorhydrique est formée de phosphate insoluble de calcium et de silicate de calcium. 9° Si , à une dissolution de silicate alcalin , on ajoute de l'urine humaine fraîche et acide, la liqueur se prend en masse gélatineuse au bout de très-peu de temps; le préci- pité analysé est formé d'acide silicique surtout, d'un peu de silicate de calcium et de phosphate insoluble de calcium. Dans toutes ces recherches, je me suis servi de l'ammo- niaque et du molybdate d'ammoniaque pour déceler la présence de l'acide phosphorique ou des phosphates. Quant à la chaux, je la constatais à l'aide de l'oxalate d'ammoniaque, et dans quelques cas j'ai eu recours à l'analyse spectrale. 10° On traite de l'urine humaine fraîche par du carbo- nate de sodium jusqu'à réaction légèrement alcaline. On verse cette urine dans une dissolution de silicate et on obtient le même phénomène que dans l'expérience précé- dente; seulement, le précipité m'a paru contenir plus de silicate de calcium. 11° Si, dans une dissolution de silicate, on verse une dissolution d'acide urique faite à 55° et qu'on abandonne la liqueur, après dix jours elle est encore limpide; évapo- rée en partie au bain-marie, puis abandonnée de nouveau, on ne voit pas apparaître le plus léger trouble; donc, l'acide urique est sans action sur les dissolutions de silicates, dans les conditions précitées. Si cependant on évapore la liqueur jusqu'à siccilé et que l'on reprenne ensuite la matière sèche par une grande quantité d'eau bouillante, on voit qu'une petite partie reste ( 146 ) à l'élat de dépôt qui se dissout lentement et incomplète- ment dans les liqueurs alcalines; examiné avec soin, ce dépôt a les caractères de l'acide silicique. 12° Si on répète l'expérience précédente, en substituant l'acide hyppurique à l'acide urique, on obtient des résul- tats différents : la liqueur reste d'abord limpide, mais si on la concentre un peu au bain-marie et qu'on l'abandonne à elle-même, on la voit, au bout de quelques jours, se prendre en une belle gelée transparente. L'acide hyppu- rique précipite donc l'acide silicique des silicates en dis- solution. 13° Tous les chimistes connaissent l'action de l'acide chlorhydrique sur les silicates solubles et savent que cet acide précipite l'acide silicique quand les dissolutions sont concentrées, que le précipité n'apparaît pas quand les liqueurs sont étendues ou bien encore quand l'acide chlor- hydrique est en grand excès. 14° L'acide lactique se comporte à la façon de l'acide chlorhydrique dans les dissolutions de silicates. Le mélange de ces deux acides agit de la même manière. 15° 11 est digne de remarque que le suc gastrique, dont l'acidité est en général due à un mélange d'acide chlorhy- drique et d'acide lactique, se comporte d'une façon toute différente du mélange pur de ces deux acides. Cette diffé- rence ne serait-elle pas due aux phosphates que le suc gas- trique tient toujours en dissolution? En effet, si l'on fait un mélange, en volumes égaux, d'acide chlorhydrique et d'acide lactique, qu'on y fasse dissoudre un peu de poudre d'os calciné et qu'ensuite on verse cette liqueur acide dans une dissolution très-étendue de silicate, le liquide se prend en gelée après quelques heures. Toutes ces expériences ont été exécutées dans le labo- (147 ) raloire de M. Melsens et pour ainsi dire sous les yeux du savant professeur, dont les bons conseils ne me font jamais défaut. Interprétation physiologique des expériences précédentes. Il résulte, à l'évidence, me semble-t-il, des expériences précédentes, que lorsqu'on administre à un chien du sili- cate de potassium ou de sodium en quantité telle que le silicate ne neutralise pas complètement l'acidité du suc gastrique, le silicate est décomposé dans l'estomac par le suc gastrique, l'acide silicique se précipite et n'est plus absorbable, tandis que le métal du silicate employé se transforme en chlorure et en lactalc. Si la quantité de silicate est trop considérable, comme dans mes trois premières expériences, une portion du si- licate échappe à l'action décomposante du suc de l'estomac, arrive dans l'intestin grêle et peut y être absorbé. 11 n'y a donc que cette portion du silicate absorbé dans l'intestin grêle qui pénètre dans le sang et circule avec lui pour aller se déverser dans certains organes. Ces organes, ainsi que le démontrent mes expériences, sont : la rate, les muscles et les reins. Pourquoi la rate contient- elle de l'acide silicique en quantité bien appréciable, alors qu'un poids de sang des- séché à peu près égal au sien n'en contient que des traces? je n'essaierai pas d'interpréter le fait physiologiquement; il y a encore tant d'inconnues dans les fonctions de la rate! Le rôle de cet organe dans l'économie est entouré de tant de doutes, que je me contente de signaler le fait et je le soumets à l'attention des physiologistes qui font une étude spéciale des fonctions de la rate. ( 148 ) A l'état de repos, les muscles ont une réaction légère- ment alcaline; elle devient franchement acide pendant ces contractions et il se produit de l'acide lactique; cet acide peut réagir sur le silicate qui se trouve en dissolution dans le plasma qui imprègne le muscle, en précipiter l'acide si- licique. Cette précipitation doit être singulièrement favo- risée par les mouvements qui se produisent dans le muscle pendant sa contraction. La précipitation se fait-elle dans l'intérieur de la fibre musculaire? J'ai essayé de m'en as- surer en soumettant les fibres à un examen microscopique; mes observations ne m'ont rien donné de positif. La recherche de l'acide silicique dans les muscles de mes chiens démontre que les silicates n'arrivent qu'en très-petite quantité à ces organes et que ce sont surtout les reins qui sont chargés d'éliminer ces substances lors- qu'elles ont pénétré dans le sang. L'étude des urines des chiens soumis aux silicates prouve que les silicates qu'elles contiennent sont presque entière- ment décomposés avant l'expulsion de l'urine de la vessie et que le précipité auquel cette décomposition donne lieu est insoluble. Ainsi que mes analyses le démontrent, ce dépôt s'est toujours montré, en grande partie, composé d'acide silicique, auquel s'ajoutaient des corps différents et en proportions variables, tels que du silicate de calcium, du phosphate de calcium, du carbonate de calcium et de la matière organique. Les réactions chimiques, inscrites sous les nos 8, 9, 10 et II expliquent suffisamment la formation de ce dépôt dans les conditions de l'expérience; on admet, en effet, d'après Liebig, que l'acidité de l'urine normale non fer- mentée est due aux phosphates acides et aux urates acides. Si nous tenons compte : 1° de la quantité d'urine se- ( m ) crétée en 24 heures par kilogramme de chien (40 grammes environ); 2° du poids de l'acide silicique que j'ai retrouvé dans le dépôt des urines de mes chiens; 5° de la durée de l'expérience ; nous arrivons aux données suivantes pour la quantité totale de l'acide silicique qui a pu se précipiter dans toute l'urine sécrétée pendant l'expérience : Chien n° I. — 800 milligrammes environ, la quantité de silice administrée n'est pas connue, le silicate employé n'ayant pas été analysé. Chien n° 2. — 5 grammes 300 milligrammes environ, la quantité de silice administrée étant égale à 80 grammes. Chien n° 3. — 1 gramme 40 milligrammes environ, la quantité de silice administrée étant représentée par 58 grammes. Si on se rappelle que le dépôt n'était jamais exclusive- ment formé d'acide silicique, on se fera une idée exacte de la masse totale qui aurait pu se déposer dans la vessie, si tout le dépôt au lieu d'être expulsé avec l'urine, comme cela s'est fait, avait été retenu dans la vessie, comme cela aurait pu se faire; car, dit M. Civiale, un grain reste-t-il dans la vessie, il devient le centre d'un calcul. Pourquoi l'acide urique disparait-il des urines des chiens auxquels on administre des silicates alcalins? J'ai dit en parlant de la décomposition du silicate dans l'estomac que le métal du silicate décomposé se transforme en chlo- rure et en lactate, sels qui sont ahsorbés; le chlorure circule dans le sang sans subir de décomposition ; le lac- tate, lui, subit l'action de l'oxygène, son acide est brûlé et il devient carbonate de son métal. Or, tous les physiolo- gistes savent que si l'on fait prendre à un chien de l'acide urique et qu'on lui administre en même temps de fortes quantité de sels alcalins, tels que carbonates, ou de sels 2mc SÉRIE, TOME XXIV. Il à acides organiques pouvant donner lieu dans le sang à la formation de carbonates alcalins, on ne retrouve pas d'acide urique dans l'urine, maison y rencontre une plus forte proportion d'urée et d'acide oxalique. La disparition de l'acide urique de l'urine de mes chiens doit donc être attribuée bien plus à la transformation du silicate en lactate et de celui-ci en carbonate, qu'au silicate ou à l'acide silicique lui-même; en définitive, la médication par les silicates ne donne que les résultats que donnerait une médication par les sels alcalins. Ce résultat m'avait, du reste, été prédit par M. Melsens. L'acide hyppurique précipitant directement l'acide sili- cique des silicates, il eût été intéressant d'étudier l'action de ces sels sur les herbivores; je n'ai pu m'en occuper, mais je compte, si les circonstances me le permettent, y revenir dans le courant de l'hiver prochain. La précipitation de l'acide silicique dans les urines et dans les muscles sont bien des réactions analogues à celles qui se produisent dans les vases de nos labora- toires. Si les réactions qui ont lieu dans ce laboratoire si complet que l'on nomme l'économie animale, n'ont pas toujours ce caractère de simplicité, et si, trop souvent, elles nous offrent des complications excessives, n'invoquons pas cependant pour nous en rendre compte ces agents mysté- rieux, tels que force vitale, âme animale, etc.; accusons nos moyens d'étude, nos moyens d'analyse et d'observation, notre intelligence trop bornée et restons néanmoins con- vaincus que ces phénomènes sont soumis aux lois géné- rales de la nature, aux lois chimico-physiques, et que la différence dans les résultats ne dépend que de la différence de circonstances, de conditions. Du reste, dans les labora- toires, deux corps nous donnent-ils toujours le même pro- duit comme résultat de leur action réciproque? Ne devons- ( 151 ) nous pas aussi tenir compte des conditions de température, de pression, d'état, de distance, de mouvement etc., etc. Ainsi et pour ne citer qu'un exemple que j'extrais d'un mémoire présenté tout récemment à l'Académie des sciences de Paris, par M. Becquerel : « On a rempli » un tube de verre, fermé par un bout et fêlé (il faut » une fente très- étroite) , d'une dissolution assez con- » centrée de nitrate de cuivre ; puis on a introduit ce » tube dans une éprouvette contenant une dissolution » également concentrée de monosulfure de sodium, dont » le niveau était le même, afin que la pression fût la même » de part et d'autre. Que devait-il se produire d'après les » notions que nous possédons sur le mélange de ces deux » dissolutions qui devait avoir lieu au travers de fentes » très-étroites? On aurait dû obtenir du sulfure noir de » cuivre et du nitrate de soude; mais il n'en a pas été » ainsi : très-peu de temps après la préparation, on a com- » menée à apercevoir dans les fentes un dépôt très-brillant » de cuivre métallique ayant l'aspect cristallin; peu à peu » le dépôt a augmenté, la fêlure est devenue plus grande » et le tube a fini par éclater; on a pu en retirer de pe- » tites baguettes de cuivre. » En terminant, je puis dire, je pense, que les faits relatés dans ce travail méritent une attention sérieuse de la part des médecins qui se servent des silicates comme agents thérapeutiques, en leur accordant, peut-être un peu légè- rement, des propriétés curatives si diverses. En effet, selon ces praticiens, ils seraient à la fois anti-goutteux, agi- raient favorablement dans la carie des os et seraient doués de propriétés digestives , toniques, diurétiques et proba- blement fondantes et résolutives. ( m ) Notice sur la synthèse de l'acide musique, de V acide mé- thyloxybenzoique , d'un crèsol nouveau et sur l'acide paraiodobenzoïque ; par M. le docteur W. Kôrner. I. — Synthèse de l'acide anisique. Dans ces derniers temps, l'acide anisique a été envi- sagé, non sans raison, comme de l'acide méthyl-paraoxy- benzoïque, c'est-à-dire comme un acide paraoxybenzoïque dans lequel l'hydrogène provenant du groupe hydroxylique du phénol est remplacé par le méthyle : rHjOCH; CeHMCO,H. Cette idée est basée sur les faits suivants : 1° Sur la stabilité de l'acide anisique en présence de la potasse ; 2° Sur la facilité avec laquelle il se dédouble en iodure de méthyle et en acide paraoxybenzoïque sous l'influence de l'acide iodhydrique : ce qui fut observé par M. Saytzeff; 5° Sur la synthèse réalisée par M. Ladenburg, qui a pré- paré l'acide anisique en chauffant le paraoxybenzoate bipo- lassique avec de liodure de méthyle et en saponifiant par la potasse l'éther anisique ainsi obtenu. Ce fut cette manière nouvelle de se représenter la con- stitution de l'acide anisique qui me suggéra la pensée qu'on pourrait l'obtenir par l'oxydation de l'éther crésolméthy- ( *K ) lique, lequel est pour l'acide anisiquece que le nitrotoluol est pour l'acide paranitrobenzoïque : C H i0CfÎ3 C H P°a Èther crésolméthylique. Nitrotoluol. rH(OCH3 ch!n°3 C6ÏMC02H C«HMCOaH Acide anisique. Acide paranitrobenzoïque. Selon toute probabilité, l'éther crésolméthylique devait donner, par oxydation, de l'acide anisique, de même que le nitrotoluol , dans une circonstance analogue , avait donné de l'acide paranitrobenzoïque : l'expérience a pleinement confirmé ces prévisions. Pour obtenir le crésol que nécessitait cette expérience, j'ai eu recours à l'action de l'eau sur du sulfate de diazo- toluol préparé avec de la tqluidine parfaitement pure. A cette occasion, j'ai pu constater le fait mentionné dans le Roscoes Eléments ofChemislry, que le crésol préparé par cette voie se prend en cristaux nettement définis et avec des dimensions surprenantes. Il est parfaitement blanc, entre en fusion à 55°,5 et bout, sans se décomposer, à une température de 200°; sa solution aqueuse est colorée en bleu d'azur très-intense par le chlorure ferrique. L'éther crésolméthylique se prépare en dissolvant le crésol à chaud dans un léger excès de potasse, préalable- ment pulvérisée. On introduit le crésolate de potasse avec un excès d'iodure de méthyle, additionné d'une petite quan- tité d'alcool méthylique , dans un ballon surmonté d'un ré- frigérant à reflux. L'intensité de la réaction, qui ne tarde pas à se produire, est ménagée au commencement en plongeant le ballon dans l'eau froide; elle est activée vers ( ÏU ) la fin par une chaleur modérée. Avant de soumettre à la dis- tillation le produit obtenu , on le traite ilérativement par de l'eau et par une solution aqueuse de potasse caustique. L'élher méthylcrésolique est un liquide incolore, moins dense que l'eau, très-mobile, d'une odeur aromatique qui ressemble à celle de l'anisoî ; il entre en ébullition à 174° et distille sans se décomposer. Pour le transformer en acide anisique, on le chauffe modérément avec un mélange de bichromate potassique et d'acide suifurique dilué dans un ballon de très-grande capacité, muni d'un réfrigérant à reflux. Quand la réaction est terminée, on ajoute de l'eau et on recueille l'acide sur un filtre pour le recristalliser dans une grande quantité d'eau. L'acide anisique, préparé par cette méthode, cristallise en de longues aiguilles inco- lores, très-peu solubles dans l'eau froide, mais qui se dis- solvent facilement dans l'eau bouillante : il fond à 175° et se sublime en aiguilles blanches, douées de toutes les pro- priétés qui distinguent l'acide anisique ordinaire. II. — Synthèse de l'acide méthyloxybenzoïque. La belle synthèse que M. Kekulé a indiquée pour la pré- paration de l'acide benzoïque et de ses homologues n'a été employée jusqu'ici que pour les hydrocarbures de la série du benzole. L'idée devait se présenter de l'appliquer aux dérivés bromes des phénols. Ainsi l'on devait obtenir les oxacides aromatiques. L'expérience, comme on pou- vait s'y attendre, » démontré que le sodium remplace l'hydrogène appartenant à l'hydroxyle, et que l'on ne réussit pas ainsi à échanger le brome contre le reste C(X2 II de l'acide formique. Si, au lieu des phénols bromes, on emploie leurs éthers, qui , par maintes de leurs propriétés, ( m ) ressemblent aux hydrocarbures, la transformation se fait aisément, et l'on arrive aux dérivés des oxacides, dans lesquelles l'hydrogène de l'hydroxyle est remplacé par un radical alcoolique. J'ai obtenu de cette manière, en me servant de l'éther mélhyliquedu phénol monobromé ordi- naire, l'acide méthyloxybenzoïque. Cet acide cristallise en longues aiguilles incolores; il fond à 95° et se sublime sans altération. Très-peu soluble dans l'eau froide, il se dissout facilement dans l'eau bouillante. Il est identique avec l'acide que MM. Graebe et Schultzen ont préparé par la saponification de l'éther biméthylique de l'acide oxy- benzoïque. De même qu'il existe trois monoiodophénols, on peut faire trois dérivés monobromés du phénol; par suite, en employant la synthèse que je viens de décrire, on trouve le moyen de transformer à volonté le phénol dans une des trois modifications de l'acide anisique, correspondant à l'acide paraoxybcnzoïque, à l'acide oxybenzoïque ou à l'acide salicilique. De là, on peut indiquer pour les trois acides la place qu'ils doivent respectivement occuper dans les séries des dérivés bis ubsti tués de la benzine. Dès main- tenant , il est prouvé que l'acide oxybenzoïque se range dans la catégorie des ortho-composés. Synthèse du crésol correspondant à Vacide oxybenzoïque. Eu égard à mes précédentes expériences, je devais croire que les élhers des phénols bromes se comporte- raient vis-à-vis du sodium, employé conjointement avec les iodures des radicaux alcooliques, et en présence de l'éther, comme les dérivés bromes des hydrocarbures eux- mêmes. L'expérience a confirmé mes prévisions. ( loG ) Lorsqu'on met l'éther méthylique du monobromophénol en contact avec de l'iodure de méthyle, un excès de sodium et de l'éther anhydre, et que l'on refroidit le mélange, on voit se produire une réaction lente, à la suite de laquelle on obtient de l'iodure et du bromure de sodium, au-dessus desquels surnage un liquide contenant, en même temps que de l'anisol et une petite quantité d'éther méthylbromophé- nytique non altéré, un corps nouveau qui bout vers 175° et qui répand une odeur caractéristique ressemblant à celles des pommes blettes. Cette substance est l'éther méthylique d'un crésol jusqu'alors inconnu. Sous l'influence du bichro- mate de potasse et de l'acide sulfurique dilué, celle-ci se transforme en acide mélhyloxybenzoïque. Par l'action de l'acide iodhydrique, elle engendrera le crésol lui-même. En appliquant cette synthèse aux trois modifications du phénol monobromé , on doit arriver à trois crésols diffé- rents, qui sont entre eux dans les mêmes rapports que Thydroquinone, la pyrocatéchine et la résorcine. Sur le toluol monoiodé et V acide paraiodobenzoïque. Il me paraissait désirable de préparer l'iodotoluol, moins pour lui-même que parce qu'il pouvait me servir comme point de départ pour la formation de diverses combinai- sons d'un intérêt plus grand. A cet effet, j'ai eu recours à la décomposition du sulfate de diazotoluol par l'acide iodhydrique. Le produit de cette réaction, lavé par une solution aqueuse de potasse et par l'eau, donne, à la dis- tillation, de l'iodotoluol pur, qui cristallise en de belles paillettes lustrées, ressemblant tout à fait à la naphtaline et dont l'odeur rappelle celle de la menthe. Il fond à 5o°, bout sans altérer à 21 i°,5 et se sublime déjà à une tempé- rature ordinaire sous la forme de paillettes très-luisantes. ( i57 ) Jusqu'ici je n'ai pas réussi à le nitrer; toujours une partie de l'iode devient libre. La formation d'un pareil pro- duit nitré eût présenté un grand intérêt, parce qu'il aurait permis, selon toute prévision, de préparer une loluidine nouvelle par la réduction du groupe N€h> et la substitu- tion inverse de l'iode. Un mélange de bichromate de potasse et de l'acide sul- furique dilué attaque vivement l'iodotoluol, et le trans- forme dans une nouvelle modification iodée de l'acide benzoïque, que je propose de nommer acide paraiodoben- zoïque. Pour préparer celui-ci facilement, on chauffe un mélange de 15 p, °/u de ioluol monoiodé. 5G » de bichromate de polasse. 800 » d'acide sulfurique. 000 » d'eau. dans un ballon surmonté d'un appareil à reflux. Quand la réaction est achevée, on sépare, par la distillation, le totuol iodé non altéré, on étend le résidu avec de l'eau et l'on recueille l'acide sur un filtre. Cet acide, après avoir été lavé par l'eau , est dissous dans une solution de carbonate de soude, et séparé de l'oxyde de chrome qui se dépose. On laisse cristalliser la liqueur et l'on décompose, au moyen de l'acide nitrique, le sel que l'on a purifié par des cristallisations répétées. Pour obtenir l'acide dans son plus grand état de pureté, on le fait cristalliser à plusieurs re- prises dans l'alcool. On le retire de là sous forme d'écaillés nacrées presque insolubles dans l'eau bouillante, mais qui se dissolvent en plus grande proportion dans l'alcool bouil- lant. Cet acide ne fond pas même à une température de 250°; mais il commence à se sublimer à 250°, en donnant des paillettes blanches très-brillantes. Le sel de soude cristallise en de longues aiguilles ( 138 ) transparentes. Sous l'influence de la potasse en fusion, il perd son iode, et forme un acide cristallin qui, d'après sa forme et ses propriétés, ne peut être que de l'acide pa- raoxybenzoïque. Sur quelques transformations de l'acide formobenzoïque ; par MM. Glaser et Radziszewsky. Dans une communication récente, l'un de nous a fait connaître à l'Académie, sous le nom d'acide phényllac- tique un nouvel acide dérivé de l'acide cinnamique. Cette substance constitue le second terme d'une série homolo- gue dont le premier est connu depuis longtemps sous le nom d'acide formobenzoïque. Ses propriétés et surtout son mode de formation ne laissent guère de doute sur son analogie de constitution avec l'acide phényllactiquc. Le nom d'acide phénylglycoîique, que nous proposons de lui donner, indique que l'acide formobenzoïque peut être re- gardé comme de l'acide glycolique dont un atome d'hy- drogène est remplacé par le reste du benzol G-G H:;. Le tableau suivant montre les relations de ces acides entre eux et avec les acides de la série lactique. Acides de la série lactique. Acides aromatiques correspondants. FORMULE GÉNÉRALE £„ Ha« -(>3. FORMULE GÉNÉRALE £6 Hs £„H2„ i Os. Acide glycolique . . €2 H4 0-3 Acide lactique . . . €5 H6 4>s Ac. phénylglycoîique ^6H5.€jH3B-3 [Formobenzoïtiue.' Ac. pliénYllaclique€6Hs.€-5H5^-3. ( 159 ) Les chimistes se rappellent encore les longues discus- sions relatives à la constitution et surtout à la basicité des acides de la série lactique, et auxquelles M. Kekulé est venu mettre fin en déoiontrant que ces acides sont bialo- miques, mais monobasiques; qu'ils contiennent un hy- drogène acide, grâce à la présence du groupe carbonyle, et un hydrogène alcoolique par suite de celle du radical hydroxyle (1). Comme le caractère acide de ces substances n'était pas en question, il s'est contenté d'en établir la nature alcoolique, en exécutant sur elle une réaction bien connue pour les alcools, c'est-à-dire en remplaçant l'hy- droxyle par du brome, à l'acide de l'acide bromhydrique. Il a exécuté notamment les transformations suivantes : Ac. glycolique €2 H4 4>3 -+- HBr = H2 O -+- €2 H5 B>- -G-2 Ac. monobromo- cétique. Ac. lactique . €z HG ^-3 -+- IIBr = H2-0- H- C3 H5 Br t>2 Ac. monobromo- propionique. L'un de nous a démontré que la même réaction a lieu pour l'acide phényllactiquc et produit un acide phényl- bromopropionique. Reste donc à exécuter une transfor- mation analogue pour le quatrième terme de notre tableau, c'est-à-dire pour l'acide phénylglvcolique : il nous a paru important de combler celte lacune, pour des raisons que nous allons essayer de développer. M. Heintz (2) a trouvé, il y a quelque temps, que l'acide monochloracétique est décomposé par une solution alcoo- lique de potasse en donnant un éther acide de l'acide (1) Ann. Chem. Pharm., GV, 286 et CXXX, 1 1 . (2) Chem. Central blalt, 1859, p. 862. ( 160 ) glycolique el du chlorure de potassium, ce qui peut s'ex- primer par l'équation suivante : Cl 1 ^ - €2 Hs €H2 + i €*"5j^- = KG/ + €H2 €^H ' 1 Acide chlor acétique. Acide èthylglycolique. [Acide éthoxacétique de M Heintz.) On a trouvé d'un autre côté que l'acide phénylbromo- propionique ne se comporte pas d'une manière analogue. Soumis au même traitement, il perd simplement de l'acide bromhydrique et se transforme en acide phénylacrylique ou cinnamique. I €H Br - I €0-„H ^6H5 ~ k)o--kb/+ Hje-+ €H Br €. . €&2H rpionique. Acide phénylacrylique. Il se présente donc ici une question fort intéressante. L'acide phénylbromacétique (bromure de l'acide phényl- glycolique) se comportera-t-il comme M. Heintz l'a observé pour le terme correspondant dans la série lactique; ou offrira-t-il plus d'analogie avec son homologue supérieur, en donnant naissance à un homologue de l'acide cinna- mique, dont la formule serait : Cc H. — €-. . L'expérience est venue confirmer la première prévision. ( 161 j — Acide phénylbromacétique ou acide a toluique BROME. Nous avons préparé tout l'acide forraobenzoïque qui a servi à nos recherches d'après la méthode indiquée par MM.Naquet et Longuinine (1), ce qui nous a notablement facilité ce travail. Cet acide se dissout aisément dans l'acide bromhvdrique fumant : cette solution abandonnée pendant quelques semaines en vases clos, laisse surnager une huile inso- luble dans l'acide bromhvdrique : cette huile est le bro- mure correspondant à l'acide phénylglycolique. La réaction est plus complète et plus rapide, si l'on opère à la tempé- rature de 120° à 150° en chauffant les substances pendant une heure dans des tubes scellés à la lampe. Le contenu des tubes est ensuite versé dans de l'eau, ce qui sépare une huile qu'on lave h l'eau tiède pour éliminer les der- nières traces d'acide bromhydrique. Le rendement est très-satisfaisant : 120 grammes d'acide formobenzoïque nous ont donné 150 grammes de bromure brut. Nous avons observé que l'acide phénylbromacélique ainsi obtenu se solidifiait en l'exposant pendant quelques jours aux froids de l'hiver. On obtient ainsi une masse cristalline formée de petites aiguilles, qui, fortement ex- primées entre du papier buvard et cristallisées ensuite plu- sieurs fois du sulfure de carbone, donnèrent des cristaux prismatiques, légèrement colorés en jaune fusible à 82\ et dont l'analyse conduit à la formule €-8 H7 Br-9> (1) Bull.de la Soc. chimique, V ,25-2. ( 462 ) La réaction qui donne naissance à ce nouveau composé est exprimée par l'équation suivante : €6ÏT5-€HeH I -t- HBr = H0 & h- €6 H, - € HBr £^2H I €02H Acide phénylylycolique Acide phénylbromacelique ou ou formobenzoïque. a toluiqve monobromé. L'acide que nous nommons phénylbromacétique contient donc du brome dans la chaîne latérale : ce brome y rem- place l'hydroxyle alcoolique, et forme ainsi un produit de substitution de l'acide phénylacétique, qu'il doit.d'ailleurs fournir par substitution inverse. Cet acide aurait donc pour formule : ^6 H"5 £^2 €0, H. Mais cet acide n'est autre que celui que M. Strecker a obtenu par la décomposition de l'acide vulpinique et qu'il a désigné sous le nom d'acide a toluique (1). Pour dé- montrer que notre acide brome n'est qu'un produit de substitution de ce dernier, nous avons préparé l'acide normal en remplaçant le brome par l'hydrogène. A cet effet, nous avons agité, avec de l'amalgame de sodium en excès, une solution de 50 grammes de bromure dans 500 centimètres cubes d'alcool à 0,50. La liqueur s'est échauffée par la réaction et, après quelques minutes, un vif dégagement d'hydrogène nous a montré que la réduc- tion était terminée. Après avoir évaporé la solution à siccité (1) Strecker, Ann. Chem. Pharm , CXI1I, 61. ( 163 ) au bain-marie, nous avons dissous la masse cristalline dans l'eau distillée, et précipité, par l'acide chlorhy- drique, l'acide organique qu'elle contenait. 11 s'est déposé ainsi une huile qui s'est solidifiée en quelques minutes en même temps que la liqueur se remplissait de lames mi- cacées brillantes. Nous avons purifié le nouvel acide ainsi obtenu en le transformant en sel de baryum : et en dé- composant ce dernier par l'acide chlorhydrique, nous avons obtenu l'acide pur sous forme d'une masse nacrée formée de petites paillettes d'une blancheur extrême. Le point de fusion de la substance ainsi préparée a été trouvé à 77°. M. Strecker indique pour son acide a lolui- que 76,°5. Le point d'ébullilion trouvé par nous à 2G5° coïncide avec celui qu'indique également ce savant. Il n'y a donc pas à douter que notre acide préparé à l'aide du bromure de l'acide pbénylglycolique ne soit identique à l'acide a toluique de M. Strecker. Sa composition a d'ail- leurs été vérifiée par l'analyse de l'acide libre et par celle du sel d'argent. Nous croyons devoir mentionner que M. Grum Brown est déjà parvenu avant nous à transformer l'acide formo- benzoïque en acide a toluique : il s'est servi de l'acide iod hydrique comme agent réducteur (1). IL — Action de l'alcoolate de potassium sur l'acide PHÉNYLBROMACÉTIQUE. Quand, sur l'acide brome que nous venons de décrire, on fait réagir la potasse caustique, les deux substances étant en solution alcoolique concentrée et chaude, il s'éla- (1) Ci-uni Brown , Proc. ofthe Roy. Soc. of Edinb., V, 409. ( 164 ) blit une vive réaction, et, après quelques instants, il se dépose du bromure de potassium en poudre cristalline. On maintient la liqueur légèrement alcaline en ajoutant suc- cessivement de la potasse alcoolique. La liqueur est sépa- rée après refroidissement d'avec le bromure de potassium à l'aide du filtre et évaporée à sec au bain-marie. Le résidu dissous dans l'eau froide est séparé, par filtration , de quel- ques flocons résineux qui s'y montrent, et additionné en- suite d'acide chlorhydrique en excès. Il se précipite alors un acide huileux très-peu soluble dans l'eau, et qu'on purifie par des lavages prolongés pour enlever les sels solubies. Cette huile, dissoute dans l'alcool faible, a été saturée par un léger excès d'eau de baryte. En faisant passer ensuite un courant d'anhydride carbonique, l'excès de baryte se transforme en carbonate qui se précipite en entraînant les impuretés. Après filtration, on obtient un liquide légèrement ambré, qui, décomposé par l'acide chlorhydrique, donne l'acide huileux presque incolore. L'acide libre ainsi préparé se prend , par la dessication sur l'acide sulfurique, en une masse visqueuse, transpa- rente, légèrement jaunâtre. Nous n'avons pas réussi à l'ob- tenir cristallisée. Ses sels sont également amorphes, sauf le sel de plomb. Le sel de baryum est assez soluble dans l'eau. Évaporé dans le vide sec, il se transforme en une masse gommeuse. Le sel de plomb est un précipité blanc insoluble dans l'eau qui devient cristallin après quelque temps. Le sel d'argent forme également un précipité blanc, qui se colore à la lumière. L'analyse de l'acide libre et celle du sel d'argent con- duisent à la formule C10 H|2 -B> On ne saurait avoir de doute sur la constitution de ce nouveau composé, si l'on a égard à son mode de forma- ( 165 ) lion. La réaction csl en tout point analogue à celle que M. Heintz a observée pour l'acide chloracétique : nous obtenons dans les mêmes conditions un éther acide de i'acide phénylglycolique : *E'~^+*l'\ + = ** + **'?**'***' €-8-aH K I €^2H Acide phényl-bromacétique. Acide phényl-éthylglycolique . Notre nouvel acide est d'après cela de l'acide phényl- glycolique (formobenzoïque) dans lequel l'hydrogène al- coolique est remplacé par le radical éthyle. Son analogue dans la série des corps gras est l'acide éthoxacétique de M.. Heintz. Les métamorphoses de l'acide formobenzoïque que nous venons de décrire et les transformations que l'on a fait connaître pour l'acide ciunamiquc rendent parfaitement visibles les grandes analogies qui existent entre les réac- tions des corps aromatiques , et celles de la série des corps gras : elles confirment la manière de voir émise par l'un de nous en s'appuyant sur la théorie ingénieuse de M. Kc- kulé, et qui consiste à regarder les acides aromatiques comme formés par des restes des acides gras soudés au noyau de benzine. Ce dernier leur imprime leur cachet aro- matique : mais les chaînes latérales adhérentes à ce noyau ont conservé leurs propriétés essentielles; et le composé formé par la soudure de ces parties laisse encore distinguer aisément les caractères principaux de ses constituants. Le présent travail a été exécuté dans le laboratoire de M. Kekulé, et nous remplissons un devoir agréable en remerciant notre illustre maître pour l'intérêt et la bien- veillance qu'il n'a cessé de nous témoigner. 2mc SÉRIE, TOME XXIV. 12 ( 166 Faits pour servir à la détermination du lieu chimique dans la série aromatique; par M. le docteur W. Kôrner. NOTE PRÉLIMINAIRE. (première partie.) Dans un précédent mémoire j'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie les résultats des expériences que j'avais entreprises en vue d'étudier quelques dérivés de la benzine au point de vue de l'isomérie. A cette occasion j'ai décrit les produits de substitution résultant de l'action directe du brome sur le phénol; ainsi que les dérivés iodés obtenus par l'intermédiaire de l'iode et de l'acide iodique; enfin, j'ai montré comment on arrive aux dérivés hydroxy- liques en faisant réagir sur les phénols iodés la potasse caustique en fusion. Depuis lors j'ai élargi le cercle de mes recherches; j'ai étudié un grand nombre de dérivés du phénol, surtout ceux qui, indépendamment du groupe nitroxyle, contiennent encore un ou plusieurs éléments halogènes. L'étude d'une série de produits de substitution aussi étendue pourrait être considérée comme un travail oiseux, ou tout au moins inutile, si elle n'avait pour but que des corps nouveaux, recherchés sans préoccupation théorique certaine. Aussi aurais-je hésité à l'entreprendre si je n'avais pas cru y voir des éléments pour la solution du problème des isomérics dans la série aromatique. Déjà, en entreprenant mes études antérieures, j'avais l'intention de rechercher la cause des nombreux cas d'iso- mérie que présentent ces corps; je voulais soumettre, au ( 167 ) contrôle des faits l'idée qui avait guidé M. Kekulé, lors- qu'il formula sa théorie sur la constitution des corps aro- matiques. Mes recherches en se multipliant ont insensi- blement doublé leur portée et le problème , tout en devenant plus vaste, a gagné en même temps plus de précision. En effet, dans l'étude des cas d'isomérie dans les substances aromatiques, on peut se poser deux problèmes principaux : on peut d'abord chercher à établir par l'expérience quels sont les corps de même constitution, c'est-à-dire dans lesquels la substitution se fait à des places correspon- dantes; on peut ensuite spécifier davantage ces places en cherchant par combien d'atomes d'hydrogène elles sont séparées entre elles. Dans sa plus grande généralité ce dernier problème pourrait s'appeler la détermination du lieu chimique de l'atome substituant. Si Ton admet que dans le cas des simples métamor- phoses, le nouveau corps introduit prend la place même de l'élément déplacé, il va de soi que l'expérience peut conduire à la solution du premier problème; car, si dans un produit de substitution on remplace l'un des éléments ou des radicaux introduits par un autre, les deux pro- duits de substitution considérés appartiendront à la même classe, ou, pour mieux dire, les corps introduits occupe- ront des places identiques. La solution du second problème paraît, à première vue, inaccessible à l'expérience; toutefois on peut y par- venir, quoique bien plus difficilement, par un choix con- venable d'expériences suffisamment nombreuses. Et c'est dans ce dernier sens que j'ai dirigé mes recherches d'après un plan qui comporte une variété de méthodes aussi grande que possible. ( 168 ) Je crois utile d'indiquer dès à présent, au moyen d'un exemple , comment il serait possible d'apporter cette preuve : Admettons, jusqu'à preuve du contraire, que les six atomes d'hydrogène de la benzine soient de valeur iden- tique. Il est vrai que cette hypothèse, si elle ne marche pas à rencontre des faits, n'est pas encore définitivement établie; mais je dois dire déjà qu'elle est accessible à l'ex- périence. Supposons maintenant que l'on démontre que les trois dérivés bihydroxyliques de la benzine peuvent, par l'intro- duction d'un troisième groupe IH>, engendrer la même benzine trihydroxylée, la phloroglucine, par exemple. Il sera évident dès lors que dans ce produit trihy- droxylé les trois restes H-0- doivent occuper les places une, deux et quatre. En effet il n'y a que ce seul groupement des trois hy- droxyles qui puisse réunir en lui les trois cas de position relative des deux hydroxyles dans les trois dérivés bihy- droxylesde la benzine. Pour tous les autres cas la démonstration est analogue; parfois il arrive qu'elle est plus ardue et alors elle néces- site la préparation d'un plus grand nombre de combinai- sons nouvelles. Quoique les faits que j'ai pu établir jusqu'à présent ne donnent pas encore de conclusions finales, ils conduisent néanmoins, si je ne me trompe, à des conséquences d'une haute importance. C'est pourquoi j'ai cru utile d'en faire dès maintenant un exposé sommaire. C 169 ) I. Dérivés iodés du phénol. J'ai démontré précédemment qu'on obtient un mélange de pyrocatéchine et d'hydroquinone en soumettant à l'in- fluence de la potasse fondue le monoiodophénol préparé du phénol par substitution directe. Par la suite j'ai trouvé qu'il existe trois isomères du monoiodophénol qui don- nent respectivement, quand on les fond avec la potasse, l'un l'hydroquiiione, l'autre la résorcine, un troisième la pyrocatéchine, et qui prennent leur place respective dans trois séries parallèles de dérivés bisubslitués de la ben- zine. On distingue facilement ces trois séries, dans les- quelles les dérivés bihydroxyliques ont leurs termes cor- respondants, par les préfixes ortho-, para- et mêla-. €GH4.1 on. €6H4S^3H.O-H €6H4.N02OH ^i^-e-H.oii Ortho- orlhoiodophénol. Orthonitrophétiol. {Isonilrupkeno1.) Hydroquinone. Para- paraiodophénol. Acitli- i>lié- lolparasulfurique. Rcsorci Méta- métaiodophénol. Acide phc- nolmélasulfurique. Pyrocatéchine. 1. OrtUoiodophéitol. — C'est à la nitroaniline (dérivée des anilides nitrés), que correspond l'acide monoiodophé- nique qui, sous l'influence de la potasse fondue, ne donne que de l'hydroquinone. Cet acide est identique avec celui qu'a obtenu M. Griess en partant de l'aniline monoiodée ordinaire. Le même acide correspond également au pro- duit nitré de l'iodobenzine et à la benzine biiodée préparée de la benzine même par voie de substitution. De ce que je viens de dire, il découle que de même que par l'action de l'iode et de l'acide iodique sur le phénol on arrive à la fois ( 170 ) à deux modifications isomères du monoiodophénol, de même en faisant réagir l'acide nitrique ou i'acide sul- furique sur le phénol, on obtient deux modifications mo- nonitrées ou monosulfurées distinctes. Le mélange dépose par le refroidissement à 10° une masse compacte brunâtre d'orthoiodophénol que l'on sépare du peu de liquide syru- peux surnageant, en le pressant dans un linge; elle cris- tallise de l'alcool faible sous la forme de longues aiguilles blanches et d'un éclat brillant. % Paraioclophénol. — Cette modification du monoio- dophénol a pour point de départ la benzine binitrée. Pour l'obtenir on doit passer par un grand nombre de com- posés intermédiaires; j'ai transformé la binitrobenzine en paranitro-aniline (a-nitraniline de M. A.-W. Hofmann); l'azotate de cette base fut transformé en azotate et puis en sulfate de paradiazonitrobenzine. Ce dernier sel donne, comme on le sait par les recherches de M. Griess, sous l'influence de l'acide iodhydrique, la paraiodonitrobenzine, laquelle fut réduite par l'étain et l'acide chlorhydrique en paraiodoaniline. L'azotate de cette base fut à son tour transformé en azotate et enfin en sulfate de paradiazoio- dobenzine. Ce sel décomposé par l'eau bouillante donne le pa- raiodophénol, qui est solide et bien cristallisé. Sa pro- priété la plus remarquable est de donner, sous l'influence de la potasse fondue, la résorcine. 3. Métaiodophénol. — Quant à cette modification du monoiodophénol, je n'ai pas encore réussi jusqu'à présent à l'obtenir dans un état de pureté parfaite. Elle se trouve en quantité relativement minime dans le mélange ci-des- sus indiqué. Par l'action de la potasse en fusion elle en- gendre la pyrocatéchine. 171 ) II. — Dérivés nitrés du phéxol. Depuis longtemps on connaît deux modifications dis- tinctes du mononitrophénol; le mononitrophénol volatil et l'isonitrophénol. La méthode de préparation de ces deux composés était fort difficile et ne permettait d'en faire qu'une faible quantité; elle vient d'être heureusement mo- difiée par MM. Schmitt et Cook; et quelques améliorations nouvelles l'ont rendue encore plus pratique. On ne savait jusqu'ici comment rattacher ces deux corps aux séries des dérivés bisubstitués du benzole. Je suis parvenu à lever cette incertitude pour l'isonitrophénol. C'est ainsi que je l'ai transformé en amidophénol, lequel, soumis à l'action d'un mélange de bichromate de potasse et d'acide sulfurique, se transforme en quinone; l'isonitro- phénol correspond donc à Fhydroquinonc qui se trouve inscrite dans la série des orthodérivés. Je ferai observer ici qu'en choisissant les proportions convenables de mé- lange oxydant et d'orthoamidophénol on arrive, pour le quinone, à une nouvelle méthode de préparation qui, si elle n'est pas la plus facile, surpasse du moins toutes les autres par son rendement et par les importantes con- séquences qu'elle entraine. En effet, elle nous procure le moyen de préparer des dérivés substitués du quinone, qui jusqu'à présent n'étaient pas encore connus. J'ai été conduit notamment par cette voie à la formation du bibro- moquinonc pur et à celle du monoiodoquinone. Quand on s'arrête maintenant à la constitution des binitrophénols , la théorie fait prévoir l'existence possible de six modifications différentes. Néanmoins, en introdui- sant le groupe N-B-.> dans l'un ou l'autre des dérivés mono- ( 172 ) nitrés du phénol , on arrive constamment au même résultat, c'est-à-dire que par l'action de l'acide nitrique sur l'ortho- nitrophénol ou sur le nitrophénol volatil on obtient le même phénol binitré. La constitution de ce dernier pré- sente donc à la fois celle des deux phénols mononitrés au point de vue de la position relative des groupes hydroxyle et nilroxyle. Je me suis assuré ainsi que ce binitrophénol est identique avec celui qu'on prépare par la méthode de M. Griess, en faisant bouillir dans l'alcool le diazodinilro- phénol retiré de l'acide picrique. De l'ensemble des expériences précédentes on est auto- risé à conclure à l'identité des différents acides picriques que l'on peut préparer au moyen de ces différents nitro- phénols. Et, en effet, j'ai pu me convaincre que tous ces dérivés trinitrophéniques se confondent en un seul qui se présente sous la forme de longues paillettes très-brillantes d'un jaune pâle de soufre, fondant à 122,5°. J'ai déter- miné à cette occasion les points de fusion de plusieurs acides picriques du commerce. Je les trouvai entre 114° à 118°. III. — Dérivés qui contiennent le groupe nitroxyle et DES ÉLÉMENTS HALOGÈNES A LA FOIS. Les produits de substitution du phénol qui contiennent en même temps que le groupe IS-0>, du chlore, du brome, de l'iode ou même plusieurs de ces éléments halogènes à la fois offrent un intérêt lout particulier pour l'étude de l'isomérie. Ceci tient avant tout à ce que l'on peut varier beaucoup les méthodes de préparation et que, par suite, on doit obtenir un nombre exceptionnel de modifications isomériques. On conçoit, par exemple, l'existence possible ( 473 ) de dix isomères pour un corps renfermant un atome de chlore ei le groupe N-9-2î de seize modifications isomères d'un produit qui renferme à la fois deux atomes de chlore et un groupe nitroxyle, et ainsi de suite. Quant aux modes de formation, voici les principales méthodes dont on se sert pour la préparation de ces diffé- rents composés. 1. Par l'action directe de l'acide nitrique on introduit le groupe N02 dans les dérivés chlorés, bromes ou iodés du phénol. 2. Inversement on fait réagir le chlore, le brome ou l'iode et l'acide iodique sur les composés nitrés. 11 va de soi que les deux méthodes peuvent être également employées l'une après l'autre; ainsi l'on pourra, après avoir introduit le groupe N02 dans un produit chloré, brome ou iodé, soumettre celui-ci de nouveau à l'action du chlore, du brome ou de l'iode; de même après avoir remplacé de l'hydrogène par le chlore, le brome ou l'iode dans un pro- duit nitré, il est possible de le nitrer encore une fois. 3. Les dérivés nitrés du phénol qui contiennent plu- sieurs fois le groupe nitroxyle peuvent être partiellement réduits, diazotés, puis iodés au moyen de l'acide iodhy- drique. Si au lieu des produits de substitution du phénol , on emploie leurs éthers, on arrive de même à y faire entrer le chlore ou le brome. Les combinaisons obtenues par cette dernière méthode sont d'une valeur toute spéciale parce qu'elles nous mon- trent le rapport qui existe entre le produit nitré et le com- posé résultant de la substitution du nitroxyle par un élé- ment halogène. 4. Au lieu de se servir des dérivés substitués du phénol on pourrait avoir recours à ceux d'une combinaison plus ( 174 ) complexe, capable d'engendrer le phénol à la suite d'un dédoublement qu'on lui ferait subir. J'ai même fait quel- ques expériences dans cette direction , en me servant des dérivés des acides salicylique, oxybenzoïque et paraoxy- benzoïque; mais je me dispenserai d'examiner pour le mo- ment les corps ainsi obtenus. On ne connaissait jusqu'ici qu'un nombre très-restreint de produits de substitution de ces diverses espèces. Lau- rent avait brome le binitro- phénol et préparé ainsi le bromobinitrophénol : Laurent et Delbos avaient nitré le phénol bichloré brut, et obtenu ainsi le nitrobichlorophé- nol. Depuis M. Griess, en traitant le monochlorophénol par l'acide azotique, a obtenu le binitrochlorophénol; et M. Dubois a préparé récemment le même corps en partant du monochlorophénol pur. Les dérivés iodés et nilrés semblaient se prêter tout particulièrement à mes vues : aussi mes recherches ont- elles spécialement porté sur ces corps, bien que dans cer- tains cas elles aient dû s'élendre aux dérivés bromes. Il m'a surtout paru intéressant d'examiner, au point de vue des différences dans les propriétés physiques, les dérivés par substitution qui, indépendamment du groupe N-B\>, conte- naient en même temps le chlore et le brome, ou le chlore et l'iode, ou enfin le brome et l'iode. J'ai engagé M. Brunck à préparer les quatre dérivés qui devaient résulter de l'ac- tion du brome sur l'orthonitrophénol et le nitrophénol, à savoir le bromorthonitrophénol , le bibromorthonitrophé- nol, le bromnitrophénol et le bibromonitrophénol. M. Jan- sen a examiné, à ma sollicitation , les dérivés chlorés cor- respondants; et comme j'ai préparé moi-même tous ces corps pour m'en servir dans des recherches ultérieures, j'ai eu l'occasion de vérifier l'exactitude des résultats obte- ( 175 ) nus par ces deux chimistes, élèves du laboratoire de l'Uni- versité de Gand. Je passerai en revue, dans ce qui va suivre, les princi- paux résultats obtenus jusqu'ici dans la direction indiquée plus haut. J'indiquerai d'abord ceux qui ne me sont pas personnels, ainsi que leurs auteurs respectifs. Comme les dérivés chlorés ne permettent pas jusqu'ici de déductions théoriques, je passerai sous silence tout ce qui s'y rap- porte, en me réservant de revenir plus tard sur ce sujet. 1 . Dérivés contenant à la fois le groupe N-Oj et le brome. Monobrotnorthonitrophénol : €c H3. Br. N*G-.>. "8-H . Cet acide peut être obtenu par l'action du brome sur l'ortho- nitrophénol et retiré de son sel de baryte dans un état de pureté parfaite. Il cristallise en aiguilles blanches qui fon- dent à 102° et se liquéfient sous l'eau à une température beaucoup plus basse; il n'est pas volatil sans décomposi- tion, il se dissout facilement dans l'alcool et l'éthcr, mais plus diflicilement dans l'eau lors même que celle-ci est bouillante (Brunck). Sel de potasse : croûte cristalline d'un jaune orange, très-soluble dans l'eau. Sel de soude : aiguilles jaunes, devenant rouges quand elles tombent en efllorescence. Sel de baryte : [€-c H5. Br. N-9-â.-e-]a Ba" -+- 5 H2 -S-, pe- tites aiguilles orangées dont la solution saturée à chaud dépose par le refroidissement des prismes rouges qui, même sous l'eau, repassent très-facilement à la première forme cristalline. Sel d'argent: aiguilles microscopiques jaunâtres, presque insolubles dans l'eau (Brunck). ( 176 ) Monobromonitrophénol : €-6 H5. Br. N-€h2. -OH. De même qu'on a préparé le précédent acide avec le brome et l'or- thonitrophénol, on fait celui-ci avec le nitrophénol et on le purifie en le transformant en sel de potasse. Il cristallise de l'alcool en petites paillettes (Brunck) et de l'éther en grands prismes bien définis (Kôrner), fond à 88°, se sublime légèrement et se volatilise avec la vapeur d'eau. On peut le distiller par petites parties. Presque insoluble dans l'eau, il se dissout facilement dans l'alcool et mieux encore dans l'éther (Brunck). Par l'action d'un mélange re- froidi de nitrate de potasse et d'acide sulfurique il se trans- forme au bout de quelques minutes en nitrobromonitro- phénol , identique avec le binitrobromophénol (Kôrner). Sel de potasse : €-6 H5. Br. N-9-2- -€H( +2H2^ pyra- mides aciculaires, transparentes, d'un beau rouge de sang-, inaltérables à l'air et assez solubles dans l'eau. 5e/ de baryum : [€-fi H3. Br. N-€h. -0-]2 Ba" petites pail- lettes rouges d'un éclat d'or métallique. (Brunck). 5e/ d'argent : précipité rouge brunâtre qui à la longue prend sous l'eau une forme cristalline. Par l'action d'un excès d'iodure de méthyle, il se transforme en èther mé- thylique -GG H5. Br. N-6h2. -€H^H3 qui cristallise dans l'al- cool sous la forme d'aiguilles incolores, fusibles à 87°. ( Kôrner). Bibromoorthonitrophénol : €-6 H2 Br2 . N-0"2 . -9"H . M. Brunck a obtenu ces corps, par l'action d'un excès de brome sur l'orthonitrophénol, sous la forme d'une poudre blanche, insoluble dans l'eau. Il cristallise dans l'alcool en de petits prismes incolores, dans l'éther en prenant une forme prismatique présentant un grand nombre de faces (Kôrner). Il fond à 141° et se décompose à une tempéra- ture un peu plus élevée, ( 177 ) Sel dépotasse : G6 H2. Br2. N-9-2. -GHv. Longues aiguilles orangées, prises en gerbes; facilement solubles dans l'eau bouillante, peu solubles dans l'eau froide. Moins fréquem- ment on obtient un sel de potasse cristallisant avec deux molécules d'eau, sous la forme de petites écailles d'un jaune clair. Sel de baryum : [£6 H2. Br. N-9-2. -9-]â Ba" H- 10 H2 ^, aiguilles aplaties, d'un jaune d'or, transparentes, qui, exposées à l'air, perdent de l'eau et prennent une couleur rouge. Sel d'argent : €-6 H2 Br. M>2. ■& kg, aiguilles microsco- piques jaunâtres, presque insolubles dans l'eau. (Brunck). Nilrobibromophénol : €-G H2. Br. N-£h2. -6-II. Cet acide se prépare avec le bibromophénol mis en contact avec un mélange refroidi de nitre et d'acide sulfurique. M. Brunck a obtenu le même corps par l'action d'un excès de brome sur le nitropbénol volatil. 11 cristallise de l'alcool sous la forme de prismes opaques d'un jaune de paille, et de Péther en prismes orangés transparents et très-bien définis. Il fond cà 117, 5°; il peut être sublimé et distillé sans décomposi- tion quand on a soin d'employer une chaleur graduée ; il se volatilise aussi avec la vapeur d'eau. Sel de potasse : GG H2. Br2. N-€h2. -O-H. Aiguilles écar- lates à reflets d'or métallique, très-peu solubles dans l'eau froide, plus solubles dans l'eau bouillante, et plus encore dans l'alcool. Sel de baryte : précipité rouge orangé. Sel d'argent: précipité rouge brun, semblable au chro- male d'argent. Nilrobromorthonitrophênol. — Brombinitrophénol : €GH2.N-9-2.Br.N^2.-9-H. On traite le bromorthonitro phé- nol par un mélange refroidi d'acide sulfurique et de ni- trate de potasse. Le mélange est additionné d'une grande (178) quantité d'eau, laquelle ne dissout que le bisulfate de potasse. Le résidu est transformé en sel de potasse que Ton purifie par plusieurs cristallisations pour en séparer ensuite l'acide. Celui-ci se précipite sous la forme de pe- tites aiguilles jaunâtres. Peu soluble dans l'eau bouillante et dans l'alcool froid, il se dissout mieux dans l'éther d'où il cristallise en de longs prismes d'un jaune de soufre. Il fonda 119° et se sublime quand on prend la précaution de le soumettre à une température modérée par petites portions à la fois; sinon il détone. Cet acide est identique à celui que M. Laurent a obtenu en dissolvant le bini- tropbénol dans du brome légèrement cbauffé. Sel de potasse : ^H^N^.Br.N^-B-KH-H,^. Longues aiguilles jaunes aplaties et d'un éclat soyeux, assez peu solubies dans l'eau froide. JSilrobromnitrophènol. — Binilrobrompbénol : QG FL2 N-9\2 • R-&i ■ Br. -G* H. S'obtient par faction d'un mé- lange refroidi de nitre et d'acide sulfurique sur le bromo- nitrophénol ou sur le nitrophénol. Pour le purifier on transforme le produit de cette réaction, après l'avoir lavé avec de l'eau, en sel de potasse, on fait cristalliser à plu- sieurs reprises de l'eau à l'aide du noir animal et on le dé- compose par l'acide chlorhydrique. L'acide est très-peu soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante dont il cristallise par refroidissement en aiguilles jaunes pâles; il se dissout facilement dans l'alcool et dans l'éther d'où il se dépose sous la forme de longs prismes orangés; il fond à 78° et se sublime sans se décomposer. Au con- tact de l'air il se colore promptement en rouge. Sel de potasse : G6 H2N-9-3. NB> Br. -£Mv. Petites ai- guilles rouges d'un reflet métallique vert, très-peu solu- bies dans l'eau froide et dans l'alcool, plus solubies dans l'eau chaude. (179) " 2. Dérivés contenant à la fois le groupe N-9-2 et l'iode. En traitant le nitrophénol ou l'orthonitrophénol en so- lution alcaline par un mélange d'iode et d'acide iodique on parvient à préparer, selon les proportions que l'on em- ploie, des dérivés mono- ou biiodés de ces acides. Iodorthoniirophénol : £6H5I N-0-2-8-H. On l'obtient en soumettant l'orthonitrophénol en solution alcaline à l'ac- tion de l'iode et de l'acide iodique pris dans les propor- tions indiquées par l'équation suivante : o£G H4 . iYO-2 . OH .H- 2 Ja -*- . HJ08 = S C6 H3 .1 . NOa . OH -f-5H9 O. Par l'influence de l'acide chlorhydrique il est précipité sous la forme d'une masse fondue jaunâtre. Jl est à observer que par une première affïision d'acide chlorhydrique il se dépose à la fois de l'iode et de l'acide iodé, tandis qu'il reste dans la solution une partie d'acide non iodé. Pour arriver à introduire l'iode dans toute la quantité d'acide, on sursature le mélange par une base alcaline et l'on précipite de nouveau par l'acide chlorhy- drique. Ce traitement est à répéter jusqu'à ce que tout l'iode soit entré en combinaison, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il ne se dépose plus d'iode en même temps que l'acide iodé. On purifie l'iodoorthonitrophénol en le faisant bouillir dans une grande quantité d'eau d'où il cristallise par le refroidissement sous la forme de longues aiguilles jaunâ- tres. 11 fond à 95°, se liquéfie sous l'eau à une température beaucoup inférieure et ne se volatilise pas sans se décom- poser. ( 180 ) Sel de potasse . Fort soluble dans l'eau d'où il se dépose sous forme de petites aiguilles jaunes groupées en masses sphéroïdales; un peu moins soluble dans l'alcool d'où il cristallise avec trois molécules d'eau en petits prismes transparents d'un jauue citron. Sel de soude : GgH5. ï. IVO^Na-h 2 »/2H2^. Petites écailles elliptiques d'un jaune d'or. Sel de baryte : Aiguilles rouge jaunâtre assez solubles dans l'eau. Sel d'argent : Précipité jaune de citron presque inso- luble dans l'eau froide et même dans l'eau bouillante d'où il se dépose sous forme de petites aiguilles jaunâtres. En traitant le diazonitrophénol par l'acide iodhydrique, on obtient un acide identique au précédent et qui ne sau- rait être purifié que par des cristallisations répétées dans le sulfure de carbone bouillant, il fond à 94° et donne un sel de baryte cristallisant en aiguilles pyramidales rouges orangées. Son éther méthyiique est solide, incolore et bien cristallisable. Iodonitrophénol. G6H5.I.N^2.-&H. On le prépare avec le nilropbénol volatil de la même manière que l'acide pré- cédent est préparé avec l'orthonitrophénol. Il est d'un jaune d'or, facilement cristallisable et forme des sels rouges qu'il ne m'a pas encore été possible d'étudier. Biiodorthonilrophénol : G6H2. Î.N2-B-2. -GHJ. Pour l'ob- tenir on soumet une solution alcaline d'ortbonitropbénol à l'action d'un mélange d'iode et d'acide iodique pris dans les proportions qu'indique l'équation suivante : :iG6 H4 . N-0-3 .OII-+-4I2-h2HI^>3 = a€6 H, . I2 . NB-2 . -GH +6 H, 4>. Il est précipité de la solution de ses sels par l'acide cblor- hydrique sous forme d'une poudre blanche et cristallise C 181 ) de l'élher en de grands prismes incolores qui deviennent d'un jaune pâle de soufre quand on les expose à l'air. Il fond à 156,5° et se décompose à une température un peu supérieure à son point de fusion. Sel de potasse : GcH2.ï2.Mh2.-GH\. Longues aiguilles groupées en gerbes, d'un jaune d'or, qui, vues sous un certain angle, présentent une irisation violette. Sel de sonde : Lamelles allongées d'un jaune orange, eftlorescentes. Sel d'argent : Précipité jaunâtre, presque insoluble dans l'eau. Biiodonitrophénol : G6 II2. J2. !N4>2.-6iI. On utilise pour la préparation de cet acide la méthode précédente , sauf que l'on remplace ici l'or thon itrophénol par le nitrophénol vo- latil. Il se précipite par l'acide chlorhydrique sous forme d'une poudre cristalline jaune foncé, peu soluble dans l'eau, mais qui se dissout facilement dans l'alcool bouil- lant et dans l'éther. Il cristallise d'un mélange d'alcool et d'élher sous forme de fines aiguilles jaune foncé, et de l'éther en grands prismes d'un éclat vitreux. Il fond à 98°. Sel de potasse: €6 H2. J2. N-Gh2. -6H\. Larges aiguilles d'un rouge brun, très-solubles dans l'eau froide, plus so- lubles dans l'eau chaude. Sel de soude : G6 H2. J2. l\-02. -&ha -h H2 -&, cristallise de l'alcool en beaux prismes d'un brun foncé et d'un éclat d'or métallique. Sa poudre est rouge de sang. Sel d'argent : Précipité d'un brun très-foncé, insoluble dans l'eau. lodobromorthonUrophénol : €-6 H2. J. Br.N-9-2. -0H. Il se forme dans une solution alcaline de bromorthoni- trophénol additionné d'iode et d'acide iodiquc. C'est une 2me SÉRIE, TOME XXIV. 15 ( 182 ) poudre blanche qui cristallise de l'éther en beaux cristaux incolores, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool mais assez solubles dans l'éther. Sel de potasse : G6 H2. J. Br. N-0-2. -GH\. Faisceaux d'ai- guilles jaunes, fort semblables à celles du hibromorthoni- trophenate de potasse. lodobromonitrophènol : €-c H2 . J . Br. N-Eh2. -OU . On l'obtient par la méthode qui a servi à la préparation du précédent acide. I! cristallise de l'éther sous forme de grands prismes orangés, fond à 104.2° et se volatilise fa- cilement avec la vapeur d'eau. Tous ses sels sont peu so- lubles dans Feau; sauf ceux à base alcaline, ils tiennent par leurs propriétés le milieu entre les sels du biiodonitro- phénol et ceux du bibromonitrophénol. Sel de potasse : €-6 H2. J. Br. N-€k2. -0-K. Aiguilles brunes aplaties d'un vif éclat métallique. Sel de soude : G6 H2. J. Br. N-fr2. -B-Na H- H2 -&. Prismes d'un brun foncé. Les sels de baryte, de plomb et d'argent se présentent sous forme de précipités d'un brun foncé. Iodobinitrophénol : €-6 H2 . j. N-Gg. N-9> Le binitro- phénol se transforme en iodobinitrophénol quand on sou- met sa solution alcaline à l'influence de l'iode et de l'acide iodique. L'iodobinitrophénol est d'un jaune pâle; il n'est guère soluble dans l'eau et se dissout mieux dans l'alcool ou dans l'éther. 11 fond sous Feau bouillante et se volati- lise en quantité appréciable avec la vapeur d'eau. 11 cris- tallise de l'alcool en prismes jaunes de soufre d'un éclat vitreux. Sel de potasse : €-G H2. J. N-9> rW2 . M -f 2 H2 -9-, cristallise de l'eau sous forme de petites paillettes ou de longues aiguilles jaunes, contenant deux molécules d'eau. ( 183) Sel de baryte : Paillettes jaunes peu solubles dans l'eau. En faisant réagir l'acide iodhydrique sur le diazodini- trophénol, on obtient un acide de môme composition que le précédent, dont il affecte presque toutes les propriétés : il est même fort probable qu'il lui est identique. Les sels des deux acides ont plus d'un point de ressemblance; seu- lement, le sel de potasse du dernier n'a pu être obtenu qu'à l'étal anhydre, sous forme d'aiguilles d'un rouge orange. Les faits que je viens d'exposer conduisent dès à pré- sent à des conclusions importantes pour la solution du second problème énoncé plus haut. J'en exposerai quel- ques-unes pour le moment; mais je crois qu'il serait pré- maturé de m'y étendre longuement, avant d'avoir augmenté encore considérablement le nombre des faits qui doivent me servir de base. 11 suffit, en effet, d'une seule observa- tion erronée pour entraîner de profondes modilications dans les idées théoriques que l'on se serait faites avant d'avoir reconnu l'erreur. Comme la plupart des démon- strations sont basées sur la constatation de l'identité ou de la différence de plusieurs substances de même compo- sition, mais obtenues par des réactions diverses, on con- çoit que ces déterminations doivent être faites avec la der- nière rigueur et qu'il ne suffit pas de l'étude de quelques sels, par exemple, pour fonder un jugement. On sait, en effet, qu'une seule et même substance affecte parfois des caractères tout à fait distincts pour peu que l'on fasse va- rier les conditions dans lesquelles elle se produit, tandis que des corps manifestement dissemblables offrent parfois des ressemblances telles, qu'il est impossible de les distin- guer d'abord. On ne peut écarter ces causes d'incertitude qu'en faisant une étude minutieuse des métamorphoses de ( 184 ) la substance à examiner, en accumulant les faits par la pré- paration d'un grand nombre de produits de substitution nouveaux, et enfin en mettant à profit l'examen des pro- priétés physiques du corps en expérience, et surtout la forme cristalline et les propriétés optiques. J'ai établi l'identité entre les corps suivants : 1° Le binilrophénol, préparé à l'aide du nitrophénol volatil, est identique avec celui que l'on obtient à l'aide de l'orthonilrophénol ; 2° En nitrant le phénol on obtient toujours le même acide picrique; o° Le binitromonobromophénol, obtenu en nitrant le monobromophénol, est identique avec le corps qu'on ob- tient en faisant le produit de substitution brome du nitro- phénol volatil, et en traitant ce produit par l'acide azo- tique; 4° Le bromobinilrophénol, obtenu en bromuranl ie binitrophénol, est identique avec le nitrobromorthonitro- phénol préparé en nitrant le bromorthonitrophénol; 5° En nitrant le bibromophénol on obtient un nitrobi- bromophénol identique avec ie produit résultant de l'action du brome sur le nitrophénol volatil; 6° L'iodorthonitrophénol, obtenu en iodant l'orthonitro- phénol, est identique à la substance de même compo- sition préparée en réduisant partiellement le binilrophénol, transformant ensuite en produit diazoté et en décompo- sant ce dernier par l'acide iodhydrique. De ces diverses identités on peut tirer notamment les conclusions suivantes : a. Les deux places occupées par le groupe N£h2 dans le binitrophénol sont respectivement celles qu'il occupe dans l'orthonitrophénol et dans le nitrophénol volatil. ( 185 ) b. Dans la réduction partielle du binitrophéuol , c'est le groupe N-9-2 correspondant au nitrophénol volatil, qui se change en NrL2. c. Enfin , il appert déjà que dans le nitrophénol volatil , le groupe 1TO\2 et l'hydroxyle n'occupent pas des positions diamétralement opposées ou séparées entre elles par les places de deux atomes d'hydrogène. En d'autres termes, le groupe N-€h2 s'y trouve par rapport à l'hydroxyle dans une position telle qu'il doit y en avoir une autre exacte- ment correspondante. Que ces conclusions soient l'expression exacte de la vérité, ou qu'elles doivent subir encore quelques modifi- cations pour s'en rapprocher, il n'en est pas moins vrai que les résultats consignés dans ce travail établissent, si je ne me trompe, que la détermination du lieu chimique est accessible à l'expérience. Dans une seconde partie de cette notice préliminaire, j'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie l'étude d'un grand nombre de transformations des substances qui l'ont l'objet du présent travail; je décrirai également un nombre considérable de produits de substitution contenant, indé- pendamment du chlore, du brome, de l'iode ou du nilroxyle, le groupe NH2; enfin, je présenterai l'histoire des dérivés éthérés qui se rattachent aux corps précé- dents, je veux dire les anisols substitués. Je me réserve d'ailleurs de publier par la suite la description détaillée de tous ces corps, avec les analyses à l'appui, ainsi que l'ex- posé de leurs caractères optiques et crislallographiques. ( 186 ) Note sur quelques sels de l'acide itamalique, par M. H. Ron- day, lieutenant détaché à l'École militaire. J'ai l'honneur de soumettre à l'appréciation de l'Aca- démie l'examen de quelques sels de l'acide itamalique, dé- couvert récemment par M. Swarts. J'ai entrepris cette étude, moins en vue d'ajouter aux sels déjà décrits par ce savant une série de corps nouveaux, que pour rechercher de nouvelles preuves de l'homologie véritable qui rattache l'acide itamalique à l'acide malique. Itamalate de potassium. — J'ai préparé ce sel en neu- tralisant exactement l'acide itamalique par la potasse caus- tique. La liqueur s'est desséchée par l'évaporation à 100° en une masse gommeuse, laquelle, desséchée dans le vide à 140°, a laissé dégager beaucoup d'eau, et s'est finalement transformée en une masse visqueuse, semblable à de l'an- hydride borique fondu, et se laissant, comme ce dernier, étirer en longs fils, cassant après refroidissement. A froid, la substance est vitreuse et cassante, mais absorbe très- rapidement l'humidité de l'air et devient alors très-diffi- cile à pulvériser. Tous les efforts pour la faire cristalliser ont été vains. Le dosage du potassium a donné le résultat suivant : Itamalate de calcium. — J'ai pleinement vérifié les in- dications de M. Swarts relatives à la préparation de ce sel; mais si, au lieu de faire bouillir le produit de la réaction de la chaux sur l'acide ilamonochloropyrotarlrique jusqu'à précipitation de l'itamalate de calcium avec une molécule d'eau de cristallisation, on se contente d'évaporer douce- ( 187 ) ment jusqu'à consistance syrupeuse, ou bien si , aux eaux- mères qui ont laissé déposer le sel grenu, on ajoute de l'alcool jusqu'à ce que le précipité, qui se redissout d'abord, devienne persistant, il se dépose, au bout de quelques heures, des cristaux durs, croquant sous la dent, et affec- tant des groupements semblables à ceux du sulfate de potassium. Vus au miscroscope ou à la loupe, ces cristaux affectent la forme de prismes rhomboïdaux obliques. Voici les résultats qu'ils ont donnés à l'analyse : 1,0930 gr. de substance ont perdu, à 150°, 0,2070 gr. H,0-; ce qui correspond à 18,9 °/„. La formule C8 HGC«-6-5 -+- SV9IP6- exige 19,4- °/0 d'eau. 0,5090 gr. de substance desséchée à 150° ont donne 0,3073 gr. de Ca € <> l; ce qui correspond à 21,2 °/„ de calcium; 'a formule du sel sec en exige 21,5 °/„. Les cristaux s'effleu rissent dans le vide en perdant l/2 1,0720 gr de substance desséchée dans le vide ont perdu, à 100°, 0,1785 gr. H20; ce qui revient à 16,9 °/0. Deux molécules d'eau corres- pondent à une perte de 16,(3 °/„. On remarquera ici une nouvelle analogie entre l'acide itamalique et son homo- logue inférieur pour lequel on connaît également un sel contenant 2 */a H--B-. Si l'on soumet l'itamalate de calcium desséché à 160' à l'action de l'eau, il s'y dissout presque totalement. Le lendemain, on trouve dans la liqueur un dépôt du sel ( 188) grenu insoluble. Si l'on soumet alors la liqueur filtrée à l'évaporalion lente, il s'y dépose des cristaux magnifiques avant de nombreuses laces pentagonales et un liabitus prismatique. M. Swarts, qui avait déjà obtenu ce sel d'une autre manière, crut avoir affaire à des dodécaèdres pentago- naux , attendu qu'il n'avait obtenu que des cristaux micros- copiques. Un cristallographe distingué a bien voulu se charger de la mesure de ces cristaux, et j'espère pouvoir la communiquer prochainement. Ce sel peut aussi s'obtenir en laissant le sel grenu en digestion avec de l'eau et évaporant ensuite. M. Swarts a déjà trouvé que cette substance contient trois molécules d'eau. Voici les résultats d'un dosage d'eau de cristallisation, que j'ai effectué : i,66oo gr. de substance perdirent, à 160°, 0,ô700 gr. d'eau; ce qui correspond à 22,2 °/0 ; la formule Cli HG Ca -€H -+- oH2-6- exige 22,4 °/0. On sait que le malate de calcium perd , par la chaleur, les éléments de l'eau et se transforme en fumarate. Je me suis assuré que l'itamalate présente une réaction analogue, et se transforme en itaconate. Pour cela, il suffit de main- tenir la substance pendant quelques heures à 220°; on voit alors la vapeur d'eau se déposer sur les parties froides de l'appareil. La substance fut ensuite décomposée par l'acide sulfurique étendu et épuisée par l'éther, lequel abandonna par l'évaporation de petits cristaux d'acide ita- conique. Ces cristaux furent dissous dans l'eau et donnè- rent ainsi des cristaux plus volumineux, possédant la forme et le clivage de l'acide i laconique. D'ailleurs, ils en avaient ( 189 ) le point de fusion (162°), et leur composition fut contrôlée par l'analyse : 0,1660 gr. de substance donnèrent 0,-2800 gr. C-0-* et 0,0690 gr. de HM>. CALCULE. TROU\ £5 - 60 - 46,1 46,0 He — 6 4,6 4,6 ^"4 64 49,3 — Je n'ai pas plus réussi que M. Swarts à préparer l'ita- malate de calcium acide, même en variant considérable- ment les méthodes. Itamalate de strontium. — Ce sel s'obtient en faisant bouillir une solution d'acide itapyrotartrique monochloré avec du carbonate de strontium, et en achevant la satura- tion avec de l'eau de strontiane. Après une ébullition pro- longée, le sel se précipite à l'étal d'une poudre cristalline peu soluble dans l'eau. Il retient opiniâtrement le chlorure de strontium qui se forme dans la préparation; aussi, pour l'avoir pur, faut-il le laver à l'alcool. Il semble être anhydre. Voici les résultats donnés par l'analyse : I. . . 0,4985 gr. de subst. donnèrent 0,3920 gr *>• S-&' II. . . 0,1410 id. 0,1110 id. III. .. 0,1977 id. 0,1230 gr.^rC-0-3 IV. . . 0,2793 id. 0,1720 id. V. .. 0,4030 id. 0,3733 gr. C-0-* et 0,1015 gr. H*&; ce qui donne : CALCULÉ. Cs 60 25,6 H6 6 y> S -S-r - 87,3 37,4 ^5 80 34,3 III. IV. V. - 23,3 - - 2,7 57,0 57,3 57,3 36,3 ( 190 ) Mis en contact avec de l'eau, il s'y dissout à la longue, et se dessèche par l'évaporation en une masse gommeuse. llamalate de baryum. — Quand on sature par le carbo- nate de baryum l'acide itapyrotartrique monobromé, et que l'on extrait ensuite de la solution concentrée le bro- mure de baryum par l'alcool, on obtient un précipité géla- tineux qui se dessèche en une masse gommeuse. On peut l'obtenir à l'état d'une poudre crayeuse en lavant le préci- pité encore imprégné d'alcool avec beaucoup d'éther, et en desséchant dans le vide. Préparée de cette manière, la substance retient toujours du bromure de baryum; mais si on la dissout dans l'eau, et qu'on la soumette ensuite à l'évaporation lente, elle se dépose à l'état de lames rhom- boïdales nacrées qui se réunissent en croûtes cristallines d'un éclat gras. Ce corps contient deux molécules d'eau de cristallisatioi qu'il perd presque totalement au-dessous de 100°, mai* qui ne s'éliminent complètement qu'à 140°. 1,5990 gr. de substance perdirent, à 150°, 0,1550 gr. HM>; ce qui correspond à 11,0 °/0; la formule Cs H6 Ba -0-s -i 2H2^ exige ll,2°/0. Voici les résultats fournis à l'analyse : I. . 0,8030 gr. de substance ont donné 0,0545 gr. Ba -S--0-* II. . 0,5150 id. 0,2455 gr.C/O-* et 0,0650 H2^ III. . 0,4250 id. 0,5270 gr.GO-2 et 0,0805 H*-G-; ce qui donne : CALCULÉ : & — 60 21.2 Hfi — G 2.1 Ba — 137 48.5 -9-s - 80 47.9 !1.0 III. 21.0 2.1 ( 191 ) Exposé dans le vide, il s'effleurit en perdant une molé- cule d'eau. I. . . . 0,9945 gr. de substance effleurie perdirent, à 150°, 0,0515 H'-G- II . . . 1,9780 id. id. 0,1160 id.; ce qui correspond respectivement à 5,2 et 5,8 °/0; la for- mule O HG Ba-e* + H2^ exige 5,9 •/. d'eau. Si l'on évapore jusqu'à consistance syrupeuse le produit de la réaction du carbonate de baryum sur l'acide itapyro- tartrique monochloré, la liqueur se prend par le refroidis- sement en un magma opalin ayant l'aspect de l'empois; si on le jette sur un filtre, il s'écoule une solution de bro- mure de baryum, et la masse se transforme, au bout de quel- ques jours, en un magma cristallin, ayant Faspect du laclate de chaux brut, et dans lequel on distingue à la loupe les cristaux précédents doués de leur éclat gras. La substance fut lavée à l'alcool pour enlever les dernières traces de bromure de baryum, et soumise ensuite à l'analyse : 5,3840 gr. de substance perdirent, à 150°, 0,5695 HM>; ce qui correspond à 10,9 % au lieu de 11,2 qu'exige la formule. 0,5770 gr. de substance sèche donnèrent 0,4005 gr. Ha S-O4; ce qui correspond à 49,0 °/0 de Ba au lieu de 48,3 °/0 qu'exige la formule; l'écart entre la quantité trouvée et la quantité calculée provient de ce que la substance retient un peu de bromure de baryum qu'on ne peut lui enlever que par plusieurs cristallisations dans l'eau. Or, j'ai voulu éviter ce mode de purification à l'effet d'établir l'identité du sel que je viens de décrire avec celui qui se dépose d'une solution aqueuse. ( 192 ) Itamalate de magnésium. — La manière la plus conve- nable de préparer ce sel consiste à faire bouillir l'acide ilapyrotartrique monochloré avec un excès de magnésie blanche et à évaporer a sec la liqueur fiitrée. On épuise ensuite par l'alcool fort la masse gommeuse que l'on ob- tient ainsi, le chlorure de magnésium se dissout, et il reste un précipité floconneux qui se dessèche sur l'acide sulfu- rique en une poudre crayeuse. Elle semble contenir deux molécules d'eau de cristallisation, dont l'une se dégage dans le vide. Je me dispenserai d'indiquer ici les résultats analytiques que j'ai obtenus, leur approximation ne me paraissant pas suffisante, ce qui lient à la grande énergie avec laquelle le chlorure de magnésium est retenu par l 'itamalate, et à la grande déliquescence de ce dernier. J'ai préparé encore quelques autres sels de l'acide itama- lique en vue d'en établir les propriétés. Comme ils sont gommeux pour la plupart, et qu'ils ne se laissent pas ob- tenir sous une forme propre à l'analyse, je n'en ai fait qu'un examen sommaire dont je crois pouvoir consigner ici les principaux résultats : L'itamalate de zinc peut s'obtenir en saturant l'acide itamalique par l'hydrocarbonate de zinc; il est déliques- cent et insoluble dans l'alcool. D'ordinaire, il est gom- meux; mais quand on le dessèche à 155° il se boursoufle, et se transforme en une masse cornée qui, traitée par l'eau, laisse un dépôt gélatineux devenant rapidement gommeux et soluble. L'itamalate de manganèse peut s'obtenir par double dé- composition entre l'itamalate de baryum, et le sulfate de manganèse. Il est gommeux et d'une couleur rose sale. L'itamalate de cobalt s'obtient en dissolvant l'hvdrocar- ( 193 ) bonate de cobalt dans l'acide itamalique. Ce sel cstgom- meux et fort déliquescent. Sa couleur est d'un beau rouge foncé. I/itamalate de nickel s'obtient de la même manière. ïl se dessèche en une masse gommeuse d'un beau vert pâle , et qui se laisse facilement pulvériser. Il n'est pas déliques- cent et, une fois desséché , il ne se dissout que très-lente- ment dans l'eau chaude. Quand on ajoute du sulfate de cuivre à une solution d'itamalate de sodium, il se précipite, d'après les expé- riences de M. Swarts, une poudre verte cristalline qui est l'itamalate de cuivre; si on laisse ce dernier en contact avec la solution d'où il s'est déposé, i! ne tarde pas à se transformer en une masse cristalline d'un bleu d'outre-mer magnitique. Celte combinaison ne se laisse pas purifier, attendu que l'eau la décompose en régénérant de l'itama- late de cuivre; mais il est probable qu'elle a la même constitution que le sel double que le malatc de cuivre forme avec le sulfate d'ammonium dans les mêmes circon- stances. Qu'il me soit permis, en terminant cet exposé, de remer- cier mon savant maître, M. Swarts, non-seulement pour l'intérêt qu'il m'a témoigné dans le cours de ces recherches entreprises à sa sollicitation, mais encore pour la bienveil- lance avec laquelle il a guidé mes premiers pas dans la carrière scientifique. ( 194 ) Notice préliminaire sur l'acide homotartrique , par M. H. Ronday, lieutenant au 2e chasseurs à pied, détaché à l'École militaire. On se rappelle que M. Kekulé a découvert, il y a quel- que temps, un acide de la formule €^H8~9^ auquel il a donné le nom d'acide homotartrique (1). Cette substance se préparait par l'action de l'oxyde d'argent sur l'acide ita- bibromopyrotartrique. Dans un autre ordre de recherches, M. Wilm a obtenu récemment un acide de la même composition, en taisant réagir les alcalis sur le produit d'addition de l'acide itaco- nique à l'acide hypochloreux (2). Cet acide, auquel l'auteur donne le nom d'acide itatarlrique, semble devoir posséder une constitution identique à celle de l'acide homotartrique , et j'ai voulu soumettre au contrôle de l'expérience la ques- tion de savoir si ces deux corps sont réellement identiques. M. Kekulé n'a pas fait de sa substance un examen ap- profondi. L'illustre savant se borne à mentionner qu'elle cristallise d'une solution syrupeuse et à donner l'analyse du sel de baryum. De son côté, M. Wilm n'a pas réussi à faire cristalliser son acide, mais je ferai remarquer que cette circonstance ne permet pas de conclure à la diffé- rence des deux acides, puisque M. Kekulé reconnaît lui- môme que l'acide homotartrique ne cristallise qu'à la longue, avec une grande difficulté; et moi-même je ne suis pas encore parvenu à l'obtenir en cristaux. J'ai donc cru devoir entreprendre l'étude des sels de l'acide homo- tartrique pour les comparer à ceux de l'acide itatarlrique. J'ai commencé cet examen de l'assentiment de M. Kekulé ( m ) et à la sollicitation de M. Swarts, dont les travaux remar- quables sur les produits d'addition de l'acide i laconique se rattachent directement à cette question. De tous les sels de l'acide itatarlrique, le plus caracté- ristique est le sel de plomb qui se présente sous forme de tables rhomboïdales obliques très-brillantes, ayant les an- gles aigus tronqués. J'ai obtenu , à l'aide de l'acide homo- lartrique et en suivant les indications de M. Wilm, un sel présentant l'ensemble de ces caractères. Je suis donc porté à conclure de là que les deux acides sont identiques. J'ai également préparé le sel de calcium. Ici encore j'ai constaté que par leur mode de formation , leur insolubilité après le chauffage et leurs caractères extérieurs, les deux sels paraissent identiques. Toutefois, j'ai observé une di- vergence dans le contenu en eau de cristallisation; divers dosages concordants me conduisent à admettre dans l'ho- motartrate une demi-molécule d'eau, c'est-à-dire 4,2p. °/o, tandis que M. Wilm , en assignant à l'eau le poids molécu- laire 9, trouve 1 {h aq., ce qui ferait 5//* H2-9-. Je crois cependant que cette différence ne peut être prise en con- sidération, attendu que les résultats analytiques de ce chi- miste ne s'accordent qu'imparfaitement avec ses calculs. Je me réserve donc de faire une étude plus approfon- die de l'acide homotartrique, de le comparer à l'acide ita- tartrique de M. Wilm et, en me bornant aujourd'hui à prendre date pour ces résultats obtenus, je me propose de soumettre à l'Académie, dans une prochaine communica- tion , les détails de mes recherches. 196 ) CLASSE DES LETTRES. Séance du 5 août 1867. M. Roulez, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Gachard, le baron Jules de Saint- Génois , Paul Devaux , De Decker, Snellaert , Haus , M.-N.-J. Leclercq, le baron Kervvn de Lettenhove, Cbalon, Ad. Mathieu, Th. Juste, membres; Nolet de Brauwere Van Steeland, le comte Arrivabene, associés; Alph. Wau- ters, correspondant. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur fait connaître qu'il a chargé M. Julien Leclercq, membre de la classe des beaux-arts de l'Académie, d'exécuter, pour en orner la salle acadé- mique, le buste en marbre de feu le chanoine de Ram, membre de la classe des lettres. — M. le Ministre, par plusieurs autres lettres, annonce ( 197 ) différents envois de livres, et l'approbation des comptes fournis par deux commissions académiques. — M. Kervyn de Lettenhove dépose le 1er volume des Lettres et négociations de Philippe de Commines, qu'il vient de publier dans la Collection des grands écrivains du pays. M. Wolowski, associé de la classe, fait hommage de son traité Sur la Banque d'Angleterre et de son Enquête sur les principes et les faits généraux qui régissent la cir- culation monétaire et fiduciaire. M. le chevalier d'Arnelh, également associé de l'Académie, fait hommage de sa publi- cation, intitulée : Correspondance de Marie -Thérèse. — M. le chevalier de Sellier envoie, en manuscrit, des Esquisses biographiques sur la famille Kinschot, qui seront, d'après sa demande, communiquées à la commission de la biographie nationale. — M. le secrétaire perpétuel dépose sur le bureau le programme arrêté par la commission organisatrice du con- grès de littérature néerlandaise qui va se réunir à Gand. Quelques membres demandent si la Compagnie n'enverra pas des délégués à ce congrès. Après avoir examiné celte question, la classe reconnaît que la délégation officielle- ment donnée à quelques-uns de ses membres pourrait, non dans le cas actuel, mais dans d'autres circonstances ana- logues, amener d'assez graves inconvénients; elle décide, par conséquent, qu'il y a lieu de maintenir la résolution déjà prise, et de s'abstenir, dorénavant, d'envoyer des délégués aux différents congrès qui feront des invitations à la Compagnie. 2me SÉRIE, TOME XXIV. \ 4- ( 198 ) PRIX PERPÉTUEL FONDÉ PAR LE RARON DE STASSART. Faire l'histoire des rapports de droit public qui ont existé entre les provinces belges et l'empire d'Allemagne, depuis le dixième siècle jusqu'à l'incorporation de la Bel- gique dans la république française. Les personnes qui désirent répondre à cette question auront à rechercher l'origine et la nature du lien politique qui s'établit, au commencement du dixième siècle, entre l'Empire et la Basse-Lotharingie, ainsi que les droits et les obligations réciproques qui en résultèrent pour les deux pays. L'histoire de ces relations comprend trois épo- ques : la première, l'époque féodale proprement dite, s'arrête au seizième siècle et doit être traitée sommaire- ment, sans qu'on néglige les faits essentiels; la deuxième, qui forme la partie principale de la tâche, a pour objet les négociations qui eurent lieu sous le règne de Charles- Quint, afin de régler les droits et les obligations de la Belgique à l'égard de l'Empire et de l'Empire à l'égard de la Belgique, et dont sortit la convention d'Augsbourg de 1548; la troisième période comprend l'histoire de l'exécu- tion de cette convention jusqu'en 1794; elle doit être traitée sommairement comme la première. (Voir, pour de plus amples explications, la notice insérée dans le Bulletin de la séance de la classe des lettres du 4 juillet 1864.) Le prix institué pour cette question est de trois mille francs. Les mémoires des concurrents devront être remis avant le lpr janvier 1869. Les formalités à observer sont les mêmes que pour les concours annuels. ( 199 ) L'Académie fera connaître ultérieurement le choix des autres questions qui devront être mises au concours pour satisfaire aux généreuses dispositions testamentaires prises par feu le baron de Stassart. RAPPORTS. La vérité à propos des lettres de Charles-Quinl à Rabelais; par M. Van Rossum, attaché aux Archives générales du royaume (1). Êtapport de m. il {th. Il 'auter» . « Il n'est pas nécessaire de vous rappeler l'émoi qui s'est manifesté dans le monde littéraire et scientifique à l'annonce de la découverte de deux lettres adressées par l'empereur Charles -Quint à Rabelais, et relatives à cette question insoluble qui a jadis tourmenté tant de nobles intelligences : le problème de la quadrature du cercle (2). Ces lettres, que M. Chasles a communiquées à notre savant secrétaire perpétuel, ont provoqué un grave débat. M. Gachard, dans une de nos précédentes séances, en a (1) Dans la séance du 1er juillet, la classe avait ordonné le dépôt aux Archives de ce mémoire et voté des remercîments à l'auteur; dans la séance du 5 août, elle a ordonné l'impression des trois rapports qui lui avaient été faits sur le même travail. (Voir p. 8." du Bulletin.) (2) Voyez les Bulletins de l' Académie, I h' série, t. XXII, pp. 204 et suivantes. ( 200 ) contesté l'authenticité; M. Chasles la défend. Par un sen- timent de déférence pour le corps auquel nous avons l'honneur d'appartenir, M. Chasles a bien voulu envoyer l'une de ces lettres à M. Quetelet, et, grâce à son obli- geance, grâce à la reproduction photographiée qui a paru dans nos Bulletins (1), il a été possible d'en entreprendre l'examen détaillé. Avant d'aborder l'analyse du travail de M. Van Rossum, permettez-moi de faire observer combien il est essentiel de publier les documents d'une authenticité douteuse ou d'en donner une analyse détaillée. Une composition his- torique, chronique, charte ou liste, jouit souvent d'une grande autorité, grâce, soit au titre pompeux qu'elle porte, soit aux faits ou aux personnes dont il y est ques- tion. La mise en lumière produit sur les documents, l'effet du jour sur les paysages : de même que la clarté du soleil fait rentrer dans la poussière les fantômes ou les abîmes que l'on croyait voir dans les ténèbres de la nuit, de même la mise en lumière d'une œuvre apocryphe en décèle les imperfections cachées. Rendons donc hommage à l'obligeance de M. Chasles; sans elle et sans la publication ordonnée par l'Académie d'un fac-similé de lettres de Charles -Quint, le travail minutieux et difficile de M. Van Rossum aurait été im- possible. Comme M. Van Rossum le fait remarquer, il n'existe aucune similitude, quant à l'écriture, entre la lettre pré- tendument écrite par Charles -Quint et celle qui a été produite par M. Gachard et qui provient des Archives du (1) Voyez les Bulletins de V Académie, 2e série, t. XXII, pp. 478 et 545. ( 201 ) royaume; la première est d'une 'lecture très-facile, tandis que le célèbre empereur ne couvrait le papier, comme la seconde lettre en témoigne, que d'un véritable grabouillage dont le déchiffrement fait le désespoir des paléographes. Procédant ensuite avec un soin méthodique qui lui fait honneur, M. Van Rossum examine tour à tour les abré- viations, les mots et parties de mots, les majuscules et les minuscules, les signatures, l'orthographe, les chiffres des deux documents opposés l'un à l'autre. Il est impossible de suivre dans ses détails un travail qui ne supporte pas l'analyse. Je ne puis cependant m'abstenir de citer ici quelques exemples frappants empruntés aux observations de M. Van Rossum. Le C initial de la signature de l'empereur dans la lettre écrite, dit-on, à Rabelais, vous pourrez tous en faire la remarque, n'a absolument rien de commun avec la même iettre telle qu'elle se trouve dans la lettre authentique de l'empereur, en date du 14 novembre 1541. Dans la première, le C est une grande lettre franchement dessinée, comme on le fait d'ordinaire; dans la seconde, il se com- bine à la lettre qui suit, h, de manière à s'effacer com- plètement. La note attribuée à Rabelais augmente encore les don les que la lettre fait naître. Les écritures des deux prétendus correspondants offrent des points de ressemblance évi- dents, et le mot septembre, en particulier, présente des deux cotés tant d'analogie, qu'à mon avis, dans une con- testation où il s'agirait d'une condamnation capitale, l'es- prit le plus méticuleux n'hésiterait pas à se prononcer contre l'authenticité du document où le fait se remarque. Les chiffres de la note ou apostille provoquent une ob- servation analogue. Rapprochés de ceux de Charles-Quint, ( 202 ) les chiffres de Rabelais trahissent la même main. Le faus- saire, par bonheur, a eu plus d'audace que de science, et l'orthographe qu'il a adoptée trahit en plus d'un endroit son ignorance des usages du seizième siècle. Comme M. Van Rossum le fait remarquer, avec une habileté qui dénote l'homme habitué à manier, à copier, à analyser les docu- ments de l'époque, le mot repceu était alors tout à fait inusité; on écrivait recepvoir, receupte, etc. On ne parlait pas, dirons-nous à notre tour, de Charles-Quint, lorsque ce prince était sur le trône, de même que, sous le gouver- nement du fils de Pépin le Rref, on ne connaissait pas de Charlemagne; on disait simplement l'empereur Charles, et cette locution était comprise de tout le monde. Les preuves accumulées dans le travail de M. Van Ros- sum me semblent concluantes, et M. Chasles doit avoir été induit en erreur par un faussaire qui a spéculé sur le culte que de nobles esprits professent pour tout ce qui intéresse l'histoire des sciences. Il est de notre honneur, il est, dirons-nous, de notre devoir de flétrir ces honteuses spéculations, qui sont plus fréquentes qu'on ne le suppose. C'est pourquoi j'aurai l'honneur de proposer à l'Académie de remercier M. Van Rossum des peines qu'il s'est données pour répandre de la lumière sur un point qui l'intéresse à un haut degré, et d'imprimer son travail dans nos Bul- letins. » tfn/tpot'l de iW. f*« *«•#!. « J'ai pris connaissance du mémoire de M. Van Ros- sum sur les lettres de Charles-Quint, communiquées par M. Chasles à notre honorable secrétaire perpétuel, et dont ( 205 ) l'authenticité a été contestée dans une séance précédente par mon savant confrère, M. Gachard. La classe, en renvoyant ce travail à des commissaires, n'a pas entendu se faire juge du débat auquel il se rat- tache. L'Académie n'a pas l'habitude de se prononcer sur des questions de ce genre , et les opinions défendues par ses membres n'engagent jamais que ceux-ci. Cela dit, je me plais à reconnaître , comme mon confrère, M. Wauters, les soins minutieux apportés par M. Van Rossum dans l'examen auquel il s'est livré. L'auteur appuie trop, peut- être, sur certaines preuves peu concluantes à mon avis, et il en néglige d'autres qu'il aurait pu invoquer plus utile- ment pour la défense de sa thèse; mais, en somme, il est parvenu à démontrer, avec infiniment de vraisemblance, sinon avec une entière certitude, la fausseté des lettres produites par M. Chasles. J'ai l'honneur de proposer à la classe de remercier M. Van Rossum pour son intéressante communication, et regrette que quelques imperfections de détails ne me per- mettent point de voter l'impression de son mémoire dans nos Bulletins. » £(a )»;>» il de Mi. Théodore Jt<*t<> « Je demande à la classe de m'autoriser à lui soumettre verbalement les remarques qui m'ont été suggérées par le mémoire de M. Van Rossum. Tout en rendant justice à la savante appréciation de mon honorable confrère, M. Wau- ters, je pense, comme M. Polain, qu'il ne convient pas d'engager la responsabilité de l'Académie, vu le caractère exceptionnel de cette controverse. Mais, d'autre part, je ne voudrais pas non plus écarter de notre Bulletin la partie ( 204 ) réellement intéressante du travail de M. Van Rossum. En résumé, j'estime qu'il y a lieu de supprimer le préambule de ce travail, et, après révision préalable, d'insérer, sous forme d'observations, la partie commençant ainsi : « Et tout d'abord la lecture de la pièce en question.... » jusqu'à ces mots : « Qu'il n'est pas donné à tout le monde de raconter. » Telle est l'opinion que je désirerais motiver verbalement. » Lettres inédites de Marie-Thérèse, recueillies par M. le baron Kervyn de Lettenhove. Rapports de MM. Th. Juste et €iarha»'d. MM. Théodore Juste et Gachard rendent compte du travail présenté, à une précédente séance , par M. le baron Kervyn de Lettenhove, et intitulé : Lettres inédites de Marie-Thérèse. Ils font ressortir, l'un et l'autre, l'intérêt qu'offrira la publication de celle correspondance, et en proposent l'insertion dans le recueil des Mémoires in-8". Cette insertion est votée par la classe. Bien qu'il ne soit pas d'usage de livrer à la publicité les rapports faits sur les travaux des membres de la Com- pagnie, il y a lieu d'extraire le passage suivant de l'appré- ciation faite par l'un des deux rapporteurs, passage qui indique parfaitement le caractère de la publication pro- jetée, et qui renferme d'ailleurs « des détails de nature à intéresser la science historique (1). » « Les lettres de Marie-Thérèse à Mme d'Herzelles, dit M. Gachard , confirment l'impression que laisse la lec- (1) An. 20 du Règlement général de l'Académie. ( 205 ) Une de cette correspondance sur le désaccord qui ré- gnait, en beaucoup de choses, entre l'impératrice et son fils, mais elles montrent en même temps la tendresse en quelque sorte jalouse quelle avait pour ce (ils, qui faisait peu de cas de ses conseils et de ses remontrances. La classe en jugera par quelques extraits. Le 9 juillet 1771 , Marie-Thérèse exprime son chagrin de ce que l'espoir qu'elle avait eu de voir du changement dans l'Empereur s'est évanoui , et elle ajoute : « La même indifférence, le même éloignement à éviter même de se trouver avec moi. Nous ne logeons pas même ensemble : lui, en ville, moi ici (à Schœnbrunn). Cela m'a fait grande peine au com- mencement, mais je tache de me rendre tous les jours plus insensible : à la longue on réussit. Nous ne nous voyons qu'au moment qu'on va dîner et d'abord après on se sépare et l'on ne se voit plus du tout. Voilà l'agréable vie que nous menons... » (Lettre X.) « Le 2 juillet 1772, elle écrit à son amie : « Si vous pouviez voir par une lunette d'approche ici, vous seriez bien étonnée. Cet empereur, si ennemi des femmes, ne peut être asteur sans elles jusqu'à minuit et plus tard, aux promenades, aux jardins (hors celui que j'habite), au théâtre, dans leurs maisons. Ce n'est qu'un changement continuel. Il se croit au-dessus de tout et ne s'en sert que pour son amusement. Voilà ce qu'il dit. Je souhaite qu'il le soutienne. Vous le connaissez : il est charmant quand il veut; il charme tout le monde. Il n'y a que dans sa famille où il n'est pas de même. » (Lettre XL) — Enfin, elle lui mande, le 16 décembre de la même année : « Ma chère amie, tout est perdu, et rien à gagner pour moi. Cela rend ma vie bien dure et mon goût pour la retraite nécessaire. Mon fils est partout admirable, hors chez lui. ( 206 ) Cela est d'autant plus sensible. Nous ne nous voyons plus qu'à dîner ou au conseil et il faut être bien sur ses gardes, pour ce peu de moments, qu'on ne retombe en contesta- tions. 11 est bien changé; mais je ne saurais dire en bien, depuis votre départ... » (Lettre XV.) » Une des plus curieuses entre ces lettres, est celle du 24 octobre 1767, où l'impératrice donne ses instruc- tions à la marquise d'Herzelles pour l'éducation de sa pe- tite-fille l'archiduchesse Marie-Thérèse : elle contient des détails minutieux sur ce que doit faire la jeune princesse depuis l'instant de son réveil jusqu'à son coucher. » » Citons encore la XVIe où il est question du trop fa- meux cardinal de Rohan, que Louis XV avait envoyé à Vienne en qualité d'ambassadeur extraordinaire : « Nous avons un ambassadeur-évèque ici, de France, qui est pire que tous les petits maîtres. Il se promène habillé en ma- telot avec vingt femmes et il aurait toutes à sa suite, s'il en voulait. C'est honteux pour nous. Mais ce qui vous étonnera, c'est que la Dielrichstein, femme du grand écuyer, est la prima donna de toutes les folies, aussi la Riesach, la Lignofsgi, la jeune Paar, Esterhazi , Windis- grals, etc., tout cela lui fait la cour honteusement... » » 11 paraît qu'à cette époque les grandes dames à Vienne se souciaient assez peu du décorum; je lis dans une lettre que Joseph II écrivait, le 9 juin 1774, à son frère Léo- pold : « L'envoyé turc occupe toute la ville ; l'on court le voir; les dames se laissent caresser au visage par les valets et marmitons de sa suite, sans s'en fâcher (1). » (I) Maria-T lier esta und Joseph II , 2»1C vol., p. 30. ( 207 ) Histoire de la littérature espagnole; par M. Ferd. Loisc , professeur de rhétorique française à l'Athénée royal de Tournai. Rappot'l de M. no Becker. « L'Académie voudra bien se rappeler que, au con- cours de 1858, elle a couronné un travail de M. Loise, intitulé : De V influence de la civilisation sur la poésie. Ce travail primitif n'embrassait que les littératures anciennes. Depuis il a reçu un premier complément. Aujourd'hui l'au- teur présente à l'Académie un nouveau volume contenant l'historique de la littérature espagnole, moins la partie relative au théâtre, qui fera l'objet d'un envoi prochain. La communication successive et indéfinie de supplé- ments importants à un mémoire couronné il y a près de dix ans, présente quelque chose d'insolite qui pourrait créer (je crois devoir en prévenir l'Académie) un précé- dent de nature à l'engager au delà de ses prévisions. Cependant, d'un autre côté, l'Académie, qui a pour mis- sion d'encourager les études sérieuses dans le pays et qui doit désirer que les travaux qu'elle couvre de son patro- nage résolvent complètement les questions mises au con- cours par elle, l'Académie me parait devoir accueillir avec faveur le nouveau travail de M. Loise. Il est digne, du reste, de ceux qui l'ont précédé. Je n'ai pas la prétention de connaître suffisamment l'histoire de la littérature espagnole pour accepter la res- ponsabilité de toutes les appréciations faites par M. Loisc des innombrables productions des principaux écrivains qui sont l'éternel honneur de cette nation. ( 208 ) Je me suis attaché à suivre particulièrement l'auteur dans ses considérations générales, depuis les origines de la littérature espagnole, passant par les diverses phases de la poésie populaire (poëmes historiques, chansons, ro- mances chevaleresques), parcourant avec lui le grand siècle littéraire du règne de Charles-Quint à l'avènement de la maison de Bourhon. En général, la critique de M. Loise est juste dans ses aperçus, élevée dans ses tendances. Son style est élégant et coloré, sans cesser d'être nerveux et substantiel. Le nouveau travail de M. Loise figurera donc avec honneur dans les Mémoires de l'Académie. » Btappoft de iff. J»of«i#». « J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le nouveau travail de M. Loise, que la classe m'a fait l'honneur de renvoyer à mon examen; et, comme mon honorable confrère, M. De Decker, je le crois parfaitement digne de figurer dans les Mémoires de l'Académie. Les deux premiers mémoires que nous a adressés M. Loise étaient consacrés, l'un aux œuvres poétiques de l'antiquité, l'autre à l'histoire de la poésie en France et en Italie, jusqu'à la fin du dix-huitième siècle. Celui-ci retrace le mouvement littéraire de l'Espagne, depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'avènement de la maison de Bourbon, moins le théâtre, qui doit faire l'objet d'un envoi ultérieur et très-prochain. M. Loise compte ensuite passer successivement en revue l'Angleterre, l'Allemagne, la Hollande et la Belgique et les ( 209 ) peuples de race slave; après quoi, il abordera l'histoire de la poésie au dix-neuvième siècle. Nous sommes loin de la fin, comme on voit, et il faudra plusieurs volumes encore à l'auteur pour achever son œuvre, s'il la continue sur le même plan. Je l'aurais désirée moins vaste; j'en supprimerais volon- tiers quelques détails, qui ne me semblent pas absolument nécessaires; mais telle qu'elle est, je ne puis y méconnaître un talent réel, une érudition abondante et variée, un style plein de vie et d'éclat. Il y a sans doute quelque chose d'insolite, comme l'a fait remarquer avec raison notre premier rapporteur, dans la communication successive et indéfinie de suppléments importants à un mémoire couronné il y a près de dix ans. Mais il convient de remarquer que chacun de ses supplé- ments forme, à lui seul, un travail complet, qui peut sans inconvénient être détaché des autres parties de l'ouvrage, et que l'Académie reste aussi toujours libre de s'arrêter quand elle le jugera à propos. Tout en proposant l'impression du travail de M. Loise, je suis d'avis néanmoins qu'il ne pourra l'entreprendre qu'après la réception de la partie du manuscrit qui doit compléter le tableau littéraire de l'Espagne. » La classe décide que l'ouvrage de M. Loise prendra place dans la collection des Mémoires in-8rt. { 210) COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. le baron de Saint-Génois, membre de la classe, donne lecture d'une notice retraçant la vie et les travaux de M. Warnkœnig, associé, que l'Académie a perdu au mois d'août 1866. Ce travail prendra place dans ['Annuaire de la Com- pagnie pour 1868. ( 211 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS Séance du Ier août 1867. M. Alph. Balat, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. L. Alvin, G. Geefs, Hanssens, Navez, Van Hasselt, Joseph Geefs, Ferd. De Braekeleer, Fraikin, Ed. Fétis , Edm. De Busscher , Payen, le cheva- lier Léon de Burbure, Franck, Ad. Siret, Julien Leclercq, membres; Daussoigne-Méhul , associé. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur communique le rapport que M. Gustave Huberti, lauréat du grand concours de compo- sition musicale de 1865, vient de lui adresser, et prie le secrétaire perpétuel de transmettre ce document à la sec- tion permanente du jury, composée de MM. Fr. Fétis, Daussoigne-Méhul et Hanssens. Le même haut fonctionnaire Iransmel également à la classe des beaux-arts une copie du procès-verbal des opé- rations du jury chargé de juger le grand concours de 1867. ( 212 ) Il résulte de ce procès-verbal, que le 1er prix de composi- tion musicale a été décerné à M. Philippe-Henri-Pierre- Jean-Baptiste Waelput, de Gand, et qu'il a été accordé un second prix en partage à MM. Léon Van Gheluwe, de Wanneghem-Lede,et Louis-Antoine Haes, de Tournai. — M. le secrétaire perpétuel t'ait connaître qu'il a reçu, depuis la précédente séance, le rapport rédigé par M. Blom- maert, comme membre du jury chargé d'apprécier le con- cours ouvert pour la composition d'une cantate flamande, et que ce rapport a été inséré dans le recueil des Bulletins de l'Académie. — M. André Van Hasselt fait hommage de la traduc- tion française rhythmée qu'il vient de publier, en collabo- ration avec M. J.-B. Rongé, de l'opéra allemand Obéron, par Weber. Des remercîmenls sont volés, à ce sujet, aux traducteurs. — La société royale des beaux-arts et de littérature de Gand adresse à l'Académie le programme ouvert par elle pour l'année 1867 à 1868. COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. Daussoigne-Méhul, en signalant à l'attention de ses confrères quelques-uns des inconvénients qui résultent de l'organisation actuelle des grands concours de composition musicale, regrette que l'absence de M. F. Fétis l'empêche d'entrer dans le vif de la question et de faire ressortir l'ur- ( 213 ) Éence d'une réforme dans le mode suivi depuis quelques années Sur l'invitation qui lui est faite par ses confrères, M. Daussoigne s'engage à reproduire la note déjà commu- niquée précédemment par lui, et qui a pour objet l'examen des obligations imposées aux lauréats et la marche suivie pour leurs études. Après une assez longue discussion sur le" nouveau mode adopté pour le choix des cantates, fla- mandes ou françaises, discussion à laquelle MM. Daus- soigne, Ed. Fétis, Al vin, Van Hasselt et de Burbure ont particulièrement pris part, la classe décide qu'elle se livrera, dans sa prochaine réunion, à un examen approfondi de divers problèmes que l'organisation des concours soulève. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Lettres et négociations de Philippe de Commines, publiées avec un commentaire historique et biographique, par M. le baron Kervyn de Lettenhovc. Tome Ier. Bruxelles, 1807; in-8°. Morren (Ed.). — L'origine des variétés sous l'influence du climat artificiel des jardins. ln-8°. Morren (Ed.). — Revue générale de l'état et des progrès de l'horticulture belge en 1805 et 1860. Gand, 1807; in-8°. Morren (Edouard). — H.-M. Gaede, sa vie et ses œuvres, .« "on iQir. nonri 1865;in-8°. — La duplication des fleurs et la pana- particulier chez la Kerria japonica. ; 2me SÉRIE, TOME XXIV. 15 ( 214 ) Morren {Edouard). — Recherches expérimentales pour dé- terminer l'influence de certains gaz industriels, spécialement du gaz acide sulfureux sur la végétation. Londres, 1866; in-8°. Commission royale d'art et d'archéologie. — Bulletin, VIe an- née, mars et avril 4867. Bruxelles, 1867; in-8°. Bévue trimestrielle, 2e série, 15e volume. Bruxelles, 1867; 4 vol. in- 12. Conseil supérieur d'agriculture du royaume de Belgique. — Bulletin, tome XX, lre partie. Bruxelles, 4867; in-4°. Cornet (F.-L.) et Briart (A.). — Description minéralogique, paléontologique et géologique du terrain crétacé de la pro- vince de Hainaut. Mémoire couronné. Mons, 1866; in-8°. Fédération des sociétés d'horticulture de Belgique. — Bul- letin, 1866, 1er fascicule. Gand, 1867; in-8°. Les liggeren et autres archives historiques de la gilde atl- versoise de Saint-Luc, sous la devise : Wi consteu versaemt , transcrits et annotés par Ph. Rombouts et Th. Van Lerius, avocat. 4n,e à 6me livr. Anvers, 4867; 5 cah. in-8°. Société royale d'agriculture et de botanique de Gand. — 429me exposition de plantes. Gand, 4867; in-8°. Essai de tablettes liégeoises, par Alb. d'Otreppe de Bou- vette. 74e livraison. Liège, 1867; in-42. Conseil de salubrité publique de la province de Liège. — Compte rendu des travaux de Tannée 1866, par M. A. Spring. Liège, 4867; in-8°. L'Abeille, revue pédagogique, publiée par M. Th. Braun. XIII0 année, 4e à 7e livr. Bruxelles, 4867; 5 broch. in-8°. Journal des beaux-arts , 9mc année, nos 15 et 44. Saint- Nicolas, 1867; 2 feuilles in-4°. Archives cosmologiques, revue des sciences naturelles, 4re année, nos 1 à 5. Bruxelles, 4867; 5 cah. in-8°. Le chimiste, 5""' année, nos I, 2 et 5. Bruxelles, 4867; 3 feuilles in-12. Société d'Emulation pour l'étude de l'histoire et des anli- ( 215 ) 'mités de la Flandre, à Bruges. —Annales, 5e série, tome 1er, nos 5 et 4. Bruges, 1866; in-8°. Revue britannique, nouvelle série, 7e année, n° 7, juillet 1867. Bruxelles, 1867; in-8°. Messager des sciences , année 1867, 2e livr. Gand; in-8° Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut , à Mons. — Mémoires et publications, 2e série, tome X, 5r série, tome Ier. Mons, 1866-1867; 2 vol. in-8°. Exposé de la situation administrative des neuf provinces pour Vannée 1867 et rapports des commissaires d'arrondis- sements d'Anvers et de Matines. 1 1 vol. in-8". Thielens (Armand). — Une excursion botanique dans le Luxembourg français. Bruxelles, 1866; in-8°. Journal historique et littéraire, tome XXIV, livraison o. Bruxelles, 1867; in-8". Muséum botanici Lugduno- Batavi. — Annales, edidit F.-A. Guil. Miquel, tomus III, fasc. 1-5. Amsterdam, 1867; b' cah. in-4". Nalurforschende Gesellschaft in Zurich. — Vierteljahrs- sebrift, lXurund XI1" Jabrg. Zurich, 186i-186(5; 12 cahiers in-8°. Favre (Alph.). — Rapport sur les travaux de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, de juin 1866 à mai 1867. Genève, 1867; in-4°. Favre (Alph.). - Note sur le terrain triasique de la Savoie, suivie d'une lettre de M. Ch. Lory sur le même sujet. Genève, 1867; in-8°. Geologische Commission der Schiveizer Xalurforsch. Ge- sellschaft zu Bem. — Beitrage sur geologischen Karte der Schweiz, IVdc Lieferung. Aargauer-Jura, von Moersch. Berne, 1867; in-4°. Comité flamand de France à Lille. — Bulletin, tome IV, n" 6, avril à juin 1867. Lille, 1867; in-8°. ( 216 ) Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux. — Mémoires, tome IV, lfr cahier (suite), tome V, 1er cahier. Bor- deaux, 1866-1867; 2 cah. gr. in- 8°. Boucher de Perthes (7.). — Exposition publique des produits de l'industrie. Le président de la Société d émulation aux ou- vriers, 1855, 5ilie édition. Paris, 4807; in-8°. Société géologique de France. — Bulletin, 2e série, t. XXII , feuilles 57 et 58. Paris; in-8°. Société impériale d'agriculture de Yalenciennes. — Revue agricole, etc., 19me année, t. XXI, n° G. Valenciennes, 1867; in-8°. De Coussemaker (E.). — Élections aux états-généraux de 1781) dans la Flandre maritime; procès-verhaux, cahiers de doléances et autres documents. Paris, 186i; in-8°. Société philomatique de Paris. — Bulletin, tome IV, jan- vier-février, 1867. Paris; in-8°. Wolowski (/,.). — La banque d'Angleterre et les banques d'Ecosse. Paris, 1867; in-8°. Delesse et de Lapparent. — Revue de zoologie pour les années 1864 et 1865, t. IV. Paris, 1866; in-8". Enquête sur les principes et les faits généraux qui régissent la circulation monétaire et fiduciaire. Déposition de M. Wo- lowski, séances des 21, 28 et 50 novembre 1865. Paris, 1866; in-folio. Matériaux pour l'histoire positive et philosophique de l'homme, par Gabriel de Mortillet, IIIe année, nos 5 et 6. Paris, 1867; in-8°. Boucher de Perthes. — Des idées innées : de la mémoire et de l'instinct. Paris, 1867; in-8°. École impériale polytechnique de France. — Journal, pu- blié par le conseil d'instruction de cet établissement, 42e cahier (tome XXV). Paris, 1867; in-4°. Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de ( 217 ) £yon. — Mémoires : classe des sciences, tomes XIV et XV. Lyon, 1864-1866; 2 vol. in-8°; classe des lettres, tome XII. Lyon, 1864-1865; in-8°. Société impériale d'agriculture de Lyon. — Annales des sciences physiques et naturelles, tomes IX et X (3me série). Lyon, 1865-1866; 2 vol. in-8°. Société linnèenne de Lyon. — Annales, tomes XII, X1I1 et XIV. Lyon, 1666-1867; 3 vol. in-8°. Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. — Bul- letin, vol. IX, n° 57. Lausanne, 1867; in-8°. Von Martius (Carl-Friedrich-Phil.). — Beitrâge zur Ethno- graphie und Sprachenkunde Amerika's zumal Brasiliens. I, zur Ethnographie; II, zur Sprachenkunde. Leipzig, 1867; 2 vol. in-8°. Jus tu s Perthes geographischer Anslalt zu Gotha. — Mitthei- lungen ùber Wichtigc neuc erforschungen aufdem Gesammt- gebiete der Géographie, von DrA. Petcrmann, 1867, Vil1" und VIIIlerHeftes.Erganzungshcft, n° 20. Gotha, 1867; 1 cah. in-4°. Physikalische-Medecinischen Societilt zu Erlangen. — Ver- handlungen, 1865-1867. Erlangen, 1867; in-8°. Vereine fur Geschichte der Mark Brandenburg zu lie ri in. — Markische Forschungen , Xtcr Band. Berlin, 1867; in-8°. Physikalische-Medicinische Gesellschaft zu Wurzbourg. — Medicinischc Zeitschrift, V1I,C' Band , 4dt Heft. Wurzbourg, 1867; in-8°. Kuhn (C). — Meteorologischer Jahresbericht fur 1864, mit Nachtragcn aus dem Jahre 1865. Berlin, 1866; in-8°. JYaturwissenschaftliche Verein fur Sleiermark zu Graz. — Mittheilungen, lVdc Heft. Gratz, 1867; in-8°. Von Sass (Arthur- Ferdinand baron). — Untersuchungen ùber die Eisbedeckung der Meeres an den Kùsten der Insein Osel und Moon Saint-Pétersbourg, 1867; in-8°. Uuiversitât zu Kiel. — Schriften aus dem Jahre 1866, Band XIII. Kiel, 1867; in-4°. ( 218 ) Vereins fur Erdkunde zu Darmstadt. — Nolizenblatt, Hldc folgc, Vde Heft, nr 49-GO. Darmstadt, d8GG; in-8°. Zoologiscfie Gesellschaft zu Francfort A/M. — Der zoolo- gische Gasten, VIII Jahrg., nos I bis G. Francfort S/M, 1807; G cah. in-8°. Von Arneth (Alfred, RlUer). — Maria Theresia und Joseph 11, ihre correspondent, II,erBand, 1773, Juli 1778. Vienne, 1867; in -8°. Kekulè (Aug.). — Lehrbncli der organischen Cheinie, oder der Cliemie der Kohlenstoffvcrbindungen , IIllcr Band, lslc Lie- ferung Erlangen, 1807; in-8°. - Sit- i 2! Kaiser H che Akademie der Wissenschaften in Wien. zung der math.-natnrw. Classe. Jahrg. 1807, n"s 10 Vienne; 6 feuilles in-8°. Heidelberger Jahrbùcher der Literatur, XL,cr Jahrg , h und G Heft. Heidelberg, 1867 ; 5 cah. in-8". Archtv der Mathematik und Physik, herausgegebcn von J.-A. Grunert, XLVIsler Theil, IVde Heft. Greifswald, 18G7; in-8°. Vereine fur Vaterlandische Xaturkunde in Wurttentberg. — Wurttembergische Naturwissenschaftliche Jahreshefte, XXII1" Jahrg., "2 und 5 Heft, XXIIIlM Jahrg., 1 Heft. Wurt- leinberg, 1807 ; 2 cah. in-8°. Phi/sikalische Vereins zu Frank fart am Main. — labres- Bericht fur das Rechnungsj ihr 1865-1866. Francfort S/M , 186G;in-8°. Société impériale des naturalistes de Moscou. — Bulletin année 1866, n"s III et IV. Moscou I8GG; 2 vol. in-8". Libros del saber de astronomia dcl rcy d. Alfonso X de Cas- lilla, copilados, anotados y conientados por don Manuel Rico y Sinobas. ïomo IV. Madrid, 1 800 ; in-folio. Commissao geologica de Portugal. — Molluscos fosseis Gas- téropodes dos deposilos lerciarios de Portugal, por Pereira da Costa. SJQ caderno paginas 117-!2j2. Lisbonne, 1867; in-4° ( 219 ) Âtmanaque nautico para 1800, calculado en el obscrvatorio de Marina de la Ciudad de San Fernando. Câdiz, 1804; in-8°. Royal Society of Literature of London. — Transactions , second séries, vol. VIII. Londres, 1 806 ; 5 cah. in-8°. Xamismatic Society of London. — The nnmismatic ehro- nicle, 1807, part II, new séries, n° XXVI. Londres, 18G7; in-8°. The Laboratory, 18G7, nos 14 à 21. Londres, 7 cah. in-8°. Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. — Mémoires, tome X, n°* 5 à 15. Saint-Pétersbourg, 1800 ; 12 cah. in-4°. — Bulletin, tomes X et XI, îivr. 1-19. Saint- Pétersbourg, 1800; G cah. in-4°. Von Koehne (Bn" B.). — Uncdirte Miïnzen ans der Sammlung S. E. des k.-k. Internuntius zu Konstantinopel, Nerrn Frciherr von Prokesch-Osten. In-8°. Maestri {Pierre). — Rapport soumis à la junte organisa- trice sur le programme de la VImc session du congrès interna- tional de statistique. Florence, 1807; in-8°. Negri (Cristoforo). — • Scritti varii. Turin, 1865; in-8°. Chemical Society of London. — Journal, série 2, vol. V, april-may-june 1867. Londres; 5 cah. in-8°. Linnean Society of London. — Transactions, vol. XXV, part the third. Londres, 1807; 1 vol. in-4°. — General index, vol. I to XXV. Londres, 1807; 1 vol. in-4°. — Journal : Botanv, vol. IX, nos 58-39; Zoology, vol. IX, nos 34-35. Londres, 1800-1807; 4 cah. in-8°. — List of the members, 1866. ln-8°. Royal Society of London. — Philosophical transactions, vol. 150, part 2, vol. 157, part 1. Londres, 1806-1807; i> vol. [n-4°. — List of the members 30 th. november 1866. — Pro- ceedings (vol. XV), nns 87-«>5 (vol. XVI), n° 94. Londres, 1807; 8 cah. in-8°. Philosophical Society of Glasgow. — Proccedings, vol. III, IV, V and VI, nos 1-2. Glasgow, 18V8-1800; 14 cah. ia-8°. ( 220 ) E ntomological Society of London. — Transactions, third séries, vol. III, part thc third. Londres, 1800; in-8°. Astronomical and meteorological observations made at the Badclijfc observutory, Oxford, in thc year î 8G4-, under the superintendance of the Rev. Robert Main, vol. XXIV. Oxford, 1807; in-8°. The american Journal of science and arts, second séries, vol. 43, n° 429. New-Haven, 1807; in-8°. BULLETIN DR L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, 1867. — IN»* 9 et 10. CLASSE DES BEAUX-AKTS. Séance du 22 septembre 1867. M. F. Fétis, vice-directeur, occupe le fauteuil. M. L. Alain , faisant fonctions de secrétaire. Sont présents : MM. Van Hasselt, Vieuxtemps, J. Geefs, F. De Brackeleer, Fraikin, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, Porlaels, Payen, le chevalier de Burbure, Franck, Ad. Sirct, Julien Leclercq, membres; Daussoigne-Méhul, as- socié. 2me SÉRIE , TOME XXIV. 16 ( 222 ) CORRESPONDANCE. M. Balat, directeur de la classe, fait connaître qu'un deuil de famille l'empêchera de présider les deux séances fixées au 22 et au 25 septembre ; il prie le secrétaire perpé- tuel d'être à cette occasion, auprès de ses confrères, l'in- terprète de ses vifs regrets. — Des lettres du palais expriment, de la part du roi et du comte de Flandre, le regret de ne pouvoir assister à la séance publique de la classe. — Une dépêche ministérielle propose de fixer la séance publique de la classe, qui est comprise dans le programme officiel des fêtes de septembre, au lundi, 25 de ce mois, à midi. — M. Amédée Jouvenel annonce la mort de son père, M. Adolphe Jouvenel, correspondant de la classe, dans la section de gravure, décédé à Bruxelles, le 9 septembre dernier, à l'âge de soixante-neuf ans. — M. le Ministre de l'intérieur transmet copie du pro- cès-verbal du jury chargé, par son arrêté du 8 août der- nier, de juger le grand concours de peinture de 1867. La proclamation de ces résultats aura lieu en séance publique. — M. André Van Hasselt adresse, à titre d'hommage à ( 223 ) la Compagnie, un exemplaire du livret de l'opéra Fidelio, de Beethoven, dont il a traduit les paroles en vers fran- çais, en collaboration avec M. J.-B. Rongé. M. le secréiaire dépose les Tables des tomes I à XX de la deuxième série des Bulletins de l'Académie, qui a été dressée par les soins de M. Adolphe Siret. Des remercîments sont adressés à MM. Van Hassell et Adolphe Siret. CONCOURS ANNUEL DE LA CLASSE. La classe avait reçu un mémoire en réponse à la deuxième question inscrite dans son programme : Analyser el apprécier, au double point de rue de la science et de l'art, les principales méthodes d'enseigne- ment du dessin qui ont été en usage depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, discuter la valeur de chacune d'elles et en déterminer l'influence, Conformément aux conclusions des rapporteurs MM. Al- vin, De Keyzer et Paycn, la classe décide qu'il y a lieu d'appliquer l'article 55 du règlement portant « que les concurrents qui se font connaître, de quelque manière que ce soit, sont absolument exclus du concours. » La classe avait également reçu deux mémoires sur la quatrième question : Apprécier Quentin Metsys comme peintre et déterminer l'influence qu'il a exercée. ( 224 ) Le premier des deux mémoires portait pour devise : Excelsior Plus lient l , toujours plus haut ; le second avait pour épigraphe : Quintine veteris novalor artis. (Thomas Morcs.) Rapport de MM. M*ortae1a. « L'Académie, en mettant au concours une question consacrée à apprécier Quentin Metsys et à caractériser son influence, doit être heureuse de constater que son appel a été compris : les deux mémoires dont nous allons vous rendre compte en font foi. La personnalité de Quentin Metsys est tellement impor- tante dans l'histoire de l'art, que je n'hésite pas à lui donner une des premières places parmi les artistes qui ont honoré notre patrie; les auteurs des deux mémoires ont bien senti qu'il s'agissait d'étudier un maître qui, par son sentiment élevé , sa profondeur d'expression , peut être mis en parallèle avec les hommes les plus célèbres de l'école non -seulement flamande, mais italienne et alle- mande. Après avoir étudié de près les œuvres de différents pays, je me disais souvent qu'il était fâcheux que l'école actuelle, trop portée à se laisser aller aux effets pittoresques et à la facilité, eût perdu de vue les principes si vrais, si purs, si dramatiques, exprimés par Quentin Metsys, aussi je me plais à croire que les mémoires qui nous sont soumis, bien que ne répondant pas tout à fait à l'idée qu'on se fait du maître, auront cependant quelque écho dans le monde artistique. ( 225 ) J'avais, en lisant le mémoire n° 1, rendu justice au sen- timent élevé de Fauteur, et signalé certains passages remar- quables de son travail, mais aussi relevé bien des lacunes. En prenant connaissance du rapport de mon honorable collègue M. Edouard Fétis, je ne crois pouvoir mieux faire que de me rallier à la plupart de ses idées. Le mémoire n° 2 m'a frappé par son entrain, sa verve; il gagnerait beaucoup si l'on pouvait en retrancher certains aperçus philosophiques qui n'ajoutent rien à ce que veut prouver l'auteur. Celui-ci se laisse, à son insu, entraîner loin de son sujet et perd ainsi le calme nécessaire à toute étude historique. Ses réflexions sur l'école byzantine ne sont pas fondées; et , lorsqu'il nous dit que les moines et l'élément ecclésiastique ont arrêté le mouvement artistique, je me demande s'il connaît l'histoire de la peinture. Que serait devenu l'art, au milieu de tant de siècles de barbarie, sans ces esprits sérieux, patients, conservateurs, véritables archéologues de l'époque? Ils ont conservé les traditions par lesquelles se sont formées les écoles qui ont fait la gloire des temps modernes. Peut-on oublier les admirables mosaïques de Ravenne, qui ont été et sont encore la source où se puise le style du grand art religieux? J'aurais trop à citer si je devais nom- mer les artistes célèbres qui n'ont pas dédaigné d'étudier ces anciennes reliques; citons cependant Giotto, ce nom suffirait déjà. Cependant à notre époque, un maître trop tôt enlevé, M. Hippolyte Flandrin, allait chercher ses plus belles inspirations dans ce style trop peu connu. Si les ar- tistes flamands, pendant leur séjour en Italie, s'étaient un peu plus occupés du principe byzantin, dont l'auteur du mémoire parle avec assez peu d'égards, on aurait moins ( 226 ) à déplorer le manque de goût et l'exagération, suite de l'exubérance de la renaissance. L'effort ne fait pas la force, un raccourci bien rendu aura toujours moins de charme qu'une pensée simplement comprise et exécutée de même. Cette école byzantine, qu'on dit décrépite, a des siècles d'existence, et les grandes beautés de style qu'on rencon- tre dans l'art gothique et dans celui de la renaissance pro- cèdent d'elle. N'oublions pas qu'à quelques époques, il y a eu certaines exagérations, mais le fond est resté et restera. Revenons au mémoire. L'auteur nous dit : « Connaî- trait-on Jules II et Léon X, si iMichel-Ange et Raphaël n'avaient pas existé? » Je crois que oui, et même je suis persuadé que ces deux maîtres célèbres se seront applaudis plus d'une fois d'avoir rencontré deux papes justes appré- ciateurs de l'art, non-seulement de sentiment, mais de fait. Laissons de côté cette partie faible du mémoire, pour nous occuper des bonnes choses qu'il renferme, et, sans le suivre dans tous ses détails, constatons que la des- cription faite, avec tant de charme de la Vierge du musée Van Herborn , prouve que l'auteur a non-seulement bien étudié son sujet, mais qu'il aime avec passion et intelli- gence les œuvres de celui dont il est appelé à faire l'éloge; de plus, il fait ressortir avec force et vérité l'élément dra- matique que Metsys amène dans l'art, élément qui était une véritable transformation, et qui marque, ainsi qu'il le dit fort bien , la différence entre l'école de Bruges et celle du maître d'Anvers. L'auteur du mémoire apprécie avec beaucoup d'entente tout ce que l'observation du vrai, du naturel, a donné de puissance au maître, non-seulement dans ses effets exté- ( 227 ) rieurs, mais surtout dans l'expression de la passion et du drame. A propos du tableau de la Déposition de la croix (musée d'Anvers), il nous dit qu'il n'a jamais vu un sentiment plus vrai, rendu plus saisissant, ni plus navrant en son expression contenue. J'ai trop souvent éprouvé l'impres- sion décrite par l'auteur du mémoire pour ne pas lui savoir gré d'avoir rendu, par une description fort belle de l'œuvre, toutes les sensations que j'avais ressenties. J'en dirai autant à propos du triptyque si beau, si suave, qui se trouve à Louvain, et dont notre auteur semble connaître jusqu'aux derniers détails. Quant à l'influence que Metsys pouvait avoir sur son époque, le mémoire nous fait voir que l'élément italien, qui commençait à dominer, avait un peu isolé le maître; toute la jeunesse ardente se laissait entraîner vers le soleil brillant de la renaissance. On oubliait trop le lait dont on avait été nourri; tous les yeux ne pouvaient supporter sans danger l'éclat de la nouvelle école, remplie de fougue, d'invention et de précipices. L'aperçu que l'auteur nous donne de ce mouvement est très-remarquable, ainsi que le rapprochement entre Metsys et Rubcns. « Ils ont eu, dit-il, le même principe tous les deux, s'appuyant sur la nature et sur l'expression, mais exprimé par des tempéraments différents. » Quant à voir dans Metsys le créateur de la peinture de genre, je ne pourrais et ne voudrais l'affirmer; de tout temps, on a représenté des sujets intimes. J'ai vu bon nombre de tableaux de cet ordre attribués à Metsys; je ne pouvais y croire, me rappelant les œuvres admirables d'An- vers cl de Louvain. Le portrait du vieux Metsys, assis sous sa tente et ( 228 ) voyant passer l'orage amené par l'école nouvelle, est fort bien décrit et très-intéressant. Il me serait impossible de suivre l'auteur dans tous ses développements; cela me conduirait trop loin. Cependant, j'ai à cœur de rendre justice à l'érudition dont il a fait preuve, tout en regrettant beaucoup que l'insuffisance ou l'inexactitude de certains aperçus ne me permette pas de demander, pour lui, une médaille d'or. J'ai donc l'honneur de proposer à l'Académie de dé- cerner une médaille d'argent au mémoire n° 2 et d'accorder une mention honorable au mémoire n° i. » Rappori de Si. Éd. Felis . m. 9 28 Partie antérieure de Pégase;du N. au s. Belle. 4 !) 34 Des Poissons au Verseau; du N. au s. Brillante. H, _ Le 10, de 0" 7nl à 2 heures du matin le ciel pré- senta un aspect serein. J'ai observé durant cet intervalle trente-deux étoiles filantes, dont treize de 0"7m à 1 heure, et dix-neuf de I à 2 heures. Huit de ces étoiles avaient un faible éclat, treize un éclat moyen , et onze étaient brillantes. Une seule étoile était rouge, les autres étaient blanches; quatre météores avaient une traînée et tous étaient rapides en général. Les trajectoires de dix-sept étoiles, prolongées en sens inverse de la direction du mouvement, passaient par la région du ciel où se trouve Persée. ( 292 ) Voici les étoiles filantes les plus remarquables de celle soirée : a ~ g | a c HEURE. LIEU ET DIRECTION. - REMARQUES. 5 h. m. 0 30 De y de Pégase à Jupiter. . . . Très -belle, rouge, avec traînée. 7 0 34 Du Triangle à la Mouche, de l'O.àl'E. Brillante. 11 0 43 Des Pléiades vers Cassiopée. . . Très-belle, avec traî- née. 12 0 52 Entre /, (3, f de la Baleine, du W. au S. Belle. 17 Vers 1 15 Du Bélier au Taureau, de l'O. à l'E. Belle, avec traînée; courte trajectoire. 21 l 33 De § de Persée à / du Taureau. . Belle. 24 1 39 Dans les Poissons, du NNO. au SSE. Très-belle, avec traî- née. 2o 1 41 De fi d'Andromède au groupe (, 0, z, >. des Poissons. Belle. 29 1 52 De $ à ,3 de la Baleine - 32 1 o7 Dans la tète de la Baleine, de l'O. à l'E. - III. __ Le 10, de 9h à 9h 45m du soir le ciel est serein; la lune contrarie l'observation. Les étoiles filantes observées sont les suivantes : g g a c S eo Z HEURE. LIEU ET DIRECTION. REMARQUES. i 1 2 3 h. m. 9 6 9 32 9 41 Près de |3 de Pégase, du >T. au S. D'«x d'Andromède à « de Pégase . Près d'^ d'Andromède .... Belle, blanche. Rapide, éclat moyen, blanche. Bougeât re.se mani- festant par une vive lueur, analogue à un éclair; pas de tra- jectoire sensible. IV. — Le I J , de l1' 6m à 5 heures du malin, par un ciel serein, j'ai observé cinquante-huit étoiles filantes, dont ( 295 ) vingt-huit de Pô"1 à 2 heures, et trente de 2 à 5 heures. Sept étoiles étaient faibles, trente-six d'éclat moyen et quinze brillantes. Toutes étaient blanches, onze avaient une traînée et elles étaient toutes rapides en général. Quarante-sept étoiles parcouraient des trajectoires qui se seraient coupées dans la région de Persée. Les plus remarquables de ces étoiles sont : a c s •& HEURE. LIEU ET DIRECTION. REMARQUES. 3 h. m. 1 14 De — De 3nie — 58 Parmi ces étoiles sept doivent être considérées comme des bolides : deux à marche ascendante et un serpentant. J'ai pu remarquer, avec le meilleur soin possible, la co- loration de ces météores. Quelques-uns étaient blan- châtres, d'autres couleur turquoise; d'autres roussàtres. Outre cela, j'ai pu déterminer encore leur direction : Du N. . Du NNE. Du NE De TE. Du SE. Du SSE. 12 5 0 9 Du S 4 Du SSO 15 Du SO 11 De TO. ..... 15 Du NO 3 Du NNO 7 Par suite, j'ai pu indiquer leur nombre, par heure d'ap- parition , de la manière suivante : De 11'' 6-» à 11 ''50' De 0 3 à 0 59 De 1 30 à 1 59 De 2 0 à 2 56 De 3 3 à 3 50 S 15 24 18 Je ne dois pas omettre de faire remarquer que pendant ( 297 ) le cours tranquille de mes observations, je fus frappée d'admiration, pendant 2 à o heures, de voir un nombre extraordinaire d'étoiles filantes qui, à peine visibles, se manifestaient comme une légère fumée lumineuse dans un cercle qui comprenait les constellations de Persée, de Cassiopée, de Céphée, du Dragon, de l'Ours majeur et du Cocher. En rappelant mes souvenirs, un l'ait à peu près semblable a été observé ici au mois d'août 1865 (1). Enfin, je conclus que si nous fondons tout notre savoir sur l'expérience, il sera toujours vrai de dire avec Bacon : Antiquitas saeculi invcnlus mundi. Je dois ajouter qu'à Civita-Vecchia, le phénomène fut très-bien observé par le capitaine Alexandrini et par le professeur Pinelli. Je publierai leurs observations dans mon bulletin météorologique. Observations des étoiles filantes, faites du 9 au 12 août 1867, à Monlcalieri (près de Turin), par M. F: Denza , directeur de l'Observatoire du collège royal Charles- Albert. (Lettre à M. Ad. Quetelet.) J'ai l'honneur de vous communiquer les observations que nous avons faites à Monlcalieri pendant les jours de la période des étoiles filantes d'août de cette année. Je me proposais de faire observer ce phénomène en plu- sieurs endroits du Piémont; mais il ne m'a pas été pos- (1) Bulletins de l'Académie royale de Belgique^ 2mï série, t. X , p. 9. ( 298 ) sible de réaliser ce désir, à cause de l'absence de plusieurs professeurs, mes correspondants. C'est pour ce motif, que les observations n'ontété faites seulement qu'àMontcalieri, à Alexandrie et à Vavallo. A Montcalieri elles furent exé- cutées par des observateurs que j'avais disposés d'avance dans ce but, parce que j'ai été obligé de m'absenter de l'observatoire. A Alexandrie, on a observé sous la direction du professeur Pierre Parnisetli; et à Vavallo, ce fut le pro- fesseur Pierre Calderini lui-même qui explora le ciel. A Montcalieri et à Vavallo, on veilla les nuits des 9, 10 et 11 ; à Alexandrie on continua à observer aussi le 12 et le 15. A la station de Montcalieri , le phénomène fut satisfai- sant pendant les nuits du 9 et du 1 J . En effet, la nuit du 9, de 10 heures à 14 heures, on a vu cent et trois météores, dont dix de première grandeur, vingt-huit de seconde, vingt-cinq de troisième et quarante de quatrième; et dans la nuit du 11 parurent quatre-vingt-quatre étoiles, c'est-à-dire sept de première grandeur, vingt et une de deuxième, vingt-neuf de troisième, et vingt-sept de qua- trième. L'éclat très-vif de la lumière lunaire empêcha d'en voir un plus grand nombre. C'est à cette cause et à l'état trop nébuleux du ciel , que, dans la nuit du 10, on n'a pu voir à Montcalieri que trois étoiles filantes seulement pen- dant deux heures (de 10 à 12 heures)! La môme chose est arrivée à Vavallo. Tandis que dans la nuit du 9, de 9 à 14 heures, on a observé cinquante- neuf météores, et cinquante dans celle du 11 , de 9 heures à 13h30m; dans la nuit du 10, le professeur Calderini n'a pu distinguer que dix-neuf étoiles seulement, de 9h30m à 12h50m. Moi-même (qui me trouvais le 10 à Zurich, et le 1 1 à Constance), ayant observé le ciel pendant une heure environ — le soir du 10, — je n'ai pu observer qu'un seul ( 299 ) météore, et le soir du 11 rien du tout! Le professeur Schia- parelli aussi, dans la soirée du 10, à Milan , n'a pu voir que quinze étoiles en deux heures. Au contraire, à {observatoire d'Alexandrie, l'apparition a été très-abondante et magnifique. Dans cette localité les observations furent commencées après le coucher de la lune, et furent continuées jusqu'à l'aube du jour. Voici les résultats obtenus : DURÉE NOMBRE TOTAL NOMBRE MOYEN hâtes. de l'observation. des méléores. horaire. 9. . ■ . De 13M0m à 14»' 10'» 79 79 10. . . . De 12 55 à 15 00 225 108 M. . . . De 15 50 à 15 34 262 151 12. . De 14 15 à 15 45 269 184 15. . . . De 15 16 à 16 00 45 61 La divergence des météores a été, en général, très-va- riable dans toutes les stations : toutefois, plusieurs d'entre eux provinrent de la constellation de Persée ou de Cas- siopée. L'éclat et la grandeur ont été bien inférieurs à ceux des météores de novembre 1866. On peut donc conclure que la période des étoiles filantes d'août a eu lieu dans nos contrées; qu'elle a changé beaucoup dans les diverses localités, ce qui dé- montre évidemment la discontinuité dans l'espace de la masse météorique, qui donne naissance à ces météores; que le plus grand nombre a paru après minuit; et enfin , que le maximum est arrivé un jour plus tard que d'ordi- naire, c'est-à-dire entre le 11 et le 12 août. Je ne veux pas terminer cette lettre sans vous donner connaissance d'un phénomène très-remarquable que j'ai observé il y a peu de temps. Le 21 août dernier, à 8 heures et demie du soir, presque ( 500 ) la moitié du ciel était couverte par des nuages obscurs, surtout du coté sud-est. Tout à coup un magnifique mé- téore lumineux se détacha du nord-ouest, au-dessous de la Grande Ourse, et, se dirigeant vers le sud-est, s'abaissa sous les nuages. Il décrivit ainsi entre ces nuages et le sol une trajectoire presque rcctiligne à peu près de 50 degrés. Cette étoile filante était de première grandeur, et son dia- mètre apparent ressemblait à celui de Jupiter; sa couleur était rougeâtre très-vif. La hauteur des nuages ne dépassait pas 900 mètres au-dessus du sol; et comme l'étoile était bien plus basse, je pense que celle-ci ne s'élevait au-dessus du sol que de 700 ou 800 mètres au plus. Orages des mois d'août et septembre 1867, annotés à V Observatoire royal de Bruxelles (1). Le i5 août, menaces d'orage l'après-midi. Le 26 aoàt, éclairs dans l'O. à 9 heures du soir. Le 1er septembre, orage dans l'O. à midi. Le 2 septembre, menaces d'orage vers 6 heures du soir. Le 5 septembre, éclairs dans le NO. et le S. à 9 heures du soir. Le 4 septembre, vers 11 heures du matin, fort orage et pluie; le galvanomètre est peu influencé; à lh 10m de l'après-midi nouvel orage, forte pluie mêlée de quelques gréions; à lh 20n\ éclair suivi d'un violent coup de ton- nerre; l'orage s'éloigne ensuite dans le NNE. (ij Voir, pour le commencement de cette lisio , 1rs Bulletins de l' Acadé- mie. ■2'"'' série , lome XXIV, p. 1 1 i. (501 ) Le 6 septembre, à 7h 20m du soir, coup de tonnerre, 10 minutes après, éclair non suivi de tonnerre. Le 12! septembre, entre 7 et 8 heures du soir, passage d'un orage éloigné dans l'E.;dans le SE. nuages très-som- bres et bleuâtres d'où partent, sans interruption, des éclairs brillants; les éclairs continuent encore à 10 !/2 heures. Le 13 septembre, à 8 heures du matin , le ciel se couvre brusquement et l'obscurité devient très-forte; peu de temps après, forts éclairs suivis de tonnerre; la pluie com- mence à tomber à larges gouttes; l'orage cesse vers 8h 10m. D'après les observations recueillies en divers points du pays , cette nuée s'est montrée à Courtrai et à Tournai vers 6 h. du matin; à Gand, vers 8 heures, on a aperçu dans la direction de Bruxelles un fort nuage noir. A Braine-Ie- Comte ce nuage s'est divisé en trois parties, qui se sont dirigées vers Nivelles, Bruxelles et le milieu vers Louvain. La foudre est tombée à Jurbise sur un poteau électrique et a brisé quelques isolateurs. Orages observés à Louvain, depuis le 19 juillet, exclusi- vement, jusqu'au 15 septembre 1867, par M. F. Terby. (Lettre à M. Ad. Quetelet.) Le 25 juillet, orage entre 2h 50,n du matin ; éclairs vifs , tonnerre assez bruyant et averse. Le bruit du tonnerre paraissait venir d'abord de l'O. Après le plus fort de l'o- rage, roulements fréquents de tonnerre vers l'E. Vers la fin de l'orage, les nuages accusent deux courants : SO. etO. Vers 5h30mdu soir, ciel très-orageux dans l'O.; vent 2me SÉRIE, TOME XXIV. 21 ( 302 ) d'après les nuages : SO. Vers 5 heures gouttes de pluie, ensuite pluie. Le %1 juillet, vers 10 heures du matin, nuages très- sombres, arrivant de l'O.; pluie peu abondante. A H heures tonnerre; ciel orageux dans le S.; à midi et 10 minutes pluie; les nuages orageux sont dans l'E. A I heure du soir, averse. A 7 heures du soir, orage arrivant de l'O.; tonnerre. A 7''olm éclair et tonnerre. La pluie commence à 7h 40m, devient plus abondante à 7h 45m, et diminue à 8 heures. Des éclairs se manifestent encore à 9h 45m. Le 26 juillet, de 7 à 8 heures du soir, orage passant du S. dans l'E. Tonnerre assez fort vers7h15m. A 7h5m, gouttes de pluie. A 7h 15m, averse de peu de durée. A 8h o5m, des éclairs se montrent encore dans le SE. Le 6 août, dans la matinée, et surtout vers 11 heures, vent violent. A 1" oOm du soir, nuages sombres dans le S., le SO. et l'O., vent violent. Vent d'après les nuages : SSO. A 1" 40m pluie. Le 7 août, à midi et 10 minutes, coup de tonnerre et vent violent; pluie légère, augmentant un peu à midi et 12 minutes. Vent d'après les nuages : 0. A midi et 20 mi- nutes, les nuages orageux couvrent le N., le NE. et l'E. Le 9 août , à 2W 7m du soir, forte pluie. Vent d'après les nuages : OSO. Le 16 août, dans la matinée, coups de vent et nuages orageux ; à midi 45 minutes, averse. Vent d'après les nuages : OSO. A 2h 55m du soir, pluie. De 4h 15m à oh20m du soir, orage passant du NO. dans l'E. A5h7m, l'intervalle entre l'éclair elle tonnerre est de 5 secondes environ. A 5h 20m, roulements prolongés de ton- nerre dans l'E. Dès 4" 57m, pluie. A 5 heures, forte averse. ( 503 ) Le 20 août, à 2h 20m du soir, coup de vent violent. Vent d'après les nuages : SO. ; après-midi orageuse. A 5" lom et à 6h 5m du soir, gouttes de pluie; ciel mena- çant dans le S. Ensuite pluie légère. A 7h50m, le temps est rafraîchi comme s'il y avait eu un orage. Le 26 août, à 9h 20m du soir, éclairs dans le N. Horizon chargé de nuages; le reste du ciel est nébuleux. Le 27 août, à 5'1 lom du matin, forte averse. Direction du vent d'après les nuages à 8 heures : ONO. Vers 71' 5m du soir, éclair; vent d'après les nuages : NNO. Le 2 septembre, entre 5h et 5h 50,n du matin, éclairs; journée orageuse. Ae 5 septembre, à 10 heures du soir, éclairs dans le N. Le â septembre, entre l!l et lh 30™ du soir, orage passant de l'O. dans le NO. Direction du vent d'après les nuages : SSE. Un nuage, dans le SO., s'avance de l'O. vers le S. Vers 1 heure, gouttes de pluie; vers 1" 2om, éclair et ton- nerre espacés d'environ 8S : ensuite pluie. Le tonnerre se fait encore entendre à 2h 10m. Après-midi pluvieuse. Le 9 septembre, entre o et 4 heures du matin , éclairs. Le 12 septembre, vers 4h50m du soir, pluie légère après des menaces d'orage. A 7U 4om du soir, éclairs très-fré- quents dans l'ESE., et quelques roulements de tonnerre. Vent d'après les nuages : OSO. Des éclairs s'aperçoivent encore à 8h 40'". Le 15 septembre, à 8 heures du matin, fort orage pas- sant du SO. au NO. Coup de tonnerre strident suivant de près l'éclair. Pluie peu abondante. Vent d'après les nuages : SSE. Entre 8 et 10 heures du soir, fortes ondées. ( 504 ) Orages observés à Gembloux, du Ier avril au 51 juillet 1867, par M. C. Malaise, correspondant de l'Académie. Avril 9, de 2 à 5 heures du matin, pluie abondante; éclairs; tonnerre. » 10, de 10 Va heures à 12 heures du soir, pluie abondante; éclairs; tonnerre. » 2.9, 2 heures du soir, tonnerre lointain. Mai W, de 6 à 7 heures du soir, pluie abondante; coups de tonnerre. » 50, de 7 à8 Va heures du soir, pluie abondante; coups de tonnerre très- fréquents. Juin /6', de 4 à 5 heures du matin, pluie abondante; violents coups de tonnerre (1). » » de 6 à 7 heures du soir, pluie; tonnerre. Juillet 15, de 11 à 12 heures du matin, et de 4 à 6 heures du soir, pluie abondante ; tonnerre lointain. » i 4, de 1 àr 7 heures du soir, pluie et coups de tonnerre à intervalles assez rapprochés. > 25, de 1 Va heure à 5 heures du matin , pluie très-abondante; éclairs; coups de tonnerre fréquents. Il est une particularité à noter, c'est l'absence de gréions à Gembloux, pendant les orages que je viens de signaler. (1) A Nivelles, grêlons de la grosseur d'un œuf de pigeon. Grands dégâts; nombreux carreaux de fenêtre brisés. ( 505 ) Sur un orage observé à Gand, le 4 septembre 1867 ; par M. A.-L. Neyt. (Lettre à M. Ad. Quetelet.) Après une série d'orages, sans intérêt, ayant passé sur notre ville, le 26 août, le 1er et le o septembre, nous en avons eu un le 4, offrant un caractère des plus menaçants. A une heure de relevée, les premières lueurs de la foudre se sont fait remarquer, et les nuées électriques n'ont pas tardé à envahir tout le ciel. Ces nuées, quoique intenses, n'avaient pas cependant cet aspect sombre et épais qui, je crois, appartient plus spécialement aux orages accom- pagnés de grêle. Celui-ci en était dépourvu, mais il fut précédé et accompagné par une assez forte chute d'eau. Le pluviomètre marquait après Forage 20,1 millimètres. Je n'ai constaté aucune bourrasque, aucun coup de vent, qui souvent précèdent ce genre de phénomène; l'air, au contraire, était fort calme. Il y a eu, à ma connaissance, cinq chutes de foudre en ville. L'une d'elles a entamé un coin de maçonnerie fraîche dans une maison en construction; les deux suivantes se sont fait sentir au marché aux grains, hôtel de Vienne, où il paraît que la foudre a pénétré par la cheminée jusque dans la cuisine, sans dégâts apparents; la maison voisine a eu sa cheminée légèrement écornée; la suie détachée a été chassée dans les appartements. Au fossé d'Othon, quel- ques tuiles ont été brisées sur un toit. Enfin, le coup le plus violent a frappé la cheminée de la fabrique de M. J. Van Loo. Cette cheminée a une hauteur que j'évalue à quatre-vingts pieds environ. Elle s'élève du sol, est isolée des bâtiments et dépourvue de paratonnerre. ( 506 ) Observations météorologiques horaires, faites à Modcne, pendant le solstice d'été de Vannée >Î861 ' , par M. le pro- fesseur Ragona. (Lettre à M. Ad. Quetelet.) J'ai l'honneur de vous soumettre un extrait des obser- vations météorologiques horaires, que j'ai faites ici, lors du dernier solstice, et que j'ai dû borner à trois jours à cause de mes nombreuses occupations. Pour la pression atmosphérique j'ai indiqué, avec la plus grande fidélité, a côté des indications du baromètre mé- téorologique, celles du baromètre enregistreur. La direction et la vitesse du vent sont données par l'anémométrographc électrique. Au lieu de noter les kilomètres décrits dans le cours de l'heure qui précède, comme on le fait d'ordinaire, je mets la moyenne entre les kilomètres parcourus dans l'heure qui précède et celle qui suit. Les observations horaires aux époques des équinoxes et des solstices, observations auxquelles vous avez donné une forte impulsion et un puissant appui, sont peut-être plus importantes qu'un premier aperçu pourrait le faire croire. Je me permets, en conséquence, d'exposer quelques ren- seignements touchant l'importance de ces observations. 1. J'ai réduit, en 1865, une année moyenne formée sur le résultat des soixante-quatre années d'observations ther- mométriques exécutées à l'Observatoire de Païenne, à l'expression générale (degrés Réaum.) : T= 13,957+5,7921 sin (237° 9'2"+ h) -4-0,1555 sin ( I5°S4' 2"-+-2/<) H-0,0590 sin (293 17 6 +3K) 4-0,0361 sin (301 50 23 -f- ïh). Par cette formule, qui reproduit les observations avec ( 307 ) une grande exactitude, j'ai calculé la température moyenne normale de Païenne, pour tous les jours de l'année com- mune. Les quatre instants de Tannée, éloignés deux à deux d'une demi-année, dont chaque couple donne par moyenne arithmétique la température moyenne annuelle, sont évidemment déterminés par la solution de l'équation : 0,4555 sin (15" 54' 2" -+- 2/t) =0. Cette équation donne pour les quatre instants recher- chés : Epoque. TEMPER. Epoque. TEMPÉR. - correspondante. - correspondante Mars. . . 25,16 10,172 Juin. • . 22,67 18,400 Septembre. 22,66 17,742 Décembre. 25,27 Moyenne. . . 9,514 Moyenne. . . 15,957 15,957 î2. M. le professeur Respighi a établi , pour chaque jour de l'année commune, la température moyenne diurne de Bologne (Italie), en prenant la moyenne des maximum et des minimum observés chaque jour pour la durée des quarante-cinq années d'observations. La température moyenne de Bologne est 15,8 centigrades. De la table de M. Respighi on déduit : 21 mais. 8,5 21 septembre 19,1 Moyenne. . . 15,8 21+6 Juin .... 24,5 21—6 Décembre . . 2,9 Moyenne. 15,7 5. M. le professeur Jelinek a établi la température moyenne de Vienne (Autriche), pour chaque jour de l'année commune, sur les résultats des quatre-vingt-dix années d'observations, en faisant usage de la méthode de ( 308 ) Bloxam. La température moyenne de Vienne est 7,97 Réaum. De la table de M. Jelinek on déduit : 21 mars . . 21 septembre 4,04 [1,89 Moyenne. 7,96 21 -f- 7 Juin. . . 21 — 7 Décembre. Moyenne . , 15,67 0,23 7,93 4. Mais sans recourir aux quantités moyennes, j'ai pu constater ici, à Modène, des résultats équivalents pour les températures observées aux jours des équinoxes et des sol- stices, ou dans ces mêmes jours. La température moyenne diurne, dont je fais usage, est toujours la moyenne arith- métique des trois observations à 4 h. du soir, à minuit et à 8 h. du matin. La température moyenne de Modène (trente-six années d'observations) est 15,39 centigrades. En appelant E la température du jour de l'équinoxc, S celle du jour du solstice, S — 1, S — 2... celle d'une date qui précède le solstice d'un, 2... jours, etc., j'ai obtenu : 1864. Mars. . . . E= 7,50 1864. Juin. . . . S = 21,70 Septembre . E = 19,07 Décembre . . S = 5,27 Moyenne. . . 13,28 Moyenne . . 13,48 1865. Mars. . E — 5= 8,53 1865. Juin . . S + 1 = 23,52 Septemb. E-+-5 = 18,72 Décembr. S — 1 = 2,04 Moyenne. . . 13,52 Moyenne. . . 12,78 1866. Mars . . E-f-3 = 9,73 Septemb. E — 3=17,32 Moyenne. . . 13,52 1866. Juin . . S -+-3 = 24,29 Décembr. S — 3= 2,95 Moyenne. 13,62 La température moyenne de ces douze jours est, par conséquent, de 13,37 centigrades. ( 509 ) Tableau des observations du 20 juin 1867. HEURES. PRESSION atmosphérique dubarom. météo- rologique. dubarom enre- gistreur. w ec 2 s H a »■ s s ■ PS 3 ■a w5; « 2 Q "" ETAT du CIEL. Moy. 0 1 2 5 5 6 7 8 9 10 H 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 H - 3 3 ° S'y S > 6 H 3 3 ÉTAT du dubarom. dubarom. — c a g % s £2 *° c/s es météo- enre- a a s 2 a 2 H CIEL. rologique. gistreur. «O > mm. mm. mm. k. 0 55,00 54,8 22°,60 13,18 65 NE 6,5 Nuageux. 1 54,37 54,5 25,87 12,54 57 NE 6,0 Ici 2 54,27 54,2 24,17 12,51 56 NE 6,5 kl. 3 53,97 54,1 23,87 15,02 59 NE 6,5 Ici. 4 54,02 54,2 2-1,57 12,08 55 E 7,0 Id. 5 53,84 54 0 24,27 12,14 54 NE 7,5 Id. 6 53,97 54,1 24,07 11.94 54 NE 7.5 Brouillard. 7 55,88 54,2 23,02 12^0 59 NE 9,0 Id. 8 54,20 ! 54,5 22,50 11,33 57 NE 9,5 Id. 9 54,56 54,7 21,90 11,73 60 NE 10,5 Nuageux. 10 54,27 54,7 20.82 12,71 70 NE 9,5 Id. 11 54,50 54,8 20,14 12,38 71 NE 5,0 Id. 1-2 54,57 54,7 20,04 13,20 76 NE 4,0 Id. 13 54,07 54,7 19,55 13,82 82 NE 7,5 Brouillard. 14 54,57 54,5 18,85 15,17 82 NE 11,0 Nuageux. 13 54,47 54,4 18,75 12,78 80 NE 10,5 Beau. \Q 54,47 54,4 18,67 12,78 80 NE 6,0 Id. 54,57 54,6 19,84 15,63 79 E 4,5 Id. 18 54,86 54,8 26,19 12,42 49 SO 7,0 Id. 19 55,06 , 55,1 25,15 13,09 55 0 7,5 Serein. 20 55,02 55,1 25,25 13,69 58 0 6,5 Id. 21 55,02 55,2 25,75 13,25 54 0 6,0 Id. 22 55,02 55,1 25,25 12,06 51 N 5,5 Nuageux. 23 54,92 | 55,1 26,59 11,20 43 N 5,0 Id. MoYj). (delà 24aobserv. 1 54,557 54,67 25,220 12,990 62,3 1 5,83 54,505 54,60 1 22,720 12,622 62,7 7,17 ( 5*1 ) Tableau des observations du 22 juin 1867. -.-. 1 PRESSIC a i g; g almosp lérique s « Z T3 H . O 3 = ÉTAT HEURES. rédui dubarom. e à 0° iln liaronr H "2 -a - 0- 3 © s. S* lii du méleo- enre- M M s a ? H CIEL. rologique. gistreur. -3 ? mm. mm mm. k. 0 54,71 54,6 25°,99 11,41 46 NO 5,5 Nuageux. 1 54,42 54,6 26,19 11,46 43 NE 5,5 Couvert. 2 54,17 54,5 27,00 12,77 48 NE 5,5 Brouillard. 5 54,03 54,3 26,59 11,05 43 S 7,0 Id. 4 55,98 54,3 27,00 12,60 47 SE 7,5 Id. 5 55,77 53,9 26,69 11,80 45 SE ejo Nuageux. 0 54,00 54,1 25,75 i 1,75 60 NE 5,5 Id. 7 5i,22 54,2 24,95 12,08 52 NE 8,5 Id. 8 54,25 54,2 25,87 12,54 57 NE 11,5 Id. 9 54,98 54,6 25,12 1 2,87 61 NE 10,5 Serein. 10 54,4(3 54,6 22,20 13,10 60 NE 7,5 Nuageux. 11 54,07 54,7 21,62 1 2,23 64 NE 7,0 Id. 12 54,60 54,3 19,94 15,72 79 0 8,0 Serein. 15 5 1,80 55,1 20,04 13,51 78 NE 10,5 Beau. 14 54,71 54,9 19,15 15,59 83 SO 1 5,5 Id. 15 54,50 54,7 18,85 13,47 85 so 10,5 Id. 16 54,52 5i,7 18,67 12,63 79 SO 7,0 Id. 17 5 1.52 54,7 18,75 12,53 77 so 6,0 Id. 18 54i60 54,8 21,27 12,61 56 so 5,0 Id. 19 54,6 i 55,0 25,87 15,18 60 so 5,5 Nuageux. 20 54,80 54,8 24,07 12,57 57 so 2,5 Serein. 21 54,58 5 1,5 24,57 13,40 58 so 5,5 Id. 22 53,98 54,2 26,59 12,96 51 so 4,0 Nuageux. 23 53,75 55,9 26,19 13,41 55 so 4,5 Id. MoY.{1,sl4+t2+20)- ( dcla24eobserv. 54,460 54,47 25,670 12,963 61,0 6,00 51,577 54,51 1 j) 7 S2 60,3 6,92 ( 312 ) Sur un météore aperçu à Bruxelles, dans la soirée du 26 septembre 1867, par M. Marchai. Dans la soirée du jeudi , 26 septembre dernier, à 8 heures du soir, un brillant météore a traversé les constel- lations du Verseau et du Capricorne. Ce météore, qui a pris naissance un peu au-dessus de Jupiter par A) = 335°, D = — 8°, est allé s'éteindre entre les étoiles a et (3 du Capri- corne, après avoir laissé derrière lui une rapide trace lumi- neuse blanchâtre. Le sommet, au moment de l'explosion, s'est divisé en quatre parties. Aucun bruit ne s'est fait en- tendre pendant la rapide durée de ce phénomène. La traînée, dirigée de TE. vers PO., formait une légère courbe à crépitations, qui se sont renforcées au moment où l'astre a éclaté. Du centre ano-spinal; par M. J.-B.-V. Masius, de Liège. INTRODUCTION. La moelle épinière, comme on le sait, n'est pas un simple cordon conducteur; elle présente différents centres plus qu moins nettement circonscrits. C'est ainsi qu'on a le centre cilio-spinal, sur la délimi- tation duquel tous les physiologistes ne sont pas encore d'accord (1). On admet généralement qu'il se trouve dans (1) Schiff, Physiologie, 1. 1, p. 387 ; Budge, Lehrbuch dcr Physiologie, p. 767, 8e édition; Otto Funke, id., t. II, p. 595, Ie édition. ( 515 ) la partie supérieure de la moelle, surtout dans la portion comprise entre le sixième nerf cervical et le deuxième nerf intercostal. Ce centre préside à la contraction des libres radiées de l'iris. Gianuzzi a trouvé que dans la région lombaire, chez les chiens, il y a deux points principaux qui, irrités, amènent des contractions de la vessie (1). L'un est situé en corres- pondance de la troisième vertèbre lombaire; l'autre, de la cinquième. Néanmoins, toute la région lombaire irritée donne aussi ces contractions. Les recherches de Budge(2) ont encore démontré l'exis- tence du centre génito-spinal , qui n'occupe qu'un espace de quelques lignes et qui, chez le lapin , se trouve dans la moelle au niveau de la quatrième vertèbre lombaire. Lors- qu'on excite ce point , on provoque des contractions des conduits déférents. 11 tient aussi sous sa dépendance les mouvements de la partie inférieure de l'intestin grêle, du gros intestin, de la vessie et de l'utérus. Nous signalerons enfin l'action accélératrice qu'exerce sur les mouvements du cœur une excitation faible de la portion cervico-dorsale de la moelle. Cette influence a d'abord été démontrée par E. Weber (3), et, plus récem- ment, par Moleschott. Tels sont, jusqu'à présent, les centres que l'on connaît dans la moelle épinière. (1) Note sur les nerfs moteurs de la vessie, par G. Gianuzzi. Compte rendu des séances de l'Académie des sciences de Paris , t. LVI , p. 53. (2) Ueber das centrum genito-spinale des Nervus sympathicus. Wir- chow's Archiv, 1858. (3) E. Weber, Act. Muskelbexcegung in JVagner's Handwôrterbuch der Physiologie. ( 314 ) Par les expériences que nous avons faites sur les lapins, expériences auxquelles a assisté le docteur H. Michel, qui a bien voulu nous servir d'aide, nous avons précisé, dans la partie inférieure de la portion lombaire de la moelle, un nouveau centre qui maintient dans une contraction con- tinue le sphincter de l'anus. Ce centre, que nous appelons ano-spinal, préside donc à la tonicité de ce muscle; mais, en outre, il préside à sa contraction réflexe. Nous attirons l'attention sur ce fait, que le centre de tonicité et le centre de contraction réflexe du sphincter de l'anus se trouvent limités dans la même partie de la moelle épinière. Nous avons trouvé de plus qu'à ce centre ano-spinal arrivent des fibres empêchantes qui proviennent des cou- ches optiques; que toute la moelle épinière, la moelle al- longée, les pédoncules cérébraux et la face interne des couches optiques donnent, par leur irritation, des contrac- tions du sphincter de l'anus. Enfin, nous avons cherché à déterminer par quels nerfs arrivent au sphincter les libres qui l'animent. Chapitre Ier. Centre ano-spinal et ses fonctions. Avant de rapporter les expériences qui nous ont permis de déterminer dans la moelle l'existence d'un nouveau centre, il convient de faire rapidement l'histoire du tonus musculaire. On sait que le tonus est cet état habituel de tension dans lequel se trouvent les muscles. Si l'on coupe, par exemple, (315) sur une grenouille vivante le tendon d'un muscle, les deux bouts s'écartent. Le muscle se trouvait donc dans un état de tension. C'est ainsi encore que, dans la paralysie des muscles de la face d'un côté, la bouche est tirée du côté opposé, parce que les muscles sains se trouvent dans un état de tension qui n'est plus équilibrée par les muscles paralysés. J. Mueller et lienle (1) font dépendre la tonicité d'une irritation automatique de la moelle qui, par l'intermé- diaire des nerfs moteurs, maintient les muscles volon- taires du tronc et des membres dans un état de contrac- tion faible et continue. Dans les circonstances ordinaires, l'irritation continue et automatique de la moelle sur tous les muscles fléchisseurs, par exemple, d'un membre, ne se traduit point par une contraction inarquée, donc, par un raccourcissement notable de ces derniers, parce que les muscles antagonistes, qui tendent toujours à se con- tracter, compensent l'action des fléchisseurs; mais, dès que l'on soustrait un muscle à l'action de son antagoniste, le tonus se manifeste par un véritable raccourcissement. D'après Éd. Weber (2) , ce raccourcissement n'est pas l'effet de la contraction musculaire ; il place la cause du tonus dans l'élasticité des muscles. Selon ce physiologiste , tous les muscles du tronc et des extrémités sont fixés sur le squelette de telle façon, qu'à l'état de repos ils se trou- vent étendus au delà de leur longueur; il s'en suit qu'ils tendent toujours, en vertu de leur élasticité, à revenir à (1) J. Mueller, Physiologie, M. II, pp. 40, 80; lienle, Allgém. Anato- mie, pp. 593, 720, Ration. Pathol, t. I, p. 110. (2) Éd. Weber, Act. Muskelbewegung in ï\'agner''s Handwurlerb. der Physiol, Bd. III, Abtli. II, p. H 6. ( 516 ) leur longueur normale. Heidenhain (1) a fourni la preuve que le tonus des muscles des membres dépend seulement de Télasticité : il a démontré qu'un muscle ne s'allonge point après la section du nerf qui l'anime. En 1860 a paru un travail de Brondgeest sur la tonicité des muscles volontaires (2). Cet expérimentateur admet l'existence du tonus dépendant de l'influence de la moelle épinière. Sur des grenouilles , il sectionne la moelle dans le voi- sinage du bulbe rachidien, coupe le nerf sciatique d'un côté et suspend librement la grenouille à un fil. Au bout de quelque temps, Brondgeest observe que, du côté où le nerf n'est pas coupé, les articulations du pied et du genou se trouvent dans un état modéré de flexion, tandis que celles du côté opposé ne sont pas fléchies; au contraire, l'articulation du genou et l'articulation tibio-tarsienne des- cendent plus bas. Cette différence dans la situation des articulations ne peut dépendre que des muscles fléchis- seurs qui, d'un côté, restant soumis à l'influence de la moelle, se trouvent dans un état de contraction faible et continue; ce qui le prouve, c'est qu'en sectionnant l'autre nerf sciatique, cette différence disparaît. C'est en se basant sur ces expériences que Brondgeest conclut à l'existence du tonus dépendant de la moelle épi- nière. Mais ce tonus de Brondgeest est un véritable tonus réflexe: cet expérimentateur admet qu'une excitation faible est transmise continuellement par les nerfs sensitifs des (1) Heidenhain, llistor.und Eœperim. ilber Musceltonus. Physiol.Stu- dien. Berlin, 1856, p. 9. (2) P.-J. Brondgeest, Untersuchungen tiber den Tonus der Willhttrli- chen Muskelen. Ueiehert, and du Bolis's Archiv, 1860, pp. 703, 704. ( 317 ) membres postérieurs à la moelle épinière et , par suite, aux nerfs moteurs qui animent les fléchisseurs de ces mem- bres. Aussi, lorsque du côté où le nerf sciatique est laissé intact, on pince les orteils, la flexion augmente, et cette augmentation ne disparait qu'au bout de quelque temps. Le tonus de Brondgeest se distingue donc du tonus de J. Mueller et de Ilenle par les deux caractères suivants : il ne résulte pas d'une irritation automatique de la moelle, mais il est le résultat d'une action réflexe (il cesse par la section des racines postérieures des nerfs); de plus, il ne concerne pas tous les muscles volontaires, mais seulement un petit groupe de ces muscles : les fléchisseurs. Nous ne parlerons point des expériences de Juergen- sen (1), qui n'est pas arrivé aux mêmes résultats que le physiologiste hollandais, et qui, dans un tiers de ces ex- périences, a trouvé la flexion plus forte du coté de la sec- tion du nerf sciatique. Nous passerons également sous silence les observations de L. Hermann (2), qui attribue le tonus réflexe de Brondgeest au sensorium de la moelle épinière. Nous nous arrêterons sur les expériences de Cohnstein (5), qui a démontré que si, au lieu de suspendre une grenouille décapitée à qui l'on a coupé le nerf scia- tique d'un coté, on la place horizontalement sur du mer- cure, on n'observe aucune différence dans la situation des deux membres inférieurs. Si l'on suspend cette même gre- (1) Juergensen, Ueben der Ton. der Willk. Muskelen. Stud. der Physiol. Inst, zu Breslau, I Heft,p. 159 Leipzig, 1861. (2) L. Hermann, Beitr, zur Erled. der Tonus frage. Archiv. fur Anat. und Phys. ; 1861, p. 350. (3) J. Cohnstein, Kurze Uebersichl der Lehre von Muskellonus. Archiv von Durois und Reichert; 1865, p. 163. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 22 ( 518 ) nouille, et que, du côté où le nerf sciatique est resté intact, on fait plusieurs incisions circulaires de la peau du membre postérieur, les deux membres postérieurs pré- sentent la même longueur et le même état des articula- tions. La section des nerfs cutanés a, par conséquent, le même effet que la section du nerf sciatique. Cohnstein a démontré encore que le tiraillement des nerfs cutanés, tiraillement produit par la pesanteur, est la seule cause du tonus réflexe (1) de Brondgeest. (Les expériences que nous avons faites nous permettent de confirmer les résul- tats obtenus par Cohnstein.) Aussi ce dernier physiologiste conclut-il que, dans les circonstances ordinaires, le tonus réflexe n'existe pas, et, comme Weber, Heidenhain admet- il que l'état habituel de tension dans lequel se trouvent les muscles est l'effet de leur élasticité. Ceci paraît prouvé, il est vrai, pour les muscles des membres, mais la tonicité des muscles de la face, des sphincters, des artères, n'est- elle pas due plutôt à une action continue de la moelle? Nous le croyons, et nous croyons aussi que souvent la to- nicité automatique s'augmente de la tonicité réflexe. Les expériences auxquelles nous nous sommes livrés le prou- vent pour le sphincter de l'anus. (1) D'après Schwalbe , élève de Pfluger, la différence de situation des membres de la grenouille , dans l'expérience de Brondgeest, ne dépend pas d'un tonus, mais elle provient d'une différence d'élasticité des muscles. Les muscles se sont-ils contractés, ils opposent à l'action de la pesanteur une plus grande résistance élastique. A la fin pourtant, l'action de la pesan- teur prend petit à petit le dessus, parce que le coefficient d'élasticité des muscles diminue successivement. Pour pins de détails, voir G. Schwalbe, Zur Lehrevom Muskeltonus , Pflugefs Untersuchungen ans de m Phy- siologischen Laboratorium in Bonn /S£6';pp. 64-80. ( 319 ) EarpéÊ-iences . Première série. — Si nous irritons, clans le canal sacré, la moelle épinière d'un lapin, en la pressant doucement, nous obtenons des contractions fortes du sphincter de l'anus (1). Lorsqu'elle est sectionnée à la même hauteur, le sphincter se contracte , puis il se relâche immédiatement après la section; ce que l'on peut constater facilement par la simple vue, et aussi par l'introduction d'une pince dans l'ouverture anale : le sphincter n'oppose pas de ré- sistance à l'écartement des deux branches de la pince. Puisque le sphincter se relâche d'une manière évidente dès que l'on a coupé la moelle, il faut admettre qu'auparavant il se trouvait dans un état de contraction dépendant de la moelle, donc il faut entendre ici la tonicité dans le sens de J. Mueller et de Henle. En touchant le bout inférieur de la section de la moelle, nous provoquons des contractions du sphincter; si nous excitons mécaniquement la muqueuse qui le recouvre, nous n'obtenons aucune contraction réflexe de ce muscle. La moelle correspondant à l'épaisseur de la septième vertèbre lombaire, ainsi qu'à celle du disque qui réunit les sixième et septième vertèbres lombaires, donne, par l'irri- tation ou par la section, les mêmes résultats que la portion de la moelle située au-dessous de ces points. (1) Il nous est impossible d'affirmer si l'effet résultant de l'irritation ou de la section de la moelle reste borné au sphincter volontaire de l'anus; il nous a paru cependant que les contractions et la paralysie s'étendaient au delà du sphincter volontaire. (520) Deuxième série. — Quand, sur des lapins, on excite la moelle en la pressant immédiatement au-dessus du disque qui réunit la sixième vertèbre lombaire et la septième, on provoque des contractions du sphincter de l'anus; en la cou- pant dans le même point, donc immédiatement au-dessus du disque susdit, et, à différentes hauteurs à partir de ce point, le sphincter de l'anus, loin de se relâcher, reste contracté et même plus fortement; en outre, sa contrac- tilité réflexe s'exagère, et cette exagération persiste. Troisième série. — Nous avons sectionné, chez le même lapin, la moelle à différentes hauteurs; nous n'avons obtenu le relâchement du sphincter et la disparition de sa contrac- tilité réflexe, que lorsque nous avons détruit la portion correspondant au disque situé entre les sixième et sep- tième vertèbres lombaires. 11 n'est pas inutile de donner les points de repère, qui permettent d'arriver, d'une manière presque certaine, sur le disque qui réunit la sixème vertèbre lombaire à la sep- tième. Nous avons pris comme point de repère principal la crête iliaque. L'apophyse épineuse, qui se trouve immédia- tement au-dessous, appartient à la septième vertèbre lom- baire. Chez les lapins adultes, où la colonne est complète- ment osseuse, la partie supérieure de celle apophyse dépasse un peu, vers le haut, le corps de la vertèbre, de sorte que si l'on ouvre le canal vertébral, et si l'on coupe la moelle, même immédiatement au-dessus de celle apo- physe, la section tombe dans la vertèbre supérieure. Chez les jeunes lapins, où l'apophyse épineuse n'est pas encore si développée, et où l'arc postérieur du canal vertébral est encore en partie fibreux , la section pratiquée immédiate- ment au-dessus de l'apophyse, dans la membrane fibreuse qui réunit les lames vertébrales supérieure et inférieure » ( 321 ) la section tombe juste dans le disque intervertébral réu- nissant les sixième et septième vertèbres lombaires. Malgré ces points de repère il faut toujours s'assurer à l'autopsie, à quel niveau se trouve sectionnée la moelle; toujours la section de la moelle en correspondance du disque, qui réunit les deux dernières vertèbres lombaires, a pour conséquence le relâchement du sphincter et la dis- parition de sa contractilité réflexe; la section de la moelle au-dessous de ce point donne les mêmes résultats; au con- traire, si l'on coupe la moelle immédiatement au-dessus, on provoque une contraction persistante plus forte du sphincter de l'anus et une exagération de sa contractilité réflexe. Conclusions. — Ces expériences nous autorisent à for- muler les propositions suivantes : Il existe dans la moelle épinière, en correspondance du disque entre les sixième et septième vertèbres lombaires, un centre que nous appelons ano-spinal. Il préside à la tonicité du sphincter de l'anus (1). Il est en même temps le centre de sa contraction réflexe. (I) Gianuzzi et Navvrocki (Influence des nerfs sur les sphincters de lu vessie et de l'anus. Compte rendu des séances de l'Académie des sciences de Paris, t. LVI , p. 1111), ont prouvé qu'après la seclion des nerfs sacrés, Peau introduite dans le rectum s'écoule sous une moindre pres- sion qu'avant cette section. ( 322 ) Chapitre II. Fibres transmettant au sphincter de l'anus l'impulsion de la volonté. En mettant à nu la moelle épinière dans toute sa lon- gueur, et en l'irritant mécaniquement à différentes hau- teurs, on obtient des contractions du sphincter. Nous avons ouvert la cavité crânienne, toujours sur les lapins, et nous avons trouvé qu'en touchant la moelle allongée, les pédon- cules cérébraux, la face interne des couches optiques, on amène l'occlusion de l'anus par suite du resserrement du sphincter. Ces expériences sont très-délicates; comme les lapins perdent beaucoup de sang pendant l'opération, on est gêné par ce sang, puis l'animal ne reste pas longtemps en vie. L'expérience est quelquefois sans résultat, parce que l'irritabilité est éteinte immédiatement. Il existe ainsi des fibres partant de la face interne des couches optiques et parcourant les pédoncules cérébraux, la moelle allongée et la moelle épinière, fibres qui, lors- qu'elles sont irritées, produisent la contraction du sphinc- ter de l'anus. Ces fibres, qui transmettent sans doute l'im- pression de la volonté à ce muscle, passent par le centre ano-spinal, car ce centre étant détruit, en excitant, comme nous l'avons fait souvent, la partie de la moelle qui est au- dessus de la section, on ne provoque aucune contraction du sphincter. 525 Chapitre III. Fibres empêchantes arrivant au centre ano-spinal. Nous avons vu (2me série) que la section au-dessus du centre ano-spinal exagère et la contraction tonique et la contractilité réflexe du sphincter. Ces expériences prou- vent qu'il existe des libres empêchantes qui arrivent au centre ano-spinal. De plus, pour trouver d'où proviennent ces libres, nous avons enlevé la partie cérébrale qui est en avant des couches optiques (hémisphères, etc.), sans obser- ver aucun changement dans la contractilité du sphincter. Mais, du moment où nous avons coupé les pédoncules cé- rébraux immédiatement en arrière des couches optiques, nous avons provoqué d'abord une contraction très-forte du sphincter, puis une exagération de sa contractilité tonique et réflexe; ce que l'on peut constater par la simple vue, tellement c'est évident. Pourtant si les couches optiques sont des organes modérateurs de l'activité du centre ano- spinal, on s'attend à une diminution de contractilité du sphincter de l'anus, par suite de l'irritation soit mécanique, soit chimique des couches optiques ou de leur surface in- férieure de section. Nous les avons excitées en les louchant tantôt avec une pince, tantôt en y appliquant du sel marin, sans arriver à un résultat évident. En définitive , cela ne nous paraît pas si extraordinaire, car tandis qu'on touche des fibres empêchantes qui se rendent au centre ano-spinal , en parcourant la moelle épinière, on excite aussi des fibres qui conduisent au sphincter l'impression de la volonté. Ces dernières proviennent, comme nous l'avons vu, de la face interne des couches optiques. Quant à l'irritation de la ( 32i ) face interne des couches optiques, des pédoncules céré- braux, de la moelle allongée et de la moelle épinière, cette irritation provoque, avons-nous dit, la contraction du sphincter, bien que ces parties renferment des fibres em- pêchantes : c'est qu'ici sans doute les fibres transmettant l'impression de la volonté l'emportent sur les premières. Conclusions. — Tl existe par conséquent des libres em- pêchantes qui aboutissent au centre ano-spinal. Ces fibres prennent leur origine dans les couches opti- ques. Ce dernier fait est en rapport avec les expériences que Setschenow a faites sur les modérateurs des mouve- ments réflexes dans le cerveau de la grenouille (1). Chapitre IV. Nerfs qui animent le sphincter de l'anus. Ces nerfs passent dans le canal sacré, comme le prouvent déjà les expériences de la première série. Pour déterminer quels nerfs arrivent au sphincter de l'anus, nous avons coupé, sur des lapins, de chaque coté successivement, les nerfs sacrés. La section des premiers nerfs sacrés n'amène rien; celle des deuxièmes produit une paralysie incomplète; celle des troisièmes une paralysie complète du sphincter En irritant le bout périphérique des nerfs sacrés, les (1 ) Voir Compta rendu des séances de P Académie des sciences de Paris, t. LVI, p. 60. — Voir aussi Neue Versuch. an Hirn uni RUckemarck des Frusches. Berlin , 1865, Selschenow und lî. Paschulin. ( 328 ) deuxièmes et troisièmes seuls donnent des contractions du sphincter, mais les deuxièmes surtout. En résumé, nous croyons avoir démontré : 1° Qu'il existe dans la moelle épinière, en correspon- dance du disque intervertébral réunissant les sixième et septième vertèbres lombaires, un centre nettement circon- scrit que nous appelons ano-spinal ; 2° Qu'il préside à la tonicité ainsi qu'à la contraction réflexe du sphincter de l'anus; 3° Qu'à ce centre arrivent des fibres empêchantes qui peuvent être poursuivies jusque dans les couches optiques; 4° Que par ce centre passent des fibres qui conduisent au sphincter l'impulsion de la volonté; 5° Que les deuxième et troisième nerfs sacrés animent ce muscle. Théorie nouvelle du mouvement d'un corps libre ; par F. Folie, docteur en sciences physiques et mathéma- tiques. deuxième partie : Mouvement dun corps libre dans toute la suite du temps. 1. Dans une première partie (*), nous avons déterminé le mouvement initial d'un corps libre soumis à un système quelconque de forces. Nous nous proposons d'étendre les résultats que nous avons obtenus au mouvement du corps à un instant quelconque, soit que l'inertie seule le sollicite, soit que des forces continues agissent sur lui. (*) Bulletins de F Académie royale de Belgique, -inr série, lomo XX, n" S. ( 526 ) Pour cela, il suffira que nous connaissions toutes les forces qui sollicitent le corps à un instant quelconque. Or, outre les forces extérieures qui peuvent agir sur lui, nous aurons à considérer celles qui pourraient commu- niquer instantanément à chaque point du corps la vitesse qui lui a été imprimée, et que l'inertie tend à lui con- server. Ces dernières se déterminent d'une manière très-simple au moyen de cette remarque, que si un point matériel de dm est animé d'une vitesse v, il peut être considéré comme étant sollicité par une force vdm, de même sens que cette vitesse, et qui serait capable de la lui imprimer instanta- nément. Ces forces, appliquées à tous les éléments du corps, et agissant seules si celui-ci est abandonné à son inertie, ou jointes aux forces extérieures qui le sollicitent au même instant, imprimeront à ce corps un mouvement que Ton déterminera de la même manière que si le corps était au repos. Le problème du mouvement d'un corps libre à un in- stant quelconque se trouve ainsi ramené à celui de la dé- termination de son mouvement initial. Nous ferons remarquer, dès à présent, que dans cette so- lution la force centrifuge n'interviendra pas d'une ma- nière explicite. C'est qu'en effet nous décomposerons tou- jours les forces élémentaires vdm suivant les axes, et non suivant la tangente et la normale à l'arc élémentaire dé- crit, afin de conserver à notre méthode toute son unifor- mité. Loin de nous toutefois la prétention de vouloir nous passer en mécanique de cette idée lumineuse de la force centrifuge, l'une de celles qui ont fait faire le plus de pro- grès à la science, et qui font pénétrer le plus intimement ( 527 ) la raison des phénomènes du mouvement. Mais, pour le dire en passant, c'est surtout dans le cas du mouvement d'un corps gêné, dont nous nous occuperons par la suite , que la considération de cette force est le plus féconde en résultats. Afin de conserver l'ordre que nous avons adopté dans la première partie, nous envisagerons le mouvement dans toute la suite du temps : 1° D'un système matériel plan sollicité par des forces situées dans son plan ; 2° D'un corps libre sollicité par des forces quelconques. Et nous distinguerons dans chacun de ces problèmes deux cas : a. Celui du mouvement du système abandonné à son inertie. b. Le cas où le système serait sollicité par des forces continues. 1° Mouvement d'un système matériel plan dans tonte la suite du temps. A. Système ahumlutxné « son inertie. 2. Supposons un système matériel plan, parfaitement libre, animé à un instant quelconque t d'une vitesse angu- laire 03 autour d'un axe instantané perpendiculaire à son plan. Soient, à cet instant, ae0, y0 les coordonnées du centre instantané, x, y celles d'un point quelconque du système, rapportées à deux axes rectangulaires fixes. Désignons comme dans la première partie, nos 7 et 8, par X, Y celles du centre de gravité; par R sa distance au centre instan- tané; par r0 celle du point x, y à ce centre. — Il est clair ( 528 ) qu'après un instant dt le point x, y aura décrit autour du centre instantané un arc wadt, et que les projections de cet arc sur les axes seront : dx = w {y — yQ) dl ; dy = — a(x — x0) dt , en supposant que la rotation positive ait lieu des Y vers les X. Les nouvelles coordonnées x\ y' du point x, y après t h- dt seront donc : x'=x h- «(y — y0)dt. y' = y — a(x — x0)dt. En vertu de l'inertie, ce point conserverait , s'il était libre, suivant les axes des X et des Y les vitesses respec- tives. *-, = « (y — !/o) , Vj, = — & — *«,) • Il peut donc être considéré (n° 1) comme sollicité par les forces : dP* = o> (y — y0) dm ; d\yy = — « (x — xj dm , dont les résultantes pour tout le système sont : ( I ) K = cof(y - y0) dm = *>M (Y - y0). (2) p; = _ w /'(x — ac0) dm = — *M (X — xa). Ces dernières seront appliquées à des distances respec- tives yî, et Xi', des axes, données par : y , ' P*' = /V'<*P* = w/t'/ - w (•* — ^o) dt] (y — 2/J dm = w f\fdm — :o?/0 YM — v!*dt/\x — x0) (y — y0) dm . .,-,' Py' = fx'dVy'=—e,f[x -+- ce (y - yj d«] (.r - ar.) (/m =i — eu fx "dm h- «£0XM — »adJ /'(y — y0) (x — 0Co) dm. ( 329 ) D'où le moment résultant : (5). ^'IV-j/P/ ==«/(*' + y-)dm-»ll(y0Y + x0X) = «I1 — uM(yJ -+-x0X), I, désignant le moment d'inertie du système au temps t autour de l'origine fixe, tandis que I continuera à repré- senter le moment d'inertie autour du centre de gravité. Le système peut donc être considéré comme sollicité , après t -h dt, par une force unique P', dont la ligne d'ac- tion a pour équation : (y — yî) (Y — y0) -*-(* — */)(x— x0) = o. 5. Déterminons maintenant au moyen des formules de la première partie, nos 7 et 8, le mouvement que cette force va imprimer au système. A cet effet, commençons par chercher la distance du centre de gravité à la ligne d'action de la force. Après t h- dt les coordonnées du centre de gravité se- ront : . X' = X -*- ce (Y - y0) dt . Y' = Y — co (X — x0) dt. La dislance cherchée sera donc : , (Y'-^)(Y-VJh-(X'--x/)(X--x0) r , = R En effectuant les réductions on trouvera : I r, = — constante. 1 M.R Si nous appliquons les formules des nos 7 et 8 de la pre- mière partie, nous obtiendrons pour la distance du centre ( 330 ) de gravité au centre instantané après t h- dt I R' = = R = constante ; Mr.' et pour la vitesse angulaire après t -h dt PV, i i I I MR a' = a = constante. OU 4. La vitesse angulaire, ainsi que les distances respec- tives du centre de gravité au centre instantané et à la force étant constantes dans toute la suite du temps, on en conclut aisément : 1° Que la force qui serait capable d'imprimer à chaque instant, au système en repos, te mouvement qu'il possède en vertu de l'inertie se conserve en grandeur, en direction et en position dans toute la suite du temps; 2° Que le mouvement du centre de gravité est rectiligne et uniforme ; 5° Que le lieu géométrique des positions du centre in- stantané dans le plan matériel est un cercle qui a son centre au centre degra vite du système , et dont le rayon est R = -^ . 4° Que le lieu géométrique des positions du centre in- stantané dans V espace absolu est une droite parallèle à la trajectoire du centre de gravité. s B. Système matériel plan sollicité par des forces continues agissant dans son plan. 5. Si le système matériel plan, au lieu d'être aban- donné à son inertie, est sollicité à chaque instant par une ( 531 ) force Q située dans son plan , et qui peut être fonction du temps, de la vitesse et de la position du système, il suf- fira (n° 1) que nous ajoutions aux composantes totales de l'inertie, celles de la force donnée, pour obtenir toutes les forces qui sollicitent le système. Nous pourrons alors appliquer de nouveau les formules de la première partie (nos 7 et 8). Conservons les notations précédentes, et désignons en outre par x{1 y{, les coordonnées au temps t d'un point quelconque, rapportées à deux axes menés parallèlement aux axes fixes par le centre de gravité, de sorte que : x = xf -4- X; y — y1 + Y. soient Qx dt et Qy dt, les composantes suivant les axes fixes de la force unique extérieure qui sollicite le système pendant l'instant dt , qui suit le temps /; Mdt son moment autour du centre de gravité. Les composantes de la force totale que sollicite le sys- tème après t -h dt, seront (n° 2) : (T) Rx = co\\ {Y - y,) + OJL (2') R,= -u>M(X — x0) + Qsdt. Et son moment autour du centre de gravité : (3') M' = coI -+- M.d*. 6. Nous aurons donc pour déterminer la vitesse angu- laire et la position du centre instantané après t -+- dt les formules (lrc partie, n° 7) : «M(Y'-y0') = wM(Y-y0)-i-QA - »'M (X' - xQ') = - WM (X - x0) -4- Qydt, W'I =wl -4- Midt, ( 332 ) d'où nous déduirons . dt d \ m (X — xa)\ _ du I — «M.. Or, nous savons que w(Y — ?/0) et— w (X— ac0) sont les composantes de la vitesse du centre de gravité; donc : L'accélération du centre de gravité est la même que si toutes les forces motrices y étaient appliquées et toute la masse concentrée. L'accélération angulaire est égale au moment des forces motrices, pris par rapport au centre de gravité, divisé par le montent d'inertie autour de ce centre. 7. Des deux premières équations précédentes, mises sous la forme : d2X d'Y ^ nous pourrons déduire X et Y en fonction de Q et de t. Ces valeurs étant connues, la troisième équation nous donnera celle de w. En effet, si nous nommons M le mo- ment de la force par rapport à l'origine fixe, comme : Mr = M — (YQ* — XQy), nous connaîtrons M,, et par suite w en fonction de Q et de t. Enfin , substituant les valeurs de w, X et Y dans les ( 535 ) deux premières formules, nous aurons celles de x0? v/0, coordonnées du centre instantané. Pour obtenir le lieu géométrique de ses positions, il suf- fira d'éliminer t entre les équations qui expriment ces coordonnées. 8. Enfin, si l'on veut trouver le lieu géométrique des positions du centre instantané dans le plan matériel lui- même, en désignant par §, y, ses coordonnées rapportées à deux axes du centre de gravité fixes dans le plan et mo- biles avec lui, etparQ = fudl l'angle dont le système *0 aura tourné après le temps t, on aura : j-0 — X = C:cosQ— «jsinQ; ya — Y=f sin Q -4-jjcosQ. Remplaçant dans ces équations x0, yu, X, Y et Q par leurs valeurs en fonction de t, et éliminant cette variable, on obtiendra le lieu cherché. 2° Mouvement d'un corps solide libre dans toute la suite du temps. A. Système ubandonné ci son inertie. 9. Nous avons vu (*) que sous l'influence d'un système de forces réduites aux trois composantes P,, Py, P.., es- timées suivant les axes principaux au centre de gravité, et dont les moments estimés perpendiculairement à ces axes sont M3, M2, M|, un corps libre prend au premier O Première partie , nos 22-30. Nous ferons désormais la masse du corps égale à l'unité pour simpliûer les formules; ou, ce qui revient au même, nous rapporterons les forces, leurs moments et les moments d'inertie à l'unité de masse. c2me SÉRIE , TOME XXIV. 55 ( 554 ) instant une vitesse angulaire w — l//*2 -+- /2 -+- k- autour d'un axe dont les inclinaisons sur les axes principaux ont des cosinus proportionnels à //, /, k; que fc_Ï!. ,_*. *_*, A ' B ' C A, B, C désignant les moments de l'inertie principaux; Que le corps se transporte en outre le long de l'axe comme si toutes les forces étaient projetées sur sa direc- tion ; Que les composantes de la vitesse d'un point quelcon- que, en vertu de ce double mouvement, sont : V, = Vx -+- Iz - hj ; V, = Pv + kx — hz-, V_. = P, -f- hy — ix. Enfin que l'axe instantané a pour équations : Px -f- Iz — ky P;/ + kx — hz P, -+■ hy — h h "= l = I~ 10. Si donc nous supposons ce corps libre animé à un instant quelconque t de la même vitesse angulaire w au- tour du même axe, et de la même vitesse de translation le long de cet axe, nous pourrons le considérer comme solli- cité à cet instant par les mêmes forces P,, P,,, P.- de mo- ments respectifs M3, M2, Mt. Cherchons maintenant quelles seront les forces qui ranimeront après t-h dt, en le supposant abandonné à son inertie. En vertu de celle-ci, chaque point, s'il était libre, con- tinuerait à se mouvoir avec les vitesses respectives V«, V,y, V., estimées suivant les trois axes principaux dans la position qu'ils occupent à l'instant t; il peut donc être re- ( 53S ) gardé comme sollicité par les forces Vxdm, \ydm, Vgdm, estimées suivant les mêmes axes. Mais, afin de pouvoir appliquer à ces forces les théo- rèmes énoncés au n° 9, il faut qu'elles soient rapportées aux trois axes principaux, dans la nouvelle position qu'ils occupent après t-hdt. Nous devrons donc déterminer la direction des axes principaux, dans cette nouvelle position, par rapport aux axes primitifs regardés comme fixes dans l'espace. Il est clair que, dans cette détermination, nous pouvons nous dispenser de tenir compte du déplacement du corps le long de l'axe instantané, puisque ce déplacement est com- mun à tous les points du corps, et n'influe que sur la po- sition de la nouvelle origine. II. En ne considérant donc que le déplacement dû à la rotation, et en prenant un point du corps situé sur Taxe des Z à une distance z0 de l'origine, ses coordonnées après t-h dt seront devenues, en vertu de ce déplacement seul : (Jx = lz0dt'} dy = — hz0dt; z0 -+- dz = z0. Ce point, joint à la position que prendra le centre de gravité après t-hdt, en vertu de ce même déplacement, déterminera la nouvelle direction de l'axe principal Z ; les cosinus des inclinaisons de cetle direction sur les axes primitifs seront donc : (/, = /(// ; 6, -= — hdt ; Ci =. 1 . On trouvera de même pour les cosinus des inclinaisons des axes principaux Y et X, après l-hdt, sur les axes primitifs : a2 = — kdt ; b2 = 1 ; c2 — hdt, pour Y, o3 = 1 ; 63 = kdt} cz = — Idl, pour X. ( 336 ) J2. Les vitesses du point x, y, z\ regardé comme libre, estimées suivant ces nouveaux axes, après t + dt, seront donc : V; = a,\x -+- 63Vf + c3V, = V, -+- kVydt - IV Jt = Px + h — hij + k [Py -4- foc — hz) dt — l (P, -+- hy — Ix) dt. Y/ = a2Yx -t- 69Vy -*- CjVz = Vy — kVxdt -+- feVzefc = Py+kx — hz — k (Vx+lz — ky)dt -t- h (Pz +hij — lx)dl. V/ = fl^, +• 6«Vf -+- c,V, = \z -*- /V,df — /*V/to = P, -+- % ■ Ix -h l (Px -t- te — %) rf« — ft (P, -t- foc — fez) dt Ce point peut donc être considéré comme sollicité, après t-\-dt, parles forces : d?x' = Vx'dm ; dVy' = V/Aw ; rfPa' = V,'d»i , estimées suivant les axes principaux, dans la position qu'ils occupent à cet instant. Leurs résultantes pour tout le système , seront : dP i P/ = fVx'dm = Px -+- [kPy — 19;) dt ; d'où : — ^ = A-P, - lPz 1 dP (1). / p; =f\y'dm = Py+(hPz— kVx)dt; d'où : —■* = /*P5/— AP, I r/P 1 P/ == /" WJdm = P: h- (/P, — // Pf) dt ; d'où : — - = /P., -hP, Les distances de ces forces aux plans principaux, dis- tances que nous désignerons par : i/3', *,' pour P/; z2,x2' pour P/, x/, y/ pour P/, ( 557 ) seront, en vertu de la composition des forces parallèles : y./p; ^fydPJ = — (k -} hliU)fifdm ; -;p; = y^/P; = (/ - hkdt)fz'dm. x2'P/ == fxdVy = (k — hldt)fx*dm ; za'Pf' =fzdPy' = — (A h- lkdt)fz\lm. xl'PJ=J*xdPz' = — (/ -4- hkdt)fx*dm; y,'Pz' =fyd\\' = {h — Ikdt) fy'dm; tous les autres termes disparaissant, parce que les coor- données sont rapportées aux trois axes principaux du centre de gravité. De là nous déduirons les moments de ces forces, après t, -h dt, autour des axes principaux : !M^ = yl'P:' — z2'Py = hj'(z1 + ji)dm -+- k!dtf(z7 —%f)dm = A/i-4- (B— C) Ikdt. M2' = z/Pc' — x/P:f= lf{x* -+- z*)dm + khdtf{xx — z)dm ) = Bl h- (C — A) M*. \ Mt' = x2'P/ — y^P^kf^f -^xy)dm-+- Itldt f{if — x°)dm = Ck-h{A — K)lildl(*). ' 15. Si nous appliquons à ces forces les résultats établis dans la première partie et rappelés au n° 9, nous en con- O Dos formules (1) et (w2) nous pourrions déduire ce principe que le système des forces qui seraient capables d'imprimer , à chaque instant . au corps libre en repos , le mouvement qui l'anime en vertu de l'inertie, reste identique à lui-même dans toute la suite du temps ; principe qui n'est au fond que celui de la conservation du mouvement du centre de gra- vité et du moment des quantités de mouvement. Mais, dans notre méthode, il résulte avec une telle évidence de celui de l'inertie , que nous aurions plutôt à le vérifier qu'à le démontrer. ( 558 ) durons que le corps prendra, après t-+-dt, une vitesse angulaire déterminée par ses trois composantes : *-£; ,_£. „-*, A B C ' ou : / h'=h+-^- Ikdt; ï=l+^—^khdt; k'=k + — - hldt. ) A B c (0)' , M B-C iU C-A dk A-B d ou : — - = lk\ — = A7t ; — = A/. v d* A dt B ' de C Les cosinus des inclinaisons de l'axe, autour duquel s'effectue cette rotation, sur les axes principaux, seront : — 7 ; -7 ; —7 ; »' = V h'1 -+- /'2 -h A;'3. W &J &) Or, si nous formons les carrés des vitesses composantes : B— C k'* = h*+ 2 hlkdt; C 5') <("=/' + 2^^JWiW«; B A T> k'l = k°- -4- S—r-hlkdt; nous trouverons, enchâssant les dénominateurs et faisant la somme : (4) A/*'2-+-Br h- Ck"=Mi2-^- B/' -+- C**== constante == F; équation que l'on peut interpréter de cette manière : L« vitesse angulaire, estimée autour de V axe invariable du moment résultant , est constante dans toute la suite du temps. ( 559 ) Si nous multiplions les formules (5') respectivement par A2, B2, G-, et si nous faisons la somme, nous obtien- drons : (5) \'jr^nH'2^C2k'2^X'2lr^]Vr^C2k' =constante = G'; ce qui nous fournit une vérification de la constance du moment résultant. 14. Il serait aisé de déduire de ces formules, en sui- vant la môme marche que dans la première partie, le théorème suivant : A chaque instant la rotation s'effectue autour d'un axe spontané parallèle au diamètre conjugué au plan du mo- ment résultant dans V ellipsoïde central, arec une vitesse angulaire proportionnelle à la longueur de ce diamètre; et le corps se transporte le long de cet axe, comme si toutes les forces étaient projetées sur sa direction. On arriverait également à étendre au mouvement à un instant quelconque, les théorèmes démontrés pour le mou- vement initial (nos2o, 26, 28, 29, l" partie). Il nous parait superflu de nous y arrêter. Mais il est d'autres conséquences assez curieuses, et peut-être en- tièrement neuves, qui peuvent se déduire de nos formules. Si nous multiplions respectivement par h\ /', h\ les trois formules (I), nous trouverons en faisant la somme : h'[\; + /p; + k'\\' = w\\ + rp„ + kvz, c'est-à-dire : Dans le passage d'un instant quelconque au suivant, la projection de la force sur l'axe spontané s'effectue comme si ses composantes , estimées suivant les axes principaux à ( 540 ) ce premier instant, s'inclinaient arec ceux-ci, pendant l'instant suivant, sans changer de grandeur. En remplaçant, dans l'égalité précédente, P/, /*', etc., par leurs valeurs tirées de (1) et de (5), on trouve : A (AF - Gs) K9X -+- B (BF - G2) lPy -4- C (CF — G*) kP = o, ou : (G) AA'ftP, -f- BB7Py -+- CC'A-P,= o, en posant : AF— G'=A'; BF— G2=B'; CF — G2=C. Des formules (2) nous déduirons de même : lïM,' -+- m,' -+- /*'MI' = Aî'3I3 -+- TM2 -*- //M, ; c'est-à-dire : Dans le passage d'un instant quelconque au suivant, la projection du moment résultant sur un plan perpendicu- laire à Vaxe spontané s'effectue comme si ses composantes , estimées perpendiculairement aux axes principaux à ce premier instant, s'inclinaient avec ceux-ci, pendant l'in- stant suivant, sans changer de grandeur. Il est assez remarquable que si l'on remplace dans celte formule M5,M3',etc, par leurs valeurs M, A (h-hdh), etc., on retombe sur l'équation connue (4): \hdh+ Bldl + Clcdk = o, dont on n'a pas donné, que nous sachions, cette interpré- tation géométrique. Les formules (I) donnent aussi : (7). P/' -+- Py'3 -4- P/2 = Pxa -¥- P,2 -+- P,a = constante. ce qui vérifie la constance de la force résultante. ( 341 ) Enfin, de la combinaison des formules (1) et (2), nous tirons : M3'P; + M/P/ + M'P/ = M3PX -h M2Py+ M,?, = constante. En désignant cette constante par Q, la formule qui précède pourra s'écrire : (8) AAPa + B/P(/ + C/cP.. = Q. On voit qu'elle résulte simplement de l'invariabilité de la force et du moment résultants. J5. L'analyse précédente nous a donc conduit immé- diatement aux équations d'Euler (3), à toutes les proprié- tés démontrées par Poinsot, ainsi qu'à d'autres que nous croyons nouvelles, sans que nous ayons eu besoin de nous appuyer sur les notions accessoires qui servent générale- ment de base à la théorie du mouvement d'un corps solide, savoir : celle des moments ou des couples, celle de la com- position des rotations, et celle des forces centrifuges. C'est qu'en effet notre méthode consiste simplement à rechercher les composantes, suivant les axes principaux, de toutes les forces qui sollicitent le corps à un instant quel- conque; ces composantes étant connues en grandeur, en direction et en position, les théorèmes établis dans la pre- mière partie leur sont applicables, et fournissent à chaque instant la position de l'axe spontané glissant, la transla- tion le long de cet axe, et la rotation autour de ce mémo axe. 1). Système sollicité pitr des forcea contenues. 16. Pour déterminer, dans ce cas, la loi du mouvement du corps, nous n'avons qu'à ajouter aux composantes des forces qui l'animent à un instant quelconque, en vertu de ( 542 ) l'inertie, les composantes des forces continues qui le sol- licitent à cet instant; nous connaîtrons ainsi les compo- santes totales des forces qui agissent sur lui, et nous dé- terminerons son mouvement de la même manière que nous avons déterminé son mouvement initial. Or, si nous appelons w la vitesse angulaire autour de l'axe spontané glissant après le temps t; h l k —■> —•> — u co a les cosinus de ses inclinaisons sur les axes principaux; si nous nous donnons également la position de cet axe, et la translation du corps suivant sa direction; ou bien, ce qui revient au même, la vitesse de son centre de gravité en grandeur et en direction; vitesse dont nous appellerons les composantes V„ Vy, V_-; enfin, si Qx, Qg, Qz désignent les composantes de la force accélératrice; L, M, N celles de son moment; il résultera des formules du n° 12, que les composantes totales des forces qui sollicitent le corps, après t -f- dt, seront : IV.) dt +■ Q,dt. (a) et leurs moments : (&). N' = Mt -t- C/v -+- (A — B) hldt , etc. d'où nous déduirons, puisque N' = C (k -+- dk) : (c). — =N + (A — B) hl, etc. Ctl En intégrant ces équations (c), nous pourrons déterrai- v; = v, +■ (*V, v; =v, -t- etc. v; = v. ■+- etc. ( 5*5 ) ner la vitesse angulaire à un instant quelconque, ainsi que la direction de Taxe spontané à cet instant. 17. Les équations de cet axe après t -h dt se détermi- neront comme précédemment; et Ton trouvera, par la con- sidération des lieux géométriques des positions de cet axe dans le corps et dans l'espace absolu, que le mouvement le plus général d'un corps solide, sollicité par des forces quelconques, peut se réduire à celui d'une certaine surface gauche, qui glisserait et roulerait en même temps sur une autre surface gauche. Cette propriété a été énoncée pour la première fois par Poncelet, et n'a été démontrée jusqu'aujourd'hui qu'à l'aide de toutes les ressources de la cinématique. A notre connaissance, les équations de ces surfaces n'ont encore été données par aucun géomètre. Nous y reviendrons dans un prochain travail. 18. Nous venons de déduire cette propriété, ainsi que quelques théorèmes, que nous croyons nouveaux, sur le mouvement d'un corps libre, des seuls principes de la me- sure et de la composition des forces, et de ce simple lemme dont nous avons entrevu l'importance au point de vue de cette théorie, à savoir : Que le chemin élémentaire décrit par un point matériel peut être considéré comme l'élément d'un arc qui serait langent à ce chemin. Des esprits philosophiques se demanderont peut-être comment il se fait qu'en introduisant un élément curvi- ligne au lieu d'un élément rectiligne, c'est-à-dire en pro- cédant à l'inverse du calcul différentiel, notre méthode ait pu gagner en simplicité. C'est, nous semblc-t-il, parce que ces éléments curvi- lignes qu'elle fait décrire aux différents points matériels ( 344 ) d'un système rigide, sont compatibles entre eux, et se ré- duisent aisément à un mouvement unique; tandis que des éléments rcctilignes sont incompatibles entre eux , à moins qu'on n'ait un pur mouvement de translation. Aussi avons-nous déterminé immédiatement le centre ou l'axe spontané de rotation, tandis que les théories or- dinaires ne déterminent immédiatement que le mouvement du centre de gravité. Dans les pages qui suivent, nous appliquerons la même méthode au mouvement d'un corps gêné par des obstacles fixes. troisième partie. -*■ Théorie du mouvement d'un corps gêné. 1 . Un corps solide peut être gêné dans son mouvement , soit parce qu'il renferme un point ou un axe fixe, soit parce qu'un ou plusieurs de ses points sont assujettis à se mouvoir sur des surfaces ou sur des lignes données. Dans ce cas, la méthode généralement adoptée consiste à rendre le corps libre, en remplaçant ces points, ces lignes ou ces surfaces par les réactions qu'ils exercent; après quoi l'on écrit les six équations connues de l'équi- libre ou du mouvement du corps, en y faisant entrer toutes les forces qui agissent sur lui, y compris ces réac- tions; et l'on cherche celles-ci au moyen des équations qui sont superflues pour déterminer, soit la position d'équi- libre, soit le mouvement. Cette méthode est entièrement rigoureuse, cl nous pourrions l'employer à notre tour; mais nous préférons procéder ici comme nous l'avons fait dans le mouvement ( 543 ) d'un corps libre : d'un côté, afin de suivre partout une marche uniforme; d'un autre côté, afin de contrôler l'exactitude des deux solutions par l'identité des résultats. Or, le mouvement d'un corps gêné devant être compa- tible avec les liaisons, nous rechercherons, comme nous l'avons fait dans les deux mémoires précédents, les com- posantes des forces qui donneraient au corps, s'il était libre, un mouvement spontané compatible avec les liaisons. S'agit-il du mouvement initial, il suffira que nous écri- vions que les forces extérieures se décomposent dans les forces ainsi déterminées et dans les percussions subies par les points, surfaces ou lignes fixes. S'agil-il du mouvement à un instant quelconque, nous joindrons aux composantes des forces extérieures qui agissent à cet instant sur le corps, celles des forces qui l'animent en vertu de l'inertie; et nous écrirons que toutes ces forces sont équivalentes à celles qui animeraient le corps à l'instant suivant dans son mouvement spontané compatible avec les liaisons, et aux pressions subies par les points, surfaces ou lignes fixes. Nous n'insisterons pas sur ce procédé, qui consiste à regarder toutes les forces qui agissent sur le corps pen- dant un instant, y compris celles de l'inertie, comme pro- duisant les pressions pendant cet instant, ainsi que le mouvement du corps au commencement de l'instant sui- vant, vérité qui nous semble de la dernière évidence. Nous envisagerons particulièrement le mouvement d'un corps solide : 4° Autour d'un axe fixe; 2° Autour d'un point fixe; et nous étudierons successivement dans chaque cas : a. Le mouvement initial; ( 346 ) b. Le mouvement du corps abandonné à son inertie à un instant quelconque; c. Le mouvement du corps sollicité par des forces con- tinues. o° Nous indiquerons enfin la manière dont notre mé- thode peut s'étendre au cas où l'on voudrait tenir compte du frottement. 1° Mouvement d'un corps solide autour d'un axe fixe. A. JUoufetiient initiai. 2. Soit pris l'axe, fixé par deux de ses points, pour axe des z; l'un de ces points pour origine; l'autre à une dis- tance z de celle-ci. Décomposons toutes les forces données en trois forces uniques parallèles aux trois axes, et dont nous connaî- trons les lignes d'action par deux de leurs coordonnés : K, (y 3 >"?>); R,, K, *,); il, (a>\, //,)• Nous aurons à séparer ces forces en deux classes : celles qui produiraient un mouvement spontané autour de l'axe des z; et celles qui produiront les percussions sur les points fixes. Désignons les composantes de ces dernières par px, py, Pz'i P*\ Pv'i P*\ et 'a vitesse angulaire que prendra le corps par w; et cherchons les composantes des forces qui donne- raient au corps un mouvement spontané d'une vitesse w autour de l'axe des z. Or, par la Théorie du mouvement d'un corps libre (i™ partie, n° 15) (*), nous savons que ce (") Voir les Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 2111C série, lomeXX, n° 8. (547 ) mouvement sera produit par les deux forces Px(Yi,Zi"); F» (Xi , Zj'), si elles satisfont aux conditions : Py = a fxdm. Px = — afydm. Z/Py = a fxzdm. Z,"PX = — afyzdm. X,Py = coJ'.r\lm. Y,PX = — w fy'dm. En suivant donc la règle que nous venons d'énoncer, nous écrirons : (I ) Rx = PK -h px -4- #/ = — a fydm -f- px + p»'. |2) R,, == Py -+- py -4- p,' = u/xiifii -i- p, -+- p/. (3) Ra = pa ■+- p/. (4) jr3Ry— y3Rx= X,Py — YIPI=,,/>/; py, p/. 2Ms. Pour qu'il y ait une percussion unique à l'origine, il faut que pj et py' soient nuls, et par suite que : M -+- afyzdm = o. L -+- u fxzdm = o. . Si l'axe des z est principal pour l'origine, il faudra que : L = o. M = o; ce qui aura lieu, entre autres cas, si R_ = o; £2 = o; r^ = o; ( 5i8 ) c'est-à-dire si les forces données se réduisent à un système situé dans le plan des x, y. Quant aux conditions qui doivent être satisfaites pour que Taxe fixe n'éprouve aucune percussion, elles sont na- turellement données par les équations mêmes du mouve- ment spontané, que nous venons de rappeler. Nous n'y reviendrons pas, si ce n'est pour faire remarquer que ce mouvement spontané ne peut être produit par un couple que pour autant que celui-ci soit perpendiculaire à un axe principal du centre de gravité. On aurait donc tort de vou- loir attribuer à un couple un mouvement de rotation au- tour d'un axe quelconque, et l'on s'exposerait ainsi à de longs détours (*). o. Examinons en effet le cas où les- forces sollicitantes se réuniraient à un couple. Des six formules précédentes, les trois premières deviennent alors : px -+- pJ = a f ydm. Pu "+" Pu — — u / x^m • p:-*-P;= o; les trois autres ne changent pas. On voit que, dans ce cas, il n'y aura pas de percussion longitudinale, mais que les autres subsisteront générale- ment. Si l'axe passe par le centre de gravité, les percussions (") Nous prierons le lecteur de comparer entre eux, dans la Théorie de la rotation des corps, ire partie, ehap. Il, les deux alinéas des nos 61 et 64 qui commencent par: ainsi... Il verra que la recherche des conditions du mouvement spontané conduit bien plut, sûrement aux résultats que la décomposition des forces, à priori, en une résultante unique, un couple perpendiculaire à Taxe, et un couple passant par cet axe. ( 349 ) se réduisent à un couple, ou à deux percussions normales à l'axe, égales et contraires. Comme dans le cas général , on verra qu'il y aura une percussion unique à l'origine, entre autres cas dans celui où l'axe est principal pour cette origine et où le couple unique est perpendiculaire à cet axe. Enfin, si ces deux conditions étaient remplies et que l'origine fût le centre de gravité, l'axe ne subirait aucune percussion. 5A'\ Afin d'être complètement édifié sur la percussion qu'un couple produit toujours sur le point fixe (à moins que ce point ne soit le centre de gravité), cherchons à dé- terminer, d'une manière nette et précise, la raison de celte percussion, dans le cas même où le couple agirait dans un plan perpendiculaire à l'un des axes principaux du point fixe. Les équations du mouvement spontané autour de cet axe, pris pour une des z, se réduiront dans ce cas (voir \r 2) à : Pj, = co i xdm = uMx0 ; Px = — a fydm = — wMy0. Z/P,«o; Z/'Pr = o; X.P,, — Y,P, = N = ufr*dm = wl. • D'où il résulte que le corps prendra un mouvement spon- tané autour de cet axe, s'il est sollicité par une force unique P = l/P*2 -4- P»2 = «Mr0, située dans le plan principal XY (Z,' = Z," = o) , à une distance du point fixe, pris pour origine, égale à p =— ; (puisque N = wï == T>p = oMr0p);r0 désignant la projection sur XY de la dis- tance du centre de gravité à l'origine. Ce mouvement spon- tané n'est donc pas produit par un couple. Or, si un couple N agit sur le corps perpendiculaire- 2me SÉRIE , TOME XXIV. 24 ( 350 ) ment à l'axe principal, et que nous le transformions en un autre équivalent, composé de deux forces, l'une P, égale à la précédente en grandeur et en position, l'autre — P, appliquée au point fixe, la première produira le mouve- ment spontané du corps autour de l'axe, la seconde la percussion sur le point fixe; et cette percussion est évi- demment égale et contraire à la quantité de mouvement du corps, supposé concentré en son centre de gravité (P = coMr0). Ce fait de la transformation du couple en deux forces égales et contraires, l'une produisant le mouvement spon- tané de rotation du corps autour de l'axe, l'autre passant par le point fixe, ne donne-t-il pas la véritable raison de la percussion subie par ce point? Et ne vient-il pas corro- borer ce que nous disions (n° 2, fin), qu'on aurait tort de vouloir attribuer au couple le mouvement de rotation au- tour de l'axe, si celui-ci ne passe pas par le centre de gravité? B. Mouvement autotir d'un axe, à un instant quelconque, du corps abandonné à son inertie. A. L'axe de rotation étant encore pris pour axe des Z, si nous désignons par « la vitesse angulaire du corps à un instant quelconque t, chacun de ses points décrira pen- dant l'instant dt un arc nrdt dont les projections sur les axes X et Y seront : dx = — aydt. dy = axdt. De sorte que les coordonnées x, y de ce point seront devenues : x' = x — uydl. y' = y h axdt. ( 351 ) La force dont ce point, de masse dm, est animé en vertu de l'inertie, après t-hdt, a pour composantes : d\*y' = — aydm. dPy' = coxdm; dont les résultantes pour tout le système seront : M désignant la masse du corps, x0, y0 les coordonnées de son centre de gravité. Les lignes d'action de ces résultantes (jc,, -/ pour 9y' ; y{ , zf pour P/) seront déterminées par : x,Pj//= oifx'xdm= &> fx*dm — u^dt fxydm. -,'P/= ofzxdm. y'Px = — a fy'ydm — — eu fy'dm — u"d( fxydm. z"Px= — ccfzydm. Or, nous savons (n° 2) que les forces nécessaires pour faire tourner spontanément le corps avec une vitesse co', dans sa nouvelle position après t-hdt, sont déterminées par : Pj, = — cof x'dm = P/ — u'2dt J ydm. Pa = — co j y dm = P/ — ta2dt f xdm. Z/Py = tùfx'zdm = z/Py' — co'2dt fyzdm. X1Py= coj^x'dm— xJPy — a'^dt fxydm. Zi"Px = — cofy'zdm = z/'P,' — &/7(/f fxzdm. Y,P, = — cofy'zdm = y,Px' — d*dtj xydm. Écrivons que les forces, dont le corps est animé en vertu de l'inertie, sont équivalentes aux précédentes, aug- mentées des pressions produites par Taxe tixe pendant dt; désignons ces pressions \vàrpxdt,p,jdt appliquées à l'origine, ( 352 ) p^dt.p'ydt appliquées au point z' sur l'axe (p* elp'£ seront évidemment nuls puisqu'aucune des forces n'est dirigée suivant Taxe); nous aurons : (1,2) p; = p, + (Pj + Px) dt ; p; = pw -*- (pf + Py) dt. (3) ar1P;-yIP/ = YIP,-XIPy, (4, 5) z/p;= z/pf + z'P;dt. z-vx'= zf"p, -+- z>; P>y + P,»' = p* - Jifxdm + a*fydm- Piz -*-pIZ' = Vs. ztpia = M h Jyzdm -+- oa#y ejzcmw. zI'piy'= L -+- — - fxzdm — vffyzdm. Ces formules déterminent complètement la pression lon- gitudinale, ainsi que les pressions normales supportées par Taxe aux deux points où il est fixé. Nous croyons inutile de nous arrêter à leur discussion. 2° Mouvement d'un corps solide autour d'un point fixe. A. Mouvement initial. 6. Prenons pour origine le point fixe, et pour axes des coordonnées les trois axes principaux du corps pour ce point. Supposons les forces données réduites à trois forces respectivement parallèles à ces axes : Z(ap,-,y,); Y(a:2,z3); X(y3,s3), les coordonnées entre parenthèses indiquant les lignes d'action ou points d'application de ces forces. Afin de pouvoir appliquer la méthode que nous avons suivie précédemment, rappelons le théorème établi n° 261*, à savoir : que lorsqu'une force agit sur un corps, fixé par un seul de ses points, dans l'un des trois plans principaux ( 355 ) pour ce point, elle le fait tourner spontanément au pre- mier instant, autour de Taxe principal perpendiculaire à ce plan, comme si cet axe était iïze. Réduisons donc nos forces X, Y, Z à trois forces res- pectivement situées dans les trois plans principaux, et appliquées dans ces plans aux mêmes points que les pré- cédentes. Les conditions d'équivalence de ces deux sys- tèmes seront, en appelant P,, P2, P3 les nouvelles forces dans les plans XY, XZ, YZ; a, , (3, ; «g, y2, [33, y- les angles qu'elles font avec les axes; et p{, jk2, p$ leurs distances à l'origine : X = P, cos a, -4- P, cas a2. Y = P, cos p, -*- P3 cos p3. Z = P., cosr, -+- P3 cos y. N=-Y*, — Xy3 = PIp1. M = Xz, - Zx, = Pap9. L = Z//, — Yza = P3/;<. D'après les nos 2 et 2"s la force P, produit autour de l'axe des Z une vitesse angulaire c c' et à l'origine des percussions : px' = P, cos a, -h ft fydm ; />/ = P, cos (3, — A; V xdm. De môme la force P2 produira autour de Y une vitesse angulaire : = P3ps = M B B' et à l'origine des percussions : px" = P2 cos «3 — // zc?»î ; p." = Pa cos ya -+- /y xe/m. ( 356 ) Enfin, la force P5 produira autour de X une vitesse an- gulaire : A A' et à l'origine des percussions : py'" = P3 cos (33 -+- hfzdm ; pj" — P3 cosy3 — /t / yrfm. Nous aurons donc autour des trois axes les vitesses an- gulaires respectives : (.). ... /, = t. ,_«. 4_». v ; A B C A, B, C continuant à désigner les moments d'inertie principaux; et suivant ces mêmes axes les percussions : f px =X+ k/'ydm — Ifzdm = X -+- M [ky0 — fej. (2). py =Y+ fc/zrfm — Aryxdm = Y h- M (foz0 — kx0). { pz = Z -+- l I xdm — h f'ydm = Z -h M (/x0 ■ — h/J0)- 7. Afin de nous faire, du mouvement du corps, une idée plus simple que celle qui résulte de la considération simultanée de ces mouvements autour des trois axes, cher- chons à déterminer la vitesse linéaire de l'un quelconque de ses points. En nommant r„ ry, r: les distances respectives de ce point aux trois axes, nous pourrons dire qu'il est animé des trois vitesses hrx, lry, h\ respectivement parallèles aux plans ZY, XZ , YX, et perpendiculaires aux droites rx, ry, r: . Si donc nous projetons la vitesse kr: sur des parallèles à X et Y, nous aurons, en désignant, par a l'angle que fait rz avec X : kr. cos (90° ■+- a) = — kr, sin a = — ky (557) pour la projection de cette vitesse sur X; et : krz cos a = kx pour sa projection sur Y. De même la vitesse hrx nous donnera pour ses projec- tions sur Z : %; sur Y : — hz; et la vitesse lrv pour ses projections surX : h; sur Z : — Ix. D'où résultent pour les vitesses composantes du point suivant les trois axes : (3). Vx = (z— ky. Vy = kx — hz. V, = luj — lx . Or, il est manifeste que ces composantes sont nulles pour tous les points qui satisfont aux relations : x y z Ti==zl=='k' qui sont les équations d'une droite passant par l'origine; donc : Dans le mon cernent d'un corps autour d'un point fixe il existe une droite immobile pendant le premier instant ; cette droite est l'axe instantané. Nous avons démontré dans la première partie (n° 27) que le mouvement d'un point quelconque du corps est un mouvement de rotation autour de cet axe, et que la vitesse de ce mouvement est : u = V]f -+- /' -\-k\ ( 358 ) Quant aux inclinaisons de cet axe sur ceux coordonnées, on voit, par ses équations, que leurs cosinus sont : k l k co co u 8. Nous ferons observer que nous arrivons ainsi aux mômes résultats que dans le cas d'un corps libre sollicité par un système de forces réductible à un couple unique (*), à cela près que dans ce dernier cas Taxe instantané passe par le centre de gravité, ce qui n'a pas généralement lieu dans le mouvement autour d'un point fixe; et que, en outre, celui-ci subit en général des percussions. Pour analyser ces dernières, remarquons que les com- posantes de la vitesse du centre de gravité peuvent s'écrire, d'après les formules (5) du n° 7 : V,' = lz0 — kya . Vy = kxB — hz0 . VJ = hyQ — lx0; et que, par suite, les percussions deviendront : (form. (2), n° 6) ptr=X— MV«'. py = Y — MVy\ p*=Z — MV/. On voit par là que les forces données sont, équivalentes à la quantité de mouvement du centre de gravité et aux percussions subies par le point fixe. Ces dernières pourront être nulles, comme on voit, dans le cas particulier où les composantes de la vitesse du centre de gravité seraient précisément égales à celles des forces données, ou, ce qui revient au même, dans le cas où la résultante de celles-ci serait perpendiculaire à la direction de l'axe. Ce résultat provient de ce que, dans ce cas, le système des forces données ferait tourner spontanément le corps, C) Voir première partie, q° 50. ( 559 ) supposé libre, autour du même axe, et de ce qu'en outre le glissement du corps le long de l'axe spontané serait nul, la résultante des forces lui étant perpendiculaire (*). 9. Si le système des forces qui sollicitent le corps se réduisait à un couple unique, on décomposerait celui-ci en trois couples perpendiculaires aux trois axes princi- paux du point fixe; chacun de ceux-ci, en vertu du théo- rème du n° 5, ferait tourner spontanément le corps autour de Taxe principal qui lui est perpendiculaire. Nous obtiendrions alors, de même que dans le cas gé- néral, les trois vitesses angulaires /* = -• / = -• 1-* a' b' c' d'où nous déduirions de même une rotation unique Vh' -*- l* -+- k* autour d'un axe instantané dont les inclinaisons sur les trois axes ont pour cosinus // l k CO M Cû Et, quant aux percussions subies par le point fixe, elles seraient également données par les formules : p.^ — MV/; py = — MVy'; p:=_MV', V'*, V'y, V. continuant à désigner les vitesses compo- santes du centre de gravité. Ainsi dans le cas d'un corps sollicité par un couple unique à se mouvoir autour d'un point fixe, celui-ci subit ( ' ) Voir première partie, nns 2o et suivants. ( 560 ) toujours une percussion égale et contraire à la quantité de mouvement du corps. Cette percussion ne pourra donc être nulle que si l'axe instantané passe par le centre de gravité, ce qui ne peut avoir lieu que si la droite qui unit ce point au centre fixe est un axe principal, et si le couple unique lui est perpendiculaire. IXous nous expliquons difficilement que Poinsot, après avoir parlé de la percussion due à la résultante des forces transportée à l'origine, oublie de mentionner explicitement celle qui serait produite par le couple (*). i>. Mouvement imtoiir d'un point fixe3 d'un corps solide itbiindonné à son inertie. 10. Le corps ayant, à un instant quelconque t, une vi- tesse angulaire dont les composantes autour des trois axes principaux, mobiles avec lui, sont h, l, k, nous pourrons, comme dans la deuxième partie (nos 16 et suivants) déter- miner les forces dont il est animé, en vertu de l'inertie, après t -h dt, et nous trouverons que leurs composantes suivant les axes principaux, dans la position qu'ils occupent à ce second instant, seront : Pr =f\„dm. Py =f\, dm. P~ =J'M,dm ; Vç, Vjj, Vv désignant les composantes de la vitesse d'un point quelconque suivant les axes mobiles à cet instant, composantes qui ont pour valeurs : Vs = Zç — hv, — k (k% — hï) dt -+- / (hif — /?) dt. Vy = A;- - hK—h (ki — /§) dt -*- /v(/£ — kij) dt. V, = /iy -/§ — /( /c — kv) dt -+- h(k% - M) dt. ( ') Voir Théorie de la rotation des corps, 2,1K' partie, n° 5. ( 561 ) Remplaçant dans les expressions précédentes, et appe- lant £„, *,, Ço les coordonnées du centre de gravité rap- portées aux axes mobiles, nous aurons : / PC;= M j K - h0 - a%dt -+- h (fê0 + k0 + ftj dt j . ( 1 ). ] P„ = M j kl;- lie- coX,+M(k\-l'c0). piJdt = P11+M(h%0--k%). pydt = Pt + M(/'|0 -h' • En vertu des formules (1) et (2) des noS (10) et (11), ces expressions deviendront : p€ = M | — e*eo+A(«0+l*0+*ço)+A (^=5 fc0— ^ tt0j | Pc == M ! - «■ç0-+-*(*ç0-*-l»0+ttQ)-*-* (-y- *€•- — j~ ^o) Chacune de ces trois forces se décompose en deux par- ties susceptibles d'une interprétation fort simple. Si nous désignons par r0 la distance du centre de gravité à l'origine; par ao, (30, y0 les cosinus des inclinaisons de celte droite sur les axes, par a, (3, 7 ceux des inclinaisons de l'axe instantané, par z l'angle de ces deux droites, et enfin par o0 la distance du centre de gravité à l'axe, les deux premiers termes de chaque composante pourront s'écrire : Mfti'r0 (— a0 -+- a cos e) ; Ma3r0 (— (50 h- p cos f) ; Me*r0 (— y0 -*- ycose); ( 363 ) d'où faisant la somme des carrés : MVr0a (1 — cos2*-) = M Vr02 sin2e = MVe?0a. Ainsi les deux premiers termes de chaque composante proviennent d'une force Mw-i, c'est-à-dire de la force cen- trifuge de la masse entière supposée concentrée en son centre de gravité. Quant aux derniers termes de chaque composante, ils sont évidemment égaux et de signes contraires aux com- posantes de l'accélération du centre de gravité, multipliées par la masse. Les pressions supportées par le point lixe seront donc toujours nulles, si ce point est le centre de gravité. Les premiers termes de ces pressions seront encore nuls dans le cas où l'axe instantané passerait par le centre de gravité, sans que celui-ci fût le centre fixe. Les seconds, enfin, le seront aussi dans le cas où l'axe de la nouvelle rotation introduit après dt passerait par le centre de gravité. Veut-on retrouver les mêmes termes au moyen de la théorie de Poinsot, on dira que les premiers proviennent du transport des forces centrifuges à l'origine, et les se- conds du couple centrifuge; nous savons en effet (n° 9) qu'un couple qui agit sur un corps doué d'un point (i\e produit sur ce point une percussion égale à la quantité de mouvement qu'il communique au corps supposé concentré en son centre de gravité. Jci encore, nous ferons remarquer que Poinsot men- tionne explicitement la pression produite par les forces centrifuges transportées au point fixe, mais passe sous silence celle qui est due au couple accélérateur (*). (*) Voir Rota/ion des corps , 2n,c partie, n° 15. ( 564 ) C. Mouvement autour d'un point fijrc , d'un corps sollicité pur des forces continues . \ 5. Dans ce cas, il suffira évidemment que nous joignions aux forces qui animent le corps à un instant quelconque en vertu de l'inertie, les forces extérieures qui agissent sur lui à cet instant. Si nous désignons par Q-^dt, Qydt, Q^dt; Ntdt, Nstff, "S-dl les composantes et les moments des forces extérieures rap- portés aux trois axes principaux du point fixe à l'instant considéré, nous aurons pour les sommes des composantes des forces et des moments, par les formules (1) et (2) du n* 10 : Pc -4- Qft(//; P^ -+- Qqdt; P, -+- Q^dt. M/ -f- Ntdt\ 31/ -+- N2dt ; M?)' -f- N3e/f. D'où résulteront, en nous rapportant aux mômes for- mules, des accroissements de vitesse angulaire : (th=Nslt-\ kldt. 3 A dl = N2r/£ -+- ~ hkdt. \ g 1» = ^* + hldt. C et des pressions suivant les trois axes : ( ) / 77 ) Ce n'était qu'un acheminement vers une plus haute dignité. Charles-Quint avait appris presque en même temps la mort de don Raimond de Cordona, son vice-roi dans le royaume de Naples, et la fin presque soudaine du pape Léon X. Tandis qu'Adrien d'Utrecht, ancien précepteur de l'empereur, était élevé à la chaire de Saint-Pierre, Charles de Lannoy recevait la succession de Raimond de Cordona. L'empereur lui donna encore une plus haute marque de confiance en le désignant comme l'un de ses exécuteurs testamentaires dans l'acte qu'il signa à Bruges, le 25 mai 1522(1). La nomination de Charles de Lannoy, un Flamand, comme on disait alors, au poste éminent de vice-roi de Naples, fut diversement appréciée. Dans une lettre écrite de Marino, le 9 juillet 1522, à Marguerite d'Autriche, le cardinal Colonna félicitait l'empereur de cette nomination qui, disait-il, avait fait plaisir en Italie. En même temps le cardinal se disculpait des calomnies répandues contre lui-même. [1 protestait contre la réputation qu'on lui avait faite d'être français (partisan de la France), ce qu'il tenait, selon ses expressions, à plus grande injure que si on l'eût appelé hérétique ou schismatique (2). Mais Gaspard Conta- rini , qui résidait près de Charles-Quint en qualité d'ambas- (1) « ... El pour l'accomplissement do nos dicts teslamenl et ordonnance de dernière volonté, avons dénommé et dénommons pou.' exécuteurs mes- sire Henry, comte de Nassau, sieur de Breda, nostre grand chambellan ; messire Charles de Lannoy, sieur de Salnzelles, nostre viee-roy de Naples, et grand escuier; messire Anlhoine de Lalaing, comte de Hoochslraete, nostre second ehambcllain, chevalier de nostre ordre; frère Jean Gl; pion, nostre confesseur, et Laurent du Blioul, sieur du Sart, greffier de nostre ordre, nostre premier secrétaire et audiencier.... » Papiers if Étal du car- dinal de Granvelle, 1er vol , p. ^55. (2) Documents historiques, MS, vol. II. (Archives du royaume). ( 378 ) sadeiir de la république de Venise, tout en rendant justice aux qualités du nouveau vice-roi, le dépeignait comme un dangereux ennemi de l'Italie. « Le vice-roi, écrivait-il (1), est un ancien serviteur de la maison de l'empereur, et rem- plit la charge de grand écûyer, qui est très-honorée. Il est d'un naturel colère et fort sobre, non-seulement pour un Flamand, mais encore pour un Espagnol, en supposant qu'il fut de cette nation. Dans son langage, je l'ai trouvé prudent et adroit, tellement qu'il me parut avoir modéré son emportement habituel. En apparence, il se montre affectionné aux Italiens; mais, en réalité, il les déleste, et il n'a pas tenu à lui que l'empereur ne s'entendit avec le roi de France pour la ruine de l'Italie. » II. Lorsque Charles de Lannoy prit possession de la vice- royauté de Naples, les Français étaient repoussés de la LombarJie. Au mois de novembre 1521, secondés par les troupes pontificales, les Impériaux avaient repris Milan et y avaient établi François Sforza. Vaincus à la Bicoque, le 29 avril suivant, les Français durent reculer jusqu'aux Alpes. Le 51 octobre 1522, Charles-Quint marquait à Lannoy son contentement et lui donnait de sa main des témoi- gnages de son affection. « Si vous pouviez, lui écrivait-il , être en deux lieux, par souhait je vous aurois souvent par devers moi (2). » Le 10 janvier suivant, Charles-Quint réitère ces témoignages. Il sait bien, dit-il, que Lannoy a (1) Monuments de In diplomatie vénitienne, par M. Gachard , p. 67. (2) Charles-Quint à Lannoy, de Valladolid, 31 octobre 132:2. — Lanz , Correspondent des Kaiser Karl V, t. Ier, p. 74. (579 ) trouvé un grand désordre par de là, et que celui-ci n'a pu y remédier sans faire des mécontents; maissi, à cette occa- sion, des rapports désavantageux lui étaient adressés, Lannoy doit savoir qu'il n'est accoutumé de croire à la légère. « N'ayez point regret de votre absence de moi, poursuit-il; vous m'êtes toujours présent (1). » François Ior se disposait à passer les monts lorsque la trahison de Charles de Montpensier, connétable de Bour- bon, vint menacer la France. Le plus puissant et le plus redoutable des vassaux de la couronne ayant noué des intelligences secrètes avec l'empereur et avec son frère, l'archiduc Ferdinand, des négociations furent entamées à Londres. Bourbon était représenté à ces conférences mys- térieuses par son chambellan , M. de Chàteaufort; l'empe- reur, par son ambassadeur, Louis de Praet; Henri Mil, par le cardinal Wolsey. En juillet et en août 1525 furent arrêtés les articles d'une ligue offensive et défensive entre l'empereur Charles-Quint, le roi d'Angleterre, l'archiduc Ferdinand d'Autriche et le duc de Bourbon. Louis de Praet les transmit à son souverain par une lettre du 9 août. Bourbon jurait de servir Charles-Quint envers et contre tous, sans exception, à condition que l'empereur lui don- nerait en mariage sa sœur Éléonore d'Autriche, veuve du roi de Portugal, ou , à son défaut, sa sœur cadette, Cathe- rine d'Autriche. Le mariage devait être célébré à la fin du mois dans la ville de Perpignan (2). L'empereur conduirait en personne ou du moins ferait marcher une bonne et (1) Cliarles-Quinl à Lannoy, de Valladolid, 10 janvier 15:23. - Lanz, t Ir, p. 77. (2) Bourbon, on ne l'ignore pas, n'obtint ni Éléonore ni Catherine d'Autriche. ( 580 ) grosse armée contre Narbonne, au plus tard à la fin d'août, et passerait ensuite dans le pays ennemi. Dix mille piétons allemands, soldés par l'empereur, seraient mis à la dispo- sition du connétable huit jours après qu'il les aurait requis. De même, à la fin du mois d'août, le roi d'Angleterre débarquerait en Normandie avec une autre armée, qui y serait assistée par les gentilshommes et les serviteurs du connétable. L'archiduc Ferdinand était compris dans cette ligue offensive et défensive, et aucun des trois princes, ensemble ou séparément, ne pourrait faire aucun accom- modement, si le connétable en était exclu. Une convention particulière fut conclue avec Henri VHL Bourbon, avec ses adhérents, amis et alliés, devait aider Henri VIII à recouvrer tous les droits, titres, possessions et seigneuries qui appartenaient autrefois aux rois d'An- gleterre, et qui étaient maintenant occupés parle roi de France. Incontinent après la descente du roi d'Angleterre ou de son lieutenant en France, Bourbon était tenu non- seulement de se déclarer ennemi du roi François et de ses alliés, mais aussi d'assister et de faire assister, autant que possible, le roi d'Angleterre. Si le roi François atta- quait l'armée anglaise, Bourbon devait lui livrer bataille et le combattre à outrance. Toutes ces clauses furent ac- ceptées par le connétable, sauf l'article qui lui prescrivait d'aider Henri VIII à recouvrer les anciennes possessions de ses ancêtres en France. Il allégua, du reste, que cet article était implicitement compris dans les termes géné- raux de la ligue (1). (1) Documents historiques, MS., t. II (Archives du royaume). — Négo- ciations diplomatiques entre la France et V Autriche durant les trente premières années du seizième siècle , t. II, pp. 589-592. ( 381 ) Menacé dans son royaume, François Ier conûa à l'amiral Bonnivel le soin de reconquérir le duché de Milan , tandis que Lautrec défendrait la frontière de Guyenne. Prcsper Colonna, plus que septuagénaire, soutint les efforts des Français contre Milan. Il avait appelé à son aide le vice- roi de Naples, et celui-ci s'avançait, lentement, à la vé- rité, avec quatre cents lances et deux mille fantassins. Si la famine était dans le camp des Français, la trahison s'était glissée dans Milan. Le 50 août 1523, François Sforza informait le gouver- nement des Pays-Bas que, le 21, retournant à Milan, il avait fait demeurer sa garde à cheval à une petite distance derrière lui, à cause du sahle, et qu'il cheminait sur une mule lorsque survint par derrière, monté sur un cheval assez grand et haut, un nommé Boniface Visconti, lequel le frappa d'un coup de poignard à l'épaule, et que ce coup manqua, car il ne fut pas atteint de la pointe, mais du tranchant près du manche. L'assassin, connaissant très- bien les chemins, s'enfuit; quant à ses complices, plu- sieurs furent arrêtés. On apprit d'eux que si le duc avait succombé, le projet des conjurés était de s'emparer du palais de Milan, de crier France, et de livrer la ville aux Français (1). Loin de reprendre la capitale de la Lombardie, les Fran- çais se retirèrent vers le Tésin. Prosper Colonna, malade, pressait chaque jour le vice-roi de Naples de se rendre à Milan. Mais Lannoy, par considération pour cet illustre capitaine, différait son arrivée. On prétend même qu'il n'entra dans Milan qu'après la mort de Prosper Colonna, (!) Documents historiques, MS., t. II (Archives du royaume). 2mc SÉRIE, TOME XXIV. 26 ( 382 ) survenue le 50 décembre 1525. Prenant alors le comman- dement, il rendit de nouveaux services par sa fermeté et sa dextérité (1). Les Français avaient évacué l'Italie, et Bourbon, avec le marquis de Pescaire et Hugues de Moncade, attaquait la Provence. Lannoy, resté en arrière pour contenir le marquis de Saluées, allié de François Ier, attendait les ordres de Charles-Quint. Le 16 janvier 1524, l'empereur recommandait à son frère, l'archiduc Ferdinand, d'exa- miner si, par Tintelligence qu'il entretiendrait avec Bour- bon, et avec l'aide de l'armée d'Italie qui marcherait en avant, il ne pourrait, dans la saison prochaine, entre- prendre la conquête du duché de Bourgogne (2). Vaine espérance , car elle ne fut nullement justifiée par les succès des Impériaux. Bayonne leur avait échappé; Henri VIII s'arrêtait à onze lieues de Paris,et Bourbon échouait devant Marseille. Les Français, François 1er à leur tète, reprirent alors le chemin du Milanais, et Charles-Quint décida que le connétable de Bourbon le suppléerait comme son lieute- nant en Italie. Informé de celle résolution par le seigneur de Beauraing ( Adrien de Crov) , Charles de Lannoy, alors (1) « .... Le vice-roi m'écrit que, depuis sa venue au duché (de Milan), on y a trouvé le tout en désordre, à cause de la longue maladie et du trépas du sieur Prosper (Colonna) » Marguerite d'Autriche à Charles- Quint, 21 février 1324. Lanz, t. I , p. 91. — « Le séjour du vice-roi en Lombardie est lrès-nécessa"re; il y pourra servir tant pour la conduite des affaires d'Italie, qu'il connaît, que pour assister Rourbon lorsque celui-ci aura pénétré en France » Adrien de Croy à l'Empereur, 5 mai 132i. Lanz , t. I, p. 134. (2) Charles -Quint à son frère, de Vitloria, 1 G janvier I32i. Lanz , t. 1 , p. 83. ( 383 ) à Milan , répondit qu'il obéirait à Bourbon comme à la per- sonne même de l'Empereur, et il réitéra cette déclaration dans une lettre adressée à Marguerite d'Autriche (1). Après avoir entendu Beauraing et lu la lettre que l'Empereur lui avait écrite de sa main, Lannoy répondit à Charles-Quint lui-même (de Milan, 2o janvier 1524) qu'il obéirait à M. de Bourbon, selon que lui avait dit Beauraing, et qu'il lui rendrait tous les services en son pouvoir. Il ajoutait que don Hugues de Moncade était arrivé avec M. de Bourbon, et qu'il allait conférer avec eux. Il disait encore que, s'il n'avait pas eu égard aux instances du duc de Milan , à la maladie de Prosper Colonna et aux prières du duc de Sessa , ambassadeur impérial à Rome, il serait maintenant dans l'Apulie pour y mettre les fortifications en meilleur état, car il redoutait une attaque des Turcs contre le royaume de Naples. Du reste, il avait des espions à Constantinopie, et il communiquerait à l'Empereur ce qu'il apprendrait (2). Charles Quint se garda bien de froisser l'amour-propre de Lannoy. « Toute notre principale affaire (espérance), lui écrivait-il le 2 mars, consiste (repose) maintenant et pour toute cette saison sur notre armée de par delà, là où vous êtes tant de gens de bien, princes, vaillants capi- taines et nobles personnages. Votre venue y a été plus que heureuse et nécessaire (5). » (1) Marguerite d'Autriche à Charles-Quint, 21 février lofîi. Lnnz, J, p 91. (2) Corrcspondence of the emperor Charles V, etc., from ihe original letters in the impérial family archives at Vienna, edited by W. Bradford (London, 1850, in-8°, p. 9o). (3) Charles-Quint à Lannoy, de Vitloria, 2 mars lo2i. Lanz, I , p. 97. ( 384 ) III. Rejoint à Pavie par Pcscaire, qui était accouru de la Provence avec la cavalerie et l'infanterie espagnole, Lannoy s'était dirigé vers Milan. Mais une partie des habitants se déclara pour la France et ouvrit les portes à François Ier, tandis que Lannoy se trouvait à Lodi avec l'armée impé- riale. Après avoir renforcé les garnisons de Corne et d'Alexandrie, il se retira à Sonzino avec François Sforza et le connétable. De son côté, François Ier marcha contre Pavie, où commandait Antoine de Leyva. Jean Stuart, duc d'Albany, avec un autre corps d'armée, fut envoyé contre le royaume de Naples, alors sans défense. Il était dangereux pour les généraux de Charles-Quint de sou- tenir en même temps la guerre dans le Milanais et dans le royaume de Naples. Clément VII, le successeur d'A- drien VI (1), après avoir lui-même traité avec les Fran- çais, exhorta le vice-roi à suivre son exemple. Lannoy, s'il faut en croire Guicciardin, penchait pour la paix et voulait se retirer dans le royaume de Naples lorsque Pes- caire fit prévaloir d'antres résolutions. « Il fallait, disait-il , mépriser le péril du royaume de Naples et s'attacher uniquement à la guerre de Lom hardie dont le succès de- vait décider du sort des Français en Italie. » Lannoy se laissa convaincre; il envoya le duc de Trajetto à Naples avec mission d'engager les barons à défendre le royaume, (1) Adrien VI mourut le 1-4 septembre 1525. Le cardinal Jules de Médicis, élu le 18 novembre suivant, lui succéda sous le nom de Clé- ment VII. ( 385 ) cl il écrivit à Rome qu'il ne voulait écouter aucune pro- position de paix (1). En s'obstinant devant Pavïc, le roi de France allait réaliser les prévisions de Pescaire. Antoine de Le} va, ce capitaine goutteux, maladif, mourant, qui combattait « porté en chaire comme s'il eût été à cheval (2) » accom- plit des prodiges. Déjà le siège durait depuis trois mois lors- que, le 5 décembre 1 524, Lannoy écrivit à l'Empereur qu'il avait bon espoir que le roi de France ferait devant Pavie ce que fit l'armée impériale devant Marseille, et beaucoup moins encore. « Vous êtes grand, ajoutait-il, et plus que vos alliés ne voudraient. Vous me pardonnerez ce que je vous en dis. Et plut à Dieu que je pusse vous parler, non que je pense être si sage que de vous savoir bien con- seiller; car où sont tant de gens de bien , je ne saurais dire chose qui profitât et que Votre Majesté n'entende mieux que je ne saurais penser; mais je satisferais à l'amour que j'ai pour votre service (5). » Le 17 janvier 1525, Lannoy mande de Lodi à Margue- rite d'Autriche que le connétable de Bourbon, parti na- guère pour l'Allemagne afin d'en ramener des troupes, était arrivé au camp depuis sept jours, et que George de Freundsberg, capitaine général des lansquenets, s'y trou- vait aussi. L'archiduc Ferdinand serait également venu en Italie s'il n'avait été obligé de s'opposer aux pratiques du duc de Wurtemberg, qui agisssait dans les intérêts de la France et qui était appuyé par les paysans luthériens (4). (1) Histoire d'Italie, liv. XV, chap. III et IV. (2) Brantôme, Capitaines étrangers (édition de 1699), t. Ier. (3) Correspondes des Kaiser Karl. V, I , p. U8. (4) Dans une lettre datée d'Inspruck , le 14 mars 1523, l'archiduc, après avoir exprimé le regret de n'avoir pu se trouver personnellement en Italie, avertit Charles-Quint (pie les affaires de Luther s'aggravent telle- ( 586 ) Lannoy et les autres généraux avaient décidé qu'ils partiraient le 21 ou le 22 janvier pour donner bataille aux Français. e Confiants en Dieu et dans la juste querelle de l'Empereur, et dans le bon vouloir que montrent tous nos gens, nous espérons, disait Lannoy, que Dieu don- nera victoire à Sa Majesté. » Il ajoutait que le connétable aussi montrait la ferme résolution de l'aire service à l'Em- pereur. « Je lui fais et lui ferai, disait-il, tout l'honneur qu'il me sera possible, car il le vaut (1). » L'armée impériale se mit en mouvement le 25 janvier pour s'approcher de Pavie et forcer les Français à lever le siège. Le 10 février, Lannoy informe l'ambassadeur im- périal en Angleterre qu'il espère obliger les Français d'accepter la bataille ou de se retirer. « Nous sommes si près les uns des autres, ajoute-t-il, que les gens des deux camps peuvent se voir (2). » En effet, Lannoy, parti, avec l'armée impériale, de ment que, dans l'Empire, il n'était question que de cela, non-seulement dans les villes mais parmi les paysans, lesquels s'assemblent par mille et dix mille, disant qu'ils ne donneront à leurs seigneurs que ce qui leur plaira ; que la loi divine et évangélique ne permet pa s qu'ils soient ainsi en sujétion, et, en résumé, qu'ils veulent être libres. Les premiers rassem- blements ont eu lieu en Alsace et dans le comté de Ferrelte; depuis ils ont tellement augmenté et en tant de lieux que l'on porte à deux cent mille le nombre de ceux qui ont conspiré et se sont confédérés; ils ont fait bourse commune et sont assurés de quelque artillerie, que le duc de Wur- temberg doit leur donner; ce qui est cause que les propres sujets de l'archiduc, même dans le comté de Tyrol, font en partie ce qu'ils veulent, et que c'est à grande peine qu'il peut en être maître. Correspondenz des Kaiser Karl V, p. 154. (1) Le vice-roi à Marguerite d'Autriche, de Lodi, 17 janvier 1525. Captivité de François Ier, recueil de documents publiés par Champollion- Figeac, p. 47. (2) Le vice-roi au sieur de Praet. Ibid., p. G'2. ( 587 ) Laurago, le 4 février au matin, était venu déployer ses tentes près de Pavie, à deux milles du camp du roi de France. Mais déjà une agitation inquiétante se manifestait parmi les Impériaux : ils réclamaient, avec des murmures menaçants, leur solde arriérée. Le vice-roi aussi se plai- gnait et du manque d'argent et du retard qu'éprouvaient les lettres de change qui auraient du venir d'Espagne. Le 10 février, il avait besoin de cent mille écus au moins, et encore cette somme ne suflirait-elle pas pour payer tout ce qui était dû aux piétons (1). La situation du vice-roi devenait terrible. Il n'avait repos ni jour ni nuit, et, pour soutenir l'armée, personne ne venait à son aide, à l'ex- ception du marquis de Pescaire, lequel avait donné tout ce qu'il avait pu trouver. Déjà le vice-roi avait engagé tout ce qu'il possédait, de telle sorte qu'il vint un moment où il ne lui resta plus vingt ducats pour vivre (2). Cette situa- tion ne pouvait se prolonger. Les généraux impériaux devaient ou attaquer le roi de France dans son camp, ou faire un accommodement, car leurs troupes étaient sur le point de se débander. Us pri- rent le premier parti. Le 23 février, vers minuit, l'armée impériale se mit en marche, et les généraux firent rompre en trois endroits le mur du parc de Pavie, pour assaillir les Français. La bataille fut livrée le lendemain. Nous n'avons pas à raconter ici toutes les péripéties de cette bataille, qui ne dura pas même deux heures, et où (1) Le vice-roi à Marguerite d'Autriche, 5 février 15-25. Docum. hisl., t. 111 (Archives du royaume). (2) Guillaume de Hane, secrétaire du vice-roi, à l'audiencier et greffier de Tordre de la Toison d'or, du camp près Pavie, 18 lévrier 1525. Documents historiques, 1. 111 (Archives du royaume). ( 388 ) huit mille Français, dit-on, laissèrent la vie. Bornons- nous à rappeler impartialement le rôle de Lannoy dans ce furieux combat. Il commandait un des corps uniquement composés d'Allemands; Bourbon commandait l'autre; le marquis del Guasto avait sous ses ordres six mille hommes de diverses nations, Allemands, Espagnols et Italiens; les troupes espagnoles proprement dites obéissaient au mar- quis de Pescaire. « Les Français, dit Guicciardin, furent d'abord contraints de plier sous le feu de la mousqueterie espagnole; mais le Roi, combattant avec une extrême va- leur, soutint le choc jusqu'à l'arrivée des Suisses, dont l'effort, secondé par la cavalerie qui prit les Espagnols en flanc, les fit reculer à leur tour. Aussitôt le vice-roi vole au secours de Pescaire, avec l'infanterie allemande; les Suisses, oubliant leur ancien courage, sont mis sans peine en déroute.... Cependant François ior, au centre de la ba- taille, environné d'une foule de gendarmes, s'efforçait de soutenir ses troupes; malgré la chute de son cheval, qui fut tué sous lui, et deux blessures qu'il reçut à la main et au visage, il se défendit encore longtemps (1).... » Enfin, des clameurs à la fois joyeuses et terribles retentirent dans le camp des Impériaux : Victoria! Victoria! Espagne! Es- pagne! Le Roi est pris! C'est le Roi! Oui, François Ier allait être contraint de se rendre. Blessé, presque étouffé sous le poids de son cheval, cerné par les mousquetaires espagnols qui ne le reconnaissaient pas, il allait succomber si le vice-roi de Naples n'était survenu avec quelques Français. Ceux-ci dirent au roi : « Sire, nous vous con- naissons bien; rendez-vous afin de ne vous faire tuer; (1) Histoire d'Italie, liv. XV, chap. V. ( 589 ) vous voyez bien que vous n'avez point de suite, que vos gens s'enfuient et que votre armée est défaite. » Alors le roi leva la bande de son heaume, n'ayant pour ainsi dire plus de souffle ni d'haleine, lira son gantelet et le remit au vice-roi. Lannoy lui baisa la main et le reçut prison- nier au nom de l'Empereur. On lui ôta son casque et on lui donna un bonnet de velours (1). Trompettes, clairons, tambourins, fifres annonçaient la victoire, tandis que le roi de France était promené dans tout le camp, puis con- duit à la tente du vice-roi, autour de laquelle se pressaient officiers et soldats (2). On rapporte que François Ier fut ensuite transféré, avec le plus grand respect, au monastère de San Paolo. Lors- qu'il se mit à table pour souper, le vice-roi de Naples lui offrit à laver et tint le bassin; le marquis del Guasto lui versa l'eau, et la serviette avec l'essuie-mains lui furent présentés par le connétable de Bourbon. Le monarque (1) Relation contemporaine de Sébastien Moreau, de Villefrauche, ré- férendaire général du duché de Milan, dans les documents publiés par M. Champollion-Figeac (Captivité de François Ier , p. 80). — Une autre relation contemporaine, la lettre de l'ambassadeur du pape à Venise (Let- terede Principi, t. Ier, loi. loi v"), fournit d'autres détails. M. de Sismondi (Histoire des Français , t. XVI , p. 237) , les retrace en ces termes : a .. .. l'n gentilhomme du duc de Bourbon, les uns disent La Molhe , d'autres Pom- péran, arriva et reconnut le roi : il courut au vice-roi Lannoy , qui le sui- vait de près et l'amena assez à temps pour sauver cet important prison- nier.... On le tira de dessous le cheval qui l'accablait; on lui dit que le vice-roi était près de lui ; alors , pour la première fois , il parla , il confessa qu'il était le roi, et il se rendit. On le désarma aussitôt, et on lui trouva deux petites blessures, au visage et à la main.... » (2) François Ier dit lui-même dans ses poésies (Captivité , p. 12i) : Parmi le camp en tous lieux fuz mené, Pour me montrer ça et là pourmené... C 390 ) prisonnier voulut avoir à sa table Lannoy et le marquis del Guasto. Pescaire, étant arrivé pendant le repas, reçut aussi très-bon accueil (J). Le lendemain le château-fort de Pizzighitone reçut le roi de France, sous la garde de don Fernando de Alarcon, vieux capitaine espagnol, en qui Lannoy avait toute confiance. Ce fut de Pizzighitone que François Ier écrivit à Louise de Savoie, sa mère, pour lui annoncer qu'il était prisonnier. Il ajoutait : « Pour vous faire savoir comment se porte » le reste de mon infortune, de toutes choses ne m'est de- » meure que l'honneur et la vie qui est sauve (2). » Comme il se trouvait dans une grande pénurie, le vice-roi de Naples lui prêta une somme d'argent, qui ne fut rem- boursée que l'année suivante. IV. Le 25 février, au matin, Lannoy rédigea la dépêche qui devait faire connaître à Charles-Quint la grande victoire remportée par ses troupes. « Nous donnâmes hier la ba- taille, disait-il, et plut à Dieu nous donner la victoire, laquelle fut suivie de sorte que avez le roy de France pri- sonnier, et luy en mes mains. » Un messager de haut rang, le commandeur don Rodrigue de Penalosa, qui avait vu la bataille, était chargé de donner à l'Empereur tous les détails que celui-ci pourrait désirer. Mais Lannoy voulut attester lui-même les services rendus par les autres géné- (1) Relation du commandeur Otlavio Ballada,qui se trouvait à Pavie durant le siège , citée par Rey, dans son Histoire de la captivité de Fran- çois Ier (Paris, 1837, in-8°, p. -23). {■>) Cbampollioii-Figeac, Captivité, etc., p. 129. ( 591 ) raux. « M. de Bourbon s'est bien acquitté (telles étaient ses expressions) et a fait bien bon devoir. Le marquis de Pescaire vous a bien servi ; il a mis sa personne là où bon chevalier la pouvait mettre pour parvenir à la victoire; il est blessé en trois endroits. Le marquis del Guasto s'est fort bien acquitté. Antoine de Leyva vous a servi, comme vous l'avez vu ., en défendant Pavie quatre mois contre le roi de France, ce qui a été cause de votre victoire. » Lan- noy pressait son maître de profiter immédiatement de ce grand succès, et il le conjurait de faire connaître sans re- tard ses intentions. Il croyait, lui, que l'Empereur ne trou- verait jamais une meilleure occasion pour prendre ses couronnes d'Italie; car il n'était dépendant d'aucun des princes de cette contrée, et ceux-ci ne pouvaient plus s'appuyer sur le roi de France, puisqu'il était prisonnier; d'un autre côté, il ne devait redouter aucune attaque contre l'Espagne depuis que Catherine d'Autriche, sa sœur, avait épousé le roi de Portugal (Jean III) et que le fils du roi de Navarre avait été fait également prisonnier sur le champ de bataille de Pavie. Il l'engageait donc à venir en Italie, et il allait en conséquence préparer une flotte pour l'y amener. Il ajoutait, avec une familiarité à la fois gracieuse et loyale : « Sire, je crois qu'il vous sou- vient que M. de Beersel disait que Dieu envoie aux hommes en leur vie une bonne août, et que, si on la laisse passer sans la cueillir, il y a danger qu'on ne la retrouve plus. » Enfin , il avait sorn de rappeler à Charles-Quint que c'était le jour de Saint-Malhias, — jour de votre nativité, di- sait-il,— que Dieu lui avait donné la victoire (1). (1) Le vice-roi à Charles-Quint (Du camp là où le roi de France ëlait logé devant Pavie, le 25 février 1525). Lanz, t. 1, p. 150. ( 392 ) Le soir,Lannoy écrivit une seconde dépèche. Il infor- mait l'Empereur que le roi de France lui avait parlé de sa prison, en manifestant l'espoir qu'il avait en la vertu du vainqueur : « Sire, poursuivait Lannoy, vous êtes bien tenu à Dieu de vous avoir donné votre ennemi entre vos mains; je mettrai peine d'en faire si bonne garde que je vous en rendrai bon compte. » Il signalait de nouveau les grands services rendus par ses collègues et demandait instamment que l'Empereur leur témoignât sa gratitude. Pour le marquis de Pescaire notamment, il sollicitait la Toison d'or et le comté de Carpi (1). D'autres lettres furent adressées presque en même temps par Lannoy à Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas, et par George de Freundsberg à l'archiduc Ferdinand (2). Dans la Flandre, le pays natal de Charles-Quint, les premières nouvelles de la grande victoire de Pavie avaient d'abord rencontré beaucoup d'incrédules. [1 fallut que, par une lettre du 15 mars, adressée aux président et conseil- lers du conseil de Flandre, Marguerite d'Autriche dissipât tous les doutes. Elle leur annonçait que cette nuit même était arrivé l'écuyer Grospain, avec des lettres du vice-roi et du connétable, en conformité desquelles il avait, comme témoin oculaire, certifié la prise du roi de France par la main du vice-roi et ajouté qu'il avait lui-même aidé à désar- mer François Ier (o). (1) Le vice-roi à Charles-Quint. De Pavie, 23 février lo'2o. Lanz, t. I, p. 152. (2) Elles se trouvent dans la collection des Documents historiques , vol. 1er (Archives du royaume). (-5) Marguerite d'Autriche s'exprimait en ces termes (de Malines, lô mars l.*r2i. v. s.) : *■ ... Ayant entendu qu'aulcuns ont mis double en la bataille ( 393 ) Quant à l'archiduc Ferdinand, il s'empressa de témoi- gner toute sa joie à l'Empereur, son frère, et de lui donner des conseils qui dénotaient un profond ressentiment contre la France. « Monseigneur, lui écrivit-il, vu que ledit roi de France est en vos mains avec les plus grands de son royaume, je ne sais ce que voudrez faire; mais si j'étais sage assez pour vous bien savoir conseiller, il me semble qu'il ne faudrait perdre une telle opportunité, mais pour- suivre votre bonne fortune et faire de sorte que ledit roi de France, ni ses successeurs, aient la puissance à vous et aux vôtres ci-après porter dommage. » L'archiduc annon- çait ensuite qu'il avait envoyé vers le vice-roi et M. de Bourbon, pour savoir ce qu'ils avaient résolu de faire, afin de se régler en conséquence. S'ils prenaient la résolution d'entrer en France, et qu'il fût aidé par eux ou par le roi d'Angleterre, il avait l'intention, après en avoir fini avec le duc de Wurtemberg, de faire quelque entreprise par le comté de Bourgogne (1). Charles-Quint avait reçu avec le plus grand calme les nouvelles de la victoire de Pavie. On ne vil en lui , selon les expressions de l'ambassadeur vénitien (Gaspard Conta- rini), ni en paroles ni en aucun mouvement, le moindre signe d'arrogance. 11 entra dans son oratoire et ) passa plus d'une heure. d'Italie , el la prinse du roy de France et en la deffaite des siens, dont vous escript, pour autant que n'en eussions lettre de Monsieur le duc de Bour- bon, ne le vice-roy ; nous vous advisons que ceste nuicl ost arrivé Pescuyer Grospain, avec lettres desdits sieurs, en conformité desquelles il nous a certifie avoir esté en ladicte bataille et la prinse du roy de France par la main du vice-roy, et que luy-mesme a aydé à désarmer le roy en ladicte prinse.... » Papiers d'État du cardinal de Granvclle, t. Ier, p. 262. (1) L'archiduc Ferdinand à l'empereur, d'Iuspruck, 14 mars 1525. Lanz, 1. 1", p. 154. ( 394) Bientôt il charge Adrien de Croy, seigneur du Rœilx:, devenu son second chambellan, de se rendre en Italie près du vice-roi, après avoir visité la régente de France. Il charge en même temps un secrétaire d'adresser à Lannoy toutes les informations dont celui-ci peut avoir besoin. Mais il ne se borne point à ces communications purement officielles; il veut écrire de sa main à Maingoval (ainsi l'ap- pelle-t-il toujours), pour lui témoigner son contentement, lui promettre qu'il ne sera point ingrat et le prier de bien garder le roi de France. Croyant la guerre finie, il ajou- tait : « Je vois que je ne saurais maintenant où m'em- ployer si ce n'est contre les infidèles. J'en ai toujours eu la volonté, et, à cette heure, ne l'ai moindre. Aidez à bien dresser les affaires, afin que, avant que je devienne beau- coup plus vieux, je fasse chose par où Dieu veut être servi et que je ne sois à blâme (1). » (1) Il importe de citer textuellement cette lettre autographe. Bien qu'elle ne soit point datée, elle doit être du 2o mars. Charles-Quint s'ex- primait en ces termes (Papiers d'État du cardinal de Granvelle, t. I" , p. 265) : « Mingoval,je ne faietz jamais double de choses que me dictes; mais puisqu'avés si bien accompli voslre parole, vostre crédit en sera plus grand. Et m'escrivez bien par voz lettres que n'espargnerés la vie pour me faire quelque bon service, et vous l'avés assez accomply , dont je loue Dieu de ma part, et à vous-mesme suis tenu et vous en mereye et sçay bon grez ; et si sçaurois parolle souffisanle à ce , elle ne seroit en rien espargnée. Mais je vous promect que beaucoup moins ne seront les biens que j'entens vous faire, comme cognoistrez par œuvres. Mes affaires sont à celte heure telles que par le sieur de Rœulx et par les lettres escrites de la main du secré- taire verre/, et scaurés; en cette n'en feroy autre mention. Ce qu'avés le plus à diligenter est d'assembler argent, car à tous il vient à point; je fera y le semblable du côté de deçà. Je vous prie tost dépescher ledict sieur de Reulx avec voslre advis de ce que vous semble, j'auray à faire. Car je dé- sire tost me résouldre à quel chemin j'auray de tenir, et l'exécuter sans y ( 595) Adrien de Croy devait réclamer de la régente de France l'élargissement de Philibert de Châlons, prince d'Orange, qui, capturé en mer par André Doria, était détenu depuis l'année précédente dans la tour de Bourges. Après avoir échoué dans cette mission, Croy, pour se conformer aux ordres de l'Empereur, se rendit près du vice-roi. II était chargé de présenter à François lpr les compliments de Charles-Quint et de remettre au vice-roi le projet de traité que celui-ci devait proposer au royal prisonnier. Il s'agissait, entre autres, de restituer le duché de Bourgogne à l'Empereur et de donner au connétable de Bourbon le comté de Provence. François l,r se récria contre ces demandes, mais sans les discuter, remettant ce soin à la régente, sa mère. En renvoyant le sieur du Rœiilx en Espagne, Lannoy écrivit que, si après avoir reçu la réponse définitive du roi de France et de sa mère, l'Empereur ne pouvait obtenir satisfaction par un accommodement, et qu'il fallût avoir de nouveau recours à la guerre, il était d'avis de bien s'assurer du roi d'Angleterre : « Sire, comme il vous a plu m'écrire tant de votre main que du secrétaire, ajoutait-il, je mettrai peine si bien garder la personne du roi de perdre temps. Ainsy, puisque m'avez piitis le roy de France, lequel vous prie me bien garder, et au demeurant comme je suis seur que bien le scaurés faire, je vois que ne me sçaurois où employer si ce n'est contre les infidelles; j'en ay toujours eu volonté, et à ceste heure ne Pay moindre. Aydés à bien dresser les affaires, afin qu'avant que je devienne beaucoup plus vieux , je face chose par où Dieu peust eslre servy et que je ne sois à blasmer. .le me dict vieil pour ce qu'en ce cas le temps passé me semble long et Pad venir loi ng. Et à tant faietz lin, en vous asseurant que toujours me trouvères un bon maislre. » Charles. » ( 396 ) France que j'ai l'espoir de vous en rendre bon compte (1). » Cependant François Ier, ayant fait appeler Lannoy, eut avec lui un long entretien. Il lui répéta que sa mère répon- drait aux demandes faites par l'Empereur; que, quanta lui, il désirait le contenter pour aboutir à la paix. Appréciant la grande importance de cet entretien, Lannoy chargea don Hugues de Moncade , qui venait d'être échangé contre le maréchal de Montmorency, de se rendre près de l'Empereur pour lui faire connaître le bon vouloir du roi de France (2). Le vice-roi montrait d'ailleurs la plus grande courtoisie dans tous ses rapports avec le royal prisonnier. Comme Louise de Savoie, après avoir appris la défaite de l'armée française, s'était empressée de lui recommander son fils, le vice-roi lui avait répondu qu'il espérait bien la conten- ter. « Je suis sur, disait-il, que la volonté de l'Empereur est qu'il soit traité comme serait sa propre personne (5). » Le principal souci de Lannoy était de justifier la con- fiance de son maître en gardant bien le roi de France. Selon les instructions de l'Empereur, il devait le conduire au Château-Neuf de Naples ou bien, avec l'assentiment du duc de Milan, l'enfermer dans le château de cette ville. Mais cet assentiment, le duc le donnerait à regret, parce qu'il semblerait a toute l'Italie qu'on voulait lui enlever la forteresse de Milan. Or, Lannoy estimant qu'il n'était pas besoin d'exciter des soupçons en Italie, se proposait de mettre la personne du roi dans des lieux où il pourrait en rendre bon compte à l'empereur (4). (1) Lannoy à l'Empereur, de Milan, 20 avril 1525. Lanz, 1, p. 160. (2) Lannoy à l'Empereur, de Pizzighitone,3 mai 1525. Lanz, I,p. 161. (3) Champollion-Figeac, Documents sur la captivité, etc., p. 161. (ri) Lannoy à l'audiencier du Blioul,de Milan, 26 avril 1525. Documents historiques, t III (Archives du royaume). ( 397 ) Le vice-roi redoutait à la t'ois les Italiens qui, s'ils se soulevaient, enlèveraient les prisonniers de Pavie, et les soldats impériaux, lesquels pouvaient aussi, dans un mo- ment d'exaspération, s'emparer de François Ier, comme gage des huit cent mille écus qui leur étaient dus pour soldes arriérées. De l'avis du connétable de Bourbon et de tous les membres du conseil , il fut résolu de faire sortir le roi de France de la Lombardie, de le conduire à Gènes et de l'embarquer pour Naples, sous la garde du vice-roi. Les trois chefs de l'armée victorieuse accompagnèrent le royal captif à Gènes où, le 28 mai, selon une convention faite avec le maréchal de Montmorency, il s'embarqua avec Lanuoy sur des galères françaises montées par des gens de l'Empereur. Des ordres furent donnés ostensi- blement pour faire voile vers Naples. Mais, dus le second jour, Lanuoy commanda de se diriger vers la côte d'Es- pagne. On présume, avec raison, ce nous semble, que cette manœuvre avait été secrètement concertée entre le vice-roi et son prisonnier avant leur embarquement. François Ier avait, dit-on, manifesté l'ardent désir d'avoir une entrevue avec l'Empereur, et Lannoy avait accédé à ce désir parce qu'il se défiait de l'ambition de Pescairc et de la docilité de Bourbon , et que d'ailleurs il avait la convic- tion de mieux et plus efficacement servir Charles-Quint en venant lui remettre le roi de France. Arrivé, le 10 juin, dans le port de Villafranca, Lannoy mande à Charles-Quint qu'il lui amène le roi de France et qu'il ne doute pas que cette résolution lui sera agréable. « il ne tiendra qu'à Votre Majesté, ajoute-t-il, de promp- tement achever vos affaires. » Manuel Malvezin, porteur de cette lettre, était en outre muni d'instructions dans lesquelles Lannoy faisait connaître à l'Empereur que le roi 2,nc SÉRIE, tome xxiv. 27 ( 398 ) de France était très-désireux d'entrer en accommodement, et que c'était là le motif pour lequel il le conduisait en Espagne. Il indiquait ensuite les précautions qu'il avait prises et son projet de se rendre avec François Ier à Tar- ragone, où il attendrait les ordres de son maître (1). Mais déjà le connétable de Bourbon et le marquis de Pescaire venaient d'apprendre qu'ils avaient été dupes de la haute prévoyance du vice-roi, prévoyance qui, à leurs yeux , n'était qu'hypocrisie et dissimulation. Leur exaspé- ration fut extrême. Dès le 12 juin, le connétable exhala ses plaintes dans une lettre, qu'il adressa de Milan à Charles- Quint. Il lui disait qu'il avait trouvé bien étrange que le vice-roi ne l'eût averti de sa détermination. « Le vice-roi, ajoutait-il, m'a fait grande honte de sorte que, en ce pays, on tient beaucoup de propos qui ne sont pas à mon hon- neur. » 11 exprimait ensuite la crainte que ce soudain éloi- gnement du roi de France n'indisposai le pape, les Véni- tiens et les autres puissances de l'Italie et qu'il ne mit en danger l'alliance de l'Empereur avec l'Angleterre. Il cher- chait aussi à éveiller la défiance de Charles-Quint, en met- tant en suspicion l'habileté, la loyauté et même le courage du vice-roi. « Je vous promets, disait-il, que le vice-roi, qui vous mène le roi de France, n'est cause de quoi il est entre vos mains (2). » Plus amères encore, plus violentes furent les plaintes .de l'altier Pescaire, et plus injurieuses les imputations (1) Lanz, l. I , p. ICI. — W. Bradfoi'd , Correspondence ofl'te emperor Charles V and his ambassadors, etc., etc., p. 120. (2) Bradford, p. 115. — Lannoy, allant au devant dos soupçons du roi d'Angleterre, lui avait écrit de Gènes, le 8 juin. Captivité de François /c,'1 p. 120. ( 399 ) qu'il dirigeait contre Lannoy. « Si les opérations de la guerre n'avaient été éclairées que par le vice-roi, disait-il, non seulement Sa Majesté n'aurait pas le roi de France en son pouvoir, mais l'armée, abandonnant la défense de la Lomhardie, aurait fait une honteuse retraite au royaume de Naples, après la perte de la ville de Milan. Le vice-roi se pare de l'éclat d'une victoire à laquelle ii n'a contribué en aucune façon, comme personne ne l'ignore dans l'ar- mée; ayant perdu le cœur et la tête au fort du combat, il avait crié plusieurs fois : Nous sommes perclus ! Et s'il osait démentir ces justes reproches, lui, marquis de Pes- caire, s'offrait à l'en faire convenir les armes à la main (J) » Le 17 juin, Lannoy arriva avec le roi de France dans le port de Palamos. Il dépêcha un nouveau messager à l'Em- pereur pour l'avertir et demander des instructions. « S'il plaît à Votre Majesté, lui écrivait-il, vous me manderez à toute diligence ce qu'il vous plaît que je fasse, et où il vous plaît que mène le roi, ou s'il vous plaît que j'aille par la poste vers vous, pour vous avertir des raisons pourquoi je le vous amène, et qui vous plairont, comme je crois, si vous avez vouloir à la paix ; et si vous désirez faire la guerre, vous en ferez votre bon plaisir.... Sire, le plus grand désir que j'ai en ce monde est de me trouver vers Votre Ma- jesté pour les choses de votre service (2). » Charles-Quint, qui résidait alors à Tolède, avait reçu les dépèches écrites de Villafranca. Le 20 juin, il répondit au vice-roi, lui mar- quant sa satisfaction pour la résolution qu'il avait prise. Il (1) Guiceiardin, Histoire d'Italie, liv. XVI, cliap. III. (2) Lanz,I,p. 165. ( 400 ) exprimait ensuite le désir que le roi de France reçût un bon traitement pourvu qu'il fût mis en sûreté, dans l'en- droit que le vice-roi jugerait le meilleur, «à l'exception toutefois des ports de mer. Quant à la venue du vice-roi, Charles-Quint disait que c'était la chose qu'il avait tou- jours le plus désirée, et que, en ce moment surtout, il souhaitait plus vivement encore; le vice -roi devait être persuadé qu'il serait plus que le bien-venu, qu'il ferait non-seulement plaisir, mais qu'il rendrait service. L'Empe- reur l'attendait avec impatience (1). Lannoy conduisit le roi de France à Benisano , village à cinq lieues de Valence , l'y laissa sous la garde du fidèle Alarcon, et prit ensuite la poste pour se rendre à Tolède. Charles-Quint, tout en manifestant son entière satisfac- tion à Lannoy, s'efforça de calmer l'irritation du conné- table et du marquis de Pescaire. Jl appela Bourbon en Espagne pour qu'il participât, en ce qui le concernait, aux négociations delà paix, et il rendit à Pescaire le brevet de capitaine général de l'infanterie espagnole (2). (1) Dradford, p. 123, 129.— « Pour fin, dit Brantôme, ce vice-roy estoit un très -habile homme : il le monstra bien là, el pour son maistre , et pour son particulier, tant du profit que de l'honneur, considérant qu'il n'estoit pas petit : que de proposer pour un très-beau spectacle au peuple d'Espagne, el leur mener en triomphe et mémoire perpétuelle d'une incom- parable victoire, le plus grand Roy de toute l'Europe, pris en une bataille, signalement par la vertu de celte grandissime nation. Quelles superbes paroles à la louange d'Espagne! et de fait ce vice-roy y fut le très-bien venu, tant de son maistre que d'aucuns dos grands. » Capitaines eslrari- gers , t. 1er, p. 187. (2) On lit encore dans les Mémoires de Brantôme (\erc partie, p. 184) : « L'empereur leur répondit à tous que ce que Charles de Lannoy avait fait, c'estoit pour le proffit du gênerai, et pour son service particulier, et non pour aucune envie; ny pour desrober l'honneur aux uns el aux autres, et ( 401 ) Nous n'avons pas à raconter les incidents qui mar- quèrent la captivité de François Ier en Espagne. Ce mé- morable épisode de l'histoire du seizième siècle a déjà été mis en pleine lumière (1). Bornons-nous à rappeler que Charles de Lannoy fut un des principaux négociateurs de la paix de Madrid; que ce fut entre ses mains que Fran- çois Ier jura, comme roi et comme gentilhomme, d'ob- server fidèlement ce traité ; qu'il fut ensuite chargé de mettre le roi de France en liberté sur le Bidassoa; enfin qu'il se rendit à Cognac pour rappeler, mais en vain, à François Ier, le serment solennel qu'il avait prêté à Madrid. De son côté, Charles Quint accomplit religieusement la promesse qu'il avait faite à Lannoy après la bataille de Pavie. Il le nomma d'abord grand maître en remplacement de monseigneur de Bresse, désigné pour gouverner le duché de Bourgogne dont la restitution avait été si solen- nellement promise par François Ier. En outre, il le fit prince de Sulmone; lui conféra, en 1526, le comté d'Asti avec d'autres terres au royaume de Naples, et lui donna également le comté de la Roche en Ardennes. Le 16 mai 1526, Lannoy écrit de Cognac à l'Empereur pour qu'il l'autorise à retourner à •Vaples. Il le met aussi en garde contre l'inimitié que lui porte le chancelier Mer- qu'il sçavoit bien à qui il étoit justement deu, comme à eux qui estoient la principale cause du gain de la bataille; et qu'il ne faudroit de les en tous libéralement recompenser, et en escrivit des lettres au dit marquis fort douces et amiables qui luy promettoient beaucoup... » (1) La captivité de François Ier et le traité de Madrid, par M. Gachard, dans les Bulletins de l'Académie royale de Belgique , Zme série, t. IX. — Rappelons aussi les remarquables articles publiés par M. Mignet dans la Revue des deux mondes sous le titre de : Rivalité de François / " cl de Charles-Quint. ( 102 ) curino de Gattinara; il se plaint que le haut personnage ne veut dépêcher les provisions du bien dont l'Empereur l'avait gratifié. Mais Charles-Quint n'avait pas attendu ces doléances. En effet, le 25 mai, Lannoy lui mandait qu'il avait reçu, par don Hugues de Moncade, la décision sou- veraine qui l'autorisait à reprendre la vice-royauté de Na- ples. « Sire, poursuivait-il, j'ai également reçu par don Hugues la bonne lettre qu'il vous a plu m'écrire de votre main. Je vous remercie très-humblement de l'honneur et bonne sûreté qu'il vous plaît me donner, ce qui ne m'est chose nouvelle, car il vous a plu m'en toujours tant faire que nul ne me peut nuire ni me mettre en votre maie grâce. J'ai, Sire, mis toute ma vie peine de vous loyale- ment servir, et ferai le temps qu'il plaira à Dieu me laisser en ce monde (1). » Charles de Lannoy survécut, mais pas longtemps, à ses deux grands rivaux, Bourbon et Pescaire. Celui-ci dis- parut le premier : le 50 novembre 1525, il mourut à Milan , d'aucune maladie, disaient les Espagnols, mais au milieu de la fleur de son âge (il n'avait guère plus de trente-six ans), comme déjà vieux et comme accablé sous le poids de ses victoires. Le 6 mai 1527, Bourbon, alors âgé de trente-huit ans, succombait devant Rome, frappé d'un coup mortel, en montant le premier à la brèche. Lannoy vint de Naples pour prendre le commandement de l'armée ; mais il essaya en vain de contenter les bandes qui s'étaient emparées de Rome ; il fut en quelque sorte expulsé du camp par les lansquenets, qui de nouveau réclamaient avec fureur leur solde arriérée. En retournant à Naples, dé- (1) Lanz,I, p. 210. ( 403. ) courage, Lannoy ressentit les premières atteintes de la peste, qui naguère avait éclaté à Rome. II s'arrêta à Averse, où la vice-reine vint le rejoindre; mais cette tendre solli- citude ne put triompher de la maladie. Le puissant vice- roi de Naples, le confident et le favori de Charles-Quint, mourut le 25 septembre 1527, âgé de quarante-trois ans. Discours prononcé par M. De Decker, au nom de l'Aca- démie royale des sciences , des lettres et, des beaux-arts de Belgique, aux funérailles de M. le baron Jules de Saint-Génois , le 15 septembre 1867. Messieurs, J'ai accepté avec empressement la mission de repré- senter, dans cette triste cérémonie, l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Tou- tefois, c'est moins pour remplir un devoir imposé par les usages académiques, que pour revendiquer un droit acquis par trente années d'une fidèle et inaltérable amitié, que j'ose réclamer l'honneur de condenser, dans un solennel et suprême adieu , les sentiments dont nos cœurs sont op- pressés à la vue de cette tombe si prématurément ouverte. Encore étourdi par la soudaineté du coup qui vient de frapper une famille heureuse et honorable entre toutes, au deuil de laquelle s'associent nos populations émues, je ne prétends pas énumérer, en ce moment, tous les litres de l'éminent défunt à notre admiration et à nos regrets. Je ne veux, aujourd'hui, que soulager la conscience publique, en ( i04 ) donnant une issue à nos douleurs, un langage à nos larmes. Résumons à grands traits cette existence si inopinément brisée. La Belgique venait de conquérir son indépendance et de consolider sa conquête par l'adoption de cette admi- rable Constitution, au respect de laquelle se rattachent pour tout Belge digne de ce nom, toutes nos garanties de paix, de force et de sécurité. Ce réveil de notre nationnalité provoqua un magnifique mouvement littéraire et artistique, dont l'importance n'est peut-être plus assez appréciée de nos jours. On vit se lever alors toute une phalange de jeunes écrivains, pleins de foi dans les destinées d'une patrie si grande dans le passé par ses luttes héroïques contre la domination étrangère, et pour laquelle ils rêvaient un si splendide avenir par l'u- nion de tous ses enfants et par la pratique sincère de ses fécondes institutions. M. le baron Jules de Saint-Génois s'associa à ce généreux élan en faveur de l'émancipation intellectuelle de la Belgique; il mit au service de cette noble cause, avec les influences d'un des plus beaux noms du pays,les juvéniles ardeurs d'une intelligence passionnée pour les études solides. Unissant une précoce érudition aux inspirations d'un esprit essentiellement littéraire, il débuta, à l'exemple d'un de ses aïeux, par des recherches historiques. Il publia ensuite une série de romans historiques qui, sous des fic- tions pleines d'intérêt et de charmes, avaient encore pour but de retracer nos anciennes mœurs, de conserver nos traditions, de restaurer nos gloires nationales. Bien lot l'Académie, heureuse d'accueillir une candida- ture indiquée par les sympathies d'une opinion publique éclairée, l'admit dans son sein. ( 40o ) Nous consacrerons une notice spéciale à l'appréciation des travaux qui illustrèrent la carrière littéraire de M. le baron de Sàint-Genois et qui furent couronnés, dans ces derniers temps, par la direction qu'il imprima à la publi- cation d'une Biographie nationale, œuvre de science et de patriotisme à peine commencée, dont il sera malheureuse- ment impossible de détacher désormais le souvenir du décès prématuré, objet de la touchante manifestation de ce jour. Une fois le mérite de M. le baron Jules de Saint-Génois proclamé et sanctionné par le premier corps savant du pays, son concours fut sollicité pour toutes les entreprises sérieuses de notre littérature contemporaine. Membre de la plupart des sociétés littéraires et des commissions artis- tiques, directeur ou collaborateur des principales revues, il se multipliait, donnant à tous l'exemple de l'activité, prodiguant partout les bienfaits de sa fécondité toujours désintéressée. En rapport avec toutes les illustrations du monde sa- vant, lié d'affection avec les principaux littérateurs belges se servant de la langue française ou de la langue flamande, (car il avait une prédilection instinctive pour cet élément flamand, dont le développement importe tant à la conser- vation de notre caractère national et de notre indépen- dance politique), il suflisait à toutes les exigences de rela- tions et de correspondances qui eussent effrayé tout autre que lui. C'est surtout à ses fonctions de conservateur de la bi- bliothèque de l'Université qu'il se dévoua tout entier. Dans cette position, si conforme à ses goûts, et où, selon sa de- vise littéraire : Cum libris liber, il coulait des jours pleins de calme et de sérénité, il s'estimait heureux de mettre au ( 406 ) service de tous, les ressources de ses counaissances variées et les conseils de son expérience. Il aimait surtout à en- courager et à guider les jeunes écrivains et savait leur communiquer sa noble passion pour le travail et l'étude. Mais, tout en l'admirant, on ne peut s'empêcher de re- gretter qu'un homme doué de tant d'initiative et de persé- vérance, ait gaspillé ainsi des trésors de savoir et d'érudi- tion, sans qu'il ait songé, dans l'intérêt de la nation plus encore que dans le sien, à élever un monument historique ou littéraire digne d'elle et de lui. Du moins, demeurera- t-il au milieu de notre génération si absorbée par mille préoccupations et si pressée de jouir, comme une des der- nières personnifications de cet esprit scientifique dont l'affaiblissement alarme à bon droit les pouvoirs publics. A côté, au-dessus des qualités de l'esprit réunies en la personne de M. le baron de Saint-Génois, que de qualités du cœur! quelle aménité de caractère! quel inépuisable fonds de bienveillance! quelle sûreté dans ses relations et quelle fidélité dans ses amitiés! quel charme dans ses conversations et dans ses causeries épistolaires, toujours animées par une douce et spirituelle gaîté! Par une exception rare, il n'avait pas les défauts de ses qualités. — Savant, il détestait le pédantisme; il dissimu- lait sa science sous une extrême simplicité de formes et de langage, — Homme d'esprit, il ne blessait jamais personne par les traits de la causticité, qui est l'abus de l'esprit. — D'une naissance aristocratique, il s'inclinait, par la pente naturelle de son àme, vers les humbles et les petits : tou- jours au premier rang par la spontanéité de son dévoue- ment; au dernier, parla modestie de ses prétentions. En contact avec des hommes de toutes les opinions et de tous les partis, il savait conserver leur estime et con- ( 407 ) quérir même leurs sympathies, sans jamais faire le moindre sacrifice de ses convictions politiques essentiellement mo- dérées du reste , ni sans jamais rougir de ses croyances religieuses, pratiquées sans faiblesse comme sans ostenta- tion. Il ne connut jamais ni la haine ni l'envie, ces éternels ennemis du repos public et de la paix domestique. Aussi, nul n'entendait-il mieux que lui cet art si difficile d'être heureux, sans effort et sans bruit; sachant accepter les petites misères de la vie, sachant aussi en savourer les petits bonheurs. Mais le côté le plus remarquable peut-être de ce carac- tère si excellent, c'était cette inaltérable égalité d'humeur, si bien appréciée de tous ceux qui ont eu le privilège de vivre dans son intimité. Au milieu des travaux de sa car- rière littéraire et des occupations de sa vie extérieure, dans le monde où il exerçait à son insu la propagande des plus douces vertus sociales, dans ses fonctions administratives qu'il ennoblissait d'un rellet de sa considération person- nelle, dans sa famille dont il était l'honneur et l'appui, il était toujours le même : bon, affectueux , dévoué, aimant en tout la mesure, — ce qui fait le sage, — pratiquant toujours le devoir, — ce qui fait l'homme de bien. Aussi, quelle auréole de popularité vraie brille autour de son front! Que de bénédictions assurent l'immortalité à sa mémoire! Hélas! pourquoi faut-il qu'une telle àmc soit arrachée à nos âmes? Pourquoi est-elle éteinte pour nous, celle intelligence d'élite d'où, hier encore, jaillissaient tant de pensées éle- vées et utiles, où rayonnait ce feu sacré qui a consumé avant le temps son enveloppe mortelle? ( 408 ) Pourquoi ne bat-il plus ce cœur d'élite , d'où semble sortir comme un dernier effluve de tendresse pour sa fa- mille et d'affection pour ses amis? Mais que ces regrets ne prennent point l'apparence même d'un murmure contre la Providence. C'est surtout en pré- sence de ces coups mystérieux qui bouleversent toutes les combinaisons delà prévoyance humaine, qu'on apprend à respecter la Providence comme souveraine arbitre de nos destinées, et qu'on est heureux de la bénir comme seule consolatrice dans les irrémédiables malheurs d'ici-bas. Que notre ami repose donc en paix, au sein d'un Dieu miséricordieux et juste; qu'il jouisse éternellement de la récompense réservée aux martyrs du devoir! Et nous, retrempant dans les souvenirs et les exemples qu'il nous laisse, notre dévouement aux intérêts sacrés de la famille et de la patrie, efforçons-nous de mériter, au jour de la suprême épreuve, ces larmes que nous aimons à répandre sur sa tombe! Sur la sixième Session du Congrès statistique des diffé- rents peuples, tenu à Florence, du 27 septembre au 5 octobre 4867 ; communication de M. Ad. Quetelet, secré- taire perluel de l'Académie royale de Belgique. Depuis près d'un demi-siècle, les hommes instruits des différentes nations se réunissent, à des époques déterminées et pendant un certain nombre de jours, pour traiter, dans des réunions qu'on est convenu de nommer congrès , des différentes parties des sciences, des lettres ou des beaux- arts; mais ces congrès sont généralement bien différents ( 409 ) entre eux, par leur organisation et surtout par les sujets qu'on se propose d'y étudier. Nous ne nous arrêterons pas à les juger, nous ferons remarquer seulement qu'il en existe deux qui méritent peut-être une attention particulière par leur forme et par la nature des objets qu'on y traite. Ces deux congrès ont été fondés par les gouvernements; ils se sont réunis à peu d'intervalle, dans une même ville, quoique leurs missions n'eussent aucun rapport entre elles. En 1855, à la demande des Étals-Unis d'Amérique, représentés par M. Maury, lieutenant de marine, les dif- férentes nations maritimes envoyèrent des députés à Bruxelles, afin de s'entendre sur plusieurs points impor- tants de la navigation et sur les moyens à prendre pour rendre les résultats des observations facilement compa- rables entre elles, et pour en déduire des conclusions utiles. C'était la première fois que les différentes nations nauti- ques réunissaient leurs officiers de marine pour arriver à des lois générales. Les conclusions furent résumées par M. Maury, dans un volume in-i° (1) qui obtint un grand succès, puisqu'il en parut successivement dix éditions diffé- rentes, ainsi que plusieurs traductions. La même année et à deux mois de distance, s'ouvrit également à Bruxelles, sous les auspices du gouvernement belge et par les soins de la commission centrale de statis- tique du royaume, une réunion de savants des différents pays, chargés de mettre de l'unité entre les travaux statis- tiques des Étals civilisés, et d'adopter des nomenclatures uniformes, de simplifier les modes de calculer et de cher- cher à réduire aux mêmes unités les poids et les mesures de ces divers États. (1) Sailings direction*. ( 410 ) Non -seulement cette unité si désirable fut poursuivie avec la plus grande activité, mais tous les États s'empres- sèrent de publier, dès cette époque, des recueils conçus d'après les mêmes vues, et rédigés à peu près dans les mêmes termes. On entrevit même la possibilité de rendre sensible au calculateur, par un seul recueil, l'ensemble des résultats, sans lui occasionner des pertes de temps im- menses pour la réduction des calculs. De premiers essais furent tentés et seront continués désormais par les pays les plus actifs. Tout fait espérer que nous posséderons bientôt une situation annuelle delà statistique de chaque royaume dont le parallèle donnera les conclusions les plus fécondes. Ces congrès semi-officiels, qui se développent cl grandis- sent avec le temps, ont eu successivement lieu à Bruxelles, à Paris, à Vienne, à Londres, à Berlin et tout récemment à Florence; on peuj dire déjà qu'ils ont l'ait naître, entre les envoyés des nations, la plus complète unité, et qu'ils produiront les fruits les plus heureux. Les réunions formées par les délégués de ces nations ont été reçues de la manière la plus hospitalière par les différents gouvernements, qui ont parfaitement senti les avantages qu'ils pouvaient en attendre. Lors du congrès de Londres, on se rappellera même que le prince Albert vou- lut bien en être le président, et son illustre gendre, le prince royal de Prusse, fut son successeur à Berlin. L'absence du prince royal d'Italie l'empêcha de siéger comme président au Congrès de Florence, mais S. M. le roi voulut bien témoigner aux statisticiens qu'il compre- nait les services qu'ils pouvaient rendre et qu'il se ferait un plaisir de seconder leurs travaux. Sa bienveillance leur fut d'un puissant secours. ( 4M ) Grâce, d'une aulre paît, à l'appui de M. de Biasiis, mi- nistre de l'agriculture, de l'industrie et du commerce, ainsi qu'à l'active et intelligente intervention de M. le Dr Pierre Maeslri, l'âme de ce congrès, la réunion put prendre un caractère d'utilité qui ne s'était jamais manifesté aussi vi- vement ailleurs. La plus parfaite entente n'a cessé de régner entre les députés des nations, qui comprenaient également la noble mission qu'ils avaient à remplir pour seconder les vues de leurs gouvernements respectifs. Déjà de grands travaux ont été le résultat des premiers congrès; à la réunion de Londres, la Belgique a proposé une innovation : celle de réunir, avec le concours des na- tions, un travail où seraient groupées les statistiques des populations des différents peuples. Ce travail fut présenté comme un essai, et les auteurs n'ont pas craint de proposer de refaire ce premier ouvrage, en s'appuyanl sur des docu- ments plus comparables et plus nombreux, recueillis de- puis. M. Farr, directeur de la statistique pour l'Angleterre, M. Le Goyt, pour la France, et M. le Dr Maeslri pour l'Italie, voulurent bien prendre aussi l'engagement de traiter, cha- cun, une des branches fondamentales de la statistique générale : nul doute que ces exemples ne soient suivis par la plupart des membres chargés de la statistique des diffé- rents pays. En coordonnant ces travaux, nous parvien- drons enfin à posséder cette statistique générale, objet de tous nos vœux , et qui pourra se rédiger avec autant de soin que d'ordre sous les yeux les plus exercés. D'une autre part, la réunion de Florence n'a pas craint d'élargir le cercle de ses travaux; elle a décidé, pour la pre- mière fois, qu'il y aurait une section spéciale, où l'on pour- rait traiter les grandes questions de statistique dans le langage qui leur convient le mieux, c'est-à-dire en usant ( 412 ) du calcul des probabilités, étude déjà si bien préparée par les travaux de Laplace, Fourier, Poisson , etc. Cette innovation, demandée à l'unanimité par la pre- mière section, fut accueillie sans peine par toute l'assem- blée; elle donnera un caractère nouveau aux travaux du congrès, qui étaient trop restreints et ne pouvaient prendre leur développement nécessaire. Il n'existe peut-être pas de ville qui ait plus de titres que Florence à introduire ce changement utile. En effet, elle peut être considérée comme formant le trait d'union qui joint la civilisation éteinte des anciens à la civilisa- tion renaissante qui a formé nos sociétés modernes. C'était à elle, mieux qu'à aucune autre ville, qu'il appartenait de montrer un art que ne connaissaient pas les anciens: l'art précieux de joindre ensemble les travaux simultanés, et de faire coopérer vingt à trente nations à une œuvre fruc- tueuse, qui sera l'ouvrage de toutes, et où elles trouveront, toutes, les mêmes avantages scientifiques et administratifs. ( 413 ) CLASSE DES BEVUX- ARTS. Séance du 10 octobre 1867. M. Bal.vt, directeur. M. Alvin, faisant fonctions de secrétaire. Sont présents: MM. De Keyzer, F. Fé(is, Cnic Geefs, Van ïlasselt, Jos. Geefs, De Braekeleer, Éd. Félis, De Buss- cher, le chev. de Burbure, Franck, De Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, membres; Daussoigne-Méh ul, associé. CORRESPONDANCE. M. Ernest Van Cleemputte, attaché à la bibliothèque royale, se fait connaître comme l'auteur du mémoire sur Quentin Metsys, auquel il a été décerné une médaille d'ar- gent. La classe rappelle qu'une mention honorable a été accordée au second mémoire, traitant le même sujet, et portant pour devise : Excelsior... Plus haut, toujours plus liant, et elle invite une dernière fois l'auteur à se faire con- naître. Le billet cacheté, joint à son mémoire, a été provi- soirement conservé en vue de cette éventualité. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 28 ( m ) — Deux concurrents qui ont pris part, l'un au concours annuel de la classe, l'autre au concours ouvert pour la composition d'une cantate flamande, sollicitent la restitu- tion de leur ouvrage; la classe décide qu'il y a simplement lieu de leur rappeler que, d'après un usage invariablement suivi, les manuscrits des concurrents doivent rester dépo- sés aux archives. — Un mémoire sur la question relative à Quentin Met- sys est arrivé au secrétariat après la fermeture du concours fixée au 1er juin dernier. Le timbre de la poste, appliqué à l'enveloppe du manuscrit, annonce qu'il n'a été expédié de Berlin que le 5 octobre. Ce travail restera déposé aux archives; il porte pour devise : La croix est le fondement de VétoHe. PROGRAMME DE CONCOURS POUR 1868. La classe examine et discute successivement les diverses questions à mettre au concours de cette année; le pro- gramme est arrêté comme suit : PREMIÈRE QUESTION. Exposer l'origine et l'organisation des maîtrises des enlises dans les Pays-Bas et dans le pays de Liège. Dire quelle fut la part de ces maîtrises dans les progrès de Fart musical. Déterminer quelles furent les causes de leur pros- périté et de leur décadence. ( 41S ) DEUXIEME QUESTION. Apprécier Quentin Metsys comme peintre, et déterminer l'influence qu'il a exercée. TROISIÈME QUESTION. Faire l'histoire de la gravure des médailles, en Belgique, depuis le seizième siècle jusqu'en 1794. Cette histoire doit embrasser les territoires qui forment la Belgique actuelle, et comprendre, à la fois, la biogra- phie des artistes et une appréciation de leurs travaux. QUATRIÈME QUESTION. Rechercher V époque à laquelle V architecture a subi, dans les Pays-Bas, l'influence italienne. Indiquer les person- nages auxquels on doit attribuer celle influence et citer les œuvres des artistes. Le prix pour la première et la deuxième question sera de huit cents francs; il sera de mille francs pour la troi- sième et la quatrième. Les auteurs des mémoires insérés dans les recueils de l'Académie ont droit à recevoir cent exemplaires particu- liers de leur travail. Ils ont, en outre, la faculté de faire ti- rer des exemplaires en plus en payant à l'imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille. Les mémoires destinés au concours doivent être écrits lisiblement, rédigés en français, en latin ou en flamand, et adressés, francs de port, au secrétaire perpétuel avant le 1er juin 1868. ( 416 ) L'Académie demande la plus grande exactitude dans les citations, et exige que les auteurs indiquent les éditions et les pages des livres qu'ils citeront. On n'admeltra que des planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage; ils n'y inscriront qu'une devise, qu'ils reproduiront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse : Faute de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. Les ouvrages remis après le terme prescrit, ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. L'Académie croit devoir rappeler aux concurrents que les mémoires qui ont été soumis ta son jugement restent déposés dans ses archives comme étant devenus sa pro- priété; toutefois, les auteurs peuvent en faire prendre des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au secré- taire perpétuel. La classe inscrit, dès à présent, dans son programme de concours pour 1869, les questions suivantes; elle réserve un prix de huit cents francs à la première et un de mille francs à la seconde. PREMIÈRE QUESTION. Apprécier Rubens comme architecte. Les villes d'Anvers et de Bruxelles comptent diverses constructions dont on attribue les plans à Rubens. La tra- dition admise à cet égard est-elle authentique ou ne faut-il attribuer le style architectonique, qui domine dans ces con- ( 417 ) structtons, quà l'influence exercée par les conseils, par les élèves et par les ouvrages du grand maître flamand? On demande un examen de ces deux hypothèses. DEUXIÈME QUESTION. Faire l'histoire des ateliers de gravure qui, du commen- cement du seizième siècle à la fin du dix-huitième siècle, ont existé dans la ville d'Anvers. Citer les noms et indi- quer la nationalité des artistes, peintres, dessinateurs, graveurs, qui ont travaillé pour ces ateliers. Apprécier leurs ouvrages au point de vue spécial de l'art du graveur. Rechercher quels étaient les principaux débouchés ainsi que la valeur approximative des exportations des produits de cette industrie. Les formalités à observer par les concurrents sont les mêmes que celles prescrites pour le concours de J 868. COMMUNICATIONS ET LECTURES. La classe se livre à une discussion approfondie des ré- formes proposées par M. Daussoigne-Méhul , réformes ex- posées dans une notice lue à la séance précédente et re- lative à l'organisation actuelle des grands concours de composition musicale (1); d'accord avec l'auteur de cette proposition, elle ajourne jusqu'à une prochaine réunion l'examen de la communication qu'elle fera, à ce sujet, a M. le Ministre de l'intérieur. (1 ) Voir le compte rendu de la classe des beaux-arts , séance du 22 sep- tembre 18G7, Moniteur belge, n°269. ( 418 ) Note sur un rapport adressé par M. Huberti à M. le Mi- nistre de l'intérieur, concernant ses études musicales en Allemagne; par M. F. Fétis, membre de l'Académie. Bien que la classe des beaux-arts de l'Académie ait dé- cidé à plusieurs reprises qu'il ne serait pas fait de rap- port sur ceux qui sont envoyés par les lauréats des grands concours, M. le secrétaire perpétuel ayant cru devoir en- voyer à mon avis le rapport adressé par M. Huberti à M. le Ministre de l'intérieur, le 8 juillet dernier, j'ai lu avec attention ce document, où le jeune compositeur rend compte de ses études et de ses impressions pendant un sé- jour de six mois dans la capitale de la Prusse, et je crois devoir en dire mon opinion à la classe, parce que j'y ai vu avec intérêt que M. Huberti a pris au sérieux les obligations qui lui sont imposées par le règlement de concours, en ce qui concerne les excursions des lauréats à l'étranger. Ce n'est pas un rapport que je présente dans ces quelques li- gnes, c'est une simple note. Par une louable exception aux habitudes d'indépendance et de paresse, contractées depuis plusieurs années par les lauréats de concours de composition musicale, M. Huberti se soumet aux règles : il étudie, il travaille et rend compte de ce qu'il voit, entend, ainsi que de ce qu'il fait. La biblio- thèque royale de Berlin lui offrait des trésors d'œuvres de maîtres anciens des écoles allemandes et italiennes qu'on n'entend plus et qui deviennent rares : il en a pris connais- sance et les analyse à son point de vue. Profitant aussi des occasions que lui donnaient les belles institutions du Dom- ( 419 ) Chor et l'Académie de chant, d'entendre les grandes œuvres classiques admirablement exécutées, il les a saisies avec empressement. L'excellente organisation du théâtre royal de l'Opéra lui a permis aussi de faire des études comparatives du style dramatique de beaucoup de compositeurs, le répertoire de ce théâtre étant si varié qu'on y entend chaque année plus de cent vingt opéras, de toutes les époques, exécutés avec un grand soin par des acteurs doués de bonnes voix, de sentiment dramatique; de plus, d'excellents chœurs et un très-bon orchestre. M. Huberti expose dans son rapport les impressions qui lui sont restées de toutes ces choses. Bien que, par le sé- rieux de son caractère et l'honnêteté de ses sentiments, il soit porté à l'électisme et se montre impartial dans ses ap- préciations, il n'échappe pas aux influences de son temps. Il rend hommage aux beautés de l'idéal, mais son goût personnel le porte vers ce qu'il appelle, suivant le vocabu- laire de l'époque actuelle, Vart humain, c'est-à-dire l'émo- tion nerveuse de notre ère révolutionnaire et le réalisme. Il entre, de bonne foi, dans les théories de Wagner sur les inconvenances des opéras où l'on chante plusieurs en- semble, au lieu de se parler et de se répondre; où des chœurs disent : Courons, sans changer de place et autres choses de ce genre. Il admire l'abondance des idées de Mo- zart et la suavité de ses mélodies, mais il l'accuse de man- quer de vérité dramatique, sauf dans don Juan, et lui re- proche l'emploi du môme style dans ses autres ouvrages? dont les sujets et les situations diffèrent essentiellement. Si M. Huberti eût mieux compris les partitions de la Flûte en- chantée, des Noces de Figaro et de {'Enlèvement du sérail , qui n'ont d'autre rapport entre eux que celui delà perfee- ( 420 ) tion, il se fût épargné cette méprise. Chose plus extraor- dinaire encore, il adresse des reproches du même genre à Gluck, le modèle par excellence de la vérité dans l'expres- sion des sentiments dramatiques! Les modèles selon le cœur de M. Huberti sont Weber et Meyerbeer, parce qu'ils sont émouvants et ont la couleur locale. A l'égard de Richard Wagner, son opinion n'est pas arrêtée : il a besoin, dit-il, de l'étudier pour savoir s'il est dans la bonne ou la mauvaise voie. Quelques opinions singulières se font aussi remarquer dans les appréciations de M. Huberti, en ce qui concerne la musique religieuse; je ne suis pas plus étonné de les lui voir dans cette partie de l'art que dans la musique de théâtre : ce sont les tendances des jeunes artistes de notre époque. Laissons agir le temps, qui modifiera les penchants et, avec les penchants, les opinions. Avec la bonne foi et le désir sincère de s'instruire que porte dans ses études M. Huberti , on peut être assuré que ce qu'il y a de hasardé dans ses jugements sera rectifié plus tard. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Royaume de Belgique. — Documents statistiques publics par le Département de l'intérieur, avec le concours de la com- mission centrale de statistique. Tome XI. Bruxelles, 1 8G7 ; in-4°. Commission royale des anciennes lois et ordonnances de la Belgique. — Coutumes des pays, duché de Luxembourg et ( m ) comté de Chin y, par M.-N.-J. Leclercq. Tome Ier. Bruxelles, 1867; în-4°. Ordonnances et règlements de police de la ville de Mons. 1804; in-8°. Université de Bruxelles. — Programme des cours de l'année académique 1867-18G8. Bruxelles; in-folio. La caisse d'épargne dans les écoles communales de Garni. Bruxelles, 1867; in-8°. Arendt (Léon). — Les petits États dans la situation présente de l'Europe. Bruxelles, 1867; in-8°. Robin (P.). — Quelques mots sur la théorie des volcans et des tremblements de terre. Bruxelles, 1807; in-12. Beethoven. — Fidelio (Leonore) , opéra. Traduction fran- çaise rythmée par MM. Van Hasselt et J.-B. Rongé. Bruxelles; p. in-4n. Jacobs-Monet. — La Léopoldine, poëmc, suivi d'une épitre aux Anversois et d'une ode sur la paix de l'Europe. Bruxelles, 18G7; in-8°. Van Canwenberghe [Clt.-J.). — Des grossesses extra-uté- rines (Mémoire couronné au concours universitaire de 1805- 4 8G6). Bruxelles, 1807; in-8°. Van Bruyssel (E.). — Histoire du commerce et de la ma- rine en Belgique. Tome III. Bruxelles, 1865; in-8°. Devillers (Léopold). — Notice sur un cartulaire de l'abbaye de Saint-Ghislain. Mons, 1802; in-8°. — Description analytique et chronologique du cartulaire de l'abbaye d'Épinlieu. Mons, 1866; in -8°. — Description analytique de cartulaires et de chartriers du Hainaut. Tomes I à 111. Mons, 180o-1807; in-8°. De Bruyn (Hyacinthe). — Origine de l'église de Notre- Dame auSablon, à Bruxelles. Gand, 1807; in-8°. Bormans (Stanislas). — Chronique de Mathias de Lewis. Liège, 1805; in-8°. Lacroix (A.). — Episode du règne de Jean de Bavière. Mons, 184I;in-8°. ( 422 ) Scheler. — Glossaire roman-latin du quinzième siècle, an- noté. Bruxelles, 1865; in-8°. Société entomologique de Belgique. — Comptes rendus des assemblées mensuelles du 6 juillet, du 5 août et du 7 septem- bre 18G7. Bruxelles; 5 feuilles in-8°. Académie d'archéologie de Belgique, à Anvers. — An- nales, tome XXIII, 2e série; tome III, 4re livr. Anvers, 1867 ; in-8°. Société des bibliophiles de Belgique, à Bruxelles. — Le Bi- bliophile belge, 2e année, n° 5. Bruxelles, 1867; in-8°. Société libre d'Émulation de Liège. — Documents et maté- riaux pour servir à son histoire recueillis et publiés par Ulysse Capitaine. Liège, 1860-1867; in-42. Société d'Emulation pour l'étude de l'histoire et des anti- quités de la Flandre, à Bruges. — Annales, 5e série, tome IL, n° I. Bruges, 1867; in-8°. Bévue de la numismatique belge. — 4e série, tome V, 4e li- vraison. Bruxelles, 4867; in-8°. Inscriptions funéraires et monumentales de la province de la Flandre orientale, 54e, 55e et 56e livraisons. Gand, 4867; 5e cah. in-4°. Société de l'histoire de Belgique. — 2e série, dix-septième siècle. — Bergues sur leSoom, assiégée le 18 de juillet 1622 et désassiégée le 5 d'octobre, ensuivant selon la description faite par les trois pasteurs de l'église d'icelle. Avec une introduc- tion et des notes, par Ch.-Al. Campan. Bruxelles, 4 867; in-8". Cercle archéologique de Mons. — Annales, tome V, 4864; tome VI, 4 866. Mons; 2 vol. in-i°. Messager des sciences historiques , année 1 867, 5e livraison. Gand, 4867; in-8°. Essai de tablettes liégeoises, par Alb. d'Otreppe de Bou- velte, 73e livr. Liège, 4 867; in-4 2. Journal historique et littéraire , lome*XXXIV, livr. 5P et f> . Bruxelles, 4867; 2 cah. in-8". ( 425 ) De vlaamsche School, nieuwe série, lsledeel, 1867; bl. 15, JG, 17, 18, 19,20. Anvers, 4867; 6 feuilles in-4°. L'Illustration horticole, tome XIV, 6e, 7e et 8e livr. Gand, 1867; 5 cah. in -8°. La Belgique horticole , revue d'horticulture belge et étran- gère, rédigée par Edouard Morren. Juin, juillet, août et sep- tembre 4 867. Liège; 2 cah. in-8°. Académie royale de médecine de Belgique. — Bulletin, an- née 1867, 5e série, tome Ier, nos 2 à 7. Bruxelles; 6 cah. in-8°. Société de médecine d'Anvers. — Annales, 28' année, livr. de janvier à octobre. Anvers, 1867; 3 cah. in-8°. Société de pharmacie d'Anvers. — Journal, 23° année, juil- let à septembre 1867. Anvers , 1867; 3 cah. in- 8°. Société royale des sciences médicales et naturelles de Bruxelles. — Journal de médecine, de chirurgie et de phar- macologie, 25e année, 45e volume, juillet, août et septembre 1867. Bruxelles; 3 cah. in-8°. Le chimiste, 5e année, nos 4 à 6. Bruxelles, 1867; 3 feuilles in-8°. Le Scalpel, 20e année, nos 1 à 13. Liège, 1867; 13 feuilles in-4°. Société de pharmacie de Bruxelles. — Bulletin, 11e année, nos 7 à 9; juillet à septembre. Bruxelles, 1867; 3 cah. in-8°. Annales de l'électricité médicale, 8e année, 4e à 6e fasci- cules. Bruxelles, 1867; 3 cah.in-8°. Annales de médecine vétérinaire , 16e année, 7e à 9e cah. Bruxelles, 1867; 3 cah. in-8°. La presse médicale belge , 19e année, nos 28 à 39. Bruxelles, 1867; 13 feuilles in-4°. Annales d' ocu lis tique , 30e année, tome LVIII, lre et 2( livr. Bruxelles, 1867; in-8°. Tribune vétérinaire , 2e année, 7e à 9e fascicules. Bruxelles, 1867; 3 cah. in-8°. ( 424 ) Historisch genootschap gevestigd te Utrecht. - Kronyk, XXIIlen Jaarg., 1866, Vde série, 2de deel. Utrecht, 1867; in-8°. — Werken, nieuwe série, n° 7. Utrecht, 1867; in-8°. Musée Teyler , à Harlem. — Archives, vol. 1 , fascicule 2P. Harlem, 1867; gr. in-8°. Musée Teyler, à Harlem. — Catalogue systématique de la collection paléontologique, par T.-C. Winckler. 6e livraison. Harlem, 1867; in-8°. Kort overzigt van het oud provinciaal Ârchiefvan Gelder- land. Utrecht, 1865; in-8°. Nyhoff (Is.-An.). — Bijdragcn voor Vaderlandsche geschie- denis en oudheidkunde. Nieuwe reeks, 5de deel, 2dc stuk, 1 862 ; 4de stuk , 1 864 ; 4de deel , 1 ste et 2de stukken ; in-8°. Vreede (G.-W.). — Inleiding tôt eene geschiedenis der Ne- derlandsche diplomatie. Tweededeel, eerste stuk (1799-1805); hvcede deel, tweede stuk (1803-1810). Utrecht, 1864-1865; 2 vol. in-8°. Gedenkivaardigheden uit de geschiedenis van Gelderland. Zesde deel, eerste stuk. Utrecht, 1859; in-4°. Koninklijke natuurkundige Vereeniging in Nederlandsch Indië, te Batavia. — Natuurkundige tijdschrift voor Neder- landsch Indië. Deel XXIX, 6dc série; deel IV, aflev. 2-4. Ba- tavia, 1866; in-8°. Vanderstraeten-Pont/wz. — Les neuf preux, gravure sur bois du commencement du quinzième siècle. Fragments de l'hôtel de ville de Metz. 1864; in-8n. Dalij (César). — Motifs historiques d'architectureet de sculp- ture d'ornement. Livraison 41-42. Paris, 1866; in-folio. Chatel (Victor). — Maladie de la vigne, n° 1 I. Caen, 1867; in-8°. Tailliar. — Notice sur l'origine et la formation des villages au nord de la France. Douai , 1862; in-8". — Fêtes religieuses à Douai, au dix-septième siècle. Douai, 1865; in-8°. — Chro- niques de la ville de Douai, en Flandre, sous les ducs de Bour- ( 425 ) gogne et sous les rois d'Espagne, de 1369 à 1607. Douai; in-8°. — Recherches pour servir à l'histoire de l'abbaye de Saint- Vaast d'Arras, jusqu'à la fin du douzième siècle. Douai, 4860; in-8". Klipffel (H.). — Le colloque de Poissy. Étude sur la crise religieuse et politique de 1561. Paris, 1867; in-12. Documents inédits de l'histoire de France. — Lettres, in- structions diplomatiques et papiers d'État du cardinal de Riche- lieu. Tome IV. Paris, 1861; in -4°. Académie des sciences de l'Institut de France. — Comptes rendus hebdomadaires des séances, par MM. les secrétaires per- pétuels, tome LXV, nos 1 à 13 et tables du tome LXI1I. Paris , 1867; I4cah. in-4°. Société géologique de France. — Bulletin , 2'* série, t.XXî\p, feuilles 25-56. Paris, 1864 à 1865; in-8". Matériaux pour servir à l'histoire positive et philosophique de l'homme, par Gabriel de Mortillet. Seconde année, nos 7 et 8. Paris, 1867; in-8°. Institut historique de France. — L'Investigateur, 34e an- née, 392° et 593e livr. Paris, 1867; in-8". Muséum d'histoire naturelle de Paris. — Nouvelles ar- chives. Tomes I , II et 111, lep et 2e fascicules. Paris, 186'j- 1867; 10 cah. in-8°. Société d'agriculture de Valenciennes. — Revue agricole, 1 9e année, tome XXIe, n08 7 et 8. Valenciennes, 1867; 2 cah. in-8". Société météorologique de France. — Annuaire, tome XVe, 1867; 2e partie, Bulletin des séances, feuilles 1-10, 15-26. Paris, 4867; 2 cah. in-8°. Revue de l'instruction publique , de la littérature et des sciences en France et dans les pays étrangers, 27e année, nos 14 à 26. Paris, 18G7; 13 doubles feuilles in-4°. Presse scientifique et industrielle des Deux-Mondes , pu- bliée par J-A. Barrai, 1867; tome II, nos 27 à 59. Paris; 4 3 broch. in- 8°. ( 426 ) Revue des cours scientifiques de la France et de l'étranger. 4e année, 1er semestre (décembre 1866 à juin 18G7) et 2e se- mestre, nos 28 à 48 (juin à octobre 1867). Paris, 1867; in-4°. Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger, 4e année, lcrsemestre (décembre 1866 à juin 1867); 2e semestre, nos 27 à 48 (juin 1867 à octobre 1867). Paris, 1867; in-4°. Journal d'agriculture pratique , fondé en 1857, par Alexan- dre Bixio, 1867. Tome II, 51e année, nos 58 à 42. Paris; 5 cab. gr. in -8°. Journal de F agriculture, fondé et dirigé par J.-A. Barrai, 1867. Tome III, nos 24 à 51. Paris; 8 cab. in-8°. Bulletin hebdomadaire du journal de l'agriculture , année 1867, nos 27 à 59. Paris; 15 feuilles in-8°. Société d'histoire naturelle de Colmar. — Bulletin, 6e et 7e années, 1865 et 1866. Colmar, 1867; in-8°. Société des antiquailles de Picardie, à Amiens. — Mémoires, 5e série, tome Ier. Amiens, 1867; in-8°. Société des antiquaires de la Morine, dSaint-Omer. — Bul- letin historique, 14e année, 57e et 58e livr.; 15e année, 59e et 60'' livr.; 16e année, 61e et 62e livr. Saint-Omer, 1866-1867; 5 cah. in-8°. Rapport présenté à la Société impériale d'agriculture de Lyon, au nom de la commission des soies, sur ses travaux en 1866. Lyon, 1867; in-8°. Société des Antiquaires de Picardie, à Amiens. — Bulletin, année 1867, nos 1 et 2. Amiens, 1867; in-8°. Académie impériale des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. — Mémoires, 2e série, tomes 12e et 15e, années 180i eM865. Dijon, 1865-1866; 2 vol. in-8°. Société d archéologie et d'histoire de la Moselle. — Bulletin. Impartie, 1858; in-8°. Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. — Mémoires, tome XIX, lre partie. Genève, 1867; in-4°. Ilislorisclier Verdit fur Steiermarl; zu Gratz. — Milthei- ( 427 ) lungen, XVtes Heft; — Bcitriige, 4ter Jahrgang. Gratz , 4867; 2 cah. in-8°. Oberhessische Gesellschaft fur Natur-und Heilkunde zu Giessen. — VII'% IX,e und XIIte Bcrichtcn. Giessen; 5 vol. in-8°. Jastus Perthes' geographischer Anstalt zu Gotha. — Mit- theilungen ùber wichtige neue Erforschungen auf dem Gc- sammtgcbiete der Géographie, 1867. Gotha; 1 eah. in-4°. Kônigliche-bayerische Akudemie der Wissenschaften zu Mûnchen. — Matheitiàtisch-physikalische Classe. Abhandlun- gen, XKr Band, lslP Abth.; 1 cah. in-4°. — Historische Classe: Abhandlungen,IXlcrBand, 3lc Abth ; 1 cah. in-4°. — Sitzungs- berichte, 1867, 1, Heft 4; II, Hefl 1 ; 2 cah. in-8°. — Uebcr einige altère Darstellungen der deutschen Kaiser zeit, Vortrag. Munich, 1867; in-4°. — Geschâfts-Ordnung; in-8°. Kônigliche-ôkonomische Gesellschaft zu Kônigsberg. — Schriftcn, VlstCT Jahrg., 1865, 1ste und 2,e Abth., VII"' Jahrg., 1866, 1s,c und 2le Abth. Kônigsberg, 1865-1866; 4 cah. in-8°. Kaiserliche Leopoldino-Carolinische deutschen Akademie der Naturforscher zu Dresden. — Verhandlungen, XXVSUI Band. Dresde, 1867; in-4°. Scltlesische Gesellschaft fur vaterlandische Cultur zu Bres- lau. — Vierundvierzigster Jahres-Berichl, 1866. Breslau, 1867; in-8°. Kaiser liche-kônrgliche geologische Reichsanstalt zu Wien. — Jahrbuch, XVIIter Band, n° 2. — Verhandlungen, 1867, n" 6. Vienne, 1867; 2 cah. in-8°. Zeitschrift fur die Geschiclite des Oberrheins. Tome XIII , livr. 2-4; tomes XV-XIX, in-8". Historischer Verein fur Niedersachsen. — 20 uwl 22e Xuch- richlen. 1857-1859; 2 vol. in-8'\ Historischer Verein von Unterfranken und Aschaffenburg. — Tome XVII, livr. 1-5; tome XVIII; tome XIX, livr. I.In-8". Historischer Verein fur Niedersachsen. — Zeitschrift, Jahrg. 1857-1859; in-8°. ( 428 ) Philomathie in JVeisse. — Bericht, XIVter und XVlPr Jahrg.; — Denkschrift zur Feicr ihres XXVtes jâhrigen Bestehens; — Geschichte der Stadt Neissc. ltepTheil, IIIter Band. Ncisse, 1805-1806; 4 cah. in-8°. Programm der Thomasschule in Leipzig wodurcb zu der offentlichen Schulprûfung ara 42 Aprii 1807 ehrerbietigst einladet Dr. Fr.-Aug. Eckstçin, Hector. Leipzig, 18G7; in-4°. Naturw. Verein fur Sachsen tend Thùringen in Halle. — Zeitsehrift fur die Gesammtcn Natur-Wissenschaften. Jàhr- gang 1867, XXIX1" Band. Berlin, 1867; in-8°. Kônigliche-preussische Akademie der Wissenschaften zu Berlin; Mai und Juni 1867. Berlin; 2 cah. in-8°. K.-K. Universilàt zu Wien. — Oeffentliche Vorlesungen im Winter-Semester 1868. Vienne, 1867; in-i°. Bischoff [Th.-L.-W.). — Ucber die Brauehbarkeit der in verschiedenen europâiscben Staatcn verôffentïichen Rcsultaîe des Recrutirungs-Gescbaftes. Munich, 1867; in-8°. Petlenkofer und Voit. — Untersuehungen ùber der StofT- verbrauch des normalen Menscben. Munich, 1867; in-8°. Pollender (Aloys). — Ueber das Entslehen und die Bildung der kreisrunden Oeffnungen in der ausseren Haut des Blù- tenstaubes. Bonn, 1867 ; în-4°. Z ester mann (A.-C.-A.). — Die Unabhangigkeit der deuts- ehen xylographischen Biblia Pauperum von der lateinischen xylographischen Biblia Pauperum. Leipzig, 1866; in-i°. Baur(Dr L). — Hessische Urkunden. Vol. II et III. In-8°. Wagner. — Die Wùstungen im Grosherzogthum Hcssen. — Provinz Rheiiïhessen. 1865; in-8". - Provinz Starkenburg. 1862; in-8°. Volger (Dr). — Der Ursprung und der âltcste Zustand der Stadt Liincburg. 1861; in-8°. Moue (/.). — Quellen Samnilung der badiseben Landesge- sebichte. Vol. III, 2e et 5e livr.,avcc une livr. de planches, 1862 et 1865; in-4°. Archiv der Mathematik und Physik; herausgegebcn von ( 429 ) J.-A. Grunert. XLVIIte Theil, lste und 2te Heftes. Greifswald , 1867; 2 broch. in-8°. Heidelberger Jahrbùcher der Literatar , LXter Jahrgang. 7te Heft. Heidelberg, 1867; in-8°. Beitrâge zur Statistik der inneren Verwaltung des Gros- herzogthums Baden. 42te Heft.. 1862; in-4°. Kongelige danske Videnskabernes Selskabs, lill Kjôbenhavn. — Oversigt, aaret 1865, Nr 4; aaret 1866, nos 2 à 6; aaret 1867, n08 4 ,2, 5. Copenhague, 1865-1867; 9 cah. in-8°. Académie impériale des sciences, à Saint-Pétersbourg. — Mémoires, tome X, n° 16 et dernier; tome XI, nos 1 à 8. Saint- Pétersbourg, 4867; 9 cah. in-4°. — Bulletin, tome XI, feuilles 20-57; tome XII, feuilles 1-6. Saint-Pétersbourg, 1867; 5 cah. in-4°. Nicolai-ffauplstermvarte zu Pulkowa. — Jahresberieht am 20 mai 1866 dem comité ahgestattet vom Director der Stern- warte. Saint-Pétersbourg, 1866; in-8°. Observatoire physique central de Russie. — Annales, année 4 865, n° 1; année 1864. — Correspondance météorologique pour l'année 4864. — Compte rendu annuel, année 1864. Saint-Pétersbourg, 4865-1866 ; 3 vol. et 4 cah. in-4°. Reale accademia délie Scienze di Torino. — Memorie, série seconda , tomo XXII. Turin , 4867; in-4°. — Atti, vol. 4 , disp. 5a-7a; vol. 2, disp. 4a-5a. Turin, 4866-4867; 8 cah. in-8°. Commission royale d'histoire de Sardaigne. — Historiae pa- triœ monumenta ; édita jussu régis Caroli Alberti Scriptores. Tomus IV. Turin, 1863; in-folio. R. Istituto tecnico di Palermo. — Giornale di Scienze natu- rali ed economiche, pubblicato per cura del consiglio di perfe- zionamento annesso al R. Istituto. Volume 2, fasc. II, III e IV. Palermo, 4866; in-4°. Reale accademia economico-agraria dei georgofili di Fi- renze. — Continuazione degli atti,nuova série, vol. XIII e 2me SÉRIE, TOME XXIV. 29 ( 430 ) vol. XIV, disp. 1\ — Parte istorica , 1866 e 1867, disp. la. Fiorencc, 4866-1867; 8 cali. in-8°. Societa reale di Napoli. — Accademio di Scicnzc morali e politiche. Atti, volume III0; — Rendiconto, anno VI10, quaderni di Luglio e agosto. Naples, 1867; 1 eah. in-4° et I cah. in-8°. Fenicia [Salvatore). — Libro decimotcrzo délia politiea. Bari, 1867; in -8°. De Leva (Giuseppe). — Storia documentai di Carlo V in correlazione ail' Italia. Tomes I et II, et les 96 premières pages du tome III. In-8°. Omboni [Giovanni). — Le duo récent i teorie sulle correnti atmosferiche. Milan, 1867; in-12. British association for the advancemenl of Science. — Re- port of the thirtv-sixlh meeting, held at Notlingham in august 1866. Londres, 1867; in-8°. Geological Society of London. — The quarterly journal , vol. XXIII, part 5. Londres, 1867; in-8°. Chemical Society of London. — Journal, série 2, vol. V, July, August, Scplember 1867. Londres; 3 eah. in-8°. The laboratory , a weeklv Record of Seientific Research., 1867, nos 22 and 26 Londres, 1867; 5 cah. in-8°. Natural history Society of Dublin. — Proceedings for the session 1864-65, Volume IV, part 5. Dublin, 1865; in-8°. Royal Society of Victoria, at Melbourne. — Transactions and proceedings, vol. III, part 1. Melbourne, 1867; in-8°. Commission géologique du Canada. — Rapport de progrès depuis son commencement jusqu'à 1865. Montréal, 1864; 1 vol. in-8° et allas. — Report of progress from 1865 to 1866. Ottawa , ! 866 ; in-8°. — Palaeozoic fossils, volume 1. Montréal, 1865; in-8°. — On the history of cozoon Canadense. Montréal. 1865; in-8°. The umerican Journal of science and arts, second séries, vol. XL1V, n° 150. New-Havcn, 1867; in-8°. Remarks upon the éducation of deaf mutes : In défonce of ( 431 ) ihe doctrines of the second annual report ofthe Massachusets board of states charities. Boston , 4 860; in-8°. Third annual report of the board of states charities of Mas- sachusets, to which are added tlie reports of the Seeretary, and the gênerai agent of the board. January 1807. Boston. 1807; in-8°. Catalogue of officiai Reports upon Geologicul Surveys of the United States and british provinces. Ncw-Haven, 1807: in-8% Essex inslitute at Salem. — Pro^eedings and communica- tions, vol. IV and vol. V, nos 1 and 2. Salem, 1806-1807; in-8u. Tillmann (S.-D.). — A New chemical nomenclature. Al- bany, 1800; in-8°. American Academy of arts and sciences at Boston. — Pro- ceedings, vol. VII, pp. 97-184. Boston, 1807; in-8°. Muséum of comparative zoology , at Harvard Collège, in Cambridge. — Annual report of the trustées, 1800. Boston. 1807; in-8". American philosophical Society , held at Philadelphiu. — Proceedings, vol. X , n° 70. Philadelphie, 1800; in-8°. Connecticut Academy of arts and sciences at Xeiv-Haven. — Transactions, vol. I, part 1. New-Havcn, 1860; in-8°. American philosophical Society, held at Philadelphiu. Pro- ceedings, vol. X , n° 70. Philadelphie, 1800; in-8°. Academy of nalurul Sciences of Philadeiphîa. — Procee- dings, 1805. Philadelphie; 5 cah. in-8°. Leidy (Joseph). — Cretaceous reptiles of the United States. Philadelphie, 1865; in-4°. National Academy of Sciences at Washington. — Mémoire, vol. I. Washington, 1800; in-4°. Pumpelly {Raphaël). — Gcological researches in China, Mon- golia,andJapan, during the years 1802 lo 1805. Washington. l806;in-4°. Annals ofthe astronomical Observatory of Harvard Collège. ( 432 ) — Vol. Il, part 2, 1854-55; vol. V. Cambridge, 1867; 2 vol. in-4°. Smithsonian institution al Washington. — Animal Report for the year 1865. Washington, 1866; in-8°. — Miscellaneous Collections, vol. VI, VII. Washington, 1867 ; 2 vol. in-8°. Report of the Secretary of War , with accompanying papers. Washington, 1866; in-8°. Ohio state agricultural Society of'Columbus. — Ohio Acker- bau-bericht, 1865, zweite Reihe. Columbus, 1866; in-8°. Albany institute. — Transactions, vol. V. Albany, 1N67: in~8°. Lycenm of natural history at New-York. — Annales, vo- lume VIII, nos 11-14. New-York, 1866-1867; 2 cah. in-8°. California Academy of natural Sciences, at San- Francisco. — Proceedings, vol. III, parts 2-3. 1864-1866. San-Francisco; 2 cah. in-8°. Boston Society of natural history. — Memoirs, vol. I, parts 1-2. Boston, 1867; 2 cah. in-4°. — Journal, vol. VII, n° 4. Boston, 1865; in-8°. — Proceedings, vol. IX, pp. 177-520; vol. X, pp. 289 à fin; vol. XI, pp. 1-96. Boston; in-8°. — Con- dition and doings as exhibited by the annuals reports of the may, 1866. Boston, 1866; in-8°. Museo publico de Buenos- A ires. — Anales, Entrega 2a e 5a. Buenos-Ayres, 1866; 2 cah. in-4°. BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 4867. — N° II. CLASSE DES SCIENCES. Séance du 9 novembre 1867. M. le vicomte du Bus, président de l'Académie. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, Wesmael, Stas, De Koninck, Van Beneden, de Selys-Longchamps , Nyst, Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Duprez, J.-B. Bras- seur, Poelman, G. Dewalque, Ern. Quetelet, Spring, Maus, Gloesener, Candèze, Eug. Coemans, Donny, membres; Th. Schwann, Th. Lacordaire, E. Catalan, associés; Ma- laise, Dupont, correspondants. 2me SÉRIE , TOME XXIV. 50 ( 454 ) CORRESPONDANCE Le secrétaire perpétuel fait connaître que, depuis la dernière réunion, la classe a fait une nouvelle perte par le décès d'un de ses associés les plus anciens , M. James South, de Londres, élu en 1827, et qui eut l'honneur de partager, avec sir John Herschel , le grand prix décerné par l'Institut de France pour un travail sur les étoiles dou- bles cl multiples. — Le secrétaire dépose sur le bureau le tome XXXllï des Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, qui vient d'être achevé. Ce volume renferme les travaux suivants : 1. Exposé historique de la théorie du tonus musculaire, par le docteur Isidore Cohnstein; 2. Description miuéralogique et stratigraphique de l'étage inférieur du terrain crétacé du Hainaut (système aachénien de Dumont), par MM. A. Rriart et F.-L. Cornet; 5. Sur la vision des poissons et des amphibies, par M. Félix Plateau. 4. Mémoire sur la transformation des séries et sur quelques intégrales définies, par M. E. Catalan; o. Recherches sur la capillarité, 1er et 2mc mémoires, par M. E. Bède; 6. Histoire du droit pénal dans l'ancien duché de Bra- bant, par M. Edmond Poullet; 6. Projet d'assassinat de Philippe le Bon par les An- glais (1424-1426), mémoire historique par M. A. Des- planque; ( 455 ) 7. Les colonies wallonnes en Silésie, particulièrement à Breslau, par M. Colmar Griinhagen. — Il donne lecture d'un grand nombre de lettres de remercîments adressées par des associés ou des sociétés savantes, pour l'envoi des dernières publications. Nous mentionnerons celles de MM. Airy, directeur de l'Observa- toire royal de Greenwich; Richard Owen, directeur du Musée britannique; J.-B. de Rossi, de Rome; l'Institution des ingénieurs civils d'Angleterre; l'Observatoire d'Oxford; la Société philosophique de Glasgow; la Société microsco- pique de Londres; la Société philosophique de Manchester; l'Université de Kœnigsberg; la Société vétéravienne de Hanau; la Société d'émulation de Rouen; la Société des sciences naturelles de Cherbourg; l'Académie impériale de Metz; l'institut Smilhsonian de Washington; le Musée pu- blic de Buenos-Ayres. — M. Ch. Fritsch l'ait parvenir les résultat» de ses ob- servations sur l'étal de la végétation à Vienne en 1867. Les observations sur l'étal de la végétation au 21 octobre der- nier et recueillies par MM. de Selys-Longchamps etGhaye, à Waremme; par M. Bernardin , à Melie, près de Gand; et par M. Ad. Quetelet, à Bruxelles, sont présentées égale- ment à la classe. — M. le Ministre de la guerre adresse un exemplaire de la ome livraison, composée dos feuilles 1, o et 21 , de la Carie topographique de la Belgique, publiée par le dépar- tement de la guerre. — Remercîments. — Le directeur de la Renie des cours scientifiques et littéraires , à Paris, demande l'échange de ce recueil avec les publications académiques; l'échange est accepté. ( 436 ) — La classe désigne les commissaires pour l'examen des ouvrages manuscrits suivants, qui viennent de lui être adressés : 1° Note sur le pouvoir dispersif de l'air, par M. Mon- tigny. (Commissaires : MM. Plateau etDuprez.) 2° Sur les caractères du genre Populus, par M. Alfred Wesmael. (Commissaires : MM. Coemans et Morren.) 5° Sur V erreur moyenne d'un ensemble d'observations, par M. Adan. (Commissaires : MM. Catalan et Liagre.) 4° Le genre Dactycotile, son organisation et quelques remarques sur la formation de l'œuf des trématodes, par M. Ed. Van Beneden. (Commissaires : MM. Schwann et Spring.) ELECTIONS. La classe se constitue en comité secret et, après avoir discuté les titres des divers candidats présentés pour la place vacante de membre et les deux places vacantes d'as- socié, arrête la liste de présentation pour une place de correspondant dans la section des sciences physiques et mathématiques et pour une place dans la section des sciences naturelles. ( 457 RAPPORTS. Les crustacées d'eau douce en Belgique, par M. Félix Pla- teau, docteur en sciences naturelles. Kapi»ot't «if 33. I (c»t MSeneilen. « Le mémoire que M. F. Plateau a communiqué à la dernière séance de la classe a pour titre : Recherches sui- tes crustacés d'eau douce de Belgique. « Je me suis occupé » depuis plusieurs années des petits crustacés d'eau douce » du pays, dit M. F. Plateau; j'ai pu faire ainsi quelques » observations nouvelles sur leur anatomie et leur pliysio- » iogie », ajoute-t-il, et dans ce premier mémoire il a réuni le résultat de ses recherches sur les genres Gammarus, Lynceus et Cypris. Parmi les espèces de Gammarus , M. Plateau s'est oc- cupé surtout du Gammarus Puteanus qui vil dans les lieux obscurs et qui est, pour mon ami Vander Hoeven, aux autres espèces du genre Gammarus, ce que le Prolée est au Monobranche, c'est-à-dire une espèce souterraine et étiolée au milieu de congénères lluviatiles. Dans la Zoologie médicale (1), nous avons admis trois espèces pour la France et je ne sais pourquoi M. Plateau prétend que mon collaborateur refuse la qualité d'espèce à ce crustacé naturellement étiolé. Sur les huit espèces de Lyncées découvertes par Millier, (1) Publiée eu collaboration avec M. Gênais. ( 458 ) M. Plateau en a capturé six en Belgique, et après avoir exposé le résultat de ses observations sur divers points de leur organisation et de leur reproduction , il répartit ces six espèces dans un tableau avec l'indication des princi- paux caractères qui les distinguent. M. F. Plateau a pu se procurer vingt-trois espèces de Cypris en Belgique, qu'il a dessinées et comparées à divers âges, et cette étude lui a permis de refaire leur synonymie. Ces petits crustacés disparaissent périodiquement, mais M. F. Plateau n'a pu s'assurer encore s'ils s'enfoncent dans le sable ou s'ils se maintiennent par le secours des œufs : en tout cas il ne croit pas qu'il y ait chez eux un phénomène de parthénogenèse. Le mémoire de M. Plateau est accompagné d'une planche bien dessinée par lui-même et qui représente les princi- paux objets qui méritent d'être reproduits. M. Plateau fait preuve de connaissances dans la dis- cussion des faits, aussi bien de ceux qui se rapportent à l'organisation que de ceux qui sont purement zoologiques; il est fort bien au courant de la partie littéraire, il s'est donné beaucoup de peine pour réunir ces matériaux dans nos principales provinces , et nous nous faisons un vrai plaisir de demander l'impression de son savant travail dans les mémoires de l'Académie. En finissant nous ex- primerons le vœu que M. F. Plateau soit chargé de l'étude des crustacés inférieurs libres qui vivent si abondamment sur notre littoral et qui servent de première pâture à tant de milliers de poissons les premiers jours de leur éclo- sion. » ( 439 ) MSappofl tic M . tle Srly*-tjO*»ffchitn»i*s « Le mémoire de M. Félix Plateau me semble une œuvre des plus remarquables, qui abonde en observations importantes sur l'organisation et sur la classification des Gammarus, des Lynceus et des Cypris. L'auteur fait preuve d'une grande érudition en ce qui concerne les travaux qui ont précédé le sien , et d'une rare sagacité dans la discussion des points sur lesquels les au- teurs sont en désaccord entre eux ou avec ses observations originales. La partie purement zoologique est traitée avec tout au- tant de détail que la partie physiologique et anatomiquo. Les espèces belges ont été recueillies et déterminées avec soin ; leur nombre est considérable, et prouve quelle riche moisson attend les jeunes naturalistes qui, comme M. Pla- teau, voudront se donner la peine d'étudier les familles qui ont été négligées jusqu'ici en Belgique ; car des trois groupes traités dans ce premier mémoire, nous ne possédons, pour ainsi dire, d'autre connaissance, dans la faune indigène, que celle de l'existence de ces genres eux-mêmes, et AL Plateau nous apporte un catalogue raisonné qui com- prend trois Gammarus, six Lynceus et vingt-trois Cypris. ,1c fais des vœux pour que M. Plateau continue ses sa- vantes recherches sur les différents groupes du grand genre Monoculus de Linné : Ci/dopes , Daphnies , Branchipcs, Apus, Arcjulcs, etc., dont les espèces belges n'ont guère été collectionnées et qui, en outre, lui fourniront certaine- ment une ample récolte de faits nouveaux dans le domaine de la physiologie et de l'anatomie. il est à désirer que M. Plateau soit à même d'étudier à fond les provinces autres que les Flandres, où il a fait jus- qu'ici ses principales observations, parce que la nature du ( 440 ) sol cl des eaux qu'on y rencontre est infiniment plus variée, d'où l'on peut présumer qu'on y trouvera d'autres espèces des mêmes genres (1 ). Notre collègue, M. Van Beneden, nous a déjà donné un contingent important sur nos crustacés marins, et nul doute qu'il ne soit à même de continuer, dans le domaine de la mer, ses brillantes observations; je diffère donc d'avis avec lui, lorsqu'il désire que M. Plateau soit chargé d'étudier les crustacés libres de nos côtes. Je crois qu'il est préfé- rable que M. Plateau continue et termine d'abord la re- cherche des espèces d'eau douce qu'il vient d'inaugurer avec tant de succès. Des travaux comme celui qui nous est présenté aujour- d'hui honorent la science en Belgique. C'est assez dire que je me prononce pour l'impression du mémoire et de la planche dans les Mémoires de l'Académie. » E&tspjintfl dit Ji . Uandèze. « J'adhère aux conclusions de mes savants collègues, MM. Van Beneden et de Selvs , concernant le mémoire présenté par M. Félix Plateau. » Conformément aux conclusions des trois rapporteurs, l'impression est ordonnée et des remerciments sont adres- sés à l'auteur. (i) Il y a plus de trente années,, j'avais commencé à recueillir quelques petits crustacés d'eau douce, et je me souviens d'avoir remarqué, dans une fontaine provenant des eaux souterraines des houillères de Liège, de petits Gommarus qui m'avaient semblé différents du G. Putex. C'était probablement le G. Puteanus , observé en Flandre par M. Plateau. ( m COMMUNICATIONS ET LECTURES. Ichneamonologiça documenta, par M. Constantin Wesmael, membre de l'Académie. AVERTISSEMENT. Dans les quelques pages de cette notice, j'ai réuni un certain nombre de renseignements restés épars et inédits parmi mes manuscrits sur les Ichneumons : c'est dire que cet opuscule n'est pas autre chose qu'un appendice aux pré- cédents sur le même sujet, et que je me crois ainsi dis- pensé d'entrer dans d'autres explications préalables. Ceux de mes sous-genres dont il y est question sont les Eupa- lamus, les Chasmodes , les Ichneitmons, les Amblyteles, les Heresiarches , et les Oronotus. Depuis la publication, en 1844, de mon mémoire fonda- mental, le Tentamen dispositionis methodicae Ichneumo- num BeUjii, j'ai dû m'avouer qu'il laissait beaucoup à dé- sirer; mais, tout en échouant plus d'une fois devant les difficultés du sujet, je crois avoir eu au moins le mérite d'essayer de faire mieux que mes prédécesseurs, et c'est à cette idée que se rattache le titre modeste de Tentamen que j'ai adopté à cette époque pour mon travail. ( .44-2 ) PRIMA SECTIO. ICHNEUMONES OXYPYG1 {Tentam. p. II.) Subgenus EUPALAMUS. 1. Eup. oscillator ay$. Wesm. ,„ , , , , i oy : l. deliratorius d*. Grav. n'68. feittnm.. p. 14, n° 1. ? _ „. _ „ ' $ : /. pallipes $. Grav. nn /o. Je crois rendre service à M. Taschenberg (1) en signa- lant à son attention une double inexactitude qui s'est glissée, sans doute à son insu, dans ses descriptions des L deliratorius 6* (p. 502) et /. pallipes $ (p. 508), et dont je ne puis me rendre compte que par la supposition d'un lapsus calami ou d'une faute typographique. Les faits dont je parle ont rapport à la couleur des orbites externes des yeux, et en voici l'exposé : /. deliratorius 0* Grav. nn 68, p. 221, lin. 2-3 : « Caput... Orbitis oeulo- rum externis ferrugineis. » /. pallipes Q Grav. n° 75, p 233, lin. 16-19 : «. Caput... feminae .. Orbilis oculorum... externis parlim rufis. « /. deliratorius à? \ L oscillator Wesm. Tentam. p. 14, n" 1 : o Orbilis oculorum externis partim rufis (2) a — 7 mares /. pallipes $ ; et 13 feminae (collecl.). (1) Dr E. S. Taschenberg. Ueber die drei erslen Sektimen der Gra- venhorstschen Gatlung Ichneumon. (Zeitschrift. fur ces. Naturayiss. zo Halle 1866, XXVII, pp. 228-518). (2) Quoique Graveiihorst ail qualifié de ferrugineis les orbites externes des yeux chez les mâles, et de rufis chez les femelles, il est souvent si dif- ficile de fixer la différence entre ces deux couleurs, que j'ai cru pouvoir, sans altérer la vérité, employer le même qualificatif pour les deux sexes , afin de faire mieux ressortir leur analogie de coloration. ( 445 ) /. deliratorius o" Taschenb. p. 502, lin. 29-50 : « àussere Augenrander in der obern Halfte zum Theil... Weiss. *> /. pallipes $ Taschenb. p. 509, lin. 18-19, « Weiss sind : die... grossie Theil der Aussenrander der Augen , etc. » D'après le tableau précédent, s'il fallait s'en rapporter à M. Taschenberg, les orbites externes des yeux seraient en partie blanches chez les deux sexes de YOscillalor, tandis qu'elles sont ferrugineuses ou fauves : 1° d'après Y affirmation positive de Gravenhorst, laquelle a pour ga- rantie l'examen de plusieurs mâles [mares quosdam, etc. Grav. p. 221), et de plusieurs femelles (feminae non- nullae, etc. Grav. p. 254); 2° d'après ma propre affirmation à moi, pour laquelle je crois pouvoir réclamer quelque valeur scientifique, et qui repose d'ailleurs sur l'étude de vingt-deux individus (7 . Qd* JCHiNEUMON nx ( CEÏSTUMMACULATUS $ CIllTSt. Dans mes Remarque» critiques, etc., 1858, on trouve, page 54-o6, une longue dissertation à la fin de laquelle j'arrive à conclure (p. 56) que 17. multiguttatus 0* Grav. 436. 171 a probablement pour femelle 17. designatorius $ du même auteur. Ce rapprochement, fait par moi, consti- tuait, je le déclare, une grave erreur, provenant de ce que, à cette époque, je ne possédais pas le véritable /. multiguttatus $, dont postérieurement j'ai reçu un indi- vidu de M. le pasteur Kawal de Courlande. C'est cette fe- melle que Gravenborst avait déjà indiquée, à la suite de la description de son /. multiguttatus o*, comme étant pro- bablement identique à 17. centummaculatus Christ, p. 545; pi. oi,fig. 7, et dont il avait traduit la description, III, 886, 19. Plus tard, M. Boye (1) a aussi publié ses obser- vations sur des /. multiguttatus qu'il a obtenus des chry- salides d'une Nocluelite (N. psi?) , et en adoptant, à l'égard de la femelle, l'opinion de Gravenborst. Quant à la fig. 7, pi. 54, de Christ, si elle représente un Ichneumon diapré de jaune (au lieu de blanc), cela peut avoir sa source dans (1) Krôyer Naturhist. Tidtl&krift, KUO , 111, s. 518. ( 452 ) quelque circonstance purement accidentelle; mais ce qui est réellement faux dans cette figure, c'est la représenta- tion de deux lignes rnésothoraciques dorsales formant entre elles un angle dont le sommet est dirigé vers la tête, tandis que, en réalité, ces deux lignes sont exactement paral- lèles entre elles. Ces deux lignes s'observent chez les deux exemplaires de ma collection (1 o* et 1 $), mais il est à croire qu'elles manquent quelquefois, puisque Graven- horsl n'en fait pas mention dans sa description. Comme 17. niultiguttatus est une des espèces dont le nombre et la grandeur des taches et lignes blanches varient beaucoup, et comme je n'en ai qu'une seule femelle, on aura soin de remarquer que, rigoureusement, la descrip- tion suivante ne saurait avoir qu'une valeur de coloration individuelle : I. multiguttàtus. Grav. I. 436. 171 (ç). (I. centummaculatus Christ., in nota). Caput orbitis oculorum (in occipile interruptis) late al- bis; clvpei puncto u trinque albido. Antennae articulo J nigro; (caeteris deficientibus, ex descriplione Chrislii , 7-iS albis). Thorax margine colli supero, linea longa ante alas, lineola infra alas, dorsuli lineis duabus abbrevialis parai- lelis, puncto infra alas poslicas, et punctulis quatuor in mesosterno, albis. Scutellum album. Alae subhyalinae, stigmate, squamula et radice fuscis. Pedes coxis albo- punctatis, femoribus semi-annulo apicali albo, tibiis an- nulo medio albo, tarsis (mutilis). Abdomen scabriculum apice nutido, segmentis l-ogutta alba anguli apicalis. = 6 Va H . — 1 femina. A. />. Par suite des explications qui précèdent sur 17. ( 455) multiguttatus Q'$ Grav., il faut regarder comme de nulle valeur les détails consignés depuis le bas de la page 56 jus- qu'au haut de la page 58 dans les Remarq. crit., etc. 7. [CHNEUMON LEUCOCERUS Q. Grav. 208. 60 (cxcluso mare). Dans mon Tentamen , 30, 18, j'ai placé le0* Grav. sous la désignation dubitative de ? var. a" : annulo antennarum albo. Dans mes Remarques critiques, p. 55, n° GO, j'ai averti que ce \ 3. Tibiae posticae subtusante basin > schenberg. (f. langui- > -^ ] sordide slramineae. I dus Wesm. o*.) ^-5(4. Abdomen nigrum. J 1. Orbilae externae albae. •2. Sligma alarum fuscum. Z ^ I 3. Tibiae posticae nigrae. 1 4. Abdomen nigrocoeruleum. o "S / ' /. leucocerus o*. Wesm. ( V6d ) 8. ÏCHNEUMON LUTEIVENTRIS '0, fascia marginali aiba. — Ibid. 1 1 feminœ. Var. 2. o*- Ibid. — 2 marcs. Var. 5. o~. Ibid. — i marcs. Je reproduis ici 17. sarçitorius principalement pour atti- rer l'attention sur une faute d'impression qui s'est glissée ( m ) dans mon Tentamen à l'occasion de la var. 1 $ : celle-ci est caractérisée par les mots : Segmento 2 albo, basi late nigra, au lieu de segmento o, etc. J'ai profité de cette occa- sion pour modifier la rédaction, parce que, chez les indi- vidus de cette variété, l'étendue de la couleur noire sur le 2me segment est souvent proportionnellement un peu plus grande que chez la $ genuina, de sorte qu'il est plus na- turel de désigner le segment comme noir avec l'extrémité blanche, que comme blanc avec la base noire (J). Quant aux var. 2. segment porte, dans tous les cas, une bande si nuée ou êcliancrée de nuance variable, et que le reste de sa surface, toujours (1) Cette faute avait déjà été corrigée dans les Emendanda des Ichn. miscell., p. 7.S. C 460 ) noire chez le gpd libiis posticis sul);us / linea ru fa. I). Femoribus omnibus al sultem ex parte, li- \ biisque undique, rufis. 2° Relativement à la couleur blanche de la tégule ou de la radicule des ailes, j'ai employé, pour tous les cas, l'ex- pression de puncto albo, parce que cette couleur, qu'elle soit totale ou partielle, se montre toujours sous l'aspect d'un point. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 32 ( m) •b *o 1° *° *o 'o ro V *o *o *o ro *o "d ^ "■ " 5^ r~ ■^ — — " ">r< -r" J3 § . •S s . CO O M • o ° _2 =o "3 o i i yj _© 2 ~ y> C^g S- o « y g yi *3 0 te — S /-. Z! y r g "2 3 3 =- 3 — c '3 ■A « * 73 . C3 o © o 5Q 3 Q is « 3"? y> C3 S •* 3 3 2 È3 ° S -X bD o cfl — sa 0 1 0 ce X. 5 — « — O 0 — O '5c 'yï . S** ■3 0 3 g ce g. M 3 « S-l i- G 3 y ~ y; ' — S -Q • c ' — 3 « y> 0 ■si ■C y • XJ 3 y. - S Sh .22 « •~"i « C0.2 X ?}. 12 - y. y: v. y y; ~ '^ 0 09 ofl ' - D bc 1 S C y; S -5 '5 P3 s>s ._ç- _2 "S r ■? y r- y — A yî r. .2 2 .^ .S 3 Eh _^ = |3 ii |w oo Cf y -Z .2 3 ~ r. — 33 ~ r *C 0 S ç 0 d ' 72 C i •- ■— •— °y & 2 yi = co ^ y; r y y, *3 c 2 -'"- y C E « c/2 ■r. yî 3 S ~ oc 3 if ^§ a 2 £r. -£ E -3 «J -_ ^ — — H — _- — — "S* *?i ce se t- ce — ' — S< CO ^ ïO co K 3 'S « ç S il F 0 1.1 a ea 3 XI "3 2 co - :- ce Sra ^ S S § | L1! « ° 3 "S = — — - _o v: ^ cn ce v: = y: = u 5 o ïr. Cii o Cf-I -yj d o CD a yj " — — te te C3 - r a s jS- : « © © o o - « -= s 0 © H 3.5 g ^^™ ^-> d o ~ ■V OC Ti cr. C o o — S 1 ç E canaëra K.i raina s ( 467 ) Remarques sur le tableau analytique qui précède. Le a* n° 1, le seul qui ait l'écusson tout noir, est exac- tement conforme à la description de 17. fumigator o Grav. 557. 223. Par leur écusson marqué d'un point central blanc, les cT nns 2 et 3 indiquent la transition entre le Fumigator et VUnifjuitatu.s. — Le petit point fauve au bout du poslpé- tiole chez le n° 2 se retrouve chez les nos 7 et 15. Le o* no 0 ressemble beaucoup aux Uniguttatus , fade et clypeo lotis nigris. - 1 o*. — (Tentam. var. 5). Remarques. — Chez la var. 1, ce qu'il y a de plus re- marquable, c'est que la ligue transversale noire ondulée du 3m" segment est assez éloignée de l'extrémité. Elle semble représenter la limite antérieure d'une bande noire dont la partie postérieure serait eflacée. Chez un des deux ( 472 ) mâles, entre la ligne noire et la base du segment, il y a des traces d'une deuxième ligne semblable. Chez la var. 27 la disposition des couleurs sur les seg- ments 2 et 5 de l'abdomen est analogue à celle des genuini, mais le noir domine davantage, et dessine, sur le 2me segment, une assez large bande tout à fait terminale, qui est souvent surmontée au milieu , en avant, d'une saillie en forme de dent ou d'angle remontant quelquefois jusque près de la base. Le 3me segment a toujours, soit une ligne ou linéole tranversale noire subterminale, ou une bande noire terminale. Les principales différences qui signalent la var. o sont d'avoir: 1° les orbites frontales jaunes; 2° les quatre cuisses antérieures presque toutes jaunes, un point ou tache jaune sur les genoux des cuisses de derrière, et quelquefois un point jaune sous les hanches de devant; 5° deux points jaunes sur le bord du postpétiole, dont un à chaque angle et quelquefois un troisième point jaune au milieu. — Ces, deux mâles viennent des environs de Paris. Chez les var. 9 et 10, la bande marginale jaune du sixième segment est fort mince, et le septième ne porte qu'un petit point jaune. ù. Amblyteles crispatorius Ço». (Ich. amblyp. Earop. p. 17. n° 17. (Inclusa synonymia.) Dans l'opuscule que je cite ici, j'ai donné la description d'un Amblyteles ç, reçu de Paris, et dont j'ai eu le tort de ne pas faire ressortir toute l'importance synonymique. En effet, cette femelle est évidemment 17. tricoloreus Christ, p. 549, pi. XXXV, fiy. 8, que, depuis cet auteur, aucun ( 475 ) autre ne sembie avoir vu. Son analogie avec le Crispatorius (1. nifatorius $ Grav.) n'avait cependant pas échappé à la perspicacité de Gravenhorst, comme on peut en juger : 1° par la note placée en tète de la page 389, tome I , et 2° par une autre note placée en bas de la page 880 , tome I1J. Ce qui constitue le caractère principal du Tricoloreus (envisagé comme variété du Crispatorius), c'est la colora- tion du mésothorax et du méthathorax qui ont, l'un et l'autre, le dos fauve avec le limbe noir; mais il est essen- tiel de remarquer que ce caractère de coloration n'est pas absolu, c'est-à-dire qu'il est sujet à transition, comme le prouve l'exemplaire de ma collection (A. xanthius $ Ten- tant). n° 10) qui, avec un mésothorax noir, a, en même temps, le dos du métathorax en partie fauve. La dernière des variétés dont il me reste à parler, comme l'ayant vue, est 17. crispatorius de Fabricius , reconquis à la science par l'excellente description de Trentcpohl, ex- traite de Ylsts par Gravenhorst (t. III, n° 80, p. 957). Ce qui contribue à donner à cette variété une physionomie particulière, c'est la plus grande extension de couleur noire sur les antennes, la tète, et les segments 4 et 5 de l'abdomen. Je n'en possède qu'un seul exemplaire, origi- naire du nord de l'Italie, et qui ne s'éloigne de la descrip- tion de Trentepohl que par les détails suivants : une linéole jaune sous la base des ailes. — Jambes jaunes. — Pre- mier segment de l'abdomen à pétiole noir, et postpétiole jaune; deuxième segment jaune avec une bande basilaire noire; troisième segment noir, nuancé de brun et de jau- nâtre vers r extrémité. Les quatre femelles diverses, mais de même espèce, dont il existe aujourd'hui des descriptions sulïisanles pour con- stater leur identité, sont donc : ( 474 ) J" Le Crispatortus Fabr., d'après la description de Tren- tepohl(Isis, 1826,217,54). 2° Le Tricoloreus Christ., d'après ma description de l'exemplaire de M. Fairmaire [hh. AmbL Eur. 17. 17(1)]; 5° Le Rufatorius Grav. 588. 148, d'après sa description; 4° Mon Àmb. xanthiusÇ, d'après ma description (Tcn- tamen, 120. 10). Quant au rang d'ancienneté de chacune de ces dénomi- nations, peut-être celle de Christ devrait-elle l'emporter sur celle de Fahricius; mais cette dernière ayant été beau- coup plus souvent citée, je crois devoir lui accorder la pré- férence : Amblytelles CRISPATOR1US $. Scutello, tibiisque [lavis; abdomine nigro-rufb-flavoque vario, segmentis 4 et 5 Mis nigris, 6 et 7 ru fis; antennis ti t'y ris, annulo medio stramineo = 5 {h li. — /. crispato- rius 2 (Fabr.) Trentep. Isis, 1826, 217. M. — 1 femina. Var. 1. 9 : Segmentis 4-7 orbitisque oculorum omnibus ru fis ; antennis Iricoloribus. — ï. rufatorius V Gr.iv. 388. 148. Var. 2. 9 : Fade cum clypeo, maculisque dorstdibus meta- thoracis rufis. — Caetera sicul in car. /. — Amb. Xan- thius $Wesm. Tentant. 120. 10. - 1 femina (2). Var. 5. $ : Mesothoracis et metathoracis dorso rufo, utriusque limbo nigro. — Caetera sicut in var. 2. — I. tricoloreus $ Christ (Wesm. Ich. Ambl. Eur. 17.17. — Descriptio). — 1 femina. (1) Pour compléter ma description du Tricoloreus, il t'aul ajouter :Ca- jjul orbitis oculorum omnibus, facie et clypeorufis. Antennae articulis l-li ebasirufa sensimin flavoalbidum transeuntibus, sequentibus nigris. (2) Add. Vestigio puncti flavi ante singulum scuteili anyulum. ( 47S ) ÀMBLYTELES CRISPATORIUS cf. Jch. xanthius o\ Grav. 392. 151. — Amb. xanthiusd*. Wesm. Tentam. 120. 10. — 1 mas. Var. l.d*. Grav. Ibid. — Wesm. /fc/c/. — '± marcs. 6. A>1BLYTELES iNATATORIUS Qo*. Dans mon Tentamen, c'est par inadvertance que j'ai dé- signé sous le nom de /. bideulorius. Grav. 426. 167 le mâle du Natatorius, tandis que la description que j'en ai donnée a été réellement faite d'après un /. xanthozos- mus o*. A. natatokius $. Grav. 429. 1G9. — Wesm. Tentam. lii. 3. Q — Wesm. Manlis. p. 57 — 58 : var. 1. o (1) et var. 2. V. — Wesm. Ibid. p. 101 : var. \b $. A. natatorius o\ Wesm. Tentam. 114. 3 (exclusa synony- mia). — I. xantjio/osmus. Grav. 383. 146 (2). Parmi les quatre mâles que j'ai examinés, un seul (n° I) se rapporte au 0* genuinus Grav. [Fig. o de la planche). N° 1. — La grande tache noire de la partie postérieure du 2'"° segment a la forme d'un large triangle, légèrement festonné sur ses côtés, et terminé en avant par une dent (1) Voir ci-après, p. 479, Supplément. (2) Celle opinion avait déjà été exprimée en 1848, dans ma Mantissa, p. 58, li. li et 15 : Inter synonyma maris (Natatorii), verisimililer adr.u- merandus est 1 Xanthozosmus Grav. 385 146. ( *76 ) ou acumen (in acumeo excurrente. Grav. p. 585). ■ — Le 5me segment n'est pas entièrement jaune comme chez le d" de Grav., mais il porte au milieu de son extrémité une petite tache noire subtransversale, denticulée. — Les seg- ments 4-6 sont bordés de jaune, mais le 7me n'a qu'un très-petit point jaune, de sorte que, sous ce rapport, ce o* indique la transition à la var. 1 Grav., qui a le 7me seg- ment tout noir. = 8 li. Mes trois autres o* (nos 2, 5, 4) ayant les segments 4-7 entièrement noirs, ils se rangent sous la var. 2. Grav. Le n° 2 a les segments 2 et 5 colorés absolument comme le n° 1, mais le 4"ie segment a une tache transversale jaune aux angles de la base. Ce mâle a , devant les ailes, une très- longue ligne jaune, les 4 hanches antérieures entièrement jaunes, et un point jaune près de la base externe des hanches de derrière. = 8 li. Chez le o* n° 5, le noir de la partie postérieure du 2mc segment prend la forme d'un rectangle transversal dont le coté antérieur, unidenté au milieu et à chaque bout, est faiblement sinué entre les dents. — Le 5n;e segment porte, sur son bord, une bande noire irrégulièrement denticulée en avant, surtout vers le milieu, où elle est dilatée, tandis que, vers les côtés, elle est peu à peu amincie. = 7 '/a li. — (C'est d'après ce Q* qu'a été faite la description insérée dans mon Tentamen, sous le nom erroné de I. bidentorius Grav.). Chez le o* n° 4 [fig. 6 de la planche) la disposition gé- nérale de Sa couleur noire du 2me segment est la même que chez le n° 5, mais les trois dents dirigées en avant sont beaucoup plus longues, les deux latérales se confon- dent avec les cotés du segment, en laissant entre elles et ( 477 ) la médiane deux profondes échancrures jaunes. — Le 3me segment est coloré comme chez ie n° o. — Ce maie, moins grand que les autres, a toutes les hanches entièrement noires. = 6 [hi li. Tout en renvoyant à la description de 17. xanthozosmus Grav. pour les autres détails de coloration , je crois impor- tant de faire remarquer que la tête, le thorax et les pieds ont la même forme et la même sculpture que chez VA. natatorius Ç, et que, chez l'un comme chez l'autre, le mé- tathorax porte deux petites dents aiguës. Les mâles nos 1 et 2 sont originaires de l'Europe méri- dionale, le n° 5 est de Belgique, et le n° 4 de la France centrale. Remarques — Si, sous le rapport de la coloration, on compare le 2,ne segment de l'abdomen de 17. xanthozosmus avec le segment correspondant de VA. natatorius ç, il ne me semble pas difficile de les faire dériver d'un type com- mun, malgré leur grande différence apparente. En effet, en prenant pour exemple notre I. oeewt/tozasmus n° \ [fig. G de la planche), et en supposant un envahissement succes- sif et régulier de la couleur noire d'arrière en avant, les deux échancrures jaunes diminueront peu à peu de profon- deur et de largeur jusque près de la base du segment où, finalement, elles seront réduites aux dimensions et à la forme de deux taches qui seront étroitement séparées l'une de l'autre par le sommet du processus acuminé médian. C'est sous cet aspect que se présentent ordinairement les deux taches sublunulées et obliques de la base du 2me seg- ment chez VA. natatorius $ (fig. 1 et o de la planche.) Passons au 5me segment. Chez 1\4. natatorius 9, le 3me segment est ordinaire- ( 478 ) ment marqué de deux taches jaunâtres arrondies, situées près de la base, et notablement écartées l'une de l'autre, le reste du segment est noir (fig. i). Chez le Xanthososmus a", le ome segment peut être entièrement jaune comme le prouvent le o* genuinus Grav. et le o" de sa var. i ; mais i! peut aussi être marqué de noir comme chez mes quatre mâles, et, dans ce cas, c'est toujours par la partie postérieure du segment que débute l'apparition du noir, tantôt réduit d'abord à une petite tache médiomarginale (comme chez le ox de la fig. 5), tantôt étendu sur le Lord entier sous forme de bande den- ticulée et dilatée au milieu (comme chez le o* de la fig. 6), d'où l'on peut légitimement conclure que, sur le 5me seg- ment comme sur le 2mc, s'il y a envahissement de noir, il procédera d'arrière en avant. — Chez la femelle (.4. na- tatorius), cette loi d'envahissement doit être la même, puisque c'est toujours sur le devant du 5me segment que se montrent les deux taches jaunes que la couleur noire a épargnées. Abandonnant ici toute comparaison entre les deux sexes, si on restreint le champ d'observations à la femelle (.4. nalalorius ), ce qui est surtout de nature à attirer l'attention, c'est la grande différence d'aspect entre les deux taches jaunes de ia base du 2,nc segment et celles de la base du 5me. Peut-on assigner la cause de cette diffé- rence ? Si je ne me trompe, cette différence est en rapport avec la forme même de chacun de ces deux segments, dont le 2"u> est rétréci vers la base, tandis que le 3me est au moins aussi large à la base qu'à l'extrémité. En effet, sur le 2me segment, le défaut de largeur suffisante à la base, ( 479 ) force les deux lunules jaunes à rester très-rapprochées entre elles, et à prendre, l'une à l'égard de l'autre, une position oblique (au lieu d'une position horizontale qui aurait exigé plus de place); tandis que, sur le orae seg- ment, la grande largeur de la base permet aux deux taches jaunes, ordinairement rondes, de rester fort écartées l'une de l'autre; ou bien, si ces deux taches prennent une forme allongée (ce qui est rare), cet allongement a lieu dans le sens horizontal, sans la moindre tendance à l'obli- quité ni d'un coté ni de l'autre (fig. 2 et 5). XB. — Dans la dissertation qui précède, j'ai cru inu- tile de m'astreindre à désigner par des noms particuliers les diverses nuances de la couleur jaune répartie sur les segments de l'abdomen. Ici, je me borne à faire remar- quer que, chez les femelles, le jaune a une tendance à pâlir et à passerai! blanchâtre, excepté cependant chez celles qui sont d'origine méridionale. Je renvoie d'ailleurs, pour ces détails , aux descriptions de Gravenhorst. Supplément. — Dans ma Manlissa, p. 57-o8, j'ai réuni sous l'indication de var. I. $ les deux femelles du Natato- rius dont les abdomen sont représentés fig. 5 et A de la planche. Cette réunion, ne pouvant que répandre de l'ob- scurité sur leur désignation respective, doit nécessairement être remplacée par un partage en deux variétés, de la ma- nière suivante : ( Var. 1 • $ : Segmenti 2 et 3 maculis ftormalibus, Var. i . $ Montissa . \ -_- margine flavis (/^ 5>) ni) 37-38. / \ Var- \TXQ : Segmenti 2 macula emargniata basi- lari , 3 fascia basilari, 3-7 mar- gine, flavis (fig. -i). — E. Sicilia. ( 180 ) Heresiarches eudoxius o*9- (Species incerlae sedis.) Remarq. crit. sur div. esp. d'Ich., etc. p. 95 (1858). Hepiopelmus eudoxius o\ Tcntam. 142. 5. — Ich. Ambly. Evr. 63. 5. Croyant avoir commis, à l'égard de cette espèce, une erreur d'observation , mon devoir est de la signaler ici , quoique déjà peut-être elle ait été relevée par d'autres. N'ayant examiné mes //. eudoxius que morts et des- séchés, avec les mandibules fermées et entrecroisées, j'ai pu être trompé par les apparences, et ne pas apercevoir qu'elles semblent avoir, au côté intérieur, une dent située à une certaine distance de ia pointe. Dans la figure, les mandibules ont été représentées, non telles que je les ai vues, mais telles que je les supposais devoir être à en juger d'après leur portion directement observable. Si je les avais réellement vues baillantes, c'est-à-dire dans la po- sition indiquée par la figure, je n'aurais pas manqué d'apercevoir la dent saillante à quelque distance de leur bout, où je crois qu'elle existe. La rectification à introduire se réduit donc : 1° à com- pléter le 2mc caractère générique en rapport avec la tête : Mandibulis angustis , apice acutis iutegerrimis, ante apicem unidentatis?, 2° à ajouter en note : Mandibulae in figura defectuosae ? (1). (1) Quoique je sente parfaitement tout ce que peuvent avoir de ridicule les hésitations exprimées dans les lignes précédentes, je ne puis entre- prendre, pour le moment, d'y remédier. ( 481 ) QUARTA SECTIO. ICHNEUMONES PNEUSTIC1 (Tentam. p. il). Subgenus : ORONOTUS. Oronotus coarctatus $o*. Tentam. 214. 1. Je me suis aperçu, il y a longtemps, que le mâle a été antérieurement décrit par Gravenhorst sous le nom de Phygadeuon binotatus II. 721. 199. L'espèce devra donc prendre le nom d'Oronotus binotatus. À ajouter dans le Tentam en : Var. 4. a* : SegmentiÏÏ muculis utrisque in fasciam s ub api- cale m coalitis. - Caetera sicutin mare genuino. —2 marcs. Var. 2. o" : Segmentis 1-4 nigromaculatis. — 5 marcs. In hac varietate, 1° postpetiolus punctis 2 aigris, in- terdum coalitis; 2° segmentum 2 : maculis utrisque nigris majusculis subconfluentibus, vel in fasciam subapicalem coalitis; 5° segmentum o : punctis duobus subobsoletis fuscis, vel nigris et distinctioribus; 4° segmentum A sicut 5 , interdum margine nigro et cum punctis nigris con- fluer) te. 2me SÉRIE 7 TOME XXIV. ( 482 ) 1CHIYEIMONOLOGICA DOCUMENTA EXPLICATION DE LA PLANCHE. Les figures i , 2, 5 et 4 représentent des abdomen ô'Amblyteles natato- rius femelles, les figures 5 et 6 , de mâles. Fig. 1 . Abdomen d'une femelle tel qu'il est ordinairement chez les indi- vidus de Belgique, c'est-à-dire avec les 1 taches et le point anal d'un jaune blanchâtre, et les segments 4-6 entièrement noirs. Les 2 taches du 2me segment sont lunulées , et celles du 3me segment sont arrondies. Fig. 2. Abdomen d'une autre femelle, aussi de Belgique, mais très-rare. 11 est remarquable parla forme transversale des taches du 5mc segment, et par l'existence d'un petit point situé entre elles, de manière à faire supposer la tendance de ces deux taches à se confondre en une bande conlinue.Outre le point blanchâtre anal, les segments 5 et 6 ont une mince bordure de même couleur. Fig. 5. Abdomen d'une autre femelle d'origine méridionale. Ici, toutes les taches et les bordures des segments sont d'un jaune vif, et le 5me seg- ment, outre ses 2 lâches transversales basilaires, a une bordure de même couleur (var. \x. Ç, p. 479, au bas), fig. 3. Fig. 4. Abdomen d'une autre femelle, de Sicile (var. iix. Ç, p. 479, au bas), fig. 4; chez celle-ci, les deux taches basilaires du 3nie segment ont fait place aune large bande jaune , et les deux lunules du 2mp segment sont confondues en une grande tache jaune échancrée en arrière. C'est sur celte tache que j'attire surtout l'attention, parce que , par sa forme et par son étendue, elle indique clairement la transition de la coloration femelle à la coloration mule, comme on peut s'en assurer en comparant entre eux le 2me segment de cette figure et celui du mâle de la fig. 6. Fig. o. Abdomen d'un mâle du Piémont, qui se rapporte à VI xantho- zosrnus genuinus Grav. Fig. G. Abdomen d'un autre mâle de la France centrale , qui , à raison de ses segments 4-7 entièrement noirs, se rapporte à la var. 2 de 17. xan- thozosmus Grav uxellesliii ; c ' V ' • (485) Sur l'emploi probable de l'oligiste trouvé dans la couche de Vàge du renne dans la caverne de Chaleux, par M. Edouard Dupont, correspondant de l'Académie. Dans le mémoire sur Y Ethnographie de l'homme de Vàge du renne dans la vallée de la Lesse, qui sera publié dans ie tome XIX des Mémoires in-8°, j'ai mentionné la pré- sence de morceaux d'oligiste au milieu des débris des repas et de l'industrie de l'homme dans le Trou de Cbaleux. Je vois dans les Reliquiae aquitanicae (p. 22) de MM. Lar- let et Cristy que des fragments de cette substance ont aussi été trouvés dans les cavernes du Périgord. Yoici ce que leur présence a suggéré à ces savants explorateurs : « L'art de se peindre le corps existait chez ces antiques troglodytes, et ils n'employaient à cet usage, d'après ce que nous avons trouvé, que la couleur favorite des sau- vages, la couleur rouge. De nombreux fragments d'héma- tite rouge couverts de raclures indiquent qu'ils les grat- taient pour en extraire une poudre rouge qui, mêlée à de la graisse, pouvait fournir un ornement personnel. Celte coutume est employée de nos jours par plusieurs peuplades d'indiens. » J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie des fragments d'oligiste recueillis sur la Lesse. On observe sur l'un d'eux des raclures analogues à celles qui sont signalées pour les cavernes du Périgord. L'interprétation de MM. Lartet et Cristy se rapporte très-bien* à cet objet; de sorte que nous pouvons ajouter, aux coutumes déjà déduites précédemment chez nos anciens indigènes, le trait de mœurs probable de se peindre le corps. ( m ) Sur les rhizomes verticaux du phragmites commuais humus; par M. G. Malaise, correspondant de l'Aca- démie. On sait que la direction des rhizomes est assez varia- ble : la plupart s'étendent horizontalement, d'autres sui- vent une direction plus ou moins oblique et, enfin, il en est qui se dirigent suivant une ligne verticale. « Parmi ces derniers, dit M. P. Duchartre (1), quel- ques-uns jouissent de la singulière faculté de pousser de haut en bas jusqu'à parvenir à une profondeur considé- rable. La portion souterraine des tiges des Presles ou Equisétacées s'enfonce profondément, souvent même jus- qu'à un mètre et davantage, dans le sol où elle s'étend ensuite (2). Un second exemple d'un grand intérêt, nous est offert par l'Igname de Chine (Dioscorea Batatas Dcne) (5), plante introduite dans nos jardins depuis peu d'années, dont la portion comestible et féculente, c'est-à-dire le tu- bercule , allongée en massue verticale, longue parfois d'un mètre et même davantage, n'est autre chose qu'un rhi- zome, d'après M. Decaisne. » Je viens d'observer, en août 1867, un nouvel exemple de cette rare direction des rhizomes, sur un pied de Phragmites communis Trinius, provenant des marais des polders entre Blankenberghe et Heyst. Cette plante émel- (1) P. Duchartre , Éléments de botanique. Paris, 1866. Première partie, p. 257. (-2) Loc. cit , p. 189. (5) Loc. cit. } p. 257. ( 485 ) tait de la souche, des chaumes traçants. Un de ceux-ci, long de 5m,75, présente tous les caractères des chaumes aériens proprement dits, les premiers nœuds sont plus rapprochés que les autres. Ce chaume rampant compte Irente-cinq nœuds : à partir de la souche , on trouve sur un espace de 0m,^7, neuf entre-nœuds présentant les lon- gueurs suivantes : premier et deuxième, 0m,05; troisième et quatrième, 0m,04; cinquième, 0m,0o; sixième, 0m,G7; septième, 0m,10; huitième, 0m,14; neuvième, 0m,17 et le reste, du dixième au trente-cinquième, ont très-réguliè- rement 0m,20. Ce chaume indéterminé, de couleur bru- nâtre, est muni de nœuds radicants, à racines naissant à la partie qui touche le sol, et près de feuilles épigées, réduites à l'état d'écaillés foliacées roussàtres, formées soit de la gaine, soit de la feuille plus ou moins réduite. De l'aisselle de ces écailles partent : 1° Des rameaux ou chaumes verdàtres couchés et dé- terminés, munis de véritables feuilles; 2° De vrais rhizomes verticaux qui s'enfoncent de haut en basa environ 0,n,40 de profondeur. Ils sont de couleur blanchâtre, à nœuds espacés de 0m,04 à 0m,05, munis de racines verticillées et d'écaillés blanchâtres hypogées for- mées par des gaines seules. A leur aisselle, des bourgeons se développaient en rhizomes horizontaux qui, après avoir poussé pendant quelque temps sous terre, se redressaient et donnaient naissance à des chaumes déterminés. ( 486 ) CLASSE DES LETTRES. Séance du il novembre 1867. M. Roulez, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. le baron de Gerlachc , Grandga- gnage, Borgnet, Paul Devaux, P. De Decker, Snellaert, Haus, M.-N.-J. Lecîercq , Baguet , Ch. Faider, Ducpetiaux , le baron Kervyn de Lettenhove, Chalon, Ad. Mathieu, Th. Juste, Defacqz, Guillaume, membres; Nolet de Brau- were, associé; Félix Nève, Alph. Wauters, correspondants. CORRESPONDANCE. M. Ed. Laboulaye, associé de la classe, remercie la Com- pagnie pour l'envoi de ses dernières publications. Des remercîments analogues sont adressés par les Biblio- thèques publiques de Munich, de Dresde, de Gratz, de Leyde, d'Amsterdam et d'Utrecht, par la Société des sciences physiques de Bordeaux, par la Réunion histo- rique de Gratz, etc., etc. ( 487 ) M. le comte Arrivabene, associé de la classe, fait hom- mage d'un opuscule qu'il vient de publier à Florence : Délie instituzioni agrarie del Belgio. — Remercîments. ÉLECTIONS. La classe s'occupe de l'élection d'un membre à déléguer au sein de la commission de la Biographie nationale, pour remplir la place devenue vacante par suite du décès du ba- ron Jules de Saint-Génois; il est procédé successivement à deux scrutins; à la suite du second, M. Théodore Juste est élu. — Il est également pourvu, par suite du décès du même académicien , à la nomination d'un membre pour la place vacante dans la commission chargée de la publication d'une Collection des grands écrivains du pays; deux épreuves ont lieu; à la suite de la dernière, M. Adolphe Mathieu est proclamé membre. — M. Snellaert, secrétaire de la commission chargée de publier les Monuments de la littérature flamande, prie ses confrères de vouloir bien procéder au remplacement de deux membres; la classe décide que cette double élection sera inscrite à l'ordre du jour de la prochaine séance. ( 488 ) RAPPORTS. M. M.-N.-J. Leclercq fait connaître, en qualité de mem- bre de la commission administrative, que celle-ci s'est réunie avant la séance; qu'elle a reçu une copie du testa- ment de M. le baron de Saint-Génois, et qu'elle a été ainsi informée, officiellement, du legs de mille francs , fait à la Compagnie, à l'effet de fonder un prix d'histoire ou de littérature flamande. La commission, ajoute le rapporteur, a résolu, à l'unanimité, de prier le gouvernement d'ac- cepter celte donation et de l'inviter à vouloir bien en capi- taliser les intérêts au profit de l'Académie, de manière que celle-ci soit en mesure de décerner, après chaque période décennale , un prix de quatre cent cinquante francs. L'expression de ce vœu sera transmise à M. le Ministre de l'intérieur. — MM. Chalon, le baron Kervyn de Lettenhove et Adolphe Mathieu font successivement leurs rapports sur le projet d'inscription proposé par l'administration com- munale de la ville de Mons, pour le piédestal de la statue de Baudouin de Constantinople et soumis à l'appréciation de la classe des lettres, par M. le Ministre de l'intérieur. Les vues des trois rapporteurs étant divergentes, il est décidé que les conclusions de leurs rapports seront im- primées avant la prochaine réunion, afin que la classe puisse formuler son opinion et communiquer sa réponse à M. le Ministre, ainsi qu'elle en a reçu l'invitation. ( 489 ) ÉLECTIONS. La classe se constitue en comité secret, afin de satis- faire à l'invitation de M. le Ministre de l'intérieur et de former la liste des candidats, en nombre double, parmi lesquels seront choisis les membres des jurys chargés de décerner : 1° le prix quinquennal de littérature française, pour la quatrième période, expirant au 51 décembre pro- chain; 2° le prix triennal de littérature dramatique fla- mande, pour la quatrième période, expirant à la même époque. ( 490 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS. Séance du 7 novembre 4867 . M. Alph. Balat, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alvin , Guillaume Geefs, Eugène Simonis, Van Hasselt, Jos. Geefs, Ferd. De Braekeleer, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, Portaels. Aug. Payen, le chevalier de Burbure , Franck, Gustave De Man , Ad. Siret, Julien Leclercq, membres; M. Daussoigoe-Méhul , associé. CORRESPONDANCE. MM. les questeurs du Sénat et de la Chambre des Repré- sentants adressent des cartes d'entrée aux tribunes réser- vées. Des remerciments leur sont adressés au sujet de cet envoi. — M. Chrétien Roth, de Munich, soumet à l'Académie deux photographies, représentant les deux aspects de la statue ânatomique qu'il a exécutée, dit-il, après sept ans d'étude à l'amphithéâtre. Cet écorché, qu'il met en vente, ■ ( 491 ) est réduit aux 2/s de la grandeur naturelle et accompagnée d'une attestation élogieuse du célèbre peintre Kaulbach. — M. Emmanuel Van den Bussche, artiste peintre, dé- clare qu'il est l'auteur du mémoire sur Quentin Metsys, auquel il a été accordé une mention honorable lors du dernier concours annuel. — Le secrétaire perpétuel informe ses confrères que Y Annuaire de V Académie pour 1868 est sous presse, el il in vile ceux d'entre eux qui se sont chargés d'écrire des notices biographiques sur les académiciens décédés, à vou- loir bien les faire parvenir, sans retard, au secrétariat. ELECTIONS Les sections de peinture, d'architecture et des sciences et lettres dans leurs rapports avec les arts, avaient été convoquées pour examiner s'il y avait lieu de pourvoir aux places d'associé et de correspondant devenues vacantes, et pour faire, le cas échéant, les présentations requises; ces différentes sections font connaître les résultats de leurs délibérations, qui seront ultérieurement communiqués aux membres de la classe. ( 492 ) OUVRAGES PRÉSENTÉS. Commission pour la publication d'une collection des grands écrivains du pays. — OEuvres de Froissart, publiées avec les variantes des divers manuscrits, par M. le baron Kervyn de Lettenhove. Chroniques. Tome IIIe. Bruxelles, 1 807 ; in-8°. Gachard. — Correspondance de Marguerite d'Autriche, du- chesse de Parme, avec Philippe II. Tome Ier, 14 août 1559 et 16 novembre 1561. Bruxelles, 1807; in-4°. Ârrivabene (Giovanni). — Délie instituzioni agrarie del Bcl- gio. Florence, 1807; in-12. Broeckx (C). — Notice sur le docteur Henri-Guillaume- Marie de Koninck, né à Louvain, le 22 septembre 1772, mort à Calcken en 1827. Anvers, 1867; in-8°. Chalon [Jean). — Anatomie comparée des tiges ligneuses dicotylédones. 1er mémoire. Gand , 1867; in-8°. [Syroczynski {Léon)]. — Études sur la Russie contempo- raine. Le Nihilisme, par S. Léon. Bruxelles, 1867; in-8°. Documents inédits relatifs à l'histoire de la province de Namur, publiés par ordre du Conseil provincial. — Cartu- laire de la commune de Fosses, recueilli et annoté par Jules Borgnet. Namur, 1867; in-8n. Essai de tablettes liégeoises, par Alb. d'Otreppc de Bou- vette, 74e livraison. Liège, 1867; in-12. Annales des travaux publics de Belgique, tome XXV, I" cahier. Bruxelles, 1867; in-8°. Dépôt de la guerre de Belgique.— Carte topographique de la Belgique, dressée au ^00; 5e Iivr., feuilles 1 , 5 et 21 (Bru- ges, Cappellen, Courtrai). Bruxelles, 1867; in-folio. Société archéologique de Namur. — Annales, tome IXe, ( 493 ) 4e livraison. Namur, 1867 ; in-8°. — Rapport sur la situation de la société en 1800. Namur, 1807; in-8°. Société malacologique de Belgique. — Bulletin des séances, année 1807, pages 51 à 88. Bruxelles; in-8°. Journal historique et littéraire, tome XXXIV, livraison 7. Bruxelles, 1807; in-8°. Commissions royales d'art et d'archéologie, à Bruxelles. — Bulletin, 5e année, mai et juin , juillet et août 1807. Bruxelles, 1867; 2 eah. in-8". Annales d'oculistique , 50e année, tome LVIJï,*5eet4e livr. Bruxelles, 1807; in-8°. Société des sciences naturelles du grand duché de Luxem- bourg. — Tome IXe, année 1800. Luxembourg, 1807; in-8°. Reuter(F.). — Observations météorologiques faites à Luxem- bourg (1854-1865). Luxembourg, 1807; in-8°. Zeeuwsch yenootschap der Wetenschappen te Middelburg. — Zelandia illustrata, 2de aflcv. Middelbourg, 1807; in-8". Bataviaasch genoolschap van Kunsten en Wetenschappen. — V7erhandelingen, deel XXXII. Batavia, 1866; 1 vol. in-4°. Tijdschrift, deel XIV, afl. 5-0; deel XV en deel XVI, aflev. i. Batavia, 1804-1800; G eah. in-8°; — Noluien, deelen II, III en IV, aflev. 1. Batavia, 4804-1800; 5 eah. in-S°. — Catalogue der bibliotheek. Batavia, 1864; in-8". Institut national genevois. — Mémoires, tome XIe, 1800. Genève, 1807; 1 vol in-4°. — Bulletins, nos 50 et 31 , 1866. Genève, 1807; 2 eah. in-8". Société des sciences naturelles de Neuchâtel. — Bulletin. tome VII, 5e cahier. Neuchâtel, 1867; in -8°. Académie impériale de médecine de Paris. — Mémoires, tome XXVIIIe, lre partie. Paris, 1807; in -4°. Société philomatique de Paris. — Bulletin, tome IVe, mars, avril et mai 18G7. Paris, 1867; in-8". Revue de l'instruction publique, de la littérature et de* ( 494 ) sciences, eu France et dans les pays étrangers. — 27e année, nos 27 à 39. Paris, 1867; 15 doubles feuilles in-4°. Journal de l'agriculture, fondé et dirigé par J.-A. Barrai , 1867, tome III, nos 52 et 35. Paris; 2 cah. gr. in-8°. Bulletin hebdomadaire de l'agriculture, 1867, nos 46 et 47. Paris, I8G7; 2 cah. gr. in-8°. Journal d'agriculture pratique , 1867, tome II, nos 45 , 44 , 45, 46 et 47. Paris, 1807; 5 cah. in-8°. Dictionnaire archéologique de la Gaule (époque celtique), publié par la commission instituée au Ministère de l'instruc- tion publique. 1er fascicule. Paris, 1867; in-4'\ Perrey (Alexis). — Note sur les tremblements de terre en 1865, avec suppléments pour les années antérieures de 1845 à 1804. (Extrait des mémoires in-8° de l'Académie royale de Belgique ) Bruxelles, 1867; in-8". Outendirk (Frans). — La Turquie à propos de l'Expo -itiou universelle de 1867. Paris, 1807; in-8". Société impériale d'Emulation d'Âbbeville. — Mémoires, 1861 , 1862, 1865, 1864, 1865 et 1860, 2e partie. Abbeville, 1867; in-8°. Société littéraire, scientifique et artistique d'Api (Vau- cluse). — Annales, 2e année, 1864-1865. Apt, 1860; in-8°. Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. — Actes, 20% 21e et 22e années, 1838, 1859 et 1860; 28° année, 1er et 2e trimestre, 1866, et 21)' année, 2e trimestre, 1867. — Séance publique du 16 juin 1829. Bor- deaux; 16 cah. in-8°. Société impériale d'agriculture , de sciences et d'arts, séant à Douai. — Mémoires, 2'" série, tome VIII, 1865-1865. Douai, 1806; in-8^. Comité flamand de France. — Bulletin, tome IV, n" 7. Lille- Dunkcrque, 1867; in-8". Académie de Stanislas, à Vancy. — Mémoires. 1800. Nancy. 1867; in-8". ( 495 ) Société impériale d'agriculture de Valenciennes. — Revue agricole, iî)e année, tome XXI, n° 9. Valenciennes, 1867; in-8°. Kônigliche preassische Akademie der Wissenschaften zu Berlin. — Monatsbericht, juli i867. BerHn; in -8°. Gôppert (H.-R.). — Verzeichniss der paliionlologisehcn Sammlungen. Gorlitz, 1868; in-8°. Justus Perlhes' Geographischer Anstalt zu Gotha. — Mit- (heilungen iiber wichtige neue erforschungeu auf dem Ge- sammtgebiele der Géographie, ^on l)r A. Peterntann, 1867, Xdc undErgànzungsheft, n° 21. Gotha, 1807; 2 cab. in-4°. Archiv der Math ematik und Physik ; herausgegeben von J.-A. Grunert.XLVH9lcTheil, lslcslleft. Greifswald, 1867;in-8°. Rau (Karl-Heinrich). — Grundsliîze der Volkswirthschafls- lebre. Ve Ablh.,8,e Ausgabe. Leipzig , 1868; in 8°. Von Schlagintweit-Sakùnslùnski (Herman). — Die wicli- tigsten Hohenbestimmungen in Indien , im Himalaya, in Tibet und in Turkisian. Munich, 1807; in-12. Kaiserliclie Akademie der Wissenschaften zu Wien. — Math.-naturw. Classe : Dcnkschriflen , XXVIter Band, mit Re- gister zu deh Banden I-XXV. Vienne, 1807; in-4°. — Sit- zungsberichte, lste Ablh., 1806, november und december; 1867, jânncr-februar. — 2SU' Abth., 1866; december; 1807, jànner-mârz. Vienne; 7 cah. in-8°. — Philos.-histor. Classe : Denkschriften , XUr Band. Vienne, 1007; in-4°. — Sitzungs- berichte, 1800, october- december 1807, janner - februar. Vienne; 5 cah. in-8°. — Archiv fur osterreichische Gesehiehle, XXXVII1" Band, 1-2 Hâlfte. Vienne, 1867; 2 cah. in-8". Kaiserliche Akademie der Wissensehaften in Wien. — Sit- zung der math.-naturw. Classe. Jahrg., 1867, nos ~2"2, 53. 24, 25 et 26. Vienne, 1867; 5 feuilles in-8°. Physikalische-medicinische Gesellsehaft zu Wurzburg. — Wùrzburger medicinische Zeitschrift, VIIter Band, VslP und VIsle Heft. Wurtzbourg, 1867; in-8n. ( 496 ) Kongl. Vitterhet s historié och antiqvitets Akademiens Stock- holm. — Handlingar, nv fôljd, XXi-XXV delen. Stockholm, 1855-1867; 5 vol. in-8°. — Antiqvarisk Tidskrift for Sverige, genom Bror Emil Hildebrand. isla delen. Stockholm, 1864; in-8°. — • Fortechning Ledamoter och Tjenstcmân , âren 1755- 1867. Stockholm, 1867; in-8°. Hildebrand (Bror Emil). — Minnespenningar ofver ens- kilda Svenskà raiin och qvinnor. Stockholm, 1860; in-8°. Hildebrand (Bror Emil). — Svenska Sigiller frân Medelti- den, ldea-2sta Haftets. Stockholm, 1867; 2 vol. in-4°. Hildebrand Hildebrand (H ans OL). — Svenska folket u rider Hednatiden. Stockholm, 1866; in-8°. Université d'Upsal. — Thèses académiques et règlements pour l'année 1866-1867. Upsal, 1867; cah. in-4° et in-8°. Finska Vetenskaps-Societetens , af Helsingfors. — Acta, tom. VIII. Helsingfors, 1867; 2 cah. in-4°, — Ofversigt, tom. VI, VII, VIlî. Helsingfors, 1865-1866; 5 vol. in-8°. — Bidrag till Finlands Naturkânnedom, etnografi och statistik , X Haftet. — Bidrag till kannedom at Finlands natur och Folk , VII, VIII, IX, X Haftets. Helsingsfors; 5 vol. in-8°. Société impériale des naturalistes de Moscou. — Bulletin , tome XL, année 1867, n° I. Moscou. 1867; in-8°. Université impériale de Saint-Pétersbourg. — Travaux de l'année 1866. Saint-Pétershourg, 1867; in-8° (en russe). De Bosis (Francesco). — II gabinetto di scienzc naturali e l'osservatorio meteorologico nel R. Istituto industriale e pro- fessionale di Ancoua, con appendice sugli studi di storia nalu- rale anconitana di Francesco de Bosis e Luigi Paolucci. Ancône, 1867; in-8°. BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE 1867. — No 12. CLASSE DES SCIENCES. Séance du 7 décembre 1867. M. le vicomte Du Bus, président de l'Académie. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. D'Omalius, Wesmael, Stas, de Koninck, Van Beneden, Edm. de Selys-Longcbamps, Nyst, Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Dopiez, Bras- seur, Poelman, Dewalque, Ern. Quetelet, Spn'ng, Maus, Gloesener, Candèze, Eug. Coemans, Donny, membres; » Scbwann, Lacordaire, Catalan, associés; Ed. Morren, Ed. Dupont, Malaise, correspondants. M. le baron Kervyn de Leltenhove, membre de la classe des lettres, assiste à la séance. 2me série, tome xxiv. 34 ( 498 ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur donne connaissance que le jury chargé de juger le concours quinquennal des sciences naturelles, pour la période de 1862-1866, a décerné le prix à M. P.-J. Van Beneden , membre de l'Académie, pro- fesseur de l'Université de Louvain, à raison de son ouvrage intitulé : Recherches sur l'histoire naturelle des Polypes des côtes de Belgique. M. le directeur présente à M. Yan Beneden les compli- ments de la classe. — La société entomoîogique de Londres, les observa- toires d'Armagh et de Washington , la société des sciences de Finlande, la société impériale des naturalistes de Mos- cou, l'Université de Kiel, la société de physique d'Erlan- gen, la société d'Émulation d'Abbeville, etc., remercient l'Académie pour l'envoi de ses publications. L'Académie reçoit cà titre d'hommage de ses membres les ouvrages suivants : 1" Météorologie de la Belgique comparée à celle du globe, par A. Quetelet, 1 vol. in-8°; 2° Observations de météorologie et de physique du globe, faites à l'Observatoire de Bruxelles depuis le commence- ment de 1867, in-4°; 5° Programme du cours de géomé- trie descriptive, fait à l'Université de Liège, 4me édition, par M. Brasseur; 4° Note sur un Orchis ustulata L. à fleurs doubles, par M. A. Bellynck, in-8°. — Remercîmenls. — M. Bellynck fait parvenir les résultats de ses obser- vations faites à Namur, en 1867, sur les plantes. ( 499 ) — M. le capitaine Adan transmet une seconde note manuscrite concernant les Erreurs à craindre sur les quantités calculées par la méthode des moindres carrés (Commissaires : MM. Catalan et Liagre). RAPPORTS. Deuxième mémoire sur Vanatomie comparée des tiges ligneuses dans V embranchement des Dicotylédones ; par M. J. Chalon , de Namur. Rapport de !ti . Coetnans. « Sous le litre précédent, M. Chalon vient de présenter à l'Académie une série d'études anatomiques sur la struc- ture des tiges ligneuses de la classe des Rosi nées. Cette classe se compose, comme on le sait, de cinq familles prin- cipales, celle des Pomacées, des Spiréacées , des Rosacées, des Amygdalées et des Chrysobalanécs. L'auteur examine, avec soin, une série de tiges appartenant à chacune de ces diverses familles, excepté à celle des Chrysobalanées, dont les espèces vivent dans les régions inlertropicales de l'Amé- rique et de l'Afrique , et conclut de ses analyses, sans hési- tation aucune, qu'il y a, dans la classe des Rosinées en particulier et dans les groupes naturels en général, une relation constante entre les caractères organographiques de ces végétaux et la structure anatomique de leurs tiges. Nous dirons d'abord un mot du travail même de ( 500 ) M. Chalon, pour examiner ensuite ses conclusions géné- rales. Le mémoire de M. Chalon est un travail véritablement sérieux, qui mérite autant d'encouragements que d'éloges, car il est bien rare de voir, de nos jours, des jeunes gens entreprendre des recherches aussi longues, aussi difficiles et aussi ingrates que celles que l'auteur se propose de faire. Son travail nous offre cependant, je le dis à regret, quelque chose d'essentiellement prématuré et d'incomplet; ce qui tient au mode trop précipité de publication de l'auteur. En effet, dans les travaux de cette nature, ce n'est pas après avoir étudié un groupe ou une famille isolée, mais bien après avoir examiné longuement la structure des tiges dans toute la série végétale, qu'on peut arriver à la connaissance des principes de taxonomie histiologique, qu'on peut dé- couvrir ce qu'il y a d'important et d'invariable, et ce qui, au contraire, est variable et accessoire. Et ce n'est qu'après avoir posé ces principes et avoir rassemblé de nombreux termes de comparaison que l'anatomie comparée des tiges peut devenir pratique et sérieusement scientifique. L'au- teur n'ayant approfondi jusqu'ici que la classe des Rosi- nées, ces principes et ces éléments de comparaison lui font encore défaut, d'où il résulte que son mémoire paraît former plutôt une collection de notes préparatoires qu'un travail déjà achevé et concluant. ÎI aura dû sentir ce vide quand il a cherché à établir les caractères hisliologiques du groupe des Rosinées , car au lieu de caractères propres et tranchés, il n'a trouvé que des diagnoses vagues et appli- cables à un grand nombre de familles voisines. Je crois donc pouvoir lui conseiller de reprendre un peu plus tard ce même travail, quand il aura étudié au même point de vue un plus grand nombre de familles végétales. ( 501 ) 11 verra alors facilement ce qu'il y a de général et d'uni- forme dans la structure des tiges, et ce qui peut servir à distinguer et à spécifier certains groupes ou certaines fa- milles, et ses analyses, alors nécessairement plus brèves, plus claires et plus comparatives, seront un précieux ap- point pour la taxonomie végétale. Comme j'ai tout lieu de croire que l'auteur tiendra à perfectionner ses recherches, j'indiquerai ici quelques amé- liorations que me semble demander le travail que j'ai exa- miné : 1° Une détermination extrêmement rigoureuse des élé- ments analomiques et surtout des différentes espèces de vaisseaux qui se rencontrent dans les liges; 2° Les analyses devraient porter sur des tiges ou des rameaux de même âge, et autant que possible sur des tiges d'un an, pour pouvoir admettre à titre d'égalité les tiges des plantes herbacées et annuelles; 5° La structure des tiges herbacées et annuelles devrait nécessairement entrer en ligne de compte ; 4° Outre les caractères employés par l'auteur, on pour- rait se servir de ceux que fournissent les cellules conduc- trices et la nature des parois des cellules des rayons mé- dullaires qui offrent des différences notables dans certains groupes; 5° Enfin, dans des recherches de celte nature, l'emploi de planches est tout à fait nécessaire et indispensable. Pour ce qui concerne maintenant les conclusions de l'au- teur, je les crois vraies et fondées en thèse générale , mais elles devraient être formulées d'une manière beaucoup moins absolue et positive. Dans le règne végétal, les irré- gularités de structure sont aussi nombreuses dans les tiges que dans aucun autre organe. Ainsi , pour m'en tenir au ( 502 ) groupe des Rosinées, que l'auteur a spécialement étudié, je trouve dans la famille des Amygdalées, qui, selon M. Chalon, serait caractérisée par des rayons médullaires pluricellulaires à trois ou quatre plans de cellules, un Prunus Armeria (branche de cinq ans) qui m'en présente six, sept et même huit; une variété du Prunus domestica et le Cerasus Padus qui ne m'en offrent ordinairement que deux. Dans la même famille, le genre Amygdalus et le Prunus lauro- cerasus me semblent beaucoup plus rap- prochés, par leurs rayons médullaires, des Pomacées que des Amygdalées. Dans la famille des Pomacées, où il y a cependant assez de constance : je rencontre un Crataegus Oxycanlha ayant huit et dix rangs de cellules dans ses rayons médullaires, tandis qu'il pourrait n'en avoir que deux. En me guidant d'après les caractères indiqués par l'auteur, il m'est sou- vent impossible de distinguer les tiges des Rosacées de celles des Spiracées. Et, dans cette dernière famille, je vois plusieurs espèces dont les rayons, éminemment étroits, me porteraient à les classer dans la famille des Pomacées. Il en est de même dans le reste du règne végétal, et qui croirait, en étudiant au microscope la tige du Cynara Scolymus et celle de YHelianthus annuus, qu'ils appar- tiennent tous deux au même groupe des tubuliflores de la famille des Composées. C'est que la tige n'existe pas seu- lement pour la fleur et le fruit , dans lesquels nous puisons généralement nos caractères distinctifs, mais sert de lien entre la racine, les feuilles et les organes de reproduction, et exprime bien plutôt la vie de la plante que les caractères de sa fleur. J'aime donc à croire que, quand l'auteur se sera plus familiarisé avec la nature, il se convaincra de plus en plus, par ses propres recherches, que les lois et les ( 505 ) démarcations absolues sont extrêmement rares, mais que tout est passages, nuances et intermédiaires, ce qui fait l'unité dans la variété, et la première et grande cause de l'harmonie de la nature. » Mtapport de HM. Spring. « A mon tour, je rends hommage au zèle patient de l'auteur, tout en regrettant de ne pouvoir pas proposer l'impression du mémoire présenté. Il contient des recher- ches intéressantes, sans doute, mais leurs résultats ne sont pas établis assez solidement, selon nous, pour promettre un progrès réel , ni pour justifier les conclusions générales que l'auteur a cru pouvoir en tirer. C'est, du reste, une rude tâche que l'étude des tiges ligneuses au point de vue de la taxonomie. Pour l'entre- prendre avec fruit, il faudrait non-seulement rassembler d'abord les matériaux que la science possède déjà en grand nombre, mais établir des principes organographiques et morphologiques applicables à toute la série végétale. Et ces principes ne pourraient être demandés, selon nous, qu'à l'histoire du développement et de la croissance, ainsi qu'à l'étude comparée des variations que le type idéal éprouve dans les principales familles de l'embranchement. Il est connu que les accidents de végétation, la marche des saisons , l'action complexe du climat, l'abondance de la sève et les variations de la diffusion dans les cellules des rayons médullaires, exercent une grande influence sur la contexture du bois; il est connu surtout que le développe- ment et l'accroissement des branches opèrent une sorte de ( mi ) rétroaction sur le corps ligneux de la tige. Avant de for- muler des diagnoscs génériques et spécifiques applicables à ce corps, il serait donc indispensable de séparer nette- ment, au préalable, les caractères constants d'avec ceux qui sont variables. Je souscris, du reste, aux autres conseils que l'hono- rable M. Coemans a adressés à l'auteur, pour lui prouver son estime et l'espoir qu'il a de le voir persévérer. J'insiste spécialement sur la nécessité d'une détermination rigou- reuse des éléments anatomiques, et sur l'addition , indis- pensable dans ce genre de travaux , de planches devant servir à la fois <¥ illustration et de contrôle. J'ai l'honneur de proposer à la classe de voter des re- mercîments à l'auteur. » Conformément aux conclusions des commissaires, la classe vote des remercîments à M. Chalon, pour la com- munication qu'il a bien voulu lui faire et décide l'im- pression seule des rapports, dans le Bulletin de la séance. Eludes sur les caractères des espèces du genre Populus, par M. Alfred Wesmael. Rapport de M. MSttg. Coen»nn* . « J'ai lu, avec le plus vif intérêt, la notice de M. Wes- mael; j'y trouve des observations bien faites, beaucoup d'exactidude, et l'esprit d'analyse consciencieuse dont l'au- teur fait preuve dans ce travail me fait espérer que nous pouvons attendre de lui une bonne et excellente mono- ( 505 ) graphie du genre Populus, si intéressant tant au point de vue botanique qu'au point de vue forestier. Il est vrai, comme le dit M. Wesmael, que le genre Populus demande encore à être étudié avec plus de soin, mais il y aurait cependant erreur à croire que nous en sommes encore, pour la connaissance des espèces, au temps de Sprengel. Depuis cette époque, plusieurs excel- lentes flores, par exemple celles de MM. Acherson, Godron, Cosson, etc., et surtout les ouvrages des forestiers alle- mands nous en ont donné des descriptions raisonnées et comparatives basées, non plus uniquement sur l'étude des feuilles, mais sur l'ensemble des caractères de ces végé- taux. Quoique l'auteur ne le dise point expressément dans son introduction, il est évident qu'il n'a voulu traiter dans cette présente notice qu'une première partie du travail qu'il se propose de nous communiquer, et que comporte le titre de son mémoire. M. Wesmael s'est posé une pre- mière question, celle-ci : les caractères tirés de la nature des feuilles et de la longueur des chatons sont-ils, chez les Populus, assez sérieux et assez constants pour fournir au descripteur des diagnoses suffisantes? M. Wesmael répond négativement, et il prouve fort bien sa manière de voir. Mais en suivant le mode de procéder que l'auteur semble s'être prescrit, il nous reste encore un grand nombre de questions à poser et à résoudre pour arriver à une con- naissance approfondie des caractères spécifiques du genre qu'il étudie. Ainsi il faudrait encore rechercher si les caractères pris dans la nature de l'écorce, la vestilure des bourgeons, le nombre des étamines, la forme et la couleur des pistils, la configuration des écailles des chatons, la nature de la ( 506 ) graine, etc., n'offrent pas plus de valeur et de constance que ceux que fournissent les feuilles. Parmi tous ces ca- ractères, il faudrait ensuite choisir ceux qui méritent de servir de base à une classification rationnelle, et en faire usage pour établir de bonnes diagnoses spécifiques. Un pareil travail serait, à mon avis, une véritable étude sur les caractères des espèces dans le genre Populus. Ces con- sidérations me portent à engager M. Wesmael à ne pas séparer cette première partie du reste de son travail , s'il veut toutefois conserver le titre qu'il a adopté. ïl est de ces recherches qui figurent fort bien dans un travail d'ensem- ble, mais ne font plus le même effet quand on les présente isolées. Je crois donc témoigner de la confiance dans le ta- lent de l'auteur, en disant que l'Académie désirerait de lui un travail plus complet. Ce qui m'engage surtout à en agir ainsi , c'est que cette variabilité dans les feuilles des Popu- lus, qui fait l'objet de cette notice, se retrouvant également dans un grand nombre de nos arbres de l'Europe, par exemple, chez les Ruscus, Carpinus, Quercus, Ulmus, Salix, Lonicera, Tilia, Acer, Ilex, Crataegus, Rosa, Ru- bas, etc., est presque devenue un lieu commun en bota- nique, et que ce n'est pas la première fois qu'elle est signalée chez les Populus, un certain nombre de ces feuilles variantes se trouvant déjà figurées dans les Osterrekhs Hotzpflanzen de Pokorny (Wein, 1864). » Rapport de SE. Ed. jnort'en « La lecture de la communication de M. A. Wesmael nous a laissé exactement la même impression que celle exprimée en si bons termes par notre savant collègue , M. Eug. Coemans. Cette communication renferme les élé- ments d'une excellente notice, mais elle est encore incom- plète et ne répond pas à son titre : l'histoire des travaux auxquels le genre Populus a été soumis, devrait être tracée au moins en quelques mots, et ses caractères généraux pourraient être indiqués. La valeur de certains caractères a déjà été discutée par Th. Hartig, en 1851 (1), par le doc- teur M. Willkomm, professeur à l'école forestière de Tha- rand en Saxe (2), par Ch. Koch de Berlin (5), et d'autres, sans que l'auteur mentionne ou analyse les opinions de ces savants. Les observations auxquelles il s'est livré condui- sent à des conclusions négatives sur la valeur de certains caractères de forme, de grandeur, de rapports, etc., d'ail- leurs peu importants, et l'on se sent pris du désir de con- naître les caractères positifs que l'auteur a pu rencontrer pour définir les espèces. M. A. Wesmael, qui s'occupe de- puis longtemps des végétaux ligneux et qui a déjà publié sur ce sujet des notices intéressantes, s'est chargé d'écrire la monographie des Populus pour le Prodromus regni vegetabilis. Il semble avoir envoyé à l'Académie quelques études préliminaires auxquelles il a dû se livrer pour son travail. Nous croyons, comme votre premier rapporteur, devoir proposer à l'Académie de prier M. A. Wesmael de bien vouloir reprendre momentanément son manuscrit, afin qu'il puisse présenter dans quelque temps un com- (1) Vollstàndige Naturgeschichte der forsllichen Culturpflanzen Deutschlands. Berlin, 1851, pp. 427 et suiv. (2) Deutschlands Laubholzer im Winter. Dresde, 1864, p. 17. (3) Ein neuer Pappelblending und liber Pappeln uberhaupt , in Wo- chenschrift fur Gartner ei , 1865, pp. 225 et suiv. ( 308 ) mentaire analytique et raisonné de la monographie qu'il a rédigée pour le prodrome. » Conformément aux conclusions des rapporteurs, la classe vote des remerciments à M. Wesmael pour sa com- munication, et décide que les rapports seulement pren- dront place dans les Bulletins. Note sur le pouvoir dispersif de l'air, par M. Montigny. Rapport de JÊÊ. JPlaleatt. « On sait que la dispersion des rayons lumineux pro- duite par l'atmosphère terrestre se montre, d'une manière sensible, quand on observe un astre très-près de l'horizon. En partant de certaines mesures des spectres aériens de l'étoile Fomalhaut données par Bessel, M. Montigny avait déterminé, dans un travail antérieur, les indices de réfraction des rayons rouge, vert-bleu et bleu extrême, lors de leur passage du vide à l'air; dans la note actuelle, il calcule, au moyen d'une formule de Cauchy et des valeurs les plus précises.des longueurs d'ondes, les indices relatifs aux rayons orangé, jaune-vert et violet extrême, en employant, pour l'évaluation des constantes de la for- mule, les indices obtenus dans son premier travail. Celte note étant le complément des recherches précé- dentes de l'auteur sur ce sujet, et contribuant à préciser nos connaissances sur le pouvoir dispersif de Pair, j'ai l'honneur d'en proposer l'insertion dans le Bulletin. » D'après ces conclusions, auxquelles se rapporte entière- ( 509 ) ment le second commissaire, M. Duprez, la classe décide que la note de M. Montigny prendra place dans le Bulletin. Des remercîments seront adressés à Fauteur. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Etoiles filantes du milieu de novembre 4867 et état de l'at- mosphère à la même époque; par M. Ad. Quetelet, direc- teur de l'Observatoire royal de Bruxelles. L'observation des étoiles filantes a été extrêmement contrariée à Bruxelles vers le milieu de novembre dernier, d'un côté par l'état presque constamment couvert du ciel et, de l'autre, par la lumière de la lune quand le ciel se dévoi- lait. Cependant, malgré cet éclat, si le phénomène annoncé s'était réalisé, il eût été facile de le constater, lors même qu'une partie de ces météores eût échappé aux regards par leur petitesse. Les nuits des 6, 12 et 15, surtout, ont per- mis l'observation pendant un certain temps; et le nombre aperçu a été de beaucoup inférieur à celui qu'on aurait pu voir pendant une nuit ordinaire. Le 12, vers minuit, on n'a observéque trois étoiles en une demi-heure; le 15, de H heures à 11 {h heures, on a remarqué deux étoiles, de même de minuit à minuit et demi, on a continué d'observer jusqu'après 4 heures du matin sans obtenir de meilleurs résultats. Le 14 n'a guère été plus favorable (1). J'ai remarqué depuis longtemps qu'une espèce de vide (1) J'ai observé jusqu'à une heure du matin; el mon iils a continué ses observations avec mes deux aides, MM. Hooreman et Lancaster, jusqu'a- près 4 heures du matin. ( S10 ) pour les étoiles filantes se produisait sur un lieu du globe lorsqu'il y avait une agglomération nombreuse de ces mé- téores dans un autre lieu. Ce fait s'est réalisé en novembre dernier pour l'Amérique où les étoiles, au Canada, se sont montrées des plus nombreuses. C'est une observation dont j'ai déjà eu l'occasion de parler précédemment, et c'est ce qui avait toujours causé mon vif désir de voir faire des observations sur des points éloignés et spécialement dans l'autre hémisphère. Je pense qu'en Europe l'absence d'étoiles filantes s'est généralement fait remarquer partout où se font des obser- vations régulières; c'est du moins ce que prouve ma cor- respondance. Voici ce que m'écrivait M. Coulvier-Gravier, presque immédiatement après l'époque critique du 13 no- vembre : « Nous avons communiqué, M. Chapelas et moi, à l'Académie des sciences de Paris, dans sa séance du 18 courant, le résultat de l'apparition du phénomène du 12 et du 15 novembre. J'ai lieu de croire qu'il en aura été chez vous comme chez nous : c'est-à-dire que nous n'avons pu constater qu'un minimum des plus complets. » Citons encore quelques autres résultats qui nous sont parvenus. Observations faites à Louvain sur les étoiles filantes de novembre 1867 ; par M. F. Terby. (Lettre à M. Ad. Quetelet.) J'ai l'honneur de vous communiquer les résultats de mes observations des étoiles filantes de novembre. Le grand éclat de la lune rendant ces observations difficiles, j'ai changé plusieurs fois de champ d'exploration afin ( 511 ) d'éviter la trop grande clarté de cet astre; comme je tenais pourtant à observer aussi dans la même direction que Tannée dernière et à voir la constellation du Lion, j'ai regardé parfois du côté de l'E. et du SE. malgré la présence de la lune dans celte région du ciel. Les météores m'ont paru excessivement peu nombreux. Le 11, les nuages ont empêché l'observation entre 8h 50m et 9h 50m et à 13 heures. Le 12, le ciel était serein; le champ d'observation a toujours compris cette fois1/;) du ciel environ. J'ai observé dans la direction du SO. entre 6h 42m et 9h 25m et dans celle de l'E. et du SE. entre 6h 16m et 6h 42m, entre 12h 55m et 14 heures et entre 15h 4n' et 16 heures. Ces observa- tions, dont je crois inutile de donner une répartition plus détaillée, comprennent au moins trois heures d'inspection régulière du ciel et pendant lesquelles je n'ai vu que deux étoiles fdantes : la première, à 8h 5m, moyenne, blanche, sans traînée, rapide et allant vers le SO. dans la partie an- térieure de Pégase; la seconde, à 9h 9m, de première gran- deur, allant du N. vers l'Aigle et Antinous; elle était rou- geâtre, produisit une trace lumineuse dans la plus grande partie de sa course, puis continua sa route sans traînée; après un trajet fort court, la traînée reparut, puis l'étoile devint d'un blanc éclatant et. s'éteignit. Le 15, le ciel était encore serein; le champ d'observa- tion comprenait encore '/s du ciel environ, sauf celui du N. qui était beaucoup plus restreint. J'ai observé le SO. de 9h 52m à 10h 51 m, l'E. et le SE. de 6h 19m à 6h 50m, de 10h 56m à 11" Hm, entre Hh 45m et 15h 21m et de 15" 45m à 14 heures. J'ai inspecté le N. et le NE. entre 11" llm et llh 56m et de 15h 21m à 15h28m. Ces observations comprennent deux heures et trente-sept minutes d'explo- ( 312) ration régulière du ciel pendant lesquelles je n'ai vu que cinq étoiles filantes : 1° A 10h 12m, étoile allant de Pégase au Verseau, de l'E. à l'O., moyenne, rapide, sans traînée; 2° A 12h 54m, étoile allant du Lion vers Sirius, décri- vant une trajectoire parallèle à l'horizon, de première grandeur, rouge, avec traînée; 5° A 13" 15m, étoile passant près de y des Gémeaux, allant du N. au S., moyenne, sans traînée; 4° A J5h 49,n, étoile traversant le Lion en allant vers l'horizon E., de première grandeur, rouge; la traînée était douteuse à cause de la lune; 5° A 13h 52m, étoile allant du Lion vers le Petit-Chien, très-rapide. Les étoiles filantes étaient devenues un peu plus nom- breuses de 15 heures à 14 heures; mais malgré la pré- sence de la lune on pouvait juger qu'à cette heure aucune comparaison n'était encore possible entre l'aspect du phé- nomène de cette année et la splendide apparition qui s'était montrée à la même heure en 1866. Je dois donc conclure de ces observations que, si l'apparition de 1867 a égalé ou surpassé celle de l'année dernière pour nos contrées, son maximum a dû arriver entre 14 heures et le lever du soleil. Le 14, le ciel n'a plus été aussi favorable; j'ai observé pendant quelques moments dans la soirée et après minuit, et aucun indice d'une apparition extraordinaire ne s'est manifesté. (813) Liste des orages observés à Louvain pendant le mois d'octobre 1867; par le même. J'ai l'honneur de vous soumettre la liste des orages que j'ai observés cà Louvain depuis le 15 septembre exclusive- ment jusqu'au 15 novembre; j'accompagne cette liste de quelques autres observations météorologiques : Le 4 octobre, à 1 heure du soir , grêle abondante sur la route de Louvain à Wygmael. Le 7 octobre, à oh 45m du soir, averse de pluie mêlée de grêle. Éclairs dans la soirée. Le 27 octobre, vent violent, surtout à partir de 0h 50m du soir; il se calme dans l'après-midi et reprend le soir. Vers 1 heure, nuages sombres. Pluie dans la nuit du 27 au 28. Le 28 octobre, de 10h 50m à llh lom du matin, nuages orageux passant du N. et du NNO. dans l'E. et le SE. Vent d'après les nuages : NO. A 10h 50m coup de ton- nerre dans le N. et pluie légère; elle augmente à 1 lh 5,n; à 1111 40m elle est encore assez abondante. A 0U 7m du soir, nuages très-sombres venant encore du N. et pluie assez abondante. A lh 40m averse mêlée de grêle. Observations faites, à Moncalier, des étoiles filantes de novembre 1867, par M. Fr. Denza. (Lettre à M. Ad. Quetelet.) J'ai l'honneur de vous transmettre quelques renseigne- ments recueillis à l'observatoire du collège royal de Charles- Albert sur le retour de la période des étoiles filantes de 2me SÉRIE, TOME XXIV. OO ( BU) novembre. Dans ces régions où , à mon instigation, il s'est formé une société particulière d'observateurs zélés, on de- vait observer le ciel dans un grand nombre d'endroits dont les principaux étaient Turin, Moncalier, Alexandrie, Bra, Mondovi et Vavallo. Tout était disposé afin de pouvoir re- cueillir des observations d'une manière uniforme et, en même temps, pour pouvoir vérifier non-seulement le re- tour de la période, mais encore toutes les autres circon- stances qui conduisent le mieux à confirmer les théories qui sont aujourd'hui en vigueur sur ce curieux et impor- tant phénomène. On devait faire simultanément des observations les soirs du 12, du 15 et du 14; dans quelques endroits même, comme à Moncalier, on les commença dès le 10; mais la présence de notre satellite, et surtout le brouillard très- épais qui régna, pendant ces jours, empêchèrent entière- ment les observations. Toutefois, les résultats négatifs des observations qu'on put faire dans différentes localités, pendant les premières heures de la nuit du J5 au 14, et même jusqu'à quelques heures après minuit (car pendant ce temps le ciel s'était éclairci çà et là), nous firent croire que l'affluence des mé- téores, cette année, était bien différente de celle de l'année dernière; à peine, à vrai dire, put-on observer quelques rares météores; et à Moncalier, où le brouillard s'était abaissé quelque peu, le 14, vers 5 heures du matin , on ne vit qu'un magnifique bolide, qui, venant de la constellation du Lion, illumina vivement les vapeurs qui planaient sur le sol. Si ce fait est confirmé par les observations faites dans d'autres pays, on devra en conclure que le maximum de la période a eu lieu l'année dernière. II faut, par conséquent, ( 51o ) assigner une durée de 55 ans et un quart à celte période. Et comme l'apparition de Tannée J866 fut moins con- sidérable que celles de 1855 et de 1799, les vues de l'illustre directeur de l'Observatoire de Brera seraient ainsi confirmées; c'est-à-dire que le nuage ou le courant des météores de novembre devient continuellement plus long dans son orbite, de manière que, pendant qu'il augmente en longueur, il perd dans ses autres dimensions. Cette apparition deviendra donc, dans la suite, toujours plus con- tinuelle, comme celle du mois d'août, que l'on voit chaque année, mais perdra continuellement en intensité et sera par conséquent moins considérable. Mais pour affirmer ce fait avec certitude, il faut attendre les résultats des obser- vations faites non-seulement en Europe, mais aussi en Amérique. D'après les communications que j'ai reçues de différents endroits, j'apprends que dans toute l'Italie septentrionale et centrale, on n'a rien vu, à cause du mauvais temps. Orages observés , à Matines 9 en 1866 et 1861, par M. Ber- naerts. (Lettre à M. Ad. Quelclel.) L'appel fait aux observateurs, d'annoter les différentes données relatives aux orages qui traversent nos contrées, porte déjà des fruits. A diverses reprises nous avons publié les observations recueillies dans notre pays sur ce genre de phénomènes; observations faites à l'instigation de l'Ob- servatoire impérial de France, et qui ont pour but d'éta- blir, par des caries, la marche ordinaire des phénomènes électriques. Aujourd'hui, nous publions une nouvelle liste ( oi6 ) dorages observés à Malines, pendant l'année 1867, par M. l'avocat Bernaerts. Voici les résultats de ses observations que nous ne sau- rions qu'encourager : 1866 (1). — Le 14 novembre, nuit des étoiles (liantes, 5 à 6 heures du matin, orage venant du N. ou du NO. 1867. — Le 6 février, à 3h 50™ du soir, averse allant du N. au S. ou du NO. au SE., petite grêle; le journal La Dyle, n° 6, signale trois coups de tonnerre lointains. Le 7 février, à lh 15m du soir, même averse que le jour précédent. La Dyle signale encore deux ou trois coups de tonnerre lointains. Le 6 février, à 11 heures du matin, averse, vent très- fort, grêle plus intense. Le 27 février, à 5h 10m du soir, averse venant du S. ou du SO., petite grêle. Le 30 mars, à 7h 45m du soir, averse mêlée de grêle, vent fort de PO.j à 8 et à 9 heures, éclairs lointains. Le ol mars, à 6h 15m du matin averse; 7 heures, averse mêlée de neige, venant du N. ou du NO., vent fort; 10h 45m du matin, averse venant du N. Les autres averses de la journée diminuent graduellement d'intensité. Elles avaient complètement cessé vers le soir. Le 4 avril, de 4'1 15m à 4h 45™ du soir, averse venant de FO. ou du NO. Le 8 avril, à 9 heures du soir, éclairs lointains; 10 heures du soir, averse venant de PO. ou du NO., éclairs lointains, vent effroyable. Le 9 avril, à 8h 45m du soir, averse venant de PO., (1) Les observations se rapportent à la ville de Malines, sauf indication contraire. Celles qui ne me sont pas personnelles sont marquées d'un asté- risque. ( 517 ) deux coups de tonnerre avec éclairs, vent fort; La Dyle mentionne de la grêle. Le 11 avril, à 2h 10m du matin, averse mêlée de grêle venant de PO.; à lh 55m du soir, averse très-forte, mêlée de grêle et venant de l'O. Le 15 avril, dans la matinée, pluie continue, vent 0.; à 2h 10m du soir averse et petite grêle, vent 0.; 3 heures du soir averse venant du NO.; 4h 15m du soir grande averse du NO. Le 20 avril, à llh 15m du matin, deux coups de ton- nerre, un éclair très-faible, pluie, direction du SO. au NE. 5h 45m du soir , orage lointain observé entre Malines et Wavre-Ste-Catherine. Cet orage s'est levé au SO. et s'est ensuite divisé en deux parties. La première a passé au N., la seconde au S. Celle-ci était seule le siège des décharges électriques. Les deux parties se sont enfin réunies à TE. et le centre d'explosion s'est alors transporté à leur point de contact; 5h 15m du soir, station de Wavre-Ste-Catherine, fort orage venant du S., vent très-fort, pluie. L'orage passe à PO., puis se dirige vers le N.; à Malines il était accompagné d'une pluie et d'un vent très-forts. 8h oOm du soir, averse; minuit et demi, averse très- forte. Le 21 avril, à llh 55m du malin, à lh 20, 2" oom, 5h 50m, oh 40m du soir averses, petite grêle; 4h 10 du soir, averse. Toute la journée ventO. très-fort. Le 24 avril, de 5 à 5 heures du soir, pluie très-forte, maximum d'intensité à 4 heures, nuages venant de l'O. ou du SO. Le 28 avril , à 5 heures du soir, nuées orageuses s éten- dant de l'E. au S. ( 518 ) Le 11 mai, de 5 à 9 heures du matin, ciel orageux. Le 12 mai, de 5 à 8 heures du matin, pluie intense, absence complète de vent; 8lieures, beau temps. De 7 à 7h 50ra du soir, fort orage venant du S. ou SO., vent N. ou NE., éclairs vifs, prolongés et fréquents; ton- nerre peu bruyant; nuées sombres, contournées, lancées à grande vitesse; pluie à la fin de l'orage. Lendemain vent N. Le 19 mai, à 7h 15m du soir, orage assez fort du S. ou SE., trois ou quatre décharges électriques, la dernière donne un éclair vif avec tonnerre instantané; une pluie assez forte et régulière tombe jusque bien avant dans la soirée. L'orage avait été annoncé dans la matinée par de brusques changements dans la direction du vent. Le 21 mai, à midi lo,n, nuées orageuses venant de l'O. et passant d'un côté au S. et de l'autre au NE., pour se rejoindre à l'E. ou au SE., deux coups de tonnerre lors- que l'orage avait passé à l'E. * Le 26 mai, à 7h 15m du soir , un éclair et un coup de tonnerre, quelques autres décharges lointaines. Orage venant du S. * Le 50 mai, de 7 heures à 7h 50m du soir, tonnerre loin- tain ; l'orage s'est levé au SO. * Le 50 juin, à 5h 5m du matin, orage venant du S., environ quatre éclairs accompagnés de tonnerre. * Le 4 juin, à llh 15m du matin, orage venant de l'O., un coup de tonnerre, puis grêle assez forte. * De 5h à 5h 50m du soir, orage venant de l'O., ton- nerre lointain (1). Le 22 juin, à S heures du soir, averse venant du NE. (1) Les observations du 23 mai jusqu'au 13 juin inclusivement ont été faites pendant mon absence. ( 519 ) Le 23 juin, à 5h 50m du soir, nuages vaporeux à TE. avec peu de caractères orageux; on y entend cependant des coups de tonnerre. Quelques personnes ont cru que ces bruits lointains résultaient de manœuvres exécutées en ce moment au camp de Beverloo. Le 24 juin, à 4h 50m du soir, averse mêlée de grêle, venant du NE.; 6h 50m du soir, averse. Le 1er juillet, à 10h 4om du matin, un coup de tonnerre lointain, nuages allant du SO. au SE., pluie. * A Capelle-au-Bois, même heure, trois ou quatre coups de tonnerre, direction de l'orage SO. au SE. ou à l'E.; 2h 50m du soir un coup de tonnerre lointain au S. Même localité, 5h 0om, un coup de tonnerre lointain à PO., nuages allant de l'O. au N. ou à l'E.; à 4 heures, averse orageuse venant du SO. ; à 4h 40m, un coup de tonnerre loin- tain; nuages passant du SO. au N. ou à l'O. seulement. A Malines, cette après-midi a été pluvieuse , mais je n'ai pu obtenir des détails sur ces averses. * A Nederockerzeel , on m'y signale, vers 1J heures du matin , un orage dans la direction de Malines. Beau temps le reste de la journée. Le 15 juillet à llh 20m du matin, orage lointain au SE.; il passe à l'E. Le vent continue à venir de l'E.; midi 5m, tonnerre lointain au SO.; midi 20m, le vent tourne à l'O., orage très-fort, quelques grêlons? A lh 45m, fin de l'orage. Les jours suivants, pluie intermittente, averses. Le 19 juillet, averses, vent 0.? Le 25 juillet, à 2h 50m du malin, orage très-fort mais lointain, éclairs vifs et répétés, tonnerre lointain, pluie; à la fin de l'orage l'O. était couvert de nuages clairs et transparents; 4h 30m du soir, tonnerre lointain? Le 24 juillet, à 5h 45m du soir, orage observé à Wille- broeck , un coup de tonnerre rapproché avec éclair , ton- ( 520 ) lierre lointain , pluie , direction 0. à E. puis au S. Cet orage passe par Malines vers les 4 heures du soir, pluie torrentielle. La Dyle signale des rafales de grêle; à 9h 50m du soir, éclairs lointains au S. et SE.; ils résultaient sans doute de l'orage précédent. A Capelle-au-Bois, même jour, orage violent de 5 heures et demie à 5 heures du soir, pluie très-forte. Le 26 juillet, à lth 35m du matin, orage allant du SO. au NE., un coup de tonnerre rapproché mais sans éclair, un autre coup lointain; 6h 15m du soir, orage lointain au SO. et passant au N. et NE. Le 7 août à lh 60m du soir , orage allant du SO. au NE. ; un coup de tonnerre avec éclair, trois coups lointains. Le 15 août, des nuages orageux couvrent le ciel depuis 2 heures jusqu'à o heures du soir; alors un vent fort se manifeste, le ciel s'éclaircit, direction S. au N. Le 16 août, llh 15™ du matin, averse venant du SO.; 4b 15mà Ah 30m du soir, orage violent, pluie torrentielle, coups de tonnerre suivant immédiatement l'éclair, direc- tion N. au S. Cet orage occasionne un incendie à Wes- pelaer. A une demi-lieue au N. de Boom , on a observé vers 5 heures ou oh 50m du soir un éclair et un coup de ton- nerre, suivis d'une averse. L'orage était alors au SO. dans la direction de Niel. A Capel!c-au-Bois, 2 heures du soir, tonnerre lointain; les nuages vont de l'O. au N. ; vers 4h 50m, orage lointain allant de l'O. au N. et NE ; à 4h 45m averse très-forte, tonnerre sans éclair. Le 26 août, à 8 heures du soir, du S. à l'O. jusqu'au N., ciel chargé de nuages orageux, vent supérieur S.; 9 heures du soir, éclairs lointains à l'O. ( 521 ) Le 27 août, à 4 heures du matin, averse, coups de tonnerre lointains dont un assez fort. * Capelle-au-Bois, 4 heures du matin, un éclair suivi immédiatement d'un violent coup de tonnerre, pluie tor- rentielle; l'orage venait de l'O. ou du SO. Le 1er septembre à llh 55m du matin, orage fort, mais lointain; les nuages orageux se trouvent entre le SO. et le NO.; à midi 15m le centre d'explosion se trouve au NO., l'orage passe ensuite au N. pour disparaître au NE.; vers midi 50m , pluie. Le 2 septembre, à 6h lom du soir, nuages orageux s'étendant de l'ESE. au SO., vent N. Le o septembre, à 7h 40m du soir, averse orageuse, venant du S.? 9 heures du soir, éclairs lointains, ciel pur. Le 4 septembre, orage lointain s'ctendant du S. à l'O. L'extrémité sud est le siège des détonations; Mh 35m du matin un éclair et un coup de tonnerre violent. D'après le journal De Burgery, la foudre est tombée sur les flis du télégraphe près de l'arsenal du chemin de fer. Après quel- ques coups lointains l'orage disparaît au N. ; après l'orage, absence complète de vent. A midi 20, détonations à l'O.; de lh 2om à lh 45m du soir, orage violent; le centre d'explosion passe du S.àl'E. sans atteindre le zénith, averse très-forte vers lh 40m; après l'orage vent N. pour les nuages inférieurs, vent S. pour les nuages supérieurs. Le 6 septembre, à 7 heures du soir, nuages orageux s'étendant du SO. au NO., vent S. On a entendu le ton- nerre à l'O. vers la même heure. Le 9 septembre, vers lh 50m du matin, averse très- forte. \ \ ( 522 ) Le 10 septembre, à 6h 50m du soir, stratus bordés de cirro cumulus à FO. * Le 11 septembre, au matin, ciel assez orageux, pluie, pas de vent; avant midi un vent assez fort dissipe les nuages. Le 12 septembre, 2 heures du soir, Capelle-au-Bois, nuages orageux , compactes à l'O. sans tonnerre, vent su- périeur SO.; même localité, 7h 25m du soir, orage très-loin- tain, éclairs vifs et presque continuels, tonnerre peu sen- sible; Forage était d'abord au SE., à 8h oOm il est à FE., les éclairs diminuent d'intensité. Le 15 septembre, Capelle-au-Bois, le tonnerre se fait entendre au SE. vers 8 heures du matin; 8h 10ra, fort orage allant du S. au N., obscurité complète durant quel- ques minutes, vent fort;8h lom le ciel s'éclaircit, éclairs et tonnerre fréquents, un coup rapproché, averse très-forte. L'orage était animé d'une vitesse considérable , son arrivée fut presque soudaine; il avait été précédé par un brouil- lard épais qui s'était ensuite un peu dissipé. On m'a si- gnalé le même orage à Malines, à Nederockerzeel et à Termonde. Le 7 octobre, à 5b 15m du soir, Malines, un coup de tonnerre lointain sans éclair, averse très-forte, vent 0.; 7h 30m éclair lointain ? 7b 45m averse venant du NO. Le 19 octobre, à llh 4om du soir, averse orageuse. On m'a rapporté qu'il y avait eu une grêle très-forte à Nederockerzeel; les uns la fixèrent aux premiers jours de septembre, les autres la rapportèrent à l'orage remarqua- ble du 13 septembre. ( 525 ) Note sur le pouvoir dispersif de l'air, par M. Ch. Mon- tigny, correspondant de l'Académie. Dans un travail précédent (*), j'ai déterminé les indices de réfraction de trois rayons colorés relativement à l'air, c'est-à-dire lorsqu'ils passent du vide dans l'air, en basant mes calculs sur les longueurs du spectre de l'étoile Fomal- haut formé par la dispersion atmosphérique , que le savant astronome Bessel mesura, à plus de 86° de distance zéni- thale, à l'aide de l'héliomètre. Mes déterminations se rap- portent aux rayons rouge, vert-bleu et bleu extrême; elles ont suffi pour calculer les différences de marche de ces rayons colorés, d'origine sidérale, à travers l'atmosphère, et pour établir ainsi, sur des bases aussi solides que pos- sible, ma théorie de la scintillation qui est fondée sur des effets de réfraction et de dispersion atmosphériques (**). Voici les valeurs de ces indices et en outre celui de la lu- mière blanche ou du rayon jaune, qui a été déterminé par Biot et Arago : Rayon rouge 1,00029242 — jaune 1,00029438 — vert-bleu 1,00029530 — bleu extrême .... 1,00029654 Afin de fixer l'esprit du lecteur sur l'exactitude de mes trois déterminations, je rappellerai ici, d'une part, les O Essai sur des effets de réfraction et de dispersion produits par l'air atmosphérique. Mémoires de l'Académie royale d;: Belgique, t. XXVI. (*¥) Mémoires de V Académie, t. XXVIII. ( 524 ) longueurs des spectres aériens de l'étoile Fomalhaut mesurés par Bessel , à des distances zénithales croissantes , et, d'autre part, les longueurs correspondantes de ces spectres calculées au moyen des valeurs précédentes, comme je l'ai indiqué dans le premier travail cité : DATE Longueur du spectre de l'observation db bbssel observée. calculée. 20 septembre 1838. . . 8,25 9,75 28 — ... 10,32 10,31 30 — ... 11,05 10,48 22 - ... 11,26 11 22 Les résultats sont très-concordants, deux particulière- ment. Dans la note que j'ai l'honneur de présentera l'Acadé- mie, je compléterai les données précédentes sur le pouvoir dispersif de l'air, en calculant les indices de trois autres rayons au moyen de la formule de la dispersion trouvée par ML Cauchy, formule dont l'application repose sur les longueurs des ondes lumineuses et sur la détermination préalable de deux constantes, ce que j'effectuerai facile- ment ici, à l'aide de deux indices précédents résultant de l'observation. Les indices calculés des deux autres rayons concordent très-bien , comme on le verra, avec les valeurs précédentes des indices des mêmes rayons que j'ai déduites de l'observation. Cette concordance justifiera pleinement l'application de la formule de M. Cauchy à ce genre de calcul. ( oâo ) Quelle que soit l'importance qu'il faille attacher à ce mode de déduction , ces déterminations rappelleront d'abord l'at- tention, comme je l'espère, sur le pouvoir dispersif de l'air, question que l'observation n'a point complètement résolue, puis sur le même pouvoir relatif aux divers gaz, problème difficile et délicat, il est vrai, mais que la science de l'optique est capable de résoudre aujourd'hui, grâce aux moyens d'expérimentation si précis dont elle dispose. Avant d'exposer les déductions du calcul , il importe d'élucider plusieurs questions que suscite ici l'application de la formule de M. Cauchv, soit à l'égard des parties colo- rées du spectre auxquelles se rapportent les mesures prises par Bessel , soit au sujet des découvertes de raies faites par l'analyse spectrale dans la lumière des astres. D'abord, il convient de rappeler que , dans la décompo- sition de la lumière des astres par l'atmosphère, phénomène qui produit les spectres stellaires aériens près de l'horizon et les colorations étroites aux arcs supérieur et inférieur des disques solaire et lunaire près de celui-ci, la dispersion des couleurs des spectres aériens observés dans une lunette qui ne renverse pas les objets, est identique à la disposi- tion des couleurs que l'image d'une étoile brillante affecte quand on la regarde dans les conditions ordinaires, à tra- vers un prisme réfringent, dont l'angle est placé en haut. Le spectre stellaire aérien, de même que l'image prisma- tique de l'étoile, est coloré en bleu à sa partie supérieure, et en teintes orangée et rouge à sa base. La seule diffé- rence qui caractérise ces deux phénomènes de dispersion , c'est que, par suite du faible pouvoir dispersif de l'atmos- phère, le spectre aérien d'une étoile, examiné dans une puissante lunette et à une grande distance zénithale, a une étendue trop restreinte et un éclat trop faible pour que les raies caractéristiques de la lumière de l'étoile ( 526 ) soient distinctes dans son spectre aérien, même lorsque les circonstances de calme et de transparence atmosphé- riques sont le plus favorables. Si la dispersion des rayons steilaires par l'atmosphère se réalisait dans les régions inférieures de celle-ci , avec le même éclat de coloration et la même amplitude que pour l'image de l'étoile observée dans un spcctromètre , les raies propres à la lumière de l'étoile deviendraient perceptibles dans son spectre aérien. La perceptibilité des raies ne se réalisant point par le fait seul de la dispersion atmosphérique, aux plus grandes dislances zénithales, nous comprenons très-bien pourquoi Bessel parle expressément des raies du spectre solaire fixées par Fraunhoffer, et non des raies propres à l'étoile Fomailiaut, quand ce savant astronome s'exprime de la manière suivante, au sujet de l'une des mesures du spec- tre de cette étoile : « En comparant, dit Bessel, le spectre » visible dans la lunette de l'héliomôtre à la figure donnée » par feu Fraunhoffer, il me semblait que la partie mesu- » rée était comprise entre les raies B et G de la figure. » Bessel ajoute au sujet d'une autre observation : « Il paraît » que l'espace visible du spectre a été celui compris entre » les lignes B et F de Fraunhoffer (*). » J'insiste avec raison, me paraît-il, sur ce point délicat et très-important ici, parce qu'à l'époque où Bessel prenait ses mesures, Fraunhoffer avait signalé, depuis plusieurs années, les différences de position qui caractérisent les raies du spec- tre solaire relativement à certaines raies du spectre prisma- tique de plusieurs étoiles fixes. D'après les expressions dont Bessel vient de se servir, il est incontestable que nous devons introduire les longueurs numériques des ondes lu- (*) Comptes rendus de l'Institut, t. XV, p. 185. ( 527 ) mineuses correspondant aux rayons eux-mêmes du spectre solaire, dans le calcul des indices propres aux différents rayons colorés du spectre aérien de Fomalhaut. En d'autres termes, j'introduirai dans les calculs les mêmes longueurs d'ondes que s'il s'agissait de l'image spectrale des rayons so- laires dispersés par l'atmosphère, et non des rayons colorés de Fomalhaut séparés aussi par cette faible dispersion. Remarquons enfin que ni dans le passage cité ni dans aucune partie du travail dont il est extrait, Bessel ne mentionne la présence de raies dans les spectres aériens de Fomalhaut, quoique ceux-ci aient été observés à des distances zénithales supérieures à 86°, et à l'aide d'un puis- sant instrument. D'après cela, il n'y a point lieu de nous préoccuper, dans le travail actuel, des raies telluriques, c'est-à-dire des raies qui résultent de l'action absorbante de notre atmosphère sur la lumière des astres, absorption que les dernières recherches de l'analyse spectrale ont mise hors de doute. La forme la plus simple sous laquelle se présente la formule de M. Cauchy pour calculer l'indice n correspon- dant au rayon coloré de longueur d'onde /, pour une sub- stance donnée, est la suivante : 6 (U- n = a--*-~; a et b sont constants pour une même substance, mais va- riables quand la nature du milieu réfringent change. Je ferai remarquer qu'il n'est point nécessaire de recourir ici à la forme que M. Christoffel a donnée récemment à l'ex- pression de la dispersion, et qui conduit à des valeurs des indices très-conformes aux résultats de l'observation à l'é- gard de solides et de liquides; dans le cas actuel, il s'agit d'un milieu très-peu réfringent, et dans lequel la longueur ( S28 ) d'onde d'un rayon diffère très -peu de la longueur cor- respondante dans l'éther libre, ce qui n'est point le cas pour les liquides et les solides, ainsi que l'ont remarqué M. Christoffel et, après lui, M. Briot (*). La considération de la différence des longueurs des on- des correspondant au même rayon dans la substance et dans l'éther libre, question que je viens de toucher, nous oblige à faire intervenir, dans un calcul rigoureux, non les longueurs d'ondes / mesurées par Fraunhoffer et ses suc- cesseurs, mais bien les longueurs X qui conviennent à la propagation des mêmes rayons dans le vide. Il s'agit en effet ici d'un rayon sortant de l'éther libre ou du vide, et, par conséquent, de calculs de réfraction absolue, ou du vide à l'air. D'après les principes de la théorie des ondulations ap- pliqués au cas actuel , le rapport ~ des longueurs d'ondes qui caractérisent la propagation du même rayon coloré respectivement dans le vide et dans l'air, est égal à l'indice absolu n du vide à l'air correspondant à ce rayon. Nous devons considérer aussi cet indice comme tel dans la for- mule de M. Cauchy, où la longueur d'onde serait exprimée par sa valeur numérique 1 relative au vide; cette expression deviendrait alors : b n = a h — • La substitution de ?i2. /2 au lieu de X2 dans cette équation nous permettrait, à la vérité, de calculer exactement n en fonction de la longueur d'onde mesurée dans l'air; mais O Voir l'ouvrage de M. C. Briot , Essai sur la théorie mathématique de la lumière, page 94. ( m ) nous arriverions alors à l'équation du troisième degré n3 — a?i2 = ^. Cependant nous pouvons nous borner à l'équation (I) en vue de la simplicité des calculs, si nous introduisons dans celle-ci les longueurs d'ondes qui auront été préalablement réduites au vide, en multipliant chaque longueur / mesurée dans l'air par la valeur de l'indice du premier tableau qui est le plus rapproché de l'indice cher- ché, et auquel / correspond. Malgré ces considérations, qu'il était absolument nécessaire de développer ici au point de vue de la rigueur des calculs, on peut obtenir des résul- tats très-concordants sans opérer la réduction des longueurs d'ondes au vide, et en se servant d'une formule aussi simple que la première, comme je le démontre dans la note ci-dessous H. (*) Désignons par n', n" les indices connus des rayons jaune et bleu extrême, et par /', /" les longueurs d'ondes correspondantes mesurées dans l'air; ramenées au vide, ces longueurs deviennent n'. I' et n". I". Détermi- nons les deux constantes a et b de l'équation au moyen des formules spé- ciales b b n' = a -+- — ; — - et n ' — a -+- nou s aurons : n"2/"sn'2/'a , -b b = In" — n'\ — —r — - 1 vl a = n Les valeurs numériques de n' et n" sont tellement peu différentes, que la valeur de b se réduit sensiblement à Or le facteur (n" - n') /'* ~ /' est précisément la valeur B que prendrait la constante b si on calcu- lait celle-ci au moyen des longueurs d'ondes mesurées dans l'air et non 2me SÉRIE, TOME XXIV. 56 ( 550 ) J'ai déterminé les constantes a et 6 de l'équation de M. Cauchy à l'aide des indices correspondant aux rayons jaune et bleu extrême, qui iîgurent dans le premier tableau comme données de l'observation. L'indice du rayon jaune, celui dont la valeur est ici sans conteste la plus précise, représente sensiblement, pour toute substance, l'indice de la lumière blanche supposée réfractée sans dispersion sen- sible par la substance, ou son indice moyen, conformément aux faits que j'ai exposés dans une notice précédente ("). Or, c'est précisément le cas à l'égard de l'air, car Biot et Arago n'ont signalé aucune trace de dispersion dans la dé- termination de l'indice de réfraction par l'air 1,00029438, qui est attribué ici au rayon jaune ou moyen. M. Billet a déterminé récemment, à l'aide de phénomè- nes d'interférence, la longueur d'onde moyenne qui con- réduites au vide. On aurait ainsi b =»B n''2. L'autre constante a devien- drait alors n' — — ; cette expression n'est autre que la valeur A qu'affecte- rait la constante a si elle était simplement calculée au moyen des mesures d'ondes prises dans l'air. D'après cela, l'équation destinée au calcul d'un indice quelconque relatif à l'air est susceptible de prendre aussi cette forme : Bn'2 n = A-»-— ■ Quand on introduira dans les calculs, au lieu de la longueur d'onde / me- surée dans l'air, sa valeur n' l réduite au vide, on obtiendra une valeur numérique de n qui sera A -H — , ou simplement le résultat que l'on eût obtenu en introduisant dans les calculs les longueurs d'ondes mesurées dans l'air, après avoir déterminé préalablement les constantes à l'aide de ces longueurs non réduites au vide. J'ai constaté que les valeurs des in- dices ne sont pas affectées jusqu'à la huitième décimale, quel que soit celui des deux modes de détermination que l'on emploie. (*) Recherches sur l'indice de réfraction de la lumière blanche réfrac- tée sans dispersion sensible. Bulletins de l'Académie royale de Bel- gique, 2e série, t. XIX. ( 531 ) vient à la lumière blanche, et ici au rayon moyen; il l'a trouvée égale à 567 millionièmes de millimètre dans l'air. Quant au rayon bleu extrême correspondant à la raie G, à laquelle Bessel rapporte l'extrémité supérieure de l'un des spectres aériens de Fomalhaut, son indice est 1,00029654 d'après une de ses mesures. La longueur d'onde qui caractérise cette raie est 450,75 selon les mesures ré- centes de M. Mascart. j'ai déterminé d'abord les constantes au moyen des lon- gueurs d'ondes du bleu extrême de M. Mascart et du rayon moyen, toutes deux préalablement réduites au vide; alors l'équation de la dispersion qui nous servira à calculer l'in- dice n relatif à l'air, et auquel correspond la longueur d'onde >. déterminée par M. Mascart, et préalablement réduite au vide, a pour forme : 0,948085 n= 1,00029143 + -a .. • Quand les constantes sont calculées au moyen de la lon- gueur d'onde du bleu extrême déterminée par Fraun- hoffer et réduite au vide, l'équation de la dispersion, où / prendra les valeurs des longueurs d'ondes mesurées par le même observateur, mais réduites au vide, se présente sous la forme : 0,930425 n = 1,00029149 + ;.- Nous savons que les longueurs d'ondulations mesurées par Fraunhoffer, puis par M. Mascart, diffèrent assez peu, non-seulement entre elles, mais relativement aux mêmes déterminations réalisées par MM. Bernard, Angstrom, Ditscheinen et Van derWilligen. Je me bornerai adonner dans la note ci-dessous les mesures des deux premiers ( 332 ) observateurs obtenues dans l'air, puis réduites au vide('). Dans le tableau suivant , je rappelle d'abord , les valeurs des quatre indices des rayons différents qui ont été déduits de l'observation ; puis j'indique les indices relatifs aux prin- cipaux rayons, calculés au moyen des deux formules pré- cédentes. INDICES DE RÉFRACTION DE L'AIR relatifs aux principaux rayons, RAIES ET RAYONS. déduits de l'observation. calcules d'après les mesures des longueurs d'ondes, par M. MASCART. calculés d'après les mesures des longueurs d'ondes, par FRAUNHOFFER. Raie B ou rayon rouge . . 1,00029242 1,00029544 1,00029545 — C — rouge moy. » 1,00029565 1,00029565 — D — orangé . . » 1,00029416 1,00029417 Rayon moyen 1,00029438 » 9 Raie Eourayon jaune vert. » 1,00029484 1,00029485 — F - bleu . . 1,00029530 1,00029544 1,00029545 — G — indigo . . 1,00029654 » » — H — violet ex- trême » 1,00029745 1,00029751 La concordance est parfaite entre les deux séries calcu- lées d'après les mesures de Fraunhoffer et celles de M. Mas- RAIES. (*) Loiiffueurs fVond.es mesurées PAR M. 1 Dans l'air. ASCART. Réduites au vide. PAR FRAUNHOFFER. Dans l'air. Réduites au vide. B. 680,67 686,87 688,00 688,20 C. 656,07 656,26 656,00 656,20 D. 588,80 588,97 589,00 589,17 Rayon moyen. 567,00 567, 17 » B E. 526,78 526,93 526,00 526,16 F. 485,96 486,10 484,00 484,15 G. 430,75 450,87 429,00 429,12 1 H. 396,72 396,84 593,00 51(3,12 ( 555 ) cart, les petites différences ne portant que sur la huitième décimale. La concordance est aussi très-satisfaisante entre l'indice calculé et sa valeur déduite de l'observation à l'égard du rayon bleu ou de la raie F. Cette concordance est une justification du procédé de calcul. Elle n'est point atténuée par la différence qui affecte pour la raie B le ré- sultat de l'observation comparé à celui du calcul. Cette différence plus marquée s'expliquerait, au besoin , par le fait que le rouge du spectre stellaire, mesuré par Bessel, s'étendait probablement en deçà de la raie B, c'est-à-dire du côté de la raie A, par suite de la moindre absorption des rayons rouges par l'atmosphère. D'après les données précédentes, le pouvoir dispersifde l'air serait égal à 0,015, ou à la moitié de celui du cristal de roche. Si une méthode très-précise, telle que celle du réfrac- teur interférenliel à l'aide de laquelle M. Jamin a mesuré l'indice de la vapeur d'eau , était appliquée à la mesure de la dispersion par l'air, je crois, avec confiance, que les dé- ductions précédentes concorderaient d'une manière très- satisfaisante avec les résultats certains que donnerait un procédé si délicat, s'il est susceptible de ce mode d'applica- tion. En se rappelant ici la loi de Biot et Aragô, d'après la- quelle la puissance réfractived'un mélange de gaz est égale à la somme des puissances réfractives des gaz mélangés, rapportées à la pression particulière de chacun dans ce mélange, on peut se demander si l'application de cette loi au cas actuel ne permettrait pas de calculer les puissances réfractives de l'oxygène et de l'azote à l'égard des divers rayons colorés, et cela en basant les calculs sur les déter- minations précédentes des indices relatifs à l'air. Je ferai ( 554 ) remarquer qu'il ne manque à cette tin qu'une seule déter- mination, relative à la dispersion par l'oxygène ou l'azote. Si elle se réalisait à l'égard de l'un quelconque des rayons colorés, et pour l'un ou pour l'autre des deux gaz, la loi de Biot et Arago permettrait de déterminer, concurrem- ment avec la formule de M. Cauchy, les indices de tous les rayons colorés pour les deux gaz. Dans mon mémoire concernant les effets de réfraction et de dispersion par l'atmosphère , j'ai fait voir que la dé- termination exacte du pouvoir dispersif de l'air n'est pas sans importance pour le calcul de la position précise des étoiles de couleurs différentes, observées à de grandes dis- tances zénithales. Il résulte, en effet, de la formule s = 0",848 tang (Z — 5,25 R) qui permet de calculer, d'après mes déterminations, l'étendue s d'un spectre stellaire en fonction de la distance zénithale Z et de la réfraction R correspondante, qu'à la distance de 80° par exemple, une étoile bleue est plus relevée de 4",7 par la réfraction , qu'une étoile rouge; et qu'à 90° de distance zénithale, la différence s'élève à 28". Ce genre d'inégalité se calcule aisément, relativement aux quatre principaux rayons colo- rés, à l'aide de la formule de Bradley, quand son coefficient constant a été approprié à la nature du rayon coloré d'après la valeur de son indice de réfraction par l'air, ainsi que l'in- diquent les quatre expressions suivantes delà réfraction r : Rayon rouge, r = 60", 263 tang (Z — 3,25 r) » jaune, r = 60",666 tang (Z — 3,25 r) vert , r = 60",855 tang (Z — 3,25 r) » bleu, r = 61"s101 tang (Z — 5,25 r) On sait que la formule de Bradley n'est valable que pour des hauteurs supérieures à 10° au-dessus de l'horizon , et ( 53S ) que, au delà, les résultats calculés au moyen de cette for- mule s'accordent avec les indications des tables de la réfrac- tion astronomique qui résultent d'un calcul rigoureux. Afin de rattacher les expressions précédentes aux indications de la réfraction par ces tables, qui se rapportent, comme on le sait, au rayon incolore ou jaune, je remarque que si Ton désigne par R la réfraction donnée par les tables, on a, dans les limitas de concordance indiquée, pour le rayon jaune on incolore : R = 60",666 tang (Z — 5,25 R), et par suite : tang (Z — 3,2o r). Si r exprime la réfraction pour une étoile rouge par exem- ple , à la même distance zénithale, on a aussi : tang (Z — 3,2o r). G0",263 Les réfractions R et r diffèrent tellement peu, que nous poserons tang (Z — 5,25 R) = tang (Z — 5,25 r); il en résulte r R 60",263 G0",G6G et finalement : r = 0,99552G X R. Cette expression donne immédiatement la valeur de la réfraction d'une étoile rouge en fonction de la réfraction qui est indiquée dans les tables pour une étoile incolore. Malgré la restriction précédente, cette expression est sus- ceptible d'être appliquée à de grandes distances zénithales, parce que l'écart de la formule de Rradley est ici sans in- ( 536 ) fluence, et que la réfraction R supposée donnée exacte- ment par les tables à toute distance zénithale, figure seule dans l'expression finale de r. Réunissons celte expression et les formules que l'on déduit aisément, par le même procédé, à l'égard des deux autres colorations; nous obtiendrons ainsi les réfractions relatives aux principales étoiles colorées en fonction de la réfraction R qui correspond, dans les tables ordinaires, à la distance zénithale apparente à laquelle l'étoile colorée est observée; alors ces réfractions seront exactement données par les formules suivantes : Pour une étoile rouge r= 0,99555 X R- verte r = 1 ,00322 X R. bleue r= 1,00727 X R. La classe vole l'impression de la note additionnelle suivante, faite par M. Constantin Wesmael à son article relatif aux Ichneumons , inséré dans le Bulletin du mois de novembre dernier. ( 557 ) Ichneumonologica documenta, par M. Constantin Wesmael , membre de l'Académie. NOTE ADDITIONNELLE. Lors de la publication des Ichneumones Platyuri et Àm- btypygi Europaeî , en 1833 et 1854, les exemplaires du tirage à part ont paru sans être suivis chacun d'une table alphabé- tique des sous-genres et des espèces, ce qui contribue à aug- menter la difticulté des recherches. Une réparation de cet oubli, quoique tardive, ne sera pas, je l'espère, entièrement inutile aux entomologistes en possession de ces exemplaires; l'auteur croit pouvoir invoquer ici le vieil adage : Mieux vaut lard que jamais. ICUNEUMONES PLATYURI EUROPAEI INDEX ÀLPHÀBETICUS. Pages. Apaelelicus bellicosus 30 * flammeolus • 32 » inclylus 34 » inimicus 33 » longicornis 31 Eurylabus corvinus 11 » diras 13 » torvus 10 » tristis 13 Plalylabus arma tus 13 cothurnatus 18 » Daemon . . , 22 » decipiens 23 » dimidiatus 27 » dolorosus 17 » errabundus 23 ( 558 ) Pages. Plaivlabus iridipennis 19 » leucogrammus 22 » oiger 16 » nigricollis 27 » orbitalis 24 paclor 27 » pallidens 2G » pedatorius 18 » pullus 21 rufiventris 24 » rufus 15 » sternoleucus 20 » tricingulatus 27 » variegatus • 17 » varipictus 23 Pristiceros serrarius 15 Probolus allicola 5 » concinnus 9 ICHNEUMONES AMBLYPYGI EUROPAEI INDEX ALPIIABET1CUS. Pages. N°>. Acolobus albimanus 62 2 » serieeus 62 1 Amblyteles amatorius 11 7 » amputatorus 51 42 » antennatorius 18 18 » atratorius 15 14 » bipustulalus 39 30 » camelinus 48 59 » castigator 49 40 » conspurcalus 33 29 » crispatorius 17 17 » divisorius 55 53 » efferus 42 32 ( 559 ) Pages. N°'- Amblyteles fasciatorius 10 5 » fossorius 51 42 » funereus 57 47 fuscipennis 59 50 » glaucatororius 25 20 » Goedarti 35 28 » Gravenhorstii 26 24 » hacreticus 46 37 » homocerus 47 58 » ignolus 32 27 » indocilis 11 8 » infractorius 10 5 « injucundus 45 55 inspector 49 41 » intersertor 44 54 » laminatorius 58 49 » latebricola 11 9 » litigiosus 18 19 r> lusitanus 41 31 » margïncguttatus 11 10 mclanocastanus 57 46 mesocastanus 57 45 » messorius 56 41 « monilorius 10 4 « natatorius 16 15 » negatorius 27 25 novitius 12 11 » occisorius 26 25 » oratorius 15 12 » palliatorius 8 1 pallidicornis 26 21 Panzeri 58 48 » rubriventris 42 23 » spoliator •. 9 5 sputator 46 56 » strigatoiius 60 51 » subsericans 17 16 » trifasciatus 8 2 » uniguttatus 28 26 ( S40 ) Amblyteles vadatorîus. » viridatorius » xanthius . Anisobas cinguiatorius » flaviger. . » rebellis . . Automalus alboguttatus Catadelphus arrogator . Hepiopelmus eudoxius. leueostigmus » variegatoriu Hypomecus albitarsis . Limcrodes arctiventris Listrodromus lapidator. » nycthemeru Trogus exaltatorius . » lapidator . . » lutorius . . Papes. 26 22 15 13 17 17 64 2 6i 1 64 3 6'2 1 60 1 65 5 63 1 63 2 66 1 3 1 66 2 63 1 61 2 61 5 60 1 ADDENDA. 12. ICHNEUMON GEMELLUS. Grav. Tentant. 53. 22. à"?. Dans sa revue des Ichneumons, n° oo, page 226, M. Taschcnberg énonce, comme un des caractères essen- tiels de 17. gemellus a* : IVîittelscheakel an der Spitze unten sehr tief AUSGEBUCHTET. C'est effectivement ce que j'ai dit en latin , il va trente-trois ans, dans le Tenta- ■mon, p. 55, n°22, où on lit : Fcmora intermedia margine inféra apicem versus (aie et profonde simiato. C'est donc ( 3il ) à moi, et non à M. Taschenberg, qu'est due la découverte de cet important caractère. Quant à l'adjonction de mes diverses variétés du Ge- mellus o*, énumérées, soit dans le Tentamen, soit dans la Mantissa, et, quant aux contestations qu'on pourrait sou- lever à leur égard, leur solution dépend, selon moi, de celle de la question suivante : chez ces variétés, les cuisses intermédiaires sont-elles conformées comme celles du Ge- mellus genuinus ? A la page 54 du Tentamen, j'ai décrit une femelle que je regarde comme celle du Gemellus, et dont les cuisses intermédiaires sont exactement conformées comme celles du mâle. J'aurais peut-être bien fait d'insister davantage sur l'existence de ce dernier caractère, quoiqu'il résulte implicitement de YAdnot. qui précède ma description, et qui porte : Sciilp titra et proporlio par Hum ut in mare. En 1848, j'ai reçu, des environs de Dicst, une deuxième femelle chez qui le 1er segment est entièrement fauve, le 4mc est noir non-seulement vers l'extrémité, mais encore au milieu du dos, et il y a un petit point blanc sous la base des ailes. Enfin, en 1850, j'ai pris, près de Bruxelles, une troisième femelle, dont le 4me segment est presque entiè- rement noir. Chez ces deux dernières, les quatre jambes antérieures ont une teinte obscure au côté postérieur. Quant à la sculpture du Gemellus 9, ce qu'elle a d'es- sentiel dans ses rapports avec le mâle, c'est l'existence d'une ligne élevée longitudinale très-fine qui parcourt le milieu du dos du 2me segment. Cette ligne n'est cependant pas toujours également distincte. En résumé, on peut ca- ractériser la surface de ce segment de la manière suivante : Segmentuin 3 confertim punclaium , basin versus acicu- lalo-scabriculum, linca média clevata subtilissima vel subob- ( U^ ) soleta. — L'aréole supéromédiane du meta thorax est allon- gée, avec le bord postérieur plus ou moins arqué : par sa forme elle se rapproche d'un hexagone rétréci en avant, ou d'une demi-ellipse; elle est môme quelquefois assez large- ment tronquée en avant pour s'éloigner peu de la forme d'un rectangle. 7. A31blvteles inspector. Wesm. Ich. Ambl. Eur. 49. 41. Après la var. o. $, ajoutez : Var. 6. 9 Scutello et abdomine totis nigris; anlennarum an- nulo rufescente. = 5 li. — 1 femina. Hab. circa Parisios. Antennae articulo 1 subtus basi rufo; 11-15 supra cas- taneis; 8-15 subtus ferrugineis. INDEX. I. — ICHNEUMONES OXYPYGI. Chasmodes lugens .... Pages. 145 IclmPumoH gemellus . Pages. . 540 — motatorius . . . 441 — inquinatus . . 458 Eupalamus oscillator . . . 441 — leucoceius . . 455 Ichneumoii cenlummaculatus. 451 — iuleiventris. . 455 — lahi'icator 0* • • 445 — mulligut talus . 451 - 9 • • 416 — DÎgritarius . . 446 — faunus . . . . 453 — ru li fions. . . 449 — fugitivus . . . 448 — sarcitorius . . 458 ( 545 ) ii. ICHNEUMONES AMBLYPYGI. Pages. Pages. )lyteles camelinus . . 460 Amblyleles occisorius . . . 470 — crispatorius . 472 — Panzeri . . . . 469 — (fumigator) (1) . 467 — uniguUatus. . 462 — inspector . . 542 ? Heresiarches eudoxius . 480 — natatorius . . 475 IV. — ICHNEUMONES PNEUSTICI. Oronotus binotatus 481 M. Van Beneden émet diverses considérations verbales sur le classement des baleines. 11 en fera l'objet d'une communication qu'il présentera à la séance du mois de janvier. — La classe fixe l'époque de sa séance publique au mardi 17 décembre, à une heure de relevée; elle décide en même temps que les élections se feront dans la réu- nion préparatoire de la veille, ainsi que la lecture des pièces destinées à la séance solennelle. (1) Tabl. anal., n° i, p. 406. ( Ui ) CLASSE DES LETTRES. Séance du 2 décembre 1867. M. Roulez, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Grandgagnage, Snellaert, Haus, M.-N.-J. Leclercq, Ch. Faider, Ed. Ducpetiaux, le baron Kervyn de Leltenhove, Chaîoii, Ad. Mathieu, Th. juste, E. Defacqz, Guillaume, membres; Nolet de Brauwerc van Steeland, associé, Alph. Waulers, correspondant. M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts, assiste à la séance. CORRESPONDANCE. M. Thiers, associé de l'Académie, remercie pour l'envoi des derniers volumes des Bulletins. « Je les ai déjà par- courus, dit-il, et j'ai acquis la certitude que je trouverais le plus grand intérêt à leur lecture. » — Différentes sociétés littéraires de France, d'Angle- terre et d'Allemagne expriment aussi leurs remercîmenls pour l'envoi des dernières publications de l'Académie. ( ;»45 ) — M. Alph. Wauters, correspondant de l'Académie, l'ait hommage d'nn ouvrage de sa composition, intitulé : Nou- velles études sur la géographie ancienne de (a Belgique. M. X. Heuschling fait parvenir, à chacun des membres de la classe, un exemplaire d'un compte rendu sur la Sta- tistique lnternatioivale, publiée avec la collaboration des statisticiens officiels des différents Etats de l'Europe et des Etats-Unis d'Amérique, rédigé à Bruxelles, par le prési- dent et le secrétaire de la Commission centrale de statis- tique. — Remercîments. ELECTIONS. Conformément à l'article 41 du règlement général, qui prescrit qu'à la fin de l'année « les comptes de chaque classe seront vérifiés par une commission spéciale com- posée de cinq membres » il est procédé à l'élection des académiciens qui seront chargés de cette vérification pen- dant l'année 1868 : MM. le baron de Gerlache, M.-N.-J. Lc- clercq, Ch. Faider, De Decker et Gachard sont réélus par acclamation. Dans une précédente séance, M. Snellaert avait appelé l'attention de la classe sur la nécessité de compléter la com- mission chargée de publier les monuments de la littérature flamande, commission qui a perdu, depuis plus d'un an, son président, M. le chanoine David. Après discussion, la classe ajourne, jusqu'à l'une de ses prochaines réunions, les nominations qu'elle aura à faire pour compléter l'or- ganisation de la commission dont il s'agit. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 57 ( m ) RAPPORTS. I) avait été donné lecture, à la réunion du mois de no- vembre, des rapports des trois commissaires désignés par la Compagnie, afin d'examiner, conformément au désir exprimé par M. le Ministre de l'intérieur, le projet d'in- scription, proposé par l'administration communale de la ville de Mons, pour la statue de Baudouin de Constanti- nople. Après avoir discuté les conclusions divergentes de ses rapporteurs, la classe a adopté une rédaction nouvelle, qui sera soumise à M. le Ministre par les soins du secré- taire perpétuel. ( 8*7 ) CLASSE DES BEAUX- A RTS. Séance dit 5 décembre 1867. M. Balat, directeur. M. Ad. Qi'etelkt, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM.Alvin, de Keyzer, F. Fétis, G.Geefs, Eugèue Simon is, Van Hasselt, Joseph Geefs, F. de Braeke- lcer,Fraikin, Ed. Fétis, Edm. de Busscher,Porlaels, Paycn, chevalier Léon de Burhure, Franck, Gustave de Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, membres. MM. Nolet de Brauwere, associé, et Alph. Wauters, cor- respondant de la classe des lettres, assistent à la séance. CORRESPONDANCE. La classe apprend avec douleur la nouvelle perte que l'Académie vient de faire, par la mort d'un des membres de la classe des lettres, M. François Baguet, professeur de lit- térature ancienne et secrétaire de l'Université catholique, décédé à Louvain, le 1er décembre, et dont l'inhumation doit avoir lieu dans cette journée môme. Les condoléances de la Compagnie ont été exprimées à la famille du défunt. ( 348 ) — Il est donné lecture de l'inscription, destinée à la médaille d'argent décernée à M. Van Cleempulte, pour son mémoire de concours sur Quentin Mets} s. Cette inscrip- tion , admise par la classe, est la suivante : E. Van Cleemputte quod DE Q. M ET. S 10 PICTORE ET DE VI QUAM HABUERIT IN ARTEM PINGENDI NON SINE LAUDE DISSERUIT. MDCCCLXVII. Des remercîments sont votés à M. Roulez, directeur de la classe des lettres, qui avait bien voulu se charger de cette rédaction. ELECTIONS. Le règlement général de l'Académie porte qu'à la fin de Tannée, les comptes de chaque classe sont vérifiés par une commission spéciale composée de cinq membres, pris dans la classe. MM. Alvin, F. Fétis, F/aikin, G. Geefs, Partoes, qui forment la commission actuelle, sont invités à continuer leur mandat pour l'année 1868. ( 519 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Quelques mots sur le Bruxellois Pierre De Kempeneer, connu sous le nom de Piedro Campana; par M. Al- phonse Wauters, correspondant de la classe des lettres. En lisant, ces jours derniers, un article de M. Rousseau dans le Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéo- logie (1), mon attention fut appelée sur un de nos compa- triotes dont le véritable nom n'a pas encore été signalé et dont l'existence a pourtant été assez glorieuse pour mériter d'occuper la classe un instant. Piedro Campana, dont on a traduit le nom espagnol par les noms de Champaigne, en français (2), ou de Vande Velde (5), en flamand, s'appelait en réalité Pierre De Kem- peneer, Pierre le Campinois, Petrus Campiniensis, comme le dit l'inscription de sa belle Descente de croix, de Séville. La connaissance de ce nom est un fait capital, car jus- qu'aujourd'hui on n'aurait pas oser attribuer à Campana des peintures ou des dessins portant les lettres p. d. k., ses véritables initiales. D'après les écrivains espagnols (4), il naquit à Rruxelles en 1505 et mourut dans cette ville en 1580, à l'âge de 77 ans. (1) IVe année, pp. 317 et suiv. (2) Zani, Enciclopedia metodica critico-ragionata délie belle arti , lrc partie, t. VI, p. 151. (5) Piron. (4) Ponz, Voyage en Espagne , t. \\\,passim. Cean Bermudez , Diccio- narîo hislorico de los mas illustres professores de las bellas arlcs en ' Espana,t. I, pp. 201-201. ( 850 ) La famille De Kempeneer, sans appartenir aux tribus patriciennes de notre ville, y jouissait pourtant d'une grande considération. Deux de ses membres, Guillaume et Jacques, firent partie du magistrat : le premier, comme bourgmestre des nations en 1547, comme receveur en 1541, en 1545 et en 1546, comme conseiller en 1540 et en 1545; le second, comme conseiller en 1569 et en 1570, et comme doyen de la draperie en 1574. La participation de cette famille au culte des lettres et des arts résulte de faits nombreux. Un Jacques De Kempe- neer, qui fut, en 1 51 5, en 1 51 4 et en 1 5 1 6, l'un des proviseurs de la riche confrérie dite de Saint-Éloi, était peintre (1), et peut-être faut-il le retrouver dans ce Jacques Kempeneer que le Lexicon de Nagler signale comme ayant exécuté des fleurs et des fruits et comme ayant vécu au commen- cement du dix-septième siècle. Ce personnage, ou plutôt son homonyme, cité plus haut, s'occupait aussi de littéra- ture, car il entra en l'an 1540 dans la chambre de rhéto- rique le Livre, y remplit les fonctions de doyen, en 1551, et de prince en 1555, et mourut au mois de février 1576. Quant à Guillaume De Kempeneer, fils de Daniel De Kempeneer et de Jeanne T'Sas, et dont nous avons re- trouvé le testament en date du 50 mai 1548, il voulut être inhumé dans l'église Notre-Dame de la Chapelle, près de sa femme Catherine Tsclercx, à proximité de l'autel Saint- George , et il enjoignit de placer, sur le pilier voisin de son tombeau, un « beau tableau de dévotion », qui devaitètre exécuté par maître Michel Scrynhoute (2). (1) Archives de la confrérie de Saint-Éloi, à Bruxelles. — Wauters, Bo- yer Vander Weyden , ses œuvres , ses élèves , ses descendants. (2) Archives citées plus haut. (851) Pierre De Kempeneer partit dans sa jeunesse pour l'Italie, où il prit ou reçut le nom de Campana. On a répété qu'il de- vint l'élève de Raphaël, mais cette assertion est complète- ment inadmissible, car à la mort de Raphaël, en 1520, Campana n'avait que 17 ans et n'avait d'ailleurs pas en- core atteint Rome. Mais on peut, à plus juste raison, le classer parmi les disciples de Michel-Ange, dont il a mainte fois imité la touche vigoureuse. Pendant son séjour au delà des Alpes, qui se prolongea, dit-on, pendant plus de vingt années, Campana fut conduit à Venise par le cardinal Grimani, alors l'un des plus géné- reux protecteurs des arts de la Péninsule. Notre artiste exé- cuta pour lui plusieurs portraits et, de plus, une sainte Marie-Madeleine conduite par sainte Marthe au temple pour entendre les prédications du Christ. Ce dernier ta- bleau, que le cardinal légua à l'un de ses amis, fut trans- porté depuis en Angleterre, où il se trouvait, du temps de Lanzi, dans la collection de M. Slade (l). Après Venise , Campana habita Bologne, où il se trouvait, en 1529. lors- que Charles-Quint y fut couronné empereur par le pape Clément Vil. Chargé de couvrir de peintures un grand arc de triomphe, il y fit à la fois preuve de talent, d'habileté et d'originalité, à la grande admiration des Italiens (2). Il partit ensuite pour l'Espagne et s'y fixa dans la riche et commerçante Sévillc, où il était déjà arrivé en 1557 (5) et où il travaillait encore en 1552. Il peut revendiquer la (1) Lanzi, t. 11, p. 119. (2) Bermudez , /. c . (5) Vasari, nouvelle édition, t. IX, p. 56;>, où Ton mentionne comme se trouvant alors à Séville «maître Pierre» et un autre flamand, François Frutet (Fruytier ou Fruyliers?). ( »52 ) gloire d'avoir été l'un des fondateurs de celte école espa- gnole, qui a brillé d'un si vif éclat au dix-septième siècle et produit des artistes comparables aux meilleurs maîtres des autres écoles. Il y forma plus d'un élève distingué et, entre autres, ce Morales que les Espagnols ont caractérisé d'un mot en lui donnant le surnom de divin. De cette époque datent toutes les œuvres de Campana sur lesquelles il nous est resté quelques détails, car nous ne savons rien de ce qu'il (it en Belgique et, à part ce que nous venons de dire, il ne nous a rien été transmis à pro- pos des compositions qu'il entreprit et acheva en Italie. Les auteurs espagnols, plus explicites, nous parlent avec de grands éloges des peintures dont il orna Séville et quel- ques localités voisines. D'après eux il vécut longtemps dans la capitale de l'Andalousie, entouré de l'estime générale, et y peignit des œuvres d'une extrême importance. En \dd% il exécuta au charbon les dessins des statues desti- nées à la chapelle royale de la grande église, dessins que le chapitre lui paya un ducat pièce (1 ). Si l'on en croit Lanzi, il s'exerça aussi à colorier des tableaux de petite dimen- sion qui furent depuis très-recherchés par les Anglais et regardés, chez nos voisins d'outre-mer, comme des objets d'une grande rareté et d'un prix très-élevé. Les guerres dont l'Espagne a été le théâtre, pendant les premières années de ce siècle, et les querelles intestines dont ce pays eut à souffrir au début du règne de la reine Isabelle II, ont sans doute entraîné la destruction et la dis- persion de plusieurs tableaux de Campana. Il n'est donc pas inutile de rappeler ici ceux dont on a constaté l'exis- (1) Bermudez, / c. / R3 %3 W \ ( ^ô ) lence au siècle dernier. Si quelque jour l'un des écrivains qui s'attachent à l'étude de notre ancienne école de pein- ture visite les musées et les églises de l'Espagne, il pourra probablement retrouver les traces des compositions dont il est fait mention dans Bermudez et dans Ponz et ajouter de nouveaux fleurons à la gloire de notre compatriote. Toutes les productions de Campana sont peintes sur bois. Elles se font remarquer, dit Bermudez, par une grande correction de dessin, par une connaissance appro- fondie de l'anatomie du corps humain et de l'art de la com- position, par une sage entente du clair-obscur et parla re- production fidèle des expressions du visage et des attitudes. Habile comme portraitiste, notre Bruxellois excellait aussi à retracer, avec une douceur et un naturel exquis, ces grandes draperies blanches, qui sont recueil ordinaire des artistes les plus habiles. D'après Pacheco, il exécutait ses dessins sur du papier de couleur, et la céruse lui servait à figurer les tons clairs; mais Bermudez combat cette asser- tion de son compatriote, en citant un dessein de sa propre collection, exécuté au crayon noir sur papier blanc et repré- sentant un Christ en croix. Le chef-d'œuvre de Campana, une Descente de croix, ornait l'église de la Sainte-Croix, où il était placé dans une chapelle du collatéral de droite. Il est signé: Hoc opus facic- bat Petrus Campaniensis et date de l'année loi8. Dans le haut du tableau les saints vieillards soutiennent le corps du Christ, que saint Jean l'évangéliste reçoit dans ses bras; au premier plan la Vierge tombe dans les bras des Maries. Tout, dit Bermudez, est admirable dans ce tableau : com- position, clair-obscur, effet, expressions données aux per- sonnages. C'est la meilleure œuvre du peintre, ajoute-t-il, et on peut la mettre au niveau des productions des pre- { oo4 ) miers maîtres italiens. Pour exprimer « la vive expression, le relief, le naturalisme » de la figure du Christ, l'écrivain espagnol Pacheco (1) dit qu'en la contemplant on se sent pris d'épouvante. D'après lui rien n'est plus merveilleux que le groupe des trois Maries, où la mère du Seigneur apparaît prête à rendre le dernier soupir. On ne saurait donnera la Madeleine, qui lève les yeux au ciel, un regard plus affligé, ni imprimer à l'autre Marie, qui contemple la Vierge, un plus vif sentiment de compassion. De touchants souvenirs s'attachent à cette belle composition et prouvent de quelle haute estime elle était entourée. Murillo, qui vivait environ un siècle après Campana et qui pourtant connaissait les œuvres de Rubens, de Van Dyck, de Velasquez, ses immor- tels émules, aimait à s'arrêter devant le chef-d'œuvre du vieux maître flamand. Abîmé dans une sorte d'extase, il ne pouvait se résigner à s'en séparer, et un jour qu'on le pres- sait de quitter l'église, il s'écria : « J'attends le moment où » notre divin Seigneur aura été entièrement détaché de la » croix » [riposta, se non die s lai a attendendo il nioinento in cui finira di venir già délia croce quel divino Signore). Pour donner une éclatante et dernière preuve de son en- thousiasme, Murillo voulut être enterré au pied de cette Descente de croix , devant laquelle, pendant sa vie, il s'était si souvent agenouillé et qui orne aujourd'hui la cathédrale de Séville. Bermudez cite encore : Dans la même église de la Sainte-Croix, au-dessus de la Descente de croix, une Sainte face, et vis-à-vis, un Saint François. (1) Cilépar Poiu, /. c. / *-* V ^" \ ( 0D£ ) A la cathédrale, le tableau d'autel de la chapelle dite du Mariscal ou Maréchal, par où Ton se rendait à la salle du chapitre. Le panneau principal représente la Purification de la Vierge, qui est traitée dans le goût flamand et la plus remarquable des œuvres du peintre comme coloris; au- dessus on voit une Résurrection, et, plus haut le Christ en croix avec la Vierge et saint Jean. Les volets de ce tableau montrent en outre saint Jacques à cheval, saint Dominique, saint lldephonse et saint François, et, au milieu de la partie inférieure ou soubassement, est peinte la Dispute avec les docteurs. Sur les côtés se trouvent cinq portraits de la fa- mille Mariscal et, entre autres, de don Pedro, le fondateur de la chapelle. A Saint-Isidore, on cite un Saint Paul ermite et un Saint Antoine, de grandeur naturelle, dans la chapelle du baptistère. A Saint-Pierre, sur un petit autel de la nef, du côté de Févangiie, Saint Sébastien, Saint Jérôme et le Seigneur attaché à la colonne; d'antres peintures, qui étaient égale- ment de la main de Campana, n'existaient plus du temps de Bermudez. A Sainte-Catherine, à l'autel de la chapelle du sanc- tuaire, on voit un Christ à la colonne, avec saint Pierre, sainte Monique et d'autres personnages qui, à ce que l'on disait, constituaient des portraits. A San-Juan de la Palma, dans le collatéral de la nef, du côté de l'évangile, un Christ en croix, avec la Vierge et saint Jean. Dans l'église du faubourg de Triana, cinq panneaux placés sur le maître-autel formaient une grande composi- tion retraçant des épisodes de la vie de sainte Anne, pa- tronne de l'église, et de la Vierge. Le panneau du milieu ( oo6 j offrait l'image de saint Georges, à qui était consacré l'an- cien temple de la localité. Dans l'église de Notre-Dame, à Carmona, un petit tableau, piacé dans la partie antérieure de l'édifice, offrait les por- traits de plusieurs saints et des épisodes de leurs légendes. Ponz ajoute à l'œuvre de Campana des peintures sur toile, placées sur le maître-autel de l'église des pères ter- tiaires de San-Juan d'Alfarache, à une demi-lieue de Sé- ville; mais Bermudez rejette cette attribution et restitue ces tableaux à don Juan de Castillo. Il existe, au musée de Berlin, un tableau de Campana, représentant la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ. Les écrivains espagnols terminent les précieux rensei- gnements que nous leur devons en disant que Campana retourna à Bruxelles, où il mourut en l'an 1580 et où il jouissait d'une si grande considération que le magistrat fit placer son portrait à l'hôtel de ville. L'incendie de cet édi- fice lors du bombardement de 1693, incendie qui nous a privés de la plupart des objets d'art dont s'enorgueillissait le palais de la commune et de presque toutes les anciennes archives qui y étaient conservées, ne nous a pas permis de vérifier ce qu'il y a de fondé dans cette dernière assertion; mais, quant au retour de Campana dans sa patrie, il est certain. Jl avait déjà eu lieu en 1565, comme en témoigne une résolution des magistrats de Bruxelles, dont voici le texte : « Per Tayc, Brecht, Noot, Douvryn, Oss, Werve, Ram- paert, Brégilles, Ifert, Matons, Diertyns, Blare, Irabrechts, Gheerts , Diertyns is geraempt onde gesloten dat m en raecs- teren Peeteren De Kempeneer, schilderc, van der stadtgoede- ( SS7 ) ren jaerlycx sal belalcn ende vuylreycken de somme van vyftich Rinsguldenen, gelyck mecster Michiel Van Cocxyen gehadt heeft voor zynen salaris van dat by aenveert heeft tmaken van de patrooncn voor de tappissiers descr stadt, ende dal op snlcke condition aïs men hem geven sa!. Âctum xxvin may LXIII. » « Par Taye, etc., il a été avisé et résolu qu'on donnera et payera tous les ans, sur les revenus de la ville, à maître Pierre De Kempeneer, peintre, la somme de 50 florins, comme maître Michel Coxie les a eus pour son salaire de ce qu'il a entrepris à exécuter les patrons (ou dessins) pour les tapissiers de cette ville, et cela d'après des conditions qu'on déterminera. Fait le 27 mai 1565. » Ce document mérite de nous arrêter un instant. On se rappellera que Bruxelles fut longtemps célèbre par ses ma- gnifiques tapisseries de haute lice, rivales de celles d'Arras et d'Audenarde, et dont il existe de splendides spécimens dans la plupart des palais royaux ou impériaux de l'Eu- rope. Cette industrie, qui se développa surtout au quin- zième siècle et ne disparut qu'à la lin du dix-huitième, lorsque l'usage du papier à meubler vint lui donner le coup de la mort, cette industrie, dis-je, ne pouvait marcher sans le concours des peintres, qui fournissaient aux tapissiers des modèles, des cartons, pour me servir de l'expression consacrée. Tous les grands artistes qui ont lïeuri à Bruxelles, à partir de VanderWeyden et de Bernard Van Orîey, ont travaillé dans ce genre. La résolution dont je viens de mentionner le texte atteste qu'il en fut de même de Michel Van Cocxyen; en transmettant l'allocation dont celui-ci avait joui à Pierre De Kempeneer, le magistral té- moignait suffisamment du mérite de ce dernier. Raison de ( 588 ) plus pour reconnaître sous ce nom ignoré jusqu'aujour- d'hui l'artiste qui revint alors, couvert de gloire, de l'An- dalousie. Pierre De Kenipeneer laissa un fils, nommé Jean-Bap- tiste, et qui ne revint pas en Belgique avec son père. Il exerça aussi la profession de peintre, mais il n'avait, pa- raît-il, qu'un talent médiocre, et son nom ne mérite pas de sortir de l'oubli (1). J'ai vainement recherché la date précise de la mort de Campana et le lieu où il fut inhumé. Jusqu'à présent, mal- gré d'activés recherches, ces points sont restés pour moi insolubles. Je ne désespère point, cependant, de les résou- dre et de compléter, à l'aide de faits nouveaux, ce que j'ai pu vous dire aujourd'hui de la famille à laquelle apparte- nait Campana. — Le secrétaire perpétuel fait connaître que Y Annuaire de l'Académie, pour 1868, pourra paraître vers la (in de l'année; mais il invite les auteurs qui ont bien voulu pro- mettre des notices, sur les académiciens décédés, de vou- loir bien lui faire parvenir, sans retard, leurs manuscrits. (1) Voyez Nagler, Kvnster Lexicon , t. II, p. 508. ( m ) CLASSE DES SCIENCES Séance du 16 décembre 1867. M. le vicomte Du Bus, président de l'Académie et di- recteur de la classe. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. d'Omalius. C. Wesmael , Slas, de Koninck, Van Beneden, de Selys-Longchamps, Nyst, Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, Dewalque, Ern. Quetelet, Spring, Mans, Gloe- sener , Candèze, Coemans . Donny, membres ; Th. Schwann , Lacordaire , associés. CORRESPONDANCE. Des lettres du palais expriment les regrets du Roi et de S. A. R. le comte de Flandre de ne pouvoir assister à la séance publique du lendemain. M. le président de la Chambre des représentants re- mercie également l'Académie pour l'invitation qui lui a élé adressée, ainsi qu'à MM. les représentants, d'assister à la séance publique. M. le Ministre adresse une expédition de l'arrêté royal qui décerne à M. P.-J. Van Beneden le prix quinquennal des sciences naturelles de la période 1862-1860. ( oGO ) ELECTIONS. La classe se constitue en comité secret afin de procéder aux élections. Pour une place de membre, dans la section des sciences mathématiques et physiques, par suite du décès de M. Schaar, M. Charles Montigny, correspondant, obtient la majorité des suffrages. Sa nomination, en vertu de l'ar- ticle 7 du règlement général, sera soumise à l'approbation du Roi. Pour deux places d'associés dans la même section, en remplacement de MM. Bâche et Faraday, décédés, MM. Ph. Gilbert, professeur à l'Université de Louvain, et Jacobi , membre de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg, obtiennent la majorité des suffrages. Pour une place de correspondant dans la même section, M. Éd. Mailly, aide à l'Observatoire royal, obtient la ma- jorité des suffrages. Pour une place de correspondant dans la section des sciences naturelles, M. Briart, ingénieur civil, à Marie- mont, obtient, après trois tours de scrutin, la majorité. D'après les usages académiques, la proclamation de ces élections aura lieu en séance publique. PRÉPARATIFS DE LA SÉANCE PUBLIQUE. La classe prend les dispositions nécessaires pour sa séance publique du lendemain et entend successivement la lecture des communications de MM. le v,c Pu Bus et Ad. Quetelet, qui feront partie du programme de celte séance. ( 56i ) CL/1SSE DES SCIENCES. Séance publique du 17 décembre 4861 . M. le vicomte Du Bus, président de l'Académie et di- recteur de la classe. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. MM. Spring, vice-directeur de la classe des sciences, et Roulez, directeur de la classe des lettres, prennent place au bureau. Sont présents : MM. d'Omalius d'Halloy, C. Wesmael, L. de Koninck, P.-J. Van Beneden, Edm. de Selys-Long- champs, H. Nyst, Gluge, Nerenburger, Melsens, Liagre, Duprez, Brasseur, Poelman, Dewalque, Maus, Gloesener, Candèze, Coemaus, Donny, membres; Th. Scbwann , Th. Lacordaire, E. Catalan, associés; Bellynck, Ed. Mailly, correspondants. Assistent à la séance : Classe des lettres : MM. M.-N.-J. Leclercq, Ch. Faider, Ducpetiaux, le baron Kervyn de Letteuhove, Chalon , Th. Juste, le général Guillaume, membres; Nolet de Brauwere van Steeland, associé. Classe des beaux-arts : MM. Al vin, Guill. Geefs, J. Geefs, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, le chevalier L. de Burbure , G. de Man , membres. 2me SÉRIE, TOME XXIV. 58 ( 562 ) Le programme de la solennité avait été arrêté, dès la veille, de la manière suivante : 1° Discours de M. le vicomte B. Du Bus, directeur de la classe, sur quelques Mammifères du crag d'Anvers; 2° Notice sur la vie et les travaux d'A. Timmermans, par M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel; o° Proclamation des résultats des concours et des élec- tions faites ; 4° Rapport présenté au nom du jury chargé de décer- ner le prix quinquennal des sciences naturelles (4me pé- riode); M. Lacordaire, associé de la classe, rapporteur. Le directeur de la classe, M. le vicomte B. Du Bus, ou- vre la séance par le discours suivant : Sur quelques Mammifères du crag d'Anvers, par M. le vicomte Du Bus, directeur de la classe. Messieurs, • La marche progressive et rapide de nos connaissances dans l'histoire des êtres organisés n'est pas due exclusi- vement aux efforts des naturalistes, elle est quelquefois aussi le résultat de circonstances fortuites ou d'événe- ments dont les causes lui sont tout à fait étrangères. C'est ainsi que les travaux d'agrandissement de la place d'An- vers, exécutés, pendant ces dernières années, dans un mit unique de sécurité et de défense nationales, ont amené la découverte de nombreux débris d'animaux des âges anté- rieurs au nôtre, et donné une vive impulsion aux études ( 563 ) des paléontologistes en taisant surgir de notre sol un monde nouveau. Oii n'ignorait pas auparavant que le sol d'Anvers et de ses environs, sur les deux rives de l'Escaut, à plusieurs lieues à la ronde, recelait de grandes richesses paiéonto- logiques. Les animaux invertébrés des couches tertiaires, désignées sous le nom de crag, étaient, pour la plupart, hien connus, parce que, formés en quelque sorte tout d'une pièce et de petite dimension, il avait suffi de fouilles faites sur un étroit espace de terrain pour en découvrir un assez grand nombre pourvus de tous leurs caractères dis- tinctifs. Il n'en était pas de même des animaux vertébrés. Le crag d'Anvers étant un dépôt marin, on n'y rencontre que d'anciens habitants des mers : de rares débris de tortues marines, des poissons, quelques phoques et surtout d'in- nombrables fragments de cétacés, cette grande famille qui renfermait déjà les géants de la faune tertiaire, comme elle nous offre encore aujourd'hui ceux de la faune actuelle. L'énorme dimension de la plupart de ces cétacés, le nom- bre considérable de pièces dont chacun d'eux se compose, n'avaient pas permis de les découvrir dans les mêmes con- ditions que les invertébrés et d'en reconnaître les diffé- rentes espèces, ainsi que leurs affinités entre elles et leurs rapports avec les animaux analogues existant de nos jours. Grâce aux dernières explorations faites sur une très-grande étendue de terrain , nous en possédons aujourd'hui une immense quantité de débris dont l'étude ajoutera beaucoup à nos connaissances sur leur organisation. C'est de ces mammifères marins seuls que je me propose de vous entre- tenir aujourd'hui pendant quelques instants. En 1774-, le baron von Hiipsch, de Cologne, affirma le ( 564 ) premier l'existence de cétacés dans le sol d'Anvers (1). A partir de cette époque jusqu'au commencement de ce siècle, quelques savants, parmi ceux qui se sont occu- pés des fossiles de notre pays, en ont également signalé, non-seulement à Anvers, mais encore dans d'autres loca- lités (2). En 4812, lors de la construction du grand bassin de cette ville, on découvrit de nombreux ossements, et notamment des parties considérables de têtes appartenant à des animaux entièrement inconnus jusqu'alors. Plusieurs de ces têtes furent déposées au Muséum d'histoire naturelle de Paris, où, quelques années après, l'illustre Cuvier (5) les fit connaître sous le nom générique de Ziphius, et leur assigna la place qu'ils doivent occuper parmi les cétacés. Depuis plus de vingt ans, au sein même de cette Aca- démie, on a appelé, à diverses reprises, l'attention du monde savant sur les richesses cétologiques de nos ter- rains tertiaires. Notre savant confrère, M. le professeur Van Beneden en particulier, a constaté l'existence de plusieurs espèces inédites dans les différents genres de cette grande famille, et publié, dans le recueil de nos Mé- (1) Beschreibung einiger neu entdecklen versteinlen Tlieile grosser Seethiere. (Der Naturforscher, drilles Stùck (1794), p. 183.) (2) De Launay , Sur l'origine des fossiles accidentels de Belgique. (Mé- moires de l'Académie de Bruxelles, tome II (1780), p. 555.) — De Witry, Sur les fossiles du Tournaisis. (Mémoires de l'Académie de Bruxelles, tome III (1780), p. 21.) — De la Jonkaire, Notice géologique sur les envi- rons d'Anvers. (Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, tome Ier (18-25), p. 117.) — Arnault, Sur des ossements fossiles découverts dans les environs d'Anvers. (Annales des sciences physiques, tome II (1819), pp. 126 et 127.) (5) Recherches sur les ossements fossiles , 2e édit., tome V, lre partie (1825), pp. 552-557. ( 565 ) moires, des monographies remarquables et complètes sur le beau genre des Squalodons (1) et sur un Zipkius nou- veau. La construction des fortins autour d'Anvers , exécutée il y a quinze ans, celle de l'écluse de Kattendyck en aval de la ville, et plus récemment quelques fouilles faites à Saint- Nicolas en Flandre, avaient déjà imprimé une certaine acti- vité à l'étude des fossiles du crag, lorsque les gigantesques travaux d'agrandissement de la place d'Anvers sont venus donner une nouvelle impulsion aux travaux paléontologi- ques dans notre pays. Désormais, à côté d'un petit nombre de phoques et de cétacés connus et de quelques autres simplement indiqués par les paléontologistes, mais non décrits, viendront se placer des espèces toutes nouvelles, et même des types qui semblent n'avoir pas de représentants dans la faune actuelle. Les phoques et les cétacés, auxquels on a donné aussi la dénomination commune de Thalassothériens , paraissent avoir été plus répandus à l'époque tertiaire qu'aujour- d'hui, si l'on admet que tous ceux dont nous trouvons des débris dans notre sol ont habité ensemble les mêmes pa- rages. Non-seulement leurs espèces étaient plus nom- breuses, mais leurs types étaient plus variés, et nous y retrouvons presque tous ceux de notre époque. Moins connus encore que les cétacés, les phoques ont laissé dans nos dépôts pliocènes des débris toujours dissé- minés et souvent roulés. On les trouve dans les couches supérieures du crag. Leurs os, en grande partie très-com- (1) Mémoires de l'Académie royale de Belgique , t. XXXV (1865). ( 366 ) pacts, sont ordinairement bien conservés, mais ceux du crâne, qui sont très-minces, font complètement défaut. Quelques dénis et deux ou trois fragments de mâchoires inférieures sont les seules parties de tête qui ont été re- cueillies. Mon intention, Messieurs, n'est pas de vous faire con- naître dès aujourd'hui les nombreuses espèces fossiles de phoques récemment découvertes dans notre pays, mais je ne puis m'cmpêeher de vous en signaler un type géné- rique nouveau et extrêmement remarquable. On a trouvé, en 1865, au fort de Wyneghem, dans le crag supérieur, quelques rares fragments de divers thalassothériens, parmi lesquels une moitié complète de mâchoire inférieure, qui ne peut être attribuée qu'à un animal voisin du morse et des otaries, mais tout différent du premier par ses dents. L'ensemble de cette mâchoire rappelle celle du morse, mais elle est plus allongée, plus courbée, et ses apophyses coro- noïde et angulaire sont plus longues et moins épaisses. Elle porte deux incisives cylindriques et tronquées, une canine de médiocre longueur, un peu comprimée, à pointe mousse, et quatre molaires de même forme, mais plus petites. A l'extrémité de cette mâchoire, le côté extérieur du bord dentaire dépasse, en avant, les incisives de trois centi- mètres et y forme une espèce de lèvre osseuse proéminente. La dimension de cette pièce annonce un animal d'une taille supérieure à celle du morse : il doit avoir eu quatre à cinq mètres de longueur. C'est au capitaine du génie Crets, qui a dirigé la construction du fort de Wyneghem, que nous devons la conservation de ce précieux morceau ; et je m'acquitte avec plaisir d'un devoir de gratitude en donnant à l'espèce le nom d' ' Alachtherium Crelsii. Parmi les dauphins, on distingue tout d'abord les deux ( 567 ) formes principales de tête qu'on retrouve encore chez ceux d'aujourd'hui : les uns à museau large et court, garni d'un petit nombre de dents plus ou moins fortes, les autres à museau long, étroit, avec un grand nombre de petites dents. Les os du crâne et surtout du museau des premiers sont presque toujours fort détériorés et mécon- naissables, mais leurs dents se sont bien conservées, et quelques-unes d'entre elles ont des dimensions bien su- périeures aux plus fortes dents des dauphins de nos jours. On a recueilli à Borgcrhout un groupe de quarante-cinq dents réunies sur un petit espace de terrain ayant toutes les mêmes caractères, ne différant entre elles que par la dimension et appartenant manifestement à un même in- dividu. Leur longueur varie entre vingt et vingt-quatre centimètres, et leur plus grande circonférence entre qua- torze et vingt-trois. Elles sont en cône allongé un peu rétréci à sa base, légèrement courbées, surtout vers la couronne dont l'émail est strié longitudinalement. Elles sont creuses par la base sur les deux tiers ou les trois quarts de leur longueur. Le poids des plus fortes est d'un kilogramme et demi. Le nombre de ces dents exclut toute idée qu'elles au- raient appartenu à un ziphius, puisque ces animaux n'en ont jamais qu'une ou deux paires, il n'est pas à supposer non plus que ce soient des dents de cachalot, dont elles n'ont pas les caractères, tandis qu'elles ressemblent davan- tage à celles des dauphins. Il est donc probable qu'elles appartiennent à un animal de cette dernière famille, mais d'une taille bien supérieure aux plus grandes espèces de nos jours. On sait que l'épaulard, si vorace et si redoutable aux mammifères marins, atteint jusqu'à sept mètres de longueur. ( 568 ) Quelle idée n'est-il pas permis de se faire de notre grand cétacé d'Anvers, lorsqu'on réfléchit que ses dents ont dix à douze fois le volume de celles de l'épaulard! Je pro- pose de donner à cet animal le nom de Scaldicetus Caretti, en l'honneur du capitaine du génie Carette. Cet officier, pendant le temps, malheureusement trop court, qu'il a dirigé les travaux de la troisième section de la nouvelle enceinte à Borgerhout, n'a cessé de favoriser de tout son pouvoir les explorations faites dans un but scientifique, et il a puissamment contribué à enrichir les collections paléon- toïogiques de l'État. Les dauphins à rostre long et mince et à longue sym- physe mandibulaire se rencontrent également dans les terrains pliocènes d'Anvers, et presque tous dans le crag noir ou inférieur. Il y en a de plusieurs espèces et de genres différents. Sous le nom de Delphi norhynque, on a désigné des dauphins de cette catégorie, soit vivants, soit fossiles; malheureusement les débris de ces derniers que j'ai pu recueillir ne sont pas assez complets pour constater si, comme je le suppose, ils diffèrent génériquement des premiers. Quoi qu'il en soit, une circonstance heureuse a permis de conserver presque entière une tète de dauphin offrant un type extrêmement remarquable, différant des delphinorhyn- ques et qui n'a probablement pas d'analogue dans la faune actuelle. Son museau est excessi vemen t allongé et mince ; sa longueur égale trois fois et demie celle du crâne, prise entre les condyles occipitaux et la base du rostre. Mais le carac- tère le plus distinctif de cet animal extraordinaire , c'est moins la longueur de cette partie de la tète que sa consti- tution même. Le maxillaire supérieur ne s'étend que jus- qu'aux trois cinquièmes de la longueur du rostre, et il ( 569 ) porte des dénis dans toute sa longueur; tandis que les deux cinquièmes antérieurs sont exclusivement formés par les os incisifs ou intermaxillaires, qui n'ont pas de dents, comme cela arrive presque toujours chez les dau- phins. Le canal dentaire supérieur persiste néanmoins dans toute la longueur du rostre, et la série des alvéoles se continue également a la surface palatine, jusqu'au bout sans interruption, en un simple sillon alvéolaire. Le canal vomérien est large, les incisifs et les maxillaires réunis forment une espèce de trompe dans toute leur partie ros- trale, et ils sont si intimement soudés qu'il est très-diffi- cile de bien distinguer leurs connexions. Je pense avoir reconnu trois ou quatre espèces de ce genre. Celle dont il vient d'être question portera le nom à'Eurhinodelphis Cocheteuxii. En dédiant ce beau dauphin au capitaine Cocheleux , chargé de la construction du fort du Vieux-Dieu, je suis heureux de reconnaître les services éminents rendus par cet officier à la paléontologie. C'est à lui (jue nous devons non-seulement l'espèce qui portera son nom, mais encore quelques autres parmi les plus inté- ressantes. Grâce à son énergie et à son dévouement intelli- gent , il a été possible de conserver de précieux débris qui, dans d'autres circonstances, eussent peut-être été perdus à jamais. Les ziphius offrent un intérêt d'autant plus vif que ceux de la faune actuelle sont presque tous très-rares et peu connus. A l'état fossile , les rostres de ces animaux se sont en général bien conservés, parce qu'ils sont formés pres- que entièrement de substance osseuse très-compacte et que les pièces qui les composent sont souvent fort épaisses. Quelques-uns même de ces rostres ne font qu'une seule masse solide, sans aucune cavité à l'intérieur. Aussi la ( 570 ) fossilisation complète leur a-t-elle donné un poids considé- rable. Deux ziphius fossiles ont été décrits pour la première fois, il y a près d'un demi-siècle, par G. Cuvier, sous les noms de Ziphius planirostris et de Ziphius longiros- tris (1). Le premier provenait du grand bassin d'Anvers, creusé en 18 J 2, et le second était d'origine inconnue. J'ai trouvé à Anvers plusieurs parties considérables de tètes de l'une et de l'autre espèce, et il me paraît certain aujour- d'hui que le Dioplodon Becanii (2), qui provient égale- ment du bassin d'Anvers, de même que le Belemnoziphius compressas (5) du crag rouge de Suffolk en Angleterre sont identiques avec le Ziphius longiroslris de Cuvier. Obligé de me livrer à l'examen d'une énorme quantité de débris fossiles, l'expérience m'a démontré que, parmi les ziphius, il y a souvent une assez grande différence entre les individus d'une tttême espèce. Lorsqu'on ne connaît que des fragments d'un petit nombre de ces animaux, on est facilement enclin à multiplier les distinctions spécifi- ques; mais lorsqu'on est en mesure d'en observer une grande quantité, on hésite longtemps; et si, avant de se prononcer, on éprouve le besoin de s'imposer un très- long et très-pénible labeur, on peut aussi espérer d'éviter en partie les erreurs si faciles à commettre en semblable matière. (i) Recherches sur les ossements fossiles, 2e édition , tome V, lrc part. (18-25), pp. 352-337. (•_>) Van Heneden, Bulletins de l'Académie royale de Belgique, tome XlIJ (1818) , lrc part., p. '258. - Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, 2* édit., p. 2'JO, pi. 38, fig. -i. (3) Hu\ley, Proceedings of the Geological Society, tome XX (1864), pp 588 et suiv, pi. 10. ( 571 ) Les ziphius ne sont pas moins abondants clans le crag d'Anvers que les dauphins, et aux espèces aujourd'hui connues, je compte en ajouter bientôt moi-même plusieurs autres que je crois inédiles. Chez la plupart d'entre elles, les os incisifs, de forme très-variable, contribuent beaucoup à donner au rostre sa physionomie propre. Us sont très- souvent plus développés en épaisseur, dans leur partie rostrale, que ceux des ziphius vivants, et chez toutes les espèces que j'ai recueillies, sauf celles où le canal vomé- rien est entièrement osseux, leurs bords internes se joi- gnent tantôt pour se souder ensemble, tantôt pour de- meurer exactement appliqués l'un contre l'autre sans se souder jamais. Les cétacés de cette famille n'ont de dents qu'à la mâ- choire inférieure et jamais plus d'une ou deux paires. Ces dents sont de formes très-diverses et souvent difficiles à distinguer de celles des dauphins, d'autant plus que les espèces fossiles de l'une et de l'autre famille sont nom- breuses, variées et peu connues. Les ziphius se rencontrent dans les couches supérieures du crag souvent remaniées, et leurs débris sont presque toujours disséminés. Parmi les dents recueillies, il en est qu'on peut attribuer avec raison à des animaux de cette famille, et il est très-probable que la plupart appartien- nent à des espèces dont nous possédons des parties de tètes qui serviront à établir de bons caractères spécifiques. Laden-t la plus remarquable par sa dimension mesure vingt- quatre centimètres de longueur totale, et autant dans sa plus grande circonférence. Elle est fusiforme, plus amincie à sa base qu'à son sommet, entièrement pleine? légèrement courbée aux extrémités, à couronne fort obtuse, dépourvue d'émail et usée en biseau. Elle pèse un kilogramme et ( o72 ) demi. Elle n'a été rencontrée que dans le crag gris, et, circonstance importante, isolée ou par paires. Sa dimen- sion ne permettant pas de l'attribuer à aucun des ziphius dont il existe des fragments de tètes, elle doit être consi- dérée comme représentant une espèce particulière ta laquelle je donnerai le nom tYEucetus amblyodon. De tous les cétodonles ou cétacés qui portent des dents, un des types les plus extraordinaires est à coup sûr celui des cachalots. Des fragments se rapportant à des animaux de cette famille n'ont été trouvés, à ma connaissance, qu'en très-petit nombre. Parmi les dents, il n'y en a pas qui aient positivement la forme de celles des cachalots, mais il y a des vertèbres qui méritent ici une mention par- ticulière. Les cervicales fournissent dans tous les cétacés des carac- tères très-distinctifs, non-seulement par leur forme, mais aussi par la nature de leurs connexions. Les vrais cacha- lots de la l'aune actuelle ont l'atlas libre, et toutes les autres cervicales soudées ensemble par leurs corps aussi bien que par leurs apophyses. Or, à diverses reprises, on a trouvé à Anvers des cervicales soudées, sauf l'atlas, ne formant qu'une seule masse où il est quelquefois difficile de distinguer le véritable nombre des vertèbres. Au fort de Wilryck, en 1861 , on a recueilli quatorze vertèbres d'un même individu , parmi lesquelles des cervicales : un atlas libre, et les cinq suivantes intimement soudées; mais ni dents, ni fragments de tète. Quoique le nombre des ver- tèbres soudées ne soit que de cinq au lieu de six, il me paraît que l'animal auquel elles appartiennent doit être rapproché des cachalots, avec lesquels il a beaucoup d'af- finité, non-seulement par le mode d'union des cervicales, mais aussi par leur forme. Je propose de lui donner le nom ( 575 ) iVHomœocetus Villersii,en mémoire de feu le capitaine De Villers, qui a dirigé les travaux du fort de Wilryck et aux bons soins duquel nous devons la conservation de ces dé- bris d'autant plus intéressants qu'il n'ont pas, que je sache, été retrouvés ailleurs. La grande famille des baleines vient clore la série des mammifères marins dont on a trouvé des débris dans le crag d'Anvers. Leurs espèces, quant au nombre et à la va- riété, peuvent être comparées à celles des autres thalas- solbériens de la même provenance. Elles sont toujours de grande taille, et aucun fragment n'autorise à croire qu'il en existât, pendant la période tertiaire, de plus grandes qu'aujourd'hui. On en trouve des débris dans les diffé- rentes couches du crag, mais certaines parties caractéris- tiques de la tête sont presque toujours détruites. Heureu- sement les os de l'oreille et les maxillaires inférieurs sont souvent dans un bon état de conservation, et quelquefois presque entiers. Ces pièces, ainsi que les vertèbres de la région cervicale, devront principalement nous servir de guide pour distinguer les genres et les espèces. On peut reconnaître par la caisse auditive, ainsi que par le rocher et ses apophyses, qui fournissent de bons carac- tères, que le type de notre baleine franche avait des re- présentants pendant la période tertiaire. Cette opinion est confirmée par la présence d'autres fragments non moins caractéristiques, notamment des vertèbres de la région cervicale, toutes soudées entre elles, et dont la forme rap- pelle tout à fait celles de la baleine franche de la mer Polaire. Il y en avait plusieurs espèces de taille différente, que je désignerai sous le nom générique de Protobalœna. Les ptérobaleines se retrouvent aussi à Anvers, où il en existe beaucoup de débris appartenant à un certain nombre ( 374 ) d'espèces distinctes. M. Van Eeneden leur a donné le nom de Flesiocetus (1). Les plus grandes ne dépassent pas la taille des ptérobaleines de nos jours, et certains fragments portent à croire que les plus petites avaient à peine cinq mètres de longueur totale. À défaut de portions considé- rables de tête, l'oreille osseuse et surtout les vertèbres cervicales, toutes libres, permettront aussi de les distin- guer. Je viens de vous exposer, Messieurs, aussi succincte- ment que possible, les principaux résultats des fouilles d'Anvers concernant les mammifères marins que renferme ce riche dépôt de la période tertiaire. J'ai dû me borner à vous en signaler un petit nombre parmi les plus remarqua- bles, mais j'espère qu'il me sera donné de vous communi- quer des travaux plus complets sur cette matière. Le nombre des espèces de cétacés seulement s'élève à près de quarante, dont un quart à peine est aujourd'hui connu. Il y en a dont nous possédons des parties de sque- lettes et surtout de tètes assez complètes pour les décrire à peu près comme si elles appartenaient à des animaux vivants; mais la plupart ne nous offrent que des débris suffisants pour prouver incontestablement l'existence des espèces, sans permettre de bien faire connaître l'ensemble de leurs caractères et de leurs affinités. Les ossements du crag ne se rencontrent pas toujours dans les mêmes conditions. Dans toutes les couches, on les trouve ordinairement disséminés, brisés, roulés et portant quelquefois des traces d'un séjour prolongé dans les eaux de la mer, comme des bases adhérentes de balanes ou de (1) Bulletins de V Académie royale de Belgique, 2me série, tome VIII (18;-)P), p. 239. ( 375 ) polypiers. Très-souvent on trouve confondus pêle-mêle des fragments de différentes espèces de baleines, de ziphius, de dauphins et même de phoques. Ce n'est que par excep- tion que l'on découvre des groupes isolés d'ossements ap- partenant à un même individu, et le plus souvent c'est dans le crag noir ou inférieur. Toutefois, la grande étendue des terrains fouillés a per- mis de réunir une énorme quantité de matériaux , dont le triage et l'examen , opérés avec discernement , produiront un ensemble d'une richesse incomparable ; et je ne crains pas d'affirmer aujourd'hui que la collection des thalasso- thériens fossiles du Musée royal de Belgique sera, non- seulement la plus riche de l'Europe, mais probablement plus riche à elle seule que toutes les collections publiques de l'Europe réunies. Et pourtant ces fouilles sont loin d'avoir donné tout ce qu'il eût été permis d'en espérer, si elles avaient été faites expressément en vue des découvertes paléonlologiques. II est facile de comprendre que des travaux aussi gigantes- ques exécutés simultanément, avec la plus extrême rapi- dité, sur une étendue de plusieurs lieues, ne pouvaient être interrompus ou ralentis toutes les fois que la pioche des ouvriers ramenait à la surface quelque débris orga- nique. D'une part, des milliers de travailleurs civils ou militaires creusant le sol à la fois, tous pressés d'atteindre le but essentiel de la grande entreprise, travaillant souvent à la tache et, par conséquent, intéressés à ne pas perdre un seul moment; d'autre part, au milieu de trouvailles importantes, de fréquentes interruptions des fouilles ré- sultant des besoins du service, ou bien l'obligation de s'arrêter au pied d'une escarpe ou au fond d'un fossé au niveau dos eaux; tous ces obstacles, et d'autres encore que ( 576 ) je ne veux pas rappeler ici, n'ont pas permis aux travail- leurs de la science, malgré le bon vouloir des officiers du génie auquel je me plais à rendre hommage, d'atteindre complètement le but de leurs efforts, et leur ont fait éprouver quelquefois la plus amère déception. Cependant, Messieurs, gardons-nous de nous abandon- ner à de stériles regrets : le mal n'est pas irréparable. La voie est ouverte aux explorations ultérieures. Le grand obstacle aux recherches faites dans le seul but de découvrir des fossiles, c'est évidemment la dépense énorme résultant du déblai des terrains supérieurs au crag, sans compensa- tion possible dans la valeur vénale des objets recueillis. Or, la plupart des découvertes ayant été faites dans les fossés existants et souvent à leur plus grande profondeur, il est évident que, sous le plafond même de ces fossés, il existe encore de grandes richesses paléontologiques;car la couche du crag est puissante partout et n'a été fouillée complète- ment nulle part. Dans une grande partie de la nouvelle enceinte, et c'est précisément celle où il est permis d'es- pérer encore la plus abondante récolte, les eaux sont main- tenues au moyen de balardeaux et d'écluses par où elles s'écouleraient aisément. Ces eaux étant baissées, il suffirait d'un petit nombre d'ouvriers intelligents pour fouiller le fond des fossés en prenant toutes les précautions conve- nables afin de ne nuire en rien au constructions militaires. Une simple machine d'épuisement, comme celles qui ont fonctionné pendant le cours des travaux d'agrandissement, suffirait amplement pour extraire les eaux des excavations faites momentanément en faveur des explorations scienti- fiques, et permettrait aux ouvriers de fouiller le crag à une certaine profondeur. La dépense serait minime en raison du grand résultat qu'il est permis d'en attendre. ( §77 ) Je fais les vœux les plus ardents pour l'exécution de celte belle entreprise qui donnerait aux collections de l'État, déjà si riches, le plus magnifique complément et ferait faire à la science de nouveaux progrès. Cette noble tache, il n'est pas au pouvoir d'un particulier de l'accomplir : elle est digne d'un gouvernement éclairé. M. Ad. Quetelet a donné ensuite lecture à l'assemblée d'une notice retraçant la vie et les travaux d'Alexis Tim- mermans, membre de la classe, décédé le 2 septembre 1864. Ce travail, destiné à V Annuaire de 1868, prendra place dans ce recueil. CONCOURS DE 1867. Six questions avaient été inscrites au programme du con- cours annuel de la classe. Aucun travail , ayant pour objet de résoudre les questions proposées, ne lui est parvenu. Ainsi que le prescrit l'article 7 du règlement sur les prix quinquennaux, institués parle Gouvernement, la classe avait à proclamer le succès obtenu par un de ses membres, M. Pierre-Jean Van Beneden, auquel le jury a décerné, une seconde fois, le prix quinquennal des sciences natu- relles pour son ouvrage : Sur les Polypes du littoral de la Belgique, ouvrage publié pendant la 4e période qui s'est écoulée entre les années 1862 à 1866. De vifs applaudissements ont accueilli celte communi- cation. M. le secrétaire a proclamé ensuite les élections faites dans la séance d'hier (voir page 560). 2me SÉRIE, TOME XXIV. 59 (578) M. Lacordaire, associé de la classe, a, en dernier lieu, donné lecture du rapport qu'il a rédigé au nom du jury chargé de décerner le prix quinquennal des sciences na- turelles, rapport adressé à M. le Ministre de l'intérieur et dont nous venons de faire connaître déjà les conclusions. Voici la teneur de ce document : Monsieur le Ministre, Le rapport, qu'a l'honneur de vous adresser le jury nommé par arrêté royal pour juger les ouvrages sur les sciences naturelles, qui ont paru pendant la dernière pé- riode quinquennale, devrait vous être parvenu depuis plu- sieurs semaines. Le retard qu'a éprouvé son envoi vient, circonstance honorable pour le pays, du nombre des tra- vaux de mérite qu'a vus naître cette période. Ce n'est qu'après une laborieuse discussion que le choix du jury s'est définitivement fixé sur le Mémoire qu'a publié, à la fin de l'année dernière, M. le professeur Van Beneden, sous le titre de : Recherches sur la faune littorale de la Belgique. Avant de vous rendre compte, Monsieur le Ministre, de ce remarquable travail, ce n'est que justice de ne pas lais- ser dans un oubli complet ceux qui n'ont pas obtenu le prix. Leurs auteurs, MM. Dupont, Chapuis et Candèze, tous membres de l'Académie de Belgique, trouveront dans cette mention officielle une compensation au rang secon- daire que le jury a cru devoir leur assigner. M. Dupont qui, depuis quelques années, explore avec tant d'intelligence, sous le patronage du gouvernement, les cavernes à ossements de la province de Namur, n'est pas seulement un paléontologiste distingué; la géologie ( 579 ) du pays lui doit une découverte qui a fait sensation lors- qu'il l'a publiée. On sait, depuis longtemps, que le sud-est de la Belgique est formé de couches de nature diverse, plus ou moins redressées et paraissant se succéder d'une façon très-irrégulière. Dans un mémoire, publié en 1850, Dumont avait fait connaître que ce désordre apparent était l'effet du plissement d'un petit nombre de systèmes de terrains. Parmi ces derniers, il en est un qu'il a nommé calcaire supérieur ou condrusien, mais que les géologues actuels appellent calcaire carbonifère ou calcaire houiller. Dumont n'avait pas é(é sans reconnaître quelques diffé- rences entre ses parties inférieure, moyenne et supé- rieure; toutefois, il ne s'était pas occupé de la répartition de ces trois divisions sur la surface du pays. Aussi était-il admis généralement que ce calcaire constitue une nappe uniforme qu'a brisée le plissement général auquel elle a été soumise. On fut donc surpris lorsque, en 1862, M. Du- pont, dans un mémoire présenté à l'Académie de Belgique, annonça qu'il avait distingué dans cette nappe, réputée homogène, six assises successives, offrant des caractères minéralogiques et paléonlologiques particuliers; de plus, que ces assises ne s'étaient pas étendues régulièrement sur la contrée qu'elles occupent, mais s'étaient déposées sous la forme de boudins dont plusieurs manquent dans la plu- part d'entre elles. Une opinion si nouvelle trouva d'autant plus d'incrédules qu'il était, pour ainsi dire, impossible d'en vérifier l'exactitude, tant est grand le désordre que présentent ces assises et dont l'un des effets est de mettre, à chaque instant, en contact immédiat celles dont la for- mation remonte à des époques très-différentes. Dans cet état de l'opinion des géologues, M. Dupont a senti qu'il devait les mettre à même de contrôler ses assertions. C'est ( 580 ) dans ce but qu'il a présenté à l'Académie, en 1864, une carte géognostique des environs de Dinant, accompagnée des coupes nécessaires pour mettre en évidence l'état ac- tuel des couches signalées par lui. Ce travail stratigraphique, qu'un membre du jury, géo- logue éminent, déclare être un des plus remarquables qui aient été publiés jusqu'ici, n'a pas encore été soumis à la discussion par ses juges compétents. En l'absence de cette épreuve, plus nécessaire peut-être en géologie que partout ailleurs, le jury n'a pas pu aller plus loin que de rendre hommage au talent dont il est la preuve incontestable. L'ouvrage de M. le docteur Chapuis est une Monogra- phie des Platypides, publiée par la Société royale des sciences de Liège, en 1865, et qui forme le tome XIX des Mémoires de ce corps savant. Les Platypides sont de petits coléoptères appartenant à la famille des scolytides, l'une des plus nuisibles parmi les insectes, toutes ses espèces, à l'état de larve, criblant de leurs galeries le tronc et les branches des arbres, amenant ainsi peu à peu leur mort, et par là causant quelquefois des pertes énormes à l'industrie forestière. Ce sont eux dont les ravages dans le Parc de Bruxelles ont attiré, il y a quelques années, l'attention du gouvernement et de l'administration communale. M. Chapuis ne les a envisagés qu'au point de vue systématique, et il se propose d'en publier une monographie complète. Les platypides par lesquels il a commencé, sont presque étrangers à l'Europe, mais ils sont assez nombreux dans les pays chauds, et M. Chapuis a ajouté 193 espèces nouvelles aux neuf qu'on connaissait avant lui. Son travail est accompagné de vingt- quatre planches dessinées par lui-même et sur lesquelles sont admirablement représentés les deux sexes, souvent ( 381 ) fort différents entre eux, de presque toutes les espèces. Cet ouvrage est placé très-haut dans l'opinion des ento- mologistes. C'est également une famille de coléoptères qui fait l'ob- jet de la Monographie des Elatérides de M. le docteur Can- dèze, ouvrage dont la rédaction a coûté dix années d'études à son auteur. Il ne s'agit plus ici , en effet , de 200 espèces, mais d'environ 2000. Aussi cette monographie ne forme- t-elle pas moins de quatre volumes publiés, comme le pré- cédent, par la Société royale des sciences de Liège, et dont les deux derniers ont paru dans le cours de la période quinquennale actuelle. 11 n'est personne qui n'ait eu l'occasion de voir ces sin- guliers coléoptères qui, placés sur le dos, impriment à leur corps une immobilité et une rigidité subites; puis, se débandant comme un ressort , sont lancés en l'air à une certaine hauteur, manège qu'ils recommencent jusqu'à ce qu'ils soient retombés dans leur position naturelle. Ce sont les elatérides, groupe dont les espèces sont nombreuses en Europe, mais bien plus encore dans les pays chauds. Leur classification présente des difficultés spéciales par suite de l'homogénéité de leur organisation. M. Candèze les a surmontées avec une supériorité réelle, et il eût peut- être obtenu le prix, sans une considération, qui a eu une influence sérieuse sur la majorité des membres du jury. Sans méconnaître l'importance et la nécessité absolue des travaux qui ont pour but la distinction des espèces, la détermination de leurs iimites et celle de la place relative qu'elles doivent occuper dans la méthode, les membres du jury ont pensé que, dans l'état actuel de la science, il existe certains groupes d'animaux chez lesquels l'étude des or- ganes et de leurs fonctions est un besoin plus pressant que leur arrangement systématique. ( 582 ) Les caractères externes, c'est-à-dire zoologiques, suf- fisent pour classer les insectes; il est absolument impos- sible d'en faire autant, d'une manière rationnelle, pour les animaux inférieurs, sans connaître leur organisation in- terne. Ici l'anatomie et la zoologie se donnent intimement la main, et la première doit précéder la seconde, afin de lui servir de point d'appui A quoi l'on peut encore ajouter que les difficultés s'accroissent à mesure qu'on descend plus bas dans l'échelle des êtres. Ce sont ces raisons qui ont fait, en partie, pencher la balance en faveur du travail de M. Van Beneden, dont il reste maintenant, Monsieur le Ministre, à vous parler. Il est la continuation de celui dont le savant professeur de Louvain a déjà publié plusieurs parties sous le titre in- diqué précédemment, et forme un volume in-4° de 207 pa- ges qu'accompagnent dix-huit belles planches; les polypes en sont le sujet. Déjà dans deux mémoires sur les campa- nulaires et les tubulaires de la côte d'Ostende, publiés en 1845, M. Van Beneden avait fait connaître une partie de ses recherches sur ces animaux. Cette fois, c'est de ce qui lui reste des observations qu'il a faites sur eux pendant vingt années, que se compose le mémoire dont il s'agit en ce moment. Il est divisé en deux sections, dont la seconde est consacrée à l'énumération des espèces qui habitent le littoral de la Belgique. La première , qui en constitue la partie la plus importante, celle que le jury a voulu plus spécialement couronner, n'est pas une exposition en règle de l'organisation et de la classification des polypes, mais une suite de considérations , de l'ordre le plus élevé , sur toutes les questions auxquelles donnent lieu ces animaux. Elle est surtout remarquable par la coordination et l'inter- prétation générale des observations faites jusqu'ici sur ces ( 585 ) organismes inférieurs. Mais pour rendre ceci compréhen- sible, Monsieur le Ministre, quelques notions préliminaires sont indispensables. Le mot de polype est aussi ancien que la zoologie elle- même, on le trouve dans Aristote; mais Aristote l'appli- quait à des mollusques de la classe des céphalopodes et en particulier aux poulpes. Actuellement les naturalistes le donnent à des animaux aquatiques, presque tous marins, pour la plupart très-petits, d'aspect en général gélatineux, presque toujours fixés, simples ou agrégés, et dont un très- grand nombre sécrètent, soit intérieurement, soit exté- rieurement, un corps de nature pierreuse, cornée ou mem- braneuse, qu'on nomme polypier. Quand ce corps est interne, il constitue une sorte de squelette, qui sert de point d'appui aux polypes qui le re- couvrent; externe, il forme une ou plusieurs loges qui leur servent de demeure. Tous ont cela de commun que la par- tie antérieure de leur corps, où se trouve la bouche, porte un ou plusieurs cercles de tentacules de forme variable. Comme pour les mollusques dont les coquilles attirèrent d'abord uniquement l'attention des naturalistes, dans l'ori- gine, ces derniers étudièrent exclusivement les polypiers qui seuls peuvent se conserver dans les collections. La plupart regardaient ceux qui sont pierreux comme appar- tenant au règne minéral. De leur côté, les botanistes, ayant plutôt égard à leurs habitants, qui ont souvent l'as- pect de fleurs, quand leurs tentacules sont épanouis, clas- saient tous ces animaux dans le règne végétal. Leur véri- table nature n'était cependant pas entièrement méconnue, car on les appelait communément zoophytes ou animaux- plantes. La croyance que ce sont des végétaux était encore dans ( S84 ) toute sa force, lorsque, en 1727, Peyssonnel, et, après lui, Bernard de Jussieu et Réaùmur démontrèrent qu'ils doivent prendre place parmi les animaux. Cette opinion fut promptement adoptée. Mais telle est, dans ces bas- fonds de l'animalité, la difficulté de distinguer ce qui lui appartient réellement de ce qui revient, de droit, au règne végétal , que jusqu'à nos jours des plantes marines ont été comprises parmi ces animaux. Des erreurs de ce genre se trouvent dans les écrits des naturalistes même les plus illustres, depuis Linné, Donati, Ellis, Pallas, Bruguières dans le siècle dernier, jusqu'à Lamarck, Lamouroux , de Blainville, Ehrenberg, Cuvier, etc. Dans ce temps-ci, un botaniste éminent, M. Decaisne a rendu sous ce rapport un service réel à la science en démontrant, dans un mé- moire publié en 1842, qu'une foule de ces soi-disant po- lypes ne sont que des algues dont les tissus sont plus ou moins encroûtés de sels calcaires. Même après l'élimination de ces éléments étrangers, les polypes ne constituent pas encore un ensemble suffisam- ment homogène. Antérieurement au travail de M. De- caisne, MM. Ehrenberg et M il ne-Edwards ont fait voir que, sous ce nom, se trouvaient confondus des animaux ayant, avec une forme générale semblable, une organisa- tion très-différente : les uns possédant un canal digestif flottant dans la cavité générale du corps et dont l'extré- mité anale aboutit à peu de distance de la bouche, tandis que chez les autres cet appareil consiste, tantôt en un sac largement ouvert à sa partie postérieure, sac servant à la fois à l'ingestion des aliments et à la sortie des fèces et du produit de la génération; tantôt, comme chez les hydres, en une simple cavité creusée dans le parenchyme du corps. M. Ehrenberg a donné aux premiers le nom de bryozoaires. ( 58o ) On admet généralement que leur organisation les rap- proche des mollusques, dont ils ne sont que des formes dégradées. Les seconds ont reçu du même naturaliste le nom d'anthozoaires qui rappelle leur ressemblance avec les fleurs : ce sont des anthozoaires qui sont l'objet du mé- moire de M. Van Beneden; mais il y est en outre fortement question d'un autre groupe de zoophyles, celui des aca- lèphes, dont il est par conséquent nécessaire de dire aussi quelques mots. Ce nom d'acalèphes existe également dans Aristote, mais appliqué aux actinies, qui sont de vrais polypes, et c'est principalement Cuvier qui a contribué à lui donner sa signification actuelle. Ce sont des animaux tous marins, simples ou composés, libres, souvent d'une transparence cristalline, mais, du reste, très-dissemblables. Les uns, ou les méduses, qui affectent la forme d'ombrelle, de cham- pignon ou de disque, sont simples et se meuvent lente- ment par des contractions générales de leur substance. D'autres, les cténophores, simples également, le font à l'aide de cils vibraliles, disposés en rangées symétriques dans l'axe de leur corps qui ressemble à un globe ou à une cloche, quelquefois à un ruban. Dans ces deux grou- pes, il n'existe pour organes digestifs que des canaux creusés dans le parenchyme du corps et irradiant d'un centre commun , qui lient lieu d'estomac. Enfin les der- niers, ou les siphonophores, constituent des grappes ou des guirlandes, souvent d'une élégance extrême et très- compliquées, car elles sont composées d'un axe commun, d'individus nourriciers, d'individus chargés de la repro- duction, des vésicules servant de corps flotteurs et de fila- ments destinés à saisir la proie. Entre ces animaux et les polypes, rien de commun au premier coup d'œil, rien du moins qui aille au delà de ces ( d86 ) rapports qui avaient engagé Guvier à les comprendre tous dans son embranchement des zoophytes ou animaux rayonnes, en en formant deux classes distinctes placées côte à côte. Mais un grand changement s'est opéré , de- puis, dans les idées des zoologistes, sur ces êtres inférieurs, et, par suite, dans leur classification. Si l'on consulte les ouvrages généraux les plus récents dont ils ont été l'objet, notamment l'un des derniers, celui de M. G. Carus, on voit qu'il n'y est plus question de zoophytes ni d'aca- lèphes, mais que ces derniers, réunis aux polypes, for- ment un groupe unique, sous le nom de cœlentérés dû à M. R. Leuckart, et que ce groupe, à son tour, est divisé en trois classes : celles des polypes, des cténophores et des hydrozoaires. La première ne comprend plus qu'une partie des anciens polypes de Cuvier, tels que le corail, les actinies ou orties de mer, et ces espèces, dont les poly- piers, connus de tout le monde sous le nom de madré- pores, exhaussent sans cesse, sur certains points du globe, le fond des mers, Les cténophores sont les mêmes dont il a été question à l'instant. Enfin les hydrozoaires embras- sent tout le reste des acalôphes et des polypes de Cuvier. Cet arrangement systématique, si différent de ceux d'au- trefois, n'est sans doute pas le dernier mot de la science; mais on se demande naturellement quelles sont les rai- sons qui ont pu y conduire. Son point de départ a été une très-importante découverte faite par un naturaliste célè- bre, M. Sars, en ce moment professeur à l'Université de Christiania. Tous les modes de reproductions connusse fissiparisme, le gemmiparisme, la génération sexuelle se rencontrent chez les polypes et souvent coexistent dans la même es- pèce. A ces modes divers s'ajoutent non-seulement la géra- tion alternante ou métagenèse, qui en est la conséquence, ( 387) mais encore le polymorphisme et des arrêts de développe- ment à tous les degrés possibles, d'où résultent des com- plications qui dépassent tout ce qui a été observé jus- qu'ici, en fait de reproduction, dans le reste du règne animal. Or M. Sars, observant un jour un polype en forme de cupule et fixé par un court pédoncule, crut avoir sous les yeux un genre nouveau qu'il nomma Scypkistome. Plus tard, il lui tomba sous la main un autre polype beaucoup plus singulier, consistant en une suite de disques un peu concaves, empilés, adhérant entre eux par le centre et dont les bords présentaient des saillies plus ou moins pro- noncées. Il crut encore que c'était un nouveau genre et il imposa à ce dernier le nom de Strobila. Mais sa surprise fut grande lorsque, dans une autre occasion, il vit ces dis- ques se séparer successivement, en commençant par les plus élevés, nager en liberté, et que, dans chacun d'eux, il reconnut une méduse commune dans nos mers, la Mé- dusa ou Aurélia aurita. Le strobila n'était donc que le scyphistome parvenu à un état plus avancé de développe- ment et lui-même avait passé, en multipliant son indivi- dualité, de la classe des polypes dans celle des acalèphes. Presque en même temps M. Th. de Siebold faisait sur la même méduse une observation inverse , mais complémen- taire de la précédente. 11 découvrait qu'elle a des sexes sé- parés et que des œufs produits par les femelles sortent des embryons ciliés qui, après être restés quelque temps, se fixent et se changent peu à peu en strobila. Le cycle des phases morphologiques de cette espèce était ainsi complet. Depuis , les observations du même genre se sont multi- pliées, mais il est essentiel de remarquer qu'elles ne con- cernent que les hydrozoaires et non pas tous les cœlentérés sans exception. Les polypes, tels qu'ils sont restreints en ( o88 ) ce moment, et les cténophores n'ont jusqu'ici présenté rien de pareil. Ces découvertes donnèrent une telle impulsion à cette branche de la zoologie qu'il n'en est pas, depuis cette époque, qui ait été, comme le dit M. Van Beneden, cul- tivée avec plus de ténacité; mais il n'en est pas non plus dans laquelle il soit plus pénible de mettre d'accord et de bien saisir les faits publiés par des observateurs différents. On comprend, en effet, que chez de pareils animaux il est extrêmement difficile de suivre une espèce dans le cours entier de son évolution; que les naturalistes tombent tantôt sur la forme polypiaire , tantôt sur la forme médiu- saire, sans parler des états intermédiaires produits par des arrêts de développement. De là une foule d'espèces chez lesquelles les rapports entre les deux formes en question sont encore inconnus. On comprend encore que, pour se rendre un compte exact des faits , il faut sur ces animaux certaines idées générales qui puissent servir de guide. C'est ici que se trouve le point capital du travail de M. Van Beneden. Prenant pour exemple, afin de simplifier la question, un polype arborescent, un campanulaire, le savant pro- fesseur en expose la théorie complète. L'animal qui se trouve dans chacune des clochettes ouvertes qui termi- nent les rameaux du polypier, est pour lui un polypule nourricier; sa seule fonction est en effet de prendre des aliments qui profiteront à tout l'ensemble de la colonie. A la base de quelques-uns de ces rameaux existent d'autres clochettes de forme un peu différentes, fermées et renfer- mant une masse charnue agame d'où naîtra, par la suite, la forme définitive, une méduse sexuée; M. Yan Beneden l'appelle un polypule propagateur. A la forme définitive elle-même il donne, avec un naturaliste français, M. Lau- ( 589 ) rent, le nom de Télèon, c'est-à-dire d'animal qui a atteint le but, d'animal parfait. Jusque-là tout est simple, ce n'est qu'un cas ordinaire de métagenèse. Mais les choses sont loin de se passer toujours avec cette régularité. Souvent la méduse n'apparaît pas, le téléon s'arrête en chemin aux trois quarts, à la moitié, au tiers, au quart de son évolu- tion; parfois même ce n'est plus qu'un simple sac qui con- tient des œufs ou des spermatozoïdes, produits qui ne manquent jamais, quel que soit le point où il s'est arrêté. Ce téléon, plus ou moins avorté, M. Van Eeneden l'appelle un Alrophion. Les sexes étant séparés chez ces polypes, c'est tantôt le mâle, tantôt la femelle, ou bien tous deux qui sont réduits à cet état. M. Van Beneden donne des ta- bleaux très-instructifs, dans lesquels les espèces sont clas- sées d'après les degrés de cette atrophie, et le sexe chez lequel ils se produisent. Ce n'est pas tout encore; comme pour compliquer davan- tage les choses, legemmiparismc intervient, non-seulement pendant le jeune âge, comme on l'a cru pendant quelque temps, mais à toutes les époques de la vie. Théoriquement parlant, tous les polypes dont il est ici question passent pour les quatre états de planule (l'embryon quand il s'est fixé), de scyphistone, de strobila et de téléon ou méduse. Rien de plus ordinaire que le bourgeonnement pendant le second et le troisième état; il paraît beaucoup plus rare pendant celui de planule, mais on en connaît cependant des exemples. Quant au téléon, il semblerait, puisqu'il est sexué, que le gemmiparisme est ici superflu, mais il n'en est pas ainsi. M. Sars a vu, le premier, des méduses engendrant directement des méduses par cette voie, et, depuis, le même fait a été plusieurs fois observé. La repro- duction sexuelle n'est pas supprimée pour cela ; elle pré- cède ou suit la reproduction agame. Enfin , si les quatre ( mo ) phases de développement dont il vient d'être question sont vraies au point de vue théorique, dans la réalité elles ne sont pas indispensables. M. Claparède a vu chez une espèce de genre Lizzia des méduses naître directement de l'œuf. Tout paraît donc possible, en fait de reproduction, chez ces animaux. Aussi a-t-on été jusqu'à se demander s'ils n'engendreraient pas des formes diverses selon le mi- lieu dans lequel ils se trouvent. M. Yan Beneden ne le pense pas. Au milieu de cette confusion apparente, un ordre réel existe, et chaque espèce, n'importe dans quel lieu et sous quel climat elle vit, se comporte de la même manière dans le cours de son développement, sauf quel- ques déviations accidentelles. Mais les observations recueil- lies jusqu'ici sont-elles assez nombreuses pour ne pas laisser sur ce point quelque incertitude? Il est impossible, Monsieur le Ministre, à moins de dé- passer les limites que doit avoir ce rapport, de passer en revue les nombreuses et intéressantes questions qu'examine l'auteur dans cette première partie de son mémoire. Une , cependant, qu'il pose dès le début, est trop importante pour être passée sous silence, car de sa solution dépen- dent les noms que doivent recevoir les diverses parties d'un polype composé. Elle consiste à savoir si ce polype est un animal polyzoïque ou non. C'est la même question que M. Van Beneden a discutée autrefois dans son beau tra- vail sur les vers cestoïdes; mais ici elle est plus compli- quée que chez ces derniers animaux. Il y a deux manières de concevoir un polype agrégé, depuis sa naissance jusqu'à l'apparition du téléon médu- silbrme qui termine la série de ses transformations. Dans la première, soutenue par plusieurs zoologistes du plus haut mérite, notamment en Angleterre par MM. Huxley ( 591 ) et Strethill Wright, une campanulaire, pour ne pas sortir de cet exemple, est un animal unique dont les polopules nourriciers et les polypuies propagateurs ne sont que des organes. La méduse elle-même, libre et sexuée, n'est qu'un organe devenu indépendant, une simple extension du polype, pour employer les expressions de M. Wright. Il suit de là qu'il n'y aurait plus ici de métagenèse, mais un développement continu dont l'état médusaire serait la phase terminale. A cette façon de voir, il y a une objection que ne fait pas M. Yan Beneden en termes exprès, mais qui ressort de l'ensemble de ses idées, objection qui paraît décisive. Cette théorie suppose, en effet, que la méduse est au polype ce que le papillon est à la chenille; mais la différence entre ces deux ordres de faits est profonde. La chenille n'a pas engendré le papillon; elle s'est simplement trans- formée en lui. Le polypule propagateur, au contraire, a engendré la méduse, et la preuve, c'est qu'il n'en produit pas une seule, mais plusieurs. Pour que la ressemblance existât, il faudrait qu'une chenille produisît plusieurs pa- pillons. Mais ce serait alors évidemment un cas de méta- genèse , et non pas de métamorphose. Cette objection disparaît si Ton admet, avec la majorité des naturalistes et M. Yan Beneden, que les polypuies, tant nourriciers que propagateurs, sont des animaux distincts quoique agrégés, et que la méduse est une individualité propre, au même titre qu'un segment de ténia en est une, même à l'époque où il est agrégé à des individualités pa- reilles à lui, à plus forle raison lorsqu'il est devenu libre. On peut dire que lorsque cette question a été tranchée en faveur du polyzo'ïsme, chez les cestoïdes, elle l'a été du même coup pour les polypes. ( S92 ) La fin de cette première partie est consacrée à une dis- cussion zoologique dans laquelle M. Van Beneden soutient, principalement contre M. Agassiz,que les deux classes des polypes et des acalèphes ne peuvent plus être maintenues, comme le fait cet éminent naturaliste, mais que l'une des deux doit absorber l'autre, opinion qu'il avait déjà émise dès 1845. Cette question a perdu de son intérêt depuis que M. R. Leuckart a établi le groupe des cœlentérés, dans lequel sont réunis et entremêlés les anciens polypes et acalèphes. Dans la deuxième partie de son travail, M. Van Beneden indique toutes les espèces de cœlentérés observées par lui sur les côtes de la Belgique ou mentionnées dans les au- teurs. Elles consistent en trois cténophores, cinquante- trois hydrozoaires, dont dix sont nouveaux, et douze po- lypes appartenant aux ordres des alcyonaires et des zoanthaires. Ce n'est pas une simple et sèche énumération; la description de la plupart des espèces est accompagnée des détails les plus intéressants sur leurs divers états. Grâce au savant professeur de Louvain , la Belgique pos- sède maintenant une faune de ceux de ces animaux qui habitent son littoral, comme l'Angleterre a, depuis quel- ques années, la sienne, qu'elle doit h M. Johnston. Tout incomplet qu'il est, cet exposé sommaire suffira, Monsieur le Ministre, pour vous permettre d'apprécier les motifs qui ont déterminé le choix du jury. MM. d'Omalius d'Halloy, président , le vicomte Du Bus, de Selys-Longcbamps, Spring, Schwann, l'abbé Coemans , secrétaire , et Th. Lacorhaire, rapporteur. ( 595 ) OUVRAGES PRÉSENTÉS. Quetelet (Ad.). — Météorologie de la Belgique, comparée à celle du globe. Bruxelles, 1867; 4 vol. in-8°. Annales 'météorologiques de V Observatoire royal de Bru- xelles. — Ire année, janvier à décembre. Bruxelles, J8G7 ; in-4°. Brasseur (J.-B.). — Programme du cours de géométrie des- criptive, fait à l'université de Liège, 4me édition. Liège, 18G7; in-4°. Bellynck(A). — Note sur un Orchisustulatah.,h fleurs dou- bles. Gand, I8G7; in-8n. Gilbert (Ph.). — Sur une propriété des surfaces homofocalcs du second ordre, et sur quelques conséquences qui en décou- lent. Paris, I8G7; in-8°. Wàuters (Alphonse). — Nouvelles études sur la géographie ancienne de la Belgique. Bruxelles, I8G7; in- 12. Statistique internationale. — Bruxelles, 1807; in-8°. D'Olreppe de Bouvette {Alb.). — Essai de tablettes lié- geoises, 75e livr. Liège, 1867; in- 12. Meulemans (Auguste). — Études sur la Tunisie au point de vue du commerce belge. Bruxelles, 1867; in-8". Université de Liège. — Année 1 867- 1 868. Rapport du pro- recteur, M. A. Spring. Programme des cours. Dispositions ré- glementaires. Liège, 18G7 ; in-8°. Revue de l'instruction publique en Belgique. — 25e année, 4e à 0e livr. Bruxelles, 1867; 5 broeb. in-8°. Cercle archéologique du pays de Waes, à Saint-Nicolas. — Annales, tome IIIe, lre livr. Saint-Nicolas, 1867; in-4°. Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. — Distribu- tion des prix. Bruxelles, 18G7; in-8°. 2me SÉRIE, TOME XX IV. 10 ( 594 ) Pourcelet-Liénart («/.). — Le seigneur Flobère, ou origines de la terre des débats. Lessines , 1867; in-12. L'Abeille, revue pédagogique, publiée par Th. Braun. 15e an- née, iOe à 12e livr. Bruxelles, 4867; 5 cah. in-8°. Journal historique et littéraire, tome XXXIV, livraison 8. Bruxelles, 1867; in-8°. Brenier (/.). — De riiomœopathie, réponse à M. Stockman. Mons, 1867; in-8°. Journal des beaux-arts et de la littérature, publié sous la direction de M. Ad. Siret. 9e année, nos 21 à 24. Saint-Nicolas, 1867; 4 feuilles in-4°. De vlaamsche School. 1867, bladzcren 22, 23 en 24. An- vers; 5 feuilles in-4°. Société royale des sciences médicales et naturelles de Bruxelles. — Journal de médecine, de chirurgie et de phar- macologie. 2ome année , 45me volume , octobre à décembre. Bruxelles, 1867; 5 cah. in-8°. Société anatomo-pathologique de Bruxelles. — Annales, bulletin n° 15. Bruxelles, 1867; in-8°. Société de pharmacie de Bruxelles. — Bulletin, 1 imc année, nos 10 à 12. Bruxelles, 1867 ; 5 cah. in-8°. Société de médecine d'Anvers. — Annales, 28e année, livr. de novembre et décembre. Anvers, 1867; 2 cah. in-S°. Annales de médecine vétérinaire, 16e année, 10e à 12e ca- hiers. Bruxelles, 1867; 5 cah. in-8°. Société de pharmacie d'Anvers. — Journal, 25e année, oc- tobre à décembre. Anvers, 1867; 5 cah. in-8°. Annales de l'électricité médicale, 8e année, 7e à 9e fasci- cules. Bruxelles, 1867; 5 cah. in-8°. La Presse médicale belge , 1 9e année, nos 40 à 52. Bruxelles, 1867; 15 feuilles in-4°. Tribune vétérinaire, 2e année, 10e à 12e fascicules. Bruxelles, 1867; 5 cah. in-8°. La charité sur les champs de bataille, 5e année, nos 6 et 7. Bruxelles, 1867; 2 feuilles in-4°. ( 595 ) Société royale de botanique de Belgique. — Bulletin, tome VI, 6e année, nos 1 et 2. Bruxelles, 1867; 2 cah. in-8°. Société entomologique de Belgique. — Compte rendu des as- semblées mensuelles du 2 novembre et du 7 décembre 1867. Bruxelles, 1867; 2 feuilles in-8°. V Illustration horticole, tome XIV, 9e et IIe livr. Gand, 4867; 2 cah. in -8°. Le Chimiste, publié par M. Henri Berge. 3e année, nos 6, 7, 8, 9, 10 et 11. Bruxelles, 1867; 7 cali. in-8°. Académie des sciences de l'Institut de France. — Comptes rendus hebdomadaires des séances, par MM. les secrétaires perpétuels, tome LXV, nos 14 à 27. Paris, 1867 ; 14 cah. in-4°. Société géologique de France. — Bulletin, 2e série, t. XXIIIe, feuilles 52 à fin, titre et table; tome XXIVe, feuilles 57-40. Paris, 1867; 2 cah. in- 8°. Société météorologique de France. — Annuaire, tome XIVe, 1866, 2e partie. Bulletin des séances, feuilles 27-36. Paris, 1867; gr. in -8". Revue des cours scientifiques de la France et de l'étranger. — 4e année, 2e semestre, nos 49, 50, 51 et 52, titre et table. Paris, 1867; 4 cah. in -4°. Bévue des cours littéraires de la France et de l'étranger. — 4e année, 2e semestre, nos 49, 50, 51 et 52, titre et table. Paris, 1867; 4 cah. in-4°. Institut historique de France, à Paris. — L'Investigateur, 54e année, 394" et 595e livr. Paris, 1867; in-8°. Journal de l'agriculture , fondé et dirigé par J.-A. Banal, 1867; tome III, n° 55. Paris; 1 cah. in-8°. Bulletin hebdomadaire de l'agriculture , 1867, nos 48, 49, 50, 51 et 52. Paris, 1867; 5 feuilles in -8°. Journal d'agriculture pratique, 1867, tome II, nos 48, 49, 50, 51 et 52. Paris, 1867; 5 cah. in-8° Moigno (l'abbé). — Leçons de mécanique analytique. Sta- tique. Paris, 1868; in-8°. Garcin de Tassy. — Cours d'hindoustani (urdu et hindi), à ( 596 ) lY'cole impériale et spéciale des langues orientales vivantes, près la bibliothèque impériale. Discours d'ouverture du 2 dé- cembre 1867. Paris, 1867; in-8°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Sichel. Paris, 1807; in-4°. Société linnèenne du nord de la France, à Amiens. — Mé- moires, année 4866. Amiens, 4 867; in-8°. Société littéraire, scientifique et artistique d'Apt (Vaucluse). — Annales, 3e année, 4865-1866. Apt, 4867; in-8°. Aoust (l'abbé). — De la courbure inclinée d'un système de lignes coordonnées et du rôle de cette courbure dans la théorie des lignes tracées sur une surface. Paris, 4867; in-4°. Notice sur les titres et travaux scientifiques de M. l'abbé Aoust, chanoine honoraire, professeur à la Faculté des scien- ces de Marseille. Marseille, 1867; in-8°. Société impériale d'agriculture de Valenciennes. — Revue agricole, 49e année, tome XXI, n° 40. Valenciennes, 4867; broch. in-8°. Historisch genootschap gevestigd te Utrecht. — Werkcn , nieuwc série, nos 6, 9, 40. Utrecht, 4867; 5 cah. in-8°. Favre [Alphonse). — Recherches géologiques dans les par- tics de la Savoie, du Piémont et de la Suisse, voisines du Mont- Blanc, avec un atlas de 52 planches. Paris-Genève, 1867; 3 vol. in-8° et atlas in-folio. Société helvétique des sciences naturelles réunie à Neu- châtel. — Actes, 50e session, compte rendu de 1866.Neuchà- tel; in-8°. Société helvétique des sciences naturelles, à Berne. —Nou- veaux mémoires, tome XXII. Zurich, 4867; in-4°. — Miti- thelungcn aus dem Jahrc 1866. Nr. 603-608. Berne, 1867; in -8°. Delafontaine (Marc). ~ Recherches sur plusieurs Molyb- dates nouveaux ou peu connus et sur les principaux Fluoxy- molybdatcs. Genève, 1867; in-8°. De Zuhn (A.). — Esquisses anatomiques à l'usage des ar- ( 597 ) listes, pour servir aux études d'après nature et d'après l'an- tique. 2e édition. Leipzig, 1865; in-8°. Naturforschende gesellschaft des Osterlandes zu Altenburg. — Mittheilungen aus dera Osterlande. XVIIP" Band, Iste und IItcr Heft. Altenbourg, 1867; in -8°. — Verzeichniss der Mit- glieder am funfzigsten Stii'tungsfeste den 9 October 1867. Al- tenbourg; in-4°. Kaiserliche- Konigliche geologische Reicksanstalt zu Wien. — Jahrbuch, 1867, XVlItcr Band, n° 5. Vienne, 1867; gr. in-8°. — Verhandlungen, 1867, n° 10. Vienne; gr. in-8°. Verein fur Naturkunde zu Cassel. — XVstc Bericht. Cassel , 1867; in-8°. Justus Perthes' geographischer Anstalt zu Gotha. — Mit- theilungen iiber wichtîge ncue Erforsehungen auf dem Ge- sammtgebietc der Géographie, von Dr A. Pctermann. 1867, XI und XII, und Erganzungsheft, n° 22. Gotha, 1867; 5 cah. in-4°. Université de Marbourg. — Thèses inaugurales et règle- ments académiques pour l'année 1866-67. Marbourg, 1867; cah. in-4° et in-8°. Senckenbergische naturforschende Gesellschaft zu Frank- fiirl A 131. — Abhandlungcn, VIler Bandes, III und IV Heft. Franefort A/M, 1867; in-4°. Tageblatt der il Versammlung deutscher Naturforscher und Aerzte in Frankfurt am Main, vom fS. bis 24. september 1867. Francfort S/M; in-4°. Dorpater naturforscher Gesellschaft. — Arehiv fur die Na- turkunde Liv., Ehst- und Kurlands : lst(' série, IIItcr Band und !Vtcr Band, lste Licfcrung. — 2ter série, VItcr Band und VIIler Band, 1sle Lieferung. Dorpat, 1862-1867; 8 cah. in-8°. — Sitzungsberichte, 1855-1860; Sitzung gehalten in 1857, 1858, 1861 , 1863, 1864, 1865, 1866. Dorpat; 8 cah. in-12. Arehiv der Mathematik und Physik, herausgegeben von J.-A. Grunert. XLVlItcr Theil, IIIler Heft. Greifswald, 1867; in-8°. ( 598 ) Kaiser lîche A kademie der Wissenschaf'ten in Wien. — Sit- zung dcr Malh.-Naturw. Classe, Jahrg. 4867, nos 27-50; titre et table. Vienne, 1 867; fi feuilles in-8°. Konigliche preussische A kademie der Wissenscliaflen zu Berlin. — Monatsbcricht, August 1867. Berlin; in-8°. Meteorologiske iagttagelser i det Sydlige Norge. — 1865- 1 864-1 865-1 866, ved det norske meteorologiske Institu t. Chris- tiania, 1867; 1 cah. in-4° oblong. Meteorologiske iagttagelser , paa fem telegrafstationcr ved norges kyst, reducerede og sammenstillede af J.-J. Astrand. lsle og 2den aargang. Christiania, 1866 ; 1 cah. in-4° oblong. Videnskabs-Selskahet i Christiania. — Forhandlinger i aaret 1865-1866. Christiania, 1866-1867; 2 vol. in-8°. Det Kongelige Norske Frederiks Universitets , aarsberet- ning for aaret 1866. Christiania, 1867; in-8°. Nyt Magazin for naturvidenskaberne. XV,en,îe Binds, lslr- Sdet heftes. Christiania, 1867; 2 cah. in-8°. Beretning om Bodsfoengstets Virksomhed i aaret 1S66. Christiania, 1867; in-8°. Diplomatarium Norvegicum , samlede og udgivnc af C.-R. Ungcr og H.-J. Huitfeldt, syvende Samling, forste halvdel. Christiania, 1867; in-8°. Norske Fortidsmindesmerkers bevaring. — Norske bygnin- ger fra fortiden, syvende Hefte. Christiania, 1867; in-4°. — Forcningcn, aarsbcretning for 1866. Christiania, 1867; in-8°. Kongelige Frederiks Universitet, til Christiania. — Index ,'cholarum, anno 1867. Christiania, 1867; 2 cah. in-4°. Guldberg (C.-M.) et Waage (P.). — Études sur les affinités chimiques. (Programme de l'université de Christiania pour le 1er semestre 1867.) Christiania, 1867; in-4°. Unger (C.-R.). — Morkinskinna Pergamentsbog fra forste halvdel af det trctlcndc aarhundredc (udgiven som universi- letsprogram for andet scmesler 1866). Christiania, 1867; in-8°. Regia accademia di scienze , letlere ed arti in Modena. — ( 599 ) Memorie, tomo VII. Modènc, 4866; in-4°. — Illusioni, com- mcdia, di Emilio Roncaglia. — Sul tema proposto dal sig. cav. Cesare Cantu'per Mczzo délia Regia accademia in Modena" con quali mezzi, oltre i religiosi, possa nell' odierna sociela res- taurarsi il principio di autorità, disscrlazione di Domcnico Mocbi. — Sul tema proposto dalla regia accademia in Modena : * Del miglioramento délie condizioni fisiche e morali del pro- Ietarieto specialmente rurale, » discorso di Girolamo Galas- sini. Modènc, 4865; 5 broch. in-8°. Minichini (Domenico). — Elogio storico del commendatore Bcrnardo Quaranta. Naples, 1867; in-8°. Società italiana di scienze naturali di Milano. — Atti, vol. IX, fasc. 3. Milan, 1867; in-8°. Società reale di Napoli. — Rendiconto délie tomate c dci laveri dell' accademia di scienze morali c politiche, anno VI0. quade.ni di settembre c ottobre 1867. Naples, 1867; in-8°. Gozzadini (Giovanni). — Di alcune scpolcri dclla necropoli Felsinca. Bologne, 1868; in-8°. Zantedeschi {Fr.). — Intorno alla elctlricitâ indotta o din- fliicnza negli strati aerei dall' atmosfera, chc a forma di anello circondano una nube risolvcntesi in pioggia neve o grandine. Venise, 1867; in-8°. Jstitulo teenico di Palcrmo. — Giornale di scienze naturali cd economiebe, pubbliento per cura del consiglio di perfezio- namento. Anno 4 867, vol. III, fasc. 1 , 2 e 3. Païenne, 4867; in-4°. Almanaque nautico para 1869 , calculado de orden de S. M. en cl observatorio de Marina de la Ciudad de San Fernando. Cadiz, 4867; in-8°. Zoological Society of London. — Transactions, vol. VI, part 4. Londres, 4867; in-4°. — Procccdings of tbe scienlific meetings for tbe vear 1867, januarv and may. Londres , 1867; 2 cab. in-8°. Xumismatic Society of London. — Tbe numismatic ebro- nicle, 4867, part 3. Londres, 4867; in-8". ( 600 ) Geological Society of London. - The quarterly journal, vol. XXIII, p. 4 (n" 92). Londres, 1807; in-8°. — List of the november 1 ', 1807. Londres, 1807, in-8°. Royal geological Society oflreland, al Dublin. -- Journal, vol. 1 5 part 5. Londres, 1807; in-8°. Durocher (/.). — Essay on comparative petrology, trans- lated by Samuel Haughton. Dublin, 1859 ; in-8". Hattghton (Samuel). — On some points in (lie inuseular anatomy ofthe marsupials. Dublin, 1807; in-8". Haughton (Samuel). — On the chemical and mineralogical composition ofthe Dhurmsala meteoric stone. Dublin, 1800; in-8". Haughton (Samuel). — On tlie change of eccentricity <>r the earth's orbit regarded as a cause of change of climate. Du- blin, 1800; in-8". Haughton (Samuel). — Notes on mineralogy, n01 XII und XIX. Dublin, 1800; in-8". Haughton (Samuel). — Notes on animal merbanies, nos IX und XVIII. Dublin, 1800; in-S". War Department, Surgeon gênerai ',$ office, al Washing- ton, — Report on épidémie choiera. Washington, 1867; in-4°. Htjun (Mallheir). — Tbe eelebrated (beorv of parallels. Dé- monstration of ibe eelebrated tlieorein Euclids, axiom 12. Washington , 1800»; in-8". Hinrichs (Gustave). — Atomechanik oder die chemie cine mechanik der Panalome. (L'atomécanique ou la chimie avec mécanique des Panatomcs). Jowa-City, 1807; in-4°. The anierican Journal of science ami avis , second séries, vol. XL1U, nos 128 et 131. Xew-llaven, 1807; 2 broeli. in-8". Fin nu TOME XXIV de LA 2me SÉRIE. BULLETINS DE L.' ACADÉMIE KOYALE DE BELGIQUE. TABLES ALPHABÉTIQUES DU TOME VINGT-QUATRIÈME DE LA DEUXIÈME SERIE. 1867. TABLE DES AUTEURS. A. Adait. — Présentation d'une note sur l'erreur moyenne d'un ensemble d'observations, -130; présentation d'une noie concernant les erreurs à craindre sur les quantités calculées par la méthode des moindres car- rés, 499. Alvin (/..)• — Rapport sur le choix d'une cantate française pour le con- cours de composition musicale de 1X07, 8,">; remplace le secrétaire perpétuel à la séance publique du 23 septembre, 2G7; élu membre de la commission des finances de la classe des beaux-arts pour 1868, 518. Arneth {le chevalier A. (/'). — Hommage d'ouvrage , 197. Arrivubene {le comte). — Hommage d'ouvrage, 487. IL Baguet {François). — Annonce de sa mort, 547. Balai {Alphonse). — S'excuse de ne pouvoir présider les séances du mois de septembre, 222. Bellj/nck. — Hommage d'ouvrage, 498; présentation des phénomènes pé- riodiques des plantes observés à Namur en 1867, 498. Ueruacrl.s. — Orages observés à Malines en 1800 et 1807, 515. 602 TA1ÎLE DES AUTEURS. Bernardin. — Présentation de l'état de la végétation à Melle le 21 octo- bre 1867,435. Blommaert. — Rapport sur le choix d'une cantate flamande pour le con- cours de composition musicale de 1867, 97. Bogaers {A.). — Remercîments pour l'envoi des publications académi- ques , 575. Brasseur. — Commissaire pour un travail de M. Folie relatif au mouve- ment d'un corps solide, 5; rapport sur ce travail, 284; hommage d'ou- vrage , 498. Briart {A). — Élu correspondant de la classe des sciences, 560. Candèze. — Commissaire pour un travail de M. F. Plateau sur les crus- tacés d'eau douce de la Belgique , 278; rapport sur ce travail, 440. Catalan. — Commissaire pour un travail de M. Drèze sur un nouveau système de cartes géographiques, 5; rapport sur ce travail, 285; com- missaire pour un travail de M. Speelmans sur l'isoscélisme, 102; com- missaire pour deux notes de M. Adan, sur l'erreur moyenne d'un ensemble d'observations, 456, 499. Cavalier.— Présentation des observations météorologiques faites à Ostcnde en 1867,2. Chaton (7.). — Présentation d'un mémoire sur les tiges ligneuses, 278; rapports de MM. Coemans et Spring sur ce travail, 499, 505. Chalon {R.). — Hommage d'ouvrages, 79; commissaire pour le projet d'inscription de la statue de Baudouin de Constantinople, 575; lecture de son rapport sur ce projet, 488. Coemans {Eug.).— Commissaire pour un travail de M. J. Chalon surles liges ligneuses, 278; rapport sur ce travail, 499; commissaire pour une lettre de M. Le Brun sur les variétés dans les plantes, 278; commissaire pour un travail de M. A. Wesmael sur les caractères du genre Populus, 456; rapport sur ce travail, 504. Congrès de littérature néerlandaise. — Envoi du programme de la réu- nion, 197. Congrès international de statistique. — Notification, par M. Maestri , de sa sixième réunion à Florence, 2. D. Daussoigne-Mchul. — Remarques critiques sur l'organisation actuelle des grands concours de composition musicale, 215; quelques observations TAULE DES AUTEURS. 605 sur l'emploi de deux langages dans les concours de composition musi- cale, 257. De Busscher (Edm.). — Notification du décès de M. le baron de Saint-Gé- nois comme membre de la commission de la Biographie nationale , 572. De Decker (P.). - Rapport sur un mémoire de M. F. Loise relatif à l'histoire de la littérature espagnole, 207 ; discours prononcé aux funérailles de M. le baron Jules de Saint-Génois, 571 , 405; notification du legs fait par M. de Saint-Génois, 572; lecture d'un rapport sur le complément du travail de M. F. Loise relatif au théâtre en Espagne, 575; élu membre de la commission des finances de la classe des lettres pour 1868, 545. De Gerlache (le baron). — Élu membre de la commission des finances ôq la classe des lettres pour 1868 , 545. Denza (F.). — Observations des étoiles filantes, à Montcalier (près Turin), du 9 au 12 août 1867, 297; observations des étoiles filantes faites dans la même localité en novembre 1867, 515. De Sellier (le chevalier). — Présentation d'un travail intitulé : Esquisses biographiques, 197. De Selys-Longchamps. — Commissaire pour un travail de M. F. Plateau sur les crustacés d'eau douce de la Belgique, 278; rapport sur ce travail , 459; présentation de l'état de la végétation à Waremme, le 21 octo- bre 1867,457. De Wilte (le baron). — Promesse d'une notice sur Ed. Gerhard, 84. Docq. — Présentation d'un mémoire sur l'appareil auditif, 278. UOmalius d'Halloy. — Rapport sur un travail de M. Ed. Dupont relatif aux cavernes du bois de Foy à Monlaigle, 5. Donng. — Rapport sur un travail de M. F. Plateau relatif à la transfor- mation spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, 5. Drèze (P.). — Présentation d'un travail sur un nouveau système de cartes géographiques, 5; rapports de MM. Catalan et E. Quctelct sur ce tra- vail, 285. Du Bus (le vicomte D.). — Sur quelques mammifères du crag d'Anvers, discours prononcé à la séance publique du 17 décembre, 562. Dupont (Ed.). — Découverte d'objets gravés et sculptés dans le trou Ma- grile, à Pont-à-Lesse, 129; sur l'emploi probable de l'oligiste trouvé dans la couche de l'âge du renne dans la caverne de Chaleux, 485. Duprez. — Rapport sur un travail de M. F. Plateau relatif à la transfor- mation spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, 4; observa- tions des étoiles filantes à Gand, du 9 au 12 août 1867, 289; commis- saire pour un travail de M. Monligny relatif au pouvoir dispersif de l'air, 456. C04 TAULE DES AUTEURS. Faider (Ch.). — Élu membre de la commission des finances de la classe des lettres pour 1868,545. Faraday. — Annonce de sa mort , 276. Fétis (Ed.). — Rapport sur les mémoires de concours de la classe des beaux-arts en réponse à la question relative à Quentin Metsys, 228. Fétis (F.). — Discours prononcé à la séance publique de la classe des beaux-arts, 265; note sur un rapport de M. Huberti concernant ses fc études musicales en Allemagne, 418; élu membre de la commission des linances de la classe des beaux-arts pour 1868, 548. Folie (F.). — Théorie nouvelle du mouvement d'un corps solide, 3e partie, 3, 325; rapports de MM. Brasseur et Steichen sur ce travail , 284, 286. Fraikin. — Élu membre de la commission des finances de la classe des beaux-arts pour 1868 , 548. Fritsck {Ch.). — Présentation de ses observations botaniques laites à Vienne en 1867, 455. Gachard. — Commissaire pour un travail de M. Kervvn de Lettenhove re- latif à des lettres inédiles de Marie-Thérèse, 80; rapport sur ce travail , 204; élu membre de la commission des finances de la classe des lettres pour 1868, 545. Geefs {G.). — Élu membre de la commission des finances de la classe des beaux-arts pour 1868, 548. Ghaye. — Présentation de l'état de la végétation à Waremme le 21 octobre 1867,435. Gilbert (Ph.). — Élu associé de la classe des sciences, 560. Glaser. — Recherches sur quelques dérivés de l'acide cinnamique, (2mc partie), 48; rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce travail, 14, 17. Glaser et Radziszewsky. — Sur quelques transformations de l'acide for- mobenzoïque, 3, 158; rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce tra- vail, 109. Gluge. — Commissaire pour un travail de M. E. Husson relatif à l'action des silicates alcalins sur l'économie animale, 5, rapport sur ce travail, 106; rapport sur un travail de M. Masius relatif au centre ano-spinal, 279. TABLE DES AUTEURS. 605 II Haes (Louis). — Lauréat du grand concours de composition musicale de 1867,212. Haidinger (le chev). — Détails sur sa collection de météorites, 277. Heuschling (X.). — Hommage d'ouvrage, 5-15. Husson (E.). — De l'action des silicates alcalins sur l'économie animale , 3, 153; rapports de MM. Schwann, Gluge et Melsens sur ce travail, 105,106, 107. Jacobi. — Élu associé de la classe des sciences, 560. Jouvenel (A.). — Annonce de sa mort, 222. Juste (Th.). — Hommage d'ouvrage, 79; commissaire pour un travail de M. Kervyn de Lettenhove relatif à des lettres inédiles de Marie-Thérèse, 80; rapport sur ce travail, 204; rapport sur un travail de M. Van Rossum relatif aux lettres de Charles-Quint à Rabelais, 83, 205 ; Charles de Lan- noy, vice-roi de Naples, et Charles-Quint, 574; élu membre de la commis- sion de la Biographie nationale, 487. K Kekulé. — Commissaire pour un travail de M. W. Korner sur l'acide ani- sique, 5; rapport sur ce travail, 107; commissaire pour un travail de M. Ronday sur l'acide homotarlrique, 5; rapport sur ce travail, 112; commissaire pour un travail de MM. Glàser et Radziszewsky sur quel- ques transformations de l'acide formobenzoïque , 3; rapport sur ce tra- vail, 109; rapport sur un travail de M. Swarts relatif à l'acide itaconique, 8; rapport sur un travail de M. Glaser relatif aux dérivés de l'acide cin- namique,14; rapport sur un travail de M. Korner relatif à la détermina- tion du lieu chimique dans la série aromatique, 1 1 i ; deuxième note sur les sulfacides du phénol, 118. Kervyn de Lettenhove (le baron). — Présentation d'un mémoire sur des lettres inédites de Marie -Thérèse, 80; rappoits de MM. Th. Juste et Gachard sur ce travail, 204; hommage d'ouvrages, 197, 573; commis- saire pour le projet d'inscription de la statue de Baudouin de Conslanti- nople, 575; lecture de son rapport sur ce projet, 488. Korner (W.). — Notice sur la synthèse de l'acide anisique, de l'acide 606 TABLE DES AUTEURS. méthyloxybenzoïque , d'un krésol nouveau et sur l'acide parasodoben- zoïque, 5, 152; rapports de MM. Melsens et Kekulé sur ce travail, 107; sur la détermination du lieu chimique dans la série aromatique, 166; rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce travail, 111. Laboulaye {Ed.). — Remercîments pour les publications académiques, 486. Lacordaire (Th.). — Rapport au nom du jury chargé de juger le qua- trième concours quinquennal des sciences naturelles, o78. Lebrun (L.). —Lauréat du grand concours de peinture de 1867, 269. Le Brun. — Présentation d'une letjre sur les variétés clans les plantes, 278. Leclercq (M.-N.-J.). — Communication de la résolution prise par la com- mission administrative relativement au legs de M. le baron de Saint- Genois, 488; élu membre de la commission des finances de la classe des lettres pour 1868, 543. Le Verrier {Ulysse). — Demande de renseignements sur la météorologie de la Belgique , 279. Liagre. — Commissaire pour un travail de M. Folie relatif au mouvement d'un corps libre, 5; rapport sur ce travail, 286; commissaire pour un travail de M. Speelmans sur l'isoscélisme, 102; commissaire pour deux notes de M. Adan sur l'erreur moyenne d'un ensemble d'observations, 456, 499. M. Maestri (P.). — Annonce de la sixième réunion du Congrès de statistique • à Florence , 2. Maillij (Ed.). — Élu correspondant de la classe des sciences, 560. Malaise. — Orages observés à Gembloux du 1er avril au 51 juillet 1867, 504; sur les rhizomes verticaux ôuPhrag mites commuais trinius, 484. Marchai (Ed.). — Bolide observé à Bruxelles le 11 juin 1867, 18; météore aperçu à Bruxelles, dans la soirée du 26 septembre 1867, 512. Mashts (J.-B.-V.). — Du centre ano-spinal, 512; rapports de MM. Gluge, Poelman et Sehwann sur ce travail , 279, 281 , 282. Mathieu (Ad.). — Commissaire pour le projet d'inscription delà slalue de Baudouin de Constantinople, 575; lecture de son rapport sur ce projet, 488; élu membre de la commission pour la publication des œuvres des grands écrivains du pays, 487. Mellery (X ). — Lauréat du grand concours de peinture de 1867, 269. TABLE DES AUTEURS. 007 Melsens. — Commissaire pour un travail de M.W. Korner sur l'acide ani- sique, 5; rapport sur ce travail, 107; commissaire pour un travail de M. E. Husson relatif à l'action des silicates alcalins sur l'économie ani- male, 3; rapport sur ce travail, 107; dépôt d'une note sur la fermenta- tion des levures de bière, 17. Michaëls {CL).— Lauréat du concours des cantates françaises de 1867, 268. Ministre de la guerre {31. le). — Hommage d'ouvrage , 435. Ministre de V intérieur {M. le). — Confie à M. Julien Leclercq, l'exécution du buste de M. de Ram, 84, 196; communication du résultat du concours des cantates de 1867, 84; envoi d'ouvrages, 102, 197, 572; communi- cation d'un rapport de M. Huberti , lauréat du concours de composition musicale dé 1865, 211; communication des résultats du concours de composition musicale de 1867, 222; proposition de fixer la séance pu- blique de la classe des beaux-arts au 25 septembre, 222; communica- tion desrésulats du grand concours de peinture de 1867, 222; projet d'inscription pour la statue de Baudouin de Constantinople, 572; lec- ture des rapports de MM. R. Chalon, Kervyn de Lettenhove et Mathieu sur ce projet, 575, 488; communication des résultats du quatrième concours quinquennal des sciences naturelles, 498,599. Mittermaier. — Annonce de sa mort, 571. Montalembert {le comtede).— Remercimenls pour les publications acadé- miques, 80, 575. Mont iyny {Charles). — Note sur le pouvoir dispersif de l'air, 456, 525; rapport de M. Plateau sur ce travail, 508; élu membre de la classe des sciences, 560. Morren {Éd.). — Commissaire pour un travail de M. Alf. Wesmael sur les caractères du genre Populus, 456; rapport sur ce travail, 506. N. Neyt {A.-L.). — Orage observé à Gand le 4 septembre 1867,505. Paftoes. — Élu membre de la commission des finances de la classe des beaux-arts pour 1868, 548. Plateau {Félix). — Sur la transformation spontanée d'un cylindre liquide en sphères isolées, 21 ; rapports de MM. Duprez et Donny sur ce travail, 4, 5; présentation d'un travail sur les crustacés d'eau douce de la Bel- gique, 278. Rapports de MM. Van Beneden, de Selys-Longchamps et Candèze sur ce travail, 457, 459, 440. Plateau {J ). — Commissaire pour un mémoire de M. Docq sur l'appareil 008 TABLE DES AUTEURS. auditif, 278 ; commissaire pour un travail de M. Montigny sur le pouvoir dispersif de l'air, 456 ; rapport sur ce travail, 508. Poelman. — Rapport sur un travail de M. Masius relatif au centre ano- spinal,281. Polain. — Bapport sur un travail de M. Van Rossum relatif aux lettres de Charles-Quint à Rabelais, 85, 202; rapport sur un mémoire de M. F. Loise relatif à l'histoire de la littérature espagnole, 209; lecture d'un rapport sur le complément du travail de M. Loise relatif au théâtre en Espagne, 575. Porlaels. — Rapport sur les mémoires de concours de la classe des beaux- arts en réponse à la question relative à Quentin Metsys, 224. Président de la Chambre des Représentants {M. le) — Rem^cîments pour l'invitation adressée à la Chambre d'assister à la séance publique du 17 décembre, 559. Questeurs du Sénat et de la Chambre des Représentants {MM. les). — Cartes d'entrée pour les tribunes réservées, 490. Q Quetelet {Ad ). — Bolide observé par M. Marchai le H juin 1867, 18; orage remarquable à Gand dans la nuit du 2 au 5 juin 1867, 19; commissaire pour un travail de M. Speelmans sur l'isoscélisme, 102; sur les orages des mois de juin et juillet 1867, 114; présentation de la table de la 2e série (t. I à XX) des Bulletins , dressée par M. Ad. Siret, 225; observations des étoiles filantes, faites au mois d'août 1867, à l'Observatoire royal de Bruxelles, 287; sur la sixième session du congrès de statistique de Flo- rence, en 1867, 408; présentation des résultats de l'état de la végéta- tion à Bruxelles le 21 octobre 1867, 455; orages des mois d'août et septembre 1867, observés à l'Observatoire royal de Bruxelles, 500; hommage d'ouvrages, 498; étoiles filantes du milieu de novembre 1867 et état de l'atmosphère à la même époque, 509; lecture d'une notice sur A. Timmermans , 561. Quetelet [Ernest). — Commissaire pour un travail de M. Drèze sur un nouveau système de caries géographiques, 5 R. Radziszcwskij et Gldser. — Sur quelques transformations de l'acide for- mobenzoïque, 5, 158; rapports de MM. Kektilé et Stas sur ce travail, 109. TABLE DES AUTEURS. 609 Bagona. — Observations météorologiques horaires, faites à Modène, pen- dant le solstice d'été de l'année 1867, 306. Revue des cours scientifiques et littéraires. — Demande l'échange avec les publications académiques, 435. Rolh (Chr). — Soumet deux photographies d'une statue anatomique, 490. Rigouls-Verberf. — Annonce de sa mort, 2. Roi des Belges {S. M. le). — S'excuse de ne pouvoir assister à la séance publique du 23 septembre, 222; et du 17 décembre, 339. Ronday. — Notice préliminaire sur l'acide homotartrique, 3, 194; rapport de M. Kekulé sur ce travail, 112; note sur quelques sels de l'acide ita- malique, 186; rapport de M. Slas sur ce travail, 113. Roulez. — S'excuse de ne pouvoir présider la séance du 1er juillet, 79; inscription pour la médaille décernée à M. Van Cleemputte,S48. S. Saint-Génois {le baron de). — Lecture d'une notice sur WarnkOnig, 210; annonce de sa mort, 371 ; legs fait à l'Académie, 572, 488. Scarpellini {Mme). — Observations des étoiles filantes à Rome, du 9 au 10 août 1867, 295. Schwann. — Commissaire pour un travail de M. E. Husson relatif à l'action des silicates alcalins sur l'économie animale, 3; rapport sur ce travail, 105; dépôt d'un billet cacheté, 278; commissaire pour un mémoire de M. Docq sur l'appareil auditif, 278; rapport sur un mémoire de M. Masius relatif au centre ano-spinal, 282; commissaire pour un travail de M. Edouard Van Beneden sur le genre Dactycotyle , 456. Siret {Ad.). — Présentation de la table de la 2me série des Bulletins de l'Académie (tomes I à XX) , 225. Snellaert. — Communications relatives à la commission des monuments de la littérature flamande, 487, 545. Société malacologique de Bruxelles. — Hommage d'ouvrage et demande d'échange, 2. Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand. — Envoi du pro- gramme de concours de 1867 à 1868, 212. South (/.). — Annonce de sa mort, 454. Speelmans. — Présentation d'un travail sur l'isoscélisme, 102. Spring. — Hommage d'ouvrage, 2; commissaire pour un mémoire de M. J. Chalon sur les tiges ligneuses, 278; rapport sur ce travail, 505; commissaire pour une lettre de M. Le Brun sur les variétés dans les 2me SÉRIE, TOME XXIV. il 010 TABLE DES AUTEURS. plantes, 278; commissaire pour un travail de M. Edouard Van Beneden sur le genre Dactycotijk , 456. Stas. — Commissaire pour un travail de MM. Glâser et Radziszewsky sur quelques transformations de l'acide formobenzoïque, 5; rapport sur ce travail, 109; rapport sur une note de M. Ronday relative à l'acide ita- malique, il 5. Swarfs. — Sur les dérivés par addition de l'acide ilaconique et de ses isomères (2e partie), 2o; rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce travail, 8, 17. Terby (F.). — Observations des étoiles filantes à Louvain, du 11 au 12 août 1867, 200; orages observés à Louvain depuis le 19 juillet exclusi- vement, jusqu'au 13 septembre 1867, 301; observations des étoiles filantes à Louvain en novembre 1867, 510; orages observés à Louvain en octobre 1867, 315. Thierry (Amédée). — Hommage d'ouvrage, 79. Thiers. — Remercîments pour l'envoi des Bulletins, 544. V Van Beneden (Edouard). — Présentation d'un mémoire sur le genre Dac- tycotyle, 436. Van Beneden [P.-.I.). — Rapport sur un travail de M. Éd. Dupont relatif aux cavernes du bois de Foy à Montaigle, 6; commissaire pour un travail de M. F. Plateau sur les crustacés d'eau douce de la Belgique, 278; rap- port sur ce travail, 437; lauréat du quatrième concours quinquennal des sciences naturelles, 498; considérations verbales sur les baleines, 543. Van Cleemputte (E.). — Auteur d'un mémoire de concours sur Quentin Melsys, 415; inscription pour sa médaille de concours, 548. Vanden Bussche {Em.). — Auteur d'un mémoire de concours sur Quentin Melsys, 491. Vandenkerckhove [Cli.). - Lauréat du grand concours de peinture de 1867,269. Van Ghelutve [Léon). — Lauréat du grand concours de composition mu- sicale de 1867, 212. Van Basselt {A.). — Hommage d'ouvrages, 212, 225. Versnayen [Ch.). — Lauréat du concours des cantates flamandes de 1867, 268. TABLE DES AUTEURS. Gil w. Waclpul {J.-B.). — Lauréat du grand concours de composition musicale de 1867,212. Wauters (Alph.). — Rapport sur un travail de M. Van Rossum relatif aux lettres de Charles-Quint à Rabelais, 85, 199; hommage d'ouvrage, oio; quelques mots sur le Bruxellois Pierre de Kempeneer, connu sous le nom de Piedro Campana , 5 19. Wesmael {Alf.). — Présentation d'un travail sur les caractères du genre Populus, 456; rapports de MM. Cocmansel Morren sur ce travail, 504, 506. Wesmael [Constantin). — Ichneumonologica documenta, 441, 556. Wolowski. — Hommage d'ouvrages, 197. TABLE DES MATIÈRES. A. Anatomie comparée. — Présenlation d'un mémoire sur l'appareil auditif, par M. Docq, et nomination de commissaires, 278; du centre ano-spinal, par M. V. Masius, 312; rapports de MM. Gluge, Poelman et Schwann sur ce travail, 279, 281, 282. Astronomie. — Observations des étoiles filantes, faites au mois d'août 1867 à l'Observatoire de Bruxelles, communication de M. Ad. Quetelet, 287; observations des étoiles filantes à Gand , du 9 au 12 août 1867, communication de M. Duprez, 289; observations des étoiles filantes à Louvain du 11 au 12 août 1867, lettre de M. F. Terby à M. Ad. Quetelet, 290; observations des étoiles filantes à Rome du 9 au 10 août 1867, let- tre de Mrae Scarpellini à M. Ad. Quetelet, 295; observations des étoiles niantes à Montcalier , du 9 au 12 août 1867 , lettre de M. Denza à M. Ad. Quetelet, 297; sur un bolide aperçu à Bruxelles, le 11 juin 1867, par M Marchai, communication de M. Ad. Quetelet , 18; sur un météore aperçu à Bruxelles, dans la soirée du 26 septembre 1867, par M Marchai , 512; étoiles filantes du milieu de novembre 1867, et état de l'atmos- phère à la même époque, par M. Ad. Quetelet, 509; observations faites à Louvain sur les étoiles filantes de novembre 1867, par M. F. Terby, 510; observations faites à Montcalier des étoiles filantes de novembre 1867, par M. Denza, 513; détails communiqués par M. le chevalier Hai- dinger sur sa collection de météorites, 277. B. Biographie. — Lecture d'une notice sur Warnkônig, par M. le baron de Saint-Génois, 210; Charles de Lannoy, vice-roi de Naples, etCharles-Quint, par M. Th. Juste, 374; discours de M. De Decker prononcé aux funérailles de M. le baron de Sainl-Genois, 198; quelques mots sur le Bruxellois Pierre de Kempeneer, connu sous le nom de Piedw Campana, par M. A. Wauters, 519; lecture d'une notice sur Alexis Timmermans, par M. Ad. • Quetelet, 577. TABLE DES MATIÈRES. 615 Botanique. — Présentation d'un mémoire sur les tiges ligneuses, par M. J. Chalon et nomination de commissaires, 278; rapports de MM. Eug. Coemans et Spring sur ce travail, 499, 503; présentation d'un aperçu sur les variétés dans les plantes , par M. Le Brun , et nomination de commissaires, 278; présentation d'un travail sur les caractères du genre Populus, par M. Alf. Wesmael, et nomination de commissaires, 436; rapports de MM. Eug. Coemans et Ed. Morren sur ce travail, 504; sur les rhizomes verticaux du Phragmitcs communis trinius; par M. Malaise, 484. C. Chimie. — Notice sur la synthèse de l'acide anisique, de l'acide méthy- Ioxybenzoïque, d'un krésol nouveau et sur l'acide paraïodobenzoïque, par M. W. Kôrner, 152; rapports de MM. Melsens et Kekulé sur ce tra- vail, 107; notice préliminaire sur l'acide homotartrique, par M. Ronday, 194; rapports de M. Kekulé sur ce travail, 112; sur quelques transfor- mations de l'acide formobenzoique, par MM. Glàser et Radziszewsky j 158; rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce travail, 109; de l'action des silicates alcalins sur l'économie animale, par M Husson ,133; rap- ports de MM. Schwann, Gluge et Melsens sur ce travail , 105 , 106, 107. sur les dérivés par addition de l'acide itaconique et de ses isomères, par M. Swarts, 23: rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce travail, 8, 17; recherches sur quelques dérivés de l'acide cinnamique , par M. Glaser, 48; rapport de M. Kekulé sur ce travail, 14; faits pour servir à la dé- termination du lieu chimique dans la série aromatique , par M. Kôrner, 166; rapports de MM. Kekulé et Stas sur ce travail, 111; note sur l'acide itamalique, par M. H. Ronday, 186; rapport de M. Stas sur ce travail, 115; deuxième note sur les sulfacides du phénol , par M. A. Ke- kulé, 118; notice préliminaire sur l'acide homotartrique. par M. H. Ron- day, 194. Commission de littérature flamande. — Ajournement du remplacement de M. David, 487, 545. Commission pour la publication des œuvres des grands écrivains du pays. — Présentation du tome III des chroniques de Froissart, éditées par M. le baron Kervyn de Leltenhove , 565; M. Ad. Mathieu élu membre en remplacement de M. le baron de Saint-Génois, 487. Concours de composition musicale de 1867 (grand). — Notification du résultat du concours des poëmes, 85; rapport de M. Alvin sur le choix d'une cantate française, 85; rapport de M. Rlommaerl sur le choix d'une cantate flamande, 97; notification des opérations du jury pour la corn- 014 TABLE DES MATIÈRES. position musicale, 211; proclamation des résultats du concours des poèmes, 268; proclamation des résulats du concours de composition musicale, 269. Concours de la classe des beaux-arts. — Lecture des rapports, de MM. AI- vin , De Keyzer et Payen concernant le mémoire en réponse à la deuxième question relative à renseignement des arts graphiques et plastiques, 225 ; rapports de MM. Portaels et Ed. Fétis, sur les mémoires en réponse à la question relative à Quentin Metsys, 224, 228; proclamation des résul- tats du concours ,26; programme pour 1868, 414; questions pour 1869, 416; mémoire reçu après le terme fatal, 414. Concours de la classe des lettres. — Programme pour 1869, 80. Concours de la classe des sciences. — Résultats du concours de 1867, 102,577. Concours de peinture (grand). — Notification des opérations du jury de 1867. 222; proclamation des résultats du concours, 269. Concours de Stassart. — Question d'histoire mise au concours pour 1869, 198. D. Discours. — Discours de M. F.-J. Fétis à la séance publique du 25 sep- tembre, 265; de M. De Decker aux funérailles de M. le baron de Saint- Génois, 405. Dons. — Ouvrages, par M. Spring, 2 ; par M. Amédée Thierry, 79 ; par M. Th. Juste, 79; par M. Ghalon, 80; par M. le Ministre de l'intérieur, 102, 197, 572; par M. le baron Kervyu de Letlenhove, 197, 575; par M. Wo- lowski, 197; par M. le chevalier d'Arneth, 197; par MM. Van Hasselt et J.-B. Rongé, 212, 225 ; par M. le Ministre de la guerre, 455; par M. le comte Arrivabene, 487; par M. Ad. Quetelel, 498; par M. Brasseur; ib.; par M. Bellynck, ib.; par M. A. Wauters, 545; par M. Heuschling, 545. E. Élections et nominations. — Adoption d'une liste de candidats pour les places vacantes dans la classe des sciences, 278, 456; M. Th. Juste élu membre de la commission de la Biographie nationale, 487; M. Ad. Ma- thieu élu membre de la commission pour les grands écrivains du pays, 487; M. Snellaert demande de procédera l'élection de deux membres dans la commission des monuments de la littérature flamande, 487; adoption d'une liste de candidats pour les jurys chargés de décerner les prix de littérature française et de littérature flamande, 489; adoption TABLE DES MATIÈRES. fil 5 d'une liste de candidats pour les places vacantes dans la classe des beaux-arts, 491; élection de MM. le baron de Gerlache, M.-N.-J. Le- clercq, Ch. Faider, De Decker et Gachard comme membres de la com- mission des finances de la classe des lettres pour 1868, 545; élection de MM. Al vin, F. Fétis, Fraikin, G. Geefs et Partoes comme membres de la commission des finances de la classe des beaux-arts pour 1S68, 548; élec- tion de MM. Charles Montigny, PI) . Gilbert, Jacobi, Ed. Mailly et A. Briart comme membre, associés et correspondants de la classe des sciences, 560. Entomologie. — Voir Zoologie. Épigraphie. — Communication du projet d'inscription pour la statue de Baudouin de Constantinople, et nomination de commissaires, 372; lec- ture des rapports de MM. Chaîon, Kervyn de Lettenhove et Mathieu sur ce projet et résolution de la classe à ce sujet, 488, 546 ; inscription , par M. Boulez, pour la médaille décernée à M. Van Cleempulle, ;U8. Géographie. — Présentation d'un travail relatif à un nouveau système de cartes géographiques, par M. P. Drèze, 3; rapports dé MM. Catalan et E. Quetelet sur ce travail, 283. H. Histoire. — Présentation par M. le baron Kervyn de Lettenhove, d'un travail concernant des lettres inédites de Marie-Thérèse, 80; rapports de MM. Th. Juste et Gachard sur ce travail, 204; rapports deMM. Alph. Wauters, Polain et Th. Juste sur un travail de M. Van Bossum, intitulé : La vérité à propos des lettres de Charles-Quint à Rabelais, 199, 202, 203; rapports do MM. De Decker et Polain sur un mémoire de M. Loise concernant l'histoire de la littérature espagnole, 207, 208; lecture des rapports de MM. De Decker et Polain concernant le complément du tra- vail de M. Loise relatif au théâtre en Espagne, 573; Charles de Lannoy, vice-roi de Naples et Charles-Quint, par M. Th. Juste, 874. L. Legs. — Somme de 1000 francs léguée à l'Académie par M. le baron de Saint Génois, 872; résolutions prises parla commission administrative à ce sujet , 488. 616 TABLE DES MATIÈRES. Mathématiques pures et appliquées. — Présentation d'un travail sur risoscélisme, par M. Speelmanset nomination de commissaires, 102; pré- sentation d'un mémoire sur Terreur moyenne d'un ensemble d'observa- tions, par M. Adan, et nomination de commissaires, 436; présentation d'un second mémoire sur le même sujet, par M. Adan, 499. Météorologie et physique du globe. — Orage remarquable à Gand, dans la nuit du 2 au 5 juin 1867, communication de M. Ad. Quetelet, 19; sur les orages des mois de juin et juillet 1867, communication de M. Ad. Quetelet, 114; demande de renseignements météorologiques, par M. Le Verrier, 277 ; orage des mois d'aoùl et septembre 1867 , annotés à l'Ob- servatoire royal de Bruxelles, 300; orages observés à Louvain du 19 juil- let au 13 septembre 1867, lettre de M. F. Terby à M. Ad. Quetelet, 501; orages observés à Gembloux du 1er avril au 51 juillet 1867, par M Malaise, 304; sur un orage observé à Gand, le 4 septembre 1867, lettre de M. A.-L. Neyt à M. Ad. Quetelet, 503; observations météoro- logiques horaires faites à Modène pendant le solstice d'été de 1867; lettre de M. Ragona à M. Ad. Quetelet, 506; liste des orages observés à Louvain pendant le mois d'octobre 1867, par M. F. Terby, 513; orages observés à Malines en 1866 et 1867, par M. Bernaerls, 513. Musique. — Communication , par M. le Ministre de l'intérieur, d'un rapport de M. Huberti sur ses études musicales en Allemagne, 211; note de M. F. Fétis sur ce rapport, 418; communication de M. Daussoigne-Méhul relative à l'organisation actuelle des grands concours de composition musicale, 212; quelques observations sur l'emploi de deux langages dans les concours de composition musicale, par M. Daussoigne-Méhul, 257 ; discussion relative aux réformes à apporter dans l'organisation actuelle des grands concours de composition musicale , 417. N. Nécrologie. — Annonce de la mort de M. Rigouls-Verbert, 2; de M. A. Jou- venel, 222; de M. Faraday, 276; de M. Mittermaier, 571 ; de M. le ba- ron de Saint-Génois, 371 ; de M. James South, 434; de M. Baguet, 547. O. Ouvrages présentés. — 98, 215, 420 , 492, 593. TABLE DES MATIERES. 617 Paléontologie. — Rapports de MM. d'Omalius et Van tteneden sur un tra- vail de M. Ed. Dupont concernant les cavernes du bois de Foy àMontaiglo, 5, 6; découverte d'objets gravés et sculptés dans le trou Magrite à Ponl- à-Lesse, communication de M. Ed. Dupont, 129; sur l'emploi probable de l'oligiste trouvé dans la couche de rage du renne dans la caverne de Ghàleux, communication de M. Ed. Dupont, 485. Peinture — Voyez Biographie. Phénomènes périodiques. — Dépôt des observations faites, à Ostende en 1867, par M. Cavalier, 2; à Vienne, par M. Fritsch , 455; à Waremme, par MM. de Selys-Longchamps et Ghaye, 453; à Melle, par M Bernar- din , 435; à Bruxelles , de M. Ad. Quetelet , 435; à Namur, par M. Bel- lynck,498. Physique. — Théorie nouvelle du mouvement d'un corps solide (3e partie) , par M. Folie, 325; rappoits de MM. Brasseur et Liagre sur ce travail, 284, 286; sur la transformation spontanée d'un cylindre liquide en sphères iso- lées, par M. F. Plateau, 21 ; rapports de MM. Brasseur et Donny sur ce tra- vail , 4, 5 ; sur le pouvoir dispersif de l'air par M. Monligny et nomination de commissaires, 436, 525 ; rapport de M. J. Plateau sur ce travail, 508. Poésie. — Het Woud, cantate couronnée, par M. Ch. Versnayen, 270. Prix quinquennaux. — Résultats de la quatrième période du concours quinquennal des sciences naturelles, 498, 577; rapport de M. Lacor- daire, 578. Publications académiques. — Présentation du tome XXX11I des mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers, 451; communications du secrétaire perpétuel relatives à V Annuaire do l'Académie pour 1868, 491,558. Rapports. — De MM. Brasseur et Liagre sur un travail de M. Folie relatif au mouvement d'un corps solide , 284, 286; de MM. Melsens et Kekulé sur un travail de M. Korner relatif à l'acide anisique, etc., 107; de M. Kekulé sur un travail de M. Ronday relatif à l'acide homotartrique, 112; de MM. Kekulé et Stas sur un travail de MM. Glâser et Radzis- zewsky relatif à l'acide formobenzoïque, 109; de MM. Schwann, Gluge et Melsens sur un travail de M. E. Husson relatif à l'action des silicates alcalins sur l'économie animale, 105, 106, 107; de MM. Catalan et 2me SÉRIE, TOME XXIV. 42 GIS TABLE DES MATIÈRES. E. Quetelet sur un travail de M. P. Drèze concernant un nouveau sys- tème de cartes géographiques, 285; de MM. Duprez et Donny sur un travail de M. F. Plateau relatif à la transformation spontanée d'un cylindre liquide eu sphères isolées, 4,5; de MM. D'Omalius et Van Beneden concernant une étude de M. Dupont sur les cavernes du bois de Foy à Montaigle, 5, 6; de MM. Kekulé et Stas sur un travail de M. Swarts relatif à l'acide itaconique, 8, 17; de MM. Kekulé et Stas sur un travail de M. Glàser relatif aux dérivés de l'acide cinnamique, 14, 17; de MM. Th. Juste et Gachard sur un mémoire de M. le baron Kervyn de Lettenhove relatif à des lettres inédites de Marie-Thérèse, 204; de M. Alvin sur le choix d'une cantate française pour le grand concours de composition musicale de 1867,85; de M. Blommaert sur le choix d'une cantate flamande pour le même concours, 97; de MM. Kekulé et Stas sur un travail de M. Korner concernant la détermination du lieu chimique dans la série aromatique, 111; de M. Stas sur une note de M. H. Ronday sur l'acide itamalique, 113; de MM. Wauters, Po'ain et Th. Juste sur un travail de M. Van Rossum , intitulé : La vérité à propos des lettres de Charles-Quint à Rabelais, 199,202, 205; de MM. De Decker elPolain sur un travail de M. Loise concernant l'histoire de la littérature espagnole, 207, 208; de MM. Portaels et Éd. Fétis sur les mémoires en réponse à la question de concours de la classe des beaux-arts relative à Quentin Melsys, 224, 228; de MM. Van Beneden, de Selys-Long- champs et Candèze sur un mémoire de M. F. Plateau concernant les crustacés d'eau douce de la Belgique, 457, 459,440; de MM. Gluge, Poelman et Schwann sur un mémoire de M. Masius relatif au centre ano-spinal, 279, 281 , 282; lecture des rapports de MM. De Decker et Polain sur le complément du travail de M. Loise concernant le théâtre en Espagne, 575; rapport de M. M.-N.-J. Leclercq relatif au legs de M. de Saint-Génois, 488; lecture des rapports de MM. Chalon, Kervyn de Lettenhove et Mathieu sur le projet d'inscription pour la statue de Baudouin de Conslantinople, 488. s. Séances publiques. —M. Balat s'excuse de ne pouvoir présider les séances des 22 et 25 septembre , 222 ; S. M. le Roi et S . A. R. le comte de Flandre s'excusent de ne pouvoir assister à la séance publique du 25 septembre , 222, ils s'excusent de nouveau de ne pouvoir assister à la séance pu- blique du 17 décembre, 559; dépèche ministérielle proposant de fixer la séance publique au 25 septembre, 222; programme de la séance TABLE DES MATIÈRES. 019 publique du 23 septembre, 256; discours de M. F. Félis prononcé à la séance publique du 23 septembre , 265; dispositions et programme pour la séance publique du 17 décembre, 560, 562. Sciences morales et politiques. — Sur la sixième session du Congrès international de statistique tenu à Florence en 1867, communication de M. Ad Quetelet,408. Z. Zoologie. — Présentation d'un mémoire sur les crustacés d'eau douce de la Belgique, par M. F. Plateau, 278; rapports de MM. Van Beneden, de Selys-Longchamps et Candèze sur ce travail, 437, 459. 440 ; présentation d'un mémoire sur le genre Dactycolyte, par M. Edouard Van Beneden,"et nomination de commissaires, 4ô6; Ichneumonologica documenta , com- munication par M. G. Wesmael, 441, note additionnelle à ce travail, par le même, 557; considérations verbales sur les baleines, par M. P.-J.Van Beneden, 513. sur quelques mammifères du crag d'Anvers, discours de M. le vlc Du Bus, 562; rapport de M. Th. Lacordaire au nom du. jury chargé déjuger la quatrième période quinquennale des sciences natu- relles, 578. 3 2044 093 257 004 Date Due