ER, 5 \A vs CU on FA V4 2 El p_. ES " 4 ES D dè, 194. HARVARD UNIVERSITY te E # us) LIBRARY OF THE SE il MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY Bougld” ANATR LUE fe APTE M QUE TE D NOM W LAON ‘M fu FUN it Ê L) BULLETINS © SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE DE FRANCE SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE FRANCE BULLETINS DE LA, SOCIÈTÉ NALAGOLOGTOUE DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DE MM. C.-F. ANCEY, J.-R. BOURGUIGNAT, G. COUTAGNE, P. FAGOT, D' HAGENMÜLLER A. LETOURNEUX, A. LOCARD, 3. MABILLE, J. POIRIER, A. DE SAINT-SIMON, G. SERVAIN ET À.-T. DE ROCHEBRUNE, MEMBRES-FONDATEURS TOME TROISIÈME —————û PARIS Mw Ve TREMBLAY, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ, 5, RUB DE L'ÉPERON, 1886 d pi Ée: LR: UT 7 P ZÙ , d bO # Zoe 2 sa #\ SUR QUELQUES LANELLIBRANCHES NOUVEAUX PROVENANT DU CONGO & DE SES TRIBUTAIRES PAR LE D' A. T. de ROCHEBRUNE AIDE-NATURALISTE AU MUSÉUM Parmi le petit nombre de Mollusques provenant de la Mission Brazza et adressés au Muséum par M. Thollon, attaché à l'exploration du Congo, quel- ques Lamellibranches méritent une mention spé- ciale ; peu connus ou nouveaux pour la Science, ils montrent combien seraient fructueuses des recher- ches sérieusement effectuées dans cette partie de l’Ouest-Africain. Nous examinerons tout particulièrement, d’abord, un type, selon nous, insuffisamment interprété par l’auteur qui, le premier, l’a fait connaître ; les figures accompagnant ce travail faciliteront une comparai- son dès maintenant nécessaire; pour.les autres formes, nous en donnerons seulement la diagnose, nous réservant de les figurer et de les décrire plus BULL. S0G. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 18SG. 1 M0 longuement dans la partie Malacologique de notre Faune de la Sénégambie. M. E. von Martens, dans une note parue en 1881 (1), décrit, sous les noms de Spatha (Mutela) hirundo, une forme recuellie par le Major von Mechow dans la rivière Kuango, l’un des affluents du Congo, arrosant les territoires d’Angola, de Ma- jukalla et de Puto-Kassongo. La même forme est décrite une seconde fois en 1882 (2), puis encore en 1883 (3); dans ce dernier travail, une planche coloriée accompagne la descrip- tion et la diagnose ; nous croyons utile de reproduire cette dernière. Spatha (Muteta) hirundo.— Testa elongata, mo- dice compressa, concentrice leviter striata, nitide virens, ad margines lutescens, antice paulum, pos- tice latius hians, antice obtuse rostrata, postice ca- rina utrinque a vertice decurrente, sensim magis elevata, apice postico extrorsum verso bicaudata ; margo dorsalis antice et postice subhorizontalis. Long. 100 ; alt. 24; diam. subverticibus 14; ex- tremitatis posticæ 20 millim. La Nomenclature ternaire, la plus belle des inno- vations scientifiques tudesques, acceptée par certains Conchyliologistes Français, par le seul fait qu'elle (1) Sitzungsberitchte der Gesellschaft naturforschender Freunde zu Berlin, October 1881, p. 122. (2) Jahrbücher der Deutschen Malakozoologischen Gesellschaft, 1882501 IEC in e248. (3) Conchologische Mittheillungen als Fortsetzung der Novitates Conchologicæ. IT, Band., 1883, p. 139, taf. ?7. = — est allemande; la Nomenclature ternaire, disons- nous, adaptée par M. E. Martens à cette forme, ne peut être acceptée. Nous la rejetons, non seulement parce qu'elle est contraire aux lois de la Nomenclature, que l’on sait si bien invoquer suivant les besoins, mais aussi parce que les caractères fournis par le Mollusque en question nécessitent sa séparation des Mutela pro- prement dits, comme des Spatha, genres, l’un et l’autre, différenciés, et acceptés par le plus grand nombre des Malacologistes. La découverte d’une seconde forme, absolument distincte de celle de M. E. Martens, nous autorise à proposer une division nouvelle dans la famille des Mutelidæ, division que nous qualifierons et caracté- riserons de la manière suivante : CHELIDONURA (de Xenidwv, Hirondelle, et oùpa, queue). Testa elongato cuneata, solida, concentrice striata vel suleata; antice attenuata paululum hians ; postice plus minusve dilatata, latius hians; utrinque carina: elevato rotundata, ab umbonibus decurrente et apice postico in alam acutam subcontortam expensa; um- bones mediocres ; ligamentum continuum externum ; . cardo edentulus, rectus, teres, subumbonibus paulu- lum incrassatus; sigilla muscularis anterior, sub- ovoidea, cochleata ; altera minuta, rotundata, ad la- tus posticum precedentis, sita; posterior quadrata, Ven antice manubriata; impressio pallealis, postice ro- tundata, antice umbonata. A ces caractères tirés de la coquille, se joignent ceux fournis par l’animal ; nous les signalons simple- ment pour mémoire; notre savant collègue et ami M. Poirier s'occupe en ce moment de l'étude anato- mique des Chelidonura ; il publiera prochainement le résultat de ses recherches, toujours si exactes et si consciencieusement effectuées. Le Spatha (Mutela) hirundo, de M. E. Martens, forme la première décrite, par conséquent type de notre genre, devra être inscrit sous le nom de Cheli- donura hirundo. Le Muséum possède un jeune spécimen de cette forme, montrant les variations que subit la coquille sous l'influence de l’âge. Ces variations consistent principalement dans l'absence de la dilatation carac- téristique de la région postérieure ; les carènes par- tant du sommet existent bien dès le début du déve- loppement, mais elles se terminent en une pointe obtuse, dépassant à peine les valves; c’est seulement chez les individus adultes où cette pointe s’allonge et se contourne de façon à leur donner l'aspect d’une queue fourchue. Les jeunes exemplaires de notre forme présentent les mêmes dispositions. 1. CHELIDONURA ARIETINA. C. — Testa ellipsoidea, antice subcompressa, an- œustata ; apice subacuto, late et longe hiante; postice ecquet F. Paris Inp B e Vaux-Bidon, ad nat del. d À. Bhelidonured emiebna "Roch. Hirundo, ( Juv.) Mart. SEE dilatata intensissime hiante, ovoideo rotundata ; con- centrice sulcata, sulcis latis, antice presertim promi- nentibus; minutissime radiatim striata; carinis late- ralibus latis, in alam acutam, contortam sublamello- sam, retrorsum desinentibus, ac utrinque minute reticulatis; margine dorsali antice recto, postice subconcavo; pagina externa pallide olivaceo lutes- cente; extremitatibus posticis infuscatis ; pagina in- terna cæruleo et roseo iridescente. Longit. integra 0,124; latit. antic. 0,008; latit. med. 0,030; latit. post. 0,033; crass. antic. 0,009; crass. med. 0,017; crass. post. 0,040 ; latit. hiatus post. 0,014; longit. hiatus post. 0,020. HABITAT. — Gancini (Congo). Le Chelidonura arietina diffère de son congé- nère le Chelidonura hirundo : par une taille plus considérable ; un faciès franchement ellipsoïde et non pas seulement allongé; par son rostre antérieur aigu et non obtus; par la largeur des ailes postérieures, l’élongation, l’écartement et le contournement de l'extrémité libre des carènes ; par les réticulations de la coquille dans les régions avoisinant les carènes ; par les valves ornées de côtes concentriques et non pas légèrement striées; enfin, par sa coloration différente. L’acuité du rostre antérieur existe à tous les âges; un fait analogue se produit chez le Cheli- donura hirundo, où le rostre se montre toujours obtus. Indépendamment des deux formes précitées, les eaux du Congo et de ses tributaires nourrissent re d’autres types de la famille des Mutelidæ, dont nous donnons les diagnoses : 2. MUTELINA LEGUMEN. M. — Testa tenuis, elongato incurvata, lata, com- pressa, antice abbreviato rotundata , paululum hiante; postice angustata, obtuse rostrata; concen- trice striato sulcata, sulcis angustis, distantibus com- presso rotundatis ; margine dorsali antice recto, pos- tice obliquo, in alam parum prominentem, gracilem dilatato; margine ventrali intense convexo ; umboni- bus sub erosis ; pagina externa ad partem superiorem medianam pallide prasino, nitente, deinde sordide luteo viridescente, postice cinereo lutescente; pa- gina interna cæruleo cupreoque nitente. Longit. integra 0,075; latit. antic. 0,017 ; latit. med. 0,025; latit. post. 0,015 ; crass. max. 0,912. HABITAT. — Gancini (Congo). 3. MUTELINA THOLLONI. M.— Testa subsolidiuscula, elongata, subcom- pressa, antice rotundata paululum prolongata, pa- rum hiante; postice subangustato cuneata ; concen- trice sulcata, marginibus posterioribus profunde striata et antice radiata; margine dorsali subcon- cavo, postice angustissime subalato; margine ven- trali longissime incurvato et vitta epidermidis crassa rufa, limbato ; umbonibus erosis intense cupreis; pa- œina externa olivaceo nitente, antice saturatiore, ad SONT regionem umbonarum nigrocærulescente et passim indumento ferrugineo contaminata ; pagina interna cæruleo margaritacea. Longit. integra 0,072; latit. antic. 0,014; latit. med. 0,022 ; latit. post. 0,017 ; crass. max. 0,011. HABITAT. — Gancini (Congo). 4. MUTELINA PRASINA. M. — Testa subtenuis, elongata, recta, subinflata, antice angustato rotundata , latissime et longissime hiante; postice subcompressa, obtuse cuneato ros- trata; concentrice sulcata, sulcis partibus posteriori- bus sublaminatis ; margine dorsali recto, postice sub- alato, obtuse acuminato ; margine ventrali subrecto ; umbonibus erosis; pagina externa apicibus intense prasina nitente, centraliter luteo viridescente ; pagina interna cæruleo iridescente. Longit. integra 9,077; latit. antic. 0,012; latit. med. 0,020; latit. post. 0,019; crass. max. 0,015. HABITAT. — Gancini (Congo). 5. MUTELINA MABILLI. M.— Testa elongato cuneata, subcrassa antice abbreviata, angustato rotundata, hiante; postice ellip- * tice subrostrata; concentrice et intense sulcata, an- tice radiata, suleis postice latis, extremitatibus epi- dermide striatulata undulata induta; margine dorsali primum rectiusculo, demum incurvato et in alam Le iQf is compressam longissimam desinente; margine ven- trali subrecto ; umbonibus late erosis cupreo albidis ; pagina externa castanis olivacea ; pagina interna cæ- ruleo cuprea nitente. Longit. integra 0,075; latit. antic. 0,160; latit. med. 0,024; latit. post. 0,026; crass. max. 0,018. HABITAT. — Gancini (Congo). 6. MUTELINA PALUDICOLA. M. — Testa elliptica subcrassa, antice abbreviata obtuse rotundata; postice dilatata subangulata ; con- centrice sulcata, sulcis antice tumidis, postice eva- nescentibus; margine dorsali obliquo in alam subla- tam, epidermide fusca indutam transeunte ; margine ventrali subrecto; umbonibus erosis, cupreis; pa- gina externa olivaceo lutea, fusco rufoque passim di- luta; pagina interna iridescente. Longit. integra 0,062; latit. antic. 0,015; latit. med. 0,021 ; latit. post. 0,024 ; crass. max. 0,812. HABITAT. — Gancini (Congo). 7. SPATHELLA PROTCHEI. S. — Testa elongato rhombica, subcompressa, an- tice rotundata, postice subelongato cuneata, paulu- lum hiante, epidermide levi, nitida, sublamellosa, presertim ad aream posticam ; concentrice minutis- sime sulcata et radiatim late striata; margine dor- sali subrecto ; margine ventrali subsinuoso; umbo- nibus parvis, erosis, cupreis; pagina externa, castaneo rufa, passim incremento ferrugineo induta; pagina at Le interna, centraliter livida, deinde pallide rosea, ni- tente. Longit. integra 0,061; latit. antic. 0,022; latit. med. 0,095 ; latit. post. 0,028 ; crass. max. 14. HagirarT. — Mokaka (Congo). 8. SPATHA CORNEOLA. S. — Testa subtetragona crassa, antice late rotun- data, postice subdilatata, paululum sinuosa, concen- trice intense sulcata, sulcis inæqualibus extremitati- bus lamellosis; margine dorsali paululum incurvato ; margine ventrali concavo ; umbonibus vix prominen- tibus, profunde erosis, cupreis ; pagina externa cas- tanea, corneo nitente; pagina interna pallide rufo livida, fascia roseo cæruleoque iridescente marginata. Longit. integra 0,096; latit. antic. 0,042; latit. med. 0,051 ; latit. post. 0,050; crass. max. 0,036. HagrraT. — Mokaka (Congo). 9. SPATHA GANCINIENSIS. S. — Testa ovoidea, crassissima, antice late ro- tundata postice subelato cuneata, concentrice pro- funde striata, sublamellosa, interdum leviter granu- losa ; margine dorsali breviusculo, regulariter incur- vato; margine ventrali subrecto; umbonibus latis, erosis, sordide cupreis; pagina externa castaneo nigra nitente, passim livide viridula, extremitatibus indu- mento ferrugineo, inquinata ; pagina interna violaceo rosea, nitida ir — Longit. integra 0,116; latit. antic. 0,055; latit. med. 0,066; latit. post. 0,057; crass. max. 0,047. HABITAT. — Gancini (Congo). Plusieurs autres formes remarquables, appartenant à la famille des Unionidæ, présentent des caractères tels, qu’il nous semble utile de proposer pour elles une nouvelle division générique. Nous les inscrivons sous le vocable : ZAIRIA (de Zaire ou Congo, fleuve d'Afrique). Testa æquivalvis, inæquilateralis, crassa, rotun- dato-elongata, vel ovoidea, sublevis aut epidermide lamellosa, induta; interdum paululum alata; um- bones prominuli; ligamentum continuum, postice crassum; dentes cardinales, in valva sinistra duo; eorum, umbonalis compressus, plus minusve trian- gularis, elevatus ; alter compressus, elongatus, rude striatus ; lamellæ bifidæ, elongatissimæ, lævigatæ, parum prominentes ; in valva dextra dens unicus, bifidus, compressus, elongatus, striatus ; lamella elongatissima, prealta, obscure serrato denticulata ; sigilla muscularis anterior, profunde impressa, ovoi- deo rotundata; posterior elliptica; impressio pal- lealis, antice obtusa, postice manubriata. 10. ZAIRIA DISCIFORMIS. Z. — Testa ovato orbiculata, subcompressa antice attenuata rotundata, postice dilatata, late cuneata concentrice subsulcata, marginibus striatis, epider- LU mide levi vestitis; margine dorsali intense obliquo incurvato; margine ventrali subangulato; umbonibus erosis albis; pagina externa pallide luteo olivacea, marginibus fuscis; pagina interna cinereo cærulea nitida. Longit. integra 0,048; latit. antic. 0,022; latit. med. 0,031; latit. post. 0,034 ; crass. max. 0,017. Hagrrar. — Mokaka (Congo). 11. ZAIRIA ARANEOSA. Z. — Testa ovoideo elliptica, subcrassa, antice abbreviata oblique rotundata, postice late cuneata, undique epidermide tenui araneosa, induta; mar- gine dorsali anguloso, antice paululum incurvato, postice recto, elato ; margine ventrali regulariter con- vexo; umbonibus parve erosis, albis; pagina externa ferrugineo rufa; pagina interna cinereo rosea et cæ- rulea nitente. Longit. integra 0,053; latit. antic. 0,020; latit. med. 0,031 ; latit. post. 0,026; crass. max. 0,019. HABITAT. — Gancini (Congo). 12. ZAIRIA POIRIERI, Z. — Testa oviformis, subtumida, antice obtuse rostrata, rugata, postice subelata, obtuse cuneata, ad regionem umbonarum oblique rugata; ab umbo- * nibus ad partem medianam paginarum, regulariter denseque sulcata, deinde late et irregulariter striata, extremitatibus epidermide tenui indutis ; margine dor- sali angulato, antice concavo, postice recto; margine PGI EE 22 ventrali convexo; umbonibus tumidis, erosis, mar- garitaceis; pagina externa olivaceo nitente, zonis concentricis luteo virentibus, et lineis olivaceis ra- diantibus, ornata, postice fusco olivacea ; pagina in- terna pallide cæruleo margaritacea. Longit. integra 0,044; latit. antic. 0,016; latit. med. 0,028 ; latit. post. 0,025 ; crass. max. 18. HABITAT. — Gancini (Congo). 13. ZAIRIA ELEGANS. Z.— Testa ovoideo elliptica, subdilatata, antice angustato rotundata, postice late cuneata, compres- siuscula; concentrice sulcata, sulcis undulosis, ab apice ad marginem inferiorem valvarum, accrescen- tibus ; margine dorsali subrecto ; margine ventrali, subangulato; umbonibus paulum prominentibus, parve erosis, albis; pagina externa olivacea, sordide luteo zonata, epidermide rufo circulariter induta et radiatim fusco lineolata; pagina interna, rosco alba nitente. Longit. integra 0,050; latit. antic. 0,016; latit. med. 0,029 ; longit. post. 0,030 ; crass. max. 0,020. HABITAT. — Gancini (Congo). 14. ZAIRIA SORDIDA. Z. — Testa ovata, tumidiuscula, antice late rotun- data, postice tantulum undulata et obtuse cuneata ; concentrice irregulariter intenseque sulcata; mar- gine dorsali subrecto ; margine ventrali convexo ; umbonibus erosis, albido nitentibus ; pagina externa Ho sordide castaneo olivacea, passim dilutiore ; pagina interna cinereo cærulea, nitida. Longit. integra 0,045; latit. antic. 0,020 ; latit. med. 0,028; latit. post. 0,021 ; crass. max. 0,020. HABITAT. — Gancini (Congo). Le genre Pharaonia, créé par M. R. Bourgui- œnat, en 1880, ne nous a fourni jusqu'ici qu'une seule forme provenant du Congo; nous sommes heureux de la dédier à notre savant et affectionné collègue. 15. PHARAONIA BOURGUIGNATI. P.—Testa rhomboïdea, modice inflata ; antice ab- breviato rotundata; postice rotundato subdilatata ; epidermide pellucida, induta ; ab apice umbonarum, ad circiter partem medianam paginarum, minutis- sime et concentrice striata, deinde paululum subsul- cata; sulcis partis anticæ, sublamellosis ; margine dorsali obliquo, modice arcuato, in alam triangu- larem, parvam, postice dilatato; margine ventrali, obliquo, recto; umbonibus parvissimis, erosis; pa- gina externa, pallide luteo viridescente, ad regionem umbonarum olivacea, antice subrufa, et postice fascia smaragdina fusiformi, alam oblique marginante, or- nata ; pagina interna, cinereo cærulescente. Longit integra 0,042; latit. antic. 0,019; latit. _med. 0,031 ; latit. post. 0,034; crass. max. 1,019. HABITAT. — Mokaka (Congo). Nous terminerons cette rapide étude sur quelques Lamellibranches du Congo et de ses tributaires par ne My l'examen d’une Ætheria complètement distincte de toutes ses congénères. En lui imposant le nom de M. R. Bourguignat, nous cherchons à appeler l'attention sur la Mono- graphie de ce groupe, publiée par le savant Malaco- logiste, Monographie dans laquelle il a si judicieu- sement établi la caractéristique différentielle de Mol- lusques, d'autant plus difficiles à déterminer, qu’ils sont éminemment polymorphes et qu'avant lui, les formes les plus tranchées étaient pour la plupart mé- connues. 16. ÆTHERIA BOURGUIGNATI. ZÆ. — Testa oblique subrotundata, crassa, plus minusve contorta; valva infera subcomplanata, lævi, concentrice undulato lamellosa, intense olivacea, zonis lutescentibus; valva supera, epidermide fusco induta et spinis tubulosis longe conicis, incurvatis, armata ; umbonibus tumescentibus, latissime erosis, cupreo albis, paginis interioribus albidis nitentibus, passim cupreo maculatis. In juvenissimis, valva supera, spinorum desti- tuta est. Longit. max. 0,056; latit. max. 0,059 ; crass. 0,031. HABITAT. — Gancini (Congo), BULL. SOC. MALAC, DE FRANCE. III. duillet 1886. ESSAI MONOGRAPHIQUE SUR LES BULIMINUS DE L'ASIE CENTRALE RUSSE ET DE L'AFGHANISTAN PAR M. €. F. ANCEY MEMBRE FONDATEUR Le travail que je présente aujourd’hui à la Société n'est pas une monographie de toutes les Espèces de Buliminus du centre de l'Asie; il y a quelques an- nées à peine, ce Mémoire n'eût pas été considérable- ment augmenté par l’adjonction des Espèces indi- gènes des pays avoisinant les régions dont je veux m'occuper pour le moment; il n’en est plus de même aujourd'hui; des publications récentes de MM. Hil- ber, Gredler, Heude et de moi-même ont fait con- naître un grand nombre de formes de ce genre ap- partenant aux régions chinoises et thibétaines. Je dois donc me borner maintenant à comprendre dans cette récapitulation monographique le Turkes- tan, l'Afghanistan et la Songarie, ainsi que la partie sud-ouest de la Sibérie. Par conséquent, je ne com- prends ici ni la Perse, ni la Transcaucasie, pas plus a que la Chine et le Thibet; ce cadre est déjà assez vaste par lui-même, et, comme je connais de visu presque tout ce qui est cité dans ce Mémoire, je pense que l'étude de ces matériaux ne sera pas sans offrir quelque utilité. Les premiers Buliminus de ces contrées ont été décrits par le D' E. von Martens pour le Turkestan, et H. Benson pour l'Afghanistan ; aucun autre natu- raliste n’a publié d'ensemble sur la faune malacolo- gique de ces pays, quoique divers auteurs aient par- fois mentionné ou publié quelques Espèces. On doit aussi à M. V. Martens la description des Buliminus actuellement connus de la Songarie. La région qui m'occupe à présent, embrasse dans son ensemble la vallée des fleuves qui se jettent dans la Mer Caspienne à sa partie orientale et de leurs affluents, ainsi que de ceux qui sont dans le bassin des lacs d’Aral, Balchasch, Issi-Kul, etc. Le Turkes- tan chinois ou région de Yarkand n’a encore fourni à la science aucune Espèce de Buliminus. Ce qui ressort de l'étude approfondie des formes de ce genre, c’est que le Turkestan et l'Afghanistan font partie du Système Européen et doivent être classés dans les pays du Centre taurique. Un fait digne de remarque est que, parmi ces Espèces, on ne rencontre dans cette contrée que des coquilles dextres (1). On sait que la Chine occidentale, l’'Hima- (1) A l'exception du Bulimus candelaris, du groupe du domina, Espèce signalée d’une quantité de localités fort distantes, et com- prenant certainement des formes diverses. L'une d'elles a été trou- vée sur le Takt-i-Soliman. es Te laya et le bassin du haut Meï-Kong, dans le Thibet, comprennent dans leur faune une multitude de Bu- limes sénestres (voir Annales de malacolowie, 1, janv. 1884, p. 381 et suiv.). Ceux qui forment l'objet de ce Mémoire ont en gé- néral le faciès taurique, quoique les Espèces soient spéciales et que quelques-uns aient des caractères remarquables. Tous sont bien différents les uns des autres, et pos- sèdent des particularités que je me suis efforcé de mettre en lumière dans les descriptions étendues que j'ai données pour chacune d'elles; il peut donc ici y avoir matière à réunion d’Espèces, ct c’est ce que je me hâte de dire, afin d'empêcher, de la part de certains malacologistes, toute idée de ce genre; on sait que cette manie est une plaie pour la science. J'ai dit que les Buliminus du Turkestan et de la Songarie ont le faciès taurique, mais il ne faut pas oublier que le voisinage de l'Himalaya a influé en une certaine mesure sur la faune de ces pays, et l’on ne sera nullement étonné que certaines Espèces res- semblent fort à quelques-unes de celles que l’on a constatées dans cette grande chaine; mais on peut affirmer hardiment qu'aucune Espèce franchement indienne n'a pénétré au delà de l'Himalaya de ce côté occidental ; les B. Sindicus et candelaris, s'ils ont pénétré au delà des montagnes orientales de l'Afghanistan, ce qui est extrêmement douteux, for- meraient la seule exception, et on ne les a indiqués jusqu’à maintenant que de la frontière orientale. L'ouverture, chez divers Buliminus du Turkestan, BULL. SOC. MALAC. DB FRANCE. JIL, Juillet 1SS6. De nos a une tendance marquée à affecter une forme trigone (Asiaticus, trigonochilus). Un caractère important sur lequel je dois insister est la conformation de l’axe columellaire chez un grand nombre d’entre eux; en effet, il est largement cintré, forme un arc de cercle parfaitement continu avec la région pariétale, et ne présente à sa jonction aucun angle avec cette partie de l'ouverture; comme il est plus ou moins calleux, il arrive que ce calus, se continuant avec celui de la portion pariétale, se développe quelque- fois au milieu de cette dernière en un tubercule plus ou moins émoussé (B. Kuldschanus). Dans un petit groupe, celui de l’intumescens, on voit parfois les callosités des bords columellaire et externe, ainsi que celle qui réunit les deux bords, prendre un développement inusité, dont le B. Haber- haueri (Dohrn), offre un exemple remarquable ; dans cet état, l'ouverture devient presque semblable à celle des Chondrus de la région méditerranéenne. Comme le fait observer, et avec raison, le D' Ed. von Martens, les Buliminus du Turkestan offrent, pour quelques-uns du moins, la forme générale des Napæus, la couleur des Zebrina et les particularités de l’ouverture qui signale les Chondrus ; j'avoue que leur classification est embarrassante ; mais, s’il m'est permis de donner mon opinion, je dirai qu'ils me paraissent former une chaîne reliant les Zebrina aux Chondrus. — 19— BULIMINUS CANDELARIS. Bulimus candelaris, L. Pfeiffer, in Proc. zool. Soc. Of London, 1846, p. 40; id. in : Monog. Helic. viv. II, p. 127. — Buliminus candelaris, Pfeiffer,in : Nevill, Handl. of Moll. in the indian Mus. Calcutta, 1878, p. 136, Buli- minus n° 76 (Petræus) et in : Mollusca of the second Yarkand Mission, 1878, p. 20 (va- riété), etc...etc. (1): Pour cette Espèce, je me réfère encore à ce que j'en ai dit moi-même (Ann. de malac. I, 1884). Il est incontestable pour moi que les exemplaires qui y ont été rapportés par les divers auteurs appartiennent à plusieurs Espèces de groupes différents. Ceux de Crimée sont peut-être des formes du groupe du Gib- ber, tandis que ceux de l'Inde et du Thibet occiden- tal se rattachent à celui du domina. Les sujets récoltés sur le Takt-i-Soliman, dans la chaine des Soliman, entre l'Inde et l'Afghanistan (vid. Nevill, Handlist, p. 136), ne sont par conséquent peut-être pas des candelaris. Cependant, comme ils sont sé- nestres comme celui-ci, et que feu M. Nevill était un éminent malacologiste, je donne ici, mais sous toutes réserves, la description du Candelaris. L’exemplaire (1) « Une forme écourtée et particulière a été trouvée abondam- ment à Tinali; la dextre semble avoir étè prise plus communé- ment que la sénestre. M. Lydekker, du « Geological Survey of In- dia », m'informe que, d’après ses observations, on ne trouve ordi- nairement pas les deux formes ensemble. » NEviLe (]. c.). — 20 — de ma collection, qui provient probablement, du reste, de la région, s’y rapporte parfaitement : T. sinistrorsa, profunde rimata, cylindracea, apice sensim attenuata, acutiuscula, suboblique striatula, sordide alba; anfractus 9 planiusculi, ultimus minus oblique descendens, 1/3 longitudinis vix æquans, basi subrotundatus; apertura semi-ovalis, intus ni- tida, alba; peristoma album, undique expansum, marginibus callo tenui junctis, columellari dilatato, patente. Long. 27, diam. 8 millim.; apert. 8 1/2 millim. longa, 6 3/4 lata. (Mus. Cuming.) La localité du type est inconnue; depuis, l'Espèce a été indiquée d’un grand nombre de localités dans le Thibet occidental, la région de Cachemire, le Pundjaub et même la Crimée. Le Bulimus rimatus, de L. Pfeiffer, coquille de localité inconnue, a été supposé provenir, tantôt du Japon, tantôt de l'Afghanistan (1); il participe aux caractères d’une série de Buliminus de l'Amérique du Sud, dont le B. dereliclus (Broderip), des envi- rons de Cobija, est considéré comme le type. Il ne me parait y avoir que fort peu de probabilités pour la seconde opinion, et cette coquille doit êire, jusqu'à nouvelle information, exclue du catalogue des Buliminus asiatiques. BULIMINUS GRIFFITHI. Buliminus Griffithi, Benson, 1.1. — in :Chemn.ed. 11, (1) Pfeiffer. — Clessin, in : Nom. Helic. viv., 1881. ot Bulimus n° 74, pl. 20, fig. 15, 16. — Pfeif- fer : Monog. Helic. viv. 111, p. 359. — Bu- limus Griffithsi, Reeve, in : Conch. Ic. n° 302, p. 47. — Bulimina (Petræus) Grif- fithi, Bens. in : Pfeiffer et Clessin, No- mencl. Helic: viv./p? 200: T. profunde rimata, subfusiformi-oblongata, gra- cilis, rugoso-striata, parum nitida, cretacea; spira elongata, subturrita, apice obtusiuscula: sutura le- vis; anfractus 8 planiusculi, ultimus 1/3 longitudinis subæquans, basi attenuatus, compressiusculus ; aper- tura subverticalis, ovalis, intus carnea; peristoma sublabiatum, margine dextro expanso, columellari substricto, dilatato-patente. Long. 28; diam. 8; long. apert. 11; diam. cjusd. o millim. Afghanistan (selon Benson). Remarquable par sa grande taille, son test unico- lore et la grandeur relative de son ouverture. Aucun des Buliminus cités dans ce travail ne doit être con- fondu avec le Griffithi. L'Ufjaloyanus est le seul qui pourrait lui être comparé pour la taille, mais tout diffère entre ces deux Espèces. Le Griffithi provient sans doute, comme le type de l’eremita, de l'expédition anglaise dans l’Afghanis- tan; sa localité exacte n’est pas connue; il parait “être très rare dans les collections, car, à ma connais- sance, il n'a pas été retrouvé depuis sa découverte, et en dehors du type décrit, je ne crois pas que l’on en possède d’autres : BULIMINUS LABIELLUS. B. labiellus, v. Martens, in : Conch.Mittheil, 1880, p. 24, pl. vi, fig. 1-2; et in : Mém. de l'Ac. imp. des Sciences de St-Pétersb., 1882, Dr ie ele Testa anguste perforata, obese cylindrico-ovata, pupiformis, levissime striatula, carneo-albida, strigis diaphane corneis sparsis irregularibus picta ; anfr. 8, primi 4 nigricantes vel fuscescentes, conulum obtusum efficientes; quintus, sextus et septimus diametro sukæquales, convexiusculi, ultimus infra attenua- tus; sutura mediocriter impressa ; apertura subper- pendicularis, 2/5 totius longitudinis æquans, trun- cato-ovalis, peristomate valde incrassato, albo, mar- ginibus subappropinquatis, externo superne recto, attenuato, arcuato, inferne expansiusculo, stricto, columellari obliquo, subcalloso, dilatato, reflexo, callo parietali tenuissimo. Long. 14; diam. 6; apert. long. 6; lat. 4 1/2 mil- lim. Monts Tarbagatai, dans la Songarie, entre les lacs Saisan (Dsaïssang) et Balchasch. Cette jolie Espèce, figurée d’ailleurs parfaitement, est caractérisée par sa forme écourtée-cylindrique, brusquement atténuée en cône à son sommet, et par son bord collumellaire oblique et distinctement cal- leux en son milieu; c’est ce que l’on observe, mais souvent à un moindre degré, chez un bon nombre des Bulimes du centre de l'Asie, comme les B. Asia- licus, Kuldschanus, Terzensteini, etc. Certains sujets du labielius sont très peu variés de brun, et leur fond est alors d’un grisâtre-carnéolé, où se détachent quelques nébulosités peu prononcées (1). BULIMINUS HERZENSTEINI. Testa anguste perforata, elliptico-ovata, subobesa, oliaceo-nitudila, subtenuis, cornea, strigis albidulis opacis plusminusve numerosis et latis irregulariter variegata ; anfractus 7 convexiusculi, sutura modice impressa disjuncti, » primi regulariter diametro ma- jores, conulum obtusum haud abruptum formantes ; ultimus latere bene convexus, basi convexus et atte- nuatus, subtumidus ; apertura haud plane, sed fere verticalis, intus corneola, truncato-ovalis ; peristoma intus albo-callosum, simplex, acutum, vix extus ex- pansiusculum; margo columellaris medio distincte callosus, arcuatus, dilatato-expansus, umbilicum non obtegens, externus primo ad insertionem distincte, dein parum curvatus; margines callo indistincto, haud tuberculifero juncti. (1) Parmi les exemplaires de cette Espèce, il en est qui peuvent être distingués sous l'appellation de : Var. strophosloma. — Testa major (long, 15 mill.); apertura extus valde excentrice producta et dextrorsum vergens; anfr. ulti- mus ante finem longe valdeque ascendens. Cette variété strophosloma présente elle-même les mêmes va- riations dans la couleur que le type. IL y a lieu aussi de noter une autre forme du labiellus : Var. minor (long. 12 millim.), curta anfractibus modo 7. J'ai reçu ces variétés de la même localité. Toutes sont de la partie orientale du Turkestan russe. La pre- mière semble être la plus rare. o)/ — { — Long. 11;lat. 5 1/4; long. apect. 4 1/4; lat. ejusd. (extus) 3 1/3 millim: Var. pellucens. Differt a typo testa tenuissima, pellucida omnino vel fere omnino cornea (strigis calcareis nullis vel raris aut obsoletis), cæterum habitu formaque simil- Lima. Il ne peut exister de doute sur la distinction spéci- fique de cette forme. Le B. labiellus est encore la coquille qui en serait la plus voisine, mais on obser- vera toujours que l'Herzensteini est beaucoup plus mince de test, d’une taille plus faible, d’une forme plus ovalaire, moins cylindrique, et par suite non | brusquement atténuée au sommet, d’une coloration différente, le fond de la coquille étant d’une teinte cornée et paraissant comme huilé. Sur ce fond, se détachent ordinairement des lignes obliques ou ma- culations blanchâtres. Les tours de spire sont moins nombreux, le péristome tranchant, à peine évasé ex- térieurement, offre à l'intérieur une faible couche marginale de cal blane, et, à la région columellaire, les caractères essentiels du labiellus. En somme, le B. Herzensteini ferait la transition, comme galbe, entre le labiellus et les Espèces de la série du Sog- dianus Partie orientale du Turkestan russe. BULIMINUS ASIATICUS. Bul. Asiaticus, Mousson, in : Martens, Conch. Mit- theil, 1880, p, 29, pl. vi, fig. 12-14, etin: 6 .)- VA uber central. Moll., 1882, p. 24, pl. rx, fa M0: Testa ovato-oblonga, rimata subtiliter suboblique striata, nitidula, corneo-fuscescens ; spira sursum conice attenuata, apice obtusiusculo ; anfractus 7- 7 1/2, planiusculi, antepenultimus et penultimus subæquales, ultimus circa rimam umbilicarem sub- angulatus; apertura vix ?/o longitudinis occupans, subperpendicularis, oblique semiovalis, peristomate recto, incrassato, albo, marginibus callo simplici junctis, columellari dilatato, reflexo , intus supra arcuatim recedente. | Long. 15; diam. 5 1/2; apert. long. 5; lat. 4 mil- limètres. Var. minor. Pons 19; diam. 9 1/2; /apert. lone.-41/2 "lat: 4 millim. (E. v. Martens.) Le B. Asiaticus est un coquille rappelant par son aspect et sa coloration certaines Espèces syriennes ou circa- méditerranéennes, quoiqu'elle n'appar- tienne pas à leur groupe, mais bien à la série des labiellus, trigonochilus, etc. (1). La columelle a la même direction que chez celles-ci, dont elle est, au reste, profondément différente ; elle est distinctement calleuse au milieu de sa portion obliquement déclive, comme chez ces Espèces. Comme le B. Asialicus paraît être sujet à dé sen- sibles variations, ainsi que le montre la mensuration de la variété minor, pour les proportions de la spire, (1) Martens compare l'Espèce au Dul. luberculatus. opte l'allongement de la coquille, et même le nombre des tours, d’après la diagnose de Martens, je crois avoir pris un parti sage en décrivant la forme qui suit comme une variété de cette Espèce, en lui imposant toutefois un nom, bien que l’étude d’un plus grand nombre de sujets (1) puisse sans contredit, si elle est constante, la faire considérer comme une Espèce fort tranchée. Var. Regeliana. Testa obese ovata, compresse rimata, cirea rimam umbilicarem obscure subangulosa, griseo-cornea, ad aperturam flavescens, nitidula, obsolete striis incre- menti impressa; spira inferne ventricosa, antice in conum attenuato, apice subobtusa, anfractus vix 6 1/2, vix convexiusculi, sutura parum profunda separati, 4 primi sat rapide diametro crescentes, quintus paulo major, ultimus infra attenuatus; aper- tura magna, fere verticalis, intus griseo-albida irre- œulariter ovalis emarginata; peristoma incrassatum, album, late expansum, planiusculum, extus primo arcuatum tenuiter dilatatum , deinde parum curva- tum, valde dilatatum, ad basin et ad columellam ini- tio arcuatam tunc oblique declivem et medio distincte calloso-inerassatam patens; margines callo nitido distincto juncti. Long. 13; lat. 6 1/3 millim.; long. (externe) apert. 6 1/3; lat. 4 1/2 millim. Wijernoje, dans la Songarie; la forme typique a (1) Je n’en ai eu qu'un seul entre les mains, qui m'a été adressé par Martens, sous l'appellation d’Asiaticus. _OTE été découverte par le D' Regel à Kasch et à Piluts- chi près de Kuldscha (von Martens), Ces deux points sont dans le bassin de l'Ili. La var. Regeliana est remarquable par sa forme, qui est celle du B. altenualus (Mouss.) et des Es- pèces syriennes voisines; on voit donc à quel point elle se distingue du vrai Asialicus ; elle en diffère encore par son péristome largement étalé, presque plan, la grandeur de son ouverture, le nombre de ses tours, son aspect plus ventru, son dernier tour beaucoup plus haut, sa spire non pas cylindrique, mais obèsement ovalaire, atténuée en cône, mais non pas brusquement, après l’avant-dernier tour jus- qu'au sommet de la coquille. La direction lentement ascendante du dernier tour de spire à son extrémité se montre chez la variété comme chez le type, mais c’est là un caractère commun à la majeure partie des Buliminus des pays qui font l'objet de ce Mé- moire. Quant au vrai Asiaticus, il faut chercher ses afi- nités du côté du trigonochilus, parmi les Bulimes de l'Asie centrale. Ces deux Espèces sont, au surplus, à tel point distinctes, que l'étude de leur description suffit pour les faire aisément reconnaitre, et qu’in- sister plus longuement sur leurs points de contact, serait faire naître dans l'esprit de malacologistes l'idée d’une réunion possible, tandis qu'il existe “entre elles des différences capitales. Quant au Buliminus que Martens (Uber central- asiatische Moll., in Mém. de l’Acad. imp. de Saint- Pétersbourg, tome XXX, pl. ur, fig. 7) adjoint au 06 B. Asialicus en le considérant comme une variété de son Espèce, je le considère comme autre chose; il ressemble beaucoup, mais comme contour seule- ment, au B. Sogdianus; il pourrait à la riqueur (bien que ce ne soit pas mon opinion) se rapporter à la variété Regeliana, et en serait alors un individu non complètement développé pour les particularités de l'ouverture. Je dirai, toutefois, que cette variété est plus renflée dans son milieu, plus atténuée à son sommet, et que l'aspect général de mon type est assez différent. Je ne connais pas cette forme, mais en attendant que de nouvelles recherches me fixent sur sa vali- dité, il me semble prudent de m’abstenir à son en- droit. Si, ultérieurement, il était démontré qu'elle est réellement nouvelle pour la science, et constante dans ses caractères, on pourrait lui appliquer la dé- nomination de B. Vamberyi, en l'honneur du cé- lèbre voyageur magyar Arminius Vambéry, qui a accompli avec intrépidité un voyage des plus péril- leux dans ces parties de l'Asie, et qui, plus heureux que d’autres, a pu en revenir sain et sauf. BULIMINUS TRIGONOCHILUS. Testa anguste perforata, cylindracea vel subela- vato-cylindracea, solidula, subtranslucida, intense fulvo-cornea, nitida, obsolete vix striatula, strigis obliquis pallidioribus et exilibus interdum passim infra signata; spira apice nilido in conum brevem = 90 — attenuata ; anfractibus 9 lentissime regulariterque crescentibus, sutura impressa vix obliqua, sed pa- rum profunda divisis, primis convexiusculis , inferis minus convexis, subplanatis; 4 superioribus conu- lum obtusum formantibus, 4 sequentibus diametro fere æqualibus (quinto et sexto interdum paulo la- tioribus); ultimo infra compresso et attenuato, extus ad aperturam limbo flavicante et ad termi- nationem subascendente; — apertura satis obliqua, relative parva; margine columellari oblique de- clivi, angulo basali rotundato cum exteriore subper- pendiculari parum arcuato conjuncto, subtrigona ; — peristoma intus incrassatum {callo Iæte brunneo, ad partem basalem et columellarem crassiore), ad basin et columellam valde patulescens, dilatatum expan- sum ; — margines remoti, callo nitido perspicuo non tuberculifero juncti. Long. 12-12 1/3; lat. 4 1/4-4 1/2 millim.; long. apert. 3 1/2; lat. ejusd. (extus) 3 millim. Var. minor. Diametro præcedenti æqualis, sed brevior (10 millim.) ; anfractus modo 8. Cette Espèce est fort remarquable; si j'osais la comparer avec l’une de celles que je signale ici, ce serait avec le type de l’Asiaticus tel que le figure Martens (vide supra) que je ferais cette comparaison ; mais le {rigonochilus est plus petit, a un galbe tout spécial, dû à sa forme très cylindrique, sauf au som- ‘met, qui est brusquement atténué en cône, et même quelquefois un peu claviforme, le plus grand diamètre se trouvant plus près de l'extrémité que de la base, et — 30 — à sa couleur d’un brun-corné luisant (1); il possède une spire à tours beaucoup plus serrés, d’une crois- sance plus lente par conséquent; son péristome, lavé de brun clair, est fortifié en dedans par un cal épais; il est obtus, mais droit et pour ainsi dire pas évasé extérieurement ; il s’évase graduellement à la partie basilaire de l’ouverture et se dilate sur l’ombilic (comprimé et subanguleux comme celui du B. albi- plicatus) sans se réfléchir pour cela. L'ouverture est à divers degrés trigone ou subtri- gone, suivant que le bord columellaire est plus ou moins arqué en dedans dans sa direction oblique- ment déclive; ce bord est à l’intérieur sensiblement plus calleux. Un Chondrus quatridens, dextre et vu de dos, ressemblerait assez au trigonochilus ; lombilic est celui de l’albiplicatus, la spire (en plus allongé) celle du labiellus, et l'ouverture, avec quelques mo- difications celle de l’Asiaticus. Partie orientale du Turkestan russe. BULIMINUS ALBIPLICATUS. B. albiplicatus, Mart., in : Moll. Turk., 1874, p. 20, pl'ur, Ms: 15 2-0; Testa profunde rimata, oblonga, solidula, cornea, plicis numerosis albis subobliquis sculpta; spira elongata, sursum obtuse conica ; anfractus 7, parum (L) Quelques individus présentent, sur la région dorsale du der- nier tour, de faibles vestiges de lignes très fines, jaunàâtres, d’une nature calcaire. er convexiuseuli, ad suturam constricti, ultimus basi rotundatus, subcompressus; apertura 2/5 longitudi- nis æquans, parum obliqua, ovata ; peristoma incras- satum, album, obtusum, rectum, margine externo ad insertionem arcuato, columellari dilatato, patente (E. v. Martens). Long. 11 1/2-12; diam. maj. 5, min. 4 1/2; apert. lat. 3 1/2, alt. 4 millim. Environs de Taschkent et de Schachimardan, dans le Turkestan russe (voy. de Fedtschenko); Osch, Turkestan (coll. Ancey, d’après des exemplaires en- voyés par l’auteur). Ce Bulime, du même groupe que le suivant (Kus- chakewitzi), est très distinct de toutes les autres formes afghanes ou touraniennes par les gros plis de sa surface, plis dont est entièrement dépourvue l'Espèce que je viens de citer. BULIMINUS KUSCHAKEWITZI. Testa oblique angusteque sed profunde rimata, so- lida, micans, oblique sublente minute et obsolete striatula, elongata, cylindraceo-attenuata, lactea stri- gisque subobliquis atro-fuscis irregulariter picta, apice cornea, nitida. Spira producta; — anfractus 8- 8 1/2 regulariter et satis lente crescentes, 5 primi gra- duatim diametro majores, sequentes subæquales, ul- timus subcompressus, in tertia antica parte paulatim vix distincte subascendens, haud valde convexus, prope rimam attenuato-convexus ; — sutura linearis {anfr. omnibus primis exceptis parum convexiuscu- LS BONE lis) ; apex obtusus. Apertura ovalis-emarginata, sub- obliquatula, ampla sed haud ïita magna, tertia testæ totius parte multo brevior, expansa, intus fulva vel concolor. — Peristoma incrassatum, albidum, ex- pansum, dilatatum, aliquando subreflexum ; margo columellaris intus subarcuatus, externus primum curvatus, dein parum rotundatus, basalis bene con- vexus; — margines callo nitido (in typo) crasso juncti. Long. 17 ; diam. 5 1/2; long. (externe) apert. 5 1/2; late ejusd. (extus) 4 1/3 millim. Var. candisata. — Testa obsolete remoteque cine- reo tenuiter strigata, luteo-lactescens, fauce pallide fusca. Coquille constituant transition entre l’albiplicatus et les formes de la série de l’eremita. Le test est dé- pourvu de ces gros plis serrés qui caractérisent le premier, et, d'autre part, nonobstant l'aspect allongé du Kuschakewitzi, on ne peut s'empêcher de recon- naître un lien de parenté avec le second. L'Espèce que je viens de décrire est une forme à spire relativement très allongée, cylindracée, régu- lièrement et peu à peu atténuée à partir du cin- quième tour jusque vers le sommet, qui est obtus et d’un brun-noir, ou teinté de rose, ou encore parfois simplement corné. Le fond est d’un blanc laiteux, quelquefois bleuâtre, avec de nombreuses flammules brunes légèrement obliques et plus ou moins ré- culières. Une variété est presque unicolore par la dispari- tion presque absolue de ses dessins, réduits alors à — 33 — de simples hachures peu nombreuses et d'un ton cendré tranchant peu sur la couleur du fond. L'ouverture est, on peut le dire, identiquement semblable chez l’albiplicatus, mais chez celui-ci l'ombilic est subanguleux à son pourtour, ce qui n'existe pas chez le Kuschakewilzi, où le dernier tour est aussi moins comprimé inférieurement. La callosité qui unit les bords de l'ouverture est analogue à celle de l’albiplicatus, mais chez les spé- cimens observés elle est plus forte, surtout à l’inser- tion des bords. Les B. Kokhandensis, Bonvallotianus, eremi- la, etc., n'ont plus du tout le même aspect cylin- dracé, et aucun n’est si grêle et n'arrive à avoir des tours en nombre égal. Province de Ferghana (Khanat de Kokhand). BULIMINUS BONVALLOTIANUS. Testa oblique rimata, solidula, turrito-oblonga, pallidissime coffeo-lactescens, strigis corneis nume- rosis ramosis et fulguratis irregulariter adspersa, polita, haud translucens, striis incrementi obsoletis instructa et passim tantisper malleata. Spira regula- riter oblongo-attenuata, sursum sat obtusata ; an- fractus cirea 7 1/2, regulariter modiceque crescentes, sutura subobliqua simplici divisi, convexiuseuli ; - 93 primi cornei concolores ; 5 superiores regulariter diametro crescentes, penultimus vix major, ultimo subæqualis ; ultimus ad finem non ascendens, basi subattenuatus, convexus, subsaccatus. Apertura haud BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III Juillet 18SG. 3 ER valde, distincte tamen obliqua, intus nitida, pallide fulva, haud ita magna, ovalis, parum emarginata. Peristoma incrassatum, album, undique expanso-re- flexum, extus primo substrictum, postea longe arcua- tum, bene eversum; columella intus valida, alba, simplex, intus leviter accedens, basi tantum curvata ; margines callo nitido ad dextram tuberculoso-incras- sato juncti, columellaris extus dilatatus, reflexus, patens. Long. 18; diam. 7.3/4; long. (externa) apert "5; lat. (ext.) ejusd. 5 1/2 millim. Margelan, dans le Khanat de Kokhand. Cette superbe Espèce, que j'ai voulu dédier au voyageur français Bonvallot, n’est pas à comparer aux précédentes, pas plus qu’à celles qui vont suivre, bien que, parmi celles du Turkestan, ce soit encore aux formes des groupes des B. Sogdianus et eremita qu'elle ressemble le plus. Je l’ai reçue sous ce dernier nom, et j'avais cru primitivement que c'était le Kokhandensis. Il n’en est rien, mais elle se rapproche de quelques Espèces indiennes; le B. pretiosus, de Cantor, par exemple, est semblablement coloré; c’est même la seule Espèce asiatique qui lui soit assimilable sous ce rapport. Le PB. Kokhandensis est moins renflé; le péris- tome est, d’après la description, seulement « expan- sum », au lieu qu'il est ici, en outre, réfléchi; sa coloration est constituée par des hachures obliques et inégales d’un cendré diaphane sur un fond blanc, au lieu qu’elle est, chez le Bonvallotianus, d'un blanc de porcelaine, richement varié par de nom- — 30 — breuses marbrures d’un beau fauve-corné disposées en séries longitudinales fort irrégulières et laciniées sur leurs bords. Le Kuschakewitzi est beaucoup plus grêle, plus cylindracé, plus parallèle; ses marbrures sont plus foncées, beaucoup moins laciniées; ses tours crois- sent plus lentement, sont en plus grand nombre, le rapport du dernier à la hauteur totale est moindre. Tout enfin est dissemblable. BULIMUS EREMITA. Bulimus eremita, Bens,mss., in: Reeve, Conch. Icon., n° 573, p. 718. — Chemnitz, édit. II, Bull.- n°72, pl. xx, fig. 21-22. — Buliminus ere- mita, Albers, in Heliceen, ete. — Bulimus spelæus, Hutton, in Journ. As. Soc., 1849. Testa umbilicata, subcylindracea, solida, striatula, cretacea, strigis cinereis obsolete et irregulariter va- riegata, sursum obtuse conica; sutura mediocris, anfractus 7 1/2 convexi, ultimus 1/3 longitudinis su- perans, basi vix compressiuseulus; apertura parum obliqua, ovalis; perist. labiatum, marginibus sub- conniventibus, dextro breviter expanso, columellari dilatato, subreflexo-patente. (Pfeiffer, in Monog. Helic, viv. IL; p.356.) Long. 22? ; diam. 8; apert. long. 8 ; intus 3 1/2 mil lim. lata. Désert de Dusht i Bedoulet, près du défilé de Bolan, dans l'Afghanistan (Benson); environs de — 930 — Kandahar, dans la même contrée (Hutton)(?); Salt Range (Nevill). La description ci-dessus a été faite sur des indi- vidus récoltés par la première expédition anglaise contre les Afshans. On a, depuis ce temps, indiqué cette Espèce du Turkestan. Deux exemplaires que je possède, de la province de Ferghana, se rapportent assez bien à la description de la forme afghane, seulement leur taille est un peu plus faible (long. 19 millim.), leur test n’a pas une consistance solide, comme dans la diagnose, enfin la couleur est d’un blanc jaunâtre, varié de larges lignes d’un fauve corné irrégulièrement disposées, sauf au sommet, qui est en entier de cette couleur (seulement je ferai re- marquer que les exemplaires ayant servi à la des- cription devaient être morts); enfin cette forme a un peu plus de sept tours et demi à la spire. La forme générale de cette dernière est brièvement cylindrique et atténuée en cône vers le sommet, qui est obtus; cette Espèce semble donc intermédiaire pour l'aspect entre le labiellus et le Sogdianus ; moins écourtée que le premier, elle est moins acu- minée que le second. Le bord collumellaire n'offre pas la callosité particulière du labiellus ; le péristome en est beaucoup moins épais ; enfin, mes exemplaires d’eremila offrent un test poli, luisant, avec des stria- tions obsolètes et obliques. BULIMINUS KOKHANDENSIS. Bul. labiellus, var. Kokhandensis, Martens, in : Uber — 31 — centralasiatische Molluskèn, in : Mém. de l’'Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, pa 1. Testa ovato-oblonga, perforata, leviter striata, sub. inde malleata, nitidula, alba, strigis inæqualibus diaphano-cinereis picta; anfr. 7-8, convexiusculi, su- tura mediocriter impressa, 4 primi pallide flavidi con- colores, celeriter crescentes, ultimus penultimo vix latior, deorsum sensum attenuatus; apertura subper- pendicularis, 3/8 longitudinis occupans, truncato- ovalis, peristomate incrassato, expanso, albo, mar- gine columellari subperpendiculari, dilatato, reflexo, callo parietali distincto. Long. 17-18; diam. 6 1/2-7; apert. long. 7; diam. ejus. 6 millim. Margelan, Khanat de Kokhand (constituant actuel- lement la province russe de Ferghana), dans la vallée supérieure de l’Iaxarthe (Dohrn). J'ai recu de la même localité et du D' Dohm lui- même, de qui M. V. Martens tenait les deux exem- plaires typiques, une coquille qui ne correspond pas du tout avec l’Espèce actuelle; j'ai aussi reçu, sous le nom de Kokhandensis, le Kuschakewilzi, qui en est fort différent et appartient à la série de l’albi- plicatus. Dans tous les cas, la description de Martens, que je viens de reproduire, iei montre que la coquille de Margelan diffère beaucoup du labiellus ; je lui crois plus d'analogie avec l’eremila, et mes exemplaires de cette dernière Espèce pourraient, au contraire, fort NS bien se rapporter à celle que j'étudie en ce moment. D’après la description, la coquille serait de taille su- périeure à celle du labiellus, moins brusquement conoïide vers son sommet ; enfin, le bord columel- laire serait simple et presque vertical (mes eremila du Turkestan l'ont cintré), et serait dépourvu de la callosité que l’on remarque sur ce bord chez le la- biellus. BULIMINUS UFJALVYANUS. Testa valde elongata, cylindrico-attenuata, magna, profunde et oblique rimata, nitidula, solidula, gri- sescens et strigis confusis numerosis corneo-fulvis picta, apice uniformiter cornea. Spira valde producta, superne convexe conoideo-attenuata, ad summum obtusa ; anfractus usque ad 9 1/?, primi rotundiores, cæteri convexiusculi, sutura subimpressa separati, o primi diametro paulatim crescentes, sequentes sub- æquales, ultimus basi convexus, parum attenuatus, tertia antica parte longe subascendens. Apertura ovalis emarginata, extus bene arcuata et convexa, margine basali regulariter rotundato, columellari le- viter arcuato, marginibus sat remotis. Peristoma un- dique modice expansum, leviter incrassatum, album, margine columellari dilatato, patente; marginibus callo tenui junctis. Long. fere 24; lat. 7 1/2; long. (ext.) apert. 6 1/2; lat. (ext.) ejusd. 5 1/4 millim. Ce magnifique Buliminus, celui du Turkestan qui atteint la taille la plus considérable, semble variable — 39 — au point de vue de l’allongement de la spire; le plus petit sujet que je possède, a à peine neuf tours; il est moins cylindracé que le type décrit et peut être regardé comme une variété minor (long. 19 millim.). Ces différences ne sont pas constantes et ne peuvent suffire à justifier sa séparation spécifique; de même l'axe columellaire, suivant les exemplaires, est plus ou moins porté à droite, ce qui rend l'ouverture un peu plus excentique chez quelques-uns. Ce fait est à noter particulièrement chez la variété Strophostoma du B. labiellus, car ce caractère s’y montre développé à un haut degré; mais ici il est moins apparent. Le B. Ufjalvyanus, dédié à l’un des plus célèbres voyageurs français dans l’Asie Russe, n’a pas d’ana- logue parmi les Espèces du Tuskestan ; il a la colo- ration de l’eremita, mais il s’en sépare absolument par sa spire très allongée, la faible hauteur de son ouverture, le nombre de ses tours, leur diamètre plus faible. Parmi les Buliminus de Chine, le Buliminus præ- longus (1), de la chaîne du Tsin-Ling, est, avec le Laurentianus, Gredler (Gr. in : Archiv. für nat., 50; Jabro 5 tHeft, 11 Bd. p 209 Dre ie 1} qui en est, au surplus, très voisin, sauf pour la direc- tion du bord columellaire, l'Espèce présentant, comme similitude de contours, la plus ‘grande (1) Ancey, in : Le Naturaliste, 1886, p. 1882, p. 59, et in : Nat. Sicil., 1883, etc. — L'Espèce, originairement découverte par M. l'abbé David, a été retrouvée dans le district de Éa-tong (Hou-pé), selon le D' von Môllendorff. A0 analogie avec l'Ufjaluyanus, mais en plus petit. Peut-être le B. Kunarwurensis (Bulimus Kunawu- rensis, Hutton, in : l'eeve, Icon., pl. xvx, sp. 426), du Thibet occidental, offrirait-il encore plus de res- semblance ; mais ce dernier est de taille supérieure, a la spire encore plus longue, un nombre plus grand de tours, enfin est sénestre. Khanat de Kokhand. BULIMINUS SOGDIANUS. B. Sogdianus, Mart., in : Moll. Turk., 1874, p. 19, pl 11, fe 41%%2-c., etuin: Conch-#Mitth:, 1880, pl. vi, etc.; et in: Pfeiffer, Monog. Hélic., (VIT, p.88. Testa compresse umbilicata, ovata, pupæformis, striatula, corneo-flavescens, strigis albis opacis varie- gata; anfractus 7 convexiusculi, supremi 3 conulum obtusum formantes, unicolores, penultimus turgidus, ultimus superne complanatus, attenuatus, infra sac- catus; sutura simplex, ad aperturam ascendens ; apertura subverticalis, 2/5 longitudinis occupans, ovata ; peristoma paulum incrassatum, undique ex- pansum, album, marginibus approximatis, callo junc- tis (E. V. Martens). Long. 11 1/2; lat. 6 millim. Régions alpestres, dans la vallée du Sarafschan, à 9,500 pieds de hauteur (lac Kulikalan, etc.); rap- porté par le voyageur russe Fedtschenko. Le D' V. Martens a signalé (Conchol. Mitth., 1880, ie p. 26, pl. vi, fig. 7) une variété de cette Espèce sous le nom de Bul. persicus (Parr. in litt.); cette coquille de Schiraz, en Perse, provient d’une région tout à fait dissemblable de celle où a été trouvé le vrai Sogdianus, et je ne serais pas étonné qu’elle en dif- férât spécifiquement; je constate, pour le moment, chez cette forme, que je n’ai malheureusement pas vue, un test plus brièvement ovalaire, de coloration plus claire, une suture paraissant marginée d’après la figure citée, et un dernier tour plus grand, relati- vement à la longueur de la spire. Si cette forme peut encore offrir quelque incerti- tude au sujet de savoir si l’on doit la distinguer spécifiquement, 1l ne peut y avoir doute sur cette question pour la suivante, qui diffère profondément du B. Sogdianus. BULIMINUS KULDSCHANUS. B. Kuldschanus, Anc. I. litt — B. Kuldschanus, Mouss.,mss.—B.Sogdianus (Mts), v. Kulds- chanus, v. Martens, in : Mém. de l’Acad. imp. de St-Pétersb., 25 mai 1882, p. 22, pl, ur, fig. 5 (1). Testa conico-ovata, compresse umbilicata, stria- tula, nitidula, carneo-albida, substrigata; anfractus 7, suturis sat profundis discreti, supremi 3-4 corneo- (1) Bien que cette Espèce soit considérée dans le cours du tra- vail comme une variété du Sogdianus, la planche porte le nom de B. Kuldschanus. no flavi, concolores, celeriter crescentes, antepenul- timus et penultimus diametro subæquales, turgidi, ultimus brevis, supra planatus, infra saccatus, antice ascendens ; apertura subverticalis, 2/5 longitudinis oc- cupans, truncato-ovata,peristomate undique expanso, paulum incrassato, albo, marginibus subappropin- quatis, callo tenuissimo junctis, margine externo bene arcuato, ad insertionem attenuato, angulum acutum formante, margine columellari dilatato (Mar- tens, 1882). Long. 9-10; diam. maj. 5 1/2-6; min. 4 2/3; apert. long. 4; diam. incluso peristomate 3 1/2 millim. Kuldscha, dans la vallée de l’Ili; découverte par le voyageur botaniste le D' A. Regel en 1879. À la description exacte, mais incomplète du doc- teur allemand, j'ajoute les points suivants, qui mon- trent les signes caractéristiques de cet intéressant Bulime : Testa B. Sogdiano dilutius colorata, minor, magis conica, paulo crassior ; rima umbilicalis magis aperta ; apertura minus ovalis; columella intus bene brevi- terque arcuata, crassa, intus ad junctionem mar- ginis basalis late tubercuiato-angulata; paries aper- turalis intus profundeque tuberculo plus minusve prominente latoque præditus, ultimus anfr. magis ascendens. Le caractère particulier de la columelle est bien indiqué sur la figure donnée par le D' V. Martens; seulement l'aspect conique de la spire a été un peu trop fortement accentué; quant à la callosité inté- rieure dentiforme de la partie pariétale de l’ouver- ot ture, qui est du reste peu saillante, elle doit lui avoir échappé, parce qu’elle est très profondément située et qu’elle n’est visible qu’en regardant l'intérieur, du côté de la base. BULIMINUS OXIANUS. B. Oxianus, V. Martens, in : Jahrb. der deutsch., Mal. Ges., III, 1876, p. 335, pl. xxi, fig. 8. Testa rimata, ovato-oblonga, subconoïdea, leviter striatula, carneo-albida, strigis diaphane corneis inæqualibus picta; anf. 6, convexiusculi, regulariter crescentes, sutura mediocriter impressa, ultimus basi rotundatus; apertura paulum obliqua 3/8-3/7 longi- tudinis æquans, truncato-ovalis, peristomate paulu- lum incrassato, undique breviter expanso, albo, mar- ginibus subappropinquatis, externo superne arcuato, columellari subperpendiculari, callo parietali tenuis- simo (E. desc. von Martens). Long. 14; diam. 6 ; apert. long. 6; lat. 4 1/2 millim. Région à l’est de la Mer Caspienne (Khivva), près de Koschagerlü, vers la chaine des Balkans, à l’an- cienne embouchure de l'Oxus (ingénieur Rosbot) ; bords du fleuve Atrek, dans le Khorassan (coll. Ancey); province persane de Ghilan (coll. Paëtel). Cette dernière localité a besoin de confirmation: Le B. Oxianus est, des Espèces du groupe actuel, celle qui ressemble le plus au B. Sogdianus ; mais il est plus grand, plus vivement coloré, possède un tour de moins à la spire, et a la columelle plus = 7e droite, moins cintrée. Si l’on doit distinguer cette Espèce du Sogdianus, à plus forte raison doit-on en séparer la suivante, qui en diffère encore davantage. BULIMINUS POTANINIANUS. Testa compresse perforata, ovalis-oblonga, polita, fere estriata, griseo-cornea, passim nebuloso-substri- gata, superne Iævigata, cornea concolor, prope aper- turam carneo-lutescens ; anfractus 7 convexiusculi, regulariter crescentes, sutura mediocriter impressa subobliqua separati, primi diametro paulatim accres- centes, duo ultimi subæquales, ultimus antice sat longe subascendens, ad aperturam (dextrorsum con- spicue accedentem) dilatatus, inferne saccatus, con- vexus, superne leviter planulatus. Apertura vix obli- qua, fere verticalis, ovalis-subemarginata, intus pal- lide carneo-lutescens, sat magna, externe bene ar- cuata; columella longe sed parum concaviuscula. Peristoma candido-calloso incrassatum, nitidum, un- dique expanso-reflexum, ad columellam magis dila- tatum, marginibus approximatis, callo nitido valido albido, prope insertionem validiore conjunctis. Long. 16 1/2; lat. 8 1/2 ; long. (extus) apert. 6 1/2 ; lat. ejusd. (incluso peristom) 5 1/2 millim. Il existe, à coup sûr, de nombreux rapports entre le mollusque dont je viens de donner la description etle B. Sogdianus, mais il existe entre eux des dis- semblances trop frappantes qui justifient leur sépa- ration. Ainsi la coloration n’est pas identique : le B. Potaninianus est bien luisant et en entier d’un carnéolé-cendré, avec de faibles nébulosités plus fon- cées par places, tandis que son congénère est d’une teinte cendrée plus claire, sur laquelle se détachent des lignes brunâtres, placées à intervalles irrégu- liers, disposées dans le sens des stries d’accrois- sement et qui disparaissent vers la base; la taille de mon Espèce est bien supérieure ; l'ouverture chez elle est plus ample, moins régulièrement ovalaire ; ses bords sont plus rapprochés et réunis par une cal- losité plus forte et même très nettement tuberculi- forme à l’angle externe; le bord extérieur est un peu plus arrondi, et, par contre, la columelle est beaucoup plus allongée et moins cintrée que chez le Sog- dianus; sous ce dernier rapport le Potaninianus reproduit presque ce qui se passe chez l’'Oxianus, Espèce, du reste, d’une forme beaucoup plus courte, d'une coloration également différente, et dont le nombre des tours n’est pas le même. Il est dédié à un explorateur russe, qui a visité la Mongolie et la Songarie en 1877-1878. Partie orientale du Turkestan Russe. BULIMINUS MARTENSIANUS. juliminus segragatus v. minor, von Martens, in: Moll/Turkest161% p° 21 pl. 17, Ge. 16 (non Bul. segregatus, Benson !). Ù Testa rimata, conica, oblique striatula, nitidula, e corneo pallide violascens ; apex obtusus; anfrac- tus 5 1/2 convexiusculi, sutura mediocri juneti, ul- TES timus basi rotundatus, saccatus; apertura paulum obliqua, 3/7 longitudinis æquans, ovata; peristoma expansiusculum, tenue, album, marginibus approxi- matis, externo valde arcuato. columellari dilatato, patente (E. v. Martens : Descr. Bul. segreg. var. mi- noris). Long. 9; diam. maj. 5; min. 4; alt. apert. 4; lat. 3 millim. Montagnes des alentours de Schachimardan, dans le Turkestan Russe (Fedtschenko, d’après le D' von Martens). Cette petite Espèce n’est certainement pas la même que le B. segregatus de l'Himalaya; les différences, sur lesquelles j'insisterai un peu plus loin, vont res- sortir de la description de ce dernier, que je fais suivre ici, dans un but de comparaison. Cette co- quille, dédiée au D' von Martens, me parait être du eroupe du Sogdianus. BULIMINUS SEGREGATUS. Pulimus segregatus, Bens. mscr., in : Reeve Conch. ic bo. 410 eine Chemnut,z, Edit Bulimus, n° 84, pl. xxx, fig. 8-9. — Buli- minus sesregatus, in : Mart., Moll. Turk, 1874, etc. Testa perforata, subturrito-oblonga, tenuis, stria- tula, diaphana, pallide cornea ; spira elongata, apice obtusula ; antr. 7 convexiusceuli, ultimus 1/3 longitu- dinis vix superans, basi rotundatus ; apertura parum ER obliqua, truncato-ovalis; peristoma simplex margi- nibus remotis, dextro vix expansiusculo, columellari a basi dilatato, patente. Long. 13; diam. 7 millim.; ap. 5 millim. longa 3 1/2 lata. Simla (Pundjaub), dans l'Himalaya occidental. On voit que le Bul. Martensianus diffère du pré- cédent : par sa taille plus faible, un nombre de tours moindre, un dernier tour plus haut, une ouverture relativement plus grande, une spire conoïdale, les bords du péristome plus rapprochés (approximati, au lieu qu'ils sont « remoti » chez l’Espèce indienne), et un test d'une nuance cornée-violacée. Du reste, il était difficile d'admettre a priori l'identité de deux formes provenant de localités si distantes et si dis- tinctes par leur faune. Les Espèces indiennes énu- mérées dans ce travail ne semblent pas dépasser dans leur distribution les chaînes de montagnes for- mant la séparation géographique entre l'Hindoustan et les pays limitrophes, et, comme elles pourraient provenir du versant indien de ces montagnes (comme c'est probablement le cas pour le Bul. candelaris), leur existence dans le Turkestan et l'Afghanistan doit être considérée comme excessivement douteuse. J'en dirai autant pour le Buliminus sindicus, dont la présence dans l'Inde est incontestable, tandis qu’elle ne l’est pas dans l'Afghanistan ; mais ici le type hin- doustanique est moins accentué que chez le can- delaris. A —— BULIMINUS MISER. B. miser, v. Martens, in : Moll. Turkest, +874, p. 21, pl. x, fig. 17. — Bulimus miser, Pfeiffer, Mon. Helic. viv., VIII, p. 178. — Bulimina misera, Pfeiffer-Clessin, Nomencl. Helic. MI D 202. Testa rimata, obeso-ovata, breviter striatula, pal- lide cornea, nitidula; anfractus 5 1/2, vix convexius- culi, sutura mediocri juncti, ultimus basi rotundatus ; apertura 2/5 longitudinis æquans, paulum obliqua, truncato-ovata; peristoma tenue, rectum, intus te- nuiter albolabiatum, marginibus distantibus, externo arcuato, columellari dilatato, patente. Long. 10; diam. maj. 5; min. 4 1/2 ; apert. lat. 3; alt. 4 1/2 millim. Monts Autschi, près Ura-Tübe(Fedtschenko) ; Altaï, Kokhand (sec. Martens). Il sera toujours aisé de reconnaitre cette petite Espèce ventrue, à sa forme d’abord, la grandeur de son ouverture, son test unicolore, corné, le faible nombre de ses tours, et l'absence d'épaississement sensible au bord columellaire. BULIMINUS CONICULUS. B. coniculus, Martens, in : Mém. de l’Acad. imp. de Saint-Pétersbourg, t. XXX, 1882, p. 23, pl. ui, fig. 9. (Sur cette planche, le nom de conicellus à pris la place de coniculus ; APIOWE— mais il y a lieu a restituer à l’Espèce le nom de coniculus, qui est celui de la des- cription.) Testa conica, compresse umbilicata, oblique stria- tula, nitidula; anf. 5 1/2 convexi, sutura profun. diuscula juncti, sat celeriter et æqualiter crescentes, 3 1/2 superiores corneo-fulvi concolores, penultimus et ultimus albi, strigis latis raris violascentibus picti, ultimus basi rotundatus, saccatus, sutura antici ascen- dente; apertura paulum obliqua, 3/7 longitudinis æquans, ovato-rotundata, peristomate expansiuseulo, tenuiusculo, albo, fauce flavida, marginibus approxi- matis, externo valde arcuato, columellari dilatato, patente (Ed. von Martens). Long. 6 ; diam. maj. 4; min. 3; apert. long. ? 1/2; lat. 2. millim. Cette petite coquille est des plus caractérisées; la forme de sa spire est parfaitement conique, à cause de la décroissance progressive en diamètre des tours ; mais, en dépit de l'aspect singulier qu'elle offre, elle n'appartient pas moins à la série du Sogdianus, dont elle peut être regardée comme l'expression la plus réduite. Une description comparative serait ici su- perflue, parce que je ne connais rien de semblable en Asie. BULIMINUS SINDICUS. Bulimus Sindicus, Bens., mser., in : Reeve Conch. ic m0 plxzvmeChemn.,ed.1l Bul n°73, pl. xx, fig. 23-34; Pfeiffer, Monog. BULL. SOC. MALAC. FRANCE. III. Juilllet 1886, mn en Helic. viv., IIL, p 355; Hanley et Theob., Conch. Ind., I, pl. xx, fig. 6. — Buliminus Sindicus Bens., in : Nevill, Handlist of Moll., 1878, p. 13%, n° 59, etc. Testa profunde rimata, cylindraceo-turrita, solida, striatula, parum nitida, griseo-alba, strigis sparsis angustis, pellucidis, pallide corneis variegata; spira turrito-oblonga, apice obtusiuscula ; sutura levis; an- fractus 8 1/2, vix convexiusculi, ultimus 1/3 longitu- dinis non attingens, basi subcompressus; apertura subverticalis, truncato-ovalis, intus alba ; peristoma albo-labiatum, marginibus fere æqualibus, dextro expansiusculo, collumellari substricto, dilatato pa- tente. Long. ?1; diam. 7, long. apert. 6 1/2; lat. 4 mil- lim. Bords du fleuve Indus ; Subathoo, près de la rivière Sutledj, dans l'Himalaya occidental (Hutton, Benson); Mandi (Nevill; Afghanistan (d’après un exemplaire de ma collection envoyé par le D' Dohrn). Cette Espèce est plutôt indienne qu'afghane ; mais, comme elle paraît avoir été rencontrée dans la région montagneuse divisant ces deux pays, elle est par là même comprise dans les limites de mon travail. BULIMINUS INTUMESCENS. B. intumescens, Mart. (Chodrula), in : Fedtschenko +eisen, in : Turkestan, Moll., 1874, p. 22, pl. u, fig 18; id. in : Sitzungsb. des Ges. d. Narturforsch. Freunde, 1874, p. 4h; etin : Conch. Mitth., 1880, p.28, pl. v, fig. 10-11. — Pfeiffer, Monogr. Hel., var, p. 102. Turkestan, près de Tschupanata, dans la vallée du Sarafschan, non loin de la ville de Samarkhand (Fedtschenko) (1). Ce Bulime est parfaitement bien figuré par l'au- teur; la variété suivante mérite d’être connue : Var. Fedtschenkoi. Differt a typo limbo dextro interiori aperturæ vali- dius tuberculato (tuberculo late dentiformi, promi- nente), et peristomate ad partem columellarem dente minuto marginali prædito. Long. 8; lat. 3 1/3 millim. Samarkhand, dans la vallée du Sarafschan. Chez cette variété, qui ne diffère qu’en cela du reste du type, on observe, outre le calus pariétal caracté- ristique du B. intumescens, deux tubercules apertu- raux placés sur le péristome; l’un d'eux, grand et largement calleux à la partie interne du bord droit ; l’autre, fort petit sur le bord columellaire, à sa por- tion marginale. Je donne pour mémoire la diagnose de la forme typique. Testa rimato-perforata, cylindrico-oblonga, stria- tula, fulvo-cornea, apice concolor; anfractus 7, vix convexiusculi, sutura marginata albida, ultimus in- fra rotundatus ; apertura 4/11 longitudinis occupans, perpendicularis, ovato-rotundata; peristoma valde incrassatum, expansum, album, margine externo (1) En latin : Maracanda. + OISE ©t introrsum dilatato, prope insertionem attenuato et arcuato, margine columellari late reflexo, margini- bus callo tenui prope angulum superum intumes- cente junctis. Long. 8 1/2; diam. maj. 4; min. 3; apert. long. à; lat. 2 1/2 millim. Le ton général parait être plutôt d’un gris-corné sale, plutôt que d’un fauve-corné, comme chez la variété Fedtschenkoï. BULIMINUS HABERHAUERI. B. Haberhaueri, Dohrn, in : Jahrb. der deutschen malak. Ges. Heft 1, 1x, 1882. Monts Hasrat-Sulfan au sud-est de Samarkhand (Haberhauer); Ferghana (coll. Paëtel). Cette charmante Espèce, qui se relie à la précédente par la variété Fedtschenkoi, appartient bien, à mon avis, au même groupe, malgré le volume deses dents aperturales, qui sont au nombre de trois et fort sail- lantes ; la pariétale n’est que le développement pris ici par le calus pariétal, distinctif de l’intumescens. L'Haberhaueri n’est même pas de la taille de ce dernier. C’est la plus petite Espèce de la série. BULIMINUS SEGALINUS. B. secalinus, Mousson, in : Martens, Conch. Mitth., 1880, p. 27, pl. vi, fig. 8-9; Martens, in : Mém. de l'Acad. imp. des Sc. de Saint-Pé- tersbourg, 1882, etc. = ES — Testa elongata, subcylindrica, aperte rimata, le- viter striatula, nitidula, alba, pellucide griseo-varie- gata; spira sursum attenuata, apice obtusiuscula; anf. 7, convexiusculi, sutura profundiuscula dis- creti, antepenultimus, penultimus et ultimus latitu- dine subæquales, ultimus basi rotundatus, circa ri- mam umbilicalem subinflatus; apertura 1/3 totius longitudinis occupans, paulum obliqua, oblique se- miovalis, peristomate vix expansiuseulo, incrassato, marginibus callo distineto ad angulum externum tuberculifero junctis, margine externo supra incur- vato, attenuato, columellari arcuato, breviter reflexo. Long. 9; diam. 3 1/2; apert. long. 3; lat. 2? mil- lim. Kuldscha (en français Kouldja ou Gouldja), dans la vallée du fleuve Ili, en Songarie (Regel); Wijer- noje, dans la région de l’Issi-Kul. Voisin de l’intumescens, le Secalinus en diffère par une taille un peu supérieure, une forme un peu plus élancée, une ouverture plus ovalaire, un peu moins épaissie, la callosité réunissant les deux bords beaucoup moins accentuée vers le bord droit, etc. BULIMINUS ENTODON. B. entodon, Martens, in : Sitzungb. der Ges. Naturf. Fr. zu Berlin, 18 juillet 1882, p. 106. Testarimato-perforata, oblongo-turrita,striatula, ni tidula, fulvo-cornea, apice concolor; anf. 8, convexius- culi, sutura sat profunda albescente separati, 4 priores RE es regulariter diametro crescentes, sequentes subæqua- les, ultimus infra rotundatus ; apertura vix 1/3 longi- tudinis æquans, aliquantum obliqua, truncato-ovata, peristomate incrassato, expanso, albo, marginibus distantibus, callo tenui junctis, margine externo su- perne attenuato, arcuato, columellari lato, pariete aperturali intus tuberculo crassiuseulo munito. (V. Martens.) Long. 12; lat. 4; apert. long. 3 1/2; diam. 3 mil- lim. Je ne connais pas cette Espèce, que je crois être de la même section que la précédente. L'auteur ajoute qu’elle est intermédiaire entre les B. intumescens et retrodens. Celui-ci ne me paraît se relier que d’une manière éloignée à cette série. BULIMINUS DISSIMILIS. B. dissimilis, v. Martens in : Sitzungsb. der Ge- sellsch. Naturforsch. Freunde zu Berlin, 1882, p. 106, etc. Testa rimato-umbilicata, breviter conoidea, costis verticalibus subconfertis sculpta, alba; anf. 6 con- vexiuseuli, sutura sat profunda, priores ? 1/2 loeves, cornei, ultimus basi compressus, ad aperturam valde ascendens; apertura subverticalis, truncato-ovata ; peristomate incrassato, albo, expanso, margine ex- terno subrecto, supra attenuato et curvato, columel- lari lato, pariete aperturali callo crassiusculo et intus dente valido compresso munito. (E. v. Martens.) Long. 5 1/2-8, diam. 4; apert. long. 3 ; diam. ? 1/3 millim. Arassan-Bulak, près des monts Nan-Schan, entre Kuldscha (Ii) et les monts Tianschan, dans la Son- garie. Cette Espèce, extrêmement intéressante, n’a point de congénères bien voisines parmi les formes con- nues de cette partie de l'Asie; l’auteur ajoute qu’elle ressemble à un Pupa ou à un Gibbulina. Quant à moi, je trouve que si elle n’était pas si écourtée, si conique, elle reproduirait entièrement la forme des Strophia américaines à costulations fortes et nom- breuses. Le Buliminus Kreitneri, Hilber (Recente u. in Lôüss Gefund. landschn, von China 1883), lui res- semble un peu par la taille et la sculpture, mais sa spire est plus franchement conoïdale et son ouverture est édentule; celle-ci, chez le B. dissimilis, est ana- logue à celle de certaines autres formes touraniennes, parmi lesquelles je citerai en particulier le Kulds- chanus; ce dernier est, comme je l’ai signalé, pourvu, à l'intérieur de l'ouverture et à sa partie pariétale, d’un large tubercule calleux émoussé fort peu sail- lant, remplacé ici par une forte dent comprimée; de plus, sa columelle est munie à sa portion inférieure, vers sa jonction avec la base, d’un angle intérieur rendu sensible par une sorte de tubérosité plici- ” forme terminant en dedans la déclivité columellaire ; on remarque également un bord columellaire calleux, quoiqu'à un degré infiniment moindre, puisqu'il est dépourvu de tubérosité sensible, chez le B. dissimi- se lis ; le dernier tour est également légèrement ascen- dant à sa terminaison. BULIMINUS RETRODENS. B. retrodens, Martens, in : Sitzungsb. d. Ges. der Naturforsch. Freunde, in : Berlin, oct. 1879, p. 126, et in : Conch. Mitth. 1880, p. 30, pl. vi, fig. 15-18, et in : uber centralas, Moll. 1882. Testa ovato-oblonga, rimato-perforata, levissime striatula, nitida, fulvo-carnea, ad suturam albida; anfractus 7, superiores conulum obtusum efficientes, antepenultimus et penultimus subæquales, paulum convexi, ultimus infra augustatus, autrorsum sen- sim ascendens ; apertura verticalis, semiovalis, peris- tomate calloso-incrassato, tridentato, vix expansius- culo, margine externo leviter arcuato,superne stricto, columellari autrorsum obliquo; dente marginis ex- terni medio, obtuso, tuberculiformi; dente columel- lari elongato, deorsum angulato; dente parietali compresso, retrorsum sito, planum aperturæ non attingente ; angulo supero aperturæ non tuberculi- fero. Long. 9 1/2.-12 1/2 millim.; diam. 4-5, apert.; long. 3 1/2-4, lat. 2 1/2-3 1/2 millim. Songarie, dans la région du fleuve Ili (Przevalski, 1873); Kuldscha (A. Regel). Il est assurément curieux de rencontrer en pleine Asie centrale une Espèce ayant autant de ressem- = = blance avec notre B. tridens. On l'en séparera faci- lement à la position des denticulations aperturales. Un fait à signaler, c’est que la grande dent pariétale est placée en retrait et occupe la place du tubercule intérieur du B. Kuldschanus et de la forte denticu- lation du dissimilis; en outre, si l’on veut bien ob- server la figure très exacte donnée par Martens dans ses « Conch. Mittheilungen », on apercevra que la bouche de cette coquille présente de grands rapports avec celle de l’Asiaticus. Ce dernier, à la vérité, manque de dent pariétale, mais la forme générale de l’ouverture est semblable, le bord collumellaire a la même direction, et la callosité médiane de ce bord se trouve développée en une large éminence cal- leuse peu proéminente chez le retrodens ; quant au calus médian du bord droit, il est à noter qu'il est peu proéminent chez lui et que ce bord tend à s’é- paissir déjà chez l’Asiaticus. Ces quelques remar- ques montrent que le B. retrodens, paraissant être, au premier abord, dépaysé au milieu de ses congé- nères de la région, a des affinités qu'on ne saurait méconnaitre avec certains d’entre eux, et que les rapports qu'il a en réalité avec le tridens peuvent ne pas être aussi intimes qu’ils le paraissent à pre- mière vue. Tels sont les Buliminus constatés à ce jour dans les possessions russes de l’Asie centrale et dans l'Af- ghanistan, puisque tel est le cadre que je me suis tracé; jindiquerai seulement au surplus, qu'une forme cænopictienne de Bulime a été trouvée à oo Quettah, dans l'Afghanistan; elle a été rapportée au cænopictus, dont je reproduis ici la description ori- ginaire (1). Pupa cænopicta, Hutton, in : Journ. as. Soc. 11, 1834%%p.185: « Shell about ? 1/2 lines in length; whorls 8; spire rather obtuse; colour brown; aperture roun- ded ; margins reflected and interrupter by the whorl. » — Beana. Il ne faut pas oublier que le B. cænopictus est une des plus grandes Espèces de la Section (deux lignes et demie), et qu’il possède huit tours de spire. Cette Espèce doit être bien peu répandue dans les collections, car parmi les nombreuses formes de la série qu'il m'a été donné d'examiner, je n’ai trouvé qu’une coquille d'Australie, le Chondrula Adelaïdæ (Adams et Angas) qui s’en rapprochât beaucoup par ces deux particularités. Celles de l'Inde et de l'Arabie que je possède sont bien différentes, et j'invite les malacologistes à ne pas considérer comme des cæno- pictus ce qui leur est fréquemment envoyé sous ce nom, avant d’avoir étudié la description d'Hutton. Les formes cænopictiennes habitent non seulement l'Europe (où elles ont été vraisemblablement impor- tées), l'Asie, qui semble être leur centre, l'Afrique tropicale et circumméditerranéenne, mais encore l'Amérique (B. fallax, marginatus, modicus, chor- datus, Parraianus, Paredesi, Limensis, nitidu- (t) Voir pour la synonymie de cette petite coquille la Faune malacolosique de l’Abyssinie, de M. Bourguignat. 5 lus) (1) et l'Océanie (B. lepiludus, pacificus, Ade- laïdæ, etune autre Espèce ressemblant à des Espèces américaines, et que j'ai reçue comme provenant d'O- para ou Rapa, l’une des îles de l’Archipel de Bass). Cette dernière vient de Cuming. L’énumération que je viens de faire constitue, en y joignant les Espèces de l’ancien monde, toutes citées avec leur synonymie par M. Bourguignat, dans son important travail sur les Mollusques d’Abyssinie, le catalogue complet de toutes les Espèces actuelle- ment décrites de cette section ; on verra que je n’y ai point inséré deux Espèces de l’Arizona, que des au- teurs ont cru devoir comparer au fallax, quoiqu’elles n’appartiennent pas au même genre, puisque ce sont de vrais Pupa ; elles ontété décrites comme telles, du reste, par W.-M. Gabb (American Journ. of Conch., 1886); ce sont les P. Arizonensis (Gabb), et hor- deacca (Gabb). On n’a qu'à comparer ma descrip- tion du Pupa hebes (le Naturaliste, 1882), avec celle du P. Arizonensis, pour voir que j'ai eu raison en ne rapportant pas mon Espèce à cette dernière; jy donne, du reste, les signes différentiels ; je fais cette remarque parce que M. W.-G. Binney (Manual of American, L. Shells, 1885, p. 173) les réunit. De même mon Pupa sublubrica (loc. cit.) est loin d’être identique au P. badia (Binney, loc. cit., p. 474); l'Espèce américaine la plus voisine est le P. Blandi, (Morse Ann. Lyc. N. Y. var, 1865, p. 211, fig. 8), (1) Plusieurs de ces Espèces ont été décrites sous le nom géné- rique de Pupa; le nom de section Pupoides, appliqué à ces co- quiiles a pour synonyme celui de Leucochiloides. tes des territoires américains de Nebraska, Dakota, Co- lorado et Utah. Je n’ajouterai plus qu’une observation relative à la présence, dans le centre de l’Asie, de coquilles con- sidérées tantôt comme des Pupa, tantôt désignées sous le nom générique de Bulimus ou Buliminus; Je veux parler des Espèces du groupe de linsularis. A tous égards, ces coquilles n’appartiennent point aux genres ci-dessus. La ressemblance qu'elles offrent avec le P. obtusa, de Draparnaud, a frappé beaucoup de malacologistes; mais je crois, avec M. Bourguignat (Moll. du Choa, 1885), que, par la forme de leur ouverture, leur aspect général et l’en- semble de leurs caractères, on doit les rattacher aux Rumina, à titre de sous-genre (Mastus, Beck). Ce qui les sépare du Bul. decollatus est une taille bien moindre, l'intégrité constante de leur spire atténuée en cône aigu à l'extrémité, leur forme ramassée, en- fin leur test, d’une consistance calcaire. Dans les pays qui nous intéressent actuellement (en y comprenant aussi le Béloutchistan et le littoral du Golfe Persique), on a constaté la présence des Es- pèces suivantes : RUMINA CHION. Bulimus chion, Pfeiffer, in : Proc. zool. Soc. Lond., 1856, p. 332; Monog. Helie. viv., IV, p. 463; Buliminus chion, Pfeiffer et Cles- sin, Nom. Helic. viv., p. 293 (subg. Mas- tus, Beck.); Pupa (Cylindrus) insularis, — O1 — Ehr., var. chion, Pfeiffer, in : Nevill, Handl. of Moll., 1878, p. 195; Pupa chion, Martens, etc. Testa perforata, oblonga, solida, striatula, alba ; spira elongata, in conum acutiusculum terminata ; anfr. 7-8 modice convexi, ultimus 1/3 longitudinis paullo superans, antice subascendens, basi rotunda- tus; apertura verticalis, ovato lunaris; peristoma callosum, marginibus callo junctis, columellari brevi, substricto, dilatato, patente (Pfeiffer). Long. 12; diam. 5 1/2; apert. (oblique) 4 1/2 mil- lim, longa, fere 3 lata. Var. 8 : gracilior, minor. long. 11; diam. 4 mil- lim. Embouchure de l’Indus; province du Punjaub (Shiplay); Kurrachee, Kutch, Soliman Range (Sto- liczka) ; Umarkote, dans le Sind (W.-T. Blanfordi ; Saharumpore (Wood-Mason). Cette Espèce, fort reconnaissable à son aspect écourté - cylindrique, la hauteur de son dernier tour, ete., appartient à la faune de l’Hindoustan: elle n’est comprise ici qu'à cause de la découverte que l’on en a faite dans la chaîne des Monts Soliman. On ne peut la considérer comme une variété de l'insu- laris ou du pulla. RUMINA PULLA. >ulimus pullus, Gray, in : Proc. zool. Soc., 1834, p. 66; Pfeiffer, in : Synopsis, p. 15, et in : = Monog. Helic., II, p. 162. Pupa cylin- drica, tHution,MinEMourn Vas "Soc. Tir, p. 89. Bulimina pulla, Gray, in : Pfeiffer- Clessin, Nom. Hel. viv., p. 293 (1881), etc. Testa subperforata, oblonga, apice attenuata, con- fertissime plicatulo-striata, diaphana, corneo-albida ; anfr. 9 convexiusculi, ultimus 1/3 longitudinis non attingens ; columelle brevis, subrecta ; apertura par- vula, rotundato-ovalis ; peristoma subincrassatum, margine columellari brevi, dilatato, incrassato, pa- tente. Long. 16; diam. 5; apert. 4 1/2 millim. longa, 2 3/4 lata (spec. origin.). Var. B minor, albidus; long. 11 1/2; diam. »5; apert. long. 4 millim.; 3 lata (Pfeiffer). Cette variété est probablement distincte et tend à se rapprocher du chion. Hindoustan, sur les bords du Gange (Gray); Delhi (Benson); environs d'Hansi, dans le désert indien, pour la forme $ (Benson); Kudapah, Patna, Inde cen- trale et septentrionale ; Saharunpore; Kutch; Sindh:; Poonah; Ceylan; Trichinopoly ; Pagan, en Birmanie ; Tinali; Salt, Range, dans le Punjaub ; lac Sambur ; monts Burwani, dans la vallée de la Nerbudda ; Radjapoutana (Nevill in Handlist, p. 195, d’après Stoliczka, Mainwaring, Hutton, W.-T. Blanford, Theobald, Fairbank, Anderson, Wynne et Hackett); Bélouchistan (W.-T. Blanford). Ainsi qu'on le voit, cette Espèce a une aire de dis- tribution extrêmement vaste, si l’on veut admettre — 03 — comme appartenant à une même Espèce les coquilles récoltées dans des régions souvent si éloignées les unes des autres, ce qui a besoin de confirmation. C’est par un sentiment de prudence que je ne fais pas passer le À. pulla en synonymie de l’insularis, qui s’étendrait, d'après M. Bourguignat, depuis l'Arabie jusqu'aux îles du Cap Vert, en traversant les parties méridionales de l'Égypte et le Sahara. Si les deux formes sont identiques, cette Espèce pour- rait être considérée alors comme une de celles qui ont une distribution des plus vastes; mais c'est un point que je ne veux pas approfondir ici; c’est pour- quoi je me contente de donner, en ce moment, seu- lement la description du type de Gray. Quant à l'Adenensis de Pfeiffer, sa réunion à l’insularis me semble justifiée. RUMINA POLYGYRATA. Bulimus polygyratus, Reeve, in : Conch. icon. n° 578, t. LXXIX. Pupa insularis, Ehr. var. polygyrata, Reeve in Nevill : Hand. of Moll., 1878, n° 77, p. 195; Bulimina (Mastus) polygyrata, Reeve, in : Pfeiffer et Clessin, Nom. Helic. viv., 1881, p. 293. Testa perforata, cylindraceo-turrita, solida, con- _fertim striata, cærulescenti-alba; spira elongata, sur- sum sensim attenuata, acutiuscula ; anfractus 9, con- vexiusculi, ultimus 1/4 longitudinis vix superans, basi rotundatus; columella brevis, verticalis; aper- GUESS tura verticalis, semiovalis ; peristoma simplex, rec- tum, margine columellari breviter reflexo. Long. 12; diam. 4; apert. 3 millim. longa, 2 1/2 lata (Pfeiffer). Gwadar, Bélouchistan (W.-T. Blanford) ; Bender- Abbas, sur la côte du Golfe Persique (sec. Issel); Monts Kohra, dans le Sindh (W.-T. Blanford). Le même malacologiste a trouvé à Aden une coquille que M. Nevill a identifiée avec le polygyrata. D’après ce dernier, le B. perticus de Benson, de- vrait tomber en synonymie, n'ayant été établi que sur un individu aberrant du polygyrata. Il est plus que probable qu'aux Espèces que je viens d’énumérer viendront se joindre par la suite d’autres nombreuses formes, quand ces pays, encore peu accessibles aux Européens et peu souvent fré- quentés par les voyageurs naturalistes, seront mieux explorés au point de vue malacologique. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. DESCRIPTION VIVIPARES NOUVELLEN DU LAC TA M. Jules MABILLE SECRÉTAIRE & MEMBRE FONDATEUR Le Muséum d'histoire naturelle doit à l’obligeance de M. l'abbé Delavay, missionnaire apostolique au Yun-Nan, les coquilles dont nous allons donner les descriptions. Le Yun-Nan, contrée encore peu explorée, forme l’une des provinces les plus méridionales de l'Em- pire Chinois ; sa position est la suivante : il est com- pris entre le 21°,40/’ et le 28° degré de latitude Nord, entre le 96° et le 103° degré de longitude Est. Il est borné au Sud par l'Annam et par la Birmanie, à l'Ouest par cette dernière province, au Nord-Ouest par les montagnes du Thibet, au Nord par la pro- . vince chinoise de Tse-Tchouan, et à l'Est par celles de Koueï-Tcheou et de Kuang-Si. Le pays est mon- tagneux, bien boisé, arrosé par plusieurs cours d’eau se dirigeant vers le Sud ou vers l'Est, et ve- BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. 5 ep nant se déverser dans le golfe de Siam ou dans celui du Tonkin. On y remarque, en outre, plusieurs grands lacs, parmi lesquels nous devons signaler celui de Ta-li, près d’une ville de même nom, dans la partie Ouest de cette province. C’est dans ce lac que M. l’abbé Delavay a recueilli les Viviparas dont nous allons nous occuper. VIVIPARA DELAVAYI Testa subconico-pyramidali, parum crassa sed s0- lidissima, fere translucida, sub epidermide tenui, de- cidua, alba ; haud nitente, striisque longitudinalibus irregularibus notata; spira angusta, elato-turrita ; apice valido obtusissimo ; anfractibus sex vel septem sat rapide et regulariter crescentibus , bicarinatis (carinis crassis, nodosis) ad partem superiorem pla- nulatis, deinde depressis, in medio angulato-carina- tis, demum depresso-declivibus ; sutura angusta, modice profunda , irregulariter sinuosa, separatis ; ultimo maximo, inflato, carinis tribus, prima supera altera mediana, majore, tertiam ad peripheriam fere obsoleta, ac sulcis tribus vel quator, parum elevatis, regionem umbilicarem occupantibus, ornato ; aper- tura fere exacte rotundata; peristomate continuo ; columella arcuata, solida, usque ad basin aperturæ progrediente; margine externo crasso, regulariter curvato, columellari incrassato, arcuato. Alt. 52; diam. maj. 32; min. 28 millim. — 07 — Coquille subconique-pyramidale, peu épaisse, mais très solide, cependant presque transparente, de cou- leur blanche, sous un épiderme mince verdâtre, mais caduc ; non brillante, grossièrement striée longitudi- nalement et parfois presque costulée et marquée en outre de méplats, surtout sensibles à la base du der- nier tour; spire élevée, étroitement turriculée, à som- met gros, très obtus ; six à sept tours croissant rapi- dement mais avec régularité; les premiers bicarénés, à carènes épaisses, noduleuses ; tous les tours sont aplatis auprès de la suture, ils sont ensuite dépri- més, anguleux, carénés en leur partie médiane, enfin fortement déprimés, déclives; la suture est étroite, médiocrement profonde, un peu sinueuse ; le dernier tour, très grand, largement enflé et un peu dilaté à sa terminaison, offre une direction à peine descendante ; il est orné de trois carènes : une pre- mière, supérieure, limitant cette région aplatie, qui semble former comme une rampe au voisinage de la suture ; la seconde, médiane, est la plus forte; la troi- sième enfin, située à la périphérie, est presque effa- cée ; en outre, le dessous de ce même tour est orné de trois ou quatre sillons peu élevés, entourant la ré- gion ombilicale. Les carènes vers les premiers tours de spire sont formées par des tuberbules arrondis, d'autant plus distincts et séparés que la coquille est dans un âge moins avancé; l'ouverture est presque exactement arrondie ; le péristome continu; la colu- melle, arquée, solide, s’avance jusqu'à la base de l'ouverture; le bord externe est épais, régulièrement te courbé; le columellaire, épaissi, arqué, s'étale en la recouvrant sur la région ombilicale, L'intérieur de l'ouverture, brillante, est d’un blanc faiblement teinté de bleuâtre, sur lequel se détachent les carènes ex- térieures formant des épaisseurs bleues et opaques. C'est avec un sensible plaisir que nous attribuons à cette Espèce, si remarquable, le nom du savant Explorateur auquel nous en devons la connaissance. VIVIPARA FRANCHETI Testa subobtecte perforata, pyramidato-turrita, crassiuscula, solida et paululum ponderosa, irregula- riter plus minusve conspicue costata ; spira elata, an- guste cylindraceo-turrita ; apice obtusissimo, sublæ- vigato ; anfractibus senis vel septenis, convexis, ad partem superiorem carina alba, crassa, obtusa, ac irregulariter tuberculata, ornatis ; supra carinam de- presso-concaviusculis ; sutura angusta, distincta, pa- rum profunda, quandoque obscure denticulata, sepa- ratis ; ultimo magno, inflato, valde irregulariter cos- tato, ad partem inferiorem carinulis quatuor, albidis, cingulato, non descendente ; apertura parum obliqua, subintegra, ovato-rotundata, pagina interna alba, nitida; — peristomate recto, columella torta usque ad basin aperturæ progrediente; margine colu- mellari crassiusculo, arcuato, versus basin paululum producta. Operculo subpellucido, multispirato, striis parum prominentibus instructo; nucleo magno, opaco, — 69 — rubello, marginibus griseis; pagina interna rubes- cente. Alt. 44; diam. maj. 28; min. 25 millim. Clariss. domino Franchet hanc pulchram speciem libenter dicarmus. Coquille subperforée, de forme turriculée-pyrami- dale, un peu épaisse, solide et un peu pesante; irré- gulièrement costulée ; les costules un peu fortes et surtout apparentes sur le dernier tour; spire élevée, étroitement turriculée-cylindracée; sommet très obtus presque lisse; six à sept tours de spire convexes, ornés à leur partie supérieure d’une carène blanche épaisse, obtuse, parfois presque interrompue et irré- culièrement tuberculeuse, limitant un espace aplati, déprimé, même un peu concave et formant, comme chez la précédente, une rampe, mais étroite, qui accompagne la suture jusqu’au sommet de la co- quille ; suture étroite assez profonde, parfois obscu- rément denticulée ; le dernier, grand, enflé, bien arrondi vers sa partie médiane, fortement déprimé immédiatement au-dessous de la carène, irrégulière- ment costulé et orné à sa partie inférieure de quatre faibles carènes blanchâtres, un peu noduleuses ; ou- verture peu oblique, relativement petite, presque en- tière, ovale arrondie, blanche et brillante à l’inté- rieur; columelle {ordue atteignant la base de l'ou- verture ; bord columellaire un peu épaissi, arqué, légèrement projeté en avant. Opercule transparent, multispiré, orné de stries 40 — un peu proéminentes, à nucléus grand; opaque, rou- geûñtre, gris vers les bords, mais rouge à la face interne. Ce Vivipara diffère de la précédente par sa taille moins grande, par sa spire plus élancée, plus étroite ; par ses deux derniers tours moins enflés, moins ventrues; par l'absence des carènes médiane et infé- rieure ; par ses tours de spire plus arrondis, non anguleux vers la partie centrale, plus finement striés, doués d’un certain brillant qui n'existe pas chez la première. Par contre, on distinguera le Tro- pidophora de ces deux premières Espèces à l’ah- sence des grandes carènes, si remarquables chez ces dernières. VIVIPARA TROPIDOPHORA Testa subobtecte umbilicata, conica, pyramidali, crassiuscula, paululum ponderosa, haud nitente, rude striata ; carinis tenuibus, parum conspicuis, irregu- lariter moniliformibus, ornata, ac subepidermide ru- fescente, alba; spira conico-pyramidali, elata, apice obtuso, mamillato ; anfractibus septenis, modice con- vexis, sat irregulariter crescentibus, ad partem su- periorem plus minusve depresso-planulatis, sutura sat profunda separatis ; ultimo maximo, bene inflato, ad aperturam non descendente; apertura subobliqua, rotundata, pagina interna nitide alba, peristomate recto ; columella valde torta, usque ad basin aper- turæ progrediente ; margine columellari crasso, — {1 — albo, nitido, margine basali effuso et paululum pro- ducto operculo typico. Alt. 5 3/2; diam. maj. 31; min. 25 1/2 miilim. Coquille obscurément perforée, de forme turricu- lée-pyramidale, assez épaisse, un peu transparente, et cependant solide et légèrement pesante ; ornée de côtes decurrentes, plus ou moins apparentes, et for- mant de faibles carènes moniliformes ; blanche, mais recouverte d’un épiderme roussâtre, non brillant et peu solide ; spire conique-pyramidale, élevée, à som- met obtus, mamelonné ; sept tours de spire médio- crement convexes, croissant un peu irrégulièrement, plus ou moins déprimés-aplatis à leur partie supé- rieure, mais sans que cette dépression donne nais- sance à la rampe qui existe chez les Espèces précé- dentes ; suture assez profonde ; le dernier très grand, bien enflé, non descendant, très grossièrement cos- tulé ; ouverture peu oblique, arrondie ; intérieur d’un blanc brillant, à péristome droit. Columelle très tor- due, descendant jusqu’à la base de l’ouverture ; bord columellaire épais, large, arqué, d’un blanc brillant, faiblement teinté de bleuâtre ; bord marginal un pet avancé et évasé. Le Vivipara tropidophora diffère du V. Dala- vayi par une taille encore plus grande, par des tours plus larges, par un test plus solide, plus pesant ; par un enroulement spiral plus accéléré, et par le manque des fortes carènes qui ornent les tours du Delavaryi ; ces derniers sont plus arrondis chez le tropidophora que chez le précédent ; par contre, si notre Espèce er ne possède pas les carènes si caractéristiques de ses deux congénères, elle est finement striée longitudi- nalement et ornée, en outre, de costules peu accen- tuées mais très irrégulières. Le V. tropidophora se distingue du V. Francheti par sa grande taille, son épaisseur moindre, consé- quemment par un test plus léger ; par son épiderme plus solide, à peine caduc; par l’ampleur de sa spire; par ses tours bien arrondis, dépourvus de rampe, mais seulement déprimés-déclives au voisinage de la suture ; par son sommet plus petit, moins obtus, plus saillant; enfin par son dernier tour plus enflé, plus régulièrement arrondi. VIVIPARA LIMNOPHILA Testa obtecte subperforata, conico-oblonga, cras- siuscula, sat ponderosa, sub cuticula decidua, griseo- rufescente, parum nitidula, irregulariter costata ; spira conica, regulari, apice obtuso, lævigato ; an- fractibus senis, regulariter sensimque crescentibus, convexiusculis, sutura simplici, angusta, separatis ; ultimo magno, inflato-rotundato, ad aperturam obseure ascendente, ad aperturam leviter angulato ; apertura obliqua, integra, ovata, superne angustata, subangulata, inferne latiuscula; margine externo late excavato-curvato, basali subeffuso, columellari incrassatulo, patulescente, paululum reflexo ae in laminam triangularem albam, nitidam, ad limbum æneo maculatum dilatato. Operculo tenui sed solidiuseulo, ovato, superne Aloe angustato, luteolo, ad centro rubescente, incons- picue multispirato ; nucleo subcentrali. Alt. 34; diam. maj. 24; min. 22 millim. Coquille subperforée, de forme conique-oblongue, un peu épaisse, quelque peu pesante, à peine bril- lante, ordinairement recouverte d’une cuticule ca- duque, d'un gris roux ; test irrégulièrement orné de stries peu accusées ; spire conique, régulière, à som- met obtus, lisse ; six tours de spire croissant régulie- rement et assez rapidement, faiblement convexes, séparés par une suture simple et étroite ; le dernier, grand, enflé, arrondi, non descendant vers l’ouver- ture, mais semblant plutôt avoir en cette région une tendance à remonter, et en outre très faiblement an- guleux à la périphérie, au-dessus de l'ouverture ; ou- verture oblique, très entière, ovale, rétrécie supé- rieurement et un peu anguleuse, un peu élargie à la base ; bord externe régulièrement et bien courbé, le basal évasé ; le columellaire épaissi, un peu aplati, évasé sur la région ombilicale, où il se dilate en une lame triangulaire, blanche, brillante, bordée par un filet de couleur métallique. Opercule mince mais solide, étroit au sommet, jaunâtre, un peu rougeâtre vers le centre, multi- spiré, à nucléus subcentral; brillant et rouge à la face interne. Cette Espèce rappelle un peu nos formes euro- péennes, et également quelques-unes des Espèces de l'Asie centrale, sans cependant qu’il soit possible de la rapprocher de l’une plutôt que de l’autre. en VIVIPARA SECERNENDA Testa anguste subrimata, conica, crassiuscula, subepidermide rufescente, grisea, striis longitudina- libus sat irregularibus, carinisque perpaucis, eva- nescentibus, solum in ultimo, conspicuis, et lineis exilissimis decurrentibus, ornata; spira conica, apice minuto; anfractibus septenis, convexo-depres- sis, rapidissime crescentibus, sutura impressa sepa- ratis ; ultimo subquadrato, inflato, ad peripheriam subangulato, ac carinis tribus vel quatuor subeva- nescentibus, munito ; apertura obliqua, pyriformi, integra, pagina interna albo - cærulescente, tincta ; columella torta, alba, usque ad basin aperturæ pro- grediente ; margine columellari patulo, vix re- flexiusculo. Operculo membranaceo, pellucido, pallide cor- neo, ad medio rubello sat vivide tincto, multispirato, nucleo subcentrali. Alt. 27-28; diam. maj. 18-19 ; minor 16-17 millim. Coquille pourvue d’une rime très étroite et peu accusée, conique, presque pyramidale, un peu épaisse, solide, assez pesante, de couleur grisâtre sous un épiderme roux, ornée de stries longitudi- nales assez fines et un peu irrégulières, coupées par d’autres stries décurrentes, sensibles seulement sous le foyer d’une forte loupe, pourvue en outre de trois à quatre lignes carénantes, un peu accusées à la pé- riphérie du dernier tour, très effacées sur les autres ; spire conique-pyramidale, à sommet petit, obtusé- ment conique ; sept tours de spire, convexes-dépri- més, croissant rapidement, séparés par une suture bien marquée ; le dernier, cylindricé, mais un peu quadrangulaire, enflé, faiblement anguleux à la pé- riphérie, orné de trois à quatre carènes souvent presque effacées ; ouverture oblique, un peu pyri- forme, entière, de grandeur médiocre, d’un blanc brillant faiblement teinté de bleuâtre à l’intérieur ; columelle tordue, blanche, atteignant la base de l'ouverture ; bord columellaire évasé, à peine ré- fléchi. Opercule membraneux, pellucide, d’un corné pâle, assez vivement coloré en rouge vers le centre, mul- tispiré et à nucléus subcentral. Parmi les Vivipares du grand continent asiatique, la seule Vivipara Javanica offre avec notre Es- pèce une certaine analogie ; elle en diffère par sa forme moins renflée dans sa partie inférieure ; sa spire plus étroite, plus élancée ; son test lisse, non couvert de stries décurrentes ; par son dernier tour subquadrangulaire et non arrondi; sa perforation nulle, son ouverture plus petite, etc. ; EXPLICATION DE LA PLANCHE {I Figure 14. Vivipara Delavayi. — 19. Opercule du même. — 2. Vivipara Francheti. — 3. — tropidophora. te Figure 4. Vivipara secernenda. — 4b, Opercule du même. — 5. Vivipara limnophila. BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. Bull. Soc. malac. France. 1886. Lu SEE À.de Vaux Bidon, del. Imp.Becquet f Paris Vivipares uma cuis eln ( Chine) nn CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES PROSOBRANCIIES PTÉNOGLOSSES PAR M. E. LL. BOUVIER MEMBRE ASSOCIÉ. 1. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE GROUPE DES PTÉNOGLOSSES. Les Gastéropodes prosobranches à branchies pec- tinées ont été divisés par Troschel (1) en quatre groupes d'égale valeur : les Pténoglosses, les Ténio- glosses, les Toxiglosses et les Rachiglosses. Le nombre, la position et la forme des dents qui consti- tuent la radule ont servi de base à cette classi- fication, admise aujourd'hui par la plupart des zoolo- gistes. Quand on étudie cette classification, on s'aperçoit bien vite que les Pténoglosses et les Toxiglosses sont des groupes résiduels uniquement créés pour rece- voir un petit nombre de Gastéropodes que la radule (1) Troschel. — Das Gebiss der Schnecken. Berlin. noue empêchait de réunir avec les autres. À eux deux, en effet, ces groupes résiduels comprennent au plus six familles, ce qui ne les empêche pas cependant d’être moins homogènes que certains autres beau- coup plus étendus. C’est une raison pour douter de leur valeur, surtout si l'on remarque qu'aux yeux même de celui qui les a créés, ces groupes ont une limite assez indécise. Ainsi, Troschel n’est pas cer- tain que les Cancellaridés soient de véritables Toxi- glosses, et dans un travail récent (1) nous avons montré combien pouvaient s'étendre les divergences qui séparent les Toxiglosses typiques. Quant au groupe des Pténoglosses, il a subi des vicissitudes bien plus nombreuses encore. Le carac- tère essentiel, nous pourrions même dire unique, de tous les Pténoglosses, est la présence d’une radule dépourvue de dent centrale, mais avec de nombreuses dents latérales plus ou moins aciculées. Cette radule est celle des Janthines et des Sca- laires, comme il résulte des observations faites en 1847 par Lovén. En 1853, Troschel proposa de réunir ces Mollusques sous le nom commun d'Eu- ryglosses. Il avait été devancé dans cette tentative de classification par J.-E. Gray (2), qui, quelques mois auparavant, avait proposé pour les mêmes ani- maux, le nom de Pténoglosses, en prenant pour type la radule de la Scalaria Turtoni étudiée par Lovén. (1) E.-L. Bouvier. — Note sur le système nerveux des Toxi- glosses. (Bulletin de la Société philomatique, 7° série, tome X, 2812) (2, Annals of natural historv. Vol. XI. PM 6) Deer Ce nom a été adopté par Troschel et par tous les zoologistes. Les Pténoglosses de Gray comprenaient quatre familles : les Scalaridés, les Janthinidés, les Cassidi- didés et les Actéonidés. Gray lui-même en sépara bientôt les Cassidididés, qu'il rangea parmi les Té- nioglosses. Pour Troschel, le groupe des Pténoglosses s'étend aux Solaridés aussi bien qu'aux Scalaridés, Janthi- nidés etActéonidés. Nous ferons remarquer, toutefois, que Troschel n’a pas étudié les Actéonidés, et qu’il se demande si ce sont bien de vrais Pténoglosses. Sans doute, dit-il, leur radule offre des points de ressem- blance avec celle des Janthinidés et des Scalaridés, mais elle en offre également avec celles des Bul- lidés. Il les range parmi les Pténoglosses en laissant clairement entendre qu’il faudra les placer à côté des Bullidés, parmi les Opisthobranches, si les recher- ches anatomiques établissent qu'ils sont hermaphro- dites. Les prévisions de Troschel ont été réalisés, les Actéonidés sont aujourd’hui bien connus et présen- tent tous les caractères des Opisthobranches. D’après Troschel, la radule des Solaridés diffère assez notablement de celle des Janthines et des Sca- laires, mais ne peut être comparée à celle des autres Mollusques prosobranches ; si bien que les Solaridés ne sauraient, d'après lui, être rangés ailleurs que parmi les Pténoglosses. Troschel résume son opinion de la manière suivante : « Je réunirai dans ce groupe (les Pténoglosses) les quatre familles des Scalaridés, Janthinidés, Actéonidés et Solaridés, avec cette res- =). triction que les deux dernières devraient en être dé- tachées si l’on démontrait que les Espèces qu’elles comprennent sont hermaphrodites. » La réunion des deux sexes sur le même individu étant, avons-nous dit, réalisée chez les Actéonidés, les Pténoglosses se limitent aux trois autres familles. Nous allons voir si l’anatomie correspond à leur rapprochement et le jus- tifie. Nos recherches s'étendent tout particulière- ment au système nerveux, mais nous n'avons pas né- gligé de relever les autres traits frappants de l’organi- sation de ces animaux, et l’on ne jugera peut-être pas inutiles les détails dans lesquels nous allons entrer, si l’on songe que, jusqu'ici, l'anatomie des Pténoglosses nous est restée presque complètement inconnue. 2. — JANTHINIDÉS. Organisation générale. — Nos recherches sur la famille des Janthinidés s'étendent à trois Espèces de Janthines : la Janthina globosa (Swainson), et la J. planispirala (Reeve et Adams), toutes deux de l'Atlantique ; la J. {rochoidea, du détroit de Malacca. Les Janthines sont pourvues d’un mufle probosci- diforme bien développé et probablement très contrac- tile, puisqu'il nous a montré des longueurs assez dif- férentes sur nos individus conservés dans l’alcool. A la partie postérieure du mufle et sur ses côtés se trouvent les tentacules, dont un grand et un beau- coup plus petit; en fait, on pourrait croire qu'il n'y a de chaque côté qu’un seul tentacule inégalement bifurqué, puisque le petit tentacule se développe à la Ar oPEs base du grand. Jamais nous n'avons trouvé d'yeux, même rudimentaires, sur ces tentacules, et comme d'autre part il nous à été impossible de trouver les vésicules auditives, nous sommes porté à croire que les Janthines sont des animaux bien peu favorisés, puisqu'elles n’ont ni yeux ni oreilles. « Quoy et Gaymard, dit Mürch (1), ont vainement cherché les yeux sur plusieurs individus vivants, et les ont vu manquer... Lesson et Rang les placent à la pointe des petits tentacules, et ce dernier auteur les a méme figurés. D’après d'Orbigny, les yeux ne seraient pas supportés par les tentacules, mais placés à leur base externe. Il y a peut-être des Espèces qui en sont pourvues, d'autres qui en sont privées », comme on peut le remarquer, par exemple, dans le genre T'ere- bra, parmi les Toxiglosses. Ajoutons que Jhering {?), étudiant le système nerveux de la J. planispirata, n'a vu, comme nous, ni les yeux ni les otocystes. Comme, en général, chez les Prosobranches pourvus de deux tentacules, de chaque côté les yeux se trouvent sur les petits tentacules, nous donnerons à ces derniers, chez la Janthine, le nom de tentacules oculaires, bien qu ils ne portent pas d'organes de la vision. Au-dessous du mufle et un peu en arrière de la région des tentacules se trouve le pied, rattaché au corps par un col. Il se divise en deux lobes assez peu nettement séparés. Le lobe postérieur (métapodium) (1) Môrch. — Matériaux pour servir à l'histoire de la famille des Janthines. (Journal de Conchyliologie, 2e série, 4. 1860.) (2) Jhering. — Vergleichende Anatomie des Nerveusystems und Phylogenie der Mollusken. Leipzig, 1877. BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE, III. Juillet 1886. moe s'allonge en arrière en languette ; le lobe antérieur (propodium), plus court, doit être tronqué en avant, puisqu'il forme de chaque côté une saillie chez les animaux conservés dans l'alcool (pl. nr, fig. 2). Au- dessus du pied, dans la région du col, se trouve l’épipodium, se détachant comme une collerette ou- verte en avant, assez saillante sur les côtés, beau- coup plus en arrière, où elle recouvre en partie le lobe postérieur du pied. Immédiatement en arrière de la tête et du pied se voit le bord libre du manteau entourant complète- ment le corps. Comme d’ordinaire le manteau est peu saillant en dessous et se réduit à un fort bour- relet, en dessus il forme la chambre palléale, qui est toujours peu profonde. Dans l'intérieur de cette chambre, à gauche, se voient la branchie (pl. xx, fig. 1, Br) et la fausse-branchie (pl. 1, fig. 1, br). La branchie a un aspect tout spécial et offre, par l'étendue de ses feuillets, une large surface respi- ratoire. Ceux-ci affectent la forme de lamelles trian- œulaires implantées par leur base sur le manteau; sur leurs deux faces ces feuillets sont garnis de bour- relets saillants, qui augmentent encore la surface res- piratoire. Ces feuillets sont plus développés en avant qu'en arrière, et les plus grands peuvent faire saillie au dehors de la cavité palléale, sur le côté gauche du corps; cette disposition a été figurée par Quoy et xaymard (1) dans un dessin souvent reproduit. La fausse-branchie (organe olfactif de Spengel) est com- (1) Quov et Gaymard. — Voyage de l'Ashrolabe. — 83 — prise entre la paroi gauche du corps et la vraie bran- chie. Presque aussi longue que cette dernière, on la voit se détacher comme un long cordon recourbé parallèlement à lui-même; on pourrait dire plutôt qu’elle se compose de deux cordons parallèles très rapprochés et réunis à leurs deux extrémités. Au fond de la cavité palléale, à gauche et à la pointe postérieure de la branchie, on aperçoit une partie de la vaste chambre péricardique renfermant le cœur. À droite et tout près du toit de la cavité, on aperçoit l’orifice en boutonnière (pl. tr, fig. 1, r) de l'organe de Bojanus; la Janthine n’a pas plus de conduit rénal que les autres Cténobranches; le rein est lui-même placé à droite, au-dessus de la partie antérieure du foie, à côté du péricarde. Si l’on exa- mine le tortillon, ün verra par conséquent à son origine, à gauche, le péricarde transparent avec le cœur qu'il renferme; à droite, le rein assez peu développé; le reste du tortillon est occupé par le foie, l'estomac et les glandes génitales. La masse buccale (pl. x, fig. 1, M) occupe toute la région du mufle; elle est très développée et s’ou- vre en avant par une fente buccale verticalement disposée. En avant, ses parois sont très minces et montrent un dessin aréolé très délicat qui, d’après Troschel, appartiendrait à l’une des deux lames qui constituent chaque pièce protectrice (mâchoire). Celles-ci sont placées en avant et de chaque côté de la masse buccale; elles sont très larges, minces et à demi-transparentes. La radule est tout entière lo- gée dans la masse buccale, et paraît être formée de nie deux lames indépendantes placées, l'une à droite, l’autre à gauche, et dirigées d'avant en arrière en dedans des mâchoires. Les dents, régulièrement dis- posées en rangées courbes, sont placées sur la face interne des lames. En avant, chaque lame se réflé- chit en arrière, et dans l'intervalle laissé par le repli se trouvent les muscles radulaires les plus puissants, ceux qui font saillie comme deux bosses à la partie postérieure de la masse buccale. En réalité, les deux lames radulaires ne sont pas isolées, elles sont réunies en dedans, mais il est très facile de les sé- parer. On voit les dents de chaque lame radulaire faire saillie au dehors par la fente buccale. L'œæso- phage s'ouvre à la partie supéro-postérieure de la masse buccale. Il y a deux paires de glandes sali- vaires en tubes non ramifiés La paire la plus in- terne (pl. 111, fig. 3, a 1) comprend deux tubes assez longs, peletonnés, qui s'atténuent en arrivant à la masse buccale, pour plonger bientôt dans la masse de celle-ci vers son tiers postérieur. L'autre paire (pl. ur, fig. 3, a?) est beaucoup plus réduite; les tubes sont plus grêles et moins longs ; ils s’atté- nuent aussi en avant et vont déboucher à la base de la fente buccale. D’après Môrch, la Janthine au- rait deux estomacs. En réalité, on trouve que l’œso- phage (pl. 11, fig. 1, œ) se renfle immédiatement en arrière de la masse buccale pour s’atténuer avant d'entrer dans le tortillon. C’est là, sans doute, le pre- mier estomac de Mürch, et nous devons dire que nous avons souvent trouvé cette portion du tube di- œestif extraordinairement dilatée par les proies volu- — 85 — mineuses englouties par l'animal. À la partie anté- rieure du tortillon se trouve le deuxième renflement stomacal, à courbure concave en avant. Vient ensuite le rectum (pl. 11, fig. 1, R), accolé à droite au man- teau. L’anus, légèrement plissé et peu saillant, se trouve un peu en arrière du bord libre du manteau. Le conduit génital est accolé au rectum, mais nous n'avons pas pu apercevoir son orifice. Les Janthines sont dépourvues de pénis. Les Janthines sont des Mollusques pélagiques qui flottent par troupes très nombreuses à la surface des eaux tropicales et subtropicales. Quoy et Gaymard en ont recueilli sur les côtes de Van-Diémen, et on peut les trouver parfois au voisinage de l’Irlande. Sur la face inférieure du métapodium est inséré un long flotteur, formé par des vésicules muqueuses solidi- fiées et remplies d'air. Le mucus est sécrété par le pied; le propodium, en s’avançant hors de l’eau, se creuse en gouttière et enferme une bulle d'air, qui bientôt ira ajouter une vésicule au flotteur. L'animal perd facilement son appareil, et il ne peut évidem- ment le régénérer que s'il reste à la surface de l’eau. Les Janthines se servent aussi de leur flotteur pour porter leurs œuïis, et probablement aussi pour supporter leurs petits pendant qu'ils forment leur flotteur. Philippi a signalé des Espèces vivipares et trouvé dans l'utérus des femelles de petites co- quilles dont les animaux étaient pouvus d’un oper- cule. Cet opercule fait toujours défaut à l’âge adulte. Avec leur puissant appareil buccal, les Janthines sont des animaux carnassiers très voraces. D’après 2 RE ee Mérch, elles se détruiraient mutuellement et l’on trouverait parfois dans leur estomac de très gros individus de leur Espèce. On assure, dit le même savant, qu'elles vivent sur les Vélelles. Nous n'avons pas vérifié le fait, mais nous pouvons ajouter à l’his- toire des Janthines l'observation suivante : sur trois ou quatre individus que nous avons disséqués, nous avons trouvé dans le renflement œsophagien une, deux et jusqu’à trois Porpites mesurant de 15 à 18 millimètres de diamètre. Quelques-uns des tenta- cules des Porpites étaient encore visibles. Il est pro- bable que les Vélelles n’échappent pas plus que les Porpites à la voracité des Janthines, et l’on pourrait en dire autant des autres animaux pélagiques dont les dimensions ne sont pas trop fortes. Système nerveux (1). — Disposition générale. — Les ganglions cérébroïdes sont placés latéralement de chaque côté de la tête, au niveau des tentacules ; ils sont réunis par une longue commissure sus-œso- phagienne. De chaque côté, ils sont presque con- fondus en une seule masse (pl. 1v, fig. 1, cc) avec les ganglions commissuraux, dont ils ne se distin- guent que par un étranglement peu marqué. Les ganglions cérébroïdes et les ganglions commissu- raux se rattachent par de longs connectifs (pl. 1v, fig. 1, x et x’) aux ganglions pédieux (pl. 1v, (1) Dans toutes les figures consacrées au même genre, les mêmes lettres sont attribuées aux mêmes parties du système nerveux. Dans le texte, nous n'indiquons que la figure se repportant le plus avec la description ; mais le lecteur aura avantage à chercher les mêmes parties sur les autres fizures. = pe fig. {, P) réunis par une longue commissure et si- tués sur le pied à peu près au même niveau que les ganglions cérébroïdes et commissuraux. Cela forme déja deux colliers autour de l’œsophage. Le troi- sième collier, fermé en dessous par les ganglions sympathiques (pl. 1v, fig. 1, B), a son origine de chaque côté, sur les ganglions cérébroïdes, par deux longs connectifs (pl. 1v, fig. 1 et ?), et les ganglions sympathiques, placés sur la partie postérieure de la masse buccale, au-dessous de l’æsophage, sont eux- mêmes réunis par une assez longue commissure. Du ganglion commissural droit part la branche supra-intestinale (pl. 1v, fig. 1, h) de la commissure viscérale. Elle passe au-dessus de l’œsophage en sui- vant à peu près le trajet de la commissure céré- broïde, puis se dirige en arrière et aboutit au gan- glion supra-intestinal (pl. 1v, fig. 1, Sp), logé à gauche dans les parois du corps, au niveau de la branchie. Ensuite, la commissure viscérale se dirige en arrière et un peu à droite, pour se terminer dans le ganglion viscéral (pl. 1v, fig. 1, V), situé au- dessus du tube digestif, un peu à droite, au-des- sous de l’orifice du rein. La branche subintestinale (pl. 1v, fig. 1, h) de la commissure viscérale se dirige obliquement à droite, en passant au-dessous du tube digestif, et aboutit au ganglion subintestinal (pl. 1v, fig. 1, S b) logé à droite dans les parois du corps, à peu près au même niveau que le ganglion supra- intestinal. Elle se continue ensuite en arrière, pour se terminer dans le ganglion viscéral. Ainsi, la commissure viscérale est tordue en huit st QRuE de chiffre, et le tube digestif est compris entre les deux branches du huit. Cette disposition particulière, éminemment caractéristique des Gastéropodes proso- branches, a reçu le nom de chiastoneurie, et nous dirons, par conséquent, que la Janthine est chiasto- neure. À droite, la branche subintestinale de la commis- sure viscérale se rattache au ganglion commissural droit par un long connectif (pl. 1v, fig. 1, r), qui se termine sur elle à une faible distance du ganglion subintestinal. Cette disposition, signalée pour la pre- mière fois par M. de Lacaze-Duthiers chez le Vermet, caractérise le système nerveux de la très grande ma- jorité des Cténobranches et appartient notamment à tous les siphonés: on peut lui donner le nom de zygoneurie, en opposition avec le nom de dialyneurie attribué aux cas où le connectif accessoire signalé ci- dessus fait défaut. La Janthine est donc à la fois chiastoneure et zygoneure. Innervation. — La masse ganglionnaire cérébro- commissurale droite est sensiblement quadrilatère ; celle de gauche est, au contraire, triangulaire ; d’ail- leurs, il y a des variations d’individu à individu ct d'Espèce à Espèce, et nous pensons qu'il faut at- tribuer ces différences de forme et ces variations au degré de fusion plus ou moins grand qui peut exister entre les ganglions cérébroïdes et commissuraux. On est d'autant plus fondé à croire qu'il en est ainsi, que les nerfs, les connectifs et les commissures issus des ganglions cérébroïdes ont exactement la même po- sition à droite qu'à gauche. — 89 — Sur les bords antérieur et inférieur des ganglions cérébroïdes, on voit naître de chaque côté trois nerfs proboscidiens (pl. 111, fig. 1, pi, Po, Ps) qui se ra- mifient abondamment dans les parois du mufle; leurs branches, notamment celles des deux nerfs proboscidiens les plus inférieurs, contractent assez souvent des anastomoses entre elles. Sur la face ex- terne des mêmes ganglions, on voit naître le gros nerf tentaculaire (pl. 111, fig. 1. t), qui plonge pres- que immédiatement dans les tissus situés à la base des tentacules, puis se bifurque bientôt. Sa grande branche va se ramifier dans le grand tentacule, l’autre ne parait pas donner naissance à des ra- meaux bien importants, si tant est qu'elle en donne, et comme telle parait exister comme rudiment du nerf optique, malgré l’absence des yeux. N'ayant pas trouvé d’otocystes, nous n'avons pas reconnu l’exis- tence d’un nerf acoustique. Du connectif commissuro-pédieux on voit se déta- cher, à droite comme à gauche, un nerf pariétal (pl. ut, fig. {, pa) qui se ramifie abondamment dans les parois du corps, au niveau et en arrière de ba région des tentacules. Les branches les plus avan- cées de ce nerf s’anastomosent avec les ramifica- tions postérieures du nerf proboscidien supérieur. C’est là un premier nerf issu des ganglions commis- suraux. Nous n'avons pas à en signaler d’autre à droite, mais le ganglion commissural gauche donne naissance au puissant nerf palléal (pl. 111, fig. 1, m) qui innerve le bord antérieur du manteau à gauche et contracte une courte mais forte anastomose avec le nerf branchial antérieur. rire Le ganglion supra-intestinal préside essentieile- ment à l'innervation de la branchie et de la fausse- branchie. Il donne naissance à trois nerfs princi- paux. Le nerf branchial antérieur (pl. 111, fig. 1, b,) et le nerf branchial postérieur (pl. 111, fig. 1. b,) sont consacrés à l’innervation de la branchie, à laquelle ils envoient de nombreux rameaux. Le nerf bran- chial moyen (pl. 1, fig. 1, b,) envoie aussi quelques filets à la grande branchie, mais il se rend presque tout entier dans la fausse-branchie et parait s'y ter- miner brusquement. L’anastomose que nous avons signalée entre le nerf branchial antérieur et le nerf palléal gauche est très importante, car on la rencontre chez tous les Prosobranches siphonés, et même chez un certain nombre d’autres. D’autres nerfs plus grêles se rendent à la grande branchie et ont aussi leur origine sur le ganglion supra-intestinal. Les nerfs issus du ganglion subintestinal sont es- sentiellement des nerfs palléaux destinés à la partie droite du manteau. Le grand nerf palléal droit (pl. x, fig. 1, m') suit le bord antérieur du manteau en même temps qu’il envoie aux parois du corps une assez forte branche. Cette branche n'existe pas à gauche et manque chez certaines Espèces de Jan- thines. Deux autres nerfs palléaux (pl. 111, fig. 1, d, et d;) ont encore leur origine sur le ganglion sub- intestinal; quelques autres nerfs palléaux (pl. 111, fig. 1, d,et d,) naissent plus loin en arrière sur la commissure viscérale ; comme ces derniers passent au-dessous du rectum , il n’est pas possible de dire s'ils sont exclusivement consacrés à l’innervation du manteau. + NOTE Nous n'avons pu exactement étudier que deux nerfs issus du ganglion viscéral. L'un d'eux se rend à l'organe de Bojanus et se bilurque au voisinage de son orifice (pl. ri, fig. 1, k); l’autre (pl. ri, fig. 1,J), beaucoup plus profond, plonge dans le foie, au des- sous du rein, et se ramifie dans le foie et les glandes génitales. Nous avons vu également un nerf se di- riger à droite vers le rectum, mais sans le suivre assez loin. L'innervation du cœur nous fait comple- ment défaut. Le nerf columellaire a généralement son origine sur les ganglions commissuraux ; ici, il est reporté beaucoup plus loin en arrière, sur la branche sub- intestinale de la commissure viscérale, au voisinage du ganglion subintestinal (pl. 1v, fig. e). La figure ?, planche 111, montre assez nettement la distribution des nerfs issus des ganglions pédieux pour qu'il soit inutile d’insister. Nous ferons seule- ment remarquer, avec Jhering, que l’épipodium est uniquement innervé par deux nerfs (pl. 11, fig. 2, é) qui ont leur origine, l'un à droite, l’autre à gau- che, sur les ganglions pédieux. Ici, par consé- quent, l'épipodium nous apparaît comme une dépendance du pied. Il ne faudrait pas vouloir trop généraliser cette conclusion que nous formu- lons pour le cas particulier de la Janthine. Ainsi, chez l’Ampullaire, c'est une formation à laquelle on donne aussi le nom d’épipodiale qui forme une espèce d’avant-toit sur le pied, à droite et à gau- che de la tête, et à gauche se transforme en si- phon. Dans son étude très incomplète et fort Noos inexacte du système nerveux de l’Ampullaire (1), Jhering annonce que l’épipodium est aussi innervé par le pied, tandis que nous avons pu étudier à droite et à gauche une innervation très nette d'origine pal- léale, puisqu'elle a son centre dans les ganglions commissuraux et subintestinaux. Nous tenons donc à signaler ce fait, que les formations auxquelles on donne le nom d’épipodiales chez les Prosobran- ches n'ont pas toutes la même signification et doi- vent être considérées, les unes comme des forma- tions pédieuses, les autres comme des formations palléales. Nous comptons étendre bientôt ces obser- vations relatives à l’épipodium. Le trait le plus frappant de l'histoire du système sympathique, c'est l'existence de deux connectifs se rendant de chaque côté au ganglion sympathique correspondant. Les origines de ces deux connectifs sur les ganglions cérébroïdes sont très éloignées l’une de l’autre, puisque l’une d'elles se trouve sur le bord supérieur des ganglions, tandis que l’autre se trouve sur le bord inférieur. D'ailleurs, la première parait bien plutôt se comporter comme un nerf sym- pathique que comme un connectif, puisque, avant comme après son union avec le ganglion sympa- thique, elle fournit de nombreux rameaux, soit à la masse buccale, soit aux glandes salivaires. Ces deux connectifs sont très nets dans la J. globosa et la J. planispirata. La figure 3, planche 1, montre en détail l’innervation des diverses parties qui sont (1) Jhering, loc. cit. 0e sous la dépendance du système nerveux sympa thique. Résumé historique. — Nous rejetons à la fin de cette étude, pour les comparer avec celles relatives aux autres Pténoglosses, les conclusions qu'on peut tirer de cette étude de la Janthine. Bornons-nous à indiquer ici les différentes phases qu'ont traversées ces intéressants Mollusques dans leur histoire. Rien n’est plus variable que la position zoologique qu'on leur a donnée. Cuvier les rangeait parmi les Trochoïdes ; Woodward, en 1851, les plaçait à côté des Haliotides. Auparavant, Gray en avait fait des Ptéropodes, tandis qu'en 1858, les frères Adams les considéraient comme des Hétéropodes. On sait com- ment J.-E. Gray et Troschel les rangèrent parmi les Prosobranches pténoglosses. L'histoire de ces variations s'explique, si l’on songe que, jusqu'ici, l'étude anatomique de ces animaux est restée à peu près au point où l'avait laissée Cu- vier. Dans son Mémoire sur la Janthine et la Pha- sianelle (1), le grand zoologiste a donné la grosse anatomie presque complète de l'animal, et Garner n’a rien ajouté de bien précieux à ce travail. Delle Chiaje (2) Lovén et Troschel ont étudié la radule de la Janthine. Jhering a donné une description de son système nerveux; mais cette description est incomplète en (1) Annales du Muséum, t. XI, 1803, et Mémoires pour servir à l'histoire des Mollusques, 1817, n° 15. (2) Descrizione della Janthina e del suo Mollusco. Mem. Soc. Italiana. T. XXIII, 1844. Fisica. CV bien des points. Pour Jhering, en effet, laJanthine est orthoneure en ce sens que la commissure viscérale ne serait pas croisée en huit. Cette erreur, qui s’est répétée sur de nombreux autres Prosobranches zygo- neures, à son origine dans une dissection incomplète, puisque Jhering limite la commissure viscérale au connectif accessoire, au ganglion subintestinal et à la branche de la commissure qui rattache ce ganglion au ganglion commissural gauche. Nous avons com- plété ou rectifié l'étude du savant allemand en ce qui concerne l'innervation de la branchie, celle des glandes salivaires du manteau et des viscères ; enfin, en signalant l’importante anastomose qui existe entre le nerf palléal gauche et le nerf branchial antérieur. Du reste, le système nerveux de la Janthine est un de ceux que Jhering a le mieux étudiés. 3. — SOLARIDES. Organisation générale. — Nos recherches sur la famille des Solaridés sont loin d’être complètes. Elles se limitent au seul Solarium trochleare (Hinds) recueilli à Zanzibar, par M. Rousseau, en 1841. Les deux individus que nous avons eus à notre disposi- tion étaient en assez mauvais état, surtout dans la région viscérale, et ne nous ont pas permis d’être aussi explicite que pour la Janthine. En l'absence de tout autre document anatomique, nous pensons néanmoins que nos observations pourront être utiles dans la discussion du groupe des Pténoglosses. Le pied du Solarium trochleare ne nous parait == 05e pas correspondre à la description qu’on en fait dans les ouvrages de conchyliologie. On le décrit tronqué en avant, tandis que nous l'avons trouvé sensible- ment ovalaire (pl. v, fig. 1, F) et irrégulièrement festonné sur les bords, sans doute par suite de la contraction de l’animal plongé dans l'alcool. Ce pied était relativement peu développé chez nos exemplai- res, mais il est assez mince sur tout son pourtour et doit occuper une grande surface quand l’animal vivant l’étale sur le fond. Il s’épaissit beaucoup dans sa région médiane pour s'attacher au corps immédiatement en arrière de la tête. Nous n'avons pu y remarquer l'indication de deux lobes. Il n’y a pas d’épipodium. La tête du Solarium est des plus bizarres. Elle apparait comme une masse triangu- laire parcourue par un sillon longitudinal, au-dessus de la région moyenne du pied. En réalité, elle est uniquement formée par deux gros tentacules qui, rapprochant leurs faces médianes, forment une masse très sensiblement arrondie sur les côtés et triangu- laire dans son ensemble quand on la regarde par- dessus (pl. v, fig. 1, t}. Atténués en pointe en avant, ces tentacules sont larges et charnus en arrière. Leurs faces en regard sur la ligne médiane sont creusées d’une profonde gouttière longitudi- nale. Sur le milieu de leur longueur, du côté ex- terne, ils présentent une échancrure transversale en arrière de laquelle on voit l’œil (pl. v, fig. 1, œæ), qui ne se trouve pas ainsi tout à fait situé à la base des tentacules. Lorsqu'on a incisé longitudinalement le manteau sur la ligne médiane dorsale de manière à séparer la branchie de l'appareil recto-génital, on voit que le plancher de la cavité palléale, ou dos de l'animal, offre sur la ligne médiane une disposition des plus curieuses. C’est un fort bourrelet, qui commence, en s’atténuant, immédiatement en arrière de la tête et finit, en s’atténuant de même, versle fond de la longue cavité palléale, en s’unissant à gauche avec le man- teau au-dessous de la branchie. Ce bourrelet consti- tue une longue crête dorsale qui, dans ses parties Les plus développées, atteint 3 ou 4 millimètres de hau- teur, ce qui est considérable pour un animal dont la coquille mesure à peine ? centimètres de dia- mètre. Sur son bord libre, cette crête se dédouble en deux feuillets rejetés, l’un à droite, l’autre à gau- che ; une gouttière est limitée par ces deux feuillets. Sur nos exemplaires, depuis longtemps conservés dans l'alcool, cette crête était un peu recourbée du côté gauche. Quelle est la signification de cette crête ? La morphologie comparée et l’embryologie permet- tront seules de donner une réponse précise. Peut- être faudra-t-il la considérer comme un rudiment important de cette cloison verticale qui, chez les Phasianelles, divise la chambre palléale en deux loges, et se retrouve dans une position assez diffé- rente chez les Trochidés et les Néritidés. Un argu- ment en faveur de cette manière de voir serait la fusion de cette crête avec le manteau en arrière. Quoi qu'il en soit, on retrouve cette cloison chez la Paludine, où elle nous a paru simple sur son bord libre. Nous l’avons écalement retrouvée chez la Tur- — 97 — ritelle et chez l’Ampullaire. Chez la Turritelle, elle ressemble beaucoup à celle du Solarium, car elle est bifurquée, mais les deux feuillets atteignent la base de la crête, de sorte que la gouttière qu'ils limitent est plutôt située sur la ligne médiane du dos que sur la crête. Chez l'Ampullaire, la crête est simple et fortement rejetée à droite; dans la moitié postérieure de son trajet, elle est appliquée contre le rectum. La branchie (pl. v, fig. 1, Br) est située à gauche sur le manteau. Occupant presque toute la longueur de la cavité palléale, elle est très longue et s’atténue en pointe en arriere. Elle est formée par de nom- breux feuillets parallèles et peu saillants fixés au manteau par un de leurs grands côtés. Vers son extrémité gauche, chaque feuillet porte en avant et en arrière un certain nombre de petites lamelles groupées pour chaque feuillet en un paquet hémi- sphérique. Nous n'avons encore rencontré nulle part une pareille disposition chez les Prosobranches (1). A mesure qu'on s'approche des deux extrémités de la branchie, ces lamelles annexes sont de moins en moins nombreuses et finissent par manquer complè- tement; alors les feuillets branchiaux sont plus rares et plus épais. La fausse-branchie (pl. v, fig. 1, br.) a également une forme très caractéristique. Elle est située à gauche, au-dessous et vers l'extrémité anté- rieure de la grande branchie, c’est-à-dire un peu en arrière du bord libre du manteau. Elle se compose de bourrelets saillants, blanchâtres, groupés autour (1) Pourtant les Littorines offrent dans leur branchie une dis- position qui rappelle la branchie du Solarium. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. 1 ee d’un centre comme les rayons d'un demi-cercle. Nous n'avons rien trouvé de semblable chez les autres Mollusques que nous avons étudiés jusqu'ici. C’est dans la partie antérieure du tube digestif que se font remarquer les particularités les plus curieuses de ce singulier animal. La trompe du Solarium est extraordinairement longue, protractile, et doit pou- voir atteindre fort loin les proies vivantes de l’ani- mal. Sur nos exemplaires, elle était complètement rétractée, et voici ce que nous avons observé. En écartant les deux tentacules, on voit sur la ligne médiane un orifice étroit. À cet orifice fait suite un canal musculeux très long (pl. v, fig. 1, T) qui a tout à fait l’apparence d’un œsophage ; c'est la trompe. D'abord très étroite, elle devient bientôt beaucoup plus large, et forme dans la première moitié du der- nier tour de l’animal des circonvolutions et des sinuosités nombreuses. Elle s’atténue ensuite et offre bientôt un petit renflement qui renferme la radule et correspond à la masse buccale (pl. v, fig. 1, M). A cette masse buccale fait suite l’œsophage (pl. v, fig. 1, œ), un peu plus gros que la partie postérieure de la trompe; il se dirige immédiatement en arrière et, au fond de la cavité palléale, plonge dans les vis- cères du tortillon. De l’orifice dont nous avons parlé au fond de la cavité palléale, il y a environ un tour, et ce tour est le plus grand de tous puisqu'il corres- pond au dernier de l’animal. Une grande partie de la trompe, la masse buccale et une partie de l'œsophage sont plongées dans la masse salivaire (pl. v, fig. 1, a), très développée. — 99 — Cette masse a une forme sensiblement conique, avec la pointe dirigée en arrière. Il y a là évidemment deux glandes salivaires en grappes, comme chez la plupart des Mollusques; mais la masse était si bien concentrée sur nos exemplaires, les ramifications étaient si fortement enchevêtrées les unes dans les autres, qu'il était impossible d'effectuer même un commencement de séparation. Les conduits salivaires sont englobés dans cette masse, qu'il faut détruire pour les mettre à découvert. Ils sont au nombre de deux et ont leur origine à peu près vers le milieu de la masse; ils se dirigent en arrière et se réunissent en un tronc commun un peu plus gros, qui se dirige en avant pour aller déboucher dans la masse buccale. Vers le point où se réunissent les deux conduits sali- vaires aboutissent trois longs cordons fibreux; l’un va en arrière se fixer à l'œsophage, un peu avant son entrée dans le tortillon; les deux autres vont se fixer de chaque côté sur le plancher du corps, immédiate- ment en arrière de la bouche. Ces cordons doivent certainement jouer un rôle dans la projection de la trompe. La radule est logée dans la masse buccale, elle est très petite et atteint à peine quelques milli- mètres de longueur. D’après Troschel, il y aurait deux pièces protectrices (mâchoires). La plupart des dents nous ont paru simples; quelques-unes sont très nettement bifides ; toutes, du reste, sont arquées ; elles sont disposées de chaque côté en rangées obli- ques; deux rangées obliques de la même série se rencontrent, au voisinage de la ligne médiane, sous un angle obtus. — 100 — Le rectum, situé à droite sur le manteau (pl. v, fig. 1, R), est accolé à une masse importante que nous considérons comme annexe de l'appareil géni- tal. Nous n'avons pas trouvé l’orifice génital. Les Solarium n'ont probablement pas de pénis; nos deux exemplaires en étaient du moins dépourvus. D'après Claus (1), d’ailleurs, tous les Pténoglosses manqueraient de cet appendice. En arrière et immédiatement en contact avec le bord gauche de la branchie, se trouve une poche très allongée s'étendant presque sur la moitié de la lon- gueur de la branchie. L’orifice de cette poche est en avant (pl. v, fig. 1, r)}, mais non tout à fait à son extrémité. Lorsqu'on ouvre cette poche, on la voit tapissée par des lamelles et des trabécules vascu- laires qui rappellent complètement l'organe de Bo- janus. En dépit de sa forme et de sa position anor- males, nous considérons cette poche comme un rein, et cela d'autant plus volontiers qu'il nous a été impossible de rien trouver dans le tortillon qui puisse y correspondre. Ce dernier était toujours, il est vrai, en assez mauvais état, mais nous n’y avons vu jamais que le foie en avant et les glandes géni- tales en arrière. Comme chez les autres Prosobran- ches, le cœur occupe, dans le tortillon, l'extrémité postérieure de la branchie. Système nerveux. — Les centres cérébroïdes (pl. 1v. fig. 2, C) et commissuraux (pl. 1v, fig. 2, Cg et Cd) du Solarium sont situés immédiatement en (1) Claus. — Traité de zoologie, ?° édition française, p. 1031. — 101 — arrière de la tête, au-dessous du point de jonction des tentacules. En coupant les téguments dans cette région sur la ligne médiane dorsale, on aper- çoit les ganglions cérébroïdes enveloppés et rendus peu distincts par du tissu conjonctif. En enlevant ce tissu avec précaution, on met en évidence les deux ganglions ovoïdes, et en contact intime sur une grande partie de leur bord interne. Ils donnent naissance chacun à six nerfs. Les deux antérieurs (pl. 1v, fig. 2, y, y’), plus grêles, se rendent au pour- tour de la bouche et peut-être à la trompe; deux autres, beaucoup plus gros, innervent les tenta- cules (pl. 1v, fig. 2, t). Un nerf optique bien déve- loppé se rend aux yeux (pl. 1v, fig. 2, f), tandis qu'un autre nerf, plus grêle, se rend à la partie pos- térieure des tentacules. De fins et assez longs connectifs relient les gan- glions cérébroïdes aux ganglions pédieux (pl. 1v, fig. 2, x) ovoides, et en contact intime sur leur bord interne comme les ganglions cérébroïdes. Chacun de ces ganglions donne naissance à cinq nerfs princi- paux : un gros nerf se rend à la partie antérieure du pied; trois autres, plus petits, aux parties latérales ; enfin un dernier gros nerf innerve les régions pos- térieures du pied. Les otocystes (pl. 1v, fig. 2, o) sont en contact avec la face inférieure des ganglions pé- dieux ; nous n'avons pu trouver le nerf acoustique. Les ganglions commissuraux (pl. 1v, fig. 2, Co et Cd) sont en contact avec la partie postérieure des ganglions cérébroïdes. Le ganglion commissural droit se distingue à peine par un étranglement du 10 2 ganglion cérébroïde du même côté. Il envoie un très gros connectif au ganglion pédieux droit. D'autre part, il donne naissance à la branche supra-intesti- nale de la commissure viscérale. Cette branche est grosse (pl. 1v, fig. ?, h); elle passe obliquement en écharpe au-dessus du tube digestif, puis se dirige en arrière et aboutit au ganglion supra-intestinal (pl. 1v, fig. 2, Sp), logé à gauche dans les parois du corps, au niveau de la fausse-branchie, de sorte que ce ganglion est séparé du ganglion commissural droit par un cordon commissural assez long. Le gan- glion commissural gauche est un peu plus nette- ment séparé du ganglion cérébroïde du même côté. D'ailleurs, il est assez mal défini, puisqu'il se conti- nue par des transitions ménagées avec un très gros cordon nerveux, qui n’est autre que la branche sub- intestinale de la commissure viscérale. Ce cordon, après un court trajet, aboutit au ganglion subintes- tinal (pl. 1v, fig. 2, Sb), situé immédiatement au-des- sous du tube digestif. Nous n'avons pas suivi les branches droite (pl. 1v, fig. 2, v) et gauche (pl. 1v, fig. 2, v) de la commissure viscérale jusqu’au gan- glion viscéral; nous n'avons même pas pu décou- vrir ce dernier. Mais la disposition que nous venons de décrire est celle d’un Mollusque chiastoneure dé- pourvu de connectif accessoire, c’est-à-dire dialy- neure. Ainsi, le Solarium est chiastoneure et dia- lhyneure ; ce fait est de la plus haute importance, comme nous le verrons bientôt. Le ganglion commissural gauche donne en outre naissance à deux nerfs principaux. L'un d'eux (pl. 1v, — 103 — fig. ?, m) est le nerf palléal gauche; il se dirige immé- diatement en arrière, et, arrivé à quelques milli- mètres en avant du ganglion supra-intestinal, se di- rige dans le manteau sans contracter aucune rela- tion, ce nous semble, avee ce ganglion. Du cordon épais qui rattache le ganglion commissural gauche au ganglion subintestinal, part d’un autre côté le gros nerf columellaire (pl. 1v, fig. 2, 1). Il se dirige en arrière dans les profondeurs du muscle columellaire, et ses dimensions sont en rapport avec le puis- sant développement de ce muscle. Un connectif, aussi long et aussi fort que celui du côté droit, unit le ganglion commissural gauche au ganglion pédieux du même côté. Il ne part aucun nerf du ganglion commissural droit, et ce ganglion se comporte chez le Solarium comme chez un très grand nombre de Cténobranches. Quant au ganglion subintestinal, il sert d’origine à deux nerfs importants. L’un d’eux est le nerf palléal droit (pl. 1v, fig. 2? m')}, qui se rend presque immédiatement à droite dans le bord antérieur du manteau. Un autre nerf, plus fin (pl. 1v, fig. ?, pa), est un nerf pariétal. C’est du gan- glion subintestinal que part la branche droite (pl. rv, fig. 2, v) de la commissure viscérale ; nous avons pu la suivre assez loin en arrière dans les parois du corps sans pouvoir arriver, toutefois, jusqu'au gan- glion viscéral. Le ganglion supra-intestinal, donne naissance à trois nerfs, qui se rendent à gauche dans la bran- chie, la fausse-branchie et probablement aussi dans le manteau. Le nerf de la fausse-branchie nous a — 104 — paru former un ganglion au centre vers lequel con- vergent tous les bourrelets radiaux de l'organe. A partir du ganglion viscéral, la branche gauche (pl. 1v, fig. ?, v) de la commissure viscérale se dirige en ar- rière dans les parois du corps. Nous ne l'avons pas suivie, plus que celle de droite, jusqu'au ganglion viscéral; mais ce que nous avons dit plus haut suffit amplement pour montrer que le Solarium a un sys- tème nerveux construit sur le type de celui du Cyclostome, et c'était là le point réellement impor- tant à établir. Résumé historique. — Troschel dit que le genre Solarium a été, plus que tous les autres, soumis aux déplacements de la systématique; nous avons déjà fait remarquer que tel avait été aussi le sort de tous les autres Pténoglosses. Toutefois, la forme trochoïde de la coquille à fait assez souvent donner à ce Mol- lusque une place parmi les Trochidés, et c'est là que l'ont rangé, en effet, Cuvier, Lamarck, Blainville, La- treille, ete. Longtemps après, Troschel et, en même que lui, Gray avaient été amenés à le ranger parmi les Ténioglosses dans la famille des Littorinidés. C’est en 185? que Troschel lui attribua cette place (1). « Je place ce genre dans la famille des Littorinidés, dit-il, à la suite d'observations particulières. Il s'y rattache par la structure de la langue, des branchies, des yeux, de la trompe, et dans tous ces organes n'offre aucun rapport avec les Trochidés, parmi les- (1) Troschel. — In Archiv. für Naturgeschichte, Verzeichniss den durch Herrn. Dr, v. Tschudi in Peru gesammelten Conchylien, 1852. I, p. 156. — 105 — quels on l’a généralement placé jusqu'ici. » Nous verrons plus tard si ces analogies avec les Littori- nidés sont bien réelles, et sans insister sur un tra- vail de Môrch (1), nous arrivons immédiatement au mémoire dans lequel Troschel range définiti- vement le Solarium parmi les Pténoglosses (?). Jus- qu'à cette époque, il n'avait pas étudié la radule du Solarium, n'ayant pu la mettre en évidence. Il put combler cette lacune avec un exemplaire du Sola- rium perspectivum, de l'Archipel indien, dont lui fit cadeau le D' Bleeker, du Muséum de Bonn. Il compléta ensuite cette étude, et dans son grand tra- vail (3) fut amené à distinguer deux genres dans la famille des Solaridés. Dans le premier genre, auquel il laissa le nom de Solarium, la radule est dépourvue de dent centrale, et les dents latérales sont assez nombreuses, spiniformes et terminées par un, deux, ou trois crochets. Notre S. {rochleare rentre dans ce groupe. Dans le second genre, celui des Torinia, il y à une grosse dent centrale, avec un crochet central et des divisions nombreuses de chaque côté. Les dents latérales, au nombre de six pour chaque rangée, sont pectinées ou plutôt terminées par six ou sept épines ; mais on sait quon peut trouver trois épines ter- minales à ces dents chez certaines Espèces de Sola- rium ; l’opercule est conique, élevé, exagérant ainsi la disposition de l’opercule du Solarium; le sillon interne des tentacules à disparu, et l’œsophage pré- 1) Malacozoologische Blätter, 1859. ?) Archiv. fur Naturgeschichte, 1861. I, p. 91. (3) Trochel. — Das Gebiss der Schnecken. Solariaceen. ( ( — 106 — sente en arrière de la trompe un appendice en cul- de-sac que Troschel considère comme un estomac. En somme, la radule des Torinia est une radule de Ténioglosse, et Troschel n'hésite pas à donner cette place à son genre. Mais où faut-il le mettre ? Est-ce à côté des Natices, des Marséniadés, des Vé- lutinidés ou des Cypréidés, qui ont une trompe pro- tractile ; ou bien à côté des Pédiculaires, dont la ra- dule se rapproche assez de celle des Torinia? Tros- chel reconnait lui-même que les relations du genre Torinia avec ces différentes formes sont tout à fait superficielles, et il propose de faire pour les Torinia une famille spéciale, celle des Toriniadés, qui se ran- gera parmi les Ténioglosses, tandis que les Solaridés resteront avec les Pténoglosses. Pour M. Fischer, la famille des Solaridés comprend essentiellement les deux genres Solarium et Torinia ; pour Chenu (1), au contraire, ces deux genres ne sont en réalité que deux sous-genres ; de sorte qu’on arrive à ce résultat, de voir un même genre partagé entre deux sous-or- dres diffférents, d’après la structure de la radule! La plupart des auteurs placent les Solaridés parmi les Pténoglosses, à l'exemple de Troschel. Toutefois, M. Fischer, se basant sur les affinités du genre To- rinia, place les Solaridés parmi les Ténioglosses, entre les Littorinidés et les Rissoïdés. Les travaux anatomiques sur les Solaridés font presque complètement défaut. Troschel dit simple- ment quelques mots de la longue trompe intestini- (1) Chenu. — Manuel de Gonchyliologie. I, p. 232. — 107 — forme, à l'extrémité postérieure de laquelle se trouve la masse buccale. Jhering a consacré quelques lignes à la description du système nerveux du Solarium perspectivum; mais son travail est insuffisant et, en un point important, erroné. Ainsi, il attribue au So- larium un système nerveux orthoneure, et nous ne pouvons comprendre ici comment il à pu arriver à ce résultat, puisque le connectif de la zygoneurie fait défaut chez le Solarium. Nous diseuterons plus lein la position zoologique de ce genre. 4. SCALARIDÉS. Les Scalaires de nos côtes ont une dimension assez faible, et leur coquille ne dépasse guère ? centimètres de longueur. La mer rejette souvent cette dernière sur les côtes de l'Océan, mais l’animal est beaucoup plus rare. Nos recherches se limitent à un nombre très restreint d'échantillons conservés depuis très longtemps dans l'alcool et provenant de La Rochelle. Leur état de conservation était loin d’être parfait ; la difficulté de dissection des Scalaires est d’ailleurs re- lativement grande, surtout en ce qui concerne le sys- tème nerveux. Ce que nous publions ici n’est qu'une ébauche des plus imparfaites; mais nous devons re- cevoir prochainement des Scalaires d'Arcachon, et nous comblerons alors les nombreuses lacunes de notre travail, L’Espèce que nous avons étudiée est la Scalaria communis (Lamarck). Les tissus de la Scalaire, comme ceux de la Jan- — 108 — thine, sont imprégnés d’une couleur violacée. Cela ne gène pas beaucoup la dissection dans la Janthine, dont la cavité antérieure du corps est très grande; mais cette cavité est longue et exiguë chez la Scalaire, et ses parois ont une coloration si intense, qu’elle gêne beaucoup pendant le travail. D'ailleurs, les Jan- thines, comme les Scalaires, sécrètent une liqueur pourprée dont les éléments sécréteurs doivent proba- blement se trouver dans le manteau. Chez la Jan- thine, nous avons remarqué, au-dessus du rectum, un organe irrégulièrement foliacé (pl. 111, fig. 1, 6) et assez réduit, mais nous ne pensons pas qu'il sécrète la pourpre; nous le considérerions plutôt comme une glande à mucus; rien de semblable ne se voit chez les Scalaires. Le pied est assez nettement bilobé; tronqué en avant, allongé en languette en arrière, il n’est pas sans offrir quelque analogie avec celui de la Janthine, mais il en offre autant avec celui de la Turritelle. Il se fixe au corps immédiatement en arrière de la ré- gion des tentacules. Il n’y a de chaque côté que deux tentacules assez éloignés l’un de l’autre sur les flanes de la tête. Ces tentacules s’acuminent en pointe grêle et sont assez développés ; à leur base et sur leur face externe se trouvent les yeux. Nous verrons bientôt qu'il y a une longue trompe protractile comme chez le Solarium, et non un mufle comme chez la Jan- thine. L'épipodium fait défaut. À quelques millimètres en arrière de la tête on voit la collerette formée par le bord du manteau. La cavité palléale est longue et occupe à peu près les — 109 — deux tiers du dernier tour de animal. Quand on a fendu le manteau sur la ligne médiane dorsale, entre la branchie et le rectum, et étalé à droite et à gauche les deux lambeaux, on peut aisément étudier la bran- chie. Elle est très longue et construite sur le type normal des branchies des Cténobranches ; sans doute, ses feuillets sont sensiblement triangulaires ; mais les triangles offrent une grande base d'attache, et une si faible hauteur, qu'on ne saurait les comparer à ceux de la Janthine ; ils sont, du reste, parfaite- ment lisses sur leurs deux faces. Quant à la fausse- branchie, elle ressemble beaucoup à celle de la Jan- thine, mais elle se recourbe en avant en forme de crosse. Notre étude des organes se limite à la partie anté- rieure du tube digestif, c’est-à-dire à la trompe, à l'œsophage et aux glandes salivaires. Sur nos exem- plaires, la trompe était invaginée etnous voyions son orifice entre la base des deux tentacules. Cette trompe est très longue, même à l’état de rétraction; quand elle est projetée, elle doit égaler au moins la lon- eueur de la coquille de l’animal. Elle est relativement très large; assez grêle à son origine, eile s’élargit de plus en plus jusqu'à sa partie postérieure, qui ren- ferme la radule. Cette partie n'offre rien de remar- quable et ne tranche point par sa largeur sur le reste de la trompe. On doit l'appeler masse buccale, mais c'est une masse qui ne serait pas indiquée sans la radule et les glandes salivaires qui viennent y dé- boucher. Les glandes salivaires forment deux paires, une très grande et une fort petite ; ce sont des glandes — 110 — en tube simple, comme chez la Janthine. Leur dia- mètre est égal sur toute leur longueur; il est à peu près le même pour les deux paires ; elles s'ouvrent sans s’atténuer dans la masse buccale. La première paire est formée par deux tubes très longs qui se pe- lotonnent et s’enroulent plusieurs fois autour de la trompe rétractée et de l’æœsophage, nous croyons que ces deux tubes se confondent à leur extrémité posté- rieure pour former une anse, comme cela se ren- contre fréquemment dans les tubes de Malpighi des insectes. Les deux tubes de l’autre paire ont à peine 1 centimètre de longueur ; ils sont absolument indé- pendants l’un de l’autre, Système nerveux. — Nous ne connaissons pas de système nerveux plus difficile à préparer que celui de la Scalaire. Les nerfs, et surtout les centres ner- veux, sont imprégnés de ce pigment violet dont nous avons parlé, et l'acide oxalique lui-même n'arrive pas à les faire trancher sur les tissus environnants. Ajou- tons que la région très restreinte où se trouvent lo- calisés les centres nerveux est remplie par un tissu conjonctif qui masque les centres et rend la dissec- tion des nerfs très pénible avec un animal de cette faible taille. Nous limiterons notre description aux centres nerveux, attendant un matériel plus riche pour compléter cette étude et donner des détails précis sur l’innervation. Les centres cérébroïdes et commissuraux sont très rapprochés et englobés dans un même tissu conjonc- tif très abondant qui empêche de les bien distin- guer sans une dissection très délicate. Le mieux est — 111 — d'enlever cette masse et de l’étudier au microscope dans la glycérine. Le pigment qui gênait si fort dans la dissection devient alors très avantageux, car le tissu conjonctif devient transparent, tandis que les nerfs et surtout les centres prennent une évidence très grande, grâce à leur coloration. La figure 5, planche 1v, a été relevée à la chambre claire par ce procédé ; nous y avons ajouté les ganglions subintes- tinal et supra-intestinal, qui ne se trouvent pas compris dans la masse enlevée. Toute cette masse est assymétriquement rejetée un peu vers la gau- che ; elle se trouve à 4 ou 5 millimètres en arrière des tentacules, un peu en avant de la collerette pal- léale. Les ganglions cérébroïdes (pl. 1v, fig. 3, C) sont en contact intime sur leur bord interne, mais ils sont néanmoins très faciles à distinguer. Celui de droite est assez régulièrement ovalaire, celui de gauche est pyriforme ; tous deux se prolongent en avant et un peu en dehors dans un gros nerf, que nous consi- dérons comme le nerf tentaculaire. Nous croyons que la face inférieure de ces ganglions envoie de nombreux nerfs à la trompe; c’est là, du moins, qu'ont leurs origines les très longs connectifs du sys- tème sympathique; ils se rendent aux ganglions sympathiques situés à la partie inférieure et posté- rieure de la masse buccale. Ces ganglions sont reliés par une commissure très nette. Le ganglion commissural droit (pl. 1v, fig. 3, Cd) est fusilorme et réuni sans connectif au ganglion cérébroïde du même côté. Le ganglion commissural — 112 — gauche (pl. rv, fig. 3) est, au contraire, rattaché au ganglion cérébroïde gauche par un très court mais fort large connectif. Une courte commissure unit entre eux les ganglions pédieux; chacun d’eux se rattache aux ganglions commissuraux et cérébroïdes du même côté par d’assez longs connectifs. Le con- nectif commissuro-pédieux est plus fort que le con- nectif cérébro-pédieux. Du ganglion commissural droit part la branche supra-intestinale (pl. 1v, fig. 3, h) de la commissure viscérale; elle passe presque transversalement au- dessus du tube digestif et aboutit à gauche au gan- glion supra-intestinal (pl. 1v, fig. 3, Sp) logé dans les parois du corps; des nerfs branchiaux et la branche gauche de la commissure viscérale (pl. 1v, fig. 3, v) ont leur origine dans ce dernier ganglion. Du gan- elion commissural gauche on voit partir le fort nerf palléal gauche (pl. 1v, fig. 3, m) qui se rend à gauche dans le bord antérieur du manteau. C’est du même ganglion qu'est issue Ia branche subintestinale (pl. 1v, fig. 3, h’) de la commissure viscérale; elle se dirige presque transversalement à droite en passant au-dessous du tube digestif et se rend au ganglion subintestinal (pl. 1v, fig. 3, Sb) logé à droite dans les parois du corps. Ce ganglion donne naissance à deux nerfs palléaux droits et à la branche droite (pl. 1v, fig. 3, v) de la commissure viscérale. Il nous a été impossible de suivre cette commissure en arrière jusqu'au ganglion viscéral. D'un autre côté, nous n'avons pas réussi à mettre en évidence le connectif de la zygoneurie qui relierait le ganglion subintes- — 113 — tinal au ganglion commissural droit. Pour vérifier ce qu'une dissection tres difficile aurait pu nous masquer, nous avons porté le ganglion subintestinal sous le microscope, et nous n'avons jamais trouvé sur ce ganglion que quatre origines nerveuses, celles des deux branches de la commissure viscérale et celles des deux nerfs palléaux. Nous sommes donc porté à croire que le connectif de la zygoneurie n'existe pas, ou que, s’il existe, ilse fixe sur la bran- che subintestinale de la commissure viscérale. Mais, dans ce cas même, nous aurions vu son origine sur le ganglion commissural droit. Nous dirons que la Scalaire est chiastoneure et très probablement dlia- lyneure, comme le Solarium; ce dernier point de- mande à être vérifié par des observations plus pré- cises. Résumé historique. — Ce genre a été ballotté entre les différents groupes de Gastéropodes proso- branches, peut-être plus encore que le genre Sola- rium. Dans son travail sur l’armature buccale des Mollusques, Troschel fait lénumération des diverses places qu'il a occupées, et nous relevons cette énu- mération, qui nous servira peut-être tout à l'heure dans la discussion du groupe des Pténoglosses. Cu- vier, de Férussac et Rang le placent parmi les Tro- chidés; de Blainville, entre la Turritelle et le Vermet ; Lamarck, avec la Delphinule et le Vermet; Latreille, avec la Paludine, la Valvée, le Vermet et la Del- phinule; Woodward, dans les Turritellidés ; Philippi, entre la Paludine et les Naticidés ; les frères Adams, entre les Cassididés et les Térébridés ; Chenu, entre la BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE, LIL. Juillet 1886. 8 — 114 — Natice et les mêmes Térébridés; Gray et Trosche lui assignérent les premiers une place parmi les Pténoglosses, et leur exemple a été suivi par Kefers- tein, Claus, Fischer et par tous les zoologistes ac- tuels. Sans discuter pour le moment cette place, nous ferons remarquer que beaucoup des savants cités plus haut ont rapproché la Scalaire des Turritelles, Ver- mets ou Paludines et que Troschel lui-même fait remarquer combien il est étonnant de voir les Sca- laires se rapprocher des Janthines, malgré le peu de ressemblance qu'offrent leurs coquilles. Ce rapprochement repose essentiellement sur la radule, et c’est après que cet organe fût décrit par Lovén chez la Scalaire et la Janthine que Gray et Troschel réunirent les deux genres dans un même groupe. Plus tard, Forbes et Hanley vérifièrent les observations de Lovén. Troschel s’est borné à étudier la radule de la S. Groënlendica et de la S. communis. En fait de notions anatomiques, nous n’avons guêre qu'un pas- sage d'une lettre écrite par Fritz Müller à Troschel, en 1864; une courte description de la trompe se trouve dans ce passage (1). Depuis, Jhering s’est occupé du système nerveux de la S. communis. Dans son grand travail sur le système nerveux des Mollusques, publié en 1876, il regrette de n'avoir pu faire cette étude et se demande si les Scalaires doivent se placer parmi les Pténo- glosses ou à côté des Turritelles. Il fait remarquer (1) Voir Troschel. — Das Gebiss der Schnecken, p. 153. — 115 — que les caractères conchyliologiques qui font des Sca- laridés une famille si frappante, ne se trouvent que dans les Espèces récentes, tandis que les Espèces anciennes ressemblent beaucoup aux Turritelles. L'année suivante, il crut avoir trouvé la solution du problème et donna une description du système nerveux de la Scalaire (1). Son travail diffère profon- dément du nôtre. Ainsi, pour Jhering, les ganglions cérébroïdes sont réunis par une commissure moins longue que chez la Janthine, mais encore très éten- due. Nous pensons que l’agglomération des centres cérébroïdes et commissuraux, en même temps que leur position assymétrique à gauche, ont induit Jhe- ring en erreur et qu'il a supposé qu’une masse sem- blable devait se trouver à droite, unie à celle de gau- che par une assez longue commissure. Il n’a pas trouvé le ganglion supra-intestinal, mais il décrit le ganglion subintestinal (ganglion abdominal), qu'il rattache par des cordons aux deux ganglions com- missuraux. Pour lui, par conséquent, la Scalaire est orthoneure comme la Janthine, et l'on pourrait croire qu'il a trouvé le connectif de la zygoneurie: mais on ne saurait conclure de ses observations que ce connectif existe chez les Scalaires, puisqu'il l’a également signalé chez les Solarium, où certainement il n'existe pas. Les ganglions pédieux et buccaux sont bien décrits par Jhering, et il fait remarquer que, si la longueur de la commissure cérébroïdale (1) Beiträge zur Kentniss des Nervensystems der Amphineuren und Arthrocochliden. — Morphologisches Jabhrbuch, III, 1877, p. 168. — 116 — rapproche la Scalaire des Janthines, le raccourcisse- ment de la commissure pédieuse l’en éloigne, au contraire. Pour Jhering, néanmoins, la position de la Sca- laire n’est plus douteuse, et il termine son étude de la manière suivante : « Des observations que nous avons faites, il résulte clairement que les Scalaires, les Janthines et les Solarium se rapprochent de très près, aussi bien par l'armature buccale que par le système nerveux, et que, par conséquent, le sous-ordre des Pténoglosses (Gray) Trosch. doit être regardé comme bien éta- bli. » C'est ce que nous allons étudier. 9. — DISCUSSION DU GROUPE DES PTÉNOGLOSSES. Avant de comparer entre eux les trois genres qui constituent le groupe des Pténoglosses, établissons d’abord quelques points essentiels relatifs au système nerveux. Lorsqu'on étudie le système nerveux des Proso- branches, en laissant de côté les Chitons, dont la place est au moins douteuse, on arrive à ce résultat important, c’est que tous sont chiastoneures, c’est-à- dire ont une commissure viscérale tordue en huit, à l'exception des Hélicinidés et des Néritidés. Ces deux dernières familles sont orthoneures. Si l'on pousse plus loin cette étude, on remarque bientôt que le sys- tème nerveux chiastoneure se laisse rattacher à deux types, et à deux types seulement. Dans le premier — 117 — type, le système nerveux est dialyneure, c'est-à-dire que les ganglions commissural droit et subintestinal ne sont pas réunis par un connectif accessoire. Dans le second, le système nerveux est zygoneure, puisque ce connectif est parfaitement représenté. Dans le premier type se rangent probablement tous les Scu- tibranches chiastoneures avec des modifications que nous ferons ressortir plus tard; mais le type franche- ment dialyneure nous est offert par les trois familles excessivement voisines des Littorinidés, des Cyclos- tomidés et des Paludinidés. Peut-être quelques autres familles viendront-elles se ranger à côté des précé- dentes (1). Dans le second type sont réunis tous les autres Prosobranches : la très grande majorité des Ténioglosses, les Rachiglosses et les Toxiglosses. Le Vermet, si bien étudié par M. de Lacaze-Duthiers, et probablement après lui la Janthine, forment la transition entre les deux groupes et, jusqu’à un cer- tain point, permettent d'expliquer le second et d’éta- blir que le premier a un caractère plus primitif. La généralité de ces deux dispositions, l'exclusion de toute autre plus ou moins différente, l’impor- tance systématique des arrangements typiques dans le système nerveux, nous portent à accorder une grande importance à la zygoneurie et à la dialyneurie. Il nous parait évident qu'il faut rapprocher tous les Prosobranches dialyneures et les séparer des Proso- branches zygoneures. Les Scutibranches chiasto- (1) C'est le cas, par exemple, de la famille des Mélanidés, où le système nerveux, très concentré, ressemble beaucoup à celui du Solarium. — 118 — neures représentent pour nous les formes primitives des Prosobranches; les dialyneures en dériveraient directement, et les zygoneures n’arriveraient qu'en dernier lieu après une légère modification des dialy- neures. La paléontologie est en parfait accord avec ces conclusions tirées de l'anatomie. Presque toutes les familles de Scutibranches chiastoneures étaient déjà représentées pendant la période silurienne, les Patellidés par le genre Triblydium, les Pleuroto- maridés par les genres Pleurotomaria et Cryptænia, les Trochidés par le genre Turbo. D’après Hôür- ness (1), les Fissurellidés n’apparaîtraient que pen- dant la période carbonifère, et les Haliotides dans le crétacé seulement. Au contraire, les Ténioglosses dialyneures se montrent presque tous dans la pre- mière partie de la période secondaire, tandis que les Zygoneures n'apparaissent abondamment que pen- dant l’époque crétacée. Pas un Gastéropode dialy- neure n'est muni d’un siphon, tandis que tous les siphonés, au contraire, sont zygoneures. L’impor- tance de ces observations n’échappera à personne. Nous pouvons maintenant passer à l'examen des senres. Les Solaridés ont un système nerveux dia- lyneure, et par conséquent ne peuvent rester avec les Janthines dans le groupe des Pténoglosses; nous leur donnons une place à côté des Ténioglosses dialy- neures, dont nous avons cité plus haut les principaux représentants. Dans un tableau que nous donnons à la fin de ce Mémoire, nous avons relevé les divers (1) Hôürness, — Manuel de Paléontologie. Trad. française. — 119 — caractères des trois familles de Pténoglosses, et com- paré les Scalaridés et les Solaridés avec les Janthi- nes. Il suffit de jeter un coup d'œil sur ce tableau pour s’apercevoir qu'il n’y a pas de traits importants réellement communs entre les Solaridés et les Jan- thinidés. Sans doute, les vrais Solarium ont une radule assez nettement pténoglosse, mais les Torinta ont une radule ténioglosse, et nous pensons avec la plupart des zoologistes que les Torinia sont bien réellement des Solaridés. L'absence de sillon sur la face interne des tentacules et l’appendice stomacal de l’œsophage permettent tout au plus d'établir pour les Torinia un genre spécial parmi les Solaridés. En créant pour les Torinia une famille spéciale et en séparant cette famille des Solaridés, Troschel exa- gère singulièrement la valeur de la radule comme moyen de classification, puisqu'il semble ne pas tenir compte des atrophies qui peuvent se produire parmi les dents de l'appareil radulaire. Évidemment, les dents latérales des Torinia ressemblent beaucoup à celles du S. luteum, seulement elles ont cinq ou six épines terminales au lieu d’en avoir deux ou trois comme le S. lutem, une ou deux comme le $S. per- spectivum; quant à la dent médiane, si elle fait défaut chez les Solarium, on la voit aussi se réduire énormément chez les Turritellidés (1). Vouloir sépa- rer une famille, et nous pourrions même dire avec Chenu un genre, entre deux sous-ordres différents, (1) En même temps, chez les Turritellidés, le nombre des dents latérales peut varier depuis deux jusqu'à huit. — 120 — c'est ne pas tenir compte des passages naturels qui existent entre les types et compromettre un ca- ractère de classification qui a certainement de la va- leur quand on ne veut pas s’en tenir exclusivement à lui. Ainsi, par le système nerveux dialyneure, par la radule passant au type ténioglosse, et par l'absence de tout caractère commun important, nous séparons les Solaridés des Janthinidés. Il suffira de jeter un coup d'œil sur notre tableau pour voir que les Sola- ridés n’ont qu’une affinité assez restreinte avec les Scalaridés ; et, comme les Janthines offrent pour nous le vrai type des Pténoglosses, nous séparons franche- ment les Solaridés des Pténoglosses. Nous ne con- naissons qu'un savant qui soit entré dans cette voie, c'est M. P. Fischer. « Les Solaridæ, dit-il, nous paraissent se relier aux Tænioglossa par le genre Torinia (1) », et il les place, en effet, comme nous l'avons vu, entre les Littorinidés et les Rissoïdés. Claus, Jhernig, Hôrness, etc., laissent, au contraire, les Solaridés parmi les Pténoglosses. Quelle place donnerons-nous aux Solaridés parmi les Ténioglosses ? Les Solaridés étant dialyneures, nous ne pouvons évidemment les ranger que parmi les Ténioglosses dialyneures, et cela réduit singulièe- rement le champ de nos recherches, puisque les Ténioglosses dialyneures se réduisent à un petit nombre de familles : les Littorinidés avec les Ris- soïdés, les Cyclostomidés et les Paludinidés. Le Sola- (1) Fischer, loc. cit., p. 774, rium présente une certaine affinité avec les Littori- nidés par sa branchie et ses tentacules, avec la Pa- ludine par son bourrelet dorsal. Sans résumer les autres points d'anatomie communs entre ces familles et les Solaridés, nous ferons remarquer que la pré- sence d’une trompe et la coalescence des ganglions cérébroïdes font des Solarium un groupe à part qui doit occuper le rang le plus élevé parmi les Ténio- glosses dialyneures. D'autres préciseront probable- ment davantage; mais, avec nos connaissances très restreintes, nous ne saurions aller plus avant. Nous ne pensons pas qu'on puisse contester sérieu- sement la place nouvelle que nous assignons aux Solaridés, et la réduction du groupe déjà très réduit des Pténoglosses. Mais c’est ébranler singulièrement ce sous-ordre de lui enlever les Solaridés. Les Ténio- glosses se trouvent, en effet, enrichis d'Espèces ayant, les unes une radule ténioglosse, les autres une ra- dule pténoglosse ; en d’autres termes, nous sommes conduit à admettre que certains Ténioglosses peu- vent perdre leur dent médiane et multiplier leurs dents latérales. Dans tout autre système de classifi- cation, le fait n'aurait rien de surprenant, puisqu'on admet que tous les organes offrent une valeur plus ou moins grande pour la détermination des affinités, et qu'un caractère peut varier sans frapper les autres de non-valeur. Mais, en se basant sur la seule radule, le système de classification de Troschel a contre lui une précision trop grande et n'admet pas qu’une longue pténoglosse puisse se trouver à côté d’une ra- dule ténioglosse. C’est pourtant le cas des Solaridés ; et puisque, avec eux, nous voyons une radule sans dent centrale et avec de nombreuses dents latérales s’introduire parmi les Ténioglosses, nous ne voyons pas pourquoi les Scalaridés et même les Janthinidés ne viendraient pas s'y ranger aussi. C’est évidemment parmi les Ténioglosses que vien- dront se ranger les Scalaridés si, comme nous le pensons, ils ont un système nerveux dialyneure. Pourvus d’une trompe, d’un système nerveux fort voisin de celui du Solarium, mais plus nettement concentré, d’une fausse-branchie très développée, ils se placeraient tout à fait au sommet des Ténioglosses dialyneures, et par conséquent à un rang supérieur à celui des Solarium. La coquille de la Scalaire, avec ses épaississements, n’est pas sans analogie avec celle du Solarium ; et si elle n'a pas comme elle un ombilic très largement ouvert, elle a cependant un ombilic tres net, mais recouvert et fermé. Si, au contraire, les Scalaires sont zygoneures, comme les Janthines, la question reste ouverte, et une parenté avec les Janthines est au moins problable. D'après le tableau que nous avons donné, on voit que le pied, la fausse-branchie, la radule, et jusqu’à un certain point les glandes salivaires, ont des analo- gies chez la Janthine et chez les Scalaires. Mais les points de dissemblance sont très nombreux, comme le montre le même tableau, et il ne faudrait pas ac- corder trop d'importance à des analogies qui peuvent tout aussi bien se présenter avec un autre groupe. Ainsi, la branchie, la fausse-branchie, le pied et les tentacules des Turritelles offrent de nombreuses ana- — 123 — logies avec les Scalaires ; et dans notre tableau, où nous avons ajouté les Turritelles, on voit que les points de ressemblance sont au moins aussi nom- breux qu'avec la Janthine. Dans l'hypothèse où nous nous plaçons, celle d’un système nerveux zygoneure pour les Scalaires, ces analogies deviendraient bien plus grandes encore, car le système nerveux zygo- neure des Turritelles serait presque exactement la ré- pétition de celui des Scalaires. Au contraire, le sys- tème nerveux zygoneure des Scalaires serait fort différent de celui des Janthines. Ainsi, la commis- sure cérébroïdale est nulle chez les Scalaires, elle est très longue chez les Janthines, et cette remar- que est importante, puisque tous les Seutibranches et les Ténioglosses dialyneures, pour la plupart, ont une très longue commissure cérébroïdale ; la commissure pédieuse est très longue chez les Jan- thines; elle est excessivement courte chez les Sca- laires; les branches supra-intestinale et subintesti- nale de la commissure remarquablement allongées chez la Janthine; elles sont, au contraire, très ré- duites chez les Scalaires. Par conséquent, dans le cas même où la zygoneurie serait un caractère des Scalaridés, ces Mollusques se rapprocheraient davantage de la Turritelle que des Janthines. La longue pténoglosse les séparerait, il est vrai; mais nous ferons remarquer que les Turritelles ont une dent médiane très réduite avec des dents latérales en nombre variable, et qu'il n'est pas plus singu- lier de voir ranger parmi les Ténioglosses les Sca- laridés que le $S. perspectivum ou le $S. troch- — 124 — leare. Cette opinion aurait très certainement été celle de Jhering, s’il avait exactement observé le système nerveux des Scalaires, comme on peut s'en convaincre par le passage suivant : « L'étude du sys- tème nerveux de la Janthine et du Solarium avait jus- tifié la parenté entre ces deux genres, établie d’abord au moyen de la radule. Elle donnait ainsi beaucoup de probabilité à cette opinion, que la place attribuée aux Scalaires doit être celle qui leur convient, en dépit des relations qui existent entre les deux co- quilles et semblent établir des relations intimes entre les deux genres (1) » Nous sommes donc conduit aux conclusions suivantes : Si, comme nous sommes porté à le croire, les Scalaridés sont dialyneures, leur place est parmi les Ténioglosses dialyneures, au-dessus des Solaridés ; s'ils sont, au contraire, zygonceures, leur place est parmi les Ténioglosses zygoneures, au voisinage des Turritellidés. Nous revenons, par con- séquent, à une opinion émise par de nombreux au- teurs anciens. Quant aux Janthinidés, nous ne voyons pas pour- quoi, à cause de leur radule seule, on ferait un sous- ordre à part pour elles. Nous venons de voir qu'un certain nombre de Ténioglosses peuvent être dé- pourvus de dent centrale, etnous plaçons la Janthine à côté des Ténioglosses, qui, par l’ensemble de leur organisation, offrent le plus de parenté avec elle. Très probablement, ces Ténioglosses seront dépourvus de (1) Jhering. — Beiträge zur Kentniss des Nerveusystems der Amphineuren und Arthrocochliden. — Morphol. Jahrb. III, 1877, p. 168. et — trompe et auront un mufle et une masse buccale très développés; très probablement aussi ils auront une longue commissure cérébroïdale ; dans tous les cas, ces Ténioglosses devront être zygoneures comme la Janthine. Ces relations seraient assez exactement réunies chez l'Ampullaire ; mais nous pensons que la Janthire offre beaucoup plus d’analogie avec le Ver- met, tant par la grande branchie et la fausse-bran- chie que par la position du connectil de la zygo- neurie. En résumé, nous démembrons complètement le sous-ordre des Pténoglosses et nous le placons tout entier dans le groupe des Ténioglosses, auquel il se rattache par le genre Torinia, et dont il dérive par l'atrophie de la dent médiane et la multiplication des dents latérales. Nous plaçons : 1° Les Solaridés, parmi les Ténioglosses dia- lyneures, comme une forme très élevée de ce groupe; 2° Les Scalaridés, au-dessus des Solaridés, parmi les Ténioglosses dialyneures s'ils sont dialyneures, au voisinage des Turritellidés s'ils sont zygoneures ; 3° Les Janthinidés, parmi les Ténioglosses zygo- neures, au-dessus des Vermétidés. Nous fixons exactement la place des trois familles dans les grands groupes parmi lesquels elles doivent se ranger; nous sommes moins certain des familles dont elles se rapprochent, et, en ce point, nous espé- rons de pouvoir rectifier et préciser notre opinion par des études ultérieures. Si maintenant on nous demandait notre opinion au sujet de la classification d’après la radule, nous dirions que cette classification est excellente, mais — 126 — qu’elle demande des tempéraments et qu’elle doit un peu plus tenir compte des autres systèmes d'organes. Ainsi, nous pensons, après beaucoup d’autres sa- vants, que la structure des branchies est un caractère dominateur vis-à-vis de la radule, et nous avons montré dans une note récente (1) comment elle per- mettait, avec les autres systèmes d'organes, de réunir les Gastéropodes cyclobranches et aspidobranches en un seul groupe, celui des Gastéropodes scutibranches. Les Cyclobranches les plus communs, tels que les Patelles, n’ont que des appendices épipodiaux pour branchie, et manquent de la branchie bipectinée de l’Haliolide; mais les Acmées sont pourvus de cette branchie, et l’on trouve à la fois la branchie bipec- tinée et les appendices épipodiaux chez les Scurria. Nous avons dit, dans une note sur le système ner- veux des Toxiglosses, que très probablement il fau- drait ranger les différents types de ce groupe parmi les Rachiglosses. Par conséquent, on peut prévoir que, dans un avenir très prochain, les Prosobranches seront classés de la manière suivante : Cyclobranches Patelle, Acmée, Lépéta. Scutibranches... { Aspidobranches Vissurello, Haliolide, Turbo, Nerite, etc. { dialyneures Littorinidés, Sola- ae | ridés, Scalaridés (?), etc. Ténioglosses.. CR ee s ne zygoneures Turritellidés, Ver- ténobranches.….. Pret 204) métidés, Janthinidés, etc. Rachiglosses Buccinidés, Muricidés, etc., et Toxiglosses. (1) E.-L. Bouvier. — Considérations anatomiques sur l'organi- sation des Seutibranches, (Comptes rendus de l'Acad. des sc., 1886, p. 1177.) — 127 — Ainsi, la radule permettra de former deux grands groupes, mais elle n'aura pas l'importance excessive qui lui est attribuée dans la classification de Troschel. Dans l'essai de classification que nous donnons ci- dessus, nous laissons de côté les Chitons. Voir ci-contre le tableau des caractères es- sentiels des trois familles des Pténoglosses et des Turritellidés ‘S098Â9070 Tiphobia Bourguignati, Joubert. De face. 6 — — — En dessus. d — — — De profil. 8 Tiphobia longirostris, Bourg. De face. 3. — — — En dessus. 10 — — — De profil. 11 Tiphobia Jouberti, Bourg. De face. 12 — — — En dessus. 13 — — — De profil. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA CATALOGNE PAR M. ARTURO BOFILL MEMBRE ASSOCIÉ Nous sommes heureux de pouvoir ajouter quel- ques nouveaux renseignements sur la Faune mala- cologique de la Catalogne aux travaux des na- turalistes qui nous ont précédé dans cette tâche, notamment à ceux de nos savants amis M. J.-R. Bourguignat, auquel la Faune catalane est redevable de la révélation d’un si grand nombre de formes in- téressantes, et M. Paul Fagot, qui étudie avec une rare assiduité la Faune malacologique Pyrénéenne. HELIX RIPACURCICA Testa orbiculato-depressa, umbilicata, nitida, sub- diaphana, corneo-spadicina; superne planiuseula aut — 152 — vix convexiuscula, irregulariter rugoso-plicata, ma- culis albo-argenteis sparsis, sæpe linearibus, rugas præcipue pingentibus, conspicue ac peculiariter or- nata ; inferne convexa, rugis tenuioribus, ex umbi- lico confertim irradiantibus, colore albido versus pe- ripheriam evanescente et insuper sæpissime zonulis albidis plus minusve apparentibus, numerosis ac inæ- qualibus, notata; apice lævigato, obtuso, sæpe cas- taneo aut nigricante ; anfractibus 5 convexis, regu- lariter crescentibus, sutura valde impressa separatis ; ultimo haud vel vix juxta aperturam descendente, in peripheria obtuse anguloso et albo-cincto ; umbilico profundo, lato, pervio, anfractus perspective exhi- bente, 1/5 diametri fere æquante; apertura obliqua, rotundato-lunari; peristomate recto, acuto, ad umbi- licum expansiuseulo, intus labiato; labio albicante- aut violascente-margaritaceo; marginibus sat ap- proximatis ; callo tenui.— Diam. maj. 13 ; min. 11 1/2; alt. 5 1/2 millim. Coquille orbiculaire-déprimée , ombiliquée, lui- sante, subdiaphane, d’une teinte marron plus ou moins foncée; supérieurement très peu convexe, ou même presque plane, munie de plis longitudinaux irréguliers et inégaux, parsemée de taches parti- culières, très irrégulières, d’un blanc argenté, fré- quemment linéaires, surtout dans les plis, qui parais- sent souvent tous de cette nuance ; inférieurement convexe, avec les plis s'atténuant vers l'ombilic, où ils sont assez serrés ; dans cette région, la coquille est d’une couleur blanchâtre qui s’évanouit vers la péri- — 153 — phérie, et parfois elle parait élégamment ornée de plusieurs zonules également blanchâtres ; sommet lisse, brillant, obtus, souvent d’une teinte plus fon- cée que le reste de la coquille, et quelquefois d’une nuance marron-noirâtre ; cinq tours bien convexes, de croissance régulière, séparés par une suture pro- fonde; le dernier, obtusément anguleux dans la périphérie, souvent presque arrondi ou confusé- ment subanguleux vers son extrémité, ceint d’une zone blanche, non ou quelquefois très peu descen- dant près de l'ouverture; ombilic d’une largeur à peu près d’un 1/5 du diamètre maximum de la co- quille, évasé, laissant voir les tours jusqu’au som- met; ouverture oblique, arrondie, médiocrement échancrée par l’avant-dernier tour; péristome mince, aigu, droit, muni intérieurement d’un bourrelet nacré blanchâtre ou violacé; bords assez rappro- chés, réunis par une faible callosité ; bord columel- laire légèrement réfléchi sur l’ombilic. Nous l'avons trouvée assez abondante sur les ro- chers à pic du défilé de « las Escalas de Sopeira », aux bords de la Noguzra Ribagorzana, frontière des provinces de Lérida et de Huesca. Nous ne saurions rapprocher cette nouvelle Espèce d'aucune des Hélices découvertes jusqu'à ce jour dans la Catalogne. PUPA JUMILLENSIS Pupa Jumillensis (Guirao), Rossmässler, Iconogra- phie,-XVIT et XVINE 4p 110, pl-LxxxY, fig. 943, 1859. — Bourquignat, Moll, San Julia de Loria, in Rev. et Mag. Zool., 1863, pr o9pl uv, Ho nele Var. C.: plicis tribus : { angulari; 1 aperturali, immersa ; 1 columellari. Cette nouvelle variété diffère du type par la pré- sence d’un pli très immergé au milieu de la paroi aperturale ; la columelle est ornée seulement d’une denticulation assez forte. Nous l'avons trouvée sur les rochers près du Pa- piol, et nous la possédons aussi de « la Mata », près de Vilanova y Geltru, au nord-ouest et au midi de Barcelone. La variété, mentionnée par Rossmässler (Iconogr. XVII et XVIII, p. 110) à Sitjes, près de Vilanova y Geltru, vit aussi sur les rochers de la route du Ven- drell à Valls, villes de la province de Tarragone, peu distantes de Vilanova. Parmi les individus de la province de Tarragone, il y en a quelques-uns qui offrent à l’état rudimentaire la denticulation apertu- rale de notre var. C. PUPA LILIETENSIS Testa perforato-rimata, cylindrica, utrinque atte- nuata, nitida, subdiaphana, corneo-fulvescente, obli- que ac minute striata ; anfractibus 10-11 regulariter crescentibus, primis convexis, cæteris subconvexius- culis, sutura impressa separatis ; apice obtusiusculo, nitido, lævigato; ultimo transverse albo-lineato, versus aperturam extra axim protendente et albi- cante, superne valde incurvato, paululum ascen- dente, inferne compressiusculo, ad rimam valde et acute cristato (crista alba) ac scabriuseulo ; apertura subverticali, truncato-ovata, in pariete externo coarctata, multiplicata : plicis angularibus duabus validis, confertis; secunda longiore ; parietalibus tribus, una externa prope plicam secundam angula- rem, altera etiam externa juxta parietem columella- rem, tertia profunda in medio parietis aperturalis ; columellaribus tribus, prima validiore in angulo pa- rietis aperturalis et columellaris, externa intus pro- ducta, cæteris internis quarum infima minuta ; pa- latalibus quinque, prima superna parvula, immersa, tribus medianis, validis, quarum superna semper labium incrassans, et aliis ipsum tantum attingenti- bus, ultima minutissima (aliquando pliculis in parte parietis columellaris externa aut inter plicas pala- tales) ; peristomate expanso, albo-labiato, incrassato, fere continuo; marginibus approximatis callo junc- tis. — Long. 8-9, diam. 2; aperturæ long. ?, latit. 1 1/3 millim. — 156 — Coquille perforée (perforation en forme de fente), cylindrique, atténuée vers les extrémités, brillante, cornée-fauve, ornée de stries obliques , petites, nom- breuses ; dix à onze tours de croissance régulière, les supérieurs plus convexes ; suture profonde; som- met assez obtus, corné, brillant, lisse; dernier tour muni de lignes blanches, saillantes, correspondant aux plis palataux, la supérieure n’atteignant pas le bord péristomal; péristome s’écartant de l’axe de la coquille vers l’ouverture, très incurvé dans la partie supérieure, pour se joindre à l’avant-dernier tour, où il est légèrement ascendant, un peu comprimé vers la partie inférieure, muni, près de la fente, d’une arête blanche assez aiguë et très prononcée; surface de ce tour assez irrégulière par le relief extérieur des plis palataux, l’arête et la striation un peu plus fortes ; ouverture presque verticale, ovale-échan- crée, avec une dépression sur le bord droit, mu- nie de plusieurs denticulations : deux situées sur la partie angulaire du labre externe, très rappro- chées, paraissant une seule denticulation bifide; la deuxième, plus longue; trois sur la convexité de l’avant-dernier tour, les deux premières exté- rieures, placées sur la callosité, l’une près des plis angulaires, l’autre vers la partie columellaire ; la troisième denticulation, plus forte, profonde vers le milieu de la partie ventrale ; trois columellaires : la premiere, extérieure, assez forte, très longue dans l’angle formé par l’avant-dernier tour et la partie columellaire ; la deuxième, plus interne, médiocre ; la troisième, aussi interne, plus petite ; cinq sur la — 157 — paroi palatale : la supérieure très immergée, petite ; les trois médianes, longues, arrivant jusqu’au péris- tome, surtout la première, placée dans l’étrangle- ment du bord externe ; la cinquième très petite (quel- quefois on remarque de petites denticulations sur la partie externe columellaire ou alternant avec les plis palataux) ; péristome évasé, assez épais, blanc, presque continu ; bords très rapprochés, réunis par une callosité blanchâtre. Nous avons découvert cette Espèce sur les rochers calcaires du chemin de la Pobla de Lillet, aux sour- ces du Llobregat (Haute-Catalogne). On pourra distinguer ce Pupa du groupe du Pupa Andorrensis, Bourguignat (Moll. San-Julia de Lo- ria, in : ‘Rev. et:Mag. zool., 1863,.p. 153, pl. xrv, fig. 17-19), par sa taille plus grêle, par sa coloration d'un fauve-clair, par l’échancrure du bord droit, par le pli ventral unique, par le long pli columel- laire supérieur, etc. PUPA CATALONICA Testa subperforato-rimata, cylindracea, vix ven- tricosa, utrinque attenuata, nitidiuscula, subdia- phana, corneo-fulvescente, oblique striatula ; anfrac- tibus 11-12, supernis convexiusculis, regulariter et magis conspicue striatis; sutura impressa; apice obtusiusculo, lævigato ; ultimo transverse quadri- albo-lineato, lineis mediis elongatioribus, versus aperturam extra axim protendente et albicante, su- perne valde incurvato, paululum ascendente, inferne — 158 — compressiusculo, supra rimam acute cristato (crista alba); apertura patente, fere verticali, ovato-truncata, frequenter subtriangulari, ad dexteram coarctata, ad basin plus minusve obtuse subangulata vel strictius- cula, plicata, scilicet : plicis duabus angularibus, validis, lamellosis, sat approximatis quarum secun- da multo longior ; parietalibus tribus, quarum duæ externæ, vix conspicuæ, frequenter deficientes (una in medio, altera juxta angulum columellarem), ter- tia immersa in medio parietis aperturalis; columel- laribus duabus, infima minore ; palatalibus qua- tuor, superna valde immersa, reliquis lamelliformi- bus, validis, intus valde productis, peristoma subat- tingentibus et alteras parum conspicuas alternan- tibus ; peristomate expanso, sublabiato, albicante; marginibus approximatis callo junctis, externo su- perne valde curvato, subanguloso, columellari re- flexiusculo. — Long. 11, diam. ? 1/2; aperturæ long. ? 1/2, latit. ? millim. Coquille subperforée (perforation en forme de fente), cylindracée, légèrement ventrue, atténuée vers les extrémités, un peu brillante et diaphane, cornée-fauve, ornée de striations fines, obliques; onze à douze tours, les supérieurs plus convexes, à striation plus régulière et un peu plus forte, sépa- rés par une suture profonde; sommet ohtus, lisse; dernier tour blanc vers l'ouverture, où il s’écarte de l'axe de la coquille, orné de quatre lignes transverses blanches, correspondant aux plis pala- taux, la supérieure très éloignée du péristome; su- périeurement, vers l'ouverture, un peu ascendant — 159 — et très courbé pour aller se joindre à l’avant-der- nier tour; un peu comprimé inférieurement, où il est, sur la fente, muni d’une arête assez aiguë, blan- che ; ouverture évasée, presque verticale, ovale-tron- quée ou quelquefois subtriangulaire, vers la base plus ou moins obtusément anguleuse ou étroite, or- née de plusieurs denticulations : deux angulaires assez fortes, lamelleuses, assez rapprochées ; la deuxième beaucoup plus longue ; trois pariétales dont deux ex- ternes peu apparentes (souvent elles font défaut), l'une peu rapprochée des plis angulaires et l’autre dans l’angle columellaire ; la troisième, immergée, sur la partie moyenne de la paroi aperturale; deux columellaires, l’inférieure plus petite; quatre pala- tales : la supérieure très immergée, les autres lamel- liformes, fortes, arrivant, surtout la plus supérieure, au péristome, très prolongées en dedans, alternant avec d’autres plis assez faibles ; péristome bien évasé, sublabié, d’une teinte blanchâtre; bords rapprochés réunis par une callosité, l’externe supérieurement très courbé ou même anguleux, le columellaire réfléchi. Ce Pupa abonde à Camprodon (Pyrénées de la province de Gerona). On pourrait rapprocher cette nouvelle Espèce de notre Pupa Lilietensis, mais la comparaison des deux diagnoses suffit pour saisir les différences qui la distinguent facilement. = 460e= PUPA ARIGONIS Pupa Arigonis, Rossmässler, Iconographie XVII et XVII pl Lx, fig 4186/1859: Ce Maillot abonde sur les rochers à pic aux bords de la Noguera Ribagorzana, notamment au défilé près de Sopeira (Escalas de Sopeira), où il vit en compagnie des Helix Ripacurcica et Moulin- siana,; il est aussi très abondant dans le défilé des « Ayguetas de Astos », tributaire de la droite de l'Essera, près de Venasque (Pyrénées de Huesca). Dans toutes ces localités, nous l'avons trouvé par milliers. PUPA PENCHINATIANA Pupa Penchinatiana, Bourguignat, Moll. de San Julia de Loria, in Rev. et Mag. zool., 1809. p.102, pl. x, fie 19, 16: Var. Sexplicata : plicis duabus columellaribus. Cette variété diffère du type par la présence de deux plis, placés sur la partie du labre columel- laire. Nous en avons trouvé peu d'exemplaires dans les « Escalas de Sopeira » vivant en compagnie du Pupa Arigonis; elle abonde collée sur les rochers cal- caires à Pont de Montanyana et ailleurs aux bords de la Noguera Ribagorzana. — 161 — PUPA PULCHELLA Testa perforato-subrimata, conoidea, nitidiuseula , fusco-rufescente, oblique substriata ; apice obtu- siusculo ; anfractibus 8 valde convexis, lente ac regu- lariter crescentibus, sutura impressa separatis, pri- mis lævigatis; ultimo superne ad aperturam vix ascendente, transverse breviter bilineato; apertura fere verticali, subovato-truncata, plicis sex lamelli- formibus ornata : una angulari, alba, introrsum a margine divergente; altera aperturali, alba, im- mersa, plicæ angularis sat approximata; columella- ribus binis albicantibus; palatalibus binis luteolis, sat immersis, parum productis; peristomate recto, simplice; marginibus approximatis callo junctis, externo supra valde curvato, basali et columellari expansiusculis. — Long. 4 1/2, diam. 1 1/2; apert. long. 1, lat. 1/3 millim. Coquille perforée (perforation en forme de fente), conoïde, un peu brillante, d'une couleur rougeâtre foncée, obliquement ornée de striations irrégulières, peu apparentes, s’atténuant régulièrement à partir de la convexité du dernier tour jusqu’au sommet ; huit tours très convexes à croissance lente et ré- gulière, séparés par une suture profonde: les pre- miers lisses; sommet assez obtus; dernier tour un peu ascendant supérieurement vers l'ouverture, orné de deux lignes transverses peu prolongées, n'arrivant pas au péristome, correspondant aux plis BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. li — 162 — palataux; ouverture presque verticale, subovale- tronquée, munie de six denticulations lamelliformes : une angulaire, blanche, au commencement, rappro- chée du labre externe et divergeant vers l'intérieur ; une aperturale, blanche, immergée, assez proche de l'extrémité du pli angulaire; deux columellaires, blanchâtres; deux palatales, jaunâtres, immergées, faiblement prolongées à l'intérieur; péristome sim- ple, droit, courbé vers l'angle apertural, légère- ment évasé vers la base et la columelle; bords rap- prochés, réunis par une faible callosité. Endroits arides du Montsech, sur les rochers du chemin de Pont de Montanyana à « Can Quin- quilla ». Par ses denticulations, ce Maillot offre quelque ressemblance avec notre var. sexplicata du Pupa Penchinatiana (Bourg.), mais on le distinguera fa- cilement par sa forme conoïde: par sa spire réguliè- rement atténuée dès la convexité du dernier tour jus- qu'au sommet; par ses tours très convexes ; par sa taille plus petite, plus grêle; par sa couleur rou- geûtre. PUPA DERTOSENSIS Testa perforato-subrimata, ovato-subconoïidea , ad apicem obtuse attenuata, corneo-rufescente, nitidula, oblique striatula ; anfractibus 7-8 convexis, regulari- ter crescentibus, sutura impressa separatis ; apice lævigato ; ultimo turgidulo, ad riman compressius- — 103 — culo, superne ad aperturam vix ascendente; aper- tura subverticali, semiovato-rotundata, plicata, sci- licet: plica una angulari prope marginis externi insertionem; altera parietali prominula, immersa, in medio sita; duabus in labro columellari, inferna minori, duabus vel tribus palatalibus (in adultis), superna validiore, labium attingente, aliis breviori- bus, parum immersis; peristomate recto, acuto, intus labiato-fulvescente; marginibus valde approxi- matis, externo supra curvato; columellari vix re- flexo. — Long. 6, diam. ?; apert. long. 2, lat. 1 1/3 millim. Coquille perforée (perforation en forme de fente), ovale-subconoïde, obtusément atténuée vers le som- met, d’une couleur cornée-rougeâtre, assez brillante, munie de stries obliques fines, nombreuses; sept à huit tours bien convexes, de croissance régulière, séparés par une suture profonde; sommet obtus, corné, dépourvu de striations ; dernier tour un peu renflé, légèrement déprimé vers l’ombilic, ascendant dans la partie supérieure vers l'ouverture; ouver- ture presque verticale, semi-ovale arrondie, munie de denticulations ainsi placées : deux sur la paroi aperturale, la première, proche de l'insertion du labre externe; la deuxième, plus proéminente, im- mergée au milieu de la paroi; deux sur la partie columellaire, l’inférieure plus petite; deux ou trois palatales chez les individus adultes, la supérieure plus forte, se prolongeant jusqu’au bourrelet; les autres plus internes; péristome droit, aigu, inté- — 164 — rieurement muni d’un bourrelet fauve-rougeûtre ; bords très rapprochés, l’extérieur courbé supérieu- rement, le columellaire un peu réfléchi. Rochers à pic de la « Serra de Cardo » (Tortosa), où nous l'avons découverte. Espèce facile à reconnaitre par son péristome droit, muni intérieurement d’un bourrelet; par le développement tardif des plis palataux ; par son der- nier tour, qui est assez renflé; par sa couleur rou- geûtre, etc. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886. PROMENADES MALACOLOGIQUES DANS LE SUD DE LA FRANCE PAR M. P. FAGOT MEMBRE FONDATEUR. Sous le titre de Promenades malacologiques, nous avons entrepris quelques Études sans préten- tion, dans lesquelles nous nous sommes proposé de faire entrevoir, à nos confrères débutants, l'intérêt qu'offre la malacologie bien comprise, suivant les principes et les tendances de l'École qui a songé la première à fonder une Société malacologique fran- çaise, c'est-à-dire une Société vivant de son propre fonds et n’empruntant point aux étrangers leurs clas- sifications et leurs méthodes imparfaites. Nous avons voulu montrer à ces débutants que, sans sortir de son pays, sans entreprendre de loin- tains voyages, mais dans de simples promenades ou excursions au milieu des régions réputées les mieux connues, 1l était possible de découvrir des faits igno- rés du plus grand nombre, et pourtant d’une grande utilité au point de vue de la distribution géogra- phique des Mollusques. — 166 — A cet effet, nous croyons utile de leur montrer les procédés qui nous ont été suggérés par une longue expérience. Après avoir connu les moyens de rechercher les Mollusques dans leurs diverses conditions d'habitat (ce qui est indispensable si l’on veut chasser fruc- tueusement), moyens que nous ferons connaitre un jour, nous nous livrons à l'exploration d’un champ bien délimité. Nous notons, sur les lieux mêmes, avec une précision scrupuleuse, le point exact sur lequel ont été trouvées les Espèces, la nature du ter- rain et, autant que possible, sa place dans l'échelle s‘ologique, enfin le caractère dominant de la végéta- tion. Rentré dans notre cabinet, au moyen des cartes de l’état-major, des cartes géologiques et des travaux spéciaux inscrits dans les Bulletins des Sociétés sa- vantes, nous contrôlons les données géologiques ainsi que botaniques, au besoin, et nous nous ren- dons un compte exact des différentes cotes d'altitude. Ces diverses opérations concourent à la rédaction de nos introductions. Ensuite nous procédons à la dé- termination la plus rigoureuse possible des coquilles, ayant recours aux lumières de nos savants amis si nous éprouvons des embarras, et nous avons ainsi dressé notre liste des Espèces recueillies. Cette détermination effectuée, vous serez agréable- ment surpris de voir se dégager naturellement et sans efforts les lois qui ont présidé à la distribution des Espèces. En vous souvenant que la France emprunte sa faune malacologique à trois éléments distincts : le — 167 — sous-centre alpique, le sous-centre hispanique, et les coquilles circumméditerranéennes, c’est-à-dire ré- pandues sur le périmètre de la Méditerranée soumis aux influences maritimes, ainsi que l'a prouvé depuis longtemps M. Bourguignat, on distinguera la propor- tion de chacun de ces éléments qui entre dans la composition de chaque formule, et on sera aussi apte que nous à publier une Promenade malacologique, ou mieux, un Catalogue destiné à rendre de grands services aux savants qui voudront publier un jour l'histoire malacologique de la France. Car, il ne faut point se le dissimuler, cette œuvre est encore à faire. Malgré les ouvrages classiques de Draparnaud, Michaud, l'abbé Dupuy, Moquin-Tan- don, et malgré le Prodrome récent de notre vice- président, l’un des plus compétents dans la matière, il reste beaucoup à faire, et comme il nous l’écrivait lui-même il y a à peine quelques jours, à propos de la communication des Mollusques du Mont-Alaric : «iln'y a qu'à se baisser pour en ramasser. » I. De Calmont à Mazères (Ariège) Le Grand-Lers, qui prend naissance dans le massif du Saint-Barthélemy (Ariège), non loin du pie de Sou- larac (alt. 2.343 mètres), descend d’abord dans une ré- gion montagneuse, traversant sur son parcours, à par- tir de Fougax : Bélesta, Lavelanet (536 mètres), Mire- poix (300 mètres), Fanjeaux et Gaudiès (250 mètres). A partir de ce petit massif, il serpente dans une plaine à pente insensible, passant par les environs de — 168 — Belpech (235 mètres), Mazères (227 mètres), Calmont (220 mètres), pour venir se jeter dans l’Ariège, un peu en amont de Cintegabelle (Haute-Garonne), à une altitude d'environ 200 mètres. Le cours inférieur de la rive droite est dominé par des collines mio- cènes, dont le pied a été affouillé par les eaux de notre rivière ; dans la même partie du cours, sur la rive gauche, s'étend une vaste plaine triangulaire dont la base, des environs de Belpech à Versut- d'Ariège, a une longueur d'environ 10 kilomètres, et dont Auterive forme le sommet. Cette plaine, à pente insensible dans le sens longitudinal et trans- versal (ainsi que le montrent les cotes suivantes le Vernet, vis-à-vis Gaudiès, 261 mètres; environs de Saverdun, vis-à-vis Mazères, 229 mètres; voisi- nage d’Artenan, vis-à-vis Calmont, 220 mètres), est bornée à l’ouest par des collines également mio- cènes, au bas desquelles serpente l'Ariège. Ces deux rivières, le Grand-Lers et l'Ariège, qui auraient opéré leur jonction un peu au-dessous de Belpech sans la colline au sommet de laquelle est bâti Montaut-de-Crieux, sorte de lambeau miocène resté debout au milieu de la plaine comme un té- moin des anciens niveaux, ont creusé leurs lits dans des alluvions quaternaires composées de gros blocs granitiques empâtés dans un ciment argilo-siliceux compact, qui paraissent provenir du remaniement d'anciennes moraines glacières. Ces alluvions repo- sent sur une couche argileuse miocène, visible par places dans le lit du Lers. C’est précisément à ce ni- veau où à peu près que viennent se jeter dans la ri- — 169 — vière les nombreuses sources, dont les plus impor- tantes sont celles du magnifique parc de Terragueuse, en aval de Calmont, et celles qui se trouvent en amont entre ce dernier village et Mazères. Nous laissons de côté la partie montagneuse de la vallée du Grand-Lers, qui sera examinée dans notre Histoire malacologique des Pyrénées françaises, pour nous occuper seulement aujourd’hui de sa partie in- férieure, principalement de Mazères à Calmont. Cette région, intéressante au point de vue mala- cologique, nous montre des phénomènes de répar- tition de faunes qui nous ont paru dignes d'être mentionnés. Sur les collines miocènes de la rive droite, expo- sées à peu près au midi, règne exclusivement la faune circumméditerranéenne avec son cortège de Xerophila et de Rumina. La liste suivante fait connaitre les principales Es- pèces: TREPIDANA HELIX TREPIDULA Helix trepidula. Servain, in Coutagne, f. malac. Bassin Rhône, p. 12, 1881. Environs de Mazères, de Calmont, etc. — 170 — ACOSNIANA HELIX AURIGERANA Helix Aurigerana Fagot, Diagnos. Esp. nouv. Faune franç., p. 7, 1884. Mazères, Calmont. HELIX ALAVANA Helix Alavana, Bourquignat, in Fagot, Diagnos. Esp. nouv. Faune franç., p. 8, 1884. Mazères. HELIX USSATENSIS Helix Ussatensis, Bourguignat, in Fagot, Diagnos. Esp. nouv. Faune franç., p. 9, 1884. Même localité. LIMARIANA HELIX LIMARA Helix limara Bourguignai, in Servain. Étud. Moll., recueill. en Espag. et Portug., p. 103, 1880. Cintegabelle et Auterive. …. HELIX HERBATICA Helix Herbatica Faget, Diagnos. Esp. nouv. Faune franc., p. 13, 1884. — 171 — Environs de Cintegabelle et Auterive. TERRKSTRIANA HELIX TERRESTRIS Trochus terrestris, Pennant, Brit. zool., p. 127, pate io M08 ASE Helix terrestris, Fleming, Brit. anim., p. 200, 1828. _Mazères, Calmont, etc. RUMINA DECOLLATA Helix decollata, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, p. 113, 1758. Rumina decollata, Risso, Hist. nat. Europe mérid., IV; p.119,1826° Mazères. Toutes ces Espèces, très communes dans le Lau- ragais, et surtout dans les régions méridionales de la France, viennent presque toutes s’arrêter au pied de cette rive, qui leur sert de limite naturelle. Les berges de la rive gauche, orientées dans la direction du nord et boisées sur quelques points, offrent, au contraire, une population d’'Espèces prin- cipalement pyrénéennes, parmi lesquelles il nous a été donné de recueillir : — 172 — ARION PYRENAICUS Arion fuseus, var. pyrenaicus, Moquin-Tandon, Hist. nat. Moll. franc., IL, p. 14, 1855. Arion pyrenaicus, Fagot sp. Gourdon. Moll. mon- tagnes Luchon et Barousse, in Bullet. Soc. Hist. nat., Toulouse, XV, p. 82, 1881. Au pied des arbres et sur les troncs pourris. VITRINA PENCHINATI Vitrina Penchinati, Bourquignat, spec. noviss. Moll., p.99, n°46, 1610. Parc de Terragueuse. R. SUCCINEA PYRENAICA Succinea pyrenaica, Bourguignat, Esp. franc., genre Succina, p. 12, 1877. Berges humides près du pont de Calmont. HYALINIA VASCONICA Zonites Vasconica, Bourguignat, in Servain, Étud. Moll., recueil. en Espagne et Portug., p. 13, 1880. Hyalinia Vasconica, Locard, Prodrom.malac. France, p. 39, 1882. Talus boisés entre Mazères et Calmont, dans les — 173 — endroits ombragés au milieu des blocs de cailloux quaternaires accumulés. HYALINIA NITENS Helix nitens, Michaud, Compl. Moll. Draparn., p. 44, pl. xv, fig. 1-3, 1831. Hyalinia nitens, Agassiz, in Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Très commun dans toutes les parties boisées des berges. HELIX HYLONOMIA Helix hylonomia, Bourquignat, in Locard, Pro- drom. malac. France, p. 69 et 315, 1882. Sur les haïes, près le pont de Calmont; dans le parc du château de Terragueuse. HELIX HISPIDA Helix hispida, Linnæus, Syst. nat, (édit. X), p. 771, 19194756: Très commun, en compagnie de l'Hyalinia ni- ) (e] û tens. BALIA PYRENAICA Balia pyrenaica, Bourquignat, Amén. malac., IT, D ple nr pee 0 Lot. Sous l'écorce des arbres et sur la surface de — 174 — l'écorce, parmi les mousses humides, principalement dans la partie orientée au nord. CLAUSILIA SAINT-SIMONIS Clausilia Saint-Simonis, Bourguignat, Hist. Clausil., France, in Annal., Sc. nat., VI (art. 2), p.23, 18171: Sur l'écorce des arbres, entre Mazères et Calmont, où elle est abondante. CLAUSILIA FUXUMICA Clausilia Fuxumica, Bourguignat, Hist. Clausil. France, in Annal., Sc. nat., VI (art. 2), p. 9, 1877. Avec la précédente. R. R. CLAUSILIA MAMILLATA Clausilia mamillata, Bourquignat, Hist. Clausil. France, in Annal. Sc. nat., VI (art. 2), p.10, STE Même habitat. R. CLAUSILIA PYRENAICA Clausilia rugosa, var. Pyrenaica, Charpentier, in Journ. conchyl., Ill, p. 391, 1852, et A. Schmidt, Europ. Clausil., p. 45, fig. 107- 203; 1857. Clausilia pyrenaica, Bourguignat, Hist. Clausil. France, in Annal. Sc. nat., VI (art. 2), D 1071. Avec la précédente. R. CLAUSILIA NIGRICANS Turbo nigricans, Pulteney, Catal. Bird, Shells, of Dorset, in Hatchin’'s Hist. (2° édit.), p. 48, 1813. Clausilia nigricans, A. Schmidt, Europ. Clausil., p- 47, fig. 110-111, et 204-205, 1857. Ce n'est point le type que nous avons trouvé, mais bien notre variété meridionalis, très commune dans toutes les Petites-Pyrénées et le bassin sous-Pyré- néen. Nora. — Toutes les Clausilies, que nous venons d'énumérer, sont bien caractérisées et ne se distin- guent des types provenant de la vallée de l'Ariège que par une taille plus petite, fait qui est facilement explicable, lorsque l’on saura que les premières vivent dans les alluvions quaternaires, moins favorables à leur développement que la région calcaire où les der- nières ont été trouvées. Les champs de la plaine, tous cultivés, sont très pauvres en Espèces terrestres ; nous n'avons pu trou- ver sur les talus de la route de Mazères à Calmont que notre Helix aurigerana, seul représentant des — 170 — nombreux Xerophila pullulant sur les coteaux mio- cènes de la rive opposée. Mais, en revanche, les ruisseaux et les filets d’eau nous ont offert une faunule aquatique composée d'Espèces spéciales au centre Alpique, que l’on est étonné de retrouver au milieu d’une faune terrestre dont presque tous les éléments sont empruntés au centre Hispanique. L’énumération qui va suivre comprend les formes dominantes. PLANORBIS ALBUS Planorbis albus, Müller, Verm. hist., II, p. 164, PA Canal près Mazères, sur la route de Calmont. PLANORBIS PYRENAICUS Planorbis pyrenaicus, Bourquignat, in sched. tuisseau de séparation entre la Haute-Garonne et l'Ariège, près de son embouchure, dans le Grand- Lers (le Prioulet). PHYSA CORONADOI Physa Coronadoi, Servain, Étud. Moll. Esp. et Port. p. 138, 1880. ?uisseau du Prioulet. — 177 — PHYSA MAMOI Physa Mamoi, Benoît, Conchyl. Sicil., in Bullet. Soc. malac. ital. p. 159, 1875, et Illust. syst. et critic. Sicil., pl. var, fig: 15"(sine no- mine) 1852. Fontaine au bas du parc de Terragueuse. LIMNÆA ACRONICA Limneus acronicus, Studer, Kurz, Verzeichn., p.93, 1820. Limneus ovatus, var. acronicus, Charpentier, Catal. Moll. Suiss., p. 20, pl. 11, fig. 16, 1837. Limnæa acronica, Bourgquignat, in sched, 1870. Ruisseau du Prioulet, près de son embouchure et au pont qui traverse la route de Calmont à Mazères. Les échantillons de cette Espèce, que l’on trouve rarement dans le bassin Sous-Pyrénéen, sont parfai- tement caractérisés et s'adaptent exactement à la figure de Charpentier, qui reproduit le type de Studer. LIMNÆA PALUSTRIS Buceinum palustre, Müller, Verm. hist. Il, p. 131, 1290, IUT Limneus palustris, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 50, n°-4, 1801, et: Hist. Moll.: franç., pl. zx, fig. 40-41, 1805. BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE. ILE. Juillet [S66. 12 — 178 — Limnæa palustris, Fleming, in Edimb. eneyel., VIT. 1, p: 77, 181% Avec la précédente, cette Espèce est également bien caractérisée et se rapproche beaucoup du type vivant dans le nord de l'Europe. LIMNÆA TRUNCATULA Buccinum truncatulum, Müller, Verm. hist., II, p- 130, n° 325, 1774. Limneus truncatulus, Jeffreys, Synops. testac. in Transact Limn. Soc. of London, XVI (2° part.), p. 377, 1830. Limnæa truncatula, Beck, ind. Moll., p. 113, 1837. Très abondant dans toutes les fontaines à faible débit et dans les filets d’eau. ANCYLUS SIMPLEX Lepas simplex, Buchoz, Aldrov. Lotharing, p. 236, 0 LE LEA LT Ancylus simplex, Bourguignat, Catal. Ancyl., in Journ. conchyl., p. 187, 1853. Ruisseau du Prioulet, où l’on trouve de beaux échantillons ; bassin de la fontaine publique, près d'un pâté de maisons, au levant du parc de Terra- gueuse. | BYTHINELLA ABBREVIATA Paludina abbreviata, Michaud, Compl. hist. Moll. France p.96, pl'exv, 118. 52-59: 1831: — 179 — Bythinella abbreviata, Locard, Prodrome malac. France, p. 231, 1882. Nous avons recueilli en abondance cette Espèce, qui esttrès commune dans la vallée de l'Ariège, dans deux fontaines publiques de Mazères et dans tous les filets d’eau des environs de Calmont, sur le talus des berges de Lers. BYTHINIA TENTACULATA Helix tentaculata, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), DUT TI90: Bythinia tentaculata, Gray, in Turt. shells Brit., pe 94 He xxr, 1820: Canal près de Mazères. PISIDIUM AMNICUM Tellina amnica, Müller, Verm. hist., II, p, 205, n° 309, 1774. Pisidium amnicum, Jenyns, Monogr. of Cycl. and Pisid., in Transact. Cambridge, IV, p. 309, PC STE16932) Avec la Bytñinia tentaculalta. De ces constatations, il ressort : 1° que les collines miocènes sont peuplées en majeure partie par des Espèces circumméditerranéennes ; ?° que les berges du Grand-Lers récèlentune faunule Pyrénéenne — 180 — composée surtout d'Espèces vivant dans la partie de ces montagnes nommées « Petites-Pyrénées »; 3° et que le quaternaire, très peu riche en coquilles terres- tres, nourrit une population aquatique comprenant des Espèces du centre Alpique englobées pour ainsi dire dans la faune des Pyrénées. La plupart de ces Espèces aquatiques ont conservé tous leurs caractères, tandis que quelques autres, les Physa Coronadoi et Planorbis pyrenaicus, par exemple, représentant les Physa fontinalis et Pla- norbis lævis du centre Alpique, se sont sélectés des caractères spéciaux depuis qu'ils ont été soumis à l'influence du centre Hispanique. II. — Lers-Mort (Haute-Garonne) Le bois de Saint-Rome Le Lers-Mort, qu'il ne faut point confondre avec le Grand-Lers, prend sa source aux environs de Peyrefite-sur-Lers (Aude), à une altitude d'environ 390 mètres et se jette dans le Girou, aux environs de Villeneuve-lès-Bouloc, à une altitude qui se rapproche de 100 mètres. Sur la totalité de son parcours, ce ruis- seau est dominé par des collines tertiaires, éocènes, d’abord à partir de sa source, puis miocènes, et a son lit creusé dans des alluvions quaternaires formés aux dépens de ces terrains, alluvions qui attestent la puis- sance plus grande de son ancien cours. Ses rives, autrefois marécageuses et boisées, ainsi que le dé- montrent d’une manière indiscutable les Mollusques — 181 — recueillis, sont aujourd'hui d’une nudité complète; seuls, les Peupliers et les Acacias, destinés à éviter par places les éboulis des francs bords et des talus, entretiennent encore de maigres ombrages. Aussi est-on assuré de ne rencontrer que des Espèces com- munes, principalement circumméditerranéennes, qui pullulent dans toute la région. En recherchant les coquilles quaternaires déposées dans les alluvions anciennes de nos ruisseaux, je dé- couvris une faunule terrestre franchement Pyré- néenne que je croyais depuis longtemps éteinte dans la région. Les Espèces saillantes de cette petite faune, dont plusieurs formes ont été mentionnées dans une brochure publiée en 1879 (1), sont : diverses Succinea du groupe de la S. oblonga, plus les Hyalinia Vas- conica, Hyalinia nitens, Hyalinia cellaria, Helix rotundata, Helix omalisma, des helix nombreuses du groupe del’. hispida, puis les Bulimus obscu- rus, Zua exigua, Zua crassula, Azeca antiqua, Clausilia laminata, Clausilia nigricans var. me- ridionalis, Clausilia Rolphi, ete. J'ai été assez heureux pour retrouver cette faunule presque intacte, dans le bois de Saint-Rome, sur les bords du Lers-Mort, à une altitude de 163 mètres. Saint-Rome est une petite commune à 4 kilomètres à l’ouest de Villefranche, sur la route de Toulouse. Depuis longtemps j'avais fouillé tous les bois des (1) Mollusques quaternaires des environs de Toulouse et de Villefranche. In Bullet. Soc. hist. nat. Toul., XIII, p. 282-304, 1879. — 182 — environs de notre ville et des communes environ- nantes, dans l’espoir d'y trouver quelques-unes des Espèces de nos alluvions anciennes ; mais mon attente avait été déçue. J'y suis revenu à l’époque même de ma découverte et postérieurement : mes efforts sont toujours demeurés infructueux. Le bois de Saint- Rome, d’une superficie d'environ 40 hectares, l’un des plus vastes du Lauragais, est le seul qui récèle les derniers survivants d’une population malacologi- que, aujourd'hui confinée dans des régions plus fraiches et plus humides. Ces derniers survivants sont là pour attester un ordre de choses actuelle- ment disparu. Ils nous montrent, en outre, comme nous l'avaient déjà attesté les Espèces quaternaires, que l'extinction des Espèces dans le bassin du Lers a eu lieu graduellement et sans secousses. Pendant la dernière phase de la période quater- naire, le climat était humide, le sol boisé et maréca- geux, ainsi que le prouve, d’une manière positive, la faune que nous avons fait connaitre. Cet état s’est même maintenu durant la période historique. « Par sa position topographique, par ses remparts élevés et par son château-fort, Avignonet (à 6 kil. à l’est de Villefranche) commandait non seulement la vallée qui s'étend à ses pieds, mais encore la route importante qui conduisait directement du Bas-Lan- guedoc dans le Toulousain. En effet, il était impos- sible de ne pas passer sous ses murailles, d’abord parce que la route qui le longe était la seule grande voie praticable qui reliait les deux pays, et puis parce — 183 — que le reste de la vallée était couvert de marais fangeux et profonds » (1. La plus grande partie de l’espace de la commune de Renneville formant un parallélogramme limité par le Lers-Mort au midi, le canal du Langudoc à l’est, le ruisseau du Marès au nord, et la route de Villefranche à Nailloux à l’ouest, porte le nom de quartier des Magneauques fmagnæ aquæ, grandes eaux), à cause de l'existence de marais desséchés de- puis longtemps. La présence d'anciens marais en ce lieu est incontestable. Des fouilles récentes, prati- quées pour le creusement de puits et de tranchées, ont mis à jour une nombreuse population fluviatile, dans laquelle dominent les Espèces particulières aux eaux stagnantes (Limnæa, Planorbis, Valvala), aujourd’hui confinées dans le canal du Languedoc. Cette population se rattachant à la faune quaternaire, nous la négligerons pour en faire l’objet d’études spéciales. L'existence de bois ou de forêts ne saurait être mise sérieusement en doute. Outre que l’on recueille presque au niveau du sol de la vallée du Lers-Mort, de la vallée du Mares et de leurs tributaires, les Es- pèces sylvicoles que nous allons faire connaitre, on remarque à plusieurs endroits des bordures de chêne qui ont échappé à la rage du déboisement. Dans le courant du xrrr° siècle, il existait encore des bois dans la commune de Lagarde, puisque nous voyons le notaire Michel, d’Avignonet, aller entendre (1) Vide, Baron L.-D. de Montgaillard, Hist. authent. inquisit. à Avignonet, en 1242 (2° édit.), p. 8, 1869. = dans « Les bois de Lagarde » Ics prédications de Guil- laume Richard et de ses acolytes (1). En 1587, la forêt de Baziège appartenait à Cathe- rine de Médicis, comme comtesse de Lauragais. Elle s’étendait alors à près d’une lieue sur le bord du che- min de Castelnaudary à Toulouse, et, pendant les œuerres de religion, elle offrait aux brigands, trop multipliés, un repaire assuré ; aussi les Toulousains avaient-ils demandé plus d’une fois qu’elle fût abat- tue. Enfin, Catherine de Médicis écrivit aux Capi- touls « qu’elle voulait bien y consentir, à la condition qu'ils tâcheraient de lui trouver des adjudicataires. » Et la forêt fut réduite en bois-taillis de Baziège à Vil- lenouvelle. Sous la République, elle fut morcelée et disparut bientôt complètement, de telle sorte qu'elle n'est représentée aujourd’hui que par le bois de Saint-Rome. (D' Guitard, Monogr. du canton de Mont- giscard, in Bullet. Soc. sc. phys. et nat. Toulouse, I, p128 18792) La forêt de Baziège, située au milieu de la plaine, était enclavée entre les forêts qui couvraient d’un vaste manteau les collines miocènes sur les deux rives du Lers. Des traces indiscutables de cet ancien ordre de choses subsistent encore. M. le D' Guitard a esquissé les limites de ces forêts, à peu près dispa- rues pour le canton de Montgiscard ; il est facile de poursuivre ces limites jusque dans le département de l'Aude. Comme les marais, les forêts se sont vues réduites (1) Guilhaume Richard prêchait dans le Lauragais l'hérésie des Albigeois. Baron L.-D. de Montgaillard, loc. cit., p. 13. — 185 — peu à peu par suite de l'envahissement de la culture, et l’ancienne faune Pyrénéenne qui vivait sous leurs humides ombrages à fait place aux Espèces circum- méditerranéennes, et principalement aux Hélices Xérophiliennes, c’est-à-dire aux Hélices qui se plai- sent dans les lieux secs et arides, Espèces dont il nous à été impossible de trouver jusqu'ici aucun représentant, même dans la dernière phase de la période quaternaire. Si quelques survivants de la faune Pyrénéenne se sont maintenus dans le bois de Saint-Rome, débris insignifiants des anciennes forêts, c’est grâce à des conditions exceptionnelles pour la région. Rappelons que ce bois est situé le long d’un cours d’eau ; le ter- rain d’alluvion sur lequel il repose est très meuble, ainsi que l’attestent les nombreuses galeries de Taupes dont il est sillonné ; il est composé en ma- jeure partie d'essence de Hêtres, dont le tronc volu- mineux coupé à ras du sol, est souvent creusé et rempli de terreau ainsi que de feuilles mortes, comme celui des vieux Saules, condition éminemment favo- rable au développement des Espèces pyrénéennes, qui y retrouvent leur manière de vivre habituelle. Les autres bois du Lauragais sont tous situés sur les coteaux miocènes, dont le sol compact conserve très peu l'humidité, et sont uniquement composés de Chênes. Ces bois sont exploités en moyenne chaque quinze ans et coupés au-dessus du sol, de sorte que leurs troncs forment des souches pleines. Leurs hôtes ordinaires sont : les Helix Simoniana, Co. nulus fulvus, Vertigo pygmaæa, Isthmia edentula, — 186 — Carychium minimum et tridentatum, et le Cy- clostoma elegans. Dans le bois de Saint-Rome, nous avons, au con- traire, trouvé les Espèces suivantes : ARION PYRENAICUS Arion fuscus, Var. pyrenaicus, Moquin-Tandon, Hist. nat. Moll. France, II, p, 14, 1855. Arion pyrenaieus, Fagot, sp. Gourdon Moll., mon- tagnes Luchon et Barousse, in Bullet. Soc. Hist. nat. Toulouse, XV, p. 82, 1881. Sur le tronc des Hôtres ; plus rare que l'A. hor- tensis, avec lequel il vit. HYALINIA CELLARIA Helix cellaria, Müller, Verm. hist., II, p. 28, n° 230, 1774. Hyalina cellaria, Albers, Heliceen (édit. Il), p. 68, 1860. Hyalinia cellaria, Môrch, Synop. Moll. Dan., p. 12, 186%. Au pied et dans le tronc des arbres, sous les feuilles mortes. C’est la première fois, à notre connaissance, que cette Espèce à été constatée authentiquement vivante dans la Haute-Garonne. — 187 — HYALINIA NITENS Helix nitens, Michaud, Compl. Moll. Drap., p. 44, pl xv, fie. 1-3; 1631° Hyalinia nitens, Agassiz, in Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Dans le tronc et au pied des arbres, sous les feuilles mortes : sous les touffes de Vinca minor (Per- venche). HYALINIA SUBNITENS Zonites subnitens, Bourquignat, in Mabille, Hist. malac. bass. parisien, p. 116, 1870. Hyalinia subnitens, Locard, Faune malac. quatern. Evon,p. 19/1879; Avec l’Espèce précédente ; plus abondante. HELIX ROTUNDATA Helix rotundata, Müller, Verm. hist., II, p. 29, nRol, 17e Dans l’intérieur et sur le tronc des arbres pourris. HELIX HISPIDA Helix hispida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p. 771, 0011758; Très commun dans toutes les parties humides et ombragées. — 188 — HELIX LAPICIDA Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p. 768, 1758. Nous n'avons point trouvé cette Éspèce dans le bois même de Saint-Rome, mais à quelques cen- taines de mètres en amont, au pied des vieux Saules et autres arbres sur les berges du Lers, à l’'embou- chure du Gardijol, localité jusqu'à présent unique dans le canton de Villefranche. BULIMUS OBSCURUS Helix obscura, Müller, Verm. hist., IT, p. 103, n° 302, 1774. Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 65, n° 1, 1805, et Hist. Moll. France, p. 74, n° {, DEV ho03 4805: Principalement sur l'écorce lisse des Frênes, à hauteur d'homme ; plus rarement dans l’intérieur des troncs évidés. ZUA EXIGUA Achatina exigua, Menke, Synops. Moll. (édit. ID), p.29, 1830: Au milieu des racines des Graminées poussant dans l'intérieur des troncs d'arbres, aux endroits hu- mides. 1 ZUA CRASSULA Ferussacia crassula, Fagot, Moll. quatern. env. Tou- louse et Villefranche, p. 23, 1879. Le type de cette Espèce vivait sur les bords du Lers, près les voûtes de Renneville, pendant la phase trizoïque de l’époque quaternaire. Nous en avons trouvé quelques individus bien caractérisés avec les Zua exigua, dont ils se reconnaissent, à première vue, par une coquille plus fusiforme, et un dernier tour moins renflé, ce qui rend l'ouverture plus rétré- cie et plus oblongue. CLAUSILIA ROLPHI Clausilia Rolphi, Leach, Brit. Moll., p. 119, 1820. Dans le tronc des Hêtres pourris, principalement du côté du nord, au milieu des amas de feuilles mortes humides. Espèce assez localisée, mais relati- vement abondante, puisque nous en avons recueilli une trentaine d'individus. CLAUSILIA NIGRICANS Turbo nigricans, Pulteney, Catal. of Birds, shells, of Dorset, in Hutschins Hist. (2° édit.), p. 45, 1813. Clausilia nigricans, A. Schmidt, Europ. Clausil., p. 47, fig. 110-111 et 204-205, 1857. — 190 — C'est sans contredit l’Espèce dominante dans le bois de Saint-Rome ; elle pullule dans le tronc des arbres, au pied des troncs, sur les jets, etc. Il est fa- cile d’en recueillir plusieurs centaines d'exemplaires. Les sujets varient en taille et en convexité de spire, tout en offrant constamment les mêmes caractères. Un certain nombre d'échantillons présentent une troncature au sommet, à l'instar du Rumina decol- lata. Nous en possédons plus d’une douzaine. Cette fracture paraît ancienne, et l'animal ne semble pas en souffrir, puisque les sujets mutilés se trouvent avec les intacts et courent sur les arbres avec autant d’agilité. Notre observation confirme celle déjà faite par M. Arnould Locard aux environs de Lyon (1). III. — Saint-Paul de Fenouillet (Corbières des Pyrénées-Orientales) Vallée de l'Agly Les Petites-Pyrénées de l'Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales sont coupées dans leur partie que constitue le crétacé inférieur par une immense faille linéaire, dirigée de l'est à l’ouest, à laquelle notre savant et regretté ami Henri Magnan a donné le nom de faille de Castelnau de Durban. Cette faille est recoupée perpendiculairement par le défilé de Saint-Georges, près d’Axat et de Pierre- (1) Var. malac. bassin Rhône, IT, p. 491, 1881. — 191 — Lisse, proche Belvianes, défilés à travers lequel l'Aude à pu suivre son COUrS. À partir de la rive droite de l'Aude, région où les Petites-Pyrénées perdent leur nom pour prendre celui de Corbières, les deux bords de cette faille continuent à se diriger parallèlement dans la direc- tion de la Méditerranée. La lèvre nord constitue le chainon de Saint-An- toine de Galamus, et la lèvre sud le chainon de Les- œuerde. D'après Henri Magnan (1), les deux murailles cal- caires qui limitent la faille appartiendraient au ter- rain néocomien, et la dépression qui existe au pied des murailles à l’albien, c’est-à-dire à la craie infé- rieure. Cette manière de voir a été adoptée sans dis- cussion par le D' Gourdon (?), dans son aperçu sur la géologie de la région de Rennes-lès-Bains, ainsi que par M. Timbal-Lagrave (3). C’est sur la chaine de Saint-Antoine qu'est située la forêt des Fanges, à une altitude d'environ 1.000 mè- tres. La partie Est de la forêt s’infléchit vers le col de Saint-Louis, et la chaine servant de limite aux dé- partements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales n’atteint plus que 842 mètres, pour conserver une altitude moyenne de 500 mètres jusqu'au plateau de Saint-Paul. Le chainon de Lesguerde, dont l'altitude générale est moindre, n'offre rien de saillant. (1) Bullet. Soc. hist. nat. Toulouse, IV, p. 20, pl. 1, fig. 2, 1870. RLOC Ci NE pR25 pl or os M1873: (3) Loc. infra cit. 2400 L'intervalle qui sépare les deux chaînons varie de 3 à » kilomètres, et cet intervalle forme une dépres- sion au-dessus de laquelle s'élèvent les deux lèvres de la faille sous forme de murailles calcaires. À la hauteur de Saint-Paul de Fenouillet, la faille de Castelnau est recoupée de nouveau par les défilés de Saint-Antoine de Galamus et du Pont de la Fou (reproduction en petit des défilés de la vallée de l'Aude), au fond desquels l’Agly roule ses eaux au moment où la Boulzane va se joindre à lui. Le village de Saint-Paul de Fenouillet est situé dans la dépression dont nous venons de parler à l kilomètre environ du Pont de la Fou et à 3 kilo- lomètres du défilé de Saint-Antoine. 1. Saint-Antoine de Galamus Ce défilé, connu sous le nom d’Ermitage de Saint- Antoine de Galamus, a le don d’attirer non seule- ment de nombreux pèlerins, mais encore des natura- listes, qui s’y rendent pour étudier sur place les phé- nomènes géologiques, ou pour recueillir les produc- tions naturelles accumulées sur un espace restreint et que l’on chercherait vainement ailleurs. Pour se rendre à l’Ermitage, on suit un chemin tracé au milieu de vignobles sur des schistes et des calcaires fétides se délitant en plaquettes très minces et formant des mamelons coniques séparés par de profonds ravins. À environ à kilomètres, toute culture cesse; on foule un calcaire compact sur lequel le chemin s'élève — 193 — en diagonale dans la direction de l’est à l’ouest pour atteindre le faite de la montagne. À cet endroit, il fait un brusque coude pour reprendre la direction du sud au nord. Près de ce coude, se trouve une niche cubique en maçonnerie, vide de statue, qui apparait de loin comme une sentinelle de l’'Ermitage. À quel- ques pas de là se dresse un portail en fer, fermé au- trefois pour barrer le passage, ainsi que l’atteste Companyo, mais toujours ouvert aujourd’hui en at- tendant qu’il disparaisse pour livrer passage à la nouvelle route de Cubières, en cours d'exécution. Ce portail dépassé, on rencontre une seconde niche éga- lement vide, puis on aperçoit un sentier qui vient s’amorcer à gauche de la route. Si l’on s’arrête à cet endroit pour contempler le paysage, on découvre un hémicycle calcaire, limité par des parois verticales d'environ 200 mètres d’élévation. Cet hémicycle est évidé au fond du côté du nord; c’est précisément la coupure au bas de laquelle coule l'Agly. Un peu à droite du pied de cette coupure, on observe le cintre de l'entrée d’une grotte dont la base est obstruée par les constructions pittoresques de l’Ermitage. Pour y arriver, on n'a qu'à suivre le sentier descendant par de courts lacets sur la pente rapide au milieu d’antiques Chênes blancs au tronc moussu, à l'écorce rugueuse et au feuillage pâle s’élevant au milieu d’une végétation luxuriante d’arbrisseaux et de sous- arbrisseaux. La grotte est due à un accident géologique très ordinaire. Ce sont deux strates calcaires inclinées en forme de toit, dont l’inclinaison donne lieu à un BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. 13 — 194 — boyau étroit et peu profond, boyau dans lequel on a adossé deux autels surmontés de la statue du Saint, reconnaissable aux animaux noirs acroupis à ses pieds. Plusieurs auteurs ont visité et ont décrit avant nous les lieux dont nous avons essayé de donner une idée à nos lecteurs. Le premier, en date, est l'abbé Pourret, botaniste distingué, auteur d’un Itinéraire pour les Pyrénées, manuscrit perdu, mais dont des fragments impor- tants, recopiés, sont tombés, par un concours de cir- constances fortuites, entre les mains de M. Timbal- Lagrave, qui a eu la bonne idée de les imprimer, avec d'autres travaux de Pourret, sous le titre de Reli- quiæ Pourretianæ, dans les Bulletins de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse (1). Cet abbé avait fait une herborisation à notre Er- mitage avant 1781, et cette herborisation est préci- sément celle qui ouvre l'itinéraire. Le second est Companyo père, qui a consacré plus de soixante ans de son existence à explorer le départe- ment des Pyrénées-Orientales, son pays natal. L'une des courses de sa jeunesse a eu pour objet l’'Ermitage de Saint-Antoine, et le compte rendu qu’il a donné de cette course laisse deviner un caractère prompt à s’enthousiasmer devant les beaux spectacles de la nature (2). (MH)AIT pp. 28/81 LSTA (2) Itinéraire de quelques vallées du département des Pyrénées- Orientales ; voyage à Saint-Paul de Fenouillet et à Saint-Antoine de Galamus, in Bullet. Soc. agric. scient. et litt. Pvyr.-Or., VI, p. 100-102, 1846. — 195 — Cette course était effectuée en 1844. A vingt ans de distance, Companyo décrit de nouveau le spectacle qui a frappé ses yeux, et cette peinture nous laisse deviner un esprit müri par l'âge (1). Le Catalogue des Mollusques inséré dans le tome IT de son Histoire naturelle des Pyrénées-Orientales men- tionne un petit nombre d'Espèces recueillies à l'Er- mitage. M. Timbal-Lagrave, ayant formé le projet de vi- siter quelques localités signalées dans la Chloris Narbonensis de Pourret (à cette époque, les itiné- raires pour les Pyrénées du même auteur n'étaient point connus), notamment Saint-Paul de Fenouillet, arriva sur les lieux le 23 mai 1871, et donna bientôt un compte rendu très bien fait au point de vue géo- logique et botanique, dont les conclusions concordent assez bien avec les nôtres, dans les Bulletins de la Société des sciences physiques et naturelles de Tou- louse (2). En 1872, M. le D' Paul Massot fit connaitre plu- sieurs Mollusques observés par Aleron, Companyo et lui-même, soit à Saint-Paul, soit au Pont de la Fou, soit à Saint-Antoine (3), Mollusques dont nous reproduisons les noms : Helix apicina. Vers Saint-Antoine de Galamus, au-dessus de Saint-Paul. (1) Voir Hist. nat. Pyr.-Or., 3 vol. in-8, Perpignan, 1864. (2) Une excursion botanique aux environs de Saint-Paul de Fenouillet et à Cases de Pène dans les Corbières. I. p. 363, 1873. (3) Énumérat. Moll. Pyr.-Or, in Soc. agric. sc. et litt, Pyr.- Or., XIX, p. 181, passim. — 196 — Helix ericetorum. Saint-Paul. — melanostoma. Environs de Saint-Paul. — plebeia. Saint-Paul. — submaritima. Saint-Antoine. Bulimus detritus. Saint-Paul de Fenouillet . R. R. R., variété brune. Pupa multidentata. Saint-Paul. — secale. Saint-Paul. Pomatias apricus. Saint-Paul. — striolatus. Saint-Paul, R. R. R. Paludinella viridis. Saint-Paul, Saint-Antoine, Pont de la Fou. Nerita fluviatilis. Eaux vives des bords de l'Agly, à Saint-Paul. De ces douze Espèces signalées, sept seulement ont été retrouvées par nous. Helix ericetorum. — submaritima. Bulimus detritus. Pupa multidentata, qui n’est autre que le Pupa ringicula. — secale. Pomatias apricus et striolatus , appartiennent incontestablement au P. Bourgui- gnati. Paludinella viridis. Il n’y arien d'étonnant à ce que l’Helix apicina vive à Saint-Antoine. — 197 — La présence des Helix melanostoma et plebeia est plus que douteuse. Les Pupa mullidentata, Pomatias apricus et Pomaltias striolatus n'ont jamais été trouvés ni dans les Pyrénées ni dans les Corbières, et nous croyons fort qu'ils n’y existent point. La présence de la Nerila fluviatilis est, au con- traire, très normale; seulement, nous ne l’avons point trouvée sur le Néocomien, seul terrain constitutif des chaines de Saint-Antoine et de Lesguerde. D’autres naturalistes ont aussi parcouru la région dont nous nous occupons; mais leurs recherches étant étrangères à la malacologie, nouslaisserons leurs tra- vaux de côté; nous aborderons directement le sujet de notre étude, c’est-à-dire la liste des Espèces qui vivent dans l'hémicycle de l'Ermitage et dans les lieux voisins. VITRINA PENCHINATI Vitrina Penchinati, Bourguignat, spec. noviss. Moll;p 38; n°206, 1870: Avec l’Hyalinia diaphana. HYALINIA CELLARIA Helix cellaria, Müller, Verm. hist. 11, p. 28, n° 230, We Hyalinia cellaria, Albers, Helic. (2° édit.), p. 68, 1860. Hyalinia cellaria, Môrch, syn. Moll. Daniæ, p. 12, 1864. Environs de l’Emitage, sous les feuilles mortes. — 198 — HYALINIA DIAPHANA Helix diaphana, Studer. Kurz Verzeichn., p. 86, 1829; Hyalinia diaphana, Charpentier, Catal. Moll. Suisse, put, Son Terreau des fougères, sur les rochers voisins de l'Ermitage. HELIX ASPERSA Helix aspersa, Müller, Verm. hist., II, p. 59, n° 253, 1774. Espèce assez répandue. HELIX NEMORALIS Helix nemoralis, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I p.113. 11108 1 HELIX HORTENSIS Helix hortensis, Müller, Verm..hist., Il, p. 57, No 040, eee Ces deux Espèces vivent ensemble, principale- ment sur le Buis ou au pied de ces arbrisseaux; mais l’Helix nemoralis est plus commun. HELIX SPLENDIDA Helix splendida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 53, n°20 1801, "et ist. Moll. France, p.9%, tab. vi, fig. 9-11, 1805. — 199 — C’est l’'Espèce la plus répandue dans toute la ré- gion ; individus assez typiques. HELIX ROTUNDATA Helix rotundata, Müller, Verm. hist., Il, p. 29, nn 10772 Parties humides et ombragées. HELIX LAPICIDA Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, p. 768, 1758. Individus de belle taille ; un peu partout. HELIX HYLONOMIA Helix hylonomia, Bourquignat, in Locard, Pro- drome malac. France, p. 69 et 315, 1882. Sous les Buis, dans un taillis de Chênes bordant les lacets du sentier. HELIX ERICETORUM Helix ericetorum, Müller, Verm. hist., II, p. 33, no 220 ANT. Environs de l’Ermitage, sur les talus exposés au soleil. HELIX BARBARA Helix barbara, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, p119,n2610, 1756: — 200 — Sur les rochers voisins de l'Ermitage. Cette Espèce est l'Helix acula de tous les auteurs, mais non celle de Müller, ainsi que nous l'avons démontré dans nos Glanages malacologiques. HELIX ELEGANS Helix elegans, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 70, n°3, 1801, «et Hist. Moll. France, p. 79,"pl: v. fig. 1-2, 1805 (1). Avec les précédentes, C. Si nous ne conservons point à cette Espèce le vo- cable d'Helix terrestris qui lui est imposé par la généralité des auteurs modernes, c'est que nous sommes loin d’être assuré de l'identité de notre Espèce avec le Trochus terrestris de Pennant ou de Chemnitz, tandis que la figure de Draparnaud ne laisse dans notre esprit aucun doute au sujet de la spécification de nos échantillons. RUMINA DECOLLATA Helix decollata, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, p3 41100. Rumina decollata, Risso, Hist. nat. Europ. méri- dion-; IVe p.10, M626: Espèce commune non seulement aux abords de l’Emitage, mais encore dans toute la région. 793: (1) Helix elesgans, Ginelin, syst. nat. (édit. XIII), n° 229, 1793? — AI — BULIMUS OBSCURUS Helix obscura, Müller, Verm. hist., II, p. 103, no, 1174 Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 6, ne MS Echantillons de très belle taille, plus grands que ceux ordinairement observés par nous dans les Py- rénées, avec l’Helix rotundata. CHONDRUS QUADRIDENS Helix quadridens, Müller, Verm. hist., Il, p. 103, 11 Sa (LAN WTA Chondrus quadridens, Cuvier, Règne anim., Il, p. 408, 1807. Bords du sentier. PUPA SIMILIS Bulimus similis, Bruguières, Encycel. méthod. Vers, [Ep # 93997100! Pupa similis, Dupuy, Hist. Moll., p. 401, pl. xx, fig. 6, 1850. Très commun sur les rochers de l’Ermitage. Nous ferons connaître, dans notre Promenade au Mont-Alaric, les motifs qui nous ont engagé à ne point donner à cette coquille le nom de Pupa quin- quedentata, sous lequel elle est désignée ordinaire- ment. PUPA FARINESI Pupa Farinesi, Des Moulins, descript. coq. nouv., in Bullet. Soc. Linn. Bordeaux, VII, p. 156, plur, ie. E/1-2/ 41839; Espèce des plus communes dans la région sur presque tous les rochers. PUPA ATTENUATA (nov. spec.) Bords de l’Agly, un peu au-dessus de l’'Ermitage, dans le défilé. Cette Espèce, dont nous ferons connaître plus tard les caractères, appartient au groupe du Pupa Pyre- nearia. On la distinguera facilement de ses congé- nères par sa spire s’atténuant régulièrement de l’ou- verture au sommet, un peu à l'instar du Pupa affinis (Rossmässler) et de notre Pupa Boffiliana. Le Pupa attenuata est abondant dans les vallées de l'Aude et de l’'Agly, où il remplace le Pupa Ver- gniesiana de l'Ariège. PUPA SECALE Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, n° 12, 1801, et Hist. Moll. France, p. 64, pl. tr, fig. 49-50, 1805. Commun dans les murs en pierres sèches et sous les Buis des sentiers. Les exemplaires présentent les particularités que — 203 — nous signalons dans notre Promenade à la forêt de Fanges. PUPA RINGICULA Pupa ringicula, Michaud, in Küster (Chemnitz und Martini (2° édit.), gatt. Pupa, p. 103 pl. xtv, fig. 9-19, 1845. ? Sous les bois, dans les conditions d’habitat indi- quées par l’abbé Dupuy dans ses Mollusques de la Prestentlie PUPA GRANUM Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, n° 9, 1801; et Hist. Moll. France, p.63, pl. it, fig. 45-46, 1805. Talus exposés au soleil, R. PUPILLA UMBILICATA Pupa umbilicata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 58, n° 5, 1801, et Hist. Moll. France, p. 62, pl. ui, fig. 39-40, 1805. Pupilla umbilicata, Beck, ind. Moll., p. 84, n° 8 1894 ) Commun auprès de l'Ermitage, sous les Fougères et les feuilles mortes. (1) Dupuy. Catal. Moll. testac. terr. et d'eau qui vivent à la Preste, in Bullet. soc. Hist. nat. Toulouse, XIII, p. 34, 59, 1879. CYCLOSTOMA ELEGANS Nerita elegans, Müller, Verm. hist., II, p. 177, n°93093, 1114, Cyclostoma elegans, Draparnaud, Tabl. Moll., p.58, nl, et Hist IMoll france, p. 92, pl. 1, fig. 5-8, 1805. sspèce çà et là assez fréquente. POMATIAS BOURGUIGNATI Pomatias Bourguignati, Saint-Simon, Aperçu Espèc. Franç. genr. Pomatias, p. 3, 1869. Très abondant sur les rochers à l’est de l’hé- micycle et dans les murs de soutènement en pierres sèches des lacets. Excellente Espèce du groupe du Pomatias pa- tulus, reconnaissable, ainsi que l’a fait observer notre ami M. de Saint-Simon, par ses tours bombés, plus détachés; par la coloration de son test ; enfin par son péristome plus large, bilobé et renversé en arrière (ce dernier caractère nous paraît de faible impor- tance). Le créateur de l'Espèce a commis une légère inexactitude en disant que la coquille du P. Bour- gnignali était munie de stries plus saillantes et plus écartées que dans le type. C’est le contraire qui est vrai. Draparnaud, en décrivant le Cyclostoma palu- lum, dit : «coquille en forme de cône allongé, cen- drée, striée longitudinalement, stries élevées et très — 205 — serrées », tandis que les striations du Pomatias Bourquignati sont émoussées et quelquefois même insensibles, ce qui fait paraitre la coquille luisante, surtout lorsque les individus sont frais. ConcLusioxs. — Sur les vingt-six Espèces signa- lées, quelques-unes (Helix barbara, terrestris ; Ru- imina decollata ; Pupa similis) appartiennent à la Faune cireumméditerranéenne, qui fait encore sentir son influence, moindre pourtant qu'au Mont-Alaric. Toutes les autres font partie de la Faune pyré- néenne, ce qui prouve incontestablement que les Corbières ne sont autre chose que les Petites-Pyré- nées de l’Aude, remaniées en partie. Seul, le Pomatias Bourquignati se rattache à un groupe d'Espèces spéciales au centre Alpique ; aussi cette dernière coquille dépasse-t-elle très peu la vallée de l’Agly, puisque nous ne la retrouvons plus à la forêt de Fanges, qui dépend pourtant du même chainon. 2, Le Pont de la Fou. L’Agly, après avoir franchi le défilé de la chaine de Saint-Antoine de Galamus, continue à couler dans la dépression albienne sur laquelle s'élève Saint- Paul de Fenouillet, et vient s'engager dans le défilé néocomien de la chaine de Lesguerde avant de rece- voir les eaux de la Boulzane, au lieu dit « le Pont de la Fou. » Ici le paysage est moins pittoresque qu'à l’Ermi- tage, la faille est moins profonde et plus étroite, mais on les phénomènes géologiques, plus compliqués, don- nent un nouvel attrait à cette station. Le Pont de la Fou a été également visité par Pourret, Companyo et M. Timbal-Lagrave, qui se sont contentés de recueillir les plantes qui y crois- sent, plantes à peu près les mêmes que celles du dé- filé supérieur. M. Magnan, à l’occasion de sa coupe entre Sou- latge et le Pont de la Fou, s'exprime ainsi : « La faille qui met directement en contact, au Pont de la Fou, les terrains granitique et néocomien, faille dont le joint est rempli de silice ferrugineuse, est pour moi une preuve de plus en faveur de l'opinion que je soutiens, à savoir : que les Pyrénées ne sont point dues à des soulèvements ophitiques ou granitiques, mais bien à d'immenses failles linéaires dont une des lèvres est restée en saillie sur l’autre. C’est précisément ce contact du calcaire et du granit qui donne au Pont de la Fou sa physionomie spéciale. Tandis que le défilé de Saint-Antoine est d’une aridité assez grande et ne doit sa magnifique végétation qu’à l'ombre projetée par la masse impo- sante des murailles calcaires, ici l’eau, comme les sources d'Ecoubouba et d'Ussons, dans la vallée de l'Aude, coule en filets abondants (de là le nom de Pont de la Fou, c'est-à-dire pont de la fontaine ou de la source). En effet, on aperçoit, au contact du calcaire et du granite, ou dans le calcaire même, à quelque distance du granite, surgir plusieurs filets d’eau, no- tamment, sur la rive gauche, la source séléniteuse froide. Ces filets ou sources dans lesquels le Cresson — 907 — croit en abondance, nourrissent des Espèces aquati- ques non observées dans l’autre défilé, tandis que la population terrestre reste sensiblement la même dans son ensemble. Afin de ne point allonger la synonymie nous don- nerons seulement le nom des Espèces déjà men- tionnées à Saint-Antoine, n’ajoutant que les syno- nymes indispensables pour celles non citées. Hyalinia cellaria. — Au pied du rocher. Helix aspersa. — Partout. Helix splendida. — Très commun. IHelix memoralis. — Cà et là. Helix rotundata. — Parties ombragées des ro- chers. HELIX LIMARA Helix limara, Bourquignat, in Servain, étud. Mall. recueill. Espagne et Portug., p. 103 (1), 1880, et in Locard, prodrome malac. France, p. 114 et 340, 1882. Entrée du défilé, au pied des murs en pierres sèches sur les talus. HELIX VARIABILIS Helix variabilis, Draparnaud, Tabl. Moll. p. 73. n°8, 1801, et Hist. Moll. France, p. 84, pl. v, fig. 11-12, 1805. Individus plus petits et un peu moins bombés que (1) Sans description. — 208 — le type, d’ailleurs assez conformes à la diagnose de Draparnaud; à l'entrée du défilé. BULIMUS DETRITUS Helix detrita, Müller. Verm. Hist. IT, p. 101, n° 300, 1e Bulimus detritus, Studer, in Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 14, 1837. Deux individus assez typiques ; sur les calcaires de la rive gauche, au-dessus de la source. Pupa similis. — Murs en pierres sèches, à l’en- trée du défilé. PUPA BIGORRIENSIS Pupa Bigorriensis, Charpentier, in Des Moulins, Descript. coq. nouv., in : Bullet. Soc. Linn. Bordeaux, VII, p. 160-161, pl. », fig. 1-2 pupa megacheilos, var. pusilla), 1835. Avec le Pupa similis. PUPA ATTENUATA Très commun au pied des touffes de graminées croissant près des roches de la rive droite, en péné- trant dans le défilé du côté de Saint-Paul. Pupilla umbilicata. — Avec le précédent, c. c. PHYSA MAMOI Physa Mamoi, Benoît, Ilust. syst. et critic. Sicil. — 209 — rave ML fe: 15 41852 im Bullet Soc. malac-Altal-1p:159/M875: Petite fontaine formée par le suintement des ro- ches de la rive droite. Cyclostoma elegans. — Commune dans toute la région. Pomatias Bourquignati. — En compagnie du Pupa attenuata, et ayant à peu près les mêmes habi- tudes que lui. Enfin une Bythinella. — Dans la source de la rive droite, au milieu des radicelles du Cresson. Au lieu de nous amuser à recueillir sur place quelques échantillons, nous avons arraché quelques pieds de Cresson, dont nous avons coupé les tiges, et nous nous sommes contenté d’enfermer les racines dans un cornet de papier. Quelques jours après, les radicelles étant presque sèches, nous les avons se- couées sur une feuille de papier, et il nous, a été permis de recueillir un plein tube de nos Bythi- nelles. Ce procédé nous a été suggéré par la mé- thode enseignée par l'abbé Dupuy, dans ses recher- ches des Mollusques terrestres et d’eau douce, et des moyens de se les procurer (1). Nous avons recueilli, en outre, cette même Espèce dans la petite fontaine de la rive gauche, mais moins abondamment, en compagnie de la Physa Mamoi. L'association de ces deux Espèces est due à la pré- (1) In Bullet. Soc. hist. nat. Toulouse, XI, p. 22-48, et tir. à part, br. in-8, 31 p., 1878, et (2° édit.) in:8, 32 p., 1881. BULL. SOC. MALAC. FRANCE. III. Décembre 1886, 14 — 210 — sence au même endroit de deux sources, l’une froide et l’autre légèrement thermales; ces deux sources se mêlent dans la fontaine, et c’est précisément à leur jonction que les deux Espèces vivent ensemble. A mesure que l’on se rapproche de la source moins froide, les Physes deviennent plus abondantes, tandis que les Bythinelles augmentent en nombre lors- qu'elles deviennent plus voisines de la source froide. Le voisinage de ces deux sources de température dif- ferente est dû incontestablement au voisinage immeé- diat du calcaire et du granite, ainsi que nous l’avons démontré dans notre étude géologique. IV. Forêt de Fanges Ainsi que nous l'avons déjà vu dans la Promenade de Saint-Paul de Fenouillet, la forêt de Fanges dépend de la chaine de Saint-Antoine de Galamus. Les dernières ramifications ouest du plateau crétacé sur lequel elle repose viennent former auprès de Belvianes, sur les bords de l'Aude, la paroi ouest du défilé de Pierre-Lisse, dans laquelle on creuse en ce moment le tunnel qui doit livrer passage au chemin de fer stratégique de Quillan à Montlouis. Elle forme un vaste parallélogramme allongé et étroit, limité au nord par les pentes abruptes au bas desquelles a été tracée la route du Col de Saint-Louis ; à l’ouest, par le cours de l'Aude; au midi, par une ligne qui suit à peu près le Cap de Fer, et à l'Est, par le Col de Saint-Louis. Sa longueur approximative est de 8 kilomètres, et sa largeur moyenne de ?. Elle est — 211 — exclusivement plantée en Sapins, à l'exception d’une partie du flanc ouest appelée dans la région « Col de Fraysses », c'est-à-dire des Hêtres, à cause de cette essence qui y est mélangée avec le Sapin. Pour sy rendre de Quillan en voiture, une seule route est ouverte, celle du Col de Saint-Louis; mais à cheval ou à pied, il est facile de gagner le plateau par un chemin partant de Belvianes et passant par le Col des Fraysses. Son altitude oscille entre 900 et 1.000 mètres. Les Espèces que nous y avons récoltées ne sont point très nombreuses, mais leur étude nous servira à faire connaître la répartition des Mollusques dans les Corbières. ARION RUFUS Limax rufus, Linnæus, Syst, nat. (édit X), I, p. 652, 1758. Arion rufus, Michaud, Compl. Draparnaud, p. 4, no 2, 1801 ARION ATER Limax ater, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, p. 652, 1758. Arion ater, Michaud, Compl. Draparnaud, p. 3, n°1, 1831. Ces deux Espèces vivent ensemble, notamment à la montée du Col des Hêtres. — 212 — RIYEARON PNAICUS Arion fuscus, V. pyrenaicus, Moquin-Tandon, Hist. nat. Moll. France, II, p. 14, 1855. Arion pyrenaicus, Fagot, sp. Gourdon, Moll. mon- tagne Luchon et Barousse, in Bullet. Soc. hist. nat. Toulouse, XV, p. 82, 1881. Çà et là, parmi les mousses, au pied des Sapins. HYALINIA VASCONICA Zonites Vasconicus, Bourguignat, in Servain, Étude Moll. recueillis en Espagne et Por- tue "pa 131880; Hyalinia Vasconica, Locard, Prodrome malac. France, p. 35, 1882. Échantillons bien caractérisés aux Cols des Hôêtres, et de Saint-Louis. HYALINIA NITENS Helix nitens, Michaud, Compl. Draparnaud, p. 44, pl vs, ne1-518314101) Hyalinia nitens, Agassiz, in Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Avec la précédente. HYALINIA SEPTENTRIONALIS Zonites septentrionalis, Bourquignat, Moll. nouv. (1) Non Helix nitens, Gmelin, Syst. nat. (édit. XIII), p. 3633, n° 66, 1758. = où lit. ou peu connus. (XI et XII décades), p. 8, pl. uni, fig. 4-6, 1870. Au bas du Col des Frênes. R. HELIX NEMORALIS Helix nemoralis, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, pH 11587 Espèce assez répandue. HELIX HORTENSIS Helix hortensis, Müller, Verm. hist. IT, p. 57, n° 247, 1H Individus bien caractérisés au Col des Frênes. HELIX RUSCINICA Helix Ruscinica, Bourquignat, in Locard, Pro- drome malac. France, p. 62 et 311, 1882. Assez commune aux environs du Col de Saint- Louis. HELIX HYLONOMIA Heïix hylonomia, Bourquignat, in Locard, Pro- drome malac. France, p. 69 et 315, 1882. Peu rare au Col des Frênes, où les individus à teinte vineuse dominent. HELIX ATAXIACA Helix Ataxiaca, Fagot, Moll. nov. Gallica, p. 16, 1883. Sur les mousses, au bord du chemin carrossable, dans la partie comprise entre les habitations des gardes-forestiers et le Col de Saint-Louis. HELIX HISPIDA Helix hispida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p. 771, n201-4750. Parties ombragées et humides. HELIX ROTUNDATA Helix rotundata, Müller, Verm. hist., Il, p. 29, NPA a LYS Échantillons de belle taille sur les troncs en dé- composition des Sapins coupés depuis longtemps. HELIX RUPESTRIS Helix rupestris, Draparnaud, Table Moll., p. no, 18014et Hist- Moll France, p.62; photo 129; 1005 Dans les anfractuosités des blocs calcaires, à la montée du Col des Frènes. — 215 — HELIX LAPICIDA Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p. 768, 1758. Un peu partout. HELIX OBVOLUTA Helix obvoluta, Müller, Verm. hist., II, p. 27, n° 229, 1774. Coquille répandue sur les troncs pourris des lieux frais et humides de la forêt. HELIX ERICETORUM Helix ericetorum, Müller, Verm. hist., Il, p. 33, n°0290, 14e Sur les talus exposés au soleil. BULIMUS OBSCURUS Helix obscura, Müller, Verm. hist., II, p. 103, No, 7NLE Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 65, nl AS UE Sur l'écorce des Frênes, jusqu’à environ 3 mètres au-dessus du sol. CHONDRUS QUADRIDENS Helix quadridens, Müller, Verm. hist., II, p. 107, n° 306, 1774. — 216 — Chondrus quadridens, Cuvier, Règne anim., II, p. 408, 1807. Montée du Col des Hôtres. PUPA GONIOSTOMA Pupa goniostoma, Küsler, in Chemnilz et Mar- lini L2%édit), MGatt-MPupa, D169, pv, fig. 1-3, 1845. Cette Espèce, que nous n’avons point trouvée nous- même, nous à été adressée par notre collègue M. Gaston de Malafosse, qui l’a recueillie dans la fo- rêt, mais sans désignation plus précise. PUPA BIGORRIENSIS Pupa Bigorriensis, Charpentier, in des Moulins. Descript. Moll., in Act. Soc. Linn. Bor- deaux, VITE, «p..1060-161,pl. 1x, fie. D, 1-2: (Pupa megacheilos, var. pusilla), 1835. Sur tous les rochers. PUPA AVENACEA Bulimus avenaceus, Bruguière, Encycl. méthod. VCrS ph 095 en 07m Pupa avena, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 99, n° 10, 1801. Blocs calcaires, au pied de la montée du Col des Hêtres. PUPA SECALE Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, n° 12, 1801 et Hist. Moll. France, p. 64, pl. x, fig. 49-50, 1805. Attaché aux rochers et aux arbres de la forêt. C’est sans contredit l’Espèce la plus répandue. Quelques individus sont conformes au type ; d’autres en dif- fèrent par un rudiment de lamelle palatale au-dessous de la deuxième columellaire, à l'instar du Pupa Boi- leausiana, mais l'ouverture n’est jamais aussi incli- née et les lamelles aussi accentuées que chez cette dernière Espèce. C’est une forme de transition entre le Pupa secale et le Pupa Boileausiana. Si nous ne l'avons point élevé au rang d'Espèce, c’est que nous n'avons pu reconnaitre chez elle les trois caractères importants. CLAUSILIA ROLPHI Clausilia Rolphi, Leach, Brit. Moll., p. 119, 1820. Col des Hêtres, sous les Sapins. R. CLAUSILIA GALLICA Clausilia gallica, Bourguignat, Hist. Claus. France, pe 211077 Avec la CI. Rolphi. R. CLAUSILIA PYRENAICA Clausilia pyrenaica, Charpentier, in Bourqui- gnat, Hist. Claus. France, p. 12, 1877. Sur les troncs anciens des Hêtres et des Sapins. CLAUSILIA BIDENTATA Turbo bidentatus, Strüm, trondjh. selck. skrift., p.540, pl vr, ie 1405): Clausilia bidentata, Westerlund, Exposé crit. Moll., p:19, 1870: Un peu partout; plus commune que les précé- dentes. CYCLOSTOMA ELEGANS Nerita elegans, Müller, Verm., Hist., Il, p. 177, n° 309, LIT Cyelostoma elegans, Draparnaud, Tab]. Moll., p. 36, n° 1, 1801. Talus exposés au soleil, dans le voisinage du Col de Saint-Louis. POMATIAS NOULETI Pomatias Nouleti, Dupuy, Hist. Moll. France Lo MaSe) hp 019 pl rxvE, Mie SDS 1855. Cette coquille est surtout abondante aux extrémi- 01e tés est et ouest de la forêt, sur le tronc des arbres, où elle grimpe assez haut, quelquefois jusqu'aux pre- mières branches. La faune de cette partie des Corbières est franche- ment pyrénéenne. Toutes les Espèces citées se re- trouvent dans les Pyrénées, à l'exception de deux : les Helix Ataxiaca et Ruscinica. La distribution géographique de notre Helix Ataxiaca est trop peu connue pour que nous en tirions la moindre conclu- sion. L’Helix Ruscinica, modification de sa congé- nère l'IHelix strigella du centre Alpique, vient mou- rir à la fracture au fond de laquelle coule l'Aude, c’est-à-dire au pied même des Corbières occiden- tales. Les Espèces circumméditerranéennes du Mont- Alaric, de Saint-Antoine de Galamus, et même de la vallée de l'Aude et de la Sals, n’ont pu remonter jus- qu’à l'altitude de notre forêt ; le centre Alpique cesse de faire sentir son influence : nous sommes en plein centre Hispanique. V. La vallée de la Sals Corbières de l'Aude La Sals, ruisseau qui se jette dans l'Aude près de Couiza, à 225 mètres, passe par les villages de tennes-lès-Bains et de Sougraigne (#14 metres), et voit ses eaux salées sourdre d’une argile rougeâtre à une altitude d'environ 800 mètres. La vallée dans Li 99Q— laquelle coule ce ruisseau est constituée en majeure partie par les grès tantôt calcifères, tantôt sablon- neux, alternant avec les argiles rougeâtres du Sé- nonien. Les murailles calcaires du crétacé inférieur ne commencent à paraitre qu’au-dessus du point où notre ruisseau prend sa source. Aussi le paysage est-il d’une uniformité désespérante. Partout des roches nues à l’aspect ruiniforme et d'immenses blocs gréseux détachés de leurs assises, enfoncés dans les sables ou les argiles. Seul, le sol de la val- lée, surtout dans le voisinage de Sougraigne et aux environs des sources mêmes de la Sals, contient, par places, des cultures fourragères. La croupe de la colline que l’on est obligé d’escalader avant d'ar- river aux sources est recouverte d’un bois maigre et aride. Cette constitution géologique nous avait amené à penser que je territoire de la Sals devait être très pauvre en Mollusques ; notre prévision n’a pas été trompée; nous n'avons rencontré que des Espèces banales, s’accommodant de la majeure partie des ter- rains ; seules, les cultures fourragères ont permis à quelques Xerophila de remonter jusqu’à une altitude de 800 mètres. Nous nous sommes décidé à publier la liste des Espèces observées, non point à cause de leur intérêt propre, mais afin de montrer combien la constitution géologique influe sur la répartition géographique des Mollusques. Nous avons voulu montrer que non seulement le granit, mais encore certains autres ter- rains étaient peu favorables au développement des Espèces. Ce sera, croyons-nous, le moyen d'éviter des dé- boires aux débutants, qui, ne trouvant qu’un nombre restreint de coquilles sur un point déterminé, pour- raient croire à l’insuccès de leurs recherches. Ce qui nous à frappé surtout, c’est l'absence com- plète de Mollusques fluviatiles. Ni le ruisseau, ni les quelques filets ou flaques d’eau qui les bordent ne nous ont apporté le moindre contingent. On dirait que le sol n’est point convenable à la vie de ces ani- maux. Ce qui vient à l’appui de cette manière de voir, c’est que dans les eaux thermales de Rennes- les-Bains, n'ayant point la même origine et ne ren- fermant aucune trace de salure, vivent de nom- breuses Physes, ARION RUFUS Limax rufus, Linnæus, Syst. nat, (édit. X), I, p. 652, 1758. Arion rufus, Michaud, Compl. Moll. Draparnaud, p.4, n°2, 18317 Un peu partout. HELIX ASPERSA Helix aspersa, Müller Nermhistil, p. 59, n°253, 1734. Jusqu'au delà de Sougraigne. 2.999 A HELIX NEMORALIS Helix nemoralis, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), I, p. 713, 1158. ÇCà et là. HELIX HORTENSIS Helixthortensis, Müller, Verm: hist; If, p.157, 1 IL Bois à gauche de la Sals (800 mètres). HELIX LAPICIDA Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p. 768, 1758. Avec le précédent. HELIX CARTHUSIANA Helix carthusiana, Müller, Verm. hist., II, p. 15, nelle Sougraigne (400 mètres). HELIX ERICETORUM Helix ericetorum, Müller, Verm. hist., IT. p. 33, n230, LINE. Très commun à partir de Sougraigne, entre 400 et 800 mètres. — 923 — HELIX LIMARA Helix limara, Bourquignat, in Servain, Étude Moll. recueillis Espagne et Portugal, p. 103 {nomen), 1880, et in Locard, Prodrome malac. France, p. 114 et 340, 1882. Sougraigne. Prairies artificielles, près des sources de la Sals, c’est-à-dire à 400 et 800 mètres d'altitude. HELIX GROBONI Helix Groboni, Bourquignat, in Locard, Prodrome malac. France, p. 108 et 333, 1882. HELIX LIEURANENSIS Helix Lieuranensis, Bourquignat, in Servain, Étude Moll. recueillis en Esp. et en Por- tug., p. 83 (nomen), 1830, et in Locard, Étude var. malac., II, p. 547, 1881. HELIX SCRUPELLINA Helix scrupellina, Fagot, in Locard, monogr. Esp. or. Heripensis, p. 61, 1883. Ces trois Espèces se trouvent ensemble à une alti- tude d'environ 400 mètres dans les cultures fourra- geres de Sougraigne. PUPA BIGORRIENSIS Pupa Bigorriensis, Charpentier, in Des Moulins, in Act. Soc. linn. Bordeaux, VII, p. 160- 161, pl. 1x, fig. D, 1-2, 1835. ou Espèce commune à toutes les altitudes dans les murs en pierres sèches qui bordent le chemin. Comme au Mont-Alarie, c’est l'Espèce dominante. PUPA FARINESI Pupa Farinesi, Des Moulins, in Act. Soc. linn. Bordeaux WVIl:p 150 pur tie 151855): Entre Sougraigne et la source du ruisseau. R. PUPA SECALE Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, n° 12, 1801, et Hist. Moll. France, p. 64, pl. 1x, fig. 49-50, 1805. Dans un mur bordant une prairie non loin de la source. CYCLOSTOMA ELEGANS Nerita elegans, Müller, Verm. hist., II, p. 177, n° 3693, 1774. Cyclostoma elegans, Draparnaud, Tabl. Moll., Do0, 41/4801 Jusqu'à 500 mètres environ. Nous ne comprenons point, dans cette liste, les Physes de Rennes-lès-Bains, que nous ferons con- naitre dans une autre publication. En les y ajoutant, on aurait un total de seize Espèces, ce qui est bien peu pour une région aussi étendue. BULL. S0G. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886... ESPÈCES NOUVELLES DU LUC (VAR) PAR LE FRÈRE FLORENCE Membre associé ARION EUTHYMEANUS Animal : corpore mediocri, elongato, subeylindra- ceo, antice vix attenuato; — dorso tereti, postice attenuato, compressulo; — fulvescente, ad latera zona, sat lata, nigra, leviter laciniata, ornato; — pagina dorsali a lateribus zonula fulvescente dis- juncta, nigrescente infumata, ac maculis nigris, tum ovatis, tum elongatis, asversa; — rugis dorsalibus acutiusculis, conspicuis, elongatis, moniliformibus; — pede griseolo, postice cæruleo pailide tincto, mar- gine pedis subangusto, lineolis nigris insignito; — clypeo oblongo, valde elongato, antice rotundato, postice subrotundato vel obscure truncato, collum vix subobtegente, tuberculis minimis, postice densiori- bus, antice sparsis, exasperato, ac zonula laterali, angusta, postice anticeque late interrupta, semicir- cumcincto; — capite et tentaculis rufescentibus, obso- lete granosis ; tentaculis superioribus parum elonga- tis, divergentibus; inferioribus brevioribus, vix quartam partem æquantibus; long, max. 50 millim. BULL. SOC. MALACG. DE FRANCE. L'I. Décembre 1886. 15 — 226 — Animel &@e talile moyenne, allongé, de forme presque cyiinGrique; — Gos arrondi, atténué et un peu comprimé postérieurement ; —- d’un fauve rous- câtre orné de bandes et nuancé de tons plus foncés ainsi qu’il suit : une bande de chaque côté, un peu large, noire, déchirée sur les bords et occupant la partie supérieure des flancs; ceux-ci plus pâles et ornés, surtout vers l’extrémité postérieure, de linéoles grises, transverses et brisées; suivant cette bande et délimitant l’espace médian du dos, une zone de la même couleur que le fond général; le milieu du dos obscurci par une teinte noirâtre, simulant une large bande, partant du bouclier et s'étendant jus- qu’au pore muqueux; cette même partie ornée de petites taches très minces, les unes ovales, les autres allongées ; — les rides du corps sont un peu aiguës, visibles mais peu saillantes, composées de tubercules soudés entre eux, lesquels donnent à l’animal, dans l'extension, une apparence granuleuse des plus remarquables ; — pied grisâtre teinté de bleuâtre pos- térieurement, avec un bord assez développé, gris, orné de linéoles noires serrées; — bouclier oblong, très allongé, arrondi en avant, obtus ou plutôt obscurément tronqué en arrière, recouvrant à peine le col, orné de tubercules fins, un peu ovoides, serrés dans la partie postérieure, tandis que dans l’antérieure ils’ sont espacés, et par conséquent éloignés les uns des autres; une bande marginale étroite, noire, mais peu foncée, nettement interrom- nue aux deux extrémités, orne Îles côtés; la tête : + et les tentacuies sont roussâtres, un peu granu- — 227 — leux; les supérieurs courts, minces, bien diver- gents ; les inférieurs, très peu développés, égalent à peine le quart de la longueur des premiers. Animal lent, timide, un peu mou : il secrète avec abondance un mucus blanchâtre un peu brillant et très épais. Cet Arion, que je me fais un plaisir de dédier au Frère Euthyme, assistant du Supérieur général des Petits Frères de Marie, vit dans toute la région boisée de la plaine des Maures, notamment au Luc (Var), sur les premières pentes des collines calcaires, où il paraît fort rare. Je l'ai recueilli encore à Saint-Tropez, dans les fossés de la citadelle. On le rencontre aux endroits un peu humides, sous les pierres ou les débris de plantes, vivant en com- pagnie des Milax gagates et carinatus et du Limax agrestis. En automne, à l’époque de la croissance des champignons, je l’ai trouvé, en assez grande abondance, sous ces cryptogames, et, parmi ces échan- tillons, j’ai remarqué quelques individus d’une taille un peu plus forte avec un pied assez fortement jau- nacé en dessous et bordé d’une zone orangée accen- tuée. Trois Espèces déjà décrites, les Arion Gaude- froyi (1), aggericola (?) et Mabillianus (3), offrent (1) Arion Gaudefroyi, J. Mabille, Hist. mal. Bassin Paris, p. 12, 1870. (2) Arion Aggericola, J. Mabille, ibid., p.16, pl. 11, fig 5-7, 1870. (3) Arion Mabillianus, Bourguignat, Moll. nouv. litig., etc. er fasc., p. 173, pl. xxix, fig. 1-4, 1865. — 228 — quelques rapports avec celui-ci; je vais faire res- sortir les différents caractères qui les séparent : L'Arion Gaudefroyi se distingue de l’Arion Eu- thymeanus par sa teinte générale d’un gris rous- sâtre ou jaunâtre, par l’absence de bandes et de taches, par son pied d’un gris-jaune un peu cendré et muni en son milieu d’une bande translucide. L'Arion aggericola se rapproche un peu plus du nôtre comme taille et comme coloration; mais cet Arion est épaté en arrière, ses rides dorsales sont fortes, allongées, serrées et aiguës; le bouclier recouvre presque le cou, et cette partie, ainsi que les tentacules, sont d’un violet pâle. Enfin, l'Arion Mabillianus, comme taille, comme forme, comme disposition de dessin, est certaine- ment l’Espèce avec laquelle l’Arion Euthymeanus offre le plus d'affinités ; les différences qui les sépa- rent sont les suivantes : un pied plus acuminé en arrière; un bouclier moins allongé, arrondi mais non tronqué en arrière, couvrant presque entièrement le col de l'animal, même dans sa plus grande extension ; une coloration générale d’un jaune ocracé assez vif; un dos arrondi orné de trois bandes nettement délimitées, dont une médiane, etc. HELIX IDIOPHYA Testa parvula, anguste profundeque umbilicata, angulata, supra depressa, parum convexa, subtus convexiore, solida, opaca, cretacea, sordide albes- cente, ad aperturam plus minusve fusculo-castanea — 229 — ac plerumque fusco-zonata (zonula una supera ad angulum, alteræ [3 vel 4] inferiores plus minusve saturatæ ac sæpe evanidæ), eleganter costulata (costæ robustæ, productæ, candidæ, super fangulum vali- diores); — apice minuto, corneo ac lævigato; — an- fractibus 5 convexiuseulis, lente crescentibus, sutura relative profunda separatis ; — ultimo mediocri, an- œulato (angulus superus), supra convexo, subtus convexiore, superne prope insertionem recto ac bre- vissime deflexo; — apertura mediocriter obliqua, lunato-semirotundata, ad partem superiorem leviter quasi erecta ; — peristomate recto, acuto, intus pro- funde albo-incrassato ; marginibus sat approximatis ; — alt. Max D: diam. max Omillim. Cette Espèce, que l’on rencontre sur:les pelouses arides des collines avoisinant le Lue (Var), appartient à la série des Helix rugosiuscula. Parmi les Espèces de cette série, l’idiophya ne peut prendre place que près des Helix callestha (1) et Monistrolensis (2), dont elle se distingue par sa forme plus déprimée, par ses costulations plus fortes, par son angulosité plus prononcée, par son dernier tour rectiligne et surtout par son ouverture oblique paraissant comme relevée à sa partie supérieure. (1) Espèce du bois de Valaury, près de Trans (Var), Bérenguier, in Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 285. (2) Espèce de Monistrol, en Catalogne, Fagol, in Ann. malac., Il, 1884, p. 182. — 230 — FERUSSACIA GRAVIDA Ferussacia gravida, Florence 1885, citée in Let. et Bourg. Malac. Tunis, p. 115, 1885. Testa oblonga, relative curta, ventrosa (crassitudo maxima ad partem superiorem ultimi anfractus), in- ferne leviter attenuata, fragili, diaphana, nitidissima uniformiter pallide cornea, lævissima ; — spira me- diocriter producta, obtusa, superne breviter atte- nuata ac quasi subrotundata; apice obtuso; — an- fractibus 5 1/2 irregulariter crescentibus (superior exiguus, secundus relative magnus, tertius contra minutus, quartus fere subito ventrosus ac amplus, tandem ultimus amplissimus ac superne turgidulus), sutura lineari separatis; — ultimo dimidiam alti- tudinis æquante, superne ad insertionem regulariter descendente; — apertura verticali, irregulariter lu- nato-oblonga ; columella brevi, recta, intus contorto- lamellata ; — peristomate recto, acuto, vix incras- satulo; margine externo antrorsum regulariter arcuato ; marginibus callo junctis; — alt. 8; diam. 4; alt. ap. 4 millim. Cette Férussacie, de la série des Folliculiana, vit sous les pierres à la Lauzade, près du Luc (Var), où elle est fort rare. BULL. 80C. MALAC. DE FRANCE. III Décembre 1886. L£ FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA DALMATIE, DE LA CROATIE ET DES CONTRÉES CIRCONVOISINES (1) PAR M. A. LETOURNEUX Membre fondateur Conseiller honoraire à la Cour d'Aiger C. DU GENRE DALMATE TANOUSIA Le genre TaxousrA, dédié au fidèle compagnon de nos courses malacologistes, au Syrien Tanous Farez, a été établi, en 1879, pour la Limnæa Zrmanjæ, par notre collègue, le savant Secrétaire général de la Société, et publié, en 1881 (p. 44, 64 et 65) dans l'Histoire malacologique du lac Balaton du D’ G. Servain. Voici, en effet, ce qu’on lit dans cet excellent tra- vail, qui à été loin de plaire aux auteurs allemands, dont la fibre patriotique a été désagréablement affectée de cette prise de possession par un étranger, un non appelé (?), d’une certaine partie de leur do- maine scientifique. (1) Suite.— Voir pour le commencement le tome II des Buie- tins de la Société, p. 195. (Juillet 1885.) (2) « Unberufene. » o — 232 — « La dernière série (p. 44) se compose d'Espèces que M. Bourguignat considère comme devant former une coupe générique spéciale, à laquelle il a attribué l'appellation de Tanousra, en souvenir du Syrien Tanous Farez, etc... » et plus loin, p. 64 et65. « Les quatre Espèces dalmates, auxquelles M. Bourguignat a attribué le nouveau nom générique de Tanousia, sont caractérisées : 1° par un dernier tour très renflé à son origine et allant insensiblement en se contrac- tant vers l'ouverture, qui, par suite de cette contrac- tion, parait étroite et relativement fort exiguë; 2 par une ouverture pourvue intérieurement d’un bourrelet continu, analogue à celui que l'on re- marque chezles Foss ralus, les Stalioa ou les Prosos- thenia, etc... Les quatre Tanousies sont les Tanousia Zrmanjæ (Limnæa Zrmanjæ de Brusina), Letour- neuxi, Marchesettiana et Stossichiana. » Lorsque notre aimable ami d’Agram, qui ne per- met à personne de toucher à la faune dalmate, parce qu'il s’est mis plusieurs milliers de Clausilies sur la planche (1), eut connaissance qu'un étranger, un non appelé (2), avait osé envahir son domaine et avait poussé l’indélicatesse jusqu’à découvrir des caractères génériques là où son grand coup d'œil ne lui avait rien fait voir, il déclara qu'il n’y avait qu'un être sans cervelle [acrania] (3) capable de proposer (1\ « Darum habe ich... aufsespeichert. Um dies riesisge Mate- rial, wo unzählige Tausende von Clausilien liegen. » (Brusina.) (2) « Unberufene. » (Brusina.) (3) Brusina, in Jahr. D. Deutsch Malak. Gessel, etc. 1884, Hefs, I. — 233 — une pareille coupe générique. Or, ce même ami d’Agram, après quatre ans de réflexions, vient d’éta- blir la même coupe générique, pour la même Espèce, non pas sous le nom de Tanousia, nom indigne (1) créé par un non appelé, mais sous la nouvelle appel- lation de SANDRIA (2). La première Espèce du genre TANousrA a été pu- bliée, en 1866, par M. Brusina, sous l'appellation de Limnæa Zrmanjæ (3), et regardée par cet auteur comme une forme voisine de la Limnæa truncatula {minuta), que tous les naturalistes connaissent. Depuis longtemps, nous avions lu la description et examiné la figure de cette Espèce, sur laquelle nous avions peu porté notre attention, lorsque, dans une de nos explorations en Dalmatie, nous avons pu en recueillir de nombreux échantillons dans la localité classique, c’est-à-dire sur les bords de la Zrmanja [Zermanja], petite rivière qui se jette au-dessous d’'Obbrovazzo dans le canal maritime « della Mon- tagna. » Lorsque nous eûmes examiné nos échantillons, de concert avec notre ami, le malacologiste Bour- guignat, nous acquimes la conviction que cette Es- pèce, bien que d'apparence limnoïde, possédait des signes distinctifs suffisants pour motiver sa sépara- tion du genre Limnæa. (1) Antinational Name. » (2) Brusina, Mollusken Fauna OEsterreich-Ungaras. (Mitth. des naturw. Ver. f. Steinmarck, 1885.) (3) Contrib, della fauna dei moll. Dalmasi, p. 55, fig. 4, 1866. — 234 — Le caractère essentiel de la Zrmanjæ consiste en un bord apertural pourvu à l’intérieur d’un encras- sement ou bourrelet parfaitement continu. Ce signe distinctif donne à l’ouverture un cachet tout particulier, qui accuse des airs de parenté avec cette faune éteinte, si riche dans ce pays, où presque toutes les Espèces fossiles posèdent une ouverture à péristome non interrompu. Parmi nos échantillons, notre ami Bourguignat a reconnu trois formes bien distinctes, d’abord la forme primitive décrite par M. Brusina, puis une forme ovoide, enfin une dernière oblongue-acuminée, rela- tivement fort élancée. Ces trois formes, avec une autre que nous avons découverte dans la vallée de la Cettina, constituent le genre Tanousia, tel qu'il est connu actuellement. Les quatre espèces de ce genre sont de petites coquilles striées, d'apparence limnoïde, de forme ordinairement obèse, et dont l'ouverture oblongue, parfois très étranglée, possède sur le bord dextre un bourrelet interne plus ou moins épais, qui, faisant suite à la callosité palatale et à l’encrassement du bord columellaire, forme un péristome continu. Nous renvoyons à la description et à la figure de la Zrmanjæ (Brusina, Cont. Moll. Dalm., p. 55, fig. 4, 1866) pour la connaissance de l’Espèce primi- tive, et nous passons de suite aux trois Espèces nou- velles que nous avons découvertes. — 235 — TANOUSIA MARCHESETTIANA (1) Testa elongato-acuminata, opaca, crassa, sordide candida, eleganter striata (striæ regulares) ; — spira conico-producta; apice minuto, acuto; — anfractibus 6 convexiusculis lente usque ad ultimum crescenti- bus, sutura profunda separatis; ultimo majore, con- vexo, dimidiam altitudinis exacte æquante, superne ad insertionem labri vix subdescendente ac circa sutu- ram leviter subtumidulo; — apertura subobliqua, arcte oblonga, externe convexa, adverse scilicet ad partes columellarem et palatalem oblique rectius- cula; — peristomate continuo, recto, acuto, intus valde labiato ac quasi patulescente; margine externo antrorsum arcuatulo ; margine columellari valido ac crasso, rimam claudente; — alt. 4; diam. 2; alt. ap. 2; lat. ap. 1 1/2 millim. Bords de la Zrmanja. Cette Tanousie, dédiée au D' Carlo de Marchesetti, directeur du musée civique de Trieste, est remar- quable par sa forme allongée-acuminée, par sa crois- sance spirale lente, par son ouverture étroite-oblon- gue dans une direction un peu oblique de droite à gauche et dont le côté columellaire est presque rec- tiligne lorsque le côté externe est convexe. (1) Bourg., in Servain, Malac. Balaton, p. 65, 1881. — 236 — TANOUSIA LETOURNEUXI (1) Testa parvula, ovoidea, fragili, subpellucida, can- dida, nitida, fere lævigata aut sub valido lente stria- tula (striæ obsoletissimæ, leviter pallidiores, inter se sat distantes quasi obscure sublamellatæ); — spira curta, breviter obtuso-attenuata; apice exiguo; — anfractibus 5 convexis, superne tumidulis, regulari- ter crescentibus, sutura impressa separatis; — ulti- mo maximo, amplo, rotundato, ad aperturam leviter coarctato, dimidiam altitudinis superante, superne ad insertionem recto; — apertura verticali, coarc- tata, oblongo-elongata quasi linguiformi, superne acute angulata, inferne ad basin columellæ angulosa ac quasi subcanaliculata ac patulescente ; — peristo- mate continuo, recto, acuto, intus labiato præcipue ad partem inferiorem; margine externo antrorsum leviter arcuato; margine columellari robusto et crasso ; — alt. 3; diam. 2; alt. ap. 2; lat. ap. 1 mil- lim. Cette Espèce, si différente des deux précédentes par sa spire écourtée et l'énorme développement rela- tif de son dernier tour, ainsi que par son ouverture contractée, se rencontre également sur les bords de la Zrmanja. TANOUSIA STOSSICHIANA (2). Testa minuta, subobtecte rimata, oblonga, sub- opacula, subpellucida, fere levi aut sub valido lente (1) Bourg., in Servain, Malac. Balaton, p. 65, 1881. (2) Bourg., in Servain, Malac. Balaton, p. 65, 1881. — 2317 — argute striatula, uniformiter cornea ac sæpe limo inquinata; spira parum producta, obtuse attenuata ; apice obtuso ; — anfractibus 4 1/2 convexis, regula- riter crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo sat majore, fere dimidiam altitudinis æquante, con- vexo, ad aperturam jieviter coarctato, superne ad insertionem descendente; — apertura subobliqua, oblonga, externe convexa, adverse recta, superne angulata, inferne prope basin columellæ subangu- losa; — peristomate continuo, recto, acuto, intus albo-labiato; margine externo recte retrocedente; margine columellari recto, robusto, super rimam semireflexo ; — alt. 2? 1/4; diam. 1 3/4; alt. ap. 1 1/2; lat. ap. 1/2 millim. Cette minuscule Tanousie, si différente des autres, vit dans le ruisseau du moulin, au-dessus du réser- voir, à Ervac (vallée de la Cettina). Elle est dédiée à M. le professeur Adolfo Stossich, de Trieste. D. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE HÉLICE DE L'ILE DE CORFOU. De l’extrémité sud de la Dalmatie à l’ile de Cor- fou, la distance est si peu considérable, que nous pouvons, sans sortir du cadre que nous nous som- mes imposé, regarder cette Hélice comme une Es- pèce d’une contrée circonvoisine de la Dalmatie. Cette Hélice, dédiée au D” Soccali, de Corfou, est une des plus belles coquilles du système européen. — 238 — Elle n’a de rapport qu'avec une Hélice de Chine, la Cecilei de Philippi. HELIX SOCCALIANA Testa aperte umbilicata (umbilicus profundus per- viusque), magna (alt.max. 33, diam. max. 51 millim.), depressa, supra subtusque fere æqualiter convexa, solida, crassa nihilominus leviter subtranslucida, vix nitente, undulatim striata (striæ ad partem su- periorem ultimi lineolis spiralibus decussatæ), uni- formiter carneo-albescente, ad embryonales luteo- carneola, ac zona saturata castaneaque eleganter cincta; — spira convexa, ad apicem perobtusa; — anfractibus 6-7 convexis, sat celeriter crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo majore, rotun- dato, superne valde descendente ; — apertura per- obliqua, aperta (alt. 22, lat. 27 millim.), transverse lunato-semiovata ; — peristomate crasso, obtuso, su- perne recte tectiformi, inferne reflexo, ad marginem columellarem in triangula forma dilatato ; margine externo undulatim sinuato ; marginibus callo valido ac leviter castaneo junctis. Sommet du Santi-Deca, dans l'ile de Corfou, où elle est fort rare. (La suite prochainement.) BULL. SOC. MALAC,. DE FRANCE. III. Décembre 1886. ETUDE CRITIQUE DES TAPES DES COTES DE FRANCE PAR M. ARNOULD LOCARD Vice-Président de la Société malacologique de France Au dire de bien des naturalistes, il n’est pas, en malacologie, d'Espèces plus difficiles à bien dé- terminer que celles qui appartiennent au genre Tapes. Il est certain que, dans bien peu de collec- tions publiques ou privées, nous avons rencontré des déterminations logiques, rationnelles, et surtout concordantes, pour les nombreuses formes qui com- posent ce genre. Et, lorsque l’on consulte les ou- vrages traitant des Venus ou des Tapes, on est plus particulièrement frappé des hésitations, et souvent même des contre-sens qui se se glissent à chaque instant dans les meilleurs de ces travaux. Frappé à juste titre d’un pareil état de choses, nous avons voulu essayer d'y porter remède. Déjà, en écrivant notre Prodrome de malacologie fran- çaise, nous avons pu voir combien il était difficile de mettre d'accord les longues synonymies relevées — 240 — chez les auteurs. Revenant aujourd’hui sur cette partie de notre travail, nous croyons être à même, non seulement de rectifier les erreurs qui ont pu s’y glisser, mais encore de le compléter sous bien des rapports. Si les Espèces linnéennes sont déjà difficiles à bien comprendre, par suite de la trop grande conci- sion de leurs diagnoses et du peu de références syno- nymiques qui les accompagnent, il était à supposer que Lamarck, déjà plus explicite et plus complet dans ses appréciations, serait d’un grand secours pour une pareille étude. Lamarck, en effet, a signalé environ une douzaine d'Espèces de Tapes se ren- contrant dans les mers d'Europe. Mais, lorsqu'il s’est agi de bien reconnaître ces Espèces, la ques- tion est devenue tout à coup singulièrement com- plexe. Alors qu’a-ton fait? Comme à plaisir, on a sabré à travers toutes ces formes, fauchant, sans y prendre garde, les meilleures, sans prendre la peine de leur imposer le moindre contrôle. C'est ainsi que de grands auteurs, comme MM. Hidalgo, Küster, Reeve, Rôümer, Sowerby, Weinkauff, et bien d’au- tres, sont arrivés, par de singulières combinaisons synonymiques, à ne plus reconnaitre que six ou sept des Espèces de Lamarck. Il s'agissait donc de savoir qui avait tort ou rai- son en pareille matière. Une seule chose était à faire : rechercher ces types de Lamarck et les étu- dier attentivement. C'est précisément ce qu'ont mal- heureusement oublié de faire bien des personnes, et c’est ce que nous nous félicitons hautement d’avoir — 241 — fait. Grâce à l’extrême complaisance de MM. Poi- rier, de Rochebrune, Jules Mabille, nous avons pris connaissance de tous les types du Muséum de Paris. Avec le gracieux concours de MM. de Loriol et Lunel, nous avons pu étudier à Genève les précieux types religieusement conservés des belles collections de Lamarck et de Delessert. C’est donc avec une exacte connaissance de cause que nous présentons aujourd'hui ce travail. Nous pouvons dire que presque tous les types des auteurs ont passé par nos mains. S il était possible d’en faire tout autant pour les autres branches de la Malacolo- gie, que d'erreurs souvent bien grossières on pour- rait éviter ! Nous n’entreprendrons pas, dans cette introduc- tion, l’étude critique des nombreux auteurs qui ont écrit sur le genre Tapes; cette étude trouvera sa place plus loin, à propos de chaque Espèce. Beau- coup de nos formes étaient déjà figurées; pour ne citer qu’un auteur, rappelons ici que M. Hidalgo, dans son bel ouvrage sur les Mollusques marins d'Espagne, du Portugal et des Baléares, n'a pas figuré moins de 77 individus. Dans nos synonymies, nous avons indiqué les meilleures figurations pui- sées dans les différentes Iconographies publiées sur ce sujet. Pour ne pas nous étendre trop loin, nous nous sommes borné à donner, pour chaque Espèce, une description sommaire mais comparative, en ayant soin de la faire suivre de rapports et différences. Nous estimons ces données bien suffisantes pour per- BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Juillet 1886 16 — 242 — mettre de distinguer facilement chacune de nos Espèces. Un mot encore, pour une question toute person- nelle. Après une longue et attentive étude, nous sommes arrivé à constater la présence de 26 Espèces de Tapes sur nos côtes de France, sans compter un nombre considérable de variétés. Comme on le verra, nous avons été condamné, par les règles d’une bonne nomenclature, à changer plusieurs dé- nominations anciennes faisant double emploi et pou- vant donner lieu à de fâcheuses confusions. Mais, en outre, nous avons créé un certain nombre d’'Espèces nouvelles. À ceux qu'une pareille manière d’appré- cier l’'Espèce peut encore surprendre, et qui veulent bien discuter avec nous sans parti pris d’École, nous nous bornerons à exposer les faits suivants, leur laissant le soin de conclure. Lamarck et Deshayes, nos grands maîtres à nous, citent environ 750 Espèces de Mollusques vivant en Europe. Or, d’après ce que nous avons vu dans la collection de Lamarck, et d’après son propre cata- logue, que nous avons eu entre les mains, on peut évaluer à 9 en moyenne le nombre d’échantillons relatifs à chaque Espèce. C’est donc un total de 3.100 sujets qui aurait servi de matériaux d'étude à Lamarck pour écrire cette partie de son grand ou- vrage. Doublons même ce chiffre, si l'on veut attein- dre les marges extrêmes. Certes, c’est déjà beau- coup pour cette époque. Aujourd’hui, les collections particulières sont souvent moins étendues comme distribution géographique, mais elles comportent un — 243 — bien plus grand nombre d'individus, soit d’une même famille, soit d’un même pays. Faut-il avouer que notre seule collection personnelle compte actuelle- ment près de 45.000 échantillons vivants, unique- ment de France ? et ce ne sont pas, bien entendu, les seuls matériaux dont nous fassions usage pour nos études malacologiques! En présence de tels faits, si nous arrivons à reconnaitre aujourd’hui plus de formes distinctes ou d’'Espèces que Lamarck ne pouvait le faire, nous accusera-t-on encore d'ou- trepasser la mesure ? A. GROUPE DU TAPES DECUSSATUS TAPES DECUSSATUS, Linné. Venus decussata, Linné, 1758, Syst. nat., (édit. X), p. 698. — Donovan, 1800, Brit Shells, II, pl. LxvII. — Martini et Chemnitz, Neues Conch. Cab; —(?° édit.), p. 179, pl. xxr, fig. 11 et 12. — litterata, Pennant, 1767. Brit. zool., IV p. 96, pl. LIT, fig. 53. — fusca, Gmelin, 1789. Syst. nat. (édit. XIIT), p' 3281 nb: — obscura, Gmelin, 1789. Loc. cit., p. 3289, HO — decussata (var. ?), Lamarck, 1818, anim. s. vert., V, p. 597; — (2° édit), 1835, VI, p. 391. Venerupis decussata, Fleming, 1824. Brit. anim., p. 491. Pullastra decussata, Brown, 1827. II. conch., ? — 244 — pl. xix, fig. 6-7; — (?° édit.), 1845, pl. XXXVIL, fig. 5-6. Tapes decussata, Forbes et Hanley, 1853, Brit. moll., I, p.379, pl. xxv, fig. 1.— Sowerby, 1859. II, ind., pl. 1v, fig. 6. — Reeve, 1864. Conch., pl. x1, fig. 57. — decussatus, Jeffreys, 1863-69. Brit. conch., IB'p 5990 pb4185 plu he Te Hidalgo, 1870. Moll. marins, pl. x, LES PA ur OBSERVATIONS. — Dans la dixième édition de son Systema naluræ, Linné définit ainsi son Venus decussala : « Testa ovata antice angulata decussatim striala », et lui donne pour habitat l'Océan indien. Avec une pareille sobriété de diagnose, il est bien difficile de savoir exactement, parmi les nombreuses formes que présente la coquille admise par presque tous les naturalistes sous le nom de Tapes decus- satus, laquelle de ces formes Linné a voulu prendre pour type. La onzième etla douzième éditions n’appor- tent à cette manière de voir aucune modification. Gmelin, dans la treizième édition du Syst. nat. (1), après avoir retiré cette Espèce de l'Océan indien pour la placer exclusivement dans la mer Méditerranée, donne en synonymie trois références et nous renvoie aux figurations de Gualtieri, Born et Chemnitz, que nous allons examiner. Gualteri (?) figure deux formes absolument dis- (1) Gmelin, 1788-93, Syslema naturæ (édit. xur), p. 3294, n° 135. (2) Gualtieri, 1742, Index Test. Conch., pl. zxxxv, fig. E,F, G. — 245 — tinctes : la première, fig. E et I, se rapporte à une coquille de taille assez petite, avec la région posté- rieure (les sommets étant normalement placés à gauche, vers la région antérieure) largement déve- loppée dans le sens de la hauteur, et nettement tron- quée à son extrémité. La seconde (fig. 1), de taille béaucoup plus forte, est, au contraire, d’un galbe plus allongé, avec cette même région postérieure plus développée dans le sens transversal, arrondie et non tronquée à son extrémité. Ajoutons que ces deux formes vivent dans nos mers et que nous en connais- sons des échantillons absolument conformes aux types figurés. Born, sous le nom de Venus deflorata (1), donne la description et la figuration d’une coquille au galbe ovalaire, transversalement allongée (testa ovala, transversim elongata) qui n’a rien de tronqué ni d’anguleux, et qui, par conséquent, ne se rapporte nullement à la diagnose de Linné. Enfin, Chemnitz, dans les Suites de l'ouvrage de Martini (2), représente, au contraire, deux formes, l’une de taille moyenne, l’autre d’une taille plus pe- tite, nettement anguleuses et tronquées, et qui ré- pondent bien à la diagnose linnéenne. Ainsi donc, d’après les références indiquées par Gmelin, nous sommes en présence de deux formes : l’une ovalaire, allongée, à bords arrondis; l’autre plus (1) Born, 1780, Test. Mus. Cæs. Vindobon, pl. v, fig. ?, 3. (2) Martini et Chemnitz, 1784, Neues Conch. Cab., VI, pl. xt, fig. 455, 456. (Ces mêmes dessins sont reproduits dans la 2° édit., pl. xxt, fig. 11 et 12.) ot courte, plus ramassée, nettement tronquée, et partant anguleuse. Cette dernière forme, répondant exacte- ment à la diagnose de Linné, sera pour nous la forme type. C’est, du reste, sur nos côtes, la plus commune et la plus répandue. Dans notre synonymie, nous avons indiqué, après vérification, les principales figu- rations qui se rapportent sûrement à cette forme. Il conviendrait peut-être d'ajouter à cette synonymie le Cuneus reticulatus de Da Costa (1) ; mais la descrip- tion et la figuration qu’il en donne peuvent s’appli- quer aussi bien au type dont nous venons de parler qu’à l’autre forme. Quant aux Venus fusca et V. obscura de Gme- lin (2), d’après la référence de Lister (3) que donne leur auteur, il est évident qu'elles se rapportent également au Tapes decussatus, tel que nous le comprenons. On remarquera que Lamarck (4), sous le nom de Venus decussata, a également réuni les deux formes que nous signalons, tout en les distinguant. Contrai- rement à Linné, son type est ainsi défini : « Testa ovata, anterius subangulalta », tandis que sa var. 2 est indiquée « Testa rhombea, transversim breviore. » C’est cette dernière forme qui doit évidemment être (1) Da Costa, 1788, Hist. nat. Test. Brit., p. 202, pl. xrv, fig. 4. (2) Gmelin, 1788-93, Syst. nal. (édir. xn1), p. 3281, et p. 3289, n° 99. (3) Lister, 1770, Syn. Meth. Conch., pl. cccexxunx, fig. 271. (C'est par erreur, ainsi qu'il est facile de s’en assurer, que Gmelin, à propos du Venus fusca, a indiqué la fig. 371 de la pl. cecexxnr; il faut évidemment lire fig. 271, comme pour le Venus obscura.) (4) Lamarck, 1818, Anim. s. vert., V, p. 597; — (2° édit.), VI, D. 190: — 247 — considérée comme le véritable type. Quant à l’autre forme, elle se rapporte à notre Tapes extensus (1). DESCRIPTION. — D’après ce qui précède, et sans nous étendre davantage sur les caractères d’une dia- gnose complète, nous dirons en deux mots que le Tapes decussatus est une coquille d’un galbe trans- versalement un peu plus allongé que haut, à con- tours rhomboïdes; la région antérieure est courte, étroite, arrondie, avec son axe un peu infra-médian ; la région postérieure est plus développée, plus haute, nettement tronquée à son extrémité, subanguleuse dans le haut et dans le bas; le test est orné d'un double régime de stries transversales et de stries rayonnantes partant du sommet, ces dernières géné- ralement plus accusées; dans la région antérieure et surtout dans la région postérieure, les mailles formées par l'intersection du double régime des stries sont plus grossières et plus irrégulières ; enfin, dans la charnière, les dents sont toujours, dans chaque valve, au nombre de trois, et plus ou moins bifides. VARIATIONS. — Ainsi défini, le Tapes decussatus peut présenter un grand nombre de variations, (1) Ce qui prouve bien que Lamarck avait parfaitement su dis- tinguer les deux formes qui nous occupent, c’est que, sur une éti- quette de sa collection actuellement conservée au musée de Ge- nève, nous lisons la note suivante écrite de sa main : « Venus decussala, Montagu; Leach, no 25; différent de celui de la Médi- terranée. » L'échantillon ainsi dénommé est un Tapes decussatus tout à fait typique, qui mesure 53 millim. de longueur, sur 40 millim. de hauteur. — 248 — comme taille, comme galbe et comme ornementation. Les beaux échantillons atteignent facilement 55 à 60 millim. de longueur sur 38 à 40 millim. de hauteur totale, et même au delà. Suivant les mi- lieux, le galbe est plus ou moins renflé, et la tronca- ture plus ou moins prononcée ; tantôt le plan de sectionnement est presque vertical, tantôt il est plus ou moins fortement incliné de gauche à droite. Cette troncature, si caractéristique, est du reste aussi nettement accusée chez les sujets de forte taille que chez les petits individus, chez les adultes que chez les jeunes. Le mode d'ornementation dû à la disposition des stries est également assez variable chez le type; les stries rayonnantes et les stries tranversales sont tou- jours bien accusées, quoique les premières paraissent encore plus profondément burinées que les secondes. Chez certaines variétés, les stries s’atténuent plus ou moins. Ainsi, nous voyons dans la collection de La- marck les deux types de sa var. 3 qui, tout en con- servant un galbe normal, ont les stries transversales plus accusées que les stries rayonnantes ; une telle disposition ornementale sert donc ainsi de passage entre le Tapes decussatus et le T. pullaster. Quant à la coloration, elle est très rarement mono- chrome, et passe du jaune très pâle, un peu terreux, au roux foncé ferrugineux ou même violacé. Le plus souvent, le test est parsemé de marbrures ou taches plus foncées que le fond, tantôt confuses, irrégulières, tantôt disposées suivant des zones rayonnantes par- tant du sommet pour s'épanouir à la périphérie, — 249 — tantôt même disposées en zig-zag. M. Hidalgo (1) a figuré plusieurs intéressantes variétés de ce genre que nous retrouvons sur nos côtes. Nous signalerons donc les variétés suivantes : Var. ex forma : major, minor, elongata, rhom- boidea, ventricosa, depressa, curta, sub- decussata, etc. Var. ex colore : albida. fulva, ferruginea, violacea, flammulata, zonata, bizonata, quadri- zonata, heligmogramma, etc. HABITAT. — Très commun ; sur toutes nos côtes. TAPES EXTENSUS, Locard. Venus deflorata (non Linné) (?), Born, 1780. Mus. cæs Vindob., p. 68, pl. v, fig. 2-3. — florida (non Lamarck), Poli, 1795. Test. UNSS people x, ie MG — decussata (non Linné), Lamarck, 1818. Anim.s. vert, Na p' 501512 Edit), 1835, MID. 590: Tapes decussatus, Hidalgo, 1870. Moll. marins, pl xE0r, fo: — extensus, Locard, 1886, Prodr. malac. franç., p. 435 et 595. OBSERVATIONS. — Nous venons de voir que, dans (1) Hidalgo, 1870, Moll marins, pl. xzui (excl., fig. 3). (2) Dans cette synonymie, comme dans toutes les autres, nous n'indiquons que les auteurs qui ont écrit postérieurement à la dixième édition de Linné, et qui ont fait comme lui, dans cet ouvrage, usage de la méthode binominale. — 250 — les références données par Gmelin pour la Venus decussata de Linné, il y avait lieu de distinguer deux formes différentes. Nous avons conservé le nom de Tapes decussatus à la forme rhomboïdale ; reste à examiner ce que représente la seconde forme au galbe allongé et non tronqué à son extrémité. Confondue par la plupart des auteurs modernes avec le véritable Tapes decussatus, cette forme a été cependant très bien observée par plusieurs au- teurs anciens. Outre la figuration de Gualtieri (1), qui peut à la rigueur prêter à la confusion, nous trouvons dans Born une bonne description et une assez exacte figu- ration de la forme qui nous occupe ; malheureuse- ment, le nom de Venus deflorata, donné par Born à cette Espèce, ne peut être conservé, ce nom ayant été antérieurement proposé par Linné (2?) pour une tout autre forme. Poli décrit et figure également la même coquille, sous le nom de Venus florida. Il donne comme réfé- rence la figuration de Born que nous venons de citer, ainsi que trois autres figurations de Gualtieri, Regenfus et Da Costa. La figuration de Gualtieri (3) est exacte, et l’on remarquera que ce n’est point la même que celle que Linné a donnée pour son Venus decussatus. Quant à celles de Regenfus (4) et de Da Costa (5) elles sont plus douteuses, et doivent très 1) Gualtieri, 1742, Indeæ Tesl. Conch., pl. zxxxv, fig. L. 2) Linné, 1758, Syst. nat. (édit. x), p. 687. 3) Gualtieri, 1742, Loc. cûl., pl. zxxxix, fig. F.1. 4) 4) Regenfus, 1758, Choix de Coquilles, pl. 1v, fig. 20. (5) Da Costa, 1788, Hist. nat. Test. Bril., pl. xrv, üg. 4. ( ( ( ( — 251 — vraisemblablement, au moins la dernière, donner un mauvais dessin du Tapes decussatus. Le nom de Venus florida devrait donc être conservé. Mais comme il fait confusion avec le Venus florida de Lamarck (1), adopté par un très grand nombre d’au- teurs, il ne peut être maintenu dans la nomencla- ture. Dans sa description, Poli dit : « Concha ovata, de- pressiuscula, antea elongatula atque dilatata ; postice attenuata atque rotundata. » Rien ici ne rappelle la forme linnéenne, et comme Poliaécritces lignes plus de trente ans après la publi- cation de la dixième édition du Systema naturæ, il a donc eu bien évidemment l'intention de décrire une forme différente. Aussi sommes-nous très sur- pris de voir autant d'auteurs vouloir à tout prix faire rentrer cette Espèce en synonymie avec le Tapes decussatus. Enfin, dans Gmelin, on trouve deux autres Venus, les V. variegata (?) et V. sanguinolenta (3), qui ont été rapportées par plusieurs auteurs, notamment par Kuster, dans la deuxième édition des Suites de Martini et Chemnitz (4), au Tapes texturatus. C'est avec un fort point de doute que nous les rapporterons à l’Espèce nouvelle; nous proposons donc de dési- gner cette forme particulière sous le nom de Tapes (4) Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 602. (3) Gmelin, 1788-93, Syst. nal. (édit. xx}, p. 3181, n° 64. (2) Gmelin, Loc. cit., p. 3295, no 140. (1) Martini et Chemnitz, Neues Conch. Cab. (2° édit.), p. 180. — 252 — extensus, tel que nous l'avons inscrit dans notre Prodrome (1). DescripTIoN. — Coquille d’un galbe ovalaire un peu allongé, à contour assez régulier ; valves régu- lièrement renflées ; région antérieure un peu courte, étroite, arrondie; région postérieure allongée, un peu plus haute, arrondie ou très obtusément subtron- quée à son extrémité; bord inférieur largement courbé; test orné d’un double régime de stries transversales et de stries rayonnantes partant du sommet, ces dernières généralement plus accusées et formant un réseau finement treillissé, à mailles plus grossières aux extrémités ; charnière finement dentée ; dents cardinales fines, au nombre de deux, ou plus souvent trois à chaque valve, normalement bifides. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce, très complètement décrite dans Poli, et dont nous venons de résumer les principaux caractères d’après l’étude d’un grand nombre d'échantillons, se distinguera du Tapes decussatus : par son galbe plus étroit, notable. ment plus allongé transversalement; par sa région antérieure un peu plus large. un peu moins retroussé dans le haut ; par sa région postérieure plus allongée, plus arrondie, non tronquée, ou très obtusément tron- quée ; par son bord inférieur plus légèrement et plus régulièrement arrondi; par ses crochets plus étroits, mieux détachés sur l’ensemble des valves, et partant (1) A. Locard, 1886, Prodr. malac. francç., p. 435 et 595. — 253 — plus renflés ; par son test plus finement strié, avec les stries transversales notablement plus atténuées ; par ses dents cardinales beaucoup plus fines, con- stituant une charnière plus grêle, etc. VARIATIONS. — On peut établir pour cette Espèce les mêmes variétés ex forma et ex colore que pour l'Espèce précédente. Nous ferons remarquer qu'il existe quelques lé- gères différences dans les figurations que nous avons signalées dans notre synonymie. Ces diffé- rences peuvent porter sur quelques variations qu'il importe de signaler plus particulièrement; ainsi, la grande forme figurée par Gualtieri (1) se rapporte exactement à une coquille de très grande taille, vé- ritable var. maxima (mesurant de 70 à 75 sur 45 à 48 millim.), que nous avons reçue de l'Étang de Bi- guglia, sur la côte orientale de la Corse. La figura- tion de Poli, quoique mal posée, représente bien la forme italienne, telle que nous l'avons retrouvée dans des échantillons adressés par M. le marquis de Montorosato, en 1872, au Muséum de Paris, sous le nom de Tapes decussata. HABITAT. — Assez commun; en colonies distinctes et populeuses ; les côtes de la Méditerranée, TAPES PULLASTER, Montagu. ? Tellina rugosa, Pennant, 1767, Brit. zool., IV p. 88, pl. zvui, fig. 36. ? (1) Gualtieri, 1742, Index Tesl. Conch., pl. rxxxv, fig. L. — 254 — ? Venus Senegalensis, Gmelin, 1789, Syst. nat. (édit. XIII), p. 3282, n° 67. — pullastra, Montagu, 1803, Test. Brit., p. 125. — Senegalensis, Dillwyn, 1817, Recent Shells, I, p. 306. — Martini et Chemnitz, Neues Conch. : Cab.; — (?° édit), p. 187, SC ns tre er (US — palustris, Mawe, 1823, Lin. conch., pl. x, fer 0 Venerupis pullastra, Fleming, 1828, Brit, anim. p. 451. Pullastra vulgaris, Brown, 1827, Ill. conch., pl. xix, fig. 7; — (2° édit.), 1845, pl. xxxvi, fo 1: Tapes pullastra, Forbes et Hanley, 1853, Brit. Mol M, p682/plr, 602 pl rec — Sowerby, 1859, JU. ind., pl. 1v, fig. 5. — dJeffreys, 1863-69, Brit. conch., II, D. 900; VE UD. M6, DIET XIX MI NO Reeve, 1864, Conch. icon., pl. xi, fig. 58. Cuneus pullastra, Môrch, 1853, Cat. conch. Yoldi, IT, p° 20, n°215: Venus Lunot, Gay, 1858, Cat. Moll. Var., p. 32. Tapes Senegalensis, Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. xuui, fig. 1-7; pl. xLvIT, fig. 8. — reconditus, Locard, 1886, Prodr. malac. franç., p. 435 et 595. OBSERVATIONS. — L'histoire du Tapes pullaster est presque aussi difficile à faire que celle du Tapes decussatus. Les auteurs sont loind'être d'accord sur — 255 — sa propre synonymie. Adanson, en 1757(1), dans son Histoire naturelle du Sénégal, décrivit et figura, sous le nom de Lunot, une coquille que Gmelin (2) a baptisée sous le nom de Venus Senegalensis, et qu’il décrivit ainsi : « T'esta ovata, subtilissime de- cussatim striala, alba aut carneo-fusca varia. » Comme Adanson, il ne donne point d'autre habitat que le Sénégal. D'autre, part, Montagu, en 1803 (3), décrivit une coquille de forme sans doute très analogue, et dont nous voyons la première figuration exacte et com- plète dans Maton et Racket (4). Ces deux auteurs ne font aucune allusion à l’Espèce de Gmelin, et don- nent comme référence antérieure la figuratlon de Martini et Chemnitz (5), malgré les différences qu’elle présente avec celle de Maton et Racket; la plupart des auteurs anglais, sauf Dillwyn (6), ont ainsi con- servé cette appellation de pullastra. Quelques naturalistes, pourtant, ont cru qu'il fal- lait reconnaitre dans le Lunot du Sénégal la forme type du Tapes pullaster; ils ont alors, sans preuve certaine, fait passer ce dernier nom en synonymie du Tapes Senegalensis (7). (1) Adanson, 1757, Hisl. nal. Sénéa., p. 227, pl. xvui, fig. 11. (2) Gmelin, Loc. cil., p. 3287, no 61. (3) Montagu, 1803, Test. Brit., p. 125. (4) Maton et Racket, 1804, 7n Linn. Trans., VIII, p. 88, pl. 11, fig. 7; — (édit. Chenu), 2° sér., I, p, 152, pl. xiv, fig. 6. (5) Martini et Chemnitz, 1784, Veues Uonch Cab., VIX, pl. xznr, fig. 439. (6) Dillwyn, 1817, Descr. catal, Shells, I, p. 206, (7) Anton, 1839, Verzeichn. conch. Samml., p. 8, no 287. — Rô- — 256 — Outre la répugnance, assez naturelle, que l’on peut avoir de donner le nom de Senegalensis à une coquille aussi éminemment européenne, rien ne dé- montre d’une façon aussi irréfutable qu'il s'agisse, en réalité, de la même Espèce. Il est fort probable que Gmelin a connu notre véritable Tapes pullas- ter; mais sans doute cette forme, comme tant d’au- tres Espèces, se cache sous une de ces trop suc- cinctes diagnoses, comme on les écrivait à cette époque. Lamarck, lui-même, dans sa première édi- tion (1), ne fait aucune allusion à Gmelin; et si Deshayes, dans la seconde édition, cite ce nom (2), c’est simplement en synonymie du Venus pullastra de Montagu. En attendant que l’on ait démontré l'identité de la forme sénégalienne avec celle d'Europe, chose que nous n'avons pu faire, nous conserverons pour cette Espèce le nom le plus anciennement pro- posé après celui de Gmelin, c’est-à-dire celui de Montagu. L'étude d’un grand nombre de sujets nous a con- duit à admettre deux formes bien distinctes parmi les coquilles généralement désignées sous le nom de Tapes pullaster : l’une d’un galbe allongé, arrondi à ses extrémités; l’autre d’un galbe beaucoup plus mez, 1856. Kril. mollusk., p. 82, 1864, in malak. Blätt., p. 71. — Kuster, in Martini et Chemnitz, Conch. Cab.; — (2° édit.), p. 187. — Hidalgo, 1870, Moll. marins pl. xzur et pl. xzvurr a. (1) Lamarck, 1818, Anim. sans verl., V, p. 598. (2) Lamarck, 1835, Loc. cit. (édit. Deshayes), VI, p. 357. — 297 — court, tronqué, rappelant le profil du Tapes decus- satus. Montagu définit ainsi sa coquille : « V. with a sub-oval... the anterior end sub-truncated, or some- what angulated like the last. » D'autre part, La- marck (1) définit son type : « Testa oblongo-ovata », sans parler d’angulosité ni de troncature. Ces deux auteurs, avec des diagnoses aussi contradictoires, ont donc eu en vue deux formes différentes qui, toutes les deux, existent en réalité, et sont tres fa- ciles à distinguer. Dans notre Prodrome (?), nous avons distingué ces deux formes, sous les noms de Tapes recondi- tus et T. pullaster. Mais, nous basant sur la dia- gnose de Lamarck, nous avons donné le nom de Tapes pullaster à la forme allongée , et celui de T. reconditus à la forme rhomboïdale. C’est là une erreur, puisque, comme nous venons de le démon- trer, Montagu est le premier en date qui donne le nom de pullaster à la forme anguleuse ou rhomboï- dale. Notre nom de reconditus doit donc passer en synonymie d’après les lois de la nomenclature. DESGRIPTION. — Coquille transversalement un peu plus allongée que haute, à contour rhomboïdal; ré- gion antérieure courte, arrondie, un peu retroussée; région postérieure plus développée, plus haute, tron- quée à son extrémité, subanguleuse dans le haut et dans le bas; test orné d’un double régime de stries (1) Lamarck, 1818, Loc cil., V, p. 598. (2) Locard, 1886, Prodr. malac. franc., p. 435, 436 et 595. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III, Décembre !886. 17 — 258 — transversales et rayonnantes très fines, très rappro- chées, assez régulières; les stries tranversales deve- nant un peu plus fortes, un peu plus saillantes dans la région postérieure ; charnière assez forte; dents cardinales au nombre de deux ou trois à chaque valve, plus ou moins bifides; lamelle assez courte. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Tapes pullas- ter, tel que nous l’admettons, présente une certaine analogie comme galbe avec le Tapes decussatus, et en diffère notamment : par sa taille généralement plus petite; par son galbe plus régulièrement renflé, surtout dans le voisinage des sommets ; par son con- tour souvent moins nettement anguleux, moins brusquement tronqué; par son ornementation beau- coup plus fine; par des stries plus rapprochées, moins profondément burinées; par ses stries trans- versales plus accusées que les stries rayonnantes ; par ses crochets, avec une troisième dent souvent rudimentaire, et les autres dents moins nettement bifides, etc. VARIATIONS. — Le Tapes pullaster paraît, dans son ensemble, un peu plus régulier que le Tapes decussatus. Dans une même colonie, les individus sont moins variables et comme galbe et commeorne- mentation. Sa taille dépasse rarement 40 à 45 millim. de longueur pour 30 à 33 millim. de hauteur. Sa coloration est en général assez pâle, passant du blanc sale un peu jaunâtre au roux clair; rarement monochrome, il présente le plus souvent des flam- — 259 — mules ou marbrures plus ou moins bien définies. Nous connaissons les variétés suivantes : Var. ex forma : minor, ventricosa , depressa, rotundata (1), elongata (?), ete. Var. ex colore : albida, lutea, violacea, zonata, bizonata, lyrata (3), marmorata, punctata, etc. HABITAT. — Commun; sur toutes nos côtes, mais plus particulièrement dans l'Océan. TAPES PULLICENUS, Locard. Venus pullastra (non Mtg.), Lamarck, 1818, Anim. S.Uert., Ni, 4p. 1009, et1l2 édit.) 1895 0VT, p. 397. Tapes pullaster, Locard, 1886, Prodr. malac. fr., p. 436 et 595. OBSERVATIONS. — Le Tapes pullicenus représente la forme ovalaire, allongée, non anguleuse ni tron- quée, confondue avec le véritable Tapes pullaster tel que nous venons de le rétablir. C’est la forme décrite par Lamarck, forme distincte de celle établie antérieurement par Montagu. Nous ne connaissons point de bonnes figurations de cette Espèce, pourtant bien typique. DESGcRIPTION. — Coquille d'un galbe ovalaire, allongée; région antérieure régulièrement arrondie, (1) Martini et Chemnitz, Neues Conch. Cab. (2° édit.), pl. xxur, fig. 9. (2 Hidalgo, 1870, Loc. cil., pl. xt, fig. 5 et 7. (3) Hidalgo, 1870, Loc. cil., fig. 5. 0e avec le maximum de convexité exactement médian; région postérieure bien développée, arrondie à son extrémité; bord inférieur largement arrondi, régu- lièrement raccordé à ses deux extrémités ; bord supé- rieur un peu allongé, légèrement courbé; sommets saillants, fortement rejetés vers la région antérieure ; valves régulièrement bombées, avec le maximum de convexité presque exactement central; stries lon- gitudinales fines, un peu irrégulières, rapprochées, devenant plus fortes, plus grossières vers la région postérieure ; stries rayonnantes obsolètes ; charnière fine, composée de trois dents cardinales plus ou moins bifides, dont une dent ordinairement atro- phiée à la valve inférieure; lamelle latérale droite très allongée. — Dimensions : long. 50 à 55; haut. 30 à 35; épaiss. 23 à 25 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On distinguera le Tapes pullicenus du T. pullaster : à sa taille plus grande ; à son galbe notablement plus allongé, plus étroitement ovalaire; à sa région antérieure plus régulièrement arrondie; à sa région postérieure beaucoup plus développée dans le sens de la lon- gueur, arrondie et non tronquée à son extrémité; à ses bords inférieur et supérieur notablement plus allongés et plus largement courbés; à ses stries rayonnantes plus obsolètes, etc. VARIATIONS. — On peut citer pour cette Espèce les mêmes variétés que pour l'Espèce précédente, — 261 — nous ajouterons, en outre, la variété heligmo- gramme. HABITAT. — Assez commun; toutes nos côtes, mais plus particulièrement les côtes océaniques. TAPES SAXATILIS, Fleuriau de Bellevue. Venus saxatilis, Fleuriau de Bellevue, 1802, in Journ. phys. chim,, LIV, p. 345. Venerupis perforans, Lamarck, 1818, Anim. s. vert., V, p. 506; — (2° édit.), VI, p. 162. Pullastra perforans [pars], Petit de la Saussaye, 1851in Journ. conchw1lilp.298! Tapes pullastra (var. perforans) [pars auct.]. — Forbes et Hanley, 1853, Brit. moll., pl. xxv, fig. 3. — Sowerby, 1859, II. ind., pl. 1v, fig. 6. OBSERVATIONS. — À en croire certains auteurs, comme les continuateurs du grand ouvrage de Mar- tini et Chemnitz (1), il faudrait confondre en une seule et même Espèce les Venus Senegalensis Gmel., V. pullastra Mtg. et Lamarck, et même les V. per- forans cités par les auteurs. Pareille manière de faire est un peu radicale, et nous avons déjà vu ce qu'il en était des différents Venus pullastra. Il en est de même des Venus perforans. Sous ce nom, on a confondu deux formes bien distinctes. (1) Martini et Chemnitz, Conch. Cab. (2° édit.), p. 188. — 262 — Montagu (1), le premier, a décrit et figuré un Venus perforans. L'aspect seul de la figure montre déjà bien que cette coquille a beaucoup plus d’ana- logie avec le Venerupis Irus (2?) qu'avec n'importe quel Venus pullaster. La diagnose de l’auteur, et mieux encore celle de Maton et Racket, viennent également confirmer cette assertion. Nous lisons, en effet, ce qui suit chez ces derniers auteurs (3) « Striis transversis posticis in Trugas anteriores longitudinales decurrentibus. » Il nous semble, après cette simple lecture, bien difficile de rappro- cher une telle coquille du Tapes pullaster. Nous la maintiendrons donc, comme nous l’avons fait dans notre Prodrome (4), avec les véritables Venerupis, tels que V. Irus, V. nucleatus, etc. Mais il est une tout autre forme dont nous voyons de bonnes figurations chez plusieurs auteurs anglais que nous citons dans notre synonymie. Cette coquille, de taille généralement beaucoup plus forte que celle de Montagu, a bien, en effet, une réelle analogie, comme galbe et comme faciès général, avec les T'apes pullaster et T. subreconditus. Elle a été, le plus souvent, désignée sous le nom de Venus ou Tapes pullastra, var. perforans. C'est, en effet, une Es- pèce essentiellement lithophage, et c'est sans doute pour cette raison qu’on l’a confondue avec les Ve- (1) Montagu, 1803, Test. Bril., p. 127, pl. mr, fig. 6. (2) Donazæ 1rus, Linné, 1767, Syst. nal. (édit. x), p. 1128. (3) Maton et Racket, 1884, in Linn. Trans, VIII, p. 89; — (édit. Chenu), 185, p. 152. (4) A. Locard, 1886, Prodr. malac. franç., p. 380. — 263 — nerupis. Ajoutons que, comme les Tapes pullaster et T. subreconditus, elle présente une certaine irrégularité dans l'allure de ses crochets, dont les dents, au moins sur une des valves, sont toujours au nombre de deux, avec une troisième souvent atrophiée. Enfin, parfois les stries transversales deviennent un peu lamelleuses dans la région pos- térieure, et leur faciès rappelle celui d’un Veneru- pis dont les lames seraient très rapprochées. Lafaille (1) parait être le premier auteur qui ait réellement distingué cette Espèce, mais il la définit d’une façon fort sommaire. Fleuriau de Bellevue (?) la nomme Venus saxatilis et la décrit ainsi : « Cette coquille, qui a de 1 à 3 centimètres de longueur, a des habitudes qui lui sont propres; cependant, comme elle a presque toujours trois dents sur chaque valve, on ne peut guère la séparer des Venus. Elle me parait devoir occuper dans ce genre une place entre la decullata (pour decussata) et la vir- ginea.. coquille allongée, très inéquilatérale, un peu anguleuse antérieurement; à stries transversales plus saillantes à la partie antérieure, bâillante; tantôt plate, tantôt bombée, à dents cardinales compri- mées. » Voilà donc une forme bien définie et certainement bien différente des types de Montagu. Quant à vou- (1) Lafaille. In Mém. Acad. La Rochelle, IX, p. 61. (2) Fleuriau de Bellevue, 1802, Mém. sur quelques nombreux genres de Moll. et de Vers lithophages, in Journ. phys. chim., uv, p. 349. loir la confondre avec le Tapes pullaster, nous répéterons ce que nous disions déjà dans notre Pro- drome ({) : il nous semble assez étrange que l’on puisse trouver cette même Espèce « tantôt libre, enfoncée dans le sable vaseux et vivant à la manière des autres Tapes, tantôt perforante, tantôt logée dans des trous, où elle était retenue au moyen d’un byssus (2). » Une telle différence dans la manière de vivre doit bien certainement constituer deux types distincts ; et tant qu'il ne sera pas démontré que les individus d’une même portée ont vécu, les uns librement, les autres en perforant des trous pour s’y loger, que les premiers ont eu des coquilles régu- lièrement et normalement développées, les autres des coquilles plus ou moins difformes et bien diifé- rentes des premières, nous nous croirons autorisé à maintenir nos deux Espèces. Il importait de con- naître le type du Venerupis perforans de La- marck (3). L'examen de ce type vient encore confir- mer notre manière de voir. Dans la collection de Lamarck, comme dans son catalogue manuscrit, il existe un seul individu type du Venerupis perfo- rans. Cet échantillon est composé de deux valves, appartenant à deux individus peu différents et jux- taposés. Intérieurement, l’une de ces valves porte le nom de V. perforans écrit de la main même de Lamarck. Cet échantillon mesure 37 millim. de (1) A. Locard, 1886, Prodr. malac. franc., p. 596. (2) In Act. Soc. Linn., Bordeaux, xxv, p. 303. (3) Lamarck, 1818, Anim. sans verl., V, p. 506; — (2° édit.) VI, p. 162. — 265 — longueur, 24 de hauteur et 17 d'épaisseur. Sa forme est régulière, avec des contours arrondis; les stries, ou mieux les fines costulations transversales, devien- nent très rugueuses dans la région postérieure, sur- tout dans le triangle apico-rostral ; quant aux costu- lations rayonnantes, elles sont moins fortes, et pas- sent par-dessus les précédentes de manière à leur donner un aspect grenu, ne répondant ainsi aucu- nement à la diagnose de Montagu. La valve infé- rieure porte trois dents, dont une obsolète et les deux autres plus ou moins bifides; la valve supérieure est armée de trois dents également bifides; ces dents sont minces, rapprochées, subparallèles ; à l’intérieur, le sinus palléal est large et profond. Nous sommes donc en présence d'un véritable Tapes, jouissant d'un modus vivendi particulier, mais dont la charnière ne présente, en somme, pas plus de différence avec celle du Tapes decussatus que la charnière du Tapes avreus, par exemple. Il n y a donc pas lieu de maintenir cette Espèce dans le genre Venerupis, par l'unique raison qu'elle est Hthophage. » Quant à la var. b, elle est représentée dans la col- lection de Lamarck par deux échantillons, l’un à profil très irrégulier, à contour très sinueux, mesure 28 millim. de longueur, 15 de hauteur et 11 d’épais- seur ; l’autre, d’un galbe plus régulier, à bord infé- rieur très droit, mesure 25 millim. de longueur, 13 de hauteur et 10 d'épaisseur ; ces deux formes repré- sentent bien en réalité une var. extensa du type du Tapes saxatilis. — 266 — DescriprioN. — Coquille de taille assez petite, d'un galbe ovalaire un peu allongé, à profil assez polymorphe; région antérieure courte, bien arron- die ; région postérieure bien allongée, un peu éunéi- forme, arrondie à son extrémité ; bord inférieur très allongé, très largement arrondi; valves très bom- bées dans tout leur ensemble; sommets peu sail- lants, fortement rejetés vers la région antérieure ; costulations longitudinales fines, rapprochées, peu marquées, parfois obsolètes dans la partie médiane, redevenant plus élevées, comme lamelleuses, vers la région postérieure; costulations rayonnantes plus déliées, passant par-dessus les costulations transver- sales et leur donnant un faciès granuleux ; trois dents cardinales plus ou moins bifides, dont une dent sou- vent obsolète à la valve inférieure ; lamelle latérale droite très allongée; ligament peu saillant, égale- ment très allongé. — Dimensions : 20 à 30 millim. de longueur, 14 à 18 de hauteur, 10 à 12 d'épais- seur. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On distinguera tou- jours facilement le Tapes saxatilis des T. pullas- ter et T. pullicenus : à sa taille plus petite; à son galbe plus étroit, plus allongé; à son profil toujours plus cunéïforme; à ses valves plus renflées dans leur ensemble, avec le maximum de saillie plus antérieur ; à ses sommets moins saillants, plus comprimés à leur naissance; à ses stries généralement plus obsolètes dans le milieu et plus lamelleuses aux extrémités ; enfin, à son habitat et à son modus vivendi, etc. — 267 — VARIATIONS. — Vivant dans des conditions aussi particulières, un polymorphisme relatif était à pré- voir pour cette Espèce. Il serait même assez difficile de signaler toutes les variétés ex forma que l’on peut rencontrer ; nous indiquerons cependant les var. : oblonga, elata, cuneata, ventricosa, depressa, curta et inflexa. Quant à la coloration, elle est assez pâle, le plus souvent dénuée de taches, flammes ou rayons colorés. Nous indiquerons les var. : albida, lutea, violacea et subrufa. HABITAT. — Assez commun dans les rochers des côtes de la Manche et surtout de l'Océan. B. — GROUPE DU TAPES TEXTURATUS. TAPES TEXTURATUS, ZLamarck. Venus texturata, Lamarck, 1818, Anim, s.vert.,V, p. 603; — (2° édit.), 1832, VI, p. 355. — Martini et Chemnitz, Conch. Cab.; — (Ctédit:)}}\p106 plexvie.5: Pullastratexturata, Anton, 1839, Verzeichn, Conch. Sammlung., p. 8, n° 294. Tapes texturata, Rômer, 1864, in Malak. Blätt., p. 60, n° 42. — Reeve, Conch. icon., pl. xurt, fig. 10: — texturatus, Hidalgo, 1870. Moll. marins, pl. xLvi, fig. 4 et 7; pl. xzvrr, fig. 2. — Lo- card. 1886, Prodr. malac. France, p. 437. — 268 — OBSERVATIONS. — Le Tapes texturatus de Lamark est un de nos Tapes sur lesquels les malacologistes sont généralement d'accord. Cependant, on remar- que que pour cette forme européenne, Lamarck et Deshayes, dans les deux éditions des Animaux sans vertèbres, lui donnent comme habitat l'Océan in- dien, et renvoient à la figuration de Chemnitz (1), représentant une coquille de la mer Rouge. Dans la collection de Lamarck, il existe, sous le nom de Venus texturata, deux échantillons un peu dif- férents entre eux ; le premier mesure 43 millimètres de longueur, 29 de hauteur et 18 d'épaisseur; le second, pour une même hauteur et une même épais- seur, ne mesure que 40 millimètres de longueur. Parmi les figurations que nous avons signalées, nous n’en connaissons point de parfaites; en géné- ral, elles sont un peu trop courtes; la plus vraisem- blable nous paraît être celle de M. Hidalgo (pl. xLvir, fig. 2), sur laquelle on disposerait l’ornementation de la fig. 3 de la même planche. Gmelin (?), a propos de son Venus textile renvoie à la même figuration de Chemnilz, que nous citions plus haut; comme l’a fait observer Deshayes (3), Gme- lin a confondu deux Espèces bien distinctes que La- marck (4) a rétabli sous les noms de Venus textile et V. texturata. Mais Deshayes nous parait être dans l'erreur en prétendant qu'il faut identilier les Ve- (1) Chemnitz, 1784, Neues Conch. Cab., VIT, pl. xzrr, lis. 443. (2) Gmelin, 1789-90, Syst. nat. (édit, xrrn), p. 3283. (3) Deshayes, 1835, Anim. sans vert. (2° édit.) VI, p. 359 (note). (4) Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 596 et 097. — 269 — nus texturala et V. florida de Lamarck. Comme nous le démontrerons plus loin, ces deux formes sont absolument distinctes. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez forte, d’un galbe subéquilatéral, ovalaire, allongée ; région antérieure un peu courte, très légèrement retrous- sée, bien arrondie; région postérieure plus allon- gée, un peu plus haute, légèrement tombante, plus étroitement arrondie ; bord inférieur largement ar- rondi; valves assez renflées, surtout vers la région des sommets ; sommets saillants rejetés vers la ré- gion antérieure, bien recourbés et un peu amincis à leur extrémité; test orné destries transversales assez fines, très régulières, subégales, et de quelques stries rayonnantes obsolètes; trois dents cardinales fines, bifides, dont une dent plus ou moins complète ; la- melle latérale assez courte, infléchie. Dimensions : long. 40 à 43; haut. 28 à 30; épaisseur 16 à 18 millim. VaRIATIONS. — Le Tapes texturatus est assez po- lymorphe; la forme type, celle de la collection de Lamarck, parait être assez rare sur nos côtes ; on trouve plus fréquemment une coquille d’un galbe un peu plus court, moins développée en longueur dans la région postérieure. Nous avons observé les variétés suivantes : Var. ex forma: major, minor, subrhombea, de- pressa, ventricosa, striala et sublævi- gala. — 270 — Var. ex colore :albida, lutea, fusca, violacea, rosa- cea, brunea, bicolor, maculata, marmo- rata, lyrata, zonala, bizonata, quadrizo- nala, flammea, heligmogramma, etc. HABITAT. — Commun sur toutes les côtes. TAPES MABILLEI, Zocard. Tapes texturatus (non Lamarck), Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. xzvri, fig. 1 et 3 à 7. OBSERVATIONS. — Comme nous l'avons dit, la forme type du Tapes texturatus de Lamarck est une forme allongée, répondant bien à sa diagnose: testa ovata. Sous ce même nom de Tapes textu- ratus, on a souvent confondu une forme beaucoup plus courte, d’un galbe différent, qu'il importe de séparer du type. Dans l’ouvrage de M. Hidalgo, on trouvera plusieurs bonnes figurations de cette nou- velle Espèce, que nous sommes heureux de dédier à notre savant ami M. Jules Mabille, du Muséum de Paris. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez forte, d'un galbe subrhomboïdal un peu court ; région antérieure médiocrement développée, légèrement retroussée, bien arrondie ; région postérieure un peu plus allon- gée, notablement plus haute, anguleuse dans le haut, tombante et arrondie dans le bas; bord inférieur un peu court, arrondi ; valves bien renflées, surtout dans la région des sommets ; sommets très saillants, reje- — 271 — tés vers la région antérieure, saillants et un peu ren- flés à leur extrémité ; test orné de stries transver- sales fines, assez régulières, très rapprochées, et de stries rayonnantes très fines, parfois obsolètes dans le milieu ; trois dents cardinales plus ou moins bifi- des à chaque valve ; lamelle latérale très courte, assez droite. — Dimensions : long. 38 à 40 ; haut. 28 à 30; épaiss. 17 à 18 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On distinguera le Tapes Mabillei du T. texturatus : à sa taille plus courte, plus râblée ; à son galbe plus rhomboïdal, rappelant un peu celui du Tapes decussalus ; à sa région postérieure plus courte, plus haute et plus an- guleuse dans le haut ; à son bord inférieur plus court, moins largement arrondi ; à ses sommets plus renflés, plus saillants; à son test plus fortement strié, mais avec des stries plus fines, plus rapprochées, ete. VARIATIONS.— On peut observer chez ce Tapes Ma- billei les mêmes variations que chez le Tapes tex- turatus; et malgré cela, il sera toujours très facile de le distinguer, même lorsque l’on comparera la var. elongata du premier avec la var. subrhombea du se- cond ; le développement et le profil de la région pos- térieure étant chez ces deux Espèces essentiellement caractéristiques. Quant à la coloration et à l’ornemen- tation, elles paraissent être aussi variables chez l’une que chez l’autre Espèce. HABITAT. — Commun dans la Méditerranée ; nous — 212 — n'avons pas encore observé cette forme dans l'Océan ; mais il est probable qu’on doit la rencontrer. TAPES NITIDOSUS, Locard. Tapes texturatus (non Lamarck), Hidalgo, 1870, Moll/ marins, pl'ivre ed 5tet 0 — floridellus (pars.), Locard, 1886, Prodr.ma- lac. France, p. 43% et 596. OBSERVATIONS. — L'espèce que nous allons décrire a été figurée par M. Hidalgo sous le nom de Tapes texturatus. Nous l’avons reçue ou observée dans plusieurs collections, tantôt sous le nom de T. tex- turatus, tantôt sous celui de T. floridellus. L'étude de visu des types de la collection de Lamarrk nous a conduit à reconnaitre que l’ Espèce en question était absolument différente et qu’elle était nouvelle. DESCRIPTION. — Coquille de taille moyenne, d’un galbe subrhomboïdal un peu allongé, assez régulier ; région antérieure assez développée, bien arrondie, légèrement retroussée ; région postérieure un peu plus large et un peu plus allongée, subanguleuse dans le haut, arrondie et retroussée dans le bas ; bord supé- rieur allongé, presque droit, légèrement infléchi ; bord inférieur largement arrondi ; valves peu bom- bées avec le maximum de bombement un peu supé- rieur ; sommets légèrement rejetés vers la région antérieure ; test brillant, orné de stries transversales très fines, parfois obsolètes, et de stries rayonnantes — 273 — très atténuées ; trois dents cardinales fines et allon- gées, bifides ; lamelle latérale droite assez allongée. — Dimensions : long. 30 à 35; haut. 22 à 24 ; épaiss. 10 à 12 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENGES. — Rapproché du Tapes texturatus le T. nitidosus s'en distinguera : par son galbe moins étroitement ovalaire, plus régulier ; par sa région postérieure notablement moins allon- gée, plus élargie et subanguleuse dans le haut; par ses bords supérieur et inférieur plus parallèles ; par ses valves plus régulièrement bombées, avec le maxi. mum de bombement plus central ; par son test plus brillant et beaucoup plus finement strié, ete. Comparé au Tapes Mabillei, le T. nitidosus se reconnaitra : à son galbe plus ovalaire, tout en con- servant ce même profil subrhomboïdal ; à sa région postérieure moins haute et plus retroussée ; à son test brillant, encore plus finement strié ; à ses valves moins renflées, avec le maximum de bombement moins près des sommets; à ses dents cardinales nota- blement plus fines et plus déliées, etc. VARIATIONS. — Cette Espèce varie peu comme galbe. M. Hidalgo en a donné quatre bonnes figu- rations. Nous signalerons seulement la première, dépassant 40 millim. de longueur, l’autre n’attei- gnant pas 20 millim. Il existe également une var. depressa. Souvent, chez cette Espèce, les stries de- viennent extrêmement fines et peu profondes ; le test, BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886, 18 — 214 — quoique strié, en réalité, n’en est pas moins très bril- lant. La coloration passe du fauve au violacé et est sou- vent monochrome. L'intérieur des valves est parfois d'un beau violet, même chez les sujets dont le test est à l'extérieur d'un roux plus ou moins foncé ; par- fois on distingue sur ce test des maculatures ou mar- brures plus teintées, irrégulièérement réparties ou for- mant des rayons qui partent des sommets pour s'épanouir à la ‘circonférence, comme dans la fig. 5 de la planche de M. Hidalgo. Nous signalerons les var. ex colore : fusca, albida, rosea, bicolor, macu- lata et zonata. HABITAT. — Peu commun; les iles Chaussey, dans la Manche; Lorient, dans l'Océan ; Cette, Saint-Na- zaire, Porquerolles, Nice, etc., dans la Méditer- ranée. TAPES ROSTRATUS, Locard. OBsERVATIONS.— Nous ne connaissons pointde figu- ration exacte de cette élégante coquille. Cependant, comme nous l’avons parfois reçue sous le nom de Tapes aureus, var., il peut se faire que les figures 6et7 de la planche xzvr de l’atlas de M. Hidalgo s’y rapportent plus ou moins exactement, surtout si les coquilles qu’elles représentent ont relativement peu d'épaisseur totale. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez forte, d’un galbe subrhomboïdal irrégulier, assez allongé; ré- HE gion antérieure un peu allongée, très étroite, très retroussée, finement arrondie, comme rostrée ; ré- gion postérieure un peu plus allongée, plus haute, subanguleuse dans le haut, arrondie et tombante dans le bas ; bord supérieur presque droit ; bord in- férieur très largement arrondi ; valves bien renflées dans la région des sommets, amincies à la périphérie, surtout aux extrémités ; sommets très légèrement re- jetés vers la région antérieure, étroits et saillants ; test orné de costulations transversales très fines, très régulières, assez profondes, et de quelques stries rayonnantes absolument obsolètes ; deux ou trois dents cardinales à chaque valve, assez fortes, bifides; lamelle latérale très courte, peu développée, inflé- chie. — Dimensions : long. 30 à 35 ; haut. 20 à 24; épaiss. 13 à 15 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On distinguera le Tapes rostratus des autres Espèces de ce même groupe : à son galbe rhomboïdal irrégulier, moins étroit que celui du T. texturatus, moins court que celui du T. Mabillei, plus allongé et plus irrégulier que celui du T. nitidosus; à sa région antérieure amincie, étroitement arrondie, bien retroussée, comme rostrée, ce qui ne se voit chez aucun autre de ses congénères ; à son contour irrégulier; à ses val- ves bombées seulement dans la région des sommets et amincies sur les bords ; à ses costulations plus profondes, plus régulières, plus rapprochées que que chez toutes les autres Espèces. VARIATIONS. — Le T'apes rostratus parait avoir un — 216 — œalbe assez constant. Nous n'avons, en effet, observé que les vär. ex forma suivantes : minor, inflata, elongata, sublævigata. Chez les sujets de petite taille, le galbe général tend à se déprimer, mais les autres caractères restent les mêmes. Les variations dans la coloration sont plus nombreuses ; nous indi- querons les var. suivantes : albida, lutea, rosea, fusca, violacea, bicolor, punctata, marmorea, 20- nata, multizonata, etc. HABITAT. — Peu commun ; l'Océan et surtout la Méditerranée. TAPES GRANGERI, Locard. OBsERVATIONS. — Le Tapes Grangeri parait avoir été confondu tantôt avec le Tapes Beudanti, tantôt avec le T. texturatus. Il faut probablement lui rap- porter, à titre de variété, la fig. 2? de la pl. xzvr4 de l’atlas de M. Hidalgo; mais, comme nous ne pouvons juger de l'épaisseur de la coquille par ce simple des- sin, nous maintenons, au moins provisoirement, notre point de doute. Nous dédions cette Espèce à M. Albert Granger, de Bordeaux, qui nous a procuré d'excellents matériaux d'étude. DESGRIPTION. — Coquille de taille assez petite, d’un galbe régulièrement ovalaire, assez allongé, un peu déprimé; région antérieure courte, régulièrement arrondie, à peine un peu retroussée; région posté- rieure plus allongée, également arrondie ; bords su- — 211 — périeur et inférieur allongés, subparallèles; valves peu renflées dans leur ensemble, avec le maximum de bombement reporté vers les sommets ; sommets re- jetés vers la région antérieure, assez élargis, peu saillants ; test brillant, orné seulement de quelques stries transversales et rayonnantes, assez espacées, irrégulières, très peu profondes, souvent obsolètes, deux à trois dents cardinales bifides, assez déliées, à chaque valve; lamelle latérale un peu allongée, in- fléchie. — Dimensions : long. 28 à 32; haut. 18 à 22 ; épaiss. 10 à 12 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par son galbe un peu allongé, cette Espèce rappelle certaines variétés du Tapes texturatus; mais elle s’en distingue : par son allure plus effilée, plus comprimée, ses valves moins bombées, et surtout son test lisse et brillant; en outre, ses bords sont plus subparallèles, et le bord inférieur est toujours plus droit, etc. Rapproché du Tapes nitidosus, dont le test est également brillant, le T'apes Grangeri se distinguera de suite par son galbe, non plus rhomboïdal ou sub- rhomboïdal, mais bien régulièrement ovalaire ; par sa région postérieure bien moins haute et beaucoup plus allongée; par son profil arrondi et non angu- leux, etc. VARIATIONS. — Outre le galbe, nous signalerons les var. ex forma : minor, ovata et depressa. Sou- vent on trouve la var. minor avec un galbe à la fois déprimé et plus ovalaire que le type. C’est très pro- Net bablement cette variété dont nous avons signalé une figuration dans l’atlas de M. Hidalgo. La coloration est presque toujours violacée au dedans comme au dehors ; c’est là sans doute ce qui a fait confondre cette Espèce avec le Tapes Beudanti, dont le galbe et l'allure sont pourtant bien différents. Chez quel- ques sujets, nous remarquons en effet des taches ou marbrures plus ou moins irrégulières, et le plus sou- vent assez vagues; signalons les var. ex colore : vio- lacea, lilacea, albida, fusca, maculata, marmorea, multizonala, etc. HABITAT. — Peu commun ; la Méditerranée. TAPES ROCHEBRUNEI, Locard. Tapes bicolor (non Lamarck.), Locard 1886, Prodr. malac. France, p. 438. OBSERVATIONS. — Si l’on voulait s’en tenir stricte- ment à la description donnée par Lamarck (1), notre nouvelle Espèce pourrait être considérée comme un Tapes bicolor. Mais, après avoir examiné les types du véritable Tapes bicolor, qui par leur forme trian- gulaire appartiennent à un tout autre groupe, nous avons été conduit à rattacher notre coquille au groupe du Tapes texturatus. Nous sommes heureux de lui donner le nom de M. le D' Tremeau de Rochebrune, Aide-Naturaliste au Muséum de Paris. DescriprioN. — Coquille d’un galbe subrectangu- (1) Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p 603. — 219 — laire un peu allongé ; assez renflé ; région antérieure assez développée, faiblement retroussée, bien arron- die ; région postérieure un peu plus haute et un peu plus allongée, subanguleuse dans le haut, finement arrondie dans le bas; bords supérieur et inférieur subparallèles ; bord inférieur droit arrondi à ses ex- trémités ; valves bombées, surtout dans la région des sommets, un peu amincies à la périphérie ; som- mets légèrement déjetés vers la région antérieure, saillants, amincis à leur extrémité; test orné de costulations transversales un peu fines, assez irré- gulières, très rapprochées, et de quelques stries rayonnantes très obsolètes; deux ou trois dents cardinales, bifides, assez fortes, à chaque valve; lamelle latérale un peu allongée, peu infléchie. — Di- mensions : long, ?8; haut. 19; épaiss. 12 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par son galbe sub- rectangulaire, cette Espèce se rattache évidemment au groupe du Tapes texturatus ; mais elle se distin- gue facilement de toutes ses congénères : par son galbe régulièrement allongé, tout en ayantses valves bien renflées dans la région des sommets ; elle pré- sente quelque analogie avec le Tapes Grangeri; mais on la distinguera : à son profil plus anguleux; à son bord inférieur plus droit ; à sa région postérieure moins allongée, plus finement arrondie dans le bas; à ses sommets moins rapprochés de la région anté- rieure; à son test orné de costulations, etc. VARIATIONS. — En dehors d’une forme minor, — 280 — nous neconnaissons point de var. ex forma chez cette Espèce. Quant à la coloration, elle passe du blanc grisâtre, avec la région postérieure nettement brune, au roux un peu clair, soit monochrome, soit maculé de taches plus pâles. Nous aurons ainsi les var. bico- lor, fulva, albida et maculala. HABITAT. — Assez rare; l’étang de Thau dans l’Hé- rault. TAPES PETALINUS, Lamarck. Venus petalina, Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 603; — (9° édit.), VI, p.305. — læta (var. A.), Kuster, in Martini et Chemnitz, Conch. Cab. (?° édition), p. 163, pl. xxrit, fig. 14. Tapes petalinus (pars), Locard, 1886, Prodr. malac. Fr., p. 438. OBSERVATIONS. — Nous n'avons pas retrouvé dans la collection de Lamarck, telle qu'elle est conservée au Musée de Genève, le type du Tapes petalinus. Mais il existe, sous ce même nom, dans la collection Delessert, une forme caractérisée, répondant sous tous les rapports à la diagnose de Lamarck, qui ap- partient évidemment au même groupe que le Tapes exturatus, et qui pourtant en est bien distincte. C’es cette forme que nous prendrons pour type. Nous n’en avons vu aucune bonne figuration ; celle donnée dans la deuxième édition de Martini et de Chemnitz — 981 — étant quelque peu fantaisiste, et celle de Reeve (1) appartenant à une tout autre espèce. On remarquera que Lamarck donne comme réfé- rence (2), avec un point de doute, il est vrai, une forme figurée par Poli (3) qui, d’après Deshayes (4), représente très exactement le Donax complana- tus (5). C'est cette forme très allongée que nous avions prise pour le type du Tapes pelalinus dans notre Prodrome (6). C'est là une erreur que nous avons commise avec beaucoup d’autres auteurs, et qu'il importe de rectifier. DescriprioN. — Coquille de taille moyenne, d’un galbe régulièrement ovalaire, un peu allongé, assez renflé ; région antérieure un peu courte, légèrement retroussée, bien arrondie; région postérieure plus allongée, un peu plus haute, subanguleuse dans le haut, largement arrondie dans le bas; bords supé- rieur et inférieur très largement arrondis ; valves as- sez renflées, surtout dans la région des sommets; sommets saillants, élargis, renflés, rejetés vers la région antérieure; test orné de costulations transver- sales assez fines, peu profondes, assez régulières, et de stries rayonnantes très fines, peu nombreuses, sou- vent atténuées ; deux à trois dents cardinales plus ou (1) Reeve, 1864, Conch. Icon., pl. x, fig. 54. (2) Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 603. (3) Poli, 1795, Test. ulr. Siciliæ, LI, pl. xxt, fig. 14 et 15. (4) Deshayes, 1835, Anim. sans vert., (2° édit.), p. 365 (en note). (5) Donazx complanatus, Montagu, 1802, Tes!. Brit., p. 106, pl. v, fig, 4. Tellina polilus, Poli, 1795, Test. utr. Sic., II, pl. xvur. (6) Locard, 1886, Prodr. malac. franç., p. 438 et 597. — 282 — moins bifides, assez fortes, à chaque valve ; lamelle latérale arquée, un peu allongée. — Dimensions : long. 29 à 31; haut. 20 à 21; épaiss., 13 à 14 mil- lim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Tel que nous venons de le définir, le Tapes petalinus participe un peu de la plupart des Espèces de ce groupe, et cependant il se distingue très nettement de ses congénères. Moins allongé que les Tapes texturatus, Grangeri et Ro- chebrunei, son galbe est naturellement moins rhom- boïdal que celui des Tapes Mabillei, nitidosus et rostratus. Son test est orné à la façon du T'. textu- ratus, et ses sommets, toutes proportions gardées, rappellent ceux du T. Mabillei ; enfin, son bord infé- rieur est aussi arqué que chez le T. rostratus, sans que sa région antérieure soit rostrée, etc. VARIATIONS. — Le type vit dans le golfe de Ta- rente ; mais on trouve sur les côtes de France, soit cette même forme, soit des variétés qui ont été con- fondues avec d’autres Espèces ; nous signalerons no- tamment une var. major de la Manche à Cherbourg, qui atteint 35 millim. de longueur. La var. minor, qui ne dépasse pas de 20 à 25 millim., est très com- mune sur nos côtes de l’Océan et surtout de la Médi- terranée. Nous indiquerons également les var. ex forma, curta, elongata, ventricosa, depressa, sub- rhombea. Parfois également, le test tend à devenir lisse et brillant ; dans ce cas, les costulations s’effa- cent plus ou moins, mais pourtant conservent leurs caractères sur la périphérie. — 283 — Les variations ex colore sont très nombreuses. Le type de Lamarck, comme celui de la collection Deles- sert, est ainsi défini : carnea, uni seu biradiata, na- tibus violaceis. Outre cette disposition ornemen- tale, que nous avons également observée en France, nous indiquerons les var. suivantes : rosea, albida, fulva, luteola, violacea, liliacea, bicolor (1), ra- diata, biradiata, multiradiata, maculosa, marmo- rea, heligmogramma, etc. Les dernières variétés sont les plus rares. HABITAT. — Commun ; sur toutes nos côtes et sur- tout dans la Méditerranée. TAPES FLORIDELLUS, Lamarck. Venus floridella, Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 603; — (?° édit.), 1835 VI, p. 365. — Delessert, 1841, Rec. coq., pl. x, fig. 2. Tapes floridella, Reeve, 1864, Conch. icon., pl. x, fig. 084. — floridellus (pars), Locard, 1886, Prodr. ma- lac. France, p. 437. _ OBSERVATIONS. — Très peu d'auteurs paraissent connaitre le véritable Tapes floridellus de Lamarck. Les échantillons que nous avons vus, soit dans la collection de Lamarck, soit dans la collection Deles- sert, sont très exactement figurés par ce dernier au- teur. C’est, du reste, une forme rare, mais tellement (4) Pôlt, 1795, Test. ultra Sicil. IT, pl.txxr, fig. 3: — 284 — caractérisée, qu'il est impossible de la confondre avec aucun autre T'apes. Nous ne l'avons pas trou- vée aussi bien caractérisée sur les côtes de France que sur celles d'Algérie, d’où paraissent provenir les formes typiqus. DescripTION. — Coquille de taille assez forte, d’un galbe subrhomboïdal très déprimé ; région anté- rieure courte bien retroussée, subanguleuse dans le haut ; région postérieure un peu plus allongée, nota- blement plus haute, anguleuse dans le haut, arron- die dans le bas ; bord inférieur très oblique par rap- port au bord supérieur, bien arrondi; valves peu renflées, avec le maximum de bombement reporté dans la région des sommets ; sommets pointus, sail- lants, amincis à leur extrémité ; test orné de costula- tions transversales assez fortes, régulières, un peu espacées, devenant plus fortes et plus espacées sous la région postérieure, et de quelques stries rayon- nantes peu visibles ; trois dents cardinales assez for- tes, plus ou moins bifides, à chaque valve, dont une dent presque obsolète à la valve inférieure; la- melle latérale presque droite, assez allongée. — Di- mensions : long. 33; haut. 22 ; épaiss. 10 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par son galbe dé- primé, par son profil tout particulier, par son mode d’ornementation, cette forme est tellement bien carac- térisée, qu'il ne nous parait pas nécessaire d’insister davantage sur ses rapports et différences avec ses congénères. VARIATIONS. — Nous ne connaissons, en fait de — 285 — variations, qu'une forme minor, de taille un peu plus petite que le type. Quant à la coloration, elle varie seulement d'intensité; c'est toujours un fond roux très clair, avec quelques maculatures et des rayons plus foncés, un peu rosâtres où violacés. HaABiTaT. — Rare; les côtes de Provence. C. — GROUPE DU TAPES BOURGUIGNATI. TAPES BOURGUIGNATI, Locard. Tapes petalinus (non Lamarck.), Reeve, 1864, Icon. conch., pl. x, fig. 54 (mala.). — petalinus (pars), Locard, 1886, Prodr. ma- lac. France, p. 597. OBSERVATIONS. — De tous nos Tapes français, la forme la plus lancéolée est représentée par le Tapes Bourguignati. Nous prenons cette forme pour pro- totype du groupe comme étant la mieux caracté- risée; nous l’avons reçue tantôt sous le nom de Tapes petalinus, tantôt sous celui du T. Beudanti. Nous ne connaissons qu’une figure qui s’en rapproche, c'est celle donnée par Reeve, et encore n'est-elle pas bien caractéristique par suite de son manque d’allon- gement et des incorrections que présente son profil; nous sommes heureux de donner à cette belle Espèce le nom de notre savant maitre et ami M.J.-R. Bour- guignat. DESGRIPTION. — Coquille d’un galbe lancéolé, — 286 — très allongé, de taille assez petite ; région antérieure courte, régulièrement arrondie; région postérieure très allongée, cunéiforme, arrondie à son extrémité dans le même axe que la région antérieure ; bord su- périeur allongé, arrondi; bord inférieur largement arrondi, un peu retroussé à ses extrémités; valves médiocrement bombées, avec le maximum de bombe- ment reporté dans la région des sommets ; sommets très fortement rejetés vers la région antérieure, assez saillants, un peu renflés à leur extrémité, bien élargis ; test brillant, orné de costulations longitudi- nales fines, irrégulières, peu profondes, souvent ob- solètes, devenant un peu saillantes aux extrémités ; charnière très délicate; trois dents cardinales bi- fides à chaque valve, dont une souvent atrophiée à la valve inférieure ; lamelle latérale très mince, très courte, peu infléchie. — Dimensions : long. 30 à 33; haut. 16 à 18; épaiss. 9 à 11 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par son galbe lan- céolé, comme donaciforme, le Tapes Bourguignati se distinguera toujours très facilement des autres Tapes. Il ne saurait être confondu avec le veritable Tapes petalinus, dont le galbe est toujours beau- coup moins allongé, la région postérieure beaucoup moins haute, tout à fait cunéiforme, etc. On pourrait plus facilement le comparer avec le Tapes geogra- phicus, qui a également un galbe très allongé ; mais on le distinguera : à son profil moins régulier, plus rostré , avec la ligne apico-rostrale plus tombante ; à son bord inférieur plus arrondi, plus relevé à ses — 287 — extrémités; à sa région antérieure plus régulière- ment prolfilée, plus largement arrondie ; à sa région postérieure plus amincie à l'extrémité, etc. VARIATIONS. — Chez cette Espèce, nous n'avons observé que des variations de taille ; nous nous bor- nerons donc à citer une var. minor. Quant à la colo- ration, elle donne lieu aux var. suivantes : albida, fusca, violacea, rosea, bicolor, marmorea, zonata, bizonata et heligmogramma. HABITAT. — Peu commun; la Méditerranée, sur les côtes de Provence. TAPES BICOLOR, ZLamarck. Venus bicolor, Lamarck, 1818, Anim. s. vert., V, p. 63; — (2° édit.), 1835, VI, p. 365. — læta (non Poli), Kuster, in Martini et Chem- nitz, Conch.Cab. (?*édit,), p. 163, pl. xxrrr, fig. 12 et 13. Pullastra bicolor (pars), Petit, 1851, in Journ. Concit.; Ip.298: Tapes bicolor (pars), Wrinkauff, 1852, in Journ. Conch., X, p. 318. — læta (var. c), Weïinkauff, 1867, Conch. Mit- telim:, 1, p- 100: — florida, Hidalgo, 1850, Moll. marins, pl. xLv, fig. 3. (mala.). | OBSERVATIONS. — Quoique ce nom de bicolor puisse s'appliquer à un grand nombre de Tapes au — 288 — seul point de vue de la coloration, il ne se rapporte pas moins à une forme toute spéciale, d'un galbe tout particulier, de coloration souvent bicolor, et qu'il importe de séparer des autres Espèces de ce même groupe. Plusieurs auteurs ont admis cette forme à titre de simple variété, en se basant unique- ment sur son malheureux nom; plusieurs même l'ont figurée sous des noms différents. D'après les types de la collection Delessert, nous maintiendrons cette Espèce. On remarquera que dans notre synonymie, con- trairement à ce qui a été écrit par plusieurs ma- lacologistes, nous avons omis d'indiquer la var. bicolor du Venus læta de Poli (1). C’est, qu’en effet, cette coquille n’est point le véritable Tapes bicolor de Lamark, mais bien une var. bicolor du Tapes petalinus du même auteur. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez petite, d'un galbe lancéolé un peu court et ventru; ré- gion antérieure courte, assez large, bien arrondie; région postérieure un peu plus allongée, légèrement plus haute, également arrondie et dans le même axe que la région antérieure ; bords supérieur et inférieur subparallèles, largement arrondis; bord inférieur également courbé à ses extrémités; valves bombées, surtout dans la région des sommets, à peine amincies vers les extrémités ; test orné de costulations trans- versales très fines, très régulières, à peine un peu plus fortes vers les extrémités; charnière assez forte; ()Poli, 1795 Teslaut Stein pl-xxr, lig 3: — 289 — trois dents cardinales plus ou moins bifides à chaque valve, dont une dent souvent atrophiée à la valve inférieure; lamelle latérale mince, assez allongée, un peu arquée. — Dimensions : long. 30 à 32; haut. 19 à 21 ; épaiss. 12 à 13 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Parmi toutes les Espèces que nous venons de passer en revue, nous ne pouvons rapprocher le Tapes bicolor que du T. Bourguignati. On le distinguera : à son galbe moins étroit, beaucoup moins allongé; à sa région antérieure plus haute, plus largement arrondie; à sa région postérieure moins allongée, moins cunéi- forme; à son bord inférieur plus largement arrondi et plus régulièrement recourbé à ses extrémités; à ses valves plus renflées dans leur ensemble; à son test moins brillant, orné de costulations moins fines et beaucoup plus régulières, à sa charnière plus forte, etc... VARIATIONS. — Chez cette Espèce, le galbe varie peu; nous signalerons cependant les var. minor, depressa et elongata. La coloration est le plus sou- vent bicolor, d’un blanc un peu grisâtre dans toute la région antérieure, et d’un roux plusou moins foncé, à bords bien tranchés dans la région postérieure, au delà des sommets. Nous indiquerons également les var. ex colore : monochroma, albida, luteola, rosea, punciata et marmorea; ces taches et mar- brures sont le plus ordinairement uniquement mar- quées dans la partie colorée de la région postérieure. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. 19 20 — HaAgiTAT. — Assez commun; l'Océan, et surtout la Méditerranée. TAPES ANTHEMODUS (1), Locard. Venus læta (non Linné), Poli, 1795, Test. utr. Seul, AL per ele Venus florida (non Poli}, Lamark, 1818, Anim. s. vert., V, p. 602; — (?° édit.), 1835, VI, p. 364. Pullastra florida, Anton, 1839, Verzeichn. Conch. Sam. p.06, n291: Tapes florida, Sowerby, Thes. Conch., pl. exuix, 10 an M Tapes læla (pars), Weinkauff, 1862, in Journ. ConchiX poils: Tapes floridus (pars), Hidalgo, 1870, Moll. marins, plaie 275. oiet212 OBSERVATIONS. — Il est peu d'Espèces, parmi les Tapes, qui aient été plus mal comprise que celle qui nous occupe. Nous-même, après de longues hésita- tions, nous n'avons fini par nous rendre un compte exact de cette Espèce qu'après en avoir examiné les types dans les collections de Lamarck, à Genève. Nous allons essayer de débrouiller ce véritable fil d'Ariane. Poli, sous le nom de Venus læta (?), a donné une exacte figuration de la forme qui nous occupe. Mais ( 1) Du grec 4y8euwdvo, plein de fleurs. (2) Poli, 1795; Test ulr. Sicrl., Al, pl. 'xxr fig. 1. — 291 — il s’agit ici uniquement de la figure 1; la fig. 2 se rapportant au T'apes Beudanti, et la fig. 3 à une var. du T. petalinus. Le nom de læta ayant été donné antérieurement par Linné à une toute autre Espèce (1), le nom de Poli doit passer forcément en synonymie. Nous retrouvons cette même forme dans la collec- tion de Lamarck sous le nom de Venus florida. Ce nom devrait donc être maintenu ; mais, comme Poli en a fait usage antérieurement (2), ainsi que nous l'avons déjà vu, pour une forme confondue, avec le Tapes decussatus, ce nom de florida doit donc éga- lement être rejeté. Enfin, chez tous les autres auteurs qui se sont oc- cupés de cette même coquille, nous la voyons, soit sous les noms que nous venons de citer, soit à titre de variété ; nous proposons donc de lui donner défi- nitivement le nom de Tapes anthemodus. Lamarck, dans son catalogue, indique seize échan- tillons ; mais nous n’en retrouvons plus que cinq dans sa collection. Ces cinq individus sont assez bien représentés dans l’atlas de M. Hidalgo par les fig. 2, 5, 9 et 10. Ce sera pour nous désormais le type du Tapes anthemodus. Quant aux autres figures, elles représenteront des var. minor (fig. 7), elongata (fig. 6, 8, 11 et 12). En dehors de ces dessins et de la fig. 1 de l’atlas de Poli, nous ne voyons aucune autre figu- ration exacte. (1) Linné, 1758, Syst. nat. (édit. x), p. 686. (Cycherea læta, La- marck, 1828, Anim. sans verl., V, p. 567, n° 26.) CÉPOL ATOS ETES EAU TSTCLL OUPS DOTE — 992 — DEsCripTION. — Coquille de taille assez petite, d’un galbe amygdaloïde un peu allongé, médiocre- ment renflé; région antérieure un peu courte, légè- rementretroussée, bien arrondie, surtout dans le bas, parfois subanguleuse dans le haut; région posté- rieure bien allongée, un peu plus haute, arrondie plus finement à son extrémité et suivant un axe un peu inférieur à celui de la région antérieure; bords supé- rieur et inférieur subparallèles; bord inférieur lar- gement arrondi; valves un peu renflées, avec le maximum de bombement presque médian, un peu atténuées vers l'extrémité de la région postérieure; sommets peu saillants, rejetés vers la région anté- rieure; test un peu brillant, orné de stries fines, devenant de véritables costulations vers les extrémi- tés, assez régulières, peu marquées, visibles surtout à la loupe, et de quelques stries rayonnantes, toutes fort obsolètes; deux à trois dents cardinales à chaque valve, plus ou moins bifides, assez fines, bien con- vergentes ; lamelle latérale très courte, peu arquée, mince. Dimensions : long. 26 à 28; haut. 16 à 18; épaiss. 9 à 11 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — (Cette forme bien typique, bien caractérisée, ne saurait être confondue avec aucune autre Espèce de ce même groupe. Rap- prochée du Tapes Bourguignati, on la distinguera : à sa taille plus petite; à son galbe moins lancéolé; à sa région antérieure proportionnellement un peu plus développée ; à sa région postérieure beaucoup moins allongée et moins rostrée; à ses sommets — 293 — moins larges, moins saillants ; à son test moins bril- lant, etc. Comparé au Tapes bicolor, on la séparera : à son galbe plus nettement amygdaloïde, moins large, moins trapu, moins ventru ; à ses régions antérieure et postérieure plus finement découpées ; à ses valves notablement moins renflées, surtout dans la région des sommets ; à son bord inférieur plus arrondi, mieux relevé à ses extrémités ; à sa charnière moins forte, etc. VARIATIONS.— Le T'apes anthemodus présente de nombreuses variations comme galbe et comme orne- mentation; on peut déjà en juger par les figurations de l’atlas de M. Hidalgo, dont nous avons donné la citation. Malgré cela, le faciès de cette jolie petite coquille reste presque toujours semblable à lui- même; en général, ses variations portent sur le plus ou moins de développement de la région postérieure ; celle-ci peut, en effet, être ou allongée, ou courte, et, suivant les cas, présenter un profil plus ou moins subanguleux dans le haut. Nous indiquerons les var. ex forma suivantes : minor, elongata, sub- rhomboidea, depressa. A proprement parler, il n'existe pas de var. ventricosa ou inflata. Enfin, d’après Deshayes (1), il conviendrait d'ajouter, à titre de variété catenifera, la Venus catenifera de La- mark (2), Espèce méditerranéenne de petite taille qui (1) Deshayes, 1835, Anim. s. vert. (2° édit.), VI, p. 366 (en notet. (2) Lamarck, 1818, Anim. s. vert., V, p. 603, ne 70. — 994 — serait ornée de costulations plus fortes. Cette forme nous est inconnue. La coloration est très variable; on passe des var. monochromes à la disposition signalée par Lamarck « albo-rufo, spadiceoque varie picta. » Parfois, la coquille est monochrome dans la région antérieure et nettement marbrée ou flammulée dans la région postérieure; parfois aussi, on distingue deux ou plu- sieurs rayons plus pâles partant des sommets pour s'épanouir à la périphérie. Nous connaissons les var. ex colore suivantes; albida, rosea, fulva, rufula, violacea, liliacea, luteola, bicolor, maculata, mar- morea, biradiala, mulliradiata, heligmogram- ma, etc. HABITAT. — Commun; toutes les côtes de la Mé- diterranée, en colonies assez populeuses. TAPES BEUDANTI, Payraudeau. Venus Beudantii, Payraudeau, 1826, Moll. Corse, D69. per, fe022: Pullastra Beudantii, Petit de la Saussaye, 1851, inJourR A ConCh MHMp299; Tapes Beudanti, Locard, 1886, Prodr. malac. franc., p. 439. OBSERVATIONS. — Par suite de quelle circonstance la plupart des malacologistes ont-ils rayé d'un simple trait de plume le Tapes Beudanti des catalogues, pour n’en faire qu'un vulgaire synonyme de diffé- rentes Espèces mal établies? Voilà ce que nous ne = 095 saurions comprendre. Il faut plus que de la bonne volonté pour agir ainsi; et bien certainement nos auteurs n’ont ni vu la figuration de Payraudeau ni lu sa diagnose ; ils n’ont certainement pas cherché à se procurer ce type si particulier, sans quoi ils au- raient bien pris garde de tomber dans de pareilles erreurs. Le Tapes Beudanti, comme il est facile de s’en assurer, est une Espèce des plus typiques et même des plus répandues; nous la retrouvons avec ses mêmes caractères jusque dans la Manche. Nous pos- sédons de Granville des échantillons dont le galbe présente la plus grande analogie avec le type corse du Muséum de Paris. Commençons par dire que la figure donnée par Payraudeau est des plus exactes. Quant à confondre cette Espèce avec le Venus flo- rida de Lamarck ou le V. læta de Poli (Tapes anthe- modus), il suffisait pour s’en garder de lire ce qu'a écrit Payraudeau à ce sujet. Le Venus florida, dit notre auteur (p. 51), est une petite coquille de forme un peu triangulaire, luisante, inéquilatérale, dont le côté postérieur [la coquille est retournée] est plus court que l’intérieur [pour antérieur]: et plus loin (p. 53) pour sa diagnose du V. Beudantii : « Testa parva, elliplica, transversim et longitudinaliter striata, valde inæquilatera ; latere postico brevis- simo. » « Coquille de forme elliptique dont le côté du ligament est coupé en ligne droite. » Cela seul suffisait pour crier gare aux simplificateurs d’Es- pèces! — 296 — Descriprion. — Coquille de taille assez petite, d’un galbe amygdaloïde un peu court et ventru; région antérieure peu développée, retroussée, arron- die, peu haute; région postérieure notablement plus allongée et plus haute, subanguleuse dans le haut, un peu tombante et arrondie dans le bas; bord infé- rieur très arrondi, plus recourbé dans la région an- térieure que dans la région postérieure; valves bien bombées, avec le maximum de bombement presque médian par rapport à l’axe transversal, et un peu reporté dans la région des crochets; crochets courts, élargis, bien renflés; test orné de costulations trans- versales fines et régulières et de quelques stries rayonnantes presque obsolètes ; charnière assez forte; deux à trois dents cardinales bifides à chaque valve, très convergentes,; lamelle latérale mince, presque droite, assez allongée. — Dimensions : long. 23 à 25:-haut. 15 à 1415 épaiss. a Memillin. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Parmi nos Tapes déjà signalés, nous ne pouvons rapprocher le Tapes Beudanti que des T. bicolor et T. anthemodus. On le distinguera du T. bicolor : à son galbe plus irré- gulier, plus inéquilatéral; à sa région antérieure plus étroite, plus retroussée; à sa région postérieure plus anguleuse dans le haut, plus tombante et plus étroitement arrondie dans le bas; à son bord infé- rieur plus arrondi, plus retroussé aux extrémités; à ses bords supérieur et inférieur moins subparallèles ; à son test plus fortement costulé, ete... Comparé au Tapes anthemodus, on le reconnai- — 297 — tra : à son galbe plus court, plus ramassé, moins ré- gulier; à ses valves notablement plus bombées; à sa région postérieure plus courte, plus haute, plus an- guleuse dans le haut; à son bord inférieur plus retroussé, plus arrondi; à son test moins brillant, plus régulièrement costulé; à sa ligne apico-rostrale beaucoup plus courte et plus tombante, etc. VARIATIONS. — Suivant l'habitat, on observe chez le Tapes Beudanti des variations assez notables. En général les formes septentrionales sont plus ren- flées et plus striées que les formes méridionales; par- fois également, la taille diminue, le galbe tend un peu à s’arrondir. Nous avons reçu de Roscoff une forme major qui atteint 30 millim. de longueur pour 21 de hauteur, et que nous croyons devoir en- core rattacher à cette même Espèce. Nous aurons donc les var. ex forma : major, minor, depressa, subrotundata, elongata. La coloration du type de Payraudeau est violacée, « agréablement nuancée de violâtre, avec deux rayons blancs, l’un à la partie antérieure, l’autre à la par- tie postérieure. » Nous avons vu cette même dispo- sition dans des coquilles provenant de Cette (Hé- rault) et de la Seyne (Var). Souvent la nuance passe au rose violacé et au brun clair également un peu violacé, avec des taches en marbrures plus foncées. Nous connaissons les var. ex colore suivantes violacea, liliacea, rosea, albida, lutea, brunnea, bicolor, punctata, maculata, marmorea, biradiata, multiradiata, zonata, etc. — 298 — HagrraT. — Assez commun ; sur toutes nos côtes, mais plus abondant et plus typique dans la Méditer- ranée. TAPES LUCENS, Locard. Venus nitens (non Turton), Scacchi et Philippi, 1844, in Philippi, Enum. Moll. Sic., IT, p.35, pl.'xIV, fig. 14. Tapes nitens, Weinkauff, 1862, in Journ. Conch., V, p. 318; Locard, 1866, Prod. malac. franc., p. 438. OBSERVATIONS. — Scacchi et Philippi ont décrit et figuré sous le nom de Venus nitens une forme mé- diterranéenne rare pour la faune française, mais certainement très caractéristique. Ce même nom ayant été antérieurement donné par Turton (1) à une Espèce absolument différente, il y a lieu de lui substituer une autre appellation. Nous proposons donc le nom de Tapes lucens, qui rend lamême idée sous une autre forme. DescriprIoN. — Coquille de taille assez petite, d'un galbe subrhomboïdal allongé, très déprimé; région antérieure un peu courte, bien arrondie, avec le maximum de courbure infra-médian; région pos- térieure plus développée, plus haute, très largement arrondie, à peine subanguleuse tout à fait dans le (1) Turton, 1819, Conch. diction., p. 247, et 1822, Dithyra Prit., DAS plus; — 299 — haut; bord supérieur droit; bord inférieur large- ment arrondi, presque également recourbé à ses extrémités; valves peu bombées, avec le maximum de bombement un peu rapproché des sommets, mais à égale distance des extrémités transversales; som- mets rejetés vers la région antérieure, peu saillants, bien élargis; test très brillant, absolument lisse ; trois dents cardinales à chaque valve, nettement bilides; lamelle latérale très courte, très mince, presque droite. — Dimensions : long. 20 à 23; haut. 12 à 14; épaiss. 7 à 8 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Tapes lucens se distingue de toutes les Espèces que nous avons signalées jusqu’à présent : par sa taille plus petite; par son galbe déprimé; par son test absolument lisse et très brillant; par sa région postérieure, qui est proportionnellement haute sur une plus grande longueur, par suite de la parfaite horizontalité de la ligne qui va du sommet à l’angle postéro-dorsal; ce dernier caractère, bien représenté dans la figura- tion de Philippi, est absolument typique et donne à la coquille un faciès tout particulier. VARIATIONS. — Nous connaissons un trop petit nombre de sujets français du Tapes lucens pour en étudier les variations. Nous possédons un échantil- lon recueilli à la Seyne, dans le Var, qui est bien conforme au type figuré par Philippi, au moins comme galbe. On trouve également sur nos côtes, dans les Alpes-Maritimes, une forme minor un peu — 300 — plus allongée qui rappelle la forme du Tapes lucens de l’Adriatique. Quant à la coloration, elle varie du blanc jaunâtre, avec les sommets roses ou violacés, au violet pâle, avec les sommets jaunâtres. Il existe également des var. bicolor et marmorea. HagrTaAT. — Rare; la Méditerranée, sur les côtes de Provence. G. GROUPE DU TAPES AUREUS TAPES AUREUS, Gmelin. Venus aurea, Gmelin, 1789, Syst. nat. (édit. XIIT), p. 3288. — Turton, 1818, Dithyra Brit., p. 152, pl. 1x, fig. 7 à 8. — Martini et Chemnitz. Conch. Cab.; —(?° édit.), p.185, peer ne l0 Pullastra aurea, Anton, 1839, Verzeichn. Conch. Sammlung, p. 289. — Brown., 1845, Ill. Conch.; — (2° édit.), p. 89, pl. xxxvi, fig. 0-8. Tapes aurea, Forbes et Hanley, 1853, Brit. Moll., I, p. 392, pl. xxv, fig. 5. — Sowerby, 1859, Il. ind., pl. 1v, fig. 7. — Reeve, 1864, Conch. icon., pl. vin, fig. 374 et 378. Tapes aureus, Jeffreys, 1863-67, Brit. Conch., IT, p. 349; V, p. 185, pl. xxxrx, fig. 4. — Hi- dalgo, 1870, Moll. marins, pl. xLvi, fig. 1, 2, 5. — Locard, 1886, Prodr. malac. franç., p. 439. Cuneus aurea, Môrch, 1853, Cat. conch., Yoldi, IT p.20;n292?: ot OgsErvarions. — Gmelin, à la suite de sa des- cription de Venus aurea, donne une seule référence, celle de Lister (1); il s'ensuit que le type est une coquille de taille assez petite, et que toutes les grandes formes qui ont été représentées par un grand nombre d'auteurs doivent être considérées comme des var. major. Le Tapes aureus est une forme très nette, très typique, dont on trouve dans nombre d'Iconographies de bonnes figurations. Nous cite- rons comme plus particulièrement exactes celles de Turton et de M. Hidalgo, telles que nous les indi- quons dans notre synonymie. Quelques auteurs ont joint au Tapes aureus le Venus ænea de Turton (2); l'étude de bons types nous a conduit à séparer définitivement cette forme et à la maintenir au rang d’Espèces. Enfin, sous ce même nom, on a parfois rangé des formes affines méditerranéennes, dont nous parlerons plus loin, et que nous considérons comme bien distinctes. Nous ajouterons que si le Tapes aureus vit dans la Médi- terranée sur les côtes françaises, c’est toujours une forme rare. DescriprioN. — Coquille de taille assez petite, d'un galbe subtriangulaire court et renflé; région antérieure courte, arrondie, un peu retroussée; région postérieure plus haute à sa naissance, arron- die à son extrémité, presque dans le même axe que la région antérieure, et un peu plus développée; (1) Lister, 1685-92, Hist. syn. Conch., pl. cocctv, fig. 247. (2) Turton, 1819, Conch. diction., p. 218. — 302 — bord inférieur court, très arrondi; valves très bom- bées, surtout dans la région des sommets ; sommets rejetés vers la région antérieure très saillants, très acuminés, bien recourbés, occupant à eux seuls le haut de la coquille ; test orné de stries transversales un peu fines, régulières, parfois un peu atténuées dans le milieu, et de stries rayonnantes peu nombreuses, peu marquées, assez irrégulières ; charnière forte ; deux ou trois dents cardinales subbifides, dont deux dents plus fortes que la troisième, à chaque valve; lamelle latérale courte, infléchie. — Dimensions long. 25 à 28; haut. 18 à 20; épaiss. 12 à 16 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette Espèce est plus particulièrement caractérisée par son galbe sub- triangulaire, avec le haut du triangle correspondant au sommet, qui occupe à lui seul le haut de la co- quille. Il n’est aucune forme, parmi celles que nous avons étudiées jusqu’à présent, qui présente un faciès aussi tranché, avec les sommets plus saillants, plus acuminés, avec le bord inférieur plus court, plus arrondi, avec la ligne apico-rostrale aussi inclinée par rapport à la verticale passant par les sommets, avec l'angle postéro-dorsal aussi ouvert, parfois même presque nul, etc. VanraTions. — Nous avons déjà parlé d’une var. major; celle-ci atteint facilement de 35 à 38 millim. de longueur; souvent elle tend à devenir un peu plus transverse et passe à la var. elongala. Ainsi nous avons sous les yeux des formes de Portbail, dans la — 303 — Manche, qui mesurent 38 millim. de longueur, sur 28 millim. de hauteur seulement, tandis que d’au- tres sujets, pour une même hauteur, ne mesurent plus que 34% millim. Parfois, chez des individus de grande taille, l'extrémité postérieure est comme ros- trée, le bord inférieur devient subsinueux dans cette région. Maton et Racket (1), Brown (2) et Reeve (3) ont figuré la var. major; dans une autre figuration (4), Reeve a donné la var. rostrata; maïs chez ces différentes variations, le galbe des valves est tou- jours bien renflé, surtout dans la région des som mets. Nous instituerons les var. ex forma suivantes, qui se définissent d’elles-mêmes : major, minor, transversa, curta, rostratla, globulosa et depressa. Les var ex colore sontégalement très nombreuses. Si l’intérieur des valves est presque toujours d’un jaune plus ou moins doré, d'où le nom d’aureus donné à cette Espèce, l'extérieur passe du blanc grisâtre au roux fauve, parfois même un peu foncé, tendant au violacé. Rarement le test est mono- chrome; le plus souvent, il est décoré de bandes brunes étroites disposées en zigzag, soit sur toute la surface, soit uniquement sur la base ou sur la région postérieure; parfois, dans cette région, ces bandes se soudent et donnent naissance à une var. bicolor; (1) Maton et Rackett, 1804, in Linn. trans, VIII, p. 90, pl. x, fig. 9, et 1845; — (édit. Chenu), p. 153, pl. x1v, fig. 8. (2) Brown, 1827, Bril. conch., pl. xx, fig. 5, et 1845; — (2e édit.), pl. XXXvI, fig. 9. (3) Reeve, 1864, Conch. icon., pl. vint, fig. 374. (4) Reeve, 1864 (Loc. cit.), pl. vin, fig. 37. — 304 — parfois aussi ces mêmes bandes sont groupées sous forme de rayons allant des sommets à la périphérie ; enfin l’ornementation, chez quelques individus, est réduite à des taches ou à des marbrures plus ou moins bien définies. Nous indiquerons donc les var. ex colore suivantes : albida, grisea, fulva, viola- cea, rosacea, bicolor, punctata, flammea, marmo- rea, heligmogramma, subheligmogramma, ra- diata multiradiata, etc. HABITAT. — Très commun; en colonies populeuses dans la Manche et dans l'Océan; beaucoup plus rare dans la Méditerranée. TAPES RETORTUS, Locard. Pullastra aurea, Brown, 1827, Ill. Conch., pl. xxXVI, fig. 8; — (2° édit.), 1844, pl. xx, fig. 8. Tapes aureus, Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. XLVA, fig. 4. OBSERVATIONS. — L’Espèce que nous allons dé- crire a été déjà observée par plusieurs auteurs, qui l'ont confondue avec le véritable Tapes aureus. Brown et M. Hidalgo en ont donné des figurations. Il suffit déjà de comparer ces figures, celle surtout de l’atlas de M. Hidalgo, qui est des plus exactes, pour voir combien une telle forme diffère du Tapes aureus. Elle vit, du reste, dans un milieu bien dis- tinct. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez grande, — 305 — d’un galbe subrhomboïdal déprimé; région anté- rieure assez développée, arrondie, bien retroussée ; région postérieure un peu plus développée en lon- gueur et beaucoup plus en hauteur, avec un profil subanguleux dans le haut, rostré et arrondi dans le bas; bords supérieur et inférieur trés arrondis; valves renflées dans la région des sommets, amin- cies vers la périphérie; sommets saillants, rejetés et recourbés vers la région antérieure; test orné de costulations transversales fines, régulières, peu pro- fondes, et de stries rayonnantes irrégulières plus nombreuses; charnière fine; trois dents cardinales plus ou moins bifides à chaque valve, dont une dent plus petite à la valve inférieure ; lamelle latérale un peu allongée, arquée. — Dimensions : long. 38 à 40 ; haut. 20 à 28; épaiss. 15 à 17. millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par le profil de sa région postérieure, le Tapes retortus rappelle le Tapes decussatus; c’est là déjà un caractère très précis ; mais pour le reste de la coquille, il participe plus spécialement du Tapes aureus. On le distin- guera de cette dernière Espèce : à son galbe plus déprimé dans tout son ensemble, avec les valves moins bombées sur les bords; à sa région antérieure un peu plus allongée ; à sa région postérieure beau- coup plus développée en hauteur, avec un profil bien plus anguleux dans le haut et plus fine- ment arrondi dans le bas ; à son bord inférieur plus largement arrondi ; à sa charnière plus fine, plus déliée, malgré la grande taille de la coquille ; à ses BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. 20 — 306 — dents cardinales plus fines; à sa lamelle latérale plus courbée ; etc. VARIATIONS. — Cette forme, telle que nous venons de la décrire, nous paraît présenter peu de varia- tions. Cependant, nous avons observé quelques sujets de taille un peu plus petite, constituant une var. minor. Parfois aussi, la région antérieure est encore plus étroite, plus retroussée, sans que le profil de la région postérieure soit modifié. Quant à la colora- tion, elle est presque toujours d’un fond blanc rosé, un peu jaunâtre par places, avec des maculatures en zigzag d’un brun un peu clair, plus ou moins mar- brées. HABITAT. — Assez rare; les côtes de Provence, dans la Méditerranée. TAPES ÆNEUS, Turlon. Venus ænea, Turton, 1819, Conch. diction., p. 248, fig. 20; — 1822, Dithyr. Brit., p. 152, plc one Venus nitens (non Philippi)}, Turton, 1819, Conch. diction., p. 247; — 1822, Dithyr. Brit., p-4151, pl:x, fe. Tapes aureus (pars auct.), Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. xLvs, fig. 3, 5, 6, 8; — Lo- card, 1886, Prodr. Malac. francç., p. 439. OBSERVATIONS. — Cette forme, si bien décrite, si exactement figurée par Turton, est absolument dis- — 307 — tincte du véritable Tapes aureus. Contrairement à l’assertion de bon nombre d'auteurs, nous croyons devoir la maintenir au rang d’'Espèce. Nous y joi- gnons le Venus nitens du même auteur, qu’il ne faut pas confondre avec le V. nitens de Philippi (1). Dans l’atlas de l'ouvrage de M. Hidalgo, on trouve également de bonnes figurations de cette même Espèce. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez petite, d’un galbe subrhomboïdal court et renflé ; région an- térieure très courte, arrondie, bien retroussée ; ré- gion postérieure plus développée, surtout en hau- teur, à profil anguleux dans le haut, et finement arrondi dans le bas ou subanguleux ; bords supé- rieur et inférieur très fortement arqués ; valves ré- gulièrement bombées, renflées, surtout dans la ré- gion des sommets; test orné de costulations très rapprochées, fines et régulières, rarement obsolètes dans la région centrale ; sommets saillants, forte- ment rejetés vers la région antérieure, acuminés, lisses et brillants à leur extrémité; charnière assez forte ; deux à trois dents cardinales bifides à chaque valve, dont une dent souvent atrophiée ; lamelle la- térale assez allongée, un peu arquée à l'extrémité. — Dimensions : long. 22 à 25; haut. 16 à 18: épaiss. 12 à 14 millim. | RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Tapes æneus est en quelque sorte intermédiaire entre les deux (1) Philippi, 1844. Enwm. Moll. Sicil., IL, p, 35, pl. xiv, fig. 14. — 308 — formes que nous venons d'examiner. Il participe du Tapes aureus par sa taille, par le renflement de ses valves, par la saillie de ses crochets, par le profil de sa région antérieure, et par son ornementation ; il tient, au contraire, du T'apes retortus par son galbe subrhomboïdal et par le profil en plus petit de sa région postérieure. On le distingucra donc du Tapes aureus : par son galbe subrhomboïdal et non pas subtriangulaire ; par le développement en hauteur de sa région postérieure ; par le profil anguleux de cette région; par la ligne qui va des sommets à l'angle postéro-dorsal, toujours plus horizontale, etc. Rapproché du Tapes retortus, on le reconnaitra : à sa taille beaucoup plus petite ; à son galbe notable- ment plus renflé dans tout son ensemble ; à sa ré- gion antérieure moins retroussée, moins cunéi- forme ; à sa région postérieure plus courte et plus épaisse ; à ses sommets plus lisses ; à sa charnière plus forte, etc. VARIATIONS. — Le T'apesiæneus présente, comme on peut le voir d’après les figurations relevées dans notre synonymie, quelques variations assez nota- bles. Tout en conservant son galbe, à la fois sub- rhomboïdal et ventru, il peut être plus ou moins allongé ; sa taille peut également varier ; enfin, lin- clinaison, soit de la ligne apico-rostrale, soit de la ligne qui va des sommets à l'angle postéro-dorsal, en se modifiant quelque peu, peut changer notablement son profil dans cette région. Nous avons observé les var. ex forma suivantes : major, minor, elon- — 309 — gata, ventricosa, depressa et sublævigata. Sous le nom de Venus sinuosa, Turton à figuré (1) une simple anomalie purement accidentelle de cette même Espèce. Nous en avons reçu de M. Albert Granger plusieurs spécimens analogues résultant d'accidents survenus à la coquille dans son jeune âge. Les var. ex colore sont peut-être encore plus nombreuses que chez le Tapes æneus; en outre, la coquille est plus souvent monochrome; elle passe alors par les gammes de tons les plus variés. Nous citerons : albida, lutea, rosea, fulva, violacea, brunnea, bicolor, punctata, flammea, marmorea, lyrata, radiata, multiradiata, etc. HABITAT. — Assez commun sur toutes nos côtes. et plus fréquemment dans la Méditerranée. TAPES SERVAINI, Locard. OBSERVATIONS. — La forme que nous allons dé- crire nous paraît absolument nouvelle; nous n’en connaissons ni description ni figuration. Nous sommes heureux de la dédier à M. le D' Georges Servain, président de la Société malacologique de France. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez petite, d’un galbe subtriangulaire un peu allongé, très ventrue ; région antérieure très courte, arrondie, un peu inférieure ; région postérieure un peu plus haute, très allongée, arrondie à son extrémité dans le même (1) Turton, 1822, Dithyra Brit., pl. x, fig. 9. — 910 — axe que la région antérieure, à peine subanguleuse dans le haut ; bords supérieur et inférieur largement arrondis, surtout ce dernier; valves très renflées, particulièrement dans la région des sommets, avec le maximum de bombement un peu supérieur ; som- mets très fortement rejetés vers la région antérieure, bien acuminés, très saillants ; test brillant, orné de costulations transversales irrégulières peu pro- fondes, souvent obsolètes; charnière assez forte; deux ou {rois dents cardinales bifides à chaque valve ; lamelle latérale courte, très arquée.— Dimen- sions : long. 23 à 25; haut. 14 à 16; épaiss. 12 à 14 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par son galbe ren- flé, par sa forme triangulaire, cette Espèce se rat- tache encore au groupe du Tapes aureus. Elle se distinguera de cette dernière Espèce et de toutes les var. elongata du même groupe : par sa région pos- térieure plus haute que chez le T'. aureus, mais bien moins anguleuse que chez les T. retortus et T. æneus; par cette même région plus allongée et plus rostrée, avec l’autre extrémité moins relevée ; par son bord inférieur beaucoup plus allongé et plus largement arrondi ; par son test plus brillant ; par ses costulations beaucoup moins régulières, plus souvent obsolètes ; par sa ligne apico-rostrale for- mant, avec la verticale passant par les sommets, un angle plus ouvert; par son angle postéro - dorsal moins ouvert que chez le Tapes aureus, et plus grand que chez les deux autres Espèces, etc. — 311 — VARIATIONS. — Nous ne connaissons encore qu'un petit nombre de sujets du Tapes Servaini, ce qui ne nous a pas permis d'observer beaucoup de variations. La coloration interne est d’un jaune un peu pâle; celle de l'extérieur est, en général, d’un roux très clair, un peu jaunâtre, avec quelques maculatures confuses un peu plus foncées. HaABirAT. — Rare; la Manche, dans la région armoricaine ;] Saint - Malo (Ille-et-Vilaine); Roscoff (Finistère), etc. C.— GROUPE DU TAPES EDULIS. TAPES EDULIS, Chemnitz. Venus edulis, Chemnitz, 1784, Neues. Conch. Cab., VII, p. 60, pl. xuni, fig. 457; — (2° édit.), pist, plc, 499 — virginea, Schrüter, 1786, Einleit, III, p. 151, n° xxxix. — Maton et Racket, 1801, in Drans:Uin.450c. NI p.69; pl 11 ne: — (Édit. Chenu), 1845, p. 152, pl. xrv, fig. 7. Turton, 1822: Dithyr. Brit, pl. vi, fig. 8 (var. — Brown, 1845, Conch. Brit. (édit) pl ex, he. 6: — Sarniensis, Turton, 1822, Dithyr. Brit., p. 153, plc fie 0 Venerupis virginea, Fleming, 1828, Brit. anim. p. 452. — Sarniensis, Fleming, 1828, (loc. cit.), p. 452. — 312 — Pullastravirginea, Anton, 1839, Verzeichn.Conch., Sammlung, p. 8. — rhomboïdes, Petit de la Saussaye, 1851, in Journ. Conch:, lp 297 Tapes virginea, Forbes et Hanley, 1853, Brit. Moll., 1, p. 388, pl. xxxv, fig. 4 et 5. — Sowerby, Thesaur. Conch., pl. exuix, fig. 84. — Reeve, 1864, Icon. Conch., pl. 1v, fig. 174. — edulis (pars), Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. xLIV, fig. 1. — Locard, 1886, Prodr. ma- lac \franc., p.440: OBSERVATIONS. — Sous le nom de Tapes edulis, Chemnitz a décrit et figuré une coquille de la mer Adriatique qui vit également sur nos côtes de France. Il en reconnait, du reste, l'extension géo- graphique, puisqu'il l'identifie à une forme du musée Kircher (1) qui abonde à Naples. Peu d'auteurs pourtant ont conservé cette appellation, et ont donné la préférence, avec Lamarck (2), au nom de Venus ou Tapes virginea. Examinons quelle est la valeur de cette appellation. Linné, le premier, en fait usage; ill’applique à une coquille qui vit, dit-il, dans les Indes, et il ne donne aucune référence pour la figuration. Dans la dou- zième édition (3), il ajoute : « Similis fere V. decus- (1) Bonanni, 1773, Rerum nat. museo Kircker, p. 445, n°° 65-67. (2) Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 600, et 1835; — (2e édit.) VI, p. 360. (3) Linné. 1767, Syst. naturæ (édit. xnr), p. 1136. — 313 — satæ, sed magis rotundala, etc. » Gmelin (1), sous ce même nom, reproduit la même diagnose, place sa coquille dans la mer Adriatique, et en donne une description plus détaillée, en la comparant égale- ment au Venus decussala qui la précède dans la liste; enfin, il donne comme référence plusieurs figu- rations de Chemnitz (2), dont l’une est bien le Tapes edulis. Lamarck et Deshayes (3), tout en conservant cette appellation de Venus virginea pour une Espèce des mers d'Europe, gardent, cependant, quelques doutes au sujet de son identification avec l’Espèce de Linné et de Gmelin; et Deshayes ajoute : « Les Espèces avoisinantes rendent, pour moi, très difficile la con- naissance de la coquille que Linné a désignée sous le nom de Venus virginea. Les figures de Chemnitz que cite Gmelin, me paraissent étrangères à cette Espèce. » D'autre part, M. Rümer a bien fait ressor- tir les différences qui existent entre ces deux formes, en mettant en parallèle leurs diagnoses (4). En résumé, il est probable que le Venus virginea, Espèce indienne de Linné, n’est pas exactement la même Espèce que le Venus edulis, Espèce euro- péenne de Chemnitz. Cette dernière répondant certainement à l’Espèce que nous avons en vue, (1) Gmelin, 1789, Syst. naluræ (édit. xm), p. 3294. (2?) Chemnitz, 1784. Neues Conch. Cab., VII, pl. xzni, fig. 447; pl: x, fig. 457, 458, A, B, C: (3) Lamarck, 1818, Anim. sans vert., V, p. 600, ne 57, et (2° édit.), 1835, VI, p. 360. (4) Rômer, 1864, in Malak. Blätter, IX, p. 43. — 314 — nous conserverons le nom de Tapes edulis, avec MM. Rômer, Küster, Weinkauff, Hidalgo, etc. Lorsque l’on examine la plupart des iconogra- phies qui traitent des Tapes edulis ou T. virgi- neus, on remarque qu’il en existe deux formes bien distinctes : l’une courte, ramassée, à profil subrhom- boïdal ; l’autre notablement plus allongée, nettement ovalaire. La première de ces formes, assez bien représentée dans les planches de Chemnitz (quoique dans le texte il la qualifie de Testa ovali), sera pour nous le véritable type du Tapes edulis ; nous avons indiqué dans notre synonymie bon nombre de figu- rations qui s'y rapportent. C’est également cette même forme que nous avons retrouvée comme type dans la collection de Lamarck à Genève. Quant à la seconde forme, elle constitue pour nous une Espèce bien distincte, que nous décrirons plus loin sous le nom de Tapes lepidulus. » Nous avons maintenu comme synonyme de notre Espèce le Venus Sarniensis de Turton, qui nous paraît e rapprocher encore plus du vrai type que la coquille figurée pl. vit, fig. 8 (1) sous le nom de Venus virginea. Quelques auteurs, notamment MM. Rümer, Kuster et Weinkauff, donnent encore pour synonyme au Tapes edulis le Venus virago de Loven (2). Nous n'avons pas encore pu nous procurer cette Espèce de Norwège; et notons, en passant, que M. Sars (3) n’en (1) Turton, 1822, Düthyra Bril., pl., vin, fig. 8. (2) Loven, 1846, Ind. Moll, Scand., p. 40. (3) G. O. Sars, 1883, Moll. reg, arct. Norv. — 315 — fait pas mention. D’après la description et d’après la synonymie que l’auteur en donne, il nous est fort difficile de savoir au juste ce qu’il en est, car il la compare tantôt avec le Venus virginea des auteurs anglais, tantôt avec le Venus texturata de Lamarck. Nous conserverons donc un point de doute au sujet de cette forme. DESCRIPTION. — Coquille de taille assez grande, d’un galbe subrhomboïdal un peu allongé, à angles arrondis ; région antérieure un peu courte, bien arrondie, avec l’axe infra-médian ; région postérieure un peu plus développée en hauteur et en longueur, largement arrondie ou à peine subanguleuse dans le haut, bien arrondie dans le bas et suivant le même axe que la région antérieure ; bord supérieur très arqué; bord inférieur largement arrondi, peu re- courbé à ses extrémités; valves très fortement et très régulièrement bombées depuis les sommets jus- qu’à la périphérie, sans que pour cela le galbe géné- ral soit bien épais dans son ensemble ; sommets re- jetés vers la région antérieure, très élargis ; test brillant, orné de costulations transversales assez fortes, irrégulières, par suite d’une série de saillies successives dues à l’accroissement du test; charnière très forte ; deux à trois dents bifides bien conver- gentes à chaque valve, dont une dent au moins sou- vent obsolète ; lamelle latérale forte, arquée, un peu courte. — Dimensions : long. 33 à 35; haut. 26 à 28 ; épaiss. 15 à 17 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette Espèce parti- — 316 — cipe un peu des Tapes decussatus, pullaster et au- reus. Elle tient du T. decussatus uniquement par son profil subrhomboïdal, mais moins anguleux dans la région postérieure. Nous l'avons vue quelquefois sous le nom de T. pullaster; mais elle s’en distingue facilement : par son profil encore plus court; par le bombement de ses valves, quoique l’ensemble soit notablement plus déprimé; par la manière d’être de son test, etc.; enfin, comparée à certaines variétés du Tapes aureus, on la distinguera : par son profil moins subtriangulaire; par ses sommets beaucoup plus élargis, par ses valves bien moins bombées dans le haut et bien plus bombées à la périphérie, etc. VARIATIONS. — Le Tapes edulis est très variable dans sa forme. Malgré les restrictions que nous avons apportées dans son galbe, nous distinguerons encore les var. ex forma suivantes : minor, oblonga, curla, rotundata, ventricosa, depressa, sublæ- vigata. Les var. oblonga et curta proviennent du plus ou moins d’inclinaison de la corde apico- rostrale, par rapport à la verticale passant par les sommets. Les »ar. ex colore sont peu nombreuses ; le fond passe du blanc au rose ou au jaune, avec des taches, des bandes, des traits blancs ou plus foncés. Nous avons observé les var. ex colore suivantes : albida, rosea, lutea, fulva, bicolor, punctata, marmorea, heligmogramma, radiata et lyrata. HABITAT. — Assez commun dans la Manche et dans l'Océan, surtout dans la région armoricaine ; — 317 — plus rare dans la Méditerranée, sur les côtes de Pro- vence. TAPES LEPIDULUS, Locard. Venus edulis et V. virginea (pars auct.). Venus virginea, Brown, 1845, Conch. Brit. (?° éd.), pl. xxxvii, fig. 8-9. Tapes virginea, Forbes et Hanley, 1853, Brit. Moll., I, pl. xxxv , fig. 6. — Sowerby, Thesaur. Conch., pl. exurx, fig, 81-83, et 1859, II. ind., pl. 1vV, fig. 8. — Reeve, 1864, Icon. conch., pl. 1v, fig. 175. Tapes virgineus, Jeffreys, 1869, Brit. conch., V, Pl RE, gb. Tapes edulis (pars), Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. xLIV, fig. 2. — Locard, 1886, Prodr. malac. francç., p. 440. OBSERVATIONS. — Comme nous l’avons expliqué déjà, cette Espèce nous paraît avoir été confondue avec le véritable Tapes edulis; peut-être même doit-on, jusqu'à un certain point, attribuer à l’exis- tence de ces deux formes la confusion qui existe chez bon nombre d'auteurs au sujet des Venus edu- lis et virginea. Le V. edulis de Linné, d’après sa diagnose, est une forme voisine du V. decussata, et, par conséquent, voisine également de notre Tapes edulis, tel que nous le comprenons. D'autre part, Chemnitz dit que son Venus edulis est ova- laire, et pourtant sa figuration représente bien plu- tôt une coquille subrhomboïdale, telle que nous la — 318 — retrouvons. Il y a là évidemment une sorte de con- tre-sens qui ne peut s'expliquer que par une trop grande brièveté dans les descriptions ; mais il n’en est pas moins certain que, sous ces mêmes noms de Venus virginea et edulis, on a réuni deux formes bien distinctes qu’il importe de séparer. DESGRIPTION. — Coquille de taille assez forte, d’un galbe ovalaire bien allongé ; région antérieure un peu courte, bien arrondie, avec un axe infra-médian; région postérieure plus haute, beaucoup plus allon- gée, très largement arrondie dans le haut, arrondie dans le bas suivant le même axe et le même rayon que la région antérieure ; bords supérieur et infé- rieur subparallèles ; bord inférieur très allongé, à peine arrondi au milieu, un peu recourbé à ses ex- trémités ; valves bien bombées depuis les sommets jusqu’à la périphérie, tout en laissant à la coquille un faciès déprimé dans son ensemble ; sommets for- tement rejetés vers la région antérieure, très élargis, peu saillants ; test orné de costulations transversales assez fortes, un peu irrégulières, avec des stries d’ac- croissement bien accusées ; charnière assez forte; deux à trois dents cardinales bifides à chaque valve, dont une dent souvent obsolète; lamelle latérale très allongée, forte, presque droite. — Dimensions : long. 42 à 45; haut. 28 à 30; épaiss. 14 à 16 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Tapes lepidu- lus ne peut être rapproché que du Tapes edulis. On le distinguera toujours facilement : à son galbe — 319 — x beaucoup plus allongé; à sa région antérieure un peu plus étroite ; à sa région postérieure très déve- loppée dans le sens de la longueur, avec la ligne qui va des sommets au rostre en passant par l’angle apico-dorsal plus largement arrondi, non anguleux ; par son rostre plus étroit, plus basal ; par son bord inférieur plus allongé, plus droit; par ses valves moins bombées dans leur ensemble; par sa charnière moins forte, quoique la coquille soit bien plus grande ; par sa lamelle latérale plus allongée, etc. VARIATIONS. — Si le Tapes lepidulus est assez régulier dans son allure, il n’en est pas de même de sa taille; celle-ci est extrêmement variable suivant les milieux. Ses grands échantillons, comme ceux dont nous avons donné les dimensions, sont beau- coup moins répandus que les formes minor et inter- media, qui varient de 22 à 28 millim. de longueur; chez les petites comme chez les grandes formes, le profil passe de la var. subrhombea à la var. ellip- tica ; signalons encore les var. depressa et globu- losa. Enfin, la coloration, chez cette Espèce, est la même que chez le Tapes edulis et passe par les mêmes variations. HABITAT. — Commun sur toutes nos côtes, mais plus abondamment répandu sur les côtes de la région armoricaine. TAPES PULCHELLUS, Lamarck. Venus pulchella, Lamarck, 1818, Anim. sans —- 320 — vert., V, p.603 ;— (2° édit.), 1835, VI, p. 366. — Delessert, 1841, Rec. coq., pl. x, fig. 9. — Hanley, 1842-1856, Cat. rec. Shells, p-125,plxtr d18-199) Pullastra pulchella, Petit de la Saussaye, 1851, in Journ1Conch,, Il, p:2908: Tapes pulchellus, Rômer, 1864, in Malac. Blâtt., XD 40e Tapes pulchellus, Locard, 1886, Prodr. malac. franç., p. 441. OBsErvATIONS. — Cette jolie petite Espèce, rare et peu connue, est très exactement figurée dans l’atlas de Delessert. DEsCriPTION. — Coquille de petite taille, d’un galbe subovalaire un peu court, assez régulier ; région anté- rieure coùrte, largement arrondie, assez haute ; ré- gion postérieure un peu plus haute et notablement plus allongée, avec ses bords subparallèles, comme tronqués à son extrémité; bords supérieur et infé- rieur subparallèles ; bord inférieur allongé, très lar- gement arrondi; valves régulièrement bombées dans toutes leurs parties, mais en somme peu sail- lantes, avec le maximum de bombement bien mé- dian ; sommets lisses, bien saillants, très élargis, fortement rejetés vers la région antérieure ; test orné de costulations transversales assez fortes, peu pro- fondes, plus accusées aux extrémités, assez régu- lières ; charnière forte ; deux à trois dents cardinales bifides à chaque valve, très convergentes, dont une dent presque obsolète à la valve inférieure ; lamelle — 321 — latérale forte, allongée, presque droite. — Dimen- sions : long 18 ; haut. 12 ; épaiss. 8 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Tapes pulchel- lus est voisin du Tapes lepidulus, dont il est en quelque sorte le diminutif. On le distinguera de cette dernière Espèce : à sa taille toujours plus pe- tite; à son galbe plus régulièrement ovalaire et en même temps notablement moins allongé ; à sa ré- gion antérieure un peu moins haute; à sa région postérieure plus courte ; à ses bords plus parallèles, plus tronqués à l'extrémité ; à ses crochets propor- tionnellement plus forts ; à sa lamelle latérale encore plus allongée, etc. Nous avons vu quelquefois dans les collections cette Espèce sous le nom de Venus ou Tapes ni- tens (Philippi). Mais, outre le galbe particulier de cette Espece, il suffira, je pense, de rappeler qu’elle est absolument lisse, sans aucunes stries ni costula- tions, ce qui la distingue très nettement de toutes ses congénères. VARIATIONS.— Quoique nous n’ayons encore pu examiner qu'un petit nombre d'échantillons du Ta- pes pulchellus , ils nous paraissent assez variables, au moins dans leur taille et leur coloration. Nous avons donné les dimensions du type figuré dans la collection Delessert; mais nous possédons une var. minor qui ne dépasse pas 8 millim. de long. D'autre part, Lamarck assigne à sa coquille 25 millim. Ce serait alors une var. Major que nous n’avons jamais BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. 21 — 322 — rencontrée en France. Nous signalerons, en outre, les var. oblonga et inflala. Les var. ex colore, en dehors de la description donnée par Lamarck et figurée par Delessert, sont les suivantes : albida, luteola, rosea, bicolor, ma- culata et radiala. Hagirar. — Rare; la Méditerranée, sur les côtes le Provence. TAPES GEOGRAPHICUS, Chemnitz. Venus geographica, Chemnitz, 1784, Neues Syst. Cab., VII, p. 45, pl. xuri, fig. 440 ; — (2° éd.), p. 164, pl. xv, fig. 4. Venus litterata, Poli, 1795, "0Test. utr.\Sic., "IT, p- 101, pl. xxt, fig. 12-13. Venus Tenorii, Costa, 1879, Catal. sist. Sic., p. 37, pl rte 0: Pullastra geographica, Anton, 1839, Verzeich. Conch. Saimml., p.68, n° 291: Tapes geographica, Sowerby, Thes. conch., p. 692, pl. oxuix, fig. 87-91. — Reeve, 1864, Icon. conch., pl XIE, el. Cuneus geographicus , Môrch., 1853, Cat. conch. Yoldti, pre 0 ner Tapes geographicus, Hidalgo, 1870, Moll. marins, pl. xui1v, fig. 3-12. OBSERVATIONS. — Le T'apes geographicus, tel qu’il a été décrit et figuré pour la première fois par Chemnitz, est une Espèce bien typique, et qui, mal- — 323 — gré les variations qu'elle présente, conserve toujours un faciès particulier très caractéristique. Elle est très bien représentée dans plusieurs Iconographies, no- tamment dans le Thesaurus de Sowerby et dans l’atlas de M. Hidalgo. Outre le Venus litterata de Poli, qui est évidem- ment la même Espèce que le V. geographica, nous admettons comme synonyme le V. Tenorii de O.-G. Costa. Comme le fait observer cet auteur, le V. Te- norii ne diffère du V. geographica que par la co- loration et la disposition des dents cardinales. Chez le V. geographica, ces dents sont aplaties et con- vergentes vers les sommets, tandis que chez le V. Tenorii elles sont élevées et parallèles. De tels caractères ne sont point suffisants pour constituer une Espèce. On indique souvent également, comme synonyme du Tapes geographicus le Venus glandina de La- marck (1). C’est ainsi que Petit de la Saussaye (?), sous le nom de Pullastra glandina, signale cette forme sur nos côtes de la Méditerranée, et renvoie à la figu- ration donnée par Delessert (3). Nous avons examiné avec le plus grand soin quatre échantillons du Mu- séum de Paris, étiquetés par Lamarck sous le nom de Venus glandina, et nous avons la certitude qu'ils sont tout à fait conformes à certaines formes de nos côtes de France. Tel était également l'avis de Des- (1) Lamarck, 1818, Anim. sans vert. V, p. 598, n° 48. (2) Petit de la Saussaye, 1851, in Journ. conch., II, p. 295. (3) Delessert, 1841, Recueil cog., pl. x, fig. 7. — 324 — hayes (1); mais comme Lamark, dans son texte, lui donne pour habitat la Nouvelle-Hollande, et qu'il prétend que sa coquille n’est peut-être qu’une va- riété du Venus decussata, nous avons tout lieu de croire qu’il y a là quelque erreur d’étiquette et que nous ne connaissons plus le véritable Venus glan- dina ; car il y a, certes, bien loin du Venus geo- graphica au Venus decussata ! DEscriprioN. — Coquille d’un galbe subcylindri- forme, aplatie et allongée ; région antérieure courte, assez haute, bien arrondie; région postérieure un peu plus haute, très allongée, vaguement subangu- leuse dans le haut, bien arrondie à l’extrémité ; bords supérieur et inférieur subparallèles ; bord infé- rieur très allongé, très largement arrondi ou même presque droit dans le milieu, un peu retroussé aux extrémités ; valves très bombées dans tout leur en- semble, avec le maximum de bombement reporté sur le milieu de la ligne apico-rostrale; sommets peu saillants, très élargis, fortement rejetés vers la ré- gion antérieure; test orné de stries radiantes peu marquées, irrégulières, et de costulations transver- sales fines, irrégulières, un peu plus marquées aux extrémités, et surtout dans la région postérieure ; charnière assez fine ; deux à trois dents cardinales, plus ou moins bifides à chaque valve, dont une dent plus obsolète ; lamelle latérale mince, très droite, (1) Deshayes, 1835, in Anim. sans vert, (2° édit.), p. 358 (en note.) — 325 — allongée.— Dimensions : long. 28 à 32; haut. 16 à 18 ; épaiss. 12 à 14 millim. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Tapes geogra- phicus ne peut être rapproché que du T. lepidulus. On le distinguera facilement : à son galbe plus cylin- droïde, plus allongé ; à ses bords supérieur et infé- rieur plus droits, plus parallèles ; à ses valves plus renflées dans leur ensemble, mais avec le maximum de bombement reporté plus en arrière ; à la saillie de sa ligne apico-rostrale résultant de ce mode de bombement ; à sa région antérieure plus haute ; à sa région postérieure également plus haute et plus allon- gée ; à son test plus finement costulé, etc. VARIATIONS. — On observe chez le Tapes geogra- phicus de nombreuses variations comme taille et comme galbe; outre les var. major, minor, inflata, depressa, elongata, curta, etc., qui se définissent suffisamment d’elles-mêmes, nous distinguerons une variété dorsuosa chez laquelle il existe une saillie bien marquée, suivant la direction de la ligne apico- rostrale ; cette saillie est, en outre, souvent précédée d’une partie méplane ou même un peu creusée, qui donne à la coquille ce faciès tout particulier si bien défini par notre savant maitre J.-R. Bourguignat chez les Anodontes du groupe de l'A. glyca (1). Les variétés ex colore sont également fort nom- breuses ; le fond est rarement monochrome ; il passe (1) Bourguignat, 1881, Mal. Moll. Acéphales, p. 166. — 9326 — Ju blanc au brun-roux par une quantité de tons ro- sacés ou liliacés, parfois même un peu jaunàtres ; sur ce fond, on distingue des ponctuations, des flammes, des marbrures ou des lignes en zigzag de coloration plus foncée. Nous connaissons les var. ex colore : albida, rosea, liliacea, violacea, lutea, rufa, fusca, brunnea, bicolor, punctata, marmo- rea, flammea, heligmogramma, lyrata, radiata, multiradiata, etc. HABITAT. — Commun sur toutes les côtes de la Méditerranée. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE VII. 1 Tapes decussatus, Linné, de Lorient (Morbihan) D OT & © 29 extensus, Locard, de Toulon {Var). pullaster, Montagu, de Granville (Manche). pullicenus, Locard, de Dunkerque (Nord). Mabillei, Locard, de Cette (Hérault). nitidosus, Locard, des îles Chaussey (Manche). Grangeri, Locard, de la Seyne (Var). rostratus, Locard, de Cette (Hérault). PLANCHE VIII. Servaini, Locard, de Saint-Malo (Ille-et- Vilaine). petalinus, Lamarck, de Lorient (Mor- bihan). æneus, Turton, de Nice (Alpes-Maritimes). anthemodus, Locard, de Saint-Nazaire (Var). Rochebrunei, Locard, de l'étang de Thau (Hérault). — 328 — 6 Tapes Beudanti, Payraudeau, de Cette (Hérault). 7 edulis, Chemnitz, de Cancale (Ille-et- Vilaine). bicolor, Lamarck, de Brest (Finistère). Bourguignati, Locard, de La Seyne (Var), retortus, Locard, de Cette (Hérault). lepidulus, Locard, ile d'Ouessant (Finis- tère). BULL. 9S0C. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. À .de Vaux-Bidon, ad nat.del. TAPES des côtes de France DE IT. L'art S. L f 0 Dm, FUI | Li ’ D td Bull. Soc.imalac. France. 1886. PET ER À. de Vaux-Bidon ad nax del. Imp.Becquet tr. Paris. PAPERS des cotes de France. n LOUE eo 21 SA) TNA :}l Fa | SUPPLÉMENT L'ESSAI MONOGRAPHIQUE (1) SUR LES BULIMINUS L'ASIE CENTRALE RUSSE ET DE L'AFGHANISTAN PAR M. C.-F. ANCEY Membre fondateur, BULIMINUS PRZEVALSKII Testa perforata (perforatio aperta, angulo obtuso late circumscripta), conoideo-turrita, alba, strigis rufo-brunneis irregulariter sitis picta, lævis, nitidula, lineis incrementi obsoletissime striatula. Spira elon- gato-conica, convexa; apex corneus concolor, lævi- gatus et obtusiusculus ; anfractus 7, usque ad pe- nultimum paulatim diametro crescentes, primi convexiores, sequentes convexiusculi, sutura im- pressa separati; ultimus convexiusculus, subsaccatus, ad finem leviter ascendens. Apertura subovalis-emar- (1) Voir page 15. — 330 — ginata, extus subarcuata, basi subrotundata, ad colu- mellam distincte arcuata, levissime obliqua. Peris- toma expansum (?); margo columellaris extus subdi- latatus, expansus. Long. 12 1/4; lat. 4 3/4; long. apert. 3 3/4 millim. Taschkent, dans le Ferghana, en compagnie du B. albiplicatus, Mart. (1 exempl.). Cette coquille, dont je n’ai eu sous les yeux qu’un sujet qui, bien que paraissant adulte, pourrait ne pas avoir le bord droit tout à fait terminé, est différent de toutes les autres Espèces du Turkestan. Il res- semble un peu à l’albiplicatus, tout en étant plus conoïde, dépourvu des gros plis qui caractérisent ce dernier, sans le dernier tour atténué et possédant un ombilic beaucoup plus ouvert et largement cir- conscrit par un angle mousse, ce qui le fait paraitre quelque peu en entonnoir. Il appartient, selon moi, à la série du Sogdianus, mais il est beaucoup moins ventru, et possède une spire plus allongée et un om- bilie beaucoup plus ouvert que n'importe laquelle des formes de cette série. BULIMINUS SUBOBSCURUS Bul. asiaticus, var. minor, Herzenet., in litt. (non Martens). Testa elongato-subovalis, fulvo-cornea, nitidula, rimato-perforata, obscure striatula, lævigata, soli- dula, opaca. Spira sursum (haud abrupte) conico- — 331 — attenuata ; apex obtusiusculus. Anfractus 7 1/2, su- tura simplici vix obliqua separati, usque ad penulti- mum paulatim et regulariter diametro crescentes ; primi convexi, sequentes convexiusculi; ultimus subattenuatus, convexus, circa perforationem non angulatus, antice non perspicue ascendens. Aper- tura vix obliqua, emarginata, regulariter semiovalis, extus arcuata, ad columellam non callosam albam que, regulariter curvata. Peristoma tenuiusculum, rectum, ad insertionem simplex, deinde tenuiter albolabiatum ; margines remoti, callo nullo juncti; externus simplex; basalis vix expansiusculus; colu- mellaris expansus, dilatatus, subpatens. Long. 9 1/2; lat. 4 1/3; long. apert. ? 3/4-3; lat. ext. ejusd. ? 1/2 millim. Daraty-Bulak, dans la vallée du Fekkès (Kuscha- kewitz). Ce Buliminus diffère beaucoup de l’asiaticus par sa taille (sa forme ressemblant à celle du carneolus de Constantinople), par son callum pariétal insen- sible, par sa columelle régulièrement arquée, non tuberculeuse ni fortement épaissie, non oblique- ment rectiligne, par son péristome mince, par son dernier tour ne remontant presque pas à sa fin, et par bien d’autres caractères. BULIMINUS ASIATICUS B. asiaticus, Mousson, mser., in : Martens, Conch. Mitth., 1880, p. 29, pl. vi, fig. 12-14, et in : — 332 — Mém. ac. St-Pétersb., 1882, t. XXX, n° 11, p. 24, pl. ui, fig. 6 (seulement!); Ancey, in : Bull. Soc. malac. Fr., 1886, p. 24. D’après l’examen de la description et de la figure, il me paraît de plus en plus vraisemblable que le D" Martens a confondu sous le même nom des formes distinctes, dont je considère une seule, celle qui est figurée la première (fig. 64 et 65) (1) comme le type de l’asiaticus. Dans la seconde diagnose de l’Espèce donnée par le même auteur, et que je n'ai pas reproduite, l’au- teur modifie un peu ses expressions ; on voit qu’il a eu à sa disposition des individus auxquels il a tâché d'adapter sa description primitive, parce qu'il les regardait comme se rapportant à son asiaticus. J'ai exprimé l'opinion, actuellement fortifiée chez moi, que la var. Regeliana et la coquille inscrite sous le nom éventuel de Vamberyi [Ancey (loc. cit.), p. 28] sont des Espèces distinctes. Pour cette dernière, elle ressemble à la forme dé- crite ci-après sous le nom de Buliminus subobscu- rus; mais elle est plus grande, plus ventrue; les tours, moins nombreux, ont une croissance plus ra- pide; le dernier est plus haut; l’ouverture plus grande et le contour plus ovalaire. etc. Dans la seconde diagnose de Martens, l’auteur indique, pour l'asiaticus, les variations de taille sui- (1) Du second travail de Martens. — 333 — vantes, dont il convient de tenir compte sous toutes réserves, puisque l’auteur semble avoir confondu plusieurs Espèces fort dissemblables. Long. 8-15; diam. maj. 4-5 1/2; min. 3 1/2-5; apert. long. 3-4 1/2; diam. (incluso perist.) 3-4 millim. Je regarde donc la diagnose des Conch. Mittheil. comme celle de l’asiaticus typique. Une forme de Wjernoje (province de Semirets- chinsk), m’a offert les caractères suivants : Var. cylindroconus. Testa quasi intermedia inter asiaficum verum et formam Regelianam; primo magis obesa, brevior, magis cylindracea. Anfractus 7; 5 primi conum formantes, paulatim rapideque diametro crescentes, antepenultimus penultimo minus latus. Apertura 1/3 longitudinem fere æquans, subverticalis, magna, distincte subtrigonalis; columella intus incrassato- contorta, late ad basin oblique declivis, cum basi angulum rotundatum efficiens. — Secundo major, magis producta et subcylindracea ; apertura minus alta ; columella magis declivis et intus late contorta ; anfractus 7 nec 6 1/2. Long. 15; diam. 7, alt. apert. (ext.) 6 ; diam. (incl. perist.) o millim. Malgré tout, je crois cette forme plus voisine de celle que j'ai distinguée sous le nom de Regeliana, que du vrai asialicus, quoique une certitude abso= lue me fasse défaut, puisque je n’en ai qu’un sujet sous les yeux, mais je suis porté à croire que les Buliminus de Wijernoje sont spécifiquement dis- — 334 — tincts de ceux de Kuldscha, auxquels on a voulu les assimiler. BULIMINUS APTYCHUS Testa ovato-oblonga, rimata (emortua), albidula, nitida, ad suturam albida, solidula, lineis incrementi sub lente obsolete notata; spira sat abbreviata, ad apicem obtusum lævigata et in conum attenuata ; an- fractus 6 1/2, convexiusculi, sutura simplici, lineari minusque profunda separati ; ultimus convexus, infra attenuatus, antice sensim longiuscule ascendens, circa rimam umbilicalem obtuse angulatus. Aper- tura magna, subperpendicularis, truncata, semiova- lis. Peristoma calloso-incrassatum et albo-labiatum, in pariete dente unico retrorsum sito, planum aper- turæ non attingente, valido ac vix compresso, arma- tum, expansum, superne strictum, ad columellam intus curvatam, vix oblique declivem, callosam nec tuberculatam, et ad basin infra rotundatam, expanso- dilatatum; margines sat remoti, callo interdum ad angulum externum tuberculifero juncti. Long. 10; lat. 5; long. ext. apert. 4; lat. (cum; perist.) 3 1/4 millim. Wjernoje (Semiretschinsk). Var. Capusiana. Magis elongata et gracilis, fulva, subeylindraceo- ovalis; anf. 7, quorum 5 primi diametro paulatim crescentes; ultimus ad finem distincte ascendens ; apertura obscure trigonalis, minor; margines callo crasso juncti;, peristoma callosum; margo externus — 9339 — sursum strietus, postea intus calloso-subdilatatus nec tuberculatus; columellaris antrorsum obli- quus, valde longeque calloso-incrassatus, non den- tatus sed structuram Var. cylindroconi Bul. asia- lici commemorans, cum margine basali angulum rotundatum efficiente. Persimilis habitu B. retrodenti, sed caracteribus aperturæ allatis, ac columellæ callosæ nec dente valido ad basin abrupte truncato præditæ præcipue discrepans. Dens parietalis adest, sed minor et minus compressus. Callum parietale crassum, tuberculo angulari munitum. Long. 9 1/4; lat. 3 3/4; long. ext. apert. 3 1/2; lat. (cum. perist.) 3 millim. Wijernoje (Pr. de Semiretschinsk). Lorsque j'ai reçu l'aptychus et la forme que je considère comme une variété de cette Espèce, j'ai vu que j avais eu raison en signalant les nombreux points de contact entre le retrodens et l’asiaticus; en effet, les coquilles décrites ci-dessus constituent des formes intermédiaires entre ces deux Espèces; car les caractères de l'ouverture sont, chez le type, à peu près les similaires de ceux qui distinguent la forme que j'ai nommée Regeliana (sauf en ce qui regarde la dent pariétale), et les particularilés aper- turales de la var. Capusiana sont à peu près celles du B. asiaticus typique. L’Espèce suivante présente un mélange encore plus curieux des caractères de plu- sieurs des Espèces touraniennes déjà publiées. — 336 — BULIMINUS LEUCOPTYCHUS Bul. leucoptychus, Martens in sched. (an sp. indes- cripta ?). Testa ovato-oblonga, cinereo-albida (emortua), pli- culis obliquis albidis confectim grossiusculisque sculpta, solida, opaca, nitidula, rimato-perforata. Anfractus 6 1/2; embryonales læviusculi, conulum convexum ad verticem obtusum subformantes ; supe- riores 4 diametro paulatim accrescentes, quorum supremi convexiores, sequentes convexiusculi. Su- tura subobliqua, simplex, impressa. Ultimus infra attenuatus, antrorsum minime ascendens. Apertura vix obliqua, truncata, semiovalis. Peristoma intus callose incrassatum, vix expansiusculum; margo externus leviter arcuatus, non tuberculosus, ad an- gulum superiorem substrictus; columellaris antror- sum subobliquus, intus calloso-plicatus; plica sub- dentiformis, elongata; dens parietalis compressus, validus, retrorsum situs, planum aperturæ non at- tingens; margines remoti callo simplici juncti. Long. 7 1/2; diam. 3 2/3; alt. apert. 3 1/5; lat. ejusd. (inc. perist.) 2 1/3 millim. Fleuves Fekkes et Naryn-Kol. Intéressante coquille pourvue de plis semblables à ceux de l’albiplicatus, de la forme du retrodens, munie d’une dent pariétale semblable à celle de ce dernier, d’une tubérosité columellaire analogue, mais beaucoup moins forte, d’une columelle à peine — 337 — obliquement déclive, et dépourvue de tubercule à l'intérieur du labre externe comme chez l’aptychus. BULIMINUS ENTODON B. entodon, Martens, in : Sitzungb. Ges. nat. Fr. Berlin, 1882, p. 106. — Ancey, in : Bull. Soc. mal. fr., 1886, p. 53. Cette forme, qui m'était inconnue en nature lorsque je publiai ma première Notice, m'est actuellement connue. Un spécimen que je possède concorde par- faitement avec la diagnose de l’auteur allemand. Un second ne me parait s'en distinguer qu'à titre de variété; cet exemplaire est au type ce que la var. strophostoma [Ancey (loc. cit.), p. 23] est au Buli- minus labiellus. Var. dextroversa, Anc. Testa major, magis producta; anfr. 9; ultimus ad aperturam extus dextrorsum vergens et convexior, excentrice productus, haud ascendens. Apertura obs- cure subtrigonalis (margine columellari valde de- clivi, introrsum calloso-incrassato). Long. 14; diam. medio 4 2/3; diam. ad apert. 5; apert. long. (ext.) 4; lat. ext. ejusd. 3 1/2 millim. Les deux coquilles dont je viens de parler sont de Wijernoje (province de Semiretschinsk). La seconde présente, malgré l'allongement moindre de sa spire, une certaine ressemblance de contours avec une forme de la Chine centrale, le B. Laurentianus, Gredler (1). (1) Gredler, in Arch. f. Nat, 50° année, $& cahier, 2e liv., p. 269, pl. x1x, fig. 1.— Ancey, in Bull. Soc. malac., 1886, p 39. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. DR — 338 — L'entodon, au point de vue des caractères de l'ouverture, doit être placé entre le B. retrodens et les formes voisines, et le B. trigonochilus [Ancey (loc. cit.), p. 28, le Natur., 1886]. Pour Ia spire, elle n’est pas sans présenter de grandes ressem- blances avec celle de l’Ujfalvianus, quoique chez cette Espèce elle soit plus longue. BULIMINUS PULLASTER B. pullaster, Martens, in sched. (spec. i ndescripta ?) Testa anguste perforata, cylindraceo-turrita, soli- dula, parum nitida, obsolete sub lente striatula, albi- dula, subcærulescens, ad summum pallide corneo- tincta. Spira elongata, ad verticem in conum non abruptum attenuata ; apex obtusus, lævis; anfractus 7 1/2; superiores convexi, sequentes convexius- culi; 4 primi diametro paulatim accrescentes, inferiores cylindrum efficientes ; suturasimplex, sub- horizontalis. Ultimus rotundatus, infra subattenua- tus, antice vix ad finem leviter subascendens. Apertura sat parva, truncato-semiovalis, fere per- pendicularis, intus alba, extus subcurvata, infra rotundata; columella subrecta, attamen levissime arcuata. Peristoma intus leviter albo-labiatum; mar- gines sat remoti callo indistincto nitido juncti; ex- ternus brevissime patulescens ; columellaris bre- viter expansus. Long. 10 1/4; lat. 4 1/3; long. apert. 3 1/5; lat. ext. ejusd. ? 3/4 millim. — 339 — Vallée du Batikty, à une élévation de 10.000 pieds, dans la province de Semiretschinsk (Turkestan). Espèce remarquable et très intéressante à cause de sa forme cylindracée et de son aspect général, qui ressemble tout à fait à celui de la Rumina pulla ; de là la racine de son nom. C’est cependant un vrai BULIMINUS, se rattachant, mais d’une manière assez éloignée, au B. intumescens, Martens. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. III. Décembre 1886. = 6 sBstg OO O1 sb aotardlà arr Seine nl {uutt Séries able org 6? _ ) ME) 5 M'ANTNE ei dre sou à œ afdasat PÉLÈTE ET PRES reel En nos. of athhl Ja" one10) ex % 1 CRUE TPS : 4 sue SE NS rs # 280 ef CRETE EE Lit MON aa rite Fat ARR et PE SOA ee. TN à! fi DA += 14 vi FAN CARRE QT De NET Hide dar ta LE ere: PR PE TU A : 7 Bat OT Me RTE À L SUR URL Hu “1 ie fonce } 2 ENT dd " Sat LR aan nn RAR 8 HE + } … . Do D EL SA ER] vE } NT ; = : mn à x PPS . \ ET ' Ê l ; : f TABLE DES MATIÈRES Axcey (C.-F.). Essai monographique sur les Buliminus de PAsie centrale russe et de l’Afghanistan. . — Supplément à l'essai monographique sur les Buli- IMIQUS CLOSE EE Ne let ie eee Boriz (ArrTuro). Contributions à la faune malacologique DORE AIOPNO ee Ci er te pce BourGuIGNAT (J.-R.). Des Tiphobies du lac Tanganika, . . Bouvier (E.-1..). Contributions à l’étude des Prosobranches DlÉNnOpINSSes So eo euce FAGorT (Paul). Promenades malacologiques dans le sud de IDETANCONS + dois MR MMA te eee ere. FLORENCE (le frère). Espèces nouvelles du Luc (Var). . LETOURNEUX (le conseiller). Étude sur la faune malacolo- gique de la Dalmatie, de la Croatie ef des contrées CIRCONNOISINES M ele etetee ee Locarp (Arnould). Matériaux pour servir à l’histoire de la Malacologie française. . . . .. . . .. Dre moitie — Etude critique des Tapes des côtes de France, . . . .. MABILLE (Jules). Description de Vivipares nouvelles du lac RocHEBRUNE (le Dr A.-J. pe). Sur quelques Lamellibran- ches nouveaux provenant du Congo et de ses tribu- ROSE SN AE de Con ee D RE Det Pages, 231 131 239 65 L sons Shannon def re vaipidimadnune ta. (Er UE OCR CT Aie NS SRE dupilanaun sg Mot à MEN ENS CHATS " ; Praz, L I ET, As ; MATHIS E LIN 117108 Do, Ads 5) À » à ' is L : 142 SU dei h oi | sPylan die ste RAT NES) SP ET | pe Là Merf 4. ,.# ACT 1 ; CT Det à 0 p A € 0 À D = sn ( X Dax à sh, 8 IRON Al i po { h i à \L, : : L au MAR SE Hi) dt Nik dl n17 DRE D À? state l; : En ipaaut = A l [ti K El Le RL it 14 D vi enr ja 118 Sr € 66 + » + DE tn ed f r utl Ne of until É y Utre Cou lbleté Mb REA AT LE te» n + < Auto med et Tr à re CE or! In Ha u tai ; à ES 431 * e à © + PULIS L Ly Ë 49 wi out oil É HI TLRE re ATEN! En” | | - nat bent Mat eTETe sû Hbiglemett tels Lt ORAUTE 1 L : R + Vie PE EE EE D On CT y - 14 | ; É : | eHNOINMEAU CAT un Tu 1 4 Les à 0 NI SeVATES F0 , + # ñ  _ uit ANATIO SDS MN 1lt dti une PAT au ‘ f CRC Er COCO CR TN TA 07 PR Ve «RAS : 0! l (l + * | U + | TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE Pages. Ætheria Bourguignati, Rochebrune. . .. ......... 14 Ancylus simplex, Boureuignat. Ut RCE 78 Aron aggeriCola, JMAMNIIe Se ER rie. 227 =" alers Michaud pts AB une à .. 211 — Euthymeanus, Florence sem EM etre. 225 — fuseus, var. Pyrenaicus, Moquin-Tandon. 172,186, 212 — LOAUdEIroyI, J. Mabille RSR ER EME 227 =" Mabillianus, Bourguignal. AP UMR 227 — “Pvyrenaicus, Fagot, : : » .mts ce 212, 186, 173 — “ruius Michaud nes OR ee 911-221 Azeca antique Faso 2. 0 CCR COR - - 181 Ralia Pyrenaica Bouroeuipnat CR NO ERNET e - 173 Buccinum palusire MUR 2e ER 2 ee 0 0: 177 — INC INME ER OC 178 Bolinina Griftithis Bénson. eee ce cames ee 200 — misera, Pfeilfer-Clessin CRE NE 63 — polygyrata, id. DOTE CN CAO 48 — DU GTV RO ER ET 0 62 Buliminus Adelaide, Adams. 2 rer 59 — albiplicatus, Martens. . . . . . . .. 30, 33, 331 — APIVCHUS, ANCEVS DS 2 en oise 334 — — var. Capusiana, Ancey..…. 2:10 - 334 — asiaticus, Mousson. . . . 23, 24, 25, 27, 29, 331 _— — var. cylindroconus, Ancey. . . . . . 333 — — var. Minor ,Herzenel. 0. 330 — — var. Regeliana, AnCey AU 26 — alténualus, MOUSSONn- 0 ei EC n 27 — Bonvallotianus, Ancevs Cu 33, 34 — CHNOPICIUS, ANCOV MS cette Le 8 — candelans, L. Plelfiér.. 75... 0 17, 19 Pages Buliminus chion, Pfeifter-Clessin. 5. 0... 60 — chordatus, Mousson. . . . . . . . ste esp 58 — coniculus (Martens M POP ER 48 — domina, Ut SE A EE AVR e 19 — dissimilis, (Te PO NE IR LEE PSC RAR EN ART 54 — entodon, Cr SN BR RE 53, 301 —_— eremila, Benson. . . . . 21, 92/93, 81,95, 39 — Fall AR A ANCEN. MR RENE 58, 59 — ÉediSCDENKO AT RS 52 — gibber, (1 ANCRNART TP L 19 _— Griftihis Benson. PM IE 20 — Haberhaueri:Durnn., RE 52 — Herzensirints ANCOV: SMS CRE 23 _ — var. pellucens." 2/00 0 24 — intumescens,-Marléns. tee ee 50 — — var. Fedischenkoiïi, Ancey. .. . . 51 _— KokhandensiS ANCEV. ECTS 33, 34, 36 = Kreitners HlIIer SRE sereine 55 — Kkuldschanus ADCEV LME PTS 123) 41 —— KUNAWUTENSIS, di VOS RSS ee - 40 — KUSChAKEMIZI, Ad 00e COM 30, 33, 35 — labiellus. Martens. . . . . . .. 922,12909% 25 _— — VAT MONS ee ee M RENE 23 — — Var. SITODNOStOMA. EN 23, 39 — Faurentianus:Gredlers ROM EMA ne 337 — lepidulus, TU M un en le eue re 59 — leucoptychus, Martens. . . . . .. . . . . . . 336 — Limensis, VA ES AT RE MARNE 58 — MARCINAIUSS ITS NIMES 18 _ MATlEnSIAnUs, ANCEY MERE" &5 — Iniser, Martens ee NN OR re 48 — MOUICUS CANCEV ee MEME CMP CR Re t 58 — HIT AUTOS MST ASTRA PERTE RTE 58 — OXIENUSMANENSNMNNRTRENNE NN. 43 == DACIICUSS AT NN ENS EN nr atte 59 _— PALAIS TUE RER ERNEST ne LE 58 — PANFAIANUS TS LENS DRM ERREUR te 58 _ PETSICUSS PATTOVS SE Le ne de 41 — POLANIRANUSS ADCOVS EPP EEE RE 44 — 340 Buliminus prælongus, Ancey. . pretiosus, Cantor, . . . Przevaskii, Ancey. pullaster, Martens. .. retrodens, id. secalinus, Mousson. . Sindicus, Benson, . . Sogdianus, Martens. . subobscurus, Ancey. . tridens, id. trigonochilus, td. tubereulatus, id. Ufjalvyanus, id. Vamberyi, id. . Bulimus avenaceus, Bruguière. . candelaris, L. Pfeiffer. . chion, id. derelictus, id. decollatus, Bruguière. . detritus, Studer . . . .. eremila, Benson. . . . . Griffithsi, Reeve. . . . . Kunawurensis, Hulton. labiellus, L. Pfeiffer. . . minor, Pfeiffer. . . .. obseurus, Draparnaud. . Perticus, Benson... . .. polygyratus, Reeve. . .. pullus, Gray: ren rimatus, L. Pfeiffer. . . segregatus, Benson. . . similis, Bruguière. . .. sindicus, Benson. .. . . Sogdianus, Martens. . . Bythinella abbreviata, Locard. . segregalus, Martens. . Vars MINOT UE DR ice copie) eh visio" ei 6e) 0) lo pisite ee 'e) 1elle ‘eo et eo Mallp)n el ee) 56, DT ÉOUIO 0 SOMCMOMO MO MOI MORO ej ehle)lio tele) Ve ele} le et, ere ele," eUlel lee ee ee lois) oise eee sel io eo) je, /e7 outeite le CI AO FOM O0 De0" LD 0 MOMORC eh en ele o1 0 en vers eee, (ee) el jololreite ve, 211.1/e),0 2e. eee) 0e eee te) vie OMO'EODMOMOMOMOMOMROMOME MONO sie ei lieteliettern tee Vefrer ess Kuldschanus MOUSSONn 1 M ae (enegropiolfe lee, les). Gels “ou e. (©) re eee) /elheire + =) lolo er ef eelohe ets. 0 site, net oeillets le,Leh ie, ee ere off oielle;le less sie Le CIO EC MOMIE OMR Or 007 EC CCI ENT AT ECO TE D MOMENT OCT EN var: Kuldschanus 12 400 2. CMOS 4 EC CL VI OO MO DOC — 346 — BYthiniatentaculalhs Gray RE TRE Chelidonura {nov. gen.), Rochebrune. . . . . . . . . .. _— arielina, OR RES de Ve — hirundo, (14 RE ere en Led ie POS Clausillabidéntata WésleftÜnd "ER — Euxumica, BOUREUIONA PE RENE — gallica, 1 RD NE ON ne ET = Amina EUTION NRA EN ET a IP TICATIS AS CDINNL Eee RS Est 175, — MPyrénalca Boutenignats PCM —MPyrénaica, Chaïpentier LEE 0 RolDhiMPenCh SE en 181, 189, — rugosa, var. Pyrenaica, Charpentier. . . . . . . . — Saint-Simonis, Bourguignat, . . ... . .. . .. Chondrula Adelaidæ, Adams et Angas. . . . . . . . . .. — quadritens CUVE EN EEE 201, — quatridens AUCIOLUME LL CRDI RE RO EE NT Cuneus AUreNS- MOrChS 1. en ER — LCOLIADNICUS, 14.08. ee Peer — pullastra, 1 etant er ne ei e eue ie Reile Cyclostoma elegans, Draparnaud. . . . . 204, 209, 218, Hélix, alavana Boureuiemat CL 7 Se CRE —, ADICINA, LAMATCK 2, ES NN MES 132, — ASDErSA MULIÈL ere 198, 207, = AIAXIICA IR ALU Er ue I Er t alt eue 214, — AURIDELAN A, 10e ee ete ee Ne ie et ete ete = ND ÉLNNEUS, EE A M SE Rene — \BaKONICA SELVAIN EL TES ee EE — Callesthd Bereneuiér 1" Ne US — Candidulas SIDAETS ESS UNE RENE, —" Carthusinas MUITer. SE EN — cCellaria, (CE RERO EE PRE PR de EP AE AA Li An — conspureata, Moquin-Tandon. . ... ....... —COSUIAtA ZIERIErS LE AC ee 133, ii HANas SET. RP PE ENS CRE — decoliata FINS: ©. 2. MP OU 171, — MOeLrit MONOP ER ER ee = ee ce = elecans; DrAparnaud 2 ER CNRS ericetorum, Müller. :: : : .: . . + 195, 199, 215, Furedensis, Sérvain:,:, L 0: 41 PROMO EEE Grosbont BourgUuIgnal : + Me me herbatica. Farots 4 30375 5: Pere ONCne Heripensis, J. Mabille: 7:72 COMTE, hôrtensis” Müllers à 5 «2: + mi 198, 213, hispida, Linnœus.: 2. 2700" 173, 181, 187, hylonomia, Bourguignat, . . . . . . . 173, 199, idiophya, Florences 417.0 ee ere Rss intérsecta, Poirélie nn 4 Lomme Ce PAR Me . lapicida, Linnæus. . . . . . . . . 188, 199, 215, Lieuranensis, Bourguignat. . . . . .. . . . . . .. limara, Bourguignat. . : . : : : 1.100, 170, 207, melanostoma, Draparnaud:. : : . : ce re Monistrolensis Fagot.: « : s7: 0 Pine nemoralis, Linnæus. . : . . . . . 198, 213, 217, nitens,.Michauds «3 + 17007 MTS MOT. obscura, Müller... .13400.:20.2 22000 mn 201 ODVOIUIA AE, ones ee tee COMME ONU Res DiebelaMDraparnAUt 2e is SPA SIENNE quadridens MUR 2625 COMENT Ramburi, J:Mabilles 2e ns RM RipacurCica,-BOAlI=2e r, SEE M APANNENNT, rotundata, Müller. . . . . . 181, 187, 198, 207, rugosiuscula Michaud... RIM rupesiris, Draparnauds 0: GUN MMS Ruscinica,. Bourguignat. : : : : : : : : : 913, scrupellina, Fa00t- 25 ass donner splendida, Draparnaud. . . . . . . . . .. 198, SITIAA AUCIOTUMES 25 7 Mo ee ST de Siriatas MUBE 0 0 OMAN En be sirirellas Draparnaud, 2 RS Ne. submariima Desmoulins ee CNE Substriata,. Fagot.. RE RE IR tentaculata, EMNEUS PS0 RE CU CURPACUET, terrestris Fleming. : 4 Se06 sr MER PCR, : trepidula,:Servain, 1.5 + 500 NAN unifasciata, Poirel..… + 0% + 0eme cn Eule — 348 — Helix Ussatensis, Bourguignal. . . .. : 2 ur — ‘variabilis, Draparnaud. MR UE — Vicianica, Bourguignat "Rene 133, Hyalina cellaria, Albers. 4.0. 0 HU. — nitens, AR LUS ce d'ADN CENT Hyalinia cellaria, Môrch. . . . . . . .. 181, 186, 197, — diaphana, Charpentier: 2" FRAME RUE == M HNIIONS NA TASSIZ. 0. MP 173, 187, — Septentrionalis, Locard. HAE SIE rs — subnitens, VA, eue MERE — vasconica, Locard. . . . . . 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OR ation e ke: eMrelfenrelatiert'elle meteo rie cle NetMettiere me) loola Liens ere aire, elte tie #etfellietislle ana 'ene — 349 — Pharaonia Bourguignati,f Rochebrune. . . . . . . . . .. Phys CoronadoiSerVain ae Rem .e — «Mamoï, Benoil sm © 4 26 0 3 anne 177, Pisidium amnioum Jénnynss. 4 LM ee 21. Planorbis alDuSs Muller se ne PR — Pyrenaicus, Bourguignat. "10 00, DIEUTOlOMATIALS EE ne SN ER ne ce ele Pomatias apricus MOUSSON A0 MALE ER ete — Bourguignati, Saint-Simon, . . . . . .. 204, —" NoulesDOpuys sr nn SOON ES, —)1WStriolaus PONTO MP RE MR E ee ete Pullastra aurea DiONR se Em se NE REP == AUTO ANMIONPM ES Mt mie es 0 euale eee —#0biColon Petit de 14 SAUSSAYE. 000". 1, Ur. —+" (JecusSali BTOWN, Le em RTS —Wforida,; Anton. =... 227 EP RON — glandina, Petit de la Saussaye. . . . . . . . .. — perforans, 012 NN ds D HEAR de te, PS — pulchella, LRU D EEE ere — rhomboides, AO RATE NN ERA SRE EX IUTAA 2 ANNOMERS S Madereeelee cetel- "0 VirvINneds Mid EP. 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ENS. re à 105, — trochleare, Hinds . . . +... 94, 105, SOlaridés 21 Mere aude Reis LUS Time en TR Sata ER ANT EL ER NE RS OR — carneola, Rochebrune. .. ....... +... tr GANCINIeNSIS, ed) ie Re in. — (mutela) hirundo, Martens. . . ... .. .. ... Spathella Proicheïi, Rochebrune. . . .... . .. . . . . ... Succinea Pyrenaica, Bourguignat . ... ......... ATOS MANS EE ne AE ee 231, — 301 — Tanousia Lelourneuxi, Bourguignat. . . .. .... ... te MArCLeSelAn A ET Re ESS Nr — Stossichiana, DÉN M ut Per Re Tapes æneus, LOCaT de eme 2e. 306, 0 ANNMEMOUST TT NE ER ete ce 290, 1 aurea, Forbes et Hanleve LME eee — aureus (pars), Hidalgo. . . .. 304, 305, 306, = AUTOUSS TETE VS ere ee een ele ie —— Heudanti, DOCAr den 0 216, 291, — bicolor, 10 En er NS NS Date 278, —— — à OWOIMNRAUR CN oh etes alor — Bourguighati, Locard. . . . .'. . .. Sc te — decussata, Forbes et Hanley. .':... ........ == udecussatus JTE vS. Le RS en, — decussatus, Hidalgo . . : . . . . . se. 1243 —_ eduNS HIdAlsU EE 312, — HEISS LOCATOAS SM ee EROTISME UN net M Mat eh lee Pond HidalSO.E AN Er MN — ON SOWEÉLD Ve he ne ee a OP er nl A ULITIQR IA AR CC VON EAN RNA SU D TONITElIUS LOCATAIRE 272, — Horidus; HQE D ee NE ES = DEDOTADRIC A SOWEFDYS Re 0e serein line — NOC0STAPDNICUS, AHITAITOP PME CE EU —— (Grange LCA E e euate cheelete —— bia WGINRAINIS 21e sue ss PA a ee eve eee VA CAN CITR AU PR RE ES NES —- LEDIQUIUSS LOCAL te eee — lucens, CU PRE DO MES NP NER ETAT Eee — Mabillei, LÉ EN 2e TE —0nitens WeITKAUT re Se ne ee eo == 1 NIIUOSUS, LOCAEA 00e A ES Tee M DOlALINUS "24. ER NA RER 281, — Apetalinus Rebve . ENS ee ee 2 4 DUICDONUS, ROMET A M LL cn — pullaSler Eocardi. 1.27. ste er 2031201: — pullastra, Forbes et Hanley. . . .. .. . . . . .. — 392 — Tapes pullastra, var. perforans, auctorum — pullicenus, Locard —) Mreconditus- 14, Se Ne cper 254, — retortus, AR ee 304, 305, = MR OCRODEUNELS LU NE NS Ce RP Le — rostraltus, I cree ER EE ER Ne — saxatilis, LOT Ra STE PE RP EE de — Servaini, (17 PARA NN RRQ NET es ee ECS — texIUratus, H1da100 0. 01 267, 270, — virginea, Forbes et Hanley. . . . . . . . . 312, VIT CIS AC TOYS EME LRO CEE Tellina amnica; Muller: + fe... . 0... — rugosa, Pennant AIDRODIA ER RE Ne a ou 2 Le Peter ee ie = 'Bourstienali, Joubert. 2 0. ON HORS MURAT 0 2e 0 n N ER ee ace le eee — Jouberti, Bourguignat ee Le te) let nn lee junehiete ras eo ne re ele le a lets tie lie Jaice le ,e1 lei sie — Jongirostris, Bourguignat, . . . . . . . . . . . . LIDNODIAD ER A CR EU UE RON ER Dei OI UE M onto eue ve Marie eue ec 105, 106, TURDO NE Re le Re ee ee le Re NEC — UDITENTALUS SITOMAL 2 CN NC ec pores —NILTICANS, PUIENEV .. - 2.0. 175, Trochus terresinis, PeRnANt Lee ce LE LTD ST ee ice Dire CC le Vénus aurea (Gmelin LL M CN NE —0Daurea, Turion... -... Re a CE SR ee dE — tbeudanti, PAVrAUdEAU Ce ee 2 cie == 0DICOIOL LAMATCK. NS M ee ne — decussala, Linneus 7. 243, — decussata, varietas, Lamarck. . . . . . .. 243, = Pdeflorata, BOF EN. 2 cm mie oete 245, —"1edulis AUCLOTUMES 1 2. eee cl es — elUlIS /ChEMNNZ 2 RE CC ee + forida, TaAMArckK NL NN 269, 290, HOT PONS NOR UE A De Re = Lfloridella Lamarck ects EE Ne = AUSCA GENRE M SEM EMTe eT. 243, — 3953 — Venus” glandina, Lamarcko.. JE. 6 07 — geographica, Chemnitz. . . . . . . ERP ADE PCT ON TS RUSTOT EE LEE MEL om de el eee ue ltd) Police. 2 CNE cents 287, 290, = clilterata, PeNNANt ee ce Hible he —olitiératas POI, à 206 0 Rens ci leepehiee —Iunot Grave ee use == Minilens, PO +R tete cr Te nnitens SCACCDI Es ed ic ieNaele . 0 LobsCUura GMElIN es ee ec cine 243, = Opalustris, MAaWe CAR CR CLR Nec — petalina, Lamarck. . . . .. DR. OR. ee = pulchella, LAMArckK M ee = Opullastra, LAMArCK NC ES end ee — pullastra, Montagu. . ... . . . . . . . . . . . . -— sanguinolenta, auctorum. . . . . . . . . . . . . . RS ATNICNLSIS, UNION ee tee ce - 1e = saxatilis, Fleuriau de Bellevue. . . . . . . . . . + — Senegalensis, Gmelin 06 -n. .0... —— lenorni COS ee ee 0e 0 textile, GIMELIND. 1 ee eee ere = HCIEXIUTA LAMATER ESS RE 0. variecala GINelIDE PEER 6 — virginea, aUCtOTUM... . . . ee... = vincineas PIRE EC eee ee —— IVINSiNeA OCDOElET Me ce ee des nc M ViTA0, LOWEN . es nee ee oee .ee Venerupis perforans, Lamarck.. . . . .......... — pullastra, Fleming. . . . . . tete he trade too — SArniensi sde re ae te duos Vitrina Penchinati Bourguignat . . . . . . . . . . 172, Vivipara Delavayi, J. Mabille . . . . .. .. . . . ... : — Francheti, MM Re ut chele noote = limnophila dr. ce... = SeCeNnendd IT. . e - - ee che. ee — tropidophora, id. ....... MRC co Et Zairia. (nov. gen.), Rochebrune. . ... ... ...... — arane0sa, O0 EE A No ot Che 015 D'orc BULL. SOC. MALAC, DE FRANCE. III. Décembre 1886. 23 _ Zairia disciformis, Rochebrune. . . .. de ira) elesans, _ id. SIREN E — Poirieri, id. eee rw — sordida, A: 25 FOR ONE Le DRE ane Ve ete * Zonites septentrionalis, Bourguignat. . . . . . . . . . .. _— subnitens, Le 2 a TR ET PET TS — Vasconicus, id. HSE RATES AT NET Zu crassula, Fagot 1. 4 + 4e 0 en SO SNMST PSTRS 2 'exigua, MenkKe. 4... nas EN MST TBE Paris. — Imprimerie Jules TremLay, rue de l'Éperon, 5: Mr Ve TREMBLAY, née BoucHarn-HuzaRD, successeur. ; ji MER DENT Red TA METRE TRS Æ AR YU LAS DL 72 197 379 LL 44 0 DU 20 © 5 = £ =