LA : s EE 2 Ep e à « p > d < A 2 “fe = : = » LÉ SE? hou » Te 5 Par ETAT é we TA. 4 £ _ ; as 2 L Ur « SE RS gt + Ve nr EU a ee Te . £ FRE : de 2 - Ru + , End” su * LT D Tr) Pr a CAE sp ce Le PA TE Er A: xs e PE PATES. TN Le LE ES FES A2E he ne Sd re î . A PE À RE es À Ah tre Se ER € ST + MP wire + x : air ES S YSAR = chénr 786542 Æ Tree lg —" Re ——— ne -— — de pes, TS de cf + "PA, a En # < se | £ ; É DS. 2%, | ; k., É ; i “ L ù 8 , PE Fa % : à =. : L. , ‘ ; à L ’ » = L é- gd , de À F x € . , , Ni 2 Le A + Ù 4 5 } rt 4 ” # L A # 5 s Le ; à) à : | 3 4 un. 4 , * ; | i . > L4 k £ 2 # c . É . % | Die Qp LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY 60,0 LO July do 1742. Ke ÿ ‘ h BULLETINS DE LA DE FRANCE SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE FRANCE OPPPNNNS 17 DE LA dé SOCIÉTÉ NALACOLOGTQUE DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DE MM. C. F. ANCEY, J. R. BOURGUIGNAT, G. COUTAGNE P. FAGOT, D' HAGENMULLER, A. LETOURNEUX, A. LOCARD 3. MABILLE, J. POIRIER, A. DE SAINT-SIMON, G. SERVAIN ET A. T. DE ROCHEBRUNE MEMBRES FONDATEURS TOME CINQUIÈME PARIS IMPRIMERIE D. DUMOULIN ET Ci: 5, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 5 1888 Î 5ù,0 bd MATERIAUX POUR'*SERNMIR AVL'HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE DE LA CORSE ET DE LA SARDAIGNE PAR LE D' PAUL HAGENMUÜULLER MEMBRE FONDATEUR I Sur les Espèces du groupe de l'HELIX RASPAILI, Payraudeau. « Mon ami le capitaine Pouzols, qui était engar- nison à Bonifacio, m'avait communiqué où fait recueillir plusieurs Espèces intéressantes, sur- tout la belle Espèce que, le premier, il a ren- contrée sur le Monte Cagno, et que depuis j'ai recueillie dans toutes les localités montagneuses et humides de la Corse, méme sur le point cul- minant du Monte d’Oro; Hélice qu'avec raison je voulais dédier à M. de Pouzols et que, je ne sais pour quel motif, M. Payraudeau a appelée du nom de M. Raspail, qui n’est jamais venu en Corse, nommant une Espèce qui, je crois, n’a encore été trouvée qu’en Dalmatie! » Bull. Soc. malac. France. V. Mars 188$, — 1 OS Ces quelques lignes sont tirées de la préface du Catalogue des coquilles de Pile de Corse par E. Requien. ‘ L’auteur laisse percer un peu de mauvaise hu- meur d’avoir été dévancé dans les publications qu'il voulait faire sur le résultat de ses voyages en Corse. Un botaniste italien lui avait enlevé le plaisir de publier les plantes qu’il avait recon- nues comme nouvelles; un compatriote, venu en Corse deux ans après lui, Payraudeau, le devan- çait encore pour les coquilles! Requien a eu tort pourtant de prendre de l’humeur, il aurait pu par- faitement publier de son côté l'Helix du Monte Cagno, qui n’était nullement identique, comme il l’affirmait, avec celle que Payraudeau dédiait à Raspail. Payraudeau dit formellement de son Es- pèce qu’elle habite Saint-Florent, sans indiquer aucune autre localité. En comparant à des échan- üllons recueillis à Saint-Florent d’autres individus du groupe de la Raspaili, récoltés en différents points de Pile, l’on voit immédiatement que, tout en possédant une aire de dispersion très étendue (le cap Corse, Saint-Florent, Bastia, Corte, Alé- ria. etc.), lEspèce de Saint-Florent ne se trouve ni dans le sud de la Corse, par conséquent pas au Monte Cagno, ni surtout sur les hautes cimes. Ce sont des formes voisines, mais bien distinctes du type de Payraudeau, qui habite le Monte Cagno et les sommets élevés des grandes arêtes granitiques de l'ile. Ainsi, dès l’origine, dans le premier ouvrage qui 3 — mentionne un représentant de ce groupe si inté- ressant (Payraudeau, Catalogue descriptif, ete., 1826), l’'Espèce décrite est celle qui méritait de devenir tête de groupe, autant par l’ensemble de ses caractères que par l'étendue de sa dispersion géographique. Plus tard, Requien, que des voyages et des recherches personnelles amenaient à trou- ver des formes nouvelles, méconnaissait leur va- leur et les amalgamait sous le nom commun d’Helix Raspaili. Requien envoyait ses récoltes à Moquin-Tandon. Moins désireux de simplifier, Moquin aurait fa- cilement évité les erreurs de Requien ; il semble même hésiter un instant. Il dit en effet (Histoire na- turelle,etc.,Il,p.154.): «Au premier abord, les deux variétés hispidula et umbilicaris semblent con- stituer deux Espèces différentes.» Mais l'esprit de système l’emporte, et il ajoute : « Mais un examen plus approfondi repousse cette idée.» L’impor- tance du groupe entier restait donc méconnue pendant une très longue période. Ni Blauner, ni Shuttleworth, malgré leurs voyages en Corse, n’a- joutaient aux notions établies. Seul, Cantraine (Malacologie méditeranéenne, etc., 1840) avait in- diqué la présence probable de l’Helix Raspaili en Sardaigne, établissant ainsi, le premier, le véri- table domaine géographique du groupe. Ce n’est qu’en 1867 que commence à apparaitre, nettement formulée, l’idée d’'ungroupe raspailien,comprenant plusieurs formes parentes entre elles et possédant des relations d'à peu près égale valeur avec le /, — + — grand groupe des Campylées d'Europe. Plusieurs naturalistes s’en occupent presque simultanément ; mais c’est un élève de Bourguignat, le premier en date, dans Ia série des communications qui vont maintenant se succéder sur les proches de l’Helix Raspaili (Dutailly. Description, etc., Paris, février 1869). La petite plaquette de Debeaux (Dragnose d'une Espèce nouvelle, etc.) suivait de bien près ce premier travail. À cette époque, cinq Espèces étaient connues. De 1869 à 1880, J. Mabille en fai- sait connaitre trois autres. En 1882, M° Paulucci enrichissait le groupe de deux formes nouvelles, d'autant plus intéressantes qu’elles venaient de Sardaigne; mais, par une regrettable erreur, mé- connaissant les vrais caractères d’une des Espèces qu'elle décrivait, l’auteur italien plaçait lHelix Gennarii dans le groupe des Macularia. En 1886, von Maltzan avait publié une nouvelle Espèce por- tant ainsi à trois le nombre des représentants du groupe en Sardaigne. Plus tard enfin, en 1887, Kobelt donnait, sans les nommer, le dessin de deux nouvelles formes corses, avouant fort tran- quillement qu’il ne les nommait pas, — bien qu'il eùt quelque raison de leur attribuer un nom spé- cial!; — c’est tout simplement parce qu’il n’en était pas capable. Cependant,sur lincitation bienveillante de notre ami J. Mabille, nous avions commencé, en 1885, 1. « La forme représentée mériterait bien un nom propre en raison de son ombilic. » Kobelt, Iconographie, etc., neue folge, fascicule IIT, p. 17, fig. 387. 1887. Me) — l'étude de ce beau groupe, dont mieux que per- sonne il pouvait faire comprendre la valeur. En- couragé par de premières trouvailles heureuses, nous tranformions, en août 1885, une villégiature dansles environs de Corte, quidans l’origine n'avait dû être que de quelques jours seulement, en une exploration méthodique de toute la Corse moyenne et méridionale. Nous visitämes, en deux mois de temps, une étendue assez considérable de lile. Parcourant successivement les environs d’Ajaccio, de Corte, les massifs du Monte Rotondo, du Car- do, du Monte Renoso, de la Fauce, de Bocognano; les environs de Bastelica, de Guitera, de Zicavo, les forêts de Coscione, le plateau et les sommets de l’Incudine, les vallées de Zonza, Quenza, les forêts de l’'Hospedale, les alentours de Porto-Vec- chio, de Bonifacio, nous recueillions quantité de matériaux où du premier coup d'œil nous remar- quions des formes nouvelles. Ces matériaux furent étudiés consciencieusement, pendant lPhiver 1885-1886, avec le bienveillant concours de notre maitre et ami, M. Bourguignat, dontles conseils nous ont singulièrement facilité notre travail. Cette première étude terminée, peu désireux de nous assurer par une publication hàtive des droits de priorité, nous sommes retourné, en août 1887, revoir sur place les plus litigieuses des Espèces que nous avions admises dès labord. Ce n’est qu'après avoir récolté de nouveaux échantillons et agrandi le champ de nos observations que x nous nous sommes décidé à publier cette étude. nn Dans l'intervalle des deux voyages, nous avons recu de nombreux envois de notre excellent ami, M. Mellini, maire de Saint-Pierre di Venaco, à qui nous adressons nos meilleurs remerciements, en lui demandant de continuer à nous aider dans cette étude de son pays natal. Nous sommes per- suadé, en effet, que le beau pays de Corse, encore si ignoré même de nos jours,atout à gagner à être connu davantage ; et comment peut-on mieux faire connaitre un pays et intéresser l’étranger à le parcourir qu’en faisant connaître ses produc- tions, sa flore et sa faune ? Nous pensons, en effet, que la liste des Espèces nouvelles n’est pas close dans la série Raspailienne et que de nouvelles recherches amèneront de nou- velles découvertes, tant s’est diversifié à l'infini ce type représenté, en 1826, par une Espèce, et dont le présent travail porte le nombre à dix-neuf. HELIX RASPAILI Helix Raspailii, Payraudeau, Catal. descrip., ete., p. 102, pl. v., fig. 7-8, 1826. La description de Payraudeau est insuflisante ; mais les figures, bien faites, et l'indication d'habitat, Saint-Florent, permettent d'identifier avec beau- coup d’exactitude le type primitif et réel de l'A. Raspauilt du créateur de PEspèce. | | Helix Raspailii, Rossmässler, Iconographie, etc., fig. 505, 1838. La figure que donne Rossmässler ne me parait pas être celle de l'A. Raspaili type, mais plutôt celle d’une Espèce très voisine, car l'exactitude des autres figures de la même planche ne permet pas de supposer que Partiste n’a pas été à la hauteur de sa tâche. Malheureusement, dans le texte, Rossmässler ne donne aucun détail sur lori- gine de l'échantillon qui à servi à la figure 505 de son Iconographie. Sur cette figure, on voil fort bien que la coquille parait plus mince que l'Helix Raspaili type; que le bord columellaire est plus arqué ; que Le bord supérieur et le bord colu- mellaire sont plus rapprochés ; que le péristome est moins épais, moins largement réfléchi ; mais la concision de la description ne permet pas de vérifier, ni dans la courte diagnose latine, ni dans le texte allemand, si ces caractères sont de na- ture individuelle ou spécifique. Helix Raspaillii, Deshayes, in : Férussac, Descrip- tion générale, etc., [, p. 118" pLexGuE, ip w16 (date ?). La diagnose latine, trop courte, esl insuflisante ; la description française se rapporte bien au type; les figures, admirablement dessinées par Laker- bauer, ne laissent aucun doute. ET Helix Raspailit, Cantraine, Malacologie, etc., p. 187, 1840. Nous citons Cantraine, dont la description n’est pas suflisamment caractérisée, pour aflirmer que c’est le type de Payraudeau qu'il visait. Quant à la phrase suivante : « L’Hélice Raspail trouvée en Corse existe aussi, dit-on, à la par- tie septentrionale de la Sardaigne ; » l’exactitude de cette allégation reste entièrement à vérifier ; mais il n’en est pas moins vrai que Cantraine, le premier, a parlé du groupe Raspailien comme commun aux deux grandes iles. L'existence si- multanée de ce groupe dans les deux iles, lar- gement prouvée pour d’autres espèces que celle de Payraudeau, est un fait de géographie zoologi- que tellement important, qu’il est à honneur pour Cantraine de l’avoir aflirmé même sous une forme un peu dubitative. Helix Raspailiüi, L. Pfeiffer, Monographia, etc., I, p. 283, 1847. La description, moins concise que celle de Pay- raudeau, est suffisante ; l'indication de localité «in insula Corsica » est trop vague. Pfeiffer in- dique, dans une note, les aflinités de Espèce avec le groupe de l'A. planospira, Sadleriana, etc. Helix Raspaillit, Requien, Catalogue, etc., p. 44, 1848. Payraudeau et plusieurs auteurs subséquents sr 0NES orthographient Xaspailii, parce qu'au lieu de gé- niliver simplement, comme il est de règle aujour- d'hui, en ajoutant la terminaison du génitif au nom propre, ils latinisaient d’abord ce nom au nominatif; ceci est affaire de convention; mais Requien commet une faute d'orthographe en écri- vant Raspaillii avec deux /; cette faute a été com- mise également par Deshayes (in : Ferussac, I, p. 118. À la page 44). Requien indique trois loca- lités : Corte, Olmetta, Bastia, où se trouve effecti- vement le type de Payraudeau. Mais, dans sa pré- face, il commet une erreur en affirmant qu’il a trouvé l/. Raspaili au Monte Cagno (entre Sar- tène et Bonifacio) et au sommet du Monte d’Oro. Helix Raspailit, Moquin-Tandon, Histoire natu- relletete” DPp-1592 plc fo t11e164855 La description, assez prolixe, est cependant in- suffisante et non caractéristique ; la figure 16, représentant la coquille vue en dessus, n’est pas bonne; mais la figure 15, donnant la coquille vue du côté de l’ouverture, est tout à fait mauvaise. Moquin-Tandon ajoute, pour l'habitat, les localités d’Ajaccio, d’après Fabre; du Mont-Renoso et de Bonifacio, d’après Blauner. Nous n'avons pas réussi à trouver l’'Espèce à Ajaccio, malgré des recherches répétées en SIX voyages ; quant au Mont-Renoso, nous y avons campé plus d’une semaine et nous n'avons trouvé que VA. Vitalac- ciaca de Mabille, et Cyrniaca Dutailly ; pour Boni- facio, c’est encore une Espèce différente que nous = 10 avons recueillie, pendant un séjour de quelque : durée et des excursions nombreuses autour de la ville, en septembre 1885. Malheureusement, un été très sec avait chassé les Hélices raspailiennes, avides d'humidité, au plus profond de leur retraite, et toutes nos recherches ne nous procurèrent qu’un seul exemplaire. Cet exemplaire, frag- menté, incomplet, insuffisant pour établir une bonne description, nous a convaincu cependant qu’il existe à l’Ermitage, auprès de Bonifacio, une Espèce différente du type de Payraudeau. Helix Raspaili, J.-R. Bourguignat, Mollusques nouveaux, litisieux, ‘etc.:; pe 2994pl.5iv fig. 1-3, décembre 1868. œ D° L'auteur donne de très bonnes figures noires pour montrer les différences sensibles qui exis- tent entre l'A. Brocardiana de Dutailly et l'A. Ras- paili de Payraudeau. Helix Raspaili, J. Mabille, Archives, etc., p. 68, février 1869. L'auteur ajoute le Pigno comme localité d’habi- tat. Les échantillons, qu'il nous à gracieusement communiqués, se rapportent très exactement au type. Helix Raspailii, Kobelt, Iconographie, fig. 385, 1887. Le D' Kobelt donne, sous ce numéro, la figu- — 1 — ration d’une Aelix Raspaili différant un peu du type par le bord columellaire un peu moins rectiligne et la persistance d’une légère fente au niveau de l’ombilie, qui n’est pas entièrement recouvert. Nous avons nous-même récolté cette forme aux environs de Corte, dans la localité même d’où provient l’échantillon dessiné par Kobelt. L’Helix Raspaili a été indiquée comme habitant toutes les parties de l'ile ; l'analyse des différents travaux où elle est mentionnée font voir d’abon- dance que plusieurs auteurs se sont trompés et ont pris pour Helix Raspaili des formes très difté- rentes de celle que Payraudeau décrivait sur des échantillons ramassés à Saint-Florent. Fuyant les températures extrêmes, la véritable Helix Raspaili ne se trouve ni sur les sommets des montagnes, ni dans les parties méridionales de la Corse. Nous admettons comme bien démontrés les lieux d’ha- bitat suivants : Saint-Florent, Bastia, Corte, Ale- ria, Ces localités sont toutes situées dans la moitié nord de l'ile. Elles circonscrivent sur la carte une étendue considérable, le cinquième au moins de l'ile ; nulle autre raspailienne ne possède une aire de dispersion aussi vaste. Aucune des très nom- breuses localités où nos amis, nos correspondants, les auteurs dont nous avons pu vérifier minutieu- sement les déterminations, où nous-mêmes, enfin, n'avons recueilli l’Helix Raspaili en vie au-dessus de 500 mètres d'altitude. Par ce fait même qu'elle habite les parties basses et les plaines, lAelix —_ 1 D— Raspaili se trouve, au point de vue géologique, habiter souvent sur les terrains d’alluvion ; mais il importe de faire remarquer que c’est précisé- ment dans la province géographique restreinte que nous lui attribuons, que la Corse est le moins exclusivement granitique. C’est dans cette partie de l’ile que se montre le plus grand développement des terrains secondaires et des terrains tertiaires. Il ne faudrait pas oublier cependant que, sur le lambeau tertiaire de Bonifacio, nous n’avons pas pu trouver la véritable Raspaili C’est auprès des ruisseaux, dans les jardins, sous les pierres, et particulièrement dans les in- uombrables murs en pierres sèches qui bordent les plus petits coins de culture, que vit l’Helix Raspaili. Elle sort de ses retraites le soir, après les pluies ; nous n'avons pu récolter d'individus en vie que rarement et loujours après des pluies d'orage. C’est aux environs de Corte que nous avons fait nos plus riches récoltes. Nous citerons tout particulièrement Ajaccio, Bocognano, la Fauce de Vizavone, Bastelica, Zicavo, l'Hospedale, Porto- Vecchio, l'Ermitage de Ia Trinité, près Bonifacio, et tout le territoire cultivé de Bonifacio, comme les points explorés patiemment et longuement par nous, sans qu'une seule coquille, même morte, d'Helix Raspaili ait pu être trouvée sur aucun de ces points. C’est une preuve de plus que les au- teurs ont très souvent mal diagnostiqué leurs Espèces. HELIX ROMAGNOLI Helix Raspailii, var. hispidula (pars), Moq.-Tand., Histoire Mollusques, etc., Il, p. 152, 1885 Helix Romagnolii, Dutailly, Description de q.q. Espèces, etc-!p:9; février 1667: Helix Romagnolit, J. Mabille, Archives malacolo- ciques. etc, p.68, l'février 1869, Helix Romagnoli, L. Pfeiffer, Monographia, etc., NII p:335;: 1876. Helix Raspailit, var. pilosa, Kobelt, in Ross- mässler, Iconographie,etc., VIT, p.41, fig.1982, 1880. Cette Espèce est très facile à distinguer de toutes les formes de la série raspailienne par ses poils, et des deux Espèces nouvelles, également pilifères, que nous décrivons plus loin, par un ombilic complètement recouvert. Elle habite les environs de Corte, d’après Dutailly ; mais nous n'avons pas réussi à la retrouver dans cette Joca- lité, malgré de longues et patientes recherches. Kobelt donne, sous le numéro 1982 de sa suite à Rossmässler, deux figures d’une Hélice du groupe de la Raspaili, pileuse et non ombiliquée, à péris- tome d’un jaune couleur de chair, que je rapporte {avec doute) à la Romagnolü. Les figures parais- sent dessinées avec soin ; du texte, dont je donne plus bas la traduction, il ressort clairement que l’auteur allemand ignorait les travaux de ses de- vanciers.Moïci ce lqu'iludit : «Jai reçu de M. Révélière, à Bonifacio, un certain nombre AA d'exemplaires d’Hel. Raspaili, qui se distinguent par un épiderme solidement appliqué, couvert de poils courts, nombreux. Je ne puis trouver, dans les nombreuses Espèces entre lesquelles la Nou- velle École a démembré les Campylées corses, une Espèce décrite avec ces poils caractéristiques; Mabille, toutefois, dit deson Helix Lenelaia qu’elle est « epidermide caduciore lutescente, setis raris- simis aspersa induta ». Kobelt ne donne aucune indication concernant le lieu d’origine de la co- quille de M. Révélière. HELIX BROCARDIANA Helix Brocardiana, Dutailly, Description de quel- quesjieté.np: 2, 1février 4667. Helix Brocardiana, Bourguignat, Mollusques nou- veaux, etc., p. 299, pl. xziv, fig. 4-6. Décem- bre 1868. (Dutailly et Bourguignat indiquent la chaine du Pigno comme habitat de cette Espèce. Bourguignat donne d’excellentes fi- gures originales, auxquellesil faudra toujours se reporter pour bien connaitre cette Espèce.) Helixinsularis, Crosse et Debeaux, in Journ.Conch. XVII, 1869, p. 51, pl. u, fig. 3, février 1869. Helix Brocardiana, J. Mabille, Archives, etc., pi 67, dévrier 1869: Helix Brocardiana, L. Pfeiffer, Monographia, etc., VII, p. 333, 1876. Nec Helix Raspailii var. Brocardiana, Kobelt, in : Rossmässler, Iconographie, ete. , fig. 986, 1876. Sous ce numéro 986, Kobelt donne une très mauvaise figure d’une variété de Helix Raspaili, à peine reconnaissable. Dansle texte, il dit de cette coquille : « Diflert a typo testa majore, solidiore, spira magis elevata,colore obscuriore ; » etilajoute plus loin, en allemand, que ce sont les seules dif- férences qu’il puisse trouver entre cinq échantil- lons de Æ. Brocardiana qu’il a sous les yeux et le type de l’Aelix Raspaili, pour lequel il cite d’ail- leurs la figure 505 de lIconographie de Ross- mässler (cette figure, comme nous avons vu, est une Espèce distincte du véritable type, 4. Ras- paili de Payraudeau). Il dit de plus, toujours au numéro 986, que l’Æ. insularis (Cr. et Deb., Journ. Conch., XVII, 1869, p. 51, pl. 11, fig. 3) ne parait être qu'un albinos de l’A. Raspaili si caractéris- tique de la faune corse. Kobelt commet donc une double méprise; après avoir mal déterminé des échantillons d’une Espèce du groupe de la Ras- paili, qu'il prend pour des Æ. Brocardiana, il dé- montre que ces prétendues HA. Brocardiana ne diffèrent nullement de l’H. Raspaili de Ross- mässler, fig. 505! Et, en ceci même, il se trompe, car sa figure 986, bien que très mauvaise, indique nettement un bord collumellaire presque recti- ligne, et non arqué comme celui du 505 de Ross- mässler. Enfin, pour quelle raison annonce:t-il que l'A. insularis (Cr. et Deb.), synonyme de H. Bro- cardiana (Dutailly), est une simple variété albine de l'A. Raspaili ? — Mais, plus tard, nous verrons M. Kobelt dénaturer plus sérieusement encore le Ho type de l'A. Brocardiana. En effet, l’'Helix Brocar- cardiana, Dutailly, var. Kobelt, (in : Kobelt, Ico- nographie, etc., forgentzt, neue folge, numéro 387, 1887), n’a rien à faire avec l’Helix Brocardiana de Dutailly. Moquin-Tandon faisait ainsi des va- riétés ne se rapportant en aucune facon au type avec lequel il les accolait. Les trois figures de cette prétendue variété de l’A. Brocardiana sont heureusement assez bien dessinées; on peut les identifier, et nous en reparlerons en temps et lieu. Dans le texte se rapportant à ces figures, l’auteur avoue qu’il a fait erreur autrefois en abaissant l’H. Brocardiana (Dutailly) au rang de variété de lH. Raspaili. Kobelt donnerait d’ailleurs volontiers un nom spécifique particulier à cette forme 387, mais il s’en abstient, comme pour une autre dont il donne également la représentation sous le nu- méro 386, parce qu’il n’a pas pu se procurer les descriptions que Mabille a publiées en 1882 dans le Guide du naturaliste. Voilà un aveu dépouillé d'artifice et qu'il m'est agréable d’enregistrer ! J'imagine que l’on aurait écrit moins de sottises à l'adresse de la Nouvelle École, si l’on avait tou- jours eu le soin de se reporter aux descriptions toujours consciencieuses des adeptes de la Nou- velle École. Il y aurait eu aussi quelque mérite à ne pas supposer ces descriptions mensongères el de mauvaise foi, chaque fois qu'il y avait quelque difficulté à se procurer les Espèces qu’elle faisait connaitre. C’est probablement pour n'avoir pas lu les descriptions de Mabille que M. Kobelt, dans TEE son Catalogue des Mollusques terrestres et fluvia- üles d'Europe (page 28), place dans le groupe de l’Helix Raspaili les Helix monerebia et ousterea J. Mabille, qui n’ont rien de commun avec ce groupe, appartenant toutes deux au groupe de l’Helix Cemenelea (Risso). Kobelt reproduit cette faute dans le texte relatif à la figure 386 de sa Nouvelle suite à Rossmässler. Nous avons ramassé un certain nombre d’AHelix Brocardiana pendant les différents séjours que nous avons faits dans les environs de Corte. Les individus sont rares, difficiles à trouver; ils se cachent dans les fentes des rochers, dans les murs en pierres sèches, ne sortant qu’à la pluie ou la nuit. C’est surtout au-dessus du village de Saint- Pierre de Venaco, à dix kilomètres de Corte, sur les versants est du Monte Cardo, que mes récol- tes ont été fructueuses. L’altitude variait entre 700 et 1,200 mètres. En somme, on ne trouve jamais beaucoup d'échantillons de cette charmante coquille. HELIX OMPHALOPHORA Helix Raspailii, var. umbilicaris (pars), Moq.-Tan- don, Histoire naturelle, etc., Il, p. 152, 1885. Helix omphalophora, Dutailly, Description de quelques Espèceshetc.;1p19,11# février,1867) Helix omphalophora, J. Mabille, Archives, elc., p- 68, février 1859. Helix omphalophora, L. Pfeiffer, Monographia. etc., VII, p. 280, 1876. Bull. Soc. malac. France. X. Mars 1888. — 2 — 19 — Helix Revelierei, varietas, Kobelt, Iconographie, etc., neue folge, fig. 386, 1887. Helix Brocardiana, Dutailly, varietas, Kobelt, Iconographie, neue folge, fig. 387, 1887. Tout en haut, au sommet même du Monte Ro- tondo, dans les interstices des pierres amonce- lées pour former un signal trigonométrique, à 2,650 mètres d’altitude, nous avons trouvé deux échantillons de cette Espèce. Ils diffèrent légère- rement l’un de l’autre, étant l’un un peu plus glo- buleux, l’autre un peu plus aplati. Tous deux sont de taille moindre que le type décrit par Dutailly; le plus globuleux mesure, en effet, 13 et 23 milli- mètres dans ses plus grandes dimensions, et, le plus aplati, 13 et 25 millim., alors que: Dutailly indique 14 et 30 millim. pour la hauteur et le dia- mètre maxima. En descendant vers Corte par la vallée de la Rastonica, on récolte des échantillons de plus en plus grands. Aïnsi, aux alentours de la bergerie dite Spiesse, à la cote 1,950 mètres, d’a- près les indications de la carte de l’état-major au 80/000, les coquilles mesurent respectivement 17 et 31 millim. Il ressort de nos observations ré- pétées, pendant un séjour de près d’un mois, à dif- férentes hauteurs de la vallée de la Restonica et sur les flancs du Monte Rotondo, que l’Helix ompha- dophora diminue de taille au fur et à mesure que l'on se rapproche du sommet. Ce fait est bien connu pour d’autres Espèces déjà. La forme glo- buleuse et la forme aplatie que nous avons trou- — 19 — vées jusqu’à l’extrême cime coexistent à toutes les altitudes, mais en proportion variable. Vers le sommet, la forme globuleuse parait la plus commune; vers le bas, c’est la forme aplatie qui l'emporte. Il y a longtemps déjà que Bourguignat, dans son Histoire des monuments mégalithiques de Roknia (p.78), a dit que, chez la plupart des co- quilles, les individus des parties basses, humides, sont moins globuleux, plus largement dévelop- pés que ceux des hautes sommités froides, à l’at- mosphère sèche. Il cite plus spécialement les Helix nemoralis, alpina, pomatia, Niciensis, et enfin, surtout l’Aelir aspersa, dont il fait une étude particulièrement détaillée. Au sujet de cette dernière Espèce, comparant les échantillons des couches inférieures des chambres sépulcrales de Roknia avec ceux des couches supérieures, il affirme que ces échantillons, bien que très dis- semblables l’un de l’autre, appartiennent cepen- dant à une seule et même Espèce. Entre les types extrêmes des deux formes globuleuses et aplaties de l’Aelix omphalophora, il y a des différences tellement accentuées (voir les figures de Kobelt, 386, 387), que la création des deux Espèces parti- culières semble s'imposer. Mais il en est ici comme pour l’Helix aspersa ; d'innombrables formes intermédiaires relient les extrêmes de la série. Nous pouvons donc constater la variabi- lité du type omphalophora qui, du sommet à la base du Monte Rotondo, se modifie assez, sous — 20 — l'influence des conditious climatériques, pour donner naissance à deux formes très tranchées. S'il est intéressant de voir comment, dans une seule vallée de peu d’étendue, un type peut se modifier profondément, il ne l’est pas moins de voir ce type étroitement attaché aux limites res- treintes d’un petit domaine géographique. Aucun groupe ne semble plus homogène, dans la faune malacologique européenne, que celui de l’Helix Raspaili, et il ne viendra à personne assurément l’idée de contester les liens de parenté qui réu- nissent entre eux les membres de cette petite fa- mille naturelle. Ils paraissent cependant fixés à des régions peu considérables, et se cantonnent, d’après tout ce que nous avons pu vérifier, chacun dans un dis- trict assez restreint. La seule Helix Raspaili pos- sède une aire de dispersion de quelque étendue, bien moins grande qu’on ne l’a cru d’abord, s'étendant toutefois à toutes les parties basses du côté oriental de l'ile, dans sa moitié septentrio- nale. Pour les autres Espèces, elles vivent cha- cune chez elle, s’étendant fort peu, ne se mélant sur des terrains communs qu’assez rarement, et encore sur les limites communes de leurs terri- toires. Les séjours que nous avons faits en différents points du massif montagneux du Monte Rotondo nous ont fourni l’occasion d’étudier avec soin la répartition de certaines Espèces dans les vallées de ce massif. Le Tavignano est un petit fleuve ete corse qui se forme à Corte par la réunion de deux torrents : la Restonica, par où s'écoulent les eaux du versant sud-est; le Tavignano primitif, par où descendent les eaux du versant nord-est du Ro- tondo. Ces deux cours d’eau sont séparés par une masse granilique aux escarpements très pronon- cés, formant une muraille d'environ un kilomètre d'épaisseur, s’arrêlant brusquement près du con- fluent des deux torrents, tout près de Corte. Le point de réunion des eaux repose sur un lambeau de terrain jurassique (Hollande, Géologie de la Corse, etc.), mais les deux vallées, et la muraille qui les sépare, sont taillées dans la même masse granitique. La végétation parait la même dans les deux vallées. Aux environs de Corte, près du con- fluent, vit en assez grande abondance l'Helix Ras- paili type, avec quelques légères variations. Mais dès qu’on entre dans une des deux vallées on trouve deux formes bien tranchées : une forme lisse, Helir omphalophora dans la vallée de la Restonica; une forme hispide, Helix Melliniana, et sa voisine, Helix Deschampsiana, dans la vallée du Tavignano. Nulle part la forme lisse ne se mêle à la forme hispide. Toutes deux sont, cependant, bien dérivées du groupe de la Raspaïli; toutes deux habitent des localités géologiquement et botaniquement identiques; on ne voit pas du tout de particularité spéciale à lun ou à Pautre can- tonnement. Quoi qu’il en soit, chaque forme garde si bien le sien, que même sur les flancs escarpés, les crêtes abruptes de la muraille commune aux deux vallées, une exploration de plusieurs jours ne nous a pas permis de trouver une seule fois les deux formes mélangées. Chacune reste dans sa vallée. Pareillement l’Helix Brocardiana vit seule sur les pentes est du Cardo, au dessus de la Piève de Venaco. Pareillement encore, l’Helix Cyr- niaca habite à peu près seule le fond du cirque, que circonscrivent, près du Monte Renoso, les Punte Capitello, Punta Sfrondettata, Punta alla Vetta, Punta Baccinello, ne partageant que la partie inférieure de son domaine avec l’Helix Vittalac- ciaca, qui règne complètement solitaire sur les versants méridionaux de ce cirque. Cet isolement d’une seule Espèce dans un fond de vallée, sur un sommet de montagne, fournira certainement matière à de sérieuses études sur la variabilité de l'Espèce et ses causes. Pour le mo- ment, il en ressort un encouragement précieux pour l'exploration minutieuse de toutes les val- lées, de toutes les montagnes de Corse; on peut compter, presque à coup sûr, sur de nouvelles découvertes dans ce groupe si plastique de l’Helix Raspailr. UELIX CYRNIACA Helix Raspaili, var. umbilicaris (pars), Moq.-Tand. Histoire naturelle, etc., If, p. 152, 1855. Helix Cyrniaca, Dutailly, Description de quel- ques. etc, p.6, lfévaer 1907. Helix Revelierei, Debeaux, Diagnose, elc., p. 1, lmnars 1807. Shoes Helix Cyrniaca, Dutailly, in Rev. et Magasin de zoologie, p.76, 1867. Helix Revelierei, Debeaux, in Journ. de Conch., XV, p. 308, pl. vin, fig. 1, juillet 1867. Helix Cyrniaca, Bourguignat, Mollusques nou- veaux, etc., fasc. X, p. 301, pl. xziv, fig. 7-9, décembre 1868. (L'auteur rétablit avec beau- coup de soin la synonymie de l’Espèce, avec les dates exactes des diverses dénominations, et donne d’excellentes figures noires.) Helix Revelierei, L. Pfeiffer, Monographia, etc., V, p- 360, 1868. Helir Cyrniaca, J. Mabille, Archives, etc., p. 68, février 1869. Helix Revelierei, Kobelt, in Rossmässler, Icono- graphie, fig. 987 (très mauvaise figure), 1876. Nous avons eu beaucoup de peine à nous pro- curer une vingtaine d'échantillons de cette Espèce; elle se cache profondément sous les pierrès et dans les fentes des rochers, enfoncé dans l’humus décomposé. Son habitat est très restreint; nous n’en avons pas trouvé un seul échantillon en de- hors d’une petite partie du cirque du Renoso, ver- sant de la Gravone, et encore, seulement à partir de 2,000 mètres d’altitude jusque vers le sommet des crêtes. — )/, — HELIX VITTALACCIACA Helix Vittalacciaca, J. Mabille, Archives, etc., p. 61, février 1869. Mabille dit que cette Espèce habite le Monte Renoso, près le lac de Vittalacciaca. Des recher- ches très prolongées aux alentours de ce petit lac, inscrit sur la carte de l’état-major sous le nom de Vetelaca, ne nous ont permis de récolter qu'un seul exemplaire en très mauvais état, mais très typique de cette espèce. Le lae de Vetelaca parait occuper l'emplacement d’un ancien glacier, ses eaux vont alimenter le Prunelli sur le versant sud du massif du Renoso. Sur l’autre versant, celui qui forme le fond d’un cirque assez considé- rable, circonscrit par les Punta Capitello, Punta Sfrondettata, le col Cagnone, Punta alla Vetta, Monie Renoso et Punta Baccinello, dans la partie du cirque la plus proche du Renoso proprement dit, l’AHelix Vittalacciaca semble moins rare.Nous en avons recueilli une vingtaine d'exemplaires en trois jours de recherches assidues. Elle remplace sur ces hauteurs l'Æelix omplalophora, dont elle est très voisine d’ailleurs ; mais elle parait beau- coup plus rare que celle-ci. Nous n'avons pas réussi à trouver de formes de transilion entre l’Helir Viltalacciaca e\ Y'Helix Cyrniaca, bien que ces deux Espèces habitent 16 même cirque de montagnes et que nous ayons trouvé les deux Lypes sous une même masse rocheuse. De plus, l'Aelix Vittalacciaca ne pénétre pas le petit can- DRE tonnement de lAelix Cyrniaca, dont le domaine, infiniment plus restreint, semble limité à une petite région du cirque, bien au-dessus de l’alti- tude à laquelle se montre l’Helix Vittalacciaca. Cette dernière apparait déjà au niveau et un peu en contre-bas de la bergerie dite Cappiajola, soit à 1,800 mètres au-dessus du niveau de la mer. HELIX LENELAIA. Helix Lenelaia,J. Mabille,Testarum novarum,etc., in Guide du naturaliste, etc., p. 62, 15 février 1880. Cette Espèce, dont nous devons un très bel exemplaire à notre excellent ami J. Mabille, a été récoltée, près de Bastia, dans la vallée du Fango. En raison de la difficulté qu’il y a de se procurer l’ouvrage où a paru la description originale de cette Espèce, nous en reproduisons la diagnose latine, fidèlement copiée. Helix Lenelaia, Jules Mabille, in sched., 1868. Testa subdepressa, imperforata, sat tenui, sub- opaca, e sordide albescente, striis costulæformi- bus, irregularibus, solum sub lente crispatis, ad suturam densioribus, zonulisque tribus ornata, munitaque, ac epidermide caduciore, lutescente, nitente, setis rarissimis asperso, indula ; — spira conoidea, parum elevata, rubescente, apice obtuso, mamillato,nitido;— anfr.4 1/2-5 irregulariter(primi minuli, subconvexo-depressi, lente ; penullimus — Jove rapide ; ultimus celerrime) crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo maximo, rotundato, ad aperturam rapide descendente ; — peristomate subrecto, acuto, intus incrassato, rufescente tincto ; — marginibus subapproximatis ; — colu- mellari in callum violacescente tincto, locum um- bilicalem occultante, dilatato ; — columella in- crassata subdentata; — alt. 14-15, diam. 29-35 mill. — In Corsica ad locum dictum « Fango » prope Bastiam. HELIX ACROPACHIA Helix acropachia, J. Mabille, Testarum nova- rum, etc., in Guide du naturaliste, etc., p. 62, 15 février 1880. “ Nous ne connaissons cette Espèce que par la diagnose publiée par notre ami Mabille ; nous lui devons aussi ce renseignement particulier, que le type qui a servi à la description originale se trouve au Muséum à Paris. Nous donnons ici la reproduction fidèle de la diagnose première, en raison de la difficulté qu’il y a de se procurer l'ouvrage où elle à paru. Helix acropachia, J. Mabille, in sched., 1868. Testa subglobosa, imperforata, solida, opaca, parum nitente, lutescente, zonulisque tribus con- ünuis ornata ac striis sat irregularibus præsertim in ultimo anfractu, munita ; spira subelevata, ma- millata; apice valido, obtuso, eroso, malleatoque; No: — anfr. 4 1/2-5 irregulariter (primi sublente, ulti- mus penultimusque rapidissime) crescentibus, sutura impressa separatis; —ultimo maximo, rotun- dato ; — apertura obliqua, lunata, ovato-rotundata ; peristomate albidulo, subreflexo, paululum in- crassato ; — marginibus approximatis; columellari compresso, in callum sordide albescentem umbi- licum occultante, dilatato ; — alt. 20 ; diam. maj. 44 millim. — In Corsica. HELIX GARCIAI Helix Garciai, Hagenmüller, in litteris, 1887. Testa imperforata, depressa, supra convexa, infra convexiore, sat tenera, leviter translucida, supra parum nitente, infra nitidiuscula, olivaceo- lutescente, zonulis tribus castaneis continuisque ornata ; striis sat irregularibus, ad suturam den- sioribus, munita; — spira subelevata; — apice valido, obtuso, eroso ; — anfractibus 4 1/2-5 irre- gulariter (superiores sublente, penultimus velo- citer, ultimus rapidissime) crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo maximo compresso, subtus convexiore, circa locum perforationis con- caviusculo, superne ad insertionem rapide des- cendente ; — apertura perobliqua, transverse sub- lunato-ovata, inferne regulariter arcuala ; — pe- ristomate carneolo, ad marginem superum fere recto, ad externum expansiuseulo ; —margine colu- mellari carneolo, arcuato, expanso, reflexiusculo, callo carneolo locum umbilicalem occultante ; — Do marginibus approximatis, callo tenui, junctis ; — alt. 14, diam. 24 millim. Coquille imperforée, déprimée, convexe en dessus, plus convexe en dessous, assez fragile, légèrement transparente, peu brillante en dessus, assez brillante en dessous, de couleur olive tirant fortement sur le jaune, avec trois bandes couleur marron ininterrompues, pourvue de stries assez irrégulières, plus marquées vers la suture ; — spire assez élevée ; sommet gros, obtus, comme rongé; — quatre tours et demi à cinq tours à croissance irrégulière (les premiers croissent assez lentement, l’avant-dernier vite, le dernier plus vite encore), séparés par une suture pronon- cée ; — dernier tour très grand, comprimé, comme en dessous, un peu concave autour de l’ombilic, descendant rapidement vers l'ouverture; — ouver- ture très oblique, faiblement échancrée, transver- salement ovale, régulièrement arquée à sa partie inférieure ; — péristome couleur de chair, à bord supérieur presque droit ; — bord externe un peu dilaté; —bord columellaire couleur de chair, arqué, dilaté, légèrement réfléchi, recouvrant Pombilice d’une callosité couleur de chair ; — bords margi- naux rapprochés, réunis par une faible callosité ; — hauteur 14, diamètre 24 millim. Nous dédions cette Espèce à notre fidèle servi- teur, Joseph Garcia, qui a partagé avec nous les falgues et les hasards d’une exploration d’un mois à travers les montagnes du centre et du sud de la Corse. sue L'Helix Garciai vit sur les pentes occidentales de l’Incudine, bien au-dessus des forêts de Cos- cione, à environ 1,700 mètres d'altitude, un peu au-dessus de la bergerie appelée Marinasca ; celle-ci ne figure point sur la carte de l’état-major. Cette Hélice est rare, ou tout au moins difficile à trouver; en deux jours de recherches, nous n’avons pu en recueillir que six exemplaires, dont aucun vivant. Chez cette Espèce, l’ombilic est nul ou poncti- forme pendant le jeune âge; à l’état adulte, le bord columellaire recouvre entièrement la partie ombilicale ; mais sous ce cal existe une perfora- tion en trou d’aiguille, et non un trou dilaté en entonnoir, comme chez d’autres espèces du groupe de la Raspaili. Cette Hélice se distingue de l'A. Lenelaia (J. Mabille), par sa taille moindre; par son test moins poli, moins brillant et d’une coloration plus olivâtre ; par sa spire plus déprimée, moins con- vexe; par son dernier tour plus brusquement descendant à l'insertion et offrant, en outre, en dessous, autour de lendroit ombilical, une conca- vité assez prononcée; enfin, par son ouverture nettement ovalaire dans un sens tout à fait hori- zontal, et non dans une direction horizontale des- cendante, comme chez la Lenelaia. Chez ces deux Espèces, le bord inférieur de l’ouverture est exac- tement arqué-arrondi. J’oubliais de noter que, chez la Lenelaia, le pé- ristome est plus épais, plus réfléchi, et que le — calus columellaire qui recouvre le lieu ombilical est plus largement épaté. HELIX DESCHAMPSIANA Helix Deschampsiana. Magenmüller, in litteris, 1887. Testa subglobosa-depressa, perforata, supra compressa, infra convexiore, sat tenui, leviter translucida, non nitida, e sordide griseo-lutes- cente, zonulisque tribus castaneis vix conspieuis ornata; striis sat irregularibus munita et epider- mide lutescente ac setis numerosis asperso induta ; — spira vix elevata; — apice valido, obtuso, non eroso; — anfractibus 4 1/2-5 irregulariter (primi minuti lente, penultimus rapide, ultimus.rapidis- sime) crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo maximo, rotundato, ad suturam compresso, subtus circa umbilicum turgido, ad labrum colu- mellare coarctato, ad insertionem rapide descen- dente ; — apertura perobliqua, lunata, transverse ovato-rotundata, inferne exacte rotundato-arcuata ; — peristomate albido, ad marginem superum fere recto, ad externum expansiusculo ; margine colu- mellari reflexiusculo, ad insertionem dilatato et umbilici fere dimidiam partem obtegente ; — mar- ginibus approximatis, callo tenui junctis ; — alt. 16., diam. 28 millim. Coquille subglobuleuse-déprimée, perforée, comprimée en dessus, convexe en dessous ; assez mince, légèrement transparente, d’un aspect mat, pee non brillant, d’un gris sale, jaunacé, avec trois bandes marron à peine visibles; assez irrégu- lièrement striée sous un épiderme jaunâtre, cou- vert de poils très nombreux; — spire peu élevée ; — sommet gros, lisse, obtus; — quatre et demi à cinq tours à croissance irrégulière (les premiers tours, petits, se développent lentement, l’avant- dernier vite, le dernier plus vite encore), séparés par une suture marquée; — dernier tour très grand, formant à lui seul plus de la moitié de la coquille, arrondi, gonflé en dessous autour de l’ombilic, surtout vers son extrémité, un peu étranglé à sa partie comprimé le long de la suture, inférieure, immédiatement en arrière du bord columellaire, et descendant rapidement vers l’ou- verture; — ouverture très oblique, échancrée, transversalement ovale-arrondie, dessinant un arc de cercle régulier à sa partie inférieure ; — péris- tome blanc, à bord apertural presque droit ; bord externe un peu évasé; bord columellaire légè- rement réfléchi, s'étendant sur la région ombi- licale, dont il recouvre à peu près la moitié ; — haut. 16, diam. 28 millim. Les poils nombreux qui recouvrent l’Helir Des- champsiana d’un véritable manteau feutré empé- chent de la confondre avec aucune Espèce du groupe, à l’exception de l’Helix Romagnolii et de l’Helix Melliniana. On la distingue facilement de la première, grâce à son ombilic (celui-ci est en- tièrement recouvert chez l’Helix Romagnolt), et, de la deuxième, par le mode de croissance de ses Re tours tout différents, par la forme de l'ouverture, : etce., etc. Nous insisterons particulièrement sur ces différences en décrivant l’Aelix Melliniana. Nous avons recueilli lHelix Deschampsiana au- dessus de Corte, sur la rive gauche du Tavignano primitif, sur les bords du chemin qui mène à la forêt du Melo. Elle semble fort rare dans cette localité. Nous l'avons dédiée à M. Deschamps, malaco- logiste, qui poursuit, en ce moment, sur place l’étude des Mollusques de Syrie. HELIX MELLINIANA Helix Melliniana, Hagenmüller, in schedis, août 1887. Testa subglobosa, depressa, subobtecte perfo- rata, infra convexiusceula, sat tenui, translucida, vix nitente, et sordide griseo-rufescente zonu- lisque tribus castaneis parum conspicuis ornata; striis irregularibus incrementi munita, et epider- mide rufescente ac setis numerosis asperso indula: — spira vix elevata ; apice valido, obtuso, fusco, nitente, non eroso; — anfractibus 4 1/2 irregu- lariter (primi sublente, ultimus rapidissime) cres- centibus, sutura inter superiores impressa, inter ultimos impressiore, separatis ; — ultimo magno, supra compresso, ad peripheriam rotundato, sub- tus convexiore circum umbilicum concaviusculo, haud turgido, ad labrum columellare vix coarctato. superne ad insertionem valde ac rapide descen — 33 — dente; — apertura perobliqua, lunata, transverse ovato-rotundata, inferne exacte rotundato-arcua- ta; — peristomate cæruleo-violascente, undique expanso, ad marginem superum expanso et ar- cuato, ad externum expansiore et exacte rotun- dato; margine columellari reflexo, arcuato, ac intus superne leviter obsoleteque subpliciformi, ad insertionem dilatato, umbilici fere dimidiam partem obtegente; — marginibus valde approxi- matis, callo tenui junctis; — alt. 18-20, diam. 32-35 millim. Coquille subglobuleuse-déprimée, perforée, à perforation ombilicale partiellement recouverte, comprimée en dessus, un peu convexe en dessous, assez mince, translucide, à peine brillante, d'un gris roussâtre sale, avec trois bandes marron peu apparentes, marquée, en outre, de stries de crois- sance irrégulières et recouverte d’un épiderme roussâtre fourni de poils nombreux;—spire à peine marquée, parfois comprimée ; — sommet gros, ob- tus, fauve, assez brillant, non rongé ;—quatre tours et demi, à croissance irrégulière (presque lente chez les premiers, très rapide au dernier tour), séparés par une suture prononcée, devenant de plus en plus accentuée au dernier tour; dernier tour grand, comprimé en dessus, arrondi à sa partie extérieure, un peu convexe en dessous, avec une concavité assez marquée autour de l’ombilic, non gonflé, très faiblement étranglé en arrière du bord columellaire, descendant fortement mais régu- Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1SSS$S. — 3 lièrement vers l'ouverture ; — ouverture très obli- : que, échancrée, transversalement ovale-arrondie, exactement cintrée dans sa partie inférieure ; — pé- ristome d’un violacé-bleuâtre (pendant la vie), ra- pidement blanc après la mort de l’animal, partout évasé; bord supérieur évasé, arqué; bord externe plus évasé, exactement arrondi; bord columel- laire réfléchi, arqué, marqué à sa partie interne par une faible apparence de pli, dilaté à son in- sertion au point de couvrir presque la moitié de l’ombilic; — bords très rapprochés, réunis par une faible callosité ; — haut., 18-20; diam., 32-35 millim. Les poils, un peu plus espacés et un peu plus longs, ont moins l'apparence de lames épidermiques que ceux de lHelix Deschamp- siana. L'Helix Melliniana ne peut être confondue qu'avec cette dernière, puisque son ombilic la distingue à première vue de lHelix Romagnolu. Mais elle se distingue facilement de l’Helix Des- champiana par son galbe général plus aplati, moins globuleux, bien moins convexe en dessous, par l’enroulement bien plus régulier de ses tours. Malgré son développement considérable, le der- nier tour ne parait pas, comme dans la Des- champsiana, former presque toute la coquille. Son ouverture, bien plus oblique, regarde encore bien plus en dessous; elle est aussi plus allongée en travers et se rapproche moins de la forme cir- culaire ; le péristome, plus évasé sur tout Île pourtour, présente plus marquée, vers l’inser- ste tion de sa partie columellaire, une sorte d'appa- parence de pli. En dessous, le dernier tour n’est presque pas ou pas du tout gonflé, et très peu étranglé immédiatement en arrière du péristome ; chez la Deschampsiana, au contraire, le dernier tour, fortement gonflé en dessous vers sa Lermi- naison, s'étrangle d’une manière très marquée immédiatement en arrière du bord columellaire, etc: ec. Nous avons trouvé cette belle Espèce en re- montant, au-dessus de Corte, dans la vallée du Tavignano primitif, le chemin forestier qui con- duit au Niolo; on la recueille déjà à trois kilo- mètres de la ville, au commencement de la forêt du Melo ; mais c’est surtout à l'extrémité supé- rieure de cette forêt, dans les ravins qui avoisi- nent la maison forestière de la Fontaine d'Argent (1,200 à 1,600 mètres d’altitude) que se rencon- trent les plus beaux individus. Nous les avons trouvés, au mois d'août, collés pendant le jour vers le bas des blocs de granit qui baignaient dans les petits torrents au fond des vallons; ils sont assez rares, d’ailleurs, et nous n'avons pas pu recuelilir plus de trente échantillons, vivants et morts, en une dizaine de jours de recherches. Les cochons, dont les nombreux troupeaux làchés dans la forêt en bouleversent partout le sol, font d’ailleurs une rude concurrence au naturaliste. Au cours de nos investigations, souvent le guide nous disait: « Inutile de chercher ici, les cochons y viennent. » En effet, le sol, profondément la- ne bouré au pied des grands Pins, les fonds humides des cuvettes un peu larges, où s’accumule lhumus, entièrement bouleversés, comme re- tournés à la pelle, témoignaient du soin, de l’achar- nement de ces bêtes maigres et efflanquées à fouiller partout à la recherche des racines, mais aussi des vers et des escargots, qui font leur nour- riture dans les forêts de Pins. Les pierres, même un peu volumineuses, sont retournées, et ce n’est que dans les parties très rocheuses, dans les fentes inaccessibles à leur grouin et sous les blocs trop puissants pour leur coup de boutoir, que nous trouvions des Hélices, toujours isolées, en petit nombre. Nous avons dédié cette coquille à notre excel- lent ami, M. Mellini, maire de Saint-Pierre, dans l’ancienne Pieve, de Venaco, près Seradjio, sur la route de Corte à Ajaccio, désirant lui mar- quer notre gratitude pour l’empressement bien- veillant avec lequel il a facilité nos excursions dans les montagnes peu connues de son pays. HELIX SCIAPHILA Helix sciaphila, Hagenmüller, in schedis, octobre 1885. Helix Brocardiana (Dutailly) varietas, Kobelt, Iconographie, etc., Fortgesetzt, neue Folge, fig. 386, 1887. Testa subobtecte umbilicata, depressa, supra convexiuscula, infra convexa, leviter transverse — 37 — dilatata, sat tenui, nihilominus solida, superne vix nitidiuscula, infra nitida, translucida, strits irre- gularibus ad suturam densioribus munita, sub epidermide luteo-virescente albida ac tribus zonu- lis caslaneis ornata, — spira convexiuscula, ad apicem paululum elata ; — apice subnitente, levr- gato, obtuso, quandoque quasi mamillato ; —anfrac- tibus 4 1/2 (superi vix concaviusculi ac lente, penultimus convexior velociter, ultimus rapidis- sime, crescentes) sutura inter superiores impressa, inter ultimos impressiore separatis; — ullimo maximo, superne Convexo, ad suturam compresso, subrotundato, subtus convexo, ad aperturam circa umbilicum turgidulo, paululum transverse dila- tato, supra lente ac regulariter valde descendente ; — apertura perobliqua, vix lunata, fere rotunda, vix transverse ovata, inferne regulariter arcuata ; — peristomale rosaceo vel carneolo, ad marginem superum leviter expausiusculo, ad externum ex- panso; margine columellari arcuato, expañso, reflexo, ad insertionem dilatato, ad umbilicum adpresso, umbilici tertiam partem obtegente ; — marginibus approximalis, callo tenui junctis; — alt., 18-19; diam., 32-35 millim. Coquille ombiliquée, à ombilie partiellement re- couvert; déprimée, un peu convexe en dessus, plus convexe en dessous, légèrement étirée en travers, assez mince, solide toutefois, à peine brillante en dessus, brillante en dessous, translucide, irrégu- lièrement striée, surtout vers la suture; blanche eo sous un épiderme jaune-verdàtre avec trois bandes marron; — spire un peu convexe, en forme de toit; — sommet peu brillant, lisse, obtus, comme mamelonné sur certains échantillons ; — 4 tours etdemi, séparés par une suture marquée entre les premiers, plus marquée entre les derniers tours ; les premiers tours, faiblement convexes, croissent lentement; l’avant-dernier, à convexité plus mar- quée, croit plus vite; le dernier, plus vite encore; — dernier tour développé, comprimé vers la su- ture, subarrondi en dehors, convexe en dessous, un peu gonflé vers sa terminaison autour de l'om- bilie et légèrement dilaté en travers; il descend for- tement, mais lentement et régulièrement vers l’ou- verture; — ouverture très oblique, à peine échan- crée, presque ronde, un peu allongée en ovale dans le sens transversal, régulièrement arrondie dans sa partie inférieure ; — péristome d’un beau rose vif ou couleur de chair, ressortant d’une facon charmante sur le fond verdàtre du dernier tour; bord supérieur un peu évasé; bord externe évasé ; bord columellaire régulièrement arqué, dilaté, réfléchi et épanoui, à son sommet, au point de couvrir près du tiers de l’ombilic; bords margi- naux rapprochés, réunis par une faible callosité ; — haut., 18-19; diam. 32-35, millim. On peut dire que l’Aelix sciaphila est une Helir Brocardiana ombiliquée. Elle présente toutes les apparences générales de cette dernière, surtout la plus grande analogie dans l'aspect du test, dans les propriétés de l’épiderme, la densité de la ma- — 39 — tière calcaire, la sensation particulière qui se révèle au toucher. La coloration est identique et distribuée de même; les deux coquilles se font remarquer par un très joli effet de couleurs com- plémentaires, dû au rose particulier du péristome tranchant sur le beau vert doré de la base. Cette couleur rose, d’un ton si vif tant que l’animal est en vie, disparait rapidement sous l’action des agents atmosphériques, et les coquilles mortes ne présentent plus qu’un péristome blane, décoloré. Malgré les caractères communs qui rattachent étroitement l’Aelir Brocardiana à V'Helix scia- phila, nous n'avons pas trouvé de formes intermé- diaires, les réunissant comme deux types extrêmes d'une même série. Ces formes n'existent plus ou sont encore inconnues. L'Helix sciaphila habite la partie moyenne de la vallée de la Restonica, au-dessus de Corte. C’est à six kilomètres de cette ville, sur la rive droite de la Restonica, un peu au-dessus de la maison fores- tière, vers 1,000 à 1,100 mètres d'altitude, que nous l'avons trouvée. Elle vit en pleine forêt, sous les pierres et dans les fentes des blocs de granit amoncelés, sous la mousse, à l'ombre des Pins, essence prédominante de la forêt de la Res- tonica. L'Espèce est peu commune; en trois Jours de recherches assidues nous n’avons pu réunir que sept échantillons. tiEz HELIX MONTIGENA Helix montigena, Hagenmüller, in schedis, octo- bre 1885. Helix Revelierei, varietas ? Kobelt, Iconographie, ele. — Fortgesetzt, neue Folge, fig. 386, 1887. Testa subobtecte profunde umbilicata, depressa, supra convexiuscula, infra subcompresso-rotun- data, transverse dilatata, sat tenui, nihilominus solida, subopaca, striis incrementi irregularibus ad suturam densioribus, lineisque spiralibus sub- tilissimis munita, sub epidermide fusco vel fusco- virescente albida ac tribus zonulis castaneis ornala; — spira parum convexiuscula ; apice fulvo, obtuso, non nitido, sæpius quasi eroso ; — anfractibus 4-4 1/2 irregulariter (superioribus sub- lente, penultimo velociter, ullimo rapidissime) crescentibus, sutura inter superiores impressa, inter ullimos jmpressiore separatis ; — ultimo maximo, superne convexo, ad suluram leviter compresso, rotundato, subtus convexo, ad apertu- ram turgidulo ac transverse dilatato supra valde et regulariter descendente ; apertura perobli- qua, transverse sublunalo-ovata, inferne regulari- ter arcuata ; — peristomate violacescente, ad mar- ginem superum fere recto, ad externum leviter expansiusculo ; margine columellari arcuato, expanso, reflexiusculo, ad insertionem dilatato, umbilici fere dimidiam partem obtegente; margi- nibus approximatis, callo pertenui juncetis; — alt., 18-20 ; diam. 36-38, millim. EN) re Coquille profondément ombiliquée, à ombilic partiellement recouvert; déprimée, légèrement convexe en dessus, subcomprimée, arrondie en dessous, très nettement dilatée en travers, assez mince, solide toutefois, à peine opaque, striée irrégulièrement d’une facon plus apparente le long de la suture; sculptée, en outre, de nom- breuses lignes spirales très fines, bien visibles seulement à la loupe ; blanche sous un épiderme fauve ou brun-olivâtre, avec trois bandes marron minces ininterrompues ; — spire à peine convexe ; — sommet fauve, obtus, non brillant, souvent comme érodé ; — quatre à quatre tours et demi, à croissance irrégulière (presque lente chez les premiers, plus rapide à l’avant-dernier tour, et beaucoup plus rapide au dernier); suture, marquée aux premiers tours, se creusant beaucoup plus aux derniers; — dernier tour très grand, convexe en dessus, tout en étant légèrement comprimé le long de la suture ; arrondi, convexe en dessous et vers sa terminaison, gonflé et dilaté transversale- ment ; enfin, offrant une forte descente régulière vers l’ouverture ; — ouverture très oblique, fai- blement échancrée, transversalement ovale, régu- lièrement arrondie en bas; — péristome de cou- leur violàtre, presque droit à sa partie supérieure, légèrement évasé en dehors ; bord columellaire arqué, dilaté, faiblement réfléchi, évasé au point d'insertion de manière à couvrir presque la moitié de l'ombilic; bords marginaux réunis par une cal- losité d’une extrême ténuité. Lee Cette Espèce se distingue de toutes ses congé- nères par sa taille considérable, son galbe général discoïde, aplati, et son épiderme, très foncé en couleur, rappelant celui de l'Helix Æthiops ; on ne peut guère la confondre qu'avec les Helix ompha- lophora et Vittalacciaca. On la séparera facile- ment de l’Helir omphalophora, grâce aux carac- tères suivants : elle est toujours plus grande, d’une couleur foncée ; sa bouche dessine un ovale bien plus allongé; enfin, le dernier tour se montre en dessous transversalement élargi et, de plus, se gonflant vers sa terminaison, il semble, supé- rieurement, remonter legèrement au-dessus de l’avant-dernier et, en dessous, entourer l’ombilic d’une sorte de bourrelet. On la distinguera de l’Helix Vitalacciaca : à sa bouche moins circu- laire, plus étirée transversalement ; à son dernier tour moins renflé, proportionnellement bien plus grand; à ses striations spirales bien plus mar- quées ; à sa laille, à sa coloration moins verdà- tre, à sa sulure moins profonde, etc., etc. HELIX DONATA Helix (nova species), J. Mabille, in litteris, 1887. Helix donata, Hagenmüller, in schedis, 1887. Testa imperforata, supra subtectiformi, infra convexa, sat tenera, nitida, translucida, striatula, sub epidermide luteo-viridescente albida, ac tri- bus zonulis castaneis ornata ; — spira subtectifor- mi, ad apicem sat elata ; — apice nitido, lævigato, NE obtuso, quasi mamillato ; — anfractibus 5 con- vexiusculis, regulariter crescentibus, sutura im- pressa separatis; ultimo maximo, ad suturam compressiusculo, subrotundato, ad peripheriam declivi, subtus convexo et cir calocum umbilicalem turgidulo, superne ad aperturam subito et valde de- flexo; — apertura perobliqua, vix lunata, transverse subovata, inferne regulariter arcuata ; — peristo- mate carneo-luteolo, paululum incrassato, ad mar- ginem superum recto, ad externum expansiusculo; margine columellari arcuato, expanso, reflexius- culo, ad insertionem dilatato, in loco umbilicali ad- presso ; — marginibus sat remotis, callo pertenui alt., 18-20; diam., 32-33 millim. JuncUs ; Coquille imperforée, légèrement tectiforme en dessus, convexe en-dessous, mince, brillante, translucide, irrégulièrement striée, blanche sous un épiderme jaune-verdàtre, avec trois bandes marron; — spire un peu conique, assez élevée, à sommet brillant, lisse, obtus, comme mamelonné ; — cinq tours, à croissance régulière, séparés par une suture marquée; — dernier tour, grand, fai- blement comprimé vers la suture, un peu arrondi, déclive en dehors, convexe en dessous, légère- ment gonflé autour de l’endroit ombilical et of- frant vers l'ouverture une direction descendante brusque et très prononcée ; — ouverture très obli- que, à peine échancrée, transversalement oblon- gue, régulièrement arquée dans sa partie infé- rieure; — péristome couleur de chairlavéede jaune 4h — un peu épaissi; bord supérieur droit; bord externe un peu évasé; bord columellaire arqué, faible- ment réfléchi, dilaté vers son point d'insertion en un calus qui recouvre complètement la partie ombilicale; bords marginaux peu rapprochés, réunis par un soupçon de callosité ; — haut., 18-20; diam., 32-33 millim. L'Helix donata se distingue de toutes les varié- tés de l’Helix Raspaili : par sa spire légèrement co- nique, son test mince, l’enroulement plus régulier de ses tours, son péristome moins évasé, moins épaissi, son bord columellaire exactement arqué, et non subrectiligne. Elle se distingue de l’Helix Bro- cardiana : par son développement plus lent, son dernier tour proportionnellement moins grand,son épiderme brillant, son péristome moins réfléchi, par la callosité assez forte qui recouvre son om- bilic, caractère qui fait défaut chez l’Helix Brocar- diana; par ses bords marginaux moins rappro- chés, etc., etc. Nous devons cette belle Espèce à notre excel- lent ami J. Mabille. Elle habite aux environs de Bastia. HELIX FAUCICOLA Helix faucicola, Hagenmüller, in schedis, octobre 1885. Testa obtecte perforata, depressa, infra vix con- vexiuscula, tenera, parum solida, leviter translu- cida, parum nitente, sub epidermide olivaceo- Jutescente albida, zonulis tribus castaneis conti- ie nuisque ornata ; striis irregularibus incrementi lineisque spiralibus subtilissimis munita ; — spira vix convexiuscula; — apice fulvo, obtuso, haud nitenet ; anfractibus 4 1/2 sat regulariter cres- centibus, sutura inter superiores impressa, inter ultimos impressiore separatis ; — ultimo magno, ad suturam compresso, rotundato, subtus com- presso etiam quasi planulato, circa perforationem concaviusculo et turgidulo ac transvese dilatato ; superne lente ac regulariter ad insertionem valde descendente ; — apertura perobliqua, transverse ova'o-rotundata, vix lunata ; — peristomate rosa- ceo carneolo, undique plus minusve expanso, ad marginem superum bene arcuato, expansiusculo, et ad externum arcuato ac expanso; margine colu- mellari arcuato, reflexiusculo, ad insertionem di- latato, perforationem fere tolam occultante ; mar- ginibus approximatis, callo tenui junctis; — alt., 20 ; diam., 34 millim. Coquille déprimée, perforée (perforation 6mbi- licale presque entièrement couverte), comprimée en-dessus, à peine convexe en dessous, où elle parait presque plane; mince, peu solide, légère- ment translucide, peu brillante, blanche, avec un épiderme olive tirant sur le jaune, marquée de trois bandes marron; test couvert de stries irrégu- lières d'accroissement et de nombreuses lignes spirales très fines ; — spire peu saillante ; — som- met fauve, obtus, terne ; — quatre tours et demi, à croissance assez régulière ; suture marquée entre les premiers tours, plus accentuée entre Îles AD = derniers ; — dernier tour, grand, comprimé le long de la suture, comprimé également en dessous, où il parait presque plan ; légèrement concave et un peu gonflé autour de la perforation ombilicale; de plus, élargi transversalement ; enfin, offrant une descente lente, régulière et très accentuée vers l'ouverture ; — ouverture très oblique, à peine échancrée, tranversalement ovale-arrondie ; — pé- ristome couleur de chair tirant sur le rose foncé, plus ou moins évasé sur tout son pourtour; bord externe arrondi-évasé; bord columellaire arqué, un peu refléchi, dilaté à son sommet au point de couvrir presque toute la perforation ombilicale ; — bords marginaux rapprochés, réunis par une faible callosité ; — haut., 20 ; diam., 34 millim. Les couleurs de cette Espèce sont peu trañchées, et son aspect général est terne; elle se distingue de toutes ses proches par son galbe général net- tement aplati et la descente du dernier tour, qui commence de très bonne heure et s’accentue forte- ment. Un caractère spécial permet de la séparer facilement d’avec toutes les autres Espèces décrites jusqu’à présent, c’est un mode de striations spi- rales qui, chez aucune autre Aaspailienne, n’est aussi net, aussi marqué; les stries spirales, en effet, se montrent sous la forme de sillons très fins, flexueux, parallèles entre eux, comme gravés avec la pointe d’une aiguille dans l’épiderme peu adhérent; aux endroits où manque l’épiderme, on ne voit plus les stries spirales. Celles-ci sont par- ticuliérement apparentes sur le dernier tour, vers son extrémité inférieure ; elles manquent complè- tement sur le sommet et les deux premiers lours. Nous avons trouvé l’Helir faucicola sous les blocs de granit, au milieu des fourrés d’Aune, qui couvrent les hauteurs au-dessus de la Fauce de Vizarone, en face du Monte d’Oro, vers 1,200 à 1,400 mètres d’altitude. HELIX ARUSALENSIS Helix Arusalensis, Hagenmüller, in schedis, oc- tobre 1885. Testa obtecte perforata, depressa, supra con- vexiuscula, infra convexa, tenera, translucida, su- pra nitente, infra nitidissima, olivaceo-lutescente zonulis tribus castaneis continuisque ornata; striis irregularibus ad suturam densioribus munila; — spira compressa ; apice obluso, nitido, quasi ero- so ; — anfractibus 4 1/2 regulariter crescentibus, sutura inter superiores impressa, inter ultimos impressiore, separalis; — ultimo magno, com- presso, subtus convexiore, circa perforationem concaviusculo et turgidulo, superne ad insertio- nem rapide descendente ; — apertura perobliqua, vix lunata, tranverse ovata, superne fere recta, in- ferne regulariter arcuata ; — peristomate luteo- carneolo, undique plus minusve expanso, ad mar- ginem superum fere recto, ad externum expan- siore; margine columellari arcuato, expanso reflexo, callo carneolo mediocri perforationem fere totam occultante ; — marginibus subapproximatis, ES Ne callo tenui junctis ; — alt , 16; diam., 31 millim. Coquille étroitement perforée (perforation ombi- licale presque entièrement recouverte), déprimée, un peu convexe en dessus, convexe en dessous, mince, translucide, brillante en dessus, très bril- lante en dessous, de couleur olivâtre tirant sur le jaune, avec trois bandes marron; irrégulièrement striée (stries plus marquées le long de la suture) ; — spire peu saillante, à sommet obtus, brillant, comme rongé ; — quatre tours et demi à croissance régulière ; suture marquée entre les premiers tours, plus marquée entre les derniers ; — dernier tour, grand, comprimé en dessus, assez convexe en dessous, un peu convexe et légèrement gonflé autour de la perforation ombilicale et offrant vers l'ouverture une direction descendante rapide; — ouverture très oblique, faiblement échancrée, transversalement ovale, dessinant une ligne pres- que droite dans sa partie supérieure, et un arc de cercle régulier dans sa partie inférieure ; — péris- tome couleur de chair lavée de jaunûtre, plus ou moins évasé sur lout son pourtour ; bord supé- rieur presque droit ; bord externe plus évasé ; bord columellaire arqué, évasé, réfléchi, épaté,sur la perforation ombilicale, en une callosité couleur de chair qui la recouvre presque entièrement ; bords marginaux peu distincts, réunis par une faible callosité ; — haut., 16; diam., 31 millim. Dans son jeune âge, l’Helix Arusalensis est net- tement perforée ; plus tard, un calus peu épais — 19 — recouvre presque entièrement ou même éntière- ment cette perforation très étroite. La coquille est d’un brillant très vif, particulièrement en dessous ; elle esttrès mince et n’est marquée d’aucunes stries spirales. Cette Espèce habite la forêt de hêtres qui cou- vre le col d’Arusala au pied du Mantellucio. C’est la seule Espèce que nous ayons trouvée, seulement sous les écorces d'arbres et les mousses, et non dans les fentes de rochers. Une haute futaie de « fayots » magnifiques couvre d’une ombre épaisse le fond du vallon où nous avons recueilli cette Espèce, plus franchement sylvicole que les autres Espèces du groupe. HELIX GENNARII Helix Gennarii, Paulucci, Note malacologiche, etc., in Bulletino, etc, vol. VIIL, pl. ui, fig. 2, p. 206, 1882. ; Helix Gennarii, Kobelt, Iconographie, etc., Folge- setzt, neuc Folge, vol. IIT, p. 11, fig. 371, 1887. L'auteur italien qui a fait connaitre cette Es- pèce, décrite, en premier, par le professeur Gen- nari, directeur du Jardin botanique de Cagliari, l'avait rangée parmi les Macularia. Kobelt la re- placée à son vrai rang en la mettant dans le groupe des Espèces raspailiennes. Mais, aussi bien que l’auteur italien, il a négligé dans sa description, de faire ressortir ce caractère qui manque complète- ment aux autres représentants du groupe,aux deux Bull. Soc. malac, France. V. Mars 1887. — 4 bp autres Espèces sardes, ainsi qu'aux Espèces plus nombreuses de Corse. Ils ne parlent ni l’un ni l’autre des malléations fort nombreuses qui cou- vrent la partie supérieure du dernier tour de l’Helix Gennart ; les malléations sont petites, peu profondes, mais très nettes, quoique bien visibles seulement à la loupe. Ce caractère manque chez les dix-huit autres Espèces du groupe. HELIX CAROTII Helix Carotii, Paulucci, Note malac., etc., in Bul- letino, etc., vol. VITE, p. 203, pl. ur, fig. 1, 1882. Helix Carotii, von Maltzan, Diagnosen, etc., in Nachrichtsblatt, etc., 18* année, p. 87, 1886. Helix Carotii, Kobelt, Iconographie, etc., Fortge- setzt, neue Folge, vol. ITT, p. 12, fig. 372-380, et p. 13, 1887. Aucun des échantillons qui nous ont été com- muniqués de cette Espèce n'avait trace de perfora- lion ombilicale ; Pauteur italien dit pourtant dans sa description : « Testa subobtecte umbilicata ». Tandis que Kobelt, avec intention peut-être, in- siste, dans le texte allemand, sur l’absence d’om- bilic, et dit dans la diagnose latine : « Testa plus minusve exumbilicata ». Au reste, la variabilité de l'Espèce serait assez grande, à en croire Malt- zan; Mais nous estimons que de nouvelles re- cherches sont nécessaires. Les Espèces raspai- liennes sont connues depuis très peu de temps en Sardaigne ; il semble qu'on n’en a pas encore ré- colté beaucoup d'échantillons et que leur distribu- ST tion géographique est encore à peu près Inconnue. HELIX MELONII Helix Melonit, von Maltzan, Diagnoses, elc., in Nachrichtsblatt, etc., 18° année, p. 86, 1886. Helix Melonii, Kobelt, Iconogr., ete., Fortgesetzt, neue folge, vol. III, p. 13, fig. 381-332, 1887. Nous devons cette belle Espèce, si remarquable par son péristome blanc éclatant, à la bienveil- lance de M. Méloni, préparateur au musée de Cagliari. Nous croyons utile maintenant, dans le but de rendre plus complète cette Histoire des Hélices raspailiennes, de joindre à cette Histoire un in- dex bibliographique, où nous allons indiquer tous les ouvrages dans lesquels on pourra trouver les renseignements nécessaires à la connaissance des Espèces que nous venons de signaler. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Payraudeau(B.-C.). Catalogue descriptif et métho- dique des Annélides et des Mollusques de l'ile de Corse, avec 8 planches noires, 1826. Ferussac et Deshayes. Histoire générale et parti- culière des Mollusques terrestres et fluvia- les, tant des Espèces que l’on trouve aujour- d'hui que des dépouilles fossiles de celles qui n'existent plus. Ouvrage posthume de M.le baron de Férussac, continué et inis en ordre par M. le baron d’Audebard de Férussac, son fils, puis par G.-P. Deshaves. 4 vol. in fo- lio, dont 2 vol. de chacun 400 p. de texte et 2 vol. de 247 pl. gravées et coloriées, publiés en 52 livraisons, dont les 28 premières seu- lement sont de Férussac, le fils. (Date de pu- blication de ces livraisons d'après Bourgui- gnat: 1 à 6, 1819; — 6 à 10, 1820 ; — 11 à 13, 1821 ; — 14 à 28, 1822 en exceptant les livrai- sons 23 et 24, qui n’ont parues qu’en 1823 ;—29 à 34, 1829-1830; —35 à 52, 1848-1851. Le texte, pour la plus grande partie de la main de Des- hayes, donne en synonymie le Catalogue de Requien (imprimé en 1848) à l’histoire de l’/e- lix Raspaili. Cette partie de l'ouvrage est done postérieure à 1848, bien que la planche repré- sentant l’AJ/elix laspailt, soit d’une, époque bien antérieure. Rossmaässler (E.). Iconographie der Land uud Süss- wasser Mollusken, mit vorzüglicher Berü- chrichtigung europaïschen noch nicht abge- bildeten Arten, in-8°. Leipzig, 3 vol. de texte et 90 pl. coloriées, 1835-1854. Cantraine(F.). Malacologie méditerranéenne et lit- torale, in-4°, 173 p., 6 planches, noires ou co- loriées. (Extrait du tome XIII des Mémoires de l'Académie royale de Bruxelles). Bruxelles, 1840. Requien (E.). Catalogue des coquilles de lile de Corse, 3 p.in-8°. Avignon, sans nom d'auteur, la préface porte seulement, comme signature, les deux initiales E. R., qui sont répétées à la fin de l'ouvrage. - a NUS Pfeiffer (L.). Monographia Heliccorum viventium sistens descriptiones systematicas et criticas omnium hujus familiæ generum et specierum hodie cognitarum, 8 vol. in-8°. Lipsiæ; 1848- 1877. Moquin-Tandon. Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de France, in-8°, 2 vol. de texte et un atlas de 54 planches, Paris, 1855. Bourguignat(J.-R.).Mollusques nouveaux, liligieux ou peu connus, in-8°, Paris; 1" partie, 10 fas- cicules, 324 pages, 45 planches noires, mars 1863 à décembre 1868; 2° parte, 2 fascicules, 4 planches noires, février 1870. Dutailly (G.). Description de quelques Espèces nouvelles du groupe de l’Helir Raspaili, in-8", 8 pages. Paris, 1° février 1867. Debeaux (0.), Diagnose d’une Espèce nouvelle d'Helix de l’ile de Corse, in-8°, 2 pages. Paris, 1° mars 1867. Mabille (J.). Archives malacologiques. Paris, in-8° 4 fascicules, 80 pages, 1867-1869. Bourguignat (J.-R.). Histoire des monuments mé- galithiques de Roknia, près d'Hammam Mes- khoustin, in-4°,99 pages, 9 planches avec carte et figures intercalées. Paris, 1868. Kobelt(W.), Iconographie der Land und Süssvasser Mollusken mit vorzüglicher berücksichti- gung der europaïchen noch nicht abgebilde- ten Arten von E.-A. Rossmässler; Fortgesetzt in-8, 3 vol. de texte, 88 planches coloriées. Wiesbaden, 1876-1879. 5 — Hollande. Géologie de la Corse, in : Annales des sciences géologiques. Tome IX, in-8°. Paris, 1877. Mabille (J.). Testarum novarum Europæarum diag- noses, in Guide du Naturaliste. Revue biblio- graphique des sciences naturelles, paraissant deux fois par mois et publiée sous la direction de A. Bouvier. Paris, in-4°, 2° année, numéro 3, p. 62, 15 février 1880. Kobelt (W.). Catalog der in europaischen Faunen- gebiet lebenden Binnenconchylien, zveite vollstandig umgearbeitete Auflage,in-8°. Kas- sel, xiv-295 pages, septembre 1881. Paulucci. Note malacologiche sulla fauna terrestre e fluviale dell isola di Sardegna, in Bullettino della Societa malacologica italiana, in-8°. Pisa. Kobelt(W.). Iconographie der Land und Süssvasser Mollusken mit vorzüglicher berücksichtigung der europaischen noch nicht abgebildeten Ar- ten, von E.-A. Rossmassler, Fortgertzt, neue Folge, in-8°, 3 vol. de texte, 80 planches colo- riées. Wiesbaden, 1882-1887. Maltzan(H. von). Diagnosen neue Arten, in Nachri- chtsblatt der deutschen Malakozoologischer Gesellschaft, in-8°, Frankfurt-am-Main, 18° an- née, fascicule 5 et 6, mai-juin, p. 85-87, 1886. Rolle(H.). Auf Corsica, ein enaturwissenschaftliche, Reise, etc., in Jahrbücher der deutschen Mala- kozoologischer Gesellschaft, in-8°. Franckfurt- am-Main, vol. XIV, p. 51-83, 1887. Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. SPECIES ET VARIETATES NONNULLAS MINUS GOGNITAS VEL NOVAS DESCRIPSIT D' C. A. WESTERLUND MEMBRE ASSOCIÉ Genus HYALINIA, Agassiz 1. HYALINIA ISCHNUSÆ, Pollonera, in sched. Testa aperte umbilicata, valde depressa, irregu- lariter striatula, tenuissime (tantum oculo forte armato distincte) spiraliter lineata, nitidula, alba ; spira valde depresso-tectiformis; anfr. 5 1/2-6, convexiusculi, ad suturam impressam paullisper elevati et utrinque declivi; 4 primi lente accres centes; penultimus fere duplo latior antepenul- timo, parte Lertia augustior ultimo, hic aperturam versus non dilatatus, compressus, non in periphe- ria angulatus, subtus (præsertim prope apertu- ram) convexior; apertura horizontalis, margine basali longo regulariter arcuato; — diam., 11-12; alt., 5-6 millim. (Sardinia ad Ghilerza. Polloncera, ex) Hæc species ad latus Æy. Isselianæ (Paul), lo- _— 00 — eum suum naturale habet, bene distineta præcipue evolutione anfractuum prorsus aliena et relatione diametri ad altitudinem. 2. HYALINIA TSCHAPECKI, Westerlund. Testa peranguste umbilicata (forte rectius per- forata), forte depressa, apice prominulo, cornco- lutescens, subtus albida, nitidissima, striatula : anfr. 5 1/2, vix convexiusculi, levissime involuti, regulariter sat forte accrescentes; ultimus tertia parte latior penultimo, compressus, ad aperturam non descendens; sutura linearis, marginata ; aper- tura transverse depresso-oblonga, pariete valde excisa; margine basali levissime arcuato ; — diam., 7 1/2; alt., 2 1/2 millim. (Styria superior ad Teuffen- bach. Tschapeck, ex.). | Hy. depressæ, Sterki (in Valle superiore flumi- nis Rheni) et Hy. helveticæ, Blum. fin Helvetia) affi- nis, ab ïlla differt evolutione anfractuum alia. apertura oblonga, parum obliqua, valde excisa ete., ab hac forma depressa, anfractu ultimo augus- liore, anertura, etc. 3. HYALINIA MISELLA, Westerlund. Testa peranguste umbilicata, depressa, con- vexiuscula, nitida, sub lente regulariter striatula, subtus convexiuscula, lineis spiralibus nonnullis tenuibus et sat distantibus ornata; anfractus 41/2,sat convexi, sutura impressa disjuneti; primi per lente crescentes; penultimus antepenultimo fere duplo — 57 — latior, ultimo vix 1/4 angustior; apertura oblique horizontali-lunaris, margine inferiore leviter ar- cuato, quam superior mullo longiore ; — diam., 3 1/2; alt., 1 1/2 millim. (Algeria, in alluv. fluv. Harrach. Joly ex.). Hyal. eustisbæ (B%!) proxima differt sculptura, li- neis spiralibus lateris inferioris (still non acci- dentales sint!) et relatione anfractuum. 4. HYALINIA OXYSTOMA, Westerlu ul. Testa puncetiforme perforata (vel forte rectius impressione perangusta parum profunda perfora- lioni simili), depressa, convexiuscula, sub lente regulariter striatula; anfr. 5, lente regulariter accrescentes ; ultimus rotundatus, antepenultimo fere duplo latior, subtus pone locum umbilici concaviusculus ; apertura horizontalis, oblongo- ovalis, pariete valde excisa, margine superiore quam basalis leviter arcuatus fere duplo breviore, margine columellari brevissiümo cum basali angu- Lum peracutum, depressum retrorsum super per- forationem versum formante; — diam., 3 1/2; alt., 1 1/2 millim. Hæxc species (vitrearum sectionis) in Algeria ad Philippeville habitat (Joly ex.). Genus HELIX, ZLinne. 5. HELIX PONSONBYT, Westerlunt. Festa anguste perforata, globosa, tenuissima et nn fragilis, obscure in olivaceo brunnea, tenue stria- tula,ubique cum verruculis atro-purpureis, in ordi- ne regulare partem aperturalem versus disposi- tis ornata, quisque verrucula in apice seta cur- vala munita; anfr. 4 1/2,convexiusculi, forte accres- centes, ultimus maximus, ventroso-rotundatus, ad aperturam sensim leviter descendens ; apertura magna, parum obliqua, rotundato-lunaris, peris- tomale simplici, recto, acuto, margine columel- lari superne reflexo, albido; — diam., 7; alt., 5 1/2 millim. (Mauretania ad Tanger. Ponsonby ex.). Hæc species (Fructicicolarum sectionis), H. reve- latæ (Fer.) affinis, superficie testæ propria vehe- menter discrepat. 6. HELIX TÆNIATA, Westerlund. Testa anguste et paulo obtecte umbilicata, glo- boso-conica, apice atro, tenue irregulariter stria- tula, nitida, albido-lutescens, ubique copiose fas- clata et maculata tali modo : tres fasciæ angustæ supra medium anfractus ultimi et postea usque ad apicem distinctæ, maculis brunneis, infra latis, sursum äanguslalis, albopunctatis inter suturas transversis, subtus lineis multis angustis brunneis colore fundamentali interruptis; anfr. 6 1/2, con- vexi, sal rapide accrescentes ; ultimus magnus,com- pressiusculus, rotundatus, antice sensim descen- dens ; sutura impressa; apertura lunulato-ovali- rotundata, intus cærulescens, forte labiata, peris- tomate intus rufo, margine columellari dilatato et — 09 — reflexo; — diam., 16; alt., 13 millim. (Mauritania ad Mogador. Ponsonby ex.). Ad gregem A1. lineatæ (Olivi perunet. HELIX TÆNIATA (West.) varietas. Testa minor, semiobtecte perforata, maculis transversis lateris superioris tantummodo inter lineas positis, latus inferius extus cum lineis dua- bus angustis disjunctis, umbilicum versus cum lineis pluribus confluentibus; anfractus ultimus antice sensim profunde descendens ; apertura des- cendente-ovalis, intus alba, nitida, peristomate in- tus rufo-brunneo et albo-labiato, marginibus (su- pero et infero) subparalellis; — diam., 13; alt., 11 millim. (Mauritania interior. Ponsonby, ex.). 7. HELIX INVERSA, Westerlund. Testa intus peranguste perforata, sublus ad aperturam umbilico dilatata, valde depressa cum spira vix elevata et apice obtuso corneo, supra striatula, subtus costulato-striata, anfractu ultimo supra medium fascia latiuscula, fusco-brunnea, luteo-marginata, usque ad apicem producta, sub- lus tæniis et fasciis obscuris alternalim ornala ; anfr. 5 1/2, convexiusculi, sat celeriter accres- centes; ultimus compresso-rotundatus, antice descendens; sutura impressa; apertura ovalis, marginibus æqualiter arcuatis, leviter excisa, in- tus ehurnea, fascia externa supradorsali perdis- lincla, peristomate et labio luteis, margine colu- — 60 — mellari etiam superne recto; — diam., 10; alt., 61/2 millim. (Mauritania interior. Ponsonby, ex.). Alffinis 1. Burdigalensis, Bourg. 8. HELIX HAMYI, Bourguignat. Varictas fovcolata, Westerlund. Testa in centro angusta, in ultimo paulo patenter umbilicata, depresso-conoidea, albida, anfractibus superis dense striatulis (striæ sæpe impressio- nibus tenuibus abruptæ), ultimo grosse irregula- riter striato et præsertin subtus foveolis numero- sis munito ; anfr. 5 1/2, convexiusculi, regulariter accrescentes; ultimus maximus, compresso-cy- lindraceus, antice non descendens; apertura fere cireularis, paulo excisa, leviter albo-labiata, margine basali aperto, columellari superne reflexo, — diam., 10; alt, 8 millim. (Palæstina ad Jericho. Ponsonby ex.). 9. HELIX HIERICONTINA, Westerlund. Testa anguste umbilicala, depressa, spira vix convexiuscula, alba, fasciis pluribus angus- Us pallide brunneis vel fasciis latis pallidis (et tunc fasciæ costulis albis abruptæ), ubique (apice cornco-flavo excepto) densissine acute striala (cirea umbilicum debilius); anfr. 4 1/2, convexiusculi, superi lente, ultimus forte accres- centes, hic ab initio valde compressus et sat acute angulatus, landem prope aperturam dilatatus et — 01 — tumescens; aperlura perobliqua, intus valide albo-labiata, horizontalis, ovalis, marginibus ap- proximatis, peristomate patulo, margine columel- lari tandem paulo dilatato; — diam., 7 1/2; alt., 41/2 millim. (Palæstina ad Jericho. Ponsonby ex.). 10. HELIX BARNEYANA, Ancey, in sched,. Testa anguste in ultimo paulo patenter umbili- cata, valde depressa, spira leviter tectiformi, cari- nata, alba, carina alba filiformi magna utrinque fascia brunnea terminata, supra irregulariter forte costala, subtus forte striata; anfr. 5 1/2, convexius- culi, regulariter accrescentes ; ultimus antice rec- tus, non descendens; sutura profunda; apertura horizontalis, latior quam alta, obliqua, lunata, externe obtuse angulata, labio Iævi vel obsoleto; — diam., 8; alt., 3 millim. (A/geria ad Berroughia. Ancey ex.) 11. HELIX EMINENS, Westerlund. Testa profunde angusteque umbilicata, elato- trochiformis, subtus convexa, utrinque valide costata (costæ in carina robustæ), alba, brunneo- maculata; anfr. 6, sat convexi, omnes suluram valde supereminentes, carina obtusa subserrati; ultimus supra parum, subtus valde convexus, ad aperturam superne rectus ; apertura lunata, inter marginem superiorem brevem subhorizontalem et marginem basalem multo longiorem forte curva- tum angulala, peristomate intus albo-labiato, ubi- 402 — que recto; — diam., 7 1/2; alt., 5 1/2 millim. (Græ- cia, ins. Syra. Spratt in coll. Ponsonbyi). Proxima A. Sideritis (Friw.), distinguitur præci- pue supereminentia valida anfractuum et numero eorum majore quamquam testa minore. 12, HELIX APPELIUST [Mousson], Boettger. Varietas ediata, Westerlund. Differt a typo forma globosa, pallide cornea, levi- ter striala, ubique densissime granulata, fascia peripherica alba; spira turbinata, sat elevata; apice prominente; apertura vix labiata; margine supe- riore recto, inferiore patulo, columellari superne valde dilatato et reflexo; — diam., 20; alt., 14-15 millim. (Caucasus ad Novosossick. Retowski ex.). 13. HELIX OLYMPICA, Roth. Varietas sciara, Westerlund. Differt a typo testa pallide cæruleo-cornea, fas- Cia castanea vel rufa in cingulo albido ornata, transversim striata, sub lente et in lumine claro ubique dense sed obscure spiraliter lineata et anfractu embryonali tenuissime eleganter lineolis undulatis dense sculpto; anfractu ultimo ad aper- turam valde descendente, subtus convexo; aper- tura multo latiore quam alta; peristomate intus albo ; — diam., 30; alt., 17-18 millim. (Macedonia, in Olympo). — 063 — In Aperçu sur la faune malacologique de la Grèce, 1879, p. 47, diagnosem hujus formæ tamen non perfectam feci, qua causa eam hoc loco emen- dare volui. 14. HELIX PLANOSPIRA, Lamarck. Varietas éstriana, Stossich, in sched. Testa pervie umbilicata (umbilicus in ultimo dilatatus, margine columellari dilatato, reflexo, depresso, ad partem obtectus), supra depressa, convexiuscula, apice producto, solida, rufescenti- cornea, fascia supramediana brunnea (interdum prorsus deficiente) in vitta albida lata ornata, alu- tacea et pilis brevibus, albidis obsita ; anfr. 5 1/2- 6 convexiusculi ; ullimus subtus convexus, ad aperturam parum et breviter descendens; aper- tura rotundato-lunata, peristomate patulo, forte albo-labiata ; — diam., 25-31; alt., 14-17 millim. (/s- tria pone Albona. Stossich ex.). Genus FERUSSACIA, Risso. 15. FERUSSACIA MARGINATA, Westerlund. Testa cylindrico-fusiformis, fragilis, nitida, cor- neo-rufescens ; spira superne sensim attenuala, apice obtuso ; anfr. 6 convexiusculi; superi sat re- gulariter accrescentes ; duo ultimi rapide, junctim ad sinistram plus quam 2/3, ad dextram fere 3/4; ul- ümus pro se 1/2 longitudinis totius efliciens; sutura superficialis, superne fere horizontalis, in medio perobliqua, ad aperturam parum obliqua, ubique ARE superne margine albo, forte calloso duplicata ; aperlura anguste pyriformis, sursum longe angus- teque producta (fere 4 mill. longa); lamella parie- tali sat immersa, alta, compressa infra medium pa- rielis, columella elata, alba, acuta, contortula, ad basin sensim desinente, margine exteriore verti- cali, levissime arcuato ; — diam., 8; alt., 2 1/2 mil- lim. (Algeria ad Blidad. Ancey ex.). Species cæteræ sectionis, quam Phylacum in opere Fauna der in der paläarctischen Region le- benden Binnenconchylien, H.3 (1887), p. 158, nomi- navi, sunt #. splendens, obesa et lamellata ab illus- trissimo Bourguignat in opere laudato Prodrome de La malacologie de la Tunisie, 1887, descriptæ, a qui- bus vero species nostra jamdudum allata optime distincta est. Genus CLAUSILIA, Draparnaud. 16. CLAUSILIA GRIMMERI, Parreys. Varietas Æloningiana, Tschapeck, in sched. Testa a typo differt perbene spira longe turrita; costis validis lamelliformibus, niveis, late distan- tibus, interstiis dense striatulis; lamella infera aperturæ profundissime immersa, desuper ni- tuente perparum conspicua, vix contorta, retror- sum furcata, antice non tuberculo duplicata; — alt., 12-12 1/2; diam., 23/4 millim. (Syria superior in alpe Floning. Tschapeck ex.). Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — CRD — CATALOGUE : DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RÉCOLTÉS | SUR LA COTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE PAR M. Le cap. VIGNON D'après un manuscrit de ce dernier, avec des remarques sur ces Espèces, par M. C. F. Ancey, membre fondateur. Les Coquilles que je vais énumérer ont été récoltées par un naturaliste dont un de mes amis de Marseille a acquis la collection ; ayant eu, par les soins de cet ami, communication d’un catalo- gue où le capitaine Vignon a transerit le résultat de ses découvertes avec des indications précises de station et d'habitat pour chacune d’entre elles, j'ai cru devoir donner ici la liste telle quelle des Espèces terrestres et fluviatiles. En même temps j'ai fait sur un certain nombre de celles-ci les remarques qui m'ont paru nécessaires, indispen- sables même, vu la défectuosité des détermina- Bull. Soc, malac. France. NV, Mars 1888. — 5 — 66 — tions dont quelques-unes ne se trouvaient pas être au niveau de la science. Plus tard, j'espère être à même d’entreprendre un semblable travail pour les formes marines, plus nombreuses du reste que les autres. 1. Vitrina Sowerbyana', Pfeiffer. — Grand Bas- sam. 2. — sigaretina', Recluz. — Jardin du poste de Sedhiou (Cazamance). 3. — Lamarcki, Sowerby. — Ténérifte. 4. Helix troglodytes?, Morelet. — Forêts du Gabon. 5. — Adansoniæ*, Morelet. — Forêts du Gabon (très rare). 6. — egenula?, Morelet. — Gabon, sous les bois pourris. De | — Folini*, Morelet. — Ile du Prince. 8. — fulvai, Müller. — Gabon, sous les bois pourris. 9. Streptaxis prostata, Gould. — Le Grand Bas- sam, près d’Alépé. 10. — Troberti*, Petit. — Fourécariah, au nord de Sierra-Leone. 4. G. Helicarion ; les formes africaines de cette série consti- tuent un groupe spécial. 2. G Thapsia. 3. G. Trochozonites, Pfeiffer. Ce genre est fort voisin des Si- tala indiennes, sinon identique. F &. Cette Espèce est probablement le Trochozonites semi- nium. (H. seminium de Morelet.) 5. Type de la section Lamelliger, Ancer. LE. 12. 13. 14. 10; 16. 18. 19; — 07 — Streptaxis Maugeræ, Gray. — Sierra-Leone. Pupa Senegalensis', Morelet. — Ile de Gorée, sur les vieux murs. — capitata, Gould?. — Cap des Palmes. Bulimus Kambeul*, Adanson. — Portudal ; Joal ; Bissao ; la Gambie. — turbinatusŸ, Lea. — Grand Bassam et Assinie, sous les arbres renversés. — ædilis$, Férussac. — Iles Bissagos, dans les bois. — flammeus, Bruguière. — Gabon, sur les arbustes (très commun). = numidicus®, Aeeve. — Gabon, dans les bois (assez rare). — jaspideusŸ, Morelet. — Ambaca (Con- go). — suffususi, Reeve. — Gabon, sur les arbrisseaux et bananiers. —— exaratus*, Müller. — Même habitat (rare). — Liberianus®, Gould. — Gabon, dans les bois (assez rare). C'est le P. putillus, Shuttl,, qui est un Bulime, G. Ennea. G. Limicoiaria, Schumacher. Limicolaria, Schumacher. Genre voisin des Pseudachatina, dont il diffère par sa forme obèse-conoïdale, son test plus mince, son dernier tour fortement caréné et surtout sa columelle non tronquée, et auquel j'applique le nom de £utaxis. L'espèce ainsi désignée sous le nom de B. exaratus par le capitaine Vignon est une Limico- laria qui n'a aucun rapport avec le vrai craratus. 6. C’est une Edentulina. — 68 — 23. Bulimus eminulus, Morelet. — Gabon, dans les bois (assez rare). 24. —- Folini!, Morelet. — Gabon, au pied des bananiers. 25. Achatina Gabonensis?, Shuttl. — Dans les fo- rêts du Gabon, et à Benito, sur les arbustes des marais. | 26. — Wrighti?, Aeeve. près de Bakélé (rare). Forêts du Gabon, 27. — Downesi*, Gray. — Même habitat (rare). = 28. Solimana*, Morelet. Même habi- tat. 29. — abalaster#, Rang. — Ile du Prince, sur les caféiers. ‘ 30. — bicarinata, Lamarck.— Ile du Prince, sur les points les plus élevés. 34: — Vignoni, Morelet.— Forêts du Gabon (très rare). 32: — marginala, Lamarck. — Forêts du Gabon. 1. G. Campylaxis, Ancey, 1885. Ce genre diffère notablement des Streptostele, par son aspect élancé, sa spire régulièrement atténuée, sa taille moindre, son sommet subaigu, sa columelle recourbée, non tronquée et son péristome évasé. Le type des Streptostele est le lotophaga, Morelet. 2. G. Pseudachatina. 3. G. Pseudachatina. Je ne crois pas à l'exactitude de cette détermination. 4. G. Perideris. o. Cette espèce est caractéristique de la faune du delta du bas Niver., — 69 — 33. Achatina purpurea‘, Lamarck. — Grand Bas- sam, dans les bois. 34. — balteata, Reeve. — Forêts du Gabon. Jo: — Shuttleworthiana?, Pfeiffer. — Forêts du Gabon, au bord des ruisseaux (rare). 36. — striatellaf, Rang. — Gabon, sous les troncs d’arbres morts. 37: — bifrons*, Shuttleworth. — Le Grand- Bassam, près Bourbouri, sur les bananiers. 38. — columna*, Müller. — Ile du Prince, sous les feuilles mortes. 39. — parituraf, Gould.— Assinie, dans les bois. 1. Je connais, outre une forme de Liberia distinguée avec . raison par Gould, deux coquilles répandues sous ce nom dans les collections. L'une est l'Espèce de Lamarck, et se trouve aux environs d'Assinie; l'autre, plus petite, plus granuleuse, a le dernier tour moins haut et beaucoup moins ventru; son ou- verture est plus petite, son péristome noins évasé, rebordé gé- néralement d'une bande de couleur foncée, l'intérieur d’une couleur pourprée plus intime, et l'épiderme constamment d'un verdâtre glauque. Je l'ai distinguée sous le nom d’A.viridescens. Elle provient des environs de Monrovia. 2. Cette coquille appartient à un groupe particulier que je sépare des vraies Achatina sous le nom Callistoplepa, à cause de son facies tout particulier, son test mince, finement strié et rappelant par sa couleur l'Orthalicus gallina-sultana. 3. G. Stenogyra. . G. Perideris. G. Columna. G. Glessula, Je crois la G, Bretignerei, Chaper, identique ra D ot a cette espèce. 0 — 40. Achatina flammigera', Deshayes. — Dabou (Grand-Bassam), dans les bois. A1. — Cailleana !, Morelet. — Même habitat. 42, — musæcola?, Morelet. — Gabon, au pied des bananiers et à cinq centi- mètres sous terre. 43. — interstinctal, Gould. — Bourbouri (Grand-Bassam), sur les bananiers. A4. — Moreletiana', Deshayes. — Même habitat. 45. = mollicella *, Morelet. — Gabon, dans les forêts (très rare). AG. — æquatoria, Reeve. — Assinie, dans les bois. A7. — variegatai, Fab. Col. (— perdix, Lam.). — Grand-Bassam, dans les bois. 1. G. Perideris 2. G. Tomostele, Ancey. Son seul congénère connu est le de Moreletiana, Dohrn. 3. Le G. Petitia a été créé pour les formes de cette série postérieurement à un groupe de même nom formé aux dépens des Stoastoma par Chitty. Ce genre devra donc prendre le nom de Leptocala; il est fort différent des Homorus avec lesquels on a voulu le confondre et dont le type est une forme abyssinienne, l'A. cyanostoma de Ruppell. Les Homorus paraissent se rappro- cher beaucoup des Stenogyra et des Glessula où soi-disant Glessula d'Afrique. L’A. pulchella, Martens (1888), de Cameroons, me parait une forme dérivée de la mollicella dont elle se distingue à peine par un test plus petit, un peu moins mince, une spire un peu plus courte et un peu plus conique. 4. Plusieurs formes ont été confondues sous ce nom et méri- tent d'être distinguées : l’une d'elles, provenant d’Assinie, toujours de petite taille, à été nommée par moi À. Chapert. = 48. Achatlina Reeveana*, Pfeiffer. — Bords du lac Ebrie (Grand-Bassam). 49, — lincta, Reeve. — Congo. 0. — Paivana?, Morelet. — Forèts du Grand-Bassam. ae — papyraceaÿ, Pfeiffer. — Congo. 52. = Petrensis #, Morelet. — Gabon, ile du Prince, sous les bois morts. 5%. — polychroaÿ, Morelet. — Gabon, très rare ft. ex): 54. — strigosa*, Morelet. — Gabon, sous les troncs renversés. 69: 7 Welwitschi, Morelet. — Montagnes du district de Pongo-Andongo (Angola). 56. — Hortensiæ, Morelet. — Benguéla. Sy — Pfeifferi, Dunker. — Loanda. 58. — barbigeraf, Morelet. — Ile de Sao- Tomé. 1. G. Perideris. 2. L'exemplaire, existant sous ce nom, est tout simplement l'A. marginata, Sowerby. 3. Cette coquille n'appartient pas à cette Espèce, mais à l'A. balteata, Reeve. 4. G. Stenogyra. 5. Cette Espèce est une Leptocala, mais l'exemplaire ainsi déterminé est une Limicolaria. 6. Trichodina, Ancey. nov. gen. Ce genre est remarquable par sa coloration, son épiderme velu et cilé, ses tours plans, etc. Le type est le Trichodina marmorea, Xeeve (= bar- bigera, Morelet). LPO p2 59. Succinea concisa!, Morelet. — Gabon, pendant la saison des pluies, sous les troncs des bananiers. 60. Physa bulin?, Adanson. — Mares voisines de l'établissement de Podor (Séné- gambie). 61. Melampus pusillus, Gmelin. — Rivages de l’ile du Prince, légèrement enfoncé en’terre. 61 bis. — Liberianus, Adams.— Libéria, dans les mêmes conditions. 62. Melania nigritina, Morelet. — Ruisseaux du Gabon. 63. — fuscañ, Lister. — Haute Cazamance. 64. —— tuberculata, Müller. — Environs d’Al- bréda (Gambie). 65. — tuberculosa, Rang. — Rivière d’Assi- nie (Côte d'Or). 66. — loricata, Àeeve. — Lac Ebrié (Grand- Bassam). 67. — mutans, Gould. — Même habitat. 68. — histrionica, Reeve. —— Même habi- tat. 1. Cette Espèce est identique à la S. spurca de Gould, ante- rieure; elle habite toute la côte occidentale de l'Afrique, dans la région des tropiques. 2. G. Isidora, Ehrenberg. 3. G. Vibex. J'ai vu des séries de cette Espèce récoltées à Assinie par M. Chaper qui me laissent croire que la W. quadri- seriata de Gray n'est qu'une forme de cette Espèce. — 73 — 69. Paludina! unicolor, Olivier. — Marais, près de Dagana. 70. — Senegalensis?, Morelet. — Marigots voisins de Podor. 71. Ampullaria lybica*, Morelet. — Eaux douces du Gabon et du Grand-Bas- sam. 72: 2 lusitanica, Zinné. — Rivières de la basse Cazamance. 73. =— balenoidea, Gould. — Ruisseaux près du Cap des Palmes. 74. — 3 Bernardiana, Morelet. — Rivière Akba {(Grand-Bassam). 7 — Sovum, Peters. — Angola. 76. — 3 holostoma, Morelet. — Lac Ebrié (Grand-Bassam). 77. Neritina æquinoxialis, Morelet. — Ruisseaux de l'ile du Prince (baie de l'Est. 78. — viridis*®, Linné. — Dakar, rochers au bord de la mer. 79. — Webeif, Recluz. — Petits ruisseaux voisins du poste de Grand-Bassam. 1. Je doute de l'exactitude de la détermination de cette Vivi- pare. 2. G. Cleopatra, Troschel. 3. G. Meladomus, Swainson. 4. Meladomus (sp. nov.) — L'Helix lusitanica de Linné doit être rapportée au Zonites algirus (voir Hanley, ipsa Linn.conch., p. 372, 1855). 9. G. Smaragdia, Issel. 6. Cette espèce est identique à la N. glabrata, Sowerby. SNS 80. Neritina rubricata, Morelet. — Haut du fleuve Como (Gabon). 81. — cristata, Morelet. — Même habitat. 82. — Adansoniana, Recluz. — Haute Caza- mance. 83. — Vignoni, Petit. — Haut du fleuve Como, sur les roches. 84. Pedipes Adansoni, Blainv.(— P. afer de Gme- lin). — Gorée, sur les roches dites Baignoires. 85. Dreissensia Africana, van Beneden.— Rivière Cazamance et Grand-Bassam, sur des Cérithes. 86. — lacustris, Morelet. — Lac Ebrié, sur des roseaux. 87. — cyanea, van Beneden.— Lac Panié- Foul, sur les roseaux. 88. Ætheria semilunata, Lamarck. (— plumbea, Fér.*) — Rochers de Bakel (Séné- gal). 89. Unio Vignoni*, Bernardi. — Mares voisines du haut Como. 90. — SPfeifferianus, Bernardi.— Mares voisi- nes du haut Como (rare). L. Il est bien entendu que je ne suis pas garant de la bonne détermination de cette coquille. 2. Genre Aspatharia, Bourguignat, genres nouv. grands lacs Ouk. et Tang., p. 14, 1885. (Espèce publiée par Bernardi sous le nom de Margaritanea Vignonana {Journ. Conch., VIT, 1858, pl. © fig 7]). 3. G. Spathella, Bourguignat. Genres nouv. grands laes Ou- kér. et Tang., p. 14, 1885. (T5 = 91. Unio! niloticus, Cailliaud. — Marigots du Sé- négal, et haute Cazamance. 92. — ægyptiacus!, Caillaud. — Haute Caza- mance. 93. Anodonta? Chaiziana, Rang. — Marigots du Fouta. 94, Iridina? rubens, Deshayes. Marigots du Fouta. 95: __ Sovata, Swainson. — Environs de Manconneau (haute Cazamance.) 96. — idubia, Gmelin. — Environs de Man- conneau (haute Cazamance). 97% __ Sexotica, Lam. (Le Mutel, d'Adanson). —_ Haut Sénégal; marigots du Fouta (très rare). 98. Cyrenoidea Duponti, Joannis. — Haute Caza- mance. 99, _ Senegalensis, Deshayes. — Haut Como, dans les mares. 100. Galathea Bernardii, Dunker. — FI. Ogowé, rivières du Cap Lopez. 1OT, — radiata, Lamarck.— Rivières de la côte de Krou ou des Graines. 102. — Bengoensis, Dunker. — Rivière Bengo, près Loanda (Angola). 1. Je ne garantis pas la bonne détermination de ces Unios. 2. G. Spatha, Lea, “n --Hrans. Philads Soc. N: 9:, MI, 1838. 3. G. Pliodon, Conrad, in : Journ. Acad., VII, p. 178, 1834. 4. Mutela, Scopoli, int. Hist. nat., p. 397, 1777. pos 103. Galathea Philippiana, Morelet.— Riv. Dande, près Loanda. 104. Fischeria Delesserti!, Bernardi.— Lacs d’'As- sinie (rare). 4. Cette Fischeria est peut-être la truncata, Martens. Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. D —— — REVISION DES ESPÈCES FRANÇAISES APPARTENANT AU GENRE MODIO LA Par ARNOULD LOCARD VICE-PRÉSIDENT Le genre Modiola à été créé par Lamarck en 17991 pour des « coquilles subtransverses, à côté pos- térieur extrêmement court, à crochets surbais- sés sur le côté court de la coquille, à une seule impression musculaire, à charnière simple et sans dent ». Cet auteur prit pour prototype de son nou- veau genre la #oule de la terre des Papous de d’Argenville? qu'il désigna sous le nom de Mo- diola papuana. C’est cette même forme que Linné, quarante ans auparavant, avait pour la première fois considérée comme synonyme de son Mytilus modiolus *. Comme on le voit, le genre Modiola a été dé- membré des anciens Mytilus de Linné. Il fait donc partie de cette grande famille des Mytilidæ déjà 1. Lamarck, 1799, Prodrome. — 1801. Syst. anim. s. vert. 140 2. D'Argenville, 1757. Conch., 2° édit., pl. xxu, fig. C. D. b Linné, 1758. Systema naturæ, édit, X, p. 706. ER, SR connue dans l’antiquitét. Tous les auteurs pourtant n'ont pas admis ce genre. C’est ainsi que Jeffreys*? et G. O. Sars* ont continué à maintenir les Es- pèces, qui en font partie, dans les Mytilus. Pour- tant les caractères basés sur la forme des sommets, l'allure de la région antérieure de la coquille, l'absence qu la présence des dents à la charnière, la manière d’être du test, etc., nous paraissent suffisamment justifier pareille division. Suivant les auteurs, la grande famille des an- ciens Mytilidæ a été diversement interprétée. Dans notre Prodrome * nous avons admis pour les co- quilles marines six genres : Cronella, Dacrydium, Modiola, Modiolaria, Mytilus et Lithodomus, qui nous paraissent suffisamment justifiés. Chacun de ces genres comprend un certain nombre d’Espèces plus ou moins bien connues et sur quelques-unes desquelles il est bon de revenir. C’est ainsi que le genre Modiola, par la diversité des formes qu’il renferme, nous a paru présenter un intérêt plus particulier. Dans la faune française, la plupart des natura- listes ont distingué au plus six ou sept Espèces réparties en trois groupes. Le premier groupe renferme des coquilles de taille en général assez grande, désignées sous le nom de Modiola modio- . À. Locard, 1884. His!. mollusques dans l'antiquité, p.155. . Jeffreys, 1863-69. British conchology, IX, p.114; V, p.171. G. O. Sars, 1878. Mol. reg. arct. Norvegiæ, p. 27. 3. A. Locard, 1866. Prodr. malac. franc., moll. marins. p. 490. D ee — 79 — lus où papuana, M. barbata, M. phaseolina, et M. adriatica. Toutes ces Espèces ont le test orné d’un unique système de stries concentriques, avec un épiderme plus où moins caduc constitué de barbules plus ou moins longues, sans aucune dent à la charnière. Ce sont les véritables Modioles, dans le sens même de la définition de Lamarck. Un second groupe naturel est formé par les Modiola sulcata ! et M. gibberula ?, formes inter- médiaires entre les véritables Modiola et les Mo- diolaria*. Ces Espèces sont caractérisées par un test finement treillissé sur les côtés, par la pré- sence d'un épiderme barbu, et par la crénelure du bord ligamentaire. C’est pour ces deux Espèces que M. le marquis de Monterosato à institué son genre Gregartella *. Enfin le troisième groupe ne renfermerait qu'une seule Espèce, le Modiola.polita* du golfe du Mexique, identifié par M. de Monterosalo avec le Mytilus luteus° de la faune abyssale du golfe 1. Modiolus sulcatus, Risso, 1826. Hist. nat. Eur. mérid., NI, p. 324. 2. Modiola Gibberula, Caiïilliaud, 1865. Cat. moll. Loire- Inférieure, p. 109, pl. m1, fig. 9 à 12. 3. Beck, in Loven, 1846. Znd. Moll. Scand., p. 33. (Modio- laria, Gray, 1840.) &. Mis di Monteresato, 1884. Nom. conchiglie mediterraneæ, p- 11. 5. Modiola polita, Verril e Smith, 1880. Zn Amer. Journ. sc., novembre, p. 392, 40. 6. Mytilus luteus, Jeffreys, 1880. Zn Ann. and. mag. nat. hist., oct., p. 315 (sine descr.). — Modiola lutea, Yischer, 1882, tn Journ. Conch., p.53. — SU — de Gascogne !; ce groupe, caractérisé par un test lisse et vernissé et sans épiderme barbu, constitue le genre Modiella de M. de Monterosato*. Dans l'étude qui va suivre, laissant de côté les Espèces qui appartiennent à ces deux derniers groupes encore connus par un très petit nom- bre d'individus, nous nous proposerons de passer seulement en revue les formes appartenant au premier groupe, c'est-à-dire les véritables Modioles, sensu stricto. Se basant sur une fausse apparence de l'épi- derme, M. le marquis de Monterosato a divisé les formes de ce groupe en deux sections : les bar- bues et les non barbues (A, sp. barbate; B, sp. sbarbate). Un examen attentif de la manière d’être de l’épiderme et du test de ces coquilles nous à conduit à constater qu'aucune d'elles n’a, en réa- lité, letestnormalement lisse. Toutes, au contraire, ont des barbules, et suivant que le test est, par sa structure, plus ou moins lisse, l'épiderme est plus ou moins caduc. Aux quatre Espèces primitivement admises pour les formes francaises de ce groupe, nous en avons déjà ajouté deux autres dans notre Pro- drome, les Modiola Lamarckiana et M. strangu- lata. Aujourd'hui, nous porterons à onze le 1. « Identificazione accertata tragli exemplari americani ed Europei (test. Monterosato, loc. cit., p. 12). 2. Mis di Monterosato, 188%, Nom. conch. medit., prA12 3. À. Locard, 1886, Prodr. malac. franc., moll. marins. p. 493 et 999, sde nombre des Espèces qu’il nous parait utile d’ad- meltre dans ce groupe. Comme il convient, à litre de simplification, de sectionner ces Espèces, nous les avons subdivi- sées en deux groupes : Le premier groupe, ou groupe du Modiola bar- bata, correspond aux anciennes Barbate de M. de Monterosalo. Il est caractérisé par le peu de déve- loppement de la région antérieure et par la dispo- sition des sommets atteignant presque le niveau de cette région. Il renferme cinq Espèces: Le second groupe, ou groupe du Modiola adria- tica, correspond aux sbarbate. Chez ces Espèces, la région antérieure est un peu plus développée et les sommets sont notablement plus en arrière. Nous en décrirons six Espèces. A. — GROUPE DU M. BARBATA MODIOLA VULGARIS, Fleming. Mytilus modiolus, Linné, 1758, Syst. nat., édit. X, p. 706 (pars). — 1767, édit. XII, p. 1158 (pars). — Donovan, 1804. Brit. shells, 1, pl. xxrir. — Jeffreys, 1863-69. Brit. moll., Il, p.111; v. pi L2Pypl Ex Mo. Mytilus umbilicatus, Pennant, 1767. Brit. zool., IV, p. 95, pl. 1xv, fig. 76. — Donovan, 1804. Loc .cu Ils plexr, Mytilus curtus, Pennant, 1767. Loc. cit., p. 96, ph eu. fig. 764. Mytilus curvzrostris, da Costa, 1778. Brit. conck., p. 220. Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 6 de Mytilus barbatus (non Yinné), Pulteney, 1799, Shclls of Dorsetshire, in : Hutsch. Hist. Modiola papuana (pars), Lamarck, 1818. Anim. sans vert. VE, p. 111. — 1836. Edit. Deshayes, VIT, p.17. — Brown, 1844. JUL. conch., 2° édit., p27,-pl visio 12. Modiola modiolus, Turton, 1822. Dithyra Brit., p- 199, pl. xv, fig. 3. — Forbes et Hanley, 1853, Brit. moll., 11, p. 182, pl. xiiv, fig. 1-4: — Sowerby, 1853. J{L. ind., pl. vu, fig. 6. — Reeve, 1857, con. conch., pl 1, fig. 2. — Lo- card, 1886. Prodr. malac. franc., p. 49% et 599. Modiola vulgaris, Fleming, 1828. Brit. anim., p. 412. HISTORIQUE. — Dans sa X° édition, Linné a dé- crit, sous le nom de Mytilus modiolus, une forme ainsi définie : A. testa lævi, margine dorsali dila- tato, natibus gibbis, cardine sublaterali. — Habi- tat in M. Mediterraneo. Comme références ico- nographiques et synonymiques, il renvoie à des figurations de Rumphius, de d’Argenville et de Bradley. Il est incontestable que, de ces trois réfé- rences, il faut de suite exclure celle de Bradley! qui se rapporte au véritable Mytilus edulis *. Ainsi l’a reconnu Linné lui-même, puisque dans sa XI1° édition, cette synonymie disparait. Quant à la forme représentée par d'Argenville*, elle se rap- 1. Bradley, Natur., pl. ui, fig. 1. 2. Ostrea edulis, Linné, 1758,. Syst. nat., édit. XII, p. 705. 3. D'Argenville, 1742, Hist. nat., pl. xxv, fig. C. — 09 — porte, comme Île dit ce dernier auteur, à une co quille de la terre des Papous, de la Nouvelle- Guinée. Enfin, la figuration de Rumphius' doit, selon toutes les probabilités, et comme la plupart des autres coquilles figurées dans son Thesaurus, ve- présenter quelque forme indienne dont était cons- lituce la collection de cet auteur. Il s'ensuit done que si Linné à eu en vue, comme on le suppose, la grande Modiole qui vit dans les mers du nord de l’Europe, non seulement il l’a confondue avec d’autres formes similaires essentiellement exotiques, mais encore il à assi- gné au tout, pour habitat, la Méditerranée où l'on ne trouve absolument aucune forme analogue. Dans la XITI° édition, la diagnose est légèrement modifiée, au lieu de : margine dorsali dilatato, on lit: margine anteriore carinato ; en outre la dias- nose est suivie d’une courte description un peu plus explicite. Enfin, l'habitat comprend toujours la Méditerranée, mais s'étend en outre à la Nor- vége. Quant aux références, celles de d’Argen- ville et de Rumphius sont maintenues ; mais malheureusement l’auteur en ajoute de nouvelles qui, au lieu d’éclaircir la question, ne font au con- traire que la compliquer singulièrement. Comme l’a démontré Hanley?, elles se rapportent presque toutes à des formes exotiques, non seulement dif- férentes du type primitif, mais encore différentes 1. Rumphius, 1705. Thes. imag., pl. xLvr, fig. B. D +) 2. Hanley. 1855. Zpsa Linn. conch., p. 113. TE — entre elles, de telle sorte que si l’on s’en tient à la XII édition, on ne sait positivement plus, à travers pareil dédale, où retrouver le véritable type. D’après les règles de priorité, il convient pourtant d'admettre que le véritable type du Mytilus mo- diolus est celui de 1758, lequel est figuré par d’Argenville, et se rapporte à une forme exo- tique. Lamarck à embrouillé la question encore davan- tage. Sans citer Linné, dont il semble reconnaitre les erreurs, il prend cette même coquille de d’Ar- genvillet et la baplise à nouveau du nom de Ma- diola Papuana, tout en lui assignant pour habitat l'océan Atlantique Boréal et les côtes de l'Améri- que septentrionale. Nous voilà bien loin de la terre des Papous, car il ajoute que son W. Papuana ne se trouve probablement pas à la Nouvelle-Guinée ! Mais, malheureusement, l’étude des références données par Lamarck, tout aussi bien que celles ajoutées postérieurement par Deshayes?, nous font voir que, sous ce nom de M. Papuana, il a été en- core confondu, avec nos formes océaniques euro- 4. Lamarck, 1817. Anim. s vert., VI, 1, p. 111. — On remar- quera que Lamarck cite la pl. xx1r, fig. C, de l'atlas de d'Ar- genville, tandis que Linné renvoie à la pl. xxv. C'est, en réalité, la même figuration, mais prise dans deux éditions diffée- rentes. 2. Deshayes, 1836. Anim. s. vert., VI, p. 17. — Deshayes reconnaît lui-même qu’ «on a toujours confondu, jusqu'à La- marck, le Modiola papuana avec le Mytilus modiolus de Linné », et plus loin il ajoute : « Nous croyons qu'il est impossible de rapporter le Mytilus modiolus de Linné à aucune espèce bien déterminée. » er péennes, d'autres formes américaines aujourd’hui bien distinctes! Les auteurs anglais, qui ont eu à faire figurer dans leurs catalogues l'espèce qui nous occupe, ont cru néanmoins devoir conserver la dénomina- tion spécifique de Linné, et comme le nom géné- rique de Modiola S’appliquait en réalité à cette espèce, ils se sont bornés à écrire ce superbe pléonasme : Modiola modjelus, Turton parait être le premier coupable d’une aussi monstrueuse faute grammaticale, et, depuis lors, bien d’autres l'ont suivi dans cette déplorable voie. Mais la confusion ne s’arrête pas là, comme la fait observer Deshayes*. Quelques auteurs ont prétendu que c'était le Modiola tulipa de La- marck qui devait être identifié au 1. modiolus de Linné. Nous avons eu entre les mains le Hodiola tulipa éüiqueté de la main même de Lamarck, malheureusement sans indication de provenance, et nous pouvons aflirmer qu’il ne présente aucun rapport avec nos formes européennes. Nous don- nerons plus loin unc description exacte de cette belle espèce. En présence de ces faits, convient-il de mainte- nir dans une nomenclature correcte une aussi sin- gulière appellation ? Si, à propos de cette forme, il n'existait pas la moindre ambiguïté au sujet de 1. Deshayes (loc. cit., p.18 en note) dit : « La plupart des auteurs et nous-même nous avons ignoré la véritable patrie de cette espèce. » 2, Deshayes, loc. cit., p. 18 et 19, en note. — 100 — sa spécification première, peut-être ne nous croi- rions-nous pas suflisamment autorisé à enfreindre les lois sacrées de la priorité, en faveur d’une faute grammaticale, quelque grossière qu’elle soit. Mais en réalité, nous sommes en présence d’une confusion spécifique évidente, aussi bien de la part de Linné que de celle de Lamarck. Il con- vicnt donc, sans plus de scrupule, d'essayer d’ap- porter un remède à un pareil état de choses. Examinons donc quelle est la valeur des autres appellations proposées pour cette même coquille. Postérieurement à Linné (X° édition), mais an- téricurement à Lamarck, Pennant, en 1767, a dé- crit et figuré deux grandes formes de Modioles des mers d'Angleterre, sous les noms de Mytilus modiolus Linné et M. umbilicatus, nov. sp. Tout en indiquant Linné comme l’auteur du H. modio- lus, il se borne uniquement à citer la figuration de Lister, omise par Linné dans sa X‘édition et qui se rapporte suivant Hanley au Hodiola ameri- cana de Leach?. Mais comme il décrit et figure très exactement l'Espèce européenne, nous en con- cluons que Pennant est bien en réalité le premier auteur qui nous ail fait connaitre celte espèce, mais sous un nom fautif, puisqu'il se rapporte à plusieurs formes différentes. 1. Linné, le créateur de la nomenclature, n'a-t-il pas écrit : Argonauta argo, Sagittarta sagittifolia, Centaurea centaurium, Scomber scombrus, Corons corax, Equus caballus, Cervus elaphus, ete. ? 2. Hanley, 1855. Zpsa Linn. conch., p. 14. LAT Quelques lignes auparavant, sous le nom de Mytilus umbilicatus, À décrit et figure une forme très voisine, mais présentant un accident qui n'en fait tout au plus qu’une simple variété. Da Costa, en 1778, décrit à nouveau et avec plus de détails les deux formes déjà signalées par Pen- nant. Il donne du 47. modiolus une bonne figura- tion, quoique se rapportant à un jeune individu. Mais à propos du M. umbilicatus, après avoir re- connu que « M. Pennant est le seul auteur qui à proposé cette Espèce rare et nouvelle », pourquoi en change-t-il le nom pour écrire M. curoirostris ? Ce dernier nom faisant double emploi et étant de création postérieure au premier doit nécessaire- ment disparaitre. Enfin Fleming, en 1828, a proposé pour ces dif- férentes formes anglaises le nom de Hodiola vulo«- ris. C’est à cette dénomination que nous nous arré- terons, car non seulement elle est absolument cor- recte, mais elle évite toute espèce d’équivoque. Descriprion. — Le Modiolus vulgaris est très bien décrit et exactement figuré dans nombre de publications. La plupart des auteurs anglais, no- tamment, ont très bien compris cette espèce, et l'ont figurée tantôt sous le nom de Mytilus, tantôt sous celui de Modiola, mais toujours avec le spé- cifique de Modiolus. I n’est pas nécessaire de re- venir sur ces descriptions. VARIÉTÉS. — À côté du type, on doit indiquer plusieurs variétés importantes, mais déjà connues pour Ta plupart : Var. umbilicata, Pennant, — Co- quille un peu plus petite que le type, de galbe plus étroit, avec le bord antérieur infléchi et for- mant une sinuosité profonde sous les sommets. C'est le Mytilus umbilicatus de Pennant et le M. curvirostris de da Costa. Cette forme, signalée en Angleterre, à Preistholme, n’a pas encore, à notre connaissance, été retrouvée sur les côtes de France. Var. ovata. Jeffreys!. — Coquille plus petite que le type, plus étroite du côté antérieur et plus large à l'autre extrémité. Var. minor. Culliaud?. — De même galbe ou d'un galbe un peu plus élargi, mais de taille nota- blement plus petite. C'est la forme la plus répan- due sur nos côtes; chez cette forme, les barbules paraissent moins caduques que chez les grands individus des mers du Nord, c'est sans doute cette raison qui les à fait si souvent confondre avec le Modiola barbula. Hasrrar. — Assez rare; sur les côtes de la Man- che et de l'Océan, depuis Dunkerque jusqu'à l’em- bouchure de la Loire. MODIOLA BARBATA, Linné. Mytilus barbatus, Linné, 1758. Syst. nat., éd. X, p. 705. — 1765. Édit. XII, p. 1156. — Hanley, 1855. Linn. conch., p. 141, pl. u, fig. 2. — Jef- freys, 1863-69. Brit. conch., V1, p. 114; V pl v les. U 1. Jeffreys, 1863. British conchology, HE, p. 109. 2. Caïlliaud, 1865. Cat. moll. Loire-Inférieure, p. 109. a 89 == Modiola Gibbsi, Leach, 1815. Zoo. miscellany, IT, p. 34, pl. Lxxu, fig. 2. — Brown, 1844. JU. conck., p.78, pl. xxvi, fig. 7. Modiola barbata, Lamarck, 1818. Anim. s. vert. VI, 1, p. 114. — Forbes et Hanley, 1853. Hist. Brit. moll., II, :p: 190, pl. xzrv, fig. 4 — Reeve, 1857. Icon. conck., pl. ui, fig. 9, 10. — Sowerby, 1859. ZI. ind., pl. vu, fig. 9. — Hi- dalgo, 1870. Moll. marins, pl. Lxxv, fig. 3. — Locard, 1886. Prodr., p. 491 et 599. Modiolus barbatus, Risso, 1826, Hist. nat. Eur. MEL. D323: Mytilus papuana, Bouchard-Chantercaux, 1835. Cat. moll. Boulon., p. 26. Mytilus Gibbsianus, Leach, 1852. Synopsis, p. 360. HisToRiQuE. — Dans le principe, Linné ne pa- rait avoir connu que la forme méditerranéenne. Ce n’est en effet que dans sa douzième édition qu'il étend l'habitat de son Mytilus modiolus de la Méditerranée jusque dans la Norwège. Les réfé- rences iconographiques qu’il donne dans ses deux éditions ne laissent subsister aucun doute au sujet de l’espèce qui nous occupe. Il faut néanmoins en excepter celle de la Fauna suecica!; car, comme l’a fait observer Hanley?, d'après l'habitat aussi éminemment septentrional que celui qui est indi- qué dans cet ouvrage, il est probable qu’il s’agit ici du Modiola vulgaris. Celle-ci est, du reste, la 1. Linné, 1746. Fauna suecica, p. 2157. 9 2. Hanley, 1851. Zpsa Linn. Conch., p. 1#1. — 90 — seule grande espèce citée par G. O. Sarst. D’après Hanley et les autres auteurs anglais, il faudrait également considérer le Modiola Gibsit de Leach comme un synonyme du Modiola bar- bata. Quoique cette espèce ait été déjà décrite et figu- rée par plusieurs auteurs, comme elle à été sou- vent confondue avec d'autres formes voisines, nous croyons utile de donner ici à nouveau une description complète et surtout comparative, de facon à éviter toute confusion possible avec les formes appartenant au même groupe. DESCRIPTION. — Galbe général subamygdaloïde, un peu allongé, un peu comprimé : région anté- ricure presque nulle, à peine développée; région postérieure très allongée, assez haute, d’abord un peu bombée, puis régulièrement amincie jusqu’à son extrémité. Bord supérieur presque droit, très allongé; angle postéro-dorsal très ouvert (128 de- grés), à peine arrondi au sommet; bord dorsal allongé, largement courbé; rostre submédian, très large, bien arrondi; crête postéro-dorsale très allongée, assez haute, à section transversale très légèrement concave; bord inférieur bien allongé, un peu sinueux dans sa partie médiane, faiblement retroussé à ses deux extrémités. Sommets peu saillants à leur origine, atteignant sensiblement le niveau de la région antérieure, aplatis et ren- versés sur le bord supérieur. Arète apico-rostrale large et saillante depuis son origine jusqu'un peu 1. G. O. Sars, 1878. Moll. reg. arct. Norv., p. 27. — 1 — au delà de la moitié de la longueur totale, avec une direction d’abord relevée à la naissance, puis vaguement descendante vers le rostre, soulignée en dessus et en dessous par de faux sillons larges et peu profonds. Test un peu épais, solide, peu brillant, orné de rides assez grossières, saillantes, irrégulières, très rapprochées, le plus souvent recouvert d’un épiderme formé de barbules peu caduques, assez longues, à bord finement frangé, d’un roux foncé, un peu plus clair dans la région basale et en des- sous de l’arête, passant au brun ferrugineux vers le rostre, irrégulièrement et peu distinctemeut flammulé d’un roux plus pâle et plus rougeûtre. Intérieur nacré, irrégulièrement zoné de blanc- bleuûtre ou violacé, plus foncé dans la région de la crète dorsale. Dimexsioxs. — Long., 42 à 48; haut., 24 à 26; épaiss., 16 à 18 mill. OBSERVATIONS. — Malgré son nom, le M. bar- bata se lrouve souvent dans les collections sans aucune barbule. La caducité, chez cette espèce, nous parait subordonnée à une question de mi- licu. Le plus généralement, les colonies vivant dans des milieux très calmes ont le test plus fin, moins ridé; dans ce cas, l’épiderme adhère moins facilement au test, et la coquille semble très cadu- que. Au contraire, dans les milieux plus souvent agités, le test est plus rugueux, les rides plus for- tes, et l’épiderme, avec ses barbules, parait adhé- rer davantage au test. QUE VaRËTÉs. — Quoique d’un galbe assez régulier, le Modiola barbata est susceptible de présenter un certain nombre de variations qui se définissent d’elles-mêmes. Nous citerons parmi les var. exr- forma : major', minor, curta, elata, curvata et elongata; les var.ex-colore que nous avons obser- vées sont les suivantes : fusca, ferruginea, bru- nea?, violacea, luteola et rosea. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce a été plusieurs fois confondue avec de jeunes individus du M. vulgaris. On séparera donc le M. barbala : à sa taille normalement beaucoup plus petite; à sa région des sommets plus cflilée, plus atténuée, un peu myliliforme; à ses sommets moins saillants et plus antérieurs; à son arête apico-rostrale plus saillante, plus largement bombée dans la région antérieure, en même temps plus rapprochée du bord basal; à son test plus fortement ridé, ordi- nairement moins caduc, à ses barbules plus al- longées, etc. | Hagrrar. — Commun; répandu sur toutes nos côtes de la Méditerranée, de lOcéan et de la Manche. MODIOLA MYTILOIDES, Locard. DESCRIPTION. — Galbe général mytiliforme assez régulier, peu épais et très allongé. Région anté- 1. La Var, major atteint jusqu'à 55 et 60 millim. de longueur moyenne ; nous ne connaissons pas de véritable 17. barbata dépassant ces dimensions. 9 2. Requien, 1838. Cat. coq. de Corse, p. 19. 3. C'est probablement la Var. rubra de Requien (loc. cut.}. — 93 — rieure peu développée, extrêmement courte, pres- que mytiliforme. Région postérieure très déve- loppée, très allongée, peu haute, régulièrement amincie jusqu'à son extrémité. Bord supérieur assez allongé, droit; angle postéro-dorsal extré- mement ouvert (145 degrés), souvent arrondi au sommet; bord dorsal bien allongé, droit ou même un peu creusé dans sa partie médiane; parallèle ou subparallèle au bord inférieur; rostre médian, peu large, arrondi; crête postéro-dorsale très al- longée, étroite, à section transversale très légère- ment concave; bord inférieur très allongé, un peu sinueux dans sa partie médiane, bien retroussé à ses deux extrémités. Sommets un peu saillants à leurorigine, à peine en arrière par rapport à la région antérieure, fai- blement aplatis et renversés sur le bord supérieur. Arêle apico-rostrale un peu étroite, saillante sur les trois cinquièmes de la longueur totale à partir des sommets, avec une direction presque paral- lèle au bord inférieur, soulignée en dessus par la dépression de la crête postéro-dorsale et en des- sous par un faux sillon assez accusé, partant des sommets pour se perdre dans le sinus basal. Test un peu mince, solide, orné de stries fines, rapprochées, assez régulières, devenant plus fortes et plus saillantes vers le rostre; le plus souvent recouvert d’un épiderme formé de barbules peu caduques, assez longues, à bord finement frangé ; d’un roux plus ou moins foncé, devenant plus elair et passant au rose et au jaune pâle dans la — 94 — récion des sommets et vers le bord inférieur; d'un brun ferrugineux vers le rostre et le long du bord dorsal. Intérieur nacré, irrégulièrement zoné de violacé et de blane bleaätre, plus pâle et plusirisé dans Ja région basale et vers les sommets. DiMENSIONS. — Long., 45 à 30; haut., 22 à 24; épaiss., 16 à 18 millim. OBSERVATIONS. — Cette forme, si metltement ca- ractérisée, nous parait avoir été, jusqu'à présent, confondue avec le Modiola barbata. Son galbe allongé, mytiliforme, la fait parfois confondre par les pêcheurs et les marchands avec le Mytilus edu- lis. Il n’est pas rare, en effet, d'en trouver des in- dividus sur les marchés, au milieu d'un lot de moules comestibles. Quant à sa taille, elle est sou- vent plus grande que celle du A7. barbata. Les di- mensions que nous avons données sont celles des individus les plus communs. VARIÉTÉS. — Major. — De grande taille, attei- gnant jusqu’à 65 et 68 millim. de longueur, conser- vant toujours ce caractère de parallélisme du bord dorsal et du bord postérieur; test orné de rides fines, très rapprochées, assez régulières. Subnigra. — De toutes tailles, d’un brun très foncé, presque noirâtre sous le bord dorsal et le rosire. Violacea. — De toutes tailles, d’un violet plus ou moins päle dans la région des sommets et le long de Parête, passant au roux fauve sur les bords. Elata. — De toutes tailles, avec le bord dorsal — 95 — un peu moins parallèle au bord inférieur, Pangle postéro-dorsal un peu moins ouvert. Luteola. — De toutes tailles, d'un jaune roux, un peu terne. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Modiola myti- loides ne peut être confondu parmi ses congé- nères qu'avec le M. barbata. On le distingucra : à sa région postérieure beaucoup plus étroite et beaucoup plus allongée; à son arête plus étroite ct plus saillante, avec une direction plus rectili- gene, soulignée par un sillon inférieur plus pro- fond, plus accusé; à son angle postéro-dorsal no- tablement plus ouvert; à sa crête plus étroite et beaucoup plus allongée; à son bord dorsal plus allongé, plus rectiligne et même parfois creusé; à son test plus finement strié, etc. HagiTaAT. — Peu rare; sur presque toutes Îles côtes océaniques; nous l’avons reçu de la Manche, du Finistère, de la Loire-Inférieure, de la Vendée, de la Charente-Inférieure et de la Gironde. 11 pa- rait moins répandu dans la Méditerranée. Nous avons cependant constaté sa présence sur les côtes du Var et des Bouches-du-Rhône. La Var. major à été instituée sur des échantillons provenant de Toulon et faisant partie de la collection du Mu- séum de Paris. MODIOLA PTEROTA, Locard. DESCRIPTION. — Galbe général subtriangulaire, très court, presque isocèle, assez renflé. Région antérieure extrêmement courte, presque nulle; — 96 — région postérieure très développée, presque aussi haute que longue, régulièrement bombée, mais progressivement atténuée depuis le milieu jus- qu'au rostre. Bord supérieur très allongé, bien droit; angle postéro-dorsal peu ouvert (100 de- grés), arrondi à son sommet; bord dorsal assez court, bien arrondi à ses deux extrémités; rostre basal assez large, un peu tronqué; crête postéro- dorsale peu allongée, très haute, à section trans- versale assez concave, bien amincie vers son som- met; bord inférieur un peu court, légèrement creusé sur presque toute sa longueur. Sommets assez saillants à leur origine, attei- gnant ou même dépassant un peu la région anté- rieure, un peu aplalis et bien renversés sur le bord supérieur. Arête apico-rostrale saillante, bien accusée sur presque toute la longueur de la coquille, d'abord très haute, un peu étroite avec une direction remontant vers les sommets, puis plus large et fortement infléchie vers la base du rostre, soulignée en dessus par la dépression de la crête postéro-dorsale, et en dessous par un faux sillon bien marqué depuis le sommet jusqu’au sinus basal. Test un peu épais, solide, brillant, orné de stries assez fines, très rapprochées, irrégulières, le plus ordinairement recouvert d’un épiderme formé de barbules caduques, assez courtes, à bords fine- ment frangés; d'un brun foncé presque noiràtre, devenant plus clair et plus rougeàtre dans la ré- gion des sommets ct dans le voisinage du sinus 0— basal; intérieur nacré, d’un blanc violacé, avec des zones concentriques peu régulières, passant au blanc irisé dans la région des sommets, et plus violacé vers le rostre. Dimexsions. — Long., 35 à 40; haut., 24 à 26; épaiss., 16 à 18 millim. OgsenvarTions. — Cette jolie forme, si bien ca- raclérisée, nous parait avoir été confondue avec le Modiola barbata. Klle n’est portant pas due uniquement à une influence des milieux, car nous avons pu nous assurer qu'elle vivait avec d’autres Modioles de galbe essentiellement différent. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Nous ne pouvons rapprocher le M. pterota que du M. barbata. On le distinguera : à son galbe général beaucoup plus court, plus triangulaire, à profil presque isocèle ; à sa région antérieure plus eflilée quoique plus épaisse; à son angle postéro-dorsal beaucoup moins ouvert; à sa région postérieure plus courte en longueur et plus développée en hauteur; à sa crête postéro-dorsale beaucoup moins longue et beaucoup plus haute; à son arête plus saillante, plus étroite, plus arquée, accompagnée en des- sous d’un sillon plus profond, etc. HABITAT. — Peu commun; les côtes océaniques dans la région armoricaine; nous l’avons recu du Finistère et des Côtes-du-Nord. MODIOLA PHASEOLINA, Philippi. Modiola phaseolina, Philippi, 1844. Enum. motl. Sicil., I, p. 51, pl. xv, fig. 14. — Forbes et Bull. Soc. malae, France. NV, Mars 188$, — 7 — 98 — Hanley; 1855) Hist.hbnt-emol le op /"480; pl. xuiv, fig. 3. — Reeve, 1858. Jcon. conck., pl. x, fig. 76. — Sowerby, 1859. JUL. index, pl. vit, ho 5: Mytilus phaseolinus, Jeffreys, 1863-69. Brit. conch., op: 119% Vs p. 171 phaxva tie 6: OBSERVATIONS. — Cette jolie petite espèce à été créée par Philippi pour une forme fossile de la Calabre et de la Sicile. Néanmoins, tous les auteurs sont d'accord aujourd’hui pour l’identifier avec une coquille vivante, assez rare du reste, qui passe de la Méditerranée dans l'Océan, et que l’on re- trouve jusque sur les côtes d'Angleterre. Les échantillons que nous avons pu nous procurer sont encore trop peu nombreux (une dizaine seu- lement) pour que nous puissions établir avec quelque certitude les variations qui doivent pro- bablement exister entre le type fossile et des indi- vidus vivant dans des milieux aussi différents. Quoi qu'il en soit, nous ne saurions actuellement établir de différences bien sensibles, à part des questions de taille ou de coloration, entre nos échantillons pêchés sur les côtes de Provence et ceux que nous avons recus d'Angleterre. Cette espèce est suflisamment bien décrite et figurée dans les ouvrages que nous avons indi- qués pour que nous puissions nous dispenser de * Ja décrire à nouveau. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa taille comme par son galbe, cette petite espèce ne devrait pou- — 99 — voir être confondue avec aucune autre de ses con- génères. Pourtant nous l’avons parfois vue asso- ciée dans les collections à de jeunes individus du Modiola vulgaris. On la distinguera de cette forme, prise à taille égale : à son galbe plus dé- primé, surtout plus large; à la position notable- ment plus antérieure de l'angle apico-rostral; à sa région postérieure beaucoup plus allongée, pro- portionnellement plus élargie dans tout son en- semble; à l'angle postéro-dorsal moins ouvert; à son arête moins infléchie, venant rejoindre le ros- tre moins obliquement; à ses barbules également non frangées, mais un peu plus larges et plus espacées, elc. Hapirar. — Assez rare; çà et là sur toutes nos côtes, dans la zone des laminaires et coralligène. M. le D' Daniel l’a trouvé sur les côtes du Finis- tère, sur les pattes et entre les épines d’un crabe du genre Moia. B. — GROUPE DU MODIOLA ADRIATICA MODIOLA ADRIATICA, Lamarck. Modiola Adriatica, Lamarck, 1818. Anim, s. vert., VI, p. 112. — 2° édit. 1836, t. VII, p. 20. — Hidalgo, 1870. Moll. marin., pl. 1xxv, fig. 7 à 9.-— Locard, 1886. Prodr., p.492 et 599. Modiola barbata (var. Adriatiea), Petit de la Saus- saye, 1869. Cat. moll. Europ., p. 71. HistToriQuEe. — Le Modiola Adriatica a été insti- tué par Lamarck pour une coquille des environs — 100 — de Venise. Après en avoir donné une courte diag- nose, il ne signale aucune référence iconographi- que. Nous ne trouvons en effet, chez aucun ancien auteur, de figuration susceptible d’être rapportée à l'espèce qui nous occupe. Mais se basant sans doute sur ces mots : oblique fasciata, qui figu- rent dans la diagnose originale, bon nombre de personnes ont cru devoir confondre le M. Adria- tica avec le M. tulipa qui, lui aussi, est « rayé comme les pétales d’une tulipe ».. Pourtant, lorsque l’on se reporte aux véritables types de l’auteur, il est facile de se convainere que ces deux espèces sont absolument distinctes. Le véritable A. tulipa est une forme des mers d’Amé- rique, au galbe allongé (testa oblonga), ‘qui ne me- sure pas moins de 75 à 80 millim. de longueur, tandis que le M. Adriatica est au contraire d'un galbe ovalaire (testa ovata), et de taille beaucoup plus petite, puisque le type ne mesure que 28 mil- linètres de longueur; on remarquera que Lamarck lui-même a eu soin de prévoir cette confusion que plus d’un auteur a faite, faute d’une étude suffi- sante. Les auteurs anglais nous paraissent avoir com- pliqué la question en décrivant tantôt sous le nom de M. tulipa, tantôt sous celui de M. Adriatica, des formes qui ne se rapportent ni à l’une ni à l’autre de ces deux espèces, ainsi que nous le dé- montrerons plus loin. Nous ne connaissons qu’une seule bonne figuration du véritable #. Adriatica, c’est celle donnée par M. Hidalgo. — 101 — Mais comment admettre que Petit de la Saussaye ait cru pouvoir rapprocher le M. Adriatica du A1. barbata au point d'en former une simple variété? Il est bien évident que cet auteur n'a jamais eu entre les mains le moindre type de l'espèce de Lamarck. Nous allons rétablir la description complète et comparative de cette coquille si mal connue. DESCRIPTION, — Galbe général amygdaloïde, un peu renflé, assez régulier. Région antérieure extrémement courte, peu haute, peu saillante; région postérieure très allongée, peu haute, régu- lièrement amincie jusqu’à son extrémité. Bord su- périeur très allongé, presque droit; angle postéro- dorsal très obtus (145 degrés); bord dorsal très largement courbé; rostre submédian, large, bien arrondi; crête postéro-dorsale très peu haute, très peu saillante, à section transversale, bombée, puis légèrement amincie à son extrémité; bord in- férieur très allongé, à peine subsinueux dans son milieu, légèrement retroussé à ses deux extrémités. Sommets peu saillants, légèrement en arrière, un peu acuminés à leur naissance et paraissant comme aplatis et renversés sur le bord supérieur. Arèle apico-rostrale obtuse, légèrement relevée sur une très faible longueur à son origine, puis avec une direction presque parallèle au bord infé- rieur, accompagnée en dessous par un faux sillon large et très vaguement accusé, el en dessus par une partie mévlane étroite et courte comprise cn- tre les sommets et Ie bord supérieur. — 102 — Test mince, assez solide, brillant, très finement ct assez régulièrement strié; d'un jaune roux foncé, un peu plus päle dans la région antérieure et vers les sommets, passant au brun plus ou moins foncé dans la région postérieure ; flammulé de rayons d’un gris bleuätre ou verdàtre foncé, souvent peu distincts. Intérieur nacré de bleu vio- lacé passant au blanc vers les sommets et nette- ment flammulé de rayons violets, comme les pé- tales d’une tulipe. DiMENSiONS. — Long., 28 à 30; haut., 15 à 16; épaiss., 10 à 12 millim. OBsERvATIONS. — Celle Espèce est presque tou- jours lisse et brillante; c’est à peine si l’on observe parfois dans la région postérieure quelques rares traces de barbules très courtes. — Les dimensions que nous avons données se rapportent très sensi- blement au type de Lamarck; cette forme vit éga- lement sur nos côtes; mais la var. major y est beaucoup plus répandue que le type. VARIÉTÉS. — Major. — De même galbe que le type, mais de taille beaucoup plus grande (long., 40 à 48; haul., 22 à 25; épaiss., 16 à 18 mil- lim.) Inflata. — Ve toutes tailles, mais avec des val- ves plus creusées, faisant paraitre l’arête un peu plus saillante. Barbata. — De toutes tailles, avec quelques 1. Lorsque le test a perdu son épiderme, on retrouve ces rayons presque aussi accusés en dehors qu'en dedans de la coquille. — 103 — rares barbules très courtes, très caduques, dissé- minées dans la région postérieure. Luteola. — De même taille que le type, mais d’un jaune plus päle, avec les flammes rayon- nantes plus accusées. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Avec son galbe amygdaloïde, ses sommets peu saillants, son pro- fil presque régulier, cette forme ne peut être con- fondue avec aucune de celles que nous venons de citer jusqu'à présent. HagiraT. — Peu commun; çà et là sur toutes nos côtes, mais plus commun dans la Méditerra- née que dans lPOcéan. La var. major est plus par- ticulièrement méridionale; nous avons recu de Cherbourg, dans la Manche, des individus qui nous paraissent tout à fait conformes au type de Lamarck. MODIOLA OVALIS, Sowerby. Modiola tulipa (var.), Forbes et Hanley, 1853. Hist. Brit. moll., pl. xzviu, fig. 6. Modiola ovalis, Sowerby, 1859. JUL. ënd., pl. vu, fig. 7. HisroRiQuE. — Cette belle espèce a été pour la première fois indiquée par Forbes et Hanley qui en faisaient une variété de leur Modiola tulipa. Plus tard, Sowerby l’a indiquée, avec un point de doute, sous le nom de HModiola ovalis, comme forme distincte du 17. radiata que Forbes et Han- ley réunissaien! à leur 47. tulipa. Une nouvelle — 104 — ; étude sur de bons types nous conduit à considérer comme définitive cette Espèce provisoire. DESCRIPTION. — Galbe général réniforme, étroi- tement allongé, assez renflé. Région antérieure très courte, peu haute, peu saillante; région pos- térieure très allongée, assez haute et assez renflée dans son ensemble, à peine amincie à son extré- mité. Bord supérieur allongé, légèrement courbé: angle postéro-dorsal assez obtus (125 degrés), ar- rondi à son sommet; bord dorsal un peu court, largement arrondi; rostre inférieur un peu étroit, arrondi; crête postéro-dorsale haute, saillante, à section transversale légèrement bombée, à peine amincie sur le bord; bord inférieur allongé, lar- gement sinueux dans sa partie médiane; assez re- troussé à ses extrémités. Sommeis assez saillants, un peu en arrière, ren- flés à leur naissance, et paraissant un peu aplatis et assez renversés sur le bord supérieur. Arête apico-rostrale saillante, bien accusée sur un peu plus de la moitié de la longueur totale de la co- quille, puis ensuite plus confuse, à direction large- ment arquée, presque parallèlement au bord infé- rieur; soulignée en dessous par un faux sillon assez large, venant se confondre avec le sinus ba- sal, et en dessus par une partie un peu concave qui l'accompagne presque tout le long du bord supérieur. Test un peu épais, solide, un peu brillant, orné de stries fines assez irrégulières, avec quelques rares barbules très courtes, très caduques, logées — 105 — çà et Là dans la région postérieure. D'un roux ver- dâtre, passant au jaune clair dans la région des sommets et vers le sinus basal, devenant plus foncé dans la région postérieure, avec quelques flammules d’un gris violacé ou verdâtre rayon- nantes, confuses. Intérieur nacré, d’un violet foncé sur les bords, passant au blanc bleuûtre vers les sommets, nettement flammulés de rayons plus foncés. Dimensions. — Long., 40 à 45; haut., 23 à 25; épaiss., 17 à 19 millim. OBSERVATIONS. Nous n'avons pas encore ob- servé parmi les sujets français que nous avons eus entre les mains d'individus présentant des rayons aussi nettement accusés que ceux que l’on peut observer dans les Iconographies que nous avons citées. Du reste, au lieu d’être absolument lisse, le test est souvent comme encroûté par un épiderme formé de barbules courtes, plus où moins ca- duques. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Rapproché du A1. Adriatica, le M. ovalis s'en distingue tout de suite : par son galbe arqué, réniforme et non pas amyg- daloïde; par les sommets plus forts; par son arête apico-rostrale plus haute, plus accusée, plus sail- lante; par sa crête postéro-dorsale plus haute, plus développée; par son bord inférieur beaucoup plus sinueux, accompagné d’un sillon plus large, etc. HABITAT. — Assez rare; la Manche et l'Océan; les côtes du Finistère, Cherbourg, les iles Chaus- sev, Ctc. r v — 106 — MODIOLA LAMARCKIANA, Locard. Modiola Lamarckiana, Locard, 1886. Prodr. ma- lac., p. 493 et 690 (excl. syn.) Descripriox. — Galbe général subovoïde-al- longé, très irrégulier. Région antérieure très courte, peu haute, mais assez saillante; région postérieure très allongée, assez étroite, renflée, amincie seulement à la périphérie. Bord supérieur allongé, presque droit; angle postéro-dorsal bien obtus (140 degrés); bord dorsal assez court, re- courbé à ses extrémités; rostre submédian, assez large, bien arrondi; crête postéro-dorsale assez haute, saillante, à section transversale largement creusée depuis l’arête apico-rostrale jusqu’au bord; bord inférieur assez allongé, un peu si- nucux dans sa partie médiane, très retroussé à ses deux extrémités. Sommets très saillants, assez en arrière, très fortement courbés, infléchis à leur naissance, en- suite légèrement aplatis et renversés sur le bord supérieur; arête apico-rostrale très saillante, con- tournée en forme d’S couché et renversé, accusée sur les deux tiers de la longueur de la coquille, accompagnée en dessous d’un faux sillon très large et très confus, et en dessus par une partie régulièrement concave s'étendant depuis larête jusqu’à la périphérie. Test un peu mince, assez solide, brillant, orné de stries fines, assez régulières, avec quelques très rares barbules obsolètes, caduques, répan- — 107 — dues cà et là sur la région postérieure; d’un jaune roux un peu clair vers les sommets et dans la ré- gion basale, passant au brun plus ou moins foncé dans la région postérieure et vers la crête; avec des rayons verdàâtres ou violacés, plus ou moins confus, allant des sommets à la base et au rostre. Intérieur nacré, d’un violet foncé passant au blanc dans la région des sommets, nettement flammulés de rayons plus foncés. DiMENSIiONS. — Long., 43 à 45; haut., 22 à 24; épaiss., 19 à 21 millim. OBSERVATIONS. — [)ans notre Prodrome, nous avons associé à celte forme les formes précé- dentes ; après une nouvelle étude faite sur de plus nombreux matériaux, il nous parait nécessaire de distinguer ces deux espèces. VARIÉTÉS. — Minor. — De taille un peu plus pe- Ute, d'un galbe plus fluet, plus allongé, avec le test orné de barbules moins caduques, assez espacées, très allongées. Luteola. — De même taille ou de taille un peu plus petite que le type, d’un jaune beaucoup plus päle, parfois un peu rosé dans la région des som- mels, Rubiginosa. — De taille plus petite, d’un rouge foncé, avec les rayons jaunàtres; lorsque cette variété est très jeune, elle est d’un rouge très vif. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Rapproché du 4/. Adriatica, le M. Lamarckiana s'en distinguera : par son galbe beaucoup moins régulier; par ses valves notablement plus renflées; par son arête — 108 — beaucoup plus forte, beaucoup plus saillante; par son bord inférieur beaucoup plus sinueux; par sa crête beaucoup plus creusée, etc. 4 Comparé au M. ovalis, on le distinguera : à son galbe moins régulièrement réniforme ; à son arête encore plus saillante et beaucoup plus contour- née, sensible sur une plus grande longueur de la coquille ; à son rostre moins inférieur; à sa crête beaucoup plus creusée ; à son bord inférieur no- tablement plus sinueux, ete. . 1. De toutes nos formes européennes, c'est notre W. Lamar- kiana qui présente le plus d’analogie avec la forme exotique connue, sous le nom de #. tulipa Pour éviter toute confusion, nous croyons utile de donner ici une description complète et comparative du Y. tulipa d'après un individu étiqueté de Ja main de Lamarck, et faisant partie de la collection du Muséum de Paris : Galbe subréniforme très allongé, renflé. Région anté- rieure courte, assez haute ; région postérieure très allongée, étroite, s'amincissant lentement depuis le maximum de bombe- ment, situé au tiers de la longueur totale, jusqu'à son extrémité ; bord supérieur un peu allongé, droit; angle postéro-dorsal assez ouvert (122 degrés); bord dorsal très allongé, sensible- ment parallèle à la partie correspondante du bord inférieur ; rostre médiocre, bien arrondi: cerète postéro-dorsale peu haute, à section transversale nettement concave ; bord infé- ricur très allongé, largement sinueux dans sa partie médiane, légèrement retroussé à ses deux extrémités. Sommets s’élar- gissant rapidement, saillants à leur origine, peu aplatis et renversés Sur le bord supérieur. Arête apico-rostrale étroite et très saillante sur le premier tiers de la longueur totale, puis s'élargissant et devenant confuse sur le reste de la coquille, avec une direction nettement tombante, soulignée en dessus par la dépression de la crête postéro-dorsale, el en dessous par un faux sillon qui part des sommets pour aboutir au milieu du bord inférieur. Test mince, assez solide, brillant, orné de stries fines très — 109 — HaBrrar. — Commun; çà et là sur toutes nos côtes : la Méditerranée et l'Océan. — La var. minor de l'étang de Thau, dans l'Hérault; les var. luteola et rubiginosa aux environs de Cette, dans l'Hérault, ete. MODIO!A RADIATA, Hanley. Modiola radiata, Manley. Brit. Marin. Conch., p. 249, fig. 104. — Sowerby, 1859. 7/7. index, pl. vis, fig. 8. Modiola tulipa (var. radiata), Petit de Ia Saussaye, 1869. Cat. moll. Europe, p. 71. HisroRiQuE. — Nous rapportons au Modiola ra- diata une petite forme confondue tantôt avec le M. Adriatica, tantôt avec le M. tulipa. Manley le premier l’a fait connaitre, mais sa description et sa figuration laissent beaucoup à désirer. Dans son Hist. Brit. moll., en collaboration avec Forbes, cette Espèce passe à l’état de synonyme du Mo- rapprochées, assez régulières, avec un épiderme barbu, facile- ment caduc, constitué par des barbules courtes très rappro- chées ; d’un roux fauve un peu clair passant au jaune, terne dans la région des sommets et sur la crête apico-rostrale, avec des linéoles brunes étroites, assez régulières, allant des sommets au rostre; intérieur nacré passant du blanc au bleu violacé. Dimexsions. — Long., 0,80 ; larg., 0,40 ; épaiss., 3 millim. OgsEervarioxs. — Le type dénommé par Laimarck ne porte pas d'indication de provenance ; il est décapé et présente cet aspect si caractéristique des pétales de la tulipe. Dans la col- lection du Muséum, il existe un certain nombre d'échantillons de la Martinique qui nous semble devoir être identifiés au M. tulipa. — 110 — diola tulipa qui devint le Mytilus Adriaticus de Jeffreys !; seul, Sowerby, dans son /ndex, à maintenu cette Espèce sous son vrai nom et à eu bien soin d'éviter toute confusion entre le 47. Adriatica et les différentes Espèces anglaises qui en sont plus ou moins voisines. DescriPriox. — Galbe général subamygdaloïde assez régulier, un peu renflé. Région antérieure très courte, peu haute, peu saillante; région pos- térieure très allongée, assez haute, amincie seule- ment à son extrémité. Bord supérieur assez al- longé, presque droit; angle apico-dorsal assez obtus (130 degrés), mais souvent arrondi; bord dorsal un peu court, presque droit; rostre submcé- dian assez large, bien arrondi; crête, postéro- dorsale un peu haute, assez saillante, à section transversale légèrement creusée dans la partie antérieure, un peu bombée dans la partie posté- rieure; bord inférieur allongé, légèrement subsi- nueux dans son milieu, retroussé à ses extrémités, mais surtout dans la région antérieure. Somimets peu saillants, assez en arrière, cour- bés-infléchis à leur origine, à peine aplatis et ren- versés sur le bord supérieur. Arète apico-rostrale assez saillante, accusée sur les trois cinqnièmes de la longueur totale, à peine relevée à sa naïs- sance, puis ensuile avec une direction légèrement descendante jusqu'au rostre; soulignée au-dessous par un faux sillon large, mais peu profond, et en 1. Jeffreys, 1865. British conchology, I, p. 116. — 111 — dessus par une concavité courte et peu profonde. Fest un peu mince, assez solide, brillant, orné de stries très fines, assez régulières et de barbules rares, très fines, assez allongées, irrégulièrement disséminées dans la région postérieure. D'un roux fauve passant au jaune pâle ou au rose dans la ré- gion des sommets et vers la base, et au brun foncé ou ferrugineux vers le rostre, avec des flammes plus ou moins régulières, en forme de rayons allant des sommets à la périphérie, d’un vert gris ou d’un violacé terne. Intérieur nacré d’un violet plus ou moins foncé dans la région rostrale, pas- sant au blanc vers les sommets, nettement flam- mulé de rayons violets. DimENSIoNs. — Long., 25 à 30; haut., 14 à 17; épaiss., LL à 13 millim. OBSERVATIONS.— Cette jolie petite Espèce signa- lée par les Anglais n'appartient pas exclusivement à la faune océanique; nous l'avons observée tout aussi typique dans la Méditerranée. Rarement elle est complètement glabre; elle garde assez souvent quelques traces de son épiderme barbuleux. VARIÉTÉS. — Ælata.— De même taille, mais avec un galbe plus élargi, par suite du peu de dévelop- pement de la crête postéro-dorsale. Elongata. — De même taille, d'un galbe plus eflilé. Viridula. — D'une teinte générale verdâtre avec la région antérieure et le bord inférieur jaune clair, et des rayons verts plus ou moins foncés. Luteola. — D'un jaune pâle devenant grisätre — 112 — dans la région des sommets et sur le bord infé- rieur, avec des rayons d’un vert grisâtre. Rosea. — D'un jaune pàle avec des tons roses dans la région antérieure et vers le bord infé- rieur, avec des rayons verdâtres. Ferruginea. — V’un ton brun foncé, passant au rose vif dans la région antérieure et vers le bord inférieur, avec des rayons d’un jaune verdtre. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Modiola radiata est bien souvent confondu avec le A. Adriatica type, c’est-à-dire de taille presque similaire. On le distinguera : à son galbe moins régulièrement amygdaloïde; à son arête notablement plus sail- lante à son origine, plus sensible sur toute la ré- gion antérieure, et plus inclinée dans, la région postérieure; à sa crête plus saillante et plus angu- leuse, ce qui modifie complètement son profil dans cette région; à son bord inférieur plus sinueux; à ses rayons plus accusés, etc. Comparé aux Modiola ovalis et M. Lamarckiana, on l’en séparera : par sa taille toujours beaucoup plus petite; par la direction de son arête qui est beaucoup moins arquée que chez le M. ovalis et beaucoup moins tordue que chez le Lamarckiana ; par sa crête dont le profil transversal est en quel- que sorte intermédiaire entre celui de ces deux Espèces, c’est-à-dire moins convexe que chez le M. ovalis, et moins concave que chez le M. La- marchkiana; par le bombement de ses valves qui participe d'avantage de la quasi régularité du 47. Adriatica, ete. — 115 — HaBiraT. — Peu commun; eà et là sur toutes nos côtes ; nous l’avons observé dans les départements suivants : le Var, les Bouches-du-Rhône, l'Hérault, la Gironde, la Loire-Inférieure, la Vendée, le Fi- nistère et la Manche. MODIOLA STRANGILATA, Locard, Modiola tulipa (non Lamarck.', Forbes et Hanley, 1853. Hist. Brit. moll., pl. xLv, fig. 5. Mytilus Adriaticus, Jeffreys, 1863. Brit. Conch., pl. xxvri1, fig. 4. Modiola strangulata, Locard, 1886. Prodr. malac., p. 493 et 690. HisroRiQuE. — Comme nous l'avons expliqué dans notre Prodrome, nous ne comprenons pas que la forme si exactement figurée par Jeffreys, dans son Atlas, ait pu être confondue un seul ins- tant avec le véritable Modiola Adriatica. W nous parait absolument impossible de la rapprocher de cette Espèce, même à titre de variété. La figuration de Forbes et Hanley, quoique pourtant très carac- térisée, est peut-être un peu moins typique, par rapport aux formes francaises que nous avons observées. DESCRIPTION. — Galbe général subcylindroïde, irrégulier, très allongé. Région antérieure très étroite, peu saillante; région postérieure très al- longée, étroite, régulièrement amincie jusqu’à son extrémité. Bord supérieur allongé, presque droit; angle postéro-dorsal bien obtus (140 degrés), Bull. Soc. malac. France. V. Mars 188$. — 8 — 114 — presque toujours arrondi; bord dorsal très large- ment arqué; rostre médian assez étroit, bien ar- rondi; crête postéro-dorsale très allongée, peu haute, à section transversale concave, surtout dans la région des sommets; bord inférieur très allongé, subsinueux dans la partie médiane, bien retroussé à ses extrémités, surtout vers la région antérieure. Sommets très saillants, assez en arrière, forte- ment courbés, infléchis à leur origine, à peine aplatis, mais bien renversés sur le bord supérieur. Arête apico-rostrale très saillante, accusée sur presque toute la longueur de la coquille, légère- ment montante à sa naissance, puis lentement tom- bante jusqu'à l'extrémité du rostre, soulignée en dessous par un faux sillon à peine sensible vers le sinus basal eten dessus par le profil concave de la crêle postéro-dorsale. Test mince, assez solide, très brillant, orné de de stries extrémement fines, assez régulières, et de quelques rares barbules épidermiques dissé- minées dans la région postérieure, d’un jaune roux verdâtre, devenant plus foncé dans la région postérieure, passant au jaune clair vers les som- mets et sur les deux côtés de larête apico-rostrale, vaguement flammulé de quelques rares rayons d'un vert grisètre plus ou moins foncé allant des sommets à la périphérie. Intérieur nacré, passant du violet au vert, devenant plus pâle, même presque blanchätre dans le voisinage des sommets, avec quelques rayons violacés un peu confus. — 115 — DiMENSIONS. — Long., 34 à 36; haut., 16 à 15; épaiss., 13 à 15 millim. OBSERVATIONS. — Chez nos Modiola strangulata, les rayons colorés sont toujours moins nombreux que chez les formes précédentes ; tantôt on ne voit que deux rayons bien nets soulignant larête apico-rostrale en dessus et dessinant le faux sillon en dessous; tantôt on ne distingue que quelques rayons visibles seulement à Pextrémité du rostre. En outre, cette Espèce nous parait, par suite de la finesse de son test, devoir être plus souvent glabre que les précédentes. VARIÉÈTES. — Ælongata. — Galbe très allongé, très étroit, atteignant 40 millim. de longueur. Elata. — De mème taille ou un peu plus petite, d’un galbe un peu moins eftilé. Viridula. — De même taille, d'un vert clair, passant au jaune pâle en dessus et en dessous de l’arête apico-rostrale, et au vert bouteille à Pextré- mité du rostre. Luteola. — D'un jaune pale avec des tons rou- geàtres sur l’arête apico-rostrale, et des rayons plus clairs en dessus et en dessous de l’arète. Biradiata. Avec deux rayons nettement accusés en dessus et en dessous de l’arête apico-rostrale. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par la saillie de son arête apico-rostrale, comme par son galbe, cette Espèce se séparera très facilement des Mo- diola Adriatica et M. radiata, tels que nous les avons compris. On Ja distinguera toujours du M. ovalis ? à son galbe plus eylindroïde; à ses — 110 — valves moins bombées, plus régulièrement atté- nuées dans toute la région postérieure ; à son bord inférieur moins arqué; à sa crête plus étroite et à profil plus concave; à son arête plus droite et plus accusée sur toute la longueur de Ja coquille. Rap- proché du Hodiola Lamarckiana, on la reconnaitra toujours : à son galbe plus étroit, plus effilé; à ses sommets moins saillants; à ses valves moins bombées; à son arête plus droite; à son rostre un peu moins relevé; à son sinus basal plus accusé, etc. HaBirar. — Peu commun, sur toutes nos côtes, nous avons observé le type et surtout la variété elata dans la Méditerranée ; nous connaissons cette Espèce dans les départements suivants : le Var, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault, la Cha- rente-Inférieure, la Loire-[Interieure, le Finistère, Ille-et-Vilaine et Ja Manche. MODIOLA BRACHYTERA, Locard, DESCRIPTION. — Galbe général subcylindroïde, irrégulier, court, très renflé. Région antérieure très courte, très étroite, à peine saillante; région postérieure peu allongée, assez large, régulière- ment bombée jusqu'à son extrémité. Bord supé- rieur allongé, droit; angle postéro-dorsal peu ouvert, nettement anguleux (115 degrés); bord dorsal un peu court, arrondi; rostre inférieur, large, bien arrondi: crête postéro-dorsale haute mais peu large, à section transversale un peu con- cave surtout dans le voisinage des sommets, deve- nant convexe vers le rostre: bord inférieur très rite allongé, presque droit, très fortement retrousse vers la région antérieure, arrondi vers le rostre. Sommels saillants, un peu acuminés, assez en arrière, fortement courbés infléchis à leur origine, très peu aplatis mais bien renversés sur le bord externe. Arète apico-rostrale très saillante, sur- tout dans le premier tiers de la coquille, s'élar- gissant rapidement pour se confondre avec Île bombement général des valves, très vaguement soulignée en dessus et en dessous par de faux sillons très larges et très peu marqués. Test un peu épais, assez solide, brillant, orné de stries fines, irrégulières et de quelques rares barbules épidermiques disséminées sur la partie rostrale. D'un fauve foncé devenant un peu plus clair dans la région des sommets et vers le bord inférieur, passant au brun verdâtre dans la région postérieure ; avec des rayons verdàtres irréguliè- rement espacés allant du somimet à la périphérie. Intérieur nacré, violacé, passant au blanc grisètre ou bleuûtre vers la base et les sommets, avec des rayons violacés plus ou moins distincts. DiMENSIoNs. — Long., 36 à 38; haut, 21 à 23; épaiss., 17 à 19 millim. OBSERVATIONS. — Cette Espèce est à la fois la plus courte et la plus régulièrement bombée de toutes les formes qui appartiennent au sous- groupe du Modiola Lamarckiana. C'est également une de celles chez lesquelles les tubercules sont le plus facilement caducs. — 118 — Dans son Atlas !, Poli a figuré sous le nom de Modiola barbata une forme particulière qui nous parait se rapprocher beaucoup de notre Modiola brachytera, par son galbe général et par l'allure de la crête apico-rostrale. Cependant chez cette forme, le sinus basal serait un peu plus accentué que chez la nôtre. VARIÉTÉS. — Truncata. — D'un galbe encore plus court, plus tronqué vers Le rostre. Viridula. — D'une teinte verdàtre, passant au jaune clair vers les sommets et vers la base, avec des rayons d’un vert plus ou moins grisàtre, sou- vent confus. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Avec sa taille, avec son galbe court, renflé; avec son arête très large s’'épanouissant longitudinalement en dos d’àne régulier, depuis les sommets jusqu’au rostre; avec sa crêle relativement petite et bien anguleuse, cette forme ne saurait être confondue avec aucune de celles que nous venons d'examiner. Elle cons- titue ainsi un type bien défini tout en se rattachant au groupe du M. Adriatica. HABITAT. — Rare, sur toutes les côtes; nous l'avons recu des environs de Cette dans la Médi- terranée, de l'embouchure de la Loire-Inférieure et de Granville dans la Manche. 1. Poli, 1789. Test. utr. Siciliæ, IT, pl. xxxur, fig. 8. Bull. Soc.Malac, France. V 1888. PE: + AÀ.De Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Bry, Paris Modioles des Côtes de France. Fig. — 119 — EXPLICATION DE LA PLANCHE [°° L. Modiola barbata, Zinné, de Granville (Man- re us che). mytiloides, Zocard, de la Ro- chelle (Charente-Inférieure). pterota, Locard, de Royan (Cha- rente-Inférieure). Adriatica, Lamarck, de Cette (Hé- rault). ovalis, Sowerby, de Brest (Finis- tère). Lamarckiana, Locard, de l'étang de Thau (Hérault). radiata, Hanley, de Cette (Hé- rault). strangulata, Locard, de Brest (F1- nistère). brachytera, Locard, de Granville (Manche). Bull, Soc. malac. France, V,. Mars 1888. CAL CATALOGUE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DU DÉPARTEMENT DE LA DROME PAR Me GUSTAVE-SATN MEMBRE ASSOCIÉ (Avec le concours de M. Paul Fagot. membre fondateur.) INTRODUCTION. Le département de Ia Drôme, d’une superficie d'environ 653 myriamètres carrés, divisé en 4 arrondissements : (1° Valence (chef-lieu), 2° Die, 3° Montélimart, 4° Nyons), est situé à la partie moyenne du bassin du Rhône, entre 2° 1/3 et 3° 1/2 de longitude Est du méridien de Paris et entre 44° 1:55 et 45° 1/10 de latitude boréale. Une grande partie de son territoire est couverte par des ramifications des Alpes, ce qui le fait ren- trer naturellement au point de vue malacologique dans le sous-centre alpique. Mais les sommités s’abaissent du Nord-Est au Sud-Ouest et changent d'aspect et de végétation à cause de la constitution intime du sol, constitution sur laquelle il est indis- pensable de jeter un coup d’œil rapide. IT. — Constitution géologique. La constitution géologique du département est caractérisée par : 1° le peu d’étendue et d’impor- tance du terrain primitif, représenté seulement par une bande étroite de roches granitiques, ac- compagnées de gneiss et de micaschistes, qui s'étend d’'Andancette à Saint-Vallier et de là à Tain; 2° l'absence complète des terrains de tran- sition; 3° le développement des terrains secon- daires constituant à eux seuls les sommités les plus élevées, notamment le mont Glandaz, dont l'altitude atteint 2019 mètres; 4° la présence sur des étendues considérables de la partie moyenne des terrains tertiaires formant le sol des parties basses; 5° la présence, sur des points restreints, du pliocène et du quartenaire. D'une facon générale, la Drôme, au point de vue géologique, se divise en deux parties bien dis- ünctes : l’une septentrionale, comprenant l’arron dissement de Valence et une partie de celui de Die, c’est-à-dire d'une part les plaines du bas Dauphiné et du Valentinois (celles-ci bornées au Sud par le cours de la Drôme, de Crest à son em- bouchure dans le Rhône), et de l’autre toutes Les montagnes du Royans et du Vercors et les chai- nons qui en dépendent {montagnes d'Ambel, de Rave, de Penet, etc): — 123 — Dans toute cette région, qui au point de vue géologique a des rapports plus intimes avec l'Isère qu'avec la partie sud du département, les plaines, à part le petit ilot granitique d’Andancette, sont formées par les couches supérieures du terrain tertiaire ou par les alluvions quaternaires. Quant à la partie montagneuse, elle est exclusivement composée de néoconien et de crétacé supérieur, avec absence de tout dépôt pouvant se rapporter à la période jurassique. L’urgonien est extrème- ment développé, tandis que l’aptien fait presque en- tièrement défaut. On trouve relevées contre les premières chaines, et parfois portées à d’assez grandes altitudes, les couches inférieures de la mollasse marine. Dans la région méridionale, qui comprend les arrondissements de Nyons et de Montélimar, ainsi que la plus grande partie de celui de Die, c’est- à-dire les plaines de Crest, de Montélimar et de l’ancien Comtat Venaissin, plus les montagnes du Diois, des Baronnies, de Bourdeaux et de Dieu- lefit, la constitution du sol est plus variée. Les plaines sont généralement formées par les dernières assises du crétacé ou par les couches inférieures de la mollasse marine. La région mon- tagneuse se distingue neltement de celle de Ia partie septentrionale, par le peu d'importance ou même Pabsence complète de lurgonien, le grand développement des assises jurassiques (oxfordien- Hithoniques, enfin l'importance des marnes ap- Uüicnnes. ET I n’est point étonnant que de telles différences dans la constitution géologique aient entrainé des modifications au point de vue de l'hydrologie et de la végétation, et par suite de la distribution géo- graphique des Mollusques. LT. — Æydrograplie. Toute la partie ouest du département est bai- gnée pour le Rhône, qui la sépare de l'Ardèche, aussi cette partie est-elle principalement soumise au chimat rhodanien. L'Isère entre dans notre département près du village d'Eymeux, coule de PEst à l'Ouest en par- tageant l'arrondissement de Valence en deux par- lies à peu près égales et se jette dans le Rhône un peu au nord de Valence. Ses principaux af- fluents dans le département, sont la Vernaison, le Léoncel et l’Herbasse. C'est aussi dans lar- rondissement de Valence que se trouve la Véore qui arrose Chabeuil et se jette dans Ie Rhône à Fiancey. La rivière de la Drôme, qui a donné son nom au département, coule presque en entier dans l'ar- rondissement de Die et traverse seulement une faible partie de l'arrondissement de Valence. Elle arrose Die et Crest et a son embouchure sur la rive gauche du Rhône, un peu en amont de Loriol. Ses principaux affluents sont la Sure, la Gervanne, la Roanne et le Bey. Le Roubion prend sa source dans le massif de — 125 — Bourdeau {arrondissement de Die, pénètre dans l'arrondissement de Montélimar et se jette dans le Rhône tout près de cette ville. La source du Lez est dans Vaucluse, mais ce ruisseau traverse la partie sud de l'arrondissement de Montélimar. Enfin l’Aigues, qui coule au nord de l’arrondis- sement de Nyons, quitte bientôt notre départe- ment pour entrer dans celui de Vaucluse. Le régime de ces cours d’eaux est très difré- rent. Tandis que les montagnes de la partie Nord sont généralement boisées ou gazonnées et portent de superbes futaies, les massifs montagneux de la partie méridionale sont presque entièrement dé- boisés et suffisent à peine à nourrir de maigres taillis. Par suite, les rivières et les ruisseaux de la partie septentrionale, tout en étant sujets à des crues rapides, sont généralement bien encaissés et ne présentent pas l’allure torrentielle des cours d'eau du Midi, qui, dans le Diois notamment, rappellent d’une facon frappante les torrents des Hautes-Alpes etcausent des ravages incalculables. Cette allure torrentielle provient sans doute en grande partie de l’immense développement des marnes oxfordiennes. Il est aisé de comprendre que ces crues rapides et fréquemment renouve- lées emportent dans leur tourbillon tout ce qui pourrait leur porter obstacle et sont ainsi très défavorables à la propagation et à la reproduction des Mollusques aquatiques. Ce fait, qui n'avait point échappé aux sagaces observations de MM. Garnier et Tassy, a élé confirmé par nos propres recher- ches. Les genres Unio et Anodonta font complè- tement défaut là où apparaissent les marnes oxfordiennes, seules les Zimnæa vivent dans les flaques d’eau ou les bassins. IV. — Végétation forestière. 1. Zône des Gazons.— Cette zone rèone ordinai- rement sur les parties les plus élevées, de 1500 à 2000 mètres, c’est vers la base de cette zone que se rencontre sur quelques points le Pin à crochets. Les Gazons descendent souvent beaucoup plus bas, jusques vers 1000 mètres dans la partie nord du département. 2. Zône du Sapin. — Le Sapin en futaie com- mence à apparaitre vers 1500 mètres et ne descend guère au-dessous de 1000 mètres. 3. Le Hétre.— Au Sapin se mêle le Hêtre, et ces deux essences réunies forment sur les plateaux de lurgonien ou néocomien supérieur, à l'altitude moyenne de 1000 mètres, les forêts les plus impor- lantes, comme celles de Lente et du Vercors où vi- vent encore quelques rares individus d’Ours brun. 4. Le Chène. — Le Hêtre descend plus bas que le Sapin et il n’est pas rare de le rencontrer dans lazône du Chêne; celui-ci, dont les derniers repré- sentants montent jusqu'à 1000 mètres, forme des bois taillis depuis les plaines basses Jasque vers 800 mètres. HOTTES 5. L'Olivier. — La région où lOlivier peut mu- rir son fruit ne dépasse pas la latitude de Douyère, au midi de Montélimar, mais cetarbre peuts’élever jusqu’à 700 mètres, comme par exemple aux envi- rons de Montbrun. 6. Le Chéne vert. toral, ne se rencontre que dans la partie inéridio- Arbre particulièrement lit- nale du département. V. — Historique. C’est à Draparnaud que nous devons les pre- mières notions sur la Malacologie de la Drôme. Dans son Tableau des Mollusques (1801) et dans son Histoire des Mollusques de France (1805), il décrit, ou cite de la Drôme 9 Espèces de Mol: lusques qui lui avaient été envoyées des environs de Crest par Faure-Biguet, et de ceux de Montéli- mar par Faujas de Saint-Fons. De ces 9 Espèces, 5 CHelix fruticum et personata, Bulimus radiatus, Pupa papillaris, Clausilia bidens) étaient déjà décrites, et la présence même de l’Æ{elix personata dans la Drôme est des plus douteuses ', les types des 5 autres (Conulus fuleus, Helix sylvatica, H. Pygmæa, H. cinctella, H. glabella) se trouvent incontestablement dans la Drôme. Faure-Biguet avait envoyé à Draparnaud, qui n’en indique pas la provenance exacte, d’autres Espèces des environs de Cresl comme la Testa- cella haliotidea. Cet auteur, qui la décrit dans un 1. Voyez Locard, Walac. Lyonnaise, p. 27 (note). — 4195 — petit Mémoire (Bull. Soc. philom. Paris, n° 61, p. 98), un an à peine après la publication du Ta- bleau des Mollusques où l'Espèce était publiée sans indication de localité, nous apprend qu'il Pa recueillie à Crest, comme font foi et une note de la planche 1x de lHistoire des Mollusques et le témoignage un peu postérieur de Férussac. Outre les Espèces déjà mentionnées, nous trou- vons citées, dans le Catalogue manuscrit de Sio- nest, d’autres Espèces de la Drôme envoyées par Faure-Biguet. A celte époque (1815-1822), celui-ci habitait Crest toute l’année, et explorait au point de vue malacologique la plus grande partie du département; aussi Férussa®: put-il décrire l’Helix alpina des montagnes au-dessus de Die et l’'Arion melanocephalus de Pont en-Royans dans l'Isère, mais sur la limite nord du département, Espèces qui lui ont élé envovées par Faure- Biguet. Faujas de Saint-Fons et Faure-Biguet, qui avaient jusqu’à Celle époque fourni quelques ma- tériaux pour l'étude des Mollusques du départe- ment, meurent à peu d'intervalle l’un de Pautre, et pendant trente ans c’est à peine si nous trou- vons dans les ouvrages de Potiez et Michaud, Albin Gras, C. Pfeiffer, quelques indications rela- lives à notre sujet. En 1855 parait l'Histoire naturelle des Mollus- ques de France, par Moquin-Tandon. Cet auteur avait entre les mains un certain nombre de co- quilles qui lui avaient été envoyées des environs — 129 — de Nyons par Raybaud; il indique dans la Drôme, outre les Espèces déjà citées par Draparnaud, les formes suivantes : Succinea arenaria; Zonites dia- phanus; Helix aculeata et glabella, var. Moutoni; Pupa granum, polyodon, multidentata, pagodula et cylindracea (signalé d’après Potiez et Michaud), enfin, par erreur, le Clausilia punctata. En 1882, dans son Histoire des Clausilies de France, M. Bourguignat rappelle que le CL. bidens remonte dans la vallée du Rhône jusqu'à Monté- limar, et que le type du C{. dubia provient des fo- rêts du Vercors et du Dévoluy. Mais c’est surtout dans les ouvrages de M. Lo- cardeten particulier dans son grand Prodrome de Malacologie française et ses études monogra- phiques des Espèces appartenant au groupe de l’Helix Heripensis et à celui de l’Aelix Bollenensis, que nous trouvons le plus de renseignements sur la faune de la Drôme. Dans ces diverses publica- tions, le savant malacologiste lyonnais ajoute, aux £spèces déjà citées par Moquin et Draparnaud, plus d’une trentaine de citations nouvelles, entre autres : Helix Fontenelli, H. Idanica, H. Bollenen- sis, Bulimus Locardi, ete. Grâce à l’obligeance de M. Locard, nous pourrons, à propos de chacune de ces Espèces, donner l'indication exacte de la localité où elle a été recueillie, indication qui n'avait pas toujours pu trouver place dans un ou- vrage aussi étendu que le Prodrome. En 1886, M. G. Coutagne décrit le Clausilia hypocra, de Montélimar, et signale, dans les Bull, Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — 9 — 130 — environs de cette ville le Clausilia nigricans, tandis qu'en 1884, M. Berthier avait donné la diagnose des Helix pleurestha et Deana des envi- rons de Die. Le nombre des Espèces signalées dans le dépar- tement ne dépassait, donc pas une soixantaine, quand des recherches effectuées par MM. Garnier, Inspecteur des Eaux et Forêts à Valence, Victor Tassy, Inspecteur des Eaux et Forêts à Die, le frère Florence, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, et par l’un de nous, aux environs de Montvendre, nous ont permis de tripler presque le nombre des Espèces et d'entreprendre un Inventaire sommaire des richesses malacologiques du département. VI.— Liste des Espèces. Genus 1, TESTACELLA. 1. TESTACELLA HALIOTIDEA Testacella haliotidea. Vraparnand, Tabl. Moll., p. 99, 1901,-et Mist, Moll: France, pl fig. 12-14, 1805. 1. Nous saisissons cette occasion pour remercier tous ceux qui ont bien voulu faciliter notre travail par des communi- cations de tout genre, entre autres, MM. Roux, inspecteur des Eaux et Forêts à Valence et David, géologue à Bollène, Me Escoffier, à Visan et, en particulier, MM. Tassy et le frère Florence; ce dernier a bien voulu nous communiquer un tra- vail inédit très complet, qui nous a été du plus grand secours pour l'étude de la faune des environs de Saint-Paul-Trois- Châteaux. — 131 — Presque toutes les parties basses du départe- ment, de préférence dans les terrains argileux. Le type se trouve à Crest, où 1l a été découvert par Faure-Biguet à la fin du siècle dernier. OBSERVATION. — Quoique cette Espèce ne vive habituellement que dans les plaines, nous en avons recueilli un seul individu 7rort, dans les bois de Saint-Vincent-sur-Charpey, à plus de 700 mètres d’altitude. Genus 2, VITRINA. 4. VITRINA MAJOR Vütrina pellucida, Draparnand, Tabl. Moll., p. 95, 1801 1, et Hist. Moll. France, p. 119, pl. vaut, fig. 34-37, 1805. Helicolimax major, Férussac, Ess. meth. conchyl., p. 43, 1807. Vitrina major, C. Pfeiffer, Deutschl. Moll. Heft, I, p. 47 (note), 1821. Cette Vitrine est répandue dans le département à toutes les altitudes. Nous citerons comme loca- lités : Lente (1,000 mètres), Romeyer, Saint-Julien près Die, Saint-Nazaire-le-Désert, Peyrus, parc de Saint-Vallier, Montvendre, Donzère, Saint-Paul- Trois-Châteaux, etc. La coquille du Vitrina major est assez variable, quant à la taille et à la largeur relative de l’ouver- ture, à cause du développement plus où moins 1. Non Vitrina pellucida, Müller, 1774. — 132 — grand du dernier tour; mais ces variations ne pa- raissent point liées à l'altitude. 2. VITRINA DIAPHANA Vitrina diaphana, Draparnaud, Hist. Moll., p. 120, pl. vu, fig. 36-39, 1805. Romans (Locard). 3. VITRINA ELONGATA Vitrina elongata, Draparnand, Hist. Moll., p. 120, pl. vu, fig. 40-42, 1805. D’après le Catalogue manuscrit de la collection Sionest, Faure-Biguet aurait recueilli cette Espèce aux environs de Die. Genus 3, SUCCINEA. 1. SUCCINEA PUTRIS Helix putris, Linnæus, Syst. nat., édit. X, 1, p. 774, 1758. Succinea putris, Blainville, Dict. Science. nat., LE, p. 224, pl. xxxv, fig. 7, 1824. Valence, Saint-Jean-en-Rovans. 2. SUCCINEA CHARPENTIERI Succinea Charpentieri, Dumont et Mortillet, in : Bull. Assoc. Genev., IV, p. 310, 1856, et Cat. crit. Malac. Léman, p. 23, 1857. — 133 — Succinea putris, Var. Charpentieri, Baudon, Mon. Succ. France, pl. vi, fig. 4, a-b, 1877. Espèce extrêmement abondante dans les prés qui dominent la route de Saint-Marlin-en-Vercors, entre l'hôtel Combet, à la sortie des Grands-Gou- lets, et le premier tunnel, vivant là à une altitude de plus de 600 mètres, en compagnie des Helix arbustorum et depilata. On la trouve aussi beau- coup plus bas, au Pont-de-Manne, entre Saint- Nazaire et Pont-en-Royans. 3. SUCCINEA DEBILIS Succinea debilis, Morelet in : Pfeiffer, Mon. helic. viv., IV, p. 811, 1859, et Bourguignat, Mal. Alger., I, p. 65, pl. ui, fig. 32-55, 1864. On trouve une variété m27inor de cette Espèce, près du bassin de Molières (canton de Die). 4, SUCCINEA SUBCUNEOLA Succinea subcuneola, Servain, Hist. malac. lac Balaton, p. 14, 1881. Trouvée en compagnie du Succinea debilis. 5. SUCCINEA PFEIFFERI Succinea Pfeifferi, Rossmassler, Iconogr. Ieft, p. 92, pl. ni, fig. 46, 1835. Valence, Montvendre, Saint-Vallier, Nyons, Buis- lès-Baronnies, Saint-Paul-Trois-Chateaux, etc.; très répandue dans tout Ie département. Quoique — 134 — variable sous le rapport de la taille, cette Suc- cinée est assez constante dans ses principaux ca- ractères. 6. SUCCINEA STREPHOLENA Succinea strepholena, Bourguignat, in : Servain, Etud. Moll. Espagne et Portugal, p. 9, 1880. Cette Succinée, qui ressemble à la S. Pfeifferi, mais que l’on distingue aisément de cette Espèce, à son ouverture plus oblique et plus inclinée, ainsi qu'à la torsion des premiers tours de la spire, a été recueillie par M. Tassy, sur Les bords du bassin de Molières, près Die. 7. SUCCINEA VALCOURTIANA Succinea Valcourtiana, Bourguignat, Deseript. Esp. nouv. terr. Alpes-Marit., p. 5, 1869, et Baudon, Suppl. monog. Succin. Franc. (ext. Journ. conchyl.), pl 1, fig. 11 (Succ. Cros- seana), 1877. C’est sous ce nom que nous inscrivons, jusqu’à plus ample informé, les individus trouvés à Nyons par Raybaud, et appelés par Moquin-Tandon Suc- cinea arenaria. Cette dernière Espèce est, en effet, propre au nord de la France, tandis que le S. Val- courtiana est très répandu dans la partie méridio- nale, des Alpes-Maritimes à la Haute-Garonne. — 199 — 8. SUCCINEA OBLONGA Succinea oblonga, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 56, 1801 et, ist” MollV Erance pr 59 414be "10, fig. 24-25, 1805. Alluvions de Ia Drôme, entre Pontaix et Ver- cheny, Anneyron, et Montvendre. OBSERVATION. — Les individus morts de cette Espèce sont abondants, tandis que les exemplaires vivants sont difficiles à trouver. 9. SUCCINEA FAGOTIANA Succinea Fagotiana, Bourguignat, Aperc. Esp Franc. Suecineap-29, 1877, Rare; dans les alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny. Genus 4, HYALINIA. 1. HYALINIA LUCIDA Helix lucida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 96, 1801, et Hist. Moll. Franc., tab. vu, fig. 23-25, 1805 (H. nitida). Hyalinia nitida, Westerlund, Fauna Europ. Moll. éxir Pradrom:..p..22; 13/6. Les parties basses des vallées. Romans, Montvendre, Valence, Saint-Paul- Trois-Châteaux et ses environs. — 136 — 2. HYALINIA BLAUNERI Helix Blauneri, Shuttleworth, in : Mitheïl. nat. ges. Bern.;p. 13, 1823. Combovin (320 mètres), avec l'A. cespitum ; Ver- cheny, alluvions de la Drôme. Espèce littorale. 3. HYALINIA SEPTENTRIONALIS Hyalinia septentrionalis, Bourguignat, Moll. nouv. (11° et 12° dec.), p. 8, pl. ut, fig. 4-6, 1870. Cette forme, bien constante dans ses principaux caractères, a été trouvée abondamment à Mont- vendre, sous un vieux plancher reposant sur un sol très humide. —— Pare de Saint-Vallier. 4. HYALINIA CELLARIA Helix cellaria, Müller, Verm. hist., LE, p. 28, 1774. Hyalina cellaria, Albers, Helic. (Edit. ID, p. 68, 1860. Hyalinia cellaria, Môrch, Syn. Moll. Dan., p. 14 1864. ? L'Hyalinia cellaria vit de préférence dans les régions élevées de la Drôme. Nous l'avons trouvé (à 1,000 mètres et plus) sur l’urgonien, dans les forêts de Lente et de Léoncel, et les pâturages d’Ambel (à 900 mètres), sur le tithonique de la montagne de Barry, près Vérone, à la limite des régions méridionales et septentrionales:; il descend pourtant quelquefois assez bas, puisque le frère Florence l'indique à Saint-Paul-Trois-Châteaux. — 137 — 5. HYALINIA NITIDA. Helix nitida, Müller, Verm. hist., I, p. 32, 1774. Hyalinia nitida, Westerlund, Faun. Europ. Moll. extram. Prodrom., p. 26, 1876. Alluvions de Ia Drôme, entre Pontaix et Ver- cheny. Alluvions de la Veore, Montvendre, Com- bovin, Beaussem, Blant, Valence, Saint-Paul- Trois-Châteaux. 5. HYALINIA SUBNITENS Zonites subnitens, Bourguignat, in : Mabille, Hist. malac. bass. Parisien, p. 116, 1870. Hyalinia subnitens, Locard, Faun. malac. qua- tern. Eyon,.p’ 19, 1879. Parties élevées, notamment : forêts de Lente, du Vercors, de Léoncel; montagne de Barry. 7. HYALINIA VIRIDEULA Helix viridula, Menke, Synop. Moll., p. 20 et 150, 13830. Hyalina viridula, Martens, in : Albers, Helic. (édit El} p69,; 1860: Hyalinia viridula, Locard, Etud. var. malac., I, p. 69, 1880. Montagne de Barry, près Vérone. 8. HYALINIA PSEUDOHYDATINA Zonites pseudohydatinus, Bourguignat, Amén. malac, p.159, 1956. — 138 — Hyalinia pseudohydatina, Westerlund, Faun. Europ. moll. extramar. prodr., p. 27, 1876. Cliouselat, alluvions à Montvendre, assez rare. N’étant point encore assez familiarisés avec les Espèces de ce groupe, nous rapportons provisoi- rement nos échantillons au #. pseudohydatina, dont ils sont incontestablement très voisins. 9. HYALINIA DIAPHANA Helix diaphana, Studer, Kurz. verzeich., p. 86, 1820. Hyalinia diaphana, Agassiz, in : Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Cette Espèce habite de préférence les régions élevées. Forêts de Lente (commune de Bowvante), Saint-Nazaire, montagne de Barry, haute vallée de Combovin. Nous l'avons cependant recueillie, vers 195 m., à Montvendre, dans des alluvions des fossés et des petits ruisseaux. 10. HYALINIA CRYSTALLINA Helix crystallina, Müller, Verm. hist. Il, p. 23, 1774. Hyalinia crystallina, Agassiz, in : Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Forêt de Lente (la Piochère), où il parait fort rare ; 1l devient, au contraire, fort abondant dans les alluvions des régions basses : alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny, alluvions à Montvendre, ete. — 139 — Genus 5, CONULUS. 1. CONULUS FULVUS Helix fulva, Müller, Verm. hist., II, p. 56, 1774. Conulus fulvus, Fitzinger, Syst. verzeich. (Œster., p.94, 1833. Forêt de Lente (1000 mètres), alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny, alluvions de la Veore, environs de Chabeuil. Genus 6, ZONITES. 1. ZONITES ALGIRUS Helix algira, Linnæus, Syst. nat. (edit. X), p.769, 1755. Zonites algirus, Denys de Montfort, ConchyL. syst, pe pl excr PF F[, 1810 Cette Espèce, cantonnée dans l'extrême midi du département, n’est signalée qu’à Nyons et à Saint- Paul-Trois-Chàteaux, sur la colline de Sainte- Juste et à Saint-Restitut. Genus 7, LEUCOCHROA. 1. LEUCOCHROA CANDIDISSIMA Helix candidissima, Draparnaud, Hist. Moll. France, p.89, tab. v, fig. 19, 1805. Leucochroa candidissima, Beck, Ind. Moll., p. 17, 1837 Dans Ie département, celte coquille est canton- — 140 — née sur les rochers du Devens, près Nyons. Elle s’avance plus à l’ouest et par conséquent plus près de la vallée principale du Rhône, puis- qu'on la trouve dans la vallée du Lez, à Bollène, sur les limites de la Drôme; mais nous ne pensons point qu’elle remonte plus au Nord. La plupart des exemplaires de Nyons sont assez typiques, c’est-à-dire sans ombilic ; chez quelques- uns pourtant, le bord columellaire ne recouvre point entièrement la fente ombilicale, et l’on a, dans ce cas, la var. umbilicata de Menke, Syn. Moll., p. 16, 1830. Zonites candidissimus, var. À. umbilicatus de Moquin-Tandon (Hist. nat. moll. Franc 110%p-60 18551 On ne doit point oublier que le Leucochroa can- didissima, Espèce littorale, du moins en France, ne s'éloigne pas trop de la région méditerra- néenne. Genus 8, HELIX. 1. HELIX ASPERSA Helir aspersa, Müller, Verm. Hist. Il, p. 59, 1774. Cet Helix, cité par Sionest dans son catalogue, habite presque tout le département, de préférence dans les jardins et les endroits cultivés ; nous ne pensons point qu'il s'élève beaucoup au-dessus de 500-600 mètres. Ses variations sont peu nombreuses, et nous n'avons pas observé dans la Drôme les intéres- santes formes albines citées par M. Locard, dans 1/46 les environs de Lyon, et que nous avons retrouvées à Crussol (Ardèche). 2. HELIX PROMÆCA Helix promæca, Bourguignat, Etud. diff. group. d'Hélices pomatia, ligata, lucorum, 1878 (ma- nusc. cité par Locard, Prodrom. faune malac. France, p. 53, 1884). Les environs de Romans, dans la Drôme (M. Bour- guignat). 3. HELIX POMATIA Helix pomatia, Linnæus, Syst. nat. (ed. X), I, p.771, 1758. L’'Helix pomatia est extrèmement commun dans toutes les plaines de la partie nord du départe- ment, ainsi que dans le massif du Diois. Il s'élève à 1000 mètres à Lente, Volvent, ete. 4. HELIX PYRGIA Helix pyrgta, Bourguignat, in : Locard, Prodr. malac. France, p. 53 et 305, 1882. Cette Espèce a été signalée à Die par M. Locard. Nous la connaissons aussi de plusieurs autres localités, entre autres : Saint-Nazaire-le-Désert, Montvendre, Combovin, Peyrus. Parmi les variétés, nous citerons les suivantes : Var. crassa, à test un peu plus épais. Combovin. Var. conica, à spire plus conique. Combovin. — 142 — ». HELIX GESNERI Helix pomatia, var. Gesneri, Kobelt, Icon. Band, V, p. 194, taf. xLvir, Î, 1478, 1877. N'ayant pas pu nous procurer l'ouvrage d'Hart- mann dans lequel cette Espèce est figurée (pl. xx, fig. 2) sous le vocable d’Helix Gesneri, nous ne mentionnons point cette synonymie. Ce que nous pouvons affirmer, c’est que les exemplaires de la Drôme ne diffèrent de la figure de Kobelt que par une taille plus petite; ils pré- sentent la même élévation de la spire et les mêmes tours bien renflés. Nous avons recueilli l'A. Gesneri aux Grands- Goulets avec Hel. depilata (640 mètres), à Mont- vendre et à Miscon, près Luc-en-Diois (750 mètres). L'individu recueilli dans cette dernière localité a le test très épais et la fente ombilicale visible. Nous signalerons, en outre, une anomalie sub- scalaire chez laquelle le tour embryonnaire et le suivant forment un mamelon globuleux surmon- tant les autres tours de spire. 6. HELIX SEGALAUNICA, nov. spec. Testa imperforata, vel subobtecte perforata, glo- bosa, subturbinata, solidiuscula vel solida, grosse striata (supremi 2 Iævigati excepti), sordide alba aut lutea, zonulis 4 luteis in ultimo anfractu et una in penultimo ad summum continua, circumeineta: spira producta, subconoiïdali, ad apicem mamil- lata; apice Iævigato, mamillato; — anfractibus — 4149 — 5 convexis, sat lente crescentibus, supremis vali- dis, convexis; ultimo multo majore, globuloso, sublus turgidissimo, superne sat rapide ad aper- turam descendente; — apertura fere recta, ovali- elongata, intus candida; peristomate incrassatulo, undique subpatulo; — columella parum arcuata, superne robusta, inferne dilatata; margine colu- mellari ad insertionem fere recto; margine ex- terno subparallelo, longissimo, regulariter con- vexo. Alt., 40-45; diam., 35-40; alt. apert., 30; lat., 20 mill. Le type se trouve à Peyrus, dans une carrière de tuf (600 mètres), ainsi qu'à Montvendre. On rencontre à Peyrus une variété à test plus épais que nous appellerons var. subponderosa. Un échantillon, dont le bord columellaire est un peu plus arrondi, provient de Montvendre. Notre nouvelle Espèce ne peut être rapprochée que de l'A. pyrgia, dont elle a le galbe général et dont on la séparera aisément à son ouverture beau- coup plus oblongue dans le sens vertical, à son bord columellaire plus droit et plus allongé, à son bord externe, qui descend plus longuement, à la con- vexité de son dernier tour très globuleux, tandis qu'il est peu développé dans le sens transversal, gagnant ainsi en longueur ce qu'il perd en lar- geur, eic. 7. HELIX NEMORALIS Helix nemoralis. Linnæus, Syst. nat. (ed. X), |, D700 1008: — 144 — Tout le département, surtout dans les parties basses; cette Espèce atteint à peine à 1000 mètres. (Pentes du Glandaz, au-dessus de Romeyer.) La taille des individus est généralement petite, sauf cependant sur les bords du Rhône. M. Locard a déjà fait remarquer l'abondance des coquilles à bandes ponctuées dans le midi du département; les individus à bandes translucides sont assez communs aux environs de Montvendre. 8. HELIX HORTENSIS Helix hortensis, Müller, Verm. hist., IL, p. 52, 1774. Tous les plateaux de la partie nord du départe- ment (Lente, Léoncel, Romeyer). M. Châtenier le signale à Romans et le frère Florence à Saint-Paul- Trois-Châteaux, qui parait être sa limite méridio- nale. 9. HELIX SUBAUSTRIACA Helix subaustriaca, Bourguignat, Desc. Esp. nouv. terr. et fluv. env. Saint-Martin-de-Lantos- que, D. 1, 1880. Forêt de Romever ; vallée de la Roanne. 10. HELIX SYLVATICA Helix sylvatica, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 79, 1801, et Hist. Moll. France, tab. vr, f. 1-2, 1805. Presque toutes les parties élevées du départe- ment ; le Royannais (Saint-Nazaire, Lente où l'on —_ 15 — trouve la var. lactea, Léoncel, ete.). Dans le reste du département règne une forme de taille assez petite, ayant de l’analogie avec celle de la Grande- Chartreuse (forêts de Rousset, Diois, environs de Combovin); nous avons recueilli une forme bien voisine de celle-ci au Glandaz avec l'A. alpina (vers 1700 mètres). 11. HELIX ARBUSTORUM Helix arbustorum, Linnæus, Syst. nat. (ed. X), I, p7241,51798, Pentes du Glandaz, avec l'A. alpina (1700 mè- tres); forêts de Lente et de Léoncel (1000 mètres); col de la Bataille (1340 mètres); prairies humides à la sortie des Grands-Goulets (640 mètres). Quoique cette Espèce vive dans des conditions diverses d'altitude et d'habitat, ses colonies parais- sent peu variables ; au Glandaz, à côté d'individus de taille moyenne, on en trouve d’autres qui ont presque la petitesse de la var. alpicola sans en avoir le galbe élancé: dans cette station, la colo- ration de la coquille est généralement moins fon- cée que chez les individus de Lente, par exemple. Aux Goulets, la taille de l'Espèce, tout en restant moyenne, tend à diminuer et le galbe général à devenir plus conique. 12. HELIX FRUTICUM Helix fruticum, Müller, Verm. hist., II, p.71, 1774. Cet Helix n’a encore été rencontré qu'à Saint- Ï Bull. Soc. malac. France. V, Mars 1888 — 10 — 146 — Nazaire et à Saint-Jean-en-Royans, au pied des chaines montagneuses de la partie septentrionale du département. Tous les individus de ces loca- lités sont d’assez forte taille et d’une coloration blanche uniforme sans trace de bandes. 13. HELIX STRIGELLA Helix strigella, Draparnaud, Tab. Moll., p. 84, 1801, et Hist. Moll. France, p..84, pl. vu, 1-2. 1805. D’après le catalogue manuscrit de Sionest, cette Espèce a été trouvée à Crest, par Faure-Biguet. Elle parait assez répandue dans la partie submon- tagneuse du nord de la Drôme, mais il est assez difficile d’en rencontrer des échantillons, surtout vivants. Nous pouvons citer le type à Saint-Jean- en-Royans et à Combe-Javal, au-dessus de cette localité. On trouve une variété à ombilic plus étroit à Miscon, près de Luc-en-Diois et à Mantaille, près de Saint-Vallier; dans ce dernier endroit, elle est associée à l'A. obvoluta el fait partie d’une petite colonie dont nous parlerons à propos de ce dernier Helix. 14. HELIX CEMENELEA Helix carthusiana, Draparnaud, Tabl. Moil., p.86, 1801, et Hist. Moll. France, pl. vi, f. 32-33, 1805 !. Theba cemenclea, Risso, Hist. nat. Europ. mérid., IV; p.75, n.468, 1926. 4. Non H. carthusiana, Müller, 1774. — 147 — Helix cemenelea, 1. Pfeiffer, Mon. helie. viv., L, p. 423, 1848. Les environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux (frère Florence). 15. HELIX RUBELLA Theba rubella, Risso, Hist. nat. Europ. mérid., IV, p: 75, 1826. Helix rubella, L. Pfeiffer, Mon. helic. viv., I, p.430, 1848. Les alentours de Saint-Paul-Trois-Châteaux (frère Florence). 16. HELIX D’ANCONÆ Helix Olivierti, Issel, Moll. prov. di Pisa, p. 13, 18661. Helix D'Anconæ, Issel, App. al. catal. dei Moll. di Pisa, p. 8, 1872. On trouve à Taulignan une variété de cette Es- pèce. Les Helix cemenelea, rubella, D'Anconæ, ap- partenant au même groupe, sont confinés dans l'extrême limite méridionale du département, et se retrouvent plus abondants dans l’enclave de Vaucluse, et surtout aux environs de Bollène. 17. HELIX GLABELLA Helix glabella, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 87, et Hist.-Moll® France, p. 102; pl: vu, f. 6, 1805. 1. Non AH. Olivieri, Férussac, 1821. — 148 — Cette Espèce a été trouvée, pour la première fois, par Faure-Biguet à Crest, où vit le type; mais les auteurs, n'ayant pas eu l’occasion de se procurer des échantillons authentiques, ont égaré l'opinion au sujet de l’Æ. glabella, comme le prouve M. Paul Fagot, qui a essayé, en compulsant avec soin Ja plupart des auteurs ayant parlé de cette coquille, d’éclaireir un problème dont chacun cherchait la solution. Nous avons recueilli cette Espèce à Volvent, au-dessus de Vercheny, à la montagne de Barry, toujours vers 800 mètres d’allitude; elle forme des colonies nombreuses dans les endroits secs et exposés au soleil, sous les pierres et les buissons. 18. HELIX INCARNATA Helix incarnata, Müller, Verm. hist., I, p. 63, 1774. Coquille mentionnée dans le catalogue de Sio- nest comme avant été trouvée à Crest par Faure- Biguet. 19. HELIX DEPILATA Helix depilata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 72, 1801, et Hist. Moll. France, p. 80, tabl. vs, f. 14 (Helix edentula), 1805. Forêts de Lente et du Vercors, vers 1000 mè- tres, sous les bois pourris (urgonien); prairies humides à la sortie des Grands-Goulets (640 mè- tres). Les individus des forêts de Lente et du 149 — Vercors sont caractérisés par une grande taille, atteignant jusqu'à 8 millim. de diamètre sur une hauteur de 6 millim.; leur galbe général est très conoïde; enfin, ils sont presque entièrement glabres. Tout autres sont ceux des prairies des Grands- Goulets, vivant dans des prés découverts; c’est à peine si, quoique parfaitement adultes, ils attei- gnent 6 millim. 1/2 de diamètre sur une hauteur de 4 millim. 1/2; la coquille est plus déprimée et les poils sont très visibles. 20. HELIX CINCTELLA Helix cinctella, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 87, 1801, et Hist. Moll. France, p. 99, pl. vi, f. 28, 1805. Draparnaud cite cette Espèce de Loriol et Mon- télimar, où elle à été trouvée par Faujas de Saint- Fond. Elle existe aussi à Montvendre, Valence, Crest (ex Sionest), Saint-Paul-Trois-Châteaux (frère Florence). Toutes ces localités sont situées dans la région des plaines basses et des vallées, dont cette Espèce semble caractéristique. On trouve en petites colonies les deux variétés de co- loration, corné clair et fauve, de préférence dans les jardins et les haies. 21. HELIX CARTHUSIANA Helix carthusiana, Müller, Verm. hist, I, p. 1, 1774. — 150 — Die, Valence, Montvendre, Saint-Vallier, Saint Paul-Trois-Châteaux, etc. 22. HELIX VINTIENSIS Helix Vintiensis, Bourguignat, in : Fagot, Moll. quatern. Toulouse et Villefranche, p. 14, 1879. Quelques échantillons bien caractérisés de cette Espèce ont été trouvés à Die par M. Victor Tassy. 23. HELIX INNOXIA Helix innoxia, Bourguignat, in : Locard, Prod. malac. France, p. 72 et 316, 1882. M. Locard signale l'A. innoxta à Valence. 24. HELIX RUFILABRIS Helix rufilabris, Jeflreys, in : Transac. Linn. Soc. of London, p. 509, 1853. Forme petite et globuleuse très répandue dans tout le département, jusqu’à d'assez grandes alti- tudes. Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny, Luc-en-Diois, Montvendre, Saint-Paul- Trois-Châteaux, etc. Quelques exemplaires se rapprochent de l’Helir episema (Bourguignat), que nous n'avons point encore rencontré. 25. HELIX SERICEA Helix sericea, Müller, Verm. hist., Il, p. 62, 1774, et Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 105, pl. var, f. 16-17, 1805. — 151 — Bords du bassin des Granges (commune d'An- neyron); les alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny. 26. HELIX PLEBEIA Helix plebeium, Draparnaud, Hist. Moll. France, pe 108 plives:f; 5, 1805: Helix plebeia, Michaud, Compl. Draparnaud, p.29; 1851. Forêt de Lente, où les échantillons sont de grande taille et un peu déprimés ; alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny; Valence ; Mont- vendre ; haute vallée de Combovin; Saint-Nazaire- le-Désert. 27. HELIX HISPIDA Helix hispida, Linnæus, Syst. nat. (ed. X), p. 771, 1758: Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Ver- cheny, Valence, Montvendre, Saint-Paul-Trois- Châteaux. 28, HELIX MONTANA Helix montana, Studer, Kurz. verzeich, p. 12, 1821, et Rossmässler, Iconogr., VIT, p. SE pl. xxxi1, f. 423 (Helix circinnata), 1838. Col de la Bataille, près Léoncel (1340 mètres). Individus plus petits et plus déprimés que ceux du Jura. — 152 — 29. HELIX LENTIACA, nov. spec. Testa mediocriter umbilicata (umbilicus ad sum mum provectus, infundibuliformis, ad ultimum anfractum subdilatatus),supraconvexa, subtuscom- pressa, non nilida, parum pellucida, corneo-vires- cente ad luteum tendente, pilis raribus minutissi- mis undique sparsis vestila, quasi granulosa, striata (striæ irregulares, obliquæ, præsertim in ultimo anfractu conspicuæ); apice lævigato, pa- rum mamillato, cinereo, sæpe eroso; — anfracti- bus 6 1/2 convexis aut subconvexis, lente et regu- lariter crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo vix majore, cylindraceo, subtus ad umbili- cum compresso, prope aperturam subito descen- dente; — apertura fere recta, lunato-rotundata ; marginibus inæqualibus : columellari brevi, ad umbilicum reflexo; externo longiore; peristomate simplice, recto. AIL, 6 1/2-7; diam., 9-10 millim. Coquille à ombilic médiocre, infundibuliforme, à cause du retrait du dernier tour sur l’avant-der- nier; spire convexe en dessus, conoïde, un peu comprinée en dessous; test peu brillant et trans- parent, d’un corné verdàtre, tirant sur le jaune, laissant apercevoir des poils rares et très courts, parsemé de petites granulations qui lui donnent un aspect mat et rugueux; stries grossières, irré- gulières, visibles surtout à la partie supérieure du dernier tour; sommet lisse, un peu mamelonné, cendré, souvent érodé; 6 tours et demi, assez convexes, séparés par des sutures profondes, à —. 153 — croissance régulière, le dernier subitement des- cendant vers l’ouverture, cylindrique, mais se déprinant peu à peu vers l’ombilic; ouverture échancrée, arrondie, presque droite; bord colu- mellaire plus court que l’externe, réfléchi vers l'ombilic; péristome simple, aigu. Forêts de Lente et de Léoncel (1,000 mètres). Cette nouvelle Espèce, que nous placons dans un groupe à part, entre l'A. villosa et l'H. mon- tana, ne ressemble à aucune de celles que nous connaissons. Ayant une fausse ressemblance avec un petit Helix villosa privé de poils, elle se rap- proche davantage, par le mode d’enroulement de ses tours, du #70ontana, mais elle est plus globu- leuse que les Espèces de ces deux groupes et à plutôt Le faciès d’un Helix hispida de taille énorme. 30. HELIX RUDERATA Helix ruderata, Siuder, Kurz. verzeich., p. 12, 1820. Forêt du Vercors, où cette Espèce a été recueil- lie par M. Victor Tassy. 31. HELIX ROTUNDATA Helix rotundata, Müller, Verm. hist., Il, p. 29, 1974. Tout le département jusqu’à l'altitude de 1000 mètres au moins. — 154 — 32. HELIX PYGMÆA Helix pygmæa, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 93, 1801, et Hist. Moll. France, p. 114, pl. vi, f. 8-10, 1805. Alluvions à Montvendre; alluvions de la Veore au-dessus de Combovin; alluvions de Ia Drôme, entre Pontaix et Vercheny. 33. HELIX ACULEATA Helix aculeata, Müller, Verm.hist., I, p.81, 1774. Montagne de Barry (900 mètres); Montvendre; alluvions de la Veore, au-dessus de Combovin. L’Helix aculeata vit toujours parmi les détritus contenus dans les vieux trones de saule, ou sous les feuilles mortes et en partie décomposées. Les échantillons de la montagne de Barry paraissent, en général, plus petits que ceux de Montvendre. 34. HELIX OBVOLUTA Helix obvoluta, Müller, Verm. hist, Il, p. 27 AE) 1774. Forêts de Lente et de Romevyer (1000 mètres); montagne de Barry (900 mètres), Grands-Goulets et gorges d’Omblèze (600-700 mètres); haute vallée de Combovin; parc de Saint-Vallier (128 mètres) ; ruines du château de Mantalle; alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny. La distribution de cette Espèce est intéressante — 155 — à étudier. C’est une coquille vivant de préférence dans la zone subalpine de la partie septentrionale du département, où l’on est sûr de la rencontrer à partir de 600-700 mètres jusque vers 1200 mètres. D'autre part, cependant, on la retrouve dans les parties basses, telles que Le parc de Saint-Vallier et les ruines du château de Mantaille, où elle est associée à VA. strigella, Espèce également subal- pestre; mais elle se blottit alors sous les pierres ou dans les endroits très ombragés. Malgré la grande différence d'habitat, les échantillons sont presque identiques, et l’on ne remarque que des différences insensibles entre ceux de Lente et ceux du parc de Saint-Vallier. 35. HELIX LAPICIDA Helix lapicida, Linnæus, Syst. nat.(edit. X), p.768, 1 1 n, \ 1 [ 1774. Helix très abondant à des altitudes diverses, mais, en général, un peu localisé. Lente (1000 mè- tres); Saint-Nazaire-le-Désert; montagne de Barry; les environs de Chabeuil; Saint-Vallier ; les envi- rons de Combovin (vers 400 mètres); Saint-Paul- Trois-Châteaux, etc. 36. HELIX FONTENILELI Helix Fontenillit, Michaud, descr. coq. nouv. in : Bullet. Soc. Bordeaux, 1, p. 267, tab. E, fig. 13-14, 1830. Cette Espèce est commune sur la montagne de — 156 — Touland, au col de la Bataille, commune de Léon- cel (1350 mètres). Sa découverte est due au regretté M. Garnier. A côté d'échantillons appartenant soit au type, soit à la variélé subtigriana, on en trouve d’autres wnicolores, d'un brun violet plus ou moins foncé, avec une légère ligne blanche cei- gnant la carène, et à péristome blanchàtre. Nous proposons pour cette variété assez rare le nom de var. tnicolor. On trouve aussi des exemplaires de couleur ordinaire, mais plus petits et se rappro- chant de la taille de PA. alpina. C'est de cette variété que semblent se rapprocher les divers échantillons que nous avons recueillis morts et même assez profondément enfouis dans des ébou- lis au-dessus de l'auberge des Grands-Goulets. 37. HELIX ALPINA Helix alpina, Faure-Biguet, in : Férussac, tabl. syst. fam. Limacons, p. 42, 1821, et Hist. Moll., LOUE n9 à 0 PE PS Au pied des abrupts urgoniens, qui couronnent la montagne de Glandaz, vers 1700 mètres d’alti- tude, sur une pelouse en pente fréquentée par les chamois, presque au sommet de la montée dite de la « Pierre de Die » qui mène de Romeyer au Glandaz. C’est évidemment de cette station que provenaient les échantillons donnés par Faure- Biguet à Férussac comme venant des « pelouses les plus élevées des environs de Die »; lEspèce y est, du reste, fort abondante; les échantillons, 487 — quoique variables, sous le rapport de la taille, sont généralement petits et d’un galbe plus dé- primé que ceux de la Grande-Chartreuse. 38. HELIX PULCHELLA Helix pulchella, Müller, Verm. hist., II, p. 30, 1774, et Draparnaud, Hist. Moll. France, pl. vu, f. 33-34 (Hel. pulchella, var. B.), 1805. Forêt de Lente; pont de Manne; alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny; Montven- dre, ete. 39. HELIX COSTATA Helix costata, Müller, Verm. hist., II, p. 31, 1774, et Draparnaud, Hist. Moll. France, pl. vit, f. 30-32 (Helix pulchella), 1805. Cercle de la Terrasse à Valence; Montvendre; alluvions de la Veore, au-dessus de Combovin. 40. HELIX RUPESTRIS Helix rupestris, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 71, 1801, et Hist. Moll. France, pl. vu, f. 7-9, 1805. Forêt de Lente; Taulignan et Saint-Paul-Trois- Châteaux, dans la partie méridionale. Les échantillons de Lente ont une tendance vers la var. saxatilis ; ceux de Taulignan sont plus conoïdes. #1, HELIX ERICETORUM Helix ericetorum, Müller, Verm. hist., 11, p. 33, 1774. Cet Helix est commun depuis une altitude maxi- mum de 1000 mètres jusqu'aux parties les plus basses. Lente; Saint-Nazaire-le-Désert; Luc-en-Diois; environs de Combovin; Châteauneuf-de-Mazenc ; forêt de Grignan; plateau de Clansayes. Nous n'avons observé qu’une forme bien cons- tante, de taille médiocre, blanche avec une ou plusieurs bandes brunätres un peu transparentes ; quelquefois les bandes tendent à se souder, et le test devient alors de couleur brune presque uni- forme ; tel est le cas pour certains échantillons de Lente. Nous avons recueilli à Rousset, en Vercors, un individu subscalaire de cette Espèce. 42. HELIX NEGLECTA Helix neglecta, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 108, pl. vi, f. 12-131, 1805. Saint-Paul-Trois-Châteaux, d’après le frère Flo- rence, qui croit cette Espèce importée. 43. HELIX CESPITUM Helix cespitum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 92, 1801, et Hist. Moll. France, p. 109, pl. vi, f. 14-16, 1805. 1. Figures sous le nom d'Helix cespitum. — 159 — Montbrun, vers la limite de la Drôme et des Basses-Alpes; Valence, où ont été recueillis quel- ques rares échantillons; Combovin (canton de Chabeuil), où cette Espèce forme une colonie abondante, dans une petite vallée bien exposée, vers 450 mètres, et où l’on trouve encore quelques plantes méridionales; c’est, nous le croyons, du moins, la station la plus avancée vers le Nord où l’'H. cespitum ait été signalé dans la vallée du Rhône. Nos exemplaires diffèrent du type (fig. 16 de l'ouvrage de Draparnaud) par un ombilie plus ou- vert et l’ouverture plus inclinée. 44. HELIX PAMPELONENSIS Helis Pampelonensis, À. Schmidt, in : Malak. Blat- ter, band 2, p. 71, pl. ini, fig. 4-11, 1855. Environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux (frère Florence). 45. HELIX STIPARUM Helix stiparum, Rossmässler, Icon., band. 3, heft. x1v, p. 20, pl. Lxvi, f. 820-822, 1854. En compagnie de l'A. Pampelonensis. 46. HELIX BOLLENENSIS Helix Bolenensis, Locard, Prodrom.malac. France, p. 96 et 326, 1882. Helix Bollenensis, Locard, Monog. Helix, gr. H. Bollen., p. 10, pl. uniq., fig. 1-3, 1884. Saint-Paul-Trois-Châteaux et environs: Tulette ; — 160 — Suze; Solerieux; Montségur (frère Florence); Ro- mans; Pierrelatte; Montélimar (Locard). On voit, d’après ces localités, que cette Espèce est répandue dans les parties basses, surtout mé- ridionales. #7. HELIX LAURACINA Helix Lauracina, Locard, Mon. Hélic. group. Bol- lenensis, p. 12, pl. uniq., fig. 4-6, 1884. Saint-Paul-Trois-Châteaux; Montségur; Ro- mans (Locard). 48. HELIX CARPENSORACTENSIS Helix Carpensoractensis, Fagot, Diagnos. Esp. nouv., p. 17, 1884, et Locard, Monog. Hel. group. Bollenensis, p. 15, 1884. Saint-Paul-Trois-Châteaux. 49. HELIX ROBINIANA Helix Robiniana, Bourguignat, in : Locard, Mon. Hel. gr. H. Bollen., p. 16, 1884. Saint-Paul-Trois-Châteaux. 50. HELIX PRINOPHILA Helix prinophila, Mabille, in : Bullet. Soc. philom. Paris (tir. à part., p. 1), 1881, et Locard, Mo- nogr. Hel. group. Hel. Bollen., p. 21, 1884. Ce n’est point le type que l’on trouve à Saint- Paul-Trois-Châteaux et à Monségur, mais bien la var. #ajor de Locard. — 161 — 51. HELIX PERROUDIANA Helix Perroudiana, Locard, Monog. Hel. group. Hel. Bollenensis, p. 23, pl. unique, f. 7-9, 1884. Saint-Paul-Trois-Châäteaux. 52. HELIX TRICASTINORUM Helix tricastinorum, Florence, in : Locard, Monog. Helix groupe H. Bollen, p. 27, pl. uniq., f. 10-12, 1884. Saint-Paul-Trois-Châteaux. 53. HELIX COSTULATA Helix costulata, Ziegler, in : Pfeiffer, Deutsch. Moll., III, p. 32, pl. vi, fig. 21-22, 1828. Col de Vercheny, vers 800-900 mètres; Die; Saint-Nazaire-le-Désert; Montvendre; alluvions de la Veore, au-dessus de Combovin: Livron. Vit de préférence dans les endroits secs et sa- blonneux, bien exposés au soleil. Elle varie beau- coup sous le rapport de la spire, tantôt conoïde et tantôt déprimée, dans la même colonie. Le type, tel qu'il est compris par les auteurs français, est globuleux-déprimé, à l'instar de l’'Hel. apicina; on en a séparé dernièrement les formes suivantes : 54. HELIX DEANA Helix Deana, Tassv, in : Berthier, Hél. inéd., sér. Bull. Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 11 — 162 — striata, in : Bull. Soc. malac. France, I, p. 354, 1884. Environs de Die. 55. HELIX PLEURESTHA Helix pleurestha, Tassy, in : Berthier (loc. sup. cit.), in : Bullet. Soc. malac. France, I, p. 354, 1884. Environs de Die. 56. HELIX GROBONI Helix Grobont, Bourguignat, in : Servain, Etude Moll. Espagne et Port., p. 86 (nomen), et in : Locard, Prodr. malac. France, p. 106 et 333, 1882. Valence; alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny. 57. HELIX LIEURANENSIS Helix Lieuranensis, Bourguignat, in : Servain, Moll. Esp. et Portugal, p. 83, 1880, et in : Coutagne, Not. faune malac. bassin du Rhône, p-15,4881, Valence; Saint-Vallier; Hauterive (Locard). 58. HELIX VALCOURTIANA Helix Valcourtiana, Bourguignat, in : Servain, Etud. Moll. Espagne et Portug., p. 80, 1880. Valence. — 163 — 59, HELIX LOROGLOSSICOLA Helix loroglossicola, Mabille, in : Bull. Soc. z00- log. France, p. 304, 1877. Beaussemblant (Locard). 60. HELIX GESOCRIBATENSIS Helix Gesocribatensis, Bourguignat, in : Servain, Etud. Moll. Esp. et Port., p. 81 (nomen.) 1880, et in : Locard, Étud. var. malac.. I, 197, 1680: Sastre, près de Bondonneau, Beaussemblant, Valence, Livron. 61. HELIX LUGDUNIACA Helix Lugduniaca, Mabille, in : Locard, Prodr. malac. France, p. 109 et 334, 1832. Saint-Paul-Trois-Châteaux et Montélimar, var. major ; Saint-Restitut, Montvendre, Montbrun. 62. HELIX TAUILLIERI Helix Thuillieri, Mabille, in : Bullet. Soc. zool. France, p. 304, 1377. Beaussemblant (Locard). 63. HELIX HERIPENSIS Helix Heripensis, Mabille, in : Bullet. Soc. zool. France, p. 304, 1877. Saint-Paul-Trois-Châteaux, Beaussemblant; al- luvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny. 21662 6#. HELIX RUIDA Helix ruida, Bourguignat, in : Servain, Etud. Moll. Esp. et Port., p. 83 (nomen.), 1880, et in : Cou- tagne, Not. faune malac. bass. du Rhône, p. 15, 1881. Valence, Romans. 65. HELIX GIGAXI Helix Gigaxi, Pfeiffer, in : Zeitsehr. fur Malak., p. 85, 1850. Valence (Charpentier, ex Pfeiffer, Montvendre, Montélimar. 66. HELIX SCRUPELLINA Helix scrupellina, Fagot, in : Locard, Étud. mo- nogr. Hel. groupe H. Heripensis, p. 61, 18383. Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Ver- cheny. 67. HELIX IDANICA Helix idanica, Locard, Catal. Moll. Ain, p. 34, 1881. Romans. 68. HELIX UNIFASCIATA Helix unifasciata, Poiret, Coq. terr. et fluv. Aisne, prodrom., p. 41, avril 1801. L'Helix unifasciata atteint au moins une altitude de 1000 mètres à Lente, par exemple. et descend — 165 — jusque dans les plaines les moins élevées. Il habite principalement les endroits découverts, exposés au soleil, et monte volontiers sur les tiges des plantes herbacées. La spire est plus ou moins conoïde, et les striations du test plus ou moins accusées, sans que l'Espèce perde ses caractères principaux. | 69. HELIX ILICETORUM Helix tlicetorum, Mabille, in : Bullet. Soc. philom. Paris, p. 123, 1881. Die, Saint-Nazaire-le-Désert. 70. HELIX GRATIOSA Helix gratiosa, var. major, Studer, Kurz. verzeich., p. 87, 1820. Helix candidula, Charpentier, Catal. Moll. Suisse, pb: 12,;:pl. 1 fig.20, 1857. Saint-Paul-Trois-Châteaux. 71. HELIX XALONICA Helix Xalonica, Servain, Étud. Moll. sspagne et Portugal, p. 102, 1880. Nous avons trouvé, dans la collection de M. Gar- nier, quelques individus pelits, assez semblables entre eux, d'une variété monochrome de l’Helix Xalonica, avec la mention suivante : « Saint-Val- lier (Drôme), trouvés par M. Chabert, juge de paix. » Il n'y a rien d’extraordinaire à ce que cette Espèce méridionale vive dans cette localité: mais, — 166 — comme nous ne l'avons point encore retrouvée dans les environs, sa présence à Saint-Vallier nous parait encore douteuse. 72. HELIX CYZICENSIS Helix cyzicensis, Galland, in : Servain, Étud. Moll. Esp. et Portug., p. 103 (nomen.), 1880, et in : Coutagne, Not. faune malac. bass. du Rhône, p. 12, 1881. Environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux. 713. HELIX ADEMATA Helix ademata, Bourguignat, in : Locard, Des- cript. Helic. Xerophil. nouv., in : Bullet. Soc. malac. France, Il, p. 65, 1885. Saint-Paul-Trois-Châteaux, où vit le type. ) YI 74. HELIX ALLUVIONUM Helix alluvionum, Servain, Étud. Moll. Espagne et Portugal, p. 103, 1880. Quoique l’Helix alluvionum n'ait pas encore été signalé d’une facon authentique dans notre dépar- tement, nous croyons devoir le mentionner, parce qu'il abonde dans les environs de Bollène, com- nmune limitrophe de la Drôme, où cet Helix doit certainement pénétrer. — 167 — Genus 9, BULIMUS. {. BULIMUS DETRITUS Helix detrita, Müller, Verm. hist., Il, p. 101, 1774. Bulimus detritus, Studer, in : Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 14, 1837. Tout le département, de préférence dans les endroits secs et exposés au soleil. Il monte jus- qu'à 1200-1300 mètres sur les pentes du Glandaz, au-dessus de Romeyer. Parmi les variétés intéressantes, nous signale- rons : 1° une colonie d'individus de très petite taille, dans la forêt de Grignan; 2° des individus nombreux, courts et renflés, et d’autres très flam- mulés, à coquille presque brune, des environs de Saint-Restitut. 2. BULIMUS ARNOULDI Bulimus Locardi, Bourguignat, in : Locard, Mo- nog. genre Bulimus et Chondrus, France, p- 9, pl. uniq., fig. 5-7,18811, A cause de l’antériorité du Bulimus Locardi de Matheron, nous avons été obligés de changer Île nom de l’'Espèce de M. Bourguignat, tout en la dédiant à M. Locard, sous son prénom d’Arnould. Cette Espèce vit avec le Bul. detritus, mais elle est plus localisée, et je ne l’ai pas trouvée aussi 1. Non Bulimus Locardi : Matheron, Recherches paléont. Midi, France, pl. x, fig 5, décembre 1878; Espèce fossile. — 168 — haut: elle abonde surtout dans la vallée de la Drôme. 3. BULIMUS MONTANUS Bulimus montanus, Vraparnaud, Tabl. Moll., p. 65, 1801, et Hist. Moll. France, p:-71; pl. 1v, fig. 22, 1805. Forêts de Lente, de Léoncel et de Rousset-en- Vercors, vers 1000 mètres, sur l’urgonien. Quelques exemplaires sont de grande taille et plus fusiformes que le type, ce qui leur donne un faciès élancé. 4, BULIMUS OBSCURUS Helix obscura, Müller, Verm hist. Il, p. 103, 1774. Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p.103, 1801, et Hist. Moll. France, p. 74, pl. 1v, fig. 23, 1805. Lente, Léoncel, forêts du Vercors (urgonien, 1000-1100 mètres ; montagne de Barry, près Vé- rone (lithonique, 900 mètres), Voluent (néocomien inf., 1000 mètres) Saint-Vallier, Valence, Mont- vendre, sur la mollasse et les alluvions. Comme on le voit, cette Espèce habite, dans notre dé- partement, aux altitudes et sur les sous-sols les plus divers; cependant, bien qu’elle varie beau- coup sous le rapport de la taille et du gaibe gé- néral, ces variations ne paraissent pas s'étendre à toute une colonie et ne sont guére qu'indivi- duelles. — 169 — Genus 10, CHONDRUS. 1. CHONDRUS TRIDENS Helix tridens, Müller, Verm. hist. II, p. 106, 1774. Chondrus tridens, Cuvier, Règne anim. IE, p. 408, 1807. Les plaines basses des environs de Romans, Hauterive, Saint-Donat, Montvendre. Cette Espèce atteint cependant de plus grandes altitudes, et nous l’avons retrouvée dans la vallée de Miscon, vers 750 mètres, sur les marnes oxfordiennes. 2. CHONDRUS QUADRIDENS Helix quadridens, Müller, Verm. hist. I, p. 107, 177 Chondrus quadridens, Cuvier, Règne anim., I, p. 408, 1807. Le Chondrus quadridens est très commun dans les plaines des environs de Valence, et, en général, dans toutes les parties basses du département, jusqu'à une alüitude atteignant à peine 400 mètres. Nos individus, en général, de taille moyenne, sont loin d'atteindre la longueur de ceux des en- virons de Digne. On rencontre, au contraire, dans les endroits très secs et très sablon- neux (Chabeuwil, Montvendre, etc.) une variété petite, à galbe très renflé, qui, malgré son exi- gœuité, à les caractères aperturaux très prononcés. Elle se rapproche beaucoup du type pyrénéen. = 170 = observé à Cauterets, près de Viella, à Luchon, etc. Chez d’autres individus de Saint-Paul-Trois-Chà- teaux, une des dents du bord droit s’atrophie presque complètement, et lEspèce tend alors à passer au Chondrus niso. Genus 11, BALIA. 1. BALIA PERVERSA Turbo perversus, linnæus, Syst. nat: (edit. X), I, 1.707: 1798. Balia perversa, Bourguignat, Amén., malac., IE, p- 68, pl. xui, f. 1-3, 1860. Cette coquille parait assez localisée. Nous ne l'avons encore observée que sur les vieux murs humides, ainsi que sous les écorces d’arbre dans les plaines des environs de Valence, Montvendre, Chabeuil, Charpey. Tous nos échantillons sont conformes au type de M. Bourguignat. Genus 12, PUPA. {. PUPA SIMILIS Bulimus similis, Bruguière, Encycl. méthod. Vers: I, p°9595,1789; Pupa similis, Dupuy, Hist. Moll., p. 401, pl. xx, fig. 6, 1850. Saint-Nazaire-le-Désert, Die, Omblèze, Barce- lonne, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Nyons. Ce = Pupa vit sur Îles rochers exposés au soleil, dans la région submontagneuse, entre 300 et 500 mètres environs; plus haut, il devient très rare et est remplacé, soit par le Pupa secale, soit par le Pupa variabilis. Cette Espèce est sujette à quelques variations, dont les plus importantes sont : individus de très grande taille aux environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux, où ils forment une colonie constante ; individus de Nyons, plus courts, plus renflés et d’une coloration plus som- bre, avec plus de flammules. 2. PUPA AVENACEA Bulimus avenaceus, Bruguière, Encycl. méthod. Vers it,:395, 1792, Pupa avena, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801, et Hist. Moll. France, p. 64, pl. 11, fig. 47-48, 1805. Cette Espèce est très commune dans le départe- ment ; mais son maximum de développement se trouve dans la région montagneuse, entre 400 et 800 mètres, où elle vit collée aux rochers cal- caires, notamment aux rochers de l’époque urgo- nienne. Nous la connaissons des forêts de Lente et du Vercors, de la plaine de Marquet (800 mè- tres), au-dessus de Combovin, des Grands-Gou- lets, de Die, Saint-Nazaire-le-Désert, Romans, Hauterive, etc. Elle existe aussi dans la partie submontagneuse du midi du département : Tauli- gnan, Saint-Paul-Trois-Châteaux. — 172 — Le Pupa avenacea accompagne fréquemment le Pupa similis, à l'inverse du Pupa variabilis, qui, au moins dans la région montagneuse, se mêle le plus souvent avec le Pupa secale. 3. PUPA FRUMENTUM Pupa frumentum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801, et Hist. Moll.- France, p. 65, pl. im fig. 51-52, 1805. s) Ce Pupa, que nous n'avons point retrouvé, est cité ici d’après l'autorité de M. Locard, qui lin- dique de la Drôme, sans indications précises de localité. +. PUPA POLYODON Pupa polyodon, Draparnaud, Tab. Moll., p. 60, 1801, et Hist. Moll. France, p. 67, pl. 1v, fig. 1-2, 1805. Plaines de la partie méridionale du départe- ment; forêt de Grignan, Nyons, Taulignan, Chà- teauneuf-de-Mazenc, Saint-Restitut. Espèce circumlittorale, qui atteint en ce pays, en faisant abstraction des environs de Grenoble, son extrême limite septentrionale. 5. PUPA VARIABILIS Pupa vartabilis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 60, 1801, et Hist. Moll. France, p. 67, pl. 1v, fig. 1-2, 1805. Fout le département jusqu'à l'altitude d'environ AR 1000 mètres, montagne de Barry, Claps-de-Lue, alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny, Saint-Nazaire-le-Désert, Chabeuil, Romans, Saint- Paul-Trois-Châteaux, etc. Les individus ne va- rient que sous le rapport de la taille ; la var./ayor, telle qu’on la trouve aux environs de Digne, se rencontre au Claps-de-Luc et dans les alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Vercheny, où les individus moyens dominent. Quant à la var. mi- nor, elle est abondante par places, mêlée au type. 6. PUPA SECALE Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801, et Hist. Moll. France, p. 64, pl. 11, fig. 49-50, 1805. Ce Pupa est assez répandu dans le département; les hauts plateaux calcaires de 800 à 1200 mètres sont son habitat de prédilection. Forêts de Lente et du Vercors (1000 mètres, urgonien), Rimon (1000 mètres, jurassique supérieur), Volvent (1000 mètres, néocomien inférieur), elc. On le trouve cependant plus bas; c’est ainsi que nous le con- naissons de Die, Saint-Nazaire-le-Désert, Romans, alluvions de la Véore, etc. Nous avons remarqué quatre formes assez dis- tinctes : 1° Forme presque complètement cylindrique, semblable à la variété de l'Yonne, prise à tort par M. l'abbé Dupuy pour le Pupa pyrenæaria ; un individu parmi les alluvions de la Véore ; — 174 — 2° Forme subcylindrique, allongée, à galbe fusi- forme élancé; forme commune ; 3° Forme à taille généralement plus petite, ven- true, conique, paraissant localisée dans les pla- teaux élevés, où, du reste, elle n’est pas très commune ; 4 Var. minor. Forêt de Grignan. 7. PUPA GRANUM Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll., p.59,1801, et Hist. Moll. France, p. 63, pl. mi, fig. 45-46, 1805. Alluvions de la Drôme, entre Pontaix et Ver- cheny, Romans, Valence, colline de Sainte-Juste, près Saint-Paul-Trois-Chäteaux, alluvions de la Véore, près de Chabeuil. Cette espèce, qui parait rare dans le nord du département, devient commune dans les environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Genus 13, ORCULA. 1. ORCULA DOLIUM Pupa dolium, Draparnaud, Tabl. Moll., p.58, 1801, et Hist. Moll. France, p. 62, pl. ini, fig. 41-42, 1805. Orcula dolium, Held, in : Isis, p. 919, 1837. Les gorges d’Omblèze, à 700 mètres. — 175 — 2. ORCULA DOLIOLUM Bulimus doliolum, Bruguière, Encycel. meth. Nerssl;:p; 351,4 17008 Pupa doliolum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 58, 1801, et Hist:, Moll, Krance, Iat! 2 1/2; long. apert. fere 2: lat. ejusd., 1 1/4 millim. Long. (spec. majorum 6 3/4 anfr.) 6 millim. Cette magnifique espèce si distincte du P. spi- noSa, par son test, sa taille et même sa sculpture, bien que sa carène ondulée ait de l’analogie avec celle de l'espèce précédemment citée, relativement à sa position et aux tubercules qui couronnent le test, provient du Nicaragua (D Newcomb). Les deux variétés suivantes me semblent des modifi- cations de ce type; mais les formes lisses ou à faible sculpture spirale qui suivent s’en écartent notablement, et il est probable que ce sont des espèces distinctes. Var. costulifera, Ancey. Leviter infra carinam undulatam in ultimo obso- leteque pliculosa. Var. duplicata, Ancey. Lira infra carinam undulatam prominente se- 10 quentibus multo validiore unà, aliquando 2 vel 3 æqualibus instructa. Var.? (Pyrgulopsis Newcombiana, Ancey). Testa solida, expositione (?) lactea, nitidula, oblonga, fere Iævis (oculo armato vix distincte passim spiraliter impressa). Spira conoideo- oblonga, acuta. Anfractus 6 1/2 convexi; sutura impressa ; ultimus ovalis, antice distincte et lon- giuscule deflexus. Apertura subovalis, supra an- gulata, fere recta, inferne subrecedens, haud am- pla, intus lactea. Vestigia lirarum spiralium sub lente in anfractu 3 et 4. Long. 5 1/3; lat., 3; long. apert., 13/4; lat. ejus- dem, 11/3 millim Cette forme commence la série des variétés lisses ou faiblement costulées ou striées dans le sens de la spire et dépourvues de la carène on- dulée si caractéristique du type et des variétés précédentes. L’exemplaire qui a servi à la des- criplion est le plus lisse de toute la série du Nica- ragua que j'ai eue à ma disposition. Var.? (Pyrgulopsis conoidea, Ancey). Testa præcedenti similis, sed spira multo magis conica et anfractu ultimo rotundiore insignis. Anfractus 6 1/2, spiraliter exiliterque multilirati, (Bira una interdüm validiore ac apice basique lævi- bus), regulariter et minus celeriter quam in typo accrescentes, convexi; sutura impressa; ultimus ad finem haud (nisi in peradultis) descendens. 107 Long., 4 3/4; lat.,2 3/4; long. aper., 1 3/4millim. Ce Pyrgulopsis, trouvé avec le précédent dans le N caragua, s’en distingue par sa spire conoïde, tandis qu'elle est ovalaire chez le Newcombiana, par son accroissement plus lent et par ses stries fines et concentriques, mais pourtant bien visibles de sa surface. Var. (?) (Pyrgulopsis producta, Ancey). Testa elongato-oblonga, spiraliter multilirata (summo basique lævibus), expositione (?) alba. Spira elongata, conoïdeo-attenuata, acula. Anfrac- tus 6 1/2, satis convexiusculi; sutura impressa ; spatio infra-suturali Iævigato; ultimus oblongus, antice haud deflexus. Apertura sat parva, ovalis, supra angulata. LHong:, 5 2/3; Jat., 2 1/3; long. apert., 1 3/4 millim. Nicaragua. Ce Pyrgulopsis est le plus allongé de tous ceux de l'Amérique centrale ; sa spire, plus élancée, est moins conique que celle du précédent, auquel 1l ressemble par son mode de striation. PYRGULOPSIS CORONATUS Testa oblongato-attenuata, angustissime perlo- rata, subnitida, virescens. Spira conoideo-pro- ducta ; apice sat acula ; anfractus 5 regulariter ct sat celeriter crescentes, convexi; sulura impressa; primi duo (embryonales) pallidiores, apice lævi- — 198 — gati, sequentes contabulati, carinam, validam supra-medianam (tuberculis acutis, prominen- tibus, conicis et horizontaliter compressis coro- natam), gerentes, prætereà lira una minus valida exarati; ullüimus oblongo-ovatus, magnus, su- peri coronatus et, infra carinam superam, non- nullis aliis (plerumque 3 aut 4 distantibus) carinis aculis, minüs prominulis et simplicibus eximie ornalus. Apertura vix obliqua, oblonga, intus superne vix angulata. Peristoma simplex, acutum, fere rectum, inferne tantisper recedens. Operculum normale. Long., 3 1/2; lat., 2 1/6; long. apert., 1 1/2 millim. Vera-Cruz ( Mexique). ; Cette belle Espèce, voisine de ses congénères du Texas et de l'Amérique centrale, est remar- quable par sa forte carène pourvue d’épines co- niques comprimées et plus saillantes que chez n'importe laquelle des autres espèces connues de ce genre. Il n’a pas été, du moins à ma connais- sance, rencontré de formes lisses en compagnie du type, comme chez les ?. Nicaraguanus et Wrighti. J'ai recu celte coquille sous le nom de Paludes- trina spinifera, Adams ; mais chez cette dernière, qui provient de la Jamaïque et qui n'appartient pas au genre Pyrgulopsis, les épines sont des projec- tions épidermiques, et non des modifications du test méme. — 199 — PYRGULOPSIS WRIGHTI Testa turrito-oblonga, anguste subperforata, vi- rescenti-subhyalina, nitidiuscula. Spira elongato- conica, summo subacuta ; anfractus 5-5 1/4, con- vexi, sutura profunda separati; primi 2 læves; tertius spiraliter exiliterque sculptus ; sequentes carina acula supera leviter undulato-spinosa, li- neisque impressis spiralibus numerosis plus mi- nusve perspicuis exarati {Carina prope aperluram subevanida ); ultimus ad finem leniter paulatimque deflexus, oblongus. Abpertura vix obliquatula, integra, ovalo-oblonga, superne subangulata. Pe- ristoma simplex, acutum, inferne levissime subre- cedens, fere rectum. Long., 3; lat., 1 3/4; alt. apert., 1 1/6 millim. Lac Coatépèque (République de Guatemala ). Cette Espèce, dédiée à mon ami le malacolo- giste américain B. H. Wright, auteur de divers travaux sur les Unionidés de la Floride, est d'une taille très inférieure à celle de l’'Espèce du Nicara- gua, mais parait se distinguer comme elle par une extrême variabilité, ainsi qu'on pourra s’en convaincre d’après l’étude des formes trouvées en même temps, et que je distingue au même litre que celles du Nicaragua, placées à la suite du 2. Mi- CAT AgUAnUS Var. plicos«. Typo simillima, sed anfractibus earinatis dis- — 200 — tincte longitudinaliter plicosis, spinulis in costu- las inferne evanidas leviter productis. Cette variété, qui n’est qu’une modification assez légère du type primitif, est au Wrighti ce que la var. plicifera est au Nicaraguanus. Var. (?) transitans. Penultimus anfractus tantummodo superne cari- natus (carina leviter undulato-tuberculosa vel sim- plex); ultimus oblongus, spiraliter impressus, haud carinatus, ad finem deflexus. Testa magis oblonga. Long., 3 1/3 millim. La forme que je viens d'indiquer constitue un passage entre le type épineux et les formes lisses qui suivent. Var. (?) oblonga. Precedentem satis approximat, sed oblonga, levissime spiraliter impressa, ecarinata ; anfrac- tus 5; ultimus vix neque abrupte antice descen- dens, vel simplex. Long., 3 1/2; lat., 2-2 1/8; long. apert., 1 1/2 millim. Cette forme est tout à fait l’analogue du P. New- combianus, auquel elle ressemble beaucoup en petit. — 201 — Var. mintun«. Precedenti similis, sed paulo minus ventrosa; anfractus 5. Long., 2 2/3; lat., 1 1/2; long. apert., 1 1/10 millim. Var’. (?) obesa. Testa lævigata, abbreviata, inflato-ovata, perfo- rala, nitida, (emortua) alba; spira conica, acuta; anfractus 5 1/4, regulariter et satis celeriter cres- centes, convexi; sutura impressa; ultimus maxi- mus, ventricosus. Apertura magna, testæ dimidium tamen non æquans, superne leviter intüs angu- lata, fere recta. Peristoma simplex, rectum, acu- tum. Pons, 9 19 lar, 2015 4alteaperts 1 1/2 millim. Parmi les coquilles du lac Coatépèque se trou- vait la suivante, qui est si différente du Wright, que j'ai cru devoir sans crainte l’élever au rang spécifique. PYRGULOPSIS HYDROBIOIDES Testa elongato-turrita, anguste perforata, hya- lino-virens, lævigata. Spira elongata, conico-atte- nuata; anfractus 6, regulariter crescentes etdiame- tro paulatim usque ad uliimum majores, convexi, sutura impressa separati; penultimus major ; ul- timus post medium tantisper inflatulus, vel oblon- go-ventricosus. Apertura oblonga, superne leviter = ag. angulala, lertiam totius teslæ partem adæquans, vel etiam minor, fere recta. Peristoma simplex, rectum, acutum. Long., 4 1/4; lat., 2 1/8; long. apert. vix, 1 1/2 millim. Ce Pyroœulopsis ressemble tout à fait à l'Aydro- bia ulvæ de nos côtes. Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. HISTOIRE DES HELICGES CAMPYLEENNES DU GROUPE DES DINARIQUES (olim Helix Pouzolzi) PAR M. JR. 2BOURGUIGNAT SECRÉTAIRE GÉNÉRAL Je ne songeais guère aux Campylées de ce groupe, lorsque l'excellent Mémoire que notre ami le D' Hagenmüller vient de publier dans les Bulletins de la Société me donna l’idée de faire pour les Espèces dinariques ce que ce savant docteur venait de faire pour la série des Raspai- liennes de l’ile de Corse. Le nom de Pouzolzi a été établi par Payrau- deau', pour une « Hélice qui «a été trouvée par M. Pouzols? sur le Monte-Cagno, entre Figart el Porto-Vecchio ». 1. Moll. Corse, p. 102, 1826. 2. On doit écrire Pouzols avec un s terminal et non avec un z, comme l'ont fait tous les auteurs. HIDE Voici, de plus, l'affirmation de Requien t : «Mon ami le capitaine Pouzols, qui était en garnison à Bonifacio, est le premier qu a rencon- tré sur le Monte-Cagno cette belle Hélice, que de- puis j'ai recueillie dans toutes les localités mon- tagneuses et humides de la Corse?, même sur le point culminant du Monte-d’Oro, Hélice qu'avec raison je voulais dédier à M. de Pouzols, et que je ne sais pourquel motif M. Payraudeau a appelée du nom de M. Raspail, qui n’est jamais venu en Corse. » Il ressort des citations des deux ‘malacologistes explorateurs sérieux de la Corse, avant le D° Ha- genmüller, MM. Requien et Payraudeau, que le nom de Pouzolzi (mieux Pouzolsi) a été attribué à une Espèce corse du groupe de l’Helix Raspail, Espèce restée inconnue, car je ne sache pas que le Monte-Cagno ait été exploré depuis le capi- taine Pouzols. Le savant D° Hagenmüller ne men- tionne point cette localité parmi les nombreuses stations qu'il a visitées. C’est donc pour une Hélice raspailienne que le nom de Pouzolzi a été créé, et, bien que Payrau- deau, lors de la publication de ce nom, ne lait pas fait suivre de phrases descriptives, il n’en 1. Cat. coq. Corse, préface, p. vi, 1845. 2. Requien, qui n'était pas très versé dans la science mala- cologique, confondait en une seule toutes les AÆaspailiennes. On a vu, par le savant Mémoire du D° Hagenmüller, qu'il existe en Corse de nombreuses Espèces bien distinctes les unes des autres, toutes localisées, formant un groupe spécial, celui des Raspailiennes. — 205 — resle pas moins acquis que celte appellation a été établie pour une raspailienne, et que le savant professeur Deshayes et tous les auteurs à sa suite, par esprit d’imilalion, ont eu tort de l'appliquer à une Espèce toute différente de Dalmatie. En con- séquence, je crois nécessaire, dans le but d'éviter toute confusion, de distinguer dorénavant l'Es- pèce dalmate de celle de Corse par le nom nou- veau de dinarica, afin de rappeler, par ce nom, qu’elle et les formes voisines de son groupe sont des Hélices caractéristiques des contrées (Dalma- tie, Monténégro, Bosnie, etc.) où s'étendent les Alpes dinariques, où se prolongent les nom- breuses ramificalions de cette chaine de mon- lagnes. II Une revue des principaux auteurs qui se sont occupés de l’Helix Pouzolzi ou de ses formes af- fines est nécessaire avant de passer aux descrip- tions des Espèces dinariques. DESHAYES. Le professeur Deshayes a donné trois descrip- lions et quatre figures d’'Espèces sous le nom d'A. Pouzolzi. Savoir, par ordre de date : 1° Helix Pouzolzi, in : Encycel. Meth.Vers, Il, 1830, p: 239; n°07. 2 Helix Pouzolzi, in : Magasin de zoologie, I, 1831. Moll., p 30 (janvier 1831), pl. xxx, fig. 1-5. D — 205 — 3° Helix Pouzolzi, in : Hist. génér. Moll. (con- tinuation de Férussac), 1, 1850, p. 59, et Atlas, pl. zxix6, f. 1-8. (Cette planche, bien antérieure au texte, a paru en 1830, dans la 32° livraison.) La description de l'A. Pouzolzi de l'Encyclo- pédie méthodique est identique à celle du Maga- sin de zoologie. M. Deshayes n'a fait que repro- duire sans changement sa première description. D’après cette description, l’//. Pouzolzt estune grande Espèce (diam., 45 millim.), « globuleuse, subdiscoïde ; la spire, arrondie, obtuse, est formée de sept tours convexes, séparés par une suture simple, assez profonde, et dont le dernier tour est proportionné aux autres; les deux supé- rieurs sont lisses; les autres sont chargés de stries fines et irrégulières, que viennent couper, à la partie supérieure des deux derniers tours, d'autres stries spirales fines et rapprochées; le test, d’une couleur sombre, d’un brun verdâtre, est orné. sur le dernier tour. de trois zones d’un brun presque noir, dont la supérieure et l’infé- rieure se fondent par le bord externe avec la cou- leur du fond; l'ouverture, grande, est oblique ; le péristome, mince et obtus, se renverse seulement à la base, au-dessus de l'ombilic, qui est largement ouverl, eIC:.,» D'un autre côté la planche xxx (fig. 1-3) repré- sente une coquille n'ayant que 40 millim. de diam., de forme globuleuse-déprimée, à spire obtusé- nent conoïde., à sept tours, à croissance lente et régulière, dont le dernier, arrondi, tout en ayant — 909 — une apparence légèrement déprimée, descendant à l'insertion, est pourvu, en dessous, d’un ombilic profond, médiocrement ouvert ; l'ouverture, échancrée, ovalaire dans le sens transversal, est entourée par un bord péristomal rectiligne à la partie supérieure, devenant ensuite bordé et de plus en plus réfléchi à la base et recouvrant légè- rement la cavité ombilicale. Les caractères de cette Helix Pouzolzt diffèrent peu de ceux exprimés dans la description; c’est pour ce motif que je considère les figures de la planche xxx (Mag. zool.) comme représentant la forme type de l'H. Pouzolzt (nunc A. dinarica), forme que je prends comme point de départ com- paratif de toutes les autres publiées, à tort, sous ce nom. La troisième description de l’A. Pouzolzi, édi- tée par Deshayes dans l'Histoire générale des Mollusques de Férussac, est très dissemblable des deux premières que je viens de citer.” Dans celle-ci, la coquille est orbiculaire; la spire, au lieu d’être conoïde, «est déprimée et très analogue à celle de lAelir planospira par sa forme et son système de coloralion ; les tours sont au nombre de six; les supérieurs, d’un blanc corné, sont proportionnellement plus dila- tés que les suivants ; ceux-ci sont médiocrement convexes, étroits, et la suture est sensiblement déprimée ; l’ouverture, ovale-oblongue, un peu 1. Au lieu de sept. — 208 — plus large que haute, tombante à la base, très obli- que à l'axe, forme avec lui un angle de 40 degrés ; la partie supérieure du bord droit descend en se recourbant un peu au-dessous de la circonférence de l’avant-dernier tour ; l’extrémité inférieure de ce même bord se prolonge le long de l’ombilic en une languette assez épaisse et triangulaire ; l’om- bilic, dont le diamètre égale à peu près celui du dernier (our, estiorand, ete... On reste étonné, en lisant cette description, de trouver des caractères différents de ceux signalés par le même auteur dans sa description première, et l'étonnement augmente quand on se reporte à la planche 1xix°. On reconnait alors que, sur les huit figures pla- cées sous le nom de Pouzolzi, pas une ne se rap- porte à la Pouzolzi type de la planche xxx du Magasin de zoologie. Bien plus, on reconnait en- core que ces huit figures représentent trois formes bien distinctes les unes des autres. Ainsi les figures : 1-2 donnent la représentation de l’A. Brenoica ; 3-4 — de l’/1. Horatii ; 5-8 — de l'A. adriatica. Les Helix Brenoica et Horatit appartiennent, coinme on le verra ci-après, par leur dernier tour, relativement très développé, gros, rond et très globuleux, à la troisième série des dinariques ; tandis que l'A. adriatica, par son dernier tour subarrondi, un tant soit peu déprimé, fait partie de la première série. = 90e CANTRAINE. Dans Îles ouvrages du malacologiste belge F. Cantraine, l’on constate deux Hélices pu- bliées : 1° L'une sous le nom d'A. Varronis!, Espèce que tous les auteurs ont rapportée à l. Pouzolzt du Magasin de zoologie ; 2° L’autre sous l'appellation d'A. Pouzolzi”, que l’auteur, dans sa synonymie, a confondue avec son H. Varronts. Or, ces deux Espèces sont très différentes l’une de l’autre ; de plus, ni l’une ni l’autre ne présen- tent les caractères de l’H. Pouzolzi, type de la planche xxx du Magasin de zoologie. Ces trois Hélices , 1° 4. Pouzolzi, type du Magasin de z00- logie , 2° H. Varronts de Cantraine et 5° H. Pou- zolzi de la Malacologie méditerranéenne, sont même si dissemblables, que je suis à me deman- der comment on a pu arriver à faire des rappro- chements aussi antiscientifiques. L'Helix Varronis, représentée par Cantraine en dessus, en dessous et presque de face, est une grande (diam., 65 millim.) Espèce, à test épais, à 4. Notice sur les grands Limacons d'Illyrie, in : Bull. acad. Sc. Bruxelles, 1836, p. 109, pl. 1v. 2. Malac. méditerr., 1840, p. 112, pl. v, fig. 6-64. 3. Cette figure, qui semble peu exacte, est assez difficile à comprendre, parce que le dessinateur a donné à la coquille une position légèrement oblique, au lieu de la dessiner fran- chement de face. Bull. Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 14 — 210 — spire surbaissée, au dernier tour subcomprimé- arrondi, sensiblement dilaté vers l’ouverture et pourvu, en dessous, d’un large ombilic très pro- fond. Son ouverture, échancrée, plus large que haute, irrégulièrement semi-ovale, est bien cintrée dans toute sa partie inférieure, tandis que, supé- rieurement, le bord, légèrement subrectiligne, s’a- baisse sur elle. L'H. Pouzolzi de la Malacologie méditerra- néenne (pl. v, f. 6), au contraire de l’Æ. Var- ronis,est une Espèce (haut., 34; diam.,45 millim.!) globuleuse, à spire convexe, au dernier tour arrondi-renflé, pourvu d’un ombilic étroit et pro- fond ; lJ’ouverture, amplement développée, plus haute que large, très échancrée, irrégulièrement hémisphérique, est entourée par un fort bourre- let péristomal évasé et largement réfléchi, sauf à la partie supérieure. Il y a donc dissemblance complète entre la Var- ronis et la Pouzolzi de la Malacologie méditerra- néenne, et, comme ni l'une ni l’autre ne présen- tent les caractères de la Pouzolzi du Magasin de zoologie, je conserve la Varronis comme bonne Espèce, et je donne à la Pouzolzi de la Malacolo- gie méditerranéenne le nom d'Helix Cantrainei, 1. La description, qui est en désaccord avec la figure *, in- dique les mesures suivantes : haut., 14-17; diam., 19-24 millim. * Je ferai remarquer que les termes de la description ne s'accordent pas avec les caractères de l'échantillon figuré. L'on sent, en lisant cette description, que Cantraine a essayé de faire concorder les caractères de sa Varronis avec ceux de sa Pouzolzi. De là cet amalgame de signes distinctifs, dont les uns conviennent à sa Farronis, les autres à sa Pouzolzsi. 019 = pour la distinguer et de la Varronts et de x Pou- solzilype du Magasin de zoologie. L. PFEIFFER. Dans Île premier volume (p. 346, 1848) de sa « Monographia Heliceorum viventium », on trouve une assez exacte description de Pl’. Pouzolzi de Deshayes (18350); malheureusement, cette descrip- lion est suivie d’un amalgame synonymique sans valeur. À la lecture de ces synonymes, on com- prend que le savant auteur ne s’est pas rendu compte de ses cilations et qu'il n’en à vérifié aucune. Dans le tome IT (p. 251, 1853) de sa Monogra- phia, Pfeiffer augmente encore cette déplorable liste synonymique de l. Savignyana d'Ehren- berg (Symb. phys. Moll., 1831), Espèce repré- sentée (pl. 11, f. 20) sur les planches de la Des- cription de l'Égypte. C’est encore une nouvelle erreur. L’Espèce (pLl11, f. 20) figurée par Savigny n’est autre chose que le Zoniles algirus, jadis im- porté en Égypte, comme il avait été autrefois im- porté en Algérie. Dans la Monographie des Hélices publiée dans la seconde édition de Chemnitz, l’on constate (p. 108,1846) une description vague d’une Hélice nommée Pouzolzi, et l’on voit planche xiv, repré- sentées sous ce nom, deux formes, au dernier tour bien globuleux, qui n’ont rien de commun avec l’H. Pouzolzi du Magasin de zoologie. La première forme (fig. 1-2) est l’Helixr Daniloi ; la =5 90) ee seconde (fig. 3-4) est l’Helix Brenoica (H. Bre- noensis de Mubhlfeldl). Ces deux formes appar- tiennent à la troisième série des Dinariques. ROSSMASSLER. Sous le nom d’Helix Pouzolzi, que l’auteur alle- mand attribue à un nommé Michely (pourquoi Michely ? comment le nom du professeur Deshayes a-t-il pu se métamorphoser ainsi?), l’on trouve, fig. 215 (Iconogr., IV, 1836), la représentation de l'Helix adriatica, et fig. 459 (Iconogr., VIT et VIII, 1838), sous l’appellation de Pouzolzi var. minor, une très exacte figuration de l’Helix montenegrina. Dans les suites à cette Iconographie, publiées par M. Kobelt, l’on découvre (Iconogr., IV Band, og. 982, Helix serbica, et, fig. 983, Helix Pancici) qui méritent 1875) : 1° deux Espèces nouvelles (fi d’être conservées ; 2°sous le nom d’A.Pouzolzi var. minor (fig. 984), une forme unicolore, très voisine de VA. Diocletiana, et n’en différant guère que par une spire un peu plus convexe; enfin, 3°, sous le vocable de Pouzolzi var. Bosniensis (fig. 985), l’Helix Bosnica. Je devrais m'arrêter à l'Iconographie, mais je ne puis m'empêcher d'exprimer mon opinion, bien que l’ouvrage ne contienne aucune figure, sur la Monographie des Campylæa de la Dalmatie et de la Croatie, du s' Brusina, Monographie insérée dans les Annales de la Société malacologique de Belgique (IV, 1869), car je connais peu de tra- — 213 — vaux où, sous une trompeuse apparence de savoir, se cache une aussi profonde dose d’ignorance, jointe à un manque aussi complet de sagacité et de jugement. Dans cette Monographie, où, suivant le dire de l’auteur, tout à été étudié et vérifié, l’article consacré à l’A. Pouzolzi occupe une assez grande place. L'Helix Pouzolzi, telle qu’elle est comprise par l’auteur croate, ést un amalsæame de toutes les formes possibles. Cet auteur reproduit la bévue rossmaässlérienne en attribuant cette Espèce au nommé Michely, qui n'a jamais existé (quelle bonne vérification!) ; il blâme Kucik et quelques autres savants dalmates d’avoir admis des variétés sans valeur, basées sur des différences de colora- tion, et crée lui-même (quelle logique !) les va- riélés trifasciata, bifasciata, unifasciata, obs- cura, unicolor, etc. Si ces variétés établies sur la coloration n’ont aucune valeur scientifique chez les autres, pourquoi cet auteur prétend-il qu’elles peuvent en acquérir en venant de lui ? Il affirme de plus que cette Hélice était connue des Romains, qui en faisaient leur nour- riture. Qu'en sait-il? Rien ne prouve ce fait, malgré l'opinion hasardée de Cantraine. La vérité est que l’Æ. Pouzolzi et ses formes voisines, loin d’être édules, possèdent une chair d’un goût désa- gréable, exhalant même une odeur assez nauséa- bonde, et que les habitants actuels de Dalmatie ont pour elles une forte répugnance. Il est plus — que probable que les grosses Hélices d'Ilyrie, es- timées des gourmets romains, étaient celles de la série de l’Helix secernenda, si abondante dans ce pays ; je suis d'autant plus porté à le croire, que je sais pertinemment, par un de mes amis qui s’est livré, il y a quelques années, à Spalato, sur les ruines de l’ancien palais des empereurs romains, à quelques fouilles, que les seules Hélices décou- vertes dans les égouts, réceptacles des débris de cuisine du palais, étaient presque toutes des Helix secernend«. LIT Lorsqu'on examine avec soin la série des Dina- riques, on reconnait qu'il y a chez elle comme trois courants de signes distinctifs, etque, dans chacun de ces courants, ou plutôt dans chacune de ces sé- ries, il existe un certain nombre de formes ou espèces bien définies, très distinctes les unes des autres. Ces Espèces sont au nombre de dix-huit. Au- eune, je le certifie, n’est établie sur des diffé- rences de taille ou de coloration, mais toutes sont fondées, au contraire, sur des caractères tirés des tours, de la spire, de l’ombilic, de l’ouverture, ou enfin de l’ensemble des contours. Classification des Dinariques. PREMIÈRE SÉRIE. Espèces à spire plus où moins conoïde ou con- — 215 — vexe, au dernier tour déprimé ou subarrondi ou arrondi, sans être pour cela arrondi-globu- leux. A. Dernier tour subarrondi et sensiblement déprimé. Spire subconoide. 1. Helix Dinarica (H. Pouzolzi type du Maga- sin de zoologie). 2. = Kuzmicr SA — Pancici. B. Dernier tour arrondi sans étre globuleux. Spire convexe. A4, Helix Pellanica. 5. — Montenegrina. G. = "Serbicd: C. Test relativement plus mince que celui des six Espèces précédentes. Spire peu convexe. 7. Helix Adriatica. SL —"1E0Shica. DEUXIÈME SÉRIE. Espèces à spire plus ou moins déprimée, parfois ? >resque plane, au dernier tour sensiblement com- 1 primé, plus arrondi en dessous qu'en dessus *. A. Coq. grande à test épais. 9. Helix Varronis. 10. — Tchernagorica. 1. Sauf chez l'A. Diocletiana, où le dernier tour est aussi arrondi en dessus qu'en dessous. = 6 = B. Coq. de taille médiocre, à test mince. 11. Helix Diocletiana. TROISIÈME SÉRIE. Espèces à spire plus ou moins bombée, en forme de dôme, aux tours plus renflés, plus cylindriques, et au dernier tour relativement très gros, rond et très globuleux. A. Ouverture plus large que haute. Helix Soccaliana. 13. — Sabljari. [De B. Ouverture aussi haute que large. 14. Helix Horatu. 15. — Biagioi. 16. = Brenoica. 17. L_— Danilor. 148. — (Cantrainei. Les Campylées de ce groupe sont des formes spéciales aux vastes régions où s'étendent, avec leurs nombreuses ramifications, les Alpes dina- riques!. On les a constatées dans la Croatie, la Dal- matie, la Bosnie, la Serbie, l’Herzégovine, le Monténégro, et vraisemblablement de nombreuses formes de ce groupe doivent également exister dans toute l'Albanie (pays inexploré), puisqu’une 1. Les Alpes dinariques se composent de plusieurs chaînes et sous-chaînes de montagnes qui traversent l'Illyrie, la Dal- matie, l'Albanie, la Bosnie, et qui joignent les Alpes Juliennes au Balkan. CHE = des plus belles Espèces (la Soccaliana) à été dé- couverte dans l'ile de Corfou. Aucune des Hélices dinariques ne vit en Italie et, à plus forte raison, en Corse et en Sardaigne. L’on sait maintenant que les formes de ces îles, signalées sous le nom de Pouzolzi, appartiennent à un groupe à part, groupe bien caractérisé, celui des Raspailiennes. PREMIÈRE SÉRIE HELIX DINARICA Helix Dinarica, Bourguignat in coll. 1888. [Helix Pouzolzi !, Deshayes, in : Encycl. meth. Vers., 11, 1830,.p. 235, et in : Mag, zool., Moll., I, p. 30 et pl. xxx, fig. 1-3 (janvier) 1831]. Coq. de forme déprimée-subconoïde, pourvue en dessous d’un ombilic profond, relativement peu ouvert, laissant voir néanmoins l’avant-der- nier tour, et recouvert presque au tiers par lex- pansion du bord columellaire. Test solide, subopaque, brillant, sillonné, sauf sur les deux ou trois tours supérieurs, par des striations ondulées plus ou moins accentuées, que viennent couper, sur la partie supérieure des deux derniers tours, de nombreuses linéoles spirales fines et très serrées, enfin recouvert d’un enduit 1. Non Helix Pouzolzi, de Payraudeau, 1826, Espèce de Corse, nec Helix Pouzolzi de Deshayes (Hist. génér. Moll., Fér.), de Pfeiffer, de Rossmässler, de Cantraine, de Ko- belt, etc., etc., et de tous les autres auteurs. — 218 — épidermique d’une teinte sombre marron où d’un jaune olivätre, sur lequel on remarque trois zones très foncées d’un brun marron, dont la supé- rieure et linférieure se fondent par leur bord externe avec la couleur du fond. Spire peu élevée, franchement subconoïde, à sommet très obtus. Sept tours convexes, à croissance peu accélérée, très régulière jusqu'à l'ouverture, où le dernier tour présente une légère amplitude relative, néanmoins médiocrement prononcée. Suture bien accentuée, assez profonde. Dernier tour arrondi, tout en paraissant un tant soit peu déprimé, offrant sa plus forte convexilé un peu au-dessus de la ligne périphériale médiane, et présentant, en dessus, une direction d’abord lentement descendante, puis une inchinaison très prononcée aux abords de l'insertion. Ouverture oblique, bien échancrée, de forme semi-ovalaire dans le sens transversal, et intérieu- rement d'une nuance blanche ou carnéolée, sui- vant que la coloration externe du test est olivâtre ou marron. Péristome obtus, droit supérieurement, et deve- nant de plus en plus dilaté et réfléchi en se rap- prochant du bord columellaire, où il se dilate fortement en se renversant sur la perforation om- bilicale. Bords marginaux distant, réunis par une faible callosité blanchätre transparente. Haut., 27-33; diam., 40-47 millim. — 219 — Sous les détritus humides et les plantes dans le district de Cattaro. Les caractères que je viens d’assigner à cette Espèce sont bien ceux de lPéchantillon figuré (pl xxx, dans le Magasin de zoologie) sous le nom d'A. Pouzolzi, nom que je n'ai pu adopter, sous peine de faire double emploi, puisque le nom de Pouzolzt avait été pris quelques années auparavant (1826) pour une Espèce de Corse, du groupe des Raspailiennes. HELIX KUZMICI Helix Kuzmici, Bourguignat, in coll. 1878. Coq. de forme subconoïde, plus sensiblement déprimée que la précédente, pourvue en dessous d’un ombilic très ouvert, en entonnoir, laissant voir l’enroulement interne jusqu’au sommet, que l’on aperçoit par transparence. Test solide, subopaque, brillant, possédant le méme mode de striations que celui de l'H. Dina- r'ica. Coloration d'un marron rouge-jaunàtre ou ver- dàtre, uniforme, sans zone, ou d’un marron foncé, avec trois zones d’un ton encore plus accentué, comme chez l'Espèce précédente. Spire largement obtuse-conoïde, à sommet lisse, très obtus et d’une nuance tantôt plus pâle, tantôt plus foncée que le reste du test. Sept tours peu convexes, à croissance spirale lente et régulière jusqu’au dernier tour, où celui- ci prend un développement un peu sensiblement — 220 — plus grand, sans offrir vers l'ouverture une ampli- tude aussi marquée que celle de l'A. Dinarica. Suture bien accentuée, tout en ayant une pro- fondeur moindre que celle de l'Espèce précé- dente. Dernier tour relativement grand, arrondi-sub- déprimé, possédant sa plus grande convexité presque sur la ligne périphériale médiane, un tant soit peu comprimé en dessous, et offrant, en dessus,une forte direction descendante régulière. Ouverture oblique, un peu moins échancrée que celle de l'A. Dinarica, semi-ovalaire ou presque semi-oblongue dans le sens transversal, rectiligne- descendante supérieurement, bien cintrée infé- rieurement, et intérieurement d'une teinte ou blan- châtre ou blanc-jaunâtre, ou, enfin, carnéolée avec les trois zones externes apparentes, suivant que l’on examine des échantillons unicolores ou zonés. Péristome robuste, obtus, rectiligne supérieu- rement, puis largement épanoui et réfléchi jusqu’à la columelle, sans présenter au bord columellaire une dilatation aussi forle et aussi renversée sur l’ombilic. Bords marginaux un peu moins écartés, réunis par une callosité presque incolore. Haut., 27-30 ; diam., 41-48 millim. Cette Hélice, dédiée au malacologiste Kuzmic de Raguse, a été recueillie aux environs de cette ville. Les échantillons unicolores proviennent du district de Cattaro. L’H. Kuzmicise distingue de l'A. Dinarica par sa forme plus sensiblement déprimée, tout en res- tant aussi conoïde ; par son ombilie plus ouvert, en entonnoir, et laissant voir jusqu’au fond (celui de la Dinarica, plus étroit, ne se dilate qu’à partir de l’avant-dernier tour); par sa croissance spirale lente et régulière (comme celle de la Dinarica) jusqu’au dernier tour, puis prenant, au contraire de la Dinarica, un accroissement plus grand jusqu’à l'ouverture (chez la Dinarica, c’est seule- ment vers l'ouverture que l'amplitude du dernier tour est sensible); par son dernier tour relative- ment plus développé, possédant sa plus forte convexité presque sur la ligne périphériale mé- diane (chez la Dinarica, elle est un peu au-dessus) et offrant, à l'insertion, au contraire de la Dina- rica, une direction descendante régulière; par son ouverture moins échancrée, plus ovalaire dans le sens transversal, plus rectiligne supérieurement, et entourée par un péristome plus robuste, plus dilaté et plus réfléchi, sans cependant l'être au- tant au sommet du bord columellaire; par ses bords marginaux un peu moins distants. HELIX PANCICI Helix Pancici !, Môllendorff, in Litt. et in : Kobelt, in : Malak:®B1.11872 vol); 0p. 151, plrv, 1#10-12/et Iconogr., IVWB:,1876;p:6; plrexar, 1. Non Helix Pancici, Bielz (teste Môllendorff, in : Malak. B1., 1873, p. 132), Espèce à rapporter à l'A. Mollendorffi (Ko- belt) de Sérajewo. oi f. 983, ct Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., VII, 1876, p. 404. Cette Espèce, très exactement figurée sur la planche 1v des Malakozoologische Blätter de 1872, est une forme qui doit prendre place à la suite de l'A. Kuzmici, dont elle diffère, notamment, par une taille toujours moindre, par une spire très obtusement convexe, par un dernier tour plus comprimé en dessous, moins fortement descen- dant à l'insertion, par une ouverture moins ova- laire dans le sens transversal, par un ombilic, non en entonnoir, dilaté seulement, à l'instar de celui de l'A. Dinarica, à partir de l’avant-dernier tour. L’Helix Pancici a été recueillie dans les mon- lagnes de la Serbie. HELIX PELLANICA Helix Pellanica, Letourneux, in sched. Coq. de forme plus globuleuse, convexe-subco- noïde en dessus, pourvue, en dessous, d’un om- bilic peu dilaté à l’avant-dernier tour, néanmoins assez ouvert pour laisser voir jusqu'aux trois quarts de l’enroulement. Test médiocrement résistant, assez subtranspa- rent, brillant, à striations (sauf sur les tours supé- ricurs) plus prononcées que chez les précé- dentes. Coloration d'un jaune olivàtre, avec trois zones marron-brun, la supérieure peu marquée, la mé- diane étroite, bien limitée et très foncée, l'infé- 2 008 rieure un peu moins colorée et s'étendant sur toute la partie inférieure du tour. Spire convexe, très obtuse, subconoïde, à som- met émoussé, d’une nuance plus pale. Six tours peu convexes, à croissance lente et fort régulière jusqu’à l'ouverture, où le dernier tour ne prend pas le développement que l’on remarque chez les H. Dinarica et Kuzmict. Suture bien accusée, sans être profonde. Dernier tour régulièrement arrondi, sans senti- ment de dépression, présentant sa plus grande convexité juste au niveau de la ligne périphériale médiane, et offrant, en dessus, une très faible direction descendante courte et peu prononcée. Ouverture peu oblique, fortement échancrée, aussi haute que large, bien sphérique, intérieu- rement d’un blanc carnéolé, avec les zones d’une teinte marron-rouge paraissant par transparence. Péristome rectiligne, peu obtus, faiblement pa- tulescent à la base, seulement dilaté et réfléchi au bord columellaire sous la forme d’une lame trian- gulaire, ne recouvrant pas l’ombilic. Bords marginaux écartés, réunis par une callo- sité. Haut., 25; diam., 38 millim. Dans les détritus des fentes de rochers sur les montagnes qui dominent Cattaro. Cette Hélice, très différente des précédentes, se distingue de celles-ci par sa forme plus globu- leuse, par son test un peu moins épais, par ses strialions plus marquées, par sa spire obtuse- — 22h — convexe, dont l’apparence est moins conoïde, sans sentiment de dépression, mais surtout par son ou- verture, qui, au contraire de celles des précédentes, est aussi haute que large et bien sphérique; enfin, par son péristome plus délicat, à peine obtus, fai- blement patulescent à la base, et seulement dilaté et épanoui au bord columellaire. HELIX MONTENEGRINA Helix Montenegrina, Ztegler, mss. Helix Pouzolzi, var. minor, Aossmässler, Iconogr., vin et vint, 1838, f. 459. Il convient de rapporter à cette Espèce l'Helir macarana, Mubhlfeldt, forme manuscrite, men- tionnée par quelques auteurs. La figure 459 de l’Iconographie donne une très exacte représentation de cette Hélice. Coq. de forme globuleuse, convexe et très obtu- sement subconoïde en dessus, pourvue, en des- sous, d’un ombilie ouvert, presque en entonnoir, et laissant voir jusqu'au fond l’enroulement spiral. Test solide, subopaque, brillant, possédant le même mode de striations et de coloration que celai des Espèces précédentes. Spire convexe, obtusement subconoïde, à som- met lisse. Six à sept tours convexes, à croissance lente et régulière jusqu'au dernier, qui devient un tant soit peu plus développé, avec un faible sentiment d'amplitude plus forte vers l'ouverture. LRO, Sulure très prononcée. Dernier tour arrondi, sans apparence de dépres- sion, offrant sa plus grande convexité juste sur la ligne périphériale médiane, et présentant, en dessus, une forte direction descendante, très accentuée vers l'insertion. Ouverture très oblique, à base rétrocédente, médiocrement échancrée, ovalaire - subarrondie dans une direction, non transversale, mais légère- ment oblique-descendante de droite à gauche, et intérieurement d’une teinte nacrée plus où moins blanchätre avec les zones apparentes. Péristome robuste, obtus, rectiligne supérieu- rement, puis de plus en plus épanoui et réfléchi vers la base, et enfin fortement dilaté sur le bord columellaire. Bords marginaux écartés, réunis par une callo- sité incolore. Haut., 22; diam., 34 millim. Cette Hélice varie peu comme coloration ; elle présente seulement quelques variations de taille. Le plus grand individu que je connaisse a 30 mil- limètres de haut sur 47 de diamètre. L'H. Montenegrina parait abondante dans les fentes de rochers, sous les détritus, dans les mon- tagnes qui entourent Cetinje. On la rencontre également le long de la route, entre cette ville et Lovcen {Monténégro). Cette Espèce, qui ne peut être comparée, à cause de son dernier tour arrondi et sa spire, qu'à l’'Hé- lice précédente, la Pellanica,se distingue de celle- Bull. Soc, malac. France, V. Mars 188$. — 15 = 6 ei par son test loujours plus épais, moins transpa- rent, par son dernier tour très descendant à lin- sertion, par son bord péristomal plus robuste, évasé et réfléchi (celui de Ia Pellanica est recti- ligne et seulement faiblement patulescent à la base), surtout par son ouverture très oblique, moins échancrée, à base très rétrocédente, d’une forme ovalaire-subarrondie, dans une tout autre direction que celle de la Pellanica, qui est exac- tement sphérique, aussi haute que large, très peu oblique et plus fortement échancrée. HELIX SERBICA Helix Serbica, Môllendor/ff, in litt. et in : Kobelt, in : Malak. BI. 1872 (1° vol.\, p. 130, pl. 1v, f. 7-9, et Iconogr., IV B., 1876, p. 5, pl. xent, f.982, et Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., VIT, 1876, p. 405. Les figures données dans les Malakozoologis- che Blätter (1872) suflisent amplement à la con- naissance de cette jolie petite Espèce, qui vitdans les montagnes de la Serbie. HELIX ADRIATICA Helix Adriatica, Bourguignat, in coll. 1878 (Helix Pouzolzi, Deshayes, in : Férussac, Atlas de l’'Hist. génér. des Moll., pl. zxix 6 , f.5-8, 1830, et Rossmässler, Iconogr., IV, 1836, pt; F275). 1. Cette planche à paru en 1830, dans la 32° liver. (le texte de cette planche n'a été publié qu'en 1850) no OT Les figures 5 à 8 de la planche £xix 6 de l'His- toire générale des Mollusques de Férussac sont excellentes, d’une grande exactitude et rendent bien le port, l'aspect et les caractères de cette Hélice. La figure 215 de l’Iconographie de Aoss- massler, tout en étant également exacte, est cepen- dant moins bonne, parce qu’elle représente une forme z7ajor non aussi typique que celle figurée dans lPouvrage de Férussac. Coq. déprimée, relativement peu convexe en dessus, pourvue en dessous d’un large ombilie en entonnoir, évasé notamment à partir de l’avant- dernier tour. Test mince, léger, subtransparent, brillant, offrant le même mode de striations et de colora- tion ‘ que celui des Espèces précédentes. Spire peu élevée, médiocrement convexe, à sommet lisse, exigu et très obtus. Six à sept tours peu convexes, à croissance ré- gulière, bien qu’'assez accélérée, surtout au der- nier, et séparés par une suture accentuée. Dernier tour relativement développé, arrondi, tout en étant légèrement comprimé, offrant sa plus grande convexité un peu au-dessus de la ligne pé- riphériale médiane et présentant à l'insertion une forte direction descendante, souvent très pro- noncée. Ouverture oblique, relativement peu échancrée, d’une forme ovalaire dans un sens transversal fai- 1. Tous les échantillons de cette Espèce sont à trois zones. Je n'en connais pas d'unicolore. En blement descendant, légèrement recouverte dans le haut par le bord supérieur, qui semble un peu retombant, et intérieurement d’une teinte blan- châtre ou marron-jaunàtre pâle avec les zones apparentes. Péristome plutôt mince qu'obtus, rectiligne su- périeurement, évasé et réfléchi vers la base et largement dilaté au bord columellaire. Bords marginaux relativement peu distants, réunis par une callosité incolore. Haut., 25-26 ; diam., 41-46 millim. Espèce abondante en Dalmatie, dans toutes les contrées littorales de Cattaro à Spalato. Les plus beaux échantillons qui me sont connus provien- nent des jardins de Salona, dans le voisinage des Sorgente. Cette Hélice se distingue de toutes celles que je viens d’énumérer par sa forme déprimée, par sa spire relativement peu convexe, par son test mince, léger et délicat, par son large ombilic. HELIX BOSNICA Helix Bosnica, Bourguignat, in coll. 1878 (Helix Pouzolzi, var. Bosniensis ‘, Kobelt, in : Nachr. BI. D. Deutsch. Malac. Gesellsch., 1871, p. 72, et Iconogr., IV B., 1875, p. 6., f. 985). Coq. fortement déprimée, peu convexe en des- 1. Comme la désinence ensis ne convient qu'à un nom de ville ou de village, j'ai été obligé, d’après les règles, de chan- ger la terminaison de ce nom en ca, puisque ce nom vient de Bosnia ou de Bosna (noms de la contrée ou de la rivière). er Ce sus, pourvue en dessous d’un ombilie en enton- noir, laissant voir en entier l’enroulement interne. Test délicat, léger, assez transparent, brillant, avec le même mode de striations et de coloration que celui des précédentes. Spire très déprimée, peu convexe, très obtuse, à sommet lisse. Six à sept tours à peine convexes, plutôt plan- tectiformes, à croissance lente et régulière, et sé- parés par une suture peu profonde. Dernier tour comprimé, légèrement méplan- tectiforme en dessus, arrondi en dessous, ayant sa plus grande convexité au-dessus de la ligne péri- phériale médiane, et présentant, à l'insertion, une direction descendante moins accentuée que celle de l’A. Adriatica. Ouverture oblique, médiocrement échancrée, d'un ovale tirant sur la forme arrondie, malgré cela légèrement subrectiligne à sa partie supé- rieure par suile de l'inclinaison tectiformique de la paroi externe, enfin offrant à l’intérieur une co- loration blanchätre presque incolore avec les zones externes bien apparentes par transparence. Péristome rectiligne supérieurement, faible- ment obtus, médiocrement réfléchi et épanoui à la base, ainsi qu'au bord columellaire. Bords marginaux peu distants, réunis par une callosité incolore. Haut., 16-18; diam., 30-32 millim. Cette Hélice, répandue dans un grand nombre de localités de la Bosnie, même de la Serbie occi- — 230 — dentale, se trouve également dans l'Herzégovine et la Dalmatie, &’où je la connais des environs de Mostar et de Salona. L'H. Bosnica se distingue de l’A. Adriatica, Va seule Espèce avec laquelle elle puisse être con- fondue, par sa taille toujours moindre, par sa forme plus déprimée, par sa spire moins convexe, par ses tours légèrement méplan-tectiformes en dessus, par son dernier tour offrant, à l'insertion, une direction descendante moins accentuée et plus régulière que celle de l’Adriatica, par son ouverture moins ovalaire, un peu moins oblique et un lant soit peu plus ronde. DEUXIÈME SÉRIE HELIX VARRONIS Helix Varronis, Cantraine, Not. sur les grands Limac. d'Ilvyr.,in : Bull. Acad. Sc. Bruxelles, III, 1836, p. 109, pl. 1v. Cette grande et belle Espèce est bien représen- tée en dessus et en dessous sur la planche 1v des Bulletins de l'Académie royale des sciences de Bruxelles; mais, sur cette même planche, elle l'est un peu moins bien de face, ainsi que je Pai déjà dit, parce que le dessinateur à figuré cette coquille d’une facon légèrement oblique dans l'in- tention de montrer à la fois les parties supérieure el inférieure. C’est pour ce motif que je donne à nouveau (pl nt, f. 1-2) la représentation de cette — 231 — IH. Varronis, qui, du reste, a été très imparfaite- ment décrite par Cantraine. Coq. de grande taille, déprimée, à spire peu convexe, pourvue en dessous d’un ombilic rela- tivement médiocre, ressemblant à un entonnoir presque à pie et seulement un peu dilaté à partir de l’avant-dernier tour. Test solide, épais, pesant, opaque, peu brillant, de même mode de striations que celui des Espèces précédentes. Coloration d'un ton jaune-marron foncé !, avec trois zones d’un brun-olivètre tirant sur le marron, dont deux supérieures étroites et une inférieure très large. Ordinairement les deux supérieures se réunissent et ne forment qu'une zone, et très souvent encore les trois zones cten- dent leur nuance sur toute la surface. Spire très déprimée, fort peu élevée, à sommet très obtus, lisse et brillant. Sept tours peu convexes, à croissance régulière peu accélérée, néanmoins un peu plus rapide au dernier, qui prend, vers l'ouverture, une ampli- tude plus grande. Suture peu profonde. Dernier tour comprimé-subarrondi, avec la plus grande convexité un peu au-dessus de la ligne périphériale médiane, et offrant, à l'insertion, une direction descendante accentuée et régulière. Ouverture oblique, peu échancrée, semi-ovale 1. Cantraine dit: d'un blanc de lait. Ce caractère est dû au manque de l’enduit épidermique. Cantraine a dû faire sa description d’après un individu mort, détérioré par l'injure du temps. — 232 — dans le sens transversal, subrectiligne à sa partie supérieure, et paraissant comme légèrement recou verle, par suite de la paroi externe faiblement re- tombante. Intérieur d’une nuance carnéolée avec des zones peu apparentes. Péristome obtus, épais, encrassé, comme bordé, droit supérieurement, réfléchi et dilaté inférieure- ment et au bord columellaire. Bords marginaux peu distants, réunis par une callosité incolore. Haut., 25-30; diam., 50-62 millim. Cette Hélice, signalée par Cantraine aux envi- rons de Raguse, vit également aux alentours de Castelnuovo, de Risano, etc., le long des Canali de Cattaro. HELIX TCHERNAGORICA Helix tchernagorica, Bourguignat, in coll. 1888. Coq. très déprimée, presque méplane en dessus, plus convexe en dessous et pourvue d’un large ombilic en entonnoir, bien ouvert à partir de l’avant-dernier tour. Test moins épais et moins pesant que celui du précédent, néanmoins solide, faiblement subtrans- parent, brillant, et de même mode de striation que celui de toutes les autres Dinariques ; coloration d’un beau marron jaune paille uniforme avec une zone étroite, d’un ton plus pâle sur la ligne de la plus grande convexité du dernier tour. Spire tout à fait surbaissée, presque plane, néanmoins un peu convexe, à sommel lisse et très brillant. Six tours à peine convexes, séparés par une su- ture profonde. Croissance spirale lente jusqu’au dernier tour; puis plus rapide à partir du dernier tour qui prend à peine, vers le bord péristomal, un sentiment d'amplitude. Dernier tour comprimé, presque subanguleux à son origine, bien plus convexe en dessous qu’en dessus, ayant sa plus grande convexité au-dessus de la ligne périphériale médiane, et offrant à l’in- sertion une direction descendante très accentuée, courte et presque brusque. Ouverture très oblique, très échancrée, semi- oblongue dans le sens transversal, rectiligne su- périeurement, et intérieurement d’une belle nacre rose carnéolée. Péristome obtus, épais, bordé, droit à la partie supérieure, évasé et réfléchi à la base et au bord columellaire. Bords marginaux distants, réunis par une callo- sité incolore. Haut., 22; diam., 48 millim. Fentes des rochers le long de la route de Cat- taro à Cetinge (Monténégro). Cette Hélice se distingue de la précédente, la seule avec laquelle elle puisse être confondue, par son test moins épais, moins pesant, légèrement subopaque, par sa taille moindre, par sa forme surbaissée, par sa spire presque méplane, par son ouverture plus allongée dans le sens transversal, — 294 À plus rectiligne à la partie supérieure, par son bord péristomal plus robuste et plus réfléchi à la base, et notamment par son dernier tour suban- œuleux à son origine, bien plus convexe en des- sous qu'en dessus, à peine dilaté à l'ouverture et offrant à l'insertion une descente courte et assez brusque. HELIX DIOCLETIANA Helix Diocletiana, Bourguignat, in coll. 1888, Helix Pouzolzi, var. minor, Kobelt, Iconocr. , ; ; > IV B.. 1875, f. 984). Coq. à spire presque complètement méplane, ou, en tout cas, fort peu convexe, pourvue, en dessous, d’un ombilice bien ouvert en entonnoir, laissant voir tout l’enroulement interne. Fest mince, léger, subtransparent, brillant, sillonné de striations bien prononcées, mais pres- que sans lignes spirales à la partie supérieure des deux derniers tours; coloration d’un jaune paille uniforme, ou bien avec deux zones marron peu foncées, dont l’une près de la suture, l’autre à la périphérie. Spire très surbaissée, à peine convexe, à tours ecmbryonnaires lisses, assez gros. Six lours assez convexes, grâce à une suture creusée qui leur donne plus de relief; croissance spirale lente jusqu'au dernier, puis un peu plus accélérée à partir du dernier, qui ne prend pas de développement vers l'ouverture. Dernier tour bien rond, tout en ayant un senti- ment de compression, présentant sa plus grande convexité juste sur la ligne périphériale médiane, et offrant à l'insertion une déflexion courte, pres- que brusque et très prononcée. Ouverture oblique, bien échancrée, d’un ovale tendant à se rapprocher de la forme sphérique, et intérieurement d’une nacre incolore blanche jau- nàtre. Péristome épais, droit à la partie supérieure, seulement évasé et dilaté à la base et au bord co- lumellaire. Bords marginaux, médioerement distants, ayant une tendance à la convergence et réunis par une callosité incolore. Haut., 17; diam., 30 millim. Environs de Spalato. La variété minor de l'H. Pouzolzi (fig. 984) de l’Iconographie, variété que je crois pouvoir rapporter, jusqu’à un certain point, à cette Espèce, a été recueillie dans le sud de la Serbie. Cette petite Hélice, à test si délicat, est si différente des deux précédentes de son groupe, qu'elle ne peut être confondue n1 avec l’une ni avec l’autre. TROISIÈME SÉRIE HELIX SOCCALIANA Helix Soccaliana, Letourneux, in : Bull. Soc. malac Fr HDI ReS6 p.297, Cette magnifique Hélice est une Dinarique de — 236 — grande taille (haut., 33; diam., 51; haut. de l’ou- vert., 22; larg., 27 millim.), de forme déprimée, tout en paraissant globuleuse, presque aussi con- vexe en dessus qu’en dessous, et pourvue d’un ombilic ouvert, malgré tout relativement étroit, très profond, en entonnoir, avec une médiocre dilatation à l’avant-dernier tour; son test solide, épais, néanmoins transparent, de même mode de striations que celui de toutes les Dinariques, est remarquable par sa belle coloration blan- che carnéolée, passant à une nuance orangée vers les tours supérieurs, et orné d’une zone étroite marron très foncé, qui se détache de la facon la plus élégante sur la teinte du fond. Ses tours, au nombre de six à sept, bien convexes, à croissance régulière, quoique assez accélérée, sont séparés par une sulure très marquée. Son dernier tour rond, globuleux, offre à l'insertion une longue direction descendante très accentuée; son ouverture très oblique, fortement échancrée, semi-ovale dans le sens transversal, est entourée par un péristome robuste, obtus, épais, rectiligne à sa partie supérieure, largement dilaté et épa- noui à la base, ainsi qu’au bord columellaire ; son bord externe, vu de profil, offre un con- tour sinueux modelé sur la direction des stries. Cette Espèce, dont je ne donne pas pour l’ins- tant la représentation, parce qu’elle doit être figu- rée dans la faune des iles Ioniennes, a été décou- verte par M. le conseiller Letourneux au sommet du Santi-Déca, dans lile de Corfou. — 237 — HELIX SABLJARI Helix Sabljari, Bourguignat, in coll. 1888. Coq. globuleuse, tout en étant sensiblement déprimée, pourvue en dessous d’un ombilic pro- fond, étroit, en entonnoir à pic, un tant soit peu dilaté au dernier tour et recouvert au tiers par la réflexion du bord columellaire. Test solide, malgré tout médiocrement épais, subtransparent, brillant, ayant Ie même mode de striations que celui de toutes les précédentes; coloration marron uniforme avec une zone supé- rieure, étroite, d’un brun marron très foncé. Spire convexe, à sommet obtus, lisse, d’une teinte plus claire. Six tours convexes séparés par une suture mé- diocrement profonde; croissance spirale régulière, bien qu'assez accélérée jusqu’à l'ouverture, où le dernier tour prend plus d’accroissement. Dernier tour arrondi en dessus, offrant en des- sous d’abord une surface légèrement comprimée, puis, autour de l’ombilic, une autre surface ren- flée{, un tant soit peu subanguleuse, possédant, en outre, sa plus grande convexité un peu au-dessus de la ligne périphériale médiane, et présentant, enfin, à l'insertion, une direction descendante ac- centuée. Ouverture oblique très échancrée, plus large que haute, semi-ovalaire avec un bord supérieur 1. Vers l'ouverture, ce tour est plus régulièrement rond. — 238 — peu cintré affectant plutôt une forme déclive-sub- rectiligne : intérieur d’une nacre carnéolée livide avec la zone apparente par transparence. Péristome assez délicat, peu épais, droit, seule- ment un peu épanoui à la base et offrant au bord columellaire une forte dilatation de forme trian- gulaire renversée sur l’ombilic; bord externe lé- gère ment sinué. Bords marginaux peu distants, réunis par une callosité tellement mince qu'elle est à peine perceptible. Haut., 25 ; diam., 41 millim. Cette Hélice, dédiée au malacologiste croate Sabljar, a été recueillie sur la rive droite de la vallée de la Narenta. LH. Sabljari se distingue de l'A. Soccaliana, par sa taille moindre, par sa coloration différente, par son ombilic plus étroit et un peu recouvert, par sa spire un peu moins convexe, par son péri- stome bien plus délicat, très peu dilaté et épanoui à sa base, sauf au bord columellaire où il offre une dilatation triangulaire, notamment par son dernier tour moins rond, légèrement comprimé en dessous et sensiblement renflé autour de lombilic, enfin présentant, à l'insertion, une di- rection descendante bien moins prononcée et plus courte. HELIX HORATII Helix Horatii, Bourguignat, in coll. 1878 (Helix Pouzolzi, Deshayes in : Férussac, Mist. — 23) — génér. Moll. Atlas, pl. zxIx6G, f. 3-4, 18301). Coq. très globuleuse dans toutes ses parties, pourvues en dessous d’un ombilic ouvert en en- tonnoir. Test solide, assez pesant, opaque, brillant, de même mode de strialions que celui de toutes les Dinariques, sauf que chez celles-ci les lignes spi- rales supérieures sont presque à peine percep- tibles ; coloration d’un marron très foncé, avec deux larges zones d'un brun marron presque noir *. Spire convexe, très obtuse en forme de dôme, à sommet exigu, lisse d’une nuance plus claire. Sept tours convexes séparés par une suture très prononcée: croissance spirale régulière, lente quoique assez accélérée au dernier tour, qui ne prend pas vers l’ouverture un plus grand déve- loppement. Dernier tour très gros, très ventru, exactement cylindrique, ayant sa plus grande convexité à la ligne périphériale médiane, et offrant, à l’inser- tion, une courte déflexion. Ouverture oblique aussi haute que large, sub- arrondie, blanche-bleuàtre intérieurement et car- néolée sur le contour péristomal. Péristome relativement peu robuste, malgré tout épaissi, droit à la partie supérieure, épanoui 1. Cette planche a été publiée, sans texte, dans la 32e livrai- son, parue en 1830. 2. L'échantillon représenté sur la planche xx (fig. 3-1) est moins foncé et possède trois zones étroites. — 240 — à la base et plus dilaté au bord columellaire ; bord externe non sinué, mais rec!lo- rétrocé- dent. Bords marginaux peu distants réunis, par une callosité incolore. Haut., 32; diam., 50 millim. Cette Hélice, à laquelle j'attribue lun des pré- noms (Horace) de notre ami le conseiller Letour- neux, a été découverte par ce savant explorateur aux environs de Cattaro. La forme globuleuse et la ventrosité! de ses tours, non moins que son ouverture aussi haute que large, ne permettent pas de comparer cette Espèce avec les deux précédentes de cette série. HELIX BIAGIOI Helix Biagioi, Bourguignat, in coll. 1808. Coq. globuleuse, ventrue, pourvue en dessous d’un ombilie assez étroit, profond, à pic tout en paraissant en entonnoir. Test solide, épais, opaque, peu brillant, de même mode de striations et de coloration que ce- lui de l’'Espèce précédente, seulement, chez la Biagioi, les lignes spirales supérieures sont très prononcées. Spire aussi convexe que celle de la précédente, malgré tout pas aussi régulièrement en forme de dôme. 1. J'emploie cette expression, bien qu'elle ne soit pas fran- caise, parce qu'elle rend bien ma pensée, — 2h41 — Six tours convexes, séparés par une suture bien accentuée ; croissance spirale lente, un peu plus accélérée au dernier tour, qui prend, vers l’ou- verture, un peu d'amplitude. Dernier tour ventru, rond, offrant, à l'insertion, une direction descendante médiocre et assez pro- longée, Ouverture oblique, échancrée, aussi haute que large, irrégulièrement subarrondie, ayant une tendance à une forme subtrigonale, par suite de la déclivité du bord supérieur et d’une angulosité dans le contour apertural à la réunion du bord columellaire au bord inférieur ; intérieur de même teinte que celui de la précédente, mais en différant seulement par la nuance du bord péristomal, qui, au lieu d’être carnéolée, est d’une nacre bril- lante couleur paille claire. Péristome robuste, très épais, bordé, obtus, droit supérieurement, fortement réfléchi à la base et très dilaté au bord columellaire. Bords marginaux distants, réunis par une cal- losité incolore. Haut., 30; diam., 44 millim. Cette Espèce, qui porte le prénom (Biagio) du malacologiste dalmate Klécak, provient du district de Cattaro. L’H. Biagioi se distingue de l’Æ. Horatii, par sa taille moindre, par sa forme moins ventrue-globu- leuse, par son ombilic moins ouvert, par son der- nier tour offrant, à l'insertion, non une courte dé- flexion, mais une faible descente assez prolongée, Bul. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 16 = de par son péristome d’une autre coloration, plus épais, robuste, obtus, fortement réfléchi et dilaté à la base et au bord columellaire ; enfin, par son ouverture d'une forme subarrondie-trigonale par suite de la déclivité de la paroï externo-supérieure et par suite, encore, du contour un peu moins cintré de son bord inférieur. HELIX BRENOICA Helix Brenoica, Bourguignat, in coll. 1888 (Helix Brenoensis, Muhlfeldt, mss.— Helix Pouzolzi, Deshayes in : Ferussac, Hist. génér. Moll. Atlas, pl. zxix6, f. 1-2. 1850; et L. Pfeiffer, Gatt. Helix (2° édit: Chemnitz), p. 109, pl. xiv, f. 3-4, 1846, et Monogr. Helic. viv. F, p. 346, 1848). Les figures 1 et 2 de la planche zxix6 de l’ou- vrage de Férussac sont excellentes et très exactes; celles 3 et 4 de la planche xiv des Helix de la se- conde édition de Chemnitz sont moins bonnes. Cette Espèce, d’une coloration uniforme marron plus ou moins claire, parait moins globuleuse que les deux précédentes ; son ombilic, en entonnoir très ouvert, est comparativement bien plus grand ; son dernier tour, exactement rond, offre une toute petite déflexion lente, à l’insertion ; son bord pé- ristomal assez délicat, peu réfléchi à la base, est médiocrement dilaté à la columelle ; l'ouverture, bien qu’elle paraisse oblongue sur la planche x1v de la seconde édition de Chemnitz, par suite du — 243 — bord supérieur que le dessinateur n’a pas assez cintré, est aussi haute que large et presque exac- tement hémisphérique. L’H. Brenoica, signalée, en Dalmatie, de la vallée de Breno, vit également dans les districts de Ra- guse et de Cattaro. HELIX DANILOI Helix Daniloi, Bourguignat, in coll. 1888 (Helix Pouzolzr,. L.-Pfeufer,.Gatt., Helrx, (2%:édit. Chemnitz), pl. xiv, f. 1-2, 1846). Je rapporte à cette Hélice les figures 1 et 2 de la planche xiv des Helix de la seconde édition de Chemnitz, figures qui, malgré l’ouverture un peu trop ovalaire! et un bord péristomal trop mince, rendent assez bien, pour le reste, l’aspect de cette Espèce. L’H. Daniloi se distingue de VA. Brenoica par sa coloration différente, par ses lignes spirales supérieures à peine perceptibles {celles de la Bre- noica sont très prononcées), par son ombilic un peu plus ouvert, par son dernier tour moins ven- tru et dont la descente, à l’insertion, est moins pro- longée, par son ouverture un tant soit peu moins oblique, par son bord péristomal très épais, obtus, bien évasé sur presque tout son contour. Cette Hélice vit dans le district de Cattaro. 1. Par suite du bord supérieur qui n'est pas assez cintré. — 24h — HELIX CANTRAINEI Helix Cantrainei, Bourguignat, in sched. 1888 (Helix Pouzolzi, Cantraine, Malac. médit., pL::v; 1:16 et/6#, 1840). Cette magnifique Hélice, à laquelle j’attribue le nom du malacologiste belge, Cantraine, ne res- semble à aucune des Pouzolzt décrites ou figurées par les auteurs. Je donne une nouvelle représenta- tion de cette remarquable Espèce, la seule de la série des Dinariques qui possède une ouverture aussi ample et un ombilic aussi exigu. L’H. Cantrainei provient du district de Raguse. V : Telles sont les formes Dinariques, qui me sont connues pour le moment, et que j'ai cru devoir distinguer parce qu'elles m'ont paru toutes très distinctes les unes des autres. Je n’ai pas mentionné les noms de trois Hélices, ceux des A. Dalmatina ‘, Gravosaensis? et Ragu- sana, parce que ces noms s'appliquent à des formes inédites, qui me sont inconnues. 1. Helix Dalmatina, Parreyss.in: Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., 1, 1848, p. 346 (sans desc.). — Helix Dalmatica, Deshaÿes in Férussac, Mist. génér. Moll., I, p. 60, 1850. 2. Helix Gravosaensis, Muhlfeldt, in : Menke, Syn. Moll. (1re ed., 1828), p. 11 (sans desc.), et (2e ed., 1830), p. 19 (égale- ment sans desc.). 3. Helix Ragusana, Férussac, mss. in : L. Pfeiffer, Monogr. Hel, viv., 1, 1848, p. 346 (sans desc). [@) À. De Vaux-Bidon del. Imp. Edouard Bry, Paris 1-3 Helix Dinarica; 4-6. H. Kuzmici. 2 nd Delénice. ” Bull Soc. Malac. France. V. 188. PLAT À.De Vaux-Bidon del. Imp.Edouard Bry, Paris. 1-2. Helix Varronis;, 3-4, H. tchernagorica. SAM Diccléetanes c. Malac. France. V. 1888. PL. IV. ®: ee C2 = À.De Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Bry, Paris. 1-2. Helix Sabljari; 3-4. H. Horatii, 06, Hs Bi8qois 76: HR Gantreine UE J'ai fait des efforts pour arriver à la connais- sance de ces formes, et malgré les envois de MM. Parreyss, Biagio Klécak, etc., et, dans ces derniers temps, malgré ceux de quelques autres savants versés dans l'étude de la faune Dalmate, je n’ai pu parvenir à élucider la question. Je ne suis, en ce moment, pas plus avancé qu'autrefois, parce que, sous ces noms, me sont parvenues des séries d'échantillons appartenant à des Espèces diverses ; or, dans l'impossibilité où je me suis trouvé, d'appliquer plutôt à une forme qu'à une autre les noms en question, j'ai été obligé de les laisser de côté; Ces noms sont, du reste, des 20ms manuscrits, mentionnés par quelques auteurs, et qui n’ont pas grande importance. Quant aux Espèces, que je viens d’adopter, toutes, à l'exception de la belle dinarique de l'ile de Corfou, l’. Soccaliana, qui doit être repré- sentée dans la faune des iles Ioniennes, toutes, dis-je, sont figurées et peuvent, grâce à ces figures, si l’on veut bien se donner la peine de les examiner avec soin, être facilement reconnues. Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. DES HYDROCENES DE DALMATIE M. ze conseirrer À. LETOURNEUX MEMBRE FONDATEUR = HR —————— Le genre Hydrocena, établi par Parreyss en 18431, se compose de petites Espèces, aquatiques par les mœurs, vivant à l'embouchure des ruisseaux ou des sorgente voisines du littoral, sur tout le pour- tour des Canali de Cattaro. Ces petits mollusques pulmonés, regardés à tort autrefois comme des Cyclostomidæ, appar- tiennent à une famille spéciale, celle des Hydroce- nidæ, dans laquelle les auteurs ont fait rentrer un grand nombre de genres tels que ceux des Realia, Scalinella, Omphalotropis, etc..…., et même celui des Assiminia, genre qui, selon nous, doit en être distrait. Pendant notre dernier séjour à Cattaro, en 1873, 1. In litt. (teste Hermannsen, Ind. gen. malac. primordia, I, 1846, p. 546), et L. Pfeiffer, in : Zeitschr. f. malak., 1847, I ; p- 112, et Monogr. pneum, viv. Supplem., 1, 1858, p. 154. — 2h:8 — nous avons recueill un assez grand nombre d’'Hy- drocènes, que nous avions classées sous le nom de Cattaroensis, seule Espèce alors adoptée par les auteurs, lorsque dernièrement, en les exami- nant, nous nous sommes aperçu que ces soi- disant Cattaroensis se composaient de trois formes bien distinctes, dont nous allons signaler les ca- ractères et les signes différentiels. HYDROCENA CATTAROENSIS Cyclostoma Cattaroense, L. Pfeiffer, in : Wiegm. Arch. f. nat., I, 1841, p. 225, et Cyclost. (2° edit. Chemnitz), p. 184, pl. xxx, f. 16-18, 1846. Hydrocena Cattaroensis, L. Pfeiffer, in : Zeitschr. f. malak., 1847, p. 112, et in : Proc., zool., Soc., 1854, p. 305, et Monogr., pneum., viv. Suppl. 1, 1858, p. 160. Il convient de rapporter à cette Hydrocène l’es- pèce inédite (Paludina Sirkii de Schmidt, mss., ou Hydrocena Sirkit, Parreyss, in sched.), citée par les auteurs, Espèce qui rentre bien dans la forme Cattaroensis, ainsi que nous avons pu nous en convaincre par des échantillons étiquetés de la main de Parreyss. Coquille de petite taille (haut., 3-3 1/2; diam. 2 1/2 mill.)de forme conique, pourvue, en dessous, d’une perforation très étroite, {oujours recouverte par la dilatation de la membrane columellaire, sous l’ap- parence d’un calus d’un blanc diaphane, qui — 249 — tranche sur la coloration du testtoujours d’un beau jaune-orangé passant parfois à la teinte rouge. Test délicat, transparent, brillant, finement strié. Spire assez allongée, conique, néanmoins avec un som- met un tant soit peu obtus. Cinq tours bien ronds, à croissance régulière, séparés par une suture profonde. Dernier tour cylindrique, rectiligne à l'insertion. Ouverture peuoblique, hémisphérique; péristome simple, droit, se projetant sur l'endroit ombilical, sous la forme d’un large calus. Oper- cule très brillant, transparent, paucispiral, de même teinte que le test. Espèce abondante sur les pierres, les rochers des ruisselets voisins du littoral des Canali de Cattaro. HYDROCENA BOURGUIGNATI, spec. nov. Coquille plus petite (haut., 2 1/2; diam., 2 mill.) que la Cattaroensis, plus délicate, d’une teinte ver- dätre-orangée; spire plus aiguë tout en étant moins haute ; quatre tours moins renflés-arrondis ; der- nier tour subanguleux à sa partie moyenne et un peu »noins convexe en-dessous ; ouverture plus oblique ; calus columellaire plus incliné de droite a gauche, relativement plus large, surtout à la base. Cette Hydrocène, que nous dédions à notre ami Bourguignat, secrétaire général de la Société ma- lacologiste de France, provient d’un petit ruisseau entre Caltaro et Stolivo. — 250 — HYDROCENA TANOUSI, spec. nov. Coquille encore plus petite (haut.,2; haut.,2 mill.) que la Bourguignati, à spire plus aiguë et plus élan- cée; test très encrassé, de même coloration que la précédente; quatre tours convexes, dont le dernier exactement rond; ouverture plus sphérique à bords marginaux convergents et assez rapprochés (chez les deux autres espèces, les bords sont éloi- gnés et n’ont aucune tendance à se rapprocher) ; calus columellaire très épais, très large au sommet, diminuant presque subitement, et offrant une di- rection presque verticale, avec une légère courbe à sa partie moyenne. Dans la sorgente San-Giovanni de Dobrota, près de Cattaro. Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. OBSERVATIONS ANATOMIQUES ET SYSTÉMATIQUES SUR QUELQUES FAMILLES DE MOLLUSQUES PROSOBRANCHES STÉNOGLOSSES PAR L. BOUVIER MEMBRE ASSOCIÉ MCE. 7 Mon but primitif était de limiter ce travail à une simple note destinée à éclairer la nature des or- ganes piriformes, probablement glandulaires, que B. Haller! a considérés comme des otocystes chez deux Espèces de Murex, le M. trunculus et le M. brandaris. Depuis, pour comparer ces organes, j'ai dû étendre quelque peu le champ de mes re- cherches et entrer dans des considérations systé- matiques que je n'avais pas prévues au premier abord. L’exposé qui va suivre résumera parfaite- ment et la méthode que j'ai suivie et les résultats plus ou moins importants auxquels je suis arrivé. Dans un travail publié l’année dernière, en par- 4. B. Haller, Zur Kenntniss der Muriciden. — Deukschrift. der Wien. Akad.. t. XLV. — 952 — JU lant des organes piriformes découverts par B. Haller! : « B. Haller place les otocystes au voi- sinage des ganglions cérébroïdes ; il leur donne un contour piriforme allongé tout à fait particulier. Jamais on ne voit rien de pareil dans les Proso- branches, et, si la position est la même que dans les Hétéropodes, la forme est absolument diffé- rente. En réalité, B. Haller à fait une singulière confusion. Il a pris pour des otocystes deux petits corps allongés, piriformes, peut-être nerveux, plus probablement glandulaires, restés inapercus jusqu'ici, et qui demandent une étude particu- lière. Ils émettent des filaments à leur extrémité rétrécie, et l’on pourrait les confondre avec les ganglions buccaux. On les voit sans dissection dès qu'on a enlevé les glandes salivaires. Ils sont si- tués sur les côtés des ganglions cérébroïdes, et un peu en avant. Au microscope, ces corps piri- formes présentent une enveloppe conjonctive avec un lissu franchement cellulaire à l’intérieur. Le tissu conjonctif se prolonge en avant dans les fila- ments dont j'ai parlé. Il n’y à rien là qui res- semble à des otocystes. Les olocystes, dans les Murex, sont très grosses, rondes, et situées dans le tissu conjonctif qui protège la face inférieure des ganglions pédieux presque en contact avec ceux-ci. On les aperçoit, sans préparation, quand on renverse les centres antérieurs en avant. Elles 1. E. L. Bouvier, Système nerveux, morphologie générale et classification des Gastéropodes Prosobranches, — Muricidés, . 278 et suiv. — Ann. sc. nat., 7€ série, t. III. , ? renferment une très grosse otolithe ronde, qui présente des stries concentriques et radiales. » Quoique succincte, cette étude avait pour ré- sultat de détruire une erreur et de faire rentrer les Murex dans la règle commune, en indiquant la position exacte des otocystes ; si elle ne fixait pas exactement la nature des corps piriformes, elle permettait au moins de l’éclaircir et d'arriver au résultat que je signalerai plus loin. Les glandes salivaires du Murex trunculus, Linné, recouvrent complètement les centres ner- veux antérieurs ; elles sont intimement fusion- nées sur la ligne médiane et forment à droite et à gauche des lobes nombreux dans lesquels pé- nètrent les faisceaux musculaires postérieurs de la trompe (PL. vi, fig. 1); leurs conduits s’appliquent plus ou moins intimement sur le renflement glo- buleux de l’œsophage (p) (pharynx de Leiblein) qui est compris entre les glandes ; le conduit droit s’accole immédiatement aux parois œsopha- giennes, le conduit gauche reste libre un peu plus loin, guère plus ; tous deux finissent par se trouver inclus dans les parois œsophagiennes, à une faible distance des glandes, comme on peut s’en con- vaincre aisément par des coupes transversales effectuées à différents niveaux dans l’œsophage. Sur des animaux frais, on peut les apercevoir assez loin, soit superficiellement, soit par transpa- rence, mais ils finissent bientôt par disparaitre et, pour les suivre jusqu’aux points où ils débouchent sur le plancher buccal, un peu en arrière de la — 254 — lèvre inférieure, on doit employer des coupes ou procéder à une dissection minutieuse. Leiblein!, qui a bien étudié le tube digestif du Murex bran- daris, n’avaitqu’entrevu l’origine de ces conduits ; il n'avait pu les suivre au delà du pharynx et il était resté sans découvrir leurs orifices exacts dans la cavité buccale. Quand on rejette un peu en arrière les glandes salivaires, pour les séparer complètement de la base de la trompe, on aperçoit à la loupe, sur le tissu conjonctif de la région, les deux organes pi- riformes signalés sous le nom d’otocystes par B. Haller. La découverte de ces organes est une preuve certaine de la perspicacité et du soin que ce savant apporte dans ses dissections ; les or- ganes piriformes, en effet, ont à peine un demi-milli- mètre de longueur, jamais ils ne dépassent les trois quarts de millimètre, leur diamètre est sensi- blement pius réduit et ils sont d’une diaphanéité assez grande. Leur forme peut varier dans des limites assez grandes; tantôt ils se rapprochent de l’ovoide, tantôt ils s’allongent en même temps que leur diamètre se réduit; très fréquemment les deux organes ne sont pas identiques extérieure- ment dansle même individu, et bien plus fréquem- ment encore on observe des différences notables entre les organes de deux individus différents. En relation intime avec le tissu conjonctif situé à 1. Leiblein, Beitrag zù einer Anatomie des Purpurstachels (Murex brandaris), — Zeïtschrift für die Org. Physik, t. I, et Ann. sc. nat. 1re série, t. XIV, 1828. — 255 — la base de Ia trompe, les organes piriformes ne se laissent pas enlever facilement ; des brides les rat- tachent aux organes voisins, et c’est l’une d'elle très certainement qui a été prise par B. Haller pour le nerf acoustique. L’organe droit est à peine en relation avec le bord antérieur de la glande salivaire correspondante, mais l’organe du côté gauche est appliqué assez intimement sur la glande correspondante. En général, le premier de ces organes s'aperçoit plus aisément que le se- cond. À son extrémilé antérieure, chaque organe pi- riforme (s’)se continue dans un conduit excessive- ment grêle (c’), mais assez facile à distinguer du Lissu conjonctif environnant ; le conduit gauche passe sous l'artère proboscidienne (v”), sans tra- verser les colliers nerveux, puis, immédiatement à droite de l'artère, il se confond avec le conduit du côté droit. Il en résulte un canal unique {u) qui se dirige en avant sur la face ventrale de la trompe, passe sous le sac radulaire, sous le plancher buc- cal, et s'ouvre par un pore sur la lèvre infé- rieure (0°). Dans cette dernière partie de son trajet, le canal impair doit être étudié par des coupes aussi bien que par une très délicate dissection. Je démontrerai plus loin, par une étude histolo- gique, que les organes piriformes sont des glandes ; on aurait déjà pu le prévoir en lisant la description anatomique précédente. Comme ces glandes sont situées au voisinage des glandes sa- livaires, qu'elles présentent les mêmes relations — 256 — morphologiques que ces dernières et, comme elles déversent leurs produits dans la cavité buccale, je les appellerai glandes salivaires annexes (s’) pour les distinguer des glandes salivaires en grappes ou glandes salivaires normales (s). Si l’on pouvait concevoir quelque doute sur la conclusion précédente, on m'aurait, pour la faire disparaitre, qu’à étudier certains autres types voi- sins choisis de préférence dans la famille des Mu- ricidés. Dans le Murex inflatus, Lamarck, par exemple (pl. vi, fig. 3), les glandes annexes ont 6 millimètres de longueur et un diamètre égal au plus à trois quarts de millimètre ; elles sont un peu arquées et s’atténuent progressivement d’arrière en avant jusqu’au point où elles se prolongent dans leurs conduits. L’un de ces conduits passe sous l’artère proboscidienne à peu près au point où il va se réunir à son congénère du côté opposé; le canal impair débouche sur la lèvre inférieure. Toutes ces dispositions sont les mêmes que dans le A1. trunculus, et je me dispenserai désormais de les signaler. Les glandes annexes du W. inflatus sont complètement enfouies dans les glandes sali- vaires normales et il faut dilacérer celles-ci avec précaution pour les mettre en évidence; beaucoup plus grandes absolument que celles du M. trun- culus, elles sont en réalité relativement très ré- duites si on les compare au corps puissant de l'énorme Mollusque. — Dans le A. nigritus, Phi- Bppi (pl. vi, fig. 4), les glandes annexes sont à peine arquées; elles sont aussi entièrement ca- Te chées dans les glandes salivaires normales et s'a- cuminent progressivement d'arrière en avant. Leur longueur est de 4 millimètres, leur diamètre maximum d’un peu plus d’un demi-millimètre. Cette Espèce tenant, par sa taille, le milieu entre les deux Espèces précédentes, on trouve que les di- mensions relatives des glandes annexes sont supé- rieures à celles qu’on observe chez le M. inflatus et, à plus forte raison, chez le M. trunculus. Les glandes annexes n'avaient été signalées chez les Murex, ni par Leiblein, ni par Quoy et Gaymard. Avec les Ocinebra, rangés souvent parmi les Murex, les glandes salivaires annexes prennent un développement plus considérable tout en con- servant exactement les mêmes rapports morpholo- giques. Dans l’Ocinebra erinaceus, Linné, les glandes mesurent 15 millimètres de longueur et les deux tiers d’un millimètre de diamètre; recourbées plusieurs fois sur elles-mêmes et pelotonnées, elles forment un paquet blanchätre à droite et à gauche des glandes normales ; la droite est située en dehors ou au-dessus de ces dernières, tandis que la gauche se mêle et s’unit assez intimement avec elles. Ces glandes annexes s’atténuent en- core insensiblement d’arrière en avant, jusqu’au point où elles se réunissent l’une à l’autre dans le canal impair. L’ O. erinaceus étant de petite taille, 1. Quoy et Gaymard, Voyage autour du Monde de la cor- vette l’Astrolabe. — Zoologie, Murex chicorée (Murex inflatus), t. II, p. 527, et Atlas, pl. xxxvi, fig. 1. Bull. Soc. malae. France, N. Mars 188$. — 17 — 258 — on voit que, relativement, ses glandes annexes sont beaucoup plus développées que dans les Mu- rex. — Ce développement s’exagère encore dans les Pourpres. La petite Purpura lapillus, Linné, a des glandes qui mesurent 16 millimètres de longueur et se continuent en avant jusqu’au con- duit impair (pl. vi, fig. 8): enfin, dans le Concho- lepas peruviana, Lamarck, la longueur relative des glandes parait encore s’exagérer dans des proportions assez notables. Entre les Murex et les trois dernières Espèces que je viens de décrire, se placent, comme des intermédiaires naturels, les Espèces du genre Trophon. Le Trophon Philippianus, Dunker, nous présente deux glandes annexes (pl. vi, fig. 5), lon- gues chacune de 4 millimètres 1/2 avèc un dia- mètre maximum égal environ à deuxtiers de milli- mètre; ces glandes forment deux replis et com- mencent à se pelotonner; la glande droite présente quelques relations avec les glandes salivaires normales ; la gauche y est presque complètement incluse. Par les dimensions relatives de ses glandes, le T. Philippianus se range entre Île Murex nigritus et lOcinebra erinaceus. Dans toutes les Espèces précédentes, les con- duits salivaires normaux sont à la même place et présentent les mêmes relations que dans le Murex trunculus ; on sait que leurs conduits ne traver- sent pas les colliers nerveux, et cette disposition, comme je l'ai fait remarquer dans le travail cité plus haut, est tout à fait caractéristique des Pro- — 259 — sobranches sténoglosses. Dans ce même travail, je croyais avoir vu les conduits des glandes an- nexes traverser les mêmes colliers dans la Pur- pura lapillus et dans quelques Espèces voisines, mais celte assertion manquait de fondement et je tiens à dire, à cette place, que les conduits des glandes salivaires annexes, comme ceux des glandes salivaires normales, ne traversent pas les colliers nerveux. Cette observation une fois faite, on peut affirmer en toute certitude que les corps ptriformes du M.trunculus correspondent morpho- logiquement aux glandes salivaires annexes des autres Murex, des Trophons, des Ocinébra, des Pourpres et des Concholepas. Les Buccinidés se rapprochent beaucoup des Muricidés par tous les traits essentiels de leur organisation, mais ils en diffèrent par l'absence complète de glandes salivaires annexes; ce ca- ractère négatif n'avait pu être signalé jusqu'ici, puisqu'on n'avait pas étudié suffisamment les Murex. D’un autre côté, les conduits salivaires normaux présentent des relations beaucoup moins étroites avec l'æœsophage. Cuvier! les figure isolés jusqu’à leur extrémité antérieure ; en réalité, on les voit suivre les côtés de l’æsophage, auxquels ils adhèrent plus où moins par des fibres, jusqu’à un centimètre environ de la cavité buccale; à partir de ce niveau, ils pénètrent de plus en plus 1. Cuvier, Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des Mollusques. (N° 17, Mémoire sur le grand Buccin de nos côtes (çBuccinum undatum) et sur son anatomie. — 260 — dans les parois œsophagiennes et disparaissent complètement à une assez grande distance de leurs orifices. Ces derniers sont indiqués par Cu- vier à l'extrémité antérieure de la langue, mais ils n’ont pas été figurés ; on les trouvera indiqués (0) dans la pl. v, fig. 1, de ce Mémoire; ils sont vi- sibles à l'œil nu quand on a bien lavé la bouche, et, dans tous les cas, ils s’apercoivent aisément à la loupe. Dans le Buccinum undatum, VLinné, comme dans les Muricidés, ils sont situés à une petite distance l’un de l’autre, sur le plancher buc- cal et en arrière de la lèvre inférieure. La Nassa reticulata, Linné, ne diffère pas sensiblement du Buccin. Les Buecins et les Nasses se placent na- turellement, comme nous le verrons plus loin, à la base d'une série qui comprend, comme terme supérieur, les divers Muricidés dont j'ai parlé plus haut. Un examen attentif de la structure histologique des glandes salivaires annexes conduit à des ré- sultats qui concordent parfaitement avec ceux qui précèdent. Si l’on étudie, par exemple, la structure in- time des glandes annexes de lOcinebra erinaceus, nous relevons les traits suivants : Sur une coupe transversale, la glande apparait comme essentiel- lement formée de trois couches, une externe, une moyenne et une interne (pl. vu, fig. 7). La couche externe (é) est constituée par de grandes cellules irrégulières, plus où moins polygonales, fortement granuleuses et pourvues toutes d'un — 261 — énorme noyau dans lequel je n'ai pu mettre en évidence, d’une manière très nette, le nucléole. Ces noyaux, comme la cellule elle-même, ne pré- sentent pas un contour bien régulier. Pour bien apercevoir la forme des cellules, il est préférable de s’adresser à un animal qui est resté très long- temps dans l'alcool ; dans ce cas, le noyau et les granules ont plus où moins disparu, mais la mem- brane des cellules persiste et permet de tracer avec exactitude le dessin tout entier de la couche. Inutile d'ajouter, bien entendu, que l'étude histo- logique minutieuse de cette couche, comme de la glande tout entière, ne peut se faire qu'avec des animaux frais ou mis dans l'alcool depuis très peu de temps. — La couche moyenne est beaucoup moins épaisse que la précédente, elle se compose essentiellement de fibres musculaires circulaires tm) entre lesquelles se trouvent quelques fibres musculaires Jongitudinales. Ces dernières se pré- sentent surlout avec une certaine abondance à la périphérie externe de la couche ; sur des coupes transversales, elles ne sont pas faciles à mettre en évidence, mais on les apercoit très bien sur des coupes longitudinales. Je n'ai pas apercu, dans le O. erinaceus, de cellules à gros noyaux, comme celles qui composent la couche externe, isolée dans la couche moyenne de la glande. — La couche interne (g) est formée par une assise glan- dulaire simple, bien que son aspect ne paraisse pas toujours répondre à cette définition. Si l’on examine, en effet, des coupes longitudinales ou — 262 — des coupes transversales faites à différents ni- veaux, on remarque bien vite que les cellules de cette assise n’ont point partout la même longueur. Au fond de la glande, dans la partie qui se ter- mine en cul-de-sac, les cellules sont remarquable- ment allongées, elles s’enchevêtrent les unes dans les autres et leurs noyaux, qui correspondent presque toujours à la partie la plus élargie des cellules, se trouvent à des hauteurs très diverses dans l’assise, et à mesure qn'on s'éloigne du fond de la glande, la longueur des cellules se régula- rise, les noyaux tendent à se disposer sur un méme rang, enfin les cellules diminuent en lon- gueur sans s’accroitre très sensiblement en lar- geur. Si l’on fait des coupes en série jusqu’à lPex- trémité de la trompe, on passe progressivement des glandes au canal commun qui les fait commu- niquer avec l'extérieur ; à mesure qu'on progresse vers ce canal, on voit les cellules de l’assise se réduire de plus en plus en longueur, jusqu'à ce que, finalement, on arrive à une structure sem- blable à celle qui est représentée dans la fig. 6, pl. vir, et qui figure très exactement une coupe du canal impair faite au niveau du point où l’œso- phage débouche dans la cavité buccale. Dans cette coupe, on peut voir que les noyaux des cellules ont une dimension relativement plus grande que dans la glande, que la couche musculaire est sin- gulièrement réduite, tandis que la couche externe se trouve représentée par des cellules conjonc- tives qui se rattachent aux tissus voisins et res- — 263 — semblent à peine aux cellules de la couche ex- terne de la glande. La petite Pourpre de nos côtes (Purpura la- pillus) est l'Espèce qui ressemble le plus à lOci- nebra, parmi toutes les Espèces que j'ai étudiées ; toutefois, la couche externe m'a paru sensiblement plus réduite, en même temps que les éléments longitudinaux de la couche musculaire me parais- saient plus abondants. Comme dans les Trophons, on aperçoit dans les glandes annexes des Pourpres un commencement de couche longitudinale ex- terne, en même temps qu'une ébauche de fibres obliques qui passent entre les fibres musculaires circulaires. Comme on devait s’y attendre, les Trophons, et notamment le Trophon Philippianus, établissent une transition entre les Pourpres et les Murex. Sur une coupe transversale de la glande du Tro- phon (pl. vit, fig. 1 et 2), on peut observer que les cellules de la couche externe n’ont pas subi de modification essentielle, qu'elles forment une couche moins épaisse, mais que, par contre, cer- taines d’entre elles ont émigré dans la couche des libres musculaires au milieu desquelles on les trouve isolées. Cette dernière couche a un déve- loppement relativement plus considérable que dans l’Ocinebra erinaceus ; elle se fait remarquer d’ailleurs par la présence d’une couche de fibres musculaires internes et par des fibres obliques abondantes qui s’enchevêtrent et forment un lacis avec les fibres circulaires. Ces dernières, toutefois, sont encore très nombreuses et constituent la plus grande partie de la couche moyenne. Les cellules glandulaires de la couche ne forment qu’une seule assise, comme dans toutes les Espèces que j'étudie dans ce Mémoire ; elles suivent la même règle de décroissance que celles de POcine- bra erinaceus, mais elles sont en général relative- ment plus courtes, et celles du fond de la glande n’atteignent jamais les grandes dimensions des cellules qu’on observe au fond du cul-de-sac glan- dulaire de l'Ocinebra. Je dois faire remarquer ici, du reste, que j'ai étudié des Ocinebra absolument frais, tandis que mes exemplaires du 7. Phiip- pianus se trouvaient depuis quatre ans dans Pal- cool (Expédition du Cap Horn). Ù Mes recherches sur la structure des glandes annexes du Murex inflatus sont loin d'atteindre le même degré de précision que les précédentes. L’exemplaire unique que j'ai à ma disposition avait été recueilli aux iles Seychelles vers 1850 ; excellent pour la dissection, car il ne renfermait plus aucune trace du mucus encombrant qu’on rencontre chez les autres Gastéropodes, il ne pou- vait en aucune manière servir à des études histo- logiques un peu précises. J'ai observé toutefois, sur mes coupes, que les cellules externes à gros noyau, forment une couche assez peu épaisse, qu'elles se confondent fréquemment à l’intérieur avec les fibres de la couche musculaire, que celle- ci, enfin, se fait presque toujours remarquer par une prédominance excessive des fibres circulaires. — 265 — Je n'ai pu observer la couche glandulaire interne ; elle était presque entièrement détruite. Les petites glandes salivaires annexes du Murex trunculus présentent encore les trois couches observées dans les Espèces précédemment dé- crites, mais elles se distinguent par l’allongement excessif des cellules glandulaires de la couche interne et par l’enchevêtrement qui existe entre les cellules de la couche externe avec les fibres de la couche moyenne. Ces dernières cellules, en effet, ne forment pas une couche nettement déli- mitée; elles se confondent peu à peu avec les fibres musculaires, mais se localisent surtout, néanmoins, dans les zones périphériques de la couche musculaire, celle-ci est constituée par des fibres musculaires longitudinales mêlées à des fibres circulaires encore prédominantes ; enfin, la couche glandulaire interne se fait remarquer par des cellules finement granuleuses, très longues et fortement irrégulières. Dans le conduit commun aux deux glandes, ces cellules affectent exacte- ment la même disposition et la même slructure que dans l’Ocinebra erinaceus (pl. vi, fig. 7). Toutes les Espèces que nous avons étudiées jusqu'ici diffèrent entre elles par la présence (Murex, Trophon, Ocinebra, Purpura, Conchole- pas) ou l'absence (Buccin, Nasse) de glandes sali- vaires annexes ; mais elles présentent, dans la partie antérieure du tube digestif, des traits com- muns qui nous permettent de les réunir dans une même série. Chez tous ces animaux, en effet, — 266 — l'œsophage donne naissance, en avant des centres nerveux, dans la région occupée par les glandes salivaires normales, à un renflement particulier qui est sensiblement ovoide dans les Buccins et les Nasses, qui s’allonge au contraire d'avant en arrière dans les Murex et surtout dans les Tro- phons. Garni de plis à l'intérieur et armé, en outre, autant que j'ai pu le voir, d’une couche chi- lineuse interne, ce renflement me parait mériter beaucoup mieux le nom de gésier que celui de pharynx qui lui a été donné par Leiblein (pl. v, fig. 1,etpl. vi, fig. 1). En arrière des centres ner- veux, on observe en outre, dans toutes les Espèces ci-dessus décrites, une longue glande qui déborde dans lPœsophage par un conduit assez court; si- gnalée pour la première fois par Leiblein, dans le Murex, et désignée par lui sous Ie nom de glande œsophagienne, je lai retrouvée à des degrés di- vers dans presque tous les Prosobranches du groupe des Sténoglosses ; c’est elle, notamment qui joue le rôle de glande à venin dans les Cônes, les Pleurotomes et certains Terebra. Chez les uccinidés et les Muricidés, elle se compose tou- jours de deux parties : renflée fortement et très nettement glandulaire en avant, elle se continue en arrière dans un prolongement grêle qui s’alté- nue de plus en plus et se termine finalement par une ampoule ovoide à parois fortement muscu- laires ; cette ampoule se développe seule et prend de grandes dimensions dans les Cônes et dans les Pleurotomes où elle constitue la prétendue glande — 267 — à venin, chez les Buccinidés et les Muricidés, elle est au contraire fort petite et rejetée en arrière au fond de la cavité antérieure du corps. Dans les Buccins, la portion antérieure de la glande se pré- sente sous la forme d’un vaste sac affaissé sur lui- même et accolé au plancher de la cavité du corps ; le tissu glandulaire qu’elle renferme est si peu abon- dant qu'il apparait à peine malgré sa couleur brune et rend la glande très peu apparente malgré sa grande étendue; Cuvierne l’a pas signalée dans son anatomie du grand Bucein.Chez les Nasses, et tout particulièrement dans la Nassa reticulata, la glande a conservé la forme qu’elle possède dans le Buccin, mais le tissu glandulaire renfermé dans sa portion antérieure parait déjà beaucoup plus abondant. Chez tous les Muricidés, la glande atteint un grand développement et remplit à peu près complète- ment la cavité antérieure du corps ; elle est enve- loppée par une mince membrane conjonctive et divisée en plusieurs lobes; c’est une glande mas- sive brune, qui présente à peu près le même as- pect que le foie et aussi la même structure ; comme toujours elle se prolonge en arrière dans un pédicule terminé par l’ampoule ; au point où elle débouche dans l’æœsophage, ce dernier pré- sente un appendice glandulaire blanchâtre dont la structure n’a pas été étudiée jusqu'ici. C’est chez les Pourpres et les Concholepas que la glande atteint son développement maximum ; elle est au contraire sensiblement plus réduite chez les Tro- phons. = 268 — Si l’on étudie le développement de cette glande spéciale impaire dans le sous-ordre des Proso- branches pectinibranches, on trouve que cette glande n’existe pas chez les Ténioglosses, qu’elle apparait pour la première fois chez les Sténo- glosses, mais qu'elle présente, chez ces derniers, divers états de développement; elle est encore très réduite dans les Fuseaux où elle présente la forme d’un tube irrégulier et allongé ; elle devient plus longue et plus irrégulière dans les Turbi- nelles, elle affecte la forme que l’on connait chez les Buccins qui, parmi les Sténoglosses étudiées jusqu'ici, se rapprochent le plus, à cet égard, des Fuseaux et des Turbinelles. Si l’on admet, avec tous les zoologistes, que les Ténioglosses sont an- térieurs et inférieurs aux Turbinelles, on admettra aussi, par conséquent, que le développement de cette glande coïncide avec le développement phy- logénétique des Sténoglosses etque, dans une série naturelle formée par une portion de ces derniers, les Fuseaux et les Turbinelles doivent se placer à la base, les Buccins au milieu, les Muricidés avec les Pourpres et les Concholepas au sommet. Le développement progressif des glandes salivaires annexes justifie parfaitement cette conclusion. Dans cette série naturelle viennent se ranger, à mon avis, les deux familles aberrantes des Coral- liophilidés et des Haliadés. Les Coralliophilidés sont des Prosobranches qui se fixent par leur coquille dans les colonies de Madrépores et vivent probablement aux dé- — 269 — pens de ces derniers. Leur coquille, régulière- ment spiralée dans le jeune âge, s’accroit en longueur en même temps que la colonie s'élève ; mais à mesure qu'elle s’accroit, lanimal cesse de l’occuper tout entière; les premiers tours de spire se comblent et se remplissent de calcaire, tandis que les tours plus récemment formés se déroulent en général et prennent une forme très irrégulière. C’est là, du moins, ce qu’on observe parfaitement dans les Magiles. Leur position z00- logique est restée très longtemps indécise ; long temps on les a rangés, avec Linné, parmi les Annélides du groupe des Serpules ; Ruppel, qui étudia le premier leur organisation, plaçait les Magiles à côté des Buceins, et les Leptoconques à côté des Janthinés; on les range de nos jours, avec Deshayes, dans une famille qui fait immédiate- ment suite à celle des Muricidés (Muricidés et Purpuridés). On sait depuis longtemps que les Coralliophili- dés sont dépourvus de radule, mais on ne connait guère les particularités que présente le reste de leur tube digestif. Deshayes, qui a donné quel- ques détails anatomiques sur les Leptoconques!, est resté dans le domaine des hypothèses : « Nous n'avons pas jugé nécessaire, dit-il, de pousser plus loin nos investigations anatomiques; nous aurions pu disséquer le système digestif, mais il est évident qu’il doit être conformé comme celui 1. Deshayes, Conchyliologie de la Réunion. Paris, Dentu, 1863. — 270 — bien connu des Pourpres. » L'hypothèse de Deshayes est loin d'être justifiée par les faits ; j'ai étudié deux exemplaires l’un mâle, l'autre femelle, d'une Espèce de Magile provenant de la mer des Indes!, et j'ai pu observer, entre les Magiles et les Pourpres, des différences assez grandes. La trompe du Magile (pl. v, fig. 3) est assez grêle mais relativement plus longue que celle des Pourpres ; elle est traversée par un æsophage qui ne présente aucune trace de masse buccale et de radule ; les conduits (c) des glandes salivaires nor- males (s) sont accolés aux parois œsophagiennes mais s’apercoivent facilement jusqu'à leur extré- mité; des coupes pratiquées dans la trompe per- mettront seules de savoir si ces conduits péuètrent plus ou moins profondément dans les parois de l’æœsophage comme on l’observe dans les Muricidés. Je n’ai pas observé de pharynx, en avant des cen- tres nerveux, mais je dois dire qu’en ce point la dissection m'a été rendue très difficile par les glandes salivaires agglomérées dans lesquelles je cherchais les glandes salivaires annexes. Malgré tous mes efforts, il m'a été impossible de trouver le pharynx et la moindre trace de ces dernières glan- des. La glande spéciale impaire (7) est à peu près aussi développée que dans les Trophons; elle se compose toujours de deux parties, mais je n'ai pas 1. Je considère cette Espèce comme étant le Magilus anti- quus, Montfort ; mais je ne suis pas certain de cette détermi- nation ; l'un des individus, en effet, avait une coquille brisée, tandis que l’autre en était complètement dépourvu. Es trouvé lPampoule qui termine le pédoncule posté- rieur de la glande, car le nucléus viscéral, dans lequel il pénètre, avait été détruit sur les animaux que j'avais à ma disposition. La partie antérieure et renflée de la glande présente une structure tout à fait remarquable qui diffère complètement de celle qu’on observe dans les Pourpres etles Murex. Elle se présente sous la forme d'un sac divisé en deux lobes situés à la suite; des lamelles verticales parallèles et serrées s’implantent sur les parois du sac et s’avancent dans la cavité de la glande. Dans le lobe antérieur, ces lamelles (4) se dirigent d'avant en arrière et sensiblement de droite à gauche; dans le lobe postérieur (Æ”) ils sont d’abord transversaux, puis ils obliquent en arrière et pas- sent progressivement aux feuillets longitudinaux (4”) peu nombreux qui se dirigent dans le pédicule. Cette structure, remarquable à tous égards, serait à elle seule suffisante pour caractériser les Magiles. Je n’ai pas observé de renflement glandulaire au point où la glande spéciale débouche dans l’œso- phage ; j'ai simplement apercu une petite dilata- tion qui correspond, par sa position, au pharynx signalé par Carus en arrière des ganglions céré- broïdes!. Comme tous les savants qui se sont occu- pés du Magile, Carus n’a pas poussé sa dissection jusqu’à la glande spéciale impaire. 1. Carus, Ueber die Sonderbare selbstvertsteinerung des Gehäuses einer Schnecke des Rothes Meeres (Magilus antiquus). Museum Senckenbergianum, II.— Extrait dans les Ann. sc. nat., 2e série, VIII, 1837 — 272 — J'ai profité des exemplaires dont je disposais pour étudier les organes externes de la génération dans le Magile. Les opinions les plus diverses ont été émises à leur sujet. Sur quatre individus, Rüppel! a trouvé deux mâles et deux femelles, d’où il conclut que les sexes sont séparés chez ces animaux ; sa description du pénis doit être citée : « Un peu au-devant de lanus, dit-il, sur le côté droit du cou, se trouve, chez les individus mâles, une longue verge cylindrique, acuminée à son extrémité et renflée en massue à sa base "Ce DÉr nis est d’ailleurs représenté dans la figure 4 de la planche qui accompagne le Mémoire. Écoutons maintenant Carus qui a étudié un exemplaire re- cueilli par Rüppel : « Les organes externes de la génération se trouvent au côté droit de l’abdomen et affectent, dans l’échantillon que j'ai examiné, la forme d’une petite verrue à peine saillante, tandis que dans celui disséqué par M. Rüppel, il existait dans le même point une petite verge. Ce dernier naturaliste considère le Magile comme ayant, ainsi que les Buccins, les sexes séparés ; mais son opinion ne repose pas sur des preuves anatomi- ques irrécusables ; Cuvier, au contraire, pense que ce Mollusque immobile est un hermaphrodite par- fait, apte à se féconder lui-même.» Dans une figure qui accompagne son Mémoire, Carus a représenté un mamelon pénial au point occupé par le pénis dans la figure de Rüppel; sur le même dessin se 1. Rüppel, Mémoire sur le Wagilus antiquus, Montfort, — Mémoire de la Soc. d'hist. nat. de Strasbourg, 1, 1831. — 273 — trouve indiqué le pore génital; lPauteur n’a pas fait connaitre la nature de ce pore, n'étant pas fixé, comme on vient de le voir, sur la sexualité des Magiles. Les mêmes indécisions se rencontrent dans les observations de M. Deshayes sur les Lep- toconques : « Nous avons quatorze exemplaires de Leptoconques, dit-il, et à notre grand étonnement tous sont femelles ; aucun n'offre le moindre ves- tige de l'organe mäle à la place qu'il occupe dans les Pourpres et dans les Magiles. Est-ce le résul- tat d’un simple hasard ? Les Leptoconques seraient- ils hermaphrodites suffisants comme les Acé- phales ? » M. Fischer! à résumé exactement ces indécisions multiples en mettant en doute l’exis- tence de la verge dans les Magiles : « La présence d'organes d’accouplement est très extraordinaire, dit-il, chez des animaux complètement fixés. » De mes recherches sur les organes génitaux externes des Magiles, il résulte que Rüppel, le premier de tous les observateurs, avait parfaite- ment raison en attribuant aux Magiles un pénis et en les considérant comme des Animaux ayant les sexes séparés. Toutefois, ses observations sur l’ap- pareil génital du mâle sont très incomplètes en ce sens que l’orifice sexuel n’est pas plus décrit que figuré. Cet orifice (pl. v, fig. 2, "m) est représenté par un pore très étroit, silué au-dessous et un peu 1. Fischer, Manuel de Conchyologie, p. 649 : « Sur quatre individus examinés par Rüppel, deux étaient mäles et deux femelles. Les individus mâles étaient caractérisés par la pré- sence d'une verge (?) étroile, acuminée... » Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 18 op en arrière de l'anus; il débouche dans une gout- tière (»’) qui passe à côté de l’anus, remonte sur le côté droit du corps, atteint la nuque et se pro- longe jusqu’à l'extrémité du pénis. Ce dernier (p) est extrémement réduit, 11 mesure environ 2 mil- limètres et demi de longueur dans un animal dont la chambre palléale atteint près de 30 millimètres. Dans la femelle, on n’observe pas la moindre trace de mamelon pénial; l’oviducte se trouve à la place qu’occupe le canal déférent chez le màle, et l'orifice sexuel de la femelle, beaucoup plus grand que celui du male, occupe exactement la même place (pl. v, fig. 3, f). J'ai conservé intactes toutes ces préparations du Magile; etles deux individus que j'ai étudiés resteront au Muséum qui me les a communiqués. | Pour étudier les affinités des Magiles, et par suite des Coralliophilidés, on doit mettre immé- diatement de côté les organes génitaux externes, qui sont anormaux dans le màle et seront expli- qués plus loin. À part celte anomalie et celle tirée de l'absence de la radule, les Magiles nous appa- raissent comme des Gastéropodes très voisins des Buccinidés et des Muricidés. Comme les seconds, ils ont une glande spéciale impaire très dévelop- pée dans sa partie antérieure; comme les pre- miers, ils sont dépourvus de glandes salivaires annexes, et leur glande spéciale impaire affecte la forme d’un sac allongé. Les caractères tirés de la structure interne de cette dernière sont parlicu- liers aux Magiles et ne rappellent pas plus les — 275 — Muricidés que Ies Purpuridés. Comme les Muri- cidés dérivent à peu près évidemment des Bucci- nidés, on doit considérer les Coralliophilidés comme issus de la même souche, mais divergeant à partir du tronc. Ayant la même origine que les Muricidés, les Coralliophilidés peuvent par con- séquent avoir acquis quelques-uns de leurs ca- ractères; c’est ainsi qu'ils sont pourvus d’une glande de la pourpre comme la plupart des Muri- cidés. La réduction extrême du pénis, chez des animaux qui appartiennent à un groupe où le pénis est très développé, s'explique naturelle- ment par le genre de vie de ces animaux : les Ma- giles étant fixés sont par conséquent incapables de s’accoupler ; le pénis très développé qui leur avait été transmis, par voie d’hérédité, se trouvant inutile, s’est atrophié progressivement et s’est ré- duit aux dimensions minuscules qu’il possède dans le Magile. Il est à peu près certain que, parmi les quatorze Leptoconques observés par Deshayes, se trouvaient quelques mâles et, si l’on admet cette hypothèse, on devra également ad- mettre que l’atrophie du pénis chez les Lepto- conques a fait complètement disparaitre l’or- gane. Si l’on considère le sous-ordre des Pectini- branches tout entier, on observe que le pénis manque chez la plupart des Ténioglosses infé- rieurs (Mélanies, Cérithes), qu’il existe au con- traire très développé chez les Ténioglosses supé- rieurs (Cassidaires, Dolium, etc.), mais que, dans — 276 — ce dernier cas, l’orifice génital est resté dans sa position primitive, c'est-à-dire à côté de l'anus. Chez ces Ténioglosses supérieurs, le liquide sé- minal est recu dans une gouttière qui occupe exactement la position de celle signalée dans le Magile et qui se termine comme elle à l'extrémité du pénis. Si l’on passe des Ténioglosses aux formes plus parfaites du groupe des Sténoglosses, on observe que la gouttière s’est transformée en un canal qui continue immédiatement le conduit déférent primitif et s'ouvre à l’extrémité du pénis par un pore ; c’est ce qu’on observe notamment dans les Buccinidés et dans les Muricidés. En de- venant fixé, le Magile a par conséquent rétrogradé vers des formes inférieures, au moins dans son ap- pareil génital; cette régression s’est produite par deux procédés : 1° par l’'atrophie du pénis qui est devenue un organe rudimentaire ; 2 par la post- lion de son orifice génital qui occupe la même place que dans les Pectinibranches Ténioglosses. Le Magile, en un mot, a subi la loi de régres- sion inflexible qui s'applique aux Animaux libres, lorsque, pour une raison ou pour une autre, ils sont devenus sédentaires et fixés. La place des Haliadés, dans le groupe des Sté- noglosses, est plus difficile à préciser que celle des Magiles. Dans une monographie anatomique, publiée en 18581, M. Fischer a indiqué les diffé- rents noms et les diverses places qu’on lui avait 1. Fischer, Monographie du genre /alia, Risso, in : Journal de Conchyliologie, 2° série, IT. — 277 — assignés dans la classification. Je ne relèverai pas cette longue série synonymique, mais je ferai re- marquer que M. Fischer, se basant sur les carac- tères anatomiques et sur ceux tirés de la radule, était conduit à ranger l’Halia dans le groupe des Sténoglosses toxiglosses, dans le voisinage des Pleurotomes. Depuis, M. Poirier! à pu étudier plus complètement le même animal, et Ie résultat de ses recherches a été de placer l’Halia dans une famille très voisine de celle des Buceins. Pour donner une solution à ce problème délicat, il faut évidemment tenir compte de toutes les diffé- rences et de toutes les ressemblances que l’Halia peut présenter avec les animaux voisins. C’est évidemment un Sténoglosse ; il en présente tous les caractères, et cela ne fait doute pour personne. Dans ce groupe des Sténoglosses, il est certains caractères qui varient très brusquement et sans raison apparente; parmi ces organes il faut ranger la radule dont le nombre et la forme des dents peuvent varier dans des limites très vastes même dans des formes extrêmement voisines. D'autres organes se développent et se modifient lentement, progressivement, à mesure qu'on s'élève dans la série, et parmi ces organes il faut ranger la glande spéciale impaire et surtout les glandes salivaires annexes. La glande spéciale impaire ne peut jouer un grand rôle dans notre détermination, car on la 1. Recherches anatomiques sur l'Æalia Priamus, in : Bull. Soc. malac. fr., II, 1885. — 278 — trouve aussi bien chez les Toxiglosses que chez les Sténoglosses rachiglosses ; d’ailleurs elle est singulièrement modifiée dans l'Halia, où elle se présente sous la forme d’un siphon œsophagien démesurément allongé. Nous sommes réduits, par conséquent, à étudier seulement les glandes sali- vaires annexes. Ces glandes font toujours défaut chez les Toxiglosses, mais elles se présentent à divers degrés de développement, chez tous les ani- maux bien connus de la famille des Muricidés. Elles existent aussi dans l’Halia et présentent même un développement un peu plus grand que dans les Trophons (pl. vi, fig. 6); leurs conduits viennent s’ouvrir séparément sur la lèvre infé- ricure, c’est la seule différence qu'elles présen- tent avec les glandes salivaires annexes des Muri- cidés. Sur une coupe, ces glandes présentent en- core les trois cônes caractéristiques des glandes salivaires annexes : une zone de cellules granu- leuses à noyau énorme, une zone de fibres longi- tudinales et une zone très épaisse de fibres mus- culaires circulaires. Comme dans les Murex et no- tamment dans le Murex trunculus, les cellules à gros noyaux s’entremélent avec les fibres muscu- laires longitudinales, et, parmi ces dernières, les plus internes prennent une direction oblique afin de pouvoir s'engager entre les faisceaux des fibres annulaires. Les cellules de lassise glandulaire sont relativement peu élevées ; elles présentent à peu près la même longueur que celles de l'extré- nité antérieure de la glande des Murex, des Pour- ou pres et des Trophons. Il serait difficile de trouver des analogies plus complètes entre des Espèces appartenant à deux familles voisines, et les affini- tés des Haliadés avec les Muricidés me paraissent d’une évidence absolument frappante. On sait que M. Poirier était arrivé à un résultat à peu près identique en s'appuyant sur la forme dela coquille, sur l’ensemble des organes, et notamment sur la radule qui présente la même formule que celle des Murex et des Buccins. Les dents placées sur les bords de la radule, il est vrai, ne ressemblent que très imparfaitement à celles du Buccin, mais elles ne ressemblent pas davantage à celles des Toxi- glosses ; elles sont, dit M. Poirier, «en forme de lames allongées, aplaties, presque rectangulaires. Leur extrémité libre, plus large, est légèrement recourbée, et présente une grosse denticulation à bord arrondi, suivie d’une autre beaucoup plus petite ». Si l’on met de côté les Cônes, dont les dents ont une forme toute particulière, on trouve que les dents de l’Halia ressemblent bien peu à celles des autres Toxiglosses. J'ai sous les yeux deux radules, l’une de Pleurotoma nodifera, l'autre de Terebra maculata, et j'observe des dents accu- minées du côté interne, tandis que leur bord externe élargi ne présente pas de denticulation. Le développement des glandes salivaires an- nexes étant très évidemment progressif à mesure qu’on s'élève dans la famille et Les autres carac- tères essentiels, d'autre part, restant absolument constant dans toutes les Espèces, il est assez na- — 280 — turel de choisir ces glandes annexes comme un moyen d’élablir les affinités entre les différentes £spèces de la famille. Si nous joignons à cette famille celle des Haliadés, nous obtenons la série suivante de mesures pour les dimensions des glandes salivaires annexes : Rapportentre la longueur Longueur de Longueur de de la glande la glande. la coquille. et celle du corps. Murex trunculus : . , Cmm,75aumax. 58 millim. 1/80 — inflatus. . . . 6 millim. 200 -. 1/27 — nigritus. . . . # — 77 — 1/17 Trophon Philippianus. 4,5 HMS 1/9 Halia Priamus . . . , 11 — 52 — 1/5 Ocincbra erinaceus, , 15 — D — 1/2 Purpura lapillus , . , 16 — — 9/8 Les nombres situés dans la dernière colonne ne correspondent pas complètement au rapport qui existe entre la longueur de la glande et celle de la coquille ; cette dernière, en effet, a des épaisseurs très variables suivant les Espèces, et l’on a augmenté sensiblement la valeur du rapport quand la coquille était mince ; on l’a diminuée, au contraire, quand elle était épaisse. Ces nombres sont, par conséquent, très approximatifs, mais ils répondent à une progression naturelle d’autant plus exacte que le diamètre de Ia glande a une tendance à augmenter en même temps que sa lon- gueur. Dans la pl. vi, les figures 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8 donnent une idée très exacte de cette progres- sion, quoique les trois dernières figures soient deux fois moins grossies que les autres. Hope Si l’on joint, à cette série naturelle, les familles des Buccinidés et des Coralliophilidés, on est con- duit au tableau suivant : Sténoglosses supérieurs. Pas de glandes salivaires annexes. Des glandes salivaires annexes. Glande spéciale grosse et massive. Glande spéciale impaire sacciforme, peu glan- dulaire nr ere Glande spéciale impaire sacciforme, assez glan- duleuse,. 00 Glande spéciale impaire sacciforme, munie de feuillets eee Glandes salivaires an- nexes très réduites (BUS es SRE Glandes salivaires an- pexes très réduites (27) CR Pen: Glandes salivaires an- nexes très réduites MAP) 0e Glandes nexes très réduites, as- sez développées (1/9). an- salivaires an- Glandes salivaires nexes très réduites, as- sez développées (1/5). Glandes salivaires an- nexes développées(1/2). Glandes salivaires na- nexes très dévelop- pées:(5/8)" .. 1. | | | | E Le E ) |u | | Buccin Buccinides. Nasse Magile (Coralliophi- lidés). Murex trunculus inflatus nigritus. rophon Philip- pianus Muricidés. Halia Priamus (Ha- liadés). Ocinebra erina- ceus Pourpre, Con- cholepas Muricidés. Les affinités de ces différentes Espèces peu- vent être représentées brièvement par le schéma suivant : #10 — 02 /_ Coralliophilidés. Buccinidés — Haliadés. N Murex. — Trophon.— Ocinebra. — Purpura. — Concholepas. La dernière série tout entière correspond à la famille des Muricidés, et renferme les anciennes familles des Muricidés et des Purpuridés. Ce nou- veau groupement, élabli déjà par M. Fischer!, est complètement justifié par l’anatomie puisque les Murex possèdent comme les Pourpres des glandes salivaires ; par contre l’anatomie comparée ne per- met nullement de placerles Nasses et les Buccins dans deux familles différentes ; les deux genres sont si voisins que l'étude des organes rend à peu près impossible leur séparation. | Je ne veux pas terminer ces observations anato- miques sans présenter mes plus vifs remerciments à M. le professeur Perrier, du Muséum, qui, dans le but de faciliter mon travail, a eu l'extrême obli- geance de mettre à ma disposition quelques exem- plaires de Magiles et de Murex, à M. le profes- seur Marion, de Marseille, ainsi qu’à M. Vayssière, Maitre de conférences à la Faculté de cette même ville, qui me sont venus grandement en aide en m'adressant un grand nombre de Murex trun- culus. 1. Manuel de Conchyliologie. SAISIT ILE É A7 pr h C : 7 ux-Bidon li va = À.de\ iS ri EF L = douard Bry Pa IMpP. les annexes des : Gand | | CRU CR ne , | ee ne” Mg : È | ù . as : . 5 ( = È DA .. La — 283 — EXPLICATION DES PLANCHES Lettres communes. b, cavité buccale. — c, conduits des glandes sali- Fig 5: vaires normales. — €, conduits pairs des glandes salivaires annexes. — 0, orifices des conduits salivaires (glandes normales). — 0, orifices des conduits salivaires (glandes an- nexes). — æ, œsophage. — p, pharynx. — r, sac radulaire. — s, glandes salivaires normales. — s’, glandes salivaires annexes. — t, trompe. — u, conduit commun des glandes salivaires annexes. PLANCHE V. 1. Buccinum undatum, trompe et glandes sa- livaires. — La trompe a été ouverte sur la ligne médiane dorsale ; la cavité buccale estégalement ouverte, mais l’incision a été faite du côté gauche en sectionnant l’ex- trémité antérieure du conduit salivaire correspondant. — 2, branche sus-intes- tinale de la commissure viscérale. — }, branche sous-intestinale de la commis- sure. — m, muscles proboscidiens. — m, muscles du sac radulaire. — sp, ganglion sus-intestinal. — +v, aorte antérieure. (Grossissement 2.) . 2. Magilus antiquus ?) màle, intérieur de la chambre palléale. — Le manteau a été sec- Fig. qe ionné sur la ligne médiane dorsale et ra- battu à droite et à gauche; le nucléus vis- céral n’est pas représenté. — à, anus. — b, branchie.—", fausse branchie.—g, glande de la pourpre. — 7», pore génital. — 7», gouttière génitale faisant suite au pore. — p, pénis. — 7, rectum. (Grossissement 7/4.) 3. Magilus antiquus (?) femelle. — Ouvert d’abord comme le précédent, lanimal à été sectionné sur la ligne médiane dor- sale afin de mettre en évidence les organes contenus dans la cavité antérieure du corps, et notamment la glande spéciale im- paire £ qui a été ouverte en trois endroits différents pour montrer les feuillets ver- ticaux dont elle est formée. Dans le lobe antérieur k, ces feuillets se dirigent d’a- vant en arrière etun peu de droite à gauche ; dans le lobe postérieur Æ,ils deviennent sensiblement transversaux, mais passent peu à peu aux feuillets longitudinaux X” du prolongement postérieur. — /, tenta- cules.— 7, œil.— f, orifice génital femelle. — Les autres lettres comme dans la figure précédente. (Grossissement 2.) PLANCHE VI . Murex trunculus ; trompe et glandes sali- vaires préparées comme dans le Buccin (pl. v, fig. 1); la cavité buccale a été ou- verte sur. la ligne médiane dorsale. — 7, Bull. oc. malac. France 1888. Bouvier del. Imp. Edouard Bry, Paris. À. de Vaux-Bidon lith. Glandes annexes des Sténoglosses. Fio. Fig. 2 Qt NI — 285 — radule.— +’, artère proboscidienne.— Les autres lettres comme dans la fig. 1, pl. v. (Grossissement 7.) Murex trunculus, glande salivaire annexe du côté droit. (Grossissement 6.) Murex inflatus, la même glande. (Grandeur naturelle.) . Murex nigritus, la même glande. (Grossis- sement 5 1/2.) Trophon Philippianus, la même glande. (Grossissement 9 1/2.) ; 'C Lamnu lanc alivaire annexe Halia Priamus, glande salivaire ann du côté droit, avec l'extrémité de la trompe. (Grossissement 4.) Ocinebra erinaceus, glande salivaire annexe du côté droit. (Grossissement 6 1/3.) Purpura lapillus, a même glande. (Gros- sissement 7.) PLANCHE VII Trophon Philippianus, coupe transversale de la glande salivaire annexe. — e, couche cellulaire externe, — é,élémenis de la couche cellulaire isolés parmi les muscles. m, muscles circulaires.— 72’, muscles lon- gitudinaux et obliques.— g, assise glandu- laire interne. Trophon Philippianus, une portion de la coupe précédente très grossie. (Mêmes lettres. Fig. QT 116: D — 286 — . Halia Priamus, coupe longitudinale des parois de la glande salivaire annexe. — e, couches cellulaires. — Les autres lettres comme dans les deux figures précédentes. (D’après M. Poirier.) . Halia Priamus, coupe transversale du si- phon. (Mêmes lettres.) . Murex erinaceus, coupe transversale de la glande salivaire annexe. (Mêmes lettres.) Murex erinaceus, coupe du canal impair des glandes salivaires annexes au niveau de la partie antérieure de la masse buccale. (Mêmes lettres.) . Murex trunculus, coupe transversale de la glande spéciale impaire. (Mêmes lettres.) Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. APERÇU SUR LA FAUNE DES MOLLUSQUES FLUVIATILES DES ENVIRONS DE HAMBOURG M. Le D° GEORGES SERVAIN PRÉSIDENT —— TD — Il y a longtemps que nous désirions faire con- naître la faune fluviale des environs de Ham- bourg. Ce fut, en juillet de l’année 1883, pendant un court séjour à Hambourg, que, charmé par les alentours de cette vieille cité hanséatique, nous primes la résolution d'explorer, au point de vue scientifique, les environs de cette ville. Nos excursions, étendues dans un rayon de 20 à 25 kilomètres, n’eurent la durée que d’une se- maine. En 1884, nous avons déjà donné, dans les Bul- letins de la Société ([, p. 175-182), un aperçu sur les Vivipares qui vivent dans les nombreux cours d’eau de cette contrée. En ce moment, c’est l’en- semble complet de nos recherches que nous pré- — 288 — sentons, ensemble qui est loin d'atteindre au chif- fre d'Espèces que nous aurions pu faire connaitre, si, habitant du pays, nous avions pu sacrifier un temps plus long à nos explorations, mais, tel qu’il est, cet ensemble d’'Espèces offre un grand inté- rêt par les nombreuses formes qui y sont signa- lées, formes pour la plupart ignorées des auteurs allemands qui ne se doutent pas des richesses ma- lacologiques de leur pays. LIMNÆA Les Limnées sont très abondantes le long des différents bras de l'Elbe et principalement sur les bords des innombrables ruisseaux et canaux des environs de Hambourg. Nous avons constaté vingt Espèces de onze groupes différents". Stagnaliana. LIMNEÆA ARENARIA. — (Limnæa stagnalis, var. arenaria, Colbeau, in : Ann. Soc. malac. Belg. I, 186%, ‘p: 34, pl, 11, £ 5, et tClessin, Exec. Moll (fase. 3, 1877), p. 356, f. 200, et (2° édit. 1884) p- 363, f. 214). — Commune entre Eppendorf et Hambourg, ainsi que dans les canaux des iles de l'Elbe. Cette Espèce fait partie d’une petite série de Limnée stagnaliforme à test mince, de forme allongée et au dernier tour peu développé, telles 1. Nous renvoyons, pour la classification des groupes, à notre Histoire malacologique du lac Balaton (1881), où nous avons donné un apercu aussi complet que possible des Espèces du genre Limnæa. no — que les Limnæa anglica!, vulgata?, fragilis*, ete. LIMNÆA STAGNALIS, Lamarck, Anim. s. vert. p.91, 1801,et Bourguignat, in : Spicil. malac. p.94, pl. x11, f. 1-2, 1862 (Helix stagnalis, Linnæus, Syst. nat. (éd. X, 1758), I, p. 774; Buccinum stagnale de Müller, 1774, Bulimus stagnalis de Bruguière, 1788, etc.). — Les échantillons recueillis appar- tiennent à une forme 77in0or assez peu caractérisée et proviennent des bords de l’Elbe. LIMNEA TURGIDA, Hartmann, Gaster., pl. vi et x, 1844, et Bourguignat, in : Ann. Soc. malac. fr. [, 1870, p. 46. (L. stagnalis de C. Pfeiffer, 1821, et L. stagnalis, var. gallica, Bourguignat, olim). — Ce n’est également qu’une forme z#inor de cette Espèce que nous avons récoltée sur les bords de l’Elbe. Les Stagnaliennes sont, en somme, faiblement représentées aux alentours de Hambourg, et aucun des individus qu'on y trouve n’est bien typique. Auriculariana. LIMNÆA OBTUSA, Servain, Malac. Balaton, p. 51, 4. Mabille, Test. nov. Europ. diag. in : Guide du natur., p. 62, 1880. 2. Servain, Malac. Balaton, p. 45, 1881. (L. stagnalis, var. vulgaris, de Westerlund 1873, et de Clessin, 1877 et 1884. (Non L. vulgaris de C. Pfeiffer (1821) qui est une Espèce dif- férente.) 3. Fleming, in : Edimb. encyel, VII, I, p. 77, 1814 (Helix fragilis, Linnæus, 1758; L. stagnalis, var. subulata, de Wes- terlund, 1873, et Clessin, 1877 et 1884. (Non L, subulata de Kickx, 1830. Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — 19 — 290 — 1881 (L. auricularia, var. obtusa, Kobelt, in : Malak. BI., 1870, pl. 11, f. 6. — L. ampla, var. 5, obtusa, Clessin, Exec. moll. (3° fasc., 1877), p. 367, f. 315, et (2° éd. 1884), p. 375, f. 230). — L’Elbe, près Altona et rives de l’Alster. C’est la seule Auricularienne qui, à notre connaissance, existe aux environs de Hamboure. Rochiana. Linea Rocni, Férussac (père), 1807, in : Ser- vain, Malac. Balaton, p. 52, 1881. — Bords des mille et un canaux des iles de l’Elbe. La plupart des individus recueillis constituent une forme major. LIMNÆA ROSEA, Gallenstein (Limnæa mucronata, var, rosea, Clessin, Exc. Moll. (3° fase. 1877), p. 389, f. 218, et (2° éd. 1884), p. 378, f. 233). — Es- pèce peu commune. Ruisseaux près de Finkenwar- der, au-dessous de Hambourg, sur la rive droite de l’Elbe. Limosian«. LiMNEA Limosa, Moquin-Tandon, Moll. Fr. IT, 1855, p. 465, pl. xxxiv. f. 11-12, et Bourguignat, Malac. Alg., Il, 1864, p. 181, pl. xt, f. 4-7. (Helix Li- mosa, Linnæus, Syst. nat. (éd. X, 1758), [, p. 774 ; Limneus ovatus de Draparnaud, 1805). — Espèce assez abondante. Vallée de lAlster. LIMNÆA BALTHICA, Nülsson, Moll. Suec. p. 64, 1822 (Helix balthica, Linnæus, Faun. Suec. (2° édit. 1761), p. 532; Gulnaria ovata, var. balthica, Cles- — 291 — sin, Exc. Moll.{3° fasc. 1877), p.374, f. 227, et (2° éd., 1884), p. 383, f. 242). C’est la Limnée la plus commune. On la rencontre partout, ainsi qu'une variété z#1nor de cette Espèce. Ampullaceana. LIMNÆA SUBAMPULLACEA, Bourguignat, in : Ser- vain, Malac. Balaton, p. 54, 1881. — Peu abon- dante. Canaux près de Kirchdorf. LiMNEA BESNARDIANA, Servain,sp.nov.— Coquille ovuloïde, aussi obtuse supérieurement qu’infé- rieurement, à test mince, transparent, peu bril- lant, sillonné par des striations régulièrement cspacées et saillantes ; coloration cornée, souvent recouverte par un enduit noir très tenace ; spire très courte, très obtuse, néanmoins à sommet proé- minent et mamelonné ; quaire tours, dont les su- périeurs excessivement exigus et presque nuls comparativement aux deux inférieurs. Dernier tour très grand, presque rond à son origine, puis simplement convexe, dans un sens oblong, vers l'ouverture, qui est verticale, exactement oblongue et intérieurement blanche ; bord columellaire non tordu,noncanaliculé, simplementcintré; péristome mince, droit, légèrement patulescent à la base. — Haut., 11; diam., 8; haut. de l'ouverture, 9 millim. et demi. Cette Espèce se distingue de la Z. gacialist par 1. Dupuy, Cat. extram. Gall. test. n° 199, 1849, et Hist. Moll. (5° fasc., 1851), p. 479, pl. xx, fig. 1. Espèce pyré- néenne. moe son premier tour embryonnaire saillant et mame- lonné, par son dernier tour plus renflé et plus rond à son origine, par son bord columellaire non recliligne, mais régulièrement cintré, sans sinus canaliforme et non aussi recouvert par la callosité, par son péristome patulescent à la base et par son test sillonné de striations régulières bien espacées et saillantes. On distinguera encore cette Limnée de la Zim- næa mamillatai par son test moins transparent, moins vitrinoïde et sillonné par des striations d’un mode différent, par sa spire moins courte, par ses deux tours supérieurs moins exigus, par son ouverture non oblique, mais verticale, exactement oblongue, pas plus dilaté supérieurement qu’in- férieurement, par sa columelle non tordue, non canaliculée, non droite, mais cintrée, par son pé- ristome moins délicat, offrant à la base une patu- lescence sensible. Cette Limnée, dédiée au docteur Victor Besnard, de Saumur, vit dans la vallée de l’Alster. 1. Bourguignat, mss. 1875, et in : Servain, Malac. Balaton, p- 4 (sans desc.) 1881. Petite Espèce des environs de Biarritz (Basses-Pyrénées), de forme ovuloide, à test vitrinoïde, très brillant, d'un corné pâle, avec des striations très fines, cà et là proéminentes et ressemblant à des lamelles ; spire très obtuse, presque nulle, surmontée d’un petit sommet mamelonné. Quatre tours, dont les deux supérieurs sont si petits que l'on aperçoit de face seulementle mamelon du sommet; dernier tour convexe, formant à lui seul presque toute la coquille ; ouverture légère- ment oblique, d’une forme ovalaire allongée, relativement ample à la base; columelle presque droite, subtordue et faiblement canaliforme au sommet; péristome très mince; bord externe arqué en avant. — Haut, 10; diam., 8; Haut. ouv., 9 millim. Nivalisianda. LiMNEA NELDYANA, Servain, sp. nov. — Coquille de forme écourtée-ventrue, à test fragile, transpa- rent, terne, d’un corné-verdâtre, souvent sali, et sillonné par des striations lamelliformes régu- lières et très émoussées ; spire courte, brièvement atténuée-conoïde, à sommet aigu et très petit. Quatre à cinq tours bien convexes, dont les deux supérieurs comparativement très exigus; dernier tour très grand, rond, presque cylindrique ; ouver- ture verticale, ovale; péristome mince et droit; bord collumellaire légèrement cintré ; bords mar- ginaux convergents, peu distants et réunis par une callosité blanche, s'étendant d’une facon no- table sur le sommet du bord columellaire. — Haut., 12 ; diam.,9 ; haut. de l’ouverture, 9 millim. Cette Espèce recueillie dans un ruisseau de la Vallée des Femmes (Frauenthal), et à laquelle nous attribuons le nom du docteur Adolphe Bou- leau-Neldy, d'Angers, se distingue de la L. get- sericolat, la seule Limnée avec laquelle elle a des ressemblances de taille et de contour, par sa colo- ration et le mode de ses striations, par ses tours supérieurs un peu plus exigus, par son dernier tour plus ventru-arrondi, par son ouverture plus régulièrement ovale, notablement plus cintrée du côté externe, par ses bords marginaux plus con- vergents et moins distants. 1. Beck, Ind. Moll. mus. Ch. Friedr., p. 114, et Môrch., Moll. Island., p. 16, 1868. Espèce d'Islande. 0 Peregriana. LiMNÆA EuMICRA, Servain, Malac. Balat., p. 73, 1881.— Peu abondante; dans les alluvions de l’'Elbe, au-dessus de Hambourg. Cette Limnée est le seul représentant que nous connaissions, dans ce pays, du groupe si nombreux de la Z. peregra. Corvusianda. LiMNÆA BADIA, Servain, Malac. Balaton, p. 60, 1881 (Limnæus badius, Xuster, Limn. in : Chemnitz (2° éd.), pl. 1v, fig. 18-19, 1862). — Rare. Alluvions des bords de l'Elbe. Palustrisiana. LiMNÆA PALUSTRIS, Fleming, Brit. anim., p. 274, 1828 (Buccinum palustre, Müller, verm. hist. IT, p. 131, 1774). Nous n'avons pu rencontrer des échantillons typiques, mais seulement des indivi- dus appartenant à une variété z7inor. Vallée de lAlster, canaux des iles vis-à-vis Hambourg. LiMNæa Fusca', Servain, Malac. Balat., p. 61, 1881 (Limnæus fuseus, C. Pfeiffer, Deutsch. Moll., f, 1821, p. 92, pl. 1v, fig. 25). — Espèce assez com- mune dans tous les canaux et les ruisseaux. LIMNÆEA VOSGESIACA, Puton, Essai Moll. Vosges, p. 28, 1847. — Echantillons bien typiques, et abondants sur les bords de l'Elbe et dans la vallée de l’Alster. 1. Non Limnæa fusca de presque tous les auteurs ; la vraie fusca a une spire peu allongée. — 295 — Fenztanda. LIMNÆA MARITIMA, Clessin, in : Malak. BI., 1878, p. 76, pl. m1, f. 17 (médiocre et peu exacte.) — Nous n'avons pu recueillir de cette Espèce suédoise qu'une forme z7inor, du reste assez bien carac- térisée. Bords de l'Elbe, près Altona. Truncatulian«. LIMNEA SUBULATA!, Servain, Malac. Balat., p. 65, 1881 (Limnæus subulatus, Xickx, Syn. Moll. Bra- bantiæ, p. 60, pl. 1, f. 13-14, 1830). — Espèce rare. Un seul individu bien typique dans les allu- vions de l’Elbe, près de Steinwärder. Cette Limnée a été mal comprise par presque tous les auteurs, qui ont cru voir en elle soit une variété de la stagnalis, soit une forme du groupe de la palus- tris ou de la peregra. La vraie subulata de Kickx, dont cet auteur a donné une bonne description et unc excellente figure, appartient, au contraire, au groupe des Truncatuliana. LIMNÆA TRUNCATULA, Goupil, Moll. Sarthe, p. 64, pl. n, f. 1-3, 1835 (Buccinum truncatulum, Müller, Verm. hist. IT, p. 130, 1774). — Le type truncatula est peu commun ; mais, en revanche, on rencontre dans tous les ruisseaux, dans tous les canaux, ainsi que dans les alluvions du fleuve, en grande abondance, la var. minuta (Lim- 1. Non L, subulatus, Dunker, in : Kuster (2° éd. Chemnitz), Limn., 1862, p. 24. Nec L. stagnalis, var. subulata de Wester- lund, 1873, de Clessin, 1877 et 188%, etc. — 296 — næa minula, Dupuy, Hist. Moll. (5° fasc., 1851), p. 469, pl. xx1v, f. 1; Limneus minutus, Drapar- naud, Tabl. Moll., p. 51, 1801, et Hist. Moll., p. 53, pl. 111, f. 5-7, 1805). Les autres variétés que nous avons pu recueillir, mais plus rarement, sont: 1° var. mecinia, Bourg. (olim. L., productat, Bourg., in : Servain, Malac. Balat., p. 64, 1881), forme à spire allongée ; 2° var. oblonga, Puton, Moll. Vosges, p. 60, 1847, et Clessin, Exec. Moll. (3° fasc. 1877), p. 383, f. 329; enfin, 3°, la var. ven- tricosa (L. truncatula, var. ventricosa, Moquin- Tandon, Hist., Moll. Il, 1855, p. 473, pl. xxxiv, f. 23), caractérisée par un dernier tour relative- ment très renflé. LIMNÆA MONTANA, Bourguignat, in : Servain, Ma- lac. Balat., p. 53, 1881. — Cette belle et élégante Limnée, découverte, d’abord, près de Barcelon- nette, dans une source à 3 kilom. de cette ville dans la direction de l'Enchastraye (Basses-Alpes), puis, dans la Durance, près Briançon (Hautes- Alpes), enfin, dans l’Erve à Thévalles, près Ché- méré-le-Roy (Mayenne), vit également dans un petit ruisseau près de Hambourg, où nous avons été assez heureux pour en recueillir un individu identique au type de Barcelonnette. Coquille fluette, très allongée, de forme élancée comme une Hohenwarthie ; test délicat, subtrans- parent, corné, finement striolé ; spire longuement acuminée, à sommet néanmoins un tant soit peu 1. Non L. producta de Colbeau, 1859, qui est une forme du groupe des Stagnaliana — 09 obtus. Six tours très renflés, cylindriques, à crois- sance rapide bien que régulière, et séparés par une suture si profonde que les tours, malgré leur forme cylindrique, paraissent comme un peu éta- gés. Dernier tour relativement peu ample, moins cylindrique vers l’ouverture, qui est faiblement oblique, et d’une forme suboblongue-ovalaire ; péristome droit, mince, avec une légère tendance à la patulescence à la base; bord columellaire relativement robuste seulement au sommet. Bords marginaux rapprochés, réunis par une callosité se développant sur le sommet du bord columellaire sous l'apparence d’une membrane triangulaire al- longée. — Haut., 7; diam., 2 1/2; Haut. ouv., 3 millim. PHYSA PHYsA FONTINALIS, Draparnaud, Tabl. Moll., p:52, 1801, et Hist. Moil., p. 5%, pl. ne, , £ 2829, 1805 (Bulla fontinalis, Linnæus, Syst. nat. (ed. X, 1758), I, p. 127). — Fossés à Steinwärder, près Hambourg. PLANORBIS Contortian«. PLANORBIS CONTORTUS, Müller, Verm. Hist., II, p. 162, 1774 (Helix contorta, Linnæus, Syst. nat. (ed. X, 1758), p. 770). — Alluvions de l’Elbe, au- dessus de Hambourg. = 998 Corneana. PLanorgis TAGiTIANUS, Letourneux, Sp. nov. 1878, et in : Servain, Malac., Balat. p. 82, 1881, et Malac. Grandlieu, in : Bull. Soc. malac. Fr., IV, p. 247, 1887. — Cette belle Espèce, caractérisée par une croissance supérieure excessive du der- nier tour, se rencontre assez fréquemment sur les bords de l'Elbe. PLANORBIS CORNEUS, Potret, Prodr., p. 87, 1801, ct Draparnaud, Mist. Moll., p. 43, pl. 1, f. 42-44, 1805. (Helix cornea!, Linnæus, Syst. nat. (ed. X, 1758), I, p. 770.) — Nous n'avons pu recueillir qu'une forme inor, forme très abondante sur les bords de tous les canaux. PLANORBIS NORDENSKIOLDI, Bourguignat, in Amén. Malac., II, p. 129, 1859, et Servain, Malac. Balat., p. 83. 1881. (Planorbis corneus?, Nordens- kiold et Nylander, Finl. Moll., p. 60, pl. 1v, f. 48, 1856. Planorbis corneus, var. ammonoceras, Westerlund, in : Kobelt, Iconogr., p. 26., f. 1928, 1880). — C’est, de tous les planorbes de ce groupe, le plus répandu dans tous les cours d’eau de ce pays. Umbilicatian«. PLANORBIS UMBILICATUS, Müller, Verm. Hist. II, p. 160, 1774, et Westerlund, in : Malak. B1., 1875, p- 102. (Helix planorbis, Linnæus, 1758 ; Planorbis 1. Non Helix cornea de Draparnaud. 2. Non Planorbis corneus, de Poiret, de Draparnaud, etc. — 299 — marginatus, Draparnaud, 1805 ; Planorbis compla- natus, Dupuy, 1855, etc...) — Espèce peu abon- dante, Alluvions de l’Elbe. PLANORBIS DUuBIUS. Hartmann, Wurmer, in Neue-Alpina, 1, 1821, p. 254, et Gaster. Schweiz, p. 1, pl. xxxu, 1844, et Bourguignat, Malac. 4-Cantons, p. 44, pl. 1, f. 21-23, 1862. — Ruisseaux près de Steinwärder. Assez rare. PLANORBIS CARINATUS, Müller, Verm. hist., IF, p. 157, 1774, et Bourguignat, Malac. 4-Cantons, p. 45, pl. 1, f. 24-26, 1862. — Peu commun. Allu- vions de l’Elbe et rivière de l’Alster. Vorterianda. PLANORBIS VoRTEx, Müller, Verm. Hist. Il, p. 158, 1774 (Helix vortex, Linnæus, Syst, nat. (ed. X, 1758), 1, p. 772). — Beaux échantillons dans les ruisseaux, les canaux et les fossés des envi- rons de Hambourg. PLANORBIS HYPOGYRTUS, Servain, Spec. nov.— Co- quille ayant l'apparence d’un PL. vortex, mais en différant essentiellement par une surface inférieure tout à fait bombée, et par une surface supérieure entièrement concave (concavité très prononcée); test subtransparent, finement striolé, d’une teinte cornée, recouverte d’un enduit bien noir. Six à sept tours fortement carénés, à croissance tres lente, et séparés par une suture profonde en des- sus et presque linéaire en dessous; dernier tour à peine plus grand que l’avant-dernier, entouré d'une forte carène médiane qui, vers l'ouverture, — 300 — parait un tant soit peu inférieure par suile d’une convexité plus accentuée de la paroï supérieure en cet endroit; ouverture oblique, petite, d’une forme ovalaire, légèrement subtriangulaire ; pé- ristome simple et aigu. — Epaiss. 1 1/2; diam. max., 10 millim. Cette jolie Espèce est assez abondante le long des canaux et des ruisseaux. VIVIPARA Les Vivipares des environs de Hambourg, ainsi que nous l’avons dit, ont déjà servi de thème à un de nos Mémoires malacologiques publié dans le premier volume (1884, p. 173-182) des Bulletins de la Société. Dans ce Mémoire, nous avons si- gnalé treize Espèces, de onze groupes distincts. Nous rappellerons succinctement ces Espèces, en priant nos amis de se reporter à notre travail pour de plus amples détails!. Contectiana. Vivipara CONTECTA, Bourguignat, Viv. d'Europe in : Spicil. malac., p. 126, pl. x, f. 2, 1862 (Cyclos- toma contectum, Millet, 1815). — Echantillons bien caractérisés, mais un peu inférieurs en taille à ceux d'Angers. Espèce très abondante sur les bords de l'Elbe, dans les détritus, ainsi qu’une variété, la var. minutula (Bourg., Rec. Vivip., p.9, 1880). 1. Voir également le Recensement des Vivipares du système européen, de M. Bourguignat (1 vol. in-8, 1860). — 3Û01 — Vivipara BRACHYA, Letourneux, in: Bourguignat, Recens. Vivip., p. Il, 1880. — Bords de l’Elbe et de lAlster. — Commune. Lacustrianda. VIVIPARA LACUSTRIS, Beck, in : Amtl. Bericht, 1847, p. 123, et Bourguignat, Recens. Vivip.. p-. 14, 1880. Echantillons d’une taille un peu infc- rieure au type danois. — Moins abondante. VivipaRA PALUDOSA, Bourguignat, Recens. Vi- vip., p. 20, 1880. — Bords de l’Elbe dans les alluvions. ViviPaRA RANARUM, Servain, Vivip. Hamb., in: Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 176. — Espèce peu commune. Bords des canaux. Gallandiana. VIVIPARA OCCIDENTALIS, Bourguisnat, in: Ann. malac., I, p. 57, 1870, et Récens. Vivip., p. 25, 1880. — Assez commune sur les bords des ca- naux. Vivipara BourGuiGxari, Servain, Vivip. Hamb., in : Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 177, pl. ri, f. 6. — Espèce rare. Détritus de l’Elbe, en amont de la ville. Acerosiand. Vivipara PÆTELIANA, Servain, Vivip. Hamb., in: Bull. Soc. malac. Fr., 1, 1884, p. 179. — Commune sur les bords du fleuve. Fasciatiand. VIVIPARA SUBFASCIATA, Bourguignat, in : Ann. malac., [, p. 50 et 59, 1870, et Recens. Vivip., p. 37, 1880, et Servain, in: Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 179, pl. nr, f. 10. — Assez abondante dans les canaux de l'Elbe. VivipaRa FASCIATA, Dupuy, Mist. Moll. Fr. (5° fasc., 1851), p. 540, pl. xxvit, f. 6 (Nerita fas- ciata, Müller, 1774). — Espèce commune, ainsi que sa variété tumida. (Bourg., Recens. Vivip., p. 40, 1880). Albisian«a. VIVIPARA ALBISIANA, Servain, Vivip. Hamb., in: Bull. Soc. malac. Fr., I, 1884, p. 180. — Détritus des bords de l’'Elbe. ViviPaRa PENTHICA, Servain, Vivip. Hamb., in: Bull. Soc. malac. Fr., 1, 1884, p. 180, pl. nt, f. 8-9. — Assez commune dans les détritus. Sphæridian«. VIVIPAKA STRONGYLA, Bourguignat, Recens. Vi- vip., p. 90, 1880. — Espèce rare ; bords du fleuve. BYTHINIA Tentaculatiana. BYTHINIA TENTACULATA, Gray, Turt. Man. (2° édit., 1840), p. 93. (Helix tentaculata, Linnæus, Syst. nat. (ed. X, 1758), [, p.774). — Espèce peu com- — 303 — mune, sur les bords de lElbe, où nous avons re- cueilli également quelques échantillons de la va- riété producta (Menke, 1830) et de la variété tumida (Servain), caractérisée par un avant-der- nier lour très renflé, et qu’il ne faut pas confondre avec l’'Espèce suivante. BYTHINIA INFLATA, Servain (Paludina inflata, Hansen, Ofvers. of k. vet., akad. Forh., 1845, p. 254, et Kuster, Palud. (2° éd. Chemnitz), p. 34, pl. vit, f. 20-24, 1852). — Espèce bien caractérisée que les auteurs modernes allemands ont con- fondue, bien à tort, soit avec la Byth. tentaculata, soit avec la Byth. Leachi. — Alluvions de l’Elbe. Assez rare. BYTHINIA BOTTNICA, Anderson (Bythinia tenta- culata, var. Bottnica, Clessin, in : Malak. BI., 1878 p- 71, pl. ni, f. 7). — Cette Bythinia, très Létinéte de la tentaculata, mérite d’être conservée comme Espèce. Excessivement abondante dans tous Îles canaux, les ruisseaux et les environs de Ham- bourg BYTHINIA BOGICA, Bourguignat, in coll. 1874. (Paludina Bogensis, Dubois, in : Kuster, Palud. Crédit» Chemnitz)/p: 510 pl vaste LS); Espèce rare. Alluvions de l'Elbe. Cette Bythinia, dont le type provient de la rivière Bog (Pologne et Russie), affluent de l'estuaire du Dnieper, a une légère apparence limnéiforme. ByTrHinia DECIPIENS, Bourguignat, in coll., 1874, (Paludina decipiens, Millet, in : Mag. zool, p. 2, pl. zx, f. 2 (fig. inexacte), 1843). — Assez abon- — 304 — dante le long des canaux. Cette Espèce prise par presque tous les auteurs pour la Byth. Leachi de Sheppard, qui est une forme plus petite, à tours plus ventrus, à suture profonde, à spire conique, etc., est une Bythinie très distincte, à l’avant-der- uier tour un tant soit peu plus ventru que le der- nier et dont l’ouverture est relativement exiguë. ByYTHinia TRosCHELI, Frauenfed, in : Verh. K. K. zoo!. Bot. Gesellsch., Wien, 1862, p. 1149 (Palu- dina Troscheli, Paasch, in : Wiegm. Arch., 1842, I, p. 300, pl. vi, f. A-D, et Kuster, Palud. (2° édit. Chemnitz), p. 38, pl. var, f. 8-11, 1854). — Peu commune. Bords des canaux. Leachiana. “ ByrHinia LEacui!, Âeeve, Moll. Brit. isles, 1863, p- 190, avec figure excellente et très exacte (Turbo Leachii, Sheppard, in : Trans. Linn. Soc. XIV, 1823, p. 152). — Cette Espèce peu connue et qui n’a été vraiment comprise que par le sa- vant L. Reeve,se rencontre bien caractérisée dans les alluvions du fleuve. Coquille peu abondante. BYTHINIA AMMÆCIA, Servain, spec. nov. — Co- quille aux deux derniers tours relativement très ventrus, très gonflés et si gros comparativement aux quatre supérieurs, qui forment la spire, que celle-ci parait disproportionnée et comme posée sur les deux derniers. La croissance spirale, par suite d’un accroissement subit entre le quatrième 1. Non Bythinia Leachi de Woquin-Tandon, Mist. Moll., 1855, p. 999, pl. xxxix, fig. 20-22, et des autres auteurs. — 30 — tour et l'avant-dernier, produit une irrégularité frappante qui donne à la spire un air d’exiguité remarquable. Test subtransparent, brillant, corné, finement striolé et pourvu, en dessous, d’une pe- ile perforation ombilicale. Spire conoïde, assez courte, offrant une disproportion notable au point de vue de la grosseur entre la taille des tours su- périeurs et celle des inférieurs. Six tours arron- dis, séparés par une suture profonde. Dernier tour gros, ventru, presque cylindrique, égalant la moitié de la hauteur. Ouverture très faiblement oblique, légèrement échancrée, presque ronde. Péristome un peu bordé et faiblement patulescent dans tout son contour. — Haut., 10 ; diam., 7 ; haut. de l’ouverture, 5 millim. Espèce rare. Bords de l’Alster. Orsinianda. BYTHINIA BALATONICA, Servain, Malac. Balat., p- 91, 1881, et Westerlund, Palæarct. reg. :Bin- nenconch., 1v, 1886, p. 20. — Assez répandu dans les alluvions sur le bord des cours d’eau. AMNICOLA Les trois Espèces que nous allons signaler sont très intéressantes, parce que ce sont les premières Ammicoles recueillies dans le nordde l'Allemagne. Nous les avons trouvées, par hasard, au milieu des détritus qui obstruaient l'intérieur de quelques Limnées provenant de la vallée de l’Alster et de celle des Femmes (Frauenthal). Ces Espèces appar- Bull. Soc. maluc. France. V. Mars 188$. — 20 — 3060 — tiennent à la série des Azrnicola pycnolena, per- forata et Letourneuxiana! d'Algérie. AMNICOLA ALSTERICA, Sereain, Sp. nov. — Co- quille de très petite taille, d'une forme subova- laire presque ronde, tout en étant très ventrue, et pourvue, en dessous, d’une fente ombilicale oblique ; test relativement épais, subopaque, bril- lant, presque lisse, d’un corné-verdâtre, recouvert de saletés ; spire excessivement courte, très ob- tuse; quatre tours convexes; tours supérieurs très petits; avant-dernier énorme, rond et gonflé ; suture profonde ; dernier tour très grand, presque cylindrique ; ouverture détachée, à peine oblique, régulièrement ovale, avec une angulation à la parlie supérieure, et entourée par un bord péris- tomal continu, robuste, très épais, oblus, seule- ment légèrement patulescent à la base ; opercule (inconnu); — haut., 3; diam., 2; haut. ouverture 2 millim. — L’Alster, près de Hambourg. AMNICOLA HocHBURICA, Servain, Sp., nov. — Co- quille un peu plus petite que la précédente, très globuleuse-ventrue, moins haute et relativement plus large, pourvue, en dessous, non d’une fente, mais d’une perforation ombilicale bien ronde; test solide, néanmoins plus transparent, brillant, lisse, d’un ton opalin, recouvert d’un enduit vert très tenace, ce qui donne à la surface un aspect d’un vert foncé; spire très obtuse, un peu moins écourtée que celle de l'Espèce précédente ; quatre 1. Voir la Malacologie de l'Algérie, par M. Bourguignat. 2 vol. in-4 avec pl., 1864. — 307 — tours cylindriques séparés par une suture pro- fonde ; tours supérieurs très pelits, sans être pour cela aussi exigus de ceux de l'A/sterica ; tours in- férieurs cylindriques, très ventrus, relativement énorme ; ouverture un peu plus détachée, un peu plus oblique, presque sphérique, avec un senti- ment d'angulation à la partie supéricure, et en- tourée par un péristome continu, robuste, épais, obtus, et un tant soit peu paltulescent dans tout son contour; opercule (inconnu); haut., 2; diam., 2; haut. ouverture, un quart de millimètre. Cette Amnicole, si différente de la précédente, vit également dans l’Alster. AMNICOLA MULIERUM, Servain, Sp. nov. — Co- quille très petite, ventrue-globuleuse, un tant soit peu ovalaire et pourvue, en-dessous, d'une fente ombilicale à moitié recouverte par l'expansion du bord columellaire ; test assez délicat, transparent, poli, brillant, d'une teinte cornée pâle; spire courte, très obluse, un peu plus développée que celle des deux Espèces précédentes; quatre tours également convexes, séparés par une suture moins profonde; tours supérieurs exigus, néanmoins pas aussi petits que ceux des A/sterica et Hoch- burica ; dernier tour très grand, bien rond à son origine, et devenant, vers l'ouverture, un tant soil peu subovale ; ouverture non détachée, faible- ment oblique, très légèrement échancrée, de forme ovale, avec une angulation prononcée à sa partie supérieure ; péristome non continu, relali- vement peu épais, néanmoins un peu obtus et très — 308 — faiblement bordé, non patulescent ; bord columel- laire plus robuste, réfléchi sur la perforalion ; bords marginaux réunis par une callosité ; oper- cule (inconnu); haut., 2; diam., 1 1/3; haut. ou- verture, 4 millim. Cette Espèce, qui ne peut être comparée avec les deux précédentes à cause de son ouverture non détachée, de son péristome non continu, etc. vit dans le ruisseau de la Vallée des Femmes (Frauenthal). VALVATA Piscinaliana. VALVATA OBTUSA, Brard, Coq. Paris, p. 190, pl. vi, fig. 17, 1815, et Bourguignat, Màlac. Aïx- les-Bains, p. 68, pl. 1, fig. 16-20, 1864 (Nerita ob- tusa, Studer, Faun., Helv., in : Core, Trav. Schw. III, p. 436, 1789). — Alluvions de l’Elbe. Assez abondante. VALVATA PISCINALIS, Férussac (père), Essai syst. Conch., p. 75, 1807, et Bourguignat, Malac. Aix- les-Bains, p. 69, pl. 1, fig. 11-15, 1864 (Nerita pis- cinalis, Müller, Verm., hist. IT, p. 172, 1774). — Es- pèce très commune dans tous les détritus de l'Elbe et de ses différents canaux. Il y a peu d’échantil- lons vraiment typiques, presque tous appartien- nent à une variété obtustuscula. VALVATA FLUVIATILIS, Colbeau, Matér. faune Belg., 1859, p. 11, et in: Ann. Soc. malac. Belg., 1868, pl. 11. fig. 16. — Rare. Deux échantillons seulement dans les alluvions du fleuve. — 309 — VALvA DbEPRESSA, C. Pfeiffer, Syst. Deutsch. Moll. 1, p. 100, 1821. — Cà et là, dans les al- luvions. VALVATA SPIRORBIS, Draparnaud, Moll. Fr., p. 42, pl. 1, fig. 36-38, 1805. — Avec la précé- dente. Peu abondante. Cristatian«. VALVATA PLANORBULINA, Paladilhe, in : Nouv. miscell. malac. (2° fasc. 1867), p. 49, pl. ru, fig. 23- 26. — Nous n'avons pu rencontrer la Valvata cris- tata de Müller, si répandue en Europe, mais, en échange, nous avons recueilli dans les alluvions quelques individus, bien caractérisés, de la petite Planorbulina de France, parmi lesquels un échan- tillon remarquable par ses tours tout à fait dis- joints. SPHÆRIUM Rivicolian«. SPHÆRIUM Morixi, Servain, Moll. Acéph. Francf., p. 11, 1882. — Bords de l’Elbe. Espèce remar- quable par sa forme relativement allongée compa- ralivement à sa hauteur, et par le peu de convexité de son bord inférieur. SPHÆRIUM GALLICUM, Bourguignat, mss., 1870, in : Servain (Loc. sup. cit.), p. 16, 1882. — Sur les bords du fleuve où nous n'avons pu recucillir qu'une forme 7inor. — 310 — SPHÆRIUM RIVICOLA! (pars), Kobelt, Iconogr. Rossm., 1880, fig. 21034 seulement (exel. fig. 21058) (Cyclas rivicola, Leach, in Lamarck, Anim. s. vert., V, 1818, p. 558). — Espèce peu abondante. Bords des canaux à Finkenwerder. SriLERIUM BourGuIGNATI, Lallemant et Servain, Moll. Jaulg., p. 46, 1869. — Nous n'avons ren- contré que quelques exemplaires d’une variété minor de cette Espèce remarquable par sa forme comprimée, peu renflée, par ses sommets écrasés, très obtus, non proéminents, par ses striations moins saillantes et plus délicates. — Environs de Steinwarder. SPHÆRIUM BOETTGERIANUM, Bourguignat, in Ser- vain, Moll. Acéph Francf., p. 18, 1882. — Cette Espèce de la Vistule vit également dans PElbe, où nous en avons recueilli quelques exemplaires bien caractérisés. Solidiana. SPHÆRIUM BRIANDIANUM, SerPait, SPEC. NOV. — Cette petite Espèce, à valves épaisses, ciselées de grosses côtes concentriques analogues à celles qui caractérisent le Sph. Solidum?, se distingue de cette coquille par sa taille presque moitié 1. Non Sphærium rivicola de presque tous les auteurs qui, sous ce nom, ont confondu plusieurs Espèces. 2. Bourguignat, in : Amén. malac., in : Rev. et magas. zoo!., p- 345, août 1853. (Cyclas solida, Normand, Esp. Cyel. valenc., ». 6, fig. 3-4, 1844,, Espèce de l'Escaut, type de la série des Ï bte } F YP Cyrenastrum (Bourg., Monogr. sphær, p. 11, 1851). — 311 — moindre (long., 7; haut., 5 ; épaiss., 3 1/4 mill."), par sa forme sensiblement plus allongée et un tant soit peu plus inéquilatérale, par son contour infé- rieur moins exactement arrondi, par ses sommets à peine bombés, non proéminents, lisses et sans traces de rides circulaires, et notamment par ses valves peu bombées, dont la convexité va en s’at- ténuant presque rectilignement jusqu’au bord inférieur à partir de la région ombonale, où se trouve le maximum de bombement?. Cette Espèce, à laquelle j'attribue le nom du D° Ernest Briand, d'Angers, parail peu abondante, elle vit dans quelques canaux des iles entre Har- bourg et Hambourg. Cornean«. SPHÆRIUM PISIDIOIDES, Gray, in : Ann. nat. Hist. (2° sér., xvur, 1856), p. 25. — Dans la vase sur le bord des fleuves. Assez commune. Nous avons dé- couvert, en outre du type, une charmante variété à laquelle nous donnons le nom de ynchonella, caractérisée par son contour postérieur nettement rostriforme. SPHÆRIUM SCALDIANUM, Bourguignat, Monogr., Sphær., p. 16, pl. n1, fig. 1-5, 1854 (Cyclas scal- 1. Les dimensions du Sphær. solidum sont : long, 10 ; haut.,9; épaiss., 6 millim. 2. Chez le Sphærium solidum le maximum est plus médian, et les valves, très renflées, ventrues, offrent une rotondité parfaite des sommets au bord inférieur. = diana, Normand, Esp. Cycl. Valenc., p. 5, fig 1844). — Assez rare. Dans la vase. SPILERIUM CORNEUM, Scopoli, Intr. hist. nat., p. 397, 1777. — Très commune dans tous les cours d’eau, ainsi que ses variétés : zucleus (Cyclas nu- cleus, Studer, in : Charpentier, Moll. Suisse, p.25, 1837) et rivalis (Cyclas rivalis, Draparnaud, Moll. Er;,1p.429, pl x, fig.4-5, 1605). SPILERIUM FRAGILE, Clessin, in : (2° ed. Chemnitz) Cycl., p. 9%, pl. xi, fig. 18-26, et Exé. Moll. (2° ed, 1884), p. 968, fig. 382. — Espèce, bien voisine de la variété rivalis, des plus abondantes partout. Lacustriana. SPHÆRIUM LACUSTRE, Bourguignat, Amén. malac., in : Rev. et Mag. zool., p. 345, 1853 (Tellina lacus- tris, Müller, Verm. hist., Il, p. 204, 1774. Cyclas calyculata, Draparnaud, Moll. France, p. 130, pl. x, fig. 14-15, 1805). — Cette Espèce, pour la- quelle Clessin à établi un genre bien superflu, le genre Calyeulina, se rencontre dans l'Alster. PISIDIUM Amnicidn«. PisipiuM AMNICUM. Jenyns, Monogr. Cycl. and Pisid, in : Trans... Cambr. phil. :Soc., IV, p: (1, pl. xix, fig. 2, 1832 (Tellina amnica, Müller, Verm. hist. II, p. 205, 1774). — Bords de l’Elbe, dans la vasc. ne PisibiuM ELONGATUM, Servain, Malac. Grand. in : Bull,-Soc.:malac.t Er. AV, 1887,,ps 252 (Pisidium amnicum, var. elongata, Baudon, Monogr. Pisid., p. 40, pl. ui, fig. 4, 1857). — Peu abondante : bords de l’'Elbe et de l’Alster. PiSIDIUM DANUBIALE, Bourguignat, in coll. 1876. — Cette jolie forme, découverte dans le Danube, au-dessous de Buda-Pesth, vit également aux envi- rons de Hambourg, où nous l'avons trouvée dans l'Elbe. Cette Espèce se distingue essentiellement de l'amnicum type, par sa taille moindre, par sa région inférieure à contour plus largement arrondi, par sa forme fort peu bombée, plutôt presque plane, par ses sommets comprimés, non proéminents, à régions ombonales non ventrues, enfin, par un mode différent de costulations. Chez l’amnicum types, les côtes sont fortes, grosses et régulières ; chez le danubiale, elles sont plus espacées, moins saillantes, enfin pourvues d’une arête moins émous- sée, et, entre chacune d’elles, on remarque une série de petites costulations plus où moins ac- centuées. Casertian«. PisiDIUM CASERTANUM, Bourguignat, Moll. Orient. p. 80, 1853 (Cardium casertanum, Pol, Test. utr Nous Sete, De1791p265s phase"): n'avons trouvé que la var. lenticularis (Cyclas lenticularis, Normand, Cyel. Valenc., p. 8, fig. 7-8, 1844). Pisiniuu ovaTuM, Clessin, Cyel., (2° édit. Chem- — 314 — nitz), p. 72, pl. vus, fig. 22-24, et Exec. Moll. (4° fasc. 1877); p. 517, fig. 334, et (2° édit.), p. 601, fig.1405, 1884. — Bords de l’Alster. PistpiuM FossariNUM, Clessin, in : Westerlund, Fauna Moll. Suec., p. 544, 1873, et Clessin, Exec. Moll. (4° fasc., 1877); p.512, fig. 332 (excel. synset var.). — Alluvions sur les bords des cours d’eau. PisipiuM PuSILLUM, Jenyns, Monog. Cycel. Pisid. in : Trans. Camb. phil. Soc:, 1V, p: 502, pl'xx, fig. 4-6, 1832 (Tellina pusilla, Grelin, Syst. nat., | (pars VI), p. 3231, 1779. Pisidium fontinale, C. Pfeiffer, 1821). — Cà et là, dans les alluvions. Henslowiana. PISIDIUM HENSLOWIANUM, Jenyns, Monoër. Cycl. Pisid. in : Trans. Camb. phil. Soc., IV, p. 308, pl. xx1, fig. 6-9, 1832. (T'ellina Henslowiana, SAep- pard, in : Trans. Linn. Soc., XIV, p. 149, 1823). — Bords de l’Alster et de PElbe. UNIO Les Mollusques de ce genre sont très abondants dans tous les cours d’eau des environs de la ville et notamment dans les détritus des bords du fleuve. Nous avons recueilli dix-sept formes de neuf séries différentes. Parmi ces formes ou Es- pèces, plusieurs sont nouvelles. Nous allons les décrire succinctement en donnant seulement leur mensuration, en notant leurs caractères les plus importants et en signalant les signes différentiels — 919 — qui les distinguent de celles qui leur sont voi- sines. Crassianda. Uxio crassus, Philippsson, Nov. test. gen., p. 17, 1788. — Echantillons bien caractérisés, dans l'Elbe, à Stcinwarder. Anniciana. UNI10 HAMBURGIENSIS, Servain, Nov. spec. Long. max., 49; haut. max. et de la perpend. également, 28; corde apico-rost., 41; dist. des sommets à l’angle postéro-dorsal, 19: de cet angle au rostre, 23 ; du rostre à la perpend., 28 et de la base de la perpend. à l’angle du postéro-dorsal, 28 ; région antér., 17 ; région post., 32 millim. Espèce de forme bien ovalaire dans une direc- tion déclive, à contours arrondis en avant et én arrière, à valves assez épaisses, médiocrement bombées (épaiss. max., 18 ; convexité max. à 3 de la perpend., à 12 des sommets, 28 du rostre, 22 du bord antér.. 13 de l'angle postéro-dorsal et 17 de la base de la perpend.) et à sommets émoussés, arrondis, non proéminents. Épiderme d'un beau noir devenant rougeàtre sur la région ombonale. Charnière très puissante pour la taille. Dents : cardinale, épaisse, robuste, haute, subquadrangu- laire ; latérale, très forte, élevée et tranchante. L’Elbe, près de Steinwarder. Parmi les diverses formes de la série des Arnnt- — 316 — ciana', dans laquelle il convient de ranger cet Unio, nous ne voyons que l’Unio minutulus de Rav?, qui puisse lui être comparé, bien que notre nouvelle Espèce soit d'une taille bien plus grande, d’une forme comparativement moins large en hau- teur à sa région postérieure, ce qui rend le con- tour de la partie rostrale moins largement ronde ; enfin, bien que son ligament atteigne les trois quarts de la longueur de Ta dent latérale, et que la dent cardinale, de forme subquadrangulaire, soit bien plus robuste. Batavian«. UNIO VISURGISINUS, Servain, Sp. nov. Long. max., 57; haut. max. et haut. de la perpend. D , également, 30 1/2; corde apico-rostrale, 43; dis- tance des somm. à l'angle postéro-dorsal, 26; de cel angle au rostre, 20; du rostre à la base de la perpend., 37, et de cette base à lPangle postéro- dorsal, 35; région antérieure, 20; région posté- ricure, 28 millim. Coquille de forme oblongue dans le sens trans- 1. Tels que les Unio amnicus et glaucinus (Ziegler), Berthe- lini, Bartant, dilophius (Bourg.), riparius (Scholtz), minutulus, (Ray). etc. 2. Espèce citée sous le nom d'Unio minutus (Ray), par Locard, (Prod. malac. fr., p. 190, 1882). Très petite coquille (long., 34 ; haut., 20 millim.) ovale, peu bombée {épaiss., 11 millim), à contours largement arrondis, à sommets écrasés, fortement ridés, à charnière robuste, dont la dent cardinale très élancée, quoique mince, est de forme triangulaire, Ligament très court, n'allant qu'à la moitié de la longueur de la dent latérale, — Troyes (Aube). versal, plus arrondie à sa région antérieure qu'à sa région postérieure où la partie rostrale, un peu inférieure, est tant soit peu subaiguë. Valves assez bombées (épaiss. max., 21; convex. max. à 5 de la perpend., à 13 des somm., à 38 du rostre, à 25 du bord antér., à 18 de l'angle postéro-dorsal et à 19 de la base de la perpend.), à sommets gros, ventrus, bien ronds, quoique peu saillants. Sur- face d’un jaune-verdàtre avec des zones noires el ornés de fortes stries concentriques. Dent cardi- nale relativement mince, très allongée, peu haute et trianguliforme. Dent latérale très longue, haute et tranchante à son extrémité. Le type de cette Espèce vit dans le Weser près de Brême. Dans l’Elbe on le retrouve aux envi- rons de Steinwarder!, Cette Espèce, du groupe des Bataviana?, ne peut être rapprochée que del Unito Vegesackensis*, 1. Cet Unio existe également dans la Loire, à Saint-Gemmes près Angers (Maine-et-Loire). 2. Les principales Espèces de ces groupes sont les : Unio Balavus (Nilsson), Batavellus (Letourneux), Sequanicus (Cou- lagne), Cyprinorum (Berthier), Andegavensis Varasdinus, Kulpanus, Besnardianus (Servain!, Carynthiacus (Ziegler), Vegesackensis, malronicus, mahomelanus, arenarum, Ligert- cus, subbatavus (Bourg.), desectus (Drouët), ete. 3. Unio Vegesackensis Bourg., sp. nov. in coll. — Petite Es- pèce (long., 49; haut., 27 millim.) de forme oblongue, à région postérieure offrant une partie rostrale médiane assez aiguë, et ayant aussi bien l'apparence d'un batavus que d'un crassus, mais caractérisée par des valves minces, peu bombées (épaiss., 16 millim.). Contour inférieur très arqué. Sommets arrondis, non proéminents. Ligament très court, charnière très robuste, surtout à la région cardinale. Dent cardinale épaisse, grosse, — 3IS — dont elle diffère par sa taille plus forte, par ses valves plus convexes, par son bord inférieur moins arqué, par sa région postérieure offrant une partie rostrale inférieure (celle de l'Unio Vegesac- kensis est médiane), par ses sommets plus volu- mineux, par sa dent cardinale très allongée, peu élancée, mince, etc... (celle de l'Unio Vegesac- kensis est grosse, épaisse, courte, en forme d’a- rête dont l'extrémité est portée en avant), par son ligament plus long (celui du Vegesackensis at- teint à peine la moitié de Ia longueur de Ia dent la- térale, celui du Visurgisinus s'étend aux trois quarts), etc. Villæana. UN10 PERACUTUS, Servain, Sp. nov. Long, max., 68; haut. max. et de la perpend., 30; corde apico-rostrale, 50; dist. des somm., à l’angle postéro-dorsal, 29; de cet angle au rostre, 22; du rostre à la perpendiculaire, 45 1/2; et de la base de la perpend. à l’angle postéro-dorsal, 34 1/2; ré- gion antérieure, 21 1/2; région postérieure, AG millim. Coquille de forme allongée, ventrue en avant, terminée postérieurement par un rosire aigu : valves assez délicates, bombées surtout sur la ré- gion ombonale {épaiss. max., 20; convex. max. à 0 de la perpend., à 8 des somm., à 46 du rostre, à 22 du b. antér., à 26 de l’angle postéro-dorsal, à élevée, triangulaire en forme d'arête. — Le Weser à Végésack, près de Brème. — 319 — 20 de la base de la perpend.); sommets très anté- rieurs, arrondis, proéminents, faiblement ridés ; dent cardinale mince, longuement lamelliforme et peu haute ; dent latérale très allongée, très mince, très haute et fort tranchante à son extrémité. Li- gament dépassant la moitié de la longueur de la dent latérale. Cette Espèce qui vit dans lAlster, n'appartient point, ainsi qu’on pourrait le penser, à la série des tumidiana, mais à celle des viéllæana, dont les principales Espèces, toutes très différentes de celle-ci, sont les Unio Villæ (Stabile), Christo- phori(Adami), Veillanensis (Blanc), Milne-Edwardsi (Bourg.), Brindositanus et Bayonnensis (Folin et Berillon), etc. Falsiana. UNIO cAVARELLUS, Servain, Malac. étang Grand- heusän Ball Soc. malac. Fr, IV; 1887, p.256. — Dans lAlster à Eppendorf. à Uxio Fazsus, Bourguignat, in : Locard, Prodr. malac. Fr., p. 295 et 363, 1882. — Dans l'Alster. Muciduliana. UNI10 HAMMONIENSIS, Se/'Pdin, SpCC. NOV. Long. max., 47; haut. max. et haut. de la perpen- dic., 20! ; corde apico-rostrale, 35 1/2; dist. des somm. à l’angle postéro-dorsal, 21 1/2; de cetangle au rostre, 15; de ce rostre à la perpend., 32; et de 1. Les valves conservent la même hauteur sur une étendue de 15 millim. ER la base de la perpend. à l’angle postéro-dorsal, 26; région antérieure, 14 1/2; région postérieure, 33 millim. Coquille oblongue-allongée, léguminiforme, à contours supérieur et inférieur exactement de même convexité, un peu plus largement arrondie en avant qu'en arrière; valves assez délicates, très bâillantes en arrière (bäillement recouvert par un prolongement du tissu épidermique} ; épi- derme brillant, d’un noir marron ; convexité régu- lière dont le maximum est très rapproché de la partie supérieure (épaiss. max., 14; à 5 de la per- pend. ; à 8 des somm. ; à 28 du rostre; à 20 du b. antér. ; à 15 de l'angle postéro-dorsal ; à 16 de la base de la perpend.); sommets obtus, arrondis dans un sens allongé; dent cardinale mince, longue, faiblement arquée supérieurement ; dent latérale étroite, très longue, haute et tranchante. Cet Unio que nous avons recueilli sur les bords de l'Elbe à Steinwarder, est une forme très carac- térisée, qui ne peut être confondue avec aucune de son groupe (Muciduliana), dont les principales espèces sont : l'Unio mucidulus!, si abondant dans la Seine au-dessous de Paris, et les Unio astüus et eutrapelus, de létang de Grandlieu (Loire- Inférieure ?). 1. Bourguignat, in : Locard, Prodr. malac. fr., 298 et 366, 1882. 2. Servain, Mal. ét. Grandlieu, in : Bull, Soc. malac. fr., IV, 1887, p. 259 et 260. de Schrocderiana. UNIO MULIERUM, Servain, sp. nov. — Long. max., 60; haut. max. et haut. perpend., 31; corde apico-rostrale, 45 ; dist. des somm. à l'angle pos- téro-dorsal, 26; de cet angle au rostre, 20; du rostre à la perpend., 40; et de la base de la per- pend. à l’angle postéro-dorsal, 45 ; région anté- rieure, 19 ; région postérieure, 40 millim. Coquille de forme oblongue, rectiligne supé- rieurement, arquée inférieurement, largement arrondie antérieurement et terminée postérieure- ment par une partie rostrale très obtuse. Valves très bombées à la région ombonale (épaiss. max., 21; convex. max., à 10 de la perpend. et des somm. ; à 35 du rostre ; à 25 du b. antér.; à 26 de l'angle post.-dorsal et à 21 de la base de la per- pend.). Sommets renflés, très proéminents, à pointe aiguë et recouverts de tubercules sail- lants. Surface très brillante, d’un brun jaunûtre, avec des radiations vertes. Dent cardinale mince, triangulaire et allongée. Dent latérale longue, très mince et fort tranchante. Ligament très court, n'atteignant pas la moitié de la longueur de la dent latérale. L’Alster, dans la vallée des Femmes (Frauen- thal). Cet Unio ne peut-être comparée qu'à l'Unio Schroederit, des étangs de Dieskau et de la Saale près de Passendorf; il se distingue de cette Es- 1. Bourg., In : Bull. Soc. malac. fr., II, 1885, p. 224. Bull, Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 21 pèce par sa taille plus grande, par sa forme plus oblongue, par son bord inférieur moins convexe (ce qui donne à cet Unio une hauteur relative moins grande que celle du Schroederi), par ses extrémités plus arrondies et non atténuées comme celles du Schroederi, par ses sommets un peu moins médians, par sa cardinale triangulaire. Rostratianda. UNI0 ROSTRATUS (rostrata), Lamarck, Anim. s. vert. VI (première partie, 1819), p. 77. — Espèce abondante dans l'Elbe et lAlster. UXN10 ROSTRATELLUS, Bourguignat, 1881, et in : Locard, Prodr. malac. Fr., p. 297 et 365, 1882, et Servain, Moll. acéph. Francf., p. 25, 1882. — Avec sa précédente, dans l'Elbe. UNI0 SUBBALATONICUS, Bourguignat, spec. nov. 1882. — Cette Espèce. au Waller-See et du canal près de Brême, se rencontre également dans l'Elbe, près Hambourg. C’est une forte jolie co- quille très allongée (37 mill.), fort peu haute 25 mill.) pour sa longueur et relativement ven- true (18 mill.). Sa surface jaune d’or, verdàtre à sa région postérieure, est comme polie et présente un éclat resplendissant. Elle diffère de l'Unio Ba- latonicus! par sa taille moindre, notamment en hauteur, par conséquent par une forme plus ef- filée, par son bord inférieur sans apparence de sinuosité, par ses sommets moins recourbés, ne 1. Servain, Malac. lac Balaton, p. 101,1881. — 323 — se touchant pas, comme ceux du Balatonicus, par sa cardinale non triangulaire, mais quadrangulaire, relativement plus haute, par son ligament plus allongé, etc. Uxio Barpus, Bourguignat, in : Servain, Malac. lac Balat., p. 98, 1881, et in: Zocard, Prodr. malac. Fr., p. 299, 1882. — L’Alsier à Frauenthal. Tumidian«. Uxio rumipus, Philipsson, Nov. test. gen., p. 17, 1788, et Rossmässler, Iconogr.,I,1835, p. 117, f. 70, et III, 1836, p. 27, f. 202-204. — Espèce très com- mune dans l'Elbe à Steinwarder, dans l’Alster à Frauenthal, ainsi qu'à Appendorf, Uhlenhorst et Mühlenkampf. UNIO BORYSTHENICUS, Servain (Unio lumidus, var. Borysthenensis, Kobelt, Iconogr., VII, 1880, p. 32, f. 1950). — Avec l'Espèce précédente à Uhlenhorst, Eppendorf et Frauenthal. UNIo SPENGELI, Bourguignat, in coll. 1882. Le type de cette coquille vit dans le Lesum à Vege- sack près de Brême. Nous avons rencontré des échantillons bien caractérisés de cette même Es- pèce dans l’Alster. Chez ce petit Unio (long., 47; haut., 25; épaiss., 19 mill.), à sommets plus mé- dians que chez tous les autres du même groupe, la cardinale, au lieu d’être forte, épaisse, trian- gulaire, est au contraire, très mince et très al- longée. UXN10 FOURNELI, Bourguignat, in : Locard, Prodr. malac. Fr., p. 300 et 367, 1882. — Dans l’Alster, et nn cà et là dans différents cours d'eau des environs de la ville. UNIO ANABÆNUS, Servain, spec. nov. Long. max., 77; haut. max., 39; corde apico-ros- trale, 55; dist. des somm., à l'angle postéro-dorsal, 35 ; de cet angle au rostre, 21; du rostre à la per- pend., 51; et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal, 46 ; région antérieure, 26 ; région postérieure, 51 millim. Très jolie Espèce, de lAlster à Frauenthal, ca- raclérisée par une convexilé exagérée du contour inférieur, par une région antérieure très décur- rente, par une région postérieure ascendante ter- minée par un rostre relativement aigu, par une surface supéro-dorsale nulle et sans trace sen- sible d’arête dorsale, etc. Cette grande convexité du contour inférieur donne à cette Espèce un as- pect tout particulier qui la distingue de toutes les tumidiana. Épiderme d’un noir olivätre; sommets très gros, proéminents ; valves épaisses, bien gonflées sur la région ombonale (épaiss. max., 28 ; point max. de la convexité à 5 de la perpend.; à 15 des somm. ; à 46 du rostre ; à 30 du bord antérieur ; à 29 de l'angle postéro-dorsal et à 26 de la base de la per- pend.) ; dent cardinale forte, épaisse, triangulaire; ligament se prolongeant jusqu’à l’extrémité de la dent latérale, qui est fort longue. — 325 — PSEUDANODONTA Les deux formes que nous avons recueillies ap- parliennent à la série des elongatiana. PSEUDANODONTA LIGERICA, Servain, in: Bourguti- Shat,\ Class Moll. syst. europ:,.p..55,:1877,.,et Moll. Acéph., I, 1880, p.50. — Sur les bords de l'Elbe, dans les détritus. PsEUDANODONTA Rai, Mabille, in: Bourguignat, Moll. Acéph., 1, 1880, p. 43. — Échantillons jeunes, mais malgré tout, bien caractérisés, dans les détritus de l'Elbe. ANODONTA Les Espèces de ce genre sont excessivement abondantes dans tous les cours d’eau des envi- rons de la ville. Les 25 Anodontes que nous allons signaler appartiennent à 15 groupes différents. - Gastrodiana. ANODONTA NEFARIA, Se/V4@in, SPEC. NOV. Long. max., 87; haut. perpend., 44; haut. max., 45 1/2, à 29 mill. en arrière de la per- pend. ; épaiss. max., 32 ; corde apico-ros- trale, 70; dist. des somm. à l'angle postéro- dorsal, 41; de angle au rostre, 33; du rostre à la perpend., 59; et de la base de la perpend., à l'angle postéro-dorsal, 53 ; région antérieure, 26; région postérieure, 63 millim. Coquille de forme ovoïde-oblongue dans une lé- — 326 — gère direction descendante, très bombée pour sa taille, offrant une convexité maximum presque centrale (à 18 de la perpend. ; à 30 des somm. ; à 43 du rostre et du bord antérieur, et également à 27 de l'angle postéro-dorsal et de la base de Ia perpend.) ; valves très minces, d’un ton noirûtre, très bâillantes entre le rostre et la base de la per- pendiculaire. Sommets gros, bien ronds, non saillants ; ligament postérieur très volumineux, symphynoté dans le jeune àge. Cette Anodonte, dont le type a été découvert dans la Maine, à Cholet (Maine-et-Loire), existe également dans l’Elbe, où nous l’avons rencontré dans les détritus rejetés par les eaux. Elle ne peut être confondue avec aucune des trois Anodontes (gastroda*, cyrtoptychia? et Doriana*) qui compo- sent ce groupe, ainsi que nous nous en sommes convaincus par la comparaison que nous avons fait de ces Espèces. Ventricosiana. ANODONTA LIRATA, Bourguignat, Moll. Acéph., 1, 1881, p.128 (Anod. cygnæa, var. lirata, Môrch.. Syn. Moll. Daniæ, p. 83, 1864). — Dans l’Alster. Cygnæana. ANODONTA OBLONGA, Millet, in: Mém. Soc. agric., 1. Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 136. 2. Bourg., Moll. Acéph., I, 1881, p- 136 (Anod. gibba [non Benson,1852]. Held, in : Clessin, Anod., p. 81, pl. x1v, fig. 1-2, 1876). De 3 FORTE = 5. Issel, in : Bourg., Unionidæ ital., p. 85, 1883. — 327 — Angers, L'(3°4divr.1855);1p. 242, plur, d.,1,,el Bourguignat, Moll. Acéph. 1, p. 146, 1881. L’Alster à Frauenthal, où nous avons trouvé un échantillon bien typique. Sur les bords de lElbe, on rencontre encore celte Espèce, seulement les individus appartiennent à une variété #24ajor plus ou moins renflée. ANODONTA NOCTURNA, Se/ Pain, SPCC. NOV. Long. max., 86; haut. perpend., 50; haut. max., 53 à 29 mill. en arrière de la perpend.; épaiss. max., 28; corde apico-rostrale, 66; dist. des somm. à l'angle postéro-dorsal. 33; de cet angle au rostre, 40; du rostre à la perpend., 54; et de la base de la perpend. à l’angle postéro- dorsal, 56; région antérieure, 29; région posté- rieure, 8 millim. Coquille écourtée, de forme ovalaire, relative- ment, pour sa taille, très développée en hauteur dans sa région postérieure et très peu renflée ; bord supérieur rectiligne ; région antérieure mé- diocre, très décurrente; région postérieure très large, très obluse, terminée par une partie ros- trale arrondie et inférieure ; sommets tout à fait écrasés, plans, à crochets très aigus et très petits ; ligament symphynoté; valves très minces, d’un ton cendré-jaunàtre, passant au rougeàtre vers les sommets et au brun vers les contours, très bàil- lantes au rostre, très peu bombées; convexité allant en augmentant insensiblement des sommets jusqu’à un point très inférieur, presque à égale distance des bords antérieur et inférieur (conv. — 328 — max., à 11 de la perpend., à 34 des somm. et de l'angle postéro-dorsal, à 43 du rostre, à 36 du bord antérieur, et à 21 de la base de la perpend.); inté- ricur d’une belle nacre opaline irisée. Dans l’Alster. Sa forme écourtée, non moins que sa grande hauteur relative, éloigne cette espèce de l’Anod. oblonga etde toutes les autres formes de ce groupe, sauf de l'Anodonta Anceyi (Bourg., in coll. 1883), espèce du canal de Rennes, forme qui ést aussi écourtée, aussi développée en hauteur, mais qui diffère de notre Anod. nocturna par ses sommets non écrasés, mais ronds, renflés, sans être pour cela saillants, par sa région antérieure plus ample, à peine décurrente, par sa partie rostrale médiane et non inférieure; enfin, par son mode de con- vexité différent, dont le maximum est rapproché du bord supérieur. ANODONTA QUADRANGULATA, Ser ain, SpEC. nov. Long. max., 91; haut. perpend., 48; haut. max., 0, à 34 mill. en arrière de la perpend.; épaiss. max., 26; corde apico-rostrale, 66; dist. des somm. à l’angle postéro-dorsal, 35; de cet angle au rostre, 36; du rostre à la perpend., 57; et de la base de la perpend. à l’angle postéro- dorsal, 57 ; région antérieure, 31; région post., 58 millim. Coquille de forme oblongue subquadrangulaire, relativement peu bombée pour sa taille, à bords supérieur et inférieur subrectilignes, presque pa- rallèles, àrégion antérieure largement développée, — 32) — arrondie, non décurrente, et à région postérieure terminée par une partie rostrale-obtuse faible- ment inférieure; sommets très aplalis, ridés, à crochets très aigus: valves minces, non bäillantes, d’une teinte cendrée olivàtre pale, passant au rou- geàtre sur les sommets, très peu renflées et offrant le point maximum de la convexité plus rapproché du rostre et de la base de la perpendiculaire que du bord antérieur et des sommets {conv. max., à 18 de la perpend., à 35 des sommets, à 39 du rostre, à 48 du bord antér., à 31 de l’angle post.- dors., et à 26 de la base de la perpend.) La forme subquadrangulaire de cette Espèce, que nous avons découverte dans lAlster, la distin- gue de toutes celles de son groupe. Glyciana. ANODONTA GLYCAa, Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 167. — Bords de lElbe, dans Îles détritus. Meretriciana. ANODONTA FLORENCIANA, Locard, in : Contrib. f. fr. VIII, 1884, p. 29. — Cette forme que le savant malacologiste français avait considérée d’abord comme une variété 2ajor à valves plus allongées, au bord supérieur moins rectiligne, à l’angle pos- téro-dorsal moins saillant, ete., de notre Anod. arundinum", se rencontre dans l’Alster et dans l'Elbe à Steinwarder. 1. Voir Locard, Contrib. f. fr., VIII, 1884, p. 37. — 9930 — lntermedian«a. ANODONTA RicHarpi, Bourguignat, in : Schroe- der, Unionidæ allemands, in : Bull. Soc. malac., Fr., II, 1885, p. 215. — Cette Espèce, découverte d’abord à l'embouchure de l’Havel, dans l’Elbe, non loin de la petite ville de Werben (Allemagne), puis, en France, dans le Canal du Midi, à Carcas- sonne!, vit également dans le fleuve près Ham- bourg. ANODONTA GERMANICA, Servaih, SpeC. nov. Long. max., 90 ; haut de la perpend. et haut. max., 29; épaiss. max., 36; corde apico-rostrale, 68 ; dist. des somm. à l'angle postéro-dorsal et de cet angle au rostre également 37 ; du rostre à la perpend., 56. et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal, 61; région antérieure, 32; région postérieure, 58 millim. Espèce très ventrue pour sa taille, dont Ie maxi- mum de convexité est presque central (conv. max. à 12 de la perpend., à 29 des somm., à 44 du ros- tre et du bord antér., à 32 de l'angle postéro-dor- sal, et à 28 de la base de la perpend.), remarquable par sa forme oblongue, presque également aussi ronde antérieurement que postérieurement, rela- üvement très haute et dont la hauteur reste à peu près la même jusqu’au niveau du ligament posté- rieur; valves régulièrement bombées-ventrues, médiocrement épaisses, fortement bâillantes en avant el fort peu en arrière, au-dessous de l’angle 1. Sourbicu, in : Bull. Soc. malac. fr., IV, 1887, p. 234. — 9331 — postéro-dorsal; bords supérieur et inférieur l6- gèrement arqués et symétriques; région anté- rieure arrondie, très développée; région posté- rieure peu allongée, conservant sa même hauteur jusqu’à l'extrémité du ligament, puis s’atténuant en rond sans partie rostrale définie ; arête dorsale confondue dans la convexité, présentant supérieu- rement une descenterapidesur la crète, qui est peu développée, et dont l'angle est obtus; sommets gros, ventrus, non saillants, ridés : épiderme d’un jaune verdätre, cerclé de zones plus foncées, et très feuilleté en arrière ; intérieur d’un blanc irisé ; ligament antéro-interne très volumineux, occupant toute l’épaisseur de la région cardinale ; ligament postérieur robuste, noir et saillant, terminé par une lunule virguliforme. D'abord, recueillie dans le Weser à Vegesack, cette Espèce a été retrouvée par nous dans l'Elbe à Steinwarder, près Hambourg. Rossmasslerian«. ANODONTA INORNATA, Xuster, Anod. (Chemnitz, 2° édit.), p. 42, pl. 11, f. 6, 1852, et Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 208.— Espèce abondante dans l’Elbe et dans l’Alster. ANODONTA NILsSsont, Kuster, Anod. (Chemnitz, 2° édit.), p. 54, pl. x, f. 4, 1852, et Bourguignat, Moll. acéph., 1, 1881, p. 209. — Echantillons bien 1. En France, cette Anodonte existe dans la Loire, près Angers. — 332 — caractérisés dans l’Alster ; variété 7ninor, à valves plus convexes, dans lElbe à Steinwarder. Depressiana. ANODONTA COMPLACITA, Servain, Moll. acéph., Francfort, p. 49, 1882. — Espèce peu commune. Une seule valve trouvée sur les bords de lElbe. Rostratian«. ANODONTA VISURGISINA, Bourguignaät, Sp. nov. 1882. Long. max., 113; haut. perpend., 54; haut. max. 7, à 37 mill. en arrière de la perpend.: épaiss. max., 30: corde apico-rostrale, 90; dist. des somm., à l'angle postéro-dorsal, et de cet angle au rostre, également 50; du rostre à la per- pend., 75, et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal, 65 ; région antérieure, 33 ; région postérieure, 80 millim. Coquille allongée dans une direction un peu descendante, très peu renflée pour sa taille, ter- minée postérieurement par un long rostre infé- rieur ; valves assez épaisses, très bäillantes en avant et un peu moins en arrière entre l’angle pos- téro-dorsal et le rostre; épiderme d'une teinte verte, passant au jaune sur la région antérieure et au rouge sur les sommets, qui sont plans et tout à fait écrasés ; intérieure d’une belle nacre irisée blanche-bleuûtre ; arête dorsale très prononcée ; crête dorsale comprimée, avec l'angle postéro- dorsal saillant:; convexité irrégulière allant en — 333 — s'atténuant fortement sur la patrie rostrale qui est très comprimée (conv. max. à 13 de la perpend., à 27 des somm., à 67 du rostre, à 47 du bord ant., à 36 de l'angle postéro-dorsal et à 33 de la base de la perpend.) ; ligament puissant ; endroit de la char- nière très volumineux, comme lamellé à la région cardinale et largement encrassé sur la région la- térale. Cette Espèce, que notre ami M. Bourguignat à recue, du Weser à Vegesack, sous le nom erroné d’Anod. rostrata, existe également dans l'Elbe où nous l'avons trouvée dans les débris du fleuve. Cette Anodonte différe de l’Anod. rostrata! par son rostre moins prolongé, par sa taille plus haute, par ses sommets plus plans et moins antérieurs, par sa région antérieure plus développée, par son angle postéro-dorsal à égale distance des sommets et du rostre (ce qui n’a pas lieu chez la rostrata), par son mode différent de convexité, par ses val- ves plus épaisses, notamment à l'endroit de la char- nière, qui prend presque une apparence de char- nière d'Unio ; elle se distingue encore de lAnod. depressa? par ses valves plus épaisses, et plus pe- santes, par sa forme moins haute et par cela même relativement plus allongée, par sa partie rostrale plus aiguë et plus inférieure, par sa crête dorsale plus comprimée, par son bord supérieur beaucoup 1. Kokeil, in : Rossm., Iconogr., IV, 1836, p. 25, pl. xx, f. 284 (seulement). 2. Schmidt, Conch. Krain, p. 27, 1848, et Bourg. Moll. Acéph.,f, 1881, p. 221. (Espèce de Carniole.) — 334 — plus long et un peu arqué, par sa région anté- rieure moins haute que celle de lAnod. de- pressa, etc... Arealiana. ANODONTA MACULATA, Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 285 (Mytilus macula, SLeppard, in : Linn. trans. xt, 1820, p. 85, pl. v, f. 6.) — Nous avons rencontré, dans l’'Elbe, à Steinwarder, quel- ques échantillons qui peuvent être regardés comme une variété marina de cette Espèce. Milletiana. ANODONTA MOCTERA, SerVail, Sp. nov. Long. max., 80; haut. perpend., 51; haut. max., 93, à 25 mill. en arrière de la perpend. ; épaiss. max., 28; corde apico-rostrale, 65; dist. du somm. à angle postéro-dorsal, 31; de l'angle au rostre, 41; du rostre à la perpend., 47; et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dor- sal, 56; région antérieure, 25 ; région postérieure, 6 millim. Coquille de forme ovalaire-subarrondie, médio- crement renflée ; bord supérieur faiblement ar- qué jusqu’à l’angle postéro-dorsal, puis formant une descente légèrement concave en se conti- nuant vers le rostre ; région antérieure arrondie, décurrente à la base; bord inférieur fortement convexe, notamment vers ses deux tiers posté- rieurs ; région postérieure très développée en hauteur, à cause de la grande convexité du bord — 332 — inférieur, et, par cela même, paraissant écourtée : enfin, terminée par un large rostre long et infé- rieur; sommets faiblement convexes, non sail- lants, de plus, ridés ; valves épaisses, faiblement bâillantes en avant: épiderme d’un brun-olivätre avec des zones plus foncées, passant au jaune rou- geñtre sur les sommets; nacre intérieure bien blanche ; convexité régulière dont le point maxi- mum est très rapproché des sommets (conv. max. à 12 de la perpend., à 18 des somm., à 46 du rostre, à 33 du bord antér., à 20 de l'angle pos- téro-dorsal, à 38 de la base de la perpend.) Bords de l’Elbe, à Steinwarder. ANODONTA EUSOMATA, Serpain, SpeC. nov. Long. max., 80 ; haut. de la perpend., 50 ; haut. max., 91, à 14 en arrière de la perpend.; épaiss. max., 31; corde apico-rostrale, 64; dist. des somm. à l’angle postéro-dorsal, 30 ; de cet angle au rostre, 38 ; du rostre à la perpend., 50, et de la base de la perpend. à Pangle postéro-dorsal, 53 ; région antér., 26; région postérieure, 52 millim. Coquille, à cause de la différence de ses con- tours, d’une forme plus allongée que la précé- dente, tout en ayant les mêmes proportions de longueur et presque de hauteur. Chez la moc- tera, la région postérieure va en augmentant jus- qu'à 25 mill. en arrière de la perpendiculaire, et l'angle postéro-dorsal est très prononcé; chez celle-ci, l'angle est émoussé, la descente du con- tour supérieur s'opère presque régulièrement des sommels au rostre; enfin, le contour inférieur, — 330 — après avoir augmenté seulement d’un millimètre jusqu'à 14 mill. en arrière de la perpendiculaire, remonte vers le rostre. Ces caractères rendent la région postérieure moins large et la fait paraitre plus allongée. Sommets convexes, peu proéminents, ridés ; valves épaisses, offrant deux bâillements : l’un en avant, ressemblant à une fente qui s'étend sur tout le contour antérieur et une partie de l’infé- rieur; l’autre, en arrière, très ouvert, au-dessous de l’angle postéro-dorsal; épiderme d’un ton oli- vâtre avec des radiations bien vertes ; nacre inté- rieure brillante, bien irisée, bleuâtre; convexité plus forte que chez la précédente, de plus, presque centrale (conv. max. à 10 de la perpend., à 26 des sommets, à 42 du rostre, à 37 du bord antérieur, à 25 de l’angle postéro-dorsal, et à 28 de la base de la perpend.) ; ligament court et puis- sant. 3ords de l'Elbe entre Hambourg et Altona. Tricassinian«. ANODONTA TRICASSINA, Pullot, in: Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 323. — Dans l’Alster. ANODONTA TRICASSINEFORMIS, Schroeder, Union. allem. in : Bull. Soc. malac. fr., LI. 1885, p. 218. — Cette Espèce, découverte par le D' Schroeder à l'embouchure de l’'Havel, dans l’Elbe, se rencontre également bien typique. Dans ce fleuve, près de Hambourg, ainsi que dans lPAlster. Picardian« . ANODONTA Picarbi, Bourguiguat, Moll. Acéph., 1, 1881, p. 325. — Espèce rare. Nous n’avons pu recueillir qu'un échantillon, bien typique, dans PAlster. ANODONTA JOURNEI, Ray, in: Bourguignat, Moll. Acéph., 1, 1881, p. 327. — Dans l’Alster. Echantil- lons bien caractérisés. ANODONTA FRANKFURTI, Servain, Moll. Acéph. Francfort, p. 62, 1882. — lans l’Elbe, près de Sleinwarder. ANODONTA ALSTERICA, Serpain, SpeC. nov. Long. max., 80; haut. perpend., 47; haut. max. 50, à 17 mill. en arrière de la perpend. ; épaiss. max., 29; corde apico-rostrale, 65; dist. des somm. à l’angle postéro-dorsal 30, de cet angle au rostre 39, du rostre à la perpend. 51, et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal, 50; région antérieure, 26; région postérieure, 56 millim. Coquille de forme ovalaire dans une légère di- rection descendante, relativement ventrue et dont le point maximum de la convexité est presque central (conv. max. à 10 de la perpend., 24 des somm., 44 du rostre, 36 du bord antér., 25 de l'angle postéro-dorsal et 27 de la base de la per- pend.); région antérieure largement arrondie, sensiblement décurrente à la base ; région posté- rieure terminée par un rostre obtus inférieur ; contour palléal régulièrement convexe; valves Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 22 — 339 — épaisses, notamment en avant, pesantes, légère- ment bäillantes en avant; épiderme d’une teinte plus ou moins brune-olivätre ; sommets arrondis, gonflés, sans être saillants pour cela, et très fine- ment ridés; ligament très puissant. Dans l’Alster, où se trouve le type. On ren- contre également, çà et là, cette Espèce sur les bords de l'Elbe. Piscinalian«. ANODONTA RESIMA, Bourguignat, Moll. Acéph., I, 1881, p. 345, et planche de la mensuration (à l’in- troduction), où cette Espèce est figurée au trait. — Sur les bords de l'Elbe. ANODONTA PELÆCA, Servain, in : Locard, Prodr. malac. Fr., p. 281 et 353, 1882. — Cette Anodonte francaise vit dans un canal de l’Elbe près de Ham- bourg. Les échantillons recueillis sont bien sem- blables à ceux de notre pays. Arnouldian«. ANODONTA ARNOULDI, Bourguignat, Union. pe- nins. ital., p. 114, 1883. — Nous n'avons pu ren- contrer qu'une forme 7inor de cette belle Espèce, dans l’'Elbe. ANODONTA RYNCHONELLA, Bourguignat,in: Schroe- der, Union. allem. in : Bull. soc. malac. Fr., IT, 1885, p. 220. — L’Alster. — 339 — DREISSENSIA DREISSENSIA FLUVIATILIS, Pourguignat, in Amén. malac., 1, 1857, p. 161 (Mytilus [ polymor- phus} fluviatilis, Pallas, Voy. en Russie, append., p. 211, 1771. Dreissena polymorpha, Van-Bene- den, in : Bull. Acad. Brux., I, p. 105, 1834.) — Espèce excessivement répandue dans tous les cours d’eau. Nos explorations d’une semaine aux environs de Hambourg ont donné comme résultat, ainsi qu’on vient de le voir, un ensemble de 128 Espèces flu- viatiles, sur lesquelles 30 nouvelles, et sur ces 30 Espèces, notamment, 5 Vivipares, 3 Amnicoles, 7 Unios, et 8 Anodontes. Nous avons déjà, dans nos ouvrages : Malaco- logie des environs d'Ems et de la vallée de la Lalhn (1 vol. in-8, Paris, 1869); Histoire malaco- logique du lac Balaton, en Hongrie (1 vol. in-8, Poissy, 1881); Histoire des Mollusques Acéphales des environs de Francfort (1 vol. in-8, Poissy, 1882); Vivipares des environs de Hambourg (in : Bull. soc. malac. Fr., [, 1884, p. 173-182) ; Unios et Anodontes du lac de Zurich (in : Bull. soc. malac. Fr., Il, 1885, p. 325-352), signalé une quantité de formes ignorées et fait connaitre un grand nombre d'Espèces inconnues. Ces publications ne pou- vaient manquer d’exciter la bile des auteurs alle- mands, parce que nous étions un zon-appelé, — 340 — un étranger qui osait porter une main profane sur la faune du sol sacré de leur patrie. L'étude des faunes n’appartient-elle pas à tous les savants? Ils ont bien publié, eux, des Espèces de France et d'Algérie, pourquoi n’aurions-nous pas le même droit de faire connaitre celles de leur pays ? Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. —— 2 RS — Bull. Soc.malac. France V. 1888. PL.IX. À. de Vaux-Bidon del. Imp.Edouard Bry, Paris 1. Anodonta quadrangulata, 2-3. Unio anabœnus, Æ, Anodonta moctera «\ Bull. Soc. malac. France. V. 1888. PL. VIII = ne] À .de Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Brv, Paris. 1. Unio peracutus, 2. Un. mulierum, 8. Anodonta visurgisina, 4-5. Limnœæa montana, 6-9. Planorbis hypocyrtus, 10. Amnicola, ] Hochburica, 11. Amn. alsteriea, 12. Amn. mulierum. 2 NOUVELLES CONTRIBUTIONS MALACOLOGIQUES M. C. F. ANCEY MEMBRE FONDATEUR VII Note sur l’état jeune de certains Ennea. En 1879, dans les « Proceedings of the Zoolo- gical Society of London » (Dec. 2, p.735), au cours d’un travail intitulé : « Lieut.-Col. Godwin- Austen and M. Nevill, on shells from Perak and the Nicobar Islands », M. Nevill a décrit une pe- tite Espèce de Mollusque des environs de Perak, dans la péninsule Malaise, sous le nom de « Ennea Perakensis, n. sp. » (pl. zix, fig. 2). Cette coquille minuscule, à cinq tours seulement et à ouverture contractée par la présence de quatre robustes denticules, a été considérée par lui comme devant appartenir à un sous-genre encore inconnu d’Æn- nea ; mais le petit nombre de tours dont elle est composée ainsi que son aspect court et trochi- 1. Voir, pour le commencement, tome IT, 1885, p. 113 à 156, et tome IV, 1887, p. 273 à 299. — 342 — forme ont frappé M. le Lieut.-Col. Godwin-Aus- ten, qui, dans une annotation suivant la descrip- tion de M. Nevill, ajoute que cette forme ressemble aux sujets jeunes de l’Ennea stenopylis, Benson. « J'ai jugé bon, dit ce savant naturaliste, considérant que deux sujets seulement ont été trouvés et qu'ils se trouvent être tout à fait sem- blables, comme forme générale, aux individus non adultes de l’'Ennea stenopylis, de ne pas créer cette nouvelle coupe et d'attendre que la décou- verte d’autres spécimens vienne démontrer que la coquille figurée sur la planche est réellement arrivée à son entier développement. Je suis per- suadé que M. Nevill me pardonnera ce scru- pule. » Un récent voyage à Perak, de M. R. Hunger- ford, à élucidé ce point litigieux et a prouvé que M.Godwin-Austen avaitraison en pensantque celte Ennea Perakensis pouvait bien être une coquille jeune. Le D° O.F. von Mollendorff à donné, en étudiant la récolte de M. R. Hungerford, la des- cription de la coquille adulte, qui appartient bien au même groupe que les Ennea stenopylis (Bens.), Blanfordiana (Godw.-Austen), vara (Bens.), Ker- morganti (Anc.), strophioides (Gredler), Fuchst (Gredler), #icrostoma (Moll.), etc., pour lesquelles a été constituée la série nommée Microstrophia par M. le D' von Mollendortf. Il est donc avéré que les Espèces de cette série peuvent offrir à certaines époques de leur accrois- sement une ouverture denticulée qui peut Îles — 343 — faire prendre par desnaturalistes éminents, comme l'était le regretté G. Nevill, pour des coquilles adultes, totalement différentes de ce qu’elles doi- vent devenir par la suite et ne présentant même pas un système de denticulations identiques ; le nombre et la disposition de celles-ci se modifiant profondément avec le temps. On remarque l'existence de dents semblables chez les jeunes Strophia, et lHelix pentodon (Menke) est fondée sur la coquille jeune d’une Strophia que l’on a prétendu être l’uval (Lin.). Le même fait doit se présenter chez les autres Es- pèces du même genre et je l’ai moi-même observé chez diverses formes costulées des iles Bahamas. Ces dents sont absorbées par l'animal et dispa- raissent chez les individus plus ägés qui ont com- mencé à quitter leur aspect trochoïde pour prendre un facies plus ou moins cylindracé et pupoiïde. Chez ceux qui sont complètement adultes on ne remarque qu'un tubercule pariétal et un épaissis- sement columellaire plus ou moins dentiforme. Je crois être autorisé à prétendre que ce n’est pas seulement chez les Strophia et les Ennea de la section des Microstrophia, mais encore chez un bon nombre d’Espèces à ouverture grimacante fai- sant partie de ce dernier genre, que l’on observe les curieuses particularités sur lesquelles je viens d'insister. Le genre Adjua, Chaper (Bulletin de la 1. Cette Strophia est spéciale à l'ile de Curaçao et ne se rencontre pas dans d'autres iles des Antilles, comme on l'a prétendu à tort. — Jp Société Zoologique de France, 1885, p. 3, pl. 1, fig. 4), a été évidemment établi pour une coquille jeune, pourvu de quatre tours de spire seulement et à ouverture grimacante, analogue à celle de l'individu qui a servi à la description originaire de l'Ennea Perakensis. Je n'hésite pas à dire que l’'Adjua brevis, dont j'ai pu, du reste, étudier le type unique dans la collection de l'École des Mines dont il fait partie, n’est que la forme jeune d’un Gulella quelconque, probablement de lune de celles qui sont décrites dans la même note et figurées sur la même planche. M. G. Coutagne (Ass. pour l’avanc. des Se. Nat., 1883) à insisté sur les arrêts de développement que présentent bon nombre d'Espèces terrestres, arrêts qui sont parfois définitifs, parfois seule- ment temporaires. Dans ce dernier cas, où le bourrelet péristomal forme une varice persistante à l’intérieur du test, la coquille continuant à s’ac- croitre au-delà de ce bourrelet ; c’est ce qui se voit chez un grand nombre de Xérophiles ; ou bien les particularités qui peuvent faire passer une co- quille jeune pour un mollusque ayant atteint son complet développement s’effacent à mesure qu’elle avance en àge; c’est ce qui a lieu chez un grand nombre de Mollusques terrestres dont les jeunes présentent des denticulations et lamelles apertu- rales (Tornatellina, Gastrodonta, etc.). Dans ce dernier cas, et j'insiste sur ce point, les denticules et lamelles qui se rencontrent dans l'ouverture des jeunes sont souvent bien différentes de ceux — 345 — qui distinguent les mêmes coquilles, alors qu'elles sont adultes. Sur la même planche que l'Adjua brevis se trouve figurée une coquille décrite par M. Chaper sous le nom de Moaria conica. Je crois P'Espèce réellement nouvelle ; mais le genre ne l’est certai- nement pas, car c’est un vrai Trochozonites (Pfeif- fer, 1883) et je crois même ce genre tellement voisin des Sétala, qu'il doit se confondre avec lui. VIII Mollusques nouveaux de l'extrême Orient. HELIX CONNIVENS H. connivens, Pfeiffer, in : Proc. zool. Soc., 1849, p. 130; in : Monog. Helic., HI, p. 252, 1853; Reeve, in : Conch. Icon., n° 40% pl: LxxvIr, etc. Var. phæœogramma, Ancey. Testa minor (diam. 22 mill.), minus depressa, ad peripheriam zona latiuscula intense brunnea ornata ; anfr. modo 5; apertura minus obliqua ; umbilicus minutus; ult. anfractus ad initium tantum subangulatus. Forma et coloribus for- mosanam /1. succinctam, H. Ad. (carinatam) com- memorans. Iles Liu-Kiu (teste cl. v. Mollendorff,. Cette remarquable variété possède des carac- tères si tranchés et si constants que, selon mon — 346 — opinion, elle devra tôt ou tard être élevée au rang d’Espèce ; seulement comme je n’ai pas vu le type tel qu'il est décrit par Pfeiffer et que, selon toute probabilité, la connivens forme la tête d’une série particulière, série non encore étudiée et dont les Espèces ont été confondues entre elles, je me contente ici de caractériser cette forme en indi- quant les différences et en signalant ses rapports avec la succincta de Formose. BULIMINUS TRIVIALIS, n. sp. Testa oblongo-conica, tenuiuscula, minute per- forata, corneo-fulva, vix nitidula, sub valida lente striolis obliquis incrementi obsoletissime sculpta, lineisque spiralibus minutissimis creberrimis in- ferne exarata. Spira conica, apice valido, obtuso ; anfractus sex convexi, regulariter crescentes, su- tura impressa subobliqua divisi; ultimus ad aper- turam nullomodo devius, ad peripheriam rotunda- tus, tertia lotius testæ parte longior, inferne atte- nuatus.Aperturalruncato-ovalis, distincte obliqua. Peristoma lenue, expansiusculum, margine dextro superne recto, simplici, columellari supra perfora- üonem dilatatum, patens, hanc ex parte tegens. Margines sat remoti, callo tenuissimo, haud incrassalo, vix perspicuo juncti. Long., 8 1/2; diam., 4 1/2; alt. apert., 3 1/2; lat. ejusd., 2 1/4 millim. Gui-yang-dschou, dans la province Chinoise de Hunan Coll. O. v. Mollendorf — 347 — Celte forme présente une ressemblance vrai- ment frappante avec l’obscurus. Il est à peu près de même taille et de même couleur, mais il est plus ventru, plus conique, possède un tour de moins et sa surface est gravée de fines lignes spirales. BULIMINUS TRANSIENS Testa cylindraceo-oblonga, subtenuis, brunneco- cornea, oblique minuteque rimata. Spira elongata, oblongiuscula, ad apicem attenuala ; anfractus 7 convexiusculi, sutura impressa suboblique sepa- rai, usque ad penultimum regulariter diametro accrescentes ; ultimus infra subattenuatus: apex subobtusatus. Apertura sat parva, tertia totius testæ parte paulo minor, fere verticalis, truncato- ovalis. Peristoma simplex, tenuiter expansum, ad columellam dilatatum, patens, marginibus parum appropinquatis, callo tenuissimo junctis ; dextro ad insertionem distincte, deinde parum arcuato ; columellari simplici, levissime ad basalem curvato. Long., 11 1/2; diam., 4; long. apert., 3 1/3; lat. ejusd. vix 2 miil. Ba-dung ou Pa-tong, dans la partie monta- gneuse de la province Chinoise de Hou-pe. (v. Mollendorff.) Le B. transiens est, pour ainsi dire, intermé- diaire entre les Bul. Anceyanus, Gredler (Anceyi, Gredler, 1885, non B. Anceyt, Hilber, 1884) et Laurentianus, Gredler, quoique plus écourté que tous les deux et plus régulièrement ovalaire. oi — BULIMINUS HARTMANI Testa séaistrorsa, turrilo-oblonga, cornea, te- nuis, subtranslucida, striis incrementi obliquis obsoletis ; anguste et oblique rimata, apice obtu- siusculo. Spira elongata, conoideo-convexa. An- fractus 8, regulariter crescentes, usque ad penul- limum sensin diametro majores, convexiusculi, sutura inrpressa, obliqua et simplici divisi; ulti- mus ad latera convexus, infra attenuatus. Apertura oblongo-piriformis, distincte obliqua. Peristoma breviter expansum, ad margines basalem et co- lumellarem præsertim intus subincrassatum ; mar- gines sat remoti; sinister regulariter curvatus, co- lumellaris intus arcuatus, plica ulla destitutus, ex- tus magis dilatatus et expansus. Callum pariètale nullum. Long., 12 1/2; diam., 4 1/2; alt. apert., 4; diam. ejusd., 2 1/2 mill. Province de Gui-dschou (Kouy-tchéou); Gui- yang-dschou (Hunan). Entre cettecoquille et le conjunctus de Parreyss, Espèce de la Transylvanie, ilexiste de tels rapports qu'un malacologiste ignorant les localités où se trouvent ces deux formes pourrait être tenté de les confondre ; car il y a entre l’Hartmant et les Espèces de la série du conjunctus plus d’analogie qu'il n’y à de ressemblance entre certaines formes extrêmes du Siamensis. Ce dernier est le Bulime sénestre le plus commun de lextrème Orient, mais j'ai cru devoir donner ci-après sa description el quelques remarques sur quelques unes de ses — 349 — nombreuses variétés, dans un but de compa- raison. L’Hartmani n'est nullement anguleux ; son der- nier tour et son ouverture sont complètement dif- férents, mais il se rapproche davantage d’une Es- pèce, des Monts Tsing-ling, publiée par moi en 1882, sous le nom de B. alboreflexus et qui de même que le Siamensis est variable au point de vue de l'allongement de la spire, quoique, à la vérité, à un degré infiniment moindre. Bien qu’elle soit sénestre, cette £spèce ne me parail pas être du groupe des conjunctus, venerabilis, rever- salis, mais appartenir à la série Chinoise du Can- Lori. Je dirai également que lHartmani me semble offrir une similitude plus apparente que réelle, si- militude due vraisemblablement à l'influence des milieux, avec les formes transylvaniennes que je viens de citer. Il se distingue de lalboreflerus par son port plus gréle, son aspect moius trapu, son test plus mince, son ouverture plus ovale, son péristome beaucoup moins épais, simplement et brièvement évasé; enfin, tout chez elles me parait dissem- blable. Les /uniculus (Heude) et compressicolis (Ancey) sont beaucoup plus grêles et plus acu- minés. BULIMINUS SIAMENSIS B. Siamensis, Martens, in : Exp. nach, Ost-Asien, 1867 ; Bulimus Siamensis, Redfield, in: Ann. — 350 — Eve: N. Ÿ.,4853, vis p: POP Ter ane Nov: Conchyl., t. XLVL, fig. 3-4; Dohrn, in : Malac. Blatt., 1863, p. 162; Pfeiffer, Mon. Helic. viv., et in : Chemnitz (Ed. 11); Morelet, in : Séries Conchyl., etc. etc. Le type de cette coquille est décrit ainsi qu'il Sul : Testasinistrorsa, perforata, ovato-subfusiformis, tenuis, confertissime subtiliter striata, sordide cornea; spira ventrosa, elongato-conica, vertice acutiusculo, submamillari ; anfr. 7 convexiusculi ; ulümus 1/3 longitudinis vix æquans, angustior, infra medium obtuse carinatus ; columella subver- licalis ; apertura diagonalis, subtetragono-ôvalis ; peristoma subsimplex, marginibus subconniven- tibus, externo late expanso et reflexiusculo, colu- mellari sursum dilatato, patente. Long., 19; diam. medio 9 mill. Ap. cum perist., 7 1/2 mill. longa, intus 4 lata. Siam {D' Ingalls). Cette Espèce, probablement originaire des por- tions montagneuses de l'Indo-Chine orientale, s’en est répandue sur la presque totalité de la plaine, au Siam, dans la Cochinchine et dans l'Annam. On n'a pas encore, du moins à ma connaissance signalé une remarquable variété de couleur, que je caractériserai sous le nom de — Jo — Var. zontfera, Ancey. Testa cornea ; ult. anfractus zona angusla me- diana brunnea circumdatus. J'ai observé cette variété dans la collection de M. A. Bavay. Je la possède aussi. La coloration passe du jaune-corné {comme chez le type, et dans ce cas le péristome est d’une teinte pàle et blanchätre) au brun-rougeûtre (les grands individus qui offrent ce caractère, ont alors sou- vent le bord péristomal d’une teinte rose-vio- lacée ). Mais ce qui constitue la vraie particularité du B. Siamensis, c’est son polymorphisme. Bien que l’on ne puisse élever au rang d’Espèces les varia- tions qu'il subit, on peut cependant à juste titre distinguer les formes qui suivent, et qui, bien que passant insensiblement de lune à l’autre, parais- sent présenter dans les diverses localités-un cer- tain degré de constance dans leurs caractères. La longueur de la spire et le nombre des tours va- rient, mais le diamètre, bien que légèrement va- riable, l’est pourtant moins, ainsi que le remarqne M. A. Morelet (loc. suprà cit., p. 266). L’angle du dernier tour est quelquefois saillant. Var. maxima, Ancey. Long. : 30 mill. (Ex Morelet). Var. nobilis, Ancey. Læte brunneo-cornea vel subroseo-cornea; pe- 0 ristoma roseo-liliaccum. Major, anfr. magis nume- rosis (8-8 1/2). Long., 21-25 ; diam. medio, 8 1/2- 9 1/2 ; long. ap. cum perist., 7 1/2 mill. Long-xuyen, Cochinchine {(Dorr); Cochinchine (ma collection). Var. obesula, Ancey. Testa multo brevior, sordide cornea, peristo- mate albo ; spira magis convexo-conica, ventricosa ; anfr. 7; apertura relative major, pariter alla ac in præcedentibus, persæpe extus valde angulata. Long., 15-20 ; diam. medio, 8-9; long. apert. cum perist., 7 1/4-7 1/2 mill. Saigon, dans le jardin du gouverneur. . Les sujets de cette dernière variété d’après les- quels sont prises les mesures données ci-dessus sont ceux qui font partie de ma collection. Pari vu des sujets beaucoup plus ventrus, qui représen- tent encore mieux cette forme que les miens. Ceux- ci formeraient le passage de cette variation ex- trême au type du B. Siamensis. Ce Buliminus habite non seulement l’Indo- Chine, mais encore les iles situées au large de la Cochinchine ; M. Michau (Journ. Conch., 1863, p: 560) l’a également trouvé à Poulo-Condor. 11 est, parait-il, très rare dans la saison sèche, mais assez abondant pendant celle des pluies, sur les plantes et les troncs d’arbres. On voit donc que, pour les variations, le B. Sia- mensis est comparable à PEspèce transylvanienne — 353 — le PB. reversalis, Bielz, dont il parait joucr Je rôle en Asie. On n’a pu encore rencontrer de formes dextres qui lui fussent assimilables. La coquille Européenne est aussi une Espèce de montagnes ; son diamètre, sa longueur et le nombre de ses tours varient beaucoup; enfin, le test passe du brun foncé au corné-jaunâtre, et son péristome, généralement blanc, est teinté de rose dans cer- taines localités des Carpathes. CLAUSILIA PTYCHODON Testa non rimata, fusiformis, solidiuscula, atta- men subpellucida, quasi subsericeo-micans, obli- que conferlissime capillaceo-striala, striis ad aperturam in cervice paulo magis distantibus et costulas simulantibus, intense rufo cornea. Spira apice [ævigata, parum obtusa; anfractus 9 con- vexiusculi, sutura simplici impressa divisi: ulti- mus inferne salis attenuatus, vix inflatus. Aper- tura fere perpendicularis, attamen subobliqua, sat parva, sed ampla, subirregulariter et oblique py- riformis, sinulo angulari magno, allo, basi dex- trorsum insigne protracta in directionem obli- quam, et distincte angulata; peristoma continuum, valde solutum, superne distincte sinuatum et pro- tractum, incrassatum, album, reflexum. Lamella supera subtenuis, cum spirali continua; infera (aperturam intuenti) valde obliqua, vix torta, in- tus simplex, spiraliter contorta, remota : subcolu- mellaris emersa, valida, marginem exteriorem attingens el in peristomale tuberculum minutum Bull. Soc. malac France, V. Mars 1888. — 93 1 efficiens. Plica principalis valida, intus conspi- cienti perspicua, lineam lateralem vix transgre- diens; palatadis unica supera, sat parva, antrorsum a præcedente divergens, cum lamella valde obli- qua, laterali connexa. Long., 14 1/2; diam., 2 1/5; long. apert. (obliq.), 3 2/3; lat. (externa) ejusdem, 2 2/3 mill. Chine ? (ma collection). Cette belle Espèce m’a été envoyée par M. G.- B. Sowerby, confondue avec l’aculus de Benson. Elle appartient à la série des Hemiphædusa, de Bôttger, qui ne comprend que des Clausilies de l'extrême Orient. Communiquée par moi à M. le D' O. von Môllendorff, si connu dans le monde sa- vant par ses études sur la faune de la Bosnie et surtout sur celles de la Chine et du Japon, qu'il a étudiées avec le plus grand soin, cel éminent spé- cialiste en Clausilies m'a déclaré ne point la con- nailre. Le pli subcolumellaire très proéminent dans celte coquille, chez laquelle on observe aussi une direction de l’ouverture semblable à celle de la Clausilia digonoptyx (Bôtiger), ses stries, costu- liformes, quoique serrées, sur le dernier tour, la disposition de ses lamelles et de ses plis aperturaux, serviront à la faire distinguer de ses congénères. CYCLOPHORUS MARTENSIANUS C. Martensianus, von Môllendorff, in : Jarb. Malak.Ges., I, 1874; p. 78, pl. nr, fig.-3: Chine centrale : Kiang-si; Hou-pé, etc. Var. Davidis, Ancey. Testa enormis magnitudinis (lat. 31 1/2; alt. to- tiustestæ, 28 mill.). Peristoma crassum ; umbilicus relative paulo angustior. Setchuen occidental (A. David.). Var. Gredleriana, Ancey. Differt à typo forma paulo magis depressa, um- bilico angustiore etangulo initiali ultimi anfractus distincto. Diam., 22 1/2; alt. (totius testæ) 19°mill. Setchuen occidental (A. David.). Ces deux formes, rattachées maintenant par moi, à titre de variétés, au C. Martensianus, Es- pèce fort répandue en Chine centrale, dans la val- lée du Yang-tsé, sont celles que j'ai mentionnées, sans les nommer, dans mon travail sur les Mollus- ques Chinois récoltés par M. l'abbé A. David (Na- turalisto Siliciano, 1883). La grande taille de la première la ferait, au premier abord, considérer comme spécifiquement distincte. MELANIA ECOSTATA Testa imperforata, solida, oblongo-conica, late truncata (anfr. 2-3 1/2 tantum superstites), lævis, nilida, epidermide luteo-virenti induta, interdum obsolete minuteque spiraliter striata, aut ad sutu- ram ultimi anfractus indistincte nodoso-plicata. — 390 — Spira elongata, decollata; anfractus convexi, ad suturam profundam quasi canaliculatam stricte contabulati; ultimus magnus, ad latera rotundatus, infra convexo-attenuatus ; apertura pyriformi-ova- lis, superne angulata, ampla, fere verticalis, intus sordide griseo-cærulescens, prope marginem co- lumellarem arcuatum et incrassatum sinuosa ; margines continui, callo crassiusculo juncti. a. Long. (testæ truncatæ), 14 1/2; at., 8 1/4; alt. apert., 7 1/2; diam. ejusd., 4 3/4 mill. b. Long. (testæ truncatæ), 14; lat., 7 1/5; alt. apert., 6 1/2 ; lat. ejusd., 4 mill. c. Long. (testæ decollatæ, anfr. modo 2), 9 1/2 ; lat, 6 ; alt. ap., 5 1/2; lat. ejusd., 3 3/4 mill. Partie moyenne du fleuve Amour (Gerstfeldt, Maack, Schrenck). Cette Espèce est ceile que Gerstfeldt (Uberland und Susswasser Moll. Sibir., 1846) a désignée sous le nom d’Amurensis var. $ lævigata. Ayant en mains des individus semblables au type du D' Gersfeldt, je puis certifier que l’ecostata n’ap- partient même pas au groupe de l’Amurensis. Les rapports entre les deux coquilles sont les mêmes qu'entre les M. prænotata (Gredler) et tumida du même auteur, que personne ne songera à réunir. Il existe, selon l’auteur allemand, des passages entre la forme typique de l’Amurensis et sa variété lævigata. Je suis ici plus que porté à croire que ce rapprochement à été fait à cause de quelques ves- tiges de costulation qui se remarquent vers la su- — 357 = ture chez diversindividus de l’ecostata, mais cette dernière est constamment plus petite, plus solide, plus lisse; laspect général est tout différent; l'ouverture n’est pas la même, le test lui-même parait ne pas avoir une texture identique. IX Catalogue raisonné des Mollusques Néo-Calédoniens publiés jusqu à ce jour, et compris par les auteurs dans les genres Hyalinia, Helix, Diplomphalus, etc. Dans la présente énuméralion que je me suis ef- forcé de rendre aussi complète et aussi exacte que possible, j'ai tenté de grouper dans un ordre systématique et rationnel les Hélices de Nouvelle- Calédonie dont les analogies ont la plupart du temps élé méconnues par les auteurs. Javais déjà, en 1882, compris la nécessité d’une pareille étude, mais ne connaissant pas à cette époque toutes les espèces de visu, je n'avais renfermé dans la:liste, que j'avais donnée alors, que les formes, parfois déterminées d'une manière inexacte, que je pos- sédais dans ma collection ; aussi, à la demande de plusieurs amis, je me suis occupé de nouveau de ces mollusques et je suis arrivé, je crois, à les grouper selon leurs affinités. Je doïs remercier en particulier M. Marie, qui m'a, lors de mon séjour à Paris, facilité l’étude de sa riche collection d'Hélices Néo-Calédoniennes, et permis, avec une rare obligeance, d'étudier divers types mal connus. Il est impossible de s'imaginer toutes les er- — 938 — reurs qu'à commises M. Gassies en distribuant à ses correspondants des coquilles rapportées par lui aux Espèces qu’il a décrites; je m’efforcerai un peu plus tard de déméler le chaos qui règne en ce moment dans la classification des Espèces du genre Charopa, telles que les rusticula, vetula, decreta; rhizophorarum, ete., ete. Je n'ai pas compris dans la présente classifica- oenre Pseudo- O artula, Pfeiffer (Draparnaudia, Montrouzier y ? tion les formes se rapportant au parce qu’elles me semblent appartenir à un tout autre groupe et qu’elles n’ont pas le facies héli- coïde. L’analogie qui existe entre elles et les Geo- trochus me parait être bien faible. Elles me sem- blent, bien que fort distinctes, plus voisines des Partula, qui n'existent pas dans notre colonie. J'ai déjà insisté sur les rapports de cette faune avec celle de l'Australie méridionale et surtout de la Nouvelle-Zélande ; c’est avec les Espèces de ce pays que la plupart des petites coquilles de Nou- velle-Calédonie ont le plus de rapports; j'en signa- lerai quelques-uns au fur et à mesure de ce tra- vail. Les rapports sont peu nombreux entre la faune Néo-Calédonienne et celle de PArchipel Sa- lomon; ceux qui existent entre cette dernière et celle des iles Samoa et Viti s’accusent par la pré- sence dans les trois Archipels du genre Ostodes', d'Omphalotropis, de Charopa et de quelques au- tres groupes. 1. Les soi-disant Cyclophorus de Nouvelle-Calédonie appar- tiennent à ce genre. *siqiou -ed ‘mu ‘ds ‘es£yq « "290 ‘srjeasne ?S « € ‘999 ‘@IPIOIO AC M ‘L *210 ‘109 -u21S ‘æpoivsiep vdng « *219 ‘HIPTOUIS EPHAUM «€ « « “219 ‘sn -JUIJIUIA ‘UOIDIUO *UON « « « *‘SISUOAULQIL ‘U}) « HINVASVIT, LA ATV -NOIGIHAN ÆH.IVHLSAY *SIqŒOurIX ‘vSÂUd ‘sopiodud eruostuo *‘UUOU « *SnurAOG SN[AISOEI “(pur "ds) upHAUH « *UOPOIT UOPOy2 Id ‘219 ‘wnmuvis sisdoprAauu -sunydioutp ‘jduouon -(aud ds) eœlx *290 ‘ul -oydo$oqyd exoprqdiuy -E[oouDoNG ‘Y ‘(aip ds) edoxuy) « “2,0 ‘uwuoo edoirey”) “epnqn$ S1SADOMIN « HANVI47-ATIHANON RE ————————————————p—p—p—p—pZpZE / ‘(-A) "910 ‘eenuts « « *(-A) vuoo ‘“sidonoçpeqydiuQ ‘S0p01SO -01PÂH (S) rapuentA ep « « *Éc'At) SOIN JT, (S) KOKOT -VS Ia (A) ILIA SAT] ‘es{yd ‘219 ‘P]S0pOtU “EUo9 -oipÂx ‘sidonojeqduQ Le ‘sop0750 "SHIPITOU Ur ‘supuorpod ‘q « “LiCpUS ‘A "SIJPOIPEI AU) « "219 ‘sisuo1odfn sns{200ÂN « VONVG LA VONO IT SAT] SANISIOA SAHUIL SAC SANNIOTVNV SUNIT DAAV ‘HINOGATVI ATILANON VI 40 SANÔÜSATION SHAAIG AU ALSIT *SIŒIOULIT ‘LOIUOPOIET) EHUO esÂd LOF ‘æroon] -ntd ‘HOUOSLA Pourrons *BUPDOUP sidouejeqdu( ‘59p0750 °sIs BUITOTEUIO TL, ‘(sisuo} -1y =) supnaipod vdnq *290 ‘SNA SUAISO2EI4 “(cu ds) epnAux “HUUAUY UPUAUM “HVOPALQUIOT SISdoIS01q “210 s:sdopnAuyyx -ÂH 1 -UHOUMON ‘snqu{109 *Ho]ISS0Y suyeydwouor| 11911 I N “vuvovdo eæl 219 SSISUOpPIEq PIIOSSILS IUUO ‘EJ910p ‘4 “uinaviogdoziut edorey) “vunçeuey edoieq) ‘979 ‘U[OoIu 1 fexoprqnisoo edoreyn “pe ‘ds 19 SISUOTIL SISAVOIDA IN ‘ESOTUDILO EUIUBUOUDOUT, ALIVAO'T SAIT LA HINOŒA'IVT)-ATTIHANON — 360 — {. TROCHOMORPHA $. g. PARARHYTIDA, Ancey, in : Naturaliste, 1882, D. 09. T. dictyonina (H. dictyonina, Euthyme), T. dictyodes (Helix dictyodes, Pfeiffer), T. Mouensis (H. Mouensis, Crosse). Le genre Trochomorpha est représenté en Nou- velle-Calédonie par ces deux Espèces appartenant à un groupe d’un aspect sui generis, qui y parait localisé et qui est remarquable par son dernier tour bien renflé au-dessous de la carène, une ou- verlture sinueuse inférieurement, el une coloration toute parliculière. 2. CONULUS, Fitzinger. C. subfulvus (Zonites subfulvus, Gassies.) 3. PSEUDOHYALINA, Morse. P. minuscula, Morse (Hyal. minuscula des Au- teurs). Cette Espèce Nord-Américaine, qui peut être rangée parmi les cosmopolites, a été trouvée par M. E.-L. Layard, dans son jardin à Nouméa. Les individus n’ont encore subi aucune modifica- Uuon qui puisse les faire distinguer de ceux de l'Amérique du Nord ; l'Espèce se trouve répandue de l’est à l'ouest des États-Unis et se rencontre mème dans les Grandes-Antilles ; elle se trouve aussi au Japon. 301 — 4. TROCHONANINA, Mousson. T. calculosa, Ancey (H. calculosa, Gould ; He- lix dendrobia, Crosse). Ayant, grâce à la bienveillante communication de M. Marie, pu comparer le type de l’Helix den- drobia avec des sujets authentiquement récoltés auxiles Viti, aux Marquises et aux iles de la So- ciété (Tahiti) par M. And. Garrett, le savant ex- plorateur des Archipels Polynésiens, j'ai pu ré- soudre la question de lidentité de l’Helix den- drobia avec l'Espèce de Gould ; ce qui m'aurait, du reste, été peu facile d’élucider complètement à cause de l'insuffisance de la description de M. Crosse qui place son Espèce dans le grand genre Helix, sans se préoccupers’il existe dans les groupes d’iles voisins des Espèces analogues ou identiques. La faune des groupes Mélanésiens ou Polynésiens parait n'être que très imparfaitement connue aux auteurs qui se sont occupés de la faune Néo-Calédonienne, et cela est regrettable; car cette ignorance a fait méconnaitre toutes les ana- logies et a donné lieu à des erreurs d'appréciation continuelles. Le genre Trochonanina a été établi par Mous- son, en 1869, pour des formes océaniennes dont la Schmeltzana, d'Upolu (I. Samoa) doit être con- sidérée comme le type; dans la pensée de l’au- teur il renfermerait aussi des formes Asiatiques et Africaines ; pour ces dernières, M. Semper à pro- posé le nom de Martensia. — 351 — Je ne veux pas ici aborder la question de savoir si celte coupe est valable; j'insisterai seulement sur la place dans la nomenclature des Trochona- nina qui sont évidemment voisines des Microcys- tis ; Icur pourtour anguleux, l'absence de perfo- ration !, leur aspect trochiforme les en font assez facilement distinguer ; quant aux Trochomor- pla, je renvoie aux remarques judicicuses de M. Mousson. M. G. W. Tryon (Manual of Struct, and Syst. Conch.; Pulmonata, I, 1885), met la T. Tengana., Espèce très voisine de la Sckmellzana, parmi les Vitrinoconus ; cette classification sépare deux espèces ayant les affinités les plus intimes, et ne me parait pas devoir être suivie. 5. MICROCYSTIS, Beck. M. Artensis, Ancey, 1882 (Helix artensis, Souverbie), M. Bourailensis, Ancey, 1885 (Helix Bourai- lensis, Gassies), M. Savezi, Anccy, 1884 (Zonites Savezi, Gas- sies), M. Demazuresi, Ancey, 1882 (Zonites Desma- zuresi, Crosse), M. Hameliana, Ancey, 1885 (Zonites Hame- liana, Crosse), 1. Quelques-unes pourtant sont étroitement per‘orées, comme la calculosa, et l'épaississement de la région columel- laire, caractère commun à une grande partie des Microcystis, peut aussi quelquefois faire défaut, — 303 — M. Alleryana, Ancey, 1885 (Helix Alleryana, Crosse). Probablement fondée sur un exemplaire jeune. M. Lalannei, Ancey, 1884 (Helix Lalannei, Gassies). Gassies compare le M. Lalannei à l'Espèce des iles Sandwich appartenant au même genre et dé- crile par Pfeiffer sous le nom de Chamissoi. Je maintiens provisoirement, à cause du rapproche- ment fait par l’auteur, son Helix dans les Hycro- cystis ; cependant ses analogies avec l’Helir Cha- missot ne me semble point si grandes qu’il Le dit. Il aurait été difficile de supposer que les petits Microcystis manquassent dans notre colonie ; on doit considérer comme appartenant à cette série la plupart des Espèces de sa faune publiées sous le nom impropre de Zonites ou mieux Hyalinia (dans la pensée des auteurs). La présence d’Espèces du type de nos Hyalinies Européennes dans les iles de la Mer du Sud est loin d’être absolument prou- vée ; je ne serais pas étonné que les 4. Annato- mensis, Zonites Vitiensis et autres eussent leur animal conformé comme celui des Mycrocystis!. Ce type parait du reste se modifier passable- ment dans les iles de la Mer du Sud; parmi les 1. L'ombilic est recouvert d’une sorte d’épiphragme sur un exemplaire de ma collection du Zonites Vitiensis ; ce fait se remarque chez la plupart des Microcystes perforées. Le ya- lina (Conulus) Layardi, Thomson (in Proc. Zool. Soc., 1885), est une vraie Microcyste très voisine des excrescens, nodu- lala, etc., etc. — 364 — formes qui s’y relient, les unes sont étroitement perforées et se rapprochent en petit des Espèces Indiennes, les autres sont imperforées et dans ce cas la columelle s’épaissit plus ou moins (M. cal- lifera, Desmazuresi, etc.), ou est dentée (Mer: crescens). Quelquefois, dans le Microscystis enst- fera des îles Samoa, par exemple, on observe une lamelle palatale bien marquée, ainsi que chez les Endodonta. 6. CHAROPA, Albers. Ce genre comprend la série la plus nombreuse parmi les formes hélicoïdes de la Nouvelle-Calé- donie ; celles qui le constituent se groupent autour du type, la C. coma de Nouvelle-Zélande ; l'animal n'est pas connu, où tout au moins les Espèces dont je m'occupe n’ont pas élé étudiées à ce point de vue ; quelques-unes présentent l'aspect de cer- taines RAytida et c’est à ce genre qu’elles ont été rapportées par les auteurs, et notamment par Tryon. On les en distinguera par leur petite taille, la présence de stries obliques plus ou moins flexueuses, quelquefois obsolètes, le plus sou- vent assez fortes, parfois lamcelleuses, l'absence de sillons spiraux et le peu de brillant du test unicolore, tacheté ou orné de fulgurations plus ou moins distinctes. Le galbe général en est déprimé 1. Ancey, 1883 (Gastrodonta ensifera, Mousson, 1869). La ressemblance de cette coquille avec les Gastrodonta améri- cuines n'est que superficielle, et c'est la lamelle seule qui a engagé Mousson à y placer momentanément sa coquille. — 365 — et l’ombilie toujours ouvert, le plus fréquemment même très largement ouvert. Aucune des Espèces ne présente de tendance à posséder une callosité dentiforme à la portion basilaire de l'ouverture, mais on remarque chez trois types Néo-Calédo- niens des lamelles spirales dans l’intérieur de cette dernière. On en rencontre également chez d’autres Espèces de différentes localités (C. Philip- pinensis, Ancey!'), et c’est ce qui constitue un lien naturel entre les Charopa et les Pitys. Les Charopa constituent un genre essentielle- ment « Austral » dans sa distribution ; on en ren- contre non seulement dans les régions méridio- nales de la Mélanésie et de la Polynésie, mais même dans l’extrême sud de l'Amérique et de l'Afrique ?. Les Espèces très nombreuses, ont été décrites sous le nom de Patula, Helix, etc. Les Stephanoda n’en sont qu’une section. Les Espèces Néo-Calédoniennes sont les sui- vantes ; je ne parlerai bien entendu, que de celles qui ont été publiées : a) Espèces de petite taille, à tours serrés, unico- lores, à ombilic médiocre. 4° Pourvues de lamelles à l'intérieur : C. Vincentina (H. Vincentina, Crosse), C. Derbesiana (H. Derbesiana, Crosse), 1. Ancey, 1886, Endodonta Philippinensis Semper, in : Landm. Philipp, II, p.140, 1878. 2. Toutes celles-ci ont été rattachées à la section des Pella par Pfeiffer, mais à grand tort. — 3060 — . Berlicrei (H. Berlierei, Crosse!'). Q 20 Dépourvues de toute lamelle intérieure : C. decreta (H. decreta, Gassies), C. confinis (H. confinis, Gassies), C. Noumeensis (H. Noumeensis, Crosse). D’après un individu authentique de cette Es- pèce, recu de M. Marie, la spire n’est pas du tout concave au centre, mais seulement plane au som- met. Comment s'étonner qu'avec des descriptions ainsi faites, corroborées par des figures au-dessous du médiocre, on puisse difficilement s'y recon- naître ? Certes, une bonne diagnose accompagnée d'une description moins vague, et comparative, “ eût mieux valu à tous les points de vue. C. subcoacta (Helix subcoacta, Gassies). M. Marie m'a également communiqué cette co- quille ; elle est fort voisine de la précédente. C. rhizophorarum (H. rhizophorarum, Gas- Stes C. Koutoumensis (H. Koutoumensis, Gas- sites), . vetula (H. vetula, Gassies), . subtersa (H. subtersa, Gassies), . saburra (H. saburra, Gasstes), . Taslei (H. Taslei, Crosse), . Lamberti (H. Lamberti, Crosse). etes EeTe 1. Non Helix Berlieri, Morelet in « Journ. de Conch., 1857, p. 39 », espèce algérienne de la série des Xérophiles. bre C. ostiolum (H. ostiolum, Crosse), C. morosula (H. morosula, Gasstes), C. melaleucarum (H. melaleucarum Gassies). b. Espèces de taille plus grande, le plus sou- vent comme veloutées et ornées de stries lamel- leuses, de couleur généralement moins terne, à dernier tour ordinairement plus dilaté, souvent maculées ou ornées de dessins rougeàtres sur un fond clair : C. Kanakina (Helix Kanakina, Gasstes), Cette Charopa, que son auteur a, postérieure- ment à sa description, méconnue, en la prenant, par manque de coup d'œil, pour une jeune Rlytida inæqualis, est au contraire une bonne espèce, ex- trémement voisine de la GC. radicalis! des îles Tonga, elle en diffère seulement par sa couleur uniforme et l’accroissement un peu plus rapide de ses tours. C. pinicola (Helix pinicola, Pfeiffer, Gassies, Crasse ele} C. costulifera (H. costulifera, Pfeiffer, Gassies, Crosse, etc.) Sous ce dernier nom on à confondu, à titre de variélés, diverses formes très distinctes, dont l’une, non costulée et de petite taille, m'a été adressée par M. Sowerby, sous le nom de Socta. C. rusticula (Hel. rusticula, Gasstes), 1. Ancey, 1885, Patula radicalis, Mousson, 1869. — 368 — C. dispersa (H. dispersa, Gassies), C. Melitæ (H. Melitæ, Gassies). Cette Espèce est quelque peu voisine, surtout pour la sculpture et la couleur, de la Calliope. C. Calliope (H. Calliope, Crosse), C. Bazini (H. Bazini, Crosse). Cette forme est voisine de quelques-unes de celles que l’on a voulu réunir à la costulifera de Pfeiffer, notamment de celle qui m'a été adressée sous le nom inédit de socia. c) Espèce à péristome sinueux, profondément émarginé à l’angle supéro-apertural, comme chez la C. proxima (Patula proxima de Garrett), des iles Hervey. C. alveolus (Helix alveolus, Gasstes). 7. SAISSETIA (Bayle, mss. 1886; Platystoma, Ancey 1882, non Klein). S. Baladensis (H. Baladensis, Souverbie), S. oriunda (H. oriunda, Gassies), S. Bruniana (H. Bruniana, Gassies ), S. Perroquiniana (H. Perroquiniana, Crosse). ++ S. Turneri (H. Turneri, Pfeiffer). S. occlusa (H. occlusa, Gassies), S. astur (H. astur, Souverbie). kX + « S. Saisseti (H. Saisseti, Montrouzier), — 309 — S. Goulardiana (H. Goulardiana, Crosse). Ce genre, voisin des Amphidoxa, Albers, me parait jusqu'ici spécial à la Nouvelle-Calédonie ; les Espèces sont édentules ou pourvues à la base de l’ouverture d’un tubercule calleux et denti- forme, dont la présence est sans doute le résultat d’une influence analogue à celle que subissent Les Macularia bidentées de la province d'Oran et quel- ques Espèces Néo-Calédoniennes de Micrompha- lia. L’accroissement des tours est rapide, le der- nier est grand, déprimé, arrondi à son pourtour ; l’ombilic, toujours étroit, est partiellement caché par une expansion du bord columellaire et habi- tuellement recouvert par une sorte de membrane très mince. Le péristome tranchant est sinueux et plus ou moins épaissi à sa base et vers la région columellaire. Le test est mince, lamelleux ou lisse, uniforme ou parsemé de maculations brunes sur un fond clair. 8. ELÆA, Hutton, 1883. E. Opaoana (H. Opaoana, Gasstes). Cette Espèce est voisine de V£. gradata (M. gra- data, Gould; Patula gradata, Mousson) des iles Tonga, ce que la description de Gasstes ne pour- rail guère faire supposer. Elles me paraissent toutes deux appartenir à la même série que l’Helix rapida, des Nouvelles-Hébrides. Bull. Soc. malac. France. N. Mars 1888. — 24 == 810 9. TROPIDOTROPIS, Ancey, 18S3. T.trichocoma (H. trichocoma, Crosse). L’Espèce pour laquelle je crée cette nouvelle coupe est remarquable par la nature de son épi- derme, sa carène aiguë, sa taille relativement forte, son large ombilic en entonnoir, sa spire à peine convexe à tours plans. 10. ACANTHOPTYX, Ancey, 1S87. A. acanthinula (H. acanthinula, Crosse). Ce n’est qu'après avoir longuement hésité, que je me suis décidé à séparer génériquement celle petite coquille des Charopa et des autres groupes néo-calédoniens. La nature de:son épi- derme et de ses lamelles est analogue à celle de la Pitys stellula des iles Sandwich qui me parait cependant bien appartenir à la même série que la P. contorta, également du même Archipel. Jai donc supposé d’abord que l’'acanthinula de Crosse était une forme aberrante du genre Charopa; mais sa coloration, la dépression de sa spire qui est même légèrement concave, joints au caractère uré de son épiderme tout particulier me parais- sent justifier sa séparation. 11. MONOMPHALUS, Ancey, 1892 (= Psyra, Hutton, 1883). La Psyra dimorpha, type du g. Psyra (Hutton), ne diffère aucunement au point de vue des carac- tères génériques des Monomphalus. Elle estmême très voisine de l’Heckelianus. — 371 — M. Bavayi (H. Bavayi, Crosse), M. Rossiteri (H. Rossiteri, Crosse, non Angas ; H. Heckeliana, Crosse). Cette Espèce doit conserver le nom primitive- ment imposé par l’auteur, puisqu'elle appartient à un genre différent de celui où doit se placer l’Helix Rossiteri, Angas. M. Gentilsianus (H. Gentilsiana, Crosse), M. cerealis (H. cercalis, Crosse), M. Lifuanus (H. Lifuana, Montrouzier). 12. RHYTIDOPSIS, Ancey, 1882 (Fruticicola, Hutton, 1883, non Held). Les espèces néo-zélandaises, telles que les H. granum, H. pilula, ete., appartiennent à ce groupe et sont même fort voisines des Rhyt. Pre- vostiana, corymbus, etc. Ce genre diffère par sa dentition des Microm- phalia (Saint-Simon). R. chenolitis (H. chelonites, Crosse). Un bel exemplaire de cette Espèce, appartenant à ma collection, mesure 12 mill. de diamètre et constitue une forme 2ajor. * * R. Prevostiana (H. Prevostiana, Crosse), — 372 — R. corymbus (H. corymbus, Crosse), * * * 2R. minutula (H. minutula, Crosse). 43. MICROMPHALIA, Ancey, 1882. M. Abax (H. Abax, Marie), M. Vicillardi (H. Vieillardi, Crosse et Marie), M. Caledonica (H. Caledonica, Crosse). rx M. Lombardeaui (H. Lombardeaui, Montrou- zier). “ Cette dernière coquille diffère sensiblement des précédentes par diverses particularités. Je la distingue provisoirement comme type d’un nou- veau sous-genre, sous le nom de Plesiopsis (An- cey). Son aspect est beaucoup plus ramassé, l’en- roulement de ses tours est plus serré, le dernier est beaucoup plus haut, plus volumineux, son om- bilic est plus grand et les tubercules internes sont plus nombreux et disposés différemment. Les côtes lamelleuses de la surface sont beaucoup moins obliques et en même temps flexueuses et l'ouverture plus verticale. Une petite coquille de Nouvelle-Zélande pour laquelle je propose le terme générique de Ptycho- don (P. leiodon, Ancey), fort improprement rap- portée au genre américain Strobila, Morse, avec lequel elle n’a aucun rapport', semble être une miniature de l’'Helix Lombardeaui, dont elle a le facies et la forme, l’ombilie est petit, cylindrique, mais bien ouvert ; les costulations lamelleuses de la surface ont la même direction et le même as- pect ; la coquille est variée de brun sur un fond d’un jaune paille clair et l'ouverture est obstruée par de nombreuses lamelles sur sa face pariétale aussi bien qu’à la région palatale. Le nom de leiodus doit être modifié en celui de leiodon, parce que M. Hutton, l’auteur de Espèce, l’a tiré du grec (Ass, lævis ; #%w, dent) et que düèus ne peut faire odus en latin. 14. RHYTIDA, Albers. R. inæqualis, Albers (H. inæqualis, Pfeiffer), R. Ferrieziana, Crosse (H. Ferrieziana, Crosse, olim), R. Coguiensis, Crosse (var. — Pauluctiæ, Crosse = testudinaria, Gasstes), R. Beraudi, Crosse (H. Beraudi, Gassies), R. subsidialis, Crosse, R. multisulcata, Crosse (H. multisulcata, Gas- sies). A cette Espèce M. Gassies a joint, à titre de va- riélés, plusieurs formes qui sont à coup sûr con- stantes et spécifiquement distinctes. 1. Le nombre et la disposition des lamelles internes, qui ne sont du reste pas identiques, ont sans doute donné lieu à cette méprise. — 374 — R. luteolina, Crosse (H. luteolina, Gassies — Deplanchesi, Gassies), R Yahouensis, Ancey (H. Yahouensis, Gas- sites), . rufotincta, Crosse (H. rufotincta, Gassies), . Candeloti, Crosse, . Ouveana, Crosse (H. Ouveana, Souverbie ), . subnitens (H. subnitens, Gasstes), . Conceptionensis, Crosse (H. Conceptio- nensis, Gassies). TT T 7 xx R. Raynali, Crosse (H. Raynali, Gassies). 15. PSEUDOMPHALUS, Ancey, 1882. Ce genre ressemble beaucoup à PHelir nautili- formis, de Lombardie, mais 1l est certainement beaucoup plus voisin des Diplomphalus et même des Monomphalus. P. Fabrei, Ancey (H. Fabrei, Crosse), P. Megei, Ancey (H. Megei, Lambert). 16. DIPLOMPHALUS, Crosse. D. volutella, Ancey (H. volutella, Gasstes, non Helix (melius Hyalinia) volutella, Pfeif- fer; H. Cabriti, Gassies ; Dipl. Cabriti, Crosse). Cette Espèce doit reprendre le nom de volutella, primitivement imposé par M. Gassies, puisque l’Helix volutella (Pfeif- fer), qui n’est même pas une Helix, appar- dient à un autre genre, et que le nom de volutella reste libre dans le genre Diplom- phalus. D. Seberti, Marie, D. Vaysseti, Marie, D. Marici, Crosse, D Montrouzieri, Crosse (H. Montrouzieri, Sou- verbie). 17. MICROPHYURA, Ancey, 1882. Coquille très petite, à nombre de tours assez restreint, de couleur uniforme, presque plane au- dessus, fort peu concave, à ouverture très déta- chée, et grimacante par suite de l’épaississement considérable du labre et du développement du bord gauche. M. Crosse s’esttrompé sur le nombre des tours de spire de cette petite coquille et a commis en même temps une erreur d'appréciation vraiment impardonnable en l’assimilant aux Es- pèces américaines des genres Polygyra de Say et Anchistoma de Klein, avec lesquelles elle a fort peu d’analogie, mais seulement une ressemblance plus superficielle que réelle, M. microphis (H. microphis, Crosse). L'Helix Vimontiana, que je n'ai pas comprise à dessein dans le catalogue précédent est incontes- tablement une coquille jeune. Quant aux Helix cespitoides, Fischer (—H. Cooperi, IV. G. Binney, — 376 — cf. Ancey in : Natur. Sicil. 1882), Eva, Villandrei, Aphrodite et Henschei, elles ne sont pas Néo-Calé- doniennes. Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. le A —— FAUNE MALACOLOGIQUE VIVANTE DE L'ARRONDISSEMENT DE CHATILLON-SUR-SEINE (COTE-D'OR) PAR M. JULES BEAUDOUIN MEMBRE ASSOCIÉ Ce travail est la réunion coordonnée de nom- breux matériaux amassés pendant un long temps. Tout en explorant le pays, pour l’établissement de la carte géologique détaillée de larrondisse- de Châtillon-sur-Seine, ce qui, en raison des découpures multipliées affectées, ici, par les affleurements de terrains, m'a forcé de tenir le pays, pour ainsi dire, pas à pas, j'ai été toul particulièrement à même de rechercher les Mol- lusques vivants dans la localité et d'étudier les différentes conditions d'habitat dans lesquelles je les ai rencontrés. J’ai pu ainsi, tout en collection- nant les Espèces, recueillir beaucoup de notes sur les particularités que présentent, sous plusieurs rapports, certaines d’entre elles. C’est par la mise en œuvre de ces récoltes et de ces notes que jai pu établir une faune comprenant près de 200 Es- pèces et variétés. Je suis loin de croire qu'on ne ee puisse y faire, par la suite, d’utiles additions ; néanmoins, j'ai pensé qu'en un temps où les études malacologiques prennent chaque jour plus d'importance, le moment était venu de publier cette faune locale, à titre de contribution à des travaux d’un ordre plus général. Des publications sur la Malacologie du départe- ment de la Côte-d'Or ont déjà paru, il y a un cer- tain nombre d’années : je citerai, à ce sujet, la nomenclature de M. Vallot, ceile de M. Barbié, et le travail de M. Drouet; mais ces travaux d’en- semble sur le département entier ne sauraient écarter les études de détail, qui, embrassant une surface moindre, permettent ainsi de multiplier les recherches et les observations et d'arriver par là à mieux faire ressortir le caractère local de la faune d’une région. Ce sont ces vues qui m'ont guidé dans mon travail, et c’est pour m’y confor- mer que je lui ai donné quelque extension à cer- tains égards. La constitution physique d’un pays étant, par les conditions d’existence qui en ressortent, intime- ment liée à la faune qui l’habite, j'ai cru utile de donner succinctement quelques détails sur l’oro- graphie et l’hydrographie de la région, d’autant plus que celle-ci, quoique d’une surface relative- ment peu étendue, offre, pour les Mollusques, une grande variété dans les conditions d'habitat. D'un autre côté, certains faits, cités isolément au cours de ma faune, m'ayant paru demander à être groupés, afin d’en mieux dégager l'intérêt — 379 — qu'ils peuvent présenter, j'en ai fait, à la suite de mon travail, un résumé succinet comprenant aussi diverses observations se rattachant naturellement au sujet. Quant à la méthode, j'ai suivi celle adoptée par M. Locard, pour son Catalogue général des Motl- lusques vivants de France, apportant une grande attention à l'identification des Espèces. En outre, l'auteur de cet important travail, qui a établi avec tant de soin la synonymie des Espèces francaises, a bien voulu déterminer un certain nombre des miennes, en les comparant aux types mêmes de sa collection, et me donner en même temps quel- ques notes utiles; je lui offre ici à cet égard tous mes remerciements. Je prie enfin la Société mala- cologique de France d’agréer l’expression de ma vive gratitude, pour le bon accueil qu’elle a bien voulu faire à mon travail. AU 1. — Constitution physique de la contrée. L’arrondissement de Chàtillon constitue la par- tie la plus septentrionale du département de la Côte-d'Or. Son étendue superficielle est de 197,469 hectares, dont 71,778 couverts de forêts et 125,691 non boisés. La totalité de sa surface, qui appartient au ver- sant océanien, présente une inclinaison générale du Sud-Est au Nord-Ouest. Cette partie, sensible- ment plus rapide dans la partie Sud que dans la — 380 — partie Nord, est comprise entre 504 et 190 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer ; la diffé- rence est donc de 314 mètres. La côte la plus éle- vée se trouve à l’extrémité sud de l’arrondissement et touche à la ligne de partage des deux versants océanien et méditerranéen. Perpendiculairement à cette ligne de faite, des dépressions plus ou moins profondes forment des vallées servant de lit à quatre cours d’eau princi- paux, qui sont l'Aube, l’Ource, la Seine et la Laignes. À chacune de ces vallées principales viennent se rattacher des vallons multipliés qui y conduisent les eaux d’un grand nombre de sources et de ruisseaux. Quant à la nature du sol, elle est représentée presque en totalité par des terrains calcaires, marneux etargileux. Ces terrains appartiennent aux étages géologiques compris, d’un côté {au Sud), entre les marnes supérieures du Lias, et, d’un autre (au Nord), les argiles kimmeridgiennes. Les couches présentent une inclinaison sensible con- cordant à peu près avec celle de la surface du sol, et déterminent, par leurs alternances de terrains perméables et imperméables, de nombreuses sources, soit superficielles, soit naturellement ascendantes par les fissures des massifs. Telle est, à grands traits, la constitution phy- sique de l'arrondissement de Châtillon pris dans son ensemble ; mais des éléments divers qui la composent ressortent des conditions qui sont loin d’être les mêmes sur tous les points. A cet égard, — 381 — le pays peut se diviser en trois parties, qui, par des caractères particuliers à chacune d'elles, se distinguent parfaitement l’une de l’autre et consti- tuent ainsi trois régions tout à fait naturelles, que j'appellerai méridionale, centrale et septentrio- nale. Elles figurent approximativement trois bandes à peu près parallèles, qui, s'étendant, suivant leur longueur, du Nord-Est au Sud-Ouest, coupent tous les cours d’eau presque à angle droit. La première comprend la partie sud-est de l’arrondissement, sur une largeur moyenne de 15 kilomètres, à partir de la ligne de faite qui sépare les versants océa- nien et méditerranéen ; la seconde est comprise entre celle-ci et une sorte de falaise, qui au Nord- Ouest s'élève nettement au-dessus de la plaine ; la troisième enfin s'étend de cette falaise au dépar- tement de l’Aube. Ces trois régions, ainsi limitées très approxima- tivement, n’ont pas une étendue égale : celle du centre est la plus spacieuse, elle surpasse d’un tiers à peu près celle du Nord et d’un quart celle du Sud. Quant aux caractères principaux que pré- sente chacune d’elles, ils sont les suivants. 1° RÉGION MÉRIDIONALE. — Cette région, dont la limite Sud-Est est en partie comprise dans la ligne de faite dont je viens de parler, est la plus élevée : altitude du sol y varie entre 504 et 400 mètres. Les vallées des quatre cours d’eau principaux y sont étroites et généralement peu profondes ; les vallons qui y aboutissent sont nombreux et resser- — 382 — rés. Le sol y est très accidenté et présente le plus ordinairement des escarpements et des coteaux abruptes. Le terrain étant en grande partie com- posé de calcaires très résistants (calcaire à Entro- ques) et de marnes et argiles qui naturellement ne le sont pas (Fuller-s.-Earth), la surface parait, pour ainsi dire, déchiquetée. Les sources sont très multipliées et généralement d’un faible débit; elles sont l’origine des grands cours d’eau qui traversent l'arrondissement, mais qui, ici, se ré- duisent presque à l'état de ruisseaux. Toutes les eaux sont vives et limpides, et, par suite de la présence des argiles du Fuller-s.-Earth, forment souvent de petits étangs. C'est la région la plus boisée et celle qui offre, pour les Mollusques, le plus de diversité dans les conditions d'habitat. 2° RÉGION CENTRALE. — Beaucoup moins acci- dentée que celle qui précède, cette région se com- pose le plus généralement de vastes plateaux secs et arides, dans lesquels sont creusés des vallons ordinairement secs aussi. Flanqués de nombreuses courbes, ceux-ci se rendent aux cours d’eau prin- cipaux, qui, ici, sont plus importants et coulent dans des vallées plus ouvertes. Les petites sources, si fréquentes dans la région méridionale, man- quent ici à peu près complètement; mais des fontaines très puissantes, peu nombreuses, il est vrai, arrosent les vallées basses sur quelques points. Le sol, qui est généralement composé de calcaires assez résistants, varie, quant à son alti- tude, entre 400 et 220 mètres. La surface boisée — 383 — est ici encore assez importante ; mais les forêts n'y offrent plus qu'exceptionnellement quelques con- trées fraîches et humides. 3° RÉGION SEPTENTRIONALE. — Celle région pré- sente un facies tout particulier : un puissant massif de terrains calcaréo-marneux constitue, au Sud, une vaste falaise, dont la partie supérieure est un plateau très étendu et en partie couvert de forêts. Sa surface est très peu accidentée ; les vallons, qui y sont creusés, sont d’allure régulière, et les vallées qui donnent passage aux cours d’eau prin- cipaux sont largement ouvertes et à fond plat. L’altitude varie, ici, entre 300 et 250 mètres, pour les plateaux élevés, et entre 220 et 190, pour le fond des vallées. Les eaux des régions qui pré- cèdent, lorsqu'elles arrivent dans celle-ci, four- nissent déjà, pour le lit des rivières, un volume important, qui, eu égard au peu d’inclinaison du sol et à la nature imperméable des terrains. bas des marnes oxfordiennes, s’écoule lentement, dé- borde souvent en formant des marécages sur un grand nombre de points, et entretient dans toute la région une notable humidité. On voit facilement, par le court exposé qui pré- cède, quelles différences présentent entre elles les trois régions que j'ai établies, différences sur les- quelles je me suis étendu davantage ailleurs ! pour les rendre plus sensibles. Quoi qu’il en soit, 1. Description de l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine, au point de vue de sa constitution physique. Chätillon-sur- Seine, 1884. In-8. — 384 — ce que je viens d'exposer est suffisant pour faire comprendre les conditions variées qu'offre, pour l'habitat des Mollusques, le pays qui fait l’objet de ces éludes. GASTEROPODA 1. ARIONIDÆ ARION RUFUS, Michaud. — Dans les bois, les lieux couverts et surtout dans les prairies, près des cours d’eau. Espèce très variable dans sa colo- ration depuis le rouge brique clair jusqu’au brun foncé. Les individus de cette dernière teinte sont ceux qu’on rencontre le plus fréquemment. Mol- lusque très commun.— Partout. : ARION ATER, Michaud. — Dans les bois, et par- ticulièrement dans les plantations de Sapins des contrées élevées. Peu commun.— Dans les régions méridionale et centrale plutôt qu'ailleurs. ARION RUBIGINOSUS, Baudon.— Sous les mousses et les pierres, sous les détrilus végétaux, dans les lieux humides. Assez commun. — Partout. ARION HORTENSIS, Ferussac (Var. griseus. Mo- quin). — Dans les champs, les bois, les jardins, sous les pierres et les détritus végétaux. Assez commun.— Partout. 2. LIMACIDÆ Limax AGREsTIS, Linné. — Dans les jardins, les champs, les prairies, sur les coteaux et dans les plaines. Espèce très variable dans sa coloration, — 385 — qui présente, suivant l’âge et les lieux, toutes Les teintes depuis le gris jaunâtre jusqu'au noirâtre. Ce petit Mollusque cause des dégats souvent con- sidérables en certaines années, lorsque les com- mencements de l'hiver sont doux. Excessivement abondant. — Partout. LIMAX CINEREO-NIGER, Wolf. — Dans les haies et buissons, mais particulièrement dans les bois, sous les pierres, les mousses, les détritus végé- taux. Moyennement commun. — Partout. Limax cixerEus, Müller. — Dans les bois, sous les pierres et les mousses des lieux humides. Peu commun. — Partout. LiIMAX VARIEGATUS, Draparnaud.— Dans les lieux humides, à température peu élevée et peu suscep- tible de varier, tels que les grottes, les caves, les , D , puits. Peu commun.— Partout. 3. HELICIDÆ VITRINA DIAPHANA, Draparnaud.— Dans les bois et broussailles, sous la mousse et les détritus végétaux. Peu commun. — Chàtillon {promenade de la Douix), Villotte, Maisey, Vanvey, Villers-le- Duc (grande forêt). — On la rencontre ordinaire- ment en compagnie de Pomatias septentrionalis, Pupilla muscorum, Helix Beaudouint. VITRINA MAJOR, Ferussac. — Dans les forêts, sous les pierres, la mousse et sous les détritus végétaux, particulièrement sur les coteaux un peu humides. Peu commun.— Châtillon (grande forêt), Villers-le-Duc, Vanvey, Villotte. Bull. Soc. malac. France. NV. Mars 1888. — 25 — 380 — SUCCINEA PARVULA, Baudon. — Sur les plantes aquatiques bordant les fossés marécageux dans les prairies. Moyennement commun. — Dans la région septentrionale, particulièrement à Vix, Pothières, Charrey, Belan-sur-Ource. SuccinEA BaAuponi, Drouet. — Sous les pierres et les détritus végétaux avoisinant les marécages et les fossés humides. Peu commun.— Larrey, Marcennay, Vix, Pothières. SUCCINEA PUTRIS, Jeffreys. — Sur les plantes aquatiques bordant les cours d’eau, les étangs et les mares. Très commun. — Partout. Ici, cette Espèce affecte généralement une forme un peu globuleuse qui la rapproche de la S. Ma- billei, et n’atteint, surtout dans les régions méri- dionale et centrale, qu’une taille relativement peüte, les plus grands individus ne dépassant pas 16 millim. de hauteur. Var. albida. — Vai recueilli à Pothières quel- ques individus de cette variété. SUCCINEA PFEIFFERI, Rossmæssler. — Sur les plantes qui bordent les cours d’eau et les fossés marécageux. Assez commun. — Partout, principa- lement dans la région septentrionale. Var. elongata. — Plus élancée et, relativement à sa taille, plus étroite que le type normal, cette variété atteint une hauteur moyenne de 13 millim. Elle se rencontre surtout dans les marécages de la région septentrionale. Var. minor. — Celle-ci n’atteint guère qu’un 307 maximum de 5 millim. de hauteur et se rencontre surtout dans la région centrale. SUCCINEA CONTORTULA, Baudon.— Sur les plantes bordant les caux vives. Peu commun. — Partout. SUCCINEA PascaLi, Baudon. — Sur les végétaux peu élevés qui bordent les fossés humides et les ruisseaux. Moyennement commun. — Région sep- tentrionale (prairies). Cette espèce se rapproche beaucoup de la var. minor de la S. putris. SUCCINEA OBLONGA, Draparnaud. — Sur les plantes aquatiques et aussi les arbustes bordant les cours d’eau. Peu commun. — Vix, Pothières, Marcennay. HyaziniA Lucipa, Westerlund. — Dans les lieux humides, sous les pierres et les détritus végétaux. Assez commun. — Partout. HyaziniA BaARBozANA, Castro.— Sous les mousses et les pierres. Rare. — Châtillon (rochers de Ha promenade de la Douix). HYALINIA SEPTENTRIONALIS, Xobelt. — Sous les pierres et les mousses, dans les vieilles murailles des lieux humides. Moyennement commun. — Partout. Hyazinia NiTipA, Westerlund.— Sous les pierres et les herbes, dans les prairies humides. Assez commun. — Partout, mais plus particulièrement dans la région septentrionale. Un assez grand nombre d'individus atteignent presque la taille de l'A. Parisiaca, Mabille, tout en conservant la forme de l’ombilie qui appartient à espèce. — 388 — HyALINIA HUMULICOLA, Locard.— Sousles pierres, dans les lieux humides. Rare. — Chàtillon. Hgzix AsPERsA, Müller. — Dans les pierrailles, les fentes des rochers, les vieux murs, dans les haies, les broussailles, les jardins. Très com- mun.— Partout. Cependant peu abondant dans les vignes, d’où les deux Espèces suivantes, qui y sont très multipliées, semblent lexclure. Cette Espèce est très constante dans sa forme, qui est généralement déprimée. J'ai recueilli un seul individu à spire très élevée, qui parait être plutôt un cas accidentel qu’une variété. Quant à la coloration, elle est généralement foncée ; cependant les individus à teintes claires ne sont pas rares. Cette particularité, en raison des lieux où je l’ai observée, ne paraîtrait guère pou- voir être attribuée entièrement à une moindre intensité de lumière ou d'humidité. Ne pourrait- celle pas provenir de la nature des substances ayant servi à l'alimentation ? À cet égard, je ne pourrais rien dire de bien certain ; je me borne à appeler dans cette voie l'attention des observateurs. À propos de cette Espèce, je rapporterai ce qui m'a été dit il y a quelques années, savoir, qu'elle aurait été importée à Monthard par Buffon, à qui un naluraliste anglais en aurait envoyé plusieurs individus vivants, lesquels auraient ensuite peuplé de proche en proche tout le pays. Je ne saurais dire ce qu’il peut y avoir de vrai dans l'envoi qu’on dit avoir été fait à Buffon ; mais on est bien obligé de reconnaitre que l'A. aspersa est très ancienne — 399 — en Bourgogne, et qu’elle existait antérieurement à Buffon, puisqu'on en rencontre fréquemment des restes dans des fouilles de terrains non remués depuis plusieurs siècles, et à des profondeurs où l'Espèce ne descend jamais dans son enfouisse- ment hibernal. HELIx POMATIA, Linné.— Dans les bois, les haies, les buissons, les vignes, les jardins. Très abon- dant. — Partout. Assez constant dans la forme globuleuse de sa coquille qui, surtout dans les bois, atteint une grande taille et présente une coloration ordinairement foncée, à bandes peu apparentes. Cette Espèce, vulgairement nommée dans la campagne Æscargot de vignes, fait l’objet d'une commerce assez considérable et qui, chaque année, acquiert plus d'importance. Aussitôt la bonne saison venue, des chercheurs, habitués à cette chasse, parcourent la campagne et vendent le produit de leurs recherches à des acheteurs qui placent ces Helix dans des sortes de pares, où ils les nourrissent, pour les expédier ensuite en gros sur les lieux de consommation. Dans la région septentrionale, où les vignobles sont assez étendus, les vignerons, lors des premiers labours, à l’issue de l'hiver, trouvent le Mollusque encore dans la terre, la coquille fermée par son épi- phragme, et en recueillent ainsi une assez grande quantité qui est ordinairement vendue sur les marchés de la ville. Ce sont les plus appréciés. Il n’est pas sans intérêt de constater 1ei que — 390 — dans nos contrées, même à une époque très re- culée, nos ancêtres recherchaient déjà pour l’ali- mentation cette Hélix, aujourd’hui si appréciée des gourmets. Il à été en effet rencontré dans des fouilles faites en 1849 sur le plateau de Vertault (région septentrionale), au milieu de ruines d'ha- bitations somptueuses de l’époque gallo-romaine, et attenante à un établissement de thermes, une sorte de citerne encore pleine de coquilles du précieux Mollusque. C'était Ià bien certainement ce que les Romains, encore plus raffinés à cet égard que nos contemporains, appelaient un cochleare, sorte de réservoir, où, suivant certains auteurs, on engraissait les Escargots. HELix pYRGIA, Bourguignat.— Mèmes conditions d'habitat que pour PEspèce ci-dessus. Très abon- dant. — Partout; mais plus particulièrement dans la région méridionale. On rencontre ordinairement cette Espèce en compagnie de l'A. pomatia; mais quelquefois on la trouve isolément sur certains points, où elle semble être à l’état de colonie. Elle est recherchée pour le commerce comme l’'Espèce précédente; mais sans qu'on en fasse la distinction. HELIX PROMÆCA, Bourguignat.— Dans les brous- sailles, dans les vignes, dans les herbes des friches. Rare. — Vennaire. Je n’ai encore pu rencontrer cette Espèce qu'à lPétat fde coquille morte. HELIX NEMORALIS, Linné.— Dans les broussailles, — 391 — les bois et surtout les jardins. Très commun. — Partout. Connu, dans les campagnes, sous la dénomi- nalion de Camousel, ce petit Mollusque y est re- cherché pour l'alimentation, à la fin de Phiver, lorsque les premières pluies du printemps le font sortir de terre; maïs, il n’est recueilli qu’à cette époque de l’année seulement et ne fait l’objet d’au- cun commerce, quoiqu'il soit regardé comme plus délicat que ceux qui précèdent. généralement ici de taille moyenne et varie très peu dans sa forme. On ren- Cette Espèce est contre, tout à fait exceptionnellement, quelques individus à spire élevée, et aussi quelques autres à spire très surbaissée. Quant au système de coloration, les individus à bandes dominent de beaucoup, et, parmi eux, ceux à bandes fortement coloriées sont incompa- rablement plus nombreux que ceux à bandes pâles ou transparentes, qui sont rares. HELIxX HoRTENSIs, Müller. — Dans les haïes, les buissons, les bois, sur les plantes de moyenne hauteur, surtout sur les arbustes et même les arbres. Moyennement commun. — Partout; mais particulièrement dans les contrées boisées des ré- gions méridionales et centrales. Cette Espèce atteint ici une taille relativement assez grande. Ses formes, qui sont cons'antes, sont moins globuleuses que dans le Midi et se rap- prochent davantage des formes parisiennes. BELIX ARBUSTORUM, ZLinné. — Je n’ai rencontré — 392 — celte Espèce qu’à l’état de coquille morte, en ayant recueilli plusieurs individus dans les vases de fossés marécageux de la prairie de Pothières, et, bien que je ne l’aie pas encore trouvée vivante, je n'hésite pas à la mentionner ici, parce que d’un côté, ces vases sont récentes, et que d’un autre, elles ne sont pas le résultat d’un charriage quel- conque. Les individus que j'ai trouvés ont donc vécu sur le lieu même où ils ont été enfouis, ou dans un voisinage très rapproché. Du reste, ce lieu se trouve compris entre le département de PAube au Nord et,au Sud, la partie méridionale de celui de Ia Côte-a’Or, deux stations où l’Espèce est déjà indiquée. À en juger par les individus que j'ai recueillis, la forme ne semblerait pas bien constante. Les uns ont la spire très haute et les autres la présentent assez déprimée. Quant à la taille, elle est médiocre, sans toutefois être aussi petite que dans la variété alpicola, Studer. Le diamètre des plus grands in- dividus ne dépasse pas 20 millimètres. HELIX MOSELLICA, Bourguignat. — Dans les haies, les buissons. Peu commun. — Vix, Po- thières. Hezix FRuTICUuM, Müller. — Dans les buissons. Rare. — Vix (Mont Saint-Marcel). Je n’en ai ren- contré qu'un seul individu, qui, par sa taille un peu élevée, tendrait à se rapprocher de l’A. mosel- lica, Bourguignat. HELIX STRIGELLA, Draparnaud. — Dans les broussailles, sous les détritus végétaux. Rare. — — 393 — Châtillon (grande forêt). Les individus que j'ai re- cueillis sont de taille assez grande. HELIX INCARNATA, Müller. — Dans les haies ct les broussailles. Peu commun. — Partout, mais plus particulièrement dans la région septen- trionale. Je possède un individu à spire très élevée qui pourrait former une variété elata. HELIX CINCTELLA, Draparnaud. — Dans les broussailles. Très rare. — Marcenay. Je ne possède qu’un seul individu trouvé dans des buissons avoisinant un marais. Cette Espèce qui, en France, appartient aux contrées du Centre et du Midi, n’a pas encore, je crois, élé rencontrée sur un point aussi septen- trional. HELIX CARTHUSIANA, Müller. — Sur les herbes et les broussailles des vallées et des plaines basses. Très rare. — Aisey-sur-Seine. La taille ne parait pas atteindre ici les 18 mill. propres au type de l’'Espèce; elle ne dépasse pas 16 mill. de diamètre. HELIX MONTANA, Studer.— Dans les broussailles, sous les détritus végétaux des lieux ombragés et un peu humides. Rare. — Chatillon. Hegzix piuRNA, Bourguignat. — Sur les buissons des contrées basses. Très rare. — Nod-sur-Seine. Je n’en possède qu'un seul individu que j'ai trouvé en un lieu un peu frais près de la Seine. Il est intéressant de rencontrer ici cette Espèce, trouvée pour la première fois par M. Locard, au nord de Lyon, dans les alluvions du Rhône, et qui, — 394 — depuis, n’a été, je crois, signalée nulle part ailleurs. Cette Espèce très rare, dit M. Locard, se rapproche de VAT. carthusiana; mais s’en distingue, entre autres caractères, « par la forme plus sur- baissée de sa spire, sa suture plus profonde, son ouverture moins arrondie, etc. » (Locard. — Va- rialions malacologiques. Tome 1°", page 123). L’in- dividu que j'ai recueilli à Nod, étant d’une taille plus grande que celle des types de l’Espèce, pour- rait être considéré cemme formant une variété major. HELIX MATRONICA, Mabille. — Sous les pierres et les détritus végétaux des lieux humides, dans les prairies. Assez rare. — Régions centrale et méri- dionale (prairies des vallées de la Seine et de l'Aube). Les individus que j'ai recueillis, tous adultes, sont d’une taille un peu moindre que celle des types parisiens. Il est à remarquer que cette Espèce n’a pas encore été signalée dans le sud-est de Paris, au-delà de Charenton. HEzix Hispipa, Linné. — Sous les pierres, les détritus végétaux, dans les bois morts des lieux un peu humides. Très commun. — Partout. HELIX SARINICA, Bourguignat.— Sous les mousses et les pierres, dans les interstices des vieux murs, dans les jardins un peu frais. Moyennement com- mun. — Chàtillon. Cette Espèce n’a pas encore, je crois, été si- gnalée en France. HELIX BEAUDOUINI, Locard. — Sous les mousses, — 395 — les pierres, les détritus végétaux. Assez commun. — Châtillon (promenade de la Douix), Villotte, Maisey, Vanvey. Cette Espèce, récemment décrite par M. Locard, est, relativement aux Espèces du groupe, remar- quable par la grandeur de Pombilic. HEzLIX DUESMENSIiSs, Locard. — Mêmes conditions d'habitat et mêmes localités que pour l'Espèce ci- dessus, en compagnie de laquelle on la rencontre. Moyennement commun. HELIx LATISCENSIS, Locard. — Mêmes conditions d'habitat et mêmes localités que pour les deux Espèces qui précèdent. Moins commune que celles-ci et vivant plus particulièrement en com- pagnie de l’Helix pulchella et du Pupilla mus- corum. Cette espèce, et celle qui précède, ont également été récemment décrites par M. Locard. La forme de l’H. latiscencis est moins élevée que celle de l’Æ. duesmensis. HELIX STRIOLATA, C. Pfeiffer. — Sous les pierres et les mousses. Rare. — Région méridionale (bois des contrées les plus élevées). HELIX CLANDESTINA, Born. — (Var. minor.) — Sous les pierres, dans les fentes des rochers, dans les broussailles des terrains un peu secs et acci- dentés. Rare. — Canton de Recey. HELIX CIRGINNATA, Studer. — Dans les détritus végétaux, sous les pierres, dans les broussailles des terrains un peu secs. Très commun. — Partout. HELIX osMALISMA, Bourguignat.— Sous les pier- res, dans les fentes des rochers des lieux acciden- — 396 — tés. Rare. — Région méridionale. Cette espèce n'a pas encore, je crois, été signalée dans une station aussi septentrionale. HeLix RoTUNDATA, Müller. — Sous les pierres et les détritus végétaux, dans les broussailles. Très commun. — Partout. Sur un très grand nombre d'individus que j'ai recueillis, aucun ne s’écarte, quant aux formes, du type de l’'Espèce ; et, quant à la coloration. elle est aussi constante, un seul individu m'a présenté la var. alba, Michaud. HELIX RUPESTRIS, S{uder. — Sous les pierres et les mousses des terrains un peu secs et acciden- tés. Très commun. — Partout. HELIxX oBvoLUTA, Müller. — Sous les pierres et les détritus végétaux dans Îles broussailles des terrains moyennement secs. Peu commun. — Par- tou. J'ai rencontré rarement ce Mollusque à lPétat vivant ; les 9/10 des individus que j'ai recueillis sont des coquilles mortes. HEzix LAPicIpA, Linné. — Sous les pierres, sous les mousses, dans les interstices des rochers et des vieux murs des lieux un peu humides. Assez commun.— Partout. Chez les nombreux individus que j'ai recueillis les formes sont généralement assez constantes ; cependant quelques -uns présentent des tours remarquablement renflés et une spire sensible- ment élevée; tandis que d’autres, au contraire, ont une forme très aplatie et conséquemment une — 397 — spire plus courte. N'y auraitil pas lieu de faire à cet égard les deux variétés elata et depressa ? Quant à la coloration elle est assez variable, pas- sant du brun au blond. J'ai rencontré plusieurs individus de la var. albina, Menke. HEzix PULCHELLA, Müller. — Sous les pierres, les mousses et les détritus végétaux, dans les lieux frais. Très commun. — Partout. HELIX cosrTaATA, Müller. — Mémes conditions d'habitat que pour l'espèce qui précède. Moyenne- nement commun. — Partout. Cette espèce se ren- contre ordinairement en compagnie de PA. pul- chella. HeLIxX ERICETORUM, Müller.— Dans les buissons, les gazons, sur les friches des lieux secs. Très commun.— Partout. J'ai recueilli un grand nombre d'individus, qui, bien que tous adultes, présentent, dans la taille, de notables différences : les plus grands n'ont pas moins de 19 mill. de diamètre, la spire est plus ou moins déprimée, et le dernier tour tou- jours bien tombant ; leur coloration est générale- ment très faible ; à peine les bandes peuvent-elles se remarquer. Les individus de taille moindre ne présentent guère en moyenne que 12 mill. de diamètre; ils ontune forme beaucoup moins dépri- mée et une coloration beaucoup plus prononcée que les premiers. Ce sont évidemment deux varié- tés bien distinctes qui rentrent dans les var. major de Moquin-Tandon et minor de Picard. Je ne sau- rais trop à quoi attribuer cette grande différence de — 398 — taille dans les deux variétés qu'on trouve quelque- fois vivant ensemble. Je dois dire toutefois que la variété de grande taille vit particulièrement dans les lieux très arides, tandis que la variété de petite taille se rencontre dans des conditions d'habitat très variées. Je possède un individu de Ia var. major présen- tant une tendance à la disposition scalariforme. HELIX ERICETELLA, Jousseaume. — Sur les friches des lieux secs. Très commun. — Partout. Cette Espèce, parfaitement distincte de celle qui précède (var. minor), a déjà été signalée dans les environs de Châtillon par M.Locard (Mollusques de France, p. 98). Quant à la coloration, elle varie beaucoup, ainsi que dans l’A. Ericetorum, pour l'intensité de la teinte, le nombre et la disposition des bandes. HELIX cosTuLATA, Ztegler.— Dans les gazons, les mousses, les détritus végétaux, sur les friches des lieux secs. Assez commun. — Partout, et prin- cipalement sur les coteaux de la région méri- dionale. HELIX UNIFASCIATA, Poiret. — Dans les mousses, les gazons, les broussailles des lieux secs et arides. Assez commun.— Châtillon (grande forêt), Vanvey, Villers-le-Duc, Maisey. Buzimus oBscurus, Draparnaud. — Sous les pierres et les mousses des buissons et des bois, dans les lieux un peu frais. Commun. — Partout. CHONDRUS TRIDENS, Cuvier. — Sous'les mousses, les détritus végétaux, les pierres, dans les fentes — 399 — des rochers des lieux un peu secs. Commun. — Partout. Cette Espèce, qui est difficile de trouver avec animal vivant, se distingue ici par une taille relativement petite, mais qui ne l’est pas assez pour la faire rentrer dans la variété minor de Menke. J'ai rencontré un assez grand nombre d'individus de taille plus grande; mais se distinguant surtout par une forme beaucoup plus ventrue, et dont on peut parfaitement faire une variété ventricosæ. CHONDRUS QUADRIDENS, Cuvier. — Mêmes condi- tions d'habitat que pour l'espèce ci-dessus. Peu commun. Partout. Les individus que j'ai recueillis, bien que parfai- tement adultes, sont, comme cela se remarque, ainsi que je viens de le dire, chez le Ch. tridens, de taille médiocre relativement au type de l'Espèce. ZUA SUBCYLINDRICA, Bourguignat. — Sous la mousse, les gazons et les pierres, dans les lieux humides. Très commun.— Partout. ZuUA coLLiINA, Droüet. — Sous les pierres et les détritus végétaux des lieux frais. Peu commun. — Villiers-le-Duc, Maisey, Vanvey. CZÆCGILIANELLA ACICULA, Bourguignat. — Sous les mousses, les pierres, les détritus végétaux des lieux frais. Commun. — Partout. CLAUSILIA LAMINATA, Turion. — Dans les bois frais, sous les mousses et les pierres, dans les interstices de l'écorce des vieux arbres. Commun. — Partout. CLAUSILIA GALLIGA, Bourguignat.— Dans les bois — 100 — frais, sous les détritus végétaux et dans les mous- ses qui couvrent les vieux arbres. Peu commun.— Villers-le-Duc (forêt). CLAUSILIA NIGRICANS, Moquin-Tandon. — Dans les bois frais, sous les mousses et sur l'écorce des vieux arbres. Peu commun. — Villers-le-Duc (forêt), Vanvey. CLAUSILIA PARVULA, Studer. — Sous les mousses et les pierres des vieux murs. Très commun. — Partout. BaziA PERVERSA, Bourguignat. — Sous les pier- res, les mousses et les détritus végétaux, dans les fentes des rochers des lieux frais et humides. Commun. — Partout. Pupa sECALE, Draparnaud.— Sous les mousses, les détritus végétaux, les pierres, dans les gazons des lieux secs. Très commun. — Partout. PUPILLA UMBILICATA, Beck. — Sous les pierres, les mousses et les détritus végétaux des lieux un peu frais. Moyennement commun. — Chà- tüillon (promenade de la Douix), Vanvey, Mai- sey. PupiILLA MUScORUM, Beck. — Mêmes conditions d'habitat que pour l'espèce ci-dessus, avec laquelle on la rencontre ordinairement. Très commun. — Partout. VERTIGO PYGMÆA, Férussac. — Sous les détri- tus végétaux, les mousses et les pierres, dans les lieux frais et humides. Très commun. — Partout. VERTICO PUSILLA, Müller. — Sous les mousses, les pierres, les détritus végétaux dans les bois un — O1 — peu humides. Assez rare. — Châtillon (forêt: Villers-le-Duc et Vanvey (grande forêt). 4. AURICULIDÆ CARYCHIUM MINIMUM, Müller. — Dansles mousses, les détritus végétaux, sous les pierres des prairies et lieux humides. Moyennement commun. — Dans les parties basses des vallées de la Seine, de l’'Ource et de l'Aube. CARYCHIUM TRIDENTATUM, Bourguignat. — Mèmes conditions d'habitat et mêmes localités que pour l'espèce précédente. Peu commun. — On les trouve facilement l’une et l’autre dans les alluvions déposées sur les prairies par les cours d’eau pré- cipités, lors de leurs débords. 5. LIMNÆIDÆ PLANORBIS UMBILICATUS, Müller. — Sur les plantes et débris végétaux des eaux stagnantes, dans les mares, étangs et fossés marécageux. Très com- mun. — Vix, Pothières, Charrey, Marcenay, Belan. J'ai trouvé plusieurs individus présentant le der- nier tour dévié du plan général de la coquille, dont il tend à se séparer en s’élevant. PLANORBIS SUBMARGINATUS, Créstofort et Jan. — Mêmes conditions d'habitat et mêmes localités que pour l'espèce précédente. Très commun. — Par- tout. PLANORBIS CARINATUS, Müller. — Sur les plantes marécageuses de toutes les eaux stagnantes des marais et fossés, et aussi dans les eaux légèrement Bul. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 26 = 102 — courantes. Très commun. — Partout, mais parti- culièrement dans la région septentrionale. J'ai recueilli un individu dont le dernier tour, irrégulièrement tourmenté, présente, à l'ouver- ture, une dilatation tout à fait anormale. PLANoRBIS VORTEX, Müller. — Sur les plantes aquatiques et les débris végétaux, dans les eaux dormantes où peu courantes des étangs, fossés et ruisseaux. Commun. — Partout, mais particulière- ment dans la région septentrionale. L'Espèce, qui présente dans la vallée de la Seine une taille moyenne, n’en a qu'une médiocre dans les autres vallées. PLANORBIS ROTUNDATUS, Potret. — Sur les plantes marécageuses des eaux stagnantes, dans les mares, étangs et fossés. Assez commun. — Partout, mais particulièrement dans la région septentrionale. PLANORBIS ALBUS, Müller. — Sur les plantes et les débris végétaux, dans les eaux relativement pures et peu courantes des étangs et fossés. Moyennement commun. — Partout. On le rencontre aussi dans les ruisselets d'eaux vives de Ja région méridionale, aux sources de la Seine, de la Laignes, etc. Cette Espèce atteint, dans la région septentrio- nale, une taille relativement grande et pourrait être confondue avec le P. Crosseanus, lorsque les individus ne sont pas parfaitement adultes. PLANORBIS contTorTus, Müller. — Sur les plantes aquatiques des eaux dormantes. dans les mares. — 4h03 — étangs et fossés marécageux. Moyennement com- mun., — Région septentrionale. PLANORBIS CORNEUS, Potret.'— Sur les plantes et débris végétaux des eaux stagnantes des marais et fossés. Moyennement commun.— Larrey, Mar- cenay, Villedieu. PLaANORBIS MABiLLEr, Bourguignat. — Mêmes conditions d'habitat et mêmes localités que l'Espèce qui précède, avec laquelle elle vit. Moyennement commun. Cette Espèce, je crois, n'a été signalée jus- qu'alors que dans le département de l'Oise. PHYSA FONTINALIS, Dr'aparnaud. — Sur et sous les pierres et les corps de diverse nature, im- mergés dans les eaux peu courantes des fossés et ruisseaux. Assez commun. — Partout. PHysA ACUTA, Draparnaud. — Sous et sur les pierres, dans les eaux fraiches, pures et courantes des sources et ruisselets. Peu commun. — Région méridionale (particulièrement dans les sources du Fuller-s.-Earth). LIMNÆA AURICULARIA, Dupuy. — Sur les plantes aquatiques des eaux stagnantes ou peu courantes des mares, étangs et ruisseaux, et aussi dans les dormants des rivières. Très commun. — Partout. Cette Espèce atteint une assez grande taille dans l'étang de Marcenay. J'ai recueilli à Châtillon, dans la Seine, deux individus présentant la forme scalaire. LIMNEÆA GANALIS, Villa. — Sur les plantes aqua- — 104 — tiques des eaux stagnantes ou peu courantes, dans les étangs, fossés et ruisseaux. Rare. — Vix. Les individus que je possède sont tout à fait conformes à la figuration de Pabbé Dupuy. LimNæA LiMosa, Lamarck. — Mêmes conditions d'habitat et même localité que pour l’'Espèce qui précède. Moyennement commun. LIMNÆA AMPULLACEA, Rossmässler. — Mêmes con- ditions d'habitat que pour les deux Espèces qui précèdent. Rare. — Marcennay. LIMNÆEA PaLUSTRIS, Fleming. — Sur les plantes aquatiques des eaux stagnantes ou peu courantes des étangs, fossés et marais. Très commun. — Partout, mais particulièrement dans les parties marécageuses de la région septentrionale. J'ai rencontré la variété /usca de Pfeiffer, mais aussi de nombreux intermédiaires présentant le passage au type de l'Espèce, par des gradations insensibles, qui rendent une limite très difficile à établir. Sur certains points de la prairie marécageuse de Vix, et aussi à Marcenay, les individus repré- sentant l'Espèce offrent une coloration ferrugi- neuse remarquable qui semble résulter d’un dépôt limoneux tout particulier; mais qui ne se voit pas sur quelques autres espèces vivant dans les mé- mes eaux. LIMNÆA VULGARIS, C. Pfeiffer. — Sur les plantes aquatiques et les détritus végétaux, dans les eaux humides des sources et fontaines. Moyennement commun. — Semond (fontaine Saint-Florentin), et 2 SRE = une grande partie des fontaines de la région méri- dionale. Tous les individus que j'ai pu recueillir sont généralement de petite taille. LIMNÆA TRUNCATULA, Müller. — Sur les plantes aquatiques et les pierres, dans les eaux vives des fontaines et petites rivières. Assez commun. — Châtillon (source de la Douix), et dans beaucoup de sources des trois régions. Dans la vallée de lOurce, à Belan, l'Espèce n'atteint qu'une très petite taille (7 mill. de hau- teur) et peut constituer une variété z7inor. D'un autre côté, dans les eaux moins vives, mais égale- ment courantes des ruisseaux de Marcenay et de Griselles, la même Espèce atteint jusqu'à LE ml. de hauteur et représente une véritable variété major. Il ne paraitra sans doute pas hors de propos que je mentionne ici les recherches que, sur l'in- vitation de M. Locard, j'ai faites de la Limnæa spelæa, petite Espèce très voisine du L. trunca- tula, et qui, récemment signalée dans le départe- ment de l'Aube, paraîitrait, ainsi que son nom l'indique, habiter les eaux sortant des grottes ou excavations souterraines; je dirat donc, à cet égard, qu'ayant exploré, aussi loin qu'il m'a été possible de pénétrer sous l’excavation d’où elles sortent, les eaux de la fontaine de la Douix, à Chà- tillon, qui semblent présenter les conditions d'ha- bitat de l’'Espèce, je n'ai pu, malgré une recherche très attentive. rencontrer que la L. truncatula. — 06 — LIMNEA TURGIDA, Hartmann. — Sur les plantes aquatiques el marécageuses des eaux stagnantes ou peu courantes des étangs, fossés et ruisseaux. Moyennement commun.— Partout, mais particu- lièrement dans la région septentrionale. LIMNÆA ELOPHILA, Bourguignat. — Sur les joncs et autres plantes aquatiques des eaux stagnantes ou peu courantes des mares, étangs, fossés ou petites rivières. Très commun. — Partout et par- ticulièrement dans la région septentrionale. Cette Espèce est très variable dans sa forme, qui conserve toujours cependant ses caractères principaux. De ses nombreuses variations se dé- gage toutefois un type particulier à forme élancée bien constante, dont M. Locard a fait la variété subelophila. On rencontre fréquemment dans cette Espèce des individus présentant un test coloré d’un jaune brun très prononcé. J'ai aussi recueilli de nombreux exemples remar- quables de déformation et de reconstitution de la coquille, particularités bien certainement dues à quelques Iésions organiques chez l'animal, qui semble jouir, à cet égard, d'une grande puis- sance chez les organes réparateurs. 6. ANCYLIDÆ ANCYLUS RIPARIUS, Desmarest. — Sur les pierres, dans les eaux limpides et courantes des ruisseaux et rivières. Moyennement commun. — Partout. ANCYLUS CAPULOIDES, Jan. — Sur les pierres, — 07 dans les eaux fraiches et limpides des sources et fontaines. Assez commun. — Billy (sources de la Seine), Semond (fontaine Saint-Florentin), Chà- illon {sources de la Douix), Courcelles (fontaine des Abymes), et aussi dans beaucoup d'autres localités des régions méridionale et centrale. 7. CYCLOSTOMIDÆ CYCLOSTOMA ELEGANS, Draparnaud. — Dans les mousses, les gazons, les broussailles des lieux un peu frais et ombragés. Très commun. — Par- tout. Sur certains points, on rencontre en assez grand nombre des individus de tout âge d’une coloration très accentuée, affectant quelquefois une teinte violacée. Ces individus, qui d’ailleurs ne diffèrent en rien du type quant aux formes et à la taille, ne semblent pas devoir constituer une Espèce parti- ticulière ; à peine pourrait-on en faire une simple variété. J'ai recueilli un cas d’albinisme, particularité qui doit être très rare dans cette Espèce, si j'en juge par le très grand nombre d'individus que j'ai examinés. PomarTias oBscurus, ZL. Pfeiffer. — Sous les pierres, les gazons, dans les détritus végétaux des contrées rocheuses. Assez commun. — Par- tout, mais particulièrement dans la région méri- dionale. PomaATIAS APRIGUS, Housson. — Sous les pierres, dans les interstices des rochers, sous les détritus — 408 — végélaux des contrées boisées et rocheuses. Assez rare. — Villers-le-Duc, Vanvey. POMATIAS SEPTEMSPIRALIS, Bourguignat. — Sous les pierres et les détritus végétaux des lieux cou- verts et rocheux. Très commun. — Partout, mais particulièrement dans les régions méridionale et centrale. 8. PALUDINIDÆ BYTHINIA TENTACULATA, Gray. — Dans les eaux peu courantes des fontaines, ruisseaux et rivières. Très commun. — Partout, mais particulièrement à Châtillon, Vix, Pothières, Marcenay, Laignes, Griselles et toute la région septentrionale. Var. major. — Il existe, dans les ruisseaux et fossés de Marcenay et de Griselles, des individus reproduisant exactement tous les caractères de l'Espèce, mais d’une taille atteignant jusqu'à [5 mill. de hauteur. Ils ne sont pas communs. On peut sans hésitation en faire une variété mayor. BYTHINELLA ABBREVIATA, Locard. — Dans les eaux fraiches et limpides des sources et fontaines, et surtout sur Îles points rapprochés de l’origine des sources. Assez commun. — Régions méridio nale et centrale. BYTHINELLA CARINULATA, Locard. — Mêmes con- ditions d'habitat et mêmes localités que pour l’Es- pèce ci-dessus. Très commun. De nombreux individus de taille relativement grande semble- raient constituer une variété major ; je signalerai aussi, mais à titre de renseignement seulement, — 4h09 — quelques individus de forme obèse assez accen- Luce. BYTHINELLA Virinis, Frauenfeld. — Mêmes con- ditions d'habitat que pour les Espèces ci-dessus, mais plus particulièrement dans les petites sources vives des lieux élevés de la région méridionale. Beaucoup moins commun que les deux Espèces qui précèdentf. 9. VALVATIDÆ VALVATA CONTORTA, Menke. — Sur les pierres et les plantes aquatiques des eaux moyennement courantes. Assez commun. — Partout (toutes les rivières des trois régions). VALVATA PISCINALIS, Ferussac (père). — Mêmes conditions d'habitat et mêmes cours d’eau que pour l’Espèce précédente. Commun. VALVATA CRISTATA, Müller. — Sur les pierres et les plantes aquatiques des eaux claires et frai- 1. Je reproduirai ici une observation que j'ai publiée il y a déjà assez longtemps (Description physique de l'arrondissement de Chûtillon-sur-Seine), savoir ; que la présence des Bythi- nelles indique ordinairement ici le niveau géologique des sources dans lesquelles elles vivent. En effet, on les rencontre tout particulièrement dans les sources provenant de niveaux géologiques profonds, et qui par conséquent ont une tempéra- ture beaucoup moins variable que celles qui sont fournies par des niveaux moins profonds, ou qui sont superficielles. Cette particularité expliquerait aussi pourquoi ces petits Mollusques ne se répandent pas bien loin du point où la source émerge du sol, les eaux n'ayant là pas encore sensiblement subi l'in- fluence de l'air ambiant, — 410 — ches. Très rare. — Châtillon, Buncey (dans les dormants de la Seine). ACEPHALA 1. SPHÆRIDÆ SPHERIUM RIVICOLA, Bourguignat. — Dans les parties tranquilles des rivières et ruisseaux à fond un peu vaseux. Peu commun. — Régions sep- tentrionale et centrale plus particulièrement (la Laignes, la Seine, l'Ource, l'Aube). SPHÆERIUM CORNEUM, Scopoli. — Dans les eaux peu courantes des étangs, fossés, ruisseaux et rivières, et principalement dans les parties à fond vaseux. Très commun. — Partout. SPILERIUM NUCLEUM, Locard. — Dans'les eaux tranquilles des étangs, des fossés marécageux, des ruisseaux et même de quelques parties de ri- vières. Très commun. — Partout, mais particu- lièrement dans les régions centrale et septen- trionale. SPILERIUM RYckHoLTI, Bourguignat. — Dans les eaux un peu vaseuses et tranquilles des ruisseaux et marécages. Assez commun. — Griselles, Mar- cenay. Les adultes sont rares relativement aux jeunes individus qu'on rencontre. PISIDIUM AMNICUM, Jenyns. — Dans les eaux claires et peu courantes des étangs, ruisseaux et rivières à fond un peu vaseux. Moyennement com- mun. — Marcenay, Châtillon, Vix, Belan-sur- — il — Ource. Difficile à trouver, étant le plus souvent enfoncé dans la vase. PISIDIUM PALLIDUM, Gassies. — Dans les ruis- seaux et fossés à eaux vives et à fond un peu va- seux. Assez rare. — Région méridionale (ruisse- lets et fossés des points les plus élevés). PISIDIUM ROTUNDATUM, De Cessac. — Mèmes con- ditions d'habitat et mêmes lieux que pour l'Es- pèce précédente. Peu commun. 2. UNIONIDÆ PSEUDANODONTA GRATELOUPIANA, Bourguignat. — Dans les eaux courantes de la Seine, et particu- lièrement dans les parties à fond vaseux. Moyen- nement commun. — Châtillon, Etrochey, Vix, Po- thières. J'ai recueilli un individu de cette Espèce, dont l’une des valves présente une sécrétion perlière adhérente à la coquille. PseupaxoponTa NorMaxpi, Bourguignat. — Méè- mes conditions d'habitat et mêmes localités que pour lEspèce précédente. Moyennement com- mune. PSEUDANODONTA DORSUATA, Bourguignat. — Dans les parties moyennement courantes et à fond va- seux des cours d’eau. Moyennement commun. — Partout, mais particulièrement dans les régions centrale et septentrionale. J'ai recueilli, dans la Seine, à Etrochey, un individu voisin du Ps. dorsuata, avec lequel il présente certaines différences ; mais, cet individu ne ue élant jusqu'alors unique, je me borne simplement à en faire mention. ANODONTA FRAGILLIMA, Bourguignat. — Dans les eaux tranquilles des étangs à fond très vaseux. Commun. — Larrey, Marcenay. ANODONTA CYGNÆA, Bourguignat. — Mèmes con- ditions d'habitat et mêmes localités que pour l’Es- pèce précédente. Commun. Cette Espèce et celle ci-dessus sont, de tous les Mollusques Acéphales de larrondissement, ceux qui atteignent la plus grande taille (138 mil. de long.). Mais cette taille est loin d'être la même partout; elle est à son maximum dans les grandes étendues d’eau, comme dans l'étang de Marcenay, et n'atteint guère que 80 à 100 mil. dans les mares et les viviers. ANODONTA GLYCA ? Bourguignat. — J'ai recueilli à Crépan, près Prusly, dans la rivière d’Ource, un individu (resté unique malgré mes recherches), paraissant se rapprocher beaucoup de l'A. glyca, si toutefois 1l n'appartient pas à cette Espèce. ANODONTA STURMI, Bourguignat. — Dans les eaux un peu courantes et les parties à fond va- seux de la Seine. Moyennement commun. — Etro- chey, Courcelles. ANODONTA NYCTERINA, Bourguignat. — Mêmes conditions d'habitat que pour lEspèce précé- dente. Assez commun. — Châtillon, Sainte-Co- lombe, Etrochey. Uxio BREvIERI, Bourguignat. — Dans les eaux courantes des rivières. Peu commun. La Seine, — 13 — l'Ource, PAube, particulièrement dans la région centrale. UNIO ELONGATULUS, Mululfeld. — Mêmes condi- üons d'habitat que pour lespèce précédente. Moyennement commun. — La Laignes et les autres rivières. Certains individus présentent, sur leurs valves, des encroütements calcaires assez épais, surtout dans la Seine et dans l'Ource. Uxio RicraceNsis, Bourguignat. — Dans les eaux claires et courantes. Moyennement commun. — La Laignes. UNIO BATAVUS, Milsson. — Dans les eaux cou- rantes des rivières. Très commun. — Partout. — Les individus provenant de la région septentrio- nale présentent une taille plus grande que ceux des autres régions. UNIO SEQUANIGUS, Coutagne. — Mèmes condi- tions d'habitat que pour lEspèce précédente. Moyennement commun. — Partout; mais par- ticulièrement dans les régions centrale et méri- dionale. Uxio amnicus, Ziegler. — Dans les eaux cou- -antes des rivières. Peu commun. — Dans l’Ource; notamment à Vanvey, où des incrustations cal- caires très épaisses couvrent une partie des valves. Ux10 LAGNisICUuSs, Bourguignat. — Dans les eaux claires et limpides des petits cours d’eau. Moyen- nement commun. — La Laignes et les ruisseaux qui s’y jettent. — 14 — 3. DREISSENSIDÆ DREISSENSIA FLUVIATILIS, Bourguignat. — Je ne mentionne ici, que pour mémoire, ce Mollusque qui a été importé du canal de Bourgogne à Chätil- lon, dans un vivier en communication avec la Seine, dans les eaux de laquelle il a pu facilement se répandre. ro Résumé et observations diverses. Tels sont les mollusques que j'ai pu constater à l'état vivant dans l'arrondissement de Châtillon- sur-Seine ; ils sont au nombre de 134 sur les- quels 111 Gastéropodes et 23 Acéphales. Si maintenant on étudie ces Espèces au point de vue de leurs relations géographiques, on trouve que, pour la plus grande partie, elles existent, d’après les catalogues publiés, dans plusieurs ré- gions voisines ; mais aussi qu'il en est d’autres, qui, au point de vue de leurs stations, présentent certaines particularités que j'ai indiquées isolé- ment au cours de ce travail, et que je vais grou- per en les résumant. Ainsi, l’Aelix cinctella (Drap.), appartenant aux contrées du Midi et du Centre, n’a pas encore été rencontrée sur un point aussi septentrional; il en est de même de l’Helix osmalisma (Bourg); l’Helix matronica (Mab.) n’a pas encore été si- gnalée dans le sud-est de Paris, au-delà de Cha- no — renton ; l'Aelix diurna (Bourg.) n'a pas encore été indiquée en dehors des alluvions du Rhône, où M. Locard l’a rencontrée pour la première fois; le Planorbis mabillei (Bourg.) n’a été jusqu'alors indiqué que dans le département de l'Oise; et l’'Helix sarinica (Bourg.) n'a pas encore, je crois, été signalée en France. Enfin, trois Espèces nou- velles du groupe de lHelix hispida (les Helix Beaudouini, Duesmensis et latiscensis), rencon- trées dans l’arrondissement de Châtillon, ont été récemment décrites par M. Locard et n’ont pas en- core été signalées ailleurs. À ces observations j'en ajouterai d’autres, qui me paraissent offrir quelqu'intérêt, sur l'ancienneté de plusieurs Espèces dans la localité. Je n'ai mal- heureusement pu recueillir que peu de matériaux à cet égard, en raison de la grande difficulté de trouver des individus suffisamment conservés pour permettre d'établir une bonne détermination.Néan- moins, j'ai pu recueillir quelques Espèces suscep- tibles d’être déterminées d’une manière certaine, et que j'ai rencontrées dans des conditions que je dois tout d’abord faire connaître. Il existe, sur quelques points de l’arrondisse- ment, des dépôts d’alluvions anciennes de beau- coup en dehors des limites extrêmes que peuvent atteindre aujourd'hui les plus grands débords des rivières voisines. Ces dépôts se composent ordi- nairement de couches de graviers et de cailloux roulés qui dénotent une certaine violence chez les cours d’eau qui les ont charriés; mais, dans leur — h16 — masse, souvent assez puissante, ils renferment quelquefois une ou plusieurs couches de limon très fin, accusant alors un certain calme dans les eaux qui ont déposées. C’est dans ces dernières couches que se rencontrent, assez rarement du reste, des débris de coquilles, pour la plupart indéterminables, ainsi que je viens de le dire. Jai pu toutefois y reconnaître les espèces suivantes : Succinea oblonga, Draparnaud. — Riel-les- Eaux. Hyalinia radiatula, Alder. — Bissey-la-Pierre. Helix hispida, Linné. — Riel-les-Eaux. — fructicum, Müller. — Châtillon. — ericetorum, Müller. — -— — rotundata, Müller. — —- — obvoluta, Müller. — — — lapicida, Linné. — — Cyclostoma elegans, Draparnaud. — Pupa secale, Draparnaud.— Bissey-la-Pierre. Pupilla muscorum, Beck, — Riel-les-Eaux. Clausilia laminata, Turton.— Bissey-la-Pierre. Linmæa limosa, Lamarck. — Riel-les-Eaux. L'ensemble restreint de ces Espèces est loin, on le comprend, de représenter la faune malaco- logique de cette époque, et leur petit nombre ne peut guère permettre de conclure sur le degré d'importance qu'elle pouvait avoir. Quoi qu'il en soit, on peut encore tirer quelques indications de ce petit groupe de Mollusques, qui ont été con- temporains de lÆlephas primigenius et du Cas- DA > tor antiquus, dont j'ai rencontré les restes dans les mêmes alluvions. En comparant cette petite faune fossile à la faune vivante de ce travail, on trouve que, sur les 13 Espèces qu'elle renferme, 12 vivent encore aujour- d'hui dans la contrée, une seule ({’Hyalinia radia- tula) ferait défaut parmi les vivantes ; mais, de ce que je ne l'ai pas encore rencontrée à l’état vivant, je n'en infère pas qu'on ne puisse la rencontrer un jour ou l’autre. Quant aux formes, celles des £spèces fossiles sont semblables, dans tous leurs détails, à celles de leurs analogues vivantes. Il en est de même de la taille. Elles sont donc identi- tiques les unes aux autres et ne présentent pas même de modifications suffisantes pour permettre d'y établir des variétés. Il est à remarquer que, dans l’énumération qui précède, ne figure aucun Acéphale; non pas bien entendu que les Mollus- ques de cette classe aient fait défaut alors, car j'en ai rencontré des restes relativement assez nom- _breux ; mais je n’en ai jamais pu recueillir que des débris indéterminables, malgré des recherches d'autant plus attentives, que j'espérais arriver par là à des inductions intéressantes sur le régime des eaux dans la contrée à l’époque des alluvions anciennes. Toutefois, si de ce côté les éléments manquent, d’un autre, le petit groupe de Mollus- ques terrestres que j'ai mentionnés permettra-t-1l au moins (les Espèces fossiles étant identiques aux vivantes) d'en inférer qu'à l’époque des pre- mières,les conditions d'existence pour ces Mollus- Bull. Soc. malac. France. V. Mars 188$. — 27 — 118 — ques ne devaient pas être bien sensiblement diffé- rentes de celles de l’époque actuelle. Il me reste maintenant à mentionner, en les groupant, quelques observations que j'ai faites, dans le cours de mes recherches, sur les formes et la coloration chez certaines Espèces. En général, dans toute la contrée, les formes sont correctes et se maintiennent telles ; ce n’est que très exceptionnellement qu'on rencontre quel- ques écarts à cette règle, et encore, ces écarts ne constituent-ils pas des vices transmis héréditaire- ment et présentant, en un lieu quelconque, une sorte de colonie de coquilles anormales ; ce sont des cas isolés et tout à fait individuels. Les Gasté- ropodes terrestres et aquatiques m'ont fourni quel- ques coquilles scalaires, ou, plus exactement, ten- dant à cette forme. À cet égard, je n'ai d'autre remarque à faire, sinon qu'il est rare que ces coquilles ne présentent pas, sur leurs premiers tours, quelque cicatrice. Quant à celles qui offrent des difformités, résultant de réparations faites par l'animal, elles ne sont pas rares, surtout chez les Gastéropodes aquatiques, la Limnæa elophila, tout particulièrement, en présente de nombreux cas, dont quelques-unes décèlent, chez ce Mollusque, une grande puissance d'activité des organes répa- rateurs. Je n'ai rencontré aucune coquille sénestre, en dehors des espèces chez lesquelles cette particu- larité est un caractère. Quant à Ja taille, les Gastéropodes, et surtout Les — 19 — Acéphales, m'ont fourni d'intéressantes observa- üons. Elle est généralement très constante dans le plus grand nombre des Espèces et assez conforme à celle des types classiques; mais quelques-unes présentent des variations intéressantes à noter. Parmi les Gastéropodes, trois Espèces particuliè- rement offrent un grand écart entre les extrêmes : l’Helix ericetorum, dont le diamètre varie de 12 à 19 millimètres; la Bythinia tentaculata, dont la hauteur oscille entre 8 et 15 mill.:; et la Limnæa truncatula, dont la variation est la même. Mais, c'est surtout chez certains Acéphales que ces varia- tions sont sensibles; ainsi, les Arodonta fragilli- ma et cygnæa varient l’une et l'autre, pour leur longueur, entre 100 et 138 mill. C’est dans le grand étang de Larrey, qui a une étendue de 90 hectares, et là seulement, que ces deux Anodontes atteignent leur plus grande taille, tandis qu’elle est de beaucoup inférieure dans les étangs de la même région qui n'ont que quelques hectares de superficie. Deux autres Espèces, les Unio batavus et sequanicus, présentent également une notable différence de taille, selon qu’on les recueille dans la région méridionale, près de l’origine des cours d’eau, qui, là, ne sont, pour ainsi dire, que des ruisseaux, ou bien dans la région septentrionale, dans ces mêmes cours d’eau devenus fortes riviè- res, cette taille augmentant sensiblement à mesure qu'on s'éloigne des sources originelles.Cette obser- vation, qui s'applique également à d’autres Espèces, quoique d'une manière moins accentuée. ne semble- — 420 — rait-elle pas indiquer que, chezles Mollusques aqua- tiques, pour certaines Espèces au moins, la taille est en raison directe du volume etde l'étendue des eaux qu'elles habitent? Ce soupcon pourrait d’ailleurs être appuyéde cette autre observation: Des individus de grande taille appartenant aux deux Espèces d’Ano- dontes, dont je viens de parler, ayant été trans- portés dans des viviers d’étendue relativement restreinte, y onttrès bien vécu et multiplié ; mais leur descendance a rapidement diminué de taille, pour se maintenir ensuite, sans variations sensi- bles, dans les dimensions les plus basses de l'Espèce. Il me reste à parler de la coloration de la coquille et des observations que ce genre d’anomalie m'a fournies. J'ai rencontré fréquemment, à cet égard, des variations très sensibles qui semblent ne pas devoir être attribuées toutes à la même cause. En effet, tantôt la faiblesse de coloration, comme dans certaines sous-variétés à bandes transparentes ou interrompues de lAHelir nemoralis, par exemple, semble résulter de quelque affection intéressant le bord du manteau générateur du pigmentum, cas auquel l’anomalie est simplement individuelle, les individus qui en sont atteints se rencontrant au milieu d’un grand nombre d’autres qui en sont exempis ; tantôt, au contraire, la cause parait avoir un caractère quelque peu général, des individus qui présentent soit une forte, soit une faible colo- ration, se rencontrant très nombreux sur le même point. La lumière, qui joue certainement, à l'égard — 421 — de la coloration de la coquille, un rôle impor- tant qu'on ne peut nier, ne saurait être, ici, la seule cause de cette anomalie ; en effet, j'ai rencontré des individus très colorés dans des lieux peu éclairés, et au contraire des individus présentant une coloration foncée, dans des lieux obscurs. J'ai pu surtout faire fréquemment cette remarque chez les ÆHelix aspersa et lapicida. D'un autre côté, les Helix ericetorum et ertcetella, que jai toujours rencontrés dans des lieux ouverts et éclairés, m'ont offert, pour la plus grande partie, des individus à coloration pâle et effacée, ceux à teinte accentuée formant l'exception. Il me parait donc difficile de ne pas admettre ici l'influence de quelque agent particulier. J'ai dit plus haut, à Par- ticle de Helix aspersa, que les substances servant à lalimentation pourraient peut-être jouer ici quelque rôle. Pourquoi, du reste, n’en serait-il pas chez les Mollusques, de même que chez d’autres êtres plus élevés dans léchelle animale; chez le Mouton, par exemple, dont le pigmentum, ainsi que je l'ai signalé ailleurs ! , est singulièrement influencé, au point de vue de sa coloration, par la nature des aliments ? Chez certains Gastéropodes aquatiques, j'ai ren- contré souvent la coquille présentant une couleur de rouille plus ou moins prononcée ; mais, cette coloration, qui disparait assez souvent par le frot- 1. Etudes physiologiques et économiques sur la toison du Mouton. (Dans les Mémoires de la Société centrale d'agricul- ture de France. — Année 1864.) 1H tement , persiste au contraire quelquefois. Dans le premier cas, la teinte de rouille n’est due qu'à un dépôt limoneux très fin, qui recouvre l’épiderme, auquel il adhère plus ou moins et qui cède assez facilement au lavage, ainsi que je l'ai observé chez la Limnæa palustris, par exemple. Dans le second cas, cette coloration, qui fait, pour ainsi dire, par- tie de la coquille, semble devoir être attribuée à un état particulier du pigmentum, qui, déposé sous l’épiderme, se trouve protégé par celui-ci, comme je l'ai remarqué chez la Limnæa elophila et le Pla- norbis umbilicatus.1cei. ce sont des individus isolés qui présentent ce genre de coloration, tandis que elle qui résulte d’un dépôt Himoneux atteint tous les individus de la même Espèce vivant au même lieu. Il est en outre à remarquer que d’autres Espè- ces, vivant sur le même point et dans les mêmes eaux, sont souvent exemptes de ce dépôt colorant. Pour terminer ce que j'ai à dire touchant la colo- ration, je mentionnerai deux Espèces, l’Helix lapt- cida et le Cyclostoma elegans, dont j'ai recueilli plusieurs individus ayant une tendance prononcée à prendre une teinte violacée. Quant aux cas d’albinisme, je les ai rencontrés chez un certain nombre d'Espèces, ainsi qu'on à pu le voir au catalogue, à l’article de chacune de celles qui m'ont présenté cette particularité. Enfin, je ne dois pas omettre de parler de la ten- dance prononcée qu'ont certaines Espèces d’Acé- phales de couvrir surtout la partie postérieure de leurs valves d’incrustations calcaires souvent très — 423 — épaisses. Cette observation s'applique surtout aux Pseudanodonta dorsuata, et Unio elongatulus, amnicus et Balavus, qui se chargent de ces incrus- tations, quand les autres Acéphales, vivant dans les mêmes eaux, n’en présentent, pour ainsi dire, pas de trace. Arrivé au terme de mon travail, qu'il me soit permis de répéter qu’en y consignant les observa- tions qui précèdent, j'ai eu beaucoup moins en vue de chercher à donner, d’ailleurs seulement sous forme dubitative, l'explication de quelques-unes d’entre elles, que d'appeler lattention des cher- cheurs sur les faits analogues à ceux que j'ai signalés et qui pourraient se présenter à eux dans le cours de leurs études. Bull, Soc. malac. France. V. Mars 1888. TABLE DES MATIÈRES Pages, ANcEY (C.-F.). Étude monographique sur le genre Pyr- AUIODSISsr CS re Ne sa ar creer — Nouvelles contributions malacologiques. (3e mé- DROLE) FR MR et ee BEaupouix (Jules). Faune malacologique vivante de lar- rondissement de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). . . BourGuIGxaT (J.-R.). Histoire des Hélices campyléennes du groupe des Dinariques (olim Helix Pouzolzi). . Bouvier (le Dr E.-L.)., Observations anatomiques et syslé- matiques sur quelques familles de Mollusques Proso- branches Siénoplossés sn te, ane HaGENMULLER (le D' Paul). Matériaux pour servir à l’His- toire de la Malacologie de la Corse et de la Sar- daigne. (1. Sur les Espèces du groupe de l'Helix Ras- HER E sn dense mn sn à dos. solar ee ee LeTourNEUx (le conseiller A.). Des Hydrocènes de Dal- IAE ed et 20 Nine ct Do Ne Locarp (Arnould). Revision des Espèces françaises appar- tenanbtiau/senre Modiolgi. Les 120,0 Sayn (Gustave). Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles du département de la Drôme . . . . . . SERVAIN (le Dr G.). Aperçu sur la faune des Mollusques fluviatiles des environs de Hambourg. . . . . . . . Vino (le cap.). Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles récoltés sur la côte occidentale d'Afrique . WesTeuLUND (le D' A.). Species et varietates nonnullas minus cognitas vel novas descripsit, ele, , , , . . 185 251 TABLE DES NOMS D’ESPÈCES DES APPELLATIONS SYNONYMIQUES Acanthoptyx acanthinula, Ancey . . . . . . . . . . . 310 Achatina æquatoria| Reeves... ARR Me 0, le 7 -- alabaster, Rang > ste MESSE TS PERTE 68 — balteata, id. Nes — …barhigera, Morblot. LT. UMR AU AT — bicarinata, Lamarcks, AM Mmes «08 — Difrons SRULUeWOLEN AU CNE CE 69 = Cauleana, Morelet 4 à : m1. fe eee. e- 10 — Chaper, Antey nus à 2 20. Men ets 6 V0 — columna, Müller. à Ans est eme set 0 =" Downest. Gray à. M Musee Le 40e 66 — éxioua, Menke : 24 sement 16% — flammigera, Deshayes. . . . . Ai ser 0 _— gabonensis, Shuttleworth "75h, 204102 , 2. 68 _—— Hortensie, Morelel., 2/5 tele, LS _ moterstinctds Gould. LC a ct ol — mareinata, Lamarck 24h ati . 68 — id. SOWETDY Che ie PT E | — moilicella Morelet mt an es me 10 _— Moreletiana, Deshayes. 0. . non ts +. 70 — musæcola, Morelet . . . .. halte Cane — Paivana, 1 MN Ton À Ne ed — papyracea, Pfeiffer.1.00." SN TARA AE I — partioca; Gould... RS CNE 69 — perdrix 1Lamarck 4 CR ter AC 70 — Dettes MOoreleti et RO Ar nd _ Pfexfien, Bunker , . . 1... Ro ES er | —— DOLyYCR RP Morelet te... net CTI — 128 — Achatina purpurea, Lamarck., . . — Reeveana, Pfeiffer . . — Shuttleworthiana, Pfeiffer . . — solimana, Morelet. . — striatella, Rang. . . . — strigosa, Morelet . . . . — tincta, Reeve, . . . . variegala, Fab. Columna. . —— Vignoni, Morelet . , . . — viridescens, Ancey . . . — Welwitschi, Morelet, — Wrighti, Reeve, . . Ætheria plumbea, Férussac. . . — semilunata, Lamarck, . Amnicola alsterica, Servain. . . — Hochburica, éd. — mulierum, td. Ampullaria balenoidea, Gould, . . — Bernardiana, Morelet . _ holostoma, id. — lusitana, Linné,. . — lybica, Morelet . . —— ovum, Peters. , , . Ancylus capuloides, Jan. . , , . — riparius, Desmarest . . Anodonta alsterica, Servain. — Arnouldi, Bourguignat. . . . — Chaiziana, Caillaud . . . . — complacita, Servain Fi . CRC CUT e. LS. Je. Te Œur del 1e" le, ‘e -— cygnæa, Bourguignat. . . . . — _ var. lirata, Morch . . — eusomata, Servain . . . — Florenciana, Locard , . . . — fragillima, Bourguignat. — Frankfurti, Servain . . . — germanica, td. — 129 — Anodonta glyca, Bourguignat. Arion inornata, Kuster , . ., Journei, Ray... +4. lirata, Bourguignat. , . maculata, id. moctera, Servain. . . nefaria, id. ee Nilssoni, Kuster, , nocturna, Servain, . . . nycterina, Bourguignat . oblonga, Millet, . . . . pelæca, Servain. . . . Picardi, Bourguignat , . quadrangulata, Servain . resima, Bourguignat . . Richardi, id. rhynchonella, id. : Sturmi, id. : tricassina, Pillot . . . . tricassinæformis, Schroeder Visurgisina, Bourguignat . ater, Michaud. . . hortensis, Ferussac. . . . . rubiginosus, Baudon, . . . rufus "Michaud. 0: +2 Balia perversa, Bourguignat . Bolimi nus Hartmanni, Ancey . . siamensis, Martens. transiens, Ancey. , . trivialis, id. Bulimus ædilis, Ferussac . . , . . Arnouldi, Fagot. . . avenaceus, Bruguière detritus, Studer . . . doliolum, Bruguière , eminulus. Morelet , Pages. . 329, 412 331 347 326 334 334 325 331 327 412 326 338 337 328 338 330 338 412 330 336 333 - 384 384 384 384 +00 — 430 — Pages. Bulimus exaratus, Müller. . . . . . . 67 — flammeus, Bruguière, . "4 eme 67 =, 4Follini.:Mürolet : 5 4 2e AVE 68 — jaspideus, td. Te à PR EE 67 — ‘kambeul, Adanson:7: 4: 15 eme: 67 — HLiberianus, Gould , . à 4:51 ven et PR = HLocardi, Bouguignal. + Hé aeteue 0487 — montanus, Draparnaud. 168 — numidicus, Reeve . . . . . EE A | — obscurus, Draparnaud. . . . . . . . . . 168, 398 — similis, Bruguière . , . . . . . +. . . . .< < 170 — suffusus, Reeve , . . . à 67 — turbinatus, Lea . . . . . . . Eh 9 SUN Buccinum acicula; Mulléf, . … . . . . . : + ss de 18 — palustres 2 : . + à o18 + + à 294 — SADNARE, A. à à» à « 4 à 4 ane 289 — truncatulum, Müller . . . 295 Bythinia ammæcia, Servain. . : + + 304 — DAMON, M à à à + à à vuste à 6 305 — Bogica, Bourguignat. . . . . . 303 — botinica, Anderson. . ... . « ., . - . « « 303 — decipiens, Bourguignat. . . 303 — _inflata, Servain . . . . . . PR # Leachi, Réeveih ss... 1... 48 .-. c90% — tentaculata, Gray. . . . . . “ « + +302, 903, 408 — Troscheli, Frauenfeld. , . 304 Bythinella abbreviata, Locard . . sert 408 — carinulata, id. . 408 — viridis, Us ss sos ere 408 Cæcilianella acicula, Bourguignat . . . . . . 183, 184, 399 Campylaxis (nov. gen.), Ancey . . . . . . S + { & 2 a Callistoplepa (nov. gen.), id. 2% 69 Gardiun casertanunr, PO 3 4 se , à eines le — minimum, Müller 5% 4 « … . . .:,) 2N184,."401 — tridentatum, Bourguignat, . . . . . . . 184, 401 Charopa alveolus, Ancey. . 368 Charopa Bazini, Ancey — Berlieri, id. — cCalliope, id, — confinis, id. — costulifera, id, . — decreta, id. — Derbesiana, id. — dispersa, id. — Kkanakina, id. .. — Koutoumensis, Ancey — Lamberti, id. — melaleucarum, *d. — melitæ, id. — morosula, id. — Noumeensis, id. — ostiolum, id. — _ pinicola, id. — rhizophorarum id, — rusticula, id. — saburra, id. — subcoscta, id. — subtersa, il. — Taslei. id. — velula, id. — Vincentina, id. Chondrus quatridens, Cuvier. . . Clausilia tridens, bidens, Turton. bidentata id. — 431 — id. CC dubia, Draparnaud , . gallica Bourguignat. Meme, Te! Fe’. © Grimmeri, var. Tschapeck. laminata, Turton . ‘ micratracta, Bourguignat . . , . . . nigricans, Jeffreys obtusa, C. Pfeiffer, Pages. 367 366 368 366 367 366 365 363 367 366 366 367 368 367 366 367 367 365 367 366 366 366 366 366 365 399 398 178 158 180 399 6% 399 182 100 181 1 — Clausilia, parvula, Studer. , . . - 4140 d,604109) — plicatula, Draparnaud. . — ptychodon, Ancey. . . _ hypocra, Coutagne . , . . . . . à — Rolphi, beach. 2 70 rer = ventricosa, Draparnaud , . . . . . . . . . . Conulus fulvus, Fitzinger . . . . . . . RER — subfulvus, Ancey . . . . Cyclas lenticularis, Normand. . . . . . . . . . .. — nucleus, Studer. . . . — rivalis, Draparnaud . . . . . — rivicola, Léache. 7 ee se «its — scaldiana, Normand . . . ... . . . . rod, Cyelophorus Martensianus, Mollendorff. . . . . . .. -- id. var. Davidis, Ancey. . . . . — id. var. Gredleriana, ëd. . . Cyclostoma Cattaroense, Pfeiffer. . . . . . . . . . . _ contectum, Millet . . 4 — elegans, Draparnaud. . . . . . Cyrenoidea Duponti, Joannis. . . — senegalensis, Deshayes . Diplomphalus Mariei, Crosse . . . . . . — Montrouzieri, id. . . . _ Seberti, Marie . . . . . — Vaysseti, 44. .: . . . — voiniella ANCEY Le Dreissena polymorpha, van Beneden Dreissensia africana, ni te Sin — cyanea, id. DE Nu = sa — fluviatilis, Bourguignat . . . . . . . 339 _ lacustris, Morelet 2: Elæa Opaoana, Ancey . . . . . . Ennea Perakensis, Nevill. , . . . . Eutaxis (nov. gen.), Ancey . . . . . Ferussacia marginata, Westerlund. Fischeria Delesserti, Bernardi. ee) Qe OT M 19 Co QE Qt — 433 — Galathea Bengoensis, Dunker. — Bernardii, id. Re — philippiana, Morelet. . . . radiata, Lamarck. . . Gulnaria ovata, var. balthica Clessin . Helicolimax major, Ferussac , . . . . Helix acropachia, Mabille. . . . . . aculeata, Müller . ademata, Bourguignat. Adansoniæ, Morelet. . adriatica, Bourguignat . algira, Linné, alluvionum, Servain. alpina, Faure-Biguet . Appeliusi, var. mediata, Meerland arbustorum, Linné , . Arusalensis, Hagenmüller.. . aspersa, Müller . balthica, Linné. Barneyana, Ancey . . Beaudouini, Locard. Biagioi, Bourguignat . . Blauneri, Shuttleworth . Bollenensis, Locard . Bosnica, Bourguignat . . Brenoensis, Muhlfeldt . Brenoica, Bourguignat Brocardiana, Dutailly. id. var. Kobelt . candidissima, Draparnaud. candidula, Charpentier . Cantrainei, Bourguignat. CArCUL PANNE Le Carpensoractensis, Fagot . carthusiana, Müller . . id. Draparnaud . Bull. Soc. Malac. France. V. Mars 1888. — Helix cellaria, Müller. . eu. ‘ete; Fes hie — Cemenelea, Pfeiffer, . . — cespitum, Draparnaud. . — cinctella, id. — circinnata, Studer. . . Lo), à — id. Rossmässler . — clandestina, Born. . CR LU — çconnivens, Pfeifler . : : : . : . « ; — id. var. phæogramma, Ancey. . — contorta, Linné. — cornea, id. — costata, Müller . — costulata, Ziegler . . — crystallina, Müller — Cyrniaca, Dutailly . — Cyzicensis, Galland , . — D'Anconæ, Issel . . — Daniloi, Bourguignat . . . — Deana, Tassy. — Dechampsiana, Hagenmüller. — decollata, Linné , , . — depilata, Draparnaud . — detrita, Müller . — diaphana, Studer. . — dinarica, Bourguignat. — Diocletiana, id. — diurna, id. : — donata, Hagenmäüller . — Duesmensis, Locard. . — edentula, Draparnaud. — egenula, Morelet . — eminens, Westerlund . — _ericetella, Jousseaume. — ericetorum, Müller. . . — faucicola, Hagenmüller — Folini, Morelet, . . 458, — 435 — Helix Fontenilli, Michaud, frulicum, Müller . fulva id. x Garciai, Hagenmüller , . Gennarii, Paulueci . Gesneri, Hartmann . . . . . Gesocribatensis, Bourguignal. Gigaxi, Pfeifrer, glabella, Draparnaud . gratiosa, var. major, Studer . Groboni, Bourguignat. . Hamyi, id. id. var. foveolata, Westerlund . Heripensis, Mabille. hiericontina, Westerlund . hispida, Linné . Horatii, Bourguignat . horlensis, Müller . Idanica, Locard. . ilicetorum, Mabille . incarnata, Müller . innoxia, Bourguignat . insularis, Crosse et Debeaux. inversa, Westerlund. . Kuzmiei, Bourguignat. . lapicida,, Linné...… . . Latiscensis, Locard . Lauracina, id. . lenelaia, Mabille . . . . . . . Lentiaca, Sayn . / lieuranensis, Bourguignat . . limosa, Linné . loroglossicola, Mabille lucida, Draparnaud . lugdunica, Mabille . lusitanica, Linné . 145, 392 Pages. 155 66, 139 27 49 142 163 164 147 165 162 — 436 — Helix Matronica, Mabille . Melliniana, Hagenmüller. . Melonii, von Maltzan . montana, Studer . . montenegrina, Ziegler . montigena, Hagenmüller . Mosellica, Bourguignat . neglecta, Draparnaud. nemoralis, Linné . nitida, Müller . obscura, id. obvoluta, id. Olivieri, Issel. Olympica, var. sciara, Nanue ; omalisma, Bourguignat . omphalophora, Dutailly . Pampelonensis, Schmidt. Pancici, Mollendortf. . Pellanica, Letourneux. Perroudiana, Locard . planorbis, Linné , . à planospira, var. istriana, dd plebeia, Michaud. plebeium, Draparnaud . pleurestha, Tassy. pomatia, Linné. id. var. Gesneri, Kobelt . Ponsonbyi, Westerlund . Pouzolzi, Deshayes. . id. Cantraine. . id. Pfeifter, 1e id. Deshayes, in : Férussac . id. var. minor, Kobelt. . . , . id. id. Rossmassler . id. r. Bosniensis, Kobelt. Te LL L 141, ____. = RS Helix promaæca, Bourguignat. . — pulchella, Müller . — putris, Linné. . — pyrgia, Bourguignat, . . . — quatridens, Draparnaud, . . — quatridens, Müller. . . — Raspailii, Payraudeau. . — id. Deshayes. — id. Rossmässler. . — . id. Requien . — id. Cantraine. . — id. Pigier 04 _ id. Moquin-Tandon . _ id. Mabille, . — id. KObelts ere à 4 — id. Bourguignat. "1 "ie : — id. var. Brocardiana, Kobelt. , . — id, var. umbilicaris, Moquin-Tandon. — id. var. hispidula, id. — Revelierei, Debeaux. . — id. var. Kobelt. . — Robiniana, Bourguignat. — Romagnolii, Dutailly . . . — id. Hagenmüller. . — id. var. pilosa, Kobelt . . — rotundata, Müller, . — .rubélla, Pfeiffer. : — ruderata, Studer . . — rufilabris, Jeffreys. . . . — ruida, Bourguignat . . — rupestris, Draparnaud. — Sabljari, Bourguignat. . — Sarinica, Bourguignat. . — sciaphila, Hagenmüller . — scrupellina, Fagot. . — Segalaunica, Sayn . Pages. 141, 157, CE 390 397 132 390 15% 169 D — 438 — Pages. Helix serbica, Mollendorf . 296 — sericea, Müller. , . . . 150 — $Soccaliana, Letourneux . . 235 — stagnalis, Linné. . , . . 289 — stiparum, Rossmässler. . 147 469 — strigella, Draparnaud , , $ 146, 392 — striolata, C. Pfeiffer, . 395 — subaustriaca, Bourguignat. . 14% — subcylindrica, Linné 183 — sylvatica, Draparnaud. 144 — tæniata, Westerlund. . 58 id. var. id. : ; 59 — tchernagorica, Bourguignat . . 232 — tentaculata, Linné. , . Di CR 302 — Thuillieri, Mabille, . , : ; 163 — tricastinorum, Florence. . . . 161 — tridens, Müller . , . . " 169 — troglodytes, Morelet. . ss “0 — unifasciata, Poiret. . 164, 398 — Valcourtiana, Bourguignat. 162 — Varronis, Cantraine. , . 230 — Vintiensis, Bourguignat . . 150 —— viridula, Menke. . . 137 — Vittalacciaca, Mabille. : 2% — vortex. Linné. . 299 — Xalonica, Servain, 167 Hyalinia Barbozana, Castro. 387 Blauneri, Locard. . 136 céllarit AÏDerS. - 1. 136 crystallina, Agassiz . 138 diaphana, id. . 138 humulicola, Locard . 388 Ischnusæ, Pollonera . . , . . . . . bb) lucida, Westerlund. . . « . , . 387 misella, HR Re no e RE nitida, id. 135, 137, 387 — 439 — Hyalinia oxystoma Westerlund, . , — pseudohydatina, Westerlund — septentrionalis, Kobelt . — subnitens, Locard . — Tschapecki, Westerlund. . — viridula, Martens. , Hydrocena Bourguignati, Letourneux . — Cattaroensis, Pfeiffer — Sirkii, Parreyss. . — Tanousi, Letourneux Iridina dubia, Gmelir . — exotica, Lamarck. . — ovata, Swainson . — rubens, Deshayes. Isthmia edentula, Adams. — muscorum, Locard. Leptocala (nov. gen.), Ancey . Leucochroa candidissima, Beck . limax agrestis, Linné.. 2 . « — cinereo-niger, Wolf. . — cinereus, Müller . . — variegatus, Draparnaud Limnæa ampla, var. obtusa, Clessin. — ampullacea, Rossmässler, — arenaria, Servain . . — auricularia, Dupuy. . —— id, — badia, Servain. . . . — Balthica, Nilsson. . . — Besnardiana, Servain. — canalis, Villa . — elophila, Bourguignat — eumicra, Servain. . — fusca, id. — Jimosa, Lamarck. . — mamillata, Bourguignat . var. obtusa, Kobelt, 290, D NN NN N — FH HE & © O7 Co QG © “1 © I] © — bn Ù I I I I I © I I OO OO Où LE Co = — 140 — Pages. Limnæa mariuma,-Clessin : : . 422 SLR NO NUS — minuta, Dupuy . . . ; te 296 — . montana, Bourguignats 247. 0004 4404020808 — mucronata, var. rosea, Clessin . . . . . . . . 290 — Neldyana, Servain, . De RTS NM Ne D VRET — obtusa, à se CLIS 0) — palustris, Fleming . ; . «+ 294, 40% — Rocht, FéFUsSac - : : 2 , 0e Sa, UN — rosea, Gallenstein . se ; 290 — stagnalis, Lamarck. . ss Ne us, à 1269 — id. var, gallica, Bourguignat. ; 289 — id. var. arenaria, Colbeau., . . 288 — subampullacea, Bourguignat . . , . . . . . . 291 — subulata, Servain . A — truncatula, Müller . de ns 6 290,405 —- turgida, Hartmann. s. . 1e 280$ EUR — vogesiaca, Putons . 4 :. & … . + : 4 + ae 1204 — vulgaris, C. Pfeiffer . duree 404 Limneus badius, Kuster. . . . . . . ,. . . . . . . . . 294 — fuscus, C. Pfeiffer es De 0. CU — minutus, Draparnaud. . . . . . . . . , . . . 296 — ovatus, id Es mea arcs: ect = AUD — subulatus, Kickxs à . .. : 1, LAN es à 990 Margaritana Vignonana, Bernardi, . . . . . . . . . . 74 Melampus Liberianus, Adams. . . . . . . . . . . . . 72 — pusillus, Gmelin: + . . . 5 +: 3,0 Melania #ecostata, AnCey. . , : . . 5: us, 47" 090 — fusca, Lister. . . , — histrionica, Reeve ; : : 72 — loricata, id. À 72 — mutans, Gould. TR RE - . 72 — nigrita, Morelet , . . 12 — tuberculata, Bourguignat, 72 — tuberculosa, Rang. . hs ne TU. Microcystis Alleryana, Ancey . . . . . . . . . . . . . 363 — Artensis, Hs Set 2 de 206 AU -1 1 A RAL = Microcystis Bourailensis, Ancey. . — Desmazuresi, td, — Hameliana, id. — Lalannei, id. — Savezi, id. Microphyura microphis #4. .. . .. Microstrophia (nov.s. gen.), Mollendorff . . Modiola adriatica, Lamarck. . . — barbata, id. Net le — id. var. adriatica, Petit . . — brachyptera, Locard,. . — Gibbsii, Leach . . — JLamarckiana, Locard — modiolus, Turton . . — mytiloides, Locard. . — ovalis, Sowerby . . — papuana (pars), Lamarck. — phaseolina, Philippi . . — pterota, Locard . . — radiata, Hanley.. . . — strangulata, Locard . — tulipa, Lamarck, . — id. Forbes et Hanley . — tulipa, var. radiata, Petit. — vulgaris, Fleming . Modiolus barbatus, Risso . . Monomphalus Bavayi, Ancey — Gentilsianus, id. — cerealis, id. — lifuanus, id. — Rossiteri, id. Mytilus adriaticus, Jeffreys . . — barbatus, Pulteney. . — id. Linné — curtus, Pennant — curvirostris, da Costa . enr se airs Pages. 88, 81, 362 362 362 363 862 319 342 99 09 99 116 89 106 82 92 103 82 97 95 109 113 108 113 109 2 89 371 371 371 371 371 113 82 88 81 si Mytilus (polymorphus) fluviatilis, Pallas.. Nerita — h42 — Gibbsianus, Leach. . modiolus, Linné . . . . . . . papuana, Bouchard- tone. phaseolinus, Jeffreys . . umbilicatus, Pennant . fasciata, Muller. . obtusa, Studer . piscinalis, Muller . Neritina Adansoniana, Recluz . æquinoxialis, Morelet . cristata, id. rubricata, id. Viguoni, Recluz . viridis, Linné. Webei, Recluz . Orcula doliolum, Held. dolium, id. Pagodina pagodula, ie Paludina Bogensis, Dubois. un _— decipiens, Millet . . senegalensis, Morelel . Sirkü, Schmidt. Troscheli, Paasch. . unicolor, Olivier . . Parachytida (nov. s.g.), Ancey . Peaipes Adansoni, Blainville. afer, Gmelin. Physa acuta, Draparnaud . bulin, Adanson. . . . fontinalis, Draparnaud. . Pisidium amnicum, jenyns. . . . . id. var. elongata, Den casertanum, Bourguignat . danubiale, id. elongatum, Servain. . — h43 — Pisidium fontinale, C. Pfeiffer. — fossarinum, Clessin . — Henslowianum Jenyns. = ovatum, Clessin, , pallidum, Gassies. — pusillum, Jényass PE — rotundatum, de Cessac Planorbis albus, Muller. _— carinatus, 4 — complanatus, Dupuy — contortus, Muller. "An - Corneus, Poirebor 2 PAR ner — corneus; Nordenskiold.v. "5 #27: — id. var. ammonoceras, Westerlund —— dubius, Hartmann — HYDOCYruS SLA... : Are — Mabillei, Bourguignat. "0. 0, — marginatus, Draparnaud . . . . . . . . — Nordenskioldi, Bourguignat . —- rotundatus, Poiret . . . ; — submarginatus, Cristofori et Jan — Tacitianus, Letourneux . . , — umbilicatus, Muller — vortex, Ci PNEUS Plesiopsis (nov. s. gen.), Ancey . . . ." . 4, Pomaltias apricus, MOusson 4 40000, — obscurus, Pfeiffer. , . . . — septemspiralis, Bourguignat . . . . . .. Pseudanodonta dorsuata, Bourguignat , . . . — Gratelonpians APR Ten EE _ ligerica, Servain — Rayi, Mabille. . Pseudohyalinia minuseula, Morse . . . . . . . . . Pseudomphalus Fabrei, Ancey . . . . . .. — MoBer, NA. 2. Ptychodon (nov. gen.), Anicey "1... 1n0: — hhk — Pages. Pupa antivertigo, Draparnaud. 177 — avenacea, id. 171 — bigranata, Rossmässler, 176 — capitata, Gould . , . . . 67 — doliolum, Draparnaud. qu — dolium, id, > 174 — edentula, id. 177 — frumentum, id. 172 — granum, id. 174 — muscorum, id. . A7 — pagodula, Desmoulins . 175 — plicatula, Draparnaud . 180 — polyodon, id. ss ; 172 — putillus, Shuttleworth . 67 — pygmæa, Draparnaud . See LT — secale, id. PR RS TD ER 0 — senegalensis, Morelet. . . . . . . . . . .*. 67 — similis, Dupuy. 170 — triplicata, Studer. , . 176 — umbilicata, Draparnaud , . 475 — variabilis, id. 172 Pupilla bigranata Pfeiffer, . 176 — muscorum, Beck . . . . . . . . . . . . 176, 400 — triplicata éd. ; 176 — umbilicata, dd. . . . . . . . . . . . . 175, 400 Pyrgophorus (nov. gen.), Ancey. . 192 Pyrgula Nevadensis, Stearms. 189 — scalariformis, Wolf . 210 és se 190 — id. var. Mississipiensis, Pilsbry. . 191 Pvyrgulopsis conoidea, Ancey . 196 — coronata, id. 197 — hydrobioides, id. 201 — Mississipiensis, id. 191 — Nevadensis, id. . . . . . . . . . . . . 189 — Newcombiana,id. . . 196 — nicaraguana, Newcomb . 19% — hk5 — Pyrgulopsis producta, Ancey . scalariformis, Call et Pilsbry : — spinosa, id. re — WrBnULS ATOS, + lee de Rhytida Beraudi, Crosse . 1 - Candeloti, id, — Conceptionensis, id. .*. — Coquiensis, id. — Ferriezana, id. inæqualis, Albers, . luteolina, Crosse . . Rhytidopsis abax, Saissetia astur, Ancey . multisulcata, id. Ouveana, id. Raynali, id. rufotincta, id. subnitens, Ancey . . subsidialis, Crosse . yahonensis, Ancey. : . id. caledonica, id. chenolitis, id. corymbus, id. Lombardeaui, id, minutula, id. Prevostiana, td. Vieillardi, id. Rumina decollata, Risso . Baladensis, id. Bruniana, îd. . Goulardiana, id. occlusa, id. oriunda, id. Perroquiniana, td. Saisseti, id. Turneri, id. QG) Co O2 CC Co CCE CS TS © = D D 1 — 146 — Saraphia tridentata, Risso . . . . . . . Sphærium Boettgerianum, Bourguignat . Streptaxis Succinea Bourguignati, Lallemant et Servain . Briandiänum, Servain . corneum, SCopoli . fragile, Clessin. gallicum, Bourguignat . lacustre, id. Pie ce Morini, Servain . nucleum, Locard. pisidioides, Gray. . . rivicola, Bourguignat. . . . . . . id. (pars), Kobelt . Ryckholti, Bourguignat . Scaldianum, id. Maugeræ, Gray . prostata, Gould . Troberti, Petit. Baudoni, Drouet . 2 Charpentieri, Dumont et Mortillet. concisa, Morelet . contortula, Baudon . Crosseana, td. debilis, Morelet,. Fagotiana, Bourguignat. oblonga, Draparnaud . parvula, Baudon . Pascali, id. Pfeifferi, Homes | putris, Blainville . id. var. Charpentieri, BEuton ; strepholsna, Bourguignat . subcuneola, Servain, . Valcourtiana, Bourguignat. . Theba Cemenelea, Risso . — rubella, id. . 312, 386 386 135 134 133 134 146 147 Tellina amnica, Müller . Testacella haliotidea, Draparnaud, Henslowiana, Sheppard . lacustre, Müller, pusilla, Gmelin. Tomostele (nov. gen.), Ancey . Trichodina (nov. gen.), id. Trochomorpha dictyodes, Ancey. . — dictyonina, éd. — Mouensis, td. Trochonanina calculosa, id, Tropidotropis trichocoma, id. Turbo bidens, Linné. Unio bidentatus, Strôm. laminatus, Montagu . Leachi, Sheppard . muscorum, Linné , perversus, 4. .. ægyptiacus, Caillaud . amnicus, Ziegler . anabænus, Servain , bardus, Bourguignat . Borysthenicus, Servain . Brevieri, Bourguignat. cavarellus, Servain . crassus, Philippsson. elongatulus, Muhlfeldt. . falsus, Bourguignat. . Fourneli, id. ; Hamburgiensis, Servain . Hammoniersis, id. Lagnisicus, Bourguignat. . minutulus, Ray. mulierum, Servain . niloticus, Caïillaud. peracutus, Servain . Pages. 312 31% 312 314 130 70 71 360 360 360 301 370 178 181 179 304 176 170 75 413 324 323 323 412 319 315 413 319 323 319 319 419 316 321 75 318 — 448 — Unio Pfeitferianus, Bernardi . Riciacensis, Bourguignat . rostratellus, id. L ; rostratus (rostrata), Lamarck . sequanicus, Coutagne, Spengeli, Bourguignat. . subbalatonicus, id. tumidus, Philippsson . . . .. id. var. Borysthenicus, Kobelt . Vegesakensis, Bourguignat. . Vignoni, Bernardi Visurgisinus, Servain . Valvata contorta, Menke, —— cristata, Muller . , . depressa, C. Pfeiffer . . fluviatilis, Colbeau. . obtusa, Brard, . piscinalis; Férussac. . . . planorbulina, Paladilhe. . spirorbis, Draparnaud . Vertigo antivertigo, Michaud . © 9 73 nana, id. pusilla, Muller. . pygmæa, Férussac. . Venetzi, Charpentier , Vitrina diaphana, Draparnaud . elongata, id. Lamarcki, Sowerby . major, C. Pfeiffer. . pellueida, Draparnaud . sigaretina, Recluz . Sowerbyana, Pfeiffer, . Vivipara Albisiana, Servain. . Bourguignati, éd. brachya, Letourneux. contecta, Bourguignat . . 308, . 178, 177, 178, 132, . A3, — 49 — Vivipara fasciata, Dupuy . . . — racusiris BECK 7. | — occidentalis, Bourguignat. . . — paludosa, id. — Pæteliana, Servain — Penthica, id. —- ranarum, id. — strongyla, Bourguignat. . — subfasciala, id. Le Zonites algirus, Denys de Montfort . — pseudohydatinus, Bourguignat . — subnitens, id Zua collina, Drouet. — exigua, Fagot . : — subcylindrica, Bourguignat. . 183, Pages. 302 301 301 301 301 302 301 302 302 139 137 197 399 183 399 Bull. Soc. malac. France. V. Mars 1888. — 29 ANIS La troisième planche du Mémoire anatomique de M. Bouvier (pl. vu des Bulletins), qu'il nous à été impossible de faire lithographier, par suite de circonstances imprévues, sera donnée ultérieure- ment. AN NA ten JM L es 13 ( SK by “ee No) À LU 7 LT UI 2 197 395 DIGEST OF THE LIBRAR No book shall be record of the Librarian. No person shall be all umes at any one time, Council. Books may be kept out one ndar month; no longer without renewal, and renewal m be granted more than twice, A fine of five cents per d Library withouf#special permission. All books must be returned at least two weeks previous to the Annual Meeting. Persons are responsible for all injury or loss of books charged to their name.