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LIBRARY
OF THE
MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY
60,0 LO
July do 1742.
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BULLETINS
DE LA
DE FRANCE
SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE FRANCE
OPPPNNNS 17
DE LA dé
SOCIÉTÉ NALACOLOGTQUE
DE FRANCE
SOUS LA DIRECTION DE MM.
C. F. ANCEY, J. R. BOURGUIGNAT, G. COUTAGNE
P. FAGOT, D' HAGENMULLER, A. LETOURNEUX, A. LOCARD
3. MABILLE, J. POIRIER, A. DE SAINT-SIMON, G. SERVAIN
ET A. T. DE ROCHEBRUNE
MEMBRES FONDATEURS
TOME CINQUIÈME
PARIS
IMPRIMERIE D. DUMOULIN ET Ci:
5, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 5
1888
Î
5ù,0 bd
MATERIAUX
POUR'*SERNMIR AVL'HISTOIRE
DE LA
MALACOLOGIE DE LA CORSE
ET DE LA SARDAIGNE
PAR
LE D' PAUL HAGENMUÜULLER
MEMBRE FONDATEUR
I
Sur les Espèces du groupe de l'HELIX RASPAILI,
Payraudeau.
« Mon ami le capitaine Pouzols, qui était engar-
nison à Bonifacio, m'avait communiqué où fait
recueillir plusieurs Espèces intéressantes, sur-
tout la belle Espèce que, le premier, il a ren-
contrée sur le Monte Cagno, et que depuis j'ai
recueillie dans toutes les localités montagneuses
et humides de la Corse, méme sur le point cul-
minant du Monte d’Oro; Hélice qu'avec raison
je voulais dédier à M. de Pouzols et que, je ne
sais pour quel motif, M. Payraudeau a appelée
du nom de M. Raspail, qui n’est jamais venu en
Corse, nommant une Espèce qui, je crois, n’a
encore été trouvée qu’en Dalmatie! »
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 188$, — 1
OS
Ces quelques lignes sont tirées de la préface
du Catalogue des coquilles de Pile de Corse par
E. Requien. ‘
L’auteur laisse percer un peu de mauvaise hu-
meur d’avoir été dévancé dans les publications
qu'il voulait faire sur le résultat de ses voyages
en Corse. Un botaniste italien lui avait enlevé
le plaisir de publier les plantes qu’il avait recon-
nues comme nouvelles; un compatriote, venu en
Corse deux ans après lui, Payraudeau, le devan-
çait encore pour les coquilles! Requien a eu tort
pourtant de prendre de l’humeur, il aurait pu par-
faitement publier de son côté l'Helix du Monte
Cagno, qui n’était nullement identique, comme il
l’affirmait, avec celle que Payraudeau dédiait à
Raspail. Payraudeau dit formellement de son Es-
pèce qu’elle habite Saint-Florent, sans indiquer
aucune autre localité. En comparant à des échan-
üllons recueillis à Saint-Florent d’autres individus
du groupe de la Raspaili, récoltés en différents
points de Pile, l’on voit immédiatement que, tout
en possédant une aire de dispersion très étendue
(le cap Corse, Saint-Florent, Bastia, Corte, Alé-
ria. etc.), lEspèce de Saint-Florent ne se trouve
ni dans le sud de la Corse, par conséquent pas au
Monte Cagno, ni surtout sur les hautes cimes. Ce
sont des formes voisines, mais bien distinctes du
type de Payraudeau, qui habite le Monte Cagno et
les sommets élevés des grandes arêtes granitiques
de l'ile.
Ainsi, dès l’origine, dans le premier ouvrage qui
3 —
mentionne un représentant de ce groupe si inté-
ressant (Payraudeau, Catalogue descriptif, ete.,
1826), l’'Espèce décrite est celle qui méritait de
devenir tête de groupe, autant par l’ensemble de
ses caractères que par l'étendue de sa dispersion
géographique. Plus tard, Requien, que des voyages
et des recherches personnelles amenaient à trou-
ver des formes nouvelles, méconnaissait leur va-
leur et les amalgamait sous le nom commun
d’Helix Raspaili. Requien envoyait ses récoltes à
Moquin-Tandon.
Moins désireux de simplifier, Moquin aurait fa-
cilement évité les erreurs de Requien ; il semble
même hésiter un instant. Il dit en effet (Histoire na-
turelle,etc.,Il,p.154.): «Au premier abord, les deux
variétés hispidula et umbilicaris semblent con-
stituer deux Espèces différentes.» Mais l'esprit de
système l’emporte, et il ajoute : « Mais un examen
plus approfondi repousse cette idée.» L’impor-
tance du groupe entier restait donc méconnue
pendant une très longue période. Ni Blauner, ni
Shuttleworth, malgré leurs voyages en Corse, n’a-
joutaient aux notions établies. Seul, Cantraine
(Malacologie méditeranéenne, etc., 1840) avait in-
diqué la présence probable de l’Helix Raspaili en
Sardaigne, établissant ainsi, le premier, le véri-
table domaine géographique du groupe. Ce n’est
qu’en 1867 que commence à apparaitre, nettement
formulée, l’idée d’'ungroupe raspailien,comprenant
plusieurs formes parentes entre elles et possédant
des relations d'à peu près égale valeur avec le
/,
— + —
grand groupe des Campylées d'Europe. Plusieurs
naturalistes s’en occupent presque simultanément ;
mais c’est un élève de Bourguignat, le premier en
date, dans Ia série des communications qui vont
maintenant se succéder sur les proches de l’Helix
Raspaili (Dutailly. Description, etc., Paris, février
1869). La petite plaquette de Debeaux (Dragnose
d'une Espèce nouvelle, etc.) suivait de bien près
ce premier travail. À cette époque, cinq Espèces
étaient connues. De 1869 à 1880, J. Mabille en fai-
sait connaitre trois autres. En 1882, M° Paulucci
enrichissait le groupe de deux formes nouvelles,
d'autant plus intéressantes qu’elles venaient de
Sardaigne; mais, par une regrettable erreur, mé-
connaissant les vrais caractères d’une des Espèces
qu'elle décrivait, l’auteur italien plaçait lHelix
Gennarii dans le groupe des Macularia. En 1886,
von Maltzan avait publié une nouvelle Espèce por-
tant ainsi à trois le nombre des représentants du
groupe en Sardaigne. Plus tard enfin, en 1887,
Kobelt donnait, sans les nommer, le dessin de
deux nouvelles formes corses, avouant fort tran-
quillement qu’il ne les nommait pas, — bien qu'il
eùt quelque raison de leur attribuer un nom spé-
cial!; — c’est tout simplement parce qu’il n’en
était pas capable.
Cependant,sur lincitation bienveillante de notre
ami J. Mabille, nous avions commencé, en 1885,
1. « La forme représentée mériterait bien un nom propre en
raison de son ombilic. » Kobelt, Iconographie, etc., neue folge,
fascicule IIT, p. 17, fig. 387. 1887.
Me) —
l'étude de ce beau groupe, dont mieux que per-
sonne il pouvait faire comprendre la valeur. En-
couragé par de premières trouvailles heureuses,
nous tranformions, en août 1885, une villégiature
dansles environs de Corte, quidans l’origine n'avait
dû être que de quelques jours seulement, en une
exploration méthodique de toute la Corse moyenne
et méridionale. Nous visitämes, en deux mois de
temps, une étendue assez considérable de lile.
Parcourant successivement les environs d’Ajaccio,
de Corte, les massifs du Monte Rotondo, du Car-
do, du Monte Renoso, de la Fauce, de Bocognano;
les environs de Bastelica, de Guitera, de Zicavo,
les forêts de Coscione, le plateau et les sommets
de l’Incudine, les vallées de Zonza, Quenza, les
forêts de l’'Hospedale, les alentours de Porto-Vec-
chio, de Bonifacio, nous recueillions quantité de
matériaux où du premier coup d'œil nous remar-
quions des formes nouvelles. Ces matériaux
furent étudiés consciencieusement, pendant lPhiver
1885-1886, avec le bienveillant concours de notre
maitre et ami, M. Bourguignat, dontles conseils
nous ont singulièrement facilité notre travail.
Cette première étude terminée, peu désireux de
nous assurer par une publication hàtive des droits
de priorité, nous sommes retourné, en août 1887,
revoir sur place les plus litigieuses des Espèces
que nous avions admises dès labord. Ce n’est
qu'après avoir récolté de nouveaux échantillons
et agrandi le champ de nos observations que
x
nous nous sommes décidé à publier cette étude.
nn
Dans l'intervalle des deux voyages, nous avons
recu de nombreux envois de notre excellent ami,
M. Mellini, maire de Saint-Pierre di Venaco, à
qui nous adressons nos meilleurs remerciements,
en lui demandant de continuer à nous aider dans
cette étude de son pays natal. Nous sommes per-
suadé, en effet, que le beau pays de Corse, encore
si ignoré même de nos jours,atout à gagner à être
connu davantage ; et comment peut-on mieux
faire connaitre un pays et intéresser l’étranger à
le parcourir qu’en faisant connaître ses produc-
tions, sa flore et sa faune ?
Nous pensons, en effet, que la liste des Espèces
nouvelles n’est pas close dans la série Raspailienne
et que de nouvelles recherches amèneront de nou-
velles découvertes, tant s’est diversifié à l'infini
ce type représenté, en 1826, par une Espèce, et
dont le présent travail porte le nombre à dix-neuf.
HELIX RASPAILI
Helix Raspailii, Payraudeau, Catal. descrip., ete.,
p. 102, pl. v., fig. 7-8, 1826.
La description de Payraudeau est insuflisante ;
mais les figures, bien faites, et l'indication d'habitat,
Saint-Florent, permettent d'identifier avec beau-
coup d’exactitude le type primitif et réel de l'A.
Raspauilt du créateur de PEspèce.
|
|
Helix Raspailii, Rossmässler, Iconographie, etc.,
fig. 505, 1838.
La figure que donne Rossmässler ne me parait
pas être celle de l'A. Raspaili type, mais plutôt
celle d’une Espèce très voisine, car l'exactitude des
autres figures de la même planche ne permet pas
de supposer que Partiste n’a pas été à la hauteur
de sa tâche. Malheureusement, dans le texte,
Rossmässler ne donne aucun détail sur lori-
gine de l'échantillon qui à servi à la figure
505 de son Iconographie. Sur cette figure, on voil
fort bien que la coquille parait plus mince que
l'Helix Raspaili type; que le bord columellaire est
plus arqué ; que Le bord supérieur et le bord colu-
mellaire sont plus rapprochés ; que le péristome
est moins épais, moins largement réfléchi ; mais
la concision de la description ne permet pas de
vérifier, ni dans la courte diagnose latine, ni dans
le texte allemand, si ces caractères sont de na-
ture individuelle ou spécifique.
Helix Raspaillii, Deshayes, in : Férussac, Descrip-
tion générale, etc., [, p. 118" pLexGuE, ip w16
(date ?).
La diagnose latine, trop courte, esl insuflisante ;
la description française se rapporte bien au type;
les figures, admirablement dessinées par Laker-
bauer, ne laissent aucun doute.
ET
Helix Raspailit, Cantraine, Malacologie, etc.,
p. 187, 1840.
Nous citons Cantraine, dont la description
n’est pas suflisamment caractérisée, pour aflirmer
que c’est le type de Payraudeau qu'il visait.
Quant à la phrase suivante : « L’Hélice Raspail
trouvée en Corse existe aussi, dit-on, à la par-
tie septentrionale de la Sardaigne ; » l’exactitude
de cette allégation reste entièrement à vérifier ;
mais il n’en est pas moins vrai que Cantraine,
le premier, a parlé du groupe Raspailien comme
commun aux deux grandes iles. L'existence si-
multanée de ce groupe dans les deux iles, lar-
gement prouvée pour d’autres espèces que celle
de Payraudeau, est un fait de géographie zoologi-
que tellement important, qu’il est à honneur pour
Cantraine de l’avoir aflirmé même sous une forme
un peu dubitative.
Helix Raspailiüi, L. Pfeiffer, Monographia, etc.,
I, p. 283, 1847.
La description, moins concise que celle de Pay-
raudeau, est suffisante ; l'indication de localité
«in insula Corsica » est trop vague. Pfeiffer in-
dique, dans une note, les aflinités de Espèce avec
le groupe de l'A. planospira, Sadleriana, etc.
Helix Raspaillit, Requien, Catalogue, etc., p. 44,
1848.
Payraudeau et plusieurs auteurs subséquents
sr 0NES
orthographient Xaspailii, parce qu'au lieu de gé-
niliver simplement, comme il est de règle aujour-
d'hui, en ajoutant la terminaison du génitif au
nom propre, ils latinisaient d’abord ce nom au
nominatif; ceci est affaire de convention; mais
Requien commet une faute d'orthographe en écri-
vant Raspaillii avec deux /; cette faute a été com-
mise également par Deshayes (in : Ferussac, I,
p. 118. À la page 44). Requien indique trois loca-
lités : Corte, Olmetta, Bastia, où se trouve effecti-
vement le type de Payraudeau. Mais, dans sa pré-
face, il commet une erreur en affirmant qu’il a
trouvé l/. Raspaili au Monte Cagno (entre Sar-
tène et Bonifacio) et au sommet du Monte d’Oro.
Helix Raspailit, Moquin-Tandon, Histoire natu-
relletete” DPp-1592 plc fo t11e164855
La description, assez prolixe, est cependant in-
suffisante et non caractéristique ; la figure 16,
représentant la coquille vue en dessus, n’est pas
bonne; mais la figure 15, donnant la coquille vue
du côté de l’ouverture, est tout à fait mauvaise.
Moquin-Tandon ajoute, pour l'habitat, les localités
d’Ajaccio, d’après Fabre; du Mont-Renoso et de
Bonifacio, d’après Blauner. Nous n'avons pas
réussi à trouver l’'Espèce à Ajaccio, malgré des
recherches répétées en SIX voyages ; quant au
Mont-Renoso, nous y avons campé plus d’une
semaine et nous n'avons trouvé que VA. Vitalac-
ciaca de Mabille, et Cyrniaca Dutailly ; pour Boni-
facio, c’est encore une Espèce différente que nous
= 10
avons recueillie, pendant un séjour de quelque :
durée et des excursions nombreuses autour de la
ville, en septembre 1885. Malheureusement, un été
très sec avait chassé les Hélices raspailiennes,
avides d'humidité, au plus profond de leur retraite,
et toutes nos recherches ne nous procurèrent
qu’un seul exemplaire. Cet exemplaire, frag-
menté, incomplet, insuffisant pour établir une
bonne description, nous a convaincu cependant
qu’il existe à l’Ermitage, auprès de Bonifacio, une
Espèce différente du type de Payraudeau.
Helix Raspaili, J.-R. Bourguignat, Mollusques
nouveaux, litisieux, ‘etc.:; pe 2994pl.5iv
fig. 1-3, décembre 1868.
œ
D°
L'auteur donne de très bonnes figures noires
pour montrer les différences sensibles qui exis-
tent entre l'A. Brocardiana de Dutailly et l'A. Ras-
paili de Payraudeau.
Helix Raspaili, J. Mabille, Archives, etc., p. 68,
février 1869.
L'auteur ajoute le Pigno comme localité d’habi-
tat. Les échantillons, qu'il nous à gracieusement
communiqués, se rapportent très exactement au
type.
Helix Raspailii, Kobelt, Iconographie, fig. 385,
1887.
Le D' Kobelt donne, sous ce numéro, la figu-
— 1 —
ration d’une Aelix Raspaili différant un peu
du type par le bord columellaire un peu moins
rectiligne et la persistance d’une légère fente au
niveau de l’ombilie, qui n’est pas entièrement
recouvert. Nous avons nous-même récolté cette
forme aux environs de Corte, dans la localité
même d’où provient l’échantillon dessiné par
Kobelt.
L’Helix Raspaili a été indiquée comme habitant
toutes les parties de l'ile ; l'analyse des différents
travaux où elle est mentionnée font voir d’abon-
dance que plusieurs auteurs se sont trompés et
ont pris pour Helix Raspaili des formes très difté-
rentes de celle que Payraudeau décrivait sur des
échantillons ramassés à Saint-Florent. Fuyant les
températures extrêmes, la véritable Helix Raspaili
ne se trouve ni sur les sommets des montagnes,
ni dans les parties méridionales de la Corse. Nous
admettons comme bien démontrés les lieux d’ha-
bitat suivants : Saint-Florent, Bastia, Corte, Ale-
ria, Ces localités sont toutes situées dans la moitié
nord de l'ile. Elles circonscrivent sur la carte une
étendue considérable, le cinquième au moins de
l'ile ; nulle autre raspailienne ne possède une aire
de dispersion aussi vaste. Aucune des très nom-
breuses localités où nos amis, nos correspondants,
les auteurs dont nous avons pu vérifier minutieu-
sement les déterminations, où nous-mêmes, enfin,
n'avons recueilli l’Helix Raspaili en vie au-dessus
de 500 mètres d'altitude. Par ce fait même qu'elle
habite les parties basses et les plaines, lAelix
—_ 1 D—
Raspaili se trouve, au point de vue géologique,
habiter souvent sur les terrains d’alluvion ; mais
il importe de faire remarquer que c’est précisé-
ment dans la province géographique restreinte
que nous lui attribuons, que la Corse est le moins
exclusivement granitique. C’est dans cette partie
de l’ile que se montre le plus grand développement
des terrains secondaires et des terrains tertiaires.
Il ne faudrait pas oublier cependant que, sur le
lambeau tertiaire de Bonifacio, nous n’avons pas
pu trouver la véritable Raspaili
C’est auprès des ruisseaux, dans les jardins,
sous les pierres, et particulièrement dans les in-
uombrables murs en pierres sèches qui bordent
les plus petits coins de culture, que vit l’Helix
Raspaili. Elle sort de ses retraites le soir, après
les pluies ; nous n'avons pu récolter d'individus
en vie que rarement et loujours après des pluies
d'orage. C’est aux environs de Corte que nous
avons fait nos plus riches récoltes. Nous citerons
tout particulièrement Ajaccio, Bocognano, la Fauce
de Vizavone, Bastelica, Zicavo, l'Hospedale, Porto-
Vecchio, l'Ermitage de Ia Trinité, près Bonifacio,
et tout le territoire cultivé de Bonifacio, comme
les points explorés patiemment et longuement par
nous, sans qu'une seule coquille, même morte,
d'Helix Raspaili ait pu être trouvée sur aucun de
ces points. C’est une preuve de plus que les au-
teurs ont très souvent mal diagnostiqué leurs
Espèces.
HELIX ROMAGNOLI
Helix Raspailii, var. hispidula (pars), Moq.-Tand.,
Histoire Mollusques, etc., Il, p. 152, 1885
Helix Romagnolii, Dutailly, Description de q.q.
Espèces, etc-!p:9; février 1667:
Helix Romagnolit, J. Mabille, Archives malacolo-
ciques. etc, p.68, l'février 1869,
Helix Romagnoli, L. Pfeiffer, Monographia, etc.,
NII p:335;: 1876.
Helix Raspailit, var. pilosa, Kobelt, in Ross-
mässler, Iconographie,etc., VIT, p.41, fig.1982,
1880.
Cette Espèce est très facile à distinguer de
toutes les formes de la série raspailienne par ses
poils, et des deux Espèces nouvelles, également
pilifères, que nous décrivons plus loin, par un
ombilic complètement recouvert. Elle habite les
environs de Corte, d’après Dutailly ; mais nous
n'avons pas réussi à la retrouver dans cette Joca-
lité, malgré de longues et patientes recherches.
Kobelt donne, sous le numéro 1982 de sa suite à
Rossmässler, deux figures d’une Hélice du groupe
de la Raspaili, pileuse et non ombiliquée, à péris-
tome d’un jaune couleur de chair, que je rapporte
{avec doute) à la Romagnolü. Les figures parais-
sent dessinées avec soin ; du texte, dont je donne
plus bas la traduction, il ressort clairement que
l’auteur allemand ignorait les travaux de ses de-
vanciers.Moïci ce lqu'iludit : «Jai reçu de
M. Révélière, à Bonifacio, un certain nombre
AA
d'exemplaires d’Hel. Raspaili, qui se distinguent
par un épiderme solidement appliqué, couvert de
poils courts, nombreux. Je ne puis trouver, dans
les nombreuses Espèces entre lesquelles la Nou-
velle École a démembré les Campylées corses,
une Espèce décrite avec ces poils caractéristiques;
Mabille, toutefois, dit deson Helix Lenelaia qu’elle
est « epidermide caduciore lutescente, setis raris-
simis aspersa induta ». Kobelt ne donne aucune
indication concernant le lieu d’origine de la co-
quille de M. Révélière.
HELIX BROCARDIANA
Helix Brocardiana, Dutailly, Description de quel-
quesjieté.np: 2, 1février 4667.
Helix Brocardiana, Bourguignat, Mollusques nou-
veaux, etc., p. 299, pl. xziv, fig. 4-6. Décem-
bre 1868. (Dutailly et Bourguignat indiquent
la chaine du Pigno comme habitat de cette
Espèce. Bourguignat donne d’excellentes fi-
gures originales, auxquellesil faudra toujours
se reporter pour bien connaitre cette Espèce.)
Helixinsularis, Crosse et Debeaux, in Journ.Conch.
XVII, 1869, p. 51, pl. u, fig. 3, février 1869.
Helix Brocardiana, J. Mabille, Archives, etc.,
pi 67, dévrier 1869:
Helix Brocardiana, L. Pfeiffer, Monographia, etc.,
VII, p. 333, 1876.
Nec Helix Raspailii var. Brocardiana, Kobelt, in :
Rossmässler, Iconographie, ete. , fig. 986,
1876.
Sous ce numéro 986, Kobelt donne une très
mauvaise figure d’une variété de Helix Raspaili,
à peine reconnaissable. Dansle texte, il dit de cette
coquille : « Diflert a typo testa majore, solidiore,
spira magis elevata,colore obscuriore ; » etilajoute
plus loin, en allemand, que ce sont les seules dif-
férences qu’il puisse trouver entre cinq échantil-
lons de Æ. Brocardiana qu’il a sous les yeux et le
type de l’Aelix Raspaili, pour lequel il cite d’ail-
leurs la figure 505 de lIconographie de Ross-
mässler (cette figure, comme nous avons vu, est
une Espèce distincte du véritable type, 4. Ras-
paili de Payraudeau). Il dit de plus, toujours au
numéro 986, que l’Æ. insularis (Cr. et Deb., Journ.
Conch., XVII, 1869, p. 51, pl. 11, fig. 3) ne parait
être qu'un albinos de l’A. Raspaili si caractéris-
tique de la faune corse. Kobelt commet donc une
double méprise; après avoir mal déterminé des
échantillons d’une Espèce du groupe de la Ras-
paili, qu'il prend pour des Æ. Brocardiana, il dé-
montre que ces prétendues HA. Brocardiana ne
diffèrent nullement de l’H. Raspaili de Ross-
mässler, fig. 505! Et, en ceci même, il se trompe,
car sa figure 986, bien que très mauvaise, indique
nettement un bord collumellaire presque recti-
ligne, et non arqué comme celui du 505 de Ross-
mässler. Enfin, pour quelle raison annonce:t-il que
l'A. insularis (Cr. et Deb.), synonyme de H. Bro-
cardiana (Dutailly), est une simple variété albine
de l'A. Raspaili ? — Mais, plus tard, nous verrons
M. Kobelt dénaturer plus sérieusement encore le
Ho
type de l'A. Brocardiana. En effet, l’'Helix Brocar-
cardiana, Dutailly, var. Kobelt, (in : Kobelt, Ico-
nographie, etc., forgentzt, neue folge, numéro 387,
1887), n’a rien à faire avec l’Helix Brocardiana de
Dutailly. Moquin-Tandon faisait ainsi des va-
riétés ne se rapportant en aucune facon au type
avec lequel il les accolait. Les trois figures de
cette prétendue variété de l’A. Brocardiana sont
heureusement assez bien dessinées; on peut les
identifier, et nous en reparlerons en temps et lieu.
Dans le texte se rapportant à ces figures, l’auteur
avoue qu’il a fait erreur autrefois en abaissant l’H.
Brocardiana (Dutailly) au rang de variété de lH.
Raspaili. Kobelt donnerait d’ailleurs volontiers un
nom spécifique particulier à cette forme 387, mais
il s’en abstient, comme pour une autre dont il
donne également la représentation sous le nu-
méro 386, parce qu’il n’a pas pu se procurer les
descriptions que Mabille a publiées en 1882 dans
le Guide du naturaliste. Voilà un aveu dépouillé
d'artifice et qu'il m'est agréable d’enregistrer !
J'imagine que l’on aurait écrit moins de sottises à
l'adresse de la Nouvelle École, si l’on avait tou-
jours eu le soin de se reporter aux descriptions
toujours consciencieuses des adeptes de la Nou-
velle École. Il y aurait eu aussi quelque mérite à
ne pas supposer ces descriptions mensongères el
de mauvaise foi, chaque fois qu'il y avait quelque
difficulté à se procurer les Espèces qu’elle faisait
connaitre. C’est probablement pour n'avoir pas lu
les descriptions de Mabille que M. Kobelt, dans
TEE
son Catalogue des Mollusques terrestres et fluvia-
üles d'Europe (page 28), place dans le groupe de
l’Helix Raspaili les Helix monerebia et ousterea
J. Mabille, qui n’ont rien de commun avec ce
groupe, appartenant toutes deux au groupe de
l’Helix Cemenelea (Risso). Kobelt reproduit cette
faute dans le texte relatif à la figure 386 de sa
Nouvelle suite à Rossmässler.
Nous avons ramassé un certain nombre d’AHelix
Brocardiana pendant les différents séjours que
nous avons faits dans les environs de Corte. Les
individus sont rares, difficiles à trouver; ils se
cachent dans les fentes des rochers, dans les murs
en pierres sèches, ne sortant qu’à la pluie ou la
nuit. C’est surtout au-dessus du village de Saint-
Pierre de Venaco, à dix kilomètres de Corte, sur
les versants est du Monte Cardo, que mes récol-
tes ont été fructueuses. L’altitude variait entre
700 et 1,200 mètres. En somme, on ne trouve
jamais beaucoup d'échantillons de cette charmante
coquille.
HELIX OMPHALOPHORA
Helix Raspailii, var. umbilicaris (pars), Moq.-Tan-
don, Histoire naturelle, etc., Il, p. 152, 1885.
Helix omphalophora, Dutailly, Description de
quelques Espèceshetc.;1p19,11# février,1867)
Helix omphalophora, J. Mabille, Archives, elc.,
p- 68, février 1859.
Helix omphalophora, L. Pfeiffer, Monographia.
etc., VII, p. 280, 1876.
Bull. Soc. malac. France. X. Mars 1888. — 2
— 19 —
Helix Revelierei, varietas, Kobelt, Iconographie,
etc., neue folge, fig. 386, 1887.
Helix Brocardiana, Dutailly, varietas, Kobelt,
Iconographie, neue folge, fig. 387, 1887.
Tout en haut, au sommet même du Monte Ro-
tondo, dans les interstices des pierres amonce-
lées pour former un signal trigonométrique, à
2,650 mètres d’altitude, nous avons trouvé deux
échantillons de cette Espèce. Ils diffèrent légère-
rement l’un de l’autre, étant l’un un peu plus glo-
buleux, l’autre un peu plus aplati. Tous deux sont
de taille moindre que le type décrit par Dutailly;
le plus globuleux mesure, en effet, 13 et 23 milli-
mètres dans ses plus grandes dimensions, et, le
plus aplati, 13 et 25 millim., alors que: Dutailly
indique 14 et 30 millim. pour la hauteur et le dia-
mètre maxima. En descendant vers Corte par la
vallée de la Rastonica, on récolte des échantillons
de plus en plus grands. Aïnsi, aux alentours de la
bergerie dite Spiesse, à la cote 1,950 mètres, d’a-
près les indications de la carte de l’état-major au
80/000, les coquilles mesurent respectivement
17 et 31 millim. Il ressort de nos observations ré-
pétées, pendant un séjour de près d’un mois, à dif-
férentes hauteurs de la vallée de la Restonica et sur
les flancs du Monte Rotondo, que l’Helix ompha-
dophora diminue de taille au fur et à mesure que
l'on se rapproche du sommet. Ce fait est bien
connu pour d’autres Espèces déjà. La forme glo-
buleuse et la forme aplatie que nous avons trou-
— 19 —
vées jusqu’à l’extrême cime coexistent à toutes
les altitudes, mais en proportion variable. Vers
le sommet, la forme globuleuse parait la plus
commune; vers le bas, c’est la forme aplatie qui
l'emporte.
Il y a longtemps déjà que Bourguignat, dans
son Histoire des monuments mégalithiques de
Roknia (p.78), a dit que, chez la plupart des co-
quilles, les individus des parties basses, humides,
sont moins globuleux, plus largement dévelop-
pés que ceux des hautes sommités froides, à l’at-
mosphère sèche. Il cite plus spécialement les
Helix nemoralis, alpina, pomatia, Niciensis, et
enfin, surtout l’Aelir aspersa, dont il fait une
étude particulièrement détaillée. Au sujet de
cette dernière Espèce, comparant les échantillons
des couches inférieures des chambres sépulcrales
de Roknia avec ceux des couches supérieures, il
affirme que ces échantillons, bien que très dis-
semblables l’un de l’autre, appartiennent cepen-
dant à une seule et même Espèce. Entre les types
extrêmes des deux formes globuleuses et aplaties
de l’Aelix omphalophora, il y a des différences
tellement accentuées (voir les figures de Kobelt,
386, 387), que la création des deux Espèces parti-
culières semble s'imposer. Mais il en est ici
comme pour l’Helix aspersa ; d'innombrables
formes intermédiaires relient les extrêmes de
la série. Nous pouvons donc constater la variabi-
lité du type omphalophora qui, du sommet à la
base du Monte Rotondo, se modifie assez, sous
— 20 —
l'influence des conditious climatériques, pour
donner naissance à deux formes très tranchées.
S'il est intéressant de voir comment, dans une
seule vallée de peu d’étendue, un type peut se
modifier profondément, il ne l’est pas moins de
voir ce type étroitement attaché aux limites res-
treintes d’un petit domaine géographique. Aucun
groupe ne semble plus homogène, dans la faune
malacologique européenne, que celui de l’Helix
Raspaili, et il ne viendra à personne assurément
l’idée de contester les liens de parenté qui réu-
nissent entre eux les membres de cette petite fa-
mille naturelle.
Ils paraissent cependant fixés à des régions peu
considérables, et se cantonnent, d’après tout ce
que nous avons pu vérifier, chacun dans un dis-
trict assez restreint. La seule Helix Raspaili pos-
sède une aire de dispersion de quelque étendue,
bien moins grande qu’on ne l’a cru d’abord,
s'étendant toutefois à toutes les parties basses du
côté oriental de l'ile, dans sa moitié septentrio-
nale. Pour les autres Espèces, elles vivent cha-
cune chez elle, s’étendant fort peu, ne se mélant
sur des terrains communs qu’assez rarement, et
encore sur les limites communes de leurs terri-
toires.
Les séjours que nous avons faits en différents
points du massif montagneux du Monte Rotondo
nous ont fourni l’occasion d’étudier avec soin la
répartition de certaines Espèces dans les vallées
de ce massif. Le Tavignano est un petit fleuve
ete
corse qui se forme à Corte par la réunion de deux
torrents : la Restonica, par où s'écoulent les eaux
du versant sud-est; le Tavignano primitif, par où
descendent les eaux du versant nord-est du Ro-
tondo. Ces deux cours d’eau sont séparés par une
masse granilique aux escarpements très pronon-
cés, formant une muraille d'environ un kilomètre
d'épaisseur, s’arrêlant brusquement près du con-
fluent des deux torrents, tout près de Corte. Le
point de réunion des eaux repose sur un lambeau
de terrain jurassique (Hollande, Géologie de la
Corse, etc.), mais les deux vallées, et la muraille
qui les sépare, sont taillées dans la même masse
granitique. La végétation parait la même dans les
deux vallées. Aux environs de Corte, près du con-
fluent, vit en assez grande abondance l'Helix Ras-
paili type, avec quelques légères variations. Mais
dès qu’on entre dans une des deux vallées on
trouve deux formes bien tranchées : une forme
lisse, Helir omphalophora dans la vallée de la
Restonica; une forme hispide, Helix Melliniana, et
sa voisine, Helix Deschampsiana, dans la vallée du
Tavignano. Nulle part la forme lisse ne se mêle à
la forme hispide. Toutes deux sont, cependant,
bien dérivées du groupe de la Raspaïli; toutes
deux habitent des localités géologiquement et
botaniquement identiques; on ne voit pas du tout
de particularité spéciale à lun ou à Pautre can-
tonnement. Quoi qu’il en soit, chaque forme garde
si bien le sien, que même sur les flancs escarpés,
les crêtes abruptes de la muraille commune aux
deux vallées, une exploration de plusieurs jours
ne nous a pas permis de trouver une seule fois les
deux formes mélangées. Chacune reste dans sa
vallée. Pareillement l’Helix Brocardiana vit seule
sur les pentes est du Cardo, au dessus de la
Piève de Venaco. Pareillement encore, l’Helix Cyr-
niaca habite à peu près seule le fond du cirque,
que circonscrivent, près du Monte Renoso, les
Punte Capitello, Punta Sfrondettata, Punta alla
Vetta, Punta Baccinello, ne partageant que la partie
inférieure de son domaine avec l’Helix Vittalac-
ciaca, qui règne complètement solitaire sur les
versants méridionaux de ce cirque.
Cet isolement d’une seule Espèce dans un fond
de vallée, sur un sommet de montagne, fournira
certainement matière à de sérieuses études sur la
variabilité de l'Espèce et ses causes. Pour le mo-
ment, il en ressort un encouragement précieux
pour l'exploration minutieuse de toutes les val-
lées, de toutes les montagnes de Corse; on peut
compter, presque à coup sûr, sur de nouvelles
découvertes dans ce groupe si plastique de l’Helix
Raspailr.
UELIX CYRNIACA
Helix Raspaili, var. umbilicaris (pars), Moq.-Tand.
Histoire naturelle, etc., If, p. 152, 1855.
Helix Cyrniaca, Dutailly, Description de quel-
ques. etc, p.6, lfévaer 1907.
Helix Revelierei, Debeaux, Diagnose, elc., p. 1,
lmnars 1807.
Shoes
Helix Cyrniaca, Dutailly, in Rev. et Magasin de
zoologie, p.76, 1867.
Helix Revelierei, Debeaux, in Journ. de Conch.,
XV, p. 308, pl. vin, fig. 1, juillet 1867.
Helix Cyrniaca, Bourguignat, Mollusques nou-
veaux, etc., fasc. X, p. 301, pl. xziv, fig. 7-9,
décembre 1868. (L'auteur rétablit avec beau-
coup de soin la synonymie de l’Espèce, avec
les dates exactes des diverses dénominations,
et donne d’excellentes figures noires.)
Helix Revelierei, L. Pfeiffer, Monographia, etc., V,
p- 360, 1868.
Helir Cyrniaca, J. Mabille, Archives, etc., p. 68,
février 1869.
Helix Revelierei, Kobelt, in Rossmässler, Icono-
graphie, fig. 987 (très mauvaise figure), 1876.
Nous avons eu beaucoup de peine à nous pro-
curer une vingtaine d'échantillons de cette Espèce;
elle se cache profondément sous les pierrès et
dans les fentes des rochers, enfoncé dans l’humus
décomposé. Son habitat est très restreint; nous
n’en avons pas trouvé un seul échantillon en de-
hors d’une petite partie du cirque du Renoso, ver-
sant de la Gravone, et encore, seulement à partir
de 2,000 mètres d’altitude jusque vers le sommet
des crêtes.
— )/, —
HELIX VITTALACCIACA
Helix Vittalacciaca, J. Mabille, Archives, etc.,
p. 61, février 1869.
Mabille dit que cette Espèce habite le Monte
Renoso, près le lac de Vittalacciaca. Des recher-
ches très prolongées aux alentours de ce petit
lac, inscrit sur la carte de l’état-major sous le
nom de Vetelaca, ne nous ont permis de récolter
qu'un seul exemplaire en très mauvais état, mais
très typique de cette espèce. Le lae de Vetelaca
parait occuper l'emplacement d’un ancien glacier,
ses eaux vont alimenter le Prunelli sur le versant
sud du massif du Renoso. Sur l’autre versant,
celui qui forme le fond d’un cirque assez considé-
rable, circonscrit par les Punta Capitello, Punta
Sfrondettata, le col Cagnone, Punta alla Vetta,
Monie Renoso et Punta Baccinello, dans la partie
du cirque la plus proche du Renoso proprement
dit, l’AHelix Vittalacciaca semble moins rare.Nous
en avons recueilli une vingtaine d'exemplaires en
trois jours de recherches assidues. Elle remplace
sur ces hauteurs l'Æelix omplalophora, dont elle
est très voisine d’ailleurs ; mais elle parait beau-
coup plus rare que celle-ci. Nous n'avons pas
réussi à trouver de formes de transilion entre
l’Helir Viltalacciaca e\ Y'Helix Cyrniaca, bien que
ces deux Espèces habitent 16 même cirque de
montagnes et que nous ayons trouvé les deux
Lypes sous une même masse rocheuse. De plus,
l'Aelix Vittalacciaca ne pénétre pas le petit can-
DRE
tonnement de lAelix Cyrniaca, dont le domaine,
infiniment plus restreint, semble limité à une
petite région du cirque, bien au-dessus de l’alti-
tude à laquelle se montre l’Helix Vittalacciaca.
Cette dernière apparait déjà au niveau et un peu
en contre-bas de la bergerie dite Cappiajola, soit
à 1,800 mètres au-dessus du niveau de la mer.
HELIX LENELAIA.
Helix Lenelaia,J. Mabille,Testarum novarum,etc.,
in Guide du naturaliste, etc., p. 62, 15 février
1880.
Cette Espèce, dont nous devons un très bel
exemplaire à notre excellent ami J. Mabille, a été
récoltée, près de Bastia, dans la vallée du Fango.
En raison de la difficulté qu’il y a de se procurer
l’ouvrage où a paru la description originale de
cette Espèce, nous en reproduisons la diagnose
latine, fidèlement copiée.
Helix Lenelaia, Jules Mabille, in sched., 1868.
Testa subdepressa, imperforata, sat tenui, sub-
opaca, e sordide albescente, striis costulæformi-
bus, irregularibus, solum sub lente crispatis, ad
suturam densioribus, zonulisque tribus ornata,
munitaque, ac epidermide caduciore, lutescente,
nitente, setis rarissimis asperso, indula ; — spira
conoidea, parum elevata, rubescente, apice obtuso,
mamillato,nitido;— anfr.4 1/2-5 irregulariter(primi
minuli, subconvexo-depressi, lente ; penullimus
— Jove
rapide ; ultimus celerrime) crescentibus, sutura
impressa separatis ; — ultimo maximo, rotundato,
ad aperturam rapide descendente ; — peristomate
subrecto, acuto, intus incrassato, rufescente
tincto ; — marginibus subapproximatis ; — colu-
mellari in callum violacescente tincto, locum um-
bilicalem occultante, dilatato ; — columella in-
crassata subdentata; — alt. 14-15, diam. 29-35
mill. — In Corsica ad locum dictum « Fango »
prope Bastiam.
HELIX ACROPACHIA
Helix acropachia, J. Mabille, Testarum nova-
rum, etc., in Guide du naturaliste, etc., p. 62,
15 février 1880.
“
Nous ne connaissons cette Espèce que par la
diagnose publiée par notre ami Mabille ; nous lui
devons aussi ce renseignement particulier, que le
type qui a servi à la description originale se
trouve au Muséum à Paris. Nous donnons ici la
reproduction fidèle de la diagnose première, en
raison de la difficulté qu’il y a de se procurer
l'ouvrage où elle à paru.
Helix acropachia, J. Mabille, in sched., 1868.
Testa subglobosa, imperforata, solida, opaca,
parum nitente, lutescente, zonulisque tribus con-
ünuis ornata ac striis sat irregularibus præsertim
in ultimo anfractu, munita ; spira subelevata, ma-
millata; apice valido, obtuso, eroso, malleatoque;
No:
— anfr. 4 1/2-5 irregulariter (primi sublente, ulti-
mus penultimusque rapidissime) crescentibus,
sutura impressa separatis; —ultimo maximo, rotun-
dato ; — apertura obliqua, lunata, ovato-rotundata ;
peristomate albidulo, subreflexo, paululum in-
crassato ; — marginibus approximatis; columellari
compresso, in callum sordide albescentem umbi-
licum occultante, dilatato ; — alt. 20 ; diam. maj.
44 millim. — In Corsica.
HELIX GARCIAI
Helix Garciai, Hagenmüller, in litteris, 1887.
Testa imperforata, depressa, supra convexa,
infra convexiore, sat tenera, leviter translucida,
supra parum nitente, infra nitidiuscula, olivaceo-
lutescente, zonulis tribus castaneis continuisque
ornata ; striis sat irregularibus, ad suturam den-
sioribus, munita; — spira subelevata; — apice
valido, obtuso, eroso ; — anfractibus 4 1/2-5 irre-
gulariter (superiores sublente, penultimus velo-
citer, ultimus rapidissime) crescentibus, sutura
impressa separatis ; — ultimo maximo compresso,
subtus convexiore, circa locum perforationis con-
caviusculo, superne ad insertionem rapide des-
cendente ; — apertura perobliqua, transverse sub-
lunato-ovata, inferne regulariter arcuala ; — pe-
ristomate carneolo, ad marginem superum fere
recto, ad externum expansiuseulo ; —margine colu-
mellari carneolo, arcuato, expanso, reflexiusculo,
callo carneolo locum umbilicalem occultante ; —
Do
marginibus approximatis, callo tenui, junctis ; —
alt. 14, diam. 24 millim.
Coquille imperforée, déprimée, convexe en
dessus, plus convexe en dessous, assez fragile,
légèrement transparente, peu brillante en dessus,
assez brillante en dessous, de couleur olive tirant
fortement sur le jaune, avec trois bandes couleur
marron ininterrompues, pourvue de stries assez
irrégulières, plus marquées vers la suture ; —
spire assez élevée ; sommet gros, obtus, comme
rongé; — quatre tours et demi à cinq tours à
croissance irrégulière (les premiers croissent
assez lentement, l’avant-dernier vite, le dernier
plus vite encore), séparés par une suture pronon-
cée ; — dernier tour très grand, comprimé, comme
en dessous, un peu concave autour de l’ombilic,
descendant rapidement vers l'ouverture; — ouver-
ture très oblique, faiblement échancrée, transver-
salement ovale, régulièrement arquée à sa partie
inférieure ; — péristome couleur de chair, à bord
supérieur presque droit ; — bord externe un peu
dilaté; —bord columellaire couleur de chair, arqué,
dilaté, légèrement réfléchi, recouvrant Pombilice
d’une callosité couleur de chair ; — bords margi-
naux rapprochés, réunis par une faible callosité ; —
hauteur 14, diamètre 24 millim.
Nous dédions cette Espèce à notre fidèle servi-
teur, Joseph Garcia, qui a partagé avec nous les
falgues et les hasards d’une exploration d’un
mois à travers les montagnes du centre et du sud
de la Corse.
sue
L'Helix Garciai vit sur les pentes occidentales
de l’Incudine, bien au-dessus des forêts de Cos-
cione, à environ 1,700 mètres d'altitude, un peu
au-dessus de la bergerie appelée Marinasca ;
celle-ci ne figure point sur la carte de l’état-major.
Cette Hélice est rare, ou tout au moins difficile à
trouver; en deux jours de recherches, nous n’avons
pu en recueillir que six exemplaires, dont aucun
vivant.
Chez cette Espèce, l’ombilic est nul ou poncti-
forme pendant le jeune âge; à l’état adulte, le
bord columellaire recouvre entièrement la partie
ombilicale ; mais sous ce cal existe une perfora-
tion en trou d’aiguille, et non un trou dilaté en
entonnoir, comme chez d’autres espèces du groupe
de la Raspaili.
Cette Hélice se distingue de l'A. Lenelaia
(J. Mabille), par sa taille moindre; par son test
moins poli, moins brillant et d’une coloration plus
olivâtre ; par sa spire plus déprimée, moins con-
vexe; par son dernier tour plus brusquement
descendant à l'insertion et offrant, en outre, en
dessous, autour de lendroit ombilical, une conca-
vité assez prononcée; enfin, par son ouverture
nettement ovalaire dans un sens tout à fait hori-
zontal, et non dans une direction horizontale des-
cendante, comme chez la Lenelaia. Chez ces deux
Espèces, le bord inférieur de l’ouverture est exac-
tement arqué-arrondi.
J’oubliais de noter que, chez la Lenelaia, le pé-
ristome est plus épais, plus réfléchi, et que le
—
calus columellaire qui recouvre le lieu ombilical
est plus largement épaté.
HELIX DESCHAMPSIANA
Helix Deschampsiana. Magenmüller, in litteris,
1887.
Testa subglobosa-depressa, perforata, supra
compressa, infra convexiore, sat tenui, leviter
translucida, non nitida, e sordide griseo-lutes-
cente, zonulisque tribus castaneis vix conspieuis
ornata; striis sat irregularibus munita et epider-
mide lutescente ac setis numerosis asperso induta ;
— spira vix elevata; — apice valido, obtuso, non
eroso; — anfractibus 4 1/2-5 irregulariter (primi
minuti lente, penultimus rapide, ultimus.rapidis-
sime) crescentibus, sutura impressa separatis ; —
ultimo maximo, rotundato, ad suturam compresso,
subtus circa umbilicum turgido, ad labrum colu-
mellare coarctato, ad insertionem rapide descen-
dente ; — apertura perobliqua, lunata, transverse
ovato-rotundata, inferne exacte rotundato-arcuata ;
— peristomate albido, ad marginem superum fere
recto, ad externum expansiusculo ; margine colu-
mellari reflexiusculo, ad insertionem dilatato et
umbilici fere dimidiam partem obtegente ; — mar-
ginibus approximatis, callo tenui junctis ; — alt.
16., diam. 28 millim.
Coquille subglobuleuse-déprimée, perforée,
comprimée en dessus, convexe en dessous ; assez
mince, légèrement transparente, d’un aspect mat,
pee
non brillant, d’un gris sale, jaunacé, avec trois
bandes marron à peine visibles; assez irrégu-
lièrement striée sous un épiderme jaunâtre, cou-
vert de poils très nombreux; — spire peu élevée ;
— sommet gros, lisse, obtus; — quatre et demi à
cinq tours à croissance irrégulière (les premiers
tours, petits, se développent lentement, l’avant-
dernier vite, le dernier plus vite encore), séparés
par une suture marquée; — dernier tour très
grand, formant à lui seul plus de la moitié de la
coquille, arrondi,
gonflé en dessous autour de l’ombilic, surtout
vers son extrémité, un peu étranglé à sa partie
comprimé le long de la suture,
inférieure, immédiatement en arrière du bord
columellaire, et descendant rapidement vers l’ou-
verture; — ouverture très oblique, échancrée,
transversalement ovale-arrondie, dessinant un arc
de cercle régulier à sa partie inférieure ; — péris-
tome blanc, à bord apertural presque droit ; bord
externe un peu évasé; bord columellaire légè-
rement réfléchi, s'étendant sur la région ombi-
licale, dont il recouvre à peu près la moitié ; —
haut. 16, diam. 28 millim.
Les poils nombreux qui recouvrent l’Helir Des-
champsiana d’un véritable manteau feutré empé-
chent de la confondre avec aucune Espèce du
groupe, à l’exception de l’Helix Romagnolii et de
l’Helix Melliniana. On la distingue facilement de
la première, grâce à son ombilic (celui-ci est en-
tièrement recouvert chez l’Helix Romagnolt), et,
de la deuxième, par le mode de croissance de ses
Re
tours tout différents, par la forme de l'ouverture, :
etce., etc. Nous insisterons particulièrement sur
ces différences en décrivant l’Aelix Melliniana.
Nous avons recueilli lHelix Deschampsiana au-
dessus de Corte, sur la rive gauche du Tavignano
primitif, sur les bords du chemin qui mène à la
forêt du Melo. Elle semble fort rare dans cette
localité.
Nous l'avons dédiée à M. Deschamps, malaco-
logiste, qui poursuit, en ce moment, sur place
l’étude des Mollusques de Syrie.
HELIX MELLINIANA
Helix Melliniana, Hagenmüller, in schedis, août
1887.
Testa subglobosa, depressa, subobtecte perfo-
rata, infra convexiusceula, sat tenui, translucida,
vix nitente, et sordide griseo-rufescente zonu-
lisque tribus castaneis parum conspicuis ornata;
striis irregularibus incrementi munita, et epider-
mide rufescente ac setis numerosis asperso indula:
— spira vix elevata ; apice valido, obtuso, fusco,
nitente, non eroso; — anfractibus 4 1/2 irregu-
lariter (primi sublente, ultimus rapidissime) cres-
centibus, sutura inter superiores impressa, inter
ultimos impressiore, separatis ; — ultimo magno,
supra compresso, ad peripheriam rotundato, sub-
tus convexiore circum umbilicum concaviusculo,
haud turgido, ad labrum columellare vix coarctato.
superne ad insertionem valde ac rapide descen
— 33 —
dente; — apertura perobliqua, lunata, transverse
ovato-rotundata, inferne exacte rotundato-arcua-
ta; — peristomate cæruleo-violascente, undique
expanso, ad marginem superum expanso et ar-
cuato, ad externum expansiore et exacte rotun-
dato; margine columellari reflexo, arcuato, ac
intus superne leviter obsoleteque subpliciformi,
ad insertionem dilatato, umbilici fere dimidiam
partem obtegente; — marginibus valde approxi-
matis, callo tenui junctis; — alt. 18-20, diam.
32-35 millim.
Coquille subglobuleuse-déprimée, perforée, à
perforation ombilicale partiellement recouverte,
comprimée en dessus, un peu convexe en dessous,
assez mince, translucide, à peine brillante, d'un
gris roussâtre sale, avec trois bandes marron peu
apparentes, marquée, en outre, de stries de crois-
sance irrégulières et recouverte d’un épiderme
roussâtre fourni de poils nombreux;—spire à peine
marquée, parfois comprimée ; — sommet gros, ob-
tus, fauve, assez brillant, non rongé ;—quatre tours
et demi, à croissance irrégulière (presque lente chez
les premiers, très rapide au dernier tour), séparés
par une suture prononcée, devenant de plus en
plus accentuée au dernier tour; dernier tour
grand, comprimé en dessus, arrondi à sa partie
extérieure, un peu convexe en dessous, avec une
concavité assez marquée autour de l’ombilic, non
gonflé, très faiblement étranglé en arrière du bord
columellaire, descendant fortement mais régu-
Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1SSS$S. — 3
lièrement vers l'ouverture ; — ouverture très obli- :
que, échancrée, transversalement ovale-arrondie,
exactement cintrée dans sa partie inférieure ; — pé-
ristome d’un violacé-bleuâtre (pendant la vie), ra-
pidement blanc après la mort de l’animal, partout
évasé; bord supérieur évasé, arqué; bord externe
plus évasé, exactement arrondi; bord columel-
laire réfléchi, arqué, marqué à sa partie interne
par une faible apparence de pli, dilaté à son in-
sertion au point de couvrir presque la moitié de
l’ombilic; — bords très rapprochés, réunis par
une faible callosité ; — haut., 18-20; diam., 32-35
millim.
Les poils, un peu plus espacés et un peu
plus longs, ont moins l'apparence de lames
épidermiques que ceux de lHelix Deschamp-
siana. L'Helix Melliniana ne peut être confondue
qu'avec cette dernière, puisque son ombilic la
distingue à première vue de lHelix Romagnolu.
Mais elle se distingue facilement de l’Helix Des-
champiana par son galbe général plus aplati,
moins globuleux, bien moins convexe en dessous,
par l’enroulement bien plus régulier de ses tours.
Malgré son développement considérable, le der-
nier tour ne parait pas, comme dans la Des-
champsiana, former presque toute la coquille.
Son ouverture, bien plus oblique, regarde encore
bien plus en dessous; elle est aussi plus allongée
en travers et se rapproche moins de la forme cir-
culaire ; le péristome, plus évasé sur tout Île
pourtour, présente plus marquée, vers l’inser-
ste
tion de sa partie columellaire, une sorte d'appa-
parence de pli. En dessous, le dernier tour n’est
presque pas ou pas du tout gonflé, et très peu
étranglé immédiatement en arrière du péristome ;
chez la Deschampsiana, au contraire, le dernier
tour, fortement gonflé en dessous vers sa Lermi-
naison, s'étrangle d’une manière très marquée
immédiatement en arrière du bord columellaire,
etc: ec.
Nous avons trouvé cette belle Espèce en re-
montant, au-dessus de Corte, dans la vallée du
Tavignano primitif, le chemin forestier qui con-
duit au Niolo; on la recueille déjà à trois kilo-
mètres de la ville, au commencement de la forêt
du Melo ; mais c’est surtout à l'extrémité supé-
rieure de cette forêt, dans les ravins qui avoisi-
nent la maison forestière de la Fontaine d'Argent
(1,200 à 1,600 mètres d’altitude) que se rencon-
trent les plus beaux individus. Nous les avons
trouvés, au mois d'août, collés pendant le jour
vers le bas des blocs de granit qui baignaient
dans les petits torrents au fond des vallons; ils
sont assez rares, d’ailleurs, et nous n'avons pas pu
recuelilir plus de trente échantillons, vivants et
morts, en une dizaine de jours de recherches.
Les cochons, dont les nombreux troupeaux làchés
dans la forêt en bouleversent partout le sol, font
d’ailleurs une rude concurrence au naturaliste.
Au cours de nos investigations, souvent le guide
nous disait: « Inutile de chercher ici, les cochons
y viennent. » En effet, le sol, profondément la-
ne
bouré au pied des grands Pins, les fonds humides
des cuvettes un peu larges, où s’accumule
lhumus, entièrement bouleversés, comme re-
tournés à la pelle, témoignaient du soin, de l’achar-
nement de ces bêtes maigres et efflanquées
à fouiller partout à la recherche des racines, mais
aussi des vers et des escargots, qui font leur nour-
riture dans les forêts de Pins. Les pierres, même
un peu volumineuses, sont retournées, et ce n’est
que dans les parties très rocheuses, dans les
fentes inaccessibles à leur grouin et sous les blocs
trop puissants pour leur coup de boutoir, que
nous trouvions des Hélices, toujours isolées, en
petit nombre.
Nous avons dédié cette coquille à notre excel-
lent ami, M. Mellini, maire de Saint-Pierre,
dans l’ancienne Pieve, de Venaco, près Seradjio,
sur la route de Corte à Ajaccio, désirant lui mar-
quer notre gratitude pour l’empressement bien-
veillant avec lequel il a facilité nos excursions
dans les montagnes peu connues de son pays.
HELIX SCIAPHILA
Helix sciaphila, Hagenmüller, in schedis, octobre
1885.
Helix Brocardiana (Dutailly) varietas, Kobelt,
Iconographie, etc., Fortgesetzt, neue Folge,
fig. 386, 1887.
Testa subobtecte umbilicata, depressa, supra
convexiuscula, infra convexa, leviter transverse
— 37 —
dilatata, sat tenui, nihilominus solida, superne vix
nitidiuscula, infra nitida, translucida, strits irre-
gularibus ad suturam densioribus munita, sub
epidermide luteo-virescente albida ac tribus zonu-
lis caslaneis ornata, — spira convexiuscula, ad
apicem paululum elata ; — apice subnitente, levr-
gato, obtuso, quandoque quasi mamillato ; —anfrac-
tibus 4 1/2 (superi vix concaviusculi ac lente,
penultimus convexior velociter, ultimus rapidis-
sime, crescentes) sutura inter superiores impressa,
inter ultimos impressiore separatis; — ullimo
maximo, superne Convexo, ad suturam compresso,
subrotundato, subtus convexo, ad aperturam circa
umbilicum turgidulo, paululum transverse dila-
tato, supra lente ac regulariter valde descendente ;
— apertura perobliqua, vix lunata, fere rotunda,
vix transverse ovata, inferne regulariter arcuata ;
— peristomale rosaceo vel carneolo, ad marginem
superum leviter expausiusculo, ad externum ex-
panso; margine columellari arcuato, expañso,
reflexo, ad insertionem dilatato, ad umbilicum
adpresso, umbilici tertiam partem obtegente ; —
marginibus approximalis, callo tenui junctis; —
alt., 18-19; diam., 32-35 millim.
Coquille ombiliquée, à ombilie partiellement re-
couvert; déprimée, un peu convexe en dessus, plus
convexe en dessous, légèrement étirée en travers,
assez mince, solide toutefois, à peine brillante en
dessus, brillante en dessous, translucide, irrégu-
lièrement striée, surtout vers la suture; blanche
eo
sous un épiderme jaune-verdàtre avec trois bandes
marron; — spire un peu convexe, en forme de
toit; — sommet peu brillant, lisse, obtus, comme
mamelonné sur certains échantillons ; — 4 tours
etdemi, séparés par une suture marquée entre les
premiers, plus marquée entre les derniers tours ;
les premiers tours, faiblement convexes, croissent
lentement; l’avant-dernier, à convexité plus mar-
quée, croit plus vite; le dernier, plus vite encore;
— dernier tour développé, comprimé vers la su-
ture, subarrondi en dehors, convexe en dessous,
un peu gonflé vers sa terminaison autour de l'om-
bilie et légèrement dilaté en travers; il descend for-
tement, mais lentement et régulièrement vers l’ou-
verture; — ouverture très oblique, à peine échan-
crée, presque ronde, un peu allongée en ovale
dans le sens transversal, régulièrement arrondie
dans sa partie inférieure ; — péristome d’un beau
rose vif ou couleur de chair, ressortant d’une facon
charmante sur le fond verdàtre du dernier tour;
bord supérieur un peu évasé; bord externe évasé ;
bord columellaire régulièrement arqué, dilaté,
réfléchi et épanoui, à son sommet, au point de
couvrir près du tiers de l’ombilic; bords margi-
naux rapprochés, réunis par une faible callosité ;
— haut., 18-19; diam. 32-35, millim.
On peut dire que l’Aelix sciaphila est une Helir
Brocardiana ombiliquée. Elle présente toutes les
apparences générales de cette dernière, surtout la
plus grande analogie dans l'aspect du test, dans
les propriétés de l’épiderme, la densité de la ma-
— 39 —
tière calcaire, la sensation particulière qui se
révèle au toucher. La coloration est identique et
distribuée de même; les deux coquilles se font
remarquer par un très joli effet de couleurs com-
plémentaires, dû au rose particulier du péristome
tranchant sur le beau vert doré de la base. Cette
couleur rose, d’un ton si vif tant que l’animal est
en vie, disparait rapidement sous l’action des
agents atmosphériques, et les coquilles mortes ne
présentent plus qu’un péristome blane, décoloré.
Malgré les caractères communs qui rattachent
étroitement l’Aelir Brocardiana à V'Helix scia-
phila, nous n'avons pas trouvé de formes intermé-
diaires, les réunissant comme deux types extrêmes
d'une même série. Ces formes n'existent plus ou
sont encore inconnues.
L'Helix sciaphila habite la partie moyenne de la
vallée de la Restonica, au-dessus de Corte. C’est à
six kilomètres de cette ville, sur la rive droite de
la Restonica, un peu au-dessus de la maison fores-
tière, vers 1,000 à 1,100 mètres d'altitude, que
nous l'avons trouvée. Elle vit en pleine forêt,
sous les pierres et dans les fentes des blocs de
granit amoncelés, sous la mousse, à l'ombre des
Pins, essence prédominante de la forêt de la Res-
tonica. L'Espèce est peu commune; en trois Jours
de recherches assidues nous n’avons pu réunir que
sept échantillons.
tiEz
HELIX MONTIGENA
Helix montigena, Hagenmüller, in schedis, octo-
bre 1885.
Helix Revelierei, varietas ? Kobelt, Iconographie,
ele. — Fortgesetzt, neue Folge, fig. 386, 1887.
Testa subobtecte profunde umbilicata, depressa,
supra convexiuscula, infra subcompresso-rotun-
data, transverse dilatata, sat tenui, nihilominus
solida, subopaca, striis incrementi irregularibus
ad suturam densioribus, lineisque spiralibus sub-
tilissimis munita, sub epidermide fusco vel fusco-
virescente albida ac tribus zonulis castaneis
ornala; — spira parum convexiuscula ; apice
fulvo, obtuso, non nitido, sæpius quasi eroso ; —
anfractibus 4-4 1/2 irregulariter (superioribus sub-
lente, penultimo velociter, ullimo rapidissime)
crescentibus, sutura inter superiores impressa,
inter ullimos jmpressiore separatis ; — ultimo
maximo, superne convexo, ad suluram leviter
compresso, rotundato, subtus convexo, ad apertu-
ram turgidulo ac transverse dilatato supra valde
et regulariter descendente ;
apertura perobli-
qua, transverse sublunalo-ovata, inferne regulari-
ter arcuata ; — peristomate violacescente, ad mar-
ginem superum fere recto, ad externum leviter
expansiusculo ; margine columellari arcuato,
expanso, reflexiusculo, ad insertionem dilatato,
umbilici fere dimidiam partem obtegente; margi-
nibus approximatis, callo pertenui juncetis; — alt.,
18-20 ; diam. 36-38, millim.
EN) re
Coquille profondément ombiliquée, à ombilic
partiellement recouvert; déprimée, légèrement
convexe en dessus, subcomprimée, arrondie en
dessous, très nettement dilatée en travers, assez
mince, solide toutefois, à peine opaque, striée
irrégulièrement d’une facon plus apparente le
long de la suture; sculptée, en outre, de nom-
breuses lignes spirales très fines, bien visibles
seulement à la loupe ; blanche sous un épiderme
fauve ou brun-olivâtre, avec trois bandes marron
minces ininterrompues ; — spire à peine convexe ;
— sommet fauve, obtus, non brillant, souvent
comme érodé ; — quatre à quatre tours et demi, à
croissance irrégulière (presque lente chez les
premiers, plus rapide à l’avant-dernier tour, et
beaucoup plus rapide au dernier); suture, marquée
aux premiers tours, se creusant beaucoup plus
aux derniers; — dernier tour très grand, convexe
en dessus, tout en étant légèrement comprimé le
long de la suture ; arrondi, convexe en dessous et
vers sa terminaison, gonflé et dilaté transversale-
ment ; enfin, offrant une forte descente régulière
vers l’ouverture ; — ouverture très oblique, fai-
blement échancrée, transversalement ovale, régu-
lièrement arrondie en bas; — péristome de cou-
leur violàtre, presque droit à sa partie supérieure,
légèrement évasé en dehors ; bord columellaire
arqué, dilaté, faiblement réfléchi, évasé au point
d'insertion de manière à couvrir presque la moitié
de l'ombilic; bords marginaux réunis par une cal-
losité d’une extrême ténuité.
Lee
Cette Espèce se distingue de toutes ses congé-
nères par sa taille considérable, son galbe général
discoïde, aplati, et son épiderme, très foncé en
couleur, rappelant celui de l'Helix Æthiops ; on ne
peut guère la confondre qu'avec les Helix ompha-
lophora et Vittalacciaca. On la séparera facile-
ment de l’Helir omphalophora, grâce aux carac-
tères suivants : elle est toujours plus grande,
d’une couleur foncée ; sa bouche dessine un ovale
bien plus allongé; enfin, le dernier tour se montre
en dessous transversalement élargi et, de plus,
se gonflant vers sa terminaison, il semble, supé-
rieurement, remonter legèrement au-dessus de
l’avant-dernier et, en dessous, entourer l’ombilic
d’une sorte de bourrelet. On la distinguera de
l’Helix Vitalacciaca : à sa bouche moins circu-
laire, plus étirée transversalement ; à son dernier
tour moins renflé, proportionnellement bien plus
grand; à ses striations spirales bien plus mar-
quées ; à sa laille, à sa coloration moins verdà-
tre, à sa sulure moins profonde, etc., etc.
HELIX DONATA
Helix (nova species), J. Mabille, in litteris, 1887.
Helix donata, Hagenmüller, in schedis, 1887.
Testa imperforata, supra subtectiformi, infra
convexa, sat tenera, nitida, translucida, striatula,
sub epidermide luteo-viridescente albida, ac tri-
bus zonulis castaneis ornata ; — spira subtectifor-
mi, ad apicem sat elata ; — apice nitido, lævigato,
NE
obtuso, quasi mamillato ; — anfractibus 5 con-
vexiusculis, regulariter crescentibus, sutura im-
pressa separatis; ultimo maximo, ad suturam
compressiusculo, subrotundato, ad peripheriam
declivi, subtus convexo et cir calocum umbilicalem
turgidulo, superne ad aperturam subito et valde de-
flexo; — apertura perobliqua, vix lunata, transverse
subovata, inferne regulariter arcuata ; — peristo-
mate carneo-luteolo, paululum incrassato, ad mar-
ginem superum recto, ad externum expansiusculo;
margine columellari arcuato, expanso, reflexius-
culo, ad insertionem dilatato, in loco umbilicali ad-
presso ; — marginibus sat remotis, callo pertenui
alt., 18-20; diam., 32-33 millim.
JuncUs ;
Coquille imperforée, légèrement tectiforme en
dessus, convexe en-dessous, mince, brillante,
translucide, irrégulièrement striée, blanche sous
un épiderme jaune-verdàtre, avec trois bandes
marron; — spire un peu conique, assez élevée, à
sommet brillant, lisse, obtus, comme mamelonné ;
— cinq tours, à croissance régulière, séparés par
une suture marquée; — dernier tour, grand, fai-
blement comprimé vers la suture, un peu arrondi,
déclive en dehors, convexe en dessous, légère-
ment gonflé autour de l’endroit ombilical et of-
frant vers l'ouverture une direction descendante
brusque et très prononcée ; — ouverture très obli-
que, à peine échancrée, transversalement oblon-
gue, régulièrement arquée dans sa partie infé-
rieure; — péristome couleur de chairlavéede jaune
4h —
un peu épaissi; bord supérieur droit; bord externe
un peu évasé; bord columellaire arqué, faible-
ment réfléchi, dilaté vers son point d'insertion en
un calus qui recouvre complètement la partie
ombilicale; bords marginaux peu rapprochés,
réunis par un soupçon de callosité ; — haut., 18-20;
diam., 32-33 millim.
L'Helix donata se distingue de toutes les varié-
tés de l’Helix Raspaili : par sa spire légèrement co-
nique, son test mince, l’enroulement plus régulier
de ses tours, son péristome moins évasé, moins
épaissi, son bord columellaire exactement arqué, et
non subrectiligne. Elle se distingue de l’Helix Bro-
cardiana : par son développement plus lent, son
dernier tour proportionnellement moins grand,son
épiderme brillant, son péristome moins réfléchi,
par la callosité assez forte qui recouvre son om-
bilic, caractère qui fait défaut chez l’Helix Brocar-
diana; par ses bords marginaux moins rappro-
chés, etc., etc.
Nous devons cette belle Espèce à notre excel-
lent ami J. Mabille. Elle habite aux environs de
Bastia.
HELIX FAUCICOLA
Helix faucicola, Hagenmüller, in schedis, octobre
1885.
Testa obtecte perforata, depressa, infra vix con-
vexiuscula, tenera, parum solida, leviter translu-
cida, parum nitente, sub epidermide olivaceo-
Jutescente albida, zonulis tribus castaneis conti-
ie
nuisque ornata ; striis irregularibus incrementi
lineisque spiralibus subtilissimis munita ; — spira
vix convexiuscula; — apice fulvo, obtuso, haud
nitenet ;
anfractibus 4 1/2 sat regulariter cres-
centibus, sutura inter superiores impressa, inter
ultimos impressiore separatis ; — ultimo magno,
ad suturam compresso, rotundato, subtus com-
presso etiam quasi planulato, circa perforationem
concaviusculo et turgidulo ac transvese dilatato ;
superne lente ac regulariter ad insertionem valde
descendente ; — apertura perobliqua, transverse
ova'o-rotundata, vix lunata ; — peristomate rosa-
ceo carneolo, undique plus minusve expanso, ad
marginem superum bene arcuato, expansiusculo,
et ad externum arcuato ac expanso; margine colu-
mellari arcuato, reflexiusculo, ad insertionem di-
latato, perforationem fere tolam occultante ; mar-
ginibus approximatis, callo tenui junctis; — alt.,
20 ; diam., 34 millim.
Coquille déprimée, perforée (perforation 6mbi-
licale presque entièrement couverte), comprimée
en-dessus, à peine convexe en dessous, où elle
parait presque plane; mince, peu solide, légère-
ment translucide, peu brillante, blanche, avec un
épiderme olive tirant sur le jaune, marquée de
trois bandes marron; test couvert de stries irrégu-
lières d'accroissement et de nombreuses lignes
spirales très fines ; — spire peu saillante ; — som-
met fauve, obtus, terne ; — quatre tours et demi,
à croissance assez régulière ; suture marquée
entre les premiers tours, plus accentuée entre Îles
AD =
derniers ; — dernier tour, grand, comprimé le long
de la suture, comprimé également en dessous, où
il parait presque plan ; légèrement concave et un
peu gonflé autour de la perforation ombilicale; de
plus, élargi transversalement ; enfin, offrant une
descente lente, régulière et très accentuée vers
l'ouverture ; — ouverture très oblique, à peine
échancrée, tranversalement ovale-arrondie ; — pé-
ristome couleur de chair tirant sur le rose foncé,
plus ou moins évasé sur tout son pourtour; bord
externe arrondi-évasé; bord columellaire arqué,
un peu refléchi, dilaté à son sommet au point de
couvrir presque toute la perforation ombilicale ;
— bords marginaux rapprochés, réunis par une
faible callosité ; — haut., 20 ; diam., 34 millim.
Les couleurs de cette Espèce sont peu trañchées,
et son aspect général est terne; elle se distingue
de toutes ses proches par son galbe général net-
tement aplati et la descente du dernier tour, qui
commence de très bonne heure et s’accentue forte-
ment. Un caractère spécial permet de la séparer
facilement d’avec toutes les autres Espèces décrites
jusqu’à présent, c’est un mode de striations spi-
rales qui, chez aucune autre Aaspailienne, n’est
aussi net, aussi marqué; les stries spirales, en
effet, se montrent sous la forme de sillons très
fins, flexueux, parallèles entre eux, comme gravés
avec la pointe d’une aiguille dans l’épiderme peu
adhérent; aux endroits où manque l’épiderme, on
ne voit plus les stries spirales. Celles-ci sont par-
ticuliérement apparentes sur le dernier tour, vers
son extrémité inférieure ; elles manquent complè-
tement sur le sommet et les deux premiers lours.
Nous avons trouvé l’Helir faucicola sous les
blocs de granit, au milieu des fourrés d’Aune, qui
couvrent les hauteurs au-dessus de la Fauce de
Vizarone, en face du Monte d’Oro, vers 1,200 à
1,400 mètres d’altitude.
HELIX ARUSALENSIS
Helix Arusalensis, Hagenmüller, in schedis, oc-
tobre 1885.
Testa obtecte perforata, depressa, supra con-
vexiuscula, infra convexa, tenera, translucida, su-
pra nitente, infra nitidissima, olivaceo-lutescente
zonulis tribus castaneis continuisque ornata; striis
irregularibus ad suturam densioribus munila; —
spira compressa ; apice obluso, nitido, quasi ero-
so ; — anfractibus 4 1/2 regulariter crescentibus,
sutura inter superiores impressa, inter ultimos
impressiore, separalis; — ultimo magno, com-
presso, subtus convexiore, circa perforationem
concaviusculo et turgidulo, superne ad insertio-
nem rapide descendente ; — apertura perobliqua,
vix lunata, tranverse ovata, superne fere recta, in-
ferne regulariter arcuata ; — peristomate luteo-
carneolo, undique plus minusve expanso, ad mar-
ginem superum fere recto, ad externum expan-
siore; margine columellari arcuato, expanso
reflexo, callo carneolo mediocri perforationem fere
totam occultante ; — marginibus subapproximatis,
ES Ne
callo tenui junctis ; — alt , 16; diam., 31 millim.
Coquille étroitement perforée (perforation ombi-
licale presque entièrement recouverte), déprimée,
un peu convexe en dessus, convexe en dessous,
mince, translucide, brillante en dessus, très bril-
lante en dessous, de couleur olivâtre tirant sur le
jaune, avec trois bandes marron; irrégulièrement
striée (stries plus marquées le long de la suture) ;
— spire peu saillante, à sommet obtus, brillant,
comme rongé ; — quatre tours et demi à croissance
régulière ; suture marquée entre les premiers
tours, plus marquée entre les derniers ; — dernier
tour, grand, comprimé en dessus, assez convexe
en dessous, un peu convexe et légèrement gonflé
autour de la perforation ombilicale et offrant vers
l'ouverture une direction descendante rapide; —
ouverture très oblique, faiblement échancrée,
transversalement ovale, dessinant une ligne pres-
que droite dans sa partie supérieure, et un arc de
cercle régulier dans sa partie inférieure ; — péris-
tome couleur de chair lavée de jaunûtre, plus ou
moins évasé sur lout son pourtour ; bord supé-
rieur presque droit ; bord externe plus évasé ;
bord columellaire arqué, évasé, réfléchi, épaté,sur
la perforation ombilicale, en une callosité couleur
de chair qui la recouvre presque entièrement ;
bords marginaux peu distincts, réunis par une
faible callosité ; — haut., 16; diam., 31 millim.
Dans son jeune âge, l’Helix Arusalensis est net-
tement perforée ; plus tard, un calus peu épais
— 19 —
recouvre presque entièrement ou même éntière-
ment cette perforation très étroite. La coquille est
d’un brillant très vif, particulièrement en dessous ;
elle esttrès mince et n’est marquée d’aucunes stries
spirales.
Cette Espèce habite la forêt de hêtres qui cou-
vre le col d’Arusala au pied du Mantellucio. C’est
la seule Espèce que nous ayons trouvée, seulement
sous les écorces d'arbres et les mousses, et non
dans les fentes de rochers. Une haute futaie de
« fayots » magnifiques couvre d’une ombre épaisse
le fond du vallon où nous avons recueilli cette
Espèce, plus franchement sylvicole que les autres
Espèces du groupe.
HELIX GENNARII
Helix Gennarii, Paulucci, Note malacologiche, etc.,
in Bulletino, etc, vol. VIIL, pl. ui, fig. 2,
p. 206, 1882. ;
Helix Gennarii, Kobelt, Iconographie, etc., Folge-
setzt, neuc Folge, vol. IIT, p. 11, fig. 371, 1887.
L'auteur italien qui a fait connaitre cette Es-
pèce, décrite, en premier, par le professeur Gen-
nari, directeur du Jardin botanique de Cagliari,
l'avait rangée parmi les Macularia. Kobelt la re-
placée à son vrai rang en la mettant dans le groupe
des Espèces raspailiennes. Mais, aussi bien que
l’auteur italien, il a négligé dans sa description, de
faire ressortir ce caractère qui manque complète-
ment aux autres représentants du groupe,aux deux
Bull. Soc. malac, France. V. Mars 1887. — 4
bp
autres Espèces sardes, ainsi qu'aux Espèces plus
nombreuses de Corse. Ils ne parlent ni l’un ni
l’autre des malléations fort nombreuses qui cou-
vrent la partie supérieure du dernier tour de
l’Helix Gennart ; les malléations sont petites, peu
profondes, mais très nettes, quoique bien visibles
seulement à la loupe. Ce caractère manque chez
les dix-huit autres Espèces du groupe.
HELIX CAROTII
Helix Carotii, Paulucci, Note malac., etc., in Bul-
letino, etc., vol. VITE, p. 203, pl. ur, fig. 1, 1882.
Helix Carotii, von Maltzan, Diagnosen, etc., in
Nachrichtsblatt, etc., 18* année, p. 87, 1886.
Helix Carotii, Kobelt, Iconographie, etc., Fortge-
setzt, neue Folge, vol. ITT, p. 12, fig. 372-380,
et p. 13, 1887.
Aucun des échantillons qui nous ont été com-
muniqués de cette Espèce n'avait trace de perfora-
lion ombilicale ; Pauteur italien dit pourtant dans
sa description : « Testa subobtecte umbilicata ».
Tandis que Kobelt, avec intention peut-être, in-
siste, dans le texte allemand, sur l’absence d’om-
bilic, et dit dans la diagnose latine : « Testa plus
minusve exumbilicata ». Au reste, la variabilité
de l'Espèce serait assez grande, à en croire Malt-
zan; Mais nous estimons que de nouvelles re-
cherches sont nécessaires. Les Espèces raspai-
liennes sont connues depuis très peu de temps en
Sardaigne ; il semble qu'on n’en a pas encore ré-
colté beaucoup d'échantillons et que leur distribu-
ST
tion géographique est encore à peu près Inconnue.
HELIX MELONII
Helix Melonit, von Maltzan, Diagnoses, elc., in
Nachrichtsblatt, etc., 18° année, p. 86, 1886.
Helix Melonii, Kobelt, Iconogr., ete., Fortgesetzt,
neue folge, vol. III, p. 13, fig. 381-332, 1887.
Nous devons cette belle Espèce, si remarquable
par son péristome blanc éclatant, à la bienveil-
lance de M. Méloni, préparateur au musée de
Cagliari.
Nous croyons utile maintenant, dans le but de
rendre plus complète cette Histoire des Hélices
raspailiennes, de joindre à cette Histoire un in-
dex bibliographique, où nous allons indiquer tous
les ouvrages dans lesquels on pourra trouver les
renseignements nécessaires à la connaissance des
Espèces que nous venons de signaler.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Payraudeau(B.-C.). Catalogue descriptif et métho-
dique des Annélides et des Mollusques de l'ile
de Corse, avec 8 planches noires, 1826.
Ferussac et Deshayes. Histoire générale et parti-
culière des Mollusques terrestres et fluvia-
les, tant des Espèces que l’on trouve aujour-
d'hui que des dépouilles fossiles de celles
qui n'existent plus. Ouvrage posthume de M.le
baron de Férussac, continué et inis en ordre
par M. le baron d’Audebard de Férussac,
son fils, puis par G.-P. Deshaves. 4 vol. in fo-
lio, dont 2 vol. de chacun 400 p. de texte et
2 vol. de 247 pl. gravées et coloriées, publiés
en 52 livraisons, dont les 28 premières seu-
lement sont de Férussac, le fils. (Date de pu-
blication de ces livraisons d'après Bourgui-
gnat: 1 à 6, 1819; — 6 à 10, 1820 ; — 11 à 13,
1821 ; — 14 à 28, 1822 en exceptant les livrai-
sons 23 et 24, qui n’ont parues qu’en 1823 ;—29
à 34, 1829-1830; —35 à 52, 1848-1851. Le texte,
pour la plus grande partie de la main de Des-
hayes, donne en synonymie le Catalogue de
Requien (imprimé en 1848) à l’histoire de l’/e-
lix Raspaili. Cette partie de l'ouvrage est done
postérieure à 1848, bien que la planche repré-
sentant l’AJ/elix laspailt, soit d’une, époque
bien antérieure.
Rossmaässler (E.). Iconographie der Land uud Süss-
wasser Mollusken, mit vorzüglicher Berü-
chrichtigung europaïschen noch nicht abge-
bildeten Arten, in-8°. Leipzig, 3 vol. de texte
et 90 pl. coloriées, 1835-1854.
Cantraine(F.). Malacologie méditerranéenne et lit-
torale, in-4°, 173 p., 6 planches, noires ou co-
loriées. (Extrait du tome XIII des Mémoires
de l'Académie royale de Bruxelles). Bruxelles,
1840.
Requien (E.). Catalogue des coquilles de lile de
Corse, 3 p.in-8°. Avignon, sans nom d'auteur,
la préface porte seulement, comme signature,
les deux initiales E. R., qui sont répétées à la
fin de l'ouvrage.
-
a NUS
Pfeiffer (L.). Monographia Heliccorum viventium
sistens descriptiones systematicas et criticas
omnium hujus familiæ generum et specierum
hodie cognitarum, 8 vol. in-8°. Lipsiæ; 1848-
1877.
Moquin-Tandon. Histoire naturelle des Mollusques
terrestres et fluviatiles de France, in-8°, 2 vol.
de texte et un atlas de 54 planches, Paris, 1855.
Bourguignat(J.-R.).Mollusques nouveaux, liligieux
ou peu connus, in-8°, Paris; 1" partie, 10 fas-
cicules, 324 pages, 45 planches noires, mars
1863 à décembre 1868; 2° parte, 2 fascicules,
4 planches noires, février 1870.
Dutailly (G.). Description de quelques Espèces
nouvelles du groupe de l’Helir Raspaili, in-8",
8 pages. Paris, 1° février 1867.
Debeaux (0.), Diagnose d’une Espèce nouvelle
d'Helix de l’ile de Corse, in-8°, 2 pages. Paris,
1° mars 1867.
Mabille (J.). Archives malacologiques. Paris, in-8°
4 fascicules, 80 pages, 1867-1869.
Bourguignat (J.-R.). Histoire des monuments mé-
galithiques de Roknia, près d'Hammam Mes-
khoustin, in-4°,99 pages, 9 planches avec carte
et figures intercalées. Paris, 1868.
Kobelt(W.), Iconographie der Land und Süssvasser
Mollusken mit vorzüglicher berücksichti-
gung der europaïchen noch nicht abgebilde-
ten Arten von E.-A. Rossmässler; Fortgesetzt
in-8, 3 vol. de texte, 88 planches coloriées.
Wiesbaden, 1876-1879.
5 —
Hollande. Géologie de la Corse, in : Annales des
sciences géologiques. Tome IX, in-8°. Paris,
1877.
Mabille (J.). Testarum novarum Europæarum diag-
noses, in Guide du Naturaliste. Revue biblio-
graphique des sciences naturelles, paraissant
deux fois par mois et publiée sous la direction
de A. Bouvier. Paris, in-4°, 2° année, numéro 3,
p. 62, 15 février 1880.
Kobelt (W.). Catalog der in europaischen Faunen-
gebiet lebenden Binnenconchylien, zveite
vollstandig umgearbeitete Auflage,in-8°. Kas-
sel, xiv-295 pages, septembre 1881.
Paulucci. Note malacologiche sulla fauna terrestre
e fluviale dell isola di Sardegna, in Bullettino
della Societa malacologica italiana, in-8°. Pisa.
Kobelt(W.). Iconographie der Land und Süssvasser
Mollusken mit vorzüglicher berücksichtigung
der europaischen noch nicht abgebildeten Ar-
ten, von E.-A. Rossmassler, Fortgertzt, neue
Folge, in-8°, 3 vol. de texte, 80 planches colo-
riées. Wiesbaden, 1882-1887.
Maltzan(H. von). Diagnosen neue Arten, in Nachri-
chtsblatt der deutschen Malakozoologischer
Gesellschaft, in-8°, Frankfurt-am-Main, 18° an-
née, fascicule 5 et 6, mai-juin, p. 85-87, 1886.
Rolle(H.). Auf Corsica, ein enaturwissenschaftliche,
Reise, etc., in Jahrbücher der deutschen Mala-
kozoologischer Gesellschaft, in-8°. Franckfurt-
am-Main, vol. XIV, p. 51-83, 1887.
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888.
SPECIES ET VARIETATES
NONNULLAS MINUS GOGNITAS VEL NOVAS
DESCRIPSIT
D' C. A. WESTERLUND
MEMBRE ASSOCIÉ
Genus HYALINIA, Agassiz
1. HYALINIA ISCHNUSÆ, Pollonera, in sched.
Testa aperte umbilicata, valde depressa, irregu-
lariter striatula, tenuissime (tantum oculo forte
armato distincte) spiraliter lineata, nitidula, alba ;
spira valde depresso-tectiformis; anfr. 5 1/2-6,
convexiusculi, ad suturam impressam paullisper
elevati et utrinque declivi; 4 primi lente accres
centes; penultimus fere duplo latior antepenul-
timo, parte Lertia augustior ultimo, hic aperturam
versus non dilatatus, compressus, non in periphe-
ria angulatus, subtus (præsertim prope apertu-
ram) convexior; apertura horizontalis, margine
basali longo regulariter arcuato; — diam., 11-12;
alt., 5-6 millim. (Sardinia ad Ghilerza. Polloncera,
ex)
Hæc species ad latus Æy. Isselianæ (Paul), lo-
_— 00 —
eum suum naturale habet, bene distineta præcipue
evolutione anfractuum prorsus aliena et relatione
diametri ad altitudinem.
2. HYALINIA TSCHAPECKI, Westerlund.
Testa peranguste umbilicata (forte rectius per-
forata), forte depressa, apice prominulo, cornco-
lutescens, subtus albida, nitidissima, striatula :
anfr. 5 1/2, vix convexiusculi, levissime involuti,
regulariter sat forte accrescentes; ultimus tertia
parte latior penultimo, compressus, ad aperturam
non descendens; sutura linearis, marginata ; aper-
tura transverse depresso-oblonga, pariete valde
excisa; margine basali levissime arcuato ; — diam.,
7 1/2; alt., 2 1/2 millim. (Styria superior ad Teuffen-
bach. Tschapeck, ex.). |
Hy. depressæ, Sterki (in Valle superiore flumi-
nis Rheni) et Hy. helveticæ, Blum. fin Helvetia) affi-
nis, ab ïlla differt evolutione anfractuum alia.
apertura oblonga, parum obliqua, valde excisa
ete., ab hac forma depressa, anfractu ultimo augus-
liore, anertura, etc.
3. HYALINIA MISELLA, Westerlund.
Testa peranguste umbilicata, depressa, con-
vexiuscula, nitida, sub lente regulariter striatula,
subtus convexiuscula, lineis spiralibus nonnullis
tenuibus et sat distantibus ornata; anfractus 41/2,sat
convexi, sutura impressa disjuneti; primi per lente
crescentes; penultimus antepenultimo fere duplo
— 57 —
latior, ultimo vix 1/4 angustior; apertura oblique
horizontali-lunaris, margine inferiore leviter ar-
cuato, quam superior mullo longiore ; — diam.,
3 1/2; alt., 1 1/2 millim. (Algeria, in alluv. fluv.
Harrach. Joly ex.).
Hyal. eustisbæ (B%!) proxima differt sculptura, li-
neis spiralibus lateris inferioris (still non acci-
dentales sint!) et relatione anfractuum.
4. HYALINIA OXYSTOMA, Westerlu ul.
Testa puncetiforme perforata (vel forte rectius
impressione perangusta parum profunda perfora-
lioni simili), depressa, convexiuscula, sub lente
regulariter striatula; anfr. 5, lente regulariter
accrescentes ; ultimus rotundatus, antepenultimo
fere duplo latior, subtus pone locum umbilici
concaviusculus ; apertura horizontalis, oblongo-
ovalis, pariete valde excisa, margine superiore
quam basalis leviter arcuatus fere duplo breviore,
margine columellari brevissiümo cum basali angu-
Lum peracutum, depressum retrorsum super per-
forationem versum formante; — diam., 3 1/2; alt.,
1 1/2 millim.
Hæxc species (vitrearum sectionis) in Algeria ad
Philippeville habitat (Joly ex.).
Genus HELIX, ZLinne.
5. HELIX PONSONBYT, Westerlunt.
Festa anguste perforata, globosa, tenuissima et
nn
fragilis, obscure in olivaceo brunnea, tenue stria-
tula,ubique cum verruculis atro-purpureis, in ordi-
ne regulare partem aperturalem versus disposi-
tis ornata, quisque verrucula in apice seta cur-
vala munita; anfr. 4 1/2,convexiusculi, forte accres-
centes, ultimus maximus, ventroso-rotundatus, ad
aperturam sensim leviter descendens ; apertura
magna, parum obliqua, rotundato-lunaris, peris-
tomale simplici, recto, acuto, margine columel-
lari superne reflexo, albido; — diam., 7; alt., 5 1/2
millim. (Mauretania ad Tanger. Ponsonby ex.).
Hæc species (Fructicicolarum sectionis), H. reve-
latæ (Fer.) affinis, superficie testæ propria vehe-
menter discrepat.
6. HELIX TÆNIATA, Westerlund.
Testa anguste et paulo obtecte umbilicata, glo-
boso-conica, apice atro, tenue irregulariter stria-
tula, nitida, albido-lutescens, ubique copiose fas-
clata et maculata tali modo : tres fasciæ angustæ
supra medium anfractus ultimi et postea usque ad
apicem distinctæ, maculis brunneis, infra latis,
sursum äanguslalis, albopunctatis inter suturas
transversis, subtus lineis multis angustis brunneis
colore fundamentali interruptis; anfr. 6 1/2, con-
vexi, sal rapide accrescentes ; ultimus magnus,com-
pressiusculus, rotundatus, antice sensim descen-
dens ; sutura impressa; apertura lunulato-ovali-
rotundata, intus cærulescens, forte labiata, peris-
tomate intus rufo, margine columellari dilatato et
— 09 —
reflexo; — diam., 16; alt., 13 millim. (Mauritania
ad Mogador. Ponsonby ex.).
Ad gregem A1. lineatæ (Olivi perunet.
HELIX TÆNIATA (West.) varietas.
Testa minor, semiobtecte perforata, maculis
transversis lateris superioris tantummodo inter
lineas positis, latus inferius extus cum lineis dua-
bus angustis disjunctis, umbilicum versus cum
lineis pluribus confluentibus; anfractus ultimus
antice sensim profunde descendens ; apertura des-
cendente-ovalis, intus alba, nitida, peristomate in-
tus rufo-brunneo et albo-labiato, marginibus (su-
pero et infero) subparalellis; — diam., 13; alt.,
11 millim. (Mauritania interior. Ponsonby, ex.).
7. HELIX INVERSA, Westerlund.
Testa intus peranguste perforata, sublus ad
aperturam umbilico dilatata, valde depressa cum
spira vix elevata et apice obtuso corneo, supra
striatula, subtus costulato-striata, anfractu ultimo
supra medium fascia latiuscula, fusco-brunnea,
luteo-marginata, usque ad apicem producta, sub-
lus tæniis et fasciis obscuris alternalim ornala ;
anfr. 5 1/2, convexiusculi, sat celeriter accres-
centes; ultimus compresso-rotundatus, antice
descendens; sutura impressa; apertura ovalis,
marginibus æqualiter arcuatis, leviter excisa, in-
tus ehurnea, fascia externa supradorsali perdis-
lincla, peristomate et labio luteis, margine colu-
— 60 —
mellari etiam superne recto; — diam., 10; alt.,
61/2 millim. (Mauritania interior. Ponsonby, ex.).
Alffinis 1. Burdigalensis, Bourg.
8. HELIX HAMYI, Bourguignat.
Varictas fovcolata, Westerlund.
Testa in centro angusta, in ultimo paulo patenter
umbilicata, depresso-conoidea, albida, anfractibus
superis dense striatulis (striæ sæpe impressio-
nibus tenuibus abruptæ), ultimo grosse irregula-
riter striato et præsertin subtus foveolis numero-
sis munito ; anfr. 5 1/2, convexiusculi, regulariter
accrescentes; ultimus maximus, compresso-cy-
lindraceus, antice non descendens; apertura
fere cireularis, paulo excisa, leviter albo-labiata,
margine basali aperto, columellari superne reflexo,
— diam., 10; alt, 8 millim. (Palæstina ad Jericho.
Ponsonby ex.).
9. HELIX HIERICONTINA, Westerlund.
Testa anguste umbilicala, depressa, spira vix
convexiuscula, alba, fasciis pluribus angus-
Us pallide brunneis vel fasciis latis pallidis (et
tunc fasciæ costulis albis abruptæ), ubique
(apice cornco-flavo excepto) densissine acute
striala (cirea umbilicum debilius); anfr. 4 1/2,
convexiusculi, superi lente, ultimus forte accres-
centes, hic ab initio valde compressus et sat acute
angulatus, landem prope aperturam dilatatus et
— 01 —
tumescens; aperlura perobliqua, intus valide
albo-labiata, horizontalis, ovalis, marginibus ap-
proximatis, peristomate patulo, margine columel-
lari tandem paulo dilatato; — diam., 7 1/2; alt.,
41/2 millim. (Palæstina ad Jericho. Ponsonby ex.).
10. HELIX BARNEYANA, Ancey, in sched,.
Testa anguste in ultimo paulo patenter umbili-
cata, valde depressa, spira leviter tectiformi, cari-
nata, alba, carina alba filiformi magna utrinque
fascia brunnea terminata, supra irregulariter forte
costala, subtus forte striata; anfr. 5 1/2, convexius-
culi, regulariter accrescentes ; ultimus antice rec-
tus, non descendens; sutura profunda; apertura
horizontalis, latior quam alta, obliqua, lunata,
externe obtuse angulata, labio Iævi vel obsoleto;
— diam., 8; alt., 3 millim. (A/geria ad Berroughia.
Ancey ex.)
11. HELIX EMINENS, Westerlund.
Testa profunde angusteque umbilicata, elato-
trochiformis, subtus convexa, utrinque valide
costata (costæ in carina robustæ), alba, brunneo-
maculata; anfr. 6, sat convexi, omnes suluram
valde supereminentes, carina obtusa subserrati;
ultimus supra parum, subtus valde convexus, ad
aperturam superne rectus ; apertura lunata, inter
marginem superiorem brevem subhorizontalem et
marginem basalem multo longiorem forte curva-
tum angulala, peristomate intus albo-labiato, ubi-
402 —
que recto; — diam., 7 1/2; alt., 5 1/2 millim. (Græ-
cia, ins. Syra. Spratt in coll. Ponsonbyi).
Proxima A. Sideritis (Friw.), distinguitur præci-
pue supereminentia valida anfractuum et numero
eorum majore quamquam testa minore.
12, HELIX APPELIUST [Mousson], Boettger.
Varietas ediata, Westerlund.
Differt a typo forma globosa, pallide cornea, levi-
ter striala, ubique densissime granulata, fascia
peripherica alba; spira turbinata, sat elevata; apice
prominente; apertura vix labiata; margine supe-
riore recto, inferiore patulo, columellari superne
valde dilatato et reflexo; — diam., 20; alt., 14-15
millim. (Caucasus ad Novosossick. Retowski ex.).
13. HELIX OLYMPICA, Roth.
Varietas sciara, Westerlund.
Differt a typo testa pallide cæruleo-cornea, fas-
Cia castanea vel rufa in cingulo albido ornata,
transversim striata, sub lente et in lumine claro
ubique dense sed obscure spiraliter lineata et
anfractu embryonali tenuissime eleganter lineolis
undulatis dense sculpto; anfractu ultimo ad aper-
turam valde descendente, subtus convexo; aper-
tura multo latiore quam alta; peristomate intus
albo ; — diam., 30; alt., 17-18 millim. (Macedonia, in
Olympo).
— 063 —
In Aperçu sur la faune malacologique de la
Grèce, 1879, p. 47, diagnosem hujus formæ tamen
non perfectam feci, qua causa eam hoc loco emen-
dare volui.
14. HELIX PLANOSPIRA, Lamarck.
Varietas éstriana, Stossich, in sched.
Testa pervie umbilicata (umbilicus in ultimo
dilatatus, margine columellari dilatato, reflexo,
depresso, ad partem obtectus), supra depressa,
convexiuscula, apice producto, solida, rufescenti-
cornea, fascia supramediana brunnea (interdum
prorsus deficiente) in vitta albida lata ornata, alu-
tacea et pilis brevibus, albidis obsita ; anfr. 5 1/2-
6 convexiusculi ; ullimus subtus convexus, ad
aperturam parum et breviter descendens; aper-
tura rotundato-lunata, peristomate patulo, forte
albo-labiata ; — diam., 25-31; alt., 14-17 millim. (/s-
tria pone Albona. Stossich ex.).
Genus FERUSSACIA, Risso.
15. FERUSSACIA MARGINATA, Westerlund.
Testa cylindrico-fusiformis, fragilis, nitida, cor-
neo-rufescens ; spira superne sensim attenuala,
apice obtuso ; anfr. 6 convexiusculi; superi sat re-
gulariter accrescentes ; duo ultimi rapide, junctim
ad sinistram plus quam 2/3, ad dextram fere 3/4; ul-
ümus pro se 1/2 longitudinis totius efliciens; sutura
superficialis, superne fere horizontalis, in medio
perobliqua, ad aperturam parum obliqua, ubique
ARE
superne margine albo, forte calloso duplicata ;
aperlura anguste pyriformis, sursum longe angus-
teque producta (fere 4 mill. longa); lamella parie-
tali sat immersa, alta, compressa infra medium pa-
rielis, columella elata, alba, acuta, contortula, ad
basin sensim desinente, margine exteriore verti-
cali, levissime arcuato ; — diam., 8; alt., 2 1/2 mil-
lim. (Algeria ad Blidad. Ancey ex.).
Species cæteræ sectionis, quam Phylacum in
opere Fauna der in der paläarctischen Region le-
benden Binnenconchylien, H.3 (1887), p. 158, nomi-
navi, sunt #. splendens, obesa et lamellata ab illus-
trissimo Bourguignat in opere laudato Prodrome de
La malacologie de la Tunisie, 1887, descriptæ, a qui-
bus vero species nostra jamdudum allata optime
distincta est.
Genus CLAUSILIA, Draparnaud.
16. CLAUSILIA GRIMMERI, Parreys.
Varietas Æloningiana, Tschapeck, in sched.
Testa a typo differt perbene spira longe turrita;
costis validis lamelliformibus, niveis, late distan-
tibus, interstiis dense striatulis; lamella infera
aperturæ profundissime immersa, desuper ni-
tuente perparum conspicua, vix contorta, retror-
sum furcata, antice non tuberculo duplicata; —
alt., 12-12 1/2; diam., 23/4 millim. (Syria superior
in alpe Floning. Tschapeck ex.).
Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888.
— CRD —
CATALOGUE :
DES
MOLLUSQUES TERRESTRES
ET FLUVIATILES
RÉCOLTÉS |
SUR LA COTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE
PAR
M. Le cap. VIGNON
D'après un manuscrit de ce dernier, avec des remarques
sur ces Espèces, par M. C. F. Ancey, membre fondateur.
Les Coquilles que je vais énumérer ont été
récoltées par un naturaliste dont un de mes amis
de Marseille a acquis la collection ; ayant eu, par
les soins de cet ami, communication d’un catalo-
gue où le capitaine Vignon a transerit le résultat
de ses découvertes avec des indications précises
de station et d'habitat pour chacune d’entre elles,
j'ai cru devoir donner ici la liste telle quelle des
Espèces terrestres et fluviatiles. En même temps
j'ai fait sur un certain nombre de celles-ci les
remarques qui m'ont paru nécessaires, indispen-
sables même, vu la défectuosité des détermina-
Bull. Soc, malac. France. NV, Mars 1888. — 5
— 66 —
tions dont quelques-unes ne se trouvaient pas être
au niveau de la science.
Plus tard, j'espère être à même d’entreprendre
un semblable travail pour les formes marines,
plus nombreuses du reste que les autres.
1. Vitrina Sowerbyana', Pfeiffer. — Grand Bas-
sam.
2. — sigaretina', Recluz. — Jardin du poste
de Sedhiou (Cazamance).
3. — Lamarcki, Sowerby. — Ténérifte.
4. Helix troglodytes?, Morelet. — Forêts du
Gabon.
5. — Adansoniæ*, Morelet. — Forêts du
Gabon (très rare).
6. — egenula?, Morelet. — Gabon, sous les
bois pourris.
De |
— Folini*, Morelet. — Ile du Prince.
8. — fulvai, Müller. — Gabon, sous les bois
pourris.
9. Streptaxis prostata, Gould. — Le Grand Bas-
sam, près d’Alépé.
10. — Troberti*, Petit. — Fourécariah, au
nord de Sierra-Leone.
4. G. Helicarion ; les formes africaines de cette série consti-
tuent un groupe spécial.
2. G Thapsia.
3. G. Trochozonites, Pfeiffer. Ce genre est fort voisin des Si-
tala indiennes, sinon identique. F
&. Cette Espèce est probablement le Trochozonites semi-
nium. (H. seminium de Morelet.)
5. Type de la section Lamelliger, Ancer.
LE.
12.
13.
14.
10;
16.
18.
19;
— 07 —
Streptaxis Maugeræ, Gray. — Sierra-Leone.
Pupa Senegalensis', Morelet. — Ile de Gorée,
sur les vieux murs.
— capitata, Gould?. — Cap des Palmes.
Bulimus Kambeul*, Adanson. — Portudal ;
Joal ; Bissao ; la Gambie.
— turbinatusŸ, Lea. — Grand Bassam et
Assinie, sous les arbres renversés.
— ædilis$, Férussac. — Iles Bissagos,
dans les bois.
— flammeus, Bruguière. — Gabon, sur
les arbustes (très commun).
= numidicus®, Aeeve. — Gabon, dans
les bois (assez rare).
— jaspideusŸ, Morelet. — Ambaca (Con-
go).
— suffususi, Reeve. — Gabon, sur les
arbrisseaux et bananiers.
—— exaratus*, Müller. — Même habitat
(rare).
— Liberianus®, Gould. — Gabon, dans
les bois (assez rare).
C'est le P. putillus, Shuttl,, qui est un Bulime,
G. Ennea.
G. Limicoiaria, Schumacher.
Limicolaria, Schumacher.
Genre voisin des Pseudachatina, dont il diffère par sa
forme obèse-conoïdale, son test plus mince, son dernier tour
fortement caréné et surtout sa columelle non tronquée, et auquel
j'applique le nom de £utaxis. L'espèce ainsi désignée sous le
nom de B. exaratus par le capitaine Vignon est une Limico-
laria qui n'a aucun rapport avec le vrai craratus.
6.
C’est une Edentulina.
— 68 —
23. Bulimus eminulus, Morelet. — Gabon, dans
les bois (assez rare).
24. —- Folini!, Morelet. — Gabon, au pied
des bananiers.
25. Achatina Gabonensis?, Shuttl. — Dans les fo-
rêts du Gabon, et à Benito, sur les
arbustes des marais. |
26. — Wrighti?, Aeeve.
près de Bakélé (rare).
Forêts du Gabon,
27. — Downesi*, Gray. — Même habitat
(rare). =
28. Solimana*, Morelet. Même habi-
tat.
29. — abalaster#, Rang. — Ile du Prince,
sur les caféiers. ‘
30. — bicarinata, Lamarck.— Ile du Prince,
sur les points les plus élevés.
34: — Vignoni, Morelet.— Forêts du Gabon
(très rare).
32: — marginala, Lamarck. — Forêts du
Gabon.
1. G. Campylaxis, Ancey, 1885. Ce genre diffère notablement
des Streptostele, par son aspect élancé, sa spire régulièrement
atténuée, sa taille moindre, son sommet subaigu, sa columelle
recourbée, non tronquée et son péristome évasé. Le type des
Streptostele est le lotophaga, Morelet.
2. G. Pseudachatina.
3. G. Pseudachatina. Je ne crois pas à l'exactitude de cette
détermination.
4. G. Perideris.
o. Cette espèce est caractéristique de la faune du delta du
bas Niver.,
— 69 —
33. Achatina purpurea‘, Lamarck. — Grand Bas-
sam, dans les bois.
34. — balteata, Reeve. — Forêts du Gabon.
Jo: — Shuttleworthiana?, Pfeiffer. — Forêts
du Gabon, au bord des ruisseaux
(rare).
36. — striatellaf, Rang. — Gabon, sous les
troncs d’arbres morts.
37: — bifrons*, Shuttleworth. — Le Grand-
Bassam, près Bourbouri, sur les
bananiers.
38. — columna*, Müller. — Ile du Prince,
sous les feuilles mortes.
39. — parituraf, Gould.— Assinie, dans les
bois.
1. Je connais, outre une forme de Liberia distinguée avec
. raison par Gould, deux coquilles répandues sous ce nom dans
les collections. L'une est l'Espèce de Lamarck, et se trouve
aux environs d'Assinie; l'autre, plus petite, plus granuleuse, a
le dernier tour moins haut et beaucoup moins ventru; son ou-
verture est plus petite, son péristome noins évasé, rebordé gé-
néralement d'une bande de couleur foncée, l'intérieur d’une
couleur pourprée plus intime, et l'épiderme constamment d'un
verdâtre glauque. Je l'ai distinguée sous le nom d’A.viridescens.
Elle provient des environs de Monrovia.
2. Cette coquille appartient à un groupe particulier que je
sépare des vraies Achatina sous le nom Callistoplepa, à cause
de son facies tout particulier, son test mince, finement strié et
rappelant par sa couleur l'Orthalicus gallina-sultana.
3. G. Stenogyra.
. G. Perideris.
G. Columna.
G. Glessula, Je crois la G, Bretignerei, Chaper, identique
ra
D ot
a cette espèce.
0 —
40. Achatina flammigera', Deshayes. — Dabou
(Grand-Bassam), dans les bois.
A1. — Cailleana !, Morelet. — Même habitat.
42, — musæcola?, Morelet. — Gabon, au
pied des bananiers et à cinq centi-
mètres sous terre.
43. — interstinctal, Gould. — Bourbouri
(Grand-Bassam), sur les bananiers.
A4. — Moreletiana', Deshayes. — Même
habitat.
45. = mollicella *, Morelet. — Gabon, dans
les forêts (très rare).
AG. — æquatoria, Reeve. — Assinie, dans
les bois.
A7. — variegatai, Fab. Col. (— perdix,
Lam.). — Grand-Bassam, dans les
bois.
1. G. Perideris
2. G. Tomostele, Ancey. Son seul congénère connu est le de
Moreletiana, Dohrn.
3. Le G. Petitia a été créé pour les formes de cette série
postérieurement à un groupe de même nom formé aux dépens
des Stoastoma par Chitty. Ce genre devra donc prendre le nom
de Leptocala; il est fort différent des Homorus avec lesquels on
a voulu le confondre et dont le type est une forme abyssinienne,
l'A. cyanostoma de Ruppell. Les Homorus paraissent se rappro-
cher beaucoup des Stenogyra et des Glessula où soi-disant
Glessula d'Afrique.
L’A. pulchella, Martens (1888), de Cameroons, me parait une
forme dérivée de la mollicella dont elle se distingue à peine
par un test plus petit, un peu moins mince, une spire un peu
plus courte et un peu plus conique.
4. Plusieurs formes ont été confondues sous ce nom et méri-
tent d'être distinguées : l’une d'elles, provenant d’Assinie,
toujours de petite taille, à été nommée par moi À. Chapert.
=
48. Achatlina Reeveana*, Pfeiffer. — Bords du lac
Ebrie (Grand-Bassam).
49, — lincta, Reeve. — Congo.
0. — Paivana?, Morelet. — Forèts du
Grand-Bassam.
ae — papyraceaÿ, Pfeiffer. — Congo.
52. = Petrensis #, Morelet. — Gabon, ile du
Prince, sous les bois morts.
5%. — polychroaÿ, Morelet. — Gabon, très
rare ft. ex):
54. — strigosa*, Morelet. — Gabon, sous
les troncs renversés.
69: 7 Welwitschi, Morelet. — Montagnes
du district de Pongo-Andongo
(Angola).
56. — Hortensiæ, Morelet. — Benguéla.
Sy — Pfeifferi, Dunker. — Loanda.
58. — barbigeraf, Morelet. — Ile de Sao-
Tomé.
1. G. Perideris.
2. L'exemplaire, existant sous ce nom, est tout simplement
l'A. marginata, Sowerby.
3. Cette coquille n'appartient pas à cette Espèce, mais à l'A.
balteata, Reeve.
4. G. Stenogyra.
5. Cette Espèce est une Leptocala, mais l'exemplaire ainsi
déterminé est une Limicolaria.
6. Trichodina, Ancey. nov. gen. Ce genre est remarquable
par sa coloration, son épiderme velu et cilé, ses tours
plans, etc. Le type est le Trichodina marmorea, Xeeve (= bar-
bigera, Morelet).
LPO
p2
59. Succinea concisa!, Morelet. — Gabon, pendant
la saison des pluies, sous les troncs
des bananiers.
60. Physa bulin?, Adanson. — Mares voisines de
l'établissement de Podor (Séné-
gambie).
61. Melampus pusillus, Gmelin. — Rivages de l’ile
du Prince, légèrement enfoncé
en’terre.
61 bis. — Liberianus, Adams.— Libéria, dans
les mêmes conditions.
62. Melania nigritina, Morelet. — Ruisseaux du
Gabon.
63. — fuscañ, Lister. — Haute Cazamance.
64. —— tuberculata, Müller. — Environs d’Al-
bréda (Gambie).
65. — tuberculosa, Rang. — Rivière d’Assi-
nie (Côte d'Or).
66. — loricata, Àeeve. — Lac Ebrié (Grand-
Bassam).
67. — mutans, Gould. — Même habitat.
68. — histrionica, Reeve. —— Même habi-
tat.
1. Cette Espèce est identique à la S. spurca de Gould, ante-
rieure; elle habite toute la côte occidentale de l'Afrique, dans
la région des tropiques.
2. G. Isidora, Ehrenberg.
3. G. Vibex. J'ai vu des séries de cette Espèce récoltées à
Assinie par M. Chaper qui me laissent croire que la W. quadri-
seriata de Gray n'est qu'une forme de cette Espèce.
— 73 —
69. Paludina! unicolor, Olivier. — Marais, près de
Dagana.
70. — Senegalensis?, Morelet. — Marigots
voisins de Podor.
71. Ampullaria lybica*, Morelet. — Eaux douces
du Gabon et du Grand-Bas-
sam.
72: 2 lusitanica, Zinné. — Rivières de
la basse Cazamance.
73. =— balenoidea, Gould. — Ruisseaux
près du Cap des Palmes.
74. — 3 Bernardiana, Morelet. — Rivière
Akba {(Grand-Bassam).
7 — Sovum, Peters. — Angola.
76. — 3 holostoma, Morelet. — Lac Ebrié
(Grand-Bassam).
77. Neritina æquinoxialis, Morelet. — Ruisseaux
de l'ile du Prince (baie de l'Est.
78. — viridis*®, Linné. — Dakar, rochers au
bord de la mer.
79. — Webeif, Recluz. — Petits ruisseaux
voisins du poste de Grand-Bassam.
1. Je doute de l'exactitude de la détermination de cette Vivi-
pare.
2. G. Cleopatra, Troschel.
3. G. Meladomus, Swainson.
4. Meladomus (sp. nov.) — L'Helix lusitanica de Linné doit
être rapportée au Zonites algirus (voir Hanley, ipsa Linn.conch.,
p. 372, 1855).
9. G. Smaragdia, Issel.
6. Cette espèce est identique à la N. glabrata, Sowerby.
SNS
80. Neritina rubricata, Morelet. — Haut du fleuve
Como (Gabon).
81. — cristata, Morelet. — Même habitat.
82. — Adansoniana, Recluz. — Haute Caza-
mance.
83. — Vignoni, Petit. — Haut du fleuve
Como, sur les roches.
84. Pedipes Adansoni, Blainv.(— P. afer de Gme-
lin). — Gorée, sur les roches dites
Baignoires.
85. Dreissensia Africana, van Beneden.— Rivière
Cazamance et Grand-Bassam,
sur des Cérithes.
86. — lacustris, Morelet. — Lac Ebrié,
sur des roseaux.
87. — cyanea, van Beneden.— Lac Panié-
Foul, sur les roseaux.
88. Ætheria semilunata, Lamarck. (— plumbea,
Fér.*) — Rochers de Bakel (Séné-
gal).
89. Unio Vignoni*, Bernardi. — Mares voisines
du haut Como.
90. — SPfeifferianus, Bernardi.— Mares voisi-
nes du haut Como (rare).
L. Il est bien entendu que je ne suis pas garant de la bonne
détermination de cette coquille.
2. Genre Aspatharia, Bourguignat, genres nouv. grands lacs
Ouk. et Tang., p. 14, 1885. (Espèce publiée par Bernardi sous
le nom de Margaritanea Vignonana {Journ. Conch., VIT, 1858,
pl. © fig 7]).
3. G. Spathella, Bourguignat. Genres nouv. grands laes Ou-
kér. et Tang., p. 14, 1885.
(T5 =
91. Unio! niloticus, Cailliaud. — Marigots du Sé-
négal, et haute Cazamance.
92. — ægyptiacus!, Caillaud. — Haute Caza-
mance.
93. Anodonta? Chaiziana, Rang. — Marigots du
Fouta.
94, Iridina? rubens, Deshayes. Marigots du
Fouta.
95: __ Sovata, Swainson. — Environs de
Manconneau (haute Cazamance.)
96. — idubia, Gmelin. — Environs de Man-
conneau (haute Cazamance).
97% __ Sexotica, Lam. (Le Mutel, d'Adanson).
—_ Haut Sénégal; marigots du Fouta
(très rare).
98. Cyrenoidea Duponti, Joannis. — Haute Caza-
mance.
99, _ Senegalensis, Deshayes. — Haut
Como, dans les mares.
100. Galathea Bernardii, Dunker. — FI. Ogowé,
rivières du Cap Lopez.
1OT, — radiata, Lamarck.— Rivières de la
côte de Krou ou des Graines.
102. — Bengoensis, Dunker. — Rivière
Bengo, près Loanda (Angola).
1. Je ne garantis pas la bonne détermination de ces Unios.
2. G. Spatha, Lea, “n --Hrans. Philads Soc. N: 9:, MI,
1838.
3. G. Pliodon, Conrad, in : Journ. Acad., VII, p. 178,
1834.
4. Mutela, Scopoli, int. Hist. nat., p. 397, 1777.
pos
103. Galathea Philippiana, Morelet.— Riv. Dande,
près Loanda.
104. Fischeria Delesserti!, Bernardi.— Lacs d’'As-
sinie (rare).
4. Cette Fischeria est peut-être la truncata, Martens.
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888.
D —— —
REVISION
DES ESPÈCES FRANÇAISES APPARTENANT AU GENRE
MODIO LA
Par ARNOULD LOCARD
VICE-PRÉSIDENT
Le genre Modiola à été créé par Lamarck en 17991
pour des « coquilles subtransverses, à côté pos-
térieur extrêmement court, à crochets surbais-
sés sur le côté court de la coquille, à une seule
impression musculaire, à charnière simple et sans
dent ». Cet auteur prit pour prototype de son nou-
veau genre la #oule de la terre des Papous de
d’Argenville? qu'il désigna sous le nom de Mo-
diola papuana. C’est cette même forme que Linné,
quarante ans auparavant, avait pour la première
fois considérée comme synonyme de son Mytilus
modiolus *.
Comme on le voit, le genre Modiola a été dé-
membré des anciens Mytilus de Linné. Il fait donc
partie de cette grande famille des Mytilidæ déjà
1. Lamarck, 1799, Prodrome. — 1801. Syst. anim. s. vert.
140
2. D'Argenville, 1757. Conch., 2° édit., pl. xxu, fig. C.
D.
b
Linné, 1758. Systema naturæ, édit, X, p. 706.
ER, SR
connue dans l’antiquitét. Tous les auteurs pourtant
n'ont pas admis ce genre. C’est ainsi que Jeffreys*?
et G. O. Sars* ont continué à maintenir les Es-
pèces, qui en font partie, dans les Mytilus. Pour-
tant les caractères basés sur la forme des sommets,
l'allure de la région antérieure de la coquille,
l'absence qu la présence des dents à la charnière,
la manière d’être du test, etc., nous paraissent
suffisamment justifier pareille division.
Suivant les auteurs, la grande famille des an-
ciens Mytilidæ a été diversement interprétée. Dans
notre Prodrome * nous avons admis pour les co-
quilles marines six genres : Cronella, Dacrydium,
Modiola, Modiolaria, Mytilus et Lithodomus, qui
nous paraissent suffisamment justifiés. Chacun de
ces genres comprend un certain nombre d’Espèces
plus ou moins bien connues et sur quelques-unes
desquelles il est bon de revenir. C’est ainsi que
le genre Modiola, par la diversité des formes qu’il
renferme, nous a paru présenter un intérêt plus
particulier.
Dans la faune française, la plupart des natura-
listes ont distingué au plus six ou sept Espèces
réparties en trois groupes. Le premier groupe
renferme des coquilles de taille en général assez
grande, désignées sous le nom de Modiola modio-
. À. Locard, 1884. His!. mollusques dans l'antiquité, p.155.
. Jeffreys, 1863-69. British conchology, IX, p.114; V, p.171.
G. O. Sars, 1878. Mol. reg. arct. Norvegiæ, p. 27.
3. A. Locard, 1866. Prodr. malac. franc., moll. marins.
p. 490.
D
ee
— 79 —
lus où papuana, M. barbata, M. phaseolina, et
M. adriatica. Toutes ces Espèces ont le test orné
d’un unique système de stries concentriques, avec
un épiderme plus où moins caduc constitué de
barbules plus ou moins longues, sans aucune dent
à la charnière. Ce sont les véritables Modioles,
dans le sens même de la définition de Lamarck.
Un second groupe naturel est formé par les
Modiola sulcata ! et M. gibberula ?, formes inter-
médiaires entre les véritables Modiola et les Mo-
diolaria*. Ces Espèces sont caractérisées par un
test finement treillissé sur les côtés, par la pré-
sence d'un épiderme barbu, et par la crénelure
du bord ligamentaire. C’est pour ces deux Espèces
que M. le marquis de Monterosato à institué son
genre Gregartella *.
Enfin le troisième groupe ne renfermerait
qu'une seule Espèce, le Modiola.polita* du golfe
du Mexique, identifié par M. de Monterosalo avec
le Mytilus luteus° de la faune abyssale du golfe
1. Modiolus sulcatus, Risso, 1826. Hist. nat. Eur. mérid., NI,
p. 324.
2. Modiola Gibberula, Caiïilliaud, 1865. Cat. moll. Loire-
Inférieure, p. 109, pl. m1, fig. 9 à 12.
3. Beck, in Loven, 1846. Znd. Moll. Scand., p. 33. (Modio-
laria, Gray, 1840.)
&. Mis di Monteresato, 1884. Nom. conchiglie mediterraneæ,
p- 11.
5. Modiola polita, Verril e Smith, 1880. Zn Amer. Journ. sc.,
novembre, p. 392, 40.
6. Mytilus luteus, Jeffreys, 1880. Zn Ann. and. mag. nat. hist.,
oct., p. 315 (sine descr.). — Modiola lutea, Yischer, 1882, tn
Journ. Conch., p.53.
— SU —
de Gascogne !; ce groupe, caractérisé par un test
lisse et vernissé et sans épiderme barbu, constitue
le genre Modiella de M. de Monterosato*.
Dans l'étude qui va suivre, laissant de côté les
Espèces qui appartiennent à ces deux derniers
groupes encore connus par un très petit nom-
bre d'individus, nous nous proposerons de
passer seulement en revue les formes appartenant
au premier groupe, c'est-à-dire les véritables
Modioles, sensu stricto.
Se basant sur une fausse apparence de l'épi-
derme, M. le marquis de Monterosato a divisé les
formes de ce groupe en deux sections : les bar-
bues et les non barbues (A, sp. barbate; B, sp.
sbarbate). Un examen attentif de la manière d’être
de l’épiderme et du test de ces coquilles nous à
conduit à constater qu'aucune d'elles n’a, en réa-
lité, letestnormalement lisse. Toutes, au contraire,
ont des barbules, et suivant que le test est, par sa
structure, plus ou moins lisse, l'épiderme est plus
ou moins caduc.
Aux quatre Espèces primitivement admises
pour les formes francaises de ce groupe, nous en
avons déjà ajouté deux autres dans notre Pro-
drome, les Modiola Lamarckiana et M. strangu-
lata. Aujourd'hui, nous porterons à onze le
1. « Identificazione accertata tragli exemplari americani ed
Europei (test. Monterosato, loc. cit., p. 12).
2. Mis di Monterosato, 188%, Nom. conch. medit., prA12
3. À. Locard, 1886, Prodr. malac. franc., moll. marins. p. 493
et 999,
sde
nombre des Espèces qu’il nous parait utile d’ad-
meltre dans ce groupe.
Comme il convient, à litre de simplification, de
sectionner ces Espèces, nous les avons subdivi-
sées en deux groupes :
Le premier groupe, ou groupe du Modiola bar-
bata, correspond aux anciennes Barbate de M. de
Monterosalo. Il est caractérisé par le peu de déve-
loppement de la région antérieure et par la dispo-
sition des sommets atteignant presque le niveau
de cette région. Il renferme cinq Espèces:
Le second groupe, ou groupe du Modiola adria-
tica, correspond aux sbarbate. Chez ces Espèces,
la région antérieure est un peu plus développée
et les sommets sont notablement plus en arrière.
Nous en décrirons six Espèces.
A. — GROUPE DU M. BARBATA
MODIOLA VULGARIS, Fleming.
Mytilus modiolus, Linné, 1758, Syst. nat., édit. X,
p. 706 (pars). — 1767, édit. XII, p. 1158 (pars).
— Donovan, 1804. Brit. shells, 1, pl. xxrir. —
Jeffreys, 1863-69. Brit. moll., Il, p.111; v. pi
L2Pypl Ex Mo.
Mytilus umbilicatus, Pennant, 1767. Brit. zool.,
IV, p. 95, pl. 1xv, fig. 76. — Donovan, 1804.
Loc .cu Ils plexr,
Mytilus curtus, Pennant, 1767. Loc. cit., p. 96,
ph eu. fig. 764.
Mytilus curvzrostris, da Costa, 1778. Brit. conck.,
p. 220.
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 6
de
Mytilus barbatus (non Yinné), Pulteney, 1799,
Shclls of Dorsetshire, in : Hutsch. Hist.
Modiola papuana (pars), Lamarck, 1818. Anim.
sans vert. VE, p. 111. — 1836. Edit. Deshayes,
VIT, p.17. — Brown, 1844. JUL. conch., 2° édit.,
p27,-pl visio 12.
Modiola modiolus, Turton, 1822. Dithyra Brit.,
p- 199, pl. xv, fig. 3. — Forbes et Hanley,
1853, Brit. moll., 11, p. 182, pl. xiiv, fig. 1-4:
— Sowerby, 1853. J{L. ind., pl. vu, fig. 6. —
Reeve, 1857, con. conch., pl 1, fig. 2. — Lo-
card, 1886. Prodr. malac. franc., p. 49% et
599.
Modiola vulgaris, Fleming, 1828. Brit. anim.,
p. 412.
HISTORIQUE. — Dans sa X° édition, Linné a dé-
crit, sous le nom de Mytilus modiolus, une forme
ainsi définie : A. testa lævi, margine dorsali dila-
tato, natibus gibbis, cardine sublaterali. — Habi-
tat in M. Mediterraneo. Comme références ico-
nographiques et synonymiques, il renvoie à des
figurations de Rumphius, de d’Argenville et de
Bradley. Il est incontestable que, de ces trois réfé-
rences, il faut de suite exclure celle de Bradley!
qui se rapporte au véritable Mytilus edulis *.
Ainsi l’a reconnu Linné lui-même, puisque dans
sa XI1° édition, cette synonymie disparait. Quant à
la forme représentée par d'Argenville*, elle se rap-
1. Bradley, Natur., pl. ui, fig. 1.
2. Ostrea edulis, Linné, 1758,. Syst. nat., édit. XII, p. 705.
3. D'Argenville, 1742, Hist. nat., pl. xxv, fig. C.
— 09 —
porte, comme Île dit ce dernier auteur, à une co
quille de la terre des Papous, de la Nouvelle-
Guinée.
Enfin, la figuration de Rumphius' doit, selon
toutes les probabilités, et comme la plupart des
autres coquilles figurées dans son Thesaurus, ve-
présenter quelque forme indienne dont était cons-
lituce la collection de cet auteur.
Il s'ensuit done que si Linné à eu en vue,
comme on le suppose, la grande Modiole qui vit
dans les mers du nord de l’Europe, non seulement
il l’a confondue avec d’autres formes similaires
essentiellement exotiques, mais encore il à assi-
gné au tout, pour habitat, la Méditerranée où l'on
ne trouve absolument aucune forme analogue.
Dans la XITI° édition, la diagnose est légèrement
modifiée, au lieu de : margine dorsali dilatato, on
lit: margine anteriore carinato ; en outre la dias-
nose est suivie d’une courte description un peu
plus explicite. Enfin, l'habitat comprend toujours
la Méditerranée, mais s'étend en outre à la Nor-
vége. Quant aux références, celles de d’Argen-
ville et de Rumphius sont maintenues ; mais
malheureusement l’auteur en ajoute de nouvelles
qui, au lieu d’éclaircir la question, ne font au con-
traire que la compliquer singulièrement. Comme
l’a démontré Hanley?, elles se rapportent presque
toutes à des formes exotiques, non seulement dif-
férentes du type primitif, mais encore différentes
1. Rumphius, 1705. Thes. imag., pl. xLvr, fig. B.
D
+)
2. Hanley. 1855. Zpsa Linn. conch., p. 113.
TE —
entre elles, de telle sorte que si l’on s’en tient à la
XII édition, on ne sait positivement plus, à travers
pareil dédale, où retrouver le véritable type.
D’après les règles de priorité, il convient pourtant
d'admettre que le véritable type du Mytilus mo-
diolus est celui de 1758, lequel est figuré par
d’Argenville, et se rapporte à une forme exo-
tique.
Lamarck à embrouillé la question encore davan-
tage. Sans citer Linné, dont il semble reconnaitre
les erreurs, il prend cette même coquille de d’Ar-
genvillet et la baplise à nouveau du nom de Ma-
diola Papuana, tout en lui assignant pour habitat
l'océan Atlantique Boréal et les côtes de l'Améri-
que septentrionale. Nous voilà bien loin de la terre
des Papous, car il ajoute que son W. Papuana ne
se trouve probablement pas à la Nouvelle-Guinée !
Mais, malheureusement, l’étude des références
données par Lamarck, tout aussi bien que celles
ajoutées postérieurement par Deshayes?, nous font
voir que, sous ce nom de M. Papuana, il a été en-
core confondu, avec nos formes océaniques euro-
4. Lamarck, 1817. Anim. s vert., VI, 1, p. 111. — On remar-
quera que Lamarck cite la pl. xx1r, fig. C, de l'atlas de d'Ar-
genville, tandis que Linné renvoie à la pl. xxv. C'est, en réalité,
la même figuration, mais prise dans deux éditions diffée-
rentes.
2. Deshayes, 1836. Anim. s. vert., VI, p. 17. — Deshayes
reconnaît lui-même qu’ «on a toujours confondu, jusqu'à La-
marck, le Modiola papuana avec le Mytilus modiolus de Linné »,
et plus loin il ajoute : « Nous croyons qu'il est impossible de
rapporter le Mytilus modiolus de Linné à aucune espèce bien
déterminée. »
er
péennes, d'autres formes américaines aujourd’hui
bien distinctes!
Les auteurs anglais, qui ont eu à faire figurer
dans leurs catalogues l'espèce qui nous occupe,
ont cru néanmoins devoir conserver la dénomina-
tion spécifique de Linné, et comme le nom géné-
rique de Modiola S’appliquait en réalité à cette
espèce, ils se sont bornés à écrire ce superbe
pléonasme : Modiola modjelus, Turton parait être
le premier coupable d’une aussi monstrueuse
faute grammaticale, et, depuis lors, bien d’autres
l'ont suivi dans cette déplorable voie.
Mais la confusion ne s’arrête pas là, comme la
fait observer Deshayes*. Quelques auteurs ont
prétendu que c'était le Modiola tulipa de La-
marck qui devait être identifié au 1. modiolus de
Linné. Nous avons eu entre les mains le Hodiola
tulipa éüiqueté de la main même de Lamarck,
malheureusement sans indication de provenance,
et nous pouvons aflirmer qu’il ne présente aucun
rapport avec nos formes européennes. Nous don-
nerons plus loin unc description exacte de cette
belle espèce.
En présence de ces faits, convient-il de mainte-
nir dans une nomenclature correcte une aussi sin-
gulière appellation ? Si, à propos de cette forme,
il n'existait pas la moindre ambiguïté au sujet de
1. Deshayes (loc. cit., p.18 en note) dit : « La plupart des
auteurs et nous-même nous avons ignoré la véritable patrie de
cette espèce. »
2, Deshayes, loc. cit., p. 18 et 19, en note.
— 100 —
sa spécification première, peut-être ne nous croi-
rions-nous pas suflisamment autorisé à enfreindre
les lois sacrées de la priorité, en faveur d’une
faute grammaticale, quelque grossière qu’elle
soit. Mais en réalité, nous sommes en présence
d’une confusion spécifique évidente, aussi bien de
la part de Linné que de celle de Lamarck. Il con-
vicnt donc, sans plus de scrupule, d'essayer d’ap-
porter un remède à un pareil état de choses.
Examinons donc quelle est la valeur des autres
appellations proposées pour cette même coquille.
Postérieurement à Linné (X° édition), mais an-
téricurement à Lamarck, Pennant, en 1767, a dé-
crit et figuré deux grandes formes de Modioles
des mers d'Angleterre, sous les noms de Mytilus
modiolus Linné et M. umbilicatus, nov. sp. Tout
en indiquant Linné comme l’auteur du H. modio-
lus, il se borne uniquement à citer la figuration
de Lister, omise par Linné dans sa X‘édition et
qui se rapporte suivant Hanley au Hodiola ameri-
cana de Leach?. Mais comme il décrit et figure très
exactement l'Espèce européenne, nous en con-
cluons que Pennant est bien en réalité le premier
auteur qui nous ail fait connaitre celte espèce,
mais sous un nom fautif, puisqu'il se rapporte à
plusieurs formes différentes.
1. Linné, le créateur de la nomenclature, n'a-t-il pas écrit :
Argonauta argo, Sagittarta sagittifolia, Centaurea centaurium,
Scomber scombrus, Corons corax, Equus caballus, Cervus
elaphus, ete. ?
2. Hanley, 1855. Zpsa Linn. conch., p. 14.
LAT
Quelques lignes auparavant, sous le nom de
Mytilus umbilicatus, À décrit et figure une forme
très voisine, mais présentant un accident qui n'en
fait tout au plus qu’une simple variété.
Da Costa, en 1778, décrit à nouveau et avec plus
de détails les deux formes déjà signalées par Pen-
nant. Il donne du 47. modiolus une bonne figura-
tion, quoique se rapportant à un jeune individu.
Mais à propos du M. umbilicatus, après avoir re-
connu que « M. Pennant est le seul auteur qui à
proposé cette Espèce rare et nouvelle », pourquoi
en change-t-il le nom pour écrire M. curoirostris ?
Ce dernier nom faisant double emploi et étant de
création postérieure au premier doit nécessaire-
ment disparaitre.
Enfin Fleming, en 1828, a proposé pour ces dif-
férentes formes anglaises le nom de Hodiola vulo«-
ris. C’est à cette dénomination que nous nous arré-
terons, car non seulement elle est absolument cor-
recte, mais elle évite toute espèce d’équivoque.
Descriprion. — Le Modiolus vulgaris est très
bien décrit et exactement figuré dans nombre de
publications. La plupart des auteurs anglais, no-
tamment, ont très bien compris cette espèce, et
l'ont figurée tantôt sous le nom de Mytilus, tantôt
sous celui de Modiola, mais toujours avec le spé-
cifique de Modiolus. I n’est pas nécessaire de re-
venir sur ces descriptions.
VARIÉTÉS. — À côté du type, on doit indiquer
plusieurs variétés importantes, mais déjà connues
pour Ta plupart : Var. umbilicata, Pennant, — Co-
quille un peu plus petite que le type, de galbe
plus étroit, avec le bord antérieur infléchi et for-
mant une sinuosité profonde sous les sommets.
C'est le Mytilus umbilicatus de Pennant et le
M. curvirostris de da Costa. Cette forme, signalée
en Angleterre, à Preistholme, n’a pas encore, à
notre connaissance, été retrouvée sur les côtes de
France.
Var. ovata. Jeffreys!. — Coquille plus petite
que le type, plus étroite du côté antérieur et plus
large à l'autre extrémité.
Var. minor. Culliaud?. — De même galbe ou
d'un galbe un peu plus élargi, mais de taille nota-
blement plus petite. C'est la forme la plus répan-
due sur nos côtes; chez cette forme, les barbules
paraissent moins caduques que chez les grands
individus des mers du Nord, c'est sans doute cette
raison qui les à fait si souvent confondre avec le
Modiola barbula.
Hasrrar. — Assez rare; sur les côtes de la Man-
che et de l'Océan, depuis Dunkerque jusqu'à l’em-
bouchure de la Loire.
MODIOLA BARBATA, Linné.
Mytilus barbatus, Linné, 1758. Syst. nat., éd. X,
p. 705. — 1765. Édit. XII, p. 1156. — Hanley,
1855. Linn. conch., p. 141, pl. u, fig. 2. — Jef-
freys, 1863-69. Brit. conch., V1, p. 114; V
pl v les.
U
1. Jeffreys, 1863. British conchology, HE, p. 109.
2. Caïlliaud, 1865. Cat. moll. Loire-Inférieure, p. 109.
a 89 ==
Modiola Gibbsi, Leach, 1815. Zoo. miscellany,
IT, p. 34, pl. Lxxu, fig. 2. — Brown, 1844. JU.
conck., p.78, pl. xxvi, fig. 7.
Modiola barbata, Lamarck, 1818. Anim. s. vert.
VI, 1, p. 114. — Forbes et Hanley, 1853. Hist.
Brit. moll., II, :p: 190, pl. xzrv, fig. 4 —
Reeve, 1857. Icon. conck., pl. ui, fig. 9, 10. —
Sowerby, 1859. ZI. ind., pl. vu, fig. 9. — Hi-
dalgo, 1870. Moll. marins, pl. Lxxv, fig. 3. —
Locard, 1886. Prodr., p. 491 et 599.
Modiolus barbatus, Risso, 1826, Hist. nat. Eur.
MEL. D323:
Mytilus papuana, Bouchard-Chantercaux, 1835.
Cat. moll. Boulon., p. 26.
Mytilus Gibbsianus, Leach, 1852. Synopsis, p. 360.
HisToRiQuE. — Dans le principe, Linné ne pa-
rait avoir connu que la forme méditerranéenne.
Ce n’est en effet que dans sa douzième édition
qu'il étend l'habitat de son Mytilus modiolus de la
Méditerranée jusque dans la Norwège. Les réfé-
rences iconographiques qu’il donne dans ses deux
éditions ne laissent subsister aucun doute au sujet
de l’espèce qui nous occupe. Il faut néanmoins en
excepter celle de la Fauna suecica!; car, comme
l’a fait observer Hanley?, d'après l'habitat aussi
éminemment septentrional que celui qui est indi-
qué dans cet ouvrage, il est probable qu’il s’agit
ici du Modiola vulgaris. Celle-ci est, du reste, la
1. Linné, 1746. Fauna suecica, p. 2157.
9
2. Hanley, 1851. Zpsa Linn. Conch., p. 1#1.
— 90 —
seule grande espèce citée par G. O. Sarst.
D’après Hanley et les autres auteurs anglais, il
faudrait également considérer le Modiola Gibsit
de Leach comme un synonyme du Modiola bar-
bata.
Quoique cette espèce ait été déjà décrite et figu-
rée par plusieurs auteurs, comme elle à été sou-
vent confondue avec d'autres formes voisines,
nous croyons utile de donner ici à nouveau une
description complète et surtout comparative, de
facon à éviter toute confusion possible avec les
formes appartenant au même groupe.
DESCRIPTION. — Galbe général subamygdaloïde,
un peu allongé, un peu comprimé : région anté-
ricure presque nulle, à peine développée; région
postérieure très allongée, assez haute, d’abord un
peu bombée, puis régulièrement amincie jusqu’à
son extrémité. Bord supérieur presque droit, très
allongé; angle postéro-dorsal très ouvert (128 de-
grés), à peine arrondi au sommet; bord dorsal
allongé, largement courbé; rostre submédian,
très large, bien arrondi; crête postéro-dorsale très
allongée, assez haute, à section transversale très
légèrement concave; bord inférieur bien allongé,
un peu sinueux dans sa partie médiane, faiblement
retroussé à ses deux extrémités. Sommets peu
saillants à leur origine, atteignant sensiblement
le niveau de la région antérieure, aplatis et ren-
versés sur le bord supérieur. Arète apico-rostrale
large et saillante depuis son origine jusqu'un peu
1. G. O. Sars, 1878. Moll. reg. arct. Norv., p. 27.
— 1 —
au delà de la moitié de la longueur totale, avec
une direction d’abord relevée à la naissance, puis
vaguement descendante vers le rostre, soulignée
en dessus et en dessous par de faux sillons larges
et peu profonds.
Test un peu épais, solide, peu brillant, orné de
rides assez grossières, saillantes, irrégulières,
très rapprochées, le plus souvent recouvert d’un
épiderme formé de barbules peu caduques, assez
longues, à bord finement frangé, d’un roux foncé,
un peu plus clair dans la région basale et en des-
sous de l’arête, passant au brun ferrugineux vers
le rostre, irrégulièrement et peu distinctemeut
flammulé d’un roux plus pâle et plus rougeûtre.
Intérieur nacré, irrégulièrement zoné de blanc-
bleuûtre ou violacé, plus foncé dans la région de
la crète dorsale.
Dimexsioxs. — Long., 42 à 48; haut., 24 à 26;
épaiss., 16 à 18 mill.
OBSERVATIONS. — Malgré son nom, le M. bar-
bata se lrouve souvent dans les collections sans
aucune barbule. La caducité, chez cette espèce,
nous parait subordonnée à une question de mi-
licu. Le plus généralement, les colonies vivant
dans des milieux très calmes ont le test plus fin,
moins ridé; dans ce cas, l’épiderme adhère moins
facilement au test, et la coquille semble très cadu-
que. Au contraire, dans les milieux plus souvent
agités, le test est plus rugueux, les rides plus for-
tes, et l’épiderme, avec ses barbules, parait adhé-
rer davantage au test.
QUE
VaRËTÉs. — Quoique d’un galbe assez régulier,
le Modiola barbata est susceptible de présenter
un certain nombre de variations qui se définissent
d’elles-mêmes. Nous citerons parmi les var. exr-
forma : major', minor, curta, elata, curvata et
elongata; les var.ex-colore que nous avons obser-
vées sont les suivantes : fusca, ferruginea, bru-
nea?, violacea, luteola et rosea.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce a été
plusieurs fois confondue avec de jeunes individus
du M. vulgaris. On séparera donc le M. barbala :
à sa taille normalement beaucoup plus petite; à
sa région des sommets plus cflilée, plus atténuée,
un peu myliliforme; à ses sommets moins saillants
et plus antérieurs; à son arête apico-rostrale plus
saillante, plus largement bombée dans la région
antérieure, en même temps plus rapprochée du
bord basal; à son test plus fortement ridé, ordi-
nairement moins caduc, à ses barbules plus al-
longées, etc. |
Hagrrar. — Commun; répandu sur toutes nos
côtes de la Méditerranée, de lOcéan et de la
Manche.
MODIOLA MYTILOIDES, Locard.
DESCRIPTION. — Galbe général mytiliforme assez
régulier, peu épais et très allongé. Région anté-
1. La Var, major atteint jusqu'à 55 et 60 millim. de longueur
moyenne ; nous ne connaissons pas de véritable 17. barbata
dépassant ces dimensions.
9
2. Requien, 1838. Cat. coq. de Corse, p. 19.
3. C'est probablement la Var. rubra de Requien (loc. cut.}.
— 93 —
rieure peu développée, extrêmement courte, pres-
que mytiliforme. Région postérieure très déve-
loppée, très allongée, peu haute, régulièrement
amincie jusqu'à son extrémité. Bord supérieur
assez allongé, droit; angle postéro-dorsal extré-
mement ouvert (145 degrés), souvent arrondi au
sommet; bord dorsal bien allongé, droit ou même
un peu creusé dans sa partie médiane; parallèle
ou subparallèle au bord inférieur; rostre médian,
peu large, arrondi; crête postéro-dorsale très al-
longée, étroite, à section transversale très légère-
ment concave; bord inférieur très allongé, un peu
sinueux dans sa partie médiane, bien retroussé à
ses deux extrémités.
Sommets un peu saillants à leurorigine, à peine
en arrière par rapport à la région antérieure, fai-
blement aplatis et renversés sur le bord supérieur.
Arêle apico-rostrale un peu étroite, saillante sur
les trois cinquièmes de la longueur totale à partir
des sommets, avec une direction presque paral-
lèle au bord inférieur, soulignée en dessus par la
dépression de la crête postéro-dorsale et en des-
sous par un faux sillon assez accusé, partant des
sommets pour se perdre dans le sinus basal.
Test un peu mince, solide, orné de stries fines,
rapprochées, assez régulières, devenant plus fortes
et plus saillantes vers le rostre; le plus souvent
recouvert d’un épiderme formé de barbules peu
caduques, assez longues, à bord finement frangé ;
d’un roux plus ou moins foncé, devenant plus
elair et passant au rose et au jaune pâle dans la
— 94 —
récion des sommets et vers le bord inférieur; d'un
brun ferrugineux vers le rostre et le long du bord
dorsal. Intérieur nacré, irrégulièrement zoné de
violacé et de blane bleaätre, plus pâle et plusirisé
dans Ja région basale et vers les sommets.
DiMENSIONS. — Long., 45 à 30; haut., 22 à 24;
épaiss., 16 à 18 millim.
OBSERVATIONS. — Cette forme, si metltement ca-
ractérisée, nous parait avoir été, jusqu'à présent,
confondue avec le Modiola barbata. Son galbe
allongé, mytiliforme, la fait parfois confondre par
les pêcheurs et les marchands avec le Mytilus edu-
lis. Il n’est pas rare, en effet, d'en trouver des in-
dividus sur les marchés, au milieu d'un lot de
moules comestibles. Quant à sa taille, elle est sou-
vent plus grande que celle du A7. barbata. Les di-
mensions que nous avons données sont celles des
individus les plus communs.
VARIÉTÉS. — Major. — De grande taille, attei-
gnant jusqu’à 65 et 68 millim. de longueur, conser-
vant toujours ce caractère de parallélisme du bord
dorsal et du bord postérieur; test orné de rides
fines, très rapprochées, assez régulières.
Subnigra. — De toutes tailles, d’un brun très
foncé, presque noirâtre sous le bord dorsal et le
rosire.
Violacea. — De toutes tailles, d’un violet plus
ou moins päle dans la région des sommets et le
long de Parête, passant au roux fauve sur les
bords.
Elata. — De toutes tailles, avec le bord dorsal
— 95 —
un peu moins parallèle au bord inférieur, Pangle
postéro-dorsal un peu moins ouvert.
Luteola. — De toutes tailles, d'un jaune roux,
un peu terne.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Modiola myti-
loides ne peut être confondu parmi ses congé-
nères qu'avec le M. barbata. On le distingucra :
à sa région postérieure beaucoup plus étroite et
beaucoup plus allongée; à son arête plus étroite
ct plus saillante, avec une direction plus rectili-
gene, soulignée par un sillon inférieur plus pro-
fond, plus accusé; à son angle postéro-dorsal no-
tablement plus ouvert; à sa crête plus étroite et
beaucoup plus allongée; à son bord dorsal plus
allongé, plus rectiligne et même parfois creusé;
à son test plus finement strié, etc.
HagiTaAT. — Peu rare; sur presque toutes Îles
côtes océaniques; nous l’avons reçu de la Manche,
du Finistère, de la Loire-Inférieure, de la Vendée,
de la Charente-Inférieure et de la Gironde. 11 pa-
rait moins répandu dans la Méditerranée. Nous
avons cependant constaté sa présence sur les côtes
du Var et des Bouches-du-Rhône. La Var. major à
été instituée sur des échantillons provenant de
Toulon et faisant partie de la collection du Mu-
séum de Paris.
MODIOLA PTEROTA, Locard.
DESCRIPTION. — Galbe général subtriangulaire,
très court, presque isocèle, assez renflé. Région
antérieure extrêmement courte, presque nulle;
— 96 —
région postérieure très développée, presque aussi
haute que longue, régulièrement bombée, mais
progressivement atténuée depuis le milieu jus-
qu'au rostre. Bord supérieur très allongé, bien
droit; angle postéro-dorsal peu ouvert (100 de-
grés), arrondi à son sommet; bord dorsal assez
court, bien arrondi à ses deux extrémités; rostre
basal assez large, un peu tronqué; crête postéro-
dorsale peu allongée, très haute, à section trans-
versale assez concave, bien amincie vers son som-
met; bord inférieur un peu court, légèrement
creusé sur presque toute sa longueur.
Sommets assez saillants à leur origine, attei-
gnant ou même dépassant un peu la région anté-
rieure, un peu aplalis et bien renversés sur le
bord supérieur. Arête apico-rostrale saillante,
bien accusée sur presque toute la longueur de la
coquille, d'abord très haute, un peu étroite avec
une direction remontant vers les sommets, puis
plus large et fortement infléchie vers la base du
rostre, soulignée en dessus par la dépression de
la crête postéro-dorsale, et en dessous par un faux
sillon bien marqué depuis le sommet jusqu’au
sinus basal.
Test un peu épais, solide, brillant, orné de stries
assez fines, très rapprochées, irrégulières, le plus
ordinairement recouvert d’un épiderme formé de
barbules caduques, assez courtes, à bords fine-
ment frangés; d'un brun foncé presque noiràtre,
devenant plus clair et plus rougeàtre dans la ré-
gion des sommets ct dans le voisinage du sinus
0—
basal; intérieur nacré, d’un blanc violacé, avec
des zones concentriques peu régulières, passant
au blanc irisé dans la région des sommets, et plus
violacé vers le rostre.
Dimexsions. — Long., 35 à 40; haut., 24 à 26;
épaiss., 16 à 18 millim.
OgsenvarTions. — Cette jolie forme, si bien ca-
raclérisée, nous parait avoir été confondue avec
le Modiola barbata. Klle n’est portant pas due
uniquement à une influence des milieux, car nous
avons pu nous assurer qu'elle vivait avec d’autres
Modioles de galbe essentiellement différent.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Nous ne pouvons
rapprocher le M. pterota que du M. barbata. On
le distinguera : à son galbe général beaucoup plus
court, plus triangulaire, à profil presque isocèle ;
à sa région antérieure plus eflilée quoique plus
épaisse; à son angle postéro-dorsal beaucoup
moins ouvert; à sa région postérieure plus courte
en longueur et plus développée en hauteur; à sa
crête postéro-dorsale beaucoup moins longue et
beaucoup plus haute; à son arête plus saillante,
plus étroite, plus arquée, accompagnée en des-
sous d’un sillon plus profond, etc.
HABITAT. — Peu commun; les côtes océaniques
dans la région armoricaine; nous l’avons recu du
Finistère et des Côtes-du-Nord.
MODIOLA PHASEOLINA, Philippi.
Modiola phaseolina, Philippi, 1844. Enum. motl.
Sicil., I, p. 51, pl. xv, fig. 14. — Forbes et
Bull. Soc. malae, France. NV, Mars 188$, — 7
— 98 —
Hanley; 1855) Hist.hbnt-emol le op /"480;
pl. xuiv, fig. 3. — Reeve, 1858. Jcon. conck.,
pl. x, fig. 76. — Sowerby, 1859. JUL. index,
pl. vit, ho 5:
Mytilus phaseolinus, Jeffreys, 1863-69. Brit. conch.,
op: 119% Vs p. 171 phaxva tie 6:
OBSERVATIONS. — Cette jolie petite espèce à été
créée par Philippi pour une forme fossile de la
Calabre et de la Sicile. Néanmoins, tous les auteurs
sont d'accord aujourd’hui pour l’identifier avec
une coquille vivante, assez rare du reste, qui passe
de la Méditerranée dans l'Océan, et que l’on re-
trouve jusque sur les côtes d'Angleterre. Les
échantillons que nous avons pu nous procurer
sont encore trop peu nombreux (une dizaine seu-
lement) pour que nous puissions établir avec
quelque certitude les variations qui doivent pro-
bablement exister entre le type fossile et des indi-
vidus vivant dans des milieux aussi différents.
Quoi qu'il en soit, nous ne saurions actuellement
établir de différences bien sensibles, à part des
questions de taille ou de coloration, entre nos
échantillons pêchés sur les côtes de Provence et
ceux que nous avons recus d'Angleterre.
Cette espèce est suflisamment bien décrite et
figurée dans les ouvrages que nous avons indi-
qués pour que nous puissions nous dispenser de
* Ja décrire à nouveau.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa taille comme
par son galbe, cette petite espèce ne devrait pou-
— 99 —
voir être confondue avec aucune autre de ses con-
génères. Pourtant nous l’avons parfois vue asso-
ciée dans les collections à de jeunes individus du
Modiola vulgaris. On la distinguera de cette
forme, prise à taille égale : à son galbe plus dé-
primé, surtout plus large; à la position notable-
ment plus antérieure de l'angle apico-rostral; à sa
région postérieure beaucoup plus allongée, pro-
portionnellement plus élargie dans tout son en-
semble; à l'angle postéro-dorsal moins ouvert; à
son arête moins infléchie, venant rejoindre le ros-
tre moins obliquement; à ses barbules également
non frangées, mais un peu plus larges et plus
espacées, elc.
Hapirar. — Assez rare; çà et là sur toutes nos
côtes, dans la zone des laminaires et coralligène.
M. le D' Daniel l’a trouvé sur les côtes du Finis-
tère, sur les pattes et entre les épines d’un crabe
du genre Moia.
B. — GROUPE DU MODIOLA ADRIATICA
MODIOLA ADRIATICA, Lamarck.
Modiola Adriatica, Lamarck, 1818. Anim, s. vert.,
VI, p. 112. — 2° édit. 1836, t. VII, p. 20. —
Hidalgo, 1870. Moll. marin., pl. 1xxv, fig. 7
à 9.-— Locard, 1886. Prodr., p.492 et 599.
Modiola barbata (var. Adriatiea), Petit de la Saus-
saye, 1869. Cat. moll. Europ., p. 71.
HistToriQuEe. — Le Modiola Adriatica a été insti-
tué par Lamarck pour une coquille des environs
— 100 —
de Venise. Après en avoir donné une courte diag-
nose, il ne signale aucune référence iconographi-
que. Nous ne trouvons en effet, chez aucun ancien
auteur, de figuration susceptible d’être rapportée à
l'espèce qui nous occupe. Mais se basant sans
doute sur ces mots : oblique fasciata, qui figu-
rent dans la diagnose originale, bon nombre de
personnes ont cru devoir confondre le M. Adria-
tica avec le M. tulipa qui, lui aussi, est « rayé
comme les pétales d’une tulipe »..
Pourtant, lorsque l’on se reporte aux véritables
types de l’auteur, il est facile de se convainere que
ces deux espèces sont absolument distinctes. Le
véritable A. tulipa est une forme des mers d’Amé-
rique, au galbe allongé (testa oblonga), ‘qui ne me-
sure pas moins de 75 à 80 millim. de longueur,
tandis que le M. Adriatica est au contraire d'un
galbe ovalaire (testa ovata), et de taille beaucoup
plus petite, puisque le type ne mesure que 28 mil-
linètres de longueur; on remarquera que Lamarck
lui-même a eu soin de prévoir cette confusion que
plus d’un auteur a faite, faute d’une étude suffi-
sante.
Les auteurs anglais nous paraissent avoir com-
pliqué la question en décrivant tantôt sous le nom
de M. tulipa, tantôt sous celui de M. Adriatica,
des formes qui ne se rapportent ni à l’une ni à
l’autre de ces deux espèces, ainsi que nous le dé-
montrerons plus loin. Nous ne connaissons qu’une
seule bonne figuration du véritable #. Adriatica,
c’est celle donnée par M. Hidalgo.
— 101 —
Mais comment admettre que Petit de la Saussaye
ait cru pouvoir rapprocher le M. Adriatica du A1.
barbata au point d'en former une simple variété?
Il est bien évident que cet auteur n'a jamais eu
entre les mains le moindre type de l'espèce de
Lamarck.
Nous allons rétablir la description complète et
comparative de cette coquille si mal connue.
DESCRIPTION, — Galbe général amygdaloïde, un
peu renflé, assez régulier. Région antérieure
extrémement courte, peu haute, peu saillante;
région postérieure très allongée, peu haute, régu-
lièrement amincie jusqu’à son extrémité. Bord su-
périeur très allongé, presque droit; angle postéro-
dorsal très obtus (145 degrés); bord dorsal très
largement courbé; rostre submédian, large, bien
arrondi; crête postéro-dorsale très peu haute,
très peu saillante, à section transversale, bombée,
puis légèrement amincie à son extrémité; bord in-
férieur très allongé, à peine subsinueux dans son
milieu, légèrement retroussé à ses deux extrémités.
Sommets peu saillants, légèrement en arrière,
un peu acuminés à leur naissance et paraissant
comme aplatis et renversés sur le bord supérieur.
Arèle apico-rostrale obtuse, légèrement relevée
sur une très faible longueur à son origine, puis
avec une direction presque parallèle au bord infé-
rieur, accompagnée en dessous par un faux sillon
large et très vaguement accusé, el en dessus par
une partie mévlane étroite et courte comprise cn-
tre les sommets et Ie bord supérieur.
— 102 —
Test mince, assez solide, brillant, très finement
ct assez régulièrement strié; d'un jaune roux
foncé, un peu plus päle dans la région antérieure
et vers les sommets, passant au brun plus ou
moins foncé dans la région postérieure ; flammulé
de rayons d’un gris bleuätre ou verdàtre foncé,
souvent peu distincts. Intérieur nacré de bleu vio-
lacé passant au blanc vers les sommets et nette-
ment flammulé de rayons violets, comme les pé-
tales d’une tulipe.
DiMENSiONS. — Long., 28 à 30; haut., 15 à 16;
épaiss., 10 à 12 millim.
OBsERvATIONS. — Celle Espèce est presque tou-
jours lisse et brillante; c’est à peine si l’on observe
parfois dans la région postérieure quelques rares
traces de barbules très courtes. — Les dimensions
que nous avons données se rapportent très sensi-
blement au type de Lamarck; cette forme vit éga-
lement sur nos côtes; mais la var. major y est
beaucoup plus répandue que le type.
VARIÉTÉS. — Major. — De même galbe que le
type, mais de taille beaucoup plus grande (long.,
40 à 48; haul., 22 à 25; épaiss., 16 à 18 mil-
lim.)
Inflata. — Ve toutes tailles, mais avec des val-
ves plus creusées, faisant paraitre l’arête un peu
plus saillante.
Barbata. — De toutes tailles, avec quelques
1. Lorsque le test a perdu son épiderme, on retrouve ces
rayons presque aussi accusés en dehors qu'en dedans de la
coquille.
— 103 —
rares barbules très courtes, très caduques, dissé-
minées dans la région postérieure.
Luteola. — De même taille que le type, mais
d’un jaune plus päle, avec les flammes rayon-
nantes plus accusées.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Avec son galbe
amygdaloïde, ses sommets peu saillants, son pro-
fil presque régulier, cette forme ne peut être con-
fondue avec aucune de celles que nous venons de
citer jusqu'à présent.
HagiraT. — Peu commun; çà et là sur toutes
nos côtes, mais plus commun dans la Méditerra-
née que dans lPOcéan. La var. major est plus par-
ticulièrement méridionale; nous avons recu de
Cherbourg, dans la Manche, des individus qui
nous paraissent tout à fait conformes au type de
Lamarck.
MODIOLA OVALIS, Sowerby.
Modiola tulipa (var.), Forbes et Hanley, 1853. Hist.
Brit. moll., pl. xzviu, fig. 6.
Modiola ovalis, Sowerby, 1859. JUL. ënd., pl. vu,
fig. 7.
HisroRiQuE. — Cette belle espèce a été pour la
première fois indiquée par Forbes et Hanley qui
en faisaient une variété de leur Modiola tulipa.
Plus tard, Sowerby l’a indiquée, avec un point de
doute, sous le nom de HModiola ovalis, comme
forme distincte du 17. radiata que Forbes et Han-
ley réunissaien! à leur 47. tulipa. Une nouvelle
— 104 — ;
étude sur de bons types nous conduit à considérer
comme définitive cette Espèce provisoire.
DESCRIPTION. — Galbe général réniforme, étroi-
tement allongé, assez renflé. Région antérieure
très courte, peu haute, peu saillante; région pos-
térieure très allongée, assez haute et assez renflée
dans son ensemble, à peine amincie à son extré-
mité. Bord supérieur allongé, légèrement courbé:
angle postéro-dorsal assez obtus (125 degrés), ar-
rondi à son sommet; bord dorsal un peu court,
largement arrondi; rostre inférieur un peu étroit,
arrondi; crête postéro-dorsale haute, saillante, à
section transversale légèrement bombée, à peine
amincie sur le bord; bord inférieur allongé, lar-
gement sinueux dans sa partie médiane; assez re-
troussé à ses extrémités.
Sommeis assez saillants, un peu en arrière, ren-
flés à leur naissance, et paraissant un peu aplatis
et assez renversés sur le bord supérieur. Arête
apico-rostrale saillante, bien accusée sur un peu
plus de la moitié de la longueur totale de la co-
quille, puis ensuite plus confuse, à direction large-
ment arquée, presque parallèlement au bord infé-
rieur; soulignée en dessous par un faux sillon
assez large, venant se confondre avec le sinus ba-
sal, et en dessus par une partie un peu concave
qui l'accompagne presque tout le long du bord
supérieur.
Test un peu épais, solide, un peu brillant, orné
de stries fines assez irrégulières, avec quelques
rares barbules très courtes, très caduques, logées
— 105 —
çà et Là dans la région postérieure. D'un roux ver-
dâtre, passant au jaune clair dans la région des
sommets et vers le sinus basal, devenant plus
foncé dans la région postérieure, avec quelques
flammules d’un gris violacé ou verdâtre rayon-
nantes, confuses. Intérieur nacré, d’un violet
foncé sur les bords, passant au blanc bleuûtre vers
les sommets, nettement flammulés de rayons plus
foncés.
Dimensions. — Long., 40 à 45; haut., 23 à 25;
épaiss., 17 à 19 millim.
OBSERVATIONS.
Nous n'avons pas encore ob-
servé parmi les sujets français que nous avons eus
entre les mains d'individus présentant des rayons
aussi nettement accusés que ceux que l’on peut
observer dans les Iconographies que nous avons
citées. Du reste, au lieu d’être absolument lisse, le
test est souvent comme encroûté par un épiderme
formé de barbules courtes, plus où moins ca-
duques.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Rapproché du A1.
Adriatica, le M. ovalis s'en distingue tout de suite :
par son galbe arqué, réniforme et non pas amyg-
daloïde; par les sommets plus forts; par son arête
apico-rostrale plus haute, plus accusée, plus sail-
lante; par sa crête postéro-dorsale plus haute, plus
développée; par son bord inférieur beaucoup plus
sinueux, accompagné d’un sillon plus large, etc.
HABITAT. — Assez rare; la Manche et l'Océan;
les côtes du Finistère, Cherbourg, les iles Chaus-
sev, Ctc.
r
v
— 106 —
MODIOLA LAMARCKIANA, Locard.
Modiola Lamarckiana, Locard, 1886. Prodr. ma-
lac., p. 493 et 690 (excl. syn.)
Descripriox. — Galbe général subovoïde-al-
longé, très irrégulier. Région antérieure très
courte, peu haute, mais assez saillante; région
postérieure très allongée, assez étroite, renflée,
amincie seulement à la périphérie. Bord supérieur
allongé, presque droit; angle postéro-dorsal bien
obtus (140 degrés); bord dorsal assez court, re-
courbé à ses extrémités; rostre submédian, assez
large, bien arrondi; crête postéro-dorsale assez
haute, saillante, à section transversale largement
creusée depuis l’arête apico-rostrale jusqu’au
bord; bord inférieur assez allongé, un peu si-
nucux dans sa partie médiane, très retroussé à ses
deux extrémités.
Sommets très saillants, assez en arrière, très
fortement courbés, infléchis à leur naissance, en-
suite légèrement aplatis et renversés sur le bord
supérieur; arête apico-rostrale très saillante, con-
tournée en forme d’S couché et renversé, accusée
sur les deux tiers de la longueur de la coquille,
accompagnée en dessous d’un faux sillon très
large et très confus, et en dessus par une partie
régulièrement concave s'étendant depuis larête
jusqu’à la périphérie.
Test un peu mince, assez solide, brillant, orné
de stries fines, assez régulières, avec quelques
très rares barbules obsolètes, caduques, répan-
— 107 —
dues cà et là sur la région postérieure; d’un jaune
roux un peu clair vers les sommets et dans la ré-
gion basale, passant au brun plus ou moins foncé
dans la région postérieure et vers la crête; avec
des rayons verdàâtres ou violacés, plus ou moins
confus, allant des sommets à la base et au rostre.
Intérieur nacré, d’un violet foncé passant au blanc
dans la région des sommets, nettement flammulés
de rayons plus foncés.
DiMENSIiONS. — Long., 43 à 45; haut., 22 à 24;
épaiss., 19 à 21 millim.
OBSERVATIONS. — [)ans notre Prodrome, nous
avons associé à celte forme les formes précé-
dentes ; après une nouvelle étude faite sur de plus
nombreux matériaux, il nous parait nécessaire de
distinguer ces deux espèces.
VARIÉTÉS. — Minor. — De taille un peu plus pe-
Ute, d'un galbe plus fluet, plus allongé, avec le test
orné de barbules moins caduques, assez espacées,
très allongées.
Luteola. — De même taille ou de taille un peu
plus petite que le type, d’un jaune beaucoup plus
päle, parfois un peu rosé dans la région des som-
mels,
Rubiginosa. — De taille plus petite, d’un rouge
foncé, avec les rayons jaunàtres; lorsque cette
variété est très jeune, elle est d’un rouge très vif.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Rapproché du 4/.
Adriatica, le M. Lamarckiana s'en distinguera :
par son galbe beaucoup moins régulier; par ses
valves notablement plus renflées; par son arête
— 108 —
beaucoup plus forte, beaucoup plus saillante; par
son bord inférieur beaucoup plus sinueux; par sa
crête beaucoup plus creusée, etc.
4
Comparé au M. ovalis, on le distinguera : à son
galbe moins régulièrement réniforme ; à son arête
encore plus saillante et beaucoup plus contour-
née, sensible sur une plus grande longueur de la
coquille ; à son rostre moins inférieur; à sa crête
beaucoup plus creusée ; à son bord inférieur no-
tablement plus sinueux, ete. .
1. De toutes nos formes européennes, c'est notre W. Lamar-
kiana qui présente le plus d’analogie avec la forme exotique
connue, sous le nom de #. tulipa Pour éviter toute confusion,
nous croyons utile de donner ici une description complète et
comparative du Y. tulipa d'après un individu étiqueté de Ja
main de Lamarck, et faisant partie de la collection du Muséum
de Paris : Galbe subréniforme très allongé, renflé. Région anté-
rieure courte, assez haute ; région postérieure très allongée,
étroite, s'amincissant lentement depuis le maximum de bombe-
ment, situé au tiers de la longueur totale, jusqu'à son extrémité ;
bord supérieur un peu allongé, droit; angle postéro-dorsal
assez ouvert (122 degrés); bord dorsal très allongé, sensible-
ment parallèle à la partie correspondante du bord inférieur ;
rostre médiocre, bien arrondi: cerète postéro-dorsale peu
haute, à section transversale nettement concave ; bord infé-
ricur très allongé, largement sinueux dans sa partie médiane,
légèrement retroussé à ses deux extrémités. Sommets s’élar-
gissant rapidement, saillants à leur origine, peu aplatis et
renversés Sur le bord supérieur. Arête apico-rostrale étroite
et très saillante sur le premier tiers de la longueur totale, puis
s'élargissant et devenant confuse sur le reste de la coquille, avec
une direction nettement tombante, soulignée en dessus par la
dépression de la crête postéro-dorsale, el en dessous par un
faux sillon qui part des sommets pour aboutir au milieu du bord
inférieur.
Test mince, assez solide, brillant, orné de stries fines très
— 109 —
HaBrrar. — Commun; çà et là sur toutes nos
côtes : la Méditerranée et l'Océan. — La var.
minor de l'étang de Thau, dans l'Hérault; les var.
luteola et rubiginosa aux environs de Cette, dans
l'Hérault, ete.
MODIO!A RADIATA, Hanley.
Modiola radiata, Manley. Brit. Marin. Conch.,
p. 249, fig. 104. — Sowerby, 1859. 7/7. index,
pl. vis, fig. 8.
Modiola tulipa (var. radiata), Petit de Ia Saussaye,
1869. Cat. moll. Europe, p. 71.
HisroRiQuE. — Nous rapportons au Modiola ra-
diata une petite forme confondue tantôt avec le
M. Adriatica, tantôt avec le M. tulipa. Manley le
premier l’a fait connaitre, mais sa description et
sa figuration laissent beaucoup à désirer. Dans son
Hist. Brit. moll., en collaboration avec Forbes,
cette Espèce passe à l’état de synonyme du Mo-
rapprochées, assez régulières, avec un épiderme barbu, facile-
ment caduc, constitué par des barbules courtes très rappro-
chées ; d’un roux fauve un peu clair passant au jaune, terne
dans la région des sommets et sur la crête apico-rostrale,
avec des linéoles brunes étroites, assez régulières, allant des
sommets au rostre; intérieur nacré passant du blanc au bleu
violacé.
Dimexsions. — Long., 0,80 ; larg., 0,40 ; épaiss., 3 millim.
OgsEervarioxs. — Le type dénommé par Laimarck ne porte
pas d'indication de provenance ; il est décapé et présente cet
aspect si caractéristique des pétales de la tulipe. Dans la col-
lection du Muséum, il existe un certain nombre d'échantillons
de la Martinique qui nous semble devoir être identifiés au
M. tulipa.
— 110 —
diola tulipa qui devint le Mytilus Adriaticus de
Jeffreys !; seul, Sowerby, dans son /ndex, à
maintenu cette Espèce sous son vrai nom et à eu
bien soin d'éviter toute confusion entre le 47.
Adriatica et les différentes Espèces anglaises qui
en sont plus ou moins voisines.
DescriPriox. — Galbe général subamygdaloïde
assez régulier, un peu renflé. Région antérieure
très courte, peu haute, peu saillante; région pos-
térieure très allongée, assez haute, amincie seule-
ment à son extrémité. Bord supérieur assez al-
longé, presque droit; angle apico-dorsal assez
obtus (130 degrés), mais souvent arrondi; bord
dorsal un peu court, presque droit; rostre submcé-
dian assez large, bien arrondi; crête, postéro-
dorsale un peu haute, assez saillante, à section
transversale légèrement creusée dans la partie
antérieure, un peu bombée dans la partie posté-
rieure; bord inférieur allongé, légèrement subsi-
nueux dans son milieu, retroussé à ses extrémités,
mais surtout dans la région antérieure.
Somimets peu saillants, assez en arrière, cour-
bés-infléchis à leur origine, à peine aplatis et ren-
versés sur le bord supérieur. Arète apico-rostrale
assez saillante, accusée sur les trois cinqnièmes
de la longueur totale, à peine relevée à sa naïs-
sance, puis ensuile avec une direction légèrement
descendante jusqu'au rostre; soulignée au-dessous
par un faux sillon large, mais peu profond, et en
1. Jeffreys, 1865. British conchology, I, p. 116.
— 111 —
dessus par une concavité courte et peu profonde.
Fest un peu mince, assez solide, brillant, orné
de stries très fines, assez régulières et de barbules
rares, très fines, assez allongées, irrégulièrement
disséminées dans la région postérieure. D'un roux
fauve passant au jaune pâle ou au rose dans la ré-
gion des sommets et vers la base, et au brun foncé
ou ferrugineux vers le rostre, avec des flammes
plus ou moins régulières, en forme de rayons
allant des sommets à la périphérie, d’un vert gris
ou d’un violacé terne. Intérieur nacré d’un violet
plus ou moins foncé dans la région rostrale, pas-
sant au blanc vers les sommets, nettement flam-
mulé de rayons violets.
DimENSIoNs. — Long., 25 à 30; haut., 14 à 17;
épaiss., LL à 13 millim.
OBSERVATIONS.— Cette jolie petite Espèce signa-
lée par les Anglais n'appartient pas exclusivement
à la faune océanique; nous l'avons observée tout
aussi typique dans la Méditerranée. Rarement elle
est complètement glabre; elle garde assez souvent
quelques traces de son épiderme barbuleux.
VARIÉTÉS. — Ælata.— De même taille, mais avec
un galbe plus élargi, par suite du peu de dévelop-
pement de la crête postéro-dorsale.
Elongata. — De même taille, d'un galbe plus
eflilé.
Viridula. — D'une teinte générale verdâtre avec
la région antérieure et le bord inférieur jaune
clair, et des rayons verts plus ou moins foncés.
Luteola. — D'un jaune pâle devenant grisätre
— 112 —
dans la région des sommets et sur le bord infé-
rieur, avec des rayons d’un vert grisâtre.
Rosea. — D'un jaune pàle avec des tons roses
dans la région antérieure et vers le bord infé-
rieur, avec des rayons verdâtres.
Ferruginea. — V’un ton brun foncé, passant au
rose vif dans la région antérieure et vers le bord
inférieur, avec des rayons d’un jaune verdtre.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Modiola radiata
est bien souvent confondu avec le A. Adriatica
type, c’est-à-dire de taille presque similaire. On
le distinguera : à son galbe moins régulièrement
amygdaloïde; à son arête notablement plus sail-
lante à son origine, plus sensible sur toute la ré-
gion antérieure, et plus inclinée dans, la région
postérieure; à sa crête plus saillante et plus angu-
leuse, ce qui modifie complètement son profil dans
cette région; à son bord inférieur plus sinueux; à
ses rayons plus accusés, etc.
Comparé aux Modiola ovalis et M. Lamarckiana,
on l’en séparera : par sa taille toujours beaucoup
plus petite; par la direction de son arête qui est
beaucoup moins arquée que chez le M. ovalis et
beaucoup moins tordue que chez le Lamarckiana ;
par sa crête dont le profil transversal est en quel-
que sorte intermédiaire entre celui de ces deux
Espèces, c’est-à-dire moins convexe que chez le
M. ovalis, et moins concave que chez le M. La-
marchkiana; par le bombement de ses valves qui
participe d'avantage de la quasi régularité du 47.
Adriatica, ete.
— 115 —
HaBiraT. — Peu commun; eà et là sur toutes nos
côtes ; nous l’avons observé dans les départements
suivants : le Var, les Bouches-du-Rhône, l'Hérault,
la Gironde, la Loire-Inférieure, la Vendée, le Fi-
nistère et la Manche.
MODIOLA STRANGILATA, Locard,
Modiola tulipa (non Lamarck.', Forbes et Hanley,
1853. Hist. Brit. moll., pl. xLv, fig. 5.
Mytilus Adriaticus, Jeffreys, 1863. Brit. Conch.,
pl. xxvri1, fig. 4.
Modiola strangulata, Locard, 1886. Prodr. malac.,
p. 493 et 690.
HisroRiQuE. — Comme nous l'avons expliqué
dans notre Prodrome, nous ne comprenons pas
que la forme si exactement figurée par Jeffreys,
dans son Atlas, ait pu être confondue un seul ins-
tant avec le véritable Modiola Adriatica. W nous
parait absolument impossible de la rapprocher de
cette Espèce, même à titre de variété. La figuration
de Forbes et Hanley, quoique pourtant très carac-
térisée, est peut-être un peu moins typique, par
rapport aux formes francaises que nous avons
observées.
DESCRIPTION. — Galbe général subcylindroïde,
irrégulier, très allongé. Région antérieure très
étroite, peu saillante; région postérieure très al-
longée, étroite, régulièrement amincie jusqu’à son
extrémité. Bord supérieur allongé, presque droit;
angle postéro-dorsal bien obtus (140 degrés),
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 188$. — 8
— 114 —
presque toujours arrondi; bord dorsal très large-
ment arqué; rostre médian assez étroit, bien ar-
rondi; crête postéro-dorsale très allongée, peu
haute, à section transversale concave, surtout
dans la région des sommets; bord inférieur très
allongé, subsinueux dans la partie médiane, bien
retroussé à ses extrémités, surtout vers la région
antérieure.
Sommets très saillants, assez en arrière, forte-
ment courbés, infléchis à leur origine, à peine
aplatis, mais bien renversés sur le bord supérieur.
Arête apico-rostrale très saillante, accusée sur
presque toute la longueur de la coquille, légère-
ment montante à sa naissance, puis lentement tom-
bante jusqu'à l'extrémité du rostre, soulignée en
dessous par un faux sillon à peine sensible vers le
sinus basal eten dessus par le profil concave de la
crêle postéro-dorsale.
Test mince, assez solide, très brillant, orné de
de stries extrémement fines, assez régulières, et
de quelques rares barbules épidermiques dissé-
minées dans la région postérieure, d’un jaune
roux verdâtre, devenant plus foncé dans la région
postérieure, passant au jaune clair vers les som-
mets et sur les deux côtés de larête apico-rostrale,
vaguement flammulé de quelques rares rayons
d'un vert grisètre plus ou moins foncé allant des
sommets à la périphérie. Intérieur nacré, passant
du violet au vert, devenant plus pâle, même presque
blanchätre dans le voisinage des sommets, avec
quelques rayons violacés un peu confus.
— 115 —
DiMENSIONS. — Long., 34 à 36; haut., 16 à 15;
épaiss., 13 à 15 millim.
OBSERVATIONS. — Chez nos Modiola strangulata,
les rayons colorés sont toujours moins nombreux
que chez les formes précédentes ; tantôt on ne voit
que deux rayons bien nets soulignant larête
apico-rostrale en dessus et dessinant le faux sillon
en dessous; tantôt on ne distingue que quelques
rayons visibles seulement à Pextrémité du rostre.
En outre, cette Espèce nous parait, par suite de la
finesse de son test, devoir être plus souvent glabre
que les précédentes.
VARIÉÈTES. — Ælongata. — Galbe très allongé,
très étroit, atteignant 40 millim. de longueur.
Elata. — De mème taille ou un peu plus petite,
d’un galbe un peu moins eftilé.
Viridula. — De même taille, d'un vert clair,
passant au jaune pâle en dessus et en dessous de
l’arête apico-rostrale, et au vert bouteille à Pextré-
mité du rostre.
Luteola. — D'un jaune pale avec des tons rou-
geàtres sur l’arête apico-rostrale, et des rayons
plus clairs en dessus et en dessous de l’arète.
Biradiata. Avec deux rayons nettement accusés
en dessus et en dessous de l’arête apico-rostrale.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par la saillie de
son arête apico-rostrale, comme par son galbe,
cette Espèce se séparera très facilement des Mo-
diola Adriatica et M. radiata, tels que nous les
avons compris. On Ja distinguera toujours du
M. ovalis ? à son galbe plus eylindroïde; à ses
— 110 —
valves moins bombées, plus régulièrement atté-
nuées dans toute la région postérieure ; à son bord
inférieur moins arqué; à sa crête plus étroite et à
profil plus concave; à son arête plus droite et plus
accusée sur toute la longueur de Ja coquille. Rap-
proché du Hodiola Lamarckiana, on la reconnaitra
toujours : à son galbe plus étroit, plus effilé; à
ses sommets moins saillants; à ses valves moins
bombées; à son arête plus droite; à son rostre un
peu moins relevé; à son sinus basal plus accusé, etc.
HaBirar. — Peu commun, sur toutes nos côtes,
nous avons observé le type et surtout la variété
elata dans la Méditerranée ; nous connaissons cette
Espèce dans les départements suivants : le Var,
les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault, la Cha-
rente-Inférieure, la Loire-[Interieure, le Finistère,
Ille-et-Vilaine et Ja Manche.
MODIOLA BRACHYTERA, Locard,
DESCRIPTION. — Galbe général subcylindroïde,
irrégulier, court, très renflé. Région antérieure
très courte, très étroite, à peine saillante; région
postérieure peu allongée, assez large, régulière-
ment bombée jusqu'à son extrémité. Bord supé-
rieur allongé, droit; angle postéro-dorsal peu
ouvert, nettement anguleux (115 degrés); bord
dorsal un peu court, arrondi; rostre inférieur,
large, bien arrondi: crête postéro-dorsale haute
mais peu large, à section transversale un peu con-
cave surtout dans le voisinage des sommets, deve-
nant convexe vers le rostre: bord inférieur très
rite
allongé, presque droit, très fortement retrousse
vers la région antérieure, arrondi vers le
rostre.
Sommels saillants, un peu acuminés, assez en
arrière, fortement courbés infléchis à leur origine,
très peu aplatis mais bien renversés sur le bord
externe. Arète apico-rostrale très saillante, sur-
tout dans le premier tiers de la coquille, s'élar-
gissant rapidement pour se confondre avec Île
bombement général des valves, très vaguement
soulignée en dessus et en dessous par de faux
sillons très larges et très peu marqués.
Test un peu épais, assez solide, brillant, orné
de stries fines, irrégulières et de quelques rares
barbules épidermiques disséminées sur la partie
rostrale. D'un fauve foncé devenant un peu plus
clair dans la région des sommets et vers le bord
inférieur, passant au brun verdâtre dans la région
postérieure ; avec des rayons verdàtres irréguliè-
rement espacés allant du somimet à la périphérie.
Intérieur nacré, violacé, passant au blanc grisètre
ou bleuûtre vers la base et les sommets, avec des
rayons violacés plus ou moins distincts.
DiMENSIoNs. — Long., 36 à 38; haut, 21 à 23;
épaiss., 17 à 19 millim.
OBSERVATIONS. — Cette Espèce est à la fois la
plus courte et la plus régulièrement bombée de
toutes les formes qui appartiennent au sous-
groupe du Modiola Lamarckiana. C'est également
une de celles chez lesquelles les tubercules sont
le plus facilement caducs.
— 118 —
Dans son Atlas !, Poli a figuré sous le nom de
Modiola barbata une forme particulière qui nous
parait se rapprocher beaucoup de notre Modiola
brachytera, par son galbe général et par l'allure
de la crête apico-rostrale. Cependant chez cette
forme, le sinus basal serait un peu plus accentué
que chez la nôtre.
VARIÉTÉS. — Truncata. — D'un galbe encore
plus court, plus tronqué vers Le rostre.
Viridula. — D'une teinte verdàtre, passant au
jaune clair vers les sommets et vers la base, avec
des rayons d’un vert plus ou moins grisàtre, sou-
vent confus.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Avec sa taille, avec
son galbe court, renflé; avec son arête très large
s’'épanouissant longitudinalement en dos d’àne
régulier, depuis les sommets jusqu’au rostre; avec
sa crêle relativement petite et bien anguleuse,
cette forme ne saurait être confondue avec aucune
de celles que nous venons d'examiner. Elle cons-
titue ainsi un type bien défini tout en se rattachant
au groupe du M. Adriatica.
HABITAT. — Rare, sur toutes les côtes; nous
l'avons recu des environs de Cette dans la Médi-
terranée, de l'embouchure de la Loire-Inférieure
et de Granville dans la Manche.
1. Poli, 1789. Test. utr. Siciliæ, IT, pl. xxxur, fig. 8.
Bull. Soc.Malac, France. V 1888. PE:
+
AÀ.De Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Bry, Paris
Modioles des Côtes de France.
Fig.
— 119 —
EXPLICATION DE LA PLANCHE [°°
L. Modiola barbata, Zinné, de Granville (Man-
re
us
che).
mytiloides, Zocard, de la Ro-
chelle (Charente-Inférieure).
pterota, Locard, de Royan (Cha-
rente-Inférieure).
Adriatica, Lamarck, de Cette (Hé-
rault).
ovalis, Sowerby, de Brest (Finis-
tère).
Lamarckiana, Locard, de l'étang
de Thau (Hérault).
radiata, Hanley, de Cette (Hé-
rault).
strangulata, Locard, de Brest (F1-
nistère).
brachytera, Locard, de Granville
(Manche).
Bull, Soc. malac. France, V,. Mars 1888.
CAL
CATALOGUE
DES
MOLLUSQUES TERRESTRES
ET FLUVIATILES
DU
DÉPARTEMENT DE LA DROME
PAR
Me GUSTAVE-SATN
MEMBRE ASSOCIÉ
(Avec le concours de M. Paul Fagot. membre fondateur.)
INTRODUCTION.
Le département de Ia Drôme, d’une superficie
d'environ 653 myriamètres carrés, divisé en
4 arrondissements : (1° Valence (chef-lieu), 2° Die,
3° Montélimart, 4° Nyons), est situé à la partie
moyenne du bassin du Rhône, entre 2° 1/3 et 3° 1/2
de longitude Est du méridien de Paris et entre
44° 1:55 et 45° 1/10 de latitude boréale.
Une grande partie de son territoire est couverte
par des ramifications des Alpes, ce qui le fait ren-
trer naturellement au point de vue malacologique
dans le sous-centre alpique. Mais les sommités
s’abaissent du Nord-Est au Sud-Ouest et changent
d'aspect et de végétation à cause de la constitution
intime du sol, constitution sur laquelle il est indis-
pensable de jeter un coup d’œil rapide.
IT. — Constitution géologique.
La constitution géologique du département est
caractérisée par : 1° le peu d’étendue et d’impor-
tance du terrain primitif, représenté seulement
par une bande étroite de roches granitiques, ac-
compagnées de gneiss et de micaschistes, qui
s'étend d’'Andancette à Saint-Vallier et de là à
Tain; 2° l'absence complète des terrains de tran-
sition; 3° le développement des terrains secon-
daires constituant à eux seuls les sommités les
plus élevées, notamment le mont Glandaz, dont
l'altitude atteint 2019 mètres; 4° la présence sur
des étendues considérables de la partie moyenne
des terrains tertiaires formant le sol des parties
basses; 5° la présence, sur des points restreints,
du pliocène et du quartenaire.
D'une facon générale, la Drôme, au point de vue
géologique, se divise en deux parties bien dis-
ünctes : l’une septentrionale, comprenant l’arron
dissement de Valence et une partie de celui de
Die, c’est-à-dire d'une part les plaines du bas
Dauphiné et du Valentinois (celles-ci bornées au
Sud par le cours de la Drôme, de Crest à son em-
bouchure dans le Rhône), et de l’autre toutes Les
montagnes du Royans et du Vercors et les chai-
nons qui en dépendent {montagnes d'Ambel, de
Rave, de Penet, etc):
— 123 —
Dans toute cette région, qui au point de vue
géologique a des rapports plus intimes avec l'Isère
qu'avec la partie sud du département, les plaines,
à part le petit ilot granitique d’Andancette, sont
formées par les couches supérieures du terrain
tertiaire ou par les alluvions quaternaires. Quant
à la partie montagneuse, elle est exclusivement
composée de néoconien et de crétacé supérieur,
avec absence de tout dépôt pouvant se rapporter
à la période jurassique. L’urgonien est extrème-
ment développé, tandis que l’aptien fait presque en-
tièrement défaut. On trouve relevées contre les
premières chaines, et parfois portées à d’assez
grandes altitudes, les couches inférieures de la
mollasse marine.
Dans la région méridionale, qui comprend les
arrondissements de Nyons et de Montélimar, ainsi
que la plus grande partie de celui de Die, c’est-
à-dire les plaines de Crest, de Montélimar et de
l’ancien Comtat Venaissin, plus les montagnes du
Diois, des Baronnies, de Bourdeaux et de Dieu-
lefit, la constitution du sol est plus variée.
Les plaines sont généralement formées par les
dernières assises du crétacé ou par les couches
inférieures de la mollasse marine. La région mon-
tagneuse se distingue neltement de celle de Ia
partie septentrionale, par le peu d'importance ou
même Pabsence complète de lurgonien, le grand
développement des assises jurassiques (oxfordien-
Hithoniques, enfin l'importance des marnes ap-
Uüicnnes.
ET
I n’est point étonnant que de telles différences
dans la constitution géologique aient entrainé des
modifications au point de vue de l'hydrologie et de
la végétation, et par suite de la distribution géo-
graphique des Mollusques.
LT. — Æydrograplie.
Toute la partie ouest du département est bai-
gnée pour le Rhône, qui la sépare de l'Ardèche,
aussi cette partie est-elle principalement soumise
au chimat rhodanien.
L'Isère entre dans notre département près du
village d'Eymeux, coule de PEst à l'Ouest en par-
tageant l'arrondissement de Valence en deux par-
lies à peu près égales et se jette dans le Rhône
un peu au nord de Valence. Ses principaux af-
fluents dans le département, sont la Vernaison, le
Léoncel et l’Herbasse. C'est aussi dans lar-
rondissement de Valence que se trouve la Véore
qui arrose Chabeuil et se jette dans Ie Rhône à
Fiancey.
La rivière de la Drôme, qui a donné son nom au
département, coule presque en entier dans l'ar-
rondissement de Die et traverse seulement une
faible partie de l'arrondissement de Valence. Elle
arrose Die et Crest et a son embouchure sur la
rive gauche du Rhône, un peu en amont de Loriol.
Ses principaux affluents sont la Sure, la Gervanne,
la Roanne et le Bey.
Le Roubion prend sa source dans le massif de
— 125 —
Bourdeau {arrondissement de Die, pénètre dans
l'arrondissement de Montélimar et se jette dans le
Rhône tout près de cette ville.
La source du Lez est dans Vaucluse, mais ce
ruisseau traverse la partie sud de l'arrondissement
de Montélimar.
Enfin l’Aigues, qui coule au nord de l’arrondis-
sement de Nyons, quitte bientôt notre départe-
ment pour entrer dans celui de Vaucluse.
Le régime de ces cours d’eaux est très difré-
rent.
Tandis que les montagnes de la partie Nord sont
généralement boisées ou gazonnées et portent de
superbes futaies, les massifs montagneux de la
partie méridionale sont presque entièrement dé-
boisés et suffisent à peine à nourrir de maigres
taillis. Par suite, les rivières et les ruisseaux de la
partie septentrionale, tout en étant sujets à des
crues rapides, sont généralement bien encaissés
et ne présentent pas l’allure torrentielle des cours
d'eau du Midi, qui, dans le Diois notamment,
rappellent d’une facon frappante les torrents des
Hautes-Alpes etcausent des ravages incalculables.
Cette allure torrentielle provient sans doute en
grande partie de l’immense développement des
marnes oxfordiennes. Il est aisé de comprendre
que ces crues rapides et fréquemment renouve-
lées emportent dans leur tourbillon tout ce qui
pourrait leur porter obstacle et sont ainsi très
défavorables à la propagation et à la reproduction
des Mollusques aquatiques. Ce fait, qui n'avait point
échappé aux sagaces observations de MM. Garnier
et Tassy, a élé confirmé par nos propres recher-
ches. Les genres Unio et Anodonta font complè-
tement défaut là où apparaissent les marnes
oxfordiennes, seules les Zimnæa vivent dans les
flaques d’eau ou les bassins.
IV. — Végétation forestière.
1. Zône des Gazons.— Cette zone rèone ordinai-
rement sur les parties les plus élevées, de 1500 à
2000 mètres, c’est vers la base de cette zone que se
rencontre sur quelques points le Pin à crochets.
Les Gazons descendent souvent beaucoup plus
bas, jusques vers 1000 mètres dans la partie nord
du département.
2. Zône du Sapin. — Le Sapin en futaie com-
mence à apparaitre vers 1500 mètres et ne descend
guère au-dessous de 1000 mètres.
3. Le Hétre.— Au Sapin se mêle le Hêtre, et ces
deux essences réunies forment sur les plateaux
de lurgonien ou néocomien supérieur, à l'altitude
moyenne de 1000 mètres, les forêts les plus impor-
lantes, comme celles de Lente et du Vercors où vi-
vent encore quelques rares individus d’Ours brun.
4. Le Chène. — Le Hêtre descend plus bas que
le Sapin et il n’est pas rare de le rencontrer dans
lazône du Chêne; celui-ci, dont les derniers repré-
sentants montent jusqu'à 1000 mètres, forme des
bois taillis depuis les plaines basses Jasque vers
800 mètres.
HOTTES
5. L'Olivier. — La région où lOlivier peut mu-
rir son fruit ne dépasse pas la latitude de Douyère,
au midi de Montélimar, mais cetarbre peuts’élever
jusqu’à 700 mètres, comme par exemple aux envi-
rons de Montbrun.
6. Le Chéne vert.
toral, ne se rencontre que dans la partie inéridio-
Arbre particulièrement lit-
nale du département.
V. — Historique.
C’est à Draparnaud que nous devons les pre-
mières notions sur la Malacologie de la Drôme.
Dans son Tableau des Mollusques (1801) et dans
son Histoire des Mollusques de France (1805), il
décrit, ou cite de la Drôme 9 Espèces de Mol:
lusques qui lui avaient été envoyées des environs
de Crest par Faure-Biguet, et de ceux de Montéli-
mar par Faujas de Saint-Fons. De ces 9 Espèces, 5
CHelix fruticum et personata, Bulimus radiatus,
Pupa papillaris, Clausilia bidens) étaient déjà
décrites, et la présence même de l’Æ{elix personata
dans la Drôme est des plus douteuses ', les types
des 5 autres (Conulus fuleus, Helix sylvatica,
H. Pygmæa, H. cinctella, H. glabella) se trouvent
incontestablement dans la Drôme.
Faure-Biguet avait envoyé à Draparnaud, qui
n’en indique pas la provenance exacte, d’autres
Espèces des environs de Cresl comme la Testa-
cella haliotidea. Cet auteur, qui la décrit dans un
1. Voyez Locard, Walac. Lyonnaise, p. 27 (note).
— 4195 —
petit Mémoire (Bull. Soc. philom. Paris, n° 61,
p. 98), un an à peine après la publication du Ta-
bleau des Mollusques où l'Espèce était publiée
sans indication de localité, nous apprend qu'il Pa
recueillie à Crest, comme font foi et une note de
la planche 1x de lHistoire des Mollusques et le
témoignage un peu postérieur de Férussac.
Outre les Espèces déjà mentionnées, nous trou-
vons citées, dans le Catalogue manuscrit de Sio-
nest, d’autres Espèces de la Drôme envoyées par
Faure-Biguet. A celte époque (1815-1822), celui-ci
habitait Crest toute l’année, et explorait au point
de vue malacologique la plus grande partie du
département; aussi Férussa®: put-il décrire
l’Helix alpina des montagnes au-dessus de Die et
l’'Arion melanocephalus de Pont en-Royans dans
l'Isère, mais sur la limite nord du département,
Espèces qui lui ont élé envovées par Faure-
Biguet.
Faujas de Saint-Fons et Faure-Biguet, qui
avaient jusqu’à Celle époque fourni quelques ma-
tériaux pour l'étude des Mollusques du départe-
ment, meurent à peu d'intervalle l’un de Pautre,
et pendant trente ans c’est à peine si nous trou-
vons dans les ouvrages de Potiez et Michaud,
Albin Gras, C. Pfeiffer, quelques indications rela-
lives à notre sujet.
En 1855 parait l'Histoire naturelle des Mollus-
ques de France, par Moquin-Tandon. Cet auteur
avait entre les mains un certain nombre de co-
quilles qui lui avaient été envoyées des environs
— 129 —
de Nyons par Raybaud; il indique dans la Drôme,
outre les Espèces déjà citées par Draparnaud, les
formes suivantes : Succinea arenaria; Zonites dia-
phanus; Helix aculeata et glabella, var. Moutoni;
Pupa granum, polyodon, multidentata, pagodula
et cylindracea (signalé d’après Potiez et Michaud),
enfin, par erreur, le Clausilia punctata.
En 1882, dans son Histoire des Clausilies de
France, M. Bourguignat rappelle que le CL. bidens
remonte dans la vallée du Rhône jusqu'à Monté-
limar, et que le type du C{. dubia provient des fo-
rêts du Vercors et du Dévoluy.
Mais c’est surtout dans les ouvrages de M. Lo-
cardeten particulier dans son grand Prodrome
de Malacologie française et ses études monogra-
phiques des Espèces appartenant au groupe de
l’Helix Heripensis et à celui de l’Aelix Bollenensis,
que nous trouvons le plus de renseignements sur
la faune de la Drôme. Dans ces diverses publica-
tions, le savant malacologiste lyonnais ajoute, aux
£spèces déjà citées par Moquin et Draparnaud,
plus d’une trentaine de citations nouvelles, entre
autres : Helix Fontenelli, H. Idanica, H. Bollenen-
sis, Bulimus Locardi, ete. Grâce à l’obligeance de
M. Locard, nous pourrons, à propos de chacune
de ces Espèces, donner l'indication exacte de la
localité où elle a été recueillie, indication qui
n'avait pas toujours pu trouver place dans un ou-
vrage aussi étendu que le Prodrome.
En 1886, M. G. Coutagne décrit le Clausilia
hypocra, de Montélimar, et signale, dans les
Bull, Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — 9
— 130 —
environs de cette ville le Clausilia nigricans,
tandis qu'en 1884, M. Berthier avait donné la
diagnose des Helix pleurestha et Deana des envi-
rons de Die.
Le nombre des Espèces signalées dans le dépar-
tement ne dépassait, donc pas une soixantaine,
quand des recherches effectuées par MM. Garnier,
Inspecteur des Eaux et Forêts à Valence, Victor
Tassy, Inspecteur des Eaux et Forêts à Die, le
frère Florence, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, et
par l’un de nous, aux environs de Montvendre,
nous ont permis de tripler presque le nombre des
Espèces et d'entreprendre un Inventaire sommaire
des richesses malacologiques du département.
VI.— Liste des Espèces.
Genus 1, TESTACELLA.
1. TESTACELLA HALIOTIDEA
Testacella haliotidea. Vraparnand, Tabl. Moll.,
p. 99, 1901,-et Mist, Moll: France, pl
fig. 12-14, 1805.
1. Nous saisissons cette occasion pour remercier tous ceux
qui ont bien voulu faciliter notre travail par des communi-
cations de tout genre, entre autres, MM. Roux, inspecteur
des Eaux et Forêts à Valence et David, géologue à Bollène,
Me Escoffier, à Visan et, en particulier, MM. Tassy et le frère
Florence; ce dernier a bien voulu nous communiquer un tra-
vail inédit très complet, qui nous a été du plus grand secours
pour l'étude de la faune des environs de Saint-Paul-Trois-
Châteaux.
— 131 —
Presque toutes les parties basses du départe-
ment, de préférence dans les terrains argileux. Le
type se trouve à Crest, où 1l a été découvert par
Faure-Biguet à la fin du siècle dernier.
OBSERVATION. — Quoique cette Espèce ne vive
habituellement que dans les plaines, nous en
avons recueilli un seul individu 7rort, dans les
bois de Saint-Vincent-sur-Charpey, à plus de
700 mètres d’altitude.
Genus 2, VITRINA.
4. VITRINA MAJOR
Vütrina pellucida, Draparnand, Tabl. Moll., p. 95,
1801 1, et Hist. Moll. France, p. 119, pl. vaut,
fig. 34-37, 1805.
Helicolimax major, Férussac, Ess. meth. conchyl.,
p. 43, 1807.
Vitrina major, C. Pfeiffer, Deutschl. Moll. Heft, I,
p. 47 (note), 1821.
Cette Vitrine est répandue dans le département
à toutes les altitudes. Nous citerons comme loca-
lités : Lente (1,000 mètres), Romeyer, Saint-Julien
près Die, Saint-Nazaire-le-Désert, Peyrus, parc de
Saint-Vallier, Montvendre, Donzère, Saint-Paul-
Trois-Châteaux, etc.
La coquille du Vitrina major est assez variable,
quant à la taille et à la largeur relative de l’ouver-
ture, à cause du développement plus où moins
1. Non Vitrina pellucida, Müller, 1774.
— 132 —
grand du dernier tour; mais ces variations ne pa-
raissent point liées à l'altitude.
2. VITRINA DIAPHANA
Vitrina diaphana, Draparnaud, Hist. Moll., p. 120,
pl. vu, fig. 36-39, 1805.
Romans (Locard).
3. VITRINA ELONGATA
Vitrina elongata, Draparnand, Hist. Moll., p. 120,
pl. vu, fig. 40-42, 1805.
D’après le Catalogue manuscrit de la collection
Sionest, Faure-Biguet aurait recueilli cette Espèce
aux environs de Die.
Genus 3, SUCCINEA.
1. SUCCINEA PUTRIS
Helix putris, Linnæus, Syst. nat., édit. X, 1, p. 774,
1758.
Succinea putris, Blainville, Dict. Science. nat., LE,
p. 224, pl. xxxv, fig. 7, 1824.
Valence, Saint-Jean-en-Rovans.
2. SUCCINEA CHARPENTIERI
Succinea Charpentieri, Dumont et Mortillet, in :
Bull. Assoc. Genev., IV, p. 310, 1856, et Cat.
crit. Malac. Léman, p. 23, 1857.
— 133 —
Succinea putris, Var. Charpentieri, Baudon, Mon.
Succ. France, pl. vi, fig. 4, a-b, 1877.
Espèce extrêmement abondante dans les prés
qui dominent la route de Saint-Marlin-en-Vercors,
entre l'hôtel Combet, à la sortie des Grands-Gou-
lets, et le premier tunnel, vivant là à une altitude
de plus de 600 mètres, en compagnie des Helix
arbustorum et depilata. On la trouve aussi beau-
coup plus bas, au Pont-de-Manne, entre Saint-
Nazaire et Pont-en-Royans.
3. SUCCINEA DEBILIS
Succinea debilis, Morelet in : Pfeiffer, Mon. helic.
viv., IV, p. 811, 1859, et Bourguignat, Mal.
Alger., I, p. 65, pl. ui, fig. 32-55, 1864.
On trouve une variété m27inor de cette Espèce,
près du bassin de Molières (canton de Die).
4, SUCCINEA SUBCUNEOLA
Succinea subcuneola, Servain, Hist. malac. lac
Balaton, p. 14, 1881.
Trouvée en compagnie du Succinea debilis.
5. SUCCINEA PFEIFFERI
Succinea Pfeifferi, Rossmassler, Iconogr. Ieft,
p. 92, pl. ni, fig. 46, 1835.
Valence, Montvendre, Saint-Vallier, Nyons, Buis-
lès-Baronnies, Saint-Paul-Trois-Chateaux, etc.;
très répandue dans tout Ie département. Quoique
— 134 —
variable sous le rapport de la taille, cette Suc-
cinée est assez constante dans ses principaux ca-
ractères.
6. SUCCINEA STREPHOLENA
Succinea strepholena, Bourguignat, in : Servain,
Etud. Moll. Espagne et Portugal, p. 9, 1880.
Cette Succinée, qui ressemble à la S. Pfeifferi,
mais que l’on distingue aisément de cette Espèce,
à son ouverture plus oblique et plus inclinée,
ainsi qu'à la torsion des premiers tours de la
spire, a été recueillie par M. Tassy, sur Les bords
du bassin de Molières, près Die.
7. SUCCINEA VALCOURTIANA
Succinea Valcourtiana, Bourguignat, Deseript.
Esp. nouv. terr. Alpes-Marit., p. 5, 1869, et
Baudon, Suppl. monog. Succin. Franc. (ext.
Journ. conchyl.), pl 1, fig. 11 (Succ. Cros-
seana), 1877.
C’est sous ce nom que nous inscrivons, jusqu’à
plus ample informé, les individus trouvés à Nyons
par Raybaud, et appelés par Moquin-Tandon Suc-
cinea arenaria. Cette dernière Espèce est, en effet,
propre au nord de la France, tandis que le S. Val-
courtiana est très répandu dans la partie méridio-
nale, des Alpes-Maritimes à la Haute-Garonne.
— 199 —
8. SUCCINEA OBLONGA
Succinea oblonga, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 56,
1801 et, ist” MollV Erance pr 59 414be "10,
fig. 24-25, 1805.
Alluvions de Ia Drôme, entre Pontaix et Ver-
cheny, Anneyron, et Montvendre.
OBSERVATION. — Les individus morts de cette
Espèce sont abondants, tandis que les exemplaires
vivants sont difficiles à trouver.
9. SUCCINEA FAGOTIANA
Succinea Fagotiana, Bourguignat, Aperc. Esp
Franc. Suecineap-29, 1877,
Rare; dans les alluvions de la Drôme, entre
Pontaix et Vercheny.
Genus 4, HYALINIA.
1. HYALINIA LUCIDA
Helix lucida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 96, 1801,
et Hist. Moll. Franc., tab. vu, fig. 23-25,
1805 (H. nitida).
Hyalinia nitida, Westerlund, Fauna Europ. Moll.
éxir Pradrom:..p..22; 13/6.
Les parties basses des vallées.
Romans, Montvendre, Valence, Saint-Paul-
Trois-Châteaux et ses environs.
— 136 —
2. HYALINIA BLAUNERI
Helix Blauneri, Shuttleworth, in : Mitheïl. nat.
ges. Bern.;p. 13, 1823.
Combovin (320 mètres), avec l'A. cespitum ; Ver-
cheny, alluvions de la Drôme. Espèce littorale.
3. HYALINIA SEPTENTRIONALIS
Hyalinia septentrionalis, Bourguignat, Moll. nouv.
(11° et 12° dec.), p. 8, pl. ut, fig. 4-6, 1870.
Cette forme, bien constante dans ses principaux
caractères, a été trouvée abondamment à Mont-
vendre, sous un vieux plancher reposant sur un
sol très humide. —— Pare de Saint-Vallier.
4. HYALINIA CELLARIA
Helix cellaria, Müller, Verm. hist., LE, p. 28, 1774.
Hyalina cellaria, Albers, Helic. (Edit. ID, p. 68,
1860.
Hyalinia cellaria, Môrch, Syn. Moll. Dan., p. 14
1864.
?
L'Hyalinia cellaria vit de préférence dans les
régions élevées de la Drôme. Nous l'avons trouvé
(à 1,000 mètres et plus) sur l’urgonien, dans les
forêts de Lente et de Léoncel, et les pâturages
d’Ambel (à 900 mètres), sur le tithonique de la
montagne de Barry, près Vérone, à la limite des
régions méridionales et septentrionales:; il descend
pourtant quelquefois assez bas, puisque le frère
Florence l'indique à Saint-Paul-Trois-Châteaux.
— 137 —
5. HYALINIA NITIDA.
Helix nitida, Müller, Verm. hist., I, p. 32, 1774.
Hyalinia nitida, Westerlund, Faun. Europ. Moll.
extram. Prodrom., p. 26, 1876.
Alluvions de Ia Drôme, entre Pontaix et Ver-
cheny. Alluvions de la Veore, Montvendre, Com-
bovin, Beaussem, Blant, Valence, Saint-Paul-
Trois-Châteaux.
5. HYALINIA SUBNITENS
Zonites subnitens, Bourguignat, in : Mabille, Hist.
malac. bass. Parisien, p. 116, 1870.
Hyalinia subnitens, Locard, Faun. malac. qua-
tern. Eyon,.p’ 19, 1879.
Parties élevées, notamment : forêts de Lente,
du Vercors, de Léoncel; montagne de Barry.
7. HYALINIA VIRIDEULA
Helix viridula, Menke, Synop. Moll., p. 20 et 150,
13830.
Hyalina viridula, Martens, in : Albers, Helic.
(édit El} p69,; 1860:
Hyalinia viridula, Locard, Etud. var. malac., I,
p. 69, 1880.
Montagne de Barry, près Vérone.
8. HYALINIA PSEUDOHYDATINA
Zonites pseudohydatinus, Bourguignat, Amén.
malac, p.159, 1956.
— 138 —
Hyalinia pseudohydatina, Westerlund, Faun.
Europ. moll. extramar. prodr., p. 27, 1876.
Cliouselat, alluvions à Montvendre, assez rare.
N’étant point encore assez familiarisés avec les
Espèces de ce groupe, nous rapportons provisoi-
rement nos échantillons au #. pseudohydatina,
dont ils sont incontestablement très voisins.
9. HYALINIA DIAPHANA
Helix diaphana, Studer, Kurz. verzeich., p. 86,
1820.
Hyalinia diaphana, Agassiz, in : Charpentier,
Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837.
Cette Espèce habite de préférence les régions
élevées. Forêts de Lente (commune de Bowvante),
Saint-Nazaire, montagne de Barry, haute vallée de
Combovin. Nous l'avons cependant recueillie, vers
195 m., à Montvendre, dans des alluvions des
fossés et des petits ruisseaux.
10. HYALINIA CRYSTALLINA
Helix crystallina, Müller, Verm. hist. Il, p. 23,
1774.
Hyalinia crystallina, Agassiz, in : Charpentier,
Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837.
Forêt de Lente (la Piochère), où il parait fort
rare ; 1l devient, au contraire, fort abondant dans
les alluvions des régions basses : alluvions de la
Drôme, entre Pontaix et Vercheny, alluvions à
Montvendre, ete.
— 139 —
Genus 5, CONULUS.
1. CONULUS FULVUS
Helix fulva, Müller, Verm. hist., II, p. 56, 1774.
Conulus fulvus, Fitzinger, Syst. verzeich. (Œster.,
p.94, 1833.
Forêt de Lente (1000 mètres), alluvions de la
Drôme, entre Pontaix et Vercheny, alluvions de la
Veore, environs de Chabeuil.
Genus 6, ZONITES.
1. ZONITES ALGIRUS
Helix algira, Linnæus, Syst. nat. (edit. X), p.769,
1755.
Zonites algirus, Denys de Montfort, ConchyL. syst,
pe pl excr PF F[, 1810
Cette Espèce, cantonnée dans l'extrême midi du
département, n’est signalée qu’à Nyons et à Saint-
Paul-Trois-Chàteaux, sur la colline de Sainte-
Juste et à Saint-Restitut.
Genus 7, LEUCOCHROA.
1. LEUCOCHROA CANDIDISSIMA
Helix candidissima, Draparnaud, Hist. Moll.
France, p.89, tab. v, fig. 19, 1805.
Leucochroa candidissima, Beck, Ind. Moll., p. 17,
1837
Dans Ie département, celte coquille est canton-
— 140 —
née sur les rochers du Devens, près Nyons.
Elle s’avance plus à l’ouest et par conséquent
plus près de la vallée principale du Rhône, puis-
qu'on la trouve dans la vallée du Lez, à Bollène,
sur les limites de la Drôme; mais nous ne pensons
point qu’elle remonte plus au Nord.
La plupart des exemplaires de Nyons sont assez
typiques, c’est-à-dire sans ombilic ; chez quelques-
uns pourtant, le bord columellaire ne recouvre
point entièrement la fente ombilicale, et l’on a,
dans ce cas, la var. umbilicata de Menke, Syn.
Moll., p. 16, 1830. Zonites candidissimus, var. À.
umbilicatus de Moquin-Tandon (Hist. nat. moll.
Franc 110%p-60 18551
On ne doit point oublier que le Leucochroa can-
didissima, Espèce littorale, du moins en France,
ne s'éloigne pas trop de la région méditerra-
néenne.
Genus 8, HELIX.
1. HELIX ASPERSA
Helir aspersa, Müller, Verm. Hist. Il, p. 59, 1774.
Cet Helix, cité par Sionest dans son catalogue,
habite presque tout le département, de préférence
dans les jardins et les endroits cultivés ; nous ne
pensons point qu'il s'élève beaucoup au-dessus
de 500-600 mètres.
Ses variations sont peu nombreuses, et nous
n'avons pas observé dans la Drôme les intéres-
santes formes albines citées par M. Locard, dans
1/46
les environs de Lyon, et que nous avons retrouvées
à Crussol (Ardèche).
2. HELIX PROMÆCA
Helix promæca, Bourguignat, Etud. diff. group.
d'Hélices pomatia, ligata, lucorum, 1878 (ma-
nusc. cité par Locard, Prodrom. faune malac.
France, p. 53, 1884).
Les environs de Romans, dans la Drôme (M. Bour-
guignat).
3. HELIX POMATIA
Helix pomatia, Linnæus, Syst. nat. (ed. X), I,
p.771, 1758.
L’'Helix pomatia est extrèmement commun dans
toutes les plaines de la partie nord du départe-
ment, ainsi que dans le massif du Diois. Il s'élève
à 1000 mètres à Lente, Volvent, ete.
4. HELIX PYRGIA
Helix pyrgta, Bourguignat, in : Locard, Prodr.
malac. France, p. 53 et 305, 1882.
Cette Espèce a été signalée à Die par M. Locard.
Nous la connaissons aussi de plusieurs autres
localités, entre autres : Saint-Nazaire-le-Désert,
Montvendre, Combovin, Peyrus.
Parmi les variétés, nous citerons les suivantes :
Var. crassa, à test un peu plus épais. Combovin.
Var. conica, à spire plus conique. Combovin.
— 142 —
». HELIX GESNERI
Helix pomatia, var. Gesneri, Kobelt, Icon. Band, V,
p. 194, taf. xLvir, Î, 1478, 1877.
N'ayant pas pu nous procurer l'ouvrage d'Hart-
mann dans lequel cette Espèce est figurée (pl. xx,
fig. 2) sous le vocable d’Helix Gesneri, nous ne
mentionnons point cette synonymie.
Ce que nous pouvons affirmer, c’est que les
exemplaires de la Drôme ne diffèrent de la figure
de Kobelt que par une taille plus petite; ils pré-
sentent la même élévation de la spire et les mêmes
tours bien renflés.
Nous avons recueilli l'A. Gesneri aux Grands-
Goulets avec Hel. depilata (640 mètres), à Mont-
vendre et à Miscon, près Luc-en-Diois (750 mètres).
L'individu recueilli dans cette dernière localité a
le test très épais et la fente ombilicale visible.
Nous signalerons, en outre, une anomalie sub-
scalaire chez laquelle le tour embryonnaire et le
suivant forment un mamelon globuleux surmon-
tant les autres tours de spire.
6. HELIX SEGALAUNICA, nov. spec.
Testa imperforata, vel subobtecte perforata, glo-
bosa, subturbinata, solidiuscula vel solida, grosse
striata (supremi 2 Iævigati excepti), sordide alba
aut lutea, zonulis 4 luteis in ultimo anfractu et una
in penultimo ad summum continua, circumeineta:
spira producta, subconoiïdali, ad apicem mamil-
lata; apice Iævigato, mamillato; — anfractibus
— 4149 —
5 convexis, sat lente crescentibus, supremis vali-
dis, convexis; ultimo multo majore, globuloso,
sublus turgidissimo, superne sat rapide ad aper-
turam descendente; — apertura fere recta, ovali-
elongata, intus candida; peristomate incrassatulo,
undique subpatulo; — columella parum arcuata,
superne robusta, inferne dilatata; margine colu-
mellari ad insertionem fere recto; margine ex-
terno subparallelo, longissimo, regulariter con-
vexo. Alt., 40-45; diam., 35-40; alt. apert., 30;
lat., 20 mill.
Le type se trouve à Peyrus, dans une carrière
de tuf (600 mètres), ainsi qu'à Montvendre. On
rencontre à Peyrus une variété à test plus épais
que nous appellerons var. subponderosa. Un
échantillon, dont le bord columellaire est un peu
plus arrondi, provient de Montvendre.
Notre nouvelle Espèce ne peut être rapprochée
que de l'A. pyrgia, dont elle a le galbe général et
dont on la séparera aisément à son ouverture beau-
coup plus oblongue dans le sens vertical, à son bord
columellaire plus droit et plus allongé, à son bord
externe, qui descend plus longuement, à la con-
vexité de son dernier tour très globuleux, tandis
qu'il est peu développé dans le sens transversal,
gagnant ainsi en longueur ce qu'il perd en lar-
geur, eic.
7. HELIX NEMORALIS
Helix nemoralis. Linnæus, Syst. nat. (ed. X), |,
D700 1008:
— 144 —
Tout le département, surtout dans les parties
basses; cette Espèce atteint à peine à 1000 mètres.
(Pentes du Glandaz, au-dessus de Romeyer.)
La taille des individus est généralement petite,
sauf cependant sur les bords du Rhône.
M. Locard a déjà fait remarquer l'abondance
des coquilles à bandes ponctuées dans le midi du
département; les individus à bandes translucides
sont assez communs aux environs de Montvendre.
8. HELIX HORTENSIS
Helix hortensis, Müller, Verm. hist., IL, p. 52, 1774.
Tous les plateaux de la partie nord du départe-
ment (Lente, Léoncel, Romeyer). M. Châtenier le
signale à Romans et le frère Florence à Saint-Paul-
Trois-Châteaux, qui parait être sa limite méridio-
nale.
9. HELIX SUBAUSTRIACA
Helix subaustriaca, Bourguignat, Desc. Esp. nouv.
terr. et fluv. env. Saint-Martin-de-Lantos-
que, D. 1, 1880.
Forêt de Romever ; vallée de la Roanne.
10. HELIX SYLVATICA
Helix sylvatica, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 79,
1801, et Hist. Moll. France, tab. vr, f. 1-2,
1805.
Presque toutes les parties élevées du départe-
ment ; le Royannais (Saint-Nazaire, Lente où l'on
—_ 15 —
trouve la var. lactea, Léoncel, ete.). Dans le reste
du département règne une forme de taille assez
petite, ayant de l’analogie avec celle de la Grande-
Chartreuse (forêts de Rousset, Diois, environs de
Combovin); nous avons recueilli une forme bien
voisine de celle-ci au Glandaz avec l'A. alpina
(vers 1700 mètres).
11. HELIX ARBUSTORUM
Helix arbustorum, Linnæus, Syst. nat. (ed. X), I,
p7241,51798,
Pentes du Glandaz, avec l'A. alpina (1700 mè-
tres); forêts de Lente et de Léoncel (1000 mètres);
col de la Bataille (1340 mètres); prairies humides
à la sortie des Grands-Goulets (640 mètres).
Quoique cette Espèce vive dans des conditions
diverses d'altitude et d'habitat, ses colonies parais-
sent peu variables ; au Glandaz, à côté d'individus
de taille moyenne, on en trouve d’autres qui ont
presque la petitesse de la var. alpicola sans en
avoir le galbe élancé: dans cette station, la colo-
ration de la coquille est généralement moins fon-
cée que chez les individus de Lente, par exemple.
Aux Goulets, la taille de l'Espèce, tout en restant
moyenne, tend à diminuer et le galbe général à
devenir plus conique.
12. HELIX FRUTICUM
Helix fruticum, Müller, Verm. hist., II, p.71, 1774.
Cet Helix n’a encore été rencontré qu'à Saint-
Ï
Bull. Soc. malac. France. V, Mars 1888 — 10
— 146 —
Nazaire et à Saint-Jean-en-Royans, au pied des
chaines montagneuses de la partie septentrionale
du département. Tous les individus de ces loca-
lités sont d’assez forte taille et d’une coloration
blanche uniforme sans trace de bandes.
13. HELIX STRIGELLA
Helix strigella, Draparnaud, Tab. Moll., p. 84,
1801, et Hist. Moll. France, p..84, pl. vu,
1-2. 1805.
D’après le catalogue manuscrit de Sionest, cette
Espèce a été trouvée à Crest, par Faure-Biguet.
Elle parait assez répandue dans la partie submon-
tagneuse du nord de la Drôme, mais il est assez
difficile d’en rencontrer des échantillons, surtout
vivants. Nous pouvons citer le type à Saint-Jean-
en-Royans et à Combe-Javal, au-dessus de cette
localité. On trouve une variété à ombilic plus
étroit à Miscon, près de Luc-en-Diois et à Mantaille,
près de Saint-Vallier; dans ce dernier endroit,
elle est associée à l'A. obvoluta el fait partie d’une
petite colonie dont nous parlerons à propos de ce
dernier Helix.
14. HELIX CEMENELEA
Helix carthusiana, Draparnaud, Tabl. Moil., p.86,
1801, et Hist. Moll. France, pl. vi, f. 32-33,
1805 !.
Theba cemenclea, Risso, Hist. nat. Europ. mérid.,
IV; p.75, n.468, 1926.
4. Non H. carthusiana, Müller, 1774.
— 147 —
Helix cemenelea, 1. Pfeiffer, Mon. helie. viv., L,
p. 423, 1848.
Les environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux
(frère Florence).
15. HELIX RUBELLA
Theba rubella, Risso, Hist. nat. Europ. mérid., IV,
p: 75, 1826.
Helix rubella, L. Pfeiffer, Mon. helic. viv., I, p.430,
1848.
Les alentours de Saint-Paul-Trois-Châteaux
(frère Florence).
16. HELIX D’ANCONÆ
Helix Olivierti, Issel, Moll. prov. di Pisa, p. 13,
18661.
Helix D'Anconæ, Issel, App. al. catal. dei Moll. di
Pisa, p. 8, 1872.
On trouve à Taulignan une variété de cette Es-
pèce. Les Helix cemenelea, rubella, D'Anconæ, ap-
partenant au même groupe, sont confinés dans
l'extrême limite méridionale du département, et
se retrouvent plus abondants dans l’enclave de
Vaucluse, et surtout aux environs de Bollène.
17. HELIX GLABELLA
Helix glabella, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 87, et
Hist.-Moll® France, p. 102; pl: vu, f. 6, 1805.
1. Non AH. Olivieri, Férussac, 1821.
— 148 —
Cette Espèce a été trouvée, pour la première
fois, par Faure-Biguet à Crest, où vit le type;
mais les auteurs, n'ayant pas eu l’occasion de se
procurer des échantillons authentiques, ont égaré
l'opinion au sujet de l’Æ. glabella, comme le prouve
M. Paul Fagot, qui a essayé, en compulsant avec
soin Ja plupart des auteurs ayant parlé de cette
coquille, d’éclaireir un problème dont chacun
cherchait la solution.
Nous avons recueilli cette Espèce à Volvent,
au-dessus de Vercheny, à la montagne de Barry,
toujours vers 800 mètres d’allitude; elle forme
des colonies nombreuses dans les endroits secs
et exposés au soleil, sous les pierres et les
buissons.
18. HELIX INCARNATA
Helix incarnata, Müller, Verm. hist., I, p. 63,
1774.
Coquille mentionnée dans le catalogue de Sio-
nest comme avant été trouvée à Crest par Faure-
Biguet.
19. HELIX DEPILATA
Helix depilata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 72,
1801, et Hist. Moll. France, p. 80, tabl. vs,
f. 14 (Helix edentula), 1805.
Forêts de Lente et du Vercors, vers 1000 mè-
tres, sous les bois pourris (urgonien); prairies
humides à la sortie des Grands-Goulets (640 mè-
tres). Les individus des forêts de Lente et du
149 —
Vercors sont caractérisés par une grande taille,
atteignant jusqu'à 8 millim. de diamètre sur une
hauteur de 6 millim.; leur galbe général est
très conoïde; enfin, ils sont presque entièrement
glabres.
Tout autres sont ceux des prairies des Grands-
Goulets, vivant dans des prés découverts; c’est à
peine si, quoique parfaitement adultes, ils attei-
gnent 6 millim. 1/2 de diamètre sur une hauteur
de 4 millim. 1/2; la coquille est plus déprimée
et les poils sont très visibles.
20. HELIX CINCTELLA
Helix cinctella, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 87,
1801, et Hist. Moll. France, p. 99, pl. vi, f. 28,
1805.
Draparnaud cite cette Espèce de Loriol et Mon-
télimar, où elle à été trouvée par Faujas de Saint-
Fond. Elle existe aussi à Montvendre, Valence,
Crest (ex Sionest), Saint-Paul-Trois-Châteaux
(frère Florence). Toutes ces localités sont situées
dans la région des plaines basses et des vallées,
dont cette Espèce semble caractéristique. On
trouve en petites colonies les deux variétés de co-
loration, corné clair et fauve, de préférence dans
les jardins et les haies.
21. HELIX CARTHUSIANA
Helix carthusiana, Müller, Verm. hist, I, p. 1,
1774.
— 150 —
Die, Valence, Montvendre, Saint-Vallier, Saint
Paul-Trois-Châteaux, etc.
22. HELIX VINTIENSIS
Helix Vintiensis, Bourguignat, in : Fagot, Moll.
quatern. Toulouse et Villefranche, p. 14,
1879.
Quelques échantillons bien caractérisés de cette
Espèce ont été trouvés à Die par M. Victor Tassy.
23. HELIX INNOXIA
Helix innoxia, Bourguignat, in : Locard, Prod.
malac. France, p. 72 et 316, 1882.
M. Locard signale l'A. innoxta à Valence.
24. HELIX RUFILABRIS
Helix rufilabris, Jeflreys, in : Transac. Linn. Soc.
of London, p. 509, 1853.
Forme petite et globuleuse très répandue dans
tout le département, jusqu’à d'assez grandes alti-
tudes. Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et
Vercheny, Luc-en-Diois, Montvendre, Saint-Paul-
Trois-Châteaux, etc. Quelques exemplaires se
rapprochent de l’Helir episema (Bourguignat), que
nous n'avons point encore rencontré.
25. HELIX SERICEA
Helix sericea, Müller, Verm. hist., Il, p. 62, 1774,
et Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 105,
pl. var, f. 16-17, 1805.
— 151 —
Bords du bassin des Granges (commune d'An-
neyron); les alluvions de la Drôme, entre Pontaix
et Vercheny.
26. HELIX PLEBEIA
Helix plebeium, Draparnaud, Hist. Moll. France,
pe 108 plives:f; 5, 1805:
Helix plebeia, Michaud, Compl. Draparnaud,
p.29; 1851.
Forêt de Lente, où les échantillons sont de
grande taille et un peu déprimés ; alluvions de la
Drôme, entre Pontaix et Vercheny; Valence ; Mont-
vendre ; haute vallée de Combovin; Saint-Nazaire-
le-Désert.
27. HELIX HISPIDA
Helix hispida, Linnæus, Syst. nat. (ed. X), p. 771,
1758:
Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Ver-
cheny, Valence, Montvendre, Saint-Paul-Trois-
Châteaux.
28, HELIX MONTANA
Helix montana, Studer, Kurz. verzeich, p. 12,
1821, et Rossmässler, Iconogr., VIT, p. SE
pl. xxxi1, f. 423 (Helix circinnata), 1838.
Col de la Bataille, près Léoncel (1340 mètres).
Individus plus petits et plus déprimés que ceux
du Jura.
— 152 —
29. HELIX LENTIACA, nov. spec.
Testa mediocriter umbilicata (umbilicus ad sum
mum provectus, infundibuliformis, ad ultimum
anfractum subdilatatus),supraconvexa, subtuscom-
pressa, non nilida, parum pellucida, corneo-vires-
cente ad luteum tendente, pilis raribus minutissi-
mis undique sparsis vestila, quasi granulosa,
striata (striæ irregulares, obliquæ, præsertim in
ultimo anfractu conspicuæ); apice lævigato, pa-
rum mamillato, cinereo, sæpe eroso; — anfracti-
bus 6 1/2 convexis aut subconvexis, lente et regu-
lariter crescentibus, sutura impressa separatis ;
ultimo vix majore, cylindraceo, subtus ad umbili-
cum compresso, prope aperturam subito descen-
dente; — apertura fere recta, lunato-rotundata ;
marginibus inæqualibus : columellari brevi, ad
umbilicum reflexo; externo longiore; peristomate
simplice, recto. AIL, 6 1/2-7; diam., 9-10 millim.
Coquille à ombilic médiocre, infundibuliforme,
à cause du retrait du dernier tour sur l’avant-der-
nier; spire convexe en dessus, conoïde, un peu
comprinée en dessous; test peu brillant et trans-
parent, d’un corné verdàtre, tirant sur le jaune,
laissant apercevoir des poils rares et très courts,
parsemé de petites granulations qui lui donnent
un aspect mat et rugueux; stries grossières, irré-
gulières, visibles surtout à la partie supérieure du
dernier tour; sommet lisse, un peu mamelonné,
cendré, souvent érodé; 6 tours et demi, assez
convexes, séparés par des sutures profondes, à
—. 153 —
croissance régulière, le dernier subitement des-
cendant vers l’ouverture, cylindrique, mais se
déprinant peu à peu vers l’ombilic; ouverture
échancrée, arrondie, presque droite; bord colu-
mellaire plus court que l’externe, réfléchi vers
l'ombilic; péristome simple, aigu.
Forêts de Lente et de Léoncel (1,000 mètres).
Cette nouvelle Espèce, que nous placons dans
un groupe à part, entre l'A. villosa et l'H. mon-
tana, ne ressemble à aucune de celles que nous
connaissons. Ayant une fausse ressemblance avec
un petit Helix villosa privé de poils, elle se rap-
proche davantage, par le mode d’enroulement de
ses tours, du #70ontana, mais elle est plus globu-
leuse que les Espèces de ces deux groupes et à
plutôt Le faciès d’un Helix hispida de taille énorme.
30. HELIX RUDERATA
Helix ruderata, Siuder, Kurz. verzeich., p. 12,
1820.
Forêt du Vercors, où cette Espèce a été recueil-
lie par M. Victor Tassy.
31. HELIX ROTUNDATA
Helix rotundata, Müller, Verm. hist., Il, p. 29,
1974.
Tout le département jusqu’à l'altitude de
1000 mètres au moins.
— 154 —
32. HELIX PYGMÆA
Helix pygmæa, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 93,
1801, et Hist. Moll. France, p. 114, pl. vi,
f. 8-10, 1805.
Alluvions à Montvendre; alluvions de la Veore
au-dessus de Combovin; alluvions de Ia Drôme,
entre Pontaix et Vercheny.
33. HELIX ACULEATA
Helix aculeata, Müller, Verm.hist., I, p.81, 1774.
Montagne de Barry (900 mètres); Montvendre;
alluvions de la Veore, au-dessus de Combovin.
L’Helix aculeata vit toujours parmi les détritus
contenus dans les vieux trones de saule, ou sous
les feuilles mortes et en partie décomposées. Les
échantillons de la montagne de Barry paraissent,
en général, plus petits que ceux de Montvendre.
34. HELIX OBVOLUTA
Helix obvoluta, Müller, Verm. hist, Il, p. 27
AE)
1774.
Forêts de Lente et de Romevyer (1000 mètres);
montagne de Barry (900 mètres), Grands-Goulets
et gorges d’Omblèze (600-700 mètres); haute vallée
de Combovin; parc de Saint-Vallier (128 mètres) ;
ruines du château de Mantalle; alluvions de la
Drôme, entre Pontaix et Vercheny.
La distribution de cette Espèce est intéressante
— 155 —
à étudier. C’est une coquille vivant de préférence
dans la zone subalpine de la partie septentrionale
du département, où l’on est sûr de la rencontrer à
partir de 600-700 mètres jusque vers 1200 mètres.
D'autre part, cependant, on la retrouve dans les
parties basses, telles que Le parc de Saint-Vallier
et les ruines du château de Mantaille, où elle est
associée à VA. strigella, Espèce également subal-
pestre; mais elle se blottit alors sous les pierres ou
dans les endroits très ombragés. Malgré la grande
différence d'habitat, les échantillons sont presque
identiques, et l’on ne remarque que des différences
insensibles entre ceux de Lente et ceux du parc
de Saint-Vallier.
35. HELIX LAPICIDA
Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat.(edit. X), p.768,
1 1 n, \ 1 [
1774.
Helix très abondant à des altitudes diverses,
mais, en général, un peu localisé. Lente (1000 mè-
tres); Saint-Nazaire-le-Désert; montagne de Barry;
les environs de Chabeuil; Saint-Vallier ; les envi-
rons de Combovin (vers 400 mètres); Saint-Paul-
Trois-Châteaux, etc.
36. HELIX FONTENILELI
Helix Fontenillit, Michaud, descr. coq. nouv. in :
Bullet. Soc. Bordeaux, 1, p. 267, tab. E,
fig. 13-14, 1830.
Cette Espèce est commune sur la montagne de
— 156 —
Touland, au col de la Bataille, commune de Léon-
cel (1350 mètres). Sa découverte est due au regretté
M. Garnier. A côté d'échantillons appartenant
soit au type, soit à la variélé subtigriana, on en
trouve d’autres wnicolores, d'un brun violet plus
ou moins foncé, avec une légère ligne blanche cei-
gnant la carène, et à péristome blanchàtre. Nous
proposons pour cette variété assez rare le nom de
var. tnicolor. On trouve aussi des exemplaires de
couleur ordinaire, mais plus petits et se rappro-
chant de la taille de PA. alpina. C'est de cette
variété que semblent se rapprocher les divers
échantillons que nous avons recueillis morts et
même assez profondément enfouis dans des ébou-
lis au-dessus de l'auberge des Grands-Goulets.
37. HELIX ALPINA
Helix alpina, Faure-Biguet, in : Férussac, tabl.
syst. fam. Limacons, p. 42, 1821, et Hist. Moll.,
LOUE n9 à 0 PE PS
Au pied des abrupts urgoniens, qui couronnent
la montagne de Glandaz, vers 1700 mètres d’alti-
tude, sur une pelouse en pente fréquentée par les
chamois, presque au sommet de la montée dite de
la « Pierre de Die » qui mène de Romeyer au
Glandaz. C’est évidemment de cette station que
provenaient les échantillons donnés par Faure-
Biguet à Férussac comme venant des « pelouses
les plus élevées des environs de Die »; lEspèce
y est, du reste, fort abondante; les échantillons,
487 —
quoique variables, sous le rapport de la taille,
sont généralement petits et d’un galbe plus dé-
primé que ceux de la Grande-Chartreuse.
38. HELIX PULCHELLA
Helix pulchella, Müller, Verm. hist., II, p. 30,
1774, et Draparnaud, Hist. Moll. France,
pl. vu, f. 33-34 (Hel. pulchella, var. B.), 1805.
Forêt de Lente; pont de Manne; alluvions de la
Drôme, entre Pontaix et Vercheny; Montven-
dre, ete.
39. HELIX COSTATA
Helix costata, Müller, Verm. hist., II, p. 31, 1774,
et Draparnaud, Hist. Moll. France, pl. vit,
f. 30-32 (Helix pulchella), 1805.
Cercle de la Terrasse à Valence; Montvendre;
alluvions de la Veore, au-dessus de Combovin.
40. HELIX RUPESTRIS
Helix rupestris, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 71,
1801, et Hist. Moll. France, pl. vu, f. 7-9,
1805.
Forêt de Lente; Taulignan et Saint-Paul-Trois-
Châteaux, dans la partie méridionale.
Les échantillons de Lente ont une tendance
vers la var. saxatilis ; ceux de Taulignan sont plus
conoïdes.
#1, HELIX ERICETORUM
Helix ericetorum, Müller, Verm. hist., 11, p. 33,
1774.
Cet Helix est commun depuis une altitude maxi-
mum de 1000 mètres jusqu'aux parties les plus
basses.
Lente; Saint-Nazaire-le-Désert; Luc-en-Diois;
environs de Combovin; Châteauneuf-de-Mazenc ;
forêt de Grignan; plateau de Clansayes.
Nous n'avons observé qu’une forme bien cons-
tante, de taille médiocre, blanche avec une ou
plusieurs bandes brunätres un peu transparentes ;
quelquefois les bandes tendent à se souder, et le
test devient alors de couleur brune presque uni-
forme ; tel est le cas pour certains échantillons de
Lente. Nous avons recueilli à Rousset, en Vercors,
un individu subscalaire de cette Espèce.
42. HELIX NEGLECTA
Helix neglecta, Draparnaud, Hist. Moll. France,
p. 108, pl. vi, f. 12-131, 1805.
Saint-Paul-Trois-Châteaux, d’après le frère Flo-
rence, qui croit cette Espèce importée.
43. HELIX CESPITUM
Helix cespitum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 92,
1801, et Hist. Moll. France, p. 109, pl. vi,
f. 14-16, 1805.
1. Figures sous le nom d'Helix cespitum.
— 159 —
Montbrun, vers la limite de la Drôme et des
Basses-Alpes; Valence, où ont été recueillis quel-
ques rares échantillons; Combovin (canton de
Chabeuil), où cette Espèce forme une colonie
abondante, dans une petite vallée bien exposée,
vers 450 mètres, et où l’on trouve encore quelques
plantes méridionales; c’est, nous le croyons, du
moins, la station la plus avancée vers le Nord où
l’'H. cespitum ait été signalé dans la vallée du
Rhône.
Nos exemplaires diffèrent du type (fig. 16 de
l'ouvrage de Draparnaud) par un ombilie plus ou-
vert et l’ouverture plus inclinée.
44. HELIX PAMPELONENSIS
Helis Pampelonensis, À. Schmidt, in : Malak. Blat-
ter, band 2, p. 71, pl. ini, fig. 4-11, 1855.
Environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux (frère
Florence).
45. HELIX STIPARUM
Helix stiparum, Rossmässler, Icon., band. 3,
heft. x1v, p. 20, pl. Lxvi, f. 820-822, 1854.
En compagnie de l'A. Pampelonensis.
46. HELIX BOLLENENSIS
Helix Bolenensis, Locard, Prodrom.malac. France,
p. 96 et 326, 1882.
Helix Bollenensis, Locard, Monog. Helix, gr.
H. Bollen., p. 10, pl. uniq., fig. 1-3, 1884.
Saint-Paul-Trois-Châteaux et environs: Tulette ;
— 160 —
Suze; Solerieux; Montségur (frère Florence); Ro-
mans; Pierrelatte; Montélimar (Locard).
On voit, d’après ces localités, que cette Espèce
est répandue dans les parties basses, surtout mé-
ridionales.
#7. HELIX LAURACINA
Helix Lauracina, Locard, Mon. Hélic. group. Bol-
lenensis, p. 12, pl. uniq., fig. 4-6, 1884.
Saint-Paul-Trois-Châteaux; Montségur; Ro-
mans (Locard).
48. HELIX CARPENSORACTENSIS
Helix Carpensoractensis, Fagot, Diagnos. Esp.
nouv., p. 17, 1884, et Locard, Monog. Hel.
group. Bollenensis, p. 15, 1884.
Saint-Paul-Trois-Châteaux.
49. HELIX ROBINIANA
Helix Robiniana, Bourguignat, in : Locard, Mon.
Hel. gr. H. Bollen., p. 16, 1884.
Saint-Paul-Trois-Châteaux.
50. HELIX PRINOPHILA
Helix prinophila, Mabille, in : Bullet. Soc. philom.
Paris (tir. à part., p. 1), 1881, et Locard, Mo-
nogr. Hel. group. Hel. Bollen., p. 21, 1884.
Ce n’est point le type que l’on trouve à Saint-
Paul-Trois-Châteaux et à Monségur, mais bien la
var. #ajor de Locard.
— 161 —
51. HELIX PERROUDIANA
Helix Perroudiana, Locard, Monog. Hel. group.
Hel. Bollenensis, p. 23, pl. unique, f. 7-9,
1884.
Saint-Paul-Trois-Châäteaux.
52. HELIX TRICASTINORUM
Helix tricastinorum, Florence, in : Locard, Monog.
Helix groupe H. Bollen, p. 27, pl. uniq.,
f. 10-12, 1884.
Saint-Paul-Trois-Châteaux.
53. HELIX COSTULATA
Helix costulata, Ziegler, in : Pfeiffer, Deutsch.
Moll., III, p. 32, pl. vi, fig. 21-22, 1828.
Col de Vercheny, vers 800-900 mètres; Die;
Saint-Nazaire-le-Désert; Montvendre; alluvions
de la Veore, au-dessus de Combovin: Livron.
Vit de préférence dans les endroits secs et sa-
blonneux, bien exposés au soleil. Elle varie beau-
coup sous le rapport de la spire, tantôt conoïde
et tantôt déprimée, dans la même colonie.
Le type, tel qu'il est compris par les auteurs
français, est globuleux-déprimé, à l'instar de
l’'Hel. apicina; on en a séparé dernièrement les
formes suivantes :
54. HELIX DEANA
Helix Deana, Tassv, in : Berthier, Hél. inéd., sér.
Bull. Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 11
— 162 —
striata, in : Bull. Soc. malac. France, I,
p. 354, 1884.
Environs de Die.
55. HELIX PLEURESTHA
Helix pleurestha, Tassy, in : Berthier (loc. sup.
cit.), in : Bullet. Soc. malac. France, I, p. 354,
1884.
Environs de Die.
56. HELIX GROBONI
Helix Grobont, Bourguignat, in : Servain, Etude
Moll. Espagne et Port., p. 86 (nomen), et in :
Locard, Prodr. malac. France, p. 106 et 333,
1882.
Valence; alluvions de la Drôme, entre Pontaix
et Vercheny.
57. HELIX LIEURANENSIS
Helix Lieuranensis, Bourguignat, in : Servain,
Moll. Esp. et Portugal, p. 83, 1880, et in :
Coutagne, Not. faune malac. bassin du Rhône,
p-15,4881,
Valence; Saint-Vallier; Hauterive (Locard).
58. HELIX VALCOURTIANA
Helix Valcourtiana, Bourguignat, in : Servain,
Etud. Moll. Espagne et Portug., p. 80, 1880.
Valence.
— 163 —
59, HELIX LOROGLOSSICOLA
Helix loroglossicola, Mabille, in : Bull. Soc. z00-
log. France, p. 304, 1877.
Beaussemblant (Locard).
60. HELIX GESOCRIBATENSIS
Helix Gesocribatensis, Bourguignat, in : Servain,
Etud. Moll. Esp. et Port., p. 81 (nomen.) 1880,
et in : Locard, Étud. var. malac.. I, 197, 1680:
Sastre, près de Bondonneau, Beaussemblant,
Valence, Livron.
61. HELIX LUGDUNIACA
Helix Lugduniaca, Mabille, in : Locard, Prodr.
malac. France, p. 109 et 334, 1832.
Saint-Paul-Trois-Châteaux et Montélimar, var.
major ; Saint-Restitut, Montvendre, Montbrun.
62. HELIX TAUILLIERI
Helix Thuillieri, Mabille, in : Bullet. Soc. zool.
France, p. 304, 1377.
Beaussemblant (Locard).
63. HELIX HERIPENSIS
Helix Heripensis, Mabille, in : Bullet. Soc. zool.
France, p. 304, 1877.
Saint-Paul-Trois-Châteaux, Beaussemblant; al-
luvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny.
21662
6#. HELIX RUIDA
Helix ruida, Bourguignat, in : Servain, Etud. Moll.
Esp. et Port., p. 83 (nomen.), 1880, et in : Cou-
tagne, Not. faune malac. bass. du Rhône,
p. 15, 1881.
Valence, Romans.
65. HELIX GIGAXI
Helix Gigaxi, Pfeiffer, in : Zeitsehr. fur Malak.,
p. 85, 1850.
Valence (Charpentier, ex Pfeiffer, Montvendre,
Montélimar.
66. HELIX SCRUPELLINA
Helix scrupellina, Fagot, in : Locard, Étud. mo-
nogr. Hel. groupe H. Heripensis, p. 61, 18383.
Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Ver-
cheny.
67. HELIX IDANICA
Helix idanica, Locard, Catal. Moll. Ain, p. 34,
1881.
Romans.
68. HELIX UNIFASCIATA
Helix unifasciata, Poiret, Coq. terr. et fluv. Aisne,
prodrom., p. 41, avril 1801.
L'Helix unifasciata atteint au moins une altitude
de 1000 mètres à Lente, par exemple. et descend
— 165 —
jusque dans les plaines les moins élevées. Il habite
principalement les endroits découverts, exposés
au soleil, et monte volontiers sur les tiges des
plantes herbacées. La spire est plus ou moins
conoïde, et les striations du test plus ou moins
accusées, sans que l'Espèce perde ses caractères
principaux. |
69. HELIX ILICETORUM
Helix tlicetorum, Mabille, in : Bullet. Soc. philom.
Paris, p. 123, 1881.
Die, Saint-Nazaire-le-Désert.
70. HELIX GRATIOSA
Helix gratiosa, var. major, Studer, Kurz. verzeich.,
p. 87, 1820.
Helix candidula, Charpentier, Catal. Moll. Suisse,
pb: 12,;:pl. 1 fig.20, 1857.
Saint-Paul-Trois-Châteaux.
71. HELIX XALONICA
Helix Xalonica, Servain, Étud. Moll. sspagne et
Portugal, p. 102, 1880.
Nous avons trouvé, dans la collection de M. Gar-
nier, quelques individus pelits, assez semblables
entre eux, d'une variété monochrome de l’Helix
Xalonica, avec la mention suivante : « Saint-Val-
lier (Drôme), trouvés par M. Chabert, juge de
paix. » Il n'y a rien d’extraordinaire à ce que cette
Espèce méridionale vive dans cette localité: mais,
— 166 —
comme nous ne l'avons point encore retrouvée
dans les environs, sa présence à Saint-Vallier nous
parait encore douteuse.
72. HELIX CYZICENSIS
Helix cyzicensis, Galland, in : Servain, Étud.
Moll. Esp. et Portug., p. 103 (nomen.), 1880,
et in : Coutagne, Not. faune malac. bass. du
Rhône, p. 12, 1881.
Environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
713. HELIX ADEMATA
Helix ademata, Bourguignat, in : Locard, Des-
cript. Helic. Xerophil. nouv., in : Bullet. Soc.
malac. France, Il, p. 65, 1885.
Saint-Paul-Trois-Châteaux, où vit le type.
) YI
74. HELIX ALLUVIONUM
Helix alluvionum, Servain, Étud. Moll. Espagne
et Portugal, p. 103, 1880.
Quoique l’Helix alluvionum n'ait pas encore été
signalé d’une facon authentique dans notre dépar-
tement, nous croyons devoir le mentionner, parce
qu'il abonde dans les environs de Bollène, com-
nmune limitrophe de la Drôme, où cet Helix doit
certainement pénétrer.
— 167 —
Genus 9, BULIMUS.
{. BULIMUS DETRITUS
Helix detrita, Müller, Verm. hist., Il, p. 101, 1774.
Bulimus detritus, Studer, in : Charpentier, Catal.
Moll. Suisse, p. 14, 1837.
Tout le département, de préférence dans les
endroits secs et exposés au soleil. Il monte jus-
qu'à 1200-1300 mètres sur les pentes du Glandaz,
au-dessus de Romeyer.
Parmi les variétés intéressantes, nous signale-
rons : 1° une colonie d'individus de très petite
taille, dans la forêt de Grignan; 2° des individus
nombreux, courts et renflés, et d’autres très flam-
mulés, à coquille presque brune, des environs de
Saint-Restitut.
2. BULIMUS ARNOULDI
Bulimus Locardi, Bourguignat, in : Locard, Mo-
nog. genre Bulimus et Chondrus, France,
p- 9, pl. uniq., fig. 5-7,18811,
A cause de l’antériorité du Bulimus Locardi de
Matheron, nous avons été obligés de changer Île
nom de l’'Espèce de M. Bourguignat, tout en la
dédiant à M. Locard, sous son prénom d’Arnould.
Cette Espèce vit avec le Bul. detritus, mais elle
est plus localisée, et je ne l’ai pas trouvée aussi
1. Non Bulimus Locardi : Matheron, Recherches paléont.
Midi, France, pl. x, fig 5, décembre 1878; Espèce fossile.
— 168 —
haut: elle abonde surtout dans la vallée de la
Drôme.
3. BULIMUS MONTANUS
Bulimus montanus, Vraparnaud, Tabl. Moll.,
p. 65, 1801, et Hist. Moll. France, p:-71;
pl. 1v, fig. 22, 1805.
Forêts de Lente, de Léoncel et de Rousset-en-
Vercors, vers 1000 mètres, sur l’urgonien.
Quelques exemplaires sont de grande taille et
plus fusiformes que le type, ce qui leur donne un
faciès élancé.
4, BULIMUS OBSCURUS
Helix obscura, Müller, Verm hist. Il, p. 103, 1774.
Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p.103,
1801, et Hist. Moll. France, p. 74, pl. 1v, fig. 23,
1805.
Lente, Léoncel, forêts du Vercors (urgonien,
1000-1100 mètres ; montagne de Barry, près Vé-
rone (lithonique, 900 mètres), Voluent (néocomien
inf., 1000 mètres) Saint-Vallier, Valence, Mont-
vendre, sur la mollasse et les alluvions. Comme
on le voit, cette Espèce habite, dans notre dé-
partement, aux altitudes et sur les sous-sols les
plus divers; cependant, bien qu’elle varie beau-
coup sous le rapport de la taille et du gaibe gé-
néral, ces variations ne paraissent pas s'étendre
à toute une colonie et ne sont guére qu'indivi-
duelles.
— 169 —
Genus 10, CHONDRUS.
1. CHONDRUS TRIDENS
Helix tridens, Müller, Verm. hist. II, p. 106, 1774.
Chondrus tridens, Cuvier, Règne anim. IE, p. 408,
1807.
Les plaines basses des environs de Romans,
Hauterive, Saint-Donat, Montvendre. Cette Espèce
atteint cependant de plus grandes altitudes, et
nous l’avons retrouvée dans la vallée de Miscon,
vers 750 mètres, sur les marnes oxfordiennes.
2. CHONDRUS QUADRIDENS
Helix quadridens, Müller, Verm. hist. I, p. 107,
177
Chondrus quadridens, Cuvier, Règne anim., I,
p. 408, 1807.
Le Chondrus quadridens est très commun dans
les plaines des environs de Valence, et, en général,
dans toutes les parties basses du département,
jusqu'à une alüitude atteignant à peine 400 mètres.
Nos individus, en général, de taille moyenne,
sont loin d'atteindre la longueur de ceux des en-
virons de Digne. On rencontre, au contraire,
dans les endroits très secs et très sablon-
neux (Chabeuwil, Montvendre, etc.) une variété
petite, à galbe très renflé, qui, malgré son exi-
gœuité, à les caractères aperturaux très prononcés.
Elle se rapproche beaucoup du type pyrénéen.
= 170 =
observé à Cauterets, près de Viella, à Luchon, etc.
Chez d’autres individus de Saint-Paul-Trois-Chà-
teaux, une des dents du bord droit s’atrophie
presque complètement, et lEspèce tend alors à
passer au Chondrus niso.
Genus 11, BALIA.
1. BALIA PERVERSA
Turbo perversus, linnæus, Syst. nat: (edit. X), I,
1.707: 1798.
Balia perversa, Bourguignat, Amén., malac., IE,
p- 68, pl. xui, f. 1-3, 1860.
Cette coquille parait assez localisée. Nous ne
l'avons encore observée que sur les vieux murs
humides, ainsi que sous les écorces d’arbre dans
les plaines des environs de Valence, Montvendre,
Chabeuil, Charpey.
Tous nos échantillons sont conformes au type
de M. Bourguignat.
Genus 12, PUPA.
{. PUPA SIMILIS
Bulimus similis, Bruguière, Encycl. méthod.
Vers: I, p°9595,1789;
Pupa similis, Dupuy, Hist. Moll., p. 401, pl. xx,
fig. 6, 1850.
Saint-Nazaire-le-Désert, Die, Omblèze, Barce-
lonne, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Nyons. Ce
=
Pupa vit sur Îles rochers exposés au soleil,
dans la région submontagneuse, entre 300 et
500 mètres environs; plus haut, il devient très
rare et est remplacé, soit par le Pupa secale, soit
par le Pupa variabilis. Cette Espèce est sujette
à quelques variations, dont les plus importantes
sont : individus de très grande taille aux environs
de Saint-Paul-Trois-Châteaux, où ils forment
une colonie constante ; individus de Nyons, plus
courts, plus renflés et d’une coloration plus som-
bre, avec plus de flammules.
2. PUPA AVENACEA
Bulimus avenaceus, Bruguière, Encycl. méthod.
Vers it,:395, 1792,
Pupa avena, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801,
et Hist. Moll. France, p. 64, pl. 11, fig. 47-48,
1805.
Cette Espèce est très commune dans le départe-
ment ; mais son maximum de développement se
trouve dans la région montagneuse, entre 400 et
800 mètres, où elle vit collée aux rochers cal-
caires, notamment aux rochers de l’époque urgo-
nienne. Nous la connaissons des forêts de Lente
et du Vercors, de la plaine de Marquet (800 mè-
tres), au-dessus de Combovin, des Grands-Gou-
lets, de Die, Saint-Nazaire-le-Désert, Romans,
Hauterive, etc. Elle existe aussi dans la partie
submontagneuse du midi du département : Tauli-
gnan, Saint-Paul-Trois-Châteaux.
— 172 —
Le Pupa avenacea accompagne fréquemment le
Pupa similis, à l'inverse du Pupa variabilis, qui,
au moins dans la région montagneuse, se mêle le
plus souvent avec le Pupa secale.
3. PUPA FRUMENTUM
Pupa frumentum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59,
1801, et Hist. Moll.- France, p. 65, pl. im
fig. 51-52, 1805.
s)
Ce Pupa, que nous n'avons point retrouvé, est
cité ici d’après l'autorité de M. Locard, qui lin-
dique de la Drôme, sans indications précises de
localité.
+. PUPA POLYODON
Pupa polyodon, Draparnaud, Tab. Moll., p. 60,
1801, et Hist. Moll. France, p. 67, pl. 1v,
fig. 1-2, 1805.
Plaines de la partie méridionale du départe-
ment; forêt de Grignan, Nyons, Taulignan, Chà-
teauneuf-de-Mazenc, Saint-Restitut.
Espèce circumlittorale, qui atteint en ce pays,
en faisant abstraction des environs de Grenoble,
son extrême limite septentrionale.
5. PUPA VARIABILIS
Pupa vartabilis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 60,
1801, et Hist. Moll. France, p. 67, pl. 1v,
fig. 1-2, 1805.
Fout le département jusqu'à l'altitude d'environ
AR
1000 mètres, montagne de Barry, Claps-de-Lue,
alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny,
Saint-Nazaire-le-Désert, Chabeuil, Romans, Saint-
Paul-Trois-Châteaux, etc. Les individus ne va-
rient que sous le rapport de la taille ; la var./ayor,
telle qu’on la trouve aux environs de Digne, se
rencontre au Claps-de-Luc et dans les alluvions
de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny, où les
individus moyens dominent. Quant à la var. mi-
nor, elle est abondante par places, mêlée au type.
6. PUPA SECALE
Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801,
et Hist. Moll. France, p. 64, pl. 11, fig. 49-50,
1805.
Ce Pupa est assez répandu dans le département;
les hauts plateaux calcaires de 800 à 1200 mètres
sont son habitat de prédilection. Forêts de Lente
et du Vercors (1000 mètres, urgonien), Rimon
(1000 mètres, jurassique supérieur), Volvent (1000
mètres, néocomien inférieur), elc. On le trouve
cependant plus bas; c’est ainsi que nous le con-
naissons de Die, Saint-Nazaire-le-Désert, Romans,
alluvions de la Véore, etc.
Nous avons remarqué quatre formes assez dis-
tinctes :
1° Forme presque complètement cylindrique,
semblable à la variété de l'Yonne, prise à tort par
M. l'abbé Dupuy pour le Pupa pyrenæaria ; un
individu parmi les alluvions de la Véore ;
— 174 —
2° Forme subcylindrique, allongée, à galbe fusi-
forme élancé; forme commune ;
3° Forme à taille généralement plus petite, ven-
true, conique, paraissant localisée dans les pla-
teaux élevés, où, du reste, elle n’est pas très
commune ;
4 Var. minor. Forêt de Grignan.
7. PUPA GRANUM
Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll., p.59,1801,
et Hist. Moll. France, p. 63, pl. mi, fig. 45-46,
1805.
Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Ver-
cheny, Romans, Valence, colline de Sainte-Juste,
près Saint-Paul-Trois-Chäteaux, alluvions de la
Véore, près de Chabeuil.
Cette espèce, qui parait rare dans le nord du
département, devient commune dans les environs
de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Genus 13, ORCULA.
1. ORCULA DOLIUM
Pupa dolium, Draparnaud, Tabl. Moll., p.58, 1801,
et Hist. Moll. France, p. 62, pl. ini, fig. 41-42,
1805.
Orcula dolium, Held, in : Isis, p. 919, 1837.
Les gorges d’Omblèze, à 700 mètres.
— 175 —
2. ORCULA DOLIOLUM
Bulimus doliolum, Bruguière, Encycel. meth.
Nerssl;:p; 351,4 17008
Pupa doliolum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 58,
1801, et Hist:, Moll, Krance,
Iat!
2 1/2; long. apert. fere 2: lat. ejusd., 1 1/4
millim.
Long. (spec. majorum 6 3/4 anfr.) 6 millim.
Cette magnifique espèce si distincte du P. spi-
noSa, par son test, sa taille et même sa sculpture,
bien que sa carène ondulée ait de l’analogie avec
celle de l'espèce précédemment citée, relativement
à sa position et aux tubercules qui couronnent le
test, provient du Nicaragua (D Newcomb). Les
deux variétés suivantes me semblent des modifi-
cations de ce type; mais les formes lisses ou à
faible sculpture spirale qui suivent s’en écartent
notablement, et il est probable que ce sont des
espèces distinctes.
Var. costulifera, Ancey.
Leviter infra carinam undulatam in ultimo obso-
leteque pliculosa.
Var. duplicata, Ancey.
Lira infra carinam undulatam prominente se-
10
quentibus multo validiore unà, aliquando 2 vel 3
æqualibus instructa.
Var.? (Pyrgulopsis Newcombiana, Ancey).
Testa solida, expositione (?) lactea, nitidula,
oblonga, fere Iævis (oculo armato vix distincte
passim spiraliter impressa). Spira conoideo-
oblonga, acuta. Anfractus 6 1/2 convexi; sutura
impressa ; ultimus ovalis, antice distincte et lon-
giuscule deflexus. Apertura subovalis, supra an-
gulata, fere recta, inferne subrecedens, haud am-
pla, intus lactea. Vestigia lirarum spiralium sub
lente in anfractu 3 et 4.
Long. 5 1/3; lat., 3; long. apert., 13/4; lat. ejus-
dem, 11/3 millim
Cette forme commence la série des variétés
lisses ou faiblement costulées ou striées dans le
sens de la spire et dépourvues de la carène on-
dulée si caractéristique du type et des variétés
précédentes. L’exemplaire qui a servi à la des-
criplion est le plus lisse de toute la série du Nica-
ragua que j'ai eue à ma disposition.
Var.? (Pyrgulopsis conoidea, Ancey).
Testa præcedenti similis, sed spira multo magis
conica et anfractu ultimo rotundiore insignis.
Anfractus 6 1/2, spiraliter exiliterque multilirati,
(Bira una interdüm validiore ac apice basique lævi-
bus), regulariter et minus celeriter quam in typo
accrescentes, convexi; sutura impressa; ultimus ad
finem haud (nisi in peradultis) descendens.
107
Long., 4 3/4; lat.,2 3/4; long. aper., 1 3/4millim.
Ce Pyrgulopsis, trouvé avec le précédent dans
le N caragua, s’en distingue par sa spire conoïde,
tandis qu'elle est ovalaire chez le Newcombiana,
par son accroissement plus lent et par ses stries
fines et concentriques, mais pourtant bien visibles
de sa surface.
Var. (?) (Pyrgulopsis producta, Ancey).
Testa elongato-oblonga, spiraliter multilirata
(summo basique lævibus), expositione (?) alba.
Spira elongata, conoïdeo-attenuata, acula. Anfrac-
tus 6 1/2, satis convexiusculi; sutura impressa ;
spatio infra-suturali Iævigato; ultimus oblongus,
antice haud deflexus. Apertura sat parva, ovalis,
supra angulata.
LHong:, 5 2/3; Jat., 2 1/3; long. apert., 1 3/4
millim.
Nicaragua.
Ce Pyrgulopsis est le plus allongé de tous ceux
de l'Amérique centrale ; sa spire, plus élancée, est
moins conique que celle du précédent, auquel 1l
ressemble par son mode de striation.
PYRGULOPSIS CORONATUS
Testa oblongato-attenuata, angustissime perlo-
rata, subnitida, virescens. Spira conoideo-pro-
ducta ; apice sat acula ; anfractus 5 regulariter ct
sat celeriter crescentes, convexi; sulura impressa;
primi duo (embryonales) pallidiores, apice lævi-
— 198 —
gati, sequentes contabulati, carinam, validam
supra-medianam (tuberculis acutis, prominen-
tibus, conicis et horizontaliter compressis coro-
natam), gerentes, prætereà lira una minus valida
exarati; ullüimus oblongo-ovatus, magnus, su-
peri coronatus et, infra carinam superam, non-
nullis aliis (plerumque 3 aut 4 distantibus)
carinis aculis, minüs prominulis et simplicibus
eximie ornalus. Apertura vix obliqua, oblonga,
intus superne vix angulata. Peristoma simplex,
acutum, fere rectum, inferne tantisper recedens.
Operculum normale.
Long., 3 1/2; lat., 2 1/6; long. apert., 1 1/2
millim.
Vera-Cruz ( Mexique). ;
Cette belle Espèce, voisine de ses congénères
du Texas et de l'Amérique centrale, est remar-
quable par sa forte carène pourvue d’épines co-
niques comprimées et plus saillantes que chez
n'importe laquelle des autres espèces connues de
ce genre. Il n’a pas été, du moins à ma connais-
sance, rencontré de formes lisses en compagnie
du type, comme chez les ?. Nicaraguanus et
Wrighti.
J'ai recu celte coquille sous le nom de Paludes-
trina spinifera, Adams ; mais chez cette dernière,
qui provient de la Jamaïque et qui n'appartient pas
au genre Pyrgulopsis, les épines sont des projec-
tions épidermiques, et non des modifications du
test méme.
— 199 —
PYRGULOPSIS WRIGHTI
Testa turrito-oblonga, anguste subperforata, vi-
rescenti-subhyalina, nitidiuscula. Spira elongato-
conica, summo subacuta ; anfractus 5-5 1/4, con-
vexi, sutura profunda separati; primi 2 læves;
tertius spiraliter exiliterque sculptus ; sequentes
carina acula supera leviter undulato-spinosa, li-
neisque impressis spiralibus numerosis plus mi-
nusve perspicuis exarati {Carina prope aperluram
subevanida ); ultimus ad finem leniter paulatimque
deflexus, oblongus. Abpertura vix obliquatula,
integra, ovalo-oblonga, superne subangulata. Pe-
ristoma simplex, acutum, inferne levissime subre-
cedens, fere rectum.
Long., 3; lat., 1 3/4; alt. apert., 1 1/6 millim.
Lac Coatépèque (République de Guatemala ).
Cette Espèce, dédiée à mon ami le malacolo-
giste américain B. H. Wright, auteur de divers
travaux sur les Unionidés de la Floride, est d'une
taille très inférieure à celle de l’'Espèce du Nicara-
gua, mais parait se distinguer comme elle par
une extrême variabilité, ainsi qu'on pourra s’en
convaincre d’après l’étude des formes trouvées en
même temps, et que je distingue au même litre
que celles du Nicaragua, placées à la suite du 2. Mi-
CAT AgUAnUS
Var. plicos«.
Typo simillima, sed anfractibus earinatis dis-
— 200 —
tincte longitudinaliter plicosis, spinulis in costu-
las inferne evanidas leviter productis.
Cette variété, qui n’est qu’une modification assez
légère du type primitif, est au Wrighti ce que la
var. plicifera est au Nicaraguanus.
Var. (?) transitans.
Penultimus anfractus tantummodo superne cari-
natus (carina leviter undulato-tuberculosa vel sim-
plex); ultimus oblongus, spiraliter impressus,
haud carinatus, ad finem deflexus. Testa magis
oblonga.
Long., 3 1/3 millim.
La forme que je viens d'indiquer constitue un
passage entre le type épineux et les formes lisses
qui suivent.
Var. (?) oblonga.
Precedentem satis approximat, sed oblonga,
levissime spiraliter impressa, ecarinata ; anfrac-
tus 5; ultimus vix neque abrupte antice descen-
dens, vel simplex.
Long., 3 1/2; lat., 2-2 1/8; long. apert., 1 1/2
millim.
Cette forme est tout à fait l’analogue du P. New-
combianus, auquel elle ressemble beaucoup en
petit.
— 201 —
Var. mintun«.
Precedenti similis, sed paulo minus ventrosa;
anfractus 5.
Long., 2 2/3; lat., 1 1/2; long. apert., 1 1/10
millim.
Var’. (?) obesa.
Testa lævigata, abbreviata, inflato-ovata, perfo-
rala, nitida, (emortua) alba; spira conica, acuta;
anfractus 5 1/4, regulariter et satis celeriter cres-
centes, convexi; sutura impressa; ultimus maxi-
mus, ventricosus. Apertura magna, testæ dimidium
tamen non æquans, superne leviter intüs angu-
lata, fere recta. Peristoma simplex, rectum, acu-
tum.
Pons, 9 19 lar, 2015 4alteaperts 1 1/2
millim.
Parmi les coquilles du lac Coatépèque se trou-
vait la suivante, qui est si différente du Wright,
que j'ai cru devoir sans crainte l’élever au rang
spécifique.
PYRGULOPSIS HYDROBIOIDES
Testa elongato-turrita, anguste perforata, hya-
lino-virens, lævigata. Spira elongata, conico-atte-
nuata; anfractus 6, regulariter crescentes etdiame-
tro paulatim usque ad uliimum majores, convexi,
sutura impressa separati; penultimus major ; ul-
timus post medium tantisper inflatulus, vel oblon-
go-ventricosus. Apertura oblonga, superne leviter
= ag.
angulala, lertiam totius teslæ partem adæquans,
vel etiam minor, fere recta. Peristoma simplex,
rectum, acutum.
Long., 4 1/4; lat., 2 1/8; long. apert. vix, 1 1/2
millim.
Ce Pyroœulopsis ressemble tout à fait à l'Aydro-
bia ulvæ de nos côtes.
Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888.
HISTOIRE
DES
HELICGES CAMPYLEENNES
DU GROUPE DES DINARIQUES
(olim Helix Pouzolzi)
PAR
M. JR. 2BOURGUIGNAT
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Je ne songeais guère aux Campylées de ce
groupe, lorsque l'excellent Mémoire que notre
ami le D' Hagenmüller vient de publier dans les
Bulletins de la Société me donna l’idée de faire
pour les Espèces dinariques ce que ce savant
docteur venait de faire pour la série des Raspai-
liennes de l’ile de Corse.
Le nom de Pouzolzi a été établi par Payrau-
deau', pour une « Hélice qui «a été trouvée par
M. Pouzols? sur le Monte-Cagno, entre Figart el
Porto-Vecchio ».
1. Moll. Corse, p. 102, 1826.
2. On doit écrire Pouzols avec un s terminal et non avec un
z, comme l'ont fait tous les auteurs.
HIDE
Voici, de plus, l'affirmation de Requien t :
«Mon ami le capitaine Pouzols, qui était en
garnison à Bonifacio, est le premier qu a rencon-
tré sur le Monte-Cagno cette belle Hélice, que de-
puis j'ai recueillie dans toutes les localités mon-
tagneuses et humides de la Corse?, même sur le
point culminant du Monte-d’Oro, Hélice qu'avec
raison je voulais dédier à M. de Pouzols, et que
je ne sais pourquel motif M. Payraudeau a appelée
du nom de M. Raspail, qui n’est jamais venu en
Corse. »
Il ressort des citations des deux ‘malacologistes
explorateurs sérieux de la Corse, avant le D° Ha-
genmüller, MM. Requien et Payraudeau, que le
nom de Pouzolzi (mieux Pouzolsi) a été attribué à
une Espèce corse du groupe de l’Helix Raspail,
Espèce restée inconnue, car je ne sache pas que
le Monte-Cagno ait été exploré depuis le capi-
taine Pouzols. Le savant D° Hagenmüller ne men-
tionne point cette localité parmi les nombreuses
stations qu'il a visitées.
C’est donc pour une Hélice raspailienne que le
nom de Pouzolzi a été créé, et, bien que Payrau-
deau, lors de la publication de ce nom, ne lait
pas fait suivre de phrases descriptives, il n’en
1. Cat. coq. Corse, préface, p. vi, 1845.
2. Requien, qui n'était pas très versé dans la science mala-
cologique, confondait en une seule toutes les AÆaspailiennes.
On a vu, par le savant Mémoire du D° Hagenmüller, qu'il existe
en Corse de nombreuses Espèces bien distinctes les unes des
autres, toutes localisées, formant un groupe spécial, celui des
Raspailiennes.
— 205 —
resle pas moins acquis que celte appellation a été
établie pour une raspailienne, et que le savant
professeur Deshayes et tous les auteurs à sa suite,
par esprit d’imilalion, ont eu tort de l'appliquer à
une Espèce toute différente de Dalmatie. En con-
séquence, je crois nécessaire, dans le but d'éviter
toute confusion, de distinguer dorénavant l'Es-
pèce dalmate de celle de Corse par le nom nou-
veau de dinarica, afin de rappeler, par ce nom,
qu’elle et les formes voisines de son groupe sont
des Hélices caractéristiques des contrées (Dalma-
tie, Monténégro, Bosnie, etc.) où s'étendent les
Alpes dinariques, où se prolongent les nom-
breuses ramificalions de cette chaine de mon-
lagnes.
II
Une revue des principaux auteurs qui se sont
occupés de l’Helix Pouzolzi ou de ses formes af-
fines est nécessaire avant de passer aux descrip-
tions des Espèces dinariques.
DESHAYES.
Le professeur Deshayes a donné trois descrip-
lions et quatre figures d’'Espèces sous le nom
d'A. Pouzolzi.
Savoir, par ordre de date :
1° Helix Pouzolzi, in : Encycel. Meth.Vers, Il, 1830,
p: 239; n°07.
2 Helix Pouzolzi, in : Magasin de zoologie, I,
1831. Moll., p 30 (janvier 1831), pl. xxx, fig. 1-5.
D
— 205 —
3° Helix Pouzolzi, in : Hist. génér. Moll. (con-
tinuation de Férussac), 1, 1850, p. 59, et Atlas,
pl. zxix6, f. 1-8. (Cette planche, bien antérieure
au texte, a paru en 1830, dans la 32° livraison.)
La description de l'A. Pouzolzi de l'Encyclo-
pédie méthodique est identique à celle du Maga-
sin de zoologie. M. Deshayes n'a fait que repro-
duire sans changement sa première description.
D’après cette description, l’//. Pouzolzt estune
grande Espèce (diam., 45 millim.), « globuleuse,
subdiscoïde ; la spire, arrondie, obtuse, est formée
de sept tours convexes, séparés par une suture
simple, assez profonde, et dont le dernier tour
est proportionné aux autres; les deux supé-
rieurs sont lisses; les autres sont chargés de
stries fines et irrégulières, que viennent couper,
à la partie supérieure des deux derniers tours,
d'autres stries spirales fines et rapprochées; le
test, d’une couleur sombre, d’un brun verdâtre,
est orné. sur le dernier tour. de trois zones d’un
brun presque noir, dont la supérieure et l’infé-
rieure se fondent par le bord externe avec la cou-
leur du fond; l'ouverture, grande, est oblique ; le
péristome, mince et obtus, se renverse seulement
à la base, au-dessus de l'ombilic, qui est largement
ouverl, eIC:.,»
D'un autre côté la planche xxx (fig. 1-3) repré-
sente une coquille n'ayant que 40 millim. de diam.,
de forme globuleuse-déprimée, à spire obtusé-
nent conoïde., à sept tours, à croissance lente et
régulière, dont le dernier, arrondi, tout en ayant
— 909 —
une apparence légèrement déprimée, descendant
à l'insertion, est pourvu, en dessous, d’un ombilic
profond, médiocrement ouvert ; l'ouverture,
échancrée, ovalaire dans le sens transversal, est
entourée par un bord péristomal rectiligne à la
partie supérieure, devenant ensuite bordé et de
plus en plus réfléchi à la base et recouvrant légè-
rement la cavité ombilicale.
Les caractères de cette Helix Pouzolzt diffèrent
peu de ceux exprimés dans la description; c’est
pour ce motif que je considère les figures de la
planche xxx (Mag. zool.) comme représentant la
forme type de l'H. Pouzolzt (nunc A. dinarica),
forme que je prends comme point de départ com-
paratif de toutes les autres publiées, à tort, sous
ce nom.
La troisième description de l’A. Pouzolzi, édi-
tée par Deshayes dans l'Histoire générale des
Mollusques de Férussac, est très dissemblable
des deux premières que je viens de citer.”
Dans celle-ci, la coquille est orbiculaire; la
spire, au lieu d’être conoïde, «est déprimée et très
analogue à celle de lAelir planospira par sa
forme et son système de coloralion ; les tours
sont au nombre de six; les supérieurs, d’un
blanc corné, sont proportionnellement plus dila-
tés que les suivants ; ceux-ci sont médiocrement
convexes, étroits, et la suture est sensiblement
déprimée ; l’ouverture, ovale-oblongue, un peu
1. Au lieu de sept.
— 208 —
plus large que haute, tombante à la base, très obli-
que à l'axe, forme avec lui un angle de 40 degrés ;
la partie supérieure du bord droit descend en se
recourbant un peu au-dessous de la circonférence
de l’avant-dernier tour ; l’extrémité inférieure de
ce même bord se prolonge le long de l’ombilic en
une languette assez épaisse et triangulaire ; l’om-
bilic, dont le diamètre égale à peu près celui du
dernier (our, estiorand, ete...
On reste étonné, en lisant cette description, de
trouver des caractères différents de ceux signalés
par le même auteur dans sa description première,
et l'étonnement augmente quand on se reporte à la
planche 1xix°.
On reconnait alors que, sur les huit figures pla-
cées sous le nom de Pouzolzi, pas une ne se rap-
porte à la Pouzolzi type de la planche xxx du
Magasin de zoologie. Bien plus, on reconnait en-
core que ces huit figures représentent trois formes
bien distinctes les unes des autres.
Ainsi les figures :
1-2 donnent la représentation de l’A. Brenoica ;
3-4 — de l’/1. Horatii ;
5-8 — de l'A. adriatica.
Les Helix Brenoica et Horatit appartiennent,
coinme on le verra ci-après, par leur dernier tour,
relativement très développé, gros, rond et très
globuleux, à la troisième série des dinariques ;
tandis que l'A. adriatica, par son dernier tour
subarrondi, un tant soit peu déprimé, fait partie
de la première série.
= 90e
CANTRAINE.
Dans Îles ouvrages du malacologiste belge
F. Cantraine, l’on constate deux Hélices pu-
bliées :
1° L'une sous le nom d'A. Varronis!, Espèce que
tous les auteurs ont rapportée à l. Pouzolzt du
Magasin de zoologie ;
2° L’autre sous l'appellation d'A. Pouzolzi”, que
l’auteur, dans sa synonymie, a confondue avec son
H. Varronts.
Or, ces deux Espèces sont très différentes l’une
de l’autre ; de plus, ni l’une ni l’autre ne présen-
tent les caractères de l’H. Pouzolzi, type de la
planche xxx du Magasin de zoologie. Ces trois
Hélices , 1° 4. Pouzolzi, type du Magasin de z00-
logie , 2° H. Varronts de Cantraine et 5° H. Pou-
zolzi de la Malacologie méditerranéenne, sont
même si dissemblables, que je suis à me deman-
der comment on a pu arriver à faire des rappro-
chements aussi antiscientifiques.
L'Helix Varronis, représentée par Cantraine en
dessus, en dessous et presque de face, est une
grande (diam., 65 millim.) Espèce, à test épais, à
4. Notice sur les grands Limacons d'Illyrie, in : Bull. acad.
Sc. Bruxelles, 1836, p. 109, pl. 1v.
2. Malac. méditerr., 1840, p. 112, pl. v, fig. 6-64.
3. Cette figure, qui semble peu exacte, est assez difficile à
comprendre, parce que le dessinateur a donné à la coquille
une position légèrement oblique, au lieu de la dessiner fran-
chement de face.
Bull. Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 14
— 210 —
spire surbaissée, au dernier tour subcomprimé-
arrondi, sensiblement dilaté vers l’ouverture et
pourvu, en dessous, d’un large ombilic très pro-
fond. Son ouverture, échancrée, plus large que
haute, irrégulièrement semi-ovale, est bien cintrée
dans toute sa partie inférieure, tandis que, supé-
rieurement, le bord, légèrement subrectiligne, s’a-
baisse sur elle.
L'H. Pouzolzi de la Malacologie méditerra-
néenne (pl. v, f. 6), au contraire de l’Æ. Var-
ronis,est une Espèce (haut., 34; diam.,45 millim.!)
globuleuse, à spire convexe, au dernier tour
arrondi-renflé, pourvu d’un ombilic étroit et pro-
fond ; lJ’ouverture, amplement développée, plus
haute que large, très échancrée, irrégulièrement
hémisphérique, est entourée par un fort bourre-
let péristomal évasé et largement réfléchi, sauf à
la partie supérieure.
Il y a donc dissemblance complète entre la Var-
ronis et la Pouzolzi de la Malacologie méditerra-
néenne, et, comme ni l'une ni l’autre ne présen-
tent les caractères de la Pouzolzi du Magasin de
zoologie, je conserve la Varronis comme bonne
Espèce, et je donne à la Pouzolzi de la Malacolo-
gie méditerranéenne le nom d'Helix Cantrainei,
1. La description, qui est en désaccord avec la figure *, in-
dique les mesures suivantes : haut., 14-17; diam., 19-24 millim.
* Je ferai remarquer que les termes de la description ne s'accordent
pas avec les caractères de l'échantillon figuré. L'on sent, en lisant cette
description, que Cantraine a essayé de faire concorder les caractères de sa
Varronis avec ceux de sa Pouzolzi. De là cet amalgame de signes distinctifs,
dont les uns conviennent à sa Farronis, les autres à sa Pouzolzsi.
019 =
pour la distinguer et de la Varronts et de x Pou-
solzilype du Magasin de zoologie.
L. PFEIFFER.
Dans Île premier volume (p. 346, 1848) de sa
« Monographia Heliceorum viventium », on trouve
une assez exacte description de Pl’. Pouzolzi de
Deshayes (18350); malheureusement, cette descrip-
lion est suivie d’un amalgame synonymique sans
valeur. À la lecture de ces synonymes, on com-
prend que le savant auteur ne s’est pas rendu
compte de ses cilations et qu'il n’en à vérifié
aucune.
Dans le tome IT (p. 251, 1853) de sa Monogra-
phia, Pfeiffer augmente encore cette déplorable
liste synonymique de l. Savignyana d'Ehren-
berg (Symb. phys. Moll., 1831), Espèce repré-
sentée (pl. 11, f. 20) sur les planches de la Des-
cription de l'Égypte. C’est encore une nouvelle
erreur. L’Espèce (pLl11, f. 20) figurée par Savigny
n’est autre chose que le Zoniles algirus, jadis im-
porté en Égypte, comme il avait été autrefois im-
porté en Algérie.
Dans la Monographie des Hélices publiée dans
la seconde édition de Chemnitz, l’on constate
(p. 108,1846) une description vague d’une Hélice
nommée Pouzolzi, et l’on voit planche xiv, repré-
sentées sous ce nom, deux formes, au dernier
tour bien globuleux, qui n’ont rien de commun
avec l’H. Pouzolzi du Magasin de zoologie. La
première forme (fig. 1-2) est l’Helixr Daniloi ; la
=5 90) ee
seconde (fig. 3-4) est l’Helix Brenoica (H. Bre-
noensis de Mubhlfeldl). Ces deux formes appar-
tiennent à la troisième série des Dinariques.
ROSSMASSLER.
Sous le nom d’Helix Pouzolzi, que l’auteur alle-
mand attribue à un nommé Michely (pourquoi
Michely ? comment le nom du professeur Deshayes
a-t-il pu se métamorphoser ainsi?), l’on trouve,
fig. 215 (Iconogr., IV, 1836), la représentation de
l'Helix adriatica, et fig. 459 (Iconogr., VIT et VIII,
1838), sous l’appellation de Pouzolzi var. minor,
une très exacte figuration de l’Helix montenegrina.
Dans les suites à cette Iconographie, publiées
par M. Kobelt, l’on découvre (Iconogr., IV Band,
og. 982, Helix
serbica, et, fig. 983, Helix Pancici) qui méritent
1875) : 1° deux Espèces nouvelles (fi
d’être conservées ; 2°sous le nom d’A.Pouzolzi var.
minor (fig. 984), une forme unicolore, très voisine
de VA. Diocletiana, et n’en différant guère que par
une spire un peu plus convexe; enfin, 3°, sous le
vocable de Pouzolzi var. Bosniensis (fig. 985),
l’Helix Bosnica.
Je devrais m'arrêter à l'Iconographie, mais je
ne puis m'empêcher d'exprimer mon opinion, bien
que l’ouvrage ne contienne aucune figure, sur
la Monographie des Campylæa de la Dalmatie et
de la Croatie, du s' Brusina, Monographie insérée
dans les Annales de la Société malacologique de
Belgique (IV, 1869), car je connais peu de tra-
— 213 —
vaux où, sous une trompeuse apparence de savoir,
se cache une aussi profonde dose d’ignorance,
jointe à un manque aussi complet de sagacité et de
jugement.
Dans cette Monographie, où, suivant le dire
de l’auteur, tout à été étudié et vérifié, l’article
consacré à l’A. Pouzolzi occupe une assez grande
place.
L'Helix Pouzolzi, telle qu’elle est comprise par
l’auteur croate, ést un amalsæame de toutes les
formes possibles. Cet auteur reproduit la bévue
rossmaässlérienne en attribuant cette Espèce au
nommé Michely, qui n'a jamais existé (quelle
bonne vérification!) ; il blâme Kucik et quelques
autres savants dalmates d’avoir admis des variétés
sans valeur, basées sur des différences de colora-
tion, et crée lui-même (quelle logique !) les va-
riélés trifasciata, bifasciata, unifasciata, obs-
cura, unicolor, etc. Si ces variétés établies sur
la coloration n’ont aucune valeur scientifique
chez les autres, pourquoi cet auteur prétend-il
qu’elles peuvent en acquérir en venant de
lui ? Il affirme de plus que cette Hélice était
connue des Romains, qui en faisaient leur nour-
riture. Qu'en sait-il? Rien ne prouve ce fait,
malgré l'opinion hasardée de Cantraine. La vérité
est que l’Æ. Pouzolzi et ses formes voisines, loin
d’être édules, possèdent une chair d’un goût désa-
gréable, exhalant même une odeur assez nauséa-
bonde, et que les habitants actuels de Dalmatie
ont pour elles une forte répugnance. Il est plus
—
que probable que les grosses Hélices d'Ilyrie, es-
timées des gourmets romains, étaient celles de la
série de l’Helix secernenda, si abondante dans ce
pays ; je suis d'autant plus porté à le croire, que je
sais pertinemment, par un de mes amis qui s’est
livré, il y a quelques années, à Spalato, sur les
ruines de l’ancien palais des empereurs romains,
à quelques fouilles, que les seules Hélices décou-
vertes dans les égouts, réceptacles des débris de
cuisine du palais, étaient presque toutes des Helix
secernend«.
LIT
Lorsqu'on examine avec soin la série des Dina-
riques, on reconnait qu'il y a chez elle comme trois
courants de signes distinctifs, etque, dans chacun
de ces courants, ou plutôt dans chacune de ces sé-
ries, il existe un certain nombre de formes ou
espèces bien définies, très distinctes les unes des
autres.
Ces Espèces sont au nombre de dix-huit. Au-
eune, je le certifie, n’est établie sur des diffé-
rences de taille ou de coloration, mais toutes sont
fondées, au contraire, sur des caractères tirés des
tours, de la spire, de l’ombilic, de l’ouverture, ou
enfin de l’ensemble des contours.
Classification des Dinariques.
PREMIÈRE SÉRIE.
Espèces à spire plus où moins conoïde ou con-
— 215 —
vexe, au dernier tour déprimé ou subarrondi ou
arrondi, sans être pour cela arrondi-globu-
leux.
A. Dernier tour subarrondi et sensiblement déprimé.
Spire subconoide.
1. Helix Dinarica (H. Pouzolzi type du Maga-
sin de zoologie).
2. = Kuzmicr
SA — Pancici.
B. Dernier tour arrondi sans étre globuleux. Spire convexe.
A4, Helix Pellanica.
5. — Montenegrina.
G. = "Serbicd:
C. Test relativement plus mince que celui des six Espèces
précédentes. Spire peu convexe.
7. Helix Adriatica.
SL —"1E0Shica.
DEUXIÈME SÉRIE.
Espèces à spire plus ou moins déprimée, parfois
?
>resque plane, au dernier tour sensiblement com-
1
primé, plus arrondi en dessous qu'en dessus *.
A. Coq. grande à test épais.
9. Helix Varronis.
10. — Tchernagorica.
1. Sauf chez l'A. Diocletiana, où le dernier tour est aussi
arrondi en dessus qu'en dessous.
= 6 =
B. Coq. de taille médiocre, à test mince.
11. Helix Diocletiana.
TROISIÈME SÉRIE.
Espèces à spire plus ou moins bombée, en forme
de dôme, aux tours plus renflés, plus cylindriques,
et au dernier tour relativement très gros, rond et
très globuleux.
A. Ouverture plus large que haute.
Helix Soccaliana.
13. — Sabljari.
[De
B. Ouverture aussi haute que large.
14. Helix Horatu.
15. — Biagioi.
16. = Brenoica.
17. L_— Danilor.
148. — (Cantrainei.
Les Campylées de ce groupe sont des formes
spéciales aux vastes régions où s'étendent, avec
leurs nombreuses ramifications, les Alpes dina-
riques!. On les a constatées dans la Croatie, la Dal-
matie, la Bosnie, la Serbie, l’Herzégovine, le
Monténégro, et vraisemblablement de nombreuses
formes de ce groupe doivent également exister
dans toute l'Albanie (pays inexploré), puisqu’une
1. Les Alpes dinariques se composent de plusieurs chaînes
et sous-chaînes de montagnes qui traversent l'Illyrie, la Dal-
matie, l'Albanie, la Bosnie, et qui joignent les Alpes Juliennes
au Balkan.
CHE =
des plus belles Espèces (la Soccaliana) à été dé-
couverte dans l'ile de Corfou.
Aucune des Hélices dinariques ne vit en Italie
et, à plus forte raison, en Corse et en Sardaigne.
L’on sait maintenant que les formes de ces îles,
signalées sous le nom de Pouzolzi, appartiennent
à un groupe à part, groupe bien caractérisé, celui
des Raspailiennes.
PREMIÈRE SÉRIE
HELIX DINARICA
Helix Dinarica, Bourguignat in coll. 1888. [Helix
Pouzolzi !, Deshayes, in : Encycl. meth. Vers.,
11, 1830,.p. 235, et in : Mag, zool., Moll., I,
p. 30 et pl. xxx, fig. 1-3 (janvier) 1831].
Coq. de forme déprimée-subconoïde, pourvue
en dessous d’un ombilic profond, relativement
peu ouvert, laissant voir néanmoins l’avant-der-
nier tour, et recouvert presque au tiers par lex-
pansion du bord columellaire.
Test solide, subopaque, brillant, sillonné, sauf
sur les deux ou trois tours supérieurs, par des
striations ondulées plus ou moins accentuées, que
viennent couper, sur la partie supérieure des deux
derniers tours, de nombreuses linéoles spirales
fines et très serrées, enfin recouvert d’un enduit
1. Non Helix Pouzolzi, de Payraudeau, 1826, Espèce de
Corse, nec Helix Pouzolzi de Deshayes (Hist. génér. Moll.,
Fér.), de Pfeiffer, de Rossmässler, de Cantraine, de Ko-
belt, etc., etc., et de tous les autres auteurs.
— 218 —
épidermique d’une teinte sombre marron où d’un
jaune olivätre, sur lequel on remarque trois
zones très foncées d’un brun marron, dont la supé-
rieure et linférieure se fondent par leur bord
externe avec la couleur du fond.
Spire peu élevée, franchement subconoïde, à
sommet très obtus.
Sept tours convexes, à croissance peu accélérée,
très régulière jusqu'à l'ouverture, où le dernier
tour présente une légère amplitude relative,
néanmoins médiocrement prononcée.
Suture bien accentuée, assez profonde.
Dernier tour arrondi, tout en paraissant un tant
soit peu déprimé, offrant sa plus forte convexilé
un peu au-dessus de la ligne périphériale médiane,
et présentant, en dessus, une direction d’abord
lentement descendante, puis une inchinaison très
prononcée aux abords de l'insertion.
Ouverture oblique, bien échancrée, de forme
semi-ovalaire dans le sens transversal, et intérieu-
rement d'une nuance blanche ou carnéolée, sui-
vant que la coloration externe du test est olivâtre
ou marron.
Péristome obtus, droit supérieurement, et deve-
nant de plus en plus dilaté et réfléchi en se rap-
prochant du bord columellaire, où il se dilate
fortement en se renversant sur la perforation om-
bilicale.
Bords marginaux distant, réunis par une faible
callosité blanchätre transparente.
Haut., 27-33; diam., 40-47 millim.
— 219 —
Sous les détritus humides et les plantes dans le
district de Cattaro.
Les caractères que je viens d’assigner à cette
Espèce sont bien ceux de lPéchantillon figuré
(pl xxx, dans le Magasin de zoologie) sous le nom
d'A. Pouzolzi, nom que je n'ai pu adopter, sous
peine de faire double emploi, puisque le nom de
Pouzolzt avait été pris quelques années auparavant
(1826) pour une Espèce de Corse, du groupe des
Raspailiennes.
HELIX KUZMICI
Helix Kuzmici, Bourguignat, in coll. 1878.
Coq. de forme subconoïde, plus sensiblement
déprimée que la précédente, pourvue en dessous
d’un ombilic très ouvert, en entonnoir, laissant
voir l’enroulement interne jusqu’au sommet, que
l’on aperçoit par transparence.
Test solide, subopaque, brillant, possédant le
méme mode de striations que celui de l'H. Dina-
r'ica.
Coloration d'un marron rouge-jaunàtre ou ver-
dàtre, uniforme, sans zone, ou d’un marron foncé,
avec trois zones d’un ton encore plus accentué,
comme chez l'Espèce précédente.
Spire largement obtuse-conoïde, à sommet
lisse, très obtus et d’une nuance tantôt plus pâle,
tantôt plus foncée que le reste du test.
Sept tours peu convexes, à croissance spirale
lente et régulière jusqu’au dernier tour, où celui-
ci prend un développement un peu sensiblement
— 220 —
plus grand, sans offrir vers l'ouverture une ampli-
tude aussi marquée que celle de l'A. Dinarica.
Suture bien accentuée, tout en ayant une pro-
fondeur moindre que celle de l'Espèce précé-
dente.
Dernier tour relativement grand, arrondi-sub-
déprimé, possédant sa plus grande convexité
presque sur la ligne périphériale médiane, un
tant soit peu comprimé en dessous, et offrant, en
dessus,une forte direction descendante régulière.
Ouverture oblique, un peu moins échancrée que
celle de l'A. Dinarica, semi-ovalaire ou presque
semi-oblongue dans le sens transversal, rectiligne-
descendante supérieurement, bien cintrée infé-
rieurement, et intérieurement d'une teinte ou blan-
châtre ou blanc-jaunâtre, ou, enfin, carnéolée
avec les trois zones externes apparentes, suivant
que l’on examine des échantillons unicolores ou
zonés.
Péristome robuste, obtus, rectiligne supérieu-
rement, puis largement épanoui et réfléchi jusqu’à
la columelle, sans présenter au bord columellaire
une dilatation aussi forle et aussi renversée sur
l’ombilic.
Bords marginaux un peu moins écartés, réunis
par une callosité presque incolore.
Haut., 27-30 ; diam., 41-48 millim.
Cette Hélice, dédiée au malacologiste Kuzmic
de Raguse, a été recueillie aux environs de cette
ville. Les échantillons unicolores proviennent du
district de Cattaro.
L’H. Kuzmicise distingue de l'A. Dinarica par
sa forme plus sensiblement déprimée, tout en res-
tant aussi conoïde ; par son ombilie plus ouvert,
en entonnoir, et laissant voir jusqu’au fond (celui
de la Dinarica, plus étroit, ne se dilate qu’à partir
de l’avant-dernier tour); par sa croissance spirale
lente et régulière (comme celle de la Dinarica)
jusqu’au dernier tour, puis prenant, au contraire
de la Dinarica, un accroissement plus grand
jusqu’à l'ouverture (chez la Dinarica, c’est seule-
ment vers l'ouverture que l'amplitude du dernier
tour est sensible); par son dernier tour relative-
ment plus développé, possédant sa plus forte
convexité presque sur la ligne périphériale mé-
diane (chez la Dinarica, elle est un peu au-dessus)
et offrant, à l'insertion, au contraire de la Dina-
rica, une direction descendante régulière; par son
ouverture moins échancrée, plus ovalaire dans le
sens transversal, plus rectiligne supérieurement,
et entourée par un péristome plus robuste, plus
dilaté et plus réfléchi, sans cependant l'être au-
tant au sommet du bord columellaire; par ses
bords marginaux un peu moins distants.
HELIX PANCICI
Helix Pancici !, Môllendorff, in Litt. et in : Kobelt,
in : Malak:®B1.11872 vol); 0p. 151, plrv,
1#10-12/et Iconogr., IVWB:,1876;p:6; plrexar,
1. Non Helix Pancici, Bielz (teste Môllendorff, in : Malak.
B1., 1873, p. 132), Espèce à rapporter à l'A. Mollendorffi (Ko-
belt) de Sérajewo.
oi
f. 983, ct Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., VII, 1876,
p. 404.
Cette Espèce, très exactement figurée sur la
planche 1v des Malakozoologische Blätter de 1872,
est une forme qui doit prendre place à la suite de
l'A. Kuzmici, dont elle diffère, notamment, par
une taille toujours moindre, par une spire très
obtusement convexe, par un dernier tour plus
comprimé en dessous, moins fortement descen-
dant à l'insertion, par une ouverture moins ova-
laire dans le sens transversal, par un ombilic, non
en entonnoir, dilaté seulement, à l'instar de celui
de l'A. Dinarica, à partir de l’avant-dernier tour.
L’Helix Pancici a été recueillie dans les mon-
lagnes de la Serbie.
HELIX PELLANICA
Helix Pellanica, Letourneux, in sched.
Coq. de forme plus globuleuse, convexe-subco-
noïde en dessus, pourvue, en dessous, d’un om-
bilic peu dilaté à l’avant-dernier tour, néanmoins
assez ouvert pour laisser voir jusqu'aux trois quarts
de l’enroulement.
Test médiocrement résistant, assez subtranspa-
rent, brillant, à striations (sauf sur les tours supé-
ricurs) plus prononcées que chez les précé-
dentes.
Coloration d'un jaune olivàtre, avec trois zones
marron-brun, la supérieure peu marquée, la mé-
diane étroite, bien limitée et très foncée, l'infé-
2 008
rieure un peu moins colorée et s'étendant sur
toute la partie inférieure du tour.
Spire convexe, très obtuse, subconoïde, à som-
met émoussé, d’une nuance plus pale.
Six tours peu convexes, à croissance lente et fort
régulière jusqu’à l'ouverture, où le dernier tour
ne prend pas le développement que l’on remarque
chez les H. Dinarica et Kuzmict.
Suture bien accusée, sans être profonde.
Dernier tour régulièrement arrondi, sans senti-
ment de dépression, présentant sa plus grande
convexité juste au niveau de la ligne périphériale
médiane, et offrant, en dessus, une très faible
direction descendante courte et peu prononcée.
Ouverture peu oblique, fortement échancrée,
aussi haute que large, bien sphérique, intérieu-
rement d’un blanc carnéolé, avec les zones d’une
teinte marron-rouge paraissant par transparence.
Péristome rectiligne, peu obtus, faiblement pa-
tulescent à la base, seulement dilaté et réfléchi au
bord columellaire sous la forme d’une lame trian-
gulaire, ne recouvrant pas l’ombilic.
Bords marginaux écartés, réunis par une callo-
sité.
Haut., 25; diam., 38 millim.
Dans les détritus des fentes de rochers sur les
montagnes qui dominent Cattaro.
Cette Hélice, très différente des précédentes, se
distingue de celles-ci par sa forme plus globu-
leuse, par son test un peu moins épais, par ses
strialions plus marquées, par sa spire obtuse-
— 22h —
convexe, dont l’apparence est moins conoïde, sans
sentiment de dépression, mais surtout par son ou-
verture, qui, au contraire de celles des précédentes,
est aussi haute que large et bien sphérique; enfin,
par son péristome plus délicat, à peine obtus, fai-
blement patulescent à la base, et seulement dilaté
et épanoui au bord columellaire.
HELIX MONTENEGRINA
Helix Montenegrina, Ztegler, mss.
Helix Pouzolzi, var. minor, Aossmässler, Iconogr.,
vin et vint, 1838, f. 459.
Il convient de rapporter à cette Espèce l'Helir
macarana, Mubhlfeldt, forme manuscrite, men-
tionnée par quelques auteurs.
La figure 459 de l’Iconographie donne une très
exacte représentation de cette Hélice.
Coq. de forme globuleuse, convexe et très obtu-
sement subconoïde en dessus, pourvue, en des-
sous, d’un ombilie ouvert, presque en entonnoir,
et laissant voir jusqu'au fond l’enroulement
spiral.
Test solide, subopaque, brillant, possédant le
même mode de striations et de coloration que celai
des Espèces précédentes.
Spire convexe, obtusement subconoïde, à som-
met lisse.
Six à sept tours convexes, à croissance lente et
régulière jusqu'au dernier, qui devient un tant
soit peu plus développé, avec un faible sentiment
d'amplitude plus forte vers l'ouverture.
LRO,
Sulure très prononcée.
Dernier tour arrondi, sans apparence de dépres-
sion, offrant sa plus grande convexité juste sur la
ligne périphériale médiane, et présentant, en
dessus, une forte direction descendante, très
accentuée vers l'insertion.
Ouverture très oblique, à base rétrocédente,
médiocrement échancrée, ovalaire - subarrondie
dans une direction, non transversale, mais légère-
ment oblique-descendante de droite à gauche, et
intérieurement d’une teinte nacrée plus où moins
blanchätre avec les zones apparentes.
Péristome robuste, obtus, rectiligne supérieu-
rement, puis de plus en plus épanoui et réfléchi
vers la base, et enfin fortement dilaté sur le bord
columellaire.
Bords marginaux écartés, réunis par une callo-
sité incolore.
Haut., 22; diam., 34 millim.
Cette Hélice varie peu comme coloration ; elle
présente seulement quelques variations de taille.
Le plus grand individu que je connaisse a 30 mil-
limètres de haut sur 47 de diamètre.
L'H. Montenegrina parait abondante dans les
fentes de rochers, sous les détritus, dans les mon-
tagnes qui entourent Cetinje. On la rencontre
également le long de la route, entre cette ville et
Lovcen {Monténégro).
Cette Espèce, qui ne peut être comparée, à cause
de son dernier tour arrondi et sa spire, qu'à l’'Hé-
lice précédente, la Pellanica,se distingue de celle-
Bull. Soc, malac. France, V. Mars 188$. — 15
= 6
ei par son test loujours plus épais, moins transpa-
rent, par son dernier tour très descendant à lin-
sertion, par son bord péristomal plus robuste,
évasé et réfléchi (celui de Ia Pellanica est recti-
ligne et seulement faiblement patulescent à la
base), surtout par son ouverture très oblique,
moins échancrée, à base très rétrocédente, d’une
forme ovalaire-subarrondie, dans une tout autre
direction que celle de la Pellanica, qui est exac-
tement sphérique, aussi haute que large, très peu
oblique et plus fortement échancrée.
HELIX SERBICA
Helix Serbica, Môllendor/ff, in litt. et in : Kobelt,
in : Malak. BI. 1872 (1° vol.\, p. 130, pl. 1v,
f. 7-9, et Iconogr., IV B., 1876, p. 5, pl. xent,
f.982, et Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., VIT, 1876,
p. 405.
Les figures données dans les Malakozoologis-
che Blätter (1872) suflisent amplement à la con-
naissance de cette jolie petite Espèce, qui vitdans
les montagnes de la Serbie.
HELIX ADRIATICA
Helix Adriatica, Bourguignat, in coll. 1878
(Helix Pouzolzi, Deshayes, in : Férussac,
Atlas de l’'Hist. génér. des Moll., pl. zxix 6 ,
f.5-8, 1830, et Rossmässler, Iconogr., IV, 1836,
pt; F275).
1. Cette planche à paru en 1830, dans la 32° liver. (le texte
de cette planche n'a été publié qu'en 1850)
no OT
Les figures 5 à 8 de la planche £xix 6 de l'His-
toire générale des Mollusques de Férussac sont
excellentes, d’une grande exactitude et rendent
bien le port, l'aspect et les caractères de cette
Hélice. La figure 215 de l’Iconographie de Aoss-
massler, tout en étant également exacte, est cepen-
dant moins bonne, parce qu’elle représente une
forme z7ajor non aussi typique que celle figurée
dans lPouvrage de Férussac.
Coq. déprimée, relativement peu convexe en
dessus, pourvue en dessous d’un large ombilie en
entonnoir, évasé notamment à partir de l’avant-
dernier tour.
Test mince, léger, subtransparent, brillant,
offrant le même mode de striations et de colora-
tion ‘ que celui des Espèces précédentes.
Spire peu élevée, médiocrement convexe, à
sommet lisse, exigu et très obtus.
Six à sept tours peu convexes, à croissance ré-
gulière, bien qu’'assez accélérée, surtout au der-
nier, et séparés par une suture accentuée.
Dernier tour relativement développé, arrondi,
tout en étant légèrement comprimé, offrant sa plus
grande convexité un peu au-dessus de la ligne pé-
riphériale médiane et présentant à l'insertion une
forte direction descendante, souvent très pro-
noncée.
Ouverture oblique, relativement peu échancrée,
d’une forme ovalaire dans un sens transversal fai-
1. Tous les échantillons de cette Espèce sont à trois zones.
Je n'en connais pas d'unicolore.
En
blement descendant, légèrement recouverte dans
le haut par le bord supérieur, qui semble un peu
retombant, et intérieurement d’une teinte blan-
châtre ou marron-jaunàtre pâle avec les zones
apparentes.
Péristome plutôt mince qu'obtus, rectiligne su-
périeurement, évasé et réfléchi vers la base et
largement dilaté au bord columellaire.
Bords marginaux relativement peu distants,
réunis par une callosité incolore.
Haut., 25-26 ; diam., 41-46 millim.
Espèce abondante en Dalmatie, dans toutes les
contrées littorales de Cattaro à Spalato. Les plus
beaux échantillons qui me sont connus provien-
nent des jardins de Salona, dans le voisinage des
Sorgente.
Cette Hélice se distingue de toutes celles que je
viens d’énumérer par sa forme déprimée, par sa
spire relativement peu convexe, par son test
mince, léger et délicat, par son large ombilic.
HELIX BOSNICA
Helix Bosnica, Bourguignat, in coll. 1878 (Helix
Pouzolzi, var. Bosniensis ‘, Kobelt, in : Nachr.
BI. D. Deutsch. Malac. Gesellsch., 1871, p. 72,
et Iconogr., IV B., 1875, p. 6., f. 985).
Coq. fortement déprimée, peu convexe en des-
1. Comme la désinence ensis ne convient qu'à un nom de
ville ou de village, j'ai été obligé, d’après les règles, de chan-
ger la terminaison de ce nom en ca, puisque ce nom vient de
Bosnia ou de Bosna (noms de la contrée ou de la rivière).
er Ce
sus, pourvue en dessous d’un ombilie en enton-
noir, laissant voir en entier l’enroulement interne.
Test délicat, léger, assez transparent, brillant,
avec le même mode de striations et de coloration
que celui des précédentes.
Spire très déprimée, peu convexe, très obtuse, à
sommet lisse.
Six à sept tours à peine convexes, plutôt plan-
tectiformes, à croissance lente et régulière, et sé-
parés par une suture peu profonde.
Dernier tour comprimé, légèrement méplan-
tectiforme en dessus, arrondi en dessous, ayant sa
plus grande convexité au-dessus de la ligne péri-
phériale médiane, et présentant, à l'insertion, une
direction descendante moins accentuée que celle
de l’A. Adriatica.
Ouverture oblique, médiocrement échancrée,
d'un ovale tirant sur la forme arrondie, malgré
cela légèrement subrectiligne à sa partie supé-
rieure par suile de l'inclinaison tectiformique de
la paroi externe, enfin offrant à l’intérieur une co-
loration blanchätre presque incolore avec les
zones externes bien apparentes par transparence.
Péristome rectiligne supérieurement, faible-
ment obtus, médiocrement réfléchi et épanoui à la
base, ainsi qu'au bord columellaire.
Bords marginaux peu distants, réunis par une
callosité incolore.
Haut., 16-18; diam., 30-32 millim.
Cette Hélice, répandue dans un grand nombre
de localités de la Bosnie, même de la Serbie occi-
— 230 —
dentale, se trouve également dans l'Herzégovine
et la Dalmatie, &’où je la connais des environs de
Mostar et de Salona.
L'H. Bosnica se distingue de l’A. Adriatica, Va
seule Espèce avec laquelle elle puisse être con-
fondue, par sa taille toujours moindre, par sa
forme plus déprimée, par sa spire moins convexe,
par ses tours légèrement méplan-tectiformes en
dessus, par son dernier tour offrant, à l'insertion,
une direction descendante moins accentuée et
plus régulière que celle de l’Adriatica, par son
ouverture moins ovalaire, un peu moins oblique
et un lant soit peu plus ronde.
DEUXIÈME SÉRIE
HELIX VARRONIS
Helix Varronis, Cantraine, Not. sur les grands
Limac. d'Ilvyr.,in : Bull. Acad. Sc. Bruxelles,
III, 1836, p. 109, pl. 1v.
Cette grande et belle Espèce est bien représen-
tée en dessus et en dessous sur la planche 1v des
Bulletins de l'Académie royale des sciences de
Bruxelles; mais, sur cette même planche, elle
l'est un peu moins bien de face, ainsi que je Pai
déjà dit, parce que le dessinateur à figuré cette
coquille d’une facon légèrement oblique dans l'in-
tention de montrer à la fois les parties supérieure
el inférieure. C’est pour ce motif que je donne à
nouveau (pl nt, f. 1-2) la représentation de cette
— 231 —
IH. Varronis, qui, du reste, a été très imparfaite-
ment décrite par Cantraine.
Coq. de grande taille, déprimée, à spire peu
convexe, pourvue en dessous d’un ombilic rela-
tivement médiocre, ressemblant à un entonnoir
presque à pie et seulement un peu dilaté à partir
de l’avant-dernier tour.
Test solide, épais, pesant, opaque, peu brillant,
de même mode de striations que celui des Espèces
précédentes. Coloration d'un ton jaune-marron
foncé !, avec trois zones d’un brun-olivètre tirant
sur le marron, dont deux supérieures étroites et
une inférieure très large. Ordinairement les deux
supérieures se réunissent et ne forment qu'une
zone, et très souvent encore les trois zones cten-
dent leur nuance sur toute la surface.
Spire très déprimée, fort peu élevée, à sommet
très obtus, lisse et brillant.
Sept tours peu convexes, à croissance régulière
peu accélérée, néanmoins un peu plus rapide au
dernier, qui prend, vers l'ouverture, une ampli-
tude plus grande. Suture peu profonde.
Dernier tour comprimé-subarrondi, avec la plus
grande convexité un peu au-dessus de la ligne
périphériale médiane, et offrant, à l'insertion, une
direction descendante accentuée et régulière.
Ouverture oblique, peu échancrée, semi-ovale
1. Cantraine dit: d'un blanc de lait. Ce caractère est dû
au manque de l’enduit épidermique. Cantraine a dû faire sa
description d’après un individu mort, détérioré par l'injure du
temps.
— 232 —
dans le sens transversal, subrectiligne à sa partie
supérieure, et paraissant comme légèrement recou
verle, par suite de la paroi externe faiblement re-
tombante. Intérieur d’une nuance carnéolée avec
des zones peu apparentes.
Péristome obtus, épais, encrassé, comme bordé,
droit supérieurement, réfléchi et dilaté inférieure-
ment et au bord columellaire.
Bords marginaux peu distants, réunis par une
callosité incolore.
Haut., 25-30; diam., 50-62 millim.
Cette Hélice, signalée par Cantraine aux envi-
rons de Raguse, vit également aux alentours de
Castelnuovo, de Risano, etc., le long des Canali de
Cattaro.
HELIX TCHERNAGORICA
Helix tchernagorica, Bourguignat, in coll. 1888.
Coq. très déprimée, presque méplane en dessus,
plus convexe en dessous et pourvue d’un large
ombilic en entonnoir, bien ouvert à partir de
l’avant-dernier tour.
Test moins épais et moins pesant que celui du
précédent, néanmoins solide, faiblement subtrans-
parent, brillant, et de même mode de striation que
celui de toutes les autres Dinariques ; coloration
d’un beau marron jaune paille uniforme avec une
zone étroite, d’un ton plus pâle sur la ligne de la
plus grande convexité du dernier tour.
Spire tout à fait surbaissée, presque plane,
néanmoins un peu convexe, à sommel lisse et très
brillant.
Six tours à peine convexes, séparés par une su-
ture profonde. Croissance spirale lente jusqu’au
dernier tour; puis plus rapide à partir du dernier
tour qui prend à peine, vers le bord péristomal, un
sentiment d'amplitude.
Dernier tour comprimé, presque subanguleux à
son origine, bien plus convexe en dessous qu’en
dessus, ayant sa plus grande convexité au-dessus
de la ligne périphériale médiane, et offrant à l’in-
sertion une direction descendante très accentuée,
courte et presque brusque.
Ouverture très oblique, très échancrée, semi-
oblongue dans le sens transversal, rectiligne su-
périeurement, et intérieurement d’une belle nacre
rose carnéolée.
Péristome obtus, épais, bordé, droit à la partie
supérieure, évasé et réfléchi à la base et au bord
columellaire.
Bords marginaux distants, réunis par une callo-
sité incolore.
Haut., 22; diam., 48 millim.
Fentes des rochers le long de la route de Cat-
taro à Cetinge (Monténégro).
Cette Hélice se distingue de la précédente, la
seule avec laquelle elle puisse être confondue, par
son test moins épais, moins pesant, légèrement
subopaque, par sa taille moindre, par sa forme
surbaissée, par sa spire presque méplane, par son
ouverture plus allongée dans le sens transversal,
— 294 À
plus rectiligne à la partie supérieure, par son
bord péristomal plus robuste et plus réfléchi à la
base, et notamment par son dernier tour suban-
œuleux à son origine, bien plus convexe en des-
sous qu'en dessus, à peine dilaté à l'ouverture et
offrant à l'insertion une descente courte et assez
brusque.
HELIX DIOCLETIANA
Helix Diocletiana, Bourguignat, in coll. 1888,
Helix Pouzolzi, var. minor, Kobelt, Iconocr.
, ; ; >
IV B.. 1875, f. 984).
Coq. à spire presque complètement méplane,
ou, en tout cas, fort peu convexe, pourvue, en
dessous, d’un ombilice bien ouvert en entonnoir,
laissant voir tout l’enroulement interne.
Fest mince, léger, subtransparent, brillant,
sillonné de striations bien prononcées, mais pres-
que sans lignes spirales à la partie supérieure des
deux derniers tours; coloration d’un jaune paille
uniforme, ou bien avec deux zones marron peu
foncées, dont l’une près de la suture, l’autre à la
périphérie.
Spire très surbaissée, à peine convexe, à tours
ecmbryonnaires lisses, assez gros.
Six lours assez convexes, grâce à une suture
creusée qui leur donne plus de relief; croissance
spirale lente jusqu'au dernier, puis un peu plus
accélérée à partir du dernier, qui ne prend pas de
développement vers l'ouverture.
Dernier tour bien rond, tout en ayant un senti-
ment de compression, présentant sa plus grande
convexité juste sur la ligne périphériale médiane,
et offrant à l'insertion une déflexion courte, pres-
que brusque et très prononcée.
Ouverture oblique, bien échancrée, d’un ovale
tendant à se rapprocher de la forme sphérique, et
intérieurement d’une nacre incolore blanche jau-
nàtre.
Péristome épais, droit à la partie supérieure,
seulement évasé et dilaté à la base et au bord co-
lumellaire.
Bords marginaux, médioerement distants, ayant
une tendance à la convergence et réunis par une
callosité incolore.
Haut., 17; diam., 30 millim.
Environs de Spalato. La variété minor de
l'H. Pouzolzi (fig. 984) de l’Iconographie, variété
que je crois pouvoir rapporter, jusqu’à un certain
point, à cette Espèce, a été recueillie dans le sud
de la Serbie.
Cette petite Hélice, à test si délicat, est si
différente des deux précédentes de son groupe,
qu'elle ne peut être confondue n1 avec l’une ni
avec l’autre.
TROISIÈME SÉRIE
HELIX SOCCALIANA
Helix Soccaliana, Letourneux, in : Bull. Soc. malac
Fr HDI ReS6 p.297,
Cette magnifique Hélice est une Dinarique de
— 236 —
grande taille (haut., 33; diam., 51; haut. de l’ou-
vert., 22; larg., 27 millim.), de forme déprimée,
tout en paraissant globuleuse, presque aussi con-
vexe en dessus qu’en dessous, et pourvue d’un
ombilic ouvert, malgré tout relativement étroit,
très profond, en entonnoir, avec une médiocre
dilatation à l’avant-dernier tour; son test solide,
épais, néanmoins transparent, de même mode de
striations que celui de toutes les Dinariques,
est remarquable par sa belle coloration blan-
che carnéolée, passant à une nuance orangée
vers les tours supérieurs, et orné d’une zone
étroite marron très foncé, qui se détache de la
facon la plus élégante sur la teinte du fond. Ses
tours, au nombre de six à sept, bien convexes, à
croissance régulière, quoique assez accélérée,
sont séparés par une sulure très marquée. Son
dernier tour rond, globuleux, offre à l'insertion
une longue direction descendante très accentuée;
son ouverture très oblique, fortement échancrée,
semi-ovale dans le sens transversal, est entourée
par un péristome robuste, obtus, épais, rectiligne
à sa partie supérieure, largement dilaté et épa-
noui à la base, ainsi qu’au bord columellaire ;
son bord externe, vu de profil, offre un con-
tour sinueux modelé sur la direction des stries.
Cette Espèce, dont je ne donne pas pour l’ins-
tant la représentation, parce qu’elle doit être figu-
rée dans la faune des iles Ioniennes, a été décou-
verte par M. le conseiller Letourneux au sommet
du Santi-Déca, dans lile de Corfou.
— 237 —
HELIX SABLJARI
Helix Sabljari, Bourguignat, in coll. 1888.
Coq. globuleuse, tout en étant sensiblement
déprimée, pourvue en dessous d’un ombilic pro-
fond, étroit, en entonnoir à pic, un tant soit peu
dilaté au dernier tour et recouvert au tiers par la
réflexion du bord columellaire.
Test solide, malgré tout médiocrement épais,
subtransparent, brillant, ayant Ie même mode de
striations que celui de toutes les précédentes;
coloration marron uniforme avec une zone supé-
rieure, étroite, d’un brun marron très foncé.
Spire convexe, à sommet obtus, lisse, d’une
teinte plus claire.
Six tours convexes séparés par une suture mé-
diocrement profonde; croissance spirale régulière,
bien qu'assez accélérée jusqu’à l'ouverture, où le
dernier tour prend plus d’accroissement.
Dernier tour arrondi en dessus, offrant en des-
sous d’abord une surface légèrement comprimée,
puis, autour de l’ombilic, une autre surface ren-
flée{, un tant soit peu subanguleuse, possédant, en
outre, sa plus grande convexité un peu au-dessus
de la ligne périphériale médiane, et présentant,
enfin, à l'insertion, une direction descendante ac-
centuée.
Ouverture oblique très échancrée, plus large
que haute, semi-ovalaire avec un bord supérieur
1. Vers l'ouverture, ce tour est plus régulièrement rond.
— 238 —
peu cintré affectant plutôt une forme déclive-sub-
rectiligne : intérieur d’une nacre carnéolée livide
avec la zone apparente par transparence.
Péristome assez délicat, peu épais, droit, seule-
ment un peu épanoui à la base et offrant au bord
columellaire une forte dilatation de forme trian-
gulaire renversée sur l’ombilic; bord externe lé-
gère ment sinué.
Bords marginaux peu distants, réunis par une
callosité tellement mince qu'elle est à peine
perceptible.
Haut., 25 ; diam., 41 millim.
Cette Hélice, dédiée au malacologiste croate
Sabljar, a été recueillie sur la rive droite de la
vallée de la Narenta.
LH. Sabljari se distingue de l'A. Soccaliana,
par sa taille moindre, par sa coloration différente,
par son ombilic plus étroit et un peu recouvert,
par sa spire un peu moins convexe, par son péri-
stome bien plus délicat, très peu dilaté et épanoui
à sa base, sauf au bord columellaire où il offre
une dilatation triangulaire, notamment par son
dernier tour moins rond, légèrement comprimé
en dessous et sensiblement renflé autour de
lombilic, enfin présentant, à l'insertion, une di-
rection descendante bien moins prononcée et plus
courte.
HELIX HORATII
Helix Horatii, Bourguignat, in coll. 1878 (Helix
Pouzolzi, Deshayes in : Férussac, Mist.
— 23) —
génér. Moll. Atlas, pl. zxIx6G, f. 3-4, 18301).
Coq. très globuleuse dans toutes ses parties,
pourvues en dessous d’un ombilic ouvert en en-
tonnoir.
Test solide, assez pesant, opaque, brillant, de
même mode de strialions que celui de toutes les
Dinariques, sauf que chez celles-ci les lignes spi-
rales supérieures sont presque à peine percep-
tibles ; coloration d’un marron très foncé, avec
deux larges zones d'un brun marron presque
noir *.
Spire convexe, très obtuse en forme de dôme,
à sommet exigu, lisse d’une nuance plus claire.
Sept tours convexes séparés par une suture très
prononcée: croissance spirale régulière, lente
quoique assez accélérée au dernier tour, qui ne
prend pas vers l’ouverture un plus grand déve-
loppement.
Dernier tour très gros, très ventru, exactement
cylindrique, ayant sa plus grande convexité à la
ligne périphériale médiane, et offrant, à l’inser-
tion, une courte déflexion.
Ouverture oblique aussi haute que large, sub-
arrondie, blanche-bleuàtre intérieurement et car-
néolée sur le contour péristomal.
Péristome relativement peu robuste, malgré
tout épaissi, droit à la partie supérieure, épanoui
1. Cette planche a été publiée, sans texte, dans la 32e livrai-
son, parue en 1830.
2. L'échantillon représenté sur la planche xx (fig. 3-1) est
moins foncé et possède trois zones étroites.
— 240 —
à la base et plus dilaté au bord columellaire ;
bord externe non sinué, mais rec!lo- rétrocé-
dent.
Bords marginaux peu distants réunis, par une
callosité incolore.
Haut., 32; diam., 50 millim.
Cette Hélice, à laquelle j'attribue lun des pré-
noms (Horace) de notre ami le conseiller Letour-
neux, a été découverte par ce savant explorateur
aux environs de Cattaro.
La forme globuleuse et la ventrosité! de ses
tours, non moins que son ouverture aussi
haute que large, ne permettent pas de comparer
cette Espèce avec les deux précédentes de cette
série.
HELIX BIAGIOI
Helix Biagioi, Bourguignat, in coll. 1808.
Coq. globuleuse, ventrue, pourvue en dessous
d’un ombilie assez étroit, profond, à pic tout en
paraissant en entonnoir.
Test solide, épais, opaque, peu brillant, de
même mode de striations et de coloration que ce-
lui de l’'Espèce précédente, seulement, chez la
Biagioi, les lignes spirales supérieures sont très
prononcées.
Spire aussi convexe que celle de la précédente,
malgré tout pas aussi régulièrement en forme de
dôme.
1. J'emploie cette expression, bien qu'elle ne soit pas fran-
caise, parce qu'elle rend bien ma pensée,
— 2h41 —
Six tours convexes, séparés par une suture bien
accentuée ; croissance spirale lente, un peu plus
accélérée au dernier tour, qui prend, vers l’ou-
verture, un peu d'amplitude.
Dernier tour ventru, rond, offrant, à l'insertion,
une direction descendante médiocre et assez pro-
longée,
Ouverture oblique, échancrée, aussi haute que
large, irrégulièrement subarrondie, ayant une
tendance à une forme subtrigonale, par suite de
la déclivité du bord supérieur et d’une angulosité
dans le contour apertural à la réunion du bord
columellaire au bord inférieur ; intérieur de même
teinte que celui de la précédente, mais en différant
seulement par la nuance du bord péristomal, qui,
au lieu d’être carnéolée, est d’une nacre bril-
lante couleur paille claire.
Péristome robuste, très épais, bordé, obtus,
droit supérieurement, fortement réfléchi à la base
et très dilaté au bord columellaire.
Bords marginaux distants, réunis par une cal-
losité incolore.
Haut., 30; diam., 44 millim.
Cette Espèce, qui porte le prénom (Biagio) du
malacologiste dalmate Klécak, provient du district
de Cattaro.
L’H. Biagioi se distingue de l’Æ. Horatii, par sa
taille moindre, par sa forme moins ventrue-globu-
leuse, par son ombilic moins ouvert, par son der-
nier tour offrant, à l'insertion, non une courte dé-
flexion, mais une faible descente assez prolongée,
Bul. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 16
= de
par son péristome d’une autre coloration, plus
épais, robuste, obtus, fortement réfléchi et dilaté
à la base et au bord columellaire ; enfin, par son
ouverture d'une forme subarrondie-trigonale par
suite de la déclivité de la paroï externo-supérieure
et par suite, encore, du contour un peu moins
cintré de son bord inférieur.
HELIX BRENOICA
Helix Brenoica, Bourguignat, in coll. 1888 (Helix
Brenoensis, Muhlfeldt, mss.— Helix Pouzolzi,
Deshayes in : Ferussac, Hist. génér. Moll.
Atlas, pl. zxix6, f. 1-2. 1850; et L. Pfeiffer,
Gatt. Helix (2° édit: Chemnitz), p. 109, pl. xiv,
f. 3-4, 1846, et Monogr. Helic. viv. F, p. 346,
1848).
Les figures 1 et 2 de la planche zxix6 de l’ou-
vrage de Férussac sont excellentes et très exactes;
celles 3 et 4 de la planche xiv des Helix de la se-
conde édition de Chemnitz sont moins bonnes.
Cette Espèce, d’une coloration uniforme marron
plus ou moins claire, parait moins globuleuse que
les deux précédentes ; son ombilic, en entonnoir
très ouvert, est comparativement bien plus grand ;
son dernier tour, exactement rond, offre une toute
petite déflexion lente, à l’insertion ; son bord pé-
ristomal assez délicat, peu réfléchi à la base, est
médiocrement dilaté à la columelle ; l'ouverture,
bien qu’elle paraisse oblongue sur la planche x1v
de la seconde édition de Chemnitz, par suite du
— 243 —
bord supérieur que le dessinateur n’a pas assez
cintré, est aussi haute que large et presque exac-
tement hémisphérique.
L’H. Brenoica, signalée, en Dalmatie, de la vallée
de Breno, vit également dans les districts de Ra-
guse et de Cattaro.
HELIX DANILOI
Helix Daniloi, Bourguignat, in coll. 1888 (Helix
Pouzolzr,. L.-Pfeufer,.Gatt., Helrx, (2%:édit.
Chemnitz), pl. xiv, f. 1-2, 1846).
Je rapporte à cette Hélice les figures 1 et 2 de
la planche xiv des Helix de la seconde édition de
Chemnitz, figures qui, malgré l’ouverture un peu
trop ovalaire! et un bord péristomal trop mince,
rendent assez bien, pour le reste, l’aspect de cette
Espèce.
L’H. Daniloi se distingue de VA. Brenoica par
sa coloration différente, par ses lignes spirales
supérieures à peine perceptibles {celles de la Bre-
noica sont très prononcées), par son ombilic un
peu plus ouvert, par son dernier tour moins ven-
tru et dont la descente, à l’insertion, est moins pro-
longée, par son ouverture un tant soit peu moins
oblique, par son bord péristomal très épais, obtus,
bien évasé sur presque tout son contour.
Cette Hélice vit dans le district de Cattaro.
1. Par suite du bord supérieur qui n'est pas assez cintré.
— 24h —
HELIX CANTRAINEI
Helix Cantrainei, Bourguignat, in sched. 1888
(Helix Pouzolzi, Cantraine, Malac. médit.,
pL::v; 1:16 et/6#, 1840).
Cette magnifique Hélice, à laquelle j’attribue le
nom du malacologiste belge, Cantraine, ne res-
semble à aucune des Pouzolzt décrites ou figurées
par les auteurs. Je donne une nouvelle représenta-
tion de cette remarquable Espèce, la seule de la
série des Dinariques qui possède une ouverture
aussi ample et un ombilic aussi exigu.
L’H. Cantrainei provient du district de Raguse.
V :
Telles sont les formes Dinariques, qui me sont
connues pour le moment, et que j'ai cru devoir
distinguer parce qu'elles m'ont paru toutes très
distinctes les unes des autres.
Je n’ai pas mentionné les noms de trois Hélices,
ceux des A. Dalmatina ‘, Gravosaensis? et Ragu-
sana, parce que ces noms s'appliquent à des
formes inédites, qui me sont inconnues.
1. Helix Dalmatina, Parreyss.in: Pfeiffer, Monogr. Hel. viv.,
1, 1848, p. 346 (sans desc.). — Helix Dalmatica, Deshaÿes in
Férussac, Mist. génér. Moll., I, p. 60, 1850.
2. Helix Gravosaensis, Muhlfeldt, in : Menke, Syn. Moll.
(1re ed., 1828), p. 11 (sans desc.), et (2e ed., 1830), p. 19 (égale-
ment sans desc.).
3. Helix Ragusana, Férussac, mss. in : L. Pfeiffer, Monogr.
Hel, viv., 1, 1848, p. 346 (sans desc).
[@)
À. De Vaux-Bidon del. Imp. Edouard Bry, Paris
1-3 Helix Dinarica; 4-6. H. Kuzmici.
2 nd Delénice.
”
Bull Soc. Malac. France. V. 188. PLAT
À.De Vaux-Bidon del. Imp.Edouard Bry, Paris.
1-2. Helix Varronis;, 3-4, H. tchernagorica.
SAM Diccléetanes
c. Malac. France. V. 1888. PL. IV.
®:
ee
C2
=
À.De Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Bry, Paris.
1-2. Helix Sabljari; 3-4. H. Horatii,
06, Hs Bi8qois 76: HR Gantreine
UE
J'ai fait des efforts pour arriver à la connais-
sance de ces formes, et malgré les envois de
MM. Parreyss, Biagio Klécak, etc., et, dans ces
derniers temps, malgré ceux de quelques autres
savants versés dans l'étude de la faune Dalmate,
je n’ai pu parvenir à élucider la question. Je ne
suis, en ce moment, pas plus avancé qu'autrefois,
parce que, sous ces noms, me sont parvenues des
séries d'échantillons appartenant à des Espèces
diverses ; or, dans l'impossibilité où je me suis
trouvé, d'appliquer plutôt à une forme qu'à une
autre les noms en question, j'ai été obligé de les
laisser de côté; Ces noms sont, du reste, des 20ms
manuscrits, mentionnés par quelques auteurs, et
qui n’ont pas grande importance.
Quant aux Espèces, que je viens d’adopter,
toutes, à l'exception de la belle dinarique de l'ile
de Corfou, l’. Soccaliana, qui doit être repré-
sentée dans la faune des iles Ioniennes, toutes,
dis-je, sont figurées et peuvent, grâce à ces
figures, si l’on veut bien se donner la peine de les
examiner avec soin, être facilement reconnues.
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888.
DES
HYDROCENES
DE DALMATIE
M. ze conseirrer À. LETOURNEUX
MEMBRE FONDATEUR
= HR ——————
Le genre Hydrocena, établi par Parreyss en 18431,
se compose de petites Espèces, aquatiques par les
mœurs, vivant à l'embouchure des ruisseaux ou
des sorgente voisines du littoral, sur tout le pour-
tour des Canali de Cattaro.
Ces petits mollusques pulmonés, regardés à
tort autrefois comme des Cyclostomidæ, appar-
tiennent à une famille spéciale, celle des Hydroce-
nidæ, dans laquelle les auteurs ont fait rentrer un
grand nombre de genres tels que ceux des Realia,
Scalinella, Omphalotropis, etc..…., et même celui
des Assiminia, genre qui, selon nous, doit en être
distrait.
Pendant notre dernier séjour à Cattaro, en 1873,
1. In litt. (teste Hermannsen, Ind. gen. malac. primordia, I,
1846, p. 546), et L. Pfeiffer, in : Zeitschr. f. malak., 1847,
I ;
p- 112, et Monogr. pneum, viv. Supplem., 1, 1858, p. 154.
— 2h:8 —
nous avons recueill un assez grand nombre d’'Hy-
drocènes, que nous avions classées sous le nom
de Cattaroensis, seule Espèce alors adoptée par
les auteurs, lorsque dernièrement, en les exami-
nant, nous nous sommes aperçu que ces soi-
disant Cattaroensis se composaient de trois formes
bien distinctes, dont nous allons signaler les ca-
ractères et les signes différentiels.
HYDROCENA CATTAROENSIS
Cyclostoma Cattaroense, L. Pfeiffer, in : Wiegm.
Arch. f. nat., I, 1841, p. 225, et Cyclost.
(2° edit. Chemnitz), p. 184, pl. xxx, f. 16-18,
1846.
Hydrocena Cattaroensis, L. Pfeiffer, in : Zeitschr.
f. malak., 1847, p. 112, et in : Proc., zool.,
Soc., 1854, p. 305, et Monogr., pneum., viv.
Suppl. 1, 1858, p. 160.
Il convient de rapporter à cette Hydrocène l’es-
pèce inédite (Paludina Sirkii de Schmidt, mss.,
ou Hydrocena Sirkit, Parreyss, in sched.), citée
par les auteurs, Espèce qui rentre bien dans la
forme Cattaroensis, ainsi que nous avons pu nous
en convaincre par des échantillons étiquetés de la
main de Parreyss.
Coquille de petite taille (haut., 3-3 1/2; diam. 2 1/2
mill.)de forme conique, pourvue, en dessous, d’une
perforation très étroite, {oujours recouverte par la
dilatation de la membrane columellaire, sous l’ap-
parence d’un calus d’un blanc diaphane, qui
— 249 —
tranche sur la coloration du testtoujours d’un beau
jaune-orangé passant parfois à la teinte rouge. Test
délicat, transparent, brillant, finement strié. Spire
assez allongée, conique, néanmoins avec un som-
met un tant soit peu obtus. Cinq tours bien ronds,
à croissance régulière, séparés par une suture
profonde. Dernier tour cylindrique, rectiligne à
l'insertion. Ouverture peuoblique, hémisphérique;
péristome simple, droit, se projetant sur l'endroit
ombilical, sous la forme d’un large calus. Oper-
cule très brillant, transparent, paucispiral, de
même teinte que le test.
Espèce abondante sur les pierres, les rochers
des ruisselets voisins du littoral des Canali de
Cattaro.
HYDROCENA BOURGUIGNATI, spec. nov.
Coquille plus petite (haut., 2 1/2; diam., 2 mill.)
que la Cattaroensis, plus délicate, d’une teinte ver-
dätre-orangée; spire plus aiguë tout en étant moins
haute ; quatre tours moins renflés-arrondis ; der-
nier tour subanguleux à sa partie moyenne et un
peu »noins convexe en-dessous ; ouverture plus
oblique ; calus columellaire plus incliné de droite
a gauche, relativement plus large, surtout à la
base.
Cette Hydrocène, que nous dédions à notre ami
Bourguignat, secrétaire général de la Société ma-
lacologiste de France, provient d’un petit ruisseau
entre Caltaro et Stolivo.
— 250 —
HYDROCENA TANOUSI, spec. nov.
Coquille encore plus petite (haut.,2; haut.,2 mill.)
que la Bourguignati, à spire plus aiguë et plus élan-
cée; test très encrassé, de même coloration que la
précédente; quatre tours convexes, dont le dernier
exactement rond; ouverture plus sphérique à
bords marginaux convergents et assez rapprochés
(chez les deux autres espèces, les bords sont éloi-
gnés et n’ont aucune tendance à se rapprocher) ;
calus columellaire très épais, très large au sommet,
diminuant presque subitement, et offrant une di-
rection presque verticale, avec une légère courbe
à sa partie moyenne.
Dans la sorgente San-Giovanni de Dobrota, près
de Cattaro.
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888.
OBSERVATIONS ANATOMIQUES
ET SYSTÉMATIQUES
SUR QUELQUES FAMILLES
DE MOLLUSQUES
PROSOBRANCHES STÉNOGLOSSES
PAR
L. BOUVIER
MEMBRE ASSOCIÉ
MCE.
7
Mon but primitif était de limiter ce travail à une
simple note destinée à éclairer la nature des or-
ganes piriformes, probablement glandulaires, que
B. Haller! a considérés comme des otocystes chez
deux Espèces de Murex, le M. trunculus et le
M. brandaris. Depuis, pour comparer ces organes,
j'ai dû étendre quelque peu le champ de mes re-
cherches et entrer dans des considérations systé-
matiques que je n'avais pas prévues au premier
abord. L’exposé qui va suivre résumera parfaite-
ment et la méthode que j'ai suivie et les résultats
plus ou moins importants auxquels je suis arrivé.
Dans un travail publié l’année dernière, en par-
4. B. Haller, Zur Kenntniss der Muriciden. — Deukschrift.
der Wien. Akad.. t. XLV.
— 952 —
JU
lant des organes piriformes découverts par
B. Haller! : « B. Haller place les otocystes au voi-
sinage des ganglions cérébroïdes ; il leur donne
un contour piriforme allongé tout à fait particulier.
Jamais on ne voit rien de pareil dans les Proso-
branches, et, si la position est la même que dans
les Hétéropodes, la forme est absolument diffé-
rente. En réalité, B. Haller à fait une singulière
confusion. Il a pris pour des otocystes deux petits
corps allongés, piriformes, peut-être nerveux,
plus probablement glandulaires, restés inapercus
jusqu'ici, et qui demandent une étude particu-
lière. Ils émettent des filaments à leur extrémité
rétrécie, et l’on pourrait les confondre avec les
ganglions buccaux. On les voit sans dissection dès
qu'on a enlevé les glandes salivaires. Ils sont si-
tués sur les côtés des ganglions cérébroïdes, et
un peu en avant. Au microscope, ces corps piri-
formes présentent une enveloppe conjonctive avec
un lissu franchement cellulaire à l’intérieur. Le
tissu conjonctif se prolonge en avant dans les fila-
ments dont j'ai parlé. Il n’y à rien là qui res-
semble à des otocystes. Les olocystes, dans les
Murex, sont très grosses, rondes, et situées dans le
tissu conjonctif qui protège la face inférieure
des ganglions pédieux presque en contact avec
ceux-ci. On les aperçoit, sans préparation, quand
on renverse les centres antérieurs en avant. Elles
1. E. L. Bouvier, Système nerveux, morphologie générale et
classification des Gastéropodes Prosobranches, — Muricidés,
. 278 et suiv. — Ann. sc. nat., 7€ série, t. III.
, ?
renferment une très grosse otolithe ronde, qui
présente des stries concentriques et radiales. »
Quoique succincte, cette étude avait pour ré-
sultat de détruire une erreur et de faire rentrer
les Murex dans la règle commune, en indiquant la
position exacte des otocystes ; si elle ne fixait pas
exactement la nature des corps piriformes, elle
permettait au moins de l’éclaircir et d'arriver au
résultat que je signalerai plus loin.
Les glandes salivaires du Murex trunculus,
Linné, recouvrent complètement les centres ner-
veux antérieurs ; elles sont intimement fusion-
nées sur la ligne médiane et forment à droite
et à gauche des lobes nombreux dans lesquels pé-
nètrent les faisceaux musculaires postérieurs de
la trompe (PL. vi, fig. 1); leurs conduits s’appliquent
plus ou moins intimement sur le renflement glo-
buleux de l’œsophage (p) (pharynx de Leiblein)
qui est compris entre les glandes ; le conduit
droit s’accole immédiatement aux parois œsopha-
giennes, le conduit gauche reste libre un peu plus
loin, guère plus ; tous deux finissent par se trouver
inclus dans les parois œsophagiennes, à une faible
distance des glandes, comme on peut s’en con-
vaincre aisément par des coupes transversales
effectuées à différents niveaux dans l’œsophage.
Sur des animaux frais, on peut les apercevoir
assez loin, soit superficiellement, soit par transpa-
rence, mais ils finissent bientôt par disparaitre et,
pour les suivre jusqu’aux points où ils débouchent
sur le plancher buccal, un peu en arrière de la
— 254 —
lèvre inférieure, on doit employer des coupes ou
procéder à une dissection minutieuse. Leiblein!,
qui a bien étudié le tube digestif du Murex bran-
daris, n’avaitqu’entrevu l’origine de ces conduits ;
il n'avait pu les suivre au delà du pharynx et il
était resté sans découvrir leurs orifices exacts
dans la cavité buccale.
Quand on rejette un peu en arrière les glandes
salivaires, pour les séparer complètement de la
base de la trompe, on aperçoit à la loupe, sur le
tissu conjonctif de la région, les deux organes pi-
riformes signalés sous le nom d’otocystes par
B. Haller. La découverte de ces organes est une
preuve certaine de la perspicacité et du soin que
ce savant apporte dans ses dissections ; les or-
ganes piriformes, en effet, ont à peine un demi-milli-
mètre de longueur, jamais ils ne dépassent les
trois quarts de millimètre, leur diamètre est sensi-
blement pius réduit et ils sont d’une diaphanéité
assez grande. Leur forme peut varier dans des
limites assez grandes; tantôt ils se rapprochent
de l’ovoide, tantôt ils s’allongent en même temps
que leur diamètre se réduit; très fréquemment les
deux organes ne sont pas identiques extérieure-
ment dansle même individu, et bien plus fréquem-
ment encore on observe des différences notables
entre les organes de deux individus différents.
En relation intime avec le tissu conjonctif situé à
1. Leiblein, Beitrag zù einer Anatomie des Purpurstachels
(Murex brandaris), — Zeïtschrift für die Org. Physik, t. I, et
Ann. sc. nat. 1re série, t. XIV, 1828.
— 255 —
la base de Ia trompe, les organes piriformes ne se
laissent pas enlever facilement ; des brides les rat-
tachent aux organes voisins, et c’est l’une d'elle
très certainement qui a été prise par B. Haller
pour le nerf acoustique. L’organe droit est à peine
en relation avec le bord antérieur de la glande
salivaire correspondante, mais l’organe du côté
gauche est appliqué assez intimement sur la
glande correspondante. En général, le premier de
ces organes s'aperçoit plus aisément que le se-
cond.
À son extrémilé antérieure, chaque organe pi-
riforme (s’)se continue dans un conduit excessive-
ment grêle (c’), mais assez facile à distinguer du
Lissu conjonctif environnant ; le conduit gauche
passe sous l'artère proboscidienne (v”), sans tra-
verser les colliers nerveux, puis, immédiatement
à droite de l'artère, il se confond avec le conduit
du côté droit. Il en résulte un canal unique {u) qui
se dirige en avant sur la face ventrale de la trompe,
passe sous le sac radulaire, sous le plancher buc-
cal, et s'ouvre par un pore sur la lèvre infé-
rieure (0°). Dans cette dernière partie de son trajet,
le canal impair doit être étudié par des coupes
aussi bien que par une très délicate dissection.
Je démontrerai plus loin, par une étude histolo-
gique, que les organes piriformes sont des
glandes ; on aurait déjà pu le prévoir en lisant la
description anatomique précédente. Comme ces
glandes sont situées au voisinage des glandes sa-
livaires, qu'elles présentent les mêmes relations
— 256 —
morphologiques que ces dernières et, comme elles
déversent leurs produits dans la cavité buccale, je
les appellerai glandes salivaires annexes (s’) pour
les distinguer des glandes salivaires en grappes
ou glandes salivaires normales (s).
Si l’on pouvait concevoir quelque doute sur la
conclusion précédente, on m'aurait, pour la faire
disparaitre, qu’à étudier certains autres types voi-
sins choisis de préférence dans la famille des Mu-
ricidés. Dans le Murex inflatus, Lamarck, par
exemple (pl. vi, fig. 3), les glandes annexes ont
6 millimètres de longueur et un diamètre égal au
plus à trois quarts de millimètre ; elles sont un peu
arquées et s’atténuent progressivement d’arrière
en avant jusqu’au point où elles se prolongent
dans leurs conduits. L’un de ces conduits passe
sous l’artère proboscidienne à peu près au point
où il va se réunir à son congénère du côté opposé;
le canal impair débouche sur la lèvre inférieure.
Toutes ces dispositions sont les mêmes que dans
le A1. trunculus, et je me dispenserai désormais de
les signaler. Les glandes annexes du W. inflatus
sont complètement enfouies dans les glandes sali-
vaires normales et il faut dilacérer celles-ci avec
précaution pour les mettre en évidence; beaucoup
plus grandes absolument que celles du M. trun-
culus, elles sont en réalité relativement très ré-
duites si on les compare au corps puissant de
l'énorme Mollusque. — Dans le A. nigritus, Phi-
Bppi (pl. vi, fig. 4), les glandes annexes sont à
peine arquées; elles sont aussi entièrement ca-
Te
chées dans les glandes salivaires normales et s'a-
cuminent progressivement d'arrière en avant.
Leur longueur est de 4 millimètres, leur diamètre
maximum d’un peu plus d’un demi-millimètre. Cette
Espèce tenant, par sa taille, le milieu entre les
deux Espèces précédentes, on trouve que les di-
mensions relatives des glandes annexes sont supé-
rieures à celles qu’on observe chez le M. inflatus
et, à plus forte raison, chez le M. trunculus.
Les glandes annexes n'avaient été signalées
chez les Murex, ni par Leiblein, ni par Quoy et
Gaymard.
Avec les Ocinebra, rangés souvent parmi les
Murex, les glandes salivaires annexes prennent
un développement plus considérable tout en con-
servant exactement les mêmes rapports morpholo-
giques. Dans l’Ocinebra erinaceus, Linné, les
glandes mesurent 15 millimètres de longueur et les
deux tiers d’un millimètre de diamètre; recourbées
plusieurs fois sur elles-mêmes et pelotonnées,
elles forment un paquet blanchätre à droite et à
gauche des glandes normales ; la droite est située
en dehors ou au-dessus de ces dernières, tandis
que la gauche se mêle et s’unit assez intimement
avec elles. Ces glandes annexes s’atténuent en-
core insensiblement d’arrière en avant, jusqu’au
point où elles se réunissent l’une à l’autre dans le
canal impair. L’ O. erinaceus étant de petite taille,
1. Quoy et Gaymard, Voyage autour du Monde de la cor-
vette l’Astrolabe. — Zoologie, Murex chicorée (Murex inflatus),
t. II, p. 527, et Atlas, pl. xxxvi, fig. 1.
Bull. Soc. malae. France, N. Mars 188$. — 17
— 258 —
on voit que, relativement, ses glandes annexes
sont beaucoup plus développées que dans les Mu-
rex. — Ce développement s’exagère encore dans
les Pourpres. La petite Purpura lapillus, Linné,
a des glandes qui mesurent 16 millimètres de
longueur et se continuent en avant jusqu’au con-
duit impair (pl. vi, fig. 8): enfin, dans le Concho-
lepas peruviana, Lamarck, la longueur relative
des glandes parait encore s’exagérer dans des
proportions assez notables.
Entre les Murex et les trois dernières Espèces
que je viens de décrire, se placent, comme des
intermédiaires naturels, les Espèces du genre
Trophon. Le Trophon Philippianus, Dunker, nous
présente deux glandes annexes (pl. vi, fig. 5), lon-
gues chacune de 4 millimètres 1/2 avèc un dia-
mètre maximum égal environ à deuxtiers de milli-
mètre; ces glandes forment deux replis et com-
mencent à se pelotonner; la glande droite présente
quelques relations avec les glandes salivaires
normales ; la gauche y est presque complètement
incluse. Par les dimensions relatives de ses
glandes, le T. Philippianus se range entre Île
Murex nigritus et lOcinebra erinaceus.
Dans toutes les Espèces précédentes, les con-
duits salivaires normaux sont à la même place et
présentent les mêmes relations que dans le Murex
trunculus ; on sait que leurs conduits ne traver-
sent pas les colliers nerveux, et cette disposition,
comme je l'ai fait remarquer dans le travail cité
plus haut, est tout à fait caractéristique des Pro-
— 259 —
sobranches sténoglosses. Dans ce même travail,
je croyais avoir vu les conduits des glandes an-
nexes traverser les mêmes colliers dans la Pur-
pura lapillus et dans quelques Espèces voisines,
mais celte assertion manquait de fondement et je
tiens à dire, à cette place, que les conduits des
glandes salivaires annexes, comme ceux des
glandes salivaires normales, ne traversent pas les
colliers nerveux. Cette observation une fois faite,
on peut affirmer en toute certitude que les corps
ptriformes du M.trunculus correspondent morpho-
logiquement aux glandes salivaires annexes des
autres Murex, des Trophons, des Ocinébra, des
Pourpres et des Concholepas.
Les Buccinidés se rapprochent beaucoup des
Muricidés par tous les traits essentiels de leur
organisation, mais ils en diffèrent par l'absence
complète de glandes salivaires annexes; ce ca-
ractère négatif n'avait pu être signalé jusqu'ici,
puisqu'on n'avait pas étudié suffisamment les
Murex. D’un autre côté, les conduits salivaires
normaux présentent des relations beaucoup moins
étroites avec l'æœsophage. Cuvier! les figure isolés
jusqu’à leur extrémité antérieure ; en réalité, on
les voit suivre les côtés de l’æsophage, auxquels
ils adhèrent plus où moins par des fibres, jusqu’à
un centimètre environ de la cavité buccale; à
partir de ce niveau, ils pénètrent de plus en plus
1. Cuvier, Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des
Mollusques. (N° 17, Mémoire sur le grand Buccin de nos côtes
(çBuccinum undatum) et sur son anatomie.
— 260 —
dans les parois œsophagiennes et disparaissent
complètement à une assez grande distance de
leurs orifices. Ces derniers sont indiqués par Cu-
vier à l'extrémité antérieure de la langue, mais ils
n’ont pas été figurés ; on les trouvera indiqués (0)
dans la pl. v, fig. 1, de ce Mémoire; ils sont vi-
sibles à l'œil nu quand on a bien lavé la bouche,
et, dans tous les cas, ils s’apercoivent aisément à
la loupe. Dans le Buccinum undatum, VLinné,
comme dans les Muricidés, ils sont situés à une
petite distance l’un de l’autre, sur le plancher buc-
cal et en arrière de la lèvre inférieure. La Nassa
reticulata, Linné, ne diffère pas sensiblement du
Buccin. Les Buecins et les Nasses se placent na-
turellement, comme nous le verrons plus loin, à
la base d'une série qui comprend, comme terme
supérieur, les divers Muricidés dont j'ai parlé
plus haut.
Un examen attentif de la structure histologique
des glandes salivaires annexes conduit à des ré-
sultats qui concordent parfaitement avec ceux qui
précèdent.
Si l’on étudie, par exemple, la structure in-
time des glandes annexes de lOcinebra erinaceus,
nous relevons les traits suivants : Sur une coupe
transversale, la glande apparait comme essentiel-
lement formée de trois couches, une externe, une
moyenne et une interne (pl. vu, fig. 7). La
couche externe (é) est constituée par de grandes
cellules irrégulières, plus où moins polygonales,
fortement granuleuses et pourvues toutes d'un
— 261 —
énorme noyau dans lequel je n'ai pu mettre en
évidence, d’une manière très nette, le nucléole.
Ces noyaux, comme la cellule elle-même, ne pré-
sentent pas un contour bien régulier. Pour bien
apercevoir la forme des cellules, il est préférable
de s’adresser à un animal qui est resté très long-
temps dans l'alcool ; dans ce cas, le noyau et les
granules ont plus où moins disparu, mais la mem-
brane des cellules persiste et permet de tracer avec
exactitude le dessin tout entier de la couche.
Inutile d'ajouter, bien entendu, que l'étude histo-
logique minutieuse de cette couche, comme de la
glande tout entière, ne peut se faire qu'avec des
animaux frais ou mis dans l'alcool depuis très peu
de temps. — La couche moyenne est beaucoup
moins épaisse que la précédente, elle se compose
essentiellement de fibres musculaires circulaires
tm) entre lesquelles se trouvent quelques fibres
musculaires Jongitudinales. Ces dernières se pré-
sentent surlout avec une certaine abondance à la
périphérie externe de la couche ; sur des coupes
transversales, elles ne sont pas faciles à mettre
en évidence, mais on les apercoit très bien sur des
coupes longitudinales. Je n'ai pas apercu, dans le
O. erinaceus, de cellules à gros noyaux, comme
celles qui composent la couche externe, isolée
dans la couche moyenne de la glande. — La
couche interne (g) est formée par une assise glan-
dulaire simple, bien que son aspect ne paraisse
pas toujours répondre à cette définition. Si l’on
examine, en effet, des coupes longitudinales ou
— 262 —
des coupes transversales faites à différents ni-
veaux, on remarque bien vite que les cellules de
cette assise n’ont point partout la même longueur.
Au fond de la glande, dans la partie qui se ter-
mine en cul-de-sac, les cellules sont remarquable-
ment allongées, elles s’enchevêtrent les unes dans
les autres et leurs noyaux, qui correspondent
presque toujours à la partie la plus élargie des
cellules, se trouvent à des hauteurs très diverses
dans l’assise, et à mesure qn'on s'éloigne du fond
de la glande, la longueur des cellules se régula-
rise, les noyaux tendent à se disposer sur un
méme rang, enfin les cellules diminuent en lon-
gueur sans s’accroitre très sensiblement en lar-
geur. Si l’on fait des coupes en série jusqu’à lPex-
trémité de la trompe, on passe progressivement
des glandes au canal commun qui les fait commu-
niquer avec l'extérieur ; à mesure qu'on progresse
vers ce canal, on voit les cellules de l’assise se
réduire de plus en plus en longueur, jusqu'à ce
que, finalement, on arrive à une structure sem-
blable à celle qui est représentée dans la fig. 6,
pl. vir, et qui figure très exactement une coupe du
canal impair faite au niveau du point où l’œso-
phage débouche dans la cavité buccale. Dans cette
coupe, on peut voir que les noyaux des cellules
ont une dimension relativement plus grande que
dans la glande, que la couche musculaire est sin-
gulièrement réduite, tandis que la couche externe
se trouve représentée par des cellules conjonc-
tives qui se rattachent aux tissus voisins et res-
— 263 —
semblent à peine aux cellules de la couche ex-
terne de la glande.
La petite Pourpre de nos côtes (Purpura la-
pillus) est l'Espèce qui ressemble le plus à lOci-
nebra, parmi toutes les Espèces que j'ai étudiées ;
toutefois, la couche externe m'a paru sensiblement
plus réduite, en même temps que les éléments
longitudinaux de la couche musculaire me parais-
saient plus abondants. Comme dans les Trophons,
on aperçoit dans les glandes annexes des Pourpres
un commencement de couche longitudinale ex-
terne, en même temps qu'une ébauche de fibres
obliques qui passent entre les fibres musculaires
circulaires.
Comme on devait s’y attendre, les Trophons, et
notamment le Trophon Philippianus, établissent
une transition entre les Pourpres et les Murex.
Sur une coupe transversale de la glande du Tro-
phon (pl. vit, fig. 1 et 2), on peut observer que les
cellules de la couche externe n’ont pas subi de
modification essentielle, qu'elles forment une
couche moins épaisse, mais que, par contre, cer-
taines d’entre elles ont émigré dans la couche des
libres musculaires au milieu desquelles on les
trouve isolées. Cette dernière couche a un déve-
loppement relativement plus considérable que
dans l’Ocinebra erinaceus ; elle se fait remarquer
d’ailleurs par la présence d’une couche de fibres
musculaires internes et par des fibres obliques
abondantes qui s’enchevêtrent et forment un lacis
avec les fibres circulaires. Ces dernières, toutefois,
sont encore très nombreuses et constituent la plus
grande partie de la couche moyenne. Les cellules
glandulaires de la couche ne forment qu’une
seule assise, comme dans toutes les Espèces
que j'étudie dans ce Mémoire ; elles suivent la
même règle de décroissance que celles de POcine-
bra erinaceus, mais elles sont en général relative-
ment plus courtes, et celles du fond de la glande
n’atteignent jamais les grandes dimensions des
cellules qu’on observe au fond du cul-de-sac glan-
dulaire de l'Ocinebra. Je dois faire remarquer ici,
du reste, que j'ai étudié des Ocinebra absolument
frais, tandis que mes exemplaires du 7. Phiip-
pianus se trouvaient depuis quatre ans dans Pal-
cool (Expédition du Cap Horn). Ù
Mes recherches sur la structure des glandes
annexes du Murex inflatus sont loin d'atteindre le
même degré de précision que les précédentes.
L’exemplaire unique que j'ai à ma disposition
avait été recueilli aux iles Seychelles vers 1850 ;
excellent pour la dissection, car il ne renfermait
plus aucune trace du mucus encombrant qu’on
rencontre chez les autres Gastéropodes, il ne pou-
vait en aucune manière servir à des études histo-
logiques un peu précises. J'ai observé toutefois,
sur mes coupes, que les cellules externes à gros
noyau, forment une couche assez peu épaisse,
qu'elles se confondent fréquemment à l’intérieur
avec les fibres de la couche musculaire, que celle-
ci, enfin, se fait presque toujours remarquer par
une prédominance excessive des fibres circulaires.
— 265 —
Je n'ai pu observer la couche glandulaire interne ;
elle était presque entièrement détruite.
Les petites glandes salivaires annexes du Murex
trunculus présentent encore les trois couches
observées dans les Espèces précédemment dé-
crites, mais elles se distinguent par l’allongement
excessif des cellules glandulaires de la couche
interne et par l’enchevêtrement qui existe entre
les cellules de la couche externe avec les fibres de
la couche moyenne. Ces dernières cellules, en
effet, ne forment pas une couche nettement déli-
mitée; elles se confondent peu à peu avec les
fibres musculaires, mais se localisent surtout,
néanmoins, dans les zones périphériques de la
couche musculaire, celle-ci est constituée par des
fibres musculaires longitudinales mêlées à des
fibres circulaires encore prédominantes ; enfin, la
couche glandulaire interne se fait remarquer par
des cellules finement granuleuses, très longues et
fortement irrégulières. Dans le conduit commun
aux deux glandes, ces cellules affectent exacte-
ment la même disposition et la même slructure
que dans l’Ocinebra erinaceus (pl. vi, fig. 7).
Toutes les Espèces que nous avons étudiées
jusqu'ici diffèrent entre elles par la présence
(Murex, Trophon, Ocinebra, Purpura, Conchole-
pas) ou l'absence (Buccin, Nasse) de glandes sali-
vaires annexes ; mais elles présentent, dans la
partie antérieure du tube digestif, des traits com-
muns qui nous permettent de les réunir dans une
même série. Chez tous ces animaux, en effet,
— 266 —
l'œsophage donne naissance, en avant des centres
nerveux, dans la région occupée par les glandes
salivaires normales, à un renflement particulier
qui est sensiblement ovoide dans les Buccins et
les Nasses, qui s’allonge au contraire d'avant en
arrière dans les Murex et surtout dans les Tro-
phons. Garni de plis à l'intérieur et armé, en
outre, autant que j'ai pu le voir, d’une couche chi-
lineuse interne, ce renflement me parait mériter
beaucoup mieux le nom de gésier que celui de
pharynx qui lui a été donné par Leiblein (pl. v,
fig. 1,etpl. vi, fig. 1). En arrière des centres ner-
veux, on observe en outre, dans toutes les Espèces
ci-dessus décrites, une longue glande qui déborde
dans lPœsophage par un conduit assez court; si-
gnalée pour la première fois par Leiblein, dans le
Murex, et désignée par lui sous Ie nom de glande
œsophagienne, je lai retrouvée à des degrés di-
vers dans presque tous les Prosobranches du
groupe des Sténoglosses ; c’est elle, notamment
qui joue le rôle de glande à venin dans les Cônes,
les Pleurotomes et certains Terebra. Chez les
uccinidés et les Muricidés, elle se compose tou-
jours de deux parties : renflée fortement et très
nettement glandulaire en avant, elle se continue
en arrière dans un prolongement grêle qui s’alté-
nue de plus en plus et se termine finalement par
une ampoule ovoide à parois fortement muscu-
laires ; cette ampoule se développe seule et prend
de grandes dimensions dans les Cônes et dans les
Pleurotomes où elle constitue la prétendue glande
— 267 —
à venin, chez les Buccinidés et les Muricidés,
elle est au contraire fort petite et rejetée en arrière
au fond de la cavité antérieure du corps. Dans les
Buccins, la portion antérieure de la glande se pré-
sente sous la forme d’un vaste sac affaissé sur lui-
même et accolé au plancher de la cavité du corps ; le
tissu glandulaire qu’elle renferme est si peu abon-
dant qu'il apparait à peine malgré sa couleur brune
et rend la glande très peu apparente malgré sa
grande étendue; Cuvierne l’a pas signalée dans son
anatomie du grand Bucein.Chez les Nasses, et tout
particulièrement dans la Nassa reticulata, la glande
a conservé la forme qu’elle possède dans le Buccin,
mais le tissu glandulaire renfermé dans sa portion
antérieure parait déjà beaucoup plus abondant.
Chez tous les Muricidés, la glande atteint un grand
développement et remplit à peu près complète-
ment la cavité antérieure du corps ; elle est enve-
loppée par une mince membrane conjonctive et
divisée en plusieurs lobes; c’est une glande mas-
sive brune, qui présente à peu près le même as-
pect que le foie et aussi la même structure ;
comme toujours elle se prolonge en arrière dans
un pédicule terminé par l’ampoule ; au point où
elle débouche dans l’æœsophage, ce dernier pré-
sente un appendice glandulaire blanchâtre dont la
structure n’a pas été étudiée jusqu'ici. C’est chez
les Pourpres et les Concholepas que la glande
atteint son développement maximum ; elle est au
contraire sensiblement plus réduite chez les Tro-
phons.
= 268 —
Si l’on étudie le développement de cette glande
spéciale impaire dans le sous-ordre des Proso-
branches pectinibranches, on trouve que cette
glande n’existe pas chez les Ténioglosses, qu’elle
apparait pour la première fois chez les Sténo-
glosses, mais qu'elle présente, chez ces derniers,
divers états de développement; elle est encore
très réduite dans les Fuseaux où elle présente la
forme d’un tube irrégulier et allongé ; elle devient
plus longue et plus irrégulière dans les Turbi-
nelles, elle affecte la forme que l’on connait chez
les Buccins qui, parmi les Sténoglosses étudiées
jusqu'ici, se rapprochent le plus, à cet égard, des
Fuseaux et des Turbinelles. Si l’on admet, avec
tous les zoologistes, que les Ténioglosses sont an-
térieurs et inférieurs aux Turbinelles, on admettra
aussi, par conséquent, que le développement de
cette glande coïncide avec le développement phy-
logénétique des Sténoglosses etque, dans une série
naturelle formée par une portion de ces derniers,
les Fuseaux et les Turbinelles doivent se placer à
la base, les Buccins au milieu, les Muricidés avec
les Pourpres et les Concholepas au sommet. Le
développement progressif des glandes salivaires
annexes justifie parfaitement cette conclusion.
Dans cette série naturelle viennent se ranger, à
mon avis, les deux familles aberrantes des Coral-
liophilidés et des Haliadés.
Les Coralliophilidés sont des Prosobranches
qui se fixent par leur coquille dans les colonies
de Madrépores et vivent probablement aux dé-
— 269 —
pens de ces derniers. Leur coquille, régulière-
ment spiralée dans le jeune âge, s’accroit en
longueur en même temps que la colonie s'élève ;
mais à mesure qu'elle s’accroit, lanimal cesse
de l’occuper tout entière; les premiers tours
de spire se comblent et se remplissent de calcaire,
tandis que les tours plus récemment formés se
déroulent en général et prennent une forme très
irrégulière. C’est là, du moins, ce qu’on observe
parfaitement dans les Magiles. Leur position z00-
logique est restée très longtemps indécise ; long
temps on les a rangés, avec Linné, parmi les
Annélides du groupe des Serpules ; Ruppel, qui
étudia le premier leur organisation, plaçait les
Magiles à côté des Buceins, et les Leptoconques à
côté des Janthinés; on les range de nos jours, avec
Deshayes, dans une famille qui fait immédiate-
ment suite à celle des Muricidés (Muricidés et
Purpuridés).
On sait depuis longtemps que les Coralliophili-
dés sont dépourvus de radule, mais on ne connait
guère les particularités que présente le reste de
leur tube digestif. Deshayes, qui a donné quel-
ques détails anatomiques sur les Leptoconques!,
est resté dans le domaine des hypothèses : « Nous
n'avons pas jugé nécessaire, dit-il, de pousser
plus loin nos investigations anatomiques; nous
aurions pu disséquer le système digestif, mais il
est évident qu’il doit être conformé comme celui
1. Deshayes, Conchyliologie de la Réunion. Paris, Dentu,
1863.
— 270 —
bien connu des Pourpres. » L'hypothèse de
Deshayes est loin d'être justifiée par les faits ; j'ai
étudié deux exemplaires l’un mâle, l'autre femelle,
d'une Espèce de Magile provenant de la mer des
Indes!, et j'ai pu observer, entre les Magiles et les
Pourpres, des différences assez grandes.
La trompe du Magile (pl. v, fig. 3) est assez
grêle mais relativement plus longue que celle des
Pourpres ; elle est traversée par un æsophage qui
ne présente aucune trace de masse buccale et de
radule ; les conduits (c) des glandes salivaires nor-
males (s) sont accolés aux parois œsophagiennes
mais s’apercoivent facilement jusqu'à leur extré-
mité; des coupes pratiquées dans la trompe per-
mettront seules de savoir si ces conduits péuètrent
plus ou moins profondément dans les parois de
l’æœsophage comme on l’observe dans les Muricidés.
Je n’ai pas observé de pharynx, en avant des cen-
tres nerveux, mais je dois dire qu’en ce point la
dissection m'a été rendue très difficile par les
glandes salivaires agglomérées dans lesquelles je
cherchais les glandes salivaires annexes. Malgré
tous mes efforts, il m'a été impossible de trouver le
pharynx et la moindre trace de ces dernières glan-
des. La glande spéciale impaire (7) est à peu près
aussi développée que dans les Trophons; elle se
compose toujours de deux parties, mais je n'ai pas
1. Je considère cette Espèce comme étant le Magilus anti-
quus, Montfort ; mais je ne suis pas certain de cette détermi-
nation ; l'un des individus, en effet, avait une coquille brisée,
tandis que l’autre en était complètement dépourvu.
Es
trouvé lPampoule qui termine le pédoncule posté-
rieur de la glande, car le nucléus viscéral, dans
lequel il pénètre, avait été détruit sur les animaux
que j'avais à ma disposition. La partie antérieure
et renflée de la glande présente une structure tout
à fait remarquable qui diffère complètement de
celle qu’on observe dans les Pourpres etles Murex.
Elle se présente sous la forme d'un sac divisé en
deux lobes situés à la suite; des lamelles verticales
parallèles et serrées s’implantent sur les parois du
sac et s’avancent dans la cavité de la glande. Dans
le lobe antérieur, ces lamelles (4) se dirigent
d'avant en arrière et sensiblement de droite à
gauche; dans le lobe postérieur (Æ”) ils sont d’abord
transversaux, puis ils obliquent en arrière et pas-
sent progressivement aux feuillets longitudinaux
(4”) peu nombreux qui se dirigent dans le pédicule.
Cette structure, remarquable à tous égards, serait
à elle seule suffisante pour caractériser les Magiles.
Je n’ai pas observé de renflement glandulaire au
point où la glande spéciale débouche dans l’œso-
phage ; j'ai simplement apercu une petite dilata-
tion qui correspond, par sa position, au pharynx
signalé par Carus en arrière des ganglions céré-
broïdes!. Comme tous les savants qui se sont occu-
pés du Magile, Carus n’a pas poussé sa dissection
jusqu’à la glande spéciale impaire.
1. Carus, Ueber die Sonderbare selbstvertsteinerung des
Gehäuses einer Schnecke des Rothes Meeres (Magilus antiquus).
Museum Senckenbergianum, II.— Extrait dans les Ann. sc. nat.,
2e série, VIII, 1837
— 272 —
J'ai profité des exemplaires dont je disposais
pour étudier les organes externes de la génération
dans le Magile. Les opinions les plus diverses ont
été émises à leur sujet. Sur quatre individus,
Rüppel! a trouvé deux mâles et deux femelles,
d’où il conclut que les sexes sont séparés chez ces
animaux ; sa description du pénis doit être citée :
« Un peu au-devant de lanus, dit-il, sur le côté
droit du cou, se trouve, chez les individus mâles,
une longue verge cylindrique, acuminée à son
extrémité et renflée en massue à sa base "Ce DÉr
nis est d’ailleurs représenté dans la figure 4 de la
planche qui accompagne le Mémoire. Écoutons
maintenant Carus qui a étudié un exemplaire re-
cueilli par Rüppel : « Les organes externes de la
génération se trouvent au côté droit de l’abdomen
et affectent, dans l’échantillon que j'ai examiné, la
forme d’une petite verrue à peine saillante, tandis
que dans celui disséqué par M. Rüppel, il existait
dans le même point une petite verge. Ce dernier
naturaliste considère le Magile comme ayant,
ainsi que les Buccins, les sexes séparés ; mais son
opinion ne repose pas sur des preuves anatomi-
ques irrécusables ; Cuvier, au contraire, pense que
ce Mollusque immobile est un hermaphrodite par-
fait, apte à se féconder lui-même.» Dans une figure
qui accompagne son Mémoire, Carus a représenté
un mamelon pénial au point occupé par le pénis
dans la figure de Rüppel; sur le même dessin se
1. Rüppel, Mémoire sur le Wagilus antiquus, Montfort, —
Mémoire de la Soc. d'hist. nat. de Strasbourg, 1, 1831.
— 273 —
trouve indiqué le pore génital; lPauteur n’a pas
fait connaitre la nature de ce pore, n'étant pas fixé,
comme on vient de le voir, sur la sexualité des
Magiles. Les mêmes indécisions se rencontrent
dans les observations de M. Deshayes sur les Lep-
toconques : « Nous avons quatorze exemplaires de
Leptoconques, dit-il, et à notre grand étonnement
tous sont femelles ; aucun n'offre le moindre ves-
tige de l'organe mäle à la place qu'il occupe dans
les Pourpres et dans les Magiles. Est-ce le résul-
tat d’un simple hasard ? Les Leptoconques seraient-
ils hermaphrodites suffisants comme les Acé-
phales ? » M. Fischer! à résumé exactement ces
indécisions multiples en mettant en doute l’exis-
tence de la verge dans les Magiles : « La présence
d'organes d’accouplement est très extraordinaire,
dit-il, chez des animaux complètement fixés. »
De mes recherches sur les organes génitaux
externes des Magiles, il résulte que Rüppel, le
premier de tous les observateurs, avait parfaite-
ment raison en attribuant aux Magiles un pénis et
en les considérant comme des Animaux ayant les
sexes séparés. Toutefois, ses observations sur l’ap-
pareil génital du mâle sont très incomplètes en ce
sens que l’orifice sexuel n’est pas plus décrit que
figuré. Cet orifice (pl. v, fig. 2, "m) est représenté
par un pore très étroit, silué au-dessous et un peu
1. Fischer, Manuel de Conchyologie, p. 649 : « Sur quatre
individus examinés par Rüppel, deux étaient mäles et deux
femelles. Les individus mâles étaient caractérisés par la pré-
sence d'une verge (?) étroile, acuminée... »
Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 18
op
en arrière de l'anus; il débouche dans une gout-
tière (»’) qui passe à côté de l’anus, remonte sur
le côté droit du corps, atteint la nuque et se pro-
longe jusqu’à l'extrémité du pénis. Ce dernier (p)
est extrémement réduit, 11 mesure environ 2 mil-
limètres et demi de longueur dans un animal dont
la chambre palléale atteint près de 30 millimètres.
Dans la femelle, on n’observe pas la moindre
trace de mamelon pénial; l’oviducte se trouve à la
place qu’occupe le canal déférent chez le màle, et
l'orifice sexuel de la femelle, beaucoup plus grand
que celui du male, occupe exactement la même
place (pl. v, fig. 3, f). J'ai conservé intactes toutes
ces préparations du Magile; etles deux individus
que j'ai étudiés resteront au Muséum qui me les a
communiqués. |
Pour étudier les affinités des Magiles, et par
suite des Coralliophilidés, on doit mettre immé-
diatement de côté les organes génitaux externes,
qui sont anormaux dans le màle et seront expli-
qués plus loin. À part celte anomalie et celle tirée
de l'absence de la radule, les Magiles nous appa-
raissent comme des Gastéropodes très voisins des
Buccinidés et des Muricidés. Comme les seconds,
ils ont une glande spéciale impaire très dévelop-
pée dans sa partie antérieure; comme les pre-
miers, ils sont dépourvus de glandes salivaires
annexes, et leur glande spéciale impaire affecte la
forme d’un sac allongé. Les caractères tirés de la
structure interne de cette dernière sont parlicu-
liers aux Magiles et ne rappellent pas plus les
— 275 —
Muricidés que Ies Purpuridés. Comme les Muri-
cidés dérivent à peu près évidemment des Bucci-
nidés, on doit considérer les Coralliophilidés
comme issus de la même souche, mais divergeant
à partir du tronc. Ayant la même origine que les
Muricidés, les Coralliophilidés peuvent par con-
séquent avoir acquis quelques-uns de leurs ca-
ractères; c’est ainsi qu'ils sont pourvus d’une
glande de la pourpre comme la plupart des Muri-
cidés. La réduction extrême du pénis, chez des
animaux qui appartiennent à un groupe où le
pénis est très développé, s'explique naturelle-
ment par le genre de vie de ces animaux : les Ma-
giles étant fixés sont par conséquent incapables de
s’accoupler ; le pénis très développé qui leur
avait été transmis, par voie d’hérédité, se trouvant
inutile, s’est atrophié progressivement et s’est ré-
duit aux dimensions minuscules qu’il possède
dans le Magile. Il est à peu près certain que,
parmi les quatorze Leptoconques observés par
Deshayes, se trouvaient quelques mâles et, si l’on
admet cette hypothèse, on devra également ad-
mettre que l’atrophie du pénis chez les Lepto-
conques a fait complètement disparaitre l’or-
gane.
Si l’on considère le sous-ordre des Pectini-
branches tout entier, on observe que le pénis
manque chez la plupart des Ténioglosses infé-
rieurs (Mélanies, Cérithes), qu’il existe au con-
traire très développé chez les Ténioglosses supé-
rieurs (Cassidaires, Dolium, etc.), mais que, dans
— 276 —
ce dernier cas, l’orifice génital est resté dans sa
position primitive, c'est-à-dire à côté de l'anus.
Chez ces Ténioglosses supérieurs, le liquide sé-
minal est recu dans une gouttière qui occupe
exactement la position de celle signalée dans le
Magile et qui se termine comme elle à l'extrémité
du pénis. Si l’on passe des Ténioglosses aux
formes plus parfaites du groupe des Sténoglosses,
on observe que la gouttière s’est transformée en
un canal qui continue immédiatement le conduit
déférent primitif et s'ouvre à l’extrémité du pénis
par un pore ; c’est ce qu’on observe notamment
dans les Buccinidés et dans les Muricidés. En de-
venant fixé, le Magile a par conséquent rétrogradé
vers des formes inférieures, au moins dans son ap-
pareil génital; cette régression s’est produite par
deux procédés : 1° par l’'atrophie du pénis qui est
devenue un organe rudimentaire ; 2 par la post-
lion de son orifice génital qui occupe la même
place que dans les Pectinibranches Ténioglosses.
Le Magile, en un mot, a subi la loi de régres-
sion inflexible qui s'applique aux Animaux libres,
lorsque, pour une raison ou pour une autre, ils
sont devenus sédentaires et fixés.
La place des Haliadés, dans le groupe des Sté-
noglosses, est plus difficile à préciser que celle
des Magiles. Dans une monographie anatomique,
publiée en 18581, M. Fischer a indiqué les diffé-
rents noms et les diverses places qu’on lui avait
1. Fischer, Monographie du genre /alia, Risso, in : Journal
de Conchyliologie, 2° série, IT.
— 277 —
assignés dans la classification. Je ne relèverai pas
cette longue série synonymique, mais je ferai re-
marquer que M. Fischer, se basant sur les carac-
tères anatomiques et sur ceux tirés de la radule,
était conduit à ranger l’Halia dans le groupe des
Sténoglosses toxiglosses, dans le voisinage des
Pleurotomes. Depuis, M. Poirier! à pu étudier plus
complètement le même animal, et Ie résultat de
ses recherches a été de placer l’Halia dans une
famille très voisine de celle des Buceins.
Pour donner une solution à ce problème délicat,
il faut évidemment tenir compte de toutes les diffé-
rences et de toutes les ressemblances que l’Halia
peut présenter avec les animaux voisins. C’est
évidemment un Sténoglosse ; il en présente tous
les caractères, et cela ne fait doute pour personne.
Dans ce groupe des Sténoglosses, il est certains
caractères qui varient très brusquement et sans
raison apparente; parmi ces organes il faut ranger
la radule dont le nombre et la forme des dents
peuvent varier dans des limites très vastes même
dans des formes extrêmement voisines. D'autres
organes se développent et se modifient lentement,
progressivement, à mesure qu'on s'élève dans la
série, et parmi ces organes il faut ranger la glande
spéciale impaire et surtout les glandes salivaires
annexes.
La glande spéciale impaire ne peut jouer un
grand rôle dans notre détermination, car on la
1. Recherches anatomiques sur l'Æalia Priamus, in : Bull.
Soc. malac. fr., II, 1885.
— 278 —
trouve aussi bien chez les Toxiglosses que chez
les Sténoglosses rachiglosses ; d’ailleurs elle est
singulièrement modifiée dans l'Halia, où elle se
présente sous la forme d’un siphon œsophagien
démesurément allongé. Nous sommes réduits, par
conséquent, à étudier seulement les glandes sali-
vaires annexes. Ces glandes font toujours défaut
chez les Toxiglosses, mais elles se présentent à
divers degrés de développement, chez tous les ani-
maux bien connus de la famille des Muricidés.
Elles existent aussi dans l’Halia et présentent
même un développement un peu plus grand que
dans les Trophons (pl. vi, fig. 6); leurs conduits
viennent s’ouvrir séparément sur la lèvre infé-
ricure, c’est la seule différence qu'elles présen-
tent avec les glandes salivaires annexes des Muri-
cidés. Sur une coupe, ces glandes présentent en-
core les trois cônes caractéristiques des glandes
salivaires annexes : une zone de cellules granu-
leuses à noyau énorme, une zone de fibres longi-
tudinales et une zone très épaisse de fibres mus-
culaires circulaires. Comme dans les Murex et no-
tamment dans le Murex trunculus, les cellules à
gros noyaux s’entremélent avec les fibres muscu-
laires longitudinales, et, parmi ces dernières, les
plus internes prennent une direction oblique afin
de pouvoir s'engager entre les faisceaux des fibres
annulaires. Les cellules de lassise glandulaire
sont relativement peu élevées ; elles présentent à
peu près la même longueur que celles de l'extré-
nité antérieure de la glande des Murex, des Pour-
ou
pres et des Trophons. Il serait difficile de trouver
des analogies plus complètes entre des Espèces
appartenant à deux familles voisines, et les affini-
tés des Haliadés avec les Muricidés me paraissent
d’une évidence absolument frappante. On sait que
M. Poirier était arrivé à un résultat à peu près
identique en s'appuyant sur la forme dela coquille,
sur l’ensemble des organes, et notamment sur la
radule qui présente la même formule que celle des
Murex et des Buccins. Les dents placées sur les
bords de la radule, il est vrai, ne ressemblent que
très imparfaitement à celles du Buccin, mais elles
ne ressemblent pas davantage à celles des Toxi-
glosses ; elles sont, dit M. Poirier, «en forme de
lames allongées, aplaties, presque rectangulaires.
Leur extrémité libre, plus large, est légèrement
recourbée, et présente une grosse denticulation à
bord arrondi, suivie d’une autre beaucoup plus
petite ». Si l’on met de côté les Cônes, dont les
dents ont une forme toute particulière, on trouve
que les dents de l’Halia ressemblent bien peu à
celles des autres Toxiglosses. J'ai sous les yeux
deux radules, l’une de Pleurotoma nodifera, l'autre
de Terebra maculata, et j'observe des dents accu-
minées du côté interne, tandis que leur bord
externe élargi ne présente pas de denticulation.
Le développement des glandes salivaires an-
nexes étant très évidemment progressif à mesure
qu’on s'élève dans la famille et Les autres carac-
tères essentiels, d'autre part, restant absolument
constant dans toutes les Espèces, il est assez na-
— 280 —
turel de choisir ces glandes annexes comme un
moyen d’élablir les affinités entre les différentes
£spèces de la famille. Si nous joignons à cette
famille celle des Haliadés, nous obtenons la série
suivante de mesures pour les dimensions des
glandes salivaires annexes :
Rapportentre
la longueur
Longueur de Longueur de de la glande
la glande. la coquille. et celle du
corps.
Murex trunculus : . , Cmm,75aumax. 58 millim. 1/80
— inflatus. . . . 6 millim. 200 -. 1/27
— nigritus. . . . # — 77 — 1/17
Trophon Philippianus. 4,5 HMS 1/9
Halia Priamus . . . , 11 — 52 — 1/5
Ocincbra erinaceus, , 15 — D — 1/2
Purpura lapillus , . , 16 — — 9/8
Les nombres situés dans la dernière colonne
ne correspondent pas complètement au rapport
qui existe entre la longueur de la glande et celle
de la coquille ; cette dernière, en effet, a des
épaisseurs très variables suivant les Espèces, et
l’on a augmenté sensiblement la valeur du rapport
quand la coquille était mince ; on l’a diminuée, au
contraire, quand elle était épaisse. Ces nombres
sont, par conséquent, très approximatifs, mais ils
répondent à une progression naturelle d’autant
plus exacte que le diamètre de Ia glande a une
tendance à augmenter en même temps que sa lon-
gueur. Dans la pl. vi, les figures 2, 3, 4, 5, 6, 7
et 8 donnent une idée très exacte de cette progres-
sion, quoique les trois dernières figures soient
deux fois moins grossies que les autres.
Hope
Si l’on joint, à cette série naturelle, les familles
des Buccinidés et des Coralliophilidés, on est con-
duit au tableau suivant :
Sténoglosses supérieurs.
Pas de glandes salivaires
annexes.
Des glandes salivaires annexes.
Glande spéciale grosse et massive.
Glande spéciale impaire
sacciforme, peu glan-
dulaire nr ere
Glande spéciale impaire
sacciforme, assez glan-
duleuse,. 00
Glande spéciale impaire
sacciforme, munie de
feuillets eee
Glandes salivaires
an-
nexes très réduites
(BUS es SRE
Glandes salivaires an-
pexes très réduites
(27) CR Pen:
Glandes salivaires an-
nexes très réduites
MAP) 0e
Glandes
nexes très réduites, as-
sez développées (1/9).
an-
salivaires an-
Glandes salivaires
nexes très réduites, as-
sez développées (1/5).
Glandes
salivaires an-
nexes développées(1/2).
Glandes salivaires na-
nexes très dévelop-
pées:(5/8)" .. 1.
|
|
|
|
E
Le
E
)
|u
|
|
Buccin
Buccinides.
Nasse
Magile (Coralliophi-
lidés).
Murex trunculus
inflatus
nigritus.
rophon Philip-
pianus
Muricidés.
Halia Priamus (Ha-
liadés).
Ocinebra erina-
ceus
Pourpre, Con-
cholepas
Muricidés.
Les affinités de ces différentes Espèces peu-
vent être représentées brièvement par le schéma
suivant :
#10 —
02
/_ Coralliophilidés.
Buccinidés — Haliadés.
N Murex. — Trophon.— Ocinebra. — Purpura. —
Concholepas.
La dernière série tout entière correspond à la
famille des Muricidés, et renferme les anciennes
familles des Muricidés et des Purpuridés. Ce nou-
veau groupement, élabli déjà par M. Fischer!, est
complètement justifié par l’anatomie puisque les
Murex possèdent comme les Pourpres des glandes
salivaires ; par contre l’anatomie comparée ne per-
met nullement de placerles Nasses et les Buccins
dans deux familles différentes ; les deux genres
sont si voisins que l'étude des organes rend à peu
près impossible leur séparation. |
Je ne veux pas terminer ces observations anato-
miques sans présenter mes plus vifs remerciments
à M. le professeur Perrier, du Muséum, qui, dans
le but de faciliter mon travail, a eu l'extrême obli-
geance de mettre à ma disposition quelques exem-
plaires de Magiles et de Murex, à M. le profes-
seur Marion, de Marseille, ainsi qu’à M. Vayssière,
Maitre de conférences à la Faculté de cette même
ville, qui me sont venus grandement en aide en
m'adressant un grand nombre de Murex trun-
culus.
1. Manuel de Conchyliologie.
SAISIT ILE É
A7 pr
h
C
:
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ux-Bidon li
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..
La
— 283 —
EXPLICATION DES PLANCHES
Lettres communes.
b, cavité buccale. — c, conduits des glandes sali-
Fig
5:
vaires normales. — €, conduits pairs des
glandes salivaires annexes. — 0, orifices des
conduits salivaires (glandes normales). — 0,
orifices des conduits salivaires (glandes an-
nexes). — æ, œsophage. — p, pharynx. —
r, sac radulaire. — s, glandes salivaires
normales. — s’, glandes salivaires annexes.
— t, trompe. — u, conduit commun des
glandes salivaires annexes.
PLANCHE V.
1. Buccinum undatum, trompe et glandes sa-
livaires. — La trompe a été ouverte sur la
ligne médiane dorsale ; la cavité buccale
estégalement ouverte, mais l’incision a été
faite du côté gauche en sectionnant l’ex-
trémité antérieure du conduit salivaire
correspondant. — 2, branche sus-intes-
tinale de la commissure viscérale. — },
branche sous-intestinale de la commis-
sure. — m, muscles proboscidiens. — m,
muscles du sac radulaire. — sp, ganglion
sus-intestinal. — +v, aorte antérieure.
(Grossissement 2.)
. 2. Magilus antiquus ?) màle, intérieur de la
chambre palléale. — Le manteau a été sec-
Fig.
qe
ionné sur la ligne médiane dorsale et ra-
battu à droite et à gauche; le nucléus vis-
céral n’est pas représenté. — à, anus. — b,
branchie.—", fausse branchie.—g, glande
de la pourpre. — 7», pore génital. — 7»,
gouttière génitale faisant suite au pore. —
p, pénis. — 7, rectum. (Grossissement 7/4.)
3. Magilus antiquus (?) femelle. — Ouvert
d’abord comme le précédent, lanimal à
été sectionné sur la ligne médiane dor-
sale afin de mettre en évidence les organes
contenus dans la cavité antérieure du
corps, et notamment la glande spéciale im-
paire £ qui a été ouverte en trois endroits
différents pour montrer les feuillets ver-
ticaux dont elle est formée. Dans le lobe
antérieur k, ces feuillets se dirigent d’a-
vant en arrière etun peu de droite à gauche ;
dans le lobe postérieur Æ,ils deviennent
sensiblement transversaux, mais passent
peu à peu aux feuillets longitudinaux X”
du prolongement postérieur. — /, tenta-
cules.— 7, œil.— f, orifice génital femelle.
— Les autres lettres comme dans la figure
précédente. (Grossissement 2.)
PLANCHE VI
. Murex trunculus ; trompe et glandes sali-
vaires préparées comme dans le Buccin
(pl. v, fig. 1); la cavité buccale a été ou-
verte sur. la ligne médiane dorsale. — 7,
Bull. oc. malac. France 1888.
Bouvier del. Imp. Edouard Bry, Paris. À. de Vaux-Bidon lith.
Glandes annexes des Sténoglosses.
Fio.
Fig. 2
Qt
NI
— 285 —
radule.— +’, artère proboscidienne.— Les
autres lettres comme dans la fig. 1, pl. v.
(Grossissement 7.)
Murex trunculus, glande salivaire annexe
du côté droit. (Grossissement 6.)
Murex inflatus, la même glande. (Grandeur
naturelle.)
. Murex nigritus, la même glande. (Grossis-
sement 5 1/2.)
Trophon Philippianus, la même glande.
(Grossissement 9 1/2.)
; 'C Lamnu lanc alivaire annexe
Halia Priamus, glande salivaire ann
du côté droit, avec l'extrémité de la trompe.
(Grossissement 4.)
Ocinebra erinaceus, glande salivaire annexe
du côté droit. (Grossissement 6 1/3.)
Purpura lapillus, a même glande. (Gros-
sissement 7.)
PLANCHE VII
Trophon Philippianus, coupe transversale
de la glande salivaire annexe. — e, couche
cellulaire externe, — é,élémenis de la
couche cellulaire isolés parmi les muscles.
m, muscles circulaires.— 72’, muscles lon-
gitudinaux et obliques.— g, assise glandu-
laire interne.
Trophon Philippianus, une portion de la
coupe précédente très grossie. (Mêmes
lettres.
Fig.
QT
116:
D
— 286 —
. Halia Priamus, coupe longitudinale des
parois de la glande salivaire annexe. — e,
couches cellulaires. — Les autres lettres
comme dans les deux figures précédentes.
(D’après M. Poirier.)
. Halia Priamus, coupe transversale du si-
phon. (Mêmes lettres.)
. Murex erinaceus, coupe transversale de la
glande salivaire annexe. (Mêmes lettres.)
Murex erinaceus, coupe du canal impair
des glandes salivaires annexes au niveau
de la partie antérieure de la masse buccale.
(Mêmes lettres.)
. Murex trunculus, coupe transversale de la
glande spéciale impaire. (Mêmes lettres.)
Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888.
APERÇU
SUR LA FAUNE
DES
MOLLUSQUES FLUVIATILES
DES ENVIRONS DE HAMBOURG
M. Le D° GEORGES SERVAIN
PRÉSIDENT
—— TD —
Il y a longtemps que nous désirions faire con-
naître la faune fluviale des environs de Ham-
bourg.
Ce fut, en juillet de l’année 1883, pendant un
court séjour à Hambourg, que, charmé par les
alentours de cette vieille cité hanséatique, nous
primes la résolution d'explorer, au point de vue
scientifique, les environs de cette ville.
Nos excursions, étendues dans un rayon de 20 à
25 kilomètres, n’eurent la durée que d’une se-
maine.
En 1884, nous avons déjà donné, dans les Bul-
letins de la Société ([, p. 175-182), un aperçu sur
les Vivipares qui vivent dans les nombreux cours
d’eau de cette contrée. En ce moment, c’est l’en-
semble complet de nos recherches que nous pré-
— 288 —
sentons, ensemble qui est loin d'atteindre au chif-
fre d'Espèces que nous aurions pu faire connaitre,
si, habitant du pays, nous avions pu sacrifier un
temps plus long à nos explorations, mais, tel qu’il
est, cet ensemble d’'Espèces offre un grand inté-
rêt par les nombreuses formes qui y sont signa-
lées, formes pour la plupart ignorées des auteurs
allemands qui ne se doutent pas des richesses ma-
lacologiques de leur pays.
LIMNÆA
Les Limnées sont très abondantes le long des
différents bras de l'Elbe et principalement sur les
bords des innombrables ruisseaux et canaux des
environs de Hambourg. Nous avons constaté vingt
Espèces de onze groupes différents".
Stagnaliana.
LIMNEÆA ARENARIA. — (Limnæa stagnalis, var.
arenaria, Colbeau, in : Ann. Soc. malac. Belg. I,
186%, ‘p: 34, pl, 11, £ 5, et tClessin, Exec. Moll
(fase. 3, 1877), p. 356, f. 200, et (2° édit. 1884)
p- 363, f. 214). — Commune entre Eppendorf et
Hambourg, ainsi que dans les canaux des iles de
l'Elbe. Cette Espèce fait partie d’une petite série
de Limnée stagnaliforme à test mince, de forme
allongée et au dernier tour peu développé, telles
1. Nous renvoyons, pour la classification des groupes, à notre
Histoire malacologique du lac Balaton (1881), où nous avons
donné un apercu aussi complet que possible des Espèces du
genre Limnæa.
no —
que les Limnæa anglica!, vulgata?, fragilis*, ete.
LIMNÆA STAGNALIS, Lamarck, Anim. s. vert.
p.91, 1801,et Bourguignat, in : Spicil. malac. p.94,
pl. x11, f. 1-2, 1862 (Helix stagnalis, Linnæus, Syst.
nat. (éd. X, 1758), I, p. 774; Buccinum stagnale
de Müller, 1774, Bulimus stagnalis de Bruguière,
1788, etc.). — Les échantillons recueillis appar-
tiennent à une forme 77in0or assez peu caractérisée
et proviennent des bords de l’Elbe.
LIMNEA TURGIDA, Hartmann, Gaster., pl. vi et
x, 1844, et Bourguignat, in : Ann. Soc. malac.
fr. [, 1870, p. 46. (L. stagnalis de C. Pfeiffer, 1821,
et L. stagnalis, var. gallica, Bourguignat, olim).
— Ce n’est également qu’une forme z#inor de cette
Espèce que nous avons récoltée sur les bords de
l’Elbe.
Les Stagnaliennes sont, en somme, faiblement
représentées aux alentours de Hambourg, et aucun
des individus qu'on y trouve n’est bien typique.
Auriculariana.
LIMNÆA OBTUSA, Servain, Malac. Balaton, p. 51,
4. Mabille, Test. nov. Europ. diag. in : Guide du natur.,
p. 62, 1880.
2. Servain, Malac. Balaton, p. 45, 1881. (L. stagnalis, var.
vulgaris, de Westerlund 1873, et de Clessin, 1877 et 1884.
(Non L. vulgaris de C. Pfeiffer (1821) qui est une Espèce dif-
férente.)
3. Fleming, in : Edimb. encyel, VII, I, p. 77, 1814 (Helix
fragilis, Linnæus, 1758; L. stagnalis, var. subulata, de Wes-
terlund, 1873, et Clessin, 1877 et 1884. (Non L, subulata de
Kickx, 1830.
Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — 19
— 290 —
1881 (L. auricularia, var. obtusa, Kobelt, in : Malak.
BI., 1870, pl. 11, f. 6. — L. ampla, var. 5, obtusa,
Clessin, Exec. moll. (3° fasc., 1877), p. 367, f. 315, et
(2° éd. 1884), p. 375, f. 230). — L’Elbe, près Altona
et rives de l’Alster. C’est la seule Auricularienne
qui, à notre connaissance, existe aux environs de
Hamboure.
Rochiana.
Linea Rocni, Férussac (père), 1807, in : Ser-
vain, Malac. Balaton, p. 52, 1881. — Bords des
mille et un canaux des iles de l’Elbe. La plupart
des individus recueillis constituent une forme
major.
LIMNÆA ROSEA, Gallenstein (Limnæa mucronata,
var, rosea, Clessin, Exc. Moll. (3° fase. 1877),
p. 389, f. 218, et (2° éd. 1884), p. 378, f. 233). — Es-
pèce peu commune. Ruisseaux près de Finkenwar-
der, au-dessous de Hambourg, sur la rive droite
de l’Elbe.
Limosian«.
LiMNEA Limosa, Moquin-Tandon, Moll. Fr. IT,
1855, p. 465, pl. xxxiv. f. 11-12, et Bourguignat,
Malac. Alg., Il, 1864, p. 181, pl. xt, f. 4-7. (Helix Li-
mosa, Linnæus, Syst. nat. (éd. X, 1758), [, p. 774 ;
Limneus ovatus de Draparnaud, 1805). — Espèce
assez abondante. Vallée de lAlster.
LIMNÆA BALTHICA, Nülsson, Moll. Suec. p. 64,
1822 (Helix balthica, Linnæus, Faun. Suec. (2° édit.
1761), p. 532; Gulnaria ovata, var. balthica, Cles-
— 291 —
sin, Exc. Moll.{3° fasc. 1877), p.374, f. 227, et
(2° éd., 1884), p. 383, f. 242). C’est la Limnée la
plus commune. On la rencontre partout, ainsi
qu'une variété z#1nor de cette Espèce.
Ampullaceana.
LIMNÆA SUBAMPULLACEA, Bourguignat, in : Ser-
vain, Malac. Balaton, p. 54, 1881. — Peu abon-
dante. Canaux près de Kirchdorf.
LiMNEA BESNARDIANA, Servain,sp.nov.— Coquille
ovuloïde, aussi obtuse supérieurement qu’infé-
rieurement, à test mince, transparent, peu bril-
lant, sillonné par des striations régulièrement
cspacées et saillantes ; coloration cornée, souvent
recouverte par un enduit noir très tenace ; spire
très courte, très obtuse, néanmoins à sommet proé-
minent et mamelonné ; quaire tours, dont les su-
périeurs excessivement exigus et presque nuls
comparativement aux deux inférieurs. Dernier
tour très grand, presque rond à son origine, puis
simplement convexe, dans un sens oblong, vers
l'ouverture, qui est verticale, exactement oblongue
et intérieurement blanche ; bord columellaire non
tordu,noncanaliculé, simplementcintré; péristome
mince, droit, légèrement patulescent à la base. —
Haut., 11; diam., 8; haut. de l'ouverture, 9 millim.
et demi.
Cette Espèce se distingue de la Z. gacialist par
1. Dupuy, Cat. extram. Gall. test. n° 199, 1849, et Hist.
Moll. (5° fasc., 1851), p. 479, pl. xx, fig. 1. Espèce pyré-
néenne.
moe
son premier tour embryonnaire saillant et mame-
lonné, par son dernier tour plus renflé et plus
rond à son origine, par son bord columellaire non
recliligne, mais régulièrement cintré, sans sinus
canaliforme et non aussi recouvert par la callosité,
par son péristome patulescent à la base et par son
test sillonné de striations régulières bien espacées
et saillantes.
On distinguera encore cette Limnée de la Zim-
næa mamillatai par son test moins transparent,
moins vitrinoïde et sillonné par des striations d’un
mode différent, par sa spire moins courte, par
ses deux tours supérieurs moins exigus, par son
ouverture non oblique, mais verticale, exactement
oblongue, pas plus dilaté supérieurement qu’in-
férieurement, par sa columelle non tordue, non
canaliculée, non droite, mais cintrée, par son pé-
ristome moins délicat, offrant à la base une patu-
lescence sensible.
Cette Limnée, dédiée au docteur Victor Besnard,
de Saumur, vit dans la vallée de l’Alster.
1. Bourguignat, mss. 1875, et in : Servain, Malac. Balaton,
p- 4 (sans desc.) 1881. Petite Espèce des environs de Biarritz
(Basses-Pyrénées), de forme ovuloide, à test vitrinoïde, très
brillant, d'un corné pâle, avec des striations très fines, cà et là
proéminentes et ressemblant à des lamelles ; spire très obtuse,
presque nulle, surmontée d’un petit sommet mamelonné. Quatre
tours, dont les deux supérieurs sont si petits que l'on aperçoit
de face seulementle mamelon du sommet; dernier tour convexe,
formant à lui seul presque toute la coquille ; ouverture légère-
ment oblique, d’une forme ovalaire allongée, relativement ample
à la base; columelle presque droite, subtordue et faiblement
canaliforme au sommet; péristome très mince; bord externe
arqué en avant. — Haut, 10; diam., 8; Haut. ouv., 9 millim.
Nivalisianda.
LiMNEA NELDYANA, Servain, sp. nov. — Coquille
de forme écourtée-ventrue, à test fragile, transpa-
rent, terne, d’un corné-verdâtre, souvent sali, et
sillonné par des striations lamelliformes régu-
lières et très émoussées ; spire courte, brièvement
atténuée-conoïde, à sommet aigu et très petit.
Quatre à cinq tours bien convexes, dont les deux
supérieurs comparativement très exigus; dernier
tour très grand, rond, presque cylindrique ; ouver-
ture verticale, ovale; péristome mince et droit;
bord collumellaire légèrement cintré ; bords mar-
ginaux convergents, peu distants et réunis par
une callosité blanche, s'étendant d’une facon no-
table sur le sommet du bord columellaire. —
Haut., 12 ; diam.,9 ; haut. de l’ouverture, 9 millim.
Cette Espèce recueillie dans un ruisseau de la
Vallée des Femmes (Frauenthal), et à laquelle
nous attribuons le nom du docteur Adolphe Bou-
leau-Neldy, d'Angers, se distingue de la L. get-
sericolat, la seule Limnée avec laquelle elle a des
ressemblances de taille et de contour, par sa colo-
ration et le mode de ses striations, par ses tours
supérieurs un peu plus exigus, par son dernier
tour plus ventru-arrondi, par son ouverture plus
régulièrement ovale, notablement plus cintrée du
côté externe, par ses bords marginaux plus con-
vergents et moins distants.
1. Beck, Ind. Moll. mus. Ch. Friedr., p. 114, et Môrch.,
Moll. Island., p. 16, 1868. Espèce d'Islande.
0
Peregriana.
LiMNÆA EuMICRA, Servain, Malac. Balat., p. 73,
1881.— Peu abondante; dans les alluvions de
l’'Elbe, au-dessus de Hambourg. Cette Limnée est
le seul représentant que nous connaissions, dans
ce pays, du groupe si nombreux de la Z. peregra.
Corvusianda.
LiMNÆA BADIA, Servain, Malac. Balaton, p. 60,
1881 (Limnæus badius, Xuster, Limn. in : Chemnitz
(2° éd.), pl. 1v, fig. 18-19, 1862). — Rare. Alluvions
des bords de l'Elbe.
Palustrisiana.
LiMNÆA PALUSTRIS, Fleming, Brit. anim., p. 274,
1828 (Buccinum palustre, Müller, verm. hist. IT,
p. 131, 1774). Nous n'avons pu rencontrer des
échantillons typiques, mais seulement des indivi-
dus appartenant à une variété z7inor. Vallée de
lAlster, canaux des iles vis-à-vis Hambourg.
LiMNæa Fusca', Servain, Malac. Balat., p. 61,
1881 (Limnæus fuseus, C. Pfeiffer, Deutsch. Moll., f,
1821, p. 92, pl. 1v, fig. 25). — Espèce assez com-
mune dans tous les canaux et les ruisseaux.
LIMNÆEA VOSGESIACA, Puton, Essai Moll. Vosges,
p. 28, 1847. — Echantillons bien typiques, et
abondants sur les bords de l'Elbe et dans la vallée
de l’Alster.
1. Non Limnæa fusca de presque tous les auteurs ; la vraie
fusca a une spire peu allongée.
— 295 —
Fenztanda.
LIMNÆA MARITIMA, Clessin, in : Malak. BI., 1878,
p. 76, pl. m1, f. 17 (médiocre et peu exacte.) — Nous
n'avons pu recueillir de cette Espèce suédoise
qu'une forme z7inor, du reste assez bien carac-
térisée. Bords de l'Elbe, près Altona.
Truncatulian«.
LIMNEA SUBULATA!, Servain, Malac. Balat., p. 65,
1881 (Limnæus subulatus, Xickx, Syn. Moll. Bra-
bantiæ, p. 60, pl. 1, f. 13-14, 1830). — Espèce
rare. Un seul individu bien typique dans les allu-
vions de l’Elbe, près de Steinwärder. Cette Limnée
a été mal comprise par presque tous les auteurs,
qui ont cru voir en elle soit une variété de la
stagnalis, soit une forme du groupe de la palus-
tris ou de la peregra. La vraie subulata de Kickx,
dont cet auteur a donné une bonne description et
unc excellente figure, appartient, au contraire, au
groupe des Truncatuliana.
LIMNÆA TRUNCATULA, Goupil, Moll. Sarthe,
p. 64, pl. n, f. 1-3, 1835 (Buccinum truncatulum,
Müller, Verm. hist. IT, p. 130, 1774). — Le type
truncatula est peu commun ; mais, en revanche,
on rencontre dans tous les ruisseaux, dans tous
les canaux, ainsi que dans les alluvions du
fleuve, en grande abondance, la var. minuta (Lim-
1. Non L, subulatus, Dunker, in : Kuster (2° éd. Chemnitz),
Limn., 1862, p. 24. Nec L. stagnalis, var. subulata de Wester-
lund, 1873, de Clessin, 1877 et 188%, etc.
— 296 —
næa minula, Dupuy, Hist. Moll. (5° fasc., 1851),
p. 469, pl. xx1v, f. 1; Limneus minutus, Drapar-
naud, Tabl. Moll., p. 51, 1801, et Hist. Moll.,
p. 53, pl. 111, f. 5-7, 1805). Les autres variétés que
nous avons pu recueillir, mais plus rarement, sont:
1° var. mecinia, Bourg. (olim. L., productat,
Bourg., in : Servain, Malac. Balat., p. 64, 1881),
forme à spire allongée ; 2° var. oblonga, Puton,
Moll. Vosges, p. 60, 1847, et Clessin, Exec. Moll.
(3° fasc. 1877), p. 383, f. 329; enfin, 3°, la var. ven-
tricosa (L. truncatula, var. ventricosa, Moquin-
Tandon, Hist., Moll. Il, 1855, p. 473, pl. xxxiv,
f. 23), caractérisée par un dernier tour relative-
ment très renflé.
LIMNÆA MONTANA, Bourguignat, in : Servain, Ma-
lac. Balat., p. 53, 1881. — Cette belle et élégante
Limnée, découverte, d’abord, près de Barcelon-
nette, dans une source à 3 kilom. de cette ville
dans la direction de l'Enchastraye (Basses-Alpes),
puis, dans la Durance, près Briançon (Hautes-
Alpes), enfin, dans l’Erve à Thévalles, près Ché-
méré-le-Roy (Mayenne), vit également dans un
petit ruisseau près de Hambourg, où nous avons
été assez heureux pour en recueillir un individu
identique au type de Barcelonnette.
Coquille fluette, très allongée, de forme élancée
comme une Hohenwarthie ; test délicat, subtrans-
parent, corné, finement striolé ; spire longuement
acuminée, à sommet néanmoins un tant soit peu
1. Non L. producta de Colbeau, 1859, qui est une forme du
groupe des Stagnaliana
— 09
obtus. Six tours très renflés, cylindriques, à crois-
sance rapide bien que régulière, et séparés par
une suture si profonde que les tours, malgré leur
forme cylindrique, paraissent comme un peu éta-
gés. Dernier tour relativement peu ample, moins
cylindrique vers l’ouverture, qui est faiblement
oblique, et d’une forme suboblongue-ovalaire ;
péristome droit, mince, avec une légère tendance
à la patulescence à la base; bord columellaire
relativement robuste seulement au sommet. Bords
marginaux rapprochés, réunis par une callosité se
développant sur le sommet du bord columellaire
sous l'apparence d’une membrane triangulaire al-
longée. — Haut., 7; diam., 2 1/2; Haut. ouv.,
3 millim.
PHYSA
PHYsA FONTINALIS, Draparnaud, Tabl. Moll.,
p:52, 1801, et Hist. Moil., p. 5%, pl. ne, , £ 2829,
1805 (Bulla fontinalis, Linnæus, Syst. nat. (ed. X,
1758), I, p. 127). — Fossés à Steinwärder, près
Hambourg.
PLANORBIS
Contortian«.
PLANORBIS CONTORTUS, Müller, Verm. Hist., II,
p. 162, 1774 (Helix contorta, Linnæus, Syst. nat.
(ed. X, 1758), p. 770). — Alluvions de l’Elbe, au-
dessus de Hambourg.
= 998
Corneana.
PLanorgis TAGiTIANUS, Letourneux, Sp. nov.
1878, et in : Servain, Malac., Balat. p. 82, 1881, et
Malac. Grandlieu, in : Bull. Soc. malac. Fr., IV,
p. 247, 1887. — Cette belle Espèce, caractérisée
par une croissance supérieure excessive du der-
nier tour, se rencontre assez fréquemment sur les
bords de l'Elbe.
PLANORBIS CORNEUS, Potret, Prodr., p. 87, 1801,
ct Draparnaud, Mist. Moll., p. 43, pl. 1, f. 42-44,
1805. (Helix cornea!, Linnæus, Syst. nat. (ed. X,
1758), I, p. 770.) — Nous n'avons pu recueillir
qu'une forme inor, forme très abondante sur les
bords de tous les canaux.
PLANORBIS NORDENSKIOLDI, Bourguignat, in
Amén. Malac., II, p. 129, 1859, et Servain, Malac.
Balat., p. 83. 1881. (Planorbis corneus?, Nordens-
kiold et Nylander, Finl. Moll., p. 60, pl. 1v, f. 48,
1856. Planorbis corneus, var. ammonoceras,
Westerlund, in : Kobelt, Iconogr., p. 26., f. 1928,
1880). — C’est, de tous les planorbes de ce groupe,
le plus répandu dans tous les cours d’eau de ce
pays.
Umbilicatian«.
PLANORBIS UMBILICATUS, Müller, Verm. Hist. II,
p. 160, 1774, et Westerlund, in : Malak. B1., 1875,
p- 102. (Helix planorbis, Linnæus, 1758 ; Planorbis
1. Non Helix cornea de Draparnaud.
2. Non Planorbis corneus, de Poiret, de Draparnaud, etc.
— 299 —
marginatus, Draparnaud, 1805 ; Planorbis compla-
natus, Dupuy, 1855, etc...) — Espèce peu abon-
dante, Alluvions de l’Elbe.
PLANORBIS DUuBIUS. Hartmann, Wurmer, in
Neue-Alpina, 1, 1821, p. 254, et Gaster. Schweiz,
p. 1, pl. xxxu, 1844, et Bourguignat, Malac.
4-Cantons, p. 44, pl. 1, f. 21-23, 1862. — Ruisseaux
près de Steinwärder. Assez rare.
PLANORBIS CARINATUS, Müller, Verm. hist., IF,
p. 157, 1774, et Bourguignat, Malac. 4-Cantons,
p. 45, pl. 1, f. 24-26, 1862. — Peu commun. Allu-
vions de l’Elbe et rivière de l’Alster.
Vorterianda.
PLANORBIS VoRTEx, Müller, Verm. Hist. Il,
p. 158, 1774 (Helix vortex, Linnæus, Syst, nat.
(ed. X, 1758), 1, p. 772). — Beaux échantillons dans
les ruisseaux, les canaux et les fossés des envi-
rons de Hambourg.
PLANORBIS HYPOGYRTUS, Servain, Spec. nov.— Co-
quille ayant l'apparence d’un PL. vortex, mais en
différant essentiellement par une surface inférieure
tout à fait bombée, et par une surface supérieure
entièrement concave (concavité très prononcée);
test subtransparent, finement striolé, d’une teinte
cornée, recouverte d’un enduit bien noir. Six à
sept tours fortement carénés, à croissance tres
lente, et séparés par une suture profonde en des-
sus et presque linéaire en dessous; dernier tour
à peine plus grand que l’avant-dernier, entouré
d'une forte carène médiane qui, vers l'ouverture,
— 300 —
parait un tant soit peu inférieure par suile d’une
convexité plus accentuée de la paroï supérieure en
cet endroit; ouverture oblique, petite, d’une
forme ovalaire, légèrement subtriangulaire ; pé-
ristome simple et aigu. — Epaiss. 1 1/2; diam.
max., 10 millim.
Cette jolie Espèce est assez abondante le long
des canaux et des ruisseaux.
VIVIPARA
Les Vivipares des environs de Hambourg, ainsi
que nous l’avons dit, ont déjà servi de thème à
un de nos Mémoires malacologiques publié dans
le premier volume (1884, p. 173-182) des Bulletins
de la Société. Dans ce Mémoire, nous avons si-
gnalé treize Espèces, de onze groupes distincts.
Nous rappellerons succinctement ces Espèces, en
priant nos amis de se reporter à notre travail pour
de plus amples détails!.
Contectiana.
Vivipara CONTECTA, Bourguignat, Viv. d'Europe
in : Spicil. malac., p. 126, pl. x, f. 2, 1862 (Cyclos-
toma contectum, Millet, 1815). — Echantillons
bien caractérisés, mais un peu inférieurs en taille
à ceux d'Angers. Espèce très abondante sur les
bords de l'Elbe, dans les détritus, ainsi qu’une
variété, la var. minutula (Bourg., Rec. Vivip.,
p.9, 1880).
1. Voir également le Recensement des Vivipares du système
européen, de M. Bourguignat (1 vol. in-8, 1860).
— 3Û01 —
Vivipara BRACHYA, Letourneux, in: Bourguignat,
Recens. Vivip., p. Il, 1880. — Bords de l’Elbe et
de lAlster. — Commune.
Lacustrianda.
VIVIPARA LACUSTRIS, Beck, in : Amtl. Bericht,
1847, p. 123, et Bourguignat, Recens. Vivip..
p-. 14, 1880. Echantillons d’une taille un peu infc-
rieure au type danois. — Moins abondante.
VivipaRA PALUDOSA, Bourguignat, Recens. Vi-
vip., p. 20, 1880. — Bords de l’Elbe dans les
alluvions.
ViviPaRA RANARUM, Servain, Vivip. Hamb., in:
Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 176. — Espèce
peu commune. Bords des canaux.
Gallandiana.
VIVIPARA OCCIDENTALIS, Bourguisnat, in: Ann.
malac., I, p. 57, 1870, et Récens. Vivip., p. 25,
1880. — Assez commune sur les bords des ca-
naux.
Vivipara BourGuiGxari, Servain, Vivip. Hamb.,
in : Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 177, pl. ri,
f. 6. — Espèce rare. Détritus de l’Elbe, en amont
de la ville.
Acerosiand.
Vivipara PÆTELIANA, Servain, Vivip. Hamb., in:
Bull. Soc. malac. Fr., 1, 1884, p. 179. — Commune
sur les bords du fleuve.
Fasciatiand.
VIVIPARA SUBFASCIATA, Bourguignat, in : Ann.
malac., [, p. 50 et 59, 1870, et Recens. Vivip.,
p. 37, 1880, et Servain, in: Bull. Soc. malac. Fr., I,
1884, p. 179, pl. nr, f. 10. — Assez abondante dans
les canaux de l'Elbe.
VivipaRa FASCIATA, Dupuy, Mist. Moll. Fr.
(5° fasc., 1851), p. 540, pl. xxvit, f. 6 (Nerita fas-
ciata, Müller, 1774). — Espèce commune, ainsi
que sa variété tumida. (Bourg., Recens. Vivip.,
p. 40, 1880).
Albisian«a.
VIVIPARA ALBISIANA, Servain, Vivip. Hamb., in:
Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 180. — Détritus
des bords de l’'Elbe.
ViviPaRa PENTHICA, Servain, Vivip. Hamb., in:
Bull. Soc. malac. Fr., 1, 1884, p. 180, pl. nt, f. 8-9.
— Assez commune dans les détritus.
Sphæridian«.
VIVIPAKA STRONGYLA, Bourguignat, Recens. Vi-
vip., p. 90, 1880. — Espèce rare ; bords du fleuve.
BYTHINIA
Tentaculatiana.
BYTHINIA TENTACULATA, Gray, Turt. Man. (2° édit.,
1840), p. 93. (Helix tentaculata, Linnæus, Syst.
nat. (ed. X, 1758), [, p.774). — Espèce peu com-
— 303 —
mune, sur les bords de lElbe, où nous avons re-
cueilli également quelques échantillons de la va-
riété producta (Menke, 1830) et de la variété
tumida (Servain), caractérisée par un avant-der-
nier lour très renflé, et qu’il ne faut pas confondre
avec l’'Espèce suivante.
BYTHINIA INFLATA, Servain (Paludina inflata,
Hansen, Ofvers. of k. vet., akad. Forh., 1845,
p. 254, et Kuster, Palud. (2° éd. Chemnitz), p. 34,
pl. vit, f. 20-24, 1852). — Espèce bien caractérisée
que les auteurs modernes allemands ont con-
fondue, bien à tort, soit avec la Byth. tentaculata,
soit avec la Byth. Leachi. — Alluvions de l’Elbe.
Assez rare.
BYTHINIA BOTTNICA, Anderson (Bythinia tenta-
culata, var. Bottnica, Clessin, in : Malak. BI., 1878
p- 71, pl. ni, f. 7). — Cette Bythinia, très Létinéte
de la tentaculata, mérite d’être conservée comme
Espèce. Excessivement abondante dans tous Îles
canaux, les ruisseaux et les environs de Ham-
bourg
BYTHINIA BOGICA, Bourguignat, in coll. 1874.
(Paludina Bogensis, Dubois, in : Kuster, Palud.
Crédit» Chemnitz)/p: 510 pl vaste LS);
Espèce rare. Alluvions de l'Elbe. Cette Bythinia,
dont le type provient de la rivière Bog (Pologne
et Russie), affluent de l'estuaire du Dnieper, a une
légère apparence limnéiforme.
ByTrHinia DECIPIENS, Bourguignat, in coll., 1874,
(Paludina decipiens, Millet, in : Mag. zool, p. 2,
pl. zx, f. 2 (fig. inexacte), 1843). — Assez abon-
— 304 —
dante le long des canaux. Cette Espèce prise par
presque tous les auteurs pour la Byth. Leachi de
Sheppard, qui est une forme plus petite, à tours
plus ventrus, à suture profonde, à spire conique,
etc., est une Bythinie très distincte, à l’avant-der-
uier tour un tant soit peu plus ventru que le der-
nier et dont l’ouverture est relativement exiguë.
ByYTHinia TRosCHELI, Frauenfed, in : Verh. K. K.
zoo!. Bot. Gesellsch., Wien, 1862, p. 1149 (Palu-
dina Troscheli, Paasch, in : Wiegm. Arch., 1842,
I, p. 300, pl. vi, f. A-D, et Kuster, Palud. (2° édit.
Chemnitz), p. 38, pl. var, f. 8-11, 1854). — Peu
commune. Bords des canaux.
Leachiana.
“
ByrHinia LEacui!, Âeeve, Moll. Brit. isles, 1863,
p- 190, avec figure excellente et très exacte
(Turbo Leachii, Sheppard, in : Trans. Linn.
Soc. XIV, 1823, p. 152). — Cette Espèce peu connue
et qui n’a été vraiment comprise que par le sa-
vant L. Reeve,se rencontre bien caractérisée dans
les alluvions du fleuve. Coquille peu abondante.
BYTHINIA AMMÆCIA, Servain, spec. nov. — Co-
quille aux deux derniers tours relativement très
ventrus, très gonflés et si gros comparativement
aux quatre supérieurs, qui forment la spire, que
celle-ci parait disproportionnée et comme posée sur
les deux derniers. La croissance spirale, par
suite d’un accroissement subit entre le quatrième
1. Non Bythinia Leachi de Woquin-Tandon, Mist. Moll., 1855,
p. 999, pl. xxxix, fig. 20-22, et des autres auteurs.
— 30 —
tour et l'avant-dernier, produit une irrégularité
frappante qui donne à la spire un air d’exiguité
remarquable. Test subtransparent, brillant, corné,
finement striolé et pourvu, en dessous, d’une pe-
ile perforation ombilicale. Spire conoïde, assez
courte, offrant une disproportion notable au point
de vue de la grosseur entre la taille des tours su-
périeurs et celle des inférieurs. Six tours arron-
dis, séparés par une suture profonde. Dernier
tour gros, ventru, presque cylindrique, égalant la
moitié de la hauteur. Ouverture très faiblement
oblique, légèrement échancrée, presque ronde.
Péristome un peu bordé et faiblement patulescent
dans tout son contour. — Haut., 10 ; diam., 7 ;
haut. de l’ouverture, 5 millim.
Espèce rare. Bords de l’Alster.
Orsinianda.
BYTHINIA BALATONICA, Servain, Malac. Balat.,
p- 91, 1881, et Westerlund, Palæarct. reg. :Bin-
nenconch., 1v, 1886, p. 20. — Assez répandu dans
les alluvions sur le bord des cours d’eau.
AMNICOLA
Les trois Espèces que nous allons signaler sont
très intéressantes, parce que ce sont les premières
Ammicoles recueillies dans le nordde l'Allemagne.
Nous les avons trouvées, par hasard, au milieu
des détritus qui obstruaient l'intérieur de quelques
Limnées provenant de la vallée de l’Alster et de
celle des Femmes (Frauenthal). Ces Espèces appar-
Bull. Soc. maluc. France. V. Mars 188$. — 20
— 3060 —
tiennent à la série des Azrnicola pycnolena, per-
forata et Letourneuxiana! d'Algérie.
AMNICOLA ALSTERICA, Sereain, Sp. nov. — Co-
quille de très petite taille, d'une forme subova-
laire presque ronde, tout en étant très ventrue, et
pourvue, en dessous, d’une fente ombilicale
oblique ; test relativement épais, subopaque, bril-
lant, presque lisse, d’un corné-verdâtre, recouvert
de saletés ; spire excessivement courte, très ob-
tuse; quatre tours convexes; tours supérieurs
très petits; avant-dernier énorme, rond et gonflé ;
suture profonde ; dernier tour très grand, presque
cylindrique ; ouverture détachée, à peine oblique,
régulièrement ovale, avec une angulation à la
parlie supérieure, et entourée par un bord péris-
tomal continu, robuste, très épais, oblus, seule-
ment légèrement patulescent à la base ; opercule
(inconnu); — haut., 3; diam., 2; haut. ouverture
2 millim. — L’Alster, près de Hambourg.
AMNICOLA HocHBURICA, Servain, Sp., nov. — Co-
quille un peu plus petite que la précédente, très
globuleuse-ventrue, moins haute et relativement
plus large, pourvue, en dessous, non d’une fente,
mais d’une perforation ombilicale bien ronde; test
solide, néanmoins plus transparent, brillant, lisse,
d’un ton opalin, recouvert d’un enduit vert très
tenace, ce qui donne à la surface un aspect d’un
vert foncé; spire très obtuse, un peu moins
écourtée que celle de l'Espèce précédente ; quatre
1. Voir la Malacologie de l'Algérie, par M. Bourguignat.
2 vol. in-4 avec pl., 1864.
— 307 —
tours cylindriques séparés par une suture pro-
fonde ; tours supérieurs très pelits, sans être pour
cela aussi exigus de ceux de l'A/sterica ; tours in-
férieurs cylindriques, très ventrus, relativement
énorme ; ouverture un peu plus détachée, un peu
plus oblique, presque sphérique, avec un senti-
ment d'angulation à la partie supéricure, et en-
tourée par un péristome continu, robuste, épais,
obtus, et un tant soit peu paltulescent dans tout son
contour; opercule (inconnu); haut., 2; diam., 2;
haut. ouverture, un quart de millimètre.
Cette Amnicole, si différente de la précédente,
vit également dans l’Alster.
AMNICOLA MULIERUM, Servain, Sp. nov. — Co-
quille très petite, ventrue-globuleuse, un tant soit
peu ovalaire et pourvue, en-dessous, d'une fente
ombilicale à moitié recouverte par l'expansion du
bord columellaire ; test assez délicat, transparent,
poli, brillant, d'une teinte cornée pâle; spire
courte, très obluse, un peu plus développée que
celle des deux Espèces précédentes; quatre tours
également convexes, séparés par une suture moins
profonde; tours supérieurs exigus, néanmoins
pas aussi petits que ceux des A/sterica et Hoch-
burica ; dernier tour très grand, bien rond à son
origine, et devenant, vers l'ouverture, un tant soil
peu subovale ; ouverture non détachée, faible-
ment oblique, très légèrement échancrée, de
forme ovale, avec une angulation prononcée à sa
partie supérieure ; péristome non continu, relali-
vement peu épais, néanmoins un peu obtus et très
— 308 —
faiblement bordé, non patulescent ; bord columel-
laire plus robuste, réfléchi sur la perforalion ;
bords marginaux réunis par une callosité ; oper-
cule (inconnu); haut., 2; diam., 1 1/3; haut. ou-
verture, 4 millim.
Cette Espèce, qui ne peut être comparée avec
les deux précédentes à cause de son ouverture
non détachée, de son péristome non continu, etc.
vit dans le ruisseau de la Vallée des Femmes
(Frauenthal).
VALVATA
Piscinaliana.
VALVATA OBTUSA, Brard, Coq. Paris, p. 190,
pl. vi, fig. 17, 1815, et Bourguignat, Màlac. Aïx-
les-Bains, p. 68, pl. 1, fig. 16-20, 1864 (Nerita ob-
tusa, Studer, Faun., Helv., in : Core, Trav. Schw.
III, p. 436, 1789). — Alluvions de l’Elbe. Assez
abondante.
VALVATA PISCINALIS, Férussac (père), Essai syst.
Conch., p. 75, 1807, et Bourguignat, Malac. Aix-
les-Bains, p. 69, pl. 1, fig. 11-15, 1864 (Nerita pis-
cinalis, Müller, Verm., hist. IT, p. 172, 1774). — Es-
pèce très commune dans tous les détritus de l'Elbe
et de ses différents canaux. Il y a peu d’échantil-
lons vraiment typiques, presque tous appartien-
nent à une variété obtustuscula.
VALVATA FLUVIATILIS, Colbeau, Matér. faune
Belg., 1859, p. 11, et in: Ann. Soc. malac. Belg.,
1868, pl. 11. fig. 16. — Rare. Deux échantillons
seulement dans les alluvions du fleuve.
— 309 —
VALvA DbEPRESSA, C. Pfeiffer, Syst. Deutsch.
Moll. 1, p. 100, 1821. — Cà et là, dans les al-
luvions.
VALVATA SPIRORBIS, Draparnaud, Moll. Fr.,
p. 42, pl. 1, fig. 36-38, 1805. — Avec la précé-
dente. Peu abondante.
Cristatian«.
VALVATA PLANORBULINA, Paladilhe, in : Nouv.
miscell. malac. (2° fasc. 1867), p. 49, pl. ru, fig. 23-
26. — Nous n'avons pu rencontrer la Valvata cris-
tata de Müller, si répandue en Europe, mais, en
échange, nous avons recueilli dans les alluvions
quelques individus, bien caractérisés, de la petite
Planorbulina de France, parmi lesquels un échan-
tillon remarquable par ses tours tout à fait dis-
joints.
SPHÆRIUM
Rivicolian«.
SPHÆRIUM Morixi, Servain, Moll. Acéph. Francf.,
p. 11, 1882. — Bords de l’Elbe. Espèce remar-
quable par sa forme relativement allongée compa-
ralivement à sa hauteur, et par le peu de convexité
de son bord inférieur.
SPHÆRIUM GALLICUM, Bourguignat, mss., 1870,
in : Servain (Loc. sup. cit.), p. 16, 1882. — Sur les
bords du fleuve où nous n'avons pu recucillir
qu'une forme 7inor.
— 310 —
SPHÆRIUM RIVICOLA! (pars), Kobelt, Iconogr.
Rossm., 1880, fig. 21034 seulement (exel. fig. 21058)
(Cyclas rivicola, Leach, in Lamarck, Anim. s.
vert., V, 1818, p. 558). — Espèce peu abondante.
Bords des canaux à Finkenwerder.
SriLERIUM BourGuIGNATI, Lallemant et Servain,
Moll. Jaulg., p. 46, 1869. — Nous n'avons ren-
contré que quelques exemplaires d’une variété
minor de cette Espèce remarquable par sa forme
comprimée, peu renflée, par ses sommets écrasés,
très obtus, non proéminents, par ses striations
moins saillantes et plus délicates. — Environs de
Steinwarder.
SPHÆRIUM BOETTGERIANUM, Bourguignat, in Ser-
vain, Moll. Acéph Francf., p. 18, 1882. — Cette
Espèce de la Vistule vit également dans PElbe, où
nous en avons recueilli quelques exemplaires
bien caractérisés.
Solidiana.
SPHÆRIUM BRIANDIANUM, SerPait, SPEC. NOV. —
Cette petite Espèce, à valves épaisses, ciselées
de grosses côtes concentriques analogues à celles
qui caractérisent le Sph. Solidum?, se distingue
de cette coquille par sa taille presque moitié
1. Non Sphærium rivicola de presque tous les auteurs qui,
sous ce nom, ont confondu plusieurs Espèces.
2. Bourguignat, in : Amén. malac., in : Rev. et magas. zoo!.,
p- 345, août 1853. (Cyclas solida, Normand, Esp. Cyel. valenc.,
». 6, fig. 3-4, 1844,, Espèce de l'Escaut, type de la série des
Ï bte } F YP
Cyrenastrum (Bourg., Monogr. sphær, p. 11, 1851).
— 311 —
moindre (long., 7; haut., 5 ; épaiss., 3 1/4 mill."),
par sa forme sensiblement plus allongée et un tant
soit peu plus inéquilatérale, par son contour infé-
rieur moins exactement arrondi, par ses sommets
à peine bombés, non proéminents, lisses et sans
traces de rides circulaires, et notamment par ses
valves peu bombées, dont la convexité va en s’at-
ténuant presque rectilignement jusqu’au bord
inférieur à partir de la région ombonale, où se
trouve le maximum de bombement?.
Cette Espèce, à laquelle j'attribue le nom du
D° Ernest Briand, d'Angers, parail peu abondante,
elle vit dans quelques canaux des iles entre Har-
bourg et Hambourg.
Cornean«.
SPHÆRIUM PISIDIOIDES, Gray, in : Ann. nat. Hist.
(2° sér., xvur, 1856), p. 25. — Dans la vase sur le
bord des fleuves. Assez commune. Nous avons dé-
couvert, en outre du type, une charmante variété
à laquelle nous donnons le nom de ynchonella,
caractérisée par son contour postérieur nettement
rostriforme.
SPHÆRIUM SCALDIANUM, Bourguignat, Monogr.,
Sphær., p. 16, pl. n1, fig. 1-5, 1854 (Cyclas scal-
1. Les dimensions du Sphær. solidum sont : long, 10 ; haut.,9;
épaiss., 6 millim.
2. Chez le Sphærium solidum le maximum est plus médian,
et les valves, très renflées, ventrues, offrent une rotondité
parfaite des sommets au bord inférieur.
=
diana, Normand, Esp. Cycl. Valenc., p. 5, fig
1844). — Assez rare. Dans la vase.
SPILERIUM CORNEUM, Scopoli, Intr. hist. nat.,
p. 397, 1777. — Très commune dans tous les cours
d’eau, ainsi que ses variétés : zucleus (Cyclas nu-
cleus, Studer, in : Charpentier, Moll. Suisse, p.25,
1837) et rivalis (Cyclas rivalis, Draparnaud, Moll.
Er;,1p.429, pl x, fig.4-5, 1605).
SPILERIUM FRAGILE, Clessin, in : (2° ed. Chemnitz)
Cycl., p. 9%, pl. xi, fig. 18-26, et Exé. Moll. (2° ed,
1884), p. 968, fig. 382. — Espèce, bien voisine de
la variété rivalis, des plus abondantes partout.
Lacustriana.
SPHÆRIUM LACUSTRE, Bourguignat, Amén. malac.,
in : Rev. et Mag. zool., p. 345, 1853 (Tellina lacus-
tris, Müller, Verm. hist., Il, p. 204, 1774. Cyclas
calyculata, Draparnaud, Moll. France, p. 130,
pl. x, fig. 14-15, 1805). — Cette Espèce, pour la-
quelle Clessin à établi un genre bien superflu, le
genre Calyeulina, se rencontre dans l'Alster.
PISIDIUM
Amnicidn«.
PisipiuM AMNICUM. Jenyns, Monogr. Cycl. and
Pisid, in : Trans... Cambr. phil. :Soc., IV, p: (1,
pl. xix, fig. 2, 1832 (Tellina amnica, Müller, Verm.
hist. II, p. 205, 1774). — Bords de l’Elbe, dans la
vasc.
ne
PisibiuM ELONGATUM, Servain, Malac. Grand. in :
Bull,-Soc.:malac.t Er. AV, 1887,,ps 252 (Pisidium
amnicum, var. elongata, Baudon, Monogr. Pisid.,
p. 40, pl. ui, fig. 4, 1857). — Peu abondante : bords
de l’'Elbe et de l’Alster.
PiSIDIUM DANUBIALE, Bourguignat, in coll. 1876.
— Cette jolie forme, découverte dans le Danube,
au-dessous de Buda-Pesth, vit également aux envi-
rons de Hambourg, où nous l'avons trouvée dans
l'Elbe. Cette Espèce se distingue essentiellement
de l'amnicum type, par sa taille moindre, par sa
région inférieure à contour plus largement arrondi,
par sa forme fort peu bombée, plutôt presque plane,
par ses sommets comprimés, non proéminents, à
régions ombonales non ventrues, enfin, par un
mode différent de costulations. Chez l’amnicum
types, les côtes sont fortes, grosses et régulières ;
chez le danubiale, elles sont plus espacées, moins
saillantes, enfin pourvues d’une arête moins émous-
sée, et, entre chacune d’elles, on remarque une
série de petites costulations plus où moins ac-
centuées.
Casertian«.
PisiDIUM CASERTANUM, Bourguignat, Moll. Orient.
p. 80, 1853 (Cardium casertanum, Pol, Test. utr
Nous
Sete, De1791p265s phase"):
n'avons trouvé que la var. lenticularis (Cyclas
lenticularis, Normand, Cyel. Valenc., p. 8, fig. 7-8,
1844).
Pisiniuu ovaTuM, Clessin, Cyel., (2° édit. Chem-
— 314 —
nitz), p. 72, pl. vus, fig. 22-24, et Exec. Moll. (4° fasc.
1877); p. 517, fig. 334, et (2° édit.), p. 601, fig.1405,
1884. — Bords de l’Alster.
PistpiuM FossariNUM, Clessin, in : Westerlund,
Fauna Moll. Suec., p. 544, 1873, et Clessin, Exec.
Moll. (4° fasc., 1877); p.512, fig. 332 (excel. synset
var.). — Alluvions sur les bords des cours d’eau.
PisipiuM PuSILLUM, Jenyns, Monog. Cycel. Pisid.
in : Trans. Camb. phil. Soc:, 1V, p: 502, pl'xx,
fig. 4-6, 1832 (Tellina pusilla, Grelin, Syst. nat., |
(pars VI), p. 3231, 1779. Pisidium fontinale, C.
Pfeiffer, 1821). — Cà et là, dans les alluvions.
Henslowiana.
PISIDIUM HENSLOWIANUM, Jenyns, Monoër. Cycl.
Pisid. in : Trans. Camb. phil. Soc., IV, p. 308,
pl. xx1, fig. 6-9, 1832. (T'ellina Henslowiana, SAep-
pard, in : Trans. Linn. Soc., XIV, p. 149, 1823). —
Bords de l’Alster et de PElbe.
UNIO
Les Mollusques de ce genre sont très abondants
dans tous les cours d’eau des environs de la ville
et notamment dans les détritus des bords du
fleuve. Nous avons recueilli dix-sept formes de
neuf séries différentes. Parmi ces formes ou Es-
pèces, plusieurs sont nouvelles. Nous allons les
décrire succinctement en donnant seulement leur
mensuration, en notant leurs caractères les plus
importants et en signalant les signes différentiels
— 919 —
qui les distinguent de celles qui leur sont voi-
sines.
Crassianda.
Uxio crassus, Philippsson, Nov. test. gen., p. 17,
1788. — Echantillons bien caractérisés, dans
l'Elbe, à Stcinwarder.
Anniciana.
UNI10 HAMBURGIENSIS, Servain, Nov. spec.
Long. max., 49; haut. max. et de la perpend.
également, 28; corde apico-rost., 41; dist. des
sommets à l’angle postéro-dorsal, 19: de cet angle
au rostre, 23 ; du rostre à la perpend., 28 et de la
base de la perpend. à l’angle du postéro-dorsal,
28 ; région antér., 17 ; région post., 32 millim.
Espèce de forme bien ovalaire dans une direc-
tion déclive, à contours arrondis en avant et én
arrière, à valves assez épaisses, médiocrement
bombées (épaiss. max., 18 ; convexité max. à 3 de
la perpend., à 12 des sommets, 28 du rostre, 22 du
bord antér.. 13 de l'angle postéro-dorsal et 17 de
la base de la perpend.) et à sommets émoussés,
arrondis, non proéminents. Épiderme d'un beau
noir devenant rougeàtre sur la région ombonale.
Charnière très puissante pour la taille. Dents :
cardinale, épaisse, robuste, haute, subquadrangu-
laire ; latérale, très forte, élevée et tranchante.
L’Elbe, près de Steinwarder.
Parmi les diverses formes de la série des Arnnt-
— 316 —
ciana', dans laquelle il convient de ranger cet
Unio, nous ne voyons que l’Unio minutulus de
Rav?, qui puisse lui être comparé, bien que notre
nouvelle Espèce soit d'une taille bien plus grande,
d’une forme comparativement moins large en hau-
teur à sa région postérieure, ce qui rend le con-
tour de la partie rostrale moins largement ronde ;
enfin, bien que son ligament atteigne les trois
quarts de la longueur de Ta dent latérale, et que la
dent cardinale, de forme subquadrangulaire, soit
bien plus robuste.
Batavian«.
UNIO VISURGISINUS, Servain, Sp. nov.
Long. max., 57; haut. max. et haut. de la perpend.
D ,
également, 30 1/2; corde apico-rostrale, 43; dis-
tance des somm. à l'angle postéro-dorsal, 26; de
cel angle au rostre, 20; du rostre à la base de la
perpend., 37, et de cette base à lPangle postéro-
dorsal, 35; région antérieure, 20; région posté-
ricure, 28 millim.
Coquille de forme oblongue dans le sens trans-
1. Tels que les Unio amnicus et glaucinus (Ziegler), Berthe-
lini, Bartant, dilophius (Bourg.), riparius (Scholtz), minutulus,
(Ray). etc.
2. Espèce citée sous le nom d'Unio minutus (Ray), par Locard,
(Prod. malac. fr., p. 190, 1882). Très petite coquille (long., 34 ;
haut., 20 millim.) ovale, peu bombée {épaiss., 11 millim), à
contours largement arrondis, à sommets écrasés, fortement
ridés, à charnière robuste, dont la dent cardinale très élancée,
quoique mince, est de forme triangulaire, Ligament très court,
n'allant qu'à la moitié de la longueur de la dent latérale, —
Troyes (Aube).
versal, plus arrondie à sa région antérieure qu'à
sa région postérieure où la partie rostrale, un peu
inférieure, est tant soit peu subaiguë. Valves assez
bombées (épaiss. max., 21; convex. max. à 5 de la
perpend., à 13 des somm., à 38 du rostre, à 25 du
bord antér., à 18 de l'angle postéro-dorsal et à
19 de la base de la perpend.), à sommets gros,
ventrus, bien ronds, quoique peu saillants. Sur-
face d’un jaune-verdàtre avec des zones noires el
ornés de fortes stries concentriques. Dent cardi-
nale relativement mince, très allongée, peu haute
et trianguliforme. Dent latérale très longue, haute
et tranchante à son extrémité.
Le type de cette Espèce vit dans le Weser près
de Brême. Dans l’Elbe on le retrouve aux envi-
rons de Steinwarder!,
Cette Espèce, du groupe des Bataviana?, ne
peut être rapprochée que del Unito Vegesackensis*,
1. Cet Unio existe également dans la Loire, à Saint-Gemmes
près Angers (Maine-et-Loire).
2. Les principales Espèces de ces groupes sont les : Unio
Balavus (Nilsson), Batavellus (Letourneux), Sequanicus (Cou-
lagne), Cyprinorum (Berthier), Andegavensis Varasdinus,
Kulpanus, Besnardianus (Servain!, Carynthiacus (Ziegler),
Vegesackensis, malronicus, mahomelanus, arenarum, Ligert-
cus, subbatavus (Bourg.), desectus (Drouët), ete.
3. Unio Vegesackensis Bourg., sp. nov. in coll. — Petite Es-
pèce (long., 49; haut., 27 millim.) de forme oblongue, à région
postérieure offrant une partie rostrale médiane assez aiguë, et
ayant aussi bien l'apparence d'un batavus que d'un crassus,
mais caractérisée par des valves minces, peu bombées (épaiss.,
16 millim.). Contour inférieur très arqué. Sommets arrondis,
non proéminents. Ligament très court, charnière très robuste,
surtout à la région cardinale. Dent cardinale épaisse, grosse,
— 3IS —
dont elle diffère par sa taille plus forte, par ses
valves plus convexes, par son bord inférieur
moins arqué, par sa région postérieure offrant une
partie rostrale inférieure (celle de l'Unio Vegesac-
kensis est médiane), par ses sommets plus volu-
mineux, par sa dent cardinale très allongée, peu
élancée, mince, etc... (celle de l'Unio Vegesac-
kensis est grosse, épaisse, courte, en forme d’a-
rête dont l'extrémité est portée en avant), par son
ligament plus long (celui du Vegesackensis at-
teint à peine la moitié de Ia longueur de Ia dent la-
térale, celui du Visurgisinus s'étend aux trois
quarts), etc.
Villæana.
UN10 PERACUTUS, Servain, Sp. nov.
Long, max., 68; haut. max. et de la perpend., 30;
corde apico-rostrale, 50; dist. des somm., à l’angle
postéro-dorsal, 29; de cet angle au rostre, 22; du
rostre à la perpendiculaire, 45 1/2; et de la base
de la perpend. à l’angle postéro-dorsal, 34 1/2; ré-
gion antérieure, 21 1/2; région postérieure,
AG millim.
Coquille de forme allongée, ventrue en avant,
terminée postérieurement par un rosire aigu :
valves assez délicates, bombées surtout sur la ré-
gion ombonale {épaiss. max., 20; convex. max. à
0 de la perpend., à 8 des somm., à 46 du rostre, à
22 du b. antér., à 26 de l’angle postéro-dorsal, à
élevée, triangulaire en forme d'arête. — Le Weser à Végésack,
près de Brème.
— 319 —
20 de la base de la perpend.); sommets très anté-
rieurs, arrondis, proéminents, faiblement ridés ;
dent cardinale mince, longuement lamelliforme et
peu haute ; dent latérale très allongée, très mince,
très haute et fort tranchante à son extrémité. Li-
gament dépassant la moitié de la longueur de la
dent latérale.
Cette Espèce qui vit dans lAlster, n'appartient
point, ainsi qu’on pourrait le penser, à la série
des tumidiana, mais à celle des viéllæana, dont les
principales Espèces, toutes très différentes de
celle-ci, sont les Unio Villæ (Stabile), Christo-
phori(Adami), Veillanensis (Blanc), Milne-Edwardsi
(Bourg.), Brindositanus et Bayonnensis (Folin et
Berillon), etc.
Falsiana.
UNIO cAVARELLUS, Servain, Malac. étang Grand-
heusän Ball Soc. malac. Fr, IV; 1887, p.256.
— Dans lAlster à Eppendorf. à
Uxio Fazsus, Bourguignat, in : Locard, Prodr.
malac. Fr., p. 295 et 363, 1882. — Dans l'Alster.
Muciduliana.
UNI10 HAMMONIENSIS, Se/'Pdin, SpCC. NOV.
Long. max., 47; haut. max. et haut. de la perpen-
dic., 20! ; corde apico-rostrale, 35 1/2; dist. des
somm. à l’angle postéro-dorsal, 21 1/2; de cetangle
au rostre, 15; de ce rostre à la perpend., 32; et de
1. Les valves conservent la même hauteur sur une étendue
de 15 millim.
ER
la base de la perpend. à l’angle postéro-dorsal, 26;
région antérieure, 14 1/2; région postérieure,
33 millim.
Coquille oblongue-allongée, léguminiforme, à
contours supérieur et inférieur exactement de
même convexité, un peu plus largement arrondie
en avant qu'en arrière; valves assez délicates,
très bâillantes en arrière (bäillement recouvert
par un prolongement du tissu épidermique} ; épi-
derme brillant, d’un noir marron ; convexité régu-
lière dont le maximum est très rapproché de la
partie supérieure (épaiss. max., 14; à 5 de la per-
pend. ; à 8 des somm. ; à 28 du rostre; à 20 du b.
antér. ; à 15 de l'angle postéro-dorsal ; à 16 de la
base de la perpend.); sommets obtus, arrondis
dans un sens allongé; dent cardinale mince,
longue, faiblement arquée supérieurement ; dent
latérale étroite, très longue, haute et tranchante.
Cet Unio que nous avons recueilli sur les bords
de l'Elbe à Steinwarder, est une forme très carac-
térisée, qui ne peut être confondue avec aucune de
son groupe (Muciduliana), dont les principales
espèces sont : l'Unio mucidulus!, si abondant dans
la Seine au-dessous de Paris, et les Unio astüus
et eutrapelus, de létang de Grandlieu (Loire-
Inférieure ?).
1. Bourguignat, in : Locard, Prodr. malac. fr., 298 et 366,
1882.
2. Servain, Mal. ét. Grandlieu, in : Bull, Soc. malac. fr., IV,
1887, p. 259 et 260.
de
Schrocderiana.
UNIO MULIERUM, Servain, sp. nov. — Long.
max., 60; haut. max. et haut. perpend., 31; corde
apico-rostrale, 45 ; dist. des somm. à l'angle pos-
téro-dorsal, 26; de cet angle au rostre, 20; du
rostre à la perpend., 40; et de la base de la per-
pend. à l’angle postéro-dorsal, 45 ; région anté-
rieure, 19 ; région postérieure, 40 millim.
Coquille de forme oblongue, rectiligne supé-
rieurement, arquée inférieurement, largement
arrondie antérieurement et terminée postérieure-
ment par une partie rostrale très obtuse. Valves
très bombées à la région ombonale (épaiss.
max., 21; convex. max., à 10 de la perpend. et des
somm. ; à 35 du rostre ; à 25 du b. antér.; à 26 de
l'angle post.-dorsal et à 21 de la base de la per-
pend.). Sommets renflés, très proéminents, à
pointe aiguë et recouverts de tubercules sail-
lants. Surface très brillante, d’un brun jaunûtre,
avec des radiations vertes. Dent cardinale mince,
triangulaire et allongée. Dent latérale longue,
très mince et fort tranchante. Ligament très court,
n'atteignant pas la moitié de la longueur de la
dent latérale.
L’Alster, dans la vallée des Femmes (Frauen-
thal).
Cet Unio ne peut-être comparée qu'à l'Unio
Schroederit, des étangs de Dieskau et de la Saale
près de Passendorf; il se distingue de cette Es-
1. Bourg., In : Bull. Soc. malac. fr., II, 1885, p. 224.
Bull, Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 21
pèce par sa taille plus grande, par sa forme plus
oblongue, par son bord inférieur moins convexe
(ce qui donne à cet Unio une hauteur relative
moins grande que celle du Schroederi), par ses
extrémités plus arrondies et non atténuées comme
celles du Schroederi, par ses sommets un peu
moins médians, par sa cardinale triangulaire.
Rostratianda.
UNI0 ROSTRATUS (rostrata), Lamarck, Anim. s.
vert. VI (première partie, 1819), p. 77. — Espèce
abondante dans l'Elbe et lAlster.
UXN10 ROSTRATELLUS, Bourguignat, 1881, et in :
Locard, Prodr. malac. Fr., p. 297 et 365, 1882, et
Servain, Moll. acéph. Francf., p. 25, 1882. — Avec
sa précédente, dans l'Elbe.
UNI0 SUBBALATONICUS, Bourguignat, spec. nov.
1882. — Cette Espèce. au Waller-See et du canal
près de Brême, se rencontre également dans
l'Elbe, près Hambourg. C’est une forte jolie co-
quille très allongée (37 mill.), fort peu haute
25 mill.) pour sa longueur et relativement ven-
true (18 mill.). Sa surface jaune d’or, verdàtre à sa
région postérieure, est comme polie et présente
un éclat resplendissant. Elle diffère de l'Unio Ba-
latonicus! par sa taille moindre, notamment en
hauteur, par conséquent par une forme plus ef-
filée, par son bord inférieur sans apparence de
sinuosité, par ses sommets moins recourbés, ne
1. Servain, Malac. lac Balaton, p. 101,1881.
— 323 —
se touchant pas, comme ceux du Balatonicus, par
sa cardinale non triangulaire, mais quadrangulaire,
relativement plus haute, par son ligament plus
allongé, etc.
Uxio Barpus, Bourguignat, in : Servain, Malac.
lac Balat., p. 98, 1881, et in: Zocard, Prodr. malac.
Fr., p. 299, 1882. — L’Alsier à Frauenthal.
Tumidian«.
Uxio rumipus, Philipsson, Nov. test. gen., p. 17,
1788, et Rossmässler, Iconogr.,I,1835, p. 117, f. 70,
et III, 1836, p. 27, f. 202-204. — Espèce très com-
mune dans l'Elbe à Steinwarder, dans l’Alster à
Frauenthal, ainsi qu'à Appendorf, Uhlenhorst et
Mühlenkampf.
UNIO BORYSTHENICUS, Servain (Unio lumidus,
var. Borysthenensis, Kobelt, Iconogr., VII, 1880,
p. 32, f. 1950). — Avec l'Espèce précédente à
Uhlenhorst, Eppendorf et Frauenthal.
UNIo SPENGELI, Bourguignat, in coll. 1882. Le
type de cette coquille vit dans le Lesum à Vege-
sack près de Brême. Nous avons rencontré des
échantillons bien caractérisés de cette même Es-
pèce dans l’Alster. Chez ce petit Unio (long., 47;
haut., 25; épaiss., 19 mill.), à sommets plus mé-
dians que chez tous les autres du même groupe,
la cardinale, au lieu d’être forte, épaisse, trian-
gulaire, est au contraire, très mince et très al-
longée.
UXN10 FOURNELI, Bourguignat, in : Locard, Prodr.
malac. Fr., p. 300 et 367, 1882. — Dans l’Alster, et
nn
cà et là dans différents cours d'eau des environs
de la ville.
UNIO ANABÆNUS, Servain, spec. nov.
Long. max., 77; haut. max., 39; corde apico-ros-
trale, 55; dist. des somm., à l'angle postéro-dorsal,
35 ; de cet angle au rostre, 21; du rostre à la per-
pend., 51; et de la base de la perpend. à l'angle
postéro-dorsal, 46 ; région antérieure, 26 ; région
postérieure, 51 millim.
Très jolie Espèce, de lAlster à Frauenthal, ca-
raclérisée par une convexilé exagérée du contour
inférieur, par une région antérieure très décur-
rente, par une région postérieure ascendante ter-
minée par un rostre relativement aigu, par une
surface supéro-dorsale nulle et sans trace sen-
sible d’arête dorsale, etc. Cette grande convexité
du contour inférieur donne à cette Espèce un as-
pect tout particulier qui la distingue de toutes les
tumidiana.
Épiderme d’un noir olivätre; sommets très gros,
proéminents ; valves épaisses, bien gonflées sur
la région ombonale (épaiss. max., 28 ; point max.
de la convexité à 5 de la perpend.; à 15 des somm. ;
à 46 du rostre ; à 30 du bord antérieur ; à 29 de
l'angle postéro-dorsal et à 26 de la base de la per-
pend.) ; dent cardinale forte, épaisse, triangulaire;
ligament se prolongeant jusqu’à l’extrémité de la
dent latérale, qui est fort longue.
— 325 —
PSEUDANODONTA
Les deux formes que nous avons recueillies ap-
parliennent à la série des elongatiana.
PSEUDANODONTA LIGERICA, Servain, in: Bourguti-
Shat,\ Class Moll. syst. europ:,.p..55,:1877,.,et
Moll. Acéph., I, 1880, p.50. — Sur les bords de
l'Elbe, dans les détritus.
PsEUDANODONTA Rai, Mabille, in: Bourguignat,
Moll. Acéph., 1, 1880, p. 43. — Échantillons
jeunes, mais malgré tout, bien caractérisés, dans
les détritus de l'Elbe.
ANODONTA
Les Espèces de ce genre sont excessivement
abondantes dans tous les cours d’eau des envi-
rons de la ville. Les 25 Anodontes que nous allons
signaler appartiennent à 15 groupes différents. -
Gastrodiana.
ANODONTA NEFARIA, Se/V4@in, SPEC. NOV.
Long. max., 87; haut. perpend., 44; haut.
max., 45 1/2, à 29 mill. en arrière de la per-
pend. ; épaiss. max., 32 ; corde apico-ros-
trale, 70; dist. des somm. à l'angle postéro-
dorsal, 41; de angle au rostre, 33; du rostre à la
perpend., 59; et de la base de la perpend., à
l'angle postéro-dorsal, 53 ; région antérieure, 26;
région postérieure, 63 millim.
Coquille de forme ovoïde-oblongue dans une lé-
— 326 —
gère direction descendante, très bombée pour sa
taille, offrant une convexité maximum presque
centrale (à 18 de la perpend. ; à 30 des somm. ; à
43 du rostre et du bord antérieur, et également à
27 de l'angle postéro-dorsal et de la base de Ia
perpend.) ; valves très minces, d’un ton noirûtre,
très bâillantes entre le rostre et la base de la per-
pendiculaire. Sommets gros, bien ronds, non
saillants ; ligament postérieur très volumineux,
symphynoté dans le jeune àge.
Cette Anodonte, dont le type a été découvert
dans la Maine, à Cholet (Maine-et-Loire), existe
également dans l’Elbe, où nous l’avons rencontré
dans les détritus rejetés par les eaux. Elle ne peut
être confondue avec aucune des trois Anodontes
(gastroda*, cyrtoptychia? et Doriana*) qui compo-
sent ce groupe, ainsi que nous nous en sommes
convaincus par la comparaison que nous avons
fait de ces Espèces.
Ventricosiana.
ANODONTA LIRATA, Bourguignat, Moll. Acéph.,
1, 1881, p.128 (Anod. cygnæa, var. lirata, Môrch..
Syn. Moll. Daniæ, p. 83, 1864). — Dans l’Alster.
Cygnæana.
ANODONTA OBLONGA, Millet, in: Mém. Soc. agric.,
1. Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 136.
2. Bourg., Moll. Acéph., I, 1881, p- 136 (Anod. gibba [non
Benson,1852]. Held, in : Clessin, Anod., p. 81, pl. x1v, fig. 1-2,
1876).
De 3 FORTE =
5. Issel, in : Bourg., Unionidæ ital., p. 85, 1883.
— 327 —
Angers, L'(3°4divr.1855);1p. 242, plur, d.,1,,el
Bourguignat, Moll. Acéph. 1, p. 146, 1881.
L’Alster à Frauenthal, où nous avons trouvé un
échantillon bien typique. Sur les bords de lElbe,
on rencontre encore celte Espèce, seulement les
individus appartiennent à une variété #24ajor plus
ou moins renflée.
ANODONTA NOCTURNA, Se/ Pain, SPCC. NOV.
Long. max., 86; haut. perpend., 50; haut.
max., 53 à 29 mill. en arrière de la perpend.;
épaiss. max., 28; corde apico-rostrale, 66; dist.
des somm. à l'angle postéro-dorsal. 33; de cet
angle au rostre, 40; du rostre à la perpend., 54;
et de la base de la perpend. à l’angle postéro-
dorsal, 56; région antérieure, 29; région posté-
rieure, 8 millim.
Coquille écourtée, de forme ovalaire, relative-
ment, pour sa taille, très développée en hauteur
dans sa région postérieure et très peu renflée ;
bord supérieur rectiligne ; région antérieure mé-
diocre, très décurrente; région postérieure très
large, très obluse, terminée par une partie ros-
trale arrondie et inférieure ; sommets tout à fait
écrasés, plans, à crochets très aigus et très petits ;
ligament symphynoté; valves très minces, d’un ton
cendré-jaunàtre, passant au rougeàtre vers les
sommets et au brun vers les contours, très bàil-
lantes au rostre, très peu bombées; convexité
allant en augmentant insensiblement des sommets
jusqu’à un point très inférieur, presque à égale
distance des bords antérieur et inférieur (conv.
— 328 —
max., à 11 de la perpend., à 34 des somm. et de
l'angle postéro-dorsal, à 43 du rostre, à 36 du bord
antérieur, et à 21 de la base de la perpend.); inté-
ricur d’une belle nacre opaline irisée.
Dans l’Alster.
Sa forme écourtée, non moins que sa grande
hauteur relative, éloigne cette espèce de l’Anod.
oblonga etde toutes les autres formes de ce groupe,
sauf de l'Anodonta Anceyi (Bourg., in coll. 1883),
espèce du canal de Rennes, forme qui ést aussi
écourtée, aussi développée en hauteur, mais qui
diffère de notre Anod. nocturna par ses sommets
non écrasés, mais ronds, renflés, sans être pour
cela saillants, par sa région antérieure plus ample,
à peine décurrente, par sa partie rostrale médiane
et non inférieure; enfin, par son mode de con-
vexité différent, dont le maximum est rapproché
du bord supérieur.
ANODONTA QUADRANGULATA, Ser ain, SpEC. nov.
Long. max., 91; haut. perpend., 48; haut.
max., 0, à 34 mill. en arrière de la perpend.;
épaiss. max., 26; corde apico-rostrale, 66; dist.
des somm. à l’angle postéro-dorsal, 35; de cet
angle au rostre, 36; du rostre à la perpend., 57;
et de la base de la perpend. à l’angle postéro-
dorsal, 57 ; région antérieure, 31; région post.,
58 millim.
Coquille de forme oblongue subquadrangulaire,
relativement peu bombée pour sa taille, à bords
supérieur et inférieur subrectilignes, presque pa-
rallèles, àrégion antérieure largement développée,
— 32) —
arrondie, non décurrente, et à région postérieure
terminée par une partie rostrale-obtuse faible-
ment inférieure; sommets très aplalis, ridés, à
crochets très aigus: valves minces, non bäillantes,
d’une teinte cendrée olivàtre pale, passant au rou-
geàtre sur les sommets, très peu renflées et offrant
le point maximum de la convexité plus rapproché
du rostre et de la base de la perpendiculaire que
du bord antérieur et des sommets {conv. max., à
18 de la perpend., à 35 des sommets, à 39 du
rostre, à 48 du bord antér., à 31 de l’angle post.-
dors., et à 26 de la base de la perpend.)
La forme subquadrangulaire de cette Espèce,
que nous avons découverte dans lAlster, la distin-
gue de toutes celles de son groupe.
Glyciana.
ANODONTA GLYCAa, Bourguignat, Moll. Acéph., I,
1881, p. 167. — Bords de lElbe, dans Îles
détritus.
Meretriciana.
ANODONTA FLORENCIANA, Locard, in : Contrib. f.
fr. VIII, 1884, p. 29. — Cette forme que le savant
malacologiste français avait considérée d’abord
comme une variété 2ajor à valves plus allongées,
au bord supérieur moins rectiligne, à l’angle pos-
téro-dorsal moins saillant, ete., de notre Anod.
arundinum", se rencontre dans l’Alster et dans
l'Elbe à Steinwarder.
1. Voir Locard, Contrib. f. fr., VIII, 1884, p. 37.
— 9930 —
lntermedian«a.
ANODONTA RicHarpi, Bourguignat, in : Schroe-
der, Unionidæ allemands, in : Bull. Soc. malac.,
Fr., II, 1885, p. 215. — Cette Espèce, découverte
d’abord à l'embouchure de l’Havel, dans l’Elbe,
non loin de la petite ville de Werben (Allemagne),
puis, en France, dans le Canal du Midi, à Carcas-
sonne!, vit également dans le fleuve près Ham-
bourg.
ANODONTA GERMANICA, Servaih, SpeC. nov.
Long. max., 90 ; haut de la perpend. et haut.
max., 29; épaiss. max., 36; corde apico-rostrale,
68 ; dist. des somm. à l'angle postéro-dorsal et de
cet angle au rostre également 37 ; du rostre à la
perpend., 56. et de la base de la perpend. à l'angle
postéro-dorsal, 61; région antérieure, 32; région
postérieure, 58 millim.
Espèce très ventrue pour sa taille, dont Ie maxi-
mum de convexité est presque central (conv. max.
à 12 de la perpend., à 29 des somm., à 44 du ros-
tre et du bord antér., à 32 de l'angle postéro-dor-
sal, et à 28 de la base de la perpend.), remarquable
par sa forme oblongue, presque également aussi
ronde antérieurement que postérieurement, rela-
üvement très haute et dont la hauteur reste à peu
près la même jusqu’au niveau du ligament posté-
rieur; valves régulièrement bombées-ventrues,
médiocrement épaisses, fortement bâillantes en
avant el fort peu en arrière, au-dessous de l’angle
1. Sourbicu, in : Bull. Soc. malac. fr., IV, 1887, p. 234.
— 9331 —
postéro-dorsal; bords supérieur et inférieur l6-
gèrement arqués et symétriques; région anté-
rieure arrondie, très développée; région posté-
rieure peu allongée, conservant sa même hauteur
jusqu’à l'extrémité du ligament, puis s’atténuant
en rond sans partie rostrale définie ; arête dorsale
confondue dans la convexité, présentant supérieu-
rement une descenterapidesur la crète, qui est peu
développée, et dont l'angle est obtus; sommets
gros, ventrus, non saillants, ridés : épiderme d’un
jaune verdätre, cerclé de zones plus foncées, et
très feuilleté en arrière ; intérieur d’un blanc irisé ;
ligament antéro-interne très volumineux, occupant
toute l’épaisseur de la région cardinale ; ligament
postérieur robuste, noir et saillant, terminé par
une lunule virguliforme.
D'abord, recueillie dans le Weser à Vegesack,
cette Espèce a été retrouvée par nous dans l'Elbe
à Steinwarder, près Hambourg.
Rossmasslerian«.
ANODONTA INORNATA, Xuster, Anod. (Chemnitz,
2° édit.), p. 42, pl. 11, f. 6, 1852, et Bourguignat,
Moll. Acéph., I, 1881, p. 208.— Espèce abondante
dans l’Elbe et dans l’Alster.
ANODONTA NILsSsont, Kuster, Anod. (Chemnitz,
2° édit.), p. 54, pl. x, f. 4, 1852, et Bourguignat,
Moll. acéph., 1, 1881, p. 209. — Echantillons bien
1. En France, cette Anodonte existe dans la Loire, près
Angers.
— 332 —
caractérisés dans l’Alster ; variété 7ninor, à valves
plus convexes, dans lElbe à Steinwarder.
Depressiana.
ANODONTA COMPLACITA, Servain, Moll. acéph.,
Francfort, p. 49, 1882. — Espèce peu commune.
Une seule valve trouvée sur les bords de lElbe.
Rostratian«.
ANODONTA VISURGISINA, Bourguignaät, Sp. nov.
1882.
Long. max., 113; haut. perpend., 54; haut.
max. 7, à 37 mill. en arrière de la perpend.:
épaiss. max., 30: corde apico-rostrale, 90; dist.
des somm., à l'angle postéro-dorsal, et de cet
angle au rostre, également 50; du rostre à la per-
pend., 75, et de la base de la perpend. à l'angle
postéro-dorsal, 65 ; région antérieure, 33 ; région
postérieure, 80 millim.
Coquille allongée dans une direction un peu
descendante, très peu renflée pour sa taille, ter-
minée postérieurement par un long rostre infé-
rieur ; valves assez épaisses, très bäillantes en
avant et un peu moins en arrière entre l’angle pos-
téro-dorsal et le rostre; épiderme d'une teinte
verte, passant au jaune sur la région antérieure et
au rouge sur les sommets, qui sont plans et tout à
fait écrasés ; intérieure d’une belle nacre irisée
blanche-bleuûtre ; arête dorsale très prononcée ;
crête dorsale comprimée, avec l'angle postéro-
dorsal saillant:; convexité irrégulière allant en
— 333 —
s'atténuant fortement sur la patrie rostrale qui est
très comprimée (conv. max. à 13 de la perpend., à
27 des somm., à 67 du rostre, à 47 du bord ant., à
36 de l'angle postéro-dorsal et à 33 de la base de la
perpend.) ; ligament puissant ; endroit de la char-
nière très volumineux, comme lamellé à la région
cardinale et largement encrassé sur la région la-
térale.
Cette Espèce, que notre ami M. Bourguignat à
recue, du Weser à Vegesack, sous le nom erroné
d’Anod. rostrata, existe également dans l'Elbe où
nous l'avons trouvée dans les débris du fleuve.
Cette Anodonte différe de l’Anod. rostrata! par
son rostre moins prolongé, par sa taille plus haute,
par ses sommets plus plans et moins antérieurs,
par sa région antérieure plus développée, par son
angle postéro-dorsal à égale distance des sommets
et du rostre (ce qui n’a pas lieu chez la rostrata),
par son mode différent de convexité, par ses val-
ves plus épaisses, notamment à l'endroit de la char-
nière, qui prend presque une apparence de char-
nière d'Unio ; elle se distingue encore de lAnod.
depressa? par ses valves plus épaisses, et plus pe-
santes, par sa forme moins haute et par cela même
relativement plus allongée, par sa partie rostrale
plus aiguë et plus inférieure, par sa crête dorsale
plus comprimée, par son bord supérieur beaucoup
1. Kokeil, in : Rossm., Iconogr., IV, 1836, p. 25, pl. xx,
f. 284 (seulement).
2. Schmidt, Conch. Krain, p. 27, 1848, et Bourg. Moll.
Acéph.,f, 1881, p. 221. (Espèce de Carniole.)
— 334 —
plus long et un peu arqué, par sa région anté-
rieure moins haute que celle de lAnod. de-
pressa, etc...
Arealiana.
ANODONTA MACULATA, Bourguignat, Moll. Acéph.,
I, 1881, p. 285 (Mytilus macula, SLeppard, in :
Linn. trans. xt, 1820, p. 85, pl. v, f. 6.) — Nous
avons rencontré, dans l’'Elbe, à Steinwarder, quel-
ques échantillons qui peuvent être regardés
comme une variété marina de cette Espèce.
Milletiana.
ANODONTA MOCTERA, SerVail, Sp. nov.
Long. max., 80; haut. perpend., 51; haut.
max., 93, à 25 mill. en arrière de la perpend. ;
épaiss. max., 28; corde apico-rostrale, 65; dist.
du somm. à angle postéro-dorsal, 31; de l'angle
au rostre, 41; du rostre à la perpend., 47; et de
la base de la perpend. à l'angle postéro-dor-
sal, 56; région antérieure, 25 ; région postérieure,
6 millim.
Coquille de forme ovalaire-subarrondie, médio-
crement renflée ; bord supérieur faiblement ar-
qué jusqu’à l’angle postéro-dorsal, puis formant
une descente légèrement concave en se conti-
nuant vers le rostre ; région antérieure arrondie,
décurrente à la base; bord inférieur fortement
convexe, notamment vers ses deux tiers posté-
rieurs ; région postérieure très développée en
hauteur, à cause de la grande convexité du bord
— 332 —
inférieur, et, par cela même, paraissant écourtée :
enfin, terminée par un large rostre long et infé-
rieur; sommets faiblement convexes, non sail-
lants, de plus, ridés ; valves épaisses, faiblement
bâillantes en avant: épiderme d’un brun-olivätre
avec des zones plus foncées, passant au jaune rou-
geñtre sur les sommets; nacre intérieure bien
blanche ; convexité régulière dont le point maxi-
mum est très rapproché des sommets (conv. max.
à 12 de la perpend., à 18 des somm., à 46 du
rostre, à 33 du bord antér., à 20 de l'angle pos-
téro-dorsal, à 38 de la base de la perpend.)
Bords de l’Elbe, à Steinwarder.
ANODONTA EUSOMATA, Serpain, SpeC. nov.
Long. max., 80 ; haut. de la perpend., 50 ; haut.
max., 91, à 14 en arrière de la perpend.; épaiss.
max., 31; corde apico-rostrale, 64; dist. des
somm. à l’angle postéro-dorsal, 30 ; de cet angle
au rostre, 38 ; du rostre à la perpend., 50, et de la
base de la perpend. à Pangle postéro-dorsal, 53 ;
région antér., 26; région postérieure, 52 millim.
Coquille, à cause de la différence de ses con-
tours, d’une forme plus allongée que la précé-
dente, tout en ayant les mêmes proportions de
longueur et presque de hauteur. Chez la moc-
tera, la région postérieure va en augmentant jus-
qu'à 25 mill. en arrière de la perpendiculaire, et
l'angle postéro-dorsal est très prononcé; chez
celle-ci, l'angle est émoussé, la descente du con-
tour supérieur s'opère presque régulièrement des
sommels au rostre; enfin, le contour inférieur,
— 330 —
après avoir augmenté seulement d’un millimètre
jusqu'à 14 mill. en arrière de la perpendiculaire,
remonte vers le rostre. Ces caractères rendent la
région postérieure moins large et la fait paraitre
plus allongée.
Sommets convexes, peu proéminents, ridés ;
valves épaisses, offrant deux bâillements : l’un en
avant, ressemblant à une fente qui s'étend sur
tout le contour antérieur et une partie de l’infé-
rieur; l’autre, en arrière, très ouvert, au-dessous
de l’angle postéro-dorsal; épiderme d’un ton oli-
vâtre avec des radiations bien vertes ; nacre inté-
rieure brillante, bien irisée, bleuâtre; convexité
plus forte que chez la précédente, de plus, presque
centrale (conv. max. à 10 de la perpend., à 26 des
sommets, à 42 du rostre, à 37 du bord antérieur,
à 25 de l’angle postéro-dorsal, et à 28 de la
base de la perpend.) ; ligament court et puis-
sant.
3ords de l'Elbe entre Hambourg et Altona.
Tricassinian«.
ANODONTA TRICASSINA, Pullot, in: Bourguignat,
Moll. Acéph., I, 1881, p. 323. — Dans l’Alster.
ANODONTA TRICASSINEFORMIS, Schroeder, Union.
allem. in : Bull. Soc. malac. fr., LI. 1885, p. 218. —
Cette Espèce, découverte par le D' Schroeder à
l'embouchure de l’'Havel, dans l’Elbe, se rencontre
également bien typique. Dans ce fleuve, près de
Hambourg, ainsi que dans lPAlster.
Picardian« .
ANODONTA Picarbi, Bourguiguat, Moll. Acéph.,
1, 1881, p. 325. — Espèce rare. Nous n’avons pu
recueillir qu'un échantillon, bien typique, dans
PAlster.
ANODONTA JOURNEI, Ray, in: Bourguignat, Moll.
Acéph., 1, 1881, p. 327. — Dans l’Alster. Echantil-
lons bien caractérisés.
ANODONTA FRANKFURTI, Servain, Moll. Acéph.
Francfort, p. 62, 1882. — lans l’Elbe, près de
Sleinwarder.
ANODONTA ALSTERICA, Serpain, SpeC. nov.
Long. max., 80; haut. perpend., 47; haut.
max. 50, à 17 mill. en arrière de la perpend. ;
épaiss. max., 29; corde apico-rostrale, 65; dist.
des somm. à l’angle postéro-dorsal 30, de cet
angle au rostre 39, du rostre à la perpend. 51, et
de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal,
50; région antérieure, 26; région postérieure,
56 millim.
Coquille de forme ovalaire dans une légère di-
rection descendante, relativement ventrue et dont
le point maximum de la convexité est presque
central (conv. max. à 10 de la perpend., 24 des
somm., 44 du rostre, 36 du bord antér., 25 de
l'angle postéro-dorsal et 27 de la base de la per-
pend.); région antérieure largement arrondie,
sensiblement décurrente à la base ; région posté-
rieure terminée par un rostre obtus inférieur ;
contour palléal régulièrement convexe; valves
Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 22
— 339 —
épaisses, notamment en avant, pesantes, légère-
ment bäillantes en avant; épiderme d’une teinte
plus ou moins brune-olivätre ; sommets arrondis,
gonflés, sans être saillants pour cela, et très fine-
ment ridés; ligament très puissant.
Dans l’Alster, où se trouve le type. On ren-
contre également, çà et là, cette Espèce sur les
bords de l'Elbe.
Piscinalian«.
ANODONTA RESIMA, Bourguignat, Moll. Acéph., I,
1881, p. 345, et planche de la mensuration (à l’in-
troduction), où cette Espèce est figurée au trait.
— Sur les bords de l'Elbe.
ANODONTA PELÆCA, Servain, in : Locard, Prodr.
malac. Fr., p. 281 et 353, 1882. — Cette Anodonte
francaise vit dans un canal de l’Elbe près de Ham-
bourg. Les échantillons recueillis sont bien sem-
blables à ceux de notre pays.
Arnouldian«.
ANODONTA ARNOULDI, Bourguignat, Union. pe-
nins. ital., p. 114, 1883. — Nous n'avons pu ren-
contrer qu'une forme 7inor de cette belle Espèce,
dans l’'Elbe.
ANODONTA RYNCHONELLA, Bourguignat,in: Schroe-
der, Union. allem. in : Bull. soc. malac. Fr., IT,
1885, p. 220. — L’Alster.
— 339 —
DREISSENSIA
DREISSENSIA FLUVIATILIS, Pourguignat, in
Amén. malac., 1, 1857, p. 161 (Mytilus [ polymor-
phus} fluviatilis, Pallas, Voy. en Russie, append.,
p. 211, 1771. Dreissena polymorpha, Van-Bene-
den, in : Bull. Acad. Brux., I, p. 105, 1834.) —
Espèce excessivement répandue dans tous les
cours d’eau.
Nos explorations d’une semaine aux environs de
Hambourg ont donné comme résultat, ainsi qu’on
vient de le voir, un ensemble de 128 Espèces flu-
viatiles, sur lesquelles 30 nouvelles, et sur ces
30 Espèces, notamment, 5 Vivipares, 3 Amnicoles,
7 Unios, et 8 Anodontes.
Nous avons déjà, dans nos ouvrages : Malaco-
logie des environs d'Ems et de la vallée de la
Lalhn (1 vol. in-8, Paris, 1869); Histoire malaco-
logique du lac Balaton, en Hongrie (1 vol. in-8,
Poissy, 1881); Histoire des Mollusques Acéphales
des environs de Francfort (1 vol. in-8, Poissy,
1882); Vivipares des environs de Hambourg (in :
Bull. soc. malac. Fr., [, 1884, p. 173-182) ; Unios et
Anodontes du lac de Zurich (in : Bull. soc. malac.
Fr., Il, 1885, p. 325-352), signalé une quantité de
formes ignorées et fait connaitre un grand nombre
d'Espèces inconnues. Ces publications ne pou-
vaient manquer d’exciter la bile des auteurs alle-
mands, parce que nous étions un zon-appelé,
— 340 —
un étranger qui osait porter une main profane sur
la faune du sol sacré de leur patrie. L'étude des
faunes n’appartient-elle pas à tous les savants?
Ils ont bien publié, eux, des Espèces de France
et d'Algérie, pourquoi n’aurions-nous pas le même
droit de faire connaitre celles de leur pays ?
Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888.
—— 2 RS —
Bull. Soc.malac. France V. 1888. PL.IX.
À. de Vaux-Bidon del. Imp.Edouard Bry, Paris
1. Anodonta quadrangulata, 2-3. Unio anabœnus,
Æ, Anodonta moctera
«\
Bull. Soc. malac. France. V. 1888. PL. VIII
=
ne]
À .de Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Brv, Paris.
1. Unio peracutus, 2. Un. mulierum, 8. Anodonta visurgisina,
4-5. LimnϾa montana, 6-9. Planorbis hypocyrtus, 10. Amnicola,
]
Hochburica, 11. Amn. alsteriea, 12. Amn. mulierum.
2
NOUVELLES
CONTRIBUTIONS MALACOLOGIQUES
M. C. F. ANCEY
MEMBRE FONDATEUR
VII
Note sur l’état jeune de certains Ennea.
En 1879, dans les « Proceedings of the Zoolo-
gical Society of London » (Dec. 2, p.735), au cours
d’un travail intitulé : « Lieut.-Col. Godwin-
Austen and M. Nevill, on shells from Perak and
the Nicobar Islands », M. Nevill a décrit une pe-
tite Espèce de Mollusque des environs de Perak,
dans la péninsule Malaise, sous le nom de « Ennea
Perakensis, n. sp. » (pl. zix, fig. 2). Cette coquille
minuscule, à cinq tours seulement et à ouverture
contractée par la présence de quatre robustes
denticules, a été considérée par lui comme devant
appartenir à un sous-genre encore inconnu d’Æn-
nea ; mais le petit nombre de tours dont elle est
composée ainsi que son aspect court et trochi-
1. Voir, pour le commencement, tome IT, 1885, p. 113 à 156,
et tome IV, 1887, p. 273 à 299.
— 342 —
forme ont frappé M. le Lieut.-Col. Godwin-Aus-
ten, qui, dans une annotation suivant la descrip-
tion de M. Nevill, ajoute que cette forme ressemble
aux sujets jeunes de l’Ennea stenopylis, Benson.
« J'ai jugé bon, dit ce savant naturaliste,
considérant que deux sujets seulement ont été
trouvés et qu'ils se trouvent être tout à fait sem-
blables, comme forme générale, aux individus
non adultes de l’'Ennea stenopylis, de ne pas créer
cette nouvelle coupe et d'attendre que la décou-
verte d’autres spécimens vienne démontrer que
la coquille figurée sur la planche est réellement
arrivée à son entier développement. Je suis per-
suadé que M. Nevill me pardonnera ce scru-
pule. »
Un récent voyage à Perak, de M. R. Hunger-
ford, à élucidé ce point litigieux et a prouvé que
M.Godwin-Austen avaitraison en pensantque celte
Ennea Perakensis pouvait bien être une coquille
jeune. Le D° O.F. von Mollendorff à donné, en
étudiant la récolte de M. R. Hungerford, la des-
cription de la coquille adulte, qui appartient bien
au même groupe que les Ennea stenopylis (Bens.),
Blanfordiana (Godw.-Austen), vara (Bens.), Ker-
morganti (Anc.), strophioides (Gredler), Fuchst
(Gredler), #icrostoma (Moll.), etc., pour lesquelles
a été constituée la série nommée Microstrophia
par M. le D' von Mollendortf.
Il est donc avéré que les Espèces de cette série
peuvent offrir à certaines époques de leur accrois-
sement une ouverture denticulée qui peut Îles
— 343 —
faire prendre par desnaturalistes éminents, comme
l'était le regretté G. Nevill, pour des coquilles
adultes, totalement différentes de ce qu’elles doi-
vent devenir par la suite et ne présentant même
pas un système de denticulations identiques ; le
nombre et la disposition de celles-ci se modifiant
profondément avec le temps.
On remarque l'existence de dents semblables
chez les jeunes Strophia, et lHelix pentodon
(Menke) est fondée sur la coquille jeune d’une
Strophia que l’on a prétendu être l’uval (Lin.). Le
même fait doit se présenter chez les autres Es-
pèces du même genre et je l’ai moi-même observé
chez diverses formes costulées des iles Bahamas.
Ces dents sont absorbées par l'animal et dispa-
raissent chez les individus plus ägés qui ont com-
mencé à quitter leur aspect trochoïde pour prendre
un facies plus ou moins cylindracé et pupoiïde.
Chez ceux qui sont complètement adultes on ne
remarque qu'un tubercule pariétal et un épaissis-
sement columellaire plus ou moins dentiforme.
Je crois être autorisé à prétendre que ce n’est
pas seulement chez les Strophia et les Ennea de
la section des Microstrophia, mais encore chez un
bon nombre d’Espèces à ouverture grimacante fai-
sant partie de ce dernier genre, que l’on observe
les curieuses particularités sur lesquelles je viens
d'insister. Le genre Adjua, Chaper (Bulletin de la
1. Cette Strophia est spéciale à l'ile de Curaçao et ne se
rencontre pas dans d'autres iles des Antilles, comme on l'a
prétendu à tort.
— Jp
Société Zoologique de France, 1885, p. 3, pl. 1,
fig. 4), a été évidemment établi pour une coquille
jeune, pourvu de quatre tours de spire seulement
et à ouverture grimacante, analogue à celle de
l'individu qui a servi à la description originaire de
l'Ennea Perakensis. Je n'hésite pas à dire que
l’'Adjua brevis, dont j'ai pu, du reste, étudier le
type unique dans la collection de l'École des
Mines dont il fait partie, n’est que la forme jeune
d’un Gulella quelconque, probablement de lune
de celles qui sont décrites dans la même note et
figurées sur la même planche.
M. G. Coutagne (Ass. pour l’avanc. des Se. Nat.,
1883) à insisté sur les arrêts de développement
que présentent bon nombre d'Espèces terrestres,
arrêts qui sont parfois définitifs, parfois seule-
ment temporaires. Dans ce dernier cas, où le
bourrelet péristomal forme une varice persistante
à l’intérieur du test, la coquille continuant à s’ac-
croitre au-delà de ce bourrelet ; c’est ce qui se voit
chez un grand nombre de Xérophiles ; ou bien les
particularités qui peuvent faire passer une co-
quille jeune pour un mollusque ayant atteint son
complet développement s’effacent à mesure qu’elle
avance en àge; c’est ce qui a lieu chez un grand
nombre de Mollusques terrestres dont les jeunes
présentent des denticulations et lamelles apertu-
rales (Tornatellina, Gastrodonta, etc.). Dans ce
dernier cas, et j'insiste sur ce point, les denticules
et lamelles qui se rencontrent dans l'ouverture
des jeunes sont souvent bien différentes de ceux
— 345 —
qui distinguent les mêmes coquilles, alors qu'elles
sont adultes.
Sur la même planche que l'Adjua brevis se
trouve figurée une coquille décrite par M. Chaper
sous le nom de Moaria conica. Je crois P'Espèce
réellement nouvelle ; mais le genre ne l’est certai-
nement pas, car c’est un vrai Trochozonites (Pfeif-
fer, 1883) et je crois même ce genre tellement
voisin des Sétala, qu'il doit se confondre avec
lui.
VIII
Mollusques nouveaux de l'extrême Orient.
HELIX CONNIVENS
H. connivens, Pfeiffer, in : Proc. zool. Soc., 1849,
p. 130; in : Monog. Helic., HI, p. 252,
1853; Reeve, in : Conch. Icon., n° 40%
pl: LxxvIr, etc.
Var. phæœogramma, Ancey.
Testa minor (diam. 22 mill.), minus depressa,
ad peripheriam zona latiuscula intense brunnea
ornata ; anfr. modo 5; apertura minus obliqua ;
umbilicus minutus; ult. anfractus ad initium
tantum subangulatus. Forma et coloribus for-
mosanam /1. succinctam, H. Ad. (carinatam) com-
memorans.
Iles Liu-Kiu (teste cl. v. Mollendorff,.
Cette remarquable variété possède des carac-
tères si tranchés et si constants que, selon mon
— 346 —
opinion, elle devra tôt ou tard être élevée au rang
d’Espèce ; seulement comme je n’ai pas vu le type
tel qu'il est décrit par Pfeiffer et que, selon toute
probabilité, la connivens forme la tête d’une série
particulière, série non encore étudiée et dont les
Espèces ont été confondues entre elles, je me
contente ici de caractériser cette forme en indi-
quant les différences et en signalant ses rapports
avec la succincta de Formose.
BULIMINUS TRIVIALIS, n. sp.
Testa oblongo-conica, tenuiuscula, minute per-
forata, corneo-fulva, vix nitidula, sub valida lente
striolis obliquis incrementi obsoletissime sculpta,
lineisque spiralibus minutissimis creberrimis in-
ferne exarata. Spira conica, apice valido, obtuso ;
anfractus sex convexi, regulariter crescentes, su-
tura impressa subobliqua divisi; ultimus ad aper-
turam nullomodo devius, ad peripheriam rotunda-
tus, tertia lotius testæ parte longior, inferne atte-
nuatus.Aperturalruncato-ovalis, distincte obliqua.
Peristoma lenue, expansiusculum, margine dextro
superne recto, simplici, columellari supra perfora-
üonem dilatatum, patens, hanc ex parte tegens.
Margines sat remoti, callo tenuissimo, haud
incrassalo, vix perspicuo juncti. Long., 8 1/2;
diam., 4 1/2; alt. apert., 3 1/2; lat. ejusd., 2 1/4
millim.
Gui-yang-dschou, dans la province Chinoise
de Hunan Coll. O. v. Mollendorf
— 347 —
Celte forme présente une ressemblance vrai-
ment frappante avec l’obscurus. Il est à peu près
de même taille et de même couleur, mais il est
plus ventru, plus conique, possède un tour de
moins et sa surface est gravée de fines lignes
spirales.
BULIMINUS TRANSIENS
Testa cylindraceo-oblonga, subtenuis, brunneco-
cornea, oblique minuteque rimata. Spira elongata,
oblongiuscula, ad apicem attenuala ; anfractus
7 convexiusculi, sutura impressa suboblique sepa-
rai, usque ad penultimum regulariter diametro
accrescentes ; ultimus infra subattenuatus: apex
subobtusatus. Apertura sat parva, tertia totius
testæ parte paulo minor, fere verticalis, truncato-
ovalis. Peristoma simplex, tenuiter expansum, ad
columellam dilatatum, patens, marginibus parum
appropinquatis, callo tenuissimo junctis ; dextro
ad insertionem distincte, deinde parum arcuato ;
columellari simplici, levissime ad basalem curvato.
Long., 11 1/2; diam., 4; long. apert., 3 1/3; lat.
ejusd. vix 2 miil.
Ba-dung ou Pa-tong, dans la partie monta-
gneuse de la province Chinoise de Hou-pe.
(v. Mollendorff.)
Le B. transiens est, pour ainsi dire, intermé-
diaire entre les Bul. Anceyanus, Gredler (Anceyi,
Gredler, 1885, non B. Anceyt, Hilber, 1884) et
Laurentianus, Gredler, quoique plus écourté que
tous les deux et plus régulièrement ovalaire.
oi —
BULIMINUS HARTMANI
Testa séaistrorsa, turrilo-oblonga, cornea, te-
nuis, subtranslucida, striis incrementi obliquis
obsoletis ; anguste et oblique rimata, apice obtu-
siusculo. Spira elongata, conoideo-convexa. An-
fractus 8, regulariter crescentes, usque ad penul-
limum sensin diametro majores, convexiusculi,
sutura inrpressa, obliqua et simplici divisi; ulti-
mus ad latera convexus, infra attenuatus. Apertura
oblongo-piriformis, distincte obliqua. Peristoma
breviter expansum, ad margines basalem et co-
lumellarem præsertim intus subincrassatum ; mar-
gines sat remoti; sinister regulariter curvatus, co-
lumellaris intus arcuatus, plica ulla destitutus, ex-
tus magis dilatatus et expansus. Callum pariètale
nullum. Long., 12 1/2; diam., 4 1/2; alt. apert., 4;
diam. ejusd., 2 1/2 mill.
Province de Gui-dschou (Kouy-tchéou); Gui-
yang-dschou (Hunan).
Entre cettecoquille et le conjunctus de Parreyss,
Espèce de la Transylvanie, ilexiste de tels rapports
qu'un malacologiste ignorant les localités où se
trouvent ces deux formes pourrait être tenté de
les confondre ; car il y a entre l’Hartmant et les
Espèces de la série du conjunctus plus d’analogie
qu'il n’y à de ressemblance entre certaines formes
extrêmes du Siamensis. Ce dernier est le Bulime
sénestre le plus commun de lextrème Orient,
mais j'ai cru devoir donner ci-après sa description
el quelques remarques sur quelques unes de ses
— 349 —
nombreuses variétés, dans un but de compa-
raison.
L’Hartmani n'est nullement anguleux ; son der-
nier tour et son ouverture sont complètement dif-
férents, mais il se rapproche davantage d’une Es-
pèce, des Monts Tsing-ling, publiée par moi en
1882, sous le nom de B. alboreflexus et qui de
même que le Siamensis est variable au point de
vue de l'allongement de la spire, quoique, à la
vérité, à un degré infiniment moindre. Bien qu’elle
soit sénestre, cette £spèce ne me parail pas être
du groupe des conjunctus, venerabilis, rever-
salis, mais appartenir à la série Chinoise du Can-
Lori.
Je dirai également que lHartmani me semble
offrir une similitude plus apparente que réelle, si-
militude due vraisemblablement à l'influence des
milieux, avec les formes transylvaniennes que je
viens de citer.
Il se distingue de lalboreflerus par son port
plus gréle, son aspect moius trapu, son test plus
mince, son ouverture plus ovale, son péristome
beaucoup moins épais, simplement et brièvement
évasé; enfin, tout chez elles me parait dissem-
blable. Les /uniculus (Heude) et compressicolis
(Ancey) sont beaucoup plus grêles et plus acu-
minés.
BULIMINUS SIAMENSIS
B. Siamensis, Martens, in : Exp. nach, Ost-Asien,
1867 ; Bulimus Siamensis, Redfield, in: Ann.
— 350 —
Eve: N. Ÿ.,4853, vis p: POP Ter ane Nov:
Conchyl., t. XLVL, fig. 3-4; Dohrn, in : Malac.
Blatt., 1863, p. 162; Pfeiffer, Mon. Helic. viv.,
et in : Chemnitz (Ed. 11); Morelet, in : Séries
Conchyl., etc. etc.
Le type de cette coquille est décrit ainsi qu'il
Sul :
Testasinistrorsa, perforata, ovato-subfusiformis,
tenuis, confertissime subtiliter striata, sordide
cornea; spira ventrosa, elongato-conica, vertice
acutiusculo, submamillari ; anfr. 7 convexiusculi ;
ulümus 1/3 longitudinis vix æquans, angustior,
infra medium obtuse carinatus ; columella subver-
licalis ; apertura diagonalis, subtetragono-ôvalis ;
peristoma subsimplex, marginibus subconniven-
tibus, externo late expanso et reflexiusculo, colu-
mellari sursum dilatato, patente. Long., 19; diam.
medio 9 mill. Ap. cum perist., 7 1/2 mill. longa,
intus 4 lata.
Siam {D' Ingalls).
Cette Espèce, probablement originaire des por-
tions montagneuses de l'Indo-Chine orientale,
s’en est répandue sur la presque totalité de la
plaine, au Siam, dans la Cochinchine et dans
l'Annam.
On n'a pas encore, du moins à ma connaissance
signalé une remarquable variété de couleur, que
je caractériserai sous le nom de
— Jo —
Var. zontfera, Ancey.
Testa cornea ; ult. anfractus zona angusla me-
diana brunnea circumdatus.
J'ai observé cette variété dans la collection de
M. A. Bavay. Je la possède aussi.
La coloration passe du jaune-corné {comme chez
le type, et dans ce cas le péristome est d’une teinte
pàle et blanchätre) au brun-rougeûtre (les grands
individus qui offrent ce caractère, ont alors sou-
vent le bord péristomal d’une teinte rose-vio-
lacée ).
Mais ce qui constitue la vraie particularité du
B. Siamensis, c’est son polymorphisme. Bien que
l’on ne puisse élever au rang d’Espèces les varia-
tions qu'il subit, on peut cependant à juste titre
distinguer les formes qui suivent, et qui, bien que
passant insensiblement de lune à l’autre, parais-
sent présenter dans les diverses localités-un cer-
tain degré de constance dans leurs caractères. La
longueur de la spire et le nombre des tours va-
rient, mais le diamètre, bien que légèrement va-
riable, l’est pourtant moins, ainsi que le remarqne
M. A. Morelet (loc. suprà cit., p. 266). L’angle du
dernier tour est quelquefois saillant.
Var. maxima, Ancey.
Long. : 30 mill. (Ex Morelet).
Var. nobilis, Ancey.
Læte brunneo-cornea vel subroseo-cornea; pe-
0
ristoma roseo-liliaccum. Major, anfr. magis nume-
rosis (8-8 1/2). Long., 21-25 ; diam. medio, 8 1/2-
9 1/2 ; long. ap. cum perist., 7 1/2 mill.
Long-xuyen, Cochinchine {(Dorr); Cochinchine
(ma collection).
Var. obesula, Ancey.
Testa multo brevior, sordide cornea, peristo-
mate albo ; spira magis convexo-conica, ventricosa ;
anfr. 7; apertura relative major, pariter alla ac in
præcedentibus, persæpe extus valde angulata.
Long., 15-20 ; diam. medio, 8-9; long. apert. cum
perist., 7 1/4-7 1/2 mill.
Saigon, dans le jardin du gouverneur. .
Les sujets de cette dernière variété d’après les-
quels sont prises les mesures données ci-dessus
sont ceux qui font partie de ma collection. Pari vu
des sujets beaucoup plus ventrus, qui représen-
tent encore mieux cette forme que les miens. Ceux-
ci formeraient le passage de cette variation ex-
trême au type du B. Siamensis.
Ce Buliminus habite non seulement l’Indo-
Chine, mais encore les iles situées au large de la
Cochinchine ; M. Michau (Journ. Conch., 1863,
p: 560) l’a également trouvé à Poulo-Condor. 11
est, parait-il, très rare dans la saison sèche, mais
assez abondant pendant celle des pluies, sur les
plantes et les troncs d’arbres.
On voit donc que, pour les variations, le B. Sia-
mensis est comparable à PEspèce transylvanienne
— 353 —
le PB. reversalis, Bielz, dont il parait joucr Je rôle
en Asie. On n’a pu encore rencontrer de formes
dextres qui lui fussent assimilables. La coquille
Européenne est aussi une Espèce de montagnes ;
son diamètre, sa longueur et le nombre de ses
tours varient beaucoup; enfin, le test passe du
brun foncé au corné-jaunâtre, et son péristome,
généralement blanc, est teinté de rose dans cer-
taines localités des Carpathes.
CLAUSILIA PTYCHODON
Testa non rimata, fusiformis, solidiuscula, atta-
men subpellucida, quasi subsericeo-micans, obli-
que conferlissime capillaceo-striala, striis ad
aperturam in cervice paulo magis distantibus et
costulas simulantibus, intense rufo cornea. Spira
apice [ævigata, parum obtusa; anfractus 9 con-
vexiusculi, sutura simplici impressa divisi: ulti-
mus inferne salis attenuatus, vix inflatus. Aper-
tura fere perpendicularis, attamen subobliqua, sat
parva, sed ampla, subirregulariter et oblique py-
riformis, sinulo angulari magno, allo, basi dex-
trorsum insigne protracta in directionem obli-
quam, et distincte angulata; peristoma continuum,
valde solutum, superne distincte sinuatum et pro-
tractum, incrassatum, album, reflexum. Lamella
supera subtenuis, cum spirali continua; infera
(aperturam intuenti) valde obliqua, vix torta, in-
tus simplex, spiraliter contorta, remota : subcolu-
mellaris emersa, valida, marginem exteriorem
attingens el in peristomale tuberculum minutum
Bull. Soc. malac France, V. Mars 1888. — 93
1
efficiens. Plica principalis valida, intus conspi-
cienti perspicua, lineam lateralem vix transgre-
diens; palatadis unica supera, sat parva, antrorsum
a præcedente divergens, cum lamella valde obli-
qua, laterali connexa. Long., 14 1/2; diam., 2 1/5;
long. apert. (obliq.), 3 2/3; lat. (externa) ejusdem,
2 2/3 mill.
Chine ? (ma collection).
Cette belle Espèce m’a été envoyée par M. G.-
B. Sowerby, confondue avec l’aculus de Benson.
Elle appartient à la série des Hemiphædusa, de
Bôttger, qui ne comprend que des Clausilies de
l'extrême Orient. Communiquée par moi à M. le
D' O. von Môllendorff, si connu dans le monde sa-
vant par ses études sur la faune de la Bosnie et
surtout sur celles de la Chine et du Japon, qu'il a
étudiées avec le plus grand soin, cel éminent spé-
cialiste en Clausilies m'a déclaré ne point la con-
nailre.
Le pli subcolumellaire très proéminent dans
celte coquille, chez laquelle on observe aussi une
direction de l’ouverture semblable à celle de la
Clausilia digonoptyx (Bôtiger), ses stries, costu-
liformes, quoique serrées, sur le dernier tour,
la disposition de ses lamelles et de ses plis
aperturaux, serviront à la faire distinguer de ses
congénères.
CYCLOPHORUS MARTENSIANUS
C. Martensianus, von Môllendorff, in : Jarb.
Malak.Ges., I, 1874; p. 78, pl. nr, fig.-3:
Chine centrale : Kiang-si; Hou-pé, etc.
Var. Davidis, Ancey.
Testa enormis magnitudinis (lat. 31 1/2; alt. to-
tiustestæ, 28 mill.). Peristoma crassum ; umbilicus
relative paulo angustior.
Setchuen occidental (A. David.).
Var. Gredleriana, Ancey.
Differt à typo forma paulo magis depressa, um-
bilico angustiore etangulo initiali ultimi anfractus
distincto. Diam., 22 1/2; alt. (totius testæ)
19°mill.
Setchuen occidental (A. David.).
Ces deux formes, rattachées maintenant par
moi, à titre de variétés, au C. Martensianus, Es-
pèce fort répandue en Chine centrale, dans la val-
lée du Yang-tsé, sont celles que j'ai mentionnées,
sans les nommer, dans mon travail sur les Mollus-
ques Chinois récoltés par M. l'abbé A. David (Na-
turalisto Siliciano, 1883). La grande taille de la
première la ferait, au premier abord, considérer
comme spécifiquement distincte.
MELANIA ECOSTATA
Testa imperforata, solida, oblongo-conica, late
truncata (anfr. 2-3 1/2 tantum superstites), lævis,
nilida, epidermide luteo-virenti induta, interdum
obsolete minuteque spiraliter striata, aut ad sutu-
ram ultimi anfractus indistincte nodoso-plicata.
— 390 —
Spira elongata, decollata; anfractus convexi, ad
suturam profundam quasi canaliculatam stricte
contabulati; ultimus magnus, ad latera rotundatus,
infra convexo-attenuatus ; apertura pyriformi-ova-
lis, superne angulata, ampla, fere verticalis, intus
sordide griseo-cærulescens, prope marginem co-
lumellarem arcuatum et incrassatum sinuosa ;
margines continui, callo crassiusculo juncti.
a. Long. (testæ truncatæ), 14 1/2; at., 8 1/4;
alt. apert., 7 1/2; diam. ejusd., 4 3/4 mill.
b. Long. (testæ truncatæ), 14; lat., 7 1/5; alt.
apert., 6 1/2 ; lat. ejusd., 4 mill.
c. Long. (testæ decollatæ, anfr. modo 2), 9 1/2 ;
lat, 6 ; alt. ap., 5 1/2; lat. ejusd., 3 3/4 mill.
Partie moyenne du fleuve Amour (Gerstfeldt,
Maack, Schrenck).
Cette Espèce est ceile que Gerstfeldt (Uberland
und Susswasser Moll. Sibir., 1846) a désignée sous
le nom d’Amurensis var. $ lævigata. Ayant en
mains des individus semblables au type du
D' Gersfeldt, je puis certifier que l’ecostata n’ap-
partient même pas au groupe de l’Amurensis. Les
rapports entre les deux coquilles sont les mêmes
qu'entre les M. prænotata (Gredler) et tumida du
même auteur, que personne ne songera à réunir.
Il existe, selon l’auteur allemand, des passages
entre la forme typique de l’Amurensis et sa variété
lævigata. Je suis ici plus que porté à croire que ce
rapprochement à été fait à cause de quelques ves-
tiges de costulation qui se remarquent vers la su-
— 357 =
ture chez diversindividus de l’ecostata, mais cette
dernière est constamment plus petite, plus solide,
plus lisse; laspect général est tout différent;
l'ouverture n’est pas la même, le test lui-même
parait ne pas avoir une texture identique.
IX
Catalogue raisonné des Mollusques Néo-Calédoniens
publiés jusqu à ce jour, et compris par les auteurs
dans les genres Hyalinia, Helix, Diplomphalus, etc.
Dans la présente énuméralion que je me suis ef-
forcé de rendre aussi complète et aussi exacte
que possible, j'ai tenté de grouper dans un ordre
systématique et rationnel les Hélices de Nouvelle-
Calédonie dont les analogies ont la plupart du
temps élé méconnues par les auteurs. Javais déjà,
en 1882, compris la nécessité d’une pareille étude,
mais ne connaissant pas à cette époque toutes les
espèces de visu, je n'avais renfermé dans la:liste,
que j'avais donnée alors, que les formes, parfois
déterminées d'une manière inexacte, que je pos-
sédais dans ma collection ; aussi, à la demande de
plusieurs amis, je me suis occupé de nouveau de
ces mollusques et je suis arrivé, je crois, à les
grouper selon leurs affinités.
Je doïs remercier en particulier M. Marie, qui
m'a, lors de mon séjour à Paris, facilité l’étude de
sa riche collection d'Hélices Néo-Calédoniennes, et
permis, avec une rare obligeance, d'étudier divers
types mal connus.
Il est impossible de s'imaginer toutes les er-
— 938 —
reurs qu'à commises M. Gassies en distribuant à
ses correspondants des coquilles rapportées par
lui aux Espèces qu’il a décrites; je m’efforcerai un
peu plus tard de déméler le chaos qui règne en ce
moment dans la classification des Espèces du
genre Charopa, telles que les rusticula, vetula,
decreta; rhizophorarum, ete., ete.
Je n'ai pas compris dans la présente classifica-
oenre Pseudo-
O
artula, Pfeiffer (Draparnaudia, Montrouzier
y ?
tion les formes se rapportant au
parce qu’elles me semblent appartenir à un tout
autre groupe et qu’elles n’ont pas le facies héli-
coïde. L’analogie qui existe entre elles et les Geo-
trochus me parait être bien faible. Elles me sem-
blent, bien que fort distinctes, plus voisines des
Partula, qui n'existent pas dans notre colonie.
J'ai déjà insisté sur les rapports de cette faune
avec celle de l'Australie méridionale et surtout de
la Nouvelle-Zélande ; c’est avec les Espèces de ce
pays que la plupart des petites coquilles de Nou-
velle-Calédonie ont le plus de rapports; j'en signa-
lerai quelques-uns au fur et à mesure de ce tra-
vail. Les rapports sont peu nombreux entre la
faune Néo-Calédonienne et celle de PArchipel Sa-
lomon; ceux qui existent entre cette dernière et
celle des iles Samoa et Viti s’accusent par la pré-
sence dans les trois Archipels du genre Ostodes',
d'Omphalotropis, de Charopa et de quelques au-
tres groupes.
1. Les soi-disant Cyclophorus de Nouvelle-Calédonie appar-
tiennent à ce genre.
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‘ESOTUDILO EUIUBUOUDOUT,
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HINOŒA'IVT)-ATTIHANON
— 360 —
{. TROCHOMORPHA
$. g. PARARHYTIDA, Ancey, in : Naturaliste, 1882,
D. 09.
T. dictyonina (H. dictyonina, Euthyme),
T. dictyodes (Helix dictyodes, Pfeiffer),
T. Mouensis (H. Mouensis, Crosse).
Le genre Trochomorpha est représenté en Nou-
velle-Calédonie par ces deux Espèces appartenant
à un groupe d’un aspect sui generis, qui y parait
localisé et qui est remarquable par son dernier
tour bien renflé au-dessous de la carène, une ou-
verlture sinueuse inférieurement, el une coloration
toute parliculière.
2. CONULUS, Fitzinger.
C. subfulvus (Zonites subfulvus, Gassies.)
3. PSEUDOHYALINA, Morse.
P. minuscula, Morse (Hyal. minuscula des Au-
teurs). Cette Espèce Nord-Américaine, qui peut
être rangée parmi les cosmopolites, a été trouvée
par M. E.-L. Layard, dans son jardin à Nouméa.
Les individus n’ont encore subi aucune modifica-
Uuon qui puisse les faire distinguer de ceux de
l'Amérique du Nord ; l'Espèce se trouve répandue
de l’est à l'ouest des États-Unis et se rencontre
mème dans les Grandes-Antilles ; elle se trouve
aussi au Japon.
301 —
4. TROCHONANINA, Mousson.
T. calculosa, Ancey (H. calculosa, Gould ; He-
lix dendrobia, Crosse).
Ayant, grâce à la bienveillante communication
de M. Marie, pu comparer le type de l’Helix den-
drobia avec des sujets authentiquement récoltés
auxiles Viti, aux Marquises et aux iles de la So-
ciété (Tahiti) par M. And. Garrett, le savant ex-
plorateur des Archipels Polynésiens, j'ai pu ré-
soudre la question de lidentité de l’Helix den-
drobia avec l'Espèce de Gould ; ce qui m'aurait,
du reste, été peu facile d’élucider complètement
à cause de l'insuffisance de la description de
M. Crosse qui place son Espèce dans le grand
genre Helix, sans se préoccupers’il existe dans les
groupes d’iles voisins des Espèces analogues ou
identiques. La faune des groupes Mélanésiens ou
Polynésiens parait n'être que très imparfaitement
connue aux auteurs qui se sont occupés de la faune
Néo-Calédonienne, et cela est regrettable; car
cette ignorance a fait méconnaitre toutes les ana-
logies et a donné lieu à des erreurs d'appréciation
continuelles.
Le genre Trochonanina a été établi par Mous-
son, en 1869, pour des formes océaniennes dont
la Schmeltzana, d'Upolu (I. Samoa) doit être con-
sidérée comme le type; dans la pensée de l’au-
teur il renfermerait aussi des formes Asiatiques et
Africaines ; pour ces dernières, M. Semper à pro-
posé le nom de Martensia.
— 351 —
Je ne veux pas ici aborder la question de savoir
si celte coupe est valable; j'insisterai seulement
sur la place dans la nomenclature des Trochona-
nina qui sont évidemment voisines des Microcys-
tis ; Icur pourtour anguleux, l'absence de perfo-
ration !, leur aspect trochiforme les en font assez
facilement distinguer ; quant aux Trochomor-
pla, je renvoie aux remarques judicicuses de
M. Mousson.
M. G. W. Tryon (Manual of Struct, and Syst.
Conch.; Pulmonata, I, 1885), met la T. Tengana.,
Espèce très voisine de la Sckmellzana, parmi les
Vitrinoconus ; cette classification sépare deux
espèces ayant les affinités les plus intimes, et ne
me parait pas devoir être suivie.
5. MICROCYSTIS, Beck.
M. Artensis, Ancey, 1882 (Helix artensis,
Souverbie),
M. Bourailensis, Ancey, 1885 (Helix Bourai-
lensis, Gassies),
M. Savezi, Anccy, 1884 (Zonites Savezi, Gas-
sies),
M. Demazuresi, Ancey, 1882 (Zonites Desma-
zuresi, Crosse),
M. Hameliana, Ancey, 1885 (Zonites Hame-
liana, Crosse),
1. Quelques-unes pourtant sont étroitement per‘orées,
comme la calculosa, et l'épaississement de la région columel-
laire, caractère commun à une grande partie des Microcystis,
peut aussi quelquefois faire défaut,
— 303 —
M. Alleryana, Ancey, 1885 (Helix Alleryana,
Crosse).
Probablement fondée sur un exemplaire jeune.
M. Lalannei, Ancey, 1884 (Helix Lalannei,
Gassies).
Gassies compare le M. Lalannei à l'Espèce des
iles Sandwich appartenant au même genre et dé-
crile par Pfeiffer sous le nom de Chamissoi. Je
maintiens provisoirement, à cause du rapproche-
ment fait par l’auteur, son Helix dans les Hycro-
cystis ; cependant ses analogies avec l’Helir Cha-
missot ne me semble point si grandes qu’il Le dit.
Il aurait été difficile de supposer que les petits
Microcystis manquassent dans notre colonie ; on
doit considérer comme appartenant à cette série la
plupart des Espèces de sa faune publiées sous le
nom impropre de Zonites ou mieux Hyalinia (dans
la pensée des auteurs). La présence d’Espèces du
type de nos Hyalinies Européennes dans les iles
de la Mer du Sud est loin d’être absolument prou-
vée ; je ne serais pas étonné que les 4. Annato-
mensis, Zonites Vitiensis et autres eussent leur
animal conformé comme celui des Mycrocystis!.
Ce type parait du reste se modifier passable-
ment dans les iles de la Mer du Sud; parmi les
1. L'ombilic est recouvert d’une sorte d’épiphragme sur un
exemplaire de ma collection du Zonites Vitiensis ; ce fait se
remarque chez la plupart des Microcystes perforées. Le ya-
lina (Conulus) Layardi, Thomson (in Proc. Zool. Soc., 1885),
est une vraie Microcyste très voisine des excrescens, nodu-
lala, etc., etc.
— 364 —
formes qui s’y relient, les unes sont étroitement
perforées et se rapprochent en petit des Espèces
Indiennes, les autres sont imperforées et dans ce
cas la columelle s’épaissit plus ou moins (M. cal-
lifera, Desmazuresi, etc.), ou est dentée (Mer:
crescens). Quelquefois, dans le Microscystis enst-
fera des îles Samoa, par exemple, on observe
une lamelle palatale bien marquée, ainsi que chez
les Endodonta.
6. CHAROPA, Albers.
Ce genre comprend la série la plus nombreuse
parmi les formes hélicoïdes de la Nouvelle-Calé-
donie ; celles qui le constituent se groupent autour
du type, la C. coma de Nouvelle-Zélande ; l'animal
n'est pas connu, où tout au moins les Espèces
dont je m'occupe n’ont pas élé étudiées à ce point
de vue ; quelques-unes présentent l'aspect de cer-
taines RAytida et c’est à ce genre qu’elles ont été
rapportées par les auteurs, et notamment par
Tryon. On les en distinguera par leur petite taille,
la présence de stries obliques plus ou moins
flexueuses, quelquefois obsolètes, le plus sou-
vent assez fortes, parfois lamcelleuses, l'absence
de sillons spiraux et le peu de brillant du test
unicolore, tacheté ou orné de fulgurations plus ou
moins distinctes. Le galbe général en est déprimé
1. Ancey, 1883 (Gastrodonta ensifera, Mousson, 1869). La
ressemblance de cette coquille avec les Gastrodonta améri-
cuines n'est que superficielle, et c'est la lamelle seule qui a
engagé Mousson à y placer momentanément sa coquille.
— 365 —
et l’ombilie toujours ouvert, le plus fréquemment
même très largement ouvert. Aucune des Espèces
ne présente de tendance à posséder une callosité
dentiforme à la portion basilaire de l'ouverture,
mais on remarque chez trois types Néo-Calédo-
niens des lamelles spirales dans l’intérieur de
cette dernière. On en rencontre également chez
d’autres Espèces de différentes localités (C. Philip-
pinensis, Ancey!'), et c’est ce qui constitue un lien
naturel entre les Charopa et les Pitys.
Les Charopa constituent un genre essentielle-
ment « Austral » dans sa distribution ; on en ren-
contre non seulement dans les régions méridio-
nales de la Mélanésie et de la Polynésie, mais
même dans l’extrême sud de l'Amérique et de
l'Afrique ?. Les Espèces très nombreuses, ont été
décrites sous le nom de Patula, Helix, etc. Les
Stephanoda n’en sont qu’une section.
Les Espèces Néo-Calédoniennes sont les sui-
vantes ; je ne parlerai bien entendu, que de celles
qui ont été publiées :
a) Espèces de petite taille, à tours serrés, unico-
lores, à ombilic médiocre.
4° Pourvues de lamelles à l'intérieur :
C. Vincentina (H. Vincentina, Crosse),
C. Derbesiana (H. Derbesiana, Crosse),
1. Ancey, 1886, Endodonta Philippinensis Semper, in : Landm.
Philipp, II, p.140, 1878.
2. Toutes celles-ci ont été rattachées à la section des Pella
par Pfeiffer, mais à grand tort.
— 3060 —
. Berlicrei (H. Berlierei, Crosse!').
Q
20 Dépourvues de toute lamelle intérieure :
C. decreta (H. decreta, Gassies),
C. confinis (H. confinis, Gassies),
C. Noumeensis (H. Noumeensis, Crosse).
D’après un individu authentique de cette Es-
pèce, recu de M. Marie, la spire n’est pas du tout
concave au centre, mais seulement plane au som-
met. Comment s'étonner qu'avec des descriptions
ainsi faites, corroborées par des figures au-dessous
du médiocre, on puisse difficilement s'y recon-
naître ? Certes, une bonne diagnose accompagnée
d'une description moins vague, et comparative,
“
eût mieux valu à tous les points de vue.
C. subcoacta (Helix subcoacta, Gassies).
M. Marie m'a également communiqué cette co-
quille ; elle est fort voisine de la précédente.
C. rhizophorarum (H. rhizophorarum, Gas-
Stes
C. Koutoumensis (H. Koutoumensis, Gas-
sites),
. vetula (H. vetula, Gassies),
. subtersa (H. subtersa, Gassies),
. saburra (H. saburra, Gasstes),
. Taslei (H. Taslei, Crosse),
. Lamberti (H. Lamberti, Crosse).
etes EeTe
1. Non Helix Berlieri, Morelet in « Journ. de Conch., 1857,
p. 39 », espèce algérienne de la série des Xérophiles.
bre
C. ostiolum (H. ostiolum, Crosse),
C. morosula (H. morosula, Gasstes),
C. melaleucarum (H. melaleucarum Gassies).
b. Espèces de taille plus grande, le plus sou-
vent comme veloutées et ornées de stries lamel-
leuses, de couleur généralement moins terne, à
dernier tour ordinairement plus dilaté, souvent
maculées ou ornées de dessins rougeàtres sur un
fond clair :
C. Kanakina (Helix Kanakina, Gasstes),
Cette Charopa, que son auteur a, postérieure-
ment à sa description, méconnue, en la prenant,
par manque de coup d'œil, pour une jeune Rlytida
inæqualis, est au contraire une bonne espèce, ex-
trémement voisine de la GC. radicalis! des îles
Tonga, elle en diffère seulement par sa couleur
uniforme et l’accroissement un peu plus rapide
de ses tours.
C. pinicola (Helix pinicola, Pfeiffer, Gassies,
Crasse ele}
C. costulifera (H. costulifera, Pfeiffer, Gassies,
Crosse, etc.)
Sous ce dernier nom on à confondu, à titre de
variélés, diverses formes très distinctes, dont
l’une, non costulée et de petite taille, m'a été
adressée par M. Sowerby, sous le nom de Socta.
C. rusticula (Hel. rusticula, Gasstes),
1. Ancey, 1885, Patula radicalis, Mousson, 1869.
— 368 —
C. dispersa (H. dispersa, Gassies),
C. Melitæ (H. Melitæ, Gassies).
Cette Espèce est quelque peu voisine, surtout
pour la sculpture et la couleur, de la Calliope.
C. Calliope (H. Calliope, Crosse),
C. Bazini (H. Bazini, Crosse).
Cette forme est voisine de quelques-unes de
celles que l’on a voulu réunir à la costulifera de
Pfeiffer, notamment de celle qui m'a été adressée
sous le nom inédit de socia.
c) Espèce à péristome sinueux, profondément
émarginé à l’angle supéro-apertural, comme chez
la C. proxima (Patula proxima de Garrett), des
iles Hervey.
C. alveolus (Helix alveolus, Gasstes).
7. SAISSETIA (Bayle, mss. 1886; Platystoma, Ancey 1882,
non Klein).
S. Baladensis (H. Baladensis, Souverbie),
S. oriunda (H. oriunda, Gassies),
S. Bruniana (H. Bruniana, Gassies ),
S. Perroquiniana (H. Perroquiniana, Crosse).
++
S. Turneri (H. Turneri, Pfeiffer).
S. occlusa (H. occlusa, Gassies),
S. astur (H. astur, Souverbie).
kX +
«
S. Saisseti (H. Saisseti, Montrouzier),
— 309 —
S. Goulardiana (H. Goulardiana, Crosse).
Ce genre, voisin des Amphidoxa, Albers, me
parait jusqu'ici spécial à la Nouvelle-Calédonie ;
les Espèces sont édentules ou pourvues à la base
de l’ouverture d’un tubercule calleux et denti-
forme, dont la présence est sans doute le résultat
d’une influence analogue à celle que subissent Les
Macularia bidentées de la province d'Oran et quel-
ques Espèces Néo-Calédoniennes de Micrompha-
lia. L’accroissement des tours est rapide, le der-
nier est grand, déprimé, arrondi à son pourtour ;
l’ombilic, toujours étroit, est partiellement caché
par une expansion du bord columellaire et habi-
tuellement recouvert par une sorte de membrane
très mince. Le péristome tranchant est sinueux et
plus ou moins épaissi à sa base et vers la région
columellaire. Le test est mince, lamelleux ou lisse,
uniforme ou parsemé de maculations brunes sur
un fond clair.
8. ELÆA, Hutton, 1883.
E. Opaoana (H. Opaoana, Gasstes).
Cette Espèce est voisine de V£. gradata (M. gra-
data, Gould; Patula gradata, Mousson) des iles
Tonga, ce que la description de Gasstes ne pour-
rail guère faire supposer. Elles me paraissent
toutes deux appartenir à la même série que l’Helix
rapida, des Nouvelles-Hébrides.
Bull. Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 24
== 810
9. TROPIDOTROPIS, Ancey, 18S3.
T.trichocoma (H. trichocoma, Crosse).
L’Espèce pour laquelle je crée cette nouvelle
coupe est remarquable par la nature de son épi-
derme, sa carène aiguë, sa taille relativement
forte, son large ombilic en entonnoir, sa spire à
peine convexe à tours plans.
10. ACANTHOPTYX, Ancey, 1S87.
A. acanthinula (H. acanthinula, Crosse).
Ce n’est qu'après avoir longuement hésité,
que je me suis décidé à séparer génériquement
celle petite coquille des Charopa et des autres
groupes néo-calédoniens. La nature de:son épi-
derme et de ses lamelles est analogue à celle de
la Pitys stellula des iles Sandwich qui me parait
cependant bien appartenir à la même série que la
P. contorta, également du même Archipel. Jai
donc supposé d’abord que l’'acanthinula de Crosse
était une forme aberrante du genre Charopa;
mais sa coloration, la dépression de sa spire qui
est même légèrement concave, joints au caractère
uré de son épiderme tout particulier me parais-
sent justifier sa séparation.
11. MONOMPHALUS, Ancey, 1892 (= Psyra, Hutton, 1883).
La Psyra dimorpha, type du g. Psyra (Hutton),
ne diffère aucunement au point de vue des carac-
tères génériques des Monomphalus. Elle estmême
très voisine de l’Heckelianus.
— 371 —
M. Bavayi (H. Bavayi, Crosse),
M. Rossiteri (H. Rossiteri, Crosse, non Angas ;
H. Heckeliana, Crosse).
Cette Espèce doit conserver le nom primitive-
ment imposé par l’auteur, puisqu'elle appartient à
un genre différent de celui où doit se placer
l’Helix Rossiteri, Angas.
M. Gentilsianus (H. Gentilsiana, Crosse),
M. cerealis (H. cercalis, Crosse),
M. Lifuanus (H. Lifuana, Montrouzier).
12. RHYTIDOPSIS, Ancey, 1882 (Fruticicola, Hutton, 1883,
non Held).
Les espèces néo-zélandaises, telles que les
H. granum, H. pilula, ete., appartiennent à ce
groupe et sont même fort voisines des Rhyt. Pre-
vostiana, corymbus, etc.
Ce genre diffère par sa dentition des Microm-
phalia (Saint-Simon).
R. chenolitis (H. chelonites, Crosse).
Un bel exemplaire de cette Espèce, appartenant
à ma collection, mesure 12 mill. de diamètre et
constitue une forme 2ajor.
* *
R. Prevostiana (H. Prevostiana, Crosse),
— 372 —
R. corymbus (H. corymbus, Crosse),
* *
*
2R. minutula (H. minutula, Crosse).
43. MICROMPHALIA, Ancey, 1882.
M. Abax (H. Abax, Marie),
M. Vicillardi (H. Vieillardi, Crosse et Marie),
M. Caledonica (H. Caledonica, Crosse).
rx
M. Lombardeaui (H. Lombardeaui, Montrou-
zier).
“
Cette dernière coquille diffère sensiblement
des précédentes par diverses particularités. Je la
distingue provisoirement comme type d’un nou-
veau sous-genre, sous le nom de Plesiopsis (An-
cey). Son aspect est beaucoup plus ramassé, l’en-
roulement de ses tours est plus serré, le dernier
est beaucoup plus haut, plus volumineux, son om-
bilic est plus grand et les tubercules internes sont
plus nombreux et disposés différemment. Les
côtes lamelleuses de la surface sont beaucoup
moins obliques et en même temps flexueuses et
l'ouverture plus verticale.
Une petite coquille de Nouvelle-Zélande pour
laquelle je propose le terme générique de Ptycho-
don (P. leiodon, Ancey), fort improprement rap-
portée au genre américain Strobila, Morse, avec
lequel elle n’a aucun rapport', semble être une
miniature de l’'Helix Lombardeaui, dont elle a le
facies et la forme, l’ombilie est petit, cylindrique,
mais bien ouvert ; les costulations lamelleuses de
la surface ont la même direction et le même as-
pect ; la coquille est variée de brun sur un fond
d’un jaune paille clair et l'ouverture est obstruée
par de nombreuses lamelles sur sa face pariétale
aussi bien qu’à la région palatale.
Le nom de leiodus doit être modifié en celui de
leiodon, parce que M. Hutton, l’auteur de Espèce,
l’a tiré du grec (Ass, lævis ; #%w, dent) et que düèus
ne peut faire odus en latin.
14. RHYTIDA, Albers.
R. inæqualis, Albers (H. inæqualis, Pfeiffer),
R. Ferrieziana, Crosse (H. Ferrieziana, Crosse,
olim),
R. Coguiensis, Crosse (var. — Pauluctiæ,
Crosse = testudinaria, Gasstes),
R. Beraudi, Crosse (H. Beraudi, Gassies),
R. subsidialis, Crosse,
R. multisulcata, Crosse (H. multisulcata, Gas-
sies).
A cette Espèce M. Gassies a joint, à titre de va-
riélés, plusieurs formes qui sont à coup sûr con-
stantes et spécifiquement distinctes.
1. Le nombre et la disposition des lamelles internes, qui ne
sont du reste pas identiques, ont sans doute donné lieu à cette
méprise.
— 374 —
R. luteolina, Crosse (H. luteolina, Gassies —
Deplanchesi, Gassies),
R Yahouensis, Ancey (H. Yahouensis, Gas-
sites),
. rufotincta, Crosse (H. rufotincta, Gassies),
. Candeloti, Crosse,
. Ouveana, Crosse (H. Ouveana, Souverbie ),
. subnitens (H. subnitens, Gasstes),
. Conceptionensis, Crosse (H. Conceptio-
nensis, Gassies).
TT T 7
xx
R. Raynali, Crosse (H. Raynali, Gassies).
15. PSEUDOMPHALUS, Ancey, 1882.
Ce genre ressemble beaucoup à PHelir nautili-
formis, de Lombardie, mais 1l est certainement
beaucoup plus voisin des Diplomphalus et même
des Monomphalus.
P. Fabrei, Ancey (H. Fabrei, Crosse),
P. Megei, Ancey (H. Megei, Lambert).
16. DIPLOMPHALUS, Crosse.
D. volutella, Ancey (H. volutella, Gasstes,
non Helix (melius Hyalinia) volutella, Pfeif-
fer; H. Cabriti, Gassies ; Dipl. Cabriti,
Crosse). Cette Espèce doit reprendre le
nom de volutella, primitivement imposé par
M. Gassies, puisque l’Helix volutella (Pfeif-
fer), qui n’est même pas une Helix, appar-
dient à un autre genre, et que le nom de
volutella reste libre dans le genre Diplom-
phalus.
D. Seberti, Marie,
D. Vaysseti, Marie,
D. Marici, Crosse,
D Montrouzieri, Crosse (H. Montrouzieri, Sou-
verbie).
17. MICROPHYURA, Ancey, 1882.
Coquille très petite, à nombre de tours assez
restreint, de couleur uniforme, presque plane au-
dessus, fort peu concave, à ouverture très déta-
chée, et grimacante par suite de l’épaississement
considérable du labre et du développement du
bord gauche. M. Crosse s’esttrompé sur le nombre
des tours de spire de cette petite coquille et a
commis en même temps une erreur d'appréciation
vraiment impardonnable en l’assimilant aux Es-
pèces américaines des genres Polygyra de Say et
Anchistoma de Klein, avec lesquelles elle a fort
peu d’analogie, mais seulement une ressemblance
plus superficielle que réelle,
M. microphis (H. microphis, Crosse).
L'Helix Vimontiana, que je n'ai pas comprise à
dessein dans le catalogue précédent est incontes-
tablement une coquille jeune. Quant aux Helix
cespitoides, Fischer (—H. Cooperi, IV. G. Binney,
— 376 —
cf. Ancey in : Natur. Sicil. 1882), Eva, Villandrei,
Aphrodite et Henschei, elles ne sont pas Néo-Calé-
doniennes.
Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888.
le A ——
FAUNE MALACOLOGIQUE VIVANTE
DE L'ARRONDISSEMENT
DE CHATILLON-SUR-SEINE (COTE-D'OR)
PAR
M. JULES BEAUDOUIN
MEMBRE ASSOCIÉ
Ce travail est la réunion coordonnée de nom-
breux matériaux amassés pendant un long temps.
Tout en explorant le pays, pour l’établissement
de la carte géologique détaillée de larrondisse-
de Châtillon-sur-Seine, ce qui, en raison des
découpures multipliées affectées, ici, par les
affleurements de terrains, m'a forcé de tenir le
pays, pour ainsi dire, pas à pas, j'ai été toul
particulièrement à même de rechercher les Mol-
lusques vivants dans la localité et d'étudier les
différentes conditions d'habitat dans lesquelles je
les ai rencontrés. J’ai pu ainsi, tout en collection-
nant les Espèces, recueillir beaucoup de notes sur
les particularités que présentent, sous plusieurs
rapports, certaines d’entre elles. C’est par la mise
en œuvre de ces récoltes et de ces notes que jai
pu établir une faune comprenant près de 200 Es-
pèces et variétés. Je suis loin de croire qu'on ne
ee
puisse y faire, par la suite, d’utiles additions ;
néanmoins, j'ai pensé qu'en un temps où les
études malacologiques prennent chaque jour plus
d'importance, le moment était venu de publier
cette faune locale, à titre de contribution à des
travaux d’un ordre plus général.
Des publications sur la Malacologie du départe-
ment de la Côte-d'Or ont déjà paru, il y a un cer-
tain nombre d’années : je citerai, à ce sujet, la
nomenclature de M. Vallot, ceile de M. Barbié, et
le travail de M. Drouet; mais ces travaux d’en-
semble sur le département entier ne sauraient
écarter les études de détail, qui, embrassant une
surface moindre, permettent ainsi de multiplier les
recherches et les observations et d'arriver par là
à mieux faire ressortir le caractère local de la
faune d’une région. Ce sont ces vues qui m'ont
guidé dans mon travail, et c’est pour m’y confor-
mer que je lui ai donné quelque extension à cer-
tains égards.
La constitution physique d’un pays étant, par les
conditions d’existence qui en ressortent, intime-
ment liée à la faune qui l’habite, j'ai cru utile de
donner succinctement quelques détails sur l’oro-
graphie et l’hydrographie de la région, d’autant
plus que celle-ci, quoique d’une surface relative-
ment peu étendue, offre, pour les Mollusques, une
grande variété dans les conditions d'habitat.
D'un autre côté, certains faits, cités isolément
au cours de ma faune, m'ayant paru demander à
être groupés, afin d’en mieux dégager l'intérêt
— 379 —
qu'ils peuvent présenter, j'en ai fait, à la suite de
mon travail, un résumé succinet comprenant aussi
diverses observations se rattachant naturellement
au sujet.
Quant à la méthode, j'ai suivi celle adoptée par
M. Locard, pour son Catalogue général des Motl-
lusques vivants de France, apportant une grande
attention à l'identification des Espèces. En outre,
l'auteur de cet important travail, qui a établi avec
tant de soin la synonymie des Espèces francaises,
a bien voulu déterminer un certain nombre des
miennes, en les comparant aux types mêmes de
sa collection, et me donner en même temps quel-
ques notes utiles; je lui offre ici à cet égard tous
mes remerciements. Je prie enfin la Société mala-
cologique de France d’agréer l’expression de ma
vive gratitude, pour le bon accueil qu’elle a bien
voulu faire à mon travail.
AU
1. — Constitution physique de la contrée.
L’arrondissement de Chàtillon constitue la par-
tie la plus septentrionale du département de la
Côte-d'Or. Son étendue superficielle est de
197,469 hectares, dont 71,778 couverts de forêts
et 125,691 non boisés.
La totalité de sa surface, qui appartient au ver-
sant océanien, présente une inclinaison générale
du Sud-Est au Nord-Ouest. Cette partie, sensible-
ment plus rapide dans la partie Sud que dans la
— 380 —
partie Nord, est comprise entre 504 et 190 mètres
d'altitude au-dessus du niveau de la mer ; la diffé-
rence est donc de 314 mètres. La côte la plus éle-
vée se trouve à l’extrémité sud de l’arrondissement
et touche à la ligne de partage des deux versants
océanien et méditerranéen.
Perpendiculairement à cette ligne de faite, des
dépressions plus ou moins profondes forment des
vallées servant de lit à quatre cours d’eau princi-
paux, qui sont l'Aube, l’Ource, la Seine et la
Laignes. À chacune de ces vallées principales
viennent se rattacher des vallons multipliés qui y
conduisent les eaux d’un grand nombre de sources
et de ruisseaux.
Quant à la nature du sol, elle est représentée
presque en totalité par des terrains calcaires,
marneux etargileux. Ces terrains appartiennent aux
étages géologiques compris, d’un côté {au Sud),
entre les marnes supérieures du Lias, et, d’un
autre (au Nord), les argiles kimmeridgiennes. Les
couches présentent une inclinaison sensible con-
cordant à peu près avec celle de la surface du sol,
et déterminent, par leurs alternances de terrains
perméables et imperméables, de nombreuses
sources, soit superficielles, soit naturellement
ascendantes par les fissures des massifs.
Telle est, à grands traits, la constitution phy-
sique de l'arrondissement de Châtillon pris dans
son ensemble ; mais des éléments divers qui la
composent ressortent des conditions qui sont loin
d’être les mêmes sur tous les points. A cet égard,
— 381 —
le pays peut se diviser en trois parties, qui, par
des caractères particuliers à chacune d'elles, se
distinguent parfaitement l’une de l’autre et consti-
tuent ainsi trois régions tout à fait naturelles, que
j'appellerai méridionale, centrale et septentrio-
nale.
Elles figurent approximativement trois bandes à
peu près parallèles, qui, s'étendant, suivant leur
longueur, du Nord-Est au Sud-Ouest, coupent tous
les cours d’eau presque à angle droit. La première
comprend la partie sud-est de l’arrondissement,
sur une largeur moyenne de 15 kilomètres, à partir
de la ligne de faite qui sépare les versants océa-
nien et méditerranéen ; la seconde est comprise
entre celle-ci et une sorte de falaise, qui au Nord-
Ouest s'élève nettement au-dessus de la plaine ; la
troisième enfin s'étend de cette falaise au dépar-
tement de l’Aube.
Ces trois régions, ainsi limitées très approxima-
tivement, n’ont pas une étendue égale : celle du
centre est la plus spacieuse, elle surpasse d’un
tiers à peu près celle du Nord et d’un quart celle
du Sud. Quant aux caractères principaux que pré-
sente chacune d’elles, ils sont les suivants.
1° RÉGION MÉRIDIONALE. — Cette région, dont la
limite Sud-Est est en partie comprise dans la ligne
de faite dont je viens de parler, est la plus élevée :
altitude du sol y varie entre 504 et 400 mètres.
Les vallées des quatre cours d’eau principaux y
sont étroites et généralement peu profondes ; les
vallons qui y aboutissent sont nombreux et resser-
— 382 —
rés. Le sol y est très accidenté et présente le plus
ordinairement des escarpements et des coteaux
abruptes. Le terrain étant en grande partie com-
posé de calcaires très résistants (calcaire à Entro-
ques) et de marnes et argiles qui naturellement ne
le sont pas (Fuller-s.-Earth), la surface parait, pour
ainsi dire, déchiquetée. Les sources sont très
multipliées et généralement d’un faible débit;
elles sont l’origine des grands cours d’eau qui
traversent l'arrondissement, mais qui, ici, se ré-
duisent presque à l'état de ruisseaux. Toutes les
eaux sont vives et limpides, et, par suite de la
présence des argiles du Fuller-s.-Earth, forment
souvent de petits étangs. C'est la région la plus
boisée et celle qui offre, pour les Mollusques, le
plus de diversité dans les conditions d'habitat.
2° RÉGION CENTRALE. — Beaucoup moins acci-
dentée que celle qui précède, cette région se com-
pose le plus généralement de vastes plateaux secs
et arides, dans lesquels sont creusés des vallons
ordinairement secs aussi. Flanqués de nombreuses
courbes, ceux-ci se rendent aux cours d’eau prin-
cipaux, qui, ici, sont plus importants et coulent
dans des vallées plus ouvertes. Les petites sources,
si fréquentes dans la région méridionale, man-
quent ici à peu près complètement; mais des
fontaines très puissantes, peu nombreuses, il est
vrai, arrosent les vallées basses sur quelques
points. Le sol, qui est généralement composé de
calcaires assez résistants, varie, quant à son alti-
tude, entre 400 et 220 mètres. La surface boisée
— 383 —
est ici encore assez importante ; mais les forêts n'y
offrent plus qu'exceptionnellement quelques con-
trées fraîches et humides.
3° RÉGION SEPTENTRIONALE. — Celle région pré-
sente un facies tout particulier : un puissant massif
de terrains calcaréo-marneux constitue, au Sud,
une vaste falaise, dont la partie supérieure est un
plateau très étendu et en partie couvert de forêts.
Sa surface est très peu accidentée ; les vallons,
qui y sont creusés, sont d’allure régulière, et les
vallées qui donnent passage aux cours d’eau prin-
cipaux sont largement ouvertes et à fond plat.
L’altitude varie, ici, entre 300 et 250 mètres, pour
les plateaux élevés, et entre 220 et 190, pour le
fond des vallées. Les eaux des régions qui pré-
cèdent, lorsqu'elles arrivent dans celle-ci, four-
nissent déjà, pour le lit des rivières, un volume
important, qui, eu égard au peu d’inclinaison du
sol et à la nature imperméable des terrains. bas
des marnes oxfordiennes, s’écoule lentement, dé-
borde souvent en formant des marécages sur un
grand nombre de points, et entretient dans toute
la région une notable humidité.
On voit facilement, par le court exposé qui pré-
cède, quelles différences présentent entre elles les
trois régions que j'ai établies, différences sur les-
quelles je me suis étendu davantage ailleurs !
pour les rendre plus sensibles. Quoi qu’il en soit,
1. Description de l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine,
au point de vue de sa constitution physique. Chätillon-sur-
Seine, 1884. In-8.
— 384 —
ce que je viens d'exposer est suffisant pour faire
comprendre les conditions variées qu'offre, pour
l'habitat des Mollusques, le pays qui fait l’objet de
ces éludes.
GASTEROPODA
1. ARIONIDÆ
ARION RUFUS, Michaud. — Dans les bois, les
lieux couverts et surtout dans les prairies, près
des cours d’eau. Espèce très variable dans sa colo-
ration depuis le rouge brique clair jusqu’au brun
foncé. Les individus de cette dernière teinte sont
ceux qu’on rencontre le plus fréquemment. Mol-
lusque très commun.— Partout. :
ARION ATER, Michaud. — Dans les bois, et par-
ticulièrement dans les plantations de Sapins des
contrées élevées. Peu commun.— Dans les régions
méridionale et centrale plutôt qu'ailleurs.
ARION RUBIGINOSUS, Baudon.— Sous les mousses
et les pierres, sous les détrilus végétaux, dans les
lieux humides. Assez commun. — Partout.
ARION HORTENSIS, Ferussac (Var. griseus. Mo-
quin). — Dans les champs, les bois, les jardins,
sous les pierres et les détritus végétaux. Assez
commun.— Partout.
2. LIMACIDÆ
Limax AGREsTIS, Linné. — Dans les jardins, les
champs, les prairies, sur les coteaux et dans les
plaines. Espèce très variable dans sa coloration,
— 385 —
qui présente, suivant l’âge et les lieux, toutes Les
teintes depuis le gris jaunâtre jusqu'au noirâtre.
Ce petit Mollusque cause des dégats souvent con-
sidérables en certaines années, lorsque les com-
mencements de l'hiver sont doux. Excessivement
abondant. — Partout.
LIMAX CINEREO-NIGER, Wolf. — Dans les haies et
buissons, mais particulièrement dans les bois,
sous les pierres, les mousses, les détritus végé-
taux. Moyennement commun. — Partout.
Limax cixerEus, Müller. — Dans les bois, sous
les pierres et les mousses des lieux humides. Peu
commun. — Partout.
LiIMAX VARIEGATUS, Draparnaud.— Dans les lieux
humides, à température peu élevée et peu suscep-
tible de varier, tels que les grottes, les caves, les
, D ,
puits. Peu commun.— Partout.
3. HELICIDÆ
VITRINA DIAPHANA, Draparnaud.— Dans les bois
et broussailles, sous la mousse et les détritus
végétaux. Peu commun. — Chàtillon {promenade
de la Douix), Villotte, Maisey, Vanvey, Villers-le-
Duc (grande forêt). — On la rencontre ordinaire-
ment en compagnie de Pomatias septentrionalis,
Pupilla muscorum, Helix Beaudouint.
VITRINA MAJOR, Ferussac. — Dans les forêts,
sous les pierres, la mousse et sous les détritus
végétaux, particulièrement sur les coteaux un peu
humides. Peu commun.— Châtillon (grande forêt),
Villers-le-Duc, Vanvey, Villotte.
Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — 25
— 380 —
SUCCINEA PARVULA, Baudon. — Sur les plantes
aquatiques bordant les fossés marécageux dans
les prairies. Moyennement commun. — Dans la
région septentrionale, particulièrement à Vix,
Pothières, Charrey, Belan-sur-Ource.
SuccinEA BaAuponi, Drouet. — Sous les pierres
et les détritus végétaux avoisinant les marécages
et les fossés humides. Peu commun.— Larrey,
Marcennay, Vix, Pothières.
SUCCINEA PUTRIS, Jeffreys. — Sur les plantes
aquatiques bordant les cours d’eau, les étangs et
les mares. Très commun. — Partout.
Ici, cette Espèce affecte généralement une forme
un peu globuleuse qui la rapproche de la S. Ma-
billei, et n’atteint, surtout dans les régions méri-
dionale et centrale, qu’une taille relativement
peüte, les plus grands individus ne dépassant pas
16 millim. de hauteur.
Var. albida. — Vai recueilli à Pothières quel-
ques individus de cette variété.
SUCCINEA PFEIFFERI, Rossmæssler. — Sur les
plantes qui bordent les cours d’eau et les fossés
marécageux. Assez commun. — Partout, principa-
lement dans la région septentrionale.
Var. elongata. — Plus élancée et, relativement
à sa taille, plus étroite que le type normal, cette
variété atteint une hauteur moyenne de 13 millim.
Elle se rencontre surtout dans les marécages de la
région septentrionale.
Var. minor. — Celle-ci n’atteint guère qu’un
307
maximum de 5 millim. de hauteur et se rencontre
surtout dans la région centrale.
SUCCINEA CONTORTULA, Baudon.— Sur les plantes
bordant les caux vives. Peu commun. — Partout.
SUCCINEA PascaLi, Baudon. — Sur les végétaux
peu élevés qui bordent les fossés humides et les
ruisseaux. Moyennement commun. — Région sep-
tentrionale (prairies).
Cette espèce se rapproche beaucoup de la var.
minor de la S. putris.
SUCCINEA OBLONGA, Draparnaud. — Sur les
plantes aquatiques et aussi les arbustes bordant
les cours d’eau. Peu commun. — Vix, Pothières,
Marcennay.
HyaziniA Lucipa, Westerlund. — Dans les lieux
humides, sous les pierres et les détritus végétaux.
Assez commun. — Partout.
HyaziniA BaARBozANA, Castro.— Sous les mousses
et les pierres. Rare. — Châtillon (rochers de Ha
promenade de la Douix).
HYALINIA SEPTENTRIONALIS, Xobelt. — Sous les
pierres et les mousses, dans les vieilles murailles
des lieux humides. Moyennement commun. —
Partout.
Hyazinia NiTipA, Westerlund.— Sous les pierres
et les herbes, dans les prairies humides. Assez
commun. — Partout, mais plus particulièrement
dans la région septentrionale. Un assez grand
nombre d'individus atteignent presque la taille de
l'A. Parisiaca, Mabille, tout en conservant la forme
de l’ombilie qui appartient à espèce.
— 388 —
HyALINIA HUMULICOLA, Locard.— Sousles pierres,
dans les lieux humides. Rare. — Chàtillon.
Hgzix AsPERsA, Müller. — Dans les pierrailles,
les fentes des rochers, les vieux murs, dans les
haies, les broussailles, les jardins. Très com-
mun.— Partout. Cependant peu abondant dans
les vignes, d’où les deux Espèces suivantes, qui y
sont très multipliées, semblent lexclure.
Cette Espèce est très constante dans sa forme,
qui est généralement déprimée. J'ai recueilli un
seul individu à spire très élevée, qui parait être
plutôt un cas accidentel qu’une variété.
Quant à la coloration, elle est généralement
foncée ; cependant les individus à teintes claires
ne sont pas rares. Cette particularité, en raison des
lieux où je l’ai observée, ne paraîtrait guère pou-
voir être attribuée entièrement à une moindre
intensité de lumière ou d'humidité. Ne pourrait-
celle pas provenir de la nature des substances ayant
servi à l'alimentation ? À cet égard, je ne pourrais
rien dire de bien certain ; je me borne à appeler
dans cette voie l'attention des observateurs.
À propos de cette Espèce, je rapporterai ce qui
m'a été dit il y a quelques années, savoir, qu'elle
aurait été importée à Monthard par Buffon, à qui
un naluraliste anglais en aurait envoyé plusieurs
individus vivants, lesquels auraient ensuite peuplé
de proche en proche tout le pays. Je ne saurais
dire ce qu’il peut y avoir de vrai dans l'envoi qu’on
dit avoir été fait à Buffon ; mais on est bien obligé
de reconnaitre que l'A. aspersa est très ancienne
— 399 —
en Bourgogne, et qu’elle existait antérieurement
à Buffon, puisqu'on en rencontre fréquemment des
restes dans des fouilles de terrains non remués
depuis plusieurs siècles, et à des profondeurs où
l'Espèce ne descend jamais dans son enfouisse-
ment hibernal.
HELIx POMATIA, Linné.— Dans les bois, les haies,
les buissons, les vignes, les jardins. Très abon-
dant. — Partout. Assez constant dans la forme
globuleuse de sa coquille qui, surtout dans les
bois, atteint une grande taille et présente une
coloration ordinairement foncée, à bandes peu
apparentes.
Cette Espèce, vulgairement nommée dans la
campagne Æscargot de vignes, fait l’objet d'une
commerce assez considérable et qui, chaque
année, acquiert plus d'importance. Aussitôt la
bonne saison venue, des chercheurs, habitués à
cette chasse, parcourent la campagne et vendent
le produit de leurs recherches à des acheteurs qui
placent ces Helix dans des sortes de pares, où ils
les nourrissent, pour les expédier ensuite en gros
sur les lieux de consommation. Dans la région
septentrionale, où les vignobles sont assez
étendus, les vignerons, lors des premiers labours,
à l’issue de l'hiver, trouvent le Mollusque encore
dans la terre, la coquille fermée par son épi-
phragme, et en recueillent ainsi une assez grande
quantité qui est ordinairement vendue sur les
marchés de la ville. Ce sont les plus appréciés.
Il n’est pas sans intérêt de constater 1ei que
— 390 —
dans nos contrées, même à une époque très re-
culée, nos ancêtres recherchaient déjà pour l’ali-
mentation cette Hélix, aujourd’hui si appréciée
des gourmets. Il à été en effet rencontré dans des
fouilles faites en 1849 sur le plateau de Vertault
(région septentrionale), au milieu de ruines d'ha-
bitations somptueuses de l’époque gallo-romaine,
et attenante à un établissement de thermes, une
sorte de citerne encore pleine de coquilles du
précieux Mollusque. C'était Ià bien certainement
ce que les Romains, encore plus raffinés à cet
égard que nos contemporains, appelaient un
cochleare, sorte de réservoir, où, suivant certains
auteurs, on engraissait les Escargots.
HELix pYRGIA, Bourguignat.— Mèmes conditions
d'habitat que pour PEspèce ci-dessus. Très abon-
dant. — Partout; mais plus particulièrement dans
la région méridionale.
On rencontre ordinairement cette Espèce en
compagnie de l'A. pomatia; mais quelquefois on
la trouve isolément sur certains points, où elle
semble être à l’état de colonie.
Elle est recherchée pour le commerce comme
l’'Espèce précédente; mais sans qu'on en fasse la
distinction.
HELIX PROMÆCA, Bourguignat.— Dans les brous-
sailles, dans les vignes, dans les herbes des
friches. Rare. — Vennaire. Je n’ai encore pu
rencontrer cette Espèce qu'à lPétat fde coquille
morte.
HELIX NEMORALIS, Linné.— Dans les broussailles,
— 391 —
les bois et surtout les jardins. Très commun. —
Partout.
Connu, dans les campagnes, sous la dénomi-
nalion de Camousel, ce petit Mollusque y est re-
cherché pour l'alimentation, à la fin de Phiver,
lorsque les premières pluies du printemps le font
sortir de terre; maïs, il n’est recueilli qu’à cette
époque de l’année seulement et ne fait l’objet d’au-
cun commerce, quoiqu'il soit regardé comme plus
délicat que ceux qui précèdent.
généralement ici de taille
moyenne et varie très peu dans sa forme. On ren-
Cette Espèce est
contre, tout à fait exceptionnellement, quelques
individus à spire élevée, et aussi quelques autres
à spire très surbaissée.
Quant au système de coloration, les individus à
bandes dominent de beaucoup, et, parmi eux, ceux
à bandes fortement coloriées sont incompa-
rablement plus nombreux que ceux à bandes pâles
ou transparentes, qui sont rares.
HELIxX HoRTENSIs, Müller. — Dans les haïes, les
buissons, les bois, sur les plantes de moyenne
hauteur, surtout sur les arbustes et même les
arbres. Moyennement commun. — Partout; mais
particulièrement dans les contrées boisées des ré-
gions méridionales et centrales.
Cette Espèce atteint ici une taille relativement
assez grande. Ses formes, qui sont cons'antes, sont
moins globuleuses que dans le Midi et se rap-
prochent davantage des formes parisiennes.
BELIX ARBUSTORUM, ZLinné. — Je n’ai rencontré
— 392 —
celte Espèce qu’à l’état de coquille morte, en ayant
recueilli plusieurs individus dans les vases de
fossés marécageux de la prairie de Pothières, et,
bien que je ne l’aie pas encore trouvée vivante, je
n'hésite pas à la mentionner ici, parce que d’un
côté, ces vases sont récentes, et que d’un autre,
elles ne sont pas le résultat d’un charriage quel-
conque. Les individus que j'ai trouvés ont donc
vécu sur le lieu même où ils ont été enfouis, ou
dans un voisinage très rapproché. Du reste, ce
lieu se trouve compris entre le département de
PAube au Nord et,au Sud, la partie méridionale de
celui de Ia Côte-a’Or, deux stations où l’Espèce
est déjà indiquée.
À en juger par les individus que j'ai recueillis,
la forme ne semblerait pas bien constante. Les uns
ont la spire très haute et les autres la présentent
assez déprimée. Quant à la taille, elle est médiocre,
sans toutefois être aussi petite que dans la variété
alpicola, Studer. Le diamètre des plus grands in-
dividus ne dépasse pas 20 millimètres.
HELIX MOSELLICA, Bourguignat. — Dans les
haies, les buissons. Peu commun. — Vix, Po-
thières.
Hezix FRuTICUuM, Müller. — Dans les buissons.
Rare. — Vix (Mont Saint-Marcel). Je n’en ai ren-
contré qu'un seul individu, qui, par sa taille un
peu élevée, tendrait à se rapprocher de l’A. mosel-
lica, Bourguignat.
HELIX STRIGELLA, Draparnaud. — Dans les
broussailles, sous les détritus végétaux. Rare. —
— 393 —
Châtillon (grande forêt). Les individus que j'ai re-
cueillis sont de taille assez grande.
HELIX INCARNATA, Müller. — Dans les haies ct
les broussailles. Peu commun. — Partout, mais
plus particulièrement dans la région septen-
trionale. Je possède un individu à spire très élevée
qui pourrait former une variété elata.
HELIX CINCTELLA, Draparnaud. — Dans les
broussailles. Très rare. — Marcenay.
Je ne possède qu’un seul individu trouvé dans
des buissons avoisinant un marais.
Cette Espèce qui, en France, appartient aux
contrées du Centre et du Midi, n’a pas encore, je
crois, élé rencontrée sur un point aussi septen-
trional.
HELIX CARTHUSIANA, Müller. — Sur les herbes et
les broussailles des vallées et des plaines basses.
Très rare. — Aisey-sur-Seine.
La taille ne parait pas atteindre ici les 18 mill.
propres au type de l’'Espèce; elle ne dépasse pas
16 mill. de diamètre.
HELIX MONTANA, Studer.— Dans les broussailles,
sous les détritus végétaux des lieux ombragés et
un peu humides. Rare. — Chatillon.
Hegzix piuRNA, Bourguignat. — Sur les buissons
des contrées basses. Très rare. — Nod-sur-Seine.
Je n’en possède qu'un seul individu que j'ai
trouvé en un lieu un peu frais près de la Seine. Il
est intéressant de rencontrer ici cette Espèce,
trouvée pour la première fois par M. Locard, au
nord de Lyon, dans les alluvions du Rhône, et qui,
— 394 —
depuis, n’a été, je crois, signalée nulle part
ailleurs. Cette Espèce très rare, dit M. Locard, se
rapproche de VAT. carthusiana; mais s’en distingue,
entre autres caractères, « par la forme plus sur-
baissée de sa spire, sa suture plus profonde, son
ouverture moins arrondie, etc. » (Locard. — Va-
rialions malacologiques. Tome 1°", page 123). L’in-
dividu que j'ai recueilli à Nod, étant d’une taille
plus grande que celle des types de l’Espèce, pour-
rait être considéré cemme formant une variété
major.
HELIX MATRONICA, Mabille. — Sous les pierres et
les détritus végétaux des lieux humides, dans les
prairies. Assez rare. — Régions centrale et méri-
dionale (prairies des vallées de la Seine et de
l'Aube).
Les individus que j'ai recueillis, tous adultes,
sont d’une taille un peu moindre que celle des
types parisiens. Il est à remarquer que cette
Espèce n’a pas encore été signalée dans le sud-est
de Paris, au-delà de Charenton.
HEzix Hispipa, Linné. — Sous les pierres, les
détritus végétaux, dans les bois morts des lieux
un peu humides. Très commun. — Partout.
HELIX SARINICA, Bourguignat.— Sous les mousses
et les pierres, dans les interstices des vieux murs,
dans les jardins un peu frais. Moyennement com-
mun. — Chàtillon.
Cette Espèce n’a pas encore, je crois, été si-
gnalée en France.
HELIX BEAUDOUINI, Locard. — Sous les mousses,
— 395 —
les pierres, les détritus végétaux. Assez commun.
— Châtillon (promenade de la Douix), Villotte,
Maisey, Vanvey.
Cette Espèce, récemment décrite par M. Locard,
est, relativement aux Espèces du groupe, remar-
quable par la grandeur de Pombilic.
HEzLIX DUESMENSIiSs, Locard. — Mêmes conditions
d'habitat et mêmes localités que pour l'Espèce ci-
dessus, en compagnie de laquelle on la rencontre.
Moyennement commun.
HELIx LATISCENSIS, Locard. — Mêmes conditions
d'habitat et mêmes localités que pour les deux
Espèces qui précèdent. Moins commune que
celles-ci et vivant plus particulièrement en com-
pagnie de l’Helix pulchella et du Pupilla mus-
corum. Cette espèce, et celle qui précède, ont
également été récemment décrites par M. Locard.
La forme de l’H. latiscencis est moins élevée que
celle de l’Æ. duesmensis.
HELIX STRIOLATA, C. Pfeiffer. — Sous les pierres
et les mousses. Rare. — Région méridionale (bois
des contrées les plus élevées).
HELIX CLANDESTINA, Born. — (Var. minor.) —
Sous les pierres, dans les fentes des rochers, dans
les broussailles des terrains un peu secs et acci-
dentés. Rare. — Canton de Recey.
HELIX CIRGINNATA, Studer. — Dans les détritus
végétaux, sous les pierres, dans les broussailles
des terrains un peu secs. Très commun. — Partout.
HELIX osMALISMA, Bourguignat.— Sous les pier-
res, dans les fentes des rochers des lieux acciden-
— 396 —
tés. Rare. — Région méridionale. Cette espèce n'a
pas encore, je crois, été signalée dans une station
aussi septentrionale.
HeLix RoTUNDATA, Müller. — Sous les pierres et
les détritus végétaux, dans les broussailles. Très
commun. — Partout.
Sur un très grand nombre d'individus que j'ai
recueillis, aucun ne s’écarte, quant aux formes, du
type de l’'Espèce ; et, quant à la coloration. elle est
aussi constante, un seul individu m'a présenté la
var. alba, Michaud.
HELIX RUPESTRIS, S{uder. — Sous les pierres et
les mousses des terrains un peu secs et acciden-
tés. Très commun. — Partout.
HELIxX oBvoLUTA, Müller. — Sous les pierres et
les détritus végétaux dans Îles broussailles des
terrains moyennement secs. Peu commun. — Par-
tou.
J'ai rencontré rarement ce Mollusque à lPétat
vivant ; les 9/10 des individus que j'ai recueillis
sont des coquilles mortes.
HEzix LAPicIpA, Linné. — Sous les pierres, sous
les mousses, dans les interstices des rochers et
des vieux murs des lieux un peu humides. Assez
commun.— Partout.
Chez les nombreux individus que j'ai recueillis
les formes sont généralement assez constantes ;
cependant quelques -uns présentent des tours
remarquablement renflés et une spire sensible-
ment élevée; tandis que d’autres, au contraire,
ont une forme très aplatie et conséquemment une
— 397 —
spire plus courte. N'y auraitil pas lieu de faire à
cet égard les deux variétés elata et depressa ?
Quant à la coloration elle est assez variable, pas-
sant du brun au blond. J'ai rencontré plusieurs
individus de la var. albina, Menke.
HEzix PULCHELLA, Müller. — Sous les pierres,
les mousses et les détritus végétaux, dans les lieux
frais. Très commun. — Partout.
HELIX cosrTaATA, Müller. — Mémes conditions
d'habitat que pour l'espèce qui précède. Moyenne-
nement commun. — Partout. Cette espèce se ren-
contre ordinairement en compagnie de PA. pul-
chella.
HeLIxX ERICETORUM, Müller.— Dans les buissons,
les gazons, sur les friches des lieux secs. Très
commun.— Partout.
J'ai recueilli un grand nombre d'individus,
qui, bien que tous adultes, présentent, dans la
taille, de notables différences : les plus grands
n'ont pas moins de 19 mill. de diamètre, la spire
est plus ou moins déprimée, et le dernier tour tou-
jours bien tombant ; leur coloration est générale-
ment très faible ; à peine les bandes peuvent-elles
se remarquer. Les individus de taille moindre ne
présentent guère en moyenne que 12 mill. de
diamètre; ils ontune forme beaucoup moins dépri-
mée et une coloration beaucoup plus prononcée
que les premiers. Ce sont évidemment deux varié-
tés bien distinctes qui rentrent dans les var. major
de Moquin-Tandon et minor de Picard. Je ne sau-
rais trop à quoi attribuer cette grande différence de
— 398 —
taille dans les deux variétés qu'on trouve quelque-
fois vivant ensemble. Je dois dire toutefois que la
variété de grande taille vit particulièrement dans
les lieux très arides, tandis que la variété de petite
taille se rencontre dans des conditions d'habitat
très variées.
Je possède un individu de Ia var. major présen-
tant une tendance à la disposition scalariforme.
HELIX ERICETELLA, Jousseaume. — Sur les friches
des lieux secs. Très commun. — Partout.
Cette Espèce, parfaitement distincte de celle
qui précède (var. minor), a déjà été signalée dans
les environs de Châtillon par M.Locard (Mollusques
de France, p. 98). Quant à la coloration, elle varie
beaucoup, ainsi que dans l’A. Ericetorum, pour
l'intensité de la teinte, le nombre et la disposition
des bandes.
HELIX cosTuLATA, Ztegler.— Dans les gazons, les
mousses, les détritus végétaux, sur les friches
des lieux secs. Assez commun. — Partout, et prin-
cipalement sur les coteaux de la région méri-
dionale.
HELIX UNIFASCIATA, Poiret. — Dans les mousses,
les gazons, les broussailles des lieux secs et arides.
Assez commun.— Châtillon (grande forêt), Vanvey,
Villers-le-Duc, Maisey.
Buzimus oBscurus, Draparnaud. — Sous les
pierres et les mousses des buissons et des bois,
dans les lieux un peu frais. Commun. — Partout.
CHONDRUS TRIDENS, Cuvier. — Sous'les mousses,
les détritus végétaux, les pierres, dans les fentes
— 399 —
des rochers des lieux un peu secs. Commun. —
Partout.
Cette Espèce, qui est difficile de trouver avec
animal vivant, se distingue ici par une taille
relativement petite, mais qui ne l’est pas assez pour
la faire rentrer dans la variété minor de Menke.
J'ai rencontré un assez grand nombre d'individus
de taille plus grande; mais se distinguant surtout
par une forme beaucoup plus ventrue, et dont on
peut parfaitement faire une variété ventricosæ.
CHONDRUS QUADRIDENS, Cuvier. — Mêmes condi-
tions d'habitat que pour l'espèce ci-dessus. Peu
commun. Partout.
Les individus que j'ai recueillis, bien que parfai-
tement adultes, sont, comme cela se remarque,
ainsi que je viens de le dire, chez le Ch. tridens,
de taille médiocre relativement au type de l'Espèce.
ZUA SUBCYLINDRICA, Bourguignat. — Sous la
mousse, les gazons et les pierres, dans les lieux
humides. Très commun.— Partout.
ZuUA coLLiINA, Droüet. — Sous les pierres et les
détritus végétaux des lieux frais. Peu commun. —
Villiers-le-Duc, Maisey, Vanvey.
CZÆCGILIANELLA ACICULA, Bourguignat. — Sous les
mousses, les pierres, les détritus végétaux des
lieux frais. Commun. — Partout.
CLAUSILIA LAMINATA, Turion. — Dans les bois
frais, sous les mousses et les pierres, dans les
interstices de l'écorce des vieux arbres. Commun.
— Partout.
CLAUSILIA GALLIGA, Bourguignat.— Dans les bois
— 100 —
frais, sous les détritus végétaux et dans les mous-
ses qui couvrent les vieux arbres. Peu commun.—
Villers-le-Duc (forêt).
CLAUSILIA NIGRICANS, Moquin-Tandon. — Dans
les bois frais, sous les mousses et sur l'écorce des
vieux arbres. Peu commun. — Villers-le-Duc
(forêt), Vanvey.
CLAUSILIA PARVULA, Studer. — Sous les mousses
et les pierres des vieux murs. Très commun. —
Partout.
BaziA PERVERSA, Bourguignat. — Sous les pier-
res, les mousses et les détritus végétaux, dans les
fentes des rochers des lieux frais et humides.
Commun. — Partout.
Pupa sECALE, Draparnaud.— Sous les mousses,
les détritus végétaux, les pierres, dans les gazons
des lieux secs. Très commun. — Partout.
PUPILLA UMBILICATA, Beck. — Sous les pierres,
les mousses et les détritus végétaux des lieux
un peu frais. Moyennement commun. — Chà-
tüillon (promenade de la Douix), Vanvey, Mai-
sey.
PupiILLA MUScORUM, Beck. — Mêmes conditions
d'habitat que pour l'espèce ci-dessus, avec laquelle
on la rencontre ordinairement. Très commun. —
Partout.
VERTIGO PYGMÆA, Férussac. — Sous les détri-
tus végétaux, les mousses et les pierres, dans les
lieux frais et humides. Très commun. — Partout.
VERTICO PUSILLA, Müller. — Sous les mousses,
les pierres, les détritus végétaux dans les bois un
— O1 —
peu humides. Assez rare. — Châtillon (forêt:
Villers-le-Duc et Vanvey (grande forêt).
4. AURICULIDÆ
CARYCHIUM MINIMUM, Müller. — Dansles mousses,
les détritus végétaux, sous les pierres des prairies
et lieux humides. Moyennement commun. — Dans
les parties basses des vallées de la Seine, de
l’'Ource et de l'Aube.
CARYCHIUM TRIDENTATUM, Bourguignat. — Mèmes
conditions d'habitat et mêmes localités que pour
l'espèce précédente. Peu commun. — On les
trouve facilement l’une et l’autre dans les alluvions
déposées sur les prairies par les cours d’eau pré-
cipités, lors de leurs débords.
5. LIMNÆIDÆ
PLANORBIS UMBILICATUS, Müller. — Sur les plantes
et débris végétaux des eaux stagnantes, dans les
mares, étangs et fossés marécageux. Très com-
mun. — Vix, Pothières, Charrey, Marcenay, Belan.
J'ai trouvé plusieurs individus présentant le der-
nier tour dévié du plan général de la coquille, dont
il tend à se séparer en s’élevant.
PLANORBIS SUBMARGINATUS, Créstofort et Jan. —
Mêmes conditions d'habitat et mêmes localités que
pour l'espèce précédente. Très commun. — Par-
tout.
PLANORBIS CARINATUS, Müller. — Sur les plantes
marécageuses de toutes les eaux stagnantes des
marais et fossés, et aussi dans les eaux légèrement
Bul. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 26
= 102 —
courantes. Très commun. — Partout, mais parti-
culièrement dans la région septentrionale.
J'ai recueilli un individu dont le dernier tour,
irrégulièrement tourmenté, présente, à l'ouver-
ture, une dilatation tout à fait anormale.
PLANoRBIS VORTEX, Müller. — Sur les plantes
aquatiques et les débris végétaux, dans les eaux
dormantes où peu courantes des étangs, fossés et
ruisseaux. Commun. — Partout, mais particulière-
ment dans la région septentrionale.
L'Espèce, qui présente dans la vallée de la
Seine une taille moyenne, n’en a qu'une médiocre
dans les autres vallées.
PLANORBIS ROTUNDATUS, Potret. — Sur les plantes
marécageuses des eaux stagnantes, dans les mares,
étangs et fossés. Assez commun. — Partout, mais
particulièrement dans la région septentrionale.
PLANORBIS ALBUS, Müller. — Sur les plantes et
les débris végétaux, dans les eaux relativement
pures et peu courantes des étangs et fossés.
Moyennement commun. — Partout.
On le rencontre aussi dans les ruisselets d'eaux
vives de Ja région méridionale, aux sources de la
Seine, de la Laignes, etc.
Cette Espèce atteint, dans la région septentrio-
nale, une taille relativement grande et pourrait
être confondue avec le P. Crosseanus, lorsque les
individus ne sont pas parfaitement adultes.
PLANORBIS contTorTus, Müller. — Sur les plantes
aquatiques des eaux dormantes. dans les mares.
— 4h03 —
étangs et fossés marécageux. Moyennement com-
mun., — Région septentrionale.
PLANORBIS CORNEUS, Potret.'— Sur les plantes et
débris végétaux des eaux stagnantes des marais et
fossés. Moyennement commun.— Larrey, Mar-
cenay, Villedieu.
PLaANORBIS MABiLLEr, Bourguignat. — Mêmes
conditions d'habitat et mêmes localités que l'Espèce
qui précède, avec laquelle elle vit. Moyennement
commun.
Cette Espèce, je crois, n'a été signalée jus-
qu'alors que dans le département de l'Oise.
PHYSA FONTINALIS, Dr'aparnaud. — Sur et sous
les pierres et les corps de diverse nature, im-
mergés dans les eaux peu courantes des fossés et
ruisseaux. Assez commun. — Partout.
PHysA ACUTA, Draparnaud. — Sous et sur les
pierres, dans les eaux fraiches, pures et courantes
des sources et ruisselets. Peu commun. — Région
méridionale (particulièrement dans les sources du
Fuller-s.-Earth).
LIMNÆA AURICULARIA, Dupuy. — Sur les plantes
aquatiques des eaux stagnantes ou peu courantes
des mares, étangs et ruisseaux, et aussi dans les
dormants des rivières. Très commun. — Partout.
Cette Espèce atteint une assez grande taille
dans l'étang de Marcenay.
J'ai recueilli à Châtillon, dans la Seine, deux
individus présentant la forme scalaire.
LIMNEÆA GANALIS, Villa. — Sur les plantes aqua-
— 104 —
tiques des eaux stagnantes ou peu courantes, dans
les étangs, fossés et ruisseaux. Rare. — Vix.
Les individus que je possède sont tout à fait
conformes à la figuration de Pabbé Dupuy.
LimNæA LiMosa, Lamarck. — Mêmes conditions
d'habitat et même localité que pour l’'Espèce qui
précède. Moyennement commun.
LIMNÆA AMPULLACEA, Rossmässler. — Mêmes con-
ditions d'habitat que pour les deux Espèces qui
précèdent. Rare. — Marcennay.
LIMNÆEA PaLUSTRIS, Fleming. — Sur les plantes
aquatiques des eaux stagnantes ou peu courantes
des étangs, fossés et marais. Très commun. —
Partout, mais particulièrement dans les parties
marécageuses de la région septentrionale.
J'ai rencontré la variété /usca de Pfeiffer, mais
aussi de nombreux intermédiaires présentant le
passage au type de l'Espèce, par des gradations
insensibles, qui rendent une limite très difficile à
établir.
Sur certains points de la prairie marécageuse
de Vix, et aussi à Marcenay, les individus repré-
sentant l'Espèce offrent une coloration ferrugi-
neuse remarquable qui semble résulter d’un dépôt
limoneux tout particulier; mais qui ne se voit pas
sur quelques autres espèces vivant dans les mé-
mes eaux.
LIMNÆA VULGARIS, C. Pfeiffer. — Sur les plantes
aquatiques et les détritus végétaux, dans les eaux
humides des sources et fontaines. Moyennement
commun. — Semond (fontaine Saint-Florentin), et
2 SRE =
une grande partie des fontaines de la région méri-
dionale.
Tous les individus que j'ai pu recueillir sont
généralement de petite taille.
LIMNÆA TRUNCATULA, Müller. — Sur les plantes
aquatiques et les pierres, dans les eaux vives des
fontaines et petites rivières. Assez commun. —
Châtillon (source de la Douix), et dans beaucoup
de sources des trois régions.
Dans la vallée de lOurce, à Belan, l'Espèce
n'atteint qu'une très petite taille (7 mill. de hau-
teur) et peut constituer une variété z7inor. D'un
autre côté, dans les eaux moins vives, mais égale-
ment courantes des ruisseaux de Marcenay et de
Griselles, la même Espèce atteint jusqu'à LE ml.
de hauteur et représente une véritable variété
major.
Il ne paraitra sans doute pas hors de propos
que je mentionne ici les recherches que, sur l'in-
vitation de M. Locard, j'ai faites de la Limnæa
spelæa, petite Espèce très voisine du L. trunca-
tula, et qui, récemment signalée dans le départe-
ment de l'Aube, paraîitrait, ainsi que son nom
l'indique, habiter les eaux sortant des grottes ou
excavations souterraines; je dirat donc, à cet
égard, qu'ayant exploré, aussi loin qu'il m'a été
possible de pénétrer sous l’excavation d’où elles
sortent, les eaux de la fontaine de la Douix, à Chà-
tillon, qui semblent présenter les conditions d'ha-
bitat de l’'Espèce, je n'ai pu, malgré une recherche
très attentive. rencontrer que la L. truncatula.
— 06 —
LIMNEA TURGIDA, Hartmann. — Sur les plantes
aquatiques el marécageuses des eaux stagnantes
ou peu courantes des étangs, fossés et ruisseaux.
Moyennement commun.— Partout, mais particu-
lièrement dans la région septentrionale.
LIMNÆA ELOPHILA, Bourguignat. — Sur les joncs
et autres plantes aquatiques des eaux stagnantes
ou peu courantes des mares, étangs, fossés ou
petites rivières. Très commun. — Partout et par-
ticulièrement dans la région septentrionale.
Cette Espèce est très variable dans sa forme,
qui conserve toujours cependant ses caractères
principaux. De ses nombreuses variations se dé-
gage toutefois un type particulier à forme élancée
bien constante, dont M. Locard a fait la variété
subelophila.
On rencontre fréquemment dans cette Espèce
des individus présentant un test coloré d’un jaune
brun très prononcé.
J'ai aussi recueilli de nombreux exemples remar-
quables de déformation et de reconstitution de la
coquille, particularités bien certainement dues à
quelques Iésions organiques chez l'animal, qui
semble jouir, à cet égard, d'une grande puis-
sance chez les organes réparateurs.
6. ANCYLIDÆ
ANCYLUS RIPARIUS, Desmarest. — Sur les pierres,
dans les eaux limpides et courantes des ruisseaux
et rivières. Moyennement commun. — Partout.
ANCYLUS CAPULOIDES, Jan. — Sur les pierres,
— 07
dans les eaux fraiches et limpides des sources et
fontaines. Assez commun. — Billy (sources de la
Seine), Semond (fontaine Saint-Florentin), Chà-
illon {sources de la Douix), Courcelles (fontaine
des Abymes), et aussi dans beaucoup d'autres
localités des régions méridionale et centrale.
7. CYCLOSTOMIDÆ
CYCLOSTOMA ELEGANS, Draparnaud. — Dans les
mousses, les gazons, les broussailles des lieux
un peu frais et ombragés. Très commun. — Par-
tout.
Sur certains points, on rencontre en assez grand
nombre des individus de tout âge d’une coloration
très accentuée, affectant quelquefois une teinte
violacée. Ces individus, qui d’ailleurs ne diffèrent
en rien du type quant aux formes et à la taille, ne
semblent pas devoir constituer une Espèce parti-
ticulière ; à peine pourrait-on en faire une simple
variété.
J'ai recueilli un cas d’albinisme, particularité qui
doit être très rare dans cette Espèce, si j'en juge
par le très grand nombre d'individus que j'ai
examinés.
PomarTias oBscurus, ZL. Pfeiffer. — Sous les
pierres, les gazons, dans les détritus végétaux
des contrées rocheuses. Assez commun. — Par-
tout, mais particulièrement dans la région méri-
dionale.
PomaATIAS APRIGUS, Housson. — Sous les pierres,
dans les interstices des rochers, sous les détritus
— 408 —
végélaux des contrées boisées et rocheuses. Assez
rare. — Villers-le-Duc, Vanvey.
POMATIAS SEPTEMSPIRALIS, Bourguignat. — Sous
les pierres et les détritus végétaux des lieux cou-
verts et rocheux. Très commun. — Partout, mais
particulièrement dans les régions méridionale et
centrale.
8. PALUDINIDÆ
BYTHINIA TENTACULATA, Gray. — Dans les eaux
peu courantes des fontaines, ruisseaux et rivières.
Très commun. — Partout, mais particulièrement à
Châtillon, Vix, Pothières, Marcenay, Laignes,
Griselles et toute la région septentrionale.
Var. major. — Il existe, dans les ruisseaux et
fossés de Marcenay et de Griselles, des individus
reproduisant exactement tous les caractères de
l'Espèce, mais d’une taille atteignant jusqu'à
[5 mill. de hauteur. Ils ne sont pas communs. On
peut sans hésitation en faire une variété mayor.
BYTHINELLA ABBREVIATA, Locard. — Dans les
eaux fraiches et limpides des sources et fontaines,
et surtout sur Îles points rapprochés de l’origine
des sources. Assez commun. — Régions méridio
nale et centrale.
BYTHINELLA CARINULATA, Locard. — Mêmes con-
ditions d'habitat et mêmes localités que pour l’Es-
pèce ci-dessus. Très commun. De nombreux
individus de taille relativement grande semble-
raient constituer une variété major ; je signalerai
aussi, mais à titre de renseignement seulement,
— 4h09 —
quelques individus de forme obèse assez accen-
Luce.
BYTHINELLA Virinis, Frauenfeld. — Mêmes con-
ditions d'habitat que pour les Espèces ci-dessus,
mais plus particulièrement dans les petites sources
vives des lieux élevés de la région méridionale.
Beaucoup moins commun que les deux Espèces
qui précèdentf.
9. VALVATIDÆ
VALVATA CONTORTA, Menke. — Sur les pierres et
les plantes aquatiques des eaux moyennement
courantes. Assez commun. — Partout (toutes les
rivières des trois régions).
VALVATA PISCINALIS, Ferussac (père). — Mêmes
conditions d'habitat et mêmes cours d’eau que
pour l’Espèce précédente. Commun.
VALVATA CRISTATA, Müller. — Sur les pierres
et les plantes aquatiques des eaux claires et frai-
1. Je reproduirai ici une observation que j'ai publiée il y a
déjà assez longtemps (Description physique de l'arrondissement
de Chûtillon-sur-Seine), savoir ; que la présence des Bythi-
nelles indique ordinairement ici le niveau géologique des
sources dans lesquelles elles vivent. En effet, on les rencontre
tout particulièrement dans les sources provenant de niveaux
géologiques profonds, et qui par conséquent ont une tempéra-
ture beaucoup moins variable que celles qui sont fournies par
des niveaux moins profonds, ou qui sont superficielles. Cette
particularité expliquerait aussi pourquoi ces petits Mollusques
ne se répandent pas bien loin du point où la source émerge
du sol, les eaux n'ayant là pas encore sensiblement subi l'in-
fluence de l'air ambiant,
— 410 —
ches. Très rare. — Châtillon, Buncey (dans les
dormants de la Seine).
ACEPHALA
1. SPHÆRIDÆ
SPHERIUM RIVICOLA, Bourguignat. — Dans les
parties tranquilles des rivières et ruisseaux à fond
un peu vaseux. Peu commun. — Régions sep-
tentrionale et centrale plus particulièrement (la
Laignes, la Seine, l'Ource, l'Aube).
SPHÆERIUM CORNEUM, Scopoli. — Dans les eaux
peu courantes des étangs, fossés, ruisseaux et
rivières, et principalement dans les parties à fond
vaseux. Très commun. — Partout.
SPILERIUM NUCLEUM, Locard. — Dans'les eaux
tranquilles des étangs, des fossés marécageux, des
ruisseaux et même de quelques parties de ri-
vières. Très commun. — Partout, mais particu-
lièrement dans les régions centrale et septen-
trionale.
SPILERIUM RYckHoLTI, Bourguignat. — Dans les
eaux un peu vaseuses et tranquilles des ruisseaux
et marécages. Assez commun. — Griselles, Mar-
cenay.
Les adultes sont rares relativement aux jeunes
individus qu'on rencontre.
PISIDIUM AMNICUM, Jenyns. — Dans les eaux
claires et peu courantes des étangs, ruisseaux et
rivières à fond un peu vaseux. Moyennement com-
mun. — Marcenay, Châtillon, Vix, Belan-sur-
— il —
Ource. Difficile à trouver, étant le plus souvent
enfoncé dans la vase.
PISIDIUM PALLIDUM, Gassies. — Dans les ruis-
seaux et fossés à eaux vives et à fond un peu va-
seux. Assez rare. — Région méridionale (ruisse-
lets et fossés des points les plus élevés).
PISIDIUM ROTUNDATUM, De Cessac. — Mèmes con-
ditions d'habitat et mêmes lieux que pour l'Es-
pèce précédente. Peu commun.
2. UNIONIDÆ
PSEUDANODONTA GRATELOUPIANA, Bourguignat. —
Dans les eaux courantes de la Seine, et particu-
lièrement dans les parties à fond vaseux. Moyen-
nement commun. — Châtillon, Etrochey, Vix, Po-
thières.
J'ai recueilli un individu de cette Espèce, dont
l’une des valves présente une sécrétion perlière
adhérente à la coquille.
PseupaxoponTa NorMaxpi, Bourguignat. — Méè-
mes conditions d'habitat et mêmes localités que
pour lEspèce précédente. Moyennement com-
mune.
PSEUDANODONTA DORSUATA, Bourguignat. — Dans
les parties moyennement courantes et à fond va-
seux des cours d’eau. Moyennement commun. —
Partout, mais particulièrement dans les régions
centrale et septentrionale.
J'ai recueilli, dans la Seine, à Etrochey, un
individu voisin du Ps. dorsuata, avec lequel il
présente certaines différences ; mais, cet individu
ne ue
élant jusqu'alors unique, je me borne simplement
à en faire mention.
ANODONTA FRAGILLIMA, Bourguignat. — Dans les
eaux tranquilles des étangs à fond très vaseux.
Commun. — Larrey, Marcenay.
ANODONTA CYGNÆA, Bourguignat. — Mèmes con-
ditions d'habitat et mêmes localités que pour l’Es-
pèce précédente. Commun.
Cette Espèce et celle ci-dessus sont, de tous
les Mollusques Acéphales de larrondissement,
ceux qui atteignent la plus grande taille (138 mil.
de long.). Mais cette taille est loin d'être la
même partout; elle est à son maximum dans
les grandes étendues d’eau, comme dans l'étang
de Marcenay, et n'atteint guère que 80 à 100 mil.
dans les mares et les viviers.
ANODONTA GLYCA ? Bourguignat. — J'ai recueilli
à Crépan, près Prusly, dans la rivière d’Ource,
un individu (resté unique malgré mes recherches),
paraissant se rapprocher beaucoup de l'A. glyca,
si toutefois 1l n'appartient pas à cette Espèce.
ANODONTA STURMI, Bourguignat. — Dans les
eaux un peu courantes et les parties à fond va-
seux de la Seine. Moyennement commun. — Etro-
chey, Courcelles.
ANODONTA NYCTERINA, Bourguignat. — Mêmes
conditions d'habitat que pour lEspèce précé-
dente. Assez commun. — Châtillon, Sainte-Co-
lombe, Etrochey.
Uxio BREvIERI, Bourguignat. — Dans les eaux
courantes des rivières. Peu commun. La Seine,
— 13 —
l'Ource, PAube, particulièrement dans la région
centrale.
UNIO ELONGATULUS, Mululfeld. — Mêmes condi-
üons d'habitat que pour lespèce précédente.
Moyennement commun. — La Laignes et les autres
rivières. Certains individus présentent, sur leurs
valves, des encroütements calcaires assez épais,
surtout dans la Seine et dans l'Ource.
Uxio RicraceNsis, Bourguignat. — Dans les eaux
claires et courantes. Moyennement commun. —
La Laignes.
UNIO BATAVUS, Milsson. — Dans les eaux cou-
rantes des rivières. Très commun. — Partout. —
Les individus provenant de la région septentrio-
nale présentent une taille plus grande que ceux
des autres régions.
UNIO SEQUANIGUS, Coutagne. — Mèmes condi-
tions d'habitat que pour lEspèce précédente.
Moyennement commun. — Partout; mais par-
ticulièrement dans les régions centrale et méri-
dionale.
Uxio amnicus, Ziegler. — Dans les eaux cou-
-antes des rivières. Peu commun. — Dans l’Ource;
notamment à Vanvey, où des incrustations cal-
caires très épaisses couvrent une partie des valves.
Ux10 LAGNisICUuSs, Bourguignat. — Dans les eaux
claires et limpides des petits cours d’eau. Moyen-
nement commun. — La Laignes et les ruisseaux
qui s’y jettent.
— 14 —
3. DREISSENSIDÆ
DREISSENSIA FLUVIATILIS, Bourguignat. — Je ne
mentionne ici, que pour mémoire, ce Mollusque
qui a été importé du canal de Bourgogne à Chätil-
lon, dans un vivier en communication avec la
Seine, dans les eaux de laquelle il a pu facilement
se répandre.
ro
Résumé et observations diverses.
Tels sont les mollusques que j'ai pu constater à
l'état vivant dans l'arrondissement de Châtillon-
sur-Seine ; ils sont au nombre de 134 sur les-
quels 111 Gastéropodes et 23 Acéphales.
Si maintenant on étudie ces Espèces au point
de vue de leurs relations géographiques, on trouve
que, pour la plus grande partie, elles existent,
d’après les catalogues publiés, dans plusieurs ré-
gions voisines ; mais aussi qu'il en est d’autres,
qui, au point de vue de leurs stations, présentent
certaines particularités que j'ai indiquées isolé-
ment au cours de ce travail, et que je vais grou-
per en les résumant.
Ainsi, l’Aelix cinctella (Drap.), appartenant aux
contrées du Midi et du Centre, n’a pas encore été
rencontrée sur un point aussi septentrional; il en
est de même de l’Helix osmalisma (Bourg);
l’Helix matronica (Mab.) n’a pas encore été si-
gnalée dans le sud-est de Paris, au-delà de Cha-
no —
renton ; l'Aelix diurna (Bourg.) n'a pas encore été
indiquée en dehors des alluvions du Rhône, où
M. Locard l’a rencontrée pour la première fois;
le Planorbis mabillei (Bourg.) n’a été jusqu'alors
indiqué que dans le département de l'Oise; et
l’'Helix sarinica (Bourg.) n'a pas encore, je crois,
été signalée en France. Enfin, trois Espèces nou-
velles du groupe de lHelix hispida (les Helix
Beaudouini, Duesmensis et latiscensis), rencon-
trées dans l’arrondissement de Châtillon, ont été
récemment décrites par M. Locard et n’ont pas en-
core été signalées ailleurs.
À ces observations j'en ajouterai d’autres, qui
me paraissent offrir quelqu'intérêt, sur l'ancienneté
de plusieurs Espèces dans la localité. Je n'ai mal-
heureusement pu recueillir que peu de matériaux
à cet égard, en raison de la grande difficulté de
trouver des individus suffisamment conservés pour
permettre d'établir une bonne détermination.Néan-
moins, j'ai pu recueillir quelques Espèces suscep-
tibles d’être déterminées d’une manière certaine,
et que j'ai rencontrées dans des conditions que je
dois tout d’abord faire connaître.
Il existe, sur quelques points de l’arrondisse-
ment, des dépôts d’alluvions anciennes de beau-
coup en dehors des limites extrêmes que peuvent
atteindre aujourd'hui les plus grands débords des
rivières voisines. Ces dépôts se composent ordi-
nairement de couches de graviers et de cailloux
roulés qui dénotent une certaine violence chez les
cours d’eau qui les ont charriés; mais, dans leur
— h16 —
masse, souvent assez puissante, ils renferment
quelquefois une ou plusieurs couches de limon
très fin, accusant alors un certain calme dans les
eaux qui ont déposées. C’est dans ces dernières
couches que se rencontrent, assez rarement du
reste, des débris de coquilles, pour la plupart
indéterminables, ainsi que je viens de le dire. Jai
pu toutefois y reconnaître les espèces suivantes :
Succinea oblonga, Draparnaud. — Riel-les-
Eaux.
Hyalinia radiatula, Alder. — Bissey-la-Pierre.
Helix hispida, Linné. — Riel-les-Eaux.
— fructicum, Müller. — Châtillon.
— ericetorum, Müller. — -—
— rotundata, Müller. — —-
— obvoluta, Müller. — —
— lapicida, Linné. — —
Cyclostoma elegans, Draparnaud. —
Pupa secale, Draparnaud.— Bissey-la-Pierre.
Pupilla muscorum, Beck, — Riel-les-Eaux.
Clausilia laminata, Turton.— Bissey-la-Pierre.
Linmæa limosa, Lamarck. — Riel-les-Eaux.
L'ensemble restreint de ces Espèces est loin,
on le comprend, de représenter la faune malaco-
logique de cette époque, et leur petit nombre ne
peut guère permettre de conclure sur le degré
d'importance qu'elle pouvait avoir. Quoi qu'il en
soit, on peut encore tirer quelques indications de
ce petit groupe de Mollusques, qui ont été con-
temporains de lÆlephas primigenius et du Cas-
DA >
tor antiquus, dont j'ai rencontré les restes dans les
mêmes alluvions.
En comparant cette petite faune fossile à la faune
vivante de ce travail, on trouve que, sur les 13
Espèces qu'elle renferme, 12 vivent encore aujour-
d'hui dans la contrée, une seule ({’Hyalinia radia-
tula) ferait défaut parmi les vivantes ; mais, de ce
que je ne l'ai pas encore rencontrée à l’état vivant,
je n'en infère pas qu'on ne puisse la rencontrer
un jour ou l’autre. Quant aux formes, celles des
£spèces fossiles sont semblables, dans tous leurs
détails, à celles de leurs analogues vivantes. Il en
est de même de la taille. Elles sont donc identi-
tiques les unes aux autres et ne présentent pas
même de modifications suffisantes pour permettre
d'y établir des variétés. Il est à remarquer que,
dans l’énumération qui précède, ne figure aucun
Acéphale; non pas bien entendu que les Mollus-
ques de cette classe aient fait défaut alors, car j'en
ai rencontré des restes relativement assez nom-
_breux ; mais je n’en ai jamais pu recueillir que des
débris indéterminables, malgré des recherches
d'autant plus attentives, que j'espérais arriver par
là à des inductions intéressantes sur le régime des
eaux dans la contrée à l’époque des alluvions
anciennes. Toutefois, si de ce côté les éléments
manquent, d’un autre, le petit groupe de Mollus-
ques terrestres que j'ai mentionnés permettra-t-1l
au moins (les Espèces fossiles étant identiques
aux vivantes) d'en inférer qu'à l’époque des pre-
mières,les conditions d'existence pour ces Mollus-
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 188$. — 27
— 118 —
ques ne devaient pas être bien sensiblement diffé-
rentes de celles de l’époque actuelle.
Il me reste maintenant à mentionner, en les
groupant, quelques observations que j'ai faites,
dans le cours de mes recherches, sur les formes
et la coloration chez certaines Espèces.
En général, dans toute la contrée, les formes
sont correctes et se maintiennent telles ; ce n’est
que très exceptionnellement qu'on rencontre quel-
ques écarts à cette règle, et encore, ces écarts ne
constituent-ils pas des vices transmis héréditaire-
ment et présentant, en un lieu quelconque, une
sorte de colonie de coquilles anormales ; ce sont
des cas isolés et tout à fait individuels. Les Gasté-
ropodes terrestres et aquatiques m'ont fourni quel-
ques coquilles scalaires, ou, plus exactement, ten-
dant à cette forme. À cet égard, je n'ai d'autre
remarque à faire, sinon qu'il est rare que ces
coquilles ne présentent pas, sur leurs premiers
tours, quelque cicatrice. Quant à celles qui offrent
des difformités, résultant de réparations faites par
l'animal, elles ne sont pas rares, surtout chez les
Gastéropodes aquatiques, la Limnæa elophila, tout
particulièrement, en présente de nombreux cas,
dont quelques-unes décèlent, chez ce Mollusque,
une grande puissance d'activité des organes répa-
rateurs.
Je n'ai rencontré aucune coquille sénestre, en
dehors des espèces chez lesquelles cette particu-
larité est un caractère.
Quant à Ja taille, les Gastéropodes, et surtout Les
— 19 —
Acéphales, m'ont fourni d'intéressantes observa-
üons. Elle est généralement très constante dans le
plus grand nombre des Espèces et assez conforme
à celle des types classiques; mais quelques-unes
présentent des variations intéressantes à noter.
Parmi les Gastéropodes, trois Espèces particuliè-
rement offrent un grand écart entre les extrêmes :
l’Helix ericetorum, dont le diamètre varie de 12 à
19 millimètres; la Bythinia tentaculata, dont la
hauteur oscille entre 8 et 15 mill.:; et la Limnæa
truncatula, dont la variation est la même. Mais,
c'est surtout chez certains Acéphales que ces varia-
tions sont sensibles; ainsi, les Arodonta fragilli-
ma et cygnæa varient l’une et l'autre, pour leur
longueur, entre 100 et 138 mill. C’est dans le
grand étang de Larrey, qui a une étendue de 90
hectares, et là seulement, que ces deux Anodontes
atteignent leur plus grande taille, tandis qu’elle
est de beaucoup inférieure dans les étangs de la
même région qui n'ont que quelques hectares de
superficie. Deux autres Espèces, les Unio batavus
et sequanicus, présentent également une notable
différence de taille, selon qu’on les recueille dans
la région méridionale, près de l’origine des cours
d’eau, qui, là, ne sont, pour ainsi dire, que des
ruisseaux, ou bien dans la région septentrionale,
dans ces mêmes cours d’eau devenus fortes riviè-
res, cette taille augmentant sensiblement à mesure
qu'on s'éloigne des sources originelles.Cette obser-
vation, qui s'applique également à d’autres Espèces,
quoique d'une manière moins accentuée. ne semble-
— 420 —
rait-elle pas indiquer que, chezles Mollusques aqua-
tiques, pour certaines Espèces au moins, la taille est
en raison directe du volume etde l'étendue des eaux
qu'elles habitent? Ce soupcon pourrait d’ailleurs être
appuyéde cette autre observation: Des individus de
grande taille appartenant aux deux Espèces d’Ano-
dontes, dont je viens de parler, ayant été trans-
portés dans des viviers d’étendue relativement
restreinte, y onttrès bien vécu et multiplié ; mais
leur descendance a rapidement diminué de taille,
pour se maintenir ensuite, sans variations sensi-
bles, dans les dimensions les plus basses de
l'Espèce.
Il me reste à parler de la coloration de la coquille
et des observations que ce genre d’anomalie m'a
fournies. J'ai rencontré fréquemment, à cet égard,
des variations très sensibles qui semblent ne pas
devoir être attribuées toutes à la même cause. En
effet, tantôt la faiblesse de coloration, comme dans
certaines sous-variétés à bandes transparentes ou
interrompues de lAHelir nemoralis, par exemple,
semble résulter de quelque affection intéressant
le bord du manteau générateur du pigmentum,
cas auquel l’anomalie est simplement individuelle,
les individus qui en sont atteints se rencontrant au
milieu d’un grand nombre d’autres qui en sont
exempis ; tantôt, au contraire, la cause parait avoir
un caractère quelque peu général, des individus
qui présentent soit une forte, soit une faible colo-
ration, se rencontrant très nombreux sur le même
point. La lumière, qui joue certainement, à l'égard
— 421 —
de la coloration de la coquille, un rôle impor-
tant qu'on ne peut nier, ne saurait être, ici,
la seule cause de cette anomalie ; en effet, j'ai
rencontré des individus très colorés dans des
lieux peu éclairés, et au contraire des individus
présentant une coloration foncée, dans des lieux
obscurs. J'ai pu surtout faire fréquemment cette
remarque chez les ÆHelix aspersa et lapicida. D'un
autre côté, les Helix ericetorum et ertcetella, que
jai toujours rencontrés dans des lieux ouverts et
éclairés, m'ont offert, pour la plus grande partie,
des individus à coloration pâle et effacée, ceux à
teinte accentuée formant l'exception. Il me parait
donc difficile de ne pas admettre ici l'influence de
quelque agent particulier. J'ai dit plus haut, à Par-
ticle de Helix aspersa, que les substances servant
à lalimentation pourraient peut-être jouer ici
quelque rôle. Pourquoi, du reste, n’en serait-il pas
chez les Mollusques, de même que chez d’autres
êtres plus élevés dans léchelle animale; chez le
Mouton, par exemple, dont le pigmentum, ainsi
que je l'ai signalé ailleurs ! , est singulièrement
influencé, au point de vue de sa coloration, par la
nature des aliments ?
Chez certains Gastéropodes aquatiques, j'ai ren-
contré souvent la coquille présentant une couleur
de rouille plus ou moins prononcée ; mais, cette
coloration, qui disparait assez souvent par le frot-
1. Etudes physiologiques et économiques sur la toison du
Mouton. (Dans les Mémoires de la Société centrale d'agricul-
ture de France. — Année 1864.)
1H
tement , persiste au contraire quelquefois. Dans le
premier cas, la teinte de rouille n’est due qu'à un
dépôt limoneux très fin, qui recouvre l’épiderme,
auquel il adhère plus ou moins et qui cède assez
facilement au lavage, ainsi que je l'ai observé chez
la Limnæa palustris, par exemple. Dans le second
cas, cette coloration, qui fait, pour ainsi dire, par-
tie de la coquille, semble devoir être attribuée à un
état particulier du pigmentum, qui, déposé sous
l’épiderme, se trouve protégé par celui-ci, comme
je l'ai remarqué chez la Limnæa elophila et le Pla-
norbis umbilicatus.1cei. ce sont des individus isolés
qui présentent ce genre de coloration, tandis que
elle qui résulte d’un dépôt Himoneux atteint tous
les individus de la même Espèce vivant au même
lieu. Il est en outre à remarquer que d’autres Espè-
ces, vivant sur le même point et dans les mêmes
eaux, sont souvent exemptes de ce dépôt colorant.
Pour terminer ce que j'ai à dire touchant la colo-
ration, je mentionnerai deux Espèces, l’Helix lapt-
cida et le Cyclostoma elegans, dont j'ai recueilli
plusieurs individus ayant une tendance prononcée
à prendre une teinte violacée.
Quant aux cas d’albinisme, je les ai rencontrés
chez un certain nombre d'Espèces, ainsi qu'on à
pu le voir au catalogue, à l’article de chacune de
celles qui m'ont présenté cette particularité.
Enfin, je ne dois pas omettre de parler de la ten-
dance prononcée qu'ont certaines Espèces d’Acé-
phales de couvrir surtout la partie postérieure de
leurs valves d’incrustations calcaires souvent très
— 423 —
épaisses. Cette observation s'applique surtout aux
Pseudanodonta dorsuata, et Unio elongatulus,
amnicus et Balavus, qui se chargent de ces incrus-
tations, quand les autres Acéphales, vivant dans
les mêmes eaux, n’en présentent, pour ainsi dire,
pas de trace.
Arrivé au terme de mon travail, qu'il me soit
permis de répéter qu’en y consignant les observa-
tions qui précèdent, j'ai eu beaucoup moins en vue
de chercher à donner, d’ailleurs seulement sous
forme dubitative, l'explication de quelques-unes
d’entre elles, que d'appeler lattention des cher-
cheurs sur les faits analogues à ceux que j'ai signalés
et qui pourraient se présenter à eux dans le cours
de leurs études.
Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888.
TABLE DES MATIÈRES
Pages,
ANcEY (C.-F.). Étude monographique sur le genre Pyr-
AUIODSISsr CS re Ne sa ar creer
— Nouvelles contributions malacologiques. (3e mé-
DROLE) FR MR et ee
BEaupouix (Jules). Faune malacologique vivante de lar-
rondissement de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). . .
BourGuIGxaT (J.-R.). Histoire des Hélices campyléennes du
groupe des Dinariques (olim Helix Pouzolzi). .
Bouvier (le Dr E.-L.)., Observations anatomiques et syslé-
matiques sur quelques familles de Mollusques Proso-
branches Siénoplossés sn te, ane
HaGENMULLER (le D' Paul). Matériaux pour servir à l’His-
toire de la Malacologie de la Corse et de la Sar-
daigne. (1. Sur les Espèces du groupe de l'Helix Ras-
HER E sn dense mn sn à dos. solar ee ee
LeTourNEUx (le conseiller A.). Des Hydrocènes de Dal-
IAE ed et 20 Nine ct Do Ne
Locarp (Arnould). Revision des Espèces françaises appar-
tenanbtiau/senre Modiolgi. Les 120,0
Sayn (Gustave). Catalogue des Mollusques terrestres et
fluviatiles du département de la Drôme . . . . . .
SERVAIN (le Dr G.). Aperçu sur la faune des Mollusques
fluviatiles des environs de Hambourg. . . . . . . .
Vino (le cap.). Catalogue des Mollusques terrestres et
fluviatiles récoltés sur la côte occidentale d'Afrique .
WesTeuLUND (le D' A.). Species et varietates nonnullas
minus cognitas vel novas descripsit, ele, , , , . .
185
251
TABLE DES NOMS D’ESPÈCES
DES APPELLATIONS SYNONYMIQUES
Acanthoptyx acanthinula, Ancey . . . . . . . . . . . 310
Achatina æquatoria| Reeves... ARR Me 0, le 7
-- alabaster, Rang > ste MESSE TS PERTE 68
— balteata, id. Nes
— …barhigera, Morblot. LT. UMR AU AT
— bicarinata, Lamarcks, AM Mmes «08
— Difrons SRULUeWOLEN AU CNE CE 69
= Cauleana, Morelet 4 à : m1. fe eee. e- 10
— Chaper, Antey nus à 2 20. Men ets 6 V0
— columna, Müller. à Ans est eme set 0
=" Downest. Gray à. M Musee Le 40e 66
— éxioua, Menke : 24 sement 16%
— flammigera, Deshayes. . . . . Ai ser 0
_— gabonensis, Shuttleworth "75h, 204102 , 2. 68
_—— Hortensie, Morelel., 2/5 tele, LS
_ moterstinctds Gould. LC a ct ol
— mareinata, Lamarck 24h ati . 68
— id. SOWETDY Che ie PT E |
— moilicella Morelet mt an es me 10
_— Moreletiana, Deshayes. 0. . non ts +. 70
— musæcola, Morelet . . . .. halte Cane
— Paivana, 1 MN Ton À Ne ed
— papyracea, Pfeiffer.1.00." SN TARA AE I
— partioca; Gould... RS CNE 69
— perdrix 1Lamarck 4 CR ter AC 70
— Dettes MOoreleti et RO Ar nd
_ Pfexfien, Bunker , . . 1... Ro ES er |
—— DOLyYCR RP Morelet te... net CTI
— 128 —
Achatina purpurea, Lamarck., . .
— Reeveana, Pfeiffer . .
— Shuttleworthiana, Pfeiffer . .
— solimana, Morelet. .
— striatella, Rang. . . .
— strigosa, Morelet . . . .
— tincta, Reeve, . . . .
variegala, Fab. Columna. .
—— Vignoni, Morelet . , . .
— viridescens, Ancey . . .
— Welwitschi, Morelet,
— Wrighti, Reeve, . .
Ætheria plumbea, Férussac. . .
— semilunata, Lamarck, .
Amnicola alsterica, Servain. . .
— Hochburica, éd.
— mulierum, td.
Ampullaria balenoidea, Gould, . .
— Bernardiana, Morelet .
_ holostoma, id.
— lusitana, Linné,. .
— lybica, Morelet . .
—— ovum, Peters. , , .
Ancylus capuloides, Jan. . , , .
— riparius, Desmarest . .
Anodonta alsterica, Servain.
— Arnouldi, Bourguignat. . . .
— Chaiziana, Caillaud . . . .
— complacita, Servain
Fi
.
CRC CUT
e. LS. Je. Te Œur del 1e" le, ‘e
-— cygnæa, Bourguignat. . . . .
— _ var. lirata, Morch . .
— eusomata, Servain . . .
— Florenciana, Locard , . . .
— fragillima, Bourguignat.
— Frankfurti, Servain . . .
— germanica, td.
— 129 —
Anodonta glyca, Bourguignat.
Arion
inornata, Kuster , . .,
Journei, Ray... +4.
lirata, Bourguignat. , .
maculata, id.
moctera, Servain. . .
nefaria, id. ee
Nilssoni, Kuster, ,
nocturna, Servain, . . .
nycterina, Bourguignat .
oblonga, Millet, . . . .
pelæca, Servain. . . .
Picardi, Bourguignat , .
quadrangulata, Servain .
resima, Bourguignat . .
Richardi, id.
rhynchonella, id. :
Sturmi, id. :
tricassina, Pillot . . . .
tricassinæformis, Schroeder
Visurgisina, Bourguignat .
ater, Michaud. . .
hortensis, Ferussac. . . . .
rubiginosus, Baudon, . . .
rufus "Michaud. 0: +2
Balia perversa, Bourguignat .
Bolimi
nus Hartmanni, Ancey . .
siamensis, Martens.
transiens, Ancey. , .
trivialis, id.
Bulimus ædilis, Ferussac . . , . .
Arnouldi, Fagot. . .
avenaceus, Bruguière
detritus, Studer . . .
doliolum, Bruguière ,
eminulus. Morelet ,
Pages.
. 329,
412
331
347
326
334
334
325
331
327
412
326
338
337
328
338
330
338
412
330
336
333
- 384
384
384
384
+00
— 430 —
Pages.
Bulimus exaratus, Müller. . . . . . . 67
— flammeus, Bruguière, . "4 eme 67
=, 4Follini.:Mürolet : 5 4 2e AVE 68
— jaspideus, td. Te à PR EE 67
— ‘kambeul, Adanson:7: 4: 15 eme: 67
— HLiberianus, Gould , . à 4:51 ven et PR
= HLocardi, Bouguignal. + Hé aeteue 0487
— montanus, Draparnaud. 168
— numidicus, Reeve . . . . . EE A |
— obscurus, Draparnaud. . . . . . . . . . 168, 398
— similis, Bruguière . , . . . . . +. . . . .< < 170
— suffusus, Reeve , . . . à 67
— turbinatus, Lea . . . . . . . Eh 9 SUN
Buccinum acicula; Mulléf, . … . . . . . : + ss de 18
— palustres 2 : . + à o18 + + à 294
— SADNARE, A. à à» à « 4 à 4 ane 289
— truncatulum, Müller . . . 295
Bythinia ammæcia, Servain. . : + + 304
— DAMON, M à à à + à à vuste à 6 305
— Bogica, Bourguignat. . . . . . 303
— botinica, Anderson. . ... . « ., . - . « « 303
— decipiens, Bourguignat. . . 303
— _inflata, Servain . . . . . . PR
# Leachi, Réeveih ss... 1... 48 .-. c90%
— tentaculata, Gray. . . . . . “ « + +302, 903, 408
— Troscheli, Frauenfeld. , . 304
Bythinella abbreviata, Locard . . sert 408
— carinulata, id. . 408
— viridis, Us ss sos ere 408
Cæcilianella acicula, Bourguignat . . . . . . 183, 184, 399
Campylaxis (nov. gen.), Ancey . . . . . . S + { & 2 a
Callistoplepa (nov. gen.), id. 2% 69
Gardiun casertanunr, PO 3 4 se , à eines le
— minimum, Müller 5% 4 « … . . .:,) 2N184,."401
— tridentatum, Bourguignat, . . . . . . . 184, 401
Charopa alveolus, Ancey. . 368
Charopa Bazini, Ancey
— Berlieri, id.
— cCalliope, id,
— confinis, id.
— costulifera, id, .
— decreta, id.
— Derbesiana, id.
— dispersa, id.
— Kkanakina, id. ..
— Koutoumensis, Ancey
— Lamberti, id.
— melaleucarum, *d.
— melitæ, id.
— morosula, id.
— Noumeensis, id.
— ostiolum, id.
— _ pinicola, id.
— rhizophorarum id,
— rusticula, id.
— saburra, id.
— subcoscta, id.
— subtersa, il.
— Taslei. id.
— velula, id.
— Vincentina, id.
Chondrus quatridens, Cuvier. . .
Clausilia
tridens,
bidens, Turton.
bidentata id.
— 431 —
id.
CC
dubia, Draparnaud , .
gallica Bourguignat.
Meme, Te! Fe’. ©
Grimmeri, var. Tschapeck.
laminata, Turton . ‘
micratracta, Bourguignat . . , . . .
nigricans, Jeffreys
obtusa, C. Pfeiffer,
Pages.
367
366
368
366
367
366
365
363
367
366
366
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366
366
366
366
366
365
399
398
178
158
180
399
6%
399
182
100
181
1 —
Clausilia, parvula, Studer. , . . - 4140 d,604109)
— plicatula, Draparnaud. .
— ptychodon, Ancey. . .
_ hypocra, Coutagne . , . . . . . à
— Rolphi, beach. 2 70 rer
= ventricosa, Draparnaud , . . . . . . . . . .
Conulus fulvus, Fitzinger . . . . . . . RER
— subfulvus, Ancey . . . .
Cyclas lenticularis, Normand. . . . . . . . . . ..
— nucleus, Studer. . . .
— rivalis, Draparnaud . . . . .
— rivicola, Léache. 7 ee se «its
— scaldiana, Normand . . . ... . . . . rod,
Cyelophorus Martensianus, Mollendorff. . . . . . ..
-- id. var. Davidis, Ancey. . . . .
— id. var. Gredleriana, ëd. . .
Cyclostoma Cattaroense, Pfeiffer. . . . . . . . . . .
_ contectum, Millet . . 4
— elegans, Draparnaud. . . . . .
Cyrenoidea Duponti, Joannis. . .
— senegalensis, Deshayes .
Diplomphalus Mariei, Crosse . . . . . .
— Montrouzieri, id. . . .
_ Seberti, Marie . . . . .
— Vaysseti, 44. .: . . .
— voiniella ANCEY Le
Dreissena polymorpha, van Beneden
Dreissensia africana, ni te Sin
— cyanea, id. DE Nu = sa
— fluviatilis, Bourguignat . . . . . . . 339
_ lacustris, Morelet 2:
Elæa Opaoana, Ancey . . . . . .
Ennea Perakensis, Nevill. , . . . .
Eutaxis (nov. gen.), Ancey . . . . .
Ferussacia marginata, Westerlund.
Fischeria Delesserti, Bernardi.
ee)
Qe
OT M 19
Co
QE Qt
— 433 —
Galathea Bengoensis, Dunker.
— Bernardii, id. Re
— philippiana, Morelet. . . .
radiata, Lamarck. . .
Gulnaria ovata, var. balthica Clessin .
Helicolimax major, Ferussac , . . . .
Helix acropachia, Mabille. . . . . .
aculeata, Müller .
ademata, Bourguignat.
Adansoniæ, Morelet. .
adriatica, Bourguignat .
algira, Linné,
alluvionum, Servain.
alpina, Faure-Biguet .
Appeliusi, var. mediata, Meerland
arbustorum, Linné , .
Arusalensis, Hagenmüller.. .
aspersa, Müller .
balthica, Linné.
Barneyana, Ancey . .
Beaudouini, Locard.
Biagioi, Bourguignat . .
Blauneri, Shuttleworth .
Bollenensis, Locard .
Bosnica, Bourguignat . .
Brenoensis, Muhlfeldt .
Brenoica, Bourguignat
Brocardiana, Dutailly.
id. var. Kobelt .
candidissima, Draparnaud.
candidula, Charpentier .
Cantrainei, Bourguignat.
CArCUL PANNE Le
Carpensoractensis, Fagot .
carthusiana, Müller . .
id. Draparnaud .
Bull. Soc. Malac. France. V.
Mars 1888. —
Helix cellaria, Müller. .
eu. ‘ete; Fes hie
— Cemenelea, Pfeiffer, . .
— cespitum, Draparnaud. .
— cinctella, id.
— circinnata, Studer. . .
Lo), à
— id. Rossmässler .
— clandestina, Born. .
CR LU
— çconnivens, Pfeifler . : : : . : . « ;
— id. var. phæogramma, Ancey. .
— contorta, Linné.
— cornea, id.
— costata, Müller .
— costulata, Ziegler . .
— crystallina, Müller
— Cyrniaca, Dutailly .
— Cyzicensis, Galland , .
— D'Anconæ, Issel . .
— Daniloi, Bourguignat . . .
— Deana, Tassy.
— Dechampsiana, Hagenmüller.
— decollata, Linné , , .
— depilata, Draparnaud .
— detrita, Müller .
— diaphana, Studer. .
— dinarica, Bourguignat.
— Diocletiana, id.
— diurna, id. :
— donata, Hagenmäüller .
— Duesmensis, Locard. .
— edentula, Draparnaud.
— egenula, Morelet .
— eminens, Westerlund .
— _ericetella, Jousseaume.
— ericetorum, Müller. . .
— faucicola, Hagenmüller
— Folini, Morelet, .
. 458,
— 435 —
Helix Fontenilli, Michaud,
frulicum, Müller .
fulva id. x
Garciai, Hagenmüller , .
Gennarii, Paulueci .
Gesneri, Hartmann . . . . .
Gesocribatensis, Bourguignal.
Gigaxi, Pfeifrer,
glabella, Draparnaud .
gratiosa, var. major, Studer .
Groboni, Bourguignat. .
Hamyi, id.
id. var. foveolata, Westerlund .
Heripensis, Mabille.
hiericontina, Westerlund .
hispida, Linné .
Horatii, Bourguignat .
horlensis, Müller .
Idanica, Locard. .
ilicetorum, Mabille .
incarnata, Müller .
innoxia, Bourguignat .
insularis, Crosse et Debeaux.
inversa, Westerlund. .
Kuzmiei, Bourguignat. .
lapicida,, Linné...… . .
Latiscensis, Locard .
Lauracina, id. .
lenelaia, Mabille . . . . . . .
Lentiaca, Sayn . /
lieuranensis, Bourguignat . .
limosa, Linné .
loroglossicola, Mabille
lucida, Draparnaud .
lugdunica, Mabille .
lusitanica, Linné .
145, 392
Pages.
155
66, 139
27
49
142
163
164
147
165
162
— 436 —
Helix Matronica, Mabille .
Melliniana, Hagenmüller. .
Melonii, von Maltzan .
montana, Studer . .
montenegrina, Ziegler .
montigena, Hagenmüller .
Mosellica, Bourguignat .
neglecta, Draparnaud.
nemoralis, Linné .
nitida, Müller .
obscura, id.
obvoluta, id.
Olivieri, Issel.
Olympica, var. sciara, Nanue ;
omalisma, Bourguignat .
omphalophora, Dutailly .
Pampelonensis, Schmidt.
Pancici, Mollendortf. .
Pellanica, Letourneux.
Perroudiana, Locard .
planorbis, Linné , . à
planospira, var. istriana, dd
plebeia, Michaud.
plebeium, Draparnaud .
pleurestha, Tassy.
pomatia, Linné.
id. var. Gesneri, Kobelt .
Ponsonbyi, Westerlund .
Pouzolzi, Deshayes. .
id. Cantraine. .
id. Pfeifter, 1e
id. Deshayes, in : Férussac .
id. var. minor, Kobelt. . . , .
id. id. Rossmassler
. id. r. Bosniensis, Kobelt.
Te LL L
141,
____.
= RS
Helix promaæca, Bourguignat. .
— pulchella, Müller .
— putris, Linné. .
— pyrgia, Bourguignat, . . .
— quatridens, Draparnaud, . .
— quatridens, Müller. . .
— Raspailii, Payraudeau. .
— id. Deshayes.
— id. Rossmässler. .
— . id. Requien .
— id. Cantraine. .
— id. Pigier 04
_ id. Moquin-Tandon .
_ id. Mabille, .
— id. KObelts ere à 4
— id. Bourguignat. "1 "ie :
— id. var. Brocardiana, Kobelt. , .
— id, var. umbilicaris, Moquin-Tandon.
— id. var. hispidula, id.
— Revelierei, Debeaux. .
— id. var. Kobelt. .
— Robiniana, Bourguignat.
— Romagnolii, Dutailly . . .
— id. Hagenmüller. .
— id. var. pilosa, Kobelt . .
— rotundata, Müller, .
— .rubélla, Pfeiffer. :
— ruderata, Studer . .
— rufilabris, Jeffreys. . . .
— ruida, Bourguignat . .
— rupestris, Draparnaud.
— Sabljari, Bourguignat. .
— Sarinica, Bourguignat. .
— sciaphila, Hagenmüller .
— scrupellina, Fagot. .
— Segalaunica, Sayn .
Pages.
141,
157,
CE
390
397
132
390
15%
169
D
— 438 —
Pages.
Helix serbica, Mollendorf . 296
— sericea, Müller. , . . . 150
— $Soccaliana, Letourneux . . 235
— stagnalis, Linné. . , . . 289
— stiparum, Rossmässler. . 147 469
— strigella, Draparnaud , , $ 146, 392
— striolata, C. Pfeiffer, . 395
— subaustriaca, Bourguignat. . 14%
— subcylindrica, Linné 183
— sylvatica, Draparnaud. 144
— tæniata, Westerlund. . 58
id. var. id. : ; 59
— tchernagorica, Bourguignat . . 232
— tentaculata, Linné. , . Di CR 302
— Thuillieri, Mabille, . , : ; 163
— tricastinorum, Florence. . . . 161
— tridens, Müller . , . . " 169
— troglodytes, Morelet. . ss “0
— unifasciata, Poiret. . 164, 398
— Valcourtiana, Bourguignat. 162
— Varronis, Cantraine. , . 230
— Vintiensis, Bourguignat . . 150
—— viridula, Menke. . . 137
— Vittalacciaca, Mabille. : 2%
— vortex. Linné. . 299
— Xalonica, Servain, 167
Hyalinia Barbozana, Castro. 387
Blauneri, Locard. . 136
céllarit AÏDerS. - 1. 136
crystallina, Agassiz . 138
diaphana, id. . 138
humulicola, Locard . 388
Ischnusæ, Pollonera . . , . . . . . bb)
lucida, Westerlund. . . « . , . 387
misella, HR Re no e RE
nitida, id. 135, 137, 387
— 439 —
Hyalinia oxystoma Westerlund, . ,
— pseudohydatina, Westerlund
— septentrionalis, Kobelt .
— subnitens, Locard .
— Tschapecki, Westerlund. .
— viridula, Martens. ,
Hydrocena Bourguignati, Letourneux .
— Cattaroensis, Pfeiffer
— Sirkii, Parreyss. .
— Tanousi, Letourneux
Iridina dubia, Gmelir .
— exotica, Lamarck. .
— ovata, Swainson .
— rubens, Deshayes.
Isthmia edentula, Adams.
— muscorum, Locard.
Leptocala (nov. gen.), Ancey .
Leucochroa candidissima, Beck .
limax agrestis, Linné.. 2 . «
— cinereo-niger, Wolf. .
— cinereus, Müller . .
— variegatus, Draparnaud
Limnæa ampla, var. obtusa, Clessin.
— ampullacea, Rossmässler,
— arenaria, Servain . .
— auricularia, Dupuy. .
—— id,
— badia, Servain. . . .
— Balthica, Nilsson. . .
— Besnardiana, Servain.
— canalis, Villa .
— elophila, Bourguignat
— eumicra, Servain. .
— fusca, id.
— Jimosa, Lamarck.
.
— mamillata, Bourguignat .
var. obtusa, Kobelt,
290,
D NN NN N —
FH HE & © O7
Co QG © “1 © I]
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— bn
Ù I I I I I ©
I I OO OO Où LE
Co
=
— 140 —
Pages.
Limnæa mariuma,-Clessin : : . 422 SLR NO NUS
— minuta, Dupuy . . . ; te 296
— . montana, Bourguignats 247. 0004 4404020808
— mucronata, var. rosea, Clessin . . . . . . . . 290
— Neldyana, Servain, . De RTS NM Ne D VRET
— obtusa, à se CLIS 0)
— palustris, Fleming . ; . «+ 294, 40%
— Rocht, FéFUsSac - : : 2 , 0e Sa, UN
— rosea, Gallenstein . se ; 290
— stagnalis, Lamarck. . ss Ne us, à 1269
— id. var, gallica, Bourguignat. ; 289
— id. var. arenaria, Colbeau., . . 288
— subampullacea, Bourguignat . . , . . . . . . 291
— subulata, Servain . A
— truncatula, Müller . de ns 6 290,405
—- turgida, Hartmann. s. . 1e 280$ EUR
— vogesiaca, Putons . 4 :. & … . + : 4 + ae 1204
— vulgaris, C. Pfeiffer . duree 404
Limneus badius, Kuster. . . . . . . ,. . . . . . . . . 294
— fuscus, C. Pfeiffer es De 0. CU
— minutus, Draparnaud. . . . . . . . . , . . . 296
— ovatus, id Es mea arcs: ect = AUD
— subulatus, Kickxs à . .. : 1, LAN es à 990
Margaritana Vignonana, Bernardi, . . . . . . . . . . 74
Melampus Liberianus, Adams. . . . . . . . . . . . . 72
— pusillus, Gmelin: + . . . 5 +: 3,0
Melania #ecostata, AnCey. . , : . . 5: us, 47" 090
— fusca, Lister. . . ,
— histrionica, Reeve ; : : 72
— loricata, id. À 72
— mutans, Gould. TR RE - . 72
— nigrita, Morelet , . . 12
— tuberculata, Bourguignat, 72
— tuberculosa, Rang. . hs ne TU.
Microcystis Alleryana, Ancey . . . . . . . . . . . . . 363
— Artensis, Hs Set 2 de 206 AU
-1
1
A RAL =
Microcystis Bourailensis, Ancey. .
— Desmazuresi, td,
— Hameliana, id.
— Lalannei, id.
— Savezi, id.
Microphyura microphis #4. .. . ..
Microstrophia (nov.s. gen.), Mollendorff . .
Modiola adriatica, Lamarck. . .
— barbata, id. Net le
— id. var. adriatica, Petit . .
— brachyptera, Locard,. .
— Gibbsii, Leach . .
— JLamarckiana, Locard
— modiolus, Turton . .
— mytiloides, Locard. .
— ovalis, Sowerby . .
— papuana (pars), Lamarck.
— phaseolina, Philippi . .
— pterota, Locard . .
— radiata, Hanley.. . .
— strangulata, Locard .
— tulipa, Lamarck, .
— id. Forbes et Hanley .
— tulipa, var. radiata, Petit.
— vulgaris, Fleming .
Modiolus barbatus, Risso . .
Monomphalus Bavayi, Ancey
— Gentilsianus, id.
— cerealis, id.
— lifuanus, id.
— Rossiteri, id.
Mytilus adriaticus, Jeffreys . .
— barbatus, Pulteney. .
— id. Linné
— curtus, Pennant
— curvirostris, da Costa .
enr se airs
Pages.
88,
81,
362
362
362
363
862
319
342
99
09
99
116
89
106
82
92
103
82
97
95
109
113
108
113
109
2
89
371
371
371
371
371
113
82
88
81
si
Mytilus (polymorphus) fluviatilis, Pallas..
Nerita
— h42 —
Gibbsianus, Leach. .
modiolus, Linné . . . . . . .
papuana, Bouchard- tone.
phaseolinus, Jeffreys . .
umbilicatus, Pennant .
fasciata, Muller. .
obtusa, Studer .
piscinalis, Muller .
Neritina Adansoniana, Recluz .
æquinoxialis, Morelet .
cristata, id.
rubricata, id.
Viguoni, Recluz .
viridis, Linné.
Webei, Recluz .
Orcula doliolum, Held.
dolium, id.
Pagodina pagodula, ie
Paludina Bogensis, Dubois.
un
_—
decipiens, Millet . .
senegalensis, Morelel .
Sirkü, Schmidt.
Troscheli, Paasch. .
unicolor, Olivier . .
Parachytida (nov. s.g.), Ancey .
Peaipes Adansoni, Blainville.
afer, Gmelin.
Physa acuta, Draparnaud .
bulin, Adanson. . . .
fontinalis, Draparnaud. .
Pisidium amnicum, jenyns. . . . .
id. var. elongata, Den
casertanum, Bourguignat .
danubiale, id.
elongatum, Servain. .
— h43 —
Pisidium fontinale, C. Pfeiffer.
— fossarinum, Clessin .
— Henslowianum Jenyns.
= ovatum, Clessin, ,
pallidum, Gassies.
— pusillum, Jényass PE
— rotundatum, de Cessac
Planorbis albus, Muller.
_— carinatus, 4
— complanatus, Dupuy
— contortus, Muller. "An
- Corneus, Poirebor 2 PAR ner
— corneus; Nordenskiold.v. "5 #27:
— id. var. ammonoceras, Westerlund
—— dubius, Hartmann
— HYDOCYruS SLA... : Are
— Mabillei, Bourguignat. "0. 0,
— marginatus, Draparnaud . . . . . . . .
— Nordenskioldi, Bourguignat .
—- rotundatus, Poiret . . . ;
— submarginatus, Cristofori et Jan
— Tacitianus, Letourneux . . ,
— umbilicatus, Muller
— vortex, Ci PNEUS
Plesiopsis (nov. s. gen.), Ancey . . . ." . 4,
Pomaltias apricus, MOusson 4 40000,
— obscurus, Pfeiffer. , . . .
— septemspiralis, Bourguignat . . . . . ..
Pseudanodonta dorsuata, Bourguignat , . . .
— Gratelonpians APR Ten EE
_ ligerica, Servain
— Rayi, Mabille. .
Pseudohyalinia minuseula, Morse . . . . . . . . .
Pseudomphalus Fabrei, Ancey . . . . . ..
— MoBer, NA. 2.
Ptychodon (nov. gen.), Anicey "1... 1n0:
— hhk —
Pages.
Pupa antivertigo, Draparnaud. 177
— avenacea, id. 171
— bigranata, Rossmässler, 176
— capitata, Gould . , . . . 67
— doliolum, Draparnaud. qu
— dolium, id, > 174
— edentula, id. 177
— frumentum, id. 172
— granum, id. 174
— muscorum, id. . A7
— pagodula, Desmoulins . 175
— plicatula, Draparnaud . 180
— polyodon, id. ss ; 172
— putillus, Shuttleworth . 67
— pygmæa, Draparnaud . See LT
— secale, id. PR RS TD ER 0
— senegalensis, Morelet. . . . . . . . . . .*. 67
— similis, Dupuy. 170
— triplicata, Studer. , . 176
— umbilicata, Draparnaud , . 475
— variabilis, id. 172
Pupilla bigranata Pfeiffer, . 176
— muscorum, Beck . . . . . . . . . . . . 176, 400
— triplicata éd. ; 176
— umbilicata, dd. . . . . . . . . . . . . 175, 400
Pyrgophorus (nov. gen.), Ancey. . 192
Pyrgula Nevadensis, Stearms. 189
— scalariformis, Wolf . 210 és se 190
— id. var. Mississipiensis, Pilsbry. . 191
Pvyrgulopsis conoidea, Ancey . 196
— coronata, id. 197
— hydrobioides, id. 201
— Mississipiensis, id. 191
— Nevadensis, id. . . . . . . . . . . . . 189
— Newcombiana,id. . . 196
— nicaraguana, Newcomb . 19%
— hk5 —
Pyrgulopsis producta, Ancey .
scalariformis, Call et Pilsbry :
— spinosa, id. re
— WrBnULS ATOS, + lee de
Rhytida Beraudi, Crosse . 1
- Candeloti, id,
— Conceptionensis, id. .*.
— Coquiensis, id.
— Ferriezana, id.
inæqualis, Albers, .
luteolina, Crosse . .
Rhytidopsis abax,
Saissetia astur, Ancey .
multisulcata, id.
Ouveana, id.
Raynali, id.
rufotincta, id.
subnitens, Ancey . .
subsidialis, Crosse .
yahonensis, Ancey. : .
id.
caledonica, id.
chenolitis, id.
corymbus, id.
Lombardeaui, id,
minutula, id.
Prevostiana, td.
Vieillardi, id.
Rumina decollata, Risso .
Baladensis, id.
Bruniana, îd. .
Goulardiana, id.
occlusa, id.
oriunda, id.
Perroquiniana, td.
Saisseti, id.
Turneri, id.
QG) Co O2 CC Co
CCE CS TS
© = D D 1
— 146 —
Saraphia tridentata, Risso . . . . . . .
Sphærium Boettgerianum, Bourguignat .
Streptaxis
Succinea
Bourguignati, Lallemant et Servain .
Briandiänum, Servain .
corneum, SCopoli .
fragile, Clessin.
gallicum, Bourguignat .
lacustre, id. Pie ce
Morini, Servain .
nucleum, Locard.
pisidioides, Gray. . .
rivicola, Bourguignat. . . . . . .
id. (pars), Kobelt .
Ryckholti, Bourguignat .
Scaldianum, id.
Maugeræ, Gray .
prostata, Gould .
Troberti, Petit.
Baudoni, Drouet . 2
Charpentieri, Dumont et Mortillet.
concisa, Morelet .
contortula, Baudon .
Crosseana, td.
debilis, Morelet,.
Fagotiana, Bourguignat.
oblonga, Draparnaud .
parvula, Baudon .
Pascali, id.
Pfeifferi, Homes |
putris, Blainville .
id. var. Charpentieri, BEuton ;
strepholsna, Bourguignat .
subcuneola, Servain, .
Valcourtiana, Bourguignat. .
Theba Cemenelea, Risso .
— rubella, id.
. 312,
386
386
135
134
133
134
146
147
Tellina amnica, Müller .
Testacella haliotidea, Draparnaud,
Henslowiana, Sheppard .
lacustre, Müller,
pusilla, Gmelin.
Tomostele (nov. gen.), Ancey .
Trichodina (nov. gen.), id.
Trochomorpha dictyodes, Ancey. .
— dictyonina, éd.
— Mouensis, td.
Trochonanina calculosa, id,
Tropidotropis trichocoma, id.
Turbo bidens, Linné.
Unio
bidentatus, Strôm.
laminatus, Montagu .
Leachi, Sheppard .
muscorum, Linné ,
perversus, 4. ..
ægyptiacus, Caillaud .
amnicus, Ziegler .
anabænus, Servain ,
bardus, Bourguignat .
Borysthenicus, Servain .
Brevieri, Bourguignat.
cavarellus, Servain .
crassus, Philippsson.
elongatulus, Muhlfeldt. .
falsus, Bourguignat. .
Fourneli, id. ;
Hamburgiensis, Servain .
Hammoniersis, id.
Lagnisicus, Bourguignat. .
minutulus, Ray.
mulierum, Servain .
niloticus, Caïillaud.
peracutus, Servain .
Pages.
312
31%
312
314
130
70
71
360
360
360
301
370
178
181
179
304
176
170
75
413
324
323
323
412
319
315
413
319
323
319
319
419
316
321
75
318
— 448 —
Unio Pfeitferianus, Bernardi .
Riciacensis, Bourguignat .
rostratellus, id. L ;
rostratus (rostrata), Lamarck .
sequanicus, Coutagne,
Spengeli, Bourguignat. .
subbalatonicus, id.
tumidus, Philippsson . . . ..
id. var. Borysthenicus, Kobelt .
Vegesakensis, Bourguignat. .
Vignoni, Bernardi
Visurgisinus, Servain .
Valvata contorta, Menke,
——
cristata, Muller . , .
depressa, C. Pfeiffer . .
fluviatilis, Colbeau. .
obtusa, Brard, .
piscinalis; Férussac. . . .
planorbulina, Paladilhe. .
spirorbis, Draparnaud .
Vertigo antivertigo, Michaud .
© 9 73
nana, id.
pusilla, Muller. .
pygmæa, Férussac. .
Venetzi, Charpentier ,
Vitrina diaphana, Draparnaud .
elongata, id.
Lamarcki, Sowerby .
major, C. Pfeiffer. .
pellueida, Draparnaud .
sigaretina, Recluz .
Sowerbyana, Pfeiffer, .
Vivipara Albisiana, Servain. .
Bourguignati, éd.
brachya, Letourneux.
contecta, Bourguignat .
. 308,
. 178,
177, 178,
132,
. A3,
— 49 —
Vivipara fasciata, Dupuy . . .
— racusiris BECK 7. |
— occidentalis, Bourguignat. . .
— paludosa, id.
— Pæteliana, Servain
— Penthica, id.
—- ranarum, id.
— strongyla, Bourguignat. .
— subfasciala, id. Le
Zonites algirus, Denys de Montfort .
— pseudohydatinus, Bourguignat .
— subnitens, id
Zua collina, Drouet.
— exigua, Fagot . :
— subcylindrica, Bourguignat. .
183,
Pages.
302
301
301
301
301
302
301
302
302
139
137
197
399
183
399
Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 29
ANIS
La troisième planche du Mémoire anatomique
de M. Bouvier (pl. vu des Bulletins), qu'il nous à
été impossible de faire lithographier, par suite de
circonstances imprévues, sera donnée ultérieure-
ment.
AN NA
ten
JM
L
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13
( SK
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À
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7
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2 197 395
DIGEST OF THE
LIBRAR
No book shall be
record of the Librarian.
No person shall be all
umes at any one time,
Council.
Books may be kept out one ndar month; no longer
without renewal, and renewal m be granted more than
twice,
A fine of five cents per d
Library withouf#special permission.
All books must be returned at least two weeks previous
to the Annual Meeting.
Persons are responsible for all injury or loss of books
charged to their name.