HARVARD UNIVERSITY qe ju NL LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOÜLOGY : 80, Dt0 Jets 200, NUE du! 1 SH Ne QUI AU an 1. af n y Wa Ne MU M C2 BULLETINS DE LA SOCIÈTÉ MALACOLOGIQUE Æ DE FRANCE | SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE FRANCE BULLETINS DE LA SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE L DE FRANCE | SOUS LA DIRECTION DE MM. C. F. ANCEY, J. R. BOURGUIGNAT, G. COUTAGNE P. FAGOT, D HAGENMÜLLER, D' JOUSSEAUME, A. LOCARD J. MABILLE, J. POIRIER, A. DE SAINT-SIMON, G. SERVAIN ET A. T. DE ROCHEBRUNE MEMBRES FONDATEURS TOME SEPTIÈME PARIS IMPRIMERIE D. DUMOULIN ET Cie 9, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, D 1890 | À + y So Lo RS at Jui 20 1942 k, LIRRA TS D'ESGR PEPION ESPRCES HERANCAISES APPARTENANT AU GENRE MACTRA PAR M. ARNOULD LOCARD VICE-PRÉSIDENT On donne le nom de Mactra (du grec uäixrpa, vase à pétrir) à des Mollusques lamellibranches, dont les coquilles à test lisse ou presque lisse ont un galbe cupuliforme, subtrigone et inéquilatéral, et qui sont armés à l’intérieur d’un mode de crochets tout particulier. Sur chaque valve, il existe une dent cardinale comprimée en forme de grand V renversé, logée près d’une fossette en saillie, dans laquelle s’insère le ligament interne. Sur les côtés s’allongent des lamelles latérales com- primées et intrantes. Les anciens auteurs faisaient de ces coquilles tantôt des Cardiums, tantôt des Pectunculus. Linné lui-même, dans sa dixième édition!, donne 1. Linné, 1758, Systema naturæ, édit. X, p.680 et 681, n°$ 75, 76 et 80. Bull. Soe. Malae. France. VX. Juin 1890. — 1 LRO la description de trois de nos Espèces francaises sous le nom de Cardium. Mais, en 1767, dans sa douzième édition‘, il crée pour ces coquilles et pour quelques autres le genre Mactra. Comme l’a fait observer Deshayes ?, de tous les genres inau- gurés par Linné dans la classe des Vers Testacés, le genre Mactra est un des plus naturels; c’est certainement celui qui a comporté le moins de changement depuis sa création. Pourtant, il faut bien le reconnaitre, Linné n’est point le véritable innovateur du terme générique de Mactra, et peut-être si l’on se laissait entrainer par un peu trop de rigorisme dans l'observation des règles conventionnelles de la nomenclature moderne, conviendrait-il de modifier cette déno- mination, en vertu des principes absolus des lois de la priorité. En effet, dès 1753, Klein * avait fait usage de cette dénomination pour désigner deux Espèces bien différentes de celles de Linné, puis- qu'il les qualifie de crasse striata, tandis que les Mactres linnéennes sont lisses ou presque lisses. Klein signalait deux Espèces de Mactra, le Mactra Rumphiana, d’après une figuration de Rumphiusf, et le M. Bonanni, dont il donne la reproduction 5. 1. Linné, 1767. Systema naturæ, édit. XII, p. 1129. 2. Deshayes, 1843-1850. Traité élémentaire de Conchyliologie, 1, 2° part. (p. 273. 3. Klein, 1753. Tentamen methodi ostracologicæ, p. 171. k. Rumphius, 1705. Thesaurus imagium piscium, testaceo- rum, etc., p. 143, pl. xuiv, fig. 50.— 1711. 2e édit., p. 10, pl. xzrv, fig. 50. 5. Klein, 1753. Loc. cit., p. 171, fig. 73. PSN Les deux coquilles, au moins la première, repré- sentent très vraisemblablement des Arches tf. Voulant autant que possible éviter de modifier encore un état de choses admises par tous les na- turalistes modernes, nous ferons donc abstraction complète des Mactres de Klein pour maintenir uniquement les Mactres de Linné. Ce genre, dé- barrassé des Lutraires confondues quelque temps avec les véritables WMactra, comporte un assez grand nombre d’'Espèces. Sur nos côtes, nous n’en comptons pas moins de treize, dont quelques-unes, par l'abondance des sujets qu’elles renferment, jouent un rôle important dans notre faune locale. Comme plusieurs de ces Espèces sont trop souvent mal comprises et parfois même contestées, faute d’études et de termes de comparaison suffisants, il nous a paru intéressant de donner une descrip- tion complète, accompagnée de figurations exactes et comparatives de toutes les Mactres actuellement connues sur nos côtes. Nous diviserons nos Espèces en trois groupes. Le premier groupe, ayant pour type le Wactra solida de Linné, renferme des coquilles de taille moyenne ou assez petites, au test généralement solide, épais, subopaque et striolé; il comprend six Espèces : Mactra gracilis, nov. sp.; M. triangula, 1. Cette dernière Espèce est figurée dans Bonanni (1782. Rerum naturalium historia, IT, pl. xu1, fig. 74 ), à peu près con- formément à la configuration de Klein, tandis que dans la même planche, fig. 65, l’auteur a très vraisemblablement représenté une de nos véritables Mactres. ep Renieri; M. subtruncata, da Costa ; M. truncata, Montagu ; M. solida, Linné; et M. gallina, da Costa. Dans le second groupe, ayant pourtype le Mactra stultorum de Linné, nous rangerons des coquilles de grande taille, au test mince, un peu fragile, subtransparent et lisse ; il renferme également cinq Espèces : Mactra stultorum, Linné ; M. Paulucciæ, Aradas et Benoît; M. corallina, Linné ; M. Bour- guignali, nov. Sp.; et M. inflata, Bronn. Dans le troisième groupe réservé aux coquilles de très grande taille, nous avons établi les Hactra glauca, Born, et M. Helvacea, Chemnitz. À. — Groupe du M. SOLIDA. MACTRA GRACILIS, Locard. Mactra gracilis, Locard, 1888. Nov. sp. Hisrorique. — Nous ne connaissons aucune description, ni aucune figuration de cette élégante petite Mactre, qui ne nous est, du reste, connue que depuis deux ans seulement. M. Nicollon, du Croisic, nous en a récemment communiqué de nombreux échantillons sous le nom de WMactra elliptica. Mais comme notre Espèce est absolument distincte du type de Brown dont nous aurons à parler plus loin, nous n’hésitons pas à la distin- œuer spécifiquement sous le nom de Mactra gra- culis. DeEscriprion. — Coquille de petite taille, d’un valbe déprimé, elliptique, transversalement al- — J— longée, équivalve, presque équilatérale. — Région antérieure un peu plus étroitement rostrée dans le bas, avec le sommet du rostre dans le même axe que la région antérieure, situé aux deux tiers de la hauteur totale.— Bord supérieur faiblement arqué, un peu court; bord basal très allongé, très large- ment arrondi, un peu plus relevé en avant qu'en arrière. Sommets peu saillants, étroits et arqués à leur naissance, comme subcalyculés, s’'épanouissant en- Arête apico-antérieure suite très rapidement. un peu courte, bien arquée, concave, assez accusée sur toute sa longueur, atteignant presque au milieu de la hauteur totale ; arête apico-rostrale presque droite ou légèrement convexe, assez accusée depuis le sommet jusqu'à l’extrémité du rostre. — Écusson antérieur subcordiforme-allongé, très étroit, à bords assez accusés, avec la crête mé- diane bien saillante ; écusson postérieurtrès étroi- tement allongé et bien marqué, avec la crête mé- diane un peu moins saillante que dans l’écusson antérieur. Test mince, solide, subopaque, laissant voir par transparence trois à quatre zones étroites plus claires, extérieurement d’un roux pâle, un peu jaunâtre, à peine orné de quelques stries concen- triques peu saillantes, irrégulières, devenant plus marquées dans l’écusson antérieur et comme feuilletées dans l’écusson postérieur; intérieur blanc nacré, légèrement éburné, sur lequel se détachent vaguement quelques zones transver- + pre sales, plus sombres, correspondant aux parties les plus diaphanes par transparence. Charnière un peu fragile; dent cardinale forte, assez haute, à branches assez écartées ; lamelles antérieures assez allongées, épaisses mais peu hautes; lamelles postérieures à peine un peu plus longues et tout aussi fortes.— Impressions muscu- laires relativement {larges mais peu profondes. — Sinus palléal profond et assez étroit. Dimexsioxs. — Longueur, 22 à 24; hauteur, 15 à 16; épaisseur, 8 à 8 1/2 millimètres. OBsERvATIONS. — Cette Espèce représente la plus petite et la plus déprimée de toutes nos Mactres françaises ; c’est en même temps la forme la plus transversalement elliptique. Son galbe est des plus réguliers. Nous signalerons cependant une var. minor qui ne mesure que 17 à 18 millimètres dans sa plus grande dimension. Il existe également une var. ventricosa qui, tout en conservant le même galbe, est un peu plus renflée dans la région des sommets. La coloration varie peu dansles échantillons que nous avons étudiés. Nous indiquerons cependant une var. albida presque complètement blanche, et une var. higrescens, d'une teinte rousse-claire plus grisätre, avec la périphérie d’un gris-noirâtre, plus teintée que le reste de la coquille; l’intérieur dans cette dernière variété a des zones colorées encore plus accusées que dans le type. RAPPORTS ET DiFFÉRENCES. — En étudiant les formes suivantes, nous indiquerons les caractères LATE principaux qui les rapprochent ou les différencient du Mactra gracilis, telque nous venons de le dé- crire. HABiTAT. — L’océan, dans la région armoricaine depuis l’embouchurede la Loire jusqu’au Finistère; assez rare, surtout bien localisé. MACTRA TRIANGULA, Renieri. Mactra lactea (non auctorum), Poli, 1791. Testacea utriusque Siciliæ, 1, p. 73, pl. xvuni, fig. 13 et 14: Mactra triangula, Renieri, 1804. Tavola alfa- betica Adriatica. — Brocchi, 1814. Con- chiologia fossile subapennina, p. 536, pl. xim, fig. 7.— Locard, 1886. Prodrome, p. 399 et 598. Mactra subtruncata, Hidalgo, 1870. Molluscos marinos de España, pl. xxx, fig. 4 {tantum. Spicula triangula, H. et A. Adams, 1853-1858. Genera of recent Mollusca, WU, p. 378. Mactra subtruncata, var., Weïinkauff, 1884. Syste- matisches Conchylien-cabinet, 2° édit., p. 35, pl. x1, fig. 7 (tantum). — Kobelt, 1887. Prodro- mus, p. 309. HisroriQuE. — C’est, croyons-nous, Poli qui le premier en 1791 a fait connaître cette petite forme en la décrivant et en la figurant sous le nom de Mactra lactea. Mais il faudrait bien se garder de confondre le Mactra lactea de Poli qui est toujours de petite taille, quoiqu'il l'ait agrandi pour le figu- No rer, avec le Mactra lactea de Chemnitz ! et de quelques autres auteurs sur lequel nous aurons à revenir plus loin, et dont la taille, la forme, l’épais- seur du test, sont complètement différentes. Renieri, au commencement du siècle, désigna cette même forme sous le nom de Mactra triangula, et Brocchi, à propos d’une coquille fossile, en a donné une très bonne et très exacte figuration. Enfin en 1836, Philippi? a confirmé définitivement le rapprochement du type de Brocchi avec celuide Renieri et de Poli. Nous en trouvons également une assez bonne représentation dans latlas de M. Hidalgo. La figure 4 de son Mactra subtruncata se rapporte en effet bien plus au Mactra triangula qu'au Mactra subtruncata qui est représenté par la figure 3, et sur lequel nous aurons à revenir. Quelques auteurs, MM. Kobelt et Weinkauff entre autres, ont, en effet, cru devoir réunir le Mactra triangula au Mactra subtruncata à titre de variété, parfois même ces deux formes ont été entièrement confondues. Mais, outre que ces deux Mollusques vivent en général dans des eaux abso- lument différentes, ils présentent entre eux une somme de caractères tels, qu'il convient de les séparer spécifiquement, tout aussi bien que les Mactra solida et M. elliptica, où que les Mactra stultorum et M. corallina, pour peu que l’on veuille faire preuve de la moindre logique. 1. Chemnitz, 1782, Neucs systematisches Conchylien-cabinet, VI, p. 224, pl'xxir, Ge. 220Vet221. 2. Philippi, 1836. Enumeratio molluscorum Siciliæ, 1, p.11. = Hope Dans son atlas, Reeve a représenté sous le nom de Mactra triangula\ une coquille corbuliforme qui nous est totalement inconnue etquin'a évidemment pas le moindre rapport, ni comme galbe, n1 comme ornementation, avec les types de Poli et deBroechi. Nous n'avons donc pas cru devoir faire figurer cette forme dans notre synonymie. Enfin, sous ce même nom de Mactra triangula Deshayes ?et Chenu* ont donné la figuration de deux formes qui ne se rapportent pas davantage à ce type. En effet, comme il est facile de s'en con- vaincre, en comparant ces dessins avec ceux de Poli ou de Brocchi, les figures représentées par Deshayes et Chenu se rapportent à une coquille d'un galbe plus régulièrement triangulaire, de taille plus haute, de forme plus équilatérale, et qui n’est autre que le Mactra truncata dont nous parlerons plus loin. DEscriPrion. — Coquille de petite taille, d’un galbe un peu déprimé, subovalaire,un peu allongée transversalement, équivalve, inéquilatérale. — Région antérieure notablement plus courte que la région postérieure, subarrondie, à peine retroussée dans le bas; région postérieure allongée, lente- ment relevée à son extrémité, étroitementarrondie, avec un rostre un peu inférieur. — Bord supérieur 1. Reeve, 1854. Conchiologia iconographia, Mactra, pl. xvur, fig. 44. 2. Deshayes, 1843-1850. Traité élémentaire de conchyliologie pl. x, fig. 4 à 6. 3. Chenu, 1862. Manuel de conchyliologie, IT, p. 56, fig. 235. 102 très larocement arqué, plus tombant antérieure- ment que postérieurement; bord basal allongé, presque droit dans sa partie médiane, lentement retroussé à ses deux extrémités. Sommets assez saillants, étroits à leur naissance et parfois subcalyculés, s’épanouissant ensuite rapidement. — Arête apico-antérieure courte, presque droite mais bien accusée sur toute sa lon- gueur, atteignant sensiblement un peu au-dessous de la moitié de la hauteur totale; arête apico-ros- trale bien plus allongée et plus arquée, bien accusée vers les sommets, s’atténuant un peu vers le rostre.— Écusson antérieur cordiforme, étroite- ment allongé, à bords bien délimités; écusson postérieur très allongé, à peine un peu plus large en son milieu que lécusson antérieur, avec une crête médiane plus saillante et plus accusée. Test mince, solide, subopaque, laissant voir par transparence deux à trois zones transversales plus claires; extérieurement d’un blanc légère- ment éburné, lisse et brillant vers les sommets, finement et très irrégulièrement striolé transver- salement dans le milieu et dans le bas; stries fines et presque régulières sur les deux écussons; intérieur blanc, brillant, nacré, un peu irisé. Charnière bien développée; dent du sommet petite, peu haute, à branches resserrées; lamelles antérieures courtes, peu hautes mais épaisses; lamelles postérieures beaucoup plus allongées et un peu plus minces. — Impressions musculaires a AE assez grandes et bien marquées. — Sinus palléal profond et un peu étroit. DIMENSIONS. — Longueur, 18 à 20 ; hauteur, 13 à 15; épaisseur, 10 à 10 1/2 millimètres. Ogservarions. — Le Mactra triangula est d'un galbe très régulier qui semble peu varier; sataille, dans quelques colonies, est un peu plus petite et constitue une var. minor par rapport au type, tel que nous venons d'en donner les dimensions. Il existe également des var. curta et ventricosa, dans lesquelles le galbe est un peu plus court ou un peu plus ventru, mais sans jamais affecter le profil ca- ractéristique du Mactra subtruncata. Le test présente peu de variations dans son mode d'ornementation. Chez les sujets encore jeunes, il est presque complétement lisse, c’est à peine si l'on observe quelques stries transversales au voi- sinage du bord palléal; au contraire, il semblerait qu'avec l’âge, cesstries s’accentuent encore davan- age, au point que quelques-unes forment parfois de véritables petites costulations irrégulièrement espacées les unes par rapport aux autres et de grosseurs très inégales. Nous distinguons des var. lævigata et costulata basées sur la manière d’être du test. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Si nous comparons cette Espèce avec la précédente, nous voyons qu'elle s’en distingue de suite : par son galbe bien moins ovalaire, bien moins allongé ; ici nous nous rapprochons davantage des formes triangulaires € Le du nord de l'Europe; on reconnaitra donc le Mactra triangula : à son ensemble moins régulier, plus inéquilatéral, à ses valves moins déprimées ; à ses sommets plus saillants et plus renflés ; à sa région postérieure plus étroite; à son bord infé- rieur moins allongé; à sa coloration extérieure plus päle ; à son test plus solide; à sa charnière plus robuste; etc. Hagrrar. — La Méditerranée, sur toutes les côtes, mais assez rare. MACTRA SUBTRUNCATA, Da Costa. Mactra stultorum (non Linné), Pennant, 1776. British Zoolooy, A édit., IV, p.78, (pl. æn:, fig. 42. Trigonella subtruncata, da Costa, 1778. British Conchology, p. 178. Mactra subtruncata, Montagu, 1803. Testacea Bri- tarued p.99; ASUS Suppl. p.917 plat, fig. 1. — Forbes et Hanley, 1853. History of Biiish Mollusea, 1 p.358 pl xxT1 “19006 pl. xxn, fig. 2. — Reeve, 1854. Iconograplhia Conchologica, Mactra, pl. xvu, fig. 90. — Sowerby, 1859. ustrated index of British Shells, pl. ni, fig. 23. — Jeffreys, 1865-1869. British Conchology, 1, 419; V, p. 188, pl. xzur, fig. 3.— Hidalgo, 1870. Molluscos marinos de España, pl. xxx, fig. 3 (tantum). — Wein- kauff, 1884. Systematiches Conchilien-cabinet, p.35, pl. x1, fig. 8. — Locard, 1886. Prodrome, p. 299 et 538. —13 — Spicula subtruncata, Gray, 1837. /n Magazine natu- ral History, new. ser., [, p. 374. HisroriQue. — Cette forme septentrionale paraît avoir été décrite et figurée pour la première fois par le savant auteur de la Zoologie britannique, Thomas Pennant, qui la confondit avec le Mactra stultorum de Linné. Da Costa, peu de temps après lui, en donna une longue description sous le nom de Trigonella subtruncata, mais sans la figurer dans son atlas, ni indiquer la moindre référence iconographique. Montagu, en 1803, admit l’'Espèce de da Costa mais la fit rentrer dans le genre Mactra, et en donna einq ans plus tard une bonne reproduction. Depuis cette époque la plupart des naturalistes ont admis cette Espèce telle qu’elle était instituée par les auteurs que nous venons de nommer. Forbes et Hanley, Reeve, Sowerby, Jeffreys, Hidalgo, etc., l'ont figurée dans leurs atlas; mais après Montagu, nous donnons encore la préférence à la figure de la planche xx de l'ouvrage de Forbes et Hanley, comme étant celle qui se rapproche le plus du type de Pennant. Ces mêmes auteurs ont représenté également, sous le nom de Wactra subtruncata, var., une forme beaucoup plus grande que nous n'avons pas retrouvée en France. Sous le nom de Mactra subtruncata, M. Hidalgo a représenté deux Espèces différentes; dans sa figure 3, nous reconnaissons bien l’'Espèce an- glaise, quoique sa forme ne soit pas absolument #1" — typique. Mais la figure 4 représente très vraisem- blablement le Mactra triangula de la faune médi- terranéenne. Comme l’a fait observer da Costa, le Mactra subtruncata se rencontre à l’état fossile dans les dépôts tertiaires supérieurs de l'Angleterre. C’est à ce titre que Searles Wood l’a également décrit et très bien figuré dans sa belle monographie des Mollusques du Crag d'Angleterre. DescriPpriox. — Coquille de taille assez petite, d'un galbe un peu renflé, subtriangulaire, un peu allongée transversalement, équivalve, fortement inéquilatérale. — Région antérieure beaucoup plus courte et bien plus haute que la région posté- rieure, subarrondie, comme tronquée, bien re- troussée dans le bas avec son axe sensiblement médian; région postérieure allongée, comme ros- trée, l’axe du rostre étant situé aux deux tiers de la hauteur totale. — Bord supérieur bien arqué, plus tombant, plus allongé et plus droit dans la région postérieure que dans l’autre; bord basal largement arrondi, notablement plus retroussé et plus arqué du côté antérieur que vers Île rostre. Sommets saillants, étroits et bien arqués à leur naissance, ensuite bien bombés et largement épa- nouis. — Arête apico-antérieure courte, à peine concave, bien accusée sur toute sa longueur, attei- gnant le bord antérieur un peu au-dessus du milieu de la hauteur totale ; arête apico-rostrale bien plus 1. S. Wood, 1850. A Monograph of the Crag Mollusea, I, p.247 pl. xxrV, Le: AT allongée, à profil sinueux, bien accusée depuis les sommets jusqu’à l’extrémité du rostre. — Écusson antérieur cordiforme, assez large, à bords très nettement délimités, avec la crête médiane sail- lante surtout vers la partie inférieure ; écusson postérieur un peu plus large que l’autre, mais bien plus allongé, avec la crête médiane peu saillante. Test un peu mince, solide, subopaque, laissant voir par transparence quelques zones transversales un peu plus claires; extérieurement d'un blanc éburné, vaguement un peu plus teinté de roux par places, lisse et brillant vers les sommets, assez fortement mais très irrégulièrement striolé trans- versalement sur les deux tiers inférieurs de sa hauteur; stries plus fortes et plus accusées sur les deux écussons, un peu feuilletées sur l’écusson postérieur ; intérieur blanc brillant, nacré, faible- ment irisé. Charnière bien développée; dent du sommet assez forte, un peu haute, à branches assez ou- vertes ; lamelles antérieures courtes, peu hautes, assez épaisses à la base; lamelles postérieures allongées, la plus grosse assez épaissie, toutes deux finement striolées verticalement en dedans. — Impressions musculaires fortes, larges et pro- fondes. — Sinus palléal profond et assez étroit. Dimexsioxs. — Largeur, 20 à 25; hauteur, 13 à 18 ; épaisseur, 11 à 13 millimètres. OBSERVATIONS. — Le Mactra subiruncata pré- sente d'assez nombreuses variations. Si nous pre- nons comme type la forme représentée par Pennant — 160 — et qui ne mesure que 20 millimètres de targeur pour 13 de hauteur, nous voyons qu'il existe des formes encore plus petites qui constituent une var. minor. Ce type de Pennant parait assez rare sur nos côtes; nos échantillons, sans doute sous l'influence d’un climat plus tempéré, ont en général une taille plus grande; la moyenne se rapproche plutôt en effet de 25 millimètres de largeur pour 18 de hauteur; ce sont les dimensions que nous avons prises comme limites du type français. Mais on trouve, notamment dans la Charente-Inférieure, une far. major qui atteint et dépasse 35 millimètres de largeur et 20 de hauteur. En dehors de ces deux variations, nous signale- rons également des var. inflata, curta, elongata, basées sur le modus ex forma; dans la var. curta, la région antérieure devient encore plus tronquée, plus courte, la région postérieure restant la même; inversement, dans la var. elongata, c’est la région postérieure qui s’allonge sans que la région anté- rieure soit modifiée sensiblement. D'après la ma- nière d’être du test, nous indiquerons une var. lævigata au test presque complètement lisse, par opposition à une var. costulata au test fortement striolé, presque costulé. Enfin nous avons observé quelques rares individus appartenant à une var. albida. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par son galbe, le Mactra subtruncata ne peut être rapproché que du Mactra triangula, quoique en réalité il soit encore plus triangulaire. Mais on le distinguera ASE toujours très facilement : à sa taille plus grande ; à son galbe plus étroitement triangulaire; à sa région antérieure plus courte, plus haute et plus tronquée dans son ensemble ; à sa région posté- rieure plus allongée et plus rostrée ; à ses valves plus solides, et surtout plus renflées ; à son bord inférieur plus court, plus arqué, plus retroussé dans la région antérieure ; à son écusson antérieur plus large et proportionnellement plus court; à son écusson postérieur plus allongé, tous les deux avec une crête médiane moins saillante ; etc. HABITAT. — La Manche et l'Océan, sur toutes les côtes depuis Dunkerque jusqu'’au-delà de l’em- bouchure de la Gironde; assez commun ; beaucoup plus rare dans la Méditerranée. MACTRA TRUNCATA, Montagu. Mactra subtruncata (non da Costa), Donovan, 1805. British Shells, IV, pl. exxvr. Mactra truncata, Montagu, 1808. Testacea Britan- nica, Suppl., p. 34.— Forbes et Hanley, 1853. History British Mollusca, 1, p. 354, pl. xxmi, fig. 1. — Sowerby, 1859. Zllustrated index of British Shells, pl. 111, fig. 26. — Weinkauff, 1884. Systematiches Conchylien-cabinet, p.74, pl. xxv, fig. 6. — Locard, 1886. Prodrome, p. 400 et 589. Mactra crassa, Turton, 1822. Düthyra Britannica, p 69 et258;"pl'v;fow7r Mactra crassatella, Deshayes, 1835. Zn Lamarck, Animaux sans vertèbres, 2° édit., VI, p. 107. Bull, Soc. Malac. France. VII. Juin 1890, — 2 TS — Spisula truncata, Gray, 1837. 1n Magazine natural history, new serie, I, p. 373. Mactra triangula (non Renieri), Deshayes, 1843- 1850. Traité de Conchyliologie, 1, 2° part., p. 188, pl. x, fig. 4 à 6. — Chenu, 1862. HMa- nuel de Conchyliologie, p. 56, fig. 233. Mactra solida, var. truncata,Jeffreys, 1865. British Conchology, IX, p. #17. HisroriQue. — L'histoire de cette Espèce, pour- tant si nette et si bien définie dans son allure, est assez complexe. Il est très probable que Lister a déjà connu cette coquille; nous serions bien volon- tiers porté à la reconnaître dans la figure À de son Pectunculus crassiusculus, albidus!', tandis que la figure B serait le Mactra elliptica. C’est encore probablement cette même forme qu'il a voulu représenter dans son histoire des animaux d’An- gleterre?. Depuis l'introduction de Ia méthode binominale, Donovan, le premier, figure cette coquille avec une réelle exactitude, mais 1l la rapporte au Mactra subtruncata de da Costa. Montagu relève cette erreur dans son Supplément, et inscrit pour la pre- mière fois le nom de fruncata, qui définit très exactement la coquille en question. C’est ce même nom que nous retrouvons beaucoup plus tard dans Forbes et Hanley, dans Sowerby, et c’est celui que 1. Lister, 1670. Historiæ synopsis methodicæ conchylio- rum, pl. zxxxvu, fig. A. 2. Lister, 1678. Historia animalium Angliæ, p. 174, pl. 1v, : fig. 24. — 19 — nous avons maintenu dans notre Prodrome. Ajou- tons que Forbes et Hanley d'un côté et Sowerby de l’autre ont très bien figuré cette Espèce, de manière à en faire exactement ressortir les carac- tères différentiels. Turton admet bien le Mactra truncata de Mon- tagu, mais à la suite il décrit et figure, sous le nom de Mactra crassa, une forme qui nous parait être une simple variété du Wactra truncata. En effet, si nous rapprochons les deux diagnoses de ces Espèces, nous voyons que la première est : {rigona, æquilaterali, lateribus truncatis, umbonibus pro- ductis rectis, tandis que la seconde est ovato-tri- gona, inæquilaterali, latere altero truncato, altero productoincurvo,;umbonibusincurvis. Nous n'avons pas rencontré en France une semblable forme, mais il nous semble qu’elle représente un individu de grande taille, très âgé, et peut-être par suite un peu déformé, du véritable Mactra truncata. Avec Deshayes, nous retrouvons plus tard une dénomination nouvelle, celle de Mactra crassa- tella. Mais nous ne savons pour quelle raison ce savant auteur, qui avait recu de Leach son échan- tillon sous le nom de Mactra truncata, supprime cette dénomination, pour lui en substituer une nouvelle. Dans son Traité élémentaire de conchy- liologie, Deshayes a figuré assez exactement cette même Espèce sous le nom de Mactra triangula. W en est de même du D' Chenu. Enfin quelques auteurs comme Jeffreys, et après lui M. Kobelt, ont fait du Mactra triangula une — 20 — simple variété du Mactra solida de Linné. Nous reconnaissons que ces deux formes sont voisines, mais si l’on admet comme Espèce le Mactra ellip- tica où le Mactra subtruncata, 11 faut aussi con- sentir à donner la même privauté au Mactra trun- cata qui a des caractères encore plus nettement tranchés que la plupart de ses congénères du même groupe. Comme le Mactra subtruncata, on trouve égale- ment à l’état fossile dans le Crag d'Angleterre le Mactra truncata. S. Wood en a donné! une figu- ration dans son atlas qui se rapproche plus encore des grandes formes vivantes d'Angleterre que de celles que nous retrouvons sur nos côtes. Nos formes actuelles auraient peut-être comme taille plus d’analogie avec le Mactra obtruncata du même auteur ?, qui est certainement très voisin du Mactra truncata \ype. DescriPrioN. — Coquille de taille moyenne, d’un galbe court et renflé, triangulaire, un peu plus large que haute, équivalve, très sensiblement équilatérale. — Région antérieure très sensible- ment égale et symétrique à la région postérieure, ou à peine un peu plus grande, à profil bien arrondi, un peu retroussé, avec l’axe situé aux trois quarts de la hauteur totale; région postérieure un peu plus étroitement arrondie dans le bas, mais située dans le même axe, surmontée au-dessus du rostre un 1. S. Wood, 1850. Mon. Crag Moll., II, p. 247, pl. xxiv, fig. 2. | 2. S. Wood, 1850. Loc. cit., II, p. 248, pl. xx1v, fig. 5. CS je d’une partie tronquée correspondant à la partie inférieure de la crête postérieure. — Bord supé- rieur presque anguleux au sommet, avec les côlés légèrement arrondis et bien tombants, formant un angle presque droit; bord basal un peu court, bien arrondi, à peu près aussi arqué à ses deux extré- mités. Sommets très saillants, étroits et très arqués à leur naissance, s'épanouissant ensuite largement. — Aréte apico-antérieure presque droite, attei- gnant le bord antérieur environ aux trois quarts de la hauteur totale, souvent un peu diffuse dans le bas; arête apico-rostrale légèrement sinueuse, ordinairement un peu plus accusée que l'arête apico-antérieure, visible jusqu’au rostre. — Ecus- son antérieur cordiforme, assez large, avec sa crête médiane très peu saillante ; écusson postérieur un peu plus allongé, avec sa crête notablement plus saillante surtout dans la partie médiane. Test solide, épais, presque entièrement subo- paque, laissant voir par transparence tout au plus une ou deux bandes plus claires, un peu étroites; extérieurement d’un blanc éburné, avec quelques taches vaguement délimitées d’un roux extrème- ment pâle, complètement lisse et brillant tout à fait vers les sommets, ensuite finement striolé; stries devenant plus fortes et aussi parfois plus régu- lières à la périphérie et notamment sur les deux écussons qui paraissent comme très finement cos- tulés ; intérieur blanc brillant, nacré, parfois un peu irisé. Charnière forte et solide; dent du sommet très fine, petite, courte, à bords assez rapprochés; la- melles latérales courtes, surtout la lamelle posté- rieure, toutes deux fortes et épaisses, bien strio- lées verticalement à l’intérieur. — Impressions musculaires petites mais profondes. — Sinus pal- léal assez large et peu profond. Dimexsioxs. — Largeur, 23 à 28; hauteur, 20 à 25 ; épaisseur, 14 à 17 millimètres. OBsErvarions. — Les dimensions que nous ve- nons d'indiquer se rapportent à la moyenne des échantillons français ; mais il semble qu’en Angle- terre la taille du Mactra truncata soit plus forte ; la plus petite des deux formes figurées par Dono- van mesure en effet 31 millimètres de largeur pour 25 de hauteur; notre forme française serait donc une forme minor par rapport au type anglais. Il existe également une var. major fort rare en France, dont nous n'avons observé que quelques valves, et qui atteint 46 millimètres de largeur pour 31 de hauteur. C’est la seconde forme figurée par Donovan, et celle que donnent Forbes et Hanley. Il existe également une var. minima, dont la taille ne dépasse pas 15 à 16 millimètres de lar- geur. Sous le nom de var. angulosa, nous signalerons une intéressante variété que le D' Daniel nous a envoyée de Brest; dans celte coquille, les arêtes antérieures el postérieures sont très tranchées, très anguleuses jusqu’à leur extrémité, et les bords antérieurs et postérieurs forment, à leur in- 9 — 23 — tersection avec ces arêtes, un angle bien accusé, qui modifie un peu le profil externe de la coquille ; en même temps, le test est assez fortement striolé. Nous indiquerons encore les variétés curta, tn- flata, inæqualis, transversa, striolata, lævigala, zonata et albida, qui se définissent d’'elles-mêmes. Dans la var. inæqualis, la coquille est un peu moins régulièrement symétrique, le côté posté- rieur s’allonge un peu plus; dans la var. trans- versa, la coquille est moins haute, et le bord infé- rieur un peu plus allongé. Enfin, dans la var. striolata, les striolations du test sont plus fortes, plus régulières, plus régulièrement espacées, et forment de véritables petites côtes qui ornent élé- gamment la surface du test. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — La donnée caracté- ristique de cette Espèce réside dans la régularité de son profil triangulaire et presque complètement équilatéral. C’est là un caractère précis et qui permettra toujours de différencier le Mactra trun- cata des formes précédentes. Rapproché de notre Mactra gracilis, on le distinguera à sa taille plus grande, à ses valves bien plus renflées, à sa hau- teur plus considérable par rapport à la largeur, à son galbe plus triangulaire et non pas transversa- lement elliptique, à son test plus épais, etc. Comparé aux Mactra triangula et M. subtrun- cata, on le reconnaitra : à sa taille plus grande ; à son galbe toujours moins transverse ; à son profil latéral plus régulier et plus symétrique, ou si l’on veut être plus logique, également tronqué aux orne deux extrémités ; à son bord inférieur moins al- longé et plus courbé; à son bord supérieur bien plus anguleux ; à ses valves plus renflées ; à son test plus épais ; à sa charnière plus courte et plus robuste ; etc. HABITAT. — La Manche et l'Océan, sur toutes les côtes, mais ne paraissant pas descendre aussi au Sud que le Mactra subtruncata; en général peu commun. MACTRA SOLIDA, Linné. Cardium solidum, Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X, p. 681. Mactra solida, Linné, 1767. Systema naturæ, édit. XII, p. 1126. — Forbes et Hanley, 1853. History of British Mollusca, 1, p.351, pl. xxu, fig. 1 et 5.— Sowerby, 1859. Z{lustrated index of British Mollusca, pl. 1, fig. 25. — Jeffreys, 1865-1869. British Conchology, M, p. 415; V, p. 188, pl. xzuui, fig. 2. — Locard, 1886. Pro- drome, p. 401 et 589. Mactra vulgaris, Chemnitz, 1782. Neues Systema- tisches Conchylien-cabinet, VI, p.230, pl. xx, fig. 229. Trigonella zonaria, da Costa, 1778. British Con- cholosy, p. 197, pl. xv, fig. 1. Spisula solida, Gray, 1837. In Magazine natural history, new ser., I, p. 374. HISTORIQUE. — Cette Espèce est une des petites Mactres les plus anciennement connues. Linné la retrouve déjà figurée en 1555 dans Rondelet sous AE le nom de Telline!, et grâce au texte qui l’accom- pagne, nous nous rangerons volontiers à son avis. Il nous est beaucoup plus difficile de la recon- naître dans la figuration donnée par Bonanni?, qui laisse en effet singulièrement à désirer. Enfin, Linné renvoie encore à une troisième référence iconographique, empruntée à Lister *, qui est éga- lement fort médiocre. Quoi qu'il en soit, les au- teurs anglais sont aujourd’hui bien d'accord sur la valeur du Cardium ou Mactra solida de Linné, et l’on en trouve de bonnes figurations dans les atlas de Forbes et Hanley, Sowerby et Jeffreys. Dans le grand ouvrage de Chemnitz, nous re- trouvons celte même Espèce décrite et figurée sous le nom de Mactra vulgaris. Chemnitz admet la plupart des références de Linné, et cite en sy- nonymie les Cardium solidum et Mactra solida de ce dernier auteur. Il indique également dans sa synonymie une figure de Knorr#, où nous voyons 1. Rondelet, 1555. Universæ aquatilium historiæ, p.8, cap. vir, de Tellinarum tertia specie. — Cependant nous lisons dans l’ex- plication donnée par cet auteur : Tenuis est admodum, ete., ce qui ne nous semble pas trop concorder avec la manière d'être du test de notre Mactre. 2. Bonanni, 1681. Recreatio mentis et oculi, p. 105, classe 11, fig. 51. — D'après Chemnitz, il faudrait également citer la fi- gure 52, 8. Lister, 1678. Historia animalium Angliæ, p. 174, pl. 1v, fig. 24. — Il est probable qu'il faut encore rapporter à cette Espèce la figure B de la planche £xxxvir du Synopsis du même auteur. &. Knorr, 1872. Vergnügen der Augen, etc., VI, p. 16, pl. vor, fig. 5, rois plutôt le Mactra elliptica que le véritable Mactra solida. Da Costa a également décrit et figuré cette espèce ; mais, comme Chemnitz, il en change la dénomination donnée par Linné, et en fait un Tri- gonella zonaria, tout en signalant dans sa syno- nymie les noms déjà donnés par ses devanciers. Comme nous l’établirons plus loin, le véritable Mactra solida ne vit que dans l'Océan. C'est donc à tort que plusieurs auteurs l'ont signalé dans la Méditerranée; la plupart du temps, ils ont con- fondu cette Espèce avec quelque variété minor du Mactra stultorum. Payraudeau ! le premier à com- mis cette erreur en citant le Mactra solida sur les côtes de Corse. Deshayes a démontré qu'il s’agis- sait là du Mactra lactea. Enfin, Philippi* a commis la même erreur à propros des Mollusques de la Sicile, ainsi que Danillo et Sandri pour les Mol- lusques de Zara. Plusieurs auteurs ont signalé le Mactra solida fossile. Nous en voyons des figurations assez exactes dans les ouvrages de Goldfuss*, de Nyst? 1. Payraudeau, 1826. Catalogue des Mollusques de Corse, p.29: 2. Philippi, 1836. Enumeratio molluscorum Siciliæ, 1, p. 11. — 1844 Loc. cit., p. 10. 3. Danillo et Sandri, 1853-1854. Elengo nominale dei Mol- luschi di Zara, I, p. 9. &. Goldfuss, 1837. Petrefacta Germaniæ, IT, p. 253, pl. cz, pl. ur, fig. 10. DES et de S. Wood'!, sous sa véritable dénomination spécifique. Descriprion. — Coquille de taille moyenne, d’un galbe renflé, subovalaire, notablement plus large que haut, équivalve, très sensiblement équi- latérale. — Région antérieure très sensiblement égale et symétrique à la région postérieure, ou à peine un peu plus développée, à profil largement arrondi, un peu retroussé, avec l'axe situé aux quatre cinquièmes de la hauteur totale; région postérieure un peu plus étroitement arrondie dans le bas, mais située dans le même axe, surmontée au-dessus du rostre d’une partie tronquée corres- pondant à la partie inférieure de la crête posté- rieure. — Bord supérieur anguleux au sommet, avec les côtés presque droits, assez tombant, et formant un angle d'environ 120 degrés; bord basal allongé, largement arqué, à peu près aussi re- troussé à ses deux extrémités. Sommets très saillants, très étroits et très arqués à leur naissance, s’épanouissant ensuite lentement. — Arête apico-antérieure bien arquée, plus accusée dans le haut que dans le bas, attei- gnant le bord antérieur au sommet de sa courbure; arête apico-rostrale sinueuse et très accusée à sa naissance, ensuite presque droite et devenant un peu diffuse vers le rostre. — Écusson antérieur cordiforme assez allongé, avec une crête médiane 1. S. Wood, 1850. Monogr. Crag Mollusea, Il, p. 245, pl. xxiv, fig. 4. LE 99 saillante ; écusson postérieur un peu plus large, avec une forte crête médiane. Test solide, épais, presque complètement subo- paque, laissant voir par transparence une ou deux bandes plus claires et assez étroites ; extérieure- ment d'un blanc éburné, parfois avec quelques zones concentriques d’un roux pâle à bords mal limités, lisse et brillant à la naissance des som- mets, puis ensuite finement et très irrégulière- ment striolé ; stries souvent plus fortes à la base et devenant plus régulières sur les deux écussons. Intérieur blanc brillant, nacré et souvent un peu irisé. Charnière forte et solide; dent du sommet un peu petite, courte, à bords assez écartés; lamelles latérales subégales, un peu courtes, teutes deux fortes et épaisses dans le bas, peu hautes et bien striolées verticalement à l'intérieur. — Impres- sions musculaires larges et profondes. — Sinus palléal étroit et bien profond. DimExsioNs. — Largeur, 30 à 35; hauteur, 25 à 30 ; épaisseur, 17 à 19 millimètres. OBsErvaTIONS. — Le Mactra solida est exacle- ment intermédiaire entre les Mactra truncata et M. elliptica ; il participe à la fois de ces deux Espèces, tout en conservant dans ses variations des caractères propres et absolument personnels qui l'empêchent d’être confondu soit avec l’une, soit avec l’autre de ces deux formes. Aussi nous ne voyons pas pourquoi quelques auteurs comme 190) = “1 M. Kobelt! ont fait du Mactra elliptica une Espèce distincte, tandis qu'ils réunissent à titre de variété le Mactra truncata au M. solida. Jeffreys? avait été plus logique en n'admettant qu'une seule et même Espèce, le Mactra solida, et en considérant comme variétés de ce type les Mactra truncata et M. elliptica. Quoi qu’il en soit, le Mactra solida, tel que nous l'avons établi, comporte un certain nombre de va- riations qu'il importe de signaler. Nous distin- guerons des var. major el minor, assez rares du reste, par rapport au type dont nous avons donné les dimensions. Mais en outre, comme pour le Mactra truncata, nous signalerons des var. angu- losa, curta, tnflata, inæqualis, transversa, lævt- gala, zonata et albida, sur lesquelles il nous semble inutile de revenir, puisqu'elles se défi- nissent d’elles-mêmes. Rapports ET DiFFÉRENCES. — Par sa taille et par son galbe sensiblement équilatéral, nous distin- guerons toujours facilement le HMactra solida des Mactra elliptica, triangula et subtruncata. I ne nous reste plus qu'à faire ressortir ses caractères différentiels par rapport au Mactra truncata. On le distinguera donc de cette dernière Espèce : à sa taille plus forte ; à son galbe bien plus transverse, toujours plus large pour une même hauteur; à son bord inférieur bien plus allongé et plus large- ment arrondi; à ses sommets plus étroitement 1. Kobelt, 1887. Prodromus, p. 309. 2, Jeffreys, 1863. Britisch Conchology, IT, p. 415. ee resserrés à leur origine, ne s’épanouissant pas plus rapidement pour une même hauteur, ce qui nécessairement modifie le galbe en largeur ; à ses crêtes toujours plus saillantes au milieu des écus- sons ; à ses arêtes plus accusées et plus angu- leuses dans le haut; à sa dent cardinale plus forte; à ses lamelles latérales relativement plus courtes et plus solides; à l’angle du sommet toujours plus ouvert; à ses impressions musculaires plus grandes ; à son sinus palléal plus étroit et plus profond ; etc. Hagirar. — Sur toutes les côtes de la Manche et de l'Océan, depuis Dunkerque jusqu'au-delà de l'embouchure de la Gironde : assez commun; très douteux dans la Méditerranée. MACTRA GALLINA, Da Costa. Trigonella gallina, da Costa, 1778. British Con- chology, p. 199, pl. xiv, fig. 6. Mactra solida (pars, non Linné), Donovan, 1800. Natural history of British Shells, W, pl rxi*. Mactra elliptica, Brown, 1827. Illustrations of the recent Conchology, pl. xv, fig. 6. — 1844. 2e édit.p. 108 pl. .x<11 12.6. —(Forbesket Hanley, 1853. British Mollusca, 1, p. 356, pl. xxn, fig. 3. — Reeve, 1854. Conchologia iconica, pl. xvin, fig. 101. — Sowerby, 1859. Illustrated index, pl. 111, fig. 22. — Locard, 1886. Prodrome, p. 401 et 589. 1. La figure seulement qui est au bas de la page. — 91 — Mactra solida, var. elliptica, Jeffreys, 1863-1869. British Conchology, 11, p. 417, pl. xzur, fig. 2. — Weinkauff, 1854. Systematisches Conchy- lien-cabinet, p. 72, pl. xxv, fig. 4. Spicula elliptica, Gray, 1851. List British mollusca, p. 32. HISTORIQUE. — Comme nous l'avons expliqué à propos de l’Espèce précédente, les auteurs ont souvent confondu les Mactra solida et M. elliptica, malgré leurs différences si nettement établies ; aujourd'hui encore quelques naturalistes ne font de cette Espèce qu'une simple variété. Nous avons quelque peu hésité pour savoir quelle devait être la véritable dénomination spéci- fique qu'il convenait de donner à notre Espèce. Il est incontestable qu'il s’agit ici de la forme que Brown le premier a décrite et figurée sous le nom de Mactra elliptica, et qu'après lui bon nombre d'auteurs ont désignée sous ce même nom. Mais il nous semble que c’est précisément cette même forme qui est déjà décrite et figurée, depuis le siècle dernier, par da Costa, sous le nom de Tri- gonella gallina. Cependant, plusieurs auteurs des plus autorisés, comme Turton!, S. Wood?, Forbes et Hanleyÿ, etc., n'ont pas hésité à faire rentrer le Trigonella gal- lina de da Costa en synonymie du Mactra solida, avec le Trigonella zonaria. Et pourtant, les deux . Turton, 1822. Conchylia insularum Britannicarum, p. 68. . S. Wood, 1850. Monogr. Crag Mollusca, Il, p. 68. . Forbes et Hanley, 1853. Britisch mollusca, IT, p. 351. D] = © 150 figurations données par da Costa, question de coloration à part, sont bien différentes ; et si le Trigonella zonaria, comme da Costa lui-même se plait à le reconnaître, est bien l’équivalent du Mactra solida de Linné, il nous semble qu'il y a infiniment plus de rapports entre son Trigonella gallina et le Matra elliptica de Brown qu'avec n'importe quelle autre Mactre. Il est bien certain que le dessin de da Costa représente une coquille plus grande que celui de Brown, mais il ne faut pas oublier que dans son texte l’auteur dit que son Espèce est quelque peu plus petite que la zonaria, mais également épaisse, forte, opaque et pe- sante; etc. C’est bien encore cette même forme ovalaire et de grande taille que nous retrouvons figurée par Donovan au bas de la planche représentant des Mactra solida, dessin que tous les auteurs recon- naissent comme s'appliquant au Mactra elliptica. S. Wood donne une autre dénomination à ce même type. Il le reconnait dans une Espèce fossile décrite par Sowerby! sous le nom de Mactra ovalis. Mais comme ce nom date de 1817 et que celui de da Costa lui est bien antérieur, nous avons cru devoir rétablir, en vertu des lois de la priorité, le nom spécifique donné par da Costa, et nous avons inscrit sous le nom de Mactra gal- lina VEspèce postérieurement décrite et figurée par Brown sous celui de Mactra elliptica, qui rentre ainsi en synonymie. 1. J. Sowerby, 1817. Mineral conchology, pl. crx, fig. 17. — 33 — Outre la figuration citée de J. Sowerby, divers paléontologues ont figuré notre Mactra gallina fossile, mais sous des dénominations différentes ; tels sont les Mactra striata de Nyst! et Mactra ovalis de S. Wood*. DEscriPriox. — Coquille de taille moyenne, d’un galbe déprimé dans son ensemble, subovalaire, beaucoup plus large que haute, équivalve, subé- quilatérale. — Région antérieure de même largeur que la région postérieure, mais plus haute, et sur- tout beaucoup plus largement arrondie, avec son axe situé à peine au-dessous des deux tiers de la hauteur totale; région postérieure subrostrée, avec le rostre dans le même axe que la région an- térieure, et surmontée d’une crête postéro-dorsale assez saillante, faisant un angle presque droit avec le bord inférieur. — Bord inférieur allongé et très largement arrondi, un peu plus retroussé dans la région postérieure que dans l’autre; bord supé- rieur largement convexe, mais non anguleux, avec le bord postérieur un peu plus droit et un peu plus tombant que le bord antérieur. Sommets saillants, étroits et bien arqués à leur origine, s’épanouissant ensuite très rapidement et très largement. — Arête apico-antérieure un peu arquée, assez accusée près des sommets, deve- nant ensuite un peu confuse sur la dernière moitié 1. Nyst, 1844. Coquilles fossiles de la Belgique, p. 80, pl.rv, fig. 1. 2. S. Wood, 1850. Monogr. Crag Mollusca, IT, p.68, pl. xx, Route Bull. Soc. malac, France. VI, Juin 1890, — 3 SHOT UE de sa longueur; arête apico-rostrale, allongée, lé- gèrement sinueuse dans le haut, visible sur toute sa longueur jusqu’au rostre. — Écusson anté- rieur un peu plus large que le postérieur, assez étroitement allongé, à bords souvent confus dans le bas ; écusson postérieur étroit et très allongé; tous deux avec la crête médiane peu saillante. Test solide, épais, presque complètement subopa- que, laissant voir, par transparence, quelques zones concentriques plus claires, toujours étroites ; exté- rieurement d’un blanc éburné, parfois avec quel- ques zones concentriques teintées d’un roux pâle à bords mal limités; lisse et brillant à la naissance des sommets, puis ensuite finement et irrégulière- ment striolé; stries un peu plus fortes à la péri- phérie, devenant un peu plus régulières sur les écussons, oumême comme feuilletées sur l’écusson postérieur ; intérieur d’un blanc brillant, nacré et souvent irisé. Charnière forte et solide; dent du sommet petite, courte, à bords peu écartés ; lamelles latérales subé- gales, courtes et très fortes, bien épaissies à la base, peu hautes, fortement striolées verticalement à l’in- térieur. — Impressions musculaires larges et bien accusées. — Sinus palléal étroit et profond. DimMENsioNs. — Largeur, 35 à 40; hauteur, 27 à 29 ; épaisseur, 15 à 17 millimètres. OBSERVATIONS. — Le Mactra gallina présente à peu près les mêmes variations que Le Mactra solida. Nous signalerons une belle var. major dont la taille dépasse 45 millimètres de largeur pour 37 de hau- — 32 — teur. Il existe également une var. minor dont la taille ne dépasse pas 30 millimètres de largeur. D'une manière générale, plus la taille du Mactra gallina est petite, plus son galbe est régulier, presque équilatéral; dans les grands individus, la région antérieure se différencie davantage de la région postérieure. Cette Espèce, toujours déprimée dans son en- semble, présente des variétés inflata et compressa ; dans la première, les sommets sont moins large- ment épanouis que dans le type, et la coquille est assez bombée, mais toujours moins renflée dans le haut que les Hactra solida et M. truncata. Dans la seconde, les sommets fins et anguleux à leur origine s'épanouissent très rapidement et la co- quille est bien déprimée, presque telliniforme. D’après l'allure du test, nous instituerons des var. lævigata, costulata, zonata et albida qui se définissent d’elles-mêmes. RapPporTSs ET DIFFÉRENCES. — Par la quasi régu- larité de son galbe, nous ne pouvons rapprocher cette Espèce des Mactra triangula et M. subtrun- cata dont la taille est toujours beaucoup plus pe- tite et dont le galbe est bien plus inéquilatéral. Reste donc à comparer notre Espèce avec Îles Mactra gracilis, M. truncata et M. solida. Rapproché du M. gracilis, c’est-à-dire de celle de toutes nos Mactres dont le galbe est le plus elliptique, on distinguera le Mactra gallina : à sa taille toujours plus grande; à son galbe moins ovalaire, moins étroitement allongé; à son bord — 30 — inférieur bien plus arqué et retroussé; à ses som- mets moins renflés, bien plus rapidement et plus largement épanouis ; à sa région antérieure moins haute ; à ses crêtes antérieure et postérieure moins saillantes et moins accusées; à son test plus solide et plus épais; à sa charnière plus forte et plus robuste ; à sa dent cardinale beaucoup plus petite puisqu'elle est encore plus grande chez un Mactra gracilis de 24 millimètres de longueur que chez un Mactra gallina de 40 millimètres; à ses lamelles. latérales plus courtes et plus fortes ; etc. Comparé au Mactra truncata, on le reconnaitra : à sa taille plus forte ; à son galbe beaucoup plus allongé transversalement; à ses valves bien plus déprimées; à son bord inférieur bien plus court et bien plus largement arqué; à son bord supé- rieur non anguleux avec les côtés bien moins tom- bants; à ses valves moins symétriques; à ses sommets bien plus largement épanouis; à ses arêtes moins bien accusées; à son bord postérieur plus rostré; à son bord antérieur plus haut et plus arrondi; etc. Enfin rapproché du Mactra solida, on le distin- guera à sa taille encore plus grande; à son galbe plus ovalaire, plus développé dans le sens de la largeur; à ses valves plus déprimées; à ses som- mets bien moins étroits et plus largement épanouis; à son port un peu moins symétrique; à sa région postérieure plus étroite et plus nettement rostrée ; à son bord inférieur plus allongé et plus largement arrondi; à son bord supérieur non anguleux; à sa ROSES charnière encore plus courte et plus forte ; elc. Hagirar. — La Manche et l'Océan, sur toutes les côtes depuis Dunkerque jusqu'au-delà de l'em- chure de la Gironde; assez commun. B. — Groupe du MACTRA STULTORUM MACTRA STULTORUM, Linné. Cardium stultorum, Linné, 1758. Systema naturæ, édit. Xp. 681: Mactra stultorum, Linné, 1767. Systema naturæ, édit. XII, p. 1136 (pars). — Chenu. Zllustra- tions conchyliologiques, pl. int, fig. 3. — Han- ley, 1853. History of British Mollusca, V, p.362, pl. xxir, fig. 4-6 et pl. xxvi, fig. 2. — Sowerby, 1859. Illustrated index, pl. ur, fig. 21. — Jef- freys, 1865-1869. British Mollusca, \, p. 432 (pars); V, p. 188, pl. xzuni, fig. 4. — Hidalgo, 1970 Molluscos Espana pl XL 1e M2 Weinkauff, 1884. Systematisches Conchylien- cabinet, Mactra, p. 21, pl. vu, fig. 1-2. — Locard, 1886. Prodrome, p. 402 et 590 (pars). Tellina radiata, Pennant, 1777. British Zoology, DA 1pl rc) fe#50 Trigonella radiata, da Costa, 1778. British Concho- losysip 4196 plc tie: Mactra cinerea, Montagu, 1808. Testacea Britan- nica, Suppl, p. 278. Trigonella stuliorum, H. et A. Adams, 1853. Ge- nera of Sheels, p. 376. HisToRiQuE. — Les formes francaises qui appar- ot tiennent à ce groupe et que nous avons eu occa- sion d'observer sur nos côtes sont au nombre de cinq. Deux de ces formes plus particulièrement méditerranéennes sont de taille assez grande, et toutes deux ont les valves très renflées, mais l’une d’elles est beaucoup plus large et plus ovalaire que l’autre. Les trois autres formes ont au contraire une taille plus petite et un galbe toujours plus déprimé; la première est régulièrement subellip- tique, avec le contour arrondi; la seconde plus subtrigone a son contour nettement anguleux ; enfin la troisième est irrégulièrement subovalaire. Ceci étant bien établi, cherchons parmi les nom- breux auteurs qui ont traité des Mactres, quelles sont les dénominations qui peuvent s'appliquer à chacune de ces formes. Linné, dans sa dixième édition définit, ainsi qu’il suit son Cardium stultorum des mers d'Europe : C. testa subrotunda æquilatera lævi, cardinis dente primore fornicato, lateralibus alterius du- plicatis; comme référence iconographique il se borne à citer une figuration de Gualtieri !. De cette diagnose, le premier terme est seul à retenir, puisque les caractères basés sur le mode de la charnière vont servir plus tard à constituer le genre Mactra. Il en est de même de la descrip- tion qui suit, où nous ne relevons que ces mots : Testa lævis, fragilis, pallida rudis obsoletis albis. Dans sa douzième édition, Linné ayant créé le 1. Gualtieri, 1742. Index testarum conchyliorum, ete., pl Lxx1, fig. 100. — 0 genre Mactra fait en effet disparaître de ses diag- noses et descriptions tout ce qui a trait à la char- nière, et sa diagnose devient : M. testa subdia- phana, lævi obsolete radiata, tntus purpurescente, valva gibba. I ajoute ensuite : vartat colore fusco, cinereo, testaceo, sæpius pallide-radiata. Si maintenant nous passons au Mactra corallina, sa diagnose est encore plus simple ; dans la dixième édition, nous lisons: C. testa triangulo-rotun- data alba pellucida, antice posticeque obtusissima fasciis lacteis, et dans la douzième: M. testa lævi subdiaphana alba, fasciis lacteis. Mais l’auteur cite pour cette dernière Espèce quatre ré- férences iconographiques que nous aurons à dis- cuter. Que pouvons-nous retenir de ces deux diagnoses ? C’est que le Mactra corallina est, d'après Linné, uniquement méditerranéen, tandis que le A7. stul- torum a un habitat plus étendu; que ce dernier varie particulièrement de coloration, tandis que le premier est blane; enfin, quant au galbe, que le M. stultorum a ses valves gibbeuses. En effet, Hanley', qui a reproduit un des types de la collection de Linné, nous montre une coquille au galbe renflé, aux sommets très saillants qui est vraisemblablement une forme méditerranéenne. Faut-il en conclure que tel est Le véritable type du Mactra stultorum ? Non, car, comme nous allons le voir, Linné sous ce nom a confondu deux for- mes différentes. 1. Hanley, 1855. Ipsa Linnæi conchylia, pl. 11, fig. 8. Parmi les références iconographiques citées par Linné, nous voyons qu’il renvoie pour son Mactra stuliorum à la figure C de la planche 71 de l’atlas de Gualtieri!, tandis que pour le H. corallina, il indique la figure B de la même planche. Ces figu- rations de Gualtieri, nécessairement comparatives, vont nous donner de précieux éclaircissements et nous permettre d'interpréter le texte par trop suc- cinct du maitre. Gualtieri dans son atlas a représenté quatre co- quilles différentes. Mais comme à cette époque la coloration du test et son mode d'ornementation jouaient souvent un rôle plus important que le galbe Îui-même, il admet deux types pour ces quatre coquilles, l’un, figure B, qu'il qualifie spé- cialement de tenuis, pellucida, candida, nonnul- lis lineis raris aliquando circumdato ; l'autre, figures C (trois figures) : subalbida, lineis sulcts, et fulvidis circumdata, et radiata, intus purpures- cens. Quant au galbe, toutes ces différentes fi- gures sont qualifiées de : concha valvis æqualibus æquilatera, notabiliter umbonata, subrotunda, vulgaris lævis. Or, la figure B unique est bien le M. corallina, et déja Rondelet? et Bonanni* l'ont représenté. Mais dans les figures C, ou 47. 1. Gualtieri, 1742. Index testarum conchyliorum, ete., pl. Lxxt, fig. C. 2, Rondelet, 1555. Universæ aquatilium historiæ, p. 32, cap. xxx, de Concha fasciata. — Rondelet, 1558. La se- conde parte de l'histoire entière des poissons, p. 23, chap. XXVIIT. 3. Bonanni, 1681. Recreatio mentis et oculi, el. 11, fig. 53. CPR 7: Res stultorum de Linné, il y a deux galbes au moins à distinguer. La figure située à gauche et qui nous montre la coquille entière, vue du côté du sommet, représente une forme très renflée, notabiliter um- bonata, comme dit Gualtieri, ou valva gibba, comme l'écrit Linné. Ilen est de même de la figure placée à gauche qui montre une coquille subtrian- gulaire aux sommets très saillants, assez voisine de la précédente. Quant à la figure médiane, qui donne une figure ouverte, c’est évidemment une Espèce toute différente des deux autres, de taille plus petite, d'un galbe plus étroitement ovalaire et avec des sommets moins renflés. Quoique l’au- teur ne nous donne aucun renseignement sur l’ha- bitat de ses échantillons, on peut sans crainte affirmer queles deux premierssontméditerranéens, tandis que le troisième est océanique. Comme on le voit, Linné pour son Mactra stul- torum a confondu deux formes ; l’une renflée, fi- gurée deux fois par Gualtieri, figurée également par Hanley et qui vit dans la Méditerranée; l’autre plus particulièrement océanique, plus déprimée, également représentée par Gualtieri, mais confon- due aussi par lui avecles autres coquilles colorées. C’est à cette dernière forme, exclusivement, que les auteurs anglais ont donné le nom de Mactra stultorun. Convient-il de maintenir cette dénomination malgré la confusion à laquelle elle peut prêter? Oui, car on remarque que, dans sa dixième édition, Linné ne parle pas du renflement des valves, et 70e que ce n’est que dans sa douzième qu'il ajoute malheureusement ces mots valva gibba. Dès lors, il ne reste plus pour définir le galbe de son type que ces mots {esta subrotundata æquilatera, et le test est diversement coloré, radié, etc. Donc le Mactra stultorum ou plutôt le Cardium stultorum, ainsi dénommé pour la première fois par Linné, n'est pas à proprement parler une coquille aux valves gibbeuses. Nous conservons donc cette dé- termination linnéenne, en la restreignant comme nous l’avons expliqué. Si maintenant nous revenons aux cinq formes dont nous avons parlé en commençant cet histo- rique, nous voyons que les deux premières, celles au galbe renflé, sont bien représentées par Gual- tieri, et que la troisième est précisément le Mactra stultorum de Linné, tel que nous venons de le ré- tablir ; quant aux deux autres, il n'en était pas en- core question à cette époque. Sous le nom de Mactra epidermia, Deshayes a créé une Espèce ! dont Reeve a donné la figura- tion ? et qui certainement esttrès voisine du Mactra stultorum. MM. Weinkauff® et Kobeltf ont cru devoir la faire rentrer dans la synonymie de cette dernière Espèce. Ne connaissant cette coquille que par le dessin que Reeve en a donné, nous croyons 1. Deshayes, 1854. In Proceeding zoological Society (teste Reeve). 2. Reeve, 1854. Conchologia iconica, Mactra, pl. xt, fig. 11. 3. Weinkauff, 1884. Systematisches Conchylien- cabinet, Pal. 4. Kobelt, 1887. Prodromus, p. 308. 7 ee prudent de faire toutes nos réserves au sujet de l'identification de cette forme portugaise avec nos coquilles françaises. Descriprion. — Coquille de taille assez grande, d’un galbe déprimé dans son ensemble, subova- laire, beaucoup plus large que haute, équivalve, subéquilatérale. — Région antérieure de même largeur que la région postérieure, un peu plus haute mais un peu plus largement arrondie, avec son axe situé environ aux trois cinquièmes de la hauteur totale; région postérieure subrostrée, avec le rostre situé dans le même axe que la région an- térieure, surmontée d’une crête postéro-dorsale assez saillante, faisant avec le bord inférieur un angle droit. — Bord supérieur anguleux, avec le côté antérieur un peu plus tombant que l’autre ; bord inférieur bien largement arrondi, bien re- troussé à ses deux extrémités. Sommets bien saillants, étroits et très arqués à leur origine, d’abord un peu comprimés latérale- ment, ensuite s’élargissant rapidement et très lar- gement. — Arête apico-antérieure assez accusée, un peu arquée dans le haut, aboutissant au milieu de la courbure de la région antérieure ; arête apico- rostrale également assez accusée, légèrement si- nueuse, visible jusqu’au rostre. — Écussons anté- rieur et postérieur bien marqués, cordiformes, l’antérieur à peine un peu plus large, tous deux avec une crête médiane peu accusée. Test mince, un peu diaphane, brillant et presque lisse, laissant voir par transparence des zones mn A transversales et des fascies rayonnantes partant du sommet; extérieurement d’un roux un peu pâle, irrégulièrement teinté, traversé par des zones concentriques transversales plus pâles, parfois presque blanchâtres, irrégulièrement espacées, et par des rayons plus foncés ou plus clairs partant des sommets pour arriver jusqu’à la périphérie ; stries extrêmement fines, irrégulières, transver- sales, un peu plus marquées sur les écussons et vers le bord palléal; intérieurement d’un nacré violacé, irrégulièrement coloré, plus foncé vers les sommets, souvent avec une zone plus pâle et plus jaunâtre vers le bord palléal. Charnière bien développée; dent du sommet forte, un peu allongée, à bords écartés à angle droit; lamelles latérales subégales, allongées à la base et arrondies dans le haut, un peu hautes et minces, à surface lisse. — Impressions muscu- lires larges, peu profondes, relativement un peu petites. — Sinus palléal très large et exactement arrondi. DIMENSIONS. — Largeur, 45 à 55; hauteur, 35 à 45; épaisseur, 21 à 28 millimètres. OBSERVATIONS. — Comme on a pu le voir, cette coquille présente de grandes analogies, au moins comme galbe, avec le Mactra gallina. Nous sommes surpris que les simplificateurs d’'Espèces n'aient pas encore réuni ces deux formes, car bien certai- nement, à l’état fossile, leur test en s’empâtant et en perdant sa coloration caractéristique présen- terait encore une plus complète similitude. Cela EE — nous démontre une fois de plus que si l’on veut procéder avec quelque peu de logique, il faut, ou bien n’admettre qu'une seule Espèce de Mactres, puisqu'elles s’enchainent toutes si bien les unes aux autres, ou bien les diviser d’après un ensemble suffisant de caractères qui devra avoir la même valeur pour chaque forme distinguée. Or, c’est précisément ce que nous avons cherché à établir. Le Mactra stultorum est donc en somme une coquille parfaitement définie, procédant du groupe précédent par son galbe encore déprimé et sa forme elliptique tout à fait analogue à celle du Mactra gallina, mais s’en distinguant par sa taille plus forte, par son test beaucoup plus mince, par sa charnière plus délicate, etc. On peut observer chez cette Espèce un assez grand nombre de variations. Nous remarquerons d’abord que chez les individus de petite taille, et surtout chez ceux qui sont encore jeunes, le galbe est proportionnellement plus renflé; donc, à me- sure que la coquille grandit, à mesure que, par sa taille, elle tend à se rapprocher du Mactra coral- lina, son galbe s’en éloigne de plus en plus par la moindre gibbosité des valves. Nous établirons les variétés ex forma suivantes : var. major et minor, basées sur la taille; depressa et tnflata, d'après le plus ou moins de renflement des valves ; nous avons reçu de Granville, dans la Manche, une belle var. major et inflata qui, malgré cela, n’a aucun rapport avec le Mactra corallina de la Méditerranée. Suivant les contours, nous 6e distinguerons les var. transversa, d'un galbe plus allongé transversalementqueletype; æqualis, d’un galbe presque exactement équilatéral; curta, co- quille peu haute, et un peu moins ovalaire. D’après l’allure du test, nous distinguerons les var. ex colore suivantes : lævigata, au test presque lisse; striatula, très finement striolée dans la partie médiane et périphérique ; luteolina, d’un roux plus jaunâtre; vtolacea, d’un roux plus violacé; albi- dula, presque complètement blanche; zonata, avec des zones concentriques plus teintées, en nombre variable, accusées surtout vers le bord palléal; radiata, avec des rayons tantôt blanes, et par con- séquent moins colorés que le test, tantôt roux et plus foncés que le fond de Ia coquille, plus nom- breux et mieux marqués à la naissance de la région postérieure, c’est-à-dire suivant le plus grand rayon de courbure. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa taille et par son galbe, le Mactra stultorum ne peut être rap- proché que du Mactra gallina; on le distinguera de cette dernière Espèce : à sa taille plus forte; à son galbe plus trigone par suite de la plus grande saiilie des arêtes apico-antérieure et postérieure ; à sa région postérieure moins rostrée; à son bord inférieur plus régulier et plus arrondi; à ses som- mets plus étroits et plus saillants; à son test bien plus mince et plus transparent; à sa charnière moins solide, plus grêle, avec la dent cardinale bien plus grande; à ses lamelles latérales plus hautes, plus arrondies en dessus et plus allongées ip dans le bas, avec leur surface bien lisse; aux im- pressions musculaires moins profondes et plus petites; au sinus palléal beaucoup plus large et plus arrondi; etc. HABITAT. — La Manche et l'Océan, commune sur toutes les côtes; beaucoup plus rare dans la Méditerranée. MACTRA BOURGUIGNATI, Locard. HisroriQuE. — En faisant l'historique de l’Es- pèce précédente, nous avons parlé d'une forme voisine du Mactra stultorum de même taille, avec la même dépression des valves, mais d’un galbe subtrigone et non elliptique, avec un contour an- guleux. Nous ne connaissons aucune figuration ni description de cette Espèce. Sous le nom de Hac- tra corallina, Chemnitz! a figuré une coquille de forme également triangulaire, anguleuse, qu’il rapportait au Mactra corallina de Linné. Quoique de taille un peu plus grande, cette coquille pré- sente de grandes analogies avec celle dont nous voulons parler. Malheureusement, comme la démontré Schræter?, et après lui Weinkauff*, il ne s’agit point là du type linnéen, mais bien d’une forme absolument différente et exotique, décrite par Spengleri sous le nom de Mactra 1. Chemnitz, 1782. Neues systematisches Conchylien-cabi- net, VI, p. 223, pl. xxrx, fig. 18 et 19. 2. Schræter, 1786. Einleitungin die SR nach Linné, III, p. 88, pl. vurr, fig. 2. 3. Weinkauff, 188%. System. Conch.-cab., p. 17, pl. v, fig. 2. 4. Spengler, 1803. Beskrivelse, etc., in Series of re selsk., V,2 heft., p. 93. nitida, et qui appartient à la faune du Sénégal. Nous sommes heureux de donner à notre nouvelle Espèce le nom de notre savant maître et ami, M. J.-R. Bourguignat. Descriprion. — Coquille de taille assez grande, d'un galbe déprimé dans son ensemble, subtri- gone, beaucoup plus large que haute, équivalve, subéquilatérale. — Région antérieure à peine un peu plus étroite mais un peu moins haute que la région postérieure, subanguleuse, avec son axe presque médian ; région postérieure rostrée, avec l’axe du rostre sensiblement dans le même aligne- ment que celui de la région antérieure. — Bord supérieur non anguleux, largement ouvert, avec les deux bords à peu près aussi tombants l’un que l’autre; bord inférieur allongé, largement arrondi, fortement et également retroussé à ses deux extré- mités. Sommets presque médians, bien saillants, étroits et arqués à leur origine, s’élargissant ensuite ra- pidement.—Arêtes apico-antérieure et postérieure subégales, symétriques, bien accusées dans le haut, s’atténuant ensuite assez rapidement pour arriver à peu près au milieu de la hauteur totale des bords de la coquille. — Écusson antérieur un peu plus développé et un peu plus accusé que l’écusson postérieur, tous deux cordiformes, confus dans le bas, avec une crête médiane très peu sail- lante. Test mince, un peu diaphane, brillant, lisse au sommet, très finement striolé sur le reste de la pique coquille, subopaque, laissant voir partransparence des zones transversales et des fascies rayonnantes partant du sommet; extérieurement d’un roux un peu pâle, irrégulièrement teinté, traversé par des zones concentriques transparentes plus pales, par- fois presque blanchätres, irrégulièrement espa- cées, et par des rayons plus foncés ou plus clairs partant du sommet pour arriver jusqu'à la péri- phérie ; intérieurement d’un nacré violacé, irré- gulièrement coloré, avec une zone d’un roux-jau- nâtre sur le bord palléal. Charnière bien développée, dent du sommet forte, allongée, ouverte à angle droit; lamelles latérales fortes et épaisses dans le bas, lamelle postérieure plus courte et plus haute que l’anté- rieure, toutes deux amincies dans le haut. — Im- pressions musculaires petites et peu profondes. — Sinus palléal court et très ouvert, quoique bien arrondi dans le fond. DiMENSIONS. — Largeur, 45 à 48; hauteur, 34 à 36; épaisseur, 20 à 22 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette Espèce est plus parti- culièrement caractérisée par son galbe triangu- laire, mais la hauteur du triangle varie souvent par rapport à sa largeur. Nous avons figuré d'une part la forme que nous considérons comme typique et qui est largement transverse, et d’autre part une intéressante variété de forme plus haute, de taille plus petite, d’un galbe plus renflé, avec les arêtes apico-antérieure et postérieure plus ondulées et plus saillantes. Cette variété, que nous désigne- Bull. Soc. malac. France. VII. Juin 1890. — #4 ee rons sous le nom de var. curla, présente quelque analogie avec Les jeunes individus du Mactra co- rallina de la Méditerranée, mais elle a toujours un galbe plus anguleux et plus transverse. En outre, nous distinguerons des var. ex forma : minor, inflata, depressa ; et des var. ex colore : lævigata, luteolina, violacea, albidula, zonata et radiata, analogues aux variétés correspondantes du Mactra stultorum, et qui se définissent d’elles- mêmes. Rapporrs ET DiFFÉRENCES. — Nous distinguerons cette Espèce du Mactra stultorum : à son galbe plus transverse; à sa forme plus triangulaire ; à ses sommets moins étroits; à ses régions antérieure et postérieure plus anguleuses, plus rostrées, avec l’axe plus médian; à son bord inférieur plus étroitement arrondi et plus retroussé à ses deux extrémités ; à ses arêtes apico-anté- rieure et postérieure plus émoussées; à ses écussons moins accusés; à sa dent du sommet encore plus forte; à son impression palléale en- core moins profonde; ete. HagiraT. — Sur la côte océanique, depuis Brest jusque près de l’embouchure de la Gironde; peu commun, surtout localisé. MACTRA PAULUCCIÆ, Aradas et Benoît Mactra Paulucci, Aradas et Benoît, 1870. Conchi- gliologia vivente marina della Sicilia, p. 30, DIM; Mactra corallina, var. Paulucciæ, de Monterosato, 51 1875. Nuova revista della conchiglie Mediter- ranee, p. 17. Historique. — Cette Espèce a été signalée pour la première fois par MM. Aradas et Benoît, d’après une coquille qui se rencontre communément dans le port de Syracuse, et que les pêcheurs vendent comme coquille comestible sous le nom de coc- chiola junca.M.le marquis de Monterosato, et après lui le D' Kobelt, n’ont point admis cette Espèce et se sont contentés d’en faire une variété de leur Mactra corallina. Cette forme nous parait pour- tant bien typique et très nettement caractérisée; nous en avons observé quelques rares échantillons sur les côtes francaises de la Méditerranée, et nous estimons qu’elle doit être maintenue au rang d’'Es- pèce qui lui a été primitivement assigné. DEscriprion. — Coquille de taille assez grande, d’un galbe bien déprimé, subtrigone, plus large que haute, équivalve, très inéquilatérale.— Région antérieure plus développée que la région posté- rieure, assez allongée, à profil un peu étroitement arrondi, avec son axe situé environ aux trois Cin- quièmes de la hauteur totale; région postérieure courte, comme subtronquée par rapport à la ré- gion antérieure, à profil plus largement arrondi, avec son axe situé un peu plus bas. — Bord supé- rieur anguleux, formant un angle d'environ 120°; le bord antérieur bien moins tombant que le bord postérieur; bord inférieur bien arrondi, mais plus court et plus rapidement retroussé dans la région postérieure. Fo Sommets assez saillants, étroits et arqués à leur naissance, s'épanouissant rapidement à partir du premier quart de la hauteur totale. — Arête apico- antérieure assez accusée à son origine, un peu confuse à son extrémité, largement concave, attei- gnant le bord antérieur un peu au-dessous de la moitié de la hauteur totale; arête apico-postérieure légèrement convexe, assez diffuse au-delà des sommets et descendant plus bas que l’autre arête. — Écusson antérieur cordiforme très allongé, avec une crête médiane saillante et bien développée; écusson postérieur à bords très diffus, si ce n’est tout à fait au voisinage des sommets, avec une crête médiane peu développée et peu haute. Test mince, assez solide, plus ou moins diaphane, avec quelques bandes plus foncées, dont ordinai- rement une presque basale; extérieurement d'un roux-fauve clair, avec deux ou trois zones concen- triques plus pâles et les sommets plus foncés, sur le tout, quelques rayons étroits, décolorés, allant des sommets à la périphérie; lisse et brillant vers les sommets, orné de stries concentriques très fines, irrégulières, à peine un peu plus marquées à la périphérie et vers les écussons; intérieur d’un roux-fauve clair, parfois un peu violacé, irrégu- lièrement moucheté deteintes plus claires ou plus foncées se confondant sur leur bord, mais affectant de préférence une forme de zones concentriques. Charnière assez forte; dent cardinale mince mais haute et assez grande, à bord ouvert à angle droit; lamelle antérieure courte et haute: bien épaissie dans le bas, amineie dans le haut; lamel- les postérieures encore moins allongées et plus épaissies, toutes deux lisses à l'intérieur. — Im- pressions musculaires peu profondes, grandes. — Sinus palléal peu profond, large, presque ar- rondi. Dimensions. — Largeur, 45 à 50; hauteur, 37 à 39; épaisseur, 19 à 21 millimètres. OgsErvarions. — La note plus particulièrement caractéristique de cette Espèce réside dans l’iné- quilatéralité de ses valves, et leur peu de renfle- ment. La région antérieure est toujours notable- ment plus grande, plus large, plus développée que la région postérieure qui parait comme tronquée par rapport à l’autre. Nous distinguerons chez cette Espèce les var. : minor, curta, elongata, ven- tricosa, zonala, radiata, monochroma, subal- bida, etc., qui se définissent toutes d'elles-mêmes. Nous n'avons pas observé de var. major, ni de var. véritablement albida. Rapports ET DiFFÉRENCES. — Le Mactra Pau- lucciæ est voisin des deux Espèces précédentes, mais s'en distingue facilement : par son galbe très inéquilatéral; par sa région antérieure beau- coup plus développée, plus large et plus haute; par son bord inférieur plus étroitement arqué et plus rapidement retroussé à ses deux extrémités ; par sa crête antérieure plus forte et plus dévelop- pée; par sa charnière plus solide et plus robuste, la dent cardinale plus grosse et les lamelles laté- rales plus développées; par son impression mus- ou — culaire plus grande; par son sinus palléal plus court ; etc. HagiraAT. — Les côtes de Provence. Rare. MACTRA CORALLINA, Linné. Cardium corallinum, Linné, 1758. Systema natu- ræ, édit: X, p. 680. Mactra corallina, Linné, 1767. Syst. nat., édit. xur, p. 1125. — Reeve, 1853. Conchologia iconica, pl. x1, fig 15. — Weinkauff, 1884. Systema- tisches Conchylien-cabinet, p. 22, pl. XII, 09 A7: Mactra stultorum (pars), Linné, 1767. Syst. nat., édit. XII, p. 1125. — Chemnitz, 1782. Sys- tematisches Conchilien-cabinet, VI, pl xx, fig. 225. — Poli, 1791. Testacea utriusque Siciliæ, 1, pl. xvit, fig. 10 à 12. — Chenu. Illustrations conchyliologiques, pl. 1, fig. 1 et 2. — Hanley, 1867. Jpsa Linnei Con- chylia,(pl1r, 58: Mactra lactea, Chemnitz, 1782. Loc. cit., VI, pl. xxu, fig. 220 et 221. — Locard, 1886. Prodrome, p. 406 et 590. HISTORIQUE: — En écrivant l'historique du Mactra stultorum, nous nous sommes déjà occupé du Mactra corallina, et nous avons montré que sous le nom de Cardium, puis ensuite de Hactra corallina, Linné avait donné, malgré Îles différences qui existent dans ses diagnoses, la description d'une forme méditerranéenne de EN grande taille et d’un galbe renflé. Malheureuse- ment, se basant sur une question de coloration, il avait confondu dans sa douzième édition, avec Île Mactra stultorum, les formes du Mactra corallina qui étaient colorées, ne regardant comme Mactra corallina que les coquilles £esta lævi subdia- phana alba, fasciis lacteis. C'est cette fausse in- terprétation basée sur un caractère de nulle va- leur, qui a donné naissance à la déplorable confu- sion faite par ses successeurs. Avant Linné plusieurs auteurs avaient déjà donné la figuration de cette Espèce. Nous avons parlé des dessins de Gualtieri, mais parmi ceux- ci nous ne retiendrons que la figure B, et celle des figures C qui est située à gauche; la figure C représentée à droite nous montre une forme toute différente sur laquelle nous aurons à revenir plus loin, et qui est le Mactra inflata. C’est également le Mactra corallina que nous retrouvons dans le vieil ouvrage de Rondelet", assez bien figuré pour l’époque, et où nous appre- nons que ces coquilles étaient alors appelées en français Vétades. C’est peut-être encorecette même 1. Rondelet, 1855. Universæ aquatilium historiæ, p. 32, ch. xxxim, — On lit dans la traduction de 1558 : « Ceste coquille ha cinq traits larges par le trauers, comme bandes ou rubans, qu'ilz nomment en Languedoc vettes, dont il est appelé vétade. EIl ha ses coquilles unies é polies dures comme marbre. Il en i a une autre du tout semblable, parquoi ie ne l'ai fait pour- traire à part, hors mis qu'ell' ha des traits non par le trauers, mais du haut en bas, les uns rouges, les autres blancs, au de- dans est toute violette, etc., ete.» ENS forme que Bonanni ! et Plancus ? ont cru repré- senter. Quoique Linné lui-même donne ces réfé- rences, ces figures sont tellement défectueuses que nous avons quelque peine à nous prononcer à l'égard d’une telle identification. On remarquera toutefois que Linné a omis de mentionner la figuration de Lister qualifiée Pec- tunculus triquetrus ex flavo radiatus. Cette fi- gure que Chemnitz # a rapportée au Mactra stul- Lorum représente non point cette Espèce, ni même le M. corallina, mais bien le Mactra inflata difré- rent des Espèces qui précèdent. Nous retrouvons encore cette même Espèce dans le bel atlas de Knorr, quoique assez mal repré- sentée 5. C’est évidemment cette coquille qu’il dit avoir en français le nom de « l’âme bleue en trian- gle», nom qui définit assez bien la coquille. Quant à la figure 1 placée en regard, elle se rap- porte au Mactra inflata. C’est toujours notre même coquille linnéenne que nous voyons dans Chemnitz sous le nom de Mactra lactea. Gmelin, dans la treizième édition du Systema naturæ*$ admet également cette Espèce 1. Bonanni, 1681. Recreatio mentis et oculi, Il fig. 53. 2. Plancus, 1739. De conchis minus notis liber, pl. 1, fig. 4. 3. Lister, 1770. Historiæ synopsis methodicæ conchyliorum, pl.ccr1, Gpt85: &. Chemnitz, 1782. Neues systematisches Conchylien-cabi- net, VI, p. 226. 9. Knorr, 1773. Vergnügen der Augen, ete., VI, p. 11, pl. v, 1107 2 6. Gmelin, 1789. Systema naturæ, édit. XIII, p. 3259. Dr ce comme distincte des Mactra stultorum et M. coral- lina, et la fait vivre dans l'océan Indien. Il s'agit ici uniquement de la variété alba ou mieux lactea. Cette forme existe également à l’état fossile, et quoique nous ne la retrouvions plus aujourd’hui que dans la Méditerranée, il est intéressant d’ob- server qu'elle vivait aux époques géologiques dans les dépôts du Crag de Sutton, absolument typique, en concurrence du Mactra stulitorum qui seul a survécu dans les mers du Nord. DescriPrion. — Coquille de grande taille, d’un galbe renflé dans son ensemble, subovalaire, beau- coup plus large que haute, équivalve, inéquilaté- rale. — Région antérieure plus large et plus haute que la région postérieure, vaguement subrostrée, avec l’axe atteignant sensiblement aux deux tiers de la hauteur totale. — Région postérieure arron- die, avec son axe un peu supérieur à celui de la région extérieure. — Bord supérieur très arqué, presque anguleux, avec le côté antérieur sensible- ment rectiligne et plus tombant que le côté posté- rieur qui est un peu arqué ; bord inférieur allongé, très largement arqué et plus retroussé dans la ré- gion postérieure que dans Pautre. Sommets très saillants, incurvés, un peu étroits et bien arqués à leur origine, s'épanouissant en- 1. S. Wood (1850. Monogr. Crag Mollusca, p. 142) a con- fondu, sous le nom de Mactra stultorum, les deux types lin- néens ; dans son atlas, pl. xxim, les figures 3 &« et 3 b repré- sentent le HZ. corallina, et les figures 3 c et 3 d, le A. stul- lorum. es AS — suite assez rapidement. Arête apico-antérieure un peu concave, assez marquée jusqu à son extré- mité vers le sommet de la courbe du bord anté- rieur ; arête apico-rostrale arquée en sens inverse, un peu confuse à son extrémité inférieure et moins tombante. — Écusson antérieur cordiforme, large, avec une crête médiane très large et très haute, surtout dans le milieu; écusson postérieur un peu plus étroit et un peu moins allongé, avec une crête beaucoup moins développée. Test mince, diaphane, presque lisse, laissant voir par transparence des zones concentriques al- ternativement plus claires et plus foncées et quel- ques rayons päles allant des sommets à la péri- phérie; extérieurement d’un blanc-grisätre, avec quelques zones un peu plus teintées, irrégulière- ment espacées et des rayons plus clairs, peu nom- breux, partant des sommets; intérieurement d’un beau blanc nacré avec une zone plus mate au voi- sinage du sinus palléal. Charnière très développée, très forte; dent du sommet très grosse, très saillante et à bords bien ouverts à angle droit ; lamelles latérales subégales, minces mais très hautes, avec le dessus droit, tranchant et allongé, et les côtés lisses. — Impres- sions musculaires relativement pelites et peu pro- fondes. — Sinus palléal très ouvert, arrondi, mais peu profond. DIMENSIONS. — Largeur, 50 à 58; hauteur, 42 à 47; épaisseur, 27 à 30 millimètres. OBSERVATIONS. — Pour nous conformer aux VE Dre bonnes règles de la nomenclature, nous avons dù nécessairement prendre comme type la forme linnéenne, c’est-à-dire une coquille subdiaphana alba, faciis lacteis. C’est pour cette raison que, dans notre description, nous n'avons parlé que d’une coquille blanche; les formes colorées de- vant intervenir uniquement à titre de variétés. C’est ce type que nous avons figuré. Il corres- pond également avec la figuration de Gualtieri citée par Linné. A côté de ce type, il existe un assez grand nom- bre de variétés ex forma et ex colore. Parmi les premières, nous indiquerons une var. major etune var. minor qui ne diffèrent du type que par leur taille. M. Weinkauff a figuré! une var. major qui ne mesure pas moins de 70 millimètres de largeur sur 58 de hauteur. Le même auteur à égale- ment institué des var. inflata, curta, tenuis et alba. La var. inflata?, qu'il ne fautpas confondre avec le Mactra inflata de Philippi que nous allons dé- crire plus loin, est caractérisée parun galbe un peu moins transverse avec les sommets plus renflés ; ce n’est pas non plus le Mactra inflata de Bronn ÿ. Dans la var. curta, le galbe est au contraire plus transverse, moins haut. Plusieurs auteurs ont figuré cette forme ‘. Dans la var. tenuts, 1. Weinkauff, 1884. Systematisches Conchylien-cabinet, pl. var, fig. 6. 2. Weinkauff, 1884. Loc. cit., p. 22, pl. vu, fig. 8 à 10. 3. Bronn, 1831. Italiens tertiærgebilde, pl. 11, fig. 7. &. Chemnitz, 1782. Neues syst. Conch:-cab., VI, pl. xxurr, — 60 — M. Weinkauff comprend le Mactra Paulucciæ que nous avons décrit; cette coquille, absolument différente du Mactra corallina, est au contraire plus voisine du Mactra stullorum. Nous admet- trons comme type de la var. tenus le Mactra stul- torum de la collection de Linné, reproduit par Hanley *. A côté de ces variétés, nous signalerons les formes suivantes: elliptica, d'un galbe presque régulièrement elliptique, avec la région antérieure moins développée ; transversa, de toutes tailles, mais d'un galbe proportionnellement plus trans- verse, plus régulièrement isocèle; depressa, de toutes tailles et d’un galbe moins renflé, avec les arêtes apico-antérieure et postérieure moins accu- sées. Parmi les var. ex colore, le type, comme nous l'avons dit, étant de couleur blanchâtre, nous indi- querons les var. zonala, avec une ou plusieurs zones concentriques fauves ou violacées, radiata, avec des rayons colorés ou plus clairs; fusca, le fond d’un roux pàle et l’intérieur violacé, le som- met souvent plus teinté ; luteolina, l'intérieur d’un jaune-roux clair; ces deux dernières variétés avec ou sans zones ou rayons ; etc. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Nous distingue- rons toujours cette Espèce de toutes celles qui fig. 223. — Poli, 1791. Testacea utriusque Siciliæ, pl. xvin, fig. 10-12. — Chenu. Illustrations conchyliologiques, Mactres, pl. ui, fig. 2. 1. Hanley, 1865. Ipsa Linnæi conchylia, pl. 11, fig. 8. RUE précèdent par sa taille plus grande et par son galbe plus renflé. Mais comme il existe des variétés dont la taille se rapproche de celle des Mactra stulto- rum, M. Bourguignatt et M. Paulucciæ, il importe de bien savoir différencier ces diverses formes. On séparera le Mactra corallina du M. stultorum de même taille, à son galbe plus renflé; à ses sommets beaucoup plus volumineux; à sa forme moins transverse pour une même hauteur; à sa région antérieure plus courte et plus haute; à sa région postérieure bien moins rostrée ; à ses deux crêtes beaucoup moins saillantes ; à son bord infé- rieur moins largement arrondi; à ses arêtes apico- antérieure et postérieure bien plus accusées et plus sinueuses; à sa charnière encore plus déve- loppée; à ses lamelles latérales plus fortes et sur- tout plus longues ; à son sinus palléal moins pro- fond; etc. Comparé au Mactra Bourguignati, on le distin- guera : à son galbe beaucoup plus renflé; à son allure bien moins transverse ; à son port plus iné- quilatéral ; à ses sommets beaucoup plus saillants ; à ses deux régions antérieure et postérieure bien moins rostrées, bien plus hautes ; à ses deux crêtes beaucoup plus hautes et développées ; à son bord inférieur plus court et plus étroitement arrondi; à ses arêtes plus flexueuses et plus sail- lantes; à sa charnière beaucoup plus forte ; à son sinus palléal moins grand et moins arrondi; etc. Enfin rapproché du Mactra Paulucciæ, on le reconnaitra : à son galbe beaucoup plus renflé; à — 02 — ses valves bien moins inéquilatérales ; à sa région antérieure moins haute et moins large ; à sa région postérieure plus anguleuse; à son bord inférieur plus étroitement arrondi; à ses sommets beaucoup plus saillants; à sa charnière plus robuste ; à son sinus palléal plus petit et moins arrondi ; etc. On remarquera que MM. Aradas et Benoît, en donnant les dimensions de leur type ont dit : « La sua dimensione non supera mai la lunghezza di 52 mill.; e alta 44 mill.; e spessa 22 mill. » Ce qui correspond bien à une forme déprimée, plus voi- sine du Mactra stuliorum que de n'importe quelle variété du Mactra corallina.Nous ne saurions donc admettre la manière de voir à l'égard du Mactra Paulucciæ de M. Weinkauff et après lui de M. Ko- belt!, qui font de cette Espèce une variété du Mac- tra corallina. HaBirar. — Sur toutes les côtes de la Méditer- ranée. Très commun, presque partout. MACTRA INFLATA, Bronn. Mactra inflata, Bronn, 1831. Jtaliens tertiarge- bilde, p. 557. — Philippi, 1836. Enumeratio molluscorum Siciliæ, 1, p.11, pl. nn, fig. 1. — 1846. Loc. cit., II, p. 10. — Reeve, 1854. Con- chologia iconographia, pl. u, fig. 7. Mactra corallina, pars auctorum, sed non Linné. HisroriQue. — C’est à juste titre que Philippi a séparé, comme Bronn l'avait déjà fait pour une 1. Kobelt, 1887. Prodromus, p. 308. pre forme fossile, le Mactra inflata des Mactra stulto- rum et M. corallina. C’est en effet une forme ab- solument distincte et que peu d'auteurs après lui semblent avoir bien comprise. Son texte est abso- lument explicite à cet égard. Tout en reconnais- sant que les différentes Espèces de ce groupe ont entre elles de grandes affinités, il définit son Es- pèce : M. testa ovato-trigona, tumida, formule qui n'estévidemment applicable ni au Mactra stuliorum ni au M. corallina. Avant ces auteurs, Gualtieri avait déjà figuré cette forme ; nous la retrouvons dans le dessin le plus à droite des figures C, représentant d’après Linné le Mactra corallina. La figure donnée par Philippi est trop incomplète pour que l’on puisse bien se rendre compte du galbe caractéristique de cette singulière forme. Le dessin donné par Reeve est déjà bien meilleur et plus exact. Nous avons fait à nouveau figurer cette coquille d’après un échantillon bien typique et bien caractérisé. Descriprion. — Coquille de grande taille, d’un galbe subtrigone extrêmement renflé surtout dans la région des sommets, un peu plus large que haute, équivalve, légèrement inéquilatérale. — Région antérieure un peu moins haute et un peu moins large que la région postérieure, subangu- leuse dans le bas, avec son axe atteignant les trois cinquièmes de la hauteur totale ; région postérieure également subanguleuse mais avec son axe un peu plus supérieur que celui de la région antérieure. — Bord supérieur anguleux, avec les deux côtés A — formant un angle droit, le côté antérieur plus droit et plus tombant que l’autre; bord inférieur un peu plus arqué et plus retroussé dans la région postérieure que dans l’antérieure. Sommets extrêmement saillants et renflés, ne s’é: panouissant que lentement, arquésà leurnaissance. — Arête apico-antérieure très accusée, à contour fortement sinueux en forme d’S, visible jusqu’à son extrémité inférieure ; arête apico-postérieure éga- lement bien marquée à son origine, mais un peu plus vague à son extrémité; moins arquée que l’autre. — Écusson antérieur cordiforme, très large, traversé dans le milieu par une crête sail- lante surtout dans le bas; écusson postérieur un peu plus court et un peu moins large, avec une crête bien moins saillante.—Test un peu épais, lé- gèrement diaphane, presque lisse, laissant voir par transparence quelques zones concentriques alter- nativement plus claires ou plus foncées, et plus difficilement quelques rayons pâles allant des sommets à la périphérie; extérieurement d’un roux pâle, souvent plus teinté vers les sommets, avec des zones concentriques étroites, en nombre variable, de teinte plus foncée, allant des sommets à la périphérie ; intérieurement d’un violet foncé, devenant plus pâle vers les sommets et vers le bord palléal. Charnière très robuste ; dent du sommet très grosse et surtout très haute et comme épaissie, avec les bords un peu moins ouverts que l'angle droit; lamelles latérales subégales, un peu courtes ee mais très hautes, épaissies dans le bas, tranchantes et arrondies dans le haut, à côtés lisses. — Im- pressions musculaires assez larges et profondes. — Sinus palléal, peu profond, arrondi, un peu rétréci. Dimensions. — Largeur, 45 à 50; hauteur, 43 à 45 ; épaisseur, 28 à 33 millimètres. OBsERvATIONS. — Les dimensions que nous ve- nons de relever sont celles qui s'appliquent à la plus grande partie de nos formes françaises. On remarquera qu'elles constituent une var. minor par rapport au type décrit et figuré par Philippi, lequel mesure 66 de largeur et 58 de hauteur. Mais cette grande forme est encore proportion- nellement beaucoup plus large que celle que nous venons de décrire. Nos échantillons ont plus d’a- nalogie avec la forme figurée par Reeve qui nous paraît bien plus exacte. Il est très possible qu'avec l’âge, ou avec la taille, la largeur prenne de plus grandes proportions par rapport à la hauteur, la coquille gardant malgré cela son galbe normal : testa solida, ovato-trigona, tumida, comme l'écrit Philippi. Nous signalerons les variétés ex forma sui- vantes : curta, d’un galbe court, moins transverse que le type, toujours très renflé ; #riangula, avec les régions antérieure et postérieure plus angu- leuses, de telle sorte que la coquille a un galbe trigone bien accusé; elliptica, d'un galbe plus transverse et par conséquent de moins grande hauteur ; subdepressa, d’un galbe un peu déprimé Bull. Soc. mulac. France. NX, Juin 1S90. — 5 Ne mais avec les sommets toujours étroits à leur naissance. Les var. ex colore que nous avons observées sont les suivantes : fusca, monochrome, sans zones ni rayons, les sommets seuls un peu plus teintés ; albida, monochrome et presque complètement blanche; zonata, fond fauve avec plusieurs bandes concentriques plus foncées inégalement réparties ; radiata, avec un nombre plus ou moins grand de rayons étroits allant des sommets à la périphérie ; très souvent on observe en même temps Les rayons et les zones comme nous l'avons décrit dans le type. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa grande taille, par son galbe renflé, on ne peut rapprocher cette Espèce que du Mactra corallina. On la dis- tinguera donc : à sa taille ordinairement plus pe- tite ; à son galbe plus étroit, moins transverse; à son profil plus trigone-isocèle ; à ses valves beau- coup plus renflées; à ses sommets plus étroits, plus arqués, plus bombés ; à sa région antérieure moins développée ; à ses arêtes apico-antérieure et postérieure bien plus saillantes et bien plus arquées ; à son écusson antérieur plus large et moins allongé, avec une crête bien plus pronon- cée, ayant son maximum de saillie plus bas ; à son bord inférieur plus étroitement arqué; à son test plus solide, plus épais; à sa charnière plus ro- buste, avec la dent cardinale plus haute et les lamelles latérales plus courtes et plus saillan- Lesrvetc: ip. Hagirar. — La Méditerranée, sur toutes les côtes ; localisé, mais assez rare. C. — Groupe du M. GLAUCA MACTRA GLAUCA, Born. Mactra glauca, Born, 1780. Testacea musæt Cæ- sarei Vindobonensis, p. 51, pl. m1, fig. 11 et 12. Mactra helvacea, Chenu. Illustrations conchylio- logiques, pl. 11. fig. 3 (tantum). HistToRiQuE. — En 1780, Ignace de Born repré- senta sous le nom de Mactra glauca une coquille de grande taille, d’un galbe un peu allongé, plus haute dans la région postérieure que dans l’autre, et d’une teinte plus ou moins glauque. Deux ans plus tard, Chemnitz, sous le nom de Mactra hel- va seu helvacea!, figura une forme voisine, mais absolument différente, d’un galbe beaucoup moins transverse, bien plus équilatéral. Chemnitz cite en synonymie la coquille de Born, quoique en réalité elles ne se ressemblent guère ; et en effet, dans la diagnose de Chemnitz, nous voyons qu'il qualifie sa coquille de esta cordata, tandis que Born définit la sienne de £esta subovata. Depuis lors, tous les auteurs ont confondu ces deux formes, et suivant la mode ou le caprice de chacun toutes deux ont été appelées tantôt Mactra glauca, tantôt Mactea helvacea. I est vrai de dire 1. Chemnitz, 1782. Neues syst. Conch.-cab., VI, p. 234. Go que la forme transverse est beaucoup plus locali- sée que l’autre; il n’est donc pas surprenant qu'elle ait échappé aux iconographes. Cependant Chenu, dans ses /{lustrations conchyliologiques, a donné une assez bonne figuration de ces deux formes mises à côté l’une de l’autre, sous le même nom de Mactra helvacea. L’examen d’un grand nombre d'échantillons de provenances très variées nous a conduit à séparer définitivement ces deux formes bien distinctes et bien caractérisées, l’une plus particulièrement méridionale, l’autre au contraire plus septentrio- nale; mais toutes deux se rapportant aux deux types de Born et de Chemnitz, et ayant en somme à peu près la même coloration, malgré les noms qu'elles ont pu recevoir. Nous ajouterons qu’il existe entre ces deux formes tout autant de diffé- rences qu'entre les Mactra stultorum et M. coral- lina, ou entre ces Mactra solida et M. elliptica ; leurs caractères différentiels reposent sur tout autant de données que pour ces dernières Espèces admises sans conteste par tous les auteurs. Descriprion. — Coquille de très grande taille, d’un galbe déprimé dans son ensemble, largement subovalaire, un peu plus d’une fois el demie plus large que haute, équivalve, très inéquilatérale. — Région antérieure plus étroite et moins haute que la région postérieure, à profil un peu étroitement arrondi avec son axe situé aux trois cinquièmes de la hauteur totale; région postérieure largement arrondie, régulière, avec son axe un peu au-dessus = 109 de celui de la région antérieure. — Bord supé- rieur très largement inscrit, avec le côté postérieur plus tombant que le côté antérieur ; bord inférieur inégalement arqué, avec le point maximum de courbure situé dans la région postérieure, plus allongé et moins retroussé dans la région anté- rieure que dans l’autre. Sommets saillants, étroits et arqués tout à fait à leur naissance, s’épanouissant ensuite un peu len- tement, mais très largement. — Arête apico-anté- rieure bien marquée à la naissance, ensuite très émoussée, parfois même difficilement visible à deux centimètres des sommets, aboutissant dans la région antérieure au premier tiers de la hauteur totale; arête apico-postérieure également très émoussée, largement arquée, atteignant le bord postérieur vers le milieu de la hauteur totale. — Écusson antérieur petit, très étroitement cordi- forme, avec une crête médiane haute et très allon- gée ; écusson postérieur à peine accusé, avec une crête presque nulle. Test assez mince, solide, subopaque, laissant voir par transparence des zones concentriques d’inégale largeur et des rayons divergents partant des sommets ; extérieurement d’un roux clair, un peu grisàtre ou jaunâtre, passant au verdâtre, avec des rayons en nombre variable plus foncés ; lisse et brillant à la naissance des sommets, ensuite fortement strié sur toute la surface; stries souvent comme feuilletées à la base de la coquille et au voisinage de l’écusson postérieur; intérieur d’un 0 blanc nacré, légèrement rosé, avec quelques vagues traces de rayons qui ornent l'extérieur. Charnière très forte et très développée; dent cardinale relativement un peu petite, mais haute et à bords ouverts presque à angle droit; lamelles latérales un peu courtes, très élevées, implantées sur une large base, tranchantes et peu allongées dans le haut. — Impressions musculaires larges et peu profondes. — Sinus palléal assez large et bien arrondi. | DiMENSIONS. — Hauteur, 70 à 75; largeur, 90 à 100 ; épaisseur, 34 à 38 millimètres. OBSERVATIONS. — Lorsque la coquille est jeune, les caractères que nous venons de décrire sont encore plus accentués ; Le côté postérieur toujours plus fort et plus développé que le côté antérieur, et la coquille fortement inéquilatérale. Mais en dehors du type, nous citerons des var.: major, minor, inflata, depressa, etc. Les variations ex colore sont tout aussi nombreuses. L’épiderme peut passer du roux clair au roux foncé ou au roux verdâtre ; mais nous n'avons pas rencontré de co- quilles aussi fortement teintées que celle que Born a représentée dans son atlas. Le test est tantôt monochrome, tantôt orné de rayons un peu plus foncés, passant au roux ou au violacé. Le plus grand nombre de ces rayons est toujours dans la région postérieure, comme le plus large coïncide toujours avec la ligne qui part des sommets pour atteindre au point maximum de courbure du bord inférieur. Parfois on observe une tache rousse de même a iRe teinte que les rayons ou même un peu plus fon- cée, vaguement étendue vers les sommets, ou simulant un rayon dans l’écusson antérieur. Enfin il existe des variétés uniquement zonées comme Born l’a représenté. D’après ce que nous venons d’expliquer, nous signalerons doncles var.excolore suivantes : fulva, luteolina, viridula, albida, monochroma, radiata, maculata et zonata. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le Mactra glauca, lorsqu'il est adulte, se distinguera toujours de ses congénères par une très grande taille. Lorsqu'il est jeune, on le séparera facilement des Espèces précédentes de même dimension, à son galbe beau- coup plus déprimé et bien plus elliptique transver- salement. HABITAT. — Sur toutes nos côtes, mais plus particulièrement dans la Méditerranée; toujours localisé ; rare. MACTRA HELVACEA, Chemnitz. Mactra helva seu helvacea, Chemnitz, 1782. Neues systematisches Conchylien-cabinet, VI, p. 234, ploxxur, fig. 232:et 233. Mactra Neapolitana, Poli, 1791. Testacea utriusque Siciliæ, I, p. 67, pl. xvin, fig. 1 à 3. Mactra glauca, Donovan, 1801. Natural history of British Shells, pl. cxxv. — Brown, 1827. Zllus- trations of the recent conchology, pl. xv, fig. 1. —M84%%.2%édits;0p 4107; pl xs fe: Reeve, 1854. Conchologia iconica, pl. 1v, AE OMS fig. 13. — Jeffreys, 1865-1869. British Concho- logy: A; p-22950V; p.188, pl -xLiir, fig 5: Mactra helvacea, Lamarck, 1816. Encyclopédie méthodique, pl. cezvr, fig. 1. — Lamarck, 1818. Animaux sans vertèbres, V, p. 473. — 1835. Édit. Deshayes, VI, p. 99. — Chenu. Illustrations conchyliologiques, pl. 1, fig. 4. — Forbes et Hanley, 1853. History of British Mollusca, 1, p.366, pl. xxru1, fig. 2. — Sowerby, 1859. lllustrated index, pl. 1, fig. 24. — Hidalgo, 1870. Molluscos marinos España, pl. xxx, fig. 1 et 2. — Weinkauff, 1884. Sys- tematisches Conchylien-cabinet, p. 3, pl. 1, fig. 1. — Locard, 1886. Prodrome, p. 404 et 590. HisTORIQUE. — Comme nous l'avons expliqué dans l’historique de l’Espèce précédente, il con- vient de séparer complètement les deux formes décrites sous deux noms différents, l’un par Born, l’autre par Chemnitz. L’Espèce courte et cordi- forme, décrite et figurée par Chemnitz sous le nom de Mactra helva seu helvacea, a été très bien dé- crite et figurée par un grand nombre d'auteurs. Il nous paraît absolument inutile de la figurer à nouveau. Mais nous donnerons toutefois sa des- cription pour bien la paralléliser avec le Mactra glauca. DESCRIPTION. — Coquille de très grande taille, d’un galbe assez déprimé dans son ensemble, ova- laire-cordiforme, notablement plus large que haute, équivalve, subéquilatérale. — Région anté- go rieure à peine un peu plus étroite etun peu moins haute que la région postérieure, à profil large- ment arrondi, avec son axe situé aux deux tiers de la hauteur totale; région postérieure également arrondie, avec son axe situé au même niveau. — Bord supérieur très largement ouvert, avec le côté postérieur à peine un peu plus incliné que le côté antérieur ; bord inférieur largement et régu- lièrement arqué, légèrement plus retroussé dans la partie antérieure que dans l’autre. Sommets saillants, un peu étroits et arqués tout à fait à leur naissance, s’épanouissant ensuite très rapidement et très largement. — Arêtes apico-an- térieure et postérieure accusées seulement à la naissance, ensuite très émoussées à partir de deux centimètres des sommets; l’arête postérieure un peu plus marquée que l’autre. — Écusson anté- rieur petit, assez étroitement cordiforme avec une crête médiane peu saillante et peu allongée ; écus- son postérieur à peine accusé, plus allongé et plus étroit, avec une crête presque nulle. Test un peu épais, solide, subopaque, laissant voir par transparence des zones concentriques d’inégale largeur et des rayons divergents partant des sommets ; extérieurement d’un roux fauve, un peu clair, avec des rayons en nombre variable un peu foncés; lisse et brillant vers les sommets, ensuite finement strié sur toute la surface; stries devenant comme feuilletées à la base de la coquille et au voisinage des écussons ; intérieur d’un blanc nacré, légèrement rosé, avec quelques vagues PI IAE traces des rayons qui ornent l'extérieur. Charnière très forte et très développée; dent cardinale relativement un peu petite, mais haute et à bords ouverts presque à angle droit ; lamelles latérales un peu allongées, surtout l’antérieure, très élevées, surtout la postérieure, implantées sur une large base, tranchantes et allongées dans le haut. — Impressions musculaires très larges et peu profondes. — Sinus palléal, large, profond, bien arrondi. DiMENSIONS. — Hauteur, 80 à 88; largeur, 103 à 108 ; épaisseur, 42 à 47 millimètres. OBSERVATIONS. — Le Mactra helvacea présente d'assez nombreuses variétés. Dans le jeune âge, sa coquille est encore proportionnellement plus déprimée, et son galbe semble plus régulièrement elliptique, mais il est plus allongé transversale- ment, pour des échantillons de 40 à 45 millimètres de hauteur, la largeur atteint 65 à 70 millimètres. Outre les var. major, minor, depressa et ventricosa, cette dernière assez fréquente, nous distinguerons une var. elliptica, d'un galbe presque complète- ment elliptique, très sensiblement équilatérale ; dans cette variété Le bord inférieur est également retroussé à ses deux extrémités ; la hauteur n’est que de 73 millimètres pour 100 de longueur. La forme fossile figurée par S. Wood! se rapproche de notre var. elliptica. Les variations ex colore 1. S. Wood, 1850. Monogr. Crag Mouollusca, pl. xx, (202! ENT Se sont les mêmes chez cette espèce que chez le Mac- tra glauca. Rapports ET DIiFFÉRENCES. — Nous ne pouvons rapprocher le Mactra helvacea que du M. glauca. On le distinguera : à son galbe toujours plus régu- lier, plus équilatéral; à ses valves plus renflées, à taille égale ; à sa région antérieure toujours plus haute ; à son bord inférieur plus régulièrement arqué ; à sa crête antérieure bien moins saillante ; à son test plus solide et plus épais ; à ses sommets s’épanouissant plus rapidement et plus large- ment :1elc: HagBiTaT. — Sur toutes nos côtes, mais plus particulièrement sur les côtes de la Manche et de l'Océan; localisé en colonies populeuses; assez commun. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Fig. 1. Mactra gracilis, Locard, de Belle-Isle-en- Mer (Morbihan). Fig. 2. — subtruncata, da Costa, de Dun- kerque (Nord). Fig. 3. — corallina, Linné, de Marseille, (Bouches-du-Rhône). Fig. 4. — stultorum, Linné, de Portnichet (Loire-Inférieure). Fig. 5 — BPBourguignaïi, Locard, de l’île de Ré (Charente-Inférieure). ENTRE . 6. Mactra triangula, Renieri, de St-Nazaire (Var). 7. — inflata, Bronn, d’Aigues-Mortes (Gard ). . 8 — Paulucciæ, Aradas et Benoît, du Grau-du-Roi (Hérault). PLANCHE II . 1. Mactra stultorum, Linné (var. minor), de O Marseille (Bouches-du-Rhône). Fig. 2. — Bourguignati, Locard (var. curta), de Concarneau (Finistère). Fig. 3 — gallina, da Costa, de Portnichet (Loire-Inférieure ). Fig. 4. — solida, Linné, des îles Chaussey (Manche). Fig. 5 — truncata, Montagu, de Cabourg (Calvados). Fig. 6. — glauca, Born, de Cherbourg (Manche). Bull. Soc. malac. France. VIT. Juin 1890. Enllo oc malac dr VMS AA À.De Vaux-Bidon del. Imp. Edouard Bry, Paris. Se MIE déstOotestde France. Bull. Soc. malac.Fr VII 1890. PTT PRET RES À.De Vaux-Bidon del. Imp. Edouard Bry, Paris. MONTRE des Côtes de France. DESCRIPTION PLANORBE NOUVEAU POUR LA FAUNE FRANÇAISE PAR M. ce FRÈRE FLORENCE MEMBRE ASSOCIÉ PLANORBIS SALONENSIS, nov. sp. DEscriPrioN. — Coquille de taille assez petite, d’un galbe médiocrement déprimé, légèrement concave en dessus, à peine un peu plus creusé en dessous, à tours se recouvrant faiblement les uns les autres. — Spire composée de quatre et demi à cinq tours à croissance d’abord lente, régulière et progressive, devenant à peine plus rapide un peu avant la naissance du dernier tour, celui-ci légère- ment dilaté tout à fait à son extrémité. Suture bien marquée par le profil des tours, quoique peu profonde. — Profil des tours légèrement convexe en dessous, un peu plus bombé en dessus, surtout au voisinage de la suture. — Dernier tour très ob- tusément caréné à sa naissance en dessous ; légè- rement convexe à l’origine, puis s’arrondissant davantage sur la dernière moitié de sa longueur ; en dessus, un peu plus convexe qu’en dessous à la naissance, légèrement déprimé sur le dernier tiers de sa longueur, au voisinage de l'ouverture. — Carène extrêmement obtuse, basale, ne s'étendant jamais au-delà de la première moitié du dernier tour, souvent même à peine accusée. — Ouverture médiocre, à peine échancrée par l’avant-dernier tour, bien oblique, transversalement ovalaire, sans angulosité, à peine un peu dilatée à son extrémité. — Péristome continu, mince, tranchant, sans bour- relet interne; bord supérieur légèrement arrondi; bord extérieur bien arqué et presque circulaire ; bord inférieur plus arrondi que le bord supé- rieur; callum reliant les deux bords supérieur et inférieur, peu épais, mais à bord bien délimité. — Test un peu mince, assez solide, subtransparent, un peu luisant, d’un blond corné jaunâtre, un peu fauve, un peu plus clair en dessous qu'en dessus, orné de stries inscrites dans le sens de l’accrois- sement, très fines, presque régulières, assez ac- cusées, aussi bien marquées en dessus qu’en des- sous. DimMExsIONS. — Diamètre maximum, 10; dia- mètre du dernier tour à sa naissance, 8; hauteur maximum, 2 et 1/2; hauteur du dernier tour à sa naissance, L et 1/2 millimètre. Hagirar. — Cette petite Espèce a été recueillie à — 79 — Salon, dans les Bouches-du-Rhône, où elle est commune. OBsERVATIONS. — Notre Planorbis Salonensis nous paraît très régulier dans son allure, dans son galbe et dans sa taille. Les dimensions que nous venons de donner s'appliquent aux plus grands échantillons. Avec eux, on trouve une variété mi- nor qui ne dépasse pas 8 millimètres de dia- mètre. Suivant les sujets, tantôt la carène basale est très accusée, sans qu’elle dépasse jamais la moitié du dernier tour, tantôt au contraire elle est pres- que complètement nulle; il y aura donc lieu de distinguer de ce chef une variété carinulata. Quoique la coloration soit à peu près constante, nous avons observé quelques individus plus pales, d’un blond jaunàâtre que nous inscrirons sous le nom de variété luteola. Rapports ET DIFFÉRENGES.— Par son galbe, no- tre Planorbis Salonensis appartient évidemment au groupe du Planorbis umbilicatus Müller (1774. Verm. terr. fluo. hist., IL, p. 160). Mais il s’en dis- tingue facilement : par sa taille plus petite; par son profil un peu plus excavé en dessous; par le profil de ses tours moins convexes en dessus, et plus arrondis en dessous; par sa carène beaucoup plus obtuse, quand elle existe, et s'étendant sur une moins grande longueur du dernier tour, enfin située moins inférieurement; par son dernier tour = 6) = bien moins arrondi en dessus, moins dilaté à son extrémité; par son ouverture plus comprimée et moins ouverte, etc. En résumé, c’est la forme la moins carénée des grands Planorbes à carène de notre faune française. Bull. Soc. Malac. France. VII. Juin 1890. ESPÈCES TERRESTRES DE MASSAOUAH, DE PÉRIM ET D’ADEN SUIVIES D'UN SUPPLÉMENT A LA FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA PÉNINSULE ARABIQUE M. LE D' F. JOUSSEAUME MEMBRE ASSOCIÉ L'Histoire malacologique de la faune marine de la mer Rouge, à laquelle nous avons consacré, de- puis plusieurs années, notre temps et nos soins, nous entraine, chaque hiver, à explorer le champ de nos études. L'année dernière, dans les Bulletins de la Société malacologique de France (t. VI, p. 342 à 362), nous avons fait connaître quelques formes intéressantes de Mollusques recueillis dans nos voyages d’ex- ploration. Cette année, pendant le cours d’un nou- veau voyage, nous avons incidemment découvert un certain nombre d'Espèces, que nous croyons utile de porter à la connaissance des maiacolo- gistes. Bull. Soc, Malac. France. VIL. Juin 1890. — 6 09e Ces Espèces ont été recueillies à Massaouah, à l'ile Périm et aux environs d’Aden. Le rôle que l’on attribue de nos jours à l’in- fluence des milieux sur l’organogénie des êtres nous oblige auparavant à donner un apercu de cette mer sur les bords de laquelle vivent les Espèces décrites dans ce Mémoire. La mer Rouge a été l’objet de sérieuses et d’im- portantes publications, mais, à notre connaissance, aucune n’a traité sa topographie au point de vue des animaux qui la peuplent. Cette mer, excavation gigantesque, qui sépare l'Asie de l'Afrique, occupe, sur une longueur de 1600 kilomètres, le centre d’une immense faille dont les extrémités se poursuivent au Nord jus- qu'en Syrie, au Sud jusqu'au Choa. Ses nombreux vestiges de volcans, disséminés sur tout son pour- tour, ne laissent aucun doute sur son origine, A l'Ouest, du côté de l'Afrique, à l'Est, du côté de l'Asie , se dressent deux chaînes de montagnes qui s’allongent sur ses bords à une distance va- riable, tantôt plongeant à pic dans les flots, tantôt laissant de vastes surfaces, sorte de plaine sa- bleuse que la mer agrandit sans cesse par l’apport continu de ses détritus. Les éruptions volcaniques qui ont bouleversé ce point du globe pendant une série de siècles, dont il serait difficile d'évaluer le nombre, ne se sont pas manifestées sur tous les points à la fois ; aussi la mer Rouge n’a-t-elle dû être à son origine — 53 — qu'une succession de lacs isolés, que de nouvelles éruptions ont fait communiquer, et qui, en dernier lieu, ont détruit le barrage qui séparait leurs eaux de celles de l’océan Indien. À cette communica- tion, la seule qui ait jamais existé, la main de l’homme en a créé une autre qui l’unit à la Médi- terranée. Cette communication nouvelle, quoique bien étroite et bien longue, apportera des modifi- cations climalériques, quise sont déjà manifestées, sur le golfe de Suez, par un abaissement de tem- pérature et des pluies plus fréquentes. De ce seul fait, l’on doit déjà s’attendre à des modifications rapides dans la faune et la flore de cette région ; mais une autre conséquence non moins importante est l'échange qui va s'établir entre les Espèces de la mer Rouge et celles de la Méditerranée. Nous avons déjà rencontré sur une plage, à plus de vingt kilomètres à l’ouest d'Alexandrie, deux Espèces de la mer Rouge, les Ranella anceps et Avicula anomioides. Quant aux Mollusques méditerra- néens, à l'exception de deux ou trois Espèces ré- pandues dans toutes les mers, aucun n’a encore pénétré dans la mer Rouge. Les montagnes ou les plaines sableuses, s’éten- dant à perte de vue ou se réduisant à de minus- cules falaises bordées de rochers, se succèdent les unes aux autres, d’une extrémité à l’autre de celte mer: Les montagnes sont dues, les unes à des soulè- vements volcaniques, les autres à des dépôts d’épaisses couches de cendres ou de laves ; les PE Éorre: plaines, au contraire, n’ont rien de volcanique ; elles reposent sur des bancs madréporiques, qui émergent des flots à des hauteurs variables. On est encore bien incertain sur la cause de leur élé- vation ; invoquer un abaissement des eaux parait inadmissible, puisque l'on peut voir un grand nombre de ces plages en voie de formation. Ne pourrait-on pas attribuer ces exhaussements à des phénomènes physico-chimiques se développant dans ces blocs madréporiques, dont les interstices sont comblés de sables composés en grande partie de Foraminifères et de débris de coquilles? Dans ces plaines pas le moindre cours d’eau, quelque- fois seulement le lit desséché d’un torrent; et lors- qu’on cherche l'embouchure d’une des nombreuses rivières tracées sur les cartes, on est surpris de ne trouver, à la place indiquée, qu'une vaste plaine sableuse d’une absolue aridité. Néanmoins, dans ces endroits, à quelques mètres de profondeur, filtre une nappe souterraine, alimentée par quel- ques cours d’eau de lPintérieur. Sur ces montagnes et dans ces plaines désolées, que la pluie ne rafraichit pas tous les ans, on croirait la vie impossible, eh bien! non; la vie se manifeste partout, mais c’est notamment dans les lieux élevés, souvent peu accessibles, sur le ver- sant Nord des montagnes, que les animaux se réunissent. On les trouve appliqués aux parois des rochers, ou dans leurs anfractuosités, ou bien encore profondément enfouis dans les sables accu- mulés à la base. Néanmoins les sujets vivants sont on — si clairsemés qu'il faut de longues et minutieuses recherches pour s’en procurer quelques-uns; mais si l’on est assez heureux pour se trouver au mo- ment d’une de ces rares pluies torrentielles, on est certain de rencontrer, dans les alluvions des tor- rents de la plaine, une grande quantité de co- quilles, parmi lesquelles quelques-unes de vi- vantes, qu’il aurait été impossible de se procurer autrement. MASSAOUAH Situé sur la rive droite de la mer Rouge, envi- ron aux deux tiers de la distance entre Suez et Aden, Massaouah est un petit centre d'habitation construit sur un ilot, relié par une digue à un autre petit ilot, qui lui-même est rattaché au con- tinent par une jetée d’un kilomètre et demi. Les environs de cette ville, actuellement au pouvoir des Italiens, sont d’une aridité et d’une nudité absolues. La chaleur, dans ce triste séjour, y est si excessive, qu'aussitôt débarqué on n'é- prouve que le désir de s'éloigner au plus tôt. C’est sur les rochers, le long de la côte et sur les bords à sec d’un petit torrent, que les Espèces suivantes ont été recueillies. BULIMUS SENNAARICUS Bulimus Sennaaricus, Bourg., Malac. Abys., p. 59 et 114, 1883 (Pupa Sennaariensis, Pfeiffer, in : Malak. BL, 1855, p. 177, et in : Proceed. zool. Soc. Lond., 1856, p. 35, et Monogr. Hel. viv., IV 1859/;p. 608): 86: — Cette petite Espèce, à laquelle on a appliqué encore le nom de cerealisf, paraît abondante sous les pierres et dans les anfractuosités des rochers. Elle avait déjà été constatée aux alentours de Mas- saouah par l’ancien consul, M. A. Raffray. BULIMUS RAGIUS Bulimus ragius, Jousseaume, in : Bull. Soc. malac. Fr., VI, p. 347, 1889. Cette forme, du même groupe que la précé- dente, est remarquable par son dernier tour dévié et fortement remontant, par son ouverture excen- trique assez portée à droite, et par sa fente ombi- licale dont la profondeur et l’étendue insolites sont dues à la déviation du dernier tour. BULIMUS VERMIFORMIS Bulimus vermiformis, Paladilhe, in : Ann. mus. civ. Genova, IIE, p. 15, pl. 1, fig. 24-25, 1872. Primitivement découverte aux environs d’Aden, cette Espèce existe également sur les côtes abys- siniennes, où on la rencontre çà et là, mais plus rarement que les deux précédentes. VERTIGO HERMOSA Testa perforata (perforatio subpervia sat pro- funda, in centro punctiformis), minutissima, oblongo-elongala, subdiaphana, fragili, polita, 1. Bulimus cerealis, Paladilhe, in : Ann. Mus. civ. Genova, III, 1872, p. 16, pl. x, fig. 22-23 PAPA ES 77 — O7) — pallide cornea ; — spira sat producta, in medio tumida, ad summum obtusa ; — anfr. 5-6 perven- trosis (supremi et mediani usque ad antepenul- timum tumidi ac perrotundati) sat celeriter cres- centibus, sutura perprofunda separatis ; — ultimo rotundato, prope aperturam compresso, inferne circa perforationem angulato, superne ad inser- tionem recto ; — apertura verticali, subquadran- gulari-ovata, externe rectiuscula, tridentata (dens unus parietalis, superus, validus, valde prominens, lamelliformis, usque ad insertionem prolongatus ; dens alter æque validus ad partem superam colu- mellæ, tandem denticulus sat immersus, ad basin aperturæ) ; — peristomate acuto, patulo, intus in- crassatulo ; margine columellari robusto, crasso, reflexoque ; marginibus callo valido junctis ; — alt= 2: diam., 1° ap. 18% 1at1/9/millim. Cette très petite coquille, découverte sous quel- ques détritus d’une anfractuosité de rocher, est très remarquable par l'énorme ventrosité de ses tours médiaux et supérieurs comparativement à celle de ses tours inférieurs. La ventrosité du qua- trième tour notamment est si prononcée que ce tour parait plus gros que le suivant. Parmi les Vertigos de ces régions abyssinienne et arabique, il n’y a que le Xlunzigeri! qui puisse lui ressembler à première vue ; mais ce petit Ver- 1. Vertigo Klunzigeri, Bourguignat, Malac. Abyss., p. 116, 1883 ( Pupa Klunzigeri, Jickeli, in : Malak. B1., 1873, p. 106, et Moll. no-Afr., 1874, p.116, pl. v, fig. 8). Cie nee. tigo possède une ouverture à cinq dents, et chez cette Espèce, la convexité des tours est normale. ZUA THALASSINA Testa imperforata, minuta, elongata, fragili, diaphana, polita, albescente; — spira producta, regulariter attenuato-cylindracea, ad summum ob- tusiuscula ; — anfractibus 6-7 convexiusculis, re- gulariter crescentibus, sutura parum impressa separatis; — ultimo convexo; —- apertura verticali, ovata; peristomate acuto, leviter patulescente ac intus subincrassatulo ; margine columellari arcua- tulo, leviter crassiore; margine externo antror- sum vix Cconvexiusculo; marginibus tenuissimo callo junctis ; — alt., 2 et 1/4; diam., 1; alt. ap., 3/4; lat., 1/2 millim. Cette Espèce, recueillie dans les alluvions d’un petit torrent, en compagnie de la Cæcilianella Isseli, est la plus petite des formes de ce genre ; elle ne peut être, en raison de son exiguïté et de sa délicatesse, confondue avec aucune des Zues con- nues. COELESTELE ÆGYPTIACA Cœlestele ægyptiaca, Bourg., Dese. Cœlest. Esp., p. 12, 1880. Alluvions d’un peut torrent au sud de Mas- saouah. C’est peut-être cette Espèce qui a été trouvée par le prof. A. Issel, dans l'ile de Seed-Sayd, pe- de 00 tite ile dans le voisinage de Massaouah (Issel, in : Ann. mus. civ. Genova, IV, p. 534, 1873). RUMINA INSULARIS Rumina insularis, Bourg., in sched., 1884, et Moll. Choa, p. 22, 1885 (Pupa insularis, £hrenberg, 1831 ; Bulimus insularis, A/bers, 1850 ; Buli- mus Adenensis, Pfeiffer, 1853, etc., etc.). Espèce des plus abondantes sous Les pierres, les détritus et au pied des arbrisseaux de toute la côte. Cette Ruminie (famille des Stenogyridæ) est une forme cosmopolite répandue dans presque toute la péninsule arabique et sur une grande par- tie des régions soumises au grand centre africain de création. On la rencontre également sur toutes les côtes méridionales de la Mer Rouge. CÆCILIANELLA ISSELI Cæcilianella Isseli, Paladilhe, in : Ann. mus. civ. Genova, III, p. 22, pl. 1, f. 9-10, 1872 (Acicula Isseli, Jickeli, 1874). Assez abondante dans les alluvions des petits torrents qui descendent de la côte abyssinienne. PÉRIM Périm est un ilot de 12 kilomètres de long sur 5 de large. Cette petite ile, située à 8 ou 9 kilo- mètres de la côte arabique, possède un bon port et d'importantes redoutes d’où les Anglais com- = 0) — mandent le détroit de Bab-el-Mandeb. Toute l'ile, d’une grande aridité et dont l’altitude n’atteint pas 200 mètres, ne doit son origine qu’à une poussée volcanique produite bien des siècles après l’effon- drement de l'isthme qui séparait les deux mers. Son sol, sauf dans la partie Nord où s'étend une petite plaine sableuse, est couvert de blocs de lave d'apparence ferrugineuse et tellement pressés et entassés qu'ils forment, sur les hauteurs, de nom- breux monticules. Ces blocs, de grosseur et de taille très variables, à arêtes adoucies et à surface polie, ont cela de remarquable qu'ils portent le cachet et même la patine de blocs longtemps bal- lottés par les flots. La couche, sur laquelle ils reposent, est formée de schistes, de calcaires, de pierres ponces, de sables, etc., qui se succèdent sans se superposer. C’est sur les hauts plateaux, au-dessous des blocs accumulés, dans les anfractuosités ou sous les rochers que nous avons trouvé, pendantle court séjour que nous avons fait dans cette île désolée, les Bulimus Sennaaricus, vermiformis, la Rumina insularis, que nous venons de signaler aux alen- tours de Massaouah, et les deux autres Espèces qui suivent. BULIMUS CANDIDUS Bulimus candidus, Deshayes in : Férussac, Mist. Moll. (2° part.), p. 77 (excel. pler. Sy) PLU p. 15-16 (Pupa candida, Lamarck, 1822 ; Pupa arata, Recluz, 1843). — 91 — Echantillons bien caractérisés, mais en petit nombre. BULIMUS LABIOSUS Bulimus labiosus (pars), KXüster, gatt. Bul., in : 2° édit., Chemnitz, p. 48 (excl. pler. Syn.), pl. xv, f. 1-2 seulement (figures médiocres); et Bourg., Moll. Comalis, p. 20 et 31, pl. 1, f. 11, 1882 (Helix labiosa, Müller, 1774). Bien que signalé par quelques auteurs dans l'Arabie, l’on doutait néanmoins de la présence de ce Bulime en dehors de Socotora, où jusqu’à pré- sent cette Espèce paraissait spéciale à cette loca- lité. Actuellement le doute n’est plus permis, le labiosus est la forme bulimoïde la plus abondante de l’île de Périm. Les échantillons que nous avons recueillis dans cette île, parfaitement carac- térisés, sont identiques à ceux de Socotora. ADEN La petite presqu’ile d’Aden, formée par un mas- sif de montagnes, ressemble à une tête mons- trueuse d'Hippocampe, reliée au continent par un col de sable. Son étendue est d'environ 9 kilo- mètres sur 5 de large. La ville d'Aden, située à la région occipitale, occupe la partie la plus basse d’un vaste cratère dont les bords, en forme de fer à cheval, consti- tuent la chaine du Sham-Sham. A l'extrémité du museau, un peu au-dessous de la mâchoire infé- 190 rieure, se trouve Steamer-Point, le port de débar- quement. La route carrossable, qui rélie le port à la ville, suit le contour de la mâchoire inférieure presque jusqu'au col, où, changeant de direction, elle traverse le massif montueux pour aboutir enfin à Aden. C’est au coude de cette route que se trouve le village de Mahala, autour duquel se développe la plaine la plus étendue de la presqu'ile. C’est dans cette plaine, sur les bords d’un torrent des- séché et dans les massifs montueux des alentours d’Aden que nous avons recueilli non seulement les Espèces déjà signalées à Massaouah, telles que les Bulimus Sennaaricus, Cœlestele ægyptiaca , Rumina insularis, et Cæcilianella Isseli, mais encore les formes intéressantes que nous allons faire connaitre. BULIMUS LATIREFLEXUS Bulimus latireflexus, Love. Reeve, Iconogr., II, n° 568, pl. Lxxviri ; et Bourg., Moll. Comalis, D 22 1682 Très abondant dans toute la région rocheuse des environs d’Aden. C’est, avec le /abiosus, le Bulime arabique qui possède un bord péristomal le plus largement réfléchi. BULIMUS MICRAULAXUS Bulimus micraulaxus, Bourg., Moll. Comalis, p. 17, f. 20, 1882 (Buliminus eryx, Westerlund, 1887 !). 1. C'est par suite d'une faute typographique que, dans notre — 93 — Espèce rare. Plaine de Mahala, dans les allu- vions. OVELLA JOUSSEAUMEI Ovella Jousseaumei, Bourg., in Lite. 5°? Cette belle Ovelle, à laquelle notre ami, le Se- crétaire-général de la Société, a bien voulu attri- buer notre nom, a été recueillie dans les détritus du torrent de la plaine de Mahala. Cette Espèce, entraînée par les eaux, doit vivre dans le massif rocheux qui avoisine le territoire d’Aden. Testa perforata (perforatio aperta, profunde ri- mata), ventroso-obesa, nihilominus subovoidea, mediane tumida præsertim ad sinistram, cretacea, opaca, sat nitida, valide striata (striæ strictæ, re- gulares), pallide subcornea aut albescente cum flammulis nigris aut castaneis (flammulæ in supe- rioribus ac medianis cuneatæ, regulariter dispo- sitæ, in ultimo pallidiores, superne irregulariter zebriolatæ, inferne spiraliter retortæ); — spira in conum obtusum attenuata ; — anfractibus 7-8 vix convexiusculis, potius tectiformibus, regulariter lenteque crescentibus, sutura superficiali separa- tis; — ultimo dimidiam altitudinis leviter supe- rante, convexo, tumido, ad basin obscure attenuato ac circa perforationem obtuse angulato ; aper- tura leviter obliqua, oblonga, superne acuta cum sinulo ad insertionem, inferne relative subampla, intus cafeo-grisea; — peristomate ad marginem précédent mémoire (Bull. Soc. malac. Fr., VI, p. 354), la date de 1881 a été indiquée pour cette Espèce. = On externum superne recto, acuto, inferne patulo ac intus incrassatulo, ad marginem columellarem validiore ac dilatato ; columella recta ; marginibus tenui callo junctis ; — alt., 21; diam., 11; alt. ap., 11; lat. 8 million: Cette Espèce se distingue de l’Ovella sebasmia", également des environs d’Aden : par sa forme obèse-ovoïde, bien plus globuleuse et non réguliè- rement alténuée supérieurement et inférieurement comme celle de la sebasmia; par son mode de co- loration tout différent; par son dernier tour bien plus gros, plus ventru, non atténué à la base, ni aussi anguleux autour de la perforation, qui, de plus, est moins ouverte; par son ouverture oblon- gue, moins étroite, notamment plus large infé- rieurement et non anguliforme, enfin moins oblique et présentant dans son ensemble une di- rection sensiblement portée du côté dextre. COELESTELE PALADILHIANA Cœlestele Paladilhiana, Nevëll, Hand list Moll. ind. mus., p. 162, 1878 (Francesia scalaris, Pala- dilhe, 1872 ; Cœlestele arabica, Bourg., 1880). Alluvions du torrent de la plaine de Mahala. COELESTELE ISSELI Cœlestele Isseli, Bourg., Desc. Cœlest., p.15, 1880. Dans les mêmes alluvions que la précédente A] Espèce. 1. Voir notre premier Mémoire publié sur les Espèces d'Aden. (Bull. Soc. malac. Fr., VI, 1889, p. 350.) — 95 — COELESTELE BOURGUIGNATI Testa imperforata, minutissima, elongata, ad summum mamillata, in medio cylindrica, ad imum relative tumida, fragili, diaphana aut post mortem opacula, hyalina aut albescente, argute striatula (striæ densæ, regulares, leviter obliquæ); — spira elongato-cylindrica, ad summum ventroso- mamillata ac perobtusa ; — anfractibus 7-8 (em- bryonales ventroso-tumidi,mediani convexiuseuli), lente crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo convexo, relative bene ventroso ; — aper- tura perobliqua, quasi retrocedente, ovata; peris- tomate acuto, recto, intus vix incrassatulo ; colu- mella contorta, quasi plicata; — alt., 3; diam., 1/3; alt. ap., 1/3; lat., 1/2 millim. Cette belle Espèce, remarquable par l'extrême obliquité de son ouverture, possède un sommet mamelonné relativement si gros que les tours médians paraissent gréles et en disproportion no- table avec la taille de ce mamelon et avec celle du dernier tour. Alluvions du torrent de la plaine de Mahala, près d’Aden. COELESTELE STENOSTOMA Testa imperforata, elongata, exacte cylindrica, ad summum quam ad basin non minus ampla, fra- gili, subopacula, albescente, subüliter striata (striæ densæ, regulares ac subobliquæ); — spira elongato-cylindrica, vix attenuata, ad summum — 96 — obtusa ; — anfractibus 7 vix convexiusculis aut subplanulatis, lente crescentibus, sutura angusta profundaque separatis ; — ultimo parum convexo; — apertura subverticali aut subobliqua, angusta, elongata ; peristomate recto, acuto, ad basin in- crassatulo ac patulescente, ad marginem columel- larem crassiore et sat reflexo; marginibus callo junctis ; — alt., 3; diam., 1/2; alt. ap., 1/3; lat., 1/4 millim. Cette nouvelle Espèce, qui ne peut être assimi- lée à aucune de ce genre, est très caractérisée: par sa forme allongée-cylindrique presque aussi grosse au sommet qu'à la base; par ses tours à peine convexes, presque méplans et séparés par une rainure suturale profonde ; par son ouverture d’une étroitesse remarquable. Dans les mêmes alluvions que les précé- dentes. Ces deux Espèces nouvelles portent à 14 le nombre des Cœlesteles connues. Voici leur clas- sification : Species lævigatæ Cœlestele scalaris, Benson, Indoustan. _— africana, Bourg., Egypte. —- ægyptiaca, Bourg., Abyssinie. — lævigata, Bourg., Espagne. — Castroiana, Bourg., Espagne. — Hispanica, Bourg., Espagne. AN pire Species strialæ Cœælestele Paladilhiana, Neorll1, Arabie. — Isseli, Bourg., Arabie. — Bourguignati, Jousseaume, Arabie. — stenostoma, Jousseaume, Arabie. — Servaini, Bourg., Espagne. = tumidula, Bourg., Espagne. Species lamellosæ. Cœlestele Letourneuxiana, Bourg., Espagne. — raphidia, Bourg., Espagne. D'après cette liste, l’on voit que les Cœælesteles ont été constatées dans l’Indoustan, l'Arabie, l’'Abyssinie (Massaouah), l'Égypte et, fait surpre- nant, en Espagne où elles ont été découvertes sur les bords du Guadalquivir, en grande abondance, par le D' G. Servain, fait que notre ami, M. Bour- guignat, dans sa judicieuse Monographie des Cæ- lesteles, publiée en 1880, Monographie à laquelle nous renvoyons pour la connaissance des Espèces, explique par une acclimatation accidentelle due à des transports de plantes et d’arbustes de l'Inde ou de l'Arabie au temps des Rois Maures. SUPPLEMENT A LA FAUNE MALACOLOGIQUE DE L'ARABIE. Dans l’Aperçcu sur là faune malacologique de la péninsule arabique, publié, l'année dernière (Bull. 1. Francesia scalaris, Paladilhe; Cœlestele arabica, Bour- guignat. Bull. Soc. malac, France. VIT. Juin 1890. — 7 Of — Soc. malac. Fr., VI, 1889, p. 353-362), nous avons énuméré 48 Espèces. Cetapercu doit être augmenté des Mollusques suivants : Virrina (spec.). Martens, Südarab. Landschn. in : Nachrichtsbl. Malak., sept. 1889, p. 145. Cette Vitrine, dont le D' Martens ne donne pas le nom, provient de la région montueuse de l'Yé- men; elle a été recueillie à Menaha et dans l'Ouadi Ausul, à une altitude de 7 500 pieds anglais. TrocHoMorPHA SsABÆA, Martens (Loc. sup. cit.), p- 146. Sous les mousses à Menaha (alt. 7 500 pieds). HELIxX LEUcOsTICTA, Martens (Loc. sup. cit.), p- 147. Altitude 7 000 p., aux environs de Menaha. Burimus LABiosus (pars), Kuster, Gatt. Bul. (2° édit., Chemnitz), p. 48 (excel. pler. Syn.), pl. xv, fig. 1-2 seulement; et Bourg., Moll. Comalis, p.20, fig. 11, 1882. (Helix labiosa, Müller, Verm. Hist.,Il, p. 96 [excl. syn. Gualt.], 1774). Ile de Périm. Le D' Martens! (Loc. sup. cit., p. 150) men- tionne, à Mahsaba et dans les monts Bura (2000 p.), une variété d’un Bulimus labiosus qui ne nous paraît pas devoir se rapporter à l’Espèce insulaire des îles Socotora et Périm. 1. Ce même docteur signale également, en Arabie, sous le nom de Buliminus cænopictus, une forme qui doit être le Buli- mus Sennaaricus. — 99 — CLAUSILIA SCHWEINFURTHI, Martens (Loc. sup. Gi.) pe 102: Menaha (7 500 p.). CŒLESTELE STENOSTOMA. (Voir ci-dessus.) Plaine de Mahala, près Aden. CŒLESTELE BOURGUIGNATI. (Voir ci-dessus.) Plaine de Mahala. CŒLESTELE ÆGYPTIACA, Bourg., Esp., p. 12, 1880. Cette Espèce de la côte abyssinienne se trouve Desc. Cœlest. également dans les alluvions du torrent de la plaine de Mahala. OvezLaA JoussEaumer. (Voir ci-dessus.) Environ d’Aden. OBELISCELLA? MARTENSI, Jousseaume (Ennea ? lucidissima, Martens (Loc. sup. cit.), p. 152. Cette Espèce, à laquelle Ie D' Martens a rapporté le Bulimus lucidissinus, du D'Paladilhe (Ann. mus. civ. Genova, IT, p. 17, pl. 1, fig. 18-19), qui est une Obéliscelle, est signalée des environs de Budjil et des monts Bura, près Chalifa. LÆMODONTA CONICA, Pease, in : Proc. zool. Soc. Lond., 1862, p. 242. Côte sud de l'Arabie. LæmoponTA DescHaMpsi (Pedipes Deschampsi, Ancey, Auriculacées d’Aden, in : Nouv. contr. malac. [art. 11], in : Bull. Soc. Malac. Fr., IV, 1887, p. 283). Environs d’Aden. — 100 — Pepipes LEoNIæ, Ancey (loc. sup. cit.), p. 286, 1887. Côte d’Aden. CYcLosTOMA FUSCULUS, Pfeiffer, in : Proc. zool. Socmbond. 1951 Mp 251 Met 1Cyclost M (2/Edite Chemnitz), n° 336, pl. xzn, fig. 23-24. Ce Cyclostome, dont on ne connaissait pas la patrie, a été recueilli, à ce qu'il paraît, dans l’Ye- men, par le capitaine Cloué (Pfeiffer, Monogr. Pneum.,:1l, p.115; 1858). CYCLOSTOMA cIRCINNUS, Sowerby, in : Proc. zool. Soc. Lond.,-1845, p. 60, et P/er/er.1Oyclostbs édit. Chemnitz), p. 134, pl. xvin, fig. 1-3, et Mo- nogr. Pneum., I, p. 218, 1852. Cette Espèce, primitivement signalée, avec doute, de Madagascar, a été depuis reconnue pour une forme de l’Yémen. Total : quinze Espèces, chiffre qui porte le nom- bre des Mollusques, signalés dans cette péninsule inconnue au point de vue zoologique, à soixante- trois. — 101 — EXPLICATION DE LA PLANCHE DicoxiaxiIs BourGuIGNATI, Jousseaume. 1, coq. au trait, de grand. nat.; 2, la même très grossie, de face; 3, dernier tour, de profil, très grossi. OPEAS GRACILIS, Albers (variété OP. ÆGYPTIACA, Bourg. ), de Suez (Egypte). 4, coq. au trait, de grand. nat.; 5, dernier tour très grossi, de profil; 6, coq. très grossie, de face. OvELLA JoussEAUMEI, Bourguignat. 7, coq. au trait, de grand. nat. ; 8, la même gros- sie, de face. OVELLA SEBASMIA, Jousseaume. 9, coq. au trait, de grand. nat.; 10, la même grossie, de face; 11, la même grossie, de profil. ZUA THALASSINA, Jousseaume. 12, coq. au trait, de grand. nat.; 13, la même très grossie, de face. VERTIGO HERMOSA, Jousseaume. L4, coq. au trait, de grand. nat.; 15, la même très grossie, de face. CŒLESTELE BOURGUIGNATI, Jousseaume. 16, trait indiquant la taille; 17, coq. très gros- sie, de face; 18, dernier tour grossi, de profil. — 102 — CŒLESTELE STENOSTOMA, Jousseaume. 19, trait indiquant la taille ; 20, dernier tour très grossi, de profil; 21, coq. très grossie, de face. Bull. Soc. Malac. France. VII. Juin 1890. —"c° © RD" N— Bull. Soc. malac. France VII, 1890. PPT = 1 (A 3 \ f 7 Ps À (LA \ ( | 9 ! à 11S LL 18 | 11 / \ \ 20 | Ÿ _À de Vaux-Bidon, del. Imp. Edouard Bry, Paris. Mollusques terrestres d'Arabie et des Côtes de la Mer Rouge. OV EDD EE CYPR RIDE DES CÔTES MARITIMES DU DÉPARTEMENT DU VAR PAR ÉD. MOLLERAT INSPECTEUR DES EAUX ET FORÊTS EN RETRAITE MEMBRE ASSOCIÉ De toutes nos côtes de France, celles du dépar- tement du Var et plus particulièrement celles de l’Estérel et des Maures sont incontestablement les plus riches en fait d'Espèces et d'individus appar- tenant aux deux familles des Ovulidæ et des Cy- præidæ. Doublier, dans le Prodrome d'Histoire naturelle du Var!, a, l’un des premiers, attiré l’at- tention des naturalistes sur cette partie de la Faune. Ayant eu l’occasion, durant près de quatre années consécutives de recherches, de récolter un assez grand nombre de sujets se rapportant à chacune de ces deux familles, nous avons pensé qu'il y aurait quelque intérêt à faire connaitre, dès à présent, les résultats de nos observations, d’au- tant plus volontiers qu’elles portent sur quelques 1. Doublier (oncle), 1853. In : Prodrome d'histoire natu- relle du Var, p. 120 et 121. 0 formes rares ou tout au moins difficiles à se pro- curer!. OVULIDÆ Genre OVULA, Bruguière. Ce genre créé par Bruguière, en 1789?, pour les formes voisines du Bulla ovum de Linné*, n’est encore représenté sur les côtes de France que par deux Espèces seulement, les Oeula Adriatica* et O. carnea. Malgré nos recherches, nous n'avons pas encore rencontré sur le littoral de l'Estérel et des Maures la première de ces deux formes. Pour- tant nous savons, d’après le Prodrome publié par M. Locard®, qu’on l'a déjà signalée sur les côtes de l'Aude, de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes. Il y a done tout lieu de croire que l’on comblera cette petite lacune, et que l’on finira par trouver également dans le Var cette rare coquille. 1. Nous devons à la grand obligeance de M. Locard les dé- terminations et les données synonymiques relevées dans ce Mémoire Nous profiterons de l’occasion qui nous est offerte pour lui en témoigner toute notre reconnaissance. 2. Bruguière, 1789. Encyclopédie méthodique, Vers, I, p. xv. 3. Bulla ovum, Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X, p. 725. 4. Ovulum Adriaticum, Sowerby, 1828. In : Zool. journ., IV, p. 190. 5. Locard, 1886. Prodrome de malacologie française. Catal. gén. Moll. viv. France, p. 90. — 105 — OVULA CARNEA, Poiret,. Bulla carnea, Poiret, 1789. Voy. en Barbarie, II, pa 2 Ovula carnea, Lamarck, 1822. Anim. s. vert., VIT, p- 368.— Kiener, 1846. Coq. viv., Ovul., p.10, pl. vi, fig. 2. — Locard, 1886. Prodrome, p. 90. Cette coquille se rencontre sur toutes nos côtes de la Méditerranée, mais elle y est toujours rare. Nous tenons pour certain que, malgré le nombre des chercheurs plus ou moins sérieux qui fré- quentent ces parages, il n’en a pas été récolté plus de huit à dix exemplaires durant ces dernières années. Nous en avons rencontré trois individus dans le port de Saint-Raphaël. Cette Espèce parait vivre sur les fonds vaseux, à des profondeurs va- riant de un à six mètres seulement. M. Locard nous écrit qu'il l’a également recue de Toulon. MM. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus ont si- gnalé les var. ex colore : rubra, pallida et alba. Nos échantillons se rattachent à la var. pallida. Nous signalerons, en outre, une var. rufula, d'un roux clair presque café au lait, plus pale dans la partie médiane, bien teintée à ses deux extrémités. Genre SIMNIA, Leach. Ce genre créé par Leach, pour le Simnia Ni- cæensts de Risso!, doit être maintenu pour séparer 1. Leach, 1826. In : Risso, Histoire naturelle de l'Europe méridionale, IV, p. 255. — 106 — les Espèces rostrées à leurs extrémités, des véri- tables Ovula. Nous n'avons rencontré surnos côtes, nile Simnia obtusa Sowerby!, nile $S. Nicæensis?. SIMNIA SPELTA, Linné. Bulla spelta, Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X, p. 726. Ovula spelta, Lamarck, 1822. Anim. s. vert., VII, p. 370. — Kiener, 1846. Coq. viv., Ovul., p. 22; pl. v, fig. 4. — Locard, 1886. Prodrome, p290: Le Simnia spelta semble tout aussi rare que l’'Ovula carnea ; nous l'avons recueilli dans le petit port naturel de Camplong, situé au nord et au pied du Pic d'Armont, près de la rade d'Agay. Doublier le signale à Saint-Tropez et à Saint-Raphaël dont dépend, du reste, le gîte en question. Cette forme vit dans les fonds d’un à dix mètres au plus, for- més de roches porphyriques plus ou moins her- bues, entrecoupés par des coulées de sable fin très pur. Leur taille varie de 10 à 15 mill. de lon- gueur; ils sont d’un blanc nacré, à peine carnéolé. CYPRÆIDÆ Genre TRIVIA, Gray. La plupart des auteurs séparent aujourd’hui les petites Trivia des véritables Cypræidæ. Dans son 1. Ovulum obtusum, 1848. Sowerby, Spec. conch., p.8, pl. ur, fig. 34. 2. Simnia Nicæensis, Risso, 1826. Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 235, fig. 250. — 107 — Prodrome, M. Locard admet en France trois Es- pèces, les Trivia Europæa, T. Jousseaumei et T. pulla. La seconde de ces Espèces, plus parti- culièrement océanique, n’a pas encore été observée dans nos régions. TRIVIA EUROPÆA, Montagu. Cypræa pediculus (pars) Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X, p. 726. Cypræa Europæa, Montagu, 1803. Test. Brit., Suppl., p. 88. — Locard, 1886. Prodrome, p.92: Cypræa coccinella, Lamarck, 1810. In : Ann. Mus., XV, p. 104 et 247, pl. 1x, À, fig. 1. — Kiener, 18:71 Goqviv.., Cypræa, plz, he, 5tet 0: Trivia Europæa, Weinkauff, 1868. Conch. Mit- telme Ep (pers): Le Trivia Europæa est relativement rare sur nos côtes ; il parait plus particulièrement localisé sur certains points. où il vit en colonies peu popu- leuses. Doublier et M. Locard lontsignalé à Toulon, Saint-Tropez et Saint-Raphaël. Il vit sur des fonds variant de 20 à 25 mètres. TRIVIA PULLICINA, Solander. Cypræa pediculus (pars), Dillwyn, 1817. Descrip. cat. of Shells, I, p. 467. Cypræa pullex, Solander, 1818. In : Gray, Zool. Journ., IT, p. 368. — Kiener, 1847. Coq. viv., Cypr., p. 142, pl. zut, fig. 1. — Locard, 1886. Prodrome, p. 93. — 108 — Trivia pullex, Weinkauff, 1868. Conch. Mittelm., Hp: Le Trivia pullex et ses variétés se rencontrent fréquemment sur nos rivages, mais non sur les grandes plages. On les voit surtout dans les petites calanques rocheuses de grès ou de porphyres. Ils se tiennent sur les fonds sableux et herbeux, à une profondeur variant de 10 à 30 mètres. Tous nos échantillons sont de petite taille et se rap- portent à la var. minor; comme coloration, ils passent de la var. fusca à la var. rosea de Re- quien?. Genre MONETARIA, Jousseaume. M. le D' Jousseaumeÿ a séparé, sous le nom de Monetaria, des véritables Cypræa, ces formes si particulières connues sous le nom de Cauris etqui servent de monnaie chez certaines peuplades exotiques. M. de Rochebrune en a donné une excellente monographie dans le Bulletin de la Société malacologique de France. Comment ces Espèces, qui toutes sont pourtant normalement étrangères à nos pays, se retrouvent- elles encore aussi fréquemment sur les côtes du Var? Les uns pensent qu’elles peuvent provenir de collections particulières rapportées par des 1. Monterosato, 1878. Enumeratio e sinonimia, p. 49. 2. Requien, 1848. Catalogue des coquilles de Corse, p. 86. 3. Jousseaume, 1884. In : Bull. Soc. zool. franc., t. IX, Ar fase. h. Rochebrune, 1884. In : Bull. Soc. malac. France, I, p. 73. — 109 — marins de leurs lointains voyages; d’autres, qu'elles ont pu servir de lest à quelque embar- cation marchande. Quoi qu'il en soit, c’est un bien singulier problème qui n’a pas encore été résolu. Doublier avait déjà récolté le Monetaria moneta à Toulon, à Saint-Raphaël et à Saint-Tropez; M. Locard cite également à Saint-Tropez les Mone- taria annulata etethnographica ; à cette liste, nous ajouterons encore une quatrième Espèce. le 1. Har- mandiana. En général, ces coquilles sont plus ou moins roulées; jamais, croyons-nous, on ne les a ren- contrées avec leur animal; pourtant quelques-unes sont parfois dans un état de fraicheur qui peut laisser croire qu’elles sont privées depuis très peu de temps de l'animal qui les habitait. Tous nos échantillons ont été récoltés sur une plage sablo- vaseuse, très herbue, où les fonds de 1 à 20 mè- tres se prolongent à plus d’un kilomètre du rivage. Cette station est assez éloignée du port et des habitations de Saint-Tropez, pour exclure, jusqu’à un certain point, l’idée d’une provenance artifi- cielle. Quoi qu'il en soit, voici la liste des Mone- Laria que nous avons observés sur les côtes du Var. MONETARIA MONETA, Linné. Cypræa moneta,Linné, 1775. Amænit. Acad., p.142. Monetaria moneta,de Rochebrune, 1884. In : Bull. Soc: malac.sFrance, Lp7%4;,.pl fig Locard, 1886. Prodrome, p. 94. Le type vit en Nouvelle-Calédonie., à Ceylan et à — 110 — Touga-Tabou; on a retrouvé cette coquille à Alger, à Boulogne-sur-Mer, à Nice et sur nos côtes du Var. MONETARIA ETHNOGRAPHICA, de Rochebrune. Cypræa moneta (pars), Gray, 1825. In : Zool. journ..L, p.492: Monetaria ethnographica, de Rochebrune, 1884. (Loc. cit.), [, p. 78, pl. 1, fig. 2. — Locard, 1886. Prodrome, p. 94. Le type de cette Espèce habite la mer Rouge et l'océan Indien. Plusieurs échantillons de taille différente en ont été recueillis dans le Var, no- tamment à Saint-Tropez. MONETARIA ANNULATA, Linné. Cypræa annulus, Linné, 1758. Systema naturæ lédit XX), 8p.1122. Monetaria annulus, de Rochebrune, 1884. (Loc. Ci) AD 09, pl hie 3: Monetaria annulata, Locard, 1886. Prodrome, p. 94 et 537. Le type se trouve en Nouvelle-Calédonie, aux Indes, aux Seychelles, à la Martinique, etc. On en a également récolté des échantillons à Alexandrie, à Alger et en Corse. M. de Rochebrune le signale dans les Bouches-du-Rhône, et M. Locard à Saint- Tropez et à Cannes. Nous en avons également récolté un certain nombre d'individus à Saint- Tropez, d’une grande fraicheur de conservation. — 111 — MONETARIA HARMANDIANA, de Rochebrune. Monetaria Harmandiana, de Rochebrune, 1884. (ocreit-) 1-90 plar-tis..# Cette Espèce, de taille plus grande, et de forme toute différente du Monetaria annulata, en a été démembrée par M. de Rochebrune; le type vit en Cochinchine et au Japon. Nous en avons recueilli trois exemplaires roulés, à Saint-Tropez. Genre CYPRÆA, Linné. Nous connaissons trois Espèces de Cypræa sur les côtes de France, on en a signalé la présence sur tout le littoral de la Provence, mais c’est par- ticulièrement sur les côtes du Var qu'on a occasion de les rencontrer. Ce sont toujours des Espèces rares. CYPRÆA LURIDA, Linné. Cypræa lurida, Linné, 1758. Syst. nat. (édit. X), p. 720. — Kiener, 1847. Coq. viv., Cypr., DÉSeenTCRe Luria lurida, Jousseaume, 1884. In : Bull. Soc. zool., X (tir. à part, p. 12), — Locard, 1886. Prodrome, p. 94. Doublier et M. Locard ont signalé cette belle Espèce à Toulon, Saint-Tropez et Saint Raphaël; on ne la rencontre pas, en effet, partout. Elle semble affectionner les toutes petites plages ou calanques, intercalées au milieu des rochers de grès, de granit ou de porphyre, dont les ressauts == 119 — sont rapidement déclives et plongent à de grandes profondeurs, comme par exemple autour de l'Ile d'Or et du Pic d’Armont où nous avons rencontré les plus nombreux individus de cette Espèce. Lorsque sur place, et à l’aide des données de la carte hydrographique, on se rend compte du relief sous-marin de ces régions, on admet facile- ment que Le Cypræa lurida doit habiter à d'assez grandes profondeurs. Cette appréciation se trouve confirmée par une indication de M. le professeur Lacaze-Duthiers, qui nous a écrit qu’il avait pêché cette même Espèce sur les côtes méditerranéennes du Maroc par des fonds de 100 à 200 mètres. Ainsi s’expliqueraient la rareté apparente et l’état pres- que toujours défraichi des échantillons. Souvent ils ne nous parviennent qu'à l’état de débris, et après avoir été longuement et violemment re- montés à travers les anfractuosités sous-marines des massifs porphyriques, d’abord par les courants inférieurs, puis par le mouvement superficiel des vagues, mais, principalement selon nous, par les raz de marée. L’intermittence des récoltes est, en effet, digne de remarque. Il y a trois ans, pendant le cours de l'hiver, on en recueillit au moins trente exemplaires entre l'Ile d'Or et le Pic d’Armont, tandis que depuis cette époque, c’est à peine si on en a trouvé deux ou trois dans cette même région, quelque bien surveillée qu'elle soit par les amateurs locaux. On est donc presque en droit de conclure que les forces marines ordinaires, c'est-à-dire les — 113 — courants et les vagues, sont probablement impuis- santes à opérer seules le travail ascensionnel de nos échantillons, etque l’action principale doiten être attribuée aux raz de marée. Le total de nos récoltes personnelles n’a guère dépassé vingt individus; ce sont en général des sujets d’une assez belle taille, variant de 35 à 45 millimètres. Comme galbe, nous distinguerons les var. suivantes: cylindrica, de taille assez petite, d'un galbe bien cylindroïde, presque aussi renflé à ses deux extrémités; curta, d’un galbe court, subpiriforme; ventricosa, d'un galbe très ventru, avec le dos très bombé. Nous établirons également les var. ex colore : monochroma, d’une teinte gris-roux uniforme ; zonata, d’un fond gris avec deux bandes plus pâles et plus bleutées, équidistantes; fulva, d’une teinte plus rousse, ordinairement avec les deux bandes ; cærulescens, d’un fond gris-bleuté, avec les deux bandes plus teintées ; etc. Enfin, nous signalerons un superbe exemplaire trouvé très récemment et bien vivant, dans un filet de pêche au cap des Issambres, sous les Maures, entre Saint-Raphaël et Saint-Tropez ; il mesure 55 millimèties de longueur et 101 de circonférence ; sa conservation est parfaite; sa surface, couverte d’un vernis comparable à celui des belles Espèces exotiques, est d’un roux foncé, légèrement bleuté, sur lequel on distingue à peine les deux raies transversales d’un roux grisàtre plus clair. Comme galbe, il se rattache à la var. ventriCosa. Bull. Soc. malac. France. NII. Juin 1890, — 8 — 114 — CYPRÆA PIRIFORMIS, Gmelin. Cypræa pyrum,Gmelin, 1789. Syst. nat., édit. XIIT, p. 3411. Cypræa rufa, Kiener, 1847. Coq. viv., Cypr., DAMES MDI ENS Te 02; Zonaria pyrum, Jousseaume, 1884. in : Bull. Soc. ZOO (tr ta part. 1p. 15). Zonaria piriformis, Locard, 1886. Prodrome, p.95. Cette Espèce est incontestablement la plus belle, mais aussi la plus rare des Cypræa de nos régions. Doublier l'indique en dehors de la rade de Toulon. M. Locard nous écrit qu'il en a reçu un individu de Saint-Tropez; nous en connaissons deux autres qui ont été récoltés devant la vieille batterie de Saint-Raphaël, à la suite d’une très grosse mer. D'après l'aspect des lieux et des sondages connus, ces échantillons doivent provenir d’un fond de 20 à 25 mètres, de rochers herbeux entrecoupés de coulées de sable fin à base de grès rouge. Nos échantillons mesurent de 39 à 40 millim. de long., et se rapportent comme taille, comme galbe et comme coloration aux deux figures 1 et 4 de la planche X de l’atlas de M. Hidalgot. La forme recueillie par M. Locard est plus petite, ne mesure que 28 millim., quoiqu’elle soit bien adulte, et tout en ayant une teinte un peu plus claire, elle a un galbe beaucoup plus court et beaucoup plus ventru, se rapprochant, comme 1. Hidalgo, 1870. Molluscos marinos España. — 115 — allure seulement, de la figure 3 du même atlas. Nous ne connaissons pas d’autres var. ex colore trouvées en France. CYPRÆA GRAYI, Kiener. Cypræa achatidea, Gray, 1832. In : Sowerby, ill. conch., fig. 179 (non Brocchi). Cypræa Grayi, Kiener, 1847. Coq. viv., Cypr., p- 20, pl. xxvi, fig. 3. Cypræa flaveola, Doublier, 1853. In Prodrome. Zonaria Grayt, Locard, 1886. Prodrome, p. 95. Cette forme est notablement plus rare que le Cypræa lurida et paraît vivre dans les mêmes mi- lieux. Doublier la signale à Saint-Tropez et à Saint- Raphaël, sous le nom de Cypræa flaveola. Nous ne l'avons pas encore récoltée sur nos côtes; celles que nous possédons proviennentde l’île de Rhodes; disons pour mémoire que nos échantillons mesu- rent en moyenne de 25 à 27 millim., de longueur ; l’un d’eux atteint 31 millim. et semble constituer une var. major. Quant à la coloration, elle ne parait varier que sur le péristome ; celui-ci est or- dinairement légèrement fauve, chez la plupart des sujets ; il passe parfois au rouge presque aussi vif que chez le Cypræa piriformis. Nous désignerons cette variété, qui nous paraît nouvelle, sous le nom de var. rufula. Bull, Soc. malac. France, VII. Juin 1890. ru CE 7 : ‘us A eu bu . Gi sus A ur. 16 à ECTS PAS RP CC ETES APS UT LEE SU CCECRSE LE | M Ù : 1 dre { L à sf nu | "7" b y PCT TL api % | tar beetle l M Va 6 mire dti ip Veyh LE LT LS EN “a! ; CE ” ch . (A sure IN LA | AS Le EAINIUE ï FR ANT pu 2 ssl + ENTAIIT ME : r CAR n à i ù PA 0 AL | | | [hs j ï ar gl + t LA ET in L | . 1 him | | ’ si L | M 1 au | | LA | : L ? en u (l | | CO AR PAPA res : | | FIL f cute ad PA LT tsh 0] F ï a d d L M | É ù | LL NAYADES DE L’AUDE PAR L'ABBÉ ED. BAICHÈRE PROFESSEUR AU PETIT SÉMINAIRE DE CARCASSONNE MEMBRE ASSOCIÉ La faune malacologique de l'Aude est encore fort peu connue ; elle n’a su attirer que d'une ma- nière lout à fait incidente l'attention des natura- listes, et pourtant, nous pouvons l’affirmer , elle est incontestablement des plus riches et des plus variées. En attendant que nous puissions donner le Catalogue complet des nombreuses Espèces que nous avons récoltées depuis quelques années dans cette région, Catalogue que nous préparons en ce moment, nous avons pensé qu'il serait intéressant de faire connaître, dès à présent, les principales formes des genres Unio et Anodonta déjà obser- vées; ce petit travail aura d’autant plus d'intérêt qu'il nous permet de faire connaître quelques formes nouvelles et encore inédites. Genre UNIO, Philipsson UNIO RHOMBOIDEUS, Schrôter. Mya rhomboidea, Schrôter, 1779. Flussconchylien, p. 186, pl. xr, fig. 3. — Unio rhombotideus, Moquin-Tandon, 1855, Hist. Moll., II, p. 568, ge pl. xz vin, fig. 4-9; pl. xLiXx, fig. 1-2. — Locard, 1889. Révision Margaritana et Unio, in : Con:- trib.faune"franc./ XIII p-°18. Espèce commune, mais ordinairement de petite taille : Bram, dans le Fresquel; Sauzens, près Carcassonne, dans le canal du Midi; le canal du Fresquel et le canal du Midi, à Carcassonne ; les anciens étangs de Jouarre ; à Azille ; etc. UNIO ROTUNDATUS, Mauduyt. Unio rotundatus, Mauduyt, 1839. Mollusques de la Vienne, p.9, pl. 1, fig. 3 et 4. — Locard, 1882. Prodrome, p. 284. — Locard, 1889. Révis., p. 20. Assez rare, mais bien conforme au type de Mau- duyt; le canal du Midi et le canal du Fresquel à Carcassonne (collection Sourbieu, et ma collec- tion); signalé par M. Locard dans le canal du Fresquel. UNIO CARCASINUS, Sourbieu. Unio Carcasinus, Sourbieu, 1887. Esp. nouv. faune franc, in, : Bull” Soc: malac. France, IV p. 233. — Locard, 1889. Révis., p. 27. 1 Cette Espèce a été signalée qar MM. Sourbieu et Locard, dans le canal du Midi, à Carcassonne, où elle paraît assez rare; M. Locard l'indique éga- lement à Roppe, près Belfort, dans la Savoureuse. C'est une forme bien typique, du groupe des Fus- culusiana, qui semble remplacer dans le Midi les Unio fusculus et U. piscinalis que l’on n’a pas encore signalés au sud de Lyon. UNIO BATAVUS, Maton et Racket. Mya Batava, Maton et Racket, 1805. In : Trans. Linn. Soc., VIII, p. 37. — Unio Batava, La- marck, 1819. Anim. sans vert., VI, 1, p. 78. — Unio Batavus, Locard, 1889. Révis., p. 38. Cette Espèce, si commune et si répandue dans les rivières et les ruisseaux de la France centrale et septentrionale, est beaucoup plus rare dans le . Midi. M. Scurbieu l’a pourtant rencontrée dans le canal du Fresquel à Carcassonne. UNIO BAICHERI, Locard. Unio Baicheri, Locard, 1889. Mss. Coquille d'un galbe amygdaloïde très allongé, bien renflée dans son ensemble, presque régulière, à peine un peu plus étroite antérieurement que postérieurement, dans une direction assez déclive, et terminée par un rostre arrondi et presque mé- dian. — Bord supérieur très allongé, s’infléchis- sant régulièrement depuis les sommets jusqu’au rostre, sans angle postéro-dorsal réellement apparent. — Bord inférieur allongé, bien arqué, un peu plus recourbé antérieurement que posté- rieurement. — Région antérieure assez longue, un peu étroite, arrondie, bien déclive dans le bas. — Région postérieure plus de deux fois et demie plus grande que l’antérieure, allant en augmentant — 129 — lentement jusqu'à 16 millimètres au-delà de la perpendiculaire, se terminant en un rostre arrondi à son extrémité, aussi arqué en dessus qu’en des- sous. — Valves solides, un peu épaisses, bien bombées dans leur ensemble, atténuées seulement dans le haut de la région antérieure, et le long de de la crête postéro-dorsale, un peu bâillante depuis le ligament jusqu'au-dessous du rostre. — Som- mets saillants, un peu acuminés à leur extrémité, s'épanouissant ensuite très rapidement, ornés à leur naissance de quelques rides rugueuses. — Crête postéro-dorsale étroite, très allongée, assez comprimée. — Arête apico-rostrale assez accusée vers les sommets, ensuite très confuse au voisi- nage du rostre. — Épiderme lisse et brillant, mais comme feuilleté dans le bas de la région anté- rieure, d’un fauve roux, devenant un peu jaunâtre dans le bas de la région antérieure. — Intérieur d’un bleuté nacré et irisé. — Dent cardinale pe- tite, triangulaire, allongée à la base, peu élevée. — Lamelle latérale peu haute mais très longue. — Ligament brun foncé, fort et allongé. Millim. Longueur maximum. . . . . . . . tt AB O0 Hauteur maximum {à 16 de la Rule te LE 30 Hauteur de la perpendiculaire. . . . PR 0027 Epaisseur maximum (point maximum de la con- vexité, à : 14 des sommets ; 9 de la perpendicu- laire ; 26 du bord antérieur ; 35 du rostre: 19 du pied de la À crben a oularrele SNL EE TR TER EPA U Corde apico-rostrale. RTE IE TEES Distance des sommets à l'angle postéro-dorsal. 31 Distance de cet angle au rostre, 22 Distance du rostre à la perpendiculaire , . : , , 40 — 121 — Millim. Distance du pied de la perpendiculaire à l'angle postéros dorsale}: Le: 2: ton 90 ReDIONANTeTEUTE- Es eme e + ee pe 7 Régionposléneure MEME MEN EMA ONE Nous avons récolté cette élégante Nayade dans le ruisseau de la Preuille à Bram, où elle paraît rare. M. Locard, qui a bien voulu l’examiner, nous écrit qu'elle doit prendre place dans son groupe des Brebissoniana (Locard, 1889. Révis., p. 46), renfermant déjà deux Espèces, les Unio Brebissoni et U. Hopitali du nord de la France, caractérisés par ce même galbe amygdaloïde que nous retrou- vons dans l’Unio Baichert. UNIO MERETRICIS, Bourguignat. Unio meretricis, Bourguignat, 1882. In : Locard, Prodrome, p. 295 et 363. — Locard, 1889. Révis:, p4b0. MM. Bourguignat, Locard et Sourbieu ont si- gnalé déjà cette Espèce dans le canal du Midi, à Carcassonne ; nous la connaissons, en outre, dans les stations suivantes : le Fresquel, à Bram; l'étang de Marseillette, où elle est, du reste, peu commune. Comme on le sait, l’'Unio meretricts, dont la présence a été constatée en France par M. Locard dans un grand nombre de localités, a son type dans l’Arno, à Florence et à Pise. — 122 — UNIO GOBIONUM, Bourgquignat. Unio gobionum, Bourguignat, 1882. In : Locard, Prodrome, p. 296 et 364. — Locard, 1889. Févis-1p 52; Le type de l'Unio gobionum a été découvert, il y a quelques années, dans le canal du Midi, à Ville- franche-Lauraguais, dans la Haute-Garonne. Nous connaissons cette Espèce dans les localités sui- vantes du département de l'Aude : l'étang de Marseillette, dans la Grande-Rigole ; le canal du Midi, à Carcassonne; l'étang de Jouarre; le Fres- quel, à Bram; le canal du Midi, à Villepente; etc. Cette Nayade est assez commune et des mieux caractérisées. UNIO SAINT-SIMONIANUS, Bourguignat. Unio Saint-Simonianus, P. Fagot, 1882. In : Lo- card, Prodrome, p. 287 et 357. — Locard, 1889 REvIS..1p 192. Cette Espèce, découverte par M. P. Fagot, éga- lement dans le canal du Midi, à Villefranche-Lau- raguais, nous paraît plus rare dans le département de l'Aude que l’Unio gobionum. Nous l’avons obser- vée dans les eaux du Fresquel, à Bram. UNIO TALUS, Bourguignat. Unio Requienit, var. minima, Drouët, 1857. Unios ). — Unio France, pl. vir, fig. 2 (non Michaud talus, Bourguignat, 1889. In : Locard, Révis., p: 95. — 123 — Sous le nom d’Unio Requient variété minima, M. Drouët a figuré une élégante petite coquille qui aurait été trouvée par Terver aux environs d'Arles. Cette forme bien différente du véri- table type de l'Unio Requient de Michaud (1831. Compl. Hist. Moll., p. 106, pl. xvi, fig. 24) se re- trouve dans le département de l’Aude, absolument identique à la figure donnée par M. Drouët. Déjà MM. Bourguignat et Locard l’ont signalée dans le canal du Midi ; nous l'avons également rencontrée dans le Fresquel, à Bram UNIO FALSUS, Bourguignat. Unio falsus, Bourguignat, 1882. In : Locard, Pro- drome, p. 295 et 363. — Locard, 1889. Révis., p. 55. — Unio plebeius, Drouët, 1888. In : Journ. Conch., XXXVI, p. 105. Comme l’Unio meretricis, VU. falsus si répandu en France vit également en Italie et même en Suisse. C’estune Espèce commune dans notre département; nous l'avons récoltée dans les stations suivantes : le canal du Midi et le canal du Fresquel, à Car- cassonne ; le Fresquel, à Bram; ete. C’est l’'Unto plebeius de M. Drouët. UNIO FASCELLINUS, Servain. Unio Requienti, typus, Drouët, 1857. Unios France, pl. vu, fig. 1 (non Michaud). — Unio fascel- linus, Servain, 1882. In : Locard, Prodrome, p. 295 et 364. — Locard, 1889. Révis., p. 56. Dre Nous avons recueilli dans le Fresquel, à Bram, des échantillons conformes au type figuré par M. Drouët, sous le nom d’'Unio Requienti, typus, quoique cette forme n’ait pas beaucoup de rapports avec celle sibien figurée dans l'ouvrage de Michaud. Cette Espèce a été désignée sous le nom d’Unio fascellinus par M. Servain; mais elle n'avait pas encore été signalée dans un habitat aussi méri- dional. UNIO PADANUS, H. Blanc. Unio Padanus, H. Blanc, 1883. In : Bourguignat, Unionidæ d'Italie, p. 57. — Locard, 1889. Révis., p. 56. Cette Espèce italienne, dont le type a été signalé par M. Bourguignat dans le Pô, à Turin, a été re- trouvée dans le canal du Midi, à Carcassonne, par M. Sourbieu; nous la connaissons également dans le Fresquel, à Bram; elle nous parait assez rare. UNIO JOURDEUILHI, Ray. Unio Jourdeuilhi, Ray, 1882. In : Locard, Pro- drome, p. 296 et 364. — Locard, 1889. Révis., D: 457: M. Sourbieu nous a signalé, le premier, cette Espèce dans le canal du Midi, à Carcassonne; il la possède également du Fresquel, à Bram. Ces quatre dernières Espèces, Unio falsus, fascellinus, Padanus et Jourdeuilhi, appartiennent au même groupe des Falsusiana de M. Bourguignat, et quoique vivant ici dans les mêmes eaux, elles con- servent néanmoins des caractères parfaitement tranchés qui permettent toujours de les bien dis- tinguer. UNIO BRAMICUS, Baichère. Unio Bramicus, Baichère, 1889, nov. sp. Coquille d’un galbe subovoïde un peu allongé, dans une direction légèrement déclive, assez ren- flée, à peine un peu plus étroite dans la région rostrale que dans la région antérieure, — Bord supérieur très arqué, descendant d’abord lente- ment jusqu’à l’angle postéro-dorsal qui est lui- même peu accusé, puis un peu plus rapidement jusque vers le rostre. — Bord inférieur allongé, presque méplan sur une assez longue étendue, se relevant lentement vers le rostre, mais plus arqué dans la partie antérieure. — Région antérieure haute et large, à peine un peu déclive dans le bas. — Région postérieure plus de deux fois plus grande que l’antérieure, allant en décroissant len- tement jusqu’au rostre. — Rostre presque basal, arrondi, plus arqué en dessus qu'en dessous. — Valves solides, assez épaisses, bien bombées, ren- flées surtout suivant une région allant des som- mets vers le rostre, mais avec le maximum de ren- flement presque médian. — Sommets peu renflés mais assez saillants, s’épanouissant largement, ornés à leur naissance de quelques rides gros- sières. — Crète postéro-dorsale étroite et courte, peu saillante. — Arête apico-rostrale un peu flexueuse, accusée. — Épiderme lisse, assez bril- — 126 — lant, d'un roux fauve plus foncé dans la région postérieure. — Intérieur d’un nacré pâle, irisé, faiblement earnéolé sous les sommets. — Dent cardinale un peu allongée, épaisse à la base, peu haute, écrêtée au sommet et grossièrement fim- briée. — Lamelle latérale allongée, mais peu haute. — Ligament brun foncé, long et solide. Millim. Longueur maximum. sis Le if où ele Miethe 52 Hauteur maximum et de la pechendie aise Fo rrol Épaisseur maximum (point maximum de la con- vexilé, à : 12 des sommets; 17 et 1/2 de la per- pendiculaire ; 24 du bord antérieur ; 15 de l’an- gle postéro-dorsal ; 36 du rostre; 22 du pied de la perpendiculaire) he Le 17 Gordeapico-rostrale LC 0. V0 Distance des sommets à l'angle postéro-dorsal, , 20 Distance deicet angle au rostre,+ EU. m0 Distance du rostre à la perpendiculaire , , . . . 38 Distance du pied de la perpendiculaire à l'angle POSLÉTO=-AOE Sal NE 2092 Rérion antérieure. 10e me, IN Résion postérieure 2e Etes des. El Cette Espèce a été recueillie dans le ruisseau de la Preuille, à Bram, par M. l’abbé Gazel, notre collègue au petit séminaire. Elle y parait assez rare. Elle appartient encore au groupe des Falsu- Sian«. Genre ANODONTA, Cuvier. ANODONTA CYGNÆA, Linné. Mytilus cygnæus, Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X,.p. 706. Anodonta cygnæa, Bour- — 127 — guignat, 1881. Matér. Moll. Acéph., I, p. 140. — Locard, 1882. Prodrome, p. 140. Avec M. Bourguignat, nous prendrons pour type de l’Anodonta cygnæa le prétendu A. cel- lensis de Rossmässler (1836. Iconographie, fig. 280). Cette forme vit avec l’Anodonta Saint-Simontana dans le canal du Midi, à Carcassonne, mais elle y est beaucoup plus rare et reste toujours de petite taille. ANODONTA SAINT-SIMONIANA, Fagot. Anodonta Saint-Simoniana , Fagot, 1881. In : Bourguignat, Matér. Moll. Acéph., I, p. 143. — Locard, 1882. Prodrome, p. 270. C’est dans le canal du Midi que M. P. Fagot a pris le type de cette Espèce. Nous l'avons re- cueillie également à Carcassonne, dans le canal du Midi, et à l'étang de Marseillette, dans la Grande- Rigole. C’est une des formes caractéristiques de notre région. Ces deux Espèces, l'Arodonta cyg- næa, et l'A. Saint-Simoniana appartiennent au même groupe, mais sont toujours parfaitement distinctes. M. Bourguignat(1881. Mat. Moll. Acéph., p. 144) a signalé dans le canal du Midi, entre Toulouse et Villefranche-Lauraguais, une autre forme voisine, l’'Anodonta Fagoti, caractérisée par son galbe oblong très allongé, à région postérieure trois fois plus longue que l’antérieure, mais que nous n'avons pas encore découverte dans notre région. — 128 — ANODONTA GLYCELLA, Bourguignat. Anodonta glycella, Bourguignat, 1884. In : Locard, Contribut. faune française, VIII, p. 21. Cette Anodonte dont le type se trouve dans le ruisseau du Menthon, dans le département de l’Ain, a déjà été signalée dans le canal du Midi, à Carcassonne, par M. Sourbieu; elle paraît y être rare. ANODONTA RICHARDI, Bourguignat. Anodonta Richardi, Bourguignat, 1885. In :Schroe- der, Unionidæ Allem., in : Bull. Soc. malac. France/4p. 215), Cette Espèce, du groupe des Zntermediana, n'a- vait encore été indiquée qu'en Allemagne, de l'embouchure de l'Havel, dans l'Elbe. M. Sourbieu l’a signalée le premier en France, dans les eaux du canal du Midi à Carcassonne. ANODONTA STURMI, Bourguignat. Mytilus anatinus, pars, Sturm, 1803. Deutsch Fauna, Fasc. 1, pl. 1. — Anodonta Sturmi, Bourguignat, 1881. Mat. Moll. Acéph., I, p. 223. — Locard, 1882. Prodrome, p. 274. MM. Bourguignat et Locard ont déjà indiqué la présence de cette Espèce dans le canal du Midi, à Villefranche-Lauraguais, près de Toulouse. Nous en avons vu divers échantillons dans la collection de M. Sourbieu, qu'il avait récoltés dans le canal du Midi et dans le canal de dérivation des eaux du Fresquel, à Carcassonne. = 09 ANODONTA SUBAREALIS, Fagot. (Anodonta anatina, 1852.Dupuy, Hist. Moll.,pl.xix, fig. 13 (non auct.). — Anodonta subarealis, Fagot, in : Bourguignat, 1881. Mat. Moll. Acéph., [, p. 283. — Locard, 1882. Prodrome, D. 277. L'Anodonta subarealis, dont l'extension géo- graphique est assez étendue, puisqu'elle va depuis l’Escaut jusque dans les Landes, a été indiqué par M. Sourbieu comme se trouvant dans le canal du Midi aux environs de Carcassonne; il y est assez rare. ANODONTA SOURBIEUT, Bourguignat. (Anodonta Sourbieut, Bourguignat, 1885. Nov. sp.). Sur les indications de M. Locard, nous dési- gnerons dans les mêmes eaux la présence d’une Espèce nouvelle dédiée par M. Bourguignat à M. Sourbieu, et qui n'est point encore décrite. L'Anodonta Sourbieut, voisin de l'A. subarealis, en diffère : par sa taille plus petite, son galbe plus étroitement allongé et plus ovalaire; par son rostre plus arrondi et plus médian; par sa région anté- rieure moins haute et plus décurrente dans le bas, etc. M. Locard doit en donner la description complète dans le XIV* fascicule de ses « Contri- butions à la faune malacologique française ». ANODONTA ATAXIACA, Baichère (Anodonta Ataxiaca, Baichère, 1889. Nov. sp.). Coquille de grande taille, d’un galbe subovalaire 8 8 Bull. Soc. malac. France, VI. Juin 1890. — 9 — 130 — un peu court, bien renflé, dans une direction légè- rement décurrente, terminée par un rostre court, à peine infra-médian. — Bord supérieur un peu allongé, descendant lentement depuis les sommets jusqu’à l’angle postéro-dorsal, pour s’infléchir plus rapidement et presque en ligne droite jusqu’au rostre. — Bord inférieur arqué dans tout son en- semble, plus recourbé dans la partie antérieure que dans la postérieure. — Région antérieure un peu étroite, mais très haute, déclive dans le bas. — Région postérieure un peu plus de deux fois plus longue que l’antérieure, allant en s’élargis- sant jusqu’à 23 millimètres de la perpendiculaire, plus arquée en dessous qu’en dessus. — Rostre arrondi, court, avec son axe un peu en-dessous de la ligne médiane. — Valves solides, un peu minces, bien bombées dans tout leur ensemble, compri- mées seulement dans le haut du bord antéro-supé- rieur et sur la crête postéro-dorsale, un peu plus bâillantes le long du bord inférieur, beaucoup plus ouvertes depuis le dessus du rostre jusqu’au liga- ment. — Crête postéro-dorsale courte, mais très haute et bien comprimée. — Arête apico-rostrale arquée et saillante. — Sommets un peu étroits à leur naissance, très renflés, mais non saillants, ornés de rides grossières et irrégulières. — Stries concentriques fines et régulières, devenant un peu feuilletées à la périphérie. — Épiderme lisse et brillant dans la partie bombée des valves, d’un fauve clair, un peu grisätre, avec quelques traces de rayons étroits et un peu plus colorés. — Inté- — 131 — rieur nacré etirisé, d’un bleuté pale sur les bords, ensuite carnéolé, surtout sous les sommets. — Ligament allongé, fort mais peu saillant. Lunule étroite et courte. Millim. Popgueur maximum. 21 us este, 4, LUS Hauteur maximum (à 23 de la perpendiculaire) , 68 Hauteur de la perpendiculaire . . . ., . . . . . 63 Épaisseur maximum (point maximum de la con- vexité, à : 27 des sommets ; 25 de la perpendi- culaire; 28 du bord antérieur ; 29 de l'angle postéro-dorsal ; 57 du rostre ; #* du p'ed de lafperpendiculaire ee tee. ehetelo 40 Gordefapico-roOSal EE MM RE ee RC 187 Distance des sommets à l'angle postéro-dorsal, . 41 Distance de cet angle au rostre, . . . . . . . . 54 Distance du rostre à la perpendiculaire, . . . . 73 Distance du pied de la perpendiculaire à l'angle POS ÉDO dorsale PR SN Ne ne ce UE ReTOnNaNtÉrIEUre. ele ie en ee ete 33 RÉSIONAPOStÉTIEUTE EE MON NC E. 076 Cette belle Espèce, que nous avons reçue de l’ancien étang de Jouarres, nous paraît intermé- diaire entre l'Anodonta Mariont, Coutagne (sp. nov.) et l'A. submacilenta, Servain (1880. Mol- lusques Espagne et Portugal, p. 162). Ces trois Espèces du midi de la France sont caractérisées par leur grande taille et par le renflement de leurs valves. L’Anodonta Marioni se distingue par son galbe court, comme obtusément subtriangu- laire, avec un bord inférieur très arrondi. L’A. sub- macilenta a, au contraire, un galbe subrectangu- laire allongé, avec le bord inférieur presque paral- lèle au bord supérieur, et un sinus bien marqué dans sa partie médiane. Notre À. Afaxiaca, tout en ayant ce mode de renflement particulier à l’A. Marionti, est moins court, moins subtriangulaire, sans cependant avoir le galbe si caractéristique de l'Anodonta submactilenta ; il est, en outre, inscrit dans une direction plus décurrente avec le bord inférieur arqué et non pas sinueux. ANODONTA SUBMACILENTA, Servain. (Anodonta submacilenta, Servain, 1880. Moll. Esp. Port., p. 162. — Locard, 1882. Prodrome, p. 252. — Anodonta littoralis, Drouët, 1888. Union. Bassin du Rhône, p. 73, pl. 1, fig. 3.) Cette belle Espèce vit sur tout le littoral médi- terranéen, depuis l'Aude jusqu’à Valence, en Espagne. Créée d’abord en 1880 par M. Servain, sous le nom d’'Anodonta submacilenta, elle a été figurée et décrite à nouveau, en 1888, par M. Drouët sous le nom d’Anodonta littoralis. On la trouve dans l’étang de Jouarres et dans l'étang de Mar- seillette. Bull, Soc. malac. France. VI. Juin 1890, DESCRIPTION MOLLUSQUES FOSSILES DU TERRAIN LACUSTRE DES BAUX ET DE SAINT-REMY EN PROVENCE M. ze capitaine CAZIOT MEMBRE ASSOCIÉ © À 7 ——— La formation géologique, d’où proviennent les fossiles que je vais faire connaître, constitue un vaste bassin sur les deux versants des Alpines, depuis Orgon jusqu'aux environs de Saint-Remy et des Baux, dans le département des Bouches-du- Rhône. Un grand nombre de Mollusques fossiles de ce bassin ont déjà servi de thème à de multiples travaux publiés par MM. Matheron, Munier-Chal- mas, Sandberger et L. Roule, et ces travaux, loin d'avoir épuisé la matière, n’ont fait que l’effleu- rer, tant la richesse de ces couches, d’une épais- seur de 90 mètres, depuis la base des lignites de Fuveau jusqu’au calcaire du Montaignet, est grande et inépuisable. Cette puissante formation, recouverte par la molasse à une époque des plus reculées, a été, aux environs des Baux et de Saint-Remy, mise à nu — 134 — par de profondes érosions, jusqu'au calcaire à Lychnus, calcaire enclavé entre l’'Helvétien et le Néocomien, dont une ligne de Bauxite indique la limite. Les fossiles de ce gisement laissent beaucoup à désirer au point de vue de leur conservation, no- tamment ceux que l’on rencontre dans les couches du versant nord des Alpines; mais ils sont mieux conservés sur le versant sud, du côté des Baux, où leurs caractères extérieurs sont très recon- naissables. Ainsi que je viens de le démontrer dans les « Bulletins de la Société géologique de France, » l’ensemble de ces couches, quoique resserré, com- prend, sur le versant Nord, presque tous les étages du Rognacien, depuis le Valdonien jusqu’au Ro- gnacien supérieur. Le Valdonien manque sur le versant Sud, du moins dans la partie que j'ai étu- diée, c’est-à dire dans le voisinage immédiat des Baux. Sur les dix fossiles que je signale dans ce pre- mier mémoire, sept proviennent d’un très riche gisement situé près du village des Baux, et appar- tiennent aux couches du Rognacien supérieur. Ces fossiles, qui paraissent particuliers à ces couches, constituent les types d’une nouvelle coupe générique de la famille des Cyclostomidés, coupe à laquelle j'applique le nom de Bauxia. Cette coupe est remarquable par ses Espèces à test acuminé, conoïde ou pyramidal, possédant des tours tectiformes ou fort peu convexes et caracté- — 135 — risés par un mode spécial de striation consistant en un système de sillons spiraux très réguliers, peu profonds, encerclant tous les tours. Quant aux trois autres formes, une Limnéidée et deux Cyclostomidés des genres Wegalomastoma et Zschurostoma, elles proviennent des couches du Rognacien inférieur. 1° ROGNACIEN SUPÉRIEUR BAUXIA VIVIPARÆFORMIS Testa punctiforme perforata, breviter conica, inferne turgida, sat tenui, spiraliter multisulcata (sulei regulares, pernumerosi, ad apicem obsoleti) ; —— spira parum producta, conica, ad summum nihilominus obstusiusceula ; — anfractibus 6-7 (supremi tectiformes, inferi convexiusculi) regu- lariter crescentibus, sutura usque ad ultimum lineari,deinimpressula separatis ; — ultimo magno, ventroso, convexo, dimidiam altitudinis non attin- gente ; — apertura fere verticali ac sphærica, nihil- ominus superne angulata; — peristomate recto, incrassato, ad marginem columellarem crassiore ac dilatato, ad basin patulescente ; — alt., 23; diam. 15; alt. ap., 10; lat., 8 millim. Cette Espèce, remarquable par sa forme ven- true, brièvement conique, provient des Baux. BAUXIA BOULAYI Testa punctiforme perforata, conoidea, aut potius breviter oblongo-conoidea, sat crassa, spiraliter — 156 — multisulcata; — spira relative mediocriter pro- ducta, conoidea, ad summum obtusiuscula ; — anfracüibus 7 convexiusculis (superiores embryo- nales tectiformes), regulariter crescentibus, sutura inter supremos lineari, inter ultimos impressula separalis ; — ultimo magno, bene convexo, dimi- diam altitudinis non æquante ; — apertura vertical, rotundata, superne mediocriter angulata ; — peris- tomate crasso, patulo, ad columellam robustiore ac reflexo ; — alt., 20; diam., 10; alt. ap., 8; lat. 5 millim. Cette Espèce, également des Baux, se distingue de la précédente par sa taille moindre, par sa forme plus oblongue, moins ventrue inférieurce- ment et ni aussi conique supérieurement ; par son dernier tour non aussi volumineux; par son ouver- ture verlicale, moins anguleuse au sommet et non aussi exactement circulaire; enfin par son péris- tome évasé, plus épais et plas robuste que celui de la ocviparæformis. BAUXIA BOURGUIGNATI Teeta vix rimata (rima fere nulla), subconoiïdali, inferne relative parum ventrosa, crassa, solida, spiraliter multisulcata; — spira acuminata, ad summum obtusiuscula ; anfractibus 6-7 tecti- formibus, in ultimis circa suturam leviler turgidis, regulariter ac sat lente crescentibus, sutura lineari separatis ; — ultimo majore, dimidiam altitudinis non attingente, mediane subplanulato, circa sutu- ram turgidulo ; apertura subverlicalt, ovato- roltundata, superne parum angulata; — perislo- mate acuto, nihilominus crasso, robuslo, patules- cente, ad columellam reflexiusculo; — alt., 18; diam., 9; alt. ap., 8; lat., 5 millim. Cette coquille, remarquable par sa forme trapue, subconoïde, par son test épais, par ses Lours tecti- formes dont les derniers sont renflés le long de la suture, par son bord péristomal aigu, tout en offrant, par suile de l’encrassement interne, un rebord robuste, épais et patulescent, diffère entiè- rement des deux précédentes, comme l’on peut s'en convaincre par la comparaison des figures. Cette Espèce provient également des Baux. BAUXIA ALLARDI Testa vix rimata (rima fere inconspicua), elon- gato-acuminata, leviter fusiformi, crassula, spira- liter multisuleata; — spira producta, elongato- acuminala, in medio leviter turgidulo, ad summum obtusiusculo ; — anfractibus 8-9 convexiusculis, regulariter usque ad ultimum descendentibus , dein prope aperluram leviter ascendentibus, sutura impressula separatis ; — ultimo suboblongo- convexo, 1/3 altitudinis fere æquante ; apertura subobliqua, ovata, superne angulala; — peristo- mate subcontinuo, recto, incrassatulo, vix patules- cente ; — alt., 22; diam., 8; alt. ap.,8; lat., 5 millim. Cette Bauxie diffère de toutes les précédentes par sa forme allongée, ressemblant un peu à un fuseau, par ses tours non lectiformes ni méplans, ne mais sensiblement convexes, par son dernier tour légèrement remontant à l’abord de l’ouverture, par son péristome moins épais, plus délicat, etc. — Les Baux. BAUXIA ROULEANA Testa vix rimatula, parvula, oblongo-attenuata, crassula, spiraliter multisulcata; — spira obtuse acuminata, ad summum obtusa; — anfractibus 6 vix convexiusculis aut potius tectiformibus, regulariter crescentibus, sutura usque ad ultimum lineari, dein impressula separatis; — ultimo ad initium superne subtectiformi, infra convexo, ad aperturam rotundato, 1/3 altitudinis æquante ; — apertura vix subobliqua, rotundata; — peristo- mate crassulo, subpatulescente ; — alt., 15; diam. 6; alt. ap., 5; lat., 4 1/2 millim. Les Baux. — Cette Espèce, de petite taille, est surtout remarquable par sa forme atténuée, très obtuse au sommet, par ses tours peu nombreux, par son ouverture bien ronde et faisant ventre d'une facon notable sur le côté externe. Ces ca- ractères différencient cette Bauxie de toutes celles qui précèdent. BAUXIA NECRA Testa vix punctiforme rimata, elongato-acumi- nata, parvula, sat gracili, parum crassa, spiraliter multisulcata ; — spira elongato-acuminata, ad anfractibus 7-8 tectifor- summum acutiuseula ; mibus, regulariter lenteque crescentibus, sutura — 139 — lineari separatis; — ultimo oblongo-convexiuseulo, 1/2 altitudinis æquante; — apertura verticali, oblonga, superne angulata ; — peristomate recto, intus incrassatulo, patulescente; — alt., 15; diam., 5altfap /561latSmillim: Les Baux. — Cette Espèce, la plus gréle et la moins ventrue des Bauxies, est encore caractéri- sée par sa forme allongée-acuminée et par son ou- verture étroite, oblongue et fortement anguleuse du sommet. BAUXIA PELLATI Testa vix punctiforme rimata, elongato-pyrami- dali, ad saummum acuta, crassula, spiraliter multi- sulcata ; — spira producta, pyramidata, superne acuta ; — anfractibus 9 tectiformibus, lente cres- centibus, sutura lineari separatis ; — ultimo tecti- formi, inferne convexo, ad aperturam rotundato, 1/3 altiltudinis leviter superante ; apertura levi- ter obliqua, rotundata, superne angulata ; — peris- tomate continuo, crasso ac robusto, leviter patulo ; — alt., 23; diam., 8; alt. ap., 8; lat., 5 millim. Sa forme pyramidale, non moins que sa spire allongée très aiguë, distinguent cette Espèce, des couches des Baux, de toutes ses congénères. 2 ROGNACIEN INFÉRIEUR LIMNÆA CURETI Testa parvula, oblonga, superne obtusiuscula, fragili; — spira brevi, obtuse atlenuata; — anfrac- AU tibus 5 convexiusculis, sat celeriter crescentibus, sulura impressula separatis; — ullimo relative maximo, amplo, dimidiam altitudinis superante, oblongo, convexo, inferne leviter attenuato ac superne ad insertionem breviter descendente ; — apertura subobliqua, elongato-oblonga, superne angusta ac acute angulata, inferne paululum am- a pliori; — peristomate reclo, acuto; —- alt., 15; ? diam., 8; alt. ap., 10; lat., 4 millim. Cette Limnée, découverte dans les couches de la route de Massane, près de Saint-Remy, est une forme qui a beaucoup d’analogie avec celles que l’on rencontre actuellement dans certaines parties du continent africain, notamment celles du pays Comalis. MEGALOMASTOMA DEPERETI Cette Espèce, dont je n'ai pu trouver que Île moule des quatre derniers tours, doit au moins en posséder une dizaine. Voici, d'après l'examen attentif des derniers tours connus, les caractères de ce Cyclostomidé. Coq. à perforalion étroite; test très allongé, cylindrique, néanmoins devant lentement s’acumi- ner; lours peu convexes, à croissance lente et régulière, séparés par une suture assez accusée. Dernier tour rond, offrant à l’endroit de l’inser- ion une direction ascendante très prononcée ; ouverture peu oblique, sphérique, faiblement anguleuse au sommet et entourée par un bord péristomal continu, très épais, oblus et donnant — 141 — lieu, sur le côté externe, à un renflement notable. Ce fossile, des couches de Saint-Remy, est très différent de tous les soi-disant Mégalomastomes décrits et figurés dans les œuvres des auteurs, qui, sous ce nom, ont réuni diverses formes n’ap- partenant point au vrai genre Megalomastoma. C’est faute de mieux que je place ce fossile incom- plet également sous ce nom, parce que je suis persuadé qu'il deviendra plus tard le type d’une nouvelle coupe générique, coupe que je ne puis établir en ce moment, puisque je n'ai pu trou- ver encore un échantillon parfait. ISCHUROSTOMA ACUMINATUM Ce fossile, des couches du Rognacien inférieur des Baux, dont je n’ai pu également recueillir que des moules, appartient au genre /schurostoma, établi par M. Bourguignat (Coq. foss. terr. et fluv. des dépôts de Phosphorites du dép. de Lot-et- Garonne, p. 3, 1874), pour de grands Cyclostomi- dés caractérisés par une ouverture entourée par un bord péristomal continu, excessivement robuste, épais, dilaté, réfléchi et formant saillie sur le côté externe. Les principales Espèces de ce genre sont : ISCHUROSTOMA FORMOSUM, Bourg. (loc. sup. cit.), p- 5, fig. 3-4, 1874. (Bulimus mumia!, Boubée, in : Bull. Soc. géol. Fr., p. 213, 1830; Cyclostoma for- 1. Ne pas confondre cette Espèce avec le Cyclostoma mumtt de Lamarck, Desnayes, etc. — 142 — mosum, Boubée, in : Bull. paléont., p. 16, n° 17, 1833; Cyclostoma elongatum, A1. de Serres, in : Ann. sc. nat., p. 176, pl. xt, f. 2, 1844, et Noulet, Mém. coq. foss., p. 53, 1854, et Mém. coq. foss. S.-0. France, p. 91, 1868; Megalomastoma formo- sum, Sandberger, Conch. Vorwelt, pl. xvit, f. 12, 1873); De l’époque Eocène d’un grand nombre de loca- lités du Midi. IScHUROSTOMA AQUENSE, Bourg. (loc. sup. cit.), p- 6, 1874; (Cyclostoma Aquensis, Matheron, Cat. méth. foss. Bouches-du-Rhône, p. 210, pl. xxxv, f. 14-15, 1842; Bulimus Matheronius, d'Orbigny, Prodr. paléont., IL, p. 23, 1852). Des gypses des environs d'Éguille, près de Fi- gous (Bouches-du-Rhône). IScHUROSTOMA FiLnori, Bourg. (loc. sup. cit.), p. 3, f. 1-2, 1874. Dépôts des phosphates de chaux de la Mandine (Lot-et-Garonne). — Eocène supérieur. Le nouveau Ischurostome des Baux, d’après les moules, est une forme allongée-acuminée, possé- dant 9 à 10 tours convexes, d’une croissance régu- lière, séparés par une suture prononcée; le der- nier tour ne doit pas dépasser plus du tiers de la hauteur; l'ouverture paraît verticale, de forme ovalaire, avec un énorme bord péristomal réfléchi et donnant lieu, sur les moules, à une impression ressemblant au rebord d’un pavillon acoustique. PS 170 eee J'ai rétabli (fig. 21) l’ouverture telle qu'elle devait exister. Toutes ces Espèces, que je viens de faire con- naître, dénotent, pour l’époque où elles vivaient, une température plus élevée que celle de nos jours. Je me suis fait un devoir et en même temps un plaisir d'attribuer à quelques Espèces les noms de MM. Bourguignat, Boulay, Curet, Allard, De- péret et Pellat, soit pour les remercier des judi- cieux conseils qu’ils ont bien voulu me donner, soit pour leur témoigner ma reconnaissance pour avoir mis à ma disposition les échantillons recueil- lis dans nos courses communes. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV BAUXIA VIVIPARÆEFORMIS. — 1, coq. de grand. nat., de face ; 2, la même, de profil. MEGALOMASTOMA DEPERETI. — 3, tours inférieurs de grand. nat, de face (à l’état de moule. La partie supérieure manque); 4, la même, de profil. Limxæa Cureri. — 5, coq., un peu grossie, au trait, vu de dos (à l’état de moule); 6, la même, de face. BauxiA ALLARDI. — 7, coq. grossie, de face ; 8, la même, grand. nat., de face; 9, la même, de profil. Bauxia BourauiGxaTr. — 10, coq. de grand. nat., A de profil; 11, la même, de face ; 12, la même grossie, de face. BauxiA PELLATI. — 13, coq. de grand. nat., de face; 14, la même, grossie. BauxiA ROULEANA. — 15, coq. de grand. nat., de face ; 16, la même, grossie. BauxiaA NECRA. — 17, coq. grossie, de face; 18, la même, de grand. nat. BauxrA Bourayr. — 19, coq. grossie, de face ; 20, la même, de grand. nat. ISCHUROSTOMA ACUMINATUM. — 21, dernier tour et ouverture restaurés ; 22, moule de grand. nat., de face. Bull. Soc. malac. France. VII. Juin 1890. Bull. Soc. malac. France VII 1890. | ÊIEAIN À. de Vaux-Ridon del. HOMO SOUErS OS SnLRS des terrains lacustres de Provence NOUVELLES CONTRIBUTIONS MALACOLOGIQUEN" PAR MACOPEANCET MEMBRE FONDATEUR X Mollusques terrestres de l’archipel Sanghir (Malaisie) TROCHOMORPHA STAUDINGERI Testa lentiformis, utrinque subæqualiter con- vexa, subtenuis, fulvo-subvirens, cornea, conco- lor, nitidula, supra oleoso-micans, infra nitidior, aperte lateque umbilicata (umbilicus anfractus omnes usque ad apicem monstrans, subconicus, circa 3 3/4 mill. lat. adæquans), superne exiliter striatula lineolis incrementi obliquis, inferne lævior. Spira late et subconvexe conoidea, obtusa. Anfractus 6 planiuseuli, ad suturam linearem ap- planati, regulariter lenteque accrescentes; ultimus acute carinatus; carina mediana, supra declivis, basi convexus. Apertura obliqua, extus angulata, basi convexa, emarginata, subsinuata. Peristoma 1. Voir, pour le commencement, tome IL. 1885, p. 113 à 156; tome IV, 1887, p. 273 à 299, et tome V, 1888, p. 341 à 376. Bull. Soc. malac. France. NW. Juin 1890. — 10 — 146 — simplex, supra angulum externum acutum, basi intus crassiusculum, album, dehinc ad columel- lam strictiusculum, marginibus remotis. — Diam. maj. 16; min 15/12; alt. 71/2 mil Iles Sanghir. Cette Espèce a pour voisine la 7r.lardea,v.Mart. (Ostasien, 1867), des Moluques. OBBA TIRMANIANA Testa mammillari-globosa, solidula, umbilicata (umbilicus sat minutus, margine columellari semi- tectus, attamen pervius et apicem testæ exhibens, circa 3-4 mill. lat. adæquans), subnitens, fusca, in ultimo luteo diffuse bifasciata, zona supera in prio- ribus duobus prodeunte, summo sublævigata, dehine ut in Obba mammilla oblique malleato- undulata, rugis in ultimo basique præsertim vali- dioribus. Spira elevata, valde convexo-subconoi- dea, obtusata. Anfractus 6 regulariter satque lente accrescentes, primi convexiusculi, ad suturam parum profundam subplanulati, inferi convexiores,; ultimus angulo obtuso subperipherico, ad apertu- ram evanido cinctus, subtus depressus, altamen convexiusculus, haud amplus, ad aperturam sat breviter nec abrupte deflexus. Apertura valde obliqua (paulo magis quam 45° cum axi), lunata, transverse suboblonga (pariete intus undulato), subsinuata, fauce livida. Perjistoma lividum, in- crassatum, reflexum, margine externo convexo, basali subsinuato, columellari brevi, supra umbi- licum deflexo ac semitegente ; margines remoti, AA callo crasso juncti. — Diam. maj., 44; min., 38; alt., 29; alt. ult. anfr. ad aperturam, 15 mill. Iles Sanghir. Cette splendide Espèce, que j'ai recue sous le nom erroné de papilla, Fér., est au contraire voi- sine de la mamilla, bien que fort distincte par de nombreux caractères ; ainsi la spire n’est pas glo- buleuse, mais globuleuse-conoïde, beaucoup plus élevée que celle de sa congénère; ses tours sont plus nombreux, moins plans, la suture est moins linéaire; le dernier tour est moins globuleux, beaucoup plus déprimé en dessous et pourvu vers son milieu d’un angle sensible, quoique obtus; in- férieurement cet angle est rebordé par une dépres- sion. L'ouverture est beaucoup plus petite, de forme différente. L’extrémité du dernier tour est beaucoup moins déjetée en avant; enfin la colora- tion n’est pas la même que celle de la mamilla et s'éloigne encore davantage de celle de la papilla, avec laquelle la Tirmaniana a fort peu de rap- ports. L’Obba papilla est une coquille appartenant à la série des Obbina, Semper, dont elle possède tous les caractères, tandis que celle des Obba comprend les espèces suivantes : Helix Quoyi, Desh. (Célèbes, Minahassa). Helix mamilla, Fér. (Célèbes, Tondano, etc.). Helix Tirmaniana, Anc. (Iles Sanghir). (?) Helix campanula, Pfeiffer (Archipel Indien). J'ai l'honneur de dédier cette Espèce insigne à — 148 — M. Tirman, Gouverneur général de l'Algérie, et je le prie de vouloir bien me permettre de lui en faire hommage. CORASIA LEUCOPHTHALMA Helix leucophthalma, Pfeiffer; Corasia leucoph- thalma, Pfeiffer et Clessin, in Nom. Helic. viv., 1882. Var. fuscostrigata, Anc. Similis characteribus testæ typico specimini à el. L. Pfeiffer descripto, discrepat fascia fusea uni- ca, relative angusta infra angulum ultimi anfractus sita ; testa in ultimis anfractibus fulva strigis con- fertis fuseis longitudinalibus picta. Iles Sanghir. Le type est indiqué avec doute par L. Pfeiffer, comme indigène de l'ile de Célèbes. Il est pro- bable qu’il habite au contraire l'Archipel Sanghir, comme la variété fuscostrigala, qui paraît, d’après la diagnose de Pfeiffer, ne s’en distinguer guère que par les particularités de coloration signalées plus haut. PHANIA LINNÆANA, Pfeiffer. Helix Linnæana, Pfeiffer; Oxytes Linnæana, Pfeif- fer et Clessin, loc. supra cit. J'ai, le premier, fait connaitre l'habitat exact de cette belle Espèce que l’on a supposé, à cause de ses analogies, provenir de Célèbes. Elle est encore — 149 — 1 nu : nnanac ARTS » cs E : » l’une des plus rares Hélices connues jusqu'à ce jour. CYCLOTUS ATRATUS Testa depressa, solidula, late perspectiveque umbilicata (umbilicus anfractus omnes monstrans, tertio diametri latior, cirea G 1/2 mill. lat. adæ- quans),epidermide nigricante et servicea lineas spi- rales exhibente obducta, intense castanea, strigis nonnullis in spira pallidioribus rarisque fulminata. Spira apice nigra, convexa, parum producta, ob- tusa. Anfractus 4 1/4 sat rapide regulariterque crescentes, sutura profunda discreti, convexi vix lineis incrementi impressi; ultimus cylindricus, vix antice nec abrupte deflexus. Apertura cireu- laris, obliqua (eirca 45° cum axi). Peristoma duplex, internum simplex, acutum, externum planum, patens, concentrice striatum, superne ad insertio- nem late dilatatum et anfractui penultimo appres- sum, incisura nulla. Operculum circulare, conca- vum, calcareum, nucleo centrali concavo, lævi ; spiratum, spiris oblique striatis. — Diam. maj. (Cum/perist.) 20/2; min M6; alt N8;haltult; anfr., 6; diam. ext. apert., 7 1/2 mill. (eum perist.) Iles Sanghir. Ressemble beaucoup pour la taille, la couleur, l’épiderme, le nombre des tours, ete., au C. prut- nosus Mart. (Malak. BI., X, 1863, p. 83) de Ternate, mais en diffère essentiellement par son péristome non émarginé et pourvu en avant d'une large di- latation s'appliquant contre l’avant-dernier tour. — 150 — CYCLOPHORUS SERICATUS Cyclophorus sericatus, Anc., in : Le Naturaliste, 1888, c. fig. (mala). Je n'ai rien à ajouter à la description de cette Espèce si distincte et qui, par sa coloration, et la nature de son test et de son épiderme, rappelle l’'Espèce précédente. Je l’ai vue désignée dans plusieurs collections sous le nom erroné de C. atramentarius, SoW. Ce dernier provient de Cé- lèbes. LEPTOPOMA MANADENSE Cyclostoma læve, Adams et Reeve, in : Zool. Voy. Samarang, Moll., p. 57, pl. xiv, fig. 3. — Lep- topoma Manadense, Pfeiffer, in : Proc. Zool. Soc, 1801, p.197, 12: Mon Pneum vive Suppl., Il, p. 83; Reeve, fig. 19; — Martens, in : Preuss. Exp. Ost-Asien, p. 148, pl. u, 91011862); Cette jolie Espèce, très variable dans son orne- mentation et qui était déjà connue de la partie septentrionale de l'ile de Célèbes (Menado, Min- nahassa), se trouverait également à Batchian (Wal- lace) et aux iles Sanghir. La première de ces loca- lités pourrait bien être erronée. LU — I Testacea nova terrestria americana. HELIX CATENULATA Testa convexo-depressa, tenuis, pallide fulvo- cornea, haud nitens, lineis incrementi vix striatula et ex parte granulis minutis ad summum et ad finem ultimi anfractus aperturam versus deficien- tibus verruculosa, lineis 3 angustis fuscis inter- valis regularibus interruptis et maculas parvas transverse elongatas eflicientibus picta, scilicet: una supera in penultimo continuata; secunda supra- mediana, angulum superum aperturæ attingens, tertia inferior in ultimo anfractu. Umbilicus me- diocris, ad finem subdilatatus, profundus, circa 2 mill. lat. adæquans. Spira convexa, parum ele- vata, obtusissima. Anfractus fere 5 regulariter, sed celeriter crescentes, convexi, sutura impressa ; ultimus magnus, altus, rotundatus, basi subde- pressus, antice non devians. Apertura lunata, pa- rum obliqua, sinuata, marginibus remotis, supero convexo-subdeclivi, externo rotundato, basali sub- arcuato. Peristoma simplex, haud nisi ad columel- lam expansum, acutum, margine basali sinuato, supero antice leviter provecto. — Diam. maj., 14; min, 12: alt. 8: alt ap 6emill Cayenne (E. Marie). Species e grege Helicis andicolæ, cateniferæ,etc., quem Osphiospilam sum nuncupatus. HELIX CREVEAUXIANA Helix uncigera, var., Dohrn, in : Jahrb. d. deutsch. Malak” Ges 111575; p. 297-298; nec Peut. — H. Creveauxiana, Anc., in litt., 1885. Testa semper major quam 77. uncigera. (Diam. mal 260.955 alt, 13: /ap-diam- ma] 19 mill.), unicolor castanea, apertura multo magis soluta, lamina parietali haud recta sed contorta, dente basali uncigero minus lato, valido, peris- tomate albo, etc. Frontino Columbiæ occidentalis (G. Wallis). Species egregia, characteribus allatis perbene distinguenda, in wncigeram, ut videtur, non tran- siens. HELIX UNCIGERA Helix uncigera, Pfeiffer, in :2° édit. Chemnitz, n° 663, pl. av, f. 8-10 (Carocolla uncigera, Peub'in Mas. zool: 1838; pl ex). Var. conoidea, Anc. Testa typico specimini similis, sed spira magis elevato-conoidea. Var. anopla, Anc. Forma et characteribus, præter tuberculum ba- salem obtusum nec uncinatum, typico specimini simillima. Hxc varietas, ut etiam prius descripta, a el. G. B. Sowerby missa fuit ut « Columbiæ » incola. De- fectu uncini basalis equidem insignis est. — 153 — Verisimiliter in isthmo Panamensi, sicut ac typicum speciei specimen reperla sunt allatæ varietates. PORPHYROBAPHE SUBLABEO Porphyrobaphe Yatesi, var. sublabeo, Dohrn, in sched. Differt ab affini specie P. Yatesi spira minus elongata, testa graciliore, solida, ultimo anfractu magis Ovato, majore, apertura subinde ampliore, peristomate crassiore, multo latiore, salurate cas- taneo, columella recta, intus crassa, haud contorta, fere recta, cum basiangulum distinetum efformante, anfractibus minus munerosis (7 nec 7 1/2, 8). Hab. in Reipublicæ Peruvianæ regione Ama- ZOnIcCa. PORPHYROBAPHE GALACTOSTOMA Testa imperforata, ovata, solida, sub epidermide lutea, parum nitente, albida, maculis et strigis in- terruptis superne fusculis, in ullimo fusco-vires- centibus et in 4 vittis transversalibus latiusculis indistinctisque dispositis irregulariter picturata. Spira conoideo-attenuata, breviuscula, obtusa; an- fractus G celeriter accrescentes, convexi, sutura subirregulari, vix crenulata; embryonalis lævi- gatus, sequentes tenuiter granulati, inferi oblique striis incrementi impressis exarali et lineis spira- Hibus remotioribus decussati; ultimus oblongus, attenuatus, amplus. Apertura magna, ovala, supra angulata, inferne attenuata cum peristomate lactea, — 154 — maculis perspicuis, satis obliqua, infra leviter re- cedens. Columella superne acute plicata, incras- sata, alba, deinde subrecta, eum basi angulum distinctum formans, infra attenuata. Margines callo albido nitidoque juncti. Peristoma incras- satum, expansum. Regio umbilicaris anguste fusca. — Long., 72; diam., 34; alt. apert., 40 mill. Habitat in Republica Æquatoris. Affinis Porph. Fraseri, Pfeiffer etimprimis Porph. Cousini, Jouss. Ab. ambobus differt præcipue colore præsertim aperturæ et characteribus columellæ. CI Sur les différentes formes de l’Helix Costaricensis. L'uPreitfer (Mono. Helié. viv.. IV,-p:0902) donne comme il suit les caractères de l’Helix Cos- taricensis, qu'il place (Nom. Helic. viv., 1881) dans la série des Aglaja carénées bien qu’elle puisse, peut-être, à plus juste titre, être associée à l'Helix Guillarmodit, Shuttleworth, indiquée à tort par MM. Crosse et Fischer comme appartenant à la série Océanienne des Co/'asia : « Testa umbilicata, subdepressa, solidula, levis sime striataetsptraliter subsuicata,liliaceo-carnea, spira brevissime conotdea, oblusa; anfr. 4 1/3 convexiuseuli; ullimus prope suturam convexior, ad peripheriam carina compressa, obtusa, albida, spadiceo-marginata munitus, antice vix deflexus, 1. Cette Espèce est Mexicaine. — 109 — basi albidus, in umbilico infundibuliformi pervio- que caslaneus; apertura diagonalis, subtrapezio- lunaris; peristoma expansum et reflexiusculum, marginibus conniventibus, sSupero vix arcuato, ba- sali regulariter areuato. — Diam. maj., 30; min., 235valt 12 mill >; « Costarica (D' Moritz Wagner). » Je ne connais pas celte forme type, aussi n'est-ce qu'avec réserve que je place les suivantes qui pa- raissent en différer très notablement par la colo- ration, l’ouverture, l'absence de sculpture spirale, à titre de variétés. Je crois qu'en réalité, la va- riété Steiniana est spécifiquement distincte et devra être inscrite sous ce nom comme Espèce différente. Quant à la forme virginea, elle dérive à coup sûr de la Sterniana. HELIX COSTARICENSIS Helix Costaricensis, Roth, in : Pfeiffer, Novitates Conchol: L'p.18/n152/pl ur, fie 1517; Var. STEINIANA, Ancey. Testa tenuiuscula, sordide albida, subtus cirea umbilicum centro fulvum dilute lutea. Umbilicus mediocris, anfractu penultimo intus conspicuo constrictus , postea tantum minute perforatus. Spira obtusa, convexo-depressa. Anfractus paulo magis quam 4 celeriter crescentes, convexi, sutura conspicua, tenuiter fusco-marginata ; ultimus va- lide sed obtuse carinatus, maximus, fasciis 2 fuscis — 196 — supra carinam, exornalus, utrinque convexus, ante finem subascendens, postea ad aperturam deflexus. Apertura obliqua, extus producta et valde angu- lala, emarginata, diagonalis. Peristoma album, in- crassatum, superne expanso-reflexum, inferne re- flectum ; marginibus sat remotis, basali convexo, supero fere horizontali, vix ad carinam convexo- subdeclivis. — Diam. maj., 27; min., 20; alt., 10 1/2 mill. FORMA VIRGINEA, Anc. Testa minor (diam. maj., 24 1/2; min., 18; alt., 11 mill.), coloribus et umbilico præcedenti similis, sed globosior; anfractibus tantum 4; earina minus acuta; anfractu ullimo minus depresso, altiore, margine supero aperturæ häaud fere horizontali sed distincte longeque obliquo declivi. République de Costarica (Amérique centrale) XIII Mollusques nouveaux de l'Afrique australe et occidentale. SCULPTARIA CHAPMANNI Testa depressa, aperte satque late umbilicata (umbilieus omnes anfractus exhibens, ad finem devians et dilatatus, cirea 3 mill. lat. adæquans), haud, vel saltem vix infra nitidula, straminea, apice pallide corneo, lævigato, regulariter et con- fertim oblique striala, inferne Iævior. Spira con- — 157 — vexa, parum elevata, obtusa. Anfractus 6, regu- lariter accrescentes, convexiusculi, sutura parum profunda separati; penultimus et ultimus impres- sione levi canaliformi in penullimo suluram se- quente et paulatim evanida, in ultimo supra angu- lum obtusum anfractum eingentem sita exarali. Anfractus ultimus supra medium obtuse angu- latus, attamen rotundatus, superne subconvexus, inferne convexior, basi subdepressus et ad aper- turam quasi strangulatus, latere ante aperturam utrinque impressus, antice breviter subdeflexus. Apertura subito ampliata, soluta, campanulata, la- mellis et dentibusobstructa.,--scilicet : lamella una parietali intrante; duobus dentibus basalibus mi- nutis, unoque lamelliformi in interiore marginis superi, parietali opposito; — valde obliqua, mar- gine supero antice dilatato. Peristoma continuum, superne strictum, cæterum dilatatum et expansum, marginibus continuis, lamina elevata junetis. — Diam. maj., 9 1/4; min., 6 1/4; alt., 3 3/4 mill. Walwich Bay, Ovampoland (Leg. el. Andersson et Chapmann) / HiLIX GLANVILLIANA Testa convexo-depressa, orbicularis, tenuis, fulva, aperte mediocriter profundeque umbilieata (umbilicus vix ad finem dilatatus, sericeo-subni- tida, sub lente tenuissime striatula). Spira late conoidea, obtusiuscula ; anfractus fere 5 convexi, sutura impressa, regulariter lenteque crescentes ; ultimus lateribus rotundatus, infra convexus. — 158 — Apertura fere recta, semilunaris, extus rotundata. Peristoma tenue, simplex, acutum, subsinuatum, ad columellam vix magis expansiusculum. — Diam:, 22/3: alt 112/mill” Graham’s town (District Oriental de la Colonie du Cap). M"* M. Glanville et Bowker Layard. Cette petite Espèce appartient au groupe de l’'aulacophora, mais elle est plus petite, simple- ment striée, beaucoup plus déprimée, le dernier tour est beaucoup moins développé en hauteur et moins renflé, la spire est plus conoïde, l’ombilic est relativement un peu plus ouvert, et les tours s’accroissent avec un peu plus de lenteur. Je lai dédiée à Miss Glanville, que la mort vient d’en- lever à la science, alors que ses recherches enri- chissaient la faune de l'Afrique australe de bon nombre de nouveautés. HELIX AULACOPHORA Testa globoso-depressa, tenuiuscula, aperte sed minute profundeque umbilicata (umbilicus vix ad finem dilatatus), parum nitens, pallide corneo-stra- minea, oblique confertimque lamellose costulato- striata, costulis inferne et prope aperturam magis appropinquatis et subtilioribus. Spira late con- vexo-conoidea, apice Iævigata, obtusa ; anfractus 4 2/3 convexi, sutura valde impressa separati, sat lente et regulariter accrescentes; ultimus rotun- datus, altus, turgidus, infra convexus, amplus. Apertura fere recta, lunata, extus regulariter ro- tundata, semilunaris. Peristoma simplex, acutum, — 159 — ad columellam vix expansum, subsinuatum. — Diam. maj.) # 1/2; miüin., 31/2; alt, 3; alt. ap. fere, 2 mill. Afrique australe. Cette Espèce rappelle d’une facon singulière, tant par sa forme générale que par ses divers caractères, les Æelix Prevostiana, Crosse, et co- rymbus, Cr., de la Nouvelle-Calédonie. Les Hélices de l'Afrique australe qui offrent avec la présente des traits d’analogie sont les Helix rariplicata, Benson, et tabulæ (Helicopsis tabulæ, Chaper). La première a une sculpture dif- férente en ce que les costulations sont beaucoup plus distantes, et la seconde en diffère par sa taille, le nombre de ses tours, etc. ENNEA LAYARDI Testa oblongo-cylindrica, solidula, subnitida, perforata, opacula, cereo-albida vel pallide lutes- cens, oblique regulariter striata (striis confertis, infra suturam paulo validioribus, deinde paulatim minus exaratis). Spira cylindracea, sursum rotun- data, apice obtuso lævigato. Anfractus 7, regula- riter lenteque crescentes, convexiusculi, sutura simplici et parum profunda separati; ultimus con- vexus parum attenuatus, antice leviter subascen- dens. Apertura fere recta, margine externo antice angulatim subproducto, basali subrecedente, al- bida, emarginata, dentibus 2 prædita ; uno lamel- liformi, compresso, intrante, validoque parietali prope angulum superum; altero in parte interna — 160 — marginis externi peristomalis; columella intus callose plicatula, plica Tata sed vix prominente. Peristoma reflexum, incrassatum, album, superne strictiusculum, ad columellam vix subdilatatum.— Lono., 6 3/4; diam., 3 1/5; alt. ap., 2 mill. Port Elizabeth (District Oriental de la Colonie du Cap}. M" M. Glanville et Bowker Layard. Cette jolie Espèce rappelle par ses denticules l'E. diodon, des Comores, et surtout les Ænnea crassilabris et infans', Craven, du Transvaal; elle est fort voisine de ces deux dernières et inter- médiaire, par sa taille, entre les deux. ENNEA ANCEYI Ennea Ancevi, Nevill, mss., 1882. Testa oblique rimata, cylindraceo-attenuato, oblique striata, cereo-albida. Spira elongata, pri- mum conica, apice minuto, papillari, dehine eylin- drico-attenuata. Anfractus 9, primi convexiores, sequentes convexiusculi, superiores lævigati, sutura simplici discreti; ultimus compressus, infra medium dorso bisulcatus (suleis obliquis, impres- sis), attenuatus. Apertura vix obliqua, circa testæ totius quartam partem adæquans, ringens fereque clausa, quadriplicata, scilicet : plica parietali, com- pressa maxima, subsecuriformi, retrorsum inflexa, prope angulum exteriorem; columellari unica, intrante, late profundeque sita; palatalibusque elongatis 2 sulcis externis oppositis et pariter 1. Proc. Zool. Soc., 1880, p. 616, pl. var. — 1061 — oblique descendentibus. Peristoma latiuseule re- flexum, nitidum, superne appressum, continuum, margine extero supra valide sinuato. — Long, 12 1/2; diam., 3 1/2; alt. apert. (inclusis peristo- mate et callo supero), 3 1/2 mill. Old Calabar. Cette Espèce, de la section des Gulella, qui m'avait été dédiée dès 1882 par le regretté sir G. Nevill, se distingue aisément de ses congé- nères de la même série par son aspect élancé et sa columelle non denticulée, mais pourvue à l’inté- vieur d’un gros pli obtus. PLANORBIS ANDERSSONI Testa e grege Planorbis vermicularis, Gould (sect. Gyraulus, H. et A. Adams), supra planus, apice leviter immerso, infra concaviusculus, sub valida lente vix striatulus. Anfractus # convexi, cylindracei, lente et regulariter crescentes, sutura impressa, ultimus paulo major, vix depressus, haud antice deflexus. Apertura parva, obliqua, parum lunata, transversa, margine supero con- vexo-subdeclivi, extero post partem medianam, — cum basali leniter dextrorse deflecto, vix con- vexiusculo, — arcu sat abrupto brevique et rotun- dato conjuncto. Umbilicus latissimus, anfractus omnes exhibens. — Diam. maj., 3 1/2; min., 3; alt., 7/8 mill. Omambonde (Ovampoland). Leg. cl. viatores Andersson et Chapman. Bull, Soc. malac. France. VI, Juin 1890. — 11 — 162 — PISIDIUM OVAMPICUM Testa fragilis, pallide cornea, nitidula lineis concentricis tenuibus sculpta, ovata; umbones paulo ante medium siti, depressi, vix prominuli. Pars antica rotundata, late areuata, postica vix minus lata, convexa, haud truncatula nec rostrata (convexitas maxima submediana), præcedente paulo major. Valvæ medio convexo-depressæ. — Diam 22/3; "alt 24076 ccrass-d41/20mulle Même localité. XIV Sur un nouveau genre de la famille des Paludinidées. En 1880 (Journ. As. Soc. Bengal, p. 161), M. Geoffrey Nevill a décrit, sous le nom de Hydro- bia (Belgrandia?) miliacea, une petite Espèce découverte à Port Canning, dans le delta du Gange. Ayant dernièrement recu deux exemplaires de cette Espèce, que je supposais d'ores et déjà ne pas appartenir au genre Belgrandia, et dont l’un d'eux doit être rapporté à la variété minor du même auteur, j'ai été frappé des caractères que réunit cette minuscule coquille. Le genre Belgrandia, comme chacun sait, cons- titue une série toute particulière, dont le caractère essentiel consiste dans la présence de renflements variciformes régulièrement disposés dans le voi- — 163 — sinage de l'ouverture. Le test a le faciès de cer- taines Bythinella. Chez l'Hydrobia miliacea, au contraire, il n'y a aucun brusque renflement ressemblant à une va- rice, mais le dernier tour se renfle insensiblement et s’épaissit fortement vers l'ouverture dont le bord externe est sinueux à l'instar de celui de la Bythinia Crosseana, Wattebled, en faveur de laquelle M. Crosse a établi le nouve genre Waute- bledia. L'aspect général de l’Aydrobia miliacea n’a pas d'analogie avec celui des véritables Belgrandia. C'est une coquille solide pour sa petite taille. (2-2 3/4 mill.), luisante, à spire aiguë et conoïde. L’opercule ne ressemble en rien à celui des Wat- tebledia. Pour ce qui est du genre (??) de M. Crosse, il doit comprendre, outre le type signalé plus haut, plusieurs Bythinia du sud de l'Asie, comme les B. lævis, Mor., cerameopoma, Bens., etc. Ces Es- pèces ont en effet le bord sinueux comme la Cros- seana, seulement à un degré moindre; ce qui fait que ce caractère, tendant à s’oblitérer dans cer- taines Espèces, le genre Wattebledia, dont c’est l'unique signe distinctif, tend, à la limite, à se confondre avec les vrais Bythinia, dont il ne peut être tout au plus considéré que comme une section. Je ne vois, au contraire, aucune coquille géné- riquement assimilable à l’Æydrobia miliacea, pour laquelle je propose le nom de Gangelia. Bull. Soc. Malac. France. VII. Juin 1890. : . vel sure 1-0} L o ET 4 24 WT VE | Ses e . E} ba PA ki dater AE ‘ALL 4 & hi tuer. duurru dl. rule TAN kite LUTTE { | LS . de PT art EP el mn ak, l'éut , .)} Un. à Lez ñ % EN | le te La FAN } Î Li in ht a 1 ÉSRRR : | A : ' VETT : L { : A TE ve g AL l'un LE Cie ie ÉNOTIEUE RAT i li." à (A | l ï e 4 1 . e : AL ù | : = € h nn "| l'& 7 LD LA PALITIL » A | ù D sr"te oév at L temett œun ssh. wi: ; ": ont, DRATT. DL" ANA Mis et ae tb r ié in 1 pe EN sis Nate TNA OST L NET, ne à 200 en 4h LA ttes tou OI Gite net CORAN. 2 Lit ale utensenen ii (ClmRe LE me ca CA TER ne En . PROMENADES MALAGOLOGIQUES SUD DE LA FRANCE suite )! M "PAUL FAGOT MEMBRE FONDATEUR VI. — LE MONT ALARIC Le voyageur qui se rend de Toulouse à Cette par la voie ferrée aperçoit à droite, entre les stations de Floure et de Cyoux, des mamelons calcaires à l’aspect tourmenté, à peu près dépour- vus de toute végétation, et se dressant au milieu de la plaine qui sépare les Corbières de la mon- tagne Noire. Ces mamelons constituent le mont Alaric, sur lequel le roi des Visigoths, si l’on en croit la tradition, aurait fait bâtir un château dont il ne reste aucun vestige depuis longtemps. La montagne d’Alaric forme une région naturelle ayant pour limites : au Nord, la route nationale de Toulouse à Narbonne, depuis Floure jusqu’à l'embranchement de la route de Fontcouverte; à l'Est, cet embranchement jusqu'au moulin de Loure et la route de Fabrezan; au Sud, le chemin de Fabrezan à Camplong, ainsi que la route de 1. Voir Bull. Soc. malac. France, III, 1886, p. 165-224. — 166 — Camplong à Mouze, par Montlaur, Pradelle et Mouze ; enfin, à l'Ouest, cette même route qui de Mouze se coude pour aboutir à Floure. Administrativement, le mont Alaric dépend des cantons de Capendu, arrondissement de Carcas- sonne, et de Lézignan, arrondissement de Nar- bonne (Aude). Au point de vue géographique, il fait partie des Corbières occidentales,dont il cons- tüitue la plus avancée vers le Nord. Son orographie est très caractéristique. Des ravins, se creusant à mesure qu'ils descendent vers la plaine, apportent à l'Aude les pluies au fur et à mesure de leur chute, et restent à sec dans l'intervalle. Un seul ruisseau, celui d’'Alaric ou de Baux, coule au milieu des alluvions anciennes qui forment une plaine ouverte dans le flanc Est jus- qu'à Fontcouverte. Cette hydrographie provient de la constitution géologique. Le mont Alaric est dù à un pointement ophi- tique dont il reste des traces près de son point culminant (600 mètres), et un peu au S.-0. de ce point. Ce pointement a soulevé le calcaire Danien du Crétacé et relevé jusqu'au niveau du Danien le calcaire plus récent du Nummulitique. L’entier massif s'élève au milieu des poudingues de Palassou, des grès et des argiles de l'Éocène supérieur qui forment les parties les plus basses. Si les flancs nourrissent la flore herbacée de la région des Oliviers, aux Espèces nombreuses et intéressantes, ils sont presque dépourvus de végé- talion arborescente; seuls quelques Chênes Yeuses — 167 — projettent çà et là leurs rameaux rabougris. Dans les endroits argileux et dans ceux où le calcaire se décompose sous l’action des agents extérieurs, on a effectué des plantations de Sapins pour éviter les éboulis. Pas un village; un four à chaux abandonné ; de rares fermes; quelques bergeries éparses inter- rompent seules de temps en temps la monotonie du paysage. Cette aridité parait peu favorable au développe- ment de la population conchyliologique: mais les apparences sont trompeuses. Grâce à l'influence du climat méditerranéen, grâce à sa situation avancée en dehors de la chaîne pyrénéenne, le mont Alaric recèle un assez grand nombre d’Es- pèces, dont quelques-unes intéressantes, comme il est facile de s’en convaincre par la lecture du catalogue suivant, que nous avons dressé à la suite de quatre explorations successives. GENuS 1. ARION 1. ARION SUBFUSCUS Limax subfuscus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 125, n6, tab 1x fier 6. 1805: Arion subfuscus, Michaud. Compl. Draparnaud, D nn 183 100 Sous les pierres, dans l’intérieur des murs d’une tuilerie en ruine au sud du village de Douzens. — 168 — Genus 2. LIMAX 1. LIMAX AGRESTIS Limax agrestis, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p 011752 Avec le précédent. Genus 3. MILAX 1. MILAX GAGATES Limax gagates, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 100, 1801; et Eist. /Moll France "p: 122, pl'ux, fig. 1-2, 1805. Milax gagates, Gray, Catal. of pulm. or air breath. Moll., p. 174, 1855. En compagnie des deux autres Espèces. GENUS 4. VITRINA. 4, VITRINA MAJOR Vitrina pellucida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 98, 1801, et Hist. Moll. France, p. 109, pl. vu, fig. 34-37, 1805 (non V. pellucida, Müller, 1774). Helicolimax major, Férussac, Ess. méthod. con- chyl. (édit. IT), p. 43, 1807. Vitrina major, C. Pfeiffer, Deutschl. Moll., I, p. 47 (note), 1821: Terreau, sous Les fougères, dans Le ravin au sud de Moux. Rare. — 169 — 2. VITRINA ANNULARIS Hyalina annularis, Studer, Kurz. Verzeichn., p-11,1820; Vitrina annularis, Gray, in : An. phil., IX, p. 409, 1825. Espèce très abondante sous les pierres ; presque partout. Genus 5. HYALINIA. 1. HYALINIA CELLARIA Helix cellaria, Müller, Verm. Hist., II, p. 28, no 290, 1774: Hyalinia cellaria, Morch, Synops. Moll. Daniæ, p. 12, 1864. Au-dessus de Douzens. R. 2. HYALINIA SEPTENTRIONALIS Zonites septentrionalis, Bourguignat, Moll. nouv. litig. ou peu connus (XI et XII déc.), p. 8, pl. ui, fig. 4-6, 1870. Hyalinia septentrionalis, Locard, Étud. var. ma- lac:, I, p..42,1880. Sous les pierres, parmi les pierrailles, dans les alluvions des ravins. C’est l'Hyalinie la plus ré- pandue. 3. HYALINIA LUCIDA Helix lucida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 96, n° 44, 1801, et Helix nitida, Hist. Moll., pl. vi, fig. 23:25, 1805; — 170 — Hyalinia lucida, Westerlund, Faun. Europ. Moll. extramar. prodrom., p. 22, 1876. Alluvions du ruisseau au sud de Floure. 4. HYALINIA NITENS Helix nitens, Michaud, Compl. Moll. Draparnaud, p- 44, pl. xv, fig. 1-5, 1830. Hyalinia nitens, Agassiz, in : Charpentier, Catal. Moll Suisse. p°13, 1837: Dans les ravins ombragés, sous les pierres et au pied des murailles. 5. HYALINIA NITIDOSA Helix nitidula, var. A., Draparnaud, Hist. Moll., pl. vus, fig. 21-22, 1805. Helix nitidosa, Férussac, Tabl. syst., n° 214, 1822. Hyalinia nitidosa, Locard, Étud. var. malac., I p. 54, 1880. 7] Un individu bien caractérisé dans un ravin au sud du village de Moux. 6. HYALINIA CRISTALLINA Helix cristallina, Müller, Verm. hist. Il, p. 23, n° 233, 1774. Hyalinia cristallina, Agassiz, in : Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Dans le même ravin, sous le terreau des Fou- oÙ D * gel es. — 171 — Genus 6. HELIX. 4. HELIX ASPERSA Helixr aspersa, Muller Verm-vHist.. Il; ‘p.20: n° 219; 177%: Cette Espèce est connue partout. Dans les fis- sures calcaires, il n'est pas rare de trouver une accumulation de coquilles vides. La majorité des individus offre une spire conique rappelant le galbe de l’Helix Mazullit de Sicile, comme on l’observe en Espagne et en Portugal. 2. HELIX VERMICULATA Helix vermiculata, Müller, Verm. Hist., Il, p. 26, n°22194177 À peu près partout. On rencontre de nombreux échantillons, de taille médiocre, à spire plus convexe que le type. 3. HELIX SPLENDIDA Helix splendida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 83, 120 1801 et EHiSt 1p198 pl vr 0 1e,0 9-11 1805. Coquille commune, à toutes les expositions, prin- cipalement au Midi. Les échantillons de taille moyenne sont rares; la majorité est plus petite que Le type (20-21 milli- mètres), et quelques individus ne dépassent pas méme 15 millimètres de diamètre. — 172 — 4. HELIX NEMORALIS Helix nemoralis, Linnæus, Sys. nat. (édit. X), p.749; 1755: Espèce commune partout; quelques sujets de taille moyenne, les autres en plus grand nombre de taille exiguë. 5. HELIX HORTENSIS Helix hortensis, Müller, Verm. Hist., 11, p. 57, no 27 LANCE. Çà et là, mais plus rare que le précédent. 6. HELIX CARTHUSIANA Helix carthusiana, Müller, Verm. Hist., I, p. 15, nt LA Au pied du mont Alaric, sur le Nummulitique. 7. HELIX RUFILABRIS Helix Olivieri, Michaud, Compl. Draparnaud,p.25, pl. vi, fig. 5-5, 1851. UNon Helix Olivierr, Férussac, 1321.) Helix rufilabris, Jeffreys, Synops. Moll., in : Transact. Linn. Soc. of London, XVI, p. 509, 1833. Sur les talus marneux ou argileux. 8. HELIX EPISEMA Helix episema, Letourneux, Catal. Moll. Lamalou, p. 6 (nomen), 1877, et in : Servain, Etud. Moll. Espagne et Portugal, p. 53, 1880. — 173 — Ravin entre les deux premiers mamelons au sud de Moux; alluvions du ruisseau au midi de Floure. 9. HELIX HISPIDA Helix hispida, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), D: 1107 41758; Un individu dans les alluvions du ravin au midi de Moux. 10. HELIX PULCHELLA Helix puilchella, Müller, Verm. Hist., Il, p. 30, n°292 174%. Parmi le terreau des Fougères, dans le même ravin. 11. HELIX COSTATA Helix costata, Müller, Verm. Hist., II, p. 31, n°290, 77e. Alluvions du ruisseau au sud de Floure. 12. HELIX RUPESTRIS Helix rupestris, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 71, ne 4l 180 et ist p.82, n°228; pl-vir, fig. 7-9, 1805. Fissures calcaires, murailles et murs en pierres sèches. 13. HELIX ERICETORUM Helix ericetorum, Müller, Verm. Hist., Il, p. 33, n° 326, 1774: On rencontre fréquemment et partout des indi- A7 — vidus de taille médiocre un peu bombés et à ombilic moins ouvert que chez le type. 14. HELIX BOLENENSIS Helix Bolenensis, Locard, Prodr. malac. France, p. 96 et 323, 1882. Mamelon au sud de Moux. 15. HELIX CARPENSORACTENSIS Helix Carpenscractensis, Fagot, Moll. nov. Gal- lica, p. 17, 1853. Avec le précédent. 16. HELIX ROBINIANA Helix Robiniana, Bourguignat, in: Locard, Mo- nogr. Hél. gr. Bolenensis, p. 16, 1884. En compagnie des deux Espèces ci-dessus. 17. HELIX PRINOPHILA Helix prinophila, Mabille, Testar. Europæar. diagn., p. 1, 1882. Un bel exemplaire parfaitement caractérisé. 18. HELIX PERROUDIANA Helix Perroudiana, Locard, Monogr. Hel. gr. Bo- lenensis, p. 23, fig. 7-9, 1884. Un seul échantillon peu typique. Tous les Bolenensiana, au nombre de plus de 30 individus dont deux vivants, ont été pris par — 175 — nous au pied des touffes de Thym dans le petit ravin qui sépare les deux mamelons au sud de Moux. 19. HELIX SCRUPELLINA Helix scrupellina, Fagot, in: Locard, Monogr. Espèces gr. H. Heripensis, p. 61, 1883. Avec les Bolenensiana et, en outre, sur le flanc Ouest des mamelons. 20. HELIX MOUXENSIS, spec. nov. Coq. étroitement ombiliquée, à spire convexe- tectiforme en dessus, un peu aplatie en dessous; 5 tours 1/2 légèrement convexes, à croissance assez rapide quoique régulière, légèrement étagés, couronnés par un sommet mamelonné et séparés par une suture moyenne; dernier tour caréné, descendant vers l'ouverture qui est très étroite. Hauteur, 4 1/2; diam., 7-8 millim. Par son ombilic étroit, cette coquille se rattache aux Helix Valcourtiana, Veranyi, etc., tandis que, par le mode d’'enroulement de ses tours, elle s’en éloigne sensiblement. Flanc Ouest du deuxième mamelon au sud de Moux, où elle est commune. 21. HELIX EREMA Helix erema, Bourguignat, in : Locard, Prodrome malac. France, p. 112 et 338, 1882. En compagnie des Helix du groupe des Bolenen- siana. — 176 — 22. HELIX CARCUSIACA Helix Carcusiaca, Mabille, Testar. nov. diagnos., D. 2, 18817 Sur les pierres du plateau au-dessus de Dou- zens. 23. HELIX PHLOMIPHILA Helix phlomiphila, Mabille, Testar. nov. diagnos., D::3, les, Ravin entre le premier et le deuxième mame- lon au sud de Moux. 24. HELIX XALONICA Helix Xalonica, Servain, Étud. Moll. Espagne et Portugal, p. 102, 1880. Environs de Moux. 25. HELIX CYZICENSIS Helix Cyzicensis, Galland, in : Coutagne, Not. malac. bass. Rhône, p. 12, 1881. Çà et là dans les parties basses. 26. HELIX ALLUVIONUM Helix alluvionum, Servain, Étud. Moll. Espagne et Portugal, p. 102, 1880. Avec le précédent. 27. HELIX ALARICANA, nov. spec. Coq. très aplatie en dessus et en dessous, lenti- culaire; six tours à croissance régulière jusqu’au — 177 — dernier qui s’élargit rapidement, surtout dans le voisinage de l'ouverture; dernier tour non des- cendant subecaréné; ombilic petit; ouverture très grande presque exactement circulaire. C'est la forme la plus déprimée des Espèces com- posant le groupe de l'Helix maritima. Trouvée aux environs de Moux. 28. HELIX SOURBIEUT, nov. spec. C'est une forme également lenticulaire, mais beaucoup plus convexe des deux côtés, munie d’une carène qui s'évanouit vers l'ouverture; l’ombilie, ° : ) x quoique peu ouvert, est plus large que chez Espèce précédente; l'ouverture semi-lunaire estaussi large que haute. Près Moux. 29. HELIX TASSYANA Helix Tassyana, Fagot. ap. Locard, Descript. Hélic. Xerophil. nouv., in: Bullet. Soc. malac. France, Il, p: 70, 1885. Avec les précédentes. 30. HELIX MARITIMA Helix maritima, Draparnaud, Hist. Moll., p. 85, pl. v, fig. 9-10, 1805. Espèce assez répandue dans les ravins exposés au soleil. Bull. Soc. malac. France. VI. Juin 1890. — 12 — 178 — 31. HELIX OGIACA Helix Ogiaca, Servain, in : Locard, Prodr. malac. France, p. 115 et 343, 1882. Entre Floure et Tomignes. 32. HELIX TABARKANA Helix tabarkana, Letourneux et Bourguignat, Pro- drome malac. Tunisie, p. 51, 1887. Avec la précédente. 33. HELIX THERELLA Helix therella, Berthier, in : Letourneux et Bour- guignat, Prodrome malac. Tunisie, p. 53, 1887. Au-dessus de Floure. 34. HELIX GRANNONENSIS Helix Grannonensis, Bourguignat, in : Servain, Etud. Moll. Espagne et Portugal, p. 104, 1880. Avec l’Helix maritima. 35. HELIX MENDRANOI Helix Mendranot, Servain, Moll. Espagne et Por- tugal, p. 105, 1880. Au-dessus de Floure et de Moux. 56. HELIX AGNA Helix agna, Hagenmüller, in : Locard, Prodrome malac. France, p. 116 et 344, 1882. Aux environs de Floure et de Douzens. — 179 — 37. HELIX PISANA Helix pisana, Müller, Verm. hist., Il, p. 60, 1774. Près de Douzens et de Tomignes. 38. HELIX TERRESTRIS Helix terrestris, Chemnitz, Conchyl. cab., IX, 2° part., p. 47, pl. exxui, fig. 1066, 1786. Dans toutes les parties basses et dans les ravins. Genus 7. BULIMUS. 1. BULIMUS OBSCURUS Helir obscura, Müller, Verm. hist. II, p. 103, D O02 1777. Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 65, et Hist., p.74. pl. iv, fig. 23, 1805. Individus de petite taille dans le ravin au sud de Moux, sous les pierrailles, contre les rochers. GENUS 8. CHONDRUS. 1. CHONDRUS QUADRIDENS Helix quadridens, Müller, Verm. hist., II, p. 107, n° 306, 17724. Chondrus quadridens, Cuvier, Règne anim., II, p. 408, 1807. Espèce très commune sur les talus, sous les pierres. — 180 — GExus 9. PUPA. 14. PUPA SIMILIS Bulimus similis, Bruguière, Encycl. méth. Vers, LE p:539. 090, 1792: Pupa similis, Dupuy, Hist. Moll. France, p. 401, pl'xx g6, 1850. Espèce des plus communes partout, notamment dans les murs en pierres sèches et sur les rochers aux expositions du Levant et du Midi. 2. PUPA AVENACEA Bulimus avenaceus, Bruguière, Encycl. méthod., Mers, L p.395, n°197, 1792; Pupa avena, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801, et Hist., p. 64, pl. ini, fig. 47-48, 1805. Cette coquille, bien conforme à la figure de l'ou- vrage de Draparnaud, est, pour ainsi dire, la domi- nante du massif. On la voit non seulement attachée aux parois des rochers, mais encore adhérente aux strates horizontales. 3. PUPA SECALE Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801, et Hist. Moll. France, p. 64, pl. nr, fig. 49- 50, 1805. Çà et là en colonies. 4. PUPA BOILEAUSIANA Pupa Boileausiana, Charpentier, ap. Küster, in : — 181 — Chemnitz et Martini, Gatt. Pupa, p.98, pl. xur, fig. 21-23, 1845. Presque partout, contre les parois des rochers, sous les pierres. 5. PUPA RINGICULA Pupa ringicula, Michaud, ap. Kuster, in: Chemnitz et Martini, Gatt. Pupa, p. 103, pl. xiv, fig. 9- 12, 1845. Espèce assez commune à peu près partout, mais moins abondante que les autres. 6. PUPA ATTENUATA Pupa attenuata, Fagot, in : Bullet. Soc. malac. France, III, p. 202, 1886, et Westerlund, Fauna palæarct. reg. lebend. Binnenconchyl., Heft LI p. 1141887: Parmi les touffes d'herbes des rochers au sud de Floure, seule localité où nous l’ayons trouvée en abondance. 7. PUPA GRANUM Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, 1801 etMEHISt p.003 Mpltnir, ho 14546, 1805. Dans les ravins, aux expositions du Midi et dans les parties basses. Floure, Moux. — 182 — GENUS 10. LAURIA. 1. LAURIA UMBILICATA Pupa umbilicata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 58, 1801 EL EiSE p.162 pl xt, Ho 39-70 1805 Laurtia umbilicata, Gray, in: Turton (édit. Il), p.193, 18%0/ Terreau des Fougères, dans le ravin au sud de Moux; alluvions du ruisseau de Floure. GENUS 11. PUPILLA. 1. PUPILLA MUSCORUM Turbo muscorum, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p.107: 1758; Pupilla muscorum, Beck, Ind. Moll., p. 84, 1837. Sous les fougères, dans le ravin au sud de Moux. GENUS 12. ISTHMIA. 4. ISTHMIA INORNATA Pupa inornata, Michaud, Compl. Draparnaud, p.63, pl. xv, fig. 31-32, 1831. Alluvions du ruisseau au midi de Floure. Un in- dividu 2. ISTHMIA MUSCORUM Pupa muscorum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 56, 1801/%et Hist Moll-%p:*59/ pl'ar, he: 20-27 1805. Avec le précédent. — 1535 — GENUS 13. VERTIGO. 1. VERTIGO PYGMÆA Pupa pygmæa, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 57, 18015et ist p.060, pl. ur, fig..30-31, 1805. En compagnie des deux précédents. Genus 14. CLAUSILIA. 4. CLAUSILIA BIDENTATA Turbo bidentatus, Strom, Tronjk. Selek. Skrift., Band III, p. 346, pl. vi, fig. 7, 1765. Clausilia bidentata, Mæœrch, ap. Westerlund, in : Expos:crit..Moll®1p:78; 1870: C'est le Clausilia nigricans de la majorité des auteurs. Un seul individu dans le ravin au sud de Moux. 2. CLAUSILIA PEREXILIS Clausilia perexilis, Fagot, in : Bourguignat, Hist. Claus/nfranc-viv-Met_ fossiles, "IL p.41 1977, En colonies avec le Clausilia parvula. 3. CLAUSILIA PARVULA Clausilia parvula, Studer, Kurz. verzeichn., p.89, 1820. Sous les pierres, contre les parois de rochers. Au milieu des racines des plantes. Très com- mune. — 184 — GENuUS 15. RUMINA. 4. RUMINA DECOLLATA Helix decollata, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p:1779, 41758: Rumina decollata, Risso, Hist. nat. Europe Mérid., IV-p° 49 1820: Talus au Levant et au Midi. Genus 16. FERUSSACIA. 1. FERUSSACIA FOLLICULUS Helix folliculus, Gronovius, Zoophyt., IT, p.296, pleure 15-16, 4178%. Ferussacia folliculus, Bourguignat, Amén. malac., Fp-497inote)-1850: Alluvions du ruisseau de Floure. GENUS 17. CÆCILIANELLA. 4. CÆCILIANELLA ACICULA Buccinum acicula, Müller, Verm. hist., II, p. 150, 1774. Cæcilianella acicula, Bourguignat, Amén. malac., 1p. 215, plxvu, fie. 1:3,1956. Avec le Ferussacia folliculus. GENUS 18. LIMNÆA. 4. LIMNÆA LIMOSA Helix limosa, Linnæus, Syst. nat. (édit. X), p. 774, 1758. Flaques d’eau du ravin au sud de Moux. — 185 — Genus 19. PHYSA. 4, PHYSA ATAXIACA Physa ataxiaca, Fagot, Moll. nov. Gallie., p. 18, 1883. Avec l’Espèce précédente. GExus 20. PLANORBIS. 1. PLANORBIS ROTUNDATUS Planorbis rotundatus, Poiret, Prodom. Moll. terr. et fluv Aisne, p.93, 1801 Mare d’une ferme au sud-est de Floure, dans un petit vallon. Genus 21. CYCLOSTOMA. 1. CYCLOSTOMA ELEGANS Nerita elegans, Müller, Verm. hist., Il, p. 177, 1774. Cyclostoma elegans, Draparnaud, Tabl. Moll., p.38, 1801. Espèce des plus abondantes; les individus de taille ordinaire sont rares, tandis que les exem- plaires de petite taille (haut. 10-11, diam.; 8 mill.) pullulent. — 186 — CONCLUSIONS La faune malacologique du mont Alaric est des plus remarquables. Cette montagne est l’un des points où viennent se confondre les sous-centres alpique et hispanique, ainsi que les Espèces de la région occidentale méditerranéenne. Parmi les formes du sous centre alpique nous voyons: Vitrina major, annularis; Pupa avenacea, secale; Clausilia parvula, ete. Les principales formes du sous-centre hispa- nique sont : Helix vermiculata, Splendida ; Pupa ringicula, Boileausiana, atlenuata; Clausilia perexilis ; Physa ataxiaca. Les Espèces circa-méditerranéennes sont en majorité, notamment les Helix de la section xerophila, qui atteignent presque la moitié des Mollusques recueillis. Bull. Soc. malac. France. VII. Juin 1890. MATERIAUX POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE FRANCAISE PAR M. ARNOULD LOCARD VICE-PRÉSIDENT > IX Sur les Espèces françaises du genre Euthria. On donne le nom d’Euthria à des Mollusques gastropodes d’un galbe fusiforme, à spire conique plus ou moins allongée, à ouverture simple, ter- minée à la base par un canal peu long, oblique et recourbé. Gray, en instituant ce genre ?, établit un nouveau démembrement des anciens Murex, tels que Linné et quelques auteurs avant lui les com- prenaient. Il existe des £uthria un peu partout, mais généralement on admet comme type du genre l’ancien Murex corneus de Linné, que nous allons discuter. Il semblerait assez naturel que cette forme clas- sée par Linné parmi les Murex, discutée par de 1. Suite. — Voir les tomes I (1884), II (1885), III (1886), IV (1887) et VI (1889) des Bulletins de la Société. 2. M. E. Gray, 1850. Figures of Molluscous animals, selec- ted from various authors, IV, 67, — 188 — Lamarck, de Blainville, Deshayes et bien d’autres comme Æusus, fût rapprochée de la famille des Muricidæ où de celle des Fusidæ ; dans notre Prodrome! nous l’avons inscrite dans une fa- mille intermédiaire, celle des Pisantidæ. Pourtant M. le D' P. Fischer la range bien loin de là. dans une tout autre famille, celle des Buccinidæ ?, suivant en cela les idées de Georges W. Tryon #. Laissons de côté celte critique qui n’a pour nous qu'un intérêt secondaire, du moins pour le mo- ment, et arrivons au but de notre étude. Qu'est-ce que c'est que le Murex corneus de Linné ? Plusieurs auteurs ont déjà traité la ques- tion ; mais comme, à notre avis, sous le nom d’Eu- thria cornea on confond plusieurs formes abso- lument distinctes, il importe essentiellement d'é- claircir la chose à fond. D'autre part, dans les synonymies données par différents auteurs à pro- pos de ce Murex, Fusus où Euthria cornea, nous voyons figurer un Murex ou Fusus lignarius. Linné étant également l’auteur d’un Murex ligna- rius, nous aurons à en discuter la valeur paral- lèlementhawcelle dela première de ces deux Espèces. Dans la dixième édition de son Systema naturæ 1. A. Locard, 1886. Prodrome de malacologie française, Mol- lusques marins, p. 168. 2. George W. Tryon, dans son Structural and systematic conchology, 1883, t. Il, p. 142, classe également les Euthria avec les Pisania dans la sous-famille des Pisantidæ, qui fait partie de la famille des Buccinideæ. o 3. P, Fischer, 1884. Manuel de conchyliologie, p. 629. — 189 — Linné donne‘ la description des deux Murex corneus et M. lignarius, qu'il range à la suite lun de l’autre. Leurs diagnoses ont en effet une partie commune : M. testa oblonga rudi, apertura eden- tula. Tous deux sont européens ; le premier vit ën Europa australiore, le second in Europa australi. Mais voici en quoi se distinguent ces deux Espèces : le Murex corneus est caractérisé par : An/fractuum margintbus complanatis, apice tuberculoso, cauda adcendente ; tandis que, pour le Murex lignarius nous lisons : anfractibus ob- tuse nodosis, cauda brevi retiuscula. Ces deux formes sont donc ainsi parfaitement définies et diffèrent en somme par l'allure du sommet, par la manière d'être des tours vers la suture, et par la disposition du canal basal. En outre, l'auteur à soin d'ajouter pour le Murex corneus : Testa digilo brevior, colore cornu, lævis, sed non glabra, opaca; et pour le M. li- gnarius : Testa vix digitt longitudine; anfractus læves rudes, simplici serie tuberibus obtustis. Enfin, chacune de ces deux Espèces est accom- pagnée de références iconographiques que nous allons passer en revue. Pour le Murex corneus, Linné cite : 1° le Reï- sen durch Westgothland? comme se rapportant à une forme fossile. Nous n'avons pas encore pu nous procurer l'édition suédoise ou la traduction 1. Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X, p. 754 et 755. 2. Linné, 1767. Reisen durch Westgothland, édit. allemande, pl v'fe:6: — 190 — allemande de cet ouvrage rare; mais Philippi! déclare que pareille citation constitue de la part de Linné une étrange erreur; la figure citée, se rapportant à l'Espèce précédente ou Murex pusio, n'aurait aucun rapport avec le Murex corneus ; c'est sans doute, ajoute Philippi, par suite d’une erreur de copiste que la citation a été inscrite à cette place. Cependant, nous remarquerons que dans la douzième édition du Systema naturæ ? celte citation est maintenue, et qu'elle occupe tou- jours la même place. 2° Gualtieri. La coquille figurée sous cette indication représente une forme courte, à spire peu élevée, au dernier tour très ventru, de l'Espèce aujourd'hui appelée ÆEuthria cornea par la plupart des auteurs; elle répond en tous points à la description donnée par Linné. En outre, si l'indication de provenance : habitat in Europa australiore, peut s'interpréter par la Méditer- ranée et les côtes africaines, l’accord sera tout à fait complet. 3 Lister, On sait combien les planches de l'Histoire des animaux d'Angleterre laissent à désirer sous le rapport de l'exécution; il est donc difficile de savoir bien exactement l’'Espèce que l’auteur a voulu représenter. Mais, comme en 4. Philippi, 1841. In Archiv für naturgeschichte von Wieg- mann, siebenter Jahrg., Erst. band, p. 268. 2. Linné, 1767. Systema naturæ, édit. XII, p- 1224. 3. Gualtieri, 1742, Index testarum conchyliorum, pl. xLvr, fie. 1. 4. Lister, 1678, Historia animalium Angliæ, pl, nt, fig. 4. 0 ne somme, il s’agit ici des Mollusques d'Angleterre, c'est donc dans cette faune qu'il faudra exercer nos recherches. Or, on n'ignore pas que l'£uthria cornea ne remonte pas les côtes océaniques; c’est par conséquent une tout autre Espèce que Lister a voulu représenter. En effet, il s’agit ici d’une forme septentrionale désignée par les auteurs mo- dernes, sous le nom de Neptunia gracilist. Da Costa, en créant cette dernière Espèce en 1778, ne manque pas de citer en tête de ses références cette même indication de l'ouvrage de Lister, relevée par Linné, tandis qu'il relève à la fin de cette même synonymie la figuration de Gualtieri, mais alors avec un point de doute. Ainsi donc, sur les trois références iconogra- phiques citées par Linné, l’une représente une erreur matérielle, et les deux autres se rattachent à deux Espèces absolument différentes entre elles, aujourd'hui classées dans deux genres distincts, appartenant enfin tout spécialement à des milieux que l’on ne saurait confondre. On comprendra, d’après cela, les nombreuses erreurs auxquelles pareille interprétation a pu donner naissance. En effet, les auteurs s’occupant de la faune mé- diterranéenne ont vu, dans le Murex corneus de Linné, l’£uthria cornea, tandis que ceux qui étu- diaient la faune des mers du Nord y retrouvaient le Neptunia gracilis ! 1. Buccinum gracile, Da Costa, 1773. British conchology, p. 12%, pl. vi, fig. 5. — Neptunia gracilis, Locard, 1886. Pro- drome, p. 175. — 192 — À laquelle de ces deux versions convient-il de s'arrêter, et doit-on, malgré ces divergences dans les opinions des auteurs, maintenir dans la mé- thode la dénomination de cornea appliquée à l’une ou l’autre de ces Espèces ? Reprenons ladiagnose et la description de Linné!. Nos deux Espèces, Æuthria où Neptunia, répon- dent aux expressions : {esta oblonga rudi, aper- tura edentula ; toutes deux sont : cauda adcen- dente, mais, en réalité, seul le Neptunia gracilis répond à la formule apice tuberculoso, tandis que les mots anfractuum marginibus compla- natis S’appliquent bien mieux à l'£uthria qu'au Neptunia. Dans la description, la taille étant sensi- blement la même chez les deux Espèces, l’expres- sion colore cornu peut appartenir aussi bien à l’une qu'à l’autre de ces deux coquilles, car si le Neptunia est d'un corné pâle et monochrome, l’'Euthria est corné fauve et veiné; d'autre part, toutes deux sont opaques ; restent donc Îles mots éævis, sed non glabra. Or, le Neptunia gra- cilis est orné de stries décurrentes très fines, mais encore persistantes sur l'épiderme qui Île recouvre; un pareil détail n'aurait certes pas échappé à l'œil observateur de Linné; l'Euthria correa a, au contraire, un épiderme plus lisse et plus brillant, sauf au voisinage de la suture où circule un cordon rugueux. Dans la douzième édition, nous retrouvons exac-- 1. Linné, 1767, Systema naturæ, édit. XIII, p. 1224. = AO — tement le même texte et les mêmes références iconographiques, de telle sorte qu’en résumé, à part la question d'habitat et la manière d'être du test, on est parfaitement en droit de supposer que la dénomination de Murex corneus, telle que Linné l’établit, s'applique à l’une ou à l’autre des deux Espèces que nous venons de citer. Dès lors, rien de plus naturel que les erreurs d’interpréta- tion commises par les successeurs et les com- mentateurs du maitre. Schræter !, comme l'a déjà fait observer Phi- lippi, tout en citant Linné, marque d’un point de doute la référence de Gualtieri, et comme la faune septentrionale lui est plus familière que celle de la Méditerranée, il rapporte le MHurex cor- neus à la coquille des mers du Nord. Ainsi fait Gmelin ? qui relègue cette forme : 27 mari sep- tentrionali et britannico, et la déclare : transver- sim striata, ce qui ne représente plus du tout notre Euthria cornea. Depuis lors, nous voyons successivement Pen- nant, Pultney', Donovan® Montagu°, Maton 1. Johan, Samuel Schræter, 1783. Einleitung in die Conchy- lien. — Kenntniss nach Linné, t. I, p. 530. 2. Gmelin, 1789. Systema naturæ, édit. XIII, p. 3552. 3. Pennant, 1767. British zoology, &édit., IV, p.12%, pl. Lxxvr, fig. 99° 4. Pultney, 1799. In Hutchin, Catalogues of Dorsetshire p. 45. 5. Donovan, 1800. The natural history of British shells, IT. pl. xxxvrir. 6. Montagu, 1803. Testacea Britannica, I, p. 258. Bull, Soc, malac. France. VII Juin 1890. — 13 — 194 — et Rackett!, Rackett?, Dillwyn3, Wood, Fle- ming ‘, etc., décrire et figurer, soit le Neptunia islandica de Chemnitz°, soit le Neptunia gracilis de Da Costa, sous le nom de Murex corneus, Lin- né, tandis que Fleming”, Forbes", Johnston”, Mac Gillivray!°, Brown!f, Say!?, Kiener!5, Reeve t#, etc., font de ces deux mêmes Espèces un Fusus cor- neus, Linné sp. C’est en 1841 seulement que Philippi ‘ essaya de démontrer l’erreur dans laquelle les com- 4. Maton and Rackett, 1807. In Transactions of the Linnean society, VIII, p. 127. 2. Rackett, Dorset Catalogue, p. 47, pl. xvur, fig. 5. 3. Dillwyn, 1817. A descriptive catalogue of recent shells, IT, p. 733. k. Wood, 1818. Index testaceologicus, pl. xxvui, fig. 107. 5. Fleming, 1818. In Edinbourg Encyclopedy, pl. ceux, Ho 6. Fusus Islandicus. Chemnitz, 1780. Neues systematisches conchylien-cabinet, IV, p. 159, pl. oxci, fig. 1312 et 1313. 7. Fleming, 1842. À History of British animals, p. 348. 8. Forbes, 1838. Malacologia Monensis, p. 26. 9. Johnston, 1838. Mollusca of Berwickshire, p 235, 10. Mac Gillivray, 1843. À History of the Molluscous ani- mals of the counties of Aberdeen, etc., p. 169. 11. Brown, 1827. Illustrations of the recent conchology of great Britain and Ireland, pl. xzvnr, fig. 7 et 9. — 2e édit. 1844, p.18, pl. vi, fg.#et 9! 12. Say, 1830, American conchology, pl. xxix. 13. Kiener, 1834-56. Spéciès général et iconographique des coquilles vivantes, genre Fusus, pl. vu, fig. 2. 14. Reeve, 1844. Conchologia iconica, IV, Fusus, pl. x, fig. 43. 15. Philippi, 1841. Bemerkungen über einige linneische con- chylien-arten, welche von der spütern conchyliologen verkaunt sind, in Arch. für naturg, von Wiegmann, siebenter Jahr., Erst. Bd., p. 255 à 276. — 195 — mentateurs de Linné étaient tombés, en interpré- tant mal son texte et surtout en confondant les figurations données par Gualtieri et par Lister. C’est depuis cette époque, que le nom de Murex corneus est revenu, conformément à l'indication de Linné, à la forme méditerranéenne, que nous qualifions aujourd’hui d'Euthria cornea. Mais à cette époque on en faisait encore un Fusus, et c'est sous ce nom que Philippi ‘ et Petit de la Saus- saye? inscrivent cette forme dans leurs cala- logues. Ce n’est qu'en 1868, que; Weinkauff ?, la classa définitivement dans le genre Euthria, sous le nom mal orthographié de Euthria cornea. Mais lorsque l’on examine les atlas de Blainville‘ ou de Kiener”, on retrouve cette même coquille sous le nom de Fusus lignarius. Qu'est-ce donc que ce Fusus lignarius, et quel rapport a-t-il avec le Murex lignarius de Linné, dont nous avons déjà parlé? 1. Philippi, 1844. Enumeratio molluscorum Siciliæ, II, p.177. — Dans le t.1 (1836, p. 202), cette même Espèce est désignée sous le nom de Fusus lignarius Lamarck., avec un point de doute. 2. Petit de la Saussaye, 1852. In Journal de conchyliologie, II, p. 189. — 1863. Catalogue des mollusques testacés des mers d'Europe, p. 161 et 228. 3. Weinkauff, 1869. Die conchylien des mittelmeers, II, p.109. — Dans le catalogue des coquilles marines d'Algérie, cette même Espèce est encore inscrite sous le nom de Fusus corneus (in Journ. conch., 1862, t. X, p. 359). 4. De Blainville, 1826. Faune française, p. 82, pl. 1v, A fig. 1. 5. Kiener, 1834-56. Species gen. icon, coq. viv., Fusus, p. 43, pl:xxir, fi. 1: — 196 — Linné, dès la dixième édition de son Systema naturæ!, nous apprend que le Murex lignarius est caractérisé par ces mots : anfractibus obtuse nodosis, cauda brevi retiuscula ; le reste de la diagnose est commun avec le Murex corneus. Ainsi donc, il n’est plus question cette fois de la manière d’être du sommet; mais les tours sont ornés de nodosités obtuses, et le canal est court et presque droit. Ce Mollusque a un habitat un peu différent; il ne se rencontre plus ir Europa australiore, mais &n Europa australi; sa distribution est donc un peu moins méridionale. Les références iconographiques relatives à cette Espèce sont au nombre de deux seulement : la première, prise dans Bonanni?, représente assez exactement la coquille que nous désignons aujourd’hui sous le nom de Fasciolaria lignariaÿ ou Fasciolaria Tarentinasuivant les auteurs. C’est bien, en effet, une forme courte : testa vix digiti longitudine, comme l'explique Linné dans sa description; ses tours sont ornés de nodosités obtuses : anfractus læves rudes, simplict serie tuberibus obtusis. Il ne saurait y avoir à cet égard le moindre doute. La seconde référence, empruntée à Gualtie- 4. Linné, 1758. Systema naturæ, édit, X, p. 755. 2. Bonanni, 1684. Recreatio mentis et oculi, pl. xx, fig. 32. — 1709. Museum Kirkerianum, IL, pl. xxr, fig. 32. 3. Fasciolaria lignaria, Philippi, 1844. Enumeratio mollus- corum Siciliæ, IL, p. 177, — Locard, 1886. Prodrome, p. 178. 4. Fasciolaria Tarentina, de Lamarck, 1822, Animaux sans vertèbres, VII, p. 121. — 197 — ri!,se rapporte encore incontestablement à laméme Espèce, quoique l’échantillon figuré soit d’un galbe un peu plus court, avec le dernier tour un peu plus renflé; et pourtant, par suite d’un scrupule que nous nous expliquons difficilement, Linné fait suivre cette référence d’un point de doute. Dans la douzième édition?, l’auteur maintient sa même diagnose, sa description et les références qui l’'accompagnent, en y ajoutant l'indication de l'ouvrage de Seba*, dont la figuration concorde encore parfaitement avec celle des deux auteurs précités f. Ainsi, le Murex lignarius de Linné, mieux défini, plus exactement figuré et par un plus grand nombre d'auteurs, se comprend parfaitement, mieux encore que le Murex corneus, à l'égard duquel on pouvait avoir quelques incertitudes, comme nous l'avons expliqué. Comment se fait-il alors que les succes- seurs de Linné et ses commentateurs aient ainsi, comme à plaisir, embrouillé ces deux Espèces ? Schræter? ajoute au doute exagéré de Linné à 1. Gualtieri, 1742. Index testarum conchyliorum, pl. Lu, fig. S. 2. Linné, 1767. Systema naturæ, édit. XII, p. 1224. 3. Seba, 1761 Locupletissimi rerum naturalium Thesauri occurata descriptio, II, pl. zir, fig. #. &. Comme l'a fait observer Philippi (1841. Arch. für naturg., p. 268), le texte de Seba ne concorde pas très bien avec la fi- guration quil représente; la coloration délute cinereo lu- teum s'explique encore, mais les mots fasciis veluti obvolu- tum ; latis profundisque sulcis pone gyros sont plus difficiles à faire concorder avec le texte de Linné. 5. Schræter, 1783. Einleitung conch. Kentn., I, p. 531, LMOgEE l'égard de la figuration de Gualtieri, un doute nou- veau en déclarant, nous ne savons trop pourquoi, que la référence de Bonanni est également dou- teuse; alors, pour compléter, il traduit ces mots: in Europa australi, par Er schreift sie auch aus der nordsee her, ce qui est absolument contraire à la pensée du maître et à la vérité. Gmelin! vient encore surenchérir sur le dire de Schræter; il recopie diagnose et description de Linné, supprime la référence de Gualtieri, inserit avec un point de doute celle de Bonanni, puis ajoute une nouvelle figuration empruntée à Knorr?, mais qui malheureusement n’a pas le moindre rapport avec les Espèces qui nous occupent, comme il est facile de s’en convaincre. Enfin l’ha- bitat est transformé en Oceano septentrionali. De Lamarck, dans son Histoire des animaux sans vertèbres, n'a fait qu'embrouiller encore davantage la question. Sous le nom de Fusus lignarius*, il donne la description du Murex cor- neus de Linné qu’il qualifie ainsi quant à la colora- tion : glabra, albida, rufo aut fusco venulata; mais lorsqu'il veut parler de la manière d’être du test, il dit comme Linné : anfractibus superne unica serie nodulosis; et en effet, il s’en réfère aux Murex lignarius de Linné et de Gmelin, mais 1. Gmelin, 1789. Systema naturæ, édit, XIIT, p. 3552. 2. Knorr, 1773. Vergnügen des augen and der Gomuths, etc., VI, p. 52, pl. xxvur, 5, fig. 3. — Vide etiam : Fortsetzung der Linnaischen Registers, etc., p. 9, à la fin du même volume, 3. De Lamarck, 1822. Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, VII, p 129. 1 en outre il indique comme référence iconogra- phique un dessin de l'Encyclopédie méthodique qui représente incontestablement une forme allon- gée de l’£Euthria corneat. Mais du Murex corneus de Linné, il n’en est plus question. D'autre part, de Lamarck décrit comme Espèce nouvelle le Fasciolaria Tarentina, cette fois sans la moindre référence iconographique?, tout comme si Linné, n'avait pas eu connaissance d’une semblable forme. Or, ce Fasciolaria Tarentina se trouve être précisé- ment le vrai Murex lignartus décrit par Linné, et absolument conforme aux dessins donnés par les auteurs qu’il cite. Dans la seconde édition du même ouvrage, édi- tion revisée par Deshayes, ce dernier auteur mul- tiplie les références iconographiques du Fusus lignarius de de Lamarck? en citant les illustrations données par delle Chiaje‘, de Blainvilleÿ et Kienerf. Il fait en outre très judicieusement 1. Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes de la nature, pl. ceccxxiv, fig. 6. 2. De Lamarck, 1822. Loc. cit., VII, p. 121. 3. De Lamarck, 1843. Histoire des animaux sans vertèbres, édit. Deshayes, IX, p. 455. — Il est à remarquer que dès 1826, de Blainville, dans sa Faune francaise (p. 83), avait déjà iden- tifié le Fusus lignarius de de Lamarck avec le Murex corneus de Linné, en ne relenant que la citation de Gualtieri ; mais il est vrai d'ajouter qu'il commence sa même synonymie par une identification avec le Murex lignarius du même auteur. &. Delle Chiaje, 1827. In Poli, Testacea utriusque Siciliæ, II, 2° part., pl. zxvut, fig. 16 et 17. ®. De Blainville, 1826. Faune francaise, p. 82, pl. 1v, A, fig. 1. 6. Kiener, 1834-56. Species gen. icon., Fusus, p. 43, pl. xxu, ITR E — 200 — observer que Born a inscrit’, souslenom de Murex lignarius et postérieurement à Linné, une espèce très différente dont il fait le Turbinella Knortr?. Mais on observera que dans les deux éditions de l’ouvrage de de Lamarck, le Fusus lignarius est indiqué comme habitant les mers du Nord; et cependant d’après MartinietChemnitz*, de Lamarck avait fait un Fusus islandicus* que Deshayes et après lui Kienerÿ n’ont pas hésité à rapporter au Murex corneus de Linné, suivant en cela les erre- ments de Schærter et de Gmelin. Il restait un dernier contrôle à exercer. Que représentaient exactement dans la collection de Linné ses Murex corneus et M. lignarius ? Hanley se charge de nous l’apprendre. Il nous déclare en effet® que le Murex corneus, type de Linné, n’est autre chose que la coquille figurée par Kiener sous le nom de Fusus lignarius de de Lamarck, et que le Murex lignarius de Linné, est bien le Fasciolaria Tarentina de Lamarck, figuré pour la première fois par Payraudeau?. 1. Born, 1780. Testacea musæi Cæsarei Vindobonensis, p. 318. 2. Deshayes, 1843. In de Lamarck, Anim. sans vert., 2° édit., Xp 991: 3. Martini und Chemnitz, 1780. Neues systematisches con- chylien-cabinet, pl. exur, fig. 1312 et 1313. &. De Lamarck, 1821. Anim. sans vert., VI, p.126. — 1843, édit. Deshayes, IX, p. 450. 5. Kiener, 1834-56. Species gen. icon., Fusus, p. 30, pl. vr, fig. 2. 6. Hanley, 1855, Ipsa Linnæi conchylia, p. 305 et 306. 7. Payraudeau, 1826. Catalogue des mollusques de Corse, p. 146, pl. vu, fig. 16. OU En présence de ces faits, il convient de faire rentrerles dénominationsspécifiques de de Lamarck en synonymie, et de conserver, en vertu des lois de la priorité, les noms linnéens mais en les modi- fiant conformément aux conventions modernes de la dénomination générique. Nous ferons donc du Murex corneus, Linné, un Euthria cornea, Linné sp., et du Murex lignarius, Linné, un Fasciolarta lignaria, Linné sp. Telles sont les dénominations que nous avons adoptées dans notre Prodrome. Il peut paraître curieux de rechercher la cause d'aussi singulières méprises à propos de ces deux coquilles, méprises qui ont poussé les commenta- teurs jusqu'à déplacer leur habitat du Sud au Nord! Ces causes, croyons-nous, sont multiples; il y a d’abord une inexactitude d'appréciation de la manière d'être du sommet; il est bien certain en effet que le Neptunia gracilis répond bien mieux que l'Æuthria cornea où que le Fascio- laria Tarentina à Vexpression apice tubercu- loso employée par Linné. Mais de Lamarck à évidemment mal interprété les mots anfractibus obtuse nodulosis, où anfractus læves rudes, sim- plici serie tuberibus obtusis, de Linné, qu'il a résumés en ces mots : an/fractibus superne unica serie nodulosis, pour décrire les très légères no- dosilés qui accompagnent la suture de l'Euthria corne«. Mais nous estimons que c'est surtout l’abus des 1. Locard, 1886. Prodrome, p. 168 et 178. 0 qualificatifs employés par Linné pour désigner ses deux Murex, qui a pu induire en erreur ses suc- cesseurs. Il est bien certain que les mots corneus et lignarius peuvent tous les deux s’appliquer à la manière d’être du test de l’Euthria cornea; son allure rufo aut fusco venulata, comme le dit si bien de Lamarck, se détache sur un fond albida; on voit bien mieux ces caractères res- sortir par l'expression de lignaria plutôt que par celle de cornea. Comme nous le disions précédem- ment la couleur cornea est en somme très variée et peut parfaitement impliquer en elle-même l’idée de lignaria. Cela nous démontre une fois de plus l'inconvénient qu'il y a de qualifier spécifiquement une coquille par sa couleur, laquelle peut varier suivant les colonies!, et qui disparaît avec la fos- silisation. Enfin, les deux premiers commentateurs de Linné étaient, il faut bien le reconnaitre, infini- ment plus familiarisés avec la faune du Nord qu'avec celle de la Méditerranée. Il n’est donc point surprenant qu’ils se soient ainsi efforcés de faire concorder les formes linnéennes avec les coquilles de leur région, n’hésitant pas, au besoin à dénaturer la pensée du maître et à modifier son texte pour les besoins de la cause ! Ceci étant bien établi, nous laisserons de côté le 1. Témoin le Pecten niveus de Mac Gillivray (1835. In Edin- burg. nat. und phil. journ., XII, p.166, pl. mi, fig. 1.— Locard, 1888. Monogr. genre Pecten, p.35), qui est plus souvent rouge, orangé où jaune vif que d'un blanc de neige! — 203 — Fasciolaria lignaria, pour en revenir à l'Euthria cornea. En parlant des figurations qui représen- tent cette Espèce, nous avons déjà vu que Gualtieri et l'Encyclopédie donnaient deux dessins bien différents, le premier se rapportant à une coquille courte, ventrue, à spire ramassée, le second repré- sentant une forme de taille plus grande et d’un galbe beaucoup plus élancé. Laquelle de ces deux figurations sera le vrai type de l’Euthria cornea ? Puisque des trois références iconographiques citées par le créaleur de l'Espèce, une seule, celle de Gualtieri, était exacte, la forme ainsi repré- sentée par cet auteur sera le véritable type de lEu- thria cornea; et en effet nous retrouvons bien ce même type actuellement vivant dans les eaux de la Méditerranée. Mais à côté de cette première forme il en existe deux autres confondues bien à tort avec elle, et dont nous aurons à donner les descriptions. Déjà dans notre Prodrome', nous avons indiqué sous le nom d’Euthria minor une forme beaucoup plus petite que l’£uthria cornea. Ce nom doit être changé comme nous l’expliquerons plus loin. La troisième forme est précisément celle que de Lamarck a citée et qui est figurée dans l’£ncyclo- pédie. Nous allons examiner ces trois espèces de manière à en faire ressortir les caractères dif- férentiels. 1. Locard, 1886. Prodr., p. 169 et 562. — 204 — EUTHRIA CORNEA, Linné Murex corneus, Linné, 1758.Systema naturæ, édit. X, p.758 (cum unica refer.iconogr.: Gualtieri, 1742. Ind. test. conch., pl. xLvi, fig. 1). Fusus lignarius, de Lamarck, 1822. Histoire des animaux sans vertèbres, VIT, p. 129. — De Blainville, 1826. Faune française, p. 82, pl.1v, À, fig. 1. — Kiener, 1834-56. Iconographie des coquilles vivantes, Genre Fusus, p. 43, pl. xxn1, fig. 1. — Reeve, 1843. Conchologia Iconica, pl. m1, fig. 5. — Chenu, 1859. Manuel de con- chyliologie, I, p. 144, fig. 633. Eutria cornea, Weinkauff, 1868. Die Conchylien des Mittelmeeres, II, p. 109 {/pars). Euthria cornea, Hidalgo, 1870. Molluscos marinos de España, pl. Liv, fig. 2 et 3. — Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus, 1882. Mollusques marins du Roussillon, p. 38 (pars), pl. vr, fig. 6. — Locard, 1886. Prodrome, p. 168 (pars). — Kobelt, 1886. Iconographie des Europæischen schalentragenden Meeres-con- chylien, pl. xv, fig. 6 ({ mala). Pisania (Euthria)cornea, de Monterosato, 1875. Nuova revista delle conchiglie mediterranee, p. 40 (pars ). HISTORIQUE. — Après tout ce que nous venons de dire, nous n'avons pas à revenir sur l'historique de cette Espèce, c'est le seul vrai type linnéen du genre Æuthria. Plusieurs auteurs l’ont très bien figuré, et leurs dessins concordent bien avec la — 205 — description de Linné et avec la figuration de Gual- tieri. Le D' Chenu à particulièrement bien fait ressortir, dans son Manuel, cette Espèce courte par rapport à la forme allongée qui constitue notre seconde Espèce. Aux références iconographiques que nous avons relevées dans notre synonymie, nous ajouterons encore, parmi les auteurs anciens ne faisant pas usage de la méthode binominale, Knorr!. Cette dernière figuration est certainement bonne pour l’époque, et nous sommes surpris de ne la voir citée ni par de Lamarck ni par Deshayes, quoique Knorr lui-même, dans son tableau de concordance avec les Espèces linnéennes, indique sa coquille sous le nom de Murex corneus. Plusieurs auteurs, notamment de Blainville?, MM. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus , ont iden- üfié à l’Euthria cornea le Fusus conulus de Risso, C’est très plausible d’après la description qu'il en donne; il renvoie du reste à Olivi”, qui intitule son Espèce Murex corneus. Mais rien ne nous dit que Risso n'ait pas également confondu son espèce avec celle que nous allons décrire plus loin. D'après de Blainville, le Fusus glaber du 1 Knorr, 1773 NWergn aus sen, VI Sp .52//pl: xxXVIr,,5, fig. 3. 2. De Blainville, 1826. Faune française, p. 52. 3. Bucquoy, Dantzenberg et Dollfus, 1882. Les Mollusques du Roussillon, p. 38. &. Risso, 1826. Histoire naturelle de l'Europe méridionale, IV, p. 207. 5. Olivi, 1792. Zoologia Adriatica, p. 13%, pl. v, fig. 1. — 206 — même auteur serait également un synonyme de l'Euthria cornea. DeEscriprion. — Coquille turriculée, de taille assez grande, d’un galbe fusiforme court et trapu, aussi développé en dessus qu’en dessous. — Test très solide, opaque, un peu brillant, extérieure- ment d'un fond roux pâle ou grisâtre, maculé de roux fauve plus ou moins foncé, intérieurement d’un nacré légèrement rosé ou violacé; ornemen- tation composée : 1° de côtes décurrentes, visibles sur le dernier tour seulement, larges et très rap- prochées, toujours très peu saillantes, obsolètes, ne paraissant ordinairement qu’à la base de ce tour; 2° de stries d’accroissement trèsirrégulières, ondulées, peu marquées. — Spire peu haute, à profil sensiblement rectiligne, formant au sommet un angle de 50 degrés environ, composée de‘ huit à neuf tours, séparés par une suture linéaire, légèrement flexueuse, mais bien marquée ; chaque tour, à profil presque rectiligne dans le bas, porte dans le haut un étranglement à profil concave, surmonté d’une sorte de bourrelet arrondi, peu saillant, de même hauteur que l’étranglement qui le précède, et formant lui-même le haut du tour; ce bourrelet est vaguement et irrégulièrement noduleux, ainsi que le rebord du tour qui précède l'étranglement. — Sur les quatre ou cinq premiers tours 1l existe une rangée médiane de petites nodo- sités régulières et régulièrement espacées qui s'atténuent à partir d’une ligne génératrice de la — 207 — spire située dans le prolongement du bord externe de l'ouverture. Dernier tour gros, à peine descendant à son extrémité, notablement plus grand (la queue com- prise) que la moitié de la hauteur totale de la coquille; profil externe arrondi dans le milieu, bien atténué dans le bas, terminé par une queue courte, d’abord droite, puis recourbée en arrière et légèrement infléchie du «côté opposé à l’ouver- ture. — Ouverture presque droite, ovalaire, légè- rement allongée dans le sens de la hauteur, avec le grand axe un peu oblique, très étroitement rétrécie vers le haut dans la partie correspon- dante au bourrelet sutural, terminée dans le bas par un canal étroit et profond prolongé régulière- ment jusqu'à l'extrémité de la queue. — Labre tranchant, mais un peu épaissi en dedans et vaguement orné de plis internes, profonds, rap- prochés, un peu obliques, assez réguliers. — Callum épais et peu large, se prolongeant jusqu’au bas du canal, bordé dans cette partie par un bour- relet saillant et externe. — Opercule corné, ova- laire, à nucléus apicial. DiMENsIONS. — Hauteur totale, 45 à 55; diamètre maximum, 23 à 26 millimètres. OBSERVATIONS. — On constate chez cette Espèce, telle que nous venons de la définir, plusieurs va- riations intéressantes à relever. Plusieurs auteurs, tout en confondant cette Espèce avec les deux sui- vantes, ont déjà signalé des variétés ex-forma et ex-colore. Nous indiquerons les suivantes : ot — Major. — Coquille de grande taille, maïs tou- jours de même galbe et qu'il ne faut pas confondre avec la var. major de Scacchi!, qui s'applique à l’'Espèce suivante. Minor. — Scacchi a également signalé une var. minor qui peut s'appliquer aussi bien à l’Euthria cornea qu'à notre Æ. major. Dans cette variété la spire est parfois très déprimée. Ventricosa. — De toutes tailles, mais avec le dernier tour très gros, très ventru, le canal un peu court; c'est probablement la var. crassa de M. de Monterosato?, qui s'applique aux deux espèces d'Euthria. Fusca. — Nous conserverons cette dénomination proposée par Scacchif; elle s'applique à des coquilles dont le fond roux est flammulé de fauve plus ou moins foncé *. Rufula. — Coquille de grande taille, d’un fond roux plus ou moins foncé, très largement flammulé d'un fauve rougeûtre, parfois même orangé. Cineracescens. — Ce nom a été proposé par M. de Monterosato pour des coquilles d’un fond plus pâle que le type est flammulées d’un roux cendré. Il existe des variétés plus ou moins claires. Marmorea. — Dans cette variété, le test au lieu 1. Scacchi, 1836. Catalogus conchyliorum Regni Neapolitani, p:112: 2. De Monterosato, 1878. Enumeratio e sinonimia, p. 42. 3. Scacchi, 1836. Loc. cit., var. a fusca, vel fulva punctis pallidioribus in seriebus transversis digestis. — 209 — d’être simplement flammulé avec Les bords de la flamme plus ou moins fondus, est au contraire marbré, et les taches ont leurs bords bien déli- mités. HABITAT. — On trouve cette Espèce sur toutes nos côtes de la Méditerranée, par des fonds variant ordinairement de 8 à 30 mètres. EUTHRIA MAJOR, Locard, Fusus lignarius, Lamarck, 1822. Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, VI, p. 129 (pars). — Tableau encyclopédique des trois règnes de la nature, pl. ccccxxiv, fig. 6. — Chenu, 1859. Manuel de conchyliologie, I, p. 144, fig. 632. Eutria cornea, Weïinkauff, 1868. Die conchylien des mittelmeers, II, p. 109 (pars). Euthria cornea, Pars auctorum. — Kobelt. 1886. Iconographie des europæischen skalentra- genden meeres-conchylien, pl. xv, fig. 5, 8 et 9. HisroriQuE. — Nous désignons sous le nom d’Euthria major la grande forme que Lamarcek a le premier signalée en renvoyant, comme référence iconographique de son Fusus lignarius, à la figu- ration donnée dans l'Encyclopédie méthodique, où cette coquille est parfaitement représentée. Depuis lors, d’autres auteurs l’ont également figurée, tout en la confondant avec le type linnéen. C’est ainsi que Chenu, dans son Manuel de con- Bull, Soc. Malac. France. NTI, Juin 1890, — 14 — 210 — chyliologie, donne à côté l’une de l’autre les figurations de ces deux Espèces pourtant si dis- tinctes. Nous sommes d'autant plus autorisé à séparer spécifiquement ces deux formes, qu’il semblerait que l’Euthria major a précédé, comme apparition aux époques géologiques l’Euthria cornea, et qu’il a vécu seul durant longtemps. En effet, dans les dépôts du miocène supérieur des collines du Tor- tonais en Italie, nous voyons apparaître une grande forme, l’Euthria magna de Bellardi!, qui est, comme le dit son auteur, intimement liée avec ce qu'il appelle l’£Euthria cornea et qui est précisé- ment notre Æuthria major. En même temps, dans le même horizon, mais plus rarement, figure une autre Espèce également de grande taille, étroite- ment allongée, dont Bellardi a fait la var. B de son Euthria cornea* et qui appartient incontestable- ment à notre Æuthria major. Dans le bassin de Vienne en Autriche, nous retrouvons une forme, sinon identique, du moins très voisine, figurée par Hœrnes*. Enfin dans le pliocène de l’Astesan, c’est encore une autre variété de l’£Euthria major, c'est- à-dire une forme de grande taille et à spire très allongée que l’on trouve communément dans ces dépôts. Cette dernière forme a été figurée par 1. Bellardi, 1872. I molluschi del Piemonte e della Liguria, Ip: 190 pleure de 2. Bellardi, 1872. Loc. cit., p. 191, pl. xux, fig. 3. 3. Hæœrnes, 1856. Die fossiles mollusken der Tertiàr-Beckens von Wien, I, p.280, pl.xxxr, is. à: — 211 — M. d’Ancona sous le nom de Fusus lignarius', et par Bellardi sous celui d'Euthria cornea. Quant au véritable type de l£uthria cornea, tel que nous l’avons décrit, nous ne le connaissons pas à l’état fossile. DEscriPTION. — Coquille turriculée, de grande taille, d’un galbe fusiforme ailongé, beaucoup plus développée et plus effilée en dessus qu’en dessous. — Test très solide, opaque, un peu brillant; exté- rieurement d’un fond roux pâle ou grisàtre, maculé de roux fauve plus ou moins foncé; intérieurement d’un nacré légèrement rosé ou violacé ; ornemen- tation composée: 1° de côtes décurrentes, visibles sur le dernier tour seulement, larges et très rap- prochées, toujours très peu saillantes, obsolètes, ne paraissant ordinairement qu'à la base de ce tour; 2° de stries d'accroissement très irrégulières, ondulées, peu marquées. — Spire haute, à profil sensiblement rectiligne, formant au sommet un angle de 40 degrés environ, composée de neuf à dix tours séparés par une suture linéaire, légère- ment flexueuse mais bien marquée; chaque tour, à profil légèrement convexe dans le bas, porte dans le haut un étranglement à profil concave, surmonté d’une sorte de bourrelet arrondi, peu saillant, de même hauteur que l’étranglement qui le précède, et forme lui-même le haut du tour; ce bourrelet est vaguement et irrégulièrement noduleux, ainsi que le rebord du tour qui précède l’étranglement. 1. D'Ancona, 1873. Malacologia pliocenica italiana, Il, p.137, pliv he. slJiet 14 mi — Sur les quatre ou cinq premiers tours, il existe une rangée médiane de petites nodosités régulières et régulièrement espacées qui s’atténuent à partir d’une ligne génératrice de la spire située dans le prolongement du bord externe de l'ouverture. Dernier tour gros, bien descendant à son extré- mité, sensiblement égal ou même un peu plus petit (la queue comprise) que la moitié de la hauteur totale de la coquille; profil externe bien arrondi dans son milieu, très atténué dans le bas, terminé par une queue courte, d’abord droite, puis re- courbée en arrière, et légèrement infléchie du côté opposé à l'ouverture. —Ouverture presque droite, ovalaire, allongée dans le sens de la hauteur, avec le grand axe un peu oblique, très étroitement ré- trécie vers le haut, dans la partie correspondante au bourrelet sutural, terminée dans le bas par un canal étroit et profond, prolongé régulièrement jusqu’à l'extrémité de la queue.— Labre tranchant, mais un peu épaissi en dedans et vaguement orné de plis internes, profonds, rapprochés, un peu obliques, assez réguliers. — Callum épais et peu large, se prolongeant jusqu’au bas du canal, bordé dans cette partie par un bourrelet saillant et ex- terne. — Opercule corné, ovalaire, à nucléus api- cial. DimMExsions. — Hauteur totale, 60 à 65; dia- mètre maximum, 24 à 26 millimètres. OBSERVATIONS. — On distingue chez l’Euthria major de nombreuses variations ex-forma et ex- colore, mais qui toujours conservent néanmoins — 213 — les caractères primitifs du type tel que nous venons de le décrire. Nous signalerons plus particulière- ment les formes suivantes, qui toutes vivent sur nos côtes. Maxima. — Coquille de très grande taille, à spire très haute; la hauteur totale de la coquille dépasse 65 millimètres. De telles formes sont rares sur nos côtes. Minor. — Coquille de petite taille n’atteignant parfois que 28 à 30 millimètres de hauteur, tout en conservant bien le type normal; les formes intermédiaires entre le type et ces coquilles de petite taille sont les plus communes et les plus répandues; leur hauteur moyenne varie entre 40 et 50 millimètres. Extilis. — Coquille de toutes tailles, mais or- dinairement de taille moyenne, d’un galbe grêle, effilé, avec les tours à profil plus convexe, ce qui donne à la coquille une allure plus découpée, ana- logue à la var. B de latlas de Bellardi. Ventricosa. — Coquille d’un galbe un peu court, assez renflé, mais maloré cela avec la spire tou- jours plus allongée et plus effilée que celle de l'Euthria cornea. Carinulata. — Avec une ligne carénale un peu anguleuse délimitant le bord inférieur du sillon qui précède le bourrelet sutural. 1. M. Kobelt ne parait pas avoir connu le véritable type de notre Euthria major, car il n'en figure (1886, Iconogr. europ. meeres-conchylien, pl. xv, fig. 5, 8 et 9) que des variétés minor. Pro Parmi les var. ex-colore, nous signalerons les variétés suivantes, qui toutes se définissent d’elles- mêmes : /lammea, marmorea, punctata, fusca, rufula, cineracescens, viridula, albidula, ete. Sous le nom d’albidula, nous inscrivons une forme minor d'un fond blanc ou presque blane, avec des flammes d’un roux très pâle, un peu rosé. A pro- pos de l’'Espèce précédente, nous nous sommes déjà expliqué relativement à la var. marmorea par rapport à la var. flammea. RapporrTs ET DiFFÉRENCES. — Quelle que soit la taille ou la disposition ornementale de l’Euthria major, on le distinguera toujours très facilement de l£Euthria cornea : à sa taille toujours beau- coup plus grande pour un même diamètre; à sa spire proportionnellement plus haute et plus élan- cée, puisque le dernier tour est égal ou plus petit que la moitié de la hauteur totale, tandis que chez l’'Euthria cornea ce même tour est toujours plus haut que cette même moitié; à ses tours de spire plus nombreux, à leur profil plus convexe donnant au profil de la spire une allure plus dégagée; à son dernier tour plus descendant à son extrémité ; à l’angle du sommet de la spire toujours moins ouvert, etc. Hagirar. — Sur toutes les côtes de la Méditer- ranée, dans les mêmes fonds que l'£uthria cornea, mais en colonies distinctes et plus populeuses. — 215 — EUTHRIA GRACILIS, Locard. Euthria minor, Locard, 1886. Prodrome de Ma- lacologie française, p. 169 et 562 (non Bel- lardi) *. HisroriQue. — Lors de la publication de notre Prodrome, nous avons inscrit, sous le nom de var. elongata de l'Euthria minor de Bellardi, une forme dont nous ne possédions alors qu’un seul échan- üllon, bien caractérisé il est vrai, et qui dans son ensemble se rapprochait par plus d’un point de cette petite forme fossile italienne. Si nous avons agi ainsi, c'était par simple mesure de prudence, ne voulant pas édifier une Espèce nouvelle sur un seul individu, mais ne doutant pas qu’il fau- drait finir par en venir à distinguer spécifique- ment notre forme actuelle d’une autre forme, appar- tenant aux dépôts du miocène moyen des collines du Tortonnais. C’est en effet ce qui est arrivé. Aujourd’hui l'examen d’un plus grand nombre d'échantillons nous autorise à ériger définitive- ment en Espèce notre petite coquille, sous le nom d'Euthria gracilis. DEscriPTION. — Coquille turriculée, de petite taille, d’un galbe court, un peu renflé, un peu moins développé, mais plus acuminé en dessus qu’en dessous. Test très solide, opaque, peu bril- Or1- lant, extérieurement d’un fond roux pâle ou ; [ 5 1. Euthria minor, Bellardi, 1872. I molluschi del Piemonte e della Liguria, I, p. 199, pl. xux, fig. 2%. — 216 — sâtre, maculé de roux fauve plus ou moins foncé, intérieurement d'un nacré légèrement rosé ou vio- lacé; ornementation composée : 1° de cordons décurrents fins et déliés, réguliers et régulière- ment espacés, visibles sur tous les tours de la spire, plus saillants et plus accusés à la base du dernier tour, parfois distants, de manière à laisser place à un ou deux cordons intermédiaires plus fins, visibles surtout au dernier tour; 2° de costu- lations très régulières visibles sur tous les tours, s'étendant sur toute leur hauteur, sauf au dernier tour où elles sont plus atténuées et ne règnent qu'à sa partie supérieure; on compte dix de ces costulations sur l’avant-dernier tour; 3° de stries d’accroissement très irrégulières, ondulées, peu marquées. — Spire médiocre, à profil découpé par la saillie des côtes, formant au sommet an angle de 40 à 42 degrés environ, composée de six à sept tours séparés par une suture linéaire, légèrement flexueuse, assez bien accusée; chaque tour. à profil tres légèrement convexe, porte dans Île haut, au- dessus de la ligne des costulations, une petite partie droite, presque verticale et qui précède la suture. Dernier tour gros, légèrement descendant à son extrémité, plus grand dans cette partie {la queue comprise), que la moitié de la hauteur totale; profil externe légèrement concave dans le haut, sur une faible hauteur, bien arrondi dans son milieu, atténué fortement dans le bas, terminé par une queue très courte, d’abord droite, puis — 217 — très légèrement recourbée en arrière, nettement infléchie du côté opposé à l'ouverture. — Ou- verture droite, ovalaire, allongée dans le sens de la hauteur, avec son grand axe un peu oblique, ter- minée dans le bas par un canal étroit et profond, à peine un peu plus large dans le bas que dans le haut. — Labre tranchant, épaissi à l’intérieur et orné dans cette partie de plis très nombreux, très rapprochés, assez saillants, réguliers, un peu flexueux et très allongés, visibles sur toute l’éten- due du labre jusqu'à l'entrée du canal. — Callum assez épais, étroit, se prolongeant jusqu'au bas du canal, bordé dans cette partie par un bourre- let saillant et externe. — Opercule corné, ovalaire, à nucléus apicial. DIMENSIONS. — Hauteur totale, 23 à 25; dia- mètre maximum 11 à 12 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette élégante petite coquille nous parait présenter peu de variations, du moins quant à sa forme; avec l’âge les costulations s'atténuent un peu sur le dernier tour, mais elles conservent leur saillie et leur forme sur l’avant- dernier. Parmi les var. ex-colore, nous citerons les var. rufula, luteola, albidula, marmorea, ete. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Nous distingue- rons l’Euthria gracilis des deux Espèces qui pré- cèdent : à sa taille toujours beaucoup plus petite; à son dernier tour proportionnellement plus gros et plus arrondi; à sa queue plus large et bien moins infléchie en arrière et latéralement; à ses cordons décurrents toujours bien marqués sur tous les — 218 — tours; à ses costulations longitudinales régulières, visibles sur tous les tours; aux plis plus fins, plus nombreux et plus profonds, qui bordent l’intérieur du labre, etc. Rapproché de l’Euthria minor, l’'Euthria gra- cilis s’en distinguera : à son galbe plus effilé, plus délié ; à sa spire plus allongée et plus découpée ; à sa queue un peu moins courte, non denticulée; à ses stries décurrentes plus fines et plus rappro- chées; à ses costulations longitudinales un peu moins accusées sur le dernier tour, etc. HaBiTAT. — Rare; sur les côtes de Provence, de Marseille à Nice, par des fonds variant de 10 à 35 mètres. Bull. Soc. Malac. France. VII. Juin 1890. CATALOGUE RAISONNÉ DES MOLLUSQUES DE LA BAROUSSE (HAUTES-PYRÉNÉES) PAR M. MAURICE GOURDON MEMBRE ASSOCIÉ Malgré son nom sauvage ( Bar-Ourse, vallée de l'Ourse, d’où par euphonie Barousse), la Barousse est une riante et pittoresque contrée où le tou- riste pénètre rarement. Adossée de trois côtés à la Haute-Garonne, la Barousse, dépendant des Hautes-Pyrénées, n’est séparée (Ouest) du reste du département, dont elle fait partie intégrante, que par des montagnes d’al- titude secondaire, dont le point culminant n’atteint pas 2200 mètres. Issu du Montné (2147 mètres), pierre angulaire de tout le système de hauteurs qui servent d’entourage presque continu à la ré- gion, ce chainon sinueux, aux pentes en partie couvertes de gazons ou d’épaisses forêts, porte les pics de Montarrouy, du Templa (2123 mètres), de Peberé et d’Areng (2081 mètres). Un peu avant celui de Montaspet (1849 mètres), la crête s'inflé- chit au Nord-Est vers les pics de Belloc et de — 220 — Douly (1630 mètres); un brusque rejet vers l'Orient nous amène au Soum de Baradéon (1383 mètres), et à la cote 1321, pour reprendre ensuite la direction Nord, et s'élever à 1528 mè- tres au pic de Penne-Toue, d'où, vers Mauléon, se détaché le Montsacon (1359 mètres). De là, la li- gne de démarcation, franchissant le col de Erach, gagne le pic de Caou {1020 mètres), pour tomber à 830 mètres, et vient mourir dans les plaines de Sarp, non loin de Saint-Bertrand-de-Comminges et de Valcabrère. Au Midi, la Barousse est bornée par une série d'éminences gazonnées sans caractère, de 18 à 1900 mètres d'altitude, comme la Penne de Ros- tier (1 861 mètres), qui, parties du Montné en on- dulant, aboutissent au sommet d'Auténac (1 990 mè- tres). À cet endroit, la ligne de faite, séparant la Ba- rousse de la vallée de la Pique (Haute-Garonne), court au Nord-Nord-Est. Mais tout s’abaisse gra- duellement, la Pique de Guillé, les sommets d'Arrays, de la Magdelaine, de la Ruère de Bi- nos, de Pouy de Hourmigué, atteignent à peine 1700 mètres. Nous tombons à 1609 mètres au Soum d’Olives, à 1500 à ceux d’Esclete et de Coudous, et plus bas encore au Mail de Pour- chingles. Au-delà cette ligne conventionnelle, passant au Nord d’'Estenos, recoupe d’abord la route natio- nale, non loin du village, par 472 mètres d’alti- tude, puis la voie ferrée de Luchon à Montrejeau près du pont jeté sur la Garonne, dont la rive gauche lui sert de limite jusqu'au niveau de la gare de Saléchan. Quittant alors le bord de l’eau, elle atteint Sainte-Marie, escalade les pentes Nord-Est et le faite oriental du Soum det Chay, pour redescendre vers la route et le chemin de fer en amont et tout près de la halte de Galié, puis rejoint de nouveau la rivière, qu’elle longe sans interruplion jusqu'au pont de Zabroquère, point septentrional extrême de la Barousse. Une ligne brisée de 3 à 4 kilomètres d’étendue, sui- vant presque toujours les chemins de grande communication, remonte au Sud vers Sarpe et finit de circonscrire la région qui nous occupe, et dont nous venons à grands traits d’esquisser les limites. Deux vallées encaissées et fort boisées sillon- nent son territoire (22739 hectares) dans la par- tie supérieure. Une crête de moyenne altitude (15 à 1700 mètres), orientée presque directement du Sud au Nord et terminée par la cime du Mont- las (1729 mètres), les sépare dans toute leur longueur. Ce sont les vallées de Sost et de Fer- rère, arrosées l’une et l’autre par des torrents du même nom. L'Ourse de Ferrère, née sur les pentes septentrionales du Montné, recoit divers affluents; sur la rive gauche, les ruisseaux det Pyn, de Salabe, de Serviassa, de Larriou; sur celle de droite, ceux de Séoués, de Pouyaous, de la Hosse. Les alpages d’Auténac voient naître l’'Ourse de Sost; ses tributaires de rive gauche Z oc — 222 — sont les ruisseaux de la Pale, de Médan (?); à droite, ceux d’Ardons, de Riougrand, de Cau- bech et des Tours. Réunissant leurs eaux sous les murs de Mauléon, chef-lieu de canton et ca- pitale de la Barousse, les deux torrents forment alors le gave de l’Ourse, qui, sur une étendue de 8 à 10 kilomètres, arrose la vallée inférieure. Chemin faisant, il recoit encore les ruisseaux de Sacoué, d'Antichan, dont l'apport est parfois si faible que souvent, à la fin de Pété, le torrent principal est presque à sec lorsqu'il se jette dans la Garonne, non loin et en amont de la station de Loures. Ajoutons encore pour complèter l'hydrographie de la région, qu’à l’est de Mauléon se trouve le col de Cazarilh. C’est l’origine d’un étroit val- lon, lit d’un ruisseau aux crues subites et dan- gereuses, tributaire direct (rive gauche) de la Garonne, qu'il rejoint à la hauteur de Bagéré après avoir traversé la plaine de Sainte-Marie- Siradan. Au point de vue géologique, la Barousse est fort intéressante à visiter. Mais nous n'avons point ici à nous étendre sur ce sujet; contentons- nous d'en indiquer brièvement les grands traits; ils suffiront largement aux malacologistes dési- reux de connaître la constitution du sol de la ré- gion. Les différentes formations que l’on rencontre se montrent sous l'aspect de bandes plus ou moins importantes, dirigées Est-Ouest, se succédant à Er peu près parallèlement les unes aux autres, et re- coupées d’un bout à l’autre du pays par le torrent qui l’arrose. En descendant du Montné, voici d’abord des grès, des quartzites dévoniens, puis des marbres griottes (roche de Saoubette), des poudingues quartzeux à la Barre de Crouens, des grès rouges triasiques, des schistes carbonifères à l'entrée du vallon de Salabe, dont ils longent la rive droite. Aux chalets Saint-Nérée, les calcaires saccha- roïdes blancs, gris ou veinés, qui forment aussi toute la montagne du Montlas, reposent sur le granit. À la hauteur de Ferrère se montrent des schistes siluriens. À Mauléon finissent les terrains primitifs, et un peu avant, dès Ourde même, se voit le Terrain jurassique (Calcaire du Lias), qui s'étend jusque à Bramevaque, et fait ensuite place au Calcaire crétacé, sur lequel, entre Gem- brie, Samuran, Ilheu et Anla, s'étend un vaste dé- pôt caillouteux. Les derniers affleurements de la roche se cachent au Nord sous un épais manteau morainique, où les défrichements et les cultures ont à peu près fait disparaître les blocs erratiques. Quant au vallon de Cazarilh, il s'ouvre au contact des Terrains anciens (Sud) et des Calcaires du Lias du Soum det Chay (Nord), et sur la rive gauche du ruisseau se fait jour un pointement . ophitique d'une assez grande importance. Le premier auteur qui ait signalé quelques Mol- lusques de la vallée de la Barousse est le géolo- gue Nérée Boubée, qui a longtemps habité Saint- — 224 — Bertrand-de-Comminges. Les résultats de ses recherches sont consignés dans : 1° les deux éditions successives de son Bulletin d'histoire naturelle, et 2° son ouvrage Bains et courses de Luchon. Au printemps de 1881, nous trouvant en Barousse, nous en avons profité pour recueillir les Espèces des environs de Mauléon. Cette simple liste, publiée peu de temps après!, n’était qu’une prise de date, ébauche pour ainsi dire d’un tra- vail plus important que nous nous proposions d'entreprendre. En 1886, notre confrère et ami M. P. Fagot, s'étant rendu à Mauléon-Barousse pour essayer d'y retrouver le Pupa clausilioides, découvert par Boubée vers 1833 (Pupa qu'il a eu la bonne for- tune de recueillir «in situ »), parcourut à pied la partie inférieure de la vallée de lOurse, de Sa- léchan à Mauléon, et y ramassa quelques Espèces qu'il a bien voulu nous faire connaître. Depuis lors, diverses excursions exécutées dans cette région à peu près vierge nous ont permis de réunir des matériaux assez nombreux pour établir aujourd’hui un catalogue, sinon absolument com- plet (qui peut, en effet, se vanter d’en dresser un semblable dans nos Pyrénées, où chaque jour on fait de nouvelles découvertes ?), du moins suffi- sant pour donner une idée d'ensemble sur la dis- 1. Quelques Mollusques des montagnes de Luchon et de la Barousse, in Bullet. Soc. hist. nat. Toulouse, XV, p. 82-100, 1881, et tir. à part, in-8, 20 p., Toulouse, 1881. — M) — tribution des Mollusques dans les vallées formant le pays de Barousse. Genus I. ARION 1. ARION RUFUS Limax rufus. Linné, Syst. nat., édit. X, p. 652, 1758: Arion rufus. Michaud, Compl. Moll. Draparnaud, pÆn2, 1831: Long., 90 à 150 millim. Toute la région. Genus, A EIMAX 1. LIMAX AGRESTIS Limax agrestis. Linné, Syst. nat., édit. X., p.651, 1758; Long., 30 à 40 millim. Espèce commune dans les jardins et les prairies des parties basses : prairies de Cazarilh, Mauléon- Barousse, etc. Genus III. SUCCINEA 1. SUCCINEA PYRENAICA Succinea pyrenaica. Bourguignat, Aperçu Espèc. franc. genre Succinea, p. 12, 1877. Haut., 7 à 8. — Diam., 4 1/2 millim. Cette Espèce vit dans le ruisseau de la source dite « source Dulong », à Loures, avec les Ancylus Jant, Limnæa fusca, Belgrandia Bigorriensis. Bull, Soc. malac. France, VI, Juin 1890. — 15 2. SUCCINEA PFEIFFERI Succinea Pfeifferi, Rossmässler, Icon. der Land und susswass. Moll., Band. I, p. 92, pl. x, fig. 46, 1835. Haut., 10 à 20. — Diam., 6 à 10 millim. Canaux d'arrosage et ruisselets des prairies des environs de Loures et sur les herbes aquatiques, avec la Limnæa peregra. Genus IV. VITRINA 1. VITRINA SERVAINIANA Vitrina Servainiana, Saint-Simon, Descript. Espèce. nouv. Midi France, in : Annal. malac., I, p. 20, et tir. atpart.,1p. 5,870; —=rKobelt Icon., Band. V, p. 89, ‘pl: exkr, fig. 1407,4877; Haut., 3. — Diam., 5 millim. Dans les mousses et sous les feuilles mortes des roches calcaires, près la source d’Arrejélègue. 2. VITRINA PYRENAICA Vitrina pyrenaica, Férussac, Tabl. Syst., p. 25, 1822, et Hist. Moll., pl. 1x, fig. 9. Haut., 2 1/2 millim. — Diam., 5 à 6 millim. Parmi les détritus végétaux sur les roches de Calcaire dévonien, entre les cabanes de Cardouet et de Saoubette; sur les roches humides et cou- verles de mousses dans la Haute-Barousse. LD 1 Genus V. HYALINIA 1. HYALINIA INCERTA Helix incerta, Draparnaud, Hist. Moll., p. 169, 49 pl UT Hs 6-9, 1805. Hyalinia incerta, Westerlund, Fauna Europ. Moll. extramar. Prodrom., p. 28, 1876. Haut., 12. — Diam., 20 millim. Dans les mousses et les feuilles mortes sur les rochers et à leur base, entre les cabanes de Car- douet et de Saoubette, avec l’'Espèce précédente. 2. HYALINIA VASCONICA Zonites Vasconicus, Bourguignat, in: Servain, Étud. Moll. recueill. Espagne et Portugal, p. 13, 1880. Hyalinia Vasconica, Locard, Prodrome malac. franc., p. 35, 1881. Haut., 14. — Diam., 20 millim. Dans les buissons, sur les calcaires de la mon- tagne ou Soum det Chay, près la ferme de Gert, et dans les détritus végétaux. A la base des roches calcaires, près et aux environs des ruines du Cas- tel de Bramevaque. Entre le village de Brameva- que et le Mail de la Mule, en face d’Anla sur les ressauts de roches bordant la route. Entre les ca- banes de Cardouet et de Saoubette, sur les roches dévoniennes. — 228 — HYALINIA NAVARRICA Zonites Navarricus, Bourguignat, Moll. nouv. lit. ou peu conn. (11° et 12° décades), p. 13, pleurs, M9-211212, 1870; Hyalinia Navarrica, Westerlund, Faun. Europ. Moll. extramar., p. 23, 1876. Sur les calcaires à la base de ces roches, près et à l’ouest des ruines du Castel de Bramevaque. 4, HYALINIA NITIDA Helix nitida, Müller, Verm. Hist., II, p. 22, n° 234, 1774. Hyalinia nitida, Westerlund, Fauna Europ. Moll. extramar. Prodrom., p. 26, 1876. Haut, 4 45: — Diam, a 6tmaillem: Sur les herbages et au bord des canaux d’arro- sage, dans les prairies des environs de Loures, avec la Zua exigua. 5. HYALINIA NITENS Helix nitens, Michaud, Compl. Draparn., p. 44, pl. xv, fig. 1-5, 1831. Hyalinia nitens, Agassiz, in : Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 13, 1839. Haut., 4 à 5. — Diam., 8 à 10 millim. Dans les forêts de Hôêtres et de Sapins de la Haute-Barousse. Sur les roches calcaires couver- tes de mousses et de débris végétaux, près la fon- laine d’Arrejelègue, avec la Vitrina Servainianu. pod 6. HYALINIA EPIPEDOSTOMA Zonites epipedostoma, Bourguignat, in : Fagot, Moll. quatern. envir. Toulouse et Villefranche, DARCOS Haut., 5 à 6. — Diam., 10 à 12 millim. Carrière de marbre noir près et au sud de la gare de Loures, dans les touffes de Graminées. Environs de Sarp, sur le Calcaire, avec les A. n1- tens, Pupa Bigorriensis, ete. 7. HYALINIA NITIDOSA Helix viridula, Menke, Synops. Moll. (édit. IT), p. 127, 1830. Hyalinia viridula, Locard, Étud. var. malac., I, p- 69, 1880. Haut., 1 à 2. — Diam., 4 à 4 1/2 millim. Cette Espèce habite sur Les ressauts des roches calcaires couvertes de mousses, entre les cabanes de Cardouet et de Saoubette, dans la haute vallée de Ferrère. On la retrouve également dans les en- virons de Sarp, sur les calcaires, avec les Æ. eptpe- dostoma, Pupa Bigorriensis, etc. 8. HYALINIA RADIATULA Helix radiatula, Alder, Catal., p. 12, n° 50, in : Newcastle transact., I, pl. xxxvi1, 1831. Hyalinia radiatula, Locard, Étud. var. malac.. I, pe 57 41880 Haut., 1 1/2 à 2. — Diam., 4 à 5 millim. Habite dans les forêts de Sost. — 230 — 9. HYALINIA SUBRADIATULA Zonites subradiatulus, Fagot, Moll. quatern. Tou- louse et Villefranche, p. 10, 1879. Haut., 1 1/2. — Diam., 4 millim. Sur les calcaires moussus au nord-ouest du cas- tel de Bramevaque. 10. HYALINIA DIAPHANA Helix diaphana, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 86, 1820. Hyalinia diaphana, Agassiz, in : Charpentier, Ca- tal. Moll. Suisse, p. 13, 1837. Haut., 1 à 1 1/2. — Diam., 2 à 3 millim. Cette Espèce habite les forêts de Sapins et de Hêtres de la haute vallée de Sost. Genus VI. HELIX 1. HELIX ASPERSA Helix caspersa, Muller, Verm. Eist.; I p:499; n208 de ‘Haut., 24 à 45. — Diam., 24 à 48 millim. On retrouve l'A. aspersa dans toute la Barousse, surtout aux alentours des lieux habités. 2. HELIX NEMORALIS Helix nemoralis, Linné, Syst. nat., édit. X, p. 773, 1758. Haut., 20 à 27. — Diam., 19 à 30 millim. L’H. nemoralis habite dans les deux vallées de ON la Barousse. Le Pic de Montlas nous a fourni dans la partie supérieure des exemplaires de très grande taille vivant avec des spécimens également très gros de l'A. hortensts. 3. HELIX HORTENSIS Helix hortensis, Müller, Verm. Hist., Il, p. 52. n°2471774. Haut., 10 à 18. — Diam., 14 à 20 millim. L’H. hortensis se rencontre en Barousse en com- pagnie de l'Espèce précédente et dans les mêmes lieux. Très répandue. 4. HELIX HYLONOMIA Helix hylonomia, Bourguignat, in : Locard, Pro- drome Malac. franc., p. 69 et 315, 1882. Haut., 8 à 10. — Diam., 13 à 14 millim. Près la ferme de Gert, sur le calcaire au sud du Soum det Chay; entre la crête de la vallée d’Oueil et la cabane de Cardouet, sur les ressauts calcaires de la montagne, avec diverses Espèces d’Helir et de Pupa. 5. HELIX ODECA Helix odeca, Bourguignat, in : Locard, Prodrome Malac. iranc., p. 69%et 314, 1882. Haut., 12. — Diam., 16 millim. Sur les roches calcaires des environs de Sarp, entre l'entrée du val de la Hosse et les Chalets Saint-Nérée. 6. HELIX CARTHUSIANA Helix carthusiana, Müller, Verm. Hist., II, p. 15, n°214, 177%. Haut., 12:à 13. — Diam, 20/à 22 millim- Entre le village de Bramevaque et le roc de Saint-Bertrand (ou Mail de la Mule), en face d’Anla, sur les gradins de calcaires au bord de la route. 7. HELIX RUFILABRIS Helix Olivieri, Michaud, Compl. Draparnaud, p. 25, pl. ir fo-6525 1651. Helix rufilabris, Jeffreys, Synops. Moll., in: Trans- act. Linn. of London, XVI, p. 509, 1833. Haut., 6 à 8. — Diam., 8 à 10 millim. On rencontre cette Espèce entre Mauléon-Ba- rousse et le château de Bramevaque, sur la rive gauche du torrent, dans les broussailles, ainsi que dans la haute vallée de Ferrère, entre la crête de la vallée d’'Oueil et la cabane de Cardouet, sur les ressauts calcaires et dans les fentes des rochers émergeant des pâturages. Elle vit avec les Pupa et les Pomatias. 8. HELIX HISPIDA Helix'hispida, Winné/Syst'nat., édit Xp! 1758. Haut., 5 à 7. — Diam., 8 à 10 millim. Environs de Mauléon. Sur le bord des canaux d'arrosage dans les prairies des alentours de Lou- LT — res. À la carrière de marbre noir près et au sud de cette localité. Sur les roches calcaires au por- tique de Saoule. 9. HELIX RUPESTRIS Helix rupestris, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 71, n°,Æ 1881; et Hist. Moll. France, p. 82: n°8; plNir, fo7-9, 1805: Haut., 2. — Diam., 2 millim. Espèce abondante sur les calcaires près Thèbes; à la grotte de Troubat (ou Saint-Araille); forêts de Sost; à la carrière de marbre noir près et au sud de la gare de Loures; à la grotte d’Agos près Mau- léon-Barousse. 10. HELIX OMALISMA Helix omalisma, Bourguignat, in : Fagot, Moll. quatern. envir. Toulouse et Villefranche, p.12, 1789: Hauts. 2.Diam., 6 millim- Entre la cabane de Cardouet et celle de Saou- bette, sur les Hêtres ou les rochers. 11. HELIX ROTUNDATA Helix rotundata, Müller, Verm. hist., Il, p: 27, n291, 177%. Haut., 2. — Diam., 5 1/6 à 6 millim. Cette Espèce habite à Sost et dans ses environs. — 234 — 12. HELIX PULCHELLA Helix pulchella, Müller, Verm. hist., IT, p. 30, n292 177 Haut., 1 1/2. — Diam., 2 millim. Sur les roches calcaires formant ressauts près Thèbes; à la grotte de Troubat, en compagnie de LAHPRrUpDestris ele: 13. HELIX COSTATA Helix costata, Muller: Verm.vhist, I4p-31 n°239, 117%. Haut., 1 1/2. — Diam., 2 millim. L'H. costata habite sur les calcaires près Thè- bes, à la grotte de Troubat, sur les rochers entre Mauléon et la grotte d'Avos, sur les affleurements rocheux (dévonien), entre les cabanes de Cardouet et de Saoubette. 14. HELIX LAPICIDA Helix lapicida, Linné, Syst. nat., édit. X, p. 768, 1758. Haut.,16 à 7. — Diam., 15 à {7 millim. Près la ferme de Gert; sur le calcaire (marbre portor) à la base des rochers près les ruines du castel de Bramevaque ; à la carrière de marbre noir près et au sud de la gare de Loures; au portique de Saoule; entre Mauléon et le castel de Brame- vaque sur la rive gauche de l'Ourse; entre ce cas- elet le Mail de la Mule en face d'Anla; forêts de — 235 — la haute vallée de Ferrère, où nous avons recueilli un spécimen &l/binos; près les Chalets Saint-Nérée, sur un bloc erratique (quartzile) connu sous le nom de oche damnée. 15 HELIX OREINA Helix oreina, Fagot, Catal. Moll. vall. Esera, in : Gron Cient XX XI /etur apart. p.10,1888; Haut, Æ à 5: — Diam 7 à 9 millim- Cette Espèce vit sur les roches calcaires (dévo- nien) entre la crête de la vallée d'Oueil et la ca- bane de Cardouet, en compagnie de divers autres Mollusques : Hyalinia, Pupa, ete. Nous n'avons point trouvé le type, mais la var. #21n0or. 16. HELIX ERICETORUM Helix ericetorum, Müller, Verm. hist., Il, p. 33, DDSO ITA Haut., 4 à 7. — Diam., 6 à 14 millim. Carrière de marbre noir près et au sud de la gare de Loures; entre Mauléon et le château de Bramevaque. Espèce que l’on retrouve un peu partout en Barousse. 17. HELIX AUSCITANICA Helix submaritima, Dupuy, Hist. Moll. France (fasce”3), p°293;n°96;pl°xur, fig. 9, 1849: Haut., 6 à 9. — Diam., 8 à 12 millim. Entre le village de Bramevaque et Anla, sur la rive gauche de l’Ourse; environs de Sarp, vit en compagnie de Pupa et Pomatias. — 236 — 18. HELIX VARIABILIS Helix variabilis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 73, n° 8, 1801, et Hist. Moll. France, p. 84, n°12, pl. v, fig. 11-12, 1805. Haut ,6 à 15. — Diam., 6 à 20 millim. Se rencontre sur les Calcaires dévoniens entre la crête de la vallée d’Oueil et la cabane de Car- douet. Genus VII. BULIMUS 4. BULIMUS OBSCURUS Helix obscura, Müller, Verm. hist., I, p. 103, n° 902, 1774. Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 56, n° 1, 1801;et Hist. Moll’ÆFrance. p.74 n°47 pl. 1v, fig. 23, 1805. Haut., 9 à 11. — Diam., 4 à 5 millim. Dans les forêts des hautes vallées de Sost et de Ferrère; près des chalets Saint-Nérée, non loin de l’entrée du val de la Hosse. Genus VIII CHONDRUS 1. CHONDRUS QUADRIDENS Helix quadridens, Müller, Verm. hist., Il, p. 107, n° 300, 17776 Chondrus quadridens, Cuvier, Règne animal, IE, p- 408, 1807. Haut., 6 à 12. — Diam., 3 à 4 milim: — 257 — Au bord du chemin entre Thèbes et la ferme de Gert, en compagnie de Pupa et Pomatias. Genus IX. PUPA 1. PUPA BIGORRIENSIS Pupa bigorriensis, Charpentier, in : Des Moulins, Descript. Moll., in: Act. Soc. Linn. Bordeaux, NII; p.160; pl'ur, fieD;1-2/1835 (Pupa me- gacheilos, D. pusilla). Haut., 7 à 10. — Diam., 2 1/2 à 3 millim. £spèce abondante que l’on retrouve dans toute la Barousse, principalement dans les localités sui- vantes : entre Thèbes et la ferme de Gert, sur les roches calcaires près du castel de Bramevaque ; à la carrière de marbre noir près la gare de Loures; entre Mauléon et la grotte d’Agos; sur les parois de cette grotte; au portique de Saoule; environs de Sarp; entre Mauléon et le castel de Brameva- que; près Anla; au-dessus de la cabane de Car- douet; près celle de Saoubette, etc. 2. PUPA PYRENÆARIA Pupa pyrenæaria, Michaud, Compl. Draparnaud, p- 68, pl. xv, fig. 37-38, 1831. Haut., 6 à 7. — Diam., 2 millim. Sur les calcaires entre Thèbes et la grotte de Troubat; près la ferme de Gert; ruines du castel de Bramevaque; à la grotte d’Agos; portique de Saoule; près Anla,sur la rive gauche de l'Ourse, etc. "935$ — 3. PUPA CLAUSILIOIDES Pupa clausilioides, Boubée, Bullet. hist. nat., (édit. in-8)Mp 5 n481/11%avrilM835 1% Pupa pyrenearta, E. clausilioides, Moquin-Tan- don, Hist. nat. Moll. France, II, p. 364, 1855. Pupa pyrenearta, var. Boubeei, Fagot et de Nan- souty, Moll. Haut.-Pyr. (Extr. Bull. Soc. Ra- mond), p. 20. Voici in extenso la diagnose donnée par Boubée dans son opuscule : « Pupa claustlioides, Nobis. Mauléon en Ba- rousse (Hautes - Pyrénées). — N. B. Elle paraît très rare, je n’en possède que trois échantillons et n'ai pu en rencontrer de nouveau dans aucun autre lieu. Cette belle Espèce est très remarqua- ble sous bien des rapports; elle est longue de neuf millimètres et son diamètre est de 2-3 milli- mètres; elle est presque cylindrique; le dernier tour est sensiblement rétréci et la coquille parait presque fusiforme; les bords de la bouche, qui est saillante en-dessus de la coquille, sont réunis et réfléchis; la bouche est ovale, allongée et pres- que droite, c'est-à-dire que le grand axe de cet ovale est à peu près parallèle à l'axe de la coquille; elle est garnie de 6 à 7 plis, dont trois sur le bord droit, deux sur la columelle, dont un très 1. Non Pupa clausilioides, L. Pfeiffer, Monogr. Helic. viv., p-. 432, 1848. — Nec, Dupuy, Hist. Moll. France (4° fasc.), p. 389, pl. xix, fig. 5, 1850. — Nec, Westerlund, in : Malak. Blätt., XXIT, p. 65, 1874, et quorumdam aliorum. — 239 — saillant et bifide en avant, l’autre très enfoncé et peu apparent; deux autres plis sont sur le bord gauche également enfoncés et peu apparents; les tours de la spire sont subaplatis et très finement striés. Les sutures sont peu profondes; enfin, la coquille est translucide et la couleur générale est jaune d’ambre assez prononcé. L'angle de la spire est de 36 degrés et l'angle capitulaire de 34 de- grés. » Haut., 8. — Diam., 3 millim. Grotte d’Agos, près Mauléon-Barousse, où cette très rare et intéressante Espèce a été retrouvée par notre savant collègue et ami M. P. Fagot. 4. PUPA GOURDONIANA Pupa Gourdoniana, Fagot, Moll. Pie du Gar, in : Bullet. Soc. Hist. nat. Toulouse, 1882, et ur. anpart, (p. 11: 1882. Haut., 8. — Diam., 2 à 2 1/2 millim. Sur les ressauts des roches près l'entrée du val de la Hosse. 5. PUPA SECALE Pupa secale, Draparnaud, Tabl. Moll., p.59, n° 12, 1801; et Hist. Moll/ÆFrance, p.64, pl. xtir, fig. 49-50, 1805. Haut., 6 à 7. — Diam., 2 à 2 1/2 millim. Entre le village de Bramevaque et Anla sur la rive gauche du torrent; sur les roches calcaires depuis les crêtes de la vallée d’Oueil jusqu'à la cabane de Cardouet et à celle de Saoubette. — 240 — 6. PUPA RINGENS Pupa ringens, Caïllaud, in : Michaud, Compl. Draparnaud, p. 64, pl. xv, fig. 35-36, 1831. Haut., 5 à 6. — Diam., 2 1/2 à 3 millim. Sur les calcaires moussus au nord-ouest de Bra- mevaque; au portique de Saoule; environs de Mauléon et d’Anla, sur la rive gauche du torrent de l’Ourse. 7. PUPA GRANUM Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 59, n291801;etHlist. MollFrance. p.165 /m4tie pl. ur, fig. 45-46, 1505. Haut., 4 à 4 1/2. — Diam., 1 1/2 millim. Ce Pupa vit sur les roches calcaires (Lias) entre Thèbes et la grotte de Troubat, et au bord du chemin qui monte à la ferme de Gert sur les pentes méridionales du Soum det Chay. Genus X. LAURIA 1. LAURIA SEMPRONI Pupa Sempront, Charpentier, Catal. Moll. Suisse, p. 15, tab. 1x, fig. 4, 1837. Lauria (Pupa) Semproni, Westerlund, Catal. palæ- art. reg. lebend. Binnenconchyl. (heft. 3), p-S1/4987; Haut., 4. — Diam., { 3/4 millim. Dans les mousses sur les roches calcaires au nord-ouest de Bramevaque; entre cette localité et Ar le village d’Anla sur les rochers de la rive gauche du torrent de l’Ourse. 2. LAURIA DILUCIDA Pupa dilucida, Ziegler, in : Rossmæssler, Icon. (Heft. VI), p. 15, pl. xxunr, fig. 326, 1837. Haut., 4. — Diam., 11/2 millim: Sur les rochers calcaires formant ressauts entre Mauléon et la grotte d’Agos, en compagnie de Îa Zua exigua. Genus eXIMSPUPIEEA 1. PUPILLA MUSCORUM Turbo muscorum, Linné, Syst. nat., Édit. x p-v070 1758; Pupilla muscorum, Beck, Ind. Moll., p. 84, n° 11, 1837- Haut., 4 à 5. — Diam., 1 1/2 millim. On rencontre ce Pupilla dans les détritus végé- taux, au bord du sentier, sur les calcaires entre Thèbes et la ferme de Gert, avec les Chondrus quadridens, Zua exigua. 2. PUPILLA TRIPLICATA Pupa triplicata, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 89, 1820. Pupilla triplicata, Beck, Ind. Moll., p. 84, n° 12, 1837. Haut., 2 1/2 à 3. — Diam... 1 1/4 millim. | Bull. Sac, malac, France. V\I. Juin 4590. — 16 — 242 — Cette petite Espèce habite aux environs de Mau- léon, où elle a été signalée par Boubée. Genus XII. ZUA 14. ZUA SUBCYLINDRICA Helix subcylindrica, Linné, Syst. nat., édit. XIT, p. 1248, 1767. Zua subcylindrica, Drouët, Moll. Côte-d'Or, p. 69, 1867. Haut., 5 à 6. — Diam., 2 1/2 à 3/4 millim. Sous les mousses tapissant les roches calcaires au nord-ouest du castel de Bramevaque. 2, ZUA EXIGUA Achatina exigua, Menke, Synops. Moll., édit. IT, p. 29, 1830. Zua exigua, Fagot, Moll. ter. et d’eau douce ré- gion Toulouse, p. 92, 1886. Haut., 3 à 4. — Diam., 2 millim. Cette Espèce vit en compagnie du Pupilla mus- corum, dans les débris végétaux sur les calcaires du chemin entre Thèbes et la ferme de Gert; sur les pentes inférieures de la montagne entre Mau- léon et la grotte d’Agos; entre Bramevaque et Anla sur la rive gauche du torrent; aux alentours des cabanes de Cardouet et de Saoubette, sur les ressauts des rochers calcaires, avec des Pupa, des Hyalinia; sur le bord des canaux d’arrosage dans les prairies de Loures. — 2h43 — Genus XIII AZECA 1. AZECA TRIGONOSTOMA Azeca trigonostoma, Bourguignat, in : Fagot, Mo- nog. Espèc. franc., genre Azeca, p. 7, 1876. Haut., 6. — Diam., 3 millim. Hautes vallées de la Barousse (N. Boubée). Genus XIV. CLAUSILIA 4, CLAUSILIA LAMINATA Turbo laminatus, Montagu, Test. Brit., p. 359, pl. ur. fig. 4, 1803. Clausilia laminata, Turton, Brit. Moll., p. 70, 18917 Haut., 12 à 15. — Diam. 3 à 4 millim. Mauléon-Barousse (Boubée); entre les cabanes de Cardouet et de Saoubette sur les troncs de Hé- tres, principalement vers les parties carriées et sur les mousses fraiches. 2. CLAUSILIA ROLPHI Clausilia Rolphi, Leach, Moll. Brit. Synops., p.119 1820; Haut., 13 à 14. — Diam., 3 à 4 millim. Cette Espèce habite avec la précédente et la CT. gallica, dans les bois de Hêtres entre les ca- banes de Cardouet et de Saoubette, où on la trouve dans les mousses et sur les troncs d’arbres dans les parties Les plus fraiches. — 244 — 3. CLAUSILIA GALLICA Clausilia gallica, Bourguignat, Hist. Clausil. franc , in : Ann. scienc. nat. (art. 11), p. 21, 1877. Haut., 13 à 14. — Diam., 3 millim. Même habitat que les deux Espèces précé- dentes, mais moins rare que la CL. laminata. 4. CLAUSILIA PYRENAICA Clausilia rugosa, var. pyrenaica, Charpentier, in : Journ. conchyl., Il; p. 591,:4852/;"et A. Schmidt, Europ. Clausil., p. 45, fig. 107 et 203, 1857. Clausilia pyrenaica, Bourguignat, Hist. Clausil. France, in : Ann. scienc. nat. (3° art.), p. 12, ROUTE Haut., 14 à 16. — Diam., 2 1/2 millim. A la carrière de marbre noir près et au sud de la gare de Loures. Sur les pointements calcaires de la haute vallée de Ferrère entre les cabanes de Cardouet et de Saoubette et sur les troncs des Hêtres. 5. CLAUSILIA ABRETINA Clausilia abietina, Dupuy, Hist. Moll. France (fase AIN), p.558, pl vi. ge 5 AS50PEr Bourguignat, Hist. Clausil. France, in : Ann. scienc. nat. (art. nt), p. 19, 1877. Haut., 11. — Diam., 2 1/2 millim. Vitavecle Pomatias crassilabris sur les parois — 245 — rocheuses à l’ouest des ruines du castel de Bra- mevaque, elc. 6. CLAUSILIA SAINT-SIMONIS Clausilia Saint-Simonis, Bourguignat, Hist. Clau- sil. France. in : Ann. Scienc. nat. (art. 111), p. 6, 1877. Haut., 12 à 13. — Diam. 2 1/2 millim. Environs de Mauléon; au-dessus des chalets Saint-Nérée et le débouché du val de la Hosse. 7. CLAUSILIA NIGRICANS Turbo nigricans, Pultney, Cat. Birds, Schells, etc., of Dorsetshire, in : Huttchins History, 1799, 2°1édit., p.48; 1813. Clausilia nigricans, À. Schmidt, Die Krit. grupp. der Europ. Clausil., p. 57, fig. 110-114, et 204-205, 1859. Haut., 9 à 12. — Diam., 2 à 2 1/2 millim. Près la ferme de Gert; sur les Calcaires au nord- ouest du castel de Bramevaque; sur les rochers (marbre dévonien) près la source d’Arréjélègue; à l’ouest de Mauléon, en montant à la grotte d'Agos; au portique de Saoule; entre Bramevaque et le village d’Anla au bord de la route sur la rive gauche de l’Ourse; entre la crête de la vallée d'Oueil et la cabane de Cardouet sur les rochers ; à la carrière de marbre noir près et au sud de la gare de Loures. — 2h46 — 8. CLAUSILIA PARVULA Clausilia parvula, Studer, Kurz. Verzeichn., p. 89, 1820. Haut., 9. — Diam., 2 millim. Cette petite Espèce vit avec la CZ. nigricans, le Pomatias crassilabris, à la carrière de marbre noir de Loures. On la retrouve également entre Mau- léon et le château de Bramevaque sur la rive gau- che du torrent. Genus XV. ANCYLUS 1. ANCYLUS SIMPLEX Lepas simplex, Buc’ hoz, Aldrov. Lotharing, p. 236, n° 1130, 1774 Ancylus simplex, Bourguignat, Catal. genr. An- cyl., in: Journ. conchyl.; 1V,4p. 1874853: Long., 7 à 8. — Larg., 6. — Haut., 5 millim. Fontaines et sources de la vallée de Sost. 2. ANCYLUS JANI Ancylus capuloides, Jan, in : Porro, Malac. Co- masc. p.67; n°275, pl. 1, fig 7 41838; Ancylus Jani, Bourguignat, Monogr. Anceyl. Jani, in : Rev. et Magas. Zool., p. 1, 1858. Haut., 5 à 6. — Larg., 6 à 8. — Diam., 8 à 10 millim. Fontaine près d'Esbareich; près Loures dans le ruisseau de la source dite: « source Dulong ». — 247 — Genus XVI. LIMNÆA 1. LIMNÆA PEREGRA Buccinum peregrum, Müller, Verm.hist., IF, p.130, 1774. Limnæa peregra, Lamarck, Hist. nat. animaux sans vert, Nip 101%n2; 1821: Haut., 10 à 25. — Diam., 5 à 15 millim. Sources et ruisselets des forêts de Sost; dans les canaux d'arrosage sur le bord ou sur les plan- tes aquatiques des prairies de Loures; ruisseau de la source Dulong; entre Gembrie et en face d’Anla, dans les fossés de la route, jusqu’aux abords de Sarp. Vit avec la L. truncatula, etc. 2. LIMNÆA FUSCA Limnæus fuscus, C. Pfeiffer, Deutschl. Moll. (Herbe D)p-#02/pl iv He0257 1827 Limnæa fusca, Nilsson, Moll. Sueciæ, p. 70, n° 8, 1822. Haut., 15 à 20. — Diam., 6 à 8 millim. Dans les prairies des environs de Loures, sur les plantes aquatiques ou le bord des canaux d’ar- rosage ; dans le ruisseau d'écoulement de la source Dulong. 3. LIMNÆA TRUNCATULA Buccinum truncatulum, Müller, Verm. hist., If, bp. 180,:n90595; 197%: Limnæus truncatulus, Jeffreys, Synops. testac., in : — 248 — Transac. Linn. Soc. of London, XVI, p. 377, 1830. Limnæa truncatula, Beck, Ind. Moll., p.113, 1837. Haut., 6 à 10. — Diam., 3 à 5 millim. Fontaine près Mauléon. Vit avec la B. canalicu- lata dans une source au bord de la route près le moulin de Gembrie; aux chalets Saint-Nérée dans une flaque d’eau près la source des Bains; entre Gembrie et en face d’Anla dans les fossés de la route jusqu'aux portes de Sarp. Genus XVII. PLANORBIS 1. PLANORBIS PYRENAICUS Planorbis pyrenaicus, Bourguignat, in sched. Haut., 1 1/2. — Diam., 4 à 4 1/2 millim. Saléchan (P. Fagot). Genus XVIII CYCLOSTOMA 4. CYCLOSTOMA ELEGANS Nerita elegans, Müller, Verm. hist., Il, p. 177, n° 3093, 1774. Cyclostoma elegans, Draparnaud, Tabl. Moll., p.38, n'MMSUEMEEMHISE Mollp282 np fig. 5-8, 1805. Haut., 10 à 15. — Diam. 8 à 12 millim. Sur les calcaires près la ferme de Gert; carrière de marbre noir près Loures; environs de Sarp; entre Mauléon et le castel de Bramevaque sur la rive gauche du torrent; de là jusqu’à Anla sur la 910% même rive; de l’entrée du val de la Hosse aux cha- lets Saint-Nérée. Genus XIX. POMATIAS 1. POMATIAS CRASSILABRIS Pomatias crassilabrum, Dupuy, Catal. extramar. Galliæ. Testac., n° 255, 1849, et Hist. Moll. France (ofasc) ip TE MpDl XVe ue. Et 1851: Haut. 10414 = Diam. # à 6 millum. Sur les calcaires entre Thèbes et la ferme de Gert; près le castel de Bramevaque; entre ce point et Mauléon sur la rive gauche du torrent; de Bramevaque à Anla sur les rochers et le sol au bord de la route. A la carrière de marbre noir près Loures nous avons recueilli quelques spécimens qui diffèrent un peu du type et forment une va- riété. 2. POMATIAS SUBOBSCURUS Pomatias subobscurus, Fagot, in sched. C'est l’'Espèce que les auteurs ont pris à tort pour l’obscurus du Nord de la France, comme M. Fagot se propose de le démontrer. Haut., 8 à 12. — Diam. 4 à 5 1/2 millim. Forêts de Sost sur les rochers calcaires; sur le calcaire dévonien près la source d’Arréjélègue ; environs de Sarp; entre Mauléon et Bramevaque sur les murs en pierre sèche, les pierres et dans les buissons; sur les pointements rocheux entre la crête d'Oueil et la cabane de Cardouet; sur Îles — 250 — pierres et les arbres entre cette cabane et celle de Saoubette, etc. Genus XX. ACME 4. ACME DUPUYI Acme Dupuyi, Paladilhe, Nouv. miscell. malac., p. 81, pl. 1v, fig. 10-12, 1869. Haut., 3 1/4. — Diam., 1 millim. Un beau spécimen vivant trouvé par nous en 1880 près d’une vieille scierie à l'endroit dit: Gourg des eaux, dans la haute vallée de Sost, par 750 mètres d'altitude. Genus XXI. BYTHINELLA 1. BYTHINELLA CANALICULATA Paludinella canaliculata, Paladilhe, Nouv. mis- cell. malac., p. 117, pl. vr, fig: 3-4, 1869: Bythinella canaliculata, Locard, Prodrome ma- lac. France, p. 322, 1882. Haut., 3. — Diam., 1 1/2 millim. Dans une source au bord de la route près le moulin de Gembrie, avec la Limnæa truncatula. Genus XXII. BELGRANDIA 1. BELGRANDIA BIGORRIENSIS Belgrandia Bigorriensis, Paladilhe, Nouv. miscell. (ER _ malac., p. 125, pl. vi, fig. 18-20, 1869. Le type a été signalé dans une fontaine ferrugi- neuse à Bagnères de Bigorre; ruisseau de la source Dulong à Loures. Bull. Soc. malac. France. VIE. Juin 1890. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA CATALOGNE PAR M ARTURO BORTEL MEMBRE ASSOCIÉ Il: Note sur les Pupa de la série du Pupa affinis. Lors de nos diverses excursions malacologiques dans le Nord de la Catalogne, il nous a été possible de reconnaitre un nombre assez considérable de formes se rattachant au Pupa affinis de Rossmæss- ler. Ces formes constituent une série presque inconnue et contiennent quelques nouveautés inté- ressantes, ce qui donne, sous ce rapport, un faciès tout à fait spécial à la faune malacologique de cette partie du versant sud des Pyrénées. Ayant communiqué à notre excellent ami M. Paul Fagot le résultat de nos observations, il a bien voulu en donner une indication sommaire dans son beau travail sur les Pupa de la Catalogne, 1. Voir pour la première partie, p. 151 du tome III des Bul- letins de la Société (1886). — 252 — inséré dans sa Contribucion 4 la fauna malacolo- gica de Aragon (Catalogo razonado de los Molus- cos del valle del Esera). Nous nous proposons dans cette Note de passer en revue les Pupa de la série trouvés par nous en Catalogne, ainsi que ceux dont nous avons con- naissance, en donnant la diagnose des Espèces encore inédites. Cette série est caractérisée par une coquille fluette, cylindrique ou cylindrique-fusiforme, mais jamais ventrue, ainsi que par des lamelles apertu- rales que nous ferons connaître dans chaque sous- groupe. Nous diviserons,avec M. Fagot, la série en trois sous-groupes : 1° Sous-groupe du Pupa affinis. Coquille cylin- drique-fusiforme, à tours nombreux; ouverture à bords disjoints offrant deux plis columellaires enfoncés, à peine visibles, et des palataux très longs qui atteignent presque le bord columellaire, lorsqu'on regarde la coquille de face. Les Espèces de ce sous-groupe semblent confi- nées dans la partie sud des Pyréntes-Orientales et la partie nord de la province de Gérone. 2° Sous-groupe du Pupa petrophila. Coquille à tours moins nombreux, moins comprimée infé- rieurement ; ouverlure non continue, offrant des plis columellaires, dont l’un presque aussi enfoncé que chez les Espèces du sous-groupe précédent, 1. Barcelone, 1887-1888, p. 21. — 253 — et l’autre moins immergé, atteignant presque l'ou- verture, et présentant des palataux beaucoup moins allongés, se rapprochant plutôt de ceux des Espè- ces du troisième sous-groupe. Partie orientale des Pyrénées françaises, jusqu’à l'Agly. Partie orientale des Pyrénées espagnoles, jusqu’à la Noguera Ribagorzana à l'Ouest. 3° Sous-groupe du Pupa pyrenæaria. Coquille caractérisée par un dernier tour peu comprimé, ce qui rend le test moins fusiforme, par une ouver- ture continue souvent détachée du dernier tour, à l'instar de celle de la plupart des Clausilies francaises; par des columellaires moins enfoncés et moins robustes, et par des palataux plus dé- licats. Versant français des Pyrénées de la vallée de l'Agly, à l'extrémité occidentale de la chaîne. Trois Espèces constatées jusqu’à ce jour près de la fron- tière, sur le versant espagnol. I. Sous-croupe du Pupa affinis. 1. PUPA AFFINIS Rossmæssler, Zconogr., IX, X, sept. 1839, p. 26; fig. 642. Quoiqu'il ne nous ait pas été encore possible de rencontrer dans la Catalogne des individus appartenant au type de cette Espèce, qui vit à la Preste (Pyrénées-Orientales), ilnous parait conve- nable de faire quelques remarques sur cette forme que nous placons à la tête de la série. NE Le véritable Pupa affinis, tel qu'il a été figuré par Rossmæssler, est une coquille allongée-fusi- forme, à columellaires descendant presque longi- tudinalement et par suite peu visibles, possédant des palataux extrêmement allongés, interrompus dans leur milieu ou à peu près (comme chez toutes les autres Espèces du même sous-groupe), et qui atteignent presque le bord columellaire, lorsqu'on regarde la coquille de profil en ayant ce bord tourné en face ; en outre, les bords sont toujours non continus. Ce Pupa abonde dans les vallées de la Tech et du Têt. Dans son Histoire malac. des Pyrén. franc., M. P. Fagot fait remarquer que l'Espèce désignée par M. Companyo, dans son #ist. nat. du départ. des Pyrénées-Orientales, sous le nom de Pupa clausilioides, a été décrite, en 1839, par Rossmæss- ler, sous le nom de Pupa affinis ; et il ajoute que le P. clausilioides de Boubée est considéré, avec raison, par Moquin, comme une variété du P. py- renæarid. Le regretté abbé Dupuy, dans son Catal. des Mol. test. terr. et d'eau douce qui vivent à la Preste, a placé aussi dans la synonymie du P. affi- nis, le P. clausilioides (Nérée Boubée), etil ajoute : « Nous croyons aujourd'hui qu'il est impossible de rapporter d’une manière certaine le P. clausi- lioides (Boubée) au P. de la Preste, qui est bien certainement le P. affinis Rossm. » Le P. clausiiioides, d'après M. Graëlls, dans son Catal. de los Mol. terr. y de ag. dulc. observ. en oi España, etc., qui se trouverait dans les Pyrénées de la Catalogne, doit appartenir à quelques-unes des formes de notre série, ainsi que les claust- lioïdes et affinis cités dans cette contrée par quel: ques auteurs. Dans nos Mol. del valle de Ribas, Cataluña, nous avons signalé, à titre de variété du ?. affinis, une Espèce que nous allons décrire sous le nom de P. Freseriana. Enfin, nous avons déjà donné la diagnose du P. catalonica, dans les Bull. de la Soc. malac. de France, t. IT (1886), p. 157, forme indiquée par nous dans ladite Note, sur les Mol. del valle de Ribas, provisoirement comme une variété major de l’Espèce de Rossmæssler. Nous avons signalé aussi, dans la même Note, la pré- sence dans la vallée de Ribas d’une variété elonga- tissima du P. affinis, que nous décrirons sous le nom de P. perlonga. 2. PUPA EUDOLICHA Bourguignat, Moll. nouv. litig. ou peu conn. Bidécad,. 4% décembre 1863); p°°74, plvin; fig. 6-10. Ce Maillot, découvert dans les Pyrénées-Orien- tales, n’a pas encore été observé en Catalogne. 5. PUPA FRESERIANA Testa rimata, cylindracea, in medio vix inflata, utrinque attenuata, nitida, subtranslucida, fulva, oblique ac satregulariter striata (striis conspicuis, non confertis), apice Iævi, obtusiusculo; 10-11 950 anfractibus, primis convexis, cæteris planiusculis, regulariter crescentibus, sutura impressa separa- tis; ultimo coarctato, ad aperturam superne valde ascendente, transverse 4 albo-fasciato, inferne ad rimam cristalo ; apertura sat obliqua, subovata, fere elongata ac stricta, plicata: angulari 1 bifida; parietali ! interna ; columellaribus 2 etiam internis, postica validiore ; palatalibus 4, prima (postica) multo interna, secunda valida externa,tertia minus externa, quarta (antica) parum immersa, omnibus ad faucem productis; peristomate albo, reflexius- culo, in labro superne angulato, marginibus pa- rum approximatis callo tenui junctis. Long., 9-10 ; diam., 2 1/3 à 2 2/3; aperturæ long., 2 1/3 à 2 1/2; lat.; 1 1/3 à 2 millim. On distinguera ce Pupa de l’affinis par sa forme plus trapue, comme renflée au milieu; par son dernier tour plus ascendant, beaucoup plus rétréci et obliquement projeté de gauche à droite, ce qui donne à l’ouverture une forme inclinée dans la même direction; par son ouverture plus étroite et plus allongée : par ses tours croissant différem- ment; par ses striations plus régulières, sa cou- leur fauve et non rougeûtre, etc. Ni dans la diagnose de Rossmæssler, ni dans celle de Moquin-Tandon, on ne parle du pli pariétal enfoncé, qu'on observe chez les individus du P. affinis de la Preste, que je dois à l’obligeance de feu M. l'abbé Dupuy, pli qu'on voit assez aisé- ment dans le P. Freseriana. Nous avons découvert ce Maillot parmiles herbes HET croissant dans les schistes. sur le bord droit du Freser, vallée de Ribas (Pyrénées de la Catalogne), près du «pont del Serrat », le premier que l’on trouve de Caralps à Ribas (alt. 800 mètres environ ). Assez abondant. 4. PUPA PERLONGA Testa subperforato-rimata, gracili, eylindrica, utrinque attenuata, nitida, subtranslucida, cornco- rufescente ; apice obtusiusculo, Iævi; oblique ac irregulariter striata (striis sericinis, capillaceis, flexuosis); 13-15 anfractibus convexiusculis, sat rapide erescentibus, obliquis, sutura profunda separatis ; ultimo irregulariter rugoso, ad apertu- ram superne sat ascendente, transverse 4 pallide fasciato, ad rimam acute cristato; apertura verti- cali, subelliptico-angustiuscula, plicata: plicis quasi in P. Freseriana, sed validioribus, magis paten- tibus, parietali et columellaribus minus internis ; peristomate pallido, reflexo, ad labrum angulato, marginibus subparallelis, parum approximatis, tenui callo junctis. — Long., 13; diam., 3; aper- turæ long., 3; lat., 2 millim. La longueur de ce Maillot; sa spire fluette, à croissance assez rapide; l’inclinaison remarquable de ses tours par rapport à l’axe de la coquille; son dernier tour à arête ombilicale saillante, étroit comme chez le Freseriana, mais non projeté obli- quement; son ouverture presque droite, rétrécie, à bords recto-parallèles; ses plis de l'ouverture bien visibles (excepté pourtant le palatal posté- Bull, Soc. malac. France. VI, Juin 1890, — 17 — 258 — rieur, très interne dans ces Espèces et qu'il faut voir par transparence en dehors); ses striations très soyeuses surtout dans la partie moyenne de la coquille; sa couleur d’un brun-rougeûtre; son test translucide, d’un éclat presque métallique, ete., sont des caractères suffisants pour empêcher de confondre cette Espèce avec les autres du sous- groupe. Le Pupa affinis de la Preste passe par des nuan- ces insensibles, tout en conservant ses caractères spécifiques, du type figuré par Rossmæssler, à la variété elongata de Moquin-Tandon et à la variété elongatissima de l'abbé Dupuy, sans jamais pour- tantse confondre avec notre Pupa perlonga, qui possède ses caractères propres, lorsqu'on le com- pare à des échantillons de même taille du P. affinis. Comme nous venons dele faire remarquer, nous avons autrefois compris ce Pupa parmi les variétés du P. affinis. Nous l’avons trouvé assez rarement en compa- gnie du ?. Catalonica, sur la rive droite du Fre- ser, près de l’établissement balnéaire « den Mon- tagut », à 5 kilomètres en aval de Ribas (Pyrénées de Gérone), entre les herbes au pied des rochers calcaires de la grande route (alt. 700 mèt. environ). 5. PUPA PHTHISICA Testa rimata, subcylindracea, gracili, solidius- cula, superne attenuata, in penultimo anfractu co- arctata, nitente, cornco-fulva, oblique sat confer- tm striata; apice lœvi, obtuso; anfractibus 11-12 — 259 — parum convexis, lente ac regulariter crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo exserto, ad aper- turam valde ascendente, albicante, transversim profunde #4 pallide fasciato, ad rimam cristato ; apertura latiuscula, fere obliqua, subovato-rotun- data, conspicue plicata; plicis sicut in speciebus præcedentibus, validis; peristomate crassiusculo, subeffuso ; marginibus approximatis, callo non tenui junctis. — Long., 10; diam., 2 1/3-2 1/2; aperturæ long., 2; lat. 1232 LE C’est l'Espèce la mieux caractérisée, reconnais- sable à première vue par sa spire assez solide, très fluette, aciculiforme, s’atténuant progressive- ment vers le sommet, s’étranglant à l’avant-dernier tour et ressemblant sous ce rapport au P. Vergnie- siana de Küster, figuré par M. Bourguignat (Moll. San Julia de Loria, im: Rev. et Mag. de Zool., 1863, p. 155; pl. xi1v, fig. 20); par son dernier tour s’écartant à l'instar de certaines Cylindrella; par son ouverture large et peu développée en hau- reur,-elc, Besora, dans la province de Barcelone (Haute- Catalogne) à l'altitude de 600 mètres environ. 6. PUPA CATALONICA Bofill, Contrib. à la faune malac. de la Catalogne, in : Bull. Soc. malac. de France, t. WI (juillet 1886), p. 157. Remarquable Espèce ayant encore les palataux allongés comme ceux du Pupa affinis, mais pos- — 260 — sédant un pariétal plus robuste et surtout deux columellaires subhorizontaux, dont le supérieur arrive jusqu’au péristome, à l'instar de ce que l’on observe chez les Espèces du sous-groupe suivant. Elle est assez abondante à Camprodon, ainsi qu’au pied des rochers calcaires près de létablis- sement balnéaire « den Montagut », vallée de Ri- bas ; à Olot, et peut-être dans plusieurs autres lo- calités du versant pyrénéen de la province de Gé- rone. IT. Sous-cRouPE DU Pupa petrophila. 4. PUPA PETROPHILA Pupa saxicola, Moquin-Tandon (non Lowe), in: Chemnitz und Martini, Gatt. Pupa, p. 54, nd 51 tab Var, 9 10-9/21852! Pupa petrophila, Fagot, in litt., 1886. Voici la Note relative à cette Espèce, que nous a adressée notre savant collègue M. P. Fagot : « Cette Espèce est mentionnée depuis long- temps : seulement elle a eu le tort d'être mécon- nue jusqu'aujourd’hui. « Le professeur A. Braun la découvrait aux en- virons de Prades, à Villefranche sur la Têt (Pyré- nées-Orientales), et en communiquait des exem- plaires à Moquin-Tandon qui lui donna le nom manuscrit de Pupa saxicola. D’autres échantillons parvenus entre les mains de M. Küster furent très bien décrits et figurés par lui sous le vocable de Pupa pyrenæaria (Pupa saxicola, Moquin-Tan- — 261 — don) in : Chemnitz und Martini, Gatt. Pupa, p.54, n° 54, tab” vis; fig. 6-9, 1852. « Plus tard, Moquin, qui n'avait point saisi les caractères distinctifs de son Pupa saxicola, en fit dans son Aist. des Moll. de France (t. Il, p. 364, 1855) une variété allongée du Pupa pyrenæartia, lui adjoignant des individus trouvés au-dessus de Quillan (Aude), qui appartiennent au Pupa lepto- spura (Westerlund), et des échantillons de Saint- Martory (Haute-Garonne), véritable Pupa pyre- næaria. C’en était assez pour amener une confu- sion difficile à apercevoir et, pour ce motif, le Pupa saxicola est resté dans l’oubli. Pourtant, il dif- fère du Pupa pyrenæaria! 1° par ses costulations moins saillantes et plus espacées ; 2° par son der- nier tour rétréci à la base comme chez les Es- pèces du sous-groupe de l’affinis ; 3° par ses bords non réunis, mais disjoints; 4° et surtout, par ses denticulations. Toutes les lamelles sont saillantes et robustes, la columellaire supérieure se pro- longe jusqu'au péristome; les lamelles columel- laires et la pariétale médiane sont exactement opposées avec les palatales, au lieu d’être alternes comme chez le Pupa pyrenæaria (1 en est de même du cereana par rapport à l'avenacea), ce qui fait paraître l'ouverture comme obstruée par ces lamelles se touchant presque; l’angulaire est souvent double ; enfin, on observe une ou deux pa- latales supplémentaires punctiformes placées entre la supérieure et la suture, caractères très bien in- diqués dans la figure de Küster. Seulement comme — 262 — il existe un Pupa saxicola (Lowe in : Annal. Ma- gaz. nat. hist., t. 1X, p. 278, 1852) de l'île Madère, antérieur à la publication de celui de Moquin- Tandon, nous avons été obligé de donner à cette Espèce le vocable nouveau de Pupa petrophila. «Notre Pupa est très commun à Villefranche du Conflent, et se retrouve parfaitement caracté- risé sur le sentier de San Julia de Loria à An- dorra, vallée située hydrographiquement dans le versant espagnol des Pyrénées, où il a été pris par M. Bourguignat. » 2. PUPA BOFILLI Fagot, Contrib. à la faun. malac. de la Catalogne, in : Annal. malacolog., t. Il (mai 1884), p:1189; Voisin du petrophila dont il diffère : par ses striations plus délicates, ce qui fait paraître la co- quille plus brillante; par son ouverture moins grande ; par ses lamelles aperturales moins robus- tes, quoique ayant à peu près la même disposi- tion. Il abonde au Montserrat (province de Barce- lone), parmi les racines des petites herbes au pied des rochers de la « Cova de la Verge », de lÎa « Cova de Gari», des « Degotalls », etc., (alt. 800 mèt. environ). On le retrouve près de Car- dona, ville aux bords du Cardoner, tributaire du Llobregat. — 265 — 3, PUPA LILIETENSIS Bofill, Contrib. à la faun. malac. de la Catalogne, in : Bull. Soc. Malac. de France, t. IN (juillet 1886), p. 155. C’est une élégante Espèce, qui diffère du Pupa Bofilli par ses striations presque émoussées, ce qui lui donne un aspect vernissé, par son ouver- ture plus oblongue, par ses lamelles plus délica- tes, quoique les palatales soient légèrement plus longues, etc. L'on trouve ce Pupa au pied des rochers cal- caires, à 2 ou 3 kilomètres en amont de la Pobla de Lillet (Haute-Catalogne), près du chemin mule- tier de Castella de Nuch (bords du Llobregat). 4, PUPA ANDORRENSIS Bourguignat, Moll. San Julia de Loria, in : Rev. et Mag. Zool., 1863, p. 153; pl. x1v, fig. 17-19. Nous avons déjà fait observer que le Pupa Li- lietensis diffère de l’'Andorrensis par sa taille plus grêle, par sa coloration d’un fauve clair, par l’échancrure du bord droit, par le pariétal unique, par le long pli columellaire supérieur, etc. Ce Mollusque, d’après M. Bourguignat, vit dans les anfractuosités des rochers du chemin de San Julia, et il aime l’obscurité. Il est peu abondant. 5. PUPA MONTSICCIANA Testa perforato-rimata, cylindracea , versa- biliter elongata, gracili, utrinque attenuata, sub- — 264 — translucida, nitidiuscula, corneo-fulvescente, apice obtusiusculo, lævigato ; 13-14 anfractibus, primis convexis, cæteris planiuseulis, lente ac regulariter crescentibus, ad axim fere normalibus, oblique rugulosis ; sutura profunda ; ultimo sat coarctato, superne ascendente, ad aperturam albicante et valde rugoso, transverse 3-albo-fasciato, inferne juxta rimam valide cristato (crista conspicue et confertim rugosa) ; apertura parum obliqua, ovato- rotundata, denticulata (denticulationibus irregula- ribus, plus minusve validis, longis aut externis inter plicas alternantibus) ac valide multiplicata (plicis in fauce validissimis, unde ista coarctata), videlicet: angularibus 1 duplici, secunda produc- tiore ; parietalibus 2, quarum una mediana, in initio valida, post tenui (aliquando interrupta), denique etiam valida, multo ad faucem producta, et altera sæpe duplicata, dentiformi, juxta colu- mellam ; columellaribus 2, postica magna, longa, externa, prope comisuram posita, in fauce validis- simä, antica sat immersa, minus valida, ad posti- cam subparallela ; palatalibus 3, antica externa, mediana vix immersa anticæ subæquali, postica subbasali, aliquantulum interna, minore ; peristo- mate albo, sat incrassato, reflexiusculo (præcipue ad parietem columellarem), ad parietem externum leviter flexuoso, superne obtuse angulato ; margi- nibus callo sat valido junctis. Long., 9 à 12 1/2; diam., 2 1/2 à 3 ; aperturæ long., 2 1/2; lat., 3 mil. Cette Espèce se distingue très aisément des Pupa du groupe par sa spire fluette, par l'ouver- loire ture un peu plus petite, plus étroite, par les plis columellaires et palataux se touchant presque quand ils atteignent leur maximum {ce caractère est surtout très remarquable), et laissantune sortie exiguë à l'animal; par sa couleur foncée; par la croissance des tours, d’une régularité notable ; parce qu'ils descendent moins rapidement, ce qui les rend presque perpendieulaires à l'axe de la coquille et à peine inelinés; en outre, au lieu des striations particulières à la plupart des Espèces du groupe, cette coquille est pourvue de rugosilés. C'est le Pupa le mieux caractérisé de la série, très voisin de l’'Andorrensis. Il abonde dans les lieux ombragés, parmi les racines des petites herbes et dessous les pierres calcaires du « Portell del Montsedi », près du « Pas del Roure » (Noguera Ribagorzana), où nous l'avons découvert (alt. 700 mèt. environ). III. Sous-croure du Pupa pyrenæarta. Ce sous-groupe, très nombreux en Espèces cantonnées sur le versant français, que M. Fagot fera connaitre prochainement dans son Histoire malacologique des Pyrénées francaises et espa- gnoles, dépasse à peine en certains endroits la crête frontière. On n’en connait jusqu'à ce Jour que trois Espèces s’avancant très peu sur le ver- sant méridional. — 266 — 1. PUPA PYRENÆARIA Michaud, Compl. hist. Moll. Draparnaud, p. 66, tab. xv, fig. 37-38, 1831. Versant espagnol du « Port de Salau » (Noguera Pallaresa), dans les calcaschistes au pied du Port (alt. 1 800 mèt.). 2. PUPA AULUSENSIS Fagot, Moll. terr. et d’eau douce, vallée d'Aulus, P23 io 11879: Versant espagnol du « Portde Salau, » à 2 000 m., sur les schistes du Port. 3. PUPA VERGNIESIANA Küster, in : Chemnitz und Martini, Conchyl. Cab. (2° éd.), Gatt. Pupa, p. 103, tab. xiv, fig. 13-16, 1852. Sur les rochers humides de San Julia de Loria, en Andorre. IBU Note sur quelques Hélices xérophiliennes du littoral de Barcelone, et sur l'acclimatation de la Ferussacia Terveri. Il existe sur le littoral méditerranéen un nombre considérable de formes xérophiliennes, qu'on avait autrefois rattachées aux Helir variabilis, ma- ritima, et à quelques autres très dissemblables. Mais dans ces derniers temps. plusieurs auteurs, — 267 — après avoir éludié avec soin les Espèces de cette belle et intéressante série, ont distingué un grand nombre de ces formes, au grand profit de la mala- cologie en général, ainsi qu'à celui de la connais- sance de la distribution de ces Étres dans le temps et dans l’espace. Nous avions déjà depuis longtemps séparé quelques-unes de ces formes, si abondantes en Catalogne, mais, manquant de nombreux malé- riaux comparatifs, absolument nécessaires pour ce travail, nous les avions conservées sans dénomi- nation auprès des Espèces affines déjà déter- minées. Les travaux de MM. Bourguignat, Fagot, Le- tourneux, Servain et autres savants, ont élucidé toutes ces formes, et grâce à ces travaux, et no- tamment à l’obligeance inépuisable de M. Bour- guignat, auquel nous avons communiqué plusieurs individus, il nous a été possible de reconnaitre dans notre pays un grand nombre de Xérophiles dont la plus grande partie avaient été déjà obser- vées dans d’autres endroits du littoral méditerra- néen. Nous nous proposons dans cette Note de signaler l'existence sur le littoral de Barcelone, de trois formes, deux nouvelles et une troisième non indi- quée encore comme appartenant à la faune espa- gnole, formes dontnous devonsles déterminations à l’obligeance de M. Bourguignat. Ces trois formes vivent ensemble dans les sables marilimes des environs du phare, à l'embouchure — 268 — du Llobregat et dans les dunes des « Cortos de Garraf », près de la mer, à quelques kilomètres plus au Sud-Ouest. Comme la plupart des Hélices de ce groupe, elles pullulent au pied des plantes de ces localités, telles que lOnonts viscosa, Pan- cralium marilinum, Glaucium luteum, Bellis pe- rennis et d’autres poussant parmi les bois de Pins plantés pour la fixation des dunes. 1. HELIX ASPILA Bourguignat, x sched. 1880. Testa subanguste profundeque perforata, sub- globoso-conoidea, opaca, nitidiuscula, candida, ad apicem brunneo-fulvescente, sub lente malleata, irregulariter ac flexuose ruguloso-lineata ; spira conoidea, sat producta; anfractibus 6 convexius- culis, sutura impressula separatis, sat rapide cres- centibus ; primis prope suturam obtuse angulatis ; ultimo magno, subsphærico, ad initium leviter obtuse subangulato, superne prope suturam et inferne juxta perforationem aperte convexo, ad aperturam parum descendente ; apertura magna rotundata, vix obliqua; peristomate recto, ad co- lumellam reflexo ; alt., 12; diam., 15 millim. 2. HELIX ROIGIANA Ab 1. aspila differt : Spira, conoidea, magis depressa; anfractibus primis strictioribus; sutura ab ultimo usque ad penultimum profundiore ; ullimo latiore, superne 221909 prope suturam convexiore ; apertura relative magna ; long., 10; diam., 13 millim. 3. HELIX FOEDATA Hagenmüller in : Locard, Prodr. de malac. fran- caise, p. 116 et 344, 1882, et in : Letourneux et Bourguignat, Prodr. de la malac. terr. et fluv. de la Tunisie, p. 53, 1887. Parmi les caractères communs aux Æelix aspula et Roigiana, l'on peut mentionner : le dernier tour, d’une forme presque globuleuse, surtout si on le regarde par sa partie inférieure; la perforatien ombilicale est un peu étroite, profonde, laissant voir assez bien l’avant-dernier tour; le test pourvu de nombreuses malléations très visibles à la loupe ; le système de stries de croissance, apparentes, flexueuses, irrégulières, dont ils sont ornés; la spire relativement petite par rapport au dernier tour, conoïde et comme enfouie dans ce dernier tour; l'ouverture arrondie, avec le péristome ré- fléchi vers la columelle ; la couleur d’un blanc très pur, excepté le sommet qui est d’un brunûtre- fauve, etc. L’Helix aspila est une forme algérienne inédite, citée dans le Prodr. malac. Tunisie, p.64, existant dans la collection de M. Bourguignat, qui nous a autorisé d'en donner la diagnose. L’Helix Roisiana, dédiée à M. Roig y Torros, directeur de la Cronica ctentifica de Barcelone, doit figurer immédiatementauprès de l’'aspila ; elle — 270 — est caractérisée, comme nous venons de l'indiquer, par une spire conique-déprimée (le cône étant moins élancé que celui des . aspila et acompsia) ; par une ouverture relativement très grande, com- parativement au développement de la spire; par le dernier tour très ample ct globuleux; par la croissance spirale plus serrée vers les tours supé- rieurs, etc. L'Helix fœædata est très distincte des deux pré- cédentes, par son ouverture et surtout par son ombilic (les Espèces du groupe de l’Helix acomp- sta ayant plutôt une perforation qu’un ombilic), etc. Les deux premières appartiennent au groupe de l’'Helix acompsia (Bourguignat, Malac. Algérie, t. Lp0217; tabou fie 17-216 186%); Nous connaissons de ce groupe : 1. Helix acompsia (Bourguignat), trouvée en divers points de l'Algérie et aux environs de Fe- riana, Tunisie ; 2. Helix aspila (Bourguignat), qui vient d’être décrite, trouvée sur les collines aux bords de la mer, à Hussien-Dey, près d'Alger, et qui vit aussi dans le littoral de Barcelone (près du phare « Cortas de Garraf », etc.) ; 3. Helix Roigiana (Bofill), dont nous avons donné les caractères différentiels : 4. Helix acompsella (Ancey), de l'Algérie ; 5. Helix cornarina (Berthier), de l’île de Rhodes; 6. Helix Heracleana (Bourguignat), de lile de Crète ; , — 271 — 7. Helix etæma (Letourneux et Bourguignat), rare dans la région des Hamada, Tunisie ; 8. Helix amoma (Bourguignat), qui vit dans divers endroits de l'Algérie et dans les ruines d'Oudena, près de Tunis. La troisième Hélice rencontrée dans le littoral de Barcelone, H. fœdata, fait partie du groupe de l’A. maritima (Draparnaud), groupe dont les Espèces ont, en grande partie, un habitat presque circumméditerranéen. Elle est très généralisée en Algérie (route de Bône à la Calle, Bougie, etc.), on la retrouve en Tunisie (environs de Feriana et entre Haïdra et Tebessa) et elle vit aussi en France, plage d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), ile de Sainte-Lucie, près de Narbonne, etc. D’après l'énumération précédente, l’on voit que les deux formes de l’Aelix acompsia trouvées par nous au littoral de Barcelone, appartiennent à un groupe décidément méridional, puisque jusqu’à présent, celles qu’on avait citées étaient seule- ment connues du Nord de l'Afrique et des îles de Rhodes et de Crète. La découverte de ces deux formes dans les envi- rons de Barcelone trouve son explication naturelle, si l’on considère que c’est ici précisément le point situé le plus au Nord, où commence un régime climatologique déterminant en grande partie l’exis- tence d’une faune et d’une flore méridionales. Cette faune et cette flore s’annoncent par la pré- sence du premier des végétaux de la famille des ges Palmiers, qui commence ici à pousser d’une ma- nière spontanée : le Chamærops humilis. Il n’y a pas longtemps qu'on le trouvait encore dans la montagne de Montjuich, tout près de la ville, quoiqu'il en ait disparu par la destruction assidue dontil est l’objet, puisqu'on l'emploie à Barcelone pour la fabrication de balais. Mais on n’a qu'à fran- chir le Llobregat, pour le retrouver dans toutes les conditions d’une plante spontanée, envahissant les montagnes et croissant en toute vigueur. En outre, la présence dans ces endroits de beau- coup d’Insectes africains, parmi lesquels on peut citer le Coléoptère Pterotis tarsata, et de Mollus- ques méridionaux, comme la Leucochroa bæœtica, que nous avons aussi découverts aux « Costas de Garraf, » nous amène à l'explication toute naturelle, d’ailleurs, d’un fait curieux d’acclimatation ré- cente dans la plaine de Barcelone : celui de la Ferussacia Terverc. La Ferussacia Tervert (Bourguignat, Aménit. malac., t. 1, p. 208, 1856) appartient à un groupe, celui des Gréles ou Gracilentiennes (Prodr.malac. Tunisie, p. 116), comprenantles F. gractilenta, dio- donta, subgracilenta, abia et Terveri, dont aucune des Espèces n’a encore été constatée qu'en Algérie. La F. Terveri se trouve actuellement en abondance dessous les pierres du Parc et près du Cimetière neuf. On peut démontrer que cette Espèce a été im- portée, en disant qu'il y a quelques années, elle ne vivait point dans ces endroits, car ni dans la — 273 — citadelle, disparue et transformée actuellement en parc, ni dans l'extrémité Sud du Montjuich, où on a établi la nouvelle nécropole, elle n'avait pas été observée. Aïnsi la citadelle comme la partie du Montjuich ont été excessivement explorées, sous le point de vue malacologique, par MM. Coronado père et fils, Courquin, Martorell, sans qu'iis aient rencontré cette Férussacie. Nous-même, attiré par le nombre considérable des Helix chorista, Tiranoti et de la Clausilia catalonica, aux remparts de la citadelle, ainsi que par l'abondance d'intéres- santes Espèces de coquilles vivantes et de fossiles miocènes à l'endroit où existe aujourd’hui le cime- tière neuf, nous n’y avions pas trouvé la Ferussacta Tervert. Mais les conditions de ces deux localités, trans- formées la première en pare, la seconde en nécro- pole, ayant été modifiées, nous assistons à l’appa- rition de l’Espèce algérienne. Comment expliquer cette apparition ? Il n’y a qu’à considérer qu'on la trouve, dans ces localités, sous les pierres des en- virons, pierres constituant les débris des jardins et des nouvelles constructions. Or, comme on ap- porte sans cesse à Barcelone, directement du Nord de l'Afrique pour ces jardins, en nombre considéra- ble, des Palmiers, des pieds de Chamærops excelsa, de Corifera australis, etc., avec leurs mottes, où j'ai vu plusieurs graines, divers Insectes et nom- bre de Mollusques, il est présumable qu’il devait s'y trouver également'la Ferussacia Tervert. Il faut donc conclure que cette Espèce est sans Bull. Soc. malac. France. VIT. Juin 1890. — 18 — 27h — aucun doute uñ des Mollusques qui, importés d'Algérie, s’est trouvé ici en conditions aptes pour y vivre, et que, favorisé par les circonstances, il a réussi à s'y acclimater, ce qui constitue un nou- vel argument à l’appui de ce fait que dans la plaine de Barcelone commence un régime climato- biologique méridional. IV Description de trois Espèces nouvelles du Montsech. Nos excursions par la Noguera-Ribagorzana, l’un des tributaires de la droite du Sègre et ligne frontière des provinces de Lérida et de Huesca, région qui n'avait pas encore été explorée sous le point de vue malacologique, nous ont montré la présence dans cette contrée d’une faune intéres- sante, riche en formes nouvelles. Nous y avons, en effet, découvert la belle Felix Ripacurcica, le charmant Pupa pulchella que nous avons décrit dans ces Bulletins (t. ITL, 1886, p. 151 et 161), le Pupa crassata in : Fagot, Catal. Mol. Esera, 1887-1888, p. 20), le Pupa Aragonica, Fagot (rbid., p- 17), et quelques autres encore inédites. Nous allons ajouter à présent au nombre des formes déjà étudiées, trois nouvelles Espèces de cette contrée, recueillies à l'endroit où la rivière a creusé le défilé qui sépare le Montsech central de celui d'Aragon. {. HELIX MONTSICCIANA Bofill, #2 sched. 1886. Testa orbiculato-depressa, umbilicata, nitidula, subopaca, corneo-spadicina; superne convexius- cula, rugulosa (rugulis tenuibus, numerosis, sat confertis, vix irregularibus); flammulis et maculis punctiformibus albis, numerosis, in sutura postica præcipue incipientibus, et zonula castanea plus minusve lata (sæpe per flammulas interrupta), ad suturam anticam contigua et in ultimo anfractu juxta peripheriam producta, peculiariter picta, inferne convexa, rugulis versus umbilicum confer- tis, tenuioribus, colore albido versus peripheriam evanescente et insuper sæpissime zonis albidis per zonulas castaneas plus minusve apparentibus, nu- merosis ac inæqualibus separatis, notata; apice prominulo, Iævigato, sæpe fusco-spadiceo; spira sat convexa; anfractibus 5 1/2 convexiusculis, regu- lariter ac gradatim crescentibus ; sutura impressa separatis; ultimo subrotundato-depresso ad peri- pheriæ initium obtuse angulato, albo-cireumeincto ; umbilico profundo, lato, pervio, anfractus perspec- tive exhibente, 1/5 diametri fere æquante ; aper- tura obliqua, rotundato-lunari ; peristomate recto, acuto, ad umbilicum vix expansiusculo, intus la- biato ; labio pallide spadicino aut albicante; mar- ginibus sat approximatis; diam. maj., 12 à 13; min., 10 à 11; alt., 5 1/2 à 6 millim. Nous avons découvert cette Espèce en abon- dance dans les endroits ombragés, collée aux O0 rochers calcaires, à pic, du défilé « Portell del Montsech » (Noguera Ribagorzana), à une altitude de 800 mètres environ. Postérieurement, nous l’avons retrouvée dans les mêmes conditions, à plusieurs kilomètres en aval du défilé du Mont- sedi, près de la passerelle qui se trouve à la sortie du défilé « Congoit de Sabinos », non loin du village de Blancafort (450 mèt. environ). Cette Espèce doit figurer immédiatement auprès de l’Helix Ripacurcica, qui vit, comme nous l’a- vons indiqué, dans les rochers calcaires, à pic, du défilé « Escalas de Sopeira », à plus de 25 kilomè- tres plus en amont de la Noguera Ribagorzana (alt. 663 mèt.). Il est remarquable qu'on ne trouve parmi les centaines d'individus du défilé de Sapeira, aucun individu pouvant se rattacher à l'Espèce du Mont- sech. On en peut dire autant de la Montsicciana par rapport à la Ripacurcica. En comparant les deux diagnoses, on saisira aisément les rapports et les différences existant parmi les deux Espèces. Chez elles sont communs la taille, la forme orbiculaire, l’'ombilic, la coloration et la forme de la partie inférieure, la zonule blanche de la péri- phérie, l’ouverture et le péristome. Mais l’AHelix Montsicciana diffère de la Ripacur- cica, notamment: 1° par le test moins brillant, moins transparent, plus épais ; 2° par l’ornemen- tation, qui est constituée par des rugosités beau- coup plus fines, ayant l’apparence de vraies stries, — 277 — plus serrées, un peu moins irrégulières (non bril- lantes et presque argentées comme chez la Aipa- curcica); 3 par la coloration de la partie supé- rieure, constituée par de nombreuses flammules très blanches, envahissant presque toute la partie postérieure des tours près de la suture, diminuant vers ka partie antérieure où règne aussi, auprès de la suture, la bande foncée qui se prolonge au dernier tour, au-dessus de la périphérie, jusqu’à l'ouverture ; 4° par les tours ordinairement moins convexes et la suture moins profonde. 2. POMATIAS MONTSICCIANUS Bofill, za sched. 1886. Testa subobtecte perforata, conico-elongata, leviter ventricosa, opaca, non nitente, corneo- cinerea, zonulis spadicinis, alia prope suturam anticam, alia prope porticam, cincta, ad apicem lutescente, inferne pallide fasciata; asperrime cos- tata (costis prominentibus, vix separatis, flexuosis) costulis minoribus sæpe interposilis; apice obtuso, lævigato; anfractibus 9 1/2 à 10 regulariter cres- centibus, valde convexis, superne obtuse angula- Us, sutura profunda separatis; ultimo convexo, VIix majore, ad basim angulato ; apertura rotun- data, verticali; peristomate albo, incrassato, du- plici, plane expanso, ad umbilicum subauriculato ; marginibus callo conspicuo junetis; alt., 13; diam., 5 millim. Nous avons commencé à trouver cette Espèce — 278 — sur des rochers calcaires près de « Monreveig » (alt. 545 mèt.), entre le village de Pont de Monta- nyana et le « Portell del Montsech ». On la re- trouve aux défilés en aval «{(Grauhet», « Portellet », « Portell », etc.). Elle y est extrêmement abon- dante. Ce Pomatias diffère du Pomatias Eseranus (Fagot, Catal. raz. Mol. Esera, p. 28, 1887-1838), par sa spire à angle plus ouvert, un peu ventrue ; par ses tours plus convexes, subanguleux vers la partie supérieure; par son dernier tour moins vo- lumineux, moins développé en hauteur; par son ouverture ronde au lieu d’être piriforme; par ses costulations plus fortes, etc. 3. POMATIAS RUDICOSTA Bofill, £a sched. 1886. À specie præcedente differt: Angulo spirali magis aperto; lamellis minus numerosis et vix minus elevatis ; apertura majore, minus rotundata ; anfractibus minus convexis: sutura minus profunda; alt., 13; diam., 6 millim. Nous avons découvert cette forme sur des ro- chers près de « Can Tuinquilla de la Serra », dans le Montsech (alt. 1200 mèt. env.), vivant en grande abondance en compagnie du Pupa pulchella. Cette Espèce diffère : 1° du Pomatias Montsic- ctanus par son angle spiral plus ouvert (alt., 13 ; diam., 5 millim.; par ses lamelles un peu moins élevées et plus distantes ; par son ouverture plus — 279 — grande et moins arrondie; par ses tours moins convexes; par sa suture moins profonde, et 2° du Pom. Eseranus par son angle spiral beaucoup plus ouvert; par sa légère ventricosité ; par ses tours un peu angulieux vers leur partie supérieure ; par son dernier tour plus globuleux ; par ses lamelles plus fortes, plus espacées, etc. Ces deux Pomalias, ainsi que l'Eseranus, ap- partiennent au groupe du P. Hidalgoi (Crosse), comprenant d’après M. Fagot (Cat. raz. Mol. Esera, p. 29) les suivants: 1. Pomatias Hidalgoi (Crosse), de la Peña de Gorbea ; 2. Pomatias labrosus (Westerlund), du Mont- serrat ; 3. Pomatias Martorelli (Bourguignat), de même provenance ; 4. Pomatias hispanicus (Bourguignat), aussi du Montserrat ; 5. Pomatias rudicosta {Botill), du Montsech: 6. Pomatias Montsiccianus (Bofill), du Mont- sech, bords de la Noguera Ribagorzana; 7. Pomatias Eseranus (Fagot), de l'Esera. Bull, Soc. malac, France. VW, Juin 1890. re L . | | 2. | | À s Le l ñf «id NT DE EC vd die nn vépainlarts (T2 Nipiuw éd e v; srl | nifta if el (LE. me Papa de RC LT TRE D éppeit Vel sind DES ACÉPHALES LAMELLIBRANCHES FLUVIATILES DU SYSTÈME EUROPÉEN M. ze D' GEORGES SERVAIN PRÉSIDENT C'est intentionnellement que nous employons le mot LAMELLIBRANCHE à la place de l'expression PÉéLÉCYPoDE que l’on voit, depuis quelque temps, s'étaler dans plusieurs travaux français de mala- cologie. Il a suffi, comme toujours, que cette expression ait été employée dans un mauvais ma- nuel pour que, sans rime ni raison, elle ait été adoptée. Le mot LAMELLIBRANGHE a été créé, en 1814, par le célèbre professeur de Blainville (Bull. Soc. phi- lom., et in : Journ. Phys., Lxxxutr (1816), p. 255) pour désigner le second ordre des Acéphales. L'autre mot PÉLÉGYPODE n’a été établi qu’en 1820 (Handb. d. Zool., I, p. 599) par le paléontolo- giste allemand Goldfuss. Ce mot est donc posté- rieur au mot français lamellibranche; de plus il ne convient en aucune facon aux Acéphales, pour- vus de branchies en lamelles, parce qu'ils n’ont 19901 4 pas le pied en forme de hache, ainsi que le nom (xskéxos hache, xs pied) l'indique. Or, un mot impropre à déterminer le caractère le plus important de tout un Ordre de Mollus- ques est un mot inacceptable. De plus, qu'est-ce que Goldfuss, qui n’a jamais été un malacologiste, a compris par le mot pred en forme de hache ? Il y a, au moins, quarante sortes de hache, de- puis la hache de pierre jusqu’à la hache d’armes, l’herminette ou le merlin. Quelle sorte de hache cet auteur a-t-1l eu en vue ? On n’en sait rien. La vérité est que le pied, ou ce qu’on appelle improprement le pied, chez les Acéphales Lamel- libranches, n’a jamais ressemblé à aucune des qua- rante sortes de haches connues. Chez la plupart, il ressemble à une languette plus ou moins allongée affectant les formes les plus diverses ; chez d’au- tres, 1l s’allonge comme un ruban, ou, parfois, il ne forme qu'une masse gélatineuse sans contour bien défini ; enfin, chez d’autres encore, il fait défaut. Il faut convenir que Goldfuss n’a pas été heu- reux le jour où il à établi ce nom. On comprend que les auteurs allemands, par amour-propre national, fassent fête à un mot créé par un des leurs; on comprend encore, à la ri- gueur, qu'un auteur d'origine allemande, par suite d’une influence atavique, ait remis ce nom en lu- mière, mais ce que l’on ne comprend pas c’est que des auteurs français, sans examen, aient adopté ce mot {udesque, bête, absurde ; de plus, postérieur à celui créé par un de nos grands naturalistes, qui, par leurs travaux, ont honoré la France. Les Acéphales Lamellibranches fluviatiles du Système européen, répartis en vingt-et-un genres, apparliennent à Six familles distinctes : SPHÆRIDÆ Corbicula, Huhlfeldt. Sphærium, Scopolr. Pisidium, C. Pfeiffer. Eupera, Bourguignat. UNIONIDÆ Pharaonia, Bourguignat. Unio, Phulipsson. Margaritana, Schumacher. Leguminaia, Conrad. Pseudodon, Gould. Gabillotia, Servain. Colletopterum, Bourguignat. Pseudanodonta, id. Anodonta, Cuvier. [RIDINIDÆ Mutela, Scopolr. Mutelina, Bourguignat. Chambardia, id. Spatha, Lea. Spathella, Bourguignat. — 284 — JOLYDÆ Jolya, Bourguignat. ÆTHERIDÆ Ætheria, Lamarck. DREISSENSIDÆ Dreissensia, Van Beneden". Nous n'avons pas compris dans cette liste le genre Galatea, parce que nous sommes persuadé que la Venus ægyptiaca de Chemnitz? n'existe pas en Égypte. Toutes les Galatées connues, en effet, proviennent des cours d’eau de la Guinée. Cette Galatea ægyptiaca, dont on ne connait qu'une valve (la sénestre) dans la collection de l’ancien roi de Danemark, Christian VIII, a été rapportée, d’après la tradition, par une Mission scientifique envoyée en Arabie, sous le règne du roi Frédéric V, de Danemark. SPHÆRIDÆ CORBICULA Corbicula, Muhlfeldt, Entw. neuen Syst. Schalth. geh., in : Mag. ges. Naturf. Fr. Berlin, V (pre- 1. Dreissena. 2. Galatea ægyptiaca, Bernardi, Monogr. Galat., p. 39, pl. vi, fig. 1-2 et pl. 1x, fig. 1, 1860 ( Venus ægyptiaca, Chemnitz, Conch, cab., XI, p. 231, fig. 1985-86, 1795. — Galatea Chem- nitzi, Philipp, Abbild., III, p. 12%, 1850). — 285 — mière partie), p. 38, 1811, et Temple Prime, Syn. of the Cycl., p. 3, 1861, et Catal. of the spec. Corbiculadæ, p. 1, 1863. — Cyrena (pars), Lamarck, in : Ann. Mus., VIT (nomen) teste Agassiz, 1846, et Lamarck, Anim. s. vert., V,p. 551 [pro 561], 1818. -— Cyanocy- clas, Férussac, in : Blainville, Dict. se. nat., 1818. Les Espèces de ce genre sont caractérisées par une charnière possédant, juste au-dessous des sommets, deux fortes dents cardinales en forme de V renversé, et, de chaque côté, deux robustes la- melles allongées, parfois dentiformes. Les valves des Corbicula, épaisses, toujours cerclées par des sillons plus ou moins saillants ou serrés, suivant les Espèces, offrent extérieurement une coloration noirûtre, verte, olivâtre, ou d’un beau jaune doré, et intérieurement, chez la plu- part, une belle teinte bleue ou violacée-bleuûtre, qui se dénote à l’extérieur, notamment chez les petites Espèces, par une tache bleue très accusée, triangulaire, s’irradiant des sommets à la péri- phérie. Les Corbicules, autrefois, aux époques quater- naires, assez abondantes en Europe, n'existent plus actuellement sur notre continent. On ne les connaît que des rivières, des canaux et des lacs de la Basse-Égypte et des cours d’eau de toute l'Asie occidentale. Le savant D' Westerlund, dans sa faune des — 286 — Mollusques de la région paléarctique, en men- tionne 19, dont 14 en Asie et5 en Égypte. Notre secrétaire général en a reconnu une ving- taine en Asie et 46 en Égypte. Les Espèces asiatiques sont les Corbicula am- bigua, Larteti, fluminalis, Feliciani, Saulcyt, nu- cleus, crassula, compressa, Tigridis, purpurea, Hohenackeri, triangularis, jordanica, syriaca, Hebraica, sancta, minima, etc. Les Corbicules égyptiennes appartiennent à huit séries : I. Corbicula turgida, encya, ægyptiaca, nilo- tica, Linanti ; IL. Corb. plagista, bythydra, insignita, Pha- l'AONUM ; III. Corb. consobrina, Degousei, subtruncatula, platæa ; IV. Corb. ampla, Laurenti, thaumasia, popu- laris, Zelebori, Jickelu, Petrettinii, miranda, mi- nutalis ; V. Corb. Mahmoudiana, alexandrina ; VI. Corb. Innesi, chlora, singularis, specialis, progastora ; VIT. Corb. Cloti, Sweinfurthi, eucalla, asemna, rypara,nea, aniara, lacunosa, Didieriana ; VIIL. Corb. Bubastica, radiata, parthenia, aresca, aboula, nitida, pusilla et micra. SPHÆRIUM Sphærium, Scopoli, Intr. Hist. nat., p. 297, 1777, et Gray, Hist. gen. rec. shells, in: Proc. zool. UE Soc. Lond., p. 184, 1847, et Bourguignat, g. Sphærium, in : Amén. malac., I, p. 1, 1853, et Monogr. Sphærium, in : Mém. Soc. phys. Bord.,Ï, 1854, et Classif. Moll. syst. européen, p. 50, 1877; — Nux, Humphrey, Mus. Calon. cat., p. 59, 1796 ; — Cyclas, Bruguière, in : Encyel., méth. Vers, I, 1791, et Draparnaud, ISOL et 1805, et Lamarck, 1818; — Cornea et Pisum, Muhlfeldt, Entwurf., p. 57 et 58,1811; — Corneocyclas, Férussac, in : Biainville, Dict. se. nat., XII, p. 277, 1818; — Calycu- lina; Clessin (is). in =Malak®Bl%"p: 160, 1872, etc. Les Sphéries, dont les caractères génériques sont bien connus, sont répandues dans toutes les régions du Système européen. On en connaît soixante-dix Espèces environ. Le D' Westerlund, dans sa dernière publication (Malacozoa Acephala), en mentionne une cinquantaine, en comptant celles qu'il classe au rang de variétés. Les formes de ce genre ont été divisées par M. Bourguignat, en 1854( Amén. malac., I, p. 72), en Cyrenastrum et en Sphæriastrum. Les Cyrenastrum ont le ligament non apparent, des valves relativement épaisses, sillonnées de stries concentriques prononcées, une charnière proportionnellement très forte. Les Espèces de ce groupe, dont le type est le Sphærium solidum, ont tout à fait l’aspect de petites Corbicules. Les Sphæriastrum ont le ligament apparent ou ss non apparent, des valves minces, presque lisses, à charnière exiguë très comprimée, à dents cardi- nales peu prononcées. Le type de ce groupe est le Sphærium rivicola. Depuis, M. Clessin a subdivisé ce groupe en Corneola pour le corneum, et Calyculina pour les Espèces à sommet calyculé (type Sphærium lacustre ). PISIDIUM Pisidium, C. Pfeiffer, Deutsch. Moll., I, 1821, p. 17 et 125, et Il, 1825;/p. 33, et [11 1828; p.68 et Jenyns, Monogr. Cycl. and Pisid., in : Trans. Camb. phil. Soc., IV, 1832; et Bourguignat, in : Amén. malac., I, p. 20 et suiv., 1854 ; — Cyclas (pars) d’un grand nombre d'auteurs ; — Pera, Euglesa et Cordula, Leach, 1819 ; — Pisum, Gray et Deshayes, 1853, etc. Les Pisidies sont innombrables ; on les ren- contre dans les cours d’eau, les marais, les étangs, et même dans les eaux les plus profondes des lacs. On a remarqué {fait bien particulier ! ) que ces petites bivalves affectaient des formes diffé- rentes et distinctes les unes des autres, dans cha- cun des cours d’eau, des lacs et des marais, et que l’on pourrait reconnaitre et spécifier, tant le polymorphisme est grand chez ces petits animaux, peut-être plus de mille formes. Dans l’état actuel de la science, le savant D'Westerlund { Malacozoa Acephala, 1890) en a signalé cent quinze Espèces —2000— ou variétés. Le plus grand nombre de ces formes ont été établies par le malacologiste Clessin, qui, de plus, a réparti les Pisidies en F/uminina (type Pisidium amnicum), en Atvulina (type Pisidium supinum),eten Fossarina (type Pisidium Henslo- wianum ). EUPERA Eupera, Bourguignat, in : Amén. malac., 1, p. 30 et 73, 1854,. et Classif. Moll. Syst. europ., p..521877, et Malac"Abyss, p.153, 1983; et Westerlund, Malacozoa Aceph., p. 40, 1890; — Limosina, Clessin, in : Malak. BL., p. 160, 1872, et Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874. Établies pour de très petites Espèces Pisi- dioides, ordinairement maculées de points noirs, les Euperas sont caractérisées par des valves pos- sédant le ligament sur le plus grand côté et of- frant une charnière à dents latérales très robus- tes, comparativement à la cardinale qui est nulle ou seulement indiquée par une petite proémi- nence. Les Espèces de ce genre paraissent particu- lières aux cours d’eau de l'Amérique du Sud et à ceux de l'Afrique. Dans ce continent, quelques Euperas, descen- dues du centre zoologique africain par le grand cours du Nil, se sont acclimatées dans les eaux de la Basse-Égypte, dépendant du Système européen. On en connaît quatre formes distinctes, dont trois décrites (Parasitica, Jickelt et Letourneuxti) et Bull. Soc, inalac. France. NI. Juin 4890. — 19 oo signalées par le D'Westerlund dans ses Malacozoa Acephala d'Europe. UNIONIDÆ PHARAONIA Pharaonia, Bourguignat, in sched., 1878, et Matér. Moll. Acéph., I, p. 3, 1880, et Iconogr. malac. lac Tang |'Explic., pl. xx11; 1888 et Moll. Afriq. équat., p. 191, 1889; — Ro- chebrune, Lamell. nouv. Congo, p. 13, 1886; — Jousseaume, Coq. Haut-Sénégal, p. 16, 1886. Les Pharaonies sont des bivalves ressemblant extérieurement à des Anodontes. Elles sont ca- ractérisées par une charnière pourvue d’une dent antérieure aussi mince et souvent presque aussi longue que la postérieure. Chez quelques Espèces, les deux dents se rejoignent et ne font, pour ainsi dire, qu'une lamelle continue sur toute la lon- gueur de la charnière. Cette dent, ou lamelle an- térieure, est tantôt simple, ou tantôt double, comme, par exemple, chez la Pharaonta misrai- mica!(Bourg.), dont nous donnons la représen- tation (pl. vi, fig. 6). Chez les Pharaonies, les valves sont ordinaire- ment minces et légères ; les sommets, presque médians, sont gros, renflés et bien arrondis; enfin, la région antérieure est relativement 1. Du canal de l’usine des eaux à Suez. — 291 — très développée; c’est linverse chez les vrais Unios. Les Espèces de ce genre sont répandues non seulement dans les canaux de la Basse-Égypte, où l'on en connait une dizaine de formes très dis- tinctes les unes des autres, mais encore dans presque toutes les contrées qui dépendent du grand Centre africain de création, notamment dans les régions du Congo, du Gabon, du Séné- gal, etc. M. Chaper (Coq. Afr. autr. et Assin., in: Bull Soc zoo EFr..2% 4885; pl xr, ho.7-9)); ua donné la représentation d’une belle Espèce d'As- sinie, que l’on peut regarder comme un type de Pharaonie. UNIO Unio, Philipsson, Dissert. Hist. natur. sistens nova test. genera, p. 16, 1788. Ce genre est de Philipsson et non pas du D'Ret- zius, bien que quelques auteurs allemands main- tiennent le nom de Retzius, de ce puits de science, comme ils l’appellent, bien que ce professeur n'ait jamais rien produit. La dédicace que le Danois Laurent Munster Philipsson a mise en tête de son œuvre ne laisse aucun doute à ce sujet; nous di- rons plus, en admettant même que Retzius ait écrit cette Dissertatio historico-naturalis, et que Phi- lipsson n'ait joué le rôle que d’un simple élève répondant, ce professeur a perdu tous ses droits d'auteur, en la faisant signer par Philipsson. Les Unios ne possèdent pas de dents cardinales; A — celles auxquelles on applique improprement ce nom sont tout simplement la /amelle antérieure, lamelle qui, chez les Espèces de ce genre, par suite de l’exiguité de la région antérieure, se contracte, et, suivant les Espèces, acquiert, en taille et en grosseur, des développements les plus variés. La vraie dent cardinale existe chez les Espèces des genres de la famille des Sphæridæ, et non pas chez les Unionidæ, ainsi que l’a judicieusement démontré notre Secrétaire Général, dans son Mé- moire sur les Grandidieries, sortes de Sphæridées que l’on avait prises pour des Unionidées (Bull. Soc. malac. Fr., II, 1885). Chez les Unios, le massif dentaire, qui fait fonction de cardinale, est tout simplement la lamelle antérieure. Les Unios sont répandus dans toutes les con- trées du Système européen. On les rencontre aussi bien dans les eaux courantes que dans les eaux calmes et vaseuses. D’après les dernières données, les Espèces connues de ce genre sont très nombreuses. M. Lo- card, dans sa savante Monographie des Unios (1889), en signale 210 en France. M. Bourguignat en connait environ 80 en Syrie, Anatolie, etc.; 70 en Égypte ; 40 dans les régions septentrionales de l'Afrique (Maroc, Algérie, Tunisie); 120 en Es- pagne et en Portugal, 90 en Italie, 100 en Suisse, 60 dans les Iles britanniques; enfin environ 300 dans le reste de l’Europe (Allemagne, Russie, Ré- sions danubiennes, etc). Ce qui donne un total — 293 — d'un millier d'Espèces, et ce savant auteur est persuadé qu'il ne connait pas la moitié des Espèces qui existent dans le Système européen. MARGARITANA. Les Margaritanes sont des bivalves de forme allongée, peu ventrues, à test épais, pesant, recou- vert d’un épiderme noirûtre. Chez les formes de ce genre, la lamelle posté- rieure fait défaut; la lamelle antérieure, faisant également fonction de cardinale, se compose d’une grosse dent émoussée sur Îa valve dextre, dent reçue sur la valve sénestre, au milieu d’une très grosse éminence dentaire bi-partie. On connait une vingtaine de formes distinctes de Margaritanes (sur lesquelles cinq de France ); elles vivent dans les fleuves, les lacs, même dans les eaux saumâtres de quelques golfes de la Bal- tique. On les a constatées, saufle Nord de l'Afrique, les péninsules italique et hellénique, la Turquie, l’Anatolie, la Syrie, etc., dans toutes les autres régions du Système européen, où elles sont ré- pandues surtout dans les eaux des terrains primi- üfs et primaires, là où dominent les granits, Les gneiss, les micaschistes, etc. Ainsi, par exemple, les Margaritanes abondent dans les Vosges, l'Au- vergne, la Bretagne, etc., tandis qu'elles man- quent complètement dans tout le bassin de la Seine, où le sol est composé de terrains juras- siques, crétacés, tertiaires et quaternaires. AIO EE LEGUMINAITA Leguminaia, Conrad, Rem. on the gener. Monoc. and Pseudod., in : Amer. Journ. Conch, n°3 (juillet 1865) p. 233, et Bourguignat, Union. pénins. ilal., p.62, 1883, et Westerlund, Fauna palæarct. reg. Binnen conch., VII, Aceph., 1890, p. 187. (Microcondylus, W. von West, in : Verh. und Mitheil. Siebenburg. ver. na- turw., n° 9, 1867). Les Espèces de ce genre ressemblent extérieu- rement, pour la plupart, aux Margaritanes, et, fait singulier! elles sont répandues justement dans les contrées où les Margaritanes font défaut. Les Léguminaias s'étendent d'Orient en Occident, depuis la Mésopotamie, la Syrie, l’Anatolie, jus- qu’en Italie, où elles ont été constatées en Véné- tie, en Lombardie et en Piémont. Elles exis- tent également en Illyrie, en Carniole et dans la Turquie d'Europe. Il n'y a pas d'interruption entre les formes asiatiques et les formes euro- péennes. Les Léguminaias possèdent une charnière sans lamelle postérieure, comme les Margaritanes, mais offrant, à la place de la lamelle antérieure, une soi-disant cardinale ressemblant à un tuber- cule, un sur chaque valve. Le tubercule de la valve dextre est toujours antérieur à celui de la valve sénestre. Chez les Margaritanes, la dent dextre est toujours reçue au milieu de la dent sé- nestre, ce qui est bien différent. — 295 — Les Léguminaias connues, au nombre d’une vingtaine, sont les Legum. Mardinensis, Chantrer, Wheatleyi, Bourguignati, Saulcyi, Michont, tripo- litana, euphratica, etc., d'Asie ; et Bonellii, de- pressa, Ccurvala, Squamosa, truncala, Servainti, Doriæ, Gestroi, Moreleti, crassula, etc., d’'Eu- rope !. PSEUDODON Pseudodon (pars), Gould, in : Proc. Boston Soc., I, p- 161, 1844, et (pars), Conrad, Gener. Monoc. and Pseudodon, in : Amer. Journ. Conch., n° 3,1865, p. 232, et Bourguignat, Classif. fam. senres Moll/-Msyst europ::1877%p"5#%,%et Matér. Moll. Acéph., I, p. 4, 1880, et Wester-- Lund, Faun. palæart. reg. Binnenconch., VIT, 1890, p. 182. (Monodontina, Conrad, 1852 ; — Monocondylæa (pars) Lea, 1859 et 1864; Wheatley, 1865 [ non Monocondylæa d’Alcide d'Orbigny |; Alasmodonta, Férussac, 1820; Bourguignat, 1870 [non Alasmodonta de Say, 1818 ]). Remarquables par leur large coquille compri- mée, très inéquilatérale, subsphérique, subrhom- boïde ou subtrigone, enfin, presque toujours aussi haute que large, les Pseudodons ne possèdent pas de lamelle postérieure, mais seulement antérieure- ment un gros tubercule dentiforme sur la valve 4. Voir, à ce sujet, Bourguignat, Unionidæ de la péninsule italique, 1885, et Westerlund, Palæartisch. reg. Acephala, 1890. = — dextre, qui vient se placer en avant du tubercule de la valve sénestre. Les Pseudodons connus proviennent tous des grands cours d’eau de la Syrie ou de la Mésopo- tamie. On en connaît une dizaine d'Espèces, parmi lesquelles nous citerons les Pseudodons Opperti, Churchillianus, pachyolenus, rhombotï- deus, Chantrei, Babylonicus, ptestius, euphrati- CUS; elc: GABILLOTIA Ce genre, auquel nous attribuons le nom d’un naturaliste Ivonnais, M. Joseph Gabillot, est un genre voisin de celui des Pseudodons, dontil dif- fère essentiellement par sa charnière tout à fait méplane,sans dents, entièrement envahie, en avant, par les attaches du ligament antéro-interne, et par un test ayant une apparence plus anodontoïde, par suite d’une convexilé plus accentuée des valves et par suite d’une rotondité plus prononcée des sommets. Les Espèces de cette nouvelle coupe générique ne sont connues, jusqu'à présent, que du lac d’Antioche, en Syrie; ce sont les GABILLOTIA | Anodonta] PsEupopoprsis, Locard, Malac. lac Tibér., d’Antioche et d'Homs, 1883, p.61, pl. x1x bis, lip, 4:35: GABILLOTIA LOCARDI, spec. nov. — Long. max. 109; haut. max. et haut. perp. également 55; — 1297 — épaiss. max. 42; corde apico-rostrale 86; dist. des sommets à l’angle postéro-dorsal 33 ; de cet angle au rostre 60; du rostre à la perpend. 59; de la base de la perpend. à l'angle 82 ; région antérieure 43 ; rég. postér. 69 millimètres. Coquille de forme arrondie dans une direction faiblement descendante, de moyenne convexité pour sa taille, à test épais, pesant, brillant, sil- lonné de stries concentriques fines, sauf vers les contours, et offrant une coloration d’une nuance jaunacée brunätre, s’éclaireissant sur la région ombonale, qui parait d’un ton jaune päle opalin, et se foncant, sur la région postéro-dorsale, en une teinte feuille morte, sur laquelle on remarque des zones divergentes très foncées des sommets au rostre ; intérieur d’une belle nacreirisée d’un blanc bleuacé. Valves, bällantes seulement en arrière du liga- ment, d'une convexité qui, quoique normale et régulière, est sensiblement supérieure et portée presque au centre de la région ombonale (con- vexité maximum, 42 mill. à 4 de la perpend., à 29 des sommets, à 63 du rostre, à 48 du bord anté- rieur, à 35 de l’angle postéro-dorsal et à 54 de la base de la perpendiculaire). Bord supérieur relativement peu étendu, faible- ment arqué jusqu'à l'angle postéro-dorsal, puis descendant jusqu'au rostre. Région antérieure développée, arrondie et décurrente inférieure- ment. Bord inférieur très arqué. Région posté- rieure courte, à peine une foiset demie plus longue — 298 — que l’antérieure et s'atténuant presque brusque- ment en un rostre inférieur, très obtus, arrondi, bien qu’un peu troncatulé; sommets assez médians, peu proéminents, bien ronds, faiblement ridés, à natès aigus et fort exigus. Sillon dorsal un tant soit peu en saillie, marqué par une zone foncée. Aréa peu développé. Charnière sans dents, plane, envahie antérieurement par le ligament antéro- intérieur, et terminé postérieurement par une lunelle courte, hémisphérique. Ligament court, très proéminent et puissant, d’un ton marron. Cette Espèce se distingue de la précédente par sa forme non oblongue mais sphérique, par son bord supérieur plus court et plus descendant à partir de l’angle postéro-dorsal, par sa région antérieure très décurrente inférieurement, par son bord palléal fortement convexe, par sa région pos- térieure plus courte, d’une forme toute différente, par ses valves plus convexes, offrant un bâäille- menten arrière du ligament(bâillement quin’existe pas chez la pseudodopsis), par ses sommets plus ronds, plus gros et plus saillants. COLLETOPTERUM Colletopterum, Bourguignat, Matér. Mollusques Acéph., I, p. 73, 1880, et deuxième lettre malacologique, p. 46, pl. 5, fig. 16-17, 1882. Ce joli genre, qui est resté incompris par les malacologistes, sans doute parce qu'ils n’ont pu voir une Espèce et saisir ses caractères géné- = 00e riques, que l’auteur a pourtant si nettement définis, se compose de bivalves d'apparence anodontoïde, à valves minces, délicates, très aplaties, très fine- ment striolées, offrant les caractères suivants : 1° Charnière arquée, très courte, sans dents, mais présentant néanmoins, à l’endroit où se dé- veloppe, chez les Unios, la lamelle Jatérale, un épaississement souvent considérable, d'un relief prononcé, ressemblant à une denticulation lamelli- forme. Cette lame, opaque, d’un blanc nacré, ordi- nairement plane ou presque plane en dessus, offre parfois (notamment chez le Coll. præclarum) une ligne saillante, sensible surtout vers la région des crochets, qui, sur la valve gauche, est reçue dans un léger sillon ; 2° Ligaments énternes, dont l’un filiforme anté- rieur, s'étendant des crochets à l'angle antéro- dorsal, et l’autre fibreux, gros et court, terminé à son extrémité par une vaste lunule, presque aussi longue que la lamelle latérale ; 3 Bord supérieur soudé d'un bout à l'autre et projetant, en arrière des crochets et au-dessus du ligament, qui est complètement recouvert, un aile- ron mince et très aplati, bien que les deux valves soudées et plaquées l’une sur l'autre forment une double épaisseur. Cet aileron est dû à un prolon- gement exagéré de la crête dorsale. Quelquefois (comme chez le Coll. Letourneuxt) on remarque un autre petit aileron à la partie antéro-supérieure, mais celui-ci est plus exigu et moins élevé. Nous donnons, planche vi (fig. 1), la représenta- — 300 — tion du Colletopterum Letourneuxi, avec les détails (fig. 2) de sa charnière. On remarquera l’exiguité du ligament postérieur (A), qui est interne et si court qu'il atteint à peine la moitié de la distance des sommets à l'angle postéro-dorsal; la large lunule (B), qui sépare le ligament de la région latérale de {a charnière (C’), qui s’incurve en de- dans ; les grandes surfaces (D) ailées, qui sont soudées ; enfin, le petit ligament antéro-interne (E) qui ressemble à un filet allongé. Chez les Anodon- tes, ce même ligament est toujours placé le long de la région cardinale et ne s’en écarte pas. Les Collétoptères ont les valves tellement sou- dées qu'elles ne peuvent s’entr’ouvrir. C'est pour celte cause que le ligament postérieur, devenu inutile, est à moitié atrophié. Le courant, qui doit vivifier et apporter la nourriture à ces singuliers Mollusques, doit se produire entre les deux entre- bäillements que l’on remarque à la base inféro- palléale, et au-dessous de l'angle postéro-dorsal. Les Espèces de ce genre paraissent spéciales aux cours d’eau du bassin danubien. On en con- naît cinq de la Serbie, deux de la Bulgarie, une de la Hongrie. PSEUDANODONTA Pseudanodonta, Bourguignat, in sched, +876, et Classif. Moll. syst. europ., p. 55, 1877; et Matér. Moll. Acéph., I, p. 4 et 11, 1880, et Locard, Revis. genres Pseudanod. et Anod., DL LSOUr 901 — Les Espèces de cette nouvelle coupe générique, que M. Bourguignat a eu bien raison de distraire des Anodontes, se rencontrent à peu près partout dans le centre et le Nord de l’Europe ; elles sem- blent manquer dans les contrées méridionales. Nous renvoyons pour les caractères de ce genre à la monographie des Pseudanodontes, publiée dans les Matériaux pour servir à l'Histoire des Mollusques Acéphales du Système européen (tome 1°", 1880). Les formes connues de ce genre, qui dans l’ave- nir atteindront trois à quatre cents, ne sont, pour le moment présent, qu'au nombre de quarante- cinq, réparties en cinq séries. 1° CompranaTianxa. Pseudanod. Letourneuxi, præclara, danubialis, mecyna, Penchinati, Pancici, Tanousi, complanata ‘ et anticomplanata ; 2° ROSSMASSLERIANA. Pseudanod. Rossmassleri ?, ellipsiformis, fusiformis, Grateloupiana, globosa, Nantelica, Pechaudi, Arnouldi, Nordenskioldi ; 3° SCRUPEANA. Pseudanod. scrupea, Berlani, imperialis, [sarana, Mongazonæ, ligerica, lacustris, pachyprokta ; 4° Rayaxa. Pseudanod. Rayi, Rothomagensis, Normandi, microptera, Schumanni $, septentrio- nalis, Brebissoni ; 1. Ziegler, in : Rossm., Iconogr., fig. 68. 2. Anod. complanata | non Ziégler ], Rossm., fig. 283. 3. Bourg , in sched. (Anod. elongata [non Holande], Bor- cherding, Moll, fauna Nordw. Tiefebene, p. 15, pl. 1v, fig. 5, 1888 ). — 302 — 5° ELONGATIANA. Pseudanod. Servaini, rivalis, Klettii, Euthymei, aploa, elongata, Ararisana, Cazioti, Locardi, dorsuosa, Pacomei, Trivurtina. ANODONTA Anodonta, Cuvier, Tabl. élém. d'Hist. nat., 1798, et Règne anim., 1817; — Lamarck, in: Mém. Soc "Hist. nat-.Paris, Ip to, AIRE Anodontites, Bruguière, in : Encycl. méth., Atlas pl cnvetev, 1791/et in; JournMisr nat., p. 184, 1792; — Anodon, Oken, Lehrb. nat, Ip 250, 1819; Les Espèces de ce genre, que tous les malaco- logistes connaissent, sont répandues dans pres- que tous les cours d’eau du Système européen, sauf en Égypte, où elles sont remplacées par les Spathas. On connaît près d’un millier de formes et l’on est loin de tout connaître. D'après l'excellente monographie des Anodontes, que vient de publier le savant M. Locard, les Anodontes atteignent, seulement pour notre pays, le chiffre de deux cent cinquante. IRIDINIDÆ MUTELA Mutela, Scopoli, Introd. Hist. nat., p. 397, 1777 (Mutel, Adanson, Hist. nat. Sénégal, p. 234, pl: XVI, 1757). 1. Elles manquent en Sicile. — 303 — Les Espèces de ce genre, qu'il ne faut pas con- fondre avec le genre /ridina de Lamarck!, sont des formes essentiellement africaines. Quelques- unes de ces formes, descendues par le grand cours du Nil où elles se sont sélectées des carac- tères nouveaux, sont devenues très abondantes dans tous les eours d’eau de l'Égypte ; parmi elles, nous citerons les Mutela Nilotica?, angus- tata, Chambardi, elata, Saulcyi, Letourneuxti, conica, etc. Quant à la Mutela plicata* indiquée en Égypte, nous croyons qu'elle n’a encore été constatée que dans le Sennaar. MUTELINA Mutelina, Bourgnignat, Genres nouv. grands lacs africains, p. 11, 1885. Genre établi aux dépens des Mutèles pour les petites Espèces linguiformes, très allongées, à test délicat, pourvu d’une charnière étroite et lisse. Les formes de ce genre sont fort répandues dans les cours d’eau du centre zoologique de l'Afrique. En Égypte, où elles se sont acclimatées, on en connait quatre, les Mutelina rhynchonella, 1. Genre spécial. Voir Bourguignat, Genres nou. des grands lacs afric., p. 10, 1885. Jickeli (Iridina nilotica de Férussac). Jickeli (Iridina angustata de Sowerby). . Iridina plicata de Parreyss, Q2 Lo > — 9304 — Calverti, subdiaphana (Bourg.), et l'ancienne forme connue sous le nom de gracilis!. CHAMBARDIA C'est dans la très riche collection de notre ami, M. Bourguignat, que nous avons vu et admiré les singulières Espèces de ce genre nédit. Dans notre désir de rendre aussi complet que possible notre Mémoire sur les Lamellibranches du Sys- tème européen, et sur notre demande, notre ami a bien voulu nous adresser la notice suivante : « CHamBaRDIA. Nouveau genre égyptien de la fa- mille des Iridinidées. « Les diverses Espèces qui composent ce genre, signalé en 1880 (Matér. Moll. Acéph. Syst. europ. p. 5), ont été découvertes, ken 1877; par M°AIE D' Chambard, attaché aux travaux de l’isthme de Suez et au grand canal d’eau douce de Zagazig au lac Timsah. « Ces Espèces, à l'exception d’une découverte près du Sérapéum, proviennent de fouilles exécu- tées près de Ramsès, sur l'emplacement d’une an- cienne branche du Nil, comblée depuis plusieurs siècles. « Ces fouilles ont permis de constater deux puissants bancs à coquilles lacustres, reposant sur un lit de cailloux roulés, et, au-dessus de ces bancs, une couche de sable argileux renfermant 1. Iridina gracilis de Parreyss (Iridina cœlestis de Lea, Mu- tela rostrata [non Spatha rostrata de Rang] de Jickeh). — 305 — de nombreux sarcophages en pierre avec momies des anciens habitants de Ramsès. « Ces bancs & coquilles lacustres, sans compter des quantités de Chambardies, dont quelques- unes très bien conservées, contenaient des mil- liers de débris d'Espèces encore actuellement ré- pandues dans les cours d’eau de la Basse-Égypte, telles que des Ætheria, des Mutela, des Unio, des Corbicula, ainsi que des Melania, des Vivipara, des Bythinia et des Cleopaltra; seules, de toutes ces Espèces, les Chambardia jusqu’à présent, fait assez singulier, n'ont pas été retrouvées. « Malgré tout, ces Bivalves ne sont pas moins des Espèces de la faune contemporaine, puisqu'ils prospéraient à l’époque où vécurent les anciens Égyptiens de Ramsès. C’est pour ce motif que je les considère comme des Espèces actuelles, bien qu'elles aient disparu depuis l’ensablement de cette ancienne branche nilotique, qui devait être un bras de la bouche pélusiaque. Rien ne prouve, en effet, qu’on ne puisse pas les retrouver dans un bras quelconque du Nil. «Coq. très inéquilatérale, allongée, de taille as- sez exiguë, ressemblant comme forme à de petites Margaritanes d'Europe, ou à certaines Légumi- naias de Lombardie, ou encore à des Monceties du Tanganika, et ayant cela de particulier que /a valve droite (qui est la valve sans dent) es{ sensi- blement moins forte, moins volumineuse et notable- ment moins bombée que la valve gauche, notam- ment au niveau des sommets. Bull. Soc. malac. France. VII. Juin 1890. — 20 — 306 — « Valves épaisses, pesantes, généralememt plus fortes en arrière qu'en avant, ce qui est l'inverse chez les Unios, les Spathas, etc. « Coloration (d’après quelques fragments bien conservés) d’un noir foncé olivàätre ou rougeûtre à l'extérieur, et d’un rouge-violacé intense à l'intérieur. « Sommets très en avant, non proéminents, de forme allongée et comme écrasés, enfin lisses, sans rides et sans rugosités. « Charnière sans dents, offrant : 1° sur la valve droite, une surface plane ; 2° sur la valve gauche, un prolongement saillant, lamelliforme, sorte de lamelle taillée en biseau, qui vient s'appliquer en biais, non pas en dessus de la surface plane de la valve dextre, maïs un tant soit peu en avant, ce qui donne à la coquille, lorsqu'on la regarde des som- mets, une apparence un peu gauche, parce que la valve sénestre, qui est pourtant la plus forte, a l’air de rentrer en dedans. Cette sorte de lamelle en biseau sert de point d'attache au ligament an- téro-interne. « Ligaments occupant toute la longueur et l'épaisseur de la charnière, l’interne en avant, et l’externe postérieurement, où il devient volumi- neux et saillant. « Le ligament énterne occupe les trois quarts de la longueur de la charnière. Sur la valve droite, ses points d'attache sont très visibles sur la sur- face plane; sur la valve gauche, les attaches se montrent principalement sur la /amelle en biseau. — SÙy— « D'après la forme de cette lamelle, l'animal ne devait pas pouvoir entr'ouvrir ses valves de plus de 4 à 5 millimètres. . «Ses impressions musculaires sont semblables à celles des Spathas. «Ces singuliers bivalves, contemporains des anciens Pharaons, sont au nombre de cinq; quatre proviennent de Ramsès, le cinquième des déblais du canal maritime à la hauteur du Sérapéum, à 15 kilomètres au nord des Lacs Amers. CHAMBARDIA LETOURNEUXI, Bourg. «Long. max. 79; haut. perpend. 36 1/2; haut. max. 4l à 22 de la perpend.; épaiss. max. 25; corde apico-rostrale 60; dist. des sommets à l'angle postéro-dorsal 35 ; de cet angle au rostre 34; du rostre à la perpend. 48; de la base de la perpend. à l'angle 42; région antér. 25 1/2; rég. postér. 56 millimètres. «Coq. de forme allongée dans une direction des- cendante, offrant l'apparence d'une cosse de pois arquée supérieurement, sinuée inférieurement, terminée par un rostre arrondi regardant en bas; enfin, possédant un test épais, pesant, orné de stries concentriques peu saillantes et ayant dû être, autrefois, recouvert d’un épiderme brillant, d'un noir-rougeûtre, si j'en juge d’après quelques fragments assez bien conservés. « Valves un tant soit peu bâillantes en avant, présentant cette particularité, spéciale, du reste, — 308 — à toutes les Chambardies, d'avoir la valve dextre plus délicate, moins bombée que la sénestre, au ni- veau des sommets, avec le crochet du sommet dextre ur peu supérieur & celui du sommet sé- nestre. Convexité régulière avec son maximum no- tablement porté sur la région postérieure, presque à égale distance des sommets au rostre (convexité max. 25: à 20 de la perpend., à 32 des sommets, à 33 du rostre, à 43 du bord antér., à 20 de l'angle postéro-dorsal et à 23 de la base de la perpendi- culaire.) « Bord supérieur régulièrement très arqué, du bord antérieur au rostre, en suivant une courbe descendante; région antérieure bien ronde quoi- que lègèrement décurrente inférieurement; bord inférieur sensiblement sinué en arrière de la per- pendiculaire (sinuosité accusée sur la surface des valves); région postérieure allongée, un peu plus du double plus longue que l’antérieure, augmen- tant faiblement, maloré la sinuosité, jusqu’à 21 millimètres en arrière de la perpendiculaire, puis se terminant en un rostre inférieur, très ob- tus et arrondi. « Sommets très antérieurs, lisses, petits, écrasés (Le dextre un peu plus saillant que le sénestre), à cro- cheis aigus. Sillon dorsal et aréa nuls. Charnière robuste, plane sur la valve dextre, offrant, sur la sénestre, au niveau des sommets, une protubé- rance lamelliforme saillante, servant de point d'attache au ligament antéro-interne, qui se pour- suit jusqu'au 3/4 de la charnière. Ligament po stc- — 309 — rieur, externe, fort, saillant. Lunelle petite, trian- œulaire. « Ancien lit du bras nilotique de Ramsès. CHAMBARDIA RHYNCHOIDEA, Bourg. «Long. max. 55; haut. perpend. 36; haut. max. 43, à 27 de la perpend.; épaiss. max. 26; corde apico-rostrale 64; dist. des sommets à l'angle pos- téro-dorsal 40; de cet angle au rostre 33; du rostre à la perpend.41,et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal 40; région antérieure 25; région postérieure 55 millimètres. « Cette Espèce diffère essentiellement de la pré- cédente par sa région postérieure tout à faitrecour- bée et terminée par une partie rostrale en forme de bec regardant en bas; par son bord supérieur infiniment plus arqué et plus bombé, au point qu’à partir de l’angle postéro-dorsal, la courbure, au lieu de descendre régulièrement comme celle de la Letourneuxi, descend presque à pic; par son bord inférieur plus fortement sinué; par sa région postérieure un peu moins longue, mais par contre un peu plus haute, puisque sa hauteur maximum, à 27 en arrière de la perpendiculaire, atteint 43 contre 36, tandis que celle maximum de la Letour- neuxt, à 28 de la perpendiculaire, accuse seule- ment 41 contre 36 1/2; par ses valves non bäillantes en avant, mais entr’ouvertes en arrière entre l’ex- trémité du ligament postéro-externe et le rostre ; par sa région antérieure plus décurrente ; par ses 2 80 = sommets plus écrasés, à crochets plus émoussés et presque aussi saillants l’un que l’autre. «Je ferai remarquer, en outre, que la distance entre les sommets et l'angle postéro-dorsal est de 40 et seulement de 33 entre cet angle et le rostre, tandis que, chez la Letourneuxi, Vangle postéro- dorsal se trouve situé presque à égale distance des sommets et du rostre. Il résulte de ces mensu- rations que chez la rhynchoidea la charnière est plus longue que celle de la Letourneuxt. Je ferai encore observer que le maximum de convexilé est moins postérieur que celui de la Letourneuxt, et plus rapproché de la région supérieure, caractère dûù à la forte sinuosité du bord inféro-palléal, qui est bien plus prononcé chez cette Espèce que chez la précédente. Voici du reste la mensuration du point maximum de la convexilé. (Point max. à 17 de la perpend., à 27 des sommets, à 37 du rostre, à 40 du bord antérieur, à 19 de l'angle postéro- dorsal et à 22 de la base de la perpendiculaire.) « En somme, cette Chambardie, également de Ramsès, par suite de son bec recourbé, est très remarquable et très distincte de la précédente. CHAMBARDIA LOCARDIANA, Bourg. « Long. max. 70; haut, de la perpend. 36 1/2; haut. max. 37, à 22 de la perpend. ; épaiss. max. 23; corde apico-rostrale 57; dist. des sommets à angle postéro-dorsal 37; de cet angle au rostre 24; du rostre à la perpend. 44, et de la base de la perpend. — 311 — à l'angle postéro-dorsal 41; région antérieure 23 ; région postérieure 49 millimètres. « Espèce remarquable par sa forme amygdaloïde, régulièrementarquée en dessus, fort peu sinueuse au bord palléal, d’une convexité normale ayant son maximum presque à égale distance du rostre et du bord antérieur, et aussi distant des sommets que de l’angle postéro-dorsal et de la base de la per- pendiculaire. (Convexité maximum à 11 de la per- pend., à 21 des sommets, à 37 du rostre, à 35 du bord antérieur et à 22 de l’angle postéro-dorsal et de la base de la perpendiculaire.) « Valves épaisses, pesantes, à peine bâillantes en avant. Bord supérieur formant un are de cercle régulier, du bord antérieur au rostre. Région anté- rieure bien développée et exactement ronde. Bord inférieur à peine sinué, légèrement décurrent. Région postérieure moyennement développée, n'atteignant pas tout à fait le double de l’anté- rieure, conservant presque sa même hauteur jus- qu'à 22 en arrière de la perpendiculaire, et ter- minée par une partie rostrale arrondie un peu inférieure. Sommets antérieurs très écrasés, non proéminents. Charnière puissante, plane sur la valve droite, offrant une protubérance lamelliforme sur la gauche. Ligaments comme chez les Espèces précédentes. Lunelle triangulaire. « Cette Chambardie, des couches lacustres d’un ancien bras nilotique du Sérapéum, par sa forme amygdaloïde à région postérieure presque horizon- tale, est très différente des Ch. Letourneuxt et 1 — rhynchoidea, qui sont des Espèces très sinuées, allongées dans une direction fortement descen- dante et terminées par un rostre inférieur très accusé. CHAMBARDIA PHARAONUM, Bourg. « Long. max. 73; haut. perpend. 36; haut. max. 4l, à 29 de la perpend.; épaiss. max. 22; corde apico-rostrale 59; dist. des sommets à l'angle postéro-dorsal 39; de l’angle au rostre 27; du rostre à la perpend. et de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal également 42 ; région fi . antérieure 24; région postérieure 51 millimètres. « Cette Chambardie, d’une apparence spathuli- forme, est remarquable par l'étroitesse de sa ré- gion antérieure comparée au développement de sa région postérieure, etpar sa valve dextre sensible- ment moins épaisse que la sénestre. « Convexité maximum notablement supérieure (point max. à 17 de la perpend., à 23 des sommets, à 35 du rostre, à 42 du bord antérieur, à 19 de l'angle postéro-dorsal et à 26 de la base de la per- pendiculaire). Bord supérieur bien arqué. Région antérieure relativement exiguë, arrondie et décur- rente à la base. Bord inférieur peu sinué. Région postérieure plus du double plus longue que lan- térieure, allant en augmentant en hauteur jusqu’à 29 en arrière de la perpendiculaire, et terminée par un très large rostre arrondi, plus ample en hauteur que la région antérieure. Sommets très écrasés, non proéminents (le droit un peu supé- — 313 — rieur au gauche). Charnière et ligaments comme chez les Espèces précédentes. « Cette Chambardie si distincte des Ch. Letour- neuxtetrhynchoidea, qui sontsinuées et fortement rostrées, ainsique de la CA. Locardiana, de forme amygdaloïde, provient des couches nilotiques la- custres de Ramsès. CHAMBARDIA BOURGUIGNATI, Letourneux. « Long. max. 70; haut. de la perpend. et haut. max. également 35; épaiss. max, 21; corde apico- rostrale 54; dist. des sommets à l'angle postéro- dorsal 32; de l’angle au rostre 26; du rostre à la perpend. 42, et de la base de la perpend. à l’an- gle 4l; région antérieure 25; région postérieure 46 millimètres. « Coq., très distincte des quatre précédentes par sa forme oblongue-allongée dans une direction exactement horizontale, et par sa hauteur aussi forte en avant qu'en arrière, non moins que par ses régions (antérieure et postérieure) offrant un contour presque aussi arrondi et aussi ample l’un que l’autre ; caractérisée, en outre, par des valves moins épaisses, moins pesantes, très fai- blement bâillantes en arrière, avec une convexité moins forle, néanmoins régulière, dont le point maximum est presque central. (Point max.,à9 de Ja perpend., à 15 des sommets, à 39 du rostre, à 33 du bord antérieur, à 23 de l’angle postéro-dorsal et à 22 de la base de la perpendiculaire.) — 314 — Chez cette Espèce, les sommets sont encore plus écrasés que ceux des autres Chambardies, la charnière est moins puissante, enfin, la protubé- rance lamelliforme de la valve sénestre est moins saillante. « Cette coquille, découverte également à Ramsès par notre regretté ami, M. le conseiller Letour- neux, qui a bien voulu lui attribuer mon nom, elôt la série des formes actuellement connues de ce singulier genre contemporain des Égyptiens du temps des Pharaons. « Parmi les genres fluviatiles, je n’en connais pas qui présente la singularité d'avoir une valve dextre un peu moins forte et un peu moins convexe que la sénestre au niveau des sommets, ni je n'en connais pas qui offre la particularité d’avoir un des crochets un tant soit peu plus haut que l’autre. « Si je n'avais reconnu ces caractères singuliers que sur quelques échantillons, j'aurais pu me fi- gurer qu'ils étaient anormaux, mais en présence de leur fréquence, j'ai dû me rendre à l'évidence d’un pareil signe distinctif et l’admettre comme un des signes caractéristiques des Espèces de ce genre. «Le cas d’inégalité de taille entre les valves a, cependant, été signalé déjà une fois. Il l’a été par unauteuranglais, Brown, pour lAnodonta contorta (HllustConch® pré pl to 7, er 2hedies p. 106, pl. xvur, Ê. 1-2, 1845), chez laquelle la valve sénestre, comme chez les Chambardies, est plus ventrue que la dextre. « Cette Anodonte, découverte dans les fossés — 315 — d'une prairie marécageuse, non loin de Ia maison d'école de Repton, près de Burton, sur le Trent, n’a pas été retrouvée depuis sa découverte, qui re- monte à 1840, cette localité ayant été détruite par suite d'énormes remblais exécutés à l’occasion de la construction d’un pont sur cette rivière. » SPATHA Spatha, Lea, in : Trans. Philad. Soc. (new-ser.) vi, 1" part., 1838, et Observ. genus Unio, 11, p. 118 et 141, 1838; et Bourguignat, Classif. Moll. SystNeurop.. bp 150, 1877; et Genres nouv. grands lacs afric., p. 14, 1885. Les Espèces comprises dans ce genre, sont des formes subarrondies ou obtuso-oblongues, à valves épaisses, pesantes, pourvues d’une charnière sans dents subarquée, un peu sinueuse, offrant seule- ment sur la valve gauche {chez quelques Espèces) une faible arête lamelliforme émoussée au niveau des sommets. Les Spathas spéciales au Système européen sont des Espèces descendues du Centre zoologique afri- cain par le grand cours du Nil, jusqu'en Égypte, où elles se sont acclimatées. On en connaît onze Espèces qui peuvent se répartir en deux séries; 1° en Espèces d’un blanc-nacré à l’intérieur : Spatha candida et khedivialis. 2° en Espèces d’un rouge violacé où vineux à l'intérieur : — 316 — Spatha Caillaudi\, Letourneuxti, Laurenti, ros- trata, rotundata, Lepsii, arcuata, elongata et Hartmann. Toutes ces Espèces, que nous avons vues dans la belle collection de notre Secrétaire général, sont très distinctes les unes des autres. SPATHELLA Spathella, Bourguignat, Nouv. genres grands lacs afric., p. 14, 1885, et Moll. afr. équator., p. 195, 1889. Ce genre a été établi, en 1885, aux dépens des Spathas, pour des formes oblongues-allongées, à valves légères, assez minces, à charnière filiforme, munie d'une éminence cardinale sénestre très ré- duite. Les Spathelles sont également des Espèces es- sentiellement africaines. On en connaît une ving- taine de formes, parmi lesquelles nous citerons les Spathella Wahlbergi, Protchet, stnuata, Adan- sont, Nyassana, Pfeifferiana, Petersi, Bourgut- gnati, Bloyeti, spathuliformis, ete., etc., et la Marnoi?, qui, seule jusqu’à présent, a été cons- tatée dans les cours d’eau de l'Égypte. 1. Olim, Anodonta rubens {non Eamarek), de Ceillaud. Spatha rubens, de Clessin. 2. Spatha Marnoi de Jickeli. — 9317 — JOLYDÆAN JOLY A Jolya, Bourguignat, Desc. deux nouv. genres al- mériens. p.99, 1877 et Matér Moll#Atéphr p. 5, 1880, et Lettres Malacologiques, p. 42, pl. 1, fig. 13-15, 1882, et Westerlund, Fauna palæarct. Reg. Binnenconchyl., VII (Ace- phala), p. 314, 1890. O° D Ce genre, un des plus singuliers de la faune européenne, est caractérisé par des valves min- ces, brillantes, subpellucides, fragiles comme celles des Limnadia, et recouvertes par un tissu épidermique analogue à celui de la Solemya me- diterranea et dépassant les bords du test sous l'ap- parence d'une membrane brillante, gélatineuse, comme gommée. Ce genre est, en outre, caracté- risé par une forme wridinienne, à sommets re- courbés, très antérieures; par un ligament postéro- interne s'étendant sur toute la longueur du bord supérieur en augmentant insensiblement de gros- seur en arrivant vers l'angle posléro-dorsal; par un ligament antéro-interne n'apparaissant que sous la forme d'un filament à peine perceptible; par une région cardinale se composant, sur l’une et l’autre valve, d’une lame fort allongée, lamelli- forme et faiblement arquée, offrant, entre cette lame et le bord supérieur, également sur chacune 1. Bourg., Matér, Moll. Acéph. Syst. europ., I, p. 5, 1880. ou des valves, une dépression identique allongée ; enfin, fait particulier! par la similarité de ces lames cardinales qui ne viennent pas s’emboiter réciproquement l’une dans l’autre, comme cela a lieu chez les Unios, mais qui s'appliquent mutuel- lement l’une sur l’autre. La région latérale est, de plus, ornée d’une longue lame blanchâtre opaque, rectiligne, peu saillante, se prolongeant des crochets à l'angle postéro-dorsal. Cette juxtaposition des lames cardinales, juxta- position si contraire à ce que l’on remarque chez les autres lamellibranches du Système européen, a amené M. Bourguignat à retirer ce genre de la famille des Iridinidæ, pour le placer dans une fa- mille spéciale, celle des Jolydæ. D’après cet au- teur, la seule Espèce de ce genre connue jusqu’à présent, la Jolya Letourneuxti, découverte dans les vases de l'embouchure du fleuve Harrash, en Al- gérie, doit avoir un mode vital analogue à celui des Mycetopus de l'Amérique du Sud. Nous donnons, sur une des planches qui accom- pagnent ce Mémoire, la représentation exacte de sa forme et de sa charnière. ÆTHERIDÆ ÆTHERIA Etheria, Lamarck, in: Ann. Mus., X, p. 398, 1807, et Férussac, in : Mém. Soc. hist. nat., p-2950, 1825; Ætheria, Woodward, Man. — 319 — Moll., p. 275, 1856, et Bourguignat, Æthéries nouv., Suiv. monogr. g. Ætheria, in: Matér. Moll. Acéph. Syst. europ., I, p. 53 et sui- vantes, 1880. Le D' Westerlund, dans ses Malacozoa ace- phala (p. 315) qu'il vient de publier, a été juste et équitable en donnant au nom de notre ami, le Secrétaire général de la Société, la priorité sur celui de Lamarck. Car si d’un côté Lamarck a créé le nom et établi le genre, d’un autre côté, M. Bourguignat, dans sa savante étude monogra- phique, a complètement mis en lumière les si- gnes caractéristiques des séries et des Espèces, ce que nul autre n'avait pu faire avant lui. Dans ce genre, en effet, où les Espèces sont si irrégu- lières, si polymorphes, on avait fini par n’y rien voir et par attribuer à tous les échantillons le même nom banal. Or, d’après la méthode de notre ami, rien de plus facile pour s'orienter dans la distinction des Espèces. Pour cela, on n’a qu'à se baser sur la forme du talon, c’est-à-dire sur le prolongement des sommets ; ainsi, d’après le mode ou le manque de prolongement, on obtient les quatre séries suivantes qui peuvent convenir à toutes les Æthéries. 1° Valve adhérente bren plus longue que la su- périeure, pourvue d'un talon presque en TIGNE DROITE, excessivement allongé , PRESQUE D'ÉGALE 1. Nous en avons vu qui atteignaient près d'un demi-mètre. — 320 — GROSSEUR DANS TOUTE SA LONGUEUR. Test très feuil- leté ovalaire-allongé, dépassant médiocrement en largeur le diamètre du talon. 29 Valve adhérente médiocrement plus grande que l’autre, pourvue d’un talon peu allongé, coni- QUE, presque toujours renversé en arrière ou tncliné a gauche où à droite, à extrémité toujours aiguë. Test très irrégulier affectant toutes les formes, mais, malgré tout, toujours plus grand, plus large et plus développé que le talon. 3 Valve adhérente pas plus grande que la supé- rieure. Talons égaux sur les deux valves, se re- couvrant mutuellement, d'une forme conique, con- tourné en arc de cercle à droite ou à gauche. 4° Valve adhérente de méme taille que la supé- rieure, parfois moindre. Pas de talons, ou talons st exigus qu'ils ne dépassent pas le contour supé- rieur. Six Espèces ont été reconnues dans les cours d'eau de l'Egypte. 1° L’Ætheria Caillaudi (1"° série). 2° — tubifera (2° série). 30 — nilotica (2° série). 4° — Chambardi (3° série). 5x — Petrettinii (4° série). Di — Letourneuxi (4° série). Nous renvoyons pour l'historique et les carac- tères du genre, ainsi que pour les descriptions des £spèces, à la monographie des Ætheries (Matér. Moll. Acéph. Syst. europ., I, 1880) publiée par M. Bourguignat. ee DREISSENSIDÆ DREISSENSIA. Dreissena, Van Beneden, in : Bull. acad. Brux., p. 25 et 44, 1835, et Mém. sur le Dreissena, in Ann. Scnat (série, IDD) p 1954212: avril 1835 ; — Dreissensia, Locard, Prodr. Malac. franc., p. 300, 1882. (Tichogonia, Rossmæssler, Iconogr., p. 112, avril 1835). Les Dreissensies sont des Mollusques d’eau douce, ayant une grande ressemblance extérieure avec les Moules de nos côtes. Elles vivent dans tous les cours d’eau du Système européen. Il n’y a guère que les contrées du Nord de l'Afrique (Tunisie, Algérie, Maroc), où elles n’ont pas été constatées. Elles existent dans le Nil, où leur pré- sence à été dévoilée par plusieurs byssus recou- vrant des valves d'Unios et de Mutèles. Notre ami, M. Bourguignat, qui a entrepris une monographie de ce genre, monographie accom- pagnée de plusieurs planches, qu'il va bientôt faire paraître, nous a assuré que les Espèces certaines qu'ilavait reconnues dans ce genre, jusqu'à ce jour peu étudié, dépassaient la trentaine. Tel est l’ensemble des Lamellibranches du Sys- tème européen. Il comprend 21 genres {, répartis en 6 familles, et environ 3 000 Espèces. 1. Il ne faut pas comprendre parmi les genres européens, 1° le genre Galathea, ainsi que nous l'avons dit plus haut ; 2° ni le genre Pliodon, dont une Espèce a été signalée par Bull, Soc. malac. France, VIT, Juin 14890. — 21 op e EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE V. GABILLOTIA LOCARDI, Servain. 1. Valve sénestre, vue en dessus, et intérieur supérieur de la valve dextre, pour montrerlarégion de la charnière. — 2. Coq. vue des sommets. PLANCHE VI. CoLLETOPTERUM LETOURNEUXI, Bourg. 1. Valve sénestre, vue en dessus, de grand. nat. — 2. Charnière ; A. Ligament postérieur, interne et très court ; B. Vaste lunule; C. Région cardi- nale ; C’. Région latérale très épaisse; D. D. Sur- faces ailées et soudées; E. Ligament antéro-in- terne filiforme. Jozya LETOURNEUXI, Bourg. 3. Valve sénestre, vue en dessus, de grand. nat. — 4. Intérieur de la même valve. — 5. Charnière grossie ; À. Ligament interne ; B. Lamelle latérale ; C. Région cardinale. PHARAONIA MisRaïMicA, Bourg. 6. Valves (sénestre et dextre) vues en dessus et erreur en Égypte; ni enfin les genres VNuculina (Filippi), Len- lidium (Jan), signalés dans les eaux de la Lombardie par Carlo Porro, en 1836 (Due nuovi generi di Molluschi d'Italia et Moll. fluv. e terr. d'Italia), parce que le premier a été établi pour de petits Crustacés de la famille des Cypris, et le second pour une coquille marine bien connue, la Corbula mediterranea. see intérieurement. — 7. Coq., vue des sommets, de grand. nat. PLANCHE VII. CHAMBARDIA LETOURNEUXI. Bourg. 1. Valves (sénestre et dextre) vues en dessus et intérieurement. — 2. Coq. vue des sommets. CHAMBARDIA RHYNCHOIDEA, Bourg. 3. Coq. (Valve sénestre), vue en dessus, de grand. nat. — 4. La même, vue des sommets. — 5. Coupe au trait de la charnière au niveau des crochets. CHamBarDiA BOuRGUIGNATI, Letourneuxr. 6. Coq. (Valve sénestre) vue en dessus, de gran- deur naturelle. Bull. Soc. malac. France. VIT. Juin 1890. E LE 2 : AT que CFA à 14 , den gti nt LI te vor atunt., ! Wu n va " S'il CS Q t : LR ” VE pt «A TMb SE" a té NTEETSS “Hi HR Pal M 401 été Éafihen x EN ANNE : iQ LUTTE td * 12 | Par ut CRC tonte 1-0 st NT UT a Li 1 LE PT! HET #1 1m AIT NN TE NOR h T SANT ti (il ti AL tte : + fie AO e VII | C malac. Fran / CU So Bull Mo RE de - — be: = pq 132 D 1 ML te Font FA ATP AN U dd 12 vi ad A LI, OU BEI Bull. Soc. malac. France, VII, 1890. Paris. Édouard Bry, [HP ni | Li ni letopte [-2 Col Ca1TMICA. 11S BL VIT. Bull. Soc. malac. France, VIT, 1890. Imp. Edouard Bry, Paris. À de Vaux-k 1-2 Chambardia Letourneuxi, 60h: Bourquignati 3-5 Ch. rhynchoidea, DES FORMES EUROPÉENNES TROCHO-HYALINOIDES CLASSÉES JUSQU’A PRÉSENT SOUS LE NOM GÉNÉRIQUE DE CONULUS PAR Me TR BOURGUIGNAT SECRÉTAIRE GÉNÉRAL Il existe en Asie, en Afrique, en Amérique, ainsi qu’en Europe, plusieurs séries de petites coquilles trocho-hyaliniformes, auxquelles on a appliqué le nom de Conulus, nom générique qui doit dispa- raitre. Lorsqu’en effet on étudie chacune de ces sé- ries, on reconnaît que les formes Ayalino-tro- choides ou conuloides de ces continents, bien qu'offrant une apparence similaire au point de vue du test, se distinguent les unes des autres par un mode différent d'organisation animale. Ainsi, les unes sont caractérisées par des ani- maux pourvus d’une màchoire, d’autres par des animaux sans mâchoire, n'ayant qu'une plaque linguale ; d’autres encore par des animaux à extré- mité caudale non tronquée et sans pore muqueux, ou, enfin, à extrémité caudale nettement tronquée 326 — avec un large pore muqueux. Voici, à mon sens, la classification des formes conuloïdes : HELIXARIONIDÆ. Une mâchoire et une plaque linguale ; extrémité caudale tronquée, avec un pore muqueux. Kaliella !, Bland/ford, in : Ann. and mag. nat. Hist., 1863. Sitala, 4. Adams, in : Proc. zool. Soc. Lond’, 1856 *?. Moaria, Chaper, in: Bull. Soc. zool. France, 1885. Les Kaliella sont toutes de l’Asie et des îles de l’océan Indien; elles sont notamment répandues dans l’Indoustan. Les Sitala sont également asia- tiques, néanmoins on en connaît trois Espèces en Afrique*; les Moaria sont africaines. Le D' Bæœttger a établi (Jahrb. malak. Gesell., 1879, p. 97, pl. 11, fig. 1), pour une petite coquille trouvée dans une caverne du Caucase, près de Tiflis, le nouveau nom sous-générique de Conulo- polita. Ce nom nouveau, qui sert à distinguer une forme hyalinoïde, à spire médiocrement éle- vée, qui est loin d’avoir le cachet d’une Conuloïde, 1. Ne pas confondre ce nom générique avec celui de Æeliella (Sars), nom établi pour un genre d’Acéphales de la famille des Lucinidæ. 2. Conulema de Stoliczka, 1871. 3. Bourg., Moll. Afriq. équat., p. 13, 1889. 4. Cette forme est remarquable par la base de son test qui, à l'endroit ombilical, a une apparence excavée, comme infundi- buliforme. — 327 — doit être regardé comme spécifiant une forme de Nanina où d’'Hyalinia. ARTEMONIDE. Une plaque linguale analogue à celle des Glandina, et similaire à celle des Testa- cella. Parmi les dix genres [Gibbonsia, Tayloria, Happia, Drepanostomella, Colpanostoma, Alcidia (Bourguignat, 1889); Scolondonta (Dæring, 1879); Artemon (Beck, 1838); Discartemon (Pfeiffer, 1855), et Ærnstia (Jousseaume, 1889], que com- prend cette famille, un seul, le genre Ernstia du D' Jousseaume !, est un genre Conuloïde?. Ce genre a été établi pour une petite Espèce de Caracas (Vénézuela), l'Ernstia Ernstit, ressemblant à un Conulus d'Europe. On doit également com- prendre dans ce genre l’Helix Paraguayana? du Paraguay, dont le test a toutes les apparences d’un Conulus. Bien que les anatomies de ces deux Ærnstia n'aient jamais été faites, il est presque certain que leur organisation est semblable à celle qui a été reconnue chez les formes hyalinoïdes de l'Amé- rique du Sud. Les Artemonidæ sont des Espèces spéciales aux régions méridionales ou plutôt équatoriales de 1. Moll. Vénézuéla, 1889. 2. Lorsque j'emploie le mot Conuloide, je veux dire que le test est tout à fait ressemblant à celui d'un Conulus d'Europe. 3. Pfeiffer, Symb. Hel., II, 1842, p. 98. (Helix elevata [non Say, 1818], d'Orbigny, 1837; Scolodonta Paraguayana, Bourg., 1889). — 328 — l'Amérique et de l'Afrique. On n’en connaît pas en Europe, ni dans l'Amérique du Nord. Quant aux Conulus des États-Unis et à ceux de l'Europe, caractérisés par des animaux possédant une mâchoire, une plaque linguale et une extré- mité caudale non tronquée, sans pore muqueux, ils appartiennent à la famille des : Zoxirinx. Cette famille comprend, sans comp- ter le genre aberrant des Leucochroa, qui a pour type l’Helix candidissima, si connue, les genres : Zonites (type Zonites algirus); Hyalinia (type Ayalinia lucida), et Conulus (type Conulus fulvus), nom générique que je pro- pose de remplacer par celui d'ArNoULDIA, en l'honneur de notre ami M. Arnould Locard, le sa- vant vice-président de la Société malacologique de France. Je crois nécessaire de changer le nom de Conu- lus! en celui d’Arnouldia, parce que le nom de Conulus, établi par Fitzinger, en 1833*, est primé par celui de Conulus, créé par Klein, en 1734 (Naturalis dispositio Echinodermatum, etc.), pour des Oursins fossiles classés parmi les Galerites de Lamarck. Je ne pense pas que l’on puisse adopter, pour la même raison, le nom sous-générique de Trocu- lus, établi, en 1886, par le savant D' Westerlund, 1. Non Conulus de Nardo, 1841, nec Auster, 184%, etc. 2- 5yst.uyerz., p.97. — 329 — dans le premier fascicule de sa Faune de la région paléarctique, parce que cette expression a déjà été employée plusieursfois, notamment par Humphrey, en 1779. Je pense qu'il est utile d'exprimer mon opinion au sujet de la priorité des noms génériques. Autrefois, en 1860, dans mon ouvrage didac- tique sur les Noms de la nomenclature 1, j'avais émis l'avis que tous les noms génériques ou spé- cifiques, antérieurs à la dixième édition (1758) du Systema naturæ de Linneus, devaient être consi- dérés comme nuls, parce que j'ignorais, à cette époque, que la nomenclature binaire avait été fondée, en 1700, par notre illustre compatriote Tournefort, et qu’elle avait été mise en pratique par Lang, en 1722, pour la zoologie. Il convient donc actuellement, et en cela je me conforme à la décision prise à ce sujet dans le Congrès international de zoologie ?, tenu à Paris, au mois d'août 1889, de prendre l’année 1722 comme date à laquelle doivent remonter les z00- logistes pour l’adoption des noms génériques ou spéciiiques. En conséquence, les noms de Conulus, Trochu- lus, ayant déjà été employés, doivent, d’après les principes et les règles de la Méthode, être reje- 1. Methodus conchyliologica denominationis, etc. Paris, in-8, 1860. 2. De la nomenclature des Étres organisés, p. 403, in : Comptes rendus des séances du Congrès international de z00- logie, publiés par M. R, Blanchard. 1 vol. in-8, Paris, 1889. — 330 — tés. Or, comme il ne s’en trouve pas d’autres! qui puissent s'appliquer aux formes conuloïdes,\ je propose pour elles le nouveau nom d’Arnouldia. Les Arnouldies, connues jusqu’à ce jour, sont peu nombreuses; elles paraissent préférer les con- trées circumpolaires (États-Unis, Groënland, Is- lande, Sibérie); on les rencontre également dans presque toute l’Europe, y compris les parties septentrionales de l'Afrique (Tunisie, Maroc, Al- gérie) qui dépendent du Système européen. Le D' Westerlund, dans son savant ouvrage sur les Mollusques paléarctiques, n’en mentionne qu’une douzaine?. Je n’en connais également pas plus pour le moment, bien que je sois persuadé que sous l'appellation de fuleus, si souvent em- ployée par les auteurs de Faune locale, doivent se cacher une quantité de formes différentes de cette Espèce. C’est ce que j'ai déjà reconnu, en 1875, lorsque j'eus la fantaisie d’étudier les soi-disant fulvus de ma collection, fulvus dont j'ai donné les caractères dans l'excellente publication de notre ami le D' Servain sur les Mollusques d'Espagne et du Portugal à. 7 Malgré que j'ai peu à ajouter aux descriptions 1. Polita de Held (1837) a pour type l'Ayalinia cellaria. Pe- tasia de Beck (1838) est une appellation qui convient aux Hé- lices de la série des Helix bidens, unidentata, etc. 2. Pfeiffer et Clessin { Nomenclator Hel. viv., 1878) ont com- pris dans la série des Conulus des Espèces de toutes formes qui n'ont entre elles aucun lien de parenté. La classification de ces auteurs est des plus fausses et des plus anti-méthodiques, 3. P. 30. — 1 vol. in-8, 1880. — 331 — de chacune de ces Arnouldies, je vais à nouveau reproduire leurs signes distinctifs et donner pour la première fois, sur la planche qui accompagne cette étude, la représentation exacte de huit d’en- tre elles. Ces Espèces sont celles spéciales aux régions occidentales européennes (Angleterre, France, Espagne, Italie et Algérie). ARNOULDIA FULVA Helix fulva, Müller, Nerm: hist, Il, p. 56, 1774; et Draparnaud, Hist. Moll., p. 81, pl. vir, fig. 12-13, 1805. — Zonites fulvus, Moquin- Tandon His eMOlE ED NOT DIEM fig. 1-4, 1855. — Conulus fulvus, Locard, Prodr., p. 50, 1882, et Westerlund, Fauna Palæarct. reg. binnenconch., 1, 1886, p. 26. Rien ne prouve que la fulva (Müller) du Dane- mark soit bien identique à celle de Draparnaud. La description que l’auteur danois a donnée de cette Espèce concorde peu avec celle de l’auteur français. J’admets néanmoins la fulva,telle qu’elle a été comprise par Draparnaud, puisque je ne connais pas le type du Danemark, mais si plus tard l’on vient à être assuré que la forme danoise est différente de celle de France, à laquelle je conserve, pour le moment, l'appellation de fulva, je propose pour notre Espèce française la désigna- üon d’Arnouldia gallica. Spire obtusement conoïde. Stries très fines, ré- gulières. Six tours faiblement convexes; dernier tour un tant soit peu subcaréné. Ouverture plus large que haute. Diam., 3; haut., 2 1/2 millim. Le type aux environs de Lyon et dans les allu- vions du Rhône. J'ai reconnu des échantillons bien semblables au type Lyonnais provenant des environs de Metz, d'Angers, de Troyes, de Jaul- gonne (Aisne), de Meudon près de Paris, de la vallée du Lys près de Luchon, de la forêt du Pi- late près Lucerne, de la vallée de Saint-Maurice, dans le Valais (Suisse), enfin, des alluvions de l'Ébre près de Saragosse (Espagne). ARNOULDIA CALLOPISTICA Zonites callopisticus, Bourg., 1875, et in : Servain, Moll. Esp. et Port., p. 30, 1880; — Hyalinia callopistica, Locard, Moll. Ain, p. 31, 1881; — Conulus callopisticus, ZLocard, Prodr., p. 50, 1883, et Westerlund, F. Palæarct. bin- nen conch., I, 1886, p. 26. Coq. conoïde-globuleuse, à sommet gros et ob- tus; stries très fines; 7 tours bien convexes, à croissance serrée; dernier tour non anguleux, bien rond. Ouverture très étroite dans le sens de la hauteur, très échancrée, arrondie à la base et ressemblant à un croissant lunaire. Diam., 3 à 3 1/4; haut., 3 à 3 1/2 millim. Cette Espèce, d’une taille un peu plus forte que la précédente, vit aux environs de Lyon et dans le dép. de l'Ain [Locard]; alluvions de la Seine à Verrières (Aube), du Gapau, près d'Hyères (Var), et de l'Ebre, près de Saragosse (Espagne . — 333 — ARNOULDIA VESPERALIS Zonites vesperalis, Bourg., 1875, et in: Servain, Moll. Esp. et Port., p. 31, 1880; — Conulus vesperalis, Locard, Prodr., p. 50, 1883, et Westerlund, F. Palæarct. binnen conchyl., I, 1886, p. 26. Coq. conoïde-globuleuse d’une taille plus forte que la callopistica, à 7 tours serrés, un peu moins convexes ; dernier tour convexe-arrondi, sans an- gulation. Ouverture moins échancrée, moins en forme de croissant lunaire, par conséquent un peu plus haute que celle de la précédente. En dessous, petite perforation recouverte à moitié par l’expan- sion du bord columellaire. Diam. et haut., 3 à 3 1/4 millim. Le type aux environs de Toulouse (Haute-Ga- ronne); alluvions de l’Harrach, près Alger. Cette Arnouldie existe également en Espagne. ARNOULDIA IMPROPERA Zonites improperus, Bourg., 1875, et in : Servain, Moll. Esp. et Port., p. 31, 1880; — Conulus improperus, Westerlund, F. Palæarct. binnen- conchyl 11886" p427e C’est cette Espèce que j'ai décrite, à tort, sous le nom de Zonites Mandralisci dans ma Malacolo- gie de l'Algérie, I, p. 69, pl. 1v, fig. 1-4, 1864. Coq. globuleuse-conoïde, à 5 tours; croissance — 334 — spirale peu serrée, assez rapide. Tours régulière- ment convexes-arrondis ; dernier tour bien rond, relativement volumineux. Ouverture grande, peu échancrée, hémisphérique; bord columellaire as- sez fort, recouvrant la perforation, qui est peu pro- noncée. Diam., 2 à 2 1/4; haut., 2 millim. Cette Espèce, dont le type se trouve en Sicile, aux environs de Palerme, vit également en Algé- rie, dans la province de Constantine. ARNOULDIA MANDRALISCI Helix Mandralisci, Bivona, Nuovi Moll. dintorni di Palermo, p. 16, pl. 1, fig. 6 (inexacte), 1839; — Zonites Mandralisci, Bourg., in: Servain, Moll. Esp., p. 31, 1880; — Conulus Mandra- lisci, Westerlund; F. Pal. binnen conchyl, I, 1886, p. 27. Cette Arnouldie que j'ai reçue, dans le temps, de Luidgi Benoit sous le nom d’Helir fulva, esl celle qui se trouve décrite et inexactement figu- rée, sous celte même appellation, dans son ou- vrage sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de la Sicile. Coq. conoïde en dessus, très convexe en dessous, par suite du maximum de [a convexité portée vers la partie supérieure des tours. 7 lours à crois- sance serrée; dernier tour non anguleux, mais convexe, dont la convexité se fait sentir à la partie supérieure, et présentant en-dessous une surface légèrement tectiforme,touten restant un peu bom- — 335 — bée. Ouverture échancrée, lunaire - arrondie. Diam., 2 1/2; haut., 2 millim. Bords de l’'Oréto, près Palerme (Sicile). ARNOULDIA CAVATICA Zonites cavaticus, Bourg., in : Servain, Moll. Esp., p. 32, 1880; — Conulus cavaticus, Wester- Lund, F. Palæarct. binnen conch., I, 1886, pr. Coq. conique-tecliforme, sensiblement angu- leuse (angulosité suivant Ja suture qui est li- néaire); 6 tours à croissance assez rapide, tours en dessus à surface tectiforme; dernier tour for- tement anguleux, presque caréné, convexe en dessous. Ouverture échancrée, peu haute, angu- leuse du côté externe; perforalion ombilicale petite. Diam. et haut., 2 millim. Alluvions de l'Harrach, près Alger, où se trouve le type. Alluvions du Safsaf, près de Philippeville, environs de Constantine. ARNOULDIA MORTONI Helix Mortoni, Jeffreys, in : Linn. trans., XVI, 1830, p. 332; Helix fulva (non Müller, nec Draparnaud), L. Reeve, Land and freshw. Moll., 1863, p. 80, avec fig. ; Zonites Mortoni, Bourg., in: Servain, Moll. Esp., p. 32, 1880 ; Conulus Mortoni, Locard, Prodr., p. 51, 1882, et Westerlund, F. Palæarct. binnen conch., I, 1886, p. 27. — 390 — Coq. déprimée, faiblement conoïde, presque aussi convexe en dessus qu’en dessous. Spire peu élevée ; sommet relativement gros, comme mame- lonné; 5 tours non serrés, assez convexes, à crois- sance régulière; dernier tour subanguleux à sa partie supérieure et convexe en dessous. Ouver- ture échancrée, arrondie à la base; bord columel- laire robuste, recouvrant la perforation. Diam., 2 à 2 1/2; haut., 1 1/2 millim. Cette Espèce, la moins globuleuse de toutes les Arnouldies, vit en Angleterre où on la rencontre dans un assez grand nombre de localités. Je lai recue de Scarborough sous l'appellation d’Helix trochiformis de Montagu. Or, l'Helix trochi- formis de Montagu (Test. Brit., p. 427, pl. un, fig. 9, 1803) ne me paraît pas présenter les caractères de cette Espèce. La frochiformis de Montagu, telle qu’elle est figurée, se rapproche plus de la fulva que de la Mortoni. Cette coquille est vraisemblablement une forme spéciale à lAn- gleterre qui m'est inconnue. En France, la Mortoni a été trouvée aux envi- rons de Toulouse, à l'Élysée Cottin, près de Ba- gnères de Bigorre, etsurles bords du Gapau, près d'Hyères. ARNOULDIA BOURGUIGNATI Hyalinia Bourguignati, Stefani, Moll. viv. Alpi Apuane, in : Bullet. Soc. Mal. ïtal., p. 40, 1883 ; Conulus Bourguignati, Westerlund, F. Palæarct. binnenconchyl., I, 1886, p. 27, et Cat. Palæarct. reg. binnenconch., p. 7, 1890. — 337 — Coq. conoïde-déprimée, presque plus convexe en dessous qu’en dessus. Spire subtectiforme à sommet obtus ; 5 tours à croissance un peu ser- rée, séparés par une suture profonde comme ca- naliculée ; dernier tour fortement anguleux vers sa partie supérieure, presque plan-tectiforme entre la suture et l’angulosité, et bien convexe en des- sous. Ouverture échancrée, un peu plus large que haute, arrondie inférieurement; bord columellaire dilaté supérieurement et recouvrant la région om- bilicale. Diam., 2 1/2, ; haut., 1 1/2 millim. Cette Espèce, qui ne peut être rapprochée que de la Mortont, dont elle difère essentiellement par sa suture canaliculée, vit sur les Alpes Apuanes, à une altitude de 1230 m., dans les prairies de Mosceta (Italie). Toutes ces Arnouldies, dont je viens de rappeler les caractères les plus importants, peuvent se ré- partir : 1° En Espèces au dernier tour plus où moins anguleux. Arnouldia fulva, —— cavatica, —— Mortoni, — Bourguignati. 2° En Espèces au dernier tour arrondi. Arnouldia callopistica, — vesperalis, — impropera, » — Mandralisei. Bull. Soc. malac. France. NII, Juin 1890, — 22 — 3389 — Les formes du premier groupe sont très dis- tinctes les unes des autres. La /ulva, à peine anguleuse, possède une spire conoïde, un tant soit peu bombée, terminée par un sommet obtus ; la cavatica, fortement angu- leuse (angulosité médiane), offre une spire coni- que-tectiforme, à sommet non obtus; les Mortoni et Bourguignali, presque aussi convexes en des- sus qu'en dessous, sont deux coquilles déprimées, pourvues d’un dernier tour anguleux supérieure- ment, se distinguant nettement entre elles par le mode sutural. Les formes du second groupe sont également très différentes. La callopistica a une ouverture tellement échan- crée et étroite que cette ouverture ressemble à un croissant lunaire, tandis que celle de la vesperalis, moins échancrée, est le double plus haute, et que celle de l’impropera est semi-ovale -arrondie; quant à la Mandralisci, dont l'ouverture est très échancrée, cette Espèce offre, au contraire des trois autres caractérisées par un dernier tour ré- gulièrement cylindrique, un maximum de con- vexité porté à la partie supérieure. Toutes ces Espèces diffèrent encore les unes des autres par leur croissance spirale, par le nombre de leurs tours, par le mode de leur con- vexité, etc., enfin par une foule de détails qui sautent aux yeux lorsqu'on compare les unes aux autres les figures que je donne de chacune d'elles. Bull. Soc. Malae. France. VII. Juin 1890. Bull. Soc. malac. France, VII, 1890 PL. VII. EN 2 + + ÉA N co ] | L + > à 12 > n Il ee Sa =T D À. de Vaux-Bidon, del. Imp Edouard Bry, Paris, 1-2 Arnouldia fulva, 3-£ Arn. callopistica, 5-6 Arn vesperahis, 7-6 Ârn impropera, 9-10 Arn. Mandrahsci. 11-12 Arn. cavatica, 13 14 Arn Mortoni, 1517 Arn. Bourguignat. | PL ] 17 hd | À A LONEre nn LR ; PA ILE FE DST | D 0/2. dl vf | ni (4 Es : Ne DETTE (| MOLLUSQUES NOUVEAUX DE L'ARCHIPEL D'HAWAÏI, DE MADAGASCAR ET DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE PAR MCE ANCEY MEMBRE FONDATEUR MICROCYSTIS TURGIDA Testa imperforata, virescenti-cornea, pellucida, globoso-turbinata, nitidissima, fere omnino lævis. Spira conoideo-elevata, obtusa, convexa. Anfrac- tus 5, convexi, sutura lineari, regulariter crescen- tes; ultimus amplus, tumido-rotundatus, infrà convexus, fovea centrali parva. Apertura sub- lunata, infra et extus convexa, vix obliqua, mar- gine columellari arcuato, simplici, haud incras- sato. Diam. maj., 5 1/2; min., 43/4; alt., 41/3; alt. ap., 21/2 millim. Ile de Maui (Baldwin). Très distincte par sa forme turbinée-globuleuse, la hauteur de sa spire, l’absence de callosité ap- préciable sur le bord columellaire et la délicatesse de son test. PUPA MIRABILIS Testa sinistrorsa, intense fusca, cylindraceo- oblonga, summo excepto liris acutis distantibus — 340 — regulariter et oblique sculpta, parum nitens, rimato-perforata. Spira obtusa. Anfractus 6, regu- lariter crescentes, convexi, sutura impressa ; ulti- mus ante aperturam inflatus, postea late subcon- strictus, parum attenuatus, medio impressus, ad umbilicum subcompressus. Apertura vix obliqua, basi dextrorsum leviter prodiens, et ad marginem externum superumque extus producta, lamella dentiformi marginali brevique in pariete prope an- gulum superum ; secunda profunda maxima parie- tali submediana; plica columellari interna valida (oblique intuenti tantum conspicua), lamellisque palatalibus 2, quarum infera guttiformis, brevis, in fauce, et supera longa, marginem atlingens, armata. Lonus.. 21/2; diam, 14/9; /alt ap. 27 millim. Ile d’'Oahu (Baldwin). Intéressante petite coquille, voisine de la P. /y- rata (Gould), et dont j'ai trouvé fortuitement un exemplaire dans l’intérieur de l'ouverture d’une Achatinella mustelina. AMASTRA HELICIFORMIS Testa heliciformis, depressa, late umbilicata (umbilicus apertus, profundus, angulo cireumda- tus, circa 2 millim., saltem adæquans), haud ni- tida, fusca, rugoso-striatula, solidula. Spira de- pressa, latissime conica, obtusiuscula. Anfractus 5, regulariter crescentes, convexiusculi, sutura im- pressa; ultimus carinatus, suprà convexo-declivis, infrà convexus, antice longiuscule vixque deflexus. — 341 — Apertura obliqua, lamina columellari acuta, vol- vente simplicique armata, emarginata, irregulariter circularis, extus angulata, basi rotundata; margi- nibus remotis, columellari recto-declivi, cum ba- sali angulum efformans. Diam. maj., 10; min., 9; alt., 6; alt. ap., 31/2millim. Waianae, ile d’Oahu (Baldwin). Cette coquille, la plus remarquable de toutes les Achatinelles, m'a été adressée sous le nom géné- rique d’Helix ! Si l'on ne s’en tient qu’à l’appa- rence, cetle classification est fondée, car cette Amastra est tout à fait lenticulaire et héliciforme, mais elle doit être classée comme une forme ex- trême, voisine des À. Kauaiensis, agglutinans et sphærica. TORNATELLINA EXTINCTA Testa elongata, oblonga, imperforata, cornea, fragilis, Iævigata, nitida. Spira elongato-conoidea, obtusiuscula. Anfractus 5, convexi, regulariter crescentes, sutura minuta, quasi pellucido-margi- nata; ultimus ovatus, convexus. Apertura subobli- qua, lamella parietali magna validaque et plica columellari acuta, oblique contorta, laminisque verticalibus plus minusve perspicuis interdüm in fauce armata. Long., 2 1/4; diam., 1; alt. apert., 3/4 millim. Dans l’isthme central de Pile de Maui, qui réu- nit la partie orientale à la portion occidentale de l'ile, en compagnie de l’Amastra extincta, Pfeiffer (—= Hartmanni, Newcomb). Le) D 2 — Les sujets que j'ai eus sous les yeux sont morts et ont été recueillis par moi en lavant l'intérieur de l'ouverture de quelques sujets de l’'Amastra extincta, à l’état subfossile. Cette Espèce est aisée à reconnaître parmi ses congénères hawaïennes, à son absence de perfo- ration, à ses lames palatales et à son pli columel- laire simple. HELICINA MAGDALENÆ Testa solida, lenticularis, angulata, luteo-alba, ad aperturam et callum inferum columellarem coccinea, epidermide lutea plerumque decidua tecta. Spira convexa, apice subacuto. Anfractus 4, plani, sutura lineari, vestigiis linearum spiralium interdum impressi; ultimus angulo einctus, supra convexo-declivis, subtus convexus, callo medio crasso erectoque, circumscripto. Apertura obli- qua, subtrigona, extus angulata, margine supero convexo-declivi, basali subconvexo, cum colu- mella brevi angulum obtusum formans. Peristoma simplex, intus, incrassatum. Diam., 5 1/2; min., 41/2; alt., 3 1/3 millim. Tantalus, dans Pile d’Oahu ( prof. Lyons). Cette jolie coquille est peut-être la rhodostoma de Mighels, mais comme cette Espèce est impar- faitement décrite et qu'il existe une autre Æelicina du même nom, dont la publication est antérieure, je crois devoir caractériser de nouveau la forme des iles Sandwich, et je lui donne le nom de ma femme, en témoignage d'affection et pour la re- — 343 — mercier du concours qu’elle n’a cessé de me prêter dans mes travaux. HEMIPLECTA FORMOSA Testa tenuis, quasi oleoso-micans, interne cin- namomea, Carinata, utrinque æqualiter convexa, minute umbilicata (umbilicus membrana fragili coopertus). Spira late perfecteque conica, obtusa. Anfractus 5 1/4, regulariter crescentes, convexius- culi, sutura appressa; primi Iæves, sequentes oblique plus minusve plicatuli; ultimus acute ca- rinatus, supra convexiusculus, infrà convexus, carina ad aperturam obtusiore, subtus lineis in- crementi obsolete sculptus et striis confertis et minutissimis in directionem contrariam dispositis sub valida lente reticulatus. Apertura obliqua, ex- tus subangulala, marginibus callo tenuissimo junetis, remotis, supero convexo-declivi, basali rotundato. Peristoma simplex, acutum, tenue ad columellam tantum in trianguli formam dilatato- expansum. Diam. maj., 29; min., 26; alt., 17; alt. ap., 9 1/2 millim. Antananarivo, Madagascar (Sikora). Cette belle Espèce est intermédiaire entre la Na- nina Teneriffensis ( Angas), et la Nanina Balstoni, du même auteur. Le groupe que ces Espèces mal- 5 I gaches constituent devra vraisemblablement être séparé des Hemiplecta. — 3h44 — AMPELITA SIKORÆ Testa lentiformis, acute carinata, luteo-ochracea, solidula, subnitida, late aperteque umbilicata; umbilicus conicus, angulo obtuso cireumscriptus, tertium diametri subæquans. Spira convexa, pal- lida, obtusissima. Anfractus 4, celeriter crescentes, carinali, Carina ad suturam appressa, oblique striatuli ; ultimus ad finem tenuiter rugoso-striatus, infra lineis incisis spiralibus permultis minutisque sub lente sculptus, superne convexus et ante ca- rinam depressus, inferne convexus, ad aperturam obliquam haud deflexus. Apertura ejusdem formæ ac Helicis xysteræ (Val.), albolabiata. Peristoma incrassatum, Supra expansum, basi reflexum, al- bum. Diam. maj., 3%; min., 28; alt., 14; alt. ap., 9 millim. Antananarivo, Madagascar. Voisine de l'Aelix xystera (Valenciennes) et de l’Helix novacula (Martens). CLEOPATRA MANGOROENSIS Testa ovata, imperforata, solidiuscula, spiraliter exarata, suleis in anfractibus supremis et ad sutu- ram inferiorum evanidis, virescenti-atra, ad aper- turam et partem superam ultimiluteo-tincta, parum nitida. Spira truncata, attenuata ; anfract. superst. 3, convexi, sutura impressa; ullimus magnus, ova- tus. Apertura circa dimidium testæ (decollatæ) adæquans, intus violaceo-fusca, nitida. Peristoma acutum. Operculum extus concavum, nucleo sub- — 945 — laterali. Long., 13; diam., 9 1/2; alt. apert. 7 1/2 mill. Fleuve Mangoro, de Tananarive à la côte orien- tale de Madagascar, à 700 m. d’altitude (Sikora). C’est la troisième Espèce de Cleopatra qui ait été découverte à Madagascar. La première est le Paludomus Madagascartensis, de Brot; la seconde la Cleopatra Trabonjiensis, de Smith (Proc. Zool. Soc., 1882, p. 384, pl. xx, fig. 10-11). Par ses sillons spiraux, la CZ. Mangoroensis se rapproche seulement de la Cleopatra exarata, Bourg. (Paludomus exarata, Martens), du Zan- guébar. Le genre Cleopatra existe aussi dans les petites iles voisines de Madagascar. CORBICULA SIKORÆ Concha pro genere tenuis, deplanata, subæqui- latera, ovalis, nitida, lutea, epidermide ad nates præcipue decidua. Nates submediani, obtusati, vix prominentes. Pagina interna livide alba. Area an- tica ovalis, postica haud angulata nec truncata, subovalis. Basis regulariter lateque arcuata. Su- perficies sulcis concentricis ad marginem vix te- nuioribus sculpta. Diam. antero-post., 11 1/2; alt. (e natibus ad basin), 8 1/2; crass., 5 mill. Fleuve Mangoro, dans l’intérieur de Madagas- car, de Tananarive à la côte orientale, à une alti- tude de 700 mètres au-dessus du niveau de la mer (Sikora). — 346 — Cette Espèce est la seconde du genre, qui à été publiée comme habitant l'ile de Madagascar. La seule qui en était connue est la Corbicula Ma- dagascariensis, E. A. Smith (in : Proc. Zool. Soc., 1882, p. 388, pl. xx, fig. 25-27); elle diffère très notablement de celle-ci. LIMICOLARIA SCULPTURATA Testa ovato-fusiformis, tenuis, perforata, vires- centi-cornea, striis exilibus confertisque oblique sculpturata. Spira ovalis-attenuata, obtusiuscula, apice lævigata. Anfractus 7 convexiusculi, sutura impressa separati, regulariter accrescentes; ulti- mus ovalis, basi attenuatus, striis paulatim post medium evanidis. Apertura oblonga, parum lunata, supra angulata, postice attenuata, vix obliqua. Peristoma acutum, tenue, margine externo ellip- tico, basali brevi, cum columellari recto, late expanso, umbilicum supra obtegenti, infra atte- nuato, ac angulum obtusum efformante. Long., 18; diam, 7 1/2:talt#apèrt71/2;:mill Mozambique (C. F. Ancey). Cette jolie Espèce unicolore ne peut être com- parée qu'avec la Limicolaria lamellosa [Bourg.], de la presqu’ile Oubouari (région à l'Ouest du Tan- ganika), mais son aspect général est fusiforme et son mode de sculpture tout à fait différent. Je l'ai rencontrée, bien que très rarement, dans des sacs de graines provenant du Nord du Mozambique. La plupart des sujets recueillis sont jeunes. = 347 — PONSONBYA LEUCORAPHE Testa parvula, imperforata, ovato-bulimiformis, relative globosa, nitidissima, Iævissima, subpel- lucida, atro-vinosa, ad basim ullimi opalina; spira exigua, acuminata, ad summum lacteo-candida ; anfractus 5-5 1/2 (superiores exigui) sutura albo- marginata discreti; ultimus relative amplus, ven- troso-rotundatus, in directionem axis bene situs, etsubtus prope columellam concavitate vix pro- funda, angulo cireumscripta, signatus; apertura sat obliqua, ovalis; peristoma acutum ad margi- nem columellarum validum et obtusatum; callum inter margines distinctum. Long., 41/2; diam., 3 1/3; alt. ap., 2 1/4 millim. Lac Tanganika (E. Coode Hore). Cette petite Espèce, que je me fais un plaisir de placer sous le nouveau nom générique de Pon- sonbya, en l'honneur de M. Ponsonby, de Lon- dres, appartient à un genre qui n'a de rapport qu'avec celui des Baïizeat. Il se distingue notam- ment de celui-ci, non seulement par la délicatesse de son test, par la non obtusité de son bord pé- ristomal, mais surtout par la croissance de son dernier tour bien dans l’axe de la coquille et non lüthoglyphoïide, c'est-à-dire projetée de gauche à droite comme celle des Baïzea ou de la plupart des Lithoglyphus d'Europe. 1. Bourg., Moll, Giraud Tang., p. 33, 1885. Bull, Soc. malac. France. VI. Juin 1890, ÉTUDE SUR LA NATURE DES VALVES OU PIÈCES ACCESSOIRES CHEZ LES PHOLADIDÆ ET SUR L'IMPORTANCE QUE PRÉSENTE LA CONNAISSANCE DE LEUR TEXTURE HISTOLOGIQUE AU POINT DE VUE DE LA CLASSIFICATION PAR M. LE D' RAPHAEL DUBOIS PROFESSEUR À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON MEMBRE ASSOCIÉ Dans une série de communications orales faites en 1887 à la Société linnéenne de Lyon, sur les enchainements des Mollusques, M. Arnould Lo- card, pour montrer les passages qui existent en- tre les univalves proprement dits où Gastéropo- des, et les bivalves ou Lamellibranches, se basait notamment sur les faits suivants : on classe parmi les Gastéropodes, non seulement des individus univalves, mais encore toute une famille de polyval- ves, comme les Chitonidæ. De même chez les La- mellibranches, il existe des univalves, des bivalves et des polyvalves ; on sait par exemple que lHui- tre, à un certain moment de la vie embryonnaire, est d’abord monovalve avant de devenir bivalve. — 300 — Mais chez les prétendus bivalves, il existe toute une famille qui en réalité est polyvalve, c’est celle des Pholadidæ, dont la coquille se compose d’un certain nombre de pièces. Il s’en suit donc ce fait très important pour la classification des Mollus- ques, que si l’on veut se baser sur la manière d’être de la coquille des animaux adultes, il im- porte que les Chilonidæ terminent la série des Gastéropodes, et que les Pholadidæ commencent celle des Lamellibranches, ces deux familles ne devant pas être classées loin l’une de l’autre dans l'échelle zoologique des tres. Le savant conchy- liologiste lyonnais, M. Locard, faisait, en outre, observer que les Dentales, que l’on classe aujour- d’hui dans une famille à part, celle des Scapho- podes, voisine des Gastéropodes, doit prendre né- cessairement sa place entre les Gastéropodes et les Lamellibranches, puisque, comme l’a dé- montré M. de Lacaze-Duthier, dans leur état em- bryonnaire, leur coquille, comme celle des La- mellibranches, est constituée par deux portions symétriques, qui se réunissent plus tard en un tube unique. Il nous a paru intéressant de vérifier cette don- née théorique par l'examen microscopique, Nous adressant d’abord aux Mollusques les plus par- faits de la famille des Pholadidæ, c’est-à-dire aux Pholas, puis ensuite aux Tarets, nous avons exa- miné si ces animaux étaient réellement polyvalves ou simplement bivalves; en un mot, si quelques- unes des pièces dites accessoires de leur enve- — 391 — loppe testacée étaient bien constituées à la ma- nière des valves véritables, ou bien simplement des parties réellement accessoires à la facon des opercules de certains Gastéropodes. Chez le Pholas dactylus adulte, les valves acces- soires sont représentées en tout par six pièces distinctes. En arrière, se trouve une pièce impaire, mé- diane et légèrement asymétrique, qui occupe, en partie, l’espace laissé libre entre les bords posté- rieurs des deux grandes valves, lesquelles vont en s’éloignant l'une de l’autre à partir de lextrémité postérieure de la charnière. Cette pièce repré- sente le meétaplaxe de Fischer. Elle est en contact par son extrémité antérieure avec une deuxième pièce, médiane également, mais bien symétrique. Cette dernière coiffe la partie terminale de la charnière et recoit, dans deux petites cavités situées de chaque côté de la ligne médiane, sur sa face interne, deux petites cornes charnues, qui ne sont autre chose que les expansions de la partie du manteau recouvrant le muscle externe de la charnière. Cette deuxiè- me valve accessoire médiane peut être consi- dérée comme représentant le mésoplaxe de Fis- cher. Plus en avant encore, se trouvent deux paires de pièces accessoires disposées symétriquement, deux par deux, de chaque côté de la ligne médiane : elles formeraient le protoplaxe de Fischer, qui serait, chez le Pholas dactylus, constitué par qua- __— tn tre valves accessoires distinctes reliées seulement par une mince membrane. Si l’on compare ces différentes pièces entre elles, on est tout d’abord frappé de la différence d'aspect, de consistance et d'épaisseur, qui existe entre le mésoplaxe et les pièces qui constituent le protoplaxe et le métaplaxe. La valve accessoire unique du Mésoplaxe est épaisse, dense, résistante, à bords nettement limi- tés, et présente tous les caractères d’une coquille vraie. Les autres valves accessoires, au contraire, sont minces, translucides, flexibles et comme membraneuses vers leurs bords; elles se confon- dent insensiblement, sans transilion nette, avec la membrane épidermique qui les relie entre elles, et dont elles semblent n'être, à première vue, qu'un épaississement formé par une couche cal- aire déposée sur la surface interne. Si l’on pratique, à la meule, sans décalcification préalable, des coupes minces dans l'épaisseur des valves principales et des valves accessoires, per- pendiculairement à leur surface, on reconnaît aï- sément qu’elles présentent, les unes et les autres, les caractères fondamentaux des véritables co- quilles. Structure d2s valves principales.— La structure des valves principales se rapproche beaucoup de celle qui a été indiquée par Müller pour la co- quille de lAnodonta anatina. De dehors en dedans on rencontre : 1° la cuti- cule ou périostracum de Müller; 2° la couche — 353 — pigmentaire ; 3° la couche des prismes; 4° [a cou- che feuilletée en contact avec les cellules épider- miques externes de la membrane coquillière. L'examen microscopique à la lumière ordinaire transmise montre que ces diverses couches sont constituées, à peu de chose près, comme les couches correspondantes de lArodonta anatina. Nous avons pensé qu’il serait peut-être intéres- sant, pour l'examen de nos coupes, de nous servir de la lumière polarisée qui, jusqu'ici n'a pas été employée, à notre connaissance, pour l'étude his- tologique des coquilles. Lorsque les nicols du microscope polariseur sont croisés, l'extinction de la lumière est com- plète dans tous les points qui correspondent à la cuticule et à la couche pigmentée; au con- traire, la couche feuilletée et la couche des prismes laissent passer la lumière polarisée. La couche des prismes principalement est vivement éclairée ; on distingue alors très nettement la forme des pris- mes, qui est triangulaire. Ils sont dirigés directe- ment de dehors en dedans, et le sommet de l’angle dièdre le plus rapproché de la face supérieure de la préparation est plus sombre que le reste du prisme. Tout le reste du prisme présente une belle couleur verte diaprée de rose, comme cela se produit pour des cristaux dont les axes sont diversement orientés dans une coupe de roche. On distingue alors également, avec une netteté toute particulière, les zones d’accroissement et surtout les fines stries des prismes, disposées en Bull. Soc. Malac. France. VI, Juin 1890. — 23 — 354 — chevrons qui se détachent en noir sur le fond éclairé et donnent au prisme l'aspect de certaines fibres musculaires striées. Dans les valves prin- cipales du Pholas dactylus, ces stries sont très difficiles à apercevoir sans le secours de la [lumière polarisée, et nous croyons que, dans certains cas, l'emploi du microscope polariseur pour l’examen histologique des coquilles, peut rendre de réels services. Structure du mésoplaxe. — Le mésoplaxe pré- sente la même structure que les valves principa- les. Seulement les prismes sont plus épais et affectent la forme de pyramides dont la base est tournée vers la face externe; ils sont également plus ondulés. La base des pyramides est formée de parallélipipèdes aplatis dont les lignes de contact forment des stries présentant les mêmes caractères optiques que celles qui s’observent sur toute la longueur du prisme. Les zones d’accroissement sont très marquées et la couche pigmentaire est très épaisse. Structure des pièces du protoplaxe et du méta- plaxe. — Dans les pièces accessoires, la couche des prismes est profondément modifiée. Ils sont à peine indiqués et la couche qu’ils occupent est sillonnée par des fibres minces en treillis. Les pa- rallélipipèdes, dont nous avons signalé la pré- sence à la base des prismes du mésoplaxe, ne sont plus représentés ici que par des corpuscules el- lipsoïdaux à grand diamètre dirigé de dehors en dedans, et formant par leur assemblage une zone — 355 — plus sombre située vers la partie moyenne de la couche des prismes. Dans la lumière polarisée, les nicols étant croi- sés, la couche des prismes est encore vivement éclairée, mais moins cependant que la couche feuilletée, qui, dans ces pièces accessoires, est très développée. En résumé, on voit par ce qui précède qu'il y a lieu de considérer toutes les pièces accessoires du Pholas dactylus comme de véritables coquilles, plus ou moins parfaites cependant. Grâce à l'extrême obligeance de M. Locard, nous avons pu également étudier la structure de la valve accessoire unique du Pholas candida, d'un tube de Taret (Teredo norwegica, Spengler), et d’une pièce accessoire de ce même Taret. La structure de la pièce unique du Pholas can- dida offre les mêmes caractères que celles du mé- taplaxe et du protoplaxe du Pholas dactylus. Le tube du Taret, que l’on pourrait, peut-être, rapprocher de celui du Pholas tubifera, Sowerby (Panama), présente aussi tous les caractères d’une véritable coquille. Une coupe pratiquée comme nous l'avons in- diqué plus haut et perpendiculairement à l’axe du tube, nous a permis de constater les particularités suivantes : La cuticule est mince, mais la couche pigmen- taire, peu chargée en pigment, est très dévelop- pée; la couche des prismes est un peu moins épaisse que la couche pigmentaire; les prismes — 356 — sont très minces, serrés les uns contre les autres, très droits et affectent une disposition radiante. Ils présentent à la lumière polarisée, quand les nicols sont croisés, les caractères optiques que nous avons signalés à propos de la structure des valves principales du Pholas dactylus. Toutefois les stries sont plus fines. Les lignes d’accroisse- ment sont très nettement marquées, surtout vers la partie la plus interne. Les couches concentri- ques, qui représentent la couche feuilletée, sont nettement dessinées. Structure de la pièce accessoire du Teredo Nor- wegica. — La structure de cette pièce est extré- mement curieuse. Bien qu’elle ne rappelle en rien celle des pièces précédentes, elle doit être considérée également comme une coquille véri- table. Sur une coupe pratiquée vers la partie moyenne de cette pièce et perpendiculairement à son grand axe, on remarque d’abord que la cuticule enve- loppe complètement la coquille. La coupe est bordée extérieurement par une première zone qui présente sur tous ses points, de l'intérieur vers l'extérieur : 1° la cuticule ; 2° la couche pig- mentaire; 3° une couche de prismes très fins, biréfringents, très réguliers et affectant une dis- position radiée. Mais au-dessous de celle-ci, se présente une nouvelle assise où l’on rencontre, dans le même ordre, trois autres couches semblables aux précé- dentes. Le centre de la coupe est occupé par un — 357 — disque ovoïde, à grand diamètre dirigé suivant un plan médian parallèle aux deux faces de la co- quille. Ce disque est formé de prismes radiés très déliés, dont les terminaisons convergent toutes vers le centre. Leur nature est surtout caractérisée par l’action qu'ils exercent sur la lumière polari- sée, mais on n'y peut distinguer aucune des pe- tites stries que l’on observe sur les prismes des valves principales de la Pholade, par exemple. Nous ne pouvons actuellement expliquer le mode de formation de cette singulière coquille, et il serait important de faire sur l'animal frais des recherches pour élucider son mode de formation. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elle rappelle, dans ses traits généraux, l'aspect d’une coupe transversale d’un rostre de Bélemnite, qui aurait été comprimé d'avant en arrière et dont les cou- ches se seraient écartées les unes des autres vers les bords latéraux, la couche axiale restant à peu près cylindrique. Existe-t-il d’autres rapports entre les Céphalo- podes et les Tarets ? c’est une question à laquelle il est difficile de répondre actuellement. Quoi qu'il en soit, les Pholades et les Tarets n'en sont pas moins des Mollusques polyvalves à branchies lamelleuses. Donc, si l’on veut se baser sur la manière d’être de la coquille des animaux adultes pour la classi- fication des Mollusques, il conviendra d'adopter l'opinion si nettement formulée par M. Locard, et on placera particulièrement les Pholadidæ à la — 9358 — téle des Mollusques lametllibranches, à la suite des Scaphopodes et des Gastéropodes, comme l'a fait le savant conchyliologiste lyonnais. Bull. Soc. malac. France. VW. Juin 1890. OC V— TABLE DES MATIÈRES Pages. Ancey (C.-F.). Nouvelles Contributions malacologiques DESSIN) RE Re ee couche — Mollasques nouveaux de l'archipel d'Hawaï, de Mada- gascar et de l'Afrique équatoriale... BAIcRÈRE (l'abbé E.). Nayades de l’Aude. . . . . . . . Borizz (Arturo). Contributions à la faune malacologique dela Catalosnel(2#sulle) RC ne. BouRGUIGNAT (J.-R.). Des formes européennes trocho- hyalinoïdes, classées jusqu'à présent sous le nom gé- HéFIQUeNTeCONUIUS RE Cazior (le capitaine). Description de quelques Mollusques fossiles du terrain lacustre des Baux et de Saint-Rémy, ETAPEOMENCORRS RE ee Core cie Dugois (D' Raphaël). Étude sur la nature des valves ou pièces accessoires chez les Pholadidæ, et sur l’impor- tance que présente la connaissance de leur texture histologique au point de vue de la classification . . . Facor ( Paul). Promenades malacologiques dans le Sud derla France (Re Ste) ER RC FLorence (le frère). Description d’un Planorbe nouveau pourlafaunerfrantalse ee GourDon (Maurice). Catalogue raisonné des Mollusques de la Barousse (Hautes-Pyrénées)... 0. JoussEAUME (le D'F.). Espèces terrestres de Massaouah, de Périm et d’Aden, suivies d’un supplément à la faune malacoloyique de la péninsule arabiqne. . , . ,. . . Locarp (Arnould). Descriplion des Espèces françaises appartenant au genre Mactra 145 133 — 300 — Pages. Locarp. Matériaux pour servir à l’histoire de la mala- cologie francaise (6hsuite) Am En, Mozcerar (Éd.). Ovulidæ et Cypreidæ des côtes mariti- mes dufdépartementauMar, LIEN ME TER. SERVAIN (le D' Georges). Des Acéphales Lamellibranches AUASYSLÉME EUTOPÉ DER DE eee cie 187 103 281 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS GÉNÉRIQUES, SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIQUES Achatina exigua, Menke . . Acme Dupuyi, Paladilhe . Ætheria (genus), Larnarek , Amastra heliciformis, Ancey . Ampelita Sikoræ, Ancey . . . . Ancylus capuloides, Jan . Jani, Bourguignat . . simplex, 14, Anodonta (genus), Cuvier . . Arion Arnouldia (nov. gen.), Bourgui eo. ‘ele, Jette ne anatina, Dupuy. . . . . Ataxiaca, Baichère . cyguæa, Pourguignat. glycella, id. littoralis, Drouët , . Richardi, Bourguignat Saint-Simoniana, Fagot . Sourbieui, Bourguignat , Sturmi, id. subarealis, Fagot . submacilenta, Servain. . rufus, Michaud. . . . subfuscus, id. . Bourguignati, callopistica, cavatica, fulva, id. CE id. id. Gale. — 302 — Arnouldia gallica, Bourguignat . — impropera, td. 4e — Mandralisci, éd. 7 — Mortoni, id. à — vesperalis, id. ds Azeca trigonostoma, id. Te Bauxia (nov. gen.), Caziot . . . . — Allardi, (0 HOME SCARLES — Boulayi, WIRE — Bourguignati, id. . , . — necra, (0 APR LINLEe — Pellati, ide serre — Rouleana, (LATE = viviparæformis, &d. . . . . Belgrandia Bigorriensis, Paladilhe. Buccinum acicula, Müller. . . . peregrum, &d. Bulimus Adenensis, Pfeiffer. — Bulla carnea, Poiret . . . . avenaceus, Bruguière candidus, Deshayes eryx, Westerlund insularis, Albers. labiosus (pars), Kuster . latireflexus, L. Reeve . Matheronius, d'Orbigny . micraulaxus, Bourguignat mumia, Boubée .- .-. . obscurus, Draparnaud . ragius, Jousseaume Sennaaricus, Bourguignat similis, Bruguière . vermiformis, Paladilhe. . spelta, Linneus®, 1... 4 Bythinella canaliculata, Locard . Cæcilianella acicula, Bourguignat . — 363 — Cæcilianella Isseli, Paladilhe .: . . . . . . . Cardium corallinum, Linneus. Pages. — solidum, OR se 7e © RMELEN — stultorum, (6 POP ETS sTorreltie Chambardia (nov. gen.), Bourguignat, . . . . — Bourguignati, Letourneux. . . . — Letourneuxi, Bourguignat. . . — Locardiana, id. + Le — Pharaonum, id, — rhynchoidea, id. Chondrus quatridens, Cuvier . . . . . . . . Clausilia abietina, Dupuy. + . « . . . . . . —éPpidentats;s Mærche + sem mme —. gallica, Bourguignat. . ,; + . . . . — Jaminata Turton CREME SE, —: . nigricans,. À. Schmidt . … … 4... — _parvula, Studer, . . . .. . . . . . — _perexilis, Fagot. . . . . — Pyrenaica, Bourguignat . . . . . . "ww Rolphi/Leacl 2, 222. PS — rugosa, var, Charpentier. . . . . . — Saint-Simonis, Bourguignat . . — Schweinfurthi, Martens , . . . . . Cleopatra Mangoroensis, Ancey . . . . . Cœlestele ægypliaca, Bourguignat. . . . . . — arabica, id. — Bourguignali, Jousseaume. . . . . . — Issélt Bourg uignat PO MMEERNE — Paladilhiana, Neville Che an — stenostoma, Jousseaume. . . . . + . . Colletopterum (genus), Bourguignat. . . . . Conulopolita ( #4, }), Bæœtiger . . . . :. Conulus Bourguignati, Westerlund . . . . . —— callopisticus, Eocard-+, #02" — cavaticus, Westerlund, . . . — falvus,-Locarde "0e Maur cuMeïtelte, Le 89 — 304 — Conulus improperus, Westerlund : . . . . . . . . — Mandralisei, ide vu ete — Mortoni 4 Locard "20. 4000 0 eee — vesperalis td 270, 0 te Corasia leycophthalma/tAncey ss, Cm Corbicula (senus) Mubliecldts nent emo ent, — SIKORR ANGEL CR Tue ARS Gyclophorus Séricatus, Mi 4222" AUURAUMEEERRNe, Cyclostoma Aquensis, Mathéron. . . . . . — circinnus; Sowerby Mise (pe te — elegans, Draparnaud . . . . . — elougatum,.M.de Serres ets — formosum, Boubéte . , , . . — fusculus Pieifrersi SAUCE — læve, Adams et Reeve, , . . . : Cyclolus:atralus/ Ancey,. "Ha nine Cypræa achatidæa, Gray . . . . .. . . . ee HS = AnNUlUS ALINNEUS I. 00 DCE NIEE _— cogcinella, Lamarck 22H — europæa, Montagu. 2.2, are — flaveola, Doublier . , . . . — Gr ICIÉDEn 2 RER — lurida Linneus 6 rm e se — moneta, cf. M — dE PAT) Gran — pediculus (pars) Linneus.s. "3000 — id. (pars), Dillwyn — pullex Solander. 07.3 PAIE RUN ERE — pYrumn Gels. mes — TU INR ee. vo: 3 Dreissensia (Dreissena) (genus), van Beneden . EBinea Anceyi, Nevis, 0. R0Ren EN en — -Layardr AnCeyé 1e eme = dlucidissima Martens... SN RIVER Ernstia. Ernstii, Jousseaume, . . . . . HSE: Eupera (genus), Bourguignat. . , . . . . 4 es re alle ele 0 le | Parez, Euthria cornea, Hidalgo . . . + 447, :, ser se Ml 204 = Ngracilis, Locard 4 + eh M ASMSMRANIENURE 215 — major, id. o « tlsrlsfletuettiolie 209 — minor, Ua à ont ans tleer Te 215 Eutria cornea, Weinkaulf. .… . . 440 0 : ; 20% Ferussacia folliculus, Bourguignat. . . . . 184 — Terveri, CNRS EC te 14-272 Francesia scalaris, Paladilhe . . . . . é 5,94 Fusus lisnarnius, Lamarcke = cent «< 204, 209 Gabillotia (nov. gen.), Servain . . . CHPPES 5 296 — Locardi, 1 Per EP : 296 Gangelia{noy.-gen.},.Anceyts6 ENS nn 163 Helicina-Magdalenæ, Ancey., + 2041, : ent. à 342 Hélicolimax major, Férussac.(père)nin le smnamers . + 0108 Helix agna, Hagenmuller. . .. . . SRE TEAM 178 HN Alarica Fasot 2eme DA PENSE RE C7) + alluvionum, SeELVAN .... OS CRE E 1:76 — aspersa, Müller Pc . 171, 230 — aspila, Bourguignat ... . . . . . . Ë 268 —+ aulacophora, Ancey......, .. … Meme , SNS 100 — Auscilanica, Gourdon, . . . . NPA LS EE 00290 — Bolenensis, Locard. . . . . ARE LRQ Or UE CPE 174 — Carcusiana: Mabille-#.... 2007 à m 176 — Carpensoractensis, Fagot . . . . . + . . . . 174 + carthusiana, Müller. °° rem 172; 232 —* çcatenulala,-Ancey. ., . nr he) “lilou : 151 = cellarid, Muller: Che 2-0 2... RER 14609 =huCostaricensis, Plélfter 0.8... MCMSIENR ARE 154 — id. ROtDE STE IE Hire 450 1. costatas Nüler LT ne 173, 234 +. CreveauxiahaANCEpE EE CN ISERE 152 +. cristallina Müller. Mn NE AU: KT, — Cyzicensis, Galland. . . . . . ; . 176 —- decollata Linneus:.,. sue 184 =. diaphana; Studer. 1-1... +. 230 — episema, Bourguignat. , . . . . . CRUE 172 — 366 — Pages, Helix erema, Bourguignat . NÉ ASE AE 21 VAS ericetorum Müller 2/2", eue 6 173,235 fédata, Hasénmuller 2%). CRE CIRNEne 269 follreulus GToOn0vIus 0. TE Res 184 fulvas Müller 2 RE Se : : : 331 Glanvilana Ancey.#. CNRC RENNES : 157 Grannonensis, Bourguignat .:, .… , +4,42 sex 178 hispida, Linnets shiersite 6173; 1292 hortensts /Mülleres ns. à. veto. 172, 23/1 hylonomia, Bourguignat . AS 231 incerta, Draparnaud . . ‘ ml | Jäbiosas Müller 222,0 8 Nat OS lipicidas Finneus- ele er Mr ee 234 leucophthalma, Pfeiffer. . , . . . . ie 148 léucosticta, Martens. 52.2, AS GRR ne : 08 limosa, Linneus,..,:1#40;...127 2 184 Éinneana, Fieltfer, 5... : 2 Chemin ie 148 lucida Dräparnaud. . ,. - .. DO 2 14169 marilima, d. ARS : à : 177 MandraliseL Bivonæ . 1 Suns VORE Mendranoï, Servain. 2 2 0e Elune 178 Montsicciana, Bofill. . . . . RE SOU Mortont, Jéfireys. ESS... Mur CAEN VON Mouxensis, Fagot: 1/20... ssjnrtemisd A nemoralis, Linneus. . . . D: és LE 172, 230 nitens, Michaud... : 21410, 228 DITIAANMUNEr 2. à » vhiole 228 MITITOS AN RÉEUSSAC , ., 1.1 te CRMOLMAE 170 nitidula, var Draparnaud M9 Dr 1. A0 obscura, Müller... re ICS 4179: :236 odeca, Bourguignat 5 + Ho 231 Dgriaca SEFYAR Es 2... : sr AS Olivieri, Michaud. . . . . 1 112,292 omalisma, Bourguignat. . : PTAAQLE 233 oreina, Fasot 44... A so CO : 235 Perroudiana, Locard . .… . F0 ETS . 171 — 367 Pages, Helix phlomiphila, Mabille . . . . . . . . , : 176 — pisana, Müller . . . . . da 4 Ed . 179 — prinophila, Mabille. , . . . . SARL TA —pulchella Muller ent Cenen, 173, 234 — quatridens, id. ie 2 ee etre 179, 236 =" radiatula, Alder 22: à: : PAR OETENE 229 = Robiniana, Bourguignat, 0-02 PMENEMUROS 7# — Roigiana, Bofill . . . . Poele as ee 26 — iro(undata Müller 25. 0 SR UE PR: 233 — TUNlabriS, Jeflreys POTTER MEME 472, 232 — rupestris, Draparnaud. , . . 173, 233 1 ISCEUpelllna FASO ARE Ce RON 0-0 175 — splendida, Draparnaud . . . . . . . ne CA LUI =. SOUTPIOUL AOL SNS NES EEE 157 — SubCylindricA INNEUS AMEN" ner EL 24 — tabarkana, Letourneux et Bourguignat. . . . . . 17 = eladssyana, |FASOLT 265 ARE 177 == Lerrestris, Chemnitz 0 SPAIN 179 — lherella, Berthier . . . . … . SAT AIRNESS 17 = (rochiiormis, :Montagu, 6 RAR ee Ne 35p = unciperas PICLTEr, SMS NERO _- 152 — id, var DORE OISE 102 —variabilis, Draparnaud :, : 5 SMS UE . 236 — vermiculata, Müller: : : CR EL LE . 171 — viridula, Menke . . . . . ; : 229 — 1 Xalonica, SEVEN CUIR RER 176 Hemiplecta formosa, Ancey. . . . . . . 1. 34 Hyalinia annularis StudeR s T 169 — Bourpuisnatt, SLAM NUE ARERS 336 — LCalopistica ECC RE CN RENE 332 — cellaria, Morch SN SU . .… 169 —:"cçristallina, Agassiz 7 0 EN ARE 170 —=hWadiaphana Ed ER, So . 230 — epipedostoma, Bourguignat. . . . . . . . 229 — incerla, Westerlund . . CR A A 227 — lucida, id, : 170 — 368 — Hyalinia navarrica, Westerlund , . . . . —,nitens Agassiz À, 0... 02 — nitida, Westerlund. , . . . — tnitidosa, É0Carde NS UE — Pradiatula, 14 Ne — septentrionalis, id. . . . . — subradiatula, Gourdon . . , —" Vasconica, LOocard. 2... — viridula, (0 PNR RER Ischurostoma acuminatum, Caziot, . . — Aquense, Bourguignat —- Filholi, id. — formosum, id. Isthmia inomata, Locard . . . . . — MUSCOTUMN, 14. 0 Jolya, (genus), Bourguignat . . . . Lauria dilucida, Gourdon. , . . . . sAtettetMerter se Pages. — 0 Sempront, Westerlund.. » :. « AMP ANNE, — umbilicata, Gray . h., … : . . Læmodonta conica, Pease . . . . . — Deschampsi, Jousseaume , . . Leguminaia {genus}), Conrad . . . . Lepas simplex, BuC'hoz.2. . . . Leptopoma manadense, Pfeiffer. . . Limax agrestis, Linneus . à ... . . . — gagates, Draparnaud ,. . . . — subfuscus, id. RE es S TUIUS AINNeUS US à. SM ANTENNES Limicolaria sculpturata, Ancey . . . Limnæa Cureli, Caziot . . . . . a AUS C di NNISS OM PE NS ME MONRS PMNNTES — peregra, Lamarck . . . . . — lruncatula, Beck. Limnœus fuscus, C. Pfeiffer. . . . . — truncatulus, Jeffreys. . Luvia lurida, Jousseaume. . . . . ARE AV 228 3609 — Pages. Mactra Bourguignati, Locard . 47 — cinerea, Montagu . . . . . 37 —., corallina, LInneus's. 2.1.0 MR Enr 54 — id. yar:,.Monterosato:.. 0eme "50 — crassa, Turton . . . DO ot L0-rOtat ie cn LP — crassatella; Deshayes:.:., 1 AC REEmeEn, 17 ——.. ClIPDtCA, BrOWN., ... MMM SRE SNS 30 — epidermia, Deshayes ‘ : 42 — BlduCa, BOND etes TPE fl — 14": DODOVANE SU AR RRANE RE eAUES 71 = Ngracilis, LOCarde se AP NON PANES ; % — Helvacea, Chenu . . SE LE : MA 67 — id. Chemniizee M Pur DÉS CNE gl — id. Lamarcke- 60 ga — inflata Bronn. 2... 05070 DAS 62 = vilacted, Pol 8. Peu meet 7 — id. Chemnitz . . DRAP NP NOT sn neapolitana, POS 1 Men RL 71 — Paulucciæ, Aradas et Benoit. NE M 50 — solida, Linneus. . . . ste 24 — id. Donovan PE RCE &.. “0e 30 _ tds Nar. Jefireys.. -2- OR 6e 18-0891 — stultorum, Linneus . AR: ete AAA HE à — id. Pennant”. 040 mr doc 12 — subtruncata, Montagu, . . . . . . s'a702 — id. Donoyan-:s samir AC 17 — subtruncatula, Hidalgo. 6.00) mn 7 — triangula, Renieri : . .u. . 7 — id. Deshayes RPRonN Rene er 18 — truncata, Montagu , . . . . . . FES 17 —" vulgaris, Chemnitz mt . 24 Margaritana (genus), Schumacher. . . . nc Cliente 293 Megalomastoma Depereti, Caziot . . . . . . . . : 140 — formosum, Sandberger . . 142 Microcystis turgida;"AnCeya ne ORNE CR ne 9 Milax gagates,) Gray . - : CNP PL + ac VON 168 Bull. Soc. malac. France. VII, Juin 1890, — 24 — 370 — Monetaria annulata y Eocard 44 ni OMenENE ENT EME 110 _ annulus, Rochebrune. . . . . . . 110 — ethnographica, td. : 110 — Harmandiana, 70, MUR : 111 — moneta, RS EC APE £ . 109 Murex,corneus BINNeUS MR MR AUEL Eur 2C4 Mutela (genus)#"SCopoli 7220... CREER . 302 Mutelima/fgenus), Bourguignat . V2 OMMMENOUQut 303 Mya batava Maton et Rackett , . . . . . COUPE 119 Mrhombhoidea, Sehræter.n.nu. .0, L'ORDRE 117 Mytilus anatinus ((pars)/Stuemr + 1.0 128 — cygneus, Linneus. . . . . . UNE PINS s 0. 426 Neérnitaelegans Müller 200, 00 RME 185, 248 Obeliscella Martensi, Jousseaume , . . . . . 99 Orba Tigmaniand, Ancey 2/40 NN PNR SENIRE 146 Ovella Jousseaumei, Bourguignat . . . . . . 10609, 209 Ovulaicarneas Lamarcke 2 0 NN EE 105 — spelta, id. RC “ES PNR S SA106 Paludinella canaliculata, Paladilhe . . . . . 250 PetipesiDeschampsi, Peases MN RMRU Cr , NN 0e 00 — Leoniæ, Ancey 100 Phania Linnæana, id. AE APE TL RENE DES 148 Pharavnia (nov. gen.), Bourguignat. : 1. . . , 1... >. 290 — misramica, id. 290 Physa ataxiaca, Fagot . 185 Pisania cornea, Monterosato . : 204 Pisidium {genus), CG. Pfeiffer … 1. M. 0m. . 288 — OvVampiCcum, ANCey. 4.00 MNIARETNTELE TEE Planorbis Anderssoni, C0 CR PE LL LI SRE) ES 161 — pPyrendicus Boursutgnat. AMENER ME MRMEMEN 248 — rotundatus, Polreti.n.. SAME AL 185 — Salonensis, Florence . . . . . . ‘ 77 Pomatias crassilabris Dupuy: Meet EUESEMEUERMERES ‘ 249 — Montsiccianus Bol MEME 7. 277 — rudicosta, id. : 278 RO ACT CR 249 — subobscurus, Fagot . — 371 — chFelte lotle rente Pages, Ponsonbya-(nov."gen.), Ancey.... {Cu Mens 4Mr MHrmoAl — leucoraphe, 14.4 0, 0 EM RENNES 3#7 Porphyrobaphe galactostoma, id. , . . . . . . ’ 153 — sublabeo, ils, AE ete eine ent 1168 — Vatesi, var, Dohrns 2% 5240: 153 Pseudonodonta ( genus), Bourguignat. . . . . . . . . 300 Bseudodon ((genus) Conrad. +. (etoile 253 Bupaafhnis) Rossmæsslern Ce : 253 — Andorrensis, Bourguignat . 140.) 1, tn. 263 = attenuatt, Faso Een eat rinr 2.181 = VAUIUSeNSIS PI NS A 22807 : 11200 = avenacea, Draparnaud "ten leur «+ 180 — Bigorriensis, Charpentier . . . . . . . . . 237 —HBoñili, Fagot. eu." ati ee 26? = Boileausiana (Charpentier M. MEME NEC ACRE 180 — candida, Lamarc ki RE EN et RD — catalonica, Bofill . . . . UE 5 . 259 = Clansiioides, Boubée ee MR ire EE 238 0 dilucida, Ziégler, 1" OR 241 — eudolicha, Bourguignat . : 255 — Freseriana, Bofill. . . Lis Ré 255 — Gourdoniana, Fagot. . . . . . .. seul 1289 — granum, Draparnaud. . . . . . HR Mol 20 nr vinornata; Michaud Sn ee a 182 — .insularis, Ehrenberg...... .: 89 lt Hilietensis, BORILE PR CR RUE 263 — mirabilis, Ancey . . . . . 339 —. montsicciana, Bofll. ele ete. 263 — ‘Mmuscorum, Draparnaud er CE er 182 = perlionga, Botill ARR ee - 257 = petrotila, Fagot. 65:17 OH «+ 260 er DOUILSICA BONES PORC . ° 258 — pygmæa, Draparnaud . . , . . . . . ST OU 183 — pyrenæaria, Michaud. . . . . SRE TON 237, 266 — id. var. Moquin-Tandon 1.422,41. 210298 — id. var. Fagot et Nansouty. 238 Pupa ringens, Caillaud. . . . . . MES Me 220 = vringieula Michaud .1.0048.., rene 181 — saxicola, Moquin-Tandon . . . . . . . . . . : 260 —wsecale Draparnaud. <6:#40, MANN er mM80,299 = Sempront, Charpentier ee MMM Gi 240 = Sénnaariensis, Pfenlers 60. ER UNIS — similis, Dupuy. . . . . . ete er RO) —Mitriplicata,;Studer 0.0. 01e CORNE TARN INF — umbilicata, Draparnaud. , . . . OO CSP ES 182 — “Vergniesiana, Kusier . . : .: RAM : 110266 Pupilla muscorum, Beck... 4. 4.1..108 MONA a — triplicata, 1e fe tone nel ONU RINLIMEENREERE 241 Rumina decollata,Biss0 , 21...07 0 UD. U TUE set ASE — insularis, Bourguignat. . . . . . + HS SUOMI E SCUIpiariaiChapmanni, AnCeys 10e RMENN PP LEMENE 156 Spatha (senus), Lea... .1:2.0 0. RARE EE RUN ET 315 SpathellalGrenus), Boureuignat. mme EE EneUE 316 SphæeTIUMUBenUuS) SCOPOIL,: 0.12 7 NE NIET NN SE 286 Spiculaielliptics, Gray. ani SRMEREPE ET 0 Eee + “al — solida, (1 PORN CRE PEN EEUI EX CUP s - 24 = ISUDITUNCAIA I Nine eee ll ORRS 13 —"triangula, Het AN Adimsre ? . Lines 7 HAUT UNCHtA GTA EEE R. . LCA NN RS Le Succinea- Pfeifteri, Rossmæssler . . 4.40 M SNS 226 — pyrenaica, Bourguignat. F0 MU 00925 Fellinaradiati, Pennant... .". . 21. CLOS 37 Tornatellina extincta, Ancey . . . . . . : RS Hrigonella=gallcas Da Costa... "RME 30 — radiata, id. RUN APT MAIS EE NST 37 — stultorum, (H:1et A5 Adams UE Ne — subtruncata, Da Costas /122. Je PAU Be: 10. — zonaria, id. D TA CE ON eo DE ra 24 Foi europæd IWeInRAutRe EN Re PSN MERS. 107 — pullex, id. Me RC EU Merle eee 108 frochomorphasabæa; Martens HE EN ARE 98 staudinger:, Ancey. =, . . PR LU CL — 373 — Turbo bidentatus, Strœm,. . Unio laminatus, Mentagu . . , muscorum LINneUS. CU nigricans, Pulteney . (genus)}), Philipsson. . . . . . BalchernmEocarde Ratavars Lamatck..... 1... batavus Locard 2. Bramicus Baichère 50 2. Carcasinus, Sourbieu . . . . fuscellinus, Servain. . . . falsus, Bourguignat. gobionum, id. Jourdheuili, Ray . . . . . meretricis, Bourguignat. . . . padanus, H./Blanc.. 7... plebeius, Dronét. "#00 Requieni, éd. ee te id. var. min'ma, Drouët. . rhomboideus, Moquin-Tandon . rotundatus, Mauduyt . . . Saint-Simonianus, Bourguignat talus, id. Vertigo hermosa, Jousseaume. . , pygmæa, Férussac (père). . . Vitrina ( species), Martens;. . . . . . Zonaria Grayi. LOCard Zonites callopisticus, Bourguignat annularis, Gray. +20. Pages. major, CPieiter EU pellucida, Draparnaud, , . . pyrenaica, Férussac (père) . Servainiana, Saint-Simon . PUDÉOEMIS; 14. NE pyrum, Jousseaume . . cavaticus, id. curs 18% 243 241 245 291 119 119 119 125 118 123 123 122 124 121 124 123 123 122 117 118 de 122 86 183 98 169 168 168 226 226 115 Pages. Zonites epipedostoma, Bourguignat. . . , . . . . . . 229 — , ulvus, Moquin-Tandop. . !:. + . . UM 1381 —— improperus, Bourguignat. . . . . . . 1: le 000 — Mandralisci, id. 1 PES rome M0 — Mortoni, id. lente DU nie Mes — navarricus, C0 SET APE NE EEE outre 228 — septentrionalis, id. RE Te OR ee Me — subradiatulus, Faro... 00,017 "230 — Vasconicus, Bourguignat. . . . . sa rase Al — vesperalis, id. oo AA MEXIQUAS FEEDS 0 NS ea 2 = SUDCYINUTICA DrOUEL. Le... LE ON. 22 — thalassina, Jousseaume . . . . . dre NT IN PSENRSS FIN r- \ CE F2 : M : Rep ee . à "tE: È d fr 4 se d #0 HU Il \ \ | 1 -_- = \ #7” ” \ & À DIGEST OF THE ; LIBRARY PATENTS ÿrary without the No pèrson shall Pe,allowed to rgfain more than five vol- umes at any one tim a special vote of the Council. f Books! may be kept out Due calendar month; no longer without renewal, and rene#fal may not be granted more than twice, ; A fine of five Cent Ae day incurr returned within theftime specified by te rules. The Librarian/ may demand the return,of a book after the expiration @f ten days from the date of b Certain bd0ks, so designated, cannot be ta Library wifhout special permission. ee All/béoks must be returned at least two weeks previous to thé Annual Meeting. Persons are responsible for all injury or loss of books charged to their name. for every volume not from the >