l\(n^^cl ^^2 8- HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY a/.. ICI BULLETINS L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET DES BEAIIX-AHTS DE BELGIQUE. BULLETINS DE L'ACADÉMIE ROYALE SCIENCKS, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. QUAIIANflÈME ANNÉE. - 2- SÉRIE, T. XXXL W BRUXELLES, r. HAYF.Z, IMPniMRlIl DE l'aCADÉMIE ROYALE Dl- RELr.IQUE. ^"1871 BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1871. — No i. CLASSE DES SClEi^CES. Séance du 7 janvier i87i. M. G. Dewalque, directeur, président de rAcadéniie pour 1870. M. Ad. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : ^\M. J. d'Omalius d'Halloy, J.-S. Stas, L. de Koninck, P.-J. Van Beneden, Edm. de Selys Long- champs, le vicomte B. du Bus, H. Nyst, Gluge, iMelsens, J. Liagre, F. Duprez, Poelman , Ern. Quetelet, H. Maus, M. Gloesener, A. Spring, E. Candèze, Ch. Montigny, Stei- chen, Brialraont, E. Dupont, membres; Th. Schwann, E. Lamarle, E. Catalan, A. Bellynck, associés; C. Ma- laise, Ed. Mailly, Al. Briart e( Ed. Van Beneden, corres- pondants, 2"'*^ SlîllUE, TOME XXXI. 1 ( 2 ) CORRESPONDANCE. MM. Cil. Darwin et Âug. Bellynck expriment, par écrit, leurs remercîments pour la distinction dont ils ont été l'objet par leur élection d'associé. Des remercîments sem- blables sont exprimés par MM. Ed. Van Beneden et J.-M. De Tilly pour leur élection de correspondant. — M. le Ministre de l'intérieur offre divers fascicules d'un ouvrage qui sera déposé dans la Bibliothèque. — Re- mercîments. — La Société royale des sciences de Gothem bourg et l'Université de Dorpat renrercient pour le dernier envoi de publications académiques. — Le Coast Survey Office de Washington annonce l'en- voi de son Report pour 1866. — M. Ad. Quetelet présente le résumé des observations météorologiques faites à Bruxelles pendant l'année 1870. Des documents semblables pour Liège et Ostende sont également présentés, de la part de MM. D. Leclercq et Michel, ainsi que les observations zoologiques faites à Melle pendant la même année par M. Bernardin. — Ces communications paraîtront dans le Recueil des phéno- mènes périodiques. — M. le secrétaire perpétuel dépose VAnmiaire de r Académie pour l'année 1874. Il offre, en même temps, V Annuaire de l'Observatoire pour la même année et pré- ( 3) sente, de la part de MM. Spring et Morren, un exemplaire dos discours prononcés, par le premier, aux funérailles du D*^ Frankinet, et par le second, aux funérailles de M. ïli. Lacordaire. Des remercîments sont adressés aux auteurs de ces dif- férents dons. — M. F. Folie adresse le complément de son travail Swr la géométrie carlésienne, soumis à l'appréciation de MM. Gilbert et Catalan. — Renvoi aux mêmes commis- saires. — Une note de M. Daussin, de Dinant, Sur un appa- reil télégraphique nouveau , est renvoyée à l'examen de MM. Gloesojjer, Duprez et Montigny. ELECTION. La classe procède à l'élection du directeur pour 1872 : M. J.-B. d'Omalius d'Halloy est élu, aux applaudissements de l'assemblée. M. G. Dewalque, directeur sortant, remercie pour le concours sympathique et bienveillant qui lui a été accordé pendanl Tannée écoulée et installe M. d'Omalius au bureau. M. J.-S. Stas, en prenant place comme directeur pour l'année courante, remercie de l'honneur qui lui a été fait d'être appelé à diriger les travaux de la classe, et propose de voter des remercîments à M. Dewalque. — Des applau- dissements accueillent cette motion. (4) RAPPORTS. MM. Liagre et Ern. Qiietelet lisent leurs rapports sur une note de M. Griffé, concernant la détermination de la distance de la terre nu soleil. Ces rapports, ainsi que le travail qui y a donné lieu, seront déposés aux archives selon l'avis de MM. les commissaires. L'auteur sera, en outre, remercié pour sa communication. PROGRAMME DE CONCOURS POUR 1872. La classe adopte les six questions suivantes pour le concours de cette année : PREMIÈRE QUESTIOxN. Propriété et calcul des nombres de Bernonlli. DEUXIÈME QUESTION. Détermination et discussion de quelques surfaces algé- briques à courbure moyenne nulle. TROISIÈME QUESTION. On demande une étude complète d'un alcaloïde orga- nique naturel, renfermant de l'azote et de roxygène, de (0) préférence la quinine; cette étude sera faite en vue d' éluci- der la constitution intime de ce corps et la place qu'il doit occuper dans une classification sériaire. QUATRIÈME QUESTIO^. Faire connaître le développement des insectes de l'un des ordres à métamorphoses complètes ^ en portant spécia- lement l'attention sur les phases les moins connues de leur évolution. CINQUIÈME QUESTION. On demande une discussion complète de la question de la température de l'espace , basée sur des expériences , des observations et le calcul j motivant le choix à faire entre les différentes températures qu'on lui a attribuées. On croil devoir l'aire observer aux concurrents que la question, posée dans les termes les plus généraux, se rat- tache à la connaissance du zéro absolu, déllnilivement fixé à — 272",85C.; mais qu'une recherche historique et ana- lytique des travaux entre[)ris, avant 1820 environ, pour résoudre cette question, pourrait olïrir un intérêt scienti- liquc réel. On appelle particulièrement l'attention sur les ' travaux de la lin du XVIlh siècle et du commencement du XIX% entre autres ceux de Black, Irvine, Grawl'ord, Gadolin, Kirwan, Lavoisier, Lavoisier et de Laplace, Dalton, Désormes et Clément, Gay-Lussac, etc.. On signale aussi la température — 1G0"C. qu'indique Person; d'après sa formule, qui lie la chaleur latente de fusion aux chaleurs spéciliques, ce nombre représenterait le zéro ab- solu. Comme il se rapproche de celui que donne Pouillel, (6) il serait imporlaut de rechercher quelle en est la signilica- tion , le sens ou la valeur physique exacte. SIXIÈME QUESTION. Faire connaître, notamment au point de vue de leur composition, les roches plutoniennes , ou considérées comme telles, de la Belgique et de VArdenne française. La valeur de la médaille, attribuée comme prix, sera de six cents francs pour les deuxième, quatrième et sixième questions, de huit cents francs pour la première et de mille francs pour la troisième et la cinquième. Les auteurs des mémoires insérés dans les recueils de l'Académie ont droit à cent exemplaires de leur travail, lis ont, en outre, la faculté d'en faire tirer un plus grand nombre, en payant à l'imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille. Les manuscrits devront être écrits lisiblement, rédigés en latin, en français ou en flamand et adressés, francs de port, à M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel, avant le l"juin 1872. L'Académie exige la plus grande exactitude dans les citations; les auteurs auront soin, par conséquent, d'indi- quer les éditions et les pages des ouvrages cités. On n'ad- mettra que les planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage, mais seulement une devise, qu'ils répéteront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse.. Les mé- moires remis après le terme prescrit, ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. (7) L'Académie croit devoir rappeler aux concurrents que, dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, ils sont déposés dans ses archives comme étant devenus sa propriété. Toutefois, les auteurs peuvent en faire prendre des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au secrétaire perpétuel. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Noie sur les aurores boréales de septembre à décembre JS/O^ par M. E. Quelelet, membre de l'Académie. Une nouvelle aurore boréale a été vue à Bruxelles, le 17 décembre. Elle a été accompagnée de perturbations des barreaux aimantés. Le matin, la déclinaison avait sensiblement augmenté, tandis que, le soir, elle était descendue beaucoup au-dessous de sa valeur normale. La force horizontale était également très-faible. Les quatre aurores boréales observées pendant ces der- niers mois se sont présentées aux dates qui suivent : 1870. Sept. 24. Oct. 24-2S. Nov. 19. Dec. 1 7. On remarquera qu'elles se sont succédé à des inter- valles d'un peu moins d'un mois. J'avais déjà remarqué un ordre de succession après l'aurore boréale du 19 no- vembre, mais ce fait pouvait être purement accidentel ou, en d'autres termes, pouvait être le résultat des causes ( 8 ) nombreuses encore peu connues qui, agissant simultané- ment, n'amènent généralement pas de périodicité propre- ment dite. L'aurore boréale du 17 décembre étant venue conlirmer la probabilité de l'existence d'une périodicité, j'ai pensé qu'il y avait quelque intérêt à signaler ce fait. Ces phénomènes ont été l'objet d'observations de M. Terby, de Louvain. Sur Védipse de soleil du 22 décembre 1810 el l'écUpse de lime du 6 janvier 1871 ; par M. Ad. Quetelet, secré- taire perpétuel de l'Académie. • Tous les préparatifs avaient été faits à l'Observatoire pour observer l'éclipsé, et notre savant confrère M. Mel- sens avait bien voulu nous offrir son concours; malheureu- sement l'état nuageux du ciel a complètement empêché les observations physiques et n'a pas permis de voir la fin du phénomène. On a pu noter seulement l'heure du commencement. J'observais à la lunette de Dollond, mon iils observait à l'équatorial dans la tourelle de l'ouest avec un grossisse- ment de 144, et M. Hooreman dans la tourelle de l'ouest avec la lunette de Troughlon. Voici le commencement observé en temps sidéral. La première observation laisse à désirer, par suite de l'état nuageux du ciel. 17 h. 55 m. 48 s. 8 . . . A. Q. 58, ^2 . . . K. Q. 5d, 7 . . . H. V 9 ) A ce moment, le soleil était voilé de nuages légers. D'après une communication de M. De Boe, d'Anvers, le pliénomène de l'éclipsé solaire a aussi été l'objet d'observa- tions dans cette localité. Avec un équatorial à grossissement de 56 au premier contact, de 80 au second, M. De Boe a observé le premier contact à 11 h. 52 m. 45 s. 9, temps moyen d'Anvers, et le dernier à 2 b. 6 m. 11 s. 5. La tem- pérature a peu varié pendant la durée de l'éclipsé. — Le phénomène de l'éclipsé de lune, observé dans la soirée du 6 janvier, a eu lieu également par un ciel très- dél'avorable. On n'a pu voir qu'avec peine le commencement de l'éclipsé; puis le ciel s'esta peu i)rès complètement couvert. Les reptiles fossiles en Pielfjif/ue: notice par M. P.-J. Van Beneden, membre de l'Académie. En attendant le comj)let achèvement d'un travail sur les ossements de reptiles lossiles trouvés jusqu'à présent en Belgique, nous avons l'honneur de communiquer à la classe l'énuméralion des genres et des espèces dont la pré- sence a été constatée jusqu'à ce jour. 11 est inutile de faire remaïquer le contraste frappant qui existe entre les reptiles qui ont foulé notre sol aux diverses époques de Thisloire du globe et ceux qui l'ha- bitent encore aujourd'hui. Nous ne trouvons plus une seule tortue vivante; nous avons encore quelques espèces de lézards qui ne dépassent pas la taille d'un rat ordi- naire; nous avons également quelques couleuvres d'un ( «0) pouce d'épaisseur tout au plus, tandis que les tortues, pendant toute la période tertiaire, étaient nombreuses et atteignaient souvent une taille gigantesque; beaucoup de sauriens de l'époque secondaire avaient, comme les plus monstrueux crocodiles, jusqu'à trente pieds de longueur. On peut dire que les reptiles sont des thermomètres, même des thermomètres à minimâ, et il faut nécessaire- ment conclure de leur abondance et de leur dimension que, jusqu'à la fin de l'époque tertiaire, la température de la Belgique a dû être au moins égale à celle des régions tropicales d'aujourd'hui. Avec l'abaissement de température a surgi la prédomi- nance des animaux à sang chaud, qui portent en eux leur propre foyer. Les reptiles peuvent se chauffer aux rayons du soleil; les oiseaux et les mammifères se chauffent par le secours de leur propre respiration Les reptiles fossiles dont la présence a été constatée jusqu'à présent en Belgique sont : Chelonja HOFMANiNi, Grav. C'est à Harlem et à Maestricht que l'on trouve aujour- d'hui les plus belles et les plus nombreuses pièces de cet animal. M. Staring a donné la liste des objets conservés à Har- lem dans sa notice intéressante sur les restes du Mosa- saurus et de la tortue de Maestricht en 1862. On conserve aujourd'hui à l'Athénée de Maestricht une tortue presque complète dans un remarquable état de conservation (1). (1) Figurée par Winkler, Des tortues fossiles..., pi. XII. ( Il ) M. Schlegel présume que cet animal esl plus voisin des Sp/iargis que des autres Chéloniens. M. Winkler pense que c'est une tortue de mer proprement dite (1). Chelojnia, M. De Borre fait mention de cette tortue. Elle est de la taille des grandes espèces vivantes et elle a été observée dans des couches anciennes du terrain tertiaire, dit-il (2). Emys camperi, Gray. Celt(; espèce, ligurée d'abord [)ar Burtin, a été étudiée par Cuvier et, en dernier lieu, par M. Preudliomme de Borre, qui a eu l'occasion d'en examiner huit exemplaires. Elle a été trouvée à Melsbroeck et à Saventhem dans le sable bruxellien. M. Poelman a (iguré, dans son intéressant catalogue (o) , les plastrons qui se trouvent à Gand. Trionix bruxelliensis, Winkler. Celte espèce a été découverte dans l'étage supérieur du système bruxellien à Ixelles. Le type est déposé au Musée royal d'histoire naturelle (4). (1) Archives néerlandaises . l. IV, 18(39, p. 358. - Des tortues fos- siles conservées dans le musée Teyler , 1869. (2) De Borre, Notice sur des débris de Chéloniens, Hllletin de l'Aca- démie ROYALE DE BELGIQUE, 2ni«' sér., t. XXVII, 1869. (3) Catalogue des collections d'anatomie comparée. Gand, 1868. (4) Winkler, Deux nouvelles tortues fossiles, Archives néerlan- daises DU MUSÉE Teyler, l. Il, p. 1. — Archives néerlandaises def< sciences exactes et naturelles , l. IV, 1869. ( i2) -1>KY0CHELYS WATERKEYNII , VaU Bcn. Sous ce nom nous désignons une tortue de l'argile rupelienne, dont les premiers débris ont été découverts en 1845 par feu notre collègue Waterkeyn. C'est notre savant confrère L. de Kouinck (1) qui a, le premier, signalé l'existence de ces reptiles dans ce terrain. Dans ces derniers temps le docteur Van Raemdonck a re- cueilli dans la même argile des os de la carapace et des membres qui nous font supposer qu'ils se rapportent à un genre nouveau. Les plaques costales présentent, à leur sur- face inlerne, des expansions foliacées qui les font ressem- bler à une mousse pétrifiée. C'est de là que nous avons pris le nom de Bryochebjs. Le fragment découvert par M. Waterkeyn est un xiphi- sternal et un morceau d'hyposternal. M. le docteur Van Raemdonck nous a remis un fragment de coracoïde, un fémur, un tibia, diverses phalanges et des plaques cos- tales de la carapace. Pachychelys kobusta, Van Ben. Nous donnons ce nom à des tortues marines qiii ont laissé leurs débris dans le diestien des environs d'Anvers et dont nous avons pu examiner neuf rostres et trois maxillaires inférieurs. Ces ossements proviennent d'indi- vidus très-jeunes et adultes. La pointe du rostre est régu- lièrement courbée , le rostre est fort large à la base et la (1) Les plaques iiiduiueiil une luilue marine. De Koniuck, Uulkl. de IWcad. roij.dc Uehj., vol. X, 1815. ( 13 ) mandibule est excessivement forte. Indépendammentdeces os, nous avons vu aussi quelques plaques costales qui se font remarquer par l'absence de sillons correspondant aux écailles. Macrochelys ScALDii , Van Ben. Cette tortue a été trouvée dans le sable noir ou le diestien des environs d'Anvers. Nous n'en possédons que Ihumérus , qui mesure un demi-mètre de longueur sur vingt-cinq centimètres de largeur. La tête de Thumérus repose sur un col faiblement rétréci. Sous le rapport du volume, on ne peut comparer Thu- mérus du Machochelys qu'à celui du Colossocheh/s de l'Himalaya. Cet humérus, comme les débris du Pachyclielis robusla, m'ont été communiqués par notre savant confrère M. le vicomte B. du Bus. MOSASAURUS CAMPERI, V. McVCr. C'est le reptile le plus remarquable qui ait été ob- servé jusqu'à présent et qui, d'après les recherches de Schlegel , est le dernier débris de ces grands reptiles à nageoires qui ont vécu si abondamment pendant la pé- riode secondaire; il forme, en même temps, le commence- ment du groupe si répandu actuellement sous le nom de Lézards. Paloeophis typhoels, Owen. Burlin figure dans son Orjjclographie de Bruxelles j pi. il , fig. B, une colonne vertébrale de Squale en la dé- ( ^^ ^ signant sous lo nom de : iine partie du squelette du ser- pent de mer, et fig. C, D, F, H, K, différentes vertèbres, qui ne peuvent pas toutes avoir appartenu à la même espèce de poisson, dit-il. Burtin a raison; les premières appartiennent à un poisson osseux, les deux dernières, H et K, à un serpent. Ch. Morren l'ait mention de débris de serpents, se rap- portant, d'après lui, au Dendropsis picta^ Boié, qui vit à Java, mais sans indication de localité. Dans son mémoire couronné sur la constitution géogra- phique de la province du Brabant, Galeotti cite avec doute la présence d'Ophidiens dans les terrains fluvio-marins supérieurs. Dans le cabinet du major Le Hon se trouvent plusieurs vertèbres de serpents qui se suivent et qui ont été recueil- lies dans le sable bruxellien. 11 faut probablement les rap- porter à l'espèce décrite par Owen sous le nom ci-dessus. Le major Le Hon cite , dans la liste des fossiles du sys- tème bruxellien, le Paloeophis typiioeus de Owen (pag. 812), et, si je ne me trompe, c'est lui qui, le premier, a re- connu que le terrain bruxellien renferme de véritables Ophidiens. D'après l'observation, que les serpents qui vivent sur les arbres ont les vertèbres plus longues que ceux qui vivent à terre, nous devons supposer que respèce fossile du bruxellien est un serpent dendrocole et non un terricole. Ce serait donc, en définitive, un serpent de fort grande taille, vivant ou s'étalant sur les arbres pour y poursuivre sa proie et sans dents venimeuses. C'étaient peut-être les Népodites burUnii, dont on trouve les fruits assez abon- damment, qui servaient de séjour à ce genre de reptiles. ( is ) Plesiosaurus DEWALQuii, Yaii Ben. Notre savant confrère M. Dewalque nous a remis, il y a peu de temps, des ossements de reptiles provenant du lias inférieur du Luxembourg, qui proviennent d'un Plésio- saure de petite taille constituant sans aucun doute une espèce nouvelle. Nous possédons des vertèbres des di- verses régions du corps et plusieurs os des membres. Plesiosaurus latispinus, Owen. H y a déjà quelques années, on a mis à découvert à Dam- picourt, près de Yirton (Luxembourg), un squelette de plus de vingt pieds de longueur, dont les dél)ris ont été longtemps exposés le long de la grande roule et que les passants regardaient généralement pour une échine de vache fossile. Nous sommes parvenu à retrouver la plu- part des pièces qui étaient dispersées, et, grâce à notre savant confrère le professeur Docq et à iM. G. Du Jardin, nous avons pu reconstituer à peu près tout l'animal. Il n'y a que la tête qui manque et qui se [trouve probablement logée dans quelque pan de mur d'une maison du voisi- Teleosau^us. La portion basilaire d'un rostre, trouvée dans du schiste (d'Aubange à Athus), a été déterminée sons ce nom par M. le professeur Gust. Dewahjue. Gavialis macrorhynchus, Blainv. C'est le seul de tous les crocodiliens secondaires re- cueillis en France qui ait, d'après M. Paul Gervais, les ( ^G ) verlèbres disposées comme celles des crocodiles tertiaires. M. Paul Gervais rapporte que M. Hébert a trouvé dans les environs de Maestricbt une vertèbre fort semblable à celle de ce Gavial (1). Après la lecture de cette notice, nos savants confrères MM. de Selys Longchamps et Montigny attirent mon attention sur des ossements fossiles de reptiles, trouvés dans le Luxembourg par M. Yan Volxem et par Cauchy, et qui sont déposés, les premiers au Musée de Bruxelles, les autres à TAthénée de Namur. (1) Comptes rendus , t. XXVI, séances des 28 février et U mars 1843. ( i7) CLA.SSE DES LETTRES, Séance du 9 janvier 1871. M. J.-J. Haus, vice-direcleur, occupe le fauteuil. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents: MM. J. Grandgagnage, J. Roulez, Ga- chard, A. Borgnet, Paul Devaux,P.De Decker, M. -N.-J. Le- clercq, le baron J. de VVitte, Ch. Faider, le baron Kervyn de Lettenhove, R. Chalon, Ad. Mathieu, Th. Juste, le général Guillaume, Félix Nève , Alph. Wauters, H. Con- science, membres; J. Nolet de Brauwere van Steeland, Aug. Scheler, associés; Ém. de Borchgrave , corres/jo??- danl. MM. L. Alvin, membre de la classe des beaux- arts , et Eichhoff, de l'Institut de France, assistent à la séance. CORRESPONDANCE. Une lettre de M. le Ministre de rintériour annonce que Sa Majesté a nommé président de TAcadémie, pour 1871, M. Louis Gallait, directeur de la classe des beaux-arts pour la même année. — Par deux communicnlions ministérielles, la classe 2"'" SÉP.IE, TOME XXXI 2 (18) reçoit connaissance de la coniposition des jurys chargés de juger la quatrième période du concours quinquennal des sciences morales et politiques et la cinquième période du concours quinquennal d'histoire nationale. — Le Musée germanique de Nuremberg et la Société d'émulation de Bruges remercient pour les derniers envois. — L'administration communale d'Anvers adresse la 4""^ livraison du tome III de ses Archivenblad . M. R. Chalon offre une brochure intitulée : Jetons rimels des receveurs de Bruxelles (cinquième article), dont il est Fauteur. Remercîments. ÉLECTION. La classe désigne par ses suffrages M. P.-J. De Decker pour remplir les fonctions de directeur pendant l'année 1872. M. Haus , directeur pour l'année courante, regrette que l'absence de M. Defacqz, dont le mandat expire, l'empêche de témoigner de vive voix à son honorable prédécesseur les remercîments de la classe. Il sera fait part à M. Defacqz, retenu chez lui par une cruelle maladie, des regrets de ses confrères et des vœux sincères qu'ils font pour son rétablissement. (19) PRIX PERPETUEL INSTITUE PAR LE BARON DE STASSART POUR LA MEILLEURE NOTICE SUR UN BELGE CÉLÈBRE. Conformément à la volonté du fondateur et aux géné- reuses dispositions prises par lui, la classe des lettres avait ouvert deux concours extraordinaires dont les prix devaient être décernés en 1871 , savoir : l*" Un prix de six coi fa francs à l'auteur de la meil- leure notice sur Gérard Mercator; 2° Un autre prix de six cents francs à l'auteur de la meilleure notice sur Antoine Van Dyck. La classe prolonge jusqu'au 1" décembre 1872 (exclusi- vement) le terme fatal pour ce concours. Elle croit répondre aux intentions du fondateur en de- mandant surtout un travail littéraire. En conséquence, les concurrents, sans négliger de se livrer à des recher- ches qui ajouteraient des fuits nouveaux aux faits déjà connus ou rétabliraient ceux qui ont été présentés inexac- tement, s'abstiendront d'insérer dans leur notice des do- cuments en entier ou par extraits, à moins qu'ils n'aient une im[)ortance capitale. Les concurrents auront à se conformer aux formalités et aux règles suivantes des concours annuels de l'Aca- démie : « Les manuscrits devront être écrits lisiblement, rédigés en latin, en français ou en flamand, et adressés, francs de port, à M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. ( 20 ) » L'Académie exige la plus grande exactitude dans les citations; les auteurs auront soin , par conséquent, d'indi- quer les éditions et les pages des ouvrages cités. » Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage, mais seulement une devise, qu'ils répéteront dans un billet cacheté renl'ermant leur nom et leur adresse. Les mé- moires remis après le terme prescrit, ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. » L'Académie croit devoir rappeler aux concurrents que, dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, ils sont déposés dans ses archives comme étant devenus sa propriété. Toutefois, les auteurs peuvent en faire prendre des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au secrétaire perpétuel. » (21 ) CLilSSE DES BEAUX- ARTS. Séance du i2 janvier f87 1 . M. Ch.-A. Fraikfn, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. L. Alvin, F.-J. Fétis, G. Geefs, Madou , A. Van Hasselt, le baron G. ^Yappers, J. Geefs, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, Alph. Balat, Aug. Payen , le chevalier Léon de Burbure, J. Franck, Ad. Siret, G. De Man, Julien Leclercq, Ernest Slingeneyer, Alex. Robert, membres; De Biefve, correspondant. M. J. Noietde Brauwere van Siechnd , associé de la classe des lettres, et M. Sebbron ; artiste peintre, assistent à la séance. CORRESPONDANGE. La classe est informée qu'elle a perdu deux de ses associés pendant les derniers mois de l'année 1870 : M. C.-P. Bock, de la section des sciences et des lettres, mort à Fribourg en Brisgau le 18 octobre, et M. S. Mercadanle, de la sec- tion de musique, décédé à Naples le 17 décembre suivant. ( 22 ) — M. le Ministre de l'intérieur transmet une expédi- tion de son arrêté du 30 décembre dernier, qui confère à M. Xavier Mellery, lauréat du grand concours de peinture de 1870, la pension de voyage de 3,500 francs. — M. Th. Donaldson, associé de la section d'architec- ture, en offrant à la classe deux brochures de sa compo- sition qui seront mentionnées aux ouvrages présentés, renouvelle à ses confrères ses sentiments de confraternité artistique. 11 leur promet, en même temps, l'envoi d'autres travaux. — Remercîments. — L'auteur du mémoire envoyé en réponse à la ques- tion du dernier concours concernant l'influence italienne sur l'architecture aux Pays-Bas, redemande son manuscrit afin de le modifier conformément aux rapports. La classe regrette de ne pouvoir accéder à ce désir, en présence du peu de garantie d'identité que l'auteur pré- sente relativement à son œuvre. Quelques citations de son travail auraient dû, tout au moins, être indiquées dans sa lettre. Les dispositions réglementaires sont générales et formelles à cet égard, mais spécifient aussi cependant que les auteurs ne peuvent se faire connaître de quelque manière que ce soit, sans être exclus du concours. ( 23 ÉLECTIONS. Conformément à l'article 8 du règlement général, il est procédé à l'élection du directeur pour d87!2. M. F.-J. Fétis est proclamé aux applaudissements de ses confrères; après avoir remercié pour cette distinction , il vient prendre place au bureau. M. Ch.-A. Fraikin, dont le mandat expire, exprime ses remercîments pour le concours bienveillant et sympalbique qui lui a facilité l'accomplissement de sa mission. 11 regrette que l'absence de M. Gallait, directeur actuel, qui s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance , l'empêcbe d'in- staller celui-ci. La classe avait encore à s'occuper de l'élection de trois associés, en remplacement de M. Scbnelz, de la section de peinture, de M. Tenerani, de la section de sculpture, et de M. Hitlorf, de la seclion d'arcbilecture, ainsi que d'un membre titulaire en remplacement de M. de Bériot, de la seclion de musique. Les suffrages se sonl portés : pour la première place d'associé, sur M. A. Hébert, directeur de l'Académie fran- çaise de peinlure à Rome; pour la deuxième, sur M. Ben- zoni, statuaire à Florence; pour la troisième, sur M. le comte Virgile Vespignari, arcbitecte à Rome; pour la place de menibre titulaire, sur M. Soubre, directeur du Conser- vatoire royal de Liège. — Cette dernière élection sera sou- mise, conformément à l'article 7 des Statuts onjaniques , à l'approbation de Sa Majesté. (24) COMMUNICATIONS ET LECTURES. La classe s'est occupée de différents objets relatifs au jubilé séculaire académique qui sera célébré en 1872. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Annuaire de VObservatoire royal de Bruxelles y par Ad. Quelclet. 1871, 58""^ année. Bruxelles, 1870, in-18. Spring {A.). — Le docteur Frankinet, discours. • Liège, 1870; in-8°. Chalon(B.). — Jetons muets des receveurs de Bruxelles, V"" article. Bruxelles, 1870. Morren [Edouard). — Éloge de Jean-Théodore Lacordaire. Liège, 1871; in-8°. Conseil supérieur d'agriculture du royaume de Belgique. — Bulletin, tome XXIII. Bruxelles, 1870; in-4". Carnoy (J.-B.). — Recherches anatomiques et physiolo- giques sur les champignons. 1" mémoire. Gand, 1870; in-8°. Vermeire-Magis (P.). — Le travail et la loi. Saint-Nicolas et Paris. 1'" et 2™^ édit.; 2 broch. in-8''. Cercle archéologique du pays de Waes à Saint-Nicolas. — Annales, tome !¥■"% 2"'* livr., décembre 1870. Saint-Nicolas; gr. in-8«. Société royale de numismatique à Bruxelles. — Revue de la numismatique belge. 5™*^ série, tome III, 1'^^livr. Bruxelles, ( "^^ ) Fédération des Sociélés dlwrliculliire de Uelgique. — Bul- letin, 1869. Gand, 1870; in-8°. L Illustration horticole, tome XVII, 7""' et 0"^-= livr. Gand, 1870;gr. in-8". Société d'émulation pour l'étude, de l'histoire et des anti- quités de la Flandre. — Annales, Ty'-"' série, tome V"% n" 4. Bruges, 187°; in-8". Le Bibliophile belge, o°"^ année, liv. 12. Bruxelles, 1870; in-8". Annales d'oculistique , 7)0'"*^^ année, tome- LXIV, 5""^ et (jmc ijvp, Bruxelles, 1870; in-8". Bulletin scientifique et littéraire du département du Nord à Lille, 2""= année, n" 12. Lille, lcS70; in-8". Academici neerlandicarum. — .\nnales, 18G5-18()G. Leydc, 1870; in -4". Nederlandsche entomologische Verceniying te 5' Graven- hage. — Tijdsehrift voor entomologie; 2''" série: V^'" deel, 2-G aflev.; VI*»^ deel, 1^^^ aflev. La Haye, 1869-1870; G eali. in-8°. Maatschappij der Xederlandsche lelterkunde te Leiden. — Handelingen en mcdedeelingen over het jaar 1870; — Le- vensberieliten der afgestorvenen mededeelen , 1870. Leydc; 2 vol. in-8". Provinciaal genootschap tan kunsten en uetenschappen te Utrecht. — Natuurkundige verhandelingen : Mémoire sur le genre Potérion, par P. llarting; Proe\e eener genceskundige plaatsbesehrijving van de gemeente Leeuwarden, door D*" P. H. Asman. Utreeht , 187(); 2 eali. in-4°; — Verslag van het verhandelde in de algemeene veigadering gehouden den 28 juni 4 870. Utrecht 1 870 ; in-8". Commission géologigue fédérale à Berne. — Matériaux pour la carte géologique de la Suisse : 1" 7'"* livr., supplément à la 6™*= livr. avec carte géologique VI de l'atlas fédéral; 2" 8°"" livr., description géologique du Jura bernois avec index (26) et carie gfîologique VII de l'atlas lëdéral; 5" 9"'Mivr. , carte géologique XXII de l'atlas fédéral , avec une feuille de coupes, par M. Gei lach. Berne, 2 vol. et 1 cab. in-i° et cartes in-plano. Sociélé des sciences naturelles de Neuchatel. — Bulletin, tome VIII, 5"'*^ cahier. Neuchatel , 1870; in-8^ NalurwissensvhafllUher Verein zii St-Gallen. — Berieht iiber die Thatigkeit. Jahre ISOS-lSfiD. S'-Gall, 1869; in-8". K. preiissische Akadeinie der IVissenschaflen zu Berlin. — Monatsbericht,noveml)erl870. Berlin, 1870; in.8''. Deutsche cl^-eniische Gesellschaft zu Berlin. — III'" Jahr- gang, nr. 18--20. Berlin, 1870; 5 cab. in-8°. Oberlausilzische Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôr- lilz.— Neues Lausitzisches magasin. XLVIP'" Band, 12. Heft. Gôrlitz, 1870; in-8\ JVaturwissenschaftlicher Verein fur Steiermark zu Graz. ■^ Mittheilungen, II. Band, 2. Heft. Gratz, 1870; in-8°. Ferdinandeum filr 'Tirol und Vorarlberg zu Inshruck. — Zeitschrift, 5^« Folge, XV. Heft. Inspruck, 1870; in-8^ Universitcit zu Kiel. — Sebriften aus dem Jahre 1809. Band XVI. Kiel, 1870; in-4°. Heidelberger Jahrbiicher der Literatur, LXUV" Jabrg., 9. Heft, september. Heidelberg, 1871 ; 1 cab. in-8°. K. sàchsische Gesellschaft der Wissenschaften zu Leipzig. ~ Matb.-phys. Classe. IX. Band , nr. IV und V ; Hankel , Elek- trischen Untersuchungen H"" Abhand.; Hansen , Bestimmung der Sonnenparallaxe; — Beriehte : 18G9, II, III, IV; 1870, I, II. 2 eah. in-4" et 2 cab. in-8". — Pbilol.-bistor. Classe, V. Band, nr. G-7: Voigt, Die Denkwiirdigkeiten (1207-1238;; Bursian,Eropbile; — Beriehte: 18G8, II, III; 1869,1, II, III. Leipzig, 2 eah. in-4° et 2 cab. in-8°. Universitcit zu Jfarburg. —Sebriften, 1869-1870. Mar-* bourg; eah. in-4" et in-8°. Universitet Lunds. — Arsskrift, 1868. Lund, 1868-1869; 5 eah. in 4". (27 ) B comitulo geologico iVItalia nel firenze. — Bolletlino, anno 1870, n"=' 9 et 10. Florence; in-8". Accademia pontificia de' Nitovi Lincei net Roma. — Atti, anno XXIII, scssiones P-VI1\ Rome, 18G9-1878; 5 cah. in-4°. Academia real das Scieticias de Lisboa. — Jornal de scien- cias mathematicas , physicas e natiiraes. Num. X. Dezembro de d870. Lisbonne, 1870; in-8°. Donaldson {T.-L.). — A brief notice of tbe laie signor Raf- laelli Politi, of Girgcnti, Sicily , honorary and corresponding member. Londres, 1870; in-4". Donaldson (T.-L.). — On tbe mystery of tbe lomb of Cbar- lemagne, and tbe researcbes made of late ycars to discover ils actual site in ibe catbcdral of Aix-Ia-Cbapelle. Londres, 1870; in-4°. Hoyal geographical Society of London — Procecdings, vol. XIV, n" 5. Londres, 1871; in-8". BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DES LETTRES ET DES BEADX-ARTS DE BELGIQUE. 1871. — N« 2. CLASSE DES SCIEllCES, Séance du 4 février 187 1. M. J.-S. Stas, directeur. M. Ad. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. J. d'Omalius d'Halloy, L. de Ko- iiinck, P.-J. Van Bencden, Edm. de Selys Longchamps, H. Nyst, Gluge, Melsens, J. Liagre, F. Duprez, G. De- walque, Poelman, Ern. Qucteict, H. Maus, M. Gloesener, A. Spring, E. Candèze, F. Donny, Ch. Montigny, Steichen, Brialraont, E.Dupont, membres; Th. Scluvann, E. La- marie, E. Gatalan, A. Bellynck, associés; Ed. Morren, C. Malaise, Alb. Briart, Alph. Mailly et J. de TWU, corres- pondants. S*"' SÉRIE, TOME XXXI. 3 ( 50 CORRESPONDANCE. La classe reçoit Tannonce officielle de la mort de Tun de ses membres de la section des sciences naturelles, M. Eugène Coemans, décédé à Gand , le 8 janvier dernier , à rage de 45 ans, 2 mois et 8 jours. La compagnie a été représentée en cette circonstance par les membres habi- tant la ville du défunt. M. Donny a bien voulu se charger d'être l'organe et l'interprète des regrets soulevés par une mort aussi prématurée. M. le secrétaire perpétuel s'est empressé de témoigner à la famille de M. Coemans les condoléances de l'Aca- démie. — M. le Ministre de l'intérieur envoie : 1« Une expédition de l'arrêté royal du 10 janvier der- nier, sanctionnant les modifications proposées par l'Aca- démie, dans sa séance générale du 10 mai J870 , à l'ar- ticle 18 des statuts organiques, concernant les séances publiques; 2° L'année 1869 du Bulletin du conseil supérieur d'agriculture du royaume , ainsi que le Recensement gé- néral de la population au 51 décembre 1866 , publié par la commission centrale de statistique ; 5« De la part du gouvernement autrichien , un fac- similé de l'ancienne médaille des concours à l'effigie de Marie-Thérèse , médaille que Ton se propose de reproduire pour le prochain jubilé séculaire. (31 ) — Les établissemenls suivants remercient pour les derniers envois et adressent leurs récentes publications : la Société provinciale des arts et des sciences à Utrecht, l'université de Leyde, la Société entomologique des Pays- Bas à La Haye, la commission géologique fédérale à Berne, les universités de Kiel, de Marbourg, de Fribourg en Brisgau, de Dorpat et de Lund, la Société des sciences naturelles de Neuchàtel, la Société des sciences à Gorlitz, la Société royale des sciences à Leipzig et la Société des sciences naturelles à Gratz. — M. J. Roulez communique l'inscription qu'il a rédi- gée pour la médaille décernée par la classe à M. Perard, auteur du mémoire couronné en réponse à la deuxième question du concours de l'année dernière, concernant le magnétisme terrestre. Desremercîments seront adressés à M. Roulez. Voici cette inscription : LUDOVICO PERARD QUOD RAT 10 NES VIAS QUE Q U I D U S MAOETICA TEHRAE GLOBI INCLINATIO ET DECLINATIO ET VIS ATQUE ETIAM SECULARES DIURNAE QUE VARIATIONES DETEUMl.NATAE SUNT EXAMINAVIT ET A E S T I M A V I T. MDCCCLXX. — Un billet cacheté de M. E. Lamarle est réservé pour les archives, après avoir été revêtu de la signature de M. le directeur et de M. le secrétaire perpétuel. (52) — Les observations météorologiques suivantes pren- dront place dans le recueil des phénomènes périodiques : Observations pour 1870 sur la pression atmosphérique, la température et la pluie à Anvers , par M. De Boë; Observations udométriques faites aux Venues (Liège), en 1870, par M. Gustave de La Vallée-Poussin; Observations météorologiques faites à Ostende et à Somergem, au mois de décembre 1870, par MM. Cavalier et Vertriest. — M. F. Folie adresse un nouveau mémoire , compre- nant la théorie des surfaces supérieures de ses Fonde- ments d'une géométrie supérieure cartésienne. — Renvoi aux commissaires précédemment nommés, MM. Gilbert et Catalan. — MM. Dewalque, Donny et Stas examineront une note de M. Paul Havrez sur la mesure chromatique de l'effet des doses d'alun^ de tartre et des sels d'étain sur la tein- ture des laines. COMMUNICATIONS ET LECTURES. M. Ad. Quetelet annonce qu'il a reçu la visite de deux savants américains, le professeur Winlock, directeur de V Harvard Collège Observatorij , et M. G.-W. Dean, de VUnited States Coast Siirvey, ainsi que de deux savants anglais, Alfred Fryer et A. Brothers, qui ont pris part en Sicile, au nom de leur gouvernement, à l'observation de l'éclipsé totale de soleil du 22 décembre dernier. (33) L'un de ces savants a bien voulu lui remettre un dessin de l'instant principal de l'éclipsé, représentant les protu- bérances rouges et l'irradiation solaire. Ces derniers phénomènes, bien qu'observés dans des stations différentes, ont présenté, partout, à peu près, les mêmes phases. Noie sur les qualités de nos calcaires anciens employés comme pierre de construction; par M. J.-J. d'Omalius d'Halloy, membre de l'Académie. On s'est beaucoup occupé, dans ces derniers temps, des qualités de nos calcaires anciens considérés comme pierre de construction. Des propriétaires de carrières des bords de la Meuse ont notamment réclamé contre l'exclu- sion de leurs produits insérée dans les cahiers de charges pour les travaux publics, tandis que des propriétaires de carrières du Hainaut et du Brabant ont soutenu que le calcaire dit petit granité l'emportait sur tous les autres. Comme on m'a fait l'honneur d'invoquer à l'appui de cette opinion une phrase insérée dans ma Géologie de la Bel- gique, je crois devoir donner quelques explications à ce sujet. J'ai effectivement cité, comme types de nos meilleures pierres de construction, les carrières de Soignies et des Écaussines qui ont si fortement contribué à la beauté des monuments de Bruxelles, mais je n'ai point attribué leur bonté à ce qu'elles ont les caractères qui leur ont fait donner le nom de petit granité, c'est-à-dire à leur texture ( 34 ) grenue ou lamellaire et à ce qu'elles contiennent une im- mense quantité de débris de crinoïdes. Je pense, au con- traire, que ces qualités sont dues à ce que les couches de ces carrières sont demeurées à peu près horizontales ou , en d'autres termes, qu'elles ont échappé à l'action des causes qui ont disloqué une grande partie de nos terrains anciens. Je crois, d'un autre côté, devoir ajouter que s'il existe en Belgique des carrières où les calcaires anciens sont sujets à se diviser en feuillets par leur exposition aux influences météoriques, cela ne tient pas à ce qu'ils n'ont point la même texture que le petit granité, mais à ce qu'ils ont éprouvé quelques effets du phénomène que les géolo- gues appellent foliation, phénomène sur lequel il est bon de donner quelques explications. On sait que les roches schisteuses, notamment les ar- doises, se divisent en feuillets plus ou moins lins. On a cru pendant longtemps que cetie division était toujours le résultat de la superposition successive de couches très- minces, mais on a reconnu depuis que ces feuillets ont quelquefois des directions différentes de celles des cou- ches, de sorte que l'on en voit qui se composent de par- ties provenant de couches de couleurs différentes. Cette circonstance paraissait inexplicable lorsque l'on croyait que les couches fortement inclinées ou même verticales avaient été formées telles qu'elles se trouvent actuelle- ment, mais depuis que l'on considère ces couches comme ayant été originairement horizontales et ensuite rele- vées, quelquefois même renversées, on conçoit facilement que quand ces phénomènes se sont passés, ces couchas pouvaient être dans un état moléculaire qui leur permet- lait de se diviser en feuillets très-minces, de même que. ( 35- ) quand nous ployons une brochure, nous voyons les feuil- lets glisser les uns sur les autres de manière à s'incliner en sens contraire sur chacun des côtés du pli. Telle est la manière dont on explique la formation des feuillets schis- toïdes qui ne coïncident pas avec la direction des couches. L'état moléculaire de nos calcaires ne s'étant pas prêté, comme celui des schistes, à prendre la texture schistoïde? ils se sont, lors du soulèvement, brisés en masses plus ou moins considérables qui ont en général conservé leur tex- ture originaire ; mais, comme ces masses ont été soumises aux mêmes mouvements et aux mêmes pressions que les schistes, on conçoit qu'elles ont pu éprouver une certaine tendance à la foliation, ce qui explique pourquoi il y a des masses qui , quoique d'apparence saine lorsqu'on les ex- ploite, peuvent se détériorer par l'action des causes mé- téoriques. Il résulte de ces observations que ce n'est point à la texture des calcaires que l'on doit prendre égard pour juger de leur mérite, car l'expérience a prouvé qu'il existe d'excellents calcaires ayant des textures très-di Ile rentes, mais on doit se défier des calcaires dont les couches ont été fortement disloquées. — La classe s'est ensuite constituée en comité secret, pour s'occuper de différentes mesures concernant le pro- chain jubilé centenaire , rap|)elant l'institution de l'Aca- déinie par Marie-Thérèse en 1772. (36) CLASSE DES LETTRES. Séance du 6 février i87L M. J.-J. Haus, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Roulez, Gachard, A. Ëorgnet, Paul Devaux, P. De Decker, M.-N.-J. Leclercq, M.-L. Polain, le baron J. de Witte, le baron Kervyn de Lettenhove, R. Chalon, Th. Juste, Guillaume, Alph. Wauters, mem- bres; J. Nolet de Brauwere van Sleeland, Aug. Scheler, associés. MM. L. Alvin, membre de la classe des beaux- arts , et Eichhoff , correspondant de l'Institut de France, assis- tent à la séance. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur annonce que M. le statuaire Devigne a terminé le buste en marbre de feu M. Moke. Ce buste prendra place dans le vestibule des académies. — La Société de littérature néerlandaise à Leyde re- mercie pour le dernier envoi de publications académiques. Elle adresse en même temps ses récents travaux. (37) — Une notice de M. Emile Varenbergh intitulée : Épisodes des relations extérieures de la Flandre; Guil- laume de Deken, le bourgeois négociateur (1517-1528), est renvoyée à l'examen de MM. De Smet et E. de Borchgrave. — Les ouvrages suivants sont offerts : 1^ Chants historiques belges. Trois pièces inédites du XIV""' siècle, publiées et annotées par A Scheler; 2" Poésie héroïque des Indiens comparée à l'épopée grecque et romaine -, par Eichhoff. Remercîments. CONCOURS DE 1871. Le terme fatal du concours annuel de la classe, ainsi que du concours extraordinaire de Stassart pour une ques- tion d'histoire nationale, expirait le 1" février. Deux mémoires ont été reçus. Le premier, portant pour devise : Ce serait en vain qu'on voudrait écrire l'histoire sans une connaissance exacte de la géographie, est présenté en réponse à la deuxième question du concours de la classe : Indiquer les limites des pagi et de leurs siibdivisions , pendant le înoyen âge, dans le territoire actuel de la Belgique. — MM. Wauters, De Smet et Bormans sont nommés com- missaires. Le second, portant pour devise : Saint-Lambert! Saint- Lambert! concerne la troisième question du même con- (38) cours : Faire Vhistoire du droit criminel de Vancienne principauté de Liège. — MM. Thonissen, Polain et Bor- gnet sont chargés d'en faire l'examen. Le concours de Stassart n'a pas donné de résultai. ÉLECTIONS. Conformément à l'article d2 du règlement intérieur, il est procédé, par scrutin secret, à l'élection des trois mem- bres qui seront chargés, de concert avec le bureau, des présentations aux places vacantes. La classe a également élu sept nouveaux candidats pour le jury de la quatrième période quinquennale des sciences morales et politiques. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sur l'Anthropométrie ou Sur la Mesure des différentes facultés de lliomme, par M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Quand les sciences politiques, après l'époque de la Re- naissance, se joignirent, sous leurs formes nouvelles, aux autres connaissances humaines susceptibles de donner de l'éclat et de la puissance aux lettres, on ne fut pas long- temps à juger du parti qu'on pouvait tirer de leur con- cours. Cependant le premier mécompte fut d'établir la (39) distinction qui existe malheureusement encore, c'est-à- dire de séparer violemment la statistique proprement dite de {"économie politique. On prit l'étude par les deux extré- mités, sans vouloir considérer son juste milieu. Dans la seconde science, on ne voyait que des généralités ou des questions à décider par le pur rationalisme; dans la pre- mière, au contraire, la statistique se perdait en considéra- tions trop particulières et infructueuses pour le progrès. Il fallut se décider pour le commun des lecteurs, et se borner à être économiste ou simplement statisticien. Les extrémités seules de cette vaste carrière paraissaient avoir frappé l'attention ; et l'espace qui les sépare, celui où s'agi- taient les questions les plus nombreuses et les plus impor- tantes, était abandonné, excepte par quelques esprits su- périeurs qui savaient mesurer dans son ensemble la carrière immense qu'on semblait vouloir diviser (1). Une question tout à fait accidentelle donna à l'illustre Pascal l'occasion de poser les premières bases de la théorie des probabilités; ses recherches portèrent plus tard les géomètres de l'époque et des hommes politiques à s'occu- per également des mêmes travaux. En France, par exemple, et vers le commencement de ce siècle , Laplace , Fourier, Poisson, Bienaymé, Lacroix, Villermé, Benoislon de Châteauneuf, elc, s'en occupèrent (1) J'ai déjà rappelé ce i^)assage d'une lettre que l'illustre J.-B. Say voulut bien m'adresser ci) 1852 {Physique sociale, lonie II, p. 447, 2'' édition, Bruxelles, 1869). On y verra que cet esprit supérieur savait mesurer la vaste carrière qu'il parcourait avec tant de succès, et qu'il ne condamnait point une de ses extrémités pour examiner les questions in)' portantes qui se présentaienl dans l'autre. (40) avec le plus grand succès ; mais , à Texceplion de quelques ouvrages spéciaux , tous les travaux se tournaient vers les phénomènes célestes. La science, jusqu'en 1814, avait à sa disposition trop peu d'éléments administratifs pour per- mettre à la statistique de faire de véritables progrès. L'in- tervention des gouvernements enlevait d'ailleurs tous les documents qui devenaient nécessaires à ses recherches. Quelques pays cependant commencèrent à s'en occu- per, et les avantages qu'on en relirait firent voir combien il importait de faire une étude approfondie des documents officiels, laissés jusqu'alors sans usage. Des écrits d'une haute importance furent publiés par les géomètres les plus distingués : le nombre des travailleurs, stimulés par les grands exemples, augmenta considérablement; et bientôt l'on vit les données statistiques recueillies et publiées, mais souvent par des hommes qui n'avaient aucune con- naissance de la théorie et qui composaient des ouvrages sans études et sans autorité scientifique. La statistique passa des phénomènes célestes aux phé- nomènes que présente immédiatement la société. La cu- riosité fut excitée, mais les travaux vraiment scientifiques disparurent en grande partie : de là les erreurs sans nom- bre que l'on rencontra; bien des prétendus statisticiens ne connaissaient pas même les principes de la théorie. Une des premières sociétés importantes pour la sta- tistique fut la réunion anglaise appelée the British asso- ciation qui, en 1855, s'organisa à Cambridge. On vit alors se former des associations semblables dans chacune des grandes villes de ce pays industriel. En 1841 , l'honorable M. Liedts, notre Ministre de l'intérieur , institua, de son côté, la commission centrale de statistique de Belgique, ( ^i ) qui célébrera, le 16 du mois prochain, la 50"^' année de son anniversaire (1). Cette commission , animée d'un zèle ardent pour les progrès de la science dont elle s'occupait, eut la pensée hardie d'élargir le champ de ses premières recherches. Composée en partie des secrétaires généraux et des fonc- tionnaires les plus éminents de différents ministères, la commission, aidée en même temps par neuf commissions provinciales, renfermant les hommes les plus experts dans les différentes branches administratives, organisa, depuis son commencement, l'état statistique le plus complet et qui a même mérité l'estime de tous les pays étrangers : elle a publié en outre onze volumes, in-4°, d'un Bulletin, conte- nant l'ensemble de ses travaux spéciaux. On lui reprochera peut-être le repos, depuis plus d'un an, au bout de la troisième période décennale de sa créa- tion. Elle est prête cependant à reprendre avec une activité nouvelle son utile et laborieuse carrière, pour laquelle le pays ainsi que les savants étrangers lui ont toujours témoi- gné la plus sympathique estime. On se rappelle encore avec satisfaction qu'il y a près de vingt ans , les différents États du monde civilisé, se rendant à la demande de notre Roi bien- (1) L'arrêté royal portant institution de la commission centrale de statistique du royaume a été signé par S. M. Léopold l'S le 16 mars 1841. Les sciences en conserveront le souvenir. Déjà en 1828, le gouvernement des Pays-Bas avait eu Tidée de créer des commissions officielles de statistique dans chacune de ses provinces et avait formé, dans l'un de ses ministères, une commission centrale offi- cielle pour diriger les travaux du royaume. Quelques diffîcuhés imprévues empêchèrent la publication des documents du recensement de 1829, que l'on avait commencé à réunir, et dont plusieurs furent plus tard publiés par M. Smils, le rédacteur officiel, et par moi. C'est le premier travail de ce genre qui fut fait en Belgique. ( 42 ) aimé, créèrent le Congrès international de statistique, qui l'ut inauguré à Bruxelles, et qui depuis lors s'est assemblé périodiquement, soit de deux en deux ans, soit de trois en trois ans, dans les premières villes de l'Europe. La première réunion des délégués de toutes les nations civilisées eut lieu pendant le mois de mars 1853. Pour arriver à une statistique générale, un plan fut adopté avec empressement par les différentes nations, qui apprirent à se connaître mieux et à s'estimer mutuellement. Le pre- mier compte rendu des séances fut publié ensuite, et cet exemple utile fut adopté avec de nouveaux développe- ments, dans les réunions qui suivirent, à Paris, à Vienne, à Londres, à Berlin, à Florence et, en dernier lieu, à La Haye. S'-Pétersbourg fut choisi depuis comme prochain centre scientihque du congrès qui doit se réunir bientôt. C'est à la réunion de Londres que fut proposée la pre- mière idée de considérer la science sous de plus grands rapports, et de rédiger wxrt statistique générale de tous les états civilisés du globe. Cette idée reçut un complet assentiment dans le pays le plus commercial du monde, grâce à l'appui du noble Albert, l'un des princes les plus estimés, et qui méritaient le mieux de l'être. Le plan gé- néral du travail qu'on aurait à faire fut dressé et distribué aux membres, sous le titre de Statistique internationale (population), 1 volume in-4°, publié à Bruxelles, chez Hayez;1865. Ce ne fut cependant que dans la dernière session, tenue, en 1869, à La Haye qu'on arrêta définitivement la marche qu'on aurait à suivre. Chaque pays, d'après un modèle proposé par notre honorable ami, M. Engel , adopta la rédaction d'un des chapitres de ce grand ouvrage, qui, pour la première fois, présentera aux yeux du monde civi- ( 45 ) lise l'état général de la statistique, rédigé par les délégués . des différents pays(l). A la suite de la réunion de La Haye, ce plan fut unanimement adopté, et chacun des délégués fut invité à le faire connaître à ses commettants : j'en ren- dis compte , pour ma part , à notre gouvernement et à notre Académie, qui fit imprimer mon rapport dans son Bulletin d'octobre 1869 (2). Je lui présentai en même temps le second volume de la nouvelle édition de ma Physique sociale, que je venais de dédier à la réunion du congrès de La Haye , comme un bien faible témoignage de mon entier dévouement aux travaux de mes honorables collègues des différentes na- tions civilisées (3). (i) Ainsi la statistique, qui est arrivée la dernière comme science, sera la première à pouvoir offrir dans son travail général adopté par toutes les nations, l'ensemble des branches dont elle se compose. Cette œuvre res- tera désormais la même, sauf les augmentations et les perfectionnements successifs que pourront y ajouter les notions subséquentes. Chaque peuple sera fier de pouvoir y apporter sa part et pourra reconnaître ce qu'il doit à son voisin. Voici donc un travail qui se fera par tous, travaillant en même temps avec le juste désir de payer le mieux possible la dette qu'ils auront contractée. La lice est désormais ouverte et chacun y présentera son contingent. (2) Bulletins de VJcadémie royale de Belgique, séance du 11 octobre 1869 , 58e année, 2^ série, t. XXVlll, pp. 549 et suivantes. (3) « L'ouvrage que j'ai l'honneur de vous dédier , messieurs et chers collègues, disais-je alors , et dont la première édition date de l'époque de la réunion de Cambridge, à laquelle j'avais l'avantage d'assister, reparaît aujourd'hui sous une forme agrandie, au moment même où vous venez de consacrer unanimement le dessein de ne pas perdre de vue la partie phi- losophique de la statistique , tout en vous occupant plus spécialement de l'étude des intérêts qui vous sont confiés par vos gouvernements. Je suis heureux de pouvoir saluer cet accord entre l'association anglaise et l'asso- ciation internationale, deux corps aussi élevés et dont les décisions peu- ( U ) Permettez-moi de vous offrir aujourd'hui un nouvel ouvrage dont on termine l'impression et qui m'a occupé depuis l'instant où j'ai mis le pied sur le terrain de la science : je veux parler de mon Anthropomélrie ou mesure des différentes facultés de l'homme. Mon but d'abord, quand je commençai cette œuvre , était uniquement de réunir tous les documents laissés par les anciens et les mo- dernes sur la conformation et les proportions de l'homme; mais en continuant mes recherches, pendant les loisirs que me laissaient mes occupations ordinaires, je remarquai que la marche suivie jusqu'aujourd'hui , pour la détermination des proportions humaines, n'était point d'accord avec la marche des sciences. Tout en poursuivant mes travaux, je crus donc devoir suivre encore une autre route simul- tanément avec la première, et je reconnus une voie toule nouvelle, celle qu'indiquait naturellement le progrès des sciences. J'ai été longtemps ayant d'oser publier mon travail, car je connaissais parfaitement toutes les difficultés du terrain sur lequel je m'avançais, et il fallait. également, comme on pourra le voir, des études nombreuses pour le mener à bonne fin. Il fallait aussi des hommes entièrement dévoués à la science et décidés à employer un temps assez long pour reconnaître si mes assertions concernant quelques points extrêmement délicats de la matière en question, étaient fondés : il s'agissait de savoir si l'homme, en gé- vent avoir tant d'importance. Plus approfondie, cette science qui éclaire le monde contribuera de plus en plus à établir une précision admirable là où Ton ne croyait voir que les jeux du hasard : ce sera rendre à la puis- sance divine la sage influence qui lui revient, tout en faisant un noble usage de celle qui nous est laissée. >> (4d) néral , croît d'une manière régulière; si tous les individus d'un même âge se développent avec un ordre tel, qu'on puisse l'assigner d'avance et tracer généralement la ligne sous laquelle ils viendraient se ranger depuis le plus grand jusqu'au plus petit. Cette étonnante liaison entre les hommes existe en effet: tous semblent provenir d'un même type, et former en- semble, pour ainsi dire, un seul et même individu. Les tailles, depuis le nain jusqu'au géant, que l'on considé- rait autrefois comme d'une nature extraordinaire, y rem- plissent des places nécensaires dont on peut énoncer les limites, en même temps que l'on peut signaler les gran- deurs pour chaque âge. La ligne qui sert de démarcation aux tailles, prises comme abscisses, est une des courbes les plus connues des géomètres : déjà Ne^vton et Pascal en avaient montré les propriétés, mais dans des questions d'astro- nomie et de physique. Nous retrouvons ici la même courbe, donnant la loi du développement de l'homme aiix différents âges; et non- seulement les lois pour la croissance, mais encore pour le poids des individus, pour leur force, pour leur vitesse, et même pour les qualités mor des et intellectuelles. J'ai fait connaître plusieurs de ces propriétés remarqua- bles dans un écrit sur la slalislique morale et les principes qui doivent en former la base; vous l'avez inséré, en 1840, dans le tome XXI de vos mémoires, en même temps que les rapports très-remarquables de deux de nos collègues, MM. De Decker et Van Meenen, qui avaient été désignés pour son examen. J'irai plus loin même, car la loi de croissance, ou la loi binomiale, ne s'applique pas seulement à l'homme; on la retrouve encore chez les animaux , chez les plantes et chez 2*"^ SÉRIE, TOME XXXI. 4 (46) tout ce qui , dans la nature, obéit aux conditions de l'exis- tence. Je ne m'arrêterai pas à ces détails, sur lesquels je compte revenir cependant dans un autre écrit; car la loi binomiale est si remarquable par ses applications, que l'on s'étonnera peut-être de ne pas l'avoir découverte plus tôt (1). A côté de la loi binomiale , il se présente encore diffé- rentes autres lois que je n'entreprendrai pas de faire con- naître ici; mon but, en vous lisant ces lignes, en même temps que je vous présente mon ouvrage, est de vous faire remarquer combien la science de l'homme, si longtemps négligée, mérite d'attention et tout l'intérêt qu'on y pren- dra , en suivant franchement cette belle et noble étude dont les savants se sont tenus à peu près complètement éloignés jusqu'à ce jour. 11 y a lieu de s'étonner, sans doute, en considérant com- bien l'homme a perdu de vue les études qui lui sont pro- pres; il ferme, pour ainsi dire, les yeux sur ce qui le concerne le plus, et se tient dans une ignorance complète des belles lois qu'il subit à son insu. J'ai essayé de saisir les premières de ces lois dans mes Lettres sur la théorie des probabilités appliquée aux sciences morales et politi- ques, publiées il y a plus d'un quart de siècle. Ces recherches ont été précieuses pour moi, car j'ai vu, depuis, plusieurs des écrivains politiques dont j'estime le (1) Cette loi se retrouve encore dans la nature inanimée. J'ai fait voir, par exemple, que « la ligne binomiale marque, par la grandeur de ses or- données, rinflnence des pluies sur l'état tbermométrique de l'air >^ : en par- tant du point central (où se trouve la température moyenne ou celle qui arrive le plus fréquemment), on remonte à l'ordonnée supérieure (tempé- rature maximum)^ ou l'on descend à l'ordonnée la plus basse (tempéra- ture minimum). (47) plus le caractère, aborder franchement ces nobles études et convenir, après de longs essais, que.les résultats qu'ils avaient d'abord entrepris de combattre étaient justement ceux auxquels ils avaient été conduits par leurs propres travaux. Ces jugements assez nombreux ont été publiés successivement en Angleterre, en Ecosse, aux États-Unis, en Italie, en Allemagne. Il a fallu du temps, je n'en disconviens pas, pour véri- fier mes divers résultats : la théorie destinée à être étudiée, et les résultats d'analyse auxquels l'on devait se livrer, exigeaient des travaux spéciaux , surtout dans c^qui con- cerne les probabilités, peu connues encore, môme des mathématiciens. Le nombre des savants exercés qui ont consenti à passer par ces rudes épreuves doit me rassurer entièrement. Aujourd'hui cet ouvrage n'est plus le mien : je l'abandonne sans peine au jugement qui en sera porté. La question est trop grave pour qu'on puisse la combattre , si elle est juste, et [)Our qu'on cherche à la soutenir, si elle est fondée sur des illusions : 6lle rentre désormais dans les propositions mathématiques, que l'on ne peut qu'admettre ou rejeter. (48) CLASSE DES BEAUX- ARTS. Séance du 2 février 187 L M. L. Almn occupe le fauteuil. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. A. Yan Hasselt, Joseph Geefs, C.-A. Fi^ikin, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, Alph. Balat, Aug. Payen, J. Franck, G. De Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, Alex. Robert, Et. Soubre, membres-, Ed. De Biefve et F. Stappaerts, correspondants. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de Tintérieur communique une expédi- tion de l'arrêté royal du ol janvier dernier sanctionnant l'élection de M. Etienne Soubre en qualité de membre titulaire de la section de musique. M. Et. Soubre, ainsi que M. Hébert, élu associé de la section de peinture, remercient, par écrit, pour la distinc- tion académique dont ils ont été l'objet. — M. le Ministre de l'intérieur adresse une expédition de l'arrêté royal du 10 du même mois de janvier approu- vant les modifications proposées par l'Académie, dans sa séance générale du 10 mai 1870, à l'article 18 des statuts organiques, concernant les séances publiques. ( ^9 ) — M. Donaldson, associé tle la classe, offre trois ouvrages de sa composition, intitulés: 1° DescriplionofM. Mariette s excavations at Gliizeh and Saccara ; ^^ Some notice of the celebrated inscriptions, commonly catled the testamentum Augusti, in the temple of Aiigustm and Rome and An- cyra; 5° On the tomb ofTi C Vitalis in the villa Volkonski, Rome. Cet envoi était accompagné de la lettre suivante, dont la classe ordonne l'impression : « Mon cher Monsieur Quetelet, c( Encouragé par la lettre amicale et bienveillante que je viens de recevoir et par le désir qu'exprime la classe des beaux-arts de posséder encore de mes travaux, je prends la liberté de vous faire parvenir trois autres mé- moires que j'ai lus à l'Institut royal des architectes bri- tanniques. » Dans le premier, j'ai recueilli les impressions que j'ai ressenties pendant mon voyage en Egypte, il y a dix ans. Le Serapeum de Memphis, les catacombes de la gare d'Alexandrie et les villages modernes sont pleins d'intérêt pour le voyageur, qui peut recueillir, même dans une excursion de quinze à vingt jours seulement, des faits nouveaux dignes d'être étudiés. Dans un dernier voyage, il y a deux ans, j'ai mesuré quelques constructions en Terre-Sainte, mais je n'ai pu trouver aucun vestige du peuple d'Israël. Les Romains et les autres conquérants successifs de la Palestine, sans parler des Croisades, n'ont rien laissé des habitations de ces contrées. En visitant l'Italie, en 1869, j'ai fait des recherches dans les biblio- ( 50 ) thèques , atin de connaître les établissements de ce genre qui possèdent des dessins originaux des anciens maîtres de larcliitecture. J'en ai noté les résultats, en y ajoutant en même temps les collections de dessins architectoniques qui existent en Angleterre. » Dans le second mémoire que je vous envoie , j'ai con- signé des observations sur le Testament d'Auguste, qui se trouve dans les ruines du Temple d'Auguste de Rome à Ancyre, en Galatie (Asie Mineure), et dans lequel il est question des édifices érigés par cet empereur à Rome et ailleurs. En un, j'ai eu le bonheur de retrouver, ainsi que mon troisième travail le renseigne, dans les jardins d'une villa de la Yille Éternelle , le tombeau d'un architecte classique , tombeau qui n'a jamais été décrit ni par les antiquaires ni par les architectes de Rome, chose qui me paraît inexpli- cable. » Vous voyez. Monsieur, que je me suis borné aux sujets qui ont rapport à mon art et j'espère avoir présenté quelques connaissances utiles à ceux qui s'en occupent. » COMMUINICATIONS ET LECTURES. M. Ed. Fétis a donné lecture d'un aperçu sur la vie et la carrière artistique de feu le baron H. Leys. Ce travail, réservé pour un recueil spécial, ne paraîtra pas dans les Bulletins. {M ) OUVRAGES PRÉSENTÉS. ScIieler{A.). — Chants liistopiques belges. Trois j)ièccs iné- dites du XIV^ siècle. Bruxelles, 1870; in-8°. Statistique. Population. Bccensement (jénéral [31 déccm- l)re 1866). Publié par le Ministre de l'intérieur. Bruxelles, 1870;in-fol. Commissions royales d'art et d\irchéologie à Bruxelles. — Bulletin, IX""*^ année, n"^ 10 et 1 1 . Bruxelles, 1870; in-S". Conseils provinciaux du royaume. — Procès-verbaux des séances, session de 4870; 9 vol. in-8"; accompagnés des an- nexes à l'exposé de la situation administrative du Hainaut et du Limbourg en 18G!); du catalogue de la bibliothèque du conseil provincial du Hainaut et du rapport des chambres de commerce et des commissaires d'arroudissemcut de la pro- vince de Liège, en 1870; 4 broch. in-8'\ Wesmael (Alfred). — Monographie botanique et horticole des chênes de l'Amérique septentrionale, cultivés dans lEu- rope centrale. Gand, 1870; in-8". Gregoir (Ed.-G.-J). — Notice historique sur les Sociétés et écoles de musique d'Anvers. Anvers, 1809; in-8". D'Oireppe de Bouvet te [Alh.). — Essai de tablettes lié- geoises, 140™'' liv. Liège, 1871 ; in-12. Messager des sciences historiques, année 1870, 4'"" livr. Gand; in-8°. Académie royale de médecine de Belgique. — Bulletin, année 1870, 5™* série, tome IV, n"" 10 et M. Bruxelles, 1870; ^2 cah. in-8". Peigné-Delacourt. — L'origine des noms de Bruxelles et de ( 32 ) Louvain attribuée à d'anciens appareils de la chasse à la haie. Namur, 187i;in-8^ Deutsche chemische Gesellschaft zu Berlin. — Berichte , IW Jahrg., supplementheft; IV'^'" Jahrg., n° 1. Berlin, 1871 ; 2 broch. in-8". Heidelberger JahrbucJier der lileratur, LX!!!'^"" Jahrg., 10, 11 Heftes. Heidclberg, 1870; cah. in-S". Konigl-bayer- Akademie der Wissenschaften zu Muënchen. 1870, II, ïleftes I, H. Munich; 2 cah. in-S". Astronomische Gesellschaft zu Leipzig. — Publication n** X : Tafein der Amphitrite, entworfen von D"" E. Becker. Leipzig, 1870; in-4''. Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. — Sitzung der niatheni.-naturw.- Classe, Jahrg. 1870, n"' 28, 29, titre et table. Jahrg, 1871 , n° 1. —Vienne, 1870-1871 ; feuilles in-8°. Anthropologische Gesellscltaft in Wien. — Mittheilungen, I. Band, n° 6. Vienne, 1871 ; in-8°. Accademia délie Scienze deW Istiluto di Bologna. — Me- morie, série il, tomo IX. Bologne, 18G9-1870; 4 cah. in-i"; — Rendiconto, annoaccad. 1869-1870. Bologne, 1870; in-12. Royal Society of London. — Philosophical Ti'ansactions, for thc year 1870, vol. 160, part. 1. Londres, 1870; in-i"; — Catalogue of scientific papers, vol. IV : LIIE-POZ. Londres, 1870; in-4"; — Proceedings, vol. XVIII, n«^ 119-122, vol. XIX , n" 123. Londres, 1869-1870; 5 cah. in-8*'. Royal astronomical Society of London. — Memoris, vol. XXXVII and XXXVIII, part. 4. Londres, 1869-1871; 5 cah. in-4"; — Monthly notices, vol. XXVllI, XXIV, XXX. Lon- dres, 1868-1870; 5 vol. in-8"; a gênerai index from february 1827 to the cno of the session 1868-1869. Londres; 1870; in-8°. BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE 1871. — N- 3. CLASSE DES SCIElliCES, Séance du 4 mars 1871 . M. J.-S. Stas, directeur. M. Ad. QuETELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : iMM. J. d'Omalius d'Halloy, L. de Ko- ninck, P.-J'. Van Beneden, Edm. de Selys Longchamps, le vicomte B. du Bus, H. Nyst, Gluge, Melsens, J. Liagre , F. Duprez, Poelman, G. Dewalque, E. Quetelet, M. Gloe- sener, A. Spring, E. Candèze, F. Donny, Cli. Montigny, Steichen, E. Dupont, membres; Th. Schwann, E. La- marle, E. Catalan, associés; G. Malaise, Alb. Briart, Ed. Mailly et J. de Tilly, correspondants. M. R. Chalon, membre de la classe des lettres, assiste à la séance. 2""^ SÉRIE, TOME XXXI. S (54) CORRESPONDANCE. La Société danoise des sciences à Copenhague el la Société des sciences naturelles de Zurich remercient pour le dernier envoi de publications académiques. — M. le secrétaire perpétuel dépose, pour le Recueil des phénomènes périodiques, les documents suivants : i*' Observations botaniques faites à Ostende, à Vienne et à Salzbourg en 1870, par MM. Lanszweert et Fritsch; 2" Observations ornithologiques faites à Bruxelles, pen- dant la même année, par MM. J.-B. Vincent et fds; 5" Résumé des observations météorologiques faites à Ostende, en 1870, et observations du mois de janvier 1871 , par M. J. Cavalier. — MM. Terby et Veririest adressent leurs observations sur une aurore boréale observée le 12 février dernier, à Louvain par le premier, et à Sonjergem par le second. — M. L. Henry, correspondant de la classe, offre di- verses brochures imprimées. — Remercîments. — M. F. Folie adresse une note complémentaire à l'ad- dition de la première partie de son mémoire intitulé : Fon- dements d'une géométrie supérieure cartésienne. — Renvoi aux commissaires nommés pour l'examen de ce dernier travail, MM. Gilbert et Catalan. ( S5 ) — Les manuscrits suivants sont présentés et renvoyés à des commissaires : 1° Noies et dessins relatifs aux taches de la planète Mars, observées à Louvain de IS64 à 1867 , par M. F. Terby. (Commissaires : ]\1M. Ad. Quelelet et Montigny.) 2° De l'action du magnésium sur les composés miné- raux et organiques, par M. Donato Tommasi. (Commis- saires : MM. Donny et Stas.) RAPPORT. M. Slas, qui avait été chargé, depuis la dernière séance, de l'examen d'un mémoire de M. le professeur Filopanti, de Bologne, concernant un projet d'une nouvelle nomen- clature chimique, rend verbalement compte de l'examen qu'il a fait de ce travail. Tout en rendant hommage à l'es- prit synthétique remarquable de cet auteur, M. Stas pense que sa méthode est malheureusement peu pratique. [I pro- pose donc d'adresser des remercîments à M. Filopanti et de déposer son mémoire aux archives. La classe se range à cet avis, après avoir entendu quelques considérations émises sur ce sujet par divers membres. (56) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Note sur Vaurore boréale du /^ février i87i ; par M. Ad. Quelelet, directeur de l'Observatoire royal de Bruxelles et secrétaire perpétuel de l'Académie. L'aurore boréale du 12 février dernier est la sixième que nous observons depuis le mois de septembre de l'année 1870; celte fréquence , signalée déjà par mon fils dans une note insérée au Bulletin de janvier de l'année actuelle, mérite de fixer l'attention. A Bruxelles, l'état du ciel a empêché d'observer com- plètement l'aurore que nous signalons aujourd'hui; c'est à li heures du soir seulement que le phénomène a pu être aperçu, à travers quelques éclaircies, par M. Hooreman. Des traces jaunâtres ont été remarquées. Le ciel s'est en- suite fortement couvert. Depuis le matin les barreaux aimantés, observés par mon fils, indiquaient une assez forte perturbation magnétique. A Louvain , d'après ce que m'a écrit M. Terby, l'aurore s'est montrée à partir de 9 % h. A 9 h. 57 m., une faible teinte rouge apparut au NE , près de la queue de la Grande Ourse; à 10 V2 h., il y eut une diminution no- table de cette clarté, mais elle reprit bientôt après. Les nuages contrarièrent ensuite l'observation. M. Vertriest, de Somergem, a pu également suivre les principales manifestations du phénomène. Il remarqua surtout une plaque d'un rouge foncé qui se trouvait à l'O. (S7) depuis 9 h. 45 m., et que trois rayons d'un rouge cerise traversèrent pendant environ 2 minutes à 9 h. 55 m. L'aurore diminua ensuite, puis le ciel se couvrit de nuages. — M. Melsens lit une cinquième note relative à ses expériences concernant la vitalité de la levure de bière. Conformément aux intentions de l'auteur, cette nouvelle note sera déposée aux archives. iSote sur le passage de Viodate de potassium par Véconoime animale; par M. iMelsens, membre de l'Académie. i^ 1. J'ai prouvé que l'iodalc de potassium était réduit et transformé en iodure quand il passait par l'économie animale. Je crois avoir démontré, expérimentalement et sans contestation possible, que l'iodure de potassium est un médicament inoffensif par lui-même, tandis qu'il faut considérer l'iodate comme constituant un véritable poison. Voici quelques faits à l'appui de celte dernière opinion, qui n'est pas généralement admise et souvent mal com- prise ou mal interprétée. § 2. Un chien, du poids de 9\600, recevant à discrétion une nourriture composée de boulettes de pain et de viande intimement mélangés, ayant à sa disposition de l'eau et du lait, est soumis à l'administration de l'iodate de potassium ( 58 ) dissous dans l'eau à la dose de deux grammes par jour. L'administration se fait en deux fois, le matin après son repas et le soir avant son repas. On observe des vomis- sements dès la première administration; mais ceux-ci offrent, le troisième jour, un phénomène très-curieux : le pain dans la pâtée vomie est, par places, coloré en bleu- violacé, comme si l'on avait injecté une dissolution d'iode dans l'estomac. Ce phénomène se reproduit plusieurs fois encore les jours suivants. Le chien meurt après quelques jours; il ne pèse plus alors que 7\600. L'iodale de potas- sium, dans ces conditions, est donc bien un poison. § 3. On place sous la peau du dos d'un chien pesant 6\600, dans deux poches pratiquées à droite et à gauche de la colonne vertébrale, un peu au-dessus des omoplates, 20 grammes d'iodate de potassium. L'animal avait pris son repas quelque temps avant l'opération, et sa nourriture était composée de pain et de viande de cheval hachée sous forme de fricandelles. Environ une heure après, en frot- tant du papier à écrire amidonné le long de la mâchoire, on rencuHtrc un peu d'iode dans la salive. Une heure et demie ensuite, survient un premier vomissement, légère- ment acide, de pain et de viande; on y reconnaît, avec la plus grande facilité, la présence d'un iodure soluble; l'essai se fait en délayant la matière vomie dans l'eau, fdtrant ensuite et ajoutant de l'eau d'amidon. La présence de l'iodate recherché par l'acide sulfureux n'est pas assez caractéristique pour permettre de l'affirmer. Cependant, en ajoutant de l'acide chlorhydrique au liquide filtré ami- donné, on observe une légère coloration bleue, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir l'action du chlore. Vingt (59) minutes après, un second vomissemenfren ferme des dé- l)ris de viande et de la mie de pain colorée en bleu-violacé. Celte couleur disparaît par la potasse, le chlore, l'hydro- gène 8(i!i*uré, Facide sulfureux; elle disparaît aussi en chautlant Peau dans laquelle on suspend les grumeaux colorés; pour cette dernière réaction, il faut ensuite l'action du chlore pour faire reparaître !a coloration, mois elle est plus caiactérislique lorsqu'on ajoute de l'eau d'amidon à l'eau dans laquelle les grumeaux bleus ont été suspendus. Après quelques légers vomissements dans lesquels on observe des grumeaux colorés en bleu-violacé, l'animal ne rend plus qu'un liquide incolore excessivement visqueux, et, chose remarquable, ce liquide commence par avoir une tendance à devenir alcalin; la réaction alcaline devient ensuite j)arfaitement nette. La viscosité de cette matière spumeuse est très-caractéristique et s'est présentée prescpie constamment dans mes recherches sur l'administration de l'iodate de potassium; si le sang en renfermait, il me [laraît incontestable que son écoulement par les capillaires serait rendu bien dinicile. Sans m'arréter dans ce moment à d'autres détails, j'ajoute que le chien opéré à dix heures et demie du matin était très-malade quel(|ues heures après l'opération et qu'il est mort dans la nuit, bien qu'on soit parvenu à extraire des deux plaies un peu plus de 12 grammes d'iodaïc en nature, pesé après avoir été purifié, et que l'absorption n'ait porté que sur une fraction du sel employé. § A. J'ai vu un chien de 5 kilogrammes mourir en moins de 24 heures, alors que la quantité d'iodatc absorbé par (60) la voie hypodermique ne s'élevait guère qu'à 5 grammes environ. L'iodate, dans ces conditions , est donc un poison violent. § 5. Ces trois faits, et d'autres que je décrirai dans le travail détaillé que je soumettrai sous peu à l'Académie, confirment, malgré des objections, hasardées, à mon sens, contre les conclusions de mes précédents mémoires, les faits que j'y ai constatés et les déductions logiques qui en découlent; ils répondent, d'une façon péremptoire, aux opinions émises par M. le D'' Rabuteau contre ma manière d'interpréter les faits et les conséquences mortelles inévi- tables qui suivent l'administration de l'iodate de potas- sium, opinions qui paraissent être partagées par iMM. Robin et Claude Bernard. J'ajoute encore, en terminant, que la chair musculaire fraîche légèrement acide et des organes animaux nette- ment alcalins, les glandes, le foie, la rate, etc., réduisent à froid et partiellement l'iodate de potassium. L'albumine pure du sérum de sang de cheval et la fibrine parfaitement lavée ne paraissent pas altérer en quelques jours la constitution de l'iodate de potassium; mais les globules du sang, bien séparés par dépôt du maximum de sérum, prennent, sous l'influence d'une dissolution d'iodate de potassium, fiii-elle même rendue légèrement alcaline ou acide au papier de tournesol, une coloration rouge de sang artériel, mais dont la vivacité, dans quelques cas, me semble exaltée. Les globules disparaissent plus ou moins rapidement et l'on obtient un liquide rouge-grenat qui pa- raît parfaitement limpide à l'œil nu. La concentration de l'iodate, sa réaction aux papiers de tournesol , les quantités ( ei ) relatives de globules et de sel mis en présence, le contact de l'air dans des conditions où la matière peuC se dessécher lentement ou ne pas perdre d'eau, la température, le temps, etc., interviennent et modilient le résultat final, qui peut aller jusqu'à la production, même en agissant à froid, de grumeaux couleur brique sombre insolubles dans l'eau ; dans tous ces cas il m'a été impossible de constater la présence de l'iodure de potassium ou la réduction de l'iodate à la température ordinaire; aussi ces faits méri- tent-ils l'élude spéciale dont je m'occupe encore. Sur les dents de lait de l'Otaria pusilla; par M. P.-J. Van Bcneden , membre de l'Académie. Les Phoques, en général , sont très-grands en venant au monde ; dans le sein de la mère ils subissent une mue et per- dent leurs premières dents. Ce sont des dents de lait qui ont disparu longtemps avant que l'allaitement commence. Les Cétacés viennent également au monde dans un étal très-avancé de développement, puisqu'en naissanl ils n'ont guère moins que le tiers de la taille de leur mère. Le baleineau de la Baleine franche atteint vingt pieds de lon- gueur dans le sein de sa mère et il n'en aura que soixante plus tard, à son élat adulte et complet. Les Phoques, comme les Cétacés, perdent des poils pen- dant la période de la vie intra-utérine, mais les dents ne se comportent pas de la même manière dans les deux groupes : les Phoques sont Diplnjodontes , c'est-à-dire qu'ils ont des dents de lait qu'ils perdent comme leurs pre- miers poils et qui sont remplacées par des dents défini- (62) tives; les Céidicés sont M onophyodonles , c'esl-à-dire qu'ils n'ont point de dents de lait, mais une seule sorte de dents qui ne sont jamais remplacées. Ces dents uniques des Cétacés sont-elles des dents de lait qui ne tombent pas, ou bien correspondent-elles aux dents de la seconde dentition ? Tout ce qui se rattache au système dentaire du jeune âge offre un très-liant intérêt, surtout chez ces mammi- fères aquatiques : c'est cette considération qui nous engage à soumetire à la classe le résultat de quelques observations que nous avons eu l'occasion de faire sur deux jeunes têtes û'Otariapusilla et sur une tète de fœtus dePhoca vitulina. Ces deux fêtes d'Otarie, que nous possédons depuis quel- ques années, ont une égale dimension et appartiennent, pensons-nous, à la même espèce que Lamare-Piquot a rapportée du cap de Bonne- Espérance [Olaria Lamurii, J. Muller) , et que Fr. Cuvier a décrite sous le nom iï Olaria Delaiandu. On peut voir, pour la distinction de ces espèces et pour leur synonymie , l'excellent et consciencieux travail de mon savant confrère M. Pelers, dans le Monntsbeticht de l'Académie des sciences de Berlin (I). Ces deux têtes ont été retirées de la peau desséchée; l'une montre toutes les dents de lait encore en place, l'autre n'a plus que ses dents détinitives. Elles sont donc à un âge très-intéressant an point de vue qui nous occupe. Le travail le plus complet que nous connaissions sur ce sujet est celui de notre savant ami M. Flower; l'habile directeur du musée du collège royal des chirurgiens de Londres a comparé le système dentaire du chien, d'un côté. (1) 17 mai 1866. Uebcrdie Ohvcnrobben. (63) avec celui du Phoca groenlandica ^ et des Cystop/tora pro- bosciden, el, d'un autre côté, avec celui du Gmnipus orca du Cap. Il fait ressortir clairement de cette comparaison des dents définitives, qu'il existe un passage naturel et insen- sible des carnassiers terrestres aux carnassiers aquatiques et même aux Cétacés (4). Mais s'il en est ainsi, les dents des Cétacés correspon- draient aux dents de la seconde dentition. En comparant le renouvellement des dents au renouvellement des poils, la première mue serait supprimée. Les dents de lait ont été observées, jusqu'à présent, dans les Phoca groenlandica et barbala, ainsi que dans le //«- lichœrus (jrypus, par le professeur Sleenstrup; dans le Cystophora cristala, par le professeur Reinbardt; dans le Cyslop/wra proboscidca , par le professeur Flower; et d.uis le Trkhccus rosinarus , [)iiv\ti professeur iMainigren. D'après ces diverses observations, la formule normale du système dentaire de lail serait : inc. ^, cnn. {, mol. L Voici ce que nous avons observé : Dans la jeune tète de Phoca vituiina, nous trouvons, comme le montre le dessin ci-joint : en-dessus, trois inci- sives à peu près également développées, une canine fort petite et à peine plus grande que les incisives, coucbée presque borizontalement, tandis que les incisives sont dans une situation verticale. Trois molaires, comme toujours, l'antérieure la plus petite et à une seule lacine, les deux autres à deux racines et la dernière la plus grande. Le maxillaire inférieur a trois incisives assez sembla- bles aux supérieures; nous ne trouvons point de canines (1) Remarks on the lionwloyies and notation of thc tccth of the mam- malia . JouR>. or a>at. a>d physiol., vol III. ( 64 ) véritables en dessous, à moins de considérer l'incisive ex- terne comme une canine, ce qui nous paraît fort plausible. Les trois molaires inférieures sont toutes trois à doubles racines; la première est la plus petite, les deux autres sont à peu près également développées. Comme on le voit par f^^ - le dessin que nous re- I^ W^ . produisons ci-contre, '^ ^ i W^V certains auteurs ont J\\ prétendu à tort que les **% ^^^ incisives de lait sont ;-/,oc«t.„w irrégulièrement éloi- Deuts de lait, supérieures et inférieures. gnéCS ICS UUCS dCS aU" tres et que Texterne est placée bien en arrière. C'est à peine si l'on remarque dans cette pièce une différence dans l'es- pace qui sépare ces dents entre elles en dessus comme en dessous. Nous ferons la même observation au sujet de la troisième molaire de lait supérieure qui n'a que deux ra- cines , au lieu de trois que quelques naturalistes lui attri- buent. Nous ne voyons pas de différence entre la troisième molaire de dessus et celle de dessous. Les dents incisives supérieures de la première dentition de VOlaria pusilla sont également au nombre de trois : les mitoyennes sont les plus petites et ne consistent que dans un grain blanc qui semble seulement collé aux gencives. L'incisive externe de chaque côte est longue et fort grêle, a une racine et une couronne distincte, et cette couronne est légèrement épatée. Dans le maxillaire supérieur une canine, comparative- ment très-forte à couronne allongée et à longue racine, se dirige obliquement de haut en bas et d'arrière en avant. ( 6S ) tandis que la canine définitive se trouve au-devant d'elle, mais encore cachée. Il existe aussi au maxillaire supérieur trois molaires espacées, la première et la troisième également dévelop- pées, celle du milieu un peu plus petite. Les deux an- térieures n'ont qu'une seule racine, la postérieure deux. L'antérieure, comme la postérieure, montre au collet, en avant et en arrière, un tout petit tubercule qui échappe facilement à la vue. Au maxillaire inférieur nous ne voyons qu'une seule incisive excessivement petite et mince. Nous supposons que l'autre incisive est tombée (1). (I) Les deux incisives dessinées dans la figure ci-dessus sonl des inci- sives définitives; l'incisive de lait est représentée à la hase et en dehors de Tincisive du milieu. (66) La canine de lait inférieure ressemble, sous tous les rapports, à la canine supérieure. Les trois molaires inférieures sont espacées également comme les supérieures, et, comme elles aussi , celle du milieu est un peu plus petite que les autres. Elles sont toutes trois à une racine. La dernière molaire a un tuber- cule fort distinct à la couronne, qui la différencie de toutes les dents de cette première apparition. Nous mettons ici en regard les dents de lait isolées et les dents définitives de cette même Otarie. La formule dentaire est ; 3 1 3 Jeune âge . . . . - -h r -4- - Age adulte . Olaria pusilla. A. Dents Je lail supérieures et iuférifure». B. Dents déOnilives supérieures. IV. Dents définitives inférieures. Dans une préparation du muséum d'histoire naturelle de Paris, les dents de lait sont en tout au nombre de trois, une incisive, une canine et une molaire, et six dénis ( 67 ) (le remplacement sont en place : deux incisives, une ca- nine et trois molaires. Nous avons tout lieu de croire que, dans cetle préparation , deux incisives et deux molaires étaient déjà tombées naturellement et que Tanimal dont provient celte tête représente un âge un peu plus avancé que celui de notre Otarie. Cetle préparation du muséum ne porte d'autre indication que celle d'Otarie. D'après ce que nous venons d'exposer, quelques auteurs ont eu tort de prétendre qu'il existe à peine deux molaires de remplacement dans le maxillaire supérieur'des Otaries (1). Ces carnassiers aquatiques ont trois molaires de rempla- cement comme tous ceux de leur ordre et ne font point exception dans le mode général de leur formation dentaire. Il est assez remarquable qu'il existe une analogie com- l)lète entre les dents de lait de notre Otarie et celles du Cystophora, d'après les observations du professeur Rein- hardt (2). Nous ferons seulement remarquer (jue les dents sont toutes un peu i)lns avancées dans l'Otarie, ce qui doit être attribué, sans doute, à ce que les Otaries sont des animaux plus terrestres que les autres Pboques. Quant à la question de savoir si les dents des Cétacés correspondent aux dents de lait ou aux dents définitives, nous n'avons, jusqu'à présent , pas de motifs pour admettre que la première dentition aurait sauté. Nous sommes tout disposé à croire qu'il n'y a pas de mue de dents chez les Monophyodontes. (1) C. de Gavere, Hei qebit der vinvoeluje zoogdieren , academisch pi'oefschrift ter verkryging van den grand van doctor in de icis- en na- tuurkunde , p. i. Groningue, 1HG4. (2) Reinhardl, Om Klapmydsens itfodte Unge og dens Melketandsœt , Naturhist. Foren ViDENSK. Meddclelscr, 1864. (68) Sin' l'équation de Riccati; par M. Eug. Catalan, associé de l'Académie. La Note que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie a pour objet la simplification des calculs au moyen desquels on trouve l'intégrale de l'équation ; dy = {ax'" -4- bif) dx , quand l'exposant m a l'une ou l'autre des formes /fA' 4 (A- -f- 1) ^ "" 2A- -+- r ■ " 2A' -4- 1 ' A- désignant, bien entendu, un nombre entier quelconque. On sait que , « et 6 étant supposés différents de zéro, ces deux cas sont les seuls dans lesquels l'intégration soit pos- sible. I. Les premières valeurs de m sont les termes de la série 4 8 12 0 0/ elles tendent vers — 2. De même, les secondes valeurs de m forment une autre série : ô ' - 5 ' 7 ' ' dont le terme-limife serait encore — 2, En outre, la somme de deux termes correspondants est — 4. II. Sans rendre l'équation de Riccati moins générale, on peut prendre b = a; savoir dy = a {.i'" -+- ?/') dx. (5) (69) Cela posé, si m = 0, l'intégrale est i/ = tg(ax-+- c); (4) et, lorsque w == — 4, cette intégrale devient , = J,.g(._f)_l. (5) ' x^ \ XI ax Pour toute autre valeur de m (—2 excepté), l'intégrale n'est qu'une transformée des équations (4) ou (o). Cette simple remarque a suggéré les considérations suivantes. III. L'exposant m étant d'abord supposé appartenir à la série (1), soient m,= : -, />?/.. = (). (0) Si, dans la proposée (3), on faisait axii/i -4- (1 -\- mjxi on obtiendrait nne équation f/y, == a, (x',"' -f- ij]) r/jr, , de même forme que la proposée. Une nouvelle application des formules (7) (après un cbangement d'indices) condui- rait à une deuxième transformée dans laquelle lUi serait remplacé par m^; et ainsi de suite. Or, il est inutile d'ef- fectuer les longs calculs qui donneraient ces transformées (*) Celle iransformalion unique est, pour ainsi dire, la résullnnle des deux iransfornialions indiquées dans lous les traités de calcul intégral. 2'"'' SKKIK, TOME XXXI. 0 (70) successives : il suffit, pour former l'intégrale cherchée, de prendre l'intégrale de la k'*""" transformée, savoir y* = tg (c -+- a^xj , (8) et d'y remplacer a^, x^, y^ par leurs valeurs. C'est à quoi l'on parvient au moyen des formules «I =-: , «2=-: î ••? «A 1 -4- m ' " I -f- m, I -^^ m,,_ij X/. X/,_| , X;i._j -X^k-i • ••• ( ,. =,;;,-.r«a:l_i] \ conséquences des relations (7); mais ces formules peuvent être considérablement simplifiées. IV. 1" Il est visible que «A >(I0) {\ -+- m) (I -h mi) ... (1 -+- W;i_,) Or, d'après les notations (6) : I-t-?/?2 = — — ::,..., I -+-»i,_,= — -; ] donc (I ^ ,>,) (.| ^ ,„,) ... (i .,. ni,_,) = (- I)* -r— -; I (11 ) 2a; -H 1 ) j «- <^._, = {-l)*-* . a, i puis , 2A: -f- 1 ^2k H- I (H ) fk-i donc 2*- 3" Au moyen de ces valeurs, celles de y^, Vk-i-, ... de- viennent : Vk = i/A- !/i-î Vi = (2Â: — 1 j 1 V. i" On conclut, des l'orniules (14) : i(-ir^ 1 (2/c-. \)ax^' x^,_, x-+^y. =-- ^ L_^_^. (2itH- i)ax^*+' T'^'ij 5 ■ _6_ ' 5(-1)*-^ 1 (14) ( 72) Par conséquent, si l'on pose la valeur de y^. se développe en fraction continue; savoir !/a= h - ^ -J- . . . H i ^ ^2k-\ 1 'iA- ' et l'intégrale (8) devient, iinalement, .y,=.ts[r--+-(~iyv4 (17) Vf. Appitcah'on : dy = l^x ■'< + 7y^| rfo*. On a 8_ 4.2 ^^^^ ^^_j Donc t I I 1 î25x?/ — ôx^u — .*) .v-^ = \ -•- -^ r = — rr-F 5 1 1/ ' I/intégrale est, d'après la formule (8) : '^ ^ --=tg!f -+- a.T^j; Sx** [^x^y H- 5 ainsi ipiVin le (rouve directement. (75) VH. Quand l'exposant m lait partie de la série (2), l'in- tégrale générale (8) est remplacée par tgU--^ -— ; (18 XI L Xi^J tt/^JC,. et celle-ci ne se prête pas aisément aux translormations précédentes. Mais on peut, comme l'on sait, revenir de ce cas au premier. Soient, en etTet, dans la proposée (3) : te -^ a ^ ^ La transformée, dv = a (w-"-* -f- v^) du , (20) a même forme que l'équation (5); et l'exposant de la va- riable u, augmenté de l'exposant primitif, donne une somme égale à — 4. Appliquant à cette transformée les i'ormules (15), (16), (17) (en y remplaçant x par u et y par ? ), il sulïira, pour former l'intégrale cherchée, de sub- stituer, pour II et r, les valeurs qui résultent des équa- tions (19); savoir u=-, v=- x'ij--- 0 (21) X a {")_ On peut comparer la solution précédente avec celle que donne Lacroix, d'après Lagrange {Calcul intégral , t. II, p. 434). (74) CLASSE DES LETTRES. Séance du 6' mars 187 L M. J.-J. Haus, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Steur, J. Roulez, Gachard, A. Bor- gnet, Paul Devaux, P. De Decker, F.-A. Snellaert, M.-N.-J. Leclercq, le baron J. de Witte, Ch. Faider, le baron Ker- vvn de Letlenhove, R. Chalon , Mathieu, Thonissen , Th. Juste, Félix Nève, Alph, Wauters, H. Conscience, mem- bres; J. Nolet de Brauwere van Steeland, Aug. Scheler, associés; Era. de Borchgrave, Alph. Le Roy, correspon- dants. MM. Ed. Mailly, correspondant de la classe des sciences, et Ëichhoff, correspondant de l'Institut de France, assis- tent à la séance. CORRESPONDANCE. î,a classe reçoit la notification ofticielle de la mort de l'un de ses nuMnbres les plus érninenls, M. le baron Etienne-Constantin de Gerlache, décédé à Bruxelles, le 10 lévrier dernier, à l'âge de 83 ans. M. le secrétaire perpétuel annonce (pi'il s'est empressé d'exprimer à la la- ( 7d) mille de l'illustre défunt les sentiments de profonds regrets soulevés dans l'Académie par cette perte," et qu'il a informé ses confrères des dispositions prises pour les funérailles qui ont eu lieu le 15 suivant. Unedépulation de membres des trois classes a assisté à cette cérémonie, mais aucun dis- cours n'a été prononcé, conformément au désir formel que M. le baron de Gerlacbe avait exprimé à plusieurs reprises. — La classe apprend également la mort du plus ancien de ses associés, iM. (iaspard de la F^ontaine, décédé à Luxem- bourg, le 11 février de cette année. Une lettre de condo- léance a été écrite à la famille du défunt. — Les ouvrages suivants sont offerts par divers mem- bres : 1" Les fOxNDateurs de la monarchie belge : Sylvain Van de Weyer ({'" partie), par M. Th. Juste; 2" Gedichlen, derde deel, par M. Nolet de Brauvvere van Steeland; 5" Poésies de Froissai l, tome 11, par >L Aii},'. Scheler. Remercîments. ELECTIONS, M. Clialon , membre de la classe, est designé pour faire partie de la commission académique chargée de la publi- cation d'une collection des œuvres des grands écrivains du pays, en remplacement de M. le baron de Gerlacbe, décédé. - La classe reçoit connuunicalion des délibérations du comité chargé, en vertu de l'arUcle 10 du règlement d'ordre ( 76 ) intérieur, de la présentation de candidatures aux places va- cantes. Elle ratifie la liste dressée par le comité, qui s'est réuni, à cet effet, avant la séance. RAPPORTS. Episodes des relations extérieures de la Flandre, etc. ; notice par M. Emile Varenbergh. Rappot'i établie dans le diocèse » (pacem ctiam quant praede- cessor luus Henricns honae mcmoriae in ipso episcopafu constiluit ). Mais, après cette simple mention, les incertitudes com- mencent. On n'a jamais pu produire, ni en original, ni en copie, le texte même de la paix de Liège. Ses dispositions ne sont rapportées que d'une manière écourtée par un seul ancien écrivain, Gilles d'Orval , qui , nous devons le noter , vivait un siècle et demi plus tard. Ce qu'il en dit (dans Chapeauville, /. c, p. 57) mérile d'être rapporté, mais à la condition de ne pas y ajouter des broderies ou des interpolations de nature à en dénaturer le sens, il est essentiel de reproduire sans altération les pensées et les expressions de l'auteur : « Le pieux Henri, dit Gilles d'Orval , songeait à celte parole du Sage (Prore/V^es, H) : où il n'y a pas de chef, le peuple décline; et se rappelait combien cette parole était ( 82) vraie puisque jusqu'en son temps un si grand nombre d'âmes avaient péri dans son diocèse, que l'insatiable enfer n'au- rait pu les engloutir, s'il n'eut élargi sa gueule (Isaïe, 5), Cette terre, en effet, était couverte du sang des tués, le pays ne reconnaissait pas de souverain, la contrée était insoumise, et l'on pouvait craindre qu'elle ne fût frappée de malédiction. Car il est écrit : maudite est la maison ingou- vernable. Par suite du relâchement du frein de l'autorité, non-seulement il se commettait publiquement tant d'ho- micides, mais encore on s'adonnait sans relâche à l'in- cendie et aux rapines, et nombre de personnes passaient de la richesse à la pauvreté et étaient même réduites à la mendicité. Tous ceux qui tombaient entre les mains de leurs ennemis étaient livrés à des tortures si alfreuses , que la mort leur paraissait préférable à la vie. Ils auraient été plus humainement traités par des païens. Cette rage de férocité sévissait surtout anx approches de la Noël ou du carême. » L'évêque Henri , frappé d'une extrême douleur, con- voqua souvent les princes du pays et les exhorta instam- ment à établir une loi qui fît cesser ces homicides et ces autres maux intolérables. C'étaient le comte de Namur et son frère Henri, le comte palatin marquis, le comte Conrad, le comte Henri de Li m bourg, le comte Henri de Laach , le comte Arnoul de Looz, le comte de Loviniaciim, le comte Conon de Horr. » A leur demande, de leur avis et de leur consente- ment, il décréta que depuis le premier jour de l'Avent jusqu'à la (in du jour de TÉpiphanie et du commencement de la Septuagésime jusqu'aux octaves de la Pentecôte, personne ne pourrait porter les armes dans l'évêché de Liège, si ce n'était pour en sortir, ou pour y rentrer en (85) revenant chez soi. Personne ne pourrait alors incendier^ piller, attaquer ou assaillir une habitation, frapper avec le bâton, le glaive ou quelque autre arme jusqu'à casser un membre ou ôter la vie. Le coupable, si c'était un homme libre, perdait son héritage, était dépouillé de son tief, de- vait quitter l'évéché; si c'était un serf, on lui enlevait son avoir et on lui coupait la main droite. Celui qui était accusé d'une infraction à la paix était tenu de se justifier : s'il était libre, par le témoignage de douze conjurateurs; s'il n'était pas libre, par la déclaration de sept témoins, à moins qu'il n'y eût des indices frappants, auquel cas il devait subir le jugement de Dieu (judictose panjal). « Cette paix devait être observée à partir de la sixième férié (ou vendredi), dès le lever de l'aurore jusqu'au com- mencement du jour appelé vulgairement de la lune ou lundi. On était astreint à la respecter pondant toutes les fêtes particulières du diocèse, de même que pendant celles qui sont en vigueur dans l'Église universelle, et principa- lement lors de la fête de Saint-Lambert, lors de la dédi- cace de la caihédrale, y compris les deux jours qui précè- dent et les deux jours qui suivenl. Lors des jeûnes des Quatre -Temps et la veille des fêtes précitées, les mêmes prescriptions étaient en vigueur, sauf que le port des armes était toléré., à la seule condition que l'on ne nuisît à i)ersonne. Celui qui violait ce pacte était frappé d'une sentence d'excommunication. » Les statuts dont nous venons de parler furent établis, du consentement et avec l'approbation de tous, pour être observés dans l'évéché de Liège, en J07I , le 0 des calendes d'avril (ou 27 mars). » Ce passage de Gilles d'Orval a fréquemment été cité, invoqué, commenté. 11 est de nature, en effet, à soulever ( 84 ) de grandes discussions, car il offre, en pins d'un endroit, matière à la critique. La date du 27 mars 1071 est insoutenable, car c'était Théoduin de Bavière et non Henri de Verdun qui occupait alors le siège de Saint-Lambert. Elle a été bientôt aban- donnée. La Magnum Chronicon behjicum (cité par Cha- peauville, /. c, p. 59), dans un passage qui n'est évidem- ment qu'une simple analyse du texte de Gilles d'Orval, prétend que la paix de l'évêque Henri fut sanctionnée la seizième année de son pontificat, c'est-à-dire en 1090 ou 1091, par un diplôme que l'empereur Henri iV envoya à l'évêque pendant l'une de ses expéditions contre Rome. Cette dernière époque, 1090 ou 1091, me semble plus vraiseml)lable que celle de 1081, qui a été adoptée par le savant Ernst (Histoire du Limbourg, t. H, p. 9) pour des motifs assez futiles, et sur lesquels je reviendrai dans un instant. L'histoire du pays de Liège se prête peu à l'établissement d'une paix générale en 1081. Au midi une guerre sanglante avait éclaté entre le comte de Namur, Albert, et Godefroid de Bouillon , qui se disputaient cette dernière ville; au nord l'élection d'un abbé de Saint-Trond provoqua de sanglants débats, qui durèrent jusqu'à la prise et à l'incendie de Saint-Trond, le 7 juillet 1085. La fm de l'épiscopat de Henri de Verdun fut plus paisible et il semble rationnel de rejeter à cette époque l'établissement de la paix , d'autant plus que Gilles d'Orval lui-même n'en parle qu'après avoir exposé les événements dont Saint- Trond avait été le théâtre. Les mots Post haec, par lesquels il commence ensuite son chapitre XH, attestent que, dans sa pensée, la paix ne fut établie qu'après l'incendie de celte ville. La date 1071 , qu'il assigne au célèbre statut de l'évêque, n'est donc qu'une erreur d'inattention ou une (8§) Taule de copiste; Tannée I08J ne convient pas non plus, et l'on ne peut adopter que l'une des années de la période J086 à 1091, soit 1088, comme le dit de Villenfagne [Recherches sur l'histoire de la ci-devant principauté de Liège, t. 1 , p. 365), soit 1090-1091 , comme l'avance la Magnum chronicon Belgicutn, d'après des sources ou des indications dont nous ne pouvons contrôler la valeur. Dans sa dissertation sur la véritable date de la paix , le chanoine Ernst a basé son opinion sur l'époque de la mort de plusieurs des princes que Gilles d'Orval cite parmi les collaborateurs de l'évèque. îl ne s'est pas aperçu qu'il bâ- tissait sur un véritable sable mouvant, car la liste de ces princes présente plus d'un nom dénaturé. Qu'étaient ce comte de Loviniacum, ce comte de Horr, de Horen ou de Lieri , par lesquels elle se termine? Faut-il voir dans le premier un comte de Louvain , dans le second un comte de Hornes, ou, comme le prétend Ernst, un comte de Mon- taigu, qui aura été nommé comte de Lieri parce qu'il possédait, peut-être, un domaine à Liery près de Rétinne, aux portes de Liège! Je ne dirai rien de l'assimilation du mot Lieri, qui est probablement une mauvaise lecture, avec un hameau in- connu que l'on n'hésite pas à qualifier de comté; mais quant à celle des mots Loiiniacum et Louvain , elle mérite d'être réfutée en quelques mots. Remarquons d'abord que Louvain, dont les mentions sont si fréquentes dès le XI^ siècle, s'appelait alors Lovon, Loianium, etc., et non Lor/iniacum; ajoutons qu'une simple ressemblance de nom, dans un texte où Ton signale encore d'autres expres- sions douteuses on erronées, ne suffît pas pour établir la participation du comte de Louvain à l'établissement de la paix. Dans la suite, et en particulier au KIY*" siècle, les 2"'*' SKTilE, TOME XXXI. 7 ( 86 ) juristes liégeois prétendirent soumettre à la juridiction de révêque, comme président du tribunal de la paix, la partie du duché de Brabantqui dépendait de Liège au spirituel; mais cette grave contestation aurait été facilement éluci- dée, si l'on avait relevé tout ce qu'il y a d'inexact et d'in- complet dans le seul texte ancien où il est question de l'établissement de la Paix (1). Depuis que de nombreuses et excellentes éditions ont propagé et multiplié les textes des documents historiques les plus importants, on peut retrouver la source où ont été puisées la plupart des dispositions contenues dans les sta- tuts attribués à l'évêque Henri l". Tels que Gilles d'Orval nous les a conservés, ils ne sont que la reproduction de ceux qui furent décrétés pour le maintien de la paix pu- blique par l'archevêque de Cologne, Sigewin, dans un (1) La reproduclion du lexle d'A-Thymo, qui est resté jusqu'à présent inédit, si je ne me trompe, prouve combien les erreurs se multiplient à mesure qu'on s'éloigne dos te\!es primitifs, l-ln voici la teneur : Heinricus episcopus Leodiensis qui fuit amafor pacis et religionis, Heinricus Lova- niensis et Brahantie , Albertus Xamurceufiis , Heinricus (rater ejus, palatinus Marchio, Arnoldus Lossensis, comités et alii principes, comités, barones et nobiles Lotliarincjie , cum consensu omnium infra episcopatum et comitatus predictos feuda judicialia ab imperio des- cendenlia tenentium, legem pacis infra scriptam omnibus imperpetuum profuluram constituerunt anno Dominice incarnalionis millesimo octua- gesimo secundo, quam siquidem legem ipsi per Heinricum tertiumimpe- ratoretn , quartum autem regem Romanorum , de consensu Godefridi de BuUione , ducis Lotharingie , ac de consilio omnium principum qui tune cum imperatore erant in cxpcditione Bomana , confirmari obli- nuerunt. Suit un fragment tronqué de la Paix. A-Thymo, Hisloria Brabantiae diplomatica , t. Il , fol. 53 (manuscrit des Archives communales de Bruxelles). Jl suQJt, pour ébranler l'authenticité de ce passage, qui ne date que du XV'e siècle, de rappeler que Godefroid de Bouillon n'était pas duc de la basse Lotharingie en 1082. (87) synode qui se tint le 20 avril 1083, communiqués par ce prélat à ses suffragants (parmi lesquels se trouvait l'évêque de Liège), et promulgués de nouveau par l'empereur Henri IV, dans une grande assemblée qui eut lieu à Mayence en 1085. La ressemblance est tellement frap- pante qu'elle ne laisse aucun doute sur l'origine de la paix de Liège, qui n'est évidemment qu'une application , au diocèse de ce nom, de la paix de Cologne. L'évêque Henri n'a fait que suivre l'exemple de son métropolitain Sigewin. Les périodes et les jours pendant lesquels la paix doit régner sont à peu près les mêmes : de l'Avent à l'Epi- phanie, de la Septuagésime à la Pentecôte, les jours de fête, aux Qualre-Temps, etc., toutes les semaines, du jeudi soir au lundi malin. Les pénalités sont plus sévères : le meurtrier encourt la peine de mort; celui qui blesse, la peine de la mutilation; le coupable âgé de moins de douze ans, celle de la fustigation ; quant au violaleur de la paix , il est banni et dépouillé de ses biens. L'accusé qui veut se justifier doit produire en sa faveur : si c'est un homme libre, douze conjurateurs; s'il n'est qu'un serf, soit lite (ou tenancier), soit ministériel (ou vassal), il est tenu de subir en personne l'épreuve de l'eau froide (Pertz, Monu- menta Germanine historica, Lerjuni t. II, p. o!2). La conclusion de notre travail est facile à tirer. La cé- lèbre trêve de Dieu de l'évêque Henri, comme celle de l'archevêque Sigewin, fut surtout destinée à parer à des dangers passagers. On voulut, plus tard, s'en faire nne arme pour étendre sur le Brabanl la juridiction épiscopale de Liège. Pour combattre et anéantir les prétentions des juristes liégeois, il aurait sufli aux Brabançons de posséder des défenseurs connaissant mieux les premiers siècles de l'histoire dé leur pays. (88) Episodes des relatio>s extérieures de la Flandre : Guillaume De Dehen, le bourgeois négociateur ffoil- i328J; par M. Emile Varenbergh. Pendant tout le cours du moyen âge, les relations po- litiques et commerciales entre le comté de Flandre et FAngleterre furent extrêmement suivies : rintérêt des deux pays demandait qu'il en fût ainsi, et exigeait qu'elles fussent amicales. jMalgré ces fréquents rapports, ou peut- être même à cause de cela, il y eut souvent de petites difficultés, tantôt entre les particuliers des deux pays, tan- tôt même entre les souverains, dont l'arrangement néces- sitait l'échange de négociations diplomatiques; presque constamment il y avait des envoyés anglais en Flandre ou des envoyés flamands en Angleterre. De 1519 à 1528 (1), ces allées et ces venues furent surtout extrêmement fré- quentes. C'est alors que nous voyons Guillaume De Deken, échevin, puis bourgmestre de Bruges, appelé dans tous les actes Guillaume le Doyen, chargé, avec quelques-uns de ses compatriotes, de plusieurs missions auprès du roi d'Angleterre. Guillaume De Deken fut un de ces bourgeois comme il y en eut beaucoup à cette époque, dont le principal mobile était la grandeur et l'intérêt de leur pays; il négociait, au nom de sa patrie, avec l'Angleterre, défendant pied à pied les prérogatives de son souverain et des bonnes villes, et (1 ) Dans l'énoncé des dates nous ne faisons usage que du nouveau style, pour plus (ruiiiforrnilé el de facililé. ( 89 ) se rangeant avec le parti du peuple, quand le souverain voulait attenter aux privilèges de la Flandre. Lors des hostilités entre les communes de Flandre et la France sous Louis X, le Hutin , celui-ci avait obtenu du roi d'Angleterre, Edouard lî, un décret d'expulsion contre les Flamands et un ordre de leur courir sus. Cet état de choses fut extrêmement préjudiciable au commerce de la Flandre; beaucoup de vaisseaux avec leurs cargaisons furent capturés, et quand, en 1517, l'ordre d'expulsion fut rappelé, il y eut, de la part des marchands flamands, de nombreuses réclamations au sujet des excès commis pen- dant les hostilités. En J519, le roi Edouard II, en guerre avec les Écos- sais, comme presque toujours, du reste, voulut exiger que le comte de Flandre, Robert de Bèlhune, leur in- terdît l'entrée de ses ports. Cette prétention, renouvelée dans chaque occurrence semblable, ne fut pas admise, la Flandre étant ouverte à tous les peuples. Toutes ces circonstances avaient grossi la note des in- demnités à payer de part et d'autre, et le comte de Flandre, ainsi que le roi d'Angleterre, consentirent à nommer des délégués pour faire une enquête sur les griefs de leurs sujets respectifs, et donner satisfaction à tous autant que faire se pouvait. Au mois de juin 1520, Edouard II écrivit au comte pour fixer une réunion des plénipotentiaires à Westminster, pour la quinzaine de la Saint-Michel ; il envoya par Icmèmecour- rier un sauf-conduit pour les ambassadeurs flamands (1). Robert nomma, pour traiter en son nom avec le roi (I) Hymek, édit. angl., l. II , pari. I , p. 429. ( 90) d'Angleterre, Guillaume De Deken, éclievin de Bruges, auquel il adjoignit le chevalier Eustache Lauwaert, Ni- caise Le Sage et Michel Belle, conseillers jurés, ainsi qu'un clerc d'Ypres, nommé Jean Bourleke (1). La dépu talion se rendit en Angleterre à l'époque dé- signée; Guillaume De Deken et ses collègues, après quel- ques pourparlers avec les délégués d'Edouard , conclurent, le 1" octohre, un arrangement ratifié par le roi, dans le- quel celui-ci déclara que son désir étant le maintien de la paix et de la bonne intelligence entre les deux pays, il rendait aux Flamands les libertés commerciales dont ils avaient joui précédemment dans ses États, et s'engageait àj'aire décider promptement toutes les affaires relatives aux dommages (2). Tel fut le premier acte diplomatique de Guillaume De Deken. A la suite de cet accord , Edouard donna ordre à tous ses vicomtes ainsi qu'aux officiers des Cinq Ports (3), de faire proclamer que tous ceux qui avaient eu des différends avec les Flamands étaient convoqués à Westminster pour la quinzaine de Pâques ile l'année suivante (4). (1) Archives de la ville de Lille ^ fonds de la chambre des comptes : carton B, 562. — Le nom du dernier de ces envoyés est tantôt écrit Bor- like, Bourleive, ou de Burlegh,dans les différents actes oti il paraît. (2) Rymer, édit. angl., t. Il , part. I, p. 454. — Archives départ, de Lille, fonds de la chambre des comptes : carton B, 567. (ô) Les cinq ports d'Angleterre étaient Rye, Hitthe, Runimey, Douvres el Sandwich. Ces cinq villes maritimes députaient, chacune, un bourgeois, qui avait titre de baron, pour assister au couronnement des rois d'Angle- terre. Elles rendirent de grands services au roi Jean sans Terre pendant la guerre civile, aussi les combla-t-il de privilèges et de franrhise>>. (4) Rymer, édit. angl , t. II, part. I , p. 440. (91 ) Guillaume De Deken était resté en Angleterre avec les autres envoyés du comte et poursuivait ses négociations avec les commissaires du roi Edouard; il avait d'abord paru se trouver d'accord avec eux siu' la plupart des points en litige et accepter les bases d'arrangement pro- posées, quand, tout à coup, les choses changèrent de i'ace, et les négociations n'étant plus de nature à satis- l'aire les commissaires flamands, ceux-ci quittèrent brus- quement la conférence et rentrèrent en Flandre. Edouard 11 , sutfisamment surchargé d'embarras chez lui, n'eut pas demandé mieux que de voir toutes les difli- cultés aplanies; il écrivit, le Ji2 avril 1522, au comte pour se plaindre de cette espèce de rupture, ainsi que de l'em- bargo mis en Flandre sur les biens de quelques Anglais; il' exprimait en même temps l'espoir que Robert de Béthune ferait, de son côté, ce qu'il pourrait pour renouveler les traités de paix (1). Le comte était alors à Courtrai, d'où il répondit, le 27 mai, à Edouard: il tâcha d'expliquer, comme il put, les motifs du départ précipité de Guillaume De Deken et de ses collègues, et déclara que le séquestre mis sur les biens des Anglais n'avait été qu'une mesure de réciprocité; il justilia, en outre, les Flamands du reproche que leur avait fait le roi d'Angleterre de porter des secours aux Écossais, en faisant remarcflier la nature de leur commerce; du reste, il se montra parfaitement disposé à envoyer de nouveau ses mandataires, afin de reprendre les négociations inter- rompues (2). Il) RïMER.edil. aijgl., l. Il, pari. 1, p. i^ô. 1-2) Papiers (lu Record ofj^e. (92) Mais il paraît que les marins flamands y mettaienl de l'obstination et que, malgré toutes les observations, ils refusaient de s'associer au ressentiment du roi d'Angle- terre à l'égard des Écossais. Edouard se décida alors à prendre une mesure extrême à leur égard*, et donna l'ordre à des vaisseaux, ainsi qu'aux baillis de Yarmouth et des Cinq Ports, d'arrêter les bâtiments qui sortiraient du port du Z\vyn, et de les retenir jusqu'à ce que les Flamands se décidassent à céder à ses exigences. Les An- glais s'emparèrent de quelques vaisseaux vénitiens trafi- quant dans nos ports, mais aussitôt une flotte flamande s'avança, prit dix des vaisseaux d'Edouard, se dirigea vers les côtes de Norfolk et de Sufî'olk, où elle pilla et dévasta tout sur son passage, et captura la plupart des barques chargées d'approvisionnements pour l'armée anglaise en Ecosse (1). Elle inspira un tel efl'roi que la reine d'An- gleterre, Isabelle de France, étant en mer, se réfugia, pendant une tempête, dans un port où les Flamands avaient coutume d'aborder, et n'osa s'y arrêter de peur que ceux-ci ne se joignissent aux Écossais pour l'y assié- ger (2). Malgré cette évidente mauvaise loi de nos marins, Edouard voulut encore témoigner de son désir de voir régner la bonne entente, et écrivit dans ce sens au comte le 6 mai (1522) (5). M. le baron Ker>'^n de Lettenhove croit que ces expéditions des Flamands, contre tout droit (1) Rymer, étlit. angl, t. II , part. I, pp. 484 et 48o. — Keryyn de Let- tenhove, flist.de Flandre, l. 111, pp. 155 et suiv. (2) Kervyn, Id., t. 111, p. 156, note 1. (5) Rymek, cdil. angl., t. II, part. 1, p. 485. — Arcliic. départ, de Lille, fonds de la chambre des comptes : carton B , 576. (95) et raison, avaient lieu à l'instigation du jeune Louis de Nevers, dont toutes les sympathies étaient pour la France, et qui voulaii, par ce moyen, en dépit du comte Robert, son aïeul, et du peuple flamand, se. concilier l'affection d'une puissance dont toute la politique consistait à humi- lier et à amoindrir la Flandre (1). Robert de Béthune ne. vit pas la lin de ce différend; il mourut le 17 septembre 1522, à l'âge de quatre-vingt- deux ans. A peine possesseur du comté , Louis de Nevers, dont les idées avaient sans doute changé, ou du moins s'étaient mitigées momentanément, écrivit à Edouard li dans un sens tout à fait pacifique (2). Le roi répondit par une lettre de reproche, mais, plus tard, il se montra mieux disposé, quand, en l'absence du comie qui résidait le plus souvent en France, les deux régents du comté, Guide Flandre et le prévôt de SaintDonat, chancelier de Flan- dre, Otto Bono de Carelto (5), lui donnèrent quelques satisfactions. Dans une missive du 20 février 1525, aux deux régents, à Guillaume De Deken, comme échevin de Bruges, ainsi qu'aux autres échevins de Bruges, Gand et Ypres, il répéta que le comte avait été cause de toutes les diflicultés survenues, exigea de nouveau que toute rela- tion cessât entre les Écossais et la Flandre, déclara con- sentir, à cette condition, à ce que la trêve déjà accordée (1) Kervvn, Hisl. de Flandre, t. III, p. H4. (2) Rymer, édit. angi., t. II, part. I, p. 499; lettre du 4 noveinbre 15:22, qui ne se trouve pas dans rédilion hollandaise de Rymer. (5) Vingtième prévôt de Saint-Donat, à Bruges; il était Italien de nais- sance. Nous trouvons que dans Rïmer son nom est écrit erronément : Oclobonus de Carecto.— Cfr. hKXvcovKt, neschnjvinghc van den Pro- rosclie^ p. 252. ( 94) fut prolongée jusqu'à la Saint-Michel (29 septembre), et promit un sauf-conduit pour les envoyés flamands, va- lable jusqu'au 24 juin, jour de la Nativité de saint Jean- Baptiste (1). Celte trêve fut ensuite prolongée par deux fois jusqu'aux fêtes de Pâques de Tannée suivante (2), et plus tard encore pour une année (5). Le 22 mai , Louis de Nevers écrivit à Edouard pour l'in- former qu'il avait assemblé les notables des bonnes villes, et que, de concert avec eux, il avait décidé d'envoyer des députés à Londres le 5 juin, lendemain de la Pentecôte, pour traiter une bonne fois de la paix (4). Pour remplir cette nouvelle mission , devenue assez délicate à cause des complications survenues depuis les dernières négociations, le comte jeta les yeux sur Guillaume De Deken, devenu bourgmestre de Bruges, et lui adjoignit Jean d'Élichove et le clerc Jean Borleke (o). De Deken se rendit en consé- quence auprès d'Edouard II, et séjourna en Angleterre pendant un mois, sans pouvoir obtenir une solution satis- faisante relativement aux questions en litige; au bout de ce temps, ses deux compagnons retournèrent en Flandre; quanta lui, il resta de l'autre côté du détroit, poursuivant sa mission. Le 14 janvier 1525, jour de la S'-Hilaire, il devait y avoir de nouvelles conférences entre les commissaires fla- mands et anglais, mais les villes de Flandre se trouvèrent (1) Rymer, édit. angl., t. II, pari. I, pp. 508 et 513. (2) Idem, idem, p. 516. (3) Idem, idem, p. 550. (4) Rymer, édit. angl., t. II, part. I, p. 55t. — Pâques tombait cette année-là le 13 avril. . (5) Idem, idem , p. 564. — dette pièce i»e se trouve |>as dans Téditiori hollandaise de Hvmer. ( 9S ) dans l'inipQssibilité d'y envoyer leurs députés; elles s'en excusèrent auprès du roi et déclarèrent avoir toute con- fiance en Guillaume De Deken et Etienne d'Abyngdon, délégué d'Edouard, pour ce qu'il y aurait à traiter jus- qu'au moment où la commission pourrait se réunir (1). La trêve devait expirer le 7 avril, jour de Pâques; ce jour-là même, Guillaume De Deken et Etienne d'Abyng- don, autorisés par le roi d'Angleterre, déclarèrent la pro- longer jusques à quarante jours après la Pentecôte, c'est- à-dire jusque dans les premiers jours de juillet (2); les plénipotentiaires flamands étaient invités à se trouver à Londres vers la fête de l'Ascension. La ville de Bruges et les autres bonnes villes consentirent à cet arrangement (5). Au jour désigné, les députés se rendirent à Londres; c'étaient, pour Gand, François Pul, prêtre, et pour Ypres, l'échevin Nicaise Le Sage, qui allèrent rejoindre Guillaume De Deken, représentant de Bruges, resté en Angleterre, ainsi que nous venons de le voir. Le résultat de cette nou- velle conférence fut une prolongation de la trêve pour une année, c'est-à-dire jusqu'aux fêtes de I^àques qui tom- baient le 25 mars 1526; le roi le lit publier en Angleterre le 27 août (4). Après cela, les trois délégués retournèrent en Flandre. En 1526, le roi d'Angleterre, voyant les villes de Gand et (1) RvMER.édil. angl., l. II , pari. I, p. 389. (2) Archives de la ville de Bruges , oiig. parch. (ô) Rymer , édit. angl., t. il, pari. I , p. 598. - Nous feron.'i observer que dans toutes ces négociations, les bonnes villes Irailèrent en leur nom propre. (4) Rymer, édil. angl., l. il , part. 1 , pp. 600 et 607. — La dernière des deux pièces n'est pas dans l'édition hollandaise. — Archir. (lepart. de Utle, fonds de la chambre des comptes : carton \ , 601 . ( 96 ) de Bruges trop occupées de leurs discordes pour être en état de lui envoyer des commissaires chargés de traiter une honne fois de ia paix, prolongea de nouveau la trêve le 5 juin, jusqu'aux l'êtes de Pâques 1527, qui tombaient le 12 avril (1). A peine Edouard ill avait-il succédé à son père au com- mencement de 15!27, qu'il prolongea la trêve pour deux ans; il écrivit ensuite, le 29 mars, à Guillaume De Deken et aux autres magistrats de Bruges, pour les en informer et leur dire que cette situation provisoire ne pouvant durer indéfiniment, il espère qu'une paix définitive mettra bien- tôt les parties d'accord sur tous les points et réparera les dommages causés (2). Pour prouver ses bonnes dispositions il répondit, au mois d'avril, à une lettre des magistrats de Bruges au sujet de la capture d'un navire de la ville de Nieuport, leur pro- mettant prompte justice s'ils voulaient députer vers lui des chargés de pouvoirs pour débrouiller cette affaire ainsi que toutes les autres pendantes entre la Flandre et l'Angle- terre (5). Mais Guillaume De Deken qui se trouvait mêlé active- ment aux rébellions de la Flandre contre F.ouis de Nevers, n'était pas en état de s'absenter non plus qu'aucun de ses collègues; ils préféraient conserver le statu qiio existant vis-à-vis de l'Angleterre, plutôt que de risquer de compro- mettre les intérêts du peuple en quittant momentanément le pays. Les choses traînèrent ainsi, et, au commencement (1) Hymer, édit. angl.,l. II, part. I, p. 6^9. — CtV. une charte des Arciiiv départ, de Lille ^ fonds de la chambre des comptes : carton H, (501 . (-2) Rymer, édil. angl., t. II , part. 11 , p. 700. (ô) Idem, idem , p. 705. ( i^^7 ) (le 15!28, il tut répondu à Edouard llï qu'il était impossible d'envoyer pour le moment des ambassadeurs en Angle- terre. Le roi, dans une lettre datée du 6 avril, trois jours après Pâques, exprima ses regrets de ce contre- temps à Guillaume De Deken et à ses collègues, et les pria de lui envoyer des députés pour le 24 juin, jour de la JNativité de S'-Jean-Baptiste (1); peu après, le H mai, il leur dépêcha un messager pour les engager à devancer la date du ren- dez-vous et à se réunir aux commissaires anglais le plus tôt possible; il demanda même que la réponse lui fût ren- voyée par le porteur de sa dépêche (2). Les négociations furent reprises peu de jours après. Guillaume De Deken, accompagné, cette fois, d'un clerc de Bruges, Pierre Zuinkeke, et de Jean Schinkel, se rendit en Angleterre; il n'y resta pas longtemps, car nous voyons qu'au commencement de juillet il en étaii déjà parti. A la suite de cette conféience, Edouard III lit proclamer par toute l'Angleterre, le 12 juillet, qu'.en vertu de l'accord conclu entre les dépulésde Flandre qui étaient venus vers lui et ses ministres, tous ceux de ses sujets qui avaient à se plaindre des déprédations des Flamands, de leurs piia- teries, ou avaient contre eux un motif quelconque de plainte, n'avaient qu'à se rendre à York le jour de S'-Pierre es liens, 2 août, pour y exposer leurs doléances aux commissaires nommés à cet effet (3). {\) Rymer, édil. angl.,t. II, part. Il, p. 758. (-2) « Considérantes coninio la qu;ie ex mutua communiono lerraruni Anglie et Flandrie proveniie polerunt... ad nos in Angiiam cfleriter mil- terelis... nobis rescribere vtlilis per presenliuni porlitorem. " Uymer, t. II, part. II. p. 742. (3) Rymer , édit. angi.. t. II , part. II , p. 746. (98) Quelques jours plus tard, le 7 août, il expédia vers Pierre De Deken un seigneur du nom de Jean de Chidiok, avec une lettre dans laquelle il priait le bourgmestre de Bruges de s'entendre avec ses collègues, et avec le messager anglais , sur certains points que Chidiok était chargé d'expliquer verbalement. Il ne fut pas donné à Guillaume De Deken de voir la fin des négociations auxquelles il avait pris une part si active; bourgmestre de Bruges, il avait aidé, des conseils de son expérience, ses compatriotes soulevés contre le comte Louis. La bataille de Cassel, où les milices (lamandes furent écrasées par la chevalerie française, vint rendre le dCvSsus au comte et étouffa la révolte. Louis de Nevers se vengea cruellement de la mutinerie de ses sujets; tous les corps de métiers furent décimés; à Bruges la ville fut divisée en six quartiers, et l'on soumit tous les habitants à.l'enquéte la plus rigoureuse; tous ceux qui étaient convaincus de rébellion étaient conduits à Damme, où de nombreux instruments de supplice repré- sentaient la justice du comte (1); la roue, la potence, tous les moyens de torture furent prodigués. Guillaume De De- ken, craignant, non sans raison, la vengeance de Louis, prit le parti de s'expatrier; il réussit à passer en Brabant; là il sollicita le duc de prendre les armes contre le comte de Flandre, lui promettant l'appui (1« s communes en hom- mes, en armes, en argent, en un mut en tout ce qu'il faut pour faire les frais de la guerre. Mais le duc refusa d'écouter ces propositions et donna ordre de l'arrêter; (1) Kervtn, Hisl. de Flandre, t. III, p. 151. (99 ) Guillaume De Deken voulut alors se mettre sous Tégide des communes de Brabant; celles-ci n'osèrent s'opposer à la volonté de leur souverain, qui avait ordonné l'arres- tation du bourgmestre; il fut pris et livré par le duc au roi (le France. Conduit à Paris, il fut mis en prison et soumis à la tor- ture; convaincu de rébellion contre son souverain, il fut attaché au pilori, exposé aux insultes de la populace, puis on lui coupa les poings- et on le (ixa sur la roue, qui lui jompit les membres et fit jaillir le sang en abondance; quand il fut près d'expirer, on interrompit son martyre pour le rendre plus long et f)lus douloureux, et on laissa le malheureux bourgmestre sur son instrument de supplice jusqu'au lendemain; alors on le traîna à la queue d'une charrette, comme dit Oudegherst, et quand son corps ne présenta plus qu'une masse informe et sanglante, on l'al- tacha au gibet de Monlfaucon (1). Louis de Nevèrs et le roi de France étaient-ils mieux vengés par ces cruautés, qu'ils ne l'eussent été par une justice plus conforme aux lois de l'humanité? ^) Kervyn, Hist. (le Flinidre, l. IFI, p. 152. - Oidfgheiisi , Annal, (le Flandre, l. II, p. 420. ( 100 ) CLASSE »ES BEiUX-iRTS, Séance du 2 mars 187 i . M. L. Gallait, directeur, président de l'Académie. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpéfuel. Sont présents : MM. L. Alviii, N. De Keyser, F.-J. Fétis, G. Geefs, A. Van Hasselt, le baron G. Wappers, J. Geefs, Ed. Fétis, Edm. De Bussclier, J. Portaels, Alpli. Balat, Aug. Payen, le chevalier Léon de Burbiire, J. Franck, G. De Man , Ad. Sirel, Julien Leclercq , Ernest Slinge- neyer, Alex. Robert, Et. Soubre, membres; F. Stappaerts, correspondant. M. Ed. Mailly, correspondant de la classe des sciences, assiste à la séance. CORRESPONDANCE. M. le comte Virgile Vespignani remercie pour son élec- tion d'associé de la section d'architecture. — M. le Ministre de l'intérieur informe qu'une somme de 5,000 francs est à la disposition de l'Académie, pour majorer les prix affectés, en 1870, aux questions princi- pales figurant au programme des concours. ( iOl ) ÉLECTIONS. Un arrêté royal du 51 janvier dernier (J) ouvre un double concours pour la composition d'un poëme en langue française et d'un poëme en langue flamande, des- tinés à être mis en musique par les concurrents pour le prix de composition musicale de 1871. M. le Ministre de l'intérieur, en transmettant une expédition de cet arrêté, invite la classe à s'occuper de la formation de la liste double des candidats parmi lesquels sera choisi le jury de sept membres chargé de juger ce concours. îl a été procédé, en comité secret, à la formation de cette liste, qui sera communiquée à M. le Ministre. Le même haut fonctionnaire demande à la classe de désigner les trois membres, pris dans son sein, qui devront composer la section permanente du jury chargé de juger le grand concours de composition musicale de 1871. Il a été également procédé, en comité secret, à cette élection. CONCOURS. M. le secrétaire perpétuel fait connaître qu'il a reçu , jusqu'à présent, pour le concours des cantates de cette année, les poëmes dont les titres suivent : POEMES FRAiNÇAlS. N" 1. La Mort d'Anneesscns, — Devise : Mourir pour la patrie. (1) Cet arrêté a paru, m extenso, dans le Moniteur belge ilii 3 février IS7I. 2'"' SÉRIE, TOME XXXI. ( i02 ) N" 2. La Belgique. — Devise : Ltine — Terre — Soleil. N° 5. Cantate pour l'inaurjuratiou de la statue de Ser- vais. — Devise : Grand talent^ noble caractère. N° i. La Pair. — Devise : Doua nohis pacein. POEMES FLAMANDS. N" 1. Hymne aan het vaderland in het r/eraar. — Sans devise. N" 2. De drij jongelinc/en in de gloeijenden oven. — Devise : Deus... eruit scrvos suofi (Daniel, HI, 9o). COMMUNICATIONS ET LECTURES. Caisse centrale des artistes belges. Le comité directeur de la caisse centrale des artistes belges, par l'organe de son secrétaire M. Ed. Fétis, annonce qu'il s'est réuni avant la séance, pour s'occuper de dif- tcrentes demandes de régularisation ou d'obtention de pensions qui lui ont été adressées récemment. Après avoir approuvé les décisions prises à cet égard par le comité di- recteur, la classe entend la lecture de l'exposé ci-après de M. Al vin, trésorier de la caisse, sur l'état des recettes et des dépenses pendant l'année écoulée. ( 103) ÉTAT GÉNÉKAL DES RECETTES ET DES DÉPENSES DE LA CAISSE CENTRALE DES ARTISTES EN 1870, DRESSÉ EN CONFORMITÉ DE l'article 15 DU RÈGLEMENT. 1. — Receliez. Encaisse au 51 décembre 1869 tV. 560 75 Colisalions des associés (1) 1,455 » Jiilérôts des fonds placés 6,876 » Total des reclues {"2). . ïi: 8,869 75 11. — IJépenaefi. m Frais d'adniinislralion et de percc-pliou . . IV. Pensions annuelles Secours temporaires Achat de renie belge 4 'la p "/o Kncaisse au 31 décembre 1870 Total des dépenses. . IV. ooo « 1,500 400 .. 6,509 55 5-J7 40 8,869 75 (1) Dans le cliillVe (lu produit des colisalions, se Irouve comprise une somme fie 90 francs provenant d'un arriéré de l'année 1869^ Par contre, une somme de 216 francs, provenant de cotisations se rapportant à Pexer- cice de 1870, a été encaissée en janvier 1871 et ne jwurra (igurer qu'au |)rocljain compte. (2) A la dernière exposition d'Anvers, il a été prélevé un tantième sur les œuvres d'art vendues : le produit de celle retenue, n'ayant pas encore élé versé, ne peut ligurer dans le présent compte. ( 104 ) III. — Résumé. Avoir, y compris rencaisse IV. 157,427 40 Fonds placés 137,100 » Intérêt annuel des fonds placés 7,069 50 Progression sur Tannée précédente: fr. 574 50 c* de rente et, en prin- cipal , fr. 5,866 65 c^ Ainsi dressé, en conformité de l'article 15 du règlement du 10 janvier 1849. Bruxelles , le 2 mars 1871 . Le trésorier. L. Alvin. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Commission académique de publication pour les œuvres des grands écrivains du pays. — OEuvres de Froissart, poé- sies publiées par IM. Aiig. St'lîckr, tome II. Bruxelles, 1871; in-8^ Juste {Théodore). — Les fonda teui^s de la uioiiarehie belge : Sylvain Van de Weyer, tome ï. Bruxelles, 1871 ; in-8'\ Nolet de Brauivere van Steeland [J.). — Gediehlen ( 1860- 1870), derde decl. Bruxelles, 1871 ; in-8^ Ilenrij (Louis). — Organisation générale des éludes et des examens en sciences à ITIniversilé de Louvain. Lonvain, 1870; in-8". Henry (Louis). — Ueber Chlorjod. Berlin, 1870; in-8". ( lOS ) Henry (Louis). — • Untersuchungen ûber die Aetherdcri- vate der mehratomigen Alkohole und Sauren. Berlin, 1870; in-8°. Le Roy {Alphonse). — Das V^olksehiihvesen und die hôlic- len Schulaaslallen in Spanieu. Gollia, 1871 ; gr. in-8''. Chalon (Jean). — La vie d'une plante. Bruxelles, 1871; in-8^ Grashof (Le D'). — Études sur le mouvement permanent des gaz dans les eanaiix et les tuyaux de conduite. Traduction avec notes par L. Perard. Paris-Liège, 1870; in-8°. Le lion (H.). — Préliminaires d'un mémoire sur les pois- sons tertiaires de Belgique. Bruxelles, 1871 ; in-8". Lelièvre (X.). — Institutions namuroises : Fabriques d'églises. — Cimetières. Namur, 187d ; in-8''. De Wachter (P.-F.). — Notice sur la vie et les travaux de C.Broeckx. Anvers, 1870; in-8°. De Borre (A. PreucHionune). — Considérations sur la classi- fication et la distribution géographique de la famille de Cicin- délètes. Bruxelles, 1871 ; in-8''. Revue de Belgique y 5"" année, 1"" à ô"" livr. Bruxelles, 1871; 5 eah. in-8". Société (VÉmnlalion de Bruges. — Carlnlarium. Recueil des chartes du prieuré de Saint-Bertin, à Poperinglic; édidit F.-H. d'Hoop. Bruges, 1870; in-4". Journal des beaux-arts et de la littérature , paraissant sous la direction de M. Ad. Siret; 15'"' année, n"' 1 à li. Snint-iXicolas, 1871 ; 6 feuilles in-4". De Vlaanische scJiool, 1870, 21, 22, 25 en 24 afleveringen. Anvers; 4 feuilles in- 4". Société cntomologique de Belgique. — Annales, tome XIII. Bruxelles, 1869-1870; in-8". Société des sdeuces médicales et naturelles de Bruxelles. — Journal de médecine, 20""" année, janvier à mars. Bruxelles, 1871; 3 rah. in-8". ( 106 ) Annales de médecine vétérinaire, 20"''^ année, i^'' à 5™' ca- hier. Bruxelles, 1871 ; 5 cah. in-8°. Société royale de pharmacie à Bruxelles. — Bulletin, ia""= année, n"^ 1, ^2, ô. Bruxelles, 1871 ; 5 cah. in-8^ Echo médical pharmaceutique belge, :2""= année, n"' 1, ii, 5. Bruxelles, 1871 ; 3 cah. in-8". Annales de V électricité médicale, 11'"^ année, 10™'' à 12'"^ fascicule, janvier à mars 1871 . Bruxelles; 5 cah. in -8°. La Presse médicale belge, So*"' année, n°' 1 à 13. Bruxelles, 1871; 13 feuilles in-4«. Société de pharmacie d'Anvers. — Journal, 27™^ année, jan- vier à mars. Anvers , 1871 ; 3 cah. in-8°. Le Scalpel, 23'"*^ année, n"' 27 à 36. Liège, 1871 ; 1 3 feuilles in-4°. Bulletin scientifique du département du Nord, à Lille. — 3™* année, n"" 1,2; janvier- février. Lille, 1871 ; 2 cah. in-8». Comité flamand de France, <(i Lille. — Annales, tome X, 1808-1869; —- Bulletin, tome V, n" 7. Lille, 1870; 1 vol. et 1 cah. in-8". Discours' prono)icés sur la to.ibe d'Alexandre Desplanque. Lille, 1871; broch. in-S°. Jaturforscher Gesellschaft in Zurich. — VierleUahrschrift, XIV"^"undXV"'«'-Jahr§angen, I. -5. Uefte. Zurich, 1869-1870; 7 cah. in-8". Koninklijke Académie van Weienschappen te Amsterdam. — Verhandelingen, afdeeling Iclterkunde, V'^'^ deel. Amster- dam, 1870; in-4"; — Versiagen en raededeeîingen, afd, na- tuurkunde, 2*^^ reeks, 4'''= deel; 1 cah. in-8; — afd. letter- kundc, 12*''" deel. Amsterdam, 1869-1870; 1 cah. in-8''; — Jaarboek voor 1869. Amsterdam, in-S*"; - Processcn-verbaal, afd. natuurkundc van mei 1869 toi en met april 1870. Amster- dam, in-8"; — Urania. Carmen didadiscalium Pétri Esseiva cui cerlam. poetic. praemium c Irejalo J.-II. Hocufîl. Amslcrdam. 1870;in-8'\ ( 107 ) Koniglithe prettssische Akademie (1er Wissenschaften. — Monatsbericht, Deccmber 4870. Berlin; in-8°. Deutsche chemische Gesellschaft zu Berlin. — Rerichte, vicrter Jahrgang, n'*' :2, 5, 4. Berlin, 1871 ; o cali. iii-8^ Vereinfûr Geschichte und Alterihum Schlesienszu Breslau. — Zeitschrift, X"^" Band, 1. Heft. Breslau 1870; in-8". Justiis Perthes geogruphische Anstall zu Gotha. — Mit- theilun§en, 17. Band, 1871, l, H. Golha, 1871 ; 2 cah. in-4». Kaiser iiche Akademie der Wissenschaften in Wien. — Sitzung der math.-naturw. Classe, Jahrg. 1871, iir. -2, 5, 4, 0, T). Vienne, 5 feuilles in-8''. Von Haidinger (Wilhelm rilter). — Biograpliisclies Lexi- kondes K.Oesterreich von I)"^ Constant von WurzJjach. XXII"'"" ïheil. Vienne, 1871; in-8". Von Haidinger [Wilhelm ritter). — Die geologische Ueber- sichtskarte des osterr.-ungar. Monarchie vom F. Ritter von Hauer. Blatt n" lit. Weslkarpathen. Vienne. 1871 ; in-8". Foetterle (Franz). — Das Vorkommcn, die Production und Circulation des mineralisehen Brennsloffes in der oslerrei- chisch-ungarischen Monarchie ini Jahre 18G8. Vieinie, 1870; 1 broch. in -8° avec carte in-plano. Bastin (,/.). — Éludes philologiques sur la langue française. Saint-Pétersbourg, 1870; in-8'' B. Comitato geologico d'Ilalia nel Firenze. — Bollettino. anno 1870, n"' 11 c 12. Florence; in-8". Socielif of antiquaries of London. — Proceedings, second séries, vol. IV, n" IX. Londres, 1871 ; in-8". Geological Society of Londoii. — Quarterly Journal, vol. XXVII, parti (n° 105). Londres, 1871;in-8°. Numismatic Society of London. — The numi.smaiic chro- nicle, 1870, part IV. (New séries, n° XL.) Londres; in-8°. Nature, a weekiy illustrated journal of Science, vol. III, n«^ 62-74. Londres, 1871 ; 13 doubles feuilles in-8". Royal Society of Edinburgh. — Proceedings, session ,1869- ( d08 ) 1870; in-8"; — Transactions, vol. XXVI, part 1. Edimbourg; in-4°. Pliilosophical Societi/ o/ Glasgow. — Proceedings, vol. VI, n'' 4; vol. Vil, n- J , 2. Glasgow, 1808-1870; 5 cah. in-8". Elhnologlcal Society of London. — Journal, vol. II, n° 4. January, I87I. Londres, in-8°. Doncddson (T.). — Some notice of thc celebrated inscrip- tions, conimonly called tlie testamentum Augusti, in the temple of Aiigustus and Home ai Ancyra. Londres, 1870; in-4^ Donaldson {T.). — On (lie tomb of Ti. G. vitalis, in the villa Volkonski , Rome. Londres, 1869; in-4°. Donaldson (T.). — Description of M. Mariette 's excavations at Gizeh and Saccara; some observations upon the domestic architectury of the ancient Egyptians as existing among the présent Arabs; and arcount of cafacombs at Alexandria re- cently discovered. Londres, 1861 ; in-4". Asiatic Society of Bengal at Calcutta. — Journal, part. II , n°' 111-112, 1870; — Proceedings, n° IX, september 1870. Calcutta; 5 cali. in-S"*. Mueller {Ferd.). — The plants indigenous to the colony of Victoria. 3Ielbourne, 1864-I8()5; in-4^ Mueller [Ferd.). — The végétation of the Chatam-Islands. Melbourne, 1864; in-8". Mueller (Ferd.). — Analytical drawings of Australian Mosses. 1 fascicule. Melbourne, 1864; in-8^ Mueller [Ferd.). — Fragmenta phytographiae Australirie, vol. II-VI. Melbourne, 1860-1868; 5 vol. in-8". 77*6 anierican journal of Science and Arts, third séries, vol. I, n"^ 1-2. Xew-Haven, 1871 ; 2 cah. in-8^ BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1871. — Nû 4. CLASSE DES SCIEIXCES. Séance du -/" acril iSll . M. J.-S. Stas, directeur. M. Ad. QuETELET, secrétaire perpétiieL Sont présents : MM. J. d'Omalius d'Halloy, L. de Ko- ninck, P.-J. Van Beneden, Edni. de Selys Longcbamps, le vicomte B. du Bus, H. Nyst , Gluge, Melsens , J. Liagre , F. Duprez, Poelman , G. Dewalque, E. Quetelet, M. Maus, M. Gloesener, A. Spring, E. Candèze, F. Donny, Cli. Mon- tigny, Steichen, A. Brialmout, E. Dupont, membres; E. Lamarle, E. Catalan, Pli. Gilbert, A. Bellynck, asso- ciés; Ed. Mailly, H. Valerius, Ed. Van Beneden et J. De Tilly , correspondanls. ^"^ SÉRIE, TOME XXXI. 9 ( 110 ) CORRESPONDANCE. La classe apprend la mort de l'un de ses associés de la section des sciences naturelles , M. le chevalier Guillaume von Haidinger, directeur de l'Institut impérial géologique et minéralogique de Vienne, décédé dans cette ville le 19 du mois de mars dernier. Les regrets de la Compagnie seront exprimés à la famille du défunt. — M. le Ministre de l'intérieur offre , pour la bibliothèque de l'Académie : i° la 215™^ livraison de la Flora batava; 2° les livraisons 45 à 46 de l'ouvrage de M. Dubois , intitulé : Les Lépidoptères de Belgique; et S*' la l'^^ partie du t. XXIV du Bulletin du conseil supérieur d'agriculture du royaume. — Remercîments. — M. Ad. Quetelet présente, à titre d'hommage à la classe, un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de publier sous le titre d'Anthropométrie ^ ou mesure des principales facultés de VJiomme, 1 vol. in-8°. — Remercîments. — M. le secrétaire perpétuel annonce la publication du tome XXXVI des Mémoires couronnés et des mémoires des savants étrangers, collection in-4° , dont l'impression vient d'être terminée. Ce volume renferme les travaux suivants en ce qui con- cerne la classe des sciences : \° Description des fossiles du calcaire grossier de Mons, 1'^ partie, par MM. Cornet et Rriart; 2" Recherches sur les articulés aquatiques, l""^ partie; par M. Félix Plateau. ( 111 ) Le Sénat de Belgique accuse réception de l'exemplaire de ce volume qu'il vient de recevoir pour sa bibliothèque. — L'Académie royale des sciences d'Amsterdam , l'As- sociation indo-néerlandaise des naturalistes et la Société pour la langue et les connaissances populaires à Batavia, la Société royale d'Edimbourg, la Société pour l'histoire et les antiquités silésiennes à Breslau , la Société des natu- ralistes à Zurich, remercient pour le dernier envoi de publications académiques. Quelques-unes de ces Sociétés adressent, à cette occasion, leurs récents travaux. — M. le professeur Bernardin, de Melle, envoie ses observations sur l'état de la végétation dans cette localité , le 21 mars dernier. — Réservé pour le Recueil des phéno- mènes périodiques. — Une note de M. Th. Swarts, professeur à l'université de Gand, Sur les falsifications de la chicorée par la tourbe, est renvoyée à l'examen de MxM. Donny et de Koninck. RAPPORTS. Aspect des taches de la planète Mars, observées à Loiwain, de i864 à 1867, par M. F. Terby. Mtappo»'t de W. lUontigny. « M. Ad. Quetelet ayant désiré que je fusse le premier examinateur de la note et des dessins de M. Terby relatifs à ses observations des taches de la planète Mars, j'ai ré- pondu d'autant plus volontiers au désir de notre savant secrétaire perpétuel, que la communication de M. Terby ( ii'2 ) offre un intérêt réel à l'égard des particularités qui carac- térisent l'aspect de cette planète. On sait que Mars présente des taches qui tranchent sur la lumière rougeâtre réfléchie par cet astre. Parmi ces taches, on en remarque de très-distinctes par leur blan- cheur et qui sont situées près des pôles deja planète. On suppose avec raison qu'elles sont formées par de grands amas de neige, puisque ces taches grandissent ou dimi- nuent alternativement selon que le pôle qu'elles couvrent s'approche de la saison d'hiver ou de la saison d'été, en présentant ainsi une apparence qui varie avec la position du soleil relativement à l'équaleur de la planète. Mais le disque de Mars off're aussi d'autres taches qui conservent toujours le même aspect, quand nous les voyons. C'est d'après les déplacements de ces taches résultant de la rota- tion de la planète, que l'on a déterminé la durée de cette rotation et l'inclinaison de l'axe sur l'orbite planétaire. Parmi les observations de Mars transmises par M. Terby et qu'il a efl'ectuées dans l'in tervalle de la fin de 1 864 au com- mencement de 1867 , à l'aide d'une lunelte dont le pouvoir grossissant a varié entre cent vingt et deux cent quarante fois, quelques-unes de ces observations ont trait aux taches neigeuses ; mais la plupart se rapportent aux taches perma- nentes, puisque plusieurs ont reparu périodiquement avec Ja même forme et vers la même position relativement au disque de la planète , aux mêmes heures de la soirée , ainsi que le fait remarquer M. Terby, en donnant la raison de celte période dans la note qui accompagne ses dessins re- présentatifs, exécutés avec soin. On a signalé ce fait qu'une même tache n'est pas tou- jours visible à la surface de xMars, même quand elle est ramenée, par la rotation de la planète , en face de la Terre. On explique cette disparition d'une tache permanente en ( 115) admettant que Mars est entourée d'une atmosphère dont les nuages, probablement très-intenses, cachent ou dé- couvrent alternativement les taches de la surface. M. Terby a été sans doute témoin d'un de ces phénomènes de dispa- rition momentanés le soir du 6 janvier I860, puisque, d'après une indication jointe au dessin représentant le dis- que de Mars dans cette soirée, celui-ci n'offrait aucune tache à cinq heures; tandis que, une heure après, l'observateur relevait une tache très-apparente en forme d'arc allongé , qui figure sur le disque dans une position très-voisine de celle qu'elle occupa le lendemain et du lieu vers lequel une tache de même forme s'était trouvée le o décembre auparavant. L'apparence dont il est question ne serait donc point fugitive. D'après ces indications, la classe peut juger des résul- tats communiqués et qui sont le fruit d'un zèle d'autant plus soutenu , que M. Terby annonce la continuation de ses observations sur Mars, actuellement situé en opposi- tion, et par conséquent dans des conditions d'observation très-favorables. Les résultats d'une telle élude pourraient être heureusement ap[)elés à étendre et à préciser nos connaissances sur la -constitution de l'atmosphère de Mars et sur les changements que sa transparence éprouve. J'ai donc l'honneur de proposer à la classe de bien vouloir ordonner l'impression de la note présentée par M. Terby et des dessins qui l'accompagnent, dans le Bul- letin des séances de l'Académie. » La jclasse adopte ce rapport auquel a souscrit M. Ad. Que- telet. Des remercîments seront adressés à M. Terby. ( 114 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Développement de la taille humaine. — Extension remar- quable de cette loi; notice par M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel de l'Académie. A l'époque de la Renaissance, les sciences et les lettres ne se bornèrent pas à rendre aux facultés intellectuelles de l'homme cette ancienne puissance dont avaient joui ses prédécesseurs dans des temps plus heureux , mais, à côté des connaissances humaines déjà acquises , il s'en forma de nouvelles, dont on a pu recueillir les fruits les plus apparents. La théorie des probabilités, par exemple, venait à peine de naître qu'elle prit avec rapidité des développe- ments remarquables. Pascal, Newton, Leibniz, les Ber- noulli et tous les mathématiciens illustres de cette époque en facilitèrent les progrès, mais ces progrès portaient plus spécialement sur l'astronomie et les hautes parties des ma- thématiques. Il eût été impossible de travailler pour les sciences sociales, qui existaient à peine, et dont la culture était entourée de difficultés nombreuses. Cependant, une branche du calcul des probabilités, essentielle à l'homme, avait apparu avec succès, quoique ses applications eussent donné lieu à plusieurs déceptions : je veux parler des tables de probabilités, appliquées aux tontines. Le célèbre Halley donna, le premier, en 1695, une table pareille , qui parut dans les Transactions philoso- phiques, publiées par la Société royale de Londres. Halley eut de nombreux imitateurs: mais cette partie de la science demeura à peu près stérile, faute de documents nécessaires ( m ) pour Tappuyer. Les savants les plus distingués des différents pays suivirent les pas de Halley, sans ajouter à ses recherches. Jusqu'à présent même, Thomme a été considéré isolé- ment; on a cherché à déterminer sa vie probable à tout âge, mais celte spécialité, dans laquelle on s'est renfermé, a empêché de voir la généralité et d'en connaître les pro- priétés remarquables. Ce n'est, disons-nous, que des tables de mortalité et de la vie probable de l'homme que l'on s'est occupé, tandis qu'on a laissé de côté les tables si curieuses que présentent sa taille, son poids, sa force, sa vitesse et même ses qualités morales et intellectuelles (1). On pourra voir, par le seul exemple que je vais donner, combien on a eu tort de se renfermer dans un cercle aussi étroit, et combien on a perdu de vue les magnifiques lois qui con- cernent l'espèce humaine. S'il y avait absence de type et si les hommes étaient dissemblables, non par l'effet de causes accidentelles, mais parce qu'il n'existerait réellement pas de loi com- mune entre eux, on pourrait les mesurer, sous le rapport de la hauteur, par exemple, sans que toutes les mesures individuelles offrissent aucun caractère particulier, aucune relation numérique déterminée. Si, au contraire, tous ont été jetés, en quelque sorte, dans un même moule, et s'ils en sortent avec des diffé- rences purement accidentelles, les groupes ne seront plus formés d'une manière désordonnée, mais leurs valeurs (1) J'ai essayé de traiter ces ditFéreiits sujets dans mes ouvrages et, entre autres, dans les écrits suivants que j'ai insérés parmi les mémoires de l'Académie de Bruxelles : Recherches sur la croissance de l homme; ■ — Sur le penchant au crime aux différents âges; — Sur le poids de l'homme, trois mémoires in-4», imprimés dans le tome VII de la collection in-4", 185-2. ( H6 ) numériques, d'après les probabilités, seront assujetties à des lois préétablies, en sorte que les nombres qui repré- sentent chaque groupe pourront être assignés à priori. Il existe donc, pour ce cas tout spécial, un caractère par lequel on reconnaît si les individus appartiennent à un même type et ne sont différenciés que par des causes fortuites. Une autre conséquence de la théorie, c'est que plus le nombre des observations est grand , plus les effets des causes fortuites s'entre-détruisent et laissent prédominer le type général qu'elles tendaient à masquer. Ainsi, dans l'espèce humaine, en ne considérant que les individus, on en rencontre de toutes les tailles, du moins entre certaines limites déterminées. Ceux qui approchent le plus de la moyenne sont les plus nombreux; ceux qui s'en écartent le plus sont en plus petit nombre; et les groupes suivent numériquement une loi qu'on peut assigner d'avance (1). Or, chez l'homme, cette loi se vérilie, non-seulement sous le rapport de la taille entière, mais encore sous le rapport des différentes parties du corps ; et il en est de même pour ce qui concerne le poids, la force et tout ce qu'on peut mesurer et réduire à des nombres. Cette loi si belle, si générale, et que j'ai tâché de faire comprendre, avait été rejetée d'abord par une espèce d'orgueil mal raisonné. Mais après plus de trente ans de travaux, elle a. fini par être adoptée chez différentes na- tions; et, si elle est combattue encore, elle a trouvé de nombreux défenseurs chez les Anglais, les Écossais Jes Allemands, les Italiens, les Américains du Nord qui lui ont (1) Cette loi, pour le mathématicien, est tout simplement la loi des coefficients du binôme dans son développement. Nous la nommerons, pour abréger, loi hinomiale. ( 117 ) donné les appuis les plus forts, et qui l'ont mise dans une évidence telle, qu'il serait, croyons-nous, impossible de la méconnaître encore aujourd'hui. Cette loi mathématique est appuyée, par les exemples les plus convaincants, dans l'ouvrage que j'ai l'honneur de vous offrir sous le titre d'AîNTHROPOMÉTRiE, OU Mesiive des différentes facultés de V homme. En offrant à la classe cet écrit, je lui présente une table nouvelle qui vient de m'étre communiquée par l'auteur, M. Antonin de Prampero, de la ville d'Udine (Italie). L'au- teur a bien voulu me donner les nombres relevés sur les listes dressées pour l'âge de vingt et un ans, d'après le, recrutement de onze années. Je me suis borné à prendre leur somme de 5 en 5 centimètres et à réduire cette somme à J ,000, afin de permettre des comparaisons avec les tables des autres pays et avec la table générale pour dix-huit tirages que je donne dans mon Anthropométrie , page 284. La vérification de la loi des causes accidentelles, sous quelque rapport qu'on envisage l'homme, est un fait au- jourd'hui acquis à la science et que je crois avoir mis hors de doute par de nombreux exemples; elle fournit la preuve la plus irrécusable de l'unité de notre espèce et de l'existence d'un type. J'ai donné la preuve de cette unité, et je con- serve à ce type le nom d'homme moyen ^ pour exprimer sa principale propriété; c'est lui qui caractérise la nation à laquelle il appartient. Prenons cette loi dans sa forme la plus générale et tâchons de poser les chemins principaux par lesquels nous aurons à passer, du moins dans la théorie que nous essaye- rons de donner, théorie dont les anciens auteurs n'avaient fait aucun usage. Quand on considère, sous le rapport de la grandeur, un ( 118) certain nombre de maisons , par exemple , on peut toujours en déduire une moyenne; mais celle-ci peut avoir des valeurs bien différentes. Ces valeurs, qui concourent à la former, peuvent n'avoir aucun rapport entre elles, et l'on obtient ce que l'on nomme une simple moyenne ou plutôt une médiane, qui n'établit pas de similitude entre les objets comparés. Si l'on rapproche, au contraire, les hommes d'un pays pour en déduire la hauteur moyenne, non-seulement on obtient cette valeur, mais le nombre est déterminé par des caractères extrêmement prononcés, qui marquent, en même temps, une régularité que l'on ne trouve pas quand on considère des maisons. Ce nombre d'hommes, 1,000, par exemple, placés d'après l'ordre des grandeurs, suivent l'arrangement le plus régulier. C'est ce que l'on peut voir par le tableau numérique ci-contre, ainsi que par la ligure suivante qui exprime, par sa grandeur au-dessus de l'axe «A, le nombre des individus; ce nombre augmenteàmesurequ'on s'éloigne du plus j^etit, placé au point a, jusqu'à l'individu moyen M, pour atteindre au point A, la taille la plus grande. ( 119 ) Table de la taille et de la somme des tailles^ mesurées en mètre, des jeunes gens âgés de 2i ans, de la ville d'Udine (Italie) , d'après les listes du recrutement de ii années (1859 à 1870). TAILLE MESURÉE. NOMBRES des mesurés dans chaque taille , d'après les listes de recrutement. NOMBRES précédents réduits à 1,000. NOMBRES de la table générale pour 18 tirages 1,000(1). 1,37 à 1,41 1,42 à 1,44 1,45 à 1,47 1,48 à 1,50 1,51 à 1,53 1,54 à 1,56 1,57 à 1,59 1,60 à 1,62 1,63 à 1,65 1,66 à 1,68 1,69 à 1,71 1,72 à 1,74 1,75 à 1,77 1,78 à 1,80 1,81 à 1,83 1,84 à 1,86 1,87 à 1,89 1,90 . . 73 421 1,098 1,928 3,091 3,085 3,073 1,815 1,169 445 197 52 17 4 16,742 12 25 66 115 184 184 183 109 70 27 12 3 1 0,3 1,000 0,5 1 o 11 33 71 121 167 185 167 121 71 33 11 3 1 0,5 1,000 (') Page 284 de l'Anthropométrie : tableau montrant la distribution des chances pour les dif- férents tirages de 18 boules à la fois. Les hommes d'une extrême petitesse, comme ceux d'une excessive grandeur, sont très-rares , avons-nous dit : et en s'éloignant de ces points extrêmes a et A, pour se rappro- ( l!20 ) cher de la hauteur moyenne, mM, le nombre augmente. La courbe am A, sous laquelle ils se rangent, est de la régu- larité la plus grande, et son élévation la plus forte mM in- dique la moyenne du nombre des tailles. II est donc du plus grand intérêt de reconnaître si le résultat que l'on obtient entre différentes unités de même espèce est bien véritablement une moyenne, d'après le langage ordinaire, ou simplement une médiane. Cette der- nière ne présente aucune propriété mathématique, tandis que la moyenne régulière otfre les caractères les plus importants et mérite toute notre attention (1). Quand j'entrepris mes premiers travaux sur la loi des tailles, des forces, des poids, de la criminalite.de l'homme, etc., mon principal but était de reconnaître si le développement de ces qualités était irrégulier sur tous les individus d'un même âge d'une population. Je ne trouvai malheureusement aucun exemple statistique, aucun élé- ment de calcul qui pût m'en assurer. Je parvins cependant à un relevé très-incomplet, réuni en France, par M. D'Har- genvillers, et j'arrivai, après d'assez longs travaux, à des résultats remarquables, que je me hâtai de communiquer à mes amis MM. Villermé, Benoiston de Châteauneuf et Bienaymé, qui jugèrent d'abord que les deux seules années d'études que j'avais eues à ma disposition étaient insuffi- santes pour conclure. Je suivis les conseils de leur expé- rience, et, trois ans après, je reproduisis mes conclusions, appuyées sur de nouveaux titres. L'Académie des sciences, morales et politiques de l'Institut de France voulut bien, (1) Sir John Herschel, à qui j'ai dédié mon ouvrage , s'accorde avec moi sur cette différence établie entre les moyennes et les médianes, et en démontre très-clairement l'évidence. ( 121 ) sur la proposition de ces trois membres éclairés, approuver mon travail et en insérer les conclusions dans le premier volume de ses mémoires, en 1855. Cet encouragement me porta à faire de nouvelles re- cherches, et je parvins à rédiger une table plus com- plète, en général, pour la Belgique. Les résultats de la Belgique joints à ceux de la France parurent assez intéres- sants pour exciter la curiosité de plusieurs savants étran- gers; c'est alors que l'Angleterre, l'Ecosse, l'Amérique, l'Italie publièrent des tables sur le développement de l'homme à un même âge, et trouvèrent, contrairement à leurs idées, comme les auteurs voulurent bien en convenir, que la loi était en effet parfaitement la même. Je présente ci -après ces tables. L'Angleterre et l'Ecosse, comme les États-Unis, portèrent plus particulièrement leur attention sur la poitrine des soldats de leurs armées, et y trouvèrent l'application de la même loi. Au reste, comme je l'ai dit précédemment, cette coïncidence ne m'avait pas échappé : j'avais reconnu même que la loi que j'énonçais s'appliquait au poids, à la force, à la vitesse et même aux qualités mo- rales et intellectuelles de l'homme, comme le prouve mon traité de Physique sociale. Il y a plus, cette loi binomiale s'applique à tout être vivant; c'est même une des plus belles lois des règnes animal et végétal, pensons-nous, de voir l'unité qui existe dans toutes leurs parties. Voici les tableaux numériques des grandeurs de l'homme de 20 à 21 ans pour la France , la Belgique et l'Italie, et, à un âge un peu plus avancé, pour l'Amérique. C'est cet accroissement d'âge, et la taille plus élevée caractérisant en général l'habitant des États-Unis, qui se manifestent dans notre table. ( m ) Tal)Ie des FRANCE. D'Hargen- villers. BELGIQUE. Ad.Quelelel. (-20 ans d'obs.) AMÉRIQUE (Étals-Unis). (-2S,?78 observ.) AMÉRIQUE (États-Unis). R.A.GouId. ITALIE (1). M. Bodio. (Pour l'âge de21 ans.) Quantités Quan tités Quantités Quantités Quantités HAUTEURS. i 1 3 1 1 1 1 1 1 3 t 1 o 1 1 1 s •S m 1,33 „ ] „ ,) ), ), » ,) 1 » i,36 2 » 0,3 » » » » 4 » 1,39 4 » 1 » » » » 24 1 l,4i2 11 ^ 3 p » » 91 3 1,45 } 286 24 7 '> ( C) » » 297 6 1,48 44 147 14 " ( Je » » 799 20 1,51 73 28 )) 1 1,762 47 1,54 105 53 1 3 1 4 2,932 80 1,57 116 132 110 107 2 9 8 11 4,249 116 1,60 140 145 106 136 20 21 14 24 5,535 150 1,62 144 140 162 150 48 42 49 45 5,907 156 1,65 114 118 129 150 75 72 109 75 5,535 150 1,68 88 87 138 136 117 107 93 109 4,249 116 1,70 55 55 102 107 134 137 137 137 2,932 80 1,73 32 32 48 53 157 153 148 150 1,762 47 1,76 16 34 28 140 146 138 142 799 20 1,79 7 14 14 121 121 112 117 290 6 1,82 . 25 3 7 7 80 86 99 84 91 3 1,85 j 1 2 3 57 53 45 52 24 1 1,88 / 0,3 0,6 1 26 28 25 28 4 » 1,91 » )) 0,3 0,3 13 13 14 " 13 1 » 1,94 » » .. » 5 5 7 5 » » 1,97 » » » » 2 2 1 2 » » 2,00 » » » » 1 0 • 1 » » 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 37,2SS 1,000 (l) Les non mon Anthiop culer d'une a ibres ei ométrie , lanière | Irêmes cette d lus préc Je cette fférence ise. série di provien Térent u de l'eiu n peu d ploid'u e ceux d ne formu onnés à le qui a la page permis t 287 de le cal- Ces différentes tables s'accordent très-bien entre elles ( '125 ) pour montrer l'identité de composition des individus d'un même âge et d'une même nation. Ce qui change un peu, c'est, comme nous l'avons dit, l'inégalité de la taille moyenne qu'on trouve entre les hommes des divers pays, différant en hauteur par plusieurs causes et atteignant leur maximum d'altitude à des âges assez dissemblables. L'unité de mesure varie selon les climats, mais la loi reste la même. Note sur les explosions des chaudières à vapeur; \i2iV M. Melsens, membre de l'Académie. § ï. Préliminaires, Vers 1847, je me suis occupé de quelques expériences sur l'équilibre de température qui s'établit dans une masse considérable de métal chauffé sur un point déterminé, et dont la forme est telle qu'elle puisse contenir de l'eau. Diverses circonstances m'ont empêché de poursuivre ce travail que, du reste, j'ai ensuite entièrement abandonné. J'avais cru, un instant, pouvoir déterminer expérimen- talement les lois du passage de la chaleur dans des plaques métalliques soumises à l'action d'un foyer, d'une part, et d'un refroidissement constant, de l'autre; c'est le cas d'une chaudière ordinaire; il me paraissait utile de con- naître, abstraction faite de la complication des incrusta- tions produites par les eaux calcaires, jusqu'à quel point, par exemple, la surchauffe des parois était possible en ( \M ) opérant à Tair libre avec de l'eau distillée, aérée ou non, et de déterminer expérimentalement la différence de tem- pérature entre les diverses couches horizontales d'une forte tôle de chaudière. Je fis quelques expériences préliminaires que je com- muniquai à M. Boutigny. Ce savant, qui s'était occupé avec le plus grand succès de recherches de cetle nature dans ses Études sur les corps à Vétat sphéroïdal, eut l'extrême obligeance de me citer dans son travail. L'Académie voudra bien me permettre de reproduire ce passage. « 55^ ExpÉRiEACE [bis). Voici une expérience qui doit » trouver sa place ici; elle est de M. Melsens qui m'a fait » l'honneur de me la communiquer : » On prend une marmite de fonte bien propre et bien » graissée dans tout son pourtour avec de la cire ou du j> suif, puis on y met une couche de mercure assez épaisse » pour couvrir la boule d'un petit thermomètre; enlhi, » on y verse de l'eau distillée et on chauffe. Le thermo- » mètre s'élève graduellement jusqu'à 100°, puis il con- » tinue de s'élever jusqu'à 150 et même plus, celle de » l'eau restant toujours à 100°. » On voit dans celle expérience que l'équilibre de lem- » pérature fait défaut, et l'on peut en conclure que la » température d'une chaudière pourrait s'élever suffisam- » ment, dans certaines circonslances, pour que l'eau s'en » isolât et passât à l'état sphéroïdal. Telle esl l'opinion » de M. Melsens qui esl aussi la mienne. » Mon intention étail de faire construire un appareil con- venable qui consistait en une marmite de fonle de forme rectangulaire, munie d'un fond Irès-épais présentant deux faces horizontales dressées. Ce fond devait recevoir une ( 125 ) série de canaux verticaux de profondeurs différentes, destinés à contenir, chacun, des thermomètres plongés dans la plus petite quantité possible de mercure. Ces ther- momètres me paraissaient disposés de façon à ce que plu- sieurs d'entre eux fussent capables de donner une bonne moyenne de la température de la même couche horizon- tale. Un foyer convenable , ou un bain d'alliage fusible, de- vait permettre un chaufTage régulier. Je ne m'arrête pas à des détails sur ce projet; on voit qu'il réalise, au point de vue de la chaudière à vapeur, l'appareil au moyen duquel M. Despretz a cherché à véri- fier par l'expérience la loi des températures dans une barre. Le problème de la conductibilité dans une barre a été soumis au calcul par Fourier, qui en a donné la loi dans son ouvrage de la Théorie de la chaleur. Si je ne me trompe, des études suivies dans cette direc- tion nous amèneraient peut-être à avoir des données plus exactes sur la possibilité d'empêcher les explosions dites foudroyantes des générateurs de l'industrie. §11- Causes des explosions des chaudières de Vinduslrie et particulièrement de l'état sphéroïdal. Quand on examine les causes des explosions des géné- rateurs, quelques-unes sont simples et peuvent être attri- buées au manque de construction, de surveillance ou de soins : comme des soupapes surchargées ou leur adhé- rence, l'altération ou le mauvais état des tôles; le manque momentané d'eau et la surchauffe de certaines parties des 2™^ SÉRIE, TOME XXXI. 10 ( 126 ) chaudières; le mauvais état des manomètres, pouvant donner des indications inexactes sur la pression actuelle de la chaudière; etc. Dans ces divers cas, les causes de rupture peuvent être appréciées, et on les trouve signalées dans les tableaux que le Ministère des travaux publics fait paraître, tous les ans, en exécution de l'article 51 de Tarrêté royal du 21 avril 1864; mais souvent aussi on en est réduit, pour les explosions dites foudroyantes , à avouer que la cause de Faccidentest inconnue; dans d'autres, elle est douteuse; parfois plu- sieurs causes ont pu y concourir. On a attribué ces terribles accidents à la détonation d'un mélange explosif qui se serait formé dans la chau- dière et qu'une étincelle électrique enflammerait; on a voulu faire jouer à l'électricité elle-même un rôle occulte analogue aux phénomènes de la foudre dite globulaire , et l'on a proposé d'armer l'intérieur des chaudières de pointes de platine ou fabriquées avec des métaux inoxydables , faisant office de paratonnerres internes. Ce sont là des hypothèses, sinon absolument gratuites, au moins très-peu probables, mais, incontestablement, elles ne sont pas prouvées par les faits connus jusqu'à présent. On sait, par exemple, que des chaudières enlevées à leurs maçonneries n'ont fait explosion qu'à quelques mètres au-dessus du foyer dont elles avaient été préalable- ment arrachées. Perkins en cite un exemple dans une lettre adressée à Arago; ce dernier pense même qu'une chau- dière du poids de 9,140 kil. n'a fait explosion que lorsque, suivant toute apparence, elle était élevée de 4 à 5 mètres au-dessus de la maçonnerie qui la supportait. Comnwïnt comprendre la présence de l'électricité dans une chaudière isolée, arrachée à son support par un effet très-probable- ( 127 ) menl analogue à celui delà fusée d'arlifice; quelle étincelle! quel mélange explosif! peut-on imaginer pour soulever à 21 mètres le poids énorme de 7,112 kil. et le lancer en- suite sur un bâtiment distant de 46 mètres, tandis que la 2'' partie, pesant 2,028 kil., se trouvait avoir été soulevée à 5 mètres environ au-dessus de la maçonnerie et portée à quelque distance du massif sur lequel elle était établie. MM. Deluc et Galy Cazalat ont observé que l'eau privée d'air peut être chauffée au delà de son point d'ébullition sans produire de vapeur. MM. Gay-Lussac, Magnus, et notre confrère M. Donny, se sont successivement occupés de la même question, ainsi que M. Dufour. En nous arrêtant un instant au travail de notre confrère, nous y voyons qu'il ne lui semblait pas déraisonnable de croire que la rupture brusque de la cohé- sion d'une masse liquide fortement chauffée pouvait, dans certaines circonstances, devenir la cause soit principale, soit accessoire, de ces terribles explosions; et il réussit, en effet, à produire des ruptures d'appareils dans lesquels l'eau, bien purgée d'air, était chauffée; il cite aussi un fait dans lequel une explosion de celle nature s'était pro- duite dans une simple chaudière à évaporalion, par con- séquent ouverte par le haut. Mais il est à remarquer que dans ce dernier cas on peut confondre l'explosion dans la chaudière avec l'explosion dans le foyer observée par Gay- Lussac : un fourneau de la raffinerie de salpêtre établie à l'arsenal de Paris fut démoli eu totalité par une explosion de cette espèce ; la chaudière demeura intacte. Que des soubresauts se produisent souvent dans nos opérations, rien de plus vrai et de plus fréquent; mais conclure de là aux terribles effets des explosions des géné- rateurs, il y a loin, et je pense que l'on fait bien d'imiter ( 128 ) la réserve que notre confrère lui-même a mise dans son travail; il est rare, et Ton peut dire difficile, de réaliser dans les chaudières métalliques de l'industrie les condi- tions de réussite pour les expériences de cette nature; quoi qu'il en soit, c'est un phénomène dont il faut tenir compte (1). On attribue souvent les explosions des chaudières, à rétat sphéroïdal que l'eau peut prendre dans ces appareils. Tel était l'avis de mon illustre maître M. Dumas, qui disait, il y a plus de quarante ans, dans le premier volume de son Traité de chimie appliquée aux arts, publié en 1828 : « Il semble que l'eau doit s'évaporer d'autant plus vite » que le vase qui la renferme est plus* chaud. Cependant » l'expérience prouve que si celui-ci est rouge ou rouge- » blanc, l'évaporalion cesse presque entièrement. Il n'est » personne qui n'ait vu des gouttes d'eau projetées sur » une plaque de fer rouge, prendre tout à coup une » forme sphérique et se rouler sur la plaque pendant un » temps bien plus long que celui qui devrait être néces- » saire à leur évaporation. » Après avoir décrit sommairement les expériences de (i) Je donnerai une idée des difficultés de surchauffer l'eau dans les marteaux d'eau, en ajoutant que j'ai fait de nombreux marteaux d'eau, mais dont l'extrémité effilée n'avait pas exactement la forme de la figure 7 du mémoire de M. Donny; j'employais des matras à long col que je re- courbais ensuite, et je plaçais un thermomètre dans la partie destinée à être chauffée; parfois j'employais de simples cornues non tubulées dans le col desquelles je plaçais le thermomètre; l'appareil formait un marteau d'eau parfaitement privé d'air; les soubresauts et l'ébullilion arrivent tou- jours à une température inférieure à celle de l'ébullilion de l'eau; mais je cherche, dans ce moment, à introduire des thermomètres dans des tubes ayant la forme exacte décrite dans le mémoire si intéressant de M. Donny. ( 129 ) M. Pouillet et avoir signalé particulièrement que Teau se maintient à l'état liquide, sans s'évaporer rapidement, dans un creuset de platine chauffé au rouge, mais qu'elle entre tout à coup dans une violente ébullition et se trans- forme tout entière en vapeur si l'on enlève le creuset du feu, M. Dumas ajoute : « Ce phénomène est difficile à expliquer » Quoi qu'il en soit, le fait est incontestable. Il doit mettre » en garde contre les dangers que présenterait une chau- » dière à vapeur portée accidentellement à une tempéra- » ture très-élevée, car il pourrait arriver qu'elle cessât de » fournir de la vapeur et que pourtant un abaissement de » température en déterminât l'explosion. » Quoi qu'il en soit de l'explication , toujours est-il qu'il peut rester des doutes sur les causes des explosions, mais il est incontestable que l'état sphéroïdal peut y jouer un rôle. On peut même citer des cas nombreux dans lesquels la surchauffe a été parfaitement prouvée. Il y a, du reste, encore aujourd'hui, et malgré les nombreux cas connus d'explosion , à faire une étude sérieuse des causes qui les produisent; mais les difficultés et les frais des expériences dépassent les ressources de simples particuliers. Des en- quêtes sévères, telles que notre administration peut en ordonner, pourront éclaircir la question; l'instruction con- venable donnée aux ouvriers chauffeurs souvent encore trop ignorants, des associations d'ingénieurs en vue de pré- venir les accidents, les ont déjà rendus moins fréquents, et une association d'ingénieurs sortis de l'école de Liège a publié un Catéchisme des chauffeurs et des conducteurs de machines qui, sans doute, rend des services; mais tous ces palliatifs ne nous apprendront pas ce que des expériences directes pourraient enseigner. ( 130 ) § m. Moyens de s'opposer à la production de l'état sphéroïdal. Pour s'opposer à ce que Teau ne puisse prendre l'état sphéroïdal, M. Boutigny indique dans ses longues, labo- rieuses et intéressantes études sur l'état sphéroïdal, une série de moyens propres à atteindre ce but; mais je m'ar- rête à la discussion de l'un d'entre eux, regrettant vive- ment de n'avoir pas trouvé dans les ouvrages du savant français des expériences directes à ce sujet. Voici, en effet, ce qu'il dit, Annales de chimie et de phy- sique, t. XI, 5°"' série, page 27 : « L'état sphéroïdal de l'eau étant une des causes d'ex- » pi osions des chaudières , comment l'empêcher de naître? » Ici, je l'avoue, je n'ai que des conjectures à présenter. Il » est certain qu'avec une surveillance active, incessante; » de bons flotteurs; des soupapes sifflantes, etc., etc.... et » surtout des pompes alimentaires fonctionnant toujours » bien, on parviendrait, dans la plupart des cas, à prévenir » toute espèce d'explosion. Malheureusement, il ne saurait » en être ainsi. Il faut donc chercher un moyen d'empêcher » l'état sphéroïdal de l'eau; mais, ainsi que je l'ai dit, je » n'ai que des conjectures à présenter sur ce point. » J'ai remarqué, dès l'origine (1856) de mes recherches » sur l'état sphéroïdal des corps , que le poli des surfaces » exerçait une grande influence sur ce phénomène, et l'idée » m'est venue tout naturellement de hérisser de pointes le » fond des chaudières. J'ai remarqué aussi que les eaux » contenant des sels en dissolution passaient moins faci- ( 131 ) » lement à Tétat sphéroïdal que celles qui n'en conte- » naient pas , et l'idée m'est venue tout naturellement » encore de faire dissoudre un sel quelconque dans l'eau, » et de préférence un sel déliquescent, comme le chlo- » rure de calcium ; mais les pointes et les sels n'empêchent » pas absolument l'eau de passer à l'état sphéroïdal. » D'un autre côté, les pointes fixées sur le fond des )) chaudières avaient des inconvénients et en rendaient le » nettoyage difficile et presque périlleux. Alors j'ai ima- » giné de mettre dans les chaudières des spirales mobiles » en fer, ou des prismes à quatre faces disposés de telle » sorte qu'un sommet des angles fut toujours perpendicu- » laire à la surface sur laquelle ils se seraient trouvés. » Cette dernière disposition me paraît bonne; elle mérite, » je crois , d'être essayée. Il devient aussi indispensable » d'essayer d'un autre mode de chauffage des chaudières; » le chauffage en dessous doit être absolument proscrit et » remplacé par un chauffage latéral. Si je suis bien in- » formé , il a déjà été construit plusieurs chaudières d'après » ce système, et elles ont parfaitement fonctionné jusqu'à » ce jour. » Dans son ouvrage,. M. Boutigny reproduit ces passages, mais il ajoute, page 188, 90'"' expérience : a Un cristal » de sulfate de soude, placé au milieu d'une petite quan- » tilé d'eau à l'état sphéroïdal, s'y dissout facilement. Un » morceau de fer ne trouble pas aussi l'état sphéroïdal; il » en est de même d'un morceau de glace. » Mais lorsque le morceau de fer est assez long pour » être en contact, d'une part, avec la capsule , de l'autre, » avec l'eau , on la voit bouillir vivement par suite de la » température qui lui est communiquée par le métal. » Cette expérience ne monlre-t-elle pas Futilité des pointes ( 132 ) •s> que j'ai proposées comme un bon moyen de préserver » les chaudières des explosions? » On remarquera que le savant français ne propose pas les pointes comme constituant un moyen infaillible de s'opposer aux explosions; à mon sens, on ne doit en effet voir dans leur application qu'un appareil de sûreté pou- vant concourir avec tant d'autres à s'opposer aux explo- sions. § IV. Expériences et appareils. N'ayant pas trouvé la description d'expériences directes dans les travaux de M. Boutigny, j'en ai fait d'après le principe qu'il indique, avec les appareils que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie : 1" deux disques, légèrement creusés au centre, de 0™, 140 de diamètre, ayant une épaisseur de O'",00o et dont l'un est armé de vingt et une pointes; 2° deux capsules hémisphériques d'un diamè- tre de 0™,120, l'épaisseur des parois étant de 0™,00d, dont l'une armée de vingt et une pointes; 5*' un^baquet plat com- posé de deux compartiments d'environ 0^,100 de côté, la paroi ayant 0"\00o d'épaisseur; les compartiments sont séparés par une lame de cuivre parfaitement soudée à la soudure forte et l'un d'eux est armé de neuf pointes. Tous ces appareils sont en cuivre rouge; mais j'ai fait des expériences avec des marmites de fonte, de fer, dans lesquelles on improvisait des pointes soudées au fond à la soudure des plombiers ou encastrées dans une couche de plomb formant ainsi des chaudières de plomb, etc. Je pense pouvoir résumer en quelques mots les conclu- sions des nombreuses expériences que j'ai faites et que j'ai ( 133 ) montrées à plusieurs savants et ingénieurs , qui tous ont été frappés de la netteté des résultats. Les pointes n'empêchent pas d'une façon absolue l'état sphéroïdal de naître, mais diminuent dans une large pro- portion sa production dans les appareils composés de dis- ques ou de capsules hémisphériques; Quand l'état sphéroïdal a' été obtenu sur une surface plane et qu'elle se refroidit, on observe assez souvent un phénomène particulier de vaporisation à certains points; cet état me paraît constituer un intermédiaire entre l'état sphéroïdal proprement dit et l'ébullition au contact. On voit de petits globules qui se séparent, s'arrêtent et dis- paraissent en partie en vapeur; mais en chauffant de suite, on ramène de nouveau l'état sphéroïdal; avec les appareils armés de pointes, ce phénomène n'a pas lieu; Quelle que fut la violence du feu, il m'a été impossible de produire l'état sphéroïdal dans les capsules, les disques ou les bacs carrés, lorsque je remplissais préalablement l'appareil d'eau bouillante ou d'eau froide; Dans toutes les circonstances dans lesquelles l'état sphé- roïdal se produit avec facilité dans les appareils à fond lisse, il devient impossible ou très-difficile de le produire dans les appareils à fond garni de pointes; L'appareil unique, composé de deux compartiments, per- met des expériences absolument comparatives, parce que l'on est certain que la température de la masse métallique est la même partout. Une seule expérience démontre la propriété des pointes et leur rôle possible dans les explo- sions ; Après l'avoir chauffé à une température telle que l'eau prenne l'élat sphéroïdal, on laisse tomber alternativement dans' les deux compartiments la même quantité d'eau; ( 134 ) dans le premier, Teau prend l'état sphéroïdal; dans le se- cond, il l'affecle pour quelques instants autour des pointes, mais à peine celles-ci commencent-elles à se couvrir, que l'ébullition se produit et se régularise. Peut-être décrirai -je un jour, en détail, mes observa- tions et mes expériences; mais ce que j'en dis me paraît suffire au but que je me propose en vue des chaudières de l'industrie. M. Boutigny, de son côté, publiera aussi, sans doute, les expériences qu'il a dû faire il y a longtemps; on doit re- gretter qu'il ne s'y arrête pas davantage dans les travaux que j'ai cités. § V. Modifications proposées à la construction des chaudières. Si les pointes peuvent avoir pour effet de diminuer les conditions favorables à la production de l'état sphéroïdal, tout en ayant l'avantage de conduire la chaleur au sein du liquide à évaporer, et d'augmenter, dans une certaine pro- portion, la surface de chauffe dans un foyer donné, les deux tiers des pointes environ se trouvant en communication avec le foyer, il n'en est pas moins vrai que leur établis- sement au sein des chaudières devient une question qui peut présenter des difficultés. J'ai cru pouvoir en réaliser la pose par un procédé des plus simples, en remplaçant dans les chaudières, n'im- porte à quel type elles appartiennent, les rivets ordinaires par des rivets plongeant dans l'eau, auxquels il est facile ( 13S ) de donner les formes les plus favorables, cylindrique , pyra- midale, conique, etc. On pourrait même prévoir la possibilité d'armer les rivets plongeants de coiffes ou d'appendices électronégatifs par rapport au métal de la chaudière, etc. Désirant m'instruire au point de vue pratique, je me suis adressé, dans ce but, à deux grands établissements de chaudronnerie. Mais on sait la résistance que l'on éprouve toujours dans les innovations, et après avoir consulté des ingénieurs, l'un de ces grands établissements, par l'organe de son directeur, m'informait que l'invention serait peu pratique et peu utile. Je ne me permettrai pas de discuter l'utilité, je ferai cependant remarquer qu'il est incontestable que les pointes favorisent l'ébullition, et j'ajouterai que, jusqu'à un certain point, sinon pour la chaleur, au moins pour l'électricité, elles constituent des conducteurs, et qu'elles doivent con- tenter les ingénieurs qui admettent que les phénomènes électriques jouent un rôle dans les explosions foudroyantes; or tous les rivets d'une chaudière étant transformés en autant de pointes, celles-ci se trouvent plongées dans toutes les parties de l'appareil et permettraient incontes- tablement une neutralisation parfaite entre les murs du foyer, les divers métaux de la chaudière, son eau et sa vapeur; on pourrait même, ce me semble, ne pas reculer devant les minimes frais d'une aigrette extérieure, fiit-elle parfaitement inutile. Il sera facile , malgré les pointes , je le pense , de pren- dre des dispositions qui, au lieu de rendre plus difficile l'enlèvement des incrustations, permettront de les en- lever avec plus de facilité. Quant au point de vue pratique, je pense que l'on fait C 136 ) toujours bien de ne pas céder au premier mouvement des hommes pratiques; leur responsabilité, les difficultés par- fois de faire faire un apprentissage aux ouvriers , et bien d'autres motifs peuvent les rendre indifférents ou timorés, et, à ces divers titres, ils sont au moins très-excusables quand ils n'acceptent pas facilement les innovations. J'avais fabriqué moi-même des bouterolles, ou la bouterolle et l'astic (que nos ouvriers appellent souvent astoc), qui m'ont servi à fixer les pointes dans les appareils que je mets sous les yeux de l'Académie, et il me paraissait que rien n'em- pêchait de réaliser en grand pour les chaudières ordinaires des appareils semblables. J'eus recours aux conseils de M. Maurice Urban, ingénieur en chef au Grand-Central belge. Je me fais un devoir de le remercier publiquement des peines qu'il a bien voulu se donner et de l'empresse- ment obligeant qu'il a mis à m'aider. 11 a consulté les ouvriers chaudronniers de l'atelier cen- tral de Louvain sur les difficultés pratiques que pourrait occasionner le placement de rivets plongeants. Il ne sera peut-être pas inutile de faire remarquer que ces ouvriers sont des plus habiles et des plus experts, car ils s'occupent presque exclusivement de la construction des chaudières de locomotives, dont l'exécution exige les plus grands soins. Il leur a fait faire un essai que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, ainsi que les bouterolles. On remarquera que l'on a choisi le cas le plus difficile, c'est-à- dire de la double rivure en quinconce. Or il résulte des renseignements recueillis chez ces pra- ticiens qui manient les bouterolles et le marteau , contrai- rement à l'avis de certains praticiens qui ne manient ni les bouterolles ni le marteau , que le placement des rivets ( 137 ) plongeants ne présente pas plus de difficultés que le place- ment des rivets ordinaires, puisque la difficulté se résout par un simple changement de forme de Tune des boute- roi les. Il est incontestable que la forme des rivets plongeants rendrait le remattage des rivets à l'intérieur difficile dans les cas de la rivure simple, et presque impossible dans les cas de la rivure double; mais, en définitive, cet inconvé- nient n'a pas une grande importance; on rematte rarement les têtes des rivets à l'intérieur des chaudières; et le re- mattage des rivets à l'intérieur ne se pratique en général que pour remédier à une mauvaise construction; c'est, du reste, une opération qui, dit-on, porte atteinte à la soli- dité des tôles. Enfin, lorsque la construction d'une chaudière exige absolument l'introduction d'une cornière, les rivets plon- geants ne peuvent se placer dans les angles de raccorde- ment des tôles que sur l'un des côtés, ou, en d'autres termes, la moitié seulement des rivets peut avoir la forme plongeante. Je crois devoir faire remarquer, en terminant, que la loi sur l'établissement des machines à vapeur permet, dans le cas de doubles rivures, l'établissement de chau- dières avec des tôles moins épaisses pour des diamètres semblables et des pressions égales; il y aurait à voir si l'on ne trouverait pas dans cette tolérance un motif suffisant pour faire des rivures doubles et à rivets plongeants, prin- cipalement dans toutes les parties des chaudières les plus directement exposées à l'action du foyer. Il est un point encore que je signale : les chaudières fabriquées se vendent au poids; or, d'après les données de M. Maurice Urban, le poids en plus de la chaudière (138) compense sensiblement les frais que la nouvelle forme de rivels exige; en d'autres termes, le prix de revient du rivet nouveau est nul pour le fabricant, c'est l'acheteur qui paye un poids donné de fer au prix de la tôle transformée en chaudière. J'espère pouvoir, plus tard, être à même de poursuivre pratiquement ces recherches, dont la présente note n'est qu'un préliminaire restreint qui se rattache à des études commencées sur l'emploi de quelques eaux naturelles, leurs mélanges et les incrustations qu'elles produisent, en vue de remédier aux inconvénients qu'elles présentent. Deuxième noie sur le passage de IHodate de potassium par l'économie animale ; par M. Melsens , membre de l'Académie. § 1. Préliminaires. — H y a des chimistes qui font de la chimie dans le corps des êtres vivants, et je pense qu'ils font bien. « Je comprends parfaitement, disais-je, il y a plus de » vingt ans, qu'on administre du sulfate de magnésie à » un individu qui aurait avalé un sel soluble de plomb, )> et que la double décomposition qui s'opère sur le sel » non absorbé encore, puisse empêcher des accidents » graves; mais la question change de face lorsqu'il s'agit » d'intoxications lentes, etc. » Je dirai aujourd'hui : II y a même des médecins qui, bien que professant un certain dédain pour la chimie faite dans le corps de riiomme, n'en continueront pas moins à faire l'application ( 139 ) de réactions analogues à la précédente, dans des cas donnés; c'est, je le pense, de la bonne médecine et de la bonne chimie; mais, pratique que je ne m'explique pas bien , sans doute parce que je ne suis pas docteur en mé- decine, ces mêmes médecins continuent à faire de la chimie dans le corps de l'homme empoisonné petit à petit par des composés de plomb, c'est-à-dire des malades qui sont sous l'influence d'une affection chronique due à l'absorption lente du poison, en leur administrant, toujours au point de vue chimique, sans aucun doute, de la limonade d'acide sulfurique,destinée à transformer dans le corps de l'homme le poison actif en sulfate de plomb insoluble, inerte, au moins d'après leurs vues; or, j'ai prouvé en 1849 que le sulfate de plomb est un poison aussi sûr que la céruse. Si quelques médecins prescrivent encore aujourd'hui la limonade sulfurique dans les aff'ections plombiques chro- niques, j'ose hardiment leur dire qu'ils font de la chimie dans le corps de l'homme; mais, dans ce cas, les médecins savants, mes confrères, qui m'entendent, m'accorderont la permission de dire : cette chimie est bien mal entendue. Il ne sera pas inutile d'ajouter, que je trouve encore les limonades sulfuriqucs mentionnées comme antidote dans des traités de chimie parus depuis peu de temps. Quand je discuterai les effets des sulfures de plomb sur l'économie, et que j'analyserai des faits cliniques, des trai- tements particuliers ou des moyens préconisés pour com- battre les maladies métalliques, j'espère pouvoir montrer à l'Académie pourquoi je prends ce ton, trop raide peut-être. ( 140 ) § 2. Nécessité de nouvelles et nombreuses expériences. Dans mon deuxième mémoire sur l'emploi de l'iodure de potassium, j'ai été très-réservé en consignant les faits concernant l'action de l'iodate de potassium; dans ma note sur les phénomènes produits dans l'économie à la suite de l'administration simultanée d'iodure et de chlorate de po- tassium, je signalais l'action des acides sur la dissolution d'un mélange de ces sels; j'ajoute, aujourd'hui, que cette étude n'est pas si simple qu'on serait tenté de l'admettre. Je m'en étais aperçu dès cette époque; aussi avais-je cru devoir être prudent et m'imposer une certaine réserve avant d'avancer des faits qui , bien qu'arrêtés déjà dans mon esprit, y laissaient cependant du doute. Je me propo- sais , ainsi que je le dis dans ma note , de flxer par des expé- riences nouvelles divers points que je me bornais à signaler, comme, entre autres, l'action des acides minéraux et orga- niques sur la dissolution d'un mélange de chlorate et d'iodure de potassium, action en tout semblable à celle que ces corps produisent sur un mélange d'iodure et d'iodate, auquel cas la réaction se produit plus facilement, fait connu depuis longtemps par tous les chimistes. Si je comprends bien l'opinion que notre collègue M. Stas a exprimée lors de la lecture de ma note dans la séance du 4 mars, il était prouvé à priori et sans qu'il fût même nécessaire de faire des expériences nouvelles , d'arriver aux conclusions que je prenais contrairement à celles de M. le D' Rabuteau, qui ne reconnaît pas aux iodates les propriétés toxiques que je leur attribue; qui, de même qu'un de ses confrères, administre l'iodate de sodium, et dont la manière de voir est partagée non-seulement par ( 141 ) des praticiens, mais aussi, me semble-t-il, par MM. Claude Bernard et Robin, membres de l'institut de France. L'interprétation de notre savant collègue sera sans doute partagée par tous les chimistes; elle consiste, en définitive, à attribuer les phénomènes morbides à l'action de l'iode mis à nu, lorsque l'iodate administré, devenant dans l'économie un mélange d'iodure et d'iodate, se trouve, comme je l'ai fait voir, en contact avec les acides de l'estomac, et qu'il peut arriver parfois que de l'iode soit mis en liberté. Que l'iode mis à nu dans ce cas joue un certain rôle, je ne le nie pas, puisque je l'ai constaté moi-même dans des cas où les animaux n'avaient pris que de l'iodate ne renfer- mant pas de trace d'iodure; mais il y a beaucoup d'obser- vations à faire à ce sujet; c'est pour élucider cette question que , de loin en loin , j'ai fait et je fais encore des expé- riences. Aux savants qui seraient tentés de donner aux paroles de notre collègue une portée qu'elles n'ont sans doute pas, je dirai que, loin de faire des expériences inutiles, je de- vrai, dans un prochain mémoire, comprenant, entre autres, des détails plus complets sur les faits signalés d'une ma- nière générale dans ma note du 4 mars et dans celle-ci, m'excuser de n'en avoir pas pu faire en assez grand nombre pour élucider scientifiquement la question, ou mieux les questions de chimie, de physiologie, de toxi- cologie et de thérapeutique qui se rattachent à ces faits. ^""^ SÉRIE, TOME XXXI. 11 ( 142 ) § 5, Quelques observations principales sur les phénomènes observés sur des chiens tués par V administration de Viodate de potassium. Quoi qu'il en soit, les quelques points que je vais poser feront voir directement, je l'espère, que nous sommes for- cément amené à considérer l'action du mélange de chlorate et d'iodure, et surtout d'iodate et d'iodure, à un point de vue plus large que celui qui consisterait en une simple réaction avec précipitation d'iode, une double décomposi- tion chimique particulière suivie de l'action irritante ou corrosive de l'iode. J'ai fait absorber de l'iodate à des chiens repus et à des chiens à jeun, et j'en ai vu mourir sous l'influence de doses relativement minimes de ce sel, avec la certitude qu'il n'y avait pas d'iode libre à l'estomac et que la quantité d'iodure dans cet organe ne devait certainement s'élever qu'à une fraction minime du gramme , j'oserais même dire à quel- ques milligrammes ; J'ai placé sous la peau des mélanges d'iodure de potas- sium et d'iode à doses plus fortes que celles de l'iodate placé dans les mêmes conditions ; celui-ci lue parfois l'ani- mal en quelques heures; dans le premier cas, on ne peut, en général, apprécier d'autre phénomène morbide que celui dû à la blessure produite par l'opération ; Le sang est altéré, sans aucun doute, dans l'empoison- nement par l'iodate; on trouve, l'autopsie étant faite quel- ques heures après la mort, les cavités du cœur remplies de sang non coulant; en pressant des tronçons découpés des grosses artères et des veines, on en fait sortir de véri- tables petits boudins de sang brun, etc.; ( 145 ) Le cerveau est le siège d'une injection sanguine très- forte, tous les vaisseaux sont gorgés de sang...; Les yeux des animaux soumis à l'iodate injecté dans le sang, dans le tissu cellulaire, etc., offrent un phénomène constant, la pupille se dilate énormément, au bout de quel- ques heures, et les liquides de Tœil prennent avant la mort une teinte opaline qui rappelle celle que Ton provoque quand on comprime un œil isolé ; Dans la plupart des cas, le tube digestif est aussi le siège d'une violente inflammation , particulièrement l'es- tomac et le côlon ; Les vomissements suivent presque toujours assez rapi- dement l'administration de l'iodate de potassium, à doses élevées, par n'importe quelle voie il ait été administré; c'est à peine si l'on rencontre un peu d'iodure dans les premières matières vomies et non de l'iode, quand l'iodate a été introduit dans l'économie par d'autres voies que l'estomac; ce corps n'y arrive en effet que parfois, mais il peut y faire défaut, même quand l'animal meurt. Je me suis demandé à quelle forme de vomissement il fallait assimiler ceux que l'on observe presque constam- ment et qui peuvent être très- nombreux dans un temps relativement court; j'ai vu des chiens manger plusieurs fois de suite la matière qu'ils venaient de vomir; il me semblait que les vomissements pouvaient différer par les causes qui les produisent, comme ils diffèrent incontesta- blement par la nature des matières rejelées. Notre confrère M. Spring distingue neuf formes de vo- missements. A quelle forme appartiennent ceux observés sur des chiens soumis à l'action de l'iodate de potassium? Ne changent-ils pas de forme pendant le temps qui s'écoule entre l'administration du poison et la mort qui s'ensuit? ( 144 ) En d'autres termes, ne sont-ils pas, à tour de rôle : vo- missement irritatit', nerveux, cérébral, dishémique et toxique? Ce qui est certain , c'est que très-souvent on ne peut attri- buer le vomissement à de l'iode qui aurait été mis en liberté. Quoi qu'il en soit , on voit directement , par l'ensemble des faits que je viens de décrire d'une manière sommaire, que ce n'est pas à la suite de la mise en liberté de l'iode que la mort arrive. L'iodate de potassium tue par lui-même , comme j'espère le prouver quand je décrirai mes expériences avec les détails qu'elles comportent. Ne pourrait-on pas ajouter qu'il tue par une action spéciale sur les centres nerveux ou sur le sang et, dans ce dernier cas, très-probablement sur les globules du sang? § 4. De la réduction de Viodate dans V économie animale. Je me suis contenté, dans ma première note, de donner quelques indications relatives à l'action des matières orga- niques de l'économie sur l'iodate de potassium. A priori tous les cbimistes seront d'avis que rien n'est plus simple que de déceler la présence des iodures, d'une part, des iodates, de l'autre, et qu'il est très-facile aussi d'en constater la présence simultanée dans un liquide. La question, cependant, est un peu plus compliquée qu'elle ne le paraît au premier abord, quand il s'agit de reconnaître et d'apprécier ce que deviennent 2"',5 d'iodate injectés dans le sang de chiens de forte taille, pesant environ lo kil.; car il faut reconnaître ce sel et l'iodure, qui est le résultat de sa réduction complète, non-seulement dans les organes solides, mais aussi dans des liquides ( 145 ) troubles, contenant toutes espèces de matières en suspen- sion ou en dissolution, colorés par du sang, de la bile, par- fois à réaction acide, parfois à réaction alcaline, etc., etc.; il me paraît même plus difficile encore de pouvoir dire avec certitude si riodale,dont la présence se décèle, dil-on, si nettement par l'emploi des corps réducteurs, se trouve réellement encore à l'état d'iodate dans la matière exami- née; je suppose que celle-ci, additionnée d'eau d'amidon, produit de l'iodure bleu d'amidon par l'addition d'acide sulfureux ou d'autres corps réducteurs. Je demande à mes confrères les chimistes qui me font l'honneur de m'écouler, quel sera leur avis quand je leur dirai : Je puis faire opérer très-facilement et, jusqu'à un certain point, logiquement même, d'après ce que nous con- naissons sur les iodures et les iodates, de façon à ce que dans un liquide de l'économie on ne parvienne plus à dé- celer l'iodure de potassium que l'on y aurait ajouté, mais que l'on y trouve, au contraire, facilement l'iodate qui, réellement, n'y existe plus. Un mot de plus et tout est expliqué : l'iode, l'acide iodhydrique, l'iodure de potassium, l'iodure d'amidon, etc., sont transformés ou brûlés par l'acide iodique mis en liberté en présence des matières organiques de l'économie, ou d'autres matières ajoutées à dessein , même dans cer- tains cas, lorsque l'acide employé est un acide organique. J'ose croire qu'ils m'accorderont qu'il était nécessaire de faire des expériences purement chimiques pour cher- cher à élucider des questions aussi compliquées que celles qui pourraient nous amener à donner le véritable pour- quoi de la mort inévitable qui frappe les animaux qu'on soumet à l'action de l'iodate de potassium, dans les condi- tions de mes expériences bien entendu. ( 146 ) Je reviendrai sur ces faits et je donnerai quelques détails plus circonstanciés, qui ne peuvent prendre place dans cette notice restreinte. Il me paraît que l'on peut conclure des quelques faits que je signale que ce sont bien des phénomènes purement chi- miques qui se passent dans le corps des animaux , mais qu'il nous manque énormément de données encore pour bien nous rendre compte de tout ce qui s'y passe, et qu'après avoir posé des équations chimiques ou des formules, nous devons, imitant les procédés de l'analyse mathématique, les développer, en déterminer les inconnues, eu égard aux circonstances si complexes dans lesquelles nous opérons. Les chimistes ne doivent pas reculer devant ces péni- bles travaux, c'est par leur persévérance, par la multipli- cité de faits positifs analysés et étudiés par tous les moyens que les sciences positives mettent à leur disposition, qu'ils amèneront les médecins praticiens et autres à porter une attention plus sévère et plus sérieuse aux données chimi- ques; ceux-ci seront portés à faire, mais prudemment, de nombreuses applications de la chimie pure; mais, qu'ils ne l'oublient pas , c'est la chimie la plus délicate comme la plus philosophique, sur laquelle ils doivent se baser. Di- sons-le hardiment : on peut espérer que les chimistes par- viendront, mais petit à petit, très-difficilement peut-être, à déraciner les préjugés qui, souvent encore dans beaucoup de cas, s'opposent aux progrès de l'art de guérir. Qui sait, question plus épineuse , si , à la longue, leur succès ne sera pas tel qu'ils amèneront les médecins , même praticiens, à pardonner aux chimistes qui, à tort sans doute, à raison ( 1^7 ) peut-être; les accusent de ne pas faire assez de chimie dans le corps des animaux , quand des chimistes se per- mettent de faire un peu de médecine. Observations sur la constitution du calcaire carbonifère de la Belgique; par M. E. Dupont, membre de l'Aca- démie. L'étude du calcaire carbonifère de la Belgique m'a con- duit à deux conclusions que j'ai exposées, principalement dans les publications dé l'Académie, de 1862 à 1864. La première était la constatation de six horizons facile- ment reconnaissables dans ce terrain des environs de Dinant. Ils sont établis sur l'ensemble des trois caractères dont on se sert d'ordinaire en géologie pour distinguer les terrains les uns des autres : la stratigraphie, la paléonto- logie et la minéralogie. La superposition de ces six hori- zons ou assises, leurs faunes suffisamment diflerentes pour les reconnaître les uns des autres, leurs caractères minéra- logiques qui se conservent généralement dans tout l'espace compris entre l'Escaut et la Roer, sans variations suffi- santes pour rendre le dépôt méconnaissable, répondent évidemment à toutes les règles requises pour l'établisse- ment d'un ordre chronologique dans l'ensemble des cou- ches d'une région. Ces assises ne sont pas, au surplus, des dépôts d'une faible épaisseur. Les dimensions verticales de la moins épaisse sont de 60 mètres, et l'une d'elles a une puissance normale de plus de 250 mètres. ( i48 ) Voici les épaisseurs que j*ai cru pouvoir leur assigner approximativement dans les environs de Dinant : Assise I ; : 150 mètres. Assise 11 : : 60 — Assise III : 100 - Assise IV : 100 — Assise V : 150 - Assise VI : 250 - 'OTAL. . . 810 mètres Les caractères de ces horizons sont assez distincts pour permettre de dresser la carte géologique (1) d'une région extrêmement disloquée, où les problèmes stratigraphiques naissent à chaque pas par les perturbations mécaniques excessives qui ont affecté ces terrains. Cependant à ces dislocations ne se bornaient pas les complications de ce grand étage calcaire. Sa constitution est elle-même loin d'être uniforme par la reproduction constante, dans tout notre massif primaire, des six assises dont il vient d'être question. Un seul massif, celui de F'almignoul, offrait ces six avS- sises qui étaient susceptibles d'être divisées en 51 groupes de couches (2). C'est la série complète des couches de l'étage et naturellement celle qu'on devait prendre comme type pour étudier la constitution du terrain dans le reste du pays. Le massif de Falmignoul a peu d'étendue. Coupé par la (1) Essai d'une carie géologique des environs de Dinant ^ Bull, de l'Acad. ROY. de Belgique, 1865, t. XX , p. 616, et Bull, de la Soc.géol. DE France, 1867, t. XXIV, p. 669. (2) /6jV/,p. 621. ( 149 ) Meuse au sud de Dinanl, il s'étend à Test et à Touest sur une longueur de iO kilomètres, alors que sa largeur n'est guère que de 5 V2 kilomètres. Outre le tracé des aftleurements des couches sur cette surface, j'y ai relevé neuf coupes géologiques qui sont figurées dans les Bulletins. Cette série complète ne réapparaît plus dans le reste du calcaire carbonifère compris entre la Roer et FEscaut. Partout des lacunes plus ou moins importantes s'y révè- lent; tantôt une, tantôt plusieurs assises y manquent. Ainsi le massif de Celles qui est juxtaposé à l'est au massif de Falmignoul, ne contient pas l'assise lY. Il y a donc là une lacune d'environ 100 mètres dans la série verticale du dépôt. Le massif de Dinant qui s'étend au nord du massif de Falmignoul et qui a plus d'étendue que les précédents, ne contient ni l'assise III ni l'assise IV; l'assise V y repose directement sur l'assise II. Il lui manque donc à peu près 200 mètres de couches dans la hauteur de ses dépôts. Le massif de Namur est encore plus incomplet. Les assises I, V et VI seulement y sont représentées. L'épais- seuc, de l'étage y est par conséquent d'environ 550 mètres, alors que son épaisseur dans le massif de Falmignoul est de 800 mètres au moins. Mais l'assise I n'a, dans les bandes qui forment ce massif, son épaisseur habituelle et ses principales subdivisions que dans la partie sud et ouest d'une zone plus ou moins irrégulière s'étendant de Char- leroi par Namur et Gesves à Theux. Sur l'affleurement septentrional, elle diminue d'épaisseur par la disparition de l'une ou de l'autre de ses subdivisions. Ainsi à Mal- lonne, on observe qu'elle est formée de calcaire à cri- noides avec schistes argileux intercalés, puis de la dolomie ( ISO ) et des phtanites dans sa partie supérieure. A Marche-les- Dames, les phtanites séparent l'assise V du terrain dévo- nien , et à Flône , l'assise est réduite aux schistes. Cette partie de la zone nous montre ainsi la disparition insensible d'une assise. C'est le seul point du pays où je l'ai observée. Plus à l'est, entre Huy et Liège, cette as- sise I n'est plus représentée. A Angleur, notamment, la dolomie de l'assise V repose directement sur l'étage des psammites. L'épaisseur de l'étage, comparée à celle du massif de Falmignoul, y serait réduite à 400 mètres. Au nord de Liège , le petit massif de Visé, illustré par les travaux de M. de Koninck, ne contient même plus la dolomie ni les autres couches de l'assise V. L'étage n'y est plus représenté que par l'assise VI très-réduite elle- même en épaisseur. Elle a conservé ses principaux ca- ractères lithologiques, même des traces de cette brèche à pâte rougeâtre qui, dans tout le pays, est l'un de ses hori- zons les mieux définis. Mais c'est surtout par sa riche faune qu'elle se distingue. On sait que M. le professeur de Koninck y a reconnu et décrit plusieurs centaines d'es- pèces. Pendant la session de la Société géologique de France en Belgique en 1865, M. le docteur Horion a cherché à analyser la faune de ce riche gisement en la comparant à celle que je signalais pour chacune des six assises dans les environs de Dinant (1). Nos conclusions étaient loin de s'accorder. Tandis que je considérais l'affleurement de Visé comme composé exclusivement de mon assise VF, le savant explorateur tendait à y voir le représentant des six (1) Bull, de la Suc. géol. de France, 1863, t. XX. ( \M ) assises mêmes et il appuyait sa conclusion sur la compa- raison prémentionnée des faunes. La base du calcaire à Visé présente les espèces les plus caractéristiques de la partie inférieure de l'assise VI. Si des exemplaires de l'Évomphale de grande taille que j'ai indiqué comme voisin de VE. aequalis, se trouve autant dans la dolomie de l'assise V depuis la vallée de la Vesdre jusqu'aux environs de Maubeuge que dans les couches de la base de l'assise VI, il n'en est pas de même du Produc- tus sublaevis. Cette dernière espèce n'avait encore été dé- couverte en 1865 qu'à Visé et dans le massif d'Avesnes où M. Gosselet venait de la signaler, et le raccordement des couches du massif d'Avesnes à celles des massifs du Con- droz laisse encore à désirer. Mais je viens de découvrir d'abondants exemplaires du Prochiclus sublaevis à Gesves (Assesse), sur la route de Spase, dans les couches de pas- sage de la dolomie de l'assise V au calcaire blanchâtre de la base de l'assise VI. Ils y sont associés à ces grands Évomphales et au Chonetes papilionacca , espèce particu- lièrement abondante dans les couches de ce niveau. Le Spirifer cuspidalus cité à Visé par M. Horion me pa- raît être le Spirifer distans , car l'extrémité de la grande valve s'y recourbe, ce qui n'a pas lieu dans le Spirifer eus- pidatus. Au demeurant, le Spirifer distans a été observé dans plusieurs gîtes de lassise I elle-même, tandis que le Spirifer cuspidatns est spécial , dans l'état actuel de nos recherches, à la partie supérieure de l'assise III et à l'as- sise IV. Le Spirifer convolutus existe à Celles dans un seul gise- ment de l'assise III dans les environs de Dinant, mais comme cette assise très-fossilifère y a de nombreux affleu- rements qui ont été explorés sur plusieurs points, celte ( 152 ) localisation de l'espèce indique que le Spirifer convolutus n'est pas caractéristique du niveau. Le Chonetes comoïdes est dans le même cas, sauf qu'il a moins de signification encore, puisque le gîte de Celles seul en a présenté un exemplaire unique et mal caractérisé. VEvomphahis piigilis n'a encore été signalé qu'à Visé et diffère beaucoup, surtout par la taille, de VE. bifrons. Les neuf autres espèces, citées par M. Horion comme caractérisant l'horizon inférieur de Visé et comme tendant à indiquer que cet horizon représente les cinq assises inférieures du massif de Falmignoul, se rencontrent, en effet, dans ces assises, mais il s'en faut de beaucoup qu'elles rentrent dans la liste des espèces caractéristiques de ces niveaux, soit par leur abondance, soit par leur faible extension dans le sens vertical des couches. On voit, au contraire, que l'Évomphale voisin de VE. aequalis et le Productus siiblaevis paraissent trancher la question dans un sens plus exclusif. Cette assise, généralement peu fossilifère dans le bassin méridional de notre terrain primaire, y présente un second niveau de fossiles dans sa partie moyenne. M. Gosselet fut le premier à le signaler en 1860 à Limont près de Mau- beuge (1). Il est caractérisé par le Productus undatus que M. de Koninck indique dans la faune de Visé (2). Je l'ai re*rouvé entre Bouvignes et Sommière (5), puis plus ré- cemment à Gesves. A la partie supérieure de l'assise Vï, le calcaire noir- (1) loc. c/^,p. lOi. (2) Descript. des anim. foss. du cale, carb., p. 156, et Monographie des Productus, p. 59, pi. V. (3) Carte géol. des env. de Dinant, loc. cit. ( 155 ) bleuâtre, connu dans la marbrerie sous le nom de Bleu- belge, fournit un troisième niveau fossilifère. On y a recueilli à Anbée d'admirables exemplaires de Productus giganteus, des Productus punctatus, etc. Le Productus piinctatus n'avait encore été reconnu d'une manière posi- tive qu'à Visé, à Lives et à Namur (1). Les relations entre le célèbre dépôt de Visé et l'assise VI du Condroz et de l'Entre-Sambre-et-Meuse deviennent ainsi- de plus en plus intimes. Cependant les lacunes qui affectent, avec tant de va- riantes dans leurs étendues verticale et horizontale, les dépôts du calcaire carbonifère, ne furent pas admises im- médiatement par tous les géologues. Le fait paraissait anor- mal, et l'on demanda de nombreuses preuves. Lé tracé géologique des couches dans la région typique établissant l'existence de la série que j'indiquais comme complète, fut généralement considéré comme concluant, car une fois la composition de l'étage reconnue sur une superlicie quelque peu étendue, il devenait facile, en la prenant comme terme de comparaison, de déchiffrer les autres massifs et de s'as- surer si, comme je le prétends, la série ne s'y retrouve pas complètement. La persistance des caractères minéralogiques des cou- ches du calcaire carbonifère est remarquable dans tout le pays. Chacune des assises se représente dans les points où elle affleure entre la Roer et l'Escaut avec ses traits dis- linctifs (2), et leur détermination est aussi complète et sa- (1) De Koninck, Monographie des Productus, p. 126. (2) Les petits massifs des environs d'Avesnes font peut-être exception. Leur raccordement au calcaire de la Belgique devra être l'objet de nou- velles études. ( 1S4 ) lisfaisante dans la province de Liège que dans la province de Namur ou le Hainaut. Qui ne reconnaît le calcaire à crinoïdes de l'assise I dans le « petit-granit » des Écaus- sines, d'Yvoir, d'Hastière et de Chanxhe? Entre les deux niveaux de ce calcaire à crinoïdes, on trouve dans tout le Condroz des calschistes alternant avec du calcaire foncé et renfermant de nombreux fossiles qui rappellent la faune des calcaires de Tournai. Les analogies minéralo- giques et paléontologiques semblent bien démontrer le synchronisme du célèbre dépôt de Tournai avec ces couches de schistes calcarifères. Un petit lambeau de l'assise III, si bien caractérisée par son calcaire blanchâtre avec noyaux spathiques et veines bleues et par ses fossiles nombreux , notamment par la variété prmceps du Spirifer mosquensis, affleure près de Maubeuge dans une carrière. Sa ressem- blance avec les couches de la même assise des environs de Dinant est évidente, et il n'y avait pas à hésiter à les syn- chroniser. La dolomie de l'assise V ne se retrouve-t-elle pas avec ses grands gastéropodes, qu'on l'observe près de Maubeuge, dans les environs de Namur et de Dinant ou sur la Vesdre? Je pourrais citer telle couche de polypiers qui se retrouve entre le niveau de calcaire noir qui sur- monte le calcaire à Productus cora de l'assise VI, et le ni- veau à Produclus undatus dont il a été fait mention plus haut. Je l'ai observé depuis le Hainaut français jusque sur la Vesdre. Ce calcaire noir de la partie inférieure de l'as- sise VI n'est-il pas représenté aussi bien dans le Condroz qu'à Namur où il a été exploité jadis dans les carrières des Grands -malades et à Visé où il est indiqué par M. Ho- rion (1)? Le marbre-brèche n'est-il pas dans le même cas? (1) Loc. cit. ( im ) Celte conclusion semble donc peu contestable : les ro- ches qui composent le calcaire carbonifère se présentent dans tout le pays avec une constance de caractères qui a généralement permis de se prononcer avec précision sur leur raccordement aux couches du massif que-j'ai pris pour type. Sans être toutes fossilifères, comme c'est, du reste, la règle dans la grande majorité des étages de la série géo- logique, ces couches contiennent de nombreux mollus- ques et polypiers à plusieurs niveaux. J'ai compté vingt- quatre de ces horizons fossilifères dans le massif de Falmignoul, et en général on les retrouve avec leurs espèces caractéristiques dans les couches correspondantes de notre bassin primaire. Les Spirifer mosquensis de petite taille et les Chonetes variolaria des couches à chaux hydrauliques de Tournai , sont nombreux dans les calschîstes du Condroz que je viens de citer comme leur correspondant géognostique. Les Spirifer mosquensis arrondis et de plus grande taille se trouvent abondamment tant sur TOurthe et aux Ëcaus- sines, que dans la plupart des points où le calcaire à cri- noïdes de l'assise I afïleure. J'ai indiqué la variété princeps de la même espèce comme découverte dans les calcaires à veines bleues entre Beaufort et Ferrière-la-Petite , près de Maubeuge, aussi bien que dans leurs nombreux affleure- ments entre Walcourt et Ciney. Les grands Évomphales se retrouvent dans les calcaires noirs qui, à Bâchant et dans le Condroz, servent de base à notre grand dépôt de dolomie. Les mêmes Gastéropodes se présentent dans la dolomie de l'assise V depuis Limont, près de Maubeuge, jusqu'au Fond-de-Forêt sur la Vesdre. Les Harmodites se trouvent dans les mêmes dépôts à Awagne comme à Theux. J'ai ( 156 ) déjà cité le niveau à Productus undatus découvert à Li- mont, à Bouvignes et à Gesves. H est inutile, je pense , de poursuivre ces énumérations .pour lesquelles j'ai, du reste, choisi les faits les plus sail- lants. Ils suffisent pour démontrer que les niveaux fossili- fères, aussi bien que les caractères minéralogiques , per- sistent avec une grande constance dans toute la région carbonifère belge. Ainsi se justifie la proposition énoncée ci-dessus, qu'on ne peut contester l'analogie des couches des différentes bandes et des massifs de notre calcaire carbonifère et de la série reconnue avec précision dans un massif où elle est complète. Et quand cette comparaison conduit à recon- naître que tantôt une assise, tantôt plusieurs ne se trouvent pas dans ces bandes et massifs, on ne peut évidemment argumenter que les calcaires sont trop peu fossilifères et présentent une trop grande variabilité dans leurs carac- tères minéralogiques, pour établir le synchronisme des diverses couches dans toute la région. De telles objections auraient pour origine une connaissance au moins insuffi- sante du terrain. La diminution graduelle du calcaire carbonifère dans son épaisseur suivant la direction sud-nord est un fait matériellement prouvé. La carte de Dumont le faisait, du reste, prévoir, et son mémoire de 1830 nous montre l'étage fort réduit en puissance dans la partie, septentrio- nale de la province de Liège. A cette époque déjà, l'émi- nent stratigraphe dévoilait le principe d'après lequel cette dégradation se produit. La cause de la diminution d'épaisseur du calcaire car- bonifère dans les environs de Liège ne gît pas, en effet, dans la réduction insensible de chacun des groupes dont ( 1S7 ) il est composé sur l'Ourtlie ou sur le Hoyoux, mais dans la disparition de l'assise inférieure entière. Les coupes qui accompagnent le mémorable mémoire mettent le fait en évidence et le rendent peu discutable. C'est cette observation que j'ai pu étendre à tout le terrain dans notre massif primaire. J'ai montré qu'à partir du massif de Falmignoul, pris comme terme de comparai- son , on pouvait tracer une série de zones parallèles diri- gées de l'est à l'ouest et peu développées du sud au nord. Chacune de ces zones présente successivement une dimi- nution dans l'épaisseur de leur masse calcaire , par suite de l'absence d'un nombre d'assises de plus en plus grand. Ainsi le massif de Falmignoul, avec ses six assises dont l'épaisseur totale est d'au moins 800 mètres, est placé au centre de l'aflleurement le plus méridional de l'étage. Si, à l'ouest, deux de ses assises disparaissent de manière à ce que l'étage soit réduit aux assises I, III, V, Yl, soit à en- viron 650 mètres de puissance, jusqu'à Walcourt, — à l'est, à partir de Furfooz, il ne perd que l'assise IV, et ce groupement d'assises I, H, III, V et VI, soit 700 mètres d'épaisseur, forme une zone allongée E.-O. que j'ai suivie sur une longueur de plus de 25 kilomètres. Sa largeur maximum est de 4 kilomètres. La zone de Dinant est juxtaposée parallèlement à celle- là, dont elle se distingue par la disparition de l'assise III, et par conséquent l'étage n'y a plus que 600 mètres environ. J'ai suivi cette zone dont la largeur maximum est d'en- viron 10 kilomètres depuis le Hainaut français jusque dans le massif de Bois-Borsu en Condroz. Vient ensuite la zone de Namur, qui s'étend depuis la Roer jusqu'à Charleroi et qui ne possède plus que les assises "I, V et VI, soit une épaisseur maximum de 2'"*' SÉRIE ^ TOME XXXI. 12 ( 1S8) 550 mètres; puis la zone de Liège, où l'étage est repré- senté, ainsi que Dumont l'avait indiqué, comme je viens de le dire, en n'y tigurant que la dolomie et le calcaire qui la surmonte, par les seules assises V et VI, soit par une épaisseur de sédiments calcaires d'à peu près 400 mè- tres. La zone de Liège s'étend des environs de Huy à la Roer à travers les affleurements les plus septentrionaux des bords de la Vesdre. Enfin, à Visé, les observations minéralogiques et pa- léontologiques tendent à montrer l'étage réduit unique- ment à l'assise VI. Telle est pour le calcaire carbonifère la formule la plus simple de sa constitution en Belgique. Dans la partie sud de la région , il y a çà et là quelques complications dues principalement à l'existence de l'as- sise 111 qui, dans plusieurs cas, apparaît en remplacement de l'assise II. Les couches de l'étage sont, d'un autre côté, trop souvent recouvertes de dépôts plus récents dans la province de Hainaut pour qu'on puisse préciser les assises qui l'y composent et le raccorder à l'une des zones qui viennent d'être décrites. Ainsi Ton peut distinguer dans le calcaire carbonifère de la Belgique sept zones principales, d'après la répartition des assises, comme l'indique le tableau suivant : lo Zone de Falmignoul , assises 1, II, III, IV, V, VI (dans son prolongement à Pouest, on ne retrouve que les assises 1,111, V, VI); i^" Zone de Celles, assises I, II, III, V, VI; o" Zone de Dinant, assises I, II, V, VI; 4° Zone de Lez-fontaine, assises I , III , V, VI ; a" Zone de Namur, assises I, V, VI ; 6'' Zone de Liège, assises V, VI; 7° Zone de Visé, assise VI. ( 159 ) 11 n'est pas de géologue, surtout quand il s'occupe des terrains de notre pays, qui n'attache un prix considérable au jugement de l'illustre fondateur de la géologie belge. J'ai eu le bonheur de voir ce jugement publié, à plusieurs reprises, sur les recherches dont il vient d'être question, et quoiqu'il ait été exprimé avec beaucoup de bienveil- lance, je demanderai à l'Académie de me permettre de citer la déclaration que M. d'Omalius lui a faite en 1864, à propos de ma dernière publication sur le calcaire carbo- nifère. « Jusqu'à présent, les observations que l'on a faites contre les opinions de M. Dupont, dit mon vénéré maître , ne leur ont, selon moi , porté aucune atteinte (1). » Ce jugement d'une aussi imposante autorité, me parut ré- pondre aux objections et aux critiques dont ces recherches avaient été l'objet, d'auîant plus que je m'étais efforcé, dans la publication qui fut honorée de cette sanction, d'asseoir mes conclusions sur de nouveaux faits dont la signification me semblait peu discutable. Ces conclusions ont été néanmoins contestées à diverses reprises, et comme elles le furent en dernier lieu dans les Bulletins de l'Académie, je donnerais lieu de croire que j'adhère à l'opinion qui m'est opposée, si je ne montrais qu'elle ne me paraît pas concorder avec la réalité des faits observés. Dans le compte rendu de la session de la Société géolo- gique de France en Belgique en 1865 (2), M. Dewalque a inséré les raisons qui le portaient à ne pas admettre ma manière de voir. « Les réserves que j'ai faites alors, (1) Essai cVune carte géolo(j. des env. de Dinant. Rapport de M. d'Oma- lius, Bull, de l'Acad. roy. de Belgique , 2'»<= sér., l. XVIII , p. 31 '2. (2) Bull, de la Soc gcol. de France, t. XX. p. 871 ; i8G5. ( 4(30 ) » notamment sur les lacunes, dit récemment notre savant » confrère (1), ont été reproduites dans mon Prodrome , » et je les maintiens encore. » Ces réserves portent sur deux points principaux, à savoir : Mes assises 1 à IV ne sont que des subdivisions du groupe appelé calcaire à crinoïdes, par Dumont; L'existence des nombreuses lacunes , signalées dans le calcaire carbonifère, entraînerait, selon M. Dewalque, l'abandon de l'opinion de Dumont, que toutes nos assises anlhracifères se suivent en concordance. Dumont, dès 4850 (!2), divisait le calcaire carbonifère en trois sous-étages qu'il a ainsi caractérisés dans la légende de sa grande carte géologique : Sous-étage inférieur : calcaire à crinoïdes. — moyen : dolomie. — supérieur : calcaire à productus. Le calcaire carbonifère n'est, en effet, composé que de ces trois groupes dans le sud de la province de Liège, et ces groupes représentent exactement, vu leurs relations stratigrapliiques mutuelles , leurs caractères minéralo- giques et leurs fossiles, l'assise l, l'assise V et l'assise Vi des environs de Dinanl. M. Dewalque n'hésite pas à considérer comme démontré le synchronisme du groupe dolomie de Dumont et de mon assise V, d'une part, et d'autre part, celui du groupe cal- caire à productus et de mon assise Vf : « Il est facile de (1) Bull, de l'Jcad. roy. de Belgique, 2^« sér., l. XXX , p 480 ; 1870. (2) Mérth sur la constitution géologique de la prov. de Liège. ( Mém COUR. DE l'ACAD. roy. DE BELGIQUE, f. VIII; in-i". ) ( 161 ) » reconnaître que l'assise VI de M.Dupont correspond » an calcaire à productus et l'assise V à la dolomie de » Dumont(l). » Nous sommes donc, sur ce point, par- faitement d'accord. Mais, pour notre savant confrère, il n'eji est plus ainsi quand i! s'agit du raccordement du calcaire à crinoïdes et de mes assises inférieures. « En gros, déclare-t-il en » 1863 (2) , on peut dire que l'assise inférieure de Dumonl » a été subdivisée en quatre. » 11 renouvelle son affirmation en 1868 : « Prises en » gros, les assises I à IV représentent le calcaire à cri- » noïdes deDumont. Ce serait là un grand progrès, mais » M.Dupont ne l'entend pas ainsi. Suivant lui, il a in- » Iroduit trois assises nouvelles : Dumont n'aurait connu » que la première dans la province de Liège, et se serait » trompé en croyant la retrouver ailleurs (o). » En 1870, celte opinion est exprimée ainsi : « Nous » sommes d'accord pour reconnaître que les assises V » et VI correspondent à la dolomie et au calcaire à pro- » duclus de Dumont; mais tandis que je considère les » assises I à IV comme formées aux dépens du calcaire » à crinoïdes de mon savant maître, M. E. Dupont pré- » tend que cette dernière division correspond seulement » à son assise 1, et que les assises II à ÎV sont restées » inconnues à Dumont. L'ignorance où cet habile obser- » vateur serait resté à cet égard s'expliquerait, selon lui, » par les lacunes que présente la série, c'est-à-dire, par (1) Prodrome d'une description géologique de la Belgique, [). 80. (2) Bull, de la Soc. géol. de France , loc. cit. (3) Prodrome, p. 80. ( 162 ) » l'absence habituelle de certaines assises dans les régions » que Dumont a particulièrement explorées (I). » Ces citations ont pour but de montrer que l'autonomie des assises il, lil, IV est simplement contestée par des négations répétées , sans qu'aucune preuve directe ou in- directe soit apportée à l'appui. Or, on ne peut évidemment admettre que des résultats, obtenus par la recherche de nombreux faits publiés, puissent être annulés par la simple manifestation d'une opinion contraire. Aussi, je le répète, la persistance de ces affirmations a pu seule m'engager à y répondre. La composition du calcaire à crinoïdes de Dumont dans le sud de la province de Liège est, presque couches par couches, celle de l'assise I du Condroz et de l'Entre-Sambrc- et-Meuse. Voici les séries de couches que j'ai rencontrées à Chanxhe et à Combl^in-au-Pont, d'une part, et de l'autre, dans le massif de Faîmignoul. Couches du calcaire à crinoïdes dans les bandes de Chanxhe et de Comblain-au-Pont. a. Schistes et spammites calcari- fères alternant. b. Schistes alternant avec des ban- des de calcaire argileux à cri- noïdes, à structure quelquefois noduleuse. c. Schistes argileux gris avec nom- breux fossiles : Spirifer mos- quensis , S. octoplicalus , etc. Couches de l'assise l dans le massif de Faîmignoul (2). a. Schistes grossiers et psammites calcariteres stratoïdes. b. Calcaire à crinoïdes très-argileux, dont les bancs sont entourés de schistes. c. Schistes fissiles à Spirifer mes- quensis (var. aplatie) , .S. Octo- plicatus, S. Verneuili, etc. (1) Bull, de l'Acad. rotj. de Belgique , t. XXX, p. 480; 1870. (2) Dans la colonne de droite, j'ai reproduit textuellement la légende de ma Carie géologique des environs de Dînant; j'ai relevé récemment la série indiquée dans la colonne de gauche. cl. Calcaire à crinoïdes Ibucé avec Spirifer mosquensis (var. bom- bée), Cijathophyllum plica- tum, etc. e. Calcaire dolomitique alternant avec des bancs de calcaire ar- gileux et du calchiste fossili- ière: Spirifer mosquensis (var. de petite taille et à ailes pro- noncées), Al/iyris Royssii, Cija- lliophyllum plicatum, etc. Des bandes de phlaniles sont inter- calées dans un grand nombre de ces bancs, parallèlement à la siratification. f. Calcaire à crinoïdes exploité à Chanxhe et à Comblain-au- Voni: Spirifer mosquensis (var. bombée), CijalhophyUuni pli- catum, M ichelinia favosa, S'j- ringopora distans. g. Calcaire à crinoïdes avec nom- breuses bandes de phtanite parallèles à la slratilicalion. Plusieurs bancs sont subcom- pactes, d'un gris foncé; d'autres passent à la dolomie. Des Spi- rifer mosquensis se trouvent vers la base. A trois mètres sous la dolomie dont il va être question , j'ai observé, près du pont de Chanxhe , le Syringo- pora distans qui n'a encore été signalé que dans l'assise J , où il est commun dans toute cette région. Immédiatement au-dessus de ces couches à phtanites, apparaît la dolomie si caractéristique de l'assise V. 163 d. Calcaire à crinoïdes à stratifi- cation souvent confuse. Les schistes ont complètement dis- paru. Le fossile le plus caracté- ristique est un polypier voisin des Cyathophyllum plicatum. Caischiste noir très- fossilifère : Spirifer mosquensis, Clionetes variolaria, etc. C'est le niveau exact des calcaires à chaux hy- drauliques de Tournai. f Calcaire à crinoïdes exploité comme pierre de taille. Quel- ques bandes de phtanite y apparaissent accidentellement : Spirifer mosquensis (var. bom- bée), Orthis arachnoïdea^ etc. g. Calcaire à crinoïdes, dolomiti- que, très-cohérent avec nom- breuses bandes de phtanites épaisses, parallèles à la strati- fication et pétries de crinoïdes creuses. Les couches de l'assise 11 succèdent à celles-là. ( 164 ) Il est difficile d'allier cette constatation précise que j'ai renouvelée dans toutes mes publications sur le calcaire carbonifère, avec une affirmation dont M. Dewalque laisse, il est vrai, la responsabilité à M. Gosselet : « M. Gosselel » vous a dit que la variabilité du caractère minéralogique » des assises est telle qu'il est devenu presque impossible • » de les reconnaître par ce moyen (1). » Cette déclaration de M. Gosselet avait lieu de m'étonner, car cet habile géologue, dans son remarquable Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique, avait précisé- ment établi les divisions du calcaire carbonilere autant sur les caractères minéralogiques que sur les fossiles. J'ai donc prié le savant collaborateur des géologues belges de me dire si c'était bien exactement son opinion que les cou- ches des divers massifs de notre bassin primaire ne pus- sent être coordonnées par l'examen de leur caractère minéralogique : « J'ai dès lors exprimé des doutes, me » répond M. Gosselet, sur la possibilité de raccorder par y> la pétrographie les couches de Dinant à celles d'Avesnes, » mais pour ce qui concerne chacun de ces massifs en » lui-même, je ne crois pas avoir émis cette opinion d'une » manière aussi absolue. » Cet avis a une grande valeur; l'Académie a pu s'assu- rer, dans les diverses communications que ce géologue lui a soumises, de la précision qu'il met dans ses recherches et de la réserve qu'il apporte dans ses conclusions. En 1868, la déclaration de M. Dewalque, relative à l'importance du caractère minéralogique dans ces études , 1 ) Bull de la Soc. géol. de France , loc. cit. ( m ) est faite en termes plus catégoriques que précédemment : « Ces preuves, nous ne pouvons les tirer des arguments » invoqués : les caractères pétrographiques sont trop va- » riables (1). » Nous établissons cependant l'analogie complète entre les couches de Tassise I de la province de Namur et du sud de la province de Liège, au point que les caractères secondaires se présentent avec une constance qu'il est bien rare d'observer en géognosie. J'ai dit , à une autre occasion (2) , que les subdivisions des assises ne se représen- tent pas constamment dans tout le bassin carbonifère avec une complète identité de caractères. C'est surtout exact pour les assises V et VI, dont je ne suis pas encore parvenu à raccorder minutieusement tous les niveaux, dans les divers massifs, à celui de Falmignoul. Mais, soit parce que je l'ai étudiée avec plus de soin , soit parce que son élude présente plus de facilité, je suis toujours parvenu à re- trouver dans le reste du pays les principales subdivisions de l'assise I , sauf pour les petits affleurements des envi- rons d'Avesnes qui présentent des difficultés que je n'ai pu encore surmonter. Le fait que l'assise 1 est l'équivalent dans le sud de la province de Liège du calcaire à crinoïdes de Duniont, et que la dolomie de l'assise V lui succède immédiatement, est donc un fait incontestable. Reste à prouver que Dumont n'a réellement pas connu les assises II, III et IV. Cela sera facile, car il suffit de (1) Prodrome , p. 81. (2) Bull, de l'Acad. roy. de Belgique., i2'"<^ série, t. XX, p. 616; 1865 ( 166 ) montrer que, quand Fauteur de la Carte géologique a fait connaître sa manière de voir sur les localités oii elle se développe, il a opéré des raccordements complètement erronés, prenant ici la dolomie de l'assise I pour son sous-étage dolomitique, les calcaires de l'assise 11 pour son calcaire à productus et les phtanites de l'assise 1 pour la base du terrain houiller; là, c'étaient les couches dolomi- liques de l'assise 01 qui, pour lui, étaient son sous-étage dolomitique, et son calcaire à productus s'y composait de la partie supérieure de l'assise 111, de l'assise V et de l'assise Yl. C'est ce que montrent les coupes géologiques suivantes : Coupe du calcaire carbonifère sur la roule d'Jnscremme à Falmignoul, figurée et interprélée par D amont (1). a. Psammites dévoniens. b. Calcaire à crinoides. c. Dolomie. d. Calcaire à Productus. e. Phtanites de la base du terrain houiller, figuré et décrit comme formant un pli synclinal. (1) Bull, de la Soc. géol. de France, t. VI, p. 55o, pi. III, 1855; et Mém. sur le terrain rhénan, Mém. de l'Acad. p.oy. de Delg , t. XXII, p. !222 ; 1 848. { 167 ) La même , indiquant la disposition réelle des 'mêmes couches, et inter- prélèe d'après la constitution (jénéruh du calcaire carbonifère dans les environs de Dinant (1). a. Psammites du Condroz. b. Calcaire à crinoïdes \ c. Dolomie avec phtaniles (confondue dans la précédente / inlerprélalion avec les couches dolomitiques de la ( province de Liège qui représentent l'assise V) . . , i d. Calcaires compactes gris et noirs, formant un pli syn- clinal. (D'après Dumonl, ils représenteraient le cal- caire à prof/<^ produits qui résultent de la décom- position spontanée des matières ligneuses, des hydro- carbures du genre pétrole, azokerites, paraffines, cires fossiles, etc., M. Swarts a eu l'idée de rechercher ces substances dans la tourbe. Le succès a pleinement con- firmé ses prévisions : en traitant la tourbe par le chloro- forme, on en extrait environ 4 à 5 p. o/o d'une matière bitumineuse que l'on peut aisément purilier, et qui pré- sente alors des caractères bien tranchés. La chicorée ne fournit rien de semblable. S"* La tourbe est constituée par un amas de plantes de diverses espèces parmi lesquelles on trouve certaines mousses que M. le professeur Kickx, à la demande de sou collègue M. Swarts, a déterminées et qu'il a reconnnues appartenir inux genres S ph a g num , Hypninn et Decranum. Ces mousses font défaut dans les chicorées naturelles. 5° Les tourbes fournissent généralement à l'incinéra- tion 8 à 10, et celles qui sont d'origine très-ancienne, même 20 p. ^/o de cendres. La chicorée normale ne donne que 4 à 6 p. ^Vo de cen- dres. L'introduction, de la tourbe dans la chicorée doit donc forcer sa teneur en cendre. J'ai vérilié les expériences décrites par M. Swarts; sa note renferme quelques faits nouveaux, et je suis persuadé que l'ensemble de son travail sera lu avec intérêt par ceux qui s'occupent de rechercher les falsifications. En coii^équence, j'ai l'honneur de proposer à la classe de voter des remercîments à Fauteur et d'insérer sa note, ainsi que la planche qui l'accompagne, dans les BitUetins de nos séances. ï> ( 203 ) Happorî de fi . d*f tinninch. (L Si la falsilicalion des produits commerciaux est con- damnable en toute circonstance, elle devient odieuse et criminelle lorsqu'elle a pour objet l'altération des denrées alimentaires. Il existe néanmoins des industriels qui, poussés par un vil désir de lucre, n'out pas bonté de la pratiquer en i^^rand et de vendre, comme d'excellente qualité, des ma- tières qu'ils savent contenir parfois de 20 à 2o p. ^Vo de subtances au moins inertes si, comme cela arrive, elles ne sont pas nuisibles. C'est à propos d'une de ces pratiques condamnables , qui consiste à mélanger à la poudre de chicorée une quan- tité plus ou moins grande de tourbe, que M. Swarts, con- sulté par le parquet du tribunal de Gand, s'est livré à des rechercbes microsco[)iques et chimiques, dans le but de découvrir une méthode au moyen de laquelle on puisse arriver à constater sûrement le mélange que je viens d'in- diquer. Après un grand nombre d'expériences, et aidé de son collègue M. Kickx pour les recherches microscopiques, il a démontré que la chicorée mélangée à la tourbe et exami- née à un grossissement suffisant, laissait apercevoir des fragments de mousses dont la structure est très-différente de celle du tissu organique de la chicorée et qui appar- tiennent aux genres Sphar/ nu ï/i, Hypnum et Decranum , selon M. Kickx. M. Swarts a confirmé en outre les expériences faites en 1854 par M. Lassaigne (I), à savoir que la chicorée (î) Journal de Chimie médicale, p. 424. ( 204 ) pure ou normale ne fournit que 4 à 5 p. o/o de cendres et quelquefois moins encore, tandis que la tourbe en produit généralement 8 à 10 p. ^/o et même quelquefois jusqu'à 20 p. o/o. Néanmoins il serait difficile, à l'aide de cette dernière donnée, d'arriver à un résultat pratique , par la raison que la quantité de cendres produite par la chicorée peut être notablement augmentée, si le fabricant néglige de laver convenablement les racines avant de les sécher et de les torréfier, ou si, comme cela paraît se pratiquer aussi, il y ajoute, avant leur torréfaction, une certaine quantité de terre ou d'ocre. C'est pour cette raison que MM. Lassaigne et Chevalier ne considèrent comme falsifiée par cette dernière pratique, que la chicorée fournissant plus de 7 p. ^h de cendres (1). Aiin d'éviter cette confusion, M. Swarls a cherché à isoler un produit contenu dans la tourbe et qui n'existât pas dans la chicorée. 11 y est parvenu en traitant l'une et l'autre par le chlo- roforme. Celui-ci extrait de la première 4 à 5 p. o/o d'une certaine quantité de matière bitumineuse hydrocarburée, facile à purifier et présentant alors des caractères bien tranchés. La chicorée ne présente rien de semblable. îl sera donc assez facile, à l'aide de ces données, de reconnaître la pré- sence ou l'absence de la tourbe dans la chicorée, surtout si cette tourbe a été recueillie dans les Flandres ou dans des lieux qui n'en sont pas très-éloignés, et où, par conséquent, elle sera peu différente de celle examinée par M. Swarls. (1) Journal de Chimie médicale, p. 4:24. ( 205 ) Comme on le voit, si le travail que je viens d'analyser n'offre pas un intérêt scientifique bien élevé, il ne man- que pas d'une certaine importance pratique, et je me joins volontiers à mon savant confrère pour en demander la publication dans les Bnlletim de TAcadémie. » Conformément aux conclusions de ces deux rapports, la classe vote l'impression de la notice de M. Swarts, ainsi que de la planche qui l'accompagne, dans les Bulletins. — La note de M. Donato Tomassi, présentée lors de la séance de mars dernier et concernant Vaclion du rnagué' siu)n sur les composés minéraux cl organiques , sera dé- posée aux archives, conformément à l'avis des commis- saires, MM. Donnv et Stas. COMMLNlCATiO.XS CT LECTURES. ISolc sur les forces naliircllos; par M. J.-J. d'Omalius d'Halloy, membre de l'Académie. Quoique je sois étranger aux études physiologiques et plus encore à celles que Ton nomme philovsophiques, psychologiques, métaphysiques, j'ai eu l'occasion d'émet- tre quelques opinions qui s'y rattachent, et ayant vu, l'année dernière, qu'il existe une école qui admet l'insé- parabilité de la force et de la matière dans les phénomènes ( 206 ) biologiques, j'ai prié nos confrères physiologistes de me faire connaître leurs opinions à ce sujet. Cette démarche nous a valu de savantes communications. Mais , comme quelques-unes des objections que j'ai faites contre la doctrine dont il s'agit n'ont pas été relevées, je demande à la classe la permission de résumer mes opinions sur les forces, dans l'espoir d'obtenir de nouveaux éclaircisse- ments. Nous ne connaissons les forces que par les phénomènes qu'elles produisent et nous n'avons aucunes notions sur leur nature. Je crois cependant que nous pouvons les con- sidérer comme formant deux divisions très-distinctes, l'une qui produit les phénomènes physico-chimiques, l'autre qui donne naissance aux êtres vivants et que je nomme, avec les anciens physiologistes, forces vitales. Je n'ai pas à examiner si la première division se com- pose de plusieurs forces, ainsi qu'on l'a cru pendant long- temps, ou s'il n'y a qu'une seule force physico-chimique qui se manifeste de diverses manières, comme l'annonce la physique moderne, celte question étant indifférente à celle de l'inséparabilité de la matière et des forces de la seconde division. Je suis porté à croire que les forces physico-chimiques sont inséparables de la matière, car plusieurs de leurs ma- nifestations ont toujours lieu lorsqu'elles ne sont pas empêchées par une cause connue, de sorte que, dans riiypothèse de leur unité, leur inséparabiliié doit être considérée comme applicable à toutes leurs manifesta- tions. Il en est, selon moi, tout autrement des forces vitales, car le mouvement vital ne peut se produire qu'autant qu'il ait été communiqué à la matière par un être vivant. I ( 207 ) Il est vrai que l'on a cru anciennement à la production spontanée de quelques animaux, mais les progrès de la science ont fait reconnaître que ces animaux se reprodui- sent de la manière ordinaire, et, si quelques personnes croient encore à la génération spontanée, elles ne l'appli- quent qu'à des êtres microscopiques qu'il est presque im- possible d'expulser complètement des appareils où se font les expériences. D'autres personnes ont aussi cru voir quelque chose de favorable à la génération spontanée lorsque les chimistes ont découvert le moyen de fabriquer des combinaisons analogues à des produits de la vie et que, pour cette raison, on a nommées matière organique; mais cette dénomination est impropre, puisque ces combinai- sons ne proviennent pas d'un corps organisé, qu'elles ne sont pas organisées et que, de même que les autres ma- tières, elles ne peuvent s'organiser que par l'action d'un être vivant. On invoque en faveur de Iniséparabilité de la force et de la matière dans les phénomènes biologiques, le prin- cipe théorique qu'une force ne peut exister sans matière. 11 est vrai qu'une force ne peut se manifester à nos yeux que quand elle agit sur la matière; mais je ne vois pas que cette circonstance soit suffisante pour autoriser à nier l'existence de forces qui, au lieu d'être inséparables de la matière, ne peuvent lui être communiquées que j)ar un être qui en est doué. Lorsque nous donnons une chique- naude à une bille, pouvons -nous dire que la force qui met cette bille en mouvement se trouvait dans la bille avant qu'elle eût reçu la chiquenaude? On a également invoqué en faveur de l'inséparabilité des forces vitales et de la matière les contractions muscu- laires produites par l'électricité. Si cette assertion se rap- ( 208 ) porte simplement aux mouvements que Ton produit au moyen de réiectricité sur un animal mort depuis peu, je réponds que ce phénomène annonce seulement que les muscles de cet animal ont conservé une organisation qui permet à l'électricité de produire des effets analogues à ceux que détermine la force vitale et que, s'il était dû à rinséparabilité de la force et de la matière, il ne cesserait pas d'être possible au bout de quelque temps. Si, au contraire, l'assertion dont il s'agit, ayant une portée beaucoup plus étendue, fait allusion à l'hypothèse d'après laquelle l'action des nerfs s'opérerait au moyen de l'électricité, ce serait une application d'un principe que je suis loin de contester, c'est-à-dire qu'une grande partie des phénomènes qui se passent dans les corps vivants sont dus aux forces physico-chimiques. En effet, la matière qui entre dans les corps vivants doit y conserver ses forces physico- chimiques, puisque nous considérons ces forces comme inséparables de la matière; mais je crois que c'est la force vitale qui dispose les choses de façon que les phénomènes physico-chimiques produi- sent les résultats vers lesquels tend la force vitale. Cette dernière joue, selon moi, le même rôle que le directeur d'un établissement industriel , lorsqu'il dispose les choses pour que des corps soient décomposés ou pour qu'il se fasse de nouvelles combinaisons selon le but qu'il veut atteindre. Les mouvements que l'on peut déterminer en irritant certaines parties d'un corps à l'état de cadavre depuis peu, ainsi que la croissance des cheveux et des ongles que l'on a observée comme ayant eu lieu après la mort, ne prouvent pas rinséparabilité de la matière et de la force vitale, mais seulement que l'impulsion donnée par cette force peut, ( 209 ) après la retraite de celle-ci, se conserver pendant quelque temps dans certaines parties du cadavre. C'est encore le phénomène de la bille qui se meut après qise la main qui a donné la chiquenaude s'est retirée. Je ne pense pas non plus que l'on puisse voir une preuve d'inséparabilité dans les effets que des excitants matériels exercent sur les phénomènes vitaux, car on ne peut con- tester que l'excitation intellectuelle n'agisse sur les fonc- tions de plusieurs organes, d'où l'on conçoit que l'excita- tion matérielle de ces organes puisse, de son côté, réagir sur les phénomènes intellectuels. La circonstance qu'il existe des êtres vivants qui peu- vent être dépecés en parties qui conservent la vie, qui se développent et deviennent des êtres parfaits, ne peut pas non plus être invoquée en faveur de l'inséparabilité, car ces êtres ont également reçu le mouvement vital d'un être préexistant. Ce phénomène annonce seulement que la force vitale qui anime ces êtres est susceptible de se diviser en plusieurs parties sans perdre ses propriétés, tandis que chez d'autres êtres, où la force vitale ne peut produire un nouvel être qu'après avoir pris la forme de graines ou d'œufs, il suffît du retranchement d'une partie essentielle pour amener la mort. En somme, je ne connais point de fait qui prouve que la force vitale est inséparable de la matière, et Ton n'a pas encore répondu aux deux questions suivantes que j'avais posées l'année dernière , savoir : Pourquoi les êtres vivants sont-ils soumis à la mort, tandis que, dans l'hypothèse de l'inséparabilité, ils de- vraient avoir une existence aussi durable qu'un cristal de quartz? Pourquoi les êtres vivants, qui sont tous composés à peu ( 210 ) près des mêmes éléments, prennent -ils l'immensité de formes qui Jes caractérisent, tandis que, quand la matière n'est soumise qu'aux forces pliysico- chimiques, elle ne prend qu'un petit nombre de formes qui sont en général particulières à chaque nature d'éléments? Ces différences que présente la série des êtres vivants et la reproduction de leurs formes ne peuvent s'expliquer, selon moi, qu'en supposant qu'il existe autant de forces vitales distinctes qu'il y a de formes d'êtres vivants sus- ceptibles de se reproduire par la génération , mais je re- garde ces forces comme uniques chez chaque être vivant; de sorte que toutes les fonctions de ces êtres ne seraient que des manifestations d'une même force, phénomène ana- logue aux transformations qu'admet la physique moderne pour la force physico-chimique. Je crois également qu'une force vitale peut se modifier et se diviser en plusieurs autres par suite de circonstances particulières et même se perdre lorsque tous les êtres qui en sont animés périssent en même temps; ce qui explique les variations de la série paléontologique, l'extinction des espèces perdues et la formation des nouvelles races. Les forces vitales peuvent se ranger dans deux grandes divisions : celles qui donnent naissance aux végétaux, que nous considérons comme privés de sensibilité, et celles qui animent les êtres du règne animal. Ces dernières peuvent encore se subdiviser en deux catégories, dont l'une com- prend les forces vitales de toutes les bêtes et l'autre celle de l'homme. En effet, quelles que soient l'intelligence et la sociabilité dont sont douées quelques bêtes, on ne peut dis- convenir que l'homme possède des aptitudes que l'on ne trouve chez aucune espèce de bêtes. Je suis donc d'avis que la force vitale qui anime l'homme mérite un nom dif- ( 214 ) férent de celles qui animent les aulres êtres vivants. Je lui réserve en conséquence le nom d'âme, que je refuse aux autres forces vitales, sans contester que plusieurs de celles-ci jouissent de la faculté de déterminer des phénomènes in- tellectuels; car je ne vois pas pourquoi on refuserait cette faculté aux forces d'un ordre supérieur, lorsque nous voyons celles qui animent les êtres les plus dégradés donner à ceux-ci la faculté de choisir leurs aliments et de les disposer de manière à former leurs organes. Quoique je n'aime pas à faire intervenir les cr(jyances religieuses dans les discussions scientifiques, je terminerai en faisant remarquer que Tassimilation de l'àme aux forces vitales n'a rien de contraire au dogme de son immortalité. Je me permets même d'ajouter qu'en restreignant le nom d'âme à la force vitale qui anime l'homme, je me crois plus dans l'esprit de nos livres sacrés que ceux qui l'appli- quent à des forces qui se trouvent chez quelques autres êtres vivants; car la Genèse nous dit que Dieu, après avoir créé les végétaux et les bêtes, a créé l'homme à son image. Or, Dieu étant un être essentiellement spirituel, il n'a pu faire allusion à la partie matérielle et décomposable de l'homme, mais à sa partie spirituelle, c'est-à-dire à ce que j'appelle sa force vitale qui, pour être à l'image de Dieu , doit être éternelle, qualité que je ne crois pas appartenir aux forces vitales des bêtes et des végétaux. ( 212 ) Disatssion des observations d'électricité atmosphérique recueillies à Gand, et comparaison entre ces observa- tions et celles faites en d'autres lieux; par M. F. Duprez , membre de l'Académie. SECONDE PARTIE. DES TENSIONS DES DEUX ELECTRICITES. § 20. Dans la première partie de ce travail (1), j'ai comparé les électricités positive et négative de l'air sous le rapport des nombres de fois qu'on les observait, et j'ai examiné les principales circonstances atmosphériques dans lesquelles elles se manifestaient; dans cette seconde partie, je vais considérer ces électricités au point de vue de leurs tensions. On trouvera ici un premier tableau contenant les ten- sions moyennes mensuelles et annuelles de l'électricité positive, exprimées en degrés de l'électromètre de Peltier, telles qu'elles résultent de toutes les observations faites à midi, à Gand, de 1855 à 1864, indistinctement par toutes les circonstances atmosphériques. La valeur d'un degré ne restant pas la même dans toute l'étendue de l'échelle de l'électromètre employé, mais augmentant avec l'angle d'écartement entre l'aiguille mobile et l'aiguille fixe de (1) Bulletins de l'Académie, S^^ série, tome XXVI , p. \U. (213) Finstrument, et cela d'autant plus que cet angle devient plus grand, j'ai encore calculé, afin de rendre mes résultats comparables, ces mêmes moyennes, en substituant aux degrés observés leurs équivalents en nombres proportion- nels, déterminés par Peltier pour son électromètre à l'aide de la balance de torsion, nombres dont M. Ad. Queteleta vérifié l'exactitude par une série d'expériences (1); seule- ment, comme l'a fait aussi de son côté le savant directeur de l'Observatoire de Bruxelles pour les moyennes des observations relatives à cette ville, lorsque les indications de l'électromètre dépassaient 72 degrés, je n'ai fait entrer dans le calcul des moyennes des nombres proportionnels que le nombre 2000, correspondant à environ 72 degrés de l'instrument. J'évitais ainsi l'influence trop grande que pouvait avoir sur les moyennes l'accroissement très-rapide des nombres proportionnels dus à quelques observations isolées s'élevant au-dessus de cette valeur. Le tableau ren- ferme également ces dernières moyennes. (1) Annales de V Observatoire royal de Bruxelles, tome VII, p,6. 2"* SÉRIE, TOME XXXI. 16 ( 2i4 i i o ^ a » S5^oc:«r^ooco^o^ s» c c A s i o „ s -S 1 i Ot^-TH^CCS^J'T'S^CCOO-^CO Ci cx> iJ i i23;j'^îcroG>i---^*Oi2iq^ Cl <» i ÇC-j^'orcrcs^rc-r-cCiOco^ r- & >; ^.c^^rorc^r^-^og^i^ ï-O 4- i s^s^^-^^^'-^^^i?^^;: t^ èq n § ^^c.^rc.'zro^ci^r^» ^ S ^-::s ÇgOt-OSCt-CO'ÎTiCCiCCO Si J i L?:5g^^5^"'^t2i?§- .... o 05 t??2z:=°^^^^^^^5 'â è 2 ^ ■* ^ K Igs?^2l2§-^^^ss O 4 .2 .-S ri -il -g- s s H PS .5 s o 1 i 1 M *coGcor:'5-i -o ■o i COC5'*cOG^'r:*(3*«*vj---.^C5 00 (déce mps ( uin, j me (s s ^^t-t-G^-*(î1v».t-MO a GO Hiver Printe Éte(j Auton i 2^t;;;0^-*«*icoooG^^oo G-1 35 Ci00O50ooor>oo^|t|. S^ G252t;;;S^aOCOr-SOiOO'3^^ ;o o MOIS llllilïlllll ( âi5 ) § 21. Les moyennes annuelles présentent, comme on le voit, des différences notables : elles vont, en général, en diminuant; toutefois, les différences sont pour ainsi dire distribuées par séries d'années; car si les quatre pre- mières moyennes annuelles des nombres proportionnels s'écartent le plus entre elles, les trois suivantes sont, au contraire, plus concordantes, et il en est de même des trois dernières. Des différences réparties d'une manière aussi régulière ne peuvent être le résultat des variations annuelles de l'électricité atmosphérique, mais doivent plutôt être attribuées à des changements survenus, avec le temps, dans l'état magnétique de la petite aiguille aimantée, servant à diriger l'aiguille mobile de l'électromètre employé. Un même écartement de cette dernière, par rapport au plan du méridien magnétique, ne correspond évidemment à une tension électrique de même intensité que dans le cas où la force, qui tend à ramener l'aiguille mobile dans ce plan et qui dépend du degré d'aimantation de la petite aiguille aimantée de l'instrument, n'ait point varié : si cette force augmente ou diminue, le même écartement indiquera une intensité électrique plus grande ou plus petite. Or, comme les valeurs des moyennes annuelles décroissent graduelle- ment, on est en droit d'en conclure que la force directrice, ou l'aimantation de la petite aiguille, a subi, de son côté, des accroissements lents et graduels qu'on peut regarder comme étant dus à l'influence prolongée du magnétisme terrestre qui, ayant agi sur une aiguille aimantée non à saturation, a développé à la longue, dans celle-ci, des aimantations de plus en plus intenses. Cette explication me paraît d'autant plus probable, que j'avais l'habitude de laisser, après chaque observation, l'électromètre dans une position telle, que la petite aiguille aimantée se trouvait ( 216 ) dans le plan du méridien magnétique, position qui devait naturellement favoriser l'influence de la terre. Sous ce rapport et pour ce qui concerne les degrés de tension de Féleclricité atmosphérique, mes observations laissent beau- coup à désirer, et je suis loin de leur attribuer une exac- titude qu'elles ne comportent point; cependant je ferai remarquer qu'en considérant, non les valeurs absolues, mais les valeurs relatives des nombres appartenant à une même année ou à une série d'années dont les moyennes sont peu dissemblables, on pourra encore en déduire des résultats approximativement exacts et comparables à ceux obtenus en d'autres lieux. § 22. Les moyennes mensuelles contenues dans le tableau s'accordent pour montrer l'influence des difl'é- rentes époques de l'année sur l'intensité de l'électricité positive de l'air : cette électricité, comme l'ont constaté, du reste, les séries d'observations faites en d'autres lieux, suit ici également une marche périodique, les plus fortes tensions tombant en hiver, et les plus faibles en été. Pour mieux apprécier ce qui concerne cette période de l'élecl ri- cité positive et rendre mes résultats indépendants des causes accidentelles qui font varier la tension électrique de l'atmosphère, j'ai calculé de nouveau les moyennes mensuelles, mais en les déduisant seulement des observa- lions recueillies dans l'état normal de l'air, c'est-à-dire en l'absence de la pluie, de la grêle ou de la neige, et en omettant aussi les observations faites pendant les brouil- lards, dont la présence produit en général un accroisse- ment dans l'intensité électrique. J'ai obtenu ainsi les nombres suivants : ( 217 ) 1 ~*CC-"r" -r-" ce rC ÏZ *^ ë i l |l| s 1 c o e w ij 1 ; s o l 1 Ç52^^^^'^<^^''"-222J o Ci 00 i «*©'lx>aO-T-<3^-T--t«oaocccci?icC'^'*t~ooao o 1 f--5COCCfC3^v*fc«*Cr5"T-50 5 ^ ) i l-t^O-T-3^5^ÇMM-*ÇC'^*CO çc ê \ i ogî^co^=o^^a.-^« ^ É 2 g^i^co^^t^t^t;:-o:.ç: ^ â .... OC ÇÛOÇ£00C0iC>*^2l--v*i, -fx è .... cg^^^CiCO^C:^-^^ ^ê o L-: ., o i SSI^^"*^^'^'^^^?^ §?è i 1 O s i i oo -t oj i-c rc rc ^* -- -^ -- ^ ^ -il ... « . . -a S M c: H £ O PS 1 1 ^ 32 oc ic -M — - '?i îc o: c; r: '■^ a> • o .- . . c > -— îo C;0:502C — G^T-JCiOï-CC-r- C£ décembre, janvier, fé iips (mars, avril, mai in , juillet, août) . . ne (septembre, octobre s CQ00aOCCîC<3^CCT-CC--O?OG^ iO i ai2«aC(?^oc s^ «*©<«* 00 ce 00 - et Hiver Printe Été (ju Aulom X (TjCO — îC«*«*«5X)--^t-00 ^ îô ^^o.co^=o^ceoo|^|^ 22 00 •^-tS^OOSOIr-CÇOOt-QOCrOS'l s-i « ce o o s / ( 218 ) § 25. En comparant entre eux les nombres propor- tionnels de ces dernières moyennes et en les rapprochant de ceux du tableau du § 20, on voit que l'électricité posi- tive, soit qu'on l'envisage dans l'état normal de l'air, soit qu'on la considère par toutes les circonstances atmosphé- riques , a atteint , à Gand , un maximum moyen mensuel en janvier, et un minimum moyen mensuel en mai , et ce résultat se déduit non-seulement de l'ensemble des obser- vations faites de 1855 à 1864, mais aussi sensiblement de celles correspondantes aux années 1855 à 1858, 1859 à 1861 et 1862 à 1864, dont les moyennes annuelles, sur- tout celles des deux dernières séries d'années, présentent le moins de discordance. En effet, si Ton prend séparément les moyennes générales mensuelles des nombres propor- tionnels relatifs à ces trois séries d'années, on trouve dans le cas de l'état norjnal de l'air : 1S55 à 185S. 1859 a 1861 . 186:2 a 1864. Janvier 66,0 Février 3^3 Mars n,7 Avril 11,0 Mai o,2 Juin 5,5 Juillet 7,3 Août 6,2 Septembre 12,2 Octobre 29,7 Novembre 47,2 Décembre 58,2 44,6 21,6 22,0 13,6 12,3 7,6 4,0 4,6 2,3 2,0 3,0 1,6 2,6 2,0 3,3 2,3 5,6 4,0 14,3 8,3 27,6 15,0 20,5 16,0 ( 219 ) et dans le cas des observations faites par tontes les cir- constances atmosphériques : 33 a 1S3S. 1839alS6l. 1S62 a 1864 83,2 46,0 23,6 60,0 23,0 13,3 36,2 11,6 7,6 13,2 7,3 4,3 8,2 3,0 3,0 9,7 7,0 2,0 55,7 5,0 1,6 13,0 13,0 2,3 12,0 6,0 3,3 30,2 22,3 9,3 88,7 34,0 13,6 70,0 21,0 18,6 Janvier . Février . Mars . . Avril . . Mai . . Juin . . Juillet . Août . . Septembre Octobre . Novembre Décembre II n'y a que le tnaximimi moyen mensuel de la première série d'années et le minimum moyen mensuel de la der- nière, qui s'écartent du résultat dû à l'ensemble des obser- vations, et qui, au lieu de tomber en janvier et en mai, se sont montrés, le premier en novembre, dans le cas des observations faites par toutes les circonstances atmosphé- riques, et le second en juillet, dans le même cas, et en juin, dans celui relatif à l'état normal de l'air. Cette période de l'électricité positive apparaît également dans les moyennes générales des maxima absolus mensuels correspondants à l'état normal de Tair. Voici quelles sont ces moyennes, en même temps que celles qui se rapportent séparément aux maxima absolus mensuels des trois séries d'années que nous venons de considérer : ( no ) moyennes Moyennes 1 des des MOIS. DEGRÉS OBSERVÉS A l'ÉLECTROMÈTRB. NOMBRES PROPORTIONNELS. ms à 1864. mS à 1858. 1859 à 1861. 1862 à 1864. 1855 à 1864. 1855 à 1858. 1869 à 1861. 1862 à 1864. Janvier. 38 44 40 27 160 212 170 80 Février. 29 37 28 19 104 158 101 37 Mars . 22 28 21 14 57 86 53 21 Avril . 15 22 10 10 38 74 14 13 Mai . . 10 13 9 7 13 19 11 8 Juin. . 40 14 10 6 14 21 13 7 Juillet . 13 18 10 9 23 38 14 13 Août. . 43 16 11 11 19 28 13 13 Sept. . 45 20 1^2 12 26 40 16 17 Octob. . 24 27 20 13 48 76 41 18 Nov.. . 29 37 30 18 100 147 104 36 Dec. . MOY. 34 44 33 21 150 246 111 48 24 27 20 14 63 95 55 26 § 24. Les époques auxquelles se sont présentés, à Gand, le maximum et le minimum moyens mensuels de l'élec- tricité positive , sont à peu près les mêmes que celles que l'on déduit des observations suivies recueillies à Bruxelles, Kew, Saint-Louis, Munich, Kreutznach et Stuttgart. Ces observations, dont il a été fait mention aux §§ 2, 4 et 12 de la première partie de mon travail, donnent en effet pour les époques dont il s'agit : Bruxelles (1) Kew. . . Saint-Louis Munich. . Kreutznach Stullûarl . Epoque Epoque du maximum moyen du minimum moyen mensuel. mensuel. Janvier . . Juin. Janvier . . Juin. Janvier . . Août. Décembre . . Mai. Décembre . Mai. Janvier . . Avril. (1) Pour les observations de Bru.xelles, je me suis servi des moyennes mensuelles et annuelles données par M. Ad. Quetelet dans sa Météorologie de la Belgique comparée à celle du globe, p. 215. Voir la j)renîière par- lie de mon travail pour les autres villes. ( 221 ) On peut conclure de cet ensemble que Télectricité posi- tive a été observée, en moyenne, la plus forte en janvier et en décembre, et la plus faible en mai et en juin ; les obser- vations de Saint-Louis et de Stuttgart s'écartent seules de ce résultat général, quant à l'époque du minimum moyen, ïl ne sera pas inutile de rappeler ici que les époques du maximum et du minimum moyens mensuels sont déter- minées, pour les cinq dernières villes, d'après les obser- vations faites par toutes les circonstances atmosphériques et pendant un temps qui a varié d'un à trois ans, tandis que celles relatives à Bruxelles proviennent, au contraire, d'observations correspondant uniquement à l'état normal de l'air, et s'étendent à une longue série d'années. § 25. Si l'on passe actuellement au rapport des tensions moyennes mensuelles maxima et minima de l'électricité positive à Gand, en comparant sous ce point de vue les nombres proportionnels, on trouve, pour les différents cas et les diverses séries d'années considérées au §23, les valeurs suivantes : D'après les observalioiis faites de 1855 à 1864 — — de 1855 à 1858. — — de 1859 à 1861. — — de 1862 à 1864. D'après les moyennes générales des maxima absolus mensuels 12,3 » Le rapport des deux tensions est en général plus grand pour les observations faites dans l'état normal de l'air que pour celles relatives à toutes les circonstances atmosphé- riques : il a varié environ de 12 à 19 dans le premier cas, et seulement de 10 à 15 dans le second. Dans l'état normal de l'air. Pendant toutes les circonstances atmosphériques. 15,5 10,4 12,7 10,8 19,4 15,3 13,5 14,7 ( 222 ) Une différence analogue existe, pour les deux états de l'atmosphère, entre les rapports des moyennes générales des tensions électriques des mois d'hiver et de ceux d'été : comme on peut le voir dans les §§ 20 et 22, les moyennes dont il s'agit sont respectivement 58 et 4 dans l'état nor- mal de l'air, et 45 et 11 d'après l'ensemble de toutes les observations, nombres dont les rapports sont à peu près 9 et 4. § 26. Les résultats précédents rapprochés de ceux obtenus pour d'autres lieux offrent des discordances nota- bles, et si les époques des maocima et minima moyens mensuels s'accordent d'une manière assez satisfaisante (§ 24), il n'en est plus de même des rapports des tensions électriques qui y correspondent. Pour le montrer, j'ai placé ici ces rapports et j'y ai joint aussi ceux des tensions moyennes de l'électricité en hiver et en été. Rapport Rapport (lu maximum au mhiiniiini des moyennes d'hiver moyens nipnsuels. et d'été. Bruxelles 10,0 7,5 Kew 6,9 5,6 Saint-Louis .... 5,1 4,5 Munich 2,8 %l Kreulznach 5,5 2,1 Stuttgart 5,5 ' 2,1 Le rapport des tensions moyennes mensuelles maxima et minima, concernant Bruxelles, est déduit des équiva- lents en nombres proportionnels des degrés observés à l'électromètre et correspondant à l'état normal de l'air : il est sensiblement le même que le rapport général de ces moyennes provenant des observations faites à Gand indis- tinctement par toutes les circonstances atmosphériques; mais^il s'écarte assez de celui qui répond à l'état normal de l'air. Cet écart s'explique sans doute par ce que j'ai ( 225 ) dit (§ 21) an sujet de mes observations, et le nombre déter- miné pour la première ville doit être évidemment regardé comme présentant beaucoup plus d'exactitude. Le désaccord est, en général, plus grand pour les nom- bres relatifs aux autres stations. Dans une lettre adressée à M. Lamont (1), M. Ad. Quetelet, recherchant la cause de la différence qui existe, sous ce point de vue, entre les observations de Bruxelles et celles de Munich, arrive à cette conséquence, qu'elle doit être attribuée à la fois au mode suivi dans les deux lieux pour recueillir l'électricité de l'air et à la manière d'estimer les indications des instru- ments employés. Il est possible que les écarts moins forts des observations de Kew et de Saint-Louis |)roviennent d'une cause analogue. Quoi qu'il en soit, les plus grandes différences appartenant aux moyennes qui ne résultent que d'une année d'observations, on peut admettre avec quelque probabilité qu'elles décroîtraient avec un plus grand nom- bre d'années. § 27. La discussion des observations de Bruxelles a fait connaître au savant directeur de l'Observatoire de cette ville, que l'électricité positive de l'air est plus intense par un ciel serein que par un ciel couvert, excepté pendant les mois d'été, où la tension est alors à peu près la même : c'est ainsi qu'il la trouva, au milieu de l'hiver, en moyenne, environ quatre fois plus forte dans le premier état du ciel que dans le second. Cette influence due à la sérénité du ciel sur l'intensité de l'électricité positive ressort aussi des observations de Gand. Afin de la mettre mieux en évidence, j'ai partagé celles de ces dernières observations, recueillies en l'absence de la pluie, de la grêle, de la neige et de tout ;i) Bulletins de l'Académie, tome XIX, p. 496; 18b2. ( 224 ) brouillard, en quatre groupes, dont le premier correspon- dait à un ciel entièrement couvert; le deuxième, à un ciel offrant des éclaircies ou un degré de sérénité représenté par les nombres 1 , 2 et 3; le troisième, à un ciel dont le degré de sérénité était exprimé par 4, 5, 6 et 7; et le qua- trième, à un ciel pour lequel ce degré était indiqué par 8, 9 et 10 (1). Le tableau suivant renferme les moyennes des observations relatives à ces quatre groupes, à côté des- quelles j'ai placé les nombres des observations correspon- dantes. CIEL 1 ÉCLAIRCIES DEGRE DEGRÉ entièrement | ou degré de de couvert de sérénité 1,2,3. sérénité i, 5 6,7. sérénité 8, 9, 10, MOIS. 11 |i éc-u II il s 1 îè il ^z H % ■li II â VI û 1 c ?■! -3 ■T. « .a c o t. IJ c i. ^ 1* S 1 Janvier . 140 31 52 17° 38 38 170 40 46 220 60 58 Février . 10 17 50 13 28 48 13 39 43 48 43 72 Mars . . 7 9 63 8 13 79 10 io 48 42 23 47 Avril . . 6 8 49 6 8 31 6 41 9 7 42 62 Mai. . . 0 6 28 4 4 53 7 8 43 4 3 43 Juin . . 4 o 36 ^ 4 73 4 3 48 5 6 49 Juillet . . 6 8 43 3 3 37 4 4 3i 3 8 38 Août . . 4 4 33 3 3 43 6 6 39 6 7 58 Septemb. . 6 8 34 6 8 83 7 8 33 9 43 57 Octobre . M 18 43 11 26 66 9 43 24 44 29 68 Novemb. . 13 26 42 14 27 30 16 34 9 48 43 54 Décemb. . 47 29 30 16 30 39 17 36 43 4S 37 46 Moyenne. 1)0 14 9° 16 10" 48 42o 24 (1) Je rappellerai ici que, dans mes observations, j'exprimais parO un ciel entièrement couvert, par 10 un ciel complètement serein, cl par les nombres compris entre Cet 10, les étals intermédiaires. ( 225 ) En hiver, comme on le voit, à un accroissement dans le degré de sérénité (lu ciel, répond généralement, en moyenne, un accroissement dans la tension électrique, tandis que cette relation n'existe plus en été. Les nombres propor- tionnels appartenant à un ciel entièrement serein ou dont le degré de sérénité est exprimé par 8 ou 9, comparés à ceux qui sont dus à un ciel entièrement couvert, montrent que, dans les circonstances normales de l'atmosphère, l'électricité a été, en hiver, environ deux fois plus intense par le premier état du ciel que par le second. § 28. L'électricité atmosphérique annotée à Gand pen- dant des brouillards sans pluie, grêle ou neige, a été con- stamment positive (Première partie, § 15), et quoique la tension de l'électricité positive ail été, ainsi que nous venons de le constater, moindre en hiver, par un ciel cou- vert que par un ciel serein, il est à remarquer que, dans la même saison, cette* tension s'est notablement accrue par la présence des brouillards. C'est ce qu'indiquent les moyennnes mensuelles des observations recueillies pen- dant l'existence de ces derniers dans le cas où la pluie ne les accompagnait pas. MOIS. Degrés observes àrélectromèlre. Nombres proportionnels. Nombres d'observations. Janvier . 26 93 46 Février . 19 o4 32 Mars. . 16 . . . . ( 7 Octobre . 46 40 20 Novembre 21 69 57 Décembre Moyennes. . . 21 63 42 20 62 ( 226 ) Si l'on comparait ia moyenne générale ci-dessus des nombres proportionnels à celle qui correspondrait aux observations relatives aux six mêmes mois, mais faites en l'absence de tout brouillard et par un ciel dont le degré de sérénité est représenté par 8, 9 et 10 {§ préc), on trouve- rait que ces deux moyennes sont à peu près dans le rap- port de o à 2. L'électricité positive des brouillards a donc été sensiblement supérieure à celle que l'on obtient même par un ciel en majeure partie serein. Les observations électriques de Bruxelles avaient déjà conduit M. Ad. Que- telet à un résultat analogue. Je me suis encore assuré que la tension de l'électricité positive a généralement augmenté avec l'intensité des brouillards. A cet effet, j'ai calculé séparément les moyen- nes mensuelles des observations recueillies pendant l'exis- tence de brouillards peu intenses, et celles des observations qu'avaient données des brouillards d'une grande intensité; je suis parvenu ainsi aux nombres suivants : MOIS. Brotiillards DEGRÉS observés à l'électromètre. peu intenses. NOMBRES proportionnels. Brouillards « DEGRÉS observés à l'électromètre. rès-intenses. NOMBRES proportionnels. Janvier . Février . Mars . . 24 16 12 7o 41 24 29 26 21 129 88 63 Octobre . Novembre Décembre MOYE.N.N * ES. . 12 21 20 22 m 22 21 22 68 74 70 18 47 24 82 L'inspection de ces nombres ne permet pas de mécon- naître un accroissement dans la tension électrique avec ( 227 ) l'intensité des brouillards; ils donnent des moyennes géné- rales qui sont entre elles comme 7 est à 4; et les rapports de ces moyennes à celle correspondante, pour les mêmes six mois, à un ciel entièrement serein ou dont le degré de sérénité est représenté par 8 et 9, seraient 1,2 dans le cas des brouillards peu intenses, et 2,1 dans celui des brouillards très-intenses. § 29. Jusqu'ici je ne me suis occupé, pour ce qui con- cerne la tension, que de l'électricité positive; je vais main- tenant examiner ce qui se rapporte, sous le même point de vue, à l'électricité négative. Voici quelles ont été, à Gand, les tensions moyennes mensuelles des 169 observations (Première partie, § 2) relatives à cette dernière électricité : MOIS. Degrés observés à l'éleclromètre. IKombres proportionnels. Nombres d'observations. Janvier . -31 - 26 - 31 - 34 - 41 -27 - 33 -33 - 37 - 29 - 27 - 25 292 107 266 357 586 121 471 414 376 196 120 105 9 8 16 19 18 14 14 11 18 9 17 16 vinnes des roportionnels. 168 405 335 331 Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août . . Septembre Octobre Novembre Décembre Moyennes. . . Hiver (décembre, janvier, févrie Printemps (mars, avril, mai) . Été (juin, juillet, août) . . . Automne (septembre, octobre, no -31 Sloyen des degrés ob •). . . - 2 . . . — : vembre). — Z nés er\ 7 i5 >1 >1 284 Me es. nombres j ( 228 ) En rapprochant les nombres proportionnels ci-dessus de ceux de l'électricité positive (§§ 20 et 22), on voit que les tensions ont été, en moyenne, de 12 à 17 fois supé- rieures pour l'électricité négative; que cette supériorité se maintient pour les divers mois de l'année, et qu'elle a même lieu dans le cas où l'on considère les moyennes générales des maxima absolus mensuels de l'électricité positive dans l'état normal de l'air (§25) : il n'y a, dans ce cas, que la moyenne du mois de décembre qui, pour l'électricité posi- tive, surpasse celle de l'électricité négative. On voit en outre que, tandis que les plus fortes tensions de la première électricité se sont manifestées en- hiver et les plus faibles en été, les nombres concernant la seconde tendent plutôt à établir une période annuelle marchant en sens contraire: en effet, leurs moyennes constatent un maximum de ten- sion au printemps et un minimum en hiver, et cela dans un rapport s'élevant à 2,4. Il est bon de rappeler ici que les époques du maximum et du minimum de tension moyenne de l'électricité négative coïncident exactement avec celles où se présentent le maximum et le minimum relatifs à la fréquence de cette même électricité (Première partie, §6). Ainsi, le printemps a été, à Gand, la saison où l'électri- cité négative a apparu non-seulement le plus grand nombre de fois, mais encore avec la plus forte tension moyenne, et l'hiver celle où le contraire s'est montré. J'ai voulu reconnaître si les 262 observations d'électricité négative recueillies à Bruxelles, et qui donnent aussi pour la fré- quence de cette électricité un maximum au printemps et un minimum en hiver [IbicL), ne conduiraient point, quant à la tension , à un résultat analogue. En calculant les tensions moyennes de ces observations pour les diffé- rentes saisons, j'ai obtenu : ( 229 ) Hiver (décembre , janvier, février) Printemps (mars, avril, mai). . Été (juin, juillet, août) . . . . Degrés observés. -61 — 64 -56 Automne (septembre, octobre, novembre). 35 Nombres proportionnel». 1044 1283 927 831 Comme on le voit, c'est encore le printemps qui donne la moyenne la plus élevée, mais le minimum ne corres- pond plus à l'hiver; il tombe en automne, et le rapport des deux moyennes extrêmes n'est plus que 1,5. Les obser- vations des deux stations s'accordent donc seulement en ce point, qu'elles tendent à établir que l'électricité négative est à la fois la plus fréquente et la plus intense au printemps. § 50. Dans la première partie de ce travail (§ 8), j'ai distribué les observations de l'électricité négative et celles de l'électricité positive suivant les diverses circonstances anormales de l'atmosphère, afin d'en déduire des résultats concernant la fréquence comparative des deux électricités correspondant à ces circonstances. J'ai déterminé ici les tensions moyennes de ces diverses observations, dont les nombres sont indiqués dans le paragraphe cité. Aux approches de la pluie, de la grêle ou de la neige . . Au commencement de la pluie, de la grêle ou de la neige, ou pendant la chute de quel- ques gouttes de pluie. . . Pendant la pluie, la grêle ou la neige Après la pluie, la grêle ou la neige Pendant les orages .... Dans d'autres circonstances . ÉLECTRICITÉ NÉGATIVE. Degrés observés. — 42 — 29 34 24 23 2"*^ SÉRIE, TOME XXXI. Nombres proportionnels 478 205 476 121 1401 194 ÉLECTRICITÉ POSITIVE. Degrés observés. 24 Nombres proportionnel!. 249 13 78 26 981 17 ( 230 ) On remarquera que la tension moyenne suit générale- ment la même marche pour les deux électricités : elle diminue avec le commencement de la pluie, de la grêle ou de la neige, pour croître ensuite pendant leur durée et décroître de nouveau après leur chute. Le rapport de la tension moyenne pendant la durée de la pluie, de la grêle ou de la neige, à la tension moyenne générale des électri- cités (§§ 22 et 29), s'est élevé à i,7 pour l'électricité néga- tive, et à 4,6 pour l'électricité positive, le rapport étant déterminé pour cette dernière relativement à la tension moyenne générale correspondante à l'état normal de l'air. En examinant d'une manière analogue les observations de Bruxelles, dont les nombres, quant à la fréquence, sont aussi donnés dans le § 8, j'ai obtenu, pour cette ville, les tensions moyennes suivantes concernant les différentes circonstances anormales de l'atmosphère. ÉLECTRICITÉ NÉGATIVE. ÉLECTRICITÉ PO.SITIVE. 1 Degrés 9> ombres Degrés Nombres Aux approches de la pluie, de la grêle ou de la neige . . observés. proportionnels. observés. proporiionnels. - 43 658 24 83 Au commencement de la pluie, de la grêle ou de la neige, ou penihml la chute de quel- ques gouttes de pluie. . . - 55 923 31 26U Pendant la pluie, la grêle ou la neige - 61 1128 37 405 Après la pluie, la grêle ou la neige - 59 1012 3i 382 Pendant les orages .... - 67 1455 68 1631 Ici encore, les deux électricités ont suivi, en moyenne, la même marche; toutefois cette marche diffère par un point de celle donnée par les observations de Gand; car, ( 25i ) tandis que la tension électrique diminue pour cette ville avec le commencement de la pluie, de la grêle ou de la neige, pour croître ensuite seulement pendant leur durée, elle augmente déjà, h Bruxelles, avec le commencement de la chute et continue aussi à croître pendant la durée de cette dernière. Les observations s'accordent, du reste, pour montrer un décroissement dans Tintensité électrique avec la cessation de la pluie. En déterminant, comme pour Gand, respectivement les rapports des tensions moyennes des deux électricités pendant la pluie, la grêle ou la neige, aux tensions moyennes générales, j'ai trouvé pour ces rapports les nombres 1,1 et 2,0. On peut conclure de ce qui précède que la chute de l'eau à l'état de pluie, de grêle ou de neige, augmente, en moyenne, l'intensité de l'électricité atmosphérique. § 51. L'influence de la direction des vents et de la pression atmosphérique sur les nombres de fois que les deux électricités ont apparu à Gand et à Bruxelles, l'élec- tricité positive étant toujours considérée seulement dans les circonstances anormales de l'atmosphère, a été examinée aux §§ 17 et 18 de la première partie : on y a vu que, pour ce qui concerne les vents, ces électricités y avaient été beaucoup plus fréquentes par les vents soufflant d'entre N. et S. du côté de l'O. que par ceux de direction opposée, et que, quant à la pression de Tair, l'électricité négative avait été annotée, en général, par des hauteurs barométriques moindres que celles relatives à l'électricité positive. J'ai voulu encore m'assurer si ces éléments météorologiques n'avaient eu aucune influence sur les ten- sions moyennes des deux électricités, et, à cet efl'et, j'ai calculé ces tensions d'après les observations distribuées, d'abord suivant les directions des vents, et ensuite suivant ( 252 ) qu'elles répondaient à des hauteurs barométriques au- dessous ou au-dessus des hauteurs moyennes correspon- dant aux différents mois de Tannée. Je suis parvenu ainsi aux résultats suivants. Moyennes Moyennes d PS des VENTS. degrés observés à rélectromètre. BRUXELLES. nombres pr )portionnels. BRUXELLES. GAND. GAND. s—- -w^ -— i- — - - — '*»^- _*i— -«»_-'-.—- - 6 'S > 'B i If ■M = |t 1 i il .1-1 n II II 1 s NetNNE. . -28° lo» - r,9o 32" 280 74 808 473 NEetENE . -23 8 -61 46 404 43 4405 545 E et ESE . . -33 22 -56 35 459 440 898 359 SEetSSE. . -48 10 -60 36 692 24 4498 534 S-et SSO . . -27 12 -53 38 475 23 837 384 SO et OSO . -33 12 —50 -36 316 94 4060 406 OetONO. . -31 49 -62 36 262 457 4428 414 NOetNNO . -40 13 —59 37 536 34 4043 540 Gand Bruxelles . . . .-MOTEIVIVes DBS NOMBRES PROPORTIONNELS POUR LES VENTS soufflant d'entre N. et S. Du cAté de l'Bat. Du cAté de l'Ouest. Électricité négative. Électricité positive. Électricité négative. Électricité positive. 384 4002 54 395 322 4047 76 435 1 ( 233 ) GAND. MOIS. Janvier. Février. Mars , Avril . Mai . . Juin. . Juillet . Août. . Septembre Octobre Novembre Décembre Moyenne. Moyennes des degrés observés à l'électromètre. BAROMETRE au-dessous de la moyenne mensuelle. —32» -30 -24 -30 -42 -32 -33 -3i -36 -29 -2o -27 -31o I2« 43 17 19 4 19 21 6 9 10 17 10 BAROMETBB au-dessus de la moyenne mensuelle. 13" -27» -17 -41 -45 -3o — 8 — o 22 -43 -18 —41 -18 21° U) 8 22 7 27 4 35 \i 8 18 20 Moyennes des nombres proportionnels. BAROMETRE au-dessous ie la moyenne mensuelle. -27< 170 344 130 136 286 578 151 470 488 396 219 90 119 284 27 31 238 75 5 148 338 9 22 U 150 90 BAROMETRE nu-dessus de la moyenne mensuelle. 108 88 36 21 482 14 554 53 679 9 11 146 7 5 70 345 211 21 114 13 260 53 47 57 215 69 ( 234 ) BRUXELLES. Moyennes Sloj-ennes Jes des degrés observés à l'électroniètrc. nombres proporlioniiels BAROMÈTRE BAROMETRE BAROMÈTRE BAROMETRE MOIS. au-dessous au-Utssus au-dessous au dessus de la moyenne de la moyenne de la moyenne de la moyenne mensuelle. mensuelle. mensuelle. mensuelle. ^ -^--^— , <«.»^ — " — ~ ■ -«w--— -^-v.— •o . 1 ■« •4) "2 ■(U •a "U •a .- « •- à ._ « .•;; :i. « — ■ .i! .S ^ > .2 .i ^ > !ï .- '.s > .- ■- 1 ■- s. .^ t. ":: i, 'Z »- CO 1 .«> « "Z g eo o W3 Û te ti m « o u -^ IJ -O CJ -Ci t O ■5 = ■3 ^ ■2 ^ •S ^ ■K =• ..= .^11 Janvier. . . -620 3.- -640 440 1119 272 1339 533 Février. . . -5o 45 -59 33 587 526 822 191 Mars . . . -74 38 -25 36 1684 329 68 286 Avril . . . -64 46 -59 41 1299 817 1361 457 Mai .... -61 46 -58 14 1107 773 979 23 Juin. . . . -59 18 -74 46 953 48 1925 1008 Juillet . . . -54 30 -54 20 853 211 889 147 Août . . . -50 31 -75 20 719 400 1745 59 Septembre . -61 20 -69 26 1061 55 1168 319 Octobre . . -49 30 —77 37 754 172 2000 399 Novembre. . -5i 40 -53 37 728 410 459 379 Décembre. . Moyenne. -65 46 - 62 33 13i3 6'f5 1 158 218 -50" 35'' - 61" 32" 1017 388 1159 335 Les moyennes générales ci-dessus des nombres projïor- tionnels de réleclricité positive observée dans les deux villes s*accordent pour établir une intensité un peu plus l'orle relativement aux vents soufflant du côté de l'O. que ( 23S ) pour ceux venant du côte de TE.; mais cet accord n'existe plus à l'égard de l'électricité négative : Gand donne, pour cette dernière, un excès d'intensité correspondant aux vents du côté de l'E., tandis que les deux moyennes de Buxelles tendent plutôt, faiblement il est vrai, à montrer un excès en sens contraire. Les moyennes générales qui se rapportent à la pression atmosphérique présentent, pour les deux électricités, des résultats analogues : ainsi, dans les deux villes, l'intensité de l'électricité positive a été plus forte lorsque le baro- mètre était au-dessous de sa hauteur moyenne que lors- qu'il était au-dessus de cette hauteur; il en a été de même, à Gand, pour l'électricité négative; mais les observations de Bruxelles, concernant celte électricité, donnent, en moyenne, une plus grande tension dans le second cas que dans le premier. § 52. Ainsi que je l'ai fait pour la première partie de cette discussion, je résumerai ici. également le contenu de la seconde : 1" Les observations de Gand, d'accord avec celles re- cueillies en d'autres lieux, montrent que l'électricité posi- tive de l'air suit une marche périodi<|ue annuelle, les plus fortes tensions se présentant en hiver et les plus faibles en été. 2" La période annuelle de l'électricité positive se déduit à la fois des moyennes des observations correspondant à l'état normal de l'air, c'est-à-dire faites en l'absence de la pluie, de la grêle, de la neige et des brouillards, et des moyennes des observations annotées indistinctement par toutes les circonstances atmosphériques. 3° La même période apparaît dans les moyennes des maxima absolus relatifs à l'état normal de l'air. ( 256) 4" Les mois de janvier et de mai ont été, à Gand, les époques du maximum et du minimum moyens mensuels de l'électricité positive; de l'ensemble des observations faites en d'autres lieux, il résulte que cette électricité a été trouvée, en général, la plus forte en janvier ou en dé- cembre, et la plus faible, en mai ou en juin. S'' Le rapport des tensions moyennes mensuelles maxima et minima de l'électricité positive a surpassé, à Gand , dans l'état normal de l'air, celui qui appartient aux observations correspondant indistinctement à toutes les circonstances atmosphériques : dans le premier cas, ce rapport s'est élevé à 15, et dans le second, à 10. 6" A l'exception des observations de Bruxelles, pour lesquelles le rapport dont il s'agit est égal à 10 dans l'état normal de Tair, les séries d'observations concernant d'au- tres lieux donnent, pour le même rapport, des nombres qui s'écartent beaucoup des précédents. Suivant M. Ad. Que- telet, les écarts doivent être attribués, avec une grande probabilité, au mode suivi pour recueillir l'électricité atmosphérique, et à la manière d'estimer les indications des instruments employés. 7° En hiver et dans l'état normal de l'air, la tension moyenne de lelectricité positive a augmenté, à Gand, avec le degré de sérénité du ciel : elle a été à peu près deux fois plus intense par un ciel complètement i^u en grande partie serein que par un ciel entièrement couvert. 8^ Les brouillards font croître, par leur présence, la tension de l'électricité positive, et cela d'autant plus que leur intensité est plus grande : cette tension s'est trouvée en moyenne, à Gand, aussi forte, pour les brouillards peu intenses, et deux fois plus forte, pour les brouillards très- intenses, que celle appartenant à un ciel entièrement ou en grande partie serein. ( 237 ) Des résultats analogues, relativement à l'influence de la sérénité du ciel et à celle des brouillards sur la tension électrique, ont été aussi déduits, par M. Ad. Quetelet, des observations de Bruxelles. 9** L'électricité négative a été, à Gand, tu moyenne, de beaucoup supérieure à Télectricité positive, même en consi- dérant les tensions maxima absolus de cette dernière dans l'état normal de l'air; ainsi que cela s'est présenté pour sa fréquence, elle a encore donné un maximum de tension au printemps et un minimwm en biver. iO" Les observations de Bruxelles, relatives à l'électricité négative, conduisent également, pour cette électricité, à un maximum de tension correspondant au printemps; mais le minimum coïncide avec l'automne. M" Il existe un accord entre les observations de Gand et celles de Bruxelles pour montrer que l'électricité de l'air, tant positive que négative, croît en moyenne pendant la cbule de l'eau à l'état de pluie, de grêle ou de neige : les rapports des tensions moyennes des deux électricités recueillies dans ces circonstances atmosj>bériques aux tensions moyennes correspondant à l'étal normal de l'air, se sont trouvés respectivement égnux à 4,6 et 1,7 pour la première ville, et à 2,0 et 1,1 pour la seconde. 12" Les observations des deux mêmes villes s'accordent encore pour laisser voir une légère influence exercée, dans l'état anormal de l'air, par les vents et la pression almos- pbérique sur la tension de réieotricité positive; mais cet accord n'existe plus lorsqu'il s'agit de l'électricité négative. ( 238 ) — M. Melsens commence la lecture d'une Note histori- que sur Van Helmont, lecture qui sera continuée dans une prochaine séance. Le même membre met sous les yeux de l'Académie divers échantillons de viande conservée à l'air libre dans des vases ouverts depuis plus de deux ans. Comme plusieurs communications ont été faites sur ce même sujet à l'Académie des sciences de Paris, il a désiré faire constater ses expériences par des hommes compé- tants, et il lit quelques passages d'un procès-verbal d'in- spection que MM. le directeur et le professeur de l'école de médecine vétérinaire, ainsi que M. Vanhertzen, inspecteur vétérinaire de l'abattoir de Bruxelles, ont bien voulu rédi- ger à sa demande. M. Melsens s'occupe encore de cette importante ques- tion; car si, après une conservation si longue et dans de si mauvaises conditions, la viande ne paraît pas convenir pour l'alimentation de l'homme, au moins les chiens en sont très-friands et se portent parfaitement bien après une consommation qui dure déjà assez longtemps. Synopsis des Cordalines, par M. Edm. de Selys Long- champs, membre de l'Académie. La publication des travaux que j'ai entrepris pour con- stituer par leur réunion un Syuopyis général des insecles odonates n'a pas marché avec la rapidité que j'eusse dé- ( 259 ) • siiée, les retards provenant principalement de la réception continuelle d'objets nouveaux, et du désir que j'avais de perfectionner la classiûcalion et de connaître les espèces déjà décrites, mais que je n'avais pu examiner par moi- même. En effet, le premier des Synopsis paru, celui des Ca- loptérygines, date déjà de 1855. Depuis cette époque j'ai publié le Synopsis des Gomphines et ceux de la plus grande partie des Agrionines; enfin deux suppléments à cbacun des Synopsis des Caloptérygines et des Gomphines. 11 est plus que temps que le plan que je me suis tracé marche vers son achèvement. Le travail que je présente aujourd'hui comble une de ses lacunes. 11 restera à hi compléter par les Synopsis des Libellulines et des yEsch- nines. La sous-famille des Cordulines (qui appartient à la fa- mille des Libellulidées) n'est pas aussi distincte de celle des Libellulines, que le sont les deux sous-familles que j'ai adoptées dans chacune des familles nommées .Esclini- dées et Agrionidées. Ce qui lui manque, c'est un caractère diagnostique facilement applicable aux deux sexes. Burmeister a caractérisé, ainsi qu'il suit, son genre Epoplilhalnna , qui répond à noire sous-fami!le : Alae sexunm inaequales; posleriores marum in amjulo poslico amitae; foeminarum obtusae. Oculi procesm in tempora provecti. Mais ce prolongement des yeux vers les tempes est parfois peu distinct, et nous voyons un sillon analogue chez plusieurs Libellulines dont le bord anal des secondes ailes est airondi et conformé de même dans les deux sexes. 11 en résulte que si l'on ne })rofitait du tact que donne l'habitude, ou pourrait souvent être embarrassé ( UO ) pour décider si une femelle dont le mâle est inconnu ap- partient ou non aux Cordulines(l). Mon ami le D'' Hagen a découvert un autre caractère qui ne s'applique également qu'au sexe mâle : c'est la lame étroite dont l'intérieur des tibias antérieurs est bordé. Elle est constante chez tous les mâles de Cordulines que nous connaissons, et nous ne l'avons pas encore rencon- trée chez les Libellulines. La conformation du bord anal (ou tout au moins sa réticulation différente selon le sexe) se retrouve chez les Gomphines et chez la plus grande partie des ^'Eschnines. Les Cordulines ont encore une grande analogie avec les Gomphines dans la stature, dans la conformation des ap- pendices anals des mâles, et souvent dans le système de coloration, les dessins étant en général jaunes, passant au verdâtre ou au roussâtre, sur un fond noirâtre, mais qui est fréquemment irisé ou même vert ou acier métal- lique. On peut pousser plus loin la comparaison en signalant la ressemblance qui existe dans les différents groupes : ainsi la légion des Cordidia nous rappelle celle des Go?ii- p/nis par la stature et souvent par les appendices anals (1) M. Hageu a toutefois découvert un caractère qui peut Irès-souveiit l'aire recoiiiiaître les Cordulines des Libellulines, (misqu'il s'applique aux deux sexes. C'est un petit boucjuet ou pinceau de poils fins qui est placé sur la face externe de la première paire de fémurs très-près de leur arti- culation avec les tibias. Ce pinceau paraît constant chez presque toutes les Cordulines, excepté dans le grand genre Macromia; mais je l'ai retrouvé chez quelques Libellulines, entre autres chez la L. fronlalis de Rambur. . ( 241 ) des mâles. Dans la légion des Macromia nous trouvons les Synthemis qui ont l'espace basilaire réticulé comme les ChlorogompJim , et dont une espèce possède des ailes en partie colorées et opaques, caractère rare et exception- nel dans ces deux sous-familles. Les Epopluhalmia et les Macromia sont comparables, pour la coloration et la sta- ture, aux légions des Gomphines nommées Cordulegaster et Lindenia, et les JEschnosoma nous rappellent quelques Gomphoïdes des mêmes contrées. Pour la division des groupes, j'ai considéré : \° l'espace hypertrigonal. C'est cet espace oblong situé au-dessus du triangle et borné supérieurement par le secteur bref de- puis son départ de l'arculus jusqu'à l'angle externe du triangle. Cet espace est libre ou traversé par des ner- vules; 2° les deux secteurs de l'arculus soudés ensemble ou séparés à leur origine; ù° la forme du triangle dis- coïdal des ailes supérieures, son côté supérieur étant droit ou brisé; dans ce dernier cas (qui est exceptionnel ) il y a, comme chez les Libellulines du genre Nannophya, un tétragone au lieu d'un triangle; 4° la membranule grande, petite ou nulle; 5" l'espace basilaire libre ou réticulé; 6° l'espace médian libre ou réticulé; 7' le triangle interne des ailes inférieures fermé ou ouvert vers la base (dans ce dernier cas, je le qualifie de nul ); 8" les triangles libres ou traversés par des nervules; O'' la position du côté in- terne du triangle discoïdal des secondes ailes par rapport à l'arculus; 10° les onglets des tarses à division inférieure plus courte que la supérieure ou égale; 11° chez les mâles : le bord anal des secondes ailes excavé ou non; — l'existence ou l'absence d'une nervule transverse aboutis- sant à la membranule dans le triangle anal qui y est ( 242 ) adossé; los oreillettes du ^^ segment saillantes on obli- térées. Pour la détermination des espèces, il faut rembarquer surtout les cellules poslrigonales; celles du second espace entre le nodus et le ptérostigma; la forme de celui-ci; la forme de l'abdomen; la coloration et les dessins du corps; enfm et surtout la forme des appendices anals des mâles et celle de Técaille vulvaire des femelles. Linné, dans ses derniers ouvrages, n'a décrit qu'une seule Corduline : sa Libellula aenea; Fabricius a ajouté la lomentosa. Latroille s'en tient à l'espèce linnéenne. Dans les ouvrages généraux plus récents, Burmeister (1859) signale neuf espèces; Rambur (1842) en décrit dix-buit. Je publie aujourd'hui dans ce Synopsis quatre-vingt- trois espèces, parmi lesquelles j'ai dû en nommer vingt- six. Les autres ont été décrites ou nommées dans différents ouvrages, notamment par le D"^ Hagen (neuf espèces) dans son Synopsis des Névroptères de l'Amérique septentrio- nale; et par Say et M. Samuel Scudder qui en ont décrit chacun quatre. Parmi les quatre-vingt-trois espèces que je donne, il n'y en a que trois ou quatre un peu douteuses; et yne seule, la Cordulia virens de Rambur, que je n'ai pu exa- miner. Si j'ai pu arriver à un résultat aussi satisfaisant, c'est uniquement grâce au concours et à la bienveillance extra- ordinaires que j'ai rencontrés auprès des savants et des éta- blissements scientifiques qui n'ont pas hésité h me confier les Cordulines que je ne possédais pas, souvent des types uniques, malgré les périls qui pouvaient résulter d'un long voyage pour la conservation de ces objets précieux. ( 245 •) Je citerai surtout : mon ami et collaborateur le D"" Hagen, professeur à l'université de Cambridge, Massachusetts; le professeur L. Agassiz, directeur du muséum de cet éta- blissement; M. Uhler, de Baltimore, et le musée delà Société d'histoire naturelle de Boston, qui m'ont permis d'étudier les types qu'ils possèdent ou qu'ils ont décrits, et ceux de Say, de Harris et de Scudder. En Europe j'ai ren- contré le même concours auprès de M. R. Mac Lachian, de Londres, et du musée de Berlin dirigé par le professeur W. Peters. J'exprime ma vive gratitude à ces savants dis- tingués en mon nom et surtout au nom de la science. Pour désigner les genres et sous-genres que j'adn.ets au nombre de onze , j'ai adopté des noms proposés par Leach , Charpentier, Burmeister, Rambur, Brauer et Bâtes (MSS.), en utilisant dans un sens restreint ceux qui n'étaient que des synonymes, et bien que mes coupes soient fondées en partie sur des caractères qu'ils n'ont pas employés, de sorle que j'ai pu me borner à créer les noms de Hemicordulia , Oxygastra , Idionyx et Synthemis, ayant épuisé pour les autres sous-genres la liste des syno- nymes disponibles. J'ai trouvé nécessaire de réunir les Macroiuia et les Dklymops de Rambur, et j'ai supprimé le sous-genre que j'avais nommé Tetragonevra, ne trouvant pas pour ces coupes de caractères distinctifs assez tranchés. J'ai publié le résumé de ma nouvelle classification des Cordulines dans le Bulletin de la Société entomologique belge du 5 no- vembre 1870. L'étude que j'ai continué à faire de ces insectes depuis six mois m'a décidé à modifier légèrement et à simplifier le plan proposé à cette époque. Dans cha- cune des deux légions adoptées, je supprime les coupes ^244 ) subordonnées et que j'avais nommées divisions et sous- divisions. Dans la première légion (Cordulia) , \e désignais, sous le nom de Trigonales, les genres Cordulia eiEpitheca, et sous celui de Télragonales, le genre Cordulephya, dont la femelle est inconnue. Dans la seconde légion, lesTétra- gonales se composaient du genre Idlonyx dont le mâle est inconnu, et les Trigonales des autres genres séparés en deux sous-divisions. Tune (nervulibases) comprenant le genre Synthemis, l'autre (vacuibases) les genres Ma- cromia et JEschnosoma. Ces complications me semblent devoir disparaître avec avantage. Enfin la connaissance de certaines espèces d'Epitheca et de Cordulia à réticu- lation un peu irrégulière, m'a porté à réunir en un seul grand genre (divisé en cinq sous-genres) ces deux genres proposés. Au point de vue géographique, nous trouvons 40 es- pèces en Amérique (dont 9 dans l'Amérique méridionale); 18 dans l'Océanie; 9 dans l'Asie et la Malaisie; 7 en Afrique; 8 en Europe; une seule (Oxygastra gracilis) de provenance inconnue. Trois espèces européennes se retrouvent aussi en Si- bérie , et une en Algérie. Le genre Cordulia est cosmopolite; le sous-genre He- micordulia est peut-être restreint à l'Océanie; le sous- genre Gomphomacromia est particulier à l'Amérique méri- dionale. Les genres Cordulephya et Synlhemis sont de l'Océanie; les Idionyx de la Malaisie; les jEschnosoma de l'Amérique méridionale. Parmi les Macromia, le sous- genre auquel je réserve le nom à' Epophthalmia est de l'Amérique septentrionale, de l'Asie et de la Malaisie, tan- dis que les Macromia se retrouvent, en outre, en Afrique et dans l'Europe méridionale. ( 24S ) La répartition des quatre-vingt-trois espèces connues se fait, ainsi qu'il suit, dans les différentes coupes : Hemicordulia 8 Cordulia 16 Epitheca 21 Oxygasira 2 Gomphomacromia 4 Cordulephia 1 Idionyx 1 yEschnosoma 3 Epophthalmia 7 Macromia 14 Synthemis 6 2™'" SÉRIE, TOME XXXI. 18 ( 246 ) ï. 'y; 2 K^ s -73 « i*. "o w s- — S 3 W3 s: ^^ ^. ^ c« 3 d < S 3 Q c o o o H 1 u « g < K 3 ?-> z S 2 pu, a Z s £ ?=, H s cî £i ^ S s: O =J o ^ 2 u O 0, >< o o :/3 2 :2 K ;j W O O o Q ^ a S C« _: ^- ce >--^" so co t-" od ai o _: "^ «? »■ «■ . s 8 , « s: 2 B; e « i j .j >i^ e S s z Q ■a i* e 9 3 u fi K B fi ^ o S S e 1^ i^ ■« e e a « î* u V g « ^ ia 2 > •» J ■" - " •• li • r^ ' = 1 sis J :§ ■ s i^ ■ 3 ';;: ■ « e « B "s • .2"^ J-2 ^ « ^I-Ï il w ■OC -o S..S t? . f 1 • Si S Ss S 1 "ij 3. Si o *■ ô H- SJ '^ s c« t- M ,r; o H O S H O s cr ffl |i 2|i 1 = ■S wj ^1^ '"^1 s j^ es "O ~ It "~ o T"" So=^ ^ ^ -l„ O 5 o « « "7j • li ^ t, ce -a c rt 3 >; '■^ 2 r2 -5 2 -Q 1- •r ^- 1^ •— « .ï^ C- — — S Ih tn C« _£3 CTv ^ ^ H w '^ « u 1 ■"^~^ t. — ■« =ll==l -<' liî -^ oïdal - nbran l'urcu aissai c/: 3 ^3 ■Nil o perlrigonal tn . Triangle dise ures, ii'guliei ur droil. Men Secteurs de soudés a leur n -3 o 1=-= :|li ^ _; -l-cl-SS ss^ï '"' l^ll. u u KYj-snos -sajuiinauoj SOUS-ORDRE DES ODONATES, Fa» Famille ^^^ — LIBELLULIDEES. 2™^ SOUS-FAMILLE. — CORDULINES. Syn. : LiBELLULA (Pars) L. Lat. Fah. CoRDULii , Leach. Epophthalmu, Burm. Réticulation du bord anal des ailes inférieures différente dans les deux sexes. Les yeux renflés, contigus, présentant vers les tempes un petit prolongement sinueux ou même graniforme. La tête globuleuse. Presque toujours un pinceau de poils à Textrémité des fémurs anté- rieurs en dehors. jn. : CoRDULU (Pars), Ramb. , Brauer. Pas de triangle interne aux ailes inférieures. L'interne des supé- rieures de trois cellules, le discoïdal des mêmes ailes traversé par une nervule; le côté basai du discoïdal des inférieures se trouve dans le prolongement de Tarculus ou même un peu plus rapproché de la base. Le bord anal des mêmes ailes chez le mâle arrondi, non ex- cavé, sans nervule transverse dans le triangle anal adossé à la mem- branule. Oreillettes oblitérées. Pairie : Océanie (et Madagascar ?) ( mi ) N. B. C'est le seul sous-genre dont le mâle soit dépourvu d'oreil- lettes saillantes, et dont les ailes inférieures aient le bord anal arrondi sans angle marqué, mais la réticulalion de cette partie pré- sente chez le mâle un triangle anal sans nervule transverse adossée à la mcmbranule, caractère qui se retrouve seulement chez les Cor- diilephya. Les espèces se groupent d'après la coloration : A. Coloration du corps en grande partie métallique. Hemicordulia oceanica — ? assimiHs — ? similis —? oirens. B. Coloration du corps en grande partie jaunâtre, peu métallique. //. ? Novae-HoUandiae — Jmtraliae — intermedîa — Tau. * 1. Hemicordulia oceawica , de SeJys. Dimensions : o* abdomen 30 millimètres; aile inférieure 29. o* Ailes arrondies, un peu salies; réticulation noirâtre, costale brune; ptérostigma petit (long de 1 '/a'"'") noirâtre; 7 nervules an- lécubitales aux ailes supérieures; mcmbranule gris noirâtre. Corps en entier d'un vert métallique foncé, excepté les lèvres, les côtés du front, la face et des taches marginales brun clair aux -i", 5«, 6% 7^ segments. Pieds noirâtres, les quatre premiers fémurs et l'extérieur des tibias bruns. Tibias postérieurs longs de 5 ^â""'- Appendices anals supérieurs bronzés, de la longueur des deux derniers segments (longs de 2 ^a""") snbcylindriques, un peu courbés d'abord l'un vei-s l'autre, s'épaississaiit et se relevant ensuite. L'ap- pendice inférieur un peu plus court, triangulaire étroit, un peu recourbé en haut, à pointe mousse. "Ç Inconnue. Pairie : lie de Tahiti. (Collection Selys.) N. B. Très-distincte des autres Hemicordulia de la Nouvelle-Hol- lande par la coloration vert bronzé de presque tout le corps. 2. Ufmicordui.ia ? AssiMiLis, llageii. Abdomen $ 5i. Aile intérieure 51. o" Inconnu. 9 Ailes hyalines, le bout des supérieures un peu lavé de brun et ( 232 ) la base extrême des inférieures ochracée; réticulation brune; ptéros- tignia petit, brun (long de I "/4'""'); 7-8 antécubitales aux supé- rieures; membranule gris brun assez longue, avec deux nervules transversales s'y adossant aux ailes inférieures. Presque en entier d'un brun un peu jaunâtre, excepté la vésicule du vertex, le dessus et le devant du front et les côtés du thorax qui sont d'un vert acier métallique foncé, cette couleur sur les côtés du thorax étant largement divisée en taches par les sutures qui restent brunes. Abdomen un peu atténué au bout, généralement vert noirâtre métallique en dessus, mais les l^"" et 2^ segments bruns; articulation basaie du 3«, et une bande macula ire latérale jaunâtre mal arrêtée aux 5*"-9'= segments. Pieds bruns, grêles; côté des premiers fémurs jaunâtre ; tibias postérieurs longs de 7 millimètres. Appendices anals cylindriques pointus , bruns, ayant deux fois la longueur du dernier segment, séparés par une protubérance §ris brun. Écaille vulvaire ayant le tiers du 9« segment, profondément échancrée en deux branches triangulaires. Patrie : Ile Célèbes. (Coll. Hagen , par le musée de Leyde.) iV. B. Je n'ose considérer cette espèce comme la femelle inconnue de VOceanica, non-seulement à cause de la diversité de l'habitat, mais parce que le devant du thorax n'est pas métallique et que les fémurs sont beaucoup plus longs. Elle ressemble beaucoup à la similis de Madagascar, mais s'en distingue par la couleur du devant du thorax, la forme de Técaillc vulvaire et les fémurs plus longs. 5. Hemicordulm? Similis, Ramb. Stjn. : CoRDULiÀ SIMILIS, Ramb., n° 4. o Abdomen 32. Aile inféiieure 50. o" Inconnu. 2 Ailes un peu salies, la base extrême des inférieures ochracéc ; réticulation brun noirâtre; ptérostigma petit (long de 1 '/a"^'")? lj''un noirâtre; 7 antécubitales aux supérieures; membranule noirâtre courte, avec deux nervules transversales s'y adossant aux ailes infé- rieures. ( 2S5 ) Presque en entier d'un bronzé verdâtre métallique foncé, excepté la lèvre ûiférieure jaune, la face et les côtés du front roussâlre clair, un vestige de bande antéhumérale et de trois taches latérales d'un brun roux aux côtés du thorax ; articulation basale du 5« segment et une tache marginale aux 4^-8^ segments roux jaunâtre. Abdomen très-grêle après le o"- segment. Pieds grêles noirs, les premiers fé- murs presque en entier bruns ainsi qu^la base des seconds. Appendices anals noirs. Écaille vulvaire courte, triangulaire, pres- que fendue. Pairie : Madagascar. (Coll. Selys, type Rambur.) iV. B. Ne connaissant pas le mâle , on ne peut affirmer que ce soit une f/emicordulia , mais je le présume, d'après sa ressemblance avec VOceanica. Sans parler de la patrie si différente, elle s'en sépare par les fémurs postérieurs encore plus grêles, et par la présence de deux bandes brunes (peu marquées) sur le devant du thorax. 4. Heiwicordulia? virems, Ramb. S]in. : CoRDULiA viRENs, Ramb., n» 5. d* Inconnu. 9 Ressemble beaucoup à 1'//. Ausfraliae. Base des ailes un peu roussâlre. Ptérosligma roussâlre. Face roussâtrc, front peu saillant, échancré, à sommet vcrl mé- tallique. Occiput plus large que chez VAustraliae. Devant du thorax roussâlre, ayant sur les côtés l'apparence de trois bandes vert métal- lique. Abdomen renflé à la base, un peu atténué ensuite, vert mé- tallique peu brillant, presque effacé aux !«•• et H^ segments. Celte couleur n'étant pas sinuée latéralement comme chez V J nstraliae , mais se prolongeant jusque en dessous à chaque articulation posté- rieure. Le bord du 10^ segment jaune. Le rcsle comme chez 1'//. Aus- traliae. (Diagnose d'après Rambur.) Patrie : Ile Maurice. Faisait partie de l'ancienne colleclion Mar- chai (actuellement à Oxford). N. B. D"après la description de Rambur, il est probable que cette espèce appartient aux Henncordnlin et différerait surtout de VAus- traliae, parce que les taches latérales jaunes de l'abdomen ne seraient ( mi ) pas trilobées. Ne l'ayant pas vue, je la laisse provisoirement près de la similis, à cause de son habitat. 5. IIemigordilia? ]\ov.«;-Holla!!«di.e, de Selys. $ Abdomen environ 32. Aile luféiieure 50. o" Inconnu. ^ 2 Ailes lavées de jaunâtre dans leur seconde moitié ; réticnlation noire; ptérostigma très-petit, noirâtre (long de 1 'Z^"""). Membranule noirâtre. Tête (manque). Thorax acier verdâtre brillant avec une bande an- téhumérale et deux latérales jaunes. Le prothorax renflé de chaque côté, à lobe postérieur arrondi peu velu. Abdomen un peu déprimé (comme chez la $ à'Epltheca flavomaculata) acier à reflets verts, ayant les côtés des l«r et 2^ segments et une tache latérale bilobée aux 5-î)« (très-petite chez ce dernier) jaunes. Dessous de Tabdomen jaunâtre avec une tache noire de chaque côté à Tcxtrémité des segments. Un tubercule jaune velu au bout de Tabdomen (appendices man- quent). Écaille vulvaire courte, bilobée, les deux lobes en forme de croissants tournés Tun vers Tautre, un peu distants. Pieds longs, grêles, noirâtres, les quatre fémurs antérieurs jaunâ- tres ainsi que l'articulation des postérieurs. Pairie: Nouvelle-Hollande. Musée de Saint-Pétersbourg. N. B. Je n'ai plus sous les yeux cette espèce, qui m'a été prêtée par le Musée de Saint-Pétersbourg il y a près de trente ans et à la- quelle je n'ai pas alors attaché de dénomination. J'en possède un des- sin et la description ci-dessus reproduite. D'après la répartition et le dessin des taches latérales jaunes de l'abdomen et le ptérostigma très- petit, je pense qu'elle est voisine de V yiusiraliae et qu'elle appartient au sous-genre Ilemicordniia. Elle doit dilTérer de l'espèce citée par le thorax vei-t acier avec deux bandes antérieures et deux latérales jaunes, par l'abdomen plus déprimé, l'écaillé vulvaire autrement con- formée, et le ptéi'ostigma plus court. ( 2S5 ) 6. ilEiuicoRULLiA AtsiRAiJ.c, Ramb. Syn. : .CoRUDLii AusTBALiAE, Raïul)., n" 5. Abdomen o" 31-53; ? 3o-36. Aile inférieure o* 29-30; 9 32-34. Ailes un peu jaunâtres, surtout à la base et après le nodus -, réticu- lalion brune; ptérostigaia petit, noirâtre (long de 1 ^j^™"'); 7 antécu- bilales aux supérieures; membranule grise. Tête olivâtre clair, la face jaunâtre ; dessus du front et la vésicule du vertex vert métallique. Thorax olivâtic clair avec une bande hu- mérale et deux latérales vert bleuâtre métallique, communiquant inférieurement; rintermcdiaire interrompue en haut. Abdomen noirâtre à reflets violets; le l^»" segment, les côtés du 2« et du o« et une tache marginale jaune allongée aux 4-8'^ segments. Cette tache part de la base et n'atteint pas le bout des segments ; elle est bilobée aux 4-6« segments ; le bout du 10« est jaunâtre. Pieds brun noirâtre, l'extérieur des quatre premiers fémurs jaunâtre. a* Appendices anals supérieurs plus longs que Us deux derniers segments (longs de 5™™) noirâtres, subcylindriques, un peu courbés en bas, puis relevés au bout, qui est épaissi et aplati en dessous, munis avant leur moitié d'une longue dent interne pointue, penchée en bas à angle droit. Appendice inférieur un peu plus court, triangu- laire étroit, un peu recourbé en haut, à pointe mousse. 2 Abdomen un peu plus épais. Écaille vulvaire courte, divisée en deux lobes écartés, à pointe mousse. Appendices anals un peu plus courts que ceux du mâle, subcylindri(jues. Deux nervules transverscs adossées à la membranule aux ailes inférieures. Patrie : Nouvelle-Hollande dans la région de Swan-Hiver et le Queen'sLand. (Coll. Selys. — Types Rambur.) 7 Uemicobdl'lia iixtermedia . de Selys. o* Abdomen 32. Aile inférieure 29. d* Ailes à peine jaunâtres; réticulalion brune, costale jaune en dehors, ptérostigma petit (long de 2"""), noirâtre; 7 antécubilales aux supérieures; membranule grise. Tête jaunâtre ; dessus du front avec une bande transverse noire formant un T par une queue médiane qui rejoint le noir de la base ( 2S6 ) du front; derrière de la lète noir; occiput jaune renfle. Thorax jau- nâtre avec une bande noirâtre à la suture dorsale, une épaisse com- plète huniérale et deux latérales à la première et à la seconde suture noir acier presque complètes. Abdomen très-grêle noirâtre à reflets acier; basedu i^"" segment, un demi-anneau au 2% interrompu àTai-ête dorsale, une bande marginale au 5^, une bande marginale bilobée aux 4-0-6'=, cette tache plus large à la base et ne touchant pas le bout; la première moitié des 7^ et 8« ; Tarticulation du 9% et les deux tiers terminaux du 10« jaunes. Pieds noirâtres; fémurs antérieurs presque en entier et la base des seconds jaunâtres. Appendices anals supérieurs plus longs que les deux derniers seg- ments, noirâtres, subcylindriques (longs de ô"'"'), courbés en bas dans leur seconde moitié, puis relevés au bout qui est un peu épaissi, mais reste cylindrique, munis avant leur moitié d'une longue dent interne pointue, penchée en bas à angle droit. Appendice inférieur un quart plus court, triangulaire, étroit, un peu recourbé en haut à pointe mousse. 2 [nconnue. Patrie: Queen'sLand, Australie. (Coll. Hagen.) N. B. Cette jolie espèce ressemble à VH. tau par le dessin noir du front et des pieds, et à VU. Àustraliae par la dent submédiane des appendices supérieurs du mâle et le ptérostigma noir et court. Elle semble vraiment intermédiaire entre ces deux espèces, mais elle dif- fère de toutes deux par la bande médiane brune du devant du thorax, par l'intermédiaire des côtés presque complète et par la bande jaune en demi-anneau du second segment de Tabdoraen. 8. Hermicordl'lia Tau, de Selys. Abdomen a' 52-38; $ 36-41. Aile inférieure o* 31-37; $ 53-38. Ailes un peu salies, à réticulation brune; costale jaune; ptéros- tigma médiocre (long de 2 '/s"'"") brun (o^) jaunâtre (9) ; 7 antécnbi- tales aux supérieures; membranule gris clair. Tcte olivâtre ou jau- nâtre; dessus du front avec une bande transverse noire formant un T par une queue médiane qui rejoint le noir de la base du front; der- rière de la tête noirâtre, occiput jaune. Thorax olivâtre clair avec une ( 2S7 ) raie humérale et deux latérales noirâtre acier, rintermédiaire réduite à une marque inférieure. Abdomen noirâtre à reflets acier; 4" seg- ment, les côtés du 2<^ et du 3% une tache marginale jaune allongée aux 5-8% cette tache partant de la base et n'atteignant par le bout des segments, bilobée aux -4-5-6" segments. Le bout du 10" jaunâtre. Pieds brun noirâtre, les premiers fémurs presque en entier et Tinté- rieur des seconds jaunâtres. o* Appendices supérieurs un peu plus longs que les deux derniers segments (longs de ô"»"") noirâtres, subcylindriques, courbés Tun vers Tautre au milieu, puis s'écartant pour se rapprocher de nouveau au bout, dont la poiiite extrême est redressée. Appendice inférieur un peu plus court, triangulaire étroit, un peu recourbé en haut, à pointe mousse. 9 Abdomen un peu plus épais. Écaille vulvairc courte divisée au bout en deux pointes par une échancrure à angle droit. Occiput renflé en arrière en tubercule arrondi. Ailes souvent un peu ochracées à partir du nodus ou salies. Deux à trois nervules transverses adossées à la membranule aux ailes inférieures. Patrie. : Nouvelle-Hollande (Melbourne). (Coll. Selys.) Australie occidentale sud-ouest et nord-est; îles Fidji. (Coll. Hagcn.) N. Ih Très-distincte de V Australiac par la présence de la tache noire du front en T, à queue fine. Le mâle s'en distingue en outre par Tabsence d'épine médiane aux appendices supérieurs, et la femelle par le tubercule postoccipital et la forme de Técaille vulvaire. Sous-genre 2. — CORDULIA, Leacb. (Pars). Syn. : CoRDULii (Pars), Leach, Raml)., Selys, Hag. Chlorosoma (Pars) , Ctiarp. Epithbca (Pars), Hag. Tetragonevha , de Selys, Hagen. Pas de triangle interne aux ailes inférieures. L'interne des supé- rieures de deux à trois cellules : le discoïdal des mêmes ailes presque toujours traversé par une nervule; le côté basai du triangle discoïdal des inférieures se trouve dans le prolongement de l'arculus du même un pou plus rapproché de la base. Le bord anal des ailes inférieures { 2S8 ) du mâle excavé, avec une ncrvule transverse dans le triangle anal adossé à la membranule. Oreillettes du mâle distinctes. Pairie : Cosmopolites. N. B. Se séparent des nemicorduUa par les caractères des mâles qui résident dans la forme du bord anal excavé, son triangle avec nervule, et la présence d'oreillettes au deuxième segment. Diffèrent des Epitheca par Tabsence de triangle interne aux ailes inférieures ; des Gomphomacromia par le même caractère et en outre par le triangle interne des ailes supérieures divisé. Il faut faire attention de ne pas confondre la nervule fermant le triangle interne des ailes inférieures et qui manque chez les Hemicordulia et les Cor- duJia avec la nervule constante, normale, qui existe chez toutes les Cordulines dans le même espace médian entre les nervures sous-mé- diane et postcostalc, mais qui est située plus près de la base que du triangle. On peut répartir les espèces de la manière suivante : 1" Section. — (CORDULIA proprement dites.) Triangle discoïdal presque toujours traversé par une nervule. Celui des inférieures libre, à côté externe droit. 1" Groupe : (C. .ENEA.) Ailes hyalines sans taches opaques; abdomen subcylindrique. A. Coloration peu métallique. Appendice anal inférieur des mâles triangulaire. (Océanie.) Cordulia Jacksoniensis — a/finis — Smilhii. B. Coloration noirâtre ou bronzée. Appendice anal inférieur des mâles subtriangulaire. (Amérique.) C. sericea — libéra — lepida. C. Coloration vert bronzé. Appendice anal inférieur des mâles fourchu, les deux branches bifides. C. Shurtleffii — œnea. ( 2S9 ) ^i™« Groupe : (C. CYNOSURA.) {Sous-genre : TETRAGOINEVUA, de Selys.) Base des ailes inférieures avec une tache ou une virgule opaque. Coloration peu métallique. Abdomen plus épais ou déprimé. Appen- dice anal inférieur des mâles échancié. (Amérique.) C. tomentosa — ? villosa — spinigera — cynosura — scniUiqnca costalis — Ulilei'i. ^^■' Seclion. — (EPICORDULIA), de Selvs. Triangle discoïdal des supérieures presque toujours de trois cel- lules; celui des inférieures aussi de trois cellules, à rôle externe con- vexe intérieurement. Coloration peu métallique. Appendice anal inférieur du mâle triangulaire. Ailes à taches plus ou moins mar- quées à la base, au nodus et au bout. o»'« Groupe : (C. PRINCEPS de l'Amérique sept.) Cette espèce ressemble à VEpitheca bimaculata par la réliculation des triangles et la forme du discoïdal des inférieures, ainsi que par leur tache basale. Elle s'en distingue par Tabsence de triangle interne aux mêmes ailes. 9. GoRDUiJA Jacksoniensis, Ramb. Syn. : CoRDULiA Jacksonibnsis, Ranili , n" 6. • Abdomen o* 30-34; $ 32-35. Aile inférieure çf 28-50; $ 30-34. Extrême base des ailes ochracée , même un peu brune aux infé- rieures entre les nervures sous-costale et médiane, et entre la sous- médiane et la postcostale; réticulation noirâtre; costale et ptéro.s- tigma roussâtres, ce dernier médiocre (long de 2™™); 7 antécubitales aux supérieures; membranule gris noirâtre. Tête d'un jaune olivâtre, plus clair à la face. Dessus du front bronzé acier. Thorax olivâtre ayant une bande antéhumérale et deux latérales vert métallique clair, très -mal arrêtées (parfois effacées) ( 260 ) sans raie latérale intermédiaire. Abdomen grêle, jaune roussâtre, ayant en dessus une bande dorsale noire non sinuée latéralement, du 5e au 9« segment, descendant vers le ventre aux articulations postérieures , tandis que Tarticulation basale est cerclée de jaune. La moitié basale du 10" noir bronzé. Pieds brun noirâtre, les pre- miers fémurs presque en entier, et l'intérieur des seconds jaunâtres. o" Appendices anals supérieurs brun foncé, ayant presque le double du iO'' segment, cylindriques, un peu épaissis et courbés en dehors au bout, qui est presque tronqué; Finférieur un peu plus court, triangulaire, un peu recourbé en haut. 9 Abdomen plus épais; le 10^ segment jaune en entier, très-court. Appendices anals bruns, cylindriques, aussi longs que le 9« et le 10^ segments. Écaille vulvaire courte, divisée par une échancrure en deux pointes triangulaires. Pairie : Nouvelle-Hollande (Nouvelle-Galles du Sud), collection Selys, types Rambur. — Australie occidentale (coll. Hagen). N. B. Facile à distinguer de V Hemicordalia Australiœ par la bande noire dorsale de Tabdomen non sinuée, par la réticulation de l'espace anal des ailes du mâle, ses appendices supérieurs sans pointe mé- diane, et, enfin, Técaille vulvaire de la femelle. 10. CoRDULiA AFFims, de Selys. d" Abdomen 30-34; aile inférieure 28-31. Extrême base des ailes inférieures un peu ochracée; réticulation noi- râtre; costale roussâtre; ptérostigma allongé, roux (long de 2 Va™'"); 7 antécubitales aux supérieures; membranule gris noirâtre. Tête jaune olivâtre; le devant du front jaune safrané vif; dessus du front vert bronzé. Thorax olivâtre ayant une bande humérale épaisse et une latérale sous l'aile inférieure vert acier, et, entre elles, une intermédiaire courte; cette dernière inférieure. Abdomen grêle, jaune roussâtre, ayant en dessus une bande dorsale noire un peu sinuée latéralement, allant du 5« au 9« segment, descendant vers le ventre aux articulations postérieures, tandis que l'articulation basale est cerclée de jaune. La moitié basale du 10« segment noir bronzé. Pieds noirs, la moitié basale des fémurs jaune. ( 261 ) Appendices anals supérieurs noirs , ayant presque le double du IQe segment, subcylindriques, fortement courbés Tun vers l'autre jusqu'au milieu; le bout droit, presque tronqué. Appendice inférieur un peu plus court, triangulaire, un peu courbé en haut. 2 Inconnue. Pairie : Sud-ouest de TAustralie. (Coll. Selys et Hagen.) N. B. Très-voisine de la Jacksoniensis. En diffère par le devant du front safrané, par le devant du thorax sans bande vert bronzé anté- humcrale , et surtout par la présence d'une bande liumérale acier bien distincte , la seconde latérale également bien arrêtée, la pré- sence d'une raie intermédiaire entre ces deux bandes , les seconds fémurs sans bande roussâtre; la base des ailes inférieures sans mar- ques brunes entre la sous-costale et la médiane et entre la sous-mé- diane et la postcoslalc, enfin les appendices supérieurs courbés en dedans d'abord, puis droits ensuite, et l'inférieur presque noirâtre. La courbure des appendices supérieurs ressemble à ce qui existe chez V Hernie, oceanica. 11. CoRDuriA Smithii, a. White. Syn. : CoRDULii Smithii. Voy. de l'Erebiis and Terror, planche. C. Nov^-Zkelaisdi*, Brauer, Vèrh. Wicn , 18C5. — Id., voy. de la Novarra; 18(iG, pi II, fi^- 3. Abdomen o* 53; $ 53. Aile inférieure o" 3i; $ 32. Extrême base des ailes ochracée, surtout aux inférieures; réticula- tion noirâtre; costale et plérostignia brun roussâtre, ce dernier long de Sni"" 7^5 '^-^ antécubilales aux supérieures; membranule gris noi- râtre. Tête olivâtre; lèvres et côtés du front jaunes, le dessus du front bronzé acier mal arrêté. Thorax olivâtre ayant quelques reflets vert métallique en avant et sur les côtés. Abdomen roux olivâtre ayant du 5*^ au Qe segment une bande dorsale noire, sinuéc latéralement, descendant vers le ventre aux articulations postérieures, tandis que l'articulation antérieure est cerclée de jaune; dessus du lO*^ noi- râtre, à bord postérieur jaune. Pieds brun noirâtre, les premiers fémurs presque en entier, et l'intérieur des seconds roussâtre. 2""^ SÉRIE, TOME XXXI. i9 ( 262 ) d* Appendices anals supérieurs brun noirâtre, ayant deux fois la longueur du iO<' segment, subcylindriques droits, un peu épaissis au milieu. L'inférieur plus court, triangulaire, jaunâtre. $ Les ailes fréquemment lavées d'ochracé entre le nodus et le pté- rostigmn. Un tubercule velu au bout de Tabdomen entre les appen- dices anals, qui égalent les O^ et 10e segments, et sont noirâtres, un peu courbés l'un vers Tautre. Écaille vulvaire courte, en gouttière comprimée fendue. Patrie : Nouvelle-Zélande, Auckland, etc. (Coll. Selys.) N. B. Diffère de la JacUsoniensis par son corps plus robuste, les appendices anals du mâle non courbés en dehors ; ceux de la- femelle courbés l'un vers l'autre, l'écaillé vulvaire 5 les ailes sans gouttelettes basales brunes. 12. CoRDULiA SERiCEA , Bâtes, Mss. o* Abdomen 52; aile inférieure 31. o* Ailes un peu salies, à réticulation noire j ptérosligma noir, très- petit (long de 1 Y2 ^ 2""™) ; triangle discoïdal des supérieures traversé par une nervule ; l'interne des mêmes ailes de trois cellules 5 trois cellules postrigonales suivies de deux rangs ; 10-11 antécubitales aux supérieures ] membranule noire. Tête d'un noir acier bleuâtre. Lèvres et face roussâtres ; dessus du front vert acier métallique. Thorax vert bleuâtre métallique, les su- tures en partie brunes. Abdomen presque cylindrique, un peu épaissi entre les 1^ et 9^ segments. Pieds noirs ; les premiers fémurs presque en entier roussâtres , ainsi que l'intérieur des seconds. Appendices anals supérieurs noirâtres, ayant deux fois la lon- gueur du 10^ segment, velus, minces, cylindriques, deux fois ondu- lés, étant d'abord un peu courbés en dedans à leur second tiers, puis une seconde fois dans leur troisième tiers, la pointe arrondie. Appen- dice inférieur plus court, triangulaire étroit, brun au centre. $ ? Dans mes notes de voyage, je trouve ce signalement ; ailes la- vées de roussâlre après le nodus; front et abdomen roussâtres. Écaille vulvaire large à la base, à pointe fine et longue. (N'ayant pas noté la réticulation. je ne puis affirmer si cette note concerne bien VAmazo- ( 263 ) nica ou si elle regarde la femelle de la Gomphomacromia Batesî, qui manque également à ma collection.) Patrie : Le Para, dans les lieux découverts, en novembre, par M. Bâtes. (Coll. Selys.) N. B. Distincte des autres espèces du sous-genre Cordulia par le grand nombre de nervules antécubitales, la membranule très-noire, la base des ailes nullement ochracée, la forme des appendices supé- rieurs du mâle. La C. sericea, la Gomphamacromia Balesi et YjEschnosoma forci- pula, qui habitent les mêmes contrées, présentent de l'analogie dans la stature, la coloration et même dans la conformation des appendices analsj mais il est facile de rapporter chacune de ces espèces aux genres qui les concernent, en tenant compte de la réticulation ren- seignée dans les caractères des genres et sous-genres. La même observation s'applique aux espèces de la Nouvelle-Hol- lande qui offrent également des analogies de stature et de livrée, mais qui appartiennent respectivement aux sous-genres ficmicordulia, Cordulia et Epitheca. Il est connu d'ailleurs depuis longtemps que beaucoup d'animaux d'une môme faune locale ont ce que Ton peut appeler le faciès, la //- vrce du pays , sans que cette apparence dénote une véritable affinilé capable de les faire classer dans un même groupe. 13. GoRDUMA LIBERA , de Sclys. Abdomen o* 29 ; Ç 29. Aile inférieure o* 29 ; $ 31 . Extrême base des ailes ochracée, surtout aux inférieures; réticula- tion noire; costale finement brune; ptérostigma noir (long de 2™™); membranule en partie grise et noirâtre; triangles discoïdaux libres; l'interne des supérieures de deux cellules; deux cellules postrigo- nales suivies de deux ou parfois d'un rang; 7-8 antécubitales aux ailes supérieures. D'un noir bronzé un peu verdàlre. Lèvre inférieure orangée; face et front bronzés, mais le rhinarium jaune citron. Thorax ayant une bande bumérale brune, les côtés bruns avec deux bandes métalliques larges mal arrêtées; côtés du 2*^ segment et base du 5'' bruns; abdo- ( 264 ) men renflé à la base, puis fin, s'élargissant en disque ovale enlre le 7^ et le 9^ segment. Pieds noirs, grêles. cr* Appendices anals noirs; les supérieurs un peu plus longs que le 10^ segment (longs de 2™""), minces à la base où ils portent une dent infciieure; s'épaississant ensuite et se courbant en dedans; en fuseaux, à pointe aiguë précédée d'un renflement inférieur. Appen- dice inférieur un peu plus court, subtriangulaire tronqué. $ La base et les côtés du 5'= segment plus largement brun jau- nâtre. Appendices anals ayant deux fois la longueur du 10^ segment; épais, penchés l'un vers l'autre. Écaille vulvaire courte, renflée, un peu fendue en forme de feuilles de laurier. Patrie : Canada. (Coll. Selys.) N. B, Remarquable par son abdomen grêle, élargi au bout comme chez la Libellula caudalis et certains Uracis, le triangle discoïdal des supérieures libre, et Tinterne des mêmes ailes de deux cellules seu- lement, ces deux caractères de la réticulation étant exceptionnels dans le sous-genre CorduHa. 14. CORDLLIA LEPIDA, HagGIl. Abdomen o* 27; $ 25-28. Aile inférieure, o* 26; $ 26-29. Extrême base des ailes à peine ochracée chez le o* (plus distincte- ment chez la Ç aux inférieures où les veines de trois ou quatre cel- lules sont un peu ombrées contre la membranule); réticulation noire, costale finement brune; ptérostigma noir (long de d ^/^ à S"»"»); mem- branule gris clair (noire au bout chez le a*). Triangles discoïdaux libres, Tinterne des supérieures de deux cellules (rarement libre ou de trois cellules), deux cellules postrigonales (parfois trois) suivies d'un seul rang, puis de deux rangs ; 7 antécubitales aux ailes supé- rieures. D'un noir bronzé un peu verdâtre. Lèvre inférieure orangée ; face et front bronzés, mais le rhinarium brun et une tache jaunâtre aux côtés du front (la lèvre supérieure brune chez la $). Thorax vert bronzé foncé ayant le bas du devant vers le prothorax roux obscur, ainsi que les côtés où l'on voit deux bandes métalliques larges mal arrêtées. Abdomen un peu renflé à la base (étranglé ensuite chez le ( 265 ) mâle, cylindrique chez la femelle), pas visiblement élargi au bout, noi- râtre bronze, le dessus des l^*" et S*' segments et les côtés du 5« mar- qués de roussâlre. Pieds grêles, noirs, le côté externe des fémurs an- térieurs jaunâtre. a* Appendices anals noir luisant; les supérieurs plus longs que le 10'^ segment (longs de 2™™), minces à la base où ils portent en dehors inférieurement un vestige de tubercule mousse; épaissi en fuseaux ensuite et penchés en bas , puis relevés au bout qui est aminci et presque pointu. Appendice inférieur d'un quart plus court, Subtrian- gulaire presque tronqué. $ La base des l^*" et 2« segments, une tache dorsale sur celui-ci roux jaunâtre, ainsi qu'une série de taches basales latérales aux 5-7^ segments. Ces taches sont très-larges à la base et finissent en pointe vers la moitié marginale de chaque segment. Appendices anals ayant deux fois la longueur du 10« segment; épais en fuseaux. Écaille vul- vaire un peu plus courte que la moitié du 9« segment large, à moitié divisée en deux festons arrondis. Patrie: Massachusetts, — New-York, Albany, — Maryland, — New-Jersey. (Coll. Hagen, Uhlcr.) N. B. Cette jolie espèce, dont la stature est celle de la Libellula rubicunda, est voisine de la //ôem par la réticulation et la coloration générale. Elle s'en distingue par la forme de l'abdomen qui n'est pas élargi en disque aux 7-9« segments, par la forme des appendices anals du mâle, et par les taches basales latérales jaunes de l'abdomen chez la femelle. 15. CoRDULM Shurtleffii , Scudder. Stjn. : CoRDULiA Shurtleffii, Scudd., Froc. Boston, vol. X, 1866. — BiFURCATA, deSelys, Hag. Syn. Amer., n» 4. (Sans descr.) Abdomen o* 3^2; $ 50-54. Aile inférieure o' 28-50; $ 29-51. Ailes à peine salies, base des inférieures à peine ochracée (ailes plus salies et plus ochracées à la base $) ; réticulation noirâtre; cos- tale jaune pâle en dehors; membranulc blanchâtre (noire au boute»*); triangle discoïdal des supérieures traversé; l'interne des mêmes ailes de trois cellules; trois cellules postrigonales suivies de deux rangs, ( 266 ) 7-8 antécubitales aux supérieures; ptérostignia brun noirâtre (long de 2""'» à 2 V2). D'un noir bronzé métallique. Lèvre inférieure d'un jaune orange; nasus devant et cotés du front olivâtres ou rougeâtres; rhinarium jaune; lèvre supérieure et dessus du front bronzé métallique. Thorax bronzé avec apparence de quatre bandes brunes, dont une humérale et trois latérales effacées vers le haut. Abdomen noir acier (un peu élargi avant le bout o*) ; les côtés des 1-5'= segments et la base de ce dernier bruns. c/ Appendices anals noirs; les supérieurs ayant deux fois la lon- gueur du 10^ segment, écartés, cylindriques, épais, un peu épaissis au milieu en dessous; leur pointe arrondie. L'inférieur un peu plus court, divisé dans sa moitié en deux branches s'écartant, et chacune des deux branches fourchue une seconde fois lorsqu'on les regarde de profil. 2 Appendices anals cylindriques, épais, presque mousses au bout, ayant plus du double du dernier segment. Un anneau basai pâle bien marqué, interrompu au dos, au o« segment. Écaille vulvaire attei- gnant presque la moitié du 9% divisée dans sa seconde moitié en deux lanières ayant la forme d'une feuille de laurier. Chez une femelle jeune les côtés du thorax sont en grande partie roussâtrcs avec les sutures noirâtres, et il y a deux taches jaunes à la lèvre supérieure. Les ailes sont lavées d'ochracé. Patrie : Nouvelle-Ecosse, Canada, Baie d'Hudson au fort Résolu- tion; White Mounlains du New-Hampshire. (Coll. Uhler, Hagcn, Selys.) N. B. Très-voisine de Vœnea d'Europe. En diffère par sa taille plus petite, la coloration moins brillante, le nasus roussâtre, la base des ailes moins safrance, les appendices supérieurs un peu renflés en dessous; l'inférieur moins long, non courbé en haut. Ces deux espèces sont faciles à reconnaître des autres Cordulies par leur abdomen métallique, épais, et par l'appendice anal inférieur du mâle très-fourchu et chaque branche une seconde fois fourchue vers le bout. ( 267 ) 16. COKDULIA .EKEA, L. Sijn. : LiBELLULà. ENEA , L. Fab., Lat., Vander L. Cliarp. CoRDULii — Leach, Ramb., n» 1 1. EpOPHTHiLMIA ilNEA , Bumi., H" 6. Abdomen o* 55-56; $ 55-57. Aile inférieure o" 52-5 i; $ 55-55. Extrême base des ailes oehracée, surtout aux inférieures (parfois toute l'aile lavée de jaune chez la $) ; réticulation d'un brun noirâtre j costale finement brune 5 ptérostigma noirâtre (long de 2 Va™") 5 mem- branule blanchâtre (noire au bout chez le 15. Abdomen o" 28; $ 27. Aile inférieure d* 28; $ 29. Ailes supérieures hyalines 3 les inférieures avec une goultelette ha- salc brune entre les nervures sous-costale et médiane, atteignant la première nervule antécubitale et une petite tache brun noirâtre adossée à la membranule et occupant une partie de Tespacc entre celle-ci et le triangle (cette tache est souvent réduite à quelques in- dices ou manque complètement surtout chez la femelle). Réticula- tion brune; costale livide; ptérostigma gris brun (long de 1 ^/^ à 2""™), triangle discoïdal des supérieures traversé, suivi de 5 cellules, puis de 2 rangs; Tinternc de 0 cellules; 6-7 antécubitales aux supérieures; 5 posticubilales. Membranule grisâtre, noirâtre au bout chez le o*; blanchâtre chez la $. Corps gris jaunâtre très-velu. Lèvres jaune roussâtre, le reste de la face et le front olivâtres; une bande brune étroite à la base du front avançant un peu en pointe dans le centre de Téchancrure. Thorax gris olivâtre avec apparence de deux bandes inférieures courtes noir acier et entre elles une marque jaune safrané. Abdomen égal à l'aile inférieure, épais, un peu renflé à la base (un peu étranglé au 5'^ seg- ment chez le o", déprimé chez la $) avec une large bande dorsale noirâtre commençant au ô" segment et les articulations cerclées de la même couleur, dessinant ainsi des taches latérales jaunâtres qui vont en diminuant jusqu'au bout. Pieds noirâtres, les fémurs antérieurs jaunâtres (l'intérieur des seconds et la base interne des postérieurs jaune roussâtre chez la $). o* La membranule remplit l'excavation du bord anal presque ( 271 ) jusqu'à Tangle. Appendices anals noirâtres, égalant les deux derniers segments, minces à la base, formant intérieurement en dessous au pre- mier tiers un angle obtus, à partir duquel ils s'épaississent j Textré- mité inclinée en dehors arrondie. Appendice inférieur d'un tiers plus court, recourbé en haut, subtriangulaire, son extrémité fortement échancrée. 2 Appendices anals bruns ayant deux fois la longueur du 10'^ seg- ment, cylindriques, pointusj séparés à la base par une protubérance jaunâtre qui termine l'abdomen. Ecaille vulvaire aussi longue que le 9" segment, divisée jusqu'à sa base en deux lamelles un peu arquées l'une vers l'autre. Patrie : États-Unis d'Amérique. M. Hagen a constaté son existence dans la Pensylvanie, le Massachusetts, l'Illinois, l'Ohio, la Floride, la Louisiane. N. B. Diffère de la semiaqnea par la tache basale brune des ailes inférieures plus petite (ou nulle chez la femelle) et surtout par l'ab- domen plus long en proportion des ailes. Race? CoRDULiA basiguttata , de Selys. Abdomen o* 25; $ 29. Aile inférieure o" 2(3; $ 30. Stature plus grêle j abdomen presque cylindrique non déprimé, plus étroit après l'étranglement. Coloration du corps plus foncée ainsi que les pieds et les appendices anals; la bande noirâtre de la base du front envahissant presque tout le dessus du front dans l'échancrure. La gouttelette basale des ailes inférieures plus courte, mais noire dans les deux sexes. La tache de même couleur contre la membranule courte- chez le mâle , nulle chez la femelle. Pairie : Le mâle de la Floride, (coll. Selys); la femelle de Conton, près de Boston. N. B. Les CorduUa cijnosura et semiaquea semblent si variables que je n'ai osé considérer cette race comme une espèce distincte, d'au- tant plus qu'il n'est pas bien sûr que le mâle appartienne à la femelle que je lui attribue. L'âge des individus et le mode de préparation peuvent aussi contribuer à donner à l'abdomen une apparence plus ou moins comprimée ou déprimée. ( 272 ) 21. CORDULIA SEMIAQUEA, Bumi. Sljn, : LiBELLDLÀ SEMIAQUEA, Bunil., D" Gl. Tetragonevra semiaquea, Hag., Syn. Amer., n» 1. Tetragonevha DiFFiNis, de Sel} s; Hag., Syn. Amer., n" 3. (Sans descr.) J^ariélé. Abdomen çf 24-26; Ç 23. Aile inférieure o'' 25-26; $ 28. La semiaquea est si voisine de la eynosura qu'une comparaison avec elle fera mieux saisir les différences que ne le ferait une des- cription complèle : 1° L'abdomen un peu plus déprimé (non étranglé au 5^ segment chez le o''), en général un peu plus court, propoitionnellcment à la longueur de Taile inférieure. 2» La tache basale brun noirâtre des ailes inférieures plus éten- due, parce que cette couleur, partant de la gouttelette sous-costale, se prolonge presque jusqu'au nodus, en envahissant en partie l'espace costal antécubital et de là se dirige, par une ligne déchiquetée, vers la tache adossée à la membranule, de sorte que les deux espaces opaques sont réunis en laissant hyalin et renfermé l'espace basilaire» et en général le petit espace au-dessus des secteurs de l'arculus. Patrie : États-Unis d'Amérique. M. Hagen l'a vue provenant de la Géorgie, de la Caroline du Sud, de Washington, de la Floride, du Massachusetts. N. B. 3L Hagen m'écrit qu'anciennement, ayant peu de maté- riaux, il séparait facilement les deux espèces, mais que maintenant la chose devient plus difficile. Il ajoute que toutes deux ne sont pas rares aux environs de Boston et qu'elles vivent ensemble. Quant à moi, je doute fort qu'elles soient réellement distinctes, et je pense qu'il serait préférable de ne les considérer que comme deux races. Je crois que ma diffinis, nommée d'après un exemplaire du British Rluseum, indiqué de la Nouvelle-Ecosse , n'est qu'une variété indivi- duelle de la scmiarpiea. Elle n'en diffère que parce que le triangle discoïdal des ailes supérieures est libre. M. Hagen me communique un exemplaire du IWassachussctts qui présente la même aberration. On trouve des variétés analogues chez plusieurs autres Cordulies. ( 273 ) Race? Cop.DUMA compi.a\ata, Ramb., n" 2. (Pars). Abdomen beaucoup du prolongement de la nodale. Des exemplaires analogues existent au British Muséum et chez M. Dale. Il faudrait comparer la femelle pour se former une opinion définitive sur la question spécifique. Sous-genre 5. — EPITHECA, Charp. Chlorosoma (Pars) et Epitheca , Charp. CoRDULU (Pars) et Epitheca , de Selys , Ramb., Hag., Brauer. Epophthalmia (Pars), Burni. Un triangle interne aux quatre ailes j celui des supérieures de 3 cellules; le discoïdal des mêmes ailes de 2 ou 5 cellules, un peu S™*' SÉRIE , TOME XXXI. 20 ( 278 ) aigu inférieurement; le discoïdal des inférieures variable, un peu allongé; son côté basai se trouve presque dans le prolongement de Tareulus. Le bord anal des ailes inférieures du mâle excavé, avec une nervule transverse dans le triangle anal adossé à la mcmbranule. Oreillettes du mâle dislincles. Pairie: Europe, Asie, Océanie, Amérique septentrionale. N. B. Se séparant des Cordulia et des HcmicorduHa par la pré- sence du triangle inlcrne aux ailes inférieures; des Oxygasira cl des Gomphouincromia par le triangle interne des supérieures divisé (et les discoïdaux généralement traversés). I- Section (NEVROCORDILIA, de Selvs). Triangle discoïdal des ailes supérieures large, de 3 cellules; celui des inférieures de 2 à 4 cellules à côté externe droit. Souvciit irne nervule dans Tcspace basilaire. Tiiangle inlcrne des supé- rieures de 5 cellules, Coloralion peu métallique. Appendice anal inférieur du mâle, triangulaire. Écaille vulvaire très-courte échan- ercc. Des taches brunes plus ou moins distinctes à la base, au nodus, au bout et à la côte des ailes. Ict- groupe : [E. OBSOLETA.) Epitheca obsolcfa. Amérique septentrionale. "2""' Section (EPITHECA proj>remenl dlic CnAi;i>.). Triangle discoïdal des ailes supérieures de o CL-llules; celui des inférieures aussi de 2 ou 3 cellules h côté externe concave exté- rieurement. Coloration peu métallique. Appendice anal inférieur des mâles fourchu. Écaille vulvaire longue bilobée. Une tache opaque noire à la base des ailes inférieures. groupe: ( E. BIMACULATA. E. bimaculata. Europe et Sibérie, ( 279 ) 3"'^ Section (SOMATOCHLORA, de Selys, Chlorosomu CJiarp.) (1). Triangle discoïdal des supérieures de 2 ou 5 cellules ; celui des inférieures traversé ou libre, à côté externe droit. Ailes hyalines (une tache basale aux inférieures chez la E, scptentrionalis). Appen- dice anal inférieur des mâles triangulaire ou tronqué. Écaille vuWaire assez grande en onglet, en gouttière, ou bilobée, A. Coloration peu métallique (Océanie). E. Grayi — Braueri. B. Coloration métallique (Europe, Asie, Amérique sept.). E. proccra — lincaris — filosa — melallica — vmdiœ?iea — teiie- brosa — cJongnla — Walslni — scmicirculuris — forcipata — arc- tica — scptentrionalis — alpestris — Iludsonica — cingidata — albicincla — /luvomaculata. 25. Epitheca P obsoleta, Say. % Syn. : LiBELLCLA oBsoi.ETA , S.'»}', Joum. Acad. Phil., 1839, n° 17. DiDYniops ousoi.ETA , Hîig. Syiî. Aniep., n" 2. LiBEI.LULA POLYSTICTA , BuriTl., 11" 53. CoRDDLlA MOLESTA , Walsh , PtOC. Elit. SoC. PhU., I8t)3. Abdomen a* 31 ; Ç 37 39. Aile inférieure o" 50; $ 35-36. o* Ailes à peine salies, arrondies; les inférieures larges; réticula- tion noirâtre et en partie brune; costale testacéc en dehors; les nervules entre la sous-costale et la médiane marquées d'une goutte- lette brun jaunâtre , la dernière placée au nodus ; les ailes infé- rieures ayant en outre une petite tache basale de même couleur occupant le triangle anal contre la membranule; ptérostigma petit, jaune (long de 2 Va™'")? membranule blanche à la base, noirâtre au (1) Je n'ai pas reproduit le nom de Chlorosoma de Charpentier parce qu'il est déjà employé en zoologie. ( 280 ) bout, l'angle anal saillant; 7-8 antécubitalcs, 8 poslciibitales aux supérieures; 5 cellules poslrigonalcs suivies de 2 rangs. Triangle interne des supérieures de 3 cellules ; le discoïdal de 5 aux supé- rieures, de 2 aux inférieures chez Tcxcmplaire mâle type, il existe une nervule dans l'espace basilaire d'une des deux ailes inférieures, et le triangle anal possède deux nervules transverses adossées à la membranule). Corps testacé villeux; bouche et front jaunes; occiput renflé. Thorax testacé à carène dorsale jaune, ayant en avant de chaque côté un point supérieur et sur les côtés une tache médiane inférieure jaunes. Abdomen épais, la base renflée, les segments suivants déprimés, testacé avec une tache jaune arrondie aux côtés du S*" seg- ment et les articulations cerclées de même couleur; enfin l'appa- rence de taches latérales jaunâtres. Pieds médiocres, épais, brun tesîacé, l'extérieur des tibias jaunâtre, les cils noirs. Appendices anals teslacés, les supérieurs égaux aux deux derniers segments, cylindriques à la base, leur seconde moitié épaissie en fuseau en dessous, subaigus au bout. L'inférieur un peu plus court, triangulaire un peu recourbé en haut. ' 9 Ailes ayant une tache brune dans l'espace poslcostal entre la membranule et le triangle interne; cette tache mal arrêtée ne com- mence qu'à la première nervule postcostalc et occupe l'espace mé- dian; il y a aussi un petit vestige brun à la naissance des secteurs de l'arculus (chez l'exemplaire décrit par 31. Walsh, cet auteur ne parle pas des taches brunes postcostales, mais signale une grande tache de même couleur au nodus). Les gouttelettes brunes des nervules sous-costales comme chez le mâle, mais la réliculation de l'exemplaire que j'ai sous les yeux diffère en ce qu'aux quatre ailes il existe une forte nervule dans l'espace basilaire (à une seule aile chez le o") placée à la moitié de cet espace sous la première antecu- bitale , et que le triangle des ailes inférieures possède une seconde transversale; enfin dans l'espace médian il y a une ou deux ner- vules surnuméraires, et à l'aile supérieure droite une nervule hy- pertrigonalo. Abdomen épais, renflé à la base, la carène des 8*^ et 9'' segments jaunâtre. ( 281 ) Appendices anals cylindriques, Irès-j'Oiiilus (longs de î^'/g'"'"), poilus, leur pointe noirâtre. Écaille vulvaire très-courte, éclian- crée largement et profondément en demi-cercle , n'ayant que le neu- vième de la longueur du segment. Pairie : Nouvelle-Orléans, Indiana, Massachussetts, d'après Say, Burmeister, Hagenj Rock-Island (Illinois), d'après M. Walsh. Paraît fort rare. A*". />*. Espèce très-excentrique, remarquable par ses ailes larges et surtout par les taches rondes brun clair qui existent sur chacune des nervules sous-costales antécubitales et au nodus. Elle est ana- logue, sous ce rapport, à la Corduîia UJderi (voir l'article de cette espèce). La réticulation paraît variable, notamment pour la nervule singulière qui existe dans l'espace basilairc chez un des types et dans une aile seule et impaire chez l'autre type. Même observation pour celles de l'espace médian. Le caractère de l'ccaille vulvaire très-courte est également exceptionnel chez les espèces qui i^emblent voisines. Cette espèce est diflicile à classer, n'ayant vu que deux exem- plaires dont la réticulation n'est pas identique. C'est pourquoi, par prudence, je n'ai pas voulu établir pour elle un nouveau sous-genre basé sur l'existence d'une nervule basilaire et sur les deux nervules du triangle anal du mâle, coïncidant avec l'écaillé vulvaire courte. Pour placer les es|)èces dans un ordre, en apparence naturel, il fau- drait établir ainsi la série en partant des Corduîia : Cordniia seiniaqueu. Corduîia Uhleri. Epilheca ohsolela. Corduîia jmnceps. Epilheca himaculata. Epitheca Grayi , elc. Mais la présence du triangle interne aux ailes inférieui'es de Vob- solela empêche de la placer de cette façon. Il faudrait alors consti- tuer en sous-geiiros ce que je n'ai considéré que comme des sections, et je viens de dire plus haut, à propos de Vobsoleta, ce qui pour le moment me faisait hésiter à adopter ce parti, — ou bien il faudrait ( 282 ) réunir en un seul sous-genre les sous-gcnres CorduHa et Ejnlhcca séparés par le triangle interne nul ou fermé, caraclère que j'ai trouvé comniodc pour arriver à la déterniinalion des espèces. 26. Ei'ITHECA BIMACL'LATA , Cliai"p. Sijn. . LiBELLULA BIMACL'LATA, Charp. 18i>5. Hoiœ Eut. Libella — de Selys, 1839. Epitheca — Ramb. — de Selys, Uev. des Odon. LlBELLULA FCCHSIANA , EvCrSUl. Abdomen cT 40-42; $ 40-4-2. Aile inférieure cf 40-42; $ 40-42. Ailes assez larges, fortement lavées de jaune safrané, surtout au bord antérieur. Toutes les grandes nervures noirâtres, mais la cos- tale jaune en dehors 5 un grand nombre de nervules transverses sont jaunes; les ailes inférieures portant une tache basale noirâtre trian- gulaire à réticulation jaune, occupant Tespace entre la membranule et le triangle qu'elle envahit sonvent, ne commençant cependant qu'un peu après la base et sous la nervure sous-costale, et ne dépassant jamais l'angle anal. Ptérostigma brun noirâtre non dilaté (long de 3 '/g à 1'»'"). Triangle discoïdal des supérieures divisé ordinairement en 0 cellules (parfois de 2), suivi de 3 ou 4, puis de 2 rangs; celui des inférieures de 2 ou 3 cellules; l'interne des supérieures de 3 cel- lules, libre ou traversé aux inférieures. Membrarxule grande blan- châtre, souvent plus foncée au bout; 8-9 antécubitales et 7-8 poscu- bitalcs aux supérieures. Tête jaunâtre; le tour de la lèvre supérieure et la base du front noirâtres ( parfois la lèvre supéjieure noire). Thorax jaunâtre, plus foncé en avant, avec deux raies latérales noirâtres dilatées vers les pieds. Abdomen assez épais, déprimé au milieu, aminci au bout, jau- nâtre, avec une bande dorsale noirâtre commençant au 3*= segment, s'élargissant vers le bout de l'abdomen , où les taches latérales jaunes qu'elle forme sont très-réduites. Pieds longs noirâtres; l'intérieur des premiers fémurs jaunâtre. o"* Appendices anals supérieurs plus longs ({ue le 10« segment, noi- l'âtres, minces à la base, ayant une double arête dorsale et élargis en dessous en forme de feuille de laurier; le bout non aigu. Appendice inférieur plus court, recourbé en haut, très-fourchu. Bord anal des ( 283 ailes inférieures très-excavé , iiinis rexcavation remplie par la nirrn- braniile. 9 Appendices anals noirâtres, subcylindriques, de même long:u;ur que chez le mâle, pointus. Entre eux une protubérance noirâtre qui teriiiine Tabdomen. Écaille vulvaire jaunâtre, dépassant le 9« seg- ment, épaisse, égale, divisée dans son tiers final en deux lanières con- tiguës, aiguës. Variélé ou. race ? Un exemplaire de Sibérie, femelle, n'a pas les ailes lavées de jaune, ce qui lui donne un aspect particulier. La lâche basale brune des aiîes inférieures est presque arrondie courte, ne lou- chant la membrane qu'au milieu; d'autres exemplaires de Sibéii:; ne diffèrent pas du type. Pairie : Europe. Très-locale ; en mai sur les eaux courantes. Ob- servée en Belgique, en Allemagne, dans la Russie méridionalj, en Sibérie (Tomsk, ïrkoutsk). (Coll. Selys, etc.) N. B. Malgré une certaine analogie avec la Libcllnla qnadriin.icn- lala, l'absence de tache nodalc noire la fait reconnaître imuié liatc- ment. "27. Ei'n HECA GiiAYi , de Selys. o" Abdomen 39. Aile inférieure Tiô. cj* Ailes un peu salies, l'extrême base ochracée, surtout au>^ infé- rieures, où cette couleur s'étend le long de la membranulc; réticula- lion noire, y compris la costale; ptérostigma petit roussâtre (long de 2""»); triangle discoïdal traversé aux supérieures, libre aux infé- rieures; 5 cellules, puis 2 rangs postrigonauv; le bord anal excave, mais presipie rempli par la membr.iuule qui est gris brun , plus claire à la base; 8 antécubilales aux supérieures. Lèvres jaunâtres; face brun clair; dessus du front vert métallique. Thorax brun, à rellets vert métallique. Abdomen renflé à la base, un peu étranglé au o»" segment, s'élargissant et déprimé jusqu'au 8^ atté- nué ensuite; à oreillettes saillantes. Il est noirâtre en dessus, excepté les i^'' et "2'' segments ([ui sont jaunâtres; et les 5-10'" ont de chaque côté une tache arrondie jaunâtre, occu|)ant leur moitié basale. Pieds noirs, les premiers fémurs, une bande externe aux seconds et la base des troisièmes jaunâtres. ( 284 ) Appendices anals supérieurs noirâtres, ayant presque le double du 10*^ segment, villeux, cylindriques et droits dans les trois premiers quarts, le bout s'épaississant et formant une sorte de massue courbée subitement en dehors, presque à angle droit au bord interne^ le bord externe simplement incliné j l'extrémité mousse, comme tronquée. Vus de profil, le dessous offre, un peu en avant du coude, une petite pointe dirigée en arrière. Appendice inférieur plus court, jaunâtre, subtriangulaire, un peu recourbés en haut, à pointe mousse. $ Inconnue. Patrie : Nouvelle -Zélande. (Coll. Selys.) iV. B. Facile à distinguer des autres espèces australiennes, des sous-genres Heniicordulia et Cordulia , par Texistence du triangle interne des inférieures. Se sépare de VE. Braucri par Texistence de la dent submédiane aiguë aux appendices supérieurs en dessous, et leur forme en massue (et par le triangle discoïdal des inférieures libre, si ce caractère est fixe). 28. Epitheca Bral'eri, de Selys. o" Abdomen 40; aile inférieure 5(3. a* Ailes salies, un peu ochracées à l'extrême basej les inférieures larges à angle anal excavé; membranule grande noirâtre, plus pâle à la base; ptérostigma petit, brun roux (long de "1 ^j^ >n'n)| triangles discoïdaux divisés aux quatre ailes j 8 antécubitales aux ailes supé- rieures, 6 aux inférieures ; 7-8 postcubitales. Tête brune, rhinarium jaune, dessus du front bronzé verdâtre; derrière des yeux brun jaunâtre. Thorax brun, le devant et les côtés vert bronzé (moins foncé latéralement). Abdomen grêle, brun à re- flets bronzés, avec une bande dorsale noirâtre bronzé sinuée, mal arrêtée, prolongée sur tous les segments; les articulations noirâtres. Oreillettes peu marquées. Pieds bruns; tarses noirâtres. Appendices anals supérieurs subcylindriques, brun foncé, très- velus, ayant deux fois la longueur du 10^ segment (longs de 3 '/a """)» ne portant aucune dent, un peu coudés en dedans et recourbés en dessus dans leur seconde moitié, où se trouve en dehors un léger renflement; la pointe mousse. Appendice inférieur un quart plus ( ^85 ) court, aminci régulièrement, à extrémité fine, tronquée, un peu relevée. 9 Inconnue. Patrie : Nouvelle-Zélande. (Coll. W Lachlan.) N. B. Diffère de VE. Graiji par Tabsence de dent médiane aux appendices supérieurs, et des HemkorduUa et Cordulia australiennes par la présence du triangle interne aux ailes inférieures. Elle a quelques rapports avec la flavomaculata d'Europe, mais s'en distingue de suite par la lèvre supérieure d'un brun roux. 29. Kpitheca proceka , de Selys. Syn. : Cordulu procer* , de Selys, Hag. Syn, Amer, n" 6. (Sans tlcsci ) Abdomen o* environ 52 ; $ o± Aile inlerieure o" environ i8; $ 50. o* (D'après une diagnose prise au British Muséum) : Presque semblable à la femelle décrite plus bas. Angle anal des ailes inférieures assez proéminent. Appendices anals supérieurs moins longs que les deux derniers segments, sublancéolés, portant une protubérance externe au premier tiers, une plus forte au second tiers; le bout muni d'une pointe interne recourbée en dehors. Appendice inférieur subliiangulaire, presque aussi long. $ Ailes très-larges, à peine lavées de jaunâtre au boni ; nervures noires, costale brune. Ptérostigma brun (long de 5 '/a "'"') ; membra- nule longue, étroite, grisâtre, plus pâle à la base; 9 anlécubilales , 8 postcubitales aux supérieures , où le triangle discoïdal est suivi de i cellules, puis de '2 rangs; ce Iriangle, ainsi (jue celui des inférieu- res, est traversé par une nei'vule, quel(|ueiois par deux. Tête et thorax d'un brun jaunâtre à refiels irisés; les lèvres cl une tache aux côtés du front jaune olivâtre ; abdomen long, grêle, dimi- nuant de la base au bout, brun olivâtre avec une bande dorsale noirâtre irisée commençant au 5* segment et plus large sur les der- niers. Pieds très-grêles, brun jaunâtre avec une ligne plus foncée aux seconds et aux derniers fémurs, ainsi qu'aux tibias (tibias jxosté- rieurs 8 '/^ """). Appendices anals bruns, plus longs que les deux derniers segments (longs de 5'""i) , très-grêles subcylindriques, subaigus. Écaille vul- ( 286 ) vaire un peu plus longue que le 9^ segment, brune, entière, en gouttière pointue, redressée presque à angle droit avec Tabdonien. Patrie : États-Unis. (Mus. Brit. et coll. Selys.) N. IL Si la diagnose du mâle que j'ai copiée plus haut est exacte, il différerait de celui de la Unearis parce que la pointe interne qui existe au bout des appendices supérieurs serait recourbée en dehors ; mais il est possible que je me sois trompé et que ce mâle appar- tienne à la Unearis. Quant à la femelle, elle diffère de la Unearis par sa grande taille. 50. EPIÏHECA MKEARIS, Hag. Si/n. : CoRDULiA LiNEAnis, Hag. Syn. Amer, n*» 2. Abdomen cf 46; P 4:2. Aile inférieure cf 42; $ 40. Ailes légèrement salies, nervures noires, y compj'is la costale. Plé- rostigma noir (long de 5 à 3 ^j^ «""i) , membranule noirâtre, plus claire à la base; 8-9 antécubitales; 8-9 postcubitales' aux supérieures ; les triangles discoïdaux traversés, suivis de 5 cellules, puis de 2 rangs. Tête d'un brun obscur; lèvre inférieure jaunâtre ; face olivâtre, front un peu roussùtre en avant et de côté (le dessus, chez le mâle , ayant un espace bronzé sur les deux tubercules formés par Féchan- crure. Thorax bronzé obscur. Abdomen cylindrique mince (renflé à la base chez le mâle), hrun ii'isé, le dessus noirâtre, à partir du Ty-- segment, avec une (acho ba- sale latérale arrondie roussâtre aux 4-8'' segments. Pieds noirâtres; Textérieur des premiers fémurs et la base des autres brun clair (chez la femelle, les fémurs sont plus grêles, moins noirs, et rcxtérieur des tibias de même couleur^; les tibias postérieurs sont longs de 8'""'. o" Appendices anals noirâtres, les supérieurs (longs de 4""") plus courts que les deux derniers segments, cylindriques et arqués à la base, é|)aissi.s ensuile ; le bout de chacun fourchu . la branche exlei-ue penchée en bas. Ils sont munis en dehors d'une première dent au pre- mier tiers, et d'une plus forte obtuse au second tiers. Appî'udice inférieur siil)triangu!aire un ])eu plus court, angle anal des ailes saillant. $ Pieds plus grêles, moins noirs; Iront et thorax moins foncé, abdomen non étranglé (rextrémité de l'abdomen manque). ( 287 ) Pairie : Étals-Unis. Un mâle deS^-Louis (coll. Hagen) ; une femelle de Pcnsylvanie (coll. Uhler). Rare. N. B. Reconnaissable à sa grande taille (moins lorle que celle de la 7>rocem), à sa stature grêle, au thorax court , à la tète et au thorax peu métalliques, enfin aux appendices supérieurs du mâle fourchus. ôl. Epitheca fh-ûsa, Kag. Syn. : CouDULiA FiLosA, Hcig. Sv». Amer, u" I. CoRDULiA TENEBROSA ? Walsh (nec Say) $. Abdomen o" 41 ; $ 48. Aile inférieure o" o8-5*J; $ 45. Ailes hyalines (ou à peine ochracées contre la mcmbranule chez le o"*; un peu salies au bout chez la $ ). Nervures noires ou noirâtres, y compris la costale; plcrosligma noir (long de 5™"!); membranule gris noirâtre; 8 antécubilalcs, 5-7 postcubitales aux supérieures; les tiiangles discoïdaux traversés, suivis de 3 (parfois 4) cellules, puis de 2 rangs. D'un noirâtre bronzé; lèvre inférieure jaunâtre; la supérieure brune bordée de noir; face brun olivâtre, dessus du front acier bronzé métallique ainsi que le devant du vertex. Thorax brun irisé à reflets acier .métallique surtout en avant et sur le centre des espaces latéraux. Abdomen cylindriijue , renllé à la base, bi'onzé noirâtre, la base du d"" segment et les côtés des ''l" et 5' livides. Pieds noirâtres, l'extérieur des premiers fémurs (et la base des se- conds chez la femelle) bruns. o" Angle anal saiUant. Appendices noirâtres, les su|)érieurs aussi longs que les deux derniers segments ( lor.gs de 4'""") cylindriques, un peu arqués à la base, un peu épaissis ensuite, le bout un peu relevé, puis se terminant par un petit crochet recourbé en bas, com- primé. Appendice inférieui- diMi tiers plus court, subtriangulaire. 9 Articulation basalc des 'i*^ et ô»- segments livide. Appendices anals (longs de i"'"') noirâtres, 'étroits, subcylindiiiiues, un peu épaissis au milieu, à pointe mousse, séparés par une protubérance brune qui termine ral)domcn. Écaille vulvairc en gouttière com- priniée, un peu recourbée, mousse, aussi longue que rabdomen. Patrie : Géorgie; Charles Counly dans le Maryland. (Coll. Hagen et Uhler.) ( 288 ) N. B. Ressemble à la linearis ; un peu plus robuste, lêle et thorax plus métalliques j le mâle en diffère par la forme des appendices anals sans tubercules externes et non fourchus, mais simplement en cro- chets au bout. La femelle est remarquable par sa longue écaille vulvaire. 52. Epitheca metallica, Vander Linden. Syn. : LiBELLiJLA METÀLLicA, Vandcr L. — Charp. Epophthalmia — Burm. n* o. CoRDDLiA — Ramb. n» 8. Abdomen o* 53-38; $ 57-41. Aile inférieure 0*53-57; 9 56-58. Extrême base des ailes ochracée, surtout aux inférieures (parfois toute Taile lavée d'ochracéP); les grandes nervures noires, la costale finement jaune; ptérostigma (long de S^a"""') brun jaunâtre (noi- râtre o" adulte ). Membranule blanchâtre, noirâtre au bout; triangles discoïdaux traversés aux quatre ailes (ou libres aux inférieures ), suivi de 3 , puis de 2 rangs ; 8-9 antécubitales aux supérieures. D'un vert métallique brillant. Lèvre inférieure , rhinarium , une bande transverse au bas du front en avant, remontant de chaque côté contre les yeux, une tache au côté des l^J^et 5«= segments, et Tar- ticulation des 2« et 5*^ jaunes. Pieds noirs; extérieur des premiers fémurs jaunâtre. o" Appendices anals supérieurs noirs plus longs que le 10« seg- ment, subcylindriques, aplatis en dessous, étroits à la base, avec une petite dent externe au premier tiers , un peu courbés en dedans avant la pointe qui est très-fine, aigùe et recourbée subitement et complètement en haut et en arrière. Appendice inférieur plus court, triangulaire, à peine tronqué. 9 Abdomen non étranglé au 5^ segment. Appendices anals égalant les deux derniers segments, noirs, pointus, lancéolés. Ecaille vul- vaire plus longue que le 9« segment, jaunâtre, pointue, entière, en gouttière, redressée à angle droit avec l'abdomen. Patrie : Europe, mais très-locale, de mai à juillet, selon les années et les altitudes. Observée en France, Italie, Belgique, Suisse, Alle- magne, Ecosse, Laponie, Russie méridionale. N. !). Facile à distinguer des trois autres espèces européennes C 289 ) voisines, à la bande Jaune entière du devant du front et à la longue écaille vulvaire pointue. 33. Epitheca viRiDi^KEA , Uliler. Syn. : CoRDULiA viRiDi^NEA, Utilef , Proc. Arad. Philad. , i«o8 , p. 31. Ô Abdomen 39. Aile inférieure 38. o* Inconnu. 9 Ailes légèrement lavées de jaunâtre; nervures brunes; ptéro- stigma fauve pâle (long de 5™""). Triangles discoïdaux traversés aux quatre ailes, suivis de o cellules, puis de 2 rangs aux supérieures, qui ont 7-8 antécubitalcs et 5-6 postcubitales. Sîembranule blanche. Lèvre inférieure testacée; la supérieure noirâtre bronzé, rhinarium jaune, nasus bronzé, front vert métallique, ses côtés jaunâtres. Vertex bronzé. Thorax vert bronzé; ses côtes avec deux bandes obliques livi- des. Abdomen déprimé, bronzé en dessus, ayant aux côtés des 1-7" segments une tache basale jaunâtre pâle. Le dessous testacé. Pieds brun foncé, IVxtérieur des premiers fémurs jaunâtre. Appendices anals cylindri(jues grêles noirâtres, aussi longs qu(! les deux derniers segments de Tabdomen. Écaille vulvaire testacée, en gouttière subtriangulaire comprimée, un peu redressée delà longueur du 9° segment. Pairie : Hakodadi (Japon), de Texpédition du capitaine Roggers. (Mus. de Philadelphie.) JV. B. Paraît intermédiaire entre la vtefnllica et la jlavomnculala. Diffère de la première par l'absence de bande jaune bien maniuée au bas du front, par la présence de bandes claires aux côtés du thorax et de taches jaunes latérales aux segments de rabdomen et par fécaille vulvaire plus courte, moins redressée. — Se distingue de la flavomn- culata par Técaille vulvaire eu onglet entier et non divisée en deux , lobes. 54. Epitheca tekerrosa , Say. Syn. : LiBELLULATENEBRosA, Say. Journ. Acad. Phild.., 18S9, n» 4. CoRDULiA — Hag. Amor. n'ô. C Tenebrica , Selys Mss. Hagen, Aniér. n" II. (Sansdescriplion.) Abdomen à» 38-39; $ 57-40. Aile inférieure a" 38-39; Ç 56-58. Ailes un peu salies (surtout chez les adultes) le bord anal des infé- ( 290 ) ricures souvent un peu ochracé contre la membranule qui est noi- râtre, blanchâtre à la base 5 nervures noires (la costale à peine jau- nâtre chez le o'); ptcrostigma brun noirâtre (long de 2 '/^ m™); triangles 'discoïdaux traversés aux quatre ailes, suivis de deux ou trois cellules, puis de deux rangs 5 8-10 antécubitales aux supérieures. 0-8 postcubitales. Tète et thorax brun un peu olivâtre; lèvres jaunâtres, le centre et le bord de la supérieure noirâtres, dessus du front acier bronzé, ver- tex et occiput bruns, les côtés et le devant du front jaunâtres. Sur les côtés du thorax une bande posthumérale et une médiane vert bronzé, suivies chacune d'une bande orangée; ces bandes mal arrê- tées, la seconde large arrondie. Abdomen noirâtre bronzé, la base du !"■ segment, les côtés des l^"" et 2'= et une tache latérale arrondie au 0" brun jaunâtre. Pieds brun noirâtre, l'extérieur des premiers et seconds fémurs brun clair (les fémurs postérieurs plus robustes chez Ico*). cf Appendices anals noirs; les supérieurs égalant les deux der- niers segments (longs de i n'™;, écartés et minces à la base, presque droits dans leur première moitié , subitement coudés et penchés en bas Tun vers l'autre presque à angle droit dans leur seconde moitié dont les pointes fines deviennent rapprochées et parallèles. Au coude il y a en dessus une dent arquée. Appendice inférieur presque aussi long. Vu de profil, il est fortement courbé en haut et le bout, un peu moins large que la base, est tronqué carrément, poilu sur les côtés ainsi que Tintérieur des supérieurs. 9 Abdomen moins étranglé au o" segment; le 10" court. Appen- dices anals lancéolés, plus longs que les deux derniers segments (longs de 3 """). Écaille vulvaire brune entière, pointue en gouttière com- priniée mousse, redressée à angle droit avec l'abdomen, plus longue que le 9'= segment. Pairie: États-Unis. — Indiana (Say). — Baltimore. — New-Jer- sey. — Illinois (Ilagen). — Nouvelle-Ecosse. (Coll. Selys, Hagen, Uhler, etc.) N. B. Voisine de la metalUca par l'écaillé vulvaire de la femelle presque semblable. En diffère par la coloration qui n'est pas vert mé- tallique, par les appendices supérieurs du mâle coudés, et par l'infé- ( 291 ) rieur très-recoiirbé , très-tronqué, imitant certaines Macromia, bien que les éléments en soient les mêmes qr»e chez la moAallka , mais très-exagérés. Ce n'est qu'avec quelque hésitation que j'applique à cette espèce le nom de lonobrosa de Say. Cet auteur n'a décrit que trois Cordulines, parmi lesquelles les L. obsolefa et cynomra ont été identifiés avec certitude d'après ses propres types conformes à ses diagnoses. Quant à sa L. tomhrosa, c'tsl une Curdulin à ailes sans taches et à corps en partie bronzé. Il n'a connu que le mâle, el je le rapporte ici parce que sa description me paraît s\y appliquer, par ce qu'il dit des appen- dices anals supérieurs, malgré la mention d'une tache postérieure jaune aux côtés du thorax (en outre des deux bandes décrites) et qui n'est peut-être quel'eiret d'une illusion d'optique produite par la des- siccation. Dans la colleclion ISarris, la forcipafa est étiquetée tcnchrosn , mais Say lui-même a indiqué les différences au catalogue de cette collec- tion. Selon M. Uhler, la /"/Vo.sa jenne (à côtés du thorax tachés) serait la lencbrosa. Je regrette de ne pouvoir me rallier à l'opinion de ce savant distingué, parce que les mots « appendices avec une dent supérieure » au milieu, leur bout subitement courbé en dedans et tronqué >^ ne peut concerner la filosa. La femelle de rillinois, rapportée avec doute à la tenebrosa par Walsh , me semble appartenir à la /ï/osa jeune, d'après sa grande dimension et Tensemble de la description. Je rapporte avec quelque doute à la Icncbrosa un exemplaire fe- melle du nord de l'Illinois, communiqué par M. liagen, et qui diffère un peu des types parce que l'écaillé vulvairc est moins redressée, moins comprimée, en apparence plus courte, et que les ailes sem- blent plus larges. Longueur de l'abdomen iO""" ; de l'aile infé- rieure 40 (large de 12™'" sous le nodus). Cette dimension de l'aile inférieure coïncide avec ce lie de la lincarisy mais je ne puis l'y rap- porter à cause du thorax et des fémurs robustes de la femelle que je signale. Dans ce groupe très-difïicile d'espèces américaines, je crois qu'il faut se guider surtout d'après la forme des appendices anals supérieurs ( 292 ) des màlcs et l'écaillé vulvaire de la femelle, en ajoutant que l'appa- rence de récaille peut varier seloTi Tâge, comme on peut s'en assurer chez les Libellula vuîgata et striolata d'Europe. 3d. Epitheca ELOiXGATA, Scuddcr. Sifll. : CORDDLIA ELONGATA, Scudd. CoRDULiA SATURATA, dc Selys, Hag. Syn. Amer, n*" 1:2. (Sans descr.) Abdomen a* 40-42; $ 42. Aile inférieure chez le o*, de 2^2 chez la $; membranule blanchâtre, noirâtre au bout; trian- gles discoïdaux traversés aux quatre ailes (parfois libres aux infé- rieures), deux cellules, puis deux rangs postrigonaux; 7-8 antécubi- tales aux supérieures. D'un noirâtre acier; les côtés du thorax vert métallique foncé. Lèvre inférieure, rhinarium , une tache ronde de chaque côté du front contre les yeux, une tache latérale aux l-5« segments et l'arti- culation basale du 3*^ jaunâtres. Pieds noirs; l'intérieur des premiers fémurs (o") ou tous les fémurs (2) bruns. o* Appendices anals noirs ; les supérieurs ayant le double du dernier segment, subcylindriques, munis en dessous de trois dents successives, depuis la base jusqu'au milieu (la première externe pointue, parfois presque effacée, la seconde large, subtriangulaire, la troisième en tubercule allongé); aplatis ensuite en dessous, l'extré- ( 298) mité formant (vue en dessus) une tenaille semi-circulaire (presque comme chez les Forficules). Appendice inférieur plus court, triangu- laire à pointe mousse. Ç Une petite tache supérieure jaunâtre aux côtés du thorax. Abdomen noir, étranglé au o^ segment, aminci au bout. Appendices anals noirs, plus longs que les deux derniers segments, un peu lancéolés, pointus. Écaille vulvaire brune, un peu plus courte que le 9« segment, en onglet ou gouttière, comprimée et redressée. Pairie : Europe froide et tempérée; très-locale en juin et juillet. Observée en Belgique, à Arlon , à 500 mètres d'élévation; en Nor- vège, au Finmarck près d'Alten, non loin du cap Nord, du 2 au A août; en Laponie près de Tornéa et Enontekis ; en Ecosse au Loch-Rannoch; dans certaines parties des Alpes, du Tyrol, par M. Cari Ausserer; en Allemagne; prise le 20 juin 1869 à Kubo dans le Caucase, par M. Jean Van Volxem. En Sibérie (Irkutsk); au Kamstchatka. (Coll. Selys, etc.) N. B. Diffère de la metallica par Tabsence de bande jaune au front; de ïalpessis par les appendices supérieurs du d* semi-circu- laires au bout; le 5« segment de la $ à taches latérales jaunes, son écaille vulvaire comprimée, saillante. Assez voisine de la flavomn- culattt] s'en distingue par l'absence de tâches latérales jaunes à Tabdomen, Técaille vulvaire non bilobée, les appendices supérieurs non recourbés à leur pointe, etc. (Voir E. forcipata. ) Chez un exemplaire mâle d'Ecosse, la première dent externe basale des appendices supérieurs est peu sensible, presque comme chez la forcipata, qui, en Amérique, représente Varclka, ce qui porterait à supposer que nous n'avons affaire qu'à deux races d'une même espèce. 40. EpITHECA SEPTENTRIONALIS, Hag. Sxjn, : CouDULiA SEPTEjiTiuoNALis, Hag. Syo. Amer, n" 14. — RicHABDSONi , de Selys, Hag. Syn. Amer, n" 9, ^ Sans descr.) — Franklini, de Selys, Hag. Syn. Amer, n» 18. (Sans descr,) Abdomen o' ûO-5'2; $ 5-2-35. Aile inférieure o' 28; Ç 26-29. Ailes un peu salies (lavées de brun-clair $), les grandes nervures noires, costale brune en dehors; ptérostigma brun (long de 2 à ( 299 ) 2 Va""")' Membranule grande, gris noirâtre, blanchâtre à la base; une tache basale triangulaire brun noirâtre aux ailes inférieures adossée à la membranule et allant jusqu'à la nervule qui coupe l'es- pace médian (la petite cellule qui touche la membranule aux supé- rieures colorée de même chez le cr'); 7-8 antécubitales aux supé- rieures ; 5-7 postcubitales ; triangle discoïdal des supérieures traversé, celui des inférieures libre; 2 rangs postrigonaux (parfois o cellules à l'origine). D'un noir bronzé vcrdâtre; lèvre inférieure jaune; la supérieure noire; rhinarium jaune, vcrtex et front vert bronzé avec une tache triangulaire jaune de chaque côté du front contre les yeux. Thorax vcrtbronzévillcux, marqué de jaune obscur, ainsi qu'il suit: la carène dorsale, une tache inférieure antéhumérale mal arrêtée, les sinus antéalaires et sur les côtés une tache ovale supérieure posthumérale et une médiane inférieure, cette dernière mal arrêtée. Abdomen grêle, noir bronzé, la base renflée, les côtés des l-2« segments marqués de jaunâtre; articulation basale du 5« jaune; une tache latérale supé- rieure ovale jaunâtre au même segment, le bord inférieur des 3-10« jaunâtres. Pieds noirs, les premiers fémurs jaunâtres en dehors. 0* Appendices anals noirs; les supérieurs analogues à ceux de Valpestris, avec une forte dent basale en dessous et une plus petite externe submédiane en dessus; le tiers terminal subdéprimé, coudé obliquement en dedans, la pointe recourbée en haut. Appendice infé- rieur subtriangulaire ayant à peu près la moitié des supérieures. 9 Ailes plus fortement lavées de brun. Cette couleur plus pro- noncée entre la nervule costale et la médiane, souvent jusqu'au nodus. Appendices anals égalant les deux derniers segments (longs de 2'"™). Écaille vulvaire assez large presque arrondie, un peu plus courte que le 9« segment, un peu redressée. o* $ Plus jeunes. La tache basale brune des ailes inférieures fai- blement indiquée, le centre des cellules restant transparent. Patrie : Labrador. — Fort Simpson, sur le fleuve Mackenzie , par le D"" Richardson. — District de la Baie d'Hudson, Saskattchevan. (Coll. riagen, Selys. Brit. Mus.) N. B. M. Hagcn dit (Syn. Amer.) que l'écaillc vulvaire estbilobéc. — Dans une note prise au British Muséum, j'ai inscrit qu'elle est, au ( 300 ) contraire, en onglet redressé (comme arctica). Chez un type commu- niqué par M. Hagen et que j'ai sous les yeux, elle est pour ainsi dire entre deuxj subarrondie dans le genre de Valpestris. J'ai lieu de croire que les deux autres notations n'ont pas été faites rigoureuse- ment. Voisine de Valpestris, ressemble aussi à Varctica. Elle en diffère, ainsi que des autres espèces de ce groupe, par la tache triangulaire brune des ailes inférieures qui rappelle les Cordulia du groupe de la cynosura, mais le caractère subgénérique d'un triangle interne fermé aux ailes inférieures l'en sépare de suite. 41. Epitheca ALPESTRis, de Sclys, Sijn. ; CoRDDLiA ALPESTRIS, de Selys, Mon. Lib., 1839. — Ramb., n" "J. iEscHNA ARCTICA (Pars), Zetlersl. Abdomen o' 52; $ 32. Aile inférieure o* 30-32; ? 33. Ailes légèrement salies ; les grandes nervures noires , costale plus claire en dehors; ptérostigma brun (long de 5™"') plus clair chez la $; membranule gris noirâtre, blanchâtre à la base; triangles discoïdaux traversés aux quatre ailes (ou accidentellement libres aux inférieures); 2 à 4 cellules postrigonales suivies de 2 rangs; 7-9 antécubitales aux ailes supérieures, 7-8 postcubitales. Tête d'un noirâtre acier, les côtés du thorax vert métallique foncé ainsi que le front et le verlex; lèvre inférieure, rhinarium, une tache ronde de cliaque côté du front contre les yeux, l'articulation basale du 3« segment (une tache aux côtés du 2* chez la $) jaune livide pâle. Pieds noirâtres. o" Abdomen cylindrique, renflé à la base, étranglé au 5^ segment. Appendices anals noirs; les supérieurs ayant la longueur des deux der- niers segments (longs de 3™™) subcylindriques avec une dent trian- gulaire latérale externe en dessus à leur premier quart, suivie d'une petite à la moitié; le dernier tiers droit, formant un coude saillant en dehors, incliné en dedans, mais à pointe très-fine aplatie, complè- tement et subitement recourbée en haut et en arrière. Appendice in- férieur en partie brun, triangulaire un peu tronqué, d'un tiers plus court. ( 501 ) 9 Abdomen plus épais surtout à la base, non étranglé au ô'' seg- ment. Appendices anals noirâtres , subcylindriques peu pointus. Ecaille vulvaire livide un peu plus courte que le 9^ segment, arrondie, un peu redressée. Patrie : Alpes suisses. Je l'ai découverte sur la grande Scheideck, le 15 juillet 1838. Observée dans les Alpes du Tyrol par M. Cari Ausserer. Aussi en Laponie à Enontekis et Tornea. N. B. Se reconnaît de la rnelallica par le front sans bande jaune et récaille vulvaire courte 5 de Varctica par les appendices supérieurs du mâle à pointe fine recourbée en haut (comme chez la melallica), le 3« segment de la femelle non taché de jaune, Técaille vulvaire ar- rondie; de la flavomaculata par Tabsence de taches latérales jaunes au thorax et à Tabdomen et Técaille vulvaire non bilobée. Ai.. Epitiieca hudsoikica, llag. Abdomen cf 55; Ç 35. Aile inférieure o' 55; $ 52. Ailes un peu salies (lavées de jaunâtre chez la $), Textréme base des supérieures et le triangle anal des inférieures ochracés ; les grandes nervures noires; costale brune (o") jaune pâle en dehors ($); ptérostigma jaunâtre terne (long de o'""'); membranule blanchâtre, son extrémité gris noirâtre, surtout chez le o" ; triangles discoïdaux traversés aux quatre ailes; 3 cellules postrigonales, puis 2 rangs; 7-8 antécubitales; 6-7 poslécubitales. Extrêmement voisine de Valpestris et de ïalbicincta. Elle en diffère par la tache latérale jaunâtre du front plus grande , touchant Tœil et se réunissent presque en bande sur le bord anté- rieur comme chez la forcipata, une nuance teslacée sur le devant du thorax vers le bas et près des sinus antéalaires, une bande fauve laté- rale sous Taile supérieure et une grande tache mal arrêtée sous Tinfé- rieure ; le dessus des deux premiers segments bruns (ainsi que la base du 5'= chez la Ç), les côtés de ces mêmes segments jaunâtres. Elle se distingue en outre de Valpestris par ce qui suit : 1« Les deux bandes ou taches des côtés du thorax; 2° le cercle basai jaune des i-lO^ segments chez le mâle, un vestige de petite tache basalc latérale testacée aux 4-8« segments ; 0» l'extérieur des ( 302 ) fémurs antérieurs brun; i" les appendices supérieurs du mâle (longs de 3"!™) ayant le coude antéterminal externe plus proéminent et les deux dents latérales externes mieux marquées, plus éloignées Tune de l'autre; l'appendice inférieur à peine un quart plus court que les su- périeurs ; 5» récaille vulvaire de la femelle un peu plus redressée, peut-être légèrement émarginée. Se sépare de Valbicincta i° par la suture dorsale jaune du devant du thorax et ses nuances brunes, la couleur franchement jaune de la pre- mière bande latérale, la tache postérieure; 2" les deux dents latérales des appendices supérieurs du mâle plus fortes, l'appendice inférieur beaucoup plus long; o" l'écaillé vulvaire de la femelle non bilobée. Patrie : Fort Résolution, territoire de la baie d'Hudson. N. B. Cette espèce se place naturellement près de Valpestris et de la cingulata par la forme de la vulve, tandis qu'elle est plus rappro- chée de Valbicincta par celle des appendices anals supérieurs. 45. EpiTHECA ciisGiiLATA , de Sclys. Syn. ; CoRDULU CINGULATA, de Selys;Hagen, S\n. Amer., n» 10. (Sansdcscr.) 2 Abdomen ii. Aile inférieure -37. o* Inconnu. 9 Ailes salies, l'extrême base légèrement ochracée; nervures noires, la costale à peine plus pâle; membranule noire, blanchâtre à la base; ptérostigma d'un brun roux (long de 5 V2"'"')» ^"1^ anté- cubitales aux supérieures; triangles discoïdaux traversés aux quatre ailes, suivis de 5 cellules, puis de 2 rangs. Lèvre inférieure et rhinarium jaunâtres; lèvre supérieure, nasus, vertex et front bronzés, avec une tache ronde jaunâtre aux côtés de ce dernier contre les yeux. Thorax brun, à reflets brun métallique cuivreux. Abdomen brun noirâtre en dessus, 1" et S*' segments brun clair ainsi qu'une bande latérale aux autres segments et l'articula- tion basale des 5-1 0«, formant un cercle jaune étroit. Pieds brun noirâtre, les fémurs antérieurs jaunâtres; les aulres bruns. Appendices anals noirâtres, cylindriques, à pointe mousse, un peu plus longs que les deux derniers segments. Écaille vulvaire brune, plus courte que la moitié du 9" segment, arrondie, non redressée. Patrie: Terre-Neuve. (Coll. Selys.) ( 503 ) N, B. Elle a tout à fait la stature de la flavomaciilata , mais en diffère par l'absence de bandes latérales jaunes au thorax, par récaillc vulvaire entière non divisée en deux festons, ainsi que par la colora- tion de la tête et du thorax moins brillante, — enfin par les articula- tions de Fabdomen cerclés de jaune et la membranule plus noire. 44. Epitheca ALBiciNCTA, Burin. Syn.: Epophtbalmia albicincta , Burm , n" 8(Q). CoRDULiA ALBICINCTA , Hag., Syn. Amer, n» 15. COBDDLIA EREMITA , Scudd. Abdomen (f 32-35; $ 31-32. Aile inférieure o^ 31-32; $ 32-33. Ailes légèrement salies; les grandes nervures noires; costale plus claire en dehors; ptérostigma brun (long de 5°"") plus clair chez la Ç. Membranule gris noirâtre, blanchâtre à la base; triangles dis- coïdaux traversés aux quatre ailes (ou accidentellement libres), 2-4 cellules postrigonales suivies de 2 rangs; 7-8 anlécubitales, 7-9 post- cubitales. D'un noirâtre bronzé; front et vertcx vert métallique très-foncé; lèvre inférieure, rhinarium, une tache subfriangulaire de chaque côté du front contre les yeux jaunâtres; côtés du thorax vert métallique foncé avec une bande courte étroite blanc jaunâtre sous Taile supé- rieure. Côtés des deux premiers segments de Tabdomen brun obscur; articulation basale des o-lO'' segments, jaune pâle, les 4-7'' avec une petite tache latérale basale tcstacée ; côtés du lO^^ livides. Pieds noirs côté interne des premiers fémurs brun obscur. o* Abdomen subcylindrique renflé à la base, étranglé au ô*" seg- ment. Appendices anals brun noirâtre; les supérieurs ayant la lon- gueur des deux derniers segments (longs de 5 "'"'), irrégulièrement cylindriques avec une très-petite dent externe inférieure au premier quart et une semblable parfois double à la moitié. A leur dernier quart, après un coude arrondi saillant en dehors, les appendices sont subitement inclinés l'un vers l'autre et aminci en une pointe aplatie très-fine complètement recourbée en haut et en arrière. Appendice inférieur subtriangulaire un peu tronqué, moitié plus court. 9 Abdomen non étranglé au ô" segment, épais. Appendices anals ( 304 ) brun foncé, subcylindriques, peu aigus. Écaille vulvaire pâle égalant la moitié du 9^ segment, large, échancrée dans la moitié de sa lon- gueur de manière à former deux festons subarrondis divariqués, plus larges que la base de Técaille. Patrie : Labrador (coll. Sommer). — Lac de THermite dans les White Mountains du New-Hampshire, types pris par M. Scudder, en août. — (Coll. Hagen , Uhler, Selys , Mus. de Boston.) N. B. Très-voisine de Valpestris d'Europe. Elle en diffère par la bande blanchâtre latérale du thorax et les taches claires latérales ba- sales des segments ; mais les caractères qui ne laissent aucun doute sur la distinction spécifique résident dans les appendices supérieurs du mâle, dont les deux dents latérales sont plus fines, plus éloignées Tune de Tautre, et le coude externe avant la pointe plus proéminent, plus arrondi, — enfin et surtout l'écaillé vulvaire fortement bilobée. Sous ce rapport et sous celui des petites taches latérales des segments, elle semble intermédiaire entre Valpestris et la fluvomaculata. 45. EpiTHECA FLAVOMACULATA , Van dci* Lindcii. Syn. : LiBBLLULi FLAVOMACULATA , Van der Linden, 1825. CoRDOLiA — de Selys , Hagen , Ramb., n0 7. Epophthalmia — Burin., n» 4. LiBELLULA *NEA (Pars), L. Faun. Suce. Ed., 2. — (sans dénomination) , L. F. Suce. Ed. I , n" TU8. Abdomen cf 5i-38;$ 37-iO. Aile inférieure a* 35-37; $ 54-58. Extrême base des ailes ochracée, surtout aux inférieures (toute Faile souvent lavée de jaunâtre chez la $); nervures *ioires, la cos- tale plus pâle; ptérostigma d'un brun noirâtre, long de 5 ""^i (o") ou 3 ^/a (9) j niembranule blanchâtre (noirâtre au bout d*); triangles discoidaux traversés (ou celui des inférieures libre); 3 cellules, puis 2 rangs postrigonaux et 7 antécubitales aux ailes supérieures. D'un noirâtre bronzé; les côtés du thorax vert bronzé, lèvre infé- rieure, rhinarium , une tache arrondie aux côtés du front contre les yeux, deux bandes courtes aux côtés du thorax, les côtés des i-5« seg- ments, l'articulation basale du 5", une tache basale latérale aux 4-9<' jaune orangé. o' Appendices anals noirs; les supérieurs de la longueur des deux ( 303 ) derniers segments, presque droits, subcylindriques, étroits à la base, oti ils sont munis en dehors d'une dent aiguë penchée en bas, suivie d'un renflement au premier tiers, et d'un autre au second tiers; leur pointe très-fine aiguë et recourbée subitement et complètement en haut et en arrière. Appendice inférieur plus court, triangulaire, à peine tronqué. Ç Abdomen un peu déprimé, non étranglé au 5« segment, à taches latérales orangées plus longues. Appendices anals égaux aux deux derniers segments, subcylindriques, pointus, noirâtres. Écaille vul- vaire jaunâtre, plus courte que le 9« segment, redressée, échancrée en deux festons. Patrie : Europe; très-locale, en juin-juillet. Observée en Belgique, France, Italie, Suisse, Allemagne, Russie méridionale, Suède. N. B. Diffère des trois autres espèces européennes voisines par les bandes du thorax et les taches latérales orangées de Tabdomen , enfin par Técaille vulvaire divisée en deux festons. Sous-genre 4. — OXYGASTRA , de Sklys. CoRDDLiA (Pars) , de Selys , Hagen, Brauer. Epophthalmia (Pars) , Burm. Tous les triangles libres. Un triangle interne aux inférieures. Le discoïdaldcs supérieures à côtés presque égaux; celui des inférieures court, son côté basai un peu plus éloigné de la base que Tarculus dont les secteurs naissent séparés aux quatre ailes. Le IQe segment abdominal du mâle prolongé en une pointe longue penchée en bas. O. Curtisii de TEurope méridionale occidentale. Le IQe segment abdominal du mâle non prolongé. 0. gracilis (probablement de TOcéanie). N. B. Se distingue du sous-genre Gomphomacromia par les sec- teurs de Tarculus naissant séparés aux quatre ailes. Ces deux sous-genres se séparent des ^pitheca parce que tous les triangles, notamment Tinternc des ailes supérieures, sont libres. ( 506 ) 46. OXYGASTRA CCRTISII , DalC. Sijn.: CoRDULu cuuTisiijDale, London's Magaz., vol. 7, 1834, — deSelys, — Curlis, — Ramb., n» 10. C. coMPRESsi , Slpphens LiBELLULA NiTENS , B. de Fonscol. Ann. Soc. Enl., 1837. C. PRASiNA , Chabrier. Mss. Mus. Berlin. Abdomen o^ôG-ÔS; Ç ô5-ô6. Aile inférieure 9 52-34; 0*32-34. Extrême base des ailes ochracée (les ailes de la femelle très-souvent lavées de jaune, surtout vers la côte). Réticulation noire, costale brun jaunâtre; ptérostigma long de 2"^"' brun noirâtre; membranule blan- châtre; 8-9 antécubitales, 6-7 postcubitales aux supérieures; second espace entre le nasus et le ptérostigma vide de nervules dans sa pre- mière moitié; deux rangs postrigonaux. Membranule blanchâtre. Les yeux peu contigus. Lèvre inférieure et rhinarium jaune livide; la supérieure, le nasus, le front et le vertex vert bronzé foncé. Thorax vert cuivreux foncé brillant, les sutures noirâtres, le haut vers les ailes brun. Abdomen noir bronzé; l^r et 2" segments avec une bande dorsale et Tarliculation basale du 5'', les o-7« segments avec une tache dorsale lancéolée à pointe postérieure, un point basai au 8% l'articu- lation basale des 9-10« et une large bande dorsale au 10^ jaune vif. Pieds grêles, courts, noir luisant, les premiers fémurs avec une raie jaunâtre basale externe jaune. Onglets à dent inférieure bien mar- quée, beaucoup plus courte que la supérieure. (/Abdomen grêle, comprimé à la base, un peu élargi aux 1-Si^ seg- ments, la partie dorsale jaune pâle du 10« formant une carène compri- mée élevée, vue de profil, se terminant par une pointe étroite four- chue, noirâtre au bout, descendant perpendiculairement entre les appendices supérieurs et visible de profil. Ceux-ci plus courts que les deux derniers segments, subcylindriques, épais, un peu courbés en dehors et en bas après leur moitié; leur pointe mousse. Appen- dice inférieur brun, un peu plus court, un peu élargi dans son mi- lieu; le bout tronqué carrément de manière à former une fourche peu profonde dont les deux branches consistent chacune en un tuber- cule noirâtre pointu redressé. 2 Abdomen très-comprimé. La partie dorsale jaune du iO« seg- ( 507 ) ment en petite carène, suivie entre les appendices d'une plaque arrondie également jaune pâle; les valvules anales qui sont en des- sous renflées en deux tubercules arrondis jaunes. Appendices anals courts coniques pointus, de la longueur du dernier segment, bruns. Écaille vulvaire très-courte en petite gouttière. Patrie : Découverte dans le sud-ouest de TAngleterrc par M. Dalc (Dorset et Devonshire) en juin-juillet. — Midi et sud-ouest de la France jusqu'au Mans. Espagne méridionale et Portugal. (CoUect. Selys, etc.) A^. B. Remarquable par les taches dorsales lancéolées jaunes de Tabdomen, rappelant celles de Y Onychogomphus forcipaius , la pointe penchée qui termine Tabdomcn du mâle; Tabdomen comprimé de la femelle et son écaille vulvaire courte. 47. OxYGASTRA GRAciLis, Burm. Syn. : Epophtu.Clmu cRiciLis, Burni., n" 9. a" Abdomen 51. Aile inférieure 28. o* Ailes légèrement jaunâtres, surtout au bord antérieur cnlre le nodus et le ptérostigma , qui est brun foncé, long de 2 '/a"'"'» 1^-^- trcme base à peine* ochracée. Réliculation noirâtre, costale jaune clair en dehors; 8 antécubitales, G postcubitalcs , 2 cellules, puis i seul rang postrigonal aux ailes supérieures. Second espace entic le nodus et le ptérostigma vide de nervules dans sa première moitié. Membranulc blanchâtre. Les yeux peu contigus. Tête olivâtre, lèvre supérieure jaune, ses *côtés bordés de noirâtre; dessus du front jaunâtre pâle, sa base étroitement noirâtre, une tache brune latérale en avant du front sur chacun des mamelons formés par l'échancrure. Occiput renflé, arrondi. Thorax brun. Le devant noirâtre au milieu avec la crête dorsale jaune, les côtés avec deux bandes étroites entières jaune citron. Tune sous l'aile supérieure, l'autre sous l'aile inférieure. Ces deux bandes bordées de noir. Poitrine noire avec quatre traits jaunes. Abdomen cylindrique grêle presque égal, noirâtre acier mar- qué sur tous les segments, excepté au 1" segment, de taches dorsales lancéolées jaune foncé, ainsi qu'il suit ; au 2«= segment une tache ( 308 ) dorsale bilobée, presque étranglée et les côtés; au 5*= une longue tache bilobée communiquant avec la même couleur sur les côtés ; aux 4-5« la tache bien circonscrite commençant à la base, finissant par une petite tète; aux 7-9^ la tache finit en pointe postérieure- ment; au iO« elle est étroite, étranglée au milieu. Pieds noirâtres, robustes ; Textérieur des premiers et seconds fémurs olivâtre. Appendices anals supérieurs de la longueur des deux derniers segments (long de 3"™), brun noirâtre, grêles, subcylindriques, à peine épaissis au milieu, droits, un peu ondulés, les bouts mousses, légèrement inclinés Tun vers l'autre dans leur quart final. Les ap- pendices sont munis d'un petit tubercule au premier tiers en dehors. Appendice inférieur un peu plus court, subtriangulaire très-effilé, le bout épaissi portant en dessus un fort tubercule rejeté vers la base. Ç Inconnue. Patrie : Inconnue. Décrite d'après le mâle type de la collection Winthem (coll. Hagen). N. B. D'après le système de sa coloration, je suis persuadé qu'elle habite l'Océanie, et plus particulièr€ment la Nouvelle-Hollande, car elle porte la livrée des Hemicordulia , des Epitheca et des Synthcmis de la même contrée, et la forme de ses appendices anals rappelle celle des Synthemis , dont on la distingue de suite par l'absence de nervules dans les espaces basilaire médian et hypertrigonal. Quant à sa position dans le sous-genre Oxygastra, elle semble un peu artificielle et fondée sur la réticulation des ailes presque sem- blable et l'on pourrait ajouter la forme des taches dorsales jaunes de l'abdomen. 3Iais ces deux insectes sont d'un faciès tout différent, VOxyg. Curtisii ayant le fond de la coloration de la tête et du thorax vert métallique brillant , et le 10« segment et les appendices anals du mâle tout autrement conformés. Ne connaissant que le mâle de la gracilis, j'ai préféré la laisser provisoirement avec la Curtisii, que de créer encore un nouveau sous-genre. La gracilis n'est pas du tout de mon genre Idionyx, comme on l'avait supposé. ( 509 Sous-genre 5 - GOMPIIOMACROMIA, Brauer. GoMPHOMACROMiA, Brauer. Chlorophïsa, de Selys, Hag. (Sans descr.) CoBDULiA, Hag., List Amer. mer. Tous les triangles libres, un triangle interne aux inférieures, le discoïdal des supérieures à côtés presque égaux; celui des inférieures court ou allongé. Secteurs de Tarculus un peu soudés à la base, sur- tout aux inférieures , où le côté basai du triangle discoïdal est un peu plus éloigné de la base que Tarculus. Le 10« segment des mâles non prolongé en pointe. Patrie : Amérique méridionale. N. li. Voyez à l'article précédent {Oxxjgaslra) les différences entre ce sous-genre, et celui des Epitheca. C'est le seul groupe de la légion des Cordulia chez lequel les secteurs de l'arculus soient un peu sou- dés à la base. 1" groupe : (G. ANDROGYNIS.) Deux rangs de cellules postrigonales. (Écaille vulvaire courte chez l'espèce dont la femelle est connue.) Gomphomacromia androgynis — setifera — Batcsi. 2n^e groupe : (G. PARADOXE.) Une ou deux cellules et plus loin un seul rang de cellules postri- gonales. (Écaille vulvaire prolongée en deux longues lamelles comme chez les Uracis.) G. paradoxa. Le D"" Brauer a fondé son genre Gomphomacromia sur la para- doxa, ne connaissant pas les trois autres espèces que je lui associe, de sorte que j'ai dû supprimer le caractère tiré de l'écaillé vulvaire et modifier celui basé sur un seul rang postrigonal, d'autant plus que ce dernier n'est pas constant à l'origine de cet espace, même chez la paradoxa, quelques exemplaires en ayanl denx. 2"' SÉRIE, TOME XXXI. • 22 ( 310 ) 48. GOMPHOMACROMIA ANDROGYISIS, tiC Sel} S, Abdomen d* 58; $ 37. Aile inférieure a* 52; $ ôi. Ailes un peu jaunâtres surtout vers la cote, à peine oehracées à la base des inférieures; réticulalion noire, costale et nervules cos- tales jaunes; ptérostigma long de 2 '/2"" (o*) de 3 (Ç) brun rous- sâtre; membranule blanchâtre; 10 antécubitales, 8-9 postcubilales aux supérieures; second espace entre le nodus et le ptérostigma vide de nervules sous sa première moitié. D'un gris brun clair. Lèvre inférieure jaunâtre terne, devant de la vésicule du vertex noirâtre; yeux peu contigus, séparés en arrière par Tocciput en large triangle. Devant et côtés du thorax vert métallique brillant; cette couleur divisée en trois larges plaques de chaque côté par le gri^s jaunâtre qui forme une raie dorsale, une bande humérale et une raie latérale médiane, et une terminale également latérale. Abdomen grêle , à peine épaissi à la basfe aux 7-9^ segments ; les sutures et quelques marques latérales médianes aux segments légèrement noirâtres. Pieds médiocres, l'intérieur des tibias noirâtre; onglets à branche inférieure très-marquée, mais plus courte que la supérieure. o" Appendices anals d'un gris brun clair; les supérieurs un peu plus courts que les deux derniers segments, grêles, subcylindriques, courbés légèrement en dehors à partir de leur moitié; la pointe effilée, mais non aiguë; ils sont revêtus de poils assez longs, et sont munis à leur base en dessous d'une petite dent aiguë. Appendice inférieur d'un tiers plus court, ovale allongé après la base, rétréci au bout qui est largement tronqué de manière à former une fourche peu profonde, dont les deux branches sont un peu relevées et munies d'un petit tubercule noir. Le 8« segment porte à sa base en dessous une lamelle épaisse échancrée , presque fourchue et redressée imitant absolument la forme de l'écaillé vulvaire de plusieurs espèces (mais qui part de la base du 9^ segment). Cette lamelle est presque aussi longue que le 8" segment. (311 ) Ç Abdomen égal , cylindrique. Appendices anals coniques poin- tus courts, de la longueur du 10= segment, appuyés sur une protu- bérance conique qui termine Tabdomcn. De chaque côté de cette protubérance, on voit un petit prolongement des valvules anales. Écaille vulvaire courte. Patrie .-Minas Geraes (Brésil), par le D»" Clausen. (Coll. Selys.) N. B. Espèce très-extraordinaire par la protubérance du dessous du S'^ segment du mâle imitant une écaille vulvaire. Remarquable encore par les nervules costales d'un jaune pâle et le gris clair de rabdomen et du front. 49. GOMPHOMACROMIA SETIFEKA, Uageil. Sijn. : GoBDULiA sETiFEBA , Hag. Syn. Amer. (Sans descr.) CoRDULiA VALGA , Hag, Syn. Amer. (Sans descr.) o* Abdomen 42. Aile inférieure 59 (largos de lôm»" ). o"* Ailes à peine salies, à réticulation noire, y compris la costale; les inférieures larges; ptérostigma très-petit (long de S'""") brun; mcmbranule grisâtre; 15 antécubilales, 9-1 0<^ postcubilales aux su- périeures; second espace entre le nodus et le ptérosligma vide dans son premier quart seulement. Lèvre inférieure jaune olivâtre; la supérieure passant au rous- sâtre ; face et front olivâtre clair , le dessus de la tète un peu plus foncé. Thorax brun olivâtre, mais le devant en dessus et les côtés d'un vert foncé métallique très-brillant; cette couleur interrompue par le brun qui reparaît aux sutures. Abdomen un peu épaissi à la base, grêle ensuite; très-dilaté aux 7-9<^ segments, noirâtre acier, un peu olivâtre aux côtés des i-5*' segments. Le 8*" porte en dcssou.s un fort tubercule conique médian. Pieds grêles, fémurs brun foncé, noirs; tibias et tarses brun noirâtre; les onglets à division inférieure forte, un peu plus courte que la supérieure. o"* Appendices anals brun noirâtre; les supérieurs plus longs que les deux derniers segments, subcylindriques, un peu divariqués, mais portant en dedans une très-forte dent conique commençant de suite après la base, finissant subitement un peu avant la moitié, (312) faisant paraître les appendices fourchus; leur pointe mousse à peine courbée en dedans, portant un long et fort pinceau de poils noirs. Appendice inférieur d'un tiers plus court, ovale très -allongé après la base, étroit au bout qui est échancré de manière à être légè- rement fourchu, les deux branches formant la fourche sont redres- sées en haut, noirâtres. 2 Inconnue. Patrie : Rio-Janeiro. (Coll. MXachlan et Selys.) A^. B. Magnifique espèce voisine de la G. Batesi, dont elle diffère par la grande taille, le thorax vert brillant, et surtout par la forme' extraordinaire des appendices anals supérieurs du o^ et la structure du 8« segment en dessous. La setifera a les ailes inférieures élargies à la base comme la Batesi, dont la rapproche encore la réliculation du second espace après le nodus, tandis que Y androgynis et la paradoxa ont les ailes plus étroites et ce second espace à moitié réticulé. 50, GoMPHOMACROMii BATESI, de Seljs. (f Abdomen 34. Aile inférieure 35 '/a (lai'ge de 1 1 «"«»). d* Ailes un peu salies, à réticulation noire, y compris la costale; les inférieures larges; ptérostigma très-petit (long de 2™«») noir; membranule gris noirâtre ; 12-li antécubitales, 9-10 postcubitales aux supérieures; second espace entre le nodus et le ptérostigma vide dans son premier tiers seulement. Lèvre inférieure jaunâtre obscur, la supérieure, le nasus et le rhinarium brun olivâtre avec un demi -cercle obscur à la lèvre. Front et vertex bronzé métallique foncé. Yeux plus contigus que chez les autres espèces. Thorax vert bronzé foncé, les sutures brun foncé formant des raies mal arrêtées. Abdomen grêle à peine renflé à la base, assez dilaté aux 7-9% noir acier, les côtés des 1-2^ segments brun olivâtre. Pieds grêles, médiocres, noirâtres, les fémurs brun foncé en dedans, brun roussâtre en dehors. Les onglets à division inférieure un peu plus courte que la supérieure. o* Appendices anals brun noirâtre; les supérieurs plus courts ( 515 ) que les deux derniers segments, subeyiindriques, épais, à peine courbés en bas, uii peu renflés et tout à fait arrondis au bout. Appendice inférieur aussi long, ovale allongé après la base, rétréci au bout, qui est échancré de manière à être fourchu, les deux bran- ches formant la fourche redressées en haut. $ Inconnue. Patrie : Le haut Amazone à S'-Paulo, par M. Bâtes. (Coll. Selys.) N. B. Voir la comparaison avec la selifera à Tarlicle de cette dernière. Difi'ère bien de la pnradoxa , par ses deux rangs de cellules postrigonales et par le thorax et l'abdomen sans taches jaunes. Par sa stature et sa coloration elle rappelle la Cordulia sericca et VjEschnosoma forcipula de la même contrée, mais s'en sépare immé- diatement par les caractères génériques résidant dans les triangles, et dans les espaces basilaire et médian. 51- GoMPHOMACROMiA PARADOXA, Brauer. Syn. : Gomphomacromia pàhauoxa , Brauer, Verh. Wien , 1864. Voy. de la JSovara , pi. II , fol. 5 , I8(>(j. Cordulia cBiLENSis , Hag. Amer. (Sans description.) Chloropbysa PcTZEvsii , de Solys , Mss. (cité par Hagen). Abdomen $ 24; o"* 26-27. Aile inférieure Ç 21 ; o* 24-27. Ailes étroites, celles du mâle ochracécs à l'extrême base, surtout aux inférieures, où il y a deux gouttelettes basales noirâtres, l'une entre la sous-costale et la médiane, l'autre entre la sous-médiane et la postcostalc. Celles de la femelle semblables, mais la base ochracée jusqu'au bout du triangle et cette couleur prolongée au bord costal jusqu'au nodus. Réticulation noire; costale jaune en dehors. Ptéros- tigma (long de 1 Va™"") épais, rougcàtre (un peu plus long et plus clair chez la femelle); mcmbranulc blanchâtre; 6-7 antécubitales, 6-9 postcubilales aux supérieures : une ou deux cellules, puis deux rangs postrigonaux. (Chez l'une des $ il y a deux rangs pendant les trois prenjières cellules). Second espace entre le nodus et le ptéros- tigma vide dans sa première moitié. ( 314 ) Xoirâlre (ou brun foncé Ç) taché de jaune citron. Lèvre infé- rieure, face et front jaune foncé; un point central brun à la lèvre supérieure; rhinarium, nasus et côtés du front livides; front très- échancré, sa base et le fond de Téchancrure gris brun. Thorax ayant de chaque côté en avant une bande juxtahumérale en forme de tache ovale jaune et sur les côtés deux bandes de même forme ne touchant ni le haut ni le bas, Tune médiane, Fautre antéterminale; enfin une petite tache inférieure sous la première. Abdomen du mâle à peine renflé à la base , grêle ensuite ; notablement dilaté aux 7-9« segments. Celui de la femelle presque égal, comprimé. Les 2-7« segments portant une tache dorsale médiane jaune, divisée en deux par Tarête (chez le o'' il y a une tache analogue, mais beau- coup plus grande au 8% et une ordinaire de chaque côté du 9« seg- ment). Les côtés et le dessous de Tabdomcn d'un roux jaunâtre obscur. Pieds médiocres noirâtres (bruns chez la Ç); les fémurs en partie brun olivâtre. La dent inférieure des onglets aussi forte que la supérieure, mais un peu plus courte. o* Appendices anals brun noirâtre; les supérieurs presque aussi longs que les deux derniers segments, subcylindriques, épais, un peu courbés en bas, coupés inférieurement en biseau à leur extré- mité. LUnférieur olivâtre, presque aussi long, large, un peu élargi au bout, presque carré, mais très-fourchu, chaque bord latéral étant prolongé en pointe. $ Presque la moitié basale des ailes jaunâtre ou safrané h peu près comme chez la Libellula flaveola. Abdomen comprimé. Le 8e segment tronqué obliquement, très-court en dessus, pi-olongé latéralement ; les 9 et 10« également courts et obliques. Appendices anals bruns, de la longueur du 10^ segment, coniques, épais, sé- parés par une forte protubérance poilue. Écaille vulvaire jaunâtre à la base; comprimée jusqu'au bout du 9" segment , prolongée ensuite en deux lames noires minces, contigucs, un peu courbées en haut, et dépassant le bout de Tabdomen. Dans l'intérieur , au-dessus des lames, on voit deux appendices minces noirs , élargis en palette au bout, ayant la moitié de la longueur des lames. Chez une femelle jeune de la collection M' Lachlan , la tache ( 31S ) ovale jaune juxtahuméralc est surmontée d'une autre tache égale- ment ovale et les côtés du thorax sont jaunâtre obscur avec une bande foncée. La base des ailes est d'un safran sale jusqu'au nodus. Patrie : Chili. (Coll. Selys, M'LachIan, Hagen, Mus. de Vienne et de Berlin). Salto-Grande (Brésil) (.Mus. de Berlin). N. B. Facile à reconnaître à sa pelile taille, à la rangée en tout ou en partie unique, de cellules postrigonales. Bien distinct du G. Cordulcphya par la réticulation. notamment par la forme du triangle discoïdal des supérieures. Les trois derniers segments de lu femelle et son écaille vulvaire sont conformés d'une manière analogue à ceux des Cordulegaslcr, des Uracis et des Sijn/ftemis. Genre ± — CORDULEPHYA, de Selys. Espaces basilaire, médian et hypertrigonal libres. Tous les trian- gles libres; un seul rang de cellules postrigonales. Le triangle dis coïdal des ailes supérieures irrégulier, le côté supérieur brisé, ce côté formant un angle obtus dirigé vers la côte. Un seul rang de cellules postrigonales. Le côté basai du triangle discoïdal des ailes inférieures plus éloigné de la base des ailes que Tarculus dont les secteurs naissent séparés. Membranule nulle. o" Bord anal non excavé, obli(|ue presque droit, sans nervule Iransverse à travers le triangle anal, formant \u\ angle anal Irès- obtus avec le bord.postérieur de l'aile. Patrie : Nouvelle-Hollande. iV. B. Séparé des autres genres par le triangle discoïdal des supérieures en forme de losange, et par le bord anal des ailes infé- rieures du mâle, droit, sans membranule. Ressemble, sous le rapport du triangle, aux Libellulines du genre Nannophya , en diffère par le bord anal droit et la lamelle des tibias antérieurs du mâle. 11 a aussi des rapports avec les Idionyx (voir ce genre). (316) 3:2. GORDULEPHYA PYGM.GA, de Selvs. o* Abdomen 21. Aile inférieure 21. o* Réticulation noirâtre; ptérostigma très-court, presque carre (long de 1 ^/g "™) ^ noir au centre, entouré de brun rougcâtre ; 8 anté- cubitales," 6 postcubitales aux supérieures. Ailes inférieures très- étroites à la base. D'un noir luisant taché de jaune. Tête noir acier; lèvre inférieure et rhinarium jaunes. Occiput petit. Prothorax jaunâtre. Thorax noir acier, ayant en avant une tache juxtahumérale oblongue, et sur les côtés deux larges bandes jaunes, la seconde terminale; et en dessus entre les ailes une tache de même couleur. Abdomen fin, égal, acier; dessus du l'''" segment, moitié des 2-7« segments formant un anneau jaune (y compris les oreillettes qui sont très-saillantes, presque pédonculées); enfin un anneau étroit au 8*^ segment. Pieds noirâtres, grêles, à peine bruns à la base des fémurs. o" Appendices anals noirs, ayant le double du 10<^ segment qui est court; les supérieurs subcylindriques, rapprochés, un peu mousses au bout, avec une dent courte en dessous au premier tiers. Appendice inférieur plus large, oblong, tronqué carrément au bout avec deux petites pointes , mais pas véritablement fourchu. 2 Inconnue. Patrie : Melbourne (Nouvelle-Hollande). (Coll. M'Lachlan.) N. B. Reconnaissable à sa taille naine et à ses caractères généritjues. Nouvelles recherches sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique; par M. L. de Koninck, mem- bre de TAcadémie. Le grand nombre de fossiles carbonifères trouvés aux environs de Dinant par notre savant confrère M. Éd. Du- pont, la beauté et la parfaite conservation de la plupart l 317) des échantillons recueillis, m'ont engagé à entreprendre une nouvelle étude de ces fossiles et à les soumettre à un examen plus rigoureux et plus approfondi que je n'avais pu le faire jusqu'ici. J'ai saisi l'occasion qui m'était généreusement offerte, pour revoir mes propres travaux , pour rectifier ce qu'ils pouvaient avoir de défectueux et pour compléter ce qui leur manquait; en un mot, j'ai cherché à établir sur des bases nouvelles et en profitant de toutes les découvertes scientifiques faites depuis 1842, époque à laquelle j'ai pu- blié mon ouvrage sur les fossiles carbonifères belges, la monographie aussi complète que possible de ces fossiles. Mais pour exécuter un semblable travail, j'avais besoin de trouver auprès des personnes qui possèdent des collec- tions de fossiles carbonifères, Tappui de leur bienveillant concours et les encouragements nécessaires pour le mener à bonne (in. Ce concours, je le constate avec bonheur, je l'ai assez généralement rencontré, non-seulement en Belgique, mais encore à l'étranger. Presque tous les échantillons dont j'ai eu besoin ont été mis à ma disposition avec le plus généreux empressement, et c'est grâce à cette bienveil- lance qu'il m'a été possible d'entreprendre le travail géné- ral dont j'ai l'honneur de présenter la première partie à l'Académie. Cette partie comprend l'étude des Polypes proprement dits recueillis dans les divers étages de notre terrain car- bonifère. Le nombre des espèces décrites en 1842 n'était que de 16; en 1851, MM. Milne Edwards et Jules Haime, à qui j'avais communiqué tous les échantillons que je possédais à cette époque, en portèrent le nombre à 34; aujourd'hui ( 318 ) j'en distingue 79, et une espèce sur la classilicalion de la- quelle je conserve des doutes. Ainsi, depuis 1842, le nombre des espèces a été quintu- plé, et depuis 18ol, il a été plus que doublé. Ces espèces sont représentées, avec les détails indispen- sables, sur les 15 planches qui accompagnent mon mé- moire. Si, comme j'ose l'espérer, ce travail reçoit un accueil favorable, j'aurai l'honneur de communiquer à la classe les diverses parties destinées à y faire suite, immédiate- ment après le complet achèvement de chacune d'elles. Afin de mieux faire apprécier les résultats auxquels je suis arrivé, j'ai fait suivre cette notice d'un tableau dans lequel j'ai énuméré méthodiquement toutes les espèces de polypiers carbonifères, bien définies et actuellement con- nues; j'ai indiqué par un astérisque les divers pays dans lesquels chacune de ces espèces a été signalée et j'ai inscrit, à côté de ces espèces, le nom de l'auteur qui, le premier, l'a fait connaître, sans avoir égard au genre dans lequel elle a été d'abord introduite. Un simple coup d'œil jeté sur ce tableau suffira pour se rendre immédiatement compte de la distribution géogra- phique de toutes les espèces en général et de chacune en particulier. Afin de distinguer plus facilement les espèces observées en Belgique, j'en ai fait imprimer le nom en caractères italiques. ( 319 ) NOMS A^^ÉB 1 iNOMS DES ESPÈCES. des delà public» i tion- -^ c S 1 1 1 5 é -i- < J 3 < 1. Lonsdaleia floriformis Martin. 1809. . . . 2. Lonsdaleia Bronni . . M. E. et H. -18ol. . . . 3. Lonsdaleia papillata . Fischer. 1837. . . . ] ' 4. Lonsdaleia duplicata . • Martin. 1809. . . . .. . [ 0. Lonsdaleia rmjosa . . M'Coy. 4849. . . • . • . 6 AxophijlUon cipansuni M. E. et H. 1831. . 7. ÀJcophylluvi radlcation de Kon. 1849. . . ... '.' 8. Axophvllum costalum . MCoy. , 1849. , . 9. Axophijlliun? Konincki M. E.etH. 18ol. , 10. PetalaxisM'Coyana. . M. E. et H. 18ol. . . . 11. Petalaxis Portlocki . . M. E.etH. 1851. . . . 12. Phillipsastrea Hcnningii Fischer. 1837. . . . 13. Phillipsastrea radiata . Martin. 1809. . . . ■ . . . 14. Phillipsastrea Humboldtii Fischer. 1837. . . . lo. Phillipsaslrea tuberosa M'Coy. 1849. . . . • • . , 16. Clionaxis Verneuili . . M. E. et H. 1851. . . . ^ 17. Lithostrotion cannadensc . Casteliiau. 1843. . . . 18. Lithostrotion proliferum . Hall < 1 Wliiliuy. 1858. . . . . 19. Lithostrolion junceum Fleming. 1828. , . 20. LhhostrotUni inecjulare Phillips. 1836. . . 21. Lithostrotion caspitosiiiit Martin. 1809. , . 22. Lithostrotion affine . . Martin. 1809. . . . 2o. Lithostrotion animlatuni . Lonsdalc. 1845. . . 24. Lithostrotion Phillipsi . M. E.etH. 1831. . . . 25. Lithostrotion pauciradiale MCoy. 1844. . . . 26. Lithostrotion harmodiles M. E. et H. 1851. . . . 27. Lithostrotion Stokesi . M. E.etH. 1851. . . . 28. Lithostrotion decipiens M'Coy. 1849. . . . 29. Lithostrotion concameratuni Lonsdale. 1846. . . . 30. Lithostrotion basaltifornic Con. et Ph. 1822. . . . . . 31. Lithostrotion ensiler . . M. E. et H. 1831. . . . 32. Lithostrotion aranca . . M'Coy. 1844. . . . . . . . 33. Lithostrotion Portlocki . Bronn. 1848. . . 34. Lithostrotion intermediiin 1 d'Eichw, 1860. . . . ' 520 ) NOiMS DES ESPÈCES. NOMS des tuteurs ANNÉE de la publica- tion. 3 c r c c "1 i ■i "Z = s a «e 3o. Lithostrotion M'Coyanum. 36. Lithostrotion? septosum . 37. Lithostrotion lœve . . . 38. Lithostrotion major. . . 39. Lithostrotion arachnoideum 40. Lithostrotion Fleniingi. . 4L Lithostrotion? inconfertum 42. Lithostrotion ? derbycnse . 43. DipJiyphyllion concinuum 44. Cyclophylkim fungites. . 4o. Cyclophyllum Bowerbanki 46. Aulophyllum Edwardsi . 47. Clisiopliijlhim turbinatum 48. Clisiophyllum coniseptum 49. Clisiophyllum Bowerbanki 50. Clisiophyllmn bipartitum. . , 51. Clisiophyllmn indicum. , . , 52. Clisiophyllum Keyserlincjii . 53. Clisiophyllum australe. . . 54. Clisiophyllum Gabbi . . . 55. Clisiophyllum Verneuilianum 56. Clisiophyllum Haimci . . 57. Campophyllum Murchisoui. 58. Campophylluin annlngu)n . 59. Campophyllum comprcssum. 60. Cyathophyllum? excentricum 61. Cyathophyllum multiplex . 62. Cyathophyllum Wrighti . . 63. Cyathophyllum Archiacis. . 6i. Cyathophyllum Stutyhburci . 65. Cyathophyllum rcgium . . 66. Cyathophyllum dianthoïdcs . 67. Cyathophyllum pseudovcrmiculare 68. Cyathophyllum? parricida . . . M. E. et H. M'Coy. Goldfuss. M'Coy. M'Coy. M'Coy. Lonsdale. M. E. et H. Lonsdale. Fleming. M.E.etH. Dunean et Thomson. M'Coy. Keyserl. M. E. et H. M'Coy. de Kon. M'Coy. Beyrich. Meek. de Kon. M. Edw. M. E. et H. de Kon. Ludwig. Goldfuss. Keyserl. M. E. et H. M. E. et H. M. E. et H. Phill. M'Coy. M'Coy. M'Cov. 1851. , 1849. -1826. 1849. , 1849 * 1849 1845. 1851. , 1845. ^ . . ^ 1 1828. . . . . 1851. , -1867. . . . , 1851. , . . 4846. , , 1851. « -1849. , 4863. . . . 4849. , . , 9 4865. 4864. , 4874. « 4860. , . 4851. , , 1871. , 4865. 4826. 4846. , * 4851. . . 4852. . . 4851. ^ ♦ 4836. 4849. 4849. 4849. ( 321 ) NOMS ANNÉE 1 2 NOMS DES ESPÈCES. des delà pubUca- i c 2 's c ^ 2 3 = tion. .H" 1 s — < ■i l 1 69. Cyathophyllum ? corniculum . . . Keysei'l. i i 1 '1846 1. .1. . 70. Cyathophyllum ? arietinum . . . Fischer. •1837. . . ••••1 , 71. Cyathophyllum Konincki . . . .M. E. et H. 18ol. . 12. Trochophyllum Verneuilianum M. E. el H. 1851. j. .i. . . . . , 73. lladrophyllum Edwardsianntit . 1 do Kon. 1871. i , 1 74. Lophophyllum Konincki . . M.E.elH. 1851. ' ! 7o. Lophophylliun Dumonti . . . M. E. et H. 1851. 1 . 1 76. Lophophylliun torluosiim . . . Michelin. 18U). ' j 77. Lophophylliun brève i\'^ Koii. 1871. , 1 . 78. Lophophyllum confertum . . Kunth. I8d0. . .!. . ' 79. Lophophyllum leontodon . . . kuiith. 1869. 1 80. Lophophyllum solare. d'Eichw. 1856. 81. Pentaphyllum armatum . . . (4) Leydig, Milliers Archiv. 1851. (o) Dans son Jaliresbericlil fiir Hiatologic. 1845 ( 336 ) in den Eingevveiden mancher Fische zur Filaria pisciiim. Ich habe eine Reihe von Uebergângen zwischen der An- guillula und der Gregarina walirgenommen, von welchen einige schon von Dujardin (1) als « Proteus tenax » und von Surinay (2) als « Sablier protéiforme » bescbrieben sind. Die Anguiilula wkd steif und ihre Eingeweide lôsen sich innerbalb der ausseren Haut iu eine kôrnige Masse aul", wâhrend die kôrperform ans dem langgestreekten ins ovale und rundiicbe ùbergebt. » Tandis que Bruch etHenle admettaient la possibilité de la transformation de vers semblables à de jeunes Pilaires en Grégarines, Leydig, d'après des observations faites sur les parasites d'une Terebella, était plus porté à admettre une métamorphose en sens inverse des Grégarines en Né- matodes. M n'est pas douteux que l'analogie entre les formes et les mouvements de ces lilaments protoplasmiques, que je viens de décrire sous le nom de pscudolilaires, avec les jeunes ^Y'malodes, a provoqué ces erreurs; et il résulte clairement de leur mode de formation que ces pscudoli- laires ne sont pas plus dos Nématodcs que les cétacés ne sont des poissons : la forme extérieure et la nature des mouvements des pscudolilaires les a fait prendre pour de jeunes Nématodcs; pour les mêmes raisons les Baleines et les Dauphins ont été pendant longtemps des poissons. Il me reste à exposer les modifications que subissent les pseudofilaires jusqu'à leur transformation en Grégarines. (i) Ann. des ac. nat., 2""^ sér., l. IV (-2) Ibid., 2"'^- sér, l. VI. (357 ) Les pseudofilaires , simples cordons protoplasmiques, effilés à l'une de leurs extrémités, légèrement renflés, au contraire, à leur extrémité céphalique (qui est toujours fortement chargée de granules réfringents), se meuvent librement dans l'intestin pendant un certain temps. Puis, les mouvements se ralentissent, et la longueur du corps diminue peu à peu, en même temps que la largeur aug- mente; c'est surtout dans sa partie antérieure que l'on observe cet élargissement progressif (fig. 15 à 18). Bientôt tout mouvement ondulatoire cesse, et le pseudolilaire de- vient immobile. C'est du moins ce qui résulte de l'examen comparatif que l'on peut faire des individus qui se trouvent en grand nombre dans l'intestin. On en voit qui sont très- longs, très-grêles et d'une extrême agilité, à coté d'autres qui sont rigides, plus courts et notablement plus larges, surtout dans la partie antérieure du corps. En même temps on Voit apparaître, vers le milieu de la longueur du corps, une tache circulaire foncée, qui est formée d'une matière plus réfringente que le protoplasme (lig. 1o, 18 et 19). Les dimensions de celte tache varient très-légère- ment, mais ses limites deviennent de plus en plus dis- tinctes. C'est le nucléole qui apparaît directement dans le protoplasme, évidemment par suite du dépôt autour d'un point idéal de certains éléments chimiques particuliers, primitivement répandus dans la masse protoplasmique. Je ne puis me tigurer ce phénomène qu'en le comparant à une cristallisation, comme Schwann l'a fait, en exposant la formation libre des cellules dans un blastème. De même que des éléments chimiques quelconques, en dissolution dans un liquide, peuvent se déposer autour d'un point fictif pour former un cristal , de même ici les éléments du nu- cléole, répandus primitivement dans le protoplasme, se ( 338 ) réunissent pour former un corps globulaire, un véritable nucléole. Ces éléments primitivement répandus dans le proto- plasme se réunissent en un petit corpuscule distinct en vertu de la loi de localisation, tout en continuant à rem- plir dans l'économie de l'organisme les mêmes fonctions que quand iis étaient répandus dans la couche cellulo-nu- cléaire. C'est mè;ne cette loi qui se manifeste dans la com- plication progressive d'une cellule quelconque , d'une cellule musculaire, par exemple, quand la myosine, pri- | mitivement répandue dafis le protoplasme, s'accumule en un point s[)écial de la cellule, dans laquelle on peut distin- guer alors un corps protoplasmique et une partie formée de substance contractile. I.a localisation amène la diffé- rentiation physiologique. C'est la même loi encore qui pré- side à la formation des organes par division du travail; les cellules biliaires, répandues chez les êtres inférieurs entre les cellules épithéliales du tube digestif, continuent à rem- plir la mêîue fonction, quand elles se sont réunies de façon à former un organe particulier, le foie, qui préside à la sécrétion de la bile. Tout autour du nucléole, on distingue bientôt une zone parfaitement transparenle et dépourvue de granula- tions moléculaires; mais il n'est pas possible de reconnaître d'abord la limite exacte de cette zone ((ig. 16, 17, 20 et suivantes). Cette couche claire va devenir le noyau de la cellule. Les éléments chimiques du noyau, différents de ceux du nucléole et du corps cellulaire, étaient primitive- ment répandus dans toute la masse du corps. Ils s'en sé- parent maintenant pour venir se déposer autour du nu- cléole, par un nouvel acte que l'on peut comparer à celui qui a amené la formation du nucléole. Le noyau, primiti- vement diffus, se localise pour former un organe nucléaire. ( 359 ) Apparemment la l'ormation du nucléole et du noyau peut être comparée à un phénomène de cristallisation : si une gangue tient en dissolution deux ou plusieurs substances chimiques plus ou moins facilement cristallisahles, ces substances pourront se séparer successivement de la gangue, la substance la plus facilement cristallisable don- nant lieu à la formation de premiers cristaux; les autres matières pourront cristalliser ultérieurement, eit, se dépo- sant autour des cristaux priniiticement formés, jl se for- mera ainsi des groupements concentriques. La cellule, prise dans son ensemble, paraît être un groupement organique comparable à ces groupements mi- jiéraux, formés par des cristaux emboîtés les uns dans les autres : la couche nucléolaire est d'une nature chimique diflérente de celle de la couche nucléaire, comme celle-ci diffère elle-même de la couche cellulaire. La nucléole est formé d'une substance qui diflêre du protoplasme primitif, par ses propriétés physiques et chimiques, et ces éléments du nucléole ont évidemment à jouer dans la vie de la cellule un rôle particulier, encore inconnu. Celte manière d'interpréter les phénomènes de la for- mation nucléaire est différente des vues de Schvvann , qui comparait la cellule non pas à un groupement minéral, mais à un cristal formé de trois couches ayant toutes les trois la même valeur, l'une n'étant que la répétition de l'autre. La comparaison entre la cellule et un groupement minéral me paraît exacte, en ce sens que l'apparence est la même dans les deux cas. Est-elle vraie pour la réalité du phénomène? La formation du nucléole et du noyau dans le protoplasme primitif n'est qu'im cas particulier dans lequel se manifeste la grande laide localisation, amenant chez les êtres vivants la formation des organes. Cette loi, qui for- mule le fait général que le^ éléments semblables tendent ( 340 ) à se réunir dans les organismes doit être l'expression de l'activité d'une force constante , en vertu de laquelle les éléments semblables tendent à se réunir. Et si l'on passe en revue les forces physico -chimiques, on n'en trouve qu'une seule qui pousse les éléments similaires à se réynir les uns aux autres, c'est la force qui se manifeste par la cristallisation. Je crois que la loi de localisation qui apparaît partout dans la complication progressive des or- ganismes n'est qu'un mode particulier de manifestation, dans des conditions spéciales, de la même force qui amène, dans la nature minérale, le l'ait général de la cristallisation. Et, sous ce rapport , la comparaison que j'ai faite au point de vue du développement du nucléole et du noyau entre la cellule et un groupement minéral de cristaux emboîtés, me paraît exacte, non-seulement en ce qu'elle rend compte des apparences, mais aussi en ce qu'elle exprime une relation bien réelle. Le pseudofilaire continue à se raccourcir et devient bien- tôt un corps de forme plus ou moins ovalaire ((ig. 20 à 22), présentant souvent vers son milieu un léger rétrécisse- ment. Quelquefois les pseudofilaires prennent la forme de biscuit (lig. 19). Ce corps est limité par un contour foncé, sauf à son extrémité antérieure, où ce contour est beaucoup plus pâle. Chez quelques individus , le protoplasme proé- niine en ce point, de façon à former, soit une éminence discoïde aplatie (fig. 19 et 20), soit un renflement hémi- sphérique ((ig. 21 et suiv.). Tantôt celui-ci est situé dans le grand axe du corps, tantôt il est placé un peu sur le côté (fig. 25). C'est dans cette partie antérieure un peu proéminente que se rencontrent toujours en plus grand nombre les granulations réfringentes. On en distingue ( Ui ) aussi, mais moins nombreuses, dans toute la partie du corps située en avant du noyau. Mais il semble que tous ces granules tendent à se porter à l'extrémité antérieure du corps, pour s'amasser dans le renflement terminal. Sous le contour foncé , qui délimite le corps de la jeune Grégarine, se trouve une couche protopîasmique homo- gène et transparente, dans laquelle on ne distingue aucune trace de granulations : la substance médullaire seule est finement granuleuse (fig. 20 et suiv.). Le nucléole est toujours très-distinct; c'est un corpus- cule réfringent, toujours assez volumineux, mais dont les dimensions varient cependant d'un individu à un autre. Chez quelques-uns on observe dans le nucléole une petite vacuole (fig. 24 et suiv.). La couche du noyau tend à se délimiter de plus en plus nettement, et chez tous les individus, le nucléole est en- touré d'une zone parfaitement transparente, d'une épdis- sAir très-variable et plus ou moins bien délimitée (fig. 20, 22 et suiv.). Chez de jeunes Grégarines de même taille, on trouve, sous ce rapport, des différences assez nota- bles : à côté de petites Grégarines dont le nucléole est entouré d'une couche transparente mince et nettement circonscrite, on en trouve d'autres de môme taille chez lesquelles la couclie nucléaire est, au contraire, épaisse, mais à contours très- vagues. La position du noyau n'est pas plus constante que ses dimensions : tantôt il est situé au milieu du corps et dans sa partie la plus rétrécie; d'au- tres fois il se trouve plus en avant dans la partie la plus large de la cellule; plus rarement il occupe sa moitié pos- térieure. Nous avons dès ce moment sous les yeux une petite Grégarine bien caractérisée, qui n'aura qu'à grandir pour 2"^ SÉRIE, TOME XXXI. 24 ( 342 ) devenir cette belle cellule de 16 millimètres de longueur, qui justifie bien le nom de Gregarina gigantea que nous lui avons donné. Le corps s'allonge progressivement en affectant de plus en plus nettement la forme et les caractères d'un boyau cylindroïde, un peu renflé seulement dans son quart anté- rieur. Mais la partie postérieure du corps s'allonge plus rapidement que celle qui se trouve située au-devant du noyau ; il en résulte que celui-ci, qui, dans les petites Gré- garines, occupait ordinairement le milieu du corps, se rencontre maintenant, d'une manière constante, à l'union du tiers antérieur du corps avec les deux tiers postérieurs (fig. 26 et suivantes). Le petit renflement souvent hémisphérique de l'extré- mité antérieure du corps s'est aussi développé; seulement, il n'est plus circonscrit par une ligne aussi nettement tran- chée. Il se continue presque insensiblement avec le reste du corps, dont il n'est plus séparé que par une légère dé- pression circulaire (fig. 26 et 27). Les granules réfringents qui se sont accumulés dans ce renflement terminal , se sont agglutinés en un amas sé- paré du protoplasme granuleux de l'axe du boyau , par une couche de protoplasme parfaitement transparent. Cette couche forme à l'intérieur du boyau une cloison transver- sale qui divise la cavité du boyau en deux compartiments; l'un, antérieur, est très-petit et rempli de granules réfrin- gents, qui se trouvaient d'abord répartis dans la moitié antérieure du corps, à l'époque où les deux chambres n'étaient pas séparées; l'autre, postérieur, comprend la plus grande partie du corps de la cellule (fig. 26 et suiv.). Il n'est pas sans intérêt de faire observer que depuis le ( 343 ) commencement du développement du filament protoplas- mique à la surface du cytode générateur, son bout libre était plus chargé de granulations opaques que le reste du corps. L'extrémité céphalique, la loge antérieure du corps de la Grégarine adulte, était déjà indiquée au début du développement du pseudofilaire. La cloison de séparation des deux chambres, qui est en continuité avec le protoplasme hyalin de la périphérie du corps, se différencie peu à peu en se débarrassant de plus en plus complètement des granulations moléculaires. Une autre modification qui se manifeste dans la consti- tution du corps de la Grégarine, c'est la délimitation de plus en plus nette de la partie externe du protoplasme, qui ap- paraît bientôt sous la forme d'une membrane à double con- tour. Cette membrane, qui devient de plus en plus distincte, peut être comparée à la cuticule des infusoires, et pour ce motif on l'a désignée sous le nom de membrane cuticulaire. En même temps que le corps s'allonge, il s'élargit nota- blement, et la quantité de protoplasme granuleux semi- fluide, qui remplit la plus grande partie du boyau, aug- mente rapidement, tandis que la couche protoplasmique externe, toujours hyaline et résistante, n'augmente que faiblement en épaisseur. Le noyau prend une forme ovalaire parfaitement régu- lière; il s'agrandit en même temps que la cellule et il s'entoure d'une membrane dont la présence indiquée par un double contour peut être démontrée en faisant subir au noyau une pression croissante. Quand la pression a at- teint un certain degré d'intensité, la membrane nucléaire se déchire (fig. 28 et 29). Je n'ai pas reconnu chez les jeunes Grégarines la dispa- rition et la réapparition successives des nucléoles, si faciles ( 344 ) à observer chez les adultes. Chez les jeunes Grégarines le noyau ne renferme jamais qu'un seul grand nucléole , dans lequel on distingue assez généralement une petite va- cuole (i). Pourcompléter ce travail, il est nécessaire de comparer les observations que je viens de rapporter avec les der- nières recherches dont les organismes inférieurs ont été l'objet, et de les apprécier au point de vue de la théorie de révolution, de la théorie cellulaire et de !a théorie du protoplasme. Monères et phase monérlenne des Grégarines. — Proto- plasme et Plasson. — Le professeur E. Hœckel (2) a fait, dans ces dernières années, une découverte d'une grande importance, en démontrant l'existence de toute une série d'organismes inférieurs dépourvus de toute organisation, de toute structure appréciable, de toute forme déterminée. A toutes les phases de leur existence, ils consistent en de simples petits amas de_ matières albuminoïdes, privés de toute membrane et de tout noyau. [1 les a réunis dans un groupe particulier qu'il a appelé « Groupe des Monères. » Les Monères sont non-seulement les organismes les moins élevés que l'on connaisse, mais ils sont les êtres les plus (1) Depuis la publication de mon premier travail sur la Grégarine du homard, où j'ai exposé pour la i)remière fois ce fait de la disparition et de la réapparition successives des nucléoles dans le noyau d'une cellule, M.Svierczevvski, assistant au laboratoire de physiologie de Kie\v,a fait con- naître des faits analogues observés par lui dans les cellules ganglionnaires delà grenouille. {Centralblall filr med. Wiss , 18G9,n«il.) (-2) E. Hicckol, Der Sarcodekorper dcr Rhizopodcn{7.EiTscaRiFT fur wiss. ZooL., 1863, Bd. XV). — Idem., Generelle Morphologie der Orya- nismen, I86C. ( 345 ) simples que l'on puisse imaginer. Leur existence démontre qu'il se rencontre des êtres plus simples que les organismes monocellulaires. En effet, les Monères ne sont pas des cellules : la vie se manifeste dans de petits amas de ma- tières alhuminoïdes sans forme et sans organisation. On ne peut distinguer chez eux aucune différentiation de parties, aucun organe, aucune trace de noyau. Cienkowski (i) avait observé et décrit, à peu près en même temps que Hscckel , des organismes de ce groupe, les Protomonas et les Vain- pyreUa; mais c'est Hœckel qui, le premier, a démontré qu'il fallait séparer ces organismes de tous les groupes connus jusqu'alors; c'est lui qui a démontré leur extrême importance au point de vue de la morphologie générale; c'est lui qui a proposé de constituer le groupe des Monères et qui a fait connaître la plupart des êtres dont cet ordre se constitue. Les Monères n'étant pas des cellules, Hseckel propose de les désigner, au point de vue histologique, sous le nom de Cytodes, et il distingue les Gymnocy Iodes et les Lvpo- cytodes, suivant que ces petites masses vivantes sont pri- vées ou pourvues d'une membrane d'enveloppe. Las ubslance qui constitue ces organismes paraît iden- tique, au point de vue de ses ^\o^Y\èié^ physiques et ri- talcs, avec le sarcode des Rhizopodes qui, lui-même, ne semble pas différer, sous ce double rapport, du proto- plasme que l'on trouve dans tout élément organique vi- vant, cellule ou cytode, qu'il appartienne à un protiste, à une plante ou à un animal. Mais, au point de vue c/nmùfue, (1) Cienliowski, Beilrage ziir Ke7intniss cler Monadeii {M\\ Schultze' Archiv. fur Mikr. Anat., 1865, t. 1). ( 346 ) il doit y avoir des différences entre le protoplasme des Monères et des cytodes en général, et le protoplasme des cellules. Le sarcode des Rhizopodes, identique au proto- plasme cellulaire, diffère de celui des Monères et des cytodes en général, en ce que les éléments chimiques du nucléole et du noyau, répandus dans le corps des Mo- nères , se sont séparés de ce protoplasme chez les Rhizo- podes et les êtres cellulaires, pour former des organes nucléaires distincts. La substance des Monères et des cy- todes représente donc, au point de vue chimique et phy- siologique, non pas le protoplasme des cellules, mais ce protoplasme avec le noyau et le nucléole. La substance qui constitue le corps des Monères étant différente, malgré l'identité des caractères physiques, du protoplasme des Rhizopodes et des cellules, il y a lieu de les distinguer Tune de l'autre. Pour les distinguer efficacement, il con- vient, me semble-t-il, de désigner les deux substances sous des noms. différents. Hîeckel a fait observer avec raison que protoplasme signifie non pas substance formatrice,- mais bien plutôt «première substance formée » (- TryyTiux). Le moi plasso7î {rc Tz/daccv) conviendrait mieux pour dési- gner la substance formatrice, et je propose de l'appliquer à la substance constitutive dn corps des Monères et des cytodes : c'est elle qui est la substance formatrice par excel- lence ; c'est aux dépens du plasson que se sont développés, dans la série phylogéniquc, souvent aussi dans la série ontogénique, tous les êtres vivants formés d'une cellule unique ou d'un agrégat de cellules. Le corps des éléments cellulaires est relativement au plasson une substance for- mée , et pour ce motif, le nom de protoplasme convient fort bien pour désigner la partie active du corps des Rhi- zopodes et des êtres cellulaires. Le protoplasme est ce qui reste du plasson après que les éléments chimiques du ( 347 ) nucléole et du noyau s'en sont séparés pour constituer un corps nucléolaire et un corps nucléaire. Le plasson ne peut exister que chez les cytodes; il cesse d'exister aussitôt que le cytode devient cellule : le plasson se divise alors en sub- stance protoplasmique, en substance nucléaire et en sub- stance nucléolaire. Le plasson diffère, si je ne me trompe, du « germinal rnaiter » ou du « bioplasme » de Beale, en ce que Beale applique ces noms aux éléments du plasson même après leur séparation en éléments constitutifs d'une cellule. Une cellule formée d'un corps protoplasmique, d'un noyau et d'un nucléole est pour Beale une petite masse de' « bio- plasme » ou de « matière germinale. » Il ne peu* pas être question de plasson dans un élément cellulaire présentant un noyau différencié. Mais si un noyau vient à disparaître dans une cellule, si la cellule redevient un cytode, les éléments chimiques du noyau et du nucléole s'étant ré- pandus dans le protoplasme , le plasson se trouve de nou- veau constitué. Il résulte de toutes les observations faites sur les Mo- nères et les cytodes, que la vie est liée à l'existence d'une matière d'une composition chimique déterminée, bien plutôt qu'à une forme, et la question de la génération spon- tanée, qui a été liée pendant si longtemps à la question de savoir si une cellule peut naître en dehors d'une cellule préexistante , devient aujourd'hui celle-ci : est-il possible d'engendrer artificiellement du plasson et d'y faire appa- raître des phénomènes vitaux ? Toujours est-il que les Mo- nères, simples fragments de matières plafssiques, mani- festent leur vitalité, tout comme les organismes plus élevés, par des phénomènes de nutrition, de multiplication, de mouvement et d'irritabilité. Toute petite masse plassique vivante est un cytode , et ( 348 ) la cellule diffère du cylode en ce que, à rinlérieur du corps de celui-ci, un noyau se trouve différencié. Il ressort clai- rement de la théorie de l'évolution , que le plasson a dû exister avant les êtres monocellulaires, et que ceux-ci ont eu leur point de départ dans des cytodes nus. L'histoire de l'évolution ontogénique des Grégarines représente l'histoire du développement généalogique on phylogénique de la cellule. Les psorospermies donnent naissance à des globules de plasson, dépourvus de tout noyau, de toute vacuole et de toute membrane; on peut les comparer aux Monères les plus simples , et les Gréga- rines sont, à leur point de départ, de simples cytodes (gymnocytodes). Mais bientôt une couche périphérique claire et dense apparaît autour du cytode, tandis que la partie centrale du globule reste formée d'une matière plas- sique plus fluide et plus granuleuse. Le gymnocytode tend à s'élever au-dessus des Monères, qui sont toujours dé- pourvues d'une couche corticale, tandis qu'on trouve régu- lièrement celle-ci chez les proloplastes, les Rhizopodes, les Myxomycètes et surtout chez les Infusoires. En parlant du Prolomyxa avrantica , Hteckel dit clai- rement : a Yon einer Scheidung in eine dichtere Rinden- schicht und eine diinnere flussige Markschicht, wie sie bei vielen Rhizopoden und Myxomyceten vorkommt, ist nichls wahrzunehmen. » Mais la Grégarine en voie de développement reste en- core à l'état de cytode, et à la surface du cytode, on voit apparaître deux bourgeons qui vont grandir rapidement en absorbant peu à peu toute la masse du cytode généra- teur, et devenir enfin des pseudofilaires libres. Ceux-ci ne sont encore que de simples cytodes d'une forme parti- culière, qui les a fait prendre, comme nous lavons dit plus haut , pour de jeunes Néma Iodes. ( 549 ) Mais bientôt on voit un noyau se développer à l'intérieur du corps du cytode. Certains éléments chimiques, primi- tivement répandus dans la masse du plasson, se séparent pour former un corpuscule réfringent de forme arrondie : c'est le nucléole. Puis, d'autres éléments chimiques se dé- posent en une couche plus ou moins épaisse autour du nucléole, pour constituer la couche nucléaire. Dans le cours du développement de la Grégarine, la couche externe du noyau se différencie en une membrane, de façon à transformer le gymnonucleus en un leponucleus, absolu- ment comme le cytode, de gymnocellule qu'il était devenu d'abord, passe à l'état de lépocellule. Vorcjanùme se com- plique donc par la séparation des cléments primitivement répandus dans le plasson, en des organes distincts au point de vue chimique , physique et physiologique. Toutes les parties de l'organisme étaient primitivement équiva- lentes; il n'en est plus ainsi , après la formation du nu- cléole et du noyau. Comme nous l'avons dit plus haut, c'est la même loi qui préside à la complication progressive des organismes pluricellulaires. Les éléments organiques, d'abord tous semblables entre eux , se différencient au point de vue physique, chimique et physiologique, pour former des organismes plus complexes et plus élevés que les organismes pluricellulaires, simplement formés d'élé- ments organiques similaires. De la même manière, chez les organismes supérieurs, l'organisation se complique par la loi de différentiation. Les cellules du blastoderme, toutes semblables entre elles, sont le point de départ des éléments organiques les plus divers. L'évolution des Grégarines met en lumière un exemple positif de génération endogène. — 11 sera utile aussi de ( 5§0 ) rapprocher mes observations sur le développement du noyau dans les pseudofilaires, des données actuelles sur la multiplication des cellules. On n'est pas généralement d'accord sur ce qu'il faut entendre par la multiplication endogène des cellules. On a admis pendant longtemps que la génération endogène consiste essentiellement dans la division du contenu cellu- laire, sans que la membrane de la cellule participe à cette division. Mais depuis que l'on est édifié sur la va- leur d'une membrane cellulaire, cette distinction que Ton établissait entre la multiplication par division et la multi- plication endogène, ainsi définie, n'a plus aucune valeur, et l'on sait que jamais une membrane cellulaire ne prend part à la division de la cellule. La seule distinction vraiment rationnelle que l'on puisse établir entre ce mode de multiplication et la division, con- siste en ceci : dans la multiplication par division d'une cellule, les noyaux des cellules-filles sont des dérivés du noyau de la cellule préexistatile , tandis que dans la multi- plication par voie endogène, que les botanistes appellent « freier zellenbildung, » le noyau de la cellule-fille se dé- veloppe dans le corps de l'élément maternel, sans le con- cours d'un noyau préexistant. Chacun de ces deux modes de multiplication peut se présentera la suite d'une sorte de bourgeonnement. La multiplication par bourgeonnement n'est qu'un cas parti- culier de chacun des deux modes fondamentaux de multi- plication cellulaire. Ce qui caractérise ce mode particulier, c'est que, dans le cas de bourgeonnement, on doit distin- guer un élément générateur et un élément engendré; une cellule-mère et une cellule-fille, tandis que, dans la division pure et simple, les deux cellules sont dérivées d'une ( 3S1 ) cellule-mère ; elles sont l'une et Tautre des cellules-filles, c'est-à-dire sœurs. Il est incontestable que la formation du noyau dans le corps des pseudofilaires nous représente une véritable gé- nération endogène, à la suite d'une multiplication par bourgeonnement du cytode générateur. 11 peut paraître étrange, je dirais presque paradoxal , de parler d'une génération endogène dans une masse vivante qui n'est pas une cellule. Mais il ne faut pas oublier que cette petite masse est un cytode formé de plasson et que le cytode ne diffère de la cellule que par l'absence du noyau. Il faut noter aussi que ce cytode est dérivé d'une cellule : la Grégarine enkystée s'est divisée, après la disparition de son noyau, en une foule de petits cytodes (psorospermies). . Les seuls exemples de génération endogène qui, aux yeux de la plupart des histologistes, paraissent bien dûment constatés, sont la formation endogène des cellules blasto- dermiques dans les œufs d'un grand nombre d'insccles, spécialement des Diptères (1); le développement de toute une couche de cellules à l'intérieur de la membrane vitel- line de l'œuf ovarien de VAscidia canina, sans que la vé- sicule germinative participe le moins du monde à la for- mation de ces cellules (2); enfin, le fait généralement admis de la formation d'un noyau dans l'œuf des animaux , après la fécondation, en remplacement de la vésicule ger- minative (5). (1) Weissman, Die Enlwkkelung (1er Dipteren (Zeitschrift fur wiss. ZoôL., Bd. XIII undXIV). (2) Kupffer, Die Stammverwandschaft zicischen Ascidienund Wirbel- thieren (Archiv fur mikr. Anat., Bd. VI., 1870). (3) On donne aussi à la formalion de ce noyau nouveau , dans une ma- tière granuleuse , le nom de formalion ^ndogène, quoiqu'il ne puisse être ( 352 ) Mais ces lails ne sont pas tous concluants : les observa- lions de Weissman sur la formation des cellules blasloder- miques, ne me paraissent pas pouvoir être invoquées pour appuyer la formation libre des noyaux dans ce qu'il appelle « lieimhautblastem; » elles ne démontrent pas que les noyaux qui apparaissent dans la couche périphérique de l'œuf (keimhautblastem), ne sont pas dérivés de la vésicule germinative. On sait que l'opacité extrême du vitellus de l'œuf des insectes rend généralement ces observations dé- licates tout à fait impossibles. Et ce qui lend à amener un doute sur l'interprétation de Weissman, c'est que chez les Cecidomyes et les Aphides, où le vitellus est à peu près transparent, Metschnikow a constaté que les noyaux des cellules blastodermiques dérivent de la vésicule germina- tive (1). Les observations beaucoup plus récentes de Kupffer sur le développement des Ascidies ont mis en lumière un fait des plus remarquables : c'est le développement, par voie endogène, de toute une couche continue de cellules sous la membrane de l'œuf ovarien, longtemps avant la fécon- dation. Les cellules se forment aux dépens de la couche périphérique finement granuleuse du vitellus, et les noyaux apparaissent dans les cellules après leur indivi- questioii de cellule après la disparition de la vésicule germinative. Du reste, c'est encore une question de savoir si un noyau peut se former dans le corps d'une cellule, avant la disparition préalable du noyau. Les observations de Kupffer sont les seules qui semblent conduire à rafiirma- tion positive de cette possibilité. (i) Metschnikow, Embnjologische Sludien an 1 n sec ten. {Zeitschrift FiiR wjss. ZooL , Bd. XVI.) ( 555 ) tliialisalion (1). Ccst le seul fait qui paraisse positivement constaté d'une génération endogène de celluics dans le règne animal; car on ne peut considérer comme démon- trée la disparition de la vésicule germinative (2) de l'œuf et son remplacement par un noyau de nouvelle formation. L'évolution des Grégarines fournit uu nouvel exemple de formation endogène. On connaît aussi dans le règne végétal queh|ues exem- ples de ce mode de multiplication cellulaire (5). Telles sont la formation de la vésicule embryonnaire et celle des premières cellules de l'endosperme. Importance du nucléole — Quand j'ai observé, pour la première fois, la disparition et la réapparition des nucléoles dans le noyau des Grégarines, ii me paraissait que ces faits devaient avoir pour résultat de diminuer Timportance qu'on accorde souvent au nucléole cojume partie constitu- tive de la cellule. Aussi est-ce avec étonnement que j'ai vu le nucléole apparaître avant le noyau dans le cours du dé- veloppement progressif des Grégarines. Car il résulte de là qu'il faut admettre dans l'évolution ontogénique de la cellule, entre la phase de cytode et la phase de cellule, une phase intermédiaire, caractérisée par la présence d'un nucléole, ce qui suppose que le nucléole a dans la cellule une importance comparable à celle du noyau. (1) Kupffer, loc. cit. Celle couche cellulaire, qui apparaît dans l'œuf, persiste pendanl loule la durée du développement embryonnaire et est destinée à devenir le test ou la couche externe du manteau des Ascidies. (2) Edouard Van Beneden, Recherches sur la composition et la signi- fication de rœuf, l. XXXIV des Mém. de l'Acad. roy. des se. de Belg. (5) Sachs, Lehrbuch cler Botanik, p. 11. ( 3S4 ) L'existence des Monères, qui ont été Torigine de tous les êtres vivants, et dont Textrêrae simplicité se retrouve encore dans les Grégarines à leur début, prouve la préexis- tence du plasson. Mais dans le plasson le nucléole apparaît avant la couche nucléaire, et c'est après la séparation des éléments du nucléole et du noyau d'avec les éléments du protoplasme, que celui-ci devient le corps de l'élément cellulaire. Ceci démontre l'exactitude des vues de l'il- lustre fondateur de l'histiologie animale, qui assignait à la cellule une évolution centrifuge. Les parties se développent de dedans en dehors, le nucléole étant la première formée. Il est clair, d'après cela, que le nucléole a dans la con- stitution de la cellule une importance égale, ou tout au moins comparable, à celle du noyau. Comment concilier ce fait avec celui de la disparition possible de cet élé- ment? Je m'explique ce fait par comparaison : le plasson des Monères est le siège et l'agent de tous les phénomènes phy- siologiques fondamentaux (phénomènes de nutrition, de multiplication, de locomotion et d'irritabilité); et ces phé- nomènes s'accomplissent quand le noyau manque encore (Monères), aussi bien que quand le noyau s'est différencié (Protoplastes); ils se produisent dans le protoplasme comme dans le plasson. On conçoit par là que les mêmes phénomènes physiologiques puissent s'accomplir dans la cellule, quand les éléments chimiques du nucléole sont condensés en un seul ou en plusieurs corpuscules nucléo- laires, aussi bien que quand ils sont uniformément ré- pandus dans la substance du noyau. Par ce rapprochement on s'explique le peu d'influence que doivent avoir sur la vie de la cellule ces apparitions et ces disparitions succes- sives du nucléole, malgré l'importance qu'il semble devoir ( 5m ) mériter, si Ton tient compte de la loi du développement de la cellule. Les Grégarines sont-elles des Amœba ayant subi un dé- veloppement régressif? — Haeckel a rangé avec beaucoup de raison les Grégarines à côté des Amœba dans son groupe des Protoplastes; il considère les Grégarines comme des Amœba parasites. « Die Gregarinen selie ich als Amoeben an, welche durcli Parasitismus rûckgebildet sind. » Tout animal parasite dérive évidemment d'une forme vivant pri- mitivement à l'état de liberté, et il est clair que les Gréga- rines se rattachent au moins aussi intimement aux Amœba que les Lernéens aux Copépodes libres. Mais, tandis que l'on observe généralement chez les animaux parasites un développement régressif, les Grégarines, au lieu de rétro- grader, me paraissent s'être élevées davantage par la vie parasitaire. Évidemment les Grégarines sont des Lépocel- lulcs très-élcvées, comme le montre l'étude de toute leur organisation. Dans ses recherches sur la composition chimique du protoplasme (analyse du protoplasme des Myxomycètes), Ki'ihnc a démontré la nature complexe de cette matière. Le protoplasme est formé d'un mélange de différentes ma- tières albuminoïdes, parmi lesquelles se trouvent spécia- lement la myosine, la lécitine , etc. Le protoplasme ren- ferme de plus une substance très-analogue à la cellulose végétale (1). Ce résultat est d'une extrême importance: il permet de supposer que la différentiation progressive des cellules, et leur caractérisation au point de vue physiolo- (1) Communication verbale de l'auteur. ( 5S6 ) gique, dépendent de racciiniiilalion prépondérante de l'un ou Tautrede ces principes, et de la séparation de celui-ci d'avec les autres éléments du protoplasme (loi de locali- sation). La cellule musculaire renferme une plus grande quan- tité de myosine, pouvant se séparer progressivement des autres éléments du protoplasme à mesure qu'elle se forme. On conçoit que dans un être monocellulaire, élevé en or- ganisation, cette myosine tende à se séparer aussi pour se déposer, sous une forme quelconque, sous la couche cuti- culaire et réaliser de cette façon, dans la cellule, un système locomoteur comparable, au point de vue physiologique, à celui des vers Nématodes. La cuticule chez les Nématodes est une sorte de charpente pouvant agir par son élasticité; sous la cuticule se trouve une couche de substance con- tractile formée par des cellules musculaires. On trouve chez les Grégarines cette couche musculaire : Leidy (1) l'a re- connue en premier lieu , et il a cherché à démontrer qu'il existe sous la cuticule une membrane musculaire qui, en se contractant, se plisse longitudinalement de façon à pro- duire une striation bien marquée. Leuckart (2) et Ray Lankester (3) sont arrivés à la même conclusion. En étu- diant, au moyen des réactifs, l'immense Grégarine du ho- mard, j'ai pu m'assurer de la présence, sous la cuticule, d'un véritable système de fibrilles musculaires, comparable à celui des infusoires. J'espère pouvoir démontrer l'exis- tence de ce système de fibrilles chez des êtres monocel- (1) Lcidy, Transact. Amer. Phil Soc. ai Pliilad. 1852, vol. X. (-2) Leuckart, Jahresbericht , dans, les Archiv fur Naturgeschichte, l. XXI, p. 108. (3) Ray LdnAe&ler, Journal micr. Soc, 1863. ( 557 ) lulaires, dans un travail ultérieur sur la structure intime de la Gregarina gigantea (fig. 30) (1). Si l'on ne lient compte que du fait de l'existence, chez les Grégarines, d'une couche musculaire, reconnue depuis Leidy par tous les naturalistes qui se sont occupés de ces êtres, on doit admettre que ces protistes s'élèvent au-dessus des Ainœba. A mon avis, il est impossible de considérer les Grégarines comme des Amœba ayant subi un dévelop- pement régressif : Les Grégarines ont une organisation plus élevée que celle des autres protoplastes. Quoi qu'il en soit, la Grégarine du homard passe succes- sivement, dans le cours de son développement embryon- naire, par les phases suivantes : Phase monérienne. — de cylode générateur. — de pseudofilairc. — de proloplaste. — de grégarine enkystée. — de psorospermie. Il est certain que peu d'organismes élevés ont une évo- lution aussi complexe. Les Grégarines présentent-elles une génération alter- nante? Avant de terminer, il me reste encore à examiner s'il faut admettre chez ces êtres une véritable génération alternante. La solution de ce problème est subordonnée à la question de savoir s'il existe une véritable conjugaison chez ces orgaiiismes. Que certaines espèces se rencontrent (1) Dans un travail plus récent, Ray Lankestcr exprime l'opinion que la strialion longitudinale dépend de la couche proloplasmique corticale et qu'elle apparaît seulement au moment de la contraction. {Notes on tha Gregarinida ; 1863 Trans. of the microsc. Society of London.) 2""*^ SÉRIE, TOME XXXI. 25 ( 5S8 ) toujours accolées bout à bout, c'est incontestable. Mais on ne peut pas en conclure avec Stein à la nécessité d'une conjugaison : il est parlai lement démontré aussi que cer- taines Grégarines peuvent s'enkyster sans conjugaison préalable. Mais ce phénomène, quand il se produit, a-t-il pour but la fécondation de deux individus l'un par l'autre, les Grégarines étant des formes sexuées, ou bien est-ii simplement accidentel? Ce qui me porte à admettre plutôt cette dernière interprétation, c'est : J° que la conjugaison n'est pas nécessaire; î2° que cet accoiement des individus s'observe, chez certaines espèces, sur de toutes jeunes Grégarines; 5° que cet accoiement ne se fait pas toujours de la même manière : tantôt les individus s'accolent par leurs extrémités correspondantes, tantôt par leurs extré- mités opposées; A" que l'on trouve quelquefois plusieurs Grégarines accolées l'une à l'autre (von Siebold, etc.); S*' que souvent deux Grégarines réunies dans un même kyste ne se fondent pas en une masse granuleuse unique, mais qu'elles donnent naissance, chacune pour son compte, à une génération de psorospermies. Je crois qu'il est plus vrai de comparer la prétendue conjugaison des Grégarines à la fusion des Amibes pour la formation de plasmodes, comme de Hary l'a observé le premier chez les Myxomycètes, et Hœckel chez les Mo- nères {Protomjjxa aiiranfiaca). Or, chez ces êtres, cette fusion d'éléments a uniquement pour but l'accroissement de la masse protoplasmique, afin d'arriver plus rapidement à la reproduction par sporogonie (1). Dans ce cas, la mul- tiplication par division serait le seul mode de multiplica- tion des Grégarines, et il n'y aurait pas de digenèse. La multiplication par division serait chez elles la seule pos- (1 ) Hreckel , Monogr. der Moneren , p. 89. BiilldelAcad. Royale m s. f 'tJl '?ene<^/zy' ad^ nat. déi. Zithy- 6^. S&veret/rw, Bruxcelles. ( 559 ) sible; mais celle-ci se produit à deux phases distinctes de leur évolution : 1° elle suit Tenkystement et a pour résultat la production des psorosperniies (sj)orogonie); S'' elle s'ac- complit chez le c} tode générateur pour la production des pseudofilaires (bourgeonnement). Hseckel a caractérisé son règne des Protistes par l'ab- sence de toute reproduction sexuelle (1). Les Grégarines se rangent dans ce règne à côté des vraies Amibes, pour constituer avec elles le groupe des Protoplastes, EXPLICATION DE LA PLANCHE. I,2el5. Phase nioiiéi'ieime des Grégarines. La ligne marquée par un poiiilillé dans la lig. 5 indique une première forme alFectée par le cylode. i. A la périphérie du cylode on observe une couche homogène dépourvue de granulations. i). Prolongements en voie de formation à la surface du cylode. G-0"". Le même cylode générateur montrant ditTérents états de contrac- tion du bras mobile et les caractères diiFérents du bras mobile et du bras rigide. — En 6" et 6'" on distingue une striation transversale de la portion basilaire du bras mobile. 7 et 8. Deux cytodes générateurs. — Le bras mobile est sur le point de se détacher. 0 à 12. Cytodes à un seul prolongement. Ces difl'érentes (igures repré- sentent différentes phases de révolution du bras rigide. 13 et 14. Pseudolilaires libres. 15 à 20. Phases intermédiaires entre la forme de pseudolilaire et la forme de jeune Grégarine. Chez les uns, le nucléole seul , chez les autres, le nucléole et le noyau se trouvent différenciés. 21 à 27. Etats successifs de développement de la jeune Grégarine. 28 el 29. Grégarines plus complètes à un faible grossissement. 50. Portion du corps d'une Grégarine adulte conservée dans la glycérine pour montrer les tibrilles musculaires. (1) Z.or. c/7., p. 120. ( 360 ) Note sur les falsifications de la chicorée par la tourbe ; par M. Th. Swarts, professeur à l'Université de Gand. La chicorée, comme toutes les substances qui entrent pour une large part dans l'alimentation de l'ouvrier, a été, pour certains industriels avides, l'objet des falsifications les plus diverses, les plus éhontées, et l'on trouve dans les ouvrages spéciaux des indications nombreuses sur ces diverses sophistications et sur les manières de les recon- naître. 11 en est une toutefois qui semble avoir échappé jusqu'ici aux investigations des chimistes, et qui n'est re- latée dans aucun des ouvrages que j'ai eu l'occasion de consulter : je veux parler de l'addition de poudre de tourbe à la poudre de chicorée. Cette fraude semble être l'apa- nage exclusif de nos Flandres, et doit s'y pratiquer sur une assez vaste échelle, si Ion tient compte de la grande consommation de chicorée que l'on y fait (1). Si l'on con- sidère d'autre part qu'il y a des négociants qui ne vendent que de la tourbe moulue; que des quantités considérables de cette matière sont envoyées à la mouture; et que le peuple accuse ouvertement la tourbe d'être la substance étrangère que l'on incorpore dans la chicorée et la désigne sous les dénominations significatives de terre à chicorée ou terre à tabac , on pourra aisément juger de l'impor- tance de celte fraude. Il était donc désirable, au point de vue de la moralité (1) La consommation annuelle de la chicorée en Belgique s'élève à dix millions dé liilo.qrammos. ( 361 ) indastrieile et de l'inlérèt des classes laborieuses qui trou- vent dans la chicorée un succédané du café, de découvrir une méthode permettant de reconnaître la tourbe mélangée à cette denrée. J'ai été appelé par la justice à résoudre ce problème. Ayant eu à examiner une grande série d'échan- tillons fortement suspects , et saisis chez des fabricants où l'on avait également découvert de la tourbe en quantité considérable, j'ai été amené à trouver un procédé qui me paraît assez convenable, et que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie. La chicorée est la racine torréfiée et moulue du Ciclio- riiim intybus. Elle a été l'objet de nombreux travaux, non- seulement à cause des falsifications qu'on lui fait subir, mais aussi parce qu'elle sert fréquemment à falsifier le café en poudre. Qu'il me soit permis de rappeler ici les princi- paux résultats sur lesquels il convient de s'appuyer dans la recherche des sophistications, à l'aide de la tourbe, dont cette substance peut être l'objet. Une première indication est fournie par la teneur en cendres. Une chicorée pure, séchée à 100", laisse de 4 à 6,5 p. o/o de résidu à l'incinération. Tous les auteurs sont d'accord sur ce point (1). J'ai fait moi-même plusieurs dé- terminalions de cendres en opérant sur de bonnes chi- corées du commerce, et je suis arrivé au même résultat, c'est-à-dire à une teneur de 6 à 6,5 p. ^lo. Mais en opérant sur des racines lavées et torréliées dans mon laboratoire, ou sur des cossettes non encore pulvérisées, ou sur des (1) Voir Bolley, Manuel d'essais et de recherches chimiques, 666. — Ilassall, Adultérations detected , 133. — Heuzé, Plantes industrielles, I, 154. ( 362 ) chicorées tapioca (J), j'ai constamment trouvé que la te- neur en cendres n'allait pas au delà de 4,3 p. ^/o, et que souvent elle était inférieure à 4. C'est ce qui résulte des chiffres suivants : ^eiMres- Chicorée lavée et torréfiée 3,7 — — 3,8 Cossettes prises chez un fal)ricanl .... 4,0 — — . . . . 4,o — — .... 4,4 Chicorée semoule du commerce 3,9 — tapioca — .... 3,8 - - — - .... 4,3 - - - .... 4,5 Je crois pouvoir conclure de ces chiffres que la teneur moyenne et normale d'une chicorée hien préparée, et exempte de terre adhérente, est de 4 p. *^/o de cendres; et que les 2,5 p. ^/o supplémentaires constituent une espèce de tolérance accordée aux fabricants pour le sable qui peut ad- hérer aux racines. Toute chicorée qui laisse plus de 6,5 p. ^Vo de cendres doit être considérée comme défectueuse, soit par suite d'une trop forte torréfaction, soit qu'on y ait laissé ou introduit un excès de matière terreuse, soit enfin qu'on l'ait falsifiée par une substance riche en cendres, comme c'est le cas pour plusieurs tourbes. La question de la richesse en cendres de la chicorée me paraît plus importante qu'elle ne semble au premier abord. (I) On entend par chicorée semoule ou tapioca , les grains grossiers de chicorée que le blutoir sépare de la poudre fine. Ces grains sont ainsi sé- pares des particules terreuses adhérentes à la racine, et excluent toula fraude par addition de substance |>ulvérulenle étrangère. ( 565 ) Quelques fabricants, en effet, travaillent des racines for- tement chargées de boue; et sous prétexte que le lavage des racines n'est pas entré dans la pratique industrielle, et que les iibrilles, la terre, etc. que la dessiccation détache des cossettes, ont été payées comme chicorée, ils ajoutent à la racine proprement dite toutes les matières que les tourailles en avaient séparées. De cette façon la proportion de cendres peut s'accroître considérablement, sans que pour cela il y ait falsification proprement dite : mais il n'est pas moins vrai que le client est induit en erreur sur la valeur réelle de la marchandise, et qu'une concurrence peu loyale est faite à des fabricants qui travaillent des racines mieux nettoyées. Jl serait désirable, au point de vue de la moralité industrielle et dans l'intérêt des consom- mateurs, que cette question fut jugée, et que, comme en France (1), une disposition réglementaire vînt fixer la (piantité maxima de matière terreuse qu'une chicorée peut laisser à l'incinération, sous peine d'être considérée comme falsifiée. Les fabricants eux-mêmes auraient tout avantage à tirer de là : car un excès de cendres éveille plutôt le soupçon de falsification que l'idée de fabrication défec- tueuse. La racine de chicorée contient une quantité considé- rable de matière extraclive, que la torréfaction transforme en une sorte de caramel. Une chicorée bien préparée cède à l'eau de 57 à 65 p.^/o de matière soluble. Mes expériences confirment ces résultats : j'ai observé cependant qu'il est assez long et difficile d'expulser les dernières traces d'hu- (1) Une inslruclion du 25 juillet 1855, publiée par le ministre de Tagri- cullure et du commerce, porte que la chicorée eu poudre est pure quand (Ile ne donne pas au delà de 5 à 6 p. 7o d'une cendre grisâtre, après avoir été incinérée. ( 364 ) midité de la matière exlractive ainsi obtenue, et qu'on arrive plus sûrement au résultat en épuisant la chicorée sur un filtre taré et en pesant le résidu séché à 100. L'ap- pareil à filtra tion rapide de M. Bunsen rend ici des ser- vices précieux. La poudre de chicorée est une substance assez hygros- copique. Les marchands qui la débitent en paquets ad- mettent que la poudre sèche absorbe de 12 à 15 p. ^/o d'humidité, et font leurs pesées et leurs prix en consé- quence. La quantité d'humidité qu'une chicorée abandonne à la dessiccation, et celle qu'elle reprend ensuite lorsqu'on l'expose à l'air humide, peuvent donner par conséquent des indications utiles sur son degré de pureté. Enfin la structure microscopique de la racine de chi- corée est assez caractéristique : on y distingue aisément de grandes cellules remplies de granulations, et des vais- seaux scalariformes. (Voir fig. 11.) Si nous examinons maintenant la tourbe, nous arrivons à des résultats bien différents. La tourbe, comme on le sait , est un combustible fossile résultant de la transforma- tion de divers végétaux cryptogamiques au sein des eaux. Son caractère le plus saillant est fourni par l'odeur parti- culière qu'elle répand lorsqu'on la brûle. Ses autres pro- priétés sont assez variables et se modifient suivant son ancienneté. Les tourbes récentes, en effet , ont une struc- ture herbacée ou feutrée, dans laquelle on reconnaît par- fois encore les végétaux qui ont concouru à leur formation : leur teinte est brunâtre et leur teneur en cendres très-peu élevée. Au fur et à mesure que les couches deviennent plus profondes et plus anciennes, leur couleur se fonce, leur texture devient plus dense, leur teneur en cendres plus considérable. Enfin, les tourbes très-anciennes sont presque noires : on n'y distingue presque plus les débris de végé- ( 365 ) taux; leur aspect est pour ainsi dire poisseux. D'après les renseignements que j'ai pu me procurer, les tourbes à' structure feutrée sont seules employées pour falsifier la chicorée : celles dont la structure est compacte ne sont jamais présentées à la mouture, et ne conviendraient guère à cet usage. On serait tenté de croire, au premier abord, que la tourbe, substance minérale, doit laisser une quantité de cendre assez forte pour influencer notablement le poids du résidu que laisse la chicorée quand on l'incinère. Cette idée est loin d'être exacte d'une manière absolue. De nom- breuses recherches, faites en vue d'établir le mode de for- mation de la tourbe, ont démontré que la teneur en cen- dres y est fort variable et souvent très-restreinte (i). Elle, augmente par suite de la transformation que le temps lui fait subir et par les substances minérales que l'eau apporte mécaniquement. Elle peut varier entre 0,9 et 50 p. ^/o. Les tourbes que j'ai eu l'occasion d'examiner laissaient de 8 à 20 p. o/o de cendres. La tourbe est, pour ainsi dire, inaltérable à l'eau; ce liquide ne lui enlève que 2 p. o/o de matière soluble, ex- tractiforme. Quoique la poudre de tourbe soit plus lourde que l'eau, elle y flotte cependant par un eflét de capillarité: et, grâce à cette circonstance, on parvient, ainsi qu'il sera dit plus loin, à séparer assez facilement cette substance d'avec la poudre de chicorée. La tourbe pulvérisée donne une poudre d'un brun noir, extrêmement légère, et qui se soulève au moindre souflïe. A première vue, on serait tenté de croire que cette sub- stance ne renferme qu'une minime quantité d'eau. Il n'en (!) VohI Ann. Chem. Pliarm., CIX , 185; Websky. Journ. /. pracl. Chem., XCn, 65. ( 366 ) est rien toulelois. Tous les ouvrages traitant de la tourbe, envisagée comme combustible, signalent la forte propor- tion d'eau que ce corps abandonne à la dessiccation (1). Les écbanlillons que j'ai examinés en contiennent de 16 à 20 p.^/o. La présence de h tourbe dans une chicorée doit donc en élever la teneur en eau bygroscopique. L'investigation microscopique donne aussi des résultats précieux pour reconnaître h tourbe. On y distingue par- fois très-nettement des feuilles de mousses, dont la struc- ture est caractéristique. Les tourbes brunes, relativement récentes, contiennent surtout des espèces des genres Hyp- nuni et Sphagnum : les variétés plus anciennes, recon- naissables à leur teinte noirâtre, contiennent en outre et surtout des espèces du genre Dicranum. Je dois dire loulefois que cette détermination est souvent rendue fort difficile par le déchirement produit par la meule, et par l'interposition de débris informes provenant de la chicorée dans le cas de i'alsification : elle exige un œil exercé et une grande habitude du microscope. Ces déterminations ont été faites avec beaucoup de soin par uion savant col- lègue et ami M. Kickx, qui a bien voulu dessiner les tigures à la chambre claire, et dont le concours m'a été précieux dans cette partie de mon travail. (Voir les ligures.) J'ai vainemeiîL essayé de trouver à la tourbe des pro- priétés pai'ticulières permettant d'établir, pour cette sub- stance, des réactions analytiques. Je passerai donc sous silence tous mes essais infructueux, pour aborder directe- ment l'exposé de la méthode que je crois propre à caracté- riser la présence de ce corps. L'observation a démontré que, dans la transformation fl) Voir Karniarsch, Tcchimches Wurterbuch, 111, 551; Muspialh, art. Ucizmaterialicii. ( 367 ) (Je la cellulose en conibiislibles fossiles, c'esl-à-diie en subslances qui se rapprochent de plus en plus du charbon, l'oxygène s'élimine principalement à l'étal d'anhydride carbonique, tandis que le départ de l'hydrogène a surtout lieu sous forme d'hydrocarbures plus ou moins complexes: gaz des marais, pétroles, paraffines, ozokérites, cires ou résines fossiles, etc. Comme la lourhe constitue , à propre- ment parler, le premier terme de la série des combustibles fossiles, il n'était pas sans intérêt d'examiner si, elle aussi, ne renfermait pas une substance de ce genre. La chose pa- raissait fort probable pour les tourbes compactes, dont l'aspect est pour ainsi dire poisseux ou bitumineux : elle l'était également pour les tourbes herbacées qui répandent, quand on les brûle, une odeur analogue à celle du bitume fondu. L'expérience faite sur ces dernières a ploiiîement conhrmé mes prévisions. En faisant bouillir la tourbe avec le chloroforme, la benzine ou l'éthrr, on obtient une solu- tion jaunâtre qui laisse à Tévaporalion un résidu l)run,(lur, cassant, et en tout comparable au bitume. Celte substance, chauflée sur une lame de jjlaline, fond et brûle avec une lïamme brillante, en répandant une odeur bitumineuse qui rappelle entièrement celle de la tourbe. Chauffée avec pré- caution dans un tube, elle bouta une haute température, et paraît se volatiliser. Il se condense dans les parties froides une substance liquide qui, par le refroidissement, se concrète en une masse jaune dont les propriétés rap- pellent celles de la substance primitive. Je suis donc porté à croire que la matière bitumineuse dont je viens de signa- ler l'existence dans la tourbe, constitue l'un des hydro- carbures peu volatils de la série des paraffines : je me réserve d'ailleurs d'en reprendre prochainement l'étude scientilique. ( 368 ) Le chloroforme semble être le meilleur dissolvant de la nouvelle substance. Elle est insoluble dans l'eau, mais se dissout assez facilement dans Talcool , Téther, le sulfure de carbone et l'essence de pétrole bouillants, et s'en dé- pose presque complètement par le refroidissement à l'état de petits grains amorphes, qui rappellent certains corps gras cristallisés de l'alcool. Si les solutions sont concen- trées, elles se prennent par le refroidissement en un magma gélatineux. Les eaux-mères retiennent un peu de matière colorante: la substance elle-même, séparée par expression et desséchée, se transforme en une masse jaune- pâle, translucide, d'aspect résineux, et possédant les pro- priétés énumérées plus haut pour la substance extraite directement. Tous les échantillons de tourbe que j'ai eu l'occasion d'examiner, m'ont fourni la substance dont il vient d'être question : on peut en extraire de 4 à 5 p. ^/o. Je crois donc qu'on peut la considérer comme un constituant caractéris- tique de la tourbe. Et en admettant qu'il n'en soit pas rigoureusement ainsi, et que d'autres corps puissent offrir une substance du même genre, toujours est-il que la chi- corée ne renferme rien de semblable et que, me plaçant au point de vue du présent travail, la présence, dans une chicorée, d'une substance bitumineuse, est une preuve certaine de la falsification par la tourbe ou par un corps analogue. Le tableau ci-contre résume l'ensemble des caractères de la tourbe qui viennent d'être énumérés, et les résul- tats fournis par l'étude des échantillons que j'ai eu l'occa- sion d'examiner. ( 369 ) c/J s ;^ 'd 'd -a ?* ""^ "~ >- ce o a s cfl 2 o 3 3 ^ 'd ^ s s ^ ^. ^ CQ p 1 1^ m •— < 3 &, —H 1—" ■^ « ■< K S >-, a -S -S _o ffi o 35 5 g" 5 g" 1 Ec 1 Q s c^ " " E- (d S Oh O -S H 1 - z6 00_ S' s- S- S' S- cs-r <^^ <1 n^ S ^ W o co ■ 00 ?: • 5^1 "5^ -ïl u u -a H Q 2- l- t;;; 00 'X> c. s iO t~ t— '-i' S Cï rr^ S du o K M « C/5 ce o ë 1 'S UJ a o o § c = 3 u M 1:2 M "^ OJ « ^ ^ 42 1- 3 5 3 1 O o H H E- ■• ( 570 ) J'ai l'ait, sur des chicorées de diverses provenances, de nombreux essais dans le sens qui vient d'être indiqué. Tous ont fourni des résultats négatifs. Le chloroforme n'en extrait qu'un peu de matièie huileuse qu'on trouve comme résidu de l'évaporation : on sait, en efTet, que les fabricants incorporent environ 1 p. ^'o d'huile dans leurs chicorées pour leur donner un plus bel aspect, et les empêcher de s'agglutiner. J'ai fait ensuite des expériences nombreuses et variées sur des chicorées pures, auxquelles j'ajoutais des quantités déterminées de tourbe. J'ai obtenu toutes les fois, j)ar le chloroforme, une subsiance bitumineuse. Seulement, comme elle se trouvait être plus ou moins mélangée de graisse dans les cas où j'avais pris des chicorées commer- ciales, la substance bitumineuse ne se présentait pas avec son degré de dureté habituel : elle avait une consistance cireuse. Il suflisait de la dissoudre dans un mélange chaud d'alcool et d'éther, de recueillir le dépôt formé par le re- froidissement, de l'isoier par fdiration et par expression, pour obtenir la substance bitumineuse avec toutes ses pro- priétés. Le poids du résidu de l'évaporation du chloroforme permet de doser assez approximativement la quantité de tourbe ajoutée. En elîet, si l'on admet que la chicorée ren- ferme l p. ^lo. de matière huileuse, l'excédant doit avoir été apporté par tourbe; et comme celle-ci contient en moyenne 5 p. ^/o de matière bitumineuse, on peut conclure que, pour chaque centième de résidu au delà de 1 p. ^/o que fournil le chloroforme, il y a vingt parties de tourbe ajoutées. Une chicorée qui laisserait 2 p.*^/o de résidu d'éva- poration contiendrait donc 20 p. % de tourbe environ. Ce résultat est d'accord avec mes expériences ; j'ai trouvé , en outre, qu'on peut découvrir ainsi 5 p. ^o tl^ tourbe dans 1 (37i ) une chicorée en n'opérant que sur 20 grammes de matière. Gomme application des faits exposés dans ie présent travail, voici la méthode que je propose de suivre dans la recherche de la tourbe dans une chicorée : 1" Dans une première portion on fait le dosage de l'humidité, et ensuite des cendres. S*" On fait bouillir 10 grammes de chicorée avec 500 grammes d'eau dans une capsule. On décante la liqueur brune sur un fdtre taré; on répète la décoction jusqu'à ce que l'eau s'écoule incolore; le marc est également reçu sur le nitre, et ce dernier complètement rempli d'eau. Dans ces conditions, les grains de chicorée tombent au lond, les parties les plus fines et toute la tourbe se réunissent dans les couches supérieures el y produisent un véritable feutre après dessiccation. Le (il ire est séché à 100'' et [)esé avec son contenu : ce qui donne, par différence, la quan- tité de matière extractive soluble. On détache ensuite une partie de ce feutre pour le brûler sur la lame de platine. L'odeur de la tourbe apparaît alors très-nettement et peut être comparée à celle d'un échantillon de tourbe pure. Une autre portion est soumise à l'examen microscopique: on y distingue alors des débris de mousses se rapportant sur- tout aux genres S pagnum , Hypnum ei Dicranuni. S*" Une nouvelle portion (10 à ^0 grammes) est dessé- chée et épuisée par le chloroforme bouillant. Trois affu- sions de 100 grammes suffisent. La liqueur iiltrée est évaporée d'abord dans un petit appareil distillatoire, et finalement à 100°, dans une capsule tarée. Si le résidu est huileux après refroidissement et ne représente pas au delà de 1 p. o/o du poids de la chicorée employée, on peut con- clure à l'absence de tourbe. Mais s'il pèse davantage, et si sa consistance varie de celle du saindoux à celle du suif, ( 372 ) il est presque certain qu'il y a de la tourbe. Pour séparer alors la matière bitumineuse d'avec l'huile , on reprend ce résidu par 5 cent, cubes d'un mélange bouillant d'alcool et d'élher: la graisse reste en solution , la matière bitumi- neuse se dépose par le refroidissement et se réunit, non en stries huileuses comme les graisses, mais en petits gru- meaux isolés. On recueille ceux-ci sur un petit filtre, on les lave avec quelques gouttes d'essence de pétrole , et on les laisse sécher. Ils se transforment alors en plaques jau- nâtres, résineuses, qui brûlent en répandant l'odeur de la tourbe. Le travail qu'on vient de lire a été fait pendant le mois d'août dernier, et les faits qui s'y trouvent relatés ont servi de base à un rapport d'expertise, déposé au tribunal de Gand, le 8 décembre 1870. Après qu'il eut été présenté à l'Académie, j'ai eu l'occasion de prendre connaissance d'un travail publié par M. Mulder, il y a déjà fort longtemps , et dans lequel le savant chimiste d'Utrecht a consigné le résultat de ses recherches sur les tourbes de Hollande. Il a découvert dans ces dernières quatre résines différentes. M. Jacobsen, dans un article publié dans le numéro de février des Annalen der Chemie uud Pharmacie, est arrivé à des résultats du même genre pour les tourbes de Suède, où il a découvert 5 p. ^/o d'une résine acide. J'ai repris alors mes recherches sur la substance bitu- mineuse que le chloroforme extrait des tourbes que j'ai examinées, et, sans avoir établi d'une manière complète la composition de ce corps, j'ai trouvé cependant qu'il ren- ferme aussi une résine acide, qui a la propriété de préci- Rull.de lAcaa. Rojale U { lO. l^;i.4,.^. Ifv|.,.um: fl.ZS.O S|,agn.,m: 10, Dicrmuim: ll.n,iroreo pure pur (373) piler en jaune brun, par une solution alcoolique d'acélale de cuivre. Ce caractère , joint à ceux que j'ai décrits anté- rieurement, permet de caractériser la tourbe d'une manière encore plus sûre, car il écarte la possibilité d'une confusion de la substance bitumineuse avec un corps gras solide qu'on aurait pu introduire dans la chicorée. 2"'' SRRIR, TOME XWI. 26 ( 374 ) CLASSE DES LETTRES, Séance du 8 mai iSlL M. J.-J. Haus, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. > Sont présents : MM. Ch. Steur, J. Grandgagnage, J. Rou- lez, Ad. Borgnet, Paul Devaux, P. De Decker, F.-A. Snel- laert, M.-N.-J. Leclercq, M.-L. Polain, le baron J. de Witte, Ch. Faider, le baron Kervyn de Lettenhove, R. Chalon, Ad. Mathieu, J.-J. Tlionissen, Th. Juste, G. Guillaume, F. Nève, Alphonse Wauters, H. Conscience, membres; J. Nolet de Brauwere van Steeland, Aug. Scheler, associés; Alph. Le Roy, correspondant. CORRESPONDANCE. Une lettre du palais annonce que Sa Majesté le Roi ho- norera de sa présence la séance publique de la classe, fixée au mercredi 10 mai. S. A. R. le Comte de Flandre se fait excuser, par suite de son voyage en Angleterre, de ne pouvoir assister à cette solennité. ( 375 ) — M. le Ministre de l'intérieur transmet une expédition de l'arrêté royal qui confère, sur les propositions du jury chargé de juger la cinquième période du concours quin- quennal d'histoire nationale, le prix de 5,000 francs de ce concours à M. Jules Van Praet, membre de la classe, pour son ouvrage intitulé : Essais sur r histoire politique des trois derniers siècles. Le même haut fonctionnaire adresse une amplialion de son arrêté qui confère, sur les propositions du jury chargé de juger la cinquième période du concours triennal de lit- térature dramatique flamande, un prix de 1,500 francs à M. Félix Vandesande, pour son œuvre intitulé : Hetvyfde rad van den warjen. La proclamation de ces résultats aura lieu en séance publique. — Divers ouvrages envoyés par le département de l'in- térieur, pour la bibliothèque de l'Académie, seront inscrits au Bulletin. — Remercîment. — Les ouvrages suivants, au sujet desquels des remercî- ments sont adressés aux auteurs, prendront également place dans la bibliothèque, après leur inscription au Bul- letin de la séance : 1° Du suffrage universel et de l'abaissement du cens électoral, par M. Paul Devaux; in-8"; 2° Notice sur Edouard Gerltard, associé de V Académie, par M. J. de Witte;in-12; 5" Valeur intrinsèque du florin de Brabant, notice par M. Chalon; in-8°. — L'Académie royale des sciences d'Amsterdam adresse le programme de son concours annuel de poésie latine. ( 576 ) — L'Académie royale des sciences de Munich, la Société historique de Gralz, la Société de la Suisse romande, à Lau- sanne et la Société asiatique du Bengale, à Calcutta, re- mercient pour les derniers envois de publications acadé- miques ou transmettent divers ouvrages. JUGEMENT DU CONCOURS DE 1871 Un mémoire a été reçu en réponse à la 2""' question, ainsi conçue : Indiquer les limites des pagt et de leurs subdivisions , pendant le moyen âge, dans le territoire actuel de la Bel- gique. Il porte pour devise ; Ce serait en vain qu'on voudrait écrire l'histoire sans une connaissance exacte de la géographie. (Lenglet du Fresnoy, Méthode pour étudier l'histoire.) Rapport de M. Alphonse II^at«rett«. « L'auteur du mémoire intitulé : Les Pagi de la Belgique et leurs subdivisions pendant le moyen âge, en réponse à la question: ce Indiquer les limites des ;j«(/î et de leurs subdi- » visions, pendant le moyen âge, dans le territoire actuel de » la Belgique, » a produit un travail considérable, dans le- quel il fait preuve d'une grande érudition et d'une saine critique. Son œuvre, très-importante, puisqu'elle ne com- porte pas moins de 199 folios, est accompagnée d'une ( 577 ) grande carie de noire pays, sur laquelle il a indiqué les limites des pagi, telles qu'il les établit dans son texte. Après une préface où il expose les bases de son travail et où il rappelle les principaux essais du même genre, l'auteur du mémoire étudie successivement les grands pagi de la Belgique, esquisse leur histoire, détermine leurs limites et établit leurs- subdivisions, pour chacune desquelles il entreprend ensuite un travail analogue. Imitant l'exemple qui a été donné par M. Duvivier, dans son excellent Mémoire sur le Hainaiit ancien, il dresse pour chaque pagus une liste exacte et détaillée des diffé- rentes localités qui sont attribuées à ce pagus par les do- cuments, en indiquant, dans des colonnes distinctes : le nom moderne de la localité, son nom ancien, la date de l'acte dans lequel elle est mentionnée, l'archidiaconé et le doyenné dont elle faisait jadis partie, la province et le canton auxquels elle ressortit actuellement, et enlin l'ou- vrage ou les ouvrages où il en est question. Ces tableaux, dressés avec soin, sont très-complets et des plus intéres- sants. Si nous ne trouvons ici que des sujets d'éloges, nous ne pouvons louer aussi complètement les chapitres consacrés aux différents pagi. L'auteur du mémoire me semble y prêter parfois matière à la critique, non dans des questions de détail où il serait fastidieux d'entrer, mais dans celles que j'appellerai d'ensemble et qu'il est essentiel de scruter, de retourner sous toutes leurs faces, avant de s'en servir comme bases d'appréciation. L'idée qui a principalement préoccupé notre auteur, et préoccupé peut-être à un point exclusif, c'est l'assimila- tion des circonscriptions ecclésiastiques et de$ divisions géographiques admises dans l'ordre civil. Selon une théorie ( 578 ) qui est généralement adoptée (voir le Mémoire, 1" 1), les limites des cités romaines et parfois des grands pagi se- raient conformes à celles des diocèses; les grands pagi seraient divisés en pagi moyens et en petits pagi ou vica- riats, puis en bénéfices. Aux grands pagi, et souvent aux pagi moyens, correspondaient les archidiaconés anciens, et aux vicariats les doyennés». Le mémoire soumis au jugement de la classe des lettres prémunit le lecteur contre ce que cette théorie a de trop absolu, mais, à notre gré, sans insister sutTisamment sur ce point. Et, en effet, en ne se servant que du mémoire même, on peut constater que la plupart des pagi ne correspon- daient pas avec les circonscriptions diocésaines. Ainsi la Ménapie empiétait sur l'évéché de Térouane, la Toxandrie s'étendait à la fois dans l'évéché de Cambrai et dans celui de Liège, le Brabant, quoique compris dans le diocèse de Cambrai, englobait la ville de Nivelles, qui dépendait de l'évéché de Liège; le Woivre reconnaissait, ici l'autorité spirituelle des évêques de Verdun, là celle des archevêques de Trêves. Sur les frontières orientales, le pagus de la Hes- baie différait essentiellement de l'archidiaconé du même nom, par suite, sans doute, d'échanges de territoires qui avaient été opérés entre les diocèses de Cologne et de Liège, et sur lesquels Binterim et Mooren, les savants au- teurs d'une monographie de l'archevêché de Cologne, Die aile îincl neiie Erzdiocese Coin, citée dans le Mémoire, fo I j4 yo^ avouent ne pouvoir donner des explications. Ces dissemblances si fréquentes se retrouvent également dans la comparaison des limites des archidiaconés et de colles des pagi, bien que notre auteur admette, comme un fait bien acquis à la science, « l'identité des limites des » archidiaconés anciens et de celles des pays dont ils por- ( 379 ) » lent le nom. » 11 aurait été mieux d'accord avec ses pro- pres documents, s'il avait posé en principe que cette iden- tité n'apparaît assez complète que dans certains diocèses, tels que Cambrai, par exemple. Là on trouvait cinq anciens archidiaconés, qui correspondaient: celui de Cambrai au Cambrésis, celui de Valenciennes au payiis de Famars, celui de Hainaut au pagiis de Hainaut proprement dit, celui de Brabant au grand pagiis du mêm.e nom, celui d'Anvers au pagus de Ryen. On pourrait bien relever cà et là quelques exceptions : ainsi Malines, Waelhem et Wavre-Sainte-Catherine dépendaient de l'archidiaconé de Brabant, quoique ressortissant au comté de Ryen; ainsi encore Nivelles, dans le paçjiis de Brabant, était de l'ar- chidiaconé dit du Hainaut, dans l'évêché de Liège; mais c'étaient là de légères anomalies; tandis que, dans ce der- nier évêché, il n'y avait, pour ainsi dire, aucune corréla- tion entre les archidiaconés et les pagi. Les archidiaconés de la Campine et de Hainaut enlevaient à celui dit de la Hesbaie, une partie notable du pagus connu sous ce der- nier nom; l'archidiaconé de la Famenne empiétait sur le Condroz et le pagus de Lomme, dont l'autre partie appar- tenait à l'archidiaconé de Hainaut. 11 est donc inexact de dire avec Binterim et Mooren (cités dans le Mémoire, f" I) que, « dans le pays de Liège, où les archidiaconés sont de » moindre étendue que dans le diocèse de Cologne et où » les vieux pagi étaient bien plus considérables, ces der- » niers correspondent aux archidiaconés et non aux doycn- » nés. » Quant au diocèse de Tournai , c'est sans preuves que l'on a avancé dans un opuscule récent (Piot, Les limites et les subdivisions de l'ancien diocèse de Tournai, dans les Annales de la Société d'émulation pour l'étude de l'histoire de la Flandre, 5'' série, t. V), qu'il n'y existait que deux ( 380 ) archidiacoiiés,clitsde Flandre et de Tournai; il y en avait un troisième, celui de Gand, qui est déjà mentionné en 1282 (Nicotaus, olim Brugensis, nunc Gandensis archidiaconus, dans Van Lokeren , Chartes et documents de Vabbaye de Saint-Pierre à Gand, t. T, p. 427), et pour les temps an- térieurs il n'y a rien de parfaitement établi. C'est donc sans motif que, dans le mémoire, on compare la division de la Ménapie primitive en deux fractions : la Ménapie pro- prement dite et la Flandre, à celle de l'évêché en deux ar- chidiaconés. L'assimilation des archidiaconés et des pagi ne se pré- sente donc que d une manière exceptionnelle, et il en est de même de l'assimilation des doyennés et des petits pagi. Si nous insistons sur ce point, c'est qu'en plus d'un endroit l'auteur du mémoire tire argument de celte assimilation pour décider des particularités de notre ancienne géogra- phie. C'est ainsi qu'il supprime, parce qu'il ne cadre pas avec son système, le pagiis Masuarinsis ou Mansiiarinsis dont l'existence est attestée par un diplôme de l'an 741 et qui comprenait Haelen, Velp, Schaffen et Meerhout. Le texte porte in comitatu Hasbaniense et Masuarinse et, pour rester conséquent avec lui-même, notre auteur aurait dû conclure à l'existence, en Hesbaie, d'une subdivision s'étendant sur les deux rives du Démer et identique, selon toute apparence, au pagus de Diest qui apparaît au IX^ siè- cle. Mais la mention de Meerhout le gêne, parce que ce village appartenait à l'archidiaconé de la Campine. Pour- quoi ne pas admettre ici une anomalie pareille à tant d'au- tres qui ont été signalées plus haut? Pourquoi supposer qu'il y a erreur dans le nom du comté, confusion avec le Maasgaw? Toutes ces hypothèses sont peu admissibles et j'ajouterai peu nécessaires. 11 y a plus : un fait me semble ( 381 ) prouver en faveur du diplôme : c'est que Meerhout appar- tint jusqu'en 1794 à la même circonscription administra- tive que Schaffen, Haelen et Velp; toutes ces localités res- sortissaient à la chef-mairie de Tirlemont. El, à ce propos, nous nous permettrons la remarque, que l'auteur du mé- moire a, par suite d'un système probablement préconçu, et fort à tort selon moi, négligé d'une manière absolue les an- ciennes circonscriptions civiles postérieures aux pagi. Et cependant elles ne sont pas formées au hasard; maintes et maintes fois, elles n'ont fait que confirmer des délimita- tions acceptées depuis longtemps. Il est difficile d'admettre sans contestation la division établie dans le Mémoire entre les grands, les moyens et les petites pagi, que l'auteur subordonne les uns aux autres, et compare à nos circonscriptions administratives connues sous les noms de province, d'arrondissement et de canton. On peut lui opposer deux objections capitales. La première c'est que le pagus, chez les Francs, était d'étendue variable : s'il y en avait de grands, de moyens et de petits, des pagi majores, médiocres et minores, chacun d'eux occupait le même rang dans la hiérarchie administra- tive. Le comte n'était subordonné qu'au roi, à moins que celui-ci n'eût, par exception, établi sur un certain nombre de comtés, un fonctionnaire supérieur, qualifié de duc ou de marquis. L'exécution des capitulaires et des ordres du souverain, l'exercice de la juridiction, le commandement militaire étaient confiés aux comtes, ayant chacun un vi- comte pour les aider dans leurs fonctions et ayant en sous- ordre des centeniers, préposés à des circonscriptions que l'on appelait centaines. Mais nulle part on ne subordonne les comtes les uns aux autres, ce qui n'aurait pas manqué de se produire s'il y avait eu réellement une subdivision ( 582 ) des grands pagi en pagi moyens et de ceux-ci en petits pagi. Ce qui a, selon nous, induit notre auteur dans une erreur complète, c'est que, indépendamment des véritables pagi ou comtés, il existait des régions, des pays désignés éga- lement par cette qualification de pagus; mais c'étaient des dénominations entourées d'un certain vague, des locutions de préférence employées par les écrivains ou acceptées par le vulgaire. Le pays des Ardennes était dans ce cas, de l'aveu de notre auteur. On peut ajouter que Hesbaie, Taxanch'ie, Mempisc sont des termes analogues, qui ont été parfois appliqués avec une certaine extension. Entrons à ce sujet dans quelques détails. Le Mémoire range les deux Maasgau , le Maasgau infé- rieur et le Maasgau supérieur, dans la Hesbaie, et cela en se basant sur un seul passage, où Maestricht est placé : In pago Hasbaniensi et in comitatu Maselant. Ici encore l'auteur a été entraîné par l'assimilation des archidiaconés et des pagi. 11 a voulu étendre le pagus de Hesbaie aussi bien vers l'orient que l'archidiaconé de Hesbaie. Des villages du comté de Ryen ou Campine anversoise sont, dans quelques documents, attribués à la Taxandrie. L'auteur conclut de ce fait à la subordination du pagus de Ryen à celui de la Taxandrie. Il en est de même de la Flandre proprement dite (ou Franc de Bruges), que quelques mentions rattachent au pagus Mempiscus. Mais que signifient ces mentions? c'est qu'on se rappelait que la Flandre avait fait partie du terri- toire ou de la cité des Ménapiens. Les deux pagi étaient net- tement séparés et il est facile d'en administrer plus d'une preuve. Ailleurs encore l'auteur du mémoire s'efforce de subor- ( 585 ) donner le « pagm moyen du Condroz » au « grand pagiis de l'Ardenne. » Or, dans son travail, aucune localité de l'archidiaconé de Condroz n'est accompagnée d'une ex- pression qui permette de la rattacher au pagiis de l'Ar- denne, si ce n'est Aywaille, qu'un acte de l'an 1088 place dans la /brè^ des Ardennes. Le texte du partage de la Lo- tharingie, opéré à Aix-la-Chapelle en l'an 870, me paraît devoir être expliqué dans un sens autre que celui adopté dans le Mémoire. Ce texte porte : hi Archiennas skut flumen Urta surgit inler Bislanc et Tiimbas, et decurrit in Mosam, et sicut recta via pergit in Bedensi, secundum quod communes fidèles nostri rectius invenerint, excepta quod de Condrusto est ad parlent Orientis trans Urlam, c'est-à-dire: Dans l'Ardenne, comme le fleuve l'Ourte jaillit entre Bellain et Thommen et court se jeter dans la Meuse, d'une part, et d'autre part, se dirige en ligne droite vers le pagus Bedensis , excepté ce qui appartient au Con- droz vers l'est, au delà de l'Ourte. » On peut avec d'autant moins de fondement conclure de ce passage que le Con- droz était compris dans l'Ardenne, qu'un peu plus loin le même document range dans la partie de la Lotharingie, attribuée à Charles le Chauve, le Condrust ou Condroz, puis reproduit à peu près la phrase que nous venons de citer à propos de l'Ardenne. Ainsi l'Ardenne et le Condroz étaient, l'un et l'autre, traversés par l'Ourthe, mais, tandis que la première de ces contrées fut partagée entre Louis le Germanique et Charles le Chauve, la seconde fut tout entière adjugée à ce dernier. Rien n'atteste donc que celte dernière était subordonnée à la première. Disons, à ce pro- pos, que le partage de la Lotharingie distingue nettement la Hesbaie, avec ses quatre comtés, des deux Maasgauw, du pagi(s de Liège et des districts d'Aix-la-Chapelle et de ( 384 ) Theux, tandis que, dans le Mémoire, toutes ces circonscrip- tions sont englobées dans la Heshaie, dont elles forment la division en quatre comtés sous les noms de : pagus moyen de Heshaie, Maasgau inférieur, Maasgau supérieur Qi pagus de Liège, ce dernier comprenant à son tour parmi ses subdivisions le district de Theux et celui d'Aix-la-Cha- pelle. Malgré ces dissidences d'opinion, que j'ai cru ne pou- voir taire, je suis d'avis, comme je l'ai dit en commençant, que le travail soumis par la classe à mon appréciation est digne des plus grands éloges , et je volerai pour que l'on accorde à l'auteur la médaille d'or et l'impression de son œuvre dans les Mémoires couronnés. » Rappm-t de JM. IM^ (2) L'analyse détaillée de cette Réformation fournit à l'auteur l'occasion de comparer celte charte aux célèbres ordonnances de Philippe II et de constater que, si elle leur était inférieure sous certains rapports, elle leur était supérieure sous d'autres, et que, en tout cas, elle était le produit de vues plus larges en matière de procédure. (3) L'auteur a placé l'analyse de ce règlement dans le texte du cha- pitre I, pour montrer combien les sommités de l'État liégeois, subissant l'influence de l'opinion publique des Pays-Bas autrichiens, étaient loin encore, au XVI II« siècle, de désirer les réformes radicales qui prévalurent dans la révolution française. ( 408 ) mier du livre 111, l'auteur, après avoir parlé des édits de police, promet un aperçu du système législatif liégeois en matière de vagabondage et de port d'armes. Il n'a pas rempli cette promesse; mais nous ne croyons pas que cette lacime, si facile à combler, soit de nature à devoir influer sur le jugement de la classe. Selon des procédés plus d'une fois suivis par l'Académie , on pourra prescrire à l'auteur de compléter cette partie de sa tâche sous la sur- veillance de Tun des commissaires. En dernier résultat, nous estimons qu'il y a lieu de décerner la médaille d'or à l'auteur du mémoire portant la devise : Saint- Lamberf! Saint-Lambert! » Mtappott de iW. Polaitt. « Je partage entièrement la manière de voir de mon honorable et savant confrère M. Thonissen, sur le mérite exceptionnel du mémoire que la classe a renvoyé à notre examen. Ce mémoire est une œuvre sérieuse, écrite direc- tement sur les sources originales, et qui a exigé un labeur considérable. L'auteur y fait preuve, presque à chaque page, d'une érudition solide et variée; son exposition est claire, métho- dique; son style net, précis, en parfaite harmonie avec le sujet. C'est, en un mot, un excellent livre et digne en tous points de la palme que votre premier commissaire propose de lui accorder. » ( 409 ) Rappoi't fit! jff. .Ifl. JBorgÊtet. « Je n'hésite pas à adhérer aux conclusions si bien mo- tivées de mon savant confrère M. ïhonissen. Qu'il me soit néanmoins permis de faire une réserve. Le travail que nous avons examiné n'est plus un travail académique; c'est un ou,vrage volumineux, puisqu'il contient près de 900 pages in-folio d'une écriture menue et serrée. Pour mon compte, je désirerais vivement qu'à l'avenir les concurrents s'atta- chassent non à étendre indéfiniment la matière qu'ils ont sous la main, mais à la renfermer, autant que possible, dans des limites raisonnables, et je crois qu'avec de la bonne volonté, ils en viendraient toujours à bout. J'ajouterai que, tout en me joignant à mes deux savants confrères pour proposer à la classe de couronner l'œuvre qui lui a été transmise, je n'entends pas en approuver toutes les parties. Je reconnais à ce travail une valeur considé- rable; il y a toutefois certaines questions de détail dont je ne puis approuver la solution. En voici une, par exemple, dont on ne peut méconnaître l'importance. On lit à la page 291 du mémoire : « ISotons, en passant, que la paix d'An" » gleur pose la base de l'égalité politique des petits et des » grands à Liège, en disposant que mil à l'avenir ne pourra » èti^e membre du conseil de la cité, s'il ne fait partie d'un » corps des métiers. » Si l'auteur a consulté cette paix, il n'a pas eu un bon texte, et voici ce que porte celui de Jean d'Oulremeuse, qui paraîtra avec le VF et dernier volume de sa chronique : et ne seront point, ceux qui reviendront en la ville, du conseil de la ville, s'ils ne veulent être des métiers ou de leurs vingt-cinq. Que signifient ces mots ( 4i0 ) OU de leurs vingt-cinq ? Je ne pourrais présenter que des hypothèses, et je m'en abstiens, parce que je veux être bref et que cela n'importerait pas à l'élucidation du fait que je viens de signaler : l'égalité politique des petits et des grands à Liège comme découlant de la paix d'Angleur. Que l'on consulte Fisen (i , 53) et même Bouille (i , 334), et que l'on mette ces textes en rapport avec celui de Jean d'Outre- meuse lorsqu'il dit : ils banirent les nobles fours de la cité al peron, et l'on sera convaincu que ces expressions, ne comprennent pas tout le patriciat, mais seulement les nobles qui ont combattu le chapitre et la bourgeoisie. En elïet, cette guerre patricienne d'Awans et de Waroux avait été entreprise par les deux lignages qui lui donnè- rent leur nom, et insensiblement à peu près toute la no- blesse du pays de Liège s'y intéressa. Dès lors il se forma deux partis distincts, et la cause de chacun de ces partis fut embrassée par un certain nombre de villes. A l'époque de la mal Saint-Martin, les Awans étaient les alliés de la cité, et n'ont pu être proscrits par elle; cette proscrip- tion n'a pu frapper que les Waroux , et c'est aussi à eux seulement que s'applique la disposition pénale de la paix d'Angleur. Ce raisonnement ne fùt-il pas concluant, il n'en resterait pas moins établi que la constitution communale qui, pour les élections, séparait soigneusement les petitsetlesgrands, continua à être observée jusqu'en 1384, époque où les lignages vinrent solennellement renoncer à la position pri- vilégiée qu'ils avaient conservée jusqu'à ce moment. C'est, du reste , ce que reconnaît l'auteur du mémoire quand, au risque de se contredire lui-même, il termine le passage cité plus haut, en disant : // est vrai que cette déclaration ne fait pas disparaître définitivement toute distinction j les ( 41i ) grands et les petits ne se confondirent à Liège qu'en J584. » Conformément aux conclusions identiques de ces trois rapports, la classe a décerné sa médaille d'or de mille francs, proposée comme prix, à Fauteur du mémoire présenté, M. Edmond Poullet, professeur à l'université de Louvain, qui, par le fait de cette nouvelle distinction , est pour la quatrième fois lauréat de l'Académie. La proclamation des résultats du concours aura lieu en séance publique de la classe. ELECTIONS. Conformément aux dispositions réglementaires, la classe apr océdé aux élections pour la place vacante de membre titulaire, et pour les quatre places vacantes d'associé. Elle a élu également deux correspondants. Les résultats de ces élections seront également procla- més en séance publique. — M. M.-N.-J. Leclercq, délégué sortant de la classe auprès de la commission administrative, pour Tannée écoulée, est réélu pour Tannée courante. ( 412 ) PRÉPARATIFS DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. La classe entend successivement la lecture, d'après la prescription de l'article 18 de son règlement intérieur, des communications de MM. J.-J. Haus et J.-J. Thonissen, des- tinées à la séance publique annuelle. Conformément à la décision prise en assemblée générale de l'Académie, en mai 1869, autorisant les classes à com- poser elles-mêmes leur ordre du jour, elle décide que des extraits du rapport de M. Alph. Le Roy , dressé au nom du jury de la 5' période dû concours quinquennal d'histoire nationale, formeront la 3*^ lecture de la séance publique. La proclamation des résultats des concours et des élec- tions sera faite par M. le secrétaire perpétuel. ( 415 ) CLASSE l>IS LE 1 TU ES, Séance publique du mardi 10 mai 181 1, à I heure. (Grand'salle des Académies, au Musée.) M. J.-J. Haus, directeur. M. P. De Decker, vice-directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel de rAcadémie. Ont également pris place au bureau : M. Louis Gallait, Directeur de la classe des beaux-arls et Président de V Académie, et M. le baron Kervyn de Lettenhove, Membre de la classe des lettres et Ministre de l'intérieur. Membres présents : Classe des lettres : MM. Ch. Steur, J. Grandgagnagc, J. Roulez, Gachard, Ad. Borgnet, Paul Devaux, F.-A. Snellaert, M.-N.-J. Leclercq, le baron J. de Wilte, Cli. Faider, Pi. Chalon, Ad. Malbieu, J.-J. ïhonissen, Tb. Juste, G. Guillaume, F. Nève, Alpb. AVauters, H. Conscience, membres; J. Nolet de Brauwere Van Steeland, Aug. Sche- 1er, associés; Alpb. Le Roy, correspondant. Classe des sciences: MM. J. d'Omalius d'Halloy, rice- directeur; L. de Koninck, P.-J. Van Beneden , Edm. de Selys Longcbamps, H. Nysl, Gluge, Melsens, J. Liagre, ( 4i4 ) F. Duprez, Poelnian, G. Dewalque, E. Quetelet, M. Gloe- sener, F. Donny, Ch. Montigny, Steichen, E. Dupont, mem- bres; E. Laniarle, Eug. Catalan, associés; Ed. Morren, Ed. Mailly, Ed. Yan Beneden et J. De Tilly, correspondants. Classe des beaux-arts: MM. L. Alvin, Guillaume Geefs, A. Van Hasselt, baron Gustave Wappers, Jos. Geefs, Ferd. De Braekeleer, Cli.-A. Fraikin , Ed. Fétis, Edm. De Bus- sclier, J. Portaels, Alp. Balat, Aug. Payen, le chevalier Léon de Burbure, J. Franck, Gust. De Man , Ad. Siret, Julien Leclercq, Ern. Slingeneyer, Alex. Bobert et Et. Sou- bre, membres; Ch. Bosselet, correspondant. Avant l'heure fixée pour l'ouverture de la cérémonie, un public nombreux composait déjà l'auditoire. On remar- quait nombre de dames et de membres des Chambres, des magistrats, des hauts fonctionnaires des principaux corps de TÉtat, et plusieurs membres de l'Institut de France, entre autres M. Cuvillier-Fleury. MM. les académiciens occupaient leur place habituelle, autour de l'estrade réservée pour le bureau. A une heure précise. Sa Majesté le Roi, protecteur de l'Académie, est arrivé accompagné de trois de ses officiers d'ordonnance, xMM. le lieutenant- colonel baron Prisse, le capitaine baron Yan Rode et le capitaine chevalier Th. Lunden. Sa Majesté, après avoir été reçue au bas du grand esca- lier des Académies par le bureau des trois classes et par M. le Ministre de l'intérieur, a été conduite à l'estrade qui lui était réservée. La séance a été ouverte par le discours suivant, pro- noncé par M. J.-J. Haus, directeur de la classe. ( 4iS ) La Pratique criminelle de Damhoiider et les ordonnances de Philippe II. La procédure dite inquisiloriale ^ régularisée par Inno- cent m et ses successeurs , s'était propagée rapidement en France. Les justices séculières du Languedoc l'avaient em- pruntée aux cours d'église dès le commencement du Xlll*" siècle, et l'ordonnance de J254, rendue par saint Louis, ne fit que la reconnaître. Dans les pays coutumiers, au contraire, on suivait encore la procédure accusatoire, fondée sur le droit germanique. Mais par l'ordonnance de 1260, et surtout par les Établissements de 1270, le saint roi, défendant pour tous ses domaines les gages de bataille, y substitua la preuve par témoins et en régla la forme d'après le droit canonique, en se référant expressément aux Décrétales. Établi d'abord pour les justices royales, |e nouveau ré- gime ne tarda pas à s'introduire dans les juridictions des seigneurs, et vers la fin du XIIL' siècle, il fut générale- ment admis en France. Dans la législation d'Innocent III, il n'y avait lieu à l'enquête {inquisitio) que dans le cas de rumeur publique et de dénonciation. Lorsqu'il se présentait un accusateur, on continuait, dans les tribunaux ecclésiastiques, à obser- ver la forme accusatoire, réglée par le droit romain. Mais par ses Établissements , saint Louis appliqua le système d'enquête à toutes les affaires criminelles, même à celles qui étaient poursuivies par un accusateur. Il maintint ce- pendant le droit d'accusation, en ordonnant que l'accusa- ( 416 ) leur subît, en cas d'accusation caloninieuse, la même peine que Taccusé aurait encourue, s'il eût été reconnu coupable. De plus, l'accusateur devait garder la prison jusqu'à la fin du procès. On conçoit qu'à ces conditions les particuliers ne con- sentissent pas facilement à intenter une accusation, alors même qu'ils avaient un intérêt personnel à la répression du crime. D'ailleurs, l'accusation donnait lieu, tout comme la dénonciation, à une enquête dans laquelle les témoins étaient entendus en l'absence des parties. Les personnes lésées se bornèrent dès lors à provoquer des poursuites par une plainte ou dénonciation , et à intervenir au procès comme parties civiles, pour réclamer la réparation du pré- judice que le fait délictueux leur avait causé (1). L'accusa- tion privée tomba ainsi en désuétude et fut remplacée, dans la dernière moitié du XIV siècle, par l'action du ministère public, qui devint une institution permanente. La pratique judiciaire développa les formes du régime inquisitorial et y apporta successivement des modifica- (1) Sed.... accusalor cogebalur se maucipare carceii , ac inscriplionis viiiculum assumere: hoc est , ad poenam lalionis seinel obslriugere , nisi delala legilimo lestimonio coniprobassel.... Sed quoniam hujusmodi juris ralio ac inscribendi seque in carcerem Iradendi solennilas nimiiim austera nimisque rigida fuerat , iil hac de causa mulli etiam malilîcentissimnm quemque,atque adeo reipublicae eliani sceleratissimum accusare lime- reiJl, censentes salius esse propriae saluli coiisulere, quam forsitan cuni jactiua titae accusaliono sua lemeraria allerius vitam auferre velle : ideo slylo et consuetudiiie praafalum jus anliqualum est , ac inlroduclum, ul quilibel libère lutoque posset accusare et criminaiiler concludere sine limore alicujus poenae aut muictae , et ({uod pars dunUaxat concludal ad amendani civilem; et ila habet communiter usus. Damhouuer, Praxis re- runi crim., cap. V, n» i et o (Nous suivons l'édition posthume, publiée à Anvers en I6i6; in-fol.) • ( ^17 ) lions importantes, en prenant pour guide la doctrine des criniinalistes italiens. En effet, dans leurs écrits, ces lé- gistes avaient établi un système de procédure qui était fondé, d'une part, sur les textes canoniques et les lois romaines, de l'autre, sur les usages observés dans les tri- bunaux de leur pays. Adopté, en France, d'abord par les parlements, ensuite par les juridictions inférieures, long- temps avant d'être consacré par le législateur, ce système fut reconnu par les ordonnances de 1498 , 1550 et princi- palement par celle de 1539, rendue par François P'. Ces ordonnances avaient donc pour but de confirmer le mode de procéder que la pratique, surtout celle des parle- ments, avait établi, et de le rendre obligatoire pour tous les tribunaux, dont plusieurs avaient continué de suivre des coutumes dérogatoires au droit commun (2). Le système inquisHorial ne tarda pas à s'introduire dans les tribunaux de Flandre, où nous trouvons, au XVI'' siècle, les mêmes formes de procédure criminelle qu'en France. Anciennement le comté de Flandre appartenait au ressort du parlement de Paris. C'était, en effet , ce parlement qui jugeait les appels contre les arrêts de la cour de justice établie par Pliilippe le Hardi à Lille, en 1585, et transférée (2) La procédure pénale, tellei)u'elloétailorgauiséeau XVI" siècle, aélé exi)Osée par M. le professeur Allard, clans son ménnoire couronné par Tln- slilul de France et inlilulé : Histoire de la justice criminelle au XVl^ siècle. Gand, 18G8, in-S". Le système de procédure criminelle, suivi, à cette époque, dans le ducbé de Brabant , a été expliqué par .M. le profes- seur PotLLET, dans son mémoire couronné par l'Académie royale de Cel- jîique et ayant pour titre : Histoire du droit pénal dans le duché de Brabant, depuis l'avènement de Charles-Quint jusqu'à la réunion de la Belgique à la France, à la (in du XV Ul^ siècle . (Mémoires couronnés de l'Académie, t. XXXV, 1870, in-4'>.) ( 418 ) par le duc Jean , en 1409, à Gand, où elle prit le nom de Conseil de Flandre. Ce recours ne fut supprimé qu'en 1475, par Charles le Téméraire, par suite de l'institution du Grand Conseil de Malines (5). On conçoit que la cour de Flandre ait adopté le mode de procéder du parlement au- quel elle ressortissait et dont elle lirait son origine (4) , et qu'à son tour elle l'ait fait passer dans les juridictions qui lui étaient subordonnées (5). Si l'on considère que le lien qui rattachait cette cour au parlement de Paris ne fut rompu que dans la dernière moitié du XV*' siècle, c'est-à- dire à une époque où le régime inqidsitorial avait déjà pris tout son développement en France, on ne s'étonnera pas de voir également accomplie en Flandre, dans la pre- mière moitié du XVP siècle, la révolution qui s'était opérée chez nos voisins, et par suite de laquelle le secret avait envahi tous les actes de l'instruction criminelle. Cepen- dant, au conseil de Flandre, celle-ci était publique et orale, lorsqu'il s'agissait de crimes commis par des fonc- tionnaires et relatifs à leurs fonctions; et dans certaines (5) Damhouder , Praxis civilis , cap. V, el ibidem les annotations de Thulden. (i) Dans le mémoire sur l'ancien droit belgique, par BRiTZ,Gn lit: « Damhouder se trompe lorsqu'il dit, en 1565 (lisez 1566), que la Flandre relève encore du parlement de Paris. « (Tome l'''-, p. 64, note 1). Mais telle •n'a pas été l'opinion de Damhouder, qui se borne à déclarer que Concilium Flandriae ex ipso processit Parlamento Paiùsiensi {Praxis civilis, cap. LXXVIII, n" 23), et cette aftirmalion est confirmée par Thulden, Praefat. ad Praxim rer. civil. (5) « Le stile de Flandre retient grandement des anciennes coustumes de France. » Praclique judiciaire es causes criminelles, par Josse de Dam- no;;DERE, illustrée et enrichie des ordonnances, statuts et coustumes de France. Paris, 1555. Chap. XXXIV, n« ± ( 4i9 ) localités, loiitc condamnation était prononcée à l'audience, en présence de l'accusé et du public (6). Les formes de la nouvelle procédure qui avait remplacé, dans les tribunaux de Flandre, les anciennes coutumes germaniques, ont été retracées dans un ouvrage intitulé : Praxis rerum criminalium, et composé par Josse Dam- houder.Ce traité célèbre, qui a exercé une grande influence sur la pratique et la législation, nous fournit des rensei- gnements précieux sur l'administration de la justice cri- minelle dans les Pays-Bas et sur l'état social de ces pro- vinces au \yv- siècle. Mais avant de parler du livre, occupons -nous de l'auteur, qui nous fait connaître lui- même, dans ses traités de procédure criminelle et de procédure civile, les principaux événements de sa vie. I. Josse Damhouder naquit à Bruges le 25 novembre 1507, et mourut à Anvers le 20 janvier 1581. Quoique éloigné, pendant les trente dernières années, de sa ville natale, il conserva pour elle le plus vif attachement. Dans ses écrits, il se plaît à l'appeler indyta ciritas Bnujmsis, niea dulcissimapabia, /lorenlissimae nostrae Urugae (7); à raconter les faits dont il y a été témoin (8), et à faire (6) Damhouder, Praxis rerum crimin., cap. XXXIV, n'^ 2; cap. CLII, ir 2. La prononciation publique du jugement de condamnation était for- mellement ordonnée par l'art. 45 de l'ordonnance de Philippe H, du 9 juillet 1570, sur le style. (7) Praxis rerum crimin.^ cap. XXXVII, 20; CXII , 54; GLU!, 55. — Cap. CXII , 57. — Gap. LXXV, 4. (8) Jbid, XXXVII, 20 à 22; CXII, 18, 19, 54; GXIX, 7; GLU, 9 à 11; CLIIl,5Get55. [ 420 ) l'éloge (le ses inslitutions et coutumes. C'est ainsi qu'il parle avec une satisfaction bien légitime des écoles établies à Bruges et destinées aux enfants pauvres qui y étaient nourris, vêtus, élevés et instruits jusqu'à l'âge de l'adoles- cence. Ces écoles étaient si bien dirigées et avaient produit des résultais si heureux, que plusieurs villes de Flandre et même de France les prirent pour modèles (9). Suivant ses biographes, Damhouder commença, en 1527, ses études en droit à l'université de Louvain; les continua, en 1o50,à Padoue, où. il obtint le grade de li- cencié; et les acheva à Orléans, où il fut proclamé, en 1555, docteur en droit romain et en droit canonique. Mais, dans sa Pratique criminelle, il déclare, à plusieurs reprises, avoir étudié, vers 1550 , à Orléans, sous le professeur Jacques Roberl (10). D'ailleurs, lui qui, dans ce môme ouvrage, aime à entretenir ses lecteurs de tout ce qui le concerne, et particulièrement des faits remarquables qui s'étaient passés à Orléans pendant qu'il y résidait, ne fait pas la moindre mention de l'université de Padoue. On ne peut donc admettre qu'il ait continué ses éludes en Italie , avant de les terminer en France. [.es souvenirs qu'il avait conservés de son séjour à Or- léans, et qui sont consignés dans son livre, ne l'engageaient ^9) Praxis rerum crim. CXII , 57. Voir aussi CLIII , 5 , in One. (10) D.Jacobus Robertus, utriusque juris Doclor,praecei)lor meus Aure- liae legens, aniio M. D. XXX. Prax s rer. crim., I , {2. Ego onim lempore (juo Aureliae sludiorum gralia habitarem XCII, 0. Quum Aureliae juri navarem operam circa annum Dom. 1530. GXIV, 7. In Francia... eae leges eliam num durant , quarum usum ego meo sludiorum tempore in Francia coiîspexi. CXLIX, 10. ( 42i ) guère à décerner le prix de vertu aux Français plus qu'à ses compatriotes (II). En 1536, nous retrouvons Dainhouder conseiller pen- sionnaire de la viiie de Biuges, sans que nous sachions clans quelle année il fut nommé à cette place (12). Les conseillers pensionnaires , choisis parmi les jurisconsultes, avaient pour mission , comme les assesseurs des magis- trats chez les Romains (15), d'assister les juges de la cité, qui n'étaient pas des légistes, et de les guider, par leurs avis, dans l'exercice de la juridiction civile et criminelle (14). Cette fonction convenait à ses goûts, elle comblait ses désirs, et c'est avec bonheur qu'il saisit, dans sa Pratique (11) Praxis rerum crimin. ,Ll, 20;XCII, 10 cl M ; CXIV, 7.- Quoiqu'il eût fait ses éludes à Orléans, Damhoudcr n'était pas favorable à la France qu'il signalait comme l'ennemie perpétuelle de sa patrie, en faisant re- marquer que, de son temps, les communes se ruinaient par des procès qu'elles intentaient aveuglément l'une à l'autre; à tel point qu'elles n'avaient plus les moyens de se défendre mutuellement contre l'ennemi commun. Quod vel. clarus eventus nuper demonslravit, ), Dans ce conseil, Damhonder remplit, (ir») .... in iiicivia civilalc Hni.ucusi, cnjns sciiMliii ad hMlinam al (|uai'S- lioiii'in sai'ix'iiimicro (lit'cl iiidij^iiiis) asst'ssor «M consiillor iiiU'il'iii. I^riuris rcr. rriiii , XWVII , iO. — C.iiin oivilali Biii^i'iisi erain a oonsiliis... coii- suldi ina^isliatihiis .. //>/l(*^:iiilissiina ()i-ali()iM> coiiiiiioiislral, cl nie ad liane iniiicialonani l'inan- ciani simili cli^il , cl nidlis cxciisaliunilius incis ((luod laie olliciiim a nie csscl alicniini, (|ii- sinms, siimmam acraiii mililaris praereeluiam, adcoipie licsauro^ smi. en'dere non dnhilavil. .In». Damuocdkiu opéra omnia. Anlwcip. 1(U0,in- lol. lijti.s/ola (Icdicatoria , p. i>, in lim;. — K^'o in slipcndiornm deduelione cl per.solnli(me oh.servo limilalioncm ac decisionem a paliibus Ordimim Helgii laclaamjo 1). 1577. Praxis rer. irimin.LWWUy 118 —Ce |>assa^'e prouve (pi'i l'épcKpic où il l'a éeiil, cVsl-à-dire en 1580, eommtî nous venons dans un inslani , Damiiondcr (tccupail encore sa place; au con.scil de linanccs. (;oi;in vi.s [Lcrtiircs , IV, p. IKI) i-l \Uim (Mc'inoirc sur l'an- cien droit bcl(]i(jue , 1 , p. 88) se Irompenl, htrscpriis disent (pic noire eri- ininalislc élail. rentré dans la vi(; privée vers 15()7, pour des niolils puisés dans la mauvaise adminislration poiili(pie du jour. (18) Praxis rcr. r/-/mm.,eap. lAXXIIi, de annit/eris, niilUihns cl sti- l>emliariis. ( 424 ) jusqu'à la lin de ses jours, de se livrer avec ardeur à ses études de prédilection. C'est même, pendant qu'il exerçait les fonctions de conseiller des finances , qu'il publia pour la première fois, en lo51 (ou loo5), son traité de pratique criminelle, et plus tard, en 1566, son livre de procédure civile (19). A la vérité, il déplore son triste sort , il se plaint de sa destinée malheureuse qui ne lui permet point dj jouir, même dans sa vieillesse, de quelques moments dj loisir. Mais ses amis le sollicitent d'écrire ce livre, en lui démontrant qu'il rendrait de grands services aux avocats et aux juges. 11 le reconnaît lui-même. Dès lors le senti- ment du devoir l'emporte; il sacrifie son repos , il entre- prend et achève ce long et fatigant travail, non par esprit de vanité littéraire, mais uniquement dans l'intérêt de la justice (20). Cependant les éditions de ses ouvrages s'épuisent ra- pidement. Il les revoit toutes avec soin et les augmente successivement. A peine vient-il de publier, en 1570, une nouvelle édition de sa Pratique criminelle , qu'il se remet à l'ouvrage pour y ajouter d'autres chapitres, et il ne dé- pose la plume qu'à sa mort (20''"). Peu d'existences ont été aussi bien remplies que celle du loyal et savant criminaliste de Bruges. Quoique revêtu de hautes fonctions et élevé à la dignité de chevalier, il (19) L'auleur cherche à justifier lesimpeiTeclioiis de ce dernier ouvrage, particulièrement les barbarismes qui y fourmiilent, en faisant remarquer qu'il était resté étranger à la pratique judiciaire depuis seize ans, et en racontant comment il en a été éloigné. Prnxis rcr. civil. Praefalio prima. Auctor pro piirgatione sui, ad Lectorem. (20) Voir la deuxième préface de la Pratique civile, Ad Lectorem prae- falio. (20) Ihid, cap. CL! II , princii>i(). Voir infra , la note 85. ( 42S ) n'eut d'autre bonheur, dans ce monde, que la satisfaction d'avoir consciencieusement accompli sa mission et de s'être rendu utile à sa patrie. 11. Damhouder avait au plus haut point le sentinjent de la justice, qu'il considérait comme la base de l'ordre social et comme la condition du bonheur des nations (t21). Tout acte arbitraire , toute violation du devoir, tout ce qui n'est pas strictement conforme à la notion du juste, le blesse et le révolte. Si son pays est profondément malheureux, c'est que la justice en est exilée. « Pourquoi , s'écrie-t-il , pour- quoi tant de maux accablent-ils nos laboureurs, nos bour- geois, nos nobles, partout et de tout côté? Pourquoi, je le demande? Parce que les mœurs sont corrompues, parce que la justice est abandonnée, foulée aux pieds, et pour ainsi dire ensevelie. » Vicia jacet pictas, et Vinjo caede incidentes UUimncaelefituni terras Astraea reliquit [-22) Nul ne méritait plus que lui d'être proposé pour modèle aux juges de son temps, auxquels il ne cessait de donner les conseils les plus sages (25). La marque de confiance que (21) Quid sine justilia rogna, nisi lalrocinia inngiia. l'rojois rer. crimin. CLIX,27. (2^2) /6W,cap. LXXXIII, P r ae falio. Y o'iv aussi les cap. CLVIII elCLIX. (i25) Voir, par exemple, Praxis rer. crimin., VI, 9 à 13; XVII, "2, 3 el 4; XXXVII, 2; et surloul XXXVI, 5 à 9. — Dans le n'» 8 de ce chapitre, Dam- houder dit : Quoi in mente jwlicis debenl esse duo sales, scilicet sal sapientiae , ut iutellectus leguni et canonum : est alias insipida; et sal securae conscientiae : alias est diabolica. — Meaochi us formulant cette maxime à peu près dans les mêmes termes, M. Allaru (p. iC7) demande ( 426 ) lui avait donnée Marie de Hongrie, témoignait de l'inté- gi i(é, du zèle et du talent qui le distinguaient dans l'exer- cice de ses fondions. A ces qualités il en joignait d'autres, plus précieuses encore : la modestie, la franchise, la fer- meté et l'indépendance de caractère. Damiiouder faisait revivre en lui toutes les vertus des anciens censeurs de Rome, spécialement de Caton, auquel on l'a comparé à juste titre (24). 11 était sincèrement attaché à la religion de ses ancêtres et dévoué au gouvernement de son pays; mais c'étaient précisément sa piété et son dévouement à la chose publique, qui le portaient à dénoncer, dans sa Pra- tique criminelle, les abus qu'on pouvait reprocher, dans celte malheureuse époque, au clergé, à la magistrature, à toutes les autorités civiles et militaires. 11 signale les erreurs, les fraudes, les violences partout où il les décou- vre, et quelque haut placés que soient ceux qui les com- mettent. 11 n'ignore point que ces révélations lui attire- ront des haines; mais , dit-il , la charité évangélique m'oblige à faire connaître les grandes fautes et les désor- dres déplorables, pour que l'on y porte remède (24'"'). l('(|uel lies deux légistes est le i)laj'iaii'e. Mais l'Iionnéle Damhouder, (jui cite toujours consciencieusement les sources oîi il a puisé , déclare, à la fin du w" 7 auquel le n» 8 t'ait suite, que cette maxime est énoncée par ^jAldus. « Eldicil Baldus in dicta L. 2. C. (de senleiUiis ex brevicuîo reci- tandis), quod in menle judicia , etc. » (-2 i) Nec ignoro illud Terentii : veritas odium paiit. Tamen evangelica cliai'itas me cogit insignes errores et vilia detegere. Praxis rer. crimiu., cap. LXXXI1I,20 in fine (p. 12G). Voir encore XXXVII, 25; CXXXIH, i à 7 el 12,CLII,5, etc. (24'''') Qui censorias illas virtutes, indeclinabilem juslitiam, vitae inle- grilalem, gravitatem el constantiam, quas lantopere in Catone suo Roma- ni slnpebanljongoadeo teni[>oiuin intervallo praestal vQiVix'wds. E pilrc de- (liçaloire de réditiun , publiée à Anvers , en IGiG, in-fol , p. 2. ( 4^27 ) On s'étonnera peut-être que ce magistrat si droit et si loyal ail enseigné, relativement au crime de lèse-majesté, une doctrine qui blesse la justice et la raison. On procède sans foime de procès, dit-il, lorsque les circonstances ré- clament une répression immédiate, de sorte que tout retard porterait un préjudice grave à la sûreté publique; par exemple, lorsqu'il s'agit de troubles ou séditions. Dans ces cas, on lait couper sur-le-champ la tète à quatre ou cinq des principaux insurgés, sauf à examiner après si l'exé- cution a été juste (25). (25) Praxis rer. crimin., 111,5 à 7. Suivant M. Nypels {Les ordon- nances de Philippe II, 2'"« édit., [). 50, noie), ceUe manière de |noeéder à la répression du crime de sédition sans forme de procès était lormellemenl abolie par l'art. 60 de l'ordonnance de Piiilip[)e H sur le style. Celte opi- nion est reproduite deux fois par M. PouLLET,qui,apiès avoir fait observer (|ue la mesure exorl)itante dont il s'agit, était expressément proscrite par roidoiniance précitée, ajoute ; ^' On ne peut notamment pas oublier qu'ils (les rédacteurs de l'ordonnance) proscrivaient ces voies de [ail en matière (le procédure criminelle [toliticjue, (pie Damiiouder ne craignait pas t\e pré- coniser. ') {Mémoire cilé, pp. iii et 217). Mais l'art. (30 de ladite ordon- nance ne fait pas la moindre mention de l'odieuse praliciue signalée par Damhouder. En eirel,cel article, dérogeant à l'article précédent qui per- met au condamné par conluniace de purger celle-ci , déclare que celte disposition n'est pas applicable aux individus condamnés pour les crimes (V hérésie, de lèse-maj esté, de troubles ou rébellions, el tous autres délits contenus aux placards sur le fait de religion; que la condamnation du chef de ces crimes, quoique prononcée par contumace, est irrévocable, ("est dans ce sens (jue l'art. 00, dont la disposition ne soulève aucun doule,a été entendu non-seulement par Voorda {De crimineele ordon- nantien van koniny Philipps , i)|). 425 et suiv.), mais par M. Poullet \m- iwème {Mémoire cité, p. 204). Comment expliquer, d'ailleurs, cette cir- constance que la doctrine de Damhouder est encore enseignée parWYNAMs, qui considère cependant l'ordonnance de 1570 sur le style comme obliga- toire? Ensuite; loin de préconiser celte odieuse mesure, le criminalisle de IJiuges conseille aux juges de ne pas y avoir recours, s'ils trouvent qu'elle peut causer [)lus de mal (jue de l»ien à la chose pul)li(pie, el de laisser à l:i justice son cours régulier. ( 428 ) En parlant des châtiments qu'emporte le crime de lèse- majesté, l'auteur fait observer que les juges appliquent aux coupables les peines établies par les lois, édils ou statuts. Toutefois, la répression d'un attentat contre le prince est abandonnée à leur discrétion ; ils peuvent prononcer, dans ce cas, des châtiments qu'ils trouvent en rapport avec un forfait aussi énorme, sans être liés par aucune disposition légale. En cas de complot ou d'attentat contre la personne du prince , celui-ci ou son conseil revendique la connais- sance du crime, qui est puni sans forme de procès (26). Mais n'oublions point qu'en déclarant que, dans certaines circonstances, la justice peut frapper, sans observer les règles destinées à diriger son action, Damhouder ne fait qu'énoncer un principe de droit commun, principe fondé sur une interprétation erronée de quelques textes canoni- ques (27), reconnu dans tous les pays de l'Europe, et admis encore dans les premières années du XVIll' siècle par un éminent magistrat belge. « Lorsqu'il y a urgence, dit le comte de Wynants (28), comme dans les crimes de lèse-majesté, de rébellion, de sédition ou de troubles populaires, non-seulement il est permis aux cours de négliger les formes ordinaires de la (-26) Praxis rer. crimin., LXII, 6 à 16. Remarquez que tous les crimes (le lèse-majesté n'élaieiit pas réprimés sommairement, sans forme de pro- cès. On ne punissait de piano que les complots et attentats contre le prince, ainsi que la révolte ou sédition, lorsqu'il y avait urgence. (^27) IbicL, XI , 20. Les lois canoniques déclarent que manifesta accusa- lione non indigent, ou jiidiciarium ordinem non requirunl. Cap. 13, 10, Causa H, quaest. 1. — Gap. 21, Décrétai, de jurejurando (II, 24); ce qui veut (lire que les crimes manifestes ou notoires peuvent être poursuivis et |)unis d'ollice, alors même qu'il n'y a pas d'accusateur. Biener, Beytrae'je zuni liKiuisitions process., p. 19. (28) De publivis judiciis, Praelimin., n"^ 19 cl seqc]. ( 4^9 ) justice criminelle et de procéder de piano; mais, dans ces cas urgents, le prince est même autorisé à punir de mort, sans jugement préalable, les auteurs de ces crimes. Après l'exécution , on fait le procès au cadavre pour le punir ultérieurement, pour statuer sur la confiscation des biens, pour justifier l'acte du prince, et pour prouver au public que le coupable a mérité la peine (29). » Cet odieux système était également suivi en France (30). Quant aux horribles châtiments infligés aux coupables de lèse-majesté et laissés au pouvoir discrétionnaire des juges, comment reprocher à notre auteur de les avoir ad- mis sans protestation, alors que, deux siècles plus tard, nous les voyons encore appliqués en France, avec des ag- gravations révoltantes et inconnues partout ailleurs. Les lois françaises se bornant à édicter, en termes généraux. {ni)) Daniboudei- tlil aussi : Conspirai ioiiis adviM-sus piincipeni poeiiain ipse sibi vindicat princeps vel piincipis coiicilium. Praxis rcr. criuiin.y LX1I,13. (50) L'amiral de Chàlilloii, Icduc de Guise, le cardinal son Irère, le ma- réchal d'Ancre, d'Albiyny, le comte de Beuil , lurent mis à mort comme traîtres, d'après le seul commandement du roi. En 165-2, le vicomte de l'Étrange, pris les armes à la main, eut la tète tranchée sans instruction préalable, sur une commission signée du roi el contresignée par un secré- taire d'État, qui le condamnait à celte peine et qui était adressée à l'in- tendant du Languedoc. Le 7 Janvier 1640, le nommé Golle fut roué vil" à Rouen comme coupable de sédition, et quatre de ses complices pendus, après avoir été tous appliqués à la question ordinaire el extraordinaire, d'après la condamnation que prononça le .chancelier, non-seulement sans avoir informé contre eux, sans les avoir interrogés, mais sans les avoir même vus, sans être assisté d'aucun juge. La condamnation ne fut pas seu- lement rédigée par écrit; le prévôt de l'isle la prononça verbalement aux accusés. LocRÉ, Législation civile, commerciale et criminelle de la France, t. V\ p. 149. H A us. Observations sur le })rojct de Code pénal, t. I'% p. 17. ( 450 ) la con(iscation de corps et de biens contre le crime de lèse-majesté au premier chef, la jurisprudence des parie- menls avait réservé à ce crime la peine de l'écartèlement. Ce sup{)lice n'ayant pas encore paru suffisant pour faire sentir au peuple toute rénormité de l'attentat et lui en inspirer l'horreur, le parlement de Paris, dans les arrêts rendus contre Chatel, Ravaillac et Damien, crut devoir le faire précéder de tortures atroces. On ne se contenta pas de punir le coupable. La femme , les enfants, les père et mère de ce dernier, quoique innocents du crime, furent condamnés au bannissement perpétuel, avec défense de rentrer dans le royaume, à peine d'être pendus sans autre forme de procès (31). Damhouder ne recule ni devant la sévérité de la ré|)res- sion, ni devant l'emploi de la torture. En matière pénale, il professe la théorie de l'intiniidation. Il pense avec Platon et Senèque que le coupable est puni , non parce qu'il a commis un crime, mais pour que d'autres ne soient pas lentésde l'imiter (52). C'est la crainte du châtiment, qui em- pêche les malfaiteurs en intention de réaliser leurs projets criminels; par conséquent, plus les moyens de répression épouvantent les masses, mieux ils protègent la sûreté pu- blique et privée. Celte théorie est contraire à la justice et même à l'intérêt social, puisqu'une peine qui n'est pas in- trinsèquement juste est frai)pée d'impuissance. La science moderne la combat et la condamne. Mais comment un cri- minaliste du XVP siècle aurait-il renié un principe que (51) Haus, Du principe cV expiation, considère comme base de la loi pénale. Gand, I860, p|). 20 el suiv. {."52) /♦/Yi.r.'.s /vr. rr/// (54) Praœis rer. criniin., XXXVII, 2 à 5 et 9. (35) Dans son grand ouvrage : Les lois criminelles de France. Paris, 1780, in-fol., Muyart de Vol'ulans laisse à son imprimeur le soin de faire réloge de Tordonnance du 21 août 1780, qui abolissait la question prépa- ratoire (pp. 81 1 et 812); tandis (jue, dans sa Réfutation du traité des dé- lits et des peines, jointe à l'ouvrage i)récité , Tauleur cherche à justifier Tusage de la question (pp. 825 in-f " à 825). (35'''*) Seul, le conseil de la province de Gueldre, dont le chef-lieu était Ruremonde, opina en faveur de l'abolition de la torture, tout en réclamant le maintien de cette mesure de rigueur dans le cas où le condamné refuse- rait de dénoncer ses complices. Joseph II crut devoir prendre une autre voie pour parvenir à opérer la réforme (jue sa mère avait vainement tenté de réaliser. Un décret du 5 févi'ier 1784 enjoignit aux juges, tant su|)é- l'ieurs f|ue subalternes, de conununicpier au gouvrruenicril loul jug<'mi^iil décrétant la torture, et d'attendre, avant de l'exécuter, les ordres de l'Em- pereur. De ce uïoment, la question disparut dans nos provinces, l'Empereur refusant toujours d'en autoriser l'application, et elle fut délinitivement sup- primée |>ar l'art. 05 de l'édit du 5 avril 1787, concernant la réformation ( 435 ) Damhouder partage les préjugés de ses contemporains sur les sortilèges; il croit à la puissance de la magie (56), aussi fermement qu'à Tinfaillibilité de la médecine (57). Dans le chapitre relatif au crime de lèse-majesté divine, l'au- teur examine avec détail tous les forfaits des sorciers, tous les maux que leur art diabolique peu! produire, en pre- nant toutefois la précaution de ne point révéler les moyens de pratiquer cet art, afin de ne pas devenir une cause de perdition pour les personnes qui les ignorent et (jui pour- raient être tentées d'en faire usage (58). Plus loin , il parle de riiomicide et des lésions corporelles, causés par sor- tilèges. La peine est toujours le feu , le sorcier n'eùt-il fait que dessécher le lait d'une nourrice (59). Ailleurs, il discute très-sérieusement la question de savoir quel est l'état de filiation de l'enfant né du commerce du démon avec une femme (40). Toutefois, en cette matière, notre de la juslice aux Pays-Bas. Aug. Visschers, Du premier essai tenté en BeUjique pour Cabolilion de la peine de mort. Liège, 1 86i, pp. Tiri ol suiv. Haus, De In peine de mort; son passé, son présent^ son arenir. Gaïul, 1867, pp. 36 à 38. (36) Soi'tilegiorum materia ,. inl(M' (^liiisliauos (pioh cleleslandum faci- nus) tam inipune, coquod mullis incogr.ita, dis.-imulalur et [tassini lam tVequens exereelur. Praxis ver. crimin , LXI, 71. (37) Ars mediciuae esl ars longe certissima et verissima. Ibidcnt, LXXVIl, 11. (38) Ne tamen lam abominandi sceleris imprudens simplicihiis fenestram aperiam qua ad rei iioliliam mea explicalione, parum cauta, pei'\enianl,si negotii hujus copiani et varietalem cunclis articulalius patelacero, stalui al) hac nialeria prorsus leniperandum , magisque operae prelium esse de ea nihil l'ari, quam inconsulte aliis ruinac occasionem suppedilare. Praxis rcr. crimin., LXI, 71. (39) Ibidem , cap. LXXllf, de homicidio per sortilegia. (40) Praeterea alia occurril quaeslio nequaquam omiuenda, nempe: infans nalus ex coitu ciini daemone liabito, cujus censealur fdius. XCVIII, 34. ■ * ( 454 ) criminalisto nVst pas toujours conséquent avec lui-même. En effet, après avoir démontré que, malgré la puissance du démon, les sorciers ne parviennent pas à se soustraire au bûcher, parce que, avide de saisir sa proie, il les aban- donne dès qu'ils sont tombés entre les mains de la jus- lice (41), l'auteur raconte plus loin l'histoire d'tine vieille femme, poursuivie à Bruges comme sorcière, pour avoir guéri, sans emploi de médicaments, plusieurs personnes, parmi lesquelles le bourgmestre de la ville, à qui la science médicale, tant vantée par Damhouder, n'avait pu rendre la santé. Cette femme, appliquée à la question en présence de notre conseiller pensionnaire, se moqua des tortures qu'on lui faisait subir, les ruses du démon l'ayant rendue insensible, jusqu'à ce qu'enfin la sagacité des juges, ou plutôt celle du légiste expérimenté qui leur servait de guide, parvînt à découvrir et à déjouer ces ruses (42). Com- ment un pieux magistrat du XVI'' siècle, témoin d'un pa- reil fait, n'aurait-il pas cru à la sorcellerie? (A continuer.) De vifs applaudissements ont accueilli cette lecture. M. J.-J. Thonissen est venu ensuite prendre place au bureau, afin de donner lecture de la notice suivante : (41) Praxis rer. crimin., LXl, 11^2 et suiv. (i:2) Damiiouder avertit lesjat»es que les accusés mis à !a torture niOM- Ircnt souvent une impassibilité complète, el il ajoute : Ici enim magicis arlibus, sortilrgiis, iiicantitioaibus aal execrawla dirarum devolione pler unique e/Jicere soient^ ut saepu ipse vidi, quum civilati Brugensi essem a consiliis. Il raconte ensuite l'histoii'e de la soi'cière torturée à Bruines. XXXVII, 20, in fine, 21 et 22. ( im ) Un précurseur de Mallhus. Parmi It's membres de rancienne Académie impériale et royale de Bruxelles, dont les noms sont aujourd'hui beau- coup trop oubliés, il faut placer en première ligne le sa- vant et infatigable abbé Mann. Peu d'hommes eurent une vie plus active, plus variée, plus entremêlée de succès et d'épreuves. INé en Angleterre, élevé dans le protestantisme, devenu catholique et prêtre en Fiance, puis moine et prieur de charlreux à Nieuport, appelé dans la capitale du Bra- bant par Marie-Thérèse, associé à la réforme de l'enseigne- ment public dans les Pays-Bas autrichiens, possédant la confiance et l'estime de Joseph !i , honoré dans le monde des sciences et des lettres, il vit brusquement s'écroJiler ses espérances, passa ses dernières années dans l'exil, et mourut [)auvre et méconnu dans une humble auberge de Prague. Ce qu'il amassa de connaissances et publia d'écrits dans cette carrière accidentée lient du prodige. Historien, philosophe, littérateur, naturaliste, géologue, agronome, hydrographe, archéologue, économiste, numismate, il ex- plorait sans cesse le domaine illimité des connaissances humaines, avec une ardeur d'autant plus louable que sa constitution faible et maladive le laissait en proie à des souffrances pour ainsi dire continuelles. Assurément, ni pour le fond, ni pour la forme, toutes ses publications ne sont point des chefs-d'œuvre et plusieurs d'entre elles n'at- teignent pas à la hauteur de la science contemporaine; mais, tout en laissant une large part à la critique, la vaste érudition, le zèle, le courage et l'étonnante activité de notre ( 436 ) célèbre prédécesseur, pourront toujours être cités comme des modèles (1). Ce fut dans quelques-uns de ses travaux académiques, que Mann rencontra l'immense et redoutable problème que les économistes désignent aujourd'hui sous le nom de principe de populalion. Occupé d'une multitude d'autres recherches, il ne lit pas de ce problème l'objet d'un exa- men spécial et approfondi. Abordant la question d'une ma- nière incidente, il se contenta de poser quelques iègles,de proclamer quelques maximes, qu'il appelait des principes fondanicnlaux, et qu'il faisait servir de base à des raison- nements sur la nécessité d'une réforme des procédés agri- coles usités dans les Pays-Bas autrichiens. Or, parmi ces principes fondamentaux, nous avons remarqué, à notre grand étonnement, l'importante loi économique que Mal- thus formula, plusieurs années après, dans les termes sui- vants : « Lorsque la population n'est arrêtée par aucun ob- » stacle, elle croît de période en période, selon une )) progression géométrique; tandis que les moyens de » subsistance ne peuvent jamais augmenter plus rapide- » ment que selon une progression arithmétique (2). » Que voulait dire l'illustre économiste anglais quand il publiait cet adage célèbre? Entendait-il affirmer que la progression est ordinairement géométrique pour la popu- lation et arithmétique pour les subsistances? En aucune façon. Sa maxime, prise ainsi à la lettre, serait en contra- diction manifeste avec la raison, les faits et les résultats (1) L'éloge de l'abbé Mann a élé publié par le baron de Reiffenberg au t. VI des Nouveaux mémoires de l'Acad&mie royale de Bruxelles. (2) Essai sur le principe de populalion, L. I , c. i. (437) constatés par des expériences plusieurs fois séculaires. Ainsi que le disaient lord Brougham et M. Yillermé, dans une mémorable séance de l'Académie des sciences mo- rales et politiques de Paris, Malthus, sous l'apparente ri- gueur d'une formule scientifique, a eu pour seul but de conslater une tendance naturelle, un fait irrécusable : la puissance illimitée de reproduction de l'espèce humaine, et par suite la tendance de la population à s'accroître au delà de la somine nécessairement limitée des subsistances (1). Aux nombreux déclamateurs de son siècle, qui réclamaient à cor et à cri, comme le bonheur et l'honneur suprêmes, l'accroissement rapide et continu de la population, il ré- pondait que, dans les pays déjà convenablement peuplés, il faut redouter, bien plus que hâter, l'arrivée de l'heure fatale où une population exubérante viendrait rompre l'équilibre entre le nombre des habitants et la quotité des moyens d'existence (2). (1) En admellanl ici celte icndaiico comme un fail, nous n'entendons pas rétracter ce que nous avons dit ailleurs des consétjuences exagérées (lue Malthus en a déduites. (Voyez notre mémoire intitulé : Le problème de la population dans ses rapports avec les lois de la nature et les prescrip- tions de la morale, au t. X, n° 7, 2« série, des Bulletins de l'Académie royale de Bruxelles.) (2) Dans la séance de PAcadémie des sciences morales et politiques, à laquelle nous venons de faire allusion, M. Villermé disait, après lord Krou- gliam, mais en termes plus précis et plus clairs : « Les deux progressions de Malthus n'étaient à ses yeux qu'une manière de s'expliquer et de tra- duire plus intelligiblement sa pensée; mais au fond , il n'a voulu constater qu'une tendance de la population à dé|)asser les moyens d'existence. » (Voir le Compte rendu de M. Vergé; t. XXIV, 1855, pp. 444 et suiv.) Tel est aussi l'avis de MM Rossi, Charles Comte et Garnier. (Voir Gar- nier, Du principe de population , p. 269.) D'ailleurs, Malthus lui-même, dans une autre partie de son ouvrage, a 2'"*^ SÉRIE, TOME XXXI. 50 ( 458 ) Celte vérité, devenue pour nous presque triviale à force d'être répétée sur tous les tons et sous toutes les formes, était une nouveauté scientifique de premier ordre dans la seconde moitié du XVIIP siècle, où les adversaires du ca- tholicisme avaient tlatté et raffermi les préjugés populaires, parce qu'ils y trouvaient une objection en apparence irré- futable contre le célibat des prêtres et des moines. La for- mule si simple et si claire de Mallhus, accueillie comme une sorte de révélation sociale, produisit immédiatement nn effet immense. Avant la publication de Y Essai, les his- toriens, les économistes et les hommes d'État ne cessent de vanter, comme une source inépuisable de bonheur, de richesse et de force, la progression rapide et constante de la population; tandis que depuis cette publication, chan- geant brusquement d'allures et tombant dans l'excès con- traire, la plupart d'entre eux tremblent à l'idée des mal- heurs et des calamités de toute espèce qui surgiront le jour où l'équilibre n'existera plus entre les forces produc- tives de leur patrie et le nombre de ses habitants. Ils ne cessent de gémir sur l'imprévoyance, l'aveuglement et les passions désordonnées des classes inférieures, dont les membres se marient et se donnent des descendants, sans se préoccuper des épreuves et des misères qui attendent leur triste progéniture. eu soin de s'expliquer, à ce sujet , de manière à dissiper tous les doutes. » D'après le principe de population, dit-il, la race huniaine a «?ie tendance à se multiplier plus rapidement que la nourriture. Elle a donc une />, il se contente de dire : .. Sur celte dernière question, « peut-être ne sera-t-il pas inutile de prévenir que, si on parvient à » prouver que cet équilibre est impossible chez un peuple où régnent n les bonnes mœurs, etc. » Un peu plus loin, au lieu des mots . » néces- sairement limitées par le sol % on ne trouve que ceux-ci : « limitées par le sol. n La question elle-même n'est pas posée en termes absolument identiques. Dans le manuscrit l'auteur se demande « s'il peut arriver, en « aucun cas possible, dans un État bien réglé, que les moyens d'empla- « cernent en mariage et les moyens de subsistance ne soient en équilibre « avec le degré possible d'accroissement de la population. " 11 est visible <|ue les idées de Mann étaient devenues plus lucides et plus fermes, entre le jour de la rédaction du mémoire et celui où il en publia des çxlraits dans le recueil académique. ( 447 ) rieur (1) ?Ne désigne-t-elle pas, trait pour trait, cette ten- dance naturelle des peuples de se développer au delà de la quantité des moyens d'existence, en d'autres termes, cette grande loi économique dans laquelle Malthus voyait la base et le résumé de toute sa doctrine (2)? De même que l'il- lustre économiste anglais, le modeste académicien de Bruxelles met à néant toutes ces déclamations sonores et creuses sur les inappréciables avantages d'une population s'accroissant sans cesse ! Longtemps avant l'apparition de V Essai, Mann, donnant une leçon aux soi-disant philo- sophes de son siècle, leur apprend que, la puissance de reproduction de l'espèce humaine étant indéfinie, il peut se présenter bien des situations où la raison et la con- tinence sont indispensables pour prévenir la rupture de l'équilibre entre le chiffre de la population et la somme des moyens d'existence. Il est vrai que Mann ajoute à sa proposition une impor- tante restriction en disant : Chez un peuple où régnent les bonnes mœurs. Mais c'est là un trait de ressemblance de plus entre l'économiste anglais et l'académicien belge. Parmi les faits qui arrêtent le développement de la popu- lation, et qu'il appelle obstacles pricatifs, Malthus place, lui aussi, à l'un des premiers rangs, le libertinage, les passions contraires au vœu de la nature, la violation du lit nuptial, la prostitution, en un mot, le vice (3). En (1) Avec cette différence cependant que, pour riiunianilé, tout ce que celte loi naturelle offre de rigoureux , d'impitoyable , de brutal , se trouve écarté, en très-grande partie, par la prévoyance et le travail. C'est un fait dont Malthus n'a pas assez tenu compte, et il est arrivé ainsi à une foule de consé(iuences manifestement exagérées. (2) Voyez ci-dessus , p. 457 , note !2. (5) Essai, L., I, c. 1, 2, 5. ( 448 ) réalité, pour tous ceux qui ne s'arrêtent pas servilement au sens littéral des mots employés, le principe fonda- mental de Mann et le principe de population de l'illustre auteur de VEssai désignent la même loi économique. Peu importe que iMann, en posant ces prémisses, ait eu surtout en vue de justifier le célibat des prêtr'îs et des moines; peu importe encore que, n'apercevant pas toutes les conséquences pratiques de sa doctrine, il ait lui-même indiqué au gouvernement de Vienne plusieurs moyens de hâter l'accroissement de la population dans les Pays-Bas autrichiens; malgré celte inconséquence, à laquelle on pourrait en ajouter plusieurs autres, il n'en est pas moins vrai que, dès 1781 , Mann a proclamé, dans l'enceinte de ce palais, une loi fondamentale de l'économie politique qui, dix-huit ans plus tard, contribua si largement à la glorili- cation de l'un des maîtres de la science. La formule de Malthus est plus scientifique en apparence; mais, en réa- lité, le langage de Mann est plus exact, plus conforme à la nature des choses; d'un côté, une progression indéfinie dans le développement de l'espèce humaine; de l'autre, une progression nécessairement limitée dans la multiplica- tion des subsistances. Disons, en terminant , que notre intention, en 'écrivant ces lignes, n'est pas d'abaisser le mérite, de nier le génie ou de ternir la gloire de Malthus. 11 est possible et même probable que le grand économiste de Rookery n'a jamais eu sous les yeux le recueil des Mémoires de r Académie impé- riale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles (i). (I) H est cependant certain que tous les travaux de Mann ne lui étaient [tas inconnus. Au chapitre XIV du livre 111, page 257, il cite un mémoire de notre académicien sur l'état de Tagricullure dans les Pays-Bas, publié ( 449 ) D'aulre part, quand même il aurait puisé dans les écrits de Mann la première notion de la loi économique qui sert de base aux développements ingénieux de VEssai, celui-ci n'en suffirait pas moins à immortaliser le nom de son au- teur. La science qu'il déploie, les vastes et difficiles re- cherches arxquelles il s'est livré, les aperçus profonds qui abondent dans son livre, les innombrables faits qu'il a recueillis, les conséquences qu'il en déduit et à l'égard desquelles, pour le rappeler en passant, nous avons fait ici même des réserves (3), toutes ces qualités solides et rares imprimeraient encore à son œuvre le caractère d'une grande et puissante originalité. En signalant dans l'un des nombreux travaux de Mann la perception claire et vive d'une vérité économique de premier ordre, nous avons eu un double but, académique et national. Nous avons voulu payer un tribut de recon- naissance et d'estime à l'un des plus zélés et des plus sa- vants de nos prédécesseurs. Nous nous sommes efforcé de revendiquer pour la Belgique une part oubliée de ce noble et glorieux héritage de la science qui, bien plus que les lauriers sanglants de la guerre, recueillera les applaudis- sements et méritera les hommages des générations futures. dans le !•'«' volume des comniunicalions faites au Bureau de ragricullure de Londres. Le baron de Reiffenlierg cite ce mémoire sous le litre sui- vant : A Memoir on the agriculture of the Austrian Netherlands^ for the Board of British agriculture (1795). Éloge cité, p. 27. Mann était membre honoraire de ce bureau. (3) Il est, en effet, incontestable que Mallhus, tout en parlant d'un fait vrai , a étrangement exagéré les conséquences funestes qui peuvent déri- ver de la puissance de reproduction qui caractérise l'espèce humaine. (Voyez notre mémoire cité ci-dessus, p. 437.) ( mo ) De vifs applaudissements ont également accueilli cette communication. M. Alph. Le Roy, chargé par le jury de la 5' période du concours quinquennal d'histoire nationale, de la mis- sion de rapporteur de ce concours, a lu, en troisième lieu, divers extraits de son rapport. L'assemblée a témoigné, par de chaleureux applaudis- sements, qu'elle partageait les sentiments patriotiques exprimés par l'honorable rapporteur dans les parties lues de son travail, parties consacrées principalement à l'œuvre couronnée, et a ratifié, de cette manière, le choix que le jury avait fait de l'ouvrage d'un des plus éminents histo- riens de notre époque, que des liens de confraternité rattachent à l'Académie. — M. Ad. Quetelet, en sa qualité de secrétaire perpé- tuel, a proclamé, en dernier lieu, les résultats suivants des concours et des élections. RÉSULTATS DU CONCOURS DE LA CLASSE POUR 1871. La classe avait été appelée, dans sa séance du 8 de ce mois, à prononcer son jugement sur deux mémoires qui lui ont été présentés en réponse à la deuxième et à la troi- sième question du concours de cette année. Le premier mémoire, portant pour devise : Ce serait en vain qu'on voudrait écrire l'histoire sans une connais- sance exacte de la géographie (Lenglet du Fresnoy, Mé- thode pour étudier Vhistoire)^ concernait la deuxième (]uestion, demandant de Déterminer les limites exactes des ( 451 ) PAGI de la Belgique el de leurs subdivisions au moyen âge. Conformément aux conclusions favorables des rappor- teurs, la classe a décerné à l'auteur de ce travail, M. Charles PiOT, archiviste-adjoint du royaume, la médaille d'or de la valeur de 600 francs proposée comme prix. M. Charles Piotest venu recevoir des mains de Sa Ma- jesté, aux applaudissements de l'assemblée, la récompense académique qu'il avait remportée. Le second mémoire, portant pour devise : Saint-Lam- bert! Saint-Lambert! concernait la troisième question, demandant de Retracer Vliistoire du droit criminel de la principauté de Liège. La classe, sur l'opinion favorable exprimée par ses rap- porteurs, a décerné à l'auteur de ce travail, M. Edmond PouLLET, professeur à l'université de Louvain , et pour la quatrième fois lauréat de la Compagnie, la médaille d'or de la valeur de 1,000 francs proposée également comme prix. M. Edmond Poullet est aussi venu recevoir des mains du Roi, aux acclamations de l'auditoire, la récompense aca- démique qu'il venait de nouveau de remporter. RÉSULTATS DES ÉLECTIONS. La classe avait procédé, dans sa séance précitée, au remplacement de l'un de ses membres les plus éminents, feu M. le baron de Gerlache, ainsi qu'au remplacement de ( 452 ) quatre de ses associés, MM. le comte de Montalembert, Rau, Bogaers et de la Fontaine, décédés depuis les der- nières élections annuelles. Elle a porté ses suffrages : Pour la place de membre titulaire, sauf approbation royale, sur l'un de ses correspondants, M. N.-J. Laforet, recteur magnifique de l'université de Louvain. Pour les quatre places d'associés, sur MM. le baron F. von HoLTZENDORFF, professcur à l'université de Berlin; Henri Brunn, conservateur du cabinet royal des médailles à Mu- nich; Fr. Lenormant, sous-bibliothécaire à l'Institut de France, et G. Eichhoff, correspondant du même Institut. [.a classe a également appelé par vote, au nombre de ses correspondants, MM. Adolphe Wagener et Jacques Heremans, tous deux professeurs à l'université de Gand. prix quinquennal d histoire nationale. Sa Majesté Léopold II, auguste protecteur de l'Académie, sur les propositions qui lui ont été soumises, conformé- ment aux conclusions du jury chargé de juger la 5"' période du concours quinquennal d'histoire nationale, a décerné le prix de cinq mille francs à M. Jules Van Praet, membre de la Compagnie, pour ses Essais sur l'histoire politique des derniers siècles. M. Van Praet n'a pu, à cause de l'état de sa santé, venir recevoir, au milieu de ses collègues, les félicitations que lui a values la haute distinction dont il a été l'objet. ( 453 ) PRIX TRIENNAL DE LITTÉRATURE DRAMATIQUE FLAMANDE. Par disposition de M. le Ministre de l'intérieur, prise sur les conclusions du jury chargé de juger la 5^ période du concours triennal de littérature dramatique flamande, un prix de la valeur de quinze cents francs a été décerné à M. Félix Vande Sande, pour son œuvre intitulée : Het vijfde racl van den wagen. Sa Majesté a bien voulu remettre à M. Vande Sande, comme elle l'avait fait pour MM. CIi. Piot et Poullet, la récompense qu'il venait de remporter, et lui a adressé ses félicitations. Sa Majesté a été reconduite ensuite par le bureau, après avoir adressé affectueusement la parole à divers acadé- miciens. 2™^ SÉRIE, TOME XXXI. 51 ( 454 ) CLASSE «ES BE/iUX-ARTS, Séance du 10 mai 1811 . M. L. Gallait, directeur, président de rAcadémie. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. L. Alvin, G. Geefs, A. Van Hasselt, le baron Gustave Wappers, Jos. Geefs, Ferd. De Braeke- leer, C.-A. Fraîkin, Edni. De Busscher, J. Portaels, Alph. Balai, Aug. Payen, le chevalier Léon de Burbure, J. Franck, G. De Man , Ad. Siret, Julien Leclercq, Ernest Slingeneyer, Alex. Robert, El. Soubre, membres ; Bos- selet, correspondant. M. Ed. Mailly, correspondant de la classe des sciences j assiste à la séance. CORRESPONDANCE. M. Ed. Fétis prie, par écrit, M. le secrétaire perpétuel, de vouloir bien être l'interprète de ses sentiments de gra- titude auprès de la classe, pour les témoignages de regret exprimés lors de la perte douloureuse qu'il a faite en la personne de son vénéré père. — Il est donné connaissance officielle de la mort de M. Ch.-L. Hanssens, même titulaire de la section de ( im ) musique , décédé a Bruxelles le 8 avril dernier, à l'âge de 68 ans et 9 mois. M. le secrétaire perpétuel, de concert avec la famille du défunt, a pris, en cette circonstance, toutes les dispositions pour les funérailles; M. le chevalier de Burbure a bien voulu prononcer le discours d'usage et se faire l'organe et l'interprète des regrets de la Compagnie. La classe décide que l'expression de ces regrets figurera au Bulletin de la séance. Ce recueil renfermera également le discours de M. de Burbure. Les condoléances de l'Académie ont été exprimées à la famille du défunt. — M. Jean- Marie Benzoni, statuaire à Rome, élu associé de la classe au mois de janvier dernier, remercie pour la distinction dont il a été l'objet et qu'une indication erro- née, concernant son domicile, l'a empêché de connaître plus tôt. — Les pièces suivantes ont été reçues de M. le Ministre de l'intérieur : V Lettre transmettant une missive de M. Schadde, pro- fesseur à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, pro- posant de modifier le programme de l'examen d'admis- sion aux grands concours d'architecture. Cette missive est accompagnée des observations que le conseil d'adminis- tration de ladite Académie a cru devoir adresser à M. le Ministre au sujet de la proposition de M. Schadde, ainsi que d'un exemplaire imprimé de la liste des arrêtés et règle- ments des concours précités. — Renvoi , pour examen , à MM. Balat , Payen et De Man ; 2" Lettre demandante la classe de désigner deux non- ( 456 ) veaux membres pour la section permanente du jury chargé de juger le grand concours de composition musicale de 187J , en remplacement de MM. F.-J. Fétis et Ch.-L. Hans- sens» décédés. — Il a été procédé à cette nomination; o° Lettre envoyant une ampliation de l'arrêté royal du 17 avril qui nomme deux nouveaux membres du jury du concours des cantates de cette année; Enfin 4° lettre transmettant une cantate intitulée : Le désespoir de Judas , avec billet cacheté et devise : Je sais ton crime! dit la voix. Cette pièce a été remise au dépar- lement de l'intérieur le 2 mai, pour le concours du cantates dont le délai fatal expirait le l''^ avril dernier. — Dépôt aux archives. — La classe renvoie à l'examen de MM. Soubre, de Bur- bure et Bosselet, un travail manuscrit de M. Ch. Meerens, intitulé : Le diapason et la notation musicale simplifiée. Discours prononcé aux funérailles de M. Ch.-L. Hans- SENS, le il avril 4814 , par M. le chevalier de Burbure, au nom de la classe des beaux-arts de r Académie. « Messieurs , » A peine quinze jours sont passés, que nous étions réunis dans la douleur autour de la dépouille mortelle d'une des grandes illustrations musicales de notre époque. B Le même sentiment de tristesse nous rassemble au- jourd'hui. » De nouveau, nous sommes venus ici pour accompa- gner à sa dernière demeure un musicien belge éminent. ( 457 ) un homme de cœur que nous avons tous estimé , que tous nous avons aimé! ï) Charles-Louis Hanssens appartient, par sa naissance, à la ville (le Gand; il y vit le jour le 10 juillet 1802; il ter- mina son active carrière à Bruxelles, ici même, entouré de tous ceux qu'il chérissait, le 8 avril 1871. 11 avait atteint l'âge de 68 ans. » A l'exemple des plus grandes célébrités musicales, Hanssens manifesta, dès sa tendre enfance, des aptitudes extraordinaires pour l'art qu'il cultiva avec tant de succès. » A 10 ans, il jouait du violoncelle au théâtre hollandais à Amsterdam; à 20 ans, il y remplissait les fonctions de chef d'orchestre et il faisait représenter un opéra-ballet en deux actes, de sa composition, qui obtenait les suffrages du public. » 11 quitta la Hollande en 1824 et vint, pour la première fois, à Bruxelles, où il remplit bientôt la place de second chef d'orchestre au théâtre de la Monnaie, et, en 1827, celle de professeur d'harmonie à l'école royale de musique. » Les événements de 1850, qui avaient froissé les sen- timents d'affection que notre maître portait à la famille royale déchue, l'engagèrent à retourner en Hollande, où il s'occupa d'écrire d'importantes compositions, jusqu'à ce qu'en 1854 il allât à Paris, où il devint second chef d'or- chestre au théâtre Yentadour. » Cette position ne fut que de courte durée, car ce théâtre se ferma au bout de quelques mois. De nouveau, Hanssens, que ces mécomptes successifs n'avaient heureu- sement pas découragé, repartit pour la Hollande et il y remplit, pendant une saison, l'emploi de chef d'orchestre à l'Opéra français , à La Haye. » Ce temps expiré, il était retourné à Paris, où son ( 458 ) lalenl de compositeur se manifestait dans toute sa pléni- tude, sans lui créer cependant une situation digne de lui, lorsque le gouvernement belge, informé de sa position précaire, lui commanda une messe de Requiem^ qui fut exécutée, en 1857, aux fêtes de septembre, et qui obtint le succès le plus mérité. ï> Entretemps, Charles Hanssens, dont la renommée ar- tistique n'avait fait que grandir, était allé se fixer à Gand, où il régénéra, en quelque sorte, la musique au Théâtre Royal et à la Société de musique du Casino, dont il devint le directeur. » Nous pouvons affirmer ici que Hanssens, dans cette position, s'est acquis des titres inaliénables à la recon- naissance de la capitale de la Flandre, qui ne sera pas oublieuse des services rendus par un de ses enfants les plus distingués. » Pour mettre un terme à toutes les vicissitudes qu'il avait essuyées pendant sa longue carrière musicale, Hans- sens vint enfuisse fixer à Bruxelles, où il succéda à Snel, qui s'était démis de ses emplois à la Société royale d'Har- monie et au Théâtre de la Monnaie. » Nous avons. Messieurs, tous vu Hanssens à l'œuvre. » Il est inutile que je vous rappelle la manière magis- trale dont il s'acquitta si longtemps de ses fonctions ardues. » Il est superflu que je vous parle de l'ovation qui fut faite naguère au compositeur, lors de l'exécution de son oratorio le Sabbat. Une carrière toute vouée au culte de l'art ne pouvait obtenir un plus noble couronnement! » Appelé, en 1845, à faire partie de la section de mu- sique dans la classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique, avec deBériot,Fétis,Yieuxtempset Snel, notre regretté confrère coopéra , autant que le permettaient ses ( 459 ) autres fonctions, aux travaux de la Compagnie, et rendit surtout des services signalés en qualité de membre du jury permanent des grands concours de Rome. » Sa bienveillance pour les jeunes artistes était grande et il était heureux de les aider à franchir les nombreuses difficultés qui, si souvent, encombrent les abords delà carrière musicale. » Après vous avoir dit les qualités de l'artiste et de l'homme, permettez-moi, Messieurs, de faire parler une voix plus autorisée que la mienne, celle du vénérable savant que nous avons perdu il y a peu de jours. Voilà comment il dépeint, en quelques mots, notre regretté confrère : a Artiste dévoué à l'art, y plaçant toutes ses affections » et presque étranger au monde dans lequel il vit, Hans- » sens est du petit nombre de ceux dont la conscience )) inflexible ne transige pîis avec les fantaisies de la mode. » L'art, selon lui, n'est point l'art qu'on admire, qu'on » applaudit, mais l'art qui est beau selon sa conviction, en » dépit du peu de succès qu'il peut avoir. » » Hanssens, disons-le bien haut, est resté le même homme convaincu jusqu'à la fin de sa carrière. Ses ou- vrages, à défaut de la popularité changeante des masses, ont déjà obtenu et obtiendront bien davantage encore, les suffrages de tous ceux qui assignent à l'art musical un but civilisateur et moral. » Hanssens, cher confrère! que le souvenir du bien que vous avez fait, et que la renommée des œuvres que vous avez créées, vivent à jamais pour la gloire de votre patrie ! » Adieu, Hanssens, au nom de l'Académie, adieu! » ( 460 ELECTIONS. Il esl procédé à l'élection du directeur pour 1872, en reniplacement de M. Fétis père, décédé. Les suffrages de la classe appellent M. Ed. Fétis à rem- plir ce mandat. — M. Alvin, délégué de la classe auprès de la commis- sion administrative pendant l'année 1870, est prié, par acclamation, de vouloir bien continuer à remplir ces fonc- tions pour l'année actuelle. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Un échange d'observations s'établit entre divers mem- bres, sur plusieurs questions concernant les beaux-arts. La classe décide que l'ordre du jour de la prochaine séance comprendra la continuation de ces observations. ( 461 ) Séance générale des trois classes. (Mercredi, 10 mai 1871.) M. Louis Gallait, président de l'Académie. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Classe des sciences : MM. J.-S. Stas, directeur; d'Oma- lius d'Halloy, vice-directeur; L. de Koninck, Edmond de Selys Longcliamps,H. Nyst,Gluge, Melsens, J. Liagre, F. Duprez, Poelman, F. Dewalque, E. Quetelet, M. Gloe- scner, A. Spring, F. Donny, Ch. Montigny, E. Dupont, membres; E. Lamarlc, Eug. Catalan, A. Bellynck, asso- ciés; J. De Tilly, correspondant. Classe des lettres : MM. J.-J. Haus, dircclcur; P. De Decker; vice-directeur; Ch. Sieur, J. Grandgagnage, J. Roulez, A. Borgnet, P. Devaux , M.-N.-J. Lcclercq, M.-L. Polain, le baron J. de Witte, Ch. Faider, R. Cha- Ion, Ad. Mathieu, J.-J. Thonissen, Th. Juste, le général Guillaume, Félix Nôve, Alph. Wauters, FI. Conscience, membres; J. Noiet de Brauwere van Steeland, Aug. Sche- 1er, associés; Alph. Le Roy , correspondant. Classe des beaux-arts : MM. L. Alvin , Guillaume Geels, A. Van Hasselt, Jos. Geefs, Ferd. De Braekeleer, Ch.-A. Fraikin, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, Alph. Balat, Aug. ( 46:2 ) Payen, le chevalier Léon de Burbiire, J. Franck, Gust. De Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, Ern. Slingeneyer, Alex. Robert et Et. Soubre, membres. D'après l'article 19 des Statuts organiques, les trois classes ont, chaque année, au mois de mai, une séance générale pour régler, entre elles, les intérêts communs. Les classes se sont, à cet effet, entendues sur les diffé- rents objets à l'ordre du jour de la séance et ont pris les résolutions nécessaires. L'assemblée a voté également, dans cette séance, l'im- pression, dans les Bulletins, du rapport suivant sur les travaux de la commission de la Biographie nationale pen- dant Tannée 1870-1871. ONZIÈME RAPPORT ANNUEL. Nos précédents rapports annuels vous ont initiés, suc- cessivement, à toutes les délibérations, à toutes les déci- sions de la commission chargée de diriger la rédaction de la Biographie nationale. Vous avez ainsi pu suivre, pas à pas, les travaux et les progrès de l'œuvre exécutée avec la coopération et sous le patronage de l'Académie royale de Belgique. Nous n'avons à vous donner connaissance, aujourd'hui, ni de nouvelles dispositions organiques, ni de difficultés imprévues : nous n'avons eu à parer qu'aux incidents ordinaires de la publication. L'impression est en bonne voie; cependant, elle avance avec lenteur, comme il arrive le plus souvent aux entreprises littéraires collectives et de longue haleine. La première moitié du tome Jll de la ( 463 ) Biographie nationale étant tirée depuis le mois d'octobre passé, le volume entier serait actuellement sous les yeux de l'Académie et du public, si l'une de ces éventualités, indépendantes du vouloir et des efforts de la commission directrice, n'était venue en retarder la mise au jour. La notice sur Charles-Quint, la plus importante du diction- naire biographique belge, est rédigée par M. Gachard, à qui elle revenait* de droit. Notre honorable collègue a donné à son travail le développement qu'exigeaient les plus récentes découvertes de documents encore inédits. Malheureusement, la rédaction de cet intéressant article l'ut, à plusieurs reprises, entravée par la faible santé de l'auteur. Quelques biographies de la catégorie alphabétique G , pour l'envoi desquelles les rédacteurs avaient réclamé un dernier délai , n'auraient point obligé l'éditeur à suspendre la composition typographique; les lacunes se seraient com- blées en temps utile; mais il a fallu se borner à reproduire, au fur et à mesure qu'elle a été livrée, la copie manuscrite de l'article consacré à Gharles-Quint; il a fallu même en attendre l'achèvement et interrompre la reproduction des notices destinées à compléter le volume. Quatre à cinq feuilles de ces notices sont déjà en épreuves; il n'était pas prudent d'immobiliser une quantité plus considérable du caractère employé à la composition de la Biographie na- tionale. Le retard que nous éprouvons sera regagné; néan- moins, il prouve, une fois de plus, que l'on n'a que trop fréquemment à compter avec des causes secondaires : les prévisions les plus rationnelles ne se réalisent pas tou- jours. Les notices de la lettre G qui sont à rentrer nous par- viendront, sans doute, incessamment; les auteurs ont reçu { 464 ) de pressantes missives de rappel. Le troisième volume ne pourra, de beaucoup, contenir la série entière; le restant se continuera dans la première moitié du quatrième tome. Les articles à nous fournir pour la catégorie D , forte de J,o80 noms relevés dans la liste provisoire, sont, en ma- jeure partie, à rédiger. Un certain nombre de notices reçues ont été examinées et 121 éliminations prononcées, soit à la demande des membres du sous-comité et du bu- reau, soit sur l'indication des collaborateurs eux-mêmes, pour insuffisance ou insignifiance de notions biographi- ques, pour défaut de nationalité, et, dans ce dernier cas, pour absence des conditions essentielles de l'admission avec l'astérisque distinctif. Nos rédacteurs comprennent maintenant la convenance de se montrer plus sévères à l'égard de l'acceptation, dans la Biographie nationale, des noms recueillis dans nos listes préliminaires, dressées seu- lement pour nous servir de guides et appeler, par leur insertion au Moniteur belge, l'attention publique sur les omissions involontaires, de nature à devoir nous être si- gnalées. Les membres de l'Académie et les collaborateurs étran- gers à la Compagnie vont être avisés, sous peu, de faire leurs choix dans les nomenclatures alphabétiques E et F, peut-être aussi G. Les notices de E et F ne seront pas très- nombreuses : 525 en total; celles de G s'élèvent au chiffre de 715, ensemble 1,258, sauf les éliminations probables, définitives ou réservées pour le supplément. La rédaction des notices, l'examen et la révision des articles, le service de la direction et les besognes de l'exécution matérielle ne chôment pas un instant. Le nombre des rédacteurs de la Biographie nationale n'est guère diminué, malgré les décès survenus depuis la ( 465 ) publication du premier volume; il tend même à s'accroître. Mais la mort nous a récemment enlevé deux zélés travail- leurs : notre savant collègue M. l'abbé Eugène Coemans, membre de la commission académique, y délégué par la classe des sciences, et M. Ulysse Capitaine, bibliographe et biographe distingué, qui, dès la mise en rédaction de la Biographie nationale, nous a prêté la plus obligeante col- laboration. La classe des sciences nommera, dans sa pro- chaine réunion, un de ses membres pour remplacer dans la commission l'eu notre regretté collègue. L'Académie royale de Belgique ne verra point péricliter son œuvre faute de coopéra teurs, qui disputeront à ses membres l'honneur d'y attacher leurs noms, d'y apposer leurs signatures. Cinquante-neuf écrï\3i\ns iigurent aujour- d'hui sur la liste de la collaboration effective. Vingt-neuf sont académiciens, et d'autres de nos confrères, nous en sommes persuadés, s'y associeront à leur heure. Durant l'exercice qui s'est écoulé depuis la communica- tion du rapport de 1869-1870, la commission directrice de la Biographie nationale n'a été réunie que quatre fois. Les membres du bureau sont autorisés à prendre, de concert avec le sous-comité, toutes les mesures qui ne doivent point être portées en dernier ressort devant la délégation assemblée. Ce mode abrège et simplihe la besogne cou- rante; il permet de ne convoquer la commission académi- que que lorsque des questions importantes, des difficultés ou des dépêches ministérielles réclament ses délibérations. Indépendamment de l'avantage qui en résulte, des facilités qu'y gagne le service, c'est une économie de temps et d'argent. M. P'élix Stappaerts, notre secrétaire adjoint, chargé de la partie littéraire de la Biographie nationale, est délégué ( 466 ) par le président de la commission directriee pour donner à l'éditeur le bon à tirer des feuilles approuvées et prêtes pour l'impression. En prévoyance de nécessités ou d'obligations qui, plus lard, pourraient se produire, la commission' avait décidé de conserver en réserve une certaine quantité d'exemplaires de la Biographie nationale, retenus sur le nombre que l'éditeur fournit à l'Académie en retour du subside qui lui est alloué par volume terminé. Par suite de cette mesure de prudence, le secrétariat de la Compagnie s'est vu forcé de restreindre les envois qu'il a l'habitude de faire aux institutions scientifiques et littéraires avec lesquelles l'Aca- démie de Belgique entretient des relations suivies et des échanges de publications. La commission a décidé de re- mettre à M, le secrétaire perpétuel une partie des exem- plaires dont elle peut disposer, et il a été adopté une liste supplémentaire de sociétés qui , à l'avenir, recevront les volumes pubhés de notre dictionnaire biographique. Il est bon de concourir ainsi à répandre partout des données sûres'concernant les Belges qui ont honoré leur patrie ; il est d'autant plus opportun de le faire, qu'à l'étranger se sont accréditées sur l'histoire et la biographie de la Bel- gique les notions les moins exactes, les idées les plus con- fuses et les plus erronées. Le gouvernement répartit, de son côté, cinquante exem- plaires entre les bibliothèques publiques et les établisse- ments qui ressortissent à ses divers départements ministé- riels. Dans une de ses dernières séances mensuelles, la classe des lettres a chargé M. Thonissen de retracer, dans le Livre commémoratif du centième anniversaire de l'Académie royale de Belgique, l'histoire des différentes branches dont ( 467 ) s'est occupée la section littéraire, depuis la création de la Compagnie; M. Thonissen, en acceptant le mandat qui lui était décerné par ses collègues, exprima le désir que les commissions spéciales eussent, chacune, leur rapporteur, pour l'aider à réaliser le travail d'ensemble qui lui était demandé. La classe, asquiesçant à cette proposition, a dési- gné, en ce qui concerne la Biographie nationale , le secré- taire de la commission directrice. Ce choix ayant été confirmé par les délégués des trois classes, le secrétaire a accepté la mission, et son rapport sera inséré à la suite de r historique général, dont la rédaction est confiée à M. Thonissen. Voilà l'aperçu succinct de la situation actuelle de l'en- treprise académique de la Biographie nationale. Ainsi, la direction et la publication se consolident, et il ne subsiste plus aucun doute ni sur le succès, ni sur l'achè- vement de l'œuvre, dans les limites que nos derniers rap- ports y ont assignées; enfin, si l'ouvrage se propage avec autant de zèle que l'œuvre est élaborée par ses nombreux rédacteurs, chaque jour fera mieux apprécier le service signalé que l'Académie aura rendu au pays. Le président , Gustave Guillaume. Le secrétaire-rapporteur y Edmond De Busscher. ( 468 ) OUVRAGES PRÉSENTÉS. Archives générales du royaume j à Bruxelles. — Inventaire des archives de la cour féodale de Brabant, tome P% public par ordre du gouvernement sous la direction de M. Gachard. Bruxelles, 1870; in-fol. (Envoi du Ministère de l'intérieur.) Devaux {Paul). — Du suffrage universel et de l'abaisse- ment du cens électoral. Bruxelles, avril 1871 ; in-S". De Witle [J.). — Notice sur Edouard Gerhard. Bruxelles, 1871;in-i2. C/ialon (/?.). — Valeur intrinsèque du florin de Brabant depuis le miUeu du XV'""' siècle jusqu'en 4794. Bruxelles, 1871;in-8''. Folie {F.). — Note sur l'extension des théorèmes de Pascal et de Brianchon aux courbes planes et aux surfaces du 5^ ordre ou de la ô" classe. Liège, 1871 ; in-8''. De Koniiick {L.-L.). — Dosage du soufre dans la fonte. Liège, 1871; in-S». Falisse {V.) et Graiiidorge (/.). — Traité d'algèbre élémen- taire. Liège, 1871 ; 2 vol. in-8^ Dubois [Ch.-F.y —Oiseaux de l'Europe, âSG-"^ à SeS*"^ livr. Bruxelles, 1871 ; 8 cah. in-8''. (Envoi du Ministère de l'inté- rieur.) Commissions royales d'art et d'archéologie. — Bulletin , X"™*' année, W' 1 et 2. Bruxelles, 1871 ; in-S". Clément (Charles). — Fluidométrie. Arlon, 1870; in-8". Van Heiirck [Henri). — Herbier des plantes rares ou criti- ques de Belgique, 8"*^ fascicule; in-4". (Envoi du Ministère de l'intérieur. ) Muny [Adolphe). — Mes derniers péchés. Liège, 1871 ; in-8°. ( 469 ) Archives d'Anvers. — Bulletin, tome IV™% l^""" livr. An- vers, 4871; in-S". Cotiseil de salubrité publique de la province de Liège. — Compte rendu des travaux pendant les années 1869 et 1870: par M. Spring. Liège, 1871 ; in-8°. Société (l'Émulation de Bruges. — Annales, 5*^ série, tome VI, n° 1 ; — Tables générales des Annales. Tomes I à IV, r^ série, et tome I à XIII, S'"'^ série. Bruges, 1870; in-8". Société chorale et littéraire des Mélophiles de Hasselt. — Bulletin de la section littéraire, 7"''^ volume. Hasselt, 1871 ; in-8°. Cercle archéologique du pays de Waes , à S'-JVicolas. — Publications n" 8. S'-Nicolas , 1871, in-4<'; — Photographie de la statue de Mercator, élevée à Rupelraondc le 14 mai 1871 ; in-8°. Académie royale des beaux-arts à Anvers. — Rapport, 1870- 1871. — Concours annuels : Esthétique, 1870-1871. Anvers; 2 cah. in-S". .Messager des sciences historiques, année 1871, V livr. Gand; in-8**. Portefeuille Joint Cockerill, nouvelle série, l"^" livr. Liège; in-folio. (Envoi du Ministère de l'intérieur.) L'Abeille, revue pédagogique publiée par Th. Braun. XVII'"'' année, V" à 3'"*= livr. Bruxelles, 1871 ; 5 cah. in-8°. Revue de l'instruction publique en Belgique, XIX'"^ année, 4" livr. Gand, 1874;in-8°. La Belgique horticole, oct.-nov. et décembre 4870. Liège; 2 cah. in-8». Annales d'oculistique, 54™' année, o'"'' et 4'"" livr. Bruxelles, 1871; cah. in-8°. V Illustration horticole, tome XVIII, l""*^ livr. Gand, 1871 ; in-8«. De Vlaamsche School, 1871, Bhidzn. 1-8. Anvers, 1871; 8 feuilles in-4". 2""' SÉRIE, T03IE XXXI. 32 ( 470) L'Écho vétérinaire, 1"^' année, n°* 1 à 5. Liège, 1871; 5 cah. in-S". Verslag van de aanwinsten der K. Bibliotheek gedurende hetjaar 1870. La Haye, 1871; in-8^ Académie des sciences de Paris. — Comptes rendus heb- domadaires des séances, tome LXXII , n°' 15 à 18. Paris, 1871: 6 cah. in-8°. Journal de l'Agriculture, n"^ 101-104. Paris, 1870-1871; 4 cah. in-8°. Du Moncel {Th.). — Recherches sur les meilleures condi- tions de construction des électro-aimants. Paris-Caen , 1871 ; in-8^ Billard. — Observations météorologiques faites à l'Obser- vatoire d'Alger, janvier et février 1871. Alger, 1871 ; in-8*'. Société des antiquaires de Picardie , à Amiens. — Bulle- tins, tome X, feuilles 29 à fin et titre. Amiens,. 1871 ; in-8*'. Bulletin scientifique du département du Nord, à Lille, 5™' année, n°' 5 et 4. Lille, 1871 ; 2 broch. in-8''. Comité flamand de France, à Lille. — Bulletin, tome V, n» 8. Lille, 1870;in-8°. Société de physique et dliistoire naturelle de Genève. — Mémoires, tome XX, ^^ partie. Genève, 1870; in-4°. A^ preussische Akademie der Wissenschaften zu Berlin. — Verzeichniss der Abhandlungen von 1710-1870 in alphabe- tischer Folge der Verfasscr. Berlin, 1871 ; in-8°; — Monats- bericht, Februar, Marz und April 1871. Berlin; 5 broch. in-8°. Deutsche chemische Gesellschaft zu Berlin. — Berichte, IV'" Jahrg., n"^ 6-8. Berlin, 1871 ; 5 cah. in-8°. Deutsche geologische Gesellschaft zu Berlin. — Zeitschrift, XXII. Bd., 4. Hft.; XXIII. Bd., 1. Hft. Berlin, 1870-1871; 2 cah. in-8». Phjsikalische Gesellschaft zu Berlin. ~ Die Fortsehritte der Physik im Jahre 1867. Berlin, 1870; in-8^ Schlesische Gesellschaft fiir vaterlandische Cultur zu Bres- ( 471 ) tau. — Abhandlungen : Abth. fiir Naturw. und Mediciii, 1869- 70; — Philosophisch-hîstorische Abth.^1 870. XXVIP^" Jahres- bericht. Breslau, i870; 5 cab. in-4°. Mittelrheinischer geologischer Verein zii Darmsladt. — Geologiscbe Specialkarle der Grosb. Hcssen und der angren- zenden Landesgebiete. Section Gladenbacb. Darmsladt, 1870; in-8° avec cartes. Verein fur Erdkiinde zu Darmstadl. — Bericlil, 5. Folge, IX. Heft, n"^ 17-108. Darmsladt, 1870; in-8^ Zoologisclie Gesellschaft zu FranLfurt AjM. — Der zoolo- giscbe Garten, XI. Jabrg., \r' 7-It>. Francfort S/M, 1870; ô cab. in-8°. Senckenbergische naturforsclie?ide Gesellschaft zu Frank- furt .4/M. — Bericht , 1869-1870. Francfort S/M, 1870; in-8°; — Abbandlungen, VIL Bd., 3. und 4. Heft. Francfort S/M., 1870; in-4°. Justus Perthes' geograpinscher Anstalt zu Gotha. — Mit- tbeilungen, 17. Band, Ill-V. Gotba.1871; 3 cab. in-4°; Ergan- zungsbeft nr. 28 Gotba, 1871 ; in-4°. Archiv der Mathematik und Physik, berausgcgcben von J.-A. Gruncrt, LU. Tbeil, t>.-3.-4. Heft. Greifswald, 1870; 5 cab. in-8". Historischer Verein fur Steicrmark zu Gruz. — Bcitriigc zur Kunde SteiermarkisclicrGcscbicbtsqucllen, 7. Jabrg. Gratz, 1870; in-8°; — Mittbeikmgen, XVIII. Heft. Gratz, 1870; in-8«. Heidelberger Jahrbûcher der Literatur , LXIIL^'^'" Jabrg., \± Heft. lïeidelbcrg, 1870; in-8°. Medicinisch- naturwissenschaftliche Gesellschaft zu lena. — Jenaiscbe Zeitscbrift, \V" Band. I.-2. Heft. Jéna, 1870- 1871; 2 cab. in-8^ Astronomische GesellsQhaft zu Leipzig. — Vierlcl-jabrs- scbrift, VL Jabrg,, 1. Heft. Leipzig, 1871; in-8^ Brunn (H.). — Problème in der Gescbicbte der Vasenma- lerei. Municb, 1871 ; in-4°. ( 472 ) Zoologisch-mineralogischer Veremin Regensbitrg. — Cor- res}K)ndenz-Blatt, XXÏV. Jahrg. Ratisbonne, 1870, in-8°. A'. K. Akademie der Wissenschaften zu Wieti. — Math.- naturw. Classe : Denkschriften, XXX. Bd., 1870; i vol. in-4"; Sitzungsberichte, 1. Abtli., Jahrg. 1870 , i2-7 ; ^2'" Abth., Jahrg. J870; 2-8; 10 cah. in-8% — Phil.-histor. Classe : Denkschrif- ten, XIX. Bd., 1870; 1 vol. in-4°; — Sitzungsberichte, Jahrg. 1870, 12-8. 7 cah. in-8° ; — Archiv l'iir osterr. Geschichte, 42. Bd., 2. Heft; 45. Bd., 1. Heft; 44. Bd., 1.-2. Heft.; 4 cah. in-8<'; — Fontes rerum austr., II. Abth., XXX. Bd., XXXIII. Bd. 2 vol. in-8''; — Alnianach, 1870; 1 vol. in-I2. K. K. central Anstcdt fur 3feteorologie und erdmagne- tisimis zu Wieii. — Jahrbùcher, neiie Folge, V. Bd., Jahrg. d868. Vienne, 1870; in-4«. K. K. UniversiUU zu Wien. — Offentliche Vorlesiingen iui Sommer-Semester 4871. Vienne, in-4''. Anthropologische Gesellschaft in Wien — Mittheilungen, ï. Band, n"' 7.-8. Vienne, 1871 ; feuille in-8". Kaiserliche Acade)nie der Wissenschaften in Wien. — Sit- zung der math.-naturw. Classe , Jahrg. 1871, n°' 7, 8, 9, 1 0, 1 1 , d2. Vienne; 6 feuilles in-8''. K. K. zoolog isch-bolaniscJie Gesellschaft in Wien. — Ver- handlungen, XX. Bd. Vienne, 1870; in-8^ Az erdelyi Mazeum-egylet^ Kolozsvart. — Evkonyvei, V. kô- tet, 18G8-1870, 2.-5. fuzet. Kolosvart, 1870-1871 ; 2 cah. in-4«. Kongelige Danske VidenskabernesSelskabs i Kjobenhavn. — Skrifter, 5. Raekke, naturvidens-kabelig og mathematisk af- deeling, 9. Bd., II, III, IV. Copenhague, 5 cah. in-4"; — Over- sigt, 1870, n" 2. Copenhague; in-8^ Kongelige niedicinske Selskab i Kjohenhavn. — Forhand- linger i aaret, 1 809-1870. Copenhague , 1870; in-8*'. BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE- iSli. — Nû 6. CLASSE IIES SCIEUCES. Séance du 3 juin iS7L M. J.-S. Stas, directeur. M. Ad. QuRTELET, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. J. (rOmaliiis d'Halloy, L. de Ko- ninck, P.-J. Van Beneden, Edm. de Sel} s Longeliamps, H. Nyst, Gluge, Melsens, J. Liagre, F. Duprez, Poelraan, G. Dewalque, E. Quetelet , H. Maus, M. Gloesener, A. Spring, Candèze, F. Donny, Ch. Montigny, Sleichen, A. Brialiîiont, E. Dupont, membres; E. Lamarle, Eug. Ca- talan, Ph. Gilbert, A. Bellynck, associés; Ed. Morren, G. Malaise, Ed. Mailly, Alb. Briart, J. De Tilly et Ed. Van Beneden , correspondants. M. Eichhofî, associé de la classe des lettres, assiste à la séance. S'"* SÉRIE, TOME XXXI. 33 ( 474 ) CORRESPONDANCE. M. le secrétaire perpétuel annonce la perte irréparable que la science et l'Académie viennent de faire en la per- sonne de sir John-Frédéric-William Herscliel , associé de la section des sciences mathématiques et physiques de la classe, décédé à Collingwood, le dl mai dernier, il rap- pelle , à cette occasion, que l'illustre astronome anglais a été l'un des promoteurs du système d'observations des phénomènes périodiques que l'Académie a établi depuis près de quarante ans. Aussi a-t-il cru devoir consacrer à la mémoire de sir J. Herscliel une notice rappelant ses rap- ports scientifiques avec la Compagnie, dont il était l'un des plus anciens associés. Cette note figurera parmi les lectures de la séance. — M. le Ministre de l'intérieur annonce qu'il a demandé à la Législature un crédit pour faire restaurer les locaux académiques, à l'occasion de la célébration du centième anniversaire, qui aura lieu l'année prochaine. — Les sociétés savantes qui suivent remercient pour le dernier envoi annuel des publications académiques : la Société hollandaise des sciences, à Harlem , l'Université de Liège, la Société des sciences et des arts et l'Association des sciences naturelles, à Batavia. — Le Geographical department of the ïndia office, à Londres, offre un exemplaire d'un travail relatif à l'Inde, ouvrage qui sera déposé dans la bibliothèque. — Re- mercîments. i (475 ) — La direction des Archives pour V Anthropologie et VEthnologie, à Florence , demande l'échange de son recueil avec le Biilleti?i. — L'Académie impériale des sciences de Vienne adresse ses dernières publications. — Le Cercle archéologique du pays de Waes, à Saint- Nicolas, offre un exemplaire de la photographie de la statue de Mercator, érigée récemment à Rupelmonde. — Remercîmenls. — La classe reçoit, pour le recueil des phénomènes périodiques, les observations sur l'état de la végétation faites à Liège, lès 21 mars et î21 avril derniers, par M. Dewalque. — M. C. Malaise demande le dépôt aux archives d'un billet cacheté, qui est accepté après avoir été conlre-signé par AL\L le directeur et le secrétaire perpétuel. M. Lamarle dépose également un pli cacheté, soumis aux mêmes formalités, et qui a fait l'objet d'une lecture qui figurera dans les communications de la séance. — M. Ad. Quetelet présente le tome XX' des Annales de rObservatoire royal de Bruxelles , qui vient d'être pu- blié, et lit une note, qui est imprimée plus loin, au sujet de ce volume. M. L. de Koninck offre une brochure consacrée aux travaux scientihques de M. Th. Davidson , associé de la classe. M. Catalan offre une brochure intitulée : L'article 757, ( 476 ) Application de Valgèbre au Code pénal, et M. P.-J. Van Beneden un exeninlaire de son travail : Sur une Balé- noptère capturée dans l'Escaut en '1869 , qui a paru dans le tome XXXVIII des Mémoires de l'Académie. Remercîments et dépôt dans la bibliothèque. ÉLECTION. Par suite du décès de M. Eug. Coemans, délégué de la classe auprès de la commission de la Biographie nationale, il y avait à pourvoir à son remplacement dans cette com- mission. Les suffrages se sont portés sur M. Edouard Morren, correspondant de la classe. CONCOURS DE 187i. M. le secrétaire perpétuel annonce avoir déjà reçu un mémoire, en réponse à la première question du concours actuel de la classe : Résumer et simplifier la théorie de l'intégration des équations aux dérivées partielles des deux premiers ordres. La classe prend acte de la réception de ce travail, qui était accompagné d'un billet cacheté portant pour épigra- phe : « Le travail est la vie de V homme » (Voltaire). Il sera renvoyé à des commissaires lors de l'expiration , au 1*' août prochain, du terme fatal du concours. (477) RAPPORTS. MM.J.-B. d'Omaliusd'Halloy, H. NvstetP.-J. Van Be- neden donnent successivement lecture de leurs rapports sur le mémoire de M. L. de Koninck, présenté lors de la dernière séance, et intitulé : Nouvelles recherches mr les animaux fossiles. Conformément aux conclusions lavorables de MM. les commissaires, la classe vote l'impression du travail de M. de Koninck, ainsi que des planches qui l'accompa- gnent, dans le recueil des Mémoires des membres, format in-4". Selon les dispositions réglementaires, les rapports ne seront point livrés à la publicité, mais seront conservés dans les archives. — MM. Liagrc et Catalan , commissaires pour une notice de M. Mathieu Crets, intitulée : Uniformilé de mélhode dans le irailement de tous les nombres, concluent au dépôt de ce travail aux archives. — Ado[)té. ( 478 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Sir John-F.'W. Herschel, né à Sloiigh [près de Windsor) en 1792, décédé à CoUingivood (Kent) le II mai 187 1 ; notice par M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel de TAca- démie. L'Académie royale de Belgique a perdu, le 11 mai der- nier, l'un de ses associés les plus illustres, sir John Fré- déric William Herschel qui, depuis l'année 1826, n'avait cessé de prendre part à nos travaux. Si , comme secrétaire perpétuel , j'ai dû m'arrêter sou- vent devant son extrême modestie, je n'ai pu cependant éviter de vous faire connaître ce que nous devions à sa bienveillance et à son désir de nous être constamment utile. Aujourd'hui, chers collègues, permettez-moi de consa- crer à sa mémoire un juste hommage de reconnaissance : pendant sa vie, mon silence était en quelque sorte com- mandé par sa modestie, qui m'empêchait de vous signaler les services qu'il était toujours prêt à nous rendre. Je dois me borner toutefois, pour le moment, à vous exprimer, par quelques paroles, mon désir de satisfaire à un senti- ment de justice, en attendant que j'inscrive dans notre Annuaire ce que nous devons spécialement à cet homme éminent. Son élection par notre Académie nous avait mis, en 1826, en rapport plus immédiat avec lui. A quelque temps de là, je Us à Herschel la proi)Osition de faire connaître sur le continent, par une traduction française, son excellent ( 479 ) ouvrage sur la lumière. L'un de nos jeunes confrères, M. Verhulst (1), avait déjà entrepris la traduction de cette œuvre : j'y joignis, avec M. Plateau, un autre de nos col- lègues et de nos amis, la moitié du second volume, renfermant des recherches sur la théorie de la lumière, que j'avais eu l'avantage de pouvoir recueillir en quelque sorte sous les yeux des plus habiles physiciens français, pendant mon séjour à Paris, grâce à mes relations avec les savants les plus distingués, tels qu'Arago, Fresnel , Ch. Dupin, Ampère, Chasies, Babinet, Gamhey, etc. Herschel nous demanda avec modestie que son ouvrage fût présenté comme un simple essai (2); mais nous crûmes devoir insister sur le titre de Traité de la lumière, et l'édi- tion fut épuisée presque aussitôt après son apparition. Le premier volume de cette traduction avait paru en I8i29; le second ne fut publié qu'en 1853, c'est-à-dire presque à l'instant du départ d'IIerschel pour le cap de Lîonne-Espérance, où il alla s'établir pour l'étude du ciel austral. Je ne parlerai pas des heureux résultats qu'il obtint pour les sciences et pour l'astronomie, en particulier, pendant cette absence : les publications de la Société royale de Londres sont là pour le témoigner. Je me borne- rai à citer les nombreuses communications qu'il mechar- (1) Né le !28 octobre 1804, mort le lo lévrier 1849. (:2) Traité de la lumière, par J.-l^.-W. Herschel, traduil de l'anglais avec noies, par M.M. P.-F. Verhulst et A. Quetelet, 2 vol. in-S". Paris, chez Malher et CJ". M. Plateau, que j'avais eu le bonheur, en 1820, de compter comme élève à l'Athénée de Bruxelles, ainsi que M. Verhulst, voulut bien enrichir les notes de deux articles très-remar([ual)les concer- nant la persistance des Impressions sur la rétine et les couleurs acci- ((onlcUes. [ 480 ) gea de vous l'aire de ses travaux spéciaux pendant son séjour dans ce climat lointain : je rappellerai surtout que, parmi les recherches de météorologie et des phénomènes de la physique du glohe, il appuya de tous ses moyens sur l'importance des observations des époques critiques que présentent les théories des marées atmosphériques (1) et des températures intérieures de la terre. A son retour en Europe , après 1840, ses prières , jointes aux miennes, nous permirent d'étendre encore les recher- ches concernant la météorologie et les températures du globe. Les savants étrangers, dans plus de quatre-vingts stations différentes de l'Europe et de l'Asie, grâce éga- lement aux bons soins de M. Kupffer, physicien en chef des stations russes, nous permirent, aux époques des sol- stices et des équinoxes, d'obtenir des observations d'heure en heure et pendant deux jours. Ce mode d'observations dont notre Académie propageait le développement, et dont les résultats ont paru successi- vement dans nos publications, produisit les plus grands avantages et fut soutenu par les physiciens distingués de tous les pays. L'ensemble des résultats fut réuni dans nos Mémoires académiques pendant sept années consécutives. Avec le peu d'aides dont je pouvais disposer, il devint impossible alors de continuer un travail international aussi vaste. Toutefois, après de longs essais, l'entreprise scientifique (1) Voyez plus spécialement le chapitre III des Recherches faites sur la nature des ondes atmosphériques, et les communications que me tirent à ce sujet sir John Herschel et M. Birt, dans la -i"'" partie de mon ouMJi'^e Sur le rliijiat de la Belgique, chap. De la pression atmosphé- rique,^»"^ volume des Annales de l'Observaloire royal de Irruxelles, 18bl. ( 481 ) parut reprendre, avec des moyens plus étendus que jamais : à un seul centre notre Académie en substitua plusieurs qui opérèrent dans les différents pays. Malheu- reusement, on ne prit pas la précaution de rendre les résultats des observations immédiatement comparables, par l'unité des mesures et par Fidentité des méthodes d'observations; l'on peut craindre même qu'on ne soit longtemps encore avant de pouvoir adopter les moyens d'y parvenir. Les observations, par conséquent, auront été faites sans résultat complet. En poursuivant mes études sur ces travaux compara- tifs, je fus amené à publier, en 1846, le volume sur la Théorie des probabililés , où j'essayai de résumer toutes mes recherches sur les lois mathématiques de l'homme. La conformité de nos goûts et de nos études devait me procurer la satisfaction de me rencontrer encore avec le savant distingué que nous venons de perdre. Peu de temps après (en 1850) parul, dans la Revue d'Edimbourg , un article, ou plutôt un ouvrage savam- ment élaboré, qui résumait toute la théorie que j'avais exposée jusqu'alors sur l'organisation physique et morale de rhomme. Il était facile de reconnaître, par les connais- sances développées dans cet écrit, qu'il devait appartenir à l'un des esprits les plus éminents de l'Angleterre. Je l'attribuai d'abord à mon savant ami M. Whewell, qui me répondit que je m'étais trompé dans ma supposition. Ce fut longtemps après (en 1857) que je pus voir que cet exa- men de mon travail portait, cette fois, le nom de sir John Herschel (1). (1) CeLéci'il parul sous le lilre : l^ssaus fruni llic Eiliu(jurr,h andQua- tcriij Ikviews wilh addreascs and ot'tcr iitcccs. 1 vol iii-H" do 7oO pages; Loiidies, chez, Lougmans, etc. ( 482 ) Je préparais, dans ce moment, une seconde édition de ma Physique sociale^ et je m'empressai d'écrire à Herschel que je me ferais un plaisir de mettre, en tête de mon ou- vrage, son savant article dont j'avais ignoré, jusque-là, le nom de l'auteur. Cette autorisation me lut aussitôt accor- dée dans les termes les plus obligeants. Quand, dans ces derniers temps, je me décidai enfin à publier mon Anthropomélrie, ou Essai sur les différentes facultés de l'homme, qui m'avait occupé pendant près d'un demi-siècle, je lui demandai de me permettre de le lui dédier. L'ouvrage, encore cette fois, parut à l'instant de nous séparer, mais pour toujours. — J'ose espérer, mes chers collègues, que vous voudrez bien me laisser différer la pu- blication de ma notice et rinscrer dans notre prochain Annuaire : j'exprimerai peut-être alors, d'une manière plus complète, l'estime profonde dont le monde scien- tilique doit être pénétré à l'égard de l'illustre savant, et spécialement un des corps de l'Europe à qui il semblait consacrer ses instants les plus chers (1). (1) L'Académie me permettra, sans doute, de mettre sous ses yeux la lettre que notre excellent collègue m'adressa le 2^2 mars dernier: elle est entièrement écrite de sa main. C'est, je pense, une des dernières qui soient sorties de sa plume... " 22 mars 1871. >' My dear M. Quetelet, « Accopl my sincère congratulation on having al lenglh completed and given 10 the world a work of such infinité labour and research — the work of 50 years! And willi tliem aiso my own warm acknowkdgcment of llic dislinclion vou liave conlerred on me by dcdicatiiig it lo nie. It is a woik wliicli il uill lake some lime to weigh and to digest and so I will not delay ac«|uainling you with ils sale arrivai until 1 shall liave lully ( 483 ) — M. Ad. Quetelel, en faisant hommage à l'Académie du 20*" volume des Annales de VObservaloire royal de Bruxelles, mentionné dans la correspondance, a fait suivre cette présentation des considérations suivantes : Cet ouvrage expose les résultats des travaux qui se font dans l'établissement dont la direction m'a été confiée depuis son origine, c'est-à-dire depuis plus de quarante ans : ils pré- sentent successivement l'ensemble de toutes les observa- tions entreprises, pendant ce long espace de temps, sur l'astronomie, sur la météorologie, sur la physique du globe et les différentes branches de la physique générale. Une autre série d'ouvrages, que je m'efforce de com- pléter , résume l'ensemble des résultats que renferment les Annales, pour former la collection suivante : Histoire des sciences mathémaliques et physiques chez les Belges j 1 vol. in-8". Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges au commencement du XIX' siècle, 1 vol. in-8". Physique sociale ou Essai sur le développement des fa- cultés de l'homme, 2 vol. in-8% 2' édit. perused il — though 1 kuow enougii of llio gênerai scope ol" il aiul llie train ofyourown ideas on ils compilalion lo anticipalo a veiy rich Ireat in doing so. I should like nolhing betler than lo roview il— butalas! 1 bave entered on my 80 Ib. ycar, and bave neilber bodily nor mental vigoiir lo warrant my venluring on sucb an exi)loit. The only work I feei now capable of, is sucb on cails for iillle else Ihan mère mechanical attention — sucb as calaloguing double stars, and collecling inlo a synopsis the measures of tbem taken 1)y varions obscrvers — of wbich I sball ieave bebind me a very consideiahie collection, lo be compleled perhaps and arranged by some younger and abler band. Your Nvork I Ibing is likely lo find many readcrs aisd to undergo nuich discussion in Eng- land , wbere al prcsenl so nuicb is being lliougbl and wiiltcn on Anlbro» pology in regard lo Ihe early slops of iiunian developmenl. . . ' ( -i84 ) Anthropométrie ou Mesure des différentes facultés de l'homme, l vol. in-8°. Météorologie de la Belgique, i vol. in-S". Sur le climat de la Belgique, 2 vol. in-4°. Sur la physique du globe, 1 vol. in-4". J'ai essayé, dans ces différents traités, de résumer à peu près tout ce que les sciences physiques, dans leur ensemble, présentent de plus intéressant pour le public éclairé, en me tondant sur les vingt volumes d'observations, fruit des travaux de l'Observatoire royal, d'où ils sont déduits et qui leur servent en quelque sorte d'appui. Note sur la formation des limons, par M. J.-J. d'Omalius d'Halloy, membre de l'Académie, suivie d'analyses par MM. A. Jaumain et A. Damour. La formation de la vaste nappe de limons , qui s'étend de la Normandie à la Westphalie, et qui exerce une si grande influence sur la fertilité d'une partie de la Belgique, est un problème difficile à résoudre. L'opinion la plus gé- nérale y voit le dernier terme du produit des inondations qui ont eu lieu dans la période dite quaternaire; mais les géologues sont loin d'être d'accord sur les causes de ces inondations; les uns les attribuent à des mouvements de l'écorce du globe terrestre, d'autres y voient les résultats de la fonte d'immenses amas de glace, et plusieurs pensent qu'elles ne sont dues qu'à un régime des eaux infiniment plus considérable que celui qui a lieu maintenant dans nos contrées. ( 485 ) Quant à moi, je ne conçois pas comment les oaiix qui transportaient les dépôts caillouteux, lesquels se trouvent ordinairement en dessous de la nappe de limons, pouvaient tenir en suspension une quantité de matières terreuses suffisante pour former un dépôt aussi étendu et qui a quel- quefois plusieurs mètres d'épaisseur. D'un autre côté, si ce dépôt provenait de la désagrégation et du transport par les eaux des débris des roches sur lesquelles ces eaux ont passé, il me semble que, au lieu d'être à peu près uniforme, il devrait avoir une composition très-variée, dans laquelle on reconnaîtrait la nature des divers terrains traversés par les eaux, ainsi que cela se remarque dans ces dépôts cail- louteux inférieurs et dans les alluvions de nos cours d'eau actuels. Ne pouvant, d'après ces considérations, adopter les manières de voir que je viens d'indiquer, je me suis de- mandé quels sont les dépôts qui ressemblent le plus à la vaste nappe de limons et j'ai trouvé que ce sont les ar- giles qui accompagnent nos limonites, exploitées comme minerais de fer. Partant de ce rapprochement, je me suis dit qu'il ne serait point impossible que les limons fussent, ainsi que les matières des liions, le résultat d'éjaculations intérieures? On conçoit que, pour appuyer une hypothèse aussi ha- sardée et qui n'était fondée que sur une ressemblance extérieure, il était à désirer de pouvoir comparer la nature des limons et celle des argiles des fdons à limonite. C'est ce qu'a senti M. A. Jaumain, ingénieur de l'école des mines de Louvain, et ce qui l'a porté à faire une série d'analyses dont je crois devoir communiquer les résultats à l'Aca- démie. ( 486 ) Ces analyses peuvent se diviser en trois catégories, savoir : V Celles (Je limons reeuellis dans la Hesbaye, le Hai- naut, le Brabant et TArtois. 2" Celles d'argiles provenant d'un des fdons qui traver- sent le calcaire carbonifère du Condroz. 3" Celles de terres superticielles reposant sur le même lilon. On verra par les analyses de limons que, quoique les échantillons analysés proviennent de contrées différentes, ils ont une composition assez uniforme, c'est-à-dire que les différences que l'on y remarque tiennent à ce que les échantillons appartiennent au limon supérieur ou au limon inférieur et non aux localités dont ils proviennent. Un autre résultat important, c'est que ces analyses annoncent une proportion d'alumine qui s'élève jusqu'à 156 mil- lièmes et qui n'est jamais moindre que 75 millièmes, ce qui porte à croire que l'analyse d'un limon de Hesbaye donnée, il y a quelques années, par M. Phipson et qui n'annonçait que 12 millièmes d'alumine, avait été faite sur un échantillon qui ne représentait pas la composition ordinaire des limons. La science possédant un grand nombre d'analyses d'ar- gile, je me borne à en donner deux concernant des argiles provenant d'un grand iîlon du Condroz. La première, qui est celle d'un échantillon recueilli au milieu du filon, a été faite par M. Damour, de l'Institut de France, connu par ses beaux travaux de minéralogie. C'est, dit M. Damour, « une argile remarquable parce que, » lorsqu'on lui fait subir de nombreux lavages, elle laisse » tomber au fond de la capsule un résidu sableux, très- » fin, mais appréciable au toucher, lequel, examiné au ( 487 ) » microscope, se montre composé de fragments anguleux » et d'un grand nombre de cristaux pyramides ou bipy- » ramidés du quartz byalin. Ces cristaux ont les faces » rugueuses et comme corrodées, mais les formes du » prisme hexaèdre et de la pyramide se distinguent aisé- » ment sur le plus grand nombre. » La seconde analyse, faite par M. Jaumain, est celle d'une argile, prise dans le voisinage de l'autre, mais dans une ramification très-mince du même filon, resserrée entre deux masses de calcaire. Elle fait voir que les éjaculations argileuses ont pu se charger de carbonate de chaux en traversant le calcaire. Les terres qui font le sujet des deux analyses de la troi- sième catégorie reposent sur le même filon, mais à un kilomètre de distance et dans un lieu où le sol est très- favorable à la culture, tandis que sur l'argile à cristaux il est réputé mauvaise terre. 11 est à remarquer que cette diversité, au point de vue agricole, du sol superficiel de de nos filons, est en quelque manière la règle générale, ce qui se conçoit facilement parce que ces filons, que plu- sieurs géologues considèrent encore comme des amas, étant composés de diverses matières argileuses et sableuses disposées irrégulièment , souvent accompagnées de limo- nite, quelquefois de pyrites, de galène et de calamines , il est tout naturel que leur aptitude à la culture dépende de la nature de la substance qui se trouve au jour. Avant d'indiquer les conséquences que je crois que l'on peut déduire de ces analyses, il est bon de rappeler que la partie du Condroz où se trouvent ces filons est formée de voûtes de psammites dévoniens entre lesquelles s'étendent des bassins de calcaire carbonifère, et que le tout est tra- versé par des vallées qui coupent irrégulièrement les voûtes psammitiques et les bassins calcareux. ( 488 ) Les terres qui forment le sol cultivé de la contrée sont en rapport avec cette constitution géologique, c'est-à-dire que sur les voûtes psamniitiques elles proviennent évidem- ment de la désagrégation des psammites, que celles qui recouvrent les bassins calcareux se rapprochent par leur couleur et leur nature des argiles des fdons, et que dans les vallées on reconnaît le mélange des deux autres modi- fications, plus des fragments de roches étrangères, lorsque la vallée a son origine au delà des limites des psammites et du calcaire. Il résulte de cet état de choses, que l'on ne peut expli- quer l'origine des terres qui recouvrent nos bassins calca- reux qu'en supposant que les filons, qui sont très-nom- breux dans le calcaire, se sont épanchés sur ce dernier, car tout annonce que les phénomènes qui ont donné naissance aux vastes dépôts de cailloux et de limons , qui recouvrent les contrées plus basses , ne se sont pas fait sentir sur les voûtes psamniitiques et les bassins calcareux de la partie du Condroz qui nous occupe. D'un autre côté, comme il y a beaucoup de ces terres qui sont plus susceptibles de s'amender que les matières qui existent dans les filons, ne pourrait-on pas supposer que ce sont principalement les dernières éjaculations qui se sont répandues sur le sol, et que ces éjaculations étaient d'une nature plus favorables pour la culture que celles antérieures. Ces diverses considérations me paraissent pouvoir être invoquées en faveur de l'origine par éjaculalion de la grande nappe de limons; car, si de faibles éjaculations ont produit dans les parties émergées du Condroz des terres qui ont beaucoup de ressemblance avec le limon , d'autres éjaculations, beaucoup plus abondantes, ont pu s'opérer dans les contrées plus basses, alors submergées, qui ( 489 ) sont recouvertes par la vaste nappe de limons. On pour- rait encore aller plus loin et dire que la supposition que les dernières éjaculations du Condroz étaient celles qui ont donné les bonnes terres, explique aussi l'existence du limon supérieur de la grande nappe qui est si fertile, tandis que le limon inférieur est stérile. Cette distinction des deux limons me paraît très-difficile à expliquer dans l'hy- pothèse qui assimile leur origine à celle des alluvions, attendu que celles-ci ne donnent lieu qu'à des couches courtes, quelquefois de formes lenticulaires, à textures variées et irrégulièrement entremêlées, tandis que nos deux limons, ainsi qu'on l'a vu par les belles coupes que MiM. Cornet et Briart ont mises sous les yeux de l'Académie, sont séparés par un joint de stratification très-régulier, et que le limon inférieur ne se représente jamais au-dessus du limon inférieur, sauf sur les flancs des grandes vallées, où je crois qu'il s'est passé, comme je le dirai tout à l'heure, des phénomènes de déplacements postérieurs à la forma- tion des limons des plateaux. Je conviens que l'hypothèse qui attribue à des éjacula- tions l'origine de notre immense nappe de limons est loin d'être exempte de difficultés, mais, selon moi, ces diffi- cultés sont moindres que celles des autres hypothèses. La plus forte de ces difficultés, à mes yeux, c'est d'ex- pliquer pourquoi les limons, qui doivent avoir été déposés dans une puissante masse d'eau peu agitée, s'arrêtent bout à bout aux sables de l'immense plaine du milieu de l'Europe, dont l'altitude est un peu inférieure. 11 est ce- pendant évident que les eaux courantes qui ont transporté les dépôts caillouteux, qui sont en dessous des limons, se dirigeaient du sud au nord, puisque l'on reconnaît les roches de TArdenne et de l'Eifel dans les cailloux qui 2™' SÉRIE, TOME XXXI. 34 ( 490 ) reposent sur les sables de la Campine et de la Gueldre; d'où Ion doit se demander comment il se fait qu'il y ait de ces cailloux sur les sables de la Campine, et que l'on n'y voie point de limon? Je serais porté à supposer que, après le transport des dépôts caillouteux, il s'esl produit sur la ligne qui repré- sente maintenant la bordure septentrionale de la bande limoneuse, un soulèvement qui aurait transformé l'em- placement de celte bande en un vaste lac oii se sont déposés les limons, et qu'ensuite le sol s'étant abaissé, les eaux, en se retirant vers la mer actuelle, auraient entraîné toutes les parties limoneuses qui accompagnaient les cailloux restés sur le sol sableux de la grande plaine. Cette hypothèse d'un soulèvement temporaire doit d'au- tant moins répugner que tous les géologues admettent maintenant que l'écorce du globe terrestre a éprouvé de nombreuses oscillations, et que plusieurs pensent que, vers l'époque qui nous occupe, l'Angleterre a été séparée de notre continent. L'hypothèse des éjaculations, combinée avec celle de l'arrêt des eaux, a non-seulement l'avantage d'expliquer l'uniformité de la stratification des limons des plateaux , mais aussi pourquoi ceux adossés contre les flancs des grandes vallées n'ont pas cette uniformité et ne présentent pins de séparation régulière entre le limon supérieur et le limon inférieur. On conçoit, en effet, que quand les eaux du lac auront baissé, elles- se seront écoulées par les dépressions où se trouvent nos cours d'eau actuels, en entraînant des limons plus ou moins mélangés d'autres matières. On conçoit également que les chocs des aftluents latéraux et des im- menses cours d'eau qui devaient remplir les vallées prin- cipales, combinés avec les remous déterminés par les ( 491 ) irrégularités des flancs de ces vallées, auront donné nais- sance, sur ces flancs, à des dépôts qui ne pouvaient plus avoir la régularité de ceux déposés antérieurement dans l'eau moins agitée qui recouvrait les plateaux. Sans mettre trop d'importance à ces hypothèses, je crois qu'elles peuvent, au moins, avoir le mérite de faire sentir les avantages que la science peut retirer des analyses que j'ai l'honneur de demander à la classe de faire insérer dans le Bullelin. h Analyses de divers limons , par M. Jaumain. A. Limon de Waremme en Hesbaye. B. Limon de la gare de Gembloux. C. Limon de la porte de Bruxelles, à Lou- vain. D. Limon supérieur de Cuesmes près de Mons. E. Limon inférieur ou Ergeron du mémo lieu. F. Limon supérieur de Velu en Artois. G. Limon inférieur du même lieu. Silice Alumine Oxyde ferrique . . . Chaux Magnésie Acide phosphorique . Matières volatiles (eau, acide carbonique , etc.) Pertes et corps non dosés Totaux. . . A. I!. c. D. K. F. G. 8L26 9.46 3.90 0.30 0.2o 0.28 3.09 0.86 84.18 8.68 3.54 0.15 0.28 0.40 2.56 0.21 73.29 7.30 2.60 7.75 0.85 0.32 7.03 78.21 43.36 3.97 » 0.20 3.78 0.48 84.78 41.48 2.60 0.48 0.40 » 3.39 0.47 75.83 45,42 4,75 0.42 0.09 3.53 0.24 79.55 44.85 2.37 0.30 0.90 028 3.28 4.47 400.00 100.00 100.00 100.00 400.00 400.00 400.00 ( 492 ) II. Analyses (V argiles provenant tVun filon à Halloy en Condroz. A. Argile prise dans le milieu du filon, par M. Damour. B. Argile prise dans une ramification resserrée entre deux masses de calcaire, par M. Jaumain. A. 29.6o 0.60 2o.6o Quarts hyalin en fragments et en cristaux réguliers . . Silice soluble Silice Alumine iG.So Oxyde ferrique • 9.90 Chaux » Magnésie 0.96 Acide phosphorique Traces. Eau et matières volatiles IS.oO Perte et corps non dosés 4.49 100.00 61.15 9.20 4.96 40.46 0.22 0.25 43.59 0 47 400.00 III. Analyses de terres prises sur le filon précédent an lieu dit LES Combes, par M. Jaumain . Silice 81.86 Alumine 9.74 Oxyde ferrique 4.48 Matières volatiles 8 72 Pertes et matières non dosées 0.53 84.43 8.04 2.93 3.20 4.70 400.00 400.00 ( 493 ) Recherches sur Cfuekjues poissons fossiles de Belgique, par M. P.-J. Van Beneden, membre de TAcadémie. Attachant an haut prix à comparer les poissons fossiles de Belgique avec ceux qui habitent actuellement nos côtes, je me suis occupé, à diverses reprises, de cet intéressant sujet, et je me décide aujourd'hui à présentera la classe le résultat de quelques recherches que je conservais depuis longtemps en portefeuille. Je me propose de faire suivre cette communication de plusieurs autres sur les ossements fossiles trouvés dans le pays. Nous nous occupons d'abord dans cette notice d'un rostre trouvé dans le crag d'Anvers et qui appartient évidem- ment au même animal que le professeur Riitimeyer a dé- signé sous le nom ô'Encheiziphius. Ce n'est évidemment pas un mammifère. Nous faisons mention ensuite d'autres rostres trouvés dans le terrain bruxellien et qui appartiennent à des pois- sons de la famille des Espadons. Nous signalons également la présence dans le crag d'An- vers de deux Sparoïdes et d'un poisson, très-voisin des Tri- gles actuels, que nous avons reconnu à ses os du crâne et à ses ololithes. Ces otolithes ont été considérés longtemps comme des boucles de Raie. Puis nous donnons la description et une ligure d'un Palœoniscus, supérieurement bien conservé et qui a été trouvé dans le marbre noir des carrières de M. de Mont- pellier, à Denée. A voir cette innombrable quantité de baleines de tout âge et de toute grandeur qui hantaient la mer du crag et dont les caractères ostéologiques indiquent le régime ichtyophage, il est étonnant que jusqu'à présent on ait ( 494 ) découvert, dans ce terrain, si peu de débris de poissons. Il faut croire cependant que la mer du Nord était à cette époque excessivement poissonneuse; mais il est à supposer que les débris des poissons, ballottés au fond de la crique qui recevait les cadavres des Cétacés, étaient trop délicats pour résister à la violence des marées. Aussi les restes de poissons que Ton recueille dans le crag consistent princi- palement en otolithes et en dents de squale. Il reste peu d'espoir de voir reconstruire la faune ichtyo- logique de cette époque, mais c'est une raison de plus pour faire le plus grand cas des ossements qui ont résisté aux causes de destruction. Ces réflexions nous sont suggérées par la découverte d'un rostre, trouvé au milieu des ossements de Cétacés, et qui provient d'un poisson véritable ayant presque la taille des grands Cétacés. Cette pièce est curieuse surtout parce qu'elle établit un rapport de plus entre la faune du midi de la France et celle du nord de la Belgique. En effet. M, Riitimeyer, professeur à Bàle, qui s'est fait connaître par des travaux d'une haute valeur, a décrit il y a quelques années, sous le nom û'Encheiziphius (1), un rostre provenant des sables des environs de Montpellier. Ce rostre n'a guère moins d'un pied et demi de longueur, et provient non pas d'un Cétacé ziphioïde, mais d'un pois- son scombéroïde voisin des Espadons. M. Rûtimeyer a eu l'obligeance de nous envoyer un exemplaire en plâtre de cette pièce intéressante, et il a même communiqué à notre savant confrère M. le vicomte (1) llebcr Encheiziphius, ciniieiiea Cctacecn-gcnus (1857) (Mémoires DL BÂLE.Iivr. -ij. ( 495 ) B. Du Bus, la pièce originale, dont nous reproduisons le dessin. (]e beau rostre a été trouvé dans les sables marins plio- cènes le Montpellier, dans lesquels M. le professeur Paul Gervais a trouvé tant de ricbesses cétoîogiques. Ce curieux débris fossile appartient au musée d'histoire naturelle de Soleure (Solothurn) et a été amicalement communiqué au professeur de Bâle par M. le professeur Lang. M. Piiitimeyer lui a donné le nom (VEncheizipIdas lere- tirostris, croyiini avoir sous les yeux un fragment de Cétacé ziphioïde. Tous les caractères du rostre indiquent que le poisson dont il provient appartient au même genre que celui au- quel nous avons donné le nom de Brachyr/iynchns, Nous pro|)osons pour l'animal auquel a appartenu le rostre décrit par le professeur Puilimeyer le nom de BnAcnYRîîYNCHUs TERETiuosTiiis, Van Ben. (IM. I et pi. II, tig. 1 ct!2.) Ce rostre a une longueur de 52 centimètres et mesure à sa base 55 millimètres de largeur. 11 est terminé en pointe aiguë et se fait remarquer j)ar sa grande solidité. il est aussi haut que large en avant et au milieu de sa longueur, et, à la base, s'étend un peu [)lus en largeur qu'en hauteur. Sa cassure est (îbrillaire, contrairement à ce que l'on voit chez les zipliioïdes véritables. On sait que le bec ou le rostre des Espadons vivants est formé à sa base, de l'ethmoïde, puis dans toute sa lon- gueur, sur la ligne médiane, du vomer, et sur le côté de l'intermaxillaire, de manière que, dans la plus grande par- ( 496 ) lie de sa longueur, il ii'eiUre que deux os dans la compo- sition du rostre, l'intermaxillaire formant le côté et le vomcr formant le milieu. C'est exactement ce que nous voyons dans VEncheiziphius du midi de la France. Le rostre d'un vrai Ziphius aurait du avoir, sinon le canal médian, du moins les os intermaxillaires au milieu et les maxillaires sur le côté. A la face supérieure, deux sillons marquent la ligne de démarcation des deux principaux os, l'intermaxillaire et le vomer, et ces sillons s'élargissent au fur et à mesure que Ton approche de la base du rostre. Vers le tiers antérieur, ces sillons antérieurs ont complètement disparu, parce que Fintermaxillaire forme seul tout le bout du rostre. A la face inférieure, on voit un sillon unique sur la ligne médiane. A en juger par la longueur du rostre, ce poisson doit avoir eu une longueur de plus de deux mètres. Nous pre- nons pour base la longueur du rostre de l'Espadon com- paré à la longueur du corps. 11 forme à peu près le quart de cette longueur. Il est à remarquer que la taille de ce poisson fossile n'a rien d'extraordinaire, puisqu'on signale encore aujourd'hui des Espadons de dix et douze pieds, et même de dix-huit et de vingt (1). Il saute aux yeux, Taprès ce que nous venons de dire, qu'il ne peut être question ici d'un Cétacé. Indépendam- ment de la nature des os et de la forme, qui est par trop pointue pour un Ziphius, on ne voit pas de trace du canal médian pour loger le cartilage vomérien , et la structure plus ou moins fdjrillaire de l'os ne peut laisser aucun doute sur sa nature. (I ) Cuvier el Valeuciennes , Ilisl. nal. des poisaons , vol. VIII , p. 191 , ( 497 ) Le roslrequi provient du crag d'Anvers (pi. II, tîg. I et2) a 20 centimètres de longueur; son plus grand diamètre est de oo millimètres; en hauteur il mesure encore 25 milli- mètres. L'extrémité antérieure est légèrement mutilée et montre qu'il se terminait également en pointe fort aiguë. La surface des os a de même un aspect fibrillaire, sur- tout à côté des rainures, et ne ressemble aucunement aux os de Ziphius véritables. A la face supérieure, on distingue, sur une grande partie de la longueur, un sillon à droite et à gauche qui indique la séparation entre les os maxillaires et le vomcr, et sur la ligne médiane on voit un autre sillon entre les deux os du vomer. Le rostre présente, au centre, deux canaux un peu plus rapprochés de la surface supérieure que de la surface inférieure; ces canaux le parcourent dans une grande partie de sa longueur. La coupe du rostre présente un ovale régulier à peu près symétrique. La face inférieure ou palatine est un peu plus bombée que le côté opposé. On voit un sillon faiblement indiqué sur la ligne mé- diane du côté du palais. Ce rostre se trouvait parmi les nombreux ossements de Ziphioïdes découverts devant Anvers, et notre savant con- frère M. le vicomte B. Du Bus a bien voulu me le commu- niquer avec le dessin (ÏEncheiziphius qui a été fait sous sa direction. Nous reproduisons ce dessin pi. L Si nous comparons ce rostre avec celui de l'Espadon vivant, on est frappé de voir son extrême solidité : dans l'Es- padon vivant, le rostre n'est qu'une lame mince déprimée ( 498 ) depuis la base jusqu'à la pointe, plus ou moins llexible et affectant la forme d'une lame d'épée. Dans les espèces fos- siles, au lieu d'une lame, c'est un coin comme la dent de Narval et qui n'a pas moins de solidité qu'elle. En comparant attentivement ces deux rostres, il est clair que non-seulement ils proviennent d'une même fa- mille de poissons, mais qu'ils se rapportent exactement à une même espèce, qui habitait ainsi, comme tant d'autres, le centre et l'extrémité sud de l'Europe; il y a aujourd'hui encore un grand nombre de poissons qui hantent à la fois la Méditerranée et la mer du Nord. Nous profiterons de cette occasion pour donner une courte description de deux autres rostres de la même fa- mille de poissons , provenant du terrain bruxellien ; ils tai- saient partie d'une collection de l'abbaye d'Alïligem, dont le bel établissement des Joséphites à Melle, près deGand, est aujourd'hui en possession. M. Bernardin, le professeur qui a la direction du musée, a bien voulu nous les contier pendant quelque temps pour en donner une description. Ces deux rostres appartiennent à deux genres différents, comme il est facile de le voir par les canaux qui les tra- versent; au premier nous avons donné le nom de : ' BrACHYRHYNCHUS SOLIDUS. (PL II,fig.6-7.) Ce Brachyrhyndms du terrain bruxellien présente, comme le rostre d'Anvers, deux sillons bien marqués entre le vomer et les intermaxillaires; au point de réunion des vomers et des intermaxillaires se trouve, de chaque côté, un sillon qui s'étend dans la longueur du rostre et qui longe le conduit nourricier avec les nerfs. Ce rostre est légèrement déprimé, de manière que son diamètre trans- ( 499 ) verse a un peu plus du double du diamètre vertical. Ce rostre est plus robuste que l'autre. Notre savant confrère M. le professeur Donny m'a fait voir un autre beau rostre de ce même poisson, qu'il avait recueilli lui-même dans la montagne Saint-Pierre, à Gand, à côté de restes de Myliobates. L'autre rostre du même terrain bruxellien porte le nom de: XlPHIORHYNCHUS ELEGANS. (PI. Il,fig.3et4.) M. le major Le Hon, dans sa description des poissons fos- siles de Belgique, a bien voulu signaler ces deux poissons sous le nom que je leur avais imposé depuis longtemps (1). Le Xiphwrhynchiis elegans difl'ère considérablement du précédent par le nombre et la disposition des canaux nourriciers qui le traversent : il existe d'abord un canal central, qui est le plus grand, puis quatre autres canaux tout autour, d'un calibre moins grand et qui sont disposés autour du canal central avec régularité. On ne voit point de sillon à la surface, de manière que tout ce bout de rostre ne semble formé que d'un seul os, l'intermaxillaire. Il faut, sans doute, en conclure que nous ne possédons de ce rostre que l'extrémité antérieure et qu'il provient d'un poisson d'une taille beaucoup plus forte que le Brachy- rhynchus solidus. Burtin a ligure (2) une vertèbre caudale de poisson , ap- partenant, dit-il, à M. Jacobs, d'Allligem. Nous sommes en possession d'une vertèbre semblable, (1) H. Le Hon, Préliininaircs d'un mémoire sur les laissons tertiaires de Belgique, m-S^. Bruxelles, 1871. (2) Orycf.,!)!. ll,lig. E. ( SOO ) pi. n, fig. 8, mais moins complète et moins grande, tout en étant mieux caractérisée. Cette vertèbre appartient évidemment à la même espèce dont provient la vertèbre figurée [)ar Burtin. Dès le premier aspect, le caractère de Scombéroïde ap- paraît, et nous ne serions aucunement surpris qu'elle pro- vînt d'un des Espadons que nous décrivons ici. Le professeur Dewalque m'a montré des vertèbres cau- dales soudées trouvées également dans le terrain bruxellien et qui se rapportent au môme poisson [Brachijrhyncïms), Deux autres Espadons qui ont laissé leurs traces dans le terrain bruxellien , sont : COELORHYNCHUS BURTINU, Le HoU. M. le major Le Hon a établi cette espèce sur un frag- ment conservé au musée de Melle et qu'il rapporte à la défense figurée par Burtin, pi. I, fig. 4. CoELORHYNCHUS RECTUS , Ag. C'est une espèce fort commune dans le sable bruxellien et dont tous les amateurs possèdent des débris plus ou moins grands. Des naturalistes peu expérimentés pour- raient prendre des fragments de ce rostre pour des mor- ceaux de Dentale. Burtin Ta figuré (I). La plus belle pièce connue de cette espèce est un rostre de la collection du major Le Hon et dont M. R. Owen a donné un dessin dans sa Palœontology (2). Nous avons trouvé dans l'argile rupelienne à Basel un fragment de rostre qui a l'air d'un morceau de Dentale et (1) Burtin, Orijct., pi. VI, lig. A. (:>) R. Ovven, Palœontology, second edil. Edinburgh, 1861, p. 172. ( 501 ) que nous croyons devoir rapporter à ce même genre Cœ- lorhynchus. De ces Cœlorhynchus, du moins le dernier a laissé aussi de ses débris dans l'argile éocène de Sheppey et de Brak- lesham. Nous avons donc en Belgique des poissons qui ont tra- versé toute la période tertiaire sans subir de grands chan- gements et qui ont disparu de nos parages avec l'époque quaternaire. On trouve encore de superbes Espadons dans la Méditerranée, mais ils ne paraissent plus qu'accidentel- lement dans la mer du Nord ou dans la Baltique. Ce mot d'Espadon est appliqué quelquefois à d'autres animaux et surtout aux Cétacés connus sous le nom d'Or- ques. Cette confusion provient surtout de ce que dans le Nord les Orques, ennemis implacables des baleines, portent le nom de Schtverd fish, poisson à épée, nom imposé à ce Cétodonte à cause de la forme de la nageoire dorsale, que l'on voit souvent hors de Teau pendant qu'il nage et qui ressemble à une épée légèrement courbée. Les Groën- landais imitent même celte forme en bois, pour effrayer de loin les phoques qui fuient à la vue de cet organe comme la poule se sauve à la vue de l'épervier. Il est résulté de cette confusion de l'Orque avec l'Es- padon que des naturalistes ont parlé à tort d'Espadons faisant la guerre à des Mysticètes au nord de l'Atlantique. Les Orques seuls attaquent les baleines. Genre trigloïdes Dejardinii, Van Ben. (PI. II, fig. 9, 11 et 13.) Nous avons reçu du capitaine De Jardin la partie supé- rieure du crâne d'un poisson à joues cuirassées dont tous les caractères sont parfaitement conservés. Les os sont ( S02 ) parfaitement intacts à leur surface interne comme à leur surface externe. La portion du crâne conservée est celle qui représente la partie antérieure des orbites des deux côtés et l'os operculaire. En comparant ces os avec ceux du Trigla gtirnardiis, on voit dans tous les deux la surface externe hérissée d'as- pérités, d'alvéoles et de sillons, formant des dessins fort réguliers. Mais toutes ces particularités sont encore plus fortement accentuées dans Fespèce fossile que dans le poisson vivant. Ces Trigloïdes avaient évidemment la tête des Trigles actuels, mais avec des saillies et des piquants encore plus marqués. Nous ne croyons pouvoir mieux faire que de figurer à côté des fragments fossiles, les parties correspon- dantes du Trigla giirnardus (pi. II, fig. 10, 12, 14 et 15). Ayant reconnu la présence des Trigles dans le crag, nous avons comparé les otolithes, longtemps désignés sous le nom de boucles de Raies, avec les otolithes de poissons vivants, et nous avons reconnu que ces os de Toreille pro- viennent du même poisson (1). Ils viennent du sable noir de Berchem. Nous avons trouvé les mêmes otolithes dans le sable de Bolderberg. La présence reconnue des Trigles est d'autant plus re- (1) Je vois dans le beau travail que M. Prestwich vient de publier dans le Quart. Journ. geol. Soc, vol. XXVII, sous le litre : On the structure ofthe crag-beds of Suffolk and Norfolk..., feb., 18C8, que M. Higgins a rapporté tous les otolithes du crag qui lui ont passé par les mains, à des poissons Gadoïdes. Nous avons vu bon nombre d'otolithes du crag d'An- vers, et nous n'en avons pas trouvé un seul provenant d'un poisson de celte famille. Il est inutile, pensons-nous, défaire remarquer que l'on ne peut pas confondre les otolithes des Gadoïdes avec ceux d'aucune autre famille de poissons. ( 503 ) marquable que ces poissons à joues cuirassées ont été fort peu observés à l'étal fossile, et que M. Paul Gervais n'en fait point mention dans son intéressant ouvrage sur la zoo- logie et la paléontologie françaises. Les joues cuirassées paraissent dater de l'époque cré- tacée, dit Pictet (i); ils sont représentés au Monte-Bolca par deux genres remarquables, mais il ne se trouve dans les autres terrains tertiaires, ajoute-t-il , que le genre des Cbabots qui appartient aux poissons d'eau douce. sPHvERODiJS iNsiGNis, Van Ben. Le capitaine De Jardin nous a remis deux fragments de maxillaires sur chacun desquels on distingue une double rangée de dents. Sous chaque dent se trouve une alvéole sphérique, et à la surface on voit à chaque dent un double contour. Les couronnes sont tombées. Nous avons, en outre, une couronne isolée qui, pour la grandeur, se rapporte fort bien au Sp/icvroclKs, figuré par M. Paul Gervais (pi. LXIX, fig. 28) et que Pictet a repro- duit dans son atlas (pi. XXXVl, lig. 19). Ce qui nous semble caractériser surtout ce Sphœrodîis, c'est la disposition des dents en une double rangée de grandeur à peu près égale, du moins si nous sommes en possession de toute la largeur de l'os. Le capitaine De Jardin a marqué sur l'étiquette: Anvers (Vogelsang), nouvelle enceinte. Cap 9, JO. CHRYSOPHRIS HENNII, VaU Bcn. Nous ne connaissons que deux dents de ce poisson, qui nous ont été remises par M. le lieutenant Henné. Quoique (1) Vol. II, p. 60. ( 504 ) nous ne possédions pas d'autres pièces , nous ne saurions nous empêcher de lui donner un nom spécifique, ne pou- vant rapporter les dents dont il est ici question à celles des espèces décrites. HANNOVERA AURATA, Van Bcn. (Pl.II,fig.l6.) Nous désignons sous ce nom des débris d'un poisson, recueillis dans le crag d'Anvers et qui ne sont pas sans analogie avec déjeunes fanons de baleine; le docteur Han- nover en a trouvé dans les musées de Christiania, de Kiel et de Copenhague et en a fait une étude microscopique. D'après le savant docteur de Copenhague, la structure de ces débris est la même que celle des boucles de Raia bâtis, mais on ne sait rien du poisson dont ils proviennent. Le docteur Hannover en a donné une figure, et rapporte la préparation, jusqu'ici énigmatique, à une Raie inconnue et peut-être d'une espèce éteinte, dit-il (1). SCOMBÉRODON DUMONTII. (PI. m.) Les poissons sont assez largement représentés dans l'argile rupelienne, mais jusqu'ici on ne connaissait guère que des dents, des vertèbres et des piquants de Squales ou de Plagiostomes. Il n'en est pas ainsi dans l'argile de Londres. Sur une centaine de poissons observés dans cette argile à Sheppy, il va environ une cinquantaine de poissons osseux, dont (I) Hannover, Sur la structure et le développement des écailles et des épines chez les poissons cartilagineux (Bull, de la soc. roy. dan. des sciENC, 1867). ( 505 ) douze Scornbéroïdes et cinq Xiphioïdes; dans la liste des animaux fossiles des marnes argileuses de Boom et de Ru- pelmonde, on compte généralement des débris de onze poissons Plagiostomes, et j'ignore si jusqu'à présent on a signalé un Téléostéen. Il y a cependant plusieurs poissons de ce groupe qui hantaient cette mer, et nous avons l'honneur d'en faire connaître un aussi remarquable par sa taille que par ses caractères fortement accentués; il appartient, comme les ï^lagiostomes, à une famille qui a encore de nombreux représentants dans notre faune actuelle. Comme on le pense bien , disions-nous dans une note insérée dans les Bulletins de l'Académie (1) à propos de la faune de cette époque, les Téléostéens ne faisaient pas défaut dans la mer rupelienne, mais leurs restes provien- nent généralement d'animaux moins grands, et ils sont moins bien conservés; en général , leurs débris sont peut- être plus disséminés sur un grand espace. Nous avons fait mention, pour la première fois, de ce poisson, dans un rapport (2) fait à l'Académie sur une communication de M. le docteur Van Uaemdonck, et nous avons reçu, depuis cette époque, de nombreuses vertèbres qui ont confirmé notre première appréciation. Nous lui avons donné le nom générique de Scombérodon pour indiquer, d'une part, la famille des Scornbéroïdes, à laquelle il appartient, et, de l'autre, les fortes dents qui arment les os intermaxillaires; nous avons cru honorer le nom de notre savant collègue et ami Dumont, qui a rendu (1) Bulletins, ^""^ sér., t X, n<>» 9 et 10. (2) Bulletins , 2"ie sér , t. X , p. 1 1 , p. 405. 2'"'' SÉRIE, TOME XXXI. 35 ( 506 ) de si grands services à la science géologique et à l'industrie, en lui dédiant cette belle espèce. Les pièces les plus remarquables de notre Sconibérodon ont été trouvées par M. le docteur Van Raemdonck et con- sistent dans un intermaxillaire assez complet , des frag- ments de maxillaire inférieur et un bon nombre de ver- J tèbres dans un fort bon état de conservation. " Depuis plusieurs années déjà, nous avions pris note d'un fragment d'os de poisson trouvé dans l'argile de Boom et qui est déposé dans le musée Van der Maelen; nous avons pu nous assurer que c'est un fragment de maxillaire infé- rieur du même poisson. Notre regretté confrère M. Van der Maelen avait eu l'obligeance de mettre cette pièce à notre disposition. Maxillaire inférieur. — C'est toute la partie antérieure du maxillaire inférieur que nous possédons : comparé aux mêmes os des espèces vivantes, ce maxillaire est relati- vement fort épais, et la tête doit avoir été beaucoup moins effilée que dans les Scombéroïdes en général. L'os est aussi épais que haut, tandis que les espèces vivantes ont presque toutes, si pas toutes, leurs maxillaires inférieurs fortement comprimés. On voit quatre dents encore en place, dont deux possè- dent une grande partie de leur couronne. Ces dents sont soudées complètement à l'os et semblent en former une dépendance; mais entre les dents il existe des alvéoles dont nous n'avons pas compris d'abord la signification; ces alvéoles logent, d'après ce que nous ont appris les Scombéroïdes vivants, des dents plus petites qui sont placées entre les autres et qui, sans aucun doute, sont des dents de remplacement. Ces alvéoles se combleront éga- ( mi ) lement quand les nouvelles dents auront pris tout leur accroissement. L'os intermaxUlaire. — L'os est très-légèrement courbé d'avant en arrière, d'où l'on peut conclure que le poisson avait le corps comprimé comme on le trouve dans plusieurs genres vivants de cette famille. Mais, au lieu d'être effilé en arrière, comme les Trichurus et les ThyrsiteSj il est très-massif dans toute sa partie postérieure, ce qui nous fait croire que le maxillaire était moins large et moins solide que dans les poissons vivants dont nous venons de parler. Il présente en avant également plus de solidité que les espèces vivantes. Sa surface interne touche , sur une grande étendue, l'intermaxillaire du côté opposé, de ma- nière que les deux intermaxillaires sont unis par une grande surface. C'est une articulation par diarthrose qui présente une plus grande solidité que celle que l'on observe habituellement chez les poissons. Vers le milieu de l'os, les dents sont toutes brisées près de leur base, et l'on aperçoit entre ces chicots une petite dent complète qui, probablement, était cachée sous la peau. C'est une dent de remplacement qui s'élève entre les autres. Nous voyons wne disposition toute semblable dans le Tri- churus lepturus et dans d'autres Scombéroïdes vivants. Les dents ne forment qu'une seule rangée , et l'on ne voit aucune trace de, fortes dents internes, comme on en observe dans plusieurs genres vivants. Il est inutile de faire remarquer que, par le système dentaire, le poisson fossile qui nous occupe s'éloigne notablement des Thons véritables et des genres ci-dessus ( 508 ) nommés, ce qui nous a engagé à proposer un nom géné- rique nouveau. Les dents sont assez régulièrement placées dans toute la longueur de l'intermaxillaire; elles offrent à peu près le même espace entre elles; il y en a cinq encore entières en place en arrière de l'os; en avant, la seconde est à moitié brisée. Les autres sont brisées jusqu'à la base, mais lais- sent des traces de leur présence. Elles sont toutes soudées avec l'os, et se briseraient plutôt que de se détacher. Nous estimons qu'il y en a eu dix-huit sur chaque inlermaxil- laire. Les cinq qui sont encore en place augmentent en vo- lume d'avant en arrière, et vers l'extrémité antérieure, on voit qu'elles diminuent comme en arrière. Elles semblent toutes avoir eu une forme semblable. On ne pourrait mieux les comparer qu'à une lancette. Elles sont comprimées de dehors en dedans avec un bord tran- chant dans toute leur longueur et se terminent toutes en pointe. Leur surface est luisante et unie. A leur base en dehors elles montrent une légère dépression. Indépendamment des os précédents, nous avons re- cueilli dans la même argile un assez grand nombre de vertèbres de poissons osseux, qui se rapportent parfaite- ment à la famille des Scombéroïdes. Elles sont à peu près aussi longues que larges et, sur le côté, elles présentent, à droite et à gauche, des excavations qui communiquent parfois avec le canal central du corps de la vertèbre. Nous sommes en possession d'une grande partie de la colonne vertébrale d'un individu qui correspond fort bien par la taille aux os maxillaires que nous décrivons plus haut. Nous trouvons la première cervicale, puis la plupart de celles du milieu de la colonne vertébrale. La première est ( o09 ) assez facile à reconnaître. Nous avons trois vertèbres de grandeur différente qui semblent se rapporter à la même espèce de Scombérodon. Les dernières caudales sont re- niai qnabies par leurs apophyses épineuses qui recouvrent les suivantes comme une plaque et leur ôte toute mobilité propre. Il y en a plusieurs qui sont ainsi complètement soudées les unes aux autres, de manière que la fin de la colonne ne peut se mouvoir que tout d'une pièce, il résulte encore do cette imbrication que les dernières vertèbres , avec leurs apophyses larges et aplaties, rendent ces ver- tèbres complètement carrées. C'est, du reste, ce que l'on voit parfaitement dans le squelette du Thon ordinaire en- core vivant. Nous avons une autre série de quatorze vertèbres à peu près toutes d'une grandeur égale et qui proviennent du milieu de la colonne vertébrale. Ces vertèbres s'éloignent de celles des Scombéroïdes par l'absence de ces excavations qui donnent un aspect à part aux vertèbres de ces poissons ainsi que par leur forme : le diamètre vertical est un peu plus grand que le diamètre transverse! Les apophyses sont toutes brisées, et nous n'avons guère d'autres pièces que nous puissions rapporter à cette por- tion de la colonne vertébrale. Nous possédons en outre près d'une centaine de vertè- bres toutes recueillies dans l'argile rupolienne et provenant de poissons Scombéroïdes. Elles se rapportent à des pois- sons de quatre ou cinq grandeurs différentes. Au moment de terminer notre travail, nous avons reçu encore un beau fragment de maxillaire inférieur, mon- trant des dents en place et qui indique encore la grosse saillie qui termine cette pièce en avant; c'est encore à M. le docteur Van Raemdonck que nous la devons. ( 510 ) Si nous en jugeons d'après les espèces vivantes, et parti- culièrement d'après les Thons et les Tliyrsites, ce poisson ne devait pas atteindre moins de 2 mètres de longueur, et, comme l'indiquent la forme et la force des dents, le Scom- bérodon devait être un hôte redoutable dans cette mer rupelienne. C'est des Sphyrœnodus d'Agassiz que notre poisson se rapproche le plus, surtout du Sphyrœnodus trouvé dans l'argile de Londres. Mais les Sphyrœnodus sont bien par leur nom de la famille des Sphyrœnoïdes, et notre poisson est par tous ses caractères un vrai Scombéroïde. En effet, les Sphy7^œ7ia ont sur leur longueur en arrière les intermasillaires garnis de fines dents serrées comme une scie, ce qui n'est pas le cas dans l'intermaxillaire qui nous occupe, et notre poisson de la mer rupelienne a plus d'affinités, par ses dents palatines surtout, avec les genres ThyrsiteSj Pelamys et Tridiiurusàe; la famille des Scom- béroïdes qu'avec tout autre genre. Agassiz représente une partie de la tête du Sphyrœ- nodus (1), mais il n'y a pas de dents supérieures pour qu'on puisse juger des véritables aflinilés de ce poisson. Notre Scombérodon se rapproche de la tête qu'il repré- sente, mais en diffère cependant assez sensiblement. La forme des dents n'est pas exactement la même, et la dé- pression que nous remarquons sur les nôtres et qui nous (1) Sphyrœnodus crassidens, Agassiz, Poiss. foss., l. V, pp. 8 et 98, pl.XXVI,fig. 4et6. Odontography, pi, LIV. Les autres Sphyrœnodus sont : Sphyrœnodus priscus , taille considérable, à Sheppey. Sphijrœnodus gracilis , Dixon, Geol. andfoss. ofSusseœ, p. 205. ( su ) paraît assez caractéristique, ne paraît pas exister dans la tête figurée. C'est évidemment à la famille des Scombéroïdes que ce poisson doit appartenir, ce que démontrent l'arrangement de ses dents aussi bien que la conformation de I'qs inter- maxillaire, et les caractères des vertèbres. Mais de quel genre se rapproche-t-il le plus? D'après les dents, il est plus voisin des Cybium que de tout autre, mais il s'en éloi- gne par un développement plus fort de ces organes, et il n'est pas inutile de faire remarquer que par la taille il l'emporte de beaucoup sur eux. Le Scombérodon devait avoir une puissance de mastication très-grande, et comme bon nageur, il n'avait sans doute rien à envier au grand Thon des temps actuels. Les Scombéroïdes sont représentés par plusieurs genres, dit Agassiz, dans sa notice sur les poissons fossiles de l'argile de Londres, dont l'un, le Cybium, compte aussi des représentants dans l'époque actuelle, tandis que les Cœlopoma, les Botrosteus et les Cœlocephalus n'ont encore été trouvés jusqu'ici que dans les terrains tertiaires (1). Il est à remarquer que si les poissons de cette famille de Scombéroïdes ont apparu à fépoque de la craie, ils ont constamment crû en importance , et si c'est une des familles les plus riches en grandes et belles espèces, c'est aussi une des plus riches en espèces comestibles. Tous ces pois- sons sont hautement estimés, non-seulement pour la déli- catesse de leur chair, mais aussi pour leur abondance et pour le bon goût que la chair conserve après son séjour dans le sel ou dans l'huile, séchée ou fumée. Nous ne pouvons nous empêcher de faire mention ici (1) Ann. des se. nat., 1845, n» 31. ( 512 ) d'une vertèbre qui nous a été communiquée par le docteur Kempeneers et qui a été recueillie dans le limon hesbaien avec des ossements de mammouth et d'autres animaux terrestres, dans les environs de Hannul. Cette vertèbre a tous les caractères de celles des poissons Scombéroïdes , et si nous l'avions trouvée dans l'argile rupelienne, nous n'hésiterions pas à la rapporter au Scombérodon que nous décrivons ici. Pelamys robusta. C'est le nom que nous avons donné à un poisson qui a laissé de nombreux et caractéristiques débris dans l'ar- gile rupelienne des environs de Basele. Nous en possé- dons un grand fragment de maxillaire inférieure et un bon nombre de vertèbres. Le maxillaire est caractérisé par les alvéoles dentaires qui ressemblent complètement à celles de l'espèce vivant sur la côte de Bretagne, mais les dents elles-mêmes sont toutes brisées. Les vertèbres caudales sont facilement reconnaissables à leur forme carrée et à leurs apophyses supérieures et inférieures qui, au lieu de s'ériger, recouvrent le corps de la vertèbre sui- vante et lui oient tout mouvement vertical. Il n'y a que le mouvement latéral qui reste possible. Pal^oniscus de Denée. (PI. IV.) L'assise d'Avesnelles, ou assise II, est composée, d'après M. E. Dupont (1) , de bas en haut : 1° de calcaire compacte gris; 2° de calcaire très-compacte noir avec phlanites. (1) Sur le calcaire carbonifère de la Belgique — Dlllet. de l'Acad. ROY. DE Belg., S"»*^^ séi'., t. XV, II" 1 (p. 12, lirage). ( 513 ) Cette coupe nous indique, ajoute M. E. Dupont, la posi- tion exacte du marbre noir exploité dans les environs de Dinant, à Bâchant, etc. Les fossiles y sont très-rares, dit-il, puisque les environs de Dinant ne lui ont fourni qu'un Nautilus mutabilis^ le Productus semireliculatus et des moules de Bellérophon et de Pecten. Il y a peu de temps , M. de Montpellier d'Annevoie a liouvé dans les carrières de marbre noir qu'il exploite à Denée, un poisson supérieurement bien conservé et dont il a bien voulu faire don au musée de paléontologie de Louvain. C'est surtout sa belle conservation qui nous décide à en faire la description, et à en reproduire le dessin. On ne pourrait avoir un poisson frais dans un plus bel état de conservation. La nageoire pectorale est comparativement peu déve- loppée. Des écailles assez grandes la recouvrent à la base et rendent cette partie de la peau également cuirassée. Quelques-unes de ces écailles situées à la base sont de forme triangulaire. Les rayons sont d'une grande ténuité, et l'on n'aperçoit aucune trace de libres. On voit qu'ils sont très-flexibles, puisqu'il y en a qui suivent les ondulations des écailles sur lesquelles ils sont couchés. La nageoire est arrondie et non pas anguleuse, le bord libre sous-entendu. Nous comptons de vingt à vingt-cinq rayons. La nageoire abdominale est extrêmement petite et se trouve plus près de la base de la queue que de la nageoire pectorale. On ne distingue que quelques rayons, une dizaine, qui sont tous d'une grande ténuité. Elle est peut-être com- parativement plus faible encore que la nageoire pectorale. La nageoire dorsale est assez longue. Elle est située un ( 514 ) peu au-devant de la nageoire anale. S'il y a des écailles sur le bord antérieur , elles doivent être extrêmement petites. Elle s'étend jusqu'à l'origine de la queue. Nous comptons une cinquantaine de rayons. Les premiers sont les plus longs, et les derniers n'ont pas le huitième de leur lon- gueur. La nageoire caudale est située comme dans tous ces poissons. Le lobe inférieur ne paraît être qu'une seconde nageoire anale. Les écailles, tout en diminuant de volume, recouvrent le lobe supérieur comme le corps lui-même, et elles forment ou des carrés vers le milieu ou des losanges plus loin. Le lobe inférieur est uniquement formé de rayons cou- verts par une peau très -fine, et ces rayons semblent formés de pièces juxtaposées de forme carrée. Il n'y a pas plus de fulcres à la queue qu'ici. La gorge est toute couverte d'écaillés allongées, et il en existe même sur le maxillaire inférieur. Sur le milieu du dos, on trouve une rangée d'écaillés qui ont le double des autres et qui présentent à peu près la même forme et la même grandeur depuis le sommet de la tête jusqu'à la nageoire dorsale. Ces écailles sont striées comme celles qui forment les premières rangées des flancs et du dos, mais les stries s'effacent insensiblement , soit d'avant en arrière , soit de haut en bas. La tête proprement dite n'est pas cuirassée. On voit sur le côté un os cutané qui occupe la place ou recouvre plu- tôt les os operculaires et qui revêt en arrière l'os du bras. Il y a ceci de remarquable que l'os du bras, au premier abord, en impose pour le préopercule. Nous ne nous rendons pas parfaitement compte de la ( 515 ) vraie situation de la fente branchiale. Cette fente devrait se trouver au-devant de l'humérus , mais l'os cutané, dont nous parlons plus haut, le recouvre trop complètement pour que Ton puisse croire qu'il y a là une fente. Il est probable que la fente branchiale existe plutôt en dessous, où, en effet, la peau ou membrane branchiostége est notablement distendue. Cette peau est cuirassée. Tout le bord inférieur, jusqu'à la nageoire ventrale , est garni d'écaillés qui ont à peu près une longueur double de leur largeur. A en juger par les écailles ou la cuirasse, qui est con- servée des deux côtés, les os doivent être fort mous, puisqu'il n'en reste absolument rien. On dirait même que s'ils avaient été à l'état de cartilage, on devrait en recon- naître quelque chose. Nous avons conservé à ce poisson le nom de la localité où il a été découvert. Le cabinet de paléontologie de Louvain possède un autre échantillon de Palœoniscus, fort semblable au pré- cédent, et qui provient de la collection de feu Toilliez, ingénieur à Mons. Cet échantillon porte comme indication d'origine : 5. ViesvUle , carrière de M. Van Moorsel-Devis. C'est la moitié supérieure du poisson qui est conservée. Nous avons donc à Anvers dans le crag : Sparoïdes. Sphœrodus insignis. Chrysophris hennii, Van Ben. Joues cuirassées. Trigloïdes Dejardinii. ( 516 ) SCOMBÉROÏDES. Brach yrhy ncfi us ter e tir os tris . Si l'on considère le nombre prodigieux d'ossenienls de Cétacés ichtyophages trouvés dans le crag, il est évident que la mer scaldisienne a dû être très-poissonneuse et que l'on connaît fort imparfaitement la faune ichtyologique de celte époque. Nous trouvons ensuite dans l'argile rupelienne : Scombérodon Dumontii. Pelamys r obus ta. Dans le terrain bruxellien : Brachyrhynchus solidus. Xiphiorhynchus elegans. Coelorhynchus Burtinii. — rectus (i). Dans le calcaire carbonifère : Palœoniscus de Denée (2). (1) Le Zanclus eoceniis dont Durtin a déjà donné une figure et qui a élé retrouvé dans le calcaire grossier des environs de Paris, est un Spa- roïde. (^) Nous avons déjà fait connaître dans ce même terrain le Palœdophiis insigni.s, et dans le dévonien le Palœdaphus devoniensis. [DuUcUns de r Académie royale de liclyique , ±' sér., t. XVII , p. 145 , et I. XXVII , 1861).) (Si7) EXPLICATION DES PLANCHES. Planche 1. Brachyrhynchus teretirostris. Échaniillon trouvé dans les sables de Montpellier, et d'après lequel le professeur Rùtimeyer a établi le genre Encheiziphius. Planche II. 'ig. 1. Brachurhynclms teretirostris d'Xnvers. 2. La coupe du rostre dans sa porlloii la plus large. 5. Xiphiorhynchus elegans, Van Den. 4, La coupe du même. 5. Brachyriujnchus solidus , Van Ben. Vu par sa face supérieure. C. Le môme, vu par sa face inférieure. 7. La coupe du même. 8. Vertèbre caudale d'Affligem que nous rapportons à l'un ou l'au- tre des poissons précédents. 0 Triyloïdes Dejardinii. La partie supérieure et antérieure du crâne; c'est toute la région qui précède les orbites. 10, Triglagurnardus. La même portion du crâne. 1 1 Trigloïdes Dejardinii. L'os operculaire complet. 1:2. Le même, de Trigla gurnardus. 15. Otolithes fossiles de Trigloïdes Dejardinii. t i. — — de Tr/j/Za /i/ru?n/o vivant. 15. Le même otolithe grossi. IG. Hannovera aitrata. Planche III. Fig. 1. Scomherodon Dumontii. Les deux maxillaires en place, \us par la face externe. 2. Fragment de gauche de maxillaire inférieur. 5. Deux dents en place , vues de face. 4. Une dent, vue d'avant en arrière. Planche IV. Palœoniscus de Denée. Fig. I. Poisson de grandeur naturelle. 2. Deux écailles isolées, grossies légèrement. ( §18 ) — M. P.-J. Van Beneden annonce que des fouilles faites récemment dans l'église Sainte- Walburge, à Anvers, ont amené la découverte d'un grand nombre d'ossements, dont trois seulement ont été conservés et lui ont été commu- niqués par son savant confrère de la classe des beaux-arts, M. le chev. Léon de Burbure. Ce sont trois métatarsiens de cheval et de bœuf. Ces os sont usés et polis à leur face antérieure. Dans le métatarsien du cheval, la saillie médiane de la surface articulaire inférieure est percée à son origine en arrière, de sorte qu'on peut placer un morceau de bois en travers, et un autre morceau de bois peut pénétrer au centre de l'os par un trou qui est fait au milieu de la sur- face articulaire supérieure. M. Van Beneden les met sous les yeux de la classe, en disant qu'il ne sait rien quant à leur âge. Il croit devoir faire remarquer que par leur uni- formité d'usure d'un seul côté et les trous que l'on a faits aux deux bouts, ces os se rapportent parfaitement aux patins russes de l'âge de pierre, dont on a pu voir des spécimens lors de l'exposition universelle de Paris. M. de Selys Longchamps signale, à cette occasion, que les traîneaux dont le peuple se sert dans la province de Liège sont garnis d'os d'animaux. M. Dupont ajoute que le musée de Leyde possède égale- ment des exemplaires d'ossements de ce genre, et rappelle, en même temps, que le patinage existait déjà dans nos contrées au XII"'^ siècle. r~'' ^ Bull. (Ic.rAcaa. Koval PI. Il Zi/i^z. ff. SeiM^eifiis^ ^7v.coœUes' ull ,lr lA.'ad lloval. Pllll ■>^ .^..^ â.._.. % k i Xiûv. ff. Severez/iij, ^nacelles: U.lll a,- TAradRo ^ <.•. =*jCf!s-^ *s;^ï'- ^:î^^^-^: »\mw ( S19 ) Synopsis des Cordtdines (1), par M. Edm. de Selys Long- champs , membre de l'Académie. 2™ légiou. — MACROMIA. Espace hypertrigonal traversé ou réticulé. Secteurs de Tarculus un peu soudés à leur naissance. Patrie : Cosmopolites. N. B. La légion se sépare de suite de celle des Cordulia par les nervules de l'espace hypertrigonal. Le caractère tiré de la réunion basale des secteurs de l'arculus est bon , mais n'est pas aussi absolu , se retrouvant déjà chez les Gomphomacromia de l'autre légion , et n'étant que peu prononcé chez les ^schnosoma de celle-ci. En géné- ral, le prolongement temporal des yeux est bien marqué et grani- forme. Les onglets sont variables, à divisions égales [Idionyx et Macromia) ou l'inférieure plus courte {Synthemis et jEschnosoma). Genre 3. — IDIONYX, de Selys. Tous les triangles libres; un seul rang de cellules postrigonalcs, triangle discoïdal des ailes supérieures un peu irrégulier , à côté su- périeur presque brisé à son angle externe. Le côté basai du triangle discoïdal des ailes inférieures un peu plus éloigné de la base de l'aile que l'arculus. Les secteurs de l'arculus réunis à leur naissance jusqu'au commencement du triangle discoïdal. Espace hypertrigonal traversé par une nervule, le basilaire libre; le médian libre (excepté la nervule basale ordinaire avant le triangle interne). Membranule petite. Onglets à divisions égales. Pairie : Malaisie. N. B. Rappellent tout à fait les Cordulephija de la légion précé- dente par la forme des triangles et le seul rang qui les suit. S'en sé- (1) Suite. Voyez Bulletins de 1871 , n» 5, p. 258. ( 520 ) parent par la nervule qui traverse l'espace hypertrigonal, les secteurs de Tarculus longuement soudés à leur naissance, et par les onglets à divisions égales. Ces onglets à dents égales m'avaient d'abord porté à rapprocher les Idionyx des Zygonyx (Selys) ; mais ces derniers en diffèrent beau- coup par le triangle discoïdal des supérieures aigu inférieurement, à côté supérieur non brisé, le triangle interne de 5 cellules, 2 rangs postrigonaux et l'absence du triangle interne aux inférieures. Ce 'dernier caractère et le bord anal des mâles arrondi éloignent tout à fait les Zygonyx du grand genre Macromia auquel ils res- semblent par les onglets, la position du nodus et la coloration. Considérant d'ailleurs l'absence de lamelle aux tibias antérieurs chez le mâle et la réticulation du bord anal, je suis porté, pour le mo- ment, à considérer les vrais Zygonyx comme des Libellulines, malgré la sinuosité des yeux vers les tempes. 53 Idioxyx yol\nda , de Selys. $ Abdomen 30. Aile inférieure 50 o* Inconnu. 9 Ailes arrondies, larges, salies, lavées d'ochracé à la base jus- qu'au bout des triangles; réticulation noire, y compris la costale; membranule très-étroite grisâtre; ptérostigma court, noirâtre (long de 2"^"^); i3 antécubitales, 5 postcubitales aux supérieures. Lèvre inférieure jaunâtre sale, la supérieure et le rhinarium jaune verdàtre; le reste de la face et du front noir à reflets acier métalli- que; derrière des yeux noir. Thorax court, noir bronzé métallique avec une bande inférieure antéhumérale livide, devenant jaune en touchant les seconds pieds, une médiane latérale touchant les pieds postérieurs, et une inférieure terminale également d'un jaune vert. Abdomen presque égal, grêle, comprimé, noir acier; les côtés des 1-3'' segments et un cercle à l'articulation basalc du 3« jaune pâle; le iO« très-court. Appendices anals de la longueur du dernier segment, épais, coni- ques noirâtres, penchés sur la protubérance terminale de l'abdomen. Écaille vulvaire en souttière très-courte échancrée. ( §21 ) Pieds très-grêles, assez longs; trochanters jaune pâle, fémurs bruns, leur base jaunâtre ; tibias longuement ciliés, les antérieurs bruns, les autres jaune pâle; tarses de même couleur. Patrie : Singapore, par M. Wallace. (Coll. Selys.) N. B, On ne pourra fixer la place définitive de cette espèce que lorsque le mâle sera connu. Genre 4. — ^ESCHNOSOMA, Bâtes Mss. CoRDOLu , Hag. Espace basilaire libre; le médian réticulé aux ailes supérieures, libre aux inférieures. Le côté basai du triangle discoïdal des ailes in- férieures se trouve dans le prolongement de Tarculus; les secteurs de celui-ci réunis à leur base pendant un court espace; triangles discoï- daux des quatre ailes et Tinterne des supérieures traversés ou réticu- lés. Membranule courte. Espace hj^pertrigonal avec 5-4- nervules aux supérieures, et une aux inférieures. Onglets des tarses à division inférieure très-courte. Patrie : Amérique méridionale tropicale. A^. B. Genre très-particulier. Par sa stature il semblerait plutôt se placer dans la légion des CorduUa près des EpHheca, mais, par l'espace hypertrigonal traversé, il appartient mathématiquement à celle des Macromia, situation confirmée par l'espace médian réti- culé, du moins aux supérieures. Cependant il diffère des autres genres de la légion des Macromia par les secteurs de Tarculus peu soudés , par la division inférieure des onglets courte, le triangle interne des ailes supérieures divisé en 5 cellules et la position du côté basai du triangle discoïdal des inférieures dans le prolongement de l'arcules ; tous caractères que l'on retrouve chez les Epitheca. C'est le seul groupe de Cordulines chez lequel l'espace médian soit réticulé aux supérieures alors qu'il reste libre aux secondes ailes. Les yeux sont très-contigus. Je ne connais que trois espèces dont deux ont été prises dans les régions de l'Amazone par M. Bâtes, qui a nommé le genre dans les notes qu'il a bien voulu me communiquer. JE", elegans — forcipula — rustica. 2"' SÉRIE, TOME XXXI. 36 ( S22 ) 54. yEsCHNOSOMA ELEGANS , BatCS MSS. $ Abdomen 43. Aile inférieure 41. a* Inconnu. $ Extrémité des ailes à peine salie; réticulation noire, y compris la costale; ptérostigma brun foncé (long de 3 n^™); membranule brun foncé, blanchâtre à Textréme base ; 17-18 antécubitales, 7-9 postcu- bitales; 5 hypertrigonales ; 4 médianes; triangle discoïdal traverse par une nervule; 5 cellules, puis 2 rangs postrigonaux aux ailes su- périeures. Le triangle discoïdal des ailes inférieures de 4 cellules dont 2 basales. Lèvre inférieure jaunâtre, mais le lobe médian brunâtre; la supé- rieure et le rhinarium bruns; nasus jaune citron; front et verlex brun acier avec une petite tache latérale citron au front. Thorax brun cha- toyant, l'arête médiane, une bande humérale, et sur les côtés une mé- diane et une antéterminale jaune citron. Abdomen cunéiforme grêle, brun acier; un anneau basai , interrompu sur le dos aux 2*= et 3«, entier aux 4^ et 5« ; réduit à sa partie dorsale aux 6« et 7% d'un jaune citron. Il y a en outre aux 2^ et 5^ segments un second demi-anneau médian (interrompu à Tarête) de même couleur. Pieds brun foncé, l'intérieur des premiers fémurs jaunâtre. Appendices anals bruns, subcylindriques, pointus, aussi longs que les deux derniers segments, séparés par une grande plaque subtrian- gulaire qui termine l'abdomen. Écaille vulvaire courte, échancrée, pa- raissant munie latéralement d'une petite protubérance conique. Patrie : La contrée de l'Amazone. Un seul exemplaire pris par M. Bâtes à Altar do Chao , le 50 octobre, se reposant exactement à la manière des jEschna sur le côté des branches à l'ombre. N. B, Diffère de la forcipula (n" 55) par sa grande taille, le plus grand nombre de nervules médianes et hypertrigonales et par les quatre cellules du triangle discoïdal des inférieures, tandis que celui des supérieures n'est divisé qu'en deux et non en trois cellules. ( 523 ) 55. ^SCHNOSOMA FORCIPULA , Hag. Stjn. : CoRDULU FORCiPDLA , Hagen. S]jn. Amer. (Sans description ) Abdomen o* 33-36; $ 33-37. Aile inférieure a* 33-36; $ 3o-37. Ailes plus ou moins salies ou lavées cVochracé (oehracées à la base 9 ) , réticulation noire , y compris la costale ; ptérostigraa petit, noirâtre (long de 2 ^'^) ; membranule noirâtre ; 15-17 antécubitales ; 7-8 postcubitales; 3 (parfois l) hypertrigonales; 3 médianes; triangle discoïdal de 5 cellules; 3 cellules, puis 2 rangs postrigonaux aux ailes supérieures. Aux inférieures le triangle est traversé par une nervule (rarement divisé en o cellules). o* Lèvre inférieure jaunâtre pâle; la supérieure d'un brun roux ; rhinarium et nasus olivâtres; le dessus et le vertex noirâtre acier brillant. Thorax brun noirâtre à reflets acier métallique, avec une raie huméralc sinuée, et sur les côtés une bande médiane, une ligne antéhumérale et une raie terminale jaune verdâtre. Abdomen grêle, un peu plus épais à la base et avant l'extrémité, noirâtre luisant, portant de chaque côté de Tarêtcau 2«= segment une tache carrée; aux 3-7"= une petite lunule transverse basale jaune citron formant en dessus des demi-anneaux; au 8^ l'articulation basale de même cou- leur en dessus; enfin le 10« brun en dessus de chaque côté de l'arête qui reste noire, ainsi que le bout du segment. Pieds brun noirâtre, les quatre premiers fémurs d'un brun clair en dehors. Appendices anals brun foncé ; les supérieurs très-grêles, subcylin- driques à pointe mousse , plus longs que les deux derniers segments. Vus en dessus, ils sont parallèles dans leur première moitié, puis courbés légèrement en dehors, ensuite en dedans, de façon à former une tenaille en ovale allongé. Vus de profil, ils sont inclinés en bas dans leur première moitié , puis relevés et enfin inclinés de nouveau en bas à leur extrémité. En dessous, ils portent intérieurement prés de la base une dent pointue conique mince , puis à leur moitié extérieu- rement un angle saillant. Appendice inférieur brun, presque de moitié plus court, subtriangulaire longuement aminci, courbé en haut, à pointe à peine tronquée. ( 824. ) ;{- sale unique au front (et une à chacun des côtés de celui-ci). La cyanocephala ressemble à Vaustralis par l'ensemble de la «o- loration, mais s'en sépare par les raies jaunes transverses de la le. i 2 ( S33 ) supérieure, du nasus, la tache latérale du front, la raie antéhuméralc jaune plus longue, le dessus du 10^ segment brun, le ptérostigma plus long, le nuage jaunâtre des ailes inférieures. 61. EpOPHTHALMIA VITTIGERA,Ilamb. Sin. : Macromia vittigera, Ramb., q» 4. Abdomen o* 50-53; $ 57-60. Aile inférieure o^ 48-51 ; $ 51-54. Ailes hyalines (chez le a* un nuage jaune pâle à Tangle anal et Tex- trême base portant une marque brune rudimentaire aux supérieures, mais occupant aux inférieures l'espace entre la costale et la médiane jusqu'à la !'■« anlécubitale. — Chez la $ la marque brune mieux dis- tincte aux supérieures et formant aux inférieures une bande entre la costale et la sous-médiane atteignant la o^antécubitalej enfin le 5« ter- minal des ailes supérieures presque toujours lavé d'ochracé sale). Membranule grise, plus foncée contre le bord anal ; ptérostigma brun noirâtre, surmontant 1 V^ à 2 cellules (long de 3™°^); 15-20 antécubi- tales, 7-8 poslcubitales; 3-4 hypertrigonales ; 5-7 médianes; 3 cel- lules postrigonales, puis 2 rangs. Réticulation noirâtre, costale à peine jaunâtre jusqu'au nodus. D'un brun noirâtre, varié de jaune. Lèvres et face brun roussâtre, une ligne basalc transverse sinueuse, interrompue au milieu, et le fin bord latéral au nasus, jaunâtres. Dessus du front bleu acier métal- lique (chez la $ jeune avec une tache médiane basale et une de chaque côté du front contre l'œil, jaunâtre, pâle). Thorax brun noir à reflets bleuâtre métallique. Les sinus antéalaires en avant, une raie antéhu- méralc étroite, droite, ne les touchant pas et sur les côtés une mé- diane étroite faisant le tour du thorax entre les ailes, jaunes. Abdo- men cylindrique, renflé à la base, un peu épaissi aux 6-10^ segments, noirâtre , annelé de jaune ainsi qu'il suit : un anneau submédian étroit aux 2-6" segments, presque interrompu en dessus, excepté au 2*; l'anneau aux 7 et 8« est plus près de la base, et au 8« il n'est pas interrompu. Pieds noirâtres, fémurs bruns. o^ 10« segQient un peu bossu à la base. Appendices anals brun noirâtre; les supérieurs un peu plus longs que le dernier segment, un peu courbés en tenailles, épais; le bord externe est droit dans sa prc- ( 534 ) mière moitié, puis forme un coude à dent anguleuse; le bout mousse. Appendice inférieur un peu plus long que les supérieurs, triangulaire à peine recourbé en haut, le bout un peu tronqué. Ç Les raies et anneaux jaunes un peu plus larges. Appendices anals noirâtres, coniques, très-pointus, plus courts que le 10" segment, qui est aussi long que le 9^ Écaille vulvaire paraissant consister en deux lamelles en forme de feuilles de laurier rapprochées, aussi lon- gues que la moitié du 9^ Jeunes. Vestige de deux marques pâles à la base de la lèvre supé- rieure. Les anneaux jaunes de Tabdomen plus larges aux 4-7^ seg- ments (chez le mâle la base des ailes sans marque brune, le 10« segment et les appendices anals brun jaunâtre). Patrie : Java. (Coll. Selys.) IV. B. Voir la comparaison des cinq espèces voisines à Tarticle de la vittata dont la villigera n'est peut-cire qu'une race locale. 62. Epophthalmia cyakocephala , Hag. Syn. : EpoPHTHiLMiA CYANocBPHALi , Hag. VeHi. Wien. 1866. o* Abdomen 33. Aile inférieure 49. a* Ailes hyalines sans aucun vestige basai brun, leur pointe à peine salie et l'espace de l'angle anal portant un nuage ochracé ; 17 antécubitalesj 7-9 postcubitales; 2-3 hypertrigonales; S mé- dianes; ptérostigma noir couvrant 2 cellules (long de 5™"^^ mem- branule blanchâtre, gris foncé contre le bord. Réticnlation noire y compris la costale. D'un brun noir varié de jaunâtre obscur. Tête grosse. Lèvres et face brun noirâtre chatoyant; un trait basai transverse interrompu au milieu à la lèvre supérieure, une raie basale, deux petites taches triangulaires médianes et une latérale au nasus jaune pâle. Front et vertex bleu acier métallique avec une petite tache ronde jaune tout à fait latérale entre les coins et l'œil. Thorax noirâtre acier à reflets vert bleuâtre métallique brillant. Les sinus antéalaires bruns ; une raie antéhumérale droite étroite jaune foncé ne les touchant pas et les côtés avec une raie étroite médiane de même couleur. Abdomen cylindrique, renflé à la base et un peu épaissi aux6-10« segments ( 555 ) noirâtre acier. Au 2« segment un anneau médian oblique étroit , au 3e un anneau analogue^ mais interrompu par Tarête^ au 4« un point médian de chaque côté de l'arête; au 7^ un anneau occupant le quart basai, presque interrompu en dessus, jaune foncé, un vestige basai analogue au 8''; le dessus du 10'= brun foncé, un peu bossu à la base. Pieds noirâtres, l'extrême base des fémurs brune. Appendices anals brun noirâtre, les supérieurs à peine plus longs que le iO^ segment, épais, un peu courbés en crochets dans leur se- conde moitié; la première moitié se termine en dehors par un coude anguleux; leur bout est mousse. Appendice inférieur égal, triangu- laire, un peu recourbé en haut. Ç Inconnue. Patrie : Colombo (île de Ceylan). Un exemplaire pris par Nietner. (Coll. Hagen.) A^. B. Voir la comparaison des cinq espèces voisines à l'article de la vitlata. 63. Epopbthalmia alstralis , Ilageii. Syn. : Epopbthalmia australis , Hag. Verh. Wien 18G6. d* Abdomen 33. Aile inférieure 51. o* Ailes hyalines, sans aucun vestige basai brun; leur pointe à peine salie, et l'espace de l'angle anal à peine teinté de brun clair; 16-18 antécubitales, 7-10 postcubitales, 4-3 hypertrigonales, 3-6 mé- dianes aux supérieures; ptérostigma noir, couvrant 1 ^/g cellule (long de 2 Va™™)) mcmbranule gris noirâtre, plus foncée contre le bord; réticulation noire y compris la costale. D'un brun noir varié de jaunâtre obscur. Tête très-grosse. Lèvres et face brun violâtre chatoyant sans taches. Dessus du front et vertex bleu acier métallique sans taches. Thorax noirâtre acier métallique à reflets bleus, le devant ayant les sinus antéalaires et le commencement inférieur d'une raie antéhumérale; les côtés une raie médiane étroite brun jaunâtre. Abdomen cylindrique, renflé à la base, un peu épaissi aux 6-10« segments, noirâtre acier. Au S*' segment un anneau submé- dian étroit oblique; aux 3-6* le vestige d'une petite tache submédiane de chaque côté de l'arête dorsale; au 7^ un anneau occupant le tiers ( 536 ) basai jaunâtre. Le dessous d'un brun obscur à la base des segments. Pieds noirâtres, le côté externe des premiers fémurs et la base des autres bruns. 40"= segment un peu bossu à la base. Appendices anals brun noi- râtre j les supérieurs à peine plus longs que le 10« segment, épais, un peu courbés en crochets dans leur seconde moitié. La première moitié se termine en dehors par un coude anguleux 5 leur bout est mousse. Appendice inférieur un peu plus long triangulaire, recourbé en haut, le bout tronqué. 9 Inconnue. Patrie : Moluques, par M. Lorquin. (Coll. Selys.) Célèbes, Mus. de Leyde. (Coll. Hagen.) N. B. Voir la comparaison des cinq espèces voisines à l'article de la vittata. Sous-genre 2. - MACROMIA , Ramb. (Pars). Mackomia et DiDYMOPS , Ramb. Triangles discoïdaux et internes des quatre ailes presque toujours libres (ceux des supérieures et le discoïdal des inférieures rarement traversés par une nervule). Le discoïdal des supérieures à côtés in- terne et externe modérément longs , formant un angle inférieur aigu (de 40 à 45 degrés). Le triangle interne des mêmes ailes assez large , de forme analogue. Le triangle discoïdal des ailes inférieures assez court j son côté externe droit. Patrie: Europe méridionale occidentale, Asie , Afrique , Malaisie, Amérique septentrionale. N. B. Les Macromia, dans le sens restreint que Hagen et Braucr attachent à ce nom, ne diffèrent guère de leurs Epophthalmia. Elles ne s'en distinguent réellement que parce que le triangle discoïdal est plus aigu inférieurement et celui des inférieures plus court, à côté externe droit. Ces auteurs ont cru trouver un autre caractère dans les triangles discoïdaux traversés par une nervule chez les Epophllialmia et libres chez les Macromia. Mais si le caractère est constant chez les Epophthalmia, il n'en est pas de même pour les Macromia depuis la découverte de la M. amphigcna , chez qui tous les triangles des (557 ) ailes supérieures sont traversés, et des M. pacîfîca , annulata et illi- noensis qui nous offrent des exemplaires anormaux chez lesquels les triangles sont traversés comme chez les Epophthahnia , mais le plus souvent d'une manière impaire et irrégulière à l'une des ailes seule- ment. Cependant on ne peut songer à les annexer à l'autre sous-genre, d'abord à cause du peu de fixité du caractère, et ensuite h cause de la forme du triangle et de raffinilé évidente avec d'autres espèces qui sont de vraies Macromia. C'est pourquoi j'ai modifié la caractéristique des deux sous-genres en les confirmant par la forme différente du triangle discoïdal des ailes inférieures que les auteurs n'avaient pas signalée. Les quatorze espèces que je connais peuvent être réparties de di- verse façon selon que l'on considère comme premier caractère la forme du 10« segment des mâles ou celle de leurs appendices anals. Une ré- partition géographique serait également très-acceptable. l^r groupe : (M, SPLENDENS.) Le iO« segment du mâle non élevé en dessus. A. Triangles interne et discoïdal des supérieures traversés. Une dent médiane externe aux appendices supérieurs du mâle. Macromia amphigena. Du Japon. B. Triangles ordinairement libres. a. Une dent médiane externe aux appendices supérieurs du mâle. M. splcndens — cingnlata — pacifica — avnnlafa — illinnensis. D'Europe, de l'Asie et de l'Amérique septentrionale. h. Pas de dent externe aux appendices supérieurs du mâle, an. Occiput très-renflé. M. transversa (i). D'Amérique. (1) Je n'ai pu adopter le genre Didymops du D"" Rambur, fondé sur la femelle de la M. transversa qui, selon cet auteur, diîTereiail des iJ/«cro- ï7i/aparce que le nodus, au lieu d'être placé aux deux lieis de l'espace entre la base et le ptérosligma , se trouverait un peu moins éloigné de la "2"'" SF.UIF, TOME XXXt. 37 ( §38 ) hh. Occiput non renfle. M. Irifasciata. De Madagascar. 2nH-^m/pe.-(M. CINCTA.) Le lO" segment du mâle élevé en pointe aiguë en dessus. a. Pas de dent externe aux appendices supérieurs dn mâle. M. sophia - melania — pic/a — africana. D'Afrique. h. Une dent externe aux appendices supérieurs du mâle. M. whitei — cincla. De l'Asie tropicale et Malaisie. G4, ^ÏACROMIA A.MPIIIGEK.4, (Ic SclyS. Abdomen o^ 48-51 ; $ 49-31. Aile inférieure a^ 46-47; 9 47-49. Ailes hyalines, à peine ochracées à rexlrême base (le quart basai lavé de jaune pâle vers Tangle anai chez le o"). Réticulalion noire, costale finement jaune en dehors ; triangle discoïdal et Tintérieur des ailes supérieures traversés par une nervule, ceux des ailes inférieures libres; 2-5 cellules, puis 2 rangs postrigonaux; 3-4 nervulcs hyper- trigonalesj 4 médianes; 16-18 antécubitales, 9-dl postcubitales aux supérieures; ptérostignia brun foncé (long de 5'"'"), couvrant 2 à 2 7^ cellules; membranule blanche. Noire, variée de jaune vif. Lèvres noires ; lobe médian de l'infé- rieure et base des lobes latéraux jaunes ; base des mandibules avec une petite tache jaune, le reste de la face brun noirâtre, excepté le nasus, qui forme une bande transverse jaune; dessus du front d'un noir bleu métallique avec une petite tache basale jaune dans l'échan- crure contre l'ocelle central. Thorax vert noirâtre métallique, ayant base. Ce n'est pour moi qu'un caractère spécifique, cl plusieurs espèces comblent d'ailleurs Tintervalle entre ces deux proportions. Il en est de même du second caractère allégué : le ronflemenlde l'occiput. Il se retrouve chez la Macromia africana. ( §39 ) en avant les sinus antéalaires, une bande antchuméralc inférieure courte, et sur les côtés une bande médiane faisant le tour du thorax entre les ailes, et une terminale ne louchant pas le haut, jaunes. Abdomen cylindrique un peu renflé à la base, un peu épaissi aux 7<'-10<' segments , noir; au 2*= segment un anneau médian sinueux passant sur les oreillettes; au o*" un anneau plus étroit, séparé en deux par l'arête dorsale; au A^-G^ deux petites lunules médianes séparées par Tarête (presque nulles au 6^); au 7^ un anneau occu- pant le tiers basai et un peu prolongé sur le dos; au 8^ une tache basale dorsale transverse (en outre une petite tache basale aux côtés des 4<=-9*^ segments). Pieds noirs, assez grêles, dépassant le commen- cement du 5<= segment. o"* IQe segment non élevé en pointe sur le dos, simplement caréné. Appendices anals noirâtres; les supérieurs plus longs que le dernier segment, subcylindriques, légèrement courbés en dedans dans leur première moitié, puis en dehors dans leur seconde, à pointe un peu aiguë redressée; une petite dent à la moitié du bord externe. Appen- dice inférieur un peu plus long, triangulaire, recourbé en haut, à pointe un peu tronquée. 9 Les taches jaunes de Tabdomcn un peu plus larges, surtout les latérales inférieures. Appendices anals plus longs que le dernier seg- ment, minces, cylindriques très-pointus. Écaille vulvaire assez courte émarginée émettant deux branches trcs-divariquées. Chez Tune des trois femelles que je possède, l'extrême base des ailes jusqu'à la pre- mière antécubitale, entre la côte et la nervure médiane, est brun foncé, à peu près comme chez la femelle de la Mucromia (ransversa, cette couleur mal arrêtée. Patrie : Japon. (Coll. Selys.) N. D. Diffère des Epophfhalmia par le triangle discoïdal des ailes inférieures libre, moins long, à côté extérieur droit, et par le discoïdal des supérieures moins aigu. Cette espèce est tout à fait intermédiaire entre ce sous-genre et celui de la Macromia, et ressemble beaucoup à la M. splendens d'Eu- rope par la stature et la coloration. On l'en distingue de suite, cepen- dant, par les deux triangles des ailes supérieures traversés d'une ncrvule, et par la coloration acier du dessus du front, qui n'est mar- qué que d'une petite tache basale médiane jaune. ( §40 ) 65 M^r.noMiA sprE!\nr\s, Pictet. Syn. : Cobdulia sPLENDK^s, Pictet, Mag. ZooL, 1843 (la femelle). Macromia splendens, de Selys, Mag. ZooL, 1843, Ann. Soc. Eut. — — Rev. Otlon., n" l. (cT et $.) Alxlomen o* 52-5i; Ç 55 Aile intérieure a* 45-465 9 46-48. Ailes hyalines à peine salies à la pointe; réticulation noire; cos- tale à peine jaunâtre en dehors; ptérostigma (long de 5 Va'"'")» s"r- montants ^2 cellules; membranule blanche; 4 4-15 anlécubitales ; 8-9 postcubitales; 1-2 hyperlrigonales; 5-4 médianes; !2 rangs poslri- gonaux aux supérieures. D'un noir luisant, varié de jaune vif, ainsi qu'il suit: la lèvre infé- rieure (excepté sa bordure), une tache transverse divisée en deux à la supérieure; le nasus, les côtés du front, deux taches rondes au- dessus de celui-ci. L'occiput est peu proéminent, le prolongement graniforme des yeux sur les tempes saillant. Thorax vert foncé mé- tallique; en avant les sinus antéalaircs, une bande antéhumérale par- lant du bas, pointue vers les sinus dont elle reste éloignée; et sur les côtés une bande médiane faisant le tour du thorax entre les ailes, et à la poitrine de chaque côté une tache terminale pointue, jaunes. Abdomen noir varié de jaune, savoir : au 2« segment un large anneau presque basai et les oreillettes; au o^ Panneau médian adossé à la suture médiane, presque divisé en deux festons antérieurement par l'arête dorsale; au 4« une tache dorsale médiane germinée, rempla- cée au 5« par deux points; au 7« la tache dorsale plus large; au 9« la tache est transverse et entièrement basale. Pieds noirs, longs, attei- gnant le 5« segment. o* Abdomen cylindrique, renflé à la base et dilaté aux 7«-10<= seg- ments, le dernier en carène un peu élevée en dessus. Appendices anals noirs ; les supérieurs un peu plus longs que le 10« segment, anguleux un peu en tenailles, épais, un peu aplatis et s'écartant dans leur première moitié qui, en dehors, se termine par une pointe triangulaire penchée en bas. Ils sont courbés ensuite en dedans, puis rextrémité un peu en dehors et coupée en biseau in- (Ul ) Icrieurement, presque aiguë. Appendice inférieur aussi long, large, lancéolé, recourbé en haut, h bout tronqué un peu échancré. 9 Abdomen plus épais, comprimé au milieu; les taches jaunes plus larges. Le 6" segment ayant aussi les points jaunes aux côtés de Tarête {'mme le 5*. Appendices anals noirs, coniques, très-pointus, un peu plus courts que le 10" segment. Écaille vulvaire courte échancrée. Pairie : Différentes parties du sud et du sud-ouest de la France (notamment les environs de Montpellier et le Poitou à la fin de juin et en juillet dans les bois et les prés humides). A^. B. Par sa taille et sa coloration seule cette Macromia imite le Cordiilegaster annulalus. Elle est facile à distinguer à ses caractères génériques et à la couleur du front qui, en dessus, présente deux taches jaunes arrondies se dessinant sur le noir. 66. Macromia cisgli.ata, l\amb Sj/h. : Machomia cingulita, Ramb,, n^ 1- - Hag. Amer, n» ;2., Ç Abdomen environ 50. Aile inférieure 57. a' Inconnu. Ç Jeune. Ailes lavées de jaunâtre dans leur seconde n)oitié et au bord antérieur ; Textrème base ocbracée jusqu à la première antécu- bitale; nervures noires, la costale jaune en drhors; j)lérosligma brun (long de 2'""'), couvrant 1 72 ^ - cellules; mrmbiannie blanchàlre; 15 antécubitales, 6 postcubitales, 5 hypertrigonales, 4 médianes, "1 rangs postrigonaux aux ailes supérieures. D'un noir vioîet marqué de jaune vif. Tête jaune en avant, base de la lèvre inférieure et une large bor- dure à ses lobes latéraux dans la partie où ils sont contigus , et une très-large bordure à la lèvre supérieure noirs (sa base seule jaune), rhinarium noirâtre; front tiès-échancré, le devant noir acier avec une queue épaisse dans Téchancrure formant un T; verlex, une bande étroite devant lui, occiput petit et derrière des yeux noirs; le prolongement temporal des yeux arrondi, mais non saillant. Thorax noirâtre acier: les sinus antéalaires, une bande antéhumérale ne les touchant pas tout à fait, et sur les côtés une large bande médiane ( S42 ) faisant le tour du thorax entre les ailes, enfin une bande terminale placée principalement sur la poitrine, jaunes. Abdomen comprime noir, marque de jaune, ainsi qu'il suit : un large anneau occupant au moins le tiers médian du 2« segment; la partie antérieure du 5«, mais trcs-interrompu par un prolongement basai triangulaire; les seg- ments suivants avec un demi-anneau submédian interrompu par rareté dorsale (les trois derniers segments manquent). Pieds brun noirâtre, médiocres, grêles, une tache aux trochan- ters et la base latérale des fémurs antérieurs jaune pâle. Patrie : Amérique septentrionale, type Rambur. (Coll. Selys.) N. B. Diffère de \apacifica, de Vannulata et de Villinoensis par sa petite taille, par la large bordure noire des lobes latéraux de la lèvre inférieure et de la supérieure. Se sépare, en outre, àG Villinoensis par la costale jaune et par la bande antéhumérale de même couleur. Elle se distingue bien de la transversa par les taches noires des lèvres et de la face, la forme et la couleur de Tocciput et du derrière de la tête, la bande antéhumérale jaune, les pieds courts, etc., etc. Elle ne lui ressemble que par sa taille beaucoup moins forte que celle des trois espèces comparées plus haut. Par la coloration de la tête et du thorax la cingulata représcnlc presque exactement, en petit, la spleîidens d'Europe. 67. MiCROMIA PACIFICA, Bag. Syn. . MiCROMiA pacifica, Hag. Syn. Amer. n°4. Abdomen a* 47 ; $ 45. \ile inférieure o* 40 ; $ 4o. Ailes à peine salies (un peu lavées de brun jaunâtre dans leur seconde moitié chez la Ç ), Textrême base à peine ochracée (ochra- cées jusqu'à la première antécubitale avec une gouttelette brune entre la costale et la sous-costale $) nervures noires, costale jaune en dehors; ptérostigma noir (long de 2^2 '""')» couvrant 1 '/^ à 2 cellules; membranule blanchâtre; 15-17 antécubitalcs, 8-0 posl- cubitales, 1-5 hypertrigonales, 4-6 médianes, 2-5 cellules postri- gonales, suivies de 2 rangs aux sujjéiieurcs (chez le o* observé les triangles sont libres aux (jualre ailes. — Chez la $ le triangle in- ( 543 ) terne des supérieures et le discoïdal à Tuîie des mciiics ailes seule- ment sont traversés par une nervule). Lèvre inférieure jaune olivâtre un peu enfumée, la supérieure jaunâtre avec une bordure noirâire très-étroite, rhinarium brun olivàtic, nasus jaune; front jaune, le devant brun olivâtre avce une queue noire épaisse dans récliancrurc formant un T rejoignant une fine bordure basale devant le vertex qui est noirâtre, bifide, ses deux sommets jaunes. Occiput petit et derrière des yeux noirs; le prolongement temporal des yeux saillant graniforme. Thorax noir acier (j'),brun noirâtre chatoyant (Ç); les sinus autéalaires, une bande antéhuniérale les touchant presque, et sur les côtés une bande médiane plus large, faisant le tour du thorax entre les ailes et une raie terminale très-fine peu marquée, jaunâtres. Abdomen noirâtre marqué de jaune, ainsi qu'il suit : un large anneau occupant le tiers médian au moins du 2^ segment; une grande tache oblonguc de chaque côté de Taréte au 5% s'arrêtant à la suture médiane, une tache basale au 1" occupant les deux tiers (fendue postérieurement chez le o", divisée en deux par Tarcte riiez la Ç ), le 8<' semblable, mais la tache formant un anneau entier; les A'- ()•= segments jusqu'à leur suture médiane bruns en dessus ( peut-èîre jaunâtre pendant la vie). Pieds noirs assez longs. o* Articulation basale en dessus et une tache en dessons du 1)« segment jaunes. Appendices anals noirâtres; les supérieurs* à peine jaunes à la base, un peu plus longs que le dernier segment, subcylindriques avec une petite dent médiane externe. Ils sont légèrement inclinés d'abord en dedans, l'extrémité presque pointue, un peu courbée en dehors et en haut. Appendice inférieur à peine plus court, triangulaire un peu courbé en haut. 2 Appendices anals coniques pointus, minces, bruns, un peu plus courts que le dernier segment. Kcaillc vulvaire très-courte échancrée. Vestiges des marques jaunes du d'' segment signalées chez le mâle. Pairie : Un exemplaire (presque détruit) pris sur la route du Pacilitiue par le 38*^^ degré; un couple de Waco, dans le Texas, re- cueilli le 25 mai, communiqués par le D"" Hagen. JV. />'. Presque intermédiaire entre la cingulala (voir cette es- ( 344 ) pcce), et Vannulala. Diffère de cette dernière par sa taille plus petite, la lèvre supérieure avec une fine bordure noirâtre, le devant du front brun , etc. La femelle décrite est bien remarquable par l'existence d'une veine dans trois des triangles des deux ailes supérieures, ce qui rend presque nul ce caractère sur lequel on avait fondé la sépara- tion des sous-genres Epophthalmia et Macromia. 68. Macromia aknulata, Hag. Syn. : Macromia anndlata, Hag. Syn. Amer, n» 3. Macromia FLAViPENNis , VValsh , Proc. i4carf. Phil , I8G2. (Variété?) Abdomen d* 52; $ 52. Aile inférieure <\ 45; $ 47. Ailes un peu salies ( un peu lavées de jaunâtre dans leur seconde moitié chez la $ où l'extrême base est à peine ochracée, cette cou- leur n'allant pas jusqu'à la première nervule antécubitale), nervures noires, la costale jaune clair jusqu'au bout; ptérostigma brun foncé (long de 2 ^j^ à omm) couvrant presque 2 cellules; membranule blan- châtre, grisâtre au bout, li-17 anlécubitales, 8-9 postcubitales, 2-3 hypertrigonales, 5-5 médianes, 2 (parfois 5) cellules postri- gonales suivies de 2 rangs aux supérieures. Tous les triangles libres (chez la variété Ç /Zarzpcwms les discoïdaux sont traversés — chez l'un des $ types de Vannulala, le triangle discoïdal des inférieures est traversé à l'une des ailes). D'un brun chatoyant , marqué de jaune pâle un peu livide. Tète jaune pâle un peu mélangé de gris clair au rliinarium et sur le devant du front; une raie longitudinale étroite, grise, dans l'échan- crure du dessus du front, partant de la base qui est un peu bordée de noir; vcrtex jaune; occiput petit, brun clair, sur ses côtés une raie noirâtre courte derrière la tête; prolongement des yeux rond peu saillant. Thorax brun chatoyant : les sinus antéalaires, une bande antéhuméraie ne les louchant pas et sur les côtés une bande médiane faisant le tour du thorax entre les ailes plus large , et une raie terminale confondue avec la poitrine de même couleur jaune pâle. Abdomen brun noirâtre chatoyant annelé de jaune pâle, ainsi qu'il suit : une marque latérale au i" segment, un large anneau subnié- ( 345 ) dian au 2'= occupant presque sa moitié; un anneau analogue aux 5e Qe segments commençant un peu après la base, s'arrêtant à peu près h la suture médiane et formant presque des taches dorsales jaunes, parce que sur les côtés le brun basai est prolongé. L'anneau aux 7« et S*' est basai et prolongé sur le dos jusqu'à la moitié en se rétrécissant. Articulations des 9« et 10^ jaunâtres, le dessus de ce dernier brun clair sur les côtés. Pieds brun noirâtre assez longs , l'extérieur des premiers fémurs jaunâtre; tibias et tarses noirs en dehors (les fémurs brun plus clair chez la femelle). a' Appendices anals bruns, plus clairs à la base; les supérieurs un peu plus longs que le lO*^ segment, subcylindriques, épaissis après leur milieu qui est muni d'une petite dent externe supérieure ; ils sont légèrement inclinés d'abord en dedans, le bout un peu courbé en dehors et en haut formant subitement une petite pointe courte jaunâtre. Appendice inférieur jaunâtre en dessus, un peu plus court triangulaire. Abdomen comprimé. Appendices anals coniques épais, pointus, un peu plus courts que le dernier segment. Ecaille vulvaire courte échancrée. Patrie : Pecos-River (Texas occidcnlal). (Coll. lïagen, Selys.) N. B. Voyez les différences avec la padfca à l'article de cette dernière. La coloration terne et pâle des exemplaires décrits tient peut-cire à ce qu'ils sont nouvellement éclos. Variété Ç? Mac7'on)ia /Invipcmtis ,Wii\sh. Ailes entièrement jaunâtres, plus fortement vers la côte; triangles traversés par une veine aux quatre ailes; 18 antécubitales, iO-H postcubitales. Patrie : Rivière des Plaines (Illinois). Un seul exemplaire pris par M. Benj. Walsh. Cet auteur judicieux a remarqué qu'elle ressemble à Vavnulata de Hagen par la tète et l'abdomen ; mais il n'a pas osé l'y rapporter, parce que le D"" Ilagcn n'a pas mentionné dans sa description la bande jaune antéhumérale; or, cette bande existe dans les types qu'il m'a communiqués; enfin M. Walsh n'a pas reconnu la seconde bande jaune latérale du thorax , sans doute parce que cette bande appartient plutôt à la poitrine après les pieds. Les dimensions sont ( d46 ) identiques. La seule dilFérencc consisterait dans la grande flaves- cence des ailes et dans les triangles discoïdaux traversés; mais le premier caractère se présente à titre de variété individuelle chez beaucoup de Cordulines, et le second à titre également d'aberration impaire sur Tune ou l'autre des ailes chez les deux Macroniia pacifica et illinoensis qui sont voisines de Vannulala , et chez une des femelles types de Xannulala. Je suis donc convaincu que la fiaH- pcnnis est de la même espèce que Vannulala. 69. Maclomia !Li.iixcHi\sis, Walsh. Srjn. Macromia illinoensis, Walsh , Proc. Acad. Phil , 18L>2. Abdomen o" 45; $ 49-55. Aile inférieure o" 41 ;$ 45-48, Ailes hyalines avec un vestige basai brun à peine visible entre la costale et la sous-costale (o") salies, ou salies au bout seulement avec une gouttelette brune basale entre la costale et la sous-costale allant parfois jusqu'à la première antécubitale (Ç); nervures noires, y compris la costale ou bien un bord jaunâtre peu visible à celle-ci seulement entre le nodus et le ptérostigiua qui est noir (long de o'»"') et couvre 2 cellules; membranule blanchâtre un peu cendrée au bout; 15-18 antécubilales, 8-9 postcubitales, 2-5 hypcrlrigonales, 2 (parfois 5) cellules postrigonales suivies de 2 rangs au.x supé- rieures (triangles libres ou bien le discoïdal traversé à l'une des ailes inférieures, ou chez un autre exemplaire l'interne traversé à l'une des supérieures. — Chez le type de Walsh le triangle discoïdal traverse aux quatre). D'un brun noirâtre chatoyant, marqué de jaune. Lèvres jaunâtre obscur; la supérieure obscurément bordée et traversée de brun foncé; rhinarium obscur, nasus jaunâtre obscurément bordé de noirâtre; front brun noirâtre en avant et de côté; le dessus et le vcrtcx noirâtre acier avec un petit point devant chaque antenne, et un plus loin de chaque coté jaunâtres; occiput petit et derrière de la tête noirâtres; le prolongement temporal des yeux petit, grani- iorme. Thorax brun noirâtre à reflets bronzés ayant les sinus antéa- laires et sur les côtés une bande médiane faisant le tour entre les ( 347 ) ailes jaiKies; la poitrine après les pieds brun plus clair. Abdomen noir marqué de jaunâtre, ainsi qu'il suit : une tache latérale infé- rieure et en dessus un trait étroit transverse médian interrompu par l'arête dorsale, aux 5« et 4^ une petite tache dorsale submédiane de chaque côté de Tarête, ces taches rétrécies vers la base, bornées en arrière par la suture médiane transverse 5 le dessus du 1" avec une large tache jaune vif rétrécie en arrière, occupant presque sa moitié basale. Pieds noirs assez longs , extérieur des fémurs brun obscur. (Chez une femelle de rillinois les taches du 2« segment sont réu- nies en un anneau entier plus large et les 5" et 6*= segments ont, comme les précédents, une tache dorsale basale jaunâtre.) a* Articulation basale du 8« segment en dessus et une tache en dessous des 8"= et 9« segments jaunes. Appendices auals noirs. Les supérieurs plus longs que le 10*= segment, subcylindriques avec une petite dent médiane externe supérieure. Ils sont légèrement inclinés d'abord en dedans; l'extrémité successivement amincie, pointue un peu courbée en dehors. Appendice inférieur à peine plus court, triangulaire un peu courbé en haut , presque échancré. 9 Appendices anals coniques, pointus, minces, noirs, presque aussi longs que le dernier segment. Ecaille vulvairc très-courte, cchancrée. Patrie : Un mâle de Pensylvanie (Mus. de Cambridge, Massach.); une femelle de Knoxville (Tennessee) (Mus. de Boston); une autre fe- melle de rillinois. (Coll. Hagen et Walsh.) N. B. L'exemplaire type de M. Walsh que je n'ai pas vu, a le triangle discoïdal traversé aux quatre ailes et la base des ailes lavée de jaunâtre, mais je ne doute pas qu'il n'appartienne à la même espèce, puisque nous trouvons des anomalies semblables chez les deux espèces voisines ;)ac/^ca et (umulafa, et qu'il se rencontre aussi à titre imj)air et irrégulier chez deux des trois types décrits plus haut; à l'un des triangles des ailes inférieures le type de M. Walsh a même deux veines. Je crois pouvoir encore rapporter ici un exemple in- complet du Musée de Vienne chez lequel les quatre triangles dis- coïdaux et les triangles internes des supérieures sont traversés. Cet exemplaire femelle est un peu plus grand : Abdomen environ 55'""'. Aile inférieure 50. ( d48 ) Uillinocnsi'i est bien distincte des autres espèces américaines par Tabsence de bande antéhumérale jaune. Elle se distingue en outre de VEpophthabnia tœniolata par la forme des triangles discoïdaux. On la sépare facilement des M. annulata, pacifica et cingulata par les lèvres et la face de couleur foncée, le dessus du front noirâtre acier (sauf quatre petites taches), et par la costale presque noire; quant à la transversa, elle en est si différente par la face, l'occiput, les pieds, la taille, qu'une comparaison plus détaillée serait superflue. Elle n'offre avec elle d'autre analogie que d'être dépourvue de bande antéhumérale jaune. 70. Macromia transversa , Say. Syn. : LiBELLBLA TRANSvBasA , Say , Journ. Acad. Philad. , 1859 , n" 3 [J"). Epophthalmia cinnamomea , Burm. , n» 2 (Ç). DiDYMOPS sERViLii,Ramb , n» 1 (Ç). DiDYMOPS TRANSVBRSA , Hag. Sijn. Amer, n» I . Abdomen o" ô8; $ 58. Aile inférieure n* 55; $ 58. Ailes hyalines (salies surtout au bout chez la 9)i rcxtrcme base entre la costale et la médiane brunes (jusqu'à la première antécubi- lale chez la Ç); réticulation en partie brun roussâtre, la costale rousse, jaunâtre en dehors; ptérostigma (long de 2 à 2 '/2)brun roux, couvrant environ deux cellules; membranule blanchâtre plus foncée ou noirâtre au bout; 12-15 antécubitales; 9-10 poslcubitalcs; 1-2 hy- pertrigonales; 2-3 médianes; 2 rangs postrigonaux. D'un roux jaunâtre, y compris le derrière de la tête; lèvre supé- rieure, nasus, dessus et côtés du front jaunâtres. Sur le haut du front en avant, une petite raie transverse noirâtre avec une queue courte en T dans l'échancrure; les yeux peu contigiis, séparés en ar- rière par l'occiput triangulaire proéminent surtout en arrière, où il est renflé; le prolongement temporal des yeux graniforme très-sail- lant. Thorax avec une petite tache antéhumérale inférieure et une bande jaunâtre pâle sur le milieu des côtés faisant le tour entre les ailes. Abdomen cylindrique un peu atténué an milieu, épaissi aux 7^-10^ segments, avec apparence d'une bande latérale plus foncée, ayant aux 2-5"= segments une tache latérale oblonguc, aux 7-8<= une ( 549 ) tache lancéolée basale jaune pâle (presque oblitérées chez la Ç). Pieds très-longs, trcs-grcles, roussâtres (tibias postérieurs longs de d* Appendices anals jaune pâle finement bordés de noirâtre; les supérieurs subcylindriques, épais, aplatis en dessous, plus longs que le dernier segment, courbés légèrement l'un vers l'autre d'abord; la pointe aiguë inclinée en haut et en dehors , cette pointe denticulée en dessous. Appendice inférieur égal, large subtriangulaire cchan- cré au bout, les deux côtés de l'échancrure redressés, 9 Abdomen plus épais; appendices anals un peu plus longs que le dO*- segment, cylindriques très-pointus. Écaille vulvaire très- courte, émarginée en demi-cercle. Patrie: États-Unis. Observée dans la Caroline, la Géorgie (fin de mars), Washington, le Massachussetts , la Pcnsylvanie, Nevv-Yoïk. (Coll. Selys , etc.) N. B. Remarquable par sa petite taille , la coloration pâle avec peu de taches distinctes, excepté le T du front et la ceinture latérale du thorax, l'absence de bandes humérales, les pieds très-longs, l'oc- ciput très-renflé; les appendices anals supérieur du mâle sans dent externe. 71. AIaCROAIIA TRIFASCIATA , UaDlb. Syn : Macromia trifasciàta , Ranib n" 2. o* Abdomen 45. Aile inférieure 59. c/ Ailes limpides, excepté un léger vestige ochracéà l'extrême base des inférieures; réliculation noire, costale jaune en dehors; ptéro- stigma petit, noirâtre (long de 2"'"!), surmontant 1 '/a cellule; mem- branule grisâtre; di-iO anlécubitalcs; G-7 postcubitales; 2 rangs postrigonaux d'abord, puis d seul rang pendant quelques cellules; 3 hypcrlrigonales; 4 médianes aux ailes supérieures. D'un noirâtre acier marqué de jaune, ainsi qu'il suit : une tache aux côtés de la lèvre inférieure; une bande divisée en quatre taches au nasus; une petite tache aux côtés du front contre les yeux, et une à chacun des sommets latéraux séparés par l'échancrure médiane de celui-ci. Occiput renflé, et derrière des yeux noirs. Les sinus antéa- { §50 ) laires, une bande juxtaluimérale ne les louchant pas, et sur les côtes une médiane faisant le tour du thorax et une terminale jaunes. Abdo- men grêle, épaissi à la base et au bout, où les bords des T*", S*" et 9" segments sont très-dilatés et forment même dans la première moi- tié du 8*^ une petite feuille finissant subitement par un angle. (Cette disposition est analogue à celle des Gomphhics du genre Gomphoïdes.) La couleur de Tabdomen est noire, marquée de jaunâtre, savoir : un demi-anneau interrompu au dos et une lâche latérale postérieure au 2"^ segment et les oreillettes; aux 3-6^ un demi-anneau basai étroit et une tache de chaque côté de Tarête à la suture médiane; les T-iOf roussâtres (peut-être jaunâtres pendant la vie), avec un anneau basai complet jaune citron au 1^ segment avant le commencement de la di- latation. Pieds noirs, grêles, médiocres, les premiers fémurs jaune citron à la base en dessous. Appendices anals jaunâtres; les supérieurs ayant presque le double du 10« segment, écartés, épais; subcylindriques un peu en fuseaux, un peu inclinés en dehors au bout qui est aminci; la base en dessous renflée, avec 2-5 pelitcs épines inférieures externes. L'inférieur d'un tiers plus court, presque en quadrilatère, un peu relevé en haut, et un peu plus étroit au bout, qui est complètement tronqué, à pointes latérales un peu redressées. $ Inconnue. Pairie : Madagascar. (Coll. Selys.) N. B. Cette espèce est jusqu'ici unique par la dilatation foliacée du 8*^ segment. 72. I^Iacromia SOPHIA , de Sclys. o* Abdomen SO. Aile inférieure 47. Ailes hyalines un peu salies, surtout h rextrême pointe; réticula- lion noire; 18-i9 antécubilales, Il postcubilales ; 2 rangs postri- gonaux; 4 hypertrigonales; 4 médianes; ptérosligma noir (long de 2 """), surmontant 2 h 2 ^a cellules; membranule noir profond. Stature de la splendcns, mais les pieds plus grêles. Corps noir lui- sant à reflets bleu violet métallique au front, h la vésicule et au tho- rax. La face et les lèvres un peu brunes. Des marques d'un jaune ( sm ) obscur à rabdomen, ainsi qu'il suit : un demi-anneau et les oreillettes au 2'- segment; un demi-anneau supérieur au o*", interrompu par Tarête; un semblable, mais basai, au 7^ Le J0« segment très-court; vu de profil, il forme une pyramide très-pointue à angle aigu, qui est très-comprimée latéralement. Pieds grêles noirs, les fémurs velus, les tibias ciliés. Onglets des tarses égaux. Appendices anals supérieurs de la longueur du Q^ segment (loigs de ù ^/j """), semicylindriques grêles, un peu plus épais h la base, écar- tés, pointus, velus, un peu courbés en dedans vers le milieu, puis inclinés ensuite en deliors et en bas. Appendice inférieur presque aussi long (long de 5 """), large à la base, recourbé en baut , allant en diminuant, le bout subitement tronqué, un peu écbancré. Gbez l'exemplaire que j'ai examiné, le iO<= segment est tout h fait penclié vers le bas, de sorte que sa protubérance dorsale pyramidale pointue (longue de 2 "i"") suit la direction de Tabdomen , et que les appendices sont penchés en bas à angle droit avec celui-ci. 9 Inconnue. Patrie : Cape Goast Castlc (Guinée). (Coll. Me Lacblan.) N. B. Diffère de toutes les autres espèces par le noir dominant sur le corps et les appendices supérieurs grêles, enfin par la forme du iO'' segment qui rappelle avec une grande exagération ce (lui existe chez les M. ciiicta et Wfiitci de l'Asie et la picla d'Afritjue. 73. HIacromia MEtAKiA , dc Sclys. 9 Abdomen environ 38. Aile inférieure 45. o^ Inconnu. 9 Ailes étroites notablement lavées de brun roussAlre, le centre des cellules restant plus clair; l'extrême base d'un brun plus foncé entre la sous-costale et la médiane , et entre la sous-médiane et la postcostale; réticulation noire, y conqu-is la costale; ptérostigma noi- râtre (long de 2 '/a """), surmontant 2 ^/j cellules; membranule noi- râtre; 19-20 antécubitales, 8-9 postcubitales; 2 rangs postrigonaux; 5-6 hypertrigonales; 7 médianes aux ailes supérieures. D'un noirâtre à reflets métalliques, obscurément marqué de brun roussâtre, ainsi qu'il suit: les cotés de la lèvre inférieure, la supé- rieure de côté et en avant (les côtés du front et du nasus contre les ( 552 ) yeux sont vcrdàtres). Les yeux peu contigus, rocciput médiocre et le derrière de la tête noirs ; le prolongement de Tœil non proéminent. Sur le thorax une bande juxtahumérale et sur les côtés une bande médiane faisant le tour du thorax entre les ailes et une terminale courte d'un brun roux ; ces trois bandes étroites et mal arrêtées. Le thorax petit, court. Abdonien subcylindrique, un peu renflé à la basej portant au 2*= segment un large anneau submédian sinueux d'un rouxbrun,occupantplus du tiers; au ô^ un anneau analogue, mais basai, rétréci et presque interrompu sur le dos; au A" un trait trans- verse médian (le reste manque). Pieds grêles, n'atteignant pas le 5" segment, noirs, passant au brun à la base des fémurs. Patrie : Vieux Calabar. (Coll. Selys.) N. B. Remarquable par les ailes très-salies, à réticulation très- serrée, à membranule noirâtre — les pieds médiocres — le noirâtre du corps marqué de roussâtre obscur. Très-distincte de la trifasciala de Madagascar par les caractères des ailes que je viens de signaler et le ptérostigma long. 74. Macromia picta , Hag. Abdomen o* 40; $ 40. Aile inférieure o* 34; $ 37. Ailes hyalines à peine salies (o*), la base jusqu'à la première anté- cubitale et le tiers final ochracé sale ($) ; réticulation noire, costale jaunâtre en dehors ; ptérostigma brun foncé ( comme des martinets {Cypselus apus) prenant des in- » sectes au vol et criant à la manière des étourneaux. » L'estomac ne contenait que de gros bourdons [Bombus » terreslris et lapidarius). » Le guêpier appartient à la faune du bassin de la Médi- terranée. Ce n'est que pendant la belle saison qu'il arrive en Europe pour nicher dans les contrées les plus méridio- nales de cette partie du monde. En examinant l'exemplaire frais que je dois à la géné- rosité de M. le professeur Yan Beneden, je remarque que la langue est longue, étroite, peu charnue, effilée, et que ( §67 ) sa pointe paraît divisée en papilles qui rappellent celles des philédons. Les guêpiers semblent intermédiaires entre les rolliers et les alcyons. Sous le rapport de la forme de la langue, ils diffèrent de tous les deux, mais moins des rolliers, tandis que les alcyons ont une langue très-courte, triangulaire, presque aussi courte que celle des huppes, des martinets et des engoulevents qui représentent, en Europe, le sous-ordre de passereaux nommés volucres , par Ch. Bonaparte. Je fais cette remarque sur la langue des Merops, parce que d'autres auteurs m'ayant induit à erreur, j'ai répété dans la Faune belge, page 267, que les Merops avaient, comme les alcyons, la langue très-courte et triangulaire. M. E. Lamarle, associé de l'Académie, en déposant, sous forme de paquet cacheté, consigné dans la correspondance de la séance, un travail Sur la géométrie sans postulat et sur la théorie des parallèles , a donné lecture de la note suivante : Une science dont l'esprit humain s'enorgueillissait plus particulièrement que des autres, et non sans juste motif, puisqu'elle comportait, semblait-il, une fixité et une cer- titude absolues, la géométrie d'Euclide justifie-t-elle la foi que nos prédécesseurs ont eue en elle depuis deux mille ans et plus, ou bien faut-il la reléguer avec l'un de ses principes fondamentaux parmi ces problèmes mystérieux dont nous sommes condamnés à poursuivre incessamment et toujours en vain la solution impossible? Telle est la question que j'ai abordée et que je crois avoir fait avancer ( 568 ) de quelques pas dans une note intitulée : Note sur la géo- métrie sans postulat et sur la théorie des parallèles. Cette question n'existe en réalité que depuis peu d'années , et pour lui donner corps, pour lui faire prendre consistance, il n'a pas fallu moins que la grande et incontestable auto- rité de Gauss. Attardés dans la voie qu'ils ont suivie jusqu'à présent, la plupart des géomètres modernes n'accueillent qu'avec un sourire d'incrédulité, sinon de dédain, les travaux des savants (1) qui, d'abord sous le nom de géo- mélrie imaginaire, puis bientôt après, sous l'appellation moins compromettante de géométrie non euclidienne , ont fondé une géométrie que, pour ma part, je crois mieux caractériser en la désignant sous le nom de géométrie san'i postulat. On sait à quoi revient la question controversée. Des efforts considérables et nombreux ont été faits pour la résoudre. Ils ont constamment écboué. C'est ainsi que l'expérience des autres et la mienne propre m'imposent une grande réserve, et qu'avant d'entretenir la classe des détails contenus dans la susdite note, je me borne cà la prier d'en accepter le dépôt. En m'attaquant à une difli- culté réputée insurmontable, je ne me flatte pas d'en avoir triomphé sans retour ni conteste. Ce serait, dans une certaine mesure, la réalisation inespérée d'un des rêves les plus ambitieux que puisse faire un géomètre. Obsédé de doutes que j'étais impatient d'éclaircir, n'étant plus sûr des convictions qui forment ma conscience (1) Parmi ces savants, après Gauss et Lohatcheirsky, je citerai en pre- mière ligne: pour la Hongrie, Dolyai; pour rilalie, Beilrami H Balaglini; pour la France, Ilouel; pour la Belgique, Pun de nos plus jeunes el plus mérilanls confrères, M. De Tilly, qui m'a aidé cl soutenu dans la voie où j'ai cru devoir m'engager après lui et déjà tant d'autres. ( 509 ) mathématique, j'ai cédé, en dépit de moi-même, mais non sans quelque espoir de réussite, au besoin qui nous pousse vers la recherche de la vérité. Je n'ai d'ailleurs qu'une prétention toute naturelle dans ma situation et en vue d'un avenir qui ne m'est pas entièrement fermé, c'est de remplir un devoir en tentant d'aplanir la voie déjà frayée par mes travaux antérieurs, et de faciliter pour d'autres l'accomplissement de la tâche que je n'aurai pas remplie. 2™^ SÉRIE, TOME XXXT. 39 ( 570 ) r.LA^SSE DES LETTRES. Séance du 5 juin 187 1. M. J.-J. Haus, directeur. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. J. Roulez, Gacliard, Paul Devaux, P. De Decker, F.-A. Snellaert, M.-N.-J. Leclercq, le baron J. de Witte, le baron Kervyn de Lettenhove, R. Chalon, Ad. Mathieu, Th. Juste, F. Nève, H. Conscience, mem- bres; J. Nolet de Brauwere van Steeland, Eichhoff, asso- ciés; J. Heremans , correspondant. MM. L. Alvin et Fd. Fétis, membres de la classe des beaux-arts J et M. E. Lamarle, associé de la classe des sciences, assistent à la séance. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'intérieur transmet cinquante exem- plaires destinés à être répartis entre les membres de la classe, du rapport du jury qui a jugé le dernier concours quinquennal d'histoire nationale. — Remercîmenls. — La classe entend la lecture des lettres de remercî- ( §71 ) ments de MM. Laforet, le baron F. von Holtzendorff, H. Brunn, François Lenormant, G. Eichhoff, Auguste Wagener et Jacques Heremans, élus dans la dernière séance. — Des renïercîments sont ensuite votés à MM. Laforet , Chalon et Brunn, pour l'hommage des ouvrages suivants : hiauguration du monument érigé à la mémoire de ]\P'' de Ram. Discours prononcé par M^*" Laforet, le 15 mai 1871.In-8^ La plaque des représentants, notice par M. Chalon. în-8°. Problème in der Geschichte der Vasenmalerei ; par H. Brunn. In-4°. . — La Bibliothèque royale de la Haye, la Société histo- rique d'Utrecht, la Société littéraire de Leyde et M. Vreede, associé , remercient pour le dernier envoi annuel de pu- blications académiques. — M. Roulez fait parvenir les inscriptions suivantes, qu'il a rédigées pour les médailles remportées par MM. Ch. Piot et Edmond Poullet, lors du dernier concours : Carolo Piot QUOD Pagorum qui hodierno Belgio continebantur QUI limites MEDIO iEVO FUERINT IIVDICAVIT MDCCCLXXI ( 572 ) Edmondo Poullet QUOD HlSTOIlIA»! JURIS CRIMIXALIS COMPOSUIT QUO LeODIENSES QUONUAM SUB PRINCIPIDUS USI SUNT MDCCCLXXI Des remercîmenls sont exprimés à M. Roulez. PROGRAMME DE CONCOURS POUR 1872. Les cinq questions suivantes, adoptées déjà en séance du 13 juin 4870, formeront le programme de concours pour Tannée 1872: PREMIÈRE QUESTION. On demande un essai sur la vie et le règne de Septime Sévère. DEUXIÈME QUESTION. Exposer avec détail la philosophie de saint Anselme de Cantorbéry ; en faire connaître les sources; en apprécier la valeur et en înontrer l'influence dans l'histoire des idées. TROISIÈME QUESTION. Apprécier le règne de Marie-Thérèse aux Pays-Bas. ( 573 ) QUATRIÈME QUESTION. Donner la théorie économique des rapports du capital et du travail. L'Académie désire que Touvrage soit d'un style simple, à la portée de toutes les classes de la société. CINQUIÈME QUESTION. Faire lliisloire de la philologie thioise durant le XVr siècle et pendant la moitié du XVII\ Le prix des V\ 2'"'^ et 5™' questions sera une médaille d'or de la valeur de six cents francs; il est porté à mille francs pour les 4'"' et o"'". r.es auteurs des mémoires insérés dans les recueils de l'Académie ont droit à recevoir cent exemplaires de leur travail. Ils ont, en outre, la faculté d'en faire tirer un plus grand nombre, en payant à l'imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille. Les mémoires devront être écrits lisiblement et pour- ront être rédigés en français, en llamand ou en latin; ils devront être adressés, francs de port, avant le l" février 1872, à M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. L'Académie exige la plus grande exactitude dans les citations, et demande, à cet effet, que les auteurs indiquent les éditions et les pages des livres qu'ils citeront. On n'admettra que les planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage; ils y inscriront seulement une devise, qu'ils reproduiront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse. Faute, par eux, de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. (574) Les ouvrages remis après le temps prescrit, ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. L'Académie croit devoir rappeler aux concurrents que, dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, ils sont et restent déposés dans ses archives. Toutefois, les auteurs pourront en faire prendre des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au secrétaire peipétuel. La classe adopte, dès à présent, pour le programme de concours de l'année 1875, les deux questions suivantes : PREMIERE QUESTION. Faire l'appréciation du talent de Chastellainj de son influence, de ses idées politiques et de ses tendances litté- raires. DEUXIÈME QUESTION. Traiter f histoire politique de la Flandre depuis Io05 jusqu'à Vavénement de la maison de Bourgogne ('1382), en s' attachant principalement aux modifications qu'o7it subies, à cette époque, les institutions générales du comté et les institutions particulières de ses grandes communes. Le prix de chacune de ces questions sera une médaille d'or de la valeur de six cents francs. Les formalités à observer par les concurrents sont les mêmes que celles qui ont été indiquées pour le concours de 1872. Le terme fatal pour la remise des mémoires ex- pirera le 1" février 1873. ( 575 ) CLASSE DES BEiVBX-ARTS. Séance du i"' juin 4871. M. L. Gallait, directeur, président de rAcadémie. M. Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. L. Alviii, G. Geefs, A. Van Hasselt, le baron Gustave Wappers, Jos. Geefs, Ferd. De Braeke- leer, C.-A. Fraikin, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, Alph. Balat, le chevalier Léon de Burbure, J. Franck, G. De Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, Ernest Slingeneyer, Alex. Ro- bert, Et. Soubre, membres; Bosselet, correspondant. M. Ed. Mailly, correspondant de la classe des sciences, et M. Eichhoff, associé de la classe des lettres, assistent à la séance. CORRESPONDANCE. La classe apprend avec regret le décès de l'un de ses associés de la section de musique, M. Daniel -François- Esprit Auber, directeur du Conservatoire royal de Paris, né à Caen le 29 janvier 1784, mort à Paris le 11 mai der- nier. — M. Ed. Fétis témoigne par écrit, et les renouvelle de (576) vive voix, ses sentiments de gratitude au sujet des suffrages qui l'ont appelé à remplacer son vénéré père, comme di- recteur de la classe pour Tannée prochaine. — M. le Ministre de l'intérieur transmet une expédition d'un arrêté royal du l'^' avril dernier, fixant les frais de route et de séjour des membres, résidant en province, des commissions chargées du jugement des poëmes présentés pour les concours bisannuels de composition musicale , ainsi que le montant du jeton de présence alloué à tous les membres. CONCOURS DE 1871. M. le secrétaire perpétuel annonce avoir reçu un seul mémoire en réponse au programme de concours de cette année, concours dont le terme fatal expirait le 1" de ce mois. Ce mémoire, concernant la deuxième question et portant pour devise (avec billet acheté) : nonE^ ovvolv, etc. (Platon), est intitulé : Etude de V influence italienne sur V architecture aux Patjs-Bas. — MM. De Man , Balat et Ed. Fétis sont chargés d'en faire l'examen. ( 577 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Lors de la réunion du 10 mai précédent, le secrétaire perpétuel a demandé si la classe n'aurait pas à émettre des opinions sur des questions artistiques qui la concernent directement, puisqu'elle a pour mission de s'occuper de tout ce qui est relatif aux arts. Un membre, M. Portaels, a saisi cette occasion pour faire remarquer que la prochaine exposition triennale des beaux- arts n'a pas encore de local désigné, chose d'autant plus regrettable, a-t-il cru devoir ajouter, qu'il n'existe, à vrai dire, pas un seul bâtiment dans toute la ville qui puisse convenablement être utilisé à ce sujet. Le Jardin Bota- nique acquis par l'État, après avoir servi à l'exposition de 1869, ne sera pas consacré, à ce qu'il paraît, aux exposi- tions triennales. MM. les architectes ont été, par suite, consultés sur la question d'un local pour les expositions. Une longue discussion s'est établie sur ce sujet, discus- sion qui a eu lieu de la manière suivante, et dont la classe a voté l'impression du compte rendu dans les Bulletins, en raison de l'intérêt et de l'opportunité qu'elle comportait. D'après l'opinion de M. Balat, l'Académie peut rendre de grands services à la question d'un local pour les expo- sitions et les cérémonies publiques, en formulant un pro- gramme comprenant tout ce qui concerne un Palais des beaux-arts. Depuis vingt-cinq ans (jue l'on s'occupe de ce ( 578 ) sujet, personne, ne lui seinble-t-il , n'a encore présenté des idées tout à fait pratiques pour sa réalisation. M. Balat a ensuite détaillé les conditions que doit com- porter un palais des beaux-arts. Selon son opinion, il de- vrait se composer de trois bâtiments, dont il examine l'appropriation respective. M. Payen s'est enquis, de son côté, de la possibilité d'approprier le Jardin Botanique aux expositions. D'après ses informations, ce monument ne rend pas les services voulus, au point de vue de sa destination. Aussi on n'em- ploie, pour les plantes, que des constructions cachées par des massifs d'arbres. 11 pense donc qu'on pourrait parfai- tement faire servir les bâtiments actuels aux expositions, ce qui ne changerait rien au magnifique panorama du Jardin. D'après l'opinion de M. Gallait, le Jardin Botanique serait le plus bel ea;placement de toute la ville pour un palais des beaux-arts; seulement, il faudrait que la question du jour, si précieuse au point de vue des productions artis- tiques, fût parfaitement bien étudiée, et que l'on ne re- tombât pas, à ce sujet, dans les défauts du palais des Champs Élysées , à Paris. M. Alvin voudrait que la discussion actuelle eût un résultat, et pour cela il faudrait que les idées émises pus- sent être étudiées. La classe aviserait alors à ce qu'il y a à faire pour la réalisation de ces questions. 1! propose la formation d'une commission d'architectes, de peintres et de sculpteurs, pour l'examen des idées qui viennent d'être émises. M. Balat croit que l'institution d'une commission n'amè- nera aucun résultat pratique. Il pense que beaucoup de membres ont déjà étudié la question et qu'il serait préfé- (379) rable de la mettre, dès maintenant, à l'ordre du jour des séances. M. Alvin se rallie à cette opinion. La classe a repris, dans sa séance actuelle, l'examen de la question d'un palais des beaux-arts, soulevée dans la dernière réunion. D'après M. Gallait, le principal objet à déterminer est celui du lieu oij devrait être établi un monument de ce genre. Il faudrait choisir, avant tout, comme emplace- ment, un point central qui fût facilement accessible de tous les quartiers de Bruxelles. Il croit devoir rappeler que l'État avait déjà fait dans ce but l'acquisition du Jardin Botanique et il regrette de ne pas voir réaliser le projet d'y établir un Palais des beaux-arts. II regrette également que le gouvernement n'ait jamais consulté l'Académie sur la question actuellement en délibération dans la classe. Il pense que l'Académie devrait protester contre le projet qui semble exister, d'après les offres de la Société immo- bilière, de construire, dans les conditions les plus larges, au Champ des Manœuvres, les bâtiments nécessaires aux expositions et à toutes les fêtes artistiques. Cet emplace- ment, si éloigné du centre de la ville, servirait unique- ment au profit des habitants du haut de Bruxelles. Selon M. Balat, il ne faut pas se préoccuper de la ques- tion de l'emplacement, qui ne saurait, d'ailleurs, être déci- dée en présence des modifications incessantes que subit la ville de Bruxelles par l'agrandissement des faubourgs : il y a lieu, avant tout, de formuler un programme. M. Gallait, ajoute-t-il , a posé la question qu'il faut d'abord un palais des beaux-arts. Or, qu'entend-on par un monu- ment de ce genre? Il faudrait que l'Académie résolût premièrement cette question, dont tout le monde s'est ( 580 ) occupé, mais sans résultat pratique jusqu'ici. C'est, en eti'et, faute d'un programme précis que plusieurs architectes de grand talent ont été amenés à dresser des projets impra- ticables et où ils réunissaient des éléments incompatibles en logeant, par exemple, des collections précieuses d'objets d'art à côté de salles de fêtes et de réunions publiques. On veut qu'un palais renferme tout ce qui concerne les arts, et l'on fait, à cet effet, des projets si étendus, qu'ils sont inexécutables à cause des dépenses qu'ils exigeraient. En examinant, avant tout, les nécessités que comporte un monument destiné aux arts, on pourra faci- lement être amené à formuler un programme, et on ren- drait ainsi un grand service aux architectes qui s'occupent du même objet. M. De Man est d'opinion qu'il serait préférable d'avoir des bâtiments divers, disséminés en différents lieux de la ville, et non un seul édifice central. 11 appuie cette idée sur plusieurs considérations, entre autres sur celles relatives à l'emplacement, lequel ne devrait pas être aussi vaste. H serait partisan, et M. Al vin est aussi de cet avis, de voir consacrer les terrains de la caserne des Annonciades, rue de Louvain, à un palais auquel aboutiraient une série de nouvelles rues à créer. Ce ne sont pas les artistes, croit devoir faire remarquer M. Ed. Fétis, qui demandent un Palais des beaux-arts , mais les spéculateurs, qui cherchent à tirer profit de l'édiûcation d'un monument de cette nature. Les artistes ne désirent qu'une seule chose, c'est une salle d'exposition favorable à leurs œuvres, comme l'a dit M. Gallait. Or, il lui semble que c'est le point le plus important à décider. 11 convien- drait donc d'abord de décider quelle est la meilleure situa- ( S8i ) lion pour ce monument. Faut-il donc réellement un palais pour l'utilité des artistes et de Fart? Selon M. Balat, il n'existe nulle part, à proprement parler, un palais des heaux-arts. Ce qui manque à Bruxelles, ce sont des salles convenables pour les expositions et pour les létes musicales, mais par la nature même de ces fêles, il faut des bâtiments complexes; or, cet objet l'orme déjà, à lui seul, tout un programme. Comme, à Bruxelles, les expositions de peinture et de sculpture ne se reproduisent que tous les trois ans, il serait peu pratique de consacrer aux solennités de ce genre un local spécial. Ce qu'il l'au- drait, c'est un bâtiment permanent d'une superficie de 4,000 mètres carrés. Ce bâtiment serait établi sur un ter- rain suffisamment grand pour permettre de construire des annexes en cas de besoin. Ce local servirait en général aux expositions de toute nature, comme celui des Champs- Elysées, à Paris. Un deuxième local en l'orme d'amphithéâtre servirait aux soleiinités musicales et aux réunions et fêtes publi- ques. Un troisième bâtiment, à l'instar du musée de Ken- sington de Londres, serait réservé aux reproductions artistiques de tous genres, reproductions dont le gouver- nement belge possède déjà un certain nombre d'exemplai- res, déposés provisoirement au Palais-Ducal. Une fois ces trois points décidés , la question des em- placements à choisir serait plus facilement résolue. M. Ad. Quetelet émet l'opinion qu'en raccordant, par un passage à niveau sur la rue de Ruysbroeck, les musées ac- tuels au Palais de justice qui va bientôt devenir vacant, on aurait un ensemble de bâtiments à l'imitation des musées ( S82 ) de Florence, el qui pourraient être consacrés aux beaux- arts; il montre un dessin à Tappui de son projet. M. Alvin signale l'emplacement de l'ancien ministère de la justice, rue de la Régence, comme pouvant aussi être utilisé. On s'accorde à reconnaître qu'il résulte des considéra- tions émises, qu'il ne faut pas un palais des beaux-arts proprement dit, mais des locaux situés le plus près pos- sible du centre de la ville, pour réaliser toutes les condi- tions énumérées au sujet des diverses expositions, ainsi que des fêtes et solennités artistiques. Sur la demande de ses confrères, M. Balat veut bien se charger de rédiger un programme, dont il a déjà cité les points principaux. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Annales de VObservatoire royal de Bruxelles, publiées aux frais de l'État, par le directeur Ad. Quetelet. Tome XX. Bruxelles, 1870; in-4°. Van Beneden {P.-J.). — Mémoire sur une Balénoptère cap- turée dans l'Escaut en 1869. Bruxelles, 1870; in-4°. Chalon (/?.)• — ^^ plaque des représentants. Bruxelles, 187i;in-8''. La for et. — Inauguration du monument érigé à la mémoire de M^"^ de Ram. Discours prononcé le 15 mai 1871. Louvain , 1871; in-8''. ( 583 ) Catalan {Eugène). — L'article 757. Application de Talgèbrc au code civil. 2'"'' édition. Bruxelles, 1871; in-S". Concours quinquennal d'histoire nationale. — Période de 48C6-1870. Rapport du jury à M. le Ministre de lintérieur. Bruxelles, 1871; in-8«. Lyon (C). — Contestation entre la principauté de Liège et les Pays-Bas au sujet du territoire de la ville basse de Char- leroi. Mons, 1870; in-8". Peigné- Delacour t. — Le vélocifère employé dans le moyen âge en Belgique pour le transfert des fardeaux. Namur, 1870; in-4''. Lambert [Th.). — Éléments de géométrie. Namur, 1860; in-8». D'Otreppe de Bouvette [Alh.). — Essai de tablettes liégeoises, H2™Mivr. Liège, 1871; in-12. Reinie de Belgique, 5™^ année, 4™*' à C'"'' livr. Bruxelles , 1871 ; 5 cah. in-8°. Société d'Emulation, à Bruges. — Annales, S""" série. Tome VI, nM. Bruges, 1871 ; in-8''. Journal des beaux-arts et de la littérature , publié par M. Ad. Siret, XIII-^^ année, n°^ 7 à 12. S^-Nicolas, 1871; 6 feuilles in-4". Académie roycde de médecine de Belgicjue. — Bulletin, 1 871 , 5'"" série. Tome V, n'*" 5 et 4. Bruxelles, 2 cah. in-8**. Annales de l'électricité médicale, 12'"'' année, 1'='^, 2'"^ et 5""^ fascicules. Bruxelles, 1871 ; 5 cah. in-8*'. Société royale de pharmacie de Bruxelles. — Bulletin, 15™^ année, n"' 4 à 6. Bruxelles, 1871 ; 3 cah. in-8". Société de médecine d'Anvers. — Annales, XXXII™^ année, livr. d'avril. Anvers, 1871 ; cah. in-8*'. La charité sur les champs de bataille, VI™' année, mai 1871. Bruxelles, feuille in-4°. La Presse médiccde belge, XXIII'"'^ année, n"' 14 à 2G. Bruxelles, 1871; 13 feuilles in-4^ ( 584 ) Le Scalpel, XXII"»^ année, n'^^ 40 à 52. Liège, 1870; 13 feuilles in-4°. Baehr {G.-F.-W.). — SwY le mouvement de l'œil. Amster- dam, d871; in-8». Journal de l'agriculture, publié par M. Barrai; i871, tome I, n"» 409 à 115. Paris; 8 cah. in-8°. Magyar Tudontîiyos Akademia zu Pest. — Magyar orsz. régész. emlék., I. Kôtet, 1.-2. rész.; 2 cah. in-4*'; — Archaeo- logiai Kôzlem., VIII. Kôt., 1. fiizet; in-4°; — Evkônyv, XI. Kôt., 10. 12. darab.; XIII. Kôt., 1.2. 4. darab.; 5 cah. in-4''; — Magy. nyelv Szôtâra, V. Kôt., 2. 3. 4. fùz.; 3 cah. in-4''; — Budapesti Szemle, ùj folyam, XL-L. fuz.; 7 cah. in-8°; — Magy. Tôrténelmi tar, XIV. vagy masodik folyam II. Kôtete; in-8°; — Monum. hungariae historica, XII. Kôtet; in-8°; — Tôrôk- -magyarkori tort, eml., III. IV. V. Kôt. ; 3 cah. in-8°; — Magyar orsz. helyrajzi lôrt.,ï. Kôt, ï. II. fêle.; 2 vol. in-8% — Mathem. es természettud. Kôzl., V. Kôt.; in-8''; — Statist. Kôzlem., V. Kôt., 2. fuz.; VI. Kôt., 1.2. fuz.; 3 cah. in-8% — Nyelvtud. Kôzlem., VII. Kôt., 1. 2. 3. fuz.; VIII. Kôt., 1. 2. 3. fuz.; C cah. in-8°; — Ertekezések Nyehtudomanyi , III-X. Sz.; I. Sz. 1870; 9 cah. in-8**; — Ertekezések Természettud., XIV., XV., XVI. Sz.; XVII., XVIII., XIX. Sz. 1869; I. II. Sz. 1870; 8 cah. in-8''; — Ertekezések Tôrténettud., VIII-XII. Sz.; 5 cah. iij.go; _ Ertekezések Tôrvénytud., VII-XII. Sz.; 6 cah. in-8°; — Ertekezések Târsadalmi , XIII. Sz. ; in-8; — Ertekezések Philosoph., IX-XI. Sz.; o cah. in-S^»; — Ertekezések Mathem., IV. V. Sz.;2 cah.in-8^ Fin du Tome XXXI de la 2™^ série. BULLETINS DE l'aCADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. TABLES ALPHABÉTIQUES DU TOME TRENTE ET UNIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE. 1871. TABLE DES AUTEURS. Académie royale des sciences à Amsterdam. — Envoie le programme de son concours annuel de poésie latine, 375. Acar. — Dépôt de ses observations des pliénoniènes périodiques, faites à Anvers en 1870, 199. Administration communale d'Anvers. — Hommage d'ouvrage, 18. Alvin {L). — État général des recettes et des dépenses de la Caisse cen- trale des artistes belges, pendant Tannée 1870, 105; réélu, pour 1871, membre de la commission administrative, 460; remarques sur la ques- tion de rem|)lacemenl d'un Palais des beaux-arts à Bruxelles , 578 ,582. Anonyme. — Redemande le manusciit de son mémoire de concours con- cernant l'inlluence italienne sur l'architecture aux Pays-Bas, 2:2. Archives pour V anthropologie et l'ethnologie ^ à Florence. — Demande l'échange avec le Bulletin, 475. Association hrilamiique pour ravancement des sciences. — Annonce que sa 41^ session aura lieu à Edimbourg le 2 août 1871 , 198. Aubcr {Daniel). — Annonce de sa mort, 575. 2°"^ SÉRIE, TOME XXXI. 40 386 TABLE DES AUTEURS. Balat (Alph.). — Commissaire pour la missive de M. Schadde concernant les grands concours d'architecture, 4S5; commissaire pour le mémoire de concours intitulé : Élude de l'influence italienne sur l'architecture aux Pays-Bas j 576; remarques sur la question de l'emplacement d'un Palais des beaux-arts à Bruxelles, 377 à 582. Belhjnck (Aug.). — Remercie pour son élection d'associé de la classe des sciences, !2; présente ses observations botaniques faites à Namur le 21 mars et le 21 avril 1871 , 199. Benzoni {J.-M.). — Élu associé de la classe des beaux-arts , 23; remer- cîments , 455. Bernardin. — Dépôt de ses observations zoologiques faites à Melle en 1870; 2; dépôt de ses observations botaniques faites à Melle le 21 mars et le 21 avril 1871 , 111 , 199. Bock {C.-P.). — Annonce de sa mort, 21. Borgnet {Ad.). — Commissaire pour le mémoire de concours concernant le droit criminel de l'ancien pays de Liège, 38; rapport sur ce travail , 409. Bormans (J.-H.). — Commissaire pour le mémoire de concours concer- nant les Pagi de la Belgique au moyen âge, 57 ; rapport sur ce travail, 384. Bosselet [Ch.). — Commissaire pour le mémoire intitulé : Le diapason et la notation musicale simplifiée , par M. Meerens, 456. Brunn {H.). — Élu associé de la classe des lettres, 452; remercîments , 571 ; hommage d'ouvrage , ibid. C. Catalan {E.). — Commissaire pour les suppléments au travail de M. Folie sur la géométrie cartésienne, 3, 32, 54, 199; note sur l'équation de Riccati, 68; commissaire pour le mémoire intitulé : Uniformité de méthode dans le traitement de tous les nombres, par M. Crets, 199; rapport verbal sur ce travail, 477; hommage d'ouvrage, 476. Cavalier (7.). — Dépôt de ses observations météorologiques faites à Oslende en 1870 et en 1871 ,32, 54, 199. Cercle archéologique du pays de Waes, à S'-Nicolas. — Hommage d'un exemplaire de la photographie de la statue de Mercator, 473. TABLE DES AUTEURS 587 ChaIon(R.). — Dons d'ouvrages, 18,373, 571; nommé membre de la commission des grands écrivains du pays, 73, Coemans [Eug.]. — Annonce de sa mort , 30. Crets {Math.). — Présentation d'un mémoire intitulé : Uniformité de méthode dans le traitement de tous les nombres, 199; rapports ver- baux de MM. Liagre et Catalan sur ce travail , 477. Darwin {C/i.). — Remercie pour son élection d'associé de la classe des sciences , 2. Daussin. — Présentation d'une note sur un appareil télégraphique nou- veau, 3. De Boë {Ad.). — Dépôt de ses observations météorologiques faites à Anvers en 1870, 52. De Borchgrave (E.). — Commissaire pour la notice de M. Varenbergh con- cernant Guillaume De Deken, 37; adhère au rapport de M. De Smet sur ce travail ,77. De Burbure {le chev. L.). — Interprète des sentiments de l'Académie lors des funérailles de M. Hanssens, 453; discours prononcé en cette cir- constance, 436; commissaire pour le mémoire intitulé : Le diapason et la notation musicale simplifiée, par M. Meerens, 436. De Busscher {Edm.). — Onzième rapport annuel sur les travaux de la commission de la Biographie nationale, 402. De Decker {P. -J.). —Élu directeur de la classe des lettres pour 1872, 18; commissaire pour le mémoire de M. De Smet sur les Qualre-Méliers et les îles occidentales de la Zélande, 182. De Gerlache {le baron E.-C). — Annonce de sa mort, 74. De Koninck {L). — Commissaire pour la note de M. Svvarts concernant les t'alsifications de la chicorée par la tourbe, 111; rapport sur ce tra- vail, 203; présentation d'un mémoire sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgi(iue, 199; lecture dos rapports de MM d'Omalius, Nyst etP.-J. Van Beneden sur ce travail, 477; nouvelles recherches sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique, 316; hom- mage d'ouvrage, 473. De la Fontaine (G.). — Annonce de sa mort , 73. De la Vallée Poussin {G.). — Dépôt de ses observations udométriques faites aux Vennes (Liège) en 1870, 32. De Man {G.). — Commissaire pour la lettre de M. Sehadde concernant les 588 TABLE DES AUTEURS. grands concours d'architecture, 455; commissaire pour le mémoire de concours intitulé : Étude de V influence italienne sur Varchiteclure aux Pays-Bas, 576; remarques sur la question de remplacement d'un Palais des beaux-arts à Druxelles , 580. De Selijs Lomjchamps {le baron Edm.). — Dépôt de ses observations bota- niques faites à Waremme le 21 mars et le 21 avril 1871, 199; Synopsis des Cordulines: première partie, 2-58; deuxième partie, 519; le Guêpier en Belgique; note, 565. De Smet (/.-/.). — Commissaire pour la notice de M. Varenbergh concer- nant Guillaume De Deken, 37; rapport sur ce travail, 76; commissaire pour le mémoire de concours concernant les Pagi de la Belgique au moyen âge, 37; rapport sur ce travail, 384; présente un mémoire sur les Quatre-Méliers et les îles occidentales de la Zélande, 182. De Tillij (/.-il/.). — Remercie pour son élection de correspondant de la classe des sciences , 2. Devaux (P.). — Hommage d'ouvrage, 375. Dewalque (G.). — Remercie la classe des sciences comme directeur sor- tant, 3; commissaire pour une noie de M Havrez concernant la mesure chromatique de l'effet des doses d'alun, de tartre et des sels d'élain sur la teinture des laines, 52; dépôt de ses observations botaniques faites à Liège les 21 mars et 21 avril 1871 , 475. De Witte {le baron J.). — Hommage d'ouvrage, 375. D'Omaiius d'Halloy {J.-B.). — Élu directeur de la classe des sciences pour 1872, 3; note sur les qualités de nos calcaires anciens employés comme pierre de construction, 35; commissaire pour le mémoire de M. de Ko- ninck sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique, 199; lecture de son rapport sur ce travail, 477 ; note sur les forces naturelles, 205; note sur la formation tus limons, 484. Donaldson {Th.). — Dons d'ouvrages, 22, 49; lettre accompagnant l'envoi de trois brochures, 49. Donny {Fr.). — Interprète des sentiments de l'Académie lors des funé- railles de M. Coemans, 30 ; commissaire pour une note de M. Havrez concernant la mesure chromatique de l'effet des doses d'alun, de tartre cl des sels d'élain sur la teinture des laines, 32; commissaire pour le travail de M. Donalo Tommasi concernant l'action du magnésium sur les composés minéraux et organiques, 55; rapport verbal sur ce tra- vail, 205; commissaire pour une note de M. SNvarls concernant les falsifications de la chicorée par la tourl)e, 1 11 ; rapport sur cette note, 200. Dupont {Ed.). — Observations sur la constitution du calcaire carbonifère de la Belgique, 147. TABLE DES AUTEURS. 589 Duprez {Fr.). — Commissaire pour la note de M, Daussin couceniant un appareil télégraphique nouveau, 3; présente le résumé de ses obser- vations météorologiques faites à Gand en 1870, 198; discussion des observations d'électricité atmosphérique recueillies à Gand, et compa- raison i i.i-e ces observations et celles faites en d'autres lieux {'2""' par- tie), 212. E. Eicliho/f {G.). — Hommage d'ouvrage, 57 j élu associé de h classe des lettres, 4o2 ; remercîments , 571 . Félis {Éd.). — Lecture d'un aperçu sur la vie du baron Leys, oO; com- munication verbale au sujet des décisions prises par le comité directeur de la Caisse centrale des artistes belges, en séance du 2 mars 1871, 102; remercie la classe des beaux-arts pour les témoignages de regret exprimés lors de la mort de son père , 45i ; élu directeur de la classe des beaux-arts pour 1872, 460; rcmercîmenls, 575; commissaire pour le mémoire de concours intitulé : Étude de l'influence Haliennc sur l'archileclure aux Pays-Ban, 576; remarques sur la question de Tenj- |)lacement d'un Palais des beaux-arts à Bruxelles, 580. Fetis {F.-J.). — Élu directeur de la classe des beaux-arts pour 1872, 25; annonce de sa mort , 183; discours prononcé par M. Gallait à ses funé- railles , 185. Filopanti. — Rapport verbal de M. Sias sur son projet d'une nouvelle nomenclature chimique, 55. Flandre {S. A. Il le comte de). — Tait savoir qu'il ne peut assister à la séance i)ublique de la classe des lettres, 574. Folie (F.). — Présentation de suppléments à son travail sur la géométrie cartésienne, 5, 52, 54 , 199; hommage d'ouvrage, 199. Fraikin {Cli.-A.). — Remercie la classe des beaux-arts comme direcleur sortant , 23. Fritsch {Ch). — Dépôt de ses observations botaniques faites à Vienne et àSalzbourgen 1870,54. G. Gachard [P.). — Commissaire pour le mémoire de M. De Smel sur les Quatre-Mélierset les îles occidentales de la Zélande, 182. Gallait (L). — Nommé président de l'Académie pour 1871 , 17; discours 090 TABLE DES AUTEURS. prononcé aux funérailles de M. F.-J. Fétis, 185; remarques sur la ques- tion de remplacement d'un Palais des beaux-arts à Bruxelles, 578, 579. Gcographical Deparlment of Ihe India office, at London. — Hommage d'ouvrage, 474. Ghaye (M.). — Dépôt de ses observations botaniques faites à Waremme le 21 mars et le 21 avril 1871, 199. Gilbert (Ph.). — Commissaire pour les suppléments au travail de M. Folie sur la géométrie cartésienne , 3, 32, 54 , 199. Gloesener {M.). — Commissaire pour la note de M. Daussin concernant un appareil télégraphique nouveau, ô. Griffé. — Lecture des rapports de MM. Liagre et Ern. Quelelet sur sa note concernant la détermination de la dislance de la terre au soleil, 4. H. llaidinger {G. von). — Annonce de sa mort, 1 10. llanssens {Ch.-L). — Annonce de sa mort, 454; discours prononcé à ses funérailles par M. le chevalier de Burbure, 456. Ilaus {J.-J.). — Installé comme directeur de la classe des lettres pour 1871 , 18; discours sur la Pratique criminelle de Damhouder et les or- donnances de Philippe II, 415. Navrez (P.). — Présente une note concernant la mesure chromatique de l'efTeldes doses d'alun, de tartre et des sels d'élain sur la teinture des laines, 52. Hébert {A.). — Élu associé de la classe des beaux-arts, 23 ; remercîmenls, 48. Uenry {L). — Hommage d'ouvrage, 54. flcremans (7.). — Élu correspondant de la classe des lettres, 452; remer- cîmenls, 571. ^ Herschel {sir John). — Annonce de sa mort, 474. Hollzendorff {le baron von). — Élu associé de la classe des lettres, 452; remercîmenls, 571. J. Juste {Th.). — Dons d'ouvrages, 75, 181. Laforet {N.-J.). — Élu membre titulaire de la classe des lettres, 452; re- mercîmenls , TABLE DES AUTEURS. 591 Lamarle (E.). — Dépôt de billets cachetés, 31 , 475 ; note sur la géométrie sans postulat, 367. Lanszweert. — Dépôt de ses observations botaniques faites à Ostende en 1870,54. Leclercq {D.). — Présentation du résumé de ses observations météorolo- giques faites à Liège en 1870 , 2. Leclercq {M.-N.-J.). — Réélu, pour 1871, membre de la commission administrative, 411, Lenormant (Fr.). — Élu associé de la classe des lettres, 452; remercî- ments ,571. Le Roy {Alph.). — Lecture d'extraits de son rapport sur le concours quinquennal d'histoire nationale (5* période), 450. Liagre (./.). — Lecture de son rapport sur la note de M. Griffé concernant la détermination de la distance delà terre au soleil, 4; commissaire pour le mémoire intitulé : Uniformité de viéthode dans le traitement de tous les nombres ^ par M. Crets, 199; rapport verbal sur ce travail, 477. M. Malaise {€.). — Dépôt de ses observations botaniques faites à Gembloux le 21 mars et le 21 avril 1871 , 199; dépôt d'un billet cacheté , 475. Meerens {Ch.). — Présentation d'un mémoire intitulé : Le diapason et la notation musicale simplifiée, 456. Melsens (H.). — Lecture d'une cinquième note sur la vitalité de la levure de bière, 57; notes sur le passage de l'iodate de potassium par l'éco- nomie animale, 57, 158; note sur les explosions des chaudières à vapeur, 125; lecture d'une note historique sur Van Helmont,238; com- munication verbale sur la conservation de la viande à l'air libre, ibid. Mercadante {S.). — Annonce de sa mort , 21. Michel. — Présentation du résumé de ses observations météorologiques faites à Ostende en 1870, 2. Ministre de la justice {M. le). — Envoi d'ouvrages, 181. Ministre de l'intérieur {M. le). — Envois d'ouvrages, 2,50, 110, 198, 375 , 570; M. Gallait nommé président de l'Académie pour 1871, 17; demande à la classe des lettres de nommer les jurys des concours quin- quennaux des sciences morales et politiques et d'histoire nationale , ibid.; arrêté royal conférant à M. Mellery, lauréat du grand concours de peinture de 1870, la pension de voyage de 3,500 francs, 22; arrêté royal sanctionnant les modifications proposées par l'Académie à l'ar- ticle 18 de ses statuts organiques, 30, 48; envoi d'un fac-similé de l'an- 592 TABLE DES AUTEURS. cienne médaille des concours, 50; envoi du buste de M. Moke, 36; approbation royale de l'élection de M. Soubre en qualité de membre titulaire de la classe des beaux-arts, 48; majoration des prix de con- cours décernés en 1870, 100; arrêté royal ouvrant un double concours des cantates en 1871 , 101 ; jury de ce concours, 101 , 184,456; section permanente du jury du grand concours de composition musicale de 1871, 101, 455 ; nomination de membres du jury du concours quin- quennal des sciences morales et politiques, 181 ; M. Van Praet lauréat du concours quinquennal d'histoire nationale, 375; M. Vande Sande lauréat du concours triennal de littérature dramatique flamande, ibid.; envoi d'une lettre de M. Schadde concernant les grands concours d'ar- chitecture, 455; envoi d'une cantate, 456; annonce qu'il a fait une demande de crédit pour la restauration des locaux académiques, 474; arrêté royal fixant les frais de route et de séjour, et le montant du jeton de présence des membres du jury des cantates , 576. Monc {F.-J.). — Annonce de sa mort, 180. Monligny {Ch.). — Commissaire pour la note de M. Daussin concei-nant un appareil télégraphique nouveau , 3 ; commissaire pour la note de M. Terby relative aux taches de la planète Mars, 55; rapport sur ce travail, 111. Morren[Ed.). — Hommage d'ouvrage, 3; nommé membre de la commis- sion de la Biographie nationale , 476. JS. Noletde Brauicere Van Sleeland (/,). — Hommage d'ouvrage, 75. Nysl (H.). — Commissaire pour le mémoire de M. de Koninck sur les ani- maux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique, 199; lecture de son rapport sur ce travail, 477. P. Payen (Aug.). — Commissaire pour la lettre de M. Schadde concernant les grands concours d'architecture, 455; remarques sur la question de l'em- placement d'un Palais des beaux-arts à Bruxelles, 578. Pérard (L.). — Inscription pour sa médaille de concours, 31. Piot {Ch.). — Auteur du mémoire concernant les Pagide la Belgique au moyen âge, couronné i)ar la classe des lettres , 390, 451 ; inscription pour sa médaille de concours, 571. Polain (M.-L.). — Commissaire pour le mémoire de concours concernant TABLE DES AUTEURS. 395 le droit criminel de l'ancien pays de Liège, 085 rapport sur ce travail, 408. Portaels (7.). — Remarques sur la question de l'emplacement d'un Palais des beaux-arts à Bruxelles, 377. Poullet {Edm). — Auteur du mémoire concernant le droit criminel de l'ancien pays de Liège, couronné par la classe des lettres, 41 1, 451 ; in- scription pour sa médaille de concours, 572. Q Quetelet (Ad.). — Présente le résumé des observations météorologiques faites à Bruxelles en 1870,2; note sur l'éclipsé de soleil du 22 décembre 1870 et l'éclipsé de lune du 6 janvier 1871, 8; communication verbale sur l'éclipsé de soleil du 22 décembre 1870 observée en Sicile, 32; sur ranlhropomélrie ou sur la mesure des différentes facultés de l'homme, 38; commissaire pour la note de M. Terby relative aux taches de la pla- nète Mars, 55; adhère au rapport de M. Monligny sur ce travail, 113; note sur l'aurore boréale du 12 février 1871,56; dons d'ouvrages, 110, 475; développement de la taille humaine; extension remarquable de celte loi; notice, 114; présente ses observations botaniques faites à Bruxelles le 21 mars et le 21 avril 1871, 199; notice sur sir John Her- schel, 478 ; note sur les publications de l'Observatoire royal de Bruxelles, 483; remarques sur la question de l'emitlacemenl d'un Palais des beaux- arts à Bruxelles, 581. Quetelet (Eni.). — Lecture de son rapport sur une note de M. Grillé con- cernant la détermination de la dislance de la terre au soleil, 4; note sur les aurores boréales de septembre à décembre 1870, 7. Roi des Belges {S. M. le). — Fait savoir qu'il assistera à la séance pu- blique de la classe des lettres , 374. Roulez (J.). — Inscriptions pour les médailles de concours de M.^J. Pé- rard, Piot et Poullet, 31 , 571 ,572. S. Savi {Paolo). — Annonce de sa mort , 198. Schadde. — Envoi à la classe des beaux-arts, par M. le Ministre de l'in- térieur, de sa missive concernant les grands concours d'architeclurc, 455. 594 TABLE DES AUTEURS. Sclieler {Aug.). — Dons d'ouvrages, 37, 75. SneUaerl {F. -A). — Commissaire pour le mémoire de M. De Smel sur les Quatre-Méliers el les îles occidentales de la Zélande, 182. Soubre {Et.). — Élu membre titulaire de la classe des beaux-arts, 23; remercîmenls , 48; approbation royale de sou élection, ibid.; commis- saire pour le mémoire intitulé : Le diapason et la notation musicale simplifiée, par M. Meerens, 4-o6. Spring {AjU.). — Dons d'ouvrages, ô, 199. Slas {J.-S.). — Installé comme directeur de la classe des sciences pour 1871 , 3 ; commissaire pour une note de M. Havrez concernant la me- sure chromatique de l'effet des doses d'alun , de tartre et des sels d'étain sur la teinture des laines, 32; commissaire pour la note de M. Donato Tommasi concernant l'aclion du magnésium sur les composés minéraux et organiques , 35 ; rapport verbal sur ce travail, 203; rapport verbal sur le mémoire de M. Filopanti concernant une nouvelle nomenclature chimique , 33. Swarts {Th.). — Note sur les falsifications de la chicorée par la tourbe, 1 M , o60 ; rapports de MM. Donny et de Koninck sur cette note, 200, 203. T. Terby (F.). — Dépôt de ses observations sur les aurores boréales du 12 février et du 9 avril 1871 , observées à Louvain , 54, 199; aspect des taches de la planète Mars, observées à Louvain de 1864 à 1867, 53, 176; rapports de MM. Montigny et Ad. Quetelet sur ce travail, 111, 113. Thonissen {J.-J.). — Commissaire pour le mémoire de concours concer- nant le droit criminel de l'ancien pays de Liège, 38; rapport sur ce travail, 390; lecture de l'introduction et de la première partie de son rapport sur les travaux de la classe des lettres depuis la fondation de l'Académie , 77; un précurseur de Malthus; notice, 435. Tommasi {Donato). — Présente une note concernant l'action du magné- sium sur les composés minéraux et organiques, 55; dépôt de cette note aux archives, 205. V. Van Beneden {Ed.). — Remercie pour son élection de correspondant de la classe des sciences, 2; recherches sur l'évolution des Grégarines, 325. Van Beneden {P.-J.). — Les reptiles fossiles en Belgique; notice, 9; note sur les dents de lait de.VOtaria pusilla, 61; commissaire pour le mé- TABLE DES AUTEURS. 593 moire de M. de Koiiinck sur les animaux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique, 199 ; lecture de son rapport sur ce travail, 477; hommage d'ouvrage, 476 ; recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique, 493; communication verbale sur des ossements découverts à Anvers, 518. Van de Sande (F). — Lauréat du concours triennal de littérature dra- matique flamande (5« période), 575, 453. Van Hasselt {A.). — Hommage d'ouvrage , 184. Van Praet {J.). — Lauréat du concours quinquennal d'histoire nationale (5e période), o75, 452. Varenhergh [Emile). — Épisodes des relations extérieures delà Flandre : Guillaume de Deken, le bourgeois négociateur (1317-1328), 37,88; rap- ports de MM. De Smet et de Borchgrave sur ce travail , 76. 77. Verlriest (P.). — Dépôt de ses observations météorologiques faites à So- mergem en décembre 1870, 52; dépôt de ses observations sur l'aurore boréale du 12 février 1871 observée à Somergem, 54. Vespignari {le comte V.). — Élu associé de la classe des beaux-arts, 23; remercîments, 100, Vincent [J.-B.) et fils. — Dépôt de leurs observations ornilhologiques faites à Bruxelles en 1870, 54. Wagener {Aiig.). — Élu correspondant de la classe des lettres, 452 ; re- mercîments, 571. Wauters {Alph). — Commissaire pour le mémoire de concours concernant les Pagi de la Belgique au moyen âge , 37 ; rapport sur ce travail, 370; ce que l'on appelait en Brabant les Trêves du comte (Treugae comitis) , et, à ce propos, de la Paix instituée par Tévêque de Liège Henri I^^j no- tice, 77. TABLE DES MATIÈRES. Académie. — Délibérations des classes des beaux-arts et des sciences, au sujet du procliain jubilé séculaire de la Compagnie, 2i, 55; appro- bation royale des rnodilîcations proposées par l'Académie à Tarticle 18 de ses statuts organiques, 50, 48; lecture, par M. Thonissen, de l'in- troduction et de la première partie de son rapport sur les travaux de la classe des lettres depuis la fondation de l'Académie, 77; majoration des prix de concours décernés en 1870, 100; restauration des locaux aca- démiques à l'occasion du jubilé, 474. Jnlhropolocjio. — Développement de la taille humaine; extension re- marquable de cette loi; notice par M. Ad. Quetdet, 114. Archéologie préhistorique. — Communication verbale de M. P.-J. Van Beneden sur des patins de l'âge de pierre découverts à Anvers, SI 8. Architecture. — Considérations verbales sur la question de remplacement d'un Palais des beaux-arts à établir à Bruxelles, 460, 377. Arrêtés royaux et ministériels. — M. L. Gallait nommé président de l'Académie pour 1871 , 17; pension de voyage de 5,500 francs conférée à M. Mellery, lauréat du grand concours de peinture de 1870, 2:2; ap- probation des modifications proposées par l'Académie à l'article 18 de ses statuts organiques, 50, 48; approbation de l'élection de M. Soubre comme membre titulaire, 48; ouverture du concours des cantates de 1871 , 101 ; nomination de divers membres du jury du concours quin- quennal des sciences morales et politiques, 181; nomination du jury du concours des cantates de 1871 , 184; prix de la 5^ période du con- cours quinquennal d'histoire nationale décerné à M. Van Praet, 575; prix de la 5" période du concours triennal de littérature dramatique flamande décerné à M. Van de Sande, ibid. ; nomination de deux nou- veaux membres du jury du concours des cantates de 1871, 436; frais de route et de séjour, et montant du jeton de présence des membres du jury du concours des cantates, 576. TABLE DES MATIÈRES. 597 Astronomie. — Lecture, par MM. Liagre et Ern. Quetelet , de leurs rap- ports sur la note de M. Griffé concernant la détermination de la distance de la terre au soleil, 4; note sur Téclipse de soleil du 22 décembre 1870 et réclipse de lune du 6 janvier 1871, par M. Ad. Quetelet, 8; communication verbale de M. Ad. Quetelet sur l'observation , en Sicile, de réclipse de soleil du 22 décembre 1870, 32; aspect des taches de la planète Mars, observées à Louvain de 1864 à 1867 ; note par M. Terby, 55, 170; rapports de MM. Monligny et Ad. Quetelet sur ce travail, 111, 113. B Bibliographie. — Note sur les publications de TObservatoire royal de Bruxelles, par M. Ad. Quetelet, 483. Billets cachetés. — Dépôt de billets cachetés par MM. Lamarle et Malaise, 31 , 475. Biographie. — Lecture, par M. Éd. Fétis, d'un aperçu sur la vie et la carrière artistique du baron Leys , 50; lecture du commencement d'une notice sur Van Helmont, par M. Melsens, 258; notice sur sir John. F.-\V. Herschel , par M. Ad. Quetelet, 478. Bustes des académiciens décédés. — Buste de M. Moke, 36; de M. F.-J. Fétis, 184; délibérations de la classe des beaux -arts au sujet des bustes des académiciens décédés , 193. C. Caisse centrale des artistes belges. — Etat général des recettes et des dépen.ses en 1870 , dressé par M. Alvin, 103. Chimie. — Présentation, par M. Havrcz , d'une note sur la mesure chroma- tique de l'effet des doses d'alun, de tartre et des sels d'élain sur la teinture des laines , 32 ; présentation , par M. D. Tommasi , d'une note concernant l'action du magnésium sur les composés minéraux et organiques, 55; rapports verbaux de MM. Donny et Stas sur celte note, 205; rapport verbal de M. Stas sur le projet d'une nouvelle nomenclature chimique présenté par M. Filopanti, 55; notes sur le passage de l'iodate de potas- sium par réconomie animale, par M. Melsens, 57, 158; note sur les falsifications de la chicorée par la tourbe , par M. Th. Swarts, 111, 360; rapports de MM. Donny et de Koninck sur cette note, 200. Commission de la Biographie nationale. — Onzième rapport annuel sur les travaux de la commission , par M. De Dusscher, 402; M. Morren nommé délégué de la classe des .sciences auprès de la commission, 476. 598 TABLE DES MATIÈRES. Concours cV architecture [grand]. — Envoi , par M. le Ministre de l'inté- rieur, d'une missive de M. Schadde proposant de modifier le programme de l'examen d'admission à ce concours, 455. Concours de composition musicale (grand). — Élection de trois membres pour le jury permanent du concours de 1871 , 101 ; remplacement de deux membres décédés de ce jury, 456. Concours de la classe des beaux-arts. — L'auteur du mémoire concer- nant l'influence italienne sur l'architecture aux Pays-Bas redemande son manuscrit, 2:2; mémoire reçu pour le concours de 1871 et nomina- tion de commissaires, 576. Concours de la classe des lettres. — Mémoires reçus pour le concours de 1871 et nomination de commissaires, 57; rapports de MM. Wauters, De Smet et Bormans sur le mémoire concernant les Pagi de la Belgique au moyen âge, 576, 384 ; médaille d'or décernée à l'auteur de ce travail, M. Piot, 390, 451 ; inscription pour cette médaille , par M. Roulez , 571 ; rapports de MM. Thonissen , Polain et Borgnet sur le mémoire concer- nant le droit criminel de l'ancien pays de Liège, 590, 408, 409; médaille d'or décernée à l'auteur de ce travail, M. PouUet, 411, 451; inscription pour cette médaille, par M, Roulez, 572; proclamation des résultats du concours de 1871 , 450; programme de concours pour 1872,572; ques- tions pour 1873, 574. Concours de la classe des sciences. — Programme pour 1872, 4; inscrip- tion pour la médaille de concours de M. Pérard, par M. Roulez, 31 ; mé- moire reçu pour le concours de 1871 , 476. Concours de peinture {grand). — Pension de voyage de 3,500 francs con- férée à M. Mellery, lauréat du concours de 1870, 22. Concours des cantates. — Formation de la liste double de candidats pour le jury du concours de 1871, 101 ; poëmes reçus pour ce concours, 101, 187; arrêté royal nommant le jury, 184; nomination de deux nou- veaux membres de ce jury, 456; envoi d'une cantate par M. le Ministre de l'intérieur, ibid.; arrêté royal fixant les frais de route et de séjour, ainsi que le montant du jeton de présence des membres du juiy de ce concours , 576, Concours de Stassart pour une notice sur un Belge célèbre. — Pj'ogramme pour 1872,19. Concours quinquennal des sciences morales et politiques. — La classe des lettres reçoit connaissance de la composition du jury pour la 4^ période de ce concours, 18; élection, par la classe des lettres, de sept nou- veaux candidats pour ce jury, 58 ; arrêtés royaux nommant divers mem- bres de ce jury, 181. TABLE DES MATIÈRES. 51)9 Concours quinquennal d'histoire nationale. — La classe des lettres re- çoit connaisance de la composition du jury pour la 5^ période de ce con- cours, 18; prix de 5,000 francs de lab^ période décerné à M. Van Praet, 375, 452 ; lecture, par M. Le Roy, d'extraits de son rapport sur ce con- cours, 450. Concours triennal de littérature dramatique flamande. — Prix de 1500 francs de la 5« période décerné à M. Van de Sande, 375, 453. D. Discours. — Discours prononcé par M. Gallait aux funérailles de M. F.-J. Fétis, 185; la Pratique criminelle de Damhouder et les ordonnances de Philippe II, discours par M. Haus ,415; discours prononcé par M. de Burbure aux funérailles de M. Hanssens, 456. Dons. — Ouvrages, par M. le Ministre de l'intérieur, 2, 30, 110,198, 375, 570; par M. Ad. Quetelet, 2, 110 , 475: par M. Spring, 3, 199 ; par M. Morren, 3; par l'administration communale d'Anvers, 18; par M. Chalon, 18, 375, 571 ; par M. Donaldson, 22, 49; fac-similé de mé- daille, parle gouvernement autrichien, 30; ouvrages, par M. Scheler, 37, 75; par M. Eichhoff, 37 ; par M. Henry , 54; par M. Juste, 75, 181 ; par M. Noiet de Brauwere, 75; par M. le Ministre de la justice, 181 ; par M. Van Hasselt, 184; par M. Folie, 199; par MM. P. Devaux et de Witte, 375; par le Geographical department of India office, 474; pho- tographie , par le Cercle archéologique du pays de Waes, 475; ouvrages, par M. de Koninck, ibid.; par MM. Catalan et P.-J. Van Beneden , 476; par MM. Laforet et Brunn, 571. E. Élections et nominations. — Remercîments de MM. Darwin , Bellynck, Éd. Van Beneden et De Tilly , pour leur élection d'associé ou de corres- pondant de la classe des sciences, 2; M, d'Omalius élu directeur de la classe des sciences pour 1872, 3; M. L. Gallait nommé président de l'Académie pour 1871 , 17; M. P. De Decker élu directeur de la classe des lettres pour 1872, 18; M. F.-J. Fétis élu directeur de la classe des beaux-arts pour 1872, 23; MM. Hébert, Benzoni et Vespignari élus associés de la même classe, et M. Soubre membre titulaire , ibid.; élec- tion de trois membres pour la présentation aux places vacantes dans la classe des lettres, 38; élection de sept nouveaux candidats pour le jury du concours quinquennal des sciences morales et politiques , ibid. ; ap- GOO TABLE DES MATIÈRES. probation royale de Téleclion de M. Soubre, 48; remercîmenls de MM. Soiil)re et Hébert pour leur élection, ibid.; M. Chalon nommé membre de la commission chargée de la publication d'une collection des œuvres des grands écrivains du pays, 75; remercîments de M. Vespi- gnari pour son élection d'associé, 100; formation de la liste double de candidats pour le jury du concours des cantates de 1871, 101; élection de trois membres pour le jury permanent du grand concours de composition nmsicale de 1871 ,ibid. ; M. M.-N.-J. Leclercq réélu, pour 1871 , membre de la commission administrative , 411; M. Laforet élu membre delà classe des lettres ; MM. von Holtzendorff, Brunn , Lenormant, Eichhoff, associés; MM. Wagener et Heremans correspondants, 4o2; remercîments de M. Benzoni pour son élection d'associé , 455 ; nomination de deux nouveaux membres du jury permanent du grand concours de compo- sition musicale de 1871 , 456; M. Éd. Fétis élu directeur de la classe des beaux-arts pour 1872, en remplacement de M. F.-J. Fétis décédé, 460; M. Al vin réélu, pour 1871, membre de la commission administra- tive , ibid ; M. Morren nommé membre de la commission de la Biogra- phie nationale, 476; remercîments de MM. Laforet, von Holtzendorfi', Brunn, Lenormant, Eichhoff, Wagener et Heremans pour leur élection, 571 ; remercîments de 1\L Éd. Fétis au sujet de son élection de directeur de la classe des beaux-arts pour 1872, 575. Entomologie. — \oir Zoologie. É pigraphie. ~ \nscr\[)tions pour les médailles de concours de MM. Pérard, Plot et Poullet , par M. Roulez, 31 , 571 , 572. G. Géographie ancienne. — B.ù\)\wv\s de MM. Waulers, De Smet et Bormans sur le mémoire de concours concernant les Pagi de la Bcigicpie au moyen âge, 576 , 384. Géologie et minéralogie. — Note sur les qualités de nos calcaires anciens employés comme pierre de con.struction, par M. d'Omalius d'Halloy, 33; observations sur la constitution du calcaire carbonifère de la Belgique, par M. E. Dupont, 147 ; note sur la formation des limons, par M. d'Oma- lius d'Halloy, 484. Histoire. — Épisodes des relations extérieures de la Flandre : Guillaume DcDeken, le bourgeois négociateur; notice par M. Varenbergh , 37 , 88; rapports de MM. De Smet et de Borchgrave sur ce travail, 76, 77; TABLE DES MATIÈRES. (301 ce que Pou appelait en Brabaiit les Trêves du comte {Treiigae comitis); et, à ce propos, de la Paix instituée par Tévêque de Liège Henri l" , notice par.M. Alph. Wauters, 77; présentation, par M. De Smet, d'un mémoire sur les Quatre-Métiers et les îles occidentales de la Zélande, 18:2; rapports de MM. Thonissen , Polain et Borgnet sur le mémoire de concours concernant le droit criminel de Tancien pays de Liège, 390, 408,409. J. Jurisprudence. — La Pratique criminelle de Damhouder et les ordon- nances de Philippe H, discours par M. Haus, 415. — Voir Histoire. M. Mathématiques pures et appliquées. — Présentation, par M. Folie, de suppléments à son travail sur la géométrie carlésienne, 5, 52, 54, 199; note sur l'équation de Riccati, par M. Catalan, 68; présentation d'un mémoire intitulé : Uniformité de méthode dans le traitement de tous les nombres, par M. Crets , 199; lecture des rapports de MM. Liagre et Catalan sur ce travail, 477; note sur la géométrie sans postulat, par M. E. Lama rie, 567. Médecine vétérinaire. — Communication verbale de M. Melsens sur la conservation de la viande à l'air libre, 238. Météorologie et physique du globe. — Note sur les aurores boréales de septembre à décembre 1870, par M. Ern. Quetelet, 7; dépôt d'observa- tions sur l'aurore boréale du 12 février 1871, faites par MM. Terby et Verlriest, 54; note sur l'aurore boréale du 12 février 1871, par M. Ad. Quetelel , 56; dépôt d'une lettre de M. Terby sur l'aurore boréale du 9 avril 1871, 199; discussion des observations d'électricité atmosphérique recueillies à Gand, et comparaison entre ces observations et celles faites en d'autres lieux {2'- partie) , par M. Duprez, 212. Musique. — Présentation, par M. Meerens, d'un travail intitulé: Le dia- pason et la notation musicale simplifiée , 456. N. Nécrologie. — Annonce de la mort de M. Bock et de M. Mercadante, 21 ; de M. Coemans, 30 ; de M. le baron de Gerlache, 74; de M. G. de la Fon- taine, 75; de M. Haidinger, 110; de M. Mone, 180; de M. F.-J. Fétis, 2™* SÉRIE, TOME XXXL 41 002 TABLE DES MATIERES. 185 ; discours prononcé aux funérailles de M. F.-J. Félis par M. Gallail, 185; remercîments de M. Ed. Fétis pour les senlimenls de regret ex- primés par TAcadémie lors des funérailles de son père, 454; annonce de la mort de M. Savi, 198; de M. Gh.-L. Hanssens, î6/d.; discours prononcé aux funérailles de M. Hanssens par M. de Burbure, 456; annonce de la mort de sir John Herschel, 474; de M. Auber, 575. O. Ouvrages présentés. — En janvier, 24 ; février, 51 ; mars, 104; avril, 194; mai, 462; juin, 582. P. Paléontologie. — Les reptiles fossiles en Belgique, par M. P.-J. Van Be- neden,9; présentation, par M. de Koninck, d'un mémoire sur les ani- maux fossiles du terrain carbonifère de la Belgique, 199; lecture des rapports de MM. d'Omalius, xXyst et P.-J. Van Beneden sur ce travail, 477 ; nouvelles recherches sur les animaux fossiles du terrain carboni- fère de la Belgique, par ML. de Koninck, 516; recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique, par M. P.-J. Van Beneden, 495. Phénomènes périodiques. — Documents i»résentés par M. Ad. Quetelel, 2 199; par MM. D. Leclercq et Michel, 2; par M. Bernardin, 2, 111, 199: par MM. De Boë, de la Vallée Poussin et Verlriest, 52; par M. Cavalier 52, 54, 199 ; par MM. Lanszweert, Fritsch , J.-B. Vincent et lils, 54 ; par MM. Duprez, Bellynck, de Selys, Ghaye, Malaise et Acar, 199; par M. Devvalque, 475. Physiologie. — Lecture, par M. Melsens, d'une cinquième note sur la vita- lité de la leviire de bière, 57 ; note sur les forces naturelles, par M. d'Oma- lius d'Halloy, 205. — Voir Chimie. Physique. — Présentation d'une note sur un appareil télégraphique nou- veau, par M. Daussin, 3; note sur les explosions des chaudières à vapeur, par M. Melsens, 125." Poésie. — Voir Concours des cantates. Publications académiques. — Pj'ésentalion de V Annuaire pour 1871, 2; du tome XXXVI des Mémoires couronnés in -4°, 110, 181 ; du tome XXXVIII des Mémoires des membres, 200; demande d'échange, 475. TABLE DES 3IATIÊRES. 605 R. Rapports. — Leclure, par iMM. Liagre el Ern. Quelelel, de leurs rap- ports sur la noie de M. Griffé concernanl la détermination de la distance de la terre au soleil, 4; rapport verbal de M. Stas sur le projet d'une nouvelle nomenclature chimique présenté par M. Filopanli, 53; rapports de MM. De Smet et de Borchgrave sur la notice de M. Varenbergh con- cernanl Guillaume De Deken, 76; de MM. Montigny et Ad. Quetelet sur la notice de M. ïerby relative aux taches de la planète Mars, lli , 113; de MM. Donny et de Koninck sur la note de M. Swarts concernant les falsifications de la chicorée par la tourbe, 200 ; rapports verbaux de MM. Donny el Stas sur la note de M. Tommasi concernant l'action du magnésium sur les composés minéraux et organiques, 205; rapports de MM. Wauters , De Smet et Bormans sur le mémoire de concours con- cernant les Vagi de la Belgique au moyen âge, 576, 584; de MM. Tho- nissen, Polain et Borgnet sur le mémoire de concours concernant le droit criminel de l'ancien pays de Liège, 590, 408, 409; lecture, par M. Le Roy, d'extraits de son rapport sur le concours quinquennal d'histoire nationale (5">^ période), 450; onzième rapport annuel, par M. De Busscher, sur les travaux de la Commission de la Biographie nationale, 462; lecture des rapports de MM. d'Omalius, Nyst et P.-J. Van Beneden sur le mémoire de M. de Koninck concernant les animaux fos- siles du terrain carbonifère de la Belgique, 477; de MM. Liagre el Catalan sur une note intitulée : Uniformité de méthode dans le traite- ment de tous les nombres, par M. Crets, ibid. Sciences morales et politiques. — Sur l'anthropométrie ou sur la mesure des différentes facultés de l'homme, par M. Ad. Quetelet, 38; un pré- curseur de Mallhus, notice par M. Thonissen, 455. Séances piibliques. — Préparatifs de la séance publique de la classe des lettres, 182, 412; lettre informant que le Roi assistera à cette séance, 374; le Comte de Flandre se fait excuser de ne pouvoir assister à cette séance , ibid. Statistique. — Voir Sciences morales el politiques. T. Toxicologie. — Voir Chimie. 604 TABLE DES MATIÈRES. Zoologie. — Sur les dents de lait de VOtaria pu.silla, par M. P.-J. Van Benedeu, 61; synopsis des Coidulines, par M. de Selys Longcliamps : i"- partie, 258; Sm»- partie, 519; recherches sur révolution des Gréga- rines, par M. Éd. Van Heneden, 52o; le Guêpier en Belgique, note par M. de Selys Longchanips, 56o. ERRATA. Page 5, ligne 7 en remontant, au lieu de : Graicford, lisez : Crawjnrd. — i23, — 6 — au lieu de : F/o?-e??ce, lisez : fioHie. — — — o — au lieu de : F/r{///e, lisez : F/r///;//o. — 29,-2 - au lieu de : Àlph. Maillij, lisez : Ed. Maillij. — -100, — 6 — au lieu de : Virgile Vespignani , lisez Virgi- nio Vespiguari. — m, — o, au lieu de : /îafai'/rt, lisez : La //oT/c — 188, — 17, au lieu de : Sans de vise , lisez : Smis devise. — 20o, — 9, au lieu de : M. Donato Tomassi , lisez : ]}f. Donato Tom~ masi. — 375, — 7, au lieu de : trois derniers siècles, lisez : derniers siècles. — — — 18, au lieu de : Remerciment , lisez: Remerciments. — 411, — 8 en remontant, au lieu de : f/p/' océrf^, lisez : rt proctV/f'. — 445, — 6 — ^wWtw Ad : cquilicire ,\\SQZ: équilibre. — 452, — 44, au lieu de : /