'■^ -\)>' '^S M--'\y'^ ['^ ■M?-;i(i: m>-^ II' 8!:^iî 'm 1^' t «' ^^^^^;V/'r-- Wi m^ âîSe ÏBJM0 te». BULLETIN DE I.A SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION PARIS. — I M r RIM E R 1 E DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. BULLETIN «E LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION FONDÉE LE i 0 FÉVRIER 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 3' SERIE — TOME III AIVI\ÉE 1876 NEW YO»'^sidents. De QUATREFAGES, de rinslilul, ) A. Gi'OFFROY SAINT-HILAIRE, Secrétaire général. E. DUPIN, Secrétaire pour l'intérieur. Maurice GIRARD, Secrétaire du Conseil. C. liAVERET-WATTEL, Secrétaire des séances. Le marquis de SINÉTY, Secrétaire pour l'étranger. GINDRE-MALHERRE, Trésorier. A. RIVIÈRE, Archiviste. MEMBRES DU CONSEIL MM. II. ROULEY, de l'Institut. MM. Alph. MILNE EDWARDS Camille DARESTE. P. -A. PICHOT. DUCHARTRE, de l'Institut. Edgar ROGER. P.-L.-H. FLURY-HÉRARD. RUFFIER. JEANNEL. Marquis de SELVE. Henri LADARRAQUE. Ch. WALL UT. CM co Vice-président honoraire : M. le prince Marc de REAUVAU. S2 Membre honoraire du Conseil: M. de RUFZ DE LAVISON. tf> a. c3t Agent général :M. Jules GRISARD. DÉLÈGUES DU CONSEIL EN FRANCE. Bordeaux, MM. DurieudeMai- SONNKUVE. BoiUng ne-sur- Mer, Alex. Adam. Douai, L. Mauiuce. Le Havre, Henri Delà - ROCHE. Ln Rochc-s-Yon,M'Sl.\). GûURDlN. Marseille, Ant. Hesse, Poiliers, Saint-Quentin, Toulon, Malapeut père, Theillier- Des- jardins. TURREL. DÉLÉGUÉS DU CONSEIL A L'ÉTRANGER. Batavia , M M . J . -C . Ploem , Cernai/ (Eaut-.IfliD), A. ZuRCllEU. Mexico, CnASSiN. Milan, New-OrlertPi , Odessa. Pesth (HoDjrie; , Ch. Drot. Ed. SlLLAN. i* DE BOuRAKOFF. Laiiislas DE Wagner Pltiladelpkie,mi. Th. Wilson. Qui'bec, Rio-Janeiro, Sydney (Ausllâl Téhéran , ]Vesscrling, Henry Joly de Lot- RINIÈKE. De Capanema. Mac Arthur. Tholozan. Gros-Hartmann. COMMISSION DE PUBLICATION. MM. Drouyn de Lhuys, de l'Institut, Président de la Société. A. Geoffroy Saint-Hilaire, Secrétaire général. Ern. CossoN, de l'Institut, ] Comte d'Éprémesnil, f ,,. , ^ ,■ Vice-presulenls. Fred. Jacquemart, l De Quatrefages, de l'Institut, ) E. DuPiN, Secrétaire pour l' intérieur . Maurice Girard, Secrétaire du Conseil. Haveret-Wattel, Secrétaire des séances. Marquis de Sineïy, Secrétaire pour Vctranger. Henri Iîouley , de l'Institut, i Camille Dareste, . Membres du Conseil. Duchartre, de r Institut, ) COMMISSION DES FINANCES- MM. le Président et le Secrétaire général, membres de droit. MM DuriN, Edgar Roger et Frédéric Jacquemart, rapporteur. âj» COMMISSION DES CHEPTELS. MM. le Président et le Secrétaire général, membres de droit. Membres pris dans le Conseil. MM. Dareste. DUCHARTRE. Comte d'Éprémesnil. Gindre-Malherbe. Maurice Girard. A. Rivière, Edgar Roger. Membres pris dans la Sociclé.. MM. I^ Carbonnier. Aimé DuFORT. Le Doux. Docteur Ed. Mène. Ant. QuiHOU. Arthur Touchard. Eus. Vavin. COMMISSION MEDICALE. MM. le Président et le Secrétaire général, membres de droit. MM. DuCHARTRE. Delpecii. GuBLEY. Gubler. MM. II. Labarraque. Maisonneuve. Marais. Edouard MÈNE. COMMISSION PERMANENTE DES RÉCOMPENSES. MM. le Président et le Secrétaire général, membres de droit. Délégués du Conseil : MM. Camille Dareste. Labarraque. MM. Raveret-Wattel. A. Rivière. Délégués des sections : Première section. — Mammifères. — MM. A. Gindre-Malherbe, Deuxième section. — Oiseaux. — Troisième section. — Poissons, etc. — Quatrième section. — Insectes. — Cinquième section. — Végétaux, — Cretté de Palluel. G. Millet. Maurice Girard. Docteur E. Mené. VINGT ET UNIÈME LISTE SUPPLÉIBENTAIRE DES MEMBRES Admissions du 31 mai 1875 au 5 mai 1876. S. M. i.E Roi d'Espagne. S. .\. Skiyp lÎAitr.Acn Ibn Saïd, sultan de Zanzibar. .\rmiei;\ (le docleur Louis-Léon-Cyrille), médecin principal de l'hôpital militaire de liaréges, me fîomiguière, 7, à Toulouse (Haute- (laroiiMf'). AitiiACd.N (Ferdinand d'), vice-président de la Société d'horticulture d'Epernay, à Pierry (Marne). ASSELIN, éiiilcLir, place de l'École-de-iMédecine, à Paris. AiRÉ (Louis), rue lionrdaloue, 5, à Paris. Aixi.vc (Félix d'), ]iropriétaire, au château de Vixouse, commune de Vic- sur-Céré (Cantal). lÎAii.i.vnGEAL' (Léopold), propriétaire, rue Saint-Fiacre, 20, à Paris. lÎAïUîK père, sur le Cours, 29, à Cannes (Alpes-Maritimes). UAiiiîiKit (Maxime), ancien mag-istrat, avenue de Paris, 25, à Versailles (Seine-et-Oise). JÎAiio.N (Gustave), propriétaire, avocat, avenue de Saint-Cloud, 85, à Ver- sailles (Seine-el-Oise). Baron (Edoanl), propriétaire, à Maillezais (Vendée). liÉiiAGUE (comte Octave de), avenue liosquet, 22, à Paris. BiiGUiN (François), directeur de la Société des clôtures poui' chemins de fer, rue Ilautcville, 51, à Paris. r.EUîOM.ME (docteur), houlevard Maillot, U, à Neuilly (Seine). IJEitNAitDOs (.lean,), propriétaire, rue de la Préfecture, à Saint-Brieue (Côtes-du-Nord). BiciiEr.iiEiiGER (Paul), directeur de la papeterie de Claire-Fontaine, à Estival (Vosges). liiKNAiMi':, négociant, rue de Rivoli, 18i, à Paris. Blain (Maurice), château du Cyprès, à Saint-Remy-de-Provence (Bouches- dii-IUiône). Br.ASiNi (Louis), propriétaire, rue Pauquet, 37, à Paris. Bi.EiciFEMA.), directeur du domaine Oued-IJellah, à Cherchell (Al-érie) Bi.ocii (Simon), négociant, rue Charles-Laffitte, 40, à Xeuilly (Seine) Blondel (Charlesj, négociant, à Aire, extra muras (Pas-de-Calais) liniuir-nESCOUTURES (Albert), rue Croix-de-.^ivert, 188, à Paris. BuiLT (P.-C.j, idiarmacien-chimistc, rue de Lourmel, 19, à Paris. LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES. IX BoiSTHiERRY (le marquis Alfred de), boulevard Malesherbes, 92, à Paris. BoNALD (Georges de), boulevard Ilaussmann, 131, à Paris, et château de Vielvayssac, par Rodez (Aveyron). BoNTUS (Edgard), propriétaire à Mareuil, près Philippeville (Algérie). BoitDKT (lîéné), aux Essarois (Cùte-d'Or). BouRÉE (Albert), secrétaire d'Ambassade, boulevard Malesherbes, 50, à Paris. Bourg (le comte Antonin du), rue de Morny, G6, à Paris. BOURGAREI. (Adrien), vice-consul d'Espagne, à Toulon (Var). BOUSSAGUET (Ilippolyte), propriétaire, rue Saint-Michel, 27, à Carcassonne (Aude). BoYENVAL (L.), château de Cellecour, par Chàtillou-sur-I.oing (Loiret). BRÉcnARr» (Marcellin), président du triltunal de commerce, à Poitiers (Vienne). Brinquant (Raoul), propriétaire, château de Villers-aux-Bois, par Avize (Marne). Broussois (Eugène), propriétaire, boulevard Richard- Wallace, 73, à N(;uilly (Seine). Brucker, curé à Bournan. par Trois-Moutiers (Vienne). Cabanes (Joseph), avocat, maire à Aurillac (Cantal). Calvet-Besson, rue Boissy-d'Anglas, 31, à Paris. Candamo (Carlos Conzales), propriélairc, rue Beaujon, 2n, à Paris et château de Condé, près Ih'eteuil (Eure). Carrière (I>ouis-Auguste-Edouard), adjoint au maire de Xeuilly, l'ue Borghèse, 5, à Neuilly (Seine). Carvalhal (comte de), propriétaire à l'île de Madère (Portugal). CÉPL\u (Camille Dom de), propriétaire, Grand'rue , à Carcassonne (Aude). Chabert (Emile), rue de liome, 02, à Paris. Chabot (comte Auguste de), rue l>ortalis, 8, à Paris et château du Parc- Soubise, par Mauchanip (Vendée). Ciiar;neau (Félix), propriétaire, à Vouvant (Vendée). CllARTlER (Pierre), juge de paix, avenue de Nenilly, il), à Xeuilly (Seine). Chaume (Auguste-Louis THIOM de la), ancien notaire, rue Saint-Denis, 33, à Asnières (Seine). Chovet (Clément-Alexandre), place de la Mairie, 2, à Xeuilly (Seine). Clausonne (Paulin de), conseillera la cour d'appel, â .\imes (Gard). Colleau (f.ouis-Charles), secrétaire de la Mairie du IV-^ arrondissement, place Beaudoyer, à Paris. COMINAL (le docteur), médecin-major de 1^^ classe, au 118« de ligne, rue de Lyon, à Pari.5. CONTENSEAU (Léon), boulevard Maillot, iO, â Xeuilly (Seine). Conte (Tony), rue de Naples, 4, à Paris. CoRBiN, propriétaire à Chaudai (Orne). X socirni'; d'acclimatation. Courtois de Yicose (Franck), banquier, liùtel Courtois, à Toulouse (Haute- Garonne). Cousi.N (Louis-Antoiiii';, propriétaire, rue de liivoii, 190, à Paris. CUEVECŒUR (,\uguste-Charles AsSELIN de), rue de Londres, -41, à Paris, et cliàlcau d'IriTsilie, par Taveu (Eure). Daix (Victor), maire d<" lu ville de Neuilly, avenue de ^euilly, 104, à Neuilly iSeMie). Dec.\uvii.le (Emile), à Petit Bourg (Seine-et-Oise). Delabaiuik (le docteur), rue de la Sourdiènî, 31, à Paris. DelettrivZ (Adolphe), chez M"'" Samy, rue Hourdaloue, 5, à Paris, l>Éi.i(:()iUT (Gustave), propriétaire, rue Pasquier, "l'j, à Paris. Dem/.v (Alphonse), notaire, rue de Paris, 52, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). Denizart (P.-V. Narcisse), propriétaire, avenue de Xeuilly, 75, à Xeuilly (Seine). DKi'Aiiii', ^Claude), négociant, rue du. Faut)oarg-Sainl-llonoré,254, à Paris. Derode (Louis), pharmacien, rue de Chàteaudun, 43;, à Paris. Devmène, propriétaire, à Belisle, près Guitres (Gironde). Dharville-Poulet, fabricant, avenue Pereire, (38, à Bois-de-Colombe (Seine). DORIDES (baron des), château de la Verrière, commune de Morannes (Maine-et-Loire). DoRLÉANS, fabricant, route du Landy, 27, à Clichy-la-Garenne (Seine). DouBRÉRE (Jules), commis principal à la Mairie du Vl'= arrondissement, place Sainl-Sulpice, à Paris. Driesens (Victor), rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, 27, à Tournay (Bel- gique). Dl'rois (Abraham), propriétaire, boulevard du Sud, à Avranches (Manche). Du Camp (Maxime), rue de Borne, ()2, à Paris. DuFORT (Aimé), sous-inspecteur de l'enregistrement et des domaines, rue Saint-Honoré, 185, à Paris. DuPLOYÉ (Gustave), sténographe, rue Notre-dame-de-Nazareth, 12, à Paris. DuRANTOiN (Prosper), Commissaire-priscur, rue de Maubeuge, 2(), à Paris. E.NCAUSSE (L.), chimiste, avenue Trudaine, 20, à Paris. ESTiiîAi.-GouiLLY (Marcellin), avocat, avenue de Constantine, 3, à Paris. F.\GARD (Victor), rue Morère, 13, à Paris. Falconnet (Michel), Olicinas del Diario de Manila, à Manille (Iles Philip- pines). Fauche (Eugène), rue de Londres, 28, à Paris. Faulcon de la Goudalie (Albert), propriétaire, au château de Beaudeux, commune de Doussay, par l'Encloilre (Vienne). Fayard, libraire, rue des Moyers, il, à Paris. LISTE SUPPILÉMENTAIRE DES MEMBRES. XI FeldïRAPPE (II. -Anatole), rue Vivieiine, "20, à Paris. FELir.ONDE (Gabriel de), au château de Sanil-Genest, près Riom (Puy-de- Dome). Flahaut, rue de Tivoli, 4, à Paris. FocET (Jules), propriétaire, à Bernay (Eure). FONTETTE fds (Pierre-Frauçois de), avocat, à .Vurillac (Cantal). FoREL (Paul), industriel et propriétaire, à Rupl-sur-Moselle (Vosges). Foucault (Louis-Albert), propriétaire, avenue des Ternes, 85, à Paris. Fradin (Albert), propriétaire, aux Rijoux, coninnune d'Archigny, par Bonneuil-.Matour (Vienne). Frère, au château delà Ikirre, par Ouzouer-sur-Trezée (Loiret). Frys (le comte de), château de Frysemborg, par Aarhuus (Danemark). FuMOUSE aîné (le docteur), boulevard Magenta, 89, à Paris. Gaildraud (Ilenrij, adjoint au maire du Vll« arrondissement, rue du Bac, io, à Paris. Gaillard (Louis), conseiller à la cour d'appel, à Poitiers (Vienne). Gautier (Jules), avocat, rue de Trévise, 43, à Paris. Georges (E. de), vice-consul de Russie, à Bordeaux (Gironde), Georget (Jean-Victor), aviculteur, à Robert-Espagne, par Rar-le-Ruc (Meuse). GÉRARD (Louis), propriétaire, rue de Fleurus, 22, à Pans. Gérard (le baron), rue du Faubourg-Siiint-Honoré, 85, à Paris. &1BERT (Auguste), négociant, rue Charles V, 10; à Paris. Gildas, frère trappiste, au monastère de la Trappe-de-Saint-Paul-Trois- Fontaines, près Rome (Ralie). Godard (Louis), ancien notaire, à Loches (Indre-et-Loire). Godefroy (Edgar), propriétaire, 41, quai de la Pêcherie, à Corbeil (Seine-et-Oise). Goffart (Auguste), propriétaire, château de Rurtin,, par Nouan-le- Fuzelier (Loir-et-Cher). Goupil (Albert), éditeur, rue Chaptal, 9, à Paris. Gros (Fernand), rue Tailbout, 37, à Paris. GUILL.AUME (le docteur Charles), médecin en chef de l'hôpital militaire de Lalla-Marghina, province d'Oran (Algérie,!. Guillaume-Claye (Albert), commissaire-priseur, boulevard Sébastopol, 27, à Paris. Guillaumet (Emile), fabricant, rue Labordère, 29, à Neuilly (Seine). Guillaumet (Léon), manufacturier, à Suresnes (Seine). Guillemain (Paul), ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue d'Am- sterdam, 65, à Paris. Guillotaux (Hippolyte), propriétaire, au chàteaa de la Cardomière, commune de Queveu, arrondissement de Lorient (Morbihan). €uillou (Arthur), propriétaire, rue Bernier, 49, à Angers- (Maine-et- Loire). XII SOCIÉTÉ d'acclimatation. HAïuivilt' docteur Ernest), rue do (loiu'ly, 1, ;\ Paris. II.VTIN lEuLjène), notaire, rue Sainl-IloMoré, 231, à Paris. HdVKLAr.uuE (Paul), rue du Palais, 5, à Lille (Nord). IIiCHKï (Ernest), uégociaut, rue Ilauteville, ;21, à Paris. HuET, propriétaire, à lîraisne (Aisne). IvERNEAU, éleveui-, au Porl-à-l'Anglais, à Vitry-sur-Seine (Seine). Jamin (Paul), maître de forges à Eurville (Haute-iAIarne), et rue Tait- bout, 7S, à Paris. Jordan (Sauison), ingénieur, boulevard Malesherbes, 154, à Paris. Julien (Frédéric), receveur des douanes à Ghantonnay, près Nantes (Le ire- Inférieure). Kaltenmevkii, lieuleiianl-colonel, à P)àle (Suisse). Keiuiauioi; (vicomte (Christian de), cliàteau de Montebise, près Jouarre (Seine-et-Marne). KlÉNER (Jean), à la Forge, par Turckheim, (Alsace-Lorraine). Killian (A.), arcbitecte-paysagiste, l'ue de Brissac, à Angers (Maine-et- Loire). Lacour (Eugène), propriétaire, à Bonnes, canton d'Aubeterre (Cbarente), Laferriére (Josepli), consul du Salvadoi-, rue Saint-Lazare, 62. à Paris. Laflèciie (Ernest-Louisi, négociant, boulevard des Sablons, 5, à Neuilly (Seine). Laimé (Adolplie), propriétaire, rue du Tribunal, à Quimper (Finistère). Lamarciie (Kinile), rue de Louvrec, 91, à Liège (Belgique). IA.MARCHE (Alfred), rue Louvrec, 91, à Liège (Belgique). Latol'r (Gustave), négociant, à Corpeau, par Cbassagnc (Côte-d'Or). Laurense (Arlluir), place du Martroy, 7, à Orléans (Loiret). Laurent-Bichahd (Charles), propriétaire, rue Saint-Honoré, 229, à Paris. Lavater (Charles), avenue du Roule, 29, à Neuilly (Seine). LÉAUTAUD (comte Georges de), propriétaire. Villa Costabelle, près llyères (Var). Lkri,a.n (Edouard), à Couvonges (Meuse). Léchaudel (Camille), à Juvigny-en-Perthois, par Gousances-aux-Forges (.Meuse). Léclair (Jules), avenue deGbàtillon, 15, à Paris. Lée-GiiilI)E, rue Miromesnil, 2, à Pai'is. LÉEMiAiiuT (Uogerj, négociant, ru(! Saint-Guillaume, 35, à Montpellier (Hérault). Lefébure (Edouard), propriétaire, rue de Las-Cases, 7, à Paris, et au Gland, par la Fertè-Vidame (Eure-et-Loire). Lefort, négociant, ([uai de la Gare, 11, à Paris Legenore (Ch. -Auguste), inspecteur des contributions indirectes, avenue des Ternes, 96, à Paris. Legrand (Léon), fabricant de tissus, boulevard Malesherbes, 17 à Paris. LISTE SUPPLEMENTAIRE DES MEMBRES. XIII Lemoine (Alphonse), à Dar-sur-Aube (Aube). Lemoine-Montigny (Chéri), rue de l.a Tour, 75, à Paris. Lenepveli (Théodore), j)ropriétaire, à hx Chàtaigiiei'aie (Vendée). I.Enoux (Benjamin), propriétaire, à Prairies-au-Duc, Nantes (Loire- Inférieure). Leroux (Eitgène), propriétaire, à hx Trinilé-sur-Mer, par Auray (Mor- bilian). Leroux (Jules), rue Copernic, 10, à Nantes (Loire-Inférieure). Lewis-Michel (Arthur), avocat, rue Caumartin, 19, à Paris. LiLEORD (lord), pair d'Angleterre, Lilford hall Oiuidle, Northamptonshire (Angleterre). LOYSEAU (Augustin-Réné), curé, à Vern (Maine-et-Loire). Luc.\s (Joseph), curé-doyen, à la Chartre-sur-Loir (Sartiie). Mablanc (Hugues de), rue Grignon, JO, à Marseille (Bouches-du- Rhône). Mac-Allister (Williams), propriétaire, au château de la Mauvoisinnière, commune de Rouzille, par Ancenis (Loire-Inférieure). Maillard (Michel-Adrien), avocat, à rHerbaiidie, par Confolens (Cha- rente). Mallac (Albert), boulevard Malesherbes, 10, à Paris. Mallet (Charles), membre du Conseil d'administration du chemin de ier Paris-Lyon-Méditerranée, rue d'Anjou-Saint-Honoré, 37, à Paris. Margantin (Alexandre», à Elincourt-Sainte-Marguerite, par Ressons-sur- iMatz (Oise). Marie (Henri), économe de l'hôpital de Pontorson (Manche). Martin (Odile), concessionnaire au Jardin d'acclimatation, à Neuilly (Seine). Martin (André), rue Perdonnet, 1, à Paris. Masurel (Jules), manufacturier, à Roubaix (Nord). Mazard (H. -A.), avenue de Neuilly, 85, à Neuilly (Seine). Mazeau (Edouard), inspecteur de la compagnie du Phénix, avenue de Neuilly, 115, à Neuilly (Seine). Meignan (Charles), industriel, à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Meller (David), avenue de Neuilly, 153, à Neuilly (Seine). - Menant (Louis), notaire, à Couches-les-Mines (Saône-et-Loire). Meslay (Pierre-Michel), architecte, rue de Brest, à Saint-Brieuc (Côtes- du-Nord). Michaux (Albert), propriétaire, ti Bonnières (Seine-et-Oise), et rue de Londres, 58, à Paris. Michel (Marius), quartier Balaguier, à Toulon (Var). MiLLEREAU (Pierr(!), avenue de Neuilly, 185., à Neuilly (Seine). MiNORET (Eugène), propriétaire, rue Murillo, G, à Paris. Miquelard (Charles), propriétaire, à Avrauches (Manche). ^jY SOCIÉTÉ d'AC0L1MATATI0?J. M.STi-.M (r.prn.rd), h Saint-llemy-en-Provence (Bouches-du-Rhône) M.NTA.r.r (c-oinle clo), chàlcau de la Bretcsche, par Ponl-Chuleau (Lo.re- Inférieure). . . r. n /u ,„ MONTBRON (comte Robert de), château de Montagrier, près Rellac (Haute- Vienne). , o • , i MONTÉCOT (marquis Guy de), château de Rrouceel, par Saint-James (Manch(î). . MONTSERRAT (Frédéric de), propriétaire, mines et usines de Fagmareau- Puy-de-Serre (Vendée). t. ■ oin MoREL (Nicolas-Eugène), propriétaire, rue du Faubourg-Samt-Dems, iJU, à l'aris. . MORENO (Gonzalès), propriétaire, rue de Berri, 1 , a Pans. MORICE (le docteur Albert), médecin de marine, à Saigon (Cochinchine). Morillon (Henri), propriétaire, boulevard Haussmann, 52, à Pans, et château de Simple-Asile, par Mézières-en-Brenne (Indre). MoRLAix (Bertrand de la), château du Lou, près Mauron (Morbihan). MosENTHAL (.lules de), consul général de la République de l'Afrique du Sud, boulevard Malesherbes, 89, à Paris. MOUCHY (duc de), (iéi.uté, boulevard de Courcelles, 33, à Paris, et château de Mouchy, par Noailles (Oise). Nodé-Langlois "(Léon), rue Charles-Laflitte, 45 bis, à Neuilly (Seine). ÎSoGUEY, négociant, rue Ausonne, à Bordeaux (Gironde). Olivier-Delamaiu-.he (Gustave), avocat, secrétaire perpétuel de lacadémie d'Hippome, à Bone (Algérie). Orglandes (comte d'), rue de Penthièvre, 2, à Paris. OUNOUS (Léonce d'), château de Verdaïs, Saverdun (Ariége). Palyart (Victor), rue du Faubourg-Saint-Denis, 89, à Paris. Panckoucke (Lucien), propriétaire, à la Serve, commune de Saint-Bonnet, par Riom (Puy-de-Domo). Parlier, ingénieur civil, hôtel Courtois, à Toulouse (Haute-Garonne), Pays-Mellier (Georges), à la Pataudière, par Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire). Peixoto (Camille Gaviao), propriétaire dans la province brésilienne de Saint-Paul et avenue Joséphine, -41, à Paris. Pelletier (Emile), rue Grenela, 64, à Paris. PiciiARD DE la Blanciière, propriétaire, à Fontenay-le-Comle (Vendée). PlÉRON (Alphonse), receveur particulier, à Bernay (Eure). PiTARD (François-Charles), économe du lycée, à Laval (Mayenne). Piton du Gault, propriétaire, au château du Gault, près Saint-James (Manche). Platon, négociant, rue Saint-Georges, 47,. à Paris. Plaut (Julien), au château du Parc, Commune de Saint-Pience, près Avranches (Manche), et rue Mozart, 10, à Paris. Plé (Jules-Edmond), propriétaire, rue des Marguettes, 50, à Paris. LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES. XV POTRON (Auguste), ingénieur, rue Saint-IIonoré, 368, à Paris. PouGiN (Paul), rue des Saints-Pères, 22, à Paris Proa (Adolphe), avocat, boulevard Blossac, à Cliàtclleraut (Vienne). Proutièhe (Auguste), rue des Chanoines, 13, à Saintes (Charente- Inférieure). Prudiiomme (Gustave), rue David, 20, à Paris, et à Oulchy-le-Chàteau (Aisne). PUAUX (Adolphe), fabricant, à Saint-Pierre, près liorr (Alsace-Lorraine). Rainyillkr (Louis de), château de Boismont, près Saint-Valéry-sur-Soninie (Somme). F.ASSE (le baron Henri de), rue Blanche, 63, à Paris. RÉciPON (Emile), propriétaire, conseiller d'arrondissement, rue de Bréa, 9, à Nantes (Loire-Inférieure). Benaudin (Henri), propriétaire, rue de Seine, 6, à Paris. RiGAL (Léon), membre du Conseil général, à Cannes (Alpes-Maritimes). RiQUiER, propriétaire, à Gazereau, près Rambouillet (Seine-et-Oise), et rue d'Astorg, 30, à Paris. Robin de Rarbentane (marquis Léon de), rue du Faubourg-Saint- Ilonoré, 170, à Paris. Rodocanachi (Pierre), avenue Gabrielle, 42, k Paris. Roger (Georges), fabricant, à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Rossignol (Auguste), secrétaire du cercle agricole, boulevard Saint- Germain, 208, à Paris. RoUBLOT (Emmanuel), négociant, rue Malher, 20, à Paris. Roullet (Paul), négociant, à Jarnac (Charente). RoussELET (Ferdinand), conducteur des ponts et chaussées, 104., avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). Sabatier-Mandoll (Alphonse), propriétaire, boulevard de la Préfecture, à Carcassonne (Aude). Saint-Gilles (comte R. de), au château de Fretay-Fougères (llle-et-Vi- laine). Saint-Ouentin iCharles-Fortuné), commandant du génie, à Cambrai, citadelle (Nord). Salle (Pierre-Amédée Laisnel de la) , receveur particulier des contribu- tions indirectes, rue d'Orléans, 26, à Neuilly (Seine). Salmon (Edouard), boulevard des Filles-du-Calvaire, 20, à Paris, et à Clichy (Seine-et-Oise). Sanlaville (Marc), propriétaire, boulevard Voltaire, 64, à Paris. Sapinaud (vicomte de), rue de Ponthieu, 58, à Paris. Saunier (Edouard), propriétaire, à Mérignan (Gironde). Sayette (comte Raoul de la), au Plessis-Baudin, commune de Joué-Etiau (Maine-et-Loire). ScHEDONi DE Camiazzo (le marquis Joseph), boulevard Haussmann, 121, à Paris. XVI SnCIHTÉ D ACCLIMATATION. SciiOTSMANS (Arthur), m'^f^^ociant, rue Doileux-, 9, à Lille (Nord). Sr.i.VM.v (.lulfs), propriélaire-iii^-ciiiour, à la Chateline-Dussière-Gallan 1 (ilaiitc-A'ieiHiP). Skdili.ot (Maurice), rue de l'Odéon, 20, à Paris. SÉGUlKii (baron Tony), aiuieu iirrlVt, Villa-Séguier, à Pillère, près Pau (P.asses-Pyréiiées), et rue d'Astorg, 31, à Paris. SicviiEZ (Adolphe), directeur de l'usine à gaz, à Cambrai (Nord). SiMO.N (Fidèle), di'pulé, rue Vital, 4!2, à Paris, et à Guéniénée-Penfas (Loire-Inférieure). Simon (Samuel), pro|)riétaire, rue Saint-James, 11, à iXeuilly (Seine). Sl.MON l.K lîr.itTRK (l'iéné-fieorges), boulevard Ilaussmann, 162, à Paris. SlVADO.N (Fortuné), avenue de Wagram, "li, à Paris. Smith (.lames), armateur, à Kralingen, près Rotterdam (Pays-Bas). Tai.bot (A.), à Paramé (llle-et-Vilaine). Taschku (Louis-EIie de), au château de Boissier, par Savigné-l'Evèque (Sarthej. Tharel (Louis-Léon), négociant, rue de la Banque, 18, à Paris. Thelieu, ban(juier, rue Chauchat, 10, à Paris. TiLOiUEii (Léoiî), cultivateur, à Cerny-les-Bucy, par Laon (Aisne). Tonx.VT (fiaston), avocat, à Saintes (Charente-Inférieure). ToSTAlN (Albert, inspecteur général des ponls et chaussées, en retraite, rue .Marignan, 21 , à Paris, et château du Chet-des-Ponts, par Sainte- Mère-Eglise (Manchej. Touiî (le comte Edouard du), consul de France, à Turin (Italie). TauuoN (Jt'i'ùme-Féli.xj, propriétaire, avenue des Champs-Elysées, 31, à Paris. Vali.anti.n (Alphonse), rentier, boulevard des Italiens, 11, à Paris. Vatimesnil (Hem-i de), boulevard Latour-Maubourg, 20, à Paris, et château de Vatimesnil, par Etrepagny (Eurei. Vauguvon (Henri de), propriétaire, place de llercé, à Laval (Mayenne). ViElUA (Auguste), propriétaire, rue d'Auinale, 13 bis, à Paris. ViLEN.NE (T.), curé, à la Ouinte, par Coulans (Sarihe). ViLi.A-FuANCA (le baron de), Frégiiezia de Nosse Senhora do Desterro de Ouissaman, province de lîio-Janeiro (Brésil). ViLLEBFtUNE (comte Baoul de la), château de Vilhoel, près Dol-de- Brelagne (Illr-ci-ViJaine). Villehs fEdgard de), attaclii- au cabinet du ministre de la guerre, rue de Grenelle, 12S, à Paris. Wagi\am (le i)rince Alexandre de), rue de la Bochefoucauld, 3, à Paris. Weydemann (Léon), négociant, rue du Bac, 35, à Paris. WlciCEUS (Joseph;, à Tamatave (Madagascar). Williams (John), industriel, rue Piccini, 1i, à Pans. ZEiLLEii,sou.s-directeurdes cristalleries de Baccarat, à Baccarat (Meurthe- et-Mosellej. LISTE SUPPLEMENTAIRE DES MEMHRES. XYII SOCIÉTÉS AGRÉGÉES FRANÇAISES. Ecole d'agriculture de Montpellier, à Montpellier (Hérault'). Sociélé départementale d'horticulture de la Nièvre, à Nevers (Nièvre). SOCIÉTÉS AGRÉGÉES ÉTRANGÈRES. Société économique des Amis du Guatemala, (à Guatemala). Sflciété d'agriculture de Ponta-Delgada, ile Saint-Michel (Açores). 3* SÉRIE, T. III. — Séance puûlique annuelle. DIX-NEUVIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION PROCÈS-YERBAL. Celte séance a été tenue dans la salle du théâtre du Vaude- ville, le 5 mai 187(1. Sur l'estrade siégeaient, avec M. Drouyn de Lhuys, membre de rinstilut, président de la Société : MM. Valette, membre de l'Institut, président de la Société protectrice des animaux; de Quatrefages de Bréau, membre de l'Institut, et le comte d'Éprémesnil, vice-présidents delà Société; A. Geoffroy Saint- llilaire, secrétaire général ; Maurice Girard, secrétaire du Conseil; MM. ('amille Dareste, Henri Labarraque et Ruffier, membres du Conseil, et le marquis de Vibraye. On remarquait en outre, dans l'assemblée, MM. de Geofroy, ministre plénipotentiaire de France en Chine; baron d'André; V. Herran, ministre de la République du Honduras; le colonel d'Arnaud-bey, etc., etc., et un grand nombre de notabilités françaises et étrangères. MM'"'' Drouyn de Lhuys, Geoffroy Saint-Ililaire, Ruffier, Riggs, IMarco del Pont, Saulnier, etc., occupaient les loges. M. le marquis de Selve, membre du Conseil, avait bien voulu se charger d'introduire les invités et leur faire les honneurs de la séance, avec plusieurs commissaires qu'il avait désignés. L'orchestre du Jardin d'Acclimatation, dirigé par M. Mayeur, prêtait son concours à cette solennité. La séance a été ouverte par un discours de M. Drouyn de Lhuys, sur la Migration des végétaux. A la suite de cette intéressante dissertation, vivement ap- plaudie par l'auditoire, M. A. Geoffroy Saint-Ililaire, secré- taire général, a présenté le rapport sur les récompenses. Il a fait remarquer que les prix encore à décerner sont au nom- bre de quatre-vingt-cinq dont quatre-vingt-un fondés par la Société, et quatre provenant de fondations particulières. PRIX EXTRAORDINAIRES ENCORE A DÉCERNER GENERALITES. 1" — 1§63. — Primes pour les travaux théoriques relatifs à Tacclimatation. § I. Les travaux théoriques sur des questions relatives à l'acclima- tation pourront être récompensés, chaque année, par des primes spéciales de 500 francs au moins. La Société voudrait voir étudier particulièrement les causes qui peuvent s'opposer à l'acclimatation, et les moyens qui peuvent servir à prévenir ou à combattre leurs effets, § II. Il pourra, en outre, être accordé dans chaque section des primes ou des médailles aux auteurs de travaux relatifs aux questions dont s'occupe la Société. Ces travaux devront être de nature ta servir de guide dans les ap- plications prati(iues ou propres à les vulgariser. Les ouvrages (imprimés ou manuscrits) devront être remis à la Société avant le i^' juillet de chaque année. 2" — l§f»î. — Prix pour les travaux de zoologie pure, pouvant servir de guide dans les applications. La Société, voulant encourager les travaux de Zoologie pure (mo- îiographies génériques, recherches d'anatomie comparée, études embryogéniques, etc.) qui servent si souvent de guide dans les ap- plications utilitaires de cette science, et rendent facile Tintroduclion ■ d'espèces nouvelles ou la multiplication ou le perfectionnement d'es- pèces déjà importées, décernera annuellement, s'il y a lieu, un prix de 500 francs au moins à la meilleure monographie de cet ordre publiée pendant les cinq années précédentes. Elle tiendra particulièrement compte, dans ses jugements, des :applications auxquelles les travaux de zoologie pure appelés à con- • courir auraient déjà conduit, que ces applications aient été faites par les auteurs de ces travaux ou par d'autres personnes. Un exemplaire devra être déposé avant le 1"'' juillet. o- — 1SÎ5. — Des primes ou médailles pourront être accordées aux personnes qui auront démontré, pratiquement ou théoriquement les procédés les plus favorables à la multiplication et à la conserva- tion des animaux essentiellement protecteurs des cultures (crapaud, hérisson, etc.). Concours ouvert jusqu'au 1" déc(;mbre 1880. (1) Le chiffre qui précède l'énoncé des divers prix indique l'année de la fon- dation de ces prix. Tous les prix qui ne portent pas l'indication d'une fondation .particulière sont fondes par la Société. XX SOCIÉTÉ d'acclimatation. 40 — 1S67. — B'rîv pcB'in'iïseS foii«l«' ima* feu m €.1 ÉKIAEAl', liée WELALAIV»»:. Une yTaiidc inrdaille d'or, à l'ofligie d'Isidore Geoffroy Saint- Ililaire, et destinée à continuer les fondations faites les années précédentes, dans l'intention d'honorer la mémoire de l'illustre et intrépide naturaliste voyai;eur Pierre Delalande, frère de M'"'' Guéri- neau. Celte médaille sera décernée, en 1877, au voyageur qui, en Africpie ou en Amérique, aura rendu depuis huit années le plus de services dans l'ordre des travaux de la Société, principalement au |)oint de vue de l'alimentation de l'homme. Les |)ièces rolalives à ce concours devront parvenir à la Société avant le i" déceiuljre 187G. 5" — 1S6 fl. — Introduction d'espèces nouvelles. Il pourra être accordé, dans cliaque section, des primes d'une valeur (le 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle. 0° — 1861. — Pfi'îs fioandés» pas* îVsa M. Afill&N DE 4iEîl»aiCi.\l'. Deux primes, de ^00 francs et de 100 francs, seront décernées, chaque année, pour les hons soins donnés aux animaux ou aux vé- gétaux, soit au Jardin d'acclimatation (^00 francs), soit dans les établissements d'acclimatation se rattachant à la Société (prime de lUO francs). Les pièces relatives à ce concours devront parvenir ù la Société avant le 1'^'' décembre de chaque année. PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. 1" — 18?©. — Introduction en France des belles races asines de l'Orient. On devra faire approuver par la Société d'acclimatation les Anes éta- lons importés, et prouver (pie vingt saillies au moins ont été faites dans l'année par chacun d'eux. l'iîix. — 1000 francs. Concours ouvert jusqu'au l"'' décembre 1880. . 2' — 18«?i. — Domestication complète, application à l'agricul- ture ou emploi dans les villes de l'Héniione {Equus Ilemiùnus) ou du Dauw {E. liuvchelli). La domestication suppose la reproduction en captivité. Concours ouvert ,jus(|u'au ['' déccndjre 1880. Piiix. — 1000 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXI 3" — 1867. — Métissage de riiéinioiie ou de ses congénères (Dauw, Zèbre, Couagga) avec la Jument. On devra avoir obtenu un ou plusieurs métis âgés au moins d'un an. Concours ouvert jus(|u'au 1'' décembre 187G. Prix. — 1000 francs. 4" — 1867. — Propagation des métis de l'Hémione et de ses congénères avec l'Anesso. Ce prix sera décerné à l'éleveur (\n\ aura produit le plus de métis. (Il devra en présenter quatre individus au moins.) Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1876. Prix. — 1000 francs. 5" — 1867. — Elevage de l'Alpaca, de l'Alpa-lama et du Lama. On devra pri'-senter ;ui concours, avant le l^"" décembre 1878, douze su- jets nés chez l'éleveur et âgés d'un an au moins. Prix. — 1500 francs. (3° — 1869. — Pb'êx perpétuel foisadé par feu M"" Ad. MUTKOI\E, née GAS.OT. Une somme annuelle de 100 francs sera, tous les trois ans, con- vertie eu prime de 300 francs (ou médaille d'or de cette valeur), et décernée, ptw concours, au propriétaire ou au fermier qui, eu France ou en Belgique, aura le mieux contribué à la propagation de la race bovine désarmée sarlabot, créée par feu M. le conseiller Ad. Dutrône. Ce prix sera décerné en 1879 et 1882. 7" — 18ÎS. — Gbèvres laitières. On devra présenter 1 Bouc et 8 Cbèvres d'un type uniforme et justifier que trois mois après la parturition les Chèvres donnent 3 litres de lait par jour et par tète. Les concurrents devront présenter un compte des dépenses et recettes occasionnées par l'entretien du ti'oupeau, et faire connaître à quel usage le lait a été employé (lait en nature, beurre, fromage). Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1878. 8° — 1874. — Multiplication en France, à l'état sauvage (dans un grand ]jarc clos de umrs ou en l'orèt), du cerf Wapiti (Cervus Canadensis), du CeiT d'Aristote {Cervus Aristotelis) ou d'une autre grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d'un an. Prix. — 1500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1"" décembre 1880. 9° — 1874. — Multiplication en France, îi l'état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du Cerf axis {Cervus axis), X\ll SOCIÉTÉ d' ACCLIMATATION. (lu Cerf dos Moliiqiios {Cerrus Molucceusis) ou (rime autre espèce- de taille nioyeuiio. On devra faire constater la présence de dix individus au moins nés à l'état de liberté, parmi lesquels six ;uiiinaux seront âgés de plus d'un an. Piux. — 1000 francs. Concours uuverl jusqu'au i''' décembre 188U 10'' — 1^3 -fl. — Multiplication eu France, h l'état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou eu forêt), du Cerf-Cochon {Cervus porcinus), on d'une autre espèce analogue. On devra faire constater la présence de dix individus au moins nés à l'état de liberté, paiMui lesquels six Animaux seront âgés de plus d'un an. Paix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1'^'' décembre 1880. 11'^ — 1SÎ.4. — Multiplication en France, à l'état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du Cerf Pudu {Cercus pndn) ou d'une espèce analogue. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six Animaux seront âgés de plus d'un an.. Piux. — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. 12" — 18Î4. — Multiplication en France, à l'étal sauvage (dans- un grand parc clos de murs ou en forêt), de l'Antilope Canna {Bos- elaphns Oreas) ou d'une autre grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à' l'état de liberté, jiarmi lesquels six animaux seront âgés de plus d'un an.. Piiix. — 1500 francs. Concours ouvert jusqu'au l'"'' décembre 1880. 13" — 183 J. — Multiplication en France, à l'état sauvage (dans un grand parc clos ou en forêt), de l'Antilope Nylgau {Poitax picta) ou d'une autre espèce de taille moyenne. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d'un an.- Prix. — tOOO francs. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. li" — ISî-l. — Multiplication eu France, à l'état sauvage (dans un grand parc dos de nmrs ou eu forêt), d'Antilopes de petite taille. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés déplus d'un an. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. 15" — IS?3. — Introduction en France de Y Hydropotes inermis {Ke ou Chanrj). On devra avoir introduit au moins trois couples de Ke ou Chuncj, et PROCÈS-YERIîAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXIIÎ faire coiisLaler que (i-ois mois après leur iaiporlatioii, ces animaux sonli dans de bonnes conditions de santé. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1876. Piux. — 500 francs. 1(3" — 1SÏ3. — MiiKiplication en France de VUijdropolesinermis- (Ke ou CItaiig). On devra faire constater la présence de dix individus au moins âgés de plus d'un an et issus des reproducteurs importés. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 187G. Piux. — 1000 francs. 17" — IS©5. — Domestication en France du Castor, soit du Ca- nada, soit des bords du Rhône. On devra présenter au moins quatre individus mâles et femelles, nés chez le propriétaire et âgés d'un an au moins. Concours ouvert jusqu'au l"'' déceiu])re 1870. Pmix. — 500 francs. — Le prix sera doublé si l'on présente des indi- vidus de seconde génération. 18" — ISîS. — Multiplication en France, à l'état sauvai^e (dans un grand parc clos de murs ou en foret), de Kaiigurous de gi'ande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d'un an.. Prix. — 1000 francs. Concours ouvert jusqu'au I" décembre 1880. 19" — 1SÎ5. — Multiplication en France, à l'état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), de Kangurous de petite taille. On devra faire constater la présence de dix individus au moins nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d'un an. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au l"' décembre 1880. DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX. 1" — ÎSÎ5. — Un prix de 500 francs sera accordé à l'inventeur d'un genre de nourriture artificielle ou composition pouvant rem- placer partout et <à un prix modéré les œufs de fourmis (nymphes' et larves) pour l'élevage des Perdrix et des Faisans. On devra justifier du plein succès du procédé et livrer ce genre de nour- riture à un prix qui ne sera pas plus élevé que celui des œufs de fourmis. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1880. 2" — 1§64. — Introduction et acclimatation d'un nouveau gibier pris dans la classe des Oiseaux. XXIV sociÉT?: d'acclimatation. Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. On devra présenter plusieurs sujets vivants de seconde génération. > Concours ouvert jusqu'au 1''' décembre 1880. Prix. — 50U à 1000 francs. 3" — 18Î0. — Multiplication et propagation en France ou en Algérie du Serpentaire {Gypogeranus Serpentarius). On devra présenter un couple de ces oiseaux de première génération, et justifier de la possession du couple pi'oducteur et des jeunes obtenus. Concours ouvert jusqu'au l''" décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 4° ■ — "1868. — Acclimatation du Martin triste (Acridotheres tristis), ou d'une espèce analogue en Algérie ou dans le midi de ki France. On devra présenter cinq paires de ces oiseaux, adultes, de seconde gé- nération. Concours ouvert jusqu'au 1^' décembre 1880. Prix. — 500 francs. 5" — 18Î0. — Multiplication en France, à l'état sauvage, de la Pintade ordinaire [Numida Meleagris). On devra faire constater l'existence, sur les terres du propriétaire, d'au moins quatre compagnies de Pintades de six individus chacune, vivant à l'état sauvage. Concours jusqu'au 1'^'' décembre 1876. Prix. — 250 francs. 6" — 1875. — Multiplication en France, à l'état sauvage, du Fai- san vénéré. On devra faire constater rexisteiice d'au moins dix jeunes sujets vivant en liberté et provenant du couple ou des couples lâchés. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1870. Prix. — 5(10 francs. 70 — 1870. — Création d'une race de Poules domestiques pon- dant de gros œufs. On devra présenter au moins douze Poules de 3* génération, constituant une race stable, et donnant régulièrement des œufs atteignant Je poids de 75 grammes. Cette race, créée par la sélection ou par croisement, devra présenter les caractères d'une variété de bonne qualité pour la consom- mation. Concours ouvert jusqu'au i" décembre 1880. Piux. — 500 francs. 8° — 1867. — Reproduction eu captivité du Lophophore [Lopho- phorus lefulgens) eu France. On devra présenter au moins six sujets vivants nés chez le proprié- taire. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1878. Prix. — 500 francs. PROCES-VERBAL DE LA SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE. \XY 9» — 1867. — Reproduction en captivité du Trai>opan [Ceriornis Satyra ou C. TewDiini'kii) en France. On devra présenter au moins six sujets vivants âgés d'un an protluits en captivité et nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusiju'au i"' décembre 1880. Pni\. —500 à 1000 IVancs. 10'' — 1867. — Introduction et multiplication en France, en parquets, du Tétras huppecol [Telrao Ciipido) de l'Amérique du Nord. On devra présenter au moins douze sujets, complètement adultes, nés et élevés chez le propi'i(''taire. Concours ouvert jus([u'au 1'^^'^ décendjre 1880. Prix. — 250 francs. Le prix sei-a doublé si la multiplication du Tétras huppecol a été ob- tenue eu liberté. 11" — 1870. — Multiplication en France, à Tétat sauvage, de la Perdrix de Chine (Galloperdix Sphenura) ou d'une autre Perdrix percheuse. On devra faire constater l'existence d'au moins six sujets vivant en li- berté et provenant du ou des couples lâchés. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1880. Piux. — 300 francs. 12" — 1870. — Importation des grosses espèces de Colins (ori- ginaires du Mexique et du Brésil) et des grandes espèces de Tina- mous de l'Amérique méi'idionale. On devra avoir importé au moins six couples de ces oiseaux et justifier que trois mois après leur importation ils sont dans de bonnes conditions de santé. Prix. — 250 francs. Concours ouvert jusqu'au l''' décembre 1880. 13" — 1870. — Multiplication en volière des grosses espèces de Colins originaires du Me\i(|ue et du Brésil, ou des grandes espèces de Tinamous de rAméri(ine méridionale. On devra présenter dix sujets vivants nés des oiseaux directement im- portés du pays d'origine. Prix. — 300 francs. Concours ouvert jusqu'au 1'-'' décembre 1876. 14" — 1876. — Propagation des Pigeons voyageurs. La Société d'Acclimatation, voulant encourager la propagation des Pi- geons voyageurs, décernera annuellement, s'il y a lieu, des médailles ou des primes en argent aux personnes (|ui auront installé des colondjiers peuplés de Pigeons voyageurs, reconnus de bonne race dans les diverses régions de la France où il n'en existe pas encore. Ces colondjiers devront être installés dans les villes et de préférence dans les places fortes; ils devront être peuplés de dix paires, au moins, de Pigeons voyageurs adultes reproducteurs. Les candidats aux récompenses de la Société devront justilier que leurs Pigeons ont été entraînés et fournir des détails circonstanciés sur les épreuves subies par leurs oiseaux. XXVI SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. j5o — iSîO. — Reproduction de la grande Outarde {Otis tardai à l'état sauvage. On devra prouver (pie trois couples au moins de grandes Outardes ont couvé et élevé leurs jeunes en France, sur les terres du propriétaire. Concours ouvert jus({u'au 1"' décembre 18(S0. Pftix. — 250 francs. jgo — îSî©. — Domestication en France ou en Algérie de l'Ibis sacré (Ibis religiosa) ou de Tlbis falcinelle {Ibis Falcinelliis), ou. d'un antre oiseau destructeur des Souris, Insectes et Mollusques nui- sibles dans les jardins. Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. On devra faire constater l'existence de quatre sujets au moins de pre- mière génération, vivant en liberté autour d'une habitation et nés de pa- rents libres eux-mêmes dans la propriété. Concours ouvert jusqu'au 1''' décembre 1880. Pnrx. — 500 francs. 470 — issî. ■ — Introduction et domestication en France dm Dromée (Casoar de la Nouvelle-Hollande, D. Novœ-HoUandiœ), ou. du Nandou (Autruche d'Amérique, Rhea americana). On devra justifier de la possession d'au moins six Casoars ou Nandous, nés chez le propriétaire et âgés d'un an au moins, ou de quatre Casoars on Nandous de seconde génération. Concours ouvert jusqu'au 1"' décend)re 1878. Prix. — d 500 francs. 18" — 18CT. — Domestication de l'Autruche d'Afrique [Slru- tliio Camelus) en Europe. On devra justifier de la possession d'au moins six Autruches nées chez- le propriétaire et âgées d'un an au moins. Concours ouvert jusqu'au l"" décembre 18S0. Prix. — 1500 francs. 19" — 18Î3. — Domestication d'un nouveau Palmipède utile. On devra présenter au moins dix sujets vivants de seconde génération) produits en captivité. Concours ouvert jusqu'au l"' décembre 1880. ]>Rix. — 1000 francs. TROISIÈME SECTION. — REPTILES, POISSONS, MOLLUSQUES, CRUSTACÉS, ANNÉLIDES. REPTILES. \o — 1S70. — Introduction et multiplication en France de la Grenouille bœuf [Rana mngiem.) de l'Ann-rique du Nord. On devra justifier de la possession de vingt-cinq sujets nés chez le pro- priétaire. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE rUBLTQUE ANNUELLE. \X\U Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. Paix. — 250 francs. POISSONS. 2" — 1860. — Mémoire sur la transformation des marais salants en réservoirs à Poissons. Les auteurs des mémoires devront donner une instruction complète sur la meilleure manière de procéder à celte Iransformalion, en se basant sur les faits déjà observés. Concours ouvert jusqu'au l" décembre 1880. Prix. — 500 francs. 3" — 1873. — Iiilroiliiction dans les eaux douces de la France' d'un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins; ou devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d'un an. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. Puix. — 500 francs. A° — ISÎS. — Acclimatation dans les eaux douces de la France- d'un nouveau Poisson alimentaire. Concours ouvert jusqu'au !'='■ décembre 1880. Puix. — 1000 francs. 5» — i§î3, — Introduction dans les eaux douces de l'Algérie d'un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins; ou; devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d'un an. Concours ouvert jusqu'au ["' décendjre 1880. Prix. — 500 francs. Le prix sera doublé si le poisson introduit est le Gourami. 6°— 185'3. — Acclimatation dans les eaux douces de l'Algérie' d'un nouveau l^oisson alimentaire. Concours ouvert jusqu'au 1'='' décembre 1880. Prix. — lO(Ji) francs. Le prix sera doublé si le poisson acclimaté est le Gourami. 1° — 1S73. — Introduction dans les eaux douces de la Guade- loupe ou de la Martinique d'un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins; on devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d'un an. Concours ouvert jusiju'au l''' décembre 1880. Prix. — 500 francs. Le prix sera doublé si le poisson introduit est le Gourami. 8° — 18 î S. — Acclimatation dans les eaux douces de la Guade- loupe et delà Martinique d'un nouveau Poisson alimentaire. Concours ouvert jusqu'au l"" décembre 1880. Prix. — 1000 francs. Le prix sera doublé si le poisson acclimaté est le Gourami. XXVIII SOCIETE D ACCLIMATATION. Qo — 18Î6. — Mulliplicatinn en France du Salmo fontinalis de l'Amérique du Nord. On devra présenter au moins cinquante sujets, âgés d'un an, nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu'au I'' déceia])re 1880. Prix. — 500 francs. jO" — 1874. — lutroduclion en France du Coregonus otsego de l'Amérique du Nord. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins, et l'on devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d'un an. Concours ouvert jusqu'au 1'^'" décembre 1880. PuTX. — 500 francs. Si dos multiplications dn Corcf/onus otsego ont été obtenues en France, le prix sera doublé. llo — 18Î4.— Introduction en France du Salmo qu'mnat da l'Amérique du Nord. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins, et Ton devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d'un an. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. Piux. — 500 francs. Si des nndtiplications du Salmo quinnat ont été obtenues en France, le prix sera doublé. MOLLUSQUES. 12» — 1867.^ — Acclimatation et propagation d'un Mollusque utile d'espèce terrestre, lluviatile ou marine, resté jusqu'à ce jour étranger k notre pays. — Cette acclimatation devra avoir donné lieu à une exploitation industrielle; ses produits alimentaires ou autres seront examinés par la Société. Concours ouvert jusqu'au 1'''' décembre 1880. Prix. — 5t)0 francs. 13" ^1860. — Reproduction artificielle des Huîtres.— Un prix de 1000 francs sera décerné pour le meilleur travail indiquant, au point de vue pratique, les méthodes les plus propres à assurer cette reproduction artificielle. L'ouvrage devra en outre faire connaître d'une mauière précise les conditions à remplir pour obtenir les au- torisations de créer des établissements huitriers, et énumérer les travaux que comportent les bancs d'Huîlres naturels, aussi bien que les caractères auxquels ou peut reconnaître qu'un banc est exploi- table; enfin (pielles sont les mesures qu'il convient de prendre pour reulèvement du coquillage. En un mot, ce travail devra constituer un véritable mamiel d ostréiculture. Concours ouvert jusqu'au 1'^' décembre 1880. PROGES-VERGAL DE LA SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXIX CRUSTACÉS. 14" — 1867. — Jiilrodnction et acclimatation d'un Cnistacé ali- mentaire dans les eaux douces de la France, de l'Algérie, de la Mar- tinique ou de la Guadeloupe. Concours ouvert jusqu'au 1'''' tlccembre l(S(SO. Prix. — 500 francs. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. 1" — 1865. — Acclimatation en Europe ou eu Algérie d'un in- secte producteur de cire autre que l'Abeille. Concours ouvert jusqu'au l""'' décembre IHSO. l»rix. — 1000 francs. SÉRICICULTURE. 2« — 1857. — Acclimalation accomplie eu France ou enAlgérie d'une nouvelle espèce de Ver à soie produisant de la soie bonne à dévider et à employer industriellement. Concours ouvert jusqu'au i''" décembre IcScSO. Prix. — 1000 francs. 3" — S 863. — - Application industrielle de la soie des Attacus Cyiithia et Arrindia, Vers à soie de l'Ailante et du Ricin. On devra présenter plusieurs couples d'étotîes formant ensemble au moins 50 mètres, et fabriquées avec la soie dévidée en lils continus de ï Attacus Ci/nthia ou de VA. Arrindia, ou du métis de ces deux espèces et sans aucun mélange d'autres matières. Les tissus de bourre de soie sont hors de concours. Concours ouvert juscju'au l" décembre 1880. Piux. — 1000 francs. 4 —1864. — Prix fomdé pav M. »ROUYI\ »E LHUIS Membre de riusliuit. Ver à soie du Chêne du Japon {Attacus Yama-ma'i). — Une mé- daille de 1000 francs sera décernée en 1880 pour la meilleure édu- cation en grand du Ver à soie Yaina-maï. On devra : 1" Avoir obtenu, dans une seule saison, une récolte assez consid(''rable pour pouvoir livrer à la filature, et transformer en soie grège de belle qualité au moins 100 kilogrammes de cocons pleins, ou 10 kilogrammes de cocons vides ; 2" Avoir publié ou adressé à la Société unllapport circonstancié pouvant servir de guide aux autres éducateurs, et indi(piant le système suivi et les résultats obtenus, au point de vue de la qualité, de la quantité et des bénéfices réalisés. XXX SOCIÉTÉ d'acclimatation. Les concurrents devront faire parvenir les pièces à l'appui de leur «candidature avant le 1" novembre J880. Nota. — Les Iravaux accomplis, les observations on les découvertes faites sur VYama-mat et sur son acclimalalion et sa pro|ia?:ation d'ici au l'i" décembre pourront prendre part aux récompenses ordinaires et annuelles de la Société, les dioils dos concurrents au prix spécial étant réservés. 50 — 18 î3. — Ver k soie du Chêne de Chine {Attacus Permji). ■ — Une médaille de 1000 francs sera décernée en 1880 pour la meil- leure éducation en grand du Ver à soie de Perny. On devra : 1° Avoir obtenu, dans une seule saison, une récolte assez considévable pour pouvoir livrer à la lllature et transformer en soie grége de belle qualité, au moins 50 kilogrammes de cocons pleins, ou 5 kilogrammes de cocons vides; 2° Avoir publié ou adressé à la Société un Ilapiiort circonstancié pou- 'vant servir de guid-e aux autres éducateurs, et indiquant le système suivi et les résultats obtenus, au point de vue de la qualité, de la quantité et ■des bénéfices réalisés. Les concurrents devront faire parvenir les pièces à l'appui de leur candidature avant le l^' novembre 1880. Nota. — Les travaux accomplis, les observations ou les découvertes faites sur VAHacus Pernyi, sur son acclimatation et sa propagation d'ici au 1" cléccnibro pourront prendre part aux récompenses ordinaires et annuelles de la Société, les droits des concurrents au prix sjiécial étant réservés. 6" — 1865. — Vers à soie du Mûrier. — Etudes théoriques et pratiques sur les diverses maladies qui les atteignent. Les auteurs ■devront, autant que possible, étudier monographiquement une ou plusieurs des maladies qui atteignent les Vers à soie, en préciser les symptômes, faire connaître les altérations organiques qu'elles entraînent, étudier expérimentalement les causes qui leur donnent naissance et les meilleurs moyens à employer pour les combattre. Concours prorogé jusqu'au 1'"' juillet I87G. !<"■ Puix. — "2000 francs. 2^ Piux. — 1000 francs. 7" — ISÎO. — Vers à soie du Miîrier. — Production dans le nord de la France de la graine de Vers à soie de races européennes par de petites éducations. Considérant rinlérèt qu'il y aurait à encourager la production de la graine saine des Vers à soie du Mûrier de races européennes, les prix sont institués pour récompenser dans les bassins de la Seine, de la Somme, de la iMeuse, du Pihin, ainsi que dans la portion sep- tentrionale du bassin de la Loire, les petites éducations qui permet- tront de mettre au grainage des cocons provenant d'éducations dans lesquelles aucune maladie des Vers n'aura été constatée. La Société n'admettra au concours du grainage que les graines de Vers à soie de races européennes. Elle ne primera aucune éducation portant sur plus de 30 grammes de graine pom* une même habitation. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE TUBLIQUE AiNNUELLE. XXXI Mise tau grainage de plus de 50 kilogrammes de cocons. 'Deux. Prix de 500 francs chacun. Mise au grainage de '25 à 50 kilogrammes de cocons. Deux Piux de 200 francs chacun. Mise au grainage de 10 à 25 kilogrammes de cocons. Quatre Prix de 100 francs chacun. Mise au grainage de 5 à 10 kilogrammes de cocons. Dix Prix de 50 francs chacun. Ces primes seront distribuées chaque année, s'il y a //m, jusqu'en 18S0. Les concurrents devront (cette condition est de rigueur) se faire con- maître en temps utile, afin que la Société puisse faire suivre par ses dé- légués la marche des éducations et en constater les résultats. APICULTURE. 8" — lëlO. — Eludes théoriques et pratiques sur les diverses maladies qui atteignent les Abeilles, et principalement sur la loqiœ ■ ou pourriture du couvain. Les auteurs devront, aidant que possible, en préciser les symp- tômes, indiquer les altérations organiques qu'elle entraine, étudier expérimentalement les causes qui la produisent et les meilleurs moyens à employer pour la combattre. Concours ouvert jusqu'au l" décembre 1878. PiUX. — 500 francs. 9° — 1S3'0. — Propagation en France de l'Abeille égyptienne {Apis fa sciât a). On devra justifier de la possession de six colonies vivant chez le pro- priétaire depuis au moins deux ans, en bon état, sans dégénérescence ni hybridation, et de six bons essaims de l'année parfaitement purs, prove- nant des ruches mères ci-dessus désignées. Concours ouvert jusqu'au l'''' décembre 1880. Prix. — 500 francs. 10" — ISîO. — Introduction en France d'une Jlélipone ou Tri- gone (Abeille sans aiguillon) américaine, australienne ou africaine. Présenter une colonie vivant depuis deux ans chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu'au 1""' décend)re 1880. Prix.— 500 francs. CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. 1» — 18 7 3. — riantes de pleine terre utiles et d'ornement, in- troduites en Europe dans ces dix dernières années. Les auteurs devront indiquer dans un livre, ou dans un mémoire étendu, les usages divers de ces plantes, leur pays d'origine, la date de leur in- -troduction, la manière de les cultiver; les décrire et désigner les diffé- XXXII . SOCIÉTÉ d'acclimatation. rentes variétés obtenues depuis leur importation, ainsi que les différents noms sous lesquels ces végélauv sont connus. En d'autres termes, les ouvrages présentés au concours devront pouvoir servir de yidde pratique pour h culture des plantes d'importation nou- velle. , , . .. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1,S80; les ouvrages devront être imprimés et remis à la Société avant le l" juillet. Prix. — r)00 francs. Qo if^ce. — Introduction en France et mise en grande cul- tur'e d'une plante nouvelle pouvant être utilisée pour la nourrittire des bestiaux. Concours prorogé jusqu'au 1"" décembre 1880. 1'^'' Prix. — 500 francs. 2° Pivix. — 300 francs. 30 1§Î0. — Introduction en France d'une espèce végétale propre à être employée pour ralimenlation de l'homme, ou utilisable dans l'industrie ou en médecine. On devra justifier des qualités de la plante introduite, et prouver qu'elle a été cultivée en pleine terre, durant trois années au moins sous le climat de Paris, ou sous un climat analogue. Concours ouvert jusqu'au 1<"' décembre 1880. Prix. — 500 francs. 40 1S70. — Utilisation industrielle du Lo-zà(Rhmnnus utilis), qui produit le vert de Chine. On devra fournir à la Société, sous réserve des droits de propriété, les documents relatifs aux métbodes et procédés employés. On devra éoalement présenter des spécimens d'étoffes teintes en France avec les produits du Lo-za préparés en France. Concours ouvert jusqu'au i"' décembre 1880. Prix. — 500 francs. 50 1868. — Utilisation industrielle de l'Ortie de Chine {Bœh- meriautilis, te}iacissiïïm,e[c.). On devra fournir à la Société, sous réserve des droits de propriété, les documents relatifs aux méthodes et procédés employés. Concours ouvert jusqu'au l"' décendjre 1880. Prix. — 500 francs. Qo 1820. — Introduction en France des espèces de Chêne originaires du japon {Quercus serrata, glamhiligera et autres). Considérant les échecs éprouvés généralement dans les éduca- calions des Vers à soie Yama-tuaï, nourris sur les Chênes européens, on pense qu'il y aurait intérêt à introduire en France les Chênes japonais. Le prix sera décerné à la personne qui pourra justifier de la plantation d'un millier de pieds de Chênes japonais, hauts de 1 mètre au moins, et et qui anra pu faire avec les feuilles de ses arbres une éducation de Vers à soie Yama-maï. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXXIIl Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1880. Prix. — 500 francs. 7" — 1870. — Introduction et culture en France du Noyer d'Amé- rique [Cartja alba), connu aux Etats-Unis sous le nom de Hickory (bois employé dans la construction des voitures léinères). On devra justifier de la plantation sur un demi-hectare de Noyers d'A- mérique hauts de l'",50 au moins. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1880. Prix. — 350 francs. 8" — 18Ï0. — Propagation du Mûrier du Japon .{Morus Japo- nica) dans le nord de hi France. La Société, pensant qu'il y a tout avantage à encourager les ten- tatives de sériciculture pour grainage, et par consé([uent la planta- lion du Mûrier, dans le centre et le nord de la France; Considérant en outre qu'aucune variété de Mûrier ne pourra don- ner des résultats plus assurés que le Mûrier du Japon, récompensera les propagations les plus importantes de cette plante qui auront été faites dans les bassins de la Seint^, de la Somme, de la Meuse, du Rhin et dans la portion septentrionale du bassin de la Loire. Ces primes seront distribuées chaque année, s'il y a lieu, jusqu'en 1880. Deux Piux de 100 francs chacun. Quatre Prix de 50 francs chacun. 9» — 1§@G. — Introduction ou obtention pendant deux années successives d'une variété d'Igname de la Chine (Dioscorea Batatas) joignant à sa qualité supérieure un arrachage beaucoup plus facile. Concours ouvert jusqu'au 1-'' décembre 1880. i"' Prix. — 600 francs. 2" Prix. — iOO francs. 10° — i^îO. Culture du Bambou dans le midi de la France. Le prix sera accordé à celui qui aura : I" Cultivé avec succès le liambou pt/ndanl plus de cinq années et dont les cultures couvriront, au moins pendant les dernières années, un demi- hectare. 2" Exploité industriellement ses cultures de Bambou. Concours ouvert jusqu'au l" décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 11" — ISÎO.— Culture du Bambou dans le centre et le nord de la France. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1" Cultivé avec succès le Bambou pendant plus de cinq années et dont les cultures couvriront, au moins pendant les dernières années, un demi- hectare. 2» Exploité industriellement ses cultures de Bambou. Concours ouvert jusqu'au 1"=' décembre 1880. Deux Prix de 1000 francs chacun. 3* SÉRIE, T. IIL — Séance publique annuelle. C X\\[y . SOCIÉTÉ 1) ACCLIMATATION. 12" — IS^O. — Multiplication des Bambous. On devra faii'(> coiiiiailre t't iloiuontrcr expôrimenlaiement'les procédés- les plus sûrs el les plus rapides pour multiplier les Bauibous. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. Prix. — 500 francs. 13" — ISî^. — Introduction, par semis de glands trnffiers, de- la Truiïe noire dans une contrée où elle est aujourd'hui inconnue. La culture devra être faite suivant les données nouvelles, couvrir aui moins un demi-hectare, et pouvoir livrer des produits de qualité- marchande. Le Prix de 1000 francs sera décerné dans dix ans (en 1882); 14,0 _ f 873, — Culture de YEucalijptus en Algérie. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1» Cultivé avec succès l'EMca/^/pfMS pendant plus de cinq années et dont' les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années, 8 hectares. 2" Exploité industriellement ses cultures A' Eucalyptus. (Concours ouvert jusqu'au l'''" décembre LS80. Prix. — 1000 francs. 150 — . 1S73. — Culture de VEuccdyptns en France et particu- lièrement en Corse. Le ]H"ix sera accordé à celui qui aura : 1" tlullivé avec succès YEucal)jptus pendant plus de cinq années et dont' les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années^ 2 hectares. 2" Exploité industriellement ses cultures (\'Eacaiyptus> Concours ouvert jusqu'au 1" décembi-e 1880. Paix. — 1000 frnncs. \Qo — 1^3®. — Guide théorique et pratique de la culture de- VEiicalyptus. Les auteurs devront surtout étudier, en s'appuyant sur des expériences, et comparativement, quelles sont les espèces d'Encftli/ptus qui peuvent être- cultivées sous les divers climats; faire connaître la nature du sol qui leur- convient, les soins spéciaux de culture que chaque espèce exige, le de- ffré de froid auquel elle résiste et leur valeur relative. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1885. Prix. — 500 francs. 47» — 1SI6. Culture du Jaborandi [Pilocarpuspinnatus) en France ou en Algérie. Le prix sera accordé à celui (pii aura : i° Cultivé avec succès le Jaborandi pendant plus de cinq années. et dont les cultures couvriront, au moins pendant les dernières an- nées, un demi-hectare. 2» Ex})loité commercialement ses cultures de Jaborandi. Concours ouvert jusqu'au 1^'" décembre 1885.- Prix. — 500 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXXV La séance s'est terminée par la distribution des récom- penses. Il a été décerné celte année : 1" Un titre de Membre honoraire; 2" Une grande médaille d'or offerte à la Sodété par ie Mi- nistre de l'agriculture et du commerce. 3" Une grande médaille d'or de la Société; 4" Deux grandes médailles d'argent à rcffigie d'Isidore Geoffroy Saint-IIilaire; 5° Cinq prix ou primes s'élevant à la somme de 1 700 francs ; 0° Dix-huit médailles de première classe; 7" Un rappel de médaille de première classe ; 8° Treize médailles de seconde classe ; 9" Trois mentions honorables ; 10° Les primes annuelles fondées par feu Agron de Gcrmi- gny, d'une valeur totale de oOO francs ; 11° Quatre primes de 50 francs chacune, offertes par l'ad- ministration du Jardin d'Acclimatation. Le Conseil, par décision du 48 avril i876, a arrêté que les discours et les rapports prononcés dans cette séance seraient insérés in-extenso dans le Bulletin mensuel de la Société et placés en tête du volume en cours d'exécution. Le Secrétaire des séances, R A VERET- WaTTEL . DISCOURS D'OUVERTURE MIGRATION DES VÉGÉTAUX Par n. DI(OU¥\ DE LOLTS Président ilo la Sociéto. Mesdames, Messieurs, Nous vous avons souvent parlé de l'acclimatation pratiquée directement, et avec intention, dans le but d'enrichir un pays des espèces qu'il est désirable d'y voir naturaliser. Mais à côté de celte intervention volontaire de l'homme, il s'opère chaque jour des faits de propagation auxquels contribuent tous les agents naturels de transport : l'air, l'eau, les glaciers, les ani- maux. L'homme lui-même rentre dans cette catégorie, lorsque c'est indirectement et sans y songer qu'il participe aux mêmes résultats. Je voudrais aujourd'hui vous faire passer en revue quelques exemples de cette acclimatation inconsciente. Comme le fait remarquer M. Marion dans son livre des Merveilles de la végétation, « c'est assurément l'air qui joue i> le rôle le plus important dans la dissémination des plantes : > une foule de semences légères ne semblent avoir été déco- » rées d'aigrettes ou d'ailes membraneuses que pour être plus D facilement emportées dans ses tourbillons. A cet effet, le » fruit léger de beaucoup de Synanthérées est surmonté d'une « aigrette, de fibrilles étalées, véritable parachute qui s'enlève » au moindre souille du zéphyr. Ravie à la plante mère, à l'aide » de sa nacelle aérienne, la semence accomplit les plus longs î voyages. La plus faible brise du fond des vallées va lim- » planter sur les aiguilles des montagnes. Si la tempête s'élève, » le frêle parachute, se mêlant aux nuages orageux, traverse ) les mers et opère sa descente sur un rivage inconnu ». MIGRATION DES VEGETAUX. XXXVII' M. Auguste de Saint-IIilaire a cité, dans sa Flore française, un cas très-curieux de ces transports à grandes distances par les courants atmosphériques. Vers le milieu du xvir siècle, une peau d'oiseau avait été expédiée du Canada en Angleterre, emballée dans le feuillage d'une Composée, feuillage qui fut jeté au rebut après l'ouverture delà caisse. Les fruits de cette plante, qui sont surmontés de plumules, furent dispersés par le vent aux environs, et de proche en proche se l'épandirent non-seulement en Angleterre, mais en France, après avoir passé la Manche. L'abbé Delarbre écrivait en 1800 qu'il n'en avait rencontré qu'un pied dans toute l'Auvergne; en 1805, MxM. de Saint-Iliiaire et de Salverte retrouvaient cette espèce à chaque pas dans les champs de la Limagne. Aujourd'hui, selon M. Schnctzler, de Lausanne, dans ses Entretiens sur la Botanique, VErigeron canadense s'est propagé en France, en Suisse et dans toute l'Europe. C'est une mauvaise herbe fori commune sur les talus des chemins de fer et dans tous les terrains sablonneux incultes. Par un phénomène analogue, notre Cardon épineux, ap- porté on ne sait comment dans l'Amérique du Sud, envahit les immenses pampas de la Plata. M. Planchon, à qui j'em- prunte ce fait, ajoute que cet échange de plantes nuisibles entre l'ancien et le nouveau monde ne se borne «pas là. Si nos Chiendents et nos Orties infestent les champs et les jardins des États-Unis, c'est en revanche de la Plata que nous sont venues les Lampourdes et certaines Amaranthes, véritable peste des vignobles du sud de l'Europe. Tandis que les fruits des Chardons, des Salsifis, des Bluets, des Eupatoires, des Yalérianes deviennent le jouet des vents, grâce aux aigrettes qui les surmontent, les fruits du Pin, du Sapin, de l'Orme, de l'Érable sont munis d'une ou deux ailes qui les portent au loin. Ceux du Tilleul occupent l'extrémité d'un pédoncule garni lui-même dans sa longueur d'une mince feuille, dite bractée, au moyen de laquelle ces fruits tournoient dans l'air, et vont s'abattre dans les champs ou dans les rues. Chez les plantes et les arbres dont nous venons de parler, les graines ne se séparant pas des fruits, ceux-ci sont directement )) » y XXXYIII SOCIÉTl'] d'acclimatation- pourviis de ces moyens de dissémination. Au contraire, nous dit M. Bocquillon dans son ouvrage intitulé la Vie des plantes, « chez les végétaux à fruits qui s'ouvrent, tels que le Blgnonia, » le Tecoma, le Catalpa, le Saule, le Peuplier, le Laurier.de » Saint-Antoine, le Dompte-venin, le Cotonnier, les graines )) se détachent du fruit, et ce sont elles qui portent les appen- ))• dices. Le Saule et le Peuplier étant d'ailleurs de toutes ces )) plantes les plus communes, on peut facilement constater » l'existence du plumet de leurs graines. A Paris, pendant » l'été, les personnes qui suivent les quais ont, si le vent le » permet, leurs hahits couverts de petites masses de duvet » blanc; un peu d'attention fait découvrir au milieu du duvet > un petit corps brun soigneusement enveloppé ; c'est une )) graine des Peupliers situés près du Pont-Marie ou de ceux » qui avoisinent les Tuileries ». Les eaux courantes viennent en aide aux vents pour cette dispersion des germes. « Tantôt, poursuit le même auteur, ce » sont des graines seulement, tantôt ce sont des fruits qui sont » transportés. Les fruits du Fenouil ressemblent exactement » à de petits bateaux; ils arrivent en si grande quantité, portés » par la mer, sur les rivages de Madère, qu'une haie de cette » île a reçu le nom de baie de Funchal, ou du Fenouil. Les » Noisettes, les Noix ont une forme qui rappelle celle d'un » tonneau; ces fruits flottent facilement: des voyageurs ont. vu » aux États-Unis, au Canada, une énorme quantité de Noix )) entraînées par les courants. » Pendant longtemps on ignora la provenance des Noix de Coco charriées par la mer des Indes, et qui viennent s'échouer sur les côtes du Malabar et de l'archipel des Maldives. Ces fruits gigantesques, larges parfois d'un demi-mètre , et du poids de 20 à 25 kilogrammes, ne sont produits par aucune des terres voisines, et les Hindous, les supposant fournis par des plantes marine? inconnues, les appelaient des Cocos de mer. On a découvert depuis qu'ils proviennent du Lodoicea, magnifique Palmier qui croît aux îles Seychelles, situées sur les côtes orientales d'Afrique, à 400 lieues de la pointe de rinde la plus. rapprochée. M. Schnetzler nous apprend que les MIGRATION DES VKGKTAUX. XXXIX 'Courants de l'océan Paciliquc enliainent, pareillement à "ûrandcs distances les frnits des Cocotiers et des Pandamis du continent américain. Ces fruits s'arrêtent sur les récifs de «Corail élevés du fond de la mer par le travail incessant des \Polypcs;. ils germent, et couvrent bientôt d'une éclatante ver- dure ce qui n'était qu'un écueil à peine visible aux naviga- iteurs. Le botaniste Ilooker a reconnu aux îles Gallapagos plus tde Gent'quaranle espèces de plantes appartenant à l'isllime de Panama. C'est ainsi encore que les gousses énormes d'une .Mimosa grimpante, transportées par les belles eaux bleues et chaudes du Gulf-strearn, ou courant du golfe du Mexique, -à travers l'océan Atlantique, sont poussées sur les rives de la Norvège, où naturellement leurs graines ne trouvent pas une .température suffisante pour germer. Les ruisseaux, les torrents, les rivières, emportent aussi dans leur cours les grains, les fruits, et parfois des végétaux entiers. M. Schnetzler nous montre, en Suisse, les plantes des montagnes descendant d'étape en étape de leurs hauteurs na- tales. Plusieurs jolies espèces de Saxifrages et de Pienoncule ont fini ainsi par s'acclimater dans les plaines au pied des Jilpes. Les bords de. la Sèvre Nantaise, près de son confluent avec Sa Loire, étaient remarquables à la fin du siècle dernier par l'abondance avec laquelle s'y était propag(3 le Lindernia (espèce de Scrofiilariacée qui se trouve du reste sur un :grand nombre de points de la France) . Il y a quatre ou cinq ans, les botanistes de Nantes ont constaté avec surprise que cette ^plante aquatique se trouvait chassée de son domicile par l'in- vasion de rilysanthe, espèce de la même famille, mais d'o- rigine américaine. Ln 1809, M. Ledantec vit les bords vaseux de la Mayenne, au-dessus d'Angers, couverts d'une prodigieuse ■quantité cVIIi/santhes, au milieu desquelles quelques pieds àe Lindernia, grêles et comme étouffés, semblaient les der- niers représenlants de la population indigène, expulsée par sa congénère exotique, dont la présence a depuis été constatée sur les grèves de la Loire elle-même, aux PonIs-de-Cé. D'après une note de M. Boreau insérée dans les Mémoires de s XL SOCIÉTÉ d'acclimatation. la Société académique de Maine-et-Loire, où je puise ces dé- tails, la dissémination rapide de certaines plantes étrangères par les eaux est un fait désormais incontestable. Le Panicum Dicjitaria, Graminée d'Amérique, observée en 1824 aux envi- rons de Bordeaux, s'est propagé abondamment dans les dépar- tements voisins, et a gagné le Midi jusqu'à Toulouse. Une autre Graminée des régions australes, le Stenotaphrum ame- ricanum, enlace de ses puissantes racines les sables de l'em- bouchure de l'Adour. Une Hydrocliaridée , VEIodea cana- densis, a envahi les eaux de l'Angleterre, de l'Ecosse, de la Belgique, de la Hollande et de l'iVUemagne. Au Jardin bota- nique do Berlin, elle a étouffé sous les entrecroisements de ses liges toutes les plantes cultivées dans les bassins, à tel point qu'on a dû en construire de nouveaux. En Belgicjue et ailleurs, on a signalé des drainages rendus inutiles, des ca- naux complètement obstrués par cette plante, de grandes pièces d'eau dans lesquelles elle ne laisse subsister d'autre végétation que la sienne. Cette redoutal)le étrangère avait gagné, dès 4871, plusieurs points de la France : on l'a trouvée aux envi- rons de Brest; plus loin, M. Lamy Ta reconnue dans un étang de la Ilaute-Yienne ; elle pullule dans les eaux des parcs de Paris. Une autre plante de la même ûmiille, le Stratiotes aloides, introduite en 1828 aux alentours du Mans, a suivi le cours de la Sarthe; elle foisonne dans les eaux piès de Mo- rannes et de Chàteauneuf, et infeste à Angers l'élang Saint- Nicolas. Les géologues, dit M. de Candolle dans sa Géogmpliie bo- tanique, ont attiré l'attention sur un mode de transport qui peut avoir de l'importance dans les régions septentrionales, celui qui s'opère par les glaces llotlantes. Les navigateurs des mers polaires ont souvent rencontré des glaçons chargés d'une masse énorme de débris, comme ceux qui forment les moraines ou digues des glaciers des Alpes. Le glaçon, venant à échouer sur une côte éloignée, y dépose en fondant les graines qu'il charriait et qui prennent racine dans leur nouvelle patrie. On explique encore par l'action des glaces flottantes la pré- sence des blocs dits erratiques, épars en si grand nombre sur MIGRATION DES VKGETAUX, XLI le sol de l'Europe septenlrionale. A une époque antérieure à l'apparition de l'homme sur notre planète, lorsqu'une vaste mer, s'étendant de la Baltique à l'Océan polaire, séparait du reste de l'Europe l'île des monts Norvégiens, des massifs de glaces ont porté les roches tiranitiqiies provenant de ces mon- tagnes sur les côtes du Spitzberg, des îles Britanniques, de la Frise; on les rencontre dans les plaines de l.i Prusse, de la Pologne et de la Russie, jusque sur les versants des Carpathes et des monts Ouials. Les botanistes ont reconnu que beaucoup de ces rochers Scandinaves échoués au delà des mers sont en- core revêtus de Licliens, de Mousses et d'autres plantes appar- tenant à des familles de Norvège. On dirait, selon M. Reclus, des colonies de pauvres naufragés jetés sur une plage étran- gère. Les géologues ont donné le nom d'époque glaciaire à la période de cet énorme développement des glaces. Sous l'in- fluence de certaines conditions météorologiques, les glaciers descendirent des hautes montagnes. Les plantes alpestres qui croissent dans leur voisinage les suivirent dans leui' marche, et, lorsqu'ils ont disparu, un petit nombre d'entre elles, assez vigoureuses pour s'adapter à leur nouveau climat, se sont per- pétuées jusqu'à nous. C'est ainsi, nous dit M. Schnetzler, qu'on peut regarder comme des survivants de l'époque gla- ciaire des colonies de Saxifrages, de Primevères, deLinaires, de Soldanelles, de Rhododendrons, qui vivent dispersées sur le plateau suisse et dans les plaines de l'Allemagne septen- trionale, véritables enfants des Alpes descendus du voisinage des neiges éternelles et subsistant au-dessous des limites que ne franchissent pas les membres de leurs familles demeurés dans leur berceau primitif. Les animaux ne concourent pas moins utilement à la pro- pagation végétale. valier Baniffî, professeur ta l'Université de Turin, l'un des^ premiers adhérents à notre Société, qu'il représentait d'une façon, si honorable de l'autre côté des Alpes. Parmi ses membres titulaires, laSociété a également éprouvé des peites fort sensibles : celle de M. Lucy, créateur du Jar- din zoologique de Marseille et qui, après avoir été parmi nous un des ouvriers de la premièi'c heure, se montra dévoué à nos travaux jusqu'aux derniers jours de sa vie ; celle de M. le doc- teur Vouga, professeur à la Faculté des sciences de Neuchàtel, dont les travaux ont exercé une si heureuse influence sur le mouvement scientifique en Suisse, et qui, dans ces dernières années, avait beaucoup contribué au développement de la pis- eiculture dans- ce pays ; enfin, celle de MM. Barbuat-Duplessis, Léopold Bloch, Adolphe Buxtorf, Chevalier, Delpuech de Lomède,Duclos,. baron Falcon, Ilautefeuille, Iluret, Jacobsen, Henri de La Motte d'Annebault, Alfred Lecreux, comte de Mesgrigny, Michal, inspecteur général des ponts-et-chaussées, Mion, de Monicault, ancien préfet, Emile Péreire, Rosalès, Envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire du Chili, Paul Séguin, ingénieur, le prince ïroubetzkoy, qui tous ont part à nos sincères et durables regrets. Si quelque chose pouvait, non pas nous rendre ces pertes moins sensibles, mais, du moins, en atténuer la portée pour les intérêts de l'œuvre commune, ce serait les adhésions s/ précieuses et en si grand nombre que notre Société a reçues pendant ces derniers temps. En l'espace de quelques-mois, notre effectif s'est augmenté dans une proportion considérable, et cet important renfort va donner une activité nouvelle à nos travaux, qui embrassent tant de questions diverses. Vous le savez, en effet, les ressources que nous offre la création sont infinies dans toutes les parties du globe et c'est un champ immense que celui de l'acclimatation et de la domestication des animaux utiles. Aussi, pour apprendre à cultiver ce champ, aie fertiliser, à en tirer le meilleur rendement possible, devons-nous varier et multiplier les essais de fous côtés. C'est précisément là ce que la Société a eu pour but dans l'organi- XLVllI SOCIÉTÉ DACCLIMATATIOxN. salion de ses Cheptels (1), lesquels prennent, chaque année plus d'extension, en donnant de féconds résultats, que per- mettront dorénavant de mieux suivre et de mieux apprécier la forme adoptée, depuis cette année, pour la publication des comptes rendus périodiques fournis par les membres chepte- liers (i). Une innovation non moins utile, dont on recueille déjà le fruit, a été la création delà Chronique (fj), qui complète d'une façon heureuse la publication du DuUeiin. Cette petite feuille bi-mensuelle permet à la Société de communiquer plus fré- quemment avec tous ses membres, pour les avis et renseigne- ments qu'elle a besoin de porter à leur connaissance, et faci- lite surtout, au grand avantage de tous, les relations des sociétaires entre eux. Si, comme le dit Buftbn, « l'homme a moins d'inlluence sur les Oiseaux que sur les Mammifères » en raison de leur in- stinct d'un degré inférieur, et si (des Oiseaux que nous appe- lons domestiques ne sont que des prisonniers », toujours est-il que c'est dans cette classe d'animaux que nous avons le plus d'acquisitions à faire et que ces acquisitions se font, en général, le plus facilement. Presque chaque année plusieurs espèces nouvelles de luxe ou d'utilité viennent prendre place soit dans nos volières, soit dans nos basses-cours, et augmen- ter ainsi nos ressources alimentaires ou contribuer à l'ngré- ment de nos demeures. Ces résultats sont dus aux efforts persévérants d'expérimentateurs sérieux qui, ayant fait une étude approfondie des habitudes et des besoins des espèces dont ils s'occupent, savent placer leurs élèves dans un milieu qui leur convient. Parmi ces éducateurs distingués nous devons mentionner tout spécialement M. Gustave Andelle qui, grâce aux installa- tions savamment combinées de ses riches volières d'Epinac (Saône-et-Loire), a su, malgré des conditions climatériques (1) Chepleh delà Société d' acdunaialion (Dullpliii, 187."), ji. 497). (2) Corresjioyidance des Membres chepteUers (Bulletin, 1875, p. U6, 213, 340, 548, 693). (3) Procès-verbaux (Bulletin, 1876, p. 129]. RAPPORT SIR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLIX relativement peu favorables, mener à bien l'élevage de nom- breux oiseaux exotiques notamment le splendide Faisan de Lady Amherst (1). Ces diverses éducations ont permis à notre zélé confrère, utilement secondé par son habile faisandier, M. Achille Fauque, de laire, particulièrement en ce qui con- cerne les conséquences de la consanguinité, des observations offrant un vif intérêt. Sous le climat plus tempéré de la Touraine, M. Cornély (2) continue, avec la persévérance qu'on lui connaît, ses essais d'acclimatation presque toujours fructueux ; il en est de même de plusieurs de vos anciens lauréats, qui comptent parmi les plus heureux éducateurs, et au nombre desquels nous avons à citer particulièrement M'"' Lagrenée (S), S. Exe. Abraham Pacha (A), MM. vicomlii Aguado (5), marquis d'IIervey de Saint-Denys (G), Delaurier (7), Delamain (8) et Jourdan (0). Des bons soins donnés aux animaux dépend d'ordinau'e, en grande partie, le succès obtenu parles éducateurs. Néanmoins quelque attention qu'il apporte à ses essais, de quelque pré- caution qu'il s'entoure, l'éleveur se trouve fréquemment aux (1) Achille Faiif(uo, ÊducnUonti d'Oiseaux fuites a la faisanderie de M. Gustave Andelle, a Êpituic [HuileHu, 1875, p. \), Ci) Procès-verl)aux (Bulletin, 1875, p. 52). (3j M"'« Lagrénée, qui tient parmi les amateurs d'oiseaux rares un rang si (lislingué, a olitenu cette année dans ses volières la reproduction de la Perruche à tète blanche de Madagascar (Psittacula atiia) (Bulletin, p. 483j. (A-) Les magniliques collections zoologiques créées à r)eicos, par S. Exe. Abra- ham-Pacha, continuent à être dans une situation des plus prosjières. De nouvelles reproductions d'espèces rares y ont encore été obtenues cette année (Bulletin p. 539). (5) La Société a été heureuse de récompenser cette année es succès obtenus par M, le vicomte Aguado, dans sa faisanderie de Sivry-Gourtry, près Melun (Bul- letin, p. 534-). (0) Procès-verhaux (Bulletin, p. 51). (7) M. Delaurier continue avec succès ses élevages de Gallinacés et de Pal- mipèdes exotiques, en même temps que de plusieurs oiseaux de volière, notam- ment des Perruches Edwards, Calopsittes, etc. (Bulletin, p. 484 et ùdO). (8) Philippe Delamain, Educations de Perruches PaUiceps (Bulletin 1875 p. 561). . ' ' (9) Depuis dix ans, M. .Jourdan s'occupe de racclimalation des oiseaux de volière. Sa riche collection compte aujourd'hui plus de quarante variétés de Per- ruches d'Australie, vingt-six variétés de Merles, Mainates ou Martins, et plus de soixante variétés de Gros-Becs de tous pays. Grâce à une excellente 'installation et aux soins intelligents dont elles sont entourées, un grand nombre de ces espèces ont déjà donné des produits (Bulletin, p. 5i0;, 3' SÉRIE, T. III. — Séance publique annuelle. d L SOCIETE D ACCLIMATATION. prises avec des dilïicullés imprévues, avec des maladies encore mal connues qui viennent parfois compromettre les plus belles- espérances de réussite. Telle est, par exemple, cette affectioa si singulière que notre conlrère, M. le docteur Henri Moreau (1) a vu sévir sur ses jeunes Faisans et à propos de laquelle M. Ed. Perrier (2) vous a fait parvenir de fort utiles rensei- gnements. Pour le producteur comme pour le consommateur, la ques- tion de la conservation des œufs présente une sérieuse impor- tance ; des communications fort intéressantes vous ont été faites à ce sujet par M. Vavin (.3) ainsi que par M. Camille Dareste (i), dont les observations relatives aux influences qui agissent sur le développement du germe de l'œuf ont la plus grande utilité pratique. L'incubation artificielle que, dès la plus haute antiquité, certains peuples de l'Orient ont su employer avec profit, était jusqu'à ce jour restée chez nous })Our ainsi dire à l'état d'expérience de laboratoire et cela comme vous l'a fait remar- quer M. Féry d'Esciands (5), par suite de l'absence de données suffisamment complètes sur quelques points de détail concer- nant le rôle des trois agents indispensables à l'opération : l'air, la chaleur et l'iiumilité. Grâce à leurs recherches persévé- rantes, MM. Rouiller et Arnoult sont parvenus à résoudre entiè- rement le problème (6), et l'industrie de l'éclosion artificielle- des poulets est entrée complètement aujoiu'd'hui dans le do- maine de la pratique (7). Aucun fait se rattachant à l'histoire naturelle ne vous est indifférent; aussi avez-vous accueilli avec faveur l;i note inté- ressante que M. le comte Pouget (8) vous a fait parvenir sur le (1) Moreau, Parasite laningicn des Faisavs (Bulletin, p. G39). (2) Edmond Perrier, Un dangereux parasite des oiseaux de basse-cour {Bulle- tin, p. 586). (3) Procès-verbaux (Bulletin, 1875, p. 130). (4) Ibid., p. 131 et 48G. (5) Féry d'Esciands, Élude sur Vincubation artificielle (Bulletin, 1875, 582). (G) E. Iloulller-Arnoull et E. Arnoult, A'oiicc sur les coureuses artificielles (Bul- tin, p. 721). (7) A. Geoffroy Saint-Hilairc, Les hijdro-incubateurs exploités indusiriellement à Gambais (Bulletin, 1875, p. 713). (8) Comte Pouget, Note sur le Kagou (Bulletin, 1871, p. 162). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. L3 Kagou (Rh(/nochelos jubati(s), ce curieux oiseau de la Nou- velle-Calédonie dont on n'a jusqu'ici possédé que de rares sujets vivants en Europe. Une question dont vous vous préoccupez depuis de longues années, celle de la domesticauon de l'Autruche, peut être aujourd'hui considérée comme entièrement résolue. Ainsi que M. le chevalier Jules de iMosenthal vous l'a fait connaître (i), l'effectir des troupeaux d'Autruches entretenus en captivité dans les fermes de la colonie du Cap s'élève à plus de 30 UOO têtes, et ce sont en grande partie ces oiseaux qui alimentent actuellement le commerce des plumes, les Autruches sauvages tendant à disparaître de plus en plus par suite de la chasse à outrance qui leur est faite. Comme les années précédentes les diverses industries se rattachant à l'exploitation des eaux ont été pendant cette der- nière session, l'objet d'une très-sérieuse attention de votre part. Avec toute l'autorité qui s'attache à ses longues études sur l'industrie des pêches maritimes, M. Rimbaud (2) a tout particulièrement insisté auprès de vous sur les conséquences désastreuses de la pêche à la traîne, cause principale de l'augmentation toujours croissante du prix du poisson. La vitalité de la faune océanique se trouve grandement alfaiblie par ces pratiques abusives, et, malgré certaines opinions trop optimistes, force est de reconnaître que les ressources ali- mentaires que nous tirons des eaux sont plus susceptibles d'épuisement que celles que nous recevons du sol. Cette ma- nière de voir est d'ailleurs en parfliit accord avec les résul- , tats de l'enquête laite en Amérique par la Commission supé- rieure des pêcheries des États-Unis. La mer, « ce champ si vaste et si fécond de l'activité humaine » , comme dit Thomassy, se trouve stérilisée par un mode d'exploitation véritablement ruineux, contre lequel pourrait seul lutter l'installation de réserves suffisamment étendues. Ainsi que l'ont fait remarquer MM. les docteurs Turrel (3) et Sicard (-4), là est le véritable (1) Procès-t. -158). (2) Docteur E. Mongrand, Éilucalions de Vers d soie, faites à Saintes en 1875 (Bulletin, p. ()(!8). (3) Maurice dirnrd, Educations faites ri la niafjnanerie du Jardin d'acclimata- tion, en 1874 (Bulletin, 1875, p. 300). (4-) De Amezaga, Educations (/'AUacus Yama-maï fiites en Espagne pendant les campagnes de 1871, 1872, 1873 et 1874 (Bulletia, 1875, p. 217). mV SOCIETE D ACCLIMATATION. entrepris dans la Lozère, par M. Le Doux (1), dans le dépar- tement de Seine-et-Oise, par M. Bigot (2), dans celui de Meurthe-et-Moselle, par M. J.-B. Biaise (3) et M. Zeiller (4-), à Montpellier par M. Liclitenstein (5), à Annecy, par M. Bey (6). Espèces très-voisines l'une de l'autre et se rapportantau même type bomjjycien (le Mylitla), les deux Vers à soie du chêne se prêtent, vous le savez, à des croisements donnant des hybrides l'éconds, dont les cocons, plus volumineux que ceux de l'A. Yama-maï, produisent en même temps une soie plus fine et de nuance plus claire que celle du Pernyi. Il y aurait donc un \érïtable intérêt à créer à l'aide de ces croisements un Ver métis qui réunirait, quant au produit en soie, les qualités des deux espèces souches. Les essais laits dans ce sens, tant par M. Berce (7) que par M. Bigot (8) ont déjà donné des résultats très-encourageants, et les hybrides qu'ils ont obtenus paraissent devoir nous mettre en possession d'une race à la fois très-rus- tique et peu délicate sur la qualité de la nourriture. L'année dernière M. Vicente de la Bocha vous avait entre- tenus de ses observations sur la disposition intérieure des cocons des Attacus et du parti qu'on en peut tirer, selon lui, pour le dévidage de ces cocons. Une note en réponse à ce mémoire vous a été adressée par M. Christian Le I)oux(O), qui a tenu à revendiquer pour l'industrie française la part qui lui revient dans l'invention de procédés permettant de dévider les cocons ouverts. En même temps que la sériciculture, d'autres branches d'en- tomologie appliquée ont été l'objet de vos travaux. Il entre (t) Le Doux, Les Vers à soie de h Chine et du Japon, dans la Lot-ère (Bulle- tin, p. 391). Ci) F. A. Bigot, Éducations (f Attacus Yama-maï, faites à Pantoise en 187-i {Bullelin, 1875, p. 100). (o) Procès-verbaux {Bulletin, 1805, p. 683). (4) Ibid , p. 776. (5) Ibid., p. 211 et 796. (6) Ibid., p. 199. (7) Berce, Notice sur les éducatio7is (Fun Bombijcien séricigine met ' s Atta- cus Yama-maï et Pernyi (BnUelin, 1874-, p. i). (8) Bigot, Éducation de niélis (/'Attacus Yama-maï et Pcrnvi, faite en 1874 (Bulletin, 1875, p. 172). (9) Christian Le Doux, Décidage des cocons des Attacus (Bulletin, 1875, p 17). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. LV aussi bien dans le rôle de noire Société de chercher à parer au tort que nous causent les animaux nuisibles qu'à propager tous ceux qui peuvent nous être utiles. Or vous ne perdez pas de vue qu'alors que l'industrie n'a guère pu encore tirer sérieuse- ment partie que de deux espèces d'insectes, l'Abeille et le Ver à soie, c'est par milliers que, dans la même classe d'animaux, nous comptons les espèces nuisibles. Les produits de l'Abeille entrent tout au plus pour ^25 millions de francs dans le total annuel de notre production agricole, et c'est h peine si le Ycr ■à soie nous donne un produit de 150 millions, depuis que la maladie est venu sévir sur nos magnaneries. C'est donc moins de 200 millions que nous rapportent les infiniment petits de lia création, quand leurs ravages, en y comprenant ceux du Phi/lloa:era, nous coûtent environ 500 millions. Nous aurions, par conséquent, à regagner sur eux .jGO millions par an, rien ■que pour rétablir l'équilibre entre les dégâts et les services. Sans compter obtenir, au moins de sitôt, un pareil résultat, nous devons tâcher de réduire autant que possible le lourd impôt que prélèvent sur nos récoltes ces minuscules mais in- nombrables parasites, en protégeant partout les auxiliaires précieux que la nature nous a donnés, c'est-à-dire les in- sectes carnassiers et les oiseaux insectivores. Des mesures dans ce sens paraissent d'autant plus indispen- sables que pendant que la plupart des insectes phytophages connus depuis longtemps par leurs déprédations continuent deur travail de destruction (1), on voit à chaque instant surgir nne nouvelle espèce qui, restée jusque-là inaperçue, se met brusquement à pulluler et à compromettre quelqu'une de nos ressources alimentaires. Hier, on nous signalait la marche envahissante de la Cétoine de la Pomme de terre {Boryphora decemlineata), qui anéantit la culture de cette plante dans certaines parties de l'Amérique, et vous avez dû vous préoc- • {[) Pendant sa mission pour le Phylloxéra dans les Charentes, M. Manrice 'Girard a été à même d'observer les dégâts considérables causés dans l'Angoumois et la Saintonp;e par les Ciienilles de la llrrée {Doinbijx neustrla). Cette espèce a détruit, en 1875, toutes les feuilles des pommiers qui, l'année précédente, avaient éprouvé le même sort, mais du fait d'une autre espèce, rYponomeute du pom- imier (Procès-verbaux. — Bulletin, p. 413). LYI SOCIKTK d'acclimatation. CLiper (1) du danger auquel l'importation des Pommes de terre des Étals-Unis pouvait exposer nos propres cultures, en facilitant l'introduction chez nous du redoutable Coléoptère nord- américain. Aujourd'hui, ce sont les dégâts de la Teigne des Solanées {Bnjoiroplia solanella) qui nous inquiètent, et ce nouvel ennemi est plus nuisible encore que le premier ; car tandis que le Dorypltora dévore seulement les ieuilles de la Pomme de terre, ce qui a pour résultat d'arrêter plus ou moins le développement du tuljercule, le Bryotropha attaque le tubercule lui-même, le rendant tellement impropre à l'alimen- tation cpie les animaux mêmes refusent d'en manger. Une note des plus intéressantes nous a été soumise par M. Ragonot (2), sur cet insecte algérien qui appartient à l'innombrable légion des Microlépidoptères, parmi lesquels nous comptons déjà tant de destructeurs acharnés de nos végétaux alimentaires, de nos étoffes, de nos pelleteries et de nos marchandises de toute espèce. C'est bien le cas de dire avec le fabuliste : (lu'entre nos onncniis Les plus à craindre sont souvent les plus petits. Dans un autre ordre d'insectes également fort nombreux en espèces, celui des Hyménoptères, les ]\lélipones, ces apiaires exotiques qui suppléent, dans certaines contrées du Nouveau-Monde à Fabsence de véritables abeilles, avaient, à diverses reprises, attiré votre attention. Vous avez voulu exa- miner s'il n'y aurait pas utilité à propager, soit dans nos colo- nies, soit sur d'autres points, ces insectes Mellilères. Vous vous êtes fait présenter un rapport (r3) résumant les rensei- gnements qui vous étaient parvenus de divers côtés sur cette question et dans lequel, grâce aux précieuses observations de plusieurs de nos confrères ou correspondants, il a été possible de consigner bien des détails encore inconnus sur les mœurs de ces curieux insectes. Si, au point de vue des produits à en tirer, les Mélipones ne répondent pas entièrement à ce qu'on (Ij Proces-rerbaux (Bulk'Un, 1875, p. 133 et 191). (2) Ragonot, iVo. 402). — AuzfiKle, Sur la propagation de VAlfa dans le Midi de la France, et sur sa récolte future (Bulletin, p. 704). (3) Baron Voti Mueller, Végétaux australiens a propager dans le iMiili de la France {Bulletin, p. 808). (l) Hcrille, Note sur la maladie des Citronniers (Bulletin, p. 20). (5) Ed. Renard, Note sur une nouvelle espèce de Bambou et sur des objets fa- briqués avec ce végétal [Bulletin, p. 153). LXII SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. plusieurs espèces ou variétés de Bambous (1) est aujourd'hui parfaitement certaine, et que ces végétaux précieux ne tarde- ront pas à pouvoir être exploités industriellement dans un assez grand nombre de nos départements. Tout en suivant avec intérêt l'acclimatation de différentes espèces nouvelles d'arbres fruitiers, soit en France, soit à l'étranger (2), vous avez donné des soins à la propagalion de plusieurs végétaux alimentaires ou industriels. Le Maïs — céréale dont la culture s'étend de plus en plus dans le Nord — offre un grand nombre de variétés cultivées à l'étranger et qu'il est utile de mettre en essai chez nous, soit au point de vue de leur précocit(', soit à celui du rendement. Des essais sur le Maïs de Bolivie et sur le Maïs Caragua ont été faits par plusieurs d'entre vous (3). D'autres de nos zélés confrères ont porté leurs soins sur les variétés si nombreuses de la Pomme de terre (4'). Le Daicon (5), cette plante récemment im- portée du Japon, qui semble, promettre une nouvelle ressource pour l'alimentation du bétail, et le Panais fourrager de Bre- tagne, qui rend de si grands services dans plusieurs de nos départements de l'Ouest (G), ont aussi fixé votre attention. Il en a été de même du Chanvre géant du Piémont, dont M. J.-B. Biaise vous a signalé les avantages (7). M. le docteur Jeannel (8) a continué, dans les serres du (1) Procès-verbaux (Bulletin, p. 190). (2) Dclchevalerie, Notice sur quelques arbres fruitiers nouvellement introduits- et acclimalh en Éfjijple {Bulletin, p. 760). (3) Proces-verbaux (Bulletin, p. VU, 538, 797). (4) M. le marquis Séguier de Saint-Brisson a présenté à la Société tics échan- tillons de diverses variétés de Pommes de terre améliorées par ses soins et par ceux de son gendre, M. le comte de Ranst (Proces-verbaux, Bulletin, p. 133). M. Ravisy, de Vault-de-Lugny, près Avallon (Yonne), a mis en essai 133 varié- tés de Pomme de terre qui lui avaient été remises par la Société ; il a fait con- naître, pour tontes ces variétés, l'abondance du rendement, la qualité des produits et toutes les indications de nature à renseigner sur la valeur relative de chacune d'elles. Des essais comparatil's faits sur une collection aussi nombreuses et avec tout le soin qu'y apporte notre confrère présentent un intérêt réel. (Procès-ver- baux. — Bulletin, p. 701). ^5) B)id., p. 56. (6) Ibid., p. 65, 419. (7) Ibid., p. 63. (8) Docteur 3i^nnne], Expériences entreprises au Jardin du Luxembourg a l'effet de reconnailre les effets de l'engrais chimique horticole (Bulletin, p. 95). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIETE. LXIir. jardin du Luxcmboui-g, ses intéressantes expériences sur les effets de l'engrais chimique horticole dont on lui doit la for- mule,et il a obtenu des résultats démontrantl'emploi avantageux qui peut être fait de cet engrais, principalement pour la cul- ture des Ginchonas, des Broméliacées épiphytes, de certains Palmiers, d'Aroïdées, etc. Plusieurs de ces végétaux, qui vien- nent difficilement dans nos serres, où ils présentent presque toujours, quelques soins qu'on leur donne, un aspect languis- sant, un feuillage plus ou moins décoloré, ont pris, au con- traire, sous Faction de l'engrais minéral, une vigueur des plus remarquables. Même observation a été faite au Jardin d'acclimatation du- bois de Boulogne, où cette année, comme de coutume, plu- sieurs des végétaux les plus récemment importés ont été mis en essai (1). Bien des observations utiles ont déjà été faites- dans ce petit coin de terre qui, sous une direction aussi active qu'habile, est devenue aujourd'hui un charmant but de pro- menade et même un lieu de récréation, tout en restant ce qu'à bon droit il tient à être avant tout : un établissement d'enseignement, un centre d'études sérieuses. Mais déjà depuis quelque temps, par suite des richesses qui y affluent de tous les points du globe, l'enceinte du Jardin du bois de Boulogne n'était plus suffisante à votre gré pour toutes les recherches qui sont votre objectif. Yous avez dû lui donner des annexes en créant de nouveaux champs d'essais sur divers points de la France et en encourageant de tout votre appui: ceux qui s'étaient déjà formés (2). Ce n'est du reste qu'en, multipliant les tentatives, en les variant à l'infini suivant les circonstances , qu'on peut arriver à des résultats sérieux. Plantes et animaux ne pourraient supporter sans incon- vénient un trop prompt changement de climat. Leur organisme ne saurait se plier brusquement au nouveau milieu dans lequel ils se trouveraient placés. Il faut l'y habituer peu à peu, (1) Quihoii, Cultures faites, en 1874, au Jardin cV acclimatation du bois de Boulogne (Bulletin, p. 81). (i) Docteur Turrel, Essais d'acclimatation et expérimentations dans le Var {Bulletin, p. 5G5). LXIV SOCIÉTÉ d'acclimatation. lui faire franchir par élapes le chemin à parcourir et, par une action graduelle, par la création de races de plus en plus rus- tiques, se mettre enfin on possession de l'espèce désirée. Dans de scmblahles travaux, bien des efforts, sans doute, sont parfois stériles ; plus d'une tentative échoue par suite de diffi- cultés imprévues ou de circonstances contre lesquelles l'expé- rimentateur se trouve impuissant. Mais bien souvent aussi le succès vient récompenser le zèle persévérant, et, ne l'ou- blions pas, toute acquisition nouvelle faite pour notre agricul- ture, soit dans le règne animal, soit dans le règne végétal, est une œuvre méritoire, puisque, comme l'a dit un de nos grands écrivains du siècle dernier : « Celui qui fait croître deux brins d'herbe là où il n'en croissait qu'un rend service à l'État. » RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES (') Pair M. A. GEOFFROY SAliVT-UBLAIlCË: Secrétaire général. Mesdames et Messieurs, M. le Président vous entretenait tout à l'heure des migrations de végétaux ; il vous a montré quelques exemples intéressants des introductions que certains pays doivent à des causes étran- gères à la volonté de l'homme. On aurait pu vous citer des faits analogues pour les animaux. Ce que les forces de la nature inconsciente, ce que les hasards ont produit, la volonté humaine ne pourrait-elle l'accomplir? L'histoire de la civilisation répond à cette question, et nous n'a- vons qu'à jeter les yeux sur les animaux qui vivent autour de nous, sur les végétaux cultivés dans nos champs, nos vergers et nos jardins, pour constater que tous ces êtres sont des acquisi- tions dont notre sol a fait la conquête grâce à l'industrie et à la volonté humaine. Bien plus, la plupart des variétés qui sont venues modifier à l'inhni les espèces importées, acclimatées dans notre pays, ont été créées en quelque sorte de toutes pièces par la main de l'homme. Les espèces zoologiques ou hotaniques, suhissanl l'action des climats et aussi celle de la sélection et du régime se sont transformées de mille façons, si bien que beaucoup de ces êtres issus d'une même origine sont aujourd'hui dissembla- (1) La Commission des récompenses était ainsi composée : Membres de droit : MM. Drouyn de Lhuys, Président; A. Geoffroy Saint-Hiiaire, Secrétaire (jénéral. Membres élus par le Conseil : M.M. le marquis de Sinéty, en remplacement de M. le docteur C. Dareste, empêché, A. Milne Edwards, Kavcret-Wattel, A. Rivière. Membres élus par les cinq sections: MM. Gindre-Mallierbe, A. Cretté de Pal- luel, C. MUIet, Maurice Girard, docteur Éd. Mène. 3' SÉRIE. T. III — Séance publique annuelle. e LXVI " SOCIÉTÉ d'acclimatation. bles et il faut, pour admettre leur étroite parenté, connaître 1 es liens intimes qui les unissent. Les médailles et les primes que la Société d'acclimatation distribue chaque année, récompensent, où ils se produisent, les progrès accomplis dans le sens des études de notre association. Les introductions, les acclimatations, la création ou l'amé- lioration des races ont droit à nos encouragements. Ceux qui par leurs publications concourent à faire connaître les résultats acquis ou les moyens de les obtenir, peuvent aussi prendre part à nos récompenses. RÉCOMPENSES HORS CLASSE MEMBRE HONORAIRE. Le plus haut témoignage de gratitude que la Société d'accli- matation puisse décerner, le titre de membre honoraire, a été conféré à M. Yan Gorkom. M. Van Gorkom a été le promoteur ardent et convaincu de l'introduction des Cinchonas dans les Indes Néerlandaises. Grâce aux efforts tentés depuis près de vingt ans, la produc- tion des précieuses écorces de quinquina, si indispensables à la thérapeutique, a cessé d'être le monopole d'une zone res- treinte du continent américain. Menacés de destruction dans leur pays d'origine, les Cin- chonas sont aujourd'hui implantés à Java. L'avenir de ces cul- tures, dès maintenant exploitées dans leur nouvelle patrie, est assuré. La part de M. Van Gorkom dans le succès de cette longue et difficile entreprise est considérable; après lui avoir décerné en 1864^ une grande médaille d'or, la Société d'acclimatation, réunie en assemblée générale le 28 mai 1875, a accordé à M. Van Gorkom le titre de membre honoraire. Mcdaîllo tl'or offerte par le Ministère de l'Agriculture. Dans tous les temps les Égyptiens et les Chinois ont pratiqué l'incubation artificielle des œufs, et chez ces peuples, dont la civilisation a devancé de tant de siècles la nôtre, l'éclosion des RAPPORT DE LA COMMISSION DES RECOMPENSES. LXVII ■œufs' de poules et de canards s'obtient sans mères d'une façon toute industrielle. On apporte à l'incubateur les œufs qu'on veut faire couver, et après éclosion le propriétaire de l'établissement donne la plus grande partie des poussins à son client, conservant pour son salaire un certain nombre de jeunes oiseaux. Depuis longtemps on a cherché en Europe à fabriquer des poulets sans mères, mais on n'était, arrivé qu'à construire des appareils de laboratoire. Mais dans les mains de MAI. E. Roullier-Arnoult et E. Ar- NOULT, les hydro-incubateurs ont pu servir à la production industrielle des poussins. Dans le courant de 4875, leur première année d'exploita- tion, ils ont vendu et livré au commerce plus de treize mille poussins, et dans les mois écoulés de 187G, la moyenne de leur production dépasse 2500 poussins par mois. La Société a cru devoir récompenser ces résultats sérieux ; ils sont pour la région de Iloudan, qu'habitent les lauréats de la Société, d'une réelle importance. En conséquence , MM. E. Roullier-Arnoult et Arnoult reçoivent la grande médaille d'or offerte par le Ministère de l'Agriculture. Câranclc luéilnille tVov «le la Société. Les services rendus par les pigeons voyageurs à la ville de Paris pendant le siège de 1870 sont présents à tous les esprits. Les gouvernements étrangers, la Prusse en particulier, se sont préoccupés dès 4871 d'organiser des colombiers militaires postaux pour desservir les places fortes en temps de guerre, et cette fondation a pris très-rapidement en Allemagne une extension importante. Outre les colombiers de l'État on a en- couragé, par tous les moyens, la création de sociétés colombo- philes dans le but de répandre dans le pays l'usage des pigeons voyageurs et par conséquent d'augmenter le nombre des mes- sagers ailés utilisables en cas de besoin. M. La Perre de Roo, par de nombreuses et intéressantes publications, par la distribution d'un très-grand nombre (plus LXVIII SOCIÉTÉ d'acclimatation. de trois cents couples) de pigeons voyageurs qu'il a offerts en don et livrés par toute la France, a élé en quelque sorte l'insti- gateur de tout ce qui s'est fait dans notre pays en vue de la création des colombiers militaires postaux. M, La Perre de Roo poursuit encore la tâche qu'il s'est im- posée, et la Société a voulu le remercier de son zèle pour son pays d'adoption en lui décernant la grande médaille d'or. CirandeH inédaïUeM il'ai'geiat A l'effigie d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Les nombreux succès obtenus dans l'élevage des faisans par M. le vicomte Aguado ont attiré l'attention de la Commission des récompenses. M. le vicomte Aguado ne s'est pas contenté de faire élever dans ses volières des faisans vénérés, des lo- phophorcs resplendissants. Il a fait lâcher dans ses forêts, qui déjà étaient peuplées de faisans dorés, des faisans vénérés et des métis de cette espèce avec le faisan commun. Cette tentative est d'un bon exemple ; la Société félicite M. le vicomte Aguado du succès obtenu et lui décerne une grande médaille d'argent hors classe, i M. le curé doyen Lucas, à la Chartre-sur-le-Loir, s'occupe depuis un grand nombre d'années déjà de la multiplication des animaux. Ses travaux de pisciculture lui ont valu, en 1862, une récompense de la Société, il reçoit aujourd'hui une grande médaille d'argent hors classe pour les succès qu'il a obtenus sans interruption, durant ces dernières années, dans la repro- duction de diverses espèces de faisans et de canards exotiques. M. Lucas est un éleveur distingué, un observateur attentif dont nous ne saurions trop recommander l'exemple. PREiMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. Prix de 300 francs Fonde par feue M™' Diilrônc. ncc Galot. pour la propagation de la race hovinc dcsarracc Sarlabot, M'"' veuv-^ A. Du trône, née Galot, a fondé un prix devant être distribué tous les trois ans au propriétaire ou au fermier RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXIX qui, en France ou en Belgique, aura le mieux contribué à la propagation de la race bovine désarmée Sarlabot, créée par feu M. le conseiller Dutrône. C'est à M. Ballot, propriétaire à Taissy (Marne), qu'est échu le prix fondé par M'"' Dutrône. DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX. Prime de 3«0 francs. Les publications qui peuvent concourir à vulgariser les bons procédés d'élevage, les livres qui sont de nature à faire profiter tout le monde de l'expérience de l'auteur, sont toujours accueillis avec faveur par la Société. La deuxième édition de VAviculhire de M. Leroy (de Fis- mes) est plutôt un livre nouveau que la réédition d'un livre déjà publié. En attribuant à son auteur un prix de .')00 francs, la Société veut récompenser le zèle persévérant et désinté- ressé qui cherche à vulgariser les connaissances acquises et les bonnes méthodes d'élevage. nSédiaiSIcs de première classe. M. Delaurier, aîné, d'Angouléme, s'occupe avec succô depuis longtemps déjà de l'éducation des oiseaux exotiques. 11 obtient de nombreuses reproductions d'oiseaux et il a tout particulièrement contribué à vulgariser la charmante perruche de la Nouvelle-Zélande, récemment introduite. La Société décerne à M. Delaurier, d'Angoulème, une médaille de 1'' classe. M. Arthur Touchard a ol)tenu dans ces trois dernières années de nombreuses multiplications des perdrix percheuses de la Chine et de l'Inde. Ces intéressants résultats sont récom- pensés d'une médaille de i'" classe. M. Arthur Touchard n'en est pas d'ailleurs à ses premiers succès. C'est un amateur expérimenté et qui pratique avec persévérance, depuis près de vingt ans, l'élevage des animaux exotiques, sur une grande échelle, à sa terre de Courcelles, près Pontoise. LXX SOCIÉTÉ d'acclimatation. médailles do seconde classe. L'introduction en Europe d'une nouvelle race de poules, remarquable par sa conlormation et son volume, est un^ fait intéressant de nature à attirer l'attention. M. Albert Groad (de \Vorthing', Angleterre) a envoyé au Jardin d'acclimatation un couple de volailles chinoises de Làngshan dont il est Tim- portateur, et nous avons pu apprécier les mérites de cette race. La Société décerne à M. Groad une médaille de 2" classe. La reproduction régulièrement obtenue de la perruche verte et jaune, connue sous le nom de palliceps, mérite à M. Dela- MAIN (de Jarnac) une médaille de 'â' classe. L'élevage de cette espèce ornementale n'est pas le seul dans lequel M. Dela- main ait réussi, et nous espérons pouvoir l'an prochain le compter de nouveau parmi nos lauréats. M'"' Lagrenée (de Frocourt, près Beauvais) a déjà reçu l'an dernier une médaille pour ses succès dans l'élevage des oi- seaux et en particulier des faisans. La Société récompense cette année la multiplication de la perruche à tête blanche, de Madagascar, qui a reproduit en abondance dans les volières de Frocourt. La santé des animaux dépend, tout le monde le sait, de leur hygiène. Les travaux accomplis à la grande Trajtpe de Mor- tagne, par M. Poittevin, ont complètement modifié les condi- tions de la production dans le poulailler, très-considérable de la communauté. M. Poittevin a exposé dans des notes consciencieuses tout ce qu'il avait cru devoir faire pour améliorer le poulailler dont il est le gallinarii(s, ellaSociélé récompense ses efforts heureux en lui décernant une médaille de 2' classe. Parmi les espèces de Colins les plus récemment introduites est le colin plumifère de l'Orégon. La multiplication en a été obtenue chez plusieurs amateurs, mais jamais mieux que par les soins du faisandier'Jean Suyk. La Société lui accorde une médaille de 2' classe. Dans un opuscule orné de gravures, intitulé: Guide illustré du faisanclier, M. Trousset a réuni les notions utiles à ceux RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXXI qui s'occupent do donner des soins aux oiseaux des faisan- deries. Cette publication mérite à son auteur une médaille de 2' classe. Dans une brochure très-consciencieusement écrite, inti- tulée : le Canard Labrador, M. le baron de Trubessé a étudié avec le plus grand soin ce palmipède. Celte monographie, exacte et soigneusement écrite, est récompensée par la Société d'une médaille de 2' classe. TROISIÈME SECTION. — POISSONS, CRUSTACÉS, ETC. Prîane «le !i®9 fraaos. M. Bouciion-Rrandely publie en ce moment un ouvrage intitulé: Traité de jiisciciiUure jwatique, auquel la Société décerne une prime de 500 francs. Cet ouvrage, très-exact et très-soigneusement écrit, est orné d'un grand nombre de planches explicatives. Il fait connaître l'état actuel de tous les établissements de pisciculture de l'Europe. Les diverses mé- thodes aujourd'hui en usage y sont discutées, et les lecteurs qui voudront ajiprendre quels sont les progrès accomplis par la pisciculture depuis ses débuts jusqu'à ce jour trouveront dans le livre de M. Bouchon-Brandely tous les renseignements utiles. L'auteur insiste avec grande raison dans son ouvrage sur l'im- portance économique de la pisciculture qui, bien comprise, pourrait fournir des produits alimentaires dont la valeur est considérable. Médailles de première classe. Chaque année la Société décerne à M. Pierre Carbonnier une de ses récompenses, car chaque année ce lauréat inlatiuable nous fait connaître quelque nouveau succès de ses expériences. Aujourd'hui nous remettons une médaille de 1" classe à M. Pierre Carbonnier qui a fait reproduire le poisson arc-en ■ ciel. Les faits de mœurs que M. Carbonnier nous a fait connaître sont du plus haut intérêt et ils montrent qu'on refuserait à LXXII SOCIETE D ACCLIMATATION. tort aux habitants des eaux rintelligence, la réflexion et la mémoire lorsqu'ils ont à protéger leur progéniture. Les résultats obtenus par M. de Feligonde, dans le déparle- ment du Puy-de-Dôme, ont pris une réelle importance. -11 suf- fira, pour les faire apprécier, de dire que M. de Feligonde peut chaque année féconder artificiellement plus de 800000 œufs de truites. Le repeuplement des eaux accompli a complètement modifié les produits qu'on en pouvait précédemment recueillir. La Société décerne à M. de Feligonde une médaille de l'' classe. L'installation à l'île d'Arutua (l'une des Pomolou, Océanie) de parcs artificiels pour l'élevage des huîtres perlières est un fait intéressant pour la Société. Cette création est due à M. le lieutenant de vaisseau Mariot, et les produits de cette ostréiculture d'un nouveau genre permettent d'espérer les meilleurs résultats pour l'avenir. Le succès des essais tentés a été assez .évident pour décider les indigènes à imiter ce cpie M. Wariot avait fait. Une médaille de !"■ classe est ofterte à M. le lieutenant de vaisseau Mariot. Comme M., de Feligonde, que nous avons nommé tout à l'heure, M. de Tillancourt obtient les meilleurs produits des procédés de pisciculture qu'il met en usag(\ M. de Feligonde a réussi dans des eaux granitiques; c'est dans des eaux cal- caires que M. de Tillancourt a réussi ; la Société lui ,décerne une médaille de i" classe. Le grand développement donné par la Société des huîtrières DE Sainte-Anne au commerce des huîtres provenant de la cul- ture ostréicole est un fait d'une réelle importance. Après avoir récompensé, il y a quelques années, les producteurs du nais- sin d'huîtres, la Société récompense aujourd'hui d'une mé- daille de r' classe la Société qui se livre à l'éducation de ces savoureuses bivalves d'une façon toute industrielle. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RECOMPENSES. LXXIII QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. Prime do 300 francs. L'ouvrage intitulé : Élevage des AheiUes par les pi^océdés modernes a été l'objet de l'attention de la Société. Il contient des aperçus nouveaux et des notions dont la découverte appar- tient à l'auteur. Une prime de oOÔ francs est attribuée à M. de Layens pour celte publication qui fait le plus grand lionneur à son esprit d'observation. IMcflaillos de première cias^sc. RAPPEL. L'introduction en France du ver à soie qui se nourrit en Gbine des feuilles du cliêne, est toujours vivement désirée, car elle serait pour l'Europe septentrionale une précieuse con- quête. A plusieurs reprises déjà, M. de Geofroy, ministre de France à Pékin, a fait des envois de ce précieux insecte. La So- ciété remercie M. de Geofroy de ses persévérants efforts en lui décernant un rappel de médaille de 1'^ classe. NOUVELLES MÉDAILLES. La ruche à rayons, préconisée par le frère Alréric, insti- tuteur à Cbarnais (Nièvre), est un appareil ingénieusement combiné qui présente entre autres innovations un système de cliquettes permettant d'exclure de la ruche, quand on le juge à propos, c'est-à-dire lorsqu'ils deviennent inutiles, les faux bourdons. Il résulte de ce système, emprunté aux portes de nos colombiers une véritable économie de miel puisque les consommateurs inutiles se trouvent supprimés. La Société décerne au frère Albéric une médaille de 1" classe. M. Alphonse Bernard (de Celigny, près Genève) a fait d'im- portantes éducations du ver à soie du chêne du Japon Yama- nuiï. Ces essais, très-bien conduits, le mémoire étendu et con- sciencieux qui raconte les éducations faites et les observations recueillies sont de nature à encourager les éducateurs à culti- LXXIV . SOCIÉTÉ d'acclimatation. ver le ver à soie Yama-maï en Suisse. Une médaille de l'" classe est attribuée à M. Alphonse Bernard. M. Bigot (de Pontoise, Seine-et-Oise), déjà lauréat de la Société pour ses éducations de vers à soie Yama-maï, a tenté, avec succès, le croisement de ver à soie du chêne chinois avec le ver à soie du chêne japonais et il a réussi. Ces études, dont Tintérêt pratique peut être reconnu par la suite, sont à encourager et méritent à leur auteur la médaille de 1" classe que la Société lui décerne aujourd'hui. M. F. de Contreras (de Bruxelles), essaye depuis plusieurs années d'introduire en Belgique l'élevage du ver à soie du mûrier et aussi du ver Yama-maï. M. de Contreras a reçu les encouragements de son gouvernement pour ces tentatives, et la Société y joint les siens en lui offrant une médaille de 1" classe. Les éducations séricicoles faites à Saintes par M. le docteur MoNGRAND ont été signalées à l'attention de la Société. Non- seulement M. Mongrand s'est occupé du ver à soie du mûrier dont il a obtenu des grainages cellulaires satisfaisants, mais il s'est occupé aussi du ver à soie du chêne du Japon et il a pu constater ce fait intéressant à savoir que l'éclosion des œufs du Yama-maï devient moins précoce que par le' passé. L'insecte s'accommode à notre climat, il subit, comme l'ont constaté d'autres éducateurs, une véritable acclimatation et se met en rapport avec la croissance plus tardive de nos chênes. Une médaille de 1" classe est attribuée à M. le docteur E. Mongrand. M. Alfred Wailly, dans le courant de l'année 1875, a fait à Londres d'intéressantes éducations de vers à soie et a pu mener à bien, en outre des vers du mûrier, les vers à soie du chêne japonais et chinois et le ver de l'Amérique du Nord, connu des naturalistes sous le nom d'Aliacus Cecrojna. Ces tentatives sont appréciées de la Société et méritent à leur auteur une médaille de 1" classe. Méilaillc de seconde classe. Une médaille de 2' classe est attribuée à M. J.-B. Blaise RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXXV (de Choloy, Meurthe-et-Moselle), pour réducation du ver Yama-maï qu'il a réussie en 187,"î. Il serait à désirer que le nombre des expérimentateurs qui se livrent aux éducations de ces insectes séricigènes devint plus nombreux. La vulgarisation de cette précieuse espèce en irait plus vite et mieux. mentions UonoraBtIe»«. Les soins minutieux et intelligents donnés par M'" Gournil DE Lavergne (de Brives, Corrèze) à ses éducations de vers à soie lui méritent une mention honorable que nous lui décer- nons aujourd'hui. Par son humidité, par l'abondance des pluies qu'elle reçoit, le climat de la Bretagne se rapproche du climat du Japon. Aussi serait-il important que les vers à soie du chêne y fussent introduits. C'est ce qu'a tenté M. Bieux (de Quimper). Nous lui décernons aujourd'hui une mention honorable pour l'en- courager à renouveler ses essais. CLNQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. Prime de a«0 fi>«nes. Faire apprécier les qualités médicamenteuses d'une espèce végétale peu ou mal connue, démontrer l'action thérapeutique de la plante et prouver que transportée hors de son pays natal, l'espèce conserve son action sur l'économie, c'est ce qu'a fait M. le docteur E. Hardy, chef du laboratoire de pharmacologie à l'École de médecine de Paris, pour le Jaborandi, plante bré- silienne que les naturalistes désignent sous le nom de Pilo- carpus pinnatus. L'intéressante étude que M. Hardy nous a remise a été l'ob- jet de l'attention la plus sérieuse, et la Société décerne à son auteur une prime de 300 francs. médailles de i>reniicrc classe. L'étude comparative des diverses espèces du genre Eucalyp- tus est une question très-importante. M. Ernst Aberg a réuni chez lui, à Buenos-Ayres, soixante et une espèces d'Eucalyptus. LXXVI SOCIETE D ACCLIMATATION. qui (( rivalisent entre elles pour la croissance et la beauté ». M. Aberg- ne se contente pas d'étudier comparativement les diverses espèces d'Eucalyptus, il les répand et fait connaître leur faculté assainissante. La Société décerne à M. Ernst Aberg une médaille de 1" classe. Une médaille de 1" classe est accordée à M. Olintlie Bonac- coRSi, qui a créé à Calcnzana (Corse) un jardin de Cédratiers, dont les produits ont pris en quelques années une importance absolument extraordinaire. La Société récompense, dans cette circonstance, l'intelli- gence pratique qui a fait d'une propriété presque sans valeur un immeuble dont les produits annuels sont aujourd'hui à peu près égaux à la valeur du fonds lui-même. Faire pousser des arbres où il n'en poussait pas est en tous lieux un problème difficile ; la difficulté semble devenir invin- cible quand il s'agit de planter au désert. Sous l'instigation de M. le général comte de Lacroix-Vaubois, l'Aglia de Tuggurtli, Mohamed ben Driz, a complanté d'Euca- lyptus et d'Acacias de la Nouvelle-Hollande l'oasis qu'il habite. La Société encourage ces intéressantes tentatives en décer- nant à l'Aolia Mohamed ben Driz une médaille de 1"= classe. M. RossiGNON, directeur des jardins publics au Guatemala, a envoyé à la Société des graines de Teosinte (Reana liixu- rians). Cette plante est un bon fourrage quand elle commence à former ses épis. Comme le maïs, avec lequel elle présente beaucoup d'analogie, sa tige renferme beaucoup de sucre. La Société t('moigne sa reconnaissance à M. Rossignon pour son intéressant envoi en lui décernant une médaille de 1" classe. Placés sur les bords charmants du lac Majeur, les jardins de M. le prince Trouretzkoy sont devenus un véritable jardin d'études botaniques. Les végétaux exotiques les plus intéres- sants s'y trouvent réunis. La culture des Eucalyptus, encore peu répandue en Italie, est l'objet des préoccupations spéciales du prince Troubetzkoy. Par tous les moyens en son pouvoir, il cherche à vulgariser la RAPPORT DE L.V COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXXVII connaissance des services que peuvent rendre les Euca- lyptus dans les localités infestées par les fièvres. La Société applaudit aux efforts du prince et lui décerne une médaille de 1" classe. I!llc(laille!!« «le seconde classe. MM. EcHERNiER, Leperv ANCHE et Trouette Ont introduit à l'île de la Réunion un certain nombre des végétaux connus comme pouvant fournir à l'industrie le Caoutchouc et la Gutta- Percha. Ces expériences datent de quelques années seulement, mais elles méritent l'attention, et la Société veut témoigner l'intérêt qu'elle y prend en décernant une médaille de 2' classe à chacun de ces persévérants expérimentateurs, MM. Echer- nier, Lepervanche et Trouette. MM. Le Bian et Eugène Yavin ont consacré leurs efforts à la vulgarisation du Panais fourrager amélioré de Bretagne ; en faisant connaître cette bonne racine, là où elle n'était pas encore cultivée, ces messieurs ont rendu un service que la Société récompense en leur offrant une médaille de 2" classe. mention Iionorable. M. Christian Le Doux a contribué dans la zone qu'il habite à faire connaître les bons effets de l'usage alimentaire du Panais fourrager pour le bétail. La Société décerne à M. Christian Le Doux une mention honorable. Primes fondées par fen M. Agron de Gerniigny. Feu Agron de Germigny a voulu que chaque année, dans la séance publique où sont remis aux laur('als les prix et les mé- dailles de la Société, les employés méritants du Jardin d'accli- matation fussent récompensés. Nous éprouvons chaque année un véritable embarras dans l'attribution de ces primes car, pour être équitables, nous devrions faire participer à ces récompenses la plus grande partie de notre personnel. Nos agents se montrent en effet dévoués à leur tâche et nous sommes heureux de pouvoir leur en témoigner devant tous notre gratitude. ^ LXXVIII SOCIETE D ACCLIMATATION. Primes offertes par l'administration du Jardin zoologique d'Acclimatation. Comme de coutume l'administration du Jardin d'acclimata- tion a ajouté quelques primes à celles fondées par feu Agron de •Germigny. Les lauréats de cette année sont : M. Braun, piqueur aux écuries. Service des poneys. M. Floret, faisandier au Jardin d'acclimatation. M. Haguenier, service des mammifères. M. Léon Andrieux, élève faisandier. M. Paul Delary, employé aux écuries. Service des poneys. M. Jules Favier, id. id. id. M. Honoré Mougin, élève faisandier. Le gérant : Jules Grisard. PARIS. — IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2 BULLETJN MENSUKL DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION FONDÉE LE 10 FÉVRIER -1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAP. DÉCHET DU 26 FÉVRIER 1855. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ il). RECHEUGHES SUR LES ŒUFS CLAIRS Par M. DitItESTE Lorsque l'on soumet des œufs à l'incubation naturelle ou à l'incubation artificielle, il y en a souvent qui n'écloscntpas. On trouve dans certains de ces œufs, qui n'ont [as cclos, des pou- lets morts, parmi lesquels les uns ont péri quelque temps avant l'éclosion, les autres au moment même où ils cher- cbaient à briser la coquille. Dans les autres, il n'y a plus, au moment de l'éclosion, aucune trace appréciable d'embryon. Ces derniers sont généralement désignés sous le nom d'oeufs clairs. On admet généralement que les œufs clairs sont des œufs qui n'ont pas été fécondés. Toutefois, on sait depuis longtemps que les œufs, même fécondés, ne conservent pas indéfiniment leur propriété germinative. Les œufs pondus depuis un certain lemps ne se développent plus. C'est au bout de deux ou trois semaines que se produit cette mort du germe. Dans la pratique, cette cause a peu d'importance; car on ne soumet guère à l'incubation que des œufs frais, ou du moins que des œufs pondus depuis une époque peu reculée. (1) La SuciiHù ne prend suus sa ros|ionsabilil(; auriiiiu des opinions émisv's par J('S auteurs des articles insérés dans sou Biillclin. 3° SÉRIE, T. m. — .lauxier 1870. 1 2 SOCIÉTÉ d'acclimatation. L'opinion qui considère les œuCs qui n'ont pas réussi comme des œufs non fécondés, est-elle complètement vraie? Mes ex- périences me conduisent à une opinion tout opposée. Sans doute, nous pouvons soumettre fréquemment à l'incubation des œufs non fécondés, d'autant plus que nous n'avons actuel- lement aucun moyen de reconnaître à l'extérieur si un œuf a- été fécondé, ou s'il ne l'a pas été. J'ai déjà, il y a treize ans, fait connaître à la Société l'inanité de certains signes que l'on avait indiqués dans ce but. Mais j'ai reconnu que les œufs clairs peuvent dépendi'e d'une autre cause : la mort très-pré- coce de l'embryon, après un jour ou deux de développement. Dans ces conditions, toutes les traces d'un développement an- térieur peuvent disparaître plus ou moins complètement, et ne plus être appréciables aux personnes étrangères à l'em- bryogénie. Les expériences que j'ai laites ne peuvent au con- traire laisser aucun doute; car j'ai toujours ouvert mes œufs quelques jours après la mise en incubation. En agissant ainsi j'ai pu reconnaître, dans un très-grand nombre de cas, les traces non équivoques d'une évolution commencée, mais très-rapidement arrêtée. Ici je dois entrer dans quelques détails d'embryogénie que je m'efforcerai de rendre aussi clairs que possible. L'œuf fécondé présente en un point de sa surface, au-dessous de la membrane du jaune, une petite tache blanche que l'on désigne sous le nom de germe ou de cicatricule. Au centre de cette tache se produit l'embryon. La cicatricule féconde, c'est-à-dire qui possède la propriété de produire un embryon, est parfaitement reconnaissable; c'est une petite lame d'un blanc opaque, et dont les contours sont nettement circulaires. Ses dimensions varient un peu. J'ai mesuré, il y a quelques années, un très-grand nombre de cicatricules fécondés ; elles avaient un diamètre moyen de 5 millimètres. Je pense toutefois que ces mesures, vraies pour les œufs qui servaient à mes expériences, dans le département du Nord, et qui étaient généralement petits, doivent être un peu augmentées pour les œufs des environs de Paris, qui sont généralement plus gros, et que le diamètre moyen des cica- ricules doit être à peu près de 6 millimètres. UKCFIEUCHES SUR LES ŒUFS CLAIRS. 3 La cicalricule non fécondée, lorsqu'on Tobserve dans l'ovi- ducte, ou au moraent même de la ponte, a les mêmes dimen- sions que la cicatricule féconde ; mais elle pi'ésente un aspect réticulé, tenant à la disparition sur plusieurs points de la sub- stance qui la compose. Sur des œufs pondus depuis longtemps, ou soumis à l'incubation })endant quelques jours, elle est beau- coup plus petite. De plus, elle présente de grandes variations de forme. Son contour esl plus ou moins décbïré et anguleux, au lieu d'être circulaire. Ces caractères distinctifs de la cicatricule féconde et de la cicatricule inféconde ont é!é signalés depuis longtemps. Mais on n\' a [)as fait grande attention. D'une part on a ignoré pendant longtemps leui- véritable signilication, qui n'a été bien connue que parles Iravaux de notre regretté collègue Coste. D'autre part, certaines bypotbèses dont le règne a été long dans la science ont fait croire à plusieurs em- bryogénistes, même parmi les plus éminents, qu'ils voyaient dans la cicatricule féconde des objets qui n'y existent point. C'est ainsi que le célèbre lAIalpighi avait cru constater dans la cicatricule féconde l'existence non virtuelle, mais réelle de l'embryon, qui n'existerait point dans la cicatricule inféconde. Plus lard, d'autres physiologistes, sans aller aussi loin que Malpighi, ont cru pouvoir distinguer sur la cicatricule féconde l'élément fécondateur, c'est-à-dire le spermatozoïde qui de- viendrait le point de départ du système nerveux. Nous pou- vons affirmer aujourd'hui que ces prétendus caractères de la cicati'icule féconde, ne sont que des illusions provenant tantôt d'idées préconçues, et tantôt d'observations incomplètes. La ditférence qui existe entre la cicatricule féconde et la ci- catricule inféconde tient, suivant la belle découverte de Coste .aux résultats différents que détermine la segmentation de la cicatricule, lorsque l'œuf travei'se l'oviducte. Ce phénomène si curieux, dont nous ne connaissons pas encore la signification physiologique, aboutit toujours, dans les œufs non fécondés, à un travail de d('sorganisation. Les caractères de la cicatricule inféconde, quelque variés qu'ils soient en apparence, ont ce- pendant ce trait commun d'être le résultat d'un ti'avail de A SOCIÉTÉ d'acclimatation. désorganisa lion qui dissocie les éléments de la cicalricule, et les fait disparaître avec une rapidité plus ou moins grande. Je n'insiste pas plus longuement sur ces caractères, je me contente do dire qu'ils sont très-facilement reconnaissables, à la vue simple, et pour les personnes les plus étrangères aux études scientitiques. On les reconnaît, même après plu- sieurs jours d'incubation, et on peut par conséquent, s'as- surer, à leur vue, de l'existence ou de l'absence du fait de la fécondation. Mais à côté de ces œufs clairs par défaut de fécondation que l'on rencontre fréquemment dans les expériences d'incu- bation, il y a d'autres œufs dans lesquels on peut constater des traces non équivoques de développement. Dans l'œuf soumis à l'incubation, le premier fait que l'on observe est la transformation de la cicatricule en une mem- brane que l'on appelle le blastoderme, qui s'étend peu à peu et finit par envelopper la surface presque entière du jaune. Elle ditfère de la cicatricule primitive, non-seulement par ses dimensions, mais aussi parce qu'elle se sépare en deux feuillets juxtaposés, que l'on désigne sous les noms de feuillet séreux et feuillet muqueux; tandis que la cicatricule avant l'incuba- tion n'est constituée que par un feuillet unique. L'embryon se développe au centre de la cicatricule, et entre ces deux feuillets. L'existence d'un blastoderme indique donc nécessairement un commencement d'évolution. Or, j'ai rencontré bien souvent de prétendus o^ufs clairs dans lesquels le blastoderme était parfaitement reconnaissablo. Dans beaucoup de ces œufs, la partie centrale du blastoderme présentait un espace clair, et dans lequel les deux feuillets s'étaient séparés l'un de l'autre. D'abord je n'ai pas compris la signification de cet espace clair ; mais j'ai fini par reconnaître qu'il résultait toujours de la dis- parition d'un embryon qui avait commencé à se développer. En effet, j'ai rencontré de ces blastodermes dans lesquels l'embryon, quoique mort, était encore parfaitement visible, mais en train de se décomposer et de se dissoudre. Il arrive donc un moment où il disparaît sans laisser d'autres traces de RECHERCHES SUR LES ŒUFS CLAIRS. 5 son exislencc, que l'écartement des deux feuillets onlrc lesquels il s'élail développé. Le blastoderme lui-même ne tarde pas à présenter les mêmes faits que l'embryon, c'esl-à- dire qu'il se décompose peu à peu et iinit par disparaître. Ainsi, il y a des œufs dans lesquels l'embryon commence à se développer, mais, où il périt de très-bonne heure, tout à fait dans les premiers temps de l'incubation, et disparaît en laissant de son existence des traces qui durent un certain temps, puis ne tardent pas elles-mêmes à disparaître. D'où vient cela? et comment se fait-il que l'embryon, qui a commencé à se développer, périsse ainsi de bonne heure dans des œufs fécondés? Des expériences déjà anciennes m'ont appris que l'embryon peut commencer à se développer h des températures relative- ment basses, . mais que l'évolution s'arrête de très-bonne heure et d'une manière fatale, si elle n'est pas favorisée par une élévation de la température. J'avais cru pouvoir alors iixer à rîO" C. cette température basse, .l'ai lieu de croire que les pliénomènes dont je viens de parler, peuvent se produire à des températures plus basses encore, 2(S" ou :27' par exem- ple. Je n'ai pu, jusqu'à présent, déterminer d'une manière précise, la températuie la plus basse qui produit ce commen- cement d'évolution. C'est l'une des premières questions dont je compte m'occuper au printemps prochain. Mais quoiqu'il en soit de cette détermination, il y a un fait certain, c'est que, môme dans nos climats, l'air peut avoir, pendant l'été, une température assez élevée pour déterminer un commencement d'évolution. C'est un Hùt que j'ai constaté à diverses reprises sur des œufs qu'on m'apportait pour mes expériences. 11 m'est arrivé, en ouvrant des œufs qui n'avaient pas été couvés, d'y rencontrer des traces non équivoques d'(3- volution; le blastoderme et l'embryon avaient commencé à se former, puis avaient péri. Je ne puis pas ne pas signaler ici un fait cuiieuxde l'histoire de la science. Tous les physiologistes connaissent la célèbre théorie de la préexistence des germes, qui a régné pendant si longtemps dans la science, et qui compte peut-être encore 6 SOCIÉTÉ d'acclimatation. aujourd'hui quelques disciples attardés. Cette théorie fut conçue à peu près à la même époque, vers 167:2, i)ar deux il- lustres physiolot^istcs, Malpighi et Swaminerdam. Malpighi croyait avoir constaté que le poulet préexiste (c'est son expression) à l'incuhalion. J'ai voulu savoir comment un si bon observateur avait pu commettre une pareille erreur. En consultant le mémoire de Malpighi, j'ai reconnu qu'effective- ment il avait observé un embryon dans la cicatricule ; mais l'examen attentif de la figure qu'il a donnée de cette cicatri- cule ne peut laisser aucun doute sur la cause d'erreur. Malpighi avait étudié nn œuf dans lequel il y avait eu un com- mencement de développement, puisque le blastoderme avait commencé à se former, et occupait déjà une portion notable de la surface du jaune. Ensuite, en consultant le texte de Mal- pighi, je vois que l'œuf avait été pondu vingt-quatre heures auparavant, et que l'observation était faite à Bologne, au mois d'août, et comme le dit l'auteur, par une température très- élevée (magno vigente calore). L'œuf avait donc subi l'in- fluence de cette température, et rentrait dans la catégorie des œufs dont je viens de parler, et qui commencent à se déve- lopper par l'action de la tempétature de l'air. Il résulte de ces faits une conséquence pratique fort impor- tante; c'est que lorsque l'on veut conserver des œufs pendant un certain temps avant de les mettre en incul)alion, il faut les placer autant que possible dans des conditions où la tempéra- ture de l'air soit peu élevée, 10 à 15 degrés par exemple. Ces observations m'ont donné Heu de croire qu'en soumet- tant des œufs à une température Irès-basse, on pourrait peut- être les conserver indéfiniment, en maintenant leur facuh/* germinative. Toutefois, les expériences que j'ai faites dans ce but, à l'aide des ingénieux appareils frigorifiques que M. Tellier a bien voulu mettre à ma disposition, ont donné un résultat négatif Des œufs maintenus pendant six semaines à la température de 0 degrés, ne se sont point développés quand je les ai mis en incubation. Ainsi donc, les œufs pondus pendant l'été, peuvent com- mencer à se développer sans incubation, si la température de r.EGHEnCHES SUR LES ŒUFS Cl-AIRS. 7 l'air est notablement élevée ; mais l'embryon ne tarde pas à pé- rir, et par conséquent ces œufs sont perdus pour l'incubation. Mais cette mort précoce de l'embryon ne se rencontre pas seulement dans les conditions que je viens de rappeler : je l'ai très-souvent rencontrée, pendant mes expériences sur la pro- duction des monstruosités, sur des blastodermes provenant de iîicatricules qui étaient certainement intactes au moment de la mise en incubation. Cet accident a considérablement ralenti mes travaux; j'ai cru pendant longtemps qu'il tenait aux dé- fauts de mes appareils. En effet, lorsque je faisais mes expé- riences dans un laboratoire de la Faculté des sciences de Lille, je n'avais à ma disposition que des appareils insuffisants, et dont la marche était fort irrégulière. Malgré la surveillance la plus attentive et la plus persévérante, la température de mes couveuses présentait presque chaque jour des variations qui pouvaient être de quelques degrés. Cette cause me paraissait l)ien suffisante pour expliquer mon insuccès. L'année dernière, j'ai installé dans mon domicile, à Paris, des appareils qui marchent avec une régularité absolue. Comme dans mon laboratoire de Lille, je me sers du gaz pour chaufier mes couveuses, mais j'ai pu me mettre com- plètement à l'abri des inconvénients qui résultent des varia- tions quotidiennes de pression, à l'aide d'un régulateur dont l'invention, toute récente, est due à M. Giroud. J'associe à l'action du régulateur Giroud celle du régulateur de tempé- rature imaginé par M. Schlœsing, et j'obtiens, par la combi- naison de ces deux instruments, une fixité de température à peu près absolue. Il est tout à fait inutile de donner la des- cription de ces deux appareils qui sont aujourd'lmi usités dans tous les laboratoires, et, par conséquent, bien connus de toutes les personnes qui s'occupent de recherches expéri- mentales. Je me contente seulement de signaler ce fait que, par la combinaison de ces deux régulateurs, on peut, partout (lu moins où l'on emploie le gaz, établir des appareils d'in- cubation artificielle marchant avec une précision complète, et d'une manière automatique , et que, les principaux obstacles q\fi ont empêché pendant longtemps le développement in- 8 >ocii':tk d'acclimatation. dustriel de l'incubation artificielle, me paraissent aujourd'hui presque entièr.Miient écartés. Or, malgré l'emploi de ces appareils, j'ai encore rencontré un très-grand nombre d'embryons morts de bonne heure ; et j'ai vu, par cette cause, mes recherches considérablement en- travées depuis plus d'un an. Evidemment la cause qui arrêtait l'évolution était inhérente à l'oiuf lui-même ; mais je ne pou- vais la déterminer. Un moment j'ai cru pouvoir invoquer le fait d'une fécondation incomplète. En effet, un célèbre phy- siologiste anglais, Newport, a constaté que les oeufs de Batra- ciens fécondés artificiellement, mais à l'aide d'un nombre insuf- fisant de spermatozoïdes, ne se développent qu'imparfaitement et périssent de très-bonne heure. Mais enfin, une circonstance fortuite m'a fait reconnaître la cause de mes insuccès. Le V' juin de cette année, je suis allé chercher des œufs au Jardin d'acclimatation. M. le Directeur m'en a remis 25. Je revins par le chemin de fer de ceinture, depuis l'avenue du Bois-de-Boulogne jusqu'à la gare Montparnasse ; ce qui fait un trajet d'à peu près une demi-heure. Je mis la moitié de ces œufs dans un de mes appareils le soir môme et je les ouvris le 3 au matin; par conséquent après trente-cinq heures d'incu- bation. Presque tous ces ccufs m'ont présenté le fait que je viens de signaler; celui d'un commencement de développe- ment, avec mort précoce de l'embryon. Un seul sur treize était encore vivant et se développait d'une manière normale. J'avais promis à M. le Directeur de lui faire connaître le ré- sultat complet de l'expérience. Aussi, malgré ce premier in- succès, je mis en incubation les douze œufs qui me restaient, dans la soirée du 4 juin. Je les ouvris le 7 juin au matin, et je constatai, à ma grande surprise, que tous ces œufs con- tenaient des embryons en pleine vie. Comment expliquer ces faits? Évidemment tous ces œufs avaient la même provenance, et je ne pouvais admettre que les douze œufs de la seconde série se trouveraient dans des conditions diftérentes de ceux de la première. La différence des résultats devait donc tenir aux époques différentes de la mise en incubation. r.FXIIEr.ClIES SUR LES ŒUFS CLAIRS. 9 Je me suis rappelé alors une opinion généralement répandue parmi les personnes qui possèdent des basses-cours ; c'est que les cahots des voitures et les trépidations des chemins de fer, exerceraient une influence sensible sur l'évolution des germes. Cette opinion est très-ancienne; toutefois j'en avais souvent douté. Dans l'enquête faite, il y a treize ans, par M. Rufz, sur les conditions qui s'opposent au développement des a:^ufs, on trouve, sur ce sujet, des réponses contradictoires. L'observa- tion que je viens de rappeler me permet, je crois, de concilier ces contradictions. En effet, des œufs soumis pendant une demi-heure aux tré- pidations d'un chemin de fer, puis, mis en incubation au bout de quelques heures, n'ont donné que des développements in- complets, à l'exception d'un seul. Au contraire, des œufs provenant de la même origine et soumis pendant le même temps aux mêmes trépidations, mais qui s'étaient reposé pendant trois jours, se développaient d'une manière parfaitement régulière. J'ai donc pensé que la cause de mes insuccès tenait à l'in- fluence des trépidations, mais que cette influence n'exerçait point sur le germe une action durable, ci qu'elle pouvait être complètement combattue par le repos. Depuis ce moment, j'ai toujours eu soin, toutes les fois que j'ai reçu des œufs pour l'incubation, de les laisseï' reposer au moins pendant vingt-quatre heures, et le plus ordinairement pendant deux et trois jours; et je n'ai presque plus rencontré d'insuccès. J'ai pu alors travailler pendant quatre mois, sans interruption; tandis qu'auparavant, j'étais constamment arrêté par le fait de la mort très-précoce de l'embryon. J'arrive donc à cette conclusion, que les secousses imprimées aux œufs par les cahots des voitures ou les trépidations des chemins de fer, exercent une influence nuisible sur l'évolu- tion embryonnaire qu'elles arrêtent de très-bonne heure; mais que cette influence n'est que passagère et cesse complètement par le repos. Je n'ai pas besoin de signaler l'importance scientifique de ce fait, qui est absolument inexplicable par les données actuelles 10 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de la physiologie; mais je dois appeler l'attention do la Société vSur son importance pratique, puisque, pour assurer le succès des œufs que l'on fait voyager avant de les mettre en incuba- tion, il est nécessaire de les laisser reposer pendant deux ou trois jours. Toutefois, jo dois ajouter que je me contente ici de faire connaître ce que j'ai vu, et que je ne prétends pas établir une loi générale. On a pu voir, en effet, par le récit de mon obser- vation, que parmi les œufs de la première série, il y en avait un qui avait échappé à l'influence nuisible exercée sur les autres. Il est possible que des secousses plus intenses ou plus prolongées détruisent complètement la vitalité du germe. Il y a peut-être là un certain nombre de faits nouveaux à décou- vrir, mais qui ne pourront l'être qu'à la suite d'expériences répétée^;. Je compte m'en occuper aussitôt que la saison me permettra de reprendre mes recherches. Mais, en attendant ce complément de mon travail actuel, j'ai cru devoir signaler à mes conlrères des faits intéressants, et qui pourront peut-être leur faire éviter des insuccès. 1, cicatriciile féconde; '^, cicatriculc inféconde avant l'incubalion; 3, cicatricule inféconde soumise à l'incubalion; A, blastoderme avec un embryon mort préma- tuiément et en train de disparaître; 5, blastoderme dont l'embryon est mort pré- maturément et a complètement disparu. NIDIFICATION DU POISSON ARC-EN-CIEL DE i;iNDE Par M. Pierre CtRBOI^l^IIER L'année dernière, à pareille époque, j'eus l'honninir de vous entretenir des mœurs et de la reproduction d'un poisson de l'Amérique du Nord, le Fondule, poisson alimentaire qui, répandu maintenant dans plusieurs localités de la France, de l'Italie et de l'Allemagne, est venu s'ajouter au nombre des habitants de nos eaux douces. . Après vous avoir décrit les soins constants, les attentions de la lemelle pour la conservation des produits de sa ponte, in- stinct développé au pins haut degré chez le macropode chinois, j'ajoutai cette réflexion : « Sans nul doute, une étude plus )) approfondie des habitants des eaux, non plus au point de vue » purement abstrait do la classification, mais au point de vue » des mœurs, des habitudes de chaque espèce, nous mettra » en présence de merveilles inattendues, et nous rendra" dou- » blement intéressant un monde que l'homme n'a considéré )) jusqu'à ce jour que comme un auxiliaire matériel de son )) industrie et de son alimentation. » • .," Cette étude attrayante, ces patientes recherches, je viens de les pratiquer sur un poisson des plus curieux de l'Inde orien- tale, que l'on nomme à Calcutta poisson Arc-en-ciel. Cette espèce, nouvelle pour nous, bien que n'étant pas appelée à cause de sa petitesse à rentrer dans l'alimentation, oflVe néan- moins au naturaliste le plus beau sujet d'études, autant par la beauté et l'élégance de ses formes, l'éclat de ses vives et bril- lantes couleurs, que par son mode de nidification inconnu jusqu'à ce jour. Le poisson Arc-en-ciel est un architecte hydrostaticien des plus habdes, surpassant dans l'art des constructions flottantes son congénère le beau macropode; à ce double point de vue, il 12 SOCIÉTÉ d'acclimatation. sera bientôt, j'espère, le plus bel ornement de nos aquariums. Ce poisson appartient à l'ordre des Cotisa, famille des pha- ryngiens labyrintliilbrmes de Guvier, dans la([uelle sont classés les gouramis, les anabas, les macropodes, espèces déjà en notre possession. Les colises se rencontrent dans les étangs, les marais, les fossés des pays qu'arrose le Gange ; ils sont, paraît-il, agiéables au goût, mais toujours dédaignés en raison de leur petitesse ; au reste, étant peu abondants, ils ne peuvent être péchés en nombre qu'après les premiers débordements des eaux, c'est- à-dire de la lin du mois de septeniljre jusqu'au mois de mars. On en connaît neuf à dix espèces, toutes particulières à l'Inde. Le colise arc-en-ciel est long de o à A centimètres; le corps est oblong, élevé, comprimé verticalement, plus épais vers la région dorsale que vers la partie inleiieurc qui est tranchante. Il est rude au toucher et })eut à peine être maintenu dans la main tellement ses bonds sont vifs et saccadés. Sa tète est petite, ovale, couvei'te d'écaillés jusque sous la gorge; la bouche est étroite et protraclile, les dents manquent ou sont peu visibles, les opercules sont également couverts d'écaillés. La nageoire dorsale régnant tout le long du dos possède quinze rayons épineux et huit rayons mous, cette por- tion tlexible se termine en pointe; la nageoire anale, qui lui ressemble })ar sa structure, se compose de dix-neuf rayons épineux et de douze rayons mous. Les ventrales n'ont point de membranes et consistent en un seul et unique rayon llexible, long, liliforme, dépassant de beaucoup la nageoire anale, et atteignant parfois l'extrémité de la caudale. Cette dernière nageoire est courte, arrondie, supportée par dix-sept rayons mous se subdivisant en deux branches vers la région supé- rieuie. Le poisson arc-en-ciel, ainsi nommé sans doute par l'ana- logie qu'ont les teintes éclatantes de sa robe avec celles de ce météore, est un des plus jolis poissons connus; on est môme agréablement surpris du luxe de couleur que la nature s'est plu à prodiguer envers ce petit animal. Le fond général de sa robe est rouge brun, à reflets métal- NIDIFICATION DU POISSON ARC-EN-CIKL DE l'iNDE. \S liquos chatoyants selon la position et l'inclinaison sous les- quelles on l'examine, et s'irisant vivement à la volonté de l'animal. Les joues, la gorge et toute la région abdominale sont d'un vert, changeant; douze à treize bandes de même nuance occu- pant la largeur de deux écailles, sillonnent transversalement le corps et forment des zébrures torses, où l'or et le vert mariés au bleu le plus éclatant ajoutent encore à sa parure et font de ce ravissant poisson, surnommé le roi des Indes, un des êtres les mieux parés de la création. Comme chez le macropode chinois, la femelle est plus petite que le mâle et bien moins vivement colorée. Dès son arrivée dans l'Inde, en 187:^, mon parent, M. Paul Carbonnier, me signala l'existence de ces intéressants poissons, que l'on vendait, disait-il, dans les rues de Calcutta comme objet de curiosité, et il se mit en mesure de m'en faire tout de suite une première expédition. En effet, le rj décembre i'ACGL1MATAT1()X. tilo et même le nécessaire à l'agréable. La Société d'acclima- tation peut beaucoup et, je n'en doute pas, fera beaucoup pour rétablir l'équilibre entre les deux. » Si M. ïulasne peut me donner une réponse un peu pré- cise au sujet de l'écbantillon que vous m'avez remis, je ne manquerai pas de vous la communiquer » . — Al'occasion de cette lettre, M.Maurice Girard dit qu'il ne croit pas pouvoir partager les espérances fondées par quelques personnes sur l'emploi des semis comme moyen de régénérer la Vigne. Déjà les faits sont venus contredire les théories émises à ce sujet. Au Congrès de Bordeaux, MM. Douysset et Piola ont déclaré avoir vu, le premier à Montpellier, le second à Libourne, des Vignes de semis attaquées par le Phylloxei'a en même temps et tout aussi gravement que les autres. — ■ M. Rivière ne pense pas non })lus qu'on puisse songer à renouveler la Vigne par des semis, qui modifieiaient certaine- ment les variétés en culture, et qui feraient, d'ailleurs at- tendre beaucoup trop longtemps leurs produits. Ce n'est qu'au bout de dix, quinze et vingt ans même, que la Vigne de semis donne du fruit. On serait donc toujours obligé d'en revenir à la multiplication par bouturage ou par marcottage, pour con- server les variétés ou bâter la production. — M. le Président dépose sur le bureau une lettre de M. le lieutenant de vaisseau Georges Biard, adressant des rensei- gnements complémentaires sur son projet de Voyages d'é- tudes autour du Monde. — Renvoi au Conseil. — M. le Président dépose également sur le bureau divers documents qui lui sont adressés par M. de Negri, Directeur général et fondateur de la Société de pisciculture Italienne. Cette Société désirerait se mettre en rapport avec les établis- sements similaires français, en vue d'arriver à la création d'une Société ilaliano-française, ayant pour but de développer l'industrie de la pèclie dans la Méditerranée. — M. Millet donne un compte rendu de l'Exposition inter- nationale des industries maritimes et lluviales , ouverte au Palais de l'Industrie, du 15 juillet au 15 novembre derniers. Il rappelle que si notre Société n'a point été leprésentée no- PROCÈS-VERBAUX. 87 ininativement à celle Exposition, elle l'a du moins été par un certain nombre de ses membi'es qui avaient été priés par la Commission supérieure d'organisation, de vouloir bien faire ))artie du jury, ou qui ont exposé individuellement et ont, pour la plupart, obtenu des récompenses. Parmi les membres du jury, on remarquait en effet : MM. H. Lavigne, vice-président de la II' classe (matériel et pro- cédés de la pêche) ; J. Lebeau et Renard, jurés; Ci. Millet, Président de la 7' classe (culture des eaux); L. Vidal, rapporteur; Ainould, de Glatigny et A. Cretté de Palluel, jurés ; Gindre-Mallierbe, 18" classe (vètem.ent et é({uipement). Au nombre des lauréats figuraient les membres delà Société dont les noms suivent, savoir : I. Diplôme d'honneur hors concours : MM. C. Millet, pour ses travaux d'aquiculture; L. Vidal, id. II. Diplôme d'honneur : M. de Boissière, pour aquicidture marine dans le bassin d' Arcachon (Gironde) . III. Médaille d'or : M. le baron de VVolbock, pour ses travaux d'oslréicid- turedans le Morbihan. Pierre Carbonnier, pour ses études sur les aquariums d'eau douce et ses tentatives d'introduction d'es- pèces de poissons exotiques. IV. Médaille d'argent : MM. Daveret-Wattel et baron Dellaid, pour leur carte icliihyologique de la France; de Saint-Quentin, pour ses travaux sur les mollusques du littoral de Cette (Hérault) ; A. Féry-d'Esclands, pour ses études sur l'ostréicu'ture du Morbihan, 38 SOCIÉTÉ d'acclimatation, V. Médaille de bronze : M. le D"" Sicard, à Marseille, plantes et mollusques aqua- tiques. — M. Vavin présente à la Société une collection de plantes et de graines diverses qui lui ont été adressées par M. Masson, officier de marine, commandant du Loiret, à la station navale de la côte occidentale d'Afrique. Cette collection comprend les végétaux suivants : 4" Petits Oignons de Jallacofféc (côte occidentale d'Afrique); 2" Patates douces provenant des cultures de la mission de Rufesques, comptoir français situé vis-à-vis le Gabon ; & Pommes de terre de Ténériffe ; A" Graines de Radis de Mascate (variété recommandée); 5" Graines de Courge de Londa (signalée comme se gardant très-longtemps) ; 6" Graines de Courge de Zanzibar (ce légume se mange comme le potiron) ; 7° Graines de petit concombe de Ragamaye (paraît recom- mandable). Notre confrère ofTi'e en même temps à la Société : V Des Pommes de terre de Sainte-Hélène (variété tardive), rapportées par son fils, M. Jules Vavin, capitaine de frégate; 2" Des Pommes de terre de Suède, dont les tubercules ont été également rapportés par M. Jules Yavin et mis en culture à Ressancourt ; 3" Des Pommes de terre Tétart, variété de première qua- lité et très-recommandée ; A° Des graines d'Asperge colossale, d'Amérique. M. Vavin présente également des graines de Daicon et un magnifique échantillon de cerfeuil bulbeux. (( Il y a déjà longtemps. Messieurs, dit à cette occasion M. Vavin, que vous avez récompensé d'une prime de cent francs mon jardinier, Raptiste Fromont, pour sa culture du cerfeuil bulbeux. J'ai voulu vous prouver que depuis cette époque j'ai tenu à honneur de justitier la haute récompense que vous avez bien voulu décerner pour ce légume ». PROCKS-VERBAUX. ,-^9 — A propos de la communication laite par M. Yavin, M. Rivière signale les avantages que lui paraît devoir offrir la culture du Daieon ou Radis du Japon (Raphanus acanti- formis). Notre confrère, qui avait reçu quelques graines de ce Radis, provenant d'un envoi de M. Kreutzer, attaché à la légation du Japon, les a fliit essayer dans im domaine de M. Talabot, près de Limoges, et en a obtenu une quantité suf- fisante de semence pour pouvoir propager la plante qu'il croit appeléiî à beaucoup d'avenir. Ses qualités nutritives, pré- cieuses pour les vaches laitières, qui s'en montrent très-frian- des, paraissent la placer entre la Carotte à collet vert et la Betterave. Le Daicon pourra d'ailleurs, sans doute jouer un grand rôle comme culture dérobée. Sa végétation est très- rapide ; semée dans la seconde quinzaine de juillet, la plante est bonne à récolter en octobre; elle n'occupe donc la terre que fort peu de temps, et se montre ainsi doublement précieuse. — M. Jules Grisard donne lecture d'une note du R. P. Poit- tevin, de N.-D. de la Trappe, sur le création, par ses soins, d'une race de Poules produisant de gros œufs, — M. Geoffroy Saint-Hilaire signale à l'assemblée la pro- pagation en Angleterre d'une nouvelle race de Poules, rappe- lant un peu par l'aspect celle dite Cochinchinoise noire ; c'est la Poule de Latuj Shan, originaire du nord de la Chine, comme l'indique son nom. Il est déposé sur le bureau : 1" La France agricole, par M. Gustave Heuzé, Inspecteur général de l'Agriculture, 1 vol. petit in-folio, avec cartes sta- tistiques, publié et offert par le ministère de l'Agriculture et du Commerce. 2" Arte Plumarù/. — Les plumes, leur valeui' et leur emploi dans les arts au Mexique, au Pérou, au Brésil, dans les Indes et dans rOcéanie, par M. Ferdinand Denis. Broch. in-8" 76 pages. Ernest Leroux, éditeui'. Paris, 1875. — (Offert par l'auteur). 3° Coup d'œil sur la Faune de la Cochinchine française, par M. le docteur Albert Morice, médecin de marine; broch. in-8°, lOi p.. Lyon 1875. H. Georg. (Offert par l'auteur) 4U SOCIÉTÉ d'acclimatation. 4" La collection du journiil L Eœpositioïi ititernationale de 1875 illustrée (Offert par M. J. Grisard). 5" Rapport sur les expériences faites en 1875, concernant la culture de la Betterave par les soins de la Société d'agricul- ture de Melun. 6" Programme des essais de graines de Vers à soie par les éducations précoces, qui auront lieu en 1870, par les soins de la Société d'horticulture etd'acclimatatic«i deTarn-et-Garonne. 7" Programme de l'Exposition agricole, organisée par Victor Chatei, qui aura lieu à Valcongrain, le 5 octobre 1876. 8" Un numéro de VEcho universel, renfermant un article de M. le docteur Turrel, sur l'ostréiculture. SÉANCE GÉNÉRALE DU 21 JANVIER 4876. Présidence de M. DROUYN de Lhi'VS, président. — Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — A l'occasion de Iq communication faite, dans la dernière séance, par M. Vavin, sur le Daicon, ou Radis du Japon, M. de la Blanchère dépose sur le bureau un numéro du Journal cV agricidlure pratique, dans lequel il a publié un article sur celte même plante. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis par le Conseil : MM. PRÉSENTATEURS. ÎDrouyn de Lhuys. Ch. de Guérie. V Th. Ogerdias. ^ , .,._„, .A. GertlTrov Saint-Hilaire. Broussois (hiugein), propriétaire, /u, hou- ^ ^r .• levard Ricliard-Wallace, à Neuillv (Seine) )[,./., „ , , • \ Saint- Yves Menard. ., . , . , . [h.. Geolfrov Sainl-Hilaire. (.HARTIER (I^ierre-Alexis), lue-e do paix, ave- \ , . ...on 1 M M ,a ' AT II -c ■ i Laisnel de la Salle, nue de iNeuiUy, 49, a iNeuilly Seine). f o • . ir ir ■ i ' •' \ Saint- Yves-Menard. ^, ,n ■^^ T. ^ . ■■ ■ ,, / A- Geoffrov Saïut-Hilaire. LEPIAU (GaniiUe bon de), propriétaire, grand - \ ^ . p • ■'- , rue,a (.areassonne (Aude), f j .^ . c \ de Quatreiages. PROCÈS-VERBAUX. M ,„ , Drouvn de Lhuys. Dehodde (Lfoii), pharmacien, i.i, rue de \ , Je Guérie Chàteaudun, à l'aris. ( m Ogmlias." (lODAUD (Louis), aucuM. notaire, à Loches ( \' VleoflVov Sainl-Hilaire. (hulre-et-Lo.re). ( Saint-Vve; Ménard. Drouyii de Lhuvs. Guillahme-Claye (Alhert), commissaire pri- >, ,. r (; gj.],, seur, ;27, l)Ouhnard SéhasIopohI, àParis. ^ „i Oo-,M',lia las. Jordan (Sansoii), professeur à l'Écoh» cen- / A. Ge(dTroy Sainl-llih\ire. traie des arts et manufactures, IT), rue de \ de Ouatrefages. Bruxelles, à Paris. ( Saint-Yves Ménard. Lefébuke (Edouard), propriétaire au Gland, / Drouyn de Lhuys. par la Ferté-Vidame (Eure-et-Loire), et 7, \ A. GeollVoy Saint-Hilaire. rue Las-Gases, à Paris. ' Saint-Yves Ménard. . , , „ , , . / Gindre-Malherhe. Lefort, négociant, (piai de la Gare. Il, a ^ .Tules Grisard. ^^'^''*^- ( Raveret-Wattel. „ . r. 1 • / Drouyn de Lhuvs. .Masurel (.Iules), manutacturier, a llouhaix \ / ,.,-, ■, J comte d Epremesmi. (^''"■''*- ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. RÉciPON (Emile), propriétaire, conseiller / V. Fleury. d'arrondissement, 9, rue de Bréa, à Nantes j A. Geoffroy Saint-Hilaire. (Loire-Inférieure). ( d" ()uatrefages. Bousselet (Ferdinand), conducteur des / A. Geotfroy Saint-Hilaire. ponts et chaussées, lOi, avenue de Neuilly, | de (juatrefages. à Neuilly (Seine). ( Saint-Yves Ménard. Saratier-Mandoul (Alphonse), propriétaire, / \. Geoffroy Saint-Hilaire. ■ boulevard de la Préfecture, à Garcas- | Peirière. sonne (Aude). ( de (Juatrefages. ,, , ... , ,r- /'A. Andi'é. Sanlaviixe (Marc), propriétaire de Vigno- \ , ., . , , . T- 1 • /. / ' r. • { J. II. .\nure. h es, boulevard voltaire, M, a Pans. / „ ' ' \ Bocquet. , , , , . ^ , ^ i Drouvn de Lhuys. ViLENNE, cure, a la (Jninte,par(,oulans(Sar- \ . .,'.«. ,, '.u-i,.-.., ' ' ^ A. (jeoflroy Samt-Hilaire. ' Saint-Yves Ménard. .,,.,,, n- ■ ■ ( Drouvn de Lhuvs. Williams (John), mduslriel, l'i, rue Piccini, \ „, ; ,, , • , n . { Gh. de Guérie, a Pans. / riM a r V Th. Ogerdias. — M. le Secrétaire procède au dépouillement de la corres- pondance. — MM. Lucas, docteur Morice et Puaux adressent des re- mercîmenls au sujet de Iciif admission. 42 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. Millon demande à recevoir en cheptel une nouvelle femelle de Canard mandarin, en remplacement de celle qu'il a perdue accidentellement. — MM. Trempé et de Saint-Quentin, ainsi que la Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes, adressent diverses demandes de graines. — La Société d'horticulture et d'acclimatation de Tarn-et- Garonno, demande qu'on veuille bien mettre à sa disposition de la graine d'AtJacus Yama-maï et Cynthia, ainsi que des semences cVEucalyptus, d'Acacia lophanta et de quelques autres végétaux. — M. Babin des Bretinières demande en cheptel un lot de deux Poules et un Coq de Iloudan. — MM. Burky, Carpentier, Chatard, Michel et comte de Perrigny, accusent réception et remercient des envois de plantes ou d'animaux qui leur ont été faits. — M. le comte de la Villebrunne remercie du couple de Canards du Labrador qui lui a été adressé, et exprime le désir de recevoir d'autres animaux en cheptel, particulièrement des Oies et des Canards, ainsi que diverses espèces de végétaux. — M. Duchastel met à la disposition de la Société de la se- mence de Melon vert à rames. — Remercîmenls. — M. Thozet adresse une collection de graines de végétaux australiens. — Remercîments. — M. Le Paute, inspecteur des forêts, demande à prendre part à la distribution d'œufs de Salmo fontinalis annoncée par la Société, afin d'essayer l'introduction de ce poisson dans les pièces d'eau du bois de Yincennes. — M, Mazel fait connaître l'insuccès du semis de graines provenant de la Nouvelle-Calédonie, qu'il tenait de la Société. Notre confrère a été plus heureux avec des semences rappor- tées du Chili par M. Étard, et qui lui ont été remises par M. le comte d'Ëprémesnil ; deux plantes obtenues de ces graines, quoique foit jeunes encore, lui paraissent devoir être inté- ressantes ; ce sont une Broméliacée (Hechtia?) et une Ery- thrinée. PROCÈS-VERBAUX. 43 — MM. Clet et G. de Marrast, adresseiU des rapports sur leurs cheptels. — M. Polvliet, de Rotterdam, rend compte que la rigueur de la saison lui a fait perdre cinq des sept jeunes Cygnes à cou noir dont il avait récemment annoncé Téclosion. — Le R. P. Poitlevin, de N.-D. de la Grande-Trappe, fait un nouvel envoi d'œufs provenant de la race de Poules amé- liorée par ses soins, dont il a précédemment entretenu la Société. — M. Ch. Nicolas adresse un compte rendu de ses cultures de divers végétaux et remercie la Société du dernier envoi de graines qui lui a été fait. — M. Mac Allister écrit du château de la Mauvoisinière : c( Dans la dernière Clironique, la Société met à la disposition de ses membre des œufs de Salino fonlinalh. fi A ce propos, je vous demanderai la permission de vous faire part de quelques observations qui, je crois, seront utiles pour cette distribution. » Les œufs de Salmo fontinalis ne swpportent pas un second emballage. Si donc les œufs arrivant dans un seul pa- quet, vous les divisez à l'arrivée pour les envoyer aux quatre coins de la France, ce sei'a autant d'œufs perdus. Jamais, il n'en sortira \ni alevin. Pour réussir, il faudrait que la divi- sion fut faite au lieu même du départ, on Amérique. De cette manière, chacun recevrait sa part, sans que l'air puisse péné- trer jusqu'aux œufs. » S'il y avait inconvénient à opérer la division en Amé- rique, il y aurait un autre moyen : ce serait de mettre tous les œufs en incubation, et de répartir ensuite les alevins entre le^ amateurs, en ayant soin de n'expédier qu'après résorption de la vésicule. » Quand j'ai voulu introduire chez moi le Salmo fonlinalis, j'ai dû me contenter d'alevins précisément à cause des difti- cultés du voyage. J'en ai cinq cents qui réussissent parfaite- ment ici, dans des fossés et dans un étang. Ces poissons, ainsi que les Truites des lacs, formeront matière d'un rapport que j'espère vous adresser bientôt. 44 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » VAttaciif^ Yama-mai peut-il être nourri avec des feuilles de mûriei? En ce cas, je désirerais en avoir pour des essais à taire à Naples, où je possède une propriété, laquelle autrefois donnait un bon produit en cocons. Depuis quelques années la maladie fait renoncer à leur culture. J'ai bien cinq mille pieds de mûriers. y> Je voudrais également pour Naples, pour semer au Somero, au Pausilippe et à Baja, des graines d'Eiimlyplus. Pour ici, je voudrais essayer IMmci'a lophanta, le Dauben- tonia Tripetii et le Thapmt Garganica. J'ai le terrain et les serres convenables. Il fait, d'ailleurs, 3 degrés plus chaud ici qu'à Paris. » La Société accorde-t-clle des cheptels de Kangurous? J'ai un parc de 50 hectares entouré de murs, où ils pourraient, je crois, réussir. » — M. Seth Green, de New^-York, annonce qu'il vient d'ex- pédier à la Société les œufs de diverses espèces de Salmonidés d'Amérique, qu'il a bien voulu nous promettre. Cet envoi comprend des œufs de Brook-Trout (Salnto fontrnaUs), de White-fish (Coregomis alb}(s) et de truite de mer. (L'envoi dont il s'agit vient d'arriver en effet, mais après avoir considérablement souffert pendant le voyage. Les œufs sont presque tous perdus, et notre confrère, M. Garbonnier, aux soins desquels ils ont dû être directement confiés, vu l'ur- gence, conserve peu d'espoir d'en sauver). — M. Fausto Paterlini demande que la Société veuille bien, s'il lui est possible, mettre à sa disposition de la graine d'.U- tacus Yama-inaï, Ct/nthia, Aurota et autres. — M. Léo d'Ounous annonce l'envoi d'un mémoire sur les diverses essences d'arbres exotiques introduites par ses soins dans les départements de l'Ariége et de la Haute-Loire. Noti-e confrère veut bien promettre de joindre à son envoi une col- lection de graines des espèces qui lui paraissent le plus inté- ressantes. — M. Juan Buxareu écrit de Barcelone : « M'étant trouvé absent lors de la réception de votre lettre, je viens seulement aujourd'hui vous donner les renseignements que j'ai pu me l'ROGÈS-VERlUUX. i5 procurer à l'Université de Barcelonne, el parliculièremenl auprès de rintelligent jardinier en clief du Jardin i)otani(}ue, M. Antonio Gliavès, sur le Sparte. )) On donne indifféremment le nom à'Esparto au Lygeum Sparlum L. et au Macrochloa {Slipa) tenachslma Kth. ; mais, dans quelques endroits, on donne également le nom d'Albardin, à. la plante nommée Li/geum, et aussi celui à'Es- parlo de première ou Esparto bueno au Macrochloa. » Cette dernière espèce se trouve en Espagne dans quel- ques localités ; par exemple à Valencia, Murcia, Castilla, Ara- gon, mais non dans la Catalogne. » Quant au Lygeum Sparlum, il se renconti'e partout, en yrandc abondance. » Le mot Alocha se donne au plant lV Esparto, c'est-à-dire formant une touffe, ouMala, comme on dit aussi très-souvent. » On emploie indistinctement les deux espèces pour la fa- brication des ouvrages en sparterie ; toutefois, le Macrochloa tenacissima est supérieur en qualité et donne les meilleurs produits dans l'industrie. » — M. le docteur Antonio Del Bon, créateur d'un Jardin d'acclimatation à Padoue, demande à entrer en relation avec notre Société, et à faire avec elle des éciianges de graines et de végétaux. — M. Cbristian Le Doux fait parvenir un mémoire rendant compte de ses expériences relatives à l'influence du Quinquina sur la maladie des Vers à soie, cl appelant l'attention sur l'in- térêt qu'il paraîtrait y avoir à faire de nouvelles recherches sur cette question. — M. de Saint-Quentin écrit de Cette : « Je viens vous rendre compte des résultats obtenus par moi avec les diverses graines que m'a adressées la Société pi^ndant l'année 1875. » 1° Les Haricots du Mexique ont bien réussi. Ils m'ont paru peu productifs. Je complais vous en adresser une cer- taine quantité de graines. Malheureusement, par un malen- tendu que je n'ai pu prévoir, on m'a servi la plus grande partie de ce légume sous forme de Haricots verts. Mangés ainsi ils sont bons ; mais je ne leur ai pas trouvé une supério- % 80(11 KTÉ d'acclimatation. rite bien tranchée sur les autres espèces, .l'ai pu cependant sauver près d'une livre de graines. Cette quantité était insuf- fisante pour me procurer la satisfaction de les goûter à l'état sec. Je tiendrais à conserver le plus de semences possibles pour le printemps procliain. Je prie donc la Société de me permettre de garder cette livre de graines toute entière pour renouveler mes essais sur une plus grande échelle. Après cette deuxième expérience, je pourrai, je l'espère, lui en expédier une bonne quantité et la renseigner sur leur mérite culinaire à l'état des Haricots secs ; )) 2" Des douze noyaux de Pêche de Tulliiis que j'ai reçus et plantés en mars, un seul a levé. Les autres germeront peut- être en 1876. Celui qui a poussé a donné naissance à une petite tige assez faible (jui a horriblement souffert des ravages de YAcarus rouge. Cet insecte est un vrai fléau pour les régions sèches et chaudes comme celle que j'habite. Presque toutes mes plantes en ont été attaquées. Le soufre, le camphre et les insecticides divers n'ont pu m'en débarrasser. » S" Quant au Pliysalis edulis, succès complet! C'est uii excellent légume. Toutes les personnes à qui j'en ai fait goûter ont été unanimes à le trouver plus délicat que la tomate ordi- naire. J'en ai préparé du sirop que j'ai trouvé très-efficace pour calmer les quintes de toux. C'est une fort bonne acquisi- tion, et je la recommande vivement à mes confrères. M. Emile Dussol, membre de la Société d'iiorticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, à qui j'en avais confié quelques graines, a lu dans une de ses dei-nières séances un intéressant rapport sur cette nouvelle plante potagère. Il en recommande beau- coup la piopagation. Je vous enverrai un exemplaire de cette notice dès qu'elle sera publiée. En attendant je vous expédie pour être distribué, un paquet de semences assez copieux, » 4° Les Acacias d'Austrafie ont bien levé. Je les conserve en orangerie jusqu'à ce qu'ils soient de taille à résister aux gelées. Parmi les espèces que j'ai reçues se trouve le dealhata. J'ai constaté, par des essais antérieurs, que cette espèce suc^ combe même à un âge avancé, à 7 ou 8 degrés au-dessous de zéro. Une espèce que je crois être le Sôphora ou le longifolia PROCÈS-VFKBAUX. ^7 résiste à l'heure qu'il est à 9 degrés au-dessous de zéro. Un ' de mes amis en a deux, mesurant environ l'",5(J centimètres, qui sont en pleine terre et dont les rameaux à moitié engagés sous la neige sont aussi sains ([u'en été. » 5 Les semences à'Eucalyptus divers me sont parvenues très-tard. Elles m'ont paru être anciennes et quelque peu al- térées. Je n'en ai semé qu'une partie. Elles ont mal levé. Les jeunes plants, assez chétifs et d'un centimètre ou deux à peine, au moment de l'invasion des premiers froids, ont péri même en orangerie. Il est vrai que nous souffrons cette année de gelées intenses et permanentes. J'ai remis le reste de mes graines à un de mes cousins, créole comme moi, de Gayenne, qui m'a demandé à renouveler, à la Guyane, l(;s essais infi'uc- tueux et mal dirigés qu'on avait déjà tentés pour y acclimater ces précieuses essences. J'ai cru tavoriser le but et les inten- tions de la Société, en lui cédant ces graines. Je tiendrais d'ailleurs la Société au courant de ses nouveaux essais. )) fi° LcCheno'podium Quinoa, semé en plusieurs endroits et sous diverses expositions n'a pas levé. Je n'ai semé qu'une partie du Canagua qui a bien poussé : mais n'en connaissant pas l'usage, je n'ai })u l'employer. J'ai appris depuis, par le Bulletin^ que ce végétal })Ouvait se manger en guise d'épi- nards. Je sèmerai ce qui me reste de graines en mars. Je n'ai obtenu aucune graine de mes Canagua, les })etits Acarm rouges les ayant dévorés presque tous avant la floraison qui paraît tardive. » 7" Les graines de Reana luxuriam m'étant arrivés tar- divement, je n'en ai semé que deux dans un pot, pour éprouvei- leurs facultés germinatives. Ces deux graines n'ont pas germé. » 8" Semés sous une bâche, à l'époque convevable, mes petits Melons verts avaient bien poussé. Ils étaient vigoureux et je comptais sur une réussite complète. Malheureusement, pendant une absence que je fis, le jardinier chargé de les soi- gner étant malade, la bâche ne fut pas ouverte pendant quelques jours; la chaleur était intense, le soleil ardent; à mon retour je trouvai mes jeunes plants cuits au foui". Cet accident m'a été pénible. C'était peut-être la graine à laquelle je tenais le plus. -48 sor.iÉiK d'acclimatatiu.n. » P. S. Un Cactus, ïEcJimojisis multiplej', vient de subir victorieusement en pleine terre 8 degrés de iVoid pendant cinq ou six nuits, et a passé ensuite dix jours sous la neige sans la moindre altération. « — M. le Président, dépose sur le bureau : 1° Un projet de formation d'une Société en commandite ayant pour but lacul- tui-e et l'exploitation en Algérie et en Corse de VEucalyptus globulm, ce projet est présenté par M. Chaillou, deChàteau- London ; 2° Un mémoire ayant pour titre : De la pêche et de la pis- cicultiire dans les eaux de Naples et de Sicile; o" Une brochure offerte à la Société par M. le docteur Gimbert (de Cannes), et dans laquelle ce praticien lend compte des heureux effets obtenus par lui de l'emploi de V Eucalyptus dans le traitement d'une pleurésie purulente {Pleurésie pu- rulente chez un enfant de onze ans, soixante-quinze ponc- tions et lavages, empyènie final, guérison. Brochure in-8 de 15 p. Cannes, 1875). — M. Maurice Giraid transmet à la Société, de la part de l'auteur, M. de Ribeaucourt, un volume ayant pour titre : Manuel d' agriculture rationnelle. — Kemercîments. — M. le marquis de Selve dépose sur le bureau, de la part de M. le marquis Séguier de Saint-Brisson, plusieurs fusées de maïs hybride, provenant de graines distribuées par la Société. « Ce maïs, dit-il, semé en avril, a atteint 2 mètres 50 de hau- teur. Sa maturité a eu lieu au commencement d'octobre. En général, chaque plant portait deux l'usées. Au point de vue agricole, ce maïs a un avantage réel sur le Caragua, parce que le dernier a besoin de passer au hache-paille pour que les ani- maux puissent le manger, tandis que le maïs hybride peut être consommé sans cette préparation, m — A l'occasion de la correspondance, M. le comte d'Épré- mesnil fait remarquer qu'il est fréquemment fait à la Société, d'intéressants envois de graines dont il n'est pas toujours tiré tout le parti désirable, faute d'instructions suffisantes sur les soins de culture nécessaire. C'est particulièrement, ajoute .M. le Vice-président, en ce qui concerne les semis de Palmiers PROCÈS-VERBAUX. AQ que beaucoup d'itidicalions utiles l'ont dél'aut, et il serait gran- dement à désirer que ceux de nos contrères qui possèdent des renseignements à ce sujet en fissent part à la Société. — Sur l'invitation de M. le Président, M. Rivière, qui assiste à la séance, veut bien donner des détails d'une très- grande utilité pratique sur la meilleure méthode de semis pour les espèces de Palmiers les plus généralement cultivées; il veut bien, en outre, promettre une note sur cettte intéres- sante question. M. Maurice Girard donne lecture d'une note sur les Méli- pones et Trigones envoyées du Brésil par M. Brunet (voy. au BulletiH). — M. de la Blanclière l'ait une conuiîunication relative à la reproduction de l'Anguille (voy. au bulletin). Notre confrère rappelle les nombreuses opinions émises à différentes époques sur cette question, et signale certains faits qui lui paraissent de nature à appoiter enfin du jour sur un point d'histoire na- turelle pour lequel, dit-il, tout à peu près est encore à étudier. — M. Dareste considère la question comme plus avancée que semble ne le supposer M, de la Blauchère. D'après les ob- servations faites il y a peu de temps, en Autriche, par M. le professeur Syrski, obsei'vations dont M. Dareste a été à même de constater la parfaite exactitude, il parait établi que chez l'Anguille certains individus seulement seraient aptes à la re- production. La distinction des sexes a pu être faite chez ces individus, qui ne se rencontrent que dans les eaux salées ou saumâtres, et qui présentent le type particulier connu sous le nom de pimperneaii ou Anguille non migratrice. — M. Millet dit (pi'il ne croit nullement à la leproduction de l'Anguille dans les eaux douces. H rappelle (|ue \ alenciennes et avant lui Spallanzani, ont constaté chez l'Anguille l'exis- tence de l'appareil reproducteur, en forme de frange, conte- nant des œuts rudimentaires. Malgré des recherches poursui- vies pendant de longues années, jamais notre confrère n'est parvenu à se procurer des Anguilles venant d'éclore. Quant aux prétendues petites Anguilles que l'on a parfois Irouvées toutes vivantes dans le corps d'Anguilles adultes, ce n'étaient :r fîÉUŒ, 1. m. — Janvier |X7r,. i 50 SOCIÉTÉ d'acclimatation. évidemment, ajoute notre contVère, que des filaires ou autres parasites intestinaux. Il est déposé sur le bureau : 1° Voyage en Cochinchine pendant les années 187:2-78- 74-, par M. le docteur iMorice. ln-8. Lyon, 4876. H. Georg. (offert par l'auteui"). 2° Acclimatisation, lecture laite par M. Edward Wilson devant le Royal colonial institute. ln-8. Londres, 1875. 3° Rapport sur V enseignement insectologique, par M. de Liesville, Président de la Société centrale d'apiculture et d'in- sectologie générale, ln-8 de 16 pages. 4» Étude sur V Olivier. Rapport fait à la Société des sciences naturelles de Cannes et de l'arrondissement de Grasse , par M. Barbe, père (offert par l'auteur). Le Secrétaire des séances, Raveuet-Wattel. III. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS M. Adrien Cambon nous adresse de JNîmes (Gard) le compte rendu suivant de ses divers cheptels : Canards de Rouen. — Yers le milieu d'avril une femelle commença à pondre; elle me donna 15 œufs sans interruption, un par jour. Plus tard, la même femelle fit encore 7 œufs. Les 15 premiers furent mis à incubation au commencement de mai. Il yen eut 8 de mauvais, 1 fut cassé deux ou trois jours après avoir été mis sous la poule et 0 éclorenten bon état. Du 1" juin au 1" juillet, "â jeunes moururent par suite du temps pluvieux et des brusques changements de température. Du 'P'' au 15, 1 autre périt écrasé par une bête. Le 26 juillet, eut lieu un orage épouvantable, l'eau était partout à 20 ou 25 centimètres ; pendant la pluie, les 2 Canards qu'on n'avait ])u enfermer à temps furent entraînés pai' le courant. On les retrouva après l'orage à plus de 30 mètres, tout gelés. Ré- chaufTés au coin du feu, ils moururent quelques heures après. — Résultat nul. Les 7 autres œufs de la même femelle, mis en incubation furent levés de dessous la poule le trente-troisième jour ; ils étaient tous inféconds. — En septembre l'autre femelle se mit à pondre ; elle a fait 9 œufs. Ils sont en incubation depuis quinze jours. Nous espérons peu de cette ponte tardive, les froids devant malgré nos soins, nous empêcher de sauver les petits Canards. Lapins à fourrure, — En mars, la femelle mit bas. Elle eut 4 petits qu'elle mangea en partie et abandonna. En avril, elle fit encore 4 jeunes, tous très-noirs. Un mois après 1 mourut d'un gontlement de vessie, maladie commune qui fciit périr beaucoup de nosjeunes Lapins. Quinze jours après, fm mai, on en trouva un autre mort; il n'était pas blessé. On croit qu'il a dû 54 SOCIÉTÉ d'acclimatation. être piqué pas un scorpion, car on en a pris deux ou trois dans l'endroit où était enlermé le Lapin. Le 29 juin, la femelle fit une autre portée, encore pour la troisième l'ois de 4 petits, qu'elle dévora également. A l'un elle manga les oreilles, à l'autre les jambes, on les lui enleva encore vivants, mais ils moururent après quelques heures de souffrances. Les deux Lapins encore survivants à la fin de juillet sont morts tous deux au commen- cement d'août. Je n'ai donc pu conserver aucun produit. Ce résultat no nous étonne pas. Nous avons pai- suite des changements de tempéi'ature perdu cette année plus de 100 petits Lapins. Quant au lait des nichées détruites, cela nous arrive très-fréquemment de voir nos jeunes Lapins dévorer leurs premières portées. Nous avons eu cependant le soin d'enlever le mâle, et de donner à boire à la jeune nièie. Les deux sujets ont presque doublé, nous espérons que l'an prochain nous obtiendrons, avec tous les soins que nous don- nons à cette l'ace, une réussite complète. Végétaux. — Voici le compte rendu des expériences faites par Antoine Armand, jardinier à Maillious, sur les légumes divers envoyés par la Société d'acclimatation : Haricots nains à pavchemin jlaijcolel jaune. — Cette va- riété semée en avril nous a donné un lésultat très-satisl'aisant. Ce haricot est très-précoce, très-productif et très-tendre. On en a récolté plusieurs livres en vert sans compter la semence ; il peut se manger même assez gros, car il reste longtemps tendre. Flageolet rouge rognon de coq. — Comme le précédent très-bonne variété, quoique moins productive peut-être est un peu plus tardive. Peut se manger en vert, mais est excellent aussi en grains frais et dans ce cas est beaucoup plus lucratif. Haricot de ta Chine jaune. — Rien d'extraordinaire. Il fait une variété déplus, mais moins productif que les deux autres, il est cependant assez bon en vert, mais meilleur dégrainé. Haricot d'Alger à rames. — Plus productif que le précé- dent. Monte assez bien sur tuteur. Bon seulement en grain. Haricot llageolet deSoissons, nain ou gros pied. — Produit 'rès-ordinaire. On ne les a mangés que dégrainés, il aurait CORRESPONDANCE DES MEMBRES CIIEPTELIEHS. 5?) fallu loiit prendie pour les mander comme haricots verts, peu productifs en somme, mais bons. Flageolet noir — Presque aussi l)on et aussi productif que les deux premières variétés. IlÉsuMÉ. — Toutes ces variétés ont leur avantage à cause de l'époque de maturité qui varie et permet ainsi d'avoir toujours soit des haricots verts, soit des haricots frais. Mais à part les deux premières, il n'y a pas dans notre pays avantage à les introduire, à cause de leur peu de production. Ils sont du reste inférieurs pour la vente, sinon pour le rendement, aux trois ou quatre excellentes variétés que depuis longtemps nous cultivons ; sur le marché on a toujours refusé de les acheter, même à des prix inférieurs, leur forme longue les faisant pa- raître vieux. Pois. — Nous ne pouvons encore rien dire sur la collection de pois. Celle du printemps étant arrivée trop tard pour avoir pu faii-e des essais sérieux et concluants. Maïs de Bolivie. — Semé en mars, le maïs promettait un bon rendement enavril. Ilétait vert et vigoureux, ses tigess'éle- vaient rapidement, mais elles s'arrêtèrent à 1 mètre ou 1"\.4() au plus. L'épi se montra assez gros, mais chaque jour nous fûmes obligés d'arracher des plantes, l'épi étant tout charbon- neux, nous avions négligé de chauler la semence, appliquant rarement le chaulage à nos autres mais. Les pluies d'août por- tèrent un grand préjudice aux quelques autres plantes qui furent couchées, et ne relevèrent (pi'en partie. Nous avons récolté un vingtième d'épis assez petits et donnant des grains bien inlVnMeurs à la semence. Le résultat peut être regardé comme nul chez nous, et son acclimatation sans but utile, devant la production inouie et étonnante du maïs caragua qui, à ce qu'on nous a assuré, dans les alluviensdu Gardon, a donné plus de 250 fois la semence. Nous avons obtenu cliez nous des tiges de maïs caragua de 2'", 50 de hauteur, qui avaient 12 cen- timètres de circonférence à la base. L'épi pesait 1 livre et 225 grammes, soit 775 grammes et avait 050 grains. La tige a été prise au hasard, il y en a même de plus hautes, de plus fortes et à double épi. M SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. Ré!4uUa( des expériences raiten sur les trente-deux variétés de itomines de terre envoyées en «vrï! pur la Société «l'aeeSôiiiatation. 10 25 3G •M) -i'J 5-2 55 60 Ci. (i'.t 77 78 70 NOMS 'CJ J(/l 2 "T" O o s o _ c* £Ch des m W3 o o '^ -s «3 il 2 s C3 ^ -1 ^ il OBSERVATIONS. o "X o C3 J2 ^. r/> POMMES DE TEUHE. .^o ^ tfi 3 "O 'Ji II. 'â" o -a -3 5 c Berlinoise du profes- li k 'J seur Klotzick Avril. l^^octobr. o 7 0,110 Nul. 50 Re'colte nulle, mais qua- lité bizarre. A essayer de nouveau. Victoria de Paltersou. )\ 5 non t. ■2 G 0,165 45 Quarante fois )> i*=' (K'tobr. 2 11 0, 900 0,68 90 N'a pas tenu ce ((u'i-lli' nous promettait. Régent d'York !) (( 0 iG 1,37 0,200 67 Bonne variété, à conser- ver. Expérience à re- faire. Maltaise lilanclie )) 5 aiiùt. 2 18 0,310 Nul. 40 Expérience à refaire. La qualité en vaut la peine. De Rio-Frio )) t) 0,G0 Tout à fait nulle comme ré'colte. pclils. Nègre, rouge longue . . )l )) 15 0,350 30 Les pommes de terre au lieu d'être longues ont été rondes. Précoce de Kemp » )i !) Récolte nulle. Neuf tu- bercules dont cinq pe- tits et llétris. Souveraine II l*^"" octobr 12 0,210 0, 60 30 Insignifiante. Arracliéos parce que les Vieille feuille de frêne. ,1 17 juillet. plantes étaient mortes. Elles ont dû être man- gées par u]i rat. Boule de farine >) Oc toi ire. 2 3 0,220 100 l'iécolte nulle. Va\ juillet on en avait arraclié un plant dont on n'a pas tenu compte ici et qui avait doimé peu de ré- sultat. Prolifique de Breese. . 5 IHlÙt. 0 10 0 ,875 90 Bonne variété. Résultat satisfaisant, et plus abondant quand on sè- mera dans de meillcn- res couditions. Kiang-si » irioclobiv. .1 18 0, 725 52 R i e u d'e X t raordinaire connue rendement; doit être une bonne i|ualité. Américaine pn-coce, de Galico, rouge )) 5 août. 2 5 0. !05 Nulle. Caliallera jaune tar- dive » 7 août. 2 15 0,100 10 Les pommes de terre ont été très-petites, la plus grosse ne pesait que 10 grannues. Aniérica'ne )\ 1''' ortûbr. 2 20 0. G90 1,153 140 Bomie variété. Beaucoup de (rôs-petites que nous avons mises au décbet ; les belles étaient ma- gnifiques. A recom- mencer l'essai. C.du-itas )) 1'-^ octobr 2 10 0,140 37 Curieuse, à conserver. Essai ,à refaire. A '-' w f -' 'J 1 ■ Française noire pn''- ("OLÇ )1 ,} ,1 ( 1 1 1 1 . 0 IG 0 i-'O 50 Rien d'extraordinaire. Essai i)eu satisfai.sant. lluaicliid » » ^) li o! 310 52 CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. .),) ■iT. S -2 S 3 8-4 ,S(i NOMS des POMMES DR TRURE. Pins ndiivellc fi'ariraise blanchi-' précoce . . . . Cliap(' cnlorép Cliapi' blanche Du Chili Papa Picna . du Chili Miiila.... .. Ponmie de terre hàtiv rose Coiil'iîdérée Chardon Farineuse roui;'e Grosso jaune? Iiàtivo Ségonzac Jaune longue de Brie Pousse debout Grosse jaune Violette Pouiuie de terre blau che ffi-O o -i. Avril. ■M / août. aoiit. ."> ooiU. l"-oct.ilir / août. o août. 5 août. N'a pué In retrouvée. Perdue. 5 août. ;îO juillet. w 'fl -T ■y: fi o O a; o 'fi "L "c^ « '72 'f. 0 9 'fi 3 -^ -â S. -2 O ^ '2 6 î^ ■?.î '3 — O-S ^ 0- --. '/- -' S =) 'A s ■^^ ■a o- k k '( li) il 115 v> 1-2 0, 10.-, IX 2 - )) 1) -) 'J 0,o20 0,.50 so 10 i7 3,000 0,710 70 10 50 3,375 0,350 -200 10 ?,C, 2,. 50!) 0,21'.l 2-20 10 'Jô 2,500 « lii2 10 ?,:> 1,7.50 • 0,520 10 i 10 iid 3, 000 0,53.i Ci OBSERVATIONS. La semence était encore eu parfait état et pourra peut-être resservir l'an procl.aîu, ce cpii lait supposer (pi'oii l'a ar- rachée trop tôt. Les tubercules récolli^s ont é'ébeaucouii moins gros que la semence. Uc'colte nulle. U i e u d'e.xtraïu'dinaire . Peut devenir meilleure étant mieu.x cultivée. L.i semence étaiteucore eu parfait état de con- servation. .N'a pu être retrouvée. Piien d'ex t r a o r d i n a ire comme produit. A étu- dier cependant enc(U'e une fois. Belle et bonne variété. A resomer en plus grande proportion. Belle rariété, connue et appréciée chez nous. Bonne variété, il n'y a presque pas eu de dé- chet. BouiU! variété. Il y a ou 520graunues de déchet eu plus. Bonne variété, quoique Ii>s pommes de terre soient moins crosses. A ces trente-deux variétés envoyées par la Société d'acclimatation, je joins ici les observations faites sur trois variétés communes, depuis très-longtemps connues et cultivées chez nous, pour faire voir les proportions de récolte. Mars. 12 août. 10 10 09 18 1», 000 h, 225 0,775 1,/tOO 270 10 10 72 8,500 1,000 200 Résumé. — Coname on le voit, il y a eu peu de succès comme rendement. Cela peut provenir de trois causes : 1° Les pommes de terre n'ont été reçues à Nîmes qu'en avril, trop tard pous les semer en temps opportun; 2" il 5(» SOCIÉTÉ d'acclimatation. a fait dès lo conimencemenl de l'été une sécheresse qui a empêché le développement de la plante et a nui par consé- quent à sa production; 3° le terrain, quoique bien fumé, a été préparé trop tard pour faire les expériences dans les meil- leures conditions. Nous n'avions plus de place assez propice et assez bien cultivée d'avance pour mettre trente-deux variétés nouvelles. Néanmoins, les rendements quoique insignifiants pouvaient nous donner une idée de la valeur de la pomme de terre pour savoir quelles sont celles qui par leur produit abon- dant ou leur singularité méritent d'être soumises à un nouvel essai. Nous essayerons surtout: 1" la Segonzac; ':^Ma jaune longue de Brie; 3" la pousse debout; 4° la confédérée; 5" la Chardon ; 6i'américaine; 7"cabritas; 8° plus nouvelle précoce blanche; 0" Kiang-si; 10° prolifique de Breese; 11" maltaise blanche ; 1^° régent d'York. Les autres, quoique mises en terre, ne recevront pas les mêmes soins, ne valant pas la peine, du moins dans nos terres fortes, d'être expérimentées avec soin. Mais comme on le voit, dans dos conditions identiques, et même moins favorables, (puisque nous avons plusieuis fois biné et arrosé les trente- deux variétés de la Société d'acclimatation et que quelques- unes de ces trente-deux variétés ont même été semées dans le jardin potager et arrosées chaque semaine), les trois variétéos placées ici en parallèle, donnent un rendement plus considé- rable, soit comme volume, soit comme poids. Quand à la va- leur réelle de chacune des variétés nous ne pouvons encore en parler, n'ayant pas osé sacrifier la récolte si minime pour goûter quelques tubercules de chacune de ces variétés. M. le comte de Cambourg écrit du château de Marchais (Maine-et-Loire) : Les Pommes de terre que la Société a bien voulu me confier, ont ('té plantées au commencement de mai, dans une terre assez meuble, de nature schisteuse, mais travaillée depuis longtemps. Elles ont été arrachées en septembre et octobre. Maturité plus avancée qu'à Paris, d'environ quinze jours. La plantntion ainsi que l'nrrachage a été faite en de bonnes con- CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 57 ditions. Les Pommes de terre ont généralement bien réussi dans le pays. NOMS. COULEUR. l!l;inclie de Mimsoe . . . Fine nouvelle perpétuelle blanche D • famille, Manche lioa-cnl d'York. . . Farineuse Iîiii;iiun blanc l'iojjnon de Rainhani. . . \ icilli' feuille de frêne. . Jaune. Du Chili Mui-ta (Iliai'ddU (li'iissi' jaune Riiugi' de Strasbourg . Jaune. Jaune. Jaune. Violette. Jaune. Jaune. l\iaUL;'-si O.ih.illiM'a jaune tardive. .\r.iucanp nuisquée . . Nah'as FORMK. Ros('e. Jaune. Violette. Rose. Jaune foncé. Grosse jaune 2'- hâtive. . ' Jaune. Jaune. Jaune. Rouge foncé. Ronde. Ronde. Ronde. Ronde. Ronde. Oblongue plate. Obloay;ue. Ronde. Ronde. Ronde, Lnng'ue. Ronde. Ronde. Rondo. Ronde. Ronde. GROSSEUR. Grosse. Moyenne. Petite. Assez çfrosse. Moyenne. Assez i,'rosse. Petite. Movenno. Petite. Moyenne. Grosse. Moyenne. Très-grosse. Très-t;- rosse. Très-g-rnsso. Grosse. NOMBRK DE ^ — ^ poins. tuherc' pieds. 1 3 U 4,500 3 3 y 12 8,500 7 8 5,100 18 18 "2 20 2S 7 27,350 .T,,500 3,775 8 7 2,. 500 30 3 10 1 3H i I.-. 3 2(i,000 1,000 (j,700 3,500 8 12 7,300 1-2 33 102,400 5 10 7 1.5 1.1 22 17.700 8,300 Il,(i00 OBSERVATIONS. Très-beaux tul>er- cules, bonne, pas très-farineuse. Poussée, et n'a pas produit de tuber- cules. l'rès-farin^^, chair très-blanche. Chair très-jaune, goùtlrcs-prononei' Tubercnli'S très-é- gaux, Irès-farin"', et très-bonne. Très-fine et très-di'- lieate, jietite pro- dui'tion. .\.qucuse. Goût délicat, pas fa- rineuse. Très-farineuse, bon goût. lionne, prod' beau- cou|i et de nia- guiliipies lubercu- ios. Boiuie, mais n'a pas très- bien réussi. IV. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. De la pêche et de la pisciculture dans les eaux, de Xaples et de Sicile. Un récent voyage en Italie nous a inspiré le désir de voir ce pays s'as- socier plus complètement au mouvement économique qui, en multipliant les efforts et les recherches, et en favorisant l'association dos capitaux, a donné naissance ailleurs à tant de grandes entreprises. 11 y aurait beaucoup à dire à cet égard sur les conditions financières, industrielles et conunerciales de la Péninsule; mais nous nous bornerons prudemment à l'exposé d'une question plus étroite et qui entre plus nor- malement dans le cadre de nos travaux ordinaires : nous voulons parler de la pèche et de la pisciculture dans les eaux italiennes. On sait avec quel souci de la grâce et du pittoresque la main du Créa- teur a comme ciselé les côtes des Deux-Siciles. Golfes, promontoires, îles, baies, caps, s'y rencontrent, sous le ciel bleu, dans une succession de perspectives enchantées ; il ne se peut rien de plus merveilleux. Mais ce que l'on sait moins, sans doute, c'est qu'il n'est guère de bassin plus riche que celui-là, sous le rapjiort ichthyologique. Le savant professeur Pierre Doderlein, directeur du Musée géologique de Palerme, ne nous énumère pas moins de 184 espèces de poissons utiles, 24 sortes de crustacés, ii de mollusques, plus quelques polypes et écbynodermes. Nous faisons, bien entendu, l'hoimeur d'une mention particulière aux grandes races voyageuses, telles que la sardine et le thon dont l'exploitation a une importance très-spéciale. En tous lieux la nature travaille pour l'homme, en mère prodigue, seule et sans trêve. Mais il me send^le que dans ce coin de la Méditer- ranée tout concourt à rendre plus surprenante son œuvre de nuiltipli- cation. La Sicile, en s'inclinant à son angle oriental vers la pointe Calabraise, forme de chaque côté du déirnit de Messine, deux golfes superbes où les poissons de la nier Tyrrhéniemu! et de la mer Egée ont tout à souhait : la situation géographique, la disposition des côtes, la profondeur inégale des eaux et le voisinage de nombreuses îles rocheuses. Chaque famille y_ trouve son compte : aux uns le sable fin des plages, aux autres les al- gues, les fonds durs ou les cavités; quant aux plus agiles ils errent libre- ment en hante mer, ou courrent de baie en baie pour y déposer les espé- rances de leur reproduction; partout ils rencontrent à foison avec les petits crustacés et les mollusques, leurs aliments favoris, d'immenses couches de ces varechs et de ces zostères marines qui leur conviennent si bien. Aussi les voyons-nous s'y propager avec une indescriptible fécon- dité et y atteindre, principalement pour certaines espèces connnunes, un développement exceptionnel qui va parfois jusqu'au double ou au triple FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 59 de la taille normale. Nous citerons entre autres, les pescoboll et les iriglle, le pesce spada, le pesce paolo ou prajo, poisson impérial des Siliciens, enfin les haroldi et les scaragnl qui hantent plus volontiers les parages de Catane et les coulées de lave jadis descendues du Moagi- bello. La charmante Trinacria a même, paraît-il, tant d'attraits pour la race, qu'on pèche dans ses eaux des variétés fort rares dont plusieurs appartiennent à la zone africaine ou à l'Atlantique. Ce n'est donc point sans raison (ju'uu naturaliste enthousiaste a pu s'écrier : « Parler des productions naturelles de la Sicile, sans parler des poissons, c'est décrire le priutenips, sans parler des lleurs » Les Romains dont on trouve les traces partout où il y avait quelque chose de beau ou de bon, les Romains dont nous ne faisons, en J)ien des points, que relever l'œuvre détruite par les barbares et le moyen âge, n'avaient pourtant compris qu'imparfaitement tout le parti qui se pouvait tirer des remarquables conditions ichlhyologiciues que nous venons d'exposer. Gens pratiques,. pleins d'audace et d'esprit d'initiative, mais ne mesu- rant leurs efforts qu'à leur appétit et à leur luxe, ils avaient couvert les rivages campaniens de bassins artificiels où s'agitaient et les Murènes nourries par Lucullus de la chair des esclaves, et les Dorades aimées de Virgile, et les Rougets délicats que préférait Tibère, et les Cerniers de Sejan, dont les viviers encore debout portent aujourd'hui le nom du consul Pollion. Ils avaient transformé en une^ vaste piscine ce lac Lucrin, où Sergius Orata luxuriorumviagister, ainsi que l'appelle Cicéron, fonda l'industrie de l'ostréiculture. Ici, Agrippine avait sa maison de pèche; là, Cicéron la sienne qu'on décorait du nom d'Académie parce qu'entre deux coups de filet il y écrivit ses Questions académiques; là, également C. Herius et Agrippa dont la piscine était si large qu'elle put servir à la Hotte du cap Mycène. « C'est dans ces lieux, dit le président de Brosses, que les Romains venaient en villegiaiura vers la fin de l'automne. Quel spectacle admi- rable ce devait être (jue cette côte pleine de maisons de campagne d'un goût e.xquis, de jardins en amphithéâtre, de terrasses, de temples, de statues, de bâtiments dans la mer quand on n'avait plus de place ou qu'on se lassait d'avoir un(; maison sur la terre! La bonne compagnie qu'on trouvait là du temps de Pompée et d'Horace, de Mécène, de Catulle, d'.Vuguste, etc. Le beau divertissement pour sa soirée que ces gondoles dorées, cette mer couverte de roses et de jolies femmes, ces concerts sur l'eau, en un mot, que tout ce luxe si vivement décrit et si sottement blâmé par Sénèque ». Pratiquée dans un pareil milieu et par de pareils gens, la pisciculture ne pouvait assurément prendre ([u'un essort limité. Le grand empire est 00 SOCIÉTÉ d'acclimatation. tombé, les villas se sont écroulées, les bassins pour la plupart ont dis- paru; tout a changé sur ces plages célèbres, tout à peu près, hormis l'inditlerence des riverains pour les trésors que leur gardait la Médi- terranée. L'ostréiculture, on ne sait ])ar quel iiiiiacle, survécut misérablement. Le même président de Brosses parlant du Lac Lucrin, disait en 1739 : « Ce n'est plus (ju'un mauvais étang boiuiipux, ces huîtres j)récieuses du grand père de (latilina, qui adoucissaient à nos yeux l'horreur des forfaits de son petit-lils, sont métamorphosées en malheureuses anguilles qui sentent la vase ». C'est que cette « curieuse manufacture d'êtres vivants, » conune dit M. Louis Figuier dans ses notes sur Naples, avait passé du Lucrin au Fusaro, où elle s'est conservée tant bien que mal, juscjuà nos jours, entre Cunes et Baja. Et c'est tout ; rien d'autre n'a été voulu ni tenté pour l'exploitation de ces plaines liquides qui ne demandent qu'à enrichir leurs colons; l'in- dustrie piscicole n'est pas plus avancée et guère plus développée qu'au temps où Naples s'appelait Parthenope. Nous avons lieu de dire rien, car ce n'est rien ])0ur de telles étendues, qu'un millier de barques de petite pèche et deux cents bateaux de haute mer ; ce n'est rien que trois millions de kilogranmies de poissons par an, quand il s'importe à Naples au moins sept millions de kilogrammes de morue, de harengs, etc. N'est-il pas étrange en vérité de voir un peuple aussi évidemment voué à la mer, demeurer tributaire de nations voisines pour les produits mêmes qu'il a le plus à sa portée? N'est-ce pas pour lui à la fois une honte et une ruine de recevoir du dehors, travaillés et fort renchéris ces mêmes sardines, ces mêmes morues, ces mêmes anchois, qui bien souvent ont été pêches dans ses eaux et parfois de ses propres mains? Comment expliquer cela? Les causes en sont multiples : les principales, en dehors de l'apathie endémique des nationaux, sont incontestal)lement les suivantes : 1" L'ignorance et l'iuqjrévoyance avec lesquelles on exerce la pêche dans les eaux napolitaines ; 2" L'absence de lois et de règlements interdisant la capture du fretin, la destruction du frai, la prise des espèces voyageuses nouveau-nées; 3" L'emploi de méthodes irrationnelles et primitives, le défaut de bons instruments, l'usage d'engins destructeurs au lieu de ceux qui sont main- tenant adoptés par toutes les nations civilisées et que la Chiiu! a connus dès longtemps; ■i"^ Le manque d'encouragement de la part du gouvernement, le peu d'injtiative et l'isolement des capitaux qui ne font de grandes choses que par l'association. Voilà ce qui est ; voilà ce qui fait de l'Italie la nation la moins avancée peut-être en pisciculture. Quand cette industrie et l'agriculture devraient FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. (51 ètro les deux sources les plus iniportaiiles de sa prospérilé. Et ()oiu'l;iJit aucun de ces obstables n'est insurmontable ; toutes ces difficultés peuvent disparaître d'un inonieut à l'autre. 11 sendjle que l'heure en soit venue ; le développeuit'nl du réseau l'erré ouvre dès maintenant flans la Péninsule un champ nouveau à toutes les entreprises; d'autre jiai'l la population s'accroissant chaque jour, il sera nécessaire et avantageux de travailler à son alimentation, cet état d'a- bandon et d'infériorité doit donc disparaître. lin na|)olitain fort versé dans tout ce (jui concerne les pêcheries de son pays, un économiste! courageux, 31. Luigi de Negri, a eu l'honneur de s'en émouvoir le premier : il a signalé le mal et montré à ses com- patriotes quelle source importante de richesses ils négligent; il a réveillé quehiue peu la sollicitude gouvernementale, obtenu d'elle divers privi- lèges et actjuis à la jininte de Pausilippe un ensemble d'établissements dénonunés la (jajola ; il y a joint ceux du Fnsaro et la Mare-Morto, plus de vastes concessions à Syracuse et à Cefalu (Sicile); enlin pour mettre tout cela en œuvre, il s'occupe à constituer une société de pisciculture, à laquelle les sympathies ne sauraient manquer. Avec M. de Negri, nous espérons voir enlin l'abondante faune des eau.\ napolitaines et siciliennes, exploitée intelligemment. La pèche doit être organisée connue une entreprise agricole ; l'eau est apjielèe à nourrir la terre. Nous voudrions donc que, sortant de sa routine séculaire, cette indus- trie fut pratiquée, non pas seulement par une flotte plus nombreuse d'embarcations légères, mais encore liai'diment en haute mer, à l'aide de petits vapeurs, comme cela s'est déjà l'ait avec succès chez nous, à la Rochelle et dans l'Ouest. La puissance de ces moteurs rendrait facile l'emploi du grand lilet dit Sciabica et de ses variétés, le SchUihirhino, la. Tartanelln, le Vollaro et le Chiustauno, qui enveloppe si eflicacement le poisson. Nous voudrions voir des ^a/^wes-v/DiVrs alimenter les piscines réédifiées de la baie de Pouzzoles et des bassins flottants, en transporter les produits sur les divers marchés de l'Italie. Nous voudrions pour la pèche au grand feu, pour la i)cche à lance dentée des barques bien installées à double lumière. La pèche du thon est, on le sait, dans cette région d'une importance capitale : mal nionlée elle ne donne que des résultais médiocres; il fau- drait pour la rendre très-fructueuse, une llotille de vapeurs remorquant des thoitaires à double chambre. Nous voudrions que la culture des huîtres fut rétablie et développée convenablement au lac Fusaro, dont elles sortent si délicieuses. Nous souhaiterions qu'un établissement spécial fut affecté à l'acclimatation et à la reproduction artificielle', non-seulement des poissons, mais encore des polypes dont la prolification semestrielle est extraordinaire. Enfin il faudrait avant tout que l'administration de la marine ajoutât à 02 SOCIÉTÉ d'acclimatation. toutes ces réformes, les bienfaits d'une réglementalion sagace et protec- trice qui, en sauvegardant à la fois les intérêts du présent et ceux de l'a- venir, donnerait confiance aux capitaux. Toutes ces améliorations réunies, jetteraient infailliblement sur les ports italiens, une masse de poissons dont une ))artie serait, au débar- quement, accaparée par la consommation; la population, en effet, pré- férerait de beaucoup le poisson frais, sain et agréable, à la morue et aux autres produits secs; le reste, utilisé comme chez nous, salé, conservé ou mariné, deviendrait forcément l'objet d'un trafic considérable. Nous n'avons raisonné que sur des faits acquis et sur des bases cer- taines ; mais nous pouvons ajouter qu'il y aurait là matière à mainte conquête et à des découvertes commerciales de réelle conséquence. Ainsi, on pourrait exploiter sur une grande échelle les Mastiiii, qui pro- duisent de l'huile à l'usage des tanneries et des savonneries et aussi de l'engrais pour l'agriculture; on arriverait à substituer les sèches au poisson sec; on donnerait une extension toute autre à la pèche de la morue sur les côtes de Sicile ; de même pour les Zagrl et les Zagrlni, dont les peaux préparées de certaine sorte, sont employées à polir le bois et à différents besoins; c'est ce que nous appelons la peau de cha- grin; plusieurs espèces de raies fournissent également des peaux très- recherchées par les fabricants de feutre et les ouvriers en chanvre et en lin, etc., etc. C'est, on le voit, pour les pêcheries un cercle considérablement élargi, une révolution complète à opérer; révolution bienfaisante celle-là, grosse de promesses sérieuses et de profils assurés. Elle apporterait aux ports italiens un élément puissant de transaction et de richesses, elle donnerait des moyens d'existence à toute la population du littoral, leur procure- rait à la fois le bien-être et la santé, remettrait la Péninsule en posses- sion d'un domaine qui lui appartient de plein droit et serait, pour son succès même, un salutaire encouragement à des entreprises d'un autre genre. Souhaitons donc (jne cette résolution s'accomplisse. On a le droit d'exiger davantage d'un homme ou d'un pays que le ciel a doté plus généreusement; l'Italie à ce titre devrait être en toutes choses au rang des nations les plus avancées. Cette obligation, elle l'a méconnue depuis longtenqis, tout au moins dans l'ordre d'idée qui nous occupe; mais on ne saurait douter qu'elle ne s'éveille aux clartés que le progrès et les sciences projettent aujourd'hui sur le monde. I.a domestication de l'Autruche au Cap. Les chiffres suivants donneront une idée du développement qu'a pris, pendant ces dernières années, l'élevage de l'autruche dans le sud de FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. (io l'Afrique. Dans la culoiiit; du Cap on a exporlé eu 18t>2, 7 0(31 livres de plumes d'autruches, estimées à £ 40 i87. Pendant les années suivantes, l'exportation a atteint son maximum en 1870; il enfui expédié dans celte année, !29 725 livres, soit quatre fois autant qu'eu 186"2, estimées à £91 ±29. Depuis 1870, la production s'est encore augmentée d'une façon réaulière et a donné les résultats suivants : 1872. . . 26695 livres de plumes, repré- sentant une valeur de £ 158 024 soit £ 5,9 la livre. 1873... 31581 » 159 677 » 5,5 » 1874... 36829 > 205 610 » 5,6 » Dans la colonie voisine de Natal, nous obtenons les résultats suivants : 1868... 1191 livres de plumes, repré- sentant une valeur de £8 830 soit £2,1 la livre. 1869... 2133 » -4 757 » 2,2 » 1870... 2 063 » 6 36i » 3,8 » Là, les quantités exportées ont diminué, mais les prix ont augmenté, ce ({ui lie lient pas à la diminution de la production, car le marché de Natal (îst inlimement lié à celui du Gap et partout il semble que la plume d'auli'uche est en hausse. L'exportation de plumes d'autruche de l'Amérique du Sud (Nandou?) augmente de son côté tons les ans. Le gouv(M'nemenl du (Jap a infenlil la destruction des autruches sau- vages |)ar des peines sévères, uiais on recherche activement les endi'oils qu'elles fréquentent })Our s'emparer des jeunes ou des œufs que l'on fait couver dans des incubateurs. De même le gouvernement du Cap obtient maintenant un prix de location élevé des terrains incultes et sans valeur, [où les troupeaux d'aul ruches sauvages viennent nicher. On surveille les nids avec soin au moment présumé de l'éclosion, pour prendre aussitôt les jeunes, car si on tardait plus de trois jours on ris- querait de ne pouvoir s'emparer d'eux sans leur faire de mal. A cet âge, en elfet, les jeunes autruches peuvent se défendre par la course et en- traîner leurs ravisseurs à de grandes distances. Quelquefois on prend les œufs avant l'éclosion poui- les mettre dans les incubateurs, mais on en laisse toujours quelques-uns dans les nids, pour que les oiseaux sauvages n'abandonnent [tas la place. Les incubateurs dont on se sert se composent d'une caisse en bois de trois pieds carrés, ouverte à la partie supérieure et pouvant contenir •25 œufs. Celte caiss(^ rei»ose sur un vase en cuivre ou en zinc, rempli d'eau que l'on cbaulfe au moyen d'une lampe d'huile minérale placée en dessous, ou mieux encore, dans une pièce voisine et n'agissant que sur un prolongement dudit vase dans celte pièce, alin que les vapeurs de la 64- SOCIÉTÉ d'aiclimatation. lampe ne puissent pas nuire aux jeunes autruches. l/iMc.iihation dure 42 jours. Pendant la première quinzaine on maintient la température à 102 degrés Fahr., puis on la réduit à lUU degrés et quinze jours après à 98 degrés. Il faut retourner les œufs et aérer la boîte deux fois par jour. Les œufs sont simplement couverts avec une étoffe de laine. Huit jours avant l'éclosion, on perce un trou dans la coquille, dans sa ))artie supé- rieure, pour aider le jeune à la briser. La luzerne hachée sert à nourrir les autruchons aussitôt après leur naissance. Avec 24 oiseaux reproducteurs, un éleveur a obtenu 200 élèves bien portants, en une seule saison. En 1872 M. Douglas a obtenu de H oiseaux (4 femelles et 2 mâles, la proportion habituelle) 1:30 autruches. Partout les résultats ont été tels, que chacun cherche à former des pai-cs à au- truches et on se dispute les oiseaux reproducteurs. Un autruchonde huit jours vaut maintenant £ iO; à trois mois £ 15; à 15 mois £ 40, et un oiseau adulte se vend £ 150 et jdus. Le (jérant : JuLts Grisard. i..i.;s. - i:'.?n:.-:i:r.iE de c. martinet. u'JE iiiGncN, TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIËTË RAPPORT SUR LE PROJET DE CRÉATION D'UN JARDIN D'ACCLIMATATION A CANiNES (Alpes-Maritimes) Par 91. P. DUCnARTRE La Société d'Acclimatation se propose un double but qu'elle s'eftbrce d'atteindre, soit au moyen de ses propres travaux, soit en exerçant au loin son utile influence : c'est d'enrichir notre pays de tout ce qui, en lait d'animaux et de végétaux, peut ajouter à nos ressources d'utilité ou d'agrément et, pour cela, d'y répandre les espèces qu'une expérimentation effec- tuée par ses soins a fait reconnaître capables de rendre des services et de vivre sous notre climat. Il ne doit pas être ques- tion, dans ce rapport, de la voie qu'elle suit, avec un succès mille fois constaté, pour atteindre ce but relativement aux espèces animales ; mais il semble convenable d'y indiquer les moyens qu'elle a déjà mis en œuvre ou qu'il lui reste encore à employer pour arriver à des résultats également avantaoeux quant à l'introduction et surtout peut-être à la propagation d'espèces végétales empruntées à d'autres contrées. Ces moyens consistent avant tout en une culture poursuivie pendant assez longtemps, dans des conditions de sol et de climat assez di- verses, pour qu'il soit possible d'eu tirer des données positives sur leur rusticité comme sur leurs exigences sur l'effet orne- mental qu'elles produisent, comme sur les services direct ■ qu'elles sont appelées à rendre. Il faut donc, si la Société veut tenter et mener à bien de pareilles expériences de culture qu'elle possède des jardins répartis en différents points de i' France ou tout au moins situés dans celles des parties d^ 3^ SERIE, T. III. — Février 1876, g 66 SOCIÉTÉ d'acclimatation. notre pays qui, comparées l'une à Taulre sous le rapport du climat, offrent la dissemblance la plus prononcée. Or, il y a lieu de se baser, à cet égard, sur une grande divi- sion générale tirée de la nature même des choses. On sait que, des bords de la Méditerranée à notre frontière septentrionale, on a pu partager la surface de la France en cinq zones paral- lèles entre elles, dans chacune desquelles le climat est suffi- samment caractérisé par une culture dominante qui ne peut en dépasser la limite supérieure ; on voit ainsi se succéder, du sud, au nord : 1" la zone de l'Oranger bornée à l'étroite bande de la Provence et des Alpes-Maritimes, qui s'étend entre la Méditerranée d'une part, et de l'autre la chaîne de l'Esterel et des Alpes-Maritimes; 2" la zone de l'Olivier que circonscrit, au nord, la ligne des Corbières et des Gévennes, et qui re- monte, dans la vallée du Rhône, jusqu'un peu au-dessus de Montélimart; S" la zone du Maïs dont la limite boréale répond à peu près à une ligne qui, partant de l'embouchure de la Gironde, irait passer par Bourges et aboutirait sensiblement au sud de Nancy ; 4" la zone de la Vigne terminée à l'embou- chure de la Loire, puis un peu au nord de Paris et de Soissons; 5» enfin la zone du Blé qui arrive jusqu'aux frontières de la Belgique. Le jardin du Bois-de-Boulogne, à Paris, situé à la réunion des zones de la Vigne et du Blé, se trouve parfaitement placé pour les expériences destinées à faire reconnaître les plantes dont la culture convient à ces deux zones, et on peut même ajouter, à la rigueur, à celle du Maïs, c'est-à-dire à plus des 4/5 de la France; mais il ne peut déjà plus fournir que des données insuffisantes quant aux cultures possibles dans la zone de l'Olivier; et il est prudent de ne lui rien demander quant à celles qui peuvent être établies, sans crainte d'insuccès, dans la zone de l'Oranger. Il restait donc, dans le champ d'expériences de la Société d'Acclimatation, une lacune regrettable, d'autant plus lâcheuse même que cette portion de la France qui lui échappait à peu près pour une partie, entièrement pour l'autre, est admira- blement située pour les essais de culture des végétaux em- CRÉATION d'un JARDIN d'ACCLIMATATION A CANNES. 67 priinlés aux régions tempérées-chaudes et même subtropicales- que d'ailleurs la douceur de ses hivers y attire de plus en plus la population aisée de Paris et des pays septentrionaux; que, ipar suite, on voit s'y multiplier rapidement les jardins d'agré- ment dans lesquels on recherche avec raison les végétaux aux grandes formes, tels que les Palmiers, et ceux qui, originaires d'autres contrées, impriment aux plantations de pleine terre un caractère spécial inconnu dans le reste de la France. Pour combler cette lacune, la Société d'Acclimatation qui avait déjà, depuis peu d'années, un jardin à Hyères, mais comme concession faite à la Société du Jardin du Bois-de- Boulogne et avec une affectation principalement commerciale, avait songé à créer un autre établissement, cette fois tout d'expérience et d'agrément, dans la ville de Cannes qui, avec sa température moyenne hivei-nale de 10" cent., et avec les facilités particulières qu'elle offie pour l'irrigation, présente des avantages qu'il serait difficile de retrouver ailleurs. Le projet que son Conseil d'administration avait conçu, à cet égard, mais dont il était à craindre que l'exécution ne fût entravée, peut-être même complètement empêchée par des difficultés matérielles de divers ordres, est devenu aujourd'hui facile à réaliser dans des conditions avantageuses tant pour la Société que pour la ville de Cannes et que ce rapport a pour objet de foire connaître. Et d'abord la municipalité de Cannes appréciant à leui-juste valeur les avantages que doit amener, pour cette ville, la création du jardin projeté, concède, pour cinquante années, à la Société d'Acclimatation de Paris, moyennant une simple re- devance annuelle de 50 francs, un terrain d'environ 10000 m. de superficie, très-bien situé, abrité contre les vents du nord ■et de l'ouest, mais ouvert au midi, placé par conséquent dans des conditions d'exposition qui en font, si l'on peut s'exprimer ainsi, une sorte de serre découverte, très-lavorable à la cul- ture des végétaux originaires de contrées plus chaudes. Ce terrain est clos de tous les côtés et n'attend plus qu'une bor- dure de haies vives et de plantations qui en complètent la clô- ture tout en l'abritant surtout vers l'est d'où soufflent les vents 68 SOCIÉTÉ d'acclimatation. les plus nuisibles aux plantes délicates. L'administration mu- nicipale s'est engagée à donner chaque joui' So mètres cubes d'eau pour l'arrosement et à livrer, en outre, par année, deux cents tombereaux de balayures des rues qui, comme on le sait, constituent à la fois un amendement et un engrais. Mais une fois le terrain obtenu , il fallait le niveler, le dé- foncer et l'engraisser, le mettre, en un mot, en état de devenir un jardin en rapport avec sa destination. Cette préparation devait entraîner des dépenses considérables que ne pouvait prendre à sa charge la Société d'Acclimatation. Heureusement M. le comte d'Éprémesnil, qui a été l'âme de cette affaire, a pris à cœur de lever cette difficulté majeure. Mettant, en cette occasion comme en beaucoup d'autres, au service de la Société dont il est l'un des vice-présidents, son dévouement, son amour des plantes, son influence sur la population élégante qui adopte Cannes comme son séjour lavori pendant l'hiver, il a obtenu, par ses démarches, des souscriptions qui ont produit une somme totale d'environ -41 000 francs. On a pu ainsi faire les frais d'an nivellement laborieux, d'un amendement avec amélioration du terrain, de la clôture, de la canalisation pour les eaux, de la construction d'une maison de jardinier, et, tous ces travaux terminés, il reste encore en caisse près de 5000 fr. que la générosité des souscripteurs laisse disponibles pour les premières dépenses de plantation et d'installation. Ces pre- mières dépenses comprendront : i" la mise à exécution du plan du jardin tel qu'il a été conçu, c'est-à-dire le tracé sur le terrain des allées et sentiers qui devront circonscrire les mas- sifs, ainsi que l'acquisition de plants d'arbres destinés à former des brise-vents et des abris pour les espèces délicates; 2" l'a- chat des plantes qui, classées par catégories, devront peupler le jardin et qui seront choisies parmi celles sur la rusticité desquelles, sous le climat de Cannes, l'expérience a déjà pro- noncé; 3" l'acquisition, dans les établissements horticoles spé- ciaux, de jeunes sujets des espèces qui n'eut été encore que peu ou môme pas du tout cultivées à l'air libre, sur les bords de la Méditerranée, et qui devront dès lors devenir les sujets d'expériences suivies; seulement celles-ci devront, au moins CRÉATION d'iN JARDIN d'aCGLDIATATION A CANNES. 09 dans les premiers temps, être tenues sous verre, jusqu'à ce qu'elles aient acquis assez de force pour être livrées à la pleine terre avec toute chance de succès. On peut évaluer à 2000 francs environ les frais d'acquisition des plantes qui formeront la plantation spéciale du jardin et à 4000 francs le prix total des plants qui seront établis en abris et coupe-vents. Il y aura donc à dépenser de prime abord une somme de 3000 fi-ancs qui laissera disponible plus d'un millier de francs pour les frais imprévus qu'il faut toujours faire entrer en ligne de compte dans des entreprises de ce genre. Ces dépenses seront effectuées une fois pour toutes, car il est évident que, les progrès de la végétation devant obliger, au bout de peu d'années, à éclaircir les massifs, on pourra dis- poser d'un nombre de plus en plus grand de sujets déjà forts qui, sans qu'il entre le moins du monde dans les intentions de la Société de faire, à Cannes, une spéculation horticole, devront être vendus et trouveront aisément sur place des acquéreurs. Il en résultera des ressources à l'aide desquelles on pourra se procurer de nouveaux sujets d'expérience. D'ailleurs les échanges avec des jardins botaniques ou privés permettront encore de se procurer sans frais nombre d'espèces rares ou nouvelles dont, sans cela, l'acquisition pourrait être onéreuse. Mais tout jardin exige un entretien journalier, et il est évi- dent que, dans celui dont la création est projetée, cet entretien devra être irréprochable. Ce serait là, pour la Société d'Accli- matation, une cause de dépenses permanentes dont le chiiïre deviendrait important si, sous ce rapport encore, le dévoue- ment de M. le comte d'Éprémesnil et son amour de la culture n'intervenaient utilement. Notre honorable vice-président possède, à Cannes, un jardin contigu à celui que veut créer la Société d'Acclimatation; cette circonstance et son désir d'être utile le déterminent à offrir de se charger de tous les frais de culture et d'en- tretien, moyennant des conditions qui ont été réglées d'abord d'un commun accord, entre lui et une commission désignée à cet effet, approuvées ensuite par le Conseil d'administra- on. 70 SOCIÉTÉ d'à^iclimatation. Il est inutile de rapporter ici ces conditions qui ont été con- signées avec la précision nécessaire dans un traité souscrit, d'un côté par la Société d'Acclimatation, de l'autre par M. le comte d'Éprémesnil, concessionnaire. Il sufiira de dire que si, d'une part, M. d'Éprémesnil trouve dans l'arrangement auquel il souscrit une nouvelle occasion de satisfaire son amour des plantes et de prouver son dévouement à la Société dont il est l'un des principaux dignitaires, d'autre part celle-ci acquiert,, dans des conditions pécuniairement avantageuses pour elle, un nouveau champ d'expériences qui lui manquait, dont elle ap- préciait la haute utilité, mais qui, sans la combinaison réa- lisée, aurait été pour elle une source de dépenses hors de pro- portion avec ses ressources. Ainsi se trouvera heureusement résolu un problème dont la solution était entourée de difficultés de divers ordres : la ville de Cannes possédera un jardin qui sera pour elle un lieu d'a- grément et d'instruction ; la Société d'Acclimatation étendra utilement son action directe sur une partie privilégiée de la France où elle pourra recueillir une ample moisson de laits et d'observations; enfin, de son côté, M. le comte d'Eprémesnil trouvera dans la réalisation d'un projet qui lui est cher, un moyen un peu onéreux peut-être, mais certainement précieux, pour lui de cultiver à l'air libre et sous le soleil vivifiant du !\lidi, pour les voir arriver à toute leur beauté, une foule de grands végétaux étrangers que le climat de Paris, avec soa long hiver sans lumière, condamne à ne posséder, pour la plu- part, qu'en chétifs individus, élevés encore péniblement et au. prix de soins incessants dans l'enceinte d'une serre.. L'INSTINCT D'ORIENTATION CHEZ LE PIGEON VOYAGEUR (1). Par M. LA PERRE DE ROO Les Pigeons qui portent des lettres sont une merveille de la loute-puis- sance divine, digne de notre admiration et de nos hommages.... Comment pourrions-nous ne pas admirer en eux l'ouvrage du Tout-Puissant, puisque dans le plus court espace de temps, ils rendent une lettre que le courrier le plus diligent ne pourrait apporter qu'en plusieurs jours? Ils ne se lassent point de remplir leur service, et surpassent tout ce que l'on peut imaginer, par leur célérité à transmettre des nouvelles ; remplissant iidèlement la commission dont ils sont chargés, ils confirment le pro- verbe qui leur donne la dénomination d'oiseaux d'heureux présage. Certes ils l'empoi-tent de beaucoup sur les messagers terrestres : les nuages sont leurs rênes; l'air est la carrière qu'ils parcourent; leurs ailes sont leur monture ; les vents, leur escorte. Ils ne redoutent dans les routes ni les brigands des déserts, ni les dangers des passages périlleux. Abou-'l-Kasem, surnommé Diiou-'l-Balagataïn. (Traduit de l'arabe par A.-J. Silveslre de Sacy.) Oiiel est donc cet étrange instinct d'orientation qui guide le Pigeon messager à travers l'espace, comme s'il était muni d'une boussole dont l'aiguille aimantée lui indique constam- ment la direction qu'il doit suivre? Plusieurs opinions ont été émises en ces derniers temps. A distance elles paraissent toutes logiques; mais, lorsqu'on s'en approche pour les examiner, elles s'écroulent dans un nuage d'hypothèses contradictoires qu'il suffit d'énoncer pour en dé- montrer l'absurdité. Nous avons dC'jii dit que le Pigeon voyageur transporté à (1) Considter les travaux suivants du même auteur : Les Pigeons voijwjeurs; note, sur les services qu'ils peuvent rendre aux places fortes et aux armées en temps de guerre. {Bulletin, 1872, p. 253.) La poste par pigeon voijagerir pendant le siège de Paris (1870-1871). [Bulletin, 1872, p. 623.) Les colombiers militaires. (Bulletin, 1872, p. 809, et 1874., p. 547.) 7^ SOCIÉTÉ d'acclimatation. des distances considérables de son colombier, d'où il est mis en liberté, retourne à son gîte de tous les points de l'horizon. Ce phénomène plein de mystères qu'on attribue à tort à l'in- stinct, est, à mon avis, plutôt le fait d'une aptitude spéciale qui reste à étudier et qui permet au Pigeon voyageur, comme à l'oiseau migrateur, de s'orienter dans les airs. Qui de nous n'a assisté aux préparatifs d'un départ d'hiron- delles? On les voit se masser sur le toit d'une église, en proie à une vive agitation; elles ont l'air de se parler, de se con- certer, de conférer ensemble, de se communiquer mutuelle- ment leurs appréhensions sur les dangers et les fatigues du long trajet qu'elles vont entreprendre ; elles hésitent, partent, s'exercent, reviennent au point du départ; elles hésitent en- core ; puis, tout à coup, d'un commun accoi'd, elles se lancent franchement dans le vide, décrivent dans les airs mille cir- cuits de leur vol agile et capricieux, comme si elles cher- chaient à explorer tous les points de l'horizon ou à découvrir dans les couches aériennes un courant atmosphérique favo- rable à la rapidité de leur vol, et qui les pilote dans leur mi- gration. Bientôt les dernières retardataires qui étaient restées sur le toit, ont rejoint la masse dans l'espace, et alors elles fdent résolument toutes ensemble, sans jamais se tromper de route, dans la direction des zones tempérées. La savante ignorance explique ce phénomène étrange par le sentiment et la résolution spontanés qui ne sont ni le résultat de la prévoyance ni do la réflexion, mais de ce qu'on appelle Vinstinct. Rien n'est plus facile que de trancher ainsi d'un tiait de plume les questions que nos sens ne savent pas atteindre ; mais, si la réflexion n'y est pour rien, comment expliquer que l'hirondelle quitte, à l'automne, le nid de boue qu'elle a con- struit avec un art merveilleux sous la fenêtre d'une chaumière située dans un lieu caché, au milieu des champs, dans un dé- partement de la France occidentale, pour aller chercher dans des contrées chaudes les insectes qui, bientôt, vont lui faire défaut ici? Et, ce qui estplus incompréhensible encoi'e, com- ment expliquer par l'instinct, ou l'absence de réilexion, que l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 7."> celle même reine des airs quitlera, au retour du piinlemps, l'Afrique ou l'Asie; retravcrsera la Médileiranée, ne s'arrêtera nia Marseille, ni à Lyon, ni à Paiis; mais retournera à la chaumière dans le département du Finistère qu'elle avait quittée six mois auparavant, pour échapper aux intempéries de notre climat. L'homme ne fait pas un pas sans rélléchir. Or, pourquoi supposerions-nous gratuitement que l'oiseau migrateur entre- prend ces longs voyages instinctivement, c'est-à-dire à tout hasard, comme une machine ; lorsque ses pi'éparatifs de dé- part, sa précaution de choisir un vent favorable à son vol, de devancer l'heure de départ, si l'hiver menace d'être pi'écoce, prouvent jusqu'à l'évidence l'intervention d'une lucide ré- flexion. Mais, me dira-t-on, on ne peut pas comparer les oiseaux mi- grateurs aux Pigeons voyageurs que l'homme dresse , par étapes progressives, à franchir de grandes distances. Cette appréciation serait exacte, si l'on faisait voyager cons- tamment les Pigeons voyageurs dans la même direction, et si on les transportait successivement, par exemple, à 10, :25, 50, 400, 200 et oOO kilomètres. 11 en résulterait qu'on pourrait supposer, avec raison, que le Pigeon voyageur, étant doué d'une surprenante mémoire locale et d'une vue excessivement perçante, reconnaît l'ensemble général de la contrée qu'il a déjà parcourue et que, d'étape en étape, de ville en ville, il sait diriger son vol vers son colombier. Dans cette hypothèse, tous les adversaires de la théorie de la vue et de la mémoire locale seraient dans l'erreur ; mais les colombophiles ne suivent pas constamment cette pratique ; et, comme nous avons déjà dit, M. Ed. Cassiers, après avoir trans- porté de jeunes Pigeons à Chàtellerault, à 299 kilomètres de Paris, les a transportés ensuite d'un bond à Agen, à (551 kilo- mètres de Paris. Or, cette distance énorme de Sbil kilomètres qui sépare Chàtellerault d'Agen, que les jeunes élèves du cé- lèbre colombophile ont parcoui'ue, sans entraînement préa- lable, par étapes progressives, reste absolument sans explica- tion, si l'on ne met en jeu que la puissance de la vue et le 74 SOCIÉTÉ d'acclimatation. développfment de la mémoire locale, et si l'on lient compte de la sphéricité du globe dont nous allons parler tout à l'heure. Pour mieux démontrer que le Pigeon est surtout guidé par la vue, on a prétendu que la parfaite sérénité de la masse d'air qui flotte entre la terre et les nuages, est une des conditions indispensables à son retour, et que le Pigeon s'égare par les brouillards ou si on l'aveugle. Le premier point à examiner est de savoir si le Pigeon vovageur n'a pas besoin du concours de tous ses sens pour s'orienter dans l'espace, pour retrouver son colombier, et si,. en le privant ou en paralysant l'un de ses sens, surtout la vue, on ne paralyse pas toutes ses facultés. Le docteur Chapuis est du même avis et dit : « Non, les faits rapportés ne prouvent rien ; le Pigeon n'a plus le libre exercice ds ses facultés; on ne peut en préjuger la puissance, si Ton élèv€ des obstacles à la manifestation complète de Tune ou de l'autre d'entre elles ; c'est uniquement dansleur symr- gie qu'il faut en mesurer l'étendue. » N'est-ce pas Là, l'état de l'homme lui-même, lorsque par malheur il a perdu les yeux ou cpe sa vue est profondément altérée ? il marche à tâtons, tout lui paraît obstacle ou pré- cipice ; il perd toute confiance en lui-même et ses facultés en subissent la plus déplorable influence.» Du reste, le brouillard produit une autre cause qui a été peut-être trop méconnue jusqu'à présent, il produit une per- turbation atmosphérique qui trouble la stratification normale des couches aériennes dont il sera question plus loin. L'opinion qui met en jeu la puissance visuelle et la mémoire des lieux, est celle qui est la plus accréditée et qui, encore aujourd'hui, est soutenue à chaque instant avec fracas dans les journaux colombophiles. C'est pour cette raison qu'elle appelle une réfutation spéciale et énergique, afin de mettre fin, une fois pour toutes, à ces faux raisonnements qui décèlent une impardonnable ignorance, tant de la part de ceux qui les pu- blient que de ceux qui les adoptent sans examen. Nous savons par les aéronautes que les Pigeons lancés d'une l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 75 hauteur de 6000 mètres ont leurs facullés complètement pa- ralysées et se laissent tomber dans le vide comme des masses inertes ! M. le colonel Laussédat, président de la Commission d'aéro- station militaire, m'a dit que le Pigeon qu'il a lancé d'une hau- teur de 1080 mètres, a pris franchement son vol, mais qu'il, est descendu rapidement par spirales vers la terre. M. Gaston Tissandier m'a affirmé que les Pigeons qu'il a lancés de 300 mètres de hauteur, n'ont pas maintenu leur vol à cette altitude et sont également descendus rapidement vers la terre en traçant de longues spirales dans les airs. Les i4 lâchers de Pigeons faits })ar les vaillants colombo- philes MM. Cassiers, van Roosebeke, Traclet et Thomas, délé- gués du gouvernement de la Défense nationale, pendant le siège de Paris, ont démontré aussi que le Pigeon voyageur ne s'élève jamais à une hauteur de 300 mètres, ce qui, en effet, représente déjà la hauteur des tours de Notre-Dame de Paris quatre fois superposées ! Or, si les expériences faites par MM. le colonel Laussédat et Gaston Tissandier ont prouvé que le Pigeon, lancé de la nacelle d'un ballon, arrivé à des hauteurs de 7000, 6000 et 5000 mètres (1) a le vol paralysé et se laisse tomber dans le vide comme une masse inerte ; si lancé tour à tour des hauteurs de 1080, 800 et 300 mètres il s'est précipité vers la terre en décrivant de longues spirales dans les airs, comment pout-on soutenir que le Pigeon voyageur soit guidé à travers l'espace par la vue, puisqu'il suffit d'établir un simple calcul pour dé- montrer qu'en raison de la sphéricité du globe, le pigeon voyageur devrait s'élever, tour à tour, à des hauteurs : (1) L'aéronaute Glaisher, à sa gTaiide ascension de Wolverhampton emporta' six Pigeons. Le {ireiaier mourut dans la nacelle; le second fut très-malade, mais se remit complètement ; le troisième fut lancé dans le vide à une altitude de 4807 mètres et tomba comme une feuille de papier; le quatrième jeté à une hau- teur de 8048 mètres, tomba comme une masse inerte; le cinquième lancé à une altitude de 6137 mètres put s'élever en volant jusque sur le haut du ballon et s'y reposer, et le sixième précipité dans l'espace à une hauteur de 6431 mètres, prit i"ésolument son vol (?) et disparut en tourbillojmant, mais ne retourna pas à son colombier. 70 SOCIETE D ACCLIMATATION. (le 785 mètres pour voir à une dislance de 100 kilomètres. :31i.;3 » — — ï>00 )) 7076 » — — ^00 )) ■12 586 » — — 4-00 ». . 19 688 » — — 500 .) Il résidto, de ce calcul (1), que les jeunes élèves que M. Cas- (1) Calculs démontrant ([ii'en raison de la siilnn'iriti' du glohc, k' Pignon de- vrait s'élever tour à tour à des hauteurs île 78ô'", 3113'", 707G'", 1-2 588'", 19 (iSS™ pour voir à des distances de 100 kilomètres, ;200 kilom., 300 kilom., 400 kilom. et 500 kilomètres. Calculer les valeurs de x, quand AMN vaut ' 1" 100 kilomètres, 2" 200 — 3° 300 — 4° 400 — 5° 500 — sachant que ABC est rectangle en A. Nous allons d'abord calculer l'angle B : La circonlerence totale = 40 000 kilomètres. L'arc AMN = 100 kilomètres. 40 000 360° „ . „ On a donc — TTTTT— = — -— d ou Ion lire B = :0°54' i" 100 B 30()° m' Nous savons d'ailleurs que dans un triangle rectangle un côté quelconque de l'angle droit est égal à l'hypoténuse multipliée par le cosinus de l'angle adjacent ù ce côté. Ce qui donne : c=« X cosB d'où l'on tire c '' = ÎJ cosa c c'est le rayon de la circonférence qui a 40 000 kilomètres de tour, il est 40 000 iO 000 donc égal à c = - = 6366", 198 •271 6,2831852 La valeur de coft B se trouve dans des tables, elle est égale à cosB = cos 54' = 0,9998767 _ , fi,366\198 .„.., „.„ ^"'^'^°"'«=(7Â)998767 = ^^^^'^^3 Ce qui donne : .r = 6366'',983 — 6366^198 =- 0\785. l'instinct d'opxIentation chez le pigeon voyageur. 77 siers a transportés d'un bond de Cliatollcrault à Aycn, auraient dû s'élever à une altitude de 7000 mètres pour apercevoii- Gliatellerault d'Agen, et nous savons que dans ces hautes ré- gions le Pigeon a ses lacultés paralysées, ne vole pas et se laisse tomber à terril comme une pierre. Comme je viens de le prouver de la laeon la plus irréfutable, le Pigeon n'est pas guidé par la vue ; il ne nous reste donc d'autre hypothèse pour expli(|uer cette étrange faculté de s'orienter dans l'espace dont la providence a doué le Pigeon voyageur qu'à lui attiibuer un sens dont nous n'avons pas soupçon, ou d'en chercher la cause dans des courants atmo- sphériques déterminés, peut-être dans des courants de chaleur qui le pilotent vers son colondjicr et dont nous ne connais- Lorsque AMN =200 kilomètres, on a : 40 000 300» V)o 200 ~ F. B 31)0" 200 = 1° 4i: c OSGIi" ,198 " I. i> iwiii- iii>- — ^oUj ,o4i cou B 0,'.)U'J.)OI>.> a; = 6369^341 — 6300% 108 = 3S143, Lorsque AMN = 300 kilomètres, on a : 40 0()() 300' \ 30e) B ) 27" 3» B = — =2-42' 10 630G\ 198 " " co, B ~ 0,9988897 ~ ^^^^''^^"^ X = 6373\274 — 6306% 198 = 7%076. Lorsque AMN = 400 kilomètres, on a : 40 000 _ 360° 400 b" B^n^°=3»36' 1 10 \ c 6366M98_ I «=?^=Ô;998Û2Ô9 = ^^'^'^^^- \ a; = 6378\784 — 6306\iy8=12%58fi. • / Lorsque AMN = 500 kilomètres, on a : 40 000 360" 500 B B=4- = 4°30' a = _£_=6366V98^ 3^^ coxB 0,996917 X = 6385%886 — 6306% 1 98 = 1 9%fi88. 78 SOCIÉTÉ d'acclimatation, sons pas la marche, car la science sait très-peu de choses sur les mouvements atmosphériques. Micheletdit: « Être éminemment électrique, l'oiseau est plus qu'aucun autre en rapport avec nombre de phénomènes de météoiologie, de chaleur et de magnétisme que,nos sens'.et notre appréciation n'atteignent pas. Il les perçoit dans leur naissance, dans leurs premiers commencements, bien avant qu'ils se prononcent. Il a même une prescience physique. » Au milieu de l'Océan, l'oiseau fatigué qui repose une nuil sur le mât d'un vaisseau, entraîné loin de sa route par ce mo- bile abri, la retrouve néanmoins sans peine. Il reste dans un rapport si parfait avec le globe et si bien orienté que, le len- demain matin, il prend le vent sans hésiter : la plus courte consultation avec lui-même lui suffit. Il choisit sur l'abîme immense, uniforme et sans autre voie que le sillage du vais- seau, la ligne précise qui le mène où il vent aller. Là, ce n'est point connue sur la terre, nulle observation locale, nul point de repaire, nul guide : les seuls courants de l'air, en rapport avec ceux de l'eau, peut-être aussi d'invisibles courants magné- tiques, pilotent ce hardi voyageur. » Aux appréciations de Michelet joignons celles des oiseleurs qui sont tous d'accord pour constater que les oiseaux se ca- chent dans les broussailles et dans les bois, lorsque le vent souffle du nord ou de l'est. Nous savons déjà que ce sont les vents du sud et de l'ouest que les oiseaux migrateurs choisis- sent pour entreprendre leurs pèlerinages. Ces faits n'accusent-ils pas chez l'oiseau une excessive im- pressionabilité atmosphérique, dont nous n'avons pas d'idée, et ne prouvent-ils pas jusqu'à l'évidence que l'oiseau sait que du nord vient le froid, du midi le chaud, de l'est le sec, de l'ouest l'humide, puisque les oiseleurs affirment que la ten- clerie n'est d'aucun rapport lorsque le vent souffle du nord, parce que les oiseaux se cachent dans les récoltes et dans les bois? Cette impressionabilité atmosphérique hautement dévelop- pée chez ces êtres éminemment électriques, comme dit Miche- let, n'accuse-t-elle pas aussi des rapports avec d'autres phé- l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 79 nomènes météorologiques que nos sens n'atteignent pas ? Elle atteste, dans tous les cas, des connaissances atmosphériques incontesta] >les dont il convient de tenir compte. Nous sa\ons par l'intrépide aéronaute, M. Gaston Tissandicr, que dans l'air il existe des courants opposés. « Nous savons )■> aussi que l'atmosphère est électrisée non pas seulement en j> temps d'orage, mais toujours. Lorsque le ciel est serein, » l'électricité de l'air est positive; elle n'est appréciable qu'à » une certaine distance du sol, la terre devant évidemment » dépouiller d'électricité les couches en contact avec elle. La » dose d'électricité répandue dans l'atmosphère est d'ailleurs » variable aux diverses heures de la journée, suivant le plus » ou moins d'humidité de l'air. Quant à la cause productrice » de cette électricité, elle réside peut-être dans le phénomène » de l'évaporation. » Lorsque le ciel est couvert, les nuages sont électrisés, les » uns positivement,, les autres négativement, et ces nuages » jouent alors le rôle de machine électrique par rapport au » sol ou aux autres nuages ; il ne faut pas oublier que les » nuages, formés de vapeurs d'eau condensée, sont des corps )) conducteurs qui peuvent, par conséquent, subir et exercer » des actions d'influence. » D'ailleurs, si Télectricilé de l'atmosphère est positive, » ainsi que les nuages qui s'y sont formés et qui n'ont fait » que recueillir l'électricité des couches où ils se sont con- » denses, électricité qui s'est portée à leur surface en s'y ac- » cumulant, la terre est alors électrisée négativement à sa sur- )) face par action d'influence ; et ce sont naturellement les » points les plus saillants, les plateaux élevés, les collines, les » montagnes qui auront la plus forte tension négative. Or, ces » points sont généralement chargés de nuages qui empruntent » au sol son électricité négative et l'emportent avec eux, lors- >> que, détachés par les vents, ils sont entraînés dans l'atmo- » sphère. » J'ai cru devoir répéter ici ces appréciations d'électricité at- mosphérique pour mieux démontrer riniluence que ces phé- nomènes exercent sur les Pigeons voyageurs, en certaines (Occasions. 80 SOCIÉTÉ d'acclimatation. On a i(Mn;n-qué que, lorsqu'il se produit des perturbations almosphériques, lorsque, par exemple, un orage éclate, le Pi- geon ne trouve plus à s'orienter dans l'espace et s'égare ! Comment expliquer ce phénomène autrement que par l'ac- cumulation sur les nuages de l'électricité qui se trouvait dans l'air, par le trouble de l'équilibre atmosphérique et de la stra- tification des couches aériennes. Dès lois, le Pigeon ne trou- vant plus dans l'espace le courant aérien normal qui doit le piloter, se sent perdu dans le vide, s'égare et ne continue pas sa route, ne sachant plus comment diriger son vol au milieu de ce bouleversement atmosphérique. Si le Pigeon n'était pas guidé dans le vide par des courants atmosphériques, il est évident que les perturbations, les bou- leversements qui se produisent dans l'air, n'exerceraient abso- lument aucune influence sur les facultés d'orientation dont la providence l'a doué. Ainsi, il suffit encore qu'un brouillard plane à la surface de la terre pour que le Pigeon se trouve de nouveau désorienté dans l'immensité. Gomment expliquer ce nouveau désarroi autrement que par la perturbation atmosjihérique. Nous sa- vons que le brouillard est ce qu'on appelle en i)hysiquc un conducteur ; or, ne résulte-t-ii pas de là que, toutes les fois qu'un brouillard plane à la surface de la terre, l'électricité de ratmos})hère s'échappe par l'humidité, pour aller s'accumuler dans des régions plus hautes auxquelles le Pigeon ne s'élève pas, et, dès lors, l'oiseau, ne trouvant plus dans cette atmo- sphère dérangée les courants aériens qui le guident à travers l'espace, est désorienté, et ariète sa course. Lors de la traversée de la îManche par le capitaine Boyton, dans son vêtement insubmersible, des Pigeons voyageurs ont été lancés d'heure en heure des bateaux à vapeur qui suivaient l'intrépide navigateur; et l'on a pu constater que les Pigeons lancés dans l'immensité se sont élevés au-dessus du brouillard qui planait à la surface de l'eau et, une fois arrivés dans les couches aériennes à l'état normal, ils se sont parfaitement orientés, et sont retournés à leur colombiei'. Lancés dans le vide, en \)]o.'me mer, les Pigeons devaient forcément prendre leur vol; et leur élévation au-dessus de l'épaisseur du brouil- l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 81 lard démontre, une fois de plus, l'intervention d'une lucide ré- flexion. Lorsque le ciel est pur et serein, nous enseigne la physique, l'clectricilé de l'air n'est appréciable qu'à une certaine dis- lance du sol, la terre devant évidemment dépouiller d'électri- cité les couches en contact avec elle. Cet éloignementdoit être plus grand encore le matin, lorsqu'un léger brouillard plane à la surface de la terre. Or, c'est précisément alors que le Pigeon s'élève dans les airs à sa plus grande hauteur. Par raison inverse, lorsqu'il pleut, l'électricité de l'air est appréciable à une distance moins grande du sol ; et, selon toute probabilité, pour la môme i-aison qui fait monter le Pigeon très-haut lorsque le ciel est pur et serein, il vole très-bas lors- qu'il pleut et que le ciel est chargé et couvert. La physique nous enseigne encore qu'en certaines circon- stances déjà expliquées plus haut, la terre étant électrisée né- gativement par action d'influence, ce sont les points sail- lants, \esmoniagnes qui auront la plus forte tension 7iégative. Il résulte de ces appréciations qu'à la surface des mon- tagnes l'asmosphère n'est plus la même, car nous savons que l'inégalité de température des jours et des nuits produit les mouvements de l'air et qu'ainsi se produisent des couraPts ascendants et descendants le long des flancs des montagnes. Eh bien, que fait le Pigeon voyageur? Il dirige son vol ré- solument vers la montagne et, soudain, il s'arrête tout court, et rebrousse chemin. Qu'est-ce qui l'arrête? On a voulu prouver que le Pigeon hésite à franchir les montagnes parce qu'il sait qu'elles ser- vent de retraite aux oiseaux de proie ; mais ce n'est là que de la pure conjecture, et ce n'est pas au moment même où il a atteint la montagne qu'il apprend à savoir qu'elles sont peu- plées de vautours et d'autres oiseaux rapaces. Non, il n'en est rien, lorsque le Pigeon arrive dans les ré- gions atmosphériques qui subissent l'influence électrique des montagnes et des plateaux élevés dont nous avons parlé plus haut, il tombe dans une autre atmosphère ; le courant aérien qui l'a piloté jusqu'alors dans sa course, lui fait tout à coup 3* SÉRIE, T. m. — Février 1876. 6 82 SOCIÉTÉ d'acclimatation. défaut, et, dès lors, se sentant troublé, perdu, désorienté dans res}3ace, il s'arrête tout court, rebrousse chemin et cherche à retrouver dans d'autres couches aériennes le courant qui l'avait guidé jusqu'alors. C'est précisément pour éviter les montagnes dont les colom- bophiles ont appris à leurs dépens à connaître les funestes effets, sans savoir à quoi en attribuer les causes, qu'on fait voyager généralement les Pigeons voyageui^s dans la direclion de Bayonne à Paris, parce que, en jetant un coup d'œil sur la carte topographique de la France, on découvre une seule vallée. non interceptée par de hautes montagnes qui s'étend depuis Bayonne jusqu'à Bruxelles. 11 est donc à présumer que, dans cette vallée, il règne des courants atmosphériqu-es non interrompus qui amènent le Pigeon voyageur lancé de Bayonne en droite ligne vers son colombier. Le docteur Ghapuis, tout en assignant une autre cause, celle de rintimidalion par les oiseaux rapaces, à l'obstacle que les montagnes présentent au retour du pigeon à son colombier, n'en est pas moins d'accord avec moi sur ses effets et dit : « Deux concours remarquables ont été donnés le même jour, l'un à Saint-Sébastien en Espagne, par la Société de la Con- corde, de Liège ; l'autre à Perpignan, par la Société du Saint- EsjJrit, de Yerviers. Le 7 août 180:2, les Pigeons ont été lâchés, à peu près à la môme heure, les uns à Saint-Sébastien, les autres à Perpignan. Le même jour un Pigeon lancé de Saint-Sébastien rentrait à son colombier et son arrivée était certifiée par la Société de la Concorde; le lendemain, c'est-à- dire pendant la journée du 8 août, quinze concurrents empor- taient toute la série des prix. » A ce résultat remarquable comparons maintenant celui du concours de Perpignan. Quoique l'élaignement de cette dernière ville soit moindre de plus de vingt lieues, le premier Pigeon arrive seulement le lendemain, 8 août, à huit heures du matin, et il faut attendre jusqu'au i'i- pour constater l'arrivée de quinze Pigeons! )).Aquoi attribuer la réussite du concours de Saint-Sébas^ tien et le désastre de celui de Perpignan ? L INSTINCT D ORIENTATION CITEZ LE PlfiEON VOYAGEUR. 83 » L'explication de coite difterence, ajoute le savant docteur ne présente d'autre solution possible que la configuration du sol ; d'un côté une plaine immense, de la frontière espagnole au sol beige ; de l'autre, un trajet hérissé de dilTicultés par la présence d(^s montagnes Noires, des monts de l'Espinous, des pics élevés de l'Auvergne. » Ces lignes étaient écrites lorsque M. Gaston Tissandier m'en- voya le n" !*7 de La Nature dans lequel il iv'late l'ascension de longue durée du ballon le Zénith et ses savantes obser- vations météorologi(iues cjui jettent quelipie lumière sur le sujet qui nous occupe; M. Gaston Tissandier dit : « Nous parlerons tout à l'heure des résultats généraux de notre ascension ; continuons actuellement notre voyage qui s'exécute toujours par un vent N.-N.-E., dans la direction de la Rochelle et de l'Océan. » A quatre heures trente du matin, un spectacle grandiose va se présenter à nos yeux. La lune qui n'a pas cessé de briller dans l'azur du ciel, s'entoure d'un halo resplendissant, d'un cercle de feu, dû à la réfraction de la lumière cà travers les paillettes de glace suspendues dans l'atmosphère; ce cercle est blanc comme de l'argent, il se découpe sur un fond obscur et grandit à vue d'œil, en prenant bientôt l'aspect d'une ellipse. Peu à peu, une croix de lumière étend ses quatre branches autour de la lune et complète ce tableau étran^-e plein de majesté, cpi'ont admiré parfois les explorateurs des régions polaires. » L'atmosphère offrait à ce moment un aspect particulier- au-dessus de la terre une buée semi-transparente d'environ 500 mètres d'épaisseur avait diminué d'opacité au moment du lever de la lune, ce qui avait déterminé une ascension de l'aé- rostat. Elle allait se dissiper complètement deux heures après le lever du soleil. » Le halo et la croix lumineuse, qui ont graduellement apparu, disparaissent de même, lentement et progressivement • la hieur se dissipe avec l'apparition du soleil, qui se montre bientôt au-dessus des nuées lointaines. La terre s'éclaire et l'Océan ouvre au loin l'immensité de ses eaux. » Sàf SOCIÉTÉ d'acclimatation. Celte buée semi-transparente d'environ 500 mètres d'épais- seur dont parle M. Tissandier, correspond aux vapeurs qui ^/oilent l'atmosphère le matin, et qui, de même que le brouil- lard, empêchent le Piiieon de s'orienter jusqu'à ce que sous l'action du soleil ces vapeurs disparaissent pour aller combler, dans les hautes régions, cette espèce de vide résultant de l'as- cension des masses d'air échautïées par le grand astre. Les colombophiles en connaissent tous les effets désastreux ; et il est à présumer que ces vapeurs, dans leur ascension, produis(^nt la même pertuibation atmosphérique que le brouillard et déplacent momentanément les courants aériens, qui guident le Pigeon voyageur à travers l'immensité. M. Gaston Tissandier dit ensuite : (( Aussitôt que le soleil a dépassé la ligne de l'horizon, l'atmosphère, toujours sèche à la hauteur de 1850 mètres où nous planons, se charge subitement d'électricité. Les feuilles d'or de l'électroscope approché de notre fil de cuivre se dévient en effet de 0™,06. La quantité d'électricité décroît successive- ment, pour devenir très-faible, juscju'au moment où nous passerons au-dessus de la Gironde, qui réfléchit les rayons solaires avec intensité et produit une élévation de tempéra- ture considérable. » Cette traversée du grand fleuve, exécutée à 10 heures du matin, en vue de la tour de Cordouan, est certainement un des moments les plus émouvants de notre voyage. Le Zénith s'engage sur la Gironde à l'endroit de sa plus grande largeur, il y passe majestueusement et n'atteint l'autre rivage que trente-cinq minutes après. » 11 résulte de cette observation météorologique que l'atmo- sphère, au-dessus du fleuve la Gironde était beaucoup plus chargée d'électricité et d'humidité, et que la température y était plus élevée qu'au-dessus de la terre. Cette appréciation est très-précieuse, en ce sens qu'elle explique de nouveau, par une perturbation ou dérangement atmosphérique, l'hésitation du Pigeon voyageur à traverser les fleuves et les grandes nappes d'eau. Jusqu'ici on n'était pas parvenu à s'expliquer cette hésita- l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 85 lion cl on ravait allribiiéc à la frayenr; mais les observations de M. Tissandier prouvent jusqu'à l'évidence que l'atmosphère au-dessus des grandes nappes d'eau n'est pas la même qu'au- dessus de la terre, et tendent conscquemmcnt à confirmer mon hvpothèse, que le Pioeon, guidé dans son vol par un courant atmosphérique, tombant tout à coup dans une atmosplière ditïéi'cntc, lorsqu'il traverse un lac ou un Ileuve, se sent désorienté, le courant qui l'avait piloté jusque-là, lui faisant tout à coup défaut. La même hésitation a lieu lorsque le Pigeon a à franchir des forêts. Or M. Gaston Tissandier m'aahirméque les ballons descendent sensiblement lorsqu'ils planent horizontalement au-dessus des forêts, parce que l'atmosphère y est beaucoup plus dense, à cause de la vapeur aqueuse qui se dégage des feuilles et cette différence de densité de l'air se fait sentir jusqu'à une altitude de 1000 mètres. ■ On a attribué jusqu'ici l'hésitation que le Pigeon manifeste à franchir les forêts à la même cause qui le fait rebrousser chemin lorsqu'il rencontre des montagnes, c'est-à-dire à la crainte d'être attaqué par des oiseaux rapaces. C'est là, encore une fois, de la conjecture pure et simple qui ne repose sur aucune preuve ; tandis que les savantes observations de M. Gaston Tissandier prouvent, au contraire, que c'est la dif- férence de la densité de l'air qui règne au-dessus des forêts, qui provoque une hésitation analogue à celle que nous avons déjà eu lieu de constater, lorsque le Pigeon .rencontre de grandes nappes d'eau et des montagnes. " Après avoir traversé la Gironde, continue 31. Tissan- dier, le vent qui nous entraîne nous dirige vers l'étang de Carcans, que nous apercevons bientôt, et vers l'Océan, qu: n'en est séparé que par une mince langue de terre. Heureu- sement que quelques feux, allumés à la surface du sol, au milieu des plaines marécageuses qui ouvrent les landes, laissent échapper une fumée épaisse qui se dirige dans la direction du S.-E. Cette observation nous indique nettement qu'il règne à la surface du sol un courant aérien du N.-O., onl nous pourrons profiter pour nous éloigner de la mer. 86 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Cependant le soleil est devenu très-ardent : le Zénilh se gonfle avec rapidité; le gaz se dilate et s'échappe par l'appen- dice en descendant à flot jusque dans la nacelle. » Nous montons rapidement jusqu'à Fallitude de 1200 mè- tres, niveau qu'il y aurait imprudence à dépasser dans un si proche voisinage de la mer. M. Sivel donne un coup de sou- pape, et l'aérostat cesse bientôt de s'élever; mais l'action du soleil produit une dilatation du gaz si considérable, que le Zénitli, à peine descendu de 200 mètres, remonte encore, et c'est par cinq ou six lois qu'il faut ouvrir la soupape béante, pour le faire revenir à 60 mètres au-dessus de la terre, où il est entraîné par le courant inférieur. » Ce courant inférieur était très-humide, tandis que le cou- rant supérieur était d'une sécheresse presque absolue, comme nous l'avons constaté, M. Crocé-Spinelli et moi, à l'aide de l'hygromètre à point de rosée et du spectroscope. » Le passage de l'aérostat de la couche d'air supérieur à l'autre courant fut signalé par des mouvements de rotation renouvelés et énergiques. On ressent une pression particulière quand on se trouve à la limite de séparation de deux vents ainsi superposés; l'air est agité, le ballon frissonne et tourbil- lonne, son étoffe tremble, tandis qu'il est si parfaitement immobile quand il est bien équilibré dans l'atmosphère. Il y a là, entre les deux courants, des remous, des vagues aériennes que l'on ne voit pas, mais dont l'aérostat subit l'influence ; il y a des mouvements analogues à ceux qui existeraient à la sur- face inférieure d'huile glissant sur une nappe d'eau, douée elle-même d'un mouvement rapide. Le courant inférieur va peu à peu diminuer d'épaisseur jusqu'à la fin du jour, où il n'aura plus qu'une hauteur de 150 mètres environ, mais en même temps il gagnera de vitesse. Le courant supérieur, au contraire, va régner uniformément, c'est toujours le N.-N.-E., bien établi dans l'atmosphère. » M. Tissandier signale là des courants, des remous, des vagues aériennes que l'on ne voit pas, mais dont l'aérostat subit l'influence. La nature de ces courants reste à étudier comme les mystères de l'atmosphère en général. l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 87 Les aéronaiitcs affirment tous rexistence de ces couranth sans en connaître la marche déterminée. Cependant, la marche horizontale du ballon, le Zénith, démontre que le parcours des couches aériennes s'ordonne suivant les surfaces du niveau et qu'elles font en quelque sorte corps avec le glohe, car le sillage tracé par le Zénith pendant, son long voyage, ne forme qu'une ligne parallèle non inter- rompue avec la surface de la terre, sauf quelques exceptions dues à des soulèvements des couches aériennes supérieures par les courants ascendants qui battent les flancs des mon- taanes . Voyons maintenant ce que dit M. Tissandier du passage des montagnes par les ballons : (( On voit que la température de l'air était plus élevée dans tout le parcours que la température du sol. Le diagramme montre encore que le ballon, quand il était maintenu sur l'ho- ^dzontale, suivait les proéminences du sol et s'élevait de lui- •mème, poussé par un vent ascendant quand il passait ali- dessus d'une colline. Ce fait est surtout rendu manifeste par le passage du ballon à 600 mètres au-dessus d'un monticule situé dans la Touraine, et dominant de 268 mètres le niveau de la mer. Le tracé graphique de l'ascension met en évidence la ligne courbe suivie par un courant aérien, pendant un long parcours ; le ballon s'est, en effet, fréquemment éloigné d'une direction en ligne directe ; ce tracé montre enfin les variations très-appréciables de vitesse du vent, qui fait environ cinq mètres à la seconde pendant la nuit, dix mètres au lever du jour, et qui diminue de vitesse dans les hautes régions, con- trairement à ce qui a lieu le plus habituellement. La vitesse du courant N.-N.-E. dans les landes de la Gironde ne dépassait pas la vitesse de trois mètres à la seconde, tandis que le vent inférieur dont la vitesse s'est accrue jusqu'au moment de Fat- terrissage, était d'abord de sept mètres à la seconde, p-our at- teindre ensuite près de douze mètres. )> Ce vent ascendant que M. Tissandier a constaté quand le ballon passait au-dessus des montagnes, concoi^le exactement avec mes appréciations que le Pigeon, lorsqu'ilatteintlesmon- ..VT 88 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lagnes, tomlic dans une atmosphère différente, et qu'il est désorienté toujours par la même cause : qiie le courant aérien qui l'avait piloté jusqu'alors, lui fait tout à coup défaut, et qu'en conséquence se sentant perdu dans l'espace, il rebrousse chemin et recherche à s'orienter dans d'autres couches aérien- nes dans l'espoir d'y retrouver le coui'ant atmosphérique dont il a perdu le sillon. Nous savons aussi que le Pigeon voyageur est désorienté lorsque la terre est couverte de neige. Voici ce que dit encore M. Tissandier : « Nous avons dit tout à l'heure que la constitution des nuages offrait une grande diversité. Leur aspect, vu d'en haut, n'est pas moins varié. Tantôt leur surface supérieure est ré- gulièrement mamelonnée, tout h fait blanche comme la neige, et eUe est alors si brillante, quand les rayons du soleil s'y réfléchissent, que l'œil peut à peine en supporter l'éclat. Tan- tôt des masses plus ou moins volumineuses dominent çà et là et très-irrégulièrement une surface plane, imitant l'aspect d'un grand lac gelé et couvert de neiges. D'autres fois, quand les vapeurs atmosphériques sont grises, et non éclairées par le soleil, elles s'étendent régulièrement sur un même plan, sans qu'on y aperçoive aucune saillie. Les spectacles aériens sont tout différents, quand on les considère pendant le jour ou pendant la nuit, à la lueur de la pleine lune; ils changent, on peut le dire, à l'infini, et offrent toujours des scènes nou- velles à l'aéronaute, quel que soit le nombre des ascensions qu'il ait exécutées. » Il est tout à fait probable que ce rayonnement que M. Tis- sandier a constaté, cause une perturbation atmosphérique qu'on peut expliquer par le froid ; car nous savons par M. Tis- sandier que le froid intense paralyse la faculté d'orientation du Pigeon voyageur, toujours par la même raison, qu'en hiver, l'air étant très-sec, dépouillé qu'il est de sa vapeur d'eau par le froid, l'atmosphère n'est plus à l'état normal. Or, lorsque la terre est couverte de neige, la température est au-dessous de zéro, conséquemment l'atmosphère n'est pas à l'état naturel, et c'est pour cette raison que le Pigeon ne l'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 89 sait pas s'y orienter, pas plus que dans les autres cas de per- turbation atmosphérique déjà mentionnés. Le lieutenant Prayer, l'explorateur autrichien des régions arctiques, a exposé, devant la Société géographique de Vienne, quelques-uns des résultats de ses explorations. Au sujet de l'influence du froid extrême sur l'organisme humain, il rapporte que le 14 mars 1874, lui et ses compagnons firent un voyage en traîneau sur le glacier Semi Klar. Ce jour- là le thermomètre marquait 58" Fahrenheit, 36", 6 centigrades au-dessous de zéro. Malgré ce froid énorme, M. Prayer et un Tyrolien sortirent du campement avant le lever du soleil pour faire des observations et des croquis. Au moment du lever du soleil, il parut entouré, comme cela a lieu à un haut degré de froid, de petits soleik et la lumière était éblouissante. Les voyageurs voulant boire du rhum furent oblig(''s de ne pas toucher de leurs lèvres le bord en métal des coupes; car le con- tactde celles-ci aurait été aussi dangereux que si le métal avait été rouge. Le rhum avait perdu toute sa force et sa fluidité, et il était aussi fade et aussi épais que de l'huile. Il était impos- sible de fumer, car les cigares ou la pipe se transformaient rapi- dement en un morceau de glace. Le métal des instruments était, comme celui des coupes, semblable à du fer rouge au contact. M. Prayer dit que le froid arrivé à ce degré paralyse la volonté, et que sous son influence les hommes, par leur démarche incertaine, leur bégayement et la lenteur de leurs opérations mentales, ressemblent à des hommes enivrés. Un autre effet du froid est une soif ardente due à l'évaporation de la moiteur de la peau. Il est malsain d'employer de la neige pour satisfaire la soif: cela donne des inflammations violentes de la gorge, du palais et de la langue. De plus, c'est au point de vue de la soif elle- même, ajoute M. Prayer, un mauvais moyen, attendu qu'aune température qui varie de o5 à 58° Fahrenheit au-dessous de zéro, elle semble à la bouche comme du métal fondu. Dans le Nord, les mangeurs de neige sont faibles et efféminés, de la même manière qu'un mangeur d'opium dans l'Est. 00 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Les voyageurs, qiiands ils traversèrent des champs de giacc, lurent enveloppés d'épaisses vapeurs fornK'es par les émana- tions de leurs corps, ces émanations se répandaient à l'exté- rieur, malgré les fourrures dont ils étaient enveloppés, et se condensant tout aussitôt, tombaient par terre avec un bruit léger, en petits cristaux qui rendaient l'atmosphère épaisse et impénétrable. Malgré l'hnmidité de l'air, une sensation désagréable de sécheresse se faisait continuellement sentir. Les sons s'entendaient à de très-longues distances. Unecon- versation à voix ordinaire pouvait s'entendre facilement à cent pas, tandis que le bruit du canon tiré du sommet de hautes montagnes s'entendait à peine. M. Prayer explique ce fait par la présence d'une grande humidité dans l'atmosphère. L'odorat et le goût étaient beaucoup affaiblis ; les forces étaient diminuées ; les yeux se fermaient involontairement et se gelaient. Quand on s'arrêtait, la })lante des pieds devenait insensible. Les sécrétions des yeux et du nez augmentaient et la transpiration s'arrêtait. La seule protection contre ces froids intenses consiste à être très-chaudement couvert et à vS'efForcer d'empêcher, autant que possible, la suppression de la transpiration. Ces renseignements confirment mes allégations et celles de M. Gaston Tissandier, qui dit dans son charmant ouvrage : En Ballon pétulant le siège de Paris : «L'hiver, les froids ne tardèrent pas à rendre déplus en plus rare l'arrivée des Pigeons. » La poste des Pigeons manquait par sa base ; les messagers n'arrivaient plus régulièrement. La mauvaise saison de l'hiver leur faisait perdre leurs merveilleuses facultés. Nous avons déjà dit qu'il ne rentra à Paris que deux Pigeons dans \o cou- rant de janvier ! » La Légia, nous donne, à ce sujet, les détails suivants : « La journée de dimanche dernier, 21 novembre, a été pour le sport colombophile liégeois la plus néfaste qu'il ait eu à enregistrer. » L'étape choisie était Saint-Quenlin. Le lâcher a eu lieu l'i.nstinct d'orientation chez le pigeon voyageur. 91 dimanche, à huit heures du matin, par un temps sombre el incertain. )) Ce qui s'est perdu de Pigeons dans ce voyage est incalcu- lable. Sur 127 Pigeons qui prenaient part à ce concours pour le compte de la Société la Colombe, faubourg Sainte-Margue- rite, à Liège, pas un seul n'est revenu le jour même ; lundi seulement 5 prix étaient remportés ; les autres prix sont restés jusqu'au mardi, et, à cette heure, plus des trois quarts des Pigeons lâchés n'ont pas encore regagné leur gîte. » Nous citons la Société la Colomhe ; toutes les autres Sociétés sont dans le même cas : ce malheureux concours de Saint-Quentin a jeté le désarroi dans les rangs des colombo- philes qui y avaient engagé des Pigeons de valeur. » Autant ce concours est désastreux, autant celui d'Erque- lines, du dimanche précédent, s'était opéré dans de bonnes ■conditions. » En effet, les Pigeons lâchés le 14 courant à Erquelines avaient fait la traversée en 1 heure 17 minutes ; résultat rare- ment atteint pendant la bonne saison des voyages au mois de juin. » C'est égal, la défaite du concours de Saint-Quentin sera une fière leçon pour les amateurs qui ne se font aucun scrupule de risquer aux concours d'hiver de jeunes Pigeons qui se sont signalés aux petits voyages d'été. » Tout en admettant que mes recherches ne sont encore qu'à l'état d'embryon, il n'en est pas moins certain qu'elles ouvrent une voie nouvelle à la science, et, quelle que soit la valeur de mes hypothèses, il n'en résulte pas moins cette conclusion que le Pigeon voyageur n'est nullement guidé à travers l'espace par la vue, puisqu'en raison de la sphéricité du globe, il devrait s'élever à la hauteur impossible de quinze mille mètres pour voira une distance de c^«ï lieues, distance à laquelle les colom- bophiles belges transportent fréquemment leurs pigeons d'un bond, après avoir fourni l'étape de Paris. Il en résulte aussi celte conclusion incontestable que les perturbations atmospliériques empêchent le Pigeon voyageur de s'orienter, le déroutent complètement et, dès que l'atmo- y^ SOCIÉTÉ d'acclimatation. sphèi'c cesse d'être le théâtre d'un phénomène météorologique exlj-aordinaire, rentre dans son état normal, le Pigeon trouve de nouveau, dans les diverses couches aériennes, des conrants atmosphériques ou de chaleur qui le guident vers son colom- bier. Nous devons nous arrêter là, pour le moment, car les mou- vements atmosphériques sont malheureusement un problème encore à résoudre et si la science, dit M. Gaston ïissandier, commence à entrevoir les lois qui président aux mouvements de rOcéan, c'est que des navigateurs ont sillonné la surface de ses eaux, dans leur étendue tout entière; c'est que des obser- vateurs ont jeté la sonde dans leurs abnnes, ont mesuré leur température à différentes profondeurs. Si nous voulons connaître l'atmosphère qui enveloppe notre globe, qui règle le cours des saisons, qui entretient la vie, il faut procéder de la même façon ; il faut la parcourir sur de vastes étendues, la sonder de bas en haut, depuis la surface de la terre jusqu'à ses plus hautes régions. De là la nécessité de deux modes d'exploration par les aérostats : ascensions de longue durée, ascensions à grande hauteur. Les expéditions aériennes des Biot et des Gay-Lussac, des Robertson, des Welsh, de MM. Barrai et Bixio, de M. Glaisher, en Angleterre, ont glorieusement ouvert la voie de l'explora- tion scientifique de l'atmosphère. Dans ces dernières années un grand nomjjre d'autres voyages aéronautiques, ayant pour but d'étudier les phénomènes aériens, ont été exécutés en France, notamment par MM. G. Flammarion, W. de Fon- vielle, etc. ; des résultats intéressants ont été obtenus ; mais bien des obstacles, bien des entraves arrêtent l'observateur livré à ses propres ressources. II. EXTRAITS DES PROCÈS-UERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 4 FÉVKIEU 187(3 Présidence de M. Drouvn de Lhlys, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu cl ado}»té. M. le Président fait connaître les noms des membres admis par le Conseil depuis la dernière séance générale, savoir : MM. I'HKSK.\T.\TEUKS. , r>- AI- 1 IX • 1-, 1 1 / Drouyii de Lliuys. .VssELiN (PieiTe-Michel), éditeur, |ilace de l , ,^,. ^, .•' ,,., . ,„', , 1 „., . . r> ■ { A. Oeollrov Saml-llihure. 1 Ecoie-de-iVledecine, a l'aris. / o • .t •.. . ^ [ Saint- ïves Menard. Béguin (François), directeur de la Société des / Drouyn de Lhuys. clôtures et plantations pour chemins de } A. GeollVoy Saint-IIilair(î. fer, rue Haute ville, 51, à l'aris. V Saint-Yves Ménard. Beun.'iudos (Jean), propriétaire, rue de la t ,, , „ ^ ' n e ■ -c ,1. //-, I Y 1. Durand-Goiion. l*reiecture,a Saint-I)rieuc (Lotes-du-Aord). i . „ ,^ [ A. Geoffroy Samt-Ililaire. T) /c- X ' • . /H 1 T c ( Lucien Blocli. Bloch (Simon), négociant, rue (-harles-Lar- \ . ., „. ^ . litte, 40, à Neuillv (Seine). A. Geo,i,oy Saint- lilaire. ' V Saint-\ves Menard. Bruckeu, curé, à Bournan. par Trois-Mou- \ , ^^ „. r, • .... . /,,• \ \ A. Geotlroy Saint-IIilaire. tiers (Vienne). / c • . v m- V Saiiit-\ves Menard, r /rn • j T \ c • . n • oo /' Cretté dé l'alluel. Chaume (Phion de La), rue Saint-Uenis, 33, l . ^ .. ,, . ,,., . ,...,.,.' A. Geoffroy Saint-llilaire, a Asnieres Seine). / „ . ,, ■' ,, . ' \ Saint-Yves Menard. ! Drouyn de Lliuys, A. (leolli'oy Saint-Ililaire. Saint-Yves Menard. ,-. /n , ., f i • . n ( Drouyn de Lhuvs. Dharville (Poulet), fabricant, avenue Pe- \ . ,, ,^ ^-, ." „., . PO • D ■ 1 r 1 i /c • \ i '^- Geoliroy Saint-Hilaire. reire, 68, a Bois-de-Golorabe (Seine). / , , ,> ■ , ' \ Jules Grisard. rv /Al u X '.11 1 (' Drouyn de Lliuys. Dubois (Abraliam), propriétaire, boulevard \ . ,, ,r o • ..•> ■ j c 1 • 4 I /M 1 V '^- n- /n i i>« x l r ery-d Esclands. Genest, près Biom (l'uy-de-Dome). f i , ,. • ^ ^ ■ ' \ Jules Grisard. 94 4 SOCIÉTÉ d'acclimatation. E. (le CoiUans. Fradi.v (Albert), propriétaire, conseiller d'ar- rondissement aux Rijoux, commune d'Ar- chigny, par Bonneuif-Malours (Vienne). Frère, au château de La Barre, par Ouzouère- sur-Trezée (Loiret). Gaildraud (Henry), adjoint au maire du 1" arrondissement de Paris, -i3, rue du Bac, à Paris. GÉRARD (le baron), faubourg Saint-Honoré, 85, à Paris. GiBERT (Auguste), négociant, rue Charles Y, 10, à Paris. .Iamin (Paul), maître de forges, à Eurville (Haute-Marne) et rue Taitbout, 78, à Paris. Leclaki (Jules), avenue de Chàtillon, 15 Paris. Drouyn de Lhuys. Raveret-Wattel. Drouyn de Lhuys. comte d'Éprémesnil. A. Geoffroy Sainî-Hilaire. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Saint-Yves Ménard. Drouyn de Lhuys. Jules Grisard. marquis de Selve. Drouyn de Lhuys. Louis Nicolas. E. Aude. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Maurice Girard. , / Raveret-Wattel. , a y 1 A. Geoffroy Saint-Hilaire. V Rivière. Lewis-Michel (Arthur), avocat, 19, rue Cau- marlin, à Paris. Maillard (Michel-Adrien), avocat, à l'Her- bandie, par Confolens (Charente). Meller (David), ancien négociant, avenue de Neuilly, 153, à iXeuilly (Seine). Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Saint- Yves 3fénard. A. Buzaré. Drouyn de Lhuys. Roufignat, Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Saint-Yves iMénard. MONTBRON (le comte Robert de), au château ( ^'"""y" ^.^^ ^'^"y^- de Montagrier,près Bellac (Haute-Vienne). ^^"'^"^ d'Eprémesnil. V A. Geoffroy Saint-Hilaire. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Saint- Yves Ménard PouGiN (Paul), rue des Saints-Pères, -22, à ( ^''''"y" ''^ '^''"J'^- Paris. J '^- Geoffroy Saint-Hilaire. ( Maurice Girard. RlQUlER, propriétaire, à Gazerau, par Ram- / Drouyn de Lhuys. bouillet (Seine-et-Oise) et rue d'Astorg, 30, j Jules Grisard. ^ ^^'■^^- ( Auguste Salmon. Morel (Nicolas-Eugène), propriétaire, rue du Faubourg-Saiut-Denis, 210, à Paris. PROCÈS-VERBAUX. 95 — MM. Baron et Olivier Dolamarche font parvenir leurs remercîments au sujet de leur admission. — M. François Mare, dePestli (Hongrie), et M. Olivier Dela- marche, secrétaire perpétuel de l'Académie d'Iïippone, adres- sent des demandes de graines diverses. — M. Julien, vérificateur des douanes à Cliantonay, de- mande à être inscrit pour recevoir des œufs de Truite, destinés au repeuplement d'un étang naturel alimenté par des sources. — M. le Président de la Société d'horticulture et d'acclima- tation de Tarn-et-Garonne adresse, au nom de cette Société, une demande d'œufs de Salmo fontinalis. « Pendant de lon- gues années, écrit-il, avant la guerre de 4870, l'établissemenl dlluningue nous adressait annuellement des quantités consi- dérables d'œufs de Saumon qui recevaient dans notre atelier, par M. Wallon, tous les soins nécessaires, et des milliers de petits Salmonidés ont été successivement jetés dans la Garonne notamment, d'où ce précieux poisson avait complètement dis- paru, probablement par le fait de la navigation à vapeur entre Agen et Bordeaux, avant l'établissement du chemin de fer du midi. » Les eflorts de la Société n'ont pas été inutiles, car le Saumon reparaît dans la Garonne, et il résulte des documents officiels recueillis par le service de la navigation de la Garonne, qu'il a été péché dans ce fleuve, en amont et en aval de Fem- bouchure du Tarn, 70 k. 50 de Saumons en 1871 ; 134 k. 50 en 1872; 51 k. en 1873 et 47 k. en 1874. C'est dire que nous sommes organisés pour donner aux œufs de Salmo fontinalis tous les soins nécessaires au succès de l'expérience. » — M. Trempé, ainsi que la Société d'horticulture et d'accli- matation de Tarn-et-Garonne, accusent réception et remer- cient des envois de graines de végétaux ou de Vers à soie qui leur ont été faits. — M. l'abbé Voisin, directeur du Séminaire des Missions étrangères, adresse une collection de graines provenant de la Chine. — Remercîments. — M. Lhéritier annonce l'envoi de semence de Concombres d'hiver et de Haricots du Mexique. — Remercîments. 96 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. — Des comptes rendus de leurs cheptels sont adressés par MM. Cambon, Desroches, Genesley et Saint-Léon Boyer-Fon- frède. — M. Julien, de Cliantonay, adresse la lettre suivante : « En 1875, je sollicitai un cheptel de Faisans vénérés. Quand ces oiseaux m'arrivèrent, je remarquai chez la femelle des allures singulières que j'attribuai tout d'abord à la fatigue du voyage; mais, quelques jours plus tard, je reconnus que la pauvre bète avait un gonflement assez prononcé des paupières, joint à un éternuoment fréquent et à un bruit singulier venant des bronches. En l'examinant altentivcment, je pus constater une angine bien caractérisée. » Le gonflement des paupièi es devint tel, que l'oiseau ne pouvait trouver sa nourriture. Je le plaçai alors dans une chambre continuellement chaulïée, et où il est resté pendant deux mois, soumis à un traitement qui me paraît avoir parfai- tement réussi, et (jue je crois devoir vous faire connaître, espérant être utile aux membres de la Société. )) La maladie paiait contagieuse, car une Perdrix grise que l'avais donnée pour compagne à ma Faisane a été prise du même mal, et est morte le troisième jour. » Chaque jour, le matin à neuf heures et le soir à quatre heures, je lavais avec de l'eau-de-vie camphrée, coupée d'eau, les narines de la Faisane, bouchées par des mucosités assez abondantes, puis les paupières, gonflées extraordinairement et collées ensemble, et ensuite, au moyen d'une allumette taillée en forme de spatule, j'introduisais la pommade camphrée sous les paupières, que je séparais par une légère pression des doigts. » Pour nourriture, je faisais entrer de force dans le bec de l'oiseau, delà mie de pain blanc trempée dans du lait doux; cette nourriture lui paraissait fort agréable. » Après chaque repas je lui donnais pour boisson un peu de gros vin rouge coupé d'eau. » Peu à peu, les paupières se sont dégonflées, l'oiseau a recouvré la vue, a mangé seul sa nourriture habituelle, du pain et du lait, et aujourd'hui il paraît parfaitement portant dans sa volière, où je l'ai replacé. » PROCÈS-VERBAUX. 97 — M. Billet écrit de Nice : « En décembre 1874', j'ai acheté quatre Talégalles au Jardin zoologique d'Anvers et j'ai pu faire des observations assez intéressantes sur ces étonnants oiseaux. Bien qu'à la fin l'opération ait mal tourné comme résultat, j'ai pu constater que lien n'est exagéré dans ce qu'on a écrit sur leur compte. Je n'ai rien à vous apprendre à ce sujet. Toutefois, ce qu'on ne me parait pas connaître, c'est que le ïalégalle semble fuir le grand jour et surtout le soleil. Il reste perché sur les arbres touffus environ vingt heures sur vingt- quatre; sauf dans une circonstance spéciale, il ne descend de son arbre que dans Taprès-rnidi, vers deux ou trois heures; il y remonte à !a nuit, c'est-à-dire au moment où la brune est venue. Cette particularité peu commune aux oiseaux diurnes, qui presque tous sont niatineux, est assez remarquable et lui mériterait bien l'épithète de Vesper. Il est beaucoup plus in- sectivore ou vermivore que les autres Gallinacés, ^ mais est-ce bien un Gallinacé? 11 paraît être à peu près autant une sorte de Vautour. Il n'est donc pas bien nourri dans les établissements zoologiques; à peine suflisamment pour ne pas mourir de faim. » — M. Turrel fait parvenir une note ayant pour titre : La première campagne des Madraffues. (Voy. Bulletin, p. i23.) — M. Christian Le Doux adresse également un mémoire intitulé : Quelques mots sur les Vers à soie du chêne. — M. Graëlls, conseiller d'agriculture et d'instruction publi- que à Madrid, fait parvenir un mémoire sur le Lygeum spar- lum et sur quelques aulres plantes textiles indigènes ou natu- ralisées en Espagne. Notre savant confrère termine sa lettre en signalant les essais de culture de Téosinté (Jîeana luxu- rians) ([ui vont être faits, à sa demande et par ordre du Conseil supérieur d'agriculture, dans les provinces méridionales de l'Espagne. D'après des informations recueillies par M. Graëlls, auprès de personnes du Guatemala résidant à Madiid, il pa- raîtrait que le Téosinté, connu aussi sous le nom de Zacalon, se multiplierait plus facilement par des drageons, qu'au moyen de semis ; dans le pays, ce procédé serait généralement prétéré comme plus rapide et plus sur. '.V stiut;, T. III. — l'rvriLT 1876. 7 98 SOCIÉTÉ d'acclimatation. ■ — En remercianl la Société du cheptel de végétaux qu'elle lui a accordé, M. de Amezaga adresse 50 grammes de graine d'Attacus Yama-maï provenant de sa récolte sur laquelle il annonce l'envoi d'un prochain rapport, — Remercîments. — M. Arlhur des Jamonières écrit du château de la Gérar- dière (Loire-Intérieure) : « Lesgvn'mesd'Eucali/ptusrjlobuliis et coriacea que la Société m'avait envoyées au mois d'août dernier, ont été semées aussitôt et ont levé, les premières au bout de dix jours dans la proportion de 80 pour 100, les se- condes au bout de quinze jours dans une très-faible proportion, 10 pour 100; cette dernière espèce me semble d'ailleurs justi- fier son nom et s'est montrée très-rustique, sa taille moyenne est d'environ 0'", 10, celle des Globulus estde 0"',25 àO"VjO.Ges quelque deux cents jeunes plants sont sous bâche et ont bien supporté les derniers froids de janvier; quatre Glohulus seu- lement ont péri, » Une variété plus récemment introduite et dont je me suis procuré quelques graines au mois de septembre, me paraît jusqu'à présent mériter grandement l'altention par la rapidité de son développement et surtout sa rusticité : c'est V Euca- lyptus colossca. Sur soixante cinq jeunes sujets aucun n'a paru souffrir, si peu que ce soit, pendant la dernière période de froid : les feuilles larges d'un beau vert sombre, sont intactes et vermeilles comme au printemps. )) Je compte faire de tout cela une plantation régulière, au mois d'avril, dans un terrain situé à l'emboucliure de la Loire un peu au delà de Saint-Nazaire, le point de notre départe- ment où la température est la plus égale, » — En réponse à la demande qui lui a été faite, M. Gomez, de Malaga, adresse les renseignements suivants sut les plantes utilisées pour les ouvrages en sparterie : 1" On donne en Espagne le nom d' Espar to au produit de la plante connue vulgairement sous le nom d'Alocha et scientifi- quement sous celui de Stipa [Macrochloa) tenacissima. Quant au nom d'Albardin, on l'emploie indifféremment pour désigner le Lygeum spartum et le produit qu'on en tire. 2° On emploie ce dernier produit en le mêlant avec VEs- PROCÈS-VERBAUX. 99 l)arto. H peut être employé isolément, mais il manque de ténacité. — M. Léo d'Ounous fait parvenir la notice dont il avait annoncé l'envoi, sur ses travaux de reboisement dans les dé- parlements de la Haute-Garonne et de l'Ariégc, au moyen d'es- sences d'arbres exotiques. — M. le professeur Ladislas de Wagner, de Pesth, fait con- naître que plusieurs propriétaires de forêts en Hongrie dési- reraient essayer la culture des Trulïes, et il prie en con- séquence la Société de vouloir bien lui communiquer les renseignements qu'elle posséderait sur cette question. - — M. de la Blanchèrc fait connaître qu'il est chargé par M. Kranlz, sénateur, d'informer la Société qu'il tient à sa dis- position un envoi de graines de l'extrême Orient, à lui adres- sées par M. le vice-amiral Krantz, son cousin. Ces graines sont surtout des Conifères. M. Krantz attend encore un nouvel et prochain envoi, dont il fera également hommage à la Société. — Remercîments. — M. le Président donne communication : 1" D'une lettre de M. Bellotet, élève interprète du consulat de France, à Yokohama, qui se met à la disposition de la So- ciété d'Acclimation pour lui transmettre tous les renseigne- ments dont elle pourrait avoir besoin et lui adresser égale- ment les échantillons intéressants qu'il serait à même de se procurer. — Remercîments. "2" D'une lettre par laquelle M. Sabin Berthelot, membre ho- noraire et ancien consul de France, fait hommage à la Société du premier volume qu'il vient de publier d'un ouvrage ayant pour titre : Oiseaux voyageurs ei poissons de passage, étude comparée d'organisme, de mœurs et d'instincts. — Sur rinvitation de M. le Président, M. le Secrétaire général donne lecture d'une note sur cet ouvrage envoyé par M. Berthelot. (Voy. iiu. Balletin.) Des remercîments |)Our son gracieux envoi seront transmis à M. Sabin Berthelot, dont les travaux scientifiques ont une si grande autorité, et qui a rendu à notre Société de si émi- nents services. JOO SOCIÉTÉ d'AGGLIiMATATIU.N. — M. le Secrétaire général met sous les yeux de l'Assemblée divers échantillons de coton qui lui ont été récemment adres- sés i)ar M. le général comte Le Poitevin de Lacroix-Vaubois, commandant la province de Constantine, et qui proviejinent de cultures laites parl'agha deTuggurtli, Mohamed-ben-Driz. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire donne lecture d'une lettre du général rendant compte de ces cultures, ainsi que d'une lettre de l'agha lui-même, qui fait connaître la réussite de plantations d'Eucalt/ptus et de Casuarina, également entre- prises par ses soins et qui, âgées aujourd'hui de plus d'un an, ont résisté à la sécheresse de l'été, se trouvent dans un état de vigueur très-satisfaisant et donnent tout lieu d'espérer que ces arbres réussiront sous le climat de Tuggurth. (Voy. Bulletin.) M. GeoftVoy Saint-Hilaire communique, en outre, à l'as- semblée les lettres d'un membre cheptclier rendant compte de la perte des Kangurous qui lui avaient été confiés, perte résultant d'un manque de surveillance manifeste. A cette occasion, M. le Secrétaire général exprime son étonnement et son profond regret de voir que des animaux d'une aussi grande valeur, puissent être l'objet de si peu de soins, qu'ils deviennent victimes d'accidents que la moindre surveillance permelterait d'éviter. . Des marques unanimes d'approbation accueillent les paroles de M. le Secrétaire général. — M. Huzard, membre de la Société centrale d'agricul- ture de France, dépose sur le bureau divers échantillons de graines et de végétaux qui lui ont été rapportés du Ja})on par M. le docteur Hénon, savoir : ï" Des rhizomes d'une variété paiticulière d'Igname, offrant l'avantage de se développer latéralement, et non en pivotant profondément comme les autres variétés, pour lesquelles les frais élevés d'anachagc sont un grave inconvénient. 2" De la semence d'un Riz sec cultivé au Japon dans des terrains élevés et sans aucune espèce d'irrigation. Les pluies constituent le seul arrosement nécessaire à sa culture, qui serait, parait-il, fort répandue dans certaines provinces. Il existe deux variétés de ce Riz : Tune servant à faire du pain, « PROCÈS-VERBAUX . 1 01 OU plutôt des espèces de gâteaux; l'aulre, qui se consomme simplement bouillie dans l'eau. Toutes deux entrent pour une large part dans l'alimentation. M. Huzard rappelle à ce sujet que, dans quelques autres contrées de l'Orient, ainsi qu'en Afrique, au Sénégal par exemple, on cultive certaines variétés de Riz sans irrigations; mais celles-ci se trouvent remplacées par les pluies annuelles extrêmement abondantes, quelquefois même par le déborde- ment des cours d'eau, comme cela a lieu précisément sur les deux rives du Sénégal. Pour compléter sa communication, M. Huzard veut bien mettre à la disposition de la Société un mémoire, remontant à une cinquantaine d'années et dans lequel on signalait déjà l'intérêt qui s'attacherait à faire en Corse des essais de cul- ture de Riz sec. — Les échantillons d'Igname et de Riz seront essayés au Jardin d'acclimatation. — M. A. Geoffroy Saint-IIilaire fait remarquer qu'il serait' intéressant de savoir si ces Ignames du Japon ont été obtenues sur un sol résistant. « On sait, dit-il, que dans plusieurs par- ties de la Chine, les Ignames qui descendent perpendiculaire- ment dans le sol ne sont point cultivées en plein champ, mais tout simplement en caisse. Des essais dans ce sens ont été faits au Jardin d'acclimatation; dans des caisses d'un mètre de côté environ, on plante les tronçons d'Igname très rapprochés, à 7 centimètres de dislance par exemple, et au moment de la récolte, on se trouve en face d'un mètre cube de matière ali- mentaire. Le fond des caisses peut être en bois ou en maçonnerie. » Il suffit queTIgname trouve une substance résistante et ne puisse pivoter. Mais il faut que la partie supérieure du sol soit extrêmement riche, qu'on l'ait fumée avec le plus grand soin, car l'Igname ne se nourrit pas par l'extrémité de sa racine, mais surtout par les racines qui sont autour du collet. » — A l'occasion de Tenvoi fait par M. le général de Lacroix Vaubois, M. Rivière donne d'intéressants détails sur la culture en Algérie du Coton herbacé {Gossi/piinn herbaceum) , et signale l'intérêt qui s'attacherait à introduire dans les parties les plus chaudes de notre colonie, une espèce de Coton cultivé ^02 SOCJÉTfi d'accum.atation, dans l'Inde, à Mendoah. Chez cette espèce la disposition inté- rieure toute particulière de la capsule, permet un égrenage facile et rapide, ce qui est un très-grand avantage pour l'in- dustrie. (Voy. au linUetin.) M. Rivière complète ensuite les renseignements qu'il a donnés dans la précédente séance sur la germination des Pal- miers et sur les soins à donner aux semis de plantes exotiques. (Voy. au Bulletin.) — M. Yavin confirme les assertions de M. Rivière au sujet de la nécessité de n'employer certaines graines que lorsqu'elles sont déjà un peu anciennes, pour ne point avoir de dégénéres- cence. «Aussi, ajoute-il, devons-nous nous attendre à n'ob- tenir tout d'abord, avec nos semences nouvelles de Daicon, que des plantes qui monteront en graine pour la plupart. Pendant les premières années ce n'est qu'exceptionnellement, sans doute, qu'on pourra récolter de belles racines. » — M. Maurice Girard donne lecture, au nom de M. Cin^is- tian Le Doux, d'un mémoire sur la culture de nouveaux végé- taux dans la Lozère, notamment du Panais fourrager de Bre- tagne. (Voy. au Bullel'm.) — A ce sujet M. Vavin fait connaître qu'il a préparé pour la Chronique une note sur cette intéressante variété de Panais dont il promet, de la part de M. Le Bian, un nouvel et pro- rliain envoi de graines. Notre confrère insiste sur les services que cette plante peut rendre pour la nourriture des bestiaux, et sur l'utilité d'en essayer la culture d'une manière sérieuse sur divers points de la France. — M. de la Blanchère reconnaît tous les avantages du Panais au point de vue de l'alimentation du bétail; mais il ne pense pas que l'art culinaire puisse tirer sérieusement parti de ce légume, auquel notre confrère reproche d'avoir un goût un peu fort, et qu'il trouve bien inférieur au Salsifis ou à la Scorsonère. — M. A. Geoffroy Saint-IIilaire donne lecture d'un compte rendu de la situation actuelle du Jardin d'acclimatation d'Hyères. (Voy. au tiulletin.) PROCÈS-YERBAIIX. 103 Il est déposé sur le bureau : 1" Le Phylloxéra, leclure faite au Congrès viticole de Bordeaux par M. Charles Fruchier, broch. de 15 pages; i:2" Une circulaire de M. Victor Chatel relative à l'exposition organisée par ses soins à Yalcongi-ain (Calvados) ; ."MJn numéro de l'Avenir (VArcaclion renfermant \m ar- licle sur l'ostréiculture. SÉANCE GÉNÉRALE DU 18 FÉVRIER 1876. l'iV-sidenci^ ilo M. Droi'YN de Lhuys, pn'sidoiit. — Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté. — A l'occasion du procès-verbal, M. de laBlanchère appelle l'attention de rx\ssemblée sur l'orthographe véritable du nom du nouveau Radis du Japon dont la Société s'est occupée dans la dernière séance. D'après le dictionnaire de Léon Pages, dit notre confi'ère, ce nom doit s'écrire Daicon et non Daïkon comme on l'a écrit parfois. Quant au mot Daico, ou Daï-Co, c'est une désignation tout à fait erronnée, car ce mot signifie en japonais : « soldat fort et vaillant '> . — M. le Président pi'oclame les noms des membres récem- ment admis par le Conseil : MM. PRÉSENTATEURS. T^ /i » ] \ 1 -X 1 r. 1 / Drouvn de Lliuvs. TRYS (le comte de), cliateau aeFrYserni)orsr, \ •' ,„--, ^ ., . , ,„' ,, ■' ^ \ comte d Epreiiiesnit. par Aarlmus (Danemarli). / . /^ ^^ o • . tti • \ A. Geofrroy Saint-Hilaire. „ /T • X f . ■ < o { Ji^iles Grisard. GuiLLAUMET (Leon), mamuactuner, a bures- \ r^ -, ,, ■^^ ,„ ■ \ l timile Guillamiiet. nés (Semé). / „ , av „ i ^ ' \ Raveret-vVattel. II /T- . N . • c^o. o ■ X iT / Simon l]locli. Hatin (Eu£Tene), notaire, 231, rue Saint-Ho- ^ . ^ «. c • ^ ni • ,^ ' p .• \ ^- Geoffroy Samt-Hilau-e. ' ' ' *■ ( Saint-Yves Ménard. I -/.iTiv •■• jm-/ Drouvn de Lliuys. Laime (Adolplie), propriétaire, rue du Tri- l . r. «• c ■' x ni • u 1 < A • /V.- • ,. \ s A. GeofTroy Saint-Hilaire. tiunal, a Quimper (Finistère . / r. . r> j n j r> ' " * ^ ' (_ E. de Rodellec du Porzic. ,, . ^ , , . , . / Drouyn de Lliuys. Leautaud (le comte Georges de), propriétaire, ^ ^ Saint-Hilaire. villa Gostebelle, près Hyeres (Var). / .,, ^ j m ' .' \ /■ r Albert de Monnecove, 10't snrjÉTK rt'Ar,r,[,iM\T.\TioN. .-. , , . , „ / Alfrède Dupont. Lebi. \N (Kilouoril), rentier, a Convonffes \ ,,. , ,. . ^ ' i ^'^'tor deorgeî. ^ ''"■ ■ ' Edmond Renard. ,r . s r 1 ■ 1 • .-T 1 / Drouyn de LhuYs. Legrand (Léon), fabricant de tissus, 17, bou- \ ^ ., ^"^ , , , . < baiidraiul. levard Malesherbes, a Pans. x n if c ■ . ni • ' \ A. Geoirroy Saint-IIilaire. LÉCHAUDEL (Camille), rentier, à Jiivigny- ( AltVède Dupont. en-Perthois, par Cousances- aux -Forges \ Victor Georget. (Meuse). l Edmond Renard. ^ ,rr V -.rv T^ -j. < r. ( Drouvn de Lhuys. Prudhomme (Gustave), 20, rue David, a Passv- \ . ^ «. ., ■ . ui • . ^ , . , r.1 > i- V A. Geoflroy Saint-HiJaire. Pans, et a Oulchv-le-Chateau (Aisne). / o • , v \! • a ' - \ Saint-ivesMenard. . , , , , , { Drouyn de Lhuys. Vallantin (Alphonse), rentier, 11, boulevard \ r, ■,,',, ■ , . \ i^iaiicii ciuu. des Italiens, a Pans. f k n «. c • , 1 1 i • ' \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. ViLLERS (Edgard de), attaché au cabinet du / ^ ^^^ ^huvs. • ministre de la guer.-e, 8, rue de Gravelle, ^^^.^^ j^^,,^^.^ ; à \ersaines, et 128, rue de Grenelle, a j ji^^^.çj.c.^Yattel. Paris. Weydemann Léon, négociant en nouveautés, f Drouyn de Lhuys. maison du Petit Saint-Thomas, 35, rue du s Gaildraiid. Bac, à Paris. ; A. Geoffroy Saint-Hilaire. — M. Dtichartre qui, dovnnt se rendre à l'Institut, ne pour- rait assister jusqu'à la fin de la séance, obtient la parole avant le dépouillement de la correspondance, pour donner lecttn-e d'un rapport sur la création d'un Jardin d'acclimatation à Cannes (voy. au Bull., p. 65), rapport dans lequel notice savant confrère fait ressortir, avec toute l'autoi^té qui s'attache à son nom, les avantages de ce nouvel établissement, — M. le Président signale les perles fort sensibles que la Société vient de faire par suite du décès de MM. Bossin, bota- niste, généi\nl Blanchard, Alphonse Denis, ancien député du Var, baron Frédéric Portai et baron Séguier; il rappelle les services rendus à la Société par nos regi^ettés confrères, no- tamment par M. Séguier, qui, membre fondateur et membre du Conseil, a constamment donné à notre œuvre des témoi- ffnaoes de son affection et de son dévouement. M. le Secrétaire général insiste de son côté sur les titres que M. Denis, d'Hyères, s'était acquis à notre reconnaissance. Devançant la création de la Société d'Acclimatation, M. Denis PROflÈS-VERP.ArX. '105 avait, le premier, appelé dans notre Midi l'attention snr l'in- troduction des plantes nouvelles, et créé, dans les jardins d'IIyères, un arboretum, des plus intéressants, de végétaux exotiques. M. le Secrétaire procède au dépouillement de la corres- pondance. — M. le comte da Praia da Victoria, oouverneur civil du district de Ponta Delgada (île de Si-Michel desAçores), adresse une demande formée par la Société d'Agriculture de ce district, dont il est le président, à l'effet d'entrer en rapport avec notre association. — MM. Jules de Mosenthal et Vavin font connaître que leur état de santé ne leur permet pas d'assister à la séance, et en expriment leurs regrets. — MM. Barbe, Dom de Cepiau, Fradin, Lefort, Legrand et Sabatier-Mandoul adressent des remercîments au sujet de leur récente admission. — M. le baron Ferd. von Mueller, du Jardin botanique de Melbourne, tait parvenir une demande de graine de Téosinté {Reana luxurians). — Des demandes de graines diverses sont également adres- sées par Mme la comtesse de la Yillebrune, ainsi que par MM. Asselin de Crevecœur, René de Dampierre, Duchastel, P. Gaillard, L. Genève, Hofer, Ch. Huber, Lalbnt, Laisné, Liénard, Etienne de Montigny, Piampain, Jacques Plezza, Puaux, E. Rossignol, l'abbé Sarrus cl J. Schlumberger. — MM. Ch. Blondel, Leroy-Dupré et Meignan demandent à prendre part aux cheptels de la Société. — MM. Ch. Bureau, Dériard, Dupuy et Gorry-Bouteau accu- sent réception et remercient des envois de graine (VAtlacm Yama-mal qui leur ont était faits. — MM. Duchastel, Leroy-Dupré, Mac-Allister et J. Schlum- berger remercient également des graines de végétaux qu'ils ont reçues. — M. de Bellisini fait parvenir un nouveau mémoire sur la maladie des Vers à soie. — Renvoi k la commission des récom- penses. 106 SOCIKTK d'acclimatation. — MM. Martel-Houzet, docteur G. Delvaille, Tony Poëy d'Avant et Riban rendent compte de la situation de leurs cheptels. — M. Ali Margarot adresse les renseignements suivants sur les Oies d'Egypte et de Guinée qu'il possède dans le départe- ment du Gard. « Les Oies d'Egypte, dit-il, se sont parfaitement multipliées chez nous, soit qu'elles amènent leur nichée du bois qui entoure la campagne, soit qu'on leur enlève leurs œufs pour les confier à des poules couveuses. Leur caractère, un peu belliqueux et indépendant, semble s'être adouci. Nous n'éjointons pas, mais enlevons quelques plumes seulement à l'ouverture de la chasse pour leur interdire alors des excur- sions dangereuses. La chasse fermée, elles peuvent voler et animent ainsi beaucoup la basse- cour et les environs. Malheu- reusement nous n'avons guère trouvé d'intérêt à les multi- plier, à cause des tristes qualités de leur chair, un peu aussi à cause de leur tendance à aller s'abattre sur les jardins et les ra- vager. Nous nous bornons à en conserver quatre ou cinq paires. » Nous avons eu beaucoup plus de succès avec les Oies de Guinée. Aujourd'hui vous en trouveriez partout dans le Gard. Nous en avons vendu et donné à foison, et tout le monde en a vendu et donné. Je crois qu'elles se substitueront à l'Oie com- mune, et nous ne pensons pas sans un certain plaisir que nous les avons les premiers demandées au Jardin d'acclimatation. » — M. Fabre, ancien directeur de la ferme école de Vau- cluse, demande à concourir pour le prix fondé par la Société pour la multiplication en France, à l'état sauvage, de la Pin- tade ordinaire. (( Depuis plus de vingt-cinq ans, dit-il, j'élève des quantités de Pintades et j'en ai toujours, pour la multipli- cation, un nombre plus grand que celui indiqué dans le pro- gramme du concours ; je vous serais très-reconnaissant de faire constater ce fait ; ces Pintades se multiplient à l'état libre dans des bosquets, ou dans des haies vives ; j'en ai donné des œufs en quantité si grande, à tous mes voisins et connaissances, que depuis une dizaine d'années le prix d'une Pintade ne dépasse pas2fr. 50. Veuillez me permettre d'espérer que ma demande sera honorée de votre accueil. J'ai aussi une vingtaine d'Oies PROGÈS-VERr.AUX . 1 07 du Danube, dont le duvet et les grosses plumes trouvent place- ment utile et avantageux. Ces Palmipèdes sont à leur cinquième généi'alion. » — M. Auguste Liénard rend compte de ses cultures de Melon à rames et de petite Tomate du Mexicpie, plantes dont il met des graines à la disposition de la Société. Notre con- frère saisit cette occasion pour faire connaître que ses Faisans de Mongolie sont toujours très-sauvages, mais en parfaite santé. « L'hiver très-rigoureux et long que nous avons, dit-il, ne leur feit aucun effet ; ils couchent toujours sur le toit de leur abri, même dans la neige. » — M. Mac-Allister adresse une demande de graine de Yer à soie du chêne du Japon, et fait parvenir quelques renseigne- ments sur le Salmo fontinalis. Notre confrère pense qu'au lieu de faire venir d'Amérique des œufs de ce poisson, il serait préférable d'acheter des alevins en Angleterre, où on peut s'en procurer, cà Gumberland, au prix de 258 fr. le mille, environ. Les fiais de transports sont peu élevés, et les jeunes poissons supportent parfaitement le voyage. — En remerciant d'un envoi de graines cVAttacus Yarna- maï qui lui a été fait, M. le docteur Odstrcil, de ïessien (Si- lésie), fait part de son intention d'essayer cette année l'éduca- tion des AtlacusPernyi et Yama-mal sur une grande échelle, grâce à un lot important de graines de ces deux espèces, qu'il a reçu directement d'Orient. M. Odstrcil joint à sa lettre deux échantillons d'étoifes fabriquées avec la soie du Pernyi; dans l'un, tout le tissu est en soie filée, dans l'autre, la chaîne seu- lement est en soie dévidée. — M. Y. Prampain rend compte des résultats de ses semis de Melon vert à rames et de Pêcher de Tullins. — M. Louis Faton, trésorier de la section d'industrie et d'agriculture de l'Institut national genevois, ainsi que M. Léon Brémant, adressent des rapports sur leurs cultures. — M. le comte Robert de Montbronrend compte des résul- tats que lui ont donnés les semences de Concombres d'hiver et de Haricots du Mexique provenant de la Société. Les Haricots ont fort bien réussi. '< Quant aux Concombres, dit M. de 108 sociKTK d'acclimatation. Montbron, ces légumes ont parfaitement levé, fleuri, produit des fruits énormes, mais ces fruits n'ont pu mûrir ; malgré des précautions prises pour les séparer du sol, ils ont pourri et et ne m'ont donné aucune graine, n'étant pas arrivés à matu- rité avant l'hiver. » — M. le Consul de France à Malte fait connaître qu'en raison des pluies exceptionnellement abondantes de cet hiver, il a paru prudent de retarder jusqu'au mois de juin prochain, l'envoi des plants d'Aurantiacées que la Société d'agriculture de Malte devait adresser au Jardin d'acclimatation dans le cou- rant du mois de janvier. — M. Joseph Clarté écrit de Baccarat : « J'ai déjà eu l'hon- neur de vous adresser, en 1874, une note sur le ZapaUito; l'année dernière j'ai recommencé la cultui'e de cette délicieuse Courge, elle ne présente aucune difficulté. Chaque pied est devenu magnifique et m'a donné une moyenne de trois fruits, dont plusieurs mesuraient 00 cent, de circonférence. Cueillis jeunes, ils sont très-bons en salade, mais pour qu'ils aient toutes leurs qualités cuits, soit farcis, soit en purée au jus de viande, soit en quartier dans le pot-au-feu, etc., etc., il est nécessaire qu'ils soient arrivés à leur complète maturité, alors la chaire en est tarineuse et succulente. » J'ai essayé d'en conserver pour l'hiver ; pour cela j'en ai laissé sur pied jusqu'aux premières gelées, une douzaine envi- ron, que j'ai ensuite cueillis et mis à la cave; ils s'y conservent parfaitement. Ceux qui ont été mangés au commencement de ce mois étaient aussi fermes et aussi bons qu'à l'automne. Nous sommes au i5 février, il m'en reste encore trois qui sont , aussi beaux qu'à leur sortie du jardin. Je vais les garder en- core pour m'assurer de la durée de leur conservation. » J'ai déjà recueilli une certaine quantité de bonnes oraines (il n'a été cultivé aucune autre variété de Cucurbita- cées dans les environs), je vous les adresse, afin que vous puissiez les distribuer aux membres de la Société d'Accli- matation qui désireront essayer la culture de ce précieux lé- gume. » MM. Duchastel, Gorry-Bouteau et Mitivié rendent compte PROCÈS-VERBAUX. 109 de leurs essais de culture du Panais fourrager de Bretagne : « J'ai semé, dit M. Duchastel, dans un terrain léger, pré- paré et fumé à l'avance ; ce terrain, sur tuffe et à rni-ombre, me paraissait très convenable pour ce genre de culture ; mais la sécheresse prolongée que nous avons eu en 1875 n'a pas permis à la germination de se produire. Mais, au mois d'octobre, après des pluies assez abondantes, un grand nom- bre de graines restées en terre ont levé et aujourd'hui, malgré les neiges et les gelées, mes Panais semblent végéter avec assez de vigueur. » — M. Gorry-Bouteau, quia semé en lignes, dans un terrain très-sec, sablonneux, rouge et par conséquent de médiocre qualité, mais préparé par trois labours et ayant reçu une demi- fumure, se déclare très-satisfait du rendement, « lequel, dit- il, est de 45 à 50 000_ kilogr. à l'hectare, bien qu'ils aient été semés trop serrés (car les lignes n'étaient espacées que de 40 centimètres), ils ont atteint en moyenne une grosseur de 40 à 45 centimètres de circonférence sur 25 à SO centimètres de long. » Ce Panais pourrait, à mon avis, remplacer avantageuse- ment la carotte fourragère, dont il a à peu près les qualités et de plus l'avantage d'être moins difficile sur la nature du ter- rain. Sa racine constitue une ressource précieuse pour les bestiaux, qui s'en montrent très-friands; ne gelant pas, elle peut n'être arrachée qu'au fur et à mesure des besoins. » — M. Mitivié a choisi pour son expérience un terrain ar- gilo-siliceux un peu léger, mais conservant un degré d'humidité suffisant, en raison de son voisinage de l'eau ; « le terrain, dit-il, très largement fumé, préparé à l'aide de deux bons la- bours, devait être ensemencé en carottes fourragères. La culture a donc été foite comparativement avec cette dernière plante, même sol, même préparation, mêmes soins. (( Les deux plantes semées en lignes espacées de 50 centi- mètres ont reçu des binages à la main et ont été éclaircies à deux reprises, de façon à laisser environ 30 centimètres entre chaque racine. > La végétation a été belle et régidière, et la récolte a eu 110 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lieu dans les premiers jours de novembre. Aucune desracines du Panais n'a atteint la grosseur des Carottes qui étaient ma- gnifiques ; j'évalue le rendement des Panais à la moitié de celui des Carottes. » Dans mon sol, c'est donc une plante inférieure à la Ca- rotte. Dans des terrains plus loris, produiraient-elles davan- tage? C'est probable. Les plus grosses racines n'ont pas atteint chez moi le volume de celles présentées à la Société. » Les bestiaux les mangent avec avidité, mais je ne puis rien dire de leur valeur nutritive. » — M. de Piodellec du Porzic écrit du château de Perennou, près de Quimper : « Je viens, un peu tardivement peut-être, vous parler de mes plantes; mais j'ai voulu voir comment elles se seraient comportées par les froids que nous venons d'avoir. Mes Bambous, Quilioi, violasccns, nigva, viridi-glauces- cenSf vont tiès-bien, leurs feuilles ne sont pas même tlétries. Le nigra, qui était très-faible à son arrivée ici, n'est pas encore brillant, mais paraît devoir vivie. Les ArniuUnaria falcala que j'ai et dont vous avez reçu un échantillon l'an dernier et qui sont acclimatés^ étant en terre depuis douze ans, ont beau- coup plus souffert que les Bambous venant du Jardin d'accli- matation. . Quilioi^ quoique ayant bien repris, n'a donné que de très-courtes pousses un peu jaunes. heB. viridi glaucescens est planté dans un terrain plus ombragé que celui où se trouve le B. Quilioi, mais sec égale- ment et de même nature. Ils n'ont été arrosés ni l'un ni l'autre. 128 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. Par dot. Des Bambous echt^is et nigra, plantés àBagnères de Bigorre, et placés près d'une pièce d'eau, ont résisté aux hivers des Pyrénées, qui sont, du reste, plus doux qu'on ne le croit géné- ralement ; mais ils n'ont pas poussé de nouvelles tiges. — M. Kralik, à Tresserve (Savoie). Les Bambous se portent admirablement bien, malgré une transplanlalion. — M. le docteur A. Lecler, àRouillac (Charente). Les cinq pieds reçus au commencement de 1874 ont tous fait leur reprise, poussé de nouvelles tiges cette année, et, malgré la sécheresse, ont pris possession du terrain ; mais les plus gros pieds n'ont encore qu'un centimètre de diamètre et leur longueur dépasse à peine un mètre. Si ces variétés se comportent comme celles que notre confrère a plantées depuis plusieurs années, dans des conditions identiques de soins, ce ne sera que dans deux ou trois ans qu'elles donneront des tiaes d'une certaine dimension. — M. Moreau, à Gouhé (Vienne). Ces graminées n'ont pu résister, à 'cause de l'ombrage des arbres environnants. Bégonias. , — M. Lhéritier, au château de Jutreau (Vienne). Les B. fuschioides, très-faibles dans le principe, ont pris un assez grand développement vers l'automne et se sont couverts de fleurs. Cette plante paraît vigoureuse. Une quin- zaine de boutures, faites un peu taidivement, ont une assez triste apparence. Les B. rex supeltata, rubra ont beaucoup souffert de la chaleur ; mis à l'ombre, ils se sont un peu refaits ; depuis qu'ils sont en serre, ils ont perdu leurs feuilles. Cette plante semble assez délicate. Concombres d'hiver. — M. Lhéritier. Semés le 28 avril, ont donné six courges venues à maturité. Fuchsias, — M. Lhéritier. Les F. Vainqueur de Puébla etlesF. Marginata ont beau- coup fleuri et sont en bon état. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CIIEPTELIERS. h2y Haricots. — M. Lhéritier, Les H. Vavin semés le 20 avril, récoltés le 20 août ont souffert de la chaleur; n'ont produit que 832 centil. Les H. du Mexique, semés et récoltés aux mêmes dates, ont produit 2 lit. 400 centil. Ils sont bons et vigoureux. Ortie de la Chine. — M. Partiot. L'Ortie plantée en pleine terre, à Bagnères de Bigorre, a pleinement réussi; elle a poussé des jets nombreux; notre confrère a distribué autour de lui quelques-uns de ces jeunes plants, en faisant connaître les ressources qu'on peut en tirer. Panais. — M. G. Le Moine. Le lot de graine de Panais reçu de la Société a été planté en ligne comme pour les betteraves; le terrain a été biné et les lignes dépressées après la levée. Les Panais viennent d'être arrachés et rentrés ; ils sont de grosseur moyenne. Pommes de terre. Voici les renseignements transmis le 22 septembre dernier par M. Bordé, à St-Gond (Marne), sur sa culture de diverses variétés nouvelles de Pommes de terre : N° 11. Biscuit deProskau rouge: pas malade, d'une bonne force, peu productive. 17, Parters de Breese: pas malade, peu productive, force moyenne, 43. Délicieuse, un peu atteinte par la maladie, mais faible et délicate, peu productive. 4(3. Rognon de Clitershire : pas malade, assez productive, force médiocre. 61 . Prix de Hollande : semble avoir les mêmes qualités que la Longue jaune de Hollande ; pas malade. 65. Américaine précoce rose ."bonne, productive, robuste, pas malade. 09. Caballera jaune tardive : peu productive. Certains su- jets prennent exceptionnellement un bon volume. 71, Canqui rouge : tardive, robuste, féconde, mais petite; pas malade. 3"= SÉRIE, T. III. — Février 1876. 9 130 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 81 . NaJcas de la rivière Folten ; malade, assez grosse et peu productive. 98. Belgique de Warry : pas malade, d'assez bonne force, peu productive. i Oïl. Du Chili roit^e ; tardive, robuste, nombreuse, mais petite ; pas malade. La qualité dominante de la collection est d'avoir, à peu d'exceptions près, échappé à la maladie qui régnait dans le pa\"s; son défaut serait d'être peu productive et de donner des fruits de grosseur médiocre. Zapallito. — En rendant compte des résultats qu'il a obtenus dans la culture du Zapallito et dont il se montre satis- fait, M. le docteur Youga nous annonçait qu'il avait fait ré- duire quelques-uns de CCS cucurbitacés, à consistance d'extrait avec du jus de pomme. Il voulait essayer de les substituer à la courge dont on se sert, d'ordinaire, pour composer la sub- stance brune, douce, à saveur aigrelette, éminemment facile à conserver en pots, qu'on nomme Cougnarde dans le canton de Neufchâlel, et qui sert à donner du goût aux pommes de terre, principale nourriture des ouvriers agricoles. Nous ne savons si cet essai sera poursuivi : nous avons eu le regret d'apprendre le décès récent de notre confrère, ({ui était un des professeurs les plus éminents de la Faculté des sciences de iSeufchâtel. — MM. Rousse et Roger rendent également compte des résultats obtenus relativement à quelques plantes ou Bambous. — M. Bordé n'a pas été heureux dans les essais qu'il a faits poiu' le Maïs de Cuzco, et pour l'Eucalyptus. M. le vicomte de Bélizal a réussi, au contraire, pour sa plantation à'E. glohulus. IV. FAITS DIVERS il EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. L'EucaîypUîS dans l'oasis de TuggurOi. Nous insérons avec la plus vive satisfaction la lettre suivante de l'asha Mohainmed-ben-Driz. L'intérêt puissant qui s'attache à la culture de i'Eiicali/ptus dans les oasis qui, comme celui de Tug-gurth, manquent complètement de bois, ne saurait laisser notre Société indillerente. Nous souhaitons ardemment que la réussite couronne les généreuses tentatives de l'agha de Tuggurth. Nous sommes heureux d'ajouter que c'est à l'instigation d'un de nos lauréats, M. le général comte de Lacroix-Vaubois, que sont dus ces essais. Nous y associons également avec plaisir le nom de M. llamel ; là, comme toujours, nous retrouvons notre zélé confrère cherchant à éten- dre la zone de végétation de l'arbre précieux qui est, sans contredit, le plus beau succès de naturalisation de notre siècle. Lettre adressée à Monsieur le Directeur du. Jardin d'acclimataiion. J'ai l'honneur de vous faire connaître les résultats obtenus des divers semis et plantations d'Eucalijpius qu'! j'ai fait opérer à Tuggurth : Les graines que j'ai employées à ces divers travaux me viennent de Paris et d'Alger; elles m'ont été procurées par MM. le général comte de Lacroix-Vaubois, Ramel, d'Hussein-Dey, près Alger, et enfin de la maison ToUard (Paris). Les graines que j'ai reçues de M. Ramel m'ont élé en- voyées par lui sur la demande qui lui en a été faite par M. le général de Lacroix. L'envoi de cet officier général se composait des espèces suivantes, Eu- calyptus colossea et globulus; celui de M. Ramel des Eucalyptus: ylobulus, rostrata, colossea, resini fera, piperita et capitellata. Parmi ces envois se trouvaient des graines de Casuarina, plante qui croit très-vite et a l'air de promettre un vert très-agréable à l'œil ainsi que de la graine de courge plate de Corse ; cette dernière venait de la maison Tollard. Les semences d'Eucalyptus ont été mises en terre au mois de décembre 1874. Les dimensions actuelles de ces arbres sont : hauteur des tiges, 2"°, 50 à 3" ; grosseur du tronc, environ 0™,11 de diamètre; leur âge est d'un an. D'autres graines d'Eucalyptus ont été mises en terre le t*^' décembre 1875, la hauteur des tiges est actuellement de 12 à 15 centimètres et la grosseur du tronc peut avoir environ 7 millimètres. Les semis ont été faits avec le plus grand soin et une surveillance ac- -i32 SOCIÉTÉ d'acclimatation. tive a été apportée à la culture de la terre et au sarclage qui avait lieu d'une manière régulière aussitôt l'apparition de plantes étrangères. Les EucalyptKS du premier semis forment quatre groupes assez im- portants d'environ 20 mètres carrés. Ils n'ont pas été repiqués. Quelques jeunes arbustes ont passablement souffert des grands vents, S. 0. ; mais j'ai fait remédier à cet inconvénient en faisant former des haies en brandies de palmier d'environ 2", 50 de bauteur. Le nombre actuel d'arbustes du second semis est de GiS, repiqués en ligne et occupant une surface de terrain de 3 bectares ; ce mode de plan- tation paraît vouloir parfaitement réussir. Le nombre des arbres du premier semis ne peut être précisé en rai- son de l'importance des groupes mentionnés plus baut et n'ont pas encore été repiqués. Il m'est presque impossible de pouvoir actuellement fouiiiir de plus amples renseignements à la Société d'Acclimatation, mais au ju'intemps prochain j'aurai l'honneur d'établir et vous adresser un rapport détaillé sur les résultats obtenus jusqu'à cette époque. Veuillez, etc. Mohammed ben Driz. Aglia de Tuggurtli, province de Constantine (Algérie). 18 Janvier 1876. Pisciculture dans le Puy-de-Dôme. Les différents rapports adressés par M. Bouchon-Brandely au Minis- tère de l'instruction publique sur la pisciculture k l'étranger montrent toute l'importance qu'on attache en Suisse, en Angleterre, en Allemagne à cette science économique. En France, oîi cette science a débuté, les agitations politiques détour- nent aujourd'hui l'attention que méritent cependant ses applications si pioauctives. Aussi nous devons souhaiter vivement que, nonobstant les préoccupations actuelles, la Chambre veuille bien accueillir avec faveur 'a proposition de loi que lui a présentée M. de Tillancourt au sujet de la pisciculture. Le département du Puy-de-Dôme, qui occupe les parties élevées du bassin de l'Allier et de ses affluents, est plus qu'un autre susceptible de recevoir les installations les plus productives pour l'élève du poisson. Les ressources du pays sont nombreuses et faciles à exploiter, et appel- lent une attention toute particulière. Il existe déjà dans le pays quelques établissements peu connus, en pleine activité, et dont la production est digne d'encouragement, Clermont possède, depuis 1857, une école de pisciculture, dont l'im- portance s'accroît chaque jour sous l'habile direction de son inspecteur, M. Rico. Cet établissement a reçu dans ses bassins, de 1872 à 1873, 122500 œufs embryonnés, savoir : FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 133 1» Recueillis à cette école 3 i 900 2" Reçus d'IIuningue 35 800 3° Reçus du lac Paviu (l*uy-de-l)ônie) 5 500 4.° Reçus de Saint-tienest (étal)lisseiiient de iM. de Féligoiide (l'uy-de-Dôme) 46 300 Total général 122 500 Ils ont été distribués de la manière suivante : 1° Aux cours d'eau et. rivières du dépar- tement 57 000 2" Aux cours d'eau des connnunes 23 000 3" Aux propriétaires 25 036 4° Aux bassins de l'école 4 848 5° Aux particuliers (poissons d'âges divers). 3 083 Ensemble 113 092 Les pertes qui se sont produites pendant le travail de la résorption de la vésicule ombi- licale des embryons pour passera l'état d'ale- vins, autrement dit, jeunes poissons, s'élè- vent à 8 808 Total égal.. 122 500 La subvention qui lui a été accordée par le département était de 1200 francs au début, et elle s'est élevée, depuis, à 2500 francs. Cet en- couragement a porté ses fruits. De nonjbreux cours d'eaux et plusieurs étangs, qui précédemment étaient dépeuplés, procurent aujourd'iiui, en salmonidés, des rendements abondants et parfaitement assurés. Nous pourrions signaler, entre autres, deux établissements particuliers qui peuvent livrer, chaque année, près d'un million d'alevins. Le plus important est situé à Saint-Genest, près deRiom. 11 est dirigé par son propriétaire avec une intelligence et un zèle qui ne peuvent pas manquer d'en assurer le succès. • C'est en 1866 que M. Gabriel de Féligonde a commencé à utiliser les sources magnifiques d'un parc de dix hectares qu'il possède à Saint- Genest. Les trois sources du parc réunies donnent le volume énorme de 780 pouces fontainiers, à une température de 6 degrés centigrades. Cette température a borné jusqu'à présent la culture des eaux à l'éle- vage des truites; cependant on trouve, dans les mêmes eaux, quelques centaines d'ombres-chevaliers qui y sont acclimatés. Les deux plus grandes sources du parc de Saint-Genest ont un emploi industriel. L'une d'elles, à sa sortie, fait mouvoir un moulin à deux tour- nants, et l'autre une scierie. La troisième, qui alimente spécialement l'établissement de pisciculture, réunit, plus loin, ses eaux à celles des deux autres. Mais, avant d'arriver au confluent, ces mêmes eaux passent par une série de bassins qui servent à l'élevage et qui séparent les jeunes alevins suivant leur âge. Lorsque-les alevins ont atteint leur qua- 184; SOCIÉTÉ D'AGCLDIATATION. trième année, ils sont retirés des bassins dont nous venons de parler et placés dans un étang de deux hectares, au-dessous du confluent où sont réunies toutes les eaux du parc. Les parties supérieures de cet étang sont disposées en frayères. Cette disposition facilite à la fois le frai et la pèche des sujets destinés à fournir les œufs à l'incubation arliticielle. Les bassins réservés aux alevins d'un an contiennent 20 000 sujets en- viron, ceux qui sont affectés aux truites de deux ans en contiennent 15 000, et enfin un autre bassin en comprend 1 iOO. L'étang de deux hec- tares en contient un nombre illimité et d'âges très-divers. C'est dans ce dernier étang de deux hectares qu'on pêche les truites destinées à la ma- nipulation. Elles sont versées immédiatement dans des réservoirs spé- ciaux, suivant leur sexe, et rejetées dans le grand bassin quand elles ont fourni les œufs et la laitance qu'on veut en obtenir. L'installation intérieure du bâtiment réservé aux manipulations est très-complète; les appareils d'éclosion sont, à peu de chose près, les mêmes que ceux du Collège de France. Ils sont, comme ceux-ci, com- posés de cadres en bois et de tubes en verre sur lesquels on pose les œufs. L'alevin, passe entre les barrettes de verre et tombe dans l'au- «rette où l'eau coule continuellement. Tous ces appareils fonctionnent parfaitement, et l'établissement est pourvu de telle sorte, qu'il peut livrer annuellement plus de 800 000 œufs embryonnés pendant les mois de janvier, février et mars. Aux termes d'un rapport présenté au conseil général, il a fourni, en 1873, à l'école départementale, la quantité de -46 300 œufs embryonnés. Grâce à des soins persévérants, le succès est complet : non-seulement le goût des truites de Saint-Genest est fort apprécié des connaisseurs, mais ces mômes truites atteignent des dimensions remarquables. Leur poids est assez communénent de 1 kilogr. 50, aussi sont-elles très-re- cherchées. Les résultats si remarquables qu'ont obtenus la persévérance et l'in- telligence de M. de Féligonde montrent quelle pourrait être l'importance des lacs, des étangs et des cours d'eaux si nombreux que possède le dé- partement. L'établissement de Saint-Genest peut servir à la fois d'encouragement et de modèle pour les imitateurs. Un autre établissement, celui de Pontgibaud, a été récemment installé. Nous souhaitons ardemment qu'il justifie et qu'il contribue à introduire dans le pays une nouvelle culture, celle des eaux. Nous croyons que cette culture si précieuse peut acquérir une grande extension dans le dépar- tement, où elle trouvera de nombreux éléments de succès. Elle pourrait peut-être procurer des produits assez abondants pour remplacer le re- grettable établissement d'Huningue, qui est devenu une possession étrangère. V. BIBLIOGRAPHIE. I. £tude sur roiivifr. — Rapport fait à la Société des sciences naturelles de Cannes et de l'arrondissement de Grasse, par M. Barbe, père, négo- ciant. — Broch. in-8, 27 pages. Nice, 1875. Après avoir exposé l'histoire de l'Olivier, fait connaître les meilleures variétés de cet arbre et celles qui sont le plus appropriées aux divers sols de la contrée, l'auteur se demande quel est le système de culture préfé- rable. Faut-il travailler pour des récoltes bisannuelles ou revenir aux cultures annuelles? On applique, comme on le sait, à l'Olivier une taille sévère et on ne donne les engrais et les labours qu'en vue de ne lui faire produire du fruit que tous les deux ans : C'est ce que l'on appelle le système de la bonne année. Avec cette méthode, dit M. Barbe, l'arbre se trouve périodiquement surchargé de fruits, ce qui nécessite une dépense de sève très-souvent au- dessus de ses forces. D'un autre côté, comme l'Olivier fleurit en mai et qu'on laisse les fruits sur la branche jusqu'au mois de mai suivant, cette gestation d'une année entière l'épuisé et le rend infécond l'année d'après. Ces alternatives ne peuvent que lui être funestes. En outre, il est plutôt élevé comme un arbre forestier que comme un arbre à fruits ; par suite, il se développe plus qu'il ne lui conviendrait, et des tailles maladroites 3-viennent encore l'appauvrir et le mutiler. D'ailleurs, ce système, qui a été introduit pour combattre les ravages 'du keïroun {Dacus Oleœ), au moyen de récolles surabondantes et ne pou- vant être dévorées en totalité, se trouve, en fait, insufflsant contre les atteintes de ce fléau, puisqu'il faudrait que tous les Oliviers de la contrée fussent tournés en même temps à la bonne année et qu'on parvînt à ob- tenir partout des récoltes surabondantes, ce qui n'est pas et ne peut pas être. Coiiséquemment, M. Barbe serait d'avis de revenir au système des récoltes annuelles, comme cela se pratique en Italie, dans le duché de Bari. Mais si l'on veut maintenir l'état de choses actuel, il y aurait lieu : — ' quant à la taille, de rabattre, sur les hauteurs, les cimes des arbres et de i tenir l'Olivier relativement bas; dans les vallées, au contraire, de faire monter l'Olivier, pour le faire jouir des rayons du soleil ; — de procéder par des tailles légères et de ramener partout la culture à ce que l'on appelle la bonne année, c'est-à-dire à une unité absolue de récolte ; — de ne plus laisser les olives sur les arbres après la première quinzaine de .mai pour empêcher la reproduction du Ducns Oleœ; — de cesser toute 136 SOCIÉTÉ d'acclimatation. culture sous les Oliviers, d'adopter la méthode des binages, de donner à l'Olivier les engrais suflîsants; — enfin, pour le littoral et la partie méri- dionale de la région moyenne, d'adopter le blanquetier et, dans les sols plus arides, le calabrais, qui résiste aux plus grandes sécheresses. Comme nous n'ambitionnons que le rôle modeste de faire connaître fidèlement à nos confrères les publications qui peuvent les intéresser, il ne saurait nous appartenir de nous prononcer ici sur les conclusions de ce rapport. Toutefois, nous eussions préféré ne pas rencontrer sous la plume de son auteur l'expression de ses regrets pour le système pro- tecteur : c'est une concession qu'il a faite à tort, selon nous, aux idées du vulgaire. Nous aimons mieux nous joindre à lui pour faire appel à l'esprit d'initiative et « provoquer des efforts suprêmes, afin de trouver un remède au mal dans des perfectionnements agricoles et des méthodes nouvelles. » II. — JOURNAUX ET TRAVAUX PÉRIODIQUES. (Articles se rattacliant aux travaux de la Société) li'Aigéric agricole. N" 1", janvier 1876. — Compte rendu des travaux du Comice agricole d'Alger pendant l'année 1875. Une des questions qui préoccupent à juste titre les cultivateurs algé- riens est celle des moyens de transport. A mesure que la colonisation se développe, que les débouchés s'étendent, que les voies de communication se multiplient, l'insuffisance des auxiliaires actuels — bœufs, chevaux arabes ou mulets — se fait de plus en plus sentir. La culture européenne a besoin de moteurs plus puissants, et la nécessité de créer en Algérie une race forte de chevaux de trait se trouve aujourd'hui démontrée. Déjà, le Ministre de la guerre a mis à la disposition du département d'Oran, deux étalons percherons. S'appuyant sur ce précédent, le Comice agricole d'Alger a sollicité l'envoi dans son département de deux autres étalons de même origine; mais, dans la séance du Conseil général du 11 oc- tobre 1875, M. le Gouverneur général a fait connaître qu'il ne pourrait être donné satisfaction à ce vœu, à moins que le Département ne consente à couvrir les frais d'achat. Le Conseil général n'a pas cru pouvoir, quant à présent, autoriser cette dépense. Toutefois, comme la race de chevaux de trait fait absolument défaut à l'agriculture et à l'industrie, le Comice se propose de soumettre de nouveau la question à ce conseil, lors de sa prochaine session. Arehives de médecine navale. Baillière, 19, rue Hautefeuille. N° 1", janvier. — Australie; Sidney. — Extrait du rapport médical sur la campagne de la corvette cuirassée l'Atalante, 1872-74, par M. le docteur Bourse. — Ce travail, très-inté- BIBLIOGRAPHIE. 187 ressaut et dont ce numéro ne donne que la première partie, contient des renseignements étendus sur les productions de toute nature de la Nouvelle-Hollande. La faune est remarquable par son originalité : Les mammifères spé- ciaux sont les marsupiaux didelphes et nionotrèmes, les phalangers et les échidnés. M. Bourse signale les opossums, (Phalaiigista opossum), qui se tiennent toujours sur les Eucalyptus et dont la race est très-nombreuse; les kangurous, {Macropus),qni sont très-communs et les Wallobys (genre Halmaturus et Poddemelon) dont lacbair est bonne à manger et dont la peau sert à faire des fourrures, mais dont le nombre diminue beaucoup. Les chiens constituent une race particulière, dingo, entre le chien-loup et le lévrier. Les écliidnés, qui sont l'analogue du hérisson d'Europe sont très-rares; les ornithorhynques, qui sont d'ailleurs peu nombreux, ne peuvent être élevés en domesticité et ils vivent dans l'intérieur, près des lacs et des marais. Les oiseaux sont très-abondants en Australie et l'on y compte 690 es- pèces ; il y a lieu de mentionner : le perroquet de Bourke ; le blue montaln, {Aspromictus) , àowi le plumage représente deux bandes bleues séparées par une bande orange magnifique ; la perruche rosella, (Platicercus exi- mius); la pie rieuse (Laughingjackass), el enfin le Casoar ou Emu, (Dro- maius), qui ne se trouve que dans l'intérieur et qui tend à disparaître. I! en est de même de l'oiseau lyre, {Meniira superba), dont le nombre di- minue tous les jours. Biillelin d'in!i>ec(oIogio afçricole. — (59, rue Monge.) Ce journal, créé au mois d'août 1875, se propose de vulgariser la cou- naissance des insectes, surtout des insectes utiles ou nuisibles à l'agricul- ture. 11 a spécialement en vue les instituteurs et les bibliothèques scolaires ou communales. 11 promet de publier successivement les cours professés au Luxembourg, par MM. Boisduval, Maurice Girard, H. Hamet, H. de la Blanchère, Edm. Perrier, A. Rivière, Terrel des Chênes etTroullet. Le premier numéro contient un article sur les insectes de la vigne, par M. P. Ch. Jouberl, et une première leçon d'entomologie élémentaire (types généraux, grands caractères suffisants, ordres et familles) par M. H. de la Blanchère. Le second numéro contient: la suite de la première leçon d'entomologie (ordre des coléoptères); et des insectes de la vigne (l'altise); — du Cossus, par M. Eugène Robert, etc. Nous mentionnerons dans le troisième numéro la suite de la leçon d'en- tomologie (orthoptères, hémiptères, névroptères, hyménoptères, lépido- ptères); les mangeurs de pucerons et de cochenilles, par notre savant con- frère, M. Maurice Girard; les insectes de la vigne (l'attelabe), par M. P. Ch. Joubert. 138 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Uullefiii de la §ioeiété crhorticultuc-c de Ba Cùtc-D'Or (agrégée à la Société d'Acclimatation). Le numéro de septembre 1875 contient un rapport très-détaillé de M. Emery, sur la visite faite au domaine de la Chassagne par une com- mission déléguée à cet effet. L'on sail que notre confrère, M. Victor Mas- son, devenu, il y a dix ans, propriétaire d'un vaste domaine situé à [quelques kilomètres de Dijon, dans une région très-pittoresque, mais composée en grande partie de terrains rocheux, à 35i "" d'altitude, est parvenu à y créer un parc magnifique et à y naturaliser de nombreuses espèces d'arbres, spé- cialement des conifères. Les plantations exécutées jusqu'au mois d'oc- tobre 1875 ne comprennent pas moins de 937 000 sujets, dont 814*000 co- nifères : Pinus austriaca, P. Laricio, Abies Pinsapo, A. Douglasii, Cn- ■pressus Laicsoniana, epicea, Junipenis Virginiana, Séquoia, Tlmija Lobbil, Thuiopsii borealis, etc. Parmi les arbres intéressants de cette propriété, le rapport mentionne encore les Pavia (digitata, discolor, Ohiotcnsis), les Planera nlmifolia, ]es Pinus Coulteri, Sabiniana, un P. Benthamiana, un P. Jeffreijana, un Sciadopitys verticillata (espèce apportée du Japon, en 1861, pour la première fois). Les reboisements tentés à la Chassagne prouvent que, dans Jes terrains calcaires, pauvres et placés à une certaine altitude, l'essence à préférer par-dessus toutes est le Pin noir d'Autriche, puis le Pin Laricio. Quant au Pin sylvestre, sa végétation n'est satisfaisante que tant qu'il est jeune, mais bientôt il se dégarnit, faute d'un sol suffisamment profond et i! devient soulfreteux. Le Cèdre du Liban et le Déodai-a n'ont pas prospéré ; mais le Cèdre de l'Atlas, qui entre plus lard en végétation, est soustrait par cela môme à l'influence des gelées tardives et il a pu réussir. Le Mélèze et la Sapinette ont entièrement échoué. La commission conclut que M. Victor Masson et M. Vignon, son gendre, en prenant la question du reboisement de leur domaine au point de vue élevé auquel ils se sont placés, ont contribué, par leurs tentatives persé- vérantes de naturalisation, à accroître les richesses forestières et horti- coles de la France, et elle propose de leur accorder une médaille d'or, c'est-à-dire la plus haute récompense dont dispose la Société d'horti- culture. Nous rappellerons à ce sujet que déjà la Société d'Acclimatation a cons- taté l'esprit d'initiative et les efforts soutenus de M. V. Masson, en lui décernant une médaille de 1" classe, dans sa séance générale du 10 avril 1874. Bulletin de la Société d'horticulture de l'arrondïs!>ra(îf|ue. (2(5, fUB JaCOb.) N" 1, 6 janvier 1876. — 31. E. A. Carrière, engraissement des volailles à la mécanique. M. Odile Martin, concessionnaire au Jardin d'acclimatation, a cherché à vulgariser l'usage de ses gaveuses mécaniques et à les faire entrer dans les habitudes de la vie ordinaire, en confectionnant, sur le même principe, des appareils de moindre dimension. Les résultats sont tels (|u'il n'est plus permis de douter du succès; plus de 200 appareils ont été faits et vendus par 'SI. Odile Martin, tant en France qu'en Europe. Pour- tant l'invention n'est encore qu'à son début ; d'ici à quelques années, il est à peu près certain que l'on trouvera cet ingénieux instrument dans un grand nombre de fermes ou de maisons particulières. 31. 3Iartin fabrique à cet effet des appareils à engraisser de toutes dimensions, depuis 12 jusqu'à 210 volailles. Tous ceux qui les ont employés en ont été satisfaits; la première personne venue, un domestique, un valet de ferme, un enfant même peuvent s'en servir. Dans la gaveuse réduite, la suppression de la pédale et son rempla- cement par un poids ont fait donner à ces nouveaux modèles le nom de gaveuses à compression. Elles ont été récompensées aux expositions de volailles grasses, en 1874 et 1875, chaque fois, par une grande médaille d'or. Age des volailles : L'expérience a démontré que les volailles jeunes, c'est-à-dire de trois à six mois, suivant les espèces, donnent les résultats les plus avantageux. Nature des volailles : En général, on emploie des poulets, mais on BIBLIOGRAPHIE. 141 peut également engraisser des canards, des oies, des dindons ; c'est une question d'appropriation et d'intérêt économique. Durée de l'engraissement : Elle varie suivant les espèces, quinze jours suffisent pour les canards, dix-huit pour les poulets, dix-huit à vingt pour les oies, vingt- cinq pour les dindons. Aliments : Ceux dont M. Odile Martin fait usage sont composés de farine d'orge et de farine de maïs, délayées avec du lait, ou même des résidus de laiterie, tels que petit-lait et caillé, de manière à en faire une sorte de bouillie assez liquide. La distribution des aliments a lieu trois fois par jour; quant à la ration, elle varie de 10 à 20 centilitres par tète et par repas, suivant la nature des volailles, leur force et la phase d'en- graissement dans laquelle elles se trouvent. Soins à donner aux volailles : Balayer chaque matin ; laver le sol avec de l'eau dans laquelle on a fait dissoudre du sulfate de fer (couperose verte) ; échauder, de temps à autre, les casiers avec de l'eau additionnée de potasse, de manière à les débarrasser des insectes qui pourraient s'y rencontrer. — M. F. Rohart : La pomme de terre de Norvège. Cette espèce, introduite en France en 1866, et devenue très-rare, du moins avec son caractère originel, a continué à donner des i-endements supérieurs à toute autre variété, et a conservé sa forme et ses qualités, dans une ferme appartenant à M. le marquis de Jocas, dans les Basses- Pyrénées, mais située à 12 ou 1300 mètres d'altitude. 3L Rohart pense qu'il y a là un enseignement utile à recueillir: c'est qu'en matière d'ac- climatation, il faut al solument compter avec les influences de milieu et se bien garder de fornmler des absolus. N" 2, 13 janvier. — 31. E. Lecouteux : L'ensilage du maïs en Italie. — L. Léouzon : La race des moutons Dishley. — M. H. de la Blanchère : Le daicon, radis du Japon. (Voir séance de la Société d'acclimatation du 7 janvier 1870, Bull., p. 39.) N» 3, 20 janvier. M. E. Mérice : Une race en décadence (la race ca- prine). — M. Raymond Réjou : Études agricoles sur le maïs-fourrage. Journal de l'agriculture, dirigé par M. Barrai. (Masson, 17, place de l'Ecole-de-Médecine.) N" 352, 8 janvier. — Culture du micocoulier de Provence, à Sauve (Gard), par M. du Breuil. Le micocoulier (Celtis astralis) appartient à la famille des celtidées ; il est improprement appelé alisier, dans une partie du midi de la France. Cet arbre croit à l'état spontané dans l'Afrique septentrionale, en Orient, en Provence principalement, et dans tout le sud de l'Europe. Il atteint de dix à quinze mètres de hauteur; il est d'un très-beau port, à rameaux divergents, ponctués, grisâtres. Le bois est dur, compacte, Un, doué d'une grande élasticité, facile à travailler et su sceptible de prendre un beau pol 14-2 . SOCIÉTÉ d'acclimatation. On en fait des brancards, des leviers, des timons de voiture, des pièces de charronnage, des lignes pour pêcher, des cercles de cuves, des manches de fouets; mais la petite ville de Sauve, dans l'arrondissement duVigan, a le monopole de la fabrication des fourches en bois de micocoulier. M. du Breuil a pu étudier sur place, en 1875, la culture, encore peu connue^ tendant à rendre cet arbre propre à la formation des four- ches de trois à cinq branches. Son article contient des renseignements très-comi»lets à ce sujet. N" 3o-i, 22 janvier. M. A. Goffart : L'ensilage du maïs et des autres fourrages. N° 355, 29 janvier. M. F. R. de la Tréhonnais : La culture des racines. — Sacc. Les poules aux Etats-Unis. tn ii;n<îife, i-cvuc iiebdomadaii-c ïEiu*«trée, rédacteur en chef, M. Gas- ton Tissandier. (G. Masson, 17, place de l'École-de-Médecine.) N" 131, 1" janvier. M. Maurice Girard : Les Hbelluliens et leurs chasses (i" article). — M. H. de la Blanchère : transport des poissons vivants. N" 130, 8 janvier. Docteur Lorlel : Le Chromis paterfamiliàs du lac de Tibériade. (Voir la Chronique de la Société d'Acclimatation du 5 jan- vier, n" 23.) K° 138, 22 janvier. Docteur Ed. Heckel et Kermorgant : L'eider et le macareux de l'Islande. N" 139, 29 janvier. M. E. Sauvage : Les poissons amphibies. — M. Maurice Girard : Les libelluli«ns et leurs chasses (suite et fin). E,e .iToi-d-Est aga-âcoie et horticole, Troyes, -41, rue Notre-Dame. Un nouveau journal agricole, le Nord-Est, a été fondé à. Troyes, le 1" janvier 1876, sous la direction de MM. Charles Baltet et Jules Benoit. Les numéros qui ont paru sont intéressants ; nous souhaitons de grand cœur la bienvenue à cette publication. N° 2, 15 janvier. M. J. B. Weber: Quelques variétés de pomme de terre recommandables : Erin's queen et Marjolln à feuilles d'ortie, qui sont deux sous-variétés de la pomme de terre marjolin ou quarantaine; Early: rose, Blonde bec de Cane, Merveille d'Amérique et Saucisse. Revue Uritannique, SOUS la direction de M. Amédée Pichot. (50, boulevard Haussmann.) N" 1, janvier 1876. Voyageurs fantaisistes : Un voyage dans la nouvelle Guinée (traduit de VEdinburg review). — Voyage en Bosnie (traduit du Fraser s Magazine). — Chronique scientifique, par M. Octave Sachot : Conservation et incombustibilité des bois. — Les Américains et les Anglais s'occupent beaucoup en ce moment du procédé du docteur Jones, qui joindrait à la propriété de donner aux bois de la durée, celle BIBLIOGRAPHIE. 14^ de les rendre incombustibles. Les bois les plus tendres acquièrent, paraît-il, sous ce traitement, la durée du teck. Les substances employées par l'inventeur sont le tungslate de soude, en solution injectée à chaud. — Les chèvres et le déboisement. — Les vins de Portugal. — La pèche française du hareng et de la morue. — Nidifications des poissons; le Coli&a indien; le Chromis paterfamilias, etc. Blevue des eaux et roi'»«0N, ^ I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ELEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE Par M. le B)' U. MOREAU AUX HERBIERS (VENDÉE) VOLIÈRES (1). La moins grande de mes volières est exposée au midi. Elle a M mètres de longueur sur 5 mètres de profondeur et se compose de sept comparliments ayant chacun [""JO de lar- geur, 5 mètres de profondeur et l'",60 d'élévation : la moitié de chaque compartiment est abritée vers le fond ; le reste, en avant, est à air libre et garni de giillage. La partie à air libre n n n D D Q (C' Plan (le. la petite volière, à O^jOOS. possède vers le bas un petit mur de séparation en bricjues sur cham-p, de 60 centimètres de haut, afin d'empêcher les oi- seaux de se voir et de se battre. L'intérieur couvert est séparé entièrement par un mur semblable au précédent avec une trappe qui permet, au besoin, de faire communiquer en- semble deux ou plusieurs compartiments. Des osiers, plantés dans chaque case, produisent de la verdure et de l'ombrage pendant l'été. Au-dessus de cette volière j'ai établi une terrasse en fi) Je (lois à Tobligeance et au talent de M. J. l'cqiiin, ugent-voycr d'arror- disscnienl aux Herbiers, le dessin cxplicatil' de mes volières et de mon asticotière 3' SÉRIE, T. m. — Mars 1876. 10 14G SOCIETE D ACCLIMATATION. dessous et au niveau de laquelle se trouve une autre volière formant un premier étage, de 1 1 mètres de long sur o de large, dont 2 mètres en largeur sont couverts par la terrasse de zinc, et i mètre reste à air libre sur "2 mètres d'élévation. Complètement entourée de grillages et garnie de perchoirs, cette volière à mailles de 1 centimètre est destinée à loger des Colins ou des petits oiseaux. Terrasse Élévation sur ab, à O'^OOo. Coupe sur ac, à 0,005. La plus grande de mes volières mesure 28 mètres de long sur 8 de large, et 2 mètres 50 de haut. Elle se divise en sept compartiments de 8 mètres sur 4 : Soit 32 mètres superficiels. Des arbres existent le long du mur qui clôt la volière et préservent celle-ci du vent et de la pluie. A l'ouest existe un corridor de service d'où l'on peut surveiller les oiseaux et sur lequel s'ouvre une porte pour chaque case. Au-dessus du corridor, un plancher sablé d'égale largeur forme, au fond de toutes les cases, une terrasse inférieure •abritée. Le dessus consiste en une toiture plate, couverte en zinc, d'une longueur de 28 mètres sur 2 mètres de largeur, ce qui donne une partie couverte et sablée de-^ mètres de long sur 2 de large dans chaque case. Tout le reste est garni de grillage galvanisé , à mailles de 24 millimètres, avec porîe extérieure, en face de celle du corridor pour chaque compar- timent. Les séparations sont en grillage, excepté à leur partie inférieure qui est en tôle galvanisée sur 45 centimètres de haut, dans le but d'empêcher les oiseaux de se battre d'un côté à l'autre. Tous les supports et la charpente sont en fer et scellés sur bordure de granit. Cette disposition et la grandeur des mailles me mettent complètement à l'abri des dévastations des fouines, putois, rats, chats, moineaux, etc. Des perchoirs ELEVAGE DES ÛISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 147 sont établis à 1 mèlre 50 au-dessus du sol cl des buis plantés intérieurement forment de petits buissons perpétuels. Enfin un bassin ovale, en forme de cuvette, de i mètre de long' sur 75 centimètres de large et 55 centimètres de profondeur au centre, existe au milieu de chaque case; une soupape permet 148 SOCIÉTÉ d'acclimatation. d'écouler l'eau à volonté, et une conduite alimente chaque robinet. J'ai planté, depuis quelques années, des vignes que je dirige le long des bordures, ce qui donne de l'ombrage, pendant l'été, et des fruits qui sont en partie mangés par mes Coupe d'une chambre de la grande volière, à 0™,U05. pensionnaires, généralement très-avides de raisin. Des volières ainsi construites peuvent braver toutes les intempéries; elles n'exigent aucun autre entretien que celui de la propreté, et permettent d'élever tous les oiseaux en plein vol. INCUBATION. Couveuses. — Les poules négresses métis, que j'emploie (celles qui sont de pur sang couvant beaucoup moins bien) me paraissent des couveuses incomparables : outre les ser- vices qu'elles me rendent pour couver et conduire les oiseaux que je leur confie, elles pondent de très-grandes quantités d'œufs qui, jusqu'à ce jour, m'ont suffi pour faire la pâtée de leurs poussins. Elles ne sont pas délicates, ne consomment pas beaucoup de nourriture et couvent fréquemment, aussi ont- elles toutes mes préférences. Couvoir. — Cette pièce est exposée au midi et forme le pendant de ma première volière. Elle mesure 12 mètres de long sur 5"", 50 de large et est appuyée sur un mur plein au nord. A la hauteur de 2'",75 sont placés des chevrons, avec pente de 2 centimètres par mètre, allant rejoindre, au midi, un filet de charpente parallèle au mur du nord, à une distance de S'^jSO d'écartement : ce fdet est soutenu, à 2", 50 au-dessus du sol, par six forts poteaux en fera T, scellés sur un cordon de granit. Un plancher, couvert en zinc, forme la toiture que supportent les chevrons. L'extrémité est est fer- mée par un ancien mur plein; l'extrémité ouest, par un mur où ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIERE. U9 se trouve la porle d'entrée du local, et par une surfiice vitrée, triangulaire, commandée par l'escalier de pierre permettant de monter sur la toiture, qui forme terrasse. Plan du couvoir et tic la chambre d'élevage, à O'^jOGa. La face antérieure, exposée au midi, est complètement à jour, et fermée par des châssis vitrés jouant verticalement, sur pivot, le long des poteaux en fer à T, et s'ouvrant, à volonté, au degré c{u'on désire ; on les maintient fixes à leur / Châssis vitré, à 0"',0I. degré d'ouverture par un arc de fer horizontal, scellé en bas, et par une broche qui les y fixe à l'aide de trous espacés. Cha- que panneau mesure 2 mètres carrés superficiels, 2 mètres en hauteur et 1 mètre en largeur; ils sont au nombre de douze, et sont montés en petit fer ta T. A l'intérieur des châssis vitrés il existe un grillage galva- nisé, à mailles de 24 millimètres, écarté du verre et soutenu par la nervure du fer àT des poteaux, de sorte qu'en enle- vant ou en ouvrant les châssis, le couvoir peut se transformer en volière. 150 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. Intérieurement j'ai fait disposer, dans toute la lonf>eiir du mur de clôture, au nord, des cases en planches de sapin, ayant chacune 4", 60 de profondeur, 1 mètre de largeur et 50 centimètres d'élévation. Ces cases ne communiquent point en- semhlo. Chacune d'elles est ouverte en avant, et son ou- verture se ferme par un grillage tombant à charnière. Vers le devant de chaque case se trouve un nid de 30 centimètres carrés en tous sens, ainsi composé : La cloison séparative de la case forme le côté gauche du nid ; le côté droit est formé par une planche fixe ; le fond est supporté par le plancher lui- même ; le dessus est couvert par une planche fixée aux deux côtés ; le devant se compose de deux planches, l'une fixe en bas, de 10 centimètres de hauteur, et l'autre de 20 centi- mètres, ouvrant cà charnière sur la planche fixe de 10 centi- mètres inférieure et antérieure, et s'unissant, vers le haut, à 'aide d'un crochet, au bord de la planche qui constitue 'le Vue (le fap-' de six cases du couvoir, à ()™,01. dessus du nid : c'est la porte. Le côté du nid qui regarde vers le fond de la case est composé également d'une planche de 10 centimètres, fixe en bas, et d'une planche de 15 centimètres de hauteur, mobile à volonté, et glissant, jusqu'à la rencontre de la petite planche fixe inférieure et postérieure, entre deux petites tringles qui forment coulisse. Le fond du nid, en cuvette très-évasée, est fait de résine fondue sur laquelle j'ai appliqué un moule, lorsqu'elle était en fusion, afin d'obtenir la forme voulue. Le plancher de chaque case est sablé et, comme j'ai 12 mètres de longueur, je possède ainsi trois rangs super- posés de cases semblaldes, ce qui, à 12 cases par rang, fait 36 cases pouvant loger à la fois 36 couveuses sans qu'elles puissent se voir ni communiquer ensemble. Au-dessus de ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 151 l'étage supérieur de ces cases existe un espace libre de 75 cen- timètres environ d'élévation dans toute la longueur et toute la largeur des cases, ce qui me permet d'y déposer et d'avoir réunis sous la main mes boîtes à élevage et mon matériel spécial, sans qu'ils me gênent ni ne s'endommagent. Usage du couvoir. — Lorsque je veux installer une cou- veuse qui manifeste le désir de couver, j'ouvre la porte du nid, je mets du foin dans la cuvette de résine. (Mieux valent des algues fines séchées ou des herbes vermifuges, telles que l'absinthe, la camomille, etc). Après avoir garni le nid conve- nablement, j'y place des œufs d'essai en porcelaine, pour ac- coutumer les couveuses. Les œufs ordinaires, employés habi- tuellement en pareil cas, ont l'inconvénient de fermenter à la longue et d'éclater ; ils communiquent alors au nid, et même au couvoir, une odeur désagréable et insalubre ; ils imprè- gnent d'albumine les plumes de la couveuse qui salit ensuite et casse souvent les œufs qui se collent à son plumage, sur- tout s'ils proviennent de Colins. Le soir, quand il fait presque nuit, j'apporte doucement la poule, et je la place sur les œufs d'essai en la caressant un moment; je ferme sans bruit, au crochet, la porte du nid. La poule ne peut dès lors rien voir de ce qui se passe au dehors, et elle se trouve plongée dans les ténèbres. Si je crains qu'elle ne veuille pas rester sur les œufs, je fais tomber la petite plan- che à coulisse de la paroi postérieure du nid, de sorte qu'elle est forcée d'y séjourner toute la nuit. Elle reçoit de l'air par un vide de 5 à 6 centimètres de large qui reste au-dessus de la petite planche mobile, et par où il lui est impossible de sortir. Ce n'est que très-rarement que j'ai eu besoin de cette précau- tion : presque toutes mes poules, jusqu'ici, ont accepté de couver sans être constituées prisonnières dans leur nid. Par ce moyen, lorsqu'une couveuse est récalcitrante, on peut l'o- bliger à demeurer sur ses œufs jusqu'à ce qu'elle les ait défi- nitivement adoptés, ce qui ne se fait pas attendre longtemps. Dès qu'on est sûr que la poule garde le nid, on peut lui confier les œufs qu'on lui destine : elle les accueille avec une joie et un empressement non simulés et j'ai remarqué que. 152 SOCIÉTÉ d'acclimatation. pendant les premiers jours, la pauvre bête périrait souvent .sur ses œufs, tant est grande son assiduité, si on ne prenait la précaution de la faire sortir de ce nid qu'elle ne quitte pas d'elle-même, et de la faire manger et se vider. Au bout de plu- sieurs jours, les couveuses sortent d'elles-mêmes, et on n'a plus à s'en inquiéter. Dans chaque case, je place tous les matins un vase rempli d'eau fraîche et une petite auge contenant du son frais détrempé. Chaque fois qu'on voit des ordures, il faut les enlever pour éloigner toute mauvaise odeur. Dans ces conditions il n'y a pas beaucoup à se préoccuper des couveuses: chacune sort quand elle le désire; elle boit et mange, se vide, se poudre dans un espace sablé de 1"',00 superficiel, et retourne à ses œufs quand il lui plaît. Comme chaque poule est isolée et ne peut voir sa voisine, il ne se pro- duit ni accidents ni querelles. Lorsqu'une poule ne retourne pas à ses Œ-ufs, c'est qu'elle est probablement tourmentée par les poux; hâtez-vous dès lors de la porter dehors, où les ébats auxquels elle se livre éloignent ordinairement la vermine, mais si ces insectes per- sistent, il faut poudrer la poule avec de la poudre de pyrèthre. Nettoyez alors le nid et changez la litière. Une excellente pré- caution est de poudrer la poule avant de l'apporter dans son nid. Mais malgré tout il arrive quelquefois que la vermine sur- vient bon gré mal gré. La résine étant mauvaise conductrice du calorique, et le nid étant enveloppé entièrement de bois, les châssis vitrés, tenus fermés s'il fait froid, maintiennent une température à peu près jconstante et l'on n'a pas à craindre le refroidissement des œufs orsque la poule en demeure longtemps éloignée. S'il fait de l'orage, la présence de la résine, corps isolant, empêche l'effet nuisible de l'électricité sur l'embryon, et la térébenthine qu'elle contient nuit à la production des insectes parasites. D'ailleurs, contre la vermine, il est toujours facile d'employer le badi- geonnage au goudron, ou toute autre substance insectifuge ou insecticide. Sur chaque porte je note l'espèce et le nombre des œufs, et la date de leur mise en incubation. Pendant le cours de l'incu- ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 153 bation, surtout pendant les quinze derniers jours, si le temps est chaud et très-sec, je passe quotidiennement sur les œufs, lorsque la poule est sortie, une éponge humectée d'eau tiède, afin de rendre à la coquille, et à l'embryon qu'elle renferme, un peu de cette humidité dont la diminution est, le plus souvent, la cause de la mort des petits dans la coque. Lorsque l'incubation approche de son tiMine cl que les (l'ufs sont bêchés, la poule ne quitte plus son nid et sauiblo invinciblement re- tenue par les cris de sa petite famille dont elle devine la nais- sance prochaine. A ce moment j'abats la petite planche à cou- lisse postérieure, de façon à fermer le nid complètement, comme je le fais au début quand il s'agit d'accoutumer et de contraindre une couveuse récalcitrante. Si l'éclosion se fait trop attendre, on peut ouvrir la porte antérieure et donner à boire et à manger à la mère sur place. A l'aide de ces précau- tions les petits, surtout s'ils ne naissent pas ensemble, ne peu- vent ni sortir du nid pour aller se répandre dans l'étendue de la case où ils périraient de froid, ni compromettre l'éclosion des retardataires. Tous sont forcés de rester à la chaleur de leur mère, sans qu'on soit assujetti à les surveiller, et lorsque la famille est complète et ressuyée, on la place dans une boîte à élevage. Il faut aussi enlever les coquilles vides dans lesquelles souvent s'encapuchonnent et meurent quelques petits. ÉLEVAGE. Chambre cV élevage. — En face de la porte d'entrée du cou- voir, qui est à l'ouest, existe, d'un bout à l'autre, un corridor de i mètre de large, avec poteaux en bois de 2 mètres en 2 mètres, supportant uxid'panne en charpente qui soutient, par leur milieu, les chevrons de la toiture. Ce corridor permet de faire le service à gauche du couvoir et à droite de la chambre d'élevage. Les poteaux en bois correspondent aux poteaux en fer à T qui soutiennent, en avant, le filet en charpente, le grillage et les châssis vitrés. Le long et sur l'axe des poteaux en bois, en face de l'arête ou nervure, sont fixés de petits œillets en fer. Entre la ligne des poteaux de bois et celle des poteaux de 154 SOCIÉTÉ d'acclimatation. for et du grillage, se trouve un espace libre de 12 mètres de long sur 2",50 de haut et ^",50 de large, ce qui constitue une vaste galerie couverte lorsqu'elle n'est pas employée à l'élevage. 'Quand des familles sont nées et ressuyées, je descends du petit C (1 Grillage du fond d'une case de la chambre d'élevage, à O'^jOl. grenier, établi au-dessus du couvoir, les boîtes à élevage né- cessaires, et je les installe dans cet espace libre exposé au soleil derrière le grillage et le châssis vitré. Je puis, à l'aide des châssis que j'ouvre ou ferme à volonté, maintenir la tempéra- turc que je désire. S'il faisait trop froid, rien ne serait plus facile que d'établir un appareil de chauffage reconnu néces- saire. Usage de la chambre d'élevage. — Mes poussins élevés dans leur boîte, dont un compartiment est réservé pour la poule, peuvent être lâchés, quand il en est temps, dans un parquet que je leur fais sur place et instantanément, à. l'aide de gril- lages ad hoc suspendus par un fil au plafond de l'édifice. En lâchant ce fil deux grillages tombent entre les poteaux : l'un, muni d'une porte, entre deux poteaux de bois, l'autre, plein, entre le poteau de bois et les poteaux en fer à T correspon- dants. Avec quelques ligatures on les fixe sur les trous de la nervure du fer à T, et sur les œillets des poteaux de bois, et on les tend d'un poteau à l'autre. J'obtiens ainsi promptement un parc de 2 mètres de large sur 2", 50 de long et autant de haut. Dans ce parc que je sable, je lâche, en ouvrant la trappe de la boîte à élevage, toute la jeune famille qui retourne à volonté sous sa mère, mais je préfère loger la mère sous une geôle dans le parc au milieu de ses enfants, et je retire la boîte qui servira à d'autres. Toute la jeune famille est ainsi transportée, sans secousse et sans risques, d'une boîte à éle- ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 155 vage dans un parquet beaucoup plus spacieux où je ne crains nullement le froid, la pluie, ni les animaux nuisibles. Au pro- chain élevage, je me propose de mettre charpie parquet en communication avec l'extérieur de l'édilice, atin de permettre aux petits de s'accoutumer à l'air extérieur, lorsqu'il fera beau temps, et de picorer dans le gazon et le buis que je ferai croître à leur usage sur une surface entièrement entourée de gril- lages de 1'",50 de large sur 12 mètres de long. En cas de mau- vais temps je ferme, en totalité ou en partie, les châssis, et les jeunes sont préservés de tout accident, sans que leur champ d'ébats soit diminué. Je puis donc, sur la longueur de 12 mètres dé ma chambre d'élevage, disposer de six parquets semblables, mesurant cha- cun 5 mètres carrés superficiels. Lorsque mes élèves sont assez forts, je les transporte dans les parcs mobiles plus grands, que j'établis très-facilement sur mes terrasses ou allées de jardin, et enfin, un peu plus tard, je les loge dans mes compartiments de volière. A la fin de l'élevage, comme tous les éleveurs l'ont remar- qué, il arrive souvent pour les dernières couvées, dont les œufs sont ordinairement aussi bien fécondés que ceux des premières, que la mauvaise saison survient avant que ces ben- jamins n'aieni pris toute la force de développement et le plu- mage nécessaires pour supporter la pluie et le froid. De plus, ils sont obligés de manger avec leurs aînés et ces derniers baîtent les plus jeunes, les tuent parfois, ou les font périr d'inanition en ne leur permettant pas de prendre les alimenls spéciaux qui leur conviennent et qu'on leur destine, si bien que les dernières couvées réussissent rarement à donner des sujets définitivement élevés. A l'aide de ma cliambre d'élevage, dont les grillages peuvent être relevés en tout ou en partie, suivant le besoin, j'obtiens une véritable volière à comparti- ments, ouverte ou close, selon le temps, à l'abri de la pluie t recevant le soleil, .l'y installe à mon gré les dernières fa- milles, et je puis les y nourrir comme il convient, sans que les individus plus jeunes soient battus et volés par des sujets plus Agés et plus forts. Je les garde ainsi jusqu'au jour où '15G SOCIÉTÉ d'acclimatation. je les juge capables de braver la lempéraliire extérieure, et de se contenter des aliments communs. NOURRITURE. Aulant que possible, je mets en môme temps à couver le plus grand nombre d'œufs de la même espèce, et je les ré- partis entre plusieurs poules, de laron à avoir toutes les naissances ensemble. Si tous les œulssont bons, cliaque poule conduit sa tamille. S'il y a des aaifs clairs, je partage les naissants entre le nombre de poules qu'il me plait, et, si j'ai besoin d'économiser mes couveuses je continue à me servir de celles qui me paraissent les moins fatiguées, et je leur donne de nouveaux œufs. Généralement les œufs qui sont en retard donnent des petits faibles, malingres, et qui périssent tôt ou tard. Aussi pourm'éviter des peines, des frais inutiles, et des non-valeurs, je fais volontiers le sacrifice des jeunes qui naissent dans ces conditions. J'ai remarqué que presque tous les petits que l'on aide à sortir de leur coquille périssent dans les premiers jours. D'ailleurs, les invalides et les racbi- tiques qui en proviennent ne sauraient résister aux époques critiques et aux maladies des différents âges. Lorsque les fa- milles sont épurées en quelque sorte dès le début, on n'é- prouve pas plus tard ces déceptions et ces mécomptes qui nous arrivent à tous sans ces précautions. S'il y a des retardataires, je les donne à la poule la moins avancée et je lui enlève les petits qu'elle peut avoir, pour les réunir à ceux d'une autre qui sont nés et de même force. Par ce moyen j'obtiens des poussins égaux en développement, et, au bout de quelques jours, toutes les couvées de même date sont identiques. Je puis alors les réunir, graduellement ou du même coup, sous la conduite de quelques poules puis d'une seule qui leur tient compagnie et que je leur conserve très- tard, même après leur mue. De cette façon j'évite bien des ac- cidents résultant de batailles ou d'abandon précoce. Une ou plusieurs familles étant écloses et ressuyées dans le nid sous la mère, je descends du grenier les boîtes à élevage ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 157 et je les nettoie. Je mets du sable sec dans le compartiment ré- servé à la poule ; j'y suspends un vase plein d'eau fraîche pour qu'elle y boive, sans que ses poussins puissent y atteindre et s'y mouiller. Je place, en dehors des barreaux de son com- partiment, une augelte pleine de son mouillé, ou de toute autre nourriture jugée phjs convenable. Je range les boîtes ainsi garnies dans la chambre d'élevage qui se trouve le long du grillage et du châssis vitré exposé au soleil. J'introduis la poule dans son nouveau logement par la trappe qui lui est spéciale, et je lui donne ses petits. Je referme la trappe, je répands dans le préau réservé aux jeunes, de façon que la mère puisse y atteindre un peu pour lui donner l'occasion d'ap- peler et d'accoutumer ses enfants, la nourriture que je leur destine qui consiste en nymphes, ou vulgairement œufs de fourmis, et en un peu de salade haciiée menue. Je tiens le châssis vitré de la boîte à élevage ouvert ou fermé suivant la température; j'en fais autant pour le châssis vitré de la cham- bre et je laisse toute la famille vivre à sa guise dans cet espace restreint, jusqu'au jour où je crois meilleur de la lâcher dans un parquet plus grand que je forme, ainsi que je l'ai expliqué plus haut, en abattant les grillages de séparation suspendus au plafond. Plus tard encore, comme je l'ai déjà dit, je monte en plein air sur mes terrasses ou dans mon jardin, des parcs mobiles plus grands et j'y porte les familles que je reconnais trop à l'étroit. Enfin je loge définitivement mes sujets dans les grandes volières où ils séjourneront jusqu'à leur départ. J'ai donc ainsi une succession non interrompue de produits qui se rempla- cent dans divers logements où ils trouvent un espace toujours de plus en plus grand. De plus j'ai la précaution d'entretenir, autant que je peux, de la verdure dans les parquets et volières pour l'arrivée des habilants que je leur destine : elle disparaît, promptement il est vrai, sous le bec des oiseaux, mais je cul- tive des salades pour la remplacer. Ordinairement je ne donne à boire à mes jeunes élèves qu'au bout de huit jours, dans de petites auges en fer-blanc profondes de \ centimètre, et saillant de 1 à 2 cenlimètres en dedans de i58 SOCIÉTÉ d'acclimatation. la boîte à élevage ; ces auges sont introduites extérieurement par une ouverture pratiquée ad hoc dans la paroi au niveau du plancher. L'eau y est versée du dehors de la boîte. Par ce procédé les jeunes ne peuvent se mouiller, et on n'a pas besoin de les déranger ni d'inonder l'intérieur de la boîte pour leur verser l'eau nécessaire. Pendant les huit premiers jours la laitue hachée et souvent renouvelée suffit à les désaltérer. Nijmphes de fourmis. — Les nymphes de fourmis sont cer- tainement une nourriture de premier choix pour les faisans, et elles sufiiraient si l'on était assuré de s'en procurer assez et toujours, mais je les réserve pour les colins. Je les ménage aussi pour amorcer, en quelque sorte, pendant les premiers jours de leur existence, les sujets naissants des diverses va- riétés de faisans et d'autres espèces analogues. Au bout de quelques jours, je leur substitue graduellement les asticots dont, après huit jours, les petits faisans se nourrissent exclu- sivement avec la pâtée, le grain et la salade. Pourtant, lorsque je nettoie mes boîtes à élevage, je jette les débris aux plus grands, qui prennent un vif plaisir à les fouiller pour y re- chercher les fourmis et les quelques nymphes échappées au bec des plus petits. Pâtées. — Les différentes pâtées, composées de pain, d'œuf, de viande, de chènevis piles, d'herbes stimulantes, et d'un peu de sel, sont très-bien mangées au bout de quelques jours, et suppléent assez avantageusement aux nymphes de fourmis. Mais elles ne me paraissent pas suffisantes. D'autre part, les fourmilières ne peuvent suffire, pendant toute la durée de l'élevage, aune nombreuse population. Aussi, ai-je cherché de toute part à connaître par quel genre de nourriture on pour- rait remplacer la nymphe de fourmi pour un élevage en grand. Voici ce que j'ai imaginé et qui me réussit à merveille. Asticots. — J'ai pensé que l'asticot, larve de plusieurs espè- ces de mouches, étant facile à produire en quantité illimitée, pouvait remplir mon but. Mais il fallait l'obtenir en se préser- vant des désagréments de sa production et des dangers et inconvénients de son emploi. Au milieu de ma propriété, à 100 mètres de mon habilaiion, ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 159 et derrière un talus, j'ai élevé un monument presque enterré, ayant son aspect en plein midi, et que j'ai décoré du nom peu poétique d'asticotière. J'avais observé que l'asticot, arrivé à son développement, et quittant les tissus organiques dont il s'était nourri, se laisse tomber sur le sol, surtout le soir et pendant la nuit, et qu'immédiatement il emploie toute son activité et toute sa diligence à se cacher dans la terre, pour se dérober à ses ennemis et se livrer, en sécurité, à son tra- vail de métamorphose, de sorte qu'il devient difficile de le recueillir. Voici ce que j'ai imaginé pour parer à cet inconvé- nient : J'ai fait construire en briques un petit logement carré mesu- rant 1 mètre dans tous les sens, c'est-à-dire cubant 1 mètre de capacité. Le fond est carrelé avec une faible pente d'arrière en avant pour empocher l'eau d'y séjourner, et rendre plus ipî^ \ I Coupe (\c l'asticoliùre. facile le roulement du tiroir qui y repose. A 40 centimètres au-dessus du fond existe une petite saillie de 3 centimètres formée tout autour par la brique. Cette saillie est unie à l'en- duit intérieur de la muraille par un plan incliné sur lequel l'asticot ne pourrait demeurer au moment de sa chute, ce qui l'oblige toujours à tomber jusqu'au fond. Le dessus de cette saillie est bien nivelé et supporte deux ou trois fortes traverses en fer, de même niveau qu'elle, et un fort grillage en fil de fer qui garnit toute la largeur de l'édifice. Une saifiie et un grillage semblables se répètent à 30 centimètres plus haut, et un couvercle en tôle galvanisée, emboîtant tout l'appareil, et s'ouvrant à charnière, recouvre le tout et préserve l'intérieur de la pluie et des incursions des oiseaux pillards. La paroi antérieure, du côté du midi, sur GO centimètres de hauteur 160 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. en dessous du couvercle, est l'ormée par une tôle galvanisée, percée de trous qui permettent l'accès des mouches à vers. Le bas est garni d'un tiroir en tôle galvanisée, placé sur quatre roulettes, s'adaptant exactement aux dimensions de l'appareil Aslicolicre. et ayant ses bords rabattus en dedans pour y l'cjeter les asticots qui pourraient tenter d'en sortir en gravissant. Le fond du tiroir est muni, en avant, près de sa paroi antérieure, de trois trous également espacés qui occupent par conséquent la partie dé- clive, résultant de la légère pente d'arrière en avant; ces trous sont obturés par une toile métallique fine, afin de permettre aux liquides qui pourraient se produire et tomber dans le tiroir, de s'écouler sans que les asticots puissent s'enfuir. Un éperon, en plan incliné, l'ait en ciment tout autour et au-dessus du bord du tiroir, tenant à l'enduit de la muraille, forme un bourrelet (jui déborde au-dessus de toute son ouverture, ce qui oblige tous les asticots à se laisser choir dans sa capacité. Dans le tiroir je mets du son Irais, et sur les grillages supé- rieurs je dépose les viandes que je destine aux mouches ; une paire de fortes pinces permet de remuer ces viandes, de les por- ter d'un grillage sur l'autre, de relever ces grillages, de se- couer les débris et de les enlever sans se salir. Le couvercle est tenu ouvert à l'aide d'un morceau de bois ou d'une cré- maillère. En ayant la précaution de se placer du côté d'où vient lîvent, on s'aperçoit très-peu de la mauvaise odeur. D'ailleurs ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 161 on ])eiit exécuter ra})i(lemenl les manœuvres nécessaires au bon lonctionnement de l'appareil. Je prends à la boucherie, ou chez l'équarrisseur, des viandes de rebut, mais principalement des têtes de mouton et de bœuf. Je les place sur le grillage inférieur. Lorsqu'elles sont très- avancées et que je veux en apporter de nouvelles, je mets les anciennes sur le grillag» supérieur, et les plus récentes sur le giillage inférieur ; à chaque fois j'enlève les débris devenus inutiles. J'ai soin d'entretenir ainsi pendant toute la durée de l'élevage, et en quantité suffisante pour la consommation quoti- dienne, une succession de viandes et de têtes; je peux facile- ment obtenir ainsi dix litres d'asticots par jour. Chacun peut augmenter les dimensions de l'appareil selon la quantité qu'il lui faut. Li's asticots, à mesure qu'ils se i»roduisent, se détachent de leur pâture et se laissent choir ; l'éperon en plan incliné qui déborde et commande la gueule du tiroir, les oblige à y tom- ber ; là ils trouvent du son sec et frais, s'y enfouissent immé- diatement, s'y dégorgent et s'en nouirissent. Matin et soir, je retire le tiroir et je le vide dans un ou plu- sieurs vases larges et à bords droits et élevés ; il ne reste ainsi dans ce tiroir aucune larve ancienne, ni son vieux ou mal- propre. J'y répands de nouveau son, bien sec, et je le repousse à sa place jusqu'à la récolte suivante. La provision recueillie est apportée dans la cour ; là on trie le vieux son. Il n'y a pas encore d'asticots morts parce qu'ils n'ont pas séjourné dans les impuretés. On les nettoie par plusieurs manipulations qui sont d'autant plus nécessaires que le temps est plus humide, on les replace dans du nouveau son et dans des vases tels que ceux que j'ai désignés, d'où ils ne peuvent sortir, et dans lesquels ils ne s'entassent point, si on !i la précaution de ne pas en faire une couche trop épaisse. De temps en temps on les remue, soit en agitant le vase, soit à l'aide d'une spatule, pour les em- pêcher de s'agglomérer. On renouvelle encore plus tard le son, s'ilest nécessaire. Après quelques manipulations de ce genre, qui sont même superilues quand le temps est beau et sec, les asticots deviennent inodores et grossissent rapidement r SÉKIE, T. III. — Mais 1876. 11 16^ SOCIÉTÉ d'acclimatation. dcinsl<3 son Irais qu'on leur donne. Dans ces conditions, je n'en aijamais trouvé de morts etils cessentd'ètrc répnonants. Dès ce moment on peut les donner sans crainte aux laisandeaux qui en sont très-friands, et qui oublient facilement les larves de fourmis qu'on peut réserver pour les petits naissants, et pour les colins, qui mangent moins facilement l'asticot. Si on veut éviter de manipuler les asticots et les laisser se trier et s'épurer spontanément, rien de plus simple, surtout si on n'est pas pressé de les avoir pour l'usage du jour. Prenez un très-grand vase en bois, enfer-blanc ou en terre vernissée, à rebords droits, élevés d'environ 15 centimètres, ai dont le fond n'oftre aucune issue. Garnissez ce fond de son sec et frais à 5 oui) centimètres d'épaisseur. Suspendez au-dessus de ce vase, dans un vieux panier ou dans un crible, le pro- duit que vous venez de recueillir dans votre asticotière. Les asticots vivants, surtout si vous les tourmentez avec une spa- tule, cberchent un asile plus tranquille et plus obscur. Ils tra- versent le vieux son dans lequel ils sont placés, et se laissent choir dans le récipient garni de son neuf, où ils trouvent à se repaître et à se cacher. On les y reprend avec une pelle pour les employer. Si par hasard ils venaient, par suite de leur trop grand nondu-e, ou par l'humidité, à s'agglomérer de nouveau, il suffirait de vider le récipient dans le panier ou crible sus- pendu, de regarnir de son frais le vase inférieur, et de laisser tranquillement l'opération se renouveler. Il vaut mieux du reste faire fonctionner plusieurs cribles à la fois, si on a une grande exploitation, de manière à toujours posséder des asti- cots de dilftn'ents âges en état parlait pour la consommation : on est sûr d'éviter ainsi leur mort et les funestes conséquences qui pourraient en résulter pour les élèves. Enfin, en procé- dant ainsi, les personnes les plus délicates et répugnant le plus à toucher ces larves peu attrayantes, peuvent les produire et les recueillir, tout en évitant à leurs jeunes gallinacés les dan- gers qui résultent de l'asticot mort et non dégorgé. Pour présenter les asticots aux faisandeaux, je les place dans une assiette à bords droits, vernissés en dedans, et pas trop élevés, afin que les petits puissent les franchir. J'y mets ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. lOCi ces larves avec le son qui les contient. Par ce moyen elles ne peuvent s'écliapper, car ils sont secs et pulvérulents, et ne peuvent se cramponner aux parois de Tassiette. Ils conti- nuent donc à se cacher et à vivie dans le son, où les faisan- deaux vont leur faire la chasse avec une satisfaction évidente. .Fai constaté que les asticots ainsi préparés pouvaient être donnés à discrélion, sans inconvénients, et qu'ils suffisent à l'élevage des faisans sans œufs de fourmis. Je suis très-con- vaincu que c'est là un moyen de suppléer aux nymphes de four- mis qu'on n'est pas toujours assuré de se procurer en temps voulu et en quantité suflisante, ce qui ne permet pas de faii'e un noinhre indéfini d'élèves ; tandis que par l'asticot, dont la production peut être ohtenue à volonté et sans hornes, selon le besoin, si grand soit-il, de la consommation, on peut élever une quantité de sujets aussi grande qu'on le désire. Comme l'asticot peut-être produit selon le gré de chacun et dans les proportions nécessaires, j'estime que l'élevage du liaisan peut devenir illimité par mon système. Je suis heureux de le faiie connaître à tous les amateurs qui désireront le ten- ter. Une tète de mouton fournit à peu près un litre d'asticots, et ce litre suffit parjom- à une couvée de vingt faisans et même davantage. L'asticol de la tête de mouton m'a toujours paru meilleur et plus gros. Mais il ne faut ])as oublier que pour qu'il soit une bonne et saine nourriture, il doit réunir deux condi- tions expresses : être mangé vivant et bien dégonjê. A l'état de, chrysalide il est encore très-bon, exenqit de danger et bien accepté par les faisandeaux déjà un peu grands, mais les fai- sandeaux encore petits ne le prennent pas bien, soit qu'ils \o méconnaissent, soit qu'ils se trouvent rebutés \k\v la dureté et l'insipiditi'' de ses téguments. Je me suis assuré, par expé- riences rigoureuses, (pie l'alimentation [)i\v les asticots, obtenus par le [irocédé (pie j'ai décrit, n'occasionne jamais de ma- ladies, et surtout n'engendre point de vers intestinaux ou la- ryngiens. Vers la troisième simiainejc connuenee à présenter à mes élèves de menus grains (tels que millet, sarrasin, etc.), placés de manière à ce que la poule haliitue par son exemple sa couvée ]fjÀ SOCIÉTÉ d'acclimatation. à en manger. Si en me promenant je trouve quelques insectes, je les leur apporte, ainsi que des vers de terre, mais alors, je prends la peine de fraclionncr ces derniers pour qu'ils puis- sent être avalés. Comme il est essentiel de tout prévoir et de suppléer par l'art aux ressources variées de la nature, je tiens toujours à la disposition de mes oiseaux, petits et grands, des substances calcaires réduites à un volume convenable, et,pnrti- culièrement, de la coquille d'huîtres pilée qu'ils mangcntmieux que toute autre, et qui contient, outre le carbonate et le pho- sphate de chaux, du sel marin et des principes iodés. Dans les cas d'anémie je donne pour boisson h m;'s élèves une solution ferrugineuse. Aux colins, je donne de la graine de foin. Il est anmsant de voir dès leur naissance ces tout petits êtres recueillir cette graine avec ardeur, et avoir ensuite de petits jabots rondelets qui prouvimt qu'ils ne se livrent pas à un exercice stérile ; ils y trouvent au contraire, comme pâture, une quantité de menues graines imperceptibles dont ils s'accommodent fort bien. C'est à cela que je crois devoir quelques succès dans l'élevage du colin que je nourris du reste comme les iaisandeaux, en leur réservant de préférence les nymphes de fourmis. {A suivre.) l'Aouicultuhp: en Auvergne • Pur M. B. aiBl'O Iiis|ii^L-tL'iir (le l'Kcolc de pis^'ieiiliiro (léii:irteiiieiU;ile du l'u,v-de-D:):iu'. En présence des intérêts réels qui s'attachent à l'applica- tion des meilleurs systèmes de pisciciillure, il nous semble utile de signaler, dans un exposé rapide, l'ensemble des ré- sultats obtenus au centre de la France. ■ ■■"■.-■ Les remarquables conditions géologiques de l'Auvergne, où d'abondantes sources d'eau pure forment de grands lacs, des étangs et des cours d'eau nombreux, parmi lesquels on en rencontre d'entièrement stériles et d'autres peu poissonneux, nous a décidé, il y a déjà plusieurs années, à poursuivre sur une plus vaste échelle les expériences dont l'administration supérieure nous avait chargé, à litre d'essai. Nous avons été soutenu dans nos efforts par l'espoir de rendre plus productives les eaux de ces contrées. Notre tâche s'est en partie réalisée, grâce au bienveillant et persévérant concours du Conseil général du Puy-de-Dôme qui, depuis dix-neuf ans, vote la somme nécessaire à l'entretien de l'Ecole de pisciculture de Glermont-Ferrand, dont les produits sont destinés au repeuplement des cours d'eau du département. Mais nous avo-ns eu, au commencement dé nos travaux, à vaincre de sérieux obstacles ; surtout au lac Pavin, pour lequel, au début, notre entreprise avait été qualifiée de témé- raire. (1) Dans le rapport qu'on va lire, l'habile et zélé pisciculteur, auquel on doit le développement ■ — nous dirons même la création — d'une richesse nouvelle pour le département du Puy-de-Dôme, rend compte du résultat de ses travaux, jusqu'à la fin de Tannée 1873, c'est-à-dire jusqu'au moment où, après avoir peu- plé le lac Pavin, il a abandonné son exploitation à l'industrie privée. Par suite de circonstances particulières, ce mémoire, écrit à la fin de l'an- née 1874, n'a pu être publié plus tôt; mais ce retard involontaire permet de con- stater aujourd'hui le succès des efforts persévérants de M. Rico et de la propa- gande si utile qu'il a faite autour de lui. (Voir le Bull, de la Soc. d'Acclim. de février ISTtî, p. 132.) — Note de hi HéddcUon. 166 SOCIÉTÉ d'acclimatation. EMPOISSONNEMENT DU LAC PAVIN. On connait déjà riiistorique de ce remarquable lac, appelé ht Mer morte d'Auvergne (\), resté stérile jusqu'en jan- vier 1859, époque où nous l'avons pris à ferme pour quinze années, qui se sont terminées en décembre 1878. Situé dans la commune de Besse, à 55 kilomètres de Clermont, le lac Pavin a une superficie de 42 hectares 54 ares ; sa profondeur est de 00 mètres. La surf;ice de l'eau est à 1194 mètres au-dessus du niveau de la mer; il est alimenté par des sources d'eau pure à la température de 5% sortant des montagnes volcaniques qui l'entourent, et laisse échnpper en été par son déversoir 5 li- tres d'eau par seconde. A une pareille altitude et au milieu de ces montagnes escarpées, l'installation fut des plus diffi- ciles : il fallut déblayer les abords, percer un chemin, bâtir une chaussée et une habitation de refuge, faire venir de loin les matériaux et les bateaux ; il fallut ensuite peupler ce grand bassin; malgré la longue distance de Clermont et les embarras sans nombre pendant le transport, il lut mis au lac 92 000 Truites, 20 000 Saumons communs, 18 Saumons heuch, 8000 Ombres Chevaliers : total 120 018 Salmonidés; IriOCy- prinides et 200 Ëcrevisses adultes. Par suite des pluies torrentielles et de la fonte des neiges si abondantes dans ces parages en certaines saisons, ce lac dé- borda en 1861 et entraîna une partie delà chaussée; trois ou- vertures, de 1 mètre chacune, furent alors pratiquées et l'on écarta de 1 centimètre les barreaux des grilles destinées à re- tenir les poissons; mais ces mesures, qui nous mirent à l'abri de nouveaux accidents, ont permis aux alevins de 1'" année, d'aller, tous les ans, peupler la livière dite la Couse d'Issoire. Cette circonstance, ainsi que celle de n'avoir pu faire les pê- ches en temps opportun, ont été cause que l'on n'a pu pren- dre que 2949 Truites, Saumons et Ombres Chevaliers, pesant ensemble 1508^,070. (1) Bulletin, ISIjO, p. 583; 18G,3, ji. 2G1 et 332, et 1809, p. 370. l/AOriGULTURE EN AUVERGNE. 167 Truites. — La première truite a été pochée le 15 avril 1861 . Elle appartenait au genre Truite des lacs : elle était âgée de trente-huit mois et pesait 1700 grammes, sa longueur était de 54 centimètres. Deux procès-verhaux lurent faits à Besse: l'un, rédigé par M. le maire, fut d(''posé dans les archives de la mairie ; Tautre, dressé par M. le garde général des forets, fut enre- gistré sous le n" G,j(). Un moule en plâtre, fait d'après natuie, nous a permis de conserver l'image de cette truite qui fait maintenant partie de notre collection de poissons. Le poids des truites pêchées a varié de '250 grammes à 2",500. Leur chair a été trouvée excellente. Satinions. — Environ 100 Saumons communs ont été pris au lac Pavin ; mais un compte numéri(iue bien exact n'a pas été tenu par le pêcheur qui les a expédiés. Leur poids a varié de 500 à 1 100 grammes; ils ont été envoyés aux divers hô- tels du Mont-Dore, de Glermont et de Besse, à divers savants ou à des marchands de comestibles à Paris et à Gleimont- Ferrand. Si des écrivains très-distingués ont reconnu dans leurs pu- blications l'importance d'un tel succès, il n'en a pas été de même pour l'auteur des Poissons tVeau douce, M. Blanchard, qui en conteste purement et simplement la réalité. En effet, il s'exprime ainsi, page 595 : « M. Rico s'est occupé de la pro- pagation du Saumon dans les eaux dormantes, et M. Gillet de Gramont, rendant compte des expériences, affirme que deux individus de cette espèce ont été péchés dans le lac Pavin, ayant atteint l'un le poids de 500 grammes, l'autre le poids de 700 grammes (I). Des Saumons d'un pareil volume, élevés dans de semblables conditions, auraient du être placés dans un Musée d'histoire naturelle pour l'instruction générale! Ils auraient figuré comme une contradiction palpable des résul- tats si laborieusement acquis par les habiles expérimentateurs de l'Ecosse! Dans une notice récente, M. R. Gaillaud déclare qu'il regarde l'éducation du Saumon en eau douce comme douteuse : Nous pensons qu'il a bien raison. » (1) BulMlti, 1803, p. 2C.I, 33-2 et 333. 168 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Nous nous demandons pourquoi le savant professeur d'his- toire naturelle n'a pas fait mention de huit autres saumons dont il est parlé dans le même rapport. Voici le texte : « 1" Page 332. Au lac de M. Rico l'on avait péché un Sau- » mon du poids de il 00 grammes. » 2° Page 332. Des Saumons élevés et pris au lac Pavin ont » été mangés aux bords du lac , le 29 mai 18G2 (l). » 3" Page 333. Trois furent vendus aux hôtels du Mont- » Dore. » -4° Page 333. Deux ont été mangés au pavillon du lac (2). » Tous sans exception ont présenté une chair extrêmement dé- » licate, de couleur rose claire et de digestion facile. » Qu'il nous suffise donc de constater que la contradiction entre certaines préventions scientifiques et la réalité des faits existe depuis 1802; car il se trouve parmi les poissons exposés à l'École de pisciculture de Clermont-Ferrand : Me squelette d'un Saumon commun du poids de il 00 grammes; 2° les œufs encore colorés de ce même saumon; 3" l'image de ce poisson reproduite d'après nature, le moule ayant été fait en présence de plusieurs témoins. Voici à cet égard la copie d'un procès-verbal déposé aux archives de la mairie de Besse : « Aujourd'hui, trois juin mil huit cent soixante-deux, devant » nous, Pierre-Antoine-Emile Julhiard, maire de la ville de » Besse, chef-lieu de canton, arrondissement dissoire, dépar- » tement du Puy-de-Dôme, est comparu en notre cabinet, sis » en l'hôtel de ville, M. Rico, Barnabe, inspecteur de la pisci- » culture de ce département, lequel a présenté en présence » de M. Dalmas, notre adjoint, et de M. Daudon, garde géné- » rai des forêts, un Saumon mesurant 56 centimètres de la » pointe du museau cà l'extrémité de la queue, du poids de )) liOO grammes, qui a été trouvé sans vie dans la matinée sur » les bords du lac Pavin ; la cause doit en être attribuée aux » déchirures, remarquées dans l'œsophage et qui ont dû être (1) Il y en avait deux. MM. le préfet du Puy-dc-Dùine, le général de Cliabron, etc. étaient présents. (2) M. Lecoq,M. le D' Nivct, le maire et le premier adjoint de Besse y étaient. l'aquiculture en AUVERGNE. 169 » produites par les crochets placés par M. Uico dans le but » de prendre les plus gros poissons. » De tout ce que dessus, nous avons dressé procès-verbal )) en double minute, dont l'une a été remise à M. Rico pour » lui servir ce qu'il appartiendra, et l'autre sera déposée dans » les archives communales de cette ville. — Signé : B. Rico, » Daudon, Dalmas, Emile Julhiard. » Toutes ces pièces, d'une inconlestable évidence, furent présentées à la Société d'acclimatation, dans la séance pu- blique du 10 avril 1863, et nous trouvons au compte rendu des procès-verbaux, page 2^28, la mention suivante : « M. Le- » coq, délégué de la Société à Clermont-Ferrand, présente un » Saumon provenant du lac Pavin, et donne quelques ren- )) seignements sur les succès des travaux de pisciculture » entrepris dans ce lac. » Qu'il nous soit permis de re- gretter, en passant, un tel laconisme, après une séance oc- cupée par la lecture de longs mémoires pour et contre cette intéressante question, car ces précieux spécimens ont élé présentés et très-remarques dans plusieurs concours ouverts dans notre département ; ils ont contribué aussi à nous faire obtenir, dans ces mêmes concours, cinq médailles d'or et une d'argent grand module. Il nous semble donc que la publica- tion d'un tel succès aurait dû être proclamée plus haut. Elle aurait fait disparaître bien des doutes et encouragé les pion- niers de la science piscicole! Constatons, en effet, que ces der- niers, avec autant d'abnégation que de courage, suppor- tent les intempéries des saisons et les plus grandes fatigues, pour apporter des matériaux à ceux qui, chnrgés de construire l'édiiice , oublient plus lard de leur en tenir le moindre compte. Saumons heuch. — Un résultat des plus intéressants et très-important pour l'aquiculture moderne nous a été com- muniqué par notre ami et ex-collaborateur M. Dalmas, phar- macien à Besse, de la manière suivante : e Besse, le 19 juin 187 i. Je pense que, quoique désinté- » ressé aujourd'hui dans les pêches qui se font au lac Pavin, )^ vous apprendrez avec plaisir que notre pêcheur, qui est au- 170 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » jourd'hui au compte des nouveaux fermiers, a pris hier » dans un seul filet deux truites dont une, que l'on a envoyée » au Mont-Dore ce matin, a pesé 8 kilogrammes, c'est la pKis » petite; la seconde, qui est dans le réservoir, est beaucoup » plus grosse ; elle doit peser, d'après ces messieurs, environ » 12 kilogrammes. Celle que l'on a envoyée aujourd'hui me- » sure 80 centimètres. » Bes^e, le 28 juin 187-4. — Je viens vous donner le poids » de la plus grosse truite qui, comme la première, a été por- » t(''e avant-hier à M""' Chabory, au Mont-Dore. Cette truite, I) qui mesurait 1'",05 de longueur, était surtout remarquable » par son embonpoint, par l'épaisseur de son corps, la peti- >) tesse de sa tète et enfin par un sillon d'environ un cenli- » mètre de profondeur qui existait dans toute la longueur de » ré(dne dorsale et foimait, par cet excès d'embonpoint, ce » que l'on remarque dans quel({ues races de chevaux dont la » croupe est double. Le poids, que l'on ne pouvait pas soup- » çonner de primo abord, était de 1/i'',500, elle devait en pe- » ser plus de 15 lorsque le pêcheur l'a sortie de l'eau, car » elle avait laissé échapper beaucoup d'iBufs dans le bateau; » et avant-hier aussi, quand on l'a sortie du panier dans lequel y> on Ta apportée du lac, elle en a laissé couler de 1500 à 2000 » qui étaient très-beaux et bons à féconder... » Cette dernière circonstance, ainsi que le poids de 15 kilo- grammes, me paraît suffisante pour démontrer, bien que je n'ai pu obtenir d'autres renseignements, que ces deux pois- sons appartenaient à l'espèce du Saumon heuch. Caries 18 ale- vins de Salmo huch, mis au lac en 1805, étaient alors âgés de cinq mois et mesuraient 0 centimèti'es de longueur; par con- séquent, les 2 poissons péchés en juin 'J874 étaient Açés de neuf ans. C'est la seule fois que nous ayons pu obtenir des œufs de ces Salmo, de l'établissement d'Huningue. Aussi avons-nous le vif l'egret d'avoir perdu cette occasion de faire féconder les œufs et de prendre leur moulage. Ombres Chevaliers. — Trois Ombres Chevaliers ont été pé- chés au lac Pavin : le premier en novembre 1868 ; son poids était de 750 grammes, sa longueur de 43 centimètres; ses L'AQnCULTIIRE EN AUVERf.NK. 171 couleurs étaient vives et éclatantes, surtout le beau rouue carmin du ventre : sa chair blanche et fine était d'une grande délicatesse; nous avons conservé la photographie de ce pois- son. Les deux autres étaient dos Ombres femelles, l'une prise en novembre, l'autre en décembre 187!^ ; la première du poids de 4^25 grammes, de 36 centimètres de longueur, l'ut ofterte au musée Lecoq ; la deuxième du poids de 470 grammes, de 40 centimètres de longueur, a été envoyée cà Paris, à notre con- frère, M. Carbonnier, l'habile et dévoué pisciculteur. Les œufs de ces deux femelles, fécondés avec la laitance de truite, ont produit des hybrides superbes. Les alevins des Ombres Chevalier avaient été mis au lac de 1800 à 1804. Autres poissons et écrevisses. — Une anguille de 1'',500 l'ut prise à l'hameçon le 15 juin 1873. Les iilets ont retiré égale- ment plusieurs gros Gardons et quelques fortes Tanches. Les Ecrevisses ont beaucoup grossi et se sont multipliées d'une manière très-remarquable. RÉSULTATS ACQUIS. Le lac Pavin qui, en 1859, ne rapportait rien à la commune de Besse, est actuellement affermé 440 fr. par an ; à la charge par les fermiei's d'y verser en outre, chaque année, 4000 ale- vins de truites et de faire toutes les réparations d'entretien qui peuvent être nécessaires. Mais, de plus, les résultats que nous avons obtenus ont porté leurs enseignements et leurs fruits : Aujourd'hui, la plupart des lacs de l'Auvergne fournissent à l'alimentation d'excellents Salmonidés. Au lac Chauvet,. peuplé seulement par des Perches, le pro- priétaire, M. Berlhoule, est parvenu à obtenir des Truites saumonées de 2 kilogrammes, des Ombres Chevaliers, des Saumons communs et de la Fera. Le lac de la Godivelle-d'en-bas et le lac de Lalandy fournis- sent de très-bonnes Truites, de fortes Carpes et des Tanches de 3 kilogrammes. Le propriétaire du dernier lac, M. Boyer, a péché des Truites de 5 kilogrammes. Les lacs de la Bourdouze, de Montsineire, de Chanbedaze et 172 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de Chambon, qui se trouvent, comme les précédents, dans le canton de Besse, et dans lesquels aucune tentative d'empois- sonnement n'avait été faite, sont habités par des Perches, Brochets, Carpes, Tanches, Gardons et Brèmes. Le lac de Guery et le lac Servière, canton de Rochefort, donnent les meilleurs résultats. Parmi les Truites pêchées dans le premier, en 1870, M. Belon en a pris une du poids de 8'', 500. M. de Boisluisant, à qui appartient le second, autre- fois peuplé par des Perches seulement, prend aujourd'hui des Truites saumonées, des Ombres Chevaliers et des Saumons communs. Parmi les Truites prises en 1871, une du poids de •4'', 500 fut envoyée à l'hôtel de l'Europe à Clermonl-Ferrand. Le lac d'Aydat, dans l'arrondissement de Clermont, que les propriétaires n'ont pas encore essayé d'empoissonner de Sal- monidés, ne renferme que des Perches, Brochets, Carpes, Tanches, Gardons et Brèmes. Le Gour, ou lac de Tazana, situé dans la commune de Charbonnières-les-\ïeilles, arrondissement de Riom, où au- cune mesure n'a été prise au déversoir pour empêcher de sortir les alevins de Salmonidés semés à plusieurs reprises, ne contient que peu de Truites. Pourtant, l'ancien propriétaire, M. Ilom, en avait pris une du poids de 5 kilogiammes. Dans ce beau lac que l'on disait sans fond, nous avons constaté en 1805, 70 mètres de profondeur. Il est habité par la Perche, le Brochet, le Gardon et la Carpe. Les principaux étangs de Giat, ceux de Tyx et de Chance- lade, qui présentent ensemble une étendue de 10.1 hectares llo ares 40 centiares, fournissent à la consommation de grandes quantités de Carpes, Tanches, Perches, Brochets et Anguilles. Peut-être avons-nous le droit de signaler ici, parmi les personnes qui s'occupent d'aquiculture dans le département du Puy-de-Dôme, celles dont les efforts ont éhî le plus per- sévérants; ce sont, au château deThéix, M.F. Chauvassagnes qui obtient des Truites de 2 kilogrammes et des Ombres Che- valiers de 800 à 1000 grammes, la profondeur de ses bassins ne dépassant pas 2 mètres ; à Royat, MM. Vimal, Bourgoi- l/AQUIGULTUr.E EN AUVERGNE. 173 gnon et Torillon qui fournissent de belles Truites aux hôtels ; à Ghamaillère, M""' de Marponqui possède dans les bassins de son enclos de Monijoli des Truites, des Ombres Chevaliers et des Carpes. Les sœurs du Bon-Pasteur, dans leur bassin de l'enclos de Fontmort, élèvent également des Truites. A Cler- mont, les frères d(^ l'Orphelinat de Saint-André font éclore tous les ans des Salmonidés ; MM. lUatin et Chabrol, dans leur jardin; M. Vaury, au moulin de Fontgièvre, obtiennent des Truites de plus de l kilogramme. A Blanzat, les propriétaires de la papeterie de Saint-Vincent ; M. Tallandier, dans son en- clos, élèvent aussi de belles Truites. A Malausat, M. Brosson a créé, dans son enclos, de nouveaux bassins, ainsi qu'un ap- pareil à éclosion, et il obtient de très-bons résultats sur l'éle- vage des Salmonidés. A Effiat, M. Moroges; à Biom MM. Ley- ragne et Deschamps; à Marsat, M. Kuhn; les propriétaires de Saint-Martin et du Moulin-Blanc; à Montagne, M. de Monlgont ; aux Audinots, M. Sève; à Thiers, cà Ascontat, à Olmet, à la Chaise-Dieu, plusieurs propriétaires; à .lob, à Aunlhat, à Besse, à Saint-Saturnin, à Saint-Amant-Tallende, à Lavore, à Saint-Cirgue, àYic-le-Comte, à Sauxillanges, etc., etc., par- tout, on obtient à présent de beaux Salmonidés. L'établissement piscicole le plus important est situé au château de Saint-Genest-l 'Enfant, dans le canton de Biom, où de spacieux bassins sont alimentés par des sources abondantes d'eau pure à H", et peuplés par des Truites ei Ombres Cheva- lier d'âges divers. Un laboratoire des mieux aménagés peut contenir 800 0110 œufs de Salmonidés en incubation et plu- sieurs centaines de poissons adultes et reproducteurs pendant - l'époque du frai. Son propriétaire, M. G. de Féligonde, a promis à la Société d'acclimatation de lui faire connaître les résultats acquis dans son établissement. La Société des mines de plomb argentifère de Pontgibaud vient de créer, aux bords de la Sioule, un établissement pisci- cole d'une utilité incontestable. Un laboratoire de 5'",50 de long sur 2'", 50 de large, dans œuvres, a été établi par elle, tout près d'un moulin, au milieu d'une île formée par les bras d'une rivière sinueuse d'environ l mètre en moyenm^ de 174 SOCIÉTÉ d'acclimatation. largeur sur 5U mètres de long ; il est entouré d'un second bassin de 3 mètres de largeur, alimenté par un fort volume d'eau pris dans la Sioule et tombant en cascade de:^ mètres de hauteur. Ce laboratoire peut contenir à la fois, sans superpo- sition des claies, 500 OtIO œufs de Salmonidés en incubation, et conserver pendant un mois 200 gros poissons adultes. Ces avantages sont le résultat d'une installation commode et peu dispendieuse; c'est celle dont une longue expérience nous a démontré les bons effets ; car, dès 1800, nous l'avons em- ployée au Pavillon du lac Pavin (1), à l'École de piscicul- ture, etc.; elle a été également adoptée, d'après nos indications, au laboratoire de Saint-Genest-l'Enfant. Elle consiste en plu- sieurs rigoles en ciment, placées en étagères, un peu écartées les unes des autres, pour faciliter la surveillance et les mani- pulations. Les rigoles du laboratoire de Pontgibaud sont alimentées par de l'eau qui a traversé une couche de sable tamisé et que dé- verse par vingt robinets à la fois le même réservoir. Celte eau, ainsi que celle qui alimente les deux autres bassins de pre- mière et deuxième année, se jette en cascade dans un étang contigu d'environ :^0 ares et de l"',50 de profondeur, et elle s'échappe à l'autre extrémité pour retourner à la Sioule. Pour les sujets de 1% 5' et & année la Société des mines de Pontgibaud trouvera des bassins tout faits et bien appro- priés dans l'étang voisin de Péchadoire, de :28 ares, 50 cen- tiares d'étendue et de i"\50 de profondeur, qui est alimenté par d'abondantes sources à basse température, ainsi que dan: l'étang de la Fayc; d'autant mieux que, dans ces deux réser- voii'S naturels, la Truite acquiert d'excellentes qualités. Si l'on ajoute à ces précieux avantages, le droit exclusif de pêche dans la Sioule sur un parcours de :] à 4 kilomètres, dont la Société est fermière, on peut conqjter d'avance sur les meilleurs ré- sultats en faveur de ralimenlation et de l'aquiculture. (1) Bullclin, 18(iO, [). 5ii7. l'aquiculture en AUVERGNE. 175 DE l"e.MP01SS0NNEMENT DES COURS d'eAU DE l'AUVERGNE. En 180^, nous fîmes, d'après lacartedeTétal-major, un Ua- vail où nous cherchions à faire connaître les poissons que ren- fermaient à cette époque les cours d'eau du département; ce travail fut puhlié dans le Moniteur du Puy-de-Dome par M. C.-L. Cormont. Notre désir aujourd'hui est de démontrer les avantaiies que notre pays a recueillis, depuis cette époque, par suite d'un empoissonnement méthodique et persévé- rant. Allier. — Cette rivière, principal cours d'eau de l'Auvergne, prend sa source à Chebalier, à 143.'3 mètres d'altitude, dans le département de la Lozère et parcourt une longueur de J 05 ki- lomètres dans le département de la Haute-Loire ; fortement grossi par plusieurs rivières et ruisseaux, l'Allier entre dans le département du Puy-de-Dôme aux environs de Jumeaux, près de Brassac; après avoir travei'sé h^ département pendant O^^iScS jusqu'à Ris, il passe dans le département qui porte son nom. Un fait bien connu en France, c'est que le Saumon cornuuui avait, pour ainsi dire, entièrement disparu de nos rivières; il en était spécialement ainsi de l'Allier. Mais, depuis 1801, il a reçu, à partir du Pont-du-Ghàteau jusqu'à Brioude, 97 100 ale- vins de Saumons et .']()15 alevins d'Ombres Chevaliers; or les fermiers de la pèche, qui prennent aujourd'hui des Saumons moins forts que ceux qu'ils péchaient autrefois, lorsque la li- vière n'élait pas encore entièrement dépeuplée, les ont signa- lés comme provenant de l'Ecole de pisciculture de Clermont. Lors de la réunion du Conseil général, en i87.'3, M. Guyot de la Valine, répondant à un autre honorable membre, sur la question de la pisciculture, dans la séance publique du i2l août, s'exprimait en ces termes : « Les efforts du département n'ont pas été jusqu'ici si improductifs qu'on semble le dire : La consommation de la Truite a sensiblement augmenté, la chair du Saumon s'est modifiée ; leur nombre est devenu plus considérable. Près d'Issoire, dernièrement, on en a pris 00 176 SOCIÉTÉ d'acclimatation. dans le même jour. Ces heureux résultats sont dus à l'exten- sion de la pisciculture dans notre département. » Nous avons appris par les fermiers de la pêche que dans cette même année, sur un parcours de 19^700 entre Coudes et Issoire, il avait été pris i240 Saumons; leur poids a varié de () à 11 kilocrammes. 11 a été également constaté, dans un rapport adressé à M. l'ingénieur en chef de la navigation, que dans la même an- née on avait pris 000 Saumons dans la partie domaniale et flottable de la rivière, depuis Saint-Arcons jusqu'au Bec-de- FAllier, soit environ sur 21)1 kilomètres de parcours : le poids de ces 600 Saunions a été estimé à 3000 kilogrammes. M. Nicolas, professeur de mathématiques au Lycée de Cler- mont, se trouvant à Brioude, en 1800, pendant les vacances, a vu apporter et vendre à bas prix beaucoup de Saumons. M. Courtadon fils, entrepreneur de travaux à Glermont, ayant séjourné à Brioude, en 1870, a acheté à très-bon compte un Saumon choisi entre 26 que l'on venait de prendre et de conduire sur une voiture. On pêche également dans TAllier de fortes Truites qui sont fournies par ses affluents, des Brochets, des Perches, des Carpes, des Tanches, des Barbeaux, des Meuniers, des Ghevannes, des Aloses, des Ablettes, des Goujons, des Vérons et des Anguilles ; quelquefois des Lottes et des Lamproies. Le nombie de Cypri- nides, etc., a beaucoup diminué à cause des grandes séche- resses et surtout à cause de l'abus que Ton fait de certains engins, particulièrement de l'épervier à petite maille. Ce filet, permis pour prendre les Goujons, sert bien plutôt à détruire les autres poissons en bas âge ! C'est ainsi que le Tacon, ou jeune Saumon, est pris par centaines à la fois, tous les ans, au moment de son émigration. Les principaux affluents de l'Allier, sont l'Allagnon, la Couse d'Arles, le Lembronnet. l'Eau-Mer, la Couse d'issoire, la Couse de Coudes, la Mène, le Buisseau du Cendre, TArtière, la rivièi'e de Margnat, la Morge, le ruisseau de Cul liât, la Dore, le Buron, le Sichon et le Jolan, l'Andelot et la Sioule. AUagnon. — L'Aflagnon est formé de plusieurs sources au L'AgUICULTUHE EN AUVERGNE. 177 Cantal. 11 se dirige en suivant la limite du département de la Haute-Loire et celle du département duPuy-de-Dômejusqu'au village de Charbonnier. Là, il se jette dans l'xVllier à ■i'28 mètres d'altitude. Nous manquons de renseignements précis sur cette rivière. On nous a toutelbis assuré qu'elle est poissonneuse et que l'on y prend aujourd'hui une certaine quantité de Saumons et d'Ombres communs. Des alevins de Saumons et d'Ombres Chevcdiers, ont été, en effet, à plusieurs reprises semés dans l'AIlagnon. Couse cV Arles. — La Couse d'Arles prend naissance dans les communes de Saint-Alyre et de la Godivelle, à iiOG mètres d'altitude. Cette petite rivière parcourt les contrées les plus accidentées, reçoit de nombreux ruisseaux jusqu'à Saint-Ger- main-Lembron, où elle s'unit à l'Allier par la rive gauche. Cette Couse et ses affluents renferment d'excellentes Truites, des Yérons et Goujons en grande quantité, et même, dit-on, des Ombres communs. Mais, comme partout, la cupidité des rive- rains ne les laisse point grossir. La Couse d'Arles a été empois- sonnée avec des alevins de la pisciculture de Clermont. Le Lembrotmet. — Ce ruisseau, dont la source se trouve aux limites des cantons d'Issoire et de Saint-Germain-Lembron, devient presque à sec tous les ans, en été, dans une bonne partie de son parcours ; grâce à cet accident périodique, on fait main-bassç dans ce ruisseau sur tous les poissons qui montent de l'Allier, et sur quelques Truites qui habitent les parties les plus élevées du cours du Lembronnet. Ce ruisseau verse ses eaux dans l'Allier, rive gauche, entre les couses d'Arles et d'Issoire. UEau-Mer. ■ — Elle prend sa source dans la commune de Saint-Germain-l'Herm., à 1080 mètres d'altitude. Elle traverse la commune de Vernet, réunit divers ruisseaux assez impor- tants et se jette dans l'Allier, par la rive droite, à peu de dis- tance de Parenlignat. La Truite et les gros poissons sont de- venus rares, tellement ils y sont péchés. Le Barbeau, les Meuniers, la Vandoise, etc., habitent cette rivière. La Couse d'Issoire. — Ce cours d'eau, dont la source sort du Puy de Pailleret, à 1600 mètres d'altitude, descend vers Li 3= SÉRIE, T. in. — Mars 1870. 12 478 SOCIÉTÉ d'acclimatation- montagne de la Biche, passe auprès de Vasivière, rencontre un peu plus bas le ruisseau du lac Pavin et plusieurs lor- tes sources jusqu'cà Besse, continue sa marche sinueuse par le Cheix, Cotcuse, Saurier, Saint-Floret, Saint-Cirgue, Saint- Vincent, Mailhaux, Perier, Issoire, où elle se jette dans l'Al- lier, par la rive gauche, auprès du pont de Parentignat. Les alevins des Salmonidés, mis dans cette couse, ainsi que ceux sortis du lac Pavin, ont donné les meilleurs résultats. On a pris, à plusieurs reprises, des Truites saumonées et des Trui- tes des lacs de 2 kilogrammes, malgré le nombre toujours croissant des maraudeurs. La Couse.de Yalheleix. — Cet affluent de la Couse dTs- soire se forme dans le canton de Besse auprès du lac de Mont- sineire, à 1496 mètres d'altitude, traverse les sites les plus escarpés du Compain et de Yalbclcix, réunit dans sa course bon nombre de ruisseaux, puis va rejoindre la Couse d'Issoire aux environs de Saurier. La Truite est bien commune dans tous ces ruisseaux, mais elle est trop poursuivie par les pê- cheurs qui ne la laissent pas grossir. La Couse de Coudes. — Celte rivière, dont la source se trouve aux environs du Pic de Sancy, descend de la vallée de Chaudefour où elle s'unit à plusieurs ruisseaux et à la Couse de Surin venant du Mont-Dore, à L400 mètres d'altitude ; elle passe à Chambon où, retenue par une digue de lave et de sco- ries, elle forme un lac de 61 hectares ; les eaux sortent en cascade par son dégorgeoir et parcourent avec une grande ^i- tesse les sites les plus pittoresques; 'elles passent à Murol, Saint-Nectaire, en recevant d'abondants affluents qui forment la belle cascade de Sailhant, descendent ensuite auprès de Verrières, Montaigut-le-Blanc, Champeix, Neschers et Coudes, où elles se jettent dans l'Allier, par la rive gauche. Cette im- portante rivière a été dépeuplée de tous ses poissons à ])lu- sieurs reprises par les nombreux pêcheurs des locahtés qu'elle traverse. Elle reçoit, tous les ans, bon nombre d'alevins de Truites qui donnent les meilleurs résultats. La Mône. — Ce cours d'eau emprunte son nom de la fon- taine qui lui donne sa source dans le canton de Saint-Amund- l/AgUl(J(JLTL'Kli EN AUVERGNE. 179 Tallende, environ à 1400 mètres d'altitude. Grossi par de nombreux ruisseaux recueillis sur son passage, il arrive à Saint-Saturnin, puis à Saint-Amand-Tallendc où il reçoit le ruisseau du lac d'Aydat. Il descend ensuite par Veyre-Monton et les Martres pour rejoindre l'Allier, par la rive gauche. 11 a été dépeuplé par les braconniers comme tous les autres cours d'eau du département; mais les jeunes Truites qui y sont ver- sées tous les ans profitent vite dans ses eaux. Le Cendre. — [,e ruisseau du Cendre, ou d'Auzon, prend sa source à Fontfreyde, à 847 mètres d'altitude, se dirige sur Theix et remplit plusieurs étangs peu profonds, entre dans le canton de Saint-Amand-Tallende où il se réunit à l'Auzon passe à Chanonat, à Orcet, le Cendre et se jette dans l'Allier' par la rive gauche. Les étangs de Theix fournissent à ce grand ruisseau des Truites et des Ombres Chevaliers d'une chair très-délicate. M. E. Bonjour, propriétaire à Martres, a pris plusieurs Ombres Chevaliers. L'Auzon est également empois- sonné par les alevins de la pisciculture. UArtier. — Le ruisseau d'Artier, formé par plusieurs sources dont la principale est située à Saint-Genest-Ghampa- nelle, à 687 mètres d'altitude, parcourt un long trajet pendant lequel il reçoit les ruisseaux de Rivau, de Boisséjour, de Thedde, de Beaumont, de Clemensat, de Romagnat, de'fie- sance ; passe à Aubières, se joint au ruisseau d'Herbet, conti- nue sa marche par Aulnat et va verser ses eaux dans l'Allier, par la rive gauche, aux environs des Martres-d'Artières. Toutes les espèces de poissons communs pulhilent dans cette ri- vière pendant qu'ils sont encore jeunes; l'Épinoche y est très- commun ; on trouve aussi des Écrevisses et des Truites à sa partie supérieure. ^ Le Murgnat. — La rivière de Margnat sort de la commune d'Ysertaux, passe par Billon, traverse le canton de Vertaizon et se jette dans l'Allier, par la rive droite. Le Cunlhat. ~ Le ruisseau de Cimlhat ou de Chalards, après avoir reçu dans son parcours de nombreux petits af- fluents, va dans le canton de Lezoux se réunir à l'Allier, par la rive droite. Ces deux ruisseaux sont peuplés à leur naissance 180 SOCIÉTÉ d'acclimatation. par des Truites ; on trouve dans la partie inférieure tous les poissons blancs qui habitent l'Allier. LaMorge. — Cette rivière, qui prend naissance dans le canton de Manzat, auprès du hameau de la Touche, à 84'1 mètres d'altitude, est grossie par les ruisseaux de Laty, de Mauzon, de Rochegude, de Tazana, etc. Elle entre dans le canton de Com- brondc, où elle reçoit de petits ruisseaux, traverse la com- mune d'Aubiat, celle de Cellule, etc., passe dans le canton de Maringues où elle se réunit au Bédat et ensuite à l'Allier, par la rive gauche. On y trouve le poisson blanc un peu partout, avec les Carpes, les Tanches etles Anguilles sorties des étangs, amsi que quelques rares Truites, mais seulement dans la partie haute de la montagne. Le Bédat. — On donne à ce cours d'eau le nom de Scatéon, à sa sortie des sources à la Font-de-l'Arbre, à 832 mètres d'al- titude, et à Fontanat, à 70 i- mètres d'altitude. Lorsqu'il a reçu les ruisseaux de Solignat, un jieu avant Royat, il prend le nom de Tiretaine. Grossie par des sources abondantes, la Tire- taine descend à Chamaillère : là, elle se sépare en deux ruis- seaux, l'un qui va rejoindre le ruisseau d'Artier; l'autre qui reçoit les- ruisseaux de Villard et les sources de Font-Mort. Ce dernier passe à Clermont, au Faubourg de Fontgièvre, à Mont- Ferrand et dans la plaine de Malintiat, où il reçoit les ruis- seaux de Lachaux, de Féligonde, de Saint-Vincent, de Sayat, de Nohanent, de Durtol, de Cebazat; là, il prend le nom de Bédat, parcourt encore un loni; trajet, rassemble de nombreux petits al'lluents, jusqu'à Chabreloche, où il se jette dans la Morge, par la rive gauche. Les alevins de Truites, mis tous les ans vers la naissance de ces ruisseaux, prennent une rapide croissance jusqu'à Chamaillères, ainsi que dans les autres ruisseaux de toutes ces contrées accidentées où l'eau pure conserve sa basse température. Le reste de cette rivière est peuplé par les poissons qui se multiplient facilement en été. Le Buron. — Il prend naissance aux environs de Chatuzat, passe à Aigueperse, reçoit les ruisseaux d'Effiat, de Randan, de Villeneuve et se réunit à l'Allier, par la rive gauche ; ses eaux diminuent considérablement en été et conservent peu les l'aquiculture en AUVERGNE. 181 poissons qui remontent de l'Allier ou qui s'échappent des bas- sins pai1,iculi(M\s, tels que la Carpe, la Tanche, la Perche et l'Anguille. La Dore. — Cette rivière, dont les sources sortent au can- ton de Saint-Germain-l'IIerm., reçoit bon nombre des ruis- seaux des communes de Saint-Alyre, de Doraiiges, de Saint- Bonnet-lc-Bourg, et même de la Ilaute-Loire, se dirige vers Dore-rEgiis(î et se joint à la Dolore, rivière poissonneuse qui renferme d'excellentes Truites; ses eaux froides et cristallines naissent dans la conmiune de Saint-Eloy, à 1100 mètres d'alti- tude; elle descend par Saint-Bonnet-le-Castel, et arrive auprès d'Ariane, où elle est grossie par divers ruisseaux. Cette rivière passe ensuite à Marsac, à Ambert, reçoit des ruisseaux impor- tants qui fournissent de très-bonnes Truites et divers autres poissons, continue sa marche sinueuse à travers des sites très-rocailleux et des plus escarpés, reçoit des sources abon- dantes et de forts ruisseaux, arrive à Olliergues, coule vers Courpières, recueille sur son passage d'autres nouveaux petits afiluents, et deux rivières, la Durole, au dehà du Pont de Pes- chadoires, et laCredogne, près du Puy Guillaume. Les alevins de Truites mis dans ces deux rivières ont donné des Truites saumonées très-belles. Cette rivière et ses affluents ont reçu en six ans 22500 alevins de Truites, 3500 Saumons et 5500 Ombres Chevaliers. Le Saumon, signalé par les riverains sous le nom de Bécard, est assez commun. En 1872, dans un espace de 12 kilomètres, il en fut pris 60 dans une semaine. En 1874, à une époque de l'année où la pêche était défendue, il a été pris 16 Saumons en six jours aux environs du Puy-Guillaume. L'on trouve également de belles Carpes, des Tanches, des Barbeaux, des Meuniers, des Chevannes, des Ablettes, des Perches, des Brochets, des Anguilles et des Lamproies, On nous a assuré qu'au mois d'avril de chaque année on prend de 10 à 15 de ces derniers poissons par jour. L'Alose y est rare, tandis que dans l'Allier elle est très-commune. Les Che- vannes et les Meuniers sont si abondants au mois de mars et d'avril, qu'on les sale pour les conserver. La Lotte est pèchée à de longs intervalles, et très-rarement, ainsi que la Limande et l'Ombre commun. J82 SOCIÉTÉ d'acclimatation. La Sioiile. — Ce cours d'eau sort du lac Servières, à 1202 mètres d'altitude ; parcourt, en faisant de longs contours, les sites les plus accidentés, reçoit dans sa courte de nom- breux ruisseaux, traverse Pont-des-Eaux et, grossi par la Miouse aux environs d'Olbi, ainsi que par le petit sioulet d'Or- cival, se dirige vers Pontgibaud, où elle rencontre les abon- dantes sources de Péchadoire, etc., le Sioulet, les ruisseaux des cantons de Pionsat, Saint-Gervais, Châteauneuf, Menât et Ebreuil ; passe à 3 kilomètres de Saint-Pourcain et se jette dans l'Allier, par la rive gauche. Les alevins mis tous les ans dans cette rivière ont modifié les autres Truites indigènes qui, malgré le nombre des pêcheurs, sont encore assez com- munes : il en est de môme dans la partie supérieure de ses af- fluents où les autres espèces sont devenus très-rares; le Sau- mon, le Barbeau, et l'Ombre commun ont disparu. On nous a pourtant assuré que cette dernière espèce existe encore à Châteauneuf; cependant toutes nos démarches pour avoir des œufs, et même pour avoir un spécimen mort, sont restées sans résultat. Le Grand et le Petit Sioulet de Pontaiimur. — C'est dans la commune de Tortebesse que prend sa source le petit Sioulet. Grossi par des ruisseaux nombreux dans les cantons d'Her- ment et de Pontaumur, il se réunit au grand Sioulet au-des- sous de Ghénerailles. Le Sioulet, dont les ruisseaux qui le forment prennent naissance dans la commune de Heume-l'E- glise, canton de Piochefori, pénètre dans les cantons d'Her- ment et de Pontaumur, où, grossi par le petit Sioulet et la Saunade, il passe à Pontaumur et fait de longs détours dans les contrées les plus escarpées; il reçoit sur son passage de nouveaux tributaires, passe à Miremont, pour se réunir à la Sioule au pont du Bouchet. Les Salmonidés ayant presque tous disparu de cette rivière, il a été versé, malgré la distance à parcourir depuis Clermout, 37 OUO alevins de Truites, 1900 ale- vins d'Ombres Chevaliers et lOOOalevins de Saumons communs. Par une lettre du 14 avril 1873, M. le maire de Pontaumur nous faisait connaître les résultats suivants. « L'Ombre Cheva- lier paraît avoir réussi dans le Sioulet, où l'on en a pris quel- ques-uns dont le poids s'est élevé de 250 à 350 grammes. l'aquiculture en AUVERGNE. 183 Mais ce poisson ne s'est jamais retrouvé en abondance clans nos conis d'eau où la Truite produit un résultat parfait. » La Dordogne. — Cette rivière, formée de deux ruisseaux, la Dore et la Dordogne qui prennent naissance dans le ma- rais dit de la Dore, au pied du Pic de Sancy, à 17^20 mètres d'altitude, passe au Mont-Dore, à la Bourboule, à Saint-Sauves, parcourt les cantons de Tanves et de Bourg-Lastic, recevant un nomble considérable de ruisseaux importants et poisson- neux. Au hameau d'Arpiat, laDuiandc se joint k la Dordogne, et ces deux rivières entrent ensemble dans le département de la Gorrèze. La Dordogne a reçu à plusieurs reprises des alevins de Truites éclos à l'Ecole de pisciculture; le lac de Guéry contri- bue également à son empoissonnement. Mais il faut recon- naître que, faute dune réglementation bien appliquée sur la pêche, il se commet nombre de déprédations au miliea 4*3 la grande quantité des rochers et accidents des contrées monta- gneuses et sauvages pai'courues et ravinées par ses eaux. La cupidité des braconniers est d'ailleurs des plus encouragée par les bénéfiees qu'ils retirent de leurs méfaits pendant la saison des bains. En examinant, en effet, le nombre d'hôtels de stations ther- males de notre département, et en sachant de bonne source que dans les plus importants il se consomme 10 à 15 kilo- grammes de fretin par jour, sachant en outre que chaque kilo- gramme compte de 20 à oO Truites en moyenne, nous trou- vons là une cause certaine d'une destruction par trop abu- sive. On nous a assuré que dans le canton de Tauvcs, aux envi- rons de Saint-Sauve, l'on pêche encore de temps à autre des Ombres communs. ÉTABLISSEMENT DE PISCICULTURE DE CLERMONT-FERRAND. Cet établissement a produit jusqu'au mois d'avril ASIA, 990865 Salmonidés distribués de la manière suivante : 438 04-2 Truites, 25572 Ombres Chevaliers et 11^224 Sau- 184 SOCIÉTÉ d'acclimatation. mons ont été mis dans les cours d'eau du département. 384398 alevins de Truites, 98^26 Ombres Chevaliers et '21 208 jeunes Saumons communs ont été répartis entre les proprié- taires, au prix de l'achat des œufs. Cette dernière mesure a beaucoup contribué à l'extension de l'aquiculture dans nos contrées, ainsi qu'à l'acclimatation des bonnes espèces. En effet, la Truite grande des lacs a parlaitement réussi ; sa croissance est rapide, elle se mêle aux espèces indigènes et il en résulte des poissons robustes d'un poids supérieur à ce- lui des Truites du pays. L'Ombre Chevalier, jusque-là inconnu dans nos contrées, a réussi non-seulement dans nos lacs, mais surtout dans les cours d'eau et bassins particuliers (1), sans qu'il ait besoin pour vivre de supporter huit atmosphères (2). Ce délicat Sal- monide s'élève aisément, sa jolie robe et ses gracieux mouve- ments servent à lui attirer les regards lorsqu'il est exposé dans un aquarium qui reçoit de l'eau pure à la température de 15" et il y vit longtemps. Nos confrères, MM. Félix Lecoq et Richard (du Cantal), en compagnie de personnes distinguées de Paris et de Lvon, ont constaté la croissance et le bon état de ceux qui s'élèvent à l'Aquarium de Clermont. Nous avons eu soin d'appeler l'attention de ces visiteurs sur le volume et la profondeur de l'eau. Aux environs de Yillar, M. Celier élève aussi des Ombres Chevahers depuis deux ans dans des bassins peu profonds; ils sont aussi forts que ceux de l'École de pisciculture de Cler- mont. Dans l'étang de Péchadoire, où la superficie et la profondeur sont si minimes relativement à celles du lac Pavin, se trouvent non-seulement des élèves du Saumon commun qui ont atteint le poids d'un kilogramme (3) ; mais encore, le 22 septem- bre 1874', nous avons été témoin d'une pèche qui s'est faite en présence de M. Taylor, ingénieur principal, du directeur et des ingénieurs de la Société des mines et fonderies de Pout- (1) Bulletin, 1869, p. 37^2, et 1874, p. 493. (2) Bulletin, 1873, p. 18. (3) Bulletin, 1869, p. 374. l'AQVICULTURE en AUVERGNE. 185 gibaiid, et nous avons pu constater la croissance des Ombres Chevaliers élevés parmi les Truites : un Ombre Chevalier péché ce jour-là pesiiit 800 grammes, sa longueur ('lait de i8 centi- mètres. Un autre pris le lendemain a été un peu moins fort. L'empoissonnement de Péchadoire avait été fait par des ale- vins pris dans la Sioule, ainsi que par des alevins éclos à l'Ecole de pisciculture de Clermonl . Voici encore d'autres renseignements qui confinnent cette assertion que l'Ombre Chevalier s'élève dans les eaux peu pro- fondes : M. J. Guy aîné, à Toulouse, a obtenu dans son aquarium, des Ombres âgés de trois ans mesurant 25 et 30 centimètres. Ces poissons recevaient de l'eau de puits mêlée h l'eau des fontaines de la ville. M. Paricot, de Chatel-sur-Moselle, nous écrit : « L'Ombre Chevalier existait en crand nombre dans la Moselle il v a trente ans ; depuis cette époque, les prairies créées sur le par- cours de cette rivière ont été la cause de la disparition pres- que totale de ce poisson. Cette cause est due à la création de canaux d'irrigation, attendu que ces animaux, ainsi que ceux de la même famille. Truite, etc., vont assez généralement dé- poser leur frai dans les dits canaux ; oiibien, — ce qui est en- core plutôt admissible, — attendu que les poissons à peine éclos, vont chercher un refuge dans ces coulants contre la vo- racité d'autres poissons ichtyophages. Toujours est-il que l'Om- bre Chevalier se plaît surtout dans les endroits où l'eau est peu profonde, et où surtout elle est rapide, dans ce que nous appe- lons les rès. Tous les pêcheurs que j'ai consultés n'en ont pris qu'à la tête des rés, ou dans les rés eux-mêmes, c'est-à-dire à i ou 2 mètres de profondeur. » D'après nos observations, ainsi que par les faits qui précè- dent, nous sommes fondé à croire que l'Ombre Chevalier, par des mouvements rapides et saccadés, évite souvent l'attaque des autres poissons piscivores, n'étant pas de force à leur résister, lors même qu'ils seraient plus jeunes que lui. Leurs mor- sures lui sont d'autant plus rapidement mortelles qu'il est tout de suite envahi parle Saprolegnia ou ^arVAchli/a proliféra. 186 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Par instinct de conservation, il se retire à une certaine profon- deur, car il n'est ni batailleur ni vorace. Nous avons vu, dans un aquarium de l'École de pisciculture, une Anguille de deux ans attaquer un Ombre Chevalier de trois ans, et à plusieurs reprises lui enlever des morceaux des nageoires pectorales. Voulant nous débarrasser de plusieurs Chabots qui étaient res- tés deux ans dans un aquarium de l'École, ils furent jetés dans le bassin n° 3, habité par les Omi)res Chevaliers de deux ans : quelque temps après, non-seulement nous trouvâmes les Chabots, mais encore de leurs petits ; ils s'étaient repro- duits ainsi que des Salamandres, tandis que dans les bassins habités par des Truites plus jeunes ils ne tardent pas à dispa- raître. Les hybrides d'Ombres Chevaliers et de Truites provenant du lac Pavin sont plus robustes et aussi agiles que leurs mères ; la tète est plus petite et les lignes dorsale et ventrale phis arquées. La couleur de leur robe et la disposition des taches ressemblent à celles du lézard gris des jardins; ils sont un peu plus voraces et plus batailleurs que les Ombres. Nous en conservons six qui garnissent un aquarium, sans qu'ils se ressentent dans leur croissance de cette hygiène; ils sont âués de vingt-deux mois et mesurent en moyenne 18 centi- mètres. Le Saumon commun en captivité profite en proportion de l'étendue des réservoirs où il est élevé; nous pouvons affirmer qu'il vit bien dans nos petits bassins, lors même qu'il y est en- fermé avec l'Ombre Chevalier du même âge; c'est un des Sal- monidés qui supportent le mieux les souffrances et les priva- tions. Nous avons conservé des sujets dans un aquarium pendant trois ans, parfois même longtemps après qu'ils s'é- taient crevé les yeux en sautant contre les rochers. Dans les bassins de l'École, leur longueur n'a pas dépassé 30 centimè- tres; quelques-uns ont pu être cependant livrés à la consom- mation (1). Le Saumon heuch, dont la rapide croissance excite la vora- (1) Bulletin, i874, p. 495. l'aquiculture en Auvergne. 187 cité, nous semble, comme le Brochcl, être un poisson extcrmi-- nateur; les propriétaires qui désirent se débarrasser des Per- clies et autres poissons de peu de valeur trouveront en lui un bon auxiliaire qui leur rapportera davantage que le Brochet, si nous en jugeons par les deux sujets qui ont été pris l'année derrière au lac Pavin et qui n'étaient âgés que de neuf ans seulement. Quant à ceux que nous avons élevés dans les pe- tits bassins de Clermont, il a fallu, pour les empêcher de man- ger les autres Salmo de même âge, les l'aire habiter avec de plus forts poissons qu'eux. Mais, au moment des repas, il y avait souvent querelle, et ce poisson une fois blessé, il fallait le reti- rer tout de suite avant que les cryptogames et les parasites n'eus- sent le temps de l'envahir. Ceux qui ont été vendus à Clermont ont été trouvés, comme les petits Saumons communs et les Ombres, extrêmement délicats. Quant à l'Ombre commun, nous n'avons pu recevoir d'IIu- ningue qu'une seule fois, en 1801, des œufs de cette espèc-, et encore étaient-ils déjà altérés; cependant 300 alevins étant venus à éclosion furent élevés pendant trois mois dans de petits bassins. Ce joli poisson à mœurs vagabondes, aussitôt éclos, cherche sa nourriture à la surface de l'eau et profite rapidement dans les eaux peu courantes. Mais il est dévoré parlons les autres poissons, y compris le Cyprinopsis rouge et TEpinoche; quelques-uns, mis dans un bassin plus grand avec des jeunes Truites de la même année, furent dévorés tout de suite. Sur ^00 environ de ces mêmes alevins versés au lac Pavin, aucun n'a été retrouvé jusqu'à ce jour. Nous ajouterons que, d'après les ouvrages d'ichthyologie qui annoncent que l'Ombre d'Auvergne ou Ombre commun est très-répandu dans nos lacs, nous espérions trouver des œufs en abondance pour les propager, ainsi que des poissons pour l'étude et pour les collections ; mais il n'en a rien été, bien que nos relations avec les propriétaires nous aient permis de visiter et do sonder plusieurs de ces lacs, où le Brochet et la Perche étaient très- abondants avant l'introduction des nouvelles méthodes d'aqui- culture. A côté de ces bons résultats d'alevinage et d'acclimatation 188 SOCIÉTÉ d'acclimatation. en Auvergne, se présente la fécondation des œufs de ces mê- mes poissons, qui a subi une importante amélioration. Nous étant aperçu, par la force des circonstances qui nous ont obligé à diminuer Feau destinée à recevoir les œufs de Sahnonides au moment de la fécondation, que moins nous mettions d'eau, plus nous obtenions d'œufs embryonnés, nous sommes arrivé peu à peu à ne plus mettre d'eau que pour mouiller le réci- pient. Cette méthode, si opposée aux conseils des théoriciens, nous procure aujourd'hui l'avantage de profiter de tous les œufs qui sont susceptibles de recevoir les spermatozoïdes. Ainsi, en 1 — 1804, p. 497 — 512). E. Drory, Quelques observations sur la Melipone scutel- laire, br. iii-8, Bordeaux, 1872. — Diverses notes dans le Rucher,lS7Set [S7i. Maurice Girard, Note sur les mœurs des Mélipones et Tri- gones du Brésil; Note sur le genre Scolocrypim. etc. {Ann. Soc. entom. de France, 4" trim. 187i). Les espèces de Mélipones et Trigones citées ou décrites par M. Fr. Smith, comme ayant figuré en 1862 à l'Exposition inter- nationale de Londres, sont presque toutes différentes de celles de notre collection, ce qui est en rapport avec le nombre con- sidérable des espèces de ce groupe dans l'Amérique méridio- nale, et explique l'extrême, difficulté, je dirai presque l'impos- sibilité d'arriver aujourd'hui à leur connaissance exacte. \Jn certain nombre d'insectes accessoires figurent dans la collection comme trouvés dans les nids de Mélipones et de Tii gones. Le pkis curieux, au point de vue entomologique, est un Loleoptere, nouveau comme genre et espèce, le Scotocruptus mebponœ, Girard. Deux indiridus en état médiocre figurent dans notre collection. J'ai pu en faire une étude complète d après plusieurs sujets qui ont vécu à Bordeaux, et qui me furent remis par M. Drory. Cet insecte, rigoureusement tri- mere a tous les tarses, complètement aveugle et sans ailes appartient à la tribu des Silphiens. C'est un parasite du nid' se nourrissant probablement de détritus, d'après les mœurs de sa tribu. Il est également probable que les Mélipones empor- tent ses jeunes larves attachées à leurs poils; cela me semble le seul moyen de propagation dans l-'s nouveaux nids d'un insecte que sa conformation condamne à une rie sédentaire et dans les ténèbres. Des Fourmis doivent pénétrer dans les nids des Mélipones d'Ah •îr'''/T'''' '"'' ^' ^""^ '^''^ '''''' dans les ruches d Abedles afin de se repaître de miel. La collection présente une grande espèce, le Camponotus atriceps, Smith, nommé à Bahia lourmi tayoca. 196 > SOCIÉTÉ d'acclimatation. 11 y a de grandes femelles, ailées et sans ailes (les ailes se délacbcnt après la fécondation) et des neutres des deux sortes, soldats ou défenseurs à grosse tète, ouvrières, à tête ordinaire et de plus petite taille. Un petit Diptère, peu déterminable en raison du séjour dans Talcool, est indiqué par M. Brunet comme détruisant en quatre jours les ruches de Mélipones les plus peuplées. Son corps est large, d'un brun roussàtre, à larges ailes enfumées. C'est une Muscide, d'un genre voisin des Piophila, genre dont les larves vivent en grand nombre dans une foule de matières animales. Avec lui sont ses pupes, et en outre l'envoi comprenait des jeunes larves allongées, à verticilles épineux. En l'absence de tout renseignement sur la manière dont s'est faite la récolte des insectes accessoires des nids, il est impossible de décider si on a affaire aux larves du Diptère précédent ou à des larves d'un tout autre groupe, les Volucelles. Ce sont en Europe des carnassiers des nids de Bourdons et de Guêpes, ainsi que l'a reconnu autrefois Réaumur ; elles viennent d'être l'objet d'un Irès-récent et très-important tiavail de M. J. Kûuckel, cou- ionné par l'Académie des sciences. Il y a encore des larves, plus volumineuses, plus larges et plus plates de deux autres espèces de Diptères; mais elles peu- vent appartenir aussi bien aux Syrphides qu'aux Muscides, car on ignore si elles sont à leur taille, et par suite à quelle période de leur développement. Enfin un Hyménoptère parasite, privé d'ailes, en mauvais état. Je dois, en terminant, faire remarquer que l'acclimatation des Mélipones et Trigones dans notre pays et même en Algérie me parait impossible. M. E. Drory, qui a expérimenté cette question plus que personne, a reconnu que ces insectes s'en- gourdissent dès que la température tombe au-dessous de -f- 20', et aucune des ruches des onze espèces élevées à Bor- deaux n'a pu passer deux hivers, comme le demande le pro- gramme du prix proposé par notre Société. Cette acclimation au reste ne serait jamais qu'une affaire de curiosité scientifique, car la cire des Mélipones est très-infé- rieure et leur miel se conserve médiocrement; on les remplace MÉLirONE SCUTELLAIRE. 107 tant qu'on peut, dans leur pays d'origine, par les espèces du genre Apis. Il y aurait toutefois plus de chances de réussite dans nos climats pour les espèces du Cap, d'Australie, de Tas- manie; ce que nous avons dit précédemment ne concernant que les- Mélipones et Trigones de la Guyane et du nord du Brésil, qui sont de la zone torride. D'après le catalogue du /?n- tish Muséum et les collections de notre Muséum, le genre Meli- pona appartient exclusivement à l'Amérique, surtout méridio- nale. Les Trigones, très-répandues aussi dans le nouveau monde, ont des espèces dans l'ïnde, les îles Malaises et Moluques, l'Australie, la Tasmanie, l'Afrique (Abyssinie, Afrique australe). NOTE DE M. E. DRORY SUR LA MELIPONE SCUTELLAIRE. Nous croyons utile de joindre aux indications précédentes des extraits d'une lettre de notre collègue M. E. Drory qui élève à Bordeaux, dans l'hiver actuel, un magnifique nid de Melipona scutellaris, Latr., rempli de vastes ampliores à miel et contenant de nombreux insectes, nid envoyé de Bahia par M. Brunet. Il est soigné à Bordeaux depuis le 2 juillet 1875 et M. Drory espère le conduire à bonne fin, au moinsjusqu'à l'été prochain. On ne peut songer à conserver en hiver aucune espèce de Mélipone ou de Trigone si on n'emploie pas la cha- leur artificielle. La ruche était d'abord chauffée en dessous au moyen de deux bouteilles remplies d'eau chaude et remplacées de quatre en quatre heures, travail fort pénible, qui devait amener la mort des insectes par refroidissement probable en raison de quelque oubli. Un autre système a été installé. Au- dessous de la ruche mise en caisse vitrée prismatique et dans toute sa longueur, règne un manchon cylindrique en zinc, placé horizontalement et ayant 0™,1"27 de diamètre. Par une extré- mité ce tube est en relation avec un bouilleur muni d''un entonnoir supérieur à long col pour le renouvellement de l'eau, et celui-ci est chauffé jour et nuit au moyen d'une flamme de gaz constamment fournie par un tuyau de caoutchouc. A l'autre 198 SOCIÉTÉ d'acclimatation. bout du manchon de zinc est un tube qui se coude verticale- ment, et qui sert à la sortie de l'air ou de la vapeur d'eau en excès. Par ce moyen la température du nid à l'intérieur s'est tou- jours maintenue au-dessus de 22° cent., celle de la salle où il est placé n'étant jamais descendue, grâce au feu qu'on y con- serve constamment, au-dessous de 12" par les nuits des plus grands froids de cet hiver. Aussi la mortalité journalière des Mélipones reste très- minime. A la suite de la ruche est un cube en toile métallique qui sert aux Mélipones d'endroit de récréation et de prome- nade. Elles y apportent tous leurs détritus et les cadavres mis en pièces, et c'est là aussi qu'on leur donne pour, nourriture du miel liquéfié. I. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ, SÉANCE GÉNÉRALE DU 3 MARS 1876 Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. ■ — • M. le Président proclame les noms des membres nou- vellement admis par le Conseil : MM. Présentateurs. lys. Viefville. ^ . . , . . . ^^ T, [ Drouyii de Lhuys. Blasini (Louis), propriétaire, 37, rue Pau- \ , , p , , tt- r m , . ' ^ \ L. Leiebvre de Vieivil quet, a Pans. ( p Lgfg},^,,,^ jg Viefville. Carrière (Louis-Auguste-Édouard), adjoint [ Daix. au maire de Neuilly, rue Borghèse, 5, à \ Drouyn de Lhuys. Neuilly (Seine). V A. Geoffroy Saint-Hilaire. Clausonne (Paulin de), conseiller à la Cour / Drouyn de Lhuys. d'appel, 7, rue Neuve-des-Arènes, à Nîmes | comte d'Éprémesnil. (Gard). ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. DORIDES (le baron des), propriétaire, au châ- / A. Derré. teau de la Verrière, commune deMoran- | Drouyn de Lhuys. nés (Maine-et-Loire). V *''h- Meignan. ,-,. , ,, . , . ■•,,-.■,./' Drouyn'de Lhuys. Falconnet (Michel), ingénieur civil, 1 '2, cite \ ,. .-,.,, , , ^ r ,,, . : r. ■ D^ Gillet de Grammont. dAntin, a Pans. fin n- c ■ ^ tt-i • ' \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. _, .T^ ,s ■ . • , • . • ^ ( Drouyn de Lhuvs. FOREL (Paul), mdustnel et propriétaire a \ / l'û - "^ i ^ ,;' ,, ,^, V l comte d Lpremesnii. Uupt-sur-Moselle (Vosges). ri n ■ i ^ \ o ; (^ jyjgg Gnsard. - _, , . /' Cretté de Palluel. Gautier (Jules), avocat), 43, rue deTrevise, D^.Q^^y,^ ^j^ Lh^^g^ ^ ^'^"^- ( C. Millet. GOFFART (Auguste), propriétaire, château de f Drouyn de Lhuys. Burtin, par Nouan-le-Fuzelier (Loir-et- 5 A. Geoffroy Saint-Hilaire. Cher. ( Saint-Yves Ménard. ,„ , , ., . , _ / E. deCoutans. Lâgour (Eugène), propnetaire, a Bonnes, drouyn de Lhuvs. canton d'Aubeterre, (Charente). \ -n.^n \ 11 Ou.. LiLFORD (Lord), pair d'Angleterre, Lilford- i Drouyn de Lhuys. hall Oundle, Northamptonshire, (Angle- \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. terre). \ marquis de Sinéty. 200 SOCIÉTÉ d'acclimatation. ,,„,.,, _ / Drouvii fie T.huv?^. Mauie (Henry), économe a 1 hôpital de Pon- comted'Éprémesnil. torson (Manche). ( g ^^^^^^^^ T. • • ^ , S •-. ■ ( Droiivn de Lhuys. MORENO (Rem.gio Gonzalez), propriétaire, ^ ^^^^^^^,^^ Saint-Hilaire. rue de Berri, 1, à Paris. / a ai ' ' \ A. Morono. / A. Geoffroy Saint-Hilairu. NOGUEY, négociant, rueAusonne, a Bordeaux, \ ,,„,,. (G'^^'^'^àe). ( Saint-Yves Ménard. , ^ ,., [ Drouyn de Lhnys. Orglandes (le comte d ), rue de Penthievre, ^^^^^^^ d-Éprém^snil. ^' '^ P'^^^^- ( A. Geoffroy Saiiit-llilaire. / Drouyn de Lhuys. Piton du Gault, propriétaire au château du ^ ^^^^^.^^ Saint-Hilaire. Gault, près Saint-James (Manche). } ^ Garnot SÉGUIER (haron Tony), ancien Préfet, 31, rue f Drouyn de Lhuys. d'Astorg, à Paris, et villa Séguier, à Pil- \ comte d'Épréniesnil. liere, près Pau (Basses-Pyrénées). \ marquis de Sinéty. . , . . „ . . ( Drouyn de Lhuys. Michaux Albert, propriétaire, a Bonmeres ^ ^^^^^_.^^^ Saint-Hilaire. (Seine-et-Oise). ( Raveret-Wattel. Le Conseil a admis en outre au nombre des Sociétés agré- ■ gées : La Société économique des amis du Guatemala. — MM. Millet et Yavin, retenus par leur état de santé, ex- priment leurs regrets de ne pouvoir assister à la séance. — M. Paul Gélot, ainsi que la Société d'Agriculture etd'In- ' duslrie de l'arrondissement de Tonnerre, adresse des de- mandes de graines. — MM. Charles Blondel, de Brosscird, Georget, Paul Ger- vais, Eugène LacouretMeignan demandent à prendre part aux cheptels de la Société. — M. Falconnet se met à la disposition de la Société pour les renseignements qu'elle désirerait se procurer à Manille. — M. Vavin annonce qu'un officier de marine de ses amis, qui va prochainement partir pour le Japon, veut bien faire des offres de service à la Société pour les envois de graines ou de plantes de ce pays dont elle pourrait avoir besoin. — Remer- cîments. Dans une autre lettre, M. Vavin annonce le prochain envoi PROCES-VERBAUX. 201 de la graine de Panais fourrager de Bretagne que M. Le Bian a bien voulu mettre à la disposition de la Société. — MM. Chatard, Guillemet, julien Labruyère et Bibeaud adressent des comptes rendus de leurs cheptels. — MM. de Amézaga, de Crevecœur, marquis do Ginestous, de la Brosse-Flavigny, Charles Nicolas et Sudre remercient des envois de semences de végétaux, et de graine de Vers à soie qui leur ont été faits. — M. Garrigues, de Pau (Basses-Pyrénées), demande des renseignements au sujet du prix fondé par la Société pour la culture du Bambou. — M. Ernest Barutel écrit du château de Lavelanet : « 11 me semble qu'il conviendrait de donner dans la Chronique quelques indications aux éleveurs sur certains produits dont la valeur n'est pas généralement bien connue : plumes, laines, peaux de Lapins, etc. Par exemple, en combien de catégories doit-on diviser les plumes de Dindon blanc ? où sont situées celles-ci et celles-là, et à quoi les reconnaître? Ouelle prépa- ration faut-il leur faire subir? Quels en sont les prix ? Oui les achète? Mêmes questions, ou plutôt mêmes renseignements sur les ditlY'rents produits analogues. Si vous pensez comn\p moi que les membres de la Société pourraient créer par là d'utiles ressources à de pauvres fomilles, je ne doute pas que vous ne trouviez quelqu'un qui consente à écrire ces notes. » — M. le Secrétaire général approuve vivement la proposi- tion faite par M. Barutel, et pense qu'elle mérite d'être prise en considération. Il signale à ce propos l'utilisation fort lucra- tive qui peut être faite d'un produit peu connu : le poil du La- pin angora. ^( Ce poil, dit-il, se vend 50 francs le kilogramme, et dernièrement un négociant en gros de la rue Saint-Denis me demandait si la Société d'Acclimatation pourrait lui indiquer quelques centres de production de cette sorte de poil, qu'il n'a pu jusqu'à présent se procurer que dans les environs de Caeii. Ce poil est employé dans la fabrication de certains articles d(' bonneterie remarquable par leur légèreté et surtout par la chaleur qu'ils donnent. » 202 SOCIÉTÉ d'acclimatation. • — ■ M. de Sémallé dit qu'il existe en Savoie un village où l'élève du Lapin angora et l'utilisation de son poil constituent une industrie fort lucrative. • — ■ M. le marquis de Turenne a visité ce village il y a trois ans, et constaté l'importance de cette industrie. — M. le comte d'Eprémesnil rappelle qu'en 1856 il a en- voyé à la Société une paire de gants venant précisément de ce même village de la Savoie. Il est heureux d'apprendre que cette industrie subsiste toujours. — M. le Président communique à l'assemblée le passage suivant des procès-verbaux des séances de la Société (an- née i85G, p. 510) relatif à l'envoi rappelé par M. le comte d'Eprémesnil : <( ... Dans une lettre adressée à M. le Prési- dent, le 9 septembre, M. le comte d'Eprémesnil, secrétaire général, donne quelques détails propres à intéresser la Société sur l'établissement de Lapins d'Angora qu'il a visité à Saint- Innocent, petit village situé à une lieue environ de la ville d'Aix en Savoie, sur les liauteurs qui dominent le lac du Bourget. (( Cet établissement, dit M. le Secrétaire général, » m'a paru intéressant surtout parce qu'il procure beaucoup » d'ouvrage aux femmes, aux enfants et aux pauvres pendant » les mauvais temps. Il est des plus simples. Les Lapins d'Aii- » gora de toutes couleurs, gris, blancs, bruns, noirs, sont )) parqués dans de grandes pièces et nourris de débris de » toute espèce et de branchages verts. Le poil est recueilli » quatre fois par an ; il est cardé, filé et tissé dans le village » par les habitants, qui vivent de cette industrie bien simple^ » qu'il serait facile de propager en France. J'ai rapporté des » échantillons de ces tissus que je ferai parvenir à la Société. » — M. Simmonds, membre du Royal colonial Institute, fait parvenir un mémoire sur la domestication de l'Autruche au Cap, dont il a récemment donné lecture devant la Société des Arts, à Londres. — M. Garnot écrit deBellevue (Manche) : « Je vois, dans un opuscule offert à la Société par M. le baron de Trubessé, que le Canard du Labrador se couple et que les autres femelles mises avec lui ne se trouvent pas fécondées. PROCÈS-VERBAUX. 50o » De mon cheptel de l'année dernière, je n'avais gardé qu'un seul mâle avec quatre femelles, voulant les traiter abso- lument comme des Canards ordinaires. Aujourd'hui, crai- gnant de manquer ma campagne, je désirerais vivement obte- nir un second mâle que je séparerais avec une seule femelle, afin de m'assurer deux couples bons reproducteurs. Cela ne m'empêcherait pas de laisser trois femelles avec le mâle que je possède actuellement pour voir si dans la partie de la France que j'habite l'expérience que je vais en faire concordera avec celle de M. de Trubessé. Celui-ci dit, en outre, ne pas avoir obtenu de produits passé le mois de juin, tandis qu'à Bellevue j'ai vu éclore pour la troisième couvée de petits Ca- netons au mois de novembre. > — M. Geoffroy Saint-Ililaire dit qu'il ne s'est jamais aperçu, pour sa part, que le Canard du Labrador fut monogame. Le fait signalé par M. de Trubessé lui paraîtrait donc devoir être vérifié : « Cependant, ajoute M. le Secrétaire général, un de nos collègues, m'a tout récemment affirme qu'une autre es- pèce de Canard, le Canard mignon, est absolument mono- game. C'est seulement lorsqu'il est retenu dans un petit espace que ce Canard, se laissant aller à la libidinosité naturelle de son caractère, prend possession de toutes les femelles mises à sa disposition. Mais, laissé en liberté, il s'accouple, ne s'oc- cupe que de sa femelle, et chasse du rayon d'habitat qu'il s'est adjugé tous les individus de son espèce, mâles ou femelles, qui tentent de s'y installer. » — M. de Sémallé, qui élève le Canard du Labrador depuis sept ou huit ans, dit qu'il n'a jamais constaté que cette espèce fût monogame. Si elle est peu prolifique, ajoute notre con- frère, cela ne tient certainement pas aux mœurs de l'oiseau. — M. Raveret-Wattel fait, au nom des auteurs, hommage à la Société d'un ouvrage que MM. Henri Gervais et Raoïd Bou- lart, attachés au Muséum, viennent de publier sur les Pois- sons (i). Cet ouvrage, à la fois élémentaire et scientifique, (1) Les poissons. Synonymie, description, mœurs, frai, pèche, iconographie, avec introduction, par Paul Gervais (de l'Institut). In-8, chez Rothschild. 204- SOCIÉTÉ d'acclimatation. comprend toutes les principales espèces de l'Europe, dont il donne la description, la synonymie, les mœurs, etc., et qui s'y trouvent représentées, pour la plupart, dans de migniOques planches hors texte, en couleur. Il est divisé en deux parties et formera trois volumes, le premier consacré aux Poissons d'eau douce, les deux autres aux espèces marines qui se montrent le plus fréquemment sur nos côtes. — Renvoi à la Commission des récompenses. — M. Brierre adresse le plan des travaux qu'il a fait exé- cuter pour transformer en prairies et en douves à poissons les marais salants de laGrande-Marchaussée,prèsde Saint-Hilaire de Riez (Vendée), — M. Cambon adresse des renseignements sur le mode de culture dé la variété de Concombre remarquable par sa gros- seur dont il a récemment fait parvenir des graines à la So- ciété. (' Dans nos terres si riches de la plaine du Yistre, à Nîmes, dit-il; nous semons ces Courges dans le mois de mars et sur place, après avoir défoncé le sol à 40 centimètres et avoir mis un bon lit de fumier. On fait ensuite des planches ou raies, ce dernier mode étant plus facile pour l'arrosage abondant que nous donnons aux Courges et aux Melons. On place les graines k un mètre de distance, et on laisse entre chaque raie un intervalle de 6 cà 7 mètres dans nos bons ter- rains, à cause du développement de la plante. On a soin, quand la plante commence à fder, d'arrêter quelquefois par le pince- ment les tiges les plus longues qui absorberaient toi.te la sève. 11 faut renouveler ce pincement autant de fois que l'on voit les tiges prendre un trop grand développement. :» Il faut avoir soin aussi, pendant les quinze premiers jours, quand la plante a fait son apparition hors de terre, et quaad on craint des gelées blanches ou un soleil trop ardent, de recouvrir les jeunes plants avec un vase, toute la nuit, dans le premier cas ; et pendant les heures les plus chaudes de la journée, dans le deuxième cas. C'est en résumé la culture du Melon et du Potiron comme elle se pratique partout, et pour ces graines on doit surtout suivre les usages établis dans cha- que localité pour les graines analogues. Cependant, comme PROCES-VERBAUX. 205 parfois on peut avoir riiabitude de semer sous châssis pour repiquer ensuite, nous croyons devoir prévenir les cultiva- teurs qui essayeront nos graines que chez nous nous préfé- rons semer sur place, plus abondamment, sauf, s'il y a trop de plantes, à les éclaircir. « — M. de Saint-Quentin, trésorier de la Marine à Cette, annonce le prochain envoi d'un paquet de gi'aines d'Opuntia ficus Indica, qu'il a fait récoller, pour la Société, dans la province d'Oran. « Ce Cactus, dit-il, ne réussit pas en pleine teire, dans notre pays, même en Provence. Aussi n'est-ce pas dans le but de le propager chez nous que je vais faire l'envoi dont il s'agit. Il va sans dire que si quelques membres de la Société désiraient en cultiver en orangerie, on pourrait leur en remettre quelques graines. Mais mon but serait surtout de faire répartir ces semences par les soins de la Société en- tre les divers Comités ou membres de nos -colonies. J'ai pu x'emarquer en effet que les figues de Cactus que l'on trouve à Cayenne, aux Antilles et au Sénégal sont infiniment moins abondantes et moins nourrissantes que les véritables figues de Barbarie; qu'elles sont même moins agréables au goût. Je prie donc la section des végétaux de vouloir bien faire don- ner à ma proposition une suite favorable et d'assurer la distribution des graines entre les Comités coloniaux. » Je crois utile à cette occasion de signaler à la Société un ceitain nombre de Cactus qui ont passé l'hiver qui finit, en pleine terre, à Cette, avec des gelées persistantes de 5 à 6 de- grés au-dessous de zéro, à la suite desquelles ils sont restés ensevelis huit jours et plus sous la neige, sans avoir trace li'altérationpar le froid. Je dirai plus, l'un d'eux placé au nord, ayant eu à souffrir d'une température plus rigoui-euse, j'ai cru remarquer que certaines parties en étaient ramollies et par conséquent gelées. Mais son exposition l'ayant préservé des rayons du soleil, le changement de température s'est elïéc- tué pour lui avec une heureuse gradation qui a complètement raffermi les parties molles. Etait-il réellement gelé.^ Je ne saurais l'affirmer positivement ; mais je suis convaincu qu'ex- posé brusquement au soleil il aurait certainement pourri. 206 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Voici le nom des Cactus rustiques dont il s'a^iit : » Echinojms multiplex, Oxygona, Eriesiet Pentlandi. — Echinocactus subporrectus. — Cereus glacliatus. — Opuntia Raffinesqniana, humilis, ferox. — Opuntia? » (Ce dernier m'est inconnu. Il a de grosses feuilles en dis- que, épaisses, fermes, et de couleur glauque, peu garnies d'épines. Les épines en sont de couleur claire et de grandeur moyenne.) » — M. le prince Pierre Troubelzkoy demande des graines de Daubentonia Tripetii et de Thapsia Garganica. Il saisit cette occasion pour faire connaître que le Téosinté {Reana luxurians), dont il a essayé la culture dans sa propriété d'Intra, près le lac Majeur, n'a pu résister à un froid de — 2". — M. Bremant rend compte de ses cultures d'Oxalis cre- mita, de Pomme de terre de Bolivie, de Haricots du Mexique et de diverses autres plantes dont les semences lui ont été en- voyées par la Société. — M. J.-B. Biaise écrit de Clioloy (Meurthe-et-Moselle) : « Le Millet de Russie réussit très-bien ici ; nous le vendons à raison de 40 centimes le litre sur le marché de Toul. C'est une variété Irès-recommandable. Le Radis russe est venu très- gros ; j'en ai récolté du poids de 4 kilogrammes. Ce légume est d'un très-grand rapport. )) Mes Pommes de terre ont été gelées alors qu'elles étaient déjà levées; je ne saurais donc rien conclure quant au rende- ment, au sujet duquel je ne puis donner que des indications incomplètes sur les variétés suivantes : Rouge d'Araucanie, très-bonne et d'un rendement pas- sable; Pousse de boni, rendement médiocre; Chave, Cail- laud, résultat nul ; Jancée, bonne, mais donnant très-peu ; Violette, mauvais rendement et mauvaise qualité ; Jaune de Hollande, très-bonne qualité et d'un grand rapport; Vit- telotte, excellente et d'un très-bon rapport; Grosse jaune deuxième hâtive, très-bonne, rapport moyen ; Nègre, rouge longue, insignifiante. — M. Tenain rend compte en ces termes de ses cultures de Panais fourrager de Bretagne et de Haricot Vavin. « J'ai fait PROCÈS-VERBAUX. 207 deux lois de ma graine de Panais, l'un a été semé dans ma pro- priété du Vésinet, dans un sol léger, sablonneux, en somme, mauvais terrain ; la partie ensemencée couvrait environ A mè- tres carrés. Le semis, fait vers le 15 mai, a très-bien réussi et le produit a été d'environ 30 à 35 litres de Panais, pas très-gros mais d'un goût délicieux. En Picardie, à Maignelay (Oise), dans une terre forte, à fond argileux, la réussite a été encore meil- leure et surtout plus productive. Au reste, comme démons- tration exacte du résultat obtenu, je joins à cette lettre une douzaine de Panais picards, gros, rotonds et des plus savou- reux. En un mot, pour moi, le Panais fourrager de Bretagne mérite d'être cultivé de préférence à beaucoup d'autres va- riétés et il est d'un excellent rendement et comme produit et comme comestible. » Les Haricots Vavin semés au Vésinet et à Maignelay, m'ont donné un produit excellent surtout en vert : ils fournissent abondamment et longtemps, et sont très-bons. Je les recom- mande et je compte bien cette année les multiplier beau- coup. )) — M. Christian Le Doux écrit à M. le Président : a Depuis le 16 décembre, époque à laquelle j'ai eu l'honneur de vous adresser mon rapport sur l'acclimatation du Panais, j'ai reçu des lettres de plusieurs propriétaires du département de la Lozère qui m'expriment le désir d'essayer cette année le Pa- nais fourrager. » Il résulte d'une autre lettre que l'on vient de me commu- niquer que dans le département de Loir-et-Cher où mon cor- respondant du Puy-de-Dôme avait envoyé un des sachets de graine que je lui avais confié, le Panais adonné un résultat bien supérieur à celui obtenu de la Carotte fourragère. Mal- gré la sécheresse dont les plantes ont eu à souffrir l'été der- nier, les Panais ont produit des racines deux fois plus grosses que les Carottes qui avaient été bien soignées, tandis que les Panais n'avaient pas même été binés. Le poids des plus gros Panais était de 1 kilogramme, celui des moyens de 500 gram- mes. Nul doute que s'ils avaient été binés et éclaircis il y au- rait eu des échantillons encore plus beaux. 208 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Dans la citation de Vilmorin indiquée dans mon rapport, il est dit que le Panais convient à presque tous les animaux. A l'appui de cette assertion j'aurais dû dire qu'à Clermont- Ferrand, M. Rousseau, que j'ai cité, utilise une grande partie de ses Panais pour la nourriture des Lapins. Pendant l'été on leur donne en pâture les feuilles, pendant l'hiver les racines. Sans aucun doute la chair de ces animaux est amé- liorée par une alimentation composée en grande partie de cette plante aromatique. » Poursuivant l'idée émise dans mon rapport, que le Panais appliqué à la nourriture des Brebis dont le lait sert à faire le fromage de Roquefort contribuerait à améliorer ce produit si recherché de nos montagnes, j'ai proposé à quelques proprié- taires de semer des graines de Panais dans leurs domaines. Plusieurs m'ont promis de faire un essai : s'il réussit, incon- testablement toute la contrée s'empressera de suivre l'exem- ple qui lui aura été donné, et le but que se propose la Société d'acclimatation sera atteint pour cette partie de la France. » — M. G. Le Moine qui a, de son côté, essayé la culture du Panais fourrager, se déclare peu satisfait du résultat obtenu : (( Ce Panais, dit-il, avait été prôné à la Société comme étant une excellente nourriture pour les Chevaux. C'est là ce qui m'avait engagé à en faire l'essai, et c'est en effet, je crois, le seul point intéressant à expérimenter. Or mes Chevaux n'en mangent qu'avec un extrême dégoût, et j'ai dû cesser de leur en olfrir. Les Vaches s'en accommodent mieux. Mais à ce der- nier point de vue la Betterave est inhniment préférable : 1" parce qu'elle produit au moins deux fois plus dans le même terrain (ce qui est iB cas de mes expériences) ; 2" la graine de Betterave étant plus grosse et plus facile à semer au semoir, elle lève plus vite; 3' la Betterave avant d'être donnée en nourriture aux bestiaux passe par les usines à sucre et donne un premier produit rémunérateur au cultivateur. Quant à l'avantage également signalé de pouvoir rester en terre tout l'hiver, il est nul pour le cultivateur qui généralement ense- mence en blé au mois d'octobre ses terres après une racine sarclée. » PROCÈS- VERBAUX. 209 — M. le docteur Ferdinand de Bonnefoy écrit de Marseil- lan (Hérault) : « Mes Bambous sont plantés dans un bon ter- rain exposé au midi et à 500 ou 000 mètres au plus des marais salants qui bordent la mer. Ce jardin, qui était naguère une excellente vigne, est arrosé plusieurs fois par saison au moyen d'une noria alimentée par une source artésienne d'eau po- table cuisant bien les légumes. Les Eucalyptus globidus plan- lés dans le même teriain sont abrités au nord-est par une grande construction, et par conséquent, exposés au sud-ouest. Le vent du nord ne les atteint en plein que lorsqu'il sounie directement du nord; il est vrai de dire que depuis un an les cimes de ces arbres dépassent de beaucoup le toit de la mai- son. Plantés en 18()(S, ils fui'ent gelés et coupés i)rès de terre pendant l'hiver néfaste de 1870-71, mais depuis ils ont réparé le temps perdu et ont à peu près 10 mètres de haut. L'un d'eux a même donné en 1871 deux pousses qui forment au- . jourd'hui deux arbres jumeaux. Ils n'ont pas encore produit de graines, mais ils sont très-loulïus et très-vigoureux. Quand la neige survint et que, dès la première nuit, il en fût tombé 00 centimètres en plein champ et plus d'un mètre sur les points encaissés, les Eucalyptus parurent écrasés sous le faix comme tous les arbres verts qui les avoisinent ; mais, lorsqu'à force de bras nous les. eûmes eux et leurs voisins débarrassés de leur fardeau, ils relevèrent leur tête gracieuse comme si dé rien n'était. » Il est vrai que la neige continuait à tomber en abondance et que nous dûmes recommencer cette pénible besogne à trois reprises différentes. » Fort heureusement pour nos arbres nous avions reçu la veille une trentaine de robustes montagnards qui viennent à cette époque de l'année commencer les travaux de la vigne. « Les Cèdres résistèrent assez bien, mais plusieurs espèces de Pins et Sapins furent très-endommagées ; quant aux Thuyas et autres arbres à physionomie obèse, ils furent complètement écrasés. La température oscilla pendant une douzaine de jours entre — 8 et — 10 degrés. » On a planté plusieurs centaines A' Eucalyptus aux gares 3= st;i!iE, T. IH. — Mars 1876. Ii 210 SOCIÉTÉ d'acclimatation. voisines de Villeneiive-Nissan ; il y en a de deux ou trois ans. Ces jeunes arbres m'ont paru complètement grillés et devront sans aucun doute être coupés au niveau du sol. » Nous faisons en ce moment dans ce pays-ci de l'acclima- tation en grand : il est vrai que c'est sur une seule chose ; je veux parler des plants de Yignes américaines. Beaucoup de vir ticulteurs se sont, comme moi, lancés dans cette voie, qui est très- coûteuse et bien incertaine; mais l'avenir des vignobles est si noir que nous avons au moins l'avantage de nous créer une espérance. » Je vous avais promis de vous tenir au courant de mes essais. J'ai planté et greffé des plants américains, du Clinton principalement, sur un grand nombre de points de mes Vi- gnes qui sont elles-mêmes dispersées dans le territoire de Marseillan et d'Agde. Ces terrains sont de différente nature, selon que l'on se trouve sur les collines ou que l'on des- cend sur les bords de ces fleuves microscopiques qui ar- rosent notre beau pays quand il n'en a pas besoin. Yers l'em- bouchure de ces ruisseaux il existe aussi des terrains autrefois occupés par la mer dont le sous-sol est encore salé et dans les- quels deux ou trois plants français pouvaient seuls réussir. J'ai pu voir principalement depuis cette année que le Clinton réussissait dans les diverses conditions que peuvent lui faire ces sols si divers et que, de plus, il prenait très-bien sur les huit à dix cépages qui peuplent nos vignes. Quand je dis que ce cépage réussit, je veux dire que comme végétation il donne les pins belles espérances. Pour le résultat direct, c'est autre chose : des greffes de plants français, faites comparati- vement cette année avec des greffes américaines, ont donné dès la première année des fruits en assez grande abondance pour approcher d'une bonne récolte, tandis que les Clinton n'ont produit que quelques grappes assez médiocres. D'autre part, une centaine de très-belles greffes de troisième année ont fait très-peu de raisins. Peut-être n'aurons nous dans le Clinton qu'un porte-greffe résistant au Phylloxéra. Dieu veuille que cela soit, ce serait déjà beaucoup. « Depuis quelque temps, des agriculteurs très en vue et plus PROCÈS- VERBAUX. 211 expérimentés prônent un autre plan américain nommé le Jac- ques, que naturellement j'ai immédiatement voulu essayer aussi. On n'en connaît dans le pays que quatre pieds en plein rapport dans une région entièrement phylloxéréc. J'ai acheté quelques centaines de Jacques à lOOO francs le mille et plu- sieurs autres cépages qui coûtent de 80 à 100 fr. le mille; en- core n'a-t-on pas de bien sérieuses garanties sur leur authen- ticité, quoique peu de personnes dans le pays soient à même de reconnaître et de distinguer entre eux les plants améri- cains. » 11 me semble, et je me permets d'émettre très-humblement mon opinion, que la Société d'Acclimatation pourrait jouer un très-beau rôle dans la réforme viticole qui paraît se préparer. Par les nombreux correspondants qu'elle possède, les relations et les ressources dont elle peut disposer, elle pourrait donner de grandes garanties de provenance aux cépages c{u'on lui de- manderait et réaliser en même temps, je crois, des bénéfices sul'lisanls sur la vente des plants fournis par elle. Pour cette année il est trop tard, mais l'année prochaine peut-être pour- rait-elle rendre de grands services. » — A l'occasion de cette lettre, M. Lichtenstein signale l'im- portance des plantations de Yignes américaines qui se font en ce moment chez nous, particulièrement dans le département de l'Hérault, où déjà environ 15 millions de ceps ont été plantés, et où l'on entretient les plus belles espérances sur leur réussite. Il paraît certain aujourd'hui que la racine amé- ricaine résiste beaucoup mieux que la racine française aux at- teintes du Phylloxéra. Déplus le Clinton a déjà, donné du fruit chez M. Lichtenstein : un cep a produit 180 grappes de raisin. Notre confrère en a obtenu un \in très-coloré, ayant fort peu le goût particulier qu'on lui reproche généralement, et présentant une richesse en alcool se rapprochant de celle du vin du Roussillon. — - M. de Sémallé demande si le Clinton gèle aussi facile- ment que nos Yignes indigènes et s'il pourrait être cultivé avec avantage dans les localités ou les gelées tardives sont fré- quentes. 212 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. Lichtenstein répond que cette variété, étant de quinze jours plus précoce que les autres, est au contraire ex- posée davantage aux gelées printanières. Mais certains cé- pages américains paraissent plus tardifs et mériteraient d'être essayés. A ce point de vue, l'excellent ouvrage de M. Planchon sur les vignes améiicaines pourrait être utilement consulté sur cette question. — M. Rivière rappelle que dans la collection de Vignes qui existait autrefois au Luxembourg et qui a été transportée au Jardin d'acclimatation, il y en avait une, désignée sous le nom de Saperavi, qui avait la propriété de pousser environ quinze jours plus tard que les autres. Il serait intéressant de savoir si, transportée dans d'autres localités, elle conserve- rait ce caractère. — M. le Président demande si le Clinlon donne plus, comme produit, que les Vignes du pays. — M. Lichtenstein répond que l'expérience est encore trop récente pour qu'il soit possible de se prononcer avec certitude; que, toutefois, sous ce rapport, le Clinton paraît devoir se placer à côté de nos vins tins, à côté du Carignan par exemple. Notre confrère ajoute que parmi nos cépages il en est, comme parmi les Vignes étrangères, de plus ou moins précoces; c'est ainsi qu'on cultive peu VAramon, quoique très-productif, parce qu'il pousse dès le mois de mars, et se trouve très-fré- quemment gelé, tandis que d'autres variétés plus tardives, comme le Carignan ou le Périgoulé, poussent un mois plus tard et résistent bien mieux aux gelées tardives. — M. Raphaël Gauthier adresse une notice sur un système d'abri de son invention pour garantir les Vignes et les arbres fruitiers contre les gelées printanières. — M. A. Geoffrov Saint-Hilaire annonce l'arrivée au Jardin d'acclimatation de plusieurs oiseaux intéressants. Ce sont d'abord des Lophophores, ces magnifiques Gallinacés de l'Hi- malaya, dont la première introduction en Europe est due à lord Derby et remonte à une trentaine d'années. Contraire- ment à ce qui a lieu pour divers Phasianidés, d'importation récente, tels que le Faisan vénéré, le Faisan versicolore, le PROCÈS-VERBAUX. 213 Faisan de Lady Amherst et autres, le Lophophorc ne s'est jus- qu'ici reproduit que difficilement en Europe. Des reproduc- tions ont été obtenues dans les jardins zoologiques de Lon- dres, d'Anvers, au Jardin d'acclimatation et chez quelques amateurs, mais toujours en petit nombre, et l'on a du con- stamment recourir à de nouvelles importations. Les 35 Lopho- phores qui viennent d'ariiver au Jardin du Bois-de-Boulogne vont permettre de reprendre des essais d'acclimatation qui ont un intérêt réel ; car si le Lophophore n'est point destiné à figurer un jour chez nous comme gibier, du moijis,cet oiseau, qui par la richesse de son plumage justifie si bien son nom spécifique français de Resplendissant, ou son nom latin de Refulgens, serait-il un des plus magnifiques habitants de nos volières. En môme temps que les Lophophores, le Jardin d'acclima- tation a reçu des Perdrix dites de Chine {Perclix sphenura). Plus petite C{ue la Perdrix grise, et tenant, pour la disposition des couleurs, le milieu entre la Perdrix rouge et la Perdrix grise, cette espèce a sur nos espèces indigènes l'avantage très- sérieux de percher et d'échapper ainsi à la plupart des pro- cédés de braconnage, notamment au traînage, le plus destruc- teur de tous. Dès l'âge de sept ou huit jours, les jeunes Perdreaux de cette espèce perchent comme les adultes. Quant à la rusticité de la Perdrix de Chine, elle est absolue. Cet oi- seau supporte sans en souffrir aucunement toutes les intempé- ri(^s de nos hivers. Le Jardin a également reçu deux autres espèces do Perdrix percheuses des montagnes de l'Himalaya, intéressantes à di- vers titres. — M. Jules Grisard donne lecture d'un mémoire de M. Yiennot sur l'origine et les migrations de la canne à sucre, {Yoy. BuUetm.) — M. A. Geoffroy Saint-IIilaire communique â l'Assemblée un travail de M. Yavin sur l'Igname et son avenir; il rappelle à ce sujet que l'introduction de l'Igname en France date de 1854, époque où cette plante fut rapjiortée de la Chine par M. Charles de Montigny, consul de France à Shanghaï. Jus- 214 SOCIÉTÉ d'acclimatation. i qu'à celle imporlalion les jardins botaniques possédaienl seuls quelques pieds de celle planlc. On atlribue l'introduction de rig-.name, dans les établissements scientifiques, à M. le vice- amiral CécUle; elle aurait eu lieu en iMQ. — De son côté, M. de Sémallé insiste sur la part active qu'a prise M. Rémont (de Versailles) à la propagation de celle plante. — M. Rivière donne quelques détails sur le mode de végé- tation de rigname, et rappelle que cette plante se multiplie très-facilement, puisqu'il suffit de simples fragments de rhi- zome pour produire de nouveaux individus. Ce que l'on sait peut-être moins, ajoute-l-il, c'est que chaque année la plante renouvelle sa racine : au fur et à mesure que se forme le nou- veau tubercule, celui de l'année précédente se vide et finit par disparaître complètement ; mais, à chaque fois, la racine prend un développement plus grand, et peut devenir très-volumi- neuse, si le sol présente une profondeur suffisante. Ces tu- bercules peuvent se conserver fort bien en cave sèche ; ils se flétrissent mais ne pourrissent pas; on en a gardé, sans in- convénient, pendant deux années. Au moment de la récolle, ils renferment un principe mucilagineux qui leur donne une saveur peu agréable ; mais ce principe disparaît au bout de quelque temps, et il ne reste plus qu'une substance farineuse dont on prépare d'excellents mets ayant sur ceux de la Pomme de terre l'avantage de pouvoir être réchauffés plusieurs fois sans perdre de leur qualité. — M. Huzard fait connaître que M. le maréchal Yaillant, qui s'intéressait vivement à l'introduction de l'Igname en France, faisait, à Vincennes, cultiver celte plante en billons très-élevés. Grâce à ce procédé, l'arrachage des profondes ra- cines devenait comparativement beaucoup plus facile. — Il est donné lecture d'un rapport de M. Ralcarre sur le Zapallitoet sur le Maïs ridé sucré des États -Unis. (Voy. Bull.) — Il est déposé sur le bureau : 1" De la part de l'auteur, M. G. Morren : la Théorie des plantes carnivores et irritables, \iQ[\\, in-(S°.' Bruxelles . F. Hayez, 1875. PROCÈS-VERBAUX. 215 2° Monographie du genre Tesiacelle, par MM. Gassier et Fischer, in-S" avec planches (offeit par M. Jules Grisard). 8" Les nouveaux Conifères du Colorado et de la Califor- nie, par M. A. Lavallée, broch. in-8" (offert par M. Drouyn de Lhuys). 4" Rapport de la Commission chargée de visiter les collec- tions dendrologiques de Segrez, par M. B. Verlot, rapporteur ; broch. iii-8" (offert par M. Drouyn de Lhuys). 5" Notice sur Vajjplication de f engrais chimique à V horti- culture florale et à la culture des plantes potagères et maraî- chères. G° Observations météorologiques faites à V École normale deMdcon, année 1874, par M. Marchai (offert par l'auteur). 7" Notice sur quelques établissements scientifiques et de bienfaisance de Moscou, par M. Bonuafont (offert par l'au- teur). 8" Rapport sur les effets de la chaleur constante (Ueber Thermische constanten und Accommodation), par le doc- teur Hermann Hoffmann, de Giesscn (Extrait des Actes de la Société I.-R. zoologique de Botanique de Vienne, 1875). 0" Organisation de la Société Néerlandaise pour les progrès de l'Industrie. Harlem, 1876. 10" Un programme de l'Exposition des produits de l'horti- culture qui doit avoir lieu à Épernay du 15 au 18 juin 1876. SÉANCE GÉNÉRALE DU 17 MARS 1876. Présidence de 51. le comte d'ÉPRÉMESNiL, vice-président. — Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. ■ — M. le Président proclame les noms des membres admis depuis la dernière séance, savoir : MM. PRÉSENTATEURS. D. ,,,.„,„... /T ' lis 'x • / Jules Grisard. JaAiLLARaEAU (Leopold), propriétaire, rue \ „ ,..,, Saint-Fiacre, 20, à Paris. ^- ;, '^*-, ^ E. Kenard. ^^^^ SOCIÉTÉ d'acclimatation. liOBOT Descoltures (Albert), 188, rue Croix- ( ^''^"^^'" ^^ ^^hiiys. Nivert, à Paris. j ■'^- Geoffroy Saint-Hilaire. ( Saint-Yves Ménard. Bœuf (P.-C), pharmacien-chimiste, 19, rue ( ^h-^^'alier. ■de Lourmel, à Paris. ) Drouyn de Lhuys. ' A. Geoffroy Saint-Hilaire BOYEXVAL (L.), château de Bellecour, par ( '^- <^^offroy Saint-Hilaire. Chàtillon-sur-Loing (Loiret). ) ^'^^^'' ^'^^ëf^^- [ comte de Ste-Aldegonde. Delabarre (docteur), 31, rue de La Sour- / Jules Grisard. dière, à Paris, et château de Montignv, G. iAIillel. par Oulchy-le-Chàteau (Aisne). ' ( E. Benard. FOCET (.Jules), propriétaire, à Bernay-sur- ( ^''°"^" 'l*' ^''"'^■^• Eure (Eure). j comte d'Eprémesnil. ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. GuiLLOu (Arthur), propriétaire, rue Bernier, ( ^^'"^"^'^ "^^ ^^''y^' 49, à Angers (Maine-et-Loire). ' 1 '^- Geoffroy Saint-Hilaire. 'Jules Grisard. Laferriére (Joseph), consul du Salvador, 62, ( ^'''^^J'" ^le Lhuys. rue Saint-Lazare, à Paris. ' ) '^- Geoffroy Saint-Hilaire. V Torrès-Caicedo. Lée-Childe, propriétaire, rue Miromesnil, ( ^'■''"^'" '^^ ^'^'■ 25, à Paris. i '^ Geoffroy Saint-Hilaire. V comte d'Haussonville. Lemoine-Montigxy (Chéri), rue de la Tour, ( '^"'"''^ d'Épremesnil. 75, à Paris ] ^' Geoffroy Saint-Hilaire. ( P. A. Pichot. Mazard (H. a.), avenue de Neuilly, 85, à ( Drouyn de Lhuys. Neuilly (Seine). ) ^- Geoffroy Saint-Hilaire V de Quatrefages. .MOOTÉCOT (marquis Guy de), propriétaire, au ,' Hrouyn de Lhuys. château de Broucéel, par Saint-James E. Garnot. (^ï^"^he). ( A. Geoffroy Saint-Hilaire Pelletier (Emile), rue de Grenelle, 64, à ( '•'■"ecroix. Paris. Bakalowicz. ( Drouyn de J>huys. PiÉROX (Alphonse), receveur-particulier, à ( ^^™"y'' 'l'^ ^^'^"J^'*- Bernay (Eure). ) comte d'Eprémesnil. \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. Boullet (Paul), négociant à Jarnac (Cha-( "z ^^lamain. rente). i "• Belamain. V iMaurice Girard. Sédillot (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à \ J^'^^ Grisard. \ E. Renard. Paris. I ^'- ^^l'Het. * rROCÈS-VERP.AUX. 217 . , . , , / rtroiivn de Lhuvs. Simon (Samuel-Haymann), propriétaire, 11, y „ , ' rue Saint-James, à Neuilly (Seine). / .. . ; " , ,, , , ' j \ / (^ Saint- \ves Menard. T. . , TT- a, ( Hardv-Passot. SvADON (fortune), avenue de Wagrani, "li, \ ^ , r, ■ , , Jules (jrisard. a Pans, f . ,, ,. . V A. Martinet. Talbot (A.), propriétaire, à Paramé (llle-et- \ ^^ ,,,--, ., . -^ ^ ^ ^ \ comte d Lpremesnil. \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. — M. le Président informe la Société de la perte regrettalDle qti'elle vient de faire dans la personne d'un de ses membres, M. Adolphe Cheval. . — M. Jules Lecreux, retenu par son état de santé, exprime ses regrets de ne pouvoir assister à la séance. — ■ MM. Gardin et Mazard écrivent pour remercier de leur admission dans la Société. — La Société d'apiculture de la Gironde remercie de l'en- voi du Bulletin qui lui a été accordé, en échange de son re- cueil périodique mensuel. — A l'occasion des observations proposées pnr M. Millet, en vue de s'assurer de la coiTélation qui pai\aîtrait exister en- tre les brouillards de mars et les celées de mai, M. Louis Bar- bault informe la Société qu'il poursuit depuis fort longtemps des observations analogues, qui lui pei^mettent, dit-il, de pré- voir les circonstances atmosphériques et leurs consécpiences pour l'agriculture. M. Barbault joint à sa lettre des indica- tions, obtenues d'après ses calculs, sur le prix probable du Blé et sur la récolte de la Vigne pour 1876. — MM. Ch. Bezanson, René Bordet, Eug. Lacour, Laimé, de Larocque-Latour, H. Marie, Persac et Tali^ot ainsi que la So- ciété départementale d'horticulture de la Nièvre adressent des demandes de cheptels. — MM. Boigues et Cliquennois accusent réceplion des en- vois de plantes et d'animaux qui leur ont été faits. — La Société d'horticulture de l'arrondissement d'Etampes et la Société d'agriculture et d'industrie de l'arrondissement de TonneiTe remercient des envois de graines qu'elles ont reçus. Îil8 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. le marquis de Pruns appelle l'attention de la Société sur l'utilité qui lui paraîtrait y avoir à publier une édition de luxe du Bullelin, avec des illustrations en couleur, pour compléter les descriptions de plantes et d'animaux qui y sont données, faire mieux connaître ainsi les diverses espèces, ob- jets de nos études, et stimuler l'intérêt des personnes qui, habitant la province, ont rarement occasion de voir ces plantes ou ces animaux au Jardin d'acclimatation. — Des comptes rendus de leurs cheptels sont adressés par MM. de Chanteau et Alfred Rousse. — M. de Cuverville remercie du lot de Bambous qui lui a été accordé par la Commission des cheptels, et profite de cette occasion pour rendre compte du résultat de ses semis de Pinus Sabiniana dont la graine lui avait été envoyée par la Société : « La réussite, dit-il, a été très-médiocre. La levée s'était effectuée dans de bonnes conditions. Presque toutes les graines avaient germé et avaient même atteint de 10 à là cen- timètres de- hauteur à l'entrée de l'hiver. Malheureusement la neige abondante que nous avons eue à la fin de décembre en a rôti les trois quarts. Seuls une dizaine de plants ont résisté et encore n'ont-ils pas bonne mine. Je crains foit qu'ils ne succombent comme les autres. » — M. Bourges, ancien officier de l'armée, prie la Société de vouloir bien lui indiquer où il pourrait se procurer de la graine du Bombyx du Ricin, pour servir à des tentatives d'ac- climatation qu'un de ses amis désirerait faire, en Egypte, sur ce lépidoptère producteur de soie. — M. Christian Le Doux demande à prendre part à la distribution de graine d'Attacus Yama-maï annoncée par la Société. — M. Le Moine signale un article récemment publié dans le Bulletin de V Association scientifique de France et dans le- quel l'auteur M. Carpentier propose, comme moyen de com- battre le Phylloxéra, l'introduction en France de certains in- sectes entomophages qui vivent surtout aux dépens de cet Hémiptère- (Voir au Bulletin.) — M. Hesse, délégué de la Société à Marseille, annonce PROCÈS- VERBAUX. 219 l'arrivée, parle paquebot VAnadi/r, d'une caisse à la Ward renfermant divers végétaux qui nous sont adressés de Chine par M. Dabry de Thiersant, consul de France à Canton. M. Verdure de Bélhomé (de Lille) informe la Société qu'il" est parvenu h préparer industriellement les fibres du Ramié, exploitation pour laquelle il compte fonder prochai- nement un établissement important. Il annonce en même temps l'envoi d'échantillons de ses produits, et d'une notice ■concernant cette industrie. — M. Gorry-Bouteau fait parvenir des renseignements sur l'importance de ses cultures de Noyer d'Amérique. (Renvoi à la Commission des récompenses.) — M. Persac rend compte d'essais de culture de diverses plantes dont les graines hn ont été envoyées par la Société. — M. Ladislas de Wagner, professeur cà l'Ecole royale poly- technique de Pesth, prie la Société de vouloir bien lui adres- ser des graines à' Eucalyptus, de Li/geum sjoartum et de quel- ques autres plantes dont il désirerait essayer l'acclimatation en Hongrie. — M. Alphonse Astier (de Bourg-Saint-Andéol) sollicite l'en- voi de semence de Canagua et de telles autres graines dont la Société pourrait disposer en sa faveur. — M. Jules Lecreux se met à la disposition de la Société pour essayer certaines variétés de Pommes de terre qui offri- raient un intérêt particulier au point de vue de la grande culture. — M. Drouol sollicite l'envoi de quelques tubercules de di- verses variétés de Pommes de terre dont il désirerait essayer la culture. — M. Audiffred rend compte d'un essai de culture de Pa- nais fourrager de Bretagne fait par ses soins. Notre confrère trouve ce légume de qualité médiocre et « inférieur, à nos Panais les plus communs. Cette plante, ajoute-t-il, ne mérite pas d'être propagée dans notre pays ; tel est du moins mon sentiment. On en a donné des feuilles aux Lapins, qui y tou- chaient à peine. » — M. de la Rochemacé, qui a essayé de son côté la culture :220 SOCIÉTÉ d'acclimatation. du Pannis de Bretagne, fliil, au contraire, l'éloge de cette plante. « J'ai obtenu, dit-il, un rendement supérieur à celui de la Carolte blanche, et c'est une nourriture très-recherchée des chevaux. » Notre confrère donne, en outre, dans sa lettre de nouveaux renseignements sur les cépages étrangers' qu'il s'occupe de propnger en France. — M. Ponsard adresse également un rapport snr son essai de culture du Panais fourrager, qu'il a trouvé moins bon et moins productif que les autres variétés communément culti- vées. — M. Edouard Renard donne lecture d'une note intéres- sante sur divers animaux (Mammifères et Oiseaux) sauvages ou domestiques de l'extrême Orient, spécialement du Japon, qui mériteraient de fixer l'attention, soit au point de vue de l'acclimatation, soit au point de vue du commerce. Il met sous les yeux de l'assemblée des spécimens imités de ces animaux, exécutés dans le pays avec une fidélité de copie surprenante. — M. le Secrétaire général signale l'intérêt qui s'attacherait à l'introduction chez nous de plusieurs des animaux dont il s'agit, notamment de certaines races de Chats et de Lapins au pelage varié d'une façon remarquable, et d(3 plusieurs Pigeons dont le plumage présente une distribution de couleur très- différente des variétés obtenues jusqu'ici. Il engage M. Re- nard à essayer de se procurer vivants quelques-uns de ces ani- maux. — M. Maurice Girard offi'e à la Société un rapport sur les in- sectes qui attaquent les bois ouvrés et spécialement les frises de parquet. Ce sont des Coléoptères des genres Anohiiim, Lyctus, Limemjlon, etc. Un grand intérêt pour les marchands de bois et les entrepreneurs d'une part, les propriétaires de maisons de l'autre, s'attache à l'étude de ces insectes et de leurs mœurs, en raison de la part de responsabilité qui peut résulter de leurs dégâts et fournir matière à de graves contes- tations commerciales. — M. Millet complète les renseignements qu'il a donnés dans une précédente séance sur l'Exposition des indus- tries fluviales et maritimes. Il signale k ce sujet les pro- PROCÈS-VERBAUX. i2^i grès accomplis en France depuis quelque temps par la pis- ciculture, dont les premiers insuccès, dit-il, paraissent devoir être attribués en grande partie aux modes de fécondation artificielle et d'éclosion qu'on avait rais en usage à Ilunin- gue et au Collège do France. Notre confrère donne d'in- téressants détails sur les services rendus par les viviers- marins créés sur le littoral du bassin d'Arcachon, où se fait principalement l'élève du Muge et de l'Anguille. Il entretient également l'assemblée de l'imi^ortante question de la repro- duction artiticielles des éponges, et rend compte du développe- ment donné à l'ostréiculture sur divers points de nos côtes, grâce ta l'adoption de procédés qui permettent une récolte abondante du naissain, et une croissance rapide des jeun.'s huîtres. — M. Maurice Girard confirme les assertions de M. Millet au sujet de l'état actuel fort satisfaisant des huîtrières du bas- sin d'Arcachon. iXotre confrère, qui se trouvait récemment à Bordeaux, a constaté que les huîtres de très-belles dimensions s'y vendaient seulement 80 ou 90 centimes la douzaine. — M. ijcrthoule dit qu'il ne saurait partager l'appréciation de M. Millet au sujet des procédés usités à lluningue et des résultats obtenus. Il croit, au contraire, que cet établissement a rendu de très-sérieux services pour le repeuplement d'une infinité de cours d'eau qui avaient été épuisés ou qui ne ren- fermaient que du poisson commun. Notre confrère signale no- tamment les travaux de réempoissonnement exécutés avec succès en Auvergne, et fait part de ses propres essais dans le lac Chauvet, où la réussite a été complète. — M. Geoffroy Saint-IIilaire. s'associe complètement à la manière de voir de M. Berthoule, et considère comme peu équitables les critiques qu'on a parfois dirigées contre l'éta- blissement d'IIuningue. Si cet établissement n'a pas donné tous les résultats qu'on en attendait, la cause en est surtout dans les tâtonnements auxquels on s'est trouvé exposé au dé- but de la pisciculture, comme on l'est inévitablement dans toute entreprise nouvelle. Mais les organisateurs de cel établissement et l'illustre Coste notamment, n'en ont pas moins rendu un immense service en appelant l'attention })U- SOCIÉTÉ d'acclimatation. blique sur les moyens de repcuplei- nos cours d'eau en bons poissons et en contribuant à vulgariser des procédés qui n'a- vaient encore été pratiqués que d'une façon trop restreinte. Aujourd'hui on profite de l'expérience acquise, et il est juste de ne point méconnaître la part qui revient dans les résultats ac- tuels à ceux qui furent les premiers pionniers de la pisciculture. — M. Millet répond que dans sa communication" il a voulu signaler les progrès accomplis et que dans ce but il a dû jeter un coup d'œil en arrière pour comparer les moyens employés et les résultats obtenus, mais il n'a point voulu attaquer l'éta- blissement d'Iluningue ; il s'est borné à constater que les ré- sultats obtenus n'étaient pas ceux qu'on doit attendre d'une piscifacture, c'est-à-dire d'une exploitation destinée à fabri- quer du poisson. Les pertes d'œufs, ajoute-t-il, y étaient con- sidérables et se sont élevées, de 1855 à 1858, à 88 et 91 0/0. Il estime qu'il eût été préférable de les laisser dans les eaux naturelles, la fraie réussissant toujours fort bien quand les poissons se trouvent dans des conditions convenables. — M. Berthoule pense que la fécondation artificielle prati- quée avec soin et non plus administvatlvement, mais par des particuliers, peut donner des résultats tout autres, ainsi que le démontrent d'ailleurs, dit-il, ses propres essais. Notre con- frère a obtenu des fécondations même avec de la laitance obte- nue à l'aide du scalpel sur des individus incomplètement mwrs. — M. Raveret-Wattel signale à ce sujet des expériences analogues faites aux États-Unis, où l'on pratique la féconda- tion artificielle avec le plus grand succès et avec une facilité extrême. I)e la laitance est souvent envoyée au loin, par la poste ou par le chemin de fer, renfermée entre deux verres de montre, pour servir à des tentatives de métissage. C'est ainsi que la laitance de Salmo quinnat. recueillie sur des sujets péchés sur les côtes du Pacifique, a servi à féconder des œufs de Salmo fontinalis récoltés dans les États de l'Est, Il existe en ce moment à l'établissement de pisciculture de Caledonia- Springs des hybrides provenant de cette curieuse expérience. Le Secrétaire des séances, IIaveret-Wattël. f» III. CORRESPONDANCE DES IWEIÏIBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. Aimé DLFOltT. MAMMIFERES. Lapins a fourrure. — M. Alfrède Dupont, à Bar-lc-Duc. Les Lapins ont donné 9 petits, le ^5 août 1875. 12 avaient été obtenus pendant le semestre précédent. De ces petits, un a été tué par la mère, un autre est mort, il y a quelques jours sans cause connue ; les 7 survivants sont forts et prennent la livrée des adultes. — - Depuis le premier décembre, les Lapins, petits et grands, sont rentrés dans leurs baraques d'hiver, installées dans les étables. — Crainte d'épuisement, le chep- telier a cru devoir suspendre pendant quelque temps la repro- duction , qui sera reprise au 1" janvier i(S7G. — M. Victor Fleury, au château de la Drouetière (Loire-In- férieure). Le couple de lapins que je possède en cheptel produit fort peu. Depuis le mois de mars dernier, je n'ai encore pu élever que trois jeunes ; plusieurs sont morts tout élevés, sans que l'on ait pu soupçonner leur maladie. Mais il en est tout autre- ment des produits métis que l'on obtient par le croisement des Lapins à fourrure avec les Lapins ordinaires. Kangurous. — M. Genesley, à Laval. Ces animaux se portent bien ; ils ne paraissent pas frileux et ils préfèrent rester très-fréquemment sur la neige, plutôt que de se blottir dans leu-r habitation, sur une bonne litière. OISEAUX. Canards Carolins. — M. Desroches, à Esves-le-Moutier (In- dre-et-Loire). Ces oiseaux se portent à merveille et se montrent très- iL'ilà^ ' SOCIÉTÉ d'acclimatation. . friands des glands qu'on leur donne cassés el auxquels on mêle du blé noir et du blé ordinaire. Colins de Californie. — M. Victor Fleury : « Je ne puis décidément rien obtenir de mon cheptel de Colins de Californie. Voilà la seconde année qu'ils me sont confiés et je ne puis les l'aire reproduire. Les œufs sont si faibles que les poules couveuses, quoique petites, les cassent sans cesse. J'ai donc tenté de laisser ces oiseaux couver leurs œufs et deux couvées, ainsi faites sous des rameaux et des feuillages protecteurs, n'ont donné aucun bon résultat. Je ne sais plus comment faire. Dois- je persister à faire couver l'oiseau lui-même? Ce serait mon avis : je tenterai encore l'entreprise dans la campagne prochaine et taciierai de m'y prendre mieux encore. La plupart des œufs étaient clairs. » — M. l'abbé Desroches. Le mâle des Faisans vénérés s'est échappé et a été trouv() noyé dans un petit ruisseau; la femelle est morte. PLANTES. M. Victor Fleury. Les graines de Chamœrops excelsa n'ont donné aucune ger- mination; IcPinus Sabiniana, a seul donné quelques jeunes sujets, une dizaine au plus. Les n°' 378, 379 et 380 : Maïs de Cuzco, Quinua arnarga et Chenopodiiini Quinoa, n'ont donné qu'un résultat absolument négatif. Aucune germination n'a été remar<[uée et cependant le tout avait été mis dans une terre convenable, avec tous les soins recommandés. L'envoi de Bambous est plus heureux : bien que les sujets fussent très-faibles, on a eu la satisfaction de les sauver tous, et l'on espère les voir se développer. Les Pommes de terre qui ont été expédiées à notre confrère ont toutes donné des tubercules en nombre suffisant, poui' permettre de se rendre compte l'année prochaine, de la qua- lité et de la productivité de chaque espèce. — M. le Secrétaire de la Société d'horticulture de larron- dissement d'Etampes (Seine-et-Oise) nous écrit : CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 225 J'ai riionneur de vous soumettre ci-après le résultat des observations taites sur les plantes issues de graines données par la Société d'Acclimatation. Pommes de terre de Bolivie. — Les tubercules plantés en terre argileuse ont donné des résultats très-différents ; les uns ont poussé ti'ès-tard et n'ont presque rien produit ; les autres ont poussé de suite et ont donné un nombre assez considéra- ble de nouveaux tubercules dont le plus gros ne pesait que 32 grammes. Ceux plantés en terre siliceuse et sèche n'ont pas réussi; ils ont cessé de végéter de bonne heure et n'ont donné que quelques tubercules gros comme le bout du doigt. Enfin ceux placés dans différents jardins, mais tous à sol marécageux, ont développé des tiges considérables atteignant 2 mètres de hauf.eui-. La récolte en a été presque nulle. Le plus gros tubercule pesait 02 grammes. Une de ces plantes a produit une graine qui sera l'objet de nos soins. Maïs de Bolivie on de Cuzco. — Tiges noires, feuillage d'un vert intense, peu feuillu ; ne promet pas une récolte abondante tant en fourrage qu'en grains. Les épis venus dans les terrains secs n'avaient pas de graines sur le tiers inférieur, et ceux venus dans les sols marécageux étaient complètement stériles. Au 25 octobre, les grains étaient encore tendres. Orge de V Himalaya. — Deux essais ont été tentés ; celui fait dans les terres siliceuses de la prairie a été moins heureux que celui fait sur un terrain très-pierreux et en pente rapide. Ici les épis ont été non-seulement plus beaux, mais le grain était infiniment plus gros et plus rond. Cette orge est à 4 rangs, ce qui donne un nombre double de grains comparativement à l'orge plate à 2 rangs. Notre inten- tion est d'ensemencer cette première récolte, afin de bien nous assurer de la qualité du produit. Badis russe. — Les essais de culture ont donné des résul- tats bien différents, selon la nature du sol dans lequel ils étaient faits : Tandis qu'on n'en obtenait rien dans les terrains 3' SÉRIE, T. ni. — Mars 1876. 15 ■***»- ^^26 SOCIÉTÉ d'acclimatation. très-secs, ils ont, au contraire, dans un sol silico-tourbeux et frais, donné à l'arrachage (25 octobre) des racines atteignant des dimensions considérables : oO et 40 centimètres de circon- férence et 40 centimètres de longueur; le goût en est fort et piquant. Nous comptons, l'année prochaine, le faire essayer comme jjlante fourragère. Soja hispida. — Semé le 5 mars, a germé lentemenl et a fini par pourrir ; résultat de la température excessivement basse de ce printemps. Semé le 12 avril dans un terrain silico-tourbeux, il s'est élevé assez haut, malgré la sécheresse, et a donné ses premières gousses le 27 juillet ; il aurait besoin de soutien dans ce sol. Semé le 3 avril dans un champ un peu siliceux, il est entré en fleurs le 3 août. La plante se tenait bien ; 30 centimètres de hauteur. Ctitte dernière culture lui convient mieux si l'on a en vue la récolte de la graine. Dans les marais, la maturité des graines ne se fait qu'à la mi-octobre. Une chose à considérer, c'est que cette plante occupe le terrain toute la saison. Quelques graines ont été semées en pot sous châssis et repi- quées en pleine terre ; la plante est restée plus petite ; les gousses ont été moins nombreuses, mais ont mûri 5 ou 6 se^ maines plus tôt. Courge d'Alsace. — Si l'on s'en rapporte aux caractères déterminés par M. Naudin, c'est bien une Courge Pépon. En effet, feuilles à 5 lobes bien prononcés ; les pétioles et tiges diverses sont spinescents ; le pédoncule du fruit est forte- ment canaliculé et a cinq nervures très-prononcées. La végétation est luxuriante et la production en est exces- sive ; les fruits, qui apparaissent comme des petits cornichons verts, nouent toutes les 2 ou 3 feuilles; on est obligé de les ôter. Un ensemble de culture de 3 pieds a produit 24 belles courges pesant en moyenne de 5 à 6 kilos; certaines dé- passaient 7 kilos. Fruit non encore dégusté. Sur les 24 courges, une dizaine environ ont poussé au com- mencement de la saison; elles sont d'un vert noirâtre et ont l'écorce très-dure. Les autres, venues à la seconde sève, après les pluies de la fin de juin, sont aussi grosses, mais elles ont GORRESPONDANGE DES MEMBRES GHEPTELIERS. 227 l'enveloppe plus verte, plus molle, plus spongieuse et sujette à la pourriture ; c'est ce qui se passe cette année à l'égard des polirons non mûrs. Physalis edulis (petite Tomate du Mexique). — Semé dans une terre silico-calcaire, cette plante a donné de beaux pro- duits ; la tige est très-diffuse et demande une rame pour sou- tien, mais le même essai fait en terre argileuse a donné des résultats moins satisfaisants. Ce Coqueret, employé à l'usage culinaire, a une saveur beaucoup plus acide que celle de la Tomate vulgaire et il pa- raît devoir être plus spécialement propre à l'assaisonnement des viandes dites noires. Oxalis crenata. — Résultat nul. Che)wpodium Quinoa. — Cette plante a beaucoup d'analo- gie avec la P)elle-Dame par son port, sa culture et ses propriétés culinaires. Elle vient très-bien dans les terrains secs et peut se passer d'arrosements. Ses feuilles sont plus petites que celles de la Belle-Dame, mais elles sont plus épaisses et con- tiennent moins de iilamcnts ; elles se succèdent sans in- terruption jusqu'au complet développement de la plante, qui peut atteindre 2 mètres de hauteur, les plants étant espacés de 15 à 20 centimètres. Le poids de la graine a entraîné les plantes ; il faudrait donc mettre des tuteurs à celles que l'on voudrait réserver pour graines. De plus, il faudrait les cultiver spécialement dans un endroit bien exposé, pour hâter la maturité qui arrive difticil- lement avant l'hiver. Les feuilles de cette plante, accommodées à. la façon des épi- nards, ont été dégustées en séance et trouvées excellentes par tout le monde. Panais de Bretagne. — Parfaitement venu dans une terre de jardin ; les feuilles en ont été coupées, elles ont ensuite repoussé avec abondance; cela annonce une bonne plante fourragère. Un certain nombre de racines sont conservéas pour servir de porte-graines. Canagmt. — Cette plante paraît peu intéressante pour la culture. 228 SOCIÉTÉ d'acclimatation. *■ Haricot du Mexique. — Vu sa couleur, ce haricot pourrait être comparé au noir de Belgique ; mais il ne saurait préten- dre à la précocité de ce dernier. Pêcher de Tullins. — Résultats nuls aujourd'hui; ont été ceux-ci au début : quelques noyaux, après avoir germé, ont été repiqués, ils ont péri. Qidnua amarga. — Cette plante, par suite de ses propriétés fébrifuges, a été confiée aux soins d'un des membres de notre Société qui, comme vétérinaire, compte en faire l'application. Pinus Sabiniana. — Plusieurs graines ont levé et donnent quelque espérance pour l'avenir. Chamœrops excelsa. — Même résultat, bien que d'une levée plus certaine. Acacia (4 variétés). — Nous possédons plusieurs exemplai- res d'une bonne venue dans chacune de ces variétés. Eucalyptus. — Levée très-incertaine. Pommes de terre : Gnégue, longue, belle et productive. Bariolée de Californie, abondante, 43 tubercules petits. Suédoise de poireau, belle, productive, 28 tubercules. Prix de Hollande, belle, productive, M tubercules. Manga blanca, 24 tubercules. Souveraine, ordinaire. Rognon de Clitershire de Whuler, ordinaire, 38 tuber- cules. Murs de la Grande-Bretagne, 15 tubercules. Américaine, 23 tubercules. Blanche 'précoce de Londres, 27 tubercules. Nous comptons répéter l'an prochain cette même culture dans des conditions différentes. Téosinté. — Cette graminée, semée en pot, aussitôt après sa réception, a levé promptement. L'année prochaine, elle nous donnera ses résultats. IV. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Chronique d Amérique I/Airellc rotigo d'Amérique; son acclimatation ou Europe. — Les Noyers du Mexi- que. — L'instinct des Sauterelles. —Le conuiicrce des engrais; le guano péru- vien et ses falsifications. — Guano artificiel de poisson. — Les nitrates de soude. — L'histoire naturelle à l'Exposition do l'iiiladclpliic. — Création d'un musée à Washington. LWirclle rouge des marais, qui croît dans toutes les tourbières de l'Europe septentrionale, est bien connue, surtout des marchands de vins parisiens qui emploient souvent ses baies pour coloi'er leurs vins. Les Russes vont plus loin, ils font tout simplement du « vin » d'Airelle ; le con- sommateur au moins n'a pas à se plaindre de la fraude. Il existe en Amé- rique une autre espèce de Vacciniées, désignée en botanique sous les noms de Vaccinium macrocarpiiim et (VOxijcoccos macrocarpa. Plus robuste de taille, cette Airelle produit des fruits plus gros, dont les Amé- ricains se servent pour faire des sauces, des confitures, des crèmes, etc. Les Allemands aussi font des assaisonnements avec le fruit de l'Airelle, et cela de longue date. Aussi les horticulteurs d'outre-Rhin ont-ils songé à acclimater chez eux la grosse Airelle d'Amérique. Les Belges à leur tour se sont piqués d'honneur et voilà que la petite plante sauvage est en passe de devenir une nouvelle espèce fruitière. . Elle est robuste, nous l'avons dit, et s'accommode des terrains humides et sablonneux, qu'elle peut rendre assez rapidement productifs. Ses pousses annuelles ont jusqu'à l'",50 de longueur. Le fruit est gros comme la cerise et rappelle par son aspect extérieur une Pomme d'Api de très- petite dimension. Il n'afïecte d'ailleurs pas toujours la forme ronde ; il en est d'oblongs, de pyriformes, etc. Ce serait une culture à tenter dans quelques-uns de nos départements. Elle est d'ailleurs des plus simples. On sait quel arbre jirécieux est le noyer pour l'ébénisterie, la mar- queterie, la sculpture sur bois et un grand nombre d'autres industries. Un voyageur américain, M. Garding, qui parcourait le Mexique enquête de bois propres à l'ébénisterie, annonce y avoir découvert trois belles variétés de noyer, blanche, rouge et noire. Jusqu'ici, c'était dans le nord et dans l'est qu'on avait cherché cette essence. Elle paraît exister aussi, et en abondance, sur la côte du Pacifique. Une expédition en a déjà été faite à San-Francisco, où elle a atteint des prix extrêmement rémuné- rateurs. Jusqu'à présent, les Sauterelles avaient été considérées comme un fléau, et elles ne sont guère en effet autre chose pour les récoltes. Mais voici que d'observations en observations on est arrivé dans certains États de l'Amérique du Sud où, à des saisons déterminées, se voient des vols 230 SOCIÉTÉ d'acclimatation. considérables de ces orthoptères, à en tirer des conséquences sur l'état du temps. Un naturaliste racontait récemment, dans un mémoire scienti- fique, qu'il avait plus d'une fois vu des millions de Sauterelles dans l'air s'abattre en colonnes serrées sur le sol, et qu'alors la pluie ne lardait par à tomber. Quand celle-ci avait cessé, les insectes reprenaient leur essor, pour redescendre un peu plus tard, si la pluie devait recommencer. Ce qu'on peut dire de mieux avijourd'hui des Sauterelles, c'est qu'on on fait un excellent appcît pour la pèche de la Sardine et que nos colons d'Algérie, qui les redoutent si fort, et non sans raison, pourront du juoins dans les cas d'invasions sur leurs champs, tirer parti de celles qu'on ramasse, au lieu de les livrer au feu comme cela se pratique la plupart du temps. Depuis une dizaine d'années des modifications profondes ont changé la face du commerce des engrais. A part les engrais naturels, fumier, sang, poudrette, tourteaux, ce commerce se limite à trois produits distincts : le guano, les phosphates naturels et les engrais chimiques à base de phosphates. L'importance du guano dans toutes les branches de l'agri- culture est trop connue pour que nous ayons à la mentionner. Rappelons toutefois qu'à la suite de l'épuisement des îles Chinchas, le gouvernement péruvien a dû modifier par l'emploi de l'acide sulfurique la nature grasse du guano extrait des îles Guanape et Macabi, et que de cette opération est sorti un nouveau produit commercial qui a reçu le nom de gnauo de dessous. Les prix en sont encore fort élevés. Les hauts bénéfices qu'ils donnent devaient naturellement tenter la fraude, et la fraude en effet s'est faite sur une échelle assez considérable pour que le gouvernement péru- vien s'en soit ému. A vrai dire, ce n'est pas au Pérou directement que la fraude se commet; elle est d'origine tout européenne et particulièrement anglaise, paraît-il. Il s'importe à Dunkerque d'énormes quantités d'une matière pulvérulente, d'un brun jaunâtre, qui n'a d'autre objet que de servir à falsifier les guanos. C'est par centaines de milliers de kilogrammes que cette nouvelle substance entre en France. Elle ])eut être mélangée par grandes proportions aux guanos, sans modifier la couleur ni l'aspect de ceux-ci. C'est un mélange de plâtre et de phosphate de chaux avec une, certaine quantité de matière organique qui s'obtient, en Angleterre, en désagrégeant et en solubilisant par la vapeur d'eau, sous forte pression, des chilfons de laine ou d'autres matières riches en azote. Ce genre de fraude demande pour être découvert des analyses assez compliquées. Il est bon que les agriculteurs se tiennent sur leurs gardes. Un autre produit important du Pérou, c'est le nitrate de soude ou salitre, dont la Bolivie possède aussi des gisements étendus. On comptait l'an dernier au Pérou 131 usines, dont 59 avec des appareils perfec- tionnés, traitant cette substance. En complète activité ces établissements FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 231 auraieiil pu produire annuellement près de 800 000 tonnes de salitre, mais la production n'a jamais été au delà de 300 000 lonnes. Sur cette quantité la France a pris, en 187 i, près de 48 000 toinics et ce même cliillVe était déjà atteint dès les premiers mois de 1875. On sait quel parti la chimie industrielle tire de ce produit. Puisque nous avons parlé d'engrais, notons que deux industriels de la petite colonie française des îles Saint-Pierre et Miquelon, viennent de fonder à Saint-Pierre une usine à guano artificiel, fabriqué avec des détritus de morue et d'autres poissons frais ou salés. Ce produit s'obtient par la coction de ces débris, à la vapeur, en vases clos, par la dessicca- tion à l'étuve, et par la pulvérisation dans un moulin mis en mouvement par la vapeur. La Commission qui a assisté aux expériences, a trouvé le produit très-riche eu azote. Les quatre chaudières de l'établissement peuvent fournir tous les jours 2i 000 kilogrammes de produit. En suppo- sant qu'elles n'en donnent que moitié, l'usine pourrait fabriquer, durant la saison favorable, 720 tonneaux de guano. On voit que l'entreprise est sérieuse et il n'y a pas à s'étonner que l'administration s'y intéresse beaucoup. Celte année toutefois ne peut être considérée que comme celle de l'installation et des premiers essais. L'Exposition universelle de Philadelphie réserve une large place à l'histoire naturelle. Le D'' J. Henry, secrétaire de l'Institut Smithsonien, à Washington, s'occupe avec activité de ce département. L'exposition finie, les collections doivent former le noyau d'un musée permanent. L'une d'elles servira à mettre en lumière toutes les ressources animales des Etats-Unis. Elle réimira : 1° les spécimens de tous les animaux qu'on chasse ou qu'on nourrit dans un but économique quelconque ; 2" Les pro- duits dérivés des diverses espèces, à l'état naturel on manufacturé; 3° Les appareils et engins de toute nature, à l'aide desquels, directement ou indirectement, les animaux sont poursuivis, capturés ou utilisés d'une façon quelconque. Les produits animaux comprendront : 1° Les fourrures de toutes les qualités et de toutes les provenances, avec les peaux d'oi- seaux employées à l'habillenient oi^i à l'ornementation des vêtements; 2° Les peaux et les cuirs préparés; 3* Les cornes, sabots, os, etc.; 4" Les applications simples de ces produits aux arts industriels, et cela à leurs diverses phases de fabrication. Enfin les conserves alimentaires de toute nature, fumées, séchées, confites, etc. — ■ Nul doute que dans ce vaste ensemble l'acclimatation n'ait beaucoup à apprendre et à prendre. Octave Sachot. V. BIBLIOGRAPHIE. I. l.a théorie des planton carnivores et irritables. — Lecture faite à la séance publique annuelle de la classe des sciences de l'Académie royale de Belgique, le 16 décembre 1875, par M. Edouard Morren, professeur à l'Université de Liège. — Broch. in-8°, 60 pages. Hayez, à Bruxelles (1). Parmi les phénomènes du règne végétal, un de ceux qui excitent le plus de surprise chez l'observateur, c'est sans contredit le spectacle que lui donnent certaines plantes connues sous le nom de carnivores, qui font en quelque sorte la chasse aux insectes, semblent guetter leur proie et la faire prisonnière pour la dévorer ensuite. L'ime présente à la mouche ses feuilles accouplées deux par deux, d'un beau rouge, rehaussé de mille petites perles qui étincellent au soleil, semblables à des gouttes de pluie ; mais lorsque l'imprudente vient s'y reposer, les deux feuilles se réunissent, l'enferment, la pressent et ne s'ouvrent de nouveau, plusieurs jours plus tard, que pour rendre des débris informes. Une autre offre à sa visite la séduction d'une urne parfumée; elle enduit même de miel les bords de la coupe fatale. C'est bien avec raison qu'Ellis, qui en fit le premier l'étude en 1768, a appelé Dionée, du nom de la mère de Vénus, l'un des genres les mieux caractérisés parmi ces végétaux, et que cette plante est regardée comme l'emblème de la volupté décevante, dans les bras de laquelle on s'endort pour toujours! Faut-il ne voir dans le fait de la préhension de l'insecte par les plantes dont nous parlons, que le résultat de l'incurvation des feuilles, en raison de l'excitation produite par l'attouchement de l'insecte, c'est-à-dire un simple mouvement d'irritabilité fonctionnelle, selon l'expression de AL Claude Bernard? Faut-il, au contraire, avec le savant naturaliste anglais, M. Darwin, y voir un phénomène analogue à celui qui se produit chez les animaux, et conclure avec lui que ces végétaux attirent les in- sectes par de fallacieuses séductions, s'en emparent, les tuent, les man- (1) Voyez : Insectivorous plants, par M. Ch. Darwin, Londres, John Murray, 1875. Address to the départment of Bolanij and ioology, par M. Hooker (British association, 1874). Observations sur les procédés insecticides des Pinguicula, par M. Ed. Mori-on (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, juin 1875). Notes sur les procédés insecticides du Drosera rotundifolia ; par M. Ed. Morren, [id. juillet 1875). Venus" flij-trap, par M. Balfour (Gardener's Chronicle, juillet 1875). Voyez encoie les notes de M. Heckel, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, 6 avril 1874, 28 février 1876; les travaux de MM. G. Smith, J.-C. Clark, Lawson Tait, Burlon Sanderson, Bellynck, Regel, Reess Will et un article de M. Planchon, dans la Revue des Deux-Mondes, BIBLIOGRAPHIE. 233 gent, et même, pour les absorber, empruntent aux animaux leurs pro- cédés de digestion? Cette dernière théorie a été regardée jusiju'à ces derniers temps comme une assertion fort pittoresque, pouvant séduire par l'explication qu'elle donne d'un acte incompréhensible, mais devant rester dans le domaine des fantaisies ingénieuses. Elle n'est pas nouvelle, toutefois : Déjà, en 1829, Burnetl soutenait que l'urne des Sarracénia exerce sur les insectes qu'elle a capturés une action digestive analogue à celle de l'estomac des animaux; le docteur Curlis, en 1831, constatait que l'insecte n'était ni écrasé, ni asphyxié, et que la sécrétion qui suit la capture est analogue à la salive ou au suc gastrique ; M. Camby, en 1868, prouvait que la feuille peut digérer un morceau de viande cru.e; plus récemment, les docteurs Hooker et lîali'our, M. Darwin, MM. Ueesset et Will, ont mis hors de doute la théorie de la digestion végétale. Nous allons à ce sujet, faire connaître à nos lecteurs une intéressante étude de M. Edouard Morren, qui présente l'état actuel de la question, sous les différents points de vue de la botanique et de la physiologie, et qui l'expose avec autant de savoir (jue d'autoiùlé. Les plantes carnivores — ou insectivores — appartiennent à diverses familles et cà plusieurs régions. Les mieux caractérisées forment la famille des Droséracées, composée de six genres parmi lesquels nous citerons le Drosera, ({ui est répandu presque partout sur le globe, et le Dionœa, qui ne se trouve que dans la Caroline du Nord. Viennent ensuite le Ce- phalotus, de la famille des Ribésiacées; les Sarracéniacées, comprenant le genre Darlingtonia, delà Sierra-Nevada de Californie, VHeliamphora, du Venezuela, et les Sarracénia de l'Amérique du Nord; les Nepenthes, que l'on trouve aux Indes orientales, dans les îles de la Sonde et à Ma- dagascar. On peut encore ajouter à ces végétaux les Utricularia et les Pinguicula (la grassette), appartenant à la famille des Utriculariées, et que l'on rencontre dans les deux hémisphères. Toutes ces plantes crois- sent, en général, dans les terrains légers, siliceux, humides et tourbeux; elles sont petites, à l'exception des Népenihès, qui atteignent parfois des dimensions assez considérables pour occuper toute une serre. Chez le Drosera, les feuilles sont hérisées de poils glanduleux qui se contractent au moindre toucher; si quelque insecte vient à se poser sur l'une d'elles, les poils se recourbent sur lui et le maintiennent contre la feuille. Le piège de la Dionée consiste en deux espèces de feuilles, ou mieux en deux lobes, d'une belle teinte rouge à la face supérieure, sé- parés l'un de l'autre suivant un angle droit, portés sur un support et dis- tincts de la feuille proprement dite. L'appareil tout entier peut atteindre environ trois centimètres de largeur; il peut se fermer vivement et se changer ainsi en une sorte de cellule on de prison bordée de deux rano-ées de cils entrecroisés. Le népenthès et le céphalotus ont des feuilles qui se terminent par une sorte d'urne, plus ou moins ouverte au sommet, et 234 SOCIÉTÉ d'acclimatation. sur laquelle est placée une espèce de couvercle qui la ferme hermétique- ment, lorsqu'il vient à s'abattre. Dans les plus beaux népeuthès, cette amphore arrive jusqu'à un pied et demi de longueur et elle peut en- gloutir un oiseau ou un petit mammifère. Les victimes de ces plantes sont d'ordinaire des diptères, des charen- çons, des araignées, des scolopendres et des fourmis. Dans nos serres, ou a vu la Dionée prendre des limaces. Si l'on ouvre les larges urnes des Darlingtonia, on y trouve de gros papillons de nuit. Ces insectes sont attirés : par l'odeur dans le Pinguicula; par les vives couleurs dans les Drosera; par le miel dans les sarracéniacées et les népenthacées. Dès qu'un Drosera a saisi sa proie, et que les tentacules glanduleux qui le couvrent se sontrepliés sur l'insecte et l'ont incarcéré, l'on voit une sécrétion, extrêment acre, se produire et augmenter rapidement, l'in- secte être poussé sur d'autres glandes, et périr sous ce déiiordement de bave corrosive. Lorsque, de son côté, la dionée s'est refermée vivement sur l'insecte, toutes les glandes de sa surface entrent en activité et sé^ crètent un suc qui se déverse sur lui et l'imprègne de son humeur aigre. Les pièges des Sarracenia et des Nepenthes agissent comme des trébu- chets : le bord de l'urne, près duquel se trouve le sucre, est lisse; les insectes glissent, sans pouvoir se retenir, et ils tombent dans un liquide corrosif qui occupe tout le fond de l'appareil. Alors, se produit un phénomème analogue à celui de la digestion chez les animaux. On sait, en effet, que chez ces derniers, cet acte consiste es- sentiellement dans le changement des matières albuminoïdes insolubles, en principes liquides et dillusibles. Cette transformation est opérée par les sucs de l'estomac, au moyen de l'action d'un ferment, lu pepsine, agis- sant en présence d'un acide, Vacide chlorhijdriqne. Or, aujourd'hui, l'on a, sinon la preuve, du moins des indices, de la présence de ces divers élé- ments ou de leurs équivalents, dans le liquide que les plantes carnivores excrètent pendant la période d'activité. C'est en cela que réside la valeur des récentes découvertes de la science. Cependant l'on ne connaît rien encore des procédés chimiques de la digestion végétale; on a constaté seulement le fait de la liquéfaction des matières azotées : AI. Balfour a donné à une Dionée, le 1"' juillet, un petit morceau de viande; le 18, il était faiblement entamé, mais le 23, il était réduit en bouillie; le 24, presque tout était absorbé, et le 25, il ne restait plus que de minces petites plaques non suffisamment transformées. M. Clarck a offert à im Drosera une mouche trempée dans du citrate de lithium, et quelques jours plus tard, l'analyse spectrale faisait reconnaître ce métal dans tous les organes de la plante, jusque dans les organes floraux. Certaines substances sont indigestes pour la plante et spécialement le fromage, l'huile, la graisse, l'urée; il est facile de voir qu'après leur absorption, la plante devient malade et l'on s'aperçoit bientôt que les feuilles coumiencent à se flétrir. Bien plus, on a constaté des cas réels BIBLIOGRAPHIE. 235 d'indigestion, qu'on a pu arrêter en enlevant avec les doigts la nourriture donnée en excès. Enfin, l'on sait que les pièges de la Dionée sont par- faitement secs, quand ils sont ouverts et disposés pour la chasse; or, si la fermeture est provoquée par une substance inerte, comme une paille ou une petite pierre, aucune sécrétion ne se produit et le piège se rouvre après vingt-quatre heures; vienne, au contraire, une proie vivante ou un morceau de chair fraîche, l'appareil se ferme, la sécrétion commence et se produit de plus en plus abondante, au point de s'épancher au dehors : les lobes ne s'écartent que lorsque la digestion est achevée! La durée des digestions varie avec les plantes, la nature des aliments et diverses circonstances : le Drosera binata rend transparent en huit ou dix heures le blanc d'œuf qu'on lui a servi. Chacun des repas de la Dionée se prolonge de huit à trente jours, et M. Dalfour a compte vingt- quatre jours pour l'ingestion d'une grosse mouche bleue. Pendant ce temps et quelques jours après, la feuille reste dans un état visible de tor- peur ; au surplus, M. Canby a constaté que chaque feuille de Dionée ne peut accomplir qu'une ou deux digestions et qu'elle meurt fatalement, soit pendant, soit après une troisième tentative. La liquéfaction des matières azotées et leur absorption sont donc in- contestables; mais il reste à établir expérimentalement qu'elles contri- buent réellement à la nourriture de ces plantes. Jusqu'ici, nul n'a dé- montré l'utilité, et encore moins la nécessité pour elles, d'une alimenta- tion animale. Tout en constatant le fait de la digestion, il faut reconnaître égalenient que, dans le mucus qui entoure les animalcules gisant sur les feuilles, on y voit, au microscope, des bactéries et des cellules de ferment, c'est-à-dire les preuves de la décomposition de l'insecte. Ne faudrait-il voir dès lors dans le phénomène qui nous occupe, qu'un mode particulier pour la plante de se débarrasser d'un corps qui la gène et qu'elle peut s'assimiler? Dans l'état actuel de la théorie, on peut donc admettre seu- lement que le pouvoir insecticide fournit aux végétaux ((ui en sont pour- vus, un surcroît de matières azotées. Telles sont les conclusions de la première partie du mémoire de M. Ed. Morren. Nous nous sommes eflorcé de l'analyser fulèlement, en le dé- pouillant toutefoisdestermes techniques et en ne faisant qu'effleurer les questions de physiologie végétale. II. — JOURNAUX ET REVUES (Articles se rattachant aux travaux de la Société) i.a Ba»)s^e-coiir . (li, boulevard Poissonnière.) N" 1"'', 15 février. — Un nouveau journal vient de paraître sous ce titre. Il se propose de donner les indications les plus minutieuses sur le gouvernement de la basse-cour et de tout ce qui en dépend de près ou de ^36 SOCIÉTÉ d'acclimatation. loin. Les animaux et oiseaux à acclimater seront aussi de sa part l'objet d'études complètes. Nous ne pouvons que souhaiter la bienvenue à celte publication, et désirer vivement qu'elle réalise son programme. Bulletin d'inseetologic a^rirole. (59, rue Monge.) N" 4. — Leçons élémentaires d'entomologie (suite), par M. H. de la Blanchère. — Les chenilles du prunier {prunes d'Agen), dans le Lot-et- Garonne, par M. Bissière. Bulletin «le la Société des agriculteurs de France. (1 , rue Le Peletier.) N" 3, 1"^' lévrier. — M. Maurice Girard : Nouveaux procédés contre le phylloxéra. N" 4, 15 février. — M.Victor Borie : Le commerce des grains. — Marquis de Montlaur : Etat du bétail dans le département de l'Allier. i.a Chasse illustrée. (Firmin-Uidot, rue Jacob, 56.) N" 7, 12 février. — M. H. de la Blanchère fait connaître la formule de diverses pâtes pour la nourriture des faisans, dont l'une lui a élé indiquée par le meilleur faisandier du .Jardin : L Riz bien cuit, cerfeuil, chicorée sauvage, millet, cœur de bœuf cru, œufs durs avec la coquille, mie de pain, fromage blanc, chènevis. Pilez, réduisez en pâte mouillée de lait, si besoin est; moulez en forme de vers de 7 à 8"™ de long, au moyen d'une seringue munie d'un ajutage convenable. En faire peu à la fois pour ne jamais donner de vers aigris. II. Viande de bœuf cuile, œufs durs et leur coquille, chicorée sauvage. III. Cœur de bœuf cru, œufs durs etcoquilles, mie de pain, salade, persil. IV. Cœur de bœuf, œufs durs et coquilles, mie de pain, salade, sel, millet. N° 8, 19 février. — L'élevage des faisans en Angleterre, par M. C. B. Dilman. La Musaraigne, par 31. C. d'Amezeuil. N" 9, 26 février. — Le faisan doré (article humoristique), par M. E. Leroy. Comptes rendus hebdomadaires de l'Académie des sciences. (Gau- thier-Villars), 55, quai des Grands-Augustins. N''9, 28 février. — Note de M. Heckel, sur le mouvement dans les poils du Drosera rotmulifolia. L'Explorateur géographique et commercial. (24, passage Colberl.) N" 53, 3 février. — Commission de géogra})hie commerciale. ■ — Notre confrère, M. Ed. Renard, revendique l'honneui' d'avoir fait connaître, le premier, le bambou carré. Journal d'agriculture pratique. (26, rue Jacob.) N° 6, 10 février. — E. A. Carrière : Le câprier sans épine. Cette es- pèce introduite en France, en 1866, par M. le docteur Turrel , délégué de la Société d'Acclimatation, à Toulon, a été apporté par lui de Mahon, où elle croît spontanément dans les murs des fortifications et dans les rochers calcaires. Il y a un immense avantage à la substituer BIBLIOGRAPHIE. 237 au câprier épineux, puisqu'elle est tout aussi vigoureuse et aussi pro- ductive, et qu'elle n'a pas le grand inconvénient de pi(iuer ou de blesser les gens qui se livrent à la cueillette des câpres. Il en est de même au point de vue horticole, les fleurs et le feuillage étant aussi beaux et aussi grands chez les deux formes. N" 8, 2i février. — J. M. de Lagorsse. Les vignes et les vins de l'Al- gérie. On ne comptait en 1858, dans les trois départements de l'iMgérie, que 4374 hectares de vignes ; il eu existe aujourd'hui près de 18 000. La fabrication du vin a naturellement suivi la même progression : dans l'es- pace de huit ans, de 1866 à 1874, elle s'est élevée de 99 000 hectolitres à 230 000. Il y a eu, dès le début, une tendance chez les vignerons algériens à choisir les plants lins, mais il ne parait pas que les espérances, que leur avait pu faire concevoir la bonté du climat, se soient réalisées. Le carbenet du Médoc , le pinot de Bourgogne , le gamay du Beaujolais, n'ont occasionné que des pertes aux propriétaires qui les ont importés. Ce qui a le mieux réussi, ce sont les cépages que l'on a fait venir du Gard, de l'Hérault et du V^ar : les aramon, les cari- gnan, les morestel, les terret-bourret, les aspiran, les espar, les grena- ches et les autres cépages du midi. Le rendement de la vigne en Algérie peut atteindre iO à 50 hectolitres par hectare. Peu de maladies sévissent sur les vignobles; les cas d'apo- plexie sont rares; l'oïdium ne cause pas de grands ravages et l'on en a facilement raison par le soufrage ; la coulure est rare, sauf pour le gamay ; enfin, le phylloxéra n'y a pas apparu. Les vins de liqueurs sont d'une excellente qualité; les vins blancs des environs de Bône et de Douera, ainsi que les vins de dessert, secs et doux, de Médéah, ont obtenu des récompenses méritées à l'exposition univer- selle de Vienne, en 1873. Ou cite également comme ayant de l'avenir, les vins de Milianah, de Tlemcen et de Mascara. Nous pensons, comme M. de Lagorsse, que les vins de l'Algérie sont appelés à jouir d'un renom bien mérité. Si leur réputation n'est pas en- core faite, cela tient, connue il le constate avec raison, en premier lieu, tantau mauvais choix des cépages qu'à leur association peu intelligente, et en second lieu, à des procédés défecteux de vinification. La culture de la vigne apportera, nous en sommes convaincu, de grands éléments de richesse à notre belle colonie; mais il faut pour cela que le prix de la main-d'œuvre agricole s'abaisse, et surtout que la colonisation prenne un essor plus actif : la vigne a trop besoin d'être protégée contre les dé- prédations des indigènes et contre la dent des troupeaux, pour que sa culture ne soit, pendant quelques années encore, circonscrite dans les régions où la population européenne est la plus dense. Le Word-Est. (Troyes, 41, rue Notre-Dame.) N°s 2 et 3, 15 janvier et 1'' février. — M. E. Lambin. Les légumes nouveaux de 1874 et 1875. 1° 1874 : l'Épinard monstrueux de Viroflay; 238 SOCIÉTÉ d'acclimatation. les Haricots : nain blanc unique sans parchemin, chocolat, comte de Vougy, intestin; le Poireau monstrueux de Carentan ; les Pommes de terre : farineuse rouge, prolilique de Pireese, incomparable; Early rose. 2° 1875 : les Haricots : beurre du Mont d'Or, Bicolore d'Italie, Jaune à rames, Jaune hàtif, de Mac-Millan, d'Aix nain, Sabre nain très-hàtif de Hollande, Valentine ; les Pommes de terre : BrowncWs Beaiity, Marjolin Têtard, Roi des Flukes, Princesse, Caillou blanc {Pehble white). Ruban rouge; les Pois : Invincible de Kent, Sabre, Bijou de Carier (White Gem); les Navets : Jaune de Montmagny et Gris de Luc ; la Chicorée Witloef. N" 4, 15 février. — MM. Ballet frères : arbres et arbustes d'ornement à cultiver : Pécher à feuille pourpre; Coriioîiiller à feuille panachée. lia ivafuro, revue hebdomadaire illustrée. Rédacteur en chef, M. Gaston Tissandier. (G. Masson, 17, place de l'Ecole-de-Médecine). N» 140, 6 février. — M. G. Pennetier : de l'utilité des corneilles. — M. G. Tissandier : l'accroissement de la richesse agricole en France. N" lil, 12 février. — M. Maurice Girard : curiosités zoologiques delà mer. — M. J. Poisson : VHovenia rlulcis et VAnacardium occidentale. N° 1 i3, 26 février. — Le concours agricole au Palais de l'Industrie, par M, Maurice Girard. Revue Britannique, SOUS la direction de M. Amédée Pichot (50, boule- vard Haussmann). N" 2, février. — La question du déboisement (Edinburg review). Le chemin de fer de la Soie par G. d'Orcet. — A la dernière séance de la Société de Géographie, M. Cotard, ingénieur civil, a exposé, au nom de M. de Lesseps, le projet d'une grande ligne de chemins de fer, qui serait appelée à faire une concurrence redoutable à la colossale entre- prise qu'il vient à peine d'achever : C'est à Orenbourg, à l'extrémité des voies ferrées européennes, que se relierait une grande ligne de raccor- dement allant rejoindre à Peshawer l'immense réseau déjà construit par les Anglais dans les Indes. Cette création, d'après 31. G. d'Orcet, serait incontestablement très-profitable à la Russie, mais elle ne le serait aux intérêts français que si les produits de l'Inde, après avoir traversé la Russie, passaient en transit par la France pour arriver en Angleterre. Or, cela ne se pourrait que tout autant que ces deux pays seraient réunis par un tunnel ou par une chaussée à ciel ouvert; autrement et dans l'état actuel, les marchandises de l'Inde, après avoir traversé la Russie et l'Al- lemagne, iraient s'embarquer à Ostende. M. G. d'Orcet préférerait à ce projet, celui qui avait été patronné par M. de Beust et qui, au lieu de se relier au réseau russe à Orenbourg, s'y rattacherait par Tauris, et suivrait la vallée de l'Atrek, pour atteindre de là Caboul et Peshawer. Cette ligne partirait du banc de Varne, en plein détroit du Pas-de-Calais, passerait par Paris, Bàle, Novi, Constan- BIBLIOGRAPHIE. 239 tinople, Brousse, Angora, Asterabab, Hérat, Caboul cl, elle aboutirait, enfin à Peshawer. Il y a vingt ans, ce projet aurait pu être considéré comme le plus irréalisable des romans; mais aujourd'bni, c'est moins une nouvelle ligne à créer qu'un certain nombre de points encore isolés à raccorder. — Chronique scientifique par M. Octave Sachot : — Destruction des ar- bres par l'écorcement en Australie ; décortication à la vapeur des bois secs ; coloration artificielle des bois sur pied; un hybride du bélier et de la chèvre (voir Chronique de la Société, n" 25); domestication de l'autruche au Cap (voir Chronique, même numéro). Revue «les eaux et forêts. (13, rue Fontaine-au-Rûi.) N" 2, février 1876. — Expériences sur les écorces de chêne, propres au tannage (suite) . Revue hofticoic. (26, rue Jacob.) N" 3, 1" février 1876. — M. B. Verlot : le Nutiallia cerasiformis. Hosinée arbustive de la Californie, récemment introduite dans les cul- tures françaises et même européennes, dont l'aspect rappelle assez exac- tement l'amélanchier botryapium. — M. Gagnaire : quelques nouveaux légumes d'Amérique : CiCS légumes nouveaux ou peu connus proviennent de la collection importée des États-Unis, par M. A. de Lentilhac aîné, avec \a. tomate Tropluj aiVoignon Cataioissa, savoir : lés Pois précoces de Géorgie; Mark et Peas; mac Lolland; longs Poods; Tom Thumb; les Ha- ricots Valentin et Annie; enfin la Citrouille Boston Squash. Cette cucurbi- tacée serait, d'après M. Gagnaire, du plus haut mérite culinaire : son fruit est de grosseur moyenne, rond dans la partie la jdus renflée et se termine en pointe arquée aux deux extrémités. Peau de couleur ardoisée, maculée jaune et vert, très-dure. Chair jaune foncé, très-sèche, mais fondant entièrement par la cuisson, sans laisser la moindre trace de fi- laments; elle deviendrait alors sucrée, très-bonne et pouvant être con- sommée de plusieurs manières. N» 4, 15 février. — M. Carrière : deux Bégonias nouveaux. — M. du Breuil : le Néflier du Japon comme arbre fruitier de grande culture. Revue uiaritiine et coîonîaHe. (Berger-Levrault, 5, rue des Beaux- Arts). 173"= livraison, février 1876. •— Chronique. Résumé des travaux de la Commission de surveillance de l'exposition permanente des Colonies, pendant les mois de novembre et décembre 1875. La Commission a reçu quelques communications sur le china-grass et sur le prix courant des fibres de cette plante (voir la Chronique de notre Société, n" 27). La question de l'exploitation et de la vente des bois de la Guyane a également appelé l'attention de la Commission : Le Wacapou, celte magnifique essence, plus belle de nuance que nos vieux chênes et 24-0 SOCIÉTÉ d'acclimatatio>'. si propre aux sculptures et à l'ébénisterie de luxe; l'Augélique, qui est recherché pour les constructions navales et qui se prête admirablement à la confection des boiseries et des parquets ; il ne joue jamais et il a une grande richesse de tons. Il est donc présumable que ses qualités et son abondance le feront rechercher par nos architectes décorateurs. liC Sud-Est, journal agricole et horticole. (Grenoble, 1, rue des Prêtres.) N" 1, janvier i876. — Docteur Cénas. Notes sur quelques variétés de Pommes de terre, rares, nouvelles ou peu connues : Docteur Rampai, belle Marianne, Reine-Blanche, Riz de M. Colas, des Pyrénées, Tarbé- sienne, rouge de Wattoncourt, rouge de Hollande, rouge longue de Hol- lande, Early rose, Gayet, prince of Wales, Confédérée, England fair beauty, des Vosges, de San-Francisco, Blanchard, Bigarrée de Californie, Arédarès, Canada red . III. — PUBLICATIONS NOUVELLES. Hi!!itoire physique, naturelle et itolîtîque «le :vin, et becqueter chaque graine jusqu'à la dernière, surtout celles du houx. J'essayai à cette époque, et j'ai essayé de nouveau depuis, beaucoup d'autres graines et fruits sauvages, et j'ai pu me con- vaincre que les faisans et canards s'accommodent on ne peut mieux de ce genre de nourriture que j'emploie presque exclu- sivement depuis queh(ues années pour les adultes, réservant le sarrazin et autres grains seulement pour l'époque de la ponte chez les reproducteurs, pour l'élevage des* jeunes et aussi pour la saison où nous n'avons plus de graines ni de fruits sau- vages. Ce procédé m'a permis de nourrir, sans grands frais, d'assez noml)reux faisans, et de les livrer avec quelque béné- fice dans des conditions de force, de santé et de beauté dont aucun acheteur ne m'a encore fait de reproches. J'ai le projet de faire sécher des glands cette année (1875) et de les faire moudre au printemps, à l'époque de l'élevage, au fur et mesure du besoin. Je pense que cette farine de gland, employée, dans des proportions que m'indiquera l'expérience, à la composition de la pâtée des faisandeaux, sera une substi- tution avantageuse, liygi('nique et économique, à d'autres sub- stances que l'on emploie. Peut-être réussirai-je par ce mode d'alimentation, convenabh'ment gradué pour y accoutumer les ])etits, à les préserver de certaines maladies, surtout du dé- voiement et des vers de toutes sortes que je n'ai jamais obser- vés chez mes oiseaux devenus grands et forts, lorsqu'ils ont été accoutumés à se nourrir de glands. A l'occasion du gland, j'ajouterai encore que ce fruit sau- KLEVAGE DES OlSEAl'X DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 249 vaf40, jusqu'ici dédaignt! et presque abandonné, me semble pouiianL digne de fixer l'atlention et peut rendre des ser- vices par son emploi. Jusqu'à nos jours on ne l'a guère utilisé que pour les porcs qui le mangent médiocrement. J'ai voulu savoir si d'autres animaux l'accepteraient comme nourriture, non unique et exclusive, mais dans des proportions qui pour- raient diminuer d'autant la dépense que représente la masse des aliments habituels. J'ai donné bien souvent des glands à mes chevaux ; ils les mangent très-bien et n'en sont nullement incommodés. Dans les ann(''es de disette d'avoine, une ration de njands ne pourrait-elle pas suppléer avantageusement cette céréale destinée à la race équine? Les moulons sont très-1'riands des glands, et dans notre bocage, ce sont eux surtout qui les ramassent et s'en nourris- sent le mieux lorsqu'on les mène aux champs. Les rats des champs ou campagnols et les mulots les entassent sous terre et en font leui- provision d'hiver. J'ai engagé des amis et des voisins, possesseurs de lapins, à leur donner des glands. Tous ceux qui ont suivi ce conseil s'en sont très-bien trouvés, et leurs lapins, devenus très- IViands de glands, ont acquis rapidement un degré d'embon- point et de qualité très-remarquable, si bien que, dans ma localité, la récolte des glands devient chaque année l'objet d'un petit commerce, qui tend à se développer de proche en proche. J'ai essayé aussi de donner des glands à la volaille. Les ha- bitants de ma basse-cour les ont passablement mangés, non comme nourriture unique, mais comme aliment supplémen- taire. Seulement j'ai remarqué qu'ils ne s'acharnent pas, comme le faisan, à en becquetei' les Iragments et à en réduire le volume pour les avaler plus facilement, sans doute parce qu'ils n'ont pas le bec aussi dur ni la même rusticité que le faisan. Pour que les poules avalent bien le gland, il faut qu'il soit divisé en morceaux assez menus pour rendre sa déglutition facil(\ Aussi, dans ce but, j'ai proposé la construction d'un p(3til appareil, aussi peu coûteux que possible, pour couper les glands et les amener au volume que l'on désire. Le gland, s'il 250 SOCIÉTÉ d'acclimatation. était pile an lieu d'être coupé, noircirait et serait mal accueilli par les oiseaux qui le laisseraient se perdre sur le sol. La pomme de terre, dont le prix moyen est bien inférieur à celui des céréales, cuite et écrasée à sec avec du son est une excellente nourriture parfaitement acceptée, et peut servir à varier l'alimentation. Je donne donc, dès que l'âge des oiseaux et la saison le permettent, des pommes de terre avec le son. J'y joins aussi des glands et des graines sauvages, auxquels j'ajoute de la verdure toujours fraîche. Si le temps est humide et froid, si le plumage un peu hérissé de vos oiseaux vous fait supposer qu'il leur faut du grain, donnez-leur-en un peu, mais ménagez cet extra pour les mo- ments nécessaires, surtout pour la saison où vous n'aurez plus de glands, ni de graines champêtres, ni de pommes de terre. D'ailleurs, ayez soin d'accoutumer, de bonne heure et gra- duellement, vos élèves, faisans et canards, à connaître ces di- vers aliments et à s'en nourrir. Principes généraux cV hygiène et (V alimentation. — Si vous avez quelques sujets débiles, ou nés dansl'arrière-saison, met- tez-les dans un compartiment où vous les soignerez comme l'exige leur âge ou leur santé, sans que les plus forts puissent les battre ni leur ravir la nourriture plus choisie que vous leur destinez. Si vous avez une chambre d'élevage, c'est l'occa- sion de l'utiliser comme je l'ai expliqué plus haut. Vous réus- sirez ainsi très-bien à conduire à bonne lin des élèves que, difleremment, on est presque sûr de perdre après leur avoir prodigué des soins coûteux. S'il fait un temps humide, ramassez ces petites hélices qui sont très-abondantes autour des prés ; écrasez-les un peu, si elles sont trop grosses, et jetez-en à tous vos faisans, qui se- ront enchantés de cette aubaine qui leur procure de la nourri- ture et le calcaire nécessaire à la formation et à l'entretien des os. J'ai essayé du tourteau de noix concassé; les faisans le mangent parfaitement. Ils mangent d'ailleurs à peu près de tout : les insectes, les vers de terre, les souris, etc., sont pour eux un vrai régal. N'oubhcz pas la coquille d'huître pilée, mise de temps en temps dans un coin de la volière, et du sable qu'il ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. 251 faut renouveler lorsqu'il est trop sale. Tenez toujours l'eau fraîche, donnez tous les jours de la verdure et entretenez le plus possible la propreté dans vos volières. Grâce à ce mode d'alimentation et à ces principes d'hygiène, vous n'aurez presque jamais de malades dès que vos faisans auront dépassé trois ou quatre mois. L'hiver, pendant les grands froids, mes faisans ne se tiennent jamais dans l'intérieur de la volière; ils s'abritent seulement sur le sable sec de leur terrasse couverte pour y recevoir le soleil levant, se sécher et se poudrer. Ils ne paraissent nullement souftVir de la gelée et du givre qu'ils portent fièrement sur leur manteau de phime. Lorsque Teau de leur bassin est gelée, je fais casser la glace dont ils man- gent volontiers les fragments pour se désaltérer. Je les vois également becqueter la neige lorsqu'elle survient, et je n'ai jamais remarqué qu'ils en éprouvassent aucune conséquence fâcheuse. ÉLEVAGE DU COLIN Je crois utile de faire connaître aux éleveurs ma pratique et mes observations relativement au Colin. Cet intéressant oiseau me semble très-facile à élever. Ce que je redoute lo plus pour lui ce sont les orages qui perdent des couvées entières; j'es- père en être préservé désormais par mon innovation de nids en résine. Il est à craindre aussi que les poules couveuses, qui très-souvent après avoir bien réussi leur couvée ne recon- naissent pas pour leurs enfants de si petits êtres, ne les tuent et parfois même ne les mangent. Aussi toute poule qui s'est rendue coupable d'un semblable méfait doit-elle être marquée pour l'année suivante, afin de n'être pas employée à couver des colins ; à celles-ci je mets un anneau de fer à la patte. Celles qui ont bien couvé et élevé leurs colins doivent également être distinguées et je leur mets dans ce but une bague de cuivre ; on peut, en toute sûreté, leur confier des colins chaque année. Généralement les poules les plus petites, à duvet soyeux, à pattes courtes, à l'œil doux sont les plus aptes à conduire et à adopter les petits colins. Les colins préfèrent les nymphes de fourmi, les plus pe- ^5i2 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lites, parce qu'ils les avalent, plus facilement. Je n'oublie point non plus de leur donner de la graine de foin. A l'Age de huit jours ils commencent déjà à manger du millet, et, entre vingt- cinq et trente jours, ils peuvent à la rigueur se passer de nym- phes de fourmi. A cet âge je transporte les colins de leur boîte à élevage dans la grande volière à petites mailles, où je les conserve jusqu'à leur départ. J'ai seulement la précaution de placer la poule, leur mère, renfermée, au milieu d'eux, sous une geôle ou cage d'osier, dans la partie abritée, et, lorsque j'ai une famille plus jeune à y transporter à son tour, j'ai soin d'enlever la poule précédente et de mettre en sa place la poule mère de cette nouvelle famille. De cette façon les nouveaux venus se tenant de préférence auprès de leur mère sont protégés par elle et ne sont pas battus par les aines, ces derniers étant trop chagrins du départ de leur vé- ritable mère qu'ils voient remplacée par une autre poule dont ils observent les gestes à distance respectueuse. Je procède ainsi pendant toute la durée de l'élevage. Par là je réussis à loger tous mes colins de même année dans une même volière, et je leur laisse très-tard, comme compagnie, la dernière poule qui reconnaît et réchauffe, dans les mauvais jours, ses petits encore sensibles au froid. Le spectacle d'un cent de colins, vivant ainsi en bon accord , est charmant à voir. Ces oiseaux semblent très-sociables et se plaisent ensemble. Ils ne sont pas sujets aux maladies. Je les nourris avec du millet, du sarrazin et une grande quantité de verdure. ÉLEVAGE DE DIVERS OISEAUX J'élève quelques canards de la Caroline ; leur éducation est lacile, surtout quand la cane couve et conduit elle-même ses petits. Je ferai remarquer que les petits provenant de la pre- mière ponte, couvés et menés par une poule, ne réussissent pas beaucoup à s'élever, parce qu'ils ne comprennent pas sans doute le langage de la poule et ne savent pas s'accoutumer à prendre les aliments qu'elle les invite à manger ; ils périssent en grande partie d'inanition au bout de quelques 'ours. La ÉLEVAGE DES OISEAUX DE GIIASSE ET DE VOLIÈRE. "Ibo leiJtille d'eau me semble indispensable pour réussir dans l'éle- vage de ces jolis palmipèdes. Du reste, leur nourriture est la même que celle des faisans. J'ai parlé déjà de mes tentatives d'élevage des cailles et per- drix, je n'ai rien à ajouter sur ce sujet. Je pense qu'on pour- rait réussir à en repeupler les chasses en faisant couver leurs œufs sous des poules et en abandonnant la couveuse et ses petits en pleine liberté ; mais il faut pour cela posséder une propriété vaste et bien gardée. REPRODUCTION J'ai soin de toiijoui's conserver comme reproducteurs les jjlus beaux élèves des premières couvées ; je les marque de très-bonne heure à la patte, à l'aide d'un fil solide. Dès le mois de décembre je les installe dans le logement où je me propose de les faire pondre. Jusqu'au 8 mars environ, je les nourris comme les autres ; mais, vers cette époque et même dès le premier mars pour les faisans argentés, j'ajoute à la nourri- ture commune un peu de chènevis mêlé chaque matin au sar- razin, et chaque matin aussi je donne un mélange de pain et de chènevis pilé avec un grain de sel et des œufs durs; le toutbien mêlé ensemble et sans eau, maisje continue toujours la nourriture ordinaire : glands, pommes de terre avec son, et surtout verdure. J'obtiens ainsi des œufs abondants et gé- néralement bien fécondés, surtout quand les femelles ont été produites chez moi. Celles que je me suis procurées venant du dehors n'ont jamais pondu autant que les miennes et n'ont jamais été aussi grosses. J'attribue les bons résultats obtenus dans le premier cas à mon sysième d'alimentation. Depuis que mes faisans sont nourris de glands, je n'ai jamais observé, comme auparavant, la chute du rectum lors de la ponte des femelles. Cette lésion me faisait perdre tous les ans quelques pondeuses et diminuait de beaucoup la quantité des œufs. J'ai noté depuis plusieurs années que les faisans dorés reproducteurs pondent davantage, et que leurs œufs sont mieux fécondés, dans une grande volière que dans une petite. ^54 SOCIÉTÉ d'acclimatàtîon. C'est le contraire pour les argentés, les ordinaires et les colins. (Ces derniers chez moi sont logés par couple dans une petite boîte de moins de 1 mètre cube.) Mais il est avantageux de cou- pler lesfaisans reproducteurs et de les installer de très-bonne heure là où on veut les voir reproduire. Les vieilles femelles pondent un peu plus tôt que les jeunes. Je ne garde jamais plus de deux ans un faisan mâle ordinaire; les mâles de l'année me paraissent plus ardents. Les poules faisanes ordinaires, au bout de trois ans, ne me paraissent pas mériter d'être gardées plus longtemps avec profit. Il est bon de conserver les femelles de colins qui ont résisté au chagrin de voir enlever leurs œufs et qui n'ont pas cédé au besoin de couver. J'ai d'abord laissé couver mes femelles de colins, qui sont, de leur nature, excellentes couveuses, mais elles ont toujours péri sur leurs œufs avant le terme ; en outre, dès qu'elles cou- vent, elles ne donnent qu'un nombre très-limité d'œufs. D'un autre côté, lorsque j'ai voulu leur laisser les produits de leur ponte qu'elles amassaient dans un nid et que je venais à les enlever pour ne pas les laisser couver, les pauvres mamans étaient prises d'un chagrin tellement violent que, plusieurs fois, j'ai perdu des femelles qui se laissaient périr de faim et de marasme. J'en suis arrivé à conclure qu'il vaut mieux ne jamais laisser d'œufs dans la boîte qu'habite le couple de colins. A mesure qu'un œ.uf est pondu je l'enlève et je le ren- ferme dans une boîte pleine de son. La pondeuse se dépite bien un peu d'abord, mais bientôt elle se console et se remet à pondre pendant très-longtemps, très-régulièrement, et elle n'est plus reprise, par ce moyen, de l'envie, souvent mortelle, de couver. Plus de quatre cent cinquante œufs de colins, pondus chez moi, ont élé clairs par suite de la consanguinité de leurs au- teurs, qui se trouvaient frères et sœurs. Un de mes confrères, M. le docteur Grazais, de Guérande, a eu la bonne idée de découpler des colins que je lui avais vendus l'année dernière et de les marier avec des sujets qu'il possédait d'avance. Le résultat do l'absence de consanguinité dans ce cas s'est dé- ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. "255 voilé dans toute sa vérité: M. Grazais a obtenu des œufs par- faitement fécondés et possède aujourd'hui une nombreuse famille déjeunes colins, CONCLUSION Mon but, depuis plusieurs années que je me suis livré à l'aviculture, était de découvrir le moyen d'élever des fai- sans en quantité illimitée et avec des frais modérés n'in- terdisant pas tout bénéfice, et d'indiquer la création possible, pour l'alimentation publique, d'une ressource compensatrice de la disparition croissante du gibier. L'étude et la pratique de l'acclimatation des oiseaux exotiques auraient vraiment manqué leur destination si elles ne parvenaient qu'à produire, à un prix de revient très-onéreux et en petite quantité, les oiseaux de volière destinés, dans un avenir prochain, à rem- placer le gibier indigène qui tend à disparaître. Dès le com- mencement de ma pratique j'ai donc visé à produire, facile- ment et à bon marché, une quantité aussi grande que possible de faisans et autres volatiles. J'espère y parvenir, et je suis convaincu que si les amateurs de ces jolis et excellents oiseaux ne craignent pas de faire, en grand, les frais d'organisation né- cessaires et veulent suivre la méthode et les procédés que j'ai exposés et que je pratique sur une petite échelle, ils obtien- dront des résultats avantageux qui leur donneront un ample dédommagement de leurs épreuves. En même temps ils au- ront rendu un précieux service à l'alimentation publique en lui créant Une ressource nouvelle et très-appréciée. L'étude et la pratique ultérieures viendront certainement modifier et améliorer mon expérience ; mais dès aujourd'hui je puis in- diquer un but utile et les moyens de l'atteindre. Mes observations, surtout celles qui se rapportent à l'an- née 1875, m'ont conduit aux conclusions suivantes : Les ma- ladies seules, surtout les vers du larynx, ont pu réduire aux dessous de mes espérances le total de mes élèves arrivés à un entier développement. Malgré de médiocres résultats, je n'en persévère pas moins dans ma conviction que mon %ij SOCIÉTÉ d'acclimatation. principe est bon et sûr. Car, en récapitulant le nombre des naissances que j'ai obtenues, je constate que les décès ont eu lieu surtout à l'Age quasi-adulte, alors que les oiseaux étaient en partie maillés et avaient par conséquent traversé toutes les crises si funestes des premiers âges. L'humidité des volières, principalement quand la saison est froide et pluvieuse (ce qui a eu lieu à la lin de juin et pendant tout juillet de 1875), me semble être la cause effective, peut- être unique, du développement des vers laryngiens et aussi, je suppose, des autres affections dont j'ai eu à me plaindre. J'espère toujours que la science parviendra à découvrir un moyen prophylactique ou un remède efticace contre ces fâ- cheuses maladies. Je crois que si l'on ne craignait pas de faire les frais nécessaires pour préserver complètement les oiseaux du froid et de l'humidité jusqu'à l'âge de quatre mois, on leur épargnerait la plupart des maladies, et qu'une fois qu'ils seraient entièrement maillés et adultes, ils pourraient braver toutes les intempéries et leurs etfets funestes. Je me propose, pour mon compte, d'utiliser peu à peu mes ressources à la construction de logements nouveaux très-spacieux. J'y réuni- rai toutes les conditions nécessaires pour préserver de l'in- fluence des variations de température et d'hygrométrie, quan- tité de (aisans et autres oiseaux que ne me permettent pas de loger ni d'installer convenablement mes volières devenues trop étroites. Je veux arriver à prouver que le total des élèves que l'on peut obtenir, qu'ils soient destinés à repeupler les chasses ou à remplir les volières, n'a pour limites que la volonté de l'éle- veur, l'emplacement dont il dispose, la somme d'argent qu'il veut consacrer à son entreprise et dans de certaines propor- tions, les maladies et accidents dont on ne peut absolument se préserver. Un jour, je l'espère, nous pourrons voir le faisan orner nos marchés et nos tables aussi abondammentau moins, et non moins agr-éablement, que la perdrix et ses congénères l'ont fait jusqu'à présent. Je viens de divulguer ce que quelques personnes ont cru être un secret. Je le livre avec plaisir à tout le monde. Je souhaite ÉLEVAGE DES OISEAUX DE CHASSE ET DE VOLIÈRE. ^2bl qu'il soit profitable à tous, et que de nombreux imitateurs suivent mon exemple et parviennent à faire mieux que moi. Je serai toujours heureux de les voir visiter ma modeste in- stallation et adopter mes principes qui sont la conséquence de mes observations. Ils contribueront ainsi à l'œuvre de progrès dont notre Société d'Acclimation s'est toujours montrée la sentinelle avancée. EeicultaUosi its-ntïquéc nu itoâgi^ems»^ do SS'33. Avril kl. Mi JOURS. "20 :>0 i'j 8 'J !l 14 15 16 "22 ESPECE3. Faisans argentés. Colins. Canards carolins. Culins. Faisans ordinaires. Faisans dorés. Colins. Faisans argentés. Faisans ordinaires. Canards carolins. Colins. Faisans argentés Faisans dorés. Faisans ordinaires. Colins. Colins. Colins. Faisans argentés. Faisans dorés. ^ ,-, o O O o 5G GO 10 2[) 4'J 20 23 10 48 10 ai) 21 50 10 ^20 3= SÉRIE, T. III. — Avril 1876. — . to Mai . Id. 1(1. Id. Id. Id. Id. Id. Id. .1 n i n . !d. Iil. Id. Id Id. Id. lyj ■rj O o a S ?= « p; 'fi s '^ 6 'S '^ =: f/: 'fi O Cj -- ■ _! 16-17 15 7 16 18 18 22 28 26-27 0 18 16 6 6 13 26 6 5 13 0 6 6 26 16 Parfaitement convés-, 43 œufs clairs parce que les Colins étaient frères et sœurs. 4 clairs , petits bien nés et vigoureux. Les autres œufs clairs, mémo cause , con- sanguinité. y œufs clairs, un petit mort dans la coquille. 3 œufs clairs, petits bien nés, vigoureux. Un œuf écrasé ])ar la poule, le reste clair. 15 œufs clairs. y œufs clairs, un petit tué par maladresse. Tous clairs ( le ma e est lilsdela cane). 2 œufs bons écrasés par la poule, le reste clair. 4 œufs clairs. I mort dans la coquille, 2 clan-s, petits vigou- leux. 15 œufs clairs, petits vigoureux. Tout le reste clair. l.c reste clair (2 petits écrasés par la |)oule dès le 1" jour, dans la boite à élevage). 7 œufs clairs. 3 œufs clairs, 1 mort dansla coquille (3 [)c- tits écrasés le 1" jour par la poule dans la boite). 17 258 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 'li Ùl m O o CJ tL] C t^ u g 1 ^ 5=1 1 Cû c^ MOIS. JOUllS. ESPÈCES. O 1* U) rj 3 2 OBSERVATIONS. o 8 o S C3 S '« O n z .^,_ C "^ r- <£ C (t: 'X m T3 O _0 _o Mai.... -28 Faisaus ordinaires. 28 Id. 22 20 8 œufs clairs. Id... 28 Colins. 28 Id. 2Î 4 1 écrasé par la poule, le reste clair. Juin . . 2 Colins. 21 Id. 0 0 La poule a laissé refroi- dir ses œufs, à cause des poux dont j'igno- rais l'existence, 5 é- taient fécondés. Id.. . 2 Faisans ordinaires. lu Id. 2(5-27 18 Le reste clair, petits moins vigoureux, 2 ont été tués par la poule après la nais- sance. Id. . . 7 Faisans dorés. IG Id. 30 13 Tout clair, 2 morts dans la coquille, 1 écrasé par la poule après naissance, 1 né in- firme et mort. Id... 7 Faisans argentés. 10 Juillet. 1 4 5 clairs, 1 disparu. Id... 10 Faisans ordinaires. 20 Id. 5 7 12 clairs, 1 mort dans la coquille. Id... 17 Colins. 40 Id. 0 0 Clairs, 2 ou 3 seule*- mcnt fécondés et morts dans la coquille. Id... 17 Faisans ordinaires. U Id. 11 2 Le reste clair, les pe- tits n'ont pas vécu. Id... l'J Faisans dorés. 4 Id. 11 1 3 œufs clairs , n'a pas vécu. Juillet. 3 Faisans ordinaires. 5 Id. 27 1 2 clairs, 2 morts dans la coquille, n'a pas vécu. Id... 3 Colins. 17 Id. 27 5 Le reste clair, tous les 5 élevés, 1 tué acci- dentellement lors- qu'il était grand. L'ORIGINE DU PIGEON VOYAGEUR RELGE Par M. IjA. PERRE »£ BOO Le Pigeon messager belge est incontesLablement le résultat d'une infinité de croisements qu'il serait extrêmement dillicile de définir avec exactitude. 11 nous fournit trois groupes de variétés que je désignerai sous les dénominations de race lié- geoise, race anversoise et race mixte. Les deux dernières variétés tendent à se confondre au point de s'identifier et ne forment plus guère qu'une seule et même espèce. Le Pigeon liégeois se distingue des autres types par ses formes mignonnes, par les plumes retroussées qui, en guise de jabot, ornent sa poitrine et lui donnent un cachet coquet et distingué. Il a le bec petit et très-court, orné à sa base de ca- roncules blanches peu développées. Ses yeux vifs et saillants sont encadrés d'un petit filet charnu blanc et ils brillent comme des rubis. Sa tête est convexe, comme dans tous les Pigeons voyageurs belges qui ont rarement la tête déprimée des car- riers anglais. 11 a le cou court et amplement garni de petites })lumes longues et étroites, à retlets métalliques. Ses ailes sont fort longues et reposent, par leur extrémité, sur une queue étroite et resserrée, composée de douze pennes rectrices su- perposées, de façon à ne laisser à la queue que la largeur d'une seule penne. Le Pigeon voyageur liégeois jouit en Belgique d'une répu- tation justement méritée, et, sous le rapport de l'élégance et des qualités instinctives, il n'a absolument rien à envier aux autres variétés. Le Pigeon voyageur anversois diffère principalement du Pigeon liégeois, par sa grande taille et par son bec qui est plus fort et plus long, les morilles de son bec sont aussi plus déve- loppées et plus tuberculeuses, ainsi que la membrane charnue :260 SOCIÉTÉ d'acclimatation. qui entoure ses yeux. Sa lar^e poitrine et la grande envergure de ses ailes, dont les rémiges s'étendent presque jusqu'à l'ex- mité de sa queue, sont l'indice d'un vol puissant et soutenu; car plus la carène du slernum d'un Pigeon voyageur est déve- loppée, plus il vole facilement. Ce Pigeon se distingue parti- culièrement par sa résistance à la fatigue, pendant les voyages de long cours. Sa tête convexe, large entre les yeux, se détache d'un cou vigoureux amplement garni de plumes à reflets soyeux, et sa queue étroite lui donne le cachet du vrai Pigeon volant des anciens. La race mixte forme un groupe dont chaque sujet exigerait une description spéciale; car Userait extrêmement difficile d'en trouver six sur cent qui aient l'exacte parité des formes. Cependant ils se ressemblent tous plus ou moins et ne diffè- rent entre eux que par le bec plus long ou plus fort dans un sujet que dans l'autre, par les caroncules nasales un peu plus ou un peu moins tuberculeuses ou développées, par la taille et par la coloration des yeux et du plumage, etc. Tous ont les mêmes caractères distinctifs du Pigeon voya- geur : formes arrondies et élégantes, plumage lisse et serré, bec orné à sa base de caroncules charnues plus ou moins dé- veloppées, yeux vifs et entourés d'un filet de chair blanche qui en rehausse encore l'éclat, tête convexe, tarses courts, grande envergure des ailes et queue étroite. Les extrémités démesurément longues, à l'exceplion de celle des ailes, sont considérées comme des défauts dans le Pigeon voyageur belge. Il résulte de cette observation qu'un oiseau de race pure doit avoir la queue, les pattes et le bec plutôt courts que longs. Une queue large est considérée égale- ment comme un défaut. Les ailes doivent être vigoureuses et, lorsqu'on les lui déploie, l'oiseau de race les replie avec force. Les caroncules nasales et les membranes charnues qui enca- drent les yeux, ne doivent être ni tuberculeuses ni rouges, plus elles sont blanches et unies mieux elles sont appréciées, et les amateurs aiment surtout que le ruban charnu autour des yeux soit partout de même largeur et fasse bien le tour de l'œiL L'ORirjNE DU PIGEON VOYAGEUR BELGE. 261 La coloration des yeux est très-variée, tant dans le Pigeon liégeois que dans le Pigeon anversois et dans le Pigeon mixte. Il y en a qui ont l'œil l'eu, rouge vif et ardent; d'autres ont Tœil orangé, brun foncé ou pâle; il y en a qui ont les yeux perlés ou blancs, sablés de rouge et, par une singulière bizar- rerie de la nature, le Pigeon blanc a l'œil tout noir. Plus l'iris est de nuance pure et sans mélange, plus il est estimé. Il ne faut pas qu'il soit sablé de blanc ou de jaune ; il faut qu'il soit d'un rouge vif ou foncé et que la teinte jaune ou blancbe, qui règne toujours toutautour delà pupille, se réduise à une bordure étroite nettement dessinée. Plus le globe de l'œil roule dans l'orbite à droite et à gauche, plus il dénote de la vivacité dans le Pigeon, il est souvent l'indice d'une vue presbyte et d'un instinct d'orientation très-développé. La coloration du plumage offre encore une plus gi'ande va- riété que celle des yeux; mais les nuances dominantes sont le bleu uni, le bleu maillé de noir, le rouge étincelant, le gris ou meunier, etc., etc. La nuance des yeux et du plumage n'est d'ailleurs d'aucune importance et n'exerce absolument aucune influence sur les qualités instinctives des Pigeons voyageurs. Les colombophiles belges les mieux entendus se préoccupent peu de la couleur de leurs Pigeons ; dans les colombiers les plus renommés et le mieux composés, on trouve généralement un mélange de toutes les nuances. Il n'y a que les épreuves d'entraînement auxquelles les Pigeons ont été soumis, qui permettent déjuger, avec certitude, des qualités instinctives des Pigeons messagers. Les différences des formes du corps et du bec, ainsi que les diverses nuances des yeux et du plumage, démontrent que les Pigeons voyageurs belges ne forment pas une race fixe et sont le résultat d'une multitude de croisements. C'est, dit-on en Belgique, le Pigeon Biset {Columba livia) qui est la souche des Pigeons voyageurs belges. Le Pigeon Piset a le caractère farouche ; il a le tarse court et se tient presque constamment accroupi; il a le bec long et mince, dé- pourvu de morilles et n'a aucune membrane charnue autour des yeux dont l'iris est brun foncé. 262 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Il y a trois variétés de Pigeons Bisets : 1" le Biset fuyard {Columha livia fugiens); 2° le Biset sauvage {Paleias des Grecs); 3° le Biset de colombier (Onas des Grecs). La seule qualité que je leur connaisse, consiste en leur re- marquable aptitude à trouver leur nourriture aux champs, lorsqu'elle fait défaut au colombier. La légende dit que le Pigeon Biset a été croisé d'ajjord avec \e Pigeoti carrier (mot anglais qui signifie messager), appelé vulgairement le Gros bec anglais. Le Pigeon carrier anglais {Columba tubercnlosa) est d'o- rigine orientale et répond exactement au Pigeon messager persan dont le général Nazare Aga, chargé d'affaires de S. M. le shah de Perse, a eu l'amabilité de me faire le por- trait. îl a le bec long et fort, un peu crochu à l'extrémité quand il se fait vieux ; ses caroncules nasales sont très-tuberculeuses '•et extrêmement développées dans les sujets de race ; un large ruban de chair encadre ses yeux dont l'iris est rouge comme le feu; sa tête, qui est généralement déprimée, se détache d'un cou mince et long; ses ailes ont une grande envergure et il a les épaules prononcées comme dans les vautours. Son caractère dominant e;st la ténacité et un grand amour pour le toit natal. Le Pigeon carrier anglais, ou plutôt le Pigeon messager persan, m'a dit M. le ministre de Perse, a l'instinct d'orientation très-développé et, depuis des siècles, il est employé régulière- ment par le gouvernement persan au transport des dépêches offi- cielles d'une extrémité de l'empire ta l'autre. En Angleterre on ne fait jamais voyager le Pigeon carrier qui, par suite de cette longue oisiveté, ne forme plus qu'un oiseau de luxe sans mérite. Il ne faut pas confondre le Pigeon persan, dont il n'existe pas un type pur en France, avec ces prétendus carriers abâ- tardis qu'on rencontre partout ici et en Belgique, car ils ne se ressemblent point. Toujours d'après la légende, ce métis aurait été croisé en- suite avec \g Pigeon cravaté (Columba turbita). Le Pigeon l'origine du pigeon voyageur p.elge. 263 cravaté est le plus répandu dans la province de Liège ; il a incontestablement contriinié à former le type liégeois qui lui doit les formes mignonnes du corps et du bec et le jabot. Le Pigeon cravaté a le bec extrêmement petit et court; comme le Pigeon messager, il a la tête convexe, les yeux sail- lants et entourés d'un léger petit filet charnu; il a le vol direct et soutenu, et, malgré sa petite taille, sa poitrine a beaucoup d'ampleur et est ornée de petites plumes redressées et frisées en jabot. La tradition attribue l'œil perlé ou blanc sablé de rouge, à un quatrième croisement avec le Pigeon volant {Coluniba taheUaria). Le Pigeon volant, appelé vulgairement le Pigeon hiron- delle, à cause de la rapidité de son vol et de la hauteur incom- mensurable à laquelle il tournoie dans les airs durant plusieurs heures, a les formes sveltes et la taille petite. Son bec est orné à sa base de deux membranes blanches peu prononcées ; un mince filet charnu entoure ses yeux dont l'iris est d'un blanc d'émail, de teinte bleuâtre dans les sujets de race, et moins il est sablé de rouge, mieux l'oiseau est ap- précié. Son plumage est le plus souvent blanc, ou jaune uni, et, quelquefois, blanc à cou rouge; il y en a, du reste, de toutes les couleurs. Ce sont ces quatre variétés qui, cVaprès la tradition, au- raient contribué, par leurs croisements mutuels, cà former les diverses races de Pigeons voyageurs belges qui jouissent au- jourd'hui, ajuste titre, d'une renommée universelle, et sont recherchés par toutes les puissances européennes, comme re- producteurs, pour peupler les colombiers militaires de leur progéniture. Abstraction faite de toute considération scientifique, il est incontestable que les colombophiles belges ont obtenu un résultat pratique des plus importants ; mais je n'hésite pas à ajouter, sans crainte d'êti-c démenti, que ces divers croise- ments sont tout simplement l'œuvre du hasard et se sont accomplis dans les basses-cours, dans les fermes, dans des cir- constances entièrement indépendantes de la volonté des éle- 26 i SOCIÉTÉ d'acclimatation. veiirs; je crois même ne rien hasarder en affirmant que ces croisements sont plutôt le résultat de l'insouciance que de l'ac- tion des éleveurs, et se sont effectués principalement au moment où l'introduction, en Belgique, des télégraphes électriques lit perdre au Pigeon voyageur toute son importance, co-mme messager employé par les financiers et par le commerce, pour la transmission d'une ville à une autre des fluctuations de bourse et des marchés. Dès lors, il fut généralement aban- donné, jusqu'à ce que des sociétés coloml)ophiles se formè- rent sur tous les points du royaume et le retirèrent de l'oubli où il était tombé. On n'attache, au surplus, aucune importance aux croise- ments fantaisistes que la légende se plaît à lui accorder. Le Pigeon liégeois tient manifestement du Pigeon cravaté, comme sa poitrine ornée d'un jabot le démontre d'une façon si ac- centuée; mais le type original a subi tant de modifications qu'il serait difficile aujourd'hui de le retrouver dans toute sa pureté dans nos colombiers. Quant aux autres variétés, elles ont subi t;mt de croisements qu'il serait complètement impossible de les rapporter, avec certitude, à aucune race. Les différences physiques entre divers sujets ne sont pas toujours très-appréciables à première vue ; mais, lorsque l'œil du connaisseur les examine de près, il les trouve, au contraire, très-tranchées : ce qui accuse jusqu'à l'évidence une infinité de croisements avec des races in- connues. Ce qui, à mon avis, a le plus contribué à développer les qualités précieuses et l'instinct d'orientation de ces charmants oiseaux, c'est l'intelligence avec laquelle les colombophiles belges dirigent leur colombier et l'éducation de leurs Pigeons. Les chemins de fer, par leurs grandes facilités detransporl, ont aussi puissamment secondé les efforts des amateurs bel- ges, car autrefois il fallait huit jours pour porter les Pigeons de Bruxelles à Paris, tandis qu'aujourd'hui on les transporte, par chemin de 1er, en six heures. Outre qu'il coûtait fort cher, il y a cinquante ans, de faire transporter les Pigeons au loin, soit en cabriolet, soit par des L ORIGINE DU PIGEON VOYAGEUR RELGE. 265 hommes fais;mt le trajeU'i pied, ces modes de transport avaient le grand inconvénient de latiguer les oiseaux par les lenteurs du voyage et par le cahoLagc des charrettes et de la hotte. L'administration des cliemins de fer non-seulement se charge aujourd'hui du transport des Pigeons à de grandes dis- tances, mais les chefs de gare des stations intermédiaires se prêtent même à mettre les Pigeons en liherté aux heures indi- quées par leurs propriétaires. Ce concours gracieux des em- ployés du chemin de fer permet aux colomhophiles helges d'apprendre à leurs Pigeons, relativement à petits frais, à franchir les grandes distances, par des étapes progressives et répétées doni\ti pratique constante a contrihué considérable- ment à ce développement rapide de l'inslinct d'orientation du Pigeon voyageur belge, qui étonne tous les amateurs étran- gers, et qui, dès aujourd'hui, est une qualité acquise dont l'hérédité dotera la progéniture. Beaucoup d'étrangers qui m'ont demandé des renseigne- mets sur les Pigeons messagers belges, ont essayé., sans succès, de croiser les Pigeons voyageurs belges avec des pigeons de races de leur pays, et, n'ayant trouvé aucune utilité pratique à persévérer dans cette voie, ils l'ont abandonnée. D'autres s'attacheront probablement aux mêmes tentatives et ne seront, je le crains, pas plus heureux. Le point essentiel à faire ressortir dans ce qui précède, c'est que le Pigeon voyageur belge est fait et qu'on doit l'améliorer par lui-même, sans avoir recours à des croisements avec des races étrangères, souvent sauvages, qui ne possèdent à aucun degré le merveilleux instinct d'orientation dont le développe- ment est l'idéal rêvé par tous les amateurs ; tandis que des croisements avec des races sauvages mèneraient en droite ligne au pôle opposé et ne seraient qu'une source de déceptions. Du reste, l'histoire intéressante de l'origine du Pigeon voya- geur se réduira toujours à de simples conjectures, et, admet- tant qu'il soit le résultat d'une multitude de croisements ou de dégénérescences de races primitives connues, il me pai-aît absolument impossible de suivre le chaînon qui le rapporte au Pigeon Biset ou au Pigeon fuyard. Plusieurs auteurs sont même 26fi SOCIÉTÉ d'acclimatation. d'avis que le Pigeon Biset n'a pas contribué du tout à former le Pi^icon voyagein^ l^elge. Le docteur Chapuis pense que le Pigeon messager belge ré- sulte du croisement du Pigeon cravaté français avec le Pigeon camus, et dit que la forme de son bec court et voûté empêche de supposer que le Pigeon fuyard et le Pigeon anversois aient contribué à former ce produit. M. Félix Posenaer, membre de la Société Colombophile Pomme de Grenade, d'Anvers, n'est pas de cet avis et dit: « J'admets que le Pigeon voyageur actuel tienne des trois races que jadis on désignait sous les dénominations de: Pigeon lié- geois ou court-bec; Pigeon irlandais ou bec anglais; Pigeon an- versois ou culbutant; parce que, en dehors de ces trois va- riétés, aucune autre espèce no réunissait autant de conditions essentielles. )> Cependant ce n'est là que de la pure théorie, inapplicable de nos jours, parce que les races primitives se sont perdues, et, partant, que leur croisement est devenu impossible dans la pratique. » Le Pigeon liégeois, appelé vulgairement le Court-bec, s'est évidemment conservé le mieux; mais il n'en est pas moins vrai qu'autrefois il était déplus grande taille qu'aujoui'd'bui. » Le petit Swerle, ou Pigeon cravaté, de Liège et de Ver- viers, n'est plus de race pure ; j'en ai essayé plusieurs spécimens et je n'ai obtenu que des résultats négatifs, justifiant complète- ment la méfiance qu'ils m'avaient toujours inspirée. Ce n'est certes pas par un recours à cette variété que nous atteindrions le but que nous poursuivons. » Le Pigeon carrier irlandais et le Pigeon culbutant n'existent plus à l'état de race primitive. Ces espèces abandon- nées depuis longtemps par les amateurs, ont trouvé un refuge dans nos basses-cours où de nombreux croisements les ont transformées en Pigeons de fantaisie. Mêlées à cent espèces différentes, on n'en retrouve plus que des métis s'éloignant considérablement du type original. » Aucun amateur sérieux n'oserait tenter le croisement de ces espèces, quelque pures qu'elles pussent paraître, avec des L'ORIGI?y^E DU PIGEON VOYAGEUR BELGE. 267 Pigeons voyageurs qu'il estime, en vue d'en améliorer la race. )) Il n'existe plus guère, en Belgique, de races locales de Pi- geons voyageurs; tous les anciens types tendent à disparaître pour se confondre on une seule race qu'on appelle à l'étranger la race belge. » Je ferai une exception pour la province de Liège qui a conservé une race spéciale ; mais là aussi la fièvre des croi- sements a fait irruption comme partout ailleurs, et d'année en année le type liégeois tend à disparaître. » Les amateurs du pays wallon considèrent tout Pigeon qui a riiis blanc, comme un Pigeon anversois. C'est, à mon avis, une profonde erreur. L'œil perlé accuse, en effet, un reste do sang du Pigeon culbutant ; mais Userait difficile de définir tous les croisements qu'il a subis et de rapporter avec exactitude les caractères dominants du sujet à une race quelconque. » Or, j'arrive à la conclusion pratique que le Pigeon voya- geur belge est fait ; c'est par lui-même qu'on doit l'améliorer et nullement par le recours à des races inconnues marquées du sceau de la dégénérescence. Y a-l-il, à cet effet, des règles fixes à suivre? C'est difficile h dire, car les colombophiles les mieux entendus se perdent sans cesse dans les nuages de la contradiction et de l'hypothèse ; le hasard déjoue le plus sou- vent les meilleures combinaisons et l'on ne doit accepter que sous bénéfice d'inventaire les méthodes nouvelles aujour- d'hui proposées. » SUR LE ZAPALLITO ET LE MAÏS BLANC DOUX RIDÉ DES ÉTATS-UNIS Par M. Mnriano BALCARCE: Ministre de ];» Confédération Arg-ontino, à Paris LETTRE ADRESSÉE A M. I.E PUÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Monsieur le Prtîsident, L'intérêt avec lequel la Société d'Acclimatation a poursuivi des essais sur le Zapallito iierno ou de tronco, dont j'ai eu l'honneur de lui présenter pour la première l'ois des graines en 1870, et dont la culture semble s'être depuis lors rapide- ment propagée, m'encourage à joindre aujourd'hui quelques remarques à celles déjà faites sur cette précieuse variété de cncurbilacées, afin de rendre mieux assurée la conserva- tion de celte plante, dont la dégénérescence est si facile, ainsi que plusieurs de nos collègues l'ont constaté avec regret. Je n'entrerai dans aucun nouveau détail sur son mode de culture, maintenant bien connu, me bornant à signaler les procédés auxquels j'ai, de préférence, recours dans ma cam- pagne de Brunoy, et qui ont reçu pour moi la sanction de l'expérience. En voici l'indication très-succincte : On sème en pot et sur couche les graines de ce Potiron, à la même époque que les Melons, ou on les met en place, sous cloche, à quatre pieds de distance l'un de l'autre, dans du ter- reau mélangé de bonne terre végétale, en évitant, afin que la graine ne sorte pas, de la semer dans le voisinage des variétés de la même famille. Sitôt que ces graines sont levées et pen- dant leur période successive de développement, on leur donne de l'air et de fréquents arrosages. On distingue aisément, après une certaine croissance, celles qui tendent à tracer : je les arrache et ne laisse h chaque ZAPÂLLITO ET MAÏS BLANC DOUX RIDÉ. '209 louffo qu'un pied ou deux de celles qui gardent intacts les ca- ractères constitutifs de la variété. Lorsque la plante commence à produire, je maintiens avec soin sur la tige un ou deux des premiers fruits noués et les mieux formés que je laisse jusqu'à maturité complète, ce qui me permet de maintenir plus facilement la graine dans son entière pureté, cueillant les autres à mesure qu'ils sont en état d'être mangés. Quinze jours après la première semaille, une deuxième planche reçoit un nombre égal de graines; à la fin de la se- conde quinzaine, j'en établis une autre, identiquement sem- blable, et qui clôture l'ensemencement. Je m'assure ainsi la jouissance du Zapallito dans toute sa perfection jusqu'à la lin d'octobre. Le produit en est très-abondant pour peu qu'on ait la pré- caution de recueillir les fruits quand ils sont tendres et qu'ils ont atteint le volume d'une grosse pomme de reinette du Canada. On peut déposer ceux qui ne sont point immédiatement consommés dans une cave, où ils demeurent sans altération jusqu'à la fin de décembre et au delà. Mais si ces précautions sont négligées et les fruits laissés sur la plante, ils acquièrent alors une grosseur exagérée, épuisent la sève et ne donnent plus qu'un produit très-restreint, comme l'a fait remarquer justement l'un de nos honorables collègues, M. Louis Faton, dans son compte rendu de cette culture (1). Vous pourrez. Monsieur le Président, juger de cette diffé- rence de développement pour les échantillons que j'ai l'hon- neur de vous envoyer. Ils ont été cueillis aux époques indi- quées plus haut. J'appelle votre intelligent examen sur ces spécimens, en vous priant de remarquer que les plus petits, 'détachés de leur tige avant la maturité complète, et quand ils possèdent toute leur perfection, perdent néanmoins de leur qualité; alors, conservés jusqu'à cette époque de l'année, leur enveloppe a déjà durci. Le plus gros de ceux que je vous fais remettre est du poids (1) Voyiez Bulletin, 1875, p 467. 270 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de 3 kil. 550 gr. Lorsqu'ils acquièrent à peu près celte dimen- sion, ils ne s'emploient plus que pour soupe, comme le Poti- ron ordinaire français, auquel je le trouve supérieur, ou pour cuire en tranches dans le pot-au-feu, comme des Carottes ou des Navets. Veuillez me permettre encore quelques mots. Dans un compte rendu, inséré en 1870 dans le Bulletin de la Société, et relatif à l'une de mes communications sur le ZapaUito, il a été question de la large consommation que font du Maïs tendre, l'Amérique du Nord et celle du Sud, tandis qu'en Europe, et notamment en France, l'utilisation de celte céréale est circonscrite à la farine qu'elle prociu"e. La meilleure variété, pour la consommation alimentaire qui s'est faite quand la graine est tendre et laiteuse, est celle des États-Unis, dénommée Maïs blanc doux ridé (Wrinkled sweet ivhite maïs). Je l'ai fait rechercher vainement chez les grainetiers parisiens; mais on m'en a expédié de New-York, que j'ai étudié, et j'ai le plaisir de vous remettre également trois épis de cette culture, ainsi qu'un petit paquet de la graine des États-Unis sus-mentionnée. L'usage de ce Maïs est si généralement répandu dans toute l'Amérique, qu'aux États-Unis on en fait même des conser- ves pour la consommation d'hiver. Ces conserves sont renfer- mées en boîtes, counne on le fait pour les petits pois, haricots verts et autres légumes ; une grande quantité en est importée en France. Les Américains des deux hémisphères en sont très-friands. Déjà, dans des considérations insérées au Bulletin en mai 1870, je fis remarquer que le Maïs hlanc s'est recommandé dès longtemps à nos cultures américaines par ses qualités tendres, sa grosseur et la douceur de son goût. « On l'applique com- » munément, disais-je, à une grande variété de mets agréa- » blés et nourrissants. Il est mangé cuit à l'eau, au four ou » sur les braises. Râpé, on en fait des produits divers et déli- » cieux, tels que beignets, des pâtisseries et des humitas dont » la nomenclature serait trop longue ; car dans la République » Argentine, au Chili et au Pérou, comme au Mexique et aux » États-Unis du Nord, l'usage du Maïs blanc, tendre ou encore ZÂPALLITO ET MAÏS BLANC DOUX RIDÉ. 27l » vert, est universel; ce que l'on ignore en Europe, où l'on » emploie seulement pour des usages domestiques la farine » du Maïs dur ou durci. Je viens de dire que beaucoup de » mets sont préparés, en Amérique, avec ce Maïs quand l'épi » est tendre encore : dans cette condition il est nommé à la » Plata et au Chili, Choclo; c'est seulement quand il est plei- » nement mûr et durci qu'on l'appelle de son nom générique, » Maïs ; il ne sert alors que comme farine ou comme l'avoine » en France pour nourrir les chevaux et la volaille. » Je me flatte. Monsieur le Président, que la Société d'Accli- matation honorera de quelque intérêt ces explications nou- velles sur la culture et l'emploi de cette variété qui, si elle venait à se propager, avec les mêmes applications, agrandirait pour la vieille Europe le nombre des ressources alimentaires. Il y a de longues années que je la cultive à Brunoy, car in- dépendamment de la jouissance très-particulière qu'elle nous procure, c'est le don le plus appréciable que je puisse offrir à mes compatriotes du Nord et du Sud, qui ne la trouvent pas sur les marchés. Je vois, du reste, dans un article du Bulletin sur les Ani- maux et plantes utiles du Japon que si dans cette contrée de l'extrême Orient, le Maïs n'est presque* jamais employé comme céréales, on en fait, sous un rapport du moins, une consommation quelque peu analogue à celle des Amériques, puisqu'on en mange les grains crus, et alors qu'ils sont en- core lactescents, comme fruit vert (1). Veuillez agréer, etc. (1) Voyez Bulletin, 1875, p. 511. Il EXTRAITS DES PROCÈS-UERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIETE. SÉANCE GÉNÉRALE DU 31 MARS 187G Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres admis par le Conseil depuis la dernière séance, savoir : MM. PRÉSENTATEURS. Arragon (Ferdinand d'), vice-président de la/ Drouyn de Lhuys. Société d'horticulture d'Épernay, à Pierry; A. Geoffroy Saint-Hilaire. (Marne). ( 0. Leroy. n /w 1 , s ■ '. • an l Di'ouvn de Lhuvs. BoL'SSAGi'ET (Hippolyte), propriétaire, 27, rue\ . ^ «- o ■" ,t-, • c • . AI- . I ' /- ,4 1 A. Geoffroy Saint-Hilaire. baint-Michel, a Carcassoiine (Aude). f t • i , , • \ Lichtenstein. Candamo (Charles-Gonzalez), propriétaire,/ Drouyn de Lhuys. 'id, rue Beaujon, à Paris, et château de| A. Geoffroy Saint-Hilaire. Condé, près lîreteuil (Eure). ( Docteur Orneilas. i Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Ililaire. A. Pierre Pichot. COLLEAU (Louis-Charles), secrétaire de la/ Augustin Delondre. mairie du IV' arrondisseinenl, place Bau-j Drouyn de Lhuys. doyer, à Paris. \ Raveret-Waltel. Delizy (Alphonse), notaire, 52, rue de Pa-i ,,' J. ^' , . . r, • . n ■ T /c • * A- \ Maurice Girard. ris,aSaint-Germain-en-LaYe(Seine-et-Oise).^ ^ , t^ . V Comte de Perrigny. / Drouyn de Lhuys. Du Camp (Maxime), 62, rue de Rome, àPai'is.j A. Geoffroy Saint-Hilaire. V A. Pierre Pichot. T. .r> X ■ • ■ c^n ( '^- Geoffroy Sainl-IIilaire. DuRANTON(Prosper),commissaire-priseur,20,\ ,, . ^r , , ,, , , T, . l Maurice Girard, rue de Maubeuge, a Pans. > _ ^^. , \ Raveret-^\att=il. l Deyrolle fils. Fayard, libraire, 'i7,rue des Noyers, à Paris.] A. Geoffroy Saint-Hilaire. ' Raveret-Walfcl. ,, ,„.,., ^,-. ,,. . /A. Geoffroy Saint-Hilaire. fELDTRAPPE (Henri-Anatole), 20, rue Vivienne,^ , . i , , c n , ^ . { Laisnel de la Salle. a Pans. f c ■ ^ v nr- j V Saint-Yves Menard. PROCÈS-VERBAUX. 273 / Jules Faucille. Flahaut, rentier, 4, rue de Tivoli, à Paris, j Jules Grisard. \ Raveret-Wattel. ÎDrouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. , _ ( Gaudinot. Latour (Gustave), négociant, a Corpeau, pari j^^g^^j^g Chassagne (CÔte-d'Or). ( Meunier'. Legendre (Charles), inspecteur des contribua A. Geoffroy Saint-Hilaire. tiens indirectes, 96, avenue des Ternes, à| Laisnel de la Salle. Paris. ( Saint-Yves Ménard. / Jules Grisard. MiQUELAHD (Charles), propriétaire, a Avran- ^^^^. p^^^^^ ^^ ^^^^j^ ches (Manche). ( Raveret-Wattel. MoucHY (duc de), député , 33, boulevard de/ Drouyn de Lhuys. Courcelles, à Paris, et château de Mouchy,j A. Geoffroy Saint-Hilaire. par Noailles (Oise). ( le prince Murât. Panckoucke (Lucien), propriétaire, à la Serve,/ Drouyn de Lhuys. commune de Saint-Bonnet, par Riom (Pny-j A. Geoffroy Saint-Hilaire. de-Dôme). ( Marcotte. Pays-Mellier (Georges), propriétaire, àlaPa-/ Drouyn de Lhuys. taudière, par Chanipigny-sur- Vende (lndre-| A. Geoffroy Saint-Hilaire. et-Loire). ( Raveret-Wattel. ^, ,(^ A. Geoffroy Saint-Hilaire. Basse (baron Henry de), 03, rue Blanche, à^ ^^ Millet P^''^^- ( de Qnatrefages. ' Drouyn de Lhuys. Trudon (Jérome-Féhx), propriétaire, avenue ^^^^^^ ^^^^.^ ^^ ^^^^^^^ des Champs-El.sées, 31, a Pans. ( ^^^^^^^^ ^^ ^^^^^^^^ Le Conseil a en outre admis au nombre des Sociétés agré- gées La Société d'Agriculture de Po?sta Delgada, île Saint- Michel (Açores). — M. le Président annonce à l'Assemblée la perte que la Société vient de faire de plusieurs de ses membres : MM. Da- vid, ancien ministre plénipotentiaire, Fourquet, consul géné- ral de la République de l'Equateur, à Paris; llemiHennequin, Lanseigne aîné, comte Marcel de Brayer et Thirion-Monlau- ban, ministre plénipotentiaire de la République Dominicaine, à Paris. W rappelle les services rendus à notre œuvre par ces ?/ SKHIK, T. \\\. — Av:il 1878. IX .^74 SOCIÉTÉ d'acclimatation. regrettés confrères, qui comptaient parmi les plus zélés, no- tamment MM. David et Thirion-Montauban, dont les intéres- santes communications sont encore présentes à la mémoire de tous, et qui étaient lauréats de notre Société. — MM. Albert Bobot-Descoutures, baron des Dorides, Arthur Guillou, Laimé, Maillard et Morel écrivent pour re- mercier de leur admission dans la Société. — MM. Léon David, Delisse et Talbot font parvenir des de- mandes de graines. — MM. Agassiz, marquis d'Albon, Benoît-Ghampy, Léon Blay, Bordé, Asselinde Crèvecœur, Dériard, Frère, Paul Gélot, comte de la Garde, Lamothe, Plantevigne, Alexandre Misset, comte de Nicolay, Puaux, Poussineau, Bousseau, Saint-Léon Boyer-Fonfrède et marquis de Turenne s'inscrivent pour la distribution de graines de Panais fourrager de Bretagne, an- noncée dans la Chronique. — M. A. Cambon, de Nîmes, qui demande également à prendre part à cette distribution, ajoute : « J'ai déjà cultivé le Panais, qui donne un rendement satisfaisant, sans doute, mais qui est loin de valoir, suivant moi, ou le Maïs ou le Topinam- bour. Ce dernier résistant aussi aux plus fortes gelées, et four- nissant tout l'hiver une excellente nourriture pour tous les bestiaux, commence à être si apprécié chez nous, à cause de son rendement exceptionnel, que je doute que le Panais doive remplacer ce tubercule. Quant au Maïs Caragua, grâce aux hache-paille et aux silos, on peut conserver si aisément une provision d'excellent fourrage tout l'hiver, que l'on essaie en grand, depuis déjà plusieurs années, de se procurer de cette manière pendant les froids une excellente provision pour les troupeaux. Mais, bien que nous soyons ainsi très-satisfaits ici des Topinambours et du Maïs géant, je ne veux pas négliger d'es- sayer et de répandre un troisième fourrage, chaque terre ne pouvant pas toujou.rs produire, avec le même succès, telle ou telle plante qui ferait merveille ailleurs, et je reconnais que la Société d'Acclimatation nous aura rendu un grand service , si, par l'introduction bien entendue du Panais dans nos assole- ments, nous pouvons obtenir un autre excellent fourrage. PROCÈS-VERBAUX. 275 J'essaierai donc avec plaisir cette nouvelle plante améliorée, «H j'apporterai tous mes soins à cet essai, espérant être plus heureux que pour le Maïs de Bolivie, qui ne pourra jamais, je le crains bien, lutter avec avantage contre le Maïs géant, ou Caragua, dont jo ne saurais jamais assez faire l'éloge. Depuis longtemps j'avais aussi l'intention d'essayer l'Igname de Chine, malgré le grand inconvénient qu'offre cette plante pour l'ar- rachage; mais comme nous avons l'habitude dans nos terrains de labourer à une profondeur de 55 à 65 centimètres, et comme le sol est très-fort, je doute que les racines aillent à cette profondeur. Si donc la Société d'Acclimatation pouvait disposer d'une quinzaine de tubercules pour essai, je lui serais très-reconnaissant de vouloir bien me les envoyer. » — MM. Alphonse Astier, comte de Cambourg, Dériard, Ro- bertd'Eshougues,Gorry-Bouteau,Julien-Labruyère, Salanson, l'abbé Sarriis et de Saint-Quentin, ainsi que la Société d'horti- culture de l'arrondissement d'Étampes, adressent leurs remer- ciements au sujet des envois de graines et de végétaux qui leur ont été faits. — M. de Piodellec remercie également la Société des plantes qui lui ont été envoyées. Il ajoute : a Le Bulletin parle beau- coup du Panais de Bretagne, mais il ne dit pas que cette plante ne convient qu'aux terres bien fumées depuis déjà longtemps. Je ne l'ai jamais vu devenir très-belle dans la partie- du Finistère que j'occupe et où j'ai voulu l'acclimater en raison des qualités qu'on lui accorde dans le nord du département. Le Panais, bien supérieur à la Carotte à collet vert, se montre bien moins agreste et demande des sarclages très-fréquents, ce qui en l'end la culture plus coûteuse que celle de la Betterave. Au mois de septembre on peut, sans inconvénient pour la racine, couper les feuilles qui donnent un excellent fourrage pour les vaches et pendant tout l'hiver on retire les racines avec le trident. » Ceux de nos collègues qui viendront à en semer devront, en les donnant aux chevaux, ne pas s'effrayer s'ils voient ces derniers avoir des larmes dans les yeux. Ce fait se produit souvent quand le cheval commence à manger du Panais et 27() SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. qu'on lui en donne trop ; mais (bien que quelques-uns l'affir- ment) jamais le Panais n'a donné la fluxion périodique. Dès qu'on diminue la ration, ou qu'on cesse le Panais, les yeux du cheval deviennent aussi sains que par le passé. » — MM. Baron, E. Fiévet-Périnet et marquis de Galard de- mandent à prendre part aux cheptels de la Société. — M. Camille Bérenger exprime le désir de voir continuer l'insertion dans le Bulletin, d'instructions sur les soins à donner aux plantes ou aux animaux que la Société confie à ses membres cheptel iers. — Des comptes rendus de leurs cheptels sont adressés par MM. de Bonnel'oy, l'abbé Davian, Julien (de Ghantenay), Leroy, Moreau, baron de Trubessé, marquis de Turcnne et comte de la Yillebrune. (Voir au Bulletin.) — M. Zeiller (de Baccarat) adresse également des rensei- gnements sur son cheptel de Faisans de Swinhoë et ajoute : « J'ai vu, l'année dernière, mentionné dans la Chronique ce fait que VOpuntia Raffinesqaiana est de pleine terre. Ce qui est moins connu, c'est que VOpuntia vulgaris est tout aussi rustique : je le cultive en pleine terre depuis trois ans, et il a supporté 20 degrés, tandis qu'cà cette température, et même à 18 degrés, le Lierre commun perd presque toutes ses feuilles. » A l'automne prochain je serai heureux de mettre à la dis- position de la Société une dizaine de jeunes pieds de chacune de ces Cactées, soit pour le Jardin d'acclimatation, soit pour ceux de nos collègues qui désireraient en essayer la culture. » — M. Demars, inspecteur des lignes télégraphiques, en Cochinchine et au Cambodge, informe la Sociélé qu'il s'occupe en ce moment de réunir un certain nombre d'Euplocomes et de Polyplectrons, ainsi que des Cerfs de l'espèce dite Panolia frontalis, afin de les amener en France lors d'un prochain voyage qu'il doit faire. — M. de Negri, directeur de la Société de pisciculture ita- lienne, fait parvenir un exemplaire de sa brochure, ayant pour titre : Raccolta de' lavori eseguiti dalla Società di Piscicol- tura italiana et un exemplaire de sa notice sur : La pêche et la Société de Pisciculture italienne. PROCÈS-VERBAUX. 277 — M. Delondre adresse une noie sur les ti'avaux de nacro- culture, ou ostréiculture pcrlière, exécutés aux îles Pomotou (Océanie française) par M. le lieutenant de vaisseau Mariot. — • Renvoi à la Commission des récompenses. — MM. Gaillard et Wailly accusent réception et remercient des envois de graine d'Attacus Yama-mal qui leur ont été faits. — M. Bouguet (d'IIuningue) fait également parvenir ses re- mercîments au sujet de la graine de Ver à soie du chêne, mise à sa disposition. — M. le professeur J. Odstrcil (de Tessien, Silésie) fait part d'un envoi qu'il a reçu du Japon, de 3()0 grammes de graine d'A ttacus Yama-maï dont il compte essayer l'éduca- tion sur des arbrisseaux en plein air. M. Odstrcil propose d'élever de la même façon la graine qu'il tient de la Société; mais il demanderait alors un lot de graine plus considérable, pour que l'expérience ait toule chance de succès. — M. Gorry-Bouteau, de Bellevillc, près Thouars (Deux- Sèvres), rend compte de l'éclosion de la graine à'Attacus Yama-maï qui lui a été envoyée, et de l'impossibilité dans laquelle il se trouve de nourrir les jeunes Vers, par suite du manque de feuilles de chêne. Notre confrère a essayé de rem- placer cette nourriture par des feuilles de Cognassier, de Laitue, etc., mais sans succès. — Le Jardin d'acclimatation d'Hyères rend compte du n'- sultat de semis faits avec diverses graines provenant de la Société. — M. Durieu de Maisonneuvc, directeur du Jardin des plantes de Bordeaux, écrit à M. le Secrétaire général : < Vous m'avez fait l'honneur de me demander pour la Société d'Accli- matation des graines de trois variétés ou formes de Cucurbila pepo, sur lesquelles j'ai appelé l'attention dans le catalogue de celte année des graines du Jardin des plantes de Bordeaux. Je me sens heureux autant que flalté de cette demande, et je m'empresse de vous adresser des graines de ces variétés, en y ajoiitant même une quatrième, considérée comme espèce par 278 SOCIÉTÉ d'acclimatation. certains botanistes italiens, mais qui se rattache encore, je crois, au C. pepo. Cette variété, ou espèce si l'on vent, omise par inadvertance dans le catalogue, n'est point propre -à la consommation, tant sa chair est mince et filandreuse, mais elle constitue un fruit volumineux, lisse et agréablement coloré, vraiment ornemental. C'est le seul intérêt qu'elle puisse offrir. » Voici les désignations qui correspondent au numéro de chaque paquet. » N" 1 . — Potiron vert d'Espagne, 2. — Courge de Sierra Leone. 3. — Courge sucrée de Valence. ■4. — Cucurhila macrocarpa (Gasparrini). » Dans une seconde lettre relative à cet envoi, M. Diirieu de Maisonneuve ajoute : « J'apporterai une légère rectification à l'article du « Potiron vert d'Espagne » . J'avais cru devoir avancer, sur mon catalogue, que la chair de cette variété, bien que bonne, n'était cependant pas de qualité supérieure, et que cette race se recommandait seulement par sa fertilité et par sa longue conservation. » A la vue de cet arrêt trop sévère, injuste même, la maison Vihnorin m'envoya un fruit venu à Paris, où il avait atteint une maturité parfaite, et qui en effet était d'une excellente qualité et d'une meilleure apparence que les miens. CeuK-ci ont dû souffrir d'un voisinage très-resserré. En somme, c'est une courge qui réunit les qualités les plus avantageuses, sur- tout en ce qu'elle pourra être consommée à Pâques et au dekà, époque où toutes les variétés de citrouille ont disparu. Il me reste encore deux fruits provenant des cinq que m'a donnés mon unique pied, et qui paraissent devoir se conserver bien longtemps encore. y> La courge de Sierra-Leone est bien remarquable par son volume énorme et la qualité de sa chair, mais je ne fonde pas grand espoir sur l'avantage de sa culture dans nos climats. » En somme, des quatre espèces ou plutôt races envoyées, la palme appartient à la Courge sucrée de Valence. » — M. Ch. Naudin adresse de Collioure des renseignements sur diverses plantes nouvelles mises en essai dans son jardin PROGÈS-VERF.AUX. 279 d'expériences, et signale l'importance qui s\attacherait, au point de vue des tentatives de naturalisation de végétaux, càce qu'un observatoire météorologique fût installé au jardin d'ac- climatation qui va être créé à Cannes. (Voir au Bulletin.) — M. Verdure de Bethomé annonce l'envoi d'un rapport sur ses essais d'utilisation industrielle des fibres de Ramié. — M. le comte de Morteuil, qui cultive depuis plusieurs années la Pomme de terre dite de Norvège, veut bien mettre à la disposition de la Société une certaine quantité de tuber- cules de cette variété, qu'il signale comme très-précoce, de fort bonne qualité, exempte de maladie, et présentant l'avan- tage de ne point germer en cave. — L'Institut national genevois (section d'industrie et d'a- griculture) fait parvenir le programme d'un concours ouvert par ses soins pour la culture du Topinambour. — M. Julien Labruyère envoie un paquet de graines du Haricot à longues gousses, dont il a déjà offert quelques échani liions à la Société. — Remercîments. — M. le Président donne lecture d'une lettre dans laquelle M. le baron Henri de Rasse, nouvellement admis dans la So- ciété, proteste de tout son dévouement pour l'œuvre qu'elle poursuit. Notre confrère annonce en même temps son prochain départ pour Buenos-Ayres et Montevideo, et se met à la dispo- sition de la Société pour les riinseignements qu'elle désirerait se procurer dans cette partie de l'Amérique du Sud. — Des remercîments sont adressés à M. le baron Henri de Rasse, dont les offres obligeantes seront mises à profit. — M. le Président communique en outre à l'Assemblée deux lettres de M. Dabry de Thiersant, consul de France à Canton, relatives, l'une au Tsien-Ya, ouvin factice des Chinois, l'autre aux divers produits tirés de V Elœococca vernicia, ainsi qu'à l'essai qui pourrait être fait de l'huile fournie par cet arbre pour la destruction du Phylloxéra, l'huile en ques- tion étant employée en Chine comme un puissant insecticide. M. Dabry de Thiersant veut bien joindre à sa lettre des graines et vingt livres d'huile à' Elœococca, plus diverses autres graines et des échantillons de vins et d'eau-de-vie de fabrique chinoise. 280 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Une partie de l'intéressant envoi fait par notre zélé confrère sera transmise à Montpellier, où il existe un champ d'obser- vations et d'expériences pour la destruction du Phylloxéra. — M. Lichtenstein, membre delà Commission d'expériences veut bien promettre de donner tous ses soins à ces essais et de tenir la Société au courant des résultats. — M. le Secrétaire général fait connaître que les graines annoncées par M. Dabry, sont déjà arrivées et commencent à germer, ce qui indique leur bon état de conservation. — M. Vaillant, professeur d'erpétologie au Muséum, donne d'intéressants détails sur la reproduction des Amblystomes, obtenue à la Ménagerie des reptiles. (Voir au BuUelin.) — M. Vavin annonce qu'il tient de l'obligeance de M. A. Doumet, Président de la Société d'agriculture de TAllier, des tubercules et des bulbilles d'une variété d'Igname à tubercules ronds, qu'il y aurait intérêt à propager et dont il va essayer la culture. Notre confrère fait ensuite remarquer l'utilité qu'il y aurait à proliter des offres de service faites par M. le baron Henri de Rasse, pour tâcher de se procurer du plant ou des graines à^ Arracacha, plante alimentaire fort appréciée dans certaines parties de l'Amérique du Sud, et dont on n'a pu cultiver jus- qu'ici que de rares sujets en Europe. Il est pris note de celte demande, et des instructions en conséquence seront adressées à M. le baron de Rasse. — M. Vavin entretient de nouveau la Société des avantages de l'emploi du Panais amélioré de Bretagne pour la nourriture des chevaux, et signale l'importance du choix de la graine à employer pour les semis. « Tous les agriculteurs, horticulteurs et marchands grainiers, dit-il, savent combien on doit apporter de soins aux choix des graines de toutes les plantes en général, mais surtout à celui des semences utiles à la grande culture ; je reçois, à ce sujet, une lettre de M. Le Bian, qui connaît très-bien la graine de Panais des îles de la Manche. Elle est beaucoup plus maigre, me dit-il, et n'a pas la même couleur que celle que nous récoltons dans notre propriété de l'Er- mitage, près de Brest, qui est recueillie avec le plus grand PROCÈS- VERBAUX. ^81 soin; sur le plant porte-graines, il y a ce que nous appelons le bouquet, c'est-à-dire qu'au sommet du plant, il se trouve des graines qui sont infiniment meilleures que celles qui l'entourent. C'est de ce bouquet seul que sont prises les graines de semence du Panais amélioré. » M. Le Bian, ajoute M. Vavin, termine sa lettre en disant qu'il voudrait « que toutes les graines fussent récoltées par » les cultivateurs eux-mêmes. Les marchands étant souvent » trompés dans la quantité des achats qu'ils sont obligés de » faire. » » Depuis les premiers jours de mars, M. Le Bian a distribué gratuitement phis de r^O kilos de graines de Panais amélioré; il m'en a envoyé 50 kilos qui ont été remises directement ou expédiées soit en France, soit cà l'étranger (toujours gratuite- ment), car la réussite dans les essais a engagé un nombre in- fini d'agriculteurs et de propriétaires à profiter encore du dé- vouement de M. Le Bian et de celui de votre collègue. » Nous pouvons donc espérer que cette plante fourragère si utile, pourra rendre les mêmes services, dans les localités où elle va se trouver importée, pour la nourriture des bestiaux, que ceux qu'en retirent les habitants de la Bretagne. » — M. Yavin dépose sur le bureau des spécimens de diverses variétés de Pommes de terre qui lui paraissent nouvelles et dont il demande la mise en essai par la Société; il y ajoute quelques tubercules de la variété dite rubannée, que noire confrère a introduite dans la culture depuis une dizaine d'an- nées, et qu'il a vu, non sans étonnement, annoncer dernière- ment comme une nouveauté par les catalogues de certains marchands de graines. — M. le vice-président de la Société d'horticulture de la Nièvre, qui assiste à la séance, veut bien donner quelques explications sur un modèle de ruche adressé à la Société parle frère Albéric. Cette ruche est surtout remarquable par le piège à faux-bourdons qui y est annexé. Ce piège est disposé de telle sorte qu'il laisse l'entrée de la ruche complètement libre pour les ouvrières, mais il capture au passage les faux-bourdons qui sont, comme on le sait, un peu plus gros que les neutres. 282 SOCIÉTÉ d'acclimatation. L'utilité de ce système est de permettre de détruire les mal eh. un mois ou cinq semaines avant l'époque où ils seraient tués naturellement par les ouvrières et d'économiser ainsi tout le miel qui aurait servi à leur nourriture ; or l'économie est assez sensible, car elle peut s'élever à 3 ou 4 kilogrammes par ruche. — MM. Jules Plé et Maurice Girard donnent à ce sujet quel- ques détails sur la destruction des foux-bourdons par les ou- vrières. — M. Pichot dépose sur le bureau la 205' livraison des Grandes usines, qui contient la description de l'établissement de notre confrère M. Marienval, syndic de la corporation des négociants en plumes. Cet article, extrêmement intéressant, contient, entre autres, beaucoup de documents sur la domes- tication des Autruches au Cap, sur l'importation des plumes, sur leur préparation industrielle, la fabrication des plumes ar- tificielles, des fleurs en plumes, etc. M. Pichot communique en même temps à l'assemblée une note de M. Marienval sur l'utilisation commerciale du Lopho- phore. (Voir au Bulletin.) — A cette occasion, M. A. Geoffroy Saint-Hilaire rappelle que Yictor Jacquemont a le premier fait mention de Lopho- phores entretenus en semi-domesticité dans l'Inde, par les gens du pays. Il pense, avec M. Marienval, que ce sont de ces oiseaux qui nous sont envoyés vivants en Europe, car ils arrivent gé- néralement en parfait état; tandis que les autres oiseaux, pris à l'état sauvage, soit dans l'Inde, soit en Chine, étant ordinai- rement capturés dans des pièges très-primitifs, sont presque toujours blessés, ou se trouvent tout au moins avoir le plu- mage fort endommagé. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture : 1° De la lettre suivante qu'il a reçue de M"' Lard-Blanchard, concernant l'utilisation industrielle du poil de Lapin Angora, et renfermant des indications de nature à intéresser les per- sonnes qui élèvent cette variété de Lapin. rROCÈS-VERBAUX. 283 « Monsieur, » A la date du 9 courant vous avez adressé à M. le maire de la commune de Brison Sainl-Innocent, une lettre qu'il m'a communiquée et à laquelle il m'a priée de répondre, étant la directrice de l'industrie sur laquelle vous désirez des rensei- onements. » Je vais tâcher de vous satisfaire de mon mieux. » J'élève une centaine de Lapins d'Angora, soit blancs (ou riche argenté), soit noirs (ou gris ardoisé). Tous les deux ou trois mois, suivant la saison, je fais tirer le poil, lequel est choisi, cardé, filé au grand rouet et enfin tricoté en différentes formes d'objets, tels que gants, mitaines, plastrons, genouil- lères, chaussettes, bas, manches, châles, etc. » Ce poil de Lapin ainsi travaillé, sans aucun apprêt, con- serve toutes ses propriétés électro-hygiéniques, et est un excellent remède contre les douleurs, indépendamment de l'a- vantage qu'il a de procurer une chaleur douce et forte. Ces divers tricots sont spécialement achetés par les nombreux étrangers qui fréquentent nos eaux thermales d'Aix-les-Bains, situées à 4 kilomètres du village de Saint-Innocent. » Le poil que je récolte de mes garennes ne me suffisant pas, j'achète celui de mesvoisins qui élèvent aussi des Angora. Si cela vous convenait, je pourrais également acheter le poil que vous pourriez m'envoyer par le chemin de fer. Je vous le payerai à raison de 26 francs le kilo, rendu franco, en gare d'Aix-les-Bains, où je le ferai prendre. Vous pourriez com- mencer par m'en envoyer i kilo comme essai ; puis, si je le trouve beau, propre au tricotage, je prendrais tout celui dont vous pourriez disposer. » 2" D'une note dans laquelle M. Gornély signale les soins pris par quelques personnes, en Angleterre, notamment par lord Lilford, en vue d'obtenir la rcpioduction à l'état sauvage de la grande Outarde. « Évidemment, ajoute M. Geoffroy Saint- Hilaire, le fait dont il s'agit n'a pas, au point de vue de la pro- pagation de l'Outarde, une importance capitale; mais il nous montre à quel point les Anglais sont soucieux de bien faire. 284 SOCIÉTÉ d'acclimatation. et, sans médire de nos compatriotes, je me demande si l'on trouverait chez nous la même persévérance, la même volonté de réussir. Il me semble y avoir dans le fait cité par M. Cor- nély un exemple dont nous pourrions profiter. » (Voir la note adressée par notre confrère dans le n" 80 de la Chronique.) — M. Maurice Girard fait hommage à la Société d'Acclima- tation, pour sa bibliothèque, au nom des éditeurs et au sien, du premier fascicule du second volume de son Traité élémen- taire d'entomologie. Ce fascicule renferme l'élude des ordres des Orthoptères et des Névroptères, d'après les documents les plus nouveaux publiés tant en France qu'à l'étranger. Depuis plus de trente ans, aucun ouvrage d'ensemble n'avait paru en France sur ces deux ordres d'insectes, de sorte qu'une la- cune considérable se trouve ainsi comblée. Notre confrère présente à la Société des cocons d'Attacus Cynthia vera, G. Mén., détachés par le vent lors de la chute des feuilles des ailantes plantés à Paris au boulevard Saint- Marcel, où l'on peut encore en voir un bon nombre pendus aux branches; depuis plusieurs années on rencontre ainsi de nom- breuses preuves de l'acclimatation de cette espèce séricigène, dont l'introduction en France est due en majeure partie aux soins de notre Société. Enfin M. Maurice Girard dépose sur le bureau un échan- tillon de Maté, oftert par M. Hédiard et qui est accompagné de la note suivante : « Le Maté, ou thé du Paraguay, fourni par VIlex Paraguariensis, est consommé dans l'Amérique du Sud par des millions d'habitants, non-seulement pour le déjeuner du matin, mais encore après tous les repas. Cette boisson a été employée par l'armée pendant la dernière guerre du Paraguay, avec grand avantage comme tonique et fortifiant. Le g( iCit en est très-agréable. » Un prépare le Maté comme une infusion de thé; on y ajoute du sucre et, suivant les goûts, du lait, du rhum ou du jus de citron. Quant à ses qualités hygiéniques, on a remarqué que les personnes qui font usage du Maté, ont le teint très-clair et sont généralement robustes. On lui accorde une action diuré- tique, diaphorélique et dépurative. l'RUCÈS-VERBAUX. 485 )) Autrefois le Paraguay était à peu près seul à exporter ce produit. Aujourd'hui le Paranagua, au sud de Santos (Brésil), est le principal centre d'expor talion. lOOO grammes de Maté donnent à l'analyse chimique Ur',750 de caféine. A quantité égale le thé n'en donne que H gr. 970 centigr. et le café iO gr. -400 centigr. — M. le Président rappelle qu'on se sert généralement, pourboire le Maté, d'une sorte de chalumeau en argent; il possède un de ces petits appareils qu'il regrette de ne pouvoir placer en ce moment sous les yeux de l'Assemblée. — M. René de Sémallé dit que ce chalumeau, dont une des extrémités est en forme de pomme d'arrosoir, a pour but de nitrer l'infusion et d'arrêter les particules de Maté qui se trou- vent en suspension dans le liquide. M. de Sémallé ajoute qu'a- vant la guerre de 1870 le café Mazarin, <à Paris, avait la spé- cialité du Maté; cet établissement était fréquenté par des Bré- siliens, des Paraguayens, etc., qui aimaient à y retrouver la boisson favorite de leur pays. — M. le docteur Jeannel pense qu'en laissant suffisamment déposer l'infusion, l'emploi du chalumeau est parfaitement inu- tile. Quant à l'action du Maté sur l'organisme, elle lui paraît très-semblable à celle du thé. Les effets physiologiques, soit sur les organes digestifs, soit sur les organes encéphaliques, sont absolument les mêmes. La saveur du Maté rappelle, d'ail- leurs, beaucoup celle du thé; l'odeur en est seule moins agréable, ayant quelque chose d'herbacé. — A propos de la lettre de M. Naudin concernant la création d'un observatoire météorologique au Jardin d'acclimatation de Cannes, M. Piivière insiste sur la nécessité de ne point se con- tenter de calculs donnant la température moyenne, mais de relever surtout avec soin les minima et les maxima, qui ont seuls une importance réelle pour la culture. Avec l'indication pure et simple de la température moyenne, on peut être induit en erreur d'une manière très-préjudiciable pour les essais de naturalisation. C'est ainsi que certains végétaux, indiqués comme se contentant d'une chaleur moyenne de 15 à i 0 degrés, ne peuvent être cultivés en Algérie, où cette moyenne existe, 280 SOCIÉTÉ d'acclimatation. parce que la température, fort élevée en été, descend parfois très-bas pendant la mauvaise saison. — M. Renard donne lecture de la première partie d'un mé- moire sur la production de la soie dans l'extrême Orient. — Il est déposé sur le bureau : i" Rapport sur les opérations de la Commission supérieure du Phylloxéra, en 1875. 2° Monographie des oiseaux de la Belgique, établie.d'après le système d'ornithologie de Temminck, par le baron Félicien de Fallon (offert par M'"' la baronne de Fallon). S° La culture de la vigne et les engrais chimiques, conte- nant une étude sur le Phylloxéra, par M. Joulie, pharmacien en chef delà Maison municipale de santé (Dubois). — Plusieurs exemplaires offerts par M. Duchesne-Thoureau. 4" Un programme de l'Exposition d'horticulture qui doit avoir lieu à Toulouse les dimanches 21 et 28 mai 1876. 5" Un numéro spécimen du journal anglais de sport et d'é- levage, The Live stock journal. Cf Un numéro du Capricornian, journal de Rockhampton (Queensland) , renfermant un article de notre confrère M. Thozet, sur les Lépidoptères nuisibles aux Orangers. — R est oft'ert à la Société : 1" De la part de M. Christian Le Doux : des graines d'//e- lianthus annuus et de Ghenopodiiim Quinoa et des œufs de Ver à soie du mûrier. 2" De la part de M, Ramel : un sachet de graines d'Euca- ii/ptus rostrata. 8" De la part de M. Mitivié : des graines de Daicon. A° De la part de M. le D' Tenain : Haricots Vavin. 5" De la part de M. Biaise : Millet de Russie. SÉANCE GÉNÉRALE Dû 24 AVRIL 1876. Présidence de M. DroUyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. PROCÈS- VERBAUX. ^87 — M. le Président proclame les noms des membres nouvel- lement admis par le Conseil, savoir : MM. Belhomme (le D'), 'ti, boulevard Maillot, à Neuilly (Seine). BlENAlMÉ, négociant, 18-i, rue de Rivoli, à Paris. Présentateurs. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Auguste Salraon. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Saint-Yves Ménard. BoKALD (Georges de), propriétaire, 134, bou- ( Drouyn de Lhuys. levard Haussmann, à Paris, et château de J A. Geoffroy Saint-Hilair( Vielvayssac, par Rhodez (Aveyron). V A. Grandidier. Drouyn de Lhuys. Bourg (le comte Antonin du), 66, rue de Morny, à Paris. Calvet-Besson, rentier, 31, rue Boissy-d'An- glas, à Paris. CarvAlhâl (le comte de), propriétaire, île de Madère (Portugal). A. Geoffroy Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. Drouyn de Lhuys. comte d'Éprémesnil. Lichtenstein. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. D' Henri Labarraque. Chabot (le comte Auguste de), propriétaire, / Paul Gaillard. 8, rue Portails, à Paris, et château du Parc- s A. Geoffroy Saint-Hilaire. Soubise, par Mauchamp (Vendée). V comte Le Couteulx. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Henri Marie. Saint-Yves Ménard. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Léo d'Ounous. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. E. Decroix. Drouyn de Lhuys. comte d'Éprémesnil. CoNTANSEAU (Léon), professeur, 16, boule- vard Maillot, à Neuilly (Seine). Courtois de Vicose (Franck), banquier, hôtel Courtois, à Toulouse (Haute-Garonne). DeYmène, propriétaire-agriculteur, à Bellile, près Guitres (Gironde). Driesens (Victor), 27, rue du Marché-aux- Poissons, à Tournay (Belgique). / Drouyn de Lhuys. DUPLOYÉ (Gustave), sténographe, 12, rue ^^^^^ d'Éprémesnil. Nolre-Dame-de-Nazareth, à Pans, ( j^^j^^ Gi-is^rd. , Drouyn de Lhuys. HuciiET (Ernest), négociant-commissionnaire, ^ ^ Geoffroy Saint-Hilaire. Saint- Yves Ménard. 21, rue d'Hauteville, à Paris. 288 SOCIETE D ACCLlMATATIOiN. KiENEii (Jean), propriétaire, à la Forge, par Turckheim (Alsace-Lorraine) . Lavater (Charles), avenue du Roule, 29, à Keuilly (Seine). Mablanc (Hugues de), 10, rue Grignan, à M arseille (Bouches-du-Rhône). Mallac (Albert), propriétaire, 10, boulevard iMalesherbes, à Paris. Mazeâu (Edouard), inspecteur de la Compa- gnie Le Phœnix, avenue de Neuilly, 115, à Neuilly (Seine). MiNORET (Eug.), propriétaire, 6, rue i\Iu- rillo, à Paris. MoRLAix. (Bertrand de La), propriétaire, au château du Lou, près Mauron (Morbihan). Nodé-Langlois (Léon), 45 bis, rue Ch. Lafitte, à Neuilly (Seine). OUNOUS (Léonce d'), propriétaire, château de Verdaïs, Saverdun (Ariége). Parlier, ingénieur civil, hôtel Courtois, à Toulouse (Haute-Garonne). PiCHARD DE LA Blanchère (Arthur), proprié- taire, à Fontenay-le-Conite (Vendée). Robin de Barbentane (le marquis Léon de) 170, faubourg Saint-Honoré, à Paris. Sapinaud (vicomte de), 58, rue de Ponthieu, à Paris. SCHEDONI DE Camiazzo (le niarquis Joseph de), 121, boulevard Haussmann, à Paris. Simon-le-Bertre (René-Georges), 162, bou- levard Haussmann, à Paris. Drouyn de Lhuys. A. GeofTroy Saint-Hilaire. comte Le Couteulx. Drouyn de Lhuys. Gattiker. Jules Grisard. Drouyn de Lhuys. E. Hesse. Raveret-Wattel. Drouyn de Lhuys. Ch. Liénard. E. Liénard. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Lebrun. Saint-Yves Ménard. Jules Grisard. G. Millet. E. Renard. vicomte du Bourg. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire, Saint-Yves Ménard. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Léo d'Ounous. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Léo d'Ounous. René Caillaud. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. marquis d'Andigné. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Drouyn de Lhuys. comte d'Eprémesnil. marquis de Selve. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. Drouyn de Lhuys. Jules Grisard. Lebaudy. PROUES- VERBAUX. ^89 VATfMESNiL (Henri de), 20, boulevard La- / Drouyn de Lhuys. lour-Maubourg, à Paris et château de Va- ) comte Le Gouleulx. tiiiiesnil, par Étrepagiiy (Eure). ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. ViEiHA (Auguste), propriétaire, 13 bis, rue ( p'"''"'^" ^^ ^^'''^''^ d'Aumale, à Paris. ; °"''^*- V L. Nicolas. — La Société a en outre admis au nombre des Sociétés agrégées : L'École d'agriculture de Montpellier, à Montpellier (Hé- laull). — M. le Secrétaire procède au dépouillement de la corres- pondance. — M. le Directeur de l'École d'agriculture de Montpellier fait parvenir des rcmercîments au nom de cet établissement, nouvellemenl agrégé à la Société d'Acclimatation. — Des remei^cîments au sujet de leur admission dans la Société sont adressés par MM. H. Boussaguet, Victor Driesens et Ch. Lavater. — MM. de Clausonne, comte Du Boui^g, marquis de Galard, A. Guillon, Huon de Pénanster, Kaltenmeyer, J.-J. Lafon, G. Pays-Mellier, Plé, Sevrez fils et Fidèle Simon, ainsi que la Société d'horticulture de la Nièvre, demandent à prendre part aux cheptels de la Société. — Renvoi à la Commission spé- ciale. — MM. Buzaré, Philippe Delamain, Desroches, E. Garnot, A. Genesley, Gorry-Bouteau, Martel-Houzet, Léon Menant et Ponté, font parvenir des rapports sur la situation de leurs cheptels. (Voir au DiiUeim.) — M. G. Ratier remercie des envois de graine de Vers à soie qii'il a reçus. — M. Decroix écrit à la date du 81 mars : « Je viens, comme les années précédentes, faire connaître à la Société les services rendus à l'alimentation publique par la viande de cheval pendant l'année 1875. » Les boucheries chevalines ont livré à la consommation, à Paris : :]" SÉKIE, T. 111. — Avril IKTt'i. l'J 390 SOCIÉTÉ d'acclimatation. OMS chevaux qui ont donné en viande.. 1 225 120 k. 394 ânes — 19 700 28 mulets — /* 870 Soit, en total : 6865 animaux qui ont donné. 1 249 190 » A Lyon, où il y a six boucheries clievalines, le nombre des chevaux, ânes et mulets livrés à la consommation a été de 1262. » Il est étonnant et regrettable que la viande de cheval ne soit pas encore entrée dans l'alimentation en Angleterre, où la fièvre aphtheuse et la péripneumonie contagieuse exercent de grands ravages et où la viande de bœuf est d'un prix si élevé. Toiitel'ois, il y a lieu d'espérer que les efforts de notre collè- gue de Londres, M. A. Bicknell, seront bientôt couronnés de succès. » Rappelons, à cette occasion, que le Comité de la viande de cheval, à Paris, a reçu en dépôt une somme de 1000 francs pour aider à propager le nouvel aliment à Londres. Ce Comité décernera en outre une médaille d'honneur à l'industriel qui ouvrira la première boucherie et la fera fonctionner régulière- ment pendant trois mois (1). » Si mes renseignements sont exacts, un boucher possédant les connaissances et les moyens nécessaires aurait l'intention de réaliser ce progrès l'automne prochain. » — M. G. Lemaire écrit de Fou-lchéou : « J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 1 8 octobre dernier et des exemplaires de la notice sur le Tsien-ya chinois, que vous y avez jointe. » Le nom de Tsien-ya, ou ^\\xiQiTsieou-yao (drogue à vin) sous lequel le père Ilelot désigne la drogue dont il a envoyé des échantillons à Paris en 1865, est peut-être particulier à la province du Riang sou, que ce missionnaire habitait. Je n'ai donc pas pu tiouver ici (province du Fokien) le Tsieou-yao, mais je me suis procuré le Tsieou-tsu (ferment à vin) ou Tsieou-yuau (globules à vin) qui répond exactement au si- (1) Les 1000 francs, plus rargcnt nécessaire pour dccorncr la médaille, ont été déposés par M. Decroix. {Rédaction.) PROCÈS-VERBAUX. ^91 gnalement donné dans la notice et qui est employé par les Chinois dans la fabrication de leur vin de riz. Devant rentrer en France.au mois d'avril prochain, je porterai moi-même à la Société une caisse de Tsieou-tsu. » Je suis heureux de pouvoir vous dire que la composition tie la drogue chinoise est beaucoup plus simple que le prétend le pèreHelot. Il ne s'agit pas d'associer « quarante plantes par- ticulières à la Chine », mais seulement six simples dont j'ai les noms et dont j'aurai bientôt des échantillons. ' « Le prix du Tsieou-tsu est bien tel que le dit le père Helot; elle est fort commune ici et il serait toujours facile d'en exporter de grandes quantités. » La transformation du riz en vin au moyen de ce ferment est d'une opération à coup sûr des plus simples ; mais le pro- duit que donne cette manipulation n'est certainement pas la liqueur agréable « dont les Européens qui habitent la Chine » font une grande consommation, et qu'ils mettent sur la même » ligne que certains de nos vins de France. » Les Européens qui habitent la Chine ne boivent absolument que les vins d'Europe, et ne se risquent à ingurgiter le vin chinois que dans les repas que leur offrent les indigènes; encore le font-ils par pure politesse, et nombre d'entre eux accompagnent-ils ce sacrifice de grimaces qui disent trop les révoltes de leur palais. » Heureusement notre industrie a mille ressources à sa dis- position; elle trouvera sûrement le moyen de transformer le goût naturel du vin chinois et d'en faire une boisson dont l'u- sage pourra se répandre chez nous. » — M. le comte Sachs rend compte des résultats très-satisfai- sants qu'il a obtenus de l'emploi des couveuses artificielles de MM. Roullier etArnoult, de Gambais (Seine-et-Oise), dont M. le Secrétaire général a récemment entretenu la Société. — - M. Seth Green, surintendant des pêcheries de l'État de New- York, exprime ses regrets au sujet de l'insuccès du nouvel envoi d'œufs de Salmonidés d'Améiique qu'il a fait à la So- ciété. Cet insuccès serait dû, selon lui, à des soins insuffisants donnés aux œufs pendant le transport, à bord du navire, et il •29^ SOCIÉTÉ d'acclimatation. importerait que la Société d'Accliinatatiou se mît en rapport avec la Compagnie des paquebots transatlantiques, atin d'ob- tenir une surveillance particulière pour les envois qui lui sont faits. M. Seth Green annonce en même temp's l'intention de nous envoyer des œufs de toutes les espèces de poissons qu'il cul- tive; il adresse la liste de ces espèces avec l'indication de l'é- poque où les envois peuvent être faits, et termine sa lettre en engageant la Société à ne pas hésiter à lui faire des demandes; les États-Unis, dit-il, sont riches en poissons et seront heureux d'enrichir la France de plusieurs espèces de leur faune ich- Ihyologique. — M. de Félioonde adresse le relevé des livraisons d'œufs et d'alevins de Salmonidés faites par son établissement de pis- ciculture de Saint-Genest, près Riom (Puy-de-Dôme), depuis l'année 1863 : « Faute de publicité, dit notre confrère, il me reste chaque année dans mes appareils plusieurs centaines de mille d'alevins, après avoir satisfait à toutes les demandes que je puis recevoir du 15 janvier au 15 avril, c'est-à-dire pendant toute la période du frai et de l'incubation des œufs ; c'est vous dire que mes ressources en pisciculture sont immenses, pour ne pas dire inépuisables, tant elles vont en augmentant tous les ans, grâce aux conditions absolument exceptionnelles sous tous les rapports, dans lesquelles je me trouve pour faire de l'aquiculture. Yoilà pourquoi j'ai cru, dans mon intérêt comme dans l'intérêt général, devoir me livrer à cette industrie éco- nomique, en créant à grand'peine et à grands frais un éta- blissement piscicole que plusieurs amis de la science ont bien voulu mentionner, entre autres M. Bouchon-Brandely, secré- taire du Collège de France, dans son Nouveau traité de pis- ciculture pratique. — M. Camilo de Amezaga envoie un compte rendu de l'édu- cation d'A ttacus Yama-tnaï faite dans une de ses propriétés en Estramadure, pendant l'année 1875. — M. de Contreras adresse divers documents concernant ses travaux de sériciculture en Belgique. — MM. P. Gorry-Bouleau et Vote, ainsi que la Société d'hor- PROCÈS-VERDAUX. 293 ticulture et d'acclimatation de Tarn-et-Garonne, demandent à prendre part aux distributions de graine de Vers à soie faites par la Sociélé. — M. Mainjïonnat adresse à la Société une collection de graines de Fougères qui lui est envoyée des îles Philippines par M. Léon Laglaize, voyageur naturaliste chargé d'une mis- sion scientifique par le Ministère de l'Instruction publique. — Remercîments. — M. James Jackson communique une lettre de M. Holmes Ammidown, propriétaire à Sainte-Augusline, en Floride (Etats- Unis), rendant compte d'un essai de culture de V Eucalyptus fait par ses soins dans cette partie de l'Amérique, à l'aide d'un envoi de graines provenant de la Société. Les jeunes arbres, qui atteignent actuellement cinq pieds de haut, végètent à mer- veille et semblent devoir réussir parfaitement. — Le frère Gildas écrit du couvent de la Trappe des Trois- Fontaines, près Rome : <' Votre demande d'un nouvel envoi d'élixir d'Eucalyptus m'a fait le plus grand plaisir et il n'a pas tenu à moi de vous l'expédier plus tôt. » Depuis un an mon frère Orsise s'occupe, pour ainsi dire uniquement, de composer avec V Eucalyptus un remède vrai- ment efficace contre la fièvre. \\ n'y a pas d'essai qu'il n'ait tenté pour améliorer toujours de plus en plus son élixir. Plusieurs médecins ou chimistes, français, italiens, anglais, américains (nous recevons ici une multitude de visiteurs de tous les pays du monde) lui ont conseillé de faire tout son possible pour en extraire la résine qui, selon eux, fait plus de mal que de bien aux malades, et de tâcher de faire entrer le plus d'ex- trait possible sous le même ou un moindre volume. Plusieurs nous ont promis de nous fournir des renseignements sur ces deux objets, s'ils venaient à en apprendre quelque chose. En attendant, notre frère a ("ontinué ses recherches et a trouvé les expédients désirés : il est d'abord arrivé à extraire la résine et ce premier résultat l'a amené au deuxième. » Je vous envoie 12 flacons de ce dernier produit, tel que nous l'employons actuellement; 1 flacon d'extrait brut et 1 flacon de ce même extrait dont on a soustrait la résine. Je '19A SOCIÉTÉ d'acclimatation. vous envoie aussi la moitié de la matière que nous avons ex- traite de 4-5 litres du produit brut. -r » Je vous prie de remarquer que l'élixir, produit des der- nières recherches, est tout aussi potable que le dernier échan- tillon que j'ai eu l'honneur de vous envoyer, et même plus agréable, et cependant il contient beaucoup plus d'extrait pur. » Je me réjouis du zèle que met la Société à nous seconder dans notre œuvre, et j'ai pleine confiance qu'elle arrivera à d'excellents résultats. » J'oubliais de vous dire qu'on nous a fait connaître derniè- rement un grand nombre de guérisons de fièvres par l'emploi de notre élixir. De plus, j'ai à vous citer des cas qui sont ar- rivés chez nous : Dans le commencement de mars des vents qui nous arrivaient des Marais-Pontins ont occasionné des fièvres très-fortes à plusieurs d'entre nous. Deux, après plu- sieurs accès très-longs et, très-rudes, se sont guéris avec notre élixir tout seul. Un d'eux cependant avait fait, après une pre- mièse dose, Fimprudcnce de se livrer à un travail au-dessus de ses forces. » L'envoi annoncé par le frère Gildas nous est parvenu en bon état. — Remercîments. — M. Tabbé Toisin, directeur du séminaire des Missions Étrangères, envoie à la Société de la graine d'une plante d'or- nement provenant de Buenos-Ayres, où elle est utilisée pour bordures, et qui lui paraît offrir un certain intérêt. — M. Meil, ancien Directeur des Jardins publics de Mar- seille, fait parvenir des graines de Pterocarya stenoptev.a, — M. Ch. Nicolas, de Mondovi (Algérie), accuse réception et remercie des envois de graines qui lui ont été faits, et de- mande si la Société pourrait disposer en sa faveur de semence de Maïs de Guzco. — M. Bleicher remercie également d'un envoi de graines qui lui a été fait, et demande à recevoir des tubercules de diverses variétés de Pommes de terre, ainsi que de la semence de Panais fourrager de Bretagne et de Maïs de Bolivie dont il désirerait essayer la culture dans le domaine d'Oued Bellah^ près Gherchell (Algérie). PnOCKS-VERRAUX. 295 — M. le docteur Vidal, médecin de l'xArsenal maritime im- périal de Yokoska (Japon), adresse une note sur le Cono- phallus Konjak, plante alimentaire très-recherchée au Japon. Cet envoi est accompagné d'une certaine quantité de tuber- cules de la plante en question, ainsi que d'une collection de graines de végétaux du Japon, intéressants à divers titres. — Après le dépouillement de la correspondance, M. le Pré- sident dépose sur le bureau les volumes 7", (S' et 9' des Frag- menta Phytofiraphiœ Australiœ, offerts à la Société d'Accli- matation par M. le docteur Von Mueller, Directeur du Jardin botanique de Melbourne, membre honoraire de la Société. — Des remercîrnents seront adressés à M. iMueller. — M. le Président annonce ensuite à l'Assemblée que la séance publique annuelle de disti'ibution des prix de la So- ciété sera tenue le vendredi 5 mai, à deux heures, dans la salle du théâtre du Vaudeville. — M. Olivier met sous les yeux de l'Assemblée divers échan- tillons de liamié, bruts et ouvrés, préparés par M. Verdure de Df'thomé, ancien fîlateur à Lille. Il fait ressortir l'intérêt considérable qui s'attache à la possibilité, aujourd'hui démon- trée, d'utiliser le Ramié d'une manière vraiment industrielle, grâce à l'emploi de la machine inventée par M. Rolland. Cette machine, qui permet de décortiquer les tiges de Ramié, sans rouissage préalable, est ainsi de beaucoup supérieure à toutes celles précédemment proposées. L'industrie anglaise, ajoute M. Olivier, emploie déjà le Ramié, mais seulement à l'état colonisé, c'est-à-dire en lui faisant subir une sorte de cardage au moyen duquel on obtient une matière première soyeuse et d'un fort bel aspect, mais qui a perdu en grande partie sa té- nacité. Dans cet état, le Ramié a néanmoins une valeur de (S5 centimètres le kiiogr., et on le fait entrer dans la fabrica- tion d'étoffes de mohair et de tissus de colon. Les échantillons préparés par M. Verdure ont unetoutautre solidité; la hbre n'a rien perdu de sa ténacité, et paraît bien supérieure sous ce rapport à celle du chanvre ou du lin. En outre, cette matière textile semble devoir êtie obtenue à très- bas prix; le kiiogr. de fd peigné revient à environ 2 fr. 25, 296 SOCIÉTÉ d'acclimatation. le produit brut pouvant être obtenu à 75 centimes. On snit, du reste, dit en terminant M. Olivier, que le Ramié est déjà cultivé dans le midi de la France, où il donnera certainement un produit très-rémunérateur; mais c'est en Corse en Algérie et surtout en Cochinchine, à la Réunion et dans plusieurs au- tres de nos colonies, qu'il pourra être exploité avec avantage, en donnant, sous un climat favorable, trois et même quatre coupes par an. — M. Léo d'Ounous dit que la culture du Ramié a été intro- duite par son père dans le département de l'Ariége, il y a une trentaine d'années, mais que, par suite du manque de débou- chés dans le commerce, la plante ne fut conservée qu'à titre de curiosité. Notre confrère la considère comme très-rustique et pense qu'elle pourrait être facilement cultivée dans une grande partie de nos départements pyrénéens. • — M. le comte d'Ernemont rappelle qu'au moment de la crise cotonnière causée par la guerre de sécession, on a songé en France à utiliser le Ramié, mais qu'on a dû y renoncer à cause du prix élevé de la matière première. — M. Olivier dit qu'en effet à cette époque plusieurs grands industriels, M. Pouyer-Quertier notamment, avaient essayé l'emploi du Ramié; la difficulté de préparer ce textile, faute de machines convenables, n'a pas permis de donner suite aux essais ; on l'employait, d'ailleurs, colonisé, c'est-à-dire pré- paré selon la méthode anglaise. — M. le Président adresse, au nom de PAssemblée, des re- mercîmentsà M. Olivier pour son intéressante communication, et il rappelle que, depuis longtemps déjà, la Société d'Accli- matation se préoccupe de l'utilisation industrielle du Ramié, ou Ortie de Chine, et que dès 1868 elle a fondé un prix de 500 francs en vue d'encourager les recherches dans ce sens. — M. Léo d'Ounous donne d'intéressants renseignements sur l'introduction de plusieurs végétaux exotiques dans l'A- riége et la région limitrophe. « Les essais de naturalisation, dit-il, peuvent remonter pour nos départements sous-py- rénéens au commencement du xix' siècle, et l'on est arrivé. PROCÈS-VERBAUX. 297 grâce à quelques amis du progrès agricole et horticole, à de très-beaux résultats. On peut espérer que, dans un avenir assez prochain, on en viendra à s'exonérer des lourdes rede- vances que nous imposent les importations des bois de l'Eu- rope et de l'Amérique du Nord. » Dans les précédentes communications que j'ai eu l'avan- tage de vous adresser et qui ont paru vous intéresser, j'ai dit, messieurs, quelques mots sur la végétation phénoménale d'un Séquoia sempervirens à peine âgé de seize ans, mesurant i2'",()0 de pourtour à hauteur d'homme, et 55 centimètres en mesurant autour des branches inférieures, qui couvrent le terrain sur cette vaste étendue. Cet arbre colossal, dont la vé- gétation n'est pas arrêtée par les froids les plus rigoureux, est couvert en ce moment de milliers de chatons et de strobiles à graines fertiles qui font gracieusement pencher l'extrémité élé- gante des jeunes ramilles ; il a 50 mètres de haut. » Un arbre tout aussi robuste est le Cèdre de l'Atlas (montagnes du Babor algérien) ; à peine âgé de seize ans, il égale en hauteur des cèdres du Liban et de l'Inde et les plus beaux Tulipiers d'Amérique âgés de soixante à soixante-dix ans. Réunis dans des massifs peu éloignés les uns des autres, tous portant sur des étiquettes et leur âge et leur grosseur, je puis, avec la plus grande facilité, étudier leur mode de croissance, leur floraison et leur fructification, et je dois con- venir, malgré notre prédilection pour notre mère Europe civi- lisée, qu'elle n'occupe que le dernier rang dans ces beaux groupes végétaux, aux gigantesques proportions. » Les plus grands végétaux à feuilles persistantes (Conifères), sont, pour notre Sud-Ouest, le Sapin blanc (Abies alba, et VAbies Pinsapo, trouvé par le botaniste Boissier, de Ge- nève, à 4000 mètres dans la Sierra -Nevada du midi de l'Espagne. >) Si je ne craignais d'abuser de votre attention, messieurs, j'aurais beaucoup à dire sur l'active végétation du Pinns ex- celsa, de l'Amérique du Nord, sur celle des Chênes rouges et des Noyers américains, dont plusieurs s'élèvent à de grandes hauteurs, d'une remarquable fertilité et dont le bois est très- 298 SOCIÉTÉ d'acclimatation. recherché par les menuisiers et les ébénistes qui l'utilisent pour les emplois les plus variés. » Je termine en prodiguant les plus beaux éloges à ces Chênes pyramidaux, un des grands ornements de plusieurs de nos départements de l'ouest de la France; im groupe de sept à huit de ces arbres, quoique placés à 3 mètres d'une allée de ceinture, déploient une si luxuriante végétation, qu'on est obligé d'élaguer fortement les jeunes branches qui touchent le sol et y occupent des espaces considérables. » Une dernière considéj'ation, messieurs, et que je regarde comme la plus importante, c'est le fait des semis naturels qui s'effectuent dans les terres fraîches, légères et sablonneuses des bords de l'Ariége. C'est au point que je renonce, depuis huit à dix ans, aux semis des Frênes, Érables, Tulipiers, Fé- viers, Sophoras, Catalpas, Magnolias, etc., que je me borne à relever à l'âge de un à deux ans et que je place de suite dans mes pépinières. Les Allantes, les Robiniers, les Cytises, les Noyers et Chênes rouges se reproduisent un peu partout, et lors des débordements annuels causés par la fonte des neiges, l'Ariége m'apporte dans ses ondes les nombreuses tribus des Aulnes, des Peupliers, des Saules et des Platanes. » — M. Jules Lecreux donne lecture d'un rapport sur ses cul- tures de divers végétaux dont les semences lui ont été remises par la Société. ' — A l'occasion de cette communication dans laquelle M. Lecreux cite le Panais fourrager de Bretagne, M. Léo d'Ounous rend compte que, gi'àce aux généreux envois de graines faits par M, Vavin, il a, depuis trois ou quatre ans, in- troduit dans le département de l'Ai'iége la culture de cette va- riété de Panais, qui lui paraît des plus rustiques. « Ce Panais, dit-il, a résisté à trois inondations ; il a été recouvert une fois de 10 centimètres de terre, une autre fois de 45 centimètres; mais cette plante est tellement vigoureuse qu'elle a crû avec une grande énergie. Je viens seulement de terminer la récolte de cette racine qui est excellente pour les bestiaux. » — M. le Secrétaire général communique à l'Assemblée une lettre de M. le chevalier Jules de Mosenthal, qui renferme de PROCÈS-VERBAUX. 290 très-intéressants détails sur l'importation des Autruches de Barbarie qui ont traversé Paris pour être expédiées au Cap de Bonne-Espérance. Les éleveurs s'occupent déjà de substituer une race supérieure à l'Autruche du sud de l'Afrique, sous le rapport de la qualité de la plume. Ainsi, alors qu'il y a huit ou dix ans, l'éducation lucrative de l'Autruche en capti- vité était encore un problème à résoudre, on en est actuelle- ment à choisir les races et à éliminer les moins avantageuses. — M, deMosenthal, qui assiste à la séance, veut bien tijouter, de vive voix, quelques renseignements à ce sujet. «On distin- gue, dit-il, sept qualités différentes déplumes d'Autruche. La meilleure, c'est-à-dire la plume la plus fine, la plus nourrie, celle qui donne le plus beau duvet, et en même temps la plus gracieuse de forme, provient de l'Autruche du désert de Syrie. Cette qualité est désignée sous le nom de plume d'Alep, parce qu'elle s'exporte effectivement surtout par Alep. Eu seconde ligne vient celle de l'Autruche de la partie du Sahara voisine des États barbaresques, et appelée plume de Barbarie. Elle est presque aussi fine que celle d'Alep, et cette variété d'Au- truche, plus facile à se procurer que la précédente (presque entièrement détruite aujourd'hui), était tout indiquée pour des tentatives d'améhoration de celle du Cap. Il y a ensuite l'Autruche qui vit dans les vallées du Nil, en Abyssinie, etc., et dont la plume est généralement connue sous le nom de plume d'Egypte. La couleur de ses plumes blanches est d'un blanc légèrement jaunâtre, ce qui la fait moins estimer. Une quatrième qualité de plume est celle dite du Sénégal. Elle nous vient, en effet, de cette colonie. » La plume de Mogador, moins belle encore que les précé- dentes, vient de la partie du Saliara qui touche au Maroc. Elle n'est guère plus estimée que celle des Autruches de l'Afrique méridionale. Parmi ces dernières, on en distingue encore deux sortes : la plume provenant de l'ouest, de Namagualand et de Damaraland, dont la tige est fine, de beau duvet, et celle de l'est qui vient de la colonie du Cap, des républiques d'Orange et du Transvaal, et de toute la contrée située au sud du Zarabèze et qui est inférieure de duvet à celle de l'ouest. 300 SOCIÉTÉ d'acclimatation. « Enfin, le commerce met en dernière ligne les plumes de l'Autruche qui vit dans les déserts de V Arabie. C'est la variété dite de Jamani. )) Mais l'industrie utilise également sur une large échelle la plume de l'Autruche d'Amérique ou Nandou {Rhea Ameri- cana). Le seul territoire de la République argentine fournit annuellement au commerce plus de 45000 kilogrammes de cette plume, dont 40000 kilogrammes s'exportent aux Etats- Unis, et le reste sur l'Europe. Il s'en exporte aussi beaucoup de Montevideo et des îles Falkland. » L'Angleterre, il paraît, songe actuellemenl à acclimater l'Autruche chez elle pour le produit de la viande et des œufs, lesquels sont excellents et équivalent en volume à vingt œufs de poule chacun. Cent femelles dont la ponte serait de 2000 œufs environ produiraient donc, comme matière ali- mentaire, la valeur de 40 000 œufs de poule. Les dépenses de nourriture seraient à considérer. La question, dit en ter- minant M. Mosenthal, mérite d'être étudiée ». — M. A. GeoffioySaint-Hilaire rend compte de l'installation du colombier militaire central du Jardin d'acclimatation. (Voir au Bulletin.) — M. J. Plé demande si la disposition adoptée pour ce co- lombier permettra d'obtenir des sujets robustes. Il craint que les oiseaux employés comme reproducteurs ne jouissent pas d'un espace suffisant, et ne soient pas aussi vigoureux que s'ils étaient moins étroitement cloîtrés. — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire répond que cet inconvénient n'est nullement à craindre, puisque les Pigeons reproducteurs seront toujours choisis parmi ceux des colombiers des forte- resses qui se seront fait remarquer dans un certain nombre de voyages par leurs qualités comme oiseaux de course. — M. Jolivot pense qu'il y aurait utilité à encourager, par tous les moyens possibles, l'élève des Pigeons de course et à répandre, au moyen de brochures claires et précises, les no- tions indispensables pour se livrer avec succès à cette intéres- sante industrie. — M. Raveret-Wattel fait observer que les mémoires si re- PRUCÈS-VERHALX. 301 mai-quables publiés dans le Bulletin par M. La Ferre de Roo ont, par avance, donné satisfaction au désir exprimé par M. Jolivot. Un de ces mémoires est entièrement consacré à l'installation des colombiers, et tous les soins relatifs à l'élève des Pigeons y sont donnés avec de grands détails. Il est déposé sur le bureau : 1" Constructions agricoles pour les petites, les moyennes et les grandes exploitations, par M. Gustave Heuzé, Inspec- teur général de l'Agriculture. (Offert par l'auteur.) -i' Le Phylloxéra détruit et la vigne régénérée, par F.-J. Rexès, de Jarnac (Charente). 2 exemplaires offerts par l'auteur. 3" Opuscule sur le traitement industriel de la Ramie et de laKetmie,TpavA.-y. deB., ancien manufacturier. Lille, 1876. (Offert par l'auteur.) A" Un mémoire sur le brouillard sec, bleuâtre et odorant, par M. Harreaux. (Offert par l'auteur.) 5° Divers rapports sur le projet d'organisation d'une expé- dition dans l'archipel Indien, présenté par M. Brau de Saint- Pol-Liais. (Extraits de l Explorateur.) 6" Deux numéros (février et mars 1876) de \a Revista de horticultura, publiée à Rio de Janeiro, sous la direction de M. Federico Albuquerque. 7° Un programme de l'Exposition des produits de l'horti- culture qui doit avoir lieu au Palais de l'Industrie, du "29 mai au 1" juin 1876. Il est offert à la Société, de la part de M. Thozel : Collection de graines de végétaux d'Australie. Le Secrétaire des séances, Ravisret-Wattel. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. Aimé DUFORT. MAMMIFERES. Chèvres naines. — M. Poëy d'Avant, à Maillezais (Vendée). Le couple de chèvres naines est eu très-bon étal, mais la femelle ne paraît pas pleine. Kangurous. — M. Saint-Léon-Boyer-Fonfrède, à Bordeaux. Le miÀle s'est échappé et a été tué par un chasseur. Lapins argentés. — M. Adrien Cambon, à Nîmes, écrit : « Depuis ma dernière lettre, j'ai eu à déplorer la perte des beaux lapins argentés que j'avais reçus l'an dernier, il y avait onze mois que nous les entourions de mille soins et, quoique la femelle eut mis bas plusieurs fois, nous n'avions pu sauver aucun petit; nous espérions que, cette année, elle cesserait enfm de les manger, lorsqu'elle est morte, sans que nous nous fussions aperçus qu'elle lut malade. Quant au mâle, cinq jours après, nous l'avons aussi trouvé mort; mais nous attribuons sa perte à un accident, ayant vu du sang près des oreilles; nous devons donc supposer que c'est à un rat que l'on doit attribuer sa mort. Cependant, comme les lapinières sont en fd de fer et ne donnent aucun passage aux rats ou aux be- lettes, il a fallu que cet animal passât par une bien petite fis- sure de la porte, car ce n'est que par là que nous avons pu supposer qu'il se fût introduit. Je regrette beaucoup plus que je ne pourrais le dire ces deux morts qui me privent de faire cette année un essai heureux pour la Société et pour moi. » Lapins a fourrure. — M. Moreau, à Couhé (Vienne). Les lapins ont prospéié d'une façon remarquable et l'on en compte maintenant plus de 3(), tant gros que petits, nombre correspondancf: des membres ciiepteliers. 303 qui, du reste, sera vraisemblaljlement doublé d'ici à quelques mois. Notre confrère n'en a jamais perdu, ce qui lui fait penser que le climat et la nourriture de la Vienne leur sont on ne peut plus favorables. BATRACIENS. Grenouilles-bœufs. — M. Georges-Julien Labruyère, à Nantes, adresse le compte rendu suivant, qu'on lira avec intérêt : « Les deux sujets reçus en août 1875 étaient petits, mai- gres et chétifs. Je les enfermai dans un espace de i mètres carrés gazonnés, contenant le bassin d'une fontaine jaillissante naturelle, au moyen d'une vraie cage de treillis de fli de fer à mailles de 5 centimètres, renforcée à sa partie inférieure par un cadre de planches touchant la terre et de 40 centimètres de hauteur. Le haut de la cage était à 60 centimètres au-dessus du sol, » Les grenouilles sont restées renfermées dans cet espace clos pendant un mois environ, refusant la nourriture que je leur donnais et paraissant se repaître uniquement de cette vé- gétation verdatre visqueuse qui croît en abondance dans les fontaines. Elles reprirent promptement vigueur et santé, mais manifestèrent promptement une grande différence d'allures : la plus petite, toute noire, et que je crois être le mâle, est très-sauvage et difficile à approcher; la plus grosse, de couleur olivâtre, est beaucoup plus familière. » Au bout d'un mois, fin septembre, la petite noire dis- parut, et quinze jours ou trois semaines après, la grande cessa aussi de se montrer. Je crus qu'elles s'étaient terrées pour l'hiver et je ne m'en occupai plus. » Or, au milieu de mon jardin, se trouve une autre fontaine jaillissante dont le bassin est vaste et profond ; je fus très-sur- pris d'y découvrir la grenouille noire, dès le mois de décembre- elle y avait cherché refuge, et elle y séjourna pendant les plus grands froids, sans jamais se terrer. » La verte n'a commencé à se montrer qu'à la fin de janvier au milieu des herbes aquatiques et dans une autre pièce d'eau 3(M suciÉTÉ d'acclimatation. voisine. Tandis que la noire est grosse et grasse, l'autre semble avoir été amaigrie par un long jeûne, bien qu'elle ait aug- menté en taille. » Je vois facilement les deux animaux tous les jours et je chercherai à surveiller le rapprochement sexuel qui ne peut manquer de se produire bientôt. » Depuis cette communication, notre confrère a fait reprendre les deux grenouilles et il les a replacées dans l'enclos qui avait été spécialement construit pour elles et d'où elles n'ont plus cherché à ressortir. Il n'a pas encore remarqué d'accouple- ment. OISEAUX. Perruches ondulées. — M. Rousse, à Fontenay-le-Comte (Vendée), écrit à la date du 5 mars : « Le couple de Perruches ondulées que j'ai reçu en cheptel delà Société d'Acclimatation élève actuellement des jeunes qui sortiront du nid d'ici huit à dix jours. )) Je l'ai placé dans la volière de mes autres Perruches ondu- lées (il y en a dix paires ensemble) et toutes en ce moment, sans exception, élèvent leur première couvée. Je compte cette année sur un beau résultat. Divers auteurs ayant traité de l'é- levage des Perruches ondulées recommandent expressément de ne pas les déranger, lorsqu'elles sont occupées de la re- production. Je ne sais jusqu'à quel point cela est absolument exact ; en effet, l'une de mes Perruches s'est entêtée à pondre successivement quatre œufs dans un paillasson que je relevais tous les matins pour le rabattre le soir, afin d'empêcher la fraîcheur de la nuit de pénétrer dans la volière. Mais il en est résulté que les œufs ont été cassés, et ce n'est qu'après avoir vu enlever le paillasson, qu'elle s'est décidée à aller pondre ailleurs. » Tourterelles longhups {Ocyphaps lophotes). — M. Poëy d'Avant, à Maillezais (Vendée). Le mâle des longhups a paru malade le 20 au matin, et le soir il était mort, sans que la cause de cette maladie ait pu être CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 805 appréciée, l'oiseau étant gras et en bon point. Il y a vraiment de quoi décourager un débutant, ajoute noti'c confrère. Faisans de Mongolie. — M. Martel-Houzet, à Tatinghem (Pas-de-Calais). Les Faisans sont en très-bon état et ils n'ont pas bougé de la volière ; le mâle même commence à être en feu depuis plu- siers jours et il cbante. Espérons que cette année les œufs ne seront pas clairs, comme ceux de la campagne dernière. Faisans de Swiniioe. — M. l'abbé Daviau, curé de Joué- Etiau (Maine-et-Loire). Ces oiseaux sont en très-bon état ; la femelle a commencé sa ponte le 10 mars, un jour plus tard que l'année dernière; elle a donné six œufs qui ont été mis sous une poule. — M. E. Leroy, à Fismes (Marne). Le couple de Faisans est en parfliite santé et l'on en attend de bons résultats. — M. Georges Ribeaud, à Porentruy (Suisse). Ces oiseaux sont toujours en parfait état. Ils ne paraissent nullement avoir souffert de la grande humidité de l'automne, ni des froids précoces, longs et rigoureux que nous venons de traverser. Dans les rares beaux jours que nous avons eus, ils étaient d'une gaieté extraordinaire. Leur régime alimentaire est à peu près le même ; on a cependant augmenté leur ration, comme fruits, d'une noix et de deux glands ; ils la dévorent avec avidité. — M. Zeiller, à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), nous écrit : « Mes oiseaux, sont en parfait état, très-familiers et vivent en bonne intelligence avec un couple de Colins de Cahfornie et une paire de Tourterelles blanches, qui habitent la même volière. » Faisans et Colins ont passé tout l'hiver en plein air; je n'ai pu les faire coucher dans leur abri, et ils ont supporté, sans paraître s'en apercevoir, cinquante-sept jours dégelée et plusieurs semaines de neige; le thermomètre est descendu jusqu'à i8%5; les Faisans étaient couverts de givre le matin; par les grandes neiges, ils venaient se percher p(mdant le jour a-- SÉRIE, T. m. — Avril 1876. 1i) 300 SOCIÉTÉ d'acclimatation. sous leur abri, où est déposée leur nourriture, mais en res- sortaient à la chute du jour pour percher à l'air libre. » La nourriture consiste en un mélange d'orge, de petit blé et de sarrasin; j'y ajoute tous les jours des feuilles de chou ou de salade, un peu de mie de pain et, depuis qu'il dégèle, des vers de terre ou des escargots. Ils n'ont jamais voulu manger de souris, ni entières, ni coupées en morceaux, » Faisans vénérés. — M. Frédéric Julien, à Chantenay (Loire- Inférieure). La femelle a été malade, mais elle est aujourd'hui rétablie ; le mâle a été atteint de la dyssenterie et il a succombé. Coq et Poules Crèvecœur. — M. Riban, à Louvigné du Désert. Ces volatiles sont en parfait état: une des Poules a com- mencé à pondre depuis une huitaine de jours. Coq et poules de Dorking. — M. Moreau, àCouhé (Vienne). Ces animaux sont en parfaite santé, ainsi que la famille de petits qu'ils ont donnée l'été dernier. Jeunes et vieilles poules pondent depuis quelque temps et M. Moreau a l'espérance d'en avoir, cette année, un nombre suffisant pour lui permettre de peupler largement et exclusivement ses basses-cours de cette excellente espèce. Coq et Poules de Houdan. — M. Salanson, à Florac (Lozère). Les poules se sont très-bien comportées, malgré l'hiver ri- goureux que nous venons de subir. Elles sont très-fraîches et toutes les deux ont commencé à pondre. Les œufs sont mis à part, après avoir été cotés Le coq est très-beau, mais il doit être plus jeune que les poules; celles-ci sont plus robustement constituées que lui, dont les ergots commencent seulement à pousser. Indépen- damment des poules de Houdan, il lui a été donné six poules du pays, et tous les œufs obtenus se sont trouvés fécondés. Cygnes noirs. — M. le baron de Trubessé, à Saint-Bertrand de Comminge (Haute-Garonne). La première couvée, obtenue l'année dernière, n'avait pas CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 307 été heureuse; les deux petits qui arrivèrent à éclore moururent l'un au bout de cinq jours, l'autre dix jours après leur nais- sance, sans signe apparent de maladie. Une nouvelle })onte de deux œufs ayant eu lieu les iO et 12 avril 1875, la femelle les couva encore quarante et un jours, au bout desquels on obtint un petit cygne, l'autre œuf n'ayant point été fécondé. Ce petit piospéra très-bien pendant un mois et demi ; mais il mourut subitement de la même manière que les deux autres. L'on ne sait à quoi attribuer sa mort, car il venait de manger quelques instants avant et il se promenait dans le grand bassin. Une troisième ponte, ayant eu lieu dans les premiers jours de juillet, donna quatre œufs. Couvés comme les précédents, on eut la satisfaction de voir naître, le 14 août, quatre petits, mais le lendemain on les trouva tous morts dans le nid. Notre confrère a lait mettre, depuis un mois, une gerbe de paille dans Tenclos, espérant que la femelle pondrait; mais elle n'a point encore manifesté cette envie. Le mâle est resté toujours très-farouche et il faut avoir le soin, en allant leur donner la nourriture, de se munir d'une fourche, autrement il sauterait sur la personne chargée de ce soin. Dindons sauvages. — M. Guillemet, à Fontenay (Vendée). Ces oiseaux ont été très-sensibles au froid, qui les jetait dans une immobiHté presque complète. Ils se portent à merveille et vivent en liberté dans la propriété. Ils sont peu difficiles pour la nourriture; ils glanent un peu partout, préférant cela au grain qu'on leur donne. Canards de Baiiama. — M. Guillemot, à Fontenay (Vendée). Ces volatiles sont dans une situation parfaite; ils sont très- familiers. Lorsqu'ils aperçoivent le jardinier bêcher dans le jardin, ils accourent avec rapidité vers lui, en réclamant, par de petits cris, les vers qu'il trouve sous sa pelle. Tout fait es- pérer des canetons pour le printemps prochain. Canards Labrador. — M. Adrien Cambon, à Nîmes. Ces deux oiseaux sont très-beaux en ce moment. :]08 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Canards mandarins. — iM. E. Leroy, à Fismes (Marne). Ces oiseaux sont dans un excellent état de santé, mais deux années d'expérience négative ne permettent guère d'attendre des produits. — M. Marlel-Houzet, à Tatinghem (Pas-de-Calais). Les Canards sont toujours très-bien portants et n'ont point eu l'air de trop souffrir de la gelée et de la neige; ils n'ont pas cependant été rentrés el ils ont supporté, sans mal, une tem- pérature — de 13 degrés centigrades. Canards de Rouen. — M. le docteur F. de Bonnelby, à Mar- seillan (Hérault). Le cheptel est en très-bon état; les femelles ont pondu une douzaine d'œufs qui ont été placés dans une couveuse artifi- cielle. PLANTES. Bamrous. — M. le docteur F. de Bonnefoy, à Marseillan (Hérault). Ces plantes semblent reprendre une certaine vigueur. Cer- taines d'entre elles ont donné des pousses de 50 centimètres. — M. le docteur Delvaille, à Rayonne. Ces arbustes prospèrent très-bien. Cham.erops excelsa (i). — M. L. Brémant, à Paris. Les graines de Chamœrops ont été semées dans deux terri- nes et celles-ci enterrées dans une couche morte et sous châssis. La terre de semis était un mélange de bonne terre, de terreau et de sablon, à peu près par tiers. Après six semaines, les graines ont commencé à lever; et, à deux mois, tout était (Il Ci:" palmirr, qui nous vient du nord de la Chine, est fort rustique et néan- moins tri'S-élégant. Il a sa place marquée dans tous les grands jardins, où il sera vite introduit ; il est appelé surtout à être planté on massifs. Toutefois, jiour que cet arbuste prospère et devienne très-beau, il lui faut une liumidilé constante, excessive même. Si on le cultive en pot ou en caisse, il convient, dès lors, de l'arroser très-ahoiidamment, hiver comme été. Mais c'est une plante de pleine terre, qui résiste parfaitement sous le climat de Paris et ijui a très-bien traversé le rude hiver de 1870-71. Il nous semble que le Chamœrops ea;ce/srt réussirait principalement sur les côles de la Bretagne et qu'il y atteindrait une dimension des plus leiuarquables. CORRESPONDANCE DES MEMRRES CHEPTELIERS. 309 sorti. Après un mois de levage, les terrines ont été placées dans une 'serre à boutures et il leur a été donné de légers bassina- ges de temps en temps. Un mois plus tard, c'est-à-dire après quatre mois de semis, une des terrines a été placée en godets dans de la terre de bruyère, et ces godets installés en serre tempérée, où ils ont passé l'hiver. Tous ces plants se portent bien. On a fait hiverner la seconde terrinéesous châssis, sur cou- che entièrement éteinte. Aucun sujet n'a péri, mais la feuille est un peu moins développée que chez ceux qui sont en serre. Notre confrère atlendla seconde feuille avec impatience. Haricots du Mexique.— Ges plantes, semées par poquets, ont très-bien réussi et fournissent abondamment; les graines sont très-bonnes en vert ; mais, sèches, elles cuisent mal. OxALis CRENATA. — Bien que les tubercules d'Oxalis aient été semés dans un teri'ain défoncé et convenablement fumé, aucun n'a levé. Pommes de terre de Bolivie.— Ces Pommes de terre ont été plantées dans un terrain parfaitement défoncé à 60 cen- timètres et très-bien fumé avec des gadoues de Paris. Quel- ques-unes seulement ont levé ; elles ont donné des touffes énormes de plus de i mètre de diamètre, et elles ont parfaite- ment fleuri; mais il ne s'est formé aucun tubercule. IV. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. VISITE AU JARDIN D'ACCLIMATATION Alloculion prononcé» dans la réunion de la Sainle FamilU de Saint-Pierre de Chaillot, le 7 mai d876 Par M. DROUYll nE LHUYIBi Mes chers amis, Monsieur le curé veut bien me permettre d'ajouter aux prix et aux récompenses qui vous seront décernés deux cents billets d'entrée pour le Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne. Vous ne connaissez peut- être pas encore cet endroit. Il vous présentera, je l'espère, quelque in- térêt. Pour vous en donner un avant-goùt, je vais passer ici rapidement en revue quelques-uns des objets qui frapperont vos regards; nous y trouverons, non pas seulement la satisfaction d'une frivole curiosité, mais encore d'utiles sujets de réflexion, de salutaires enseignements et parfois, le dirai-je? de bons exemples à suivre. Nous admirerons surtout la sagesse infmie qui a présidé à la formation de tous les êtres et les a pourvus des moyens nécessaires pour remplir le rôle assigné à chacun d'eux sur la scène de la vie. Voici d'abord l'Agami : c'est un oiseau originaire du Brésil, à peu près de la taille d'une poule. Il sert, dans la basse-cour, de chien de garde et de chien de berger. Survient-il quelqu'un d'étranger à la maison? il en avertit par un cri sonore et au besoin s'attaque aux jambes de l'intrus. Est-ce un chien qui veut entrer dans la basse-cour? l'Agami, ouvrant ses ailes, se précipite sur lui et le chasse à coups de bec. Si deux coqs se battent, il fond sur eux pour les séparer. Au moment des éle- vages, il protège les poussins faibles contre les plus forts. Il saisit dans son bec les aliments et, gloussant comme une poule, appelle les jeunes oiseaux ainsi que le pourrait faire la couveuse la plus tendre. Les Perruches ondulées, originaires de l'Australie, reproduisent très- facilement dans nos volières. Le père et la mère s'occupent avec sollici- tude de la préparation du nid, et quand la couvée est éclose, ils trouvent dans les premiers nés un concours précieux pour l'éducation des plus jeunes. Les premières petites perruches emplumées partagent avec leurs parents les soins de leurs frères puînés auxquels elles donnent concur- remment la becquée. Les Canards mandarins, dont le plumage éclatant attire tous les regards pendant l'hiver et le printemps, perdent leurs brillantes couleurs vers la liii du mois de mai, et deviennent alors semblables aux canes de leur espèce. C'est que, pour se livrer àl'éducation des jeunes, faire le ménage et remplir les devoirs de père de famille, ils n'ont pas besoin d'une brillante parure. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 3'H Les Castors vivent en société. Comme tous les États bien gouvernés, leur République est soumise à une discipline sévère. Les Jeunes y sont l'objet d'attentions toutes particulières, et quand ils se montrent indo- ciles, ils sont immédiatement punis. Cette peine consiste à être placé sous la surveillance d'un vieux Castor à mine rébarbative, qui ne tolère pas que la compagnie de discipline dont la conduite lui est confiée se livre aux jeux et aux ébats accoutumés. Les voyageurs se sont étonnés souvent de rencontrer, dans des lieux voisins, des troupes de Castors d'allures dilférentes. Les unes, les plus nombreuses, gaies, joyeuses, turbulentes; les autres paraissant contraintes, mornes et abattues. Ces dernières étaient les troupes des Castors en punition. Voulez-vous un autre exemple de discipline? Vous le trouverez chez les MeliponeSj espèce d'abeille sans aiguillon qui existe au Brésil. Il y a toujours une sentinelle à l'entrée de la ruche. « Rien d'intéressant, dit un témoin, comme d'observer les allures de cette vigilante gardienne. On voit constamment cette petite tète éveillée, qui, les antennes dressées, l'œil aux aguets, inspecte le voisinage, prête à s'opposer aux agressions du dehors. Armez-vous d'une paille et atta(|ucz-lu. Intimidée d'abord, elle recule au fond du trou, mais elle ne quitte pas son poste et l'on voit toujours cette petite ligure attentive qui vous regarde. Éloignez la paille, l'insecte avance et suit de l'œil votre mouvement. Revenez à l'attaque ; cette fois la sentinelle s'arme de courage et saisit avec ses mandibules la paille, qu'elle cherche à vous arracher. Et alors vous vous sentez hon- teux d'inquiéter ainsi cette petite bête de cœur; vous lui abandonnez la paille qu'elle jette, voyant qu'elle n'est plus menaçante, et vous vous prenez à admirer cette courageuse gardienne, qui frotte ses antennes en signe de victoire et vous regarde toujours avec ses petits yeux expressifs 011 l'on croit voir briller quelque chose comme le contentement du devoir accompli. » Ou a coutume de dire que les animaux en bas âge sont, comme les enfants, parés de grâces particulières. Qu'y a-t-il, en eflet, de plus gra- cieux qu'un jeune poulain, qu'un jeune chat, et même (passez-moi le mot) qu'un petit cochon à la peau blanche et rose? Il en est de même si, des espèces domestiques, nous reportons nos regards sur les espèces sau- vages. Ainsi les Phacochères du Cap de Bonne-Espérance, qu'on appelle sangliers à verrues, sont dans leur âge mtîr de véritables monstres, à la tète épaisse, garnie de proéminences charnues, avec des dents effroyables. Mais combien leurs petits sont gentils et aimables ! Légers, alertes, rapides dans leurs évolutions, il semble impossible, à les voir, qu'ils prennent plus tard les caractères repoussants de leur race. Ce hi- deux aspect est en quelque sorte justifié par le genre d'existence de ces animaux qui, pour vivre, sont obligés de lutter chaque jour. Ne dirait-on pas que la nature, en les armant de leur laideur, a fait pour eux ce que les g^uerriers chinois croient utile de faire pour épouvanter leurs ennemis? 31 '2 SOCIÉTÉ rrACCLIMATATION. Les soldats du Céleste Empire su cdiiviontde peaux de bêtes, do masques horribles dans l'espérance d'inspirer la terreur à ceux qu'ils ont à com- battre. A propos des Sarigues Florian a dit : L'asile le plus sur est le sein d'une mère. Les Sarig-ues, en effet, comme les Kangurous, peuvent porter leurs jeunes dans une poche où ils trouvent en même temps un abri contre le froid et le lait qui leur est nécessaire. Tout le monde connaît aujourd'hui ces curieux animaux. Dès qu'il est assez fort, le petit Kangurou met la tête à la fenêtre, et il n'est pas rare de le voir, sorti à mi-corps, faisant sa toilette, s'aguerrissant, s'accoutumant au monde extérieur dans le- quel il est destiné à vivre. Plus âgé, plus hardi, il quitte le gite hospi- talier, pour s'y enfouir de nouveau à la moindre alerte. Il ne renonce à chercher un refuge dans le sein maternel qu'après avoir atteint un dé- veloppement qui lui rend impossible l'entrée du logis de son enfance. A partir de ce moment le petit Kangurou est condamné à fuir le danger de ses propres pattes. Il est d'autres animaux australiens dont les jeunes sont encore plus heureux que les Kangurous ; car, devenus trop gros pour pouvoir se réin- staller dans la poche maternelle, ils trouvent moyen de se faire porter. Ainsi la mère du Koala et celle du Pliilander conservent leurs petits cramponnés sur leur dos, et, chargées de ce fardeau précieux, escaladent les branches les plus hautes des arbres qu'elles habitent. Dans tous les temps et presque chez tous les peuples, on a cherché à suppléer la nature en obtenant artificiellement l'éclosion des œufs d'oi- seaux, et en particulier ceux de nos oiseaux domestiques. Les Égyptiens et les Chinois, ces deux peuples dont la civilisation a devancé la nôtre de tant de siècles, sont arrivés à des procédés pratiques exploités encore aujourd'hui et que nous avons perfectionnés. Il existe en France un in- dustriel (jui peut faire éclore artificiellement de 30000 à 40 000 poussins par année. C'est ce qu'on est convenu d'appeler, aux environs de Paris, des poulets éclos à la vapeur. Ces résultats obtenus à force de recherches et de patientes observa- tions, il est un oiseau qui les obtient sans avoir fait pour cela aucune étude. Ce physicien sans le savoir, habitant de l'Australie, qu'on appelle là-bas Dindon de broussailles et que les naturalistes désignent sous le nom de Talégalle, ratisse avec ses doigts puissants les herbes et les dé- trilus végétaux qu'il va chercher quelquefois à une distance de 300 mè- tres, et en forme un lumulus qui atteint dans certaines circonstances 2 ou 3 mètres de haut. Tournant le dos au monticule à l'édification duquel il travaille, il projette en arrière à grands coups de patte les feuilles et les débris de toute sorte. Sa besogne terminée, il appelle sa compagne, l'invite à déposer dans ce nid préparé avec tant de soins FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. .jl3 ei (le peines les œufs d'où devra sortir la nouvelle génération. Peu de jours après, mari et femme (piillent ces lieux et vont dans une autre contrée s'occuper de faire un autre nid, lorsque la saison n'est pas trop avancée. Mais ces pauvres petits ainsi abandonnés, que vont-ils devenir? Le constructeur de ce nid, de cette couveuse artificielle a su si bien entre- mêler les éléments nécessaires à la fermentation que bientôt il se déve- veloppe une chaleur suffisante à l'éclosion des œufs. Mais cet oisillon, orphelin avant sa naissance, qui prendra soin de lui? qui lui montrera le moyen de trouver sa nourriture et de se défendre contre ses ennemis? Le pelit Talégalle sait tout cela de lui-nièn)e. 11 semble que c'est à lui que fait allusion la fable qui nous représente Minerve naissant un jour tout armée. En effet, l'œuf de Talégalle ne s'ouvre pas comme les œufs ordinaires. Au moment voulu cet œuf tombe en poussière. L'oiseau, dont les ailes sont déjà garnies de plumes qui lui permettent de voler, se sèche, se ressuie, écarte brusquement ce qui l'enveloppe, et prend son essor. Que vous dirai-je de ce poisson de l'Inde orientale que l'on nonnue à Calcutta Poisson arc-en-ciel, à cause du reflet de ses brillantes couleurs, et qui surpasse les plus habiles ingénieurs dans l'art des constructions nautiques? Ce petit poisson, dont M. Carbonnier nous raconte l'histoire, saisit avec sa bouche des brins de mousse aquatique qu'il porte à la surface de l'eau pour fabriquer son nid. Par quel procédé, me direz-vous, parvient- il à maintenir cette mousse à l'état flottant? Notre architecte est initié aux lois de l'hydrostatique. Il hume à l'extérieur quelques bulles d'air qu'il place, en les divisant, sous les végétaux pour les empêcher de des- cendre; puis lorsqu'il a ainsi formé une espèce d'ilot, il continue à ap- porter des provisions d'air qu'il ne divise plus conune précédemment, mais qu'il réunit vers le point central. Ces bulles d'un volume assez con- sidérable exercent une poussée de bas en haut, dont la conséiiuence est le soulèvement du disque végétal qui se transforme, au sortir de l'eau, en un globe ou aérostat se balançant mollement sur sa surface. Le nid terminé au dehors, le poisson s'occupe à lui assurer une fixité qui le garantisse du naufrage. A cet effet, il établit avec les mêmes ma- tériaux (mousses et bulles d'air) un cercle horizontal de 2 centimètres de largeur, ce qui donne à l'ensemble la forme d'un chapeau mou à laro-es bords s'élevant de 4 à 5 centimètres au-dessus de l'eau. Ce travail achevé, il aménage son lit à l'intérieur. Il rampe en tous sens et glisse sur toutes les parois pour en adoucir les surfaces, et c'est en refoulant ce mur de tous côtés qu'il réussit à bien l'arrondir. Lorsque le nid est ainsi préparé, la femelle vient y déposer ses œufs, et s'en éloigne pour toujours, laissant au mâle la charge de l'éducation de la famille, labeur dont il s'acquitte avec un soin tout paternel. Il re- cueille dans sa bouche tous les œufs dispersés parmi les végétaux, les 314 SOCIÉTÉ d'acclimatation. monte au sommet du nid et les dispose avec ordre pour en faciliter l'in- cubation. Il songe alors à les protéger. Dans ce but, il sort du nid et se met en devoir d'en rétrécir l'entrée. Prenant les végétaux du bord horizontal, il les peigne, les tire, les ramène vers le centre; puis, de ses lèvres, de son corps, il en carde l'étroit passage. Il s'éloigne ensuite et tourne au- tour de son édifice pour en examiner l'ensemble, non sans inquiétude, car il va souvent chercher de nouvelles bulles d'air qu'il pose sous les points douteux, ou sous les parties menacées. Puis, sentinelle vigilante, il se place en observation vers l'unique ouverture du nid où il reste en faction pendant trois jours. Prévoyant que les œufs réclament de nou- veaux soins et un milieu différent, il perce le sommet du dôme; les bulles s'échappent et le nid s'affaisse à l'instant sous l'eau emprisonnant tous les embryons dont l'existence commence à se manifester. Les soins du père de famille durent jusqu'au moment où sa progéniture, ayant subi sa complète évolution, a pris assez de force et d'agilité pour se suffire à elle-même. Tout le monde sait combien les Éléphants sont ingénieux. Leur intel- ligence rend leur concours indispensable pour certains ouvrages; mais elle exige qu'on ait des égards pour eux, car ils sont susceptibles de ré- flexion. Un jour, dans l'Inde, un entrepreneur employait une troupe de soixante éléphants à débarder des bois amenés sur le fleuve. Ces adroits et puis- sants animaux saisissaient les poutres dans l'eau, les traînaient à terre et formaient, guidés par leurs cornacs, des piles régulièrement alignées. Si le travail était pénible, en revanche la ration de riz était abondante. Après plusieurs semaines on jugea à projios de la réduire de près de moitié. Le mécontentement fut vif dans l'escouade éléphantine, mais avant de manifester leur déplaisir, les éléphants attendirent deux jours, comme s'ils voulaient constater que la diminution de nourriture n'était pas due à une erreur. Quand il fut bien démontré que la nouvelle ration était de- venue définitive, les éléphants se mirent en grève, et refusèrent absolu- ment de reprendre le travail. Pendant dix jours il fut impossible de les ramener au chantier. C'est seulement lorsque la ration de riz leur fut complètement restituée, qu'avec une bonne humeur évidente ils se re- mirent à la besogne. Je pourrais, mes chers amis, multiplier presque indéfiniment ces anec- dotes zoologiques. Mais vous avez, pour conduire vos pas dans une sem- blable excursion, un guide plus éclairé que moi, et dont le nom vous rappelle une bienfaitrice des jeunes filles de cette paroisse, qui a géné- reusement doté l'œuvre des ateliers chrétiens. Je veux parler de l'inté- ressant ouvrage de M. Gama e Castro, vicomte de Sernancelhe, intitulé: Une visite au Jardin des plantes. Je n'en citerai que deux passages re- latifs à des végétaux. « Rien déplus curieux, dit-il, que le fruit de l'arbre FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 315 du Brésil appelé le Sapocaia. Sa forme est celle d'une véritable mar- mite avec son couvercle. Tant que le fruit n'est pas mûr, le vase reste fermé. Mais aussitôt qu'il est arrivé à maturité, la marmite s'ouvre spon- tanément et laisse voir d'excellents marrons, dont les singes sont très- friands; ce qui fait donner à cette plante le nom de Marmite de singe. » L'autre plante est encore plus singulière. «Elle croît dans les déserts de l'Asie pour lesquels elle semble avoir été expressément créée. Les botanistes la nomment Nepenthes lacryinatona. L'extrémité de ses feuilles forme une espèce d'urne qui reste fermée pendant le jour. Sitôt que le soleil se couche elle s'ouvre pour recueillir les gouttelettes qu'y dépose l'humide vapeur de la nuit. Au matin le couvercle tombe sur l'o- rifice du petit vase rempli d'environ 3 ou i onces d'eau potable. Lorsqu'un voyageur altéré trouve un pied de Népenthès, il ouvre deux ou (rois urnes, boit l'eau qu'elles contiennent pour étancher sa soif et peut avec joie continuer sa route. » Combien sont admirables les œuvres de la Divine Providence, et que j'avais raison de vous dire en commençant que le spectacle de la création est plein de salutaires enseignements ! Les exemples que je vous ai cités vous prouvent avec quelle merveil- leuse sagesse l'auteur du monde a organisé les êtres de la façon la plus convenable pour assurer la conservation des espèces. D'un autre côté, on dirait que le bon Dieu a voulu présenter à l'homme, même dans le spec- tacle des mœurs de créatures inférieures, des modèles d'ordre, de dis- cipline, de courageux labeur, d'esprit de famille, de mutuelle assistance. Le rapprochement que je fais ici n'a rien qui puisse nous humilier. Notre Seigneur ne compare-t-il pas, dans l'Évangile, sa miséricorde envers les habitants de Jérusalem à la sollicitude de la poule qui invite ses petits à se rassembler sous l'abri tutélaire de ses ailes? Je m'arrête, mes chers amis. Je dois laisser la parole aux hôtes du Jardin d'acclimatation que vous irez voir. Ils parleront à vos yeux un langage plus instructif et plus amusant. Géographie ornithologique (Exposé du troisième chapitre des Oiseaux voyageurs et poissons de passage) Par M. s. Berthelot, membre hoiiurairo do la Société d'Acclimatalion (1). L'instinct des migrations qui porte une multitude d'oiseaux et de pois- sons, à différentes époques de l'année, vers les climats qui leur convien- nent le mieux; la connaissance des diverses aires de circulation que par- (1) Voyez le Compte rendu bibliographique, page 325. 316 SOCIÉTÉ d'acclimatation. courent certaines espèces voyageuses, les démarcations que la nature semble leur avoir assignées ; l'isolement des espèces sédentaires dans leurs habitats respectifs, sont autant d'indications qui peuvent nous guider dans l'intéressante étude des acclimatations. — Au troisième chapitre de ce premier volume, j'ai exposé la distribution des oiseaux sur la surface du globe, d'après les difTérentes régions oîi on les rencontre. Cette dis- tribution n'a rien de systématique; elle est fondée au contraire sur des caractères naturels, déduits de l'examen des types de races qui se sont propagées dans les divers berceaux de création oîi la nature a varié ses moules et qui se font remarquer dans le nouveau comme dans l'ancien monde, soit que l'observation se porte sur l'ethnographie du pays ou qu'elle embrasse sa flore et sa faune, car les mêmes remarques relatives à une contrée , au point de vue botanique, peuvent s'appliquer aussi à sa zoologie, lia présence de nouveaux types donne au j)ays son caractère particulier, et ce que j'ai écrit, il y aura bientôt quarante ans, sur les grands caractères de la végétation, je le reproduis en d'autres termes par rapport à la question que je traite dans ce nouvel ouvrage. Les traits caractéristiques des différentes faunes ornithologiques seront faciles à saisir par les aperçus que je donne des diverses régions et les considéra- tions qui m'ont porté à les établir. Un exemple, que j'extrais de mon livre, suflira pour me faire comprendre : « J'annexe à la région africaine la faune mixte des îles Canaries, car les oiseaux indigènes et sédentaires de cet archipel, de même que ceux qui le visitent, se présentent sous un caractère semi-africain qui vous frappe de prime abord. — Ce groupe d'îles, par sa situation géographi- que, possède une flore et une faune presque identiques ou du moins qui ont de grandes ressemblances avec l'Afrique septentrionale et le midi européen. La végétation spéciale, qu'on retrouve aux Canaries sur les hauts plateaux, dans les forêts ombreuses, dans les ravins et sur la côte, s'offre au naturaliste telle que je la décrivis, il y a longtemps, quand j'entrepris de faire connaître cette curieuse contrée, véritable région bo- tanique avec ses plantes spéciales et sa faune primitive, composée de quelques oiseaux particuliers au pays, auxquels viennent se joindre une foule d'autres espèces connues, appartenant aux climats tempérés. Ainsi, dans la partie orientale de l'archipel, sur ces lambeaux de terres qui semblent détachés du Sahara, à Fortaventure surtout, on chasse les ou- tardes et les court-vites ou coureurs du Maghreb, les bouvreuils de Nubie, les œdicnénies et les gelinottes de la lisière du dései't les Cha- meaux des Oasis de la grande région africaine, les Chiens de Barbarie, les Chèvres du Maroc, le Mouton et l'Ane de même provenance, autant d'animaux qui se sont naturalisés sur ce sol. Il y a plus : les siècles n'ont pu effacer l'origine de race chez la plupart des habitants, et les types pri- mitifs sont restés apparents. Le peuple autochthone, en dépit des alliances et des mélanges avec les races (conquérantes, se retrouve encore dans la FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 317 physionomie de beaucoup d'Islows. Or, par ia nature du climat, par l'as- pect de leur llore et de leur faune, comme par les caractères ethnogra- piiiques, les îles Canaries forment une petite région qui vient naturelle- ment s'annexer au continent voisin, et il en est génih-alement ainsi pour toutes les îles adjacentes aux grandes terres continentales, sauf quelques anomalies, connue celle que présente, par exemple, la région Malgache, mais que les révolutions géologiques du globe peuvent expliquer. » J'ai exposé, du reste, dans une digression, pour servir d'éclaircissement à mon essai de géographie ornithologique, les motifs qui m'ont déterminé à établir les régions Malgaches, Malaises, Australiennes et Polynésiennes. Ces motifs sont les mêmes que ceux qui dominent dans les autres divisions régionales (Européennes, Asiatiques, Africaines, Américaines Arctiques et Antarctiques), et, coïncidence remarquable ! chacune de ces régions nous nmntre sa race humaine particulière, sa végétation et ses animaux indigènes. » Quant à l'ensemble de l'ouvrage, on ne pourra en juger qu'après la publication du troisième et dernier volume sur les Poissons de passage, qui paraîtra incessamment et dans lequel, comme je le fais pour celui-ci, pour l'organisation physique de l'oiseau, je traite de celle du poisson et complète ainsi mes études comparées d'organismes, de mœurs et d'in- stincts. Le Chabîn. M. Geoffroy Saint-Hilaire a fait connaître dernièrement à la Société que le Jardin d'acclimatation avait reçu eu dépôt, de M. Arthur de Lamau- garny, un animal dont la naissance est attribuée au croisement du bélier avec la chèvre : Au premier aspect, la bête présente la physionomie d'une chèvre ; mais si l'on examine ses formes générales, on lui trouve le plus grand nombre des caractères du mouton. Le dos n'est pas tranchant, la croupe n'est pas arrondie, les épaules sont plutôt épaisses et charnues que plates.' Le pis est arrondi comme celai de la brebis, non pendant; les mamelons ou trayons sont courts et à peine détachés des mamelles. Après cela, dans l'examen des détails, on éprouve quelque embarras pour rapporter certains caractères à l'une des deux espèces en question. Le pelage à peu près blanc uniforme se compose de poils durs entre- mêlés d'un duvet laineux, mais se détachant en saillie. Par les poils durs il se rapproche du pelage de la chèvre, par le duvet laineux de la toison du mouton. Les moutons d'Afrique ont bien ainsi un jarre abondant, mais je n'ai jamais vu cela chez des moutons français. Ceux des Landes, qui comptent parmi les jdus mauvais pour la laine, ont des mèches longues de brins grossiers, mais non des poils apparents. 318 SOCIÉTÉ d'acclimatation. La queue, demi-courte, est assez loin d'atteindre le jarret, contraire- ment à ce qui a lieu chez la plupart des moutons. Elle oirre à peu près le même diamètre dans toute sa longueur. Dans quelques races, comme celles du Texel et de Romanov, la queue est courte, mais elle est renflée à la hase et terminée en pointe. Les memhres sont peut-être un peu moins forts, un peu moins osseux que ceux de la chèvre; le seul détail caractéristique qu'ils offrent, c'est la présence de sinus biflexes interdigités aux quatre extrémités, lesquels appartiennent toujours au mouton, jamais à la chèvre. La conformation générale de la tête varie tellement dans l'une et l'autre espèce, qu'elle n'a pas ici grand intérêt. Notre sujet n'a pas de barbe au menton : mais s'il est vrai que la plu- part des chèvres en sont munies, on sait que cette barbe fait défaut dans certaines races, celle de Tuggart en particulier. Ce n'est donc pas un ca- ractère spécilique. Nous ne trouvons pas non plus de petits corps pendants au-dessous du cou. D'ailleurs ils n'existent pas chez toutes les chèvres. Ce qui frappe le plus l'attention sur la face, c'est la disposition des larmiers. Dans l'espèce du mouton, les larmiers sont assez développés pour re- cevoir l'extrémité de l'index. Dans l'espèce de la chèvre, au contraire, ils sont presque rudimentaires, ils ne consistent que dans une petite dé- pression à la([uelle correspond une teinte jaunâtre de la peau. Or, notre sujet présente absolument les larmiers de la chèvre. C'est à cela, sans doute, ainsi qu'à son pelage et à sa queue, qu'il doit la physionomie de la chèvre que nous avons remarquée tout d'abord. Cette première impression produite par l'animal me paraît avoir d'au- tnnl plus d'importance qu'elle a été la même pour tout le monde, et en particulier pour des personnes non prévenues. Témoin un ménageriste qui, cherchant dans le jardin des animaux pouvant lui convenir, demanda « si cette chèvre était à vendre » . Un caractère qui permet toujours de distinguer une chèvre d'un mouton, c'est la nature de la voix. L'animal a un cri différent du bêle- ment, qui rappelle assez la voix chevrotante pour attirer l'attention, mais n'est pas absolument elle. Tous nos hybrides, celui de l'àne et du dauw, celui du cheval et du dauw, comme le mulet ordinaire, ont un cri dillérent de ceux que font entendre leurs parents, mais qui tient des deux. Le cri de l'individu ob- servé mérite donc d'être pris en grande considération. Enfin, en comparant les habitudes des chèvres et des moutons, on est toujours frappé de la tendance qu'ont les premières à grimper* Notre animal se tient souvent dressé haut, appuyant les pattes de de- vant sur les j)arois de son box ; il se comporte en cela différemment des moutons que l'on voit bien s'appuyer sur quelque i)oiut quand ou leur FAITS DIVERS ET E.VTRAITS DE CORRESPONDANCE. 319 tend à manger, mais qui se dressent rareaient d'eux-mêmes et par habi- tude. En résumé, l'animal qui fait l'objet de cette note tient beaucoup du nioulon par ses formes générales ; il présente pourtant un ensemble de caractères de détail qui le rapprochent de la chèvre, et qui permettent par conséquent de considérer comme exact le renseignement fourni sur son origine. Chronique d'Amérique L'élève (les bestiaux et l'iudiistrie du laitage. — Le caoutehouc. — La racine de savon. — ■ Les vins de Californie. Les Américains ne négligent rien pour l'amélioration des races de leur bétail. Pour ce qui est de la race bovine ils ne poussent pas seulement à viande, mais ils s'attachent aussi beaucoup à la production laitière. En 1853 les États-Unis exportaient en Angleterre 500 OUO kilogrammes de fromages. En 1874 ce chitTre est monté à prés de cinq millions de kilogrammes. L'État de New-York seul possède aujourd'hui près de 1000 fabriques de fromages qui emploient le lait de plus de 250000 va- ches dont elles font 40 millions de kilogrammes de fromages, soit en- viton 500 kilos pour o vaches. La production de fromage de l'Union entière dépasse annuellement 125 millions de kilogrammes dont 45 mil- lions sont exportés. L'Angleterre en exporte à peijie I million "200 OOO kilogrammes, tandis que la Hollande, bien petite comparativement, en exporte 30 millions. On peut juger d'après les chiffres qui précèdent ce que peut devenir aux États-Unis l'industrie du laitage . Le caoutchouc dont, en Amérique plus peut-être encore qu'ailleurs, on sait tirer un si grand parti dans l'industrie et dont les applications sont devenues si multiples, est de plus en plus demandé sur le marché. Il n'est donc pas étonnant de voir des esprits prudents se préoccuper de la destruction irréfléchie qui se fait un }»eu partout des arbres qui le produisent, au moins de certains d'entre eux, le Siphonia elastica par exemple. Heureusement la famille des Euphorbiacées est nombreuse et elle n'est pas la seule d'ailleurs qui fournisse le suc précieux. Une nou- velle source de caoutchouc a été tout récemment découverte en Birmanie dans une plante traçante connue en botanique sous le nom de Cha- vannesia esculenta, des Apocynées. Cette plante, très-commune dans les forêts du pays, est cultivée par les indigènes pour son fruit qui a une saveur aigre, agréable. Elle rend un suc laiteux qui donne une gomme élastique de bonne qualité. Le Brésil est un des pays grands producteurs de caoutchouc. Le marché 320 suciÉTÉ d'acclimatation. d'Arecota en est toujours approvisionné. En 1874 il est sorti de là 265 balles pesant près de 80 kilogrammes chacune et qui ont été ache- minées vers Ceara et Pernambouc pour être exportées. Ce caoutchouc est le produit de VHancornia speciom. 11 se récolte à environ 150 kilo- mètres dans l'intérieur, et les arbres couvrent une étendue de territoire montagneux d'une vingtaine de kilomètres de large sur 150 de long. Mais les voies de transport sont difficiles et les habitants peu au courant des moyens perfectionnés d'exploitation. Une autre plante, dont il se fait en Californie im commerce devenu assez important, c'est celle qu'on y désigne sous le nom de Racine de savon (Soap-root), qui donne une matière fibreuse estimée pour la con- fection de nattes, de paillassons, etc. Le Soap-root appartient à la famille des Liliacées ; c'est le Phalangium ou Anthericum pomeridianum. Il pousse avec une certaine abondance dans quelques montagnes et dé- passe deux mètres en hauteur. Le bulbe, volumineux, est recouvert de nombreuses tuniques fibreuses; ce sont elles qu'on recherche pour les nattes. La partie intérieure donne à l'eau une qualité savonneuse très- marquée. Peut-être ce végétal pourrait-il trouver dans l'industrie un emploi analogue à certaines Caryophyllées, comme la Saponaire du Levant, par exemple, qui servait déjà du temps de Pline à dégraisser la laine. La Californie produit autre chose que des végétaux plus ou moins extraordinaires. Elle produit, assure-t-on, des vins appelés à faire à ceux d'Europe une rude concurrence. Caveant consules. La culture de la vigne s'y étend de plus en plus et les États de l'Union de l'Ouest et des bords de rAtlanti({uo lui fournissent des débouchés faciles et as- surés. Il s'exporte des vins californiens au Chili, aux Sandwich et au Japon. Il en arrive aussi en Angleterre. Les plus recherchés sont les vins blancs Riesling, Ziinfindel, Muscat et ïokay. Que dis-je? Il se fait là des champagnes mousseux qui prétendent lutter avec les crus d'Aï et d'Épernay ! Ne nous hâtons pas trop de nous récrier, les Russes font bien du soi-disant Champagne avec la sève de bouleau, — et ils le trouvent excellent... sans cependant le préférer au Moet. Quoi qu'il en soit, la Californie se vante de posséder des terrains propres à la culture de la vigne égaux en étendue aux vignobles réunis de la France, de l'Alle- magne et de la Hongrie, et les vignerons du lieu voient déjà, en espé- rance, arriver le jour prochain où ils nous battront sur tous les mar- chés du monde. C'est aller un peu vite, mais peut-être comptent-ils sur l'alliance du phylloxéra. Octave Sachot. FAITS DIVEBS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 324 IVoins vulgaires des diverses espèces d'Eucalyptus d'après Flora australieiisis de Benthani. NOMS VULGAIRES. Apple-tree Argyle Apple Bastard Box lîastard Mahogany niack Hox — Butt Black Mouataiii-Ash. . . . Blood-tree Blood-wood Blue Gum Box Box-tree Cidoi— tree i>ji«'yl Diooping Ginu Flint-wood Fluuded Gum Forest Mahogany C.roat black-liutted Gum Gieater Irou-Bark PROVINCES. Des colons de Victoria (Dandenong). New-South-Wales. — et Victoria. Wcst-Australia. New-South-Wales et Victoria. New-South-Wales et Queensland. New-South-Wales et Queensland. West-Australia. (De Twofold Bay) New- South-Wales. New-South-Wales. NOMS BOTANIQUES. Eucalyptus Stuartiana F. Muell. — pulverulenta Siins. — polyanthemos Schau. — îongil'olia Lbik et Otto. — tereticornis Sm. — Stuartiana F. Muell. — bicolor A. Cunn. — marginata Sm. — botryoides Sm. — microtheca F. Muell. West-Australia ? Victoria et Tasmania. New-South-Wales. — et Queensland. West-Australia. Queensland. New-South-Wales. Victoria. New-South-Wales et Queensland. Nortli Australia. Victoria. Tasmania, West-Australia. New-South-Wales. Tasmania. New-South-Walcs. Wcst-Australia. • Victoria. New-South-Wales. New-South-Wales, ! = 3« SÉRIE, T, III. — Avril 187G. pilularis 5m. haniiastoma Sin. patens Benth. ficilil'olia F. Muell. leucoxylon F. Muell. corymbosa Sm. eximia Schau. marginata Sm. globulus La Bill. hifimastoma Sm. viminalis La Bill. botryoides Sm. nicgacarpa F. Muell. diversicolor F. Muell. tereticornis Sm. albens Miq. àmygdalina La Bill. homiphloia F. Muell. bracliypôda Tara. viminalis La Bill. Gunni Hbok 'fn'arginàta Sm. viminalis La Bill. ■R'isdonii Hook. pilularis Sm. decipiens Endl. rudis EmU. coriacea ^4. Cunn. rostrata Schlecht. resinifera Sm., var. gran- di llora. pilularis Sra. siderophloia Benlh., var. rostrata SOCIÉTÉ d'acclimatation. NOMS VULGAIRES. Grey Gum Gum-top . Hiccory . . , Illyario. . . . Iroil-bark. , Jarrah Kariy Lai'ûc-lcaved Iroa-bark Lead Gum LeaLhcr-Jacket. Lij;iiuia-VitiB . . Maalok Mahogany Messmale Mountain Asli. Mountain Whitc Guia. . . . NaiTow-lcavcd Iron-bark . Olive Grecn Gum. Peppcrmint — Gum . — tree . . Red Gum. Hfd Mahogany. llis-ilou Gum, . . Hivei' Guai . , . . Slïc liO'n-bai:k PROVINCES. NOMS BOTANIQUES. /Eucalyptus Sluartiana F. MuelL, New-South-Walcs. Victoria. Nevk'-South-Wales. Des indigènes de West- Australia. Victoria. New-Soulli-Walcs Queensland. New- South -Wales et Qucensland et North- Australia. Oueensland. ivar. longifolia. — saligna Sm. — resînifera Sm. I — virgata Sieb. i New-South-Wales. ( West-Australia. Des naturels. New-Soulh-Wales. Des indigènes de West- Australia. West-Australia. Victoria. New-South-Wales. Victoria. New-South-Wales. Victoria. Victoria. Victoria et Tasmania. Victoria et New-South- Wales. South-Australia. JNew-South-Wale». Queensland. South-Australia. Tasmania. Victoria. West-Australia. New-South-Wales. Tasmania. Ncw-South-Wales. Stuartiana F- longifolia. resinilera Sm Muell. var. eti — ( - \- crythrocorys F. Muell. macrorhyncha F. Muell. sidorophloia Benth. melanoidiloia F. Muell. crcbra F. Muell. drcpanophylla F. Muell- bicolor A. Cunn. Icucoxylon F. Muell. hemipliloia F. Muell. marginata Sm. diversicolor F. Muell. siderophloia Benth., var. rostrata. slellulata Sieh. resinilera Sm. polyanthemos Schau. plalypus Iloak. marginata Sm. obliqua Lhér. virgata Sieb. luemastoma Sm. coriacea ,4. Cunn. paniculata S m., var. an- gustilolia. stellulata Sieb. coriacea A . Cunn. viminalis La Bill. ( - * -i- amygdalina La Bill. piperita Sm. odorata Behr. ca])itellata Sm. resinilera Sm. tereticornis Sm. odorata Bekv. rostrata SchleclU. Stuartiana F. Muell. amygdalina La Bill. meiliodora A. Cunn. calopliylla R. Br. resinilera Sm. l'iisdoni Iluul,. dealbata A. Cunn. paniculata iS'Ji- siderophloia Benth. FAITS DIVERS 171' EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 8^8 NOMS VULGAIHES. PROVINCES. NOMS liOTANlQUES. Silver-leaved Iron-b;irk Spearwood Quconsland. West-Australia. New-Soutli-Wales Qiicenslaiid. New- South -Wales Victoria. (De Maitland) Ne South-Wales. (De l>aramatta) Ne South-Wales. Victoria. Tasinania New-Soutii-Wales New-South-Wales. New- South-Wales Victoria North-Australia. West-Australiu. New-South-Wales. Victoria. Ncw-South-Wales. Tasmania. Victoria. New-South-Wales. South-Australia. Victoria. New-South-Wales. Des colons de Wc Australia. New- South -Wales Victoria. New-Soutli-Wales. West-Australia, et et w- w- et ( et Eucah 11 'ptusmelanophloia F. Muell- doratoxylon F. Muell. haemastoma Sm. goniocalyx F. Huell. maculata Hook. ' citriodera Hook. obliqua Lltér. amygdalina La Bill. piperita 5m. capitellata Sm. macroryncha F. Muell. tetrodonta F. Muell. pilularis Sm. ruilis Endl. rol)usta Sm. resinilera Sm. Lotryuides Sm. StuaVtiana F. Muell. ,\di'. longifolia. coriacea A. Cunn. viininalis La Bill. albens Miq. stellulata Sieh. coriacea A. Cuii.n. auiygd.ilina La Bill, hieniastoma Snt. albens Miq. goniocalyx F. lUuell. saligna 5m. paniculata 5m. rostrata ScIilecM. Stuartiana F. Muell. rcdunca Scliau. pilularis 5m., var. acnie- uoidcs. robusta 5m. longit'olia Link et Ollo. viniinalis La Bill. cornu ta La Bill. nielliodora ,1. Cunn. Stuartiana F. Muell., \m\ longit'olia. loxophlcba Benih. Spottcd Guiii Stringy-bark Swainp Giiiii Swanip Mahoqaiiy Turpentinc Guin WooninfT Guill Whilc Box Whilc Gum 1 \ - st- et 1 - \ — Wliitc Mahoganv Woolly-butt Veit Yellow Box Yellow Gum York Guiii Jules Grisard, 3"24 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Les Tolailles Langshan. Une nouvelle variété de volailles domestiques est signalée depuis (|uelque temps, en Angleterre, à l'attention des éleveurs. Ces volailles désignées sous le nom de Langshan du nom de la localité d'où elles proviennent, dans le nord de la Chine, pourraient être confondues, au premier abord, par un observateur superficiel, avec les Cochinchinois noirs, mais en y regardant de près on remarquera entre ces deux races des différences notables. Disons d'abord que la race CocUinchinoisc noire est une variété que l'on a fabriquée en Europe, soit par la sélection, soit par divers croisements, tandis que les Langshan forment une variété tout à fait chinoise que l'on ne trouvt; qu'au Nord, à quelque mille lieues de distance du pays d'origine des races dites Cochinchinoises, lesquelles sont, on le sait, originaires de la Chine méridionale. M. C. W. Gedney, un sarant ornithologue, qui a parcouru l'Empire du milieu en tous sens, a rencontré ces volailles au nord de la Tartarie chinoise seulement, oi!i les races sauvages et domestiijues de volailles sont également noires. Il en a trouvé à Hankow, à GOO milles de l'em- bouchure du Yang-tze-Kiang, mais à l'époque de cette exploration il n'en existait pas trace à Chusan, àShaphoo, à Pooloo,ni àNingpo. Depuis, les Langshan paraissent s'être répandus dans ces localités, car les derniers importés en Angleterre venaient de Chusan, où il paraît que l'on en trouve maintenant abondanmient. T.es premiers de ces oiseaux importés en An- gleterre furent expédiés, en février 1872, à feu le major Croad, oncle de M. A.-C. Croad qui continue à posséder cette race, à l'élevage de la- quelle il prête une attention toute particulière dans sa propriété de Manor House, Durrington, Worthing, Sussex. 7>es Langshan sont plus allongés et moins trapus que les Cochinchinois, leur queue est plus longue et les plumes légèrement retombantes, et ils ressemblent, lorsqu'ils sont jeunes, à de petits dindons. Leur plumage est d'un noir brillant métallique sans aucune plume blanche ou dorée, il est rare qu'une plume de cette couleur fasse son apparition dans la colle- rette ou dans le vol, et la fixité du type paraît bien établie; les pattes sont ardoisées et plus ou moins chaussées de plumes, la chair est d'un blanc éclatant ; les œufs de très-bonne grosseur, lorsqu'ils proviennent de poules adultes, sont de couleur brun-chocolat foncé ; ils sont délicats au goût et la ponte est abondante. Les poulets s'élèvent bien et les volailles qui, en Chine, se nourrissent principalement de riz, mangent de tout dans nos {tays et sont très-rustiques. Ces volailles ont été quelquefois exhibées dans les expositions anglaises, mais classées avec les Cochinchinoises. Pour la première fois, à l'exposition de Bromley du 21 décembre dernier, une classe spéciale leur a été ré- servée et elles ont été fort admirées, tant vivantes qu3 plumées et parées pour la broche. P. Pichot. V. BIBLIOGRAPHIE. 1. OiMcnux voyageui-H et poiMsoni* do paitsage. Etude comparée d'orga- nisme de mœurs et d'instinct, par M. Sahin Berthelol, consul de France. (Challamel aîné, éditeur. Paris, 1875.) Oiseaux voyageurs et poissons de passage, tel est le titre d'un ou- vrage récemment offert à la Société d'Acclimatation par M. Sabin Ber- thelot, et dans lequel notre savant confrère a eu l'heureuse pensée de réunir les précieuses observations qu'on lui doit sur les mœurs de deux classes d'animaux qui furent constamment l'objet dfe ses études de prédi- lection, classes fort intéressantes d'ailleurs et si bien faites pour captiver l'attention des «curieux de la Nature», comme on aurait dit au siècle dernier. Quand on examine dans les animaux les conditions d'existence si di- verses que la Nature leur a imposées, l'esprit reste bientôt frappé d'ad- miration devant la mystérieuse sagesse avec laquelle leurs besoins, leurs instincts et leurs facultés ont été mis en corrélation parfaite. Mais c'est surtout chez les oiseaux que cet ordre merveilleux se révèle le plus mani- festement et, au premier coup d'œil, on serait presque tenté d'admettre que ces êtres ont été, de la part du Créateur, l'objet d'une attention parti- culière, à laquelle ils doivent les avantages de leur organisation. L'ap- pareil locomoteur qui leur donne pour domaine la terre, le ciel et les eaux; leur respiration privilégiée, source abondante de chaleur et d'éner- gie, et puissant auxiliaire du vol et de, la natation; la perspicacité de leur vue, ainsi que la fabrication industrieuse de leurs nids, leurs allures vives et légères, le plumage varié à l'infini, les chants d'amour de ces hôtes aériens, qui vivifient par leur présence nos jardins et nos campagnes, et sans lesquels les prés, les forêts, les rivages n'auraient à nos yeux que des beautés incomplètes; enfin, leurs migrations périodi- ques, dont l'objet principal est l'alimentation qu'ils vont chercher dans des régions lointaines, à travers les solitudes des continents et des mers, sans autre guide que leur instinct; tout, chez les oiseaux, est propre à charmer les méditations du philosophe et les rêveries du poëte, aussi bien que la curiosité du naturaliste. C'est en cette triple qualité que M. Sabin Berthelot, avec la plume di- serte qu'on lui connaît, nous initie au résultat de ses longues études sur les mœurs des oiseaux, et plus particulièrement des oiseaux voyageurs, dans le nouvel ouvrage dont il a bien voulu réserver la primeur à la So- ciété d'acclimatation. Comment parler des migrations des Oiseaux sans s'occuper de la dis- tribution des espèces à la surface du globe? Aussi M. Berthelot a-t-jl aç- 326 SOCIÉTÉ d'acclimatation. cordé dans son ouvrage une large place à la géographie ornitliologique, et ce chapitre n'est pas le moins savamment écrit du volume. Pour l'observateur attentit, plus d'une analogie existe entre les Oiseaux et les Poissons, et devient évidente quand on étudie de près l'organisme de ces deux classes d'animaux, si divers d'apparence, mais doués des mêmes instincts. Chez les uns comme chez les autres, nous trouvons, dit notre savant confrère, « des espèces sédentaires (jui vivent et se pro- pagent dans les mêmes lieux; d'autres, d'humeur voyageuse, émigrant chaque année par grandes troupes, celles-ci pour se choisir des climats plus doux et retourner ensuite, dans la saison propice, pour nicher et' élever leur couvée; celles-là, allant chercher des eaux plus tempérées et plus tranquilles pour y déposer leur frai; des deux côtes, des espèces so- ciables se réunissant en innombrables légions; dans les deux classes des ovipares, pouvant pondre des œufs non fécondés; de part et d'autre, des forces motrices capables de soutenir longtemps l'action dejisamique de la natation et du vol; ici des nageoires qui agissent comme des ailes; là des ailes qui fonctionnent comme des rames; un système respiratoire différant dans son organisme, mais d'une égale puissance pour entretenir l'énergie vitale et les forces qu'elle met en jeu. Chez l'habitant des airs, des plumes souples et moelleuses qui le garantissent du froid ; chez l'ha- bitant des ondes, des écailles lisses et glissantes qui le préservent des frottements et des chocs extérieurs. Communément des couleurs bril- lantes, une agitation continuelle, des appétits insatiables et une digestion rapide; parfois des formes excentriques, des pliysionomies étranges, des anomalies; mais toujours un merveilleux ensemble de rapports et de connexions, toujours runité dcms la variété. » Telles sont les idées que M. Berthelot doit développer dans un autre volume de son remarquable ouvrage, au sujet duquel il nous sera permis, en terminant, de formuler un vœu : c'est que la publication de ce second volume soit aussi prochaine que possible. TUveuet-Wattel. Ai'te iiiiiiniu-ia. — Les plumes; leur valeur et leur emploi dans les arts, au Mexique, au Pérou, au Brésil, dans les Indes et dansl'Océanie; par M. Ferdinand Denis. — Lib. Ernest Leroux, 28, rue Bonaparte. Broch. in-S"; 76 pages. 1875. ■ ]/on sait que les habitants primitifs de l'Amérique utilisaient les plumes si brillantes et si richement colorées des oiseaux qui vivent sous le climat des tropiques, pour s'en faire des parures, des vêtements, des manteaux et plus spécialement encore des panaches, des couronnes ou des trophées. Quelques spécimens de ces travaux sont parvenus jusqu'à nous et ont passé sous les yeux de tous, dans les divers musées; mais nous n'y avons généralement attaché qu'un simple regard de curiosité. La fragilité de cette ornementation , l'état de détérioration sous lequel elle se présente, ■nous ont empêché de songer qu'il y avait certainement dans la prépara- RIBLIOCRAPHIE. :^%1 tion et l'arrangement de ces plumes tout un art décoratif, indice d'uns civilisation particulière aujourd'hui disparue. Sous ce titre espagnol, Arte plumaria, qu'il a emprunté an grand ou- vrage de Juan de Torquemada, M. Ferdinand Denis, le savant conserva- teur-administrateur de la liibliothèque Sainte-Geneviève, vient de faire con- naître, pour la pi'emière fois, une industrie charmante, jadis très-Horis- sante au Mexique, et qui n'est guère pratiquée actuellement que dans le Brésil, nous voulons parler de l'utilisation des plumes comme motif de parure, ou comme matière première de tableaux décoratifs. Chez les Mexicains, les oiseaux étaient en quelque sorte l'objet d'uii culte et ils jouaieiituu l'ùle touchant dans la mythologie. Mais, en dehors des idées religieuses et poétiques qui les faisaient considérer comme les messagers ailés de la divinité, et par suite desquelles on réservait pour l'ornement des dieux et des rois la dépouille dorée du Quetzal, M. F. Denis nousapprend que les plumes vlchea, plumas ricas, étaient non-seulement une niafière précieuse offerte aux souverains à titre d'hommage, mais encore un sujet de vente ou d'échange dont la valeur vénale était assez nettement déterminée pour avoir pu servir de signe monétaire. Cette yaleur ne nous est pas connue, et il ne nous paraît pas y avoir un intérêt historitfue sufiisanl pour la rechercher. Bornons-nous à constater que des. faisceaux de plumes religieusement comptées étaient mis en circulation et qu'ils servaient au payement des impots ou des contributions de guerj'e. On voit figurer dans les historiens nationaux, sous le nom d'Oïl' tzozitli Quetzatli, deux faisceaux formés chacun de 800 plumes vertes mordorées ; sous le nom de Cenzontli Xintototl, un faisceau de iOO plumes bleu azur: sous celui de toztli; 4-00 plumes aux reflets métalliques; puis 400 plumes incarnat, et ainsi de suite. • A l'époque de l'arrivée de Fernand Cortez, il existait à Mexico d'im- menses volières royales, qui n'avaient pas été formées dans un but de curiosité, mais plutôt dans un but d'utilité artistique, puisque c'étaient elles qui fournissaient aux splendeurs de VArte plumaria. Les plumes étaient livrées journellement à des artistes qu'on désignait sous le nom d'Ammitecas ; ils formaient une corporation puissante et avaient des rites religieux particuliers. Pour se faire une idée des difficultés que ces ou- vriers d'art devaient rencontrer dans l'exécution matérielle de leurs tra- vaux, il faut avoir présent à la pensée le manque absolu d'outils en acier tels que nous les connaissons ; un fragment d'obsidienne comme tran- chant, un bambou ployé en forme de pinces et des gommes agglutina- tives : ce matériel leur suflisait pour l'exécution de leurs minutieux chefs-d'œuvre. Au xv^ siècle, ils se bornaient, en général, à représenter des fleurs, des animaux, des oiseaux surtout, et c'était avec des broderies de ce genre qu'ils fabriquaient des vêtements sacerdotaux pour les prêtres des téocallis. Ils confectionnaient également des couronnes, des mitres, des 328 SOCIÉTÉ d'acclimatation. éventails et des chasse-mouches. Plus tard, Fart de ces mosaïstes prit un nouvel essor, et il produisit de véritahles tableaux, représentant d'ordi- naire les dieux de l'Olympe aztèque. Ces tableaux étaient rarement l'œuvre d'un seul artiste, et le dessin qu'on devait copier se partageait en autant de parties qu'il y avait d'Amanteccifi. Après le xvF siècle, les mosaïstes mexicains ne firent plus guère autre chose qu'exécuter des sujets chrétiens et des portraits de saints. Plusieurs de leurs tableaux furent envoyés à Rome, où ils obtinrent un légitime succès auprès des papes Paul ITl et Sixte-Quint. On parle même de grandes copies d'après Léonard de Vinci, reproduites par ce procédé. Mais aujourd'hui cet art a disparu : cependant un des derniers mo- saïstes a présenté, il y a peu d'années, au Congrès mexicain un tableau reproduisant les armes de la République. Nous ne pouvons que mentionner les détails donnés par M. F. Denis sur les travaux de même nature, au Yucatan, au Guatemala, au Brésil, et spécialement sur la confection de fleurs en plumes qui formait naguère la spécialité des dames du couvent de la Soledade, à San Salvador. Mais nous lui emprunterons un dernier renseignement sur le fameux manteau exécuté aux îles Sandwich et qui fut otfert à l'empereur du Brésil, D. Pedro l". Cette parure avait été fabriquée uniquement avec les plumes de rivy, Drepanis coccinea, cet oiseau si rare, aux couleurs splendides, dont les souverains pouvaient seuls autrefois porter les dépouilles. Citons encore, au même titre de curiosité, le manteau royal de Kaméaméa \", haut de quatre pieds et large de onze et demi, dont la confection avait duré pendant sept règnes consécutifs. Ce manteau était composé absolu- ment avec les plumes jaunes de l'Oo. Or.l'Oo, Drepanis pacifica, Ptelo- turus fasciculatm, est un oiseau d'un beau noir, qui porte seulement, près des épaules, quelques plumes jaunes! Il est vrai de dire que les pu- blications hawaïennes lui donnent une valeur intrinsèque — mais fantas- tique — • de cinq millions. Ajoutons, en terminant, que l'art de travailler les plumes au point de vue décoratif a été aussi pratiqué en Europe, mais sur une échelle assez restreinte. Le Mercure de France de J 735 parle d'ouvrages en ce genre exécutés par un sieur Levet, sujet anglais, élève d'un sieur Lenormand, de Rouen, et consistant dans une espèce de tissu de plumes, ni cousues ni collées, mais travaillées sur le métier. 11 mentionne plusieurs pièces qui lui ont paru d'une grande beauté : un vase de fleurs, avec une bor- dure sur un fond blanc, pour un écran ; un arbre, sur fond blanc, dont la bordure, les fruits et la terrasse sont admirables; un paon, reproduit d'après un dessin d'Oudry, le peintre du Roi, etc. L'on cite également la belle mitre de saint Charles Borromée, à Milan, travail en plumes ex- trêmement remarquable du xvP siècle. A. DUFORT. BIBLIOGRAPHIE. 320 11. — JOURNAUX ET REVUES (Articles se rattachant aux travaux de la Société) Archives de médecine navale (Baillière, rue Hautefeuille, 10). N" 3, mars. — Nouvelle-Zélande; Auckland; par le docteur Bourse. La faune de la Nouvelle-Zélande est des plus pauvres : En fait de quadru- pèdes, on n'y trouve aucun grand animal. 11 n'y a ni lions, ni panthères, ni singes. Il n'existe qu'une espèce de rat, qui a pullulé dans le pays; encore n'est-il pas bien certain qu'il n'ait pas été importé par les pre- miers navigateurs ; mais, depuis l'établissement des Européens, toutes les espèces de mammifères utiles, qui ont été introduites, se sont accli- matées et ont réussi. Très-peu à' oiseaux indigènes; tous ressemblent à ceux d'Europe. Citons, comme natif de la Nouvelle-Zélande, un échassier, le Moa, qui avait de 10 à 12 pieds de hauteur, mais dont la race a disparu complè- tement, et un oiseau coureur, sans ailes, à long bec et haut sur pattes, comme un échassier ; c'est le Kiwi, dont le Kagou de la Nouvelle-Calé- donie peut donner une idée. Flore. Toutes les plantes d'Europe viennent parfaitement en Nouvelle- Zélande. Parmi les principales familles qui y sont représentées et qui sont indiquées dans le travail de M. Bourse, nous signalerons plus spé- cialement : Mi/rtacées : les Eucalyptus, nombreux comme en Australie ; le Calistemon N.Zelandiœ, très-commun dans les forêts, de 1.5 à 20 mètres de haut, bois très-dur qui ressemble, quand il est poli, à de l'acajou foncé. Éléocarpées : VElœocarpus hinau, dont l'écorce donne une jolie teinture noire; le Friesia racemosa, qui donne une teinture bleu foncé. Santa- lacées : le Mida myrtifolia, ou cèdre de la Nouvelle-Zélande; il passe pour être le plus beau bois du pays, comme il en est le plus dur; il ressemble au hêtre. Conifères : le Dacrydium cupressinum. C'est un des bois les plus recherchés; il a le même port que le Cyprès ; dur, rougeàtre, à veines brunes. Abiétinées : le Kauri, pin jaune, Dammara ausiralis. C'est l'arbre qui caractérise plus particulièrement la contrée. 11 mesure jusqu'à 60 ou 80 pieds sous branches et a jusqu'à 8 et 10 mètres de circonférence ; il est conique et pousse droit. Son port rappelle celui du chêne. Son écorce est lisse, argentée et se détache facilement. Le bois est jaune paille, tirant quelquefois sur le rouge. Depuis un certain nombre d'années, on a beaucoup abattu de Kauris et le temps n'est pas très-éloigné où ils disparaîtront sous la hache des Squatters. Quandon le brûle sur pied, toute la résine s'écoule, par les ra- cines, dans la terre, et, en creusant, on trouve aux environs d'Auckland desblocsconsidérables de cette résine. Elle est translucide et ressemble à de l'agate ou à de l'ambre, quand elle est un peu vieille ; elle brûle très- facilement, en répandant une odeur très-forte de térébenthine. Cette 830 SOCIÉTÉ d'ACCLTxVIATATTON. résine est l'objet d'un grand commerce avec l'Amérique et avec San- Francisco en particulier. On s'en sert pour remplacer le vernis copal, pour glacer les étoffes d'indienne, et aussi pour fabriquer des embouts de pipe dits d'ambre. Bulletin de l'AM^neiafion aca inMtKiitcurs fie lu x«»ne eoiuiniiiiale de Yaiconsfain (arrondissement de Caen). 1" n"; février 1876. — Nous mentionnons avec plaisir la naissance de' cette petite publication, dans laquelle notre confrère, M. Victor Châtel, s'efforce de propager autour de lui, avec un zèle ardent, les connaissances agricoles et horticoles pratiques, ainsi que les principes de la morale la plus saine. Uiilletin de la §>ociéf é des agriculteurs de France (1 , rue Le Peletier). N" 5, 1"'' mars. — Marquis de Montlaur ; État du bétail dans le dépar- tement de l'Allier (suite). N" 0, 15 mars. —Fin de l'article précédent. — M. de Felcourt : La race de Kuhland. — Nous croyons utile d'appeler l'attention des éleveurs sur ime race bovine qu'on rencontre dans la vallée de l'Oder; c'est aux en» virons des villes d'Odraw, en Silésie, de Ncutiscbeim, Fulnek, Framberg et Freiberg, dans un es})ace de terrain de /tOO kil. carrés, que se trouve cette race qui compte "iO OOU tètes environ. Elle est issue de vaches du Tyi'ol, importées vers 1750 par les possesseurs du domaine de Fulnek, et de taureaux bernois. Les animaux de la race de Kuhland ont la robe blanche, mouchetée de larges taches d'un rouge brun très- vif ; le corps est long, la tète petite, le cornage fin et droit, le fanon grand, lesjanUjtis courtes cA fortes, la poitrine profonde, le rein large et droit, le pis très- développé, la peau fine et souple. Le poids vif d'une vache adulte est d'environ 500 à 700 kilog. La sobriété, im rendement de lait considé- rable, une grande aptitude à l'engraissement, un élevage sûr ei facile, tels sont les avantages qui distinguent cette race. Bien qu'elle soit par- faitement fixée au point de pouvoir se reproduire par elle-même, cepen- dant, coumie elle tire son origine de la race bernoise, et qu'elle en a beaucoup le type, on renouvelle son sang, depuis deux ans, par des tau- reaux bernois, en vue seulement d'obtenir (juelques beaux produits de ce croisement, et de s'en servir ensuite comnKî reproducteurs avec la rare locale. iiuiietin d'insectoiogic agricole, journal de la Société centrale d'apicul- ture et d'insectologie (50, rue Monge). N" 5. Les mangeurs de pucerons et de cochenilles (fin), par M. Maurice Girard. ^ — Les chenilles du prunier etv},;i BIBLIOGUAPJUE. SS fois (|u'uii fait semblable est mentionné dans l'bistoire des éponges. Ce spécimen forme le type d'une nonvelle espèce à laquelle 31. W. Thomson propose de donner le nom de PoUopogon Amadou. N" 1i5, 11 mars. — Le poisson arc-en-ciel, Colisa, par M. E. Sauvage (voir Bull. Soc. Accl. 1876, p. 11). Rpviic britannique, SOUS la direction de M. Amédée Pichot (boulevard Haussmann, 50). N" 3, mars 1876. — L'Islande {Edinburcfh review). — Le tigre royal du Bengale {Fraser s Magazine. La Nouvelle-Calédonie, par M. Mor- timer d'Ocagne. — Les chiens de Constantinople(rmes). Chronique scientifique, par M. Octave Sachot : La plante à tannin. Il existe en abondance en Amérique une plante de la famille des Polygo- nacées, connue sous le nom vulgaire de « plante à tannin », Volygonum amphibium, qui fait beaucoup parler d'elle dans les journaux scienti- fiques d'oulre-Atlantique, et qui semble appelée à remplacer dans l'in- dustrie l'écorce du chêne et autres produits analogues. Elle est très-com- nume dans les vallées du Missouri et de ses tributaires. Il a été fondé ré- cemment à Lincoln, dans le Nébraska, une tannerie qui n'emploie ([ue cet agent. L'expérience en a été faite aussi à Chicago, avec autant de succès que d'économie. Cette plante est annuelle, et peut se couper, se faner et s'empiler comme le foin ; elle contient 18 pour 100 de tannin, alors que la meilleure écorce de chêne n'en contient que 12 pour 100 (1). Revue des eaux et forets (13, rue Fontaine-au-Roi). N° 3, mars. — Le bupreste du chêne vert, par M. Regimbeau. Les taillis du département du Gard et des départeuients limitrophes sont depuis assez longtemps soumis aux attaques d'un insecte considéré jusqu'ici comme rare, et qui n'a pas été suffisamment étudié encore, mais dont les dégâts prennent actuellement le caractère de véritables désastres. Il s'agit d'un coléoptère pentauière, très-difficile à trouvera l'état d'in- secte parfait, de la famille des Serricornes, section des sternoxes, tribu des buprestes. C'est le Corœlms hifasciatus iVOli\iev, ou plus exactement trifasciatus, puisque ses élytres sont fasciées de trois et non de deux bandes. Vers le mois d'avril, un léger jaunissement des feuilles accuse à l'œil exercé la préseuce du Corœbus dans les branches attaquées et, vers la fin de ce même mois, leur entier dessèchement rend sa présence évi- dente. Si l'on brise alors une de ces branches, on y trouve uno larve apode, semlilable à toutes celles des buprestides. (1) Comme plante de nature à remplacer le tau du cliène, nous citerons la Scille maritime, qui est extrêmement abondante dans tous les terrains 'vagues de l'Algérie, et nous rappellerons les essais très-intéressants qui avaient été ea- Irepris il y a quinze ans, par M. Coopman, à Constantine. {IS. de la R.) 33'i; SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATIOiN. Depuis Irès-loagteiups cet insecte exi:ite dans les t'oi'èts de chèaes verts; mais ses ravages n'étaient pas appréciables; on constatait çà et là seule- ment le dessèchement de quelques branches sur quelques arbres; d'un autre côté, le Corœbus avait un ennemi redoutable, richneumon, ou mouche vibrante à court aiguillon, du genre echi rus. On sait, en effet, que la femelle de l'ichneuinon introduit ses œufs dans les parties grasses de la larve du bupreste, au moyen de son aiguillon, et que la larve de richneumon, une fois éclose, se nourrit de ces parties grasses, s'y déve- loppe sans toucher aux organes essentiels, mais finit par dévorer le bupreste, passé à l'état de nymphe. Le nombre des Corœbus ainsi dé- vorés paraît être de 20 à 36 pour 100; mais, en 187i, malgré celte cause de destruction, l'invasion des buprestes a été considérable ; on évalue à 2000 fagots par hectare le bois provenant des branches et des tiges per- dues. Les taillis sont généralement attaqués lorsqu'ils sont près d'atteindre ou qu'ils ont dépassé l'âge d'exploitabilité, c'est-à-dire quinze ou seize ans pour les plus jeunes ; mais on a constaté, plusieurs fois depuis l'année dernière, la présence du Corœbus dans de plus jeunes peuplements. Pour diminuer autant que possible les ravages de ce destructeur, M. Regimbeau propose : 1° d'exploiter les taillis plutôt en deçà qu'au delà de leur âge d'exploitabilité; "2" de rompre, dans la première quin- zaine de mai, les branches attaquées, parce que la larve et la nymphe meurent une fois que la branche qui les recèle egt rompue; 3" de ne pas rompre, du 1"'' juillet au 1" mai de l'année, qui suit, les branches mortes du printemps, parce qu'elles ne contiennent plus rien ou ne contiennent que des ichneumons ; 4" de répandre les fragments de branches mortes contenant les ichneumons dans les peuplements voisins envahis ou me- nacés d'invasion. — Expériences sur les écorces de cliène propres au tannage (fin), Hcvuc horticole (26, rue Jacob). N° 5, i" mars. — M. Léo d'Ounous : Deux arbustes peu connus à re* commander : le Buddleia Lindleyana mucrocarpa, sous-arbrisseau, atteignant à peine 50 centimètres de hauteur, dont les petits rameaux, très-nondjreux, se couvrent de jolies fleurs d'un bleu foncé qui produisent un très-joli effet ; le Cotoneaster Californica, chavmanl arbrisseau à très- belles fleurs blanches, auxquelles succèdent de nombreux fruits noirs. Ses feuilles sont persistantes. ■ iS°6, 16 mai's. — M. E.-A. Carrière : Plantes méritantes, nouvelles ou pas assez connues : Houlletia odorantissima, Orchidée de la Nouvelle- Grenade, très-remarquable par la couleur rouge noire de ses Heurs, et son odeur très-douce et très-agréable ; réclame la serre chaude. — Ficus ininima,àu Japon, très-voisine du F. stipularis ou repens, dont elle est probablement une forme naine. BlBLlOGHAPlllE, SSb Bcvuc «!<' xooio^ie iiiiro et appliquée (Ueyi'olle, 23, rue de la Monnaie), N" 1"', I87G. — M. Z. Gerbes : Simples notes sur quelques oiseaux de France: 1" Excès des niàles, par rapport aux femelles, chez le pinson vulgaire (236 mâles et 93 femelles sur 329). 2" De quelques habitudes naturelles des Traqucts slapazin et oreillard. On se tromperait si l'on admettait, avec Crespou, (ju'ils ont la faculté de s'approprier et de « con- trefaire une partie du chant de tous les oiseaux qui vivent dans leur voi- sinage.» Ils ne leur empruntent que les om d'appel: ceux du Pinson, du (]ini,du l'ipi rousseline, de l'Ortolan, de la Linotte, du Chardonneret, de la Mésange charbonnière, de l'Alouette lulu ; et cela sans ordre, comme })ar caprice ; avec cette particularité assez curieuse qu'ils ont dû ap- prendre certains de ces cris ailleurs que dans la localité où ils sont venus se tixer, car on y chercherait vainement certaines des espèces qu'ils imitent. 3° Passage e.vtraordinaire de Geais glandivores, enProvence, pen- dant l'année 1872, et observations sur quelques habitudes de ces oiseaux. III. — PUBLICATIONS NOUVELLES. liCS l-'orêts et les pùtiirn^es du comté de Hice; par M. Léonide Guiot, inspecteur des forêts, ln-8, 267 p.; imp. et librairie v* Huzard. I/Écoie de.s fleurs, conférence sur la théorie et l'emploi du lloral en horticulture, faite à la Société d'horticulture de l'arrondissement de Meaux, le li novembre 1875; pai' Alfred Dudoùy. Gr. in-18, 36 p. Clichy, imp. P. Dupont. Paris, agence centrale des agriculteurs de France, 38, rue Notre-Dame-des- Victoires. Les Chiens de citasse; races françaises, races anglaises, chenils, éle- vage et dressage, maladies. Traitement allopathique et homœopathi- que ; par H. de La Blanchère. Dessins par Olivier de Penne. In-S", VllI-325 p. Mesnil, imp. Firmin-Didot. Paris, lib. agricole de la Maison rustique. Prix : 6 francs. Histoire naturelle des Coléoptères de France; par E. Mulsant, correspondant de l'Institut, et Cl. Piey, membre des Sociétés Linnéenne et d'Agriculture de Lyon. Brévipennes, Aléochariens (suite), Myrmé^ doniaires (2'' partie). Gi'. in-8", i76 p. et 9 pi. Lyon, imp. Pitrat aîné. Paris, lib. Deyrolle. i.es Moutons; histoire naturelle et zootechnie, par André Sanson, pro- fesseur de zootechnie. Ouvrage orné de 56 grav. in-18 jésus, 107 p. Mesnil, imp. Firmin-Didot. Paris, librairie agricole de la Maison rus- tique. Prix : 1 fr. 25. Études sur les filires végétales textiles employées «tans l'industrie ; par M. Vétillart, Député de la Sarlhe, Président de la Chambre de commerce du Mans. In-8", XIX-28U p. et 9 pi. Paris, imp. et lib. Firmin-Didot et C'^ l3o6 SOCIÉTÉ d'acclimatation. ^fri(|gir ocriilcntale.— CndiloRiie ACo;çra|thii|ue tU'ti oi»icaiix recueillis par MM. A. Marche et marquis de Conipiègne, dans leur voyage, com- prenant les pays suivants : Sénégal, Gambie, Cazamance, Sierra-Léone, Bonny, Vieux-Calabar, cap Lagos , Fernando-Po, Principe, Gabon, Fernand-Vaz et rivière Ogooué, pendant les années 1872-7i; par A. Bouvier. In-8°; 42 p. Paris, irap. Pion et G'"; l'auteur, 55, quai des Grands- Augustins. l.em Anininux nrticiilé!4, len poissons et les reptiles; par Louis Figuier. Ouvrage accompagné de 222 grav. dessinées par A. Mesnil, A. de Neu- ville et E. Biou; 3^ édition, in-8°, 482 p. Paris, imp. Lahure; lib. Ha- chette et CJ". Prix : 10 francs. Poules et œufs; par Eug. Guyot. In-18 Jésus, 216 p. Mesnil, imp. Firmin-Didot. Paris, librairie agricole de la Maison rustique. 1 fr. 25. Manuel de la porcherie ; par Louis Leouzon, propriétaire-agriculteur, in-18 Jésus, 168 p. Mesnil, imp. Firmin-Didot. Paris. Prix : 1 fr. 25. Mémoire sur le développement embryogénique des hirudinées; par M. Charles Bobin, membre de l'Institut, professeur d'histoire à la Fa- culté de médecine, avec 19 pi. in-4", 476 p. Paris, imp. Firmin-Didot et G'*'; librairie J.-B. Baillière et fils. Album de l'île de la Réunion. Becueil de dessins représentant les sites les plus pittoresques et les principaux monuments de la Colonie. Études de fruits et de fleurs, histoire naturelle, types et physionomies, portraits historiques; par A. Boussin, professeur de dessin au Lycée et membre de la Société des sciences et arts de l'île de la Réunion. Ouvrage accompagné d'un texte historique et descriptif, par une Société de savants et de gens de lettres, t. 3 et 4. In-4'', 466 p. et 166 dessins dont 23 coloriés. Saint-Denis (île de la Béunion), imp. Roussin ; l'auteur (1867-1879). L'ouvrage paraît par livraisons composées chacune de 3 lithogr. et de 8 pages de texte. 11 formera 5 volumes. Prix de chaque livraison, 5 fr. Le t. 1", 50 fr. ; les t. 2 et 3, 75 fr. chaque; le t. 4, 100 fr. Instruction pratique sur le calcul des rations alimentaires des ani- maux de la ferme, suivie de tableaux indi([uanl la composition des fourrages et autres aliments du bétail ; par L. Grandeau, directeur de la station agronomique de l'Est, ln-8", 52 p. Nancy, imp. Berger-Levrault et G^^ Paris, lib. agricole de la Maison rustique. Aimé DuFORT. Le gérant : Jules Grisard. PARIS. — IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, i I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS L'ANTIQUITÉ ET LES TEMPS MODERNES (1) Par M. LA PERRE IIE ROO. « Les Pigeons qui portent des lettres dispensent les courriers de tra- verser les déserts, et ils les franchissent accompagnés des secrets qui leur sont confiés comme de captifs commis à leur garde. Ils disputent le prix de la course au zéphir et aux coursiers les plus légers, et ils les de- vancent : ils sont plus rapides que l'œil ne l'est dans ses mouvements. Ils portent fidèlement le dépôt qui leur est confié et s'acquittent prompte- ment de leur message. Pour obéir au Sultan, ils précipitent leur course et ils vérifient, par leur exemple, que Salomon a fait usage des oiseaux pour ses affaires les plus importantes. ') Le Cadi : » MOHLY-EDDIN EbN-AbD-ALDHAHER. » Après Noé qui lâcha une Colombe pour s'assurer de l'état où les eaux du déluge avaient laissé la terre, les habitants de Sodome et des villes que le feu du ciel consuma se servirent, dit Michel Sabbach, de colombes pour s'envoyer réciproque- ment leurs messages ; c'est du moins ce que l'on assui^e sur l'autorité d'Ebn-Sofyan Thauri ; mais cet usage cessa avec la destiaiction de ces peuples, qui furent exterminés par la ven- geance céleste. Les monuments de l'antique Egypte attestent que du temps des Pharaons les mariniers del'Egyple, de Chypre et de Candie se servaient de Pigeons voyageurs quand ils appi^ochaient de terre pour annoncer leur arrivée à leurs familles. Les anciens historiens, ditM. Bourguin, parlent d'un Pigeon qui franchit, en quarante-huit heures, l'espace qui sépai^e Babylone d'Alep, espace qti'un bon marcheur ne par'^ourait pas en moins d'un mois. (1) Voyez Bulletm, 1876, p. 71 et 259. 3= SÉRIE, T. III. — Juin 1876. 22 338 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Pline raconte « que Dccimus Junius Brutus, pendant le » siège de Modène, envoyait au camp des consuls des lettres >) qu'il attachait aux pattes des pigeons. Que servaient à Antoine )/ la profondeur des retranchements, la vigilance des soldats, )■> les filets tendus dans toute la largeur du fleuve, quand le » courrier prenait sa route par le ciel? Bien des gens, se pas- » sionnent même pour ces oiseaux. Ils leur hatissent des tours » au-dessus de leurs maisons. Ils racontent la généalogie de » chacun d'eux. On en cite un exemple déjà hien ancien. ;> Varron écrit qu'avant la guerre civile de Pompée, Axius, » chevalier romain, vendait ses Pigeons quatre cents deniers )) la paire (300 fr.). La Gampanie s'honore même du renom » qu'elle a de produire des Pigeons de la plus grande » espèce (1). » Frontin, auteur d'un traité spécial Sur les stratagèmes, raconte le même fait, avec de nouveaux détails et une légère variante : « llirtius (l'un des deux consuls qui s'efforçaient de de délivrer Brutus) tenait dans l'obscurité des Pigeons qu'il privait en même temps de nourriture ; puis il leur attachait au cou des dépêches avec un fil de soie, et il les lâchait le plus près possible des remparts de la ville. Les Pigeons, avides de lumière et de nourriture, s'abattaient sur le haut des édifices, et Brutus les faisait recueillir. 11 étaii ainsi informi' de toutes choses, surtout depuis qu'il avait pris soin de leur disposer de la nourriture en des lieux déterminés (leurs colombiers), où ils avaient l'habitude de s'abattre. » Les gladiateurs romains les utilisaient pour annoncer à leurs parents qu'ils sortaient victorieux de l'arène. Pline ajoute que Cécina de Volaterre, entrepreneur de chars pour la course, enq3ortait des Hirondelles à Borne et les ren- (I) Quin et iiitcrnualifc ia rébus magnis fiiere, cpislolas adnexas earuin pcdi- bus, obsidione Mutinonsi, in castra consulum Decimo Bruto iiiittente. Quid val- luin, et vigil olisidio, atque etiain letia aiiiiic ])ra'teiitii proluere Antonio, pcr cœhim eunte nuntio? Et hariuu amore insaiiiunt imilti : super tecta exœdificant turres iis, nobilitatemque singularum et origines narrant, vetere jam exemplo. L. Axius eques romanus ante belhun civile Pompeianuni denariis quadrigentis sin- gula paria venditavit, ut M. Varro tradit. Quin et patriam nobilitavere, in Cani- pania grandissimte proveuire existiniatœ. EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS L ANTIQUITE. voyait pour annoncer à ses amis le succès des courses : elles revenaient à leurs nids, et la couleur dont il les avait fait peindre indiquait la faction victorieuse. Fabius Pictor écrit, dans ses Annales, que, des troupes romaines étant assiégées par les Liguriens, on lui apporta une Hirondelle prise sur son nid, afin qu'en lui attachant une ficelle à la patte, il fit connaître aux assiégés, par le nombre des nœuds, dans combien de jours ils seraient secourus, et quand ils devraient faire une sortie. Ne ressort-il pas des révélations de Pline que les armées romaines utilisèrent, selon toute probnbilité , les Pigeons voyageurs comme estafettes. En effet, comment expliquer autrement cette surprenante rapidité avec laquelle Jules César fut informé des insurrections de la Gaule, ce qui lui a souvent permis de descendre des Alpes avec ses légions au premier signal du soulèvement des Gaulois contre sa domination ? En l'année 114-6 (i) de Jésus-Christ, le sultan Emad-Eddin Zenglii, père d'Almélic Aladel Nour-Eddin Mahmoud, assiégeait la forteresse de Djaber et avait avec lui son fds. Un matin le sultan Emad-Eddin fut trouvé mort dans son lit, ayant été assassiné par ses eunuques. Nour-Eddin prit aussitôt le parti de lever le siège de la forteresse de Djaber ; il partit suivi de toute l'armée, vint assiéger Alep, et s'en rendit maître ; de là il alla camper devant Damas, où commandait alors un lieute- nant du sultan Tadj-Eddanla Toutousch Abou-Saïd Seldjouki. Après avoir tenu cette ville assiégée pendant quelque temps, Nour-Eddin la prit et en fit la capitale de ses États; puis il soumit les villes voisines, telle qu'Emesse, Hamat et autres. Après cela, il commença à administrer toutes les affaires de la cour de Bagdad, et fit reconnaître sa domination h plusieurs places du pays de Roum, comme Bahsana, Marasch et autres ; il conquit aussi plus de cinquante places fortes sur les Francs, au nombre desquelles étaient Harem, Egaz et Panéas. Nour- Eddin avait alors à sa suite AlmélicAlmansour Schircouh, oncle (I) Aboul-Féda fixe la date en l'an 1171 de J.-C. Reiske cite des exemples de Piyeons voyageurs par les Mahométans antérieurement à cette époque. {Atinal. MosL, t. m, p. 645 et 765.) 340 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de Salah-Eddin lui-même ; il les chargea de trois expéditions successives en Egypte, dont le résultat fut que Nour-Eddin devint maître de l'Egypte, et enleva ce pays à Schawar, vizir des kalifes Fatémis. Lorsque la puissance de Nour-Eddin lut solidement établie dans cette nouvelle conquête, il se vit maître d'un vaste empire; la monnaie était frappée à son nom, et, dans toutes les chaires musulmanes, depuis les frontières de Nubie jusqu'à Ramadan, il était nommé dans la prière publique. 11 jouis- sait ainsi de ses succès paisiblement et sans rival. Ce prince, considérant alors quelle était l'étendue de son empire, et désirant recevoir avec la plus grande célérité les nouvelles de tout ce qui se passait dans les diverses provinces qui lui obéis- saient, ordonna que l'on entretînt des Pigeons voyageurs dans tous les châteaux et dans toutes les places fortes de ses domaines ; et il imagina de les faire dresser en sorte qu'ils portassent des lettres à la plus grande distance, dans le plus court espace de temps, et qu'après s'être rendus au lieu où on les envoyait, ils revinssent le trouver. Il mit beaucoup d'ardeur à l'exécution de ce projet, qui eut un plein succès tant qu'il vécut. En 1167 il créa un service de poste par Pigeons voyageurs, reliant Bagdad à toutes les principales villes de l'empire de Syrie; le kalife Achmet compléta cette organisation et étendit à l'Egypte les communications par stations de Pigeons messa- gers. Un service régulier était établi au Caire, entre l'Egypte et la Syrie. Des études approfondies avaient été faites sur les races de Pigeons messagers, et des fonds spéciaux étaient affectés, sur le budget de l'État, à l'entretien des stations postales et de leur personnel, tant en hommes qu'en pigeons et en mulets. Après la mort du sultan Nour-Eddin, la chose fut abandonnée jusqu'en l'an 1179 de Jésus-Christ, lorsque le khalife Abbasi Ahmed Naser-Lidin-Allah renouvela la poste aux Pigeons : il était si passionné pour ces Pigeons, qu'il donnait un nom a chacun de ces oiseaux en particulier ; et quand il envoyait une lettre par l'un d'eux, il marquait exactement dans sa dépêche EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS l'aNTIQUITÉ. 841 le nom du messager ailé, un tel, fils d'un tel, ou bien une telle, mère d'un tel. Cette organisation eut le plus grand succès par ses soins : il entretenait ainsi une correspondance active et passive avec les provinces les plus reculées de son empire. La mode en devint si commune de son temps, qu'elle fit monter le prix de ces Pigeons à un taux exorbitant; et quoique le nombre en lut très-grand, parce que beaucoup de personnes en élevaient et en dressaient, on en vendait une paire bien dressée jusqu'à mille pièces d'or. L'usage d'employer des Pigeons à ce service se conserva après la mort de ce prince, jusqu'au règne du khalife Abbasi Mostasem-Dillah, tils de Mostanser. Celui-ci, qui occupait le trône en 1242, était excessivement passionné pour les Pigeons voyageurs, comme on lit dans la chronique de Grégoire Abou'Efaradj (voyez Histor. Dynast., p. 485 du texte arabe, et p. 318 de la traduction latine ; et Gregor.Abulp/mr. Chron. Si/r, p. 504' du texte syriaque et p. 522 de la traduction). La chose resta donc sur le même pied, jusqu'à l'année 1258, que du vivant même du kiialife Mostascm, et par les intrigues cri- minelles et la trahison de son vizir Mowayyid-Eddin Alkami, les Mogols vinrent à Bagdad, la prirent, tuèrent le khalife, massa- crèrent les hommes, et firent les femmes captives. Bagdad perdit alors tout son éclat ; et par la suite de cette funeste révolution, qui se fit sentir dans toutes les provinces et pesa sur tous les habitants, l'établissement des Pigeons fut tota- lement abandonné. M. de Volney donne les renseignements suivants sur la poste aérienne de l'Egypte : Colombiers des Pigeons de message. Ces colombiers sont établis dans des tours construites de distance en distance sur toute l'étendue de l'empire, dans l'intention de surveiller à la sûreté et à la tranquillité publiques. C'est à Moussel que l'on a commencé de se servir de Pigeons pour porter des lettres. Ces lettres, appelées 7?«toïg, contenaient l'avis pur et simple; elles s'attachaient sous l'aile : elles étaient datées du lieu, du jour, de l'heure. On expédiait par dupli- cata : à l'arrivée de l'oiseau, la sentinelle le portait au sultan 342 SOCIÉTÉ d'acclimatation. même qui détachait l'écrit. Les Pigeons bien dressés étaient hors de prix. Ces établissements étaient fort coûteux, mais très-utiles. On appelait les Pigeons les anges des rois. Lorsque les Fâtmites envahirent l'Egypte, ils y établirent ces postes aériennes, et ils y attachèrent un si vif intérêt, qu'ils assi- gnèrent des fonds propres à une régie spéciale à cet objet. Parmi les registres de ce bureau, en était un où se trouvaient classées les races de Pigeons reconnus les plus propres à porter des lettres. Le vertueux Madj-el-Dîn Abd-el-Drdier a composé sur cette matière un livre curieux, intitulé Tamâîm- el-Hamà-im ; amulettes des Pigeons. Depuis longtemps les colombiers du Saïd sont détruits par suite des troubles qui ont ruiné le pays ; mais ceux de la basse Egypte subsistaient en 1 450, et en voici l'état ainsi que pour la Syrie. N. B. — Les distances oni été ajoutées par le traducteur d'après d'Anville et d'après ses propres connaissances. COLOMBIERS. § 1. Correspondance du Kuire avec Alexandrie. Château de la Montagne (au Caire) 0 Monouf-el-oulià 39 Damanliour-el-ouàliec'li 45 Skanderié (Alexandrie) 36 l!20 milles. ^ II. Du Kaire à Damiette. Château de la Montagne 0 Tour de Beni-obaid 36 Echmoun-el-rommàn 36 Doumiât 30 120 milles. § m. Du Kaire à Gazzah. Du Kaire à Bilbais 27 De BillDais à Saléhié 27 De Saléhié â Qâtia 42 De Qâtia à Ouarrâdé 48 De Ouarrâdé à Gazzé 81 225 milles. EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS l' ANTIQUITÉ. 343 § IV. De Gazzé à Jérusalem, I Colombie). ... 81 A Nablous, 1 colomliier H6 117 milles. De Gazzé ù Habroun 30 A Sàfié, sur un ruisseau de ce nom. . . ' 4-5 A Karak ïH 1^23 milles. § V. De Gazzé à Safad. A El qods (Jérusalem) 48 A Djenîn • . 30 A Bisan 24 ASaiad ■. 24 126 milles. § VI. De Gazzé à Damas, 7 colombiers. De Gazzé à Jérusalem, 1 colombier 48 A Génin 30 A Bisàn 24 ATafès 30 A el-Sànemain 24 .\ Damas 30 186 milles. De Damas à Balbeck, 1 colombier 48 De Damas à Halab, 7 colombiers. A Damas, 1 colombier. . .\ Gara 45 A Hems 36 A Hama 24 A Màrra 30 A Kantounâm 30 A Halab. . 28 193 milles. De Halab à Behesna, i colombiers. A Halab A el-Biré sur la rive Est de l'Euphrate ...... 66 A Qalàt-el-Roum 27 A Behesna 45 138 milles. SOCIÉTÉ d'acclimatation. De Hiilal) à Rahdbé, i colombiers. A Halab 0 A Qiibà(]ib 75 A TadiHour (Paimyro) 75 Ael-r.ahàbé J08 :258 niillfs De Damas à Tarabolos, (Tripoli) 5 colombiers. A Damas (• A Saïda g;:! A Bairout , . 24 A Terbélé 30 A Tarabolos 24 Tels sont les colombiers entretenus dans l'empire pour la célérité des dépêches. Chaque colombier a son directeur et ses veilleurs, qui attendent à tour de rôle l'arrivée des Pigeons ; il y a en outre des domestiques et des mules à chaque colom- bier pour les échanges respectifs des Pigeons. La dépense totale ne laisse pas que d'être considérable. Cependant, après l'invasion de la Perse par Timour, sou- verain des Tartares et ensuite par les Turcs, les riches seigneurs persans continuèrent à se servir de Pigeons voyageurs pour le transport des messages et continuent à s'en servir de nos jours. Abou-Llida raconte, sous l'année ()o7 de Phégire, un trait remarquable relativement à l'usage des Pigeons pour porter des lettres {Annal. Mosb., t. IV, p. -443). On sait que cet usage subsiste aujourd'hui à Alexandretle, et Pietro délia Valle l'a vu pratiquer au Caire (voyez les Yoyages dePietro délia Valle, traduction franc., lettre XII, t. I, p. 415; Mémoires du chevalier d'Avrieux, t. V, p. 496; AlexanderI{ussel,iVaiwra^ Hislory of Aleppo, 2' édition, t. II, p. -203 et 429, etc.). Makrizi et de Soyouti racontent que l'on attachait quel- quefois les lettres au bout de la queue du Pigeon au lieu de l'attacher sous l'aile. On employait pour écrire ces lettres un papier particulier qu'on nommait papier d'oiseau. On n'y met- tait pas ordinairement la formule : Au nom du Dieu clément EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS L'anTIQUIïÉ. 345 et miséricordieux ; on ne laissait point de marge ; on datait du jour et de l'heure; mais l'usage le plus commun était d'omettre l'année ; on omettait au commencement de la lettre le préam- bule ordinaire : Louanges à Dieu, etc., mais on mettait à la fin la formule : Dieu nous suffit, etc. , parce que cela portait bon- heur au message. On envoyait ordinairement la lettre par duplicata, et l'on en faisait mention expresse. On n'écrivait point d'adresse sur la lettre, à moins qu'elle ne fût destinée à être réexpédiée à un lieu très-éloigné. Dans ce cas, chacun de ceux par la main desquels elle passait, devait marquer sur le dos de la lettre qu'il l'avait reçue et expédiée. Les Pigeons employés au service du sultan étaient marqués sur les pattes et sur le bec. C'était le sultan lui-même qui détachait les lettres à leur arrivée. Du temps de Makrizi, on n'entretenait plus de Pigeons voyageurs en Egypte qu'à Katia, à Bilbéis et au château du Caire. Les personnes qui désireraient de plus grands détails sur cette matière pourront consulter les écrivains arabes que j^ai indiqués. L'Ayiu Achéri fait aussi mention des Pigeons propres à porter des lettres (voyez l'édition de Londres, in-8, t. I, p. -253.) Un autre auteur dit : ce Dans l'Orient, surtout en Syrie, en Arabie et en Egypte, on dresse des Pigeons à porter des billets sous leurs ailes et à rapporter la réponse à ceux qui les ont envoyés. » Le Mogol fait nourrir des Pigeons qui servent à porter des lettres dans les occasions où l'on a besoin d'une extrême dili- gence. Les caravanes qui voyagent en Arabie font savoir leur marche aux souverains arabes avec qui elles sont alliées par le même moyen. Ces oiseaux volent avec une rapidité extra- ordinaire, et reviennent avec une nouvelle diligence, pour se rendre dans le lieu où ils ont été nourris et où ils ont leur nid. On voit quelquefois de ces pigeons couchés sur le sable, le bec ouvert pour se rafraîchir et reprendre haleine. En l'an 1249, saint Louis et les Croisés s'embarquèrent au port de Limisso, dans l'ile de Chypre, sur cent vingt gros .j4-6 société d'acclimatation- vaisseaux et seize cents bâtiments plus petits ; deux mille huit cents chevaliers, vingt mille hommes d'armes et une foule de simples pMerins couvraient le pont du navire. L'expédition d'abord contrariée par les vents fut en vue de Damielte le 4 juin 1249. « Quand le bon roy Loys, dit Joinville, vit l'enseigne Saint » Denis (l'oriflamme) à terre, il n'attendit pas que son vais- » seau fût près du livage ; il se jeta à la mer et fut dans l'eau )•> jusqu'aux épaules, puis il s'en alla aux païens l'écu au cou, » le heaume en tête et le glaive au poing. » Les Croisés avaient suivi son exemple, les Sarrasins furent repoussés et les habitants de Damiette s'enfuirent en dé- sordre. A ce moment, le ciel fut obscurci par une nuée d'oiseaux qui attirèrent l'attention de saint Louis et des croisés : c'étaient des Pigeons voyageurs, porteurs de messages, que l'émir Fakr Eddin, qui commandait l'armée égyptienne, avait lâchés pour informer le sultan Malek Saleh Neym Eddin du débar- quement de saint Louis sur les côtes d'Afrique et de la défaite des Sarrasins. Joinville dit: « Les Sarrasins envoyèrent au Soudan, par » coulons messagers, par trois fois que le roy était arrivé. » Voltaire raconte « que c'était une pratique commune en Asie », et le général Nazar Aga, chargé d'affaires de S. M. le shah de Perse, m'a affirmé que cette ancienne pratique est encore en usage de nos jours en Perse, en Arabie et dans les autres contrées de l'Asie où il n'y a pas de télégraphe. John Moore dit, en efl'et, que c'est de Bagdad que les ma- rins hollandais importèrent en Europe les premiers pigeons messagers qu'ils appelaient en leur langue Bagadetten, d'a- près Bagdad ; et il est probable que ces pigeons persans {Co- lumba taberculosa) furent la souche des Pigeons voyageurs belges. Le il décembre 1572, Frédéric de Tolède assiégea Harlem. L'armée espagnole composée d'abord de douze mille hommes s'accrut rapidement jusqu'au nombre de trente mille vété- rans. — Avant son investissement, le prince d'Orange avait EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS l' ANTIQUITÉ. oM fait entrer dans la ville des munitions et des vivres : la garni- son se composait de cinq mille hommes de troupes régulières et de deux, cents cavaliers, sans compter les habitants. Wibalt de Riperda, gentilhomme frison, était commandant de la place. Les Espagnols perdirent d'abord beaucoup de monde, car ils devaient repousser en même temps les sorties vigoureuses de la garnison et les attaques multiples du prince d'Orange qui avait établi son quartier général à Delft, d'où il conseilla aux habitants de Harlem, par messages envoyés par Pigeons voyageurs, de se défendre jusqu'à la dernière extrémité. Frédéric de Tolède, voyant qu'il ne pouvait pas s'emparer do la place par la force, résolut de la réduire par la lamine; il fallut, en etïet, des combats journaliers sur la mer de Harlem entre les navires hollandais et espagnols pour introduire quelques secours clans la ville étroitement bloquée. Mais les habitants, dont le prince d'Orange continuait à soutenir le cou- rage par des promesses de secours envoyées |}ftî' Pigeons voya- geurs, étaient décidés à se défendre à outrance, et, après sept mois de siège opiniâtre, la ville résistait encore, bien qu'elle ne fût plus qu'un monceau de ruines ; ses murs étaient percés de dix mille trois cents boulets, ses meilleurs guerriers étaient tombés sous les balles ennemies. La famine et le fer espagnol avaient moissonné environ treize mille habitants ; ceux qui avaient survécu ne se nourrissaient plus que d'objets immondes et dégoûtants! Dans cette horrible extrémité, quel- ques citoyens se rendirent au camp de Frédéric de Tolède et lui demandèrent une ca})itulation supportable ; mais il ré- pondit que la ville devait se rendre à chscrétion. — Alors, le prince d'Orange envoya un nouveau message à Harlem par Pigeons voyageurs, et conseilla à Riperda déformer un batail- lon de tous les hommes encore en état de supporter le poids de leurs armes, de placer au centre les femmes, les vieillards, les blessés et les malades, et de fondre sur le camp ennemi. Tout le monde applaudit à cette proposition héroïque ; elle allait être mise à exécution, lorsque Frédéric de Tolède envoya le comte d'Everstein dans la ville avec une jlettre, portant S^S SOCIÉTÉ d'acclimatation. « qu'il pardonnerait aux assiégés s'ils voulaient se rendre, et que personne ne serait puni que ceux qui jugeraient eux- mêmes l'avoir mérité. » — D'Everstein proposa ensuite aux habitants de payer une amende de deux cent quarante mille florins, et promit qu'à ce prix ils auraient la vie et les biens saufs. Ces conditions ayant été acceptées, la ville se rendit le 13 juillet 1573. Mais alors, Frédéric de Tolède joignit de nou- veau la perfidie à la cruauté ; non-seulement il n'exécuta pas les conventions qu'il avait ratifiées, mais il donna de sang- froid, sousprétexle de justice, les ordres les plus sanguinaires pour punir les assiégés de leur héroïque résistance. Le vail- lant commandant Riperda eut la tête tranchée ; une partie de la garnison fut renfermée dans un château pour y périr de faim et de soif; d'autres militaires, ainsi que tous les habi- tants qui avaient occupé des emplois pendant le siège, les ministres réformés et tous les protestants, ou périrent par le glaive, ou furent précipités dans la mer de Harlem. En 1574, la ville de Leyde (Hollande) assiégée par les Espagnols fut plus heureuse et fut sauvée par des pigeons voyageurs. Francisco de Valdès, après avoir tenu la ville bloquée pen- dant tout l'hiver, résolut de la réduire par la famine et l'envi- ronna de soixante forts, au moyen desquels il coupa toutes ses communications. Francisco de Valdès, découragé par l'hé- roïsme que montraient les habitants, envoya un héraut aux assiégés pour leur proposer une capitulation honorable, disant que le défaut de vivres les forcerait tôt ou tard à se rendre. Le moment était, en effet, favorable pour parler de reddition : la famine était devenue affreuse. Quatre onces de pain et huit onces de cheval ou de chien formaient la nourriture quoti- dienne des soldats et des plus riches habitants. Enfin la popu- lace, décimée par la peste et la faim, se souleva. Des hommes hâves et décharnés, des femmes exténuées et les habits en lambeaux, des mourants envahirent tumultueusement la place publique, se jetèrent sur le passage du bourgmestre Van der Werff, et lui demandèrent, avec des vociférations, du pain ou la reddition de la ville. Le digne magistrat sortit de sa poche une EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS l' ANTIQUITÉ. 349 dépêche du prince d'Orange qu'il avait reçue \^ai' Pigeons voya- geurs, poitant que les digues de la Meuse et de l'Yssel venaient d'être rompues par ordre des États el que l'amiral de Zélande, M. Louis Boisot, approchait de Leyde avec une llotlilMde ba- teaux plats chargés de vivres pour secourir les assiégés ; et le courageux bourgmestre ajouta : a Je serai fidèle au serment » que j'ai prêté à Dieu et à la patrie. Du pain, je n'en ai pas » ta vous offrir ; mais, si ma mort peut vous soulager, prenez » mon corps, coupez-le par morceaux et partagez-le entre » vous. » Tel fut l'effet produit par l'annonce de la délivrance pro- chaine, que les assiégés répondirent au héraut envoyé par le général Valdès, qu'avant de se rendre ils mangeraient leur bras gauche si la faim les y poussait, et qu'ils défendraient ensuite leurs murs du bras droit. Bientôt les eaux de la iAIeuse et de l'Yssel, poussées par un vent favorable vers le lieu de détresse, submergèrent les Espa- gnols dans leur camp, et l'amiral de Zélande, Boisot, accourut au secours de la ville avec huit cents matelots et plus de cent pièces de canon. — Enfin Francisco Valdès fut contraint, dans la nuit du 4 octobre 1575, de lever le siège de Leyde, et le prince d'Orange, en reconnaissance des services importants que les Pigeons voyageurs lui avaient rendus pendant ce siège à jamais mémorable, ordonna que ces Pigeons fussent non iris aux frais du trésor public et qu'on les embaumât après leur mort pour être conservés à l'hôtel de ville (1). 1672. M. le chevalier d'Arvieux, envoyé extraordinaire du roi à la Porte, consul d'Alep, d'Alger, de Tripoli et autres échelles du Levant, écrivait que c'était une pratique très- (1) Les Pigeons du siège de Paris n'ont pas eu un sort aussi heureux, et il est probable qu'après leur mort ils ne figureront ni à l'ilùtel de ville, ni nicmc dans un Muséum, car voici ce ([u'on lit dans un journal de Paris : « Une vente très- intéressante vient d'avoir lieu au dépôt du mobilier de l'État, rue des Écoles. Il s'agissait des Pigeons voijageurs qui nous rendirent tant de services pendant le siège, en bous apportant des nouvelles de la province. Eh bien! malgré les sou- venirs qui rappellent ces messagers fidèles, ils ont été adjugés, ])our la plupart, à des prix bien modestes : 1 fr. 50 c. en moyenne. Toutefois, doux Pigeons qui avaient fait trois fois le voyage ont été assez vivement disputés et rachetés au prix de 26 francs pièce par leur ancien propriétaire !! » 350 SOCIÉTÉ d'acclimatation. commune en Orient de se servir de Pigeons pour envoyer des lettres d'Alep à Alexandrette, et vice versa. 1745. M. Pietro délia Valle, dans ses Voi/ages en Pales- tine, dîl : « La poste par Pigeons voyageurs existe encore aujourd'hui en Egypte exactement comme Le Tasse la décrit dans la Jéru- salem délivrée. Il y a quelques jours, un chiaoux reçut ordre du premier vizir qui réside à Alep de se rendre au Caire pour demander au pacha des troupes pour renforcer l'armée qui avait été expédiée en Perse ; mais le chiaoux tomba malade en route à six journées de marche du Caire, et, ne pouvant aller plus loin, il envoya les lettres au pacha par un Arabe qui y alla à pied, et en même temps le gouverneur de la ville envoya au Caire une dépêche par un Pigeon qui fit le trajet en un seul jour, tandis que le courrier n'arriva qu'après huit jours de marche. )) Comme j'avais été témoin oculaire de ce que je viens de raconter, je voulus connaîtr?. tous les rouages de celte poste aérienne, et, informations prises, j'appris que les Égyptiens avaient des colombiers exprès dans chaque ville, et que celui du Caire était installé au château du pacha. Des pigeonniers étaient dirigés par des hommes spéciaux qui en avaient un grand soin. Ils envoyaient leurs Pigeons enfermés dans des cages aux villes d'où ils désiraient recevoij^ des nouvelles; là ils étaient retenus en captivité jusqu'à ce que les affaires de l'Etat exigeassent de s'en servir pour envoyer des messages au Caire, ou à une autre ville quelconque. Ils écrivaient les dépêches sur un petit morceau de papier très-léger, le pliaient très-adroitement, l'enduisaient de cire alîn de le mettre à l'abri de l'humidité, et le liaient sous l'aile du Pigeon auquel i's avaient soin de servir à boire et à manger avant de le mettre en liberté. » A son arrivée au colombier, le gardien le prenait et le portait immédiatement au pacha ou au gouverneur de.la ville, qui détachait lui-même la dépèche, la lisait et donnait ordre que le Pigeon fût remis au pigeonnier. » En 1815, ]\L de Rothschild fit usage de Pigeons voyageurs à ^ EMPLOI DES PIGEONS VOYAGEURS DANS l' ANTIQUITÉ. 351 Waterloo pour informer sa maison à Londres de l'issue de la mémorable bataille. C'est ainsi que la maison de M. Rothschild, informée trois jours avant le gouvernement anglais de la défoite de Napoléon à Waterloo, eut le temps de faire des achats à la bourse sur une vaste échelle, à des prix de guerre, et réalisa des bénéfices fabuleux lorsque la nouvelle tomba dans le domaine public et provoqua une hausse générale sur tous les fonds. M. de Rothschild, les banquiers, les agents de change et les négociants continuèrent à se servir de Pigeons voyageurs, pour la transmission d'une ville à une autre des fluctuations des marchés, jusqu'à l'introduction des lignes téhîgraphiques dans les divers pays de l'Europe. M. Félix Bogaerts, dans V Histoire civile et religieuse de la Colombe, dit : c'est en 1828 que les fluctuations des fonds espagnols, exploités par un agiotage astucieux et éhonté, donnèrent naissance à un fatal et frénétique espoir de s'enri- chir du jour au lendemain ; et la fureur avec laquelle on se livra à cette lièvre brûlante renouvela l'épisode des malheu- reux mississipiens, mystifiés par le trop fameux Law. Chacun se félicita de se réveiller quelque matin riche comme M. de Rothschild, tout au moins. Pour arriver à ce résultat, la condi- tion principale, la seule pour mieux dire, consistait à avoir connaissance, avant tous les autres adorateurs du veau d'or, de la hausse et de la baisse que ces fonds éprouvaient à chaque instant dans les grandes villes d'Europe, à Paris surtout. On comprend qu'aussi longtemps qu'un heureux privilégié demeurait seul possesseur de ce secret, il pouvait exploiter à «on aise et à coup sûr les craintes ou les espérances des cré- dules victimes à qui la nouvelle des changements survenus brusquement dans la valeur conventionnelle de ces traîtres papiers ne devait arriver que plusieuis lieures plus tard par la voie ordinaire de la poste. Pour se procurer cet inappréciable avantage, plusieurs spé- culateurs eurent recours aux Pigeons voyageurs ; chaque jour ils en faisaient porter à Londres, à Paris, à Bruxelles; et ce fut ainsi que cet oiseau acquit tout à coup une importance 352 SOCIÉTÉ d'acclimatation. extraordinaire dont nos colombophiles surent profiter, en louant leurs Pigeons à des prix très-élevés. En 1849, Venise assiégée par les Autrichiens fît un usage régulier de Pigeons voyageurs pour communiquer avec le dehors. Et en 1870-1871, Paris. (Voyez La poste par Pigeons voyageurs pendant le siège de Paris.) TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ. ORIGINE DE LA CANNE A SUCRE ET SES .MIGRATIONS Par m. YIEI^IIVOT On a remarqué que l'étude des langues comparées aide à découvrir de quelles contrées ont été tirées dans l'orio-ine cer- taines productions qui, depuis la })lus haute antiquité, ont ét('' d'importants objets de commerce. On trouve ainsi que les noms sanscrits de denrées d'abord exclusivement indiennes, telles que le coton, le riz et le sucre, sont passés dans les langues grecque et latine et en partie dans les langues sémitiques. Le nom sanscrit du sucre sharkara se reconnaît encore sous la forme shakar en persan, shiikar en hindoustan, shonqar en arabe, saccliaron en grec, saccharum en lalin ; comme dans les mots zucchero en italien, azucar en espagnol, sucre en français, sugar en anglais, et ainsi de suite. La patrie origi- naire de la canneesten effet l'Inde. Les Chinois, qui la cultivent encore aujourd'hui, prétendent avoir pratiqué l'art d'en ex- traire le sucre deux mille ans avnnt que cette plante fùl connue en Europe. M. de llumboldt cite de très-anciennes porcelaines dont les peintures représentent ces diverses opé- rations. Mais la Cbine alors n'existait pas pour l'Occident et c'est aux expéditions d'Alexandre, dans l'Inde, au iv' siècle avant notre ère, que les Grecs, durent leurs notions du sucre. Théophraste, disciple d'Aristote, qui en parle le premier au siècle suivant, ne le nomme pas et dit seulement qu'il existe une substance douce comme le miel qu'on tire des roseaux. Eratosthène, savant Alexandrin du ii^ siècle avant Jésus-Christ cité parle géographe Strabon, n'est pas plus explicite. Le médecin grec Dioscoride, qui vécut au i" siècle de notre ère entre dans plus de détails. « Le saccharon, dit-il, vient de l'Inde et de l'Arabie-IIeureuse, et est le produit de certains roseaux; il a la consistance du sel et se brise sous la dent 3' SÉRIE, T. III. — Juin 1876. 23 354 SOCIÉTÉ d'acclimatation. comme lui. » Suivent quelques indications sur ses usages mé- dicaux. Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle, fait men- tion du sucre à peu près dans les mêmes termes, ajoutant que cette matière, réservée à la médecine, se présente en mor- ceaux dont les plus gros ont la dimension d'une noisette. La canne et son produit sont mentionnés encore par les poètes Varron Attacinus et Lucain, par Sénèque le Philosophe, par l'auteur anonyme du Périple ou guide de la navigation de la mer Rouge, longtemps attribué à Arrien, et par les médecins Galien et Paul d'Egine. Ce dernier écrivait au vii'^ siècle, épo- que où les armées byzantines, conduites par Héraclius, péné- traient en Perse. Les chroniqueurs Théophane et Cédrénus nous apprennent que l'empereur trouva dans le trésor de Chosroès, à Dastagerd, outre les lingots d'or et d'argent, les habits et les tapisseries de coton et de soie, de grands ap^ao- visionnements de poivre, de gingembre et de sucre. Ne pou- vant emporter ces richesses, on les livra aux flammes avec les magniliques palais qui les contenaient. Nous ignorons le temps précis où la canne à sucre fut transplantée de l'Inde dans l'Arabie et la Perse. Dioscoride, Pline et Galien nous citent le premier de ces pays comme un des lieux de provenance du sucre. Quant à la Perse, M. Rei- naud a trouvé un texte qui signale la canne comme étant culti- vée, vers la première moitié du x*" siècle, dans la province de Khouzistan, l'ancienne Susiane, alors comprise dans le vaste empire des khalifes. Les contes des Mille et une Nuits nous ont familiarisés avec les splendeurs de la cour de Bagdad. Un historien persan du xv" siècle, Khondemir, nous en a conservé un trait qui se rapporte au sujet que nous traitons ici. Lorsque en 1087, le ^7' khalife abasside, Moktadi-Biamrillah, épousa la belle princesse de Perse, fille du sultan Seldjoukide Mchk- Ghah, les fêtes du mariage furent l'occasion de profusions inouïes. Toutes les rues de la capitale furent éclairées à l'aide de flambeaux de cire, et le poids du sucre employé aux ban- quets du palais est évalué à iO,OOl) kilogrammes. Une partie de ce sucre devait venir de l'Inde, avec laquelle Bagdad était en relations très-actives par le golfe Persi(|ue. ORIGINE DE LA CANNE A SUCRE. 355 Lorsque cette ville commença à déchoir, le commerce de l'extrême Orient reprit l'ancienne route de la mer Rouge, que les Sassanides avaient autrefois fermée. Les marchandises de l'Inde et de la Chine, les perles, les pierreries, les épices, les étoffes de coton et de soie, le riz et le sucre, après une pre- mière étape à Aden, étaient transportées par mer jusqu'à Cosséiret à Suez, d'où elles arrivaient à dos de chameau au Caire, dont les monuments, mieux épargnés par le temps et les hommes que ceux de Bagdad, nous attestent l'opulence des Fatimideset de leurs successeurs. Un pèlerin de Florence, Nicolô Frescobaldi, qui visita l'Egypte en 1384, nous montre le Delta du Nil couvert de plantations de canne à sucre. « La ville du Caire, nous dit-il, possédait des entrepôts considéra- bles de sucre et d'épiceries, où les négociants de l'Europe en- tière venaient s'approvisionner. » Ces achats, qui enrichissaient les musulmans, excitaient déjà l'indignation de Marin Sanuto, qui, dans son Livre des secrets des Fidèles de la Croix, adressé en 1321 au Pape et aux princes chrétiens, leur recomman- dait l'interdiction de ces relations avec les ennemis de la foi comme le plus sôr moyen de les ruiner. Mais l'intérêt l'emporta sur les scrupules religieux, et ce commerce continua à pros- pérer. Au xv*" siècle, Damiette fabriquait et exportait de grandes quantités de sucre. Au xvi" siècle, cette industrie avait pour principal siège la ville de Derotte sur le Nil, qui payait au Soudan un tribut spécial de 100,000 pièces d'argent en retour de ce privilège. Léon l'Africain nous vante ses rues superbes, bordées de belles boutiques, et compare la plus grande manufacture à un palais. Les champs de cannes se voyaient jusque dans la haute Egypte, et des marchands de sucre résidaient parmi les ruines de l'antique Thèbes. Pour en finir avec ce pays, nous ajouterons que la canne n'a jamais cessé d'y être cultivée, en raison du goût des Orientaux pour les sirops et les confitures. Le sucre y est même redevenu un article de commerce depuis Méhémet-Ali, qui établit la pre- mière usine à l'européenne en 1845 et lit multiplier les plan- tations sur le haut Nil. Dès 1872, le nombre des fabriques était de vingt et une, et la production du sucre, qui était de .:}56 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 1,300,000 kilogrammes en 1853, s'était élevée en vingt ans à plus (Je ^0 millions de kilogrammes. Les Arabes, en étendant leur domination le long de la Médi- terranée jusqu'au détroit de Gibraltar, portèrent avec eux la canne à sucre et d'autres plantes industrielles. Les des- criptions de l'Afrique laissées par Ibn-Haukal au x*^ siècle et par El-Bekri au xi% nous font admirer l'ingénieuse irrigation des campagnes, grâce à laquelle le sucre et la soie se récol- taient en grand sur les bords du golfe de Gabès et aux environs de Kairouan, le coton à Msila, l'indigo à Scliab. La ricbcsse des commerçants de Kairouan était telle, qu'en 976 un prince Ziride put lever sur eux un subside de plus de 5 mil- lions de francs. Au xiii' siècle, les sucres bruts du Maroc paraissent dans les états de marchandises vendues en Flandre et à Venise ; au xvi' siècle, il est encore question des sucres de Bône, et un géographe arabe, Ben-Aïas, parle des belles plan- tations de cannes à Sousa et à Geuta, aux rivages de l'océan Atlantique. Les Arabes, au temps où ils étaient maîtres de la Sicile et de l'Espagne, y propagèrent aussi le cotonnier, le mûrier et la canne à sucre, qu'ils y apportèrent vraisemblablement de l'Afrique. Nous en avons la certitude pour le cotonnier, qu'Ibn- Haukal nous dit avoir été transplanté en Sicile de Msila. La culture de la canne à sucre nous est attestée par des docu- ments de 1148 et de 1176, sous les rois normands, par deux rescritsde Frédéric II de Souabe, dont l'un est daté de 124:2, par un acte de Charles I" d'Anjou, en 1281. Elle ne cesse pas sous les dynasties aragonaise et autrichienne. Au xiv' siècle; la Sicile et le royaume de Naples fournissaient beaucoup de sucre au commerce. Dans son Histoire générale de Naples, publiée en 4749, l'abbé Troili assure qu'autrefois on faisait du sucre en Calabre. « Si de nos jours, ajoute-t-il, ce genre d'industrie est tombé, c'est que le sucre étranger nous est apporté à très-bon compte. » Pour l'Espagne, où les traditions arabes sont encore si viva- ces, nous avons un monument authentique dans le Livre de r Agriculture, rédigé au xii' siècle à Séville, par Ibn-el-Awam, ORIGIM:: DE LA CANNE A SUCUE. 357 qui a élé traduit successivement sur le texte en espagnol et en IVançais. Cet auteur mentionne tous les procédés de la culture de la canne et de la fabrication du sucre. Le sucre en poudre s'exportait encore du royame de Grenade au xv' siècle, à la veille de la chute de ce dernier État musulman delà Péninsule, soumis par Ferdinand le Catholique en 14!):2. L'industrie du sucre ne fut jamais entièrement abandonnée depuis ; en 1789, on comptait en Murcie plu? de vingt fabriques en activité. De nos jours, elle a repris une certaine extension; en 1870, les sucreries étaient au nombre de quatorze, et produisaient au- tant de millions de kilogrammes de sucre. Tout récemment on a évalué à un demi-million de francs le bénéfice net que cette exploitation procure aux habitanis de Malaga. Les historiens des Croisades nous dépeignent les transports de leurs compatriotes, lorsqu'à leurarrivéeen Syrie, en 1Ô90, ils découvrirent pour la première fois des cannes à sucre dans le territoire de Tripoli. Foucher de Chartres et Albert d'Aix assurent que les soldats se jetaient sur ces plantes et ne pou- vaient se lasser d'en sucer le jus. Le second de ces chroni- queurs, ainsi que Jacques de Vitry, nous décrit l'extrac- tion du (jioduit appelé zachara ou ziicra, et qu'au rapport de Guillaume de Tyr les marchands venaient chercher dans sa ville épiscopale pour la répandre aux extrémités de la terre. Le sucre est énuméré parmi les denrées taxées par les Assises de Jérusalem., code des possesseurs latins de la Terre- Sainte. Plus tard, la culture de la canne paraît avoir disparu. Lorsque Volney parcourut la Syrie vers la fin du dernier siè- cle, cette plante venait d'être introduite de nouveau dans les campagnes de Saïda et de Beyrouth, et de nos jours M. Albert Gaudry l'y a retrouvée. Un historien moderne du commerce place en 1148 l'appa- rition de la canne à sucre dans l'ile de Chypre. Cette île, où les empereurs grecs avaient attiré de nombreux colons d'Asie Mineuie et de Syrie, qui y apportèrent sans doute la canne du littoral voisin, jouissait d'une grande prospérité pendant les xr et xir siècles, et lorsqu'en 1191 le roi d'Angleterre, Richard .358 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Cœur tic Lion, en fit la conquête, à l'époque de la troisième croisade, il y fit un immense butin. Au bout de quebiues mois, Richard en céda la propriété à Guy de Lusignan, roi titulaire de Jérusalem, qui y fonda une dynastie nouvelle. Sous ces princes, le sucre fut un des graufls articles d'expor- tation de Chypre ; les Lusignan firent cultiver avec soin la canne dans leurs propres domaines, et, quand leur trésor fut obéré, ils acquittèrent plus d'une fois leurs dettes en livrai- sons de, sucre. On a conservé quelques-uns des contrats passés par eux pour la vente ou le raffinage à leur compte de ce pro- duit, ainsi que l'acte d'une vente faite en 1464 de la récolte de la grande commanderie de l'ordre de l'Hôpital en Chypre. On y voit un Vénitien, nommé Jean Martini, acheter une quan- tité de sucre équivalant à 90,000 kilogrammes, moyennant une somme qui met le prix de cette denrée en gros et sur place au taux de 93 centimes le kilogramme. En 1540, l'île, alors possession vénitienne, exportait encore près de 500,0t)0 kilogramm. de sucre. La conquête turque en 1571 détruisit les comptoirs vénitiens et mit fin à cette exploitation. De nos jours, bien que le sol de Chypre soit aussi favorable que celui de la Syrie, on n'y rencontre plus un seul champ de cannes. Nous apprenons par Marin Sanuto qu'au xiv' siècle cette plante était cultivée à Rhodes, en Morée et à Malte. Il faut ajouter à cette énumération l'île de Candie, autre possession vénitienne, dont un décret de la République, rendu en 1334, autorise l'importation à Venise, moyennant un droit de 5 p. 100. Un marchand florentin du xv"" siècle, Uzzano, nous montre les sucres d'Europe en concurrence avec ceux de l'Orient sur les marchés italiens, les sucres de Sicile et de Majorque à côté des sucres en poudre de Chypre, de Rhodes, de la Syrie et de l'Egypte. Parmi les sucres dits de pilon, on distinguait le moukarra d'Alexandrie, sucre très-blanc et très-compact, qui venait peu en Europe, étant retenu pour la cour du sou- dan du Caire, le caffetin provenant de la colonie génoise de Caffa, et le damasquin, fabriqué à la mode de Damas. Il y avait aussi des sucres de fantaisie, teintés en rose et en violet. Le ORIGINE DE LA CANNE A SUCRE. 359 goût du sucre et des conserves était général en Italie au xi\' et au XV' siècle. Un rapport présenté au Sénat en \Mi par le doge Thomas Mocenigo expose les opérations de ventes faites dans la haute Italie, qui achetait à elle seule plus de 7,000 quintaux de sucre. En France, il est fait mention de sucre blanc dans un compte de l'an 1333 pour la maison du dauphin de Viennois, llumbert. Ilenestaussi question dans une ordonnance de 1353, du roi Jean. Le po("'te Eustache Deschamps, mort vers 14:20, se plaint que le sucre soit une des plus fortes dépenses d'un ménage aisé. Pendant tout le xv' siècle, c'est toutefois encore une rareté. Un chroniqueur de ce siècle; Mathieu de Coucy, nous raconte qu'en 1447 le soudan d'Egypte, à qui Jacques- Ca?ur avait décidé le roi Charles VU à envoyer un ambassa- deur, adressa à ce prince un présent-consistant en porcelaines de Chine, en une jatte de gingembre vert, une jatte de poivre vert et un quintal de sucre fin. En 1 483, Jean de Baudricourt, chargé par Louis XI d'examiner les plaintes formées par la ville de Marseille contre le gouverneur de la Provence, reçut des magistrats, entre autres cadeaux, douze boîtes de dragées et douze petits pains de sucre. Au xvi" siècle, tout change: « le sucre nous arrive, écrit Charles Estienne en 1550 dans sa Maison Rustique, d'Espagne, d'Alexandrie, de Malte, de Chy- pre, de Rhodes et de Candie. » La mode du sucre devint une fureur. La Bruyère Champier, médecin de François I" et de Henri II, s'élève contre la manie de ses contemporains d'en mêler à tous les aliments : « On en saupoudre, dit-il, jusqu'à la viande et au poisson. » Son Traité des aliments parut en 1560. Ces abus nous révèlent une abondance relative qui n'existait du reste que pour les classes aisées. Mais déjà les découvertes maritimes des Portugais et des Espagnols avaient transformé le monde; le courant commercial se déplaçait de la Méditer- ranée dans l'Océan, et les Européens allaient succéder aux Arabes dans le rôle de propagateurs de la canne à sucre, dont les produits allaient prendre une extension et subir une baisse de prix qui les mettraient de plus en plus à la portée de tous. En 1 4i20, le prince Henri de Portugal introduit cette plante à ,S60 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. Madère, que ses navires venaient de découvrir ; les premières cannes y furent apportées de la Sicile et y réussirent à mer- veille. De là elles passent aux îles du cap Yert et à Tile de San-ïhomé, occupée par les Portugais en 1471, et qui en 1520 comptait plus de soixante fabriques de sucre, dont les produits furent portés sur les principaux marchés civilisés. De leur côté les Espagnols avaient transplanté avec non moins de suc- cès la même plante aux îles Canaries, vers le milieu duxv" siè- cle. Pendant longtemps Madère, Saint-Thomas et les Canaries furent en possession de fournir toute l'Europe. La France s'y approvisionnait exclusivement pendant le xvir siècle ; il en arrivait beaucoup ici de l'Inde, parles Hollandais, qui s'étaient emparés des établissements des Portugais, et qui à leur tour se virent dépossédés de cette branche de commerce par les Anglais. Mais ni l'Inde ni. les petits archipels africains ne pou- vaient suffire à la demande croissante de cette denrée, devenue un besoin. On se mit alors à en introduire l'exploitation dans le Nouveau Monde, et la canne à sucre se multiplia sur le sol américain aveC une rapidité dont on ne peut donner une idée que par quelques dates et par quelques chiffres. Lorsqu'on 1519 Cortez débarqua au Mexique, ce pays cul- tivait une espèce indigène de canne, dont les produits s'expor- tèrent pendant quelque temps après la conquête. Mais l'exploi- tation des mines fit perdre de vue cette industrie qui se dé- ploya plus à l'aise sur d'autres points du continent et dans l'archipel des Antilles. L'histoire locale a conservé les noms de Pedro d'Esienea, qui en I50G apporta la canne à sucre des Ca- naries à Saint-Domingue, et des deux planteurs Miguel Ballestro et Gonzalez de Veloso, qui furent les premiers à la multi- plier. Dix ans après, l'île comptait vingt-huit sucreries. Cette culture prit une bien autre extension lorsque la France eut fondé dans la partie occidentale de Saint-Domingue une colonie dont l'Espagne dut reconnaître l'existence en 101)7. Moins d'un siècle plus tard, six cents plantations donnaient dans cette colonie, en 1785, une masse de sucre équivalant à 69 mil- lions de kilogrammes. La sanglante insurrection de 1791, dessécha peu à peu cette source de richesse qui est aujoui- OriI(iL\E DE LA CANNE A SUCRE. 861 (J'iiui complètement tarie. Mais la canne à sucre, introduite par les Français en 1644 à la Guadeloupe, en 1650 à la Mar- tinique, en 1651 à la Louisiane, n'a cessé d'y prospérer. Le Brésil avait d'abord servi de colonie pénitentiaire au Portugal ; des familles juives, déportées par sentence de l'Inquisition, firent venir de Madère des cannes qui réussirent à merveille dans une contrée exempte des tremblements de terre et des ouragans dont les Indes occidentales ont tant à soufïrir. Les jtlantations à sucre s'échelonnèrent sur le littoral du Brésil, et, dès le commencement du xviif siècle, l'importation de cette denrée à Lisbonne s'élevait à 16 millions de kilogrammes. Ce futun juildu Brésil, Benjamin Dacosta, qui, en 1654, installa à la Martinique les premières machines à fabriquer le sucre. C'est aussi du Brésil que les planteurs anglais tirèrent la canne pour la naturaliser d'abord à la Barbarie et à Saint- Christophe, puis à la Jamaïque. En 1700, l'Angleterre con- sommait 11 millions de kilogrammes ; en 1784, 47 millions ; en 1785, 90 millions, fournis par ses colonies. Nous arrivons au siècle actuel, où, grâce à l'impulsion donnée à la production par le perfectionnement des cultures et des procédés d'extraction et l'entrée en lice d'une foule de nouveaux pays de provenance, la consommation a atteint une progression qui réduit à l'insignifiance tous les résultats dont s'enorgueillissaient nos aïeux. En 187^2, Cuba seule figure pour 712 millions de kilogrammes, Porto-llico pour 8!) mil- lions, et les Philippines y ont joint près de 02 millions. La Martinique, la Guadeloupe et la Réunion ont produit, la pre- mière 40 millions, la deuxième 32 millions, la troisième 80 mil- lions. La Jamaïque a donné 26 millions, la Barbade :\>< mil- lions, Trinidad et les autres Antilles anglaises 81 millions, la Guyane anglaise 60 millions, l'île Maurice 125 millions. Aux anciennes colonies il faut ajouter, depuis dix ou quinze années. Natal, à l'extrémité méridionale de l'Abaque, et l'Aus- tralie; celle-ci récolte déjà 5 millions de kilogrammes, celle-là !l millions. Le contingent de la Louisiane, qui élaitde 225 mil- lions avant la guerre de sécession, n'est que de 70 millions en 1872 ; celui du Brésil est de 158 millions. Enfin les colonies 362 SOCIÉTÉ d'acclimatation. hollandaises de Surinam et de Java versent dans lecommerce : l'une ï^l millions, l'autre 208 millions de kilogrammes. Avant de terminer ce travail, indiquons l'immense progrès de la production du sucre dans les vingt années écoulées de i85r] à 1872. En 1853, cette production était de 1200 mil- lions de kilogrammes ; en 1863, de 1500 millions; en 1872, de 1800 millions. Je ne parle ici que delà canne. Elle a de- puis le commencement du siècle une émule qui lui vient effi- cacement en aide pour satisfaire aux besoins d'une consom- mation croissante. La betterave, qui en 1853 y entrait pour 200 millions de kilogrammes, en 1863 y contribuait pour i50 millions ; en 1872 pour 1143 millions. Moyennant ce sup- plément de la fabrication indigène, la production du sucre est passée de 1 400 millions de kilogrammes en 1853, à 1050 mil- lions en 1863, et à près de 3 milliards en 1872 ; elle a donc plus que doublé. Comparons à ces 3 milliards les rares mor- ceaux gros comme une noisette, réservés aux usages médi- caux du temps de Pline, et nous nous dirons que l'histoire de la canne nous offre le plus triomphant exemple des merveilles que nous réserve l'acclimatation pi'aliquée sur une aussi vaste échelle, poursuivie avec persévérance pendant des siècles et secondée par le développement des arts agricoles et indus- triels dans le même intervalle. II. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 19 MAI 1876 Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — A propos du procès-verbal, M. do La Blanchère informe l'assemblée que M. Krantz, qui arrive d'une mission dans le nord de l'Afrique, a vu récemment à Tunis S. Exe. le général Khérédine, lequel lui a fait présent d'un couple de Pigeons d'une race intéressante. Cette race, que l'on croit avoir été introduite en Tunisie à l'époque des Croisades, où l'on s'en serait servi comme de Pigeons messagers, est remarquable par la rapidité de son vol, que favorise des ailes fort longues, dépassant la queue, et croisées comme celles des Hirondelles ou des Martinets ; le plumage est marron, glacé de bleu et de vert; le bec, dépourvu de la protubérance qui existe chez la plupart des autres races, est excessivement court et tout à fait conique. M. de La Blanchère exprime le désir de voir notre Société faire des démarches auprès de S. Exe. le général Khéré- dine pour obtenir un couple de ces Pigeons dont la race tend à disparaître prochainement en Tunisie. M. le Président invite M. de La Blanchère à lui remettre une note à ce sujet, afin qu'il puisse écrire au général dont il con- nait personnellement toute la sollicitude pour notre Société, et qui fera certainement le possible pour donner satisfaction à sa demande. M. René de Sémallé rappelle qu'il existe déjà en France une race de Pigeon remarquable surtout par le peu de longueur de son bec ; c'est le Pigeon polonais qui a, en efïet, le bec tel- lement court qu'il ne peut élever lui-même ses petits: on est obligé de les confier à d'autres Pigeons dont on supprime la couvée. M. le colonel d'Arnaud-Bey fait observer que presque tous les Pigeons qu'on élève en Egypte répondent à peu près au si- 364 SOCIÉTÉ d'acclimatation. gnalement que M. de La Blanchère vient de donner du Pigeon de Tunis; qu'ils ont, comme cette variété, le bec très-court^ et qu'ils n'en élèvent pas moins fort bien leurs couvées. — M. le Pi'ésident proclame les noms des membres admis dans la dernière séance du Conseil, savoir: MM. PRÉSENTATEURS. Armand, commissaire adjoint de la marine,/ Drouyn de Lhuys. sous-directeur de la déportation, à Nomnéa] R. Germain. (Nouvelle-Calédonie). ' V. Germain. Aronssohn (le D'' Paul), boulevard Haussmann,» .' „ ^' 130, à Paris. t' r^ Samt-Hilairo. .\ Maurice Girard. BoscARY (le D"' Baptiste), à Saint-Côme, pari . „^^ ^^J^' P ,- /i > '^ A. Geoffroy Saint-Hi aire. Espahon (Aveyron,. ( j^^^ ^^J^ Bouchon-Brandely (G.), Secrétaire du Collégei tle'cnsjrd '''"*""''''"''' de It'rance, rue des Écoles, à Paris. } „ '., ' , l Baveret-^\attel. BOUSCHET DE BERNARD (Henri), rue du Piiits-( ï''''^"y" ^e Lhuys. , T- 11 I,» ' ->r , 11- /u- u^ i Gomte d Epremesml. des-Esquilles, JO, a ?>lontpellier (Hérault)./ ., . ,^,,. ' ' \ iMarquis de Gineslous. Gazenove (Quiriu-Jules-Raoul de), proprié-^ Drouyn de Lhuys. taire, licencié es sciences, rue Sala, 8, à] A. Geoffroy Saint-Hilaire. Lyon (Rhône). ' Léo d'Ounous. . , . / Drouvn de Lhuvs. Delettrez (Adolphe), proprietau-e , chez ^^^^^ .^;^^^^jj M™^ Saniv, rue Bourdaloue, 5, a Pans. / . ^ i •'' \ Au». Salmon. , ■ T^ , . r, 1,^1 Drouyn de Lhuys. GiNESTOUS (Mane-Paul-Joseph-Raymond de), ^^^^^^^^ d'Eprémesnil. rue de Madame, oi, a Pans. ( ^j^^^,^^^^.^ ^,^ Ginestous. Fauche (Eug.), propriétaire, rue de Londres,, A. Geoffroy Saint-Hilaire. 28, à Paris, et château de Villeroy-Condé-] Saint-Yves Ménard. sur-Huisue (Orne). \ Comte de Morel. , ^ _ , , ^ .51'/ Drouyn de Lhuvs. Hardy (le D' Esnest), rue de Courty,] 1, a docteur Mène. ^ ^^'''^- ( Marquis de Sinéty. f Drouyn de Lhuys. Heursel (A. d'), rue de Chaillol, 115, àParis.| Comte d'Eprémesnil. ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. ... j.» i- / Drouyn de Lhuvs. .Iackson (.lames), propriétaire, avenue d Antin,\ Yo\sdi ^^^^^^^'- (e. Hesse. PROCÈS-VERBAUX. oGS . /iir- l^ • ■ ■ .uT,. [ Victor Brosser. Laclaverie (Alfrea), comnnssionnaire, 126, \ . t i , ,, 11 < -vT -Il /c • \ { A. Laclaverie. avenue de Neuillv, a Neuilly (Seine). f ^ ■ ^r "' "' [ Saint-Yves Menard. Laubespin (le comte Leonel-.\ntoine de),Con-/ Baron d'André. seiller général de la Nièvre, château de Tracy] Drouyn de Lhuys. (Nièvre), et rue de l'Université, 78, à Paris.' Marquis de Sinéty. ,, ,, y,,. ., , \ - Ar /r • 1 Drouyn de Liuiys. Mainguy (le D' Alphonse), a iMauves (Loire-^ . ./ „. „ z „., . , f. . , * A. Geollroy Saint-Ililaire. Inférieure). / ^,. ^, •^ V Victor rleury. Mangin, directeur des constructions navales,/ H. d'Andecy. rue de Berri, 42, à Paris, et à Sermez, par| A. Geollroy Saint-llilaire. Bois-le-Roi (Seine-et-Marne). ( Maurice Girard. „ ,r i ■ i\ • '. • ' rr [ A. Berthoule. Martin (Gabriel), propriétaire, a Tarare^ ^ • ^r ,„, , , l Saint- Yves Menard. (hhune). / . /, or o • .T-, • \ A. Geollroy Saint-Uilaire. MoNTAiGU (comte de), château delà Bretesche,( . , ^„ \ .^ '„., . n , ^, ,, /T • I f ■ s { A. (jeoliroY Saint-llilaire. par Pont-Gnateau (Loire-lnleneure). / „ , ,, ■' ^ \ Edgar Uoger. -, /Il -, • '* • Il i/ Ih-ouya de Lhuys. Morillon (Henri), propriétaire, boulevardi . ^^ " «p o • .i-i • „ r ^ • n ■ •'^- Geoffroy Saint-Hilaire. Haussmann, 52, a Pans. / , m i , V A. Touchard. „ /t7- , 1 n 1 c • X Mj- Bérenger. Palyart (Victor), rue du Faubourg-Saint-\ ,, f ^, r. . on ' 1. • { Drouyn de Lhuvs. Denis, 89, a Pans. > i.t^ . " -, V Gomte d Lpremesnil. r^ ,r.M- . • 1 -„■ .> z' II--E. Ghevalier. Pierron (relix), négociant, rue du fheatre-i „ , ,, p II ^o ' n • Drouyn de IJiuvs. Grenelle. 72, a Pans. I , ,, " ,t o •' t.i ■ \ A. Geollroy Saint-Ililaire. „ . ... ^ • ,T ( Bonnin. POTRON (Auguste), ingénieur, rue Saint-Ho-\ t-, „ , ' o,vi < T» • Flurv-llerard. nore, àbS, a Pans. / ,,, ;,., \ Gli. llibert. ■Salmon (Edouard), à (jlichy (Seine-et-Oise),/ Drouyn de Lhuys. et boulevard des Filles-du-Galvaire, 20, à] Gomte d'Eprémesnil. Paris. \ Aug. Salmon. _ /T , X i 11.^ 1 Drouyn de Lhuys. iROUSSET (Jules), homme de lettres, avenue\ .., _ , d'Orléans, 22, à Paris. } ., ' .' , „. ,^ V Marquis de Sinety. , . ., , „ , , / Comte d'Eprémesnil. Wagram (le prince Alex, de), .3, rue de La^ „ ^ ■• 1 q 1 • lochetoucaud, a Pans. I r, i n- (^ Prince de Wagram. M. le Secrétaire procède au dépouillement de la correspon- dance. — M. le ministre de la guerre et M. le ministre de l'instruc- tion publique et des beaux-arts expriment leurs regrets de 366 SOCIÉTÉ d'acclimatation. n'avoir pu assister à la séance publique annuelle de la Société. — Des remercîmcnts, pour les récompenses qui viennent de leur être accordées, sont adressés pai- M"" Lagrenée et M"" Couru il de Lavergne, ainsi que par MM. E. Mongrand, A. Bigot, Leroy, Ch. Le Doux, Roullier ci Arnoult, vicomte Aguado, J. Lucas, Frère Albéric, Pli. Delamain, de Geofroy, La Perre de Roo, Albert Cro;id, Wailly, Poittevin, Al|)honse Bernard, Le Bian, de Contreras, Delaurier aîné, J.-B. Biaise, A. Ballot, Trousset, de Layens et E. Hardy. — MM. Paul Roullet, Victor Palyart, Morillon, Deymène, B. de la Morlaix, A. Parlier, James Jackson, E. Hardy, F. Pierron et comte de Carvalhal écrivent pour remercier de leur récente admission dans la Société. — M. le marquis de Nicolay, président de la Société centrale des chasseurs pour aider à la répression du braconnage, lait connaître que cette Société vient d'être déclarée d'utilité pu- blique par décret en date du 24 avril 1876. — La Société des agriculteurs de France adresse deux ques- tionnaires, l'un sur la culture et la conservation du maïs, l'autre sur la situation des blés semés en automne 1875. — M. Rieux, de Quimper, sollicite l'envoi de quelques che- nilles récemment écloses d'Attacus Yama-maï. — MM. Bénion, vicomte de Sapinaud, Sciama, Foussier, Paul Pioullet, A. Cardin, comte de Ciiabot, Gorry-Bouteau, P. Meslay, B. de la Morlaix, Pays-Mellier, Bichelberger, E. de Boullenc^ Sevrez fils, G. de Brossard, Eug. Vavin, A. Cambon, Rabuté, E. Ragot, Brucker, comte R. de la Sayette, Rousse et de Miffonis demandent à prendre part aux cheptels de la Société. — Des demandes de graines actuellement en distribution sont adressées par MM. Barutel, Dépinay, P. Forel, M. Sorbier, Talabot, A. Dupont, A. Cardin, Thomas-Duris, comte Jean Taverna, M. Petit, D' Lecler, Duchastel, Liénard, Gh. Nicolas, Victor Fleury, Gorry-Bouteau et Ch. Huber. — MM. G. Dépinay, Duchastel et Gorry-Bouteau remercient des envois de graines qui leur ont été faits. — MM. Daniel Dantu, Bezanson, Guillemet, Prieur, Cronau, Moller, Fleury, Zeiller, Burky, Ch. de la Brosse-Flavigny, PROCÈS-VERBAUX. oG7 Ribeaud, Gaillard, Guy, Pitard, l'abbé Sarriis, Gori-y-Bouteau, Michel, Pacqu(3tau, Brady et Liénard adressent des rapports sur la situation de leurs cheptels (voy. au Bulletin) . — M. Liénard adresse de remerciments |)Our les plantes qui lui ont été accordées par la Commission des cheptels, tout en regrettant que ces plantes soient les mêmes que celles qui hii avaient été attribuées l'année dernière. — M. Poittevin l'ait parvenir de nouveaux renseignements sur la remarquable [uoduction d'oeufs qu'il est parvenu à ob- tenir dans le poulailler du couvent de la Grande Trappe de Soligny (Orne). — M. Gorry-Bouteau fait connaître la situation satisfaisante de son éducation d'Altacus Yama-maï. — M. Emile Nourrigat, de Lunel, adresse une notice sur les claies et échelles coconnières Davril, modifiées par ses soins pour l'éducation des vers à soie (voy. CJtronique, n" 33). — ■ M. EuQ-. Vavin adresse de la graine de six variétés de Melons, originaires de Hongrie, dont quelques-unes sont re- marquables par leur grosseur. Notre confrère offre en même temps h la Société un pied d'Igname, rond, provenant de chez M. Doumet. — Remerciments (le pied d'Igname a été remis au Jardin d'acclimatation). — M. Roland, inventeur d'une machine à décoi'tiquer le Ran)ié, demande à concourir pour le prix institué par la So- ciété pour l'utilisation industrielle de cette plante. — M. Léo d'Ounous adresse une nouvelle note sur l'accli- matation de différents arbres exotiques dans nos départements du sud-ouest. — A propos de l'envoi fait récemment par M. Dabry de Thiersant, de graines d'E'/œococcft vernicia, M. le docteur Tur- rel, notre délégué à Toulon, nous fait connaître que les deux plants qui sont en expérience dans le jardin de la Société d'horticulture et d'acclimatation du Yar, ont supporté cet hiver des froids de — Cf. « Il est intéressant pour notre région, ajoute notre collègue, d'étendre les expérimentations sur ce précieux arbre à vernis de la Chine, et je vous prie de ne pas m'oublier dans la répartition de ses graines. » M. Turrel fait, en même SOCIETE D ACCLIMATATION. temps parvenir un mémoire ayant pour titre : EUide sur quel- ques végélcmoc économiques ou industriels {\oy. au Bulletin). — M. Jean Yial, jardinier à la villa Frémy (Nice), adresse quelques tiraines de Musa ensete, provenant d'une deuxième, récolte obtenue par ses soins ; il lait remarquer que personne avant lui n'avait encore réussi à mener à bonne fin la fructifi- cation de cet arbre en Europe. — M. Pacquetau remercie d'un envoi de graines qui lui a été fait et profite de cette occasion pour adresser à la Société un échantillon des diverses variétés de Haricots le plus spé- cialement cultivées dans le département de la Vendée : « Fon- tenay, vous le savez sans doute, écrit notre confrère, est voisine de marais desséchés, d'une fertilité inouïe, et dans lesquels on se livre sur une très-grande échelle à la culture des haricots. C'est par milliers d'hectolitres qu'on les récolte. 11 s'en cultive de toutes les nuances : les uns sont rampants, les autres se rament, et chacun donne d'excellentes raisons pour démontrer la supériorité de l'espèce qu'il a adoptée sur celles que préfèrent ses voisins. Je ne suis point assez compé- tent pour juger des questions de cette nature, et je préfèr(î vous envoyer les sujets. Si quelques-uns de nos sociétaires ne connaissent pas ces variétés et veulent expérimenter leur valeur, vous les mettrez à même de les essayer. » — ^ M. Michel écrit de Marseille: « J'ai l'honneur de vous informer que des diverses espèces d'Eucalyptus que vous avez eu la bonté de m'envoyer, la seule qui ait réussi c'est YEuca- lyptus globulus ; ]in en vase 500 sujets environ, qui sont d'une très-belle venue ; tous ces semis ont été pratiqués dans une serre tempérée. Les premiers essais ont été faits fin dé- cembre 1875, pas un seul n'a levé; les derniers, fin février, et dans cette dernière expérience, le globulus a donné les résul- tats ci-dessus. » — M. Olivier Delamarche demande à prendre part à la distri- bution de graine de Millet de Russie, annoncée dans la Cluo- nique, et rend compte de la parfaite réussite de plusieurs essences d'arbres australiens essayés par ses soins dans les en- viron de JJône. PROCÈs-VEP.nAux. 369 — M. Franz Krouter adresse de Vienne (Autriche) des se- mences de diverses Guciirbitacées provenant de Bulgarie, ainsi (|ue de la i^raine {ï Eucalyptus et d'Euryangium siunbul ; il a reçu cette dernière de Téhéran. (V. Chronique, n" 16.) — ■ M. Despalangnes transmet une demande de graine à' Eu- cal Uptiis faite par M. Gaviria, de Medellin (Etats-Unis de Co- [()nd)ie). — 11 est fait droit à cette demande. — iM. Guy, receveur des douanes à Alger, fiiit parvenir un ti-avail qu'il a récemment publié intitulé : E Algérie agricole, industrielle et commerciale. — Remerciements. — M. de Saint-Quentin transmet un article sur le Phi/salis edulis, extrait du journal ÏUnio/i Nationale, de Montpellier. — M. Gensollen rend compte, en ces termes, des résultats obtenus de g-raines que la Société lui avait confiées. « J'avais reçu des graines de Chamsercps excelsa ; inutile, je crois, de dire comment se sont comportés les sujets, il suffit de faire connaître à la Société que les graines ont toutes germé. Getl(; plante est tellement rustique, que je n'insiste pas davantage. ■:> J'avais reçu, pendant l'été, des graines de Reana liixu- rians; à cette époque j'en semai inunédiatement quelques- unes, elles germèrent promptement; la plante se développa assez vite, j'espérais leur faire passer l'hiver en orangerie, mais les unes après les autres sont mortes et n'ont pu résister au froid. J'en ai semé cette année au mois de mars, rien n'a levé encore, au mois d'avril de même ; je vais en faire un nouveau semis, mais je crains que les plantes qui viendront n'aient plus assez de temps, avant les froids, pour se développer complètement et donner à leur tour des graines. » Permettez-moi maintenant de vous parler d'un végétal qui est en fleurs en ce moment chez moi à llyères ; je crois qu'il n'a pas encoie fleuri souvent en Europe ; peut-être même est-ce le premier qui y fleurit. C'est une idante du plus bel or- nement. J'en avais reçu les graines en IS(JH de chez Harge et Schmitd, à Erfurt, sous le nom dv. Dasylirion longifolium. Les feuilles, larges à leur base de 7 à ?£^(' la poudre qu'ils font d'une espèce de crapaud qu'ils ont réduit en poussière. Il pa- raît que ce reptile, qu'ils appellent N'von, est très-venimeux, son seul contact produisant de très-mauvaises éruptions sur la main qui le touche. Ils en ont toujours de desséchés en réserve dans leurs cases. Ce crapaud ne se trouve point dans les pa- rages du Gabon. L'Inée n'opère que par le contact du sang : i.l) StroiiJifnilus Idspidits (Voy. au flullelin lo rapport de M. le docteur Hardy). PUOG ÈS-VERP.AUX . 378 pris dans restomac, il n^a pas d'effet. Son effet est plus ou moins prompt et iunesle, selon que le contact a été plus ou moins fort: si au bout de quelques minutes les vomissements ont lieu, la mort s'en suit. Si la personne atteinte n'éprouve pas les vomissements, elle ne succombe pas. Les Pabouins, d'après quelques renseignements, paralysent l'effet de ce poi- son par le jus de canne à sucre qu'ils appliquent à la partie affectée. (Ces renseignements ne paraissent pas très-fondés) . 11 en est de même de l'assertion de quelques Gabonais, qui prétendent que la liane Iiiée attire les serpents : plusieurs Pa- bouins consultés à cet égard ne sont point de cette opinion, n'ayant point observé qu'il y ait plus de serpents là où se trouvent ces lianes qu'ailleurs. Il paraît que les Pabouins ma- nient Vlnée sans grande précaution et sans crainte. » — )l. le Secrétaire général informe la Société que M. Car- los Petaul, arrivé récemment du Pérou, a bien voulu prendre soin de nous rapporter une Vigogne femelle, des tubercules de plusieurs variétés nouvelles de Pommes de terre et de la semence d'un Haricot particulier au Pérou. — M. Raveret-Wattel communique à l'assemblée un extrait d'un journal de New-York relatif à l'important établissement d'incubation artificielle créé h Alpine, sur l'iludson, par A. Baker, Esq. (V. au Bulletin). Il signale ensuite les progrès réalisés dans l'acclimatation de plusieurs poissons d'Europe en Australie, en Tasmanie et dans la Nouvelle-Zélande, ainsi que les tentatives laites dans cette dernière colonie anglaise pour l'introduction de certaines espèces de Bourdons {Bombus ferrestris et Bombus muscorum), en vue de faciliter la fécon- dation des plantes, et pour l'importation de quelques-unes de nos Coccinelles afin d'arrêter la pullulation des Pucerons nuisibles aux arbres fruitiers. — M. Jules Grisard dépose sur le bureau : 1" Un rameau fleuri de Bambusa flexuosa récolté à Toulon par M. le docteur Turrel (voy. Chronique n" oi); 3" Divers échantillons de boissons fabriquées, en Chine avec le riz ou le sorgho, et provenant de l'envoi fait à la Société par M. Dabry de Thieisant (voy. Bulletin p. r394) ; 374 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 3" Une note sur le Drosem binata, offerte part l'auteur, M. Morren, membre de l'Académie royale de Belgique (in-1^, planches). — M. Renard fait une communication sur la chasse aux grands oiseaux et sur le commerce de plumes en Cochinchine. Il donne ensuite une note sur le Bambou carré, espèce dont il a déjà entretenu la Société il y a quelque temps. — A cette occasion, M. le marquis de Vibraye fait connaître que ses plantations de Bambnsa nigra sont actuellement dans une excellente situation, malgré les froids de 31" qu'elles ont eu à supporter pendant l'hiver dernier. Cette espèce lui parait définitivement acquise au centre de la France, où elle se dé- veloppe fort bien et donne de magnifiques tiges. — M. Camille Dareste rend compte d'expériences qu'il a faites en vue d'étudier l'influence que peut avoir le transport sur le développement de l'embryon des œufs. De précédentes observations l'avaient amené à considérer les trépidations du chemin de fer, les cahots de voitures, comme n'exerçant que momentanément une influence nuisible, et cette influence lui paraissait être neutralisée par un repos de deux ou trois jours. Ses nouvelles expériences lui font au contraire regarder les secousses répétées et prolongées comme ayant pour résultat d'empêcher le développement de l'embryon ou d'amener la production de monstres. C'est du moins ce qui a eu lieu pour un grand nombre d'œufs que M. Dareste a soumis pen- dant un certain laps de temps (de vingt minutes à une heure) aux secousses d'une machine, dite tapoteuse, employée dans les fabriques de chocolat pour faire pénétrer la pâte dans les formes. Il paraîtrait donc important de ne point faire voyager les œufs destinés à être mis en incubation, car on pourrait s'exposer à de nombreux insuccès. — M. Geoffroy Saint-Hilaire dit que notre confrère lui sem- ble être arrivé, à la suite de ses expériences, à des conclu- sions que les faits ne corroborent pas. Journellement les éle- veurs expédient à de grandes distances ou reçoivent de foi't loin des quantité d'œufs qui, pour avoir été ainsi transportés, n'en éclosent pas moins bien. Divers faits rapportés dans le PROCÈS-VERBAUX. 375 BuUelin paraissent établir que les œufs peuvent supporter,sans inconvénient pour le développement de l'embryon, les secousses d'un long transport, soit en voiture, soit en chemin de fer. — M. le docteur Jeannel est d'avis que les secousses im- })rimées à l'aide d'une machine ne représentent pas exacte- ment celles qui résultent du voyage. D'r.illeurs, pour transpor- ter les œufs on les entoure de paille ou d'autres corps élasti- ques qui amortissent les chocs. — M. Dareste répond qu'il pense en effet que le transport par chemin de fer ou autrement ne doit, pas produire des effets aussi intenses que ceux obtenus avec une machine, mais qu'il tenait à faire connaître les résultats de ses expériences, parce qu'il croit s'être montré trop allirmatif l'année dernière en disant que l'influence des secousses produites par les tré- pidations du chemin de fer où les cahots de voitures peut être annulée, ou du moins neutralisée en grande partie par un repos de quelques jours. — Il est déposé sur le bureau : V Zur speciesfrage, von II. Hotïmann (offert par l'auteur) ; 2° Notice sur les collections du Musée colonial de Harlem, créé par la Société Néerlandaise pour le progrès de l'indus- trie, 1(S7(); & Institut des provinces de France. Documents et informa- tions diverses, 1876, n" 1 et 2 ; -4" Aventures et chasses dans f extrême Orient, par ïhomas- Anquetil ; 3" partie (offert par l'auteur) ; 5" Un numéro de la Chasse illustrée (6 mai 1870), renfer- mant un article de M. de la Blanchère sur le chien comestible des Chinois. — Il est offert à la Société : 1" De la part de M. E. Renard, une collection de graines de végétaux exotiques; 2° De la part de M. Thozet, graines de Morinda jasminoidei> et de Terminalia obtongata. Le Secrétaire des séances, Raveret-Wattel. IV. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par Itî. Aimé DLFfôKT. MAMMIFERES. Kangurous. — M. Genesley, à Laval (Mayenne). Les kangurous sont bien portants ; la femelle et le petit, très- calmes, ne s'occupent ni des oiseaux voisins ni des chiens qui passent ou qui aboient; le mâle est toujours un peu sauvage et il se réfugie dans sa cabane quand il s'effraye. Il ne se jette plus contre les grillages où, pendant un temps, l'on avait dû mettre des toiles; le jeune vient prendre à la main les verdures qu'on lui donne ; rien de plus commode que de nourrir des animaux qui mangent de toutes les racines : carottes, bette- raves, navets, salsifis, topinambours, pommes de terre (cuites), feuilles et troncs d'artichauts, etc., sauf les choux qu'ils n'ai- ment pas. On leur donne en outre chaque jour trois litres de matières sèches, deux de son et un d'orge ou d'avoine, et dans leur petit râtelier, du foin ou de la luzerne. La femelle ne paraît pas être dans un état intéressant, mais on croit cependant qu'elle est entrée en feu. Le jeune prend sa mère dans ses bras et l'embrasse comme le font les jeunes singes. Lapins a fourrure. — M. Victor Fleury, au château de la Drouetière (Loire-Inférieure) . Le cheptel n'a rien donné de tout Thiver. Cependant les choses semblent se modifier sensiblement depuis que les froids ont disparu : la femelle amis bas dernièrement une belle portée qui s'élève fort bien et qui je l'espère sera suivie de plusieurs autres dans le courant de la belle saison. Cette race, qui est vraiment fort belle, doit être plus frileuse CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHKPTELIERS. 'Ml qiio les espèces communes; mais lorsque cette observation sera un fait acquis, comme le sujet en vaut la peine, il sera lacile de le mettre dans les conditions favorables et à sa consti- tution et à sa bonne reproduction. OISEAUX. Perruches omnicolores. — M. Philippe Delamain, àJarnac. Ces oiseaux, quoique très-sauvaties encore, sont en parfait 4Îtat. Seulement ils sont trop jeunes pour pouvoir compter sur leur reproduction pour cette année. Colins de Californie. — M. Victor Fleury, au château de la Drouetière (Loire-Inférieure). Mes colins pondent abondamment. Je leur fais donner cha([ue jour une bonne ration de pain trempé dans du Jait. J'espère que ce régime excitant rendra la fécondation des œufs moins rare et que j'arriverai à faire couver, sans trop de casse, leurs œufs fécondés, sous de petites poules négresses et soie. Faisans de lady Amherst. — M. Victor Prieur-Carré, à Gonnord (Maine-et-Loire) . La femelle n'avait pas encore pondu au 25 mai. Faisans de Mongolie. — M. Liénard (Auguste), à Jonchery- sur-Yesle (Marne). La faisane a pondu dix œufs. Le premier a été cassé, le second mangé; les huit autres sont en incubation. — M. Martel-Houzet, à Tatinghem (Pas-de-Calais). Ces oiseaux sont en très-bon état; le mâle est très-vigoureux, mais la femelle ne répond guère à ses instances, et notre con- frère craint qu'elle ne lui donne encore des œufs clairs. Us sont nourris avec du sarrasin, du bh's im peu d'alpiste, €tde temps entem[ts un peu de chènevis avec force verdure. Les autres faisans, nourris de la même façon et dont les volières ont la même exposition, ont tous commencé leur ponte, à l'exception pourtant des vénérés. Faisans de Swinhoé. — M. Burky, à Longpraz-sur-Ycvey (Suisse). .178 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Ces oiseaux vont très-bien et sont devenus un peu plus fa- miliers. Les larves et chrysalides de toute espèce sont leurs mets de prédilection; mais ils dédaignent les vers de terre, à moins qu'ils ne soient très-petits. Ils ont un goût marqué pour les jeunes feuilles de pissenlits. La femelle n'a pas encore pondu. — M. Ribeaud, cà Porrentruy (Suisse). La femelle a pondu sept œufs, mais ils étaient clairs. Le quatrième jour de l'incubation, la couveuse a quitté le nid pour prendre un peu de nourriture, et depuis elle ne l'a plus quitté. Le mâle, qui était devenu très-beau, a succombé à une maladie non déterminée. Notre confrère attribue cette perte à la série non interrompue de mauvais temps, pendant un hiver rigoureux, et à l'absence presque complète de soleil. — M. l'abbé Sarrus, à Saint-Affrique-du-Causse (Aveyron). La femelle est morte malgré les soins les plus attentifs. Faisans vénérés. — M. Gorry-Bouteau, à Belleville (Deux- Sèvres). La Faisane n'avait pas encore pondu à la date du 12 mai. — M. J. Guy, aîné, à Toulouse. Ces oiseaux se portent bien, mais ils continuent à être d'une sauvagerie excessive, bien qu'ils soient placés à côté de faisans d'autres espèces et très-familiers. La femelle n'avait pas encore pondu à la date du 42 avril. — M. Léon Menant, à Couches-les-Mines (Saône-et-Loire). Le couple d'oiseaux n'a pas cessé un seul instant d'être dans les meilleures dispositions de santé. Comptant les voir repro- duire ce printemps, on leur avait laissé, pendant la moitié de la journée, le libre parcours d'un parquet gazonné, et on leur avait distribué chaque jour, depuis le 20 lévrier, la pàlée en usage : œufs, mie de pain et chènevis en petite quantité. Le reste de leur nourriture consistait en blé, sarrasin, vers, escargots et souris. Comme il n'y a encore aucun œuf de pondu, notre confrère serait disposé à croire à Linutilité de ses efibrts pour cette année, et à juger ces oiseaux trop jeunes encore. Il fait observer que lorsque l'éleveur ijj;nore l'âge de CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. ;»7I) ses animaux, il fatigue à tort des sujets non encore formés, en les préparant à la reproduction, et que pour son compte il s'est toujours trouvé très-bien d'avoir égard à l'âge des repro- ducteurs pour toutes ses espèces de faisans. — M. Pitard, à Laval (Mayenne). Le cheptel est dans les meilleures conditions de santé; ht femelle n'a pas cependant encore pondu. Ces oiseaux sont de- venus assez fomiliers. Dindons sauvages. — M. Guillemet, à Fontenay (Vendée). La Dinde a commencé sa ponte le 20 avril dernier, dans un coin de la propriété, sur des semis où elle avait eu soin préa- lablement de faire un trou ad hoc. Du 20 avril au 5 mai elle a pondu quatorze œufs. Elle s'est interrompue les deuxième et quatrième jours seulement. A partir du 2i mai, sa ponte est devenue quotidienne. Elle a couvé à l'abri, dans sa cabane, où l'on a dû la transporter avec ses œufs à cause des animaux malfaisants, et ce n'est point chose aisée que de lui faire pren- dre de la nourriture. Il faut pourtant la déranger souvent pour humecter d'eau tiède ses œufs qui sans cette précaution manqueraient de l'humidité et de l'air qui leur sont néces- saires. L'on a bon espoir dans la réussite de l'incubation. — M. Gorry-Bouteau, à Belleville (Deux-Sèvres). La femelle a pondu dix-huit œufs et a commencé à couver le 24 avril. Poules négresses. — M. A. Buzaré, à La More-en-Monta- Icmbert. Le couple de volatiles a très-bien passé l'hiver. A la date du compte rendu, la femelle avait pondu une douzaine d'œufs cl elle se disposait à couver. — M. Cronau, à Strasbours'. Le cheptel est en bon état. Cygnes noirs. — ■ M. Ch. Bezanson, à Savigny (Haute- Marne)! Ces oiseaux ont très-bien passé, sans abri et sans être incom- modés du froi^, la saison rigoureuse que nous venons de tra- verser ; l'étang sur lequel je les ai placés a été gelé une grande ."380 SOCIÉTÉ d'acclimatation. partie de l'hiver, et ils se sont tenus pendant tout ce temps dans une source d'eau chaude et sur les canaux qui en déri- vent, lesquels ne gèlent pas et alimentent l'étang. Je les ai nourris de blé, sarrasin et orge mêlés ensemble; ils avaient en outre de l'herbe sur les bords de leur source. Depuis le printemps, je leur ai supprimé le grain et ils se nourrissent complètement des herbes, des gazons, ainsi que de plantes aqua- tiques. Je m'attendais à les voir pondre, mais jusqu'à ce jour ils n'ont rien produit ; dans le courant d'avril ils ont mué com- plètement, et aujourd'hui ils ont repris toutes leurs plumes. Cette mue, qui souvent rend les oiseaux malades, n'a pas paru altérer leur santé. Ils sont très-attachés l'un à l'autre et ne se quittent jamais, mais je n'ai point remarqué qu'ils se recher- chassent pour l'accouplement; ils sont, je crois, dans les meil- leures conditions pour la repoduction ; l'étang est très-tran- quille, bien abrité ; ils ont des îles boisées où ils peuvent s'éta- blir et une nourriture abondante en plantes aquatiques et en petits poissons. — ■ M. Dantu, à Stéene (Nord). Les deux Cygnes noirs sont arrivés en parfait état. Ils parais- sent se plaire beaucoup dans leur étang, mais jusqu'à ce jour on n'a constaté aucun indice d'accouplement. — M. Paul Gaillard, à Menucourt (Seine-et-Oise). Les oiseaux ont couvé cette année pour la première fois, et ils ont mené à bien six petits. — M. Genesley, à Laval. La ponte a commencé le îlO février. Sur quatre œufs, un s'est trouvé clair, deux autres ne sont pas arrivés à éclosion ; im petit Cygne est né après quarante-cinq jours d'incubation, mais il est mort vingt-quatre heures après sa naissance, tué probablement par le froid. Les parents l'avaient déjà conduit à l'eau et ils l'avaient entouré de soins toute la journée. Oies de Madagascar. — M. MoUer, au Château de Bourneau (Vendée). La femelle a commencé à pondre de très-bonne heure ; elle a pondu quatorze œufs, puis s'est mise de suite à couver, mais CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 381 fe'll(^ a mangé quatre de ses œufs ; les autres étaient tous iV'Con- dés ; malheureusement ils sont éclos justement pendant le? gelées d'avril, et les petits sont tous morts quelques instants après leur naissance. Canards de Badama. — M. Gronau, à Strasbourg. Ces volatiles sont morts en quelques jours, l'un après l'au- tre. L'autopsie n'a fait constater aucune maladie apparente, sauf une maigreur excessive. Déjà en 1873 et 1874, notre con- frère n'a pu conserver plus de six mois, malgré les soins les plus attentifs, trois autres couples de ces oiseaux, alors (jue les autres espèces sont dans un parfait état. Il se demande s'il ne faudrait pas attribuer cet insuccès aux éléments que l'eau prui contenir en suspension. — M. Guillemet, à Fontenay (Vendée). Ces oiseaux sont en parfaite santé. Ils sont très-friands de vers de terre et d'avoine. On a constaté qu'ils sont parfois atteints de claudication, et l'on va essayer du calcaire comme remède. Canards Carolins. — -M. l'abbé Desroches, curé d'Eves-le- Moutier (Indre-et-Loire). Le couple de Canards confié en cheptel à notre confrère, en mars 1875, lui a été volé dans la nuit du 5 au (» avril der- nier, avec d'autres oiseaux, et spi'cialement deux faisans des bois et une faisane dorée parfaitement apprivoisés. Le vol a ét(' commis à l'aide et au moyen d'un chien qui a laissé sur le sable l'empreinte de ses pas. Procès-verbal du délit a été dressé par la gendarmerie. — M. Ponté, à Aurillac (Cantal). Les Canards Carolins ont passé cet hiver i-igoureux sans accident. Malgré les grands froids qui ont atteint 16" au-dessous de zéro, ils ont constamment couché dehors, bien qu'ils eus- sent une grotte à l'extrémité de la pièce d'eau pour leiu' offrir un refuge. On les a rentrés cependant trois soirs, mais comme ils ont fait de grandes difficultés pour se laisser enferme)^ on a conlinué à leur laisser faire leur volonté. Ils n'aiment pas à être contrariés, la femelle surtout. Elle a un caractère assez '* .382 SOCIÉTÉ d'acclimatation. difficile el témoigne son mécontentement par de petits cris. Ils sont très-bien habitués et ont un grand espace pour se pro- mener. Pendant l'hiver ils ont peu mangé. On leur a fait casser la glace tous les jours, à leur grande satisfaction. L'instinct de la liberté semble se développer chez eux dans cette saison: ils paraissent inquiets et parcourent le jardin dans tous les sens pour chercher une issue. Le mâle ne recher- che pas la femelle et rien ne fait présumer encore qu'elle pon- dra cette année. Elle a cependant, au bord de l'eau et dans le jardin, de nombreux massifs pour favoriser la ponte ; on lui a même ménagé des cachettes à cet effet. Canards Casarkas. — M. A. Buzaré, à La More-en-Monla- lembert (Deux-Sèvres). Ces oiseaux sont bien portants, mais la femelle n'a pas encore pondu. — M. E. Garnot, à Bellevue, par Avranches (Manche). Le couple de Canards Casarkas que j'ai reçu en cheptel, il y a trois mois, n'a pas encore pondu. Il a supporté les plus grands froids et la neige, sans s'en apercevoir. Jamais ces oiseaux n'ont été rentrés dans le logement qui leur a été af- fecté. Ils sont très-familiers. Depuis quelques jours, le mâle est devenu très-jaloux de sa femelle. Il a toutes les allures d'une oie en miniature. Il se jette sur les personnes qui s'approchent de trop près. On remarque en même temps un changement d'habitudes dans leurs allures; ils fréquentent un petit bos- quet de lauriers-thyms où ils ont commencé leur nid, et Ton ne doute pas que dans peu de jours quelques œufs ne soient déposés dedans. Canards labrador. — M. E. Garnot, à Bellevue, par Avranches (Manche). Comme l'année dernière, nous écrit notre confrère, j'ai obtenu une ponte des plus abondantes ; il y a déjà vingt et un œufs de mis à couver sous des poules. Je vais maintenant laisser la cane faire une couvée elle-même, ensuite je recom- mencerai à lui retirer une vingtaine d'œufs, de façon à lui l'aire refaire une seconde couvée. CORRESPONDANCE DES MEMDRES CHEPTELIERS. 383 Cette espèce est ici pailaitement acclimatée, et l'on ne sau- rait trop la répandre à cause de l'abondance de ses pontes et des deux ou trois couvées que la cane lait elle-même. Toutefois, l'année prochaine j'essaierai le croisement con- seillé par M. le baron de Trubessé, et je verrai si la piolixité que j'ai remarquée dans le Canard du Labrador se transmet- tra avec une infusion de sang du Canard du pays. Si le ré- sultat est négatif, il vaudra mieux conserver cette race dans toute sa pureté, car pour moi le point capital est le grand nombre d'œufs qu'elle produit, son aptitude h faire deux ou trois couvées et la rusticité de ses sujets. Canards Mandarins. — M. Marlel-Houzet, h Tatinghem (Pas-de-Calais). Ces oiseaux sont bien portants et très-vigoureux. La femelle répond bien aux avances du mâle, mais elle ne cherche pas encore à faire son nid, alors que déjà depuis quelques jours les Bahama, les Carolins et les Siftleurs ont pondu. PLANTES. M. le colonel Brady, à l'abbaye de Saint-Nicolas-au-Bois (Aisne), écrit : J'ai l'honneur de vous adresser une petite caisse de Pom- mes de terre, résultat du cheptel qui m'a été confié. Ces Pom- mes de terre ont, comme toutes celles de nos pays, souffert de l'extrême sécheresse, et la température exceptionnelle que nous avons subie pendant le printemps de 1875 ne permet pas de se prononcer d'une manière absolue sur la valeur de celte espèce. .l'ai foit semer le Maïs aussitôt «(ue je l'ai reçu, et malgié l'exposition très-chaude où je l'avais placé il n'est pas arrivé à maturité. Les Oœalis crenata, plantés sur couche, puis mis en pleine terre, n'ont donné aucun résultat. Enfin, le Ouinoa, qui présente beaucoup de i-apports avec l'Épinard, avait produit une vingtaine de plants, mais pendant une absence que j'ai faite un nouveau jardinier les a arrachés, j8/4 société d'acclimatation. les prenant pour des épinards qui levaient trop inégalement. — M. Burky, à Longpraz-sur-Vevey (Suisse). Les Bambons et le Thuyopsis dolabrata sont arrivés en bon état. Leur végétation est un peu retardée par les pluies froides de la saison. — M. Ch. de la Brosse-Flaviunv, à la Yenrière, (Maine-ef- Loire). Tous les Bambous commencent à pousser, sauf le gracilis. Les graines à' Eucalyptus ont été semées à deux reprises sans résultat. CuAiVLEROPS EXCELSA. — M. Yictor Fleury, au château de la Drouetière (Loire-Inférieure). La germination a eu lieu très-tardivement; mais aujoui- d'iiui on remarque, sortant de terre avec une seule feuille longue de 5 à 6 centimètres, un grand nombre de jeunes plants qui paraissent devoir venir à bien. — M. P. Gorry-Bouteau, à Belleville (Deux-Sèvres). Les Pommes de terre ont toutes levé. Les Panais fourragers de Bretagne, porle-graine, sont très-beaux. — M. le D' Leclerc, à Bouillac (Charente). La gelée du jeudi-saint a fait des ravages considérables, et j'ai vu avec regret que des tiu'ions de Bambusa Qnilioi, longs de 5, Hl, 40, 50 et 95 centimètres, sont gelés ; le Citrus japonica, dont les bourgeons étaient déjà pourvus de légères feuilles, ont vu leurs premières pousses gelées. J'espère que de nouvelles vont surgir; mais jusqu'à présent rien ne parait; par contre j'ai constaté que des bul billes d'Ignames, qui étaient tombées sur le sol, ont supporté et le l'roid d'hiver et la neige du jeudi-saint. Ils commençaient à germer, quand, il y a deux jours, je les ai récoltés. — M. Persac, à la Piolière, par Gennes (Maine-et-Loire), adresse im compte rendu très-détaillé de ses essais de culture des diverses Pommes de terre, des Haricots, Pois, Maïs, etc., qui lui ont été adressés. Il a pesé très-exactement les quantités de semence et les produits obtenus. Mais il a opéré, parfois tardivement, dans une terre calcaire, forte, compacte, au CORRESPONDANCE DES MEMRRES CHEPTELIERS. r385 sous-sol argileux et sur un plateau élevé, avec un écoulement des eaux très-lent sur la couche imperméable. Dans ces con- dilions, et tout en prenant note des chiffres donnés, il serait sans utilité pour les membres chepteliers de faire connaître ici les résultats obtenus, bons ou mauvais, parce que ces c\û- Inres n'ont constitué que des expériences, ainsi que l'exprime lui-même notre honorable confrère. — Section d'industrie et d'agriculture de l'Institut national genevois, à Genève. Nous recevons de M. Faton le compte rendu suivant : Je viens donner à la Sociét(' d'Acclimatation un rajijmrt complémentaire sur la culture des jdantes et des graines qu'elle m'a confiées en 187o, et un aperçu des résultats obte- nus des graines qui nous ont été envoyées au j)rintem|)s de 1875. Commençons par les Bambous. Des six espèces de Dambum que la Société m'a adressées, il n'y en a eu que trois qui ont pu supporter les hivers de nos contrées ; ce sont les suivantes, Bambusa nigra, Qailioi et viridi (jlaucescens ; les Bambusa mitis, violacens ei /lexuosa ont péri, soit dans l'hiver de 1878 à 1874, soit dans celui de 1874 à 1875. Si la Société pouvait me les pi'ocurer à nouveau pour ce printemps, je lui en serais très-reconnaissant. Des trois espèces qui me restent, la plus vigoureuse de beaucoup est le Bambusa Quilioi. Il a fait cette année des pousses qui atteignent plus de deux mètres de hauteur. Mal- heureusement je n'ai pas (^ncore pu beaucoup le propager. Le printemps dernier j'ai essayé de prendre des drageons qui allaient sortir de terre; ils étaient pourvus de quelques racines qui avaient l'apparence d'être en très-bon état. Je les plantai dans des vases remplis de terre de bruyère et je les mis ensuite dans une couche sous châssis. Sur dix pieds, je n'en eus que deux qui reprirent, tous les autres pourrirent. J'attribue cet insuccès à ce que mes drageons étaient trop tendres ; si je les avais laissés se développer davantage, j'aurais probable- ment obtenu un meilleur résultat. C'est un essai à refaire au printemps prochain. 3" SÉRIE, T. lU. — Juin 187G. 25 386 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Les deux autres espèces, le aigra et le viridi fjlaucescens, n'ont pris pour ainsi dire aucun développement ; il m'a donc été impossible de les multiplier. J'ai essayé de faire des bou- tures sous cloche, avec des brindilles de la tige ; je n'ai obtenu aucun résultat. Les graines que j'ai eues du Cuctirbita ZapaUito m'ont donné la première année des plantes qui n'étaient nullement traçantes; mais malheureusement, en 1874 et en 1875, mes plantes se sont comportées d'une tout autre manière ; elles ont poussé de longues branches rameuses. Cependant les pre- miers plants avaient fleuri dans un jardin où il n'y avait aucune courge tra niante. Le fruit mùr du Cuciirbita ZapaUito peut se conserver longtemps sans perdre ses propriétés culinaires. J'en ai eu jus- qu'en février ; à cette époque la chair en était encore très- bonne. Je compléterai les notes que je vous ai déjà envoyées rela- tivement aux diverses espèces de pomme de terre, en signalant les espèces suivantes comme se conservant le plus longtemps au printemps, sans émettre de bourgeons ; ce sont la quaran- taine de la Halle, Kidney rouge, la rouge de Strasbourg et la Saucisse. A la dernière récolte, les espèces qui n'ont point donné de tubercules attaqués de la maladie sont les suivantes : rouge de Strasbourg^ Saucisse, Chardon et Pousse-debout ou rosée de Conflans. La récolte de la Chave a été presque complète- ment détruite; pour les autres espèces, ce sont la Kidney rouge, la Marjolin à œil rose et la Quarantaine de la lialle qui ont le plus souffert. Parmi les plantes d'ornement que j'ai reçues au printemps de 187o, il se trouvait le 56'^o/im rex Queen Victoria, quia présenté une grande rusticité. 11 avait été mis pendant l'hiver de 1874 à 1875 dans une orangerie, où le thermomètre s'est maintenu pendant plusieurs jours à zéro ; la plante n'a pas reçu d'eau de tout l'hiver. Les feuilles sont tombées ; mais au printemps, mise sur couche et sous châssis, elle a repoussé avec beaucoup de vigueur. A l'automne, elle avait des feuilles CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 387 même plus belles que les spécimens, hivernes en serre, qui avaient conservé les leurs toute l'année. Le Bégonia ricini- folia, placé clans les mêmes conditions, a péri. Kn 1(S74, j'ai l'eçu les graines suivantes, venant de la Société d'acclimatation : Rhamnus iitilis, Eucalyptus co- riacea, Pinus mon ti cola, Cri/ptomeria japon Ira, Chou-fleui- inq)énal, petite tomate du Mexique et Cocozzelli. Les graines de Rhamnus utilis ont bien levé; maintenant mes plantes ont de 30 à 35 centimètres de hautenr; ce sont des plantes plutôt foibles que vigoureuses ; jusqu'à ce jour elles semblent bien supporter l'hiver présent. L'année passée elles ont hiverné dans des vases, en orangerie. Les graines di Euca- lyptus coriacea, du Pinus monticola et du Cryptomeria ja- ponica ne sont pas entrées en végétation. Les graines du Chou-fleur impérial étaient-elles dégéné- rées, ou y avait-il eu confusion? Toujours est-il que ce sont de simples choux qui ont levé. Je prierai la Société d'avoir la bonté de m'en envoyer de nouveau ce printemps. La \)eiiteiomi\{e du Mexique (Phy salis peruviana), est une plante très-vigoureuse, très-productive, se resemant d'elle- même ; mais les fruits ne sont, dans notre canton, d'aucune utilité ; je serai bien reconnaissant à la Société d'acclimatation si je pouvais avoir des renseignements sur leur emploi, ainsi que sur celui du fruit du Cocozzelli. Le Cocozzelli est en effet une cucurbitacée s'étendant beau- coup, très-vigoureuse, produisant beaucoup de fruits ; mais ces fruits ne sont pas mangeables, à cause de leur amertume qui rappelle tout-à-fait celle de la Coloquinte. La plante se resème d'elle-même, mais très-peu. Ce n'est pas comme la petite tomate du Mexique, qui pourrait finir par devenir mau- vaise herbe, comme VAmaranthus cordatus. En 1875, les graines reçues étaient les suivantes : Melon d'hiver; Soya hispida; Haricots du Mexique; OxcUis crenata et des noyaux de pêcher TuUius. Les résultats de cette année ont été à peu près nuls, à cause d'une grêle terrible qui s'est abattue sur le canton de Genève dans la nuit du 7 au 8 juillet; les jardins et la campagne ont 388 SOCIÉTÉ d'acclimatation. été dévastés par ce météore. Mes melons et mes Oxalis onl (Hé hachés; les Soya hispida et les Haricots du Mexique, qui présentaient une luxuriante végétation, ont aussi beaucoup souffert; mais ils ont fini par repousser et ils m'ont donné une assez jolie récolte. Les grains du Soya hispida à l'état frais font de très- bonnes soupes; Técossage à l'état sec est très-difticile, la cosse f'tant très-dure. Le Haricot du Mexique donne beaucoup de cosses, mais c'est une espèce à parchemin ; les aiguilles sont très-jolies, mais ne sont réellement pas bonnes à manger. Comme haricot à grains, il peut-être bon, mais sa couleur noire est toujours peu llatteuse pour la vue et nous avons des espèces qui lui sont préférables. V. FAITS ÛIUERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Herbier de Daubenton Offert à la Société par M. Nadault de Buffon. M. H. Nadault de Buffon, avocat général à Rennes, l'un des fondateurs do la Société d'acclimatation, a adressé à M. Drouyn de Lhuys, sous la date du 30 juin, une lettre par laquelle il annonce qu'il offre à notre Société riierbicr de Daubenton. « Cet herbier, dit-il, qui a été commencé à Montbard par le collabo- » rateur de Buffon, dans le temps oîi il s'occupait à sa ferme de la Ber- » gerie de l'amélioration des prairies et de l'acclimatation des premiers » mérinos, m'a été remis par M'"'= la comtesse de Buffon, nièce de Dau- » benton. » J'estime que cet herbier, qui rappelle à la fois les travaux de Dau- » benton et les services qu'il a rendus à la science, sera bien à sa place » dans les archives d'une Société qui s'est constamment montrée empres- » sée à honorer sa mémoire. y Je ne mets d'autri' condition à mon oll're que le désir de voir graver » sur le plat de l'herbier une inscription rappelant qu'il a été offert à la » Société par un arrière petit-neveu de Buflbn, l'un des fondateurs de la » Société nationale d'acclimatation. » IVacrociiltiire ou ostréiculture perlière aux îles Pomotou (Océanie). Un fait important nous paraît mériter de vous être signalé : c'est le succès des parcs artificiels pour l'élevage des huîtres perlières établis à l'ile d'Arutua, l'une des Pomotou (Océanie), par M. le lieutenant de vais- seau Mariot, résident des îles Pomotou, faisant partie des établissements français de l'Océanie. Le lieutenant de vaisseau Mariot à déjà pii envoyer à l'exposition permanente des colonies françaises au Palais de l'industrie, à Paris, des huîtres perlières à différents âges, i)rovenant des parcs artificiels établis à l'île d'Arutua, des nacres et des perles blanches et noires de la même provenance. Les parcs établis par M. Mariot sur des bancs de coraux vivants, par des fonds d'un mètre de profondeur à mer basse et entourés, pour recueillir le naissain, de murs en pierres sèches ne dépassant jamais le niveau de l'eau, sont situés dans les endroits où il n'existe qu'un léger courant, et jamais sur le sable calcaire oîi les huîtres ne peuvent vivre ; on tapisse leur fond de sujets de la grosseur d'une pièce de 5 francs à peu pi'ès, pris sur les roches des environs, en ayant soin de ne pas en- 390 SOCIÉTÉ d'acclimatation. donimager leur byssus, et placés talon en bas, bouche en l'un-, l)vssus du côté du courant, comme les livres d'une bibliothèque, mais sans trop les serrer. Un an après elles sont de la grandeur d'une assiette à des- sert et, en trois ans, elles deviennent marchandes. Cette croissance varie, du reste, suivant la situation des bancs, et est beaucoup plus rapide lorsque ces derniers, au lieu d'être dans des parcs fermés, communiquent par une ou deux passes avec la mer. T'est dans les nacres de cinq ans que se trouvent les plus belles perles, généralement dans la partie du manteau qui borde la bouche de l'huître ; plus ensuite elles avancent en âge, moins elles ont de valeur comme orient. Le succès des essais tentés dans ces conditions parle lieutenant Mariol a été tel, que des indigènes ont déjà fait des demandes pour obtenir la permission d'établir des parcs analogues à ceux de l'île d'Arutua, et nous ne doutons pas que l'administration n'ait pris les dispositions nécessaires pour satisfaire à ces demandes ; nous pensons donc voir s'organiser pro- chainement, sur divers points des côtes des îles Pomotou et des îles Gambier, des parcs dont la mise en exploitation, basée sur des faits par- faitement connus maintenant, peut faire espérer pour cette partie de nos possessions de l'Océanie une source abondante de produits essen- tiellement rémunérateurs. Les dispositions prises dans l'archipel des îles basses Pomotou pour la multiplication des huîtres perlières pourront du reste être étendues ultérieurement aux bancs de coraux qui entourent la Nouvelle-Calédonie. Toutes les nacres des îles Pomotou sont noires, à l'exception de celles de l'île de Marutea, voisine de l'archipel des Gambiers, qui n'en produit ([ue des blanches; elles ne sont généralement pas par de grands fonds, comme celles de Ceylan ; on les trouve surtout dans des lacs bien abrités, où leur pèche est des plus faciles ; aussi l'administration a-t-elle dû pren- dre des mesures pour protéger les bancs existants contre l'avidité des pé- cheurs, en même temps qu'elle cherchait à en augmenter le nombre, comme nous venons de l'expliquer. Nous signalerons du reste, en terminant, la formation à la Nouvelle- Calédonie et à Taïti d'une Compagnie disposant de puissants capitaux, pour la pèche des éponges et des nacres, dont le commerce a été jus- qu'à ce jour concentré à Londres et à Hambourg, au grand détriment de notre industrie, obligée souvent de subir de dures exigences ; c'est au moyen d'une flottille exclusivement française et avec des plongeurs recru- tés aux îles Gambiers et Pomotou que le directeur de cette entreprise, familiarisé depuis longtemps avec les pêches analogues des Bahamas, des côtes de Syrie et de l'Inde, compte exploiter les produits des eaux de nos possessions de l'Océanie ; nos nationaux pourront donc s'approvision- ner désormais sur le marché français, à des conditions moins onéreuses qu'à l'étranger. A. Aug. Delondre. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 391 VJElfM'voccft re»'»»iciM Extrait de diverses lettres adressées par M. Dahri/ de TItiersant, consul à Canton, à M. Drouijn de Lhuys, [jrésident de la Société. Cuiilon, le 21 janvier 1876. Monsieur le Président, Un visilant, il y a deux ans, un monastère bouddhique qui se trouve situé près de Canton, sur le sommet de la montagne des Nuages blancs, je remarquai près de l'établissement un certain nombre d'arbres que les (^-hinois nomment Ton.fj-choii et que les liotanistes européens ont appelés Elœococca vernicia Spreng. (i). Je priai un vieux bonze de m'expliquer le but de cette plantation. « C'est pour protéger nos bâtiments contre les atta- ques des fourmis blanches, me fut-il répondu. Autrefois uous étions litté- ralement dévorés par cet épouvantable rongeur qui ne respectait même jtas nos idoles, et nos quêtes suflisaient à peine pour réparer le mal qu'il nous occasionnait. Un savant agriculteur du Ilorpe nous a engagés à plan- ter ces arbres, et depuis cette époque le moustre a fui emportant nos malédictions. Eu rentrant chez moi je réfléchis à ce i[ne m'avait dit ce ))rètre de Fù, et résolus d'essayer s'il ne serait pas possible de délivrer au moyen de l'huile d'Elœococca les treilles du Consulat d'un abominable insecte, frère ou cousin du phylloxéra, qui de}iuis cinq ans ne m'a pas permis de récolter la plus petite grappe de raisin. Les feuilles, à peine écloses, étaient dévorées; le fruit, dès qu'il était formé, disparaissait; quant aux ceps, couverts de nodosités, on voyait (|u'ils se mouraient de jour en jour. Plein de confiance dans les paroles de mon vieux bonze, je versai autour du pied de chaque cep et à une certaine profondeur de l'huile iVElœococca, et avec un pinceau je badigeonnai légèrement le cep lui-même. Quelle n'a pas été ma stupéfaction et ma joie, l'été dernier, de voir ma treille couverte de magnifiques et délicieux raisins ; je fis part de ma réussite à plusieurs jardiniers de Canton qui ne parurent nulle- ment étonnés et m'assurèrent qu'aucun ver ou insecte luiisible n'avait jamais pu résister à l'odeur que répand l'huile de cet arbre précieux. Voilà, Monsieur le Président, ce que j'ai vu, entendu et fait. Un de nos plus grands chimistes, M. Dumas, a proclamé que pour parvenir à la destruction efficace du phylloxéra il fallait empoisonner la terre autour de l'insecte et que dans ce but, l'animal étant revêtu d'un enduit hydrofuo-e, les gaz toxiques seuls pouvaient être employés avec succès.. Déjà de nom- breux agents ont été expérimentés sans avoir produit les résultats qu'on attendait d'eux. Pourquoi n'essayerait-on pas VElœococca qui, en Chine, chasse au loin les insectes leS" plus nuisibles et les plus dangereux ? (i) Les premières graines de cet arbre ont été rerues par la Société en 1856. (Voy. Bull., t. III, 1= série, p. 18i; voy. aussi Bull. 1868, p. 661.) N. R. 392 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Comme cetto question intéresse au plus haut point notre pays, j'ai pensé qu'il était de mon devoir de signaler un fait aussi important à notre Société et j'ose espérer, Monsieur le Président, qu'en unissant nos efforts nous parviendrons à délivrernotre sol de ce nouvel envahisseur qui me- nace de détrnire une des sources les plus ahondantes de notre richesse nationale. Agréez, etc. Dabry de Thiersant. Canton, le l" février 1876. Monsieur le Président, Dans la dernière lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser, je vous ai signalé un remède que les Chinois emploient pour prévenir l'invasion de certains insectes nuisibles, et qui pourrait être utilisé contre le phyl- loxéra, mais j'ai oublié de vous dire que VElœococca vernicia, l'arbre précieux auquel est emprunté ce remède, produit en même temps une huile, véritable vernis naturel dont on se sert dans le Céleste Empire pour garantir les bois des maisons, les navires, les peintures, les pote- ries, etc., de l'influence pernicieuse de l'air et de l'humidité. Appliquée convenablement sur les étoffes, elle les rend imperméables. C'est égale- ment un puissant siccatif; c'est avec elle et le vernis AuRIms vcrnicifera qu'on fabrique la fameuse laque tant admirée du monde entier ; enlin, l'huile d'Eteococca est bonne pour l'éclairage, et la médecine chinoise en fait usage comme onguent pour les plaies, pour guérir de la gale et pour ramener la chaleur à la surface du corps. Il n'est pas d'arbre. Monsieur le Président, dont l'acclimatation soit plus à désirer pour notre pays. J'ai appris avec plaisir que quelques per- sonnes, frappées des communications (jue j'ai déjà faites à ce sujet à notre Société, ont tenté de l'introduire en Algérie et dans le midi de la France où elles ont, m'a-t-on assuré, parfaitement réussi. Un peu de per- sévérance, et nous aurons réalisé une véritable conquête. En Chine VElœococca est cultivé principalement sur les collines à une altitude peu élevée. La terre (pii lui convient le mieux est celle qui est à la fois ferme et grasse. Dans quelques localités on prépare cette terre en la mêlant à des cendres de sésame que l'on brûle sur pied après la récolte. Les graines sont semées au commencement du printemps à une profondeur de 5 à 10 centimètres. 11 faut arroser souvent. Dès que les premières pousses ont paru, on doit tasser la terre et bien veiller à ce qu'elle ne soit jamais trop sèche. Lorsque l'arbuste a atteint un pied ou un pied et demi de hauteur, on le transplante en ayant soin de l'enterrer jusqu'à 10 ou 15 centimètres. Un arbre d'un an peut déjà donner des graines ; mais ce n'est que la troisième année qu'elles sont récollées pour être utilisées. A six ans, pour entretenir la sève, on fait des incisions dans le tronc. Un arbre de cinq à six pouces de diamètre produit de 300 à iOO livres de graines. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 39o J ai la couviclioii, Monsieur le Président, que VElœococca nous sera Irès-utiie pour combattre les ravages du jihylloxera et peut-être par- viendra à délivrer nos vignobles de cette terrible invasion. Dans le nu- méro de la Nature du i décembre se trouve un article fort intéressant de M. Maurice Girard (|ui indique certains moyens, reconnnandés par les savants les plus compétents, j)0ur arrêter les progrès du Uéau et eu pré- venir le retour. « Il faut, dit-il, ou écorcer les ceps et brûler les écorces, » ou badigeonner les ceps avec des substances insecticides, ainsi un lait » de cliaux additionm- à'huile lourde oh d'acide phéniqne brut, ou bien » le polysulfure de calcium. Peut-être, ce qui sera moins sur mais bien » plus aisé, comme prix et main-d'œuvre, pourra-t-on se contenter de » mettre au collet du cep une bague d'un enduit visqueux de goudron )) de bouille, mêlé d'buile grossière de colza ou d'olive et d'axonge ; » c'est le moyen par lequel on garantit les fruits des arbres de l'atteinte » des fourmis. On peut dire que M. Dumas, dont l'incessante sollicitude » est attachée à la question du phylloxéra, avait pressenti l'importance » de ces moyens préventifs, lorsqu'il recommandait aux délégués de » l'Académie de prescrire dans leurs conférences l'emploi d'un collier de » i)oudres coaltarées au pied de chaque cep. » L'emploi de VElœococca est basé entièrement sur ces principes. Je demande donc avec insistance que notre Société fasse le plus tôt possible quelques expériences, et dans ce but j'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur le Président, 20 livres d'huile et une certaine quantité de graines qu'on pourra semer à leur arrivée. Inutile d'ajouter que je suis entièrement à la disposition de notre Société pour toute demande de cette nature qui pourra m'ètre adressée. Une dernière observation. Si VElœococca donne de bons résultats, il aura l'avantage sur le sulfocarbonate de potasse de n'exiger, pour le traitement des vignes phylloxérées, que fort peu de dépenses relative- ment, et je crois que cette considération ne sera pas à dédaigner. Agréez, etc. Dabry de Tiiiersant. Au moment de clore celte lettre on m'apporte du tourteau de graine de Camellia oleifera que l'on m'afiirme excellent pour détruire les vers de terre lorsqu'il est dissous dans de l'eau dans la proportion de 1 livre de tourteau pour Kl ou 15 livres d'eau. Les femmes chinoises se servent de cette eau pour se laver les cheveux. Les Chinois prétendent que l'ac- tion de cette eau est très-puissante. Dès qu'elle a été répandue sur le sol, les vers qui s'y trouvent sortent presque de suite et ne tardent pas à être asphyxiés complètement. 29i SOCIÉTÉ d'acclimatation. Liste des objets envoyés a la Société d'acclimatation PAR M. Dabry de Thiersant le "21 janvier 1X7G. Échantillons d'eau-de-vie et de vin fabriqués en Chine. I Chouang-tchen-my-tsieoH, oul^^ qualité. (Canton.) Eau-de-vie de riz | Leao-pan-my-tsieou ou 2" — — ' Choui-my-tsieoa ou 3° — — i Kao-l('a7in-tsieou. (^ovd Ae la. CAùne.) — de sorgho. „ , . ,,-,. . . ° ' h en-tsieou. (Lhansi.) ! No-nii/-tsieou, de Canton. ,,, . , . , { Chao-hinq-tsieou, de Chao-hinar-fou. 1"' qualité, (Oriza qlutinosa) f ,„_, /,o-, & i » ^ ^ ^ \ 18/1 et 18/i. Vin de riz noir Hè-niy-tsieou. (Canton.) Tchou-ye-tsin-tsieou, eau-de-vie de riz avec feuilles de bambou. (Canton.) Ly-tsieou, — de riz avec poires. Tsy-incy-tsieou, — de riz avec feuilles de Rosa niultiflora. (Canton.) Lin-nwny-tsieou, — de riz avec limon. Oi(-kia-isieou, — de sorgho avec écorce d'Aralia palmata. Moii-koua-tsieou, — de riz avec Cydonia. Mey-kouey-tsieou, — de Sorgho avec roses. 20 livres de Kiu-tsee, ou ferment préparé avec du riz, des Dolichos ■soja et des feuilles de Glycosniis citrifolii. 5 livres de tourteau de graine de Camellia oleifera, dissous dans l'eau. Ce tourteau est excellent pour détruire les vers de terre. Mettre environ 1 livre de tourteau dans 10 ou 15 livres d'eau. 1 livre Dolichos soja iPc-ti'ou.) 1 — riz rouge (Hong-my) de Kouang-tong. 1 — riz noir {He-my)de Kouang-tong. 1 .— riz glutineux (No-niy). 1 — riz {Tsao-tao-nry). 20 livres d'huile (ÏElœococca. Une caisse Ward contenant des plants de Glycosniis citrifolii et des o;raines d'Elœococca. Feuilles de Glycosniis pulvérisées. Tète d'un oiseau du Kouangsi, nommé Chan-uyo, oie de montagne qui détruit les serpents; le corps de l'oiseau est gris et a la grosseur d'une petite oie. Ul. BIBLIOGRAPHIE. I. Ti-aité élémentaire d'oiitoiiiolosie (orthoptères et névi-optères), par M. Maurice Gie\ard, dorteiir es sciences naturelles. Tome II, fasci- cule 1^'. Paris, J. B. Baillière et fils. 1876. Nous croyons devoir emprunter à une nouvelle publication, le Bulle- Un d'insectolodie agricole, l'analyse suivante d'un travail important de M. Maurice Girard. Disons seulement que notre honorable confrère s'est montré beaucoup trop n)odeste en appelant son livre « traité élémen- taire », car ce premier fascicule du second volume constitue à lui seul une œuvre aussi savante que coujplète. A. D. « Il y a des ordres d'insectes négligés par les amateurs et dès lors peu étudiés, tels sont les Orthoptères et les Névroptères. 11 n'y a pas -eu de travaux d'ensemble publiés en France sur ces insectes depuis 18i3, mais seulement quelques monographies isolées ; aussi l'ouvrage de M. Maurice Girard vient-il combler une lacune très-étendue, et princi- palement dans notre pays, nous devons l'avouer avec tristesse, en ana- lysant un grand nombre de travaux publiés à l'étranger. Il faut dire aussi que chez nous on encourage la science avec de belles phrases sen- timentales, mais qu'on se borne là. » Nous ne nous occuperons de cet ouvrage qu'au point de vue de l'entomologie appliquée ; nous ne rencontrons pas chez les Orthoptères et les Névroptères d'espèces très-utiles pour nous ; la plupart nous sont indifférentes et certaines comptent parmi les insectes les ])lus funestes ; tels les Termites et surtout les Criquets ou Sauterelles voyageuses, (jue •la Bible range à juste titre au nombre des fléaux infligés comme châti- ment à l'humanité. » Les Orthoptères sont divisés en deux sous-ordres, les Labidoroïdes •et les Orthoptères propres. Les premiers nous présentent les Forlîcules voraces, qui se cachent dans les fleurs et les fruits qu'elles rongent. Par- mi les seconds se rencontrent les Blattes, dont quelques espèces infes- tent les maisons et les navires, détruisant nos denrées et nos vêtements dans les pays chauds, si on n'a pas la jjrécautiou de tout renfermer dans des caisses de fer-blanc soudées à l'étain. Les Courlillères, à la fois car- nassières et végétivores, font de grands ravages dans nos jardins ; l'ou- vrage que nous analysons indique les meilleures recettes de destruction. iNous n'en avons malheureusement que de bien peu efficaces contre les terribles nuées des Acridiens dévastateurs, qui obscurcissent le soleil et la lune, et laissent tomber sur d'immenses étendues de terrain des hordes aflamées, détruisant toute végétation et que suivent bientôt la famine et la peste. M. Maurice Girard a recueilli les récits historiques de tous les 390 SOCIÉTÉ d'acclimatation. temps au sujet de ces épouvantables désastres, et a notamment traduit de nombreux et importants passages empruntés à Thomas Moufet (Jhea- trum insectoniin, Londres, 163i). » Les Névroplères sont subdivisés en deux sous-ordres. Le premier se rapproche tout à fait des Orthoplères par les pièces de la bouche et les métamorphoses incomplètes, au point que beaucoup d'auteurs étrangers les laissent i-éunis. Pour ne pas créer des difficultés aux entomologistes débutants, habitués à l'ancienne classification usitée en France, M. Mau- rice Girard a choisi un moyen terme en établissant le sous-ordre des Névropt-'^res pseudo-Orthoptères. Nous y rencontrons des insectes très- nuisibles dans les régions chaudes, les Termites, ces grands balat/eiirs de la nature, commes les nomment les naturalistes anglais, chargés de débarrasser la terre des végétaux morts, Tenues utriusque Indiœ cala- mitus summa, a dit Linnaeus. Les dégâts du Termes lucifiKjus, Rossi, dans les Charentes et le nord du Bordelais sont décrits de visu, avec l'indication des meilleurs moyens préservatifs. Le même sous-ordre ren- ferme les Libelluliens, qui nous rendent quelques services à litre d'insec- tes carnassiers chassant au vol, services bien diminués par le tort que les grandes espèces peuvent faire aux apiculteurs. » Le second sous-ordre, celui des Névroplères propres, ne comprend que des insectes à métamorphoses complètes, passant par un état de nymphe })resque toujours innnobile et ne prenant pas d'aliments, l^a grande majorité de leurs espèces nous est indifférente ; quelques-unes, comme les Fourmis-lions et les genres annexes, nous sont utiles en dévo- rant certains insectes vivants nuisibles. Enfin, dans les Hémérobiens, les genres Hemerobius et Chrysopa intéressent les horticulteurs, car ils font la guerre aux pucerons et aux cochenilles sur les arbres et les plantes basses, et méritent à ce titre non-seulement d'être respectés dans les bois, les champs et les jardins, mais d'être introduits dans les serres el sous les châssis. » Tels sont les principaux points par lesquels le livre (jue nous ana- lysons peut mériter l'attention des agriculteurs et des personnes que préoccupent les questions d'acclimatation. » (Extrait du Bulletin d'insec- tologie agricole, n° 5, 1870.) KtiKie Mur les llhres vé«étales textiles employées flans 1 ïn«lustrîe, par M. Vétillart ; un vol. in-8", 280 p., 9 planches coloriées. Paris, Firmin-Didot, 56, rue Jacob, 1876. 11 est sans doute inutile de signaler à ceux de nos confrères qui s'oc- cupent des plantes textiles l'ouvrage publié récemment sur cette matière par M. Vétillart, ancien député de la Sarthe, aujourd'hui sénateur, pré- sident de la Chambre de commerce et du Conseil des prud'hommes du Mans. Ils connaissent tous certainement les savantes recherches qu'il a faites et les résultats qu'il a obtenus. Nous croyons cependant de notre devoir de donner un aperçu sommaire de ce livre. Il nous est doux d'abord BIBLIOGRAPHIE. 397 de constater que des ell'orts persévérants et opiniâtres ont été couronnés de succès et qu'ils ont fait faire un pas à la science des études microsco- piques. En second lieu, la question de l'introduction en France ou en Alo-érie des vésélaux dont les filaments iteuvent servir à la confection des tissus, des cordages on du j)apier, est une de celles qui préoccupent le plus, et à juste titre, notre Société tout entière (1). Il suffit en effet pour en apprécier l'inauense intérêt, de mentionner ce simple fait que l'industrie européenne ne travaille, d'une manière courante, que quatre libres végétales: le chanvre, le lin, le coton et le jute, tandis que l'on peut voir dans la collection botanique si remarquable des jardins de Kew, en Angleterre, que deux cents espèces de plantes environ sont çà et là employées comme textiles, sur la surface du globe. Bien plus, M. Ber- nardin, conservateur du musée commercial-industriel de Melle-les-Gand (Belgique), a publié une nomenclature usuelle qui compreiul cinq cent cin- quante sortes de fdjrcs végétales pouvant être ainsi utilisées! Nous avons donc sur ce point bien des conquêtes à faire, ou à assurer d'une manière délinitive, et le champ le plus vaste est ouvert à l'initiative de l'indus- trie française. Depuis plusieurs années, M. Vétillart cherchait un moyen pratique et sur pouvant permettre de découvrir les fraudes qui se commettent dans la fabrication des étoffes, et spécialement de reconnaître si un produit est composé de lin, de coton ou chanvre, ou du mélange de ces textiles ; de constater surtout la présence du jute dans un lil ou dans un tissu, quel que soit l'état dans lequel se trouve ce dernier. On sait que le jute est une lilasse provenant du Corchorns oUtorius, plante cultivée aux Indes en si grande quantité, que son produit ne se vend sur les marchés de l'Europe que la moitié environ du prix du chan- vre. Ses filaments sont longs, fins, soyeux, brillants; ils se filent et se tissent avec une grande facilité ; ils reçoivent admirablement la teinture ; mais, par contre, ils se cassent au moindre mouvement brusque et ils ne résistent pas au lessivage. Les linges destinés aux usages du corps, qui sont fabriqués avec du jute ou dans la composition desquels entre ce textile, sont promptement mis hors de service. Le seul moyen pratique que l'on ait possédé jusqu'à ces derniers temps pour signaler la présence du jute dans un mélange a consisté dans l'em- ploi d'une réaction chimique dont M. Vincent, médecin de la marine, a fait connaître la formule et qui repose sur l'action successive de l'am- monia([ue et du chlore. Mais ce procédé n'est pas toujours d'une certi- tude absolue et il ne permet pas d'ailleurs de différencier le lin du chanvre. Ce qui caractérise le mode d'analyse particulier à M. Vétillart, c'est que tous les filaments employés dans l'industrie européenne peuvent être (l) Utilisation industrieUe de VOrtie de Chine. l'rix fondé eu 1868. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1880. o98 SOCIÉTÉ d'acclimatation. distingués les uns des autres à l'aide d'un seul et même réactif, accom- pagné de l'inspection au microscope. Sa manière d'opérer a fait pour la première fois distinguer entre eux le chanvre du lin, ce qui avait été considéré jusqu'ici comme impossible lorsqu'ils se trouvent ensemble dans un tissu. Elle a même permis de reconnaître dans un til mélangé la proportion de chacun des éléments qui y ont été introduits, de telle sorte que cette expertise, fort simple du reste comme on va le voir, est à la fois qualitative et quantitative. Cet habile praticien a été en effet le premier à constater qu'en dehors de l'inspection à l'aide du microscope des fibres de chaque plante, exa- minées dans leur lontjueur, — inspection qui fait, par exemple, sufti- samment distinguer le lin du coton, — les divers textiles pouvaient net- tement être caractérisés au moyen de la forme de leurs coupes, c'est-à- dire par la vérification au microscope de sections faites en travers des fdaments. Il a reconnu que les coupes d'un même textile offrent entre elles des caractères de ressemblance très-nets et très-marqués, et qu'au contraire ces caractères sont différents suivant chaque espèce de plante. Toutefois cet examen aurait été tellement difficile, à cause de la trans- parence de tranches aussi minces et aussi délicates, que ce mode de con- trôle serait certainement resté dans le domaine de la science, sans des- cendre dans celui de l'application. Aussi pour rendre ces caractères plus apparents, de manière à ce ({u'ils puissent frapper dès le premier abord l'œil le moins exercé, M. Vétillart a-t-il cherché un système de colora- tion par les réactifs qui ne modifiât pas ou ne détruisît pas les filaments à étudier. Or il a trouvé une préparation d'iode, d'acide sulfurique et de glycérine, laquelle, en pénétrant dans les cellules des fibres et en les colorant, rend les formes des coupes plus faciles à apercevoir, tout en conservant les détails les plus délicats, et qui même suffit dans la plu- part des circonstances pour faire distinguer entre eux les divers textiles par un simple examen en long, sans qu'il soit nécessaire d'en faire des coupes (1). En effet, sous l'infiuence de l'iode et de l'acide sulfurique combinés, les fibres de certaines plantes se colorent en bleu, tandis que d'autres se colorent en jaune. Cette particularité mérite de fixer l'attention d'une manière toute spéciale. Les fibres qui se colorent en bleu sont composées de cellulose presque pure ; elles sont plus souples, plus tenaces, plus fortes et généralement plus longues que celles qui prennent une couleur jaune. Ces dernières sont raides, très-courtes et très-cassantes. 11 y a donc lieu de rechercher plus spécialement les premières, qui compren- nent notamment le lin, le chanvre, l'ortie de Chine, le coton, l'alfa et le sparte. Parmi les secondes il faut classer le jute, le Phormium tenax, (1) Méminrc présenté à l'Académie des sciences, le 11 mai 1868; lîapport de MM. Chevrcul et Decaisiie, à !a séance du 2.3 mai 1870; Instructions otTieielles pour le service de la marine, 1872. BIBLIOGRAPHIE. 399 l'aloès et le clianvre de Manille. Celles-ci ne sont pas d'ailleurs à dédai- gner : leur abondance et l'infériorité relative de leur prix de revient peut attirer sur elles les préférences du commerce. L'activité humaine n'a pas du reste le droit de négliger une seule des ressources que lui offre la nature. A'oici, pour plus de précision, les quatre grandes divisions établies par M. Vétillart pour les principaux végétaux dont les fibres ont été utilisées jusqu'à ce jour, ou qui, n'étant pas encore employées d'une manière régulière, lui ont paru présenter des caractères ou des qualités permet- tant d'en tirer un parti utile : DicoTYLÉDONÉES. Plantes dont les fibres libériennes sont colorées en BLEU par les réactifs : Lin, Chanvre, Houblon, Ortie dioïqiio, Ortie de Chine, Mûrier à papier, Smn, Genêt commun. Genêt d'Espagne, Meliloi blanc de Siljérie, Coton. Plantes dont les libres libériennes sont colorées en jaune par les réac- tifs : Hibiscus, Tilleul, Jute, Daphné, Saule. MoNOCOTYLÉDONÉES. Plantes dont les fibres analogues aux fibres libé- riennes sont colorées en bleu par les réactifs : Alfa, Sparte, Ananas. Plantes dont les libres analogues aux fibres libériennes sont colorées en jaune par les réactifs : Phormium tenax. Yucca, Sansevière, Pite ou Aloés, Abaca ou Chanvre de Manille, Palmiers. Ajoutons que des planches coloriées, jointes à l'ouvrage de M. Vétil- lart, mettent très-bien en évidence les caractères qui différencient les principales espèces de filaments textiles. Après avoir indiqué, dans la première partie de son livre, quelle est la structure des fibres en général ainsi que le moyen de faire leur étude à l'aide du microscope et des réactifs qu'il a signalés, l'auteur examine l'un après l'autre, dans la seconde partie, les divers végétaux que nous venons de nommer. 11 donne une notice sur chacun d'eux ; il fait con- naître leur valeur intrinsèque, leurs usages et la répartition de leur cul- ture; il détaille les résultats de l'inspection des filaments, soit en long, soit dans leurs coupes, ainsi que les caractères qu'ils présentent, avec les déductions à tirer de cet examen. Nous ne pouvons le suivre dans ces développements; nous nous bor- nerons donc à dire qu'il appelle spécialement l'attention sur le China- grass {Ortie de Chine) et sur les d\Mr enXs Bœhmeria qui pourraient être cultivés facilement en France et surtout dans nos colonies. Il signale également la valeur, comme matière première du papier, de l'Alfa, cette plante qui couvre des surfaces immenses en Algérie, sur les hauts pla- teaux du Tell, et que l'industrie anglaise vient nous enlever sous nos yeux en quantités prodigieuses, alors que nos papetiers semblent aux abois pour trouver des succédanés au chiffon, qui ne suffît plus à la consommation de leurs usines (1). (1) En dehors des 300 000 hectares dont la récolte a été concédée à la Cumpa- iOO SOCIÉTÉ d'acclimatation. Le travail de M. Vétillart traite seulement des fibres qui sont utilisées en Europe ou qui commencent à l'être; il lui reste encore à étudier un certain nombre de plantes filamenteuses peu connues, mais employées sur d'autres points du globe et qui mériteraient, par leur valeur propre, que l'on fit dos tentatives pour les acclimater en France ou dans nos possessions. Nous sommes beureux de pouvoir annoncer (jue l'auteur réunit en ce moment les documents relatifs à quelques-unes de ces der- nières fibres et qu'il se propose de les publier. .Aimé Dufort. IL — JOURNAUX ET REVUES (Articles se rattachant aux travaux de la Société) I/Algôi'io agi-ieole. N" 4. Avril I87(j. — Dans la séance du comice agricole d'.Mger, en date du 6 avril 187G, M. Cliabasse signale un remède qui, suivant une sérieuse assertion, aurait eu quelque efficacité dans les maladies dont sont aflectés les vers à soie ; ce remède consisterait dans i'arrosement des feuilles du mûrier avec du vin vieux. Il demande aux membres qui s'occupent de sériciculture de vouloir bien l'essayer. Annale» «8e la Société «racrirulttii-e. i-tc, du dépfirtcment de IciLoire. Année 1875. — Le 1)'' Maurice mentionne un cas d'inclusion d'un œuf dans un autre. L'œuf contenant, à en juger par les débris de sa coquille, devait être d'une grosseur moyenne ; il renfermait un jnune ou vitellus. L'œuf inclus, très-notablement plus petit que l'œuf contenant, dont il égalait à peine le cinquième, avait une forme presque sphérique. Il (■(ait revêtu d'une coquille calcaire, mais assez mince. .\près l'avoir ouvert, le docteur Maurice a constaté qu'il s'y était produit par évaporai ion un vide égal à la moitié de la cavité. Le contenu se composait, comme à l'ordi- naire, d'albumine glaireuse et d'un jaune tout à fait rudimentaire, ayant tout au plus cinq à six millimètres de diamètre. Ce phénomène, bien que rare, est loin d'être sans exemples antérieurs parfaitement constatés. Ils se sont présentés pour la plupart chez la poule. (( Dans quelques cas, dit Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, {Traité de Téra- tologie, 1836, III, page 318), les deux œufs étaient dépourvus de vitellus ; dans d'autres, le vitellus n'existait que dans un seul ; mais il en est aussi oîi les deux œufs offraient l'un et l'autre, au volume près, une organi- sation normale. Toutefois il ne saurait se produire cette duplicité mons- treuse par inclusion que l'on observe chez l'homme, parce que les deux germes n'ont pas entre eux la inoindre relation; qu'ils sont séparés et isolés par un diaphragme calcaire : d'oîi l'impossibilité absolue que les gnie franco-algérienne, il reste dans les provinces d'Al^or ot d'Oran près do 4 millions d'hectares aussi riclios en Alla. {Rapiiort du (jiiiiri'vneur-ijénpntl île r.Mgéiie au Conseil supérieur, du \'ijaiirier 187."). i RIBLTOGRAPHIE. 401 Jeux embryons, en supposant leur développement plus ou moins com- plet, viennent jamais à se mettre en rapport par aucun point de la super- ficie de leur corps. » îiJi IBeBjiiitguc hog-tieolc. N^de mars, avril et mai 1876. — Eclairage des serres au gaz de pétrole : On redoute avec raison, pour l'éclairage des serres, le gaz de houille dont l'emploi est si fatal à l'existence des végétaux. Il contient en efTet, entre autres éléments délétères, du soufre qui, transformé en acide sulfureux, tue les plantes (1). Mais le gaz de pétrole, provenant de la décomposition de celui-ci à 900 degrés et non à'air carburé, lequel est condamné, n'a aucune action nuisible sur les végétaux. La raison en est simple : le pé- trole brut no contient pas de soufre ; il n'est composé que de carbone et d'hydrogène dans des proportions se rapprochant de la formule 0\\^ ; il ne peut donc rien apporter de malsain, puisqu'il ne contient que des éléments recherchés par la plante. M. Léon Jacques, ingénieur à Serain, qui donne les indications ci- dessus dans une lettre adressée par lui à M. Ed. Morren, déclare avoir, pour son compte, depuis six ans, une serre de 60 mètres carrés éclai- rée par 10 becs de gaz, et cette expérience lui paraît concluante. SfigdSetïa de !a Société des agricBUtcurs do France (1 , rue Le Peletier). N° 9. 1" mai 1876. — M. A. de La Valette : la station séricicole de l'Est. — M. E. Maillot : Résultats d'expériences faites à Montpellier avec des graines de Vers à soie fournies par la Société. — M. Dabry de Thier- sant : l'Elœococca, insecticide chinois. (Communication faite à la Société des agriculteurs par le Conseil d'administration de la Société d'acclima- tation) (2). N° 19. 15 mai 1876. — M. Maurice Girard : Élevage des Abeilles pai' les procédés modernes. IBialletin iigti'ie] de la Société khédiviale de géographie du Caire. N° 1"'". nov. 1875 à fév. 1876. — Nous recevons le premier numéro de (1) Dans la séance de l'Académie des sciences du 2-4 mai 1876, M. Berthelol a appelé l'attention sur une note de M. A. Vérigo, qui a déterminé la quantité de soufre existant dans le gaz d'éclairage, à Odessa, tel qu'il est livré à la consom- mation; lOU pieds cubes anglais renfermaient de 1 gr. 81 à 2 gr. 02 de soufre Des expériences souvent répétées ont montré très-nettement la présence de l'acide sulfureux et même de l'acide sulfurique dans l'atmosphère où brûlent des becs (le gaz. On a môme constaté des traces de l'aclion sulfurique sur les différents objets dans des magasins éclairés de cette manière. (2) Dans une lettre qu'il a adressée depuis à noire illustre Président, M. le don- leur Turrel, de Toulon, a fait connaître qu'il avait, il y a deux ans, acheté une certaine quantité de graines de VElœococca cernicia et qu'il en avait reçu é"-ale- ment de la Société d'acclimatation. Les semis avaient procuré une petite quantité de plants dont deux seulement ont résisté. Ces derniers, plantés en pleine terre n'ont pas souffert des gelées de l'hiver et ils commencent à pousser vigoureuse- ment. Notre confrère espère que l'arbre sera rustique sous notre ciel. S' SÉRIE, T. m. — Juin 1876. -2U M)î SOCIÉTÉ d'acclimatation. cette publication et nous ne pouvons que souhaiter de grand cœur la bienvenue à cette nouvelle Revue. La Société de géographie du Caire est appelée à rendre d'immenses services. Elle a devant elle un double champ à étudier : celui du passé et des civilisations disparues, laissant derrière elles les marques indestructibles de leur passage ; celui de l'a- venir et des régions inexplorées de la haute Egypte et de l'Abyssinie, avec leurs trésors encore inconnus. Les noms de plusieurs des membres qui composent cette société, et qui sont presque tous nos confrères, nous sont un sûr garant de leur zèle pour les intérêts de la géographie et pour ceux de l'acclimatation. Nous nous bornerons à citer S. Exe. Li- nant-Pacha, le malheureux père d'Auguste et d'Ernest Linant de Belle- fonds, dont la perte récente est si douloureuse pour la science, S. Exe. le général Stone-Pacha, MM. de Lesseps, Schweinfurth, Gastinel-Bey, et le marquis de Compiègne, secrétaire général. Ce premier numéro contient : l'itinéraire et les notes de voyage d'Er- nest Linant de Bellefonds ; le territoire des Beni-Hamer et des Habab, par Th. de Heuglin ; une notice nécrologique sur Munzinger-Pacha, par Dor-Bey, et le compte "rendu de séances de la Société par M. le marquis de Compiègne. Comptes rendus des séances de l'Acadcniie des sciences. ( Gau- thier-Villars, quai des Grands -Augustins. 55). N" 18. 1" mai 1876. — M. Paul Gervais communique des renseigne- ments qu'il a reçus de 31. Francis de Castelnau, Consul de France à Mel- bourne, au sujet de poissons du groupe des Ceratodiis, existant dans la rivière Fitzroy (Australie). On sait que parmi les découvertes dont l'ich- Ihyologie s'est enrichie depuis Cuvier, une des plus remarquables est celle des poissons à la fois pourvus de branchies et de poumons, consti- tuant aujourd'hui Tordre des Dipnés. Le premier connu des divers genres (le ces poissons a été celui des Lépidosirèncs, appartenant à l'Amérique intertropicale. Un autre, appelé Protoptère, vit dans les parties corres- pondantes de l'Afrique. L'on a trouvé plus récemment en Australie un animal du même groupe, que l'on peut regarder comme ne différant que d'une manière spécifique des représentants fossiles du genre Ceratodus. Les C. de la rivière Burnett ont été désignés par MM. Krefft et Gunther sous le nom de Ceratodus Forsteri. Ceux de la rivière Fitzroy parais- sent constituer un genre à part, et ils ont reçu de M. de Castelnau l'ap- pellation de Neoceratodtis Blanchardi. N° 19. 8 mai. — Note de M. Champouillon sur les propriétés des huî- tres dites portugaises: Depuis deux ans, une variété d'huîtres, originaire de la baie de Lisbonne et de l'embouchure du Tage, est livrée à la con- sommation publique. Ces huîtres se distinguent par une coquille en for- me de griffe ; l'intérieur de cette coquille est blanc, sauf au talon oîi se trouve un petit point noir caractéristique ; le manteau du mollusque est i)ordé d'une frange de teinte foncée. Elles sont généralement petites. BIBLIOGRAPHIE. 40 Q d'un vert glauque; la chair est presque transparente. A l'état sauvage, elles ne sont point comestibles, tant par leur maigreur que par leur sa- veur peu agréable. Après avoir été détachées des bancs de Lisbonne, elles sont mises à l'engrais, en France et en Angleterre, dans des parcs où elles perdent leur goût sauvage, mais en conservant leur forme griffée et leur manteau noir. La fécondité de cette huître est extrême : mais elle ne devient féconde et son naissain ne prospère que sous une certaine latitude et dans un milieu spécial. Elle ne se reproduit pas sur les côtes de la Normandie, de la Belgique ou des îles Britanniques, Mais ce qui doit faire appeler sur elle l'altention des hygiénistes, c'est qu'elle est inliniment plus riche en brome et en iode que les autres huî- tres récoltées sur les côtes d'Angleterre et spécialement analysées. B/E-isLiHoruteur (2i, passage Colbert). N" 63. "20 avril. — Les animaux ramenés par le lieutenant Cameron : Un marabout, le plus grand de l'espèce qui ait encore été importé, et deux oiseaux très-rares connus sous le nom de colies ; un singe d'une taille très-élevée, deux babouins jaunes, un magabye, un chat africain, un chat de Sernaline curieusement tacheté, un vautour d'Angola, un ichneumon de Bandée, et un galago de Monteiro. N» 64. 27 avril. — Inauguration de l'exposition agricole d'Alger. La correspondance algérienne signale tout d'abord et à la suite d'une pre- mière visite, des chaises de salle à manger en bois d'eucalyptus, cannées en feuilles de palmier nain ; de ravissants objets confectionnés en bam- bou et susceptibles de rivaliser pour l'élégance et la distinction avec tous ceux dont la Chine et le Japon ont eu longtemps le monopole ; le crin végétal sous toutes ses formes, l'alfa, le ramié, les vins, l'appât- sauterelles ; enfin, l'exposition de notre zélé confrère, M. Ramel, l'intro- ducteur de Veiicalyptiis, etc. Journal «le j'agricuifure, dirigé par M. Barrai. (G. Masson, 17, place de l'École-de-Médecine.) N° 368. 29 avril. — M. F. R. de la 'l'réhonnais : L'agriculture et la colonisation en Algérie. — Notre belle colonie vient de procéder à une grande solennité : la première exposition des produits de son agricul- ture. A ce sujet, l'honorable écrivain recherche, avec une grande net- teté dans la pensée et avec des idées bien arrêtées, quelles sont les cau- ses qui ont mis jusqu'à ce jour, en Algérie, obstacle au développement de la colonisation européenne . Quelle que soit l'opinion personnelle que l'on puisse avoir sur cette question, un sentiment est commun à tous les Algériens, celui d'un atta- chement profond pour cette terre d'Afrique, qui sera bientôt le grenier de la métropole et qui est déjà pour elle un si vaste débouché commer- cial. Aussi quant à nous, qui avons pendant de longues années étudié les besoins de l'Algérie et qui en avons conservé le culte, verrons-nous tou- 404 SOCIÉTÉ d'acclimatation. jours avec lapins vive satisfaction se produire les appréciations d'hommes aussi compétents que M. de la Tréhonnais, alors même qu'elles nous paraîtraient un peu trop sévères pour le passé. L'Algérie n'est pas assez connue en France et des études savantes et convaincues sont bien près d'être la lumière. Journal «ragi-îeuiture in-atique : Rédacteur en chef, M. Lecouteux. (26, rue Jacob). iN'° 17. 27 avril. — M. Lebas : Deux plantes fourragères recoannanda- bles : Le fromental amélioré de Tou)-ves, qui est depuis quelque temps déjà connu et cultivé en Provence, dette race se distingue du fromental commun (avoine élevée ou ray-grass français) par ses dimensions plus fortes d'un tiers environ et par sa plus grande vigueur ; le sarrasin-seigle, variété assez distincte signalée l'année dernière comme se cultivant dans le département de l'Orne. L'ensemble de ses caractères la rapproche du sarrasin de Tartarie. (Vilmorin, almanach du Bon Jardinier, 1875.) N" 19. H mai. — M. Nardy : Les Eucalyptus et le Casuaiina tenuis- sima considérés comme arbres forestiers pour la région de l'oranger. Joearnal sic la Société centraSo d'bon'iïeulture de France. (Si, rue de Grenelle-Saint-Germain). Mars 1876. — M. P. Duchartre : Plantes nouvelles ou rares, décrites dans des publications étrangères. — Odontoglossum maxiUare, odonto- glosse maxillaire (Mexique; — Orchidées); Floral magazine, avril 1875. — Sonerila margaritacea, sonérile à perles, variété d'Ilenderson (mé- lastomacées) ; FI. mag., avril 1875. — Antliurium Patini, Anthurie de Patin (Nouvelle-Grenade; aroïdées) ; FI. mag., avril 1875.— Vynis Maulei, Poirier de Maule (Japon; Pomacées) ; FI. mag., mai 1875. — Phalœnopsis Portei, Phalenopside de Porte (îles Philippines ; Orchidées); FI. mag., mai 1875. — Phalœnopsis leucorrhoda, Phalenopside blanche et rose (archipel Indien ; Orchidées) ; FI. mag., juin 1875. la ]«at«Bre. journal hebdomadaire illustré. (G. Masson, 17, place de rÉcole-de-Médecine . ) iN" 14-9. 8 avril. — M. E. Oustalet : Les Lamantins. — Ces mammifères aquatiques, auxquels les naturalistes donnent le nom générique de Ma- nati, font partie du groupe des Siréniens, que G. Cuvier avait désigné sous le nom de cétacés herbivores. Ils comprennent trois espèces dont deux sont américaines, le Manatus latiroslris et le Manatus austraUs, et une africaine, le Manatus senegalensis. Ces animaux sont Irès-nom- breux aux Antilles, à l'embouchure des fleuves de la Floride occidentale, la Guyane, à Cayenne, à Surinam, à Cuba, et ils remontent même le iours des grands fleuves, tels que l'Orénoque et l'Amazone. Ils mesurent généralement 3 mètres à 3'", 30 de longueur, sur 66 à 80 cent, de dia- mètre, ei ils pèsent environ 400 kilogr. Un de ces mammifères avait été UIBLIUGUAPHIE. 405 envoyé l'année dernière au Jardin zoologi(iue de Londres et c'était le ijremier spécimen apporté vivant en Europe, mais il est mort subite- ment un mois après son arrivée. Les Lamantins semblent encore plus pisciformes que les pboques, puisqu'ils sont totalement privés de mem- bres postérieui-s ; leur peau, d'un gris bleuâtre chez l'individu vivant, est presque complètement dépourvue de poils ; leur tète n'est point sup- portée par un cou distinct, et se confond en arrière avec le reste du corps ; la queue forme une rame horizontale de près d'un mètre carré de superticie. Le museau ressemble au groin d'un porc ; la lèvre supérieure est carrée et dépasse largement la lèvre inférieure ; le Lamantin l'avance comme une trompe et ramène ainsi dans son palais les herbes qui consti- tuent sa nourriture. La bouche ne renferme que des molairesaplaties,sans incisives ni canines. Les yeux, très-petits, sont entourés de poils et ne sont protégés que par une seule paupière. Il n'y a pas d'oreilles exter- nes. Deux mamelles sont placées sur la poitrine, tout près de l'inserlmn des nageoires; elles sécrètent un lait qui serait, dit-on, d'un goût agréable. N" 152. 29 avril. — M. E. Oustalet : Les changements de couleur des caméléons, d'après les travaux récents de M. Paul Bert. — M. Maurice Girard : Les fourmis-lions et leurs pièges. Revue to.-j<«sî«i«|He, SOUS la direction de M. Amédée Pichot (boulevard Haussmann, 50). Avril. — Cliro7iique scientifique, par M. Octave Sachot : Axolotls et Am- blystomes (1). — Le sucre dans l'alimentation des bestiaux. — Destruc- tion des fourmis : Le procédé signalé, qui a été indiqué par un journal belge et reproduit dans les diverses publications agricoles, consisterait à laisser une brosse de chiendent, mouillée et le dos appliqué sur la terre, à la place où viennent les fourmis. Ces insectes ne manquent ja- mais, paraît-il, d'envahir la brosse, attirés sans doute par le goût sucré du chiendent humide. Revue «les cwhx et foi-èts (13, rue Fontaine-au-Roi). Avril. — Les insectes du chêne vert, par M. A. de Trégoniain. — Le dernier numéro de la Revue renfermait un article très-intéressant de M. Régimbeau sur les ravages du corœbus. Celui-ci contient une nou- velle étude également très-complète et accompagnée de planches fort exactes et fort bien faites. L'auteur annonce que, dans une partie du dé- partement du Gard, le fléau a légèrement diminué en 1875. Il espère qu'il arrivera, pour cette nouvelle invasion de ce bupreste, ce qui a été (1) Dans la séance du 31 mars dernier, M. Léon Vaillant, professeur d'Erpéto- loi'ie au Muséum, a fait devant la Société une communication fort intéressante su!- la reproduction des Amblystomes obtenue à la ménagerie des reptiles; la pu- blication en sera faite prochainement au Bulletin. U)6 SOCIÉTÉ d'agglimatatio.x. tant de fols observé dans des circonstances analogues, c'est-à-dire, avec la multiplication de l'ichneumon, la destruction sur une grande échelle de l'insecte nuisible. Il rappelle que, suivant M. Mathieu, ce n'est qu'au bout de trois et parfois de quatre ans que les ichneumonides parvien- nent à dominer une invasion de chenilles. D'après M. A. de ïrégo- main, le seul moyen préservatif vraiment efficace serait la conservation des oiseaux insectivores. Nous dirons à cet égard que notre confrère M. Millet, secrétaire gé- néral do la Société protectrice des animaux, nous avait déjà personnelle- ment exprimé cette opinion, 11 regarde les pies, piverts, grimpereaux, etc. comme les auxiliaires les plus puissants de la préservation de nos forêts. 31. Millet nous a montré des branches de chêne vert ravagées par le corœbus. La galerie creusée par l'insecte présente 0"\004. environ de diamètre ; elle se prolonge sous l'écorce sur une longueur de plus d'un mètre, fait le tour de la branche, et rentre dans l'intérieur du bois pour y constituer la cellule où la larve subit sa dernière transformation. La galerie circulaire est curieuse à examiner: on croirait qu'elle a été faite à la main, à l'aide d'un canif. N" 5. Mai 1876. — L'arbre à copal. — Article du capitaine F. Elyon, publié dans VIndian foi-ester, paraissante Calcutta. Traduction de M. A. Le Tellier. La Rédaction fait observer que la gomme copal {animé) est l'objetd'un commerce si important, qu'il a paru utile d'appeler l'attention sur une substance végétale que nos colonies d'Afrique pourraient aisé- ment produire en abondance. Kevue Iioriicole (26, rue Jacob). N" 9. ]'"■ mai. — M. Lebas : Quelques légumes nouveaux ou peu con- nus : Plantes potagères : Choux : préfin, — à feuilles épaisses ; courge gaufrée ; haricots : beurre du Mont-Dore, — jaune à rames, — sabre nain; laitue grosse blonde d hiver ; navet jaune de Montmagny; pois : sabre à rames, — vert émeraude, — Laxton's (serpette vert, — alpha et superlatif) ; pommes de terre : quarantaine violette, — Snowflake, — eurêka, — marjolin Têtard, — Bresee's prolifie, Brownell's beauty, — King of Flukes, — Early rose ; concombre Rollisson's telegraph ; melon vert grimpant (à rames). V. Almanach du Bon Jardinier 1875, chronique ; et Revue horticole 1874 et 1875. M. Daveau. — Un épouvantail cochinchinois. — Cet engin se compose d'un bambou dont on fixe solidement la base dans le sol; à son extrémité, ou à plusieurs endroits de celle-ci, on attache une ficelle qui passe à travers une bouteille dont on a enlevé le fond. Au bout de celte ficelle, on place un corps léger qui présente une certaine surface au vent : En Cochin- chine, c'est généralement un os de seiche qui sert à cet usage ; mais il va de soi (|u'il peut être remplacé par un autre corps léger, une ardoise, une planchette, etc. La bouteille est attachée par son goulot après la ficelle de manière à se maintenir fixe. A son intérieur, et à peu près au lîlliLIOGRAPIIIE. Mil centre de la partie la plus large, on adapte un clou ou un petit morceau de fer quelconque, lequel, mù par le vent qui agile la ficelle, frappe successivement les parois de la bouteille et détermine un bruit assez fort et d'un son des plus singuliers, un véritable carillon, qu'on peut va- rier en prenant des bouteilles de calibres et de formes différentes. Le bruit est tel, que si ces engins sont trés-mullipliés et placés près des ba- bilations, il est impossible de dormir tant que l'oreille n'y est pas habi- tuée, et que des animaux sauvages et féroces respectent les plantations oîi il y a beaucoup de ces épouvanlails. N" ÎO. 16 mai. — M. Carrière: Floraison du Sophora Japonica pen- dula. — M. E. ferris : Les oiseaux et les insectes. Revue iiiariUnie et coloniale. (Berger-Levrault, 5, rue des Beaux-.Arts). .\vril 1870. — Chivxiqtie. La commission de surveillance de l'exposi- tion permanente des colonies s'est occupée, pendant les mois de janvier et février 187G de l'emploi du thaô de Cocliinchine pour l'apprêt des étoffes, — des études sur la noix oléagineuse de bancoule, si commune dans nos établissements de l'Océanie, — des tentatives de naturalisation (lu quinquina faites sur les hauts plateaux de la Réunion, par MM. Vinson et Ed. Morin (1). Cet article constate en outre que certains produits coloniaux qui pa- raissent n'avoir aucune valeur, si ce n'est comme objets de simple curio- sité, peuvent donner lieu à des transactions importantes. C'est ainsi que, sur les indications du service de l'exposition permanente, il a été ex- porté du Sénégal, en 1874 et 1875, plus de 300 000 merles cuivrés, au prix moyens de 5 fr. l'un, représentant en deuxième main une somme au moins double, soit 3 millions de francs. III. — PUBLICATIONS NOUVELLES. .^lanuel du iietit éleveuv «le iiotiinins dans le Perche et spécialement dans le Perche d'Eure-et-Loir; par .L-B. Iluzard, membre de la Société centrale d'agriculture de France. In-12, 191 p. Paris, imp et lib. veuve Bouchard-Huzai'd. Me la hettei-ave si sucre. Généralité sur la culture, influence de la graine, de l'écartement, des engrais, etc.; par MM. Champion et H. Pellet ; in-S", 131 pages et tableau. Paris, inipr. Hennuyer ; libr. Le- mome. i»e leducatiom «les Pigeon;» ; par Alexis Espauet. 3"= édition, revue et corrigée; in-18 jésus, 108 pages. Paris, impr. Viéville et Capiomont ; libr. Goin, 1 fr. (I) Nous rappellerons à celte occasion que les succès obtenus par MM. Vinson et Morin ont été encouragés par notre .Société, qui leur a décerné un prix de l.'>00 francs en 1875. i08 sociÉTK d'acclimatation. I.a vérlt»' sur le prôtenau ^ilphîon de la Cyrénaïtiue {Silphiym Cj/- renaicum, du docteur Laval), ce qu'il est, ce qu'il n'est pas; par F. Herincq, attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris ; in-8° de 72 pages. Paris, impr. Donnaud ; libr. Druwererens, I fr. 50. B':tudes sur le travail «acs lins (culture, rouissage, teillage, peignage et filature) ; par Alfred Renouard fils, ingénieur civil, filateur à Lille. 3^ édition, avec les dessins des modèles les plus nouveaux des métiers de teillage, de peignage et de filature. 1. 1 et II, gr. iu-8°, 839 pages et 25 pi. Lille, impr. Robbe; Paris, libr. Eug. Lacroix. L'ouvrage complet, 3 vol., 35 fr. ]«ote sur les trociiiiidés du Me^it|uc ; par M. A. Boucard ; in-8'', 15 pages. Lyon, impr. Pitrat aîné. stud iiook français. Registre de chevaux de pur sang importés ou nés en France, publié par ordre du Ministre de l'agriculture et du com- merce. Tomel, 3^ édition ; in-8°, XVIII, 578 pages. Paris, impr. Kug- gelmann, 25 fr. KJudes sérHcchnisjues sur Vaueanson ; par Isidore Hedde, délégué du Ministère de l'agriculture et du commerce pour l'étude de la soie en Chine ; in-8', 120 pages. Lyon, impr. Bourgeon; au ÏVroniteur des soies. Paris, libr. Eug. Lacroix; Grenoble, Brevet. uu tondage «■onsâdéré chez le cheval; par M. G. Cliénier, vétérinaire militaire ; in-8% 30 pages. Langres, impr. Vallot et C'e. Traité élémentaire d'éeouoasiie domestique de la Maison rustique des petits laboureurs et des manouvriers des chanips, suivi d'un appendice sur la culture des Haricots à tige; par un vieux labourer.r; in-12, 195 pages. Clermout, impr. Toupet; Paris, libr. agricole de la Maison rustique, tous les libraires. B<:tude comparative sur les blés d'Amérique, de l'Océanie et les blés indigènes; par M. B. Corenwinder. In-S", 7 p. Paris, imp. Martinet; lib. Masson. Raisins de table. Manière d'obtenir des primeurs ; moyens pour con- server les raisins frais durant toute l'année ; instruction pour garantir la vigne de l'invasion du phylloxéra, etc. ; par .1. Izard, cultivateur ; in-12, 316 p., imp. Martel ; Mirepeisset (Aude), chez l'auteur. s.a vigne s» l'école du phyiiosera. Théorie rationnelle de viticulture ; par Jules Giéra; in-80, 54 p., Avignon, inîp. Séguin aîné; lib. Rouma- nille. Aimé DuFORT. Le gérant : Jcles Grisard. — ; M 1'!'. I ::::;. I r dic e. mai; Tl^l.T, n u e sijg>\(j; I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIËTË UN LÉPIDOPTÈRE A TROMPE PERFORANTE RAVAGEUR DES ORANGES EN AUSTRALIE (l) Par M. AIMÉ DVFORT Une des principales productions de l'Australie consiste dans la récolte des oranges; mais une quantité considérable de ces fruits se dessèche chaque année sur l'arbre même et tombe flétrie, par une cause qui était inconnue jusqu'à ces derniers temps. En examinant les fruits gisant sur le sol, on s'aperçoit que la peau de l'orange est percée d'une ou de plusieurs peti- tes ouvertures circulaires, et que le suc contenu dans les cel- lules correspondant à ces trous a été pompé, formant un vide et laissant un libre accès à l'air, ce qui fait que l'écorce se ride et se déprime. En pressant des fruits encore sur la branche et qui paraissent sains, on voit jaillir un petit fdet de liquide, ce qui prouve qu'ils ont été également percés et qu'ils vent tomber bientôt. Cette cause de destruction a pris, en 1875, les proportions d'un véritable fléau. Elle avait été signalée depuis plusieurs années, et il fallait, de toute évidence, l'attribuer à des piqûres faites par un in- secte, pour extraire le jus de l'orange, afm de s'en nourrir, puisqu'on ne retrouvait dans le fruit aucune trace de larve ni de nymphe; mais le maraudeur n'avait pu être découvert. En 1869, M. Thozet, botaniste français établi à Rockhampton fl) The Rockhampton Bulletin (Australie), -i mai et 11 juin 1875; The Capricornian, 8 mai 1875, 15 janvier 187G; The Queenslander, 24 mai 1875; Bulletin de la Société des agricultetirs de France, n" 13. 15 août 1875 (com-^ munication et analyse, par M. Licliteinstein, de l'article ilii Bulletin de Hoclihainp- ton, du 4 mai précédent) ; Comptes rendus hebdomadaires des séances de F Académie des sciences, n" 9, 30 août 1875 (mémoire de M. Kijnckel d'Herculais) ; Journal d'agriculture pratique, n" 12, 21 octobre 1875 (article de M. E. A. Car- rière). 3' SÉRIE, T. III. — Juillet 187G. 27 MO SOCIÉTÉ d'acclimatation. (Australie) et membre de la Société zoologique d'Acclimata- tion, signalait dans les journaux de la localité que la destruc- tion des orangeries était l'œuvre d'une grosse phalène appar- tenant au genre Oijhideres. En 187i, il faisait connaître cette particularité à M. J. Kûnckel d'IIerculais, aide-naturaliste au Muséum, et il lui remettait des spécimens de ces papillons. Mais le savant entomologiste, « convaincu avec tout le monde, dit-il lui-môme dans une communication à l'Académie des sciences, que tous les Lépidoptères ont des trompes flexibles, dépour- vues de rigidité et incapables, dès lors, de percer la peau d'une orange, avait hésité devant l'affirmation du colon australien, et il avait remis à plus tard l'étude de ces papillons. » On avait admis, en effet, jusqu'à ce jour, en thèse générale, que tous les lépidoptères, sans exception, à l'état d'insectes parfaits, sont munis d'une trompe excessivement ténue etd'une longueur très-variable, mais souple et ne pouvant se roidir. Chez tous les individus étudiés jusqu'à ces derniers temps, celte trompe se compose de deux filets concaves à l'intérieur, soudés l'un à l'autre dans toute leur longueur et formant une sorte de tube aspirant. Elle présente des fibres annulaires qui lui permettent de s'allonger, de se raccourcir, de se déplier ou de s'enrouler sur elle-même. A l'état de repos, cette trompe est toujours recourbée en spire concentrique. Il en résulte que les papillons ne peuvent se nourrir que de matiè- res liquides, ce qu'ils font en pompant les sucs que sécrètent les nectaires des fleurs ou la miellée qui couvre les feuilles de certains arbres. La trompe est rudimentaire chez les Bom- byciens, spécialement chez le papillon du Ver à soie. Plusieurs espèces ne paraissent même pas prendre le moindre aliment pendant leur existence ailée, qui est d'ailleurs si courte. Peu de temps après leur éclosion, ces insectes s'accouplent; le mâle meurt presque aussitôt ; la femelle périt également, dés qu'elle a déposé ses œufs sur la plante, où la chenille devra plus tard trouver sa nourriture. Le 4- mai 1875, M. Thozet revenait à la charge dans le Bul- letin de Rockhampton, sous le pseudonyme de Pomone. Une controverse s'élevait dans les journaux de l'Australie, et UN LEPIDOPTERE A TROMPE PERFORANTE. 441 M. W.-II. Miskin lui répondait que les Ophidères sont, comme tous les autres Lépidoptères, dépourvus d'une trompe perfo- rante, leur permettant de traverser la peau des fruits ; que, par conséquent, si l'Ophidère signalé par lui suce réellement le jus des oranges, il ne saurait le faire que sur des plaies déjà produites par la piqûre d'autres insectes. M. Thozet répliquait, le 10 juin suivant, en reconnaissant que beaucoup d'insectes vivent aux dépens des oranges et causent un préjudice sérieux à la culture ; mais il maintenait son afOrmation au sujet des Ophidères, et il engageait son con- tradicteur à étudier de près les mœurs et la conformation de ces Lépidoptères, afin d'être persuadé à son tour. Voici la description que notre confrère donne du papillon hétérocère qui perfore les oranges : (( h' Ophidères fullonica, dans ses proportions les plus Gravure communiquée par la Liljrairic agricole. grandes, mesure quatre pouces et demi. Ses ailes supérieures, très-obliques vers l'angle apical, sont marbrées au-dessus de vert eau-de-mer, de blanc, de noir et de brun. Elles présen- tent en outre trois taches noires, en triangle irrégulier, vers le milieu de la côte marginale, et des bandes d'un gris cendré, faiblement marquées, vers le milieu et vers le bord antérieur. Le dessous de ces premières ailes offre deux bandes noires sur -412 SOCIÉTÉ d'acclimatation. un fond ocréacé uniforme, avec les pointes; brunes. Les ailes postérieures sont d'une couleur jaune-orange foncé à l'angle basai, traversées au milieu par une large bande d'un noir de velours courbée extérieurement; les autres parties sont noires, à l'exception du bord antérieur qui est frangé de blanc entre les nervures. En dessous, mêmes teintes, mais moins vives. Corps, un pouce trois quarts de long sur trois huitièmes de pouce de diamètre. Tête et thorax bruns. Abdomen jaune orangé en dessus et nankin en dessous. Pattes postérieures et intermédiaires armées de forts éperons. Coloris variant telle- ment, non-seulement entre mâle et femelle, mais même entre individus du même sexe, qu'on pourrait croire réellement à l'existence de plusieurs espèces distinctes, » En joignant à ces caractères la structure nouvellement con- nue de la trompe, et dont nous parlerons un peu plus loin, on établira comme il suit la diagnosc générique : Genre 0^)/î./c/eres (Boisduval). — Antennes assez longues, épaisses, cylindriques, simples dans les deux sexes ; palpes très-longs, ascendants, à troisième article comprimé, de lornie oblongue ; trompe assez courte, rigide, en forme de tarière, jjoiivant tarauder les enveloppes les plus résistantes, pro- cédant à la fois de la lance barbelée, du foret et de la râpe; corps robuste, velu. Pattes fortes, de longueur moyenne, gar- nies de poils serrés. Ailes épaisses, les supérieures aiguës au sommet, à bord interne ordinairement siiiué et échancré; les inférieures jaunes, avec des taches ou bordures noires, à cel- lule fermée par la disco-cellulairc, l'indépendante insérée un peu au-dessous et en dehors des deux suivantes; nervure sous-médiane des premières ailes très-coudée, soudée ta l'in- terne, qui est rudimentaire ; une poche glanduleuse, ovale- oblongue, sous cette dernière. « On a manifesté, dit M. Thozet dans son article du 4- mai 1875, une grande incrédulité relativement à ce fait d'histoire naturelle qu'un papillon peut percer la peau d'une orange ; mais au lieu de discuter sur ce point, que Pincrédule prenne une lumière et qu'il aille examiner ses arbres, vers neuf UxN LÉPIDOPTÈRE A TROMPE PERFORANTE. 413 lieures du soir. S'il reste là quelques instants, il apercevra son voleur aérien grimpant sur l'objet de ses convoitises. Qu'il place alors son flambeau derrière l'orange et l'insecte. Il le peut sans difficulté, et il peut examiner à son aise, car le glouton, avec sa trompe enfoncée aux deux tiers ou aux trois quarts dans le fruit, est trop occupé pour s'envoler. Quand ses yeux l'auront convaincu, qu'il saisisse la Phalène : l'opération est facile, caria coupable n'a pas le temps de reti- rer le long tube par lequel elle pompe le suc. Après lui avoir, séance tenante, infligé la peine capitale, qu'il presse sous ses doigts, ou mieux encore, qu'il ouvre avec un canif ou des ciseaux l'abdomen de l'insecte, il en extraira de trois à cinq gouttes de jus d'orange. » Chaque cultivateur qui se donnera la peine de suivre les Leçons de la nature, comme dit Huxley, se joindra à moi dans cette guerre d'extermination et se réjouira d'apprendre que, pour ma part, depuis le commencement de la saison, j'en lue environ une vingtaine chaque soir. Ces phalènes semblent préférer les oranges européennes-asiatiques, car jusqu'à pré- sent elles ont rarement attaqué les mandarines dans mon orangerie ; mais je suppose que, si elles n'avaient pas le choix, elles perforeraient ces dernières avec la même avidité. » Il y a trois ou quatre autres espèces de Phalènes, plus petites, qu'on trouve presque toujours avec l'Ophidère; mais elles ne viennent que pour boire le jus, après que le fruit a été percé ; n'étant pas assez fortes pour l'entamer, elles se bornent à aspirer le suc qui s'écoule là où les oranges ont été perforées. » Les naturalistes des colonies, et plus particulièrement les savants d'Europe, qui ne sont pas à même d'observer les habi- tudes de cette puissante Phalène, admettront difficilement qu'elle puisse percer une écorce aussi dure que celle de l'orange ; mais ce fait n'est pas plus surprenant que celui des petits moucherons qui sucent le sang des animaux à travers la peau. » Aussi suis-je bien certain que si des recherches sérieuses étaient faites à la lumière dans les jardins et vergers situés M4f SOCIÉTÉ d'acclimatation. dans les contrées tropicales ou sub-tropicales, et même dans le sud de l'Europe, en y joignant de nouvelles observations microscopiques sur la structure de la trompe de ces Phalènes, on arriverait, dis-je, à découvrir d'autres insectes nuisibles, analogues à celui dont je parle, et qu'on aurait le même inté- rêt à détruire. » En présence de ces affirmations, qui présentaient toutes les garanties d'une observation rigoureuse, M. Kûnckel d'Her- culais a été désireux d'acquérir la preuve de leur exactitude, et il a examiné attentivement la trompe de ces insectes. Quelle n'a pas été sa surprise de découvrir un phénomène d'adapta- tion singulier et bien inattendu. Nous ne pouvons que reproduire ici les termes mêmes du mémoire présenté en son nom par M. Blanchard à l'Acadé- mie des sciences, dans la séance du 30 août 4875 : « On sait que les Lépidoptères sont caractérisés, entre tous les insectes, par un trait d'organisation d'une fixité absolue : les pièces buccales sont modifiées de manière à former une trompe, ou plus explicitement, ainsi que l'a démontré L. de Savigny, les mâchoires démesurément allongées constituent un appareil de succion. Ces mâchoires, longues, grêles, flexi- bles, terminées par une pointe effilée d'une grande souplesse sont accolées, mais laissent entre elles un fin canal. Les papil- lons sont donc conformés pour pomper le nectar des fleurs ouvertes, pour humer divers aliments fluides. Par une étrange exception, les Lépidoptères du genre Ophidères (Boisduval) possèdent une trompe rigide, véritable tarière, d'une perfec- tion idéale, capable de transpercer la peau des fruits, tle tarau- der même les enveloppes les plus résistantes et les plus épais- ses: Cette trompe est un instrument parfait, qui serait un excellent modèle pour établir des outils nouveaux, que l'indus- trie emploierait au forage de trous dans des matières diverses. Procédant à la fois de la lance barbelée, du foret et de la râpe, elle peut inciser, tarauder, arracher, tout en permettant aux liquides de passer sans obstacle par le canal interne. Les deux mâchoires accolées se terminent par une pointe triangulaire UN LÉPIDOPTÈRE A TROMPE PERFORANTE. 415 acérée, garnie de deux barbehires; elles se renflent ensuite et présentent à la face inférieure trois portions de filet de vis, tandis que leurs côtés et leur face supérieure sont revêtils d'épkies, courtes, fortes, faisant saillie au centre d'une dépres- sion a bords durs et abruptes. Ces épines ont pour but de déchirer les cellules de' la pulpe des oranges, comme la râpe sert à ouvrir les cellules des betteraves pour en extraire le sucre. La région supérieure de la trompe est couverte en des- sous et sur les côtés de stries fines et serrées, disposées en demi-hélice cpii lui donnent les qualités d'une lime ; les stries sont interrompues de distance en distance par de petites épi- nes sans consistance, qui servent à percevoir les sensations tactiles. L'orifice du canal par lequel montent les liquides est situé cà la face inférieure, au-dessous du premier filet de la vis. Les figures ci-jointes achèveront, j'espère, de rendre suf- fisamment intelligible cette courte description. A J.kUNCLsEL TnOMPE DE l'Ophideres FULLONiCA.\(Gravurc communiquée par l'Académie des sciences.) A, vue de profil; B, vue en dessous ; C, vue en;*dcssus; t, canal interne; o, ouverture du canal. (( Non content d'examiner rOiJ/uf/eré-.s fullonica, L., j'ai pris soin d'étudier tous les représentants du genre Ophidères, et j'ai reconnu que les Ophidères materna, L.; Ophidères 416 SOCIÉTÉ d'acclimatation. salaminia, Cram. ; Ophideres imperator, Boisduval, ainsi que les autres espèces, ont une trompe puissante en forme de tarière. La structure des mâchoires fournit donc un caractère générique d'une grande valeur ; elle établit, en outre, une rela- tion plus étroite entre les Lépidoptères, les Hémiptères et certains Diptères, chez lesquels les mâchoires sont destinées à percer les tissus. » Les colons australiens redoutent les Ophideres fuUonica, à cause des dégâts qu'ils commettent dans les plantations d'o- rangers. Or, tous les Lépidoptères du genre Ophideres, ainsi que je viens de l'établir, étant pourvus d'une trompe perfo- rante, il est incontestable qu'ils ont des habitudes semblables et taraudent les oranges ou d'autres fruits. Très-répandus dans les régions tropicales, ils doivent être rangés à juste titre parmi les insectes nuisibles; malheureusement, leurs premiers états sont inconnus et aucun moyen de destruction pratique ne se présente à l'esprit; toutefois, leur grande taille, leurs cou- leurs voyantes, permettant de les reconnaître à première vue, on pourra les mettre à mort sans crainte d'avoir ù se repro- cher une erreur judiciaire. » Pendant que M. Thozet signalait les ravages de VOphideres fullonica, des constatations analogues étaient faites au Cap, par M. Trimen, sur certains papillons, destructeurs des pru- nes et des pêches (i). Au moment où M. Kiinckel étudiait l'appareil de succion des Ophideres et écrivait la note qu'il a soumise à l'Académie, les observations de M. Trimen attiraient l'attention du monde savant en Angleterre, et M. Mac Intire pu- bliait, dans le numéro de mai 1874 du Monthly microscopical journal, un article sur les insectes du Gap, en y joignant des dessins représentant leur trompe perforante. Elle offre une très-grande similitude de structure avec celle de VOphideres fuUonica, figurée par M. Kùnckel, et elle est assez forte pour percer la peau de la main qui cherche à s'emparer de l'insecte. (1) Armais and mag. ofnat. histonj, sept. 18C9. «Les teignes et les ;japi7/oHS font beaucoup de mal aux pèches et aux prunes, en perçant leur peau sur des points qui u'onl subi aucune rupture, n UN LÉPIDOPTÈRE A TROMPE PERFORANTE. Ml Un résumé de l'article de M. Mac Intire, ainsi que des obser- vations de M. Thozet, a été donné par M. Francis Darwin (fils du célèbre naturaliste, M. Charles Darwin), dans Thequarlerly journal of microscopical science, vol. XI, nouvelle série, sous le litre : On the structure of Ihe jjroboscis of Ophideres fuUo- nica, an oratige-sucking moth. De son côté, M. Charles Darwin écrivait, le 2^2 août 1875, à M. Thozet, pour le féliciter de sa découverte, laquelle vient, dit-il, à l'appui de ses propres observations sur les mœurs des Phalènes qui perforent les nectaires de certaines orchidées (l). Ainsi, les colons de l'Australie et des autres régions situées au delà du Tropique ont à redouter pour leurs vergers et à combattre, non-seulement les déprédations des petits mammi- fères et des oiseaux qui se nourrissent de fruits, les ravages des chenilles, des teignes, des acariis et les piqûres de nom- breux insectes, mais encordes dommages occasionnés par des Lépidoptères, considérés jusqu'à ce jour comme étant sans danger pour les récoltes, du moins lorsqu'ils sont sous la forme de papillons. La cause du mal étant connue, il ne s'écou- lera pas longtemps sans doute, avant que l'on ne découvre les diverses transformations que subissent ces insectes, et qu'on ne puisse les détruire plus facilement, à l'état d'œufs, de che- nilles ou de nymphes. L'existence de VOphideres fullonica ne paraît pas encore avoir été constatée par les naturalistes, dans les colonies fran- çaises. Mais l'éveil est donné, et l'observation attentive d'êtres dont on ne croyait pas avoir à se méfier peut provoquer la découverte d'une structure identique chez d'autres papillons. En résumé, l'Agriculture doit à M. Thozet d'avoir signalé, le premier, les ravages d'un insecte que l'on croyait parfaite- ment inoffensif, et l'Histoire naturelle lui doit d'avoir amené M. Kiinckel d'IIerculais à constater un fliit spécifique inattendu, pouvant servir à caractériser tout un genre de Lépidoptères. (1) Ch. Darwin, Fécondation des Orchidées par les insectes. LES SPARTES, LES JONCS, LES PALMIERS ET LES PITTES Par M. Mariano de la PAZ GRAELLS Conseiller d'agriculture et d'instruction publique et Membre de la Commission centrale des pèches au ministère de la marine d'Espagne. Les Spartes, les Joncs, les Palmiers et les Pitiés sont des plantes industrielles bien connues de tous, et cependant peu de personnes ont fixé leur attention sur leur grande impor- tance agricole et industrielle, laissant le soin de leur propaga- tion aux seuls efforts de la nature, si bienfaisante dans notre sol privilégié. De ces plantes, quelques-unes sont indigènes, mais caracté- risent aussi la Flore Atlantique des côtes du Maroc, et d'autres, étrangères, rappellent, dans l'histoire d'Espagne, deux époques notables : la domination arabe et nos conquêtes américaines. Les Spartes, les Joncs et les Palmistes sont les premières, le Palmier et l'Agave ou Pitte sont les secondes. LES SPARTES. Ils appartiennent à la nombreuse famille des graminées, qui comprend les plantes les plus utiles de la nature, car la plupart des animaux phytophages ou granivores en tirent leur nourriture. Pour que ceux qui sont étrangers à la science de Flore connaissent l'importance de ces plantes, il suffira de leur dire que les graminées sont les herbes que paissent les trou- peaux, celles qui produisent le Maïs, l'Alpiste, le Panic, le Millet et le Sorgho, dont les graines sont une nourriture agréable à nos oiseaux domestiques. Dans cette famille se trouve aussi la Canne à sucre qui donne l'eau-de-vie qui porte son nom, les Roseaux, les Bambous et toutes les céréales qui depuis l'apparition de l'homme sur la terre lui four- nissent le pain que le chrétien demande chaque jour au Sei- gneur dans le Pater noster. LES SPARTES, LES JONCS, LES PALMIERS ET LES PITTES. 419 Linné a comparé les graminées à la plèbe, par leur nombre et leur vulgarité, leur humble végétation et les services très- utiles qu'elles nous rendent, en opposition aux liliacées qui, par le luxe brillant de leurs fleurs, les parfums sensuels qu'elles exhalent et les principes vénéneux qu'elles renfer- ment, lui représentaient l'aristocratie corrompue. Cependant un si insigne naturaliste n'a pas oublié que parmi les grami- nées on compte l'ivraie {Lolium temulentum), qui infeste les semailles, et dont la graine malfaisante communique au pain qui la contient la propriété d'enivrer, vice qui malheureuse- ment corrompt les simples de la classe des prolétaires et les conduit à de lamentables désordres. Les Spartes donc, qui ne croissent pas dans la terre de Linné, quoiqu'il les ait baptisés, viennent par leurs impor- tantes applications prouver une fois de plus l'utilité des gra- minées, bien connue de toutes parts. On connaît deux sortes de Sparte, et chacune appartient à un genre distinct : le Lygeum de Linné et le Macrochloa de Kunth. LeLygeum Spartum,h., s'appelle vulgairement Esparto basto ou A Ibardin et appartient à la section des Lygeacées de Lange. Il croît spontanément dans l'Andalousie, l'Aragon, la Castille, la Catalogne, la Manche, Murcie, Valence et en Portugal, et, hors de la péninsule, à Naples, dans la Sicile, la Co'rse et dans toute l'Afrique boréale, sans être nulle part un objet de culture. Le Macrochloa tenacissima, Kunth {Stipa tenacissima L.), est un Sparte fm, que Ton ne cultive pas non plus, et qui croît spontanément dans des lieux arides et stériles, sablonneux, argileux, calcaires et gypseux d'Espagne et de Portugal ; il est abondant surtout dans la Manche, la Castille, Murcie et Valence où l'on ii\)])e\\e Atochales les vastes terrains couverts par cette graminée, qui se trouve aussi en Grèce et en Barbarie, où ses feuilles croissent plus que dans notre climat (elles y atteignent une vare et demie à deux) (1), mais elles ne sont pas d'une qualité aussi fine. (1) La vare équivaut environ à O^jSS. WO SOCIÉTÉ d'acclimatation LES JONCS. Les espèces de ce genre qui croissent en Espagne sont va- riées, maïs elles n'ont jamais été un objet de culture spéciale, malgré l'utilité de quelques-unes, entre lesquelles nous cite- rons particulièrement le : Juncus effiisus, L., qui, comme tous ses congénères, végète dans les lieux humides, principalement argileux, est connu sous le nom de Junco de esteras ou Jonquet des Valenciens, et le Juncus maritimus, Lnm., propre aux lieux marécageux maritimes de toute l'Europe et même au littoral du nord de l'Afrique; nous l'avons vu jusque sur les bords des lagunes saumàtres de l'intérieur de l'Espagne, non loin de Madrid. LES PALMIERS. Cette famille comprend aussi, dans les plantes industrielles dont nous parlons, deux genres ayant chacun une espèce, le Palmiste et le Palmier. Le premier : Chamœrops humilis, L., naît spontanément sur notre sol, et croît, comme en Afrique, sans culture, dans des terrains stériles, arides, sablonneux, et dans des rochers occupant des contrées étendues de la région inférieure et sous-montagneiise austro-orientale, de la Catalogne jusqu'au Portugal, montant à plus de ::^000' d'élévation au-dessus du niveau de la mer, à Grenade. Le second : Phœnix dactyUfera, L., vint probablement avec les pre- miers Africains qui envahirent la Péninsule, et depuis, durant la domination arabe, il a dii prendre domicile dans tout le littoral de la Méditerranée, tantôt cultivé dans les vergers, tantôt semi-spontané, à ce qu'il semble, en diverses localités incultes, mais que la présence de cet arbre indique ne pas l'avoir été quand il y fut planté. Le Palmier, comme nous l'avons dit précédemment, est un souvenir historique que les Arabes nous ont laissé de leur do- LES Sl'AliTES, LES JONCS, LES PALMIEUS ET LES l'ITTES. 421 mination; c'est la bannière africaine qui ilolte encore dans les murs de Gordoue et de Séville, de Valence et de Grenade, et de tant d'autres places fortes conquises par les chrétiens, dont les faits héroïques n'ont plus d'autres témoins vivants que ces arbres séculaires du désert. La région botanique du Phœnix est la Méditerranée où, dans quelques localités, comme dans l'Elche, il s'est multiplié jusqu'à former un bois; mais ordi- nairement ce Palmier se trouve isolément ou en massifs plus ou moins grands et nombreux, en Andalousie, Murcie, Valence et dans laGatalogne. Enfin, nous savons que l'utilité que l'homme peut tirer de cet arbre étant appréciée, il s'est multiplié par les soins des agriculteurs des susdites provinces, et nous con- naissons un illustre propriétaire qui a fait près de la ville de Murcie une plantation de plus de vingt mille Datilems, Pal- meros ou P aimas comme le vulgaire les appelle aussi. Enfin l'Agave ou Pitte : VAgaveamericana, L., est la dernière des plantes indus- trielles des avantages de laquelle nous allons parlei-, et celle qui, en opposition au Palmier, rappelle dans l'histoire nos conquêtes dans le nouveau monde; c'est un des nombreux ra- meaux d'olivier que les Espagnols apportèrent en Europe pour attester la découverte d'une nouvelle terre au milieu de l'immense accumulation des eaux. L'Agave est originaire de l'Amérique méridionale, mais s'est si bien acclimaté dans la région méridionale de notre Péninsule, qu'il est mainte- nant une plante complètement spontanée, aussi l'homme s'inquiète-t-il peu qu'il se multiplie, sinon dans le cas où l'on veut l'employer pour faire des haies vives, comme on le fait avec d'autres végétaux indigènes dont les défenses épi- neuses servent pour garder les propriétés. Malgré la naturalisation complète dans notre pays du Palmier et de l'Agave, et leur multiplication spontanée qui les pro- clame fils adoptifs de sa Flore, nous voyons une condition qui révèle encore leur dépendance primitive ou antique esclavage, dirions-nous s'il s'agissait d'animaux. Ges plantes ne sont pas encore beaucoup éloignées de la demeure de l'honmie, et en quelque lieu qu'elles se rencontrent en Espagne, il est facile 4^:2 SOCIETE D ACCLIMATATION. de s'assurer quand elles y sont venues, et comment elles y ont été établies. 11 est vrai que leurs graines ne sont pas de celles que l'air se charge de pousser et de transporter ainsi à grande distance, moyen qu'emploie la nature pour disséminer et disperser les végétaux par toute la terre. Ayant signalé, comme nous venons de le faire, les plantes qui, principalement, fournissent des matériaux à l'industrie des nattes, examinons maintenant quelle est la situation et l'im- portance de cette industrie dans le pays, et quel est l'emploi de chacun de ces végétaux. Il nous serait difficile de rechercher à qui l'on doit l'ori- gine de l'industrie dont nous parlons ; comme les plantes qui produisent les Spartes fins et les Joncs croissent spontané- ment dans notre sol, il est probable qu'elles y furent déjà mises à profit par la main des premiers hommes qui s'établirent dans la péninsule ibérique. Comme nous, les Maures tra- vaillent le Sparte et font des nattes. Ont-ils appris ici cette industrie durant leur domination, ou nous l'ont-ils enseignée? 11 n'est pas facile non plus de répondre à cette question, et ce put être l'un et l'autre ou bien ni l'un ni l'autre, parce que ces végétaux croissent aussi spontanément dans leur terre, il était naturel qu'ils en tirassent profit, comme nous avons pu le faire sans conseil étranger. Quoi qu'il en soit de tout cela, il en résultera toujours que l'industrie des nattes est très-ancienne chez les deux peuples qui ne se bornant pas à cette fabrication s'élevèrent successivement à la confection de beaucoup d'autres objets d'un usage dis- tinct, comme sont les cabas (soit pour porter à la main, soit pour bêtes de somme), les agrès, les cordes, les balais, les claies et jusqu'aux nasses et aux filets pour différents usages. Ces objets, quoique vendus ordinairement dans les mêmes boutiques, constituent des travaux différents ; ainsi dans les fabriques de nattes on ne fait pas de cordes, ni dans ces der- nières de tapis ronds peluches, de cabas, etc., qui se confec- LES SPARTES, LES JONCS, LES PALMIERS ET LES PITTES. 4-23 lionnent les uns dans de véritables fabriques, pendant que les autres sont le produit d'une industrie exercée dans le pauvre logis d'une partie de la population de la Manche, de Valence et de Murcie et même de l'Andalousie ; en voyageant dans lesdites provinces on voit ces industriels vaquant dans les rues, ou aux portes de leurs maisons, avec un paquet de Sparte sous le bras, tissant des petites cordes ou des nattes, tressant des câbles ou des tapis de Jonc, ou taisant des cabas pour divers usages, des sandales et autres objets de Sparte, de Palmier ou de Palmiste. Le tout est acheté et recueilli, en détail, par les marchands ambulants et revendu à ceux qui font le commerce desparterie en grand dans les capitales et grands centres dé population de toutle royaume, où viennent ensuite se fournir les particuliers. Cette industrie du Sparte doit être la primitive parce qu'elle est marquée des mêmes caractères qui distinguent celles des peuples primitifs de notre continent et cell<3s des peuples décou- verts de notre temps dans l'Océanie. Pour l'exercer, Tliomme ne se sert que de ses doigts, arrachant les feuilles de la plante qu'il emploie sur place dans les champs communs, et les tissant sans préparation préliminaire, ou tout au plus écrasant le Sparte avec un maillet pour le rendre plus flexible pour la con- fection des cordes et des tapis peluches. Une grande aiguille de fer que nous avons vue aussi faite grossièrement en bois, et une petite faucille pour couper, qu'ils appellent serreta, voilà tous les instruments employés, qui, s'ils étaient de cail- lou, comme il se pourrait, feraient voir aux géologues du jour l'homme actuel exercer l'industrie, comme ils nous la décrivent dans leur âge de pierre ou période préhistorique. La véritable industrie du cordier et du nattier est mainte- nant celle d'un artisan, et bien qu'elle s'exerce partiellement en divers points, on la trouve principalement concentrée à Crevillent, Aguilas et Alicante. Dans la première de ces villes, il y a aujourd'hui de nom- breuses fabriques de nattes qui y sont établies, et quelques- unes sur une grande échelle, occupant à leurs travaux presque toute la population, hommes et femmes, grands et petits. Les î'^i SOCIÉTÉ d'acclimatation. travaux sont variés, quelques-uns purement manuels et d'au- tres mécaniques. La labricalion de la natte de tresse qui, en ce genre, est la plus anciennement connue, est essentiellement manuelle et laite par les femmes ; elles sont si adroites à tresser le sparte que, dans un jour, celle qui en fait le moins fait cinquante vares de tresses, et beaucoup en font jusqu'à soixante-cinq et même cent, gagnant ainsi une journée de neuf à dix-huit cuartos, suivant le nombre de vares de tresses qu'elles ont fait. Coudre les tresses pour former les rouleaux de nattes est l'ouvrage des hommes ; le nattier coud dans une journée les douze bandes qu'il faut pour la largeur de la pièce, qui lui est payée huit réaux, de manière que la main-d'œuvre de chaque rouleau de natte coûte au fabricant vingt réaux et demi. Quant au prix du sparte il est variable, suivant la rareté ou l'abon- dance delà récolte, ou la sortie de cet article pour l'étranger. La valeur d'un rouleau de natte de tresse, de cinquante vares de long, est donc approximativement de cent à cent quatre- vingt réaux, suivant qu'elle est blanche ou de couleur. Il y a quinze ans environ, la natte de sparte que l'on fabriquait alors était de tresse et faite telle que nous l'ont léguée ses inventeurs, sans autre variation ni amélioration que celle se rapportant à la combinaison des couleurs rouge, bleue, verte ou noire formant des bandes, des losanges, des ondula- tions ou des fleurons isolés et placés de distance en distance. Vers 1850, il vint à Grévillent un enfant du peuple qui avait été pendant quelques années à Marseille, servant dans une fabrique de nattes établie dans cette ville. Ce nattier, qui s'ap- pelait Manuel Marlinez, apporta une nouveauté : les nattes de petites cordes, véritable progrès dans cette branche qui, comme il est à présumer, ne nous appartient pas, quoique nos naUiers l'aient perfectionnée. Martinez, qui voulait profiter de cette nouveauté avanta- geuse, établit seul avec ses frères, dans un souterrain, les métiers pour tisser la natte de petites cordes, sans que personne s'en aperçût jusqu'à ce qu'il mît en vente ses premières pièces, qui appelèrent exlraordinairement l'atten- LES .Sl'AUTES, LES JU.NCS, LES l'AL.M I KKS Kl' EHS l'ITTKS. 'ido lion de tous les fabiicaiiLs de Crévillcnl et lurent vendues à de très-bons prix à Madrid. Les nattes de petites cordes étaient alors blanches et avaient des couleurs imprimées, s'effaçant en conséquence par le frottement et laissant le plancher très- laid au bout de quelque temps; mais la nouveauté étant connue, on eut promptement l'idée de teindre la cordelette de sparte de même qu'on teint cette matière en blanc pour la natte de tresse, arrivant ainsi à donner une gi-ande perfec- tion à cette fabrication qui imite les tapis, changeant complète- ment l'apparence des nattes des habitations, les rendant plus décentes et plus durables et d'un meilleur usage, parce que le sparte que l'on emploie est mouillé. L'innovateur de la fabrication des nattes à Crévillent mourut victime de sa réserve ; car, dans les souterrains où il avait établi ses métiers, il coniracta une maladie grave qui le conduisit au tombeau. Protîtant du progrès, ses frères firent ensuite des gains étonnants, jusqu'à ce que, cette nouveauté étant établie dans les autres fabriques, toutes ces dernières travaillèrent la natte de petite corde, qui est tellement généralisée en Espao-ne, qu'elle remplace les tapis de moquette dans les habitations de la classe moyenne et même dans celles de la classe aisée qui en fait usage pour les cabinets intérieurs et les couloirs où il y a beaucoup de passages. Pour la natte de tresse, à Crévillent, il n'entre que la matière première, recueillie telle que la nature la présente ; celle de corde vient en grande partie des lieux situés sur la côte ; c'est à Santa Pola et Torrevieja surtout qu'on la travaille le plus. Outre ces deux sortes de nattes de sparte destinées à garantir les habitations en hiver, on en tisse une autre d'été qui, par sa délicatesse, mérite de figurer en première ligne. La chaîne est de fil de chanvre et la trame de spartes fins, choisis les plus égaux possible et teints de diverses couleurs pour faire des dessins grecs, mosaïques, des fleurons, et jusqu'à des lettres et des écussons d'armoiries, aussi complètement finis qu'ils pourraient l'être dans une toile quelconque, car c'est ainsi qu'est considérée cette natte fabriquée exclusivement à Crévillent. :r SÉRIE, T. II[. — .luillri |87(;, .,j^ 426 SOCIÉTÉ d' ACCLIMATATION. La natte de jonc, que l'on tait aussi dans la dite commune, par un mécanisme analogue à celui employé pour la natte de sparte décrite en dernier lieu, et qui est connue sous le nom de natte de paille ou d'été, est d'une fabrication plus géné- rale, parce qu'on la tisse à Madrid, Saragosse, Valence, Séville et dans presque toutes les provinces méridionales dans les- quelles on en lait usage comme de la natte de sparte pour l'été; elle est faite de chanvre pour la chaîne et de jonc pour la trame, teinte de diverses couleurs pour tracer aussi des dessins élégants qui décorent le sol des maisons d'une ma- nière riche et agréable. Dans les contrées méridionales, et dont l'atmosphère, comme à Madrid, est toujours sèche, ces nattes ont l'avantage, en les mouillant légèrement tous les matins avec une éponge, de maintenir dans les salles, par l'évaporation successive de l'eau employée, le degré d'humi- dité nécessaire pour atténuer l'irritation de l'air sec et chaud qui est si accablant pour l'organisme de l'homme, le rend indolent et paresseux et l'oblige à abandonner son travail. La natte de jonc est aussi très-ancienne en Espagne, mais sa perfection, qui n'est pas d'aujourd'hui, indique une origine plus moderne que celle du sparte. Toutes deux peuvent avoir des applications plus nombreuses que celles qu'on leur donne, et dont quelques-unes viennent d'être indiquées. Qui n'a vu les tentes et les baraques de nattes ? et qui ne comprendra l'utilité de ces tentes de campagne pour former des campe- ments d'été dans les pays méridionaux et chauds? Dans la fabrication des nattes de cordes on mêle maintenant l'agave ou pitte et le palmier, et cela nous conduit à parler de l'utilité de ces deux végétaux. On utilise la feuille du palmier et du palmiste en la divisant en bandes plus ou moins larges, pour les entrelacer seules et former de petites nattes ou tresses que l'on destine à la con- fection de cabas de diverses sortes et grandeurs, pour mettre différentes marchandises d'exportation, ou bien retordues et réunies pour tliire de petites cordes très-résistantes que l'on entremêle avec celles de sparte dans les nattes modernes. C'est principalement la feuille du palmiste qui s'emploie ainsi à LES SPARTES, LES JOxNCS, LES l'ALMIEKS ET LES l'ITTES. 427 Silhi et à Gâta, chacune de ces communes employant plus de deux mille arrobes qui leur produisent dix mille piasires par an ; le palmier est réservé pour la tresse fine des chapeaux de campagne. Le pahnistc a encore une autre application très-i^énérale, qui est celle des balais dits de palmier, tant employés en Espa- gne ; on en fait également des brosses très-fines pour blan- chir les murs. Pour d'autres usages économiques, cette matière remplace très-bien le crin, qui est beaucoup plus cher. Il ré- sulte aussi une grande économie de la fabrication de ce ain végétal, qui est d'un usage déjà grandement généralisé de toutes parts pour remplir les matelas, oreillers et autres cous- sins destinés à la conmiodité de l'homme. Cette nouvelle fa- bi'ication qui a passé d'Oran à nos provinces d'Andalousie et de Valence donne une telle importance à la récolte des feuilles de l'humble palmiste qu'il est à espérer que, dans bien peu de temps, l'agriculture s'emparera d'une semblable essence végétale, pour utiliser par cette culture des superficies étendues de terrains dans la zone méditerranéenne de Valence, terrains abandonnés par leur aridité africaine. Des plus grandes feuilles de l'agave on tire les plus grandes fibres de ce nom, dont la ténacité, la blancheur et le lustre soyeux font qu'on les estime beaucoup pour la fabrication des coi'des et même des tissus. L'usage qu'en faisaient déjà les Indiens lors de la découverte de l'Amérique, donna aux Espa- gnols l'idée d'importer l'agave dans notre pays pour l'accli- mater, chose qui, comme nous l'avons dit, réussit complè- tement. E^our tirer profit de la dite plante, on coupe les feuilles près de la racine, opération qu'à Valence et dans l'Andalousie on fait pendant les mois de juillet et d'août, en choisissant les intermédiaires entre les extérieures et le caair, parce que les premières sont trop dures et les secondes trop tendres. Avec un maillet ou une pierre on les frappe en les réduisant en pa- quets composés de douze feuilles liées par une de leurs extré- mités. Sur une planche résistante et en plan incliné, l'ouvrier place la poignée de fibres en la fixant par l'extrémité qui est f A^S SOCIÉTÉ d'acclimatation. liée à une pointe de fer qui se trouve clouée dans la partie la plus élevée de la planche. Ceci fait, il commence à passer sur les feuilles écrasées une barre de fer ayant des angles, en les pressant avec force pour séparer la partie remplie de suc, et laisser isolées les fibres dans toute leur longueur. Cette opéra- tion se répète jusqu'à ce que soit complète la netteté des fila- ments qui sont ensuite lavés dans une eau courante, comme on fait avec les échevaux de fil; ils laissent couler un suc écumeux analogue au savon et qui est très-causlique, produisant des ébullilions incommodes sur les mains si l'on n'a la précaution de ne toucher l'agave que lorsqu'il laisse l'eau claire et que le fil est complètement épuré ; on le fait alors sécher au soleil où il achève de blanchir. L'agave ainsi préparée se teint de diverses couleurs qu'elle reçoit très-bien si on lui donne les mordants nécessaires et, comme il a été dit, non-seulement on peut tisser des nattes très- résistantes et fines, mais encore d'autres objets d'un grand usage entre lesquels la corderie figure en première ligne, dans l'Andalousie et à Valence, où on l'emploie pour des rênes et des traits de voitures. Nous avons déjà dit qu'à Aguilas et à Alicante se trouve con- centrée, comme à Crévillent, un autre fabrication de sparte qui n'a rien à voir avec celle des nattes. C'est celle de la cor- derie destinée à remplacer, avec économie et avantage en divers cas, le chanvre. L'usage des agrès de sparte, surtout dans la marine de ca- botage et de pêche, s'étend chaque jour à mesure qu'on les perfectionne, et ils ont déjà mérité d'être récompensés dans les expositions étrangères où ils ont été présentés par notre ministre de la marine. A la fin du siècle dernier, cette fabrication à Alicante seule- ment produisait 67 200 piastres par an dans les conditions suivantes : 1° Libanes à 5, de 3 à 4 pouces de circonférence, "25 brasses de long et 3i à 40 livres de poids ; il se vendait, 1000 douzaines à quatre pias- res 10,000 LES SPARTES, LES JONCS, LES PALMIERS ET LES PITTES , 4:^9 Report .,o 16,000 2" Libanes à i, de 2 à 4 pouces et 25 brasses, 4000 douzair.es à 2 piastres > > 8/00 3° Libanes à 3, de 27 brasses, 2000 douzaines à 1 piastre f î demie 3,000 A" Câbles pour ancres de navire de 10 à 12 pouces d« 80 à 90 brasses-, 60 à 18 piastres chacune , . , <. . . . . 1 ,080 5° Câbles de 8 à 10 pouces et de 70 à 80 brasses, ?00à 12 pias- tres ...,.o.o.. 3,600 6" Câbles de 6 à 8 pouces et de 50 à 60 brassej, 150 à 8 pais- Ires ■ ^o.oooc 1 ,200 7° Palomeras de 7 à 8 pouces et de 70 à 80 bras:eSi 200 à [i piastres • 1 ,800 8" Palomeras de 6 à 7 pouces et de 50 à 00 brasses, 500 à 3 piastres 1 ,500 9" Batafiones de 1 pouce et demi et de 20 brasses, 100 dou- zaines • 60 10° Filets ou petites cordes, de différentes qualités depuis une piastre et demie jusqu'à neuf, 500 douzaines 30,000 . 66,240 Ces sommes sont actuellement augmentées d'une manière extraordinaire parce que l'usage de la corderie de sparte s'é- tend chaque jour davantage et sa valeur s'accroît à mesure que la consommation est plus grande. Outre c(^. service très-important combien d'autres ne rend pas en Espagne la corderie dont il s'agit ? Les cordages em- ployés dans les norias et dans les puits pour l'extraction des eaux, et à l'action macérante desquelles ils résistent si long- temps ; les cordes pour élever des poids dans les constructions et opérer des tirages de grande résistance partout où il est nécessaire ; les cordes ordinaires employées par les laiDoureurs et les lïiuletiers ; les petites cordes pour la maçonnerie; celles employées dans les bergeries, et enfin jusqu'à la fabrication d'espadrilles de sparte, sont faites des tissus ou cordes les plus minces de ce genre qui rivalise avec ces objets en chanvre dont le prix est toujours plus élevé et dont le service n'est pas toujours meilleur. Quoique Aguilas et Alicante aient la principale renommée dans l'industrie du sparte dont nous parlons à présent, il y a beaucoup d'autres communes, surtout de la côte, telles que 430 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Bctera, Naîiuero, Villavieja ci Santa Pola, où cette industrie s'exerce, et nous pourrions en citer quelques-unes, comme Millares, où ses cent cinquante habitants sont tous fabri- cants de sandales (ou espadrilles) dont ils font journellement une centaine de paires qu'ils vendent habituellement six cuartos la paire. Dans d'autres endroits on s'adonne à la fabrication de vases de sparte, dans d'autres au tissu de filets, et dans tous on emploie la matière cuite, frappée et tordue à la main ou au tour, formant corde plus ou moins grosse, suivant qu'il est nécessaire. Il y a des communes comme celle d'Avaran où l'occupa- tion est de préparer le sparte écrasé qui sert pour la fabrica- tion dont nous allons parler et cette opération se prépare en faisant d'abord rouir le sparte, ce qu'on appelle le foire cuire, mais ce n'est ni plus ni moins qu'une macération dans des mares et dans des lagunes, comme on le fait pour le lin et le chanvre, puis quand il s'est amolli suffisamment on l'écrase ; autrefois on le faisait avec un maillet en le frappant sur une pierre, d'où lui vient le nom de sparte écrasé, mais il y a bien des années que cette opération se fait avec des machines, abré- geant ainsi le temps et rendant plus égal l'ouvrage qui con- siste à le peigner comme le chanvre et le réduire en filaments flexibles et faciles à filer pour l'objet auquel on les destine. Il est très-probable que voyant le sparte ainsi préparé, quel- que voyageur étranger a eu l'idée de tirer profit du sparte pour d'autres usages différents de ceux pour lesquels nous l'em- ployons. En premier lieu on essaya en Angleterre à faire du papier avec cette substance végétale, ensuite des tissus, et maintenant on le mêle déjà, comme le coton, dans une partie des tissus, et même dans les veloutés. Beaucoup de personnes ignorent certainement que leurs habits sont de la même ma- tière que ceux qu'ont portés quelques anachorètes, mais ils sont travaillés conformément aux progrès de l'industrie britan- nique, qui consomme déjà une quantité considérable de sparte, dont l'exportation continuelle a renchéri cette matière au point d'avoir élevé le prix de nos manufactures de sparte, en prépa- rant peut-être leur ruine, si l'administration chargée de l'en- LES SPAEITES, LES JONCS, LES PALMIERS RT LES PITIES. //.3I conragemonL de ragrieultiire nationale ne prend des mesures salutaires pour empêcher la dévastation des plantalions de sparte, dépouillées inconsidérément par l'avarice du posses- seur de la « poule aux. œufs d'oi- ». Anciennement on ne donnait presque aucune valeur au sparte, le considérant comme préjudiciable à ragriculture. Les propriétaires des champs où il croissait, l'extirpaient comme le chiendent etlesouchet, le brûlant ou arrachant la racine. Peu à peu, avec le plus grand développement de l'in- dustrie qui l'utilise, il (ut plus apprécié, et aujourd'hui c'est un article de valeur d'autant plus grand qu'il se propage sans culture dans des terrains presque inuliles pour une autre pro- duction, et ses applications à l'étranger nous l'arrachent des mains; car, quoique le sparte soit commun en Barbnrie, il est d'une qualité bien inférieure à celui d'Espagne, parce qu'il a moins de ténacité, est moins fibreux et plus iragile. Nous avons des renseignements de maisons de commerce anglaises, qui, comme celle de MM. G. Gabarron etEcheverria à Newcastle, s'occupent activement de l'acquisition de cet article, qu'ils embarquent à Alicante, Carthagène et autres ports de la Méditerranée, pour arriver aux hd)riques d'An- gleterre, et il y a très-peu de temps, nous avons eu occasion de parler à un représentant espagnol de ladite maison, qui était venu parcourir nos provinces où croît le sparte pour faire des achats considérables de l'humble graminée espagnole. Nous devons à ce représentant les documents suivants, que nous copions tels qu'il nous les a transmis. Il y a environ quinze ans que l'on a commencé à importer le sparte en Angleterre, provenant d'Espagne et d'Afi'ique; le premier est le plus fin, et celui qui a le moins de perte, parce qu'il contient 2 pour 100 de soie végétale, ce qui lui donne beaucoup plus de valeur dans les fabriques des Iles- Britanniques, le second est plus grossier et se paye moins, car tandis que les prix de ce dernier oscillent entre 2 liv. st. et 8, le premier va de 10 liv. st. à 3,10, et aujourd'hui (mai 1872) il est à 8 livres. L'extraction annuelle se calcule par environ 150 000 tonnes 'iM SOCIÉTÉ d'acclimatation. aniilaises ou approximativement 1^ oOO 000 arrobes. Le prin- cipal port en Angleterre pour ce produit est Newcastle-on- Tyne, dont les docks ont constamment plus de 20 000 tonnes. Les autres ports anglais pour l'introduction du sparte sont Cardiff, Liverpool, Glascow, Edimbourg, Aberdeen et Londres, et les maisons de commerce principales espagnoles, G. Ga- barrou et Echevarria, à Newcastle; Murrieta et C% Lizardi, Mancha, à Londres, et une infinité d'autres maisons dans les autres ports, quoique de moindre importance, et en général anglaises. Les ports d'embarquement en Espagne : sont Alicante, Al- meria, Gartbagène, Malaga, Garrucba, Molril et Aguilas. En Afrique : Mogador, Oran, Aiciro, Tunis et Alexandrie. Des mille fabriques de papier qu'il y a dans le Royaume- Uni, la plus grande partie emploie le sparte comme matière première; les autres emploient des chiffons, de vieux papiers, du bois, de la paille, de l'agave, des feuilles de palmier et autres matières. En outre, dans les papiers peints on a l'habi- tude d'employer le sparte pour faire les velours et autres tissus veloutés semblables. Il paraît que l'on exporte aussi du sparte des côtes d'Italie, mais il est inférieur à celui d'Espagne qui est celui qui donne le moins de perte. Tels sont les renseignements que nous avons cru opportun de donner sur les questions que la Société d'Acclimatation a bien voulu nous faire relativement au sparte d'Espagne, par sa lettre du 20 décembre dernier, souhaitant que ses désirs soient satisfaits, comme nous le sommes nous-même de faire connaître l'utilité des quatre plantes spontanées et industrielles qui dans la péninsule Ibérique procurent les moyens de vivre à la classe nécessiteuse en alimentant une industrie impor- tante tant nationale qu'étrangère et un commerce qui produit des sommes considérables au pays. Il EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 JUIN 1870. Présidence de M. Drouyn de Lhuys, présidnnt. — Le procès-verbal de la séance précédenie es! lu iM adopté. — A l'occasion du procés-verbal, M. Maurice Girard revient sur la discussion qui s'est élevée, dans la dernière séance, en- tre MM. Daresle et Geoffroy Saint-tlilaire, relativement aux conséquences des secousses imprimées aux œufs pendant leur transport; il fait remarquer que, dans les expériences entre- prises par M. DaresLe, les secousses imprimées à l'aide d'une machine ayant toutes eu lieu dans le même sens, se sont ajou- tées les unes aux autres et ont pu ainsi amener un trouble pro- fond dans le développement de l'embryon. Il n'en est plus de même quand il s'agit de secousses résultant du transport; ces secousses se produisent dans des sens différents, de telle sorte que les perturbations qui pourraient en résulter s'annulent mutuellement. — A propos de l'envoi f;iit, de Toulon, par M. le docteur Turrel, d'une intlorescence de Bamlmsa flexuom, M. Rivière signale cette particularité remarquable que les Bamljous qui, en général, fleurissent assez rarement, même dans leur sta- tion naturelle, semblent présenter, dans chaque espèce, une certaine simultanéité de floraison. C'est ainsi que dernière- ment tous les pieds de Bambusa falcata, cultivés tant en Al- gérie que sur plusieurs points de la France, se sont mis à lleurir en même temps. Pareil fait semble devoir se produire pour les Bambusa jlexuosa et Simonii, dont on signale de divers côtés des cas de floraison. M. Rivière signale, en même temps, les différences constatées depuis peu dans la fleur (par- ticulièrement en ce qui concerne le nombre et la disposition des étamines) de plusieurs espèces classées jusqu'ici parmi les Bambous, et qui devront sans doute être reportées dans d'autres genres. Tel est, par exemple, le c;is du Bamhisa i-|4 SOCIÉTÉ d'acclimatation. flexuosa, qui est. déjà plus généralemenl désigné aujourd'hui sous le nom d'Ariindinaria japonica. — M. Raveret-Waltel informe la Société de la réussite d'un nouvel envoi d'œufs de Saumon expédiés dernièrement de Londres on Australie par MM. Youl et Franck Buckland. Cette récente et heureuse tentative est surtout intéressante en ce qu'elle a permis de constater l'utilité de l'usage du poussier de charbon pour l'emballage des œufs de poisson, procédé déjà employé, du reste, avec avantage par notre confrère M. Carbonnier, pour des envois à moindre distance. M. Ra- veret-Waltel insiste sur les services rendus à la pisciculture et à l'acclimatation par M. Buckland, qui a puissamment contri- bué à doter l'Angleterre de plusieurs espèces de poissons uti- les, et auprès duquel les pisciculteurs de tous les pays trouvent constamment le concours le plus bienveillant et le plus éclairé. — M. le Président proclame les noms des membres nouvel- lement admis par le Conseil, savoir ; MM. Présentateurs. ... , , „T^ Z Drouvn de Lhuys. AUBRY (Thomas), propriétaire place de 1 Km- ^ ^ Saint-Hilaire. pereur, ù Gourbevo.e (Se.ne). ( Saint-Yves Ménard, , ^ , o • (' Jules Grisard. Carpentier (Jules), 63, Grande-Rue, a Saint-^ j^j^^ Leciair. Maurice, près Charenton (Seine). |^ ^ Rivière. , / J. M. Cornely. Cossé-Brissac (le comte Antome de), rue del ^^^^ ^^ ^i^^ l'Université, 88, à Paris. | ^ ^^^^^^^ Saint-Hilaire. „ . / Droayn de Lluiys. Croad (Albert), Manor house, Dunnnglon, a. Geoffroy Saint-Hilaire. Worthing (Angleterre). ( ^ pj^^,^^ p^^^^j Dargent (Auguste), conseiller référendaire àf Drouyn de Lhuys. la Cour des comptes, 149, rue St.-Domini-j A. Geoffroy Saint-Hilaire. que, à Paris. ( Edgar Roger. / Drouvn de Lhuys. DÉRO (le docteur), président du Cercle pratique ^ ^^ Saint-Hilaire. d'horticulture, au Havre (Seiae-Inteneure).j j^^Yej.et_^VaUil. , ^ „ a ( Drouyn de Lhuys. EsTERNO (vicomte F. d'), rue de Grenelle-St.-\ ^^^^^ d'Esterno. Germain, 122, à Paris. \ ^ Geoffrov Saint-Hilaire. pRonÈs-vERB.vnx. 135 , -- , , / Gabriel Dohaynin, GiRODON (Fernand), château de Mably, par^ D,.ouyn de Lhuys, Roanne (Loire). ( ^ GeoUVoy Saint-Hilairu / Droiiyn de Lhuys, Hamel (Casimir), négociant, 8, rue de ha-^ ^^j^^ Grisard. peaume, au Havre (Seine-lnférieure). ( RaveretAVattel / Drouyn de Lhuys. HOTTINGER (François), 38, nie de Provence, \ ^^^^^^ d'Esterno. '^ Paf's. ( A. Geoffroy Saint-Hilaipe. / Drouyn de Lhuys. HuGONET (Antoine), avoué, aux Aiidelys (Eure).] Jules Grisard, ' Zeiller. ./ Drouyn de Lhuys. Layens (Georges de), "23, rue de Sevrés, a ^ ^^^^jj.^.^^ Sainl-Hilaire, P*^^'^- ( Maurice Girard. . [ Drouyn de Lhuys, Marne (le vicomte de), boulevard St.-Germain,\ j^i^j-^jg séguier. 225, a Paris. ^ Marquis de Selye, Nazare-Aga (le général), envoyé extraordi-j Drouyn de Lhuys. naire et ministre plénipotentiaire de Perse, | Comte d'Éprémesnd. 65, avenue Joséphine, à Paris. \ A. Geoffroy Saint-IIilaire, Perrier (Edmond), professeur de zoologie aui Drouyn de Lhuys. Muséum d'histoire naturelle, 90, rue d'Assas,^ A. Geoffroy Saint-Hilaire. à Paris. ^ Maurice Girard. / Drouyn de Lhuvs. PORÉE (Félix-Henri), propriétaire, 10, avenue ^ Geoffroy Sainl-Hilaire. de Lamolhe-Piquet,'à Paris. f ^jo-ar lloo-er. , -, ( Drouyn de Lhuys. Say (Henry), propriétaire, Ifi, boulevard Ma-^ ^ ^^^^^,^^ Saint-Hilaire. lesherbes, à Pans. ( Raveret-Wattel. , ,, , ( Drouyn de Lhuys. Ujfalyy (Charles de), 19, rue .lu Cherche- ^ Geoffroy Saint-Hilaire, Midi, à Paris. ( ^^^.^ ^^ SémaHé. . , . ( Carbonnier. Vialar (baron Jules-Alfred de), propriétaire^ p,,^^^,^ jg y^^ys^ à Haouch-Barra(iui, par Kouba O^^^éne).^ j^^,^,^ ^^i.jg.^i.jj — M. le Président annonce rouvertuiv du scrutin pour réleclion du bureau et d'une partie des membres du Conseil, et désigne, pour faire le dépouillement des votes, une Com- mission composée de M\I. Dufort,' docteur Henri Labarraque, docteur Edouard Labarraque, H. Ravisy et René de Sémallé. — M. l'abbé F. Tenougi, vice-président de la Société de /!■:]{) SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. Statistique, président du Comité local d'organisation du Con- grès des orientalistes, sollicite; au nom de ce Comité, le con- cours de la Société d'Acclimatation pour la deuxième session provinciale du Congrès, qui doit avoir lieu è. Marseille du 4 au 10 octobre 1876. — MM. le docteur Boscary et F. Girodon écrivent pour re- mercier de leur récente admission dans la Société. — M. Alphonse Bernard adresse des remerciements au su- jet de la récompense qui lui a été décernée par la Société. — M. Durieu de Maisonneuve, désigné par le Conseil pour ri^mplir les fonctions de délégué de la Société d'Acclimatation auprès du Congrès international agricole de Bordeaux, écrit pour assurer la Société de son concours le plus empressé en cette circonstance, et il veut bien promettre l'envoi d'un rap- port détaillé sur les opérations du Congrès en tout ce qu'elles "pourront offrir d'intéressant pour nos propres travaux. — MM. Coignard, comte de Chabot, comte de l'Espéron- nière, baron de Meritens, vicomte de Perrien et Zeiller de- mandent à prendre part aux cheptels de la Société. — MM. Fiévet-Périnet, Garnot, Bouchez, J. de la Perrau- dière, Ribeaud, Riban et marquis de Villeneuve adressent des comptes rendus de la situation de leurs cheptels. — Des demandes de graines sont adressées par MM. 0. Des- murs et Berlandier. — MM. Jules Lecreux, Brette et comte J. Taverna accusent réception et remercient des envois de plantes et d'animaux qui leur ont été faits. — M. Ponsard fait hommage à la Société, au nom de l'auteur, M. Lescuyer, d'un exemplaire de l'ouvrage ayant pour titre: Oiseaux de passage et tendues. — Renvoi à la Commission des récompenses. — M. E. Garnot écrit de Bellevue, près Avranches (Manche) : « La question de savoir si le Canard du Labrador est mono- game ou polygame me paraît complètement résolue. Le seul mâle que je possède a été laissé avec quatre femelles. Toutes se trouvent fécondées, et ont amené à bien les œufs qu'elles ont couvés elles-mêmes. Ce résultat vient à l'appui de ce que no- PROCÈS-VERBAUX. 'l'>7 tie honorable secrétaire en a dit à Tune des dernières séances de la Société, ainsi que des remarques faites par M. de Sé- mallé. 11 est donc inutile de séparer les couples et Ton peut traiter ce Canard exactement comme le Canard ordinaire sur lequel il a un avantage incontestable, celui de la fécondité. La moyenne de la ponte était, au 10 mai dernier, de trente-deux œufs par Cane. La seconde, qui va commencer dans un mois, sera aussi abondante, et il n'existe pas à ma connaissance de Canards indigènes produisant autant. » M. Graëlls écrit de Madrid pour signaler les tentatives de culture de Téosinte et (ïEucalupiiis qui vont être faites sur une grande échelle en Espagne, par les soins du Conseil supé- rieur de Tagriculture. (( VEucalyptus, dit notre honorable confrère, est déjà complètement acclimaté sur divers points de l'Espagne, no- tamment sur tout le littoral de la Méditerranée et de la mer Canlabrique, où il prospère admirablement. Dès 1805, j'ai vu dans les promenades publiques de Lisbonne de magnifiques Eucalyptus globulus, de même qu'à Santiago de Galicia, à Yivero et dans les Asturies. Dans toutes ces localités, les Eu- calyptus donnent déjà des fruits. » A Madrid, malgré le climat relativement plus froid, ils végètent passablement ; mais si la gelée dure quelque jours, les jeunes sujets meurent et les arbres plus torts perdent leurs pousses de l'année. Toutefois, dans ma propriété de l'Escurial, à quatre mille pieds au-dessus du niveau de la mer, j'ai un Eucalyptus globulus de 10 mètres de hauteur, qui se porte à merveille et qui n'a presque pas souffert des gelées exceptionnelles de cet hiver, lesquelles ont fait périr beaucoup d'arbres fruitiers. Il a commencé l'année dernière à donner de la graine. « — M. Partiot, consul de France à Milan, nous écrit: a J'ai vu dans un des derniers Bulletins de la Société que des cul- tivateurs d'Eucalyptus en Afrique se plaignent de la contexture en spirale des fdjres de cet arbre qui le rendraient impropre à la plupart des travaux de charpenterie. En Espagne, où l'on a planté par myriades V Eucalyptus, avec le plus grand succès. -438 SOCIÉTÉ d'acclimatation. surtout au point de vue sanitaire, j'ai entendu faire le même reproche à VEncali/ptus, mais on prétendait que ce défaut n'était pas général, et se trouvait seulement chez les plants mis en pots dans leur jeune Age, ou provenant de sujets éle- vés d'abord en pots ; dans ce cas, prétendait-on, la racine se tord dans le vase, dont elle a bien vite atteint le fond, et com- muniquerait à la contexture aérienne de l'arbre la torsion dont on se plaint. Je ne puis que répéter cette assertion, sans rien garantir, mais il serait dommage de voir un arbre aussi utile que l'Eucalyptus perdre de la faveur à laquelle il a droit, par suite d'un vice purement accidentel. J'ai vu en Andalou- sie et, plus haut, dans le bassin de la Segura, des stations où l'on était obligé de changer tous les huit jours les employés, et où quelques-uns de ceux-ci avaient péri par suite des fièvres pernicieuses, être complètement assainies au bout de deux à trois ans par ces plantations d'Eucalyptus. » — A propos de cette lettre, M. Rivière donne quelques dé- tails sur le mode de végétation des jeunes Eucalyptus qui n'ont, dit-il, aucunement à souffrir de la culture en pot, si, au moment de la mise en pleine terre, on a la précaution de retrancher toutes les racines ayant pris dans le vase une direc- tion en spirale ; autrement ces racines continueraient à croître dans la même direction et ne donneraient pas suffisamment d'assiette à l'arbre sans que, toutefois, la forme et la direction de la tige puissent s'en ressentir. Quant à la croissance légè- rement en spirale de cette tige, elle est très-réelle chez pres- que tous les jeunes sujets, quel qu'ait été, au début, le mode de culture ; mais elle disparaît avec l'âge, et les arbres de six à huit ans n'en conservent plus trace. M. Rivière profite de cette occasion pour entretenir l'as- semblée de la rapide propagation en France du Xanthoceras sorbifûlia^ charmant arbrisseau très-ornemental avec ses nom- breuses fleurs printanières blanches et rouges. Celte plante se multiplie difficilement par les rameaux ; mais on est parvenu à la multiplier par le tronçonnement des racines, chaque tronçon donnant un individu et, fait très-curieux au point de vue physiologique, sur ces fragments de racine^ les bourgeons PKUCÈS-VERUAUX. 489 se développent aiitoui- du canal médullaire, au lieu de se for- mer entre l'aubier et l'écorce, comme cela a lieu chez la plu- part des autres végétaux. — Le Frère Gildas rend compte de nouveaux essais, laits avec succès par plusieurs personnes, del'Elixir d'Eacalyplus dans le traitement des fièvres intermittentes. Il signale en même temps certains points sur lesquels il désirerait voir se porter principalement l'attention de la Commission désignée pour étudier les effels de ce médicament. — Un membre du Conseil, chargé d'examiner l'Elixir d'Eu- calyphis envoyé par le fi'ère Gildas, donne sur ce produit les renseignements suivants : « L'Elixir d'Eucalyptus, connue liqueur de table, rappelle un peu la liqueur de Cassis, qui est, comme l'on sait, un toni- que agréable que l'on prend volontiers après le repas. Il est plus fort que le cassis de ménage et supporterait volontiers l'addition d'un peu d'eau. » 11 rappelle aussi, par sa force et ses qualités apéritives, la hqueur de la Grande-Chartreuse, qu'il peut remplacer avanta- geusement ; il est moins amer et d'un goût qui sera préféré à celui de la Chartreuse par quelques personnes. )) Comme fébrifuge, il peut être admis comme succédané des préparations de quinquina, sans toutefois qu'on puisse dire que, dans les lièvres graves, il est indiiférent d'avoir re- cours à la quinine ou aux préparations d'Eucalyptus. Mais, à la fin du traitement par la quinine, alors que le danger est passé, ou moins pressant, l'Elixir d'jË'wca/yjj^its sera certaine- ment utile pour compléter le traitement quinique, tout en per- mettant à l'estomac de se reposer de la fatigue occasionnée par la préparation de quinquina. » — M. de Laya, consul de France à Malte, annonce l'envoi de la collection de plants d'Aurantiacées, offerte au Jar- dm d'acclimatation d'Hyères par la Société d'agririulture de Malte. — M. Bourrit adresse un rapport sur ses ciiltul-es de Panais fourrager de Bretagne. — M. Vavin annonce qu'il fait en ce moment des essais com- iiO SOCIÉTÉ d'acclimatatio.n. paralifs de culture sur plusieurs variétés de Panais dont la graine lui a été remise par M. Vilmorin et que, dès main- tenant, ces variétés lui semblent inférieures au Panais de Bre- tagne sous le rapport de la précocité et de l'abondance du feuillage . — M. Naudin écrit de Collioure, à la date du 18 mai : « Je viens de recevoir la collection de graines de Cucurbitacées que la Société d'Acclimatation a bien voulu m'adresser. Ces graines arrivent bien à propos ; elles vont être semées aussitôt que le temps se sera remis, car, en ce moment, il est détestable. Le printemps est exceptionnellement froid cette année à Col- lioure, mais évidemment cela ne peut pas durer. K J'ai un bon nombre de pieds bien portants de notre fameux Teusinle ; mais, par suite de ce mauvais temps, ils ne mar- chent qu'avec lenteur. J'ai appris, il y a quelques jours, par une lettre de M. Delteil, de la Réunion, que la plante a parfai- tement réussi dans cette île, ce qui n'a rien de surprenant. Je dois vous dire aussi que, d'après M. Decaisne, du Muséum, le Téosinte, décrit par M. Durieu, comme espèce nouvelle, sous le nom de Reana luxurlans, ne serait autre chose que le Trl- psacuiii i//(;/«05toc%(nu des jardins botaniques, où on le voit ({uelquefois lleurir en serre chaude. » Quoique l'année ne s'annonce pas bien, météorologique- ment pai'lant, j'espère avoir à donner de bonnes nouvelles à la Société d'Acclimatation de plusieurs plantes dont elle a bien voulu me confier les graines. En attendant ces résultats je puis lui faire savoir que le Xanthoceras sorhifolia, dont la graine m'a été adressée il y a trois ans, a merveilleusement réussi, malgré la chaleur de ce climat; j'en ai plusieurs beaux sujets (sans compter ceux que j'ai distribués à des amateurs), dont un a été couvert de fleurs en mars. Les grappes ont noué leurs fruits, mais l'arbuste étant encore trop jeune pour les nourrir, tous ces fruits sont successivement tombés, aussi ne pourrai- je pas, comme je l'espérais, en envoyer cette année les graines à la Société d'Acclimatation ; mais nous aurons certainement d'autres choses à récolter. » J'ai ici quelques pieds de VEiKnh/plns glohulus, (jui PKOCÈS-VERUAUX. îi I grandissent presque à vu d'œil;]ils font l'admiralion des indigènes du lieu qui n'avaient encore rien vu de semblable. » — M. Vavin met sous les yeux de l'Assemblée des échan- t'ilons de plusieurs variétés de Haricots qui lui ont été rapportés du Gabon par M. Masson, officier de la marine; quelques-uns de ces Haricots présentent des dimensions vraiment phéno- ménales; ils sont remis à MM. Rivière et Geoffroy Saint-Hilaire pour être essayés au jardin du lïamma et au Jardin d'acclima- tation d'Hyères. — M. Hardy donne lecture d'une note sur Vlnéeei&es effets toxiques. (V. au Bulletin.) — M. Quihou dépose sur le bureau son rapport sur les principales cultures faites en 1 875 au Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne. (V. au Bulletin.) — M. Lamiral fait parvenir à la Société diverses brochures à l'appui de la demande qu'il adresse à M. le Ministre de la Marine à l'effet d'obtenir le rétablissement des madragues dans l'arrondissement maritime de Marseille. — Remer- cîments. — M. le docteur A. Sicard adresse un album de dix-sept Algues et plantes marines diverses qu'il obtient depuis plu- sieurs années dans ses appareils et qui servent de nourriture à plusieurs espèces de poissons, oursins, crustacés et surtout aux alevins. Il prie la Société de lui faire déterminer ces échantillons sur lesquels il promet une note. — M. Renard donne lecture d'un mémoire sur la Séricicul- ture dans l'extrême Orient, et d'une note sur l'utilisation des Eléphants. — M. Bouvier fait part à l'Assemblée de la création de la Société zoologique de France, dont le but est de propager le goût des études zoologiques et de concourir aux progrès de cette science, en provoquant surtout de nombreux travaux relatifs à la faune française; M. Bouvier sollicite, à cette occa- sion, l'appui et le concours des membres de notre Société pour des travaux dont l'importance n'échappera à personne. 'àr- SÉRIE, T. m. — Juillet 1876. 29 M"! SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. le Président adresse à M. Bouvier des remercîments pour cette communication, et il ajoute qu'il ne doute pas que les membres de l'assemblée ne répondent à l'appel qui leur est fait. — M. le docteur Bonnafont donne lecture d'une note sur les colombiers de Pigeons voyageurs. — M. Geoffroy Saint-IIilaire répond à quelques critiques dirigées par M. le baron d'Alkemade contre certains détails d'installation du colombier militaire central du Jardin d'accli- matation, critiques signalées dans sa note par M. le docteur Bonnatont. Il combat en même tem.ps la manière de voir de ce colombophile distingué, en ce qui concerne diverses questions relatives à la distribution intérieure et à l'aménagement des colombiers destinés aux Pigeons de course. — Sur l'invitation de M. le Président, M. le docteur Henri Labarraque fait connaître le résultat du scrutin. Le nombre des votants était de 379. (Outre les billets déposés dans l'urne par les membres présents, beaucoup de bulletins avaient été envoyés sous plis cachetés et contre-signes.) Les votes ont été répartis de la manière suivante : Président, Mi\I. Drouyn de Lhuys 379 Vice-Présidents, Le comte d'Éprémesnil 375 Fréd. Jacucemart 375 D"- Ern. CossoN 377 De QUATREFAGES 377 Secrétaire général, A. Geoffroy Saint-Hilaire.. . 377 Secrétaires, E. Dupix 376 U' Maurice Girard : 371 Raveret-Wattel 376 Le marquis de SiNÉTY 376 Membres du Conseil, D' Jeannei 373 MiLNE Edwards 374 PiCHOT 372 Marquis DE Selve 378 Ch. Wallut • . . 375 En outre, d'autres membres ont obtenu des voix })our diver- ses fondions. PRUCÈS-VERliAUX. •_ Ma En conséquence, sont élus pour Tannée 1876: Président, MM. Drouyn de Lhuys. Vice-Présidents, Comlc d'Éprémesnil. Fréd. Jacquemart. D' E. CossoN. De Quatrefâges. Secrétaire général, A. Geoffroy Saint-Hilafre. Secrétaires, E. Dupin. D' Maurice Girard. Raveret-\Vatte.l. Marquis de Sinéty. Membres du Conseil, D' Jeanxrl. MiLNE ED^VARDS. A. Pierre Pichot. Marquis de Selve. Ch. Wallut. — En déclarant close la session de 1875-76, M. le Président adresse à l'Assemblée les paroles suivantes, accueillies par de chaleureux applaudissements: « Permettez-moi, Messieurs, de vous remercier, au nom de mes collègues et au mien, de l'hon- neur que vous nous avez fait en nous continuant vos suffrages si flatteurs. Nous nous eftbrcerons de les mériter parla persé- vérance de notre zèle et de notre dévouement. Maintenant, Messieurs, à la session prochaine. » Il est déposé sur le bureau : l^Deux mémoires deM. Balbiani, extraits de^Comptes rendus de r Académie des Sciences : Sur la première génération du Phylloxéra du chêne et Sur Véclosion prochaine des œufs d'hiver du Phylloxéra (offerts par M. Maurice Girard). 2" Études sur les fibres végétales textiles employées dans l'industrie, par M. Vétillart (don de l'auteur). 8" Les animaux articulés. Les poissons et les reptiles, par M. Louis Figuier (don de l'auteur). 4" Bibliothèque du Cultivateur. Poules et œufs, par Eug. Gayot ; Les moutons, par A. Sanson ; Manuel de la Porcherie, par L. Léouzon (don des éditeurs). 5" L école des fleurs, par Alfred Dudoiiy (don de l'auteur). • — Manuel du, petit éleveur de poulains dans le Perche, par J.-B. Huzard (don de l'auteur). 4 il' SOCIÉTÉ d'acclimatation. 6" Uahellle italienne, moyens de se la procurer, etc., par M. Aug. Mona (don de l'éditeur j. 7° De la part de l'Académie des sciences : a. Rapport fait au nom de la Commission chargée d'exami- ner la proposition de loi de M. Destremx et de plusieurs de ses collègues tendant à combattre les ravages causés dans les vignobles par le Phylloxéra, et à généraliser les irrigations. h. Mémoire sur la reproduction du Phylloxéra du chêne, par M. Balbiani. c. Commission du Phylloxéra, séance du 17 janvier 1876; instruction pratique sur les moyens à employer pour com- battre le Phylloxéra, et spécialement pendant l'hiver. d. Études sur la maladie de la Vigne dans les CharenLes, par M. Maurice Girard. e. Études sur les Vignes d'origine américaine qui résistent au Phylloxéra, par M. A. Millardet, f. Rapport sur les réclamations dont a été l'objet le décret rendu sur la demande de M. le gouverneur de l'Algérie, relatif à l'importation en xllgérie de plants d'arbres fruitiers ou fores- tiers venant de France. g. Note sur les compositions et les propriétés physiologiques des produits du goudron de houille, par M. Dumas. h. Expériences faites à la station viticole de Cognac dans le but de trouver un procédé efficace pour combattre le Phyl- loxéra, par MM. Max. Cornu et Mouilleiert. i. Le Phylloxéra dans le département de la Gironde, par M. le docteur Azam. 8" De la part de l'auteur M. Bouvier : Catalogue géographique des oiseaux recueillis par MM. A. Marche et marquis de Compiègne dans leur voyage compre- nant les pays suivants : Sénégal, Gambie, Cazamance, etc. Il est offert à la Société : 1° Delà part de M. ForbesVVatson.Grainesde Cedrusdeodara. 2" De la part de M. Thozet. Graines iVEucalyptus hemi- phioia cid'Andropogon montanus. Le Secrétaire des séances, RAVERb;T-^VATTEl . II'. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. AIMÉ DUFORT. MAMMIFERES. Cerfs-cochons. — M. Munier, à Pont-à-Mousson (Meurthe), Depuis la mort d'une des deux femelles de Cerfs-cochons que j'ai reçues en cheptel je n'ai eu jusqu'à hier (24 mai) au- cun incident à noter. Les blessures que les survivants avaient reçues en voyage se sont cicatrisées. Le poil repousse, et il ne reste, jusqu'à présent, que dos différences dans la couleur du pelage. Le mâle seul a gardé recourbée la portion de l'extrémité d'une de ses petites cornes qui avait été brisée par le choc dans la caisse. La femelle a grossi, car elle ne paraît pas encore avoir sa taille normale. Le mâle n'est plus sauvage et tous deux vien- nent à l'appel de la personne qui les soigne. Ils mangent des carottes, des betteraves découpées, de l'avoine mélangée à du son, du regain sec, de l'herbe et de la luzerne fraîche. Ils paraissent aimer beaucoup les betteraves. Seulement, hier, le domestique a remarqué que le mâle se frottait avec vivacité les cornes après les branches d'arbres, à tel point qu'il s'est fait saigner à la peau qui recouvre l'extrémité de ses cornes, et que l'une d'elles est à nu et privée de sa peau qui est rabattue, ensanglantée, sur une longueur de 8 à 10 centimètres. Je suis allé le voir aujourd'hui et le garçon m'a dit qu'il s'était moins frotté dans la journée, il pleuvait et les deux animaux étaient couchés sous des bran- ches de sapin. Le mâle continue à bien manger. Certaines branches de grands épicéas sont écorcées par le frottement des cornes et rougies; quelques jeunes tiges de faux ébéniers, venus comme semis, sont également écorchées par les cornes qui se sont également promenées dans le sol. i46 sor.iÉTÉ d'acclimatation. Depuis que le couple est installé, ce fait ne s'était pas pro- duit : Tient-il à un état de rut ou à ce que le Cerf passe à l'état d'adulte? Les cornes, à une certaine époque, se dépouillent- elles de l'enveloppe charnue qui les entoure? Cerfs d'Aristote. — M. Barutel, au château de Lavelanet, près Villefranche de Lauraguais (Haute-Garonne). C'est avec le regret d'un insuccès, regret ressenti autant par notre confrère que par la Commission, mais sans songer <à la perte matérielle, que nous reproduisons le rapport suivant de M. Barutel : Les Cerfs sont arrivés mardi matin, 16 mai. Ils ont été por- tés dans la cabane bâtie pour eux, près du parc. Cette cabane mesure 16 mètres superficiels. Ils y ont été enfermés pendant vingt-quatre heures. Le mâle était fortement blessé au haut des cuisses. La vieille femelle était écorchée aux flancs et aux épaules. Elle n'avait pas mangé le fourrage qui avait été mis à sa disposition. La jeune femelle semblait intacte. La vieille biche boitait très-fort. Le mâle, qui est très-doux, a mangé tout de suite. Nous n'avons pas vu que les autres aient touché à la nourriture. Comme les animaux languissaient beaucoup, je me suis hâté de consolider le parc qu'au premier coup d'œil j'avais jugé trop peu solide. Mais, pendant ce temps, le Cerf a dé- monté la porte de la cabane et il est sorti avec la biche. Pen- dant qu'une douzaine de personnes, lancées de tous côtés, cherchaient cette biche, j'ai fait rentrer le mâle qui m'a suivi comme un bœuf. Nous avons trouvé la femelle, tout près, dans un fossé pro- tond, sans eau, mais rempli de broussailles. Gomme elle re- fusait de me suivre, je lui ai fait mettre un collier attaché avec une corde pour la retenir, au cas où elle aurait voulu s'échapper. Mais nous nous sommes bientôt aperçus qu'elle n'était pas bien portante. Nous l'avons enlevée du fossé avec mille précautions, et l'avons étendue à terre où elle est morte sans s'être seulement débattue. Quant à la jeune biche, je lui ai ouvert le parc et l'y ai fait entrer. nvec son père. Tandis que celui-ci se promenait rORRESPONDANCE DES MEMBRES CIIEPTELIERS. Ul tranquillement dans la prairie, elle s'est mise à se précipiter sur le grillage avec une telle furie que j'ai tremblé qu'elle ne s'y brisât la tête. Nous nous étions écartés de peur de l'ef- frayer, mais elle a continué ses assauts jusqu'à ce que, enfin, elle ait pu s'échapper par une maille rompue. C'était hier soir à la tombée de la nuit; nous ne pouvions la reprendre, nous n'avons eu garde de l'épouvanter. En effet, ce matin, nous l'avons retrouvée près du parc. Nous nous sommes lancés deux à sa poursuite. Après une course d'un quart d'heure, elle s'est couchée à terre en criant. Nous l'avons portée dans la caisse du Cerf, où elle est restée immobile, et finalement est morte. Est-ce le trouble qui l'a tuée, souffrait- elle de l'absence de sa mère, ou s'était-elle blessée au grillage? Je ne sais. Le mâle est tranquille, mais j'ai toujours peur qu'en se jouant il n'éventre le grillage, et je vais le consolider encore. Lapins a fourrure. — M. Alf. Dupont, à Bar-le-Duc (Meuse). Les petits obtenus de la femelle, pendant cette période de cinq mois, après un repos de près de trois mois, ont parfaite- ment réussi, sans aucune perte ; mais il est vrai de dire que leur nombre à la naissance était beaucoup moindre que précé- demment. D'un autre côté, le mfde et la femelle ont pris un tel embonpoint que le chiffre des produits s'en est ressenti; on craint pour l'avenir la stérifité, peut-être même l'apoplexie. Notre confrère ajoute que, d'après lui, passé trois ans, les reproducteurs ne sont bons qu'à être mangés. OISEAUX. Canards garolins. — M. Amédée Berthonle, à Hesse (Puy- de-Dôme). La santé de ces oiseaux ne semblait atteinte en aucune façon, lorsque un matin on a trouvé le maie mort; la femelle est morte également le surlendemain. Canards casarka. — M. E. Garnot, au Pavillon de Bellevue, près Avranches (Manche). La femelle de C. casarka, reçue en cheptel au mois de jan- vier dernier, a pondu deux œufs, qui ont été trouvés, déposés \të SOCIHTK d'acclimatation. au hasard, sur Flierbe de l'enclos réservé à ces oiseaux. L'un de ces œufs a été mis sous une poule parmi d'autres œuls de canard, l'autre a été couvé par une cane du Labrador. Tous les deux étaient fécondés, mais les petits ont dû mourir la veille ou l'avant-veille de leur éclosion. Ils étaient parfaite- ment conformés et étaient couverts de duvet et de plumes. Malheureusement on doit considérer la campagne comme terminée, la mue étant venue interrompre la ponte. Le mâle qui, pendant la saison des amours, était devenu très-méchant, est aujourd'hui aussi doux et aussi familier que par le passé. Le couple est en très-bon état. Canards labrador. — M. E. Garnot, au Pavillon de Bel- levue, près Avranches (Manche). Les Canes du Labrador, après avoir couvé toutes ensemble, ont rebâti, une huitaine de jours après l'éclosion, de nouveaux nids, et aujourd'hui elles couvent de nouveau. Elles suivent exactement les mêmes phases que celle du couple que j'ai reçu en cheptel, et viennent corroborer de nouveau ce que j'ai déjà dit sur cette espèce. Il est probable que même les jeunes de l'année dernière feront leurs trois couvées. Seulement, j'ai soin de ne pas leur laisser leurs petits ; elles ont pondu, l'une ou l'autre, environ une cinquantaine d'œufs. Il faut absolu- ment propager cette race qui est d'une prolixité vraiment remarquable. Canards mandarins. — M. Derré, à Sablé (Sarthe). Cette année, comme l'année dernière, ces oiseaux n'ont donné aucun produit. Le mâle s'est occupé beaucoup d(^ sa femelle ; de nombreux accouplements ont eu lieu, mais il n'y a pas eu de ponte. Cependant ils sont dans des conditions hygiéniques parfaites; ils jouissent, du reste, d'une excellente santé. L'on ne sait à quoi attribuer ces résultats négatifs. Le mâle commence à muer et à ne plus s'occuper de sa femelle. — M. le comte de Perrigny, à Versailles. Les oiseaux ont été soignés et nourris aussi bien que pos- sible et ils sont dans un parlliit état de santé, mais ils n'ont donn(' aucun produit; dnn> une période d'une année, non- CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. iiH seiileinent la femelle n'a pas pondu, mais elle ne paraît pas avoir été recherchée par le mâle. On a cependant, près d'eux, des Canards carolins qui ne sont i)as autrement soignés et rpii, chaque année, donnent des jeunes. Canards de Rouen. — M. Riban, h Louvigné-du-Désert (Ille-et- Vilaine). Le Canard et la Cane sont en très-bon état. Une douzaine d'œufs se sont trouvés clairs. La femelle continue sa ponte. Coq et Poules Grèvecœur. — M. le marquis L. de Ville- neuve, au château de Hauterive, près Castres (Tarn). Dès leur arrivée, le coq et une poule ont été très-malades d'une maladie à la gorge. On n'a pu les conserver qu'en leur enduisant le gosier de miel rosa et en les tenant très- chaudement dans une orangerie. Cette maladie a retardé la ponte qui n'a guère commencé que depuis un mois. Les petits poulets sont beaucoup plus délicats que ceux de la lace de Houdan, et les Crèvecœurs paraissent moins faciles à accli- mater dans le département du Tarn. — M. Riban, à Louvigné-du-Désert (lUe-et-Vilaine). Les oiseaux sont en parfait état; la ponte a été assez abon- dante. » Coq et Poules de Houdan. — M. le marquis L. de Ville- neuve, au château d'Hauterive, près Castres (Tarn). Ces volatiles ont parfaitement réussi. Les poules ont énor- mément pondu, et les couvées viennent à merveille. On espère pouvoir, en automne, mettre à la disposition de la Société plusieurs couples de ces oiseaux. Les poules sont très- bonnes pondeuses et bonnes couveuses ; cette race paraît très- robuste et très-facile à propager dans nos contrées. Diamants a moustaches ou Moineaux mandarins (Amadina Castanotis). — M. Michel, à Balagnier, près Toulon (Var). Les Moineaux mandaiins ne peuvent pas s'accoupler ; le plus tort des mâles a tué les deux autres, et si l'on n'avait eu le soin d'isoler les trois femelles, il était capable de tout détruire. Ces résultats font craindre qu'on ne puisse obtenir aucune multiplication. i5(l SOCIÉTÉ d'acclimatation. Dindons sauvages, — M. Amédée Berthoule, ù Besse (Puy- de-Dôme) . Le cheptel est en bon état. Faisans de Mongolie. — M. Pacquetau, à Fontenay-le- Comte (Vendée). Ces oiseaux sont en parfaite santé ; le brillant de leur plu- mage indique une prospérité parfaite. Ils sont absolument habitués aux gens do la maison et ils se plaisent dans leur ha- bitation. L'exposition de leur volière est au levant. On les nourrit de froment, sarrasin, graines de chanvre, sans compter la mie de pain, les escargots et les vers de terre dont ils sont assez friands. Cependant, pas plus que l'année dernière, on ne trouve d'œufs. La femelle est-elle stérile ou le mâle mange-t-il les œufs? C'est ce que notre confrère n'a pu constater. Faisans de Swiniioe. — M. Bouchez, à Seurre (Çôte-d'Or). Les Faisans se portent très-bien ; ils sont superbes. La poule a commencé sa ponte le ^i) mars ; elle a donné treize œufs ; elle en a pondu un, la nuit, étant perchée, et, bien entendu, il a été cassé ; un autre a été écrasé pendant l'incubation; les onze qui sont restés se sont trouvés bons et ont donné onze petits qui paraissent bien portants. — M. Derré, à Sablé (Sarthe). Ces oiseaux sont en très-bonne santé. La Faisane a pondu cinq œufs qui se sont trouvés clairs ; elle paraît, depuis quel- ques jours, atteinte de la goutte. Le mâle n'a pas encore pris toutes ses riches couleurs ; on le croit encore trop jeune pour la reproduction. — M. E. Leroy, à Fismes (Marne). Malgré la grande quantité d'œufs donnés par la ponte, je n'ai, jusqu'à ce jour, que deux petits valides et assez corrects. Beaucoup d'œufs clairs, que je mets de côté pour les repré- senter, quelques morts en coquille et quatre petits infirmes aux doigts horriblement crochus morts en bas âge, tel est, avec les deux sujets en bon état que je viens de mentionner, le bilan de ma situation jusqu'à ce jour. J'ai encore huit œufs en incubation, et la ponte continue. Espérons une réussite meilleure pour ces derniers. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 151 J'attribue aux froids printaniers excessifs et persistants la mauvaise réussite des premières séries d'élèves. — M. G. Ribaud, à Porrentruy (Suisse). La femelle est aujourd'hui bien portante; elle mange et boit comme à l'ordinaire. L'indisposition dont je vous ai parlé était sans doute la suite d'une incubation de vingt-huit joiu^s et d'un jeûne de vingt-quatre jours. Je ne puis vous dire quel était le genre de maladie qui a fait périr le mâle ; seulement j'ai remarqué sous le ventre une plaie recouverte d'une espèce de plaque d'un blanc sale; autour de cette plaque, la peau était d'un rouge-chair. Pen- dant sa maladie, ce Faisan ne mangeait plus qu'un peu de pain arrosé de lait tiède et des œufs de fourmis frais qu'on allnit lui chercher au loin. 11 refusait toute autre nourriture. — M. Zeiller, à Baccarat (Meurthe). Le 23 mars, le Coq-Faisan a commencé à tourner autour de la poule, bien qu'il soit né seulement en 1875. La Faisane s'est creusé, sous un rocher artificiel, un nid qu'elle a garni de brindilles, de petites plumes, et elle y a pondu son premier œuf le 29 mars; elle a continué à pondre jusqu'au 24 mai, de deux en deux jours, sauf quelques inter- ruptions ; puis elle a pondu encore deux fois, les 11 et 15 juin. Elle a donné en tout vingt-trois œufs, dont trois, sans coquille, ont été mangés par le mâle. Les autres œufs lui ont été enlevés à mesure. Les quatre premiers ont été mis sous une poule, les sept suivants sous une autre. Aucun n'est éclos, bien que les couveuses aient été excellentes ; un seul contenait un poussin mort à moitié de son développement ; tous les autres œufs étaient clairs. En présence de ce résultat, les neuf der- niers œufs n'ont pas été mis en incubation, le mâle ayant cessé de s'occuper de sa femelle dès le milieu d'avril. Aujourd'hui, 29 juin, le mâle commence seulement à mon- trer les plumes bleues des couvertures de la queue, et quelques plumes amaranthe des épaules. La queue ne pousse pas encore. Ces oiseaux sont toujours bien portants et viennent pren- dre dans la main les escargots, cloportes, vers de terre qu'on leur fournit chaque matin. h'rl SOCIKTK l/ACr.LIMATATION. Faisans vknérés. — M. Guy, aîné, à Toulouse. Ces volatiles se portent bien, mais ils sont toujours très- sauvages; je n'espère aucun produit cette année, parce que je crois qu'ils sont trop jeunes ; ils commencent à muer. — M. IL Lefort des Ylouses, à Gancale (Ille-et-Yilaine). Ce matin même, 5 juillet, j'ai perdu la Faisane vénérée que j'avais reçue en cheptel en décembre 187-4. Cet oiseau, qui n'avait pas pondu jusqu'à ce jour, est mort pour n'avoir pu expulser un œuf énorme. Depuis quelques jours, mon laisandier s'était aperçu que cette Faisane, antérieurement Irès-bien portante, mangeait peu et avait le plumage hérissé ; en la surveillant de plus près, on a été témoin des efforts constants et sans résultat qu'elle faisait pour pondre ; nous l'avons prise à la main et il a été facile de constater qu'elle n'arriverait pas à rendre un œuf monstrueusement fort ; tout a été tenté pour lui venir en aide, mais sans aucun résultat. — M. le docteur Lafon, à Sainte-Soulle, par La Jarrie (Cha- rente-Inférieure). La Faisane vénérée qui m'a été confiée en décembre der- nier a fait absolument comme celle qu'elle venait remplacer : elle n'a pondu aucun œuL Le mâle et elle ont reçu par jour, depuis le [^ février jusqu'à la fin de mai, soixante-dix gram- mes d'une pâtée composée d'œufs, de mie de pain et de chè- nevis ; le reste de la nourriture a consisté en glands coupés, froment, orge, avoine, sarrasin et maïs ; le parquet qui leur sert d'habitation, complètement abrité du nord, est exposé au levant et au midi, et a toujours été pourvu d'une abondante verdure ; du reste la santé paraît bonne ; seulement une légère inlirmilé du mâle (intlexion en dedans du médius de l'une et l'autre patte) paraît prendre de l'accroissement. Dans les mois de février et mars, j'avais conçu certaines espérances : le mâle paraissait rechercher la femelle, et l'un et l'autre me semblaient bien disposés ; mais les jours se sont succédé et le premier œuf si ardemment attendu est encore à venir. Tout en me tenant à la disposition de la Société, je crois qu'il est inutile de recommencer de nouvelles expériences avec de pareils sujets : trois années d'uno stérilité complète ! CURRESl'UiNDA.Nt;!-: UKS MEMBRES CHEI'TELIEIIS. 'l')'o Quatre femelles de Mongolie, placées à côté dans deux par- quets semblables, ont pondu très-abondamment des œufs par- faitement fécondés. — M. Léon Menant, à Couches-les-Mines (Saône-et-Loire). Le couple de Faisans vénérés, pour une cause que l'on n'a pu apprécier qu'imparfaitement, n'a pas donné un seul œuf. Ces oiseaux sont toujours très-sauvages, malgré tous les soins qui leur sont donnés. — M. le comte de Perrigny, à Versailles. Ces oiseaux sont en parfaite santé, mais la femelle n'a pas pondu et ne paraît même pas avoir été recherchée par le mâle. Tourterelles loiNgiiup {Ocyphaps LopJiotes). — M. Bou- chez, à Seurre (Côtc-d'Or). La femelle a pondu un œuf, au milieu de la volière, bien que l'on y eût placé plusieurs nids ; cet œuf a été cassé et elle n'en a pas donné d'autres depuis. Pigeons. — M. Fiévet-Périnet, au Cateau (Nord). Les Pigeons russes et les Pigeons salins ont tous succombé, à l'exception de quatre, à une maladie qui n'a pu être dé- terminée. Les Pigeons capucins et les autres variétés qtii se trouvaient cependant dans la même volière n'ont pas été atteints. — M. Pacquetau, à P'ontenay-le-Comte (Vendée). Deux jeunes Pigeons romains noirs sont sortis du nid, mangent seuls et volent au dehors. On attend l'éclosion de deux œufs. PLANTES. Bamrous. — M. Dcrré, à Sablé (Sartlie). Ces arbustes, plantés en pleine terre, ont pris racine et poussé de nouvelles tiges. — M. Pacquetau, à Foutenay-le-Comte (Vendée). Les Bambous ont supérieurement résisté à un hiver rude et prolongé. Cet autonnie, il sera facile d'en extraire quelques rejetons. -454 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Bégonias. — M. Derré, à Sablé (Sarlhe). Ces fleurs n'ont réussi qu'en partie ; les Bégonias à larges feuilles ont été assez maltraités cet hiver, quoique enfermés dans une bonne serre; mais ils ont repoussé au printemps. Les autres variétés (à tige) sont toutes mortes. Pommes de terre. — Société d'horticulture de l'arrondisse- ment d'Étampes (Seine-et-Oise). Contrairement à ce qui est arrivé généralement, l'une de nos Pommes de terre de Bolivie, plantée dans un terrain calcaire, léger, a donné de très-beaux tubercules de forme assez régu- lièrement sphérique, mesurant 6 centimètres de diamètre en moyenne, et très-sains. On ne doute pas qu'à la prochaine récolte on n'en obtienne une quantité satisfaisante, dont la dégustation dira la valeur et l'avenir. ' — M. J. de la Perraudière, au château de la Devansaye, près Segré (Maine-et-Loire). Je viens rendre compte des résultats que j'ai obtenus dans la culture des nombreuses variétés de Pommes de terre que la Société d'Acclimatation m'avait confiées en cheptel l'année dernière. J'ai voulu attendre jusqu'à ce jour, afin de m'assurer si, pour la conservation des tubercules, je n'aurais pas à recueillir quelques observations utiles. En 1875, j'ai reçu en cheptel de la Société d'Acclimatation, une collection d'environ quarante variétés de Pommes de terre ; toutes ces variétés ont été plantées le 29 avril 1875, dans un terrain convenablement labouré et engraissé avec du fumier bien consommé, mélangé de feuilles en décomposition ; elles ont reçu, jusqu'au moment de la récolle, tous les soins ordinaires. Jusqu'au J" juillet, la végétation a été pleine de promesses ; dans la première huitaine du même mois, après des journées très-chaudes, accompagnées de quelques légères pluies d'orage, des taches noires commencèrent à paraître sur les feuilles des plantes dans plusieurs endroits parfaitement circonscrits de la culture. Huit jours après, les fanes étaient flétries et répan- daient une odeur acre et désagréable. Le mal se propagea assez rapidement sur presque toute l'étendue de la plantation, CUnUESI'ONDANGE DES MbiMJiRES CHEPTELIEKS. 455 avec une intensité variable. Je fis alors couper rez-tene quelques-unes des fanes les moins malades, espérant ainsi préserver les tubercules. J'ai pu constater, lors de la récolte, que cette opération n'avait donné aucun résultat appréciable; l'influence fâcheuse que je viens de signaler a produit par- tout également les mêmes effets, c'est-à-dire un arrêt préma- turé dans la végétation des plantes, la décomposition d'un cer- tain nombre du tubercules et une diminution sensible de leur développement en grosseur. J'estime que le produit de la récolte a été, par ce fait, réduit au moins d'un tiers. Presque toutes les variétés nouvelles qui m'ont été confiées produisent des tubercules moyens ou petits, et elles ne peu- vent être vraiment recommandables que par leur précocité, leur fertilité ou leur saveur comme potagères. Il ne m'a pas été possible de faire les expériences suffisantes pour apprécier chaque variété sous ce triple rapport; toutefois, je veux signa- ler spécialement celles qui m'ont paru offrir un réel intérêt. Comme fertilité, les plus méritantes ont été : n" 13, Ba- violée de Californie; n° ()6, Américaine de Gooderich ; n'Sl, Anglaise farineuse. La Violette ronde, la Farineuse rouge, la Grosse jaune {deuxième hâtive), et la Confédérée, sont de très-belles, de vigoureuses et de fertiles espèces. Les ïf h', Ronde six semaines blanche; n" 8, Écossaise précoce blanche, et la Jaune longue de Brie, m'ont semblé recom- mandables comme forme, comme fertilité et comme saveur. Deux variétés, très- étranges d'aspect, mais peu recomman- dables, comme fertilité du moins, sont: le n" 03, Bleue de Horn, et le n" 78, Française noire précoce, que je ne crois pas précoce du tout ; à moins, toutefois, qu'il n'y ait eu une erreur de commise dans la dénomination des tubercules qui m'ont été adressés. Je signale enfin le n" 48, Sainte-Hélène, comme s'étant mal comportée sous tous les rapports. Tous les tubercules se sont parfaitement conservés jusqu'au mois de mai, sauf la Sainte-Hélène qui, sous ce rapport comme sous tous les autres, ne m'a donné que de mauvais résultats. Ci-joint le tableau détaillé pour chacune des variétés qui m'ont été confiées en cheptel : ^:^{} SOCIETE D ACCLIMATATION. X O l! V K L L K COI, I. K 1' T I O IV. .N°> NOMS DES VARIETES. i:t Dhiiirhe de Muiisoo {Siiùtlc lidiiili' six scjiKiirics IiI;imcIi lli; f.uiiille blajiclie. MATURITK. â^ POIDS 15 (jctobiv. .\ii;^laise blanche précoce. Eioisaise pn'coce lilaiichc. 1! iriolc'cdeCalifdraicniii^' Allioi't (le Patei'soii \ iildiiii de l'alursoii. . . . j'niilli" de fièiie de Myatt. . | lli' rocher liiii des |irécoces de Breesn. !•■ l'ei-le.s 1»/ S|lill(MMI I » l'ciiice blciii'de Humelsheiiiii ,ï iiuvembie r.oii^e |Kde de C.aiacas.. . . l'iiiiiine de pin r.i i;i. (i:i lia 101. 10 ortobn riiiiiirie de pin ruii2'(! 1 1 AniiTicaine 1 1 l'iiii,nK)n de Clitri-sliice de \\ hnlei- IS S,iinte-H('R-ne A:i;4laise farineuse. Duchesse de Kent. . . , lleifiion de Rainhani. Iiiinlean aini'iicain. . l'rix de Hollande. Bleue de Honi.. . . Anii'iicaine précoci' rosi' . Aiiiericaine précoce de Goo- ileiicli blanche Française noire précoce. . . Bb'we tardive du Chili Can- clian 111a iiclic précoce de Londres Dm Ohili di' Nalcas de la i-i- \ii.'ri' Tollen ( Araiicaiiii'i. Novcmiii'c. Kctobi-e. :ii I 2 -2ô 2 i 2 4 30 ri 'i k. 4,00 20,250 d,300 1,100 25,00 GROSSEUR. Denii-yross l'etite. 25 17.00 14 0,500 9 6,500 4 1,250 4 1,750 3 1,700 2 1,250 4 1,750 H 11, 500 1.") 10,00 30 15.00 14,250 0,850 0,850 0,750 1,3.50 1,925 1,00 15,00 1 ,250 1,00 1,100 3,500 5,500 l,7.".0 1.400 I .;too Jlojenne. Petite. Moyenne. Petite. Moyenne. Petite. Movenne. Petite Moyeinie. » Petite. Moyenne. Très-petit(! Petite. FORME. Ronde Ronde al- loHL'éc. Ronde. Ronde al- loiifféc. Ronde. Ublongue. » » Ronde. Longue niameloa- née, yeux profonds. Ronde. Oblonijue. lioLidr. COULEUR. Jaune. ((blonyue. Long-ue mamelon- née, yeux profonds. Ronde. Longue. Ronde. Oblongue. Ronde. Oblongue. N'ioletle, .laune. » Rose. » Jaune. Rose. Rosée. Jaune. Panachée- violet et jaune, jaune. Rose. Jaune. Violet fon- cée. Rose. Blanche. Panachée- violet et jaune. Violette. Blanche. Jaune. OBSERVATIONS. Belle et bonne es- pèce farineuse, très- productive et très- recomniandable. Po- tagère et peut-être fourragère. Jolie espèce fine, régulière, [U'oducti- ve, boiuie et reconi- niandable. Potagère. Non dégustée. Po- tagère. » Très-sendilable an n" 4, et possède finî- tes les mêmes ipiali- tés. Potagère. Non dégustée. Vigoureuse, ri'sis- lante et i)roiluctive. Productive. Très-bonae. pro- ductive. Pot.igère. Assez bonne, pro- ductive. Potagère. Non dégustée. Cette espèce a très- mal rénssi sous tous les rapports. S'est mal conservée. Donne un grand nombre de tuber- cules. t Très-boinu', très- farineuse. Potagère. Non dégustée Res- semble beaucoup au n° 42. Potagère. Non dégustée. Très-curieuse, in.-iis peu fertile. Potagère. Non dégustée. Espèce fertile et de bonne apparence. Goût fort. Pas fer- tile, |i.is précoce, mais tri's-cui'ieuse. Non déiTUStée. L:oRr,l:;S!'ONDANCE DES MEMBRES CHEPÏELIEHS. 457 A IV € I E .\ X E V O I. I> E t T I O 1». lOS, NOMS DKS VARIETES. (^onfi.'ilc'rL'o N iolflti' iMiulo (ii'dssi' j:iuiic -2""^ liAliviv riiussi' iIcIk.iiI l'iinni'iis ■ rouge •1:miiic 1uii"iic de Brio. :^ ■' MATimiTÉ. POIDS tot:il. Outolirc. •H) ;t,r>o'j Uclob. Nov. S 7,.MI0 (tcloliri'. IX '.l,.MIO 1) -20 li.OO Noveiulirc. -20 10,(10 Se|itciiii}i'C'. 1-2 r>,riOo GUOSSEUR. (in Mnvciiiie l'clilt FOllME. COULEUR. I.oilglio. Jaune. lioiule. Violette. )> JiUlIlO. Longue. Ronge. Iri'ogu- liere. Olilonguo. n Jaune. OBSERVATIONS. Païaît une très- belle et très-boiuie espèce. Potagère. Vigoureuse et bi'l- c, productive, l'ola- gcre et foiirragè}-e. Très-belle et boiuie espèce. Potagère et fourragère. Productive. Pota- gère. Tardive. Fine l't bonne es- pèce, demi-hàtivc. Potagère. •V. /;. — Toutes les variétés ont été plantées le 29 avril 1875 I" Natunîdusol : lourd, riche et profond, argileux, schisleux. "H:' Degré d'humidité : terrain frais. o" Exposition : midi. 4" Position topographique du lieu : plaine. .V Engrais employé: fumier d'écurie, très-consommé, avec mélange de ttmilles décomposées. G" Quantité d'engrais employé : 1 mètre cube pour 25 à .iO litres de tubercules. So.fA nisPiDA. —Société d'horticulture de l'arrondissement d'Etampes (Seine-et-Oise). Ainsi que le relatait notre dernier rapport, nous n'avions pu nous prononcer encore sur le Soja hispida. Cette graine ne laisse rien à désirer; comme qualité, elle est parfaite. Afin d'en bien juger, nous l'avons lait cuire à l'état sec, uni- quement à l'eau, et dégustée sans autre addition qu'un peu de sel. Ainsi préparée, elle procède à la fois, comme goût, du haricot, de la lentille et du pois. Elle est fort tendre et double exactement de volume en cuisant à grande eau. La digestion en est facile. ;]" s'citi:-., T, ir. — ,i;iiiii'' isTT. :jj) 458 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Bien que ce légume cuit soit excessivement tendre, les mé- nagères devront prolonger assez longtemps l'cbullition. Nous avons fait trier, avec soin, les gousses renfermant le maximum de grains, c'est-à-dire trois (une seule en contenait quatre), afin de voir si, par une culture soignée, il serait pos- sible d'avoir un rendement plus considérable. Mais, quoi qu'il puisse résulter des bons soins qui seront donnés à la culture, ce produit, tel qu'il est, est digne de figu- rer, par sa qualité, au premier rang parmi les bons ; aussi est-il l'objet de toute notre attention. lu. FAITS OIUERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. VEuveiiypItt*- et le Téosinte en Algérie. Lettre adressée à M- le Président de la Société d' Acclimatai iun. El-Aliu (Maison Carréej, ce 8 juin 1876. Monsieur le Président, Je viens m'acquitter d'un devoir annuel, et vous rendi'c eoniple du résultat obtenu des diverses graines que la Société d'Accliinatalion a bien voulu nous adresser. Dans les derniers envois de graines d'ïlucalyptus, nous avons reconnu que toutes, à l'exception d'une seule, VEucahjptus tcrminalis, étaient désignées sous des noms d'espèces qui se trouvent déjà dans nos planta- tions expérimentales; dans le nombre plusieurs présentent des caractères tout différents et se raiiportent à d'autres espèces. Ainsi, VEucali/ptns sp. Stuartiana''] ne nous parait dilFérer en rien des Eucalyptus goniocaiyx (Société d'Acclimatation et Ramel) ; il est comme ceux-ci très-rusiique. L'Eucalyptus fissilis présente aussi le caractère du goniocaiyx par la forme arrondie de ses premières feuilles, tandis que chez nos anciens elles sont terminées en pointe et lancéolées; paraît rustique. UEucalyptus obliqua n'est plus celui que nous avons sous ce nom ; ses feuilles moins larges se rapprochent diirohusta (Ramel); est peu rustique. L'Eucalyptus ainygdalina sp. dilfère des anciens par ses feuilles plus larges; il n'est pas plus rustique; les jeunes plants jaunissent et fondent facilement dans leur premier âge. Quant aux autres espèces, Eucalyptus culophylla, cornula, megacarpa, coriacea,urnigera, rostrata, sp. white gumel marginata, elles ne pré- sentent aucun caractère différentiel à celles reçues précédemment sous ces désignations. L'Eucalyptus tcrminalisi Socïéié d'Accliuiatation et Ramel), qui est une espèce nouvelle pour nous, lève très-bien, mais se comporte mal; mis en pot, les jeunes j)lants ont fondu en majeure partie ; ceux restants, placés dans les plantations, ont d'abord végété chétivement et tous sont morts dans la saison des pluies. Sous le nom d'Eucalyptus corymbosa, M. Ramel nous avait remis des graines qui nous ont donné des plants en tout sem- blables au terminalis et qui ont subi les mêmes phases nuilheui-euses. Des graines reçues de M. Vilmorin, sous le nom de corymbosa, ont pro- duit des plants tout différents de ceux ci-dessus et sont plus rustiques, bien cju'ils végètent lentement. ' Nous remarquons parfois dans les semis de graines d'Eucalyptus, récoltées dans nos plantations, quelques jeunes plants dilïérentiels du type primitif par les cotylédons et les premières feuilles; ce sont évideni- ifjO SOCIÉTÉ d'acclimatation. iiieiit des hybridations, produites ))robablement par suite du l)uliiiage des abeilles, qui vont d'un arbre à l'autre lors de la floraison. Nous avons constaté dans quelques-uns de ces hybrides une végétation parfois plus vigoureuse que dans l'espèce ayant produit les graines, et nous nous demandons s'il n'y aurait pas dans cette sélection naturelle la base d'une naturalisation [)lus affirmée. Les graines récoltées sur ces hybrides ne }(euvent-elles nous donner une variété mieux appropriée au climat et au sol? Déjà quelques-unes ont fructifié, et si nous n'iîn connaissions l'origine il serait difficile de savoir à quelle espèce les rapporter. Voilà qui va con- tribuer à augmenter la confusion qui existe dans la description des espèces. Dans une excursion faite dernièrement dans la partie ouest de la plaine de la Mitidja, nous avons été agréablement surpris de l'aspect que pré- sente actuellement celte contrée, comparée à ce qu'elle était il y a à peine quelques années ; la vue alors ne rencontrait, dans cette immense plaine, (}ue quelques maisons blanches où elle pouvait se reposer: mais actuel- lement, en outre des plantations importantes de M.'Arlès-Dufour et de M. Mares, on voit peu de fermes qui ne possèdent un certain nombre d'Eucalyptus globulus, émergeant leurs cimes au-dessus des habitations. La richesse du sol, dont la couche végétale est généralement profonde, met ces arbres dans des conditions excellentes pour végéter vigoureuse- ment; aussi avons-nous constaté que, bien que nous soyons des premiers à cultiver V Eucalyptus, nous ne tarderions pas à être distancés par les résultats qu'on obtiendra dans des terres si fertiles; des plantations faites il y a six à sept ans donnent des arbres qui surpassent en gros- seur et hauteur les nôtres de même époque ; déjà chez M. Fuyard, un des intelligents et laborieux colons de cette contrée, nous avons vu l'em- ploi de ces jeunes Eucalyptus dans des récentes constructions d'étable. D'un autre côté, en Kabylie, l'administration en fait [danter autour des villages en création, et bon nombre des nouveaux colons, émerveillés de la croissance rapide de ces arbres, en plantent sur les terres qui leur sont concédées; pour notre part, nous contribuons autant que possible à l'œuvre du boisement en remettant aux personnes qui en désirent des plants et des graines des espèces les plus rustiques et végétant rapidement. Comme vous le voyez, Monsieur le Président, la propagande dont l'ini- tiative première et continue revient entièrement à l'honorable M. Ramel, a fait son chemin en Algérie. Malheureusement j'ai à vous signaler un point noir qui sera le revers de la médaille ; déjà il arrête les projets de plantations faits par quelques propriétaires. Voici ce qui les eftraye, non sans raison. Les plantations d'arbres en massif d'une certaine importance attirent et font peser sur les terres de culture qui environnent un véri- table fléau. En outre, des moineaux sédentaires, déjà trop nombreux, qui peuplent nos contrées du littoral algérien, des bandes iimombrables de ces pillards, nous arrivent chaque année au printemps, venant on ne " sait d'où et élisent leur domicile dans les massifs d'Eucalyptus pour y FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. llM faire leur nichée, choisissant de préférence ceux qui sont à proximité de champs de blé, avoine, orge, lin, etc., ce qui })rouve en faveur de leur intelligente prévoyance. Aussi les dégâts faits dans les récoltes environ- nantes sont parfois tellement considérables que la ruine d'un petit pro- priétaire ou d'un fermier peut en être la conséquence. J'avoue que depuis deux ans il n'a été fait aucune plantation sur ma propriété de la Régalia. L'an dernier j'ai été menacé de plusieurs résiliations de baux qui se réa- lisent cette année, et comme il est prudent de se réserver le pain quoti- dien, c'est-à-dire les récoltes annuelles, je confesse que si l'autorité pré- fectorale ne donne pleine satisfaction à la demande qui lui a été faite })ar la Société d'agriculture « d'autoriser en toute saison et par tous les moyens la chasse aux Moineaux », je vais me trouver forcé de faire une exploitation prématurée de la majeure partie de nos plantations. Je sais que nombre de mes collègues à la Société d'Acclimatation vont se récrier en me traitant d'hérésiarque et prendront fait et cause pour ces soi-disant prolecteurs de l'agriculture, qui ici trouvent aussi des défenseurs parmi les agriculteurs théoriciens. Quant à nous, nous pensons que les théoriens ne peuvent aller à l'encontre de faits palpables. 11 est avéré qu'en Al- gérie les 3Ioineaux causent, dans leurs lieux de prédilection, des dégâts non moins considérables que ceux résultant de l'invasion des Sauterelles. M. Arlès-Dufour me disait ces jours derniers : lors de l'invasion dernière, 1874., j'ai pu combattre les sauterelles avec mon personnel; mais j'ai dû demander à M. le Gouverneur général des hommes pour détruire les nids de Moineaux qui envahissaient la forêt de 31. Lessane, mou voisin de propriété. En admettant la nécessité des Moineaux, ce dont on nous permettra de douter, pas trop n'en faut. Nous avons lu et souvent entendu dire qu'il ne nourissent leurs petits que de larves, de chenilles et d'insectes; j'af- lirme que je ne les vois en ce moment leur porter que des graines de ble, d'avoine et d'orge en lait, qu'ils mâchent avant de leur donner; d'oîil'on peut conclure qu'ils n'ont recours aux larves et insectes que lorsque le grain est devenu trop dur pour pouvoir être digéré par leur progéni- ture, et qu'à l'âge adulte ce n'est aussi qu'exceptionnellement qu'ils ont recours aux insectes, c'est-à-dire quand le grain fait entièrement défaut; et certes les chenilles et autres ne manquent pas en Algérie. L'AUis(>, malgré la chasse qui lui est faite journellement, pullule depuis quelques années dans nos vignobles, et je n'ai pu m'assurer jusqu'à présent qu'un Moineau en ait mangé une seule. Ce que je puis affirmer, c'est que mal- gré les moyens employés pour les éloigner des vignes à l'époque de la maturité des raisins, les dégâts qu'ils font diminuentconsidérablement le produit de la vendange. Nos vergers et nos jardins ne sont pas plus épar- gnés; ils s'attaquent aux fruits de toutes sortes, mangent les semis et les jeunes plantes, et quand on néglige de faire garder les petits pois les tomates, elc, la récolte es! souvent mille. 462 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Est-ce à (lire qu'antérieuremenl aux plantations d'Eucalyptus on n'ait pas eu à se plaindre des Moineaux ? Je me rappelle qu'il y a environ vingt-cinq ans le préfet d'alors, justement effrayé du préjudice causé aux colons par l'abondance des Moineaux, fit plus que d'en autoriser la chasse par tous moyens : il donna une prime par tète pour leur destruc- tion ; mais bientôt la caisse fut fermée par suite de l'épuisement des fonds qui avaient reçu cette affectation; l'hécatombe qui fut faite à celle époque eut pendant longtemps une heureuse influence sur les récoltes ultérieures. Les Moineaux, faisant plusieurs nichées dans l'année, pullu- lent en Algérie d'une façon incroyable, et si ce n'était la destruction des nids, qui s'est toujours faite par les particuliers et quelquefois par corvée par les municipalités, il est des propriétés à proximité des forêts qui auraient dû être abandonnées à l'inculture. Dans les plantations d'Euca- lyptus en massif, ces arbres s'élèvent en se dégarnissant de leurs bran- ches latérales, et lorsqu'ils ont atteint de 15 à 20 mètres il est impos- sible de les dénicher; il est donc à prévoir qu'elles assureront la multi- plication des Moineaux dans des proportions inquiétantes. Voilà pourquoi nous demandons à leur faire la chasse par tous moyens. .le vous demande pardon, Monsieur le Président, de m'étendre aussi longuement à propos de Moineaux et de faire leur procès ; mais en pré- sence de la récente circulaire de M. le Ministre de l'agriculture, con- cernant la protection à donner aux petits oiseaux sans distinction, qui a été dictée par l'opinion si souvent émise par les savants, opinion que je partage en ce qui concerne les becs lins ou insectivores, mais contre laquelle je m'inscris en faux lorsqu'il s'agit des oiseaux à gros bec et surtout des moineaux qui tous sont, on peut dire, omnivores, j'ai pensé qu'il était opportun de faire connaître la situation qui nous est faite par ces derniers, afin d'atténuer les récriminations qui pourraient se pro- duire de l'autre côté de la Méditerranée à l'encontre des mesures que nous réclamons. En France, où les moineaux sont clair-semés, leur protection ne peut de jongtemps produire un effet dangereux, tandis qu'en Algérie se serait une mesure déplorable à divers points de vue essentiellement économi- ques. Elle arrêterait d'abord les plantations d' Eucalyptus et ferait même disparaître celles qui existent chez les colons, conséquence funeste dans un pays oîi les bois d'œuvre font défaut et oîi la multiplicité des boise- ments est aussi à désirer, tant sous le lapport de la salubrité que pour l'amélioration climatérique qui en résulterait. (le qui se passe en ce moment dans nos plantations de Régalia et d'Aïn-Kata peut servir à l'édification de ceux qui douteraient de nos griefs contre les Moineaux. Il y a vingt joui's, au moment de l'invasion, il en a été pris sept cents douzaines avec des gluaux, aux abreuvoirs, et on en a tué jusqu'à cent vingt d'un seul coup de fusil, tiré sur des bandes s'éle- vanl des blés où ils s'élaient abalhis pour prendre leur nourriture. De FAITS DIVERS ET EXTRAITS DR CORRESPONDANCE. 463 pareils actes sont une infi'action ù la loi sur la chasse, engins prohibés, saison prohibée ; mais qui donc pourrait nous empêcher de jeter de Teau pour chercher à éteindre le feu (juand notre maison brûle? Nos métayers se hâtent de couper leurs récoltes, bien qu'elles ne soient pas arrivées à complète maturité, afin de sauver ce qui reste. Quant à nos malheureux voisins, il n'est pas d'invectives ou de récriminations qu'ils ne lancent contre nous, nous accusant, non sans raison, d'être les auteurs du pré- judice qui leur est causé. N'est-il pas rationnel d'adopter un tempéra- ment dans l'application des lois, ou de les modifier en raison des circon- stances et des lieux? Et cependant le tribunal de police correctionnelle d'Alger condamne tous les tendeurs de gluaux, bien qu'ils n'aient pris que des Moineaux. Engin prohibé! Pour faire suite aux tableaux de croissance comparative de diverses espèces d'Eucaljiptiis, précédemment adressés et qui ont été publiés dans le Bulletin de novembre 1873 et mai 1874, vous trouverez ci-joint celui des nouvelles espèces mises à l'étude. Nous continuons à prendre note de leur croissance annuelle en grosseur, mais ce travail n'aura réel- lement d'intérêt que dans quelques années. Quelques jours de froid « 2 degrés — 0" » survenus en mars dernier, après un mois d'une température chaude qui avait activé la végétation des arbres, ont été cause que les jeunes pousses du plus grand nombre des variétés à' Eucalyptus owi été gelées, heureusement sans grand dommage pour ces arbres, car actuellement de nouvelles pousses vigoureuses rem- placent celles qui ont été détruites. Il est probable que les espèces qui n'ont pas souffert de cette gelée auraient chance de réussir dans nos dépar- tements de France où le Globulus vient mais finit par périr à la suite d'un hiver rigoureux ; nos notes d'observations feront connaître ces espèces. Notes sur le Teosinte (Reana luxurians). Nous avons reçu, le 20 juillet 1875, de la Société d'Acclimatation des graines de Teosinte; malgré la saison avancée et peu propice nous avons semé immédiatement quelques graines à l'arrosage et d'autres dans des pots; toutes ont levé dès le cinquième et sixième jour. En octo- bre, les plantes de pleine terre et en pots avaient 80 centimètres de hau- teur et n'avaient pas talé, sauf quelques-unes qui avaient deux bourgeons partant du pied. J'en ai recepé plusieurs afin de voir si la plante repous- serait, et j'ai mis les plantes des pots en pleine terre, en en conservant une qui a été rentrée dans la serre. Toutes ces plantes sont mortes dans la saison hivernale sans avoir fleuri ni repoussé sur le pied. Il est donc probable que même en Algérie elle ne serait qu'une plante fourragère annuelle. J'ai semé de nouveau en mars dernier en pots rentrés dans la serre, et les jeunes plantes ont été mises en pleine terre en mai ; la végétation n'est pas très-active jusqu'à présent ; celles semées en place à la même époque n'ont pas levé; l'humidilé a fait pourrir les graines, la lempérature était encore trop basse. M'y SOCIETI'; J) .VCCMMATATION, «'■•oiN^ance coiiipavéo «le qiielqiie.s nouvelles eNiièces fi'|:ucnl>|i(i|.H après un an «le plantation. iNOMS DES. ESPECES. Eucalyptus globulus . — microphjlla. . . — stricta .... — platypliylla — goniocalyx . Sp. Stuartiana?. — species. melliodora . salig'na Sp. Teutcrfirld Sp. "W'iiitfi box. — corymbosa . PROVENANCE descraines. 'I — exserta — latifolia? — microllipra — fissilis — latifolia? — fibrosa Rivière El-Alia. Vilmorin. M. Ramel . Id. Société d'ac- climatation. Mares. Vilmorin Id. Unmrl. Id. Id. Id. Vilmorin. Ramel. Société d'ac- climatation. Vilmorin. Vilmorin. — |iiliilaris armenioiili's. ' PiMincl. co DATE delà plantation. 2 2? o~ ./ r: ai. = Avril 1875. m 2,40 Id. 2, 00 Id. 2.00 Id. 2,00 Id. 2,00 Id. 2,00 Id. 2,00 Id. 1,80 Id. 1,80 Id. 1,80 Id. 1 , 80 Id. 1,60 Id. 1,50 Id. 1,50 Id. 1,50 Id. 1,30 Id. 1,10 Id. 0,80 M, 0, 70 Id. 0,00 OBSERVATIONS. Les jeunes pousses ont souffert à la suite d'une gelée (2 degrés — 0 ') survenue en mars. Bonne végétation, jeunes pousses grillées par b; froid ; du restr très-rustique. En tout semblable au précédent, mêmes feuilles et même port. Reni-irqiiabli' par la dimension di- ses feuilles larges de 10 à 12 cen- timètres et longues de 15 ,'i ;iO, ci; (pii fait qu'il est fatigué par les vents. Trjnc droit et corsé : dill'ère de nos anciens par son écorco lisse, n'a lias soullért du froid, nous parait très-rustique. Nous paraît le même que le précé- dent, même résistance au fniid et à la sécheresse. Espèce se rapprochant du ijlnbulus, végétation jikis leule, mais auNsi rustique. Très-rustique, résiste bien à la sé- cheresse,:! l'humiditéet au ficnd. Les jeunes pousses ont gelé. Les premières feuilles semblables au (/Oïî(Oca/!/,c, quoique plus ver- tes, donnent ;i penser que c'est la même espèce ; tout aussi rus- tique. Feuilles arrondies comme le pn-ci'- dent, moitié moins grandes el d'un vert luisant; jeunes (lousses intactes après la gelée. Espèce toute diiU'rentc du précé- dent : feuilles de Voccidentalis, craint le froid. Tronc grêle, jeunes pousses ge- lées. Tronc droit et corsé, feuilles du longifolia; craint le froid. Tronc droit et corsé, jeunes pousses gelées. Feuilles arrondies, tronc bifurqué; n'a pas souffert du froid. N'est plus l'espèce que nous avons sous ce nom d'ancienne date. Espèce dilIV'reiite du numéro li. ressemble au maculala, j:va'u\1 les terrains humides et gèle faci- lement. Délicat, souffre du froid, de la sé- cheresse et de l'humidité. N'a éprouvé aucune alteinle du froid, végète lentement. Peu riistiipie, dans le gemv du //- bvnxn duquel il s' rappro,-|;e. f".\ITS DlYRnS KT i;\TI!.\ITS ])]■] Cj ir.nKSrONDANCE. M'C) Snilp lie 1(1 croinsaiiet' cnmpiiréc de (pio}(jti<>x ('sjicees d'EuealijiiIns. o •21 22 23 24 NOMS DRS E.SPfXES. PROVENA.NC.E des graines. DATE de la plantation. ■ai y. ~ , '^ H - OBSEUVATIONS. Rucalyiitn'; hemi|ild(iia var. . . P.aniel. W. Société d'ac- climatation el narnri. Uaniel. Jnin 1875. Id. Avril 187.5. Id. m 0,60 0,60 0.00 0,00 Peu rustique, espèce tonte dilTé- rente do ce qne nous avons déjà sous celte dénomination. No ressemble en l'ieu au nnnK'ro 8 et nous paraît Lien moins rus- tif(no. Tous morts dans la saison di'- pluies. .Ne diii'('i'..'iait en rien du précédai;!, a siilii le mèin? sort. — . corvnibosa ^ Nota. — Dans nos plantations di' dates aut(>iMPures (1873), non; nvnigci'a, coriacea l't Sp. M. W. n'ont nulloment soullort de la ;;-o ijétalion alors. Ces diverses espèces sont de cidtnre assez diflirile conserver qii à force de soins pendant l'été. remarrpions fpie les E. corcifera, ée de mar-, bien qu'en [deine vé- cliez nous, et nous n'avons jiu e i Veuillez agréer, etc. A. GOP.DIER. Le Cetlfelti siiiensis. Dans la dernière séance de l'.Vcadéniie des sciences, M. Decaisne a présenté un rameau fleuri d'un arl)re introduit depuis peu au Muséum par les soins de M. L. de Geofroy, ministre de France ta Pékin, et de M. Eug. Simon, chargé, en 1861, d'une mission agricole en Chine. Cet arhre, sur lequel M. Decaisne avait particulièrement appelé l'attention, a été très- hien décrit, en 1830, par Adr. de Jussieu, sous le nom de Cedrela sinensis, d'après un petit échantillon envoyé, en 1743, à Bernard de Ju.>sieu par le H. P. Incarville, qui l'avait découvert au nord de Pélun. ].e C^'rfré'/rt smens/s, qui a résisté au rigoureu.K hiver de 1871, et dont le port rappelle l'allante ou vernis du Japon, a le hois rougeàlre, de même nature que celui du Cedrela odorata ou acajou à planches avec lequel se fahriquent les caisses à cigares; ses diverses parties ont luie saveur qui participe de celle de l'oignon et de l'ail et qui les fait cnlrcr, dil-on, dans la préparation de certains mets chinois. Enfin, par ses panicules, qui mesurent |)lus de 50 centimètres de lon- gueur, chargées de petites Heurs hlanclies, le Cedrela sinensis parait digni' de fixer l'attention des horticulteurs au même titre que le Paulownia el le Xcii}tli')ceras, arhres d'ornement égalemeiit ohii'iiU'^ au .Muséum. V. BIBLIOGRAPHIE. f. .Manuel d'npieultiiro rationnelle ; par C. de Ribeaucourt ; 2" édition, revue et augmentée, avec de nombreuses vignettes. Paris, librairie Sandoz; Neuchàtel. Le gouvernement suisse est heureusement inspiré en favorisant dans les campagnes les progrès de l'apiculture. Ce n'est pas seulement pour la cire et le miel, ce dernier si estimé quand il est de provenance hel- vétique, qu'il est bon d'encourager les éducations d'abeilles ; c'est sur- tout pour l'immense profit qu'en retire l'agriculture en général, ces insectes concourant d'une manière très-puissante à la fécondation des plantes utiles, dont ils transportent les pollens d'une fleur à l'autre. Le département de l'agriculture a acheté presque en entier, pour la répan- dre dans les villages, la première édition, parue en 1870, du petit ma- nuel d'apiculture de M. de Ribeaucourt, et celui-ci, avec un zèle infati- gable, passe toute la belle saison à parcourir les villages suisses de langue française, à donner des conseils pour le meilleur établissement des ru- chers, à faire des cours pratiques. Nous lisons ce qui suit dans le nu- méro "2 du journal la Revue horticole de la Suisse romande : « Les séances d'apiculture que le Conseil d'État de Genève vient de faire donner par M. de Ribeaucourt, dans nos campagnes, ont eu un véri- table succès et ont attiré un grand nombre d'auditeurs. » Que faut-il entendre par apiculture rationnelle? Telle est la question par laquelle débute le petit manuel de AI. de Ribeaucourt. Comme le démontre fort bien l'auteur, faire de l'apiculture rationnelle consiste bien plus dans la manière de conduire les abeilles, en sachant se con- former aux mœurs de ces précieux insectes, que dans le choix de tel ou tel système de ruche. On peut donc faire de l'apiculture rationnelle avec les ruches de toute espèce, ce qui ne veut pas dire cependant que la forme, la grandeur et la construction des ruches soient indiff'érentes ; car en agriculture comme en industrie, à égale habileté de l'ouvrier, un bon outil est plus avantageux qu'un médiocre. M. de Ribeaucourt a adopté de préférence la ruche à rayons mobiles, parce qu'elle se prête mieux que toute autre aux diverses manipulations exigées par l'apicul- ture rationnelle. Après avoir expliqué, dans le premier chapitre, pourquoi les ruches abandonnées à elles-mêmes tombent vite en décadence, l'auteur passe en revue dans les chapitres suivants les avantages et les inconvénients des divers systèmes de ruches, et décrit ensuite, avec beaucoup de soin, la ruche qu'il a choisie; de bonnes figures accompagnent le texte. La ruche adoptée par l'auteur est celle à hausses et à rayons mobiles. Quoique nous ayons la certitude qu'entre les mains expérimentées de BIBLIOGRAPHIE. '(07 l'auteur cette tonne de ruche donne de bons résultats, nous sommes persuadé que celte même ruche, si elle avait la forme horizontale, ren- drait les manipulations plus faciles et plus rapides, tout en étant mieux en harmonie avec les mœurs des abeilles, parce qu'elle ne divise jamais ces insectes en plusieurs groupes. Dans les chapitres 5 et 6, l'auteur donne une courte description de l'histoire naturelle des abeilles, de l'organisation d'une colonie et de l'usage des matières récoltées par elles. Les chapitres 8 et 9 sont consacrés à l'essaimage naturel et artificiel. Après avoir démontré tous les inconvénients de l'essaimage naturel, l'au- teur décrit avec soin les méthodes d'essaimage artificiel qui s'appliquent le plus facilement à son système de ruches ; ce sont au reste les pro- cédés connus des apiculteurs qui emploient les ruches à hausses. Les ennemis, les maladies des abeilles, la manière de les nourrir en cas de disette et les soins à leur donner aux différentes époques de l'ait' née forment l'objet dos chapitres suivants. Au dernier chapitre l'auteur s'occupe de l'extraction du miel et de la préparation de la cire. On ne saurait trop le féliciter d'avoir adopté la machine à force centrifuge, appelée souvent extracteur ou mello-extraC' teur, et au moyen de laquelle on peut retirer le miel des rayons sans les briser, ce qui permet de remettre ceux-ci dans les cadres mobiles de la ruche et de les rendre aux abeilles. Cette méthode est adoptée mainte- nant par tous les apiculteurs progressistes. Outre le grand avantage de donner du miel de première qualité, même avec les plus vieux rayons, elle assure toujours une récolte supérieure comme quantité. Il est reconnu en effet que si un essaim est mis dans une ruche remplie préala- blement de constructions en cire, cet essaim, au moment d'une forte miellée, recueillera trois ou quatre fois plus de miel que s'il est obligé de liàtir et de récolter, en même temps, la cire provenant d'une élaboration du miel à l'intérieur du corps de l'insecte. Le manuel de M. de Ribeaucourt est terminé par un appendice spé- cialement consacré à la race des abeilles italiennes {Apis ligustica, Spi- nola). On a reconnu, d'après les expériences de ces dernières années, que cette race est plus productive que la race ordinaire (Apis melliftca, Linn). Beaucoup d'apiculteurs ont donc changé la race de leurs abeilles, et c'est aux diverses manipulations qu'exige la pratique de cette trans- formation que l'appendice est consacré. En résumé, ce petit ouvrage, offert par l'auteur à notre Société, est à la fois concis et clair, écrit dans un style simple à la portée des cultiva- teurs. Il nous parait très-utile à la vulgarisation de l'apiculture, et nous faisons des vœux pour sa rapide propagation. Maurice tiiRARD. 4ou étalde culture et fabriquer le Tlié, les dépenses sont lourdes ; néanmoins un adminis- trateur entendu et vigilant pourrait compter sur une marge très-satis- faisanle de profits. Une personne qui entreprendrait la culture du Thé, avec un capital même relativement faible de 51) à 75,000 francs, y trou- verait une excellente spéculation. nevue des eaux et forêt» (iU, rue Fontaine-au-Koi). Juin. — Les cendres des essences forestières de la forèl de Haye (près Nancy). Étude chimique, par M. E. Henry, garde général attaché à l'École forestière. On comprend sans peine la haute importance que présente pour l'agri- culture l'étude comparée de la composition chimique des plantes avec celle du sol qui les nourrit. La voie est cependant à peine tracée dans cette branche de la science agricole. Au point de vue spécial où nous sommes placés, il est facile d'entrevoir tout Tintérèt qu'offrirait, pour l'ac- climatation des espèces nouvelles, l'analyse préalable d'un végétal, faiti; sur des spécimens pris aux lieux d'origine, de manière à pouvoir installer les sujets nouveaux, en pleine connaissance de cause, dans des conditions chimiques analogues à celles au milieu desquelles ils vivent et se déve- loppent d'ordinaire. Sans avoir à faire ici l'analyse du travail de M. E. • Henry, lequel ne rentrerait pas absolument dans le cadre ((ue nous nous sommes tracé, nous lui eiuprunlerons seulement les considérations suivantes : L'examen des cendres des végétaux nous permet d'étudier le degré d'épuisement du sol par chacun d'eux, leur préférence pour certains éléments fertilisants et, par suite, la nature des principes qu'on doit apporter au terrain, suivant les récoltes que l'on veut en tirer. Les ana- lyses de plantes agricoles, qui ont été faites, nous ont appris que leur composition varie assez peu, pour une même espèce, par suite des engrais qu'on apporte généralement sur les terres et qui rendent con- stamment au sol ce que la plante lui enlève; au contraire, la composi- tion chimique des essences forestières est beaucoup plus dépendante de la composition chimique du sol, puisqu'on n'y a jamais apporté d'engrais et que les bois ont dû se contenter des principes minéraux contenus dans le terrain et restitués en partie par la chute annuelle des feuilles. Or, s'il est vrai que les propriétés physiques du sol, telles que la profondeur, l'humidité, la perméabilité, etc., jouent un rôle prédominant dans la question de l'appropriation des essences au terrain, il est cependant des cas assez fréquents où la connaissance de ces qualités purement physi- ques ne suffit pas à faire prévoir la réussite ou l'insuccès de certaines espèces et où il faut avoir recours à la composition chimique du sol pour trouver la véritable explication du fait. Ainsi, tous les forestiers savaient que le pin maritime et le châtaignier réussissaient très-bien sur les sols siliceux et ])oint du tout sur les ter- BIBLIOGRAPHIE. 475 rains calcaires ; iiuiis un se bornail à constater le l'ail, ^ans pouvoir l'expliquer. Les recherches de MM. FJiche el, Grandeau ont montré (|uo la non réussite de ces arbres sur les sols calcaires était due, non à l'ab- sence de silice dans ces sols (comme tendrait à le faire croire le nom de plantes silicicoles qu'on leur a donné), mais bien à ce que la présence d'un excès de chaux agit sur ces deux essences comme un véritable poi- son, en s'opposant à l'assimilation de la potasse en particulier, et par suite à la production de l'amidon. (Annales de chimie et de physique, 1871.) Rome horticole {iG, rue Jacob). N" 11. I" juin. — Quelques observations à propos de la Greffe. M. E. \. Carrière : Il est généralement admis que les variétés de poiriers : Bon chrétien Rans, Doyenné de juillet, Beurré Giffard, Beurré Bosc, ne vont pas sur le coignassier. Le fait est vrai, si on les greffe en écusson ; mais il en est tout autrement si on les greffe en fente, et surtout si pour gref- fer l'on prend l'extrémité des rameaux. Dans ce cas, en effet, il n'est pas rare, la même année, d'obtenir des scions de 1 mètre et plus de lon- gueur, et les arbres, qui vivent assez longtemps, sont surtout d'une fer- tilité extraordinaire. Si, au contraire, on grelfe ces mêmes espèces en écusson, rœil ne se développe pas, quoique l'écusson se soude au coignas- sier, ou, s'il se développe, il est chétif et meurt promptement. (iommenl expliquer cette différence ? C'est ce que nous n'essayerons pas de faire ; nous nous bornons à constater le fait. III. — Publications nouvelles. IM (.>iilfur<> lie la Kcttevsive et les engrais chimiques. Nouvelles études sur l'influence des divers éléments des engrais sur le développement de la betterave et sur sa richesse saccharine ; par Henri Joulie, phai- macien en chef delà Maison municipale de santé (Dubois); in-S", 53 p., Bordeaux, imp. Gounouilhou, oU, rue des Allamandiers ; Paris, la Vil- lette, 10 bis, quai de la Marne. l,e ithyiioxcra, histoire de la nouvelle maladie de la vigne et des moyens employés pour la guérir. Études })ratiques à l'usage des vignobles menacés ; par C. Ladrey. Station oenologique de la Côte-d'Or. in-R" Jésus, VIII-'24:2 p., Dijon, inqi. Darantière ; Paris, lib. Savy, i fr. Carret; sa luétliotlc «l'élever les vers A sole, son calorifère ; ra})j>orl séricicole adressé à l'Académie d'agriculture, des arts et du commerce de Vérone ; par Gesare Ombini. In-12, 22 p., Valence, imp. Chaléat, 25 c. Métbodc de plantatioo de l'asperge à suivre en divers lieux ; par Vicier Patel, ex^receveur de navigation à Amiens, demeurant à Ariia- ville (Meurthe-et-Moselle). In-8% 21 p., imp. Gébhart. 1 fr. Aimé Dufort. JARDIN D ACCLIMATATION DU BOIS DE BOULOGNE. RAPPORT PRÉSENTÉ AU NOM DU CONSEIL DADMINISTRATION l'AK LE DIRECTEUR DU JARDIN M. A. CEOFFROV SAIIVT-UIL AIRE A l'Asscmblcc générale ordinaire du '2Ï avril 1876 el à l'assemblée générale exliaordinairc du 20 mai 18Î6. Messieurs, J'ai riionneur de vous présenter, au nom du Conseil d'administration, les comptes de Tannée 1875. Cet exercice nous a donné des recettes très-importantes, mais, par contre, et par suite de circonstances exceptionnelles, les dépenses ont été considérables. Parmi les causes qui ont rendu cette année l'Exploi- tation onéreuse, je dois, dès les premières lignes de ce rapport, vous signaler l'élévation absolument insolite des prix des fourrages. 11 en est résulté, pour notre exploitation, une augmentation de dépenses atteignant plus de trente mille francs. Inventaire au 31 fiéc«>iiibre 1933. Actif. Espèces en caisse Espèces au Crédit foncier.. Cautionnement Animaux.. Mobilier Mobilier industriel et outil- lage Approvisionuemeuts Comptes débiteurs Total .... Conslruclioiis nouvelles. . . . 't'oti 1 é«al iJ,168 .. 980 40 5,000 ). 312,791 95 4,769 » !2;!,015 2(1 10,222 35 82,431 70 471,378 60 193,090 68 664,469 -28 Passif. Comptes créditeurs. 416,703 46 Excédent de l'actif (Capital d'exploitation) 54,675 14 Total.... 471,378 60 Capital immobilisé (con- structions nouvelles) 193,0!tO 68 Total ég-al.... 661,169 i8 SITUATION FINANCIERI': Dl! JARDIN. 4// Compte d'exploitation de l'exereice 1»«5. Ucceltes. Intérêts Laines Entrées du jardin Aijonnements Dons d'animaux Ventfi de plumes Saillies Vente il'œufs Promenades Chaises Librairie Hull'et Laiterie Exposition permanente... Subvention du ministère de l'agriculture 11.3 Sfi -211 » 3t;9,5i-i 50 10,090 » 1,447 » -258 50 2,949 » 5,159 85 "2,07(j iO 5,6l:J 10 681 05 10,797 35 4,958 85 1,.304 50 0,000 )> Total.... 4-21,205 55 Excédant des dépenses. 27,7.^7 00 Total égal.... 448,963 15 Déjipmcs. Magnanerie 364 » Omnibus 2,607 40 Aquarium 5,457 90 Entretien du jardin 33,205 55 Jaidin d'Iiiver 9,095 -> Salon de lecture 45 90 .Mobilier industriel et outil- lage 18,809 85 Entretien et a|jpropriation des bâtiments 34, 128 45 Entretien des parcs et clô- tures 0,031 45 Publicité 10,063 95 Chauffage 8,388 75 Loyers. 4,250 75 Frais de bureau 10,602 50 Assurances 505 85 Impôts 2,739 70 Nourriture des animaux... 122,943 15 Timbre des actions 001 » Abonnement des eaux 3,250 00 Assemblée générale 518 » Concerts 33,513 60 Frais généraux 21, 138 90 Personnel 84,695 30 Jardin d'Hyères 8,342 80 Succursale de Meulan 3,-285 85 Pertes sur le compte des animaux 20,956 95 Total égal.... 448,903 15 Dépenses extraordinaires. Annuité aux souscripteurs des serres 15,000 » Constructions nouvelles: Otaries, Lapinières, Tra- vaux neufs 7,501 00 Jardin d'Hyères 2,470 40 Succursale de Meulan 3,507 05 Total..., 28,479 05 Excédant des dépenses ordi- naires 27,737 00 Diminution de l'actif en 1875 56,236 65 Depennes ordinaires. Ainsi qu'il résulte des tableaux précédents, le total des dépenses ordi- naires s'est élevé à l4H,9fil{ f'r. l.j c. W8 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Quelques-uns des chiffres portés dans ce tableau doivent être expliqués, l.es Concerts ont occasionné cette année une dépense supérieure de 3,000 francs environ à celle de l'exercice précédent. La rémunération de l'orchestre étant proportionnelle au nond^re des visiteurs, les Concerts nous coûtent d'autant plus cher que noire public est plus nombreux ; nous ne saurions donc nous plaindre de cette augmentation de dépenses. Le Service du jardinage (plantations et chemins) a coûté, en 1875, 33,265 fr. 55 c. C'est environ 3,000 francs de plus que l'année pré- cédente. • Des réfections de massif assez considérables, les frais de main-d'œuvre et l'acquisition des plantes nécessaires pour ces travaux, ont motivé cette augmentation ; en outre, la plantation d'arbres nombreux en divers en- droits où il importait de mettre le public à l'ombre, et en particulier sur l'emplacement des concerts, ont nécessité des dépenses qui ne sont pas de nature à se représenter les années suivantes. Les dépenses relatives à X^Nourritnre des animaux de la collection se sont élevées à la somme de 122,943 fr. 15 c. Dans ce chiiîre ne sont compris ni les frais d'alimentation occasionnés par nos Vaches laitières et par les Poneys employés aux promenades, ni la moitié des dépenses de nourriture relatives aux Eléphants, Chameaux et Autruches. Nous avons cru utile de faire ressortir d'une façon très-nette ce qui concerne les charges résultant de l'entretien des animaux de la collection proprement dite. Les services de la laiterie et des promenades sont, en effet, indépen- dants en quelque sorte de l'exploitation zoologique ; ces services figurent dans les tableaux ci-dessus pour le solde qu'ils nous laissent, perte ou gain. Comme de coutume, ces deux comptes nous ont donné un bénéfice malgré les frais de nourriture plus élevés que les autres années dont ils sont grevés. Le prix des fourrages a atteint, dans l'année 1875, des cours qui nous reportent aux mauvais jours de 1870. En ce moment, malgré une baisse appréciable, les foins et luzernes se vendent 75 francs, les padles de blé 68 francs, les pailles d'avoine -17 francs les cent bottes, c'est-à-dire près de 75 pour 100 plus cher que de coutume. Il nous a paru intéressant de rechercher quelle était l'importance des dépenses extraordinaires imposées cette année à l'exploitation par l'élé- vation insolite du jtrix des fourrages. Nous avons reconnu qu'il en résultait pour l'exercice 1875 une aggravation de charges s'élevant à 31,000 francs. Nous avons, pour nous éclairer à ce sujet, comparé les prix de 1875 avec les prix normaux, nous abstenant de prendre pour base de nos appréciations les minima des années d'abondance. En présence des cours élevés des denrées nous avons réduit, aussitôt que nous l'avons pu, l'effectif de nos colleclioiis viv.inles, piéfi'iMui le ^rriATION FINÀNCIÈRR DU JARDIN. 479 sacrifice d'animaux (rime médiocre valeur ù l'obligation de supporler des Irais de nourriture trop élevés. Mais ces réductions, onéreuses pour le compte des animaux, ne pou- vaient prendre assez d'importance pour nous permettre d'atténuer aussi vite et aussi complètement que nous l'aurions voulu les dépenses de nourriture. Nous attirons tout spécialement votre attention sur ces explications ; elles sont de nature à vous faire comprendre en partie les résultats peu satisfaisants du présent exercice. Les dépenses relatives au Pe)'Somiel sont parmi les plus importantes de notre exploitation ; elles ont été en 1S75 supérieures de 7,000 francs à ce qu'elles avaient été l'année précédente. Diverses augmentations indis- pensables ont été accordées par le Conseil. Parmi les causes qui sont venues augmenter les dépenses portées au compte du personnel, il faut mentionner l'habillement des employés qui, jusqu'alors, n'avaient pas reçu de costumes. On a pensé, avec raison, que tous les agents occupés au service de la surveillance et du contrôle et au service des promenades devaient porter l'uniforme. Parmi les causes accidentelles qui ont rendu l'exploitation du Jardin d'acclimatation onéreuse en 1N75, il faut mentionner la perte résultant du Commerce des animaux. Dans les rapports que nous vous avons présentés dans les Assemblées précédentes, le compte des animaux se soldait régulièrement par un bénéfice, plus ou moins considérable, mais toujours sensible. Aujourd'hui nous avons dû inscrire une perte de tO,'J^A) fr. 9.5 c. Le chiffre par lequel nous indiquons chaque année dans nos rapports le résultat du Commerce des animaux est le solde d'un compte spécial dans lequel rentrent la mortalité des animaux et tous les frais acces- soires de transport et d'en)ballage. Quand il se solde par un bénéfice ce compte a donc préalablement payé tous les frais de mortalité, soit envi- ron 1.5 pour 100 du capital-animaux, plus les frais de transport qui sont de même importance. En présence d'une perte comme celle ré.sultant de l'exercice 1875, on s'est demandé si le commerce des animaux n'était pas une lourde charge pour notre établissement. Votre Conseil s'était déjà livré, dans un temps déjà loin de nous, àl'exa- men de cette question, il a repris cette étude cette année. Ces nouvelles recherches ont abouti, comme celles d'autrefois, à la conclusion que votre Société ne saurait renoncer à faire le commerce des animaux ; si elle y renonçait, les frais de transport, d'emballage et de mortalité occasionnés par les animaux de la collection proprement dite (ceux qui sont entre- tenus pour l'exhibition et ne sont pas destinés à la vente) deviendraient tout à fait onéreux pour le budget, car les éducations d'animaux faites cliaqiie année au Jardin ne suffiraient pas à les balancer. iSO SOCIÉTÉ d'acclimatation. Le commerce des animaux, envisagé au point de vue seulement des résultats pécuniaires, nous est donc nécessaire. Mais la question a une autre face : on peut se demander en effet si la Société du Jardin zoolo- gique d'acclimatation pourrait se soustraire à l'obligation de vendre et d'acheter des animaux. Beaucoup de personnes pensent, et nous avec elles, que notre établis- sement a, pour l'une de ses raisons d'être, la ^^llgarisation des animaux, ef comme l'un de ses moyens pour atteindre le but, le commerce. C'est dans cet esprit que nous avons toujours agi, et nous avons fait du Jardin zoologique d'acclimatation un centre d'activité commerciale d'une certaine importance, vous le savez. Parmi les causes auxquelles nous devons cette année les résultats défavorables de notre commerce d'animaux, nous pouvons signaler les suivantes : 1° Les réductions d'effectifs faites en vue de diminuer les dépenses de nourriture. "l"^ La mortalité très-onéreuse que nous avons subie. C'est dans l'éléva- tion du chiffre de cette mortalité, qui s'est élevé de l?> à 17 pour lOU du capital-animaux, que nous trouvons l'explication de la majeure partie de la perte dont nous nous occupons. Ces résultats, auxquels heureusement les exercices précédents ne nous ont pas accoutumés, peuvent être considérés comme accidentels. A'ous ne saurions les attribuer ni au défaut de soins du jiersonnel, ni à nos installations, mais à la rigueur des hivers, c'est-à-dire aux mauvais temps des premiers et des dernicM's mois de l'année. 3° La dépréciation de certains animaux et en particulier de certaines espèces d'oiseaux. Il nous paraît intéressant, à cette occasion, de vous faire observer que depuis un peu plus d"un an le commerce des animaux exotiques ne se fait plus tout à fait dans les mêmes conditions que précédemment. Il a été créé plusieui-s feuilles périodiques dans le but excellent de mettre les amateurs et éleveurs d'animaux en relation les uns avec les autres. Très-naturellement les importateurs et marchands d'oiseaux ont profité de ces publications pour faire leurs offres au public, et il est résulté de ces relations qui suppriment des intermédiaires, une certaine perturba- tion dans les cours ; comme on pouvait le prévoir, notre commerce s'en est ressenti. Grâce aux journaux d'annonces dont nous vous entretenons, nous pour- rons à l'avenir, pour certaines espèces au moins, éviter l'obligation de nous approvisionner ; nous serons ainsi déchargés des frais de nourriture et de mortalité occasionnés par des animaux emmagasinés en vue de la vente. Malheureusement pour le plus grand nombre, imus devrons con- tinuer à les acqu(''rir à l'avance, car pour ces variétés, le moment opportun jiassi'', il l'nit, pour se les proctii'cr, ;itl(';i(lri' uni' aniK'-c cMliêre.. SITTATION FINANCIÈRE DI" JAUIHN. '(i^l Roec<<«'»> oi'«!inaii'«'w. Les recettes ordinaires réalisées par 1(^ .(ardiii zoologique d' Acclima- tation en IS7o, se sont élevées à i!21,-205 francs. Les entrées comptent dans ce chiffre pour 3(î9,5M fr. 50 c, c'est-à-dire (iirelles sont supé- rieures de 15,000 francs à celles réalisées en lS7i. Dans le cours de cette année, l'établissement a reçu 600,9:29 visiteurs, dont 540,058 payants et 06,871 non payants. Les produits des Promenades et dé la Laiterie sont inférieurs à ceux obtenus dans l'exercice précédent. Nous vous avons dit, en vous parlant de la nourriture, que le compte Laiterie comme le compte Promenade étaient grevés des frais de nourriture. Le prix des fourrages ayant atteint des cours excessifs, il en est résulté des augmentations de dépenses qui sont venues employer une partie notable des récoltes elfectuées. tlartlsn dp HBjèr*"!*. Le jardin de Hyères a été, dans le cours de l'année 1875, l'occasion de dépenses (jue nous avons portées les unes aux dépenses ordinaires, s'éle- vant à 8,342 fr. 80 c, les autres aux dépens extraordinaires, s'élevant à -2, 470 fr. 40 c. Nous ne saurions mieux faire que de vous répéter, à l'occasion de ces dépenses, ce que nous vous disions dans notre précédent rapport. î 11 faut, ï écrivions-nous, savoir attendre. Les produits du jardin de Hyères « seront dus à la vente des Plantes que nous aurons produites ; avant tle « récolter, il faut avoir semé. » Nous avons semé et la récolte n'est pas éloignée maintenant. A l'inven- taire, fait au 31 décembre, vous possédiez environ vingt mille jeunes palmiers, sans parler des autres plantes que nous pourrons bientôt livrer au commerce. Nous avons récenmient fait venir quelques-uns de nos pro- duits ; ils ont trouvé acquéreurs à des prix rémunérateurs. Nous pouvons donc compter sur un produit prochain. ('Iuj4 (le lloulan. La petite succursale de Meulan a été l'occasion de dépenses dites ordi- naires, qui se sont élevées à 3,285 fr. 85 c. et de dépenses extraordi- naires, dont l'importance est de 3,507 fr. 05 c. Cet établissement, situé à proximité de Paris, malgré ses petites dimensions, est pour nous rendre de réels services, en nous permettant d'éviter l'encombrement des animaux au jardin, en particulier pour les Poules. Le commerce des œufs de Poules reste, faute de place, à peu près stationnaire au Jardin d'acclimatation. 11 importe qu'il puisse prendre pkis d'iniporlancc et donner des produits plus considérables. tëi SOCIÉTÉ d'acclimatation. Puisque nous ne pouvons dispose)' d'installations dans l'établissement (lu bois de Boulogne, nous pourrons placer des parquets de reproduction ù Meulan, et bientôt nous n'aurons })lus à laisser non satisfaites, à peu près, les deux tiers des demandes d'œufs à couver qui nous sont faites chaque année. Nous trouverons dans la vente de ces œufs et dans les éco- nomies de mortalité que nous devrons à cet établissement, la rémuné- ration et fîu delà des dépenses occasionnées par cette petite succursale. Invehtnire. Le compte d'exploitation, dont nous vous avons donné lecture, vous a )nontré que les recettes avaient été, pendant l'exercice 1875, inférieures de 5G,:236 fr. 56 c. aux dépenses. Parmi les causes principales qui peuvent expliquer ces résultats fâcheux, nous avons signalé à votre attention l'élévation insolite du prix des fourrages, d'où résulte, nous vous l'avons dit déjà, un accroissement de charges de 34,000 francs, et aussi la perte réalisée sur le commerce de animaux s'élevant à près de 21,000 francs. Le résultat de l'exercice est donc un amoindrissement de l'excédant de l'actif. Cet actif était, au l'^'' janvier 1875, de 110,911 fr. 79 c. ; il se trouve réduit, au 31 décembre, à 51,075 fr. 14 c. Cette situation a été l'objet de l'examen minutieux du Conseil d'admi- nistration et de la Commission de finances spécialement déléguée à cet examen. Ce qui a particulièrement attiré l'attention de vos administrateurs c'est le chiffre des comptes créditeurs, s'élevant à 416,703 fr. 46 c. Ce passif, vous l'avez vu, est représenté et au delà par l'actif, car votre collection d'animaux aune valeur vénale très-supérieure à celle pour laquelle elle est portée à l'inventaire. Qu'il nous soit permis de vous rappeler quelle était notre situation le 1^'' janvier 187!2. Notre actif se composait de 121,384 fr. 19 c. ; nous devions à divers (comptes courants créditeurs), 50,474 fr. 20 c. Par conséquent l'excédent d'actif s'élevait alors à 70,012 fr. 99 c. Le Conseil municipal de Paris nous ayant généreusement alloué une subvention de 180,000 francs, la Société d'Acclimatation étant venue libéralement à notre aide par le don de 35,000 francs, nous avons entre- pris la restauration du Jardin d'acclimatation avec des ressources s'éle- vant à 180,000 -f 35,000 + 70,912 99 = 285,912 fr. 99 c. A cette date, 1'''' janvier 1872, notre collection d'animaux représentait une valeur d'inventaire de 45,302 fr. 75 c. seulement; nos bâtiments, nos clôtures percés de bombes étaient en partie détruits, le sol du Jar- din était sillonné de tranchées, enfin le public avait désappris le chemin de notre établissement. I-es travaux de reslaui'Hlion fureiil menés rapidement. Dès les pre- SITUATION FINANmî:P,E DU JARDIN. 4'62,000 francs, les bénéfices réa- lisés par notre entreprise pendant les années 1872, 1873, 1874, 1875 ont fourni un contingent de (362,000 francs moins 231,127 fr. 85 c.) 131,000 francs, c'est-à-dire de plus de ;i0,000 francs par année. Aujourd'hui que l'œuvre de la restauration est achevée, nous pouvons nous abstenir de dépenses de constructions nouvelles au moins pendant quelques années et nous devoiis consacrer Ions nos efforts à la constitu- -i^i suciÉrÉ d'acclimatation. tion du fonds de réserve dont les statuts prescrivent la constitution. Nous pouvons espérer que nous aurons promptement créé cette réserve, car la faveur du pul)Iic nous est acquise. Mais votre Conseil d'administration s'est justement préoccupé de l'élé- vation actuelle des conij)tes créditeurs qui s'élèvent à ilGJIK^fr. i(J c. Sans doute ce passif est représenté, et au delà, par l'actif, car la collec- tion des animaux a une valeur supérieure à l'estimation qui en est faite; cependant on a pensé qu'il serait imprudent de conserver une dette Ilot- tante aussi considérable et qu'il y aurait avantage pour la sécurité de notre Société à consolider la plus grande partie de ce passif. ,\près un examen sérieux de la situation, après s'être rendu un compte minutieux des ressources de l'entreprise, votre Conseil se décide à vous proposer l'émission d'un emprunt. Le service de cet emprunt (intérêts et amortissement) peut être a:;suré par les ressources fournies par le budget par les raisons sui- vantes : La première partie de cet emprunt (l50,0Ut) francs valeur nominale serait employée : 1" A la consolidation d'une partie des dettes sociales, et à la création d'un fonds de roulement. 300,000 francs (nominal) seraient consacrés à cet emploi. Nous aurions ainsi le grand avantage de substituer à une dette flottante trop considérable et plus ou moins exigible, des engage- ments à longue écliéance. 2" A la transformation du bail des serres (dites de Yilliers) et à la construction d'un nouveau butïet. Ces deux opérations absorberaient environ 150,000 francs du nominal. Lorsqu'en 1N60, la Société du Jardin zoologique d'acclimatation voulut faire transporter dans l'établissement du bois de Boulogne les serres et le grand jardin d'hiver des frères Lemichez (de Yilliers), l'Assemblée générale autorisa le Conseil à passer un bail en vertu duquel, moyen- nant le payement d'une annuité de 15,000 francs par an, la propriété du grand jardin d'hiver et des autres serres serait acquise à la Société au bout d'un certain nombre d'années. On a pensé qu'il serait avantageux de solder le compte des serres en obligations attendu que de cette façon le budget annuel se trouverait dégrevé de l'annuité. La somme qui est due à ce jour pour achever le payement des serres s'élève à 73,000 francs. Si nous pouvons nous acquitter en obligations, la charge annuelle se trouvera réduite de 15,000 francs à 6,000 francs et par conséquent les ressources budgétaires annuelles se trouveront augmentées de 9,000 francs, qui pourront être employés à faire le service de la première série d'obligations. Nous avons déjà reçu l'adhésion des propriétaires des serres à cette combi- naison. Elle recevra donc son exécution si vous l'approuvez. D'-'puis longtemps, votre Conseil d'administration reçoit le^ plaintes SITLATIU.N Fl.NA-NCIÈUE Ul .IAKIll.N. /l-8~> les plus sérieuses, et, il faut le reconnaître, les plus justiliées, sur l'instal- lation actuelle du buffet du Jardin zoologique d'acclimatation. Il est trouvé insuflisant à tous les points de vue. Le public demande ((u'il en soit construit un nouveau, plus vaste, plus en rapport avec l'af- llueuce des visiteurs qui fréquentent l'établissement. Mieux entendu, ce lieu de restauration serait pour notre entreprise l'occasion de recettes importantes. Il faudrait créer un lieu de restauration à l'instar de ce qui existe dans tous les établissements zoologiques d'Europe. Un restaurant, à des prix raisonnables, dans lequel les visiteurs pourraient iinir tran- quillement leur journée, améliorerait singulièrement les conditions de l'exploitation. Telles sont les réclamations formulées, tels sont les points sur lesquels l'attention de votre Conseil est sans cesse appelée. Nous avons cru devoir élaborer un projet de buffet-café-limonadier et restaurant. Après avoir reçu l'approbation du Conseil, ce projet a été sounus à l'administration préfectorale qui a (;ru devoir refuser, au moins pour le moment, la faculté de créer un restaurant. Quant au projet de bufîet-café-limonadier, il a été approuvé, et, aujourd'hui, nous avons toutes les autorisations ofli- cielles nécessaires pour commencer ses travaux. Nous les commence- rons incessamment si l'Assemblée générale juge à propos d'y employer une partie des obligations. Un locataire s'est présenté pour occu|)er les lieux et nous a fait des propositions avantageuses. Ce locataire s'engage également à déposer, dans nos mains, des som- mes importantes devant servir de garantie au traité qu'il souhaite con- tracter avec notre Société. Il nous parait avantageux de faire l'émission des obligations néces- saires à l'exécution du bufet-café-limonadier, puisque cette construction, en dehors de tous les avantages qu'elle doit procurer à notre exploita- tion, pourra nous fournir, par le prix de son bail, une rémunération des plus avantageuses du capital employé. La seconde partie de l'emprunt, 150,000 francs du nominal, serait émise plus tard. Elle aurait pour but de créer ou de faire créer des moyens de transport facilitant au public l'accès de notre établissement. L'entrave la plus sérieuse qu'à rencontrée à ses débuts l'exploitation du Jardin zoologique d'acclimatation, celle qui nuit encore au dévelop- pement de nos recettes, c'est la pénurie des moyens de transport. Nous avons pu améliorer cette situation, mais le public éprouve encore la gêne la plus réelle pour venir à nous, et aussi pour regagner Paris. Le Conseil a pensé qu'il })ourrait être avantageux d'étudier la conslrac- ction d'un Iramwav reliant le Jardin zoologique d'acclimatation à la porte 486 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Maillot. — PeiU-ètre suflirait-il de s'entendre avec la Compaj^uie des tramways-nord, dont les voies passent à proximité du Jardin pour créer un service spécial. Peut-être serait-on obligé de construire une voie par- ticulière à notre service. Mais dans l'un et l'autre cas, il peut y avoir pour la Société du Jardin zoologique d'acclimatation des avances à faire. Ces avances devraient être à coup sur largement rémunérées, mais il faut que nous nous mettions en mesure d'y faire face. L'Assemblée générale peut voir, par les explications qui précèdent, dans quel esprit le Conseil d'administration lui propose de voter l'émis- sion de cet emprunt. Les sommes en provenant devraient être employées uniquement à des opérations définies, c'est-à-dire pour faire face aux dépenses sus-indiquées, et qui sont de nature à améliorer d'une façon indiscutable les ressources ordinaires de notre exploitation. En effet, la transformation du bail des serres est une opération abso- lument avantageuse, comme le sont la construction d'un buffet- café-limo- nadier et l'organisation sérieuse des moyens de transport. 11 me suffira pour en démontrer l'urgence de vous rappeler que la grande exposition universelle aura. lieu en 1878 et que, par conséquent, nous ne devons rien négliger pour nous mettre en mesure de recevoir l'aflluence rému- nératrice des visiteurs sur lesquels nous pouvons compter. Prenant en considération les raisons développées plus haut, le Conseil d'administration vous propose d'adopter les résolutions suivantes. La Société du Jardin zoologique d'acclimatation est autorisée à émettre, à partir du 25 juin -1876, un emprunt de six cent mille francs (600,000 fr.) nominal, divisé en 1,200 obligations au porteur de 500 francs chacune, rapportant un intérêt annuel de 5 pour 100, soit 25 francs, jouissant du X^" juillet 1876 et remboursable dans une période de vingt ans, au moyen d'une annuité de 8 pour 100 du principal (intérêt et amortisse- ment compris). Les obligations seront émises à quatre cent soixante-dix francs (170 fr.) et réalisables comme suit : Les souscriptions seront reçues dans les bureaux de la Société du 25 juin au I" juillet 1876. Il sera versé par obligation : Eu souscrivant 270 fr. Le 1" août 1876 100 Le 1"'- septembre 1876 100 Total 470 fr. Les souscripteui's auront en souscrivant la faculté de lijjérer leurs titres en bénéficiant d'un escompte de 75 centimes par obligation. Les souscriptions versées en retard seront passibles d'un intérêt de H nour 100 l'an. SITUATION FINANCIÈHE DU .lARULN. '(S7 Le service des intérêts et du remboursement sera etlectué le l"' jan- vier et le 1" juillet de chaque année, dans le bureau de la Société. Les tirages pour l'amortissement des obligations auront lieu semes- triellement, les 15 décembre et 15 juin de chaque année, conformément au tableau d'amortissement dressé à cet effet. La Société supportera les frais de timbre des titres et l'impôt fixé par la loi. L'emprunt ainsi créé est particulièrement destiné aux services suivants : Nominal 'obligalio Sommes ell'ectives. correspondant d'obligalions ^ayement des dettes sociales et consti- tution d'un fonds de roulement . . . Transformation du bail des serres .... .^.^^^^^ ^^, ^q^^^q^^q ^^, Construction d'un nouveau buffet . . . Prévision pour l'établissement d'un tramway Mais, ainsi que nous avons eu l'honneur de vous l'expliquer, nous n'avons pas pour le moment à utiliser les sommes destinées au tramway. Cette affaire n'est pas encore complètement étudiée et nécessite une en- tente préalable avec l'administration supérieure. Nous venons donc vous proposer de limiter, pour le moment, l'émis- sion de l'emprunt à la somme de quatre cent cinquante mille francs (450,000 fr.) nominal, en donnant pouvoir au Conseil d'émettre les 150,000 francs restant dès que les négociations et les formalités admi- nistratives relatives au tramway seront accomplies. Nous avons la satisfaction de vous annoncer que la totalité des 450,000 francs (soit 900 obligations) mis actuellement en émission est entièrement souscrite aux conditions ci-dessus expliquées. Mais le Con- seil a réservé à tout actionnaire de notre Société la faculté de souscrire tout ou partie de cet emprunt aux conditions lixées, pourvu que les souscriptions soient déclarées et versées du 25 juin au 1" juillet 1876. Si les souscriptions dépassaient le montant de l'emprunt, elles seraient réduites proportionnellement. Telle est. Messieurs, la résolution que nous soumettons à votre exa- men. L'émission de l'emprunt nous parait désirable, parce qu'elle nous placera dans une situation régulière en consolidant la partie la plus im- portante des dettes sociales, et en créant un fonds de roulement. Nous espérons que vous voterez cet emprunt et que vous aurez con- tiance dans l'avenir de notre entreprise. Il y a quatre années, le Jardin d'acclimatation n'existait [ilus que d r -i88 SOCIÉTÉ d'acclimatation. nom. Aujourd'hui il est |)loin de vie, en possession de la faveur du public. .\ussi est-ce avec confiance ({ue nous attendons les fruits des sacrifices que la Société s'est imposés depuis la restauration de l'établissement. VAsseiublée générale ordinaire des actionnaires, réunie le "21 avril 1876, a approuvé les comptes de l'année 1875 qui lui étaient soumis. VAssembléc fjénérale extraordinaire, réunie le W mai 187(), a auto- risé le Conseil d'administration de la Société du Jardin zoologique d'acclimatation à contracter l'emprunt dont il est question dans le pré- sent rapjtort. Le gérant : Jules Gris.vrd. r / K I s. — : M l' p. I :: :; r. ii: de e. martinet, r l' e m i g .n o .n . I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRATION DE L'ANGUILLE Par M. U. de L^ BLAI^CHÙRE Ce n'est qu'après être demeurée longtemps obscure que l'histoire naturelle de l'anguille commence à s'éclaircir un peu : encore faut-il arriver tout à fait à ces dernières années pour voir la grande question de la différence des sexes abordée, mais non résolue absolument ; car nombre de points restent encore obscurs dans le problème. Espérons qu'en Autriche comme en France ils ne tarderont pas à s'éclaircir tout à fait. Les moiurs de l'anguille semblent tellement différentes de celles des autres poissons de nos eaux douces, que plusieurs systèmes ont dû être échafaudés par les physiologistes ; nous allons donc passer rapidement en revue ce qui a été écrit à ce sujet, en accordant plus de place qu'on n'a coutume de le faire aux opinions des pêcheurs et des paysans, opinions que, selon nous, on a toujours trop rejetées sans un examen sérieux. Elles ont presque partout pour fondement un point vrai, souvent mal interprété, incomplètement observé ; mais une certaine dose de vérité peut y être trouvée. C'est beaucoup! L'anguille est-elle ovipare comme les autres poissons? Est- elle ovovivipare, ou même vivipare comme certains reptiles dont sa forme la rapproche un peu? Ces trois opinions ont leurs défenseurs. Nous verrons tout à l'heure ce que l'observation du docteur K. Eberhard, de Rostock, a révélé dernièrement. D'après les ichthyologistes anglais les plus distingués, l'an- guille serait ovipare tout simplement, comme les autres pois- sons d'eau douce ; c'est l'avis de Young, de Yarrell, etc. Les œufs sont nombreux et extrêmement petits. Les sujets adultes pondent dans les mois chauds de l'été, au milieu des sables et des graviers des rivières, et ne descendraient point dans Veau T- SÉRIE, T. III. — Août 1876. 3-2 490 SOCIÉTÉ d'acclimatation. saïunâtre pour frayer. Le frai éclorait au mois de septembre ou d'octobre et resterait parmi les graviers, sur le banc de ponte, ou aux environs jusqu'aux mois d'avril et mai, suivant que l'eau se trouverait plus froide ou plus chaude. Aussi ne voit-on jamais paraître le frai à un moment toujours le même, quoique, cependant, il ne varie que d'avril à mai. Quant aux anguilles adultes, d'après Yarrell, au lieu d'é- miarrer, comme on le dit, elles demeureraient enfermées dans les trous des berges ou lovées sous de grosses pierres, tant que les eaux restent froides, attendant que l'eau se réchauffe et que la chaleur du printemps les rappelle à la vie et au mouvement. D'après lui, les anguilles qui viennent déposer leur frai dans l'eau saumâtre le feraient plus tôt que les autres, parce que cette eau est plus chaude que celle des sources des montagnes. Si nous nous laissions guider par l'analogie, dit-il encore, en les comparant aux œufs des autres poissons, nous devons penser que les œufs de l'anguille qui sont extrêmement petits n'ont pas besoin de plus de trois semaines pour éclore. N'oublions pas la singulière opinion des pêcheurs de la basse Seine. Pour eux, l'anguille est ovipare et fraye deux fois par an : une première fois en février-mars, une seconde en septembre. D'où vient cette croyance? Existerait-il deux mo- ments différents de frai pour les anguilles de provenances di- verses : eau saumâtre et eau douce supérieure? Enfin, il y a bien dix ans, dans des travaux avec M. Eudes Deslongchamps, actuellement professeur de zoologie à la Fa- culté de Gaen, nous avons constaté dans la cavité abdominale des anguilles en frai le développement de franges plissées res- semblant, en petit, aux volants d'une robe de femme, dans les- quelles se développeraient les œufs petits, mais en très-grand nombre, dont parlent les auteurs anglais. Rien d'étonnant que cette première phase de la reproduction soit suivie d'une seconde. A première vue, rien ne distingue extérieurement le mâle de la femelle, par conséquent il faut mettre à nu les or- iranes intérieurs. Or, la formation des sacs contenant la se- menée ne nous a pas été révélée encore. Nous avions donc GÉNÉRATION DE L ANGUILLE. 4-94 raison de dire, il y a un moment, que l'iiistoire de ranguille renfermait encore des points obscurs, malgré les travaux ré- cents de la station adriatique de l'Autriche. Voyons maintenant l'opinion qui fait de l'anguille un animal ovovipare, opinion sans contredit la plus nombreuse en notre pays, et celle qui nous semblera toujours la plus probable. Il y a plus de vingt ans que partout où nous nous sommes trouvé en France, nous avons recueilli tous les on-dit des pêcheurs, parce que nous y sentions instinctivement une part de vérité. Or, il y a bien cette quantité d'années que dans le départe- ment d'Eure-et-Loir, des pêcheurs exerçant leur industrie dans la courte rivière d'Aigre, — qui ne quitte pas des prairies tourbeuses et roule des eaux très-limpides dans un lit pro fond de 3 à 4 mètres, — m'affirmèrent le fait suivant : maintes fois, il leur est arrivé de prendre de très-grosses anguilles portant leurs petits dans leur ventre, d'où ils sortaient de- vant eux. Remarquons que ces hommes sont à même de voir beaucoup d'anguilles de toutes tailles, parce que, avec la truite, le brochet et les écrevisses, elles forment le peuplement mar- chand de la curieuse i\.igre. Toute cette population vit aux dépens de myriades de vérons que nourrit cette rivière, que j'ai nommée curieuse, parce qu'elle sort de terre, d'une seule pièce, au milieu de la contrée la plus sèche et la plus désolée de notre pays. Le fait que nous venons de citer prouverait que l'anguille est fécondée ailleurs, normalement ou accidentellement, que dans l'eau salée et qu'elle serait fécondée dans ses eaux d'ha- bitation ordinaire. Descend-elle à la mer pour y déposer ses petits éclos dans son corps pendant le trajet? On ne sait rien de précis; mais ce que nous retenons pour le moment, ce serait le fait d'une anguille pleine de petits à au moins cinquante lieues de la mer. Mais ce n'est pas tout; ces mêmes pêcheurs, — en contact journalier et perpétuel avec l'anguille qu'ils pèchent presque exclusivement, — affirment que souvent, au printemps chaud, ils trouvent dans leurs prairies tourbeuses, entre les touffes de 492 SOCIÉTÉ d'acclimatation. gazon humide, hors de l'eau par conséquent, des anguilles entortillées en peloton. Ce serait de la fin février à la mi-mars, par un temps doux, que ces pelotons se trouveraient, la nuit, — dans les nuits de rosée et de clair de lune, — et que c'est ainsi que se passe la fécondation de ces animaux. Comme la montée se produit fin-mars et avril, si ce sont les mêmes anguilles qui la produisent, ce serait un intervalle de trente jours environ laissé à l'incubation intérieure et à la descente de la mère à l'eau salée. Le fait du pelotonnement des anguilles pour l'accouple- ment peut même précéder le moment où ces pêcheurs l'ont observé; car, vers l'automne, il est certain que les anguilles qui ont passé la belle saison dans les cours d'eau se réunis- sent, s'entrelacent et se laissent dériver au courant. La preuve, c'est que vers l'embouchure des cours d'eau qui tombent dans la mer les pêcheurs trouvent à cette époque ces pa- quets de vingt à trente anguilles enroulées ensemble dans leurs filets. Nous avons encore à rappeler l'observation ancienne de Joanni, qui tient d'un paysan, qu'une grosse anguille, mise entre deux plats, fut trouvée, au bout de quelques heures, en- tourée de plus de deux cents petites anguilles longues de trois à quatre centimètres, blanches et filiformes. Valenciennes avait dit, — sans en avoir plus de preuve, — qu'à son idée c'étaient des ascarides vermiculaires, des filaires... Nous allons voir, un peu plus loin, ce qu'il convient de penser de celte asser- tion hasardée d'un savant. L'année dernière, le docteur Eborhard, de Rostok, fut mis en possession, par un élève de finstitution scientifique, d'un embryon d'anguille dont l'histoire mérite d'être rapportée. La tante de cet élève, nommée Westeudorf, habitait la même maison qu'une fumeuse d'anguilles ; or, le jeune homme, en causant avec sa tante, lui avait raconté les incertitudes de la science à propos de ce poisson, lui avait rapporté que l'on ne savait pas même distinguer les mâles des femelles et qu'il serait bien à désirer que cette difficulté fût levée. La bonne tante paria de tout cela à la fumeuse d'anguilles qui lui répondit que, GENERATION DE L ANGUILLE. 493 puisque cela l'intéressait, elle lui montrerait, au premier mo- ment, ce qu'il demandait. Effectivement, un jour pins tard, la fumeuse d'anguilles fit apporter au jeune homme, qui le porta au docteui-, ce qu'elle avait trouvé en ouvrant nnc des anguilles, et ce qu'elle avait souvent trouvé déjà ; malheureusement elle ne crut pas utile d'y joindre l'anguille elle-même. Or, cette anguille était de longueur ordinaire, mais très- grosse. A l'intérieur, dans une poche rétiforme, se trouvait un millier d'emhryons qui remuèrent assez loncjtein'ps après avoir été misa la lumière. Le professeur Eberhard en possède en- core vingt-sept environ dans de l'esprit de vin. Ces embryons sont de couleur blanche, le ventre et la tête jaunes; d'une longueur moyenne de ^5 millimètres, leurs yeux sont noirs, d'une grandeur énorme, un cercle gris et un peu mobile en forme l'iris. La mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure : sur le dos tout entier s'étend une nageoire mince qui commence un peu en arrière de la tête. On peut reconnaître deux petites pectorales, mais les ventrales man- quent absolument. On peut parfaitement distinguer à l'œil nu le squelette de ces embryons; la peau visqueuse est absolument transpa- rente. Sous la gorge on voit parfaitement une vésicule ombili- cale de moyenne grandeur et la bulle de jaune qu'elle contient. . Le corps était gonflé, mais la région caudale n'en était que plus distincte, portant d'ailleurs une anale qui, la parcourant dans toute sa longueur^ rejoint et forme la caudale. Le docteur en conclut que l'anguille est absolument ovovi- j)are et que les embryons se nourrissent dans la poche mater- nelle comme ceux du requin aux dépens de la vésicule ombi- 494- SOCIÉTÉ d'acclimatation. licale. Quant à penser que l'on était en présence de fretin d'anguilles avalé par une plus grosse, il n'y faut pas songer , parce qu'ils n'eussent plus été vivants dans un animal pris depuis aussi longtemps que la mère. Quant aux filaires et ascarides vermiculaires de Valencien- nes, le dessin exact qu'on vous a envoyé avec les communica- tions ci-dessus répond pour nous. A bientôt d'autres détails. CATALOGUE DES VIGNES CULTIVÉES AU JARDIN ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION DU BOIS DE BOULOGNE DRESSÉ Par m. Antoine QUIHOU Jardinier en chef au Jardin zoologique d'acclimatation Celle collection est formée de rancieiiiie collection du Luxembourg modifiée et des cépages nouveaux ou iiiléressaiils qui y ont été ajoutés La collection des Vignes qui existait à Paris, dans la pépi- jiière du Luxembourg, a été donnée par l'empereur à M. Drouyn de Lhuys, président de la Société d'Acclimatation. Cette So- ciété, pour laquelle le don avait été accepté, a, d'accord avec la Société du Jardin zoologique d'acclimatation, fait trans- porter ces Vignes, en 1867, dans le Jardin du Bois de Boulogne, •où elles sont maintenant cultivées. L'ancienne collection des Vignes du Luxembourg, la plus complète de celles actuellement connues, avait été commencée par les Cbartreux, dans l'enclos de quatre-vingts arpents qu'ils possédaient à Paris, où ils avaient formé une magnifique pépinière d'arbres fruitiers. Lors de l'anéantissement des couvents et dans les temps les plus orageux de la Révolution, on put craindre que tout cet ensemble d'arbres fruitiers ne fût perdu. Mais MM. Hervy père et fds se consacrèrent à en conserver soigneusement les types, et, quelque temps après, Chaptal, alors ministre de l'intérieur, chargea M. Hervy fils de transporter tous ces types dans cette partie du Jardin du Luxembourg qui fut, depuis lors, appelée la Pépinière. La collection de Vignes, l'une des principales de cette pé- pinière, dut ensuite un accroissement considérable à l'active et puissante sollicitude de M. le duc Decazes, grand référen- 496 SOCIÉTÉ d'acclimatation. daire de la Chambre des pairs, et aux soins intelligents de MM. Bosc, Hardy et Rivière, à l'habileté desquels elle fut suc- cessivement confiée. Un premier catalogue en fut fait par M. Hervy ; un deu- xième, en 1806, par M, Bosc (i), puis un troisième, en 18-48, par M. Hardy. Cette collection se composait de plus de deux mille va- riétés. Mais il existait beaucoup de synonymies, qu'il avait été très-difficile de reconnaître, d'abord à cause du manque de notes antérieures, et ensuite à raison de ce que les cépages avaient été plantés à mesure de leur arrivée, sans leur assi- gner sur-le-champ la véritable place qu'ils devaient avoir. M. Rivière eut le courage d'entreprendre, en 1867 (2), un quatrième catalogue, devenu indispensable par suite de la sup- pression des doubles; ces suppressions réduisirent à moins de quinze cents les deux mille variétés du catalogue précé- dent. Le travail de M. Rivière a été extrêmement utile au (Ij Le Catalogue rédigé par M. Bosc est manuscrit; il est actuellement déposé i ' \ G. Renard. (T (^ *i 1^*1 IIP ^ p ?' ' à Aurillac (Cantal). f n, • i„ r» ,„ ^ ' V Marquis de Fruns. ,,,,,,, f A. Geoffrov Saint-Hilaire. Cadarân de Saint-Mars (Charles de), château^ ^^ jeannel des Gonnières, par Ligné (Loire-Inférieure), j ^^ '^J j ^ Rochemacé. , , , . , ^, , [ Drouvn de Lhuys. Camrry (de), rentier, 41 biS, rue de Chateau-l „ " dun, à Pans. Ç ^^^^^^^ ^^ Lindemann. . -.,- ►■. T n ( Drouvn de Lhuys. Clément (Clément), joaillier, 51, rue Le Pe-V jj^j.j.^,^ •^li'^'"' à P''^'"'^- ( Comte de Lindemann. ( Drouyn de Lhuys. Croix (Crucius de la), propriétaire, château ^ ^^ Saint-Hilaire. de Cocherel, par Pacy-sur-Eure (Eure). ( jj jg Vauguyon. - 1 n 1 II /' Maurice Girard. Deforge, propriétaire, avocat, a la Piocheliel ^^^ Pacquet Charente-Inférieure. ( ^ '^-'^^^^ pj^j^^j / Drouyn de Lhuys. Garnier (E.), propriétaire, 22, rue des Chan- ^ ^^^^^^^^ Sainl-Hilaire. ges, à Vierzon (Cher). ( j^^^^ q^,-^^^,^_ PROCÈS-VERBAUX. 535 / Maurice Girard. GiBEZ (Eugène), négociant, à Sens (Yonne). ) Jules Grisard. ' Ch. Trempé. „ ,, x ■', - ' Tr 1 • [ Drouvn de Lhuvs. GOFFART (Henri), propriétaire, u Valencienne^ . r. ,v. o ■ tt-, • ,-, ,, /' r r ^ ^ Geoffroy Saint-Hilaire. (Nord). / c • . V '^ nf ' 1 ^ ' V Saint-Yves Menard. Haas, fabricant d'horlogerie, 104, boulevardl „ ^ •' ' . . T. ■ \ Herran. Sebastopol, a Pans. / ,, ^ . , • i •^ \^ Comte de Lindemann. / Drouyn de Lhuys. HÉDOUVILLE (vicomte d'), à Chantilly (Oise). | A. Geoffroy Saint-Hilaire. ' Raveret-Wattel. it n II m r.1 A, ,, c w Di'ouvn de Lhuys. HOFFSCHMiDT (Camille d ), Ghateau-Neuf, ak , „ '' „ ., / ,.., . ,,„.,, . , ,, ■ ./ni- X i A- Geoffroy Saint-Hilaire. INeutvilles, province du Hainaut (Belgique)./ a • . ^ \t ■ -, '^ \ o 1 /^ Saint-\ves Menard. ir / ■ 1 1 1 V • . • . r.o ( Drouyn de Lhuys. HOUDARD (Adolphe), propriétaire, 136, avenue^ , ^ .^ „ . „•. • j IV -11 - -vT il o • X S A. Geoffroy Saint-Hilaire. de Neuilly, a Neuilly (Seine). r c • . ^r m. . •' .1 / ^ baint-\ves Menard. „ ,, T=. •!• 1 X •-■ • / G. de Brossard. HOULLEY (baron Emilien du), propriétaire, aui „ . i t i château de Chérupeau, par Tigy (Loire). ) „ n i i. ^ ^ ^-^ ' V Baron G. de Morogues. *" / Il 3 1 S Japy (Emile), industriel, 114, rue Turenne, àt x\ • < il 6 wa II . ( Comte de Lindemann. Jarrassé (Alfred), juge au tribunal de l'"'^ ins-( ^''°"y" "^^ ^^^^^^ " ^ 'A Geollro" ^^q'"» Leroy. tance, à Beauvais (Oise). '^- J"^"^';^^' Saint-Hilaire. Larocque-Latour (Raymond de), château de( ^*^"*^ Caillault. la Garenne, près Saint-Sornin (Vendée). ^«'""^ ^ Eprémesn.l. \ J. Poydras de la Lande. Lavialle (Ad.), architecte-paysagiste, 37, ruel ^ ' ^ ."^ "' , r> ' n • i Jules Grisard. de Passy, a Pans. / ^. '' V RaveretANiillel. T •'. • I I ] T> /' Drouyn de Lhuys. Lefranc, propriétaire, boulevard Beaumar-l „ ,,.,, , . Vi^ ,' . ' G. Millet, chais, oD, a Pans. f T^ r. [ E. Renard. T /4 N 1 1- 1 1 -II • • / Drouyn de Lhuys. Lejeune (Aug.), banquier, /, rue de la Maine, i , , %, . , ' ' \T 1 /M n Jules Grisard. a Maubeuge (Nord). / .. " ^ ^ ( Raveret-Wattel. T . . /T> <• N •'. • T / René Caillault. Leveque (Kogatien), propriétaire, rue La-^ „ ■ ti i- .. ' M . Vi T r- • X l Drouyn de Lhuys. fayette, a Nantes (Loire-Infeneure). f ^ . t^- i •^ ^ / ( Raveret-^\attel. T /II- 1 * X ^ ' 1 /■■ J» (' Drouyn de Lhuys. LiPPENS(H.ppolyte), avocat près la Cour d ap- ^ ^^ Saint-Hilaire. pel de Gand, a Gand (Belgique). { \. l\ Pichot. 536 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 1 oi 1 ^ Drouyn de Lhuys. LoiSEAU (Zacharie), notaire, maire de Cholet^ ^^^^^ Grisard. (Maine-et-Loire). { ^^igc-Allisler. " . , . X , ■ , / Drouvn de Lhuvs. Marchand (Gabnel-Aug-uste), horticulteur,^ Gaillaird. rue du Calvaire, à Poitiers (Vienne). ) Louvrier ., / A. Geoffroy Saiiit-Hilaire. Marchon (Marie-Ch.-Henn), 41, rue Coquil- R^^ygret^Vattel liè^*^' à P^"^- ( A. Rivière. Mohammed-el-Zebdi (S. Ex. Sid-el-Hadj), am-f Drouyn de Lhuys. bassadeur de S. M. l'empereur du Maroc, à| Comte d'Eprémesnil. Tano-er (Maroc). \ A. Geoffroy Saiiit-llilaire. / J Clarté MOLINOS (Léon), ingénieur civil, 2, rue de ^^^ ^^ ^^^^^ Châteaudun, à Paris. / p 2;eiller , , T T^ 11 c (' Duchastel. Mondain (Alexis), cure de La Breille, par Sau-^ Maurice Girard mur (Maine-et-Loire). ( Jules Grisard. ' Moriceau (Jeune), fabricant d'articles de/ Drouyn de Lhuys. pèche et de chasse, 82, rue de Rivoli, àj C. Millet. Paris. ( E. Renard. , , / Maurice Girard. NOLOT (Charles), négociant, 15, rue de lai j^^j^^ Grisard Reine-Blanche, à Paris. j ^j^ ^^^^^p . ' . , . , „ ,r, [ Camille Delvaille. Nounez (Léon), propriétaire, a Rayonne (Bas- p^^^^^y,^ j^ ^ ,,^jyg ses-Pyrénées). j ^ ^^^^^.^^ Saint-Hilaire. / Drouyn de Lhuys. Otterbourg, joaillier, 1, rue Scribe, à Paris, j Herran. ' Comte de Lindemann. X , s •. • < /.i .- / c. Bérenger. Pelleray (Léon), propriétaire, a Chatou ^ ^^^^^^.^^ Sai.it-Ililaire. (Seine-et-Oise). ( p^^^^^^. j^^^^^^^j , , , , 1 ^ T, f Drouyn de Lhuys. PiZA (Samuel), consul gênerai de Costa-Rica,\ „ _ „ ^,T ' r> ■ '^ nerran. 50, avenue Wagrani, a Pans. / ,^ . i i • i ' ^ ' [ Comte de Lindemann. PoLiGNAC (comte Charles de), au château de/ Drouyn de Lhuys. Kerbaslié, commune de Guidel, par Gestelj A. Geoffroy Saint-Hilaire. (Morbihan). \ F. de La Rochemacé. ., . . / H. de La Blanchère. Porte (Ambroise de la), propriétaire, maire^ Drouyn de I liuvs de Oizé, château de Montaupin (Sarthe). ( ^ ^^^^^^.^^ Sainl-Hilaire. RiEFFEL (Gustave), propriétaire, 2, rue de Cli-/ Charles Arnould. chy, à Paris, et château de Menillet, parj Drouyn de Lhuys. Reaumont (Oise). ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. PROCÈS-VERBAUX. 537 „ /,r • 1 I ^ • 'X ■ , G. (le Brossard. nOCHETERiE (Maxime de la), propriétaire, rue\ „ , ., , , „ . KO . /^ 1 . /i • ■. i Drouvii de LhuA de la Bretonnene, 58, a Orléans (J.oiret). Baron G. de Moroçues. o^ Roland, professeur d ag-nculture, 130, bou-^ . ^^ ^ „ . ^ „., . ,'-,,,, ° . { A. Geoffroy Saint-Hilaire levard de Grenelle, a Pans ' •' ROMAIH (Éii)ile), rentier, 92, boulevard Ma- genta, à Paris. D'" Jeanne). Camille Béreng-er. A. Geoffroy Saint-Ililaire. D"" Jeannel. „ . • 1 , • 1 ' n 1 • ( Drouyn de Lhuvs. Roullier-Arnoult, industriel, a Ganibais^ . ^ ■' ^ „ . , „., . ,^ . ^. ' i A. Geoffroy Saint-Hilaire. (Seine-et-Oise). f „ * ^t ,, , ^ ^ \ Raveret-Wattel. _, ,. , , . , ^ , ,( F. de Boniii-^foy. Sarda (Auo-uste), au château de Caumont, a\ r> ■ 1 1 r, ' T . ■ ,» > ^ i Drouyn de Lhuys. Caumont, par Lez.gnan (Aude). ( ^ ^^^^^^^ Saint-Hilaire. Sesmaisons (le comte Henri de), conseiller^ Drouyn de Lhuys. général de la Manche, au château de Fla-| Comte de Léautaud. monville (Manche). V Raveret-Wattel. SOLMS (S. A. Sérénissime le prince Albert de),[ Drouyn de Lhuys. château de Braunfels, par Wetzlar (Prusse] A. Geolfroy Sainl-Ililaire. Rhénane). \ Prince de Hohenlohe. SuRiNEAU (marquis de), propriétaire, au cha-,' A. Geoffroy Saint-Hilaire. teau de la Gaudinière, près Charap-Saint-Pé| A. des Jamonières. (Vendée). ( F. de La Rochemacé. Teillais (Charles de la). Président du Comice^ Drouyn de Lhuys. agricole de Rennes, au château de Louvi-| A. Geoffroy Saint-Hilaire. gné, par Noyal-sur-Vilaine (Hle-et-Vilaine).' Raveret-Wattel. rr „ „. /m u •'. • AI ■ ( Carbonnier. Terreros (Manuel), propriétaire au Mexique, \ ^ , ,, , ■ • , , f, . l Drouyn de Lhuys. rue Lavoisier, 4, a Pans. /*/-«• c • . u-, • \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. Tirant (Gustave), propriétaire à Salles, cantoni ,!. ' ^ . „., . 1 I Af .1 c • . u' /n c ^l A. Geoffroy Saint-Hilaire. de La Mothe-Sainte-Heraye (Deux-Sevres)./ „ ^ M. le Secrétaii^c donne Icclure des cheptels accordés par lu Commission dans sa dernière séance : MM. Babin des Bretinières (le docteur), à la Loge-Fougereuse (Vendée). Un lot de Poules de Houdan. Baron (Gustave), à Versailles (Seine-et-Oise). Un couple de Lapins à fourrure. 3" SÉRIE, T. III. — Août 1876. 35 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Bezanson (Charles), à Savigny (Ilaiile-Marne) . Un couple de Canards caiolins. Bichelberger (Paul), à Étival (Vosges). Un couple de Canards carolins. Bordet (René), aux Essarois (Côte-d'Or). Un lot de Poules de Crèvecœur. Boullcuc (E. de), à la Combeaudière (Maine-et-Loire). Un lot de Moulons prolifiques ; un Coq et deux Poules de Bréda. Bourg (vicomte du), à la Yille-Bague (Ille-et-Yilaine) . Un couple de Perruches Calopsitles. Caillard (Paul), aux Bordes (Loiret). Un couple de Pigeons hirondelles. Clausonne (Paulin de), à Nîmes (Gard). Un couple de Canards de Rouen. Courtois de Vicose (Eranck), à Toulouse (Haute-Garonne). Un couple de Cohns de Californie. Dantu (Daniel), à Stéene, près Bergues (Nord). Un couple de Canards carolins. Gardin (Auguste), à Vic-sur-Aisne (Aisne). Un couple de Lapins à fourrure. Gourraud (Charles), aux Brouzils (Vendée), Un couple de Canards carolins. Guillou (Arthur), à Angers (Maine-et-Loire). Un couple de Faisans versicolores. Huon de Penanster (Charles), à Lannion (Côtes-du-Nord). Un lot de Poules de Crèvecœur. Larocque-Latour (Raymond de), à la Garenne (Vendée). Un couple de Léporides. Loyseau, curé à Verne (Maine-et-Loire), lin couple de Canards mandarins. Marie (Henri), à Pontorson (Manche). Un couple de Colins de Californie. Meignan (Charles), à Sablé-sur-Sarthe (Sarthc). Un couple de Faisans de Swinhoë. Méritons (baron F. de), à Paris. Un couple de Faisans de Mongolie. Meslay (Pierre), ^ Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) . Un couple de Pigeons de volière. PROCÈS- VERBAUX. 539 Paiiicr, à Toulouse (Haute-Garonne). Un couple de Colins de Galilbinie. Plé (Jules), à Paris. Une paire de (Colombes Longhups. Roullet, (Paul), à Jarnac (Charente). Un couple de Colombes Longhups. Sapinaud (vicomte de), à Trégiici (Loire-Inlerieure). Un couple de Faisans versicolores. Sevrez (Adolphe), à Cambrai (Nord). Un couple de Pigeons de volière. Yillebrune (comte Paul de La), à Vilhoet (llle-et-Vilaine). Une paire d'Oies de Toulouse. Société d'horticulture de la Nièvre. Un couple de Lapins argentés; un couple de Léporides. — Des remerciements pour leur récente admission sont adressés par MM. Maxime de la Rocheterie, docteur Déro, vicomte d'Esterno, Albert Croad, C. TIamel, baron du Iloulley, A. Loyseau, A. Jarrassé, A. Marchand, prince de Solms, Auguste Sarda, Samuel Piza, E. Garnicr, Rieflfel, M. Terreros, F. Ro- land, Auguste Lejeune, RoulUcr-Arnoult et baron de Villa- Franca. — MM. René Bordct, Arthur Guillou, comte de la Ville- brune, D. Dantu, Meslay, P. deClausonne et P. Roullet, maire de Jarnac, remercient des cheptels qui leur ont été attribués. — M. Christian Le Doux accuse l'éception et remercie des cocons de S. mori qui lui oni été adressés. — MM. Victor Feury, Saint-Léon-Boyer-Fonfrède, Rodoca- nachi, Crespin, Piton du Gault, docteur Turrel, Collardeau, Vavin et la Société d'acclimatation de Nice écrivent pour remer- cier des graines qu'ils ont reçues. — MM. Munier, Lefort des Ylouses, A. Berthoule, René de Sémallé, Barutel, G. Partiot, A. Derré, Victor Fleury, Alfrède Dupont, D. Dantu, 0. Leroy, Ch. Gourraud, J. Guy aîné, Riban, J.-J. Lalbn, comte de la Villebrune, G. Garnot, Prieur- Carré, Daviau, comte de Perrigny, Zeiller, Duchastel, L. Me- nant, Genesley, Turmann , Martel-IIouzet, R. Bordet et la Société d'horticulture d'Étampes adressent des comptes rendus sur la situation de leurs cheptels. 540 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — Des demandes de graines, annoncées dans la Chronique, sont faites par MM. Ch. Nicolas, E. de Montigny, Victor Fleiiry, Saint-Léon-Boyer-Fonfrède, général baron de Béville, Bréon- Guérard, Paul Gaillard, Chatard, docteur Mainguy, G. Olivier, Piton du Gault, G. Salrnon, E. Lafont, B. Leroux, de la Ro- chemacé, Killian, René Jacquemart, A. de Surigny, Crespin aîné et la Société d'acclimatation de Nice. — Des remerciements, pour les récompenses qui leur ont été attribuées par la Société lors de sa dernière séance publique annuelle, sont adressées par MM. Trouctte, Lépervanche et J. Rossignon. — M. Graells offre à la Société, de la part du Conseil supé- rieur d'agriculture, industrie et commerce, à Madrid, une cais- sette de graines (\' Eucalyptus globnlus. — Remerciements. — Don Manuel de ïerreros, membre de la Société, remet une note fort intéressante sur les propriétés médicinales du Ma- guey et sur la liqueur dite Pulque qu'on extrait de cette plante mexicaine. Cette note est renvoyée à l'examen de M. le docteur Labar- raque, qui voudra bien s'entendre avec les membres de la Commission médicale afin de procéder aux analyses et aux expériences nécessaires pour apprécier la nature et le mérite des divers produits du Maguey et présenter un rapport sur ce sujet. — M. Drouyn de Lhuys adresse, au nom de M"" Perez dclCa- mino, quatre tubercules de pommes de terre de Lima (Pérou). — M. Schomburgk, directeur du jardin botanique d'Adé- laïde, annonce l'envoi d'un paquet de graines de plantes de South Australia qui lui paraissent susceptibles de réussir sur le littoral de la Méditerranée, et fait connaître que le meilleur ouvrage sur les végétaux australiens est la Flore de Bentham et Muellcr. M. Schomburgk se met entièrement à la disposition de la Société pour les renseignements dont elle pourrait avoir besoin. — Remerciements. — L'agha Mohammed ben Driz écrit, à la date du 14 juin: « Quant à mes plantations d'Eucalyptus à Tuggurt, c'est avec PROCÈS-VERBAUX. 54-1 peine que je me vois dans l'obligation de vous faire connaître qu'elles ont beaucoup souffert des vents sud-est extraordinaires que nous avons éprouvés en mars dernier. » A cette époque j'étais en tournée dans le Sud avec M. le général Carteret et je n'ai pu les faire protéger contre cet élé- ment qui m'en a brûlé une grande partie ; les arbres qui restent pourtant sont de belle venue, et je pense qu'ils n'au- ront, à l'avenir, plus à craindre ces terribles vents. )) Néanmoins, j'ai fait opérer de nouveaux semis et je fais mes efforts pour bien entretenir et conserver ceux qui restent et arriver au but que je me suis proposé. » Je vous tiendrai au courant de la marche des nouveaux et des anciens qui, selon toute probabilité, dans quelques mois donneront au pays un séjour plus agréable. » — M. le docteur Mainguy, de Mauve (Loirc-Inlérieure), écrit le 22 juillet : « Il serait peut-être intéressant pour ceux qui habitent la même latitude que moi de savoir que deux individus à'Eucalyptus appartenant à la variété Coria- cea ont résisté, l'hiver dernier, sans aucun abri. » — M. Rodolphe Germain appelle l'attention de la Société sur l'intérêt que présenterait la culture de certaines variétés d'Ignames de la Nouvelle-Calédonie, dont les tubercules ne s'enfoncent pas profondément dans le sol. Notre confrère se met à notre disposition pour les renseignements dont nous pourrions avoir besoin. A cette lettre est joint un paquet de graines d'une Passi/lore sauvage delà Nouvelle-Calédonie. — Remerciements. — M. Genesley écrit de Laval : « Les graines à.' Eucalyptus bicolor n'ont pas réussi chez moi, mais j'avais prié mon voisin, le jardinier Genest, d'en semer dans une terrine dans sa serre chaude, et il en est levé plusieurs; sur cinq il m'a remis les deux plus beaux pieds qui avaient 6 ou 7 centimètres, aujour- d'hui ils ont 37 et 56 centimètres ; le plus bas a deux branches latérales. Je ne sais lequel serait préférable de leur faire pas- ser l'hiver dans une serre chaude ou dans une serre hoide ou orangerie? » Un Polymnia edulis, que j'ai acheté tout petit au Jaidin 542 SOCIÉTÉ d'acclimatation. d'acclimatation, a poussé celte année de 50 centimètres en pot. » — M. A. Cordier adresse im compte rendu de ses cultures d'Eucalyptus. (Voy. au Bullelin, p. 459.) — M. R. Piton du Gault écrit : « M. Le Bian, de Brest, a bien voulu m'adresser des graines de panais. Je suis heureux de le remercier et d'informer la Société que cette culture me promet de bons résultats. » — M. G. Olivier écrit de Bone, en date du 12 juin : « J'ai reçu, aux premiers jours du mois courant, un petit paquet de graines, contenant: maïs ridé doux d'.'\mérique, haricots du Mexique ei Daubentonia, » Le maïs a été semé le jour même ; jeudi dernier il a com- mencé à paraître ; grâce aux pluies d'hier et d' avant-hier, il a maintenant environ 5 centimètres de hauteur. » Les haricots du Mexique sont encore latents. » Je n'ai pas semé de nouveaux Dmihentonia, j'en ai qui poussent en pleine terre. » J'ai reçu, de M. Nicolas de Mondovi, des graines de Zapal- lito, elles font merveille chez moi et j'en ai déjà de bons à ï manger. » — M. Gensollen, d'Hyères, adresse à la Société deux photo- graphies du Dasylirion long i/o tium, dont il l'a déjà entre- tenue. (Voy. Bulletin, p. 300.) — M. Naofel, directeur de la station séricicole de Ghàlons- sur-Marne, écrit, en date du 30 juin, que son éducation, en vue du grainage, touche à sa fin, les vers à soie montant en ce moment. Il promet un prochain mémoire sur cette éduca- tion et demande à prendre part aux concours ouverts par la Société pour la sériciculture. — M. Lamiral, de Marseille, en remerciant la Société de l'intérêt qu'elle témoigne à son entreprise, donne communi- cation de la pétition qu'il a adressée à M. le Ministre de la marine pour le rétablissement des madragues destinées à la capture des poissons voyageurs, dans les localités de Cassis, de Morgioux, de l'Eslaque et Sausset, sur nos côtes méditerra- néennes. PROCÈS-VERDAUX. 54-3 — M. Albert Mallac écrit, 1(3 ïî juillet : « J'ai riionneur de vous faire remettre un paquet de diverses graines do plantes et arbres, qui m'ont été apportées de l'île Maurice par un de mes amis, M. Emile Haul, planteur de cette lie. » Plusieurs de ces graines sont très-précieuses. J'espère qu'elles prospéreront entre les mains des jardiniers de la Société d'acclimatation. » Remerciements. — M. le comte da Praia da Victoria, Président de la Société d'agriculture de Ponta Delgada (Açores), Gouverneur civil de PontaDclgada, écrit: a Varie Bulletin delà Société d'accli- matation je vois qu'on altache de l'intérêt à la culture de l'igname, et c'est avec grande raison paice que c'est une plante très-utile. On la cultive dans ces îles sur une grande échelle. » Dans l'île de Saint-Michel, la production d'ignames, pour l'année 1875, a été de plus de 500 000 hectolitres, qui ont fourni une bonne alimentation à un grand nombre d'individus. )) Les ignames de quahté inférieure sont réservées pour la nourriture des animaux, surtout pour les porcs. » Dans la vallée de Furuas (île de Saint-Michel), si remar- quable par la richesse de la nature, et encore plus par ses eaux thermales, d'une efficacité médicinale très-reconnue, on cultive des ignames, arrosées par les eaux bouillantes qui jaillissent en plusieurs endroits de la vallée et des alentours. » Je ne sais pas si c'est une variété ou si ce sont les ignames communes. )) Dans le doute, je prends la liberté de vous envoyer une caisse avec quelques tubercules pour que vous ayez la bonté de les présenter à la Société d'acclimatation. » Cette igname est celle dont la cuisson est lapins facile, et sa pâte est la plus fine et savoureuse (1). Je saisis cette occasion pour vous envoyer un volume publié sur les eaux thermales de l'île de Saint-Michel. (1) Les rhizomes adressés par notre honorable confrère n'appartiennent pas au genre Dioscorea, mais au genre Colocasia. C'est probablement le C. esculenla ou Igname d'Egypte qui, en effet, est cultivé dans de grandes proportions aux Açores et à Madère, il constitue la nourriture d'une grande partie des travailleurs et des pauvres pendant trois ou quatre mois de rannée. (^Y. de la II.) 0 544 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Je serais charmé de pouvoir être utile à la Société d'ac- climatation. )) — M. Cordier écrit d'El-Alia, près Alger : « J'ai une certaine quantité de graines dont je puis mettre une bonne partie à la disposition de la Société d'acclimatation, si vous pensez qu'il y ait des amateurs parmi les membres. 5) Le Casuarina equisetifolia est l'espèce qui nous vient du jardin du Hamma : c'est un arbre de moyenne grandeur, dont le tronc atteint une bonne grosseur, car j'en ai qui dépassent un mètre de circonférence; son bois est dur et bien veiné, et me paraît propre à l'ébénisterie; du reste c'est un bon com- bustible. Il aime les terrains légers et même sablonneux ; résiste bien aux vents de mer; les terrains forts et humides ne lui conviennent pas. Le Casuarina quadrivalvis, avec lequel on peut le confondre, vient moins bien dans nos terres. » V Acacia pycnantha préfère les terrains de moyenne con- sistance à ceux par trop sablonneux ou compactes; dans ces derniers il jaunit et végète mal; dans les sables il souffre de la sécheresse, tandis que dans les terres ni trop légères ni trop fortes il prend les proportions d'un arbre. » V Acacia leiophylla est un arbrisseau de 3 à 4 mètres, qui drageonne et végète vigoureusement dans la plupart des ter- rains, sauf ceux trop sablonneux. Nous l'avons essayé en tous bois dans nos récentes plantations d'E'wcrti^^^f us en massif ; jusqu'à présent la végétation ne laisse rien à désirer, et si ce mélange s'accommode il présenterait deux avantages : d'abord celui de tenir le sol couvert, ce qui faciliterait l'absorption des eaux pluviales, et d'en rendre l'évaporation moins prompte, et ensuite une exploitation quinquennale de ce taillis. L'écorce de y Acacia leiophi/lla est épaisse et il résulte de l'analyse que je dois à l'obligeance du savant chimiste, M. le docteur Jail- lard, pharmacien en chef de l'hôpital militaire du Dey, qu'elle renferme 10,5 pour 100 de tannin ; il est vrai que son bois ne me paraît pas être un bon combustible ; comme le chêne il brûle difficilement, mais comme lui il pourrait peut-être pro- duire un bon charbon. C'est à l'expérience de confirmer les avantages que nous pouvons retirer des plantations de ce genre. PROCÈS-VERBAUX. 545 5) L'Acacia cyanophylla, ayant mêmes feuilles et fleurs, ne diffère du leiophylla que par les proportions plus grandes qu'il atteint en hauteur. » — M. le docteur de Bonnefoy écrit de Marseillan (Aude) : «En visitant les terres la Commission départementale a pu voir comme nous la belle végétation de vignes américaines (Clinton), greffées ily a trois ans sur plants français, à côté de vignesattein- tes et sur le point de mourir du phylloxéra. Il y a même, au milieu de deux ou trois cents greffes américaines, une souche française dont la greffe n'avait pas réussi et qui s'était vigou- reusement reformée; elle est atteinte à tel point par le fléau qu'elle ne porte pas un seul raisin, tandis que ses voisines, dont la partie extérieure est américaine, portent de ti'ente à soixante grappes de raisin. » Ce fait, qui a été déjà signalé mais dont les conséquences ne sont pas généralement acceptées (à Montpellier), s'explique- rait par la production abondante et rapide de racines prove- nant de la greffe américaine au-dessus de son insertion et tendant à remplacer avantageusement, en face de l'insecte dévastateur, les racines françaises déjà grièvement atteintes. ■ Quoi qu'il en soit, dans le courant de l'année, la question de la résistance, au moins temporaire, de plants américains sera résolue, et je penche à le croire, résolue dans le sens de l'affirmation. Le phylloxéra fait de tels progrès, et il y a un si grand nombre de plants ou greffes d'outre-mer sur les terres envahies que la solution ne saurait se faire attendre. » La végétation des plants américains que j'ai sous les yeux ne laisse rien à désirer ; à terre égale, à culture identique, dans le même champ elle est supérieure en vigueur aux plants français même les plus robustes. Comme fructification, les raisins sont petits mais très-nombreux ; la floraison a parfai- tement réussi ; du reste, ce que nous cherchons principale- ment, ce qui est la question vitale pour nous, c'est une racine résistant au phylloxéra. » Nos Eucalyptus ne portent plus trace du dernier hiver, grâce sans doute à leur grosseur et à l'exposition très-favo- rable qu'ils occupent, tandis que les quelques centaines de 546 SOCIÉTÉ d'acclimatation. deux à cinq ans, que je connaissais dans le pays, ont dû être coupés et ne paraissent pas repousser encore. » — M. Jules Rossignon demande à recevoir des graines (ï Eucalyptus, et ajoute : « Je compte vous envoyer, dès que la saison le permettra, des tubercules comestibles d'une valé- riane de ce pays, que M. Decaisne baptisa provisoii'cment, en 1869, du nom de Valeriana nasturtUfolia, à cause de la forme de ses feuilles. Peut-être la culture saura-t-elle tirer parti d'une racine que les Indiens d'une province de Guatemala (terre froide) mangent crue et cuite. Dans tous les cas elle pourrait être utilisée pour la matière essentielle qu'elle ren- ferme en grande abondance. Je crois qu'au Jardin des plantes on ne s'est plus occupé de cette valériane, peut-être s'est-elle perdue ; aussi je compte vous en envoyer. » J'écris partout pour recommander la culture du Téosinté afin de récolter de forts lots de semence. » — M. le baron de Trubessé écrit de Saint-Bertrand (Haute- Garonne) : « En parcourant le Bulletin de la Société, j'ai trouvé, outre l'amabilité que mes bonorables collègues avaient eue de me donner une médaille, que l'on parlait de ma petite brochure et qu'il était question du canard du Labrador, affir- mant que le mâle pouvait être polygame. D'après les expé- riences faites depuis de nombreuses années, je n'ai jamais rencontré soit dans le premier couple, soit dans les premiers descendants, autre chose que des maies toujours fidèles à leur compagne. Cependant, depuis trois ans j'ai constaté dans les nouveaux descendants des exemples contraires. Ainsi en ter- minant mon opuscule je disais : « Je ne signalerai pas les » divers croisements que je suis parvenu à obtenir seulement » l'année dernière et cette année du Labrador avec les autres » espèces. Mes expériences sont encore trop récentes pour me » permettre d'émettre mon opinion à ce sujet.» J'ajouterai que ces derniers descendants se sont éloignés de la race primitive ; ils sont devenus plus gros et leur plumage varié n'offre plus cette teinte uniforme qu'avaient leurs pères. Quant à avoir des couvées dans le mois de septembre, je n'en ai jamais fait l'es- sai, suivant les usages du pays qui sont de ne plus poser des PROCÈS-YERBAUX. 547 œufs après la fin juillet. Quoique les œufs fussent presque tous fécondés, cette année a été très-mauvaise pour Télevage des jeunes canetons. J'ai changé la nourriture habituelle que je leur donnais, et dès leur naissance je les ai nourris avec des escargots finement hachés et saupoudrés de farine. Cette mé- thode m'a donné de très-bons résultats. » J'ai profité de mon séjour à Rome pour faire plusieurs visi- tes à ces bons religieux trappistes qui habitent hors les murs aux Trois Fontaines. Qu'ils me permettent de les remercier de leur fraternelle hospitalité et d'émettre quelques réflexions au sujet de leur culture et de leur élixir de VEucalyptus. 11 est d'abord à regretter l'exiguité de leur propriété, surtout quand des voisins sont possesseurs de terrains incultes et ma- récageux, dont ils ne veulent pas se dessaisir, malgré les offres avantageuses qui leur sont faites. » Dans V Eucalyptus se trouve une substance résineuse que ces bons moines, soit à cause du goût, soit pour tout autre motif, cxchient de leur élixir. Je crois qu'ils ont tort ; en effet dans les différentes alcoolatures, entre autres celle qui se fait dans nos montagnes, alcoolature îï Arnica, on a bien le soin de recueillir non-seulement les fleurs, mais encore les feuilles, la tige et même les racines. )) Gomme traitement préservatif il est dit qu'il faut en pren- dre une cuillerée chaque matin. Je crois que de temps en temps cela peut produire un bon effet, mais non si l'on en fait un usage journalier, car alors on risque d'obtenir l'eftet con- traire. Je pense encore que cet élixir est employé à des doses un peu trop fortes dans le cas des fiévreux. J'ai rapporté avec moi un flacon et je me propose de faire des expériences dans certaines de mes propriétés situées dans le département des Landes, marécageuses, et dont les habitants sont à certaines époques de l'année visités par des fièvres. » — MM. Rouiller et Arnoult adressent à la Société la com- munication suivante : « Sachant combien la Société accueille avec empressements tous les progrès survenus dans les choses dont elle s'occupe, nous croyons de notre devoir de porter à sa connaissance un fait qui pourrait être réputé impossible, 548 SOCIÉTÉ d'acclimatation. si nous n'avions entre les mains un document irréfutable : il s'agit d'une éclosion dans un de nos appareils. » Le :22 avril, cette année, nous mettions en incubation dans un appareil 21.5 œufs de poules ; après cinq jours d'incuba- tion, le mirage opéré, il en est resté 185 fécondés. » Le 13 mai suivant, il est éclos 11^2 poulets sur 185 œufs. Le fait était tellement surprenant que nous avons profité de la visite de personnes notables et dignes de foi pour le faire constater, et elles ont pu compter les poussins en cours d'éclo- sion, il y en avait 163, les 9 autres étaient éclos du matin. » Ces personnes, émerveillées du reste, nous ont proposé d'écrire un document qu'elles nous ont dicté afin de donner toute la publicité possible à ce précieux résultat. » Avant d'envoyer ce document à la Société nous avons attendu pour voir si pareil résultat ne se renouvellerait pas, mais notre maximum a été de 150, dans nos appareils, de 220 œufs, et la moyenne de l'été de :^20. » Nous venons donc aujourd'hui. Messieurs, remettre ce document entre vos mains pour en faire l'usage que vous juge- rez convenable, en vous priant toutefois de nous en conserver la propriété. » Le certificat, dont il est question, est déposé dans les archives de la Société. — M. Léo d'Ounous (de Saverdun) adresse une nouvelle note sur ses cultures de végétaux exotiques. — M. Alfrède Dupont fait part de l'insuccès qu'il a éprouvé avec le millet de Russie. — M. le docteur Sicard adresse à la Société des cocons vivants de Sericaria mori et un cône de Cedrus atlantica, variété Bougemontii, sur lesquels il donne les renseignements sui- vants : « Ce nouveau Cedrus atlantica a été nouvellement dé- couvert par moi et M. C. Jourdan. ancien directeur de notre jardin botanique, dans un parc, près d'Arles, appartenant à M. Rougemont, président de la Société départementale d'agri- culture des Bouches-du-Rhône. C'est pour cela que nous le lui avons dédié. Vous en trouverez la description dans le prochain numéro do la Bévue horticole des Bouches-du- Rhône. PROCÈS-VERBAUX. 549 » Imaginez-vous un arbre âgé de 18 ans, ayant 10 mètres de hauteur, dont le feuillage est bleu-argenté, donnnnt, selon la rosée ou le soleil, des teintes de plus en plus blanches, avec éclat métallique, ce qui est dû à une cérosie développée sur les feuilles. C'est ravissant et laisse bien loin derrière soi le Cedrus atlanlica Manei. » — M. E. Vavin écrit, le 9 juillet: « Mon fils m'apporte votre lettre qui m'annonce que vous tenez à ma disposition une petite caisse d'une variété d'Igname, cultivée aux Açores, que j'accepte avec reconnaissance. Je vais la faire cultiver avec soin et je rendrai compte du résultat que j'obtiendrai. » Vous savez que je possède déjà plusieurs espèces de Dioscorea. » Les ignames rond et femelle sont, au moment où je vous écris, d'une végétation luxuriante et qui me donne beaucoup d'espoir pour la prochaine récolte. » La variété de la Guadeloupe est d'une vigueur exception- nelle. Les deux haricots de Lima et les quatre pommes de terre du Pérou, reçus de la Société, font l'admiration de ceux qui les voient. » — M. Julius de Mosenthal, consul en France des républi- ques de l'Afrique australe, écrit que les deux paires d'autru- ches de Tripoli, qu'il avait demandées, sont bien arrivées au Cap, mais dans un tel état de faiblesse qu'on a dû les envoyer à sa ferme pour les remettre. Il annonce, pour la fin de cette année, la publication, à Londres, de son volume sur la domes- tication de l'autruche, sous le titre : Ostriches and Ostrich Farming, ouvrage pour lequel il a été heureux de s'assurer la collaboration d'un des ornithologistes les plus distingués de l'Angleterre, M. J.-E. Harting. — Il est déposé sur le bureau : 1" De la part de la Société d'agriculture de France: An- nuaire pour 1875. Biographies des membres de la Société impériale et cen- trale d'agriculture de France, 1848 à 1853, 1 vol. in-8-. Biographies des membres de la Société impériale et cen- trale d'agriculture de France, 1854 à 1858, 1 vol. in-8''. 550 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 2" Les eaux thermales de Vile de San-Miguel {Acores), offert par M. le comte da Praia da Victoria. 3" Rôle de VEucahjptus en Algérie, par M. Trottier (offert par l'auteur). 4^° Communication sur V élevage des vers à soie du chêne (Bombyx yama-maï), faite en Alsace par MM. Hausbalter, lue à la Société des sciences, agriculture et arts de la Basse-Alsace, par Aug. Zundel. 5" Ammal report of the Trustées of the Muséum of com- parative zoologi/, at Harvard collège in Cambridge to^^etber \vitb the Beport of tbe Curator to the committee on the Muséum for 1875. G" Programme de la Société Hollandaise des sciences, à Harlem, pour 1876. 7" Programrne des études pratiques de viticulture et d^am- pjélographie (École d'agriculture de Montpellier). 8" Les voyages cVéiudes autour du monde, avec une carte. Extrait de la Revue Rritannique (mai 1876). \)" Statuts de la Société des voyages d'études autour du monde. 10" Le jardin zoologique de Londres, par M. V. Collin de Plancy. 11" De la part de la Société des agriculteurs de France: Comptes rendus des travaux du Congrès agricole de Lyon, séances des 21, 2-2, 23 et 24 avril 1869. Comptes rendus des travaux du Congrès viticole de Reaune, tenu les 8, 9 et 10 novembre 1869. Comptes rendus des travaux du Congrès de Lyon, séances des 9, 10, 11, 12, 13 et 14 septembre 1872. Comptes rendus des travaux du Congrès tenu à Château- roux les 6, 8 et 9 mai 1874. 12" De la part de la Société centrale d'agriculture de France : Mémoires d'agriculture, d'économie rurale et do- mestique, publiés par la Société (40 volumes). 13" Tableau de population, de culture, de commerce et de navigation, pour l'année 1873, sur les colonies fran- çaises. PROCÈS-VERBAUX. 551 4 4" Parole lettè sulla tomba ciel conte Massimiliano Cesare Stampa, marchese di Soncino da Emilio Seletti, SO mai 4876. 45" Tlie flora of south Australia, par M. Schomburgk. Offert par l'auteur. 46" Report on the progress and condition of the Botanic Grtrdeii et government plantation During the year 4875. A. Schomburgk. Offert par l'auteur. 47" Destruction de la cuscute (Société centrale d'agricul- ture du département de la Seine). iS" Oiseaux voyageurs et Poissons de passage, par M. Sabin Berthelot (tome second), offert par l'auteur. 49" Raisins de table. Manière d'obtenir des primeurs. Moyen pour conserver les raisins frais durant toute l'année. Instruction pour garantir les vignes de l'invasion du phyl- loxéra, etc., par J. Izard, offert par l'auteur. 26" Du tondagc, considéré chez le cheval, par G. Chénier, vétérinaire militaire, offert par l'auteur. 34" Note sur un insecte héniiptère réputé nuisible à cer- tains fruits; note sur YAnthono7nus P*'r/, par M. Maurice Girard, offert par l'auteur. (Extrait du Bulletin de la Soc. cent, d'hort. de France, 4876.) 22" Discours solennel académique pour V anniversaire du jour de naissance de S. G. R. le grand-duc Louis III, par le recteur de l'université nationale, docteur Hoffmann, professeur ordinaire de botanique. Giessen, 4876 (en alle- mand). 23" Diverses publications périodiques renfermant des arti- cles intéressant la Société (Asociatioti rural del Uruguay/, n" 85 ; la Sociedad economica, de Guatemala, n"' 34 et 32 ; Journal pour les amateurs de lapins, n"' 43 et 4 4 (en alle- mand); VÉcho de VEst, n" 40,856; la Tribuna, de Monte- video, n" 3,240.) 24" Le programme de la cinquième session du Congrès séri- cicolc international qui doit s'ouvrir à Milan le 44 septembre prochain. 25" Le règlement et le programme de l'exposition des insec- 552 SOCIÉTÉ d'acclimatation. les, ouverte du 25 août au 25 septembre dans l'orangerie des Tuileries, à Paris. 26° Programme de l'exposition internationale d'horticulture à Amsterdam, en 1877. 27" Une notice sur la régénération de la pomme de terre^ par M. Jules Joly, à Clastres (Aisne). 28" De la betterave à sucre, par MM. P. Champion et H. Pel- let, in-8''. Offert par l'éditeur, M. Lemoine. Le Secrétaire du Conseil, Maurice Girard. III. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. AimÉ DUFORT. MAMMIFERES. Kangurous. — M. Genesley, à Laval. Les Kangurous de Bennett sont en bon état ; le jeune, qui est un mâle, me semble adulte ; il est très-gentil, d'un beau gris, bientôt aussi grand que le père, toujours un peu sau- vage. Je ne sais si ces animaux entrent en chaleur à différentes époques de Tannée ; le jeune me paraît toujours disposé ; la mère grogne et luit ; est-elle dans un étai intéressant, je ne sais? Je n'ai pas vu de combat entre les deux mâles. Léporides. — M. Turmann, à Rouen. Les Léporides étaient en magnifique état, et la mère allai- tait six jeunes, lorsque notre confrère a dû quitter Eaubonne pour Rouen ; malgré tous ses soins, elle a succombé ainsi qne ses jeunes, aux fatigues du voyage. Le mâle est superbe et '.'n parfaite santé. OISEAUX. Canards Larrador. — M. René Bordet, aux Essarois (Côte-d'Or). La ponte a été très-peu abondante et fort irrégulière : elic s'est élevée en tout à quatorze œufs ; le premier a été pondu le 30 mars ; les autres se sont succédé deux par deux à de longs intervalles. Il a été impossible de les mettre à couver tous ensemble, et il a fallu les réunir, par fractions, à des œufs de Canes de basse-cour. Aujourd'hui la ponte a complètement cessé. Huit œufs se sont trouvés clairs ; deux ont été cassés, et, sur les quatre canetons qui sont éclos, trois sont morts ; ils étaient d'ailleurs fort chétifs ; le survivant est fort et vigoureux. 3' SÉRIE, T. III. — Août 1876. 36 554 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Il n'y a point eu de croisement de la Cane Labrador avec d'autres mâles, mais de nombreux croisements du Canard Labrador avec des femelles d'autres espèces. — M. le comte de la Yillebrunc, au château de Vilhoët (Ille- et- Vilaine). La Cane a beaucoup pondu, mais une grande partie des œufs étaient clairs ; la cause en est peut-être au jeune âge de ce couple, qui était encore bien petit à son arrivée. Faudrait- il, au contraire, voir dans la consanguinité la raison d'un aussi grand nombre d'œufs non fécondés ? Ces oiseaux sont fort beaux en ce moment. Canards mandarins. — M. Duchastel, à Vernantes (Maine- et-Loire). Cette année encore, notre confrère n'a obtenu aucun résul- tat, la femelle n'ayant pas pondu. Voici trois années, nous écrit-il, que la Société a bien voulu me confier ces oiseaux : la première année, pas un œuf ; la seconde, six œufs tous clairs ; la troisième, pas un œuf. Je ne puis expliquer cette stérilité que par la différence d'âge qui existe peut-être entre le mâle et la femelle, puisqu'ils se por- tent à merveille et sont très-vigoureux. — M. Derré, à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Ces volatiles sont dans le meilleur état possible ; mais depuis deux ans, la femelle n'a pas pondu. — M. Martel-Houzet, à Tatinghem (Pas-de-Calais). Ces oiseaux sont toujours en très-bonne santé ; ils ontmain- lenant complètement mué. Mais l'on n'a obtenu cette année pas plus d'œufs que l'année dernière, quoiqu'ils soient très en feu l'un et l'autre. La femelle n'a pas pondu, et l'on a remarqué ({u'elle n'a point cherché, comme l'an passé, à faire des nids de tous les côtés, sous les arbustes qui entourent le bassin. On s'étonne de ne point voir de produits de ce couple, alors qu'ils se trouvent dans de bonnes conditions d'installation, et que leurs compagnons, carolins, bahama, siffleurs, se sont très- l)ien reproduits dans le même enclos. Notre confrère ajoute à son compte rendu la communication suivante : CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 555 « J'ai fait un essai cette année, et, comme il a parfaitement réussi, je tiens à en faire part à la Société, afin de mettre ses membres au courant de cet élevage favorable, sans soins et sans frais de nourriture. Mes Canards carolins ayant pondu plusieurs œufs à un moment où je n'avais pas de poule cou- veuse, je pensai, pour ne point laisser vieillir les œufs, à les mettre sous une Cane ordinaire qui couvait dans un marais à quelques kilomètres de chez moi, et près d'un étanp: qui con- tient un hectare d'eau, et dont tout le tour est garanti par des paillassons de roseaux qui servent à abriter les canards sau- vages qui y descendent en hiver. Je mis donc dix œufs de Caro- lins sous une Cane dite appeleuse, qui couvait dans une touffe de roseaux ; huit petits sont éclos. Sitôt leur venue, la mère est partie dans l'étang, et a élevé ses huit petits, sans qu'on y ait prêté le moins du monde attention. A six semaines, ils étaient déjà tout emplumés ; je pensais à les reprendre au filet, quand une loutre a détruit la mère et sa couvée. Malgré la fin mal- heureuse de ces oiseaux, j'ai tenu à faire connaître cet essai, afin que ceux de mes confrères qui s'occupent de l'élevage des Carolins puissent en tirer profit, s'il y a lieu. L'année pro- chaine, je recommencerai l'essai, mais j'emploierai à cet effet des Canes mignon, que j'ai, et qui sont très-familières; de cette façon, on poura faire rentrer la mère tous les soirs, avec sa couvée, et les mettre à l'abri des petits carnassiers nocturnes. Ce serait, je crois, un grand avantage, si l'on pouvait élever ces jolis petits volatiles sans les soins que l'on est forcé de se donner quand on les élève enfermés » . Canards de Rouen. — M. le docteur de Bonnefoy, à Mar- seillan (Aude). Les Canards de Rouen mènent à leur suite une douzaine de petits qui paraissent bien vigoureux et bien portants et que je tiens à la disposition de la Société. — M. Riban, à Louvigné-du-Désert (Rle-et- Vilaine). Le Canard et la Cane se portent bien ; la Cane a pondu régu- lièrement jusqu'en avril; à partir de ce moment, elle s'est arrêtée par intervalles de sept à huit jours. Actuellement, elle couve sa dernière ponte qui est de cinq œufs seulement. 556 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Colins de Californie. — M. Victor Fleiiry, à la Drouétière (Loire-Inférieure) . Une des deux femelles de Colins de Californie est morte en quelques jours et l'on n'a pu soupçonner de quel mal. Mais, d'un autre côté, notre confrère a la satisfaction de voir enfin, après deux années à peu près d'essais infructueux, ses efforts sur le point d'être couronnés de succès. L'autre femelle couve assidûment ses œufs et tout fait présager la réus- site. En thèse générale, ajoute-t-il, il faut renoncer à faire couver les œufs de Colins par des petites poules, car les œufs sont presque tous cassés avant d'arriver à un résultat. Cygnes noirs. — M. Dantu, à Steene (Nord). Ces oiseaux ne montrent aucune envie de se reproduire ; le membre cheptelier craint qu'ils ne soient du même sexe. — M. Genesley, à Laval (Mayenne). Ces oiseaux se portent bien ; il n'y a pas eu une seconde ponte. — M. le baron de Trubessé, à Saint-Bertrand-de-Cominge (Haute-Garonne). Les Cygnes noirs jouissent d'une parfaite santé. Cette année la femelle n'a pondu qu'un seul œuf qui a été infécond et qu'elle n'a pas même voulu couver. Notre confrère croit devoir attribuer cet insuccès à la température et aux temps qui ont été froids et toujours pluvieux. Faisans de lady Amherst. — M. Prieur-Carré, cà Gonnord (Maine-et-Loire). Ces oiseaux se portent bien ; il a fallu les séparer, parce que le mâle est fort méchant ; malgré les précautions les plus étroi- tes, la poule a eu la tête déplumée. Faisans de Mongolie. — M. Martel-IIouzet, à Tatinghem (Pas-de-Calais). Les Faisans de Mongolie ont, comme l'année dernière, pondu quelques œufs, quatorze, qui ont été mis à incubation .sous une petite poule négresse ; mais il n'y a eu aucune éclosion, tous les œufs étant encore clairs ; ces oiseaux sont très-bien portants ; le mâle est très-vigoureux, la femelle aussi. Seule- ment, notre confrère attribue le manque de réussite à l'état CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 557 dans lequel la femelle lui est parvenue , c'est-à-dire boîleuse et avec un bout d'aile cassée : il a remarqué, dit-il, que chaque fois que le maie a tenté de se rapprocher d'elle, elle lançait des cris plaintifs ; il croit donc que, plutôt de rechercher les caresses du mâle, elle le fuyait pour éviter la douleur. Faisans de Swinhoe. — M. A. Derré, à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Depuis le dernier compte rendu par le membre cheptelier, et qui constatait une situation excellente, la femelle a été atteinte d'une espèce de cancer dans les parois de la gorge et dans l'intérieur du bec. On s'apercevait depuis quelques semaines que sa vivacité n'était plus la même et que son ap- pétit diminuait ; on la fit voir au médecin-vétérinaire qui reconnut la présence de la maladie signalée plus haut et qui donna des instructions sur le régime à suivre, lequel n'est, du reste, que l'application de celui signalé dans le Bulletin de la Société. L'oiseau ne manque d'aucuns soins; mais on a peur qu'ils ne soient inutiles. Sa maigreur est devenue extrême et la maladie fait de grands progrès. Cette Faisane avait pondu cinq œufs que l'on a fait cou- ver ; mais ces œufs se sont trouvés clairs, ce qui est dû, sans doute, à la trop grande jeunesse du mâle à l'époque de la ponte. Le Faisan commence à être recouvert de tout son brillant plumage ; il se porte parfaitement. De crainte que la maladie de la femelle ne se communiquât, on l'a mis dans un endroit séparé. — M. l'abbé Daviaud, curé de Joué-Etiau (Maine-et-Loire). Le père et la mère sont dans un état parfait ; mais ils n'ont pas répondu à l'attente de notre confrère. La femelle a donné en tout onze œufs. Six se sont trouvés clairs ; deux petits sont morts dans la coque ; un a succombé deux jours après sa nais- sance ; enfin, un quatrième est mort à l'âge de six semaines ; on suppose qu'il a été tué par la couveuse. De sorte qu'il ne reste qu'un petit, que l'on croit être une femelle. — M. J. Burky, à Long-Praz-sur-Vevey (Suisse). Ces oiseaux vont toujours on ne peut mieux, mais la femelle 558 SOCIÉTÉ d'acclimatation. n'a pas pondu. Cependant, jusqu'à maintenant, ils ont eu la nourriture la plus variée ; outre le blé et la mie de pain, ils reçoivent chaque jour d'abondantes rations d'œufs de fourmis et d'insectes, surtout des sauterelles dont ils sont extrêmement friands. — Le mâle n'a pas encore achevé sa mue. Coq et poules de Crèvecœur. — M. Riban, à Louvigné- du-Désert (lUe-et-Vilaine). Le Coq et les deux Poules se portent bien ; les Poules pondent de temps à autre, mais, par suite de diverses circon- stances, le résultat a été très-mauvais ; il n'y a eu qu'une seule éclosion. PLANTES. Bamrous. — M. Ch. Gourraud, auxBrouzils (Vendée), rend un compte détaillé de son cheptel de Bambous, pendant les années 1873 à 1875. lien résulte spécialement que les Bambous les plus gros sont les B. mitis, et ensuite les glaucescens ; le nigra est plus menu, il trace presque autant que le glauces- cens, et ces deux espèces de Bambous donnent un bien plus grand nombre de jets que le milis; mais ce dernier a sur les deux autres l'avantage d'avoir les tiges bien plus grosses, 0 cen- timètres environ de circonférence. — M. Léo d'Ounous, à Saverdun (Ariége). Les Bambusa nigra forment de très-belles touffes que notre confrère utilise pour fixer les sables des rivages effondrés. — M. le docteur de Bonnelby, à Marseillan (Aude). Les Bambous ont poussé de très-belles liges ; elles attei- gnent de un à deux mètres. — M. de Sémallé, à Saint-Jean-d'Heurs (Puy-de-Dôme). Ces arbustes n'ont pas encore poussé, malgré les pluies qui ont été abondantes dans le département du Puy-de-Dôme. — M. J. Burky, à Long-Praz-sur-Vevey (Suisse). Le Thuiopsis Dolabrata a un peu bruni au commencement de l'été, malgré l'ombrage dont il a été entoui'é ; sa végétation ne laisse présentement rien à désirer. Les Bambous se portent bien; cependant, à part le Quilioi, CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 559 leur végétation est maigre, bien qu'ils aient été placés cha- cun dans de grands trous remplis de fumier décomposé et de terreau très-riche en matières nutritives. On pense que ces Bambous proviennent de marcottes faites avec des pousses aériennes trop faibles, genre de multiplication qui, selon notre confrère, ne vaudrait rien. D'après lui, les Bambous doivent être multipliés au moyen de marcottes ligaturées, faites avec des pousses souterraines, qu'il est facile d'obtenir en en exagérant l'inclinaison au moyen de crochets et de cou- vertures de terreau. Pommes de terre. — M. le comte Drouol, au château de Buthégnemont, par Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le cheptel confié à notre confrère se composait de 400 gr., en dix tubercules, de la Pomme de terre blanche de famille, et de 330 grammes, en huit tubercules, du rognon de Baischam. Ces Solanées, plantées dans les premiers jours de mai, dans un terrain argilo-calcaire, et arrachées le 2 août, ont donné : Pomme de terre de famille, 2 kil. 330 ou 5,8:^ pour 1. Rognons de Baischam, 2 kil. 150 ou 6,50 pour 1. La sécheresse très grande que l'on a eue en Lorraine est probablement cause d'une production aussi faible. Les racines, dont on a goûté quelques échantillons, ont paru de bonne qualité. Fuchsias. — M. Léo d'Ounous, à Savcrdun (Ariége). Les diverses variétés de Fuchsia ne se sont pas ressenties des rigueurs de l'hiver; ces plantes ont pu être multipliées. Bégonias. — M. Partiot, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes- Pyrénées). Les Bégonias ont péri ; le climat de Bigorre paraît trop rigoureux pour eux. Après être restés stationnaires pendant deux ans, les Bam- bous, qui ont parfaitement résisté aux hivers de cette partie des Pyrénées, ont donné des pousses bien vertes et bien vigoureuses. LeBamhusa edulisix mieux réussi que le Bambou noir. •'^60 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Panais fourrager. — M. Bourrit, à Vandœuvre (Suisse). La plantation de Panais fourrager faite par le membre a été à peu près complètement détruite par un orage de grêle. Il a pu, néanmoins, constater que cette plante est très-rustique et très- résistante, que son fourrage est avidement recherché par les moutons, et sa racine par les chevaux. M. Bourrit ajoute cà son rapport des détails intéressants sur la trombe qui a ravagé, dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier, la partie de la Suisse qu'il habite, et sur ses conséquences désastreuses relativement aux petits oiseaux. Nous avons transmis sa communication à notre dévoué confrère, M. Millet, secrétaire général de la Société protectrice des animaux. IV. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Nos alliés nalurels. Par M. L. Carpentier. Les moyens employés pour détruire les insectes nuisibles sont presque (Hijours impraticables sur une grande écbelle et la plupart du temps inef- ficaces. On veut détruire des animaux presque invisibles et innombrables par des procédés analogues à ceux dont on se sert pour se débarrasser des grosses bêtes malfaisantes. On devrait avoir plus de succès en faisant intervenir les forces de la nature et se servant des moyens qu'elle emploie pour conserver l'har- monie générale entre tous les êtres de la création : végétaux et animaux. L'observation nous a fait connaître quelques-uns de ces moyens ; c'est à nous de les mettre en pratique pour protéger nos récoltes, lorsque nous avons troublé l'orde naturel dans une contrée, en cultivant outre mesure une plante précieuse à l'exclusion d'autres espèces, qui n'ont pas pour nous la même utilité. Si l'homme n'existait pas, aucune espèce ne deviendrait prépondérante, car la nature, qui fait si peu de cas des individus, maintient rigoureuse- ment l'intégrité des espèces, et c'est dans ce but qu'un grand nombre d'espèces parasites ont pour mission de rétablir l'équilibre entre tous les être créés, en détruisant l'excès de reproduction chez les espèces trop fécondes. Ces parasites, déposés par leurs mères à l'état d'œufs ou de larves dans le corps d'autres espèces, vivent aux dépens de leurs victimes et finissent par les faire mourir. Beaucoup d'insectes nuisibles périssent ainsi avant leur transformation complète. On a remarqué, en effet, que des insectes nuisibles ayant fait invasion dans un pays où ils avaient causé de grands dommages pendant deux ou trois ans, avaient disparu comme par enchantement l'année suivante, lorsqu'on s'attendait à les voir pulluler et faire encore de plus grands dégâts. Ce secours ne peut être attribué qu'aux parasites. Presque tous les insectes nuisibles ont les leurs et quelques-uns en ont jusqu'à cinquante espèces différentes acharnées à leur perte. M. Piondani, savant entomologiste italien, s'est proposé de faire res- sortir ce principe dans son Catalogne des insectes nuisibles et leurs parasites. Pour ce qui concerne le Phylloxéra, il fait remarquer que cet aphide est bien plus nuisible en Europe qu'en Amérique, son pays d'origine, et il attribue avec raison l'intensité du mal à ce fait qu'en Amérique le 562 SOCIÉTÉ d'acclimatation. phylloxéra est attaqué par plusieurs autres insectes qui en réduisent le nombre, tandis qu'en Europe il a pu se propager inpunément sans ren- contrer ses ennemis naturels. M. Rondani se demande, enconséquenee, si l'introduction de ces insec tes en Europe, dans les vignobles infestés par le phylloxéra, ne serait pas une chose utile. Ce moyen naturel devrait réussir, car les insectes qui mangent le phyl- loxéra en Amérique pourraient fort bien s'acclimater dans nos vignes et les débarrasser, en partie du moins, de ce fléau. Nous ne savons si les vignerons et les savants qui s'occupent d'ento- mologie appliquée ont puisé à ce remède, mais nous ne croyons pas qu'il ait été assayé. Dans tous les cas, voici la liste de ces utiles auxiliaires indiqués par M. Rondani, et qu'il doit être facile de se procurer en Amé- rique et d'apporter vivants en France. Leucopis anipelophîla, Rondani. (Diptère.) Hemerobius Rileyi, Ron- dani. (Névroptère.) Hemerobius viticola, Rondani. (Névroptère.) Scym- nus Rileyaniis, Rondani. [Coléopière. )AntJiocoris insidlosiis, Riley. (Hé- miptère.) Acanis Planchonii, Rondani. (Aptère.) Ce ne sont pas là de vrais parasites dans l'acception du mot, mais plutôt des entomophages rapaces, pouvant néanmoins rendre les mômes services que leurs congénères européens qui détruisent une grande quan- tité de pucerons. Lorsqu'il s'agit de sauvegarder l'une des principales productions agri- coles de la France, aucun moyen ne saurait être négligé, et celui-ci, basé sur l'observation de la nature, ne doit pas être mis de côté, lorsque lanl de procédés saugrenus ont été essayés sérieusement. Nous pourrions faire la même remarque au sujet de la Doryphoru decemlineata, dont les ravages s'étendent de plus en plus aux Etats- Unis. Les craintes que l'on avait conçues sur son apparition en Europe se sont malheureusement réalisées, puisque sa présence vient d'être .signalée en Suède. Nos champs de pommes de terre sont maintenant menacés directement. Que l'on étudie les parasites que cette chrysomèle peut avoir en Amé- rique, alin de pouvoir, par leur importation, mettre une entrave à la propagation d'un insecte qui peut devenir désastreux pour certaines populations européennes. (Extrait du Bulletin hebdomadaire de V Associaiion scientifique de France). Le JPotygfOitutMi amphibiuitt. Il arrive chaque jour que l'on signale comme nouvelle la constatation d'une qualité utile chez tel ou tel végétal, et que l'on fait beaucoup de bruit autour de cette prétendue découverte. C'est ce qui vient de se FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 563 produire pour une plante de la famille des Polygonacées, le Polygomim amphibium, que les journaux des États-Unis ont annoncé comme devant remplacer dans l'industrie l'écorce du chêne et les autres produits ana- logues. D'après les renseignements fournis par ces journaux et reproduits dans la chronirpio scientifique de la Revue Britannique (voir l'analyse de cet article à notre compte rendu bibliographique du mois d'avril der- nier, Bull. 1876, p. 333), cette plante, qui serait connue sous le nom de plante à tanin, serait annuelle ; elle contiendrait 18 pour 100 de sub- stance tannante, et il aurait été fondé à Lincoln, dans le Nébraska, une tanrerie qui n'emploierait que cet agent. Ces indications ne sont pas entièrement exactes. La famille des polygonacées comprend vingt-trois genres et six cent quatre-vingt-dix-neuf espèces ; elle est fort répandue par toute la terre, mais elle se rencontre plus fréquemment dans les climats tempérés de l'hémisphère boréal. Très-peu de ces plantes sont ornementales; leurs racines sont plus ou moins purgatives. Citons, parmi les genres: la Rhu- barbe (Rheum), la Patience {Rumcx) et la Renouée (Polijgonum), qui comprend, en France seulement, la Renouée amphibie, la Bistorte ou Serpentaire, le Liseron, la Persicaire, etc. Dans ce dernier genre, le Polygonum amphibium, qui est vivace et non annuel, est très-commun au bord des ruisseaux et dans les fossés humides. Sa racine astringente a été employée à la place de la Salse- pareille. Déjà en 1836, Duchesne, dans son Répertoire des plantes utiles, la signalait comme pouvant remplacer le tan. M. Bernardin, conservateur du Musée commercial-industriel de Melle-les-Gand (Belgique), constate que ses racines contiennent ^2 pour 100 et ses tiges 17 pour 100 de tannin (I). Cette plante se trouve en abondance dans certaines parties de l'Amé- rique. Une variété, le Polygonum amphibium natans, pousse souvent dans l'eau et l'on en rencontre, sur certains lacs du Canada, des éten- dues très -considérables formant de vastes tapis de verdure émaillés de fleurs purpurines. Voici, au sujet de ce végétal, une première note que nous recevons de M. A. Rivière, membre de la Société : « Le Polygonum amphibium n'est pas une plante annuelle, mais bien vivace et très-traçante. D'un autre côté, il n'est pas besoin d'aller dans l'Amérique du Nord pour la trouver, car elle est extrêmement commune en France ; on l'y rencontre dans presque tous les étangs et les mares. J'ajouterai que sur les bords de la Seine, et dans la Seine même, au milieu de Paris, elle croît en abondance. On reconnaît facilement le Po- lygonum amphibium à ses jolies petites fleurs roses disposées en épis. » De son côté, notre confrère M. Vilmorin nous adresse la communica- tion suivante : (1) Supplément du 15 octobre 1875, à la Classification de 250 matières tan- nantes, publiée à Gand, en 1872, chez Annoot-Braeckman. 564 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Paris, 24 juin 1876. « .... Le Polj/gonnm amphibium est une plante qui croît à l'état sauvage dans les endroits marécageux, non-seulement en Amérique, mais en Europe ; elle n'est pas cultivée, attendu qu'on ne lui a reconnu jusqu'ici aucun mérite particulier. Pour ces motifs nous n'en avons pas de graines et nous ne pensons pas qu'il en existe nulle part dans le commerce. 11 importerait, sans doute, de faire subir une modification nécessaire aux renseignements fournis par les journaux étrangers. Pour vous fournir les éléments de cette rectification, nous vous deman- dons la permission de vous communiquer la lettre que nous écrivions dernièrement à ce sujet à un organe spécial, La Halle aux Cuirs, qui s'était fait le premier l'écho des publications anglaises et américaines. C'est le résultat d'une petite enquête que nous avons faite auprès de nos correspondants des États-Unis, et, vous le jugerez sans doute comme nous, le Polygonum amphibium, qui est une de nos plantes indigènes communes, pour revenir de loin, n'en a pas plus de valeur aujourd'hui que par le passé. Agréez, etc. Vilmorin, Andrieux et G'^ M. Ch. Vincent, rédacteur du journal « La Halle aux Cuirs », 41, boulevard du Temple. Paris, 16 juin 1876. Monsieur, Il a été publié, dans votre journal La Halle aux Cuirs, vers la fin de mars ou au commencement d'avril, un article sur le Polygonum amphi- bium (Renouée amphibie), annonçant que cette plante était beaucoup employée en tannerie par les tanneurs américains. A la suite de cet article, quelques personnes nous ayant demandé notre avis à ce sujet, ainsi que quelques renseignements que nous ne pouvions pas donner, nous nous sommes adressés nous-mêmes en Amérique pour obtenir des renseignements précis, et nous pensons bien faire de vous transmettre ci-après les réponses que nous avons reçues, espérant qu'elles auront peut-être quelque intérêt pour vous. New-York, 15 mai 1876. « En réponse à votre lettre relative au Polygonum amphibium, je dois vous dire que la plante n'est pas du tout connue de nos tanneurs de New- York. J'ai fait toutes les recherches possibles à ce sujet, et mon avis est que la chose n'est pas sérieuse. y .le vous communique ci-après les renseignements qui me sont donnés par un de mes correspondants : » C'est dans le Nebraska qu'il a été découvert, en premier lieu, que FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 565 le Pohjgomim amphibiam contenait du tannin dans une certaine propor- tion. Immédiatement une Compagnie fut proposée pour faire ramasser et emballer la fameuse plante Great American Tanning Plant, et faire disparaître toutes les autres matières tannantes de sur les marchés. La Compagnie alla jusqu'à publier des prospectus, mais je n'en ai plus entendu parler depuis. » Un autre correspondant nous écrit ce qui suit: Philadelphie, 25 mai 1876. « En réponse à votre lettre, je dois vous dire qu'il n'est pas correct que le Polijgonum amphibium soit beaucoup employé en Amérique pour la tannerie. Ce n'est que récemment que l'on a découvert que cette plante contenait du tannin, mais bien qu'il ait été publié dans les jour- naux plusieurs articles relatifs à cette plante, je n'ai jamais pu voir un échantillon de cuir préparé avec ce nouveau produit. La découverte a été faite dans l'ouest de l'Amérique, oîi le chêne est rare et où la plante est très-abondante. Mon opinion est qu'elle ne peut être qu'un substitut de peu de valeur là où l'écorce de chêne manque. » En vous priant, Monsieur, de faire de ces renseignements l'usage que vous jugerez à propos, etc. Signé : Vilmorin, Andrieux et G'^ Naturalisation de végétaux à l'île de la Réunion. Extrait (Vune lettre adressée à M. le Secrétaire général par M. Paul Lépervanche, sous-inspecteur des eaux et forêts à Saint-Denis Monsieur, .\ la suite de défrichements immodérés, opérés le plus souvent par le feu, la colonie de la Réunion a vu ses cours d'eau diminuer sensiblement de volume, et la santé publique s'en est gravement ressentie. C'est alors que le service des forêts, auquel j'appartiens, a été organisé, pour répri- mer les abus qui se commettaient dans l'intérieur, réparer les désastres qui en étaient la conséquence et sauvegarder les bois qui nous restaient encore. Sous le simple effet d'une surveillance active, nous avons obtenu un gazonnement efficace, et le reboisement des localités élevées qu'occu- paient depuis peu de temps les envahisseurs du domaine. Grâce à la puissance de notre végétation tropicale, les semences contenues dans le sol ont immédiatement germé, et nous avons aujourd'hui d'épais four- rés, là où la hache et le feu avaient tout détruit il y a quelques années. Mais il n'en est pas de même des régions basses, épuisées par d'inces- santes cultures, et c'est pour arriver à y reconstituer le couvert indispen- 566 SOCIÉTÉ d'acclimatation. sable qu6 nous avons dû nous préoccuper de l'introduclion de différents arbres exotiques. Nous avons fait venir d'Australie de nombreuses variétés d'Eucalyptus, qui toutes ont parfaitement réussi dans les premiers âges. Mais plusieurs d'entre elles sont facilement déracinées ou se brisent sous l'action des grands vents et nous devrons y renoncer. Les variétés resinifera, saligna et ^erefîcorn^'s seules, sont assez solidement enracinées et assez flexibles pour résister aux cyclones qui visitent presque tous les ans nos parages, et c'est à ces végétaux que nous demanderons de rendre à notre climat son ancienne salubrité, si, comme on l'affirme, VEucaluptus réagit contre les miasmes paludéens. En même temps, et pour exciter notre population à la culture des arbres, si impitoyablement sacrifiée depuis trente ans à celle de la canne à sucre, nous avons pensé à introduire et à répandre les divers arbres producteurs de caoutchouc, qui aurait une double utilité : reboi- ser et donner un revenu annuel. Nous nous sommes adressés à la Guyane pour avoir VHevea, et nous avons demandé VUrseola à Batavia. Mais, malgré tous nos efforts et des instances pressantes, nous n'avons encore reçu que cent quarante graines à'Hevea contenues dans un flacon oîi elles avaient séjourné cinq mois, et bien qu'on leur ait donné tous les soins désirables, il a été impossible d'en faire germer une seule. Je pense qu'on ne réussira dans les envois A'Hevea qu'en nous adressant des plants en serres et des graines stratifiées. L'honorable Président de notre Chambre de commerce, M. Buroleau, qui veut bien s'intéresser à nos travaux, s'est mis en relation avec son collègue de Batavia et lui a demandé des plants de VUrseola elastica, en lui faisant connaître les soins à prendre pour assurer le succès de ses expéditions. Nous avons des promesses formelles de ce côté, et nous pou- vons espérer que bientôt nous recevrons les premiers envois de ce pré- cieux végétal. Mais en attendant que nous soyons en possession de VHevea et de VUrseola, nous avons fait venir de l'ile voisine le Valiea Madagasca- rensis, et nous avons dans nos pépinières plusieurs sujets qui végètent d'une manière satisfaisante. En même temps nous répandons, sur les ter- rains domaniaux, le Ficus elastica, qui avait déjà été introduit dans la colonie, et que nous multiplions très-rapidement au moyen du mar- cottage. J'étais occupé de la recherche des quelques arbres de cette espèce qui se trouvaient disséminés dans la colonie, lorsque j'ai été informé qu'il existait à vSainte-Suzanne, dans un jardin qui avait appartenu à M. Sicre de Fontbrune, un Ficus d'une espèce particulière dont on retirait en abondance du caoutchouc d'un qualité supérieure. Il avait été donné à M. de Fontbrune par un naturaliste qui passait à la Réunion il y a qua- rante ans environ, après avoir visité l'Océanie, et il lui avait été exprès- FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 567 sèment recommandé. Je me rendis immédiatement sur les lieux, mais, hélas, j'arrivai trop lard: nous étions au lendemain du cyclone de mars 1874, et pendant la tourmente ce Ficus avait été brisé à quelques mètres du sol. J'en fus d'autant plus désespéré qu'il me fut facile de reconnaître qu'il différait sensiblement du FicHS clastica, répandu dans le pays. Ce- pendant, prévenu quelques jours après qu'un bourgeon poussait sur l'une des racines, j'ai pu, par des soins incessants, sauver ce dernier rejeton d'un arbre unique, dont l'origine nous est inconnue, et sur lequel se fon- dent mes espérances. Le jeune sujet a maintenant !2 mètres de hauteur, il est vigoureux et donne déjà deux hanches qui seront bientôt marcot- tées. Je m'empresserais de vous adresser une description comparative de cet arbre et du Ficus elastica, si vous vouliez bien y prendre quelque intérêt. Veuillez, etc. Paul Lépervanche. Extrait d'une lettre adressée à M. le Secrétaire général par M. E. Trouette {de Saint-Denis). Monsieur, Je reprends en ce moment les essais que j'ai faits l'année dernière pour l'assainissement de Saint-Denis par V Eucalyptus., et qui ont été si mal- heureusement contrariés par deux cyclones, une inondation et une séche- resse exceptionnelle. Des vingt-cinq mille plants que j'ai distribués, les trois quarts ont péri. Je compte un peu plus sur l'opération de cette année, car si les globidus, les viminalis et les bicolor ont disparu, si les l/oniocahjx et les siderophloia n'ont plus qu'un très-petit nombre de représentants, si quinze autres espèces se sont mal comportées, même en pépinière, j'ai pu constater la force de résistance des resinifera, des tereticornis et des saligna. Je m'attacherai donc à ces trois dernières espèces et à une autre, un « Red Gum », dont je ne puis savoir le nom, et qui a donné à M. de Châteauvieux plusieurs milliers d'arbres que le vent n'a jamais ébranlés. M. de Châteauvieux a mis à ma disposition des graines récoltées chez lui. J'ai dt-jà eu l'honneur d'informer la Société du succès obtenu à la Réunion par les graines de Téosinté {Reana liixurians), qu'elle a bien voulu nous envoyer à mon beau-frère, M. Auguste Vinson et à moi ; elles ont bien levé chez presque tous les propriétaires auxquels nous les avons distribuées. Je tiens à faire part aujourd'hui à la Société de ren- seignements plus précis. M. Thomy Vally a semé, près de Saint-Denis, huit graines de Téosinté dans une ravine, à une altitude de 800 mètres, et cinq graines en terrain sec à 300 mètres. Les premières ont donné des touffes de 5 mètres de circonférence sur 2 à 4 mètres de haut. Une seule de ces touffes aurait 568 SOCIÉTÉ d'acclimatation. suffi, au bout de six mois, pour la nourriture d'une paire de bœufs pen- dant vingt-quatre heures. Les cinq graines mises en terrain sec ont pro- duit des résultats moins beaux, assez de fourrage cependant pour nour- rir un fort cheval pendant une journée. Ce fourrage peut être coupé à la hache comme on coupe les cannes. Les liges enlevées sont promptement remplacées par des rejets bien plus nombreux. Elles sont pleines et tendres; les animaux ent sont très-friands et dévorent tout. Coupées auhache-paille, elles doivent fournir une nour- riture aussi substantielle que celle qu'on obtient des têtes de canne. M. Vally a bien voulu m'en envoyer une venue en terrain sec, dans une touffe gardée pour la semence ; cette tige mesure 3 mètres 46 centim. de hauteur, et a 8 centimètres de circonférence à la base Elle portait en- core plus de mille graines, quoiqu'elle eût dû être bien secouée dans le trajet de 5 ou 6 kilomètres qu'elle venait de faire. Si les autres tiges ont donné dans la même proportion, M. Vally peut avoir obtenu peut- être un million de graines des treize qu'il a mises en terre. J'ai vu M. Vinson recueillir, sur cinq ou six tiges médiocres, 500 gramme'^ de graines, c'est-à-dire environ six mille cinq cents graines, de quoi rem- plir trois flacons de quinine. L'ouragan du 22 décembre dernier a couché les touffes sans les déra- ciner. Cette chute a provoqué la sortie d'une multitude de bourgeons, qui sont partis avec une grande vigueur, et qui tous ont porté des grai- nes. Ces graines semées ont bien levé. La plus grosse des touffes qui se trouvaient en terrain humide ne conte- nait que soixante et une grosses tiges et ving-deux moyennes et petites. Ce qui faisait son volume de 5 mètres de circonférence, c'était le grand nombre de tiges latérales qui avaient poussé aux nœuds des principales, et qui mesuraient de 25 centim. à 1 mètre 35 centim. Une autre touffe moins belle avait soixante-six grosses tiges et vingt et une moyennes et petites, avec des ailerons moins nombreux ; enfin la plus petite touffe se composait de soixante-dix-huit tiges avec très-peu d'ailerons. Il en était de même en terrain sec, mais dans des proportions plus restreintes. M. Thomy Vally tient à donner à la Société une marque de sa recon- naissance et lui envoie un sachet de graines de Tan (Weinmannia ma- crostachija), que je mets à la poste. Cet arbre, qui nous donne notre miel vert, croît ici à toutes les altitudes, et se trouve même sur le Piton des Neiges (3000 mètres), rabougri mais tenace. iN'e pourrai pas réus- sir dans le midi de la France, en Italie ou en Espagne? Veuillez, etc. E. Trouette. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 569 Extrait d'une lettre adressée à M- l'Agent général par M. Ch. Naudin (de rinstitut). Collioiire, 21 mars 1876. Cher Monsieur, Après avoir lu le trés-intéressanl numéro du Bulletin de la Société d'acclimatation (le n'^, février), que vous avez eu la bonté de m'envoyer, je vous demanderai la permission de vous faire part d'idées qui me sont venues à propos de quelques-unes des communications que contient ce numéro. Pour mettre de l'ordre dans ce que j'ai à dire, je procéderai par articles détachés : 1" Le Jardin de Cannes. Je connaissais déjà, par une lettre de M. le comte d'Éprémesnil, la création de cet important laboratoire, dont M. Duchartre a si habilement fait ressortir l'utilité pour les études de botanique, de zootechine et d'agriculture. Ce jardin rendra, je n'en doute pas, d'immenses services, et il nous sera envié un jour par toute l'Eu- rope savante. Dans une lettre que j'ai adressée à M. le comte d'Éprémesnil, j'ai plaidé pour l'adjonction à ce jardin d'un herbier de toutes les plantes exotiques introduites en France, où on trouverait un jour, outre une bonne synonymie de ces plantes, tous les renseignements dont on pour- rait avoir besoin, sur l'époque de leur introduction, les lieux oîi elles auraient été cultivées, leur manière de se comporter sous les divers cli- mats, leur utilité probable ou déjà certifiée, etc. Mais il y a un autre sujet d'études dont je n'ai pas parlé dans ma lettre à M. le comte d'Éprémesnil, malgré la grande importance que j'y attache, c'est la we- téorologie locale, dans ses rapports avec les expériences de naturalisation et d'acclimatation. Nous savons tous que le climat de Cannes est fort doux, mais je crois pouvoir assurer, en m'appuyant sur de nombreuses données, que nous ne le connaissons encore que très-imparfaitement, et que nous ne sommes pas en mesure de le comparer avec celui d'autres loca- lités mieux ou plus mal placées. Les observations météorologiques y ont été faites jusqu'ici par des observateurs bénévoles, sans contrôle sérieux, avec des instruments dont rien ne garantissait l'exactitude, et le plus sou- vent sur des points trop abrités. Il en est résulté qu'on attribue au cli- mat de Cannes une température moyenne très-probablement trop élevée, ainsi qu'il est arrivé pour presque toutes, ou même toutes les localités provençales où des observations analogues ont été faites. La température n'est pas d'ailleurs le seul élément d'un climat. L'illu- mination solaire, la nébulosité ou le degré de transparence de l'air, la direction et la force des vents, les orages, le degré d'humidité de l'at- mosphère et la quantité d'eau météorique (pluie, neige, rosée) qui tombe annuellement et mensuellement sur le sol, sont d'autres éléments clima- tériques qui influent puissamment sur la végétation, et dont il faudra 3^ SÉRIE, T. IlL — Août 1876, 37 570 SOCIÉTÉ d'acclimatation. absolument tenir compte si on veut arriver à une connaissance certaine des divers tempéraments des plantes et procéder eu quelque sorte à coup sûr dans les tentatives qu'on fera pour les naturaliser, .l'opiné donc que, pour parfaire l'établissement, il faudra y joindre, sur un point bien cboisi, un petit observatoire météorologique, pourvu de bons instruments et oîi les observations seront faites régulièrement et par des personnes capables et soigneuses, comme on peut en trouver partout. Un simple jardinier, intelligent et dressé à ce travail, suffirait à cette besogne, qui n'est d'ailleurs pas difficile, tout en exigeant de l'assiduité. 2° Pigeons ramiers et moineaux. A la page 116 du Bulletin, M. Ri- vière signale les dégâts causés danr les jardins de Paris (il pourrait dire de toute la France) par les pigeons ramiers et surtout par les moineaux.' En Algérie même, ajoute M. Rivière, toute récolte deviendrait impos- sible au voisinage des villes, si on ne prenait toutes sortes de précau- tions contre les déprédations de ces pillards ailés. Il y aurait, selon moi, un moyeu bien simple de ramener l'espèce du moineau aux proportions normales qu'elle ne devrait pas dépasser, et par là de la rendre inofTensive. Que fait-on pour purger une maison de rats et de souris ? On y met des chats et on les laisse faire, on a soin d'ailleurs ne ne pas trop les nourrir pour les obliger à chercher eux-mêmes leurs vivres au détriment des hôtes incommodes dont on veut se débarrasser. Or il existe, pour l'espèce du moineau, un ennemi naturel, un véritable Erbfeind, qui lui est aussi redoutable que le chat l'est aux souris, c'est la petite chevêche, le StrijX. passerina, nommée ainsi par Linné, précisé- ment parce qu'elle semble avoir pour mission providentielle de contenir la race des moineaux dans les bornes légitimes. C'est un oiseau de petite taille, énergique, féroce, formidablement armé, qui se faufile dans les moindres trous des murs ou des vieilles souches d'arbres, avec une sou- plesse que son petit corps ramassé et trapu ne ferait pas soupçonner. Ajou- tez à cela qu'il voit également de jour et de nuit et que rien ne lui échappe de ce qui peut lui servir de pâture dans les lieux où il a élu domicile. Il fouille tous les trous et tous les recoins des habitations dont on le laisse approcher, et lorsqu'il trouve une couvée de moineaux, il l'anéantit en quelques minutes. Il suffit d'ailleurs que les moineaux sachent leurs repaires hantés par ce redoutable ennemi de leur race pour qu'ils se hâtent de déménager et d'aller, non pas se faire pendre, mais se faire gober ailleurs. Rien ne serait plus facile que de multiplier ces utiles carnassiers dans les villes et dans les campagnes. Il n'y aurait pour cela qu'à les laisser s'y établir, d'abord en ne les recevant plus à coups de fusil, ensuite en leur ménageant dans les vieux murs des retraites oîi ils pourraient dor- mir en paix et élever leurs petits. A défaut de moineaux ils se rabat- traient sur les rats et les mulots, ce qui serait encore une manière de rendre service. Les oiseaux de nuit, de toutes les espèces, et les chauves- FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 571 souris sont de tous les auxiliaires naturels du cultivateur ceux qui méri- tent le plus sa protection, mais ce sont eux précisément auxquels la masse ignorante fait la guerre la plus acharnée. 3° Bambiim stricta et Phœnix acaulis (?). L'année dernière j'ai reçu, de la Société d'acclimatation, deux petits sachets, contenant l'un des graines de Bambusa stricta (de l'Inde, probahlement), l'autre d'un Phœnix à très-petites graines, que je suppose pouvoir être ou le Phœnix acaulis o\x\e Phœnix pwmilla, deux espèces encore très-peu connues. Ces graines étaient un peu vieilles, quelques-unes même visiblement dété- riorées, néanmoins un assez grand nombre des deux espèces a levé. Les jeunes Bambusa stricta ont bien marché pendant l'été ; j'en ai planté dans divers endroits du jardin, quelques-uns en pots, qui ont été abrités l'hiver au pied d'un mur, mais tous, en pots ou en pleine terre, et à tou- tes les expositions, ont succombé aux premières gelées. Peut-être le rhizome s'est-il conservé vivant, et repoussera-t-il de nouvelles tiges à la belle saison, mais je l'espère peu; l'espèce me parait trop Meuse pour nos climats. Les jeunes Phœnix ont assez bien passé l'hiver en pots, et abrités par un mur, et j'attends avec impatience le retour de la chaleur pour les voir faire quelque progrès. Je ne doute pas qu'ils ne puissent fort bien s'accommoder de notre climat, s'ils parviennent à traverser la période tou- jours critique du jeune âge. Toutefois, en fait de rusticité et de rapidité de développement, ils me paraissent inférieurs au palmier Pindo (Cocos '?), dont les graines ont été envoyées de l'Amérique du sud par l'infatigable Balansa. Quelques-unes de ces graines que M. Durieu, de Bordeaux, a bien voulu m'envoyer, ont parfaitement levé en pleine terre, sans autre chauffage que les rayons du soleil, et les jeunes sujets, tous mis en pots, ont, sans difficulté, passé le mauvais hiver que nous avons eu, avec la seule précaution d'enterrer les pots au pied d'un mur. Je suppose à cette espèce, dont j'ignore le nom botanique, la même rusticité que celle du Jubœa spectabilis, une des plus belles acquisitions horticoles de ces vingt dernières années. i" Eucalyptus rustique. Les amateurs d'Eucalf/ptus s'occupant d'ob- server le degré de rusticité des différentes espèces à naturaliser, je crois leur faire plaisir en leur communiquant le fait suivant que je pêche dans le dernier numéro du Gardener's Chronicle (numéro du 18 mars 1876): « A la séance de mars delà Société botanique d'Edimbourg, M. le pro- fesseur Balfour a annoncé aux membres de cette société savante qu'il existe, dans l'East-Lothian, en Ecosse, un Eucalyptus âgé aujourd'hui d'environ 27 ans. Dans l'hiver de 18G1 il fut fortement endommagé par le froid, mais il ne périt pas pour cela. En ce moment il dépasse 15 mè- tres en hauteur et sa tige mesure plus de 2 mètres de circonférence à quelque distance du sol. D'après M. Bentham, le savant botaniste, cet 572 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Eucalyptus appartiendrait à l'espèce de VEucalyptus viminalis. Pour l'ouest de la France et pour tout le midi, cet Eucalyptus serait vrai- semblablement d'une rusticité absolue, et sa croissance y serait incompa- rablement plus rapide que sous le ciel froid et brumeux de l'Ecosse. » 5° Téosinté. Malgré la saison peu avancée, j'en ai déjà semé quelques graines, dans des endroits cbauds et très-abrités ; mais les semis sérieux ne pourront guère se faire avant le 5 avril. Ayant déjà cultivé cette plante en 1871, avec un demi-succès, j'ai quelques raisons d'espérer, à moins d'accidents météorologiques qu'on ne saurait prévoir, un succès complet pour cette année. Veuillez, etc. Ch. Naudin. V. BIBLIOGRAPHIE. I. Les Moutons, histoire naturelle et zootechnie, par M. A. Sanson, direc- teur et rédacteur en chef de la Culture, ex-chef de service à l'ÉcoUî vétérinaire de Toulouse. — Un vol. in-18, 167 p., 56 grav. * Poules et œufs, par M. Eug. Gayot. Un vol. in-18, 216 p., 40 grav. Manuel de la Porcherie, par M. Louis Léouzon. Un vol. in-18, -167 p., 37 grav. {Bibliothèque du Cultivateur, Librairie agricole de la Maison rustique, 26, rue Jacob). — 42 vol., à 1 fr. 25 le vol. La librairie agricole de la Maison rustique publie, avec le concours du Ministère de l'Agriculture, une série de petits Manuels essentiellement pratiques, ornés de nombreuses gravures, et auxquels elle a donné le titre de Bibliothèque du Cultivateur. Nous signalerons aujourd'hui trois de ces traités à l'attention de nos lecteurs. Les Moutons, par M. A. Sanson. — Nous ne pouvons qu'indiquer rapi- dement les titres des principaux chapitres de ce livre : — Notions sur l'histoire naturelle, sur l'anatomie et la physiologie des moutons ; — les races : Brachijcéphales, type du Dishley, du New-Kent, du Limousin, etc. ; Dolichocéphales, type du Cotteswold, du mérinos, du berrichon- solognot, etc. ; les métis. — Fonctions économiques des moutons ; zoo- technie et méthodes zootechniques: sélection, croisement, métissage ; — habitation, alimentation, reproduction. — Administration des trou- peaux, récolte de la laine, exploitation des agneaux et du lait. Le traité de M. Sanson est très-instructif, et les questions d'histoire naturelle et d'élevage y sont très-bien exposées. C'est avec plaisir que nous y voyons soutenus, au sujet de la situation du marché des lai- nes et de la viande, les véritables principes de l'économie politique : Dans la lutte industrielle, dit M. Sanson, la victoire appartient au plus intelli- gent et au plus actif. Dès que les producteurs nationaux se seront mis en mesure de s'emparer de notre propre marché par une faible baisse, en dimi- nuant le prix de revient de leur marchandise, ils deviendront les maîtres, non-seulement du marché français, mais encore à plus forte raison de celui de l'Angleterre , puisqu'il est toujours ouvert au commerce exté- rieur. Poules et œufs, par M. Eugène Gayot. — Pour servir de cadre à ses enseignements sur la conduite du poulailler, M. E. Gayot a décrit une exploitation agricole dirigée par une dame, et dont la basse-cour cons- titue la partie la plus importante. Cette donnée lui a permis de mieux préciser la part qui revient à chacun dans l'élève de la volaille et les soins à lui donner. 574 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Toutes les parties de ce traité sont étudiées avec soin : le poulailler, les races, les caractères spécifiques de chaque variété, les croisements, les reproducteurs, les œufs, l'incubation, l'élevage, la nourriture et l'en- o-raissenient. Dans ce dernier chapitre, l'auteur constate les avantages de l'engraissement à la mécanique, et plus spécialement au moyen des épi- nettes organisées par M. Odile Martin et que l'on voit fonctionner au Jai-tlin d'acclimatation (1). Manuel de la Porcherie, par M. Louis Léouzon. — « La qualité de la race, dit l'auteur, entre pour une large part dans les succès de l'élevage. Malheureusement, les races porcines qui peuplent nos contrées sont loin de présenter une bonne conformation, indice de précocité et de facile engraissement. L'animal est une machine : or, quand on opère avec une machine vicieuse, il est impossible d'obtenir un travail utile et écono- mique. Les vieilles races ont fait leur temps ; l'agriculture progresse, et l'amélioration des cultures, l'abondance des fourrages entra'înent néces- sairement l'amélioration du bétail. » Aussi, M. Léouzon préconise-t-il énergiquement la substitution, par voie de croisement, des races anglai- ses améliorées aux diverses races françaises. Les autorités qu'il cite, les chiffres qu'il donne à ce sujet, sont intéressants k méditer pour l'éleveur. Ce petit Manuel est très-clair et très-méthodique. Après avoir traité des caractères génériques du porc, des diverses races et de leur améliora- tion, il s'occupe de la porcherie et il présente pour modèles celles de Cer- camp, Bois-Rougy, Pautrats, Mandoul et Yincennes. Il passe ensuite à la multiplication, à l'élevage, à l'engraissement, au commerce et aux pro- duits comestibles, industriels ou agricoles du porc ; il donne enfin quel- ques détails sur ses diverses maladies. i/Éeoie Iles fleurs, conférence sur la théorie et l'emploi du floral en horticulture, par M. Alfred Dudoûy, membre de la Société centrale d'horticulture de France ("2). Une broch. grand in-18, 3(3 p. Agence centrale des Agriculteurs de France, place de la Bourse. M. Alfred Dudoûy vient de publier une conférence faite par lui, le 14 novembre 1875, à la Société d'horticulture de l'arrondissement de Meaux, sur l'usage de l'engrais chimique dont il est l'inventeur et auquel il a donné le nom de floral. Tous nos lecteurs savent quels auxiliaires puissants trouve la culture intensive dans les divers engrais minéraux, pourvu que.eur emploi soit fait avec discernement et suivant la nature de chaque végétal. Spécialement, notre confrère, M. Ouihou, a constaté que le floral était bien supérieur au terreau pour certaines plantes (.3). (1) Voy. BiiUclin 1876, p. 140. (2) Vov. une lettre de M. Dudoiiy à M. le Président de la Société d'acclimata- tion {Bulletin 1875, p. 207). (3) Consulter les rapports de M. Quihou, sur les principales cultures faites au Jardin d'accliniatation du bois de lîoulogne (L'h//. 187:5, p. 493 ; 1874, p. 0; 1875, p. 93), au sujet de l'usage de l'engrais iniaéral dont la torimile a été donnée par M. le docteur jeannel, membre du Conseil de la Société. BIBLIOGRAPHIE. 575 La petite brochure de M. Diidoiiy est intéressante. Il explique d'abord que les végétaux puisent dans l'air et, le sol les éléments qui les composent. On sait, en effet, qu'ils leur emprun- tent quatorze substances organiques , se combinant entre elles dans les proportions les plus variées. Mais les quantités d'azote que la plante reçoit de l'air ne suffisent pas à ses besoins ; le pbospbore, la potasse et la chaux , qu'elle emprunte à la terre, lui font souvent défaut. D'un autre côté, si la potasse, par exemple, est introduite en excès, à l'état liquide, dans les organes de la plante, elle entrave sa perspiration ; la tige se couvre de taches rougeàtres, les feuilles jaunissent et la plante souffre . Il ne suffit donc pas de connaître la composition du sol et celle des végétaux pour les bien traiter ; il convient encore de s'occuper de leur tempérament, de leurs aptitudes physiques, et surtout de leur puissance d'évaporation. 11 faut servir, aux plantes ((ui évaporent beaucoup, moins de minéraux qu'aux plantes qui évaporent peu. La composition du floral est basée sur ces données : c'est un excitant, moins cher que le terreau, et qui n'a rien de désagréable à l'odorat. Il comprend quatre formules, dont chacune varie selon la nature des vé- gétaux à cultiver. Aimé Dlfort. II. — Journaux et revues (Articles se raltacliant aux travaux de la Société.) Annnie»!) «le la Société (l'iiortieullnrc «le la llaiite-Ciaronne. Janvier-février 1876. — Le docteur D. Clos : Plantes horticoles im- portées en Europe de la Chine et du Japon. La Chine n'a été visitée et étudiée pour la première fois, au point de vue de sa végétation, que vers la fin du xvii° siècle, par Cleyer d'abord, et par Cunniiigham, quelipies années après. Au siècle suivant, le R. P. d'In- carville, chef des missions des jésuites à Pékin, fait passer à Bernard de Jussieu des plantes et des graines. C'est à lui que nous devons la Reine-Marguerite et les végétaux qui composent le genre Incarvillea, notable par VI. Sinensis. Viennent ensuite Sparrman, Clarke Abel, Bunge, Turczaninow, Cantorn et surtout, à notre époque, M. B. Fortune. Le Cé- leste-Empire a livré à ce dernier naturaliste le Farfunglum grande, le Rhododendron Fortunei, et bien d'autres plantes de mérite. Mais c'est principalement au Japon que BI. Fortune a fait d'amples moissons : il en a rapporté de nombreuses espèces dans les genres Cle- matis, Rasa, Saxifraga, Spirœa, Daphne, Itex, etc ; le Weigelia rose, \e Deutzia crenata k ûeurs doubles; comme arbrisseaux, le Skimmia jajwnica, VOsmanthusaquifolhis, le chèvrefeuille à réseau doré {Loni- cera brachgpoda); comme arbres, le Prunus triloba, le Cerasus Sie- 576 SOCIÉTÉ d'acclimatation. boldii, le Cyprès funèbre, etc. D'un aulre côté, l'on doit au docteur Sie- bold de nombreuses espèces dans les genres Sedum, Poli/goniim, Fun- kia, Aralia, etc. ; M. John Veitch nous a donné le Thuiopsis dolabrata, les Pinus Massoniana et Pimis densiflora, les Abies fuma, Tsiiga tnicrosperma, Veitchii, Alcockiana, etc., et le Sciadopitys verticillé. M. C. Peniberton Hodgson, consul anglais à Ilakodaki, a envoyé àlvew le Ligularia Hodgsoni, Hook., et VOphiopogon spicatus, Gaw.; M. H. Ed. Hoey a fait parvenir de Yokohama le Heterotropa parviflora, Hook. ; M. 01- dani, V Ilex latifoUa, de Nagasaki ; enfin, M. Charles Wilford, le Dendro- bium japonicum. Après avoir, à la fin de l'article que nous venons d'analyser, mentionné la liste publiée par M. Pépin, en 1863, dans la Revue horticole, des plantes introduites, à cette époque, de la Chine et du Japon, M. le docteur Clos a dressé, sous forme de tableau, et classé par familles un relevé des végétaux de ces deux pays, les plus notables ou les plus répandus dcans les jardins. Cette nomenclature comprend trois à quatre cents espèces. Archives de médecine navale. (Baillière, 19, rue Hautefeuille.) N° 6. Juin. — La Californie, par le docteur Bourse. La Faune est assez riche, mais toutes les espèces d'animaux sont connues. Mammifères. Dans les ordres de mammifères admis scientifiquement, trois manquent de représentants, savoir : parmi les quadrumanes, les sin- ges ; parmi les pachydermes, le tapir ; et parmi les édentés, les fourmiliers. 11 y a beaucoup de blaireaux, de putois, de loutres et spécialement de loutres de mer, Sea otter, de lynx rouges, de civettes, de belettes, de chiens-loups, de loups et de renards. Les rongeurs sont très-nombreux : les castors, les lièvres, les lapins, les marmottes et les écureuils. On trouve, dans les montagnes, l'élan, Cervus canadensis, l'antilope et le mouton à cornes recourbées, Ovis montana. La famille des cétacés pullule sur les côtes. Indépendamment des lions de mer, Otaris, l'on a signalé l'existence d'une espèce appelée l'éléphant marin, Macrorrhinus angustiro&tris, bien décrit seulement depuis 1806. Les mâles portent une sorte de petite trompe, mais sont dépourvus de défenses. Oiseaux. Il n'y a aucune espèce spéciale à la Californie; ils ont cepen- dant un plumage varié et très-beau ; mais en général leur chant est beau- coup moins mélodieux que le chant des oiseaux d'Europe. Il y en a trois cents espèces. Citons les perroquets, le geai de Californie, dont le plu- mage de la tête et des ailes dilfère de celui des nôtres, le canard bleu à tète noire et à crête l'ouge, les pélicans, les cormorans, les grèbes, le charpentier ou perce-bois, etc. Reptiles. Beaucoup de tortues de terre et de mer, de lézards et de serpents. Une seule espèce de serpents est venimeuse : le serpent à son- nettes ou crotale, Rattle snake, Crotalus atrox. Poissons. Aucun pays n'est peut-être aussi bien partagé que la Califor- BIBLIOGRAPHIE. 577 nie sous ce rapport, tant pour leur abondance que pour leurs variétés et leur succulence. On en compte cent quatre-vingt-quatorze variétés, parmi lesquelles les saumons, les truites, les soles, les carpes, les red-fish, les poissons dorés, gold-fish, le king-fish et les morues. Insectes. Cette branche de l'histoire naturelle n'a pas encore été très- étudiée. Les coléoptères et les lépidoptères sont les plus nombreux. Les hyménoptères donnent d'excellents produits. Animaux articulés. Les scorpions sont très-abondants, mais ils ne sont pas dangereux. Mollusques, cinquante-cinq espèces. Crustacés, sept espèces. La flore est aussi riche que celle de l'Europe, mais en général les fleurs ont moins de parfum et moins d'éclat. Ce qui caractérise surtout la Californie, ce sont les céréales, qui sont une source de richesse immense. Parmi les arbres, il y a lieu de citer le RIms toxicodcndron (sumac véné- neux, poison oak, en mexicam hyedra) ; cet arbuste appartient à la fa- mille des térébenthinées et croit partout en Californie. 11 contient un suc acre vénéneux, corrosif et qui, appliqué sur la peau, donne lieu à une éruption de pustules très-longues à guérir. Chez les femmes à peau déli- cate et chez les enfants, les émanations suffisent, même à distance, pour produire l'éruption. Fait intéressant à noter, les médecins du pays font subir à leurs malades un traitement interne qui consiste dans l'emploi de l'extrait de sumac même, à dose très-atténuée. L'Eucalijptus globulus réussit parfaitement; on en fait beaucoup de plantations, soit pour assai- nir les terrams et prévenir les fièvres dues aux influences telluriques et maremmatiques, soit même au point de vue de l'ombrage pour le bétail. (Journal de médecine de San Francisco, avril 1874.) Bulletin de la Société «riiistoire naturelle «le Toulouse. 10* année, 1" fascicule, mai. — Le Jardin des plantes de Toulouse possède, depuis deux ans environ, un gallinacé dos plus curieux : c'est le produit hybride d'un coq domestique, de la race Lauraguaise (poules noires du pays), et d'une pintade. A première vue, cet oiseau rappelle en tous points la pintade ; il en a le cri d'appel et la forme géné- rale ; seuls, la tète, le cou et les plumes lancéolées qui le recouvrent sont du coq, dont il a la taille. La tète est dénuée de crête et de barbil- lons, et cette absence de crête donne tout à fait à cet hybride la tête du chapon ; le corps est d'un beau noir à reflets bruns rougeàtres sur le «amail et sur les plumes du haut de l'aile ; les taches ocellées et blan- ches de la pintade sont remplacées par de fines bandes blanchâtres ou fauve vif. Les pattes sont grises et portent un rudiment d'éperon. Bien que les habitudes de ces deux espèces de volatiles soient telle- ment différentes que l'accouplement même doit se produire bien rare- ment, ce fait d'hybridation s'est déjà présenté une fois ; mais le mâle ap- partenait au genre pintade. Ce sujet a figuré pendant quelque temps au Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne. 578 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lia Chasse illustrée. (Fimiin Didot, 56, rue Jacob.) N" 26. %i juin. — Les autruches américaines ou nandous, par M. H. de la Blanchère. N° 27. 1*^' juillet. — Les lapins modernes, par le même auteur. CoBiii>les rendus des séances de r.%cadénile des sciences. (Gautier- Villars, 55, quai des Grands-Augustins.) ^'"24. 12 juin 1876.— M. V. Fatio : Lettre à M. Dumas, sur le phylloxéra. « Le cycle de métamorphoses de ce parasite semble pouvoir, dans cer- taines circonstances, se former entièrement sous le sol, sans l'interven- tion de la forme ailée parfaite. » — M. Allies; M. Marion : Lettres sur l'emploi avantageux du sulfure de carbone contre le phylloxéra. N" 1. 3 juillet. — M. J.-B. Jaubert : Sur le mode d'emploi des sulfocarbonates. Conclusions : La destruction des phylloxéras par les sulfocarbonates est certaine, bien qu'il en échappe quelques-uns. Le sulfocarbonate de so- dium produit les mêmes effets insecticides que le sulfocarbonate de potas- sium. Les doses d'insecticide peuvent être très-réduites, et le coût peut ne pas dépasser 3 centimes par pied. Trois applications chaque année, sur les parties les plus malades, paraissent suffisantes pour détruire, soit les générations produites par les insectes qui ont échappé à un précédent traitement, soit les migrations nouvelles qui pourraient s'abattre sur la vigne traitée. Le traitement doit s'appliquer à toutes les vignes sur les- quelles on a constaté la présence de l'insecte, même sur celles qui ne présentent aucune trace de végétation ; car ces vignes, dont toutes les racines sont pourries jusqu'à leur naissance, restent vivantes par le pied. On y trouve quelques phylloxéras isolés, souvent des œufs; mais ces vignes reprendront infailliblement, si elles sont traitées. — M. Mouillefert : Etat actuel des vignes soumises au traitement du sulfocarbonate de potassium depuis l'année dernière. Conclusions; Les sulfocarbonates peuvent combattre le phylloxéra, faire vivre la vigne, et, ce qui est mieux, la rétablir même après les plus grands ravages de la maladie. — M. Marion : Expériences relatives à la destruction du phylloxéra. L'action des sulfocarbonates et des polysulfures est certaine. Les faits contradictoires annoncés récemment par divers expérimentateurs trou- vent leur explication, soit dans l'époque prématurée du traitemeni, soit dans son imperfection. N" 2. 10 juillet. — M. de Lesseps présente à l'Académie un rapport sommaire de M. E. Roudaire au 3Iinistre de l'instruction publique, sur les résultats de sa mission dans l'isthme de Gabès et les chotts tunisiens. (Voy. notre compte rendu bibliographi(iue du mois de juillet dernier. Bull., page 4-68.) La conclusion à en tirer est, d'après notre illustre con- frère, la possibilité de rétablir une mer intérieure de 25 à 40 mètres de BIBLIOGRAPHIE. )70 profontleur, de iOQ kilom. de longueur de l'est à l'ouest, ayant son en- trée au golfe de Gabès et recouvrant un espace d'environ 16,000 kiloai. carrés. La dépression la plus basse de l'islhine de Gabès est occupée par l'Oued lAlélah, et l'on n'y trouve aucune trace de roches dures. 11 n'y au- rait pas un seul palmier détruit en Tunisie ; les magnifiques oasis du Djerid et du Nifzaoua étant, dans leurs parties les plus basses, à 20 mè- tres au-dessus du niveau de la mer. — M. P. Boiteau : sur le phylloxéra aérien. 1N° 3. 17 juillet. — M. Balbiani : Sur la parthénogenèse du phylloxéra, comparée à celle des autres pucerons. Dans une note sur les phylloxéras sexués et l'œuf d'hiver (voy. comptes rendus de l'Académie des sciences du 4. octobre 1875), M. Balltiani avait émis hypothétiquement cette idée que si l'insecte était abandonné pour sa multiplication aux seules ressources de la génération parthénogéné- sique, il finirait probablement par disparaître de lui-même, par épuise- ment de sa force reproductive. Pour obtenir ce résultat, il suffirait donc de détruire les œufs d'hiver, qui viennent chaque année ranimer la vita- lité des colonies souterraines. Mais, comme la génération bisexuelle inter- vient périodiquement pour reconstituer l'espèce et lui faire recommencer le cycle de son existence, il est évident que la destruction des œufs d'hiver ne saurait constituer qu'un moyen préventif et non point un pro- cédé curatif. Quoi qu'il en soit, des études plus récentes faites par M. Bal- biani sur l'appareil reproducteur du phylloxéra, chez les différentes générations issues les unes des autres, lui donnent la preuve irrécusable de l'avortement graduel de l'organe reproducteur, et par suite d'une diminution de la fécondité, à mesure que ces générations s'éloignent de leur auteur commun, c'est-à-dire du phylloxéra issu de l'œuf d'hiver. — M. Mouillefert : Traitement des vignes phylloxérées. Le sulfocarbo- nate de sodium est, comme insecticide, aussi énergique que son congé- nère, celui de potassium. Il est, comme lui, susceptible de faire dévelop- per de nouvelles racines à une vigne épuisée et de la ramener à son an- cienne vigueur. Il en est de même du sulfocarbonate de baryum ; mais si les pluies se font trop longtemps attendre après l'application, ou si elles sont trop faibles, le remède ne développe pas toute son énergie. Le sul- fate de potasse seul, appliqué même à forte dose sur des ceps très- malades, non-seulement ne tue pas le phylloxéra, mais encore ne }n-o- duit aucun effet sur la végétation ; la plante continue à dégénérer. — M. J. François rend compte des essais entrepris dans l'Aude et dans l'Hérault pour substituer au soufre les pyrites de fer contre l'oïdium. Le résultat s'annonce comme satisfaisant : vert plus intense et plus noir sur les feuilles ; vigueur reconnaissable à la vue et à une grande dis- tance. L'oïdium est très-menaçant cette année ; il faut remonter à six ou huit ans pour le retrouver ^vec la même intensité. 580 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Journal «le rngrioiiitiire, dirigé par M. Barrai. (G. Masson, 17, place de rÉcole-de-Médecine.) N" 374. 10 juin. — M. de la Tréhonnais : L'exposition industrielle et agricole d'Alger. Journnl de la Société centrale triiorticuUurc île France (84, rue de Grenelle-Saint-Gerinain). Mai 1876. — Lettre de M. Ch. de Saporta: Sur la température la plus basse que puissent supporter, dans le midi de la France, quelques végé- taux exotiques, entre autres V Eucalyptus globtilus. — Note de M. H. Jo- ret, sur l'ambrevade (cytise à fruits blancs des Indes Orientales, pois casse ou pois de sept ans, Cytisus cajan, Linn.). — Note de M. Maurice Girard sur VAnthonomus piri (charançon du poirier). — Patrie et distri- bution géographique du citronnier et de l'oranger : analyse d'un travail de M. H. Hoffmann, de Giessen, dans le Gartenflora d'avril 1876. — Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères : Blandfordia prlnceps (liliacées, — Nouvelle-Holande), /ior. ma*/., juillet 1875; — Cypripedlum japonicum (orchidées, — Japon), flor. mag., juillet 1875. l,e IVortI-Est agricole et horticole. Troyes. N° 12. 15 juin. — M. Koltz : Les essences forestières à propager : le pin de Lambert {Pinus Lamberiiana, sugar pin; Californie). Revue Britannique, SOUS la direction de M. Amédée Pichot (50, boule- vard Haussmann). N" 6. Juin 1876. — Le 18^ volume de la Bibliothèque mternationalc a pour titre : Les parasites du règne animal. L'histoire naturelle forme le fond de cette étude, mais une histoire naturelle égayée d'une pointe d'humour. L'auteur, M. P. J. van Veneden, expose au lecteur l'analogie frappante qni existe entre les diverses sociétés animales et les sociétés humaines, à tel point qu'il n'y a presque pas un de nos rapports sociaux qui ne se retrouve chez l'animal. Il a divisé son sujet en trois parties, qui offrent chacune un vif intérêt aux philosophes et aux naturalistes. Le premier livre est consacré aux « Pique-assiettes », aux animaux qui s'invitent à la fable du voisin et partagent sa pâture avec lui. Le second livre est intitulé: « les Mutualistes ». Ce sont les animaux qui ont une certaine notion de la solidarité ; ils vivent les uns sur les autres, les uns aux dépens des autres, mais pour ainsi dire à tour de rôle, en se ren- dant de mutuels services. Enfin, les derniers sont « les Parasites » pro- prement dits, qui vivent absolument aux dépens d'autrui. H est difficile de rendre la science plus aimable, sans sacrifier la vérité; aussi, le livre de M. van Veneden obtient-il le plus légitime succès. {Correspondance d'Allemagne.) ^ BIBLIOGRAPHIE. 581 Revue horlicole. N'^ 12. 16 juin. — Les Eiicali/pfus, par M. C. Naudin. «Une des plus belles expériences agricoles de ce siècle et une de celles qui laisseront le plus sûrement des traces dans l'avenir est, à n'en pas douter, l'introduction de VEucalyptus globulus en France, et surtout dans le midi de l'Europe. Rarement une nouveauté a été accueillie avec plus d'entliousiasme ; rarement aussi le succès a mieux couronné les entre- prises aventurées qu'on appelle des naturalisations. Ici, ce n'est point le hasard, ni même une fantaisie de curiosité qui a conduit les expérimen- tateurs, c'est la recherche de l'utile, dirigée par la science et le raison- nement, deux choses qui ne sont pas communes, mais dont les prévisions sont rarement en défaut. » Après avoir rapidement passé en revue les principales variétés de VEucalyptus et leur aire de végétation, M. Naudin exprime le regret qu'il n'y ait pas en Algérie un parc spécialement affecté à leur culture et où l'on se renseignerait expérimentalement sur leurs aptitudes et genres d'utilité. Oui sait, par exemple, si ceux d'entre eux qui résistent aux longues sécheresses et aux ardeurs du soleil australien, ne seraient pas également appropriés au Sahara septentrional ? L'auteur de cet article rappelle ensuite que la plan- tation en grand des Eucalyptm , qui promet tant de succès pour l'avenir, a eu pour initiateur M. W. Mac Artur, riche colon de Cambden, en Australie, et M. Ferdinand Miiller, en ce qui concerne la constatation du mérite de ces arbres et des avantages que l'on peut en retirer, mais que cette grande et belle innovation est, en réalité, le fait de la Société d'acclimatation et de M. Ramel, l'introducteur infatigable des Euca- lyptus. N" 13. 1" juillet. - Comte de Castillon : Le daicon au Japon. « Frappé des résultats négatifs obtenus en France dans la culture du daïcon, j'ai voulu en rechercher la cause. Pour cela j'ai cru ne pouvoir mieux faire que de consulter l'ouvrage japonais intitulé : « Sô Moku Sodate gusa. » Or, voici ce qu'il dit au sujet du daïcon, et qui suffit amplement à montrer les raisons de l'insuccès dont on se plaint généralement : « Au printemps eten été, l'on défonce profondément le terrain ; on y incorpore avec soin un mélange de cendre et de poudrette et on sème du premier au dixième jour de l'automne (fin septembre), en ligne et sur billon. Il y a aussi des daïcon entièrement rouges, non-seulement à l'extérieur, mais encore en dedans; ils sont très-tendres et ont un goût très-délicat. » La culture japonaise du daïcon se résume donc dans les trois points sui- vants : 1° défoncement profond; 2° engrais pulvérulent, très-actif et promptement assimilable ; 3" (et c'est un point capital) Se)nis d'automne. Il est évident, en effet, que si les Japonais ne sèment pas le daïcon au printemps, c'est qu'ils ont reconnu que les semis faits à cette époque montaient en graine très-facilement (tout comme en France) et sans don- ner de racines volumineuses. Quelque chose d'analogue nous arrive avec 582 SOCIÉTÉ d'acclimatation. certains végétaux, les navets, par exemple. Il est encore à remarquer que la variété de daïcon la plus estimée au Japon, pour ses qualités comestibles, est le daïcon rouge. C'est donc sur elle que devront porter de préférence les plus prochains essais. Revue iiiaritinie et coloniale. (Berger-Levrault, 5, rue des Beaux-Arts.) Juillet 1876. — Comptes rendus des travaux de l'exposition perma- nente des colonies, pendant les mois de mars, avril et mai 1876. — La Commission a continué à s'occuper de la question de la ramie. Elle pos- sède déjà une bonne machine pour l'extraction des libres des tiges sèches, et l'inventeur de celle machine, M. Roland, n'attend, pour parfaire l'appareil destiné à manipuler les tiges fraîches, que la coupe des pre- mières pousses de la plantation faite par M. Martin Servais, dans le département de Vaucluse (1). Deux Compagnies françaises sont en ce moment en voie de formation pour la fabrication de la ramie, dont les usines de Wakefield avaient jusqu'à présent le monopole. Les procédés français diffèrent sensiblement de ceux en usage chez nos voisins : Au lieu de cotonniser les fibres, ce qui leur enlève la plus grande partie de leur force, on leur fera subir une légère désagrégation, ayant une cer- taine analogie avec le rouissage du lin et on les travaillera à l'état écru, d'après le procédé Verdure. Au Sénégal, les essais de naturalisation de la ramie ont déjà donné de bons résultats. Le dernier coup de vent qui a ravagé l'île de la Réunion, a très-fort maltraité les jeunes plantations de cinchonas. La Commission a reçu, de la Nouvelle-Calédonie, un échantillon de laine en suint, présentant un grand intérêt comme production nouvelle. Après le dégraissage, la laine est suivie et régulière, pleine, à très-longs brins et d'une douceur qui la distingue des autres laines communes. — De grands efforts sont faits par le Comité d'exposition de ce pays pour développer les ressources qu'il présente ; l'arbre à pain et le muscadier vont y être propagés par ses soins et l'on se prépare à y introduire des oiseaux insectivores pour combattre les sauterelles. III. — Publications nouvelles. .\ote sur 1-imiusti-ie lainière, à l'occasion de l'exposition de Vienne de 1873, par V.-G. Sella, partie 1 : progrès général. Partie 2 : laines, miasmes, etc. Partie 3 : procédés, fermentations, etc. Appendice : no- tions historiques, polymétrie chimique. Traduit de l'italien par Edouard Boggio. hi-8% 130 p. Paris, imp. et lib. Eug. Lacroix, -i fr. (1) Voyez Bulletin. BIBLIOGRAPHIE. 583 Instructions pour la culture «le la truife, par Jacques Valserres. Ia-8°, 30 p. Paris, imp. Pougin ; Paris, lib. Sagnier ; Couchard-Huzard ; l'auteur, à Courbevoie (Seine), 1 fr. Etude sur la structure et les produits du camphrier de IBornéo OU Dryobalanops aromatica ; par Paul Maisonneuve , docteur en méde- cine. Avec une planche. In-S", GS p. Imp. Parent; lib. J.-B. Baillière et lils. 12 fr. L,'ostré«cuHure, son avenir et ses progrès; par A. de la Morvonnais, de la Société des agriculteurs de France. In-12, 35 p. Vainies, imp. de Lamarzelle. liCs plantes carnivores; par J.-E. Planclion. In-S", 31 p. Paris, imp. Claye. Indicateur des soies et soieries en général; par Mat. Brano. d" année, 1876. ln-8°, 192 p. Lyon, imp. Bourgeon; au .Moniteur des soies; les lib. de France. I»o la nécessité «l'améliorer la qualité des cocons qui se récoltent en France, et des moyens d'obtenir cette amélioration. Rapport pré- senté par M. J. Chabert à l'Union des filateurs et mouliniers français, dans la séance du 10 mai 1875. ln-8°, 16 p. Lyon, imp. Bonnaviat. Sur les succédanés du café et en particulier sur le café nègre ; par J. Cloûet, professeur à l'école de médecine de Rouen. In-8", 19 p. Imp. Deshays. Culture du Tabac ; par D. Décobert. In-8°, 24 p. Lille, imp. Béhague. E.*industrie huitrière dans le Morbihan. Rapport dressé au nom de la conuuission du concours de Vannes ; par E.-A. Hausser, ingénieur des ponts et chaussées. Avec vignettes et 5 pi., in-S" jésus, 156 p. Paris, imp. Arnous de Rivière et C''' ; lib. Dunod. i.e physioxera et la submersion, une expérience faite dans le Gard ; par Ad. Valz, propriétaire, in-8% 7 p. Nîmes, impr. Clavel-Ballivet. lies oiseaux et les insectes ; par Edouard Perris, Vice-Président du Conseil de préfecture des Landes, in-8°, 62 p. iMont-de-Marsan, imp. Delaroy. Traité de la culture du tabac, indiquant tous les moyens à employer, depuis la disposition du terreau pour les couches jusqu'à la mise en entre- pôt de la récolte; par M. F. A. Allart, ex-planteur du département du Pas-de-Calais, in-8°, 50 p. Abbeville, impr. Briez, Paillart et Retaux. Sur un nouveau procédé, breveté en France et à l'étranger, pour séparer les parties grasses des parties farineuses du maïs ; par M. L. Chiozza, ex-professeur de chimie à la Société d'encouragement de Milan, in-8\ 18 p. et 5 pi. Paris, impr. Desnos; 13, boulevard Saint- Martin. 584 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Essais sur rexploitation tlii chêne-liége en Algérie ; par le capi- taine H. W. Hope, propriétaire delà forêt de Kef-Djemel, au Beni-Salah, province de Constantine (Algérie); in4°, 79 p. Paris, iinpr. V* Renou, Maulde et Cock. Destruction fin phylloxéra et autres insectes nuisibles. Moyen simple, pratique et économique pour prévenir et détruire le phylloxéra et autres insectes nuisibles ; par L. V. Leblanc, de Champey (Haute-Saône), in-S", 23 p. Mayenne, impr. Derenne. Du plâtre en agriculture; par E. Vallée, propriétaire-exploitant de carrières à plâtre, in-16, 22 p. Poissy, impr. Lejay et C% Triel, l'Auteur. i,e fumier de ferme, sou action, sa préparation et son emploi. Con- dition d'établissement d'une fumière, avec plan et dessin; par Antonin Rousset, sous-inspecteur des forêts, in-16, 63 p. Nice, impr. et libr. Gilletta; Paris et Nancy, libr. Berger-Levrault et G^. Aimé Dufort. Le gérant : Jules Grisard. ERRATUM. Une erreur typographique regrettable s'est glissée dans le dernier numéro du Bullethi. Par suite d'un accident survenu au moment du tirage, la liste des Mem- bres du bureau élus pour l'année 1876 a été pubHée incomplète (p. .ii^-ilS). Il y manque le résultat du vote pour les fonctions de Trésorier, auxquelles M. Gindre-Malherbe a été élu par 376 voix sur 379 votants. Nous nous empressons d'autant plus de réparer cette omission que la nomina- tion de notre zélé confrère, qui a réuni la presque unanimité des suffrages, a été accueillie avec la plus vive sympathie. PARIS. — IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIQNON, I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ QUELQUES MOTS SUR LES VERS A SOIE DU CHÊNE Par M. Clirtstian LE DOUX L'homme propose et Dieu dispose : jamais je n'ai mieux apprécié l'exactitude de ce vieux dicton que cette année en voyant réduites à néant mes espérances si bien fondées pour mes éducations de Vers à soie du chêne de la Cliine et du Japon. Une confiance exagérée dans le retard que produit pour Féclosion des graines de Vers h soie la température des gla- cières est cause de ce triste résultat. Si je voulais plaider les circonstances atténuantes, je dirais que l'année dernière (l SOCIÉTÉ d'acclimatation. née prochaine, en indiquant ce que nous aurons obtenu en poussant plus loin l'expérience. Nous avons aussi essayé l'engrais en pleine terre, sur le Daicon, Raphanus acanthiformis, sur des pieds espacés en- viron de 0"',50. Nous avons versé au pied de quelques plants, aussitôt la levée, la même quantité de liquide que pour un pot d'un litre, et nous avons augmenté la dose de quinzaine en quinzaine, jusqu'à quadrupler le liquide. Il nous a été impos- sible de remarquer aucune différence dans le développement des plantes soumises à l'engrais. Nous terminerons ce rapport en vous signalant la présence d'une quantité prodigieuse de vers blancs qui ont ravagé non- seulement les corbeilles de fleurs, mais même les massifs d'ar- bustes plantés depuis longtemps. Dans le cours de mon exis- tence horticole, qui commence à être déjà longue, je ne me rappelle pas avoir vu une calamité pareille. J'espérais que la translbrmation en hannetons aurait lieu ce printemps, mais il n'en est rien. Il est donc à craindre, pour cet été, une calamité plus grande encore, parce que les vers élant plus gros feront plus de ravages. Je crains môme pour nos gazons, déjà si dif- ficiles à tenir sur un sol aussi léger que celui du Jardin d'ac- climatation. ÉTUDE SUR QUELQUES VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS Par M. le D"^ TL^RREL Délégua de la Société d'acclimatation à Toiilon (Var). Les pLmtes ornementales, et suitout les fleurs, trouvent un placement assuré chez de nombreux amateurs riches et éclai- rés. Aussi les horticulteurs s'empressenl-ils de les multiplier, assurés qu'ils sont de ne perdre, ni leur temps, ni leurs peines. Il n'en est pas de même pour les végétaux utiles, surtout lorsque leur culture n'est pas encore sollicitée par une indus- trie, ou que, récemment introduits, ils tendent à remplacer des espèces moins méritantes. Comme il faut les faire accepter par les paysans ou les petits propriétaires, catégorie peu éclairée et défiante des innovations, on ne parvient à les accli- mater dans ce milieu réfractaire, que très-lentement et par de persévérants efforts. On comprend, du reste, que les produits qu'on en peut tirer, s'ils ne doivent être utilisés que par une industrie à créer, resteraient invendus ; ils tentent donc mé- diocrement ceux qui demandent avant tout au travail leur pain quotidien. De ces considérations découle l'opportunité de prouver, pour quelques plantes qui ont été l'objet de l'attention de notre Société d'acclimatation, que leurs récoltes sont d'une vente facile, et recherchées par des industries à notre portée. (l'est à ce point de vue que nous revenons avec des documents inédits, sur trois végétaux qui ne manquent pas de mérite es- thétique, tout en étant capables de fournir un appoint impor- tant de ressources, aux pays menacés par le phylloxéra. Je veux parler du Câprier inerme, du Sparte et du Chêne iEgy- lops ou Vélani. 008 SOCIÉTÉ d'acclimatation. I. — Le CAPRIER INERME. Le Câprier inerme, Capparis inermis, sera peut-être, de ces trois récentes acclimatations, la plus difficile h vulgariser. De tradition immémoriale, en effet, la Provence et l'Italie cul- tivent le Câprier épineux auquel nous voulons le substituer. Or, il est malaisé d'obtenir l'éviction d'une possession sécu- laire. Nous ne nous décourageons pas toutefois dans cette lutte, ayant trouvé un puissant auxiliaire dans M. Gustave Ileilzé, inspecteur général de l'agriculluie. Convaincu de la supério- rité du Câprier inerme sur son congénère épineux, cet habile agronome a obtenu du Ministre de ragricullure, un prix spé- cial pour sa mulliplication dans le canton de Roquevaire. Cet encouragement, à noire avis, devrait être étendu à toute la région des câprières, et il semblerait équitable, s'il y a une préférence, qu'elle se produisît dans la circonscription de Toulon, où la première introduction a été opérée. Quoi qu'il en soit, nous invitons les sociétés agricoles à étudier les mé- rites de ce nouveau venu. Ses produits, en effet, sont identiques k ceux de la variété ancienne, avec cette circonstance avantageuse, que les rameaux du Câprier inerme, étant complètement dépourvus des stipules acérés du Câprier épineux, la cueillette des boutons à fleurs devient facile et sans danger, pour les mains des femmes qui la pratiquent d'ordinaire. Le bouton à fleur que l'on récolte sur les rameaux à me- sure qu'ils apparaissent à l'aisselle des feuilles, de juin à sep- tembre, est le produit que le commerce livre comme condi- ment confit au vinaigre, sous le nom de câpres. Quelle raison y a-t-il pour nos paysans de ne pas adopter cette plante inoffensive, à la place de celle dont les hameçons aigus déchirent cruellement les mains? L'habitude, la routine, sont les principaux obstacles à notre propagande. On objecte cependant un autre motif, sinon plus sérieux, du moins plus plausible. C'est l'imperfection préten- due de la forme du bouton du Câprier inerme. VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. (509 A Roqiievaire, centre principal de la produclion et du com- merce des câpres, on distingue plusieurs sortes, dont les prix varient suivant la forme et la grosseur du bouton. Les plus recherchées sont les câpres les plus petites et les plus parfaitement rondes ; on les appelle des Nonpareilles. Puis viennent, dans l'ordre de leur grosseur et par conséquent de leur mérite, la Péroua, la Grun ou grain, la Moyenne, la Capucine ; et la Capote. Dans toutes ces catégories, ce sont du reste les câpres rondes, qui sont invariablement payées le plus cher. Donc, s'il ne s'agissait que de la grosseur, les boutons du Câprier inerme se développant, comme ceux du Câprier épi- neux, il n'y aurait qu'à surveiller leur marche croissante et à les cueillir de bonne heure, pour obtenir les sortes les plus estimées. Sous ce rapport la variété inerme l'emporterait de beaucoup sur sa rivale, sa cueillette pouvant se faire beaucoup plus rapidement. Mais on recherche la forme ronde, et le bouton du Câprier inerme est, dit-on, sensiblement aplati, tandis que le bouton du Câprier épineux, affecte la sphéricité réclamée par le commerce. Pour peu qu'on y réfléchisse, on doit conclure de cette re- cherche de la forme arrondie, parmi les produits du Câprier épineux, que cette qualité n'est pas le privilège de l'ancienne espèce. Si le commerce. distingue et surpaie les Câpres rondes, c'est qu'il se trouve une notable proportion de Câpres aplaties parmi les boutons cueillis sur les Câpriers épineux. C'est donc une affaire de sélection, que de trouver parmi les plants issus des semis successifs du Câprier inerme, la forme ronde préférée. Quand elle sera obtenue, rien ne sera plus facile que de la généraliser, en la lixant par le bouturage, mode traditionnel de multiplication du Câprier épineux. Or le type inerme se reproduit invariablement par la voie du semis, comme j'ai pu le constater depuis 1847, époque où je reçus les premières graines de Mahon, d'où il est originaire. Nous sommes donc autorisés à espérer que la forme ronde du bou- ton, se trouvera tôt ou taid dans les semis, seul mode actuel de multiplication de cet intéressant végétal. 010 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Donc, le Câprier inerme n'est point une variété accidentelle. C'est ime espèce permanente, mais très-voisine du Câprier cultivé, car elle n'en diffère que par l'absence d'épines, qui sont cependant à l'état d'ébauche, sous forme de soies inoffen- sives et caduques, à la base des pétioles. Mais la spécificité se prouve encore d'une façon plus concluante. La plante est spontanée, non-seulement aux îles Baléares, où nous sommes allés la chercher à grands frais, mais encore en Provence où nous l'ignorions. On la voit, en forts échantillons, sur les restes de l'aqueduc romain de Fréjus et sur les murs de l'enceinte féodale du Cannet du Luc. L'objection principale contre notre Câprier inerme étant ainsi mise à néant, étudions quels sont ses modes de multiplication. Jusqu'à présent, c'est par le semis des graines que nos pieds mères produisent annuellement, qu'il a été possible d'obtenir les plants aujourd'hui en plein rapport, àRoquevaire (Bouches-du-Rhône) et à Toulon (Var). Le Câprier inerme semblait en effet réfractaire au boutu- rage, et cela par suite d'essais infructueux, mais mal analysés. J'avais reçu, en effet, dès 1844, des boutures fraîches de Mahon. Aucune n'avait réussi. Il y a deux ans, j'en obtenais du Cannet du Luc un envoi important. Même insuccès. Or, ce double échec tient uniquement à ce que, pas plus que celle du Câprier épineux, la bouture du Câprier inerme ne supporte le transport. Quelques précautions que l'on prenne, elles ne s'enracinent point si eUes ne sont préparées lors de la première taille d'automne, et mises en place au mois de mars, lors- qu'elles sont détachées de la souche, au moment de la taille définitive. Le bouturage ne rencontrera donc aucune difficulté particulière à l'espèce, lorsque les semis auront produit la forme du bouton que nous cherchons à obtenir. Les semis se font vers la fin du mois de mars, en terrines bien drainées et remplies de terreau mélangé avec de vieux plâtras de démolitions. Lorsque la terre se sèche, on bassine légèrement, en ayant soin de ne pas trop mouiller, les racines charnues et pivotantes des sujets redoutant l'humidité perma- nente. VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 611 Au printemps suivant, après un hivernage, soit en orange- rie, soit au pied d'un mur au midi, avec couverture de feuilles, on repique chaque plant en pots, et au troisième printemps, on peut les contîer à la pleine terre. On les traitera, dès lors, comme les Câpriers épineux, c'est- à-dire qu'on les buttera dès les premiers froids, après une taille longue, et que l'on opérera, fin mars, une seconde taille courte au moment de la nouvelle pousse. C'est à ce moment que l'on prélève les boutures qui devront immédiatement être mises à demeure ou en pépinière. Disons, en terminant, que le Câprier inerme peut figurer d'une manière brillante parmi les plantes d'ornement ; là où il ne pourrait être cultivé pour son bouton, ses larges fleurs blanches, relevées par le ton violet des innombrables étamines qui se groupent autour du pistil, longues, érigées et bril- lantes, en font une plante de serre de premier mérite, autant par leur beauté que par le doux et pénétrant parfum qu'elles exhalent. II. — Le sparte. La famille des graminées, si riche en espèces alimentaires, comprend aussi des plantes industrielles, et, en première ligne dans cette catégorie, le Sparte, Stipa tenacissima , Linné, Machrochloa tenacissima, Kunth. La patrie de cet intéressant textile est l'Afrique septen- trionale. On le retrouve à l'état sauvage dans les provinces de l'Espagne situées en face de la côte africaine, Andalousie, Murcie, où il est en même temps cultivé. Y est-il spontané ou bien y fut-il importé par les Arabes, lors de leur invasion victorieuse? Cette question n'est pas de simple curiosité ou de pure critique. Il est probable, en effet, vu la similitude de climature et de terrains, que le Sparte est originaire simultanément d'Espagne comme d'Afrique. Toute- fois, ce que j'ai constaté en Provence, où, avant son introduc- tion par mes soins, en 1844, le Sparte n'avait jamais été si- gnalé, me ferait croire à l'importation de ce végétal par les Maures, sur la terre Espagnole. 612 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Dans ma propriété d'Astouret, j'ai vu le semis naturel du Sparte se produire par la dissémination des graines du pre- mier plant confié au sol français. Or, si je ne précisais pas l'époque du premier semis effectué en Provence, dans quelques années, les semis naturels s'étant étendus de proche en proche, quel critérium les botanistes futurs auraient-ils pour déter- miner si ce végétal est ici spontané ou introduit? C'est là pré- cisément la difficulté qui surgit aujourd'hui pour la question de l'indigénat ou de l'importation du Sparte en Espagne, où les terrains vagues et sans culture étant fort étendus, le semis naturel a pu se produire à son aise par les graines des plantes cultivées. Il n'est donc pas oiseux de fixer ce point au préa- lable pour le midi de la France. C'est en 1844 que je l'y ai apporté, et il y réussit admirablement puisque la touffe primi- tive d'où sont sortis les semis naturels, mesure aujourd'hui deux mètres de gi'and diamètre. Le Sparte, de la tribu des Stipacées, offre les caractères suivants : plante vivace, à rhizomes, s'étendant à la surface du sol auquel ils se fixent successivement au moyen de racines aériennes adventives : feuilles offrant à leur base engainante, une ligule scarieuse; limbe étroit, plus ou moins allongé, plane, tant que la feuille est vivante, mais s'enroulant en forme de cylindre, dès qu'elle est détachée de la plante ; épillets uniflores; paillette inférieure involutée, aristée au sommet; ovaire stipité ; arête simple, obli({ue à son axe, et se tordant à sa maturité en tire-bouchon, détachant par ce mouvement de torsion, la graine de ses glumes, et la livrant à l'action dissé- minalrice des vents. La maturité de ces graines a lieu en mai. Il faut donc la sur- veiller attentivement dès la fin d'avril lorsqu'on veut en opérer la récolte. Les xVrabes l'appellent A //"rt, d'où nos provençaux ont tiré le nom d' A OH/fo. Les Espagnols nomment Alocha la plante vivante, et Ësparto (d'où le français Sparte) la feuille déta- chée de la touffe, Matia, et livrée à l'industrie. On a confondu à tort cette plante avec le Li/geum spartum, Soun'rah, des Arabes, Albardin, des Espagnols. Rien déplus VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. Glo dissemblable que ees deux végétaux, bolaniquement et indus- triellement. Le Lygeum spartum, de la tribu des Phalaridées, croît dans les lieux humides, et aime les sols tourbeux qui sont funestes au Sparte, ami des sables et des hauts plateaux. Sm feuille ronde, comme celle du jonc, sur la plante vivante, se termine à la manière des carex, par une inflorescence unique. Une seule graine (la seconde avorte régulièrement), hérissée de soies raides, s'y trouve enveloppée dans deux larges glumes scarieuses à bords ciliés. Le seul point de ressemblance est dans la forme ronde de la feuille vivante du Lygeum avec celle de la feuille morte du Sparte. C'est grâce à cette grossière ana- logie que les Arabes frelatent leurs livraisons de Sparte avec du Lygeum, dont la feuille n'est ni tenace, ni propre à aucun usage industriel, si ce n'est, peut-être? la fabrication du pa- pier. Ajoutons que les chameaux et les mulets, qui ne dé- daignent point VAlfa, refusent résolument le SoimWah. Les feuilles de Sparte atteignent une longueur de 50 à 75 centimètres. Elles ont une si grande ténacité qu'elles servent, à l'aide d'une certaine préparation, à tresser des cordes, à lier des greffes ou à fabriquer d'excellente pâte à papier. On les récolte, en les arrachant de lem- touffe, au moyen d'un bâton- net autour duquel on enroule leur extrémité libre. On a ainsi un levier puissant, et on ne risque pas de se couper ou de se gercer les mains. Les sortes les plus belles, les plus longues et les plus résis- tantes viennent de l'Espagne. Il est probable que ces qualités supérieures sont dues aux soins de culture dont les Atochas sont l'objet dans ce pays. On les y multiplie, en effet, par éclat des rhizomes, au moment où ils émettent leurs racines aérien- nes. On a soin de choisir les plantes produisant les plus longues feuilles, et on leur donne des façons à la bêche, inconnues aux Arabes. Aussi le prix commercial du Sparte Espagnol à Marseille est-il de ^20 à 2i2 francs les iOO kilog. Les Spartes de la Tunisie, avec autantde ténacité, ont moins de longueur. Ils ne viennent donc qu'en seconde ligne et ne se cotent que de 10 à LS francs les IOO kilog. J'incline à croire que, s'ils sont plus résistants que ceux de l'Algérie, c'est que la 614- SOCIÉTÉ d'acclimatation. Tunisie est la plus humide des provinces qui bordent la côte méditerranéenne d'Afrique. Enfin, les Spartes de la province d'Oran, la plus sèche de nos trois circonscriptions algériennes, n'ont, avec une fort belle apparence, qu'une ténacité inférieure. Aussi sont-ils classés en troisième ligne et ne sepayent-iisquede 12 àl5fr. les 100 kilog-. De ces faits, nous concluons que, s'il devient en Provence l'objet d'une certaine culture, le Sparte y acquerrait probable- ment les mômes qualités qu'en Espagne, et qu'il pourrait se vendre aux prix très-rémunérateurs des belles sortes espa- gnoles. A Marseille, parmi tous les Spartes importés, les négociants font un triage des feuilles les plus longues et les plus régu- lières. Les premières, après avoir subi une double préparation que nous allons décrire, la cuite et le battage, sont assorties en bottes de 125 grammes, dites Jardinières, qui se vendent 15 centimes. Ces brins de choix valent donc 120 fr. les 100 kilog. et s'emploient pour lier les grcfîes et bottclerles produits ma- raîchers. Les secondes, qu'on recherche moins pour leur longueur que pour leur régularité, ne subissent ni la cuite ni le battage. On les expédie à Paris, qui les demande pour le montage des bouquets, et qui les paye à raison de 15 centimes les 100 gr., soit 150 fr. les 100 kilog. Yoici en quoi consistent la cuite et le battage. La cuite est une macération dans l'eau de mer, prolongée pendant vingt-cinq jours. On choisit pour cette opération, une anse abritée contre le vent, et on la protège contre la mer du large, par un filet à grandes mailles, qui suffit à briser la lame. Le vallon des Auffes (Alfa) est à Marseille en possession tradi- tionnelle de cette sorte de rouissage, qui rend les fibres plus souples, probablement en les dégageant d'une gangue rési- neuse. Pour maintenir la submersion, l'on attache d'énormes bottes de Sparte, à un câble plongé dans l'eau et raidi dans la direction de la corde de l'arc décrit par le rivage. Après les vingt-cinq jours de cuite, ces bottes sont soumises VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 015 au battage qui se pratique dans un village de la banlieue de Marseille, nommé la Pomme. Des cylindres en bois ayant 2 mètres de long sur /lO centimètres de diamètre, sont mus par une chute d'eau, et frappent alternativement sur les brins dont ils éliminent une partie de la résine et de la silice. Les fibres ont alors acquis assez de souplesse pour être tressées ou pour servir de liens. Cinq ou six brins tressés ensemble et réunis deux à deux forment une grosse ficelle que l'on désigne sous le nom de filets : en tordant ces filets deux à deux ou trois à trois, on obtient des cordes ou cordons ; enfin, en réunissant en grosses tresses ces cordons deux à deux ou trois à trois, on fabrique des câbles ayant de 4 à 10 centimètres de circonférence, que l'on connaît sous le nom de Libans ou rouleaux. Les filets servent à coudre les paillassons et les couffins. On en exporte à Lyon des wagons complets. Là, plusieurs fabri- cants, et nous connaissons en ce genre cinq maisons impor- tantes (i), font sur une grande échelle des tapis très-résistants, teints de diverses couleurs, qui sont fort recherchés pour les antichambres, les passages, les escaliers et les salles à manger. Malgré les frais de transport à la charge de la fabrique d(; Lyon, ces tapis sont produits dans cette ville à meilleur mar- ché qu'on ne pourrait les établir à Marseille. On appelle pièces des bandes de tresses plates ayant de 10 à 12 centimètres de largeur, fabriquées avec des Spartes qui n'ont été ni cuits ni battus. Ces pièces sont ensuite cousues avec des filets et servent à fabriquer par leur assemblage des tapis, des couffins, des escourtins pour les huileries, et des poches pour les animaux de bât. Enfin, les paillassons se font avec des Spartes non cuits mais battus à sec. Pour frotter les chaussures on a, en effet, be- soin moins de souplesse que de résistance. (1) Faraaud et C'% rue Saiiit-Nizier, à Lyon. Testanier et C'% rue Bourbon, H (icL). Ecoflroy, nie Saint-Amour, 17, à la Guillotièrc (id.). Mastoiu-et lils et G'% à la Mulatière (id.). Rafin, place Lévistc, i (id.). 016 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Ces diverses fabrications sont, spécialisées dans les villages des environs de Marseille. Ainsi, à Mazargues, on ne tresse que des pièces pour couffins et poches ; à Cassis, on ne prépare que les pièces pour escourtins des huileries ; à Montredon est la fabrique exclusive des paillassons; enfin, à Camoins-les- Bains, on ne connaît que le tissage des cordons ou filets. Outre les Spartes en nature, Marseille reçoit d'Espagne des filets; de Tunis, des filets et des cordes; d'Oran, il ne vient que des feuilles non ouvrées. Avec les cordes et les lihans, Marseille fabrique les filets des Madragues. Nous avons déjà vu l'important trafic de filets qu'elle fait avec Lyon. Elle envoie de plus à Paris des wagons complets de feuilles. Une maison de la rue des Lombards, qui en a fait sa spécialité, opère sur ces feuilles plusieurs triages, réservant pour le montage des bouquets, les brins les plus ré- guliers, employant le surplus pour la papeterie, et utilisant, comme à Marseille, les sortes les plus avariées pour la confec- tion de grossiers frottoirs à lessiver la vaisselle. On doit être convaincu, par cette multiplicité d'usages in- dustriels, que jamais la vente ne manquera pour les Spartes qui pourraient être récoltés en Provence. Comment doit-on s'y prendre pour multiplier cette intéressante graminée ? Jusqu'ici le semis seul a réussi. Nous avons vainement essayé, à plusieurs reprises, et avec le concours d'un habile praticien, M. Jh. Auzende, de diviser des touffes récemment arrachées dans ma propriété, ou d'autres importées d'Oran avec toutes les précautions convenables. Ces insuccès doivent être attribués à la mutilation forcée des racines. Les graminées, en effet, ne supportent pas le raccourcisse- ment de leur appareil radiculaire : même pour les plants issus de semis, il faut avoir soin, lors du repiquage, de ménager le plus possible les radicelles, sous peine de voir sécher et dépé- rir les jeunes sujets. Mis en place, les Spartes de graine commencent, vers leur sixième année, à donner des produits commerciaux. Mais à la suite de cette période préparatoire, ils donnent des récoltes qui vont croissant, d'année en année, et cela presque indé- VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 017 finiment, si l'on sait ne pratiquer la cueillette des feuilles que de juillet à septembre. Les plantes cultivées pourraient être espacées d'un mètre en tous sens; par conséquent, un hectare recevrait 1(1,000 Sparles. Si l'on évalue la récolte à 100 gi-ammes par toufVe, ce qui n'a rien d'exagéré, on arriverait à une production annuelle de 1,000 kilog. On aurait donc, pour les terrains les plus mé- diocres, un revenu minimum de 150 francs. Mais comme il est probable que le Sparte cultivé, comme en Espagne, donnerait des brins de choix pour bottes jardinières et pour le montage des bouquets, le revenu pourrait s'élever à 1,400 ou 1,500 fr. Les frais de culture étant négatifs, et la dépense portant seule- ment sur la cueillette, ces calculs donneraient à peu de chose près le revenu net. Ils n'ont, du reste, rien d'hypothétique, et sont basés sur les prix commerciauK de la place de Marseille. On peut donc les tenir pour exacts. Les transactions sur le Sparte sont en constante pi'o- gression. Voici quels sont les chiffres de l'exportation pour la seule province d'Oran (Algérie). En 1863, elle débute par 1,050,000 kil. et atteint en 1800, par une constante, mais assez faible progression, le chiffre de 9,000,000 kil. En 1870, elle s'élève brusquement à 37,000,000 kil. ; en 1873, nous la trouvons de 44, 75-4,700 kil.; en 1874, de 57,387,027 kil. ; en 1875, de 50,100,722 kil. Ces chiffres pro- viennent de l'administration des douanes d'Oran. Cette exportation considérable, sollicitée par une demande toujours croissante, augmentera encore lorsque le chemin de fer d'Arzew à Saïda transportera économiquement les Spartes des hauts plateaux de l'Algérie. Déjà les parties exploitées de la province lui procurent une circulation monétaire déplus de 8 millions annuellement. Il est facile de prévoir une source considérable de prospérité, lorsque les moyens de transport existeront. Il est curieux de voir la répartition de l'Alfa exporté d'Oran sur les divers marchés de l'Europe. En voici le détail pour les trois dernières années : 3' SÉRIE, T. ni. — Septembre 1876 40 018 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 1873. 1874. 1875. Angleterre.. 34,477.370 kil. 47,.52.-i,427 kil. 40,425,172 kil. Espagne.... 7,201,841 7,200,220 0,034,150 Belgique.... 1,548,700 130,150 050,220 France 1,283,340 2,352,130 2,277,180 Portugal.... 171,000 180,000 120,000 Hollande.... 12,000 Totaux, 44,754,301 ' kil. 57,387,927 kil. 50,100,722 kil. Uexpoftation de l'Alfa par la province d'Oran donne, pour le premier trimestre 1876, les chiffres suivants : France 295 500 kil. Espagne 2 397 500 Angleterre 8 958 927 Belgique 150 000 Portugal 4,53 000 Comme l'exportation est beaucoup plus active pendant la saison d'été, on voit que le chifiVe des affaires de la province d'Oran sur cette seule marchandise se maintiendra au iTioins au même niveau que celui des précédentes années. Ainsi, l'Angleterre tient le premier rang dans ce mouvement d'exportation, parce qu'elle emploie largement le Sparte à la fabrication du papier. La France la suit de très-loin dans cette industrie, ne mettant en œuvre pour la papeterie que ^,000 tonnes. L'Espagne, pays de production, reçoit d'Oran de 6 à 7,000 tonnes qui alimentent les fabriques espagnoles de sparterie. La main-d'œuvre en Espagne est à si bon marché, que Marseille, sur lequel s'expoilent les filets et les tresses d'Espagne, ne peut pas soutenir la concurrence des sparte- ries espagnoles. Toutefois, Marseille met en œuvre encore annuellement une certaine quantité de Spartes, savoir : oOO tonnes provenant d'Oran, 800 tonnes de Tunis et 1,^200 tonnes d'Espagne. Total, 2,300 tonnes. Ces matières payent par navires à voiles de 10 à 18 fi^ancs de fret par tonne de 1,000 kil., et par steamers, de 22 à 24 francs. Le nolis pour Londres est de 24 à 25 francs. On voit, par ces chiffi^es, de quelle importance le Sparte VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 619 peut être au moins dans la région de l'olivier. Indiquons, en terminant, un emploi spécial de cette plante pour garnir les terrains militaires (glacis et cavaliers des fortifications) et les talus des chemins de fer. Un essai de culture se fait en ce mo- ment, avec cette graminée, sur les terrains stériles de la com- pagnie de Saint-Louis du Rhône, avec des plants fournis par la Société d'horticulture et d'acclimatation du Var, à Toulon, et l'Administration des eaux et forêts pense à l'introduire dans les landes de Gascogne, où elle trouverait un sol favorable, si elle pouvait résister aux rigueurs de l'hiver. III. — Le Chêne vélani. Les côtes de l'Asie mineure, l'Albanie, la Grèce et l'archipel Gréco-Syrien, sont la patrie d'un très-beau chêne, le Q^ier- cus jEgylops, Q. Macrolepis de Kotschy, dont les fortes cu- pules sont dans le Levant l'objet d'un important trafic. On les désigne sous le nom de Valonèdes. Ce chêne se rencontre en massifs plus ou moins étendus dans la plaine de la Troade, dans toute l'Anatolie, et en groupes ou isolément, en Macédoine et en Grèce où les arbres sont peu respectés. A Cliypre, au rapport de M. G. d'Orcet (Revue bri- tannique, avril 1876, p. 476), on voit dans la vallée de Dhali (Idalium) des chênes dont les feuilles sont larges comme la main et les glands gros comme le poing. En faisant la part d'une poétique exagération, cette description sommaire nous semble s'appliquer au chêne Vélani. La Sicile le posséderait aussi, et il doit s'en retrouver des individus dans les mon- tagnesde cette île, où Diodore signale, dans les monts Héréens, des chênes chargés de glands énormes, deux fois plus grands que ceux des autres pays. Linné dit que le chêne Vélani se trouve en Espagne. Nous croyons qu'il croît spontanément en Algérie. C'est en cfiet de cette région et notamment de la province de Constantine, que la maison Jacquemet Bonnefont, d'Annonay, tire les glands de cette espèce pour les semis de ses pépinières. Un si remarquable végétal devait tenter le zèle des bota- 020 SOCIÉTÉ d'acclimatation. nistes, et il y a lieu de s'étonner que, vu le voisinage de son habitat, il n'ait pas été depuis longtemps introduit en France. Les Annales forestières donnent sur l'époque précise des pre- miers semis, des détails fort intéressants dus à un savant bota- niste, Loiseleur-Deslongchamps. Publiée en ISiO, tome V, page 143, cette notice donne l'an- née 1835 comme date du premier envoi de doux barriques de glands de chêne .Egylops, qui fut fait sur les instances de Loise- leur-Deslongchamps, par l'amiral Roussin, ambassadeur de France à Constantinople. C'est la lecture du voyage d'Olivier en Perse et en Turquie, où ce chêne se trouve décrit et figuré, qui, dès 1825, avait inspiré au botaniste parisien le désir d'en enrichir nos cultures. Robert, directeur du Jardin de la Ma- rine, à Toulon, reçut l'envoi de l'amiral Roussin. Il en expé- dia au Muséum la meilleure partie ; le reste mis à stratifier à Toulon, donna quelques sujets par lesquels fut commencée la naturalisation dans le midi de la France de cette précieuse essence. Si Loiseleur-Deslongchamps eut en effet le mérite de l'initiative, qui aboutit à l'important envoi de l'amiral Roussin, c'est aux semis persévérants de Robert, au moyen d'envois ultérieurs qu'il sollicitait et qu'il oblenait de plusieurs offi- ciers de marine, qu'est due la remarquable acquisition sur la- quelle nous appelons l'intérêt de la Société d'acclimatation. Le jardin de Toulon possédait un chêne il^gylops provenant d'un semis fait en 1816, qui avait commencé à fructifier en 1835 et donnait en 1845 une centaine de glands. L'arbre avait à cette époque de 9 à 10 mètres d'élévation, 757 millimètres de circonférence à hauteur d'homme, et 947millim. à sa base. Lors de la translation du jardin de Toulon à Saint-Mandrier, en 1850, ce bel individu transplanté ne souffrit pas trop de cette opération. Il mesure actuellement 12 «létres de hauteur, 1",50 de circonférence à 1 mètre au-dessus du sol, et donne d'amples récoltes annuelles. Il est âgé de soixante ans. Un exemplaire encore plus intéressant de cette espèce existe au jardin du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Ce :hône, que Pépin, chef de l'École de botanique, montra, en 1840, à Loiseleur-Deslongchamps, avait à cette époque vingt- VKGÉTA.UX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. (î^^l sept OU vingt-huit ans. Il mesurait G mètres d'élévation et avait à sa base 09 centimètres ; à hauteur d'homme 47 centimètres de circonférence. M. E. Carrière qui a bien voulu, sur ma demande, le visiter en juin 1870, m'écrit qu'il a actuellement 10 mètres de hauteur, que sa tige s'élève à 3 mètres sans bi- furcation, et que sa circonférence est de i"',50 à la base et de l'",05 à un mètre du sol. Il se couronne d'une énorme tête qui, chaque année, donne des glands très-gros avec des cupules vo- lumineuses. Loiseleur-Deslongchamps dit qu'il donna en 1835 plusieurs glands de l'envoi de l'amiral Roussin, entre autres pépinié- ristes, à Louis Yilmorin. Ayant écrit à M. Henri Vilmorin pour m'enquérir de ce que devinrent ces glands entre les mains de son père, j'ai obtenu de ce savant agronome les renseigne- ments suivants. Il existe à Verrières deux individus du QuercusjEgylops, qui ont, selon toute apparence, quarante ans d'âge, ce qui repor- terait leur plantation à l'année 1835 ou 1830. Leur croissance a été un peu gênée par d'autres chênes plantés près d'eux, et qui se sont développés plus vigoureusement, notamment un Q.Phellos elun Q. Occidentalis, chêne-liége du S.-O. de la France. Ces deux chênes ont succombé, après avoir langui deux étés, aux effets de la gelée du mois de décembre 1871 qui, à Verrières, a atteint 23 degrés centigrades. Les deux Q. jEgylops, au contraire, ont supporté parfaite- ment cette température exceptionnelle qui n'a duré, il est vrai, que quelques heures. L'un des deux arbres a environ 8 mètres de hauteur. La cîme est arrondie, mais étroite, et la longueur entière du tronc, qui a été élagué une fois ou deux, se couvre constam- ment de rejets horizontaux de l'",50 environ de longueur; les branches de la tête de l'arbre ne sont guère plus longues : Il fleurit abondamment, mais reste toujours stérile. L'autre qui était complètement déjeté de côté a été, il y a huit ou dix ans, coupé au-dessus d'une touffe de pousses qui montaient assez verticalement du tronc incliné. Ces pousses ont pris beaucoup de force, formé une espèce de tête ronde, bTl SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. à une hauteur de 4 à 5 mètres, et il produit annuollement quelques glands de grosseur médiocre, mais bien constitués et pourvus de la cupule caractéristique. De ces renseignements, que nous avons tenu à reproduire fidèlement, M. Yilmorin conclut que, sous le climat de Ver- rières, le chêne iEgylops est absolument sans valeur comme arbre forestier, et que sa fructification est incertaine. Toutefois sa résistance à des températures de — 15 degrés serait déjà parfaitement constatée à Paris et à Verrières. M. Jacquemet Bonnefont m'écrit, il est vrai, qu'à Annonay, où le thermomètre descend parfois à — 15 et — 20 degrés, les jeunes sujets de ses pépinières gèleraient tous les quatre ou cinq ans, et supporteraient mal les froids habituels de — 9 et — iO degrés. Cependant M. Jacquemet Bonnefont estime que le chêne iEgylops se comporte bien sous le climat du figuier, ce qui laisserait encore une certaine surface à son acclimata- tion. Je tiens de M. E. Vincent, inspecteur des forêts à Toulon, que la forêt communale de Sicié, dépendant de la Seyne-sur- Mer (Var), contient une trentaine de chênes Vélanis, prove- nant de glands récoltés en 1850, aux environs de Grenoble, par un cabaretier dauphinois qui tenait une auberge à l'entrée de la forêt de Sicié. Ce cabaretier les remit au garde, qui les sema, les entoura de soins, et aujourd'hui le très-beau groupe de chênes issu de ce semis se compose de sujets dont le tronc a de 30 à 50 centimètres de circonférence à hauteur d'homme, et qui donnent tous les ans de magnifiques glands, très-recher- chés par les ramasseurs de glandées. Comment cette espèce a-t-elle été introduite à Grenoble ? Il est probable qu'elle y a été importée par quelque marin du Dauphiné. Je n'ai pas pu obtenir de réponse à la demande de renseignements à ce sujet que j'avais adressée à M. Bouteille, de Grenoble. Mais ce que j'ai rapporté déjà de la rusticité de cette espèce ne contredit nullement à l'existence de chênes iEgylops dans le département de Flsère, au moins dans une localité abritée contre les froids rigoureux. Voici les renseignements que je puis donner sur la stalis- VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 023 lique de ce beau et utile végétal dans le département du Var. Par les soins du service des travaux hydrauliques, qui a le bois de Saint-Mandrier dans ses attributions, il a été fait en plein bois, depuis 1851, au moyen des glands produits par le chêne de l'École de botanique, des semis dont sont issus une trentaine de chênes dont les plus jeunes ont l'".60de hauteur, les plus âgés atteignent G mètres. Leur âge varie de douze à quinze ans. Ils commencent en général à fructifier dès la quin- zième année. J'ai moi-même rapporté de la baie dc'Césika, en 1840, plu- sieurs glands que je semai dans ma propriété d'Astouret, près Toulon. J'en obtins quatre chênes qui ont aujourd'hui 10 mètres de hauteur et fructifient depuis une vingtaine d'an- nées. Par des semis successifs, j'ai complété une avenue de quarante chênes, dont la plupart produisent des glands de grosseur variable, mais ayant tous la cupule caractéristique. Je vais continuer mes semis sur un plateau calcaire, où déjà croissent vigoureuseçaent une vingtaine déjeunes chênes -Egy- lops ayant de un à quatre ans. L'avenir de cet arbre forestier, au moins dans le Midi, est en effet considérable en terrains calcaires. Si nous considée rons que la consommation annuelle de la France en écorces de chênes, pour la tannerie, est de 500 millions de kilogrammes et que notre pays n'en produisant que 250 millions de kilo- grammes, il lui faut demander annuellement à l'étrang.r les 250 millions de déficit, on comprendra que nous ne pouvons pas rester indifférents à tout ce qui peut diminuer le tribu que nous payons à l'agriculture étrangère. Le chêne Yélani nous paraît particulièrement digne de toute l'attention de l'Administration des eaux et forêts, à ce point de vue spécial de la production de matières tannantes. Non-seulement son écorce donne un tan au moins aussi riche que l'écorce de nos chênes rouvre et pédoncule, mais sa large cupule dont les écailles sont longuement ligulées et recoquillées de la façon la plus originale, est très-richs en tannin et fort recherchée par les teinturiers de l'Allemagne, de l'Angleterre et de l'Italie. A Lyon, on prépare une forte décoc- 024 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lion aqueuse de cette cupule, et on y plonge pendant douze heures la soie, qui en sort d'une couleur jaune foncé. On donne unebelle couleur noire, avec un secondbain ferrugineux, dans lequel on la trempe, à plusieurs reprises, dans l'espace de douze heures. On la lave ensuite dans plusieurs eaux. La préférence qui lui est accordée par les teinturiers vient de sa richesse en tannin; aussi, employée comme la noix de galle à la teinture en noir et à la fabrication de l'encre, elle pour- rait servir également au tannage des cuirs. Nous sommes en mesure de donner une instructive statis- tique de l'exportation de la Vallonée par le port de Smyrne, pendant l'année 1875. Trieste en a reçu pour l'Italie et pour l'Allemagne 13,500 tonnes. Les paquebots des Messageries maritimes en ont transporté à Gênes 59 tonnes, à Marseille 18 tonnes. Un nombre égal de tonnes a été conduit dans ces deux ports par les paquebots des autres compagnies. Nous sommes sans renseignements sui; le nombre de tonnes à destination de l'Angleterre. Mais il est probable qu'à elle seule, elle en a reçu autant que l'Allemagne et l'Italie. Nous concluons donc, pour l'exportation totale, au chiffre approxi- matif de 25,000 tonnes, et si nous ajoutons qu'en février 1876 le stock, à l'entrepôt de Smyrne, était de 6,000 tonnes, on verra que la récolte de la Vallonée est considérable et qu'elle répond à une demande toujours croissante. Les substances tannantes sont en effet de plus en plus- chères, par suite des besoins incessants des fabriques alle- mandes. Nous savons que l'importation en Allemagne des écorces françaises qui n'était en 1865 que de 161,841 quin- taux métriques, s'est élevée en 1872 à 1,856,082 quintaux métriques, et se maintenait en 1873 à 1,672,599 quintaux mé- triques. L'augmentation du prix de nos écorces a suivi cette pro- gression de leur exportation. Dans la période décennale de 1865 à 1875, il s'est accru de plus d'un tiers: en voici la preuve. La tannerie du département du Yar payait en 1865 : VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. G25 L'écorce de chêne vert, 10 francs les 100 kilogrammes; l'écorce de chêne rouvre, 6 francs ; et l'écorce des racines du chêne au kermès (garouille), 10 francs. En 1875, l'écorce de chêne vert et la garouille valent 16 francs, et l'écorce de chêne rouvre, 8 fr. 50. Or la Vallonée valait à Smyrne, en février 1870, par quintal de 44 oques, soit 50 kilogrammes, de 80 à 07 piastres pour les quahtés dites anglaises, et de 90 à 1^20 piastres pour les qualités supérieures. La piastre turque valant iO centimes, c'est entre 16 et 2 4 francs qu'oscille le prix des 56 kilogrammes de Vallonée, soit sensiblement de 30 à 42 francs les 100 kilo- grammes. Ajoutons que le fret par steamer, de Smyrne à Mar- seille ou à Gênes étant de 50à 60 francs par tonne, c'estde5 ou (i francs par 100 kilogrammes que son coût à destination doit être augmenté. Si donc la Vallonée de France avait la même richesse tannique, le commerce de Marseille pourrait la payer de 35 à 48 francs les 100 kilogrammes, soit près de 35 à 50 centimes le kilogramme. Est-ce par la richesse tannique de ces cupules que l'on peut en expliquer la valeur, qui est près de trois fois plus éle- vée que celle des meilleures écorces françaises? La réponse serait négative, s'il fallait uniquement la baser sur les données d'un dosage fait avec beaucoup de soin par un fabricant tan- neur de Toulon, M. Aubert, dont l'usine modèle est établie au quartier du pont de Suve, banlieue de Toulon. M. Aubert a titré l'acide tannique de nos cupules de Pro- vence, au moyen du pèse-tannin adopté par les fabricants ; cet aréomètre est gradué en -4 degrés, qui sont eux-mêmes divi- sés en dixièmes. Le 0 répond à la densité de l'eau, le 4 donne celle de l'acide tannique dissous à saturation. L'essai a été comparatif et a porté sur les écorces de chênes rouvre et yeuse, et sur la garouille, après une macération de huit jours sur les écorces réduites en poudre, 10 kilogrammes pour 50 kilogrammes d'eau à la température de 16 degrés. Notons que la Vallonée n'a pas pu être triturée par le moulin à tan, vu la petite quantité de cupules dont nous disposions. Elle a été simplement concassée dans un mortier, ce qui a 626 SOCIÉTÉ d'acclimatation. obligé de prolonger sa macération jusqu'au dixième jour. Les liqueurs ayant été décantées, ont donné les chiffres sui- vants, qui expriment la moyenne de plusieurs opérations suc- cessives : Ecorces de chêne blanc ou rouvre i°,'2,. Vallonée ou cupules du chêne Vêlani ^^S. Ecorces de chêne vert ou yeuse 'il",i. Ecorces de racmes de chêne au kermès (garouille). 20,6. Admettons que la Vallonée, qui n'a pu être que grossière- ment triturée, n'a pas pu céder à l'eau tout le tannin qu'elle peut fournir, et que sa richesse est égale à celle de l'yeuse et même de la garouille. Il n'en resterait pas moins étrange que, pour la même quan- tité d'acide tannique, le commerce payât la Vallonée trois fois plus cher que la garouille. Cependant cette singularité n'est pas inexplicable. Nous sommes porté à croire que, par son état atomique, analogue à celui de la noix de galle, le tannin de la Vallonée justifie la préférence que lui accordent les fabricants d'encre et les teinturiers de Lyon, de l'Allemagne, de l'Angleterre et de l'Italie, qui forment la principale clientèle de cette mar- chandise. Remarquons toutefois que depuis la découverte de l'aniline et ses applications à la teinture et à la fabrication de l'encre, les prix de la Vallonée et des noix de galle ont subi une certaine baisse. Aussi les noix de galle en sorte se vendent actuellement de 80 à 120 Troncs les 400 kilogrammes, tandis qu'elles trouvaient preneurs antérieurement à 200 francs et au-dessus. Mais ce qu'il nous importe de constater, indépendamment de ces variations accidentelles de cours, c'est que la Vallonée aura toujours une valeur très-élevée, ne fût-ce que comme source de tannin ; car l'on sait quel usage les vignerons font actuellement de cette substance pour donner du corps aux vins faibles. Du reste, fût-elle réduite au rôle modeste de tan pour les cuirs, la Vallonée se payerait encore de 15 à 10 francs les 100 kilogrammes, et ce prix serait largement rémunéra- VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 627 teur pour un produit qui n'exige que de menus frais de cueil- lette sur le sol, en automne, après la chute des cupules. Nous sommes donc autorisés à compter sur l'avenir fores- tier du chône Vélani. Outre le bois d'émondage, dont les écorces auraient au moins la même valeur que celles de notre chêne blanc ou rouvre, outre ses larges cupules qui se ven- dront probablement comme la Vallonée de Smyrne, le chêne Vélani produit de très-gros glands que nos cochons consom- ment avec avidité, et qui feraient pâmer d'aise nos modestes éleveurs de la race porcine. Nous ne résistons pas au désir de citer à l'appui de notre assertion une anecdote caractéristique. En IcSOO, le Conseil municipal de Fox-Amphoux, départe- ment du Yar, arrondissement de Brignoles, obtint du ministre des finances, malgré l'avis défavorable de l'administration fo- restière, l'autorisation de faire une coupe de 500 chênes dans la magnifique futaie appartenant à la commune. Cette coupe était une ruine pour la futaie ; mais la politique était en jeu, et l'administration forestière dut obéir. Un inspecteur des forêts, chargé de procéder au martelage, piia le maire et ses adjoints d'assister à cette opération. Le Conseil municipal tout entier se rendit à l'invitation, et l'accompagna dans sa tournée. X mesure que l'inspecteur désignait un des anciens de la forêt, les conseillers intervenaient, suppliant qu'on épargnât un si beau porte-glands : « Il donne une si riche glandée, » s'exclamaient-ils, et ces supplications intéressées se renouve- laient à chaque opération. Bref, on finit par un compromis qui permit à M. l'Inspecteur de concilier ses devoirs de subor- donné avec sa conscience de forestier. D'un commun accord, on choisit et on marqua les 500 chênes les plus défectueux. Les magnifiques anciens restèrent sur pied, continuèrent à donner d'amples récoltes de glands, et la futaie fut conservée à la grande satisfaction des forestiers et sui'tout de MM. les con- seillers municipaux. Donc la production des énormes glands que donne le chêne Yélani n'est nullement à dédaigner, et mérite de figurer parmi 028 SOCIÉTÉ d'acclimatation. les qualités qui le recommandent à l'attention des forestiers. L'arbre, du reste, est fort beau. Ses feuilles, d'un vert glauque, pubescentes sur leurs deux faces, comme pour lui donner une résistance supérieure à l'action desséchante du soleil, sont largement dentées, élégamment découpées et ne tombent que tardivement vers les grands froids. Rien n'est plus original que son aspect au moment de la maturité du gland, lorsque ses rameaux sont couverts de ces énormes cu- pules, comme emmoussées de ligules longues et érigées, d'une belle couleur dorée. On dirait d'innombrables nids d'oiseaux, et l'illusion est encore plus complète lorsque quelques cupules restent adhérentes aux branches dénudées, après la chute des glands et des feuilles. Le chêne Yélani ne laisse donc rien à désirer, soit comme arbre d'ornement de premier mérite, par quoi il se recom- mande aux amateurs des beaux végétaux, soit comme source de produits multiples, d'un placement assuré, ce qui le fera bien venir des cultivateurs, qui recherchent avant tout, et non sans raison, le revenu net. Nous concluons que la Société d'acclimatation doit avoir, par les documents que nous mettons sous ses yeux, une raison suftisanle pour porter ses encouragements sur les plantations importantes des trois végétaux dont nous avons fait l'histoire, dressé la statistique et analysé les propriétés économiques ou industrielles. Il y aurait plus encore à faire : le chêne Yélani, quoique n'é- tant qu'un arbre de deuxième grandeur, a un bois qui est es- timé à l'égal de celui du chêne rouvre, et qui est employé dans le Levant aux constructions navales. Nous avons démontré, par sa fructiiication sous le climat de Grenoble, que loin de se limiter à la région de l'olivier, le chêne Vélani pourrait être acclimaté jusque dans le centre de la France, et il est hors de doute qu'il pourrait jouer un rôle considérable dans le régime forestier de l'Algérie. Donc, à tous ces points de vue, il nous semble qu'il y aurait lieu à inviter l'Administration des eaux et forêts à porter sur cette belle espèce une attention particulière, et à lui donner s VÉGÉTAUX ÉCONOMIQUES OU INDUSTRIELS. 029 une large place dans les travaux de reboisement qu'elle entre- prend ou qu'elle dirige. On peut dii-e, sans crainte d'être taxé d'exagération, que, au moins dans notre midi, le chêne Vélani serait pour les terrains calcaires ce que le chêne-liége est pour les terrains granitiques. Nous ajouterons que l'État, représentant des intérêts collec- tifs, devrait, comme il le fait pour la lutte contre le phylloxéra, répandre au sein des populations rurales, par les soins de; maires et des Sociétés agricoles, des notions sur les améliora- tions à réaliser dans l'exploitation des terres et des bois. En présence de la cherté toujours croissante des (îcorces à tan, le gouvernement prussien a pris Tinitiative d'instructions sur les plantations de chênes et l'aménagement des taillis, en vue de l'écorçage. C'est là \m excellent exemple à suivre, et notre agriculture ne pourrait que bénéficier des nouvelles mé- thodes, et de l'introduction de plantes dont les riches produits lui permettraient de lutter avantageusement contre la concur- rence étrangère. Il ne nous est point permis, en effet, de nous absorber dans la contemplation satislaite de ce que nous possédons. Il faut que nous aspirions au mieux de toutes nos forces ; il faut que nous progressions dans toutes les branches de l'activité so- ciale, si nous ne voulons pas rester en arrière, et assister, hu- miliés et vaincus, à la prépondérance, de jour en jour plus menaçante, des nations qui s'inspirent incessamment de la loi du progrès et du travail. II. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU CONSEIL DU 22 SEPTEMBRE 1876 Présidence de M. le docteur Jeannel, membre du Conseil. — Le procès -verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des Membres nou- veaux admis par le Conseil. MM. PRÉSENTATEURS. _ ,„ s • 1 r 1 ^ Camille Bérensrer. Beguin-Desvaux (Gustave), maire de Loudun,\ c • . u-i • ,,. ^ ^ ' \ k. Geoffroy Saint-Hilaire. a Loudun (Vienne). f c • » v m- a ^ ' \ Saint- Yves Menard. ,. T^ r=. -, ' ■ . ar- l D"^ Jeannel. IJRlSSET-FossiER (A.-P.-Emile), négociant, 2/A . . r-. j ,. . , , „ • /i.r N \ Auquste Lienard. place des ftlarches, a Reims (Marne). / t, " j o i ^ \ Baron de Sachs. T . 1 1 1 N ( René Caillaud. Bruc de Liverniere (vicomte Leopold de),^ . , ^ . , 6, rue Royale, a Nantes (Loire-Inft.neure).( j, ^^ Larocque-Latour. / D' de Bonnefoy. Galas (Antoine), notaire, a Marseillan, par\ ^ Gindre-Malherbe Agde (Hérault). ( D- Jeannel." ' ... . ^ ( k. Geoffroy Saint-Hilaire. Carpentier (Fernand), propriétaire , au cha-V p_. j^^^j^j^gj teau de Juvigny, par Soissons (Aisne). f n î ' - iBrisset-Fossier A. Geoffroy Saint-Hilaire. D' Jeannel. GOSQUER (Guy du), propriétaire, au Gosquer,/ A. Gindre-Malherbe. commune de Quilio, près Uzel (Côtes-du-| LV Jeannel. Nord). ( Meslay. Delbende (Jules), brasseur, à Aire (Pas-de-i , ' „ . ', (, ^ ■ \ Jules Grisard. ^^'^'^^- ( Raveret-Watlel. ,^ , , , ,. - . . l Jules Grisard. Froment (Paul de), directeur des mines de\ ^, ^ ^ m, . \ ,1 T, ' T.. /., ' • X i Ch. Le Doux. Mokta-el-Hadid, a Bone (Algérie). ( Raveret-Wattel. p ^. ,,,.,., o_ , / A. Geoffroy Saint-Hilaire. FROSCHÂMMER(Amedee), négociant, »7, rue de^ , , ^ • , - . , _. \ n t> 7 Jules Grisard. Seine, a Pans. / „ . i^r ., i V Raveret-Wattel. PROCES-VERBAUX. 631 Gilles de la Tourette (Léon), chef du service/ de santé de la C"'' des chemins de fer de lai Vendée, à Loudun (Vienne). GiLLOT (Auguste), architecte, 2 et i, rue des^ Lombards, à Paris. GuiLLOU (Alfred), au Tertre, commune d'Ou- don (Loire-Inférieure). JouRNiER (Emile), rentier, à Angoulême (Cha-^ rente). Le Berre (Alfred), vétérinaire , à Lannion^ (Côtes-du-Nord). Lecointre (Marie-François-Louis), proprié- taire, rue Neuve-de-la-Beaume , à Poitiers] (Vienne). 3Iaillai(D, maire, membre du Conseil-général, j au Groisic (Loire-Inférieure). Mercier (Alfred), propriétaire, à Saint-Nazaire^ (Loire-Inférieure). Michely, directeur du Jardin des plantes et/ d'acclimatation, à Cayenne (Guyane fran-| çaise). ( RiPOCHE (André), à las Palmas (Grande-Ga-( narie). Salomon (Eugène), propriétaire, 9, place Gi- rard, au Mans (Sarthe). SiFFAiT (Oswald), propriétaire, au château de/ la Gérardière, commune de Cellier, par Ou- don (Loire-Inférieure). ViziTELLY (Edouard-Henri), 36, rue Caumar- tin, à Paris. Camille Bérenger. A. Geoffroy Saint-Hilairo. Saint-Yves Ménard. A. Gindre-Malherhe. D"^ Jeannel. C. Millet. Victor Fleury. Jules Grisard. Raveret-Wattel. D' Bessette. Jules Grisard. D"" Lecler. Chauvin. Jules Grisard. Raveret-Wattel. Drouyn de Lhuys. Louis Gaillard. Louvrier. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. E. Normand. Victor Fleury. Jules Grisard. Raveret-Wattel. H. de La Blanchère. Drouyn de Lhuys. A. Geoffroy Saint-Hilaire. S. Berthelot. Drouyn de Lhuys. Raveret-Wattel. A. Gindre-Malherhe. A. Izart. D'' Jeannel. A. Gindre-Malherhe. A. des Jamonières. D'" Jeannel. A. Geoffroy Saint-Hilaire. D'' Jeannel. Saint-Yves Ménard. — Des remercîments pour leur récente admission sont adressés par MM. A. Mercier, Guillou et Maillard. — M. l'abbé Mondain, curé de Labreille (Maine-et-Loire), 63^ SOCIÉTÉ d'accldiatation. remercie également de son admission dans la Société, et joint à sa lettre une notice sur les expériences agricoles entreprises dans l'établissement qu'il diiige. — Des demandes de cheptels sont adressées par MM. Gh. Blondel, Ribeaud, A. Gardin, A. Talbot, A. Derré, Burky, Michel, Pays-Mellier, Rousse, vicomte de Pulligny, Rabuté, Duwarnet, de la Rochemacé, Sénéquier, E. Leroux et Kiener. — MM. A. Derré, D' E. Bessette, Genesley, de la Roche- macé, Bouguet, D' Turrel, Ribeaud, vicomte Drouol,Y. Fleury, Burky, vicomte de Bélizal, D' Michel, Liénard, E. Leroy, de Milîonis, Rousse, Glet, Guillemet et Pitard font parvenir à la Société des comptes rendus de leurs cheptels. — Des demandes de graines annoncées par la Chronique sont faites par MM. Davrillon, Faton, Burky, P. Gaillard, Ch. Nicolas, Blavet, V. Fleury, Iluber, Tourasse, G. Olivier, Agassiz, Lavallée et D' Mainguy. — Des remercîments pour les graines qui leur ont été envoyées par la Société sont adressés par MM. Ch. Nicolas et frère Gildas. — M. A. Laimé, à Quimper (Finistère), remercie également des graines qu'il vient de recevoir de la Société. Il donne des renseignements sur ses installations et demande à prendre part aux cheptels qui seront mis en distribution. — La Société de géographie, par une circulaire en date du 15 août, demande le concours de toute personne désireuse de seconder la réalisation d'un voyage qu'entreprend, dans le Sahara central, M. Largeau. Quelle que soit la valeur de la souscription, elle sera reçue avec reconnaissance. — M. Nardy, horticulteur à Ilyères, délégué à l'exposition de Philadelphie, fait connaître son prochain départ pour cette ville et se met à la disposition de la Société. — Deux circulaires relatives, l'une à l'Exposition univer- selle de Paris en 1878, l'autre à la création d'un Institut agro- nomique, sont adressées par le ministère de l'agriculture et du commerce. PROCÈS-VERBAUX. 633 — M. Shepherd adresse les catalogues de sa pépinière et fait connaître qu'il est en mesure de fournir à la Société de graines et du plant de tous les Palmiers et Cycas qu'il est pos- sible de se procurer ; il tient également à sa disposition des ihizomes de Fougères intéressantes, et ajoute qu'il sera heu- reux d'adresser les renseignements qu'il possède sur telles plantes qu'on lui désignerait. — ^ M. Abbott, directeur du Jardin botanique de Hobart- Town, accuse réception de la lettre que la Société lui a adres- sée le 28 février dernier. Il ne peut malheureusement pas donner de détails sur la culture des végétaux australiens, le Jardin botanique ne pu- bliant que de simples listes. M. Abbott adresse quelques grai- nes et, ajoute-t-il, en enverra d'autres par la prochaine malle ; il serait heureux de recevoir les semences qu'on pourrait lui envoyer. — M. Andelle écrit d'Epinac (Saône-et-Loire) : « Je vous avais l'ait part de l'espoir que j'avais de voir reproduire les Touracos {Corylhaix), c'est presque un fait accompli. Deux œufs ont été pondus : le premier, du perchoir, a été cassé naturellement. Nous avons retiré la boite creuse dans laquelle nous pensions que ces oiseaux auraient pondu et l'avons rem- placée par une boîte carrée, où le deuxième œuf a été pondu et est couvé avec soin depuis quelques jours. Je ne le crois pas fécondé. » La conservation et la reproduction du Touracos n'est donc pas impossible ; il faut seulement un régime convenable, le plus de fruits possible avec pain trempé dans le lait et très- arrosé. Beaucoup de chaleur. » — M.,de Confevron, receveur particulier des finances, à Castelnaudary (Aude), dans une lettre adressée à la Société, exprime l'idée qu'on pourrait peut-être combattre le Phyllo- xéra en élevant et propageant des insectes carnassiers, comme la fourmi combattante, par exemple; on devrait aussi, dit-il, faire dans les vignes infestées la culture de diverses plantes, telles que la pivoine, le pyrèthre, etc., qui éloignent certains insectes. 3* SÉRIE, T. III. — Spptenibre 1876. 41 034- SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. Lambert, instituteur à Maurens (Dordogne), adresse également une note sur un moyen qu'il a employé et qu'il croit être de quelque utilité pour combattre le Phylloxéra. Il consiste à répandre sur le sol, à côté des pieds envahis, du marc de vendange , une couche d'environ huit centimè- tres ; cela avant l'hiver. Il a remarqué que le mal a été en- rayé de ce côté, tandis que là où il n'a pas mis de vendange il a au contraire gagné. — M. Lombard, instituteur à Terron (Ardennes), demande des renseignements sur le Grihouri qui cause des ravages con- sidérables aux vignes. Il fait parvenir à cet effet quelques-uns de ces petits insectes. — M. Brierre annonce l'envoi d'une fraction des énormes racines ou rhizomes à odeur de navet qu'il cultive, et prie la Société de lui faire connaître si c'est bien là le ISaga-mo dont parle la Chronique du 5 courant. Notre confrère remontant aux idées qu'il n'a cessé d'émet- tre depuis longtemps, conseille aux cultivateurs d'employer comme amendement des terrains doux ou légers, les terres des nettoyages des marais salants et des sels défeclueux ; il est amené à penser que cet engrais, que l'on achèverait de dénaturer, pour la franchise des droits, avec les têtes et les intestins de sardines réussirait pour combattre lePhylloxera. — M. le vicomte des Jamonières écrit de La Gérardière (Loire-Inférieure) : « Ma petite plantation cV Eucalyptus, faite en avril dernier près de Saint-Nazaire, et consistant environ en 100 globulus, 40 colossea, 30 coriacea et ^20 Gunnii, ur- nigera, amygdaUna, etc., a un peu souffert des dernières chaleurs. Malgré quelques arrosages, il en a péri environ une quinzaine, presque tous, il faut le dire, parmi ceux qui se trouvaient dans un sol ingrat ou non défoncé : les survivants, placés dans des conditions très-diverses, en massifs ou isolés, ont 0^,80 à l'",50 de liauteur. Je désirerais cependant dès maintenant, en prévision des vides que j'aurai probablement à combler après l'hiver, ou de l'extension à donner à cette culture dans les endroits épargnés par la gelée, préparer un nouveau semis d'Eucalyptus. » PROCÈS-VERBAUX. 085 — M.Gh. Agassiz, à Moudon (Suisse), demande à prendre part à la distribution des graines annoncées dans la Chroni- que. Il annonce que prochainement il fera connaître les résul- tats obtenus du Panais fourrager dont la graine lui a été remise par la Société. — M. Bréon-Guérard écrit : « La Société d'acclimatation, dont j'ai l'honneur de faire partie, m'a confié à diverses reprises des graines dont je n'ai pu, jusqu'à présent, lui rendre compte. Cette année, j'ai remis immédiatement à mon garde, après leur réception, les deux espèces que j'avais reçues. Voici ce qu'il m'écrit à la date du 31 août : » Cedrus deodara : la graine a très-bien levé, mais, malgré tous nos soins, presque tout a péri ; il ne nous en reste au- jourd'hui pas plus d'une dizaine. La graine d'Acacia lophanta a été semée dans les premiers jours de mai ; sa levée ne se fait pas régulièrement, mais l'arbre est bien venant.» — M. Genesley éci-it de Laval : « De mon pi'emier semis, j'ai un Eucalyptus bicolor mesurant 1"V15. Les Panais de Bretagne promettent d'être très-beaux dans mon jardin. A la campagne, ils croissent peu, vu la grande sécheresse qu'ils ont eu à supporter. » — M. le docteur Garpentier, à la Pointe-à-Pitre, rappelé en France, donne quelques détails sur ses essais de cultures d'Eucalyptus, et dit qu'en partant il a laissé le soin de pour- suivre ses expériences à M. Gayrol, secrétaire de la chambre d'agriculture. — M. A. Gardin (de Vic-sur-Aisne), fait connaître que la graine de Millet de Russie qui lui a été envoyée a parfaitement réussi chez lui, et que la récolte en sera abondante ; notre confrère ajoute : a Je ferai ultérieurement un petit rapport à la Société sur la %on dont j'ai cultivé cette graine, et j'enver- rai en son temps une notable partie de ma récolte. » — M. Gh.Naudin, de l'Institut, écrit de Gollioure (Pyrénées- Orientales) : « J'ai reçu hier le paquet de graines du Pteroca- rya stenoptera que vous avez bien voulu m'adresser de la part de la Société d'acclimatation. Veuillez, ainsi que la So- ciété, en recevoir mes sincères remercîments. 030 SOCIÉTÉ d'acclimatation. )) A propos de ce Pterocarya , je vous dirai que je l'ai déjà reçu, il y a cinq ans, de M. Ilance, vice-consul de S. M. Bri- tannique à Hong-Kong (Whampoa), et que je le possède, de- puis lors, en beaux échantillons de 2 à 4 mètres de hauteur. Ce sera un jour un bel arbre, et il est aussi rustique ici que le noyer cpii est de la même famille. Gomme lui, il perd ses feuilles tous les ans, et elles repoussent dès la fin de février. J'en ai donné plusieurs exemplaires à la Pépinière de Perpi- gnan, où ils viennent fort bien. J'en ai aussi fait part au Mu- séum d'histoire naturelle, et la provision que vous venez de m'envoyer me permettra d'en faire de nouvelles distributions aux pépinières des départements voisins. » Les graines de Teosinté que la Société d'acclimatation m'a envoyées cet hiver ont été semées aussitôt que la saison l'a permis, et j'ai en ce moment une quantité de beaux pieds, dont quelqnes-uns atteignent un mètre de hauteur. Ils sont on ne peut plus promettants, mais auront-ils le temps de fructifier avant les froids? Toute la question est là. Les intem- péries tout à fait exceptionnelles du printemps dernier en ont notablement retardé la végétation ; aussi ai-je bien des doutes sur le succès de cette expérience. Cependant, comme les ])lan- tes sont entrés-grand nombre et à des expositions très-variées, j'espère qu'il y en aura quelques-unes qui, pour une raison ou pour une autre, se montreront plus précoces que le reste. Dans tous les cas , cet essai sera décisif, et nous saurons, une fois pour toutes, si cette graminée frileuse est destinée à remplir un rôle dans l'agriculture française. Je dois ajou- ter que ce Teosinté, d'après les botanistes du Muséum, ne serait autre chose que le Tripsacum monoslachyum, plante introduite à plusieurs reprises dans cet établissement, où on réussit quelquefois à la faire fleurir en serre chaude, mais non à lui faire donner des graines. S'il en est ainsi, il n'y aurait pas grand espoir à fonder sur elle. » Le Haricot noir du Mexique est venu à bien sans la moin- dre difficulté. C'est un haricot nain, de bonne qualité, dont la cosse est un peu filandreuse, mais néanmoins peut se manger en vert. Son véritable emploi culinaire consistera à être mangé PROCÈS-VERBAUX. 637 en grains, c'est-à-dire avant maturité, ou on sec, comme beaucoup d'autres haricots. Du reste, il n'y a rien de plus à en dire. » Courges et Pastèques. — Toutes ces plantes, y compris les- quatre courges nouvelles de M. Durieu, sont dans un état de végétation déjà avancé. Je vous enverrai des détails sur leur compte quand le moment en sera venu. Pour aujourd'hui, je me bornerai à vous dire que le Concombre cV hiver, ou d'Al- sace, dont il a été si souvent question dans les journaux hor- ticoles, nous donne des fruits bien près d'arriver à maturité, et qu'il ne reste plus qu'à examiner au point de vue culinaire. Ce prétendu Concombre est une des nombreuses variétés du Cucurbita jmpo, et sa culture est des plus faciles, ici du moins. Du l'umier et de l'eau, c'est tout ce qu'elle demande. » Dans quelques mois d'ici, j'aurai beaucoup d'autres com- munications à vous faire au sujet des plantes que j'ai reçues de la Société d'acclimatation. J'aurai aussi des graines à lui envoyer. Je voulais commencer par celles de VAmpelodesmos tenax, autrement dit du Sparte, dont j'ai une vigoureuse touffe, apportée des Baléares il y a trois ans et qui, chaque année, fleurit abondamment. Malheureusement je me suis aperçu, lors de la récolte des panicules, que toutes. les graines ont avorté. Pourquoi? C'est ce que je ne saurais dire. Peut- être est-ce la conséquence du mode de multiplication par reje- tons, qui atlaiblit d'autant la reproduction sexuelle, comme nous le voyons chez la plupart des roseaux drageonnants qui, bien qu'ils tleurissent avec profusion, ne donnent presque jamais de graines. La canne à sucre et le bananier sont dans le même cas. Si donc,. comme quelques-uns le proposent, on essaye de cultiver le Sparte dans les terrains rocailleux du Midi, il faudra avant tout s'assurer du mode de multiplication à suivre, et savoir si cette multi})lication pourra se faire par serais. Il se peut que, dans cette espèce de graminées, il y ait des individus stériles et des individus fertiles. Si la reproduc- tion par graines n'était pas possible, la culture du Sparte deviendrait probablement trop dispendieuse eu égard aux bénéfices qu'elle pourrait donner. 038 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Vers à soie. — En 1875 et 1876, je me suis occupé de l'in- téressante question de la régénération de nos races indigènes de vers à soie par le procédé Pasteur, dont beaucoup de per- sonnes mettent encore en doute l'efficacité. L'éducation de 1875 avait pour but de fournir de la graine exempte de mala- die. On a suivi rigoureusement la méthode indiquée par M. Pasteur, savoir : le rejet de tous les vers malades ou lan- guissants ; la mise en cellules des couples de papillons ; l'exa- men microscopique de ces papillons, et le rejet de toutes les pontes de papillons corpusculeux ou seulement soupçonnés de l'être, etc. A l'aide de ces précautions nous avons obtenu une graine si bien épurée, que l'éducation de 1870 a été a1:>so- lument exempte de maladie et que les vers, qui étaient remar- quablement beaux et vigoureux, ont donné des cocons irré- prochables et dont le poids a été sensiblement supérieur à la moyenne ordinaire. Le grainage s'est fait dans les meilleures conditions, aussi n'ai-je aucun doute sur l'excellence de la nouvelle ponte et le succès de l'éducation qui en résul- tera l'année prochaine. En présence du résultat obtenu, je ne puis m'empêcher de reconnaître que M. Pasteur a vraiment mis le doigt sur la plaie de la sériciculture, et qu'il a indiqué le moyen de sauver sûrement cette belle industrie de la ruine qui la menaçait. » — M, Ernst Aberg adresse des remercîments au sujet de la récompense qui lui a été décernée par la Société, et ajoute qu'une invasion formidable de sauterelles ayant dépouillé de leurs feuilles tous ses sujets à' Eucalyptus, il lui devient im- possible de publier, quant à présent, les expériences compa- ratives auxquelles il se livrait. Il espère que les six hectares de plus qu'il vient d'affecter à celte intéressante culture lui permettront, avec le temps, de fournir quelques faits passés jusqu'à présent inaperçus. — M. Léo d'Ounous écrit du château de Yerdaïs (llaute- (laronne) : « Les nombreux correspondants et chepteliers de la Société ont soin de venir vous informer de leurs succès ou de leurs déceptions. L'année et la campagne de 1870 présentent des faits nombreux et bizarres que nous ne devons pas négli- PROCÈS-VERDAUX. Oo9 ger d'observer, pour assurer la réussite des expériences à tenter dans un avenir plus ou moins prochain. )) C'est ainsi, et pour ne parler ici que des faits remarqués dans nos basses-cours, nos jardins et nos vergers, qu'à la suite des pluies froides et des gelées du printemps dernier, je quittai l'Ariége pour effectuera Paris un voyage qui m'a laissé les plus agréables souvenirs; je quittais, dis-je, mon département, avec de grandes espérances en la réussite de mes jeunes Canards d'Afrique, Dindonneaux et Pintadeaux; à mon retour, et à l'ex- ception de nos belles Oies de l'Ariége et de nos bonnes Poules gasconnes ou de Caussade, j'ai trouvé les jeunes élèves morts ou mourants. » Les arbres fruitiers, en avril, étaient couverts de fleurs et de fruits déjà noués : tous étaient tombés fin mai et juin ; et ce- pendant, fait assez singulier et à noter, un assez grand nombre d'essences ou espèces exotiques sont couvertes de fruits ou de baies qui, je l'espère, viendront me dédommager des pertes causées par de funestes gelées. Permettez-moi de venir vous parler de ces produits, heureux s'il peut se trouver parmi eux quelque chose qui puisse être utile ou agréable à mes honorës collègues. » I. Mahonia Bealil. — Petit arbuste de 50 à 70 centimè- tres d'assez récente introduction dans les cultures du Sud- Ouest, où il peut résister à nos plus rudes hivc^'s ; feuilles dures, aiguës, piquantes, gracieusement panachées de jaune et de vert. Floraison très-abondante dans les premiers jours du mois de mars : petites hampes florales d'un jaune doré du plus joli effet. Il leur succède des baies de moyenne grosseur, chocolat foncé et fortement parfumées ; on les place au pre- mier rang dans nos corbeilles d'ornement. » II. Mahonia quercifolia. — Plus généralement et plus anciennement cultivée, cette espèce, introduite dans nos cul- tures depuis une vingtaine d'années, s'y fait remarquer par la robusticité, la beauté et l'abondance de ses thyrses flo- raux d'un beau jaune d'or, très-persistants, et auxquels succè- dent de très-nombreuses baies noirâtres, pruineuses, d'un joli effet, attachées à la branche fruitière pendant les longs mois 640 SOCIÉTÉ d'acclimatation. d'hiver et attirant de nombreux oiseaux, grives, merles, qui viennent les picorer jusque sous nos fenêtres. On peut en faire des confitures de choix en les parfumant avec des gous- ses de vanille ; je les apprécie autant que celles faites avec les Berberis ou Épines-vinettes indigènes ou exotiques. » III. Cotoneaster Californica. — G. de Californie. Parmi ses nombreux congénères, ce Cotoneaster fournit dans nos cultures un arbrisseau de première grandeur pouvant s'éle- ver à 7 ou 8 mètres de hauteur. Parfaitement garni de bran- ches, sa tête se couronne de centaines de jolies petites fleurs blanches remplacées par des baies noirâtres tellement abon- dantes, qu'elles font retomber gracieusement les branches fruitières qui restent garnies jusqu'aux premiers jours du printemps. Comme le Mahonia cité plus haut, ces baies si nombreuses attirent aussi pendant tout l'hiver de nombreux oiseaux sauvages, qui y trouvent une succulente et abondante nourriture, qu'ils préfèrent souvent aux baies des lierres qui se trouvent dans leur voisinage. Mûrissant 3 ou 4 mois après les baies du Mahonia quercifolia, elle feront l'objet d'un deuxième envoi, que j'accompagnerai de quelques noix des Noyers hâtifs et de Barthère. » — M. Delchevalerie écrit du Caire : « Le SlUlimjia sehi- fera, arbre à suif du Japon, que j'ai propagé et répandu dans les jardins des environs du Caire, serait, je crois, une bonne acquisition pour le Midi de la France. De jeunes arbres, semés à Ghézireh il y a quatre ans, ont produit cette année des fruits en abondance. Vous savez que la graine est entourée d'une matière sébacée, facile à extraire au moyen de l'ébulli- tion dans l'eau, avec laquelle on fait des bougies au Japon, et dont le rendement est assez important. De plus c'est un très- bel arbre d'ornement. Si vous vouliez en tenter l'essai à Can- nes ou à Hyères, je me ferais un plaisir de vous en envoyer des graines. » Je prends la liberté de vous signaler une bonne variété de Dattier précoce, de la basse Egypte, dont les fruits mûris- sent au commencement d'août. C'est le Balah amhdt des Arabes, à fruits jaunes, orangés, pulpeux, mielleux et mucilagi- PROCÈS-VERBAUX. 64-1 neiix, dont on fait une si grande consommation à l'état frais et qui abondent sur les marchés de la basse Egypte. Peut-être cette variété mûrirait-elle ses fruits à Cannes, Golfe-Juan, Nice et Hyères, vers la fin de l'été. Je pourrais également vous en envoyer des graines, si vous trouvez que l'essai en mérite la peine et, le cas échéant, de jeunes arbres. » Nos jardins et pépinières de Ghézireh sont en pleine prospérité en ce moment, et renferment un demi-million de végétaux utiles et d'ornement, comprenant deux mille espèces et variétés, la plupart de l'Inde, du Japon et de l'Australie. Nos Manguiers sont chargés de fruits en ce moment, à Ghé- zireh. » — M. le docteur Vinson (de la Réunion) adresse une note détaillée sur la culture des graines de Téosinté que la Société lui a envoyées en 1875. Il fait connaître qu'ayant appris qu'un habitant de l'île Maurice avait acquis 150U de ces graines au prix de 1500 francs, il s'est empressé d'envoyer à la chambre d'agriculture de l'île Maurice 4000 graines de Téosinté, ré- coltées chez lui, pour être distribuées aux habitants de cette colonie. — Il est offert à la Société de la part du Ministère de l'ins- truction publique : 1° Mission scientifique au Mexique et dans l'amérique CENTRALE. Grand in-4°, planches en couleur. a. Recherches botaniques, publiées par M. Decaisne, mem- bre de l'Institut. Première partie : Cryptogamie, par M. Eug. Fournier, avec la collaboration de MM. W. Nylander et Ém. Bescherelle. Première livraison. b. Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. Milne Edwards, membre de l'Institut. Troisième partie : Études sur les .reptiles et les batraciens, par MM. Duméril et Bocourt. Livraisons 1 à 4-. — Quatrième partie : Études sur les poissons, par MM. Léon Vaillant et Bocourt (Première livraison). — Cinquième partie: Études sur les xiphosures et les crustacés ponoPiiTHALMAiRES, par M. Alphonse Milne Edv^'ards. Livraisons I à 3. — Sixième partie : Études sur les insectes orthoptères et les myriapodes, par MM. Henri de 042 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Saussure et A. Himbcrt. Livraisons 1 à 5. — Septième partie : Études sur les mollusques terrestres et fluviatiles, par MM. P. Fischer et H. Crosse. Livraisons 1 à 5. 2" RecJierches pour servir à Vhistoire naturelle des mam- mifères, \)SirUM. H.Milne Edwards et Alphonse Milne Edwards (21 livraisons), in-^", planches en couleur. 8" Histoire naturelle des oiseaux-mouches ou colibris, constituant la famille des trochilidés, par E. Mulsant et feu Ed. Yerreaux. Tomes I et II, in- 4", planches en couleur. 4" Plan statistique des vignobles produisant les grands vins de Bourgogne, classés séparément pour chaque commune de l'arrondissement de Beaune, suivant mérite (carte et bro- chure). 5° Osléographie des cétacés vivants et fossiles, comprenant la description et l'iconographie du squelette et du système dentaire de ces animaux, ainsi que des documents relatifs à leur histoire naturelle, par MM. Van Beneden et Paul Gervais. 13 livraisons de texte et atlas. Grand in-folio. 6" Nouvelles études sur les quinquinas, par J. Triana. In- folio, planches coloriées. 7° Types de chaque famille et des principaux genres des plantes croissant spontanément en France ; exposition détaillée et complète de leurs caractères et de l'embryologie, par F. Plée. 2 vol. in-^", planches coloriées. 8° Lépidoptères. Description de tous les papillons qui se trouvent en France, par M. E. Berce. Dessins et giavures par M. Théophile DeyroUe. 5 vol. in-i8, planches coloriées. 9" Notice sur les bois de la Nouvelle-Calédonie, par M. H. Sebert. In-B" (avec planches). 10' Lamai'ck, Philosophie zoologique ou exposition de considérations relatives à l'histoire naturelle des animaux. Nouvelle édition précédée d'une introduction biographique par Charles Martins. 3 vol. in-8", 11" Histoire du chêne dans l'antiquité et dans la nature, par A. Coulance. In-8". 12° De la méthode à posteriori expérimentale et de la géné- ralité de ses applications, par E. Chevreul. In-18. PROCÈS-VERBAUX. 643 lo" Nouveau dictionnaire des falsifications des aliments et des médicaments, par J.-L. Soubeiran. In-8% figures. 14-° Flore de la chaîne jurassique, par M. Gh. Grenier. •2 vol. in-8". 15" Algues marines, par F. Stenfort. ln-8". 16° Rapport sur les progrès récents des sciences zoologi- ques en France, par M. Milne Edwards, de l'Institut . Grand in-8°. 17" Origine et composition du globe terrestre, par P. Acloc- que. In-8". 18° Études sur la maladie des vers à soie, moyen pratique de la combattre et d'en prévenir le retour, par M. L. Pasteur. 2 vol. in-8", figures et planches. 19° Gênera des coléoptères cV Europe, par MM. Jacquelin du Val et Jules Migneaux. 4 vol. grand in-8", planches colo- riées. 20° Mission scientifique au Meœicjue et dans V Amérique centrale, voyage géologique dans les républiques de Guate- mala et de San-Salvador, par MM. A. DoUfus et E. de Mont- Serrat. — De la part du Ministère de l'agriculture et du com- merce : 1° Eléments de jardinage, par M. le comte Léonce de Lam- bertye. 2° Conseils sur la culture de légumes et de fleurs, par M. le comte de Lambertye. 3" Conseils sur le choix, la culture et la taille des arbres fruitiers, par M. le comte de Lambertye. 4-" Manuel pratique du microscopCy par J. Pelletan. 5° État de la question du Phylloxéra, par F. Rohart. 6" Les races chevalines en France, par Guy de Charnacé. 7° Le Phylloxéra de la vigne, par C. Ladrey. 8° Essai sur la race bovine dite parthenaise, choletaise ou nantaise, par M. Abadié. 9° Les vers à soie en 1867, par M. Gagnât. 10" Étude sur les insectes nuisibles ou utiles, par M. E. François de Catillon. CM SOCIÉTÉ d'acclimatation. M" Sur la viticulture et la vinification du canton cVEvian (Haute-Savoie), par le docteur Jules Guyot. 12" Rapport sur rétablissement de production industrielle de graines celluleuses de vers à soie, par E. Maillet. 13° Conseils aux magnaniers, par M. de Chavannes de la Ginaudière. 14° De la maladie de la vigne. Commission départementale de l'Hérault. 15° Les races bovines en France, par Guy de Gharnacé. 46° Le Phylloxéra, submersion des vignes. Commission départementale de l'Hérault. . — Il est en outre déposé sur le bureau : Un numéro de Y Indicateur de Bayeux, renfermant le dis- cours prononcé par M. Drouyn de Lhuys au concours d'Isigny. Pour le Secrétaire du Conseil absent : L'Agent général, Jules Grisard. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. AIMÉ DUFORT. MAMMIFÈRES. Lapins argentés. — M. de Vernejoiil, à Marseille. La femelle a succombé après avoir donné naissance à huil petits, dont six sont morts presque aussitôt. Le mâle a péri également. La chair des deux petits qui avaient survécu a été jugée d'un goût médiocre, moins fine et plus longue que celle des Lapins ordinaires. La peau n'a pas trouvé, auprès des mar- chands de Marseille, un prix supérieur cà celui donné pour les Lapins communs. Lapins a fourrure. — M. V. Fleury, au château de la Drouetière, par Mauves (Loire-Inférieure). Ces animaux prospèrent doucement, ces races spéciales étant fort délicates ; cependant le Lapin à fourrure est plus ro- buste que celui de Sibérie. OISEAUX. Canards de Bauama. — M. Guillemet, à Fontenay. Ces volatiles sont en parfait état, mais ils n'ont pas pondu -cette année, bien que l'on ait eu soin de leur ménager des ca- chettes dans la propriété. L'on n'a même remarqué aucune tentative d'accouplement. Canards mandarins. — M. Clet, à Coublevie, par Yoiron (Isère). La santé de ces oiseaux est excellente et ils ont perdu leur humeur farouche, mais ils n'ont donné aucun produit. L'on n'a constaté aucun accouplement. Le mâle est dans la période de la mue; son plumage ressemble absolument à celui de la cane. 646 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Colins. — M. V. Fleiiry, au château de la Drouetière, par Mauves (Loire-Inférieure). « Enfin, nous écrit notre confrère, j'ai un succès à vous an- noncer pour mes Colins. La seule femelle qui me restât, après avoir pondu une vingtaine d'œufs, s'est mise à couver assidû- ment, et quinze petits sont éclos. Malheureusement la mère, inexpérimentée sans doute, n'avait pas l'air, dans les premiers temps, de se douter des devoirs qu'elle avait à remplir, et elle ne s'occupait nullement de ses petits. J'ai cru que je perdrais toute la couvée. Mais l'instinct maternel s'est développé peu à peu, et j'ai eu le plaisir devoir arriver à hien sept petits Colins, presque aussi gros aujourd'hui que leur père et leur mère. Depuis quelques jours, la femelle s'est mise à pondre de nouveau et, quoique la saison soit bien avancée, j'espère voir réussir plus complètement cette nouvelle couvée. » Dindes. — M. Guillemet, à Fontenay (Vendée). « Dans ma dernière lettre, je vous annonçais la ponte de la Dinde que la Société a bien voulu me confier en cheptel. Sur quatorze œufs couvés, douze sont arrivés à l'éclosion, le 25 mai dernier. Mes petits hôtes sont devenus forts et vigoureux en peu de temps, et rien ne semblait devoir interrompre un si heureux début, quand, à la fin du deuxième mois, ces volatiles ont été pris de claudication. Puis, leurs pattes ont refusé le service; bientôt la paralysie a envahi tout le corps. Dans l'espace de huit jours, quatre sont morts ainsi, trois autres d'accidents; il ne m'en reste donc plus que cinq, dont quatre sont en parfaite santé ; le cinquième s'est brisé une patte. Nous lui avons ap- pliqué des palettes ; il est maintenant guéri, mais sa constitu- tion chétive me fait croire qu'il ne pourra vivre. » Faisans de Mongolie. — M. Liénard, à Jonchery-sur-Ycsle (Marne). La femelle a pondu, jusqu'à ce moment, quarante-huit œufs, dont deux ont été cassés, quarante-trois mis en incubation et trois attendent une couveuse. Sur les quarante-trois œufs cou- vés, il n'a été obtenu que quatre naissances, et encore les jeu- nes ont-ils succombé dans les trois premiers jours; six petits CORRESPONDANCE DES MEMRRES CHEPTELIERS. 647 sont morts dans la coquille, et trente-trois œufs se sont trouvés non fécondés. Ces oiseaux sont restés aussi sauvages qu'ils l'é- taient à leur arrivée, et, sans cause apparente, ils se lancent en l'air ou contre le grillage. Faisans de Svviniioe. — M. Derré, à Sablé (Sartlie). Malgré tous les soins qui lui ont été donnés, la femelle est morte. Le mâle est bien portant. — M. E. Leroy nous écrit de Fismes (Marne) : « Le couple que j'ai depuis trois ans environ, est en excel- lent état de santé ; cependant l'humeur querelleuse du coq m'a contraint de le séparer de sa compagne, que j'ai dû, à la fin de la ponte, faire passer dans le compartiment d'à côté, celui des Mongols, gens pacifiques et craintifs desquels elle n'a rien à redouter. )} J'ai dû recourir déjà l'an dernier à la séparation des Swinhoë, que je me borne à réunir au printemps, lorsque la femelle en manifeste le désir; la bonne harmonie dure tout le temps de la ponte, après quoi la poule ne voulant plus endurer le coq, ce dernier se montre très-irrité, et il serait dangereux pour sa compagne de les laisser réunis. » Les résultats n'ont pas été très-favorables : dix-huit œufs, dont les deux tiers environ se sont trouvés clairs ; des morts en coquille, des sujets nés infirmes, les doigts déviés, ainsi déjà que cela avait eu lieu l'an dernier sur la moitié des sujets, el morts enbas âge. Il me reste actuellement deux jeunes vivants, dont l'un est un mâle et aux deux tiers de sa grosseur. Le second, né le î) juin, est déjà d'une bonne taille. Tous deux paraissent assurés et ne présentent aucun vice de conforma- tion (déviation des doigts ou autre). » J'attribue mon insuccès soit à l'état de santé de la poule Swinhoë qui a pu, dans la période de la ponte, se trouver sous l'empire d'une indisposition quelconque, soit (ce qui serait plus vraisembhtble), à l'excessive ardeur du coq auquel une seule poule ne suffit pas, et qui a surmené sa com])agne par ses poursuites trop souvent répétées.» — M. F. de Miffonis, à Sceaux (Seine). Notre confrère n'a pas été heureux. La première poule qui 048 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lui avait été confiée est morte, et celle que la Société lui a en- voyée en remplacement n'a pas encore pondu. Le coq lui-même ayant été subitement effrayé par la vue d'un chat, s'est préci- pité contre les montants de la volière, et il est mort le lendemain d'une congestion au cerveau. M. de Miftbnis l'a remplacé im- médiatement par un autre coq choisi avec le plus grand soin parmi ceux que M. Modeste Petit, de Wasmes-lès-Mons (Delgi- que), s'était réservés pour lui-même. Il ajoute qu'il considère ce Faisan comme partie intégrante du cheptel. Perruches ONDULÉES. —M. Glet, à Coublevie, par Voiron (Isère). Les deux oiseaux ont succombé à peu de jours de distance sans que l'on ait pu déterminer la cause de leur mort survenue brusquement. — M. A. Rousse, à Fontenay (Vendée). Ces oiseaux venaient de faire leur troisième couvée de l'année. L'on craignait que les grandes chaleurs ne les empê- chassent d'en faire une quatrième. PLANTES. Bambous. — M. René de Sémallé , à Saint-Jean d'Heures (Puy-de-Dôme). Les Bambusa viridi-gJaiicescens n'ont pas réussi. Sur les quatre Pommes de terre marjoUn à œil rose, trois sont mortes ; la quatrième a donné dix tubercules, deux gros, deux petits et six moyens. — M. de Yernejoul, à Marseille. A son retour de plusieurs voyages à l'étranger, notre con- frère nous transmet la lettre suivante : (( Erylhroxylon coca. Les graines que je reçus le 12 juin 1874, au nombre de cinq cents environ, furent, dès leur récep- tion, semées en partie dans des terrines garnies de terreau. Pas une seule ne leva. Cet insuccès devait-il être attribué soit à la qualité des uraines trop vieilles et trop desséchées, soit à leur ensemencement fait en saison troj) avancée ou à une Iroj) grande profondeur? Je procédai à la vérification des graines ri^< CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. IJ4lJ ésci'VL'us pour la bonne saison, voulant ni'assurer si elles n'avaient pas perdu leur vertu germinative. A cet effet, j'en fis stratilier une vingtaine sur de la tlanclle tenue constamment humide avec de l'eau tiède. Elles gontlèrent, et le germe parut en assez bon état; l'embryon présentait alors ses deux cotylé- dons distinctement formés et d'une couleur vert tendre. En- couragé par ce résultat, je fis mettre une quantité de graines en stratification pendant l'hiver, et on les sema en pot au prin- temps avec toutes les précautions nécessaires. Mais comme la première fois, elles pourrirent en terre sans lever. Dès' le 12 septembre 1874, j'avais envoyé à M. de Capanema, délégué de la Société d'acclimatation à Rio-Janeiro,la moitié environ de mes graines, par le vapeur la France, de la Compagnie générale des transports maritimes. Je fis suivre cet envoi de quelques observations tirées du Bulletin de la Société d'acclimatation (juifiet 18GI et juillet 1874). Je lui recommandai de les faire semer dans les montagnes voisines de Rio-Janeiro, plutôt que dans la plaine, pour ne pas exposer les plants à une trop haute température qui pourrait leur être contraire. Malheu- reusement toutes ces précautions sont peut-être demeurées inutiles, n'ayant reçu depuis lors aucune nouvelle de M. de Ca- panema. )) Téosinté. Les graines deTéosinté {lleana hixurians), se- mées en pots dans le mois de mars, ont donné des sujets qui ont été transplantés en pleine terre vers la fin d'avril. J'ai ob- tenu de belles touffes composées de dix et douze jets de deux mètres de hauteur. Si j'eusse fait semer et mettre en pleine terre plus tôt, elles eussent acquis sans doute un développe- ment plus grand encore. Il est évident que j'ai semé trop tard pour obtenir des graines. » 3° SÉRIE, T. Ul. — Si'iitcinbre 187G. . 4? IV. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. VEwcatyptus à TExposition d'Alger. Nous empruntons au compte rendu de l'Exposition qui a eu lieu â Alger, du 20 avril au l^'mai, d'intéressantes informations relatives à VEii- calyptus. Le reboisement de l'Algérie est assurément une des questions les plus importantes pour l'avenir de ce pays. Aussi, la Société d'agriculture avait- elle appelé les sylviculteurs du département d'Alger à un concours dont le but n'était pas seulement de récompenser les elTorts des particuliers qui ont entrepris les plantations les plus complètes et les mieux réussies, mais aussi de propager la connaissance des meilleures méthodes et des essences convenant le mieux aux différentes natures du sol. Les travaux qu'avait à examiner en première ligne la Commission chargée d'ap- précier les titres des concurrents, étaient les plantations d'essences australiennes et particulièrement d'Eiicalyptus. A ce mot d'Eucalyptus, le nom de M. Ramel est venu à la pensée et sur les lèvres de chacun. C'est lui, en effet, qui, ayant observé en Aus- tralie les propriétés bienfaisantes de cet arbre et sa croissance rapide, a pensé, le premier, que ['Eucalyptus \)Ouvr&ïl améliorer le climat de l'Al- gérie et lui donner les bois dont elle manque. C'est également lui qui, par l'entremise de MM. Newmann et Hardy, fit faire les premiers essais de plantation d'essences australiennes et commença ainsi la réalisation de la pensée ({u'il avait conçue. M. Troltier s'est fait en quelque sorte l'apôtre de l'idée de M. Uamel, et l'a appliquée en grand et généralement avec succès. La Gonmiission a visité, tant à Hussein-Dey qu'au Fondouck et à la Maison-Carrée, les 37 hectares qu'il a plantés d'Eucalyptus. Elle a vu toute une char- pente faite en bois provenant de ses plantations. 11 résulte de l'intéres- sante brochure qui lui a été remise par M. Trottier, que pour lui l'Euca- lyptus est jugé ; il est destiné à transformer le climat de l'Algérie et à donner à la France tous les produits qu'elle tirait autrefois des magnifiques futaies de chênes et de sapins qui couvraient nos chères et regrettées provinces l'Alsace et la Lorraine. M. Trottier s'est aussi occupé de l'éducation de V Acacia leiophylla, au point de vue de l'écorce à tan. H en a planté 3 hectares à la 31aison- Carrée. L'analyse qu'il a fait faire de l'écorce de cette essence austra- lienne démontre tout l'intérêt qui s'attache à cette culture. L'écorce de cet arbre renferme quinze pour cent de tannin, tandis que le chêne n'en contient que huit. La foi de M. Cordier dans les Eucalyptus n'est certes pas moins grande que celle de M. Trottier. Mais, selon lui, nous sommes encore aujourd'hui FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 651 dans la période d'étude. Les ^24000 plants qu'il cultive à la Maison-Carrée, à la riégliaïa et à Aïn-Taya appartiennent à 120 variétés différentes ; chacune d'elles est l'objet de soins particuliers ; il cherche par des moyens ingénieux quel est le sol, le climat, la culture convenant à chacune d'elles, et il mesure consciencieusement l'accroissement qu'elles pren- nent chaque jour en circonférence et en hauteur. Il ne veut pas qu'on porte dès aujourd'hui un jugement définitif sur la qualité du bois, les arbres les plus âgés n'ayant guère que quatorze ans, arbres qui sont peut-être des- tinés à vivre des siècles. Il se demande si YEucaUjptus venant de l'Aus- tralie conservera sous un autre climat ses propriétés primitives. M. Cordicr parait devoir, par ses consciencieuses, intelligentes et persévérantes études, faire faire de grands progrès à la culture de VEucalyptus. Tel n'est pas le point de vue où se place M. Arlès-Dufour. Sans s'oc- cuper outre mesure des hautes destinées auxquelles cet arbre est réservé, M. Arlès-Dufour comprend tout ce qu'il vaut aujourd'hui et tous les ser- vices qu'il rend aux colons, soit en améliorant les conditions climatériques de la région qu'il habite, soit en leur fournissant, dans une période extrêmement courte, les bois nécessaires à leurs exploitations. Cet agri- culteur distingué a donc choisi les variétés qui, d'après l'expérience, pros- pèrent dans son domaine des Sources, à rOued-el-IIalleur. 11 y a planté 20000 EucalijpUis, en les disposant de manière à protéger les cultures contre l'action nuisible des vents du sud et de l'ouest. La Commission doit aussi mentionner les travaux faits par M. Arlès- Dufour dans le bois de 50 hectares attenant au domaine des Sources. Cette forêt, qui offrait un peuplement d'Ormes, de Frênes et de bois blanc enchevêtrés de broussailles et de ronces, a été, par des travaux successifs et judicieux, transformée en des prés-bois. Ces travaux méri- tent d'être signalés. Ils démontrent qu'un propriétaire peut, sans nuire à ses intérêts, conserver des portions de forêts qui, par leur situation sur des sols marécageux, semblent vouées au défrichement, et qu'il est cepen- dant utile de conserver en nature de bois dans une contrée où la super- ficie boisée est si peu considérable par rapport à la surface totale. Le jury de l'Exposition a décerné une médaille d'or de première classe, grand module, à M. Ramel, pour avoir apporté VEurahjptus d'Australie en Algérie et dirigé les premières plantations de cette essence dans la ■ colonie, et trois médailles d'or à MM. Trottier, Cordier et Arlès-Dufour. Nous trouvons dans la même publication quelques détails sur les pro- duits de VEucalyptus présentés à l'Exposition d'Alger. Voici d'abord les traverses de chemin de fer et les poteaux télégra- phiques présentés par M. Rivière, directeur du Jardin d'essai; tirés d'arbres n'ayant pas plus de cinq à six ans, ils réunissent comme taille, dureté et résistance, toutes les qualités recherchées des constructeurs. A côté, on remarque un poteau télégraphique exhibé par M. Trottier; injecté en 1873 et fiché en terre depuis cette époque, il est aussi intact que le jour oii il a été mis en expérience. 655 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Voici encore le tronc d'un Eucalyptus planté en janvier 1867, en terre rouge du Sahel, par M. Paul Blanc, et dont la circonférence mesure au moins 50 centimètres. Le propriétaire a pris le soin d'en faire vernir la partie supérieure, et l'éclat que donne au bois cette préparation expli- que la faveur dont il commence à jouir dans les travaux d'ébénisterie. Le nom de M. Ramel, placé au-dessus d'une modeste vitrine, réclame enfin toule l'attention du visiteur. La salubrité du continent australien était depuis longtemps connue, qu'on en ignorait encore les causes. A la suite d'observations suivies, M. Ramel crut pouvoir l'attribuer en grande partie à la multiplicité des arbres de la famille des Myrtes, Eucalyptus et congénères ; mais lors- ([u'il se fut trouvé en présence de ÏEucalypius globiilus, frappé de l'étrange parfum qui s'en dégage en abondance, il n'hésita pas à le con- sidérer comme étant un des agents les plus actifs propres à combattre l'influence paludéenne. L'analyse d'abord, l'expérience ensuite ont confirmé les prévisions de M. Ramel. C'est par milliards que se plante aujourd'hui V Eucalyptus dans toutes les contrées où il peut végéter. Si nous examinons succinctement la vitrine de ce modeste bienfaiteur de l'humanité, nous remarquerons un fragment d'arbre dont les racines, s'enroulant comme un serpent, ont arrêté le développement du pivot et amené la mort du sujel ; c'est la meilleure démonstration qui pouvait être faite de la nécessité de revenir dans la plantation de cet arbre à la théorie indiquée, dès 1861, par son importateur et qui, si elle eût été suivie, aurait évité bien des déboires aux planteurs. Au-dessus, nous voyons figurer un flacon d'Eucalyptol, déjà si haute- ment apprécié à Vienne ; les cigarettes iVEucaltjptus fabriquées avec des feuilles préparées et pouvant être fumées soit seules, soit mélangées au tabac ; des échantillons de bois les plus précieux sous le double rapport de la beauté et de la durée. Ceux provenant de VEucalyptus marginata sont surtout d'une beauté incomparable. Vw tonneau de bois d'Eucalyptus globulus est aussi digne du plus grand intérêt, car il démontre que ce bois, perdant avec la dessiccation toute son odeur (1), pourra fournir au viticulteur les matériaux des fûts qui lui sont nécessaires. Le dernier mot n'est {)as dit, d'ailleurs, en ce qui touche les emplois variés de VEucalyptus : son écorce même semble susceptible d'être uti- lisée dans la fabrication de la pâte à papier. Déjà on a pu tirer de la feuille et de l'écorce supérieure un papier à cigarettes qui commence à être très-estimé. M. Ramel, qui avait généreusement livré à la publicité la formule de VEucalyptol, a pris un brevet pour les cigares, les cigarettes et le papier des feuilles d'Eucalyptus. (1) D'après M. Ramel. h; liois ii";i pai< d'odeur; l'éoorcc seule possède cctlc iiualité. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 653 L'Alfa et la Ramie à l'Exposition d'Alger. La Société d'acclimatation a depuis longtemps signalé les avantages considérables qu'on pourrait retirer de l'exploitation de l'Alfa et de la flamie. Ces prévisions sont pleinement confirmées par les extraits suivants du compte rendu de l'Exposition d'Alger en 1876. A l'ouverture de la session du Conseil supérieur de l'Algérie, le 17 no- vembre 1875, M. le général Cbanzy s'exprimait ainsi : « Je vous ai exposé, au mois de janvier dernier, les avantages que » l'Algérie pourrait, dans un avenir prochain, retirer de l'exploitation de » l'Alfa qui couvre les hauts plateaux. Ces prévisions sont justifiées par » l'accroissement de l'exportation des Alfas, dont le chiffre, qui était de » 45000 tonnes en 1873, s'est élevé à 58000 tonnes en 1874, et dépassera » vraisemblablement 60 000 tonnes pour l'année courante. Les chemins » de fer projetés entre les hauts plateaux et les ports du littoral, en di- î minuant considérablement les frais de production et de transport, » permettront aux exploitants de fournir ce textile en plus grande quan- » tité et d'une meilleure qualité, et concourront ainsi au développement » des industries qui emploient l'Alfa comme matière première. » Les applications nouvelles que l'industrie fait chaque jour de ce pré- cieux textile, qui croît spontanément en Algérie, sur une superficie éva- luée à plus de quatre millions d'hectares, autorisent pleinement ces espérances. Pour se rendre compte de l'importance des débouchés assurés à cette matière première, il suffit de constater, d'après les statistiques commer- ciales anglaises : 1" que l'Angleterre qui, déjà en 1868, consommait an- nuellement 95 000 tonnes d'Alfa, en consomme aujourd'hui environ 125 000 tonnes ; 2" que l'Espagne qui, en 1868, fournissait 92000 tonnes à la consommation anglaise, ne lui livre plus que 56 000 tonnes en moyenne ; 3- que l'Algérie est le seul pays en mesure de subvenir à l'in- suffisance de la production Ibérienne. Parmi les Alfas à l'état naturel qui figuraient cette année à l'Exposi- tion d'Alger, on a surtout remarqué ceux envoyés par M. Pérès, dont les échantillons, mesurant 1™,20, 1"",30 et l'",3o, avaient été récoltés dans les environs d'El-Kantour, à une distance de 50 à 70 kilomètres de Batna, oîi ils couvraient une surface de 125 hectares encore inexploités. Mentionnons également d'autres Alfas recueillis dans les Beni-Ferra, à 40 kilomètres de Batna, et occupant une surface de 70 000 hectares, ainsi qu'une autre plante de la même famille, le Drin, mesurant 1™,50 de hauteur, provenant de la tribu de Sidi-Lakdar, et qui, suivant M. Pérès, se prêterait plus facilement que l'Alfa au dégommage. 4 654 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Les produits exposés par M. Jus ont prouvé que le problème de la transformation sur place de l'Alfa en pâte à papier est complètement résolu. Les investigations de cet habile ingénieur n'ont pas porté uni- quement sur l'Alfa ; elles se sont étendues à d'autres textiles naturels ou cultivés, dont la plupart ne sont pas encore utilisés en Algérie, tels que le Diss, le palmier nain, les déchets du lin, les pailles de céréales, etc., M. Jus s'est aussi préoccupé des emplois secondaires dont l'Alfa est susceptible. On trouvait dans sa vitrine des brosses de qualité supérieure, des fleurs artificielles, des objets de vannerie, etc., d'un usage journalier et qui pourraient être livrés en gros à des prix permettant au commerce de détail de réaliser de notables bénéfices. Par un procédé particulier, M. Jus est parvenu à teindre en toutes nuances, d'une façon inaltérable, les brins d'Alfa et ces élégantes gra- minées que l'art des fleuristes ne saurait imiter. Ajoutons qu'un peu de cendre d'Alfa, mêlée à quelques gouttes d'huile, constitue un onguent contre les brûlures et peut servir de base à une poudre dentifrice bien supérieure à celle que fournissent les charbons de bois. Une autre plante croissant naturellement, et qui, pendant de longues années, a fait le désespoir des défricheurs, est le palmier nain, transformé aujourd'hui en un produit industriel dont la richesse peut se mesurer à l'importance sans cesse croissante prise par l'exportation du crm végétal d'Algérie. En 1874, il a été exporté 4 534 440 kilogrammes de ce textile et 4376 kilogrammes de feuilles de palmier ; et encore les marchés européens étaient-ils, durant cette période, quelque peu encombrés par suite des envois effectués pendant les années précédentes et qui avaient, en 1872, dépassé 9 millions de kilogrammes pour le crin végétal seulement. Les principaux produits exposés sortaient des usines Aversing, d'El- Affroun ; de l'usine Sainte-Marguerite, à la Chifla; de celle de Duperré, de la Valette, de Douera, etc. C'est aussi avec cette feuille rude, filamenteuse, et qui devient blanche comme la fibre du panama, que les indigènes font ces nattes qui garnis- sent leurs demeures, ces corbeilles, ces bâts, ces éventails que l'on est heureux de trouver à si bon marché lorsque arrivent les chaleurs ; des spécimens de toute cette ingénieuse vannerie figuraient dans les galeries. Quant à laRamie, plante textile nouvellement importée en Algérie, oîi elle est peut-être encore peu connue dans ses emplois divers, elle est appelée à révolutionner la fabrication des tissus. — Les Anglais l'ont bien compris Aujourd'hui, il ne s'agit pas d'aller chercher au loin, à grands frais , une matière inconnue : l'acclimatation de la Bamie en Algérie est un fait accompli. La culture de cette plante est facile, peu coûteuse ; sa multiplication est rapide, et son produit peut aller jusqu'à 700 francs par hectare. Un hectare contient 10 000 plants de ramie ; chaque pied, dès la deuxième année, donne environ 30 tiges, soit 300 000 FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 655 tiges par hectare et par coupe. Or ce n'est pas seulement une coupe, mais trois coupes que l'on fait par année; dans de certains terrains privilégiés on peut aller jusqu'à quatre et cinq coupes ; toutefois, c'est là une exception sur laquelle on ne peut pas compter. Les tiges effeuil- lées, lorsqu'elles ont atteint 1 mètre à 1 mètre 10 cent, de hauteur, moment ou il faut les couper, pèsent en moyenne 70 grammes ; elles otteignent ce développement en huit ou neuf semaines selon le sol, les soins d'arrosage et de culture. 11 a été reconnu que la Ramie perdait de sa qualité au rouissage. Elle doit être décortiquée, ce qui peut se faire grossièrement à la main. Dans ce cas, elle se vend de 750 à 800 francs la tonne de 1016 kilogrammes sur le marché de Londres. Décortiquée par de bonnes machines, elle se vend sur la même place jusqu'à 1200 et 1500 francs la tonne, suivant la qualité et la perfection du travail La décortiqueuse franco-américaine de MM. Berthet et Laberie travaille la Ramie sur le champ même de production, recevant la tige fraîchement coupée avec toutes ses feuilles, et la rendant ù l'état de lllagse. Les quatre sortes de fibres produites par la machine Roland nous ont paru fort remarquables. Cette décortiqueuse traite à volonté les tiges vertes ou séchées, ce qui constitue un grand avantage pour le colon qui peut faire ce travail dans ses moments perdus ou pendant la mau- vaise saison. Une société est en formation à Paris ; elle se propose de venir en Algérie avec de grands capitaux exploiter tous les textiles que notre belle colonie peut produire. Quant au parti que l'industrie peut tirer de la Ramie, il suffirait, pour s'en convaincre, de voir les produits collectionnés et exposés par M. Numa Bothier. Les tissus fabriqués avec cette plante prennent admirablement la tein- ture : ce sont des batistes, des espèces d'alpagas, et enfin cette jolie étoffe lustrée que les Anglais nous vendent sous le nom de foulard de Chine. Les tiges les plus grossières, celles qui sont un peu plus dures, peuvent être transformées en pâte à papier ; les feuilles sont employées comme fourrage. Il y a là un grand avenir pour l'Algérie, qui pourra, dans quelques années, alimenter les filatures et les fabriques de tissus de la métropole. V. BIBLIOGRAPHIE. 1. .%vcn(iii'es vt eha»HOH dans l'Extrèiuo-Orient (I), troisième partie; La Chasse au Tigre; par M. Thomas-Anquetil. Un vol. in-8", Char- pentier, 13, rue de Grenelle-Saint-Germain, 187G. M. Thomas-Anquetil vient de faire paraître la troisième partie de ses Chasses dans l'Indo-Chine. Ce volume est écrit avec l'entrain et la facilité qui ont assuré le succès des deux livres qu'il a précédemment publiés sur le même sujet. 11 contient le récit de diverses Chasses au tigre, au cheval sauvage, au chevrotin à musc, ainsi que celui d'une chasse aux flambeaux. Dans ces cadres si attachants par eux-mêmes, l'auteur trace des portraits, esquisse des scènes de mœurs, donne de nombreux rensei- gnements historiques ou géographiques pleins d'intérêt pour ceux que préoccupe la question si délicate de nos relations dans l'extrême Orient. Ces récits renferment, comme les précédents, un certain nombre d'in- dications spéciales au point de vue de l'acclimatation. Nous mentionne- rons notamment des détails sur le Vaquois, arbre dont les pendentifs fournissent une matière textile, analogue à celle de l'aloès, du bananier et de l'ananas, mais plus grossière, quoique moins cassante. La matière première est à vil prix dans Tlndoustan, ainsi que la main-d'œuvre; mais les Anglais, qui se sont pour ainsi dire appropriés le monopole de ce pro- duit, n'ont pas encore trouvé le moyen de rendre les filaments du Vaquois susceptibles d'un meilleur tissage; M. Thomas-Anquetil croit avoir trouvé ce procédé. Il pense, de plus, que cet arbre pourrait être introduit dans nos départements méridionaux et en Algérie. C'est une question à exami- ner, en ce moment où l'attention est si vivement appelée par notre Société sur les diverses matières textiles et en particulier sur le China-grass. Citons encore des renseignements sur le musc ; sur le ginseng, plante vivace, tubéreuse, charnue, d'une saveur piquante et aromatique, très- appréciée par les Chinois qui lui attribuent des propriétés merveilleuses et qui la payent au poids de l'or ; sur une armoise fort parfumée dont le parenchyme est utilisable comme amadou ; sur les tsilés, ces énormes cigares coniques que tout le monde fume dès l'enfance et que les femmes spécialement mâchent sans cesse, etc. Mais on sent, à la lecture de ce livre, que M. Thomas-Anquetil a hâte d'aborder un sujet sur lequel il s'efforce, depuis 1863, d'éveiller l'es- prit public : nous voulons parler du rôle que la France devrait reven- diquer, d'après lui, dans les affaires de la Birmanie. Plus de récits, dit- (1) Première partie : Hommex et bêtes (V. Compte rendu bibliog. au Bulletin de la Soc. d'acclimat., 1874, p. 664). Deuxième partie : Le Sport de l'Éléphant (V. Compte rendu au Bulletin, 1875, |i. 275). BIBLIOGRAPHIE. (),)/ il, plus iraventures, plus de ces historiettes que riniagination illumine parfois de ses rayons scintillants; des faits, des faits; la vérité vraie! Nous ne croyons donc pas nous tromper, en avançant que l'intrépide voya- geur n'a publié ses souvenirs de chasse que pour exciter notre curiosité et provoquer notre intérêt sur ces contrées lointaines. Selon ses propres expressions, la Birmanie est une région privilégiée, grâce à la beauté du climat, à la fécondité du sol, à ses nombreuses rivières et surtout à son immense littoral maritime. Elle offre au com- merce et à l'industrie une riche moisson de produits de toute nature ; mais le peuple birman succombe sous le poids d'une organisation admi- nistrative et politique déplorable et il va disparaître, comme nation in- dépendante, au milieu d'une anarchie effroyable. Nous n'avons pas à examiner ici le rôle que M. Thomas-Anquetil attribue à l'Angleterre dans la question birmane, ni à nous demander si réellement, — comme il le dit dans les deux chapitres intitulés : Une favorite déchue et V Ave- nu' de la Birmanie, — elle a relardé jusqu'à présent la ruine de cette nation, parce qu'elle tient à choisir son temps, à se ménager toutes les chances de succès, à éviter l'éclat et à étouffer le bruit de la chute. L'on sait que la Russie voudrait avoir un chemin de fer qui la conduise en Chine, par la petite Boukharie, le Turquestan oriental, le petit Thibet, laDzoun- garie et laTartarie : les expéditions de Samarkand, de Khivi, de Boukhara, n'ont été que des étapes vers ce but. D'un autre côté, les Anglais dé- sirent prolonger jusqu'au cœur de l'empire chinois, à travers la Birma- nie, les voies ferrées qui rayonnent dans l'hidouslan. Mais les Birmans et les Chinois ne consentiront jamais à laisser entre les mains de ceux qu'ils regardent comme leurs ennemis naturels, des établissements de cette importance et ils ne sont pas capables, par eux-mêmes, de con- duire à bonne fm des entreprises de ce genre. Il faut donc que les diverses nations européennes interviennent, suivant en cela l'exemple que donne en ce moment l'Italie ; qu'elles se constituent en congrès et qu'elles prennent sous leur protectorat les voies ferrées dont il s'agit. Ces lignes appartiendraient respectivement aux divers pays sur le territoire des- quels elles seraient construites. Tous les intérêts seraient ainsi sauve- gardés et les appréhensions continuelles dont l'extrême Orient ne cesse d'être la cause pour la diplomatie européenne viendraient à s'évanouir. Comme on le voit, les questions soulevées sont très-graves : mais elles ne rentrent pas dans le cadre de notre Bulletin, et nous ne pouvons qu'indiquer à ceux qit'elles intéressent les appréciations d'une personne qui les a étudiées sur les lieux mêmes. I^eM animaux articulé!», leiii pois^onH et les reptiles, par IjOuis Figuier ; ouvrage accompagné de 2'2'2 gravures dessinées par A. Mesnel, A. de Neuville et E. Riou. Un vol. grand in-8", 478 p., 3'' édition. Librairie Hachette, 79, boulevard Saint-Germain, 1876. Prix, 10 francs. Nous n'avons pas à signaler à nos lecteurs les ouvrages si intéressants 658 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de M. Louis Figuier, sur l'histoire naturelle. 11 n'est personne qui ne connaisse ces livres élégants et richement illustrés dans lesquels la science sait se rendre attrayante et facile. Ces publications, destinées à la jeunesse, répondent bien à leur objet; elles sont de nature à éveiller la curiosité des jeunes gens, à exciter leur intérêt, à faire naître en eux le goût de l'observation, à jeter dans leurs esprits la semence fertile du travail, à les amener enfln à entreprendre avec fruit des études plus approfondies. Bien qu'elles ne soient pas écrites pour des enfants, elles se tiennent dans une sage et prudente réserve. L'auteur ne fait qu'ef- fleurer l'organisation et la structure intérieure des animaux, et il s'étend plus volontiers sur leurs formes, leurs habitudes et leurs mœurs. Le volume dont nous annonçons la 3^ édition comprend l'histoire des articulés (vers, crustacés, arachnides, myriapodes), celle des poissons, des batraciens et des reptiles {ophidiens, sauriens, chéloniens). Cent genres environ d'animaux y sont décrits, et des illustrations fort bien faites viennent éclairer les descriptions. Quelques-unes de ces gravures sont même des compositions véritables. Nous citerons, par exemple : l'Esclave romain jeté dans le vivier des murènes, — l'Agonie d'un rouget au banquet d'Hortensius, — les Psylles égyptiens ou les Charmeurs de serpents. Aimé Dufort. IT. — Journaux et revues (Articles se rattachant aux travaux de la Société.) Archives do l'agriculture liu Word de In France, publiées par le Comice agricole de Lille. Juin 1876. Rapport sur le blé d'Australie (récolte de 1875), par M. Tripier- Uurieux. — Semé un peu tard sur un terrain qui n'était pas de pre- mière qualité, ce blé a donné 29 hectolitres à l'hectare. Chez d'autres cultivateurs, il a produit 33, 35, 39 et 42 hectolitres; — dans une terre préparée pour des blés blancs, 45 hectolitres, — semé trop tard, 31 hec- tolitres ; — semé dans des conditions normales, 39 et 45 hectolitres ; — dans une terre de 3* classe, 38 à 40 hectolitres. Ailleurs, 46 et 48heclol. 80 lit. On doit en conclure : 1° que le blé d'Australie conserve toujours sa supériorité pour le rendement; 2° que lorsqu'il est confié à des terres préparées pour le blé blanc, et non point à des terrains où les récoltes seraient fort compromises, l'on obtient des résultats exceptionnels. En cas d'incident fâcheux, ce blé peut être semé utilement en janvier et février, mais la limite ne va pas plus loin. Bulletin do la Société kliédivialo de géographie du Caire. N° 2. Février à juin 1876. — Les progrès de la géographie en Algérie, depuis l'année 1868 jusqu'à la fin de 1871. (Extrait fort important d'un BIBLIOGRAPHIE. 659 ouvrage encore inédit de M. Henri Duveyrier, le jeune et savant explora- teur du Sahara et du pays des Touaregs). Biiiiodn de la Société do géographie (Delagrave, 58, rue des Écoles). Mai. — M. Cil. Maunoir : Rapport sur les travaux de la Société de géo- graphie et sur les progrès des sciences géographiques pendant l'année 1875. Juin. — M. E.-T. Haniy : Note sur les collections d'histoire naturelle recueillies par M. le D'' Harmant, pendant son voyage au Cambodge. — Cette exploration a procuré au Muséum du .Jardin des Plantes près de deux mille échantillons zoologiques. La série des mammifères et des oi- seaux se compose de plus de cent exemplaires ; dans ce nombre figurent plusieurs oiseaux qui manquaient au Muséum ou qui y étaient insuffisam- ment représentés. On peut citer la Prmm sonitans, la Muscipeta leucogas- tni, le Gracula melanoleuca, le Microhicrax eutolmos, le Lanius hypo- leucus. Soixante spécimens de reptiles et de batraciens appartenant à vingt-huit espèces ; quatre-vingt-trois poissons formant vingt-huit espèces, dont deux entièrement nouvelles: un Cynoglosse et un Achirodus. 11 faut y ajouter mille quarante-huit insectes, des arachnides, des crustacés, des coquilles, etc. En outre, M. Godefroy, botaniste, qui accompagnait M. Harmant dans son premier voyage, a composé un bel herbier de sept cents espèces de plantes. Coiniites rendus des séances de l'^tcadémle des sciences. (Gautier- Villars, 55, quai des Augustins.) N» 4. 24 juillet. — Sur la floraison du Cedrela sinensis au Muséum, par M. Decaisne. (Voir Bulletin Acclim. juillet 1876, p. 465.) N" 5. 31 juillet. — Dans la précédente séance, MM. P. Giraud et J. Arnaud avaient fait parvenir un rapport « sur l'efficacité de l'enfouisse- ment du tilhymale au voisinage des vignes phylloxérées »; 31. Dumas fait observer, à ce propos, que la première pensée de l'emploi des Euphorbes, comme insecticides et comme engrais, est due à M. Balme, d'Alais, qui en obtient de bons résultats. H utilise trois espèces : Euphorbia Peplus, E. vegetalis, E. Cliaracias. i/insti(u( (25, rue de Navarin.) 9 août. — A la réunion du 22 juillet dernier de la Société philoma- tique de Paris, M. Brocchi a communiqué une note contenant la descrip- tion d'un nouveau genre d'Ophidien provenant des îles Fidji, rapporté par le D"" Filhol, et se rangeant dans la famille des Calamiens, c'est-à- dire parmi les serpents se distinguant par leur corps grêle, arrondi et presque de même grosseur depuis la tête jusqu'à la queue. Ce genre, auquel 31. Brocchi a donné le nom de Labionaris, ne compte jusqu'à présent que l'espèce qui a servi à l'établir et qu'il a dédiée à M. Filhol : L.Filholii. — Ce naturaliste a Inégalement une autre note sur une espèce 000 SOCIÉTÉ d'acclimatation. nouvelle de Scincoïdien, provenant de la Nouvelle-Calédonie, et apparte- nant au genre Eumèces, Otosauvus, Gray. Journal il'asi-icuUure pratique (26, rue JaCOb). 3 août. — M. L. Grandeau : Le Doryphora en Europe. — Le numéro dn 16 in'ûlci \81C) An Joiirnal de l'Association agricole de Bavière ap- porte une grave nouvelle : l'arrivée en Europe du Dorijphora decemli- neata, le terrible ennemi de la pomme de terre. Un de ces insectes aurait été trouvé vivant, à la gare de Weser, à Brème, dans un sac de mais importé par un vapeur de New- York. Le Doryphora decemlitieata (Colorado-bug, Potato-bug), est connu depuis 1823; il a été observé pour la première fois dans la région des montagnes Rocheuses, sur une solanée sauvage, le Solamcm rostratmn, qu'il a promptement abandonnée pour la pomme de terre cultivée, le Solanio)} tnberosum. Son aspect extérieur ne présente rien de bien re- marquable et permet, à première vue, de le confondre avec les autres insectes d'Europe. Sa longueur moyenne est d'un centimètre environ. De forme ovale, à abdomen bombé et demi-circulaire en arrière, glabre, le corps est légèrement brillant, de couleur rouge jaune. Les parties anté- rieures des antennes sont noires ; la tête porte une tache cordiforme ; le thorax présente des taches au nombre de onze, et dont la disposition générale rappelle celle d'un V. Le ventre et les pattes présentent en outre de nombreuses taches de diverses dimensions. Les ailes, de cou- leur jaune clair, portent onze bandes noires. Au repos, on distingue net- tement la coloration rouge rose des ailes repliées sur le corps. Vers le commencement de mai, quand les jeunes pousses de la plante sont formées , l'insecte sort de la terre oîi il a hiverné. Après douze ou quatorze jours, la femelle, dont l'accouplement a eu lieu pendant ce temps, pond de 700 à 1200 œufs sur la face inférieure des jeunes feuilles et pendant une durée de quarante jours. Les larves sortent des œufs après cinq à huit jours d'incubation. Elles sont d'un rouge sang foncé dans leur jeunesse, prennent une teinte de plus en plus claire et passent au rouge jaune. Au bout de dix-sept à vingt jours, la larve descend de la pomme de terre sur le sol, y pénètre et se transforme en chrysalide. Dix à douze jours plus tard, l'insecte parfait sort de son enveloppe, de telle sorte que, vers le milieu de juin, apparaît une nouvelle légion d'œufs qui accomplissent les mêmes phases dans l'espace de cinquante à cin- quante-cinq jours, et que dans le commencement d'août naît une troisième génération. Ce sont les insectes provenant de cette troisième ponte qui produisent les larves qui vont hiverner sous terre jusqu'au printemps sui- vant. Ou peut calculer que, par îes deux seules pontes de juin et de juil- let, le nombre desDoryphoras, nés de cent femelles par exemple, atteint, suivant les circonstances plus ou moins favorables à la reproduction, le chiffre de 24 millions à 72 millions d'individus. Lors delà troisième ponte, c'est par milliards qu'il faut les compter. Or les insectes à l'état parfait, BIBLIOGRAPHIE. (;()1 ainsi que la larve, dévorent à l'envi les feuilles de la plaute, de telle sorte que les surfaces cultivées en i)onuues de terre, quel([ue considé- rables qu'elles soient, sont proniptement ravagées et que l'insecte est bientôt obligé d'émigrer pour cbercber ailleurs sa nourriture. Le Dorypîiora a fait sa première apparition dans le Nébraska en 18ôil; en 1861, il traverserait le Missouri; en I8G2, l'État de Kansas en était infesté; en 18GI, le Minnesota; en 18G5, le Mississipi, le Visconsin, l'IUi- nois, le Kentucky; en 1870, l'Ohio ; en 1871, New-York et la Pensylvanie. Au commencement de 1871, les bandes dévastatrices étaient parve- luies dans le voisinage des cotes de l'Atlantique et le gros de cette for- midable armée dut rétrograder. Quand l'invasion de printemps est considérable, la récolte est totale- ment anéantie ; sur beaucoup de points de l'Amérique du Nord, on a dû renoncer à la culture de la pomme de terre (1). Après avoir littéralement dévoré des champs entiers, l'insecte et sa larve s'attaquent à d'autres plantes ; on l'a observé sur les espèces suivantes : datura, jusquiamo, cirsium, polygonum, chénopodium, tomates et choux. Peut-être faudra- t-il également ranger le mais parmi les plantes dont peut se nourrir ce coléoptère. Les ennemis du Doryphora sont assez nombreux : certaines mouches, les tacbinariées, détruisent les larves en y déposant leurs œufs; quelques insectes parfaits, ainsi que les crapauds, les corneilles et les cailles, sont d'utiles auxiliaires pour sa destruction; les canards domestiques rendent aussi de réels services sous ce rapport. Les poules, au contraire, ne mangent ces insectes qu'avec répugnance; elles deviennent malades et (juelques-unes ont même succombé. On a essayé bien des moyens pour condjattre le Doryphora, et Ton a même été jusqu'à arroser les feuilles avec de l'arséniate de cuivre tenu eu suspension dans l'eau ; mais il a fallu renoncer bien vite à ce moyen dangereux, parce qu'il empoisonnait le sol et la plante (2). En somme, l'on n'a pu opposer jusqu'ici aucune barrière sérieuse à la propagation du fléau. Journal «le la Sociélé eciitrale «l'hoi-nculliire de Fraïu-c (8i, rue de Grenelle-Saint-Germain.) Juin, — Notice sur un coléoptère chrysomélien attaquant les pommiers aux environs d'Alger, par M. Maurice Girard. Au printemps de 1876, un insecte particulier a dévoré les feuilles et les (1) On évaluait, avant l'invasion, la récolte annuelle des pommes de terre aux États-Unis à 120 millions de livres américaines ; malgré de nouvelles mises en culture, cette récolte n'atteint pas aujourd'hui 80 millions de livres. (2j Comme le Doryphora n'est pas l'ortemeut attaclié à la fane de la pomme de terre et qu'une légère secousse le fait tomber, on a essayé de lui faire la chasse et de l'écraser; mais ce procédé n'est pas sans quelque danger, parce que ce coléoptère occasionne une cuisson très-vive aux personnes qui, |tar mégarile, le pressent entre leurs doigts. A. D. 662 SOCIÉTÉ d'acclimatation. jeunes fruits des pommiers des environs d'Alger; les feuilles étaient cri- blées de trous dans toute l'étendue du limbe, de telle sorte qu'il ne res- tait plus à la fin qu'un squelette formé par les plus fortes nervures. D'un autre côté, le péricarpe du fruit était entamé par larges plaques irré- gulières. M. Maurice Girard a reconnu que ce ravageur appartient au genre Lupcrus flavus llosenhauer, ou flavipennis Lucas, d'Espagne et d'Algérie. Il fait partie de la tribu considérable désignée autrefois sous le nom de Phytophages, et se trouve placé à la fin des Galérucides iso- podes, faisant le passage aux Altises. Le Luperm /îrtVMsacomme dimen- sions, d'après des sujets moyens : longueur 5 millimètres ; largeur vers le miheu des élytres S""™, 5. Tout l'insecte est d'un jaune terne un peu rougeàtre et les deux sexes sont pareils, sauf la longueur des antennes ; les yeux seuls sont noirs, saillants, volumineux. (Voir l'article lui-même pour les autres caractères entomologiques). Heureusement, cet insecte ne s'est pas encore montré en France. — Rapport de M. P. Duchartre sur l'ouvrage de M. C.Raveret-WalteK intitulé : L'Eucalyptus, son introduction, sa culture, ses propriétés, usages, etc. (1). — Revue bibliographique étrangère : Manière donl on do'\i traiter les orchidées exotiques à leur arrivée en Europe, par M. James O'Brien {The Garden, du :27 mai 1876; — Méthode nouvelle pour les semis de conifères, par Ed. Stelling {Gartenflora, avril 1870). Réikertoîrc île tiiérditcutiquo doniuiétrique, par le D'' Burggraeve (o-i, rue des Francs-Bourgeois). 1^'" août. — Ce numéro reproduit un mémoire lu au Congrès agricole de la Flandre orientale, le 20 juillet dernier, par le D'' Burggraeve, sur l'emploi de l'arséniate de strychnine pour entretenir les forces animales. On se tromperait gravement, dit l'auteur, en croyant qu'il suffit d'une forte ahmentation pour maintenir dans la plénitude de leurs forces nos animaux domestiques et particulièrement le cheval. Une nourriture trop excitante ne fait souvent que les énerver ; c'est donc plutôt à les innerver qu'il faut s'attacher. Leur rendre leur vigueur musculaire, c'est doubler, tripler leur valeur entant (jue producteurs de forces; c'est également augmenter leur valeur vénale en les mettant bien en chair. Pour leur restituer leur énergie vitale, le D' Burggraeve propose de leur faire prendre, chaque fois qu'ils baissent en activité et que leur appétit dimi- nue, six à huit granules d'arséniate de strychnine, dans un bol de miel et de son, qu'on devra avoir soin de pousser dans le gosier, à cause de l'énorme amertume du médicament. L'action, dit-il, de l'arsenic sur le sang et par conséquent sur la nutrition, est connue depuis longtemps ; les animaux, auxquels on en donne, ont plus d'haleine, leur poil est plus brillant : aussi , a-t-on recours à ce moyen dans les affections cutanées (1) L'Eucalyptus, par M. Raveret-Wattcl, secrétaire des séances de la Société d'ac- cliinatatiou, 2° édit., entièrement refondue, gr. iu-l8 de 144 p. Paris, Goiu, 6^, rue des Écoles. BIBLIOGRAPHIE. 660 accompagnées d'anhélation. La strychnine, principe extrait du stnjchnos nux vomica, noix vomiqiie, exerce une grande action sur les mus'cles et les nerfs, et l'on s'en sert dans les cas d'insuffisances nerveuses et de paralysies. Puisque l'arsenic et la strychnine activent à la fois la calon- fication, l'innervation et la nutrition, leur emploi constituerait, dés lors, d'après le mémoire que nous analysons, un coup de fouet que l'on don- nerait à l'économie. Revue Uritunniqiie, SOUS la direction de M. Amédée Pichot (50, boule- vard Haussmann). Août. — Sport, chasses : Le bison des prairies. — Le tigre des steppes. (Extrait d'un ouvrage russe, la Vie militaire au Turkestan; à rappro- cher d'un article de la Revue du mois de mars dernier, sur la chasse au tigre, par les Anglais, dans l'Inde. Revue horticole (26, VUe Jacob). N" 16. 16 août. —M. Naudin : Le caféier de Libéria ou de Monrovia, coffea Liber ica. — Cette espèce, originaire de la côte occidentale d'A- frique, n'est encore cultivée industriellement que dans cette jeune colo- nie de nègres Américains; bien que l'on en parle depuis quelques années, elle n'a pas encore conquis sa place dans les exploitations coloniales cl ses produits ne se montrent pas sur les marchés de l'Europe. Diverses raisons expliquent pourquoi le caféier de Libéria est resté confiné jusqu'ici dans son pays natal. La principale serait la jalousie des nè- gres Libériens qui veulent en conserver le monopole ; mais il est bien difficile aujourd'hui que de pareils monopoles s'établissent s'ils ne sont pas aidés par des particularités de climat ou i)ar d'autres conditions équivalentes qui empêchent la diffusion des plantes et l'établissement de leur culture loin de leur pays natal. Il parait, d'ailleurs, que ce caféier se retrouve sur une vaste étendue de la côte occidentale d'Afrique, au nord et au sud de l'Equateur, d'où l'on pourra le faire venir. Le gouver- nement anglais et spécialement M. W. Bull, ainsi que les botanistes de Kew, l'introduisent en ce moment dans les colonies de l'Amérique et de l'Inde, notamment à l'île de Ceylan, par suite d'une circonstance parti- culière. Les plantations de café d'Arabie, dans cette dernière possession, sont actuellement ravagées par diverses maladies, dont les plus graves paraissent dues à des cryptogames et, de plus, cette culture ne réussit pas dans les plaines de cette ile; on a lieu de croire que le caféier de Libéria, originan-e d'un climat tout à fait équatorial, sera plus robuste et plus propre à fournir une assez longue carrière industrielle, avant d'être atteint par les dégénérescences et les maladies qm semblent être le lot de la plupart des plantes d'antique domestication. Le caféier de Libéria est un arbuste plus grand et plus vigoureux que son congé- nère d'Arabie. Ses feuilles, longues de 25 à 30 centimètres et larges à proportion, présentent une surface au moins quatre fois plus 604 SOCIÉTÉ d'acclimatation. grande que celle des feuilles de ce dernier. Ses fleurs, beaucoup plus grandes aussi, sont le plus souvent heptamères et non pentanières. L'amande, de forme ovale un peu allongée, est, en moyenne, trois fois plus grosse que celle du café ordinaire. D'après le Gardeners chronicle, sa qualité serait sensiblement supérieure à celle de l'ancien. — M. Hortolès : De la greffe en écusson appliquée à la vigne. — Vd Re- vue reproduit, dans ce numéro, un article publié dans un journal du Midi par M. Hortolès, professeur d'arboriculture à Montpellier, et dans lequel cet habile pépiniériste démontre que, contrairement à ce que l'on a cru jusqu'à ce jour, il est très-facile de greffer la vigne en écusson. Cette découverte, dit M. Carrière, serait appelée à produire une véritable révolution dans la culture de la vigne ; elle amènerait peut-être la solu- tion de la question de l'emploi des cépages américains que l'on pourrait alors utiliser comme sujets ; elle permettrait de transformer les vignobles et d'approprier les variétés des vignes au sol et au climat, ainsi que cela se fait en arboriculture fruitière. III. — PUBLICATIOINS NOUVELLES. raille et eiiUiii-c du i-o!«ier, suivies de la taille des arbustes d'agré- ment, de pleine terre et de l'oranger, par Eugène Forney, professeur d'arboriculture à l'anqjhithéàtre de l'École de médecine, "i^ édition. In-18 Jésus, 21(3 p. Paris, impr. Viéville etCapiomont; lib. Goin. Guide pour radiât et l'cinitloi des ciigi-ai!$ eliluiique!!i, par H. Joulie, pharmacien en chef de la maison municipale de santé (Dubois). 5'^ édi- tion, contenant beaucoup de développements nouveaux. ln-8°, -461 p. Bordeaux, impr. Gounouilhou, 80, rue des Amandiers; Paris-la-Vil- lette, 10 bis, quai de la Marne. 3 francs. lie Aiadia du €iiiii OU essai de culture d'une plante oléifère dans les terres sablonneuses de la Flandre maritime, par M. Landron, pharma- cien-chimiste. In-S", 5 p. Lille, impr. Danel ; Paris, 76, rue de Rennes, au secrétariat de l'Association. >lu»«éuai d'iii»«toii-e naturelle de Lyon. Rapport à M. le Préfet sur les travaux exécutés pendant l'année 1875; par M. le D"^ Lortet, directeur du Muséum. Grand in-S", 23 p. Lyon, impr. Pitrat aine, lib. Georg. L'Abeille, journal d'entomologie, l'édigépar S. A. de Marseul, membre de l'Institut des provinces de France, etc. Tome XII, 1875 (2° sér., t. VI). In- 12, iv-456 p. Charleville, impr. Pouillard; Paris, l'auteur, 271 j boulevard Pereire; lib. Roret. .\IMÉ DUFORT. Le gérant : Jules Grisard. tARli. — JMPniMERlE DE Ë. JJAnîlNET; RUE MlGfiO:^, 2. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ÉDUCATION . DE VATTACUS Y A MA- M AI DU JAPON D'après les noies de M. F,-0, Adams. sccrclalre de la légation lirilanniquc, à Yédo Par M. RAVERET-WATTEL M, Adams, secrétaire de la Ici^ation britannique à Ycdo, chargé par son gouvernement d'aller étudier, dans l'intérieur du pays, diverses questions se rattachant à l'industrie sérici- cole, a consigné dans plusieurs rapports présentés aux cham- bres du Parlement de très-intéressantes informations. Un de ces rapports renferme, sur l'éducation du Ver à soie du chêne {Attacus Yama-maï), certains détails peu connus, et nous avons pensé qu'on lirait peut-être avec quelque intérêt, sinon la traduction in extenso, du moins un résumé succinct des renseignements recueillis par M. Adams sur une espèce séri- cigène dont l'acquisition, pour notre industrie, préoccupe depuis longtemps la Société d'acclimatation. C'est principalement à Furumaya, gros village des environs de Matsumoto (province de Shinshiu, au centre de File Ni- phon), que M. Adams a recueilli ses renseignements. Ce vil- lage est le chef-lieu d'un district comprenant seize communes entièrement vouées à l'élevage de l'A . Yama-maï et dont tous les habitants forment une association séricicole désignée sous le nom de Matsukaiva-gami. Il n'y a guère que quarante ans que cette industrie a été importée dans la localité ; mais elle y a pris assez vite un développement considérable, et aujourd'hui le nombre des cocons vendus annuellement par Passociation s'élève à vingt millions, au prix, moyen de 4- riyos (environ 20 francs) le mille. Ces cocons étaient naguère achetés presque uniquement par des négociants de Lifu (province de Mino) ; mais, depuis quelque temps, il s'en vend beaucoup à des corn- ai SÉRIE, T. m. — Octobre 1876. i3 666 SOCIÉTÉ d'acclimatation. merçants d'Echizen, d'Oshiu, d'Echigo et d'Yonezawa (princi- pauté de Dewa). La meilleure soie vaut 840 riyos le picul; la moins belle 530 riyos. On en fabrique des tissus fort solides, dans lesquels entrent quelquefois d'autres matières textiles d'un prix moins élevé, principalement du coton. Au pied d'une chaîne de collines qui s'étend à l'ouest de Furumaya, se trouvent les plantations de chêne Kunogi (Quer- cus serrata), dont les feuilles servent à la nourriture des Vers à soie. Cette espèce de chêne est seule employée dans la loca- lité, comme étant la meilleure de toutes. Les plantations s'é- tendent dans la vallée sur une longueur de 15 milles. Elles sont faites très-serrées, et Ton recèpe les arbres tous les cinq ans, afin d'avoir constamment déjeunes pousses. Les semis se font en pépinières. Le terrain est léger et sablonneux, le cli- mat assez froid, car les feuilles sont souvent atteintes par la gelée. L'éducation des Vers à soie se fait en plein air, sur les ar- bres mêmes. Un service de gardes-messiers protège les insectes contre le maraudage ; mais les voleurs les plus à craindre sont les oiseaux. A part quelques épouvantails placés çà et là et quelques coups de fusil tirés de temps à autre, on ne paraît pas, du reste, se préoccuper de leurs déprédations. Les feuilles des arbres sont souvent envahies par d'autres chenilles qui causent un grave préjudice par leur voracité. Certaines four- mis rouges s'attaquent quelquefois aux chenilles du Yayna- maï) il en est de même de fourmis noires, beaucoup plus petites, mais qui pullulent souvent, et contre lesquelles, tou- tefois, les éleveurs, assez indolents, ne semblent rien faire pour protéger leurs éducations. Les œufs de Yama-mai sont déposés par les femelles sur les barreaux de cages, ou paniers à claire-voie, en bambous, ayant la forme de cloches. Ces paniers ont un pied et demi de haut environ, sur un peu plus d'un pied de diamètre. La ponte a lieu vers la fm de juillet et les cages sont, aussitôt après, empilées les unes sur les autres, par rangées de dix, et accrochées ainsi sous le lar- mier du toit des habitations, où les œufs se trouvent recevoir ÉDUCATION DE L ATTAGUS YAMA-MAl DU JAPON. 6G7 une ventilation nécessaire, sans être exposés à la pluie, au soleil ou à la fumée. Vers le mois de décembre, on détache à la main les œufs collés sur les paniers et on les met dans des plateaux ou tamis en toile de chanvre, garnis de rebords on bois de trois pouces Cage en bambou employée par les éducateurs japonais. de haut environ. Il faut éviter de mettre plusieurs couches d'œufs les unes sur les autres. Les tamis sont rangés sur la verandah des habitations, afin d'exposer les œufs à une tem- pérature froide qui leur est nécessaire à cette époque. Quel- ques éducateurs ne détachent pas les œufs des paniers, mais placent ceux-ci dans de petites cabanes bien aérées, faites avec de gros paillassons en roseaux ; la toiture de ces cabanes doit être assez solide pour ne pas laisser pénétrer l'eau de pluie qui détériorerait les œufs. Vers la fin du second mois de l'année japonaise, qui correspond au commencement de notre mois d'avril, les œufs sont ramassés et placés dans de petits sacs en toile de chanvre, que l'on enferme dans des boîtes, aux parois desquelles se trouvent ménagées quelques ouvertures pour laisser aux œufs une aération suflisante. Ces boîtes sont suspendues en plein air, à des arbres par exemple, mais de façon à ce qu'elles se trouvent constamment à l'om- bre ; ou bien on les garde en cellier froid et on les enterre 668 SOCIÉTÉ d'acclimatation. dans des trous protonds. Cette opération n'est toutefois né- cessaire que quand, le printemps étant froid, l'apparition des feuilles de chêne se fait attendre, et qu'il est, par suite, indis- pensable de retarder l'éclosion des œufs. En un mot, on s'ar- range pour que cette éclosion coïncide avec le développement des bourgeons, qui a lieu généralement vers le quatre-vingt buitième jour de l'année japonaise (soit à la fin d'avril ou dans les premiers jours de mai), mais qui peut aussi se produire beaucoup plus tard. Quoi qu'il en soit, dès que les bourgeons des arbres se sont développés, tous les œufs, soit gardés en cellier, soit exposés au debors, sont rapportés dans les habi- tations et fixés, à l'aide d'une colle faite avec de la farine d'orge, ou mieux encore de blé noir (sarrasin), sur le milieu de bandes de papier de 15 centimètres de long sur 1 centi- mètre de large. On colle environ dix œufs sur chacune de ces bandes, que l'on porte à la plantation de chênes et qu'on attache aux branches par un simple nœud, ce que rend très-facile la texture du papier japonais. Ces nœuds de papier sont natu- rellemenl faits, de telle sorte que les œufs se trouvent placés en dessus et non pas contre l'écorce de la branche, et qu'ils soient toujours exposés au nord, afin d'éviter les rayons du soleil. Un seul papier est suffisant pour un très-jeune arbre; on en met deux ou trois sur les plus grands. Au bout de quatre ou cinq jours, l'éclosion de la graine commence, pour se continuer pendant cinq ou six jours. Au sortir de l'œuf, les jeunes chenilles quittent immédiatement le papier pour gagner les feuilles de l'arbre. On compte une soixantaine de jours entre l'éclosion de la graine et la confec- tion du cocon, période pendant laquelle la chenille reste con- stamment à l'air libre et subit quatre mues. Trois jours après que le cocon est entièrement filé, sa partie inférieure prend une teinte blanchâtre, laquelle provient d'une sécrétion particulière produite par l'insecte qui a fini son travail. Les cocons sont alors enlevés des arbres, avec les feuilles auxquelles ils adhèrent, et même, au besoin, avec un petit morceau de la branche. On les apporte dans les habita- tions pour les étaler sur des tablettes, puis, au l)0ut de dix ÉDUCATION DE l'aTTACUS YAMA-MAÏ DU JAPON. 6C9 jours, après avoir détaché les feuilles adhérentes, on les secoue un à un, en les tenant entre les doigts par les deux bouts. Ceux, qui ne font entendre aucun bruit, ne renferment qu'une chrysalide morte et sont mis de côté pour être dévidés après avoir été séchés devant un brasier de charbon de bois. Ceux, au contraire, qui sonnent lorsqu'on les secoue, sont consi- dérés comme étant de bonne qualité ; on les range sur des tamis et les papillons en sortent environ vingt-cinq jours après celui où le cocon a été fdé. Quand on a ainsi mis en réserve un nombre suffisant de cocons pour le grainage, on expose le reste à la chaleur afin de tuer les chrysalides et de pouvoir les conserver pour le dévidage. Les papillons font généralement leur apparition entre quatre heures du soir et la nuit. Ce sont, en grande majoiité, les mâles qui sortent les premiers des cocons. (La proportion des mâles avec les femelles serait, assure-t-on, de trois cents contre dix.) Les mâles sont mimédiatement recueillis dans les cages ou paniers en forme de cloche ci-dessus mentionnés, et, au fur et à mesure que les femelles se montrent, on les ré- partit entre les mâles. Userait certainement préférable d'isoler chaque couple; mais, dans la pratique, on en met toujours plusieurs ensemble afin d'économiser les cages, dont il est né- cessaire, néanmoins, d'avoir un assez grand nombre. Un édu- cateur de Furumaya, visité par M. Adams, n'en employait pas moins de cinq cents. Le fond des cages est fermé avec du pa- pier. L'accouplement commence dès le eoir même et dure dix ou douze heures ; on retire alors les mâles qui meurent bien- tôt. Il arrive quelquefois que des mâles libres arrivent du dehors et s'accouplent, entre les barreaux des cages, avec les femelles qui y sont renfermées. On ne doit pas compter toute- fois sur cette ressource aléatoire pour la fécondation des femelles, ni s'en préoccuper dans la distribution des couples par chaque panier. Ainsi qu'il a été dit plus haut, les femelles déposent leurs œufs sur les barreaux des cages; l'opération dure quatre ou cinq jours et le nombre des œufs pondus par chaque papillon varie de cent cinquante à deux cents. Aussitôt après la ponte, 670 SOCIÉTÉ d'acclimatation. les femelles meurent Les meilleurs œufs sont, dit-on, ceux pondus pendant les deux ou trois premiers jours; on croit aussi qu'il est préférable d'accoupler les femelles nées le soir avec les mâles éclos de la veille. Dans les localités visitées par M. Adam s, on ne paraissait pas se préoccuper beaucoup de VOuji, parasite qui se montre surtout dans les années pluvieuses. On en trouve quelquefois jusqu'à dix dans une seule chrysalide. Le seul moyen, pour les éducateurs, de reconnaître si un cocon est attaqué, c'est de le secouer comme il a été dit plus haut ; lorsque rien ne remue à l'intérieur on peut être certain que le papillon n'éclora pas. En ce qui concerne les maladies qui sévissent parfois sur le Yama-maï, M. Adams a appris des Japonais qu'on voit, dans certaines années, des taches noires apparaître sur les Vers, après la quatrième mue ; dans ce cas l'insecte meurt avant d'avoir pu filer son cocon. Les Vers sont également sujets à une sorte de diarrhée dont les conséquences sont toujours fatales. Une autre maladie a pour symptôme une sorte de transpiration abondante, pendant laquelle l'insecte prend une couleur brunâtre; la mort arrive très-promptement. Aucun nom particulier n'est donné à ces maladies parles éducateurs. Ceux-ci affirment que, lorsque des pluies abondantes survien- nent au moment où les œufs sont attachés aux chênes avec les bandes de papier, il peut en périr un grand nombre. Une plante grimpante, désignée sous le nom de Tonzuru, et dont les feuilles ressemblent à celles d'un convolvulus, avec une lige noire, envahit quelquefois les plantations de chênes ; les Vers qui viennent à manger de ses feuilles sont toujours empoisonnés et périssent même presque immédiatement. SUR LE PILOCARPUS PINNATUS (JxVBORANDI) Par m. Ernest Hi&RDY L'Amérique a été pour la thérapeutique une terre privilé- giée. Elle lui a fourni les médicaments les plus actifs et les plus précieux ; et, bien qu'explorée depuis trois siècles par les voyageurs et les naturalistes, elle n'est point épuisée après tant d'efforts et de travaux. De nos jours, d'habiles observa- teurs signalent encore dans ces contrées fécondes des plantes dont l'origine et les propriétés sont inconnues ; d'autres tirent de l'oubli des végétaux déjà signalés, mais que des descrip- tions insuffisantes n'avaient fait connaître qu'imparfaitement ; en sorte que l'introduction définitive d'une de ces espèces végétales dans les classifications scientifiques équivaut à une nouvelle découverte. Le Pilocarpus pinnatus a eu cette fortune. Anciennement décrit, importé en Europe sous le nom de Jaborandi que lui donnent les naturels de l'Amérique du sud , il fut oublié et confondu avec d'autres plantes désignées sous cette même dénomination populaire, quand un heureux hasard ramena l'attention sur ses propriétés. Il y a deux ans, un médecin brésilien, M. le docteui: Cou- tinho, dans un voyage en France, apporta pour son usage personnel quelques feuilles de Jaborandi, remède vulgaire dans son pays, et dont il avait maintes fois constaté l'efficacité dans diverses affections. Ignorant si cette plante était connue en Europe, il assistait à une leçon de M. Gubler. Le savant professeur de thérapeutique de la Faculté de médecine de Paris parlait des sudorifiques et remarquait avec regret qu'au- cun médicament n'était véritablement digne de ce nom. A l'issue de la séance, M. le docteur Coutinho lui parla des pro- priétés du Jaborandi et, pour en démontrer l'efficacité, il 072 SOCIÉTÉ d'acclimatation. institua immédiatement une expérience ; le lendemain, M. Gu- bler et ses élèves purent constater les effets étonnants du Jabo- randi comme sudorifique et comme sialagogue. Les mêmes essais, répétés un grand nombre de fois, donnèrent toujours des résultats aussi frappants. M. Gubler et M. Coutinho publièrent leurs reclierches qui furent depuis contrôlées par un orand nombre d'observateurs. Bientôt cependant le Jaborandi, dont on n'avait que de rares écbantillons dus à la libéralité de M. Coutinbo, fut apporté en plus grande quantité et livré au public. Alors commencèrent des déceptions. Ces Jaborandi avaient des propriétés différentes ; quelques-uns étaient presque inertes. Un doute sérieux sur l'efficacité de ce médicament s'éleva dans les esprits les moins prévenus. 11 était possible qu'on eut affaire à des plantes diverses, mais l'absence de fleurs et de fruits empêchait de les distinguer. Cependant, sur la sim- ple inspection d'une feuille, M. Bâillon, professeur de bota- nique à la Faculté de médecine de Paris, parvint à tracer riiistorique des plantes désignées sous le nom de Jaborandi et à les différencier les unes des autres. Au milieu du xvif siècle, Pison et Margraff, dans leur célè- bre ouvrage De Medicina brasilicnsi, ont décrit trois Jabo- randi ligneux frutescents. L'un d'eux, mieux étudié que les autres, a été depuis décrit par Gaudidiaud sous le nom d(? Serronia Jaborandi. Le second Jaborandi frutescent de Pison est signalé comme ayant des graines énergiquement brûlantes. Le troisième, analogue par ses caractères extérieurs au poivre long, a des feuilles linguiformes acuminées, et s'emploie, au Brésil, à la préparation de bains et de fomentations. Tous ces Jaborandi ont des racines peu sapides d'abord; mais, quand on les mâche quelque temps, elles brûlent la langue et le palais ainsi que le font les Pyrèthres. Aussi les employait- on à cette époque comme odonlalgique et céphalique ; on les prescrivait également dans les cas d'empoisonnement, de suppression d'urine, d'affections produites par un refroidis- sement. 11 y a des Jaborandi qui appartiennent à la famille des Scro- SUR LK riLOCARPUS PINNÂTUS (jABORANDI). GT.i fiilariées : ce sont les Herpestes, autrefois rapportés au genre Gratiola. VHerpestes gratioloides, herbe de l'Amérique du sud, est sudorifique, antiihumatismale ; VHerpestes colobrina est un alexipharmaqLie employé par les Péruviens ; VHerpestes Monneria de Kunth, ou Gratiola Monneria de Linné, a des racines apéritives diurétiques, sudorifiques ; on s'en sert aussi dans les cas de fièvre, d'empoisonnement et contre la morsure des serpents venimeux. Un quatrième des Jaborandi de Pison et de Margraff l'ut, selon riiabitude du temps, séparé, à titi'e d'herbe, des autres qui étaient des plantes ligneuses. La description que ces au- teurs en ont donnée se r^ipporte complètement au Monesia trifoliuta, rutacée de la Iribu des Cuspariées, qui croît dans toute la région chaude et orientale de l'Amérique du sud. Ce Jaborandi, commun surtout dans certaines portions du littoral du l>résil, est connu sous le nom de Alfocava de cobra. C'est, ainsi que la plupai't des plantes du même groupe, une espèce aromatique stimulante, dont la racine odorante est aussi forte que celle du Pyrèthre. Cette classitication des plantes désignées sous le nom de Jaborandi, due à M. Bâillon, montre les erreurs que l'emploi d'une appellation vulgaire peut amener dans la science ; elle ne comprend pas d'ailleurs la plante sur laquelle l'attention pu- blique etl si vivement fixée depuis quelque temps. Ce Jaborandi, le seul auquel s'appliquentles observations qui vont suivre, est un Pilocarpus reconnu par M. Bâillon comme le Pilocarpus piunatus ou pennatus. Il cioîL dans le Nord du Brésil, dans la province de Céara et de Piauliy, les plus chaudes de l'empire, aux environs de Pernambuco ; il se trouve suitout sur le versant des montagnes, dans la sierra de Biapaba. Dans ces provinces règne un printemps éternel, une douce température ; l'hiver y est marqué par des pluies torren- tielles; l'été, la terre est rafraîchie par des ruisseaux sans nombre et des sources qui jaillissent de toutes parts ; des forêts ombragent le sommet des montagnes et descendent jusque dans les plaines au milieu de la plus luxuriante végé- tation. Le Pilocarpus pinnatus se rencontre sur le penchant 674- SOCIÉTÉ d'acclimatation. des collines, sur la lisière ou dans les éclaircies des forêts. Bompland a trouvé ce Jaborandi dans la province de Gor- ri entes. Les premiers pieds envoyés en Europe furent recueil- lis par Lebon en 1847, dans la province de Saint-Paul, aux environs de Yillafranca. Ils ont fleuri peu de temps après à Dulmen, en Westphalie, dans les serres du duc de Croy et ensuite en Belgique et à Paris. MM. Bâillon et Planchon décri- vent le Pilocarjms pinnatus comme un fort joli arbuste, haut de 2 à 8 mètres, entièrement glabre à l'âge adulte. Ses tiges cylindriques sont recouvertes d'une écorce pâle, toute parse- mée de taches lenticellaires , saillantes et blanchâtres ; cette écorce se détache facilement du cylindre ligneux ; sa face in- terne est blanche, finement striée longitudinalement. A l'exa- men microscopique, on aperçoit, au-dessous delà couche subéreuse, un cercle de glandes bien caractérisées, analogues aux glandes oléifères des Citrus, dans les couches du liber des cellules pierreuses contenant chacune une larme de matière résineuse, et plus intérieurement des cellules résinifères. Ces mômes cellules se retrouvent disséminées dans toutes les cou- ches des racines, sauf dans des plaques minces épidermiques qui s'exfolient à la surface de l'organe. La saveur de l'écorce des racines est d'ailleurs très-prononcée. Les feuilles alternes sans stipules composées, imparipen- nées à 9 folioles, quelquefois 7, rarement 11, atteignent dans quelques cas une longueur de 45 centimètres. Les folioles, opposées deux à deux et supportées par un court pétiole, arti- culé à la base, varient de forme suivant les individus, et sui- vant le point occupé par la feuille ; elles peuvent atteindre 15 centimètres de long sur 5 centimètres de large ; la nervure médiane est très-saillante à la face inférieure, moins accentuée à la face supérieure. A l'examen microscopique, on reconnaît sur les feuilles de nombreuses glandes à huile essentielle, constituées comme celles des parties extérieures de l'écorce et de la tige. Les fleurs sont disposées sur une longue grappe flexible, qui a quelquefois près d'un demi-mètre, et en porte plus d'une centaine. Quelques-unes des inflorescences sont termi- SUR LE PILOCARPUS PINNATUS (jABORANDi). 675 nales ; d'autres, beaucoup plus nombreuses, sont sur les tiges et sur les rameaux. Les fleurs elles-mêmes ont un court pédon- cule, un calice petit, à cinq dents peu marquées; la corolle, avant de s'ouvrir, l'orme un bouton ovoïde et presque globuleux; les pétales sont épais, gris fauve, marqués de nombreuses glan- des à huile essentielle, d'une longueur de 2,5 à S millimètres. Les étamines, au nombre de cinq, alternent avec les pétales ; le pistil est court, surmonté de cinq stigmates ; le fruit a l'ap- parence d'une coque contenant généralement une graine unique. Les animaux évitent de toucher aux feuilles et aux bour- geons de cet arbrisseau ; cependant, d'après l'opinion popu- laire, il perd la plupart de ces propriétés actives après la sai- son des pluies pour les reprendre plus tard. C'est au printemps que ces feuilles et bourgeons ont leur maximum d'effet et qu'il est préférable de les recueillir. L'étude botanique du Pilocarpus pinnatus indique surtout la présence d'une huile essentielle, qu'il est facile d'obtenir par la distillation. Cette essence possède des caractères particu- liers, mais n'est pas toutefois la partie active de la plante. Le principe que lui donne ses propriétés spéciales est un alca- loïde propre (Hardy, Comptes rendus de la Société de Biolo- gie, mars 1875). Cet alcaloïde se rencontre dans les feuilles ; il existe également dans les branches. MM. Bochelontaine et Galippe, puis Guido ïezzoni et de Chiacconi ont montré qu'il était fixé dans l'écorce. D'après leurs recherches, le bois des branches privées d'écorpe serait dénué de toute action physio- logique. Les expériences auxquelles a donné lieu le Pilocarpus pinnatus peuvent se grouper en trois ordres : Les premières ont eu pour but d'étudier l'action des infu- sions ou des extraits des feuilles ou des liges ; Les secondes ont eu trait à l'examen de leur composition chimique ; Les troisièmes se rapportent à l'étude des divers produits qui entrent dans la composition de cette plante. 676 SOCIÉTÉ d'acclimatation. I. — Action physiologique des infusions de pilocarpus PINNATUS. Les feuilles et les tiges du Pilocarpus pinnatus ont une action remai-quable sur l'économie. Leur infusion à la dose de 3 ou 4 grammes au plus pour iOO ou 150 centimètres cubes d'eau a une odeur agréable, rappelant celle de la camomille ; la saveur en est douce, et les effets physiologiques très-actifs et très-prompts sur la plupart des sujets. Rarement cette dose a besoin d'être dépassée ; souvent elle est un peu trop forte, et amène quelques phénomènes d'intolérance sans gravité. Peu de temps après que l'infusion a été introduite dans l'économie, souvent même après quelques minutes, une suda- tion abondante se produit, et se prolonge généralement pen- dant plusieurs heures. La sueur ruisselle sur le visage et sur toutes les parties du corps, sansamener d'ailleurs ni lassitude, ni fatigue. MM. Hardy et Bail ont tenté de déterminer cette quantité. Ils ont employé une méthode qui n'est qu'approxi- mative, mais suffisante pour donner une idée de l'abondance de la transpiration. En enveloppant le tronc et les membres du patient dans une enveloppe imperméable, ils ont pu rocueilhr en quelques heures une quantité de sueur qui s'élevait à un litre et même davantage dans certains cas. Des recherches semblables, exécutées par d'autres expérimentateurs, ont donné les mêmes résultats. * Les liquides sécrétés sous l'influence du Jaborandi sont-ils modifiés dans leur composition? MM. Hardy et Bail {Comptes rendus de la Société de Biologie, page 34:2. — • LSTi) ont recherché dans l'urine, la salive, la sueur, ce que devient la quantité d'urée que contiennent normalement ces fluides. Bs ont trouvé que la quantité d'urée excrétée par l'urine est diminuée, que la salive renferme seulement des traces d'urée, enfin que l'analyse de la sueur décèle la présence d'une plus forte proportion d'urée. Mais si l'on additionne le chiffre d'u- rée excrétée par la sueur et celui de l'urée éliminée par l'urine, SUR LE PILOCARPUS PINNATUS (jABOR.VNDi). 677 on voit que le total est inférieur au chilTre de l'uiée contenue clans l'urine avant l'expérience. Le Pilocarpus fiinnatus produit encore d'autres effets qui, sans être aussi constants et aussi remarquables, méritent ce- pendant d'être signalés. Il provoque l'hypersécrétion des muqueuses nasales et bronchiques, celle des voies lacrymales; quelquefois son administration est suivie de nausées et de vomissements ; il donne la diarrhée. Il a pu être employé par MM. Sydney, Ring et Gould pour activer la sécrétion du lait chez deux nourrices ; il affliiblit la puissance d'accommodation des yeux aux diverses distances. Ces divers résultats sont encore plus frappants en opérant sur les animaux. Lorsqu'on injecte l'infusion de Pilocarpus dans la veine fémorale d'un animal auquel on a préalablement introduit des canules dans les con- duits de Stenon et de Warthon, la quantité de salive sécrétée est 15 et 20 fois plus considérable qu'à l'état normal ; mais les glandes salivaires ne sont pas seules influencées par le médicament. En fixant des canules dans les conduits cholé- doque et pancréatique, dans l'un des uretères, ou reconnaît que la sécrétion du foie, du pancréas et du rein est cinq l'ois plus grande qu'à l'état normal. Ces phénomènes s'accompagnent d'un ralentissement considérable dans les battements du cœur. Une des propriétés les plus remarquables du Pilocarpus innnatus est son action antagoniste avec les sels d'atropine. Quand on injecte, comme l'ont montré MM. VulpianetCarville, une infusion de feuilles de Jaborandi à un chien auquel on a placé une canule dans le canal de Waithon, on voit en quelques secondes la sécrétion salivaire s'exagérer et les battements du cœur diminuer de fréquence. Il suffit alors d'injecter une solu- tion d'atropine sous la peau de l'animal pour (jué riiyj)crsé- crétion s'arrête et que les battements du cœur reprennent leur rhythme normal. II. — Composition chi.mique. Les (euilles et les tiges du Pilocarpus innnalus ont une composition chimique complexe. On y trouve une essence, un 678 SOCIÉTÉ d'acclimatation. alcaloïde ])i\rlïciûier, h pilocarpine, et des sels divers (Hardy, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1875, page 109). Soumises à la dislillalion avec de l'eau, les feuilles de Jabo- randi fournissent une essence qu'il est facile de recueillir à l'aide d'un récipient florentin. Dix kilogrammes de feuilles ont donné 56 grammes d'essence brute ; cette essence, soumise à la distillation Iractionnée, fournit un carbure d'hydrogène bouillant à 178 degrés, une substance passant 250, et un troisième produit qui distille à une température plus élevée, et se prend après quelque temps en une masse solide et trans- parente. Le carbure d'hydrogène bouillant à 1 78 àegrés,\epilocarpène est un liquide incolore, transparent, mobile, d'une odeur spé- ciale assez agréable, plus léger que l'eau; sa densité à 18 de- grés est 0,852; il dévie la lumière polarisée vers la droite; son pouvoir rotatoire est pour la raie D du spectre « o =-|- 1 ,21 . Sa composition correspond cà la formule G'*^H*^ Il forme avec l'acide chlorhydrique un bichlorhydrate solide et un bichlorhydrate liquide répondant tous deux à la formule C'^H"^2FIG1.0n les obtient en faisant passer un courant d'acide chlorhydrique sec dans le pilocarpène sec ou mélangé d'éther. Le chlorhydrate solide est un corps cristallisé, incolore, transparent, fondant à49%5; il cristallise immédiatement quand on ajoute à ses solutions saturées un cristal de chlorhy- drate de térébenthine ; il donne avec les solutions de perchlo- rure de fer la coloration successivement rose , rouge , bleue caractéristique du bichlorhydrate. On s'est assuré que dans la réaction il ne se produisait pas de monochlorhydrate ou cam- phre artificiel. En résumé , par son point d'ébullilion et quelques-uns de ses caractères, l'essence de Pilocarpus semble se rapprocher des isotérébenthènes, et elle présente surtout, par l'ensemble de ses propriétés, une grande analogie avec l'essence de ci- tron. Le principe actif du Pilocarpus pinnatus ou pilocarpine a été obtenu par diverses méthodes (Hardy, Bulletin de la Société chimique, t. XXIV, p. 497). SUR LE PILOCARPUS PINNATUS (jABORANDl). 679 On fait successivement un extrait aqueux , puis un extrait alcoolique des feuilles et des tiges ; on reprend par l'eau, on précipite par l'acétate de plomb ammoniacal ; on filtre , on enlève l'excès de plomb par l'iiydrogène sulfuré et on recueille ainsi de l'acétate de pilocarpine incristallisable. On ajoute à la solution du bichlorure de mercure qui précipite un sel double de mercure et de pilocarpine, et, en décomposant le précipité par l'hydrogène sulfuré, on obtient une solution de chlorhy- drate de pilocarpine. Pour mettre la base en liberté, on décom- pose le sel par l'ammoniaque en présence d'un excès de chloroforme. Le chloroforme abandonne à l'évaporation la pilocarpine libre. Une manière plus simple d'obtenir la pilocarpine consiste à faire une infusion des feuilles de la plante ; réduire en con- sistance sirupeuse ; mélanger avec un excès de magnésie, évaporera sec, reprendre le mélange par le chloroforme, évaporer le chloroforme, reprendre par l'eau ; en plaçant la solution dans le vide, l'eau se dégage et la base reste à l'état de liberté sous la forme d'une masse incolore, visqueuse, soluble dans l'eau et dans l'alcool. La pilocarpine donne des sels cristallisables avec les acides chlorhydi'ique, sulfiirique, azotique ; elle produit avec l'acide acétique et l'acide oxalique des combinaisons qui ne paraissent pas cristallisées. Le chlorhydrate de pilocarpine donne avec le chlorure de platine un précipité soluble dans l'eau, qui se dépose par l'évaporation en paillettes d'un jaune d'or parfai- tement cristallisées. Depuis la publication de ces procédés d'extraction, M. Du- quesnel, en France, M. Gerrard, en Angleterre, ont proposé d'autres méthodes avec lesquelles ils ont obtenu de même un alcaloïde demi-liquide et des sels cristallisés. IIL — Action physiologique de la pilocarpine. De nombreuses expériences, faites par MM. Hardy et Boche- fontaine dans le laboratoire de M. Yulpian, ont montré que la pilocarpine a, sur le cœur et sur les glandes, une action 680 SOCIÉTÉ d'acclimatation. physiologique semblable à celle de l'infusion de Jaborandi. L'injection d'une solution de pilocarpine dans la patte d'une orenouille dont le cœur a été mis à nu arrête les mouvements du cœur ; et, quand ceux-ci sont presque complètement abo- lis, il suffit d'introduire du sulfate d'atropine dans la patt e saine pour les faire reparaître de nouveau. Injectée dans les veines d'un chien auquel on a introduit une sonde dans le canal de Warthon, la pilocarpine amène en 35 secondes un flot de salive qui s'échappe par la canule pendant plusieurs heures. L'injection d'un sel d'atropine sous la peau de l'ani- mal arrête en peu d'instants cette sécrétion morbide. Sur un autre chien curarisé et soumis à la respiration artiHcielle, on mit une canule dans le canal de WarLhon,le canal cholédoque, le conduit de Wirsung, et dans un des uretères ; on nota en- suite le nombre de gouttes de liquide qui coulent par minute dans les trois premiers conduits, pufs les contractions cardia- ques. On injecta alors 0,06 centigrammes de chlorhydrate de pilocarpine; vingt secondes après cette injection, la sécrétion des glandes augmenta considérablement ; par exemple, dans une minute, la glande sous-maxillaire sécrétait 30 gouttes de salive ; les contractions de l'uretère furent presque doublées ; quant aux battements du cœur, ils diminuent d'un tiers. Chez l'homme, d'après M. P. Dumas, la température décroît pendant l'administration du chlorhydrate de pilocarpine. Le lendemain ou le soir du jour où le médicament a été pris, elle est toujours inférieure à celle du début. Elle décroît surtout lors de la première heure. Pendant les deux ou trois heures où le médicament jouit de sa plus grande activité, elle reste stationnaire, mais n'augmente jamais. Cinq à dix minutes après Tinjection du chlorhydrate de pilo- carpine, quinze minutes au plus, la salivation commence à se manifester; elle augmente d'une manière continue et atteint son maximum après une demi-heure environ ; elle diminue ensuite et cesse environ une demi-heure plus tard. La suda- tion se manifeste en général lorsque la salivation commence à décroître ; elle arrive en une demi-heure à son plus haut degré d'intensité, et diminue dans les trois ou quatre heures sui- SUR LE PILOCÂRPUS PINNATUS (jABORANDi). 681 vantes. On a vu quelquefois la salivation reparaître quand la sueur s'arrêtait. La salive mixte qui est sécrétée sous l'influence du chlorhy- drate de pilocarpine a une densité plus grande qu'à Télat normal, de 1004-1009 à 1012-1015 ; elle devient en même temps plus fdante et plus visqueuse. Ce changement dans la composition de la salive s'explique facilement : en suppo- sant que le chlorhydrate de pilocarpine agit spécialement ,sur les glandes sous-maxillaires et sub-linguales qui produisent une salive épaisse et filante, et n'a pas d'action sur celle de la glandiî parotide qui est au contraire claire et limpide. De là la dillcrence que l'on observe dans la salive mixte. Les faits et les expériences rapportés ci-dessus indiquent les services importants que le PUocarpus pinnatus est appelé à rendre à la thérapeutique. Son emploi ne cesse de se répan- dre, et l'Amérique nous en fait parvenir de jour en jour des quantités de plus en plus considérables. Mais dans ces essais n'y a-t-il que les feuilles et les tiges d'une seule espèce de Pllo- carpus? N'y en aurait-il pas plusieurs variétés douées de pro- priétés analogues, ou présentant peut-être quelques diffé- rences dans leur action physiologique? La question estindécise et laisse un point à élucider. Plusieurs faits toutefois militent en faveur de la première opinion. Plusieurs espèces de Pilo- carpus croissent dans les serres ; et parmi les plus intéres- sants le Pilocarpiis pinnalns et le Pilocarpiis simplex. L'é- tude physiologique de ces deux plantes permet de constater qu'ils jouissent de propriétés analogues et semblables à celles des feuilles et des tiges qui arrivent actuellement du Brésil. Une première expérience (Hardy et Bochefontaine, Comptes rendus de la Société de biologie, mars 1(S76) fut faite avec une seule feuille de Pilocarpus pinnatus cueillie dans les serres du Jardin des Plantes. Une infusion de cette feuille con- tenait un alcaloïde qu'il fut facile d'y déceler à l'aide de réac- tifs appi'opriés. La solution, réduite à un petit volume, fut injectée dans la veine fémorale d'un chien, préalablement chloralisé, auquel on avait introduit une canule dans le canal de Warthon. Aucune goutte de salive ne s'échappait par l'ex- 3^ SÉRIE, T. ni. — Octobre 1876. 44 G82 SOCIÉTÉ d'acclimatation. trémité libre de la canule ; mais, cinq minutes après l'injec- tion, le liquide salivaire commença à paraître, et son écoule- ment dura plus d'une heure. Une autre expérience fut exécutée dans les mêmes condi- tions avec une infusion des feuilles du Pilocarpus simples. Les réactifs annonçaient également la présence d'un alcaloïde dans l'infusion aqueuse. Deux minutes après l'injection dans la veine fémorale, la salive apparaissait à l'extrémité de la canule fixée dans le canal de Warthon. On s'était d'ailleurs assuré d'avance que la petite quantité d'eau injectée n'avait par elle-même qu'une influence à peu près nulle sur la sécrétion salivaire. Ces résultats sont analogues à ceux que donne le Pilocarpus pimvdus du Brésil, du moins quant à l'action sur la sécrétion salivaire. Les effets sudorifiques n'auraient pu être constatés que sur l'homme; malheureusement, il n'était pas possible de dépouiller davantage les jeunes arbustes d'autres feuilles, et ces essais doivent être repris plus tard. Toutefois, les faits précédents suffisent pour aftirmer que les Pilocarpus élevés dans les serres conservent les mêmes propriétés physiolo- giques que ceux qui croissent dans les pays tropicaux. L'acclimatation en Europe de ces arbustes ofl're aujourd'hui le plus haut intérêt ; elle ne modifierait en rien leur efficacité comme médicament. Les Pilocarpus possèdent des caractères botaniques et une composition chimique qui les rapprochent des Citrus et laissent croire qu'ils se conviendraient dans 1 s mômes terrains. D'ailleurs, la connaissance des lieux d'origine donne la facilité de les placer dans des conditions similaires. Le Pilocarpus pinnalus croît dans les régions équatoriales du Brésil , loin des terres exposées aux chaleurs brûlante? ; il recherche les climats doux, modifiés par la végéta- tion, le souffle des brises et l'élévation du sol. La tempéiature ambiante ne s'élève jamais au-dessus de o^ degrés. La diflé- rence entre le jour et la nuit est d'environ 12 degrés ; celle de l'hiver et de l'été à peine de quelques degrés. Les pluies commencent en automne et durent jusqu'en juin ; l'humidité active sa végétation. D'autres Pilocarpus poussent au Brésil SUR LE PILOCARPUS PINNATUS (jARORANDi). 683 dans des régions plus froides et résistent mieux à l'intempérie des saisons. Le Pilocarpus siniflex est déjà plus robuste, d'autres variétés semblent l'être davantage, et très-probable- ment leur action physiologirpie ne serait pas moins efficace. Lorsqu'on élève des Pilocarpus dans les serres, une tempéra- ture de ^5 degrés est nécessaire à leur développement, peut- être même une clialeur moins élevée mais constante pouri'ait- elle suffire. Leur multiplication semble d'autant plus facile qu'ils se reproduisent aisément par boutures et par graines. Les boutures doivent être placées sous couche et recouvertes d'une cloche jusqu'à reprise complète. Les semis auront lieu préférablement dans des pots drainés à leur partie inférieure et placés sous couche. Les graines n'ont besoin d'être en- foncées qu'à 1 ou 2 centimètres dans une terre meuble et suffisamment humide ; la terre de bruyère est préférable, et les arrosements doivent être assez fréquents. La végétation de ces arbustes n'éprouve aucune difficulté dans les serres ; il est à croire que, pour leur acclimatation, des essais pratiqués à une égalité d'altitude, de température et dans un sol de même nature qu'aux contrées originaires auraient un plein succès. Ces condi- tions climatériques peuvent se rencontrer dans le midi de la Francesur descôtesabritéesetsuffisamment humides. EUes exis- tent plus fréquemment encore sur certains points de l'Algérie, dont la latitude se rapproche des régions équatoriales. En ces circonstances, il nous a paru utile d'appeler l'attention de la Société d'Acclimatation sur des arbustes aussi précieux. Grâce au concours des hommes éclairés qui la dirigent et au zèle des habiles praticiens qui se dévouent aux premières tenta- tives, on peut espérer que l'acclimatation du Pilocarpus pin- natus et des espèces voisines viendra quelque jour enrichir la France d'un médicament d'une véritable utilité. II. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU CONSEIL DU 27 OCTOBRE 1870 Présidence de M. de Quatrefages, vice-président. — Le procès-verbal delà séance précédente est lu et adopté. — Le Conseil prononce les admissions suivantes : MM. PRÉSENTATEURS. AuDAP (Alfred), propriétaire, à la Treille,/' Jules GrisarJ. commune de Haute-Goulaine (Seine-Infé-| Ch. Pacquetau. rieure). ( Raveret-Watlel. Beneck, propriétaire, au château de l'Abbaye-^ Jules Grisard. sous-Bois (Seine-et-Oise), et 16, boulevard] D'' Jeannel. Montmartre, à l'aris. \ A. Maingonnat. ^ , T, • , Kr> .!..•(' Gomte d'Éprémesnil. Bbeteuil (comte Henri de), 59, rue Abljatucci,\ „ ,, ,,. . /' ' ! j, Ilottinguer. \ Vicomte de Sapinaud. / E. de Coutans. BruDiERS (Ludovic île), "1, rue de Valois, à Paris.! Maurice Girard. ( D' Jeannel. „ , , 1 • -,., /A. GeolTrov Saint-Hilaire Camuset (Euo-ene), docteur en droit, 28 ruel ,. , , ; ? : Houdard. ^ ' ' ' ' ' ' Saint-Yves Ménard. ,, , . , ., , , „ . [A. Geoffroy Saint-Hilaire. Ghamaillard (Urbain), propriétaire, a Sainl-\ ■" Remy-de-Sillé-le-Guillaume (Sarthe). ) " .»,,-.,, 1 iljrisset-Fos^icr A. Geoffroy^Saint-Hilaire. Saint-\ves Menard. Ghotard (Ernest), propriétaire, maire de la/ Camille Bérenger. commune de Dercé, canton de Monts-sur-! D' Jeannel. Guesnes, à Chàtellerault (Vienne). ( llaveret-Wattel. ... ,,,, ^. ^ / Henrv Cliquennois. Delgrange, propriétaire, rue d Outtremont,\ . „ " „ 0 • . ni • , ., , . ^T 1 l A. Geoffroy Saint-Hilaire. a Valenciennes (Nord). > . , ^ • , ( Jules Grisard. , , . , ■■,,,', ( Comte d'Éprémesnil. Espeuilles (gênera! marquis d ), sénateur, \ ,, „ , . , ^Y,.T • • . . T^ • M'- Hottinguer. 78, rue de 1 Université, a Pans. / ,.. , i c • a ' ' l^ ^ icomte de Sapinaud. / Comte d'Éprémesnil. Hauer (baron de), 8, rue Hoquépine, à Paris. | F. Hottinguer. \ Vicomte de Sapinaud. PROCÈS-VERBAUX. 085 -. (' Camille Bérenger. Hardy (Cli. Auguste), manufacturier, 3ô, rueV p, jgg,j,^gi du Rocher, à Pans. ( Raveret-Wattel HÉNISSART (Albert), administrateur de l'Enre-/ Eug. Bei\son. gistrement et des Domaines, 88, rue de rU-| Drouyn de Lhuys. niversité, à Paris. ' Aimé Dufort. ., . , ^. .,,, / A. Gindre-Mallierbe. Lastic (Guillaume de), propriétaire, a Veuille,^ ^^^^^^.-^^^ Girard. arrondissement de Poitiers (Vienne). ) in..,.nc.cA \ J (Il I dboc. _ , . f Drouyn do l.Iiuvs. LURIA (A.), négociant, 24, rue Le Peletier, et ^ ^^^^^^,^^. ç.,i,;t.„i|,i,,. i, boulevard des Sablons, à Neuilly (Se.ne).( j^^^^ ^^ Mosenthal. , ,,, . ( Docteur Aronssohn. May (Henri), 01, rue de la Ghaussee-d Ant.n, ^ ^^^^^,^^^ Saint-Hilaire. '^ P^'"'^- ( A. Gindre-Malherbe. Pins (comte Charles de), château de Brax, paiV Maurice Girard. Leguevin (Haute-Garonne), et à Paris, \S,\ G. Millet. rue Sainte-Anne. ' C. Renard. , (' A. Geoffroy Saint-Hilaire. Roux (Victor), propriétaire, a Bonnettes, près ^ Gindre-Malherbe ^yè''^' O'^'-)- ( Raveret-Wat\el. ,.,, ■ ... ,, ^ , f A. Geoffroy Saint-Hilaire. Roux (Albert), propriétaire, a la Coulerette, ^ ^.^^^^^ Malherbe par les Salins d'Hyères (Var). ^ Raveret-Wattel. !V. Fleury. 11 r • 1 Jules brisai u. D"^ Jeannel. ....-, ,,T. i I*'" (le Bonnefoy. Sendrau (A.), propriétaire, a Soual-1 Estap, a. Geoffroy Saint-Hilaire. par Castres (Tarn). ( j5,,g,gt_Wattel. TuELLUSSON (comte de), 11, rue d'Aguesseau,f A. Geoffroy Saint-Hilaire. à Paris, et au château de Vaugien, par Che-j A. Gindre-Malherbe. vreuse (Seine-et-Oise). \ Maurice Girard. , / Gindre-Malherbe. TONDREAU-LOYSEAU (Auguste) , banquier, al . , _^ , 1 ïT • ni' \ jlaurice Lriraru. Peruvvelz, Hainaut (Belgique). > , , ^ . , ' \ s 1 ' ^ Jules Grisard. Le conseil a en outre admis au nombre des Sociétés ai^ré- gees : La Société d'agriculture de la province de Constantine (Algérie). — Des remercîments sont adressés pour les cheptels reçus, par MM. l'abbé Loyseau, du Bourg, Ch. Bezanson. 686 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Pour leur admission dans la Société : MM. Ghamaillard, Gilles de La Tourette, Fournier, Beguin-Desvaux, Audap et Tondreau-Loyseau. — Les demandes suivantes sont faites à la Société: Cheptels : MM. P. Meslay, Goignard, duc deMouchy, Brucker, Julien, vicomte de Garcaradec, Ponté, Audap, Durand-Gonon, Pacquetau, Rousse, Gambon, Georget, baron de Trubessé, Buzaré et'Kralik. Graines : Vicomte de Sapinaud, Gh. Nicolas, F. Fraîche, G. Martin, Fossier, Derré, la Société d'agriculture de la Lozère et l'Institut national genevois. — Ont adressé des comptes rendus de leurs cheptels : MM. Pacquetau, Kralik, Fleury, Garnot, Leroy, Durand-Gonon, marquis d'Hervez de Saint-Denys, Derré, de la Brosse-Flavigny, René de Semallé, Rossignol, Parlier, Bouillod, Ponté, L. Me- nant, Plé, A. Gambon, comte de Gambourg, E. de Rodellec, baron de Trubessé, Gollard, Martel-IIouzet, Saint-Léon Boyer Fonfrède. — M. le Président de la Société d'horticulture de l'arron- dissement d'Etampes, suivant le désir d'un certain nombre d'instituteurs, membres de cette Société, demande l'envoi de variétés nouvelles ou rares de Graminées à étudier pour la grande culture. l\ fait connaître que l'année dernière l'orge de l'Himalaya avait parfaitement réussi, mais que la culture de cette année a été détruite par un accident, la voracité de moutons mal surveillés. — Le rapport suivant est envoyé par notre collègue, M. Ghris- tian Le Doux : « Le 25 juillet 1876 j'ai reçu de la Société d'ac- climatation soixante-sept cocons vivants de race milanaise. » Je disposai lesdits cocons sous bandes, comme j'ai l'habi- tude de le faire, pour les préserver des taches produites par les déjections des papillons. » Je m'attendais à constater une série de beaux papillons, sains, exempts de toute tache, et bien développés; quel n'a pas été mon désappointement lorsque tout au contraire, à très-peu d'exceptions près, je n'ai vu sortir que des individus mal conformés, tachés, avec des ailes à l'état rudimentaire. PROCÈS-VERBAUX. 687 » Dix-neuf cocons n'ont pas donné de papillons : sur ces dix-neuf, quatre ont été tachés par les papillons qui n'ont pu en sortir. )) Sur les quarante-huit cocons percés, dix-neuf avaient l'ou- verture colorée, vingt-neuf n'étaient pas teintés ; on aurait donc pu croire qu'il en était sorti des papillons propres à la reproduction, et cependant je n'ai pu étahlir que cinq ma- riages laissant espérer de bonne graine. » Partisan du système des éducations par pontes séparées, j'ai fait grainer ces cinq couples sur cinq cartons numérotés. J'ai conservé les papillons avec les numéros de leurs cartons, pour que l'on puisse, en les examinant au microscope, con- stater leur état plus ou moins corpusculcux, et par suite la valeur de la graine. » — M. E. Garnot écrit de Bellevue (Manche) : « Après l'ex- périence que je viens de faire cette année, il est un fait in- discutable, du moins pour la Normandie. Le canard du Labra- dor pur est polygame. Les quatre canes que j'ai laissées avec le seul mâle que je possédais avaient pondu au 1" octobre deux cent dix-sept œufs, dont cent quatre ont été livrés à l'incubation. Tous, sauf une quinzaine, ont été fécondés. Fait d'autant plus remarquable que sur les quatre canes en ques- tion il y avait trois jeunes de l'année dernière, et une, entre autres, née au mois d'octobre dernier. » La ponte continue de ce moment-ci. Maintenant je vais essayer de vérifier si les croisements issus du Labrador avec la cane ordinaire auront la même prolificité que la race pure, et surtout si leurs descendants conserveront cette pro- lilicité et la transmettront eux-mêmes. Si vous voulez bien me le permettre, je vous tiendrai au courant de ces expé- riences. » — M. Julien adresse de Nantes de curieuses indications sur un singe dont l'espèce n'est malheureusement pas mentionnée : « L'animal a trois ans. Il a été élevé à Nantes, où il est arrivé gros comme un petit chat, et il a été traité assez rudement pendant les hivers qu'il a essuyés et qu'il a passés dans une chambre où on ne faisait jamais de feu. Ce régime lui a été 688 SOCIÉTÉ d'acclimatation. salutaire, car il se porte à ravir, il n'est nullement frileux et se fera très-bien au régime du jardin. » Cet animal est le seul de l'espèce que j'ai \ai aller à l'eau. -Celui-ci, dans les journées chaudes, prend volontairement des bains comme une personne naturelle et nage parfaitement. Son maître possède dans son jardin un bassin assez grand qui servait cet été encore de baignoire au singe en question; il paraissait très-heureux lorsqu'on voulait bien lui permettre de s'y aller jeter. » — M. Al. Audap écrit de Haute-Goulaine (Seine-Inférieure) à M. le Président de la Société : « Depuis le 10 avril 1800 je m'occupe avec persévérance de la domestication du lièvre ; vous avez peut-être eu connaissance de la communication que j'ai faite à la Chasse illustrée , le ^0 juillet 1875, des résultats de mes cinq premières années, S. A. Andassy, et de celle du n" 3 de la Chasse illustrée du 15 janvier 1876, résultats de la sixième, S. A. Audap. » En réunissant la sixième et la septième année, j'ai obtenu avec cinq ou six ménages, du 12 février 1875 au 20 septembre, présent mois, 53 levrauts. Une hase née le 9 mars 187-4 m'a donné dans cet intervalle de temps 17 levrauts; ma lièvrerie possède aujourd'hui 'id sujets de première, deuxième et troi- sième génération; les beaux et vigoureux levrauts de troi- sième génération me font espérer d'arriver facilement à la quatrième. » Si vous croyez que mes huit années d'efforts, de peines et de persévérance méritent encouragement, je vous adresserai dans la forme que vous voudrez etavec les indications que vous désirerez la nomenclature des 97 lièvres qui ont passé entre mes mains. » Si le Jardin d'acclimatation désire établir une lièvrerie, il trouvera dans mon établissement dos ménages bien éprou- vés dans leur première et deuxième année de production, au prix qu'il fixera lui-même. » Je recevrai avec plaisir tout membre, tout délégué de la Société, qui désireront voir ma lièvrerie. » — M. 11. de Boutray, près de Laval (Mayenne), fait con- PROCÈS-VERBAUX. 089 naître d'intéressants détails relatifs à un chevreuil ]irivé : « Au printemps dernier, mon garde faisant sa tournée dans mes bois de l'Huisserie, près Laval, a pu saisir ce chevreuil, qui avait à peine quinze jours et qui avait été arrêté et pris par son chien. La bète n'avait aucun mal, il la rapporte chez lui, l'attache avec un collier et une grande corde, lui fait un petit gîte dans un coin de sa maison, et lui donne avec soin de l'herbe fraîche et des branches d'arbre à manger. Mais au bout de peu de jours cette petite bête se mit en intimité avec deux petits chiens que le garde élevait, et trouvant, leur soupe plus à son goût que la verdure qu'on lui donnait, elle s'est mise à manger dans la même gamelle. Depuis ce temps-lù, le chevreuil partage avec eux la lable et le logement, ils jouent tous en- semble et ensemble ils se chauffent dans la grande cheminée du garde. Quand la femme du garde l'appelle, il vient à elle et mange dans sa main. Mais quand un étranger arrive, il va se cacher dans son gîte. » Cette petite bète est fort jolie, en parfait état; mais je la crois un peu plus petite que ses frères ou sœurs qui sont du même âge. » — M. A. Delaurier rend compte de ses diverses éducations d'oiseaux à Angoulème [Charente] (voir au Bulletin). — M. Durieu de Maisonneuve, délégué de notre Société près le Congrès international de Bordeaux, envoie diverses notes sur le Téoslnlé, ainsi que des renseignements sur l'ex- position d'apiculture à ce congrès, fournis par M. Roussannc, secrétaire général de la Société d'apiculture de la Gironde. — M. Ed. Renard fait remettre à la Société des plants de Bambou carré qui lui ont été adressés du Japon avec les recom- mandations suivantes pour leur culture : ne pas couper le bois mort, transplanter en terre de force moyenne, n'arroser que tous les huit jours; malheureusement ces plants sont arrivés en mauvais état. — M. Martinet écrit de Lima (Pérou) : « J'ai eu l'honneur, il y aura bientôt deux années, devons adresser quelques mots sur la Coca du Pérou {Erijthroxylon Coca) k propos des essais de culture de cette plante, que nous avions faits au jardin 690 SOCIÉTÉ d'acclimatation. botanique de Lima. Je vous dirai qu'ici les conditions de milieu propres à la Coca font totalement ou presque totale- ment défaut, et je vous signale surtout la chaleur comme l'un des éléments qui nous manquent. Les nuits sont très-fraîches à Lima, même au temps des plus grandes chaleurs. » Après la perte de 50 pour 100 des plantes qui n'avaient pas été mises en serre pendant l'hiver de la première année (durant les plus grands froids de cet hiver liménicn, le ther- momètre ne descend pas au-dessous de 12 à 13 degrés centi- grades à Lima), je vous disais que les suivantes étaient demeu- rées souffreteuses etrachitiques. Il en est mortbeaucoup durant la deuxième année, et à la troisième elles avaient totalement disparu. » Celles qui ont été maintenues en serre ont survécu. Elles ont aujourd'hui quatre ans et demi, et leur végétation a été plus ou moins active. L'année dernière elles ont fleuri. Ces plantes mesurent environ 1 mètre ou l'",25 de hauteur. Elles sont peu rameuses et conservent un air de souffrance qui rappelle qu'elles ne vivent pas dans un milieu qui leur convient. Elles perdent leurs feuilles en hiver. 11 y a bien loin de cette végétation à celle qu'offre la Coca dans les chaudes et humides régions de l'intérieur du Pérou. » En 187 4 le gouvernement français fit demander des graines de Coca, qui furent remises par M. le Chargé d'affaires de France au Pérou à M. le capitaine Soubery, de la Compagnie trans- atlantique. Je ne doute nullement que ces graines aient été remises à la Société d'Acclimatation (fin mai 1874). Je serais bien aise de savoir comment elles se sont comportées à la germination, car je vous ai manifesté déjà la crainte dans laquelle j'étais que des graines envoyées du Pérou en France perdissent leur faculté germinative durant le voyage. » J'ai eu l'honneur d'adresser au Muséum et à la même époque douze pieds de Coca en parfait état de santé, et j'ai prié M. Decaisne de vouloir bien vous en faire remettre quelques- uns pour le Jardin d'acclimatation. Ces plantes vous sont-elles parvenues? Comment se sont-elles comportées, et comment PROCÈS-VERBAUX. 691 se comportent-elles ? Je n'ai pas encore reçu de leurs nou- velles (1). » J'essaye en ce moment d'accoutumer à nos sèches montagnes le Tagasaste {Cylisus proliferus, Var.). Les graines m'ont été envoyéesparle docteur Sagot. Elles proviennent des Canaries. J'en ai distribué à des cultivateurs de divers points du Pérou. Je no sais pas encore quels seront les résultats; quelcjues-uns m'ont écrit que les plantes étaient nées et mesuraient déjà de iO à 20 centimètres. Les forêts à riciies Quinquinas s'éloignent de plus en plus de la côte en Bolivie, et au sud du Pérou, où se trouvent les Calisaya. Aujourd'hui les prix de revient sont considérables. On ne s'est jamais occupé de repeupler les forêts les plus voi- sines de la zone cinchoniiere de ces arbres précieux, qui, aujourd'hui, ne se trouvent qu'cà plus de dix jours de marche des d(irniers points habités. La partie convexe de l'arc qui décrit cette zone est à peine à soixante lieues de Lima et sera bientôt reliée à la côte par le chemin de fer transandin. Mais dans cette région ne croissent que des Cinchonas pauvres en alcaloïdes. Je crois qu'il serait fort avantageux d'étudier l'acclimatation des meilleurs Quinquinas de Bolivie et de Garabaya dans cette région, en donnant à ces plantes les soins de culture que les Anglais donnent aux leurs dans leurs stations de l'Himalaya, d'Ootakamund, d'Akgalle, etc. J'avais fait cette proposition au gouvernement actuel qui l'avait acceptée en principe; mal- heureusement la crise financière que nous traversons a tout paralysé. — M. Genesley écrit de Laval : «J'ai l'honneur de vous adresser la preniière plante que je crois être une obtention (n'en ayant vu nulle autre pareille) d'une Galcéolaire à feuilles de dahlia. Sur un pied de Galcéolaire jaune, vivace, j'ai pris de la graine cette année, je l'ai semée dans de la terre de bruyère : il m'est venu un sujet pareil à celui que je vous envoie. La plante m'a donné elle-même des semences {[) Los graines envoyées par notre Charge d'allaires ne donnèrent aucun résul- tat; elles avaient sans doute perdu leur faculté gerniinative; les i»lants remis au Jardin n'y ont pas vécu. 692 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de la graine que j'ai mises en terre de suite, (;t j'ai pu obtenir quatre sujets, dont un est celui que je vous adresse. » Mais pourra-t-on conserver cette variété ? Ma première plante est morte et je n'ai plus de graine. Cette espèce ne me paraît pas ligneuse comme la Calcéolaire mère qui estvivace; j'ai peur que celle-ci ne soit qu'annuelle ? Je vais essayer de leur faire passer l'hiver. Si cela réussit, tant mieux; j'ai voulu que vous en ayez la primeur. » J'ai rentré mes Eucalyptus hicolor, ou plutôt k feuilles rondes; ils sont très-beaux; j'ai quatre malheureux petits Casuarina equisetifolia : on tâchera de les sauver. » — Nous publions l'extrait d'une lettre adressée à M. le chef des cultures du Jardin d'Hyères, par M. A. Cordier : «D'après le désir qui m'a été exprimé par M. Geoffroy Sainl-IIilaire, j'ai eu l'honneur de vous adresser par la poste un petit pa- quet de graines de quelques espèces d'Eucalt/ptus, des moins répandues, récoltées dans mes plantations. Comme il peut être intéressant pour vous de connaître comment ces arbres se comportent chez moi, je vous envoie une note à ce sujet. » V Eucalyptus pendulosa, placé dans de bons terrains, ne le cède en rien par sa croissance rapide à VEuc. glolmlus ; de jeunes arbres de sept ans de plantation mesurent, à 1 mètre au-dessus du sol, 1 mètre de circonférence et 14 à 15 mètres de hauteur. » VEuc. species, hlueugum, veut aussi un terrain riche et profond, et, bien que sa croissance soit moindre que celle du fjlobulus avec lequel il a beaucoup d'analogie, elle est encore assez rapide ; j'ai cru remarquer qu'il supportait mieux le froid, un abaissement de température de 2 à o degrés au-dessous de zéro ayant atteint les jeunes pousses des globuhis, quand celles des Eue. species, blneu gwn, n'avaient pas eu à en souffrir ; a six ans, 54 centimètres de circonférence, et 12 à 14 mètres de hauteur. » VEuc.Resclonu{ûn Hamma) estaussi un arbre de végétation vigoureuse, même dans les terrains ordinaires ; ne craint pas trop la sécheresse; à dix ans, 72 centimètres de circonférence et 12 mètres deliauteur. Nous avons cinq espèces d'Eucalyptus PROCÈS-VERBAUX. ^^93 SOUS le nom de Resdonii, dont la croissance est moindre que celle qui nous vient du Hamma ; les désignations sont donc fausses pour quatre; quelle est la vraie ? » VEuc. jlooded giun, quoique l'ustiquc et résistant à la sécheresse lorsqu'il est placé dans des terrains non arrosés, veut des terres humides pour bien végéter; à six ans, 70 cen- timètres de circonférence, 1-2 à 18 mètres de hauteur. )) VEuc. macula ta, qui est remarquable parla régularité de son tronc droit, vient mieux dans les terres sèches et légères que dans les terres fortes ; sa croissance est moindre que les espèces précédentes; à six ans, -48 centimètres de circonfé- rence, il) à 12 mètres de hauteur. » h'Euc. poUjantheiiios, qui est donné comme un arbre de moyenne grandeur, végète vigoureusement dans les premières années, puisqu'il atteint à sept ans 8 à 9 mètres de hauteur dans les terrains de diverses natures, secs ou htnnides, et ne vient pas dans ceux troi) légers. Son feuillage n'est plus celui des autres espèces qui prennent généralement la figure ialciformc ; il se rapproche de celui du peuplier. i>]JEuc. Oleosal qui est donné comme un arbrisseau, a pris la proportion d'un arbre, pour la hauteur, dans des terres sèches, puisqu'il sept ans il atteignait 9 à 10 mètres. » LEuc. exserta me parait être un arbrisseau ne devant prendre ni grosseur ni hauteur. » VEuc.species, cornutal prend la foime d'un large buisson très-ornemental; ce n'est donc qu'un arbrisseau. — M. Félix de la Rochemacé constate que c'est lui qui, le premier, a signalé à la Société l'avantage de la culture du panais fourrager. (Voir 5» /^ei//^ de 1874', p. 770.) Cette constatation n'a pas pour objet, dans la pensée de noire confrère, d'infirmer les travaux de propagation entre- pris par plusieurs de ses collègues, et qui ont été justement primés par la Commission des récompenses ; elle a unique- ment pour but d'établir que pour qu'une plante puisse être essayée il faut au préalable qu'elle ait été signalée, et il re- vendique la satisfaction personnelle d'avoir le premier fait connaître les qualités de cette plante. 694 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. — j\LM. Henry et Léo d'Oimous font parvenir un mémoire sur certains arbres exotiques naturalisés dans les départe- ments du sud-ouest et les diverses qualités de leur bois depuis 4800jusqu'ài876. « Vous avez bien voulu récompenser nos travaux et nos essais de naturalisation d'arbres exotiques. Les relations intimes et fréquentes que nous avons entretenues avec MM. Thouin, Bosc, Michaux, de Mirbel, et de nos jours avec MM. Decaisne, Pépin, Noisette, Camusset, Dalbert, et Hardy, nous facilitè- rent la connaissance et l'introduction dans le sud-ouest d'un grand nombre de végétaux exotiques, qui s'y trouvent si bien naturalisés, que presque tous y fructifient et se resèment naturellement et en si grande quantité que je ne sème plus les frênes, les érables, les chênes, tulipiers et magnolias de l'A- mérique du Sud. L'érable rouge et l'érable à sucre de la Vir- ginie pourraient, tant leur sève est abondante, fournir du sucre en suffisante quantité, si nous ne cultivions plus le sor- gho sucré, le maïs et la betterave. » J'ai eu le regret de voir périr une nombreuse collection de cytises et deux tulipiers âgés de cinquante-trois ans. Heureu- sement qu'il n'y a guère que ces deux genres qui ont eu à souffrir de ces rudes atteintes. » Avant de voir enlever de mes rivages ces végétaux qui en font le plus bel ornement, j'ai dû rappeler dans mes notes journalières la date de leur plantation, leur modus vivendi, leur végétation comparée et surtout les qualités diverses et si précieuses de leur bois. J'ose espérer que mes honorables collègues de la section des végétaux voudront bien lire, avec leur indulgence si bien connue, ce que je dis ici, surtout sur le mérite et la valeur de leur bois, égale sinon supérieure à nos meilleurs arbres indigènes. » Du reste, les sacrifices que je m'impose ne sont pas aussi douloureux qu'ils sembleraient au premier aperçu; mes arbres sont si nombreux (plus de 10,000) dans une longueur de riva- ges (sic) de S kilomètres de long sur 150 mètres de largeur, que je ne ferai que jardiner, et qu'on s'apercevra à peine des vides causés par leur arrachement devenu plus difficile et plus PROCÈS-VERBAUX. 695 onéreux, vu la profondeur de leur tronc et de leurs racines, qui s'enfoncent de 2 à o mètres, recouverts annuellement par de bons sables. Les taillis de frênes, robiniers, allantes, frênes et ormeaux ont dû être complètement renouvelés et coupés, mais ils repoussent tous avec une remarquable vigueur. Il n'est pas rare de rencontrer des jets de 3 ta 4- mètres de hau- teur. L'an prochain les taillis seront presque impénétrables, et dès leur troisième année de végétation ils devront supporter un premier nettoyage. » P. S. — Incessamment un grand tableau complet et qui dé- crira l'âge, la grosseur, la qualité et la valeur commerciale et industrielle de ces diverses escences. — Notre collègue M. Naudin, de l'Institut, envoie, de Col- lioure, d'importants documents sur ses cultures et sur divers sujets : « Yoici le résultat de ma culture de la Courge mons- trueuse, ou Courge colossale, dont vous avez bien voulu m'adresser des graines au mois de février. » C'est un Potiron {Cucurbita maxima) d'une forte taille et d'une belle forme ronde, déprimée du côté de la fleur et du côté de la queue, très-lourd, d'un gris cendré avec des marbrures roses. N'ayant pas encore goûté cette Courge, je ne puis rien vous dire de sa qualité, mais tout annonce qu'elle sera bonne. Je vous en reparlerai plus tard. » Le Concombre cV hiver ou Concombre iV Alsace, dont j'ai également reçu les graines de la Société d'Acclimatation, a réussi de même on ne peut mieux. Sa croissance a été rapide, et la maturité ellectuée depuis longtemps. Lesfruits sont moyens, d'un vert noir, tournant au jaunâtre en mûrissant, à coque demi-lianeuse et difficile à entamer avec un couteau. La chair est jaune pale, légèrement filandreuse comme elle lest habi- tuellement dans l'espèce du Cucurbila Pcjjo, à laquelle ap- partient ce prétendu Concombre, mais elle est excellente, au moins en cette saison, quand les fruits sont encore récents. Peut-être perdra-t-elle quelque chose de sa qualité en vieil- lissant, car, selon toute apparence, ces fruits enfermés dans une coque si dure peuvent se conserver tout l'hiver. Cette race est à recommander. 696 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Puisque j'en suis à parler de Cucurbitacées, je vous don- nerai aussi des nouvelles des Pastèques d'Orient, qui m'ont été adressées par la Société d'Acclimatation, au nombre de sept. Toutes ont bien réussi, sauf une, dont les jeunes plantes ont été dévorées par les escargots. Ces Pastèques ne différaient en rien de notre Pastèque commune du Midi, de forme ronde et à peau grise marbrée de blanc. Le Melon de Perse, qui les accompagnait, s'est trouvé identique au Melon de Perse de la maison Yilmorin, que j'ai cultivé au Muséum, il y a quel- ques années. C'est une bonne variété, de forme allongée, mar- brée de vert noir sur fond jaune, à chair d'un blanc verdâtre, fine, fondante et sucrée. Quant ù la Courge de Tiirquie, qui faisait partie du même envoi, je ne vois guère en quoi elle diffère du Vegetable marrow des Anglais. C'est la même forme oblongue, un peu anguleuse, jaune uniforme à la ma- turité, à chair tendre, non filandreuse. Cette petite Courge n'a pas été de garde. » J'ai aussi reçu, dans le temps, et toujours de la Société d'Acclimatation, des graines du Melon vert à rames. C'est avec raison, selon moi, qu'on cherche à propager cette jolie et excellente variété de Melon. Il réussit on ne peut mieux sous noire climat méridional, à condition qu'on le fasse grim- per sur un taillis où il s'élève jusqu'à près de 3 mètres, et qu'on l'arrose en proportion de la chaleur. Le fruit est moyen, ovale-oblong, à côtes peu marquées, avec un peu de broderie ; vert d'abord, il prend, à. la maturité, une légère teinte jau- nâtre, et reste presque sans odeur. La chair est d'un jaune très-paie, très-fine, fondante, sucrée, avec un léger parfum d'ananas. Il faut ajouter à cela que la plante est fertile et qu'elle donne de quatre à cinq Iruits par pied, et quelquefois davan- tage )) Parlons un peu de notre fomeux Téosinlé {Reana luxii- rians, Tripsacmn monostachyum). .l'en ai plus de cent pieds dans le jardin, et à toutes les expositions. Plusieurs d'entre eux dépassent "2 mètres de hauteur, mais rien n'annonce une floraison prochaine, et il me paraît fort douteux, vu la saison avancée que les fleurs se montrent avant les froids. La plante PROCÈS-VERBAUX. 697 est très-avide d'eau, et elle souiïVc ou s'arrête dès que les arrosages deviennent insuffisants. Il faut reconnaître d'un autre côté que l'année a été très-défavorable à cette culture, d'abord par la froidure tardive du printemps, puis par la sécheresse excessive des mois de juillet, août et septembre, qui nous ont laissés à peu près sans pluie. Cette année, avec ses irrégularités météorologif[ues, a nui à presque toutes les cultures; la vendange est médiocre, quoique la vigne fût char- gée de grappes au printemps; la récolte d'olives sera fort au-dessous de celle d'une année ordinaire, et la terre est si profondément desséchée que les oranges, qui ne sont pas au quart de leur grosseur, commencent à jaunir, ce qui annonce qu'elles ne grossiront plus. » Tout ce que j'observe au sujet du Téosinté me donne à croire que cette belle graminée ne convient qu'aux climats constamment chauds et constamment humides, peut-être cependant réussirait-on à l'amener à bien en Algérie, mais avec de copieuses irrigations. La question serait alors de savoir si elle serait plus avantageuse que le Maïs, comme plante fourragère, ce qui me paraît excessivement peu pro- bable. Le Maïs (et certaines variétés de Maïs particulièrement) est une plante admirable sous ce rapport. » VAchras Pohlmanniana de la Société d'acclimatation n'a pas levé, mais peut-être germera-t-il un peu plus tard. Sur les deux espèces de Tacsonia {GranadiUa) envoyées par la Société, une seule a donné un résultat : j'en ai deux beaux pieds, bien abrités par un rocher, mais passeront-ils l'hiver sans souffrir? C'est ce que nous saurons au printemps de 1877. » Je viens de lire dans la Chronique de la Société d'accli- matation, article Plantes japonaises, p. 07, que les Japonais cultivent une sorte de Patience, le Goho, dont ils mangent la longue racine, comme nous le faisons des Salsifis. Ce Gobo m'est connu. Je l'ai cultivé cette année, ou plutôt il est venu sans culture, et m'a donné beaucoup de graines. La graine m'en avait été remise par M. Jean Sisley, de Lyon, dont le fils est ingénieur au service du gouvernement japonais. 3= SÉRIE, T. III. — Octobre 1876. 45 698 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. !» Ce Gobo n'est pas une patience (Runiex), mais une. Bar- dane (ArcUuni), même très-voisine de notre Bardane com- mune (A. Lappa), dont elle se distint^ue d'ailleurs à l'ampleur de son feuillage et à la grosseur double de ses capitules. Quant aux proportions et à la saveur de la racine, je n'en puis rien dire, parce que n'en ayant qu'un seul pied je n'ai pas voulu le sacrifier. » Je vous fais passer quelques-unes de ses graines dans cette lettre ; elles sont excellentes et germeront toutes, surtout si on les sème en automne. Vous pourrez en faire quelques distributions aux amateurs, s'il s'en trouve, en attendant que j'aie préparé de nouvelles graines. Il est possible, et c'est l'expérience qui nous le dira, que ce Gobo soit une bonne plante alimentaire ; peut-être même la culture en tirera-t-elle des races supérieures à celle qu'on cultive au Japon. Tout cela est à voir. » Je veux aussi vous dire quelques mots d'un Acacia deal- bata, qui, tous les ans, se couvre de gomme sur toute la lon- gueur de sa tige, ainsi que sur ses principales branches. Cette exsudation gommeuse est si abondante, que la terre en est imbibée autour du pied de l'arbuste, et que ses branches en sont agglutinées les unes aux autres. J'ai fait examiner cette gomme par un habile chimiste du Muséum, M. Cloëz, qui l'a reconnue absolument identique de composition avec la gomme arabique, telle que la produisent l'A cacift nilotica, et autres espèces gommifères. Du reste, cet arbuste est le seul, sur plu- sieurs de même espèce que je possède, qui exsude cette gomme. Ce petit fait peut n'être pas dépourvu d'intérêt. En attendant qu'on sache S'il y a quelque chose d'utile à en tirer, j'ai pensé qu'il était bon de le faire connaître. » Le dernier Bulletin delà Société d' acclimatation (juillet, n° 7), nous a apporté la nouvelle lamentable des dévastations commises par les moineaux dans les récoltes en Algérie, avec • les récriminations de quelques colons contre les Eucalyptus, qu'ils accusent de favoriser la multiplication de ces oiseaux. Il y aurait cependant un remède à cela, un remède efficace, et d'autant meilleur qu'il ne coûterait à peu près rien. Je vous PROCÈS-VERBAUX. 699 en ai déjà parlé dans une dernière lettre : c'est l'établissement de gîtes appropriés, pour laisser se multiplier l'adversaire naturel du moineau, la Chevêche (Stryx 'passerina), qui semble avoir été créée tout exprès, comme les chats pour détruire les souris ! Dix couples de chevêches, ayant leurs petits à nourrir, purgeraient de moineaux plus d'une lieue carrée de pays. Pourquoi ne pas employer un moyen si sim- ple? Il ne serait pas difficile aux colons de se procurer quel- ques chevêches, qui abondent dans toute la France, et de les établir sur leurs propriétés, dans quelque vieux tronc d'arbre ménagé tout exprès, ou dans les trous des murs. Il y a d'ail- leurs, en Algérie même, dans les oasis, une petite chouette du même genre, qui niche sur les palmiers, et qui i^endrait certainement les mêmes services. Tout cela se ferait aisément si on pouvait secouer la routine, et se déshabituer de détruire à tort et à travers les oiseaux de proie diurnes et nocturnes. Ce n'est évidemment pas pour rien que la nature les a mis au monde. Les faire disparaître, c'est rompre un équilibre, et lâcher la bride aux insectes et aux oiseaux granivores, qui ne tardent guère à en faire sentir les conséquences. Voyez, par exemple, -ce qui se passe en Australie avec les lapins! Les voilà quasiment maîtres du pays, faute de belettes, de putois et de quelques oiseaux rapaees pour les tenir en bride. — M. Fabre, de Carpentras, fait connaître qu'il a obtenu la multiplication à l'état sauvage de la pintade ordinaire, et demande à être admis au concours ouvert par la Société pour cette question d'acclimatation. — Renvoi à la Commission des récompenses. — M. Forel écrit, de Rupt- sur-Moselle (Vosges) : « J'ai reçu au printemps, de la Société d'acclimatation, 100 grammes de millet de Russie que j'ai fait semer en terrain ordinaire. Le plant a souflert des grandes chaleurs de l'été et les gi'aines ont mûri très-irrégulièrement et n'ont pas atteint tout à fait la grosseur de la semence. Les 100 grammes ont rendu 1^400. » — M. E. Lamiral adresse les observations qui suivent': (^h(t Bulletin wiewsHt'/, août 1.S7G, n" 8, rappelle dans son 700 SOCIÉTÉ d'acclimatation. procès-verbal l'inténH que la Société d'acclimatation témoigne pour le rétablissement des madragues destinées à capturer les poissons voyageurs, et mentionne ma pétition adressée à M. le Ministre de la marine, pour obtenir la permission de caler des lilets fixes dans les localités de mer à Sausset, à l'Es- taque, à Morgioux et à Cassis (département des Bouches-du- Rhône). » J'ai eu l'honneur de présenter à MM. les Sénateurs et Députés un Mémoire imprimé (nlilitali omnium), pour servir à la demande d'autorisation d'établissement de pêche- ries fixes, en France, en Corse, en Algérie. Plusieurs exem- plaires de cette brochure ont été soumis à votre bienveillant accueil. Si, par la haute influence des Chambres législatives, et par l'appui de la science représentée par la Société d'accli- matation, l'autorisation de l'organisation des pêcheries fixes pouvait être accordée par le Gouvernement, il serait à sou- haiter qu'on prescrivît en même temps un mode d'association coopérative. » Cette mesure administrative concilierait la propriété na- tionale des eaux salées du littoral avec la liberté de la pêche, dans l'intérêt des travailleurs et des capitalistes, pour le plus grand avantage de l'alimentation publique. )) La mer est à ceux qui la cultivent ; les métiers (pêcheurs, marins, saleurs, usiniers, etc.) sont à ceux qui les exercent, et leurs salaires sont augmentés par une /^aî-h'c/jjrt^/ow aux bénéfices. » Les industries dont les champs sont en mer doivent être organisées avec puissance, avec méthode. » L'idée de proposer une fusion des intérêts des établisse- ments de pêcheries lixes dans la Méditerranée française pourra être prise en considération, car on donnerait à cette industrie maritime : » 1" Une force de direction, dans la gérance, dans l'admi- nistration, dans la surveillance ; T> 2° Une économie dans les voies et moyens (services divers des bateaux à vapeur, etc.), usine culinaire pour les con- serves, etc. modèles à Commachio, à Bonifacio) ; PROCÈS-VERBAUX. 701 » 3° Une vente régulière des produits, sans concurrence en France, mais pouvant lutter contre la concurrence étrangère ; » -i" Une sécurité pour les capitaux, garantis par la solida- rité de tous les intéressés, etc. » Je crois devoir remettre sous les yeux l'importance des pêcheries fixes italiennes relevée sur des documents authen- tiques. » Moyenne annueUe : 50, 0^25, 000 kilogrammes de chair de poisson. — M. E. Trouette écrit de Saint-Denis (île de la Réunion) : (( J'ai eu l'iionncur, le mois dernier, d'informer la Société d'acclimatation des résultats obtenus à Bourbon par les graines de Téosinté {Reana luxurians) qu'elle a bien voulu m'envover : j'ai reçu depuis d'autres détails que je tiens à lui transmettre. » M. de Chàteauvicux, à Yic-Lcu, a fait son semis à 500 mètres d'altitude, dans une terre légère assez sèche. Il a coupé une touffe provenant d'une seule graine. Elle se compose de 27 tiges ])rincipales, hautes de 2-",50 à 2"',80, garnies cha- cune d'ailerons de 0'%50 à 1 mètre, et lui a donné 850 gram- mes de bonnes graines, plus une quantité de graines blanches, coulées, ou imparfaitement mûres, ce qui ferait plus de 22000 graines. Les touffes étaient moins belles que chez M. Valy, mais le terrain et le climat étaient moins favorables. Les pluies, abondantes en décembre et en janvier, avaient été presque nulles en mars, avril et mai. Ainsi, sécheresse pen- dant le développement de la plante et à l'époque de la florai- son, et froid au moment où la graine mûrissait. » Chez M'"" Berlin, tout à fait sur le bord de la mer, sur les pas géométriques {sic) du Chaudron, dans un jardin arrosé, il est vrai, mais dans la localité la plus sèche peut-être de toute nie, où il n'a pas plu depuis plusieurs mois, quatre graines, données par M. Auguste Yinson, ont produit six kilogrammes et quart de graines. » Lorsque je pourrai me procurer un ou deux litres de ces graines, je les ferai moudre pour savoir quelle peut être la valeur alimentaire de la farine qu'elles contiennent. 702 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » J'ai vu, dans l'un des Bulletins, que M. le docteur Gimbert avait adressé à la Société d'acclimatation un mémoire sur un cas de pleurésie purulente guéri par lui à l'aide d'un médica- ment tiré de V Eucalyptus. Déjà, l'une de mes parentes, at- teinte d'une affection lente des poumons, et qui la consumait, a été sauvée, sans emploi d'aucun autre moyen, par du sirop à' Eucalyptus préparé par moi sur la demande de son méde- cin ; pareil résultat vient encore d'être obtenu. La grippe rè- gne en ce moment parmi nous, et j'entends dire que les infu- sions de feuilles à' Eucalyptus produisent un excellent effet. J'ajoute qu'une personne, digne de la plus entière confiance, m'a afiirmé qu'elle avait été guérie en quelques instants d'un rhumatisme à la poitrine par la simple application d'un cata- plasme de feuilles à' Eucalyptus . Ces renseignements peuvent avoir quelque valeur, s'ils sont confirmés par d'autres com- munications faites à la Société. » — M. Sillan, délégué de la Société à la Nouvelle-Orléans, annonce qu'il s'est formé dans cette ville une société littéraire sous le nom d'Athénée louisianais. Notre confrère ajoute : « L'Athénée louisianais ne peut qu'appeler toute la sympathie de ceux qui tiennent à la France de près ou de loin. Aussi, les hommes de race française, les plus distingués dans ce pays, ont-il mis beaucoup d'empressement à faire partie de la nouvelle Société, qui compte déjà un grand nombre de mem- bres et qui a un organe à elle tout nouvellement créé. » L'Athénée compte porter ses travaux dans toutes les bran- ches qui sont de nos jours l'objet des études de la science humaine. L'acclimatation ne pouvait donc lui rester indiffé- rente. Il y a tant à faire dans la pauvre Louisiane, autrefois si riche et, aujourd'hui, victime infortunée de la jalousie et de la malice de ses ennemis du nord et de l'est des Etats- Unis ! » L'Athénée a donc nommé une commission parmi ses membres pour demander à l'illustre Société d'acclimatation de Paris de lui adresser les graines ou les plantes utiles à l'agriculture et à l'horticulture louisianaise. » Votre délégué ose espérer que la Société d'acclimatation PROCÈS-VERBAUX. 703 tendra une main amie à cette ancienne fille de la France, qui n'a jamais oublié et jamais n'oubliera sa mère, et qu'elle vou- dra bien faire don à la Louisiane, représentée par l'Athénée, d'une part de ses richesses. » — Offert par divers : i" Études sur Vépizootie encore régnante chez les vers à soie du mûrier; état actuel de la question, parle docteur V. Joly (l'auteur). 2° Report of the Royal Society of Tasmania for the year 1875. 3" Catalogue of plants under cultivation in the Royal Society' s Gardens ; Queen's park, Hobart-Town, Tasmania, 1865. 4" Instructions sur la culture des asperges, par M. l'abbé Mondain (offert par l'auteur). 5" Synojms analytique de la flore des environs de Paris, destiné aux herborisations, par MM. E. Cosson et Germain de Saint-Pierre. Troisième édition (offert par l'éditeur). 6° Société néerlandaise pour le progrès de l'industrie. Adresse à S. M. le roi. 1" LaVigne à V école du phylloxéra. Théorie rationnelle de viticulture, par M. Jules Giéra (offert par l'auteur). 8" Institut des provinces de France, numéro de juillet 1876. 9" The ivinter garden of the comte de Kerchove at Denter- ghem. 10° Rotanical reminiscenses in British Guiana by Richard Schomburg (offert par l'auteur). 11° Estudios historicos, climatologicos y patologicos de las islas Canarias, por D. Gregorio Chil y Naranjo. Livraisons 1 cà 8. 12" Mesa de estadistica gênerai de la republica del Uru- guay. — Cuarderno, n° 6. 13° Liste des jardins, des chaires et des musées botaniques du monde. Quatrième édition. (Offert par l'auteur, M. E. Mor- ren.) 14° Histoire naturelle des Coléoptères de France , par E. Mulsant et Gh. Rey. 6 vol. (Offert par M. Mulsant.) lOï SOCIÉTÉ d'acclimatation. 15° Un numéro du Moniteur du Calvados, contenant une note de M. Victor Chatel sur le lapin angora et l'utilisation de son poil. 16" Les richesses de la nature. Le règne animal, par P.-L. Simmonds. (Offert par l'auteur.) 17" Classification de 250 fécules, par M. Bernardin. (Offert par l'auteur.) 18° Le Phylloxéra de la Vigne, son organisation, ses mœurs, choix des procédés de destruction avec gravures et cartes. 2' édition, augmentée des plus récentes découvertes, par M. Maurice Girard. (Offert par l'auteur.) 19° Notice sur le jardin cV expériences de M. Ch. Naudin, à Collioure (Pyrénées-Orientales), par Charles Cavalier. (Offert par M. Ch. Naudin.) 20° Divers extraits des Comptes rendus de V Académie des sciences surle Phylloxéra et sa destruction, par MM. Balbiani, Aubergier, Dumas, J.-B. Jaubert, Mouillefert et Marion. 21" Compte rendu du Congrès international agricole tenu . à Bordeaux les 24, 25, 26 et 27 mai 1876. 22" La piscicultiira maritima, par Alfredo Bertini. 23° Cultiirversuche, von H. Hoffmann. 24" In educational lecture on the food of plants, etc., par M. Mac Ivor, esq. 25" Notice sur un Coléoptère chrysomélien attaquant les Pommiers aux environs d'A Iger. — Note sur deux insectes nuisibles, ITomotoma Ficus, Linn., Hémipt. homopt. et Cas- sida viridis, Fabr. Coléopt., par M. Maurice Girard, br. in-8". (Offert par l'auteur.) 26° Die Schlangen und eidechsen der Galapagos insein, von D"" Franz Steindachner. (Offert par l'auteur.) Des remenîments sont votés aux donateurs. Le Secrétaire du Conseil, Maurice Girard. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. AIMÉ DUFORT. OISEAUX. Canards d'Aylesbury. — M. Félix de la Rochemacé, au château de la Roche (Loire-Inférieure). Ces oiseaux ont donné une ponte que la femelle s'est mise à couver ; puis, qu'elle a abandonnée : les œufs mis sous une poule n'ont point éclos. Le cheptel est en bon état; on cher- chera néanmoins ix modifier son habitat, afin d'obtenir, s'il est possible, un résultat diflërcnl. Canards carolins. —M. le D'' Bessette, à Angoulême. Les canards carolins sont en paifaite santé, mais l'espoir de les voir reproduire a été déçu; la femelle a pondu deux œufs seulement et ils se sont trouvés clairs. GoLOMUES LOPHOTES. — M. Bouguct, à Huninguc (Alsace). Le mâle étant mort subitement sans cause apparente, notre confrère s'en est procuré un autre, au printemps, et depuis il a obtenu, au mois de juin, une première couvée de deux petits. Au mois d'août dernier, la femelle a couvé de nouveau, mais elle n'a produit qu'un jeune. Cygnes noirs. — M. Bezanson, à Savigny (llaule-Marne). Les cygnes noirs se portent à merveUle ; toutefois ils ne paraissent point du tout disposés à jjondre. On a pu craindre un moment qu'ils ne fussent du môme sexe ; mais des ouvriers travaillant aux abords de l'étang où ils sont, ont affirmé les avoir vu s'accoupler. De ces deux oiseaux, un seul est éjointé ; l'autre, depuis la mue d'avril, a repris toutes ses plumes et vole comme un cygne sauvage; tous les soirs, il prend son essor et reste une demi-heure environ à tourner autour de l'étang, à une très-grande hauteur. 706 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. Genesley, à Laval (Mayenne). Ces oiseaux sont en bon étal. Faisans de Swinhoe. — M. Burky, à Long-Praz-sur-Yevey (Suisse) , La Poule a succombé presque subitement, sans que l'on puisse indiquer la cause de sa mort. Depuis quelques mois, elle restait parfois, et pendant assez longtemps, dans une immobilité complète. Le maie est très-beau et bien portant. — M. Derré, à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). La femelle a été emportée par une affection du foie : cet organe était, en effet, tuméfié et couvert de pustules. Le mâle est très-bien portant. Faisans vénérés. — M. Pitard, à Laval (Mayenne). Le cheptel est en très-bon état. Le mâle surtout est remar- quable. La femelle n'a pas encore pondu. Faisans versigolores. — M. le D'' Michel, à Anisy-le- Chateau (Aisne). 11 y a eu une ponte très-remarquable ; mais les jeunes, arrivés à une taille assez forte, ont presque tous été atteints d'une ophthalmie intéressant particulièrement la conjonctive. Leurs yeux étant collés, les jeunes sont mort de faim, faute de pouvoir apercevoir leur nourriture. Des astringents divers que l'on a employés, après avoir décollé les paupières au moyen de liquides émollients , aucun n'a réussi. On a le regret de n'avoir pas essayé une solution de nitrate d'argent qui eût peut-être produit de meilleurs résultats. INSECTES. Yers a soie. — M. Bouguet, à Huningue (Alsace). Les œufs d'Attaciis Yama-maî ont éclos cette année beau- coup plus tôt qu'en 1875, alors que les chênes n'avaient encore aucun ])ourgeon. On a placé les vers sur des petits chênes en pots, dont les feuilles commençaient à sortir; mais, comme l'année dernière, aucun d'eux n'a voulu manger et tous sont morts. Pendant l'éclosion, qui a duré plusieurs jours, l'on a CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 707 remarqué quelques jeunes chênes, d'un an de semis, qui commençaient à bourgeonner. L'on s'est empressé d'y trans- porter toutes les nouvelles éclosions, et les jeunes vers se sont mis immédiatement à manger; mais dans la nuit du 11 au 1-i avril, il est tombé 10 centimètres de neige qui les ont fait périr. PLANTES. Bambous. — M. le D' Bessette, à Angoulême. Ces arbustes végètent vigoureusement. L'on a pu en obtenir des sujets nouveaux, en séparant, avec une scie, du pied mère les rejets qui sortaient de terre, mais en ayant soin de les laisser en place un mois environ et d'entretenir une légère humidité par les temps secs et chauds. Des quatre, le nigra est le moins vigoureux. — M. Buzaré, à La More-en-Montalembert (Deux-Sèvres). Huit variétés ont été confiées à notre confrère : Le B. Qidlioi a donné une pousse de 0'",95. Le B. glaucescens, deux pousses de 0'",65. Le B. aiirea, trois pousses de 0'",50. Le B. violascens, deux pousses de 0'",30. Le B. mitis, deux pousses de 0'",27. Le B. nigra, une pousse de O'^^O. Le B. flexuosa, trois pousses de 0'",'40. Le B. Simonii s'est montré peu vigoureux. — M. F. de la Rochemacé, au château de la Roche (Loire- Inférieure). Ces plantes sont en bon état, mais leur multiplication laisse à désirer. Betteraves. — M. le D' Turrel (de Toulon). C'est dans le département du Tarn que le semis a été fait, et sur le domaine de la Veaute, qui est situé dans le massif accidenté dépendant du système de la Montagne Noire, et placé au sud d'Albi, à l'est de Castres et à l'ouest du dépar- tement de l'Aveyron. Le sol est granitique, avec des rognons de quartz et de schiste. La région indiquée est très-pluvieuse : 708 . SOCIÉTÉ d'acclimatation. elle figure sur la carte d'Elisée Reclus en teinte très-foncée, ce qui indique un maximum de chute de pluies. Donc, elle est éminemment favorable aux cultures des racines et des fourrages. Le semis des diverses variétés a été fait en temps utile, au commencement d'avril, au moment où la température printa- nière permettait d'espérer une prompte germination. Malheu- reusement, par exception, le printemps a été sec et l'été aride. La végétation a été retardée, et les jeunes plants, à peine sortis et languissant, faute d'eau, ont été ravagés par les loches qui abondent dans la montagne et y occasionnent beaucoup de dégâts. Néanmoins, un certain nombre de plants ont résisté, ei les pluies de septembre ont donné de la vigueur aux racines qui avaient traversé, sans succomber, la période d'extrême séche- resse, ou qui avaient échappé aux loches. Il avait été envoyé cinq paquets, chacun de 125 grammes, des variétés suivantes : i . Betterave blanche à sucre à collet vert ; 2. Betterave disette d'Allemagne ; 3. Betterave blanche à sucre allemande acclimatée; 4. Betterave disette blanche à collet vert ; 5. Betterave blanche à sucre à collet gris. De chaque espèce de graines, il avait été fait, sur l'étendue de 25 ares, deux lignes sur lesquelles on a récolté quelques racines, dont voici le poids, feuilles et racines. ^^ ij Feuilles 1 10 grammes. ■ ( Racine 250 ^îo.> i F'euilles 100 - "■ ( Racine 235 i Feuilles 51 — ' Racine 90 — -, , ( Feuilles ' 160 — I Racine 355 — -, _ { Feuilles 1 75 — ( Racine 2o0 — Chaque échantillon a été choisi comme moyenne. Il y avait, COURESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS. 709 sur le nombre de chaque variété, de plus petites et de plus grosses racines; mais de l'ensemble observé il résulte que, malgré les circonstances défavorables ci-dessus mentionnées, trois variétés sur cinq ont montré une force de résistance remarquable et une vigueur de développement du meilleur augure. Ce sont, en première ligne, la betterave disette blanche à collet vert : 355 grammes. En seconde ligne : la betterave blanche à sucre à collet gris : 250 grammes. En troisième ligne : la betterave blanche à sucre à collet vert qui a donné moins de feuilles et le môme poids : 250 grammes. Celle dite blanche à sucre à collet gris a paru mal dé- nommée, car la teinte de la peau de la racine est rose, plus prononcée au collet. Yient ensuite la betterave disette d'x\llemagae, qui, quoique ne pesant que 2o5 grammes, a cependant un mérite appré- ciable : c'est que, la racine ressortant beaucoup de terre, rarrachage en est rendu très-facile. La betterave blanche à sucre allemande acclimatée s'est comportée le moins bien. Ce sont là des résultats incomplets, car la récolte des bette- raves ne se fait dans le déparlement du Tarn que vers la fin d'octobre, et il peut se faire que d'ici à cette époque les poids respectifs soient modifiés. J'ai noté le poids des feuilles, ajoute le docteur Turrel, parce qu'il doit entrer pour une notable part dans l'appréciation du mérite de la variété. Dans le Tarn, en effet, on utilise ces feuilles, soit en les donnant aux vaches comme fourrage vert, soit en les faisant bouillir, pour la nourriture de la race por- cine. Il y a même dans la montagne un préjugé assez répandu, c'est que l'effeuillement de la betterave favorise la croissance de la racine. J'ai protesté contre cette doctrine qui a sa source dans le besoin que l'on a de la feuille; mais c'est peine perdue. Cependant, j'ai obtenu de mon régisseur qu'il laisserait dans chaque série un certain nombre de racines non effeuillées, 710 SOCIÉTÉ d'acclimatation. pour vérifier ce qu'il y a de fondé dans la doctrine ayant cours dans le pays. Toujours est-il que mon régisseur, un simple paysan de la montagne, mais fort intelligent, a été satisfait de cette expérience, et que je me propose de faire semer, l'année prochaine, en plus grande quantité, des graines des quatre variétés qui ont montré des qualités appréciables, de manière à me permettre de les vérifier et de les contrôler dans des conditions plus favorables, et à en doter le pays, si la supé- riorité de ces variétés cultivées, à titre de fourrages, continue à s'accentuer. QuiNOÂ. — M. Félix de la Rochemacé, au château de la Roche (Loire-Inférieure). La graine de Quinoa de l'an dernier ne paraissait pas mûre, mais c'était une erreur, elle a réussi : notre confrère en a 70 centiares en plein champ, et il espère pouvoir fournir de la graine à la Société. ly. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Le Ver à soie du Chêne du Japon. Le Ver à soie du chêne, connu sous le nom de son cocon, en japonais yama-mayou « cocon des montagnes », mérite à tous égards, suivant les insulaires du Nippon, l'attention des sériciculteurs. En bien des cir- constances même, il est considéré par les indigènes comme supérieur aux vers à soie du mûrier. La soie qu'on en retire passe dans le pays pour être plus belle et plus solide que la soie ordinaire. Au point de vue de la beauté, les manufacturiers européens ne se rangent pas précisément à l'avis de leurs concurrents asiatiques ; mais ils ne peuvent contester l'opinion de ceux-ci au sujet de la force et de la durée de la soie du yama-mayou. Une autre particularité contribue à faire rechercher celte soie sauvage : je veux parler de la difficulté relative avec laquelle elle reçoit à la teinture les couleurs intenses; de telle sorte que combinée avec la soie ordinaire et employée pour le tissage de fleurs ou autres ornements, elle permet d'obtenir des étoffes dont le fond acquiert une couleur foncée en même temps que les dessins conservent une couleur claire, et cela au moyen d'un seul bain. Toujours est-il que la soie du yama-mayou est très-recherchée par les Japonais, qui y attachent une valeur tout à fait exceptionnelle et qui consentent à la payer un prix supérieur à la soie produite par le Bombyx mori. La soie du yama-mayou étant devenue pour les Japonais un produit d'une importance considérable, on a dû demander à des éducations arti- ficielles ce que la nature livrée à elle-même ne produisait pas en quan- tité suffisante pour les besoins du pays. C'est ce qui a donné naissance, dans diverses provinces du Japon, à la formation de magnaneries spé- ciales au Ver du chêne. La production de la graine, toutefois, n'ayant jamais été très-abondante dans ces magnaneries, les élevages de yama- mayou n'ont pris de l'existence que dans un petit nombre de localités, ce qui a contribué à conserver à leurs produits le prix élevé oîi ils se maintiennent encore à présent sur le marché indigène. Aujourd'hui, les principales éàncîxiiou?, an yama-mayou se rencontrent surtout dans les . principautés de Déva, de Nigo et de Yetsizen ; on en trouve également, mais en petit nombre, dans les provinces de Satsouma, de Tsikougo, de Boungo, de Bouzen, de Nagato, d'Aki, de Bingo, de Bitssou, de Ilarima, de Miniasaka, de Iga, de Mino, de Owari, de Sinano, de Kotsouké et de Simotsouké. Depuis une dizaine d'années, on a tenté d'établir quelques magnaneries du même genre dans les campagnes du Mousasi, auprès des habitations des paysans ; mais les résultats qu'on a obtenus de ces vers, nourris avec des branches d'arbres coupées dans les forêts, n'ont généralement pas dédonmiagé du teuqis et des 712 SOCIÉTÉ d'acclimatation. soins qu'il a fallu leur consacrer. La soie qu'on en retire, mélangée avec de la soie ordinaire, a été employée surtout à la fabrication de tissus du genre des crêpes de Chine. Le chêne est de toutes les essences du Nippon celle qui paraît conve- nir le mieux à la nourriture de la chenille du yama-maijou. L'expé- rience a démontré qu'on pouvait remplacer au besoin la feuille de cet arbre par celle d'un assez grand nond)re de végétaux différents ; mais les sériciculteurs indigènes ont reconnu que ces végétaux ne devaient être donnés aux Vers qu'accidentellement, si l'on voulait éviter une perte considérable à la lin de l'éducation. Plusieurs espèces de chênes, appartenant à la flore des îles de l'Asie orientale, sont employées avec succès pour l'élevage des Vers à soie sauvages. Toutefois, celle que préfèrent les indigènes est appelée par ceux-ci sifo-kasi «. chêne blanc » (qiiercus sirokasasi). On fait également un bon usage des feuilles de deux autres' espèces : le kasiva {quercus serrata) et le kousoH-(ji (quercus dentata). L'écorce de ces deux arbres fournit aussi une matière colorante employée pour la teinture en noir. L'éducation des Vers du uama-minjoH se fait le plus souvent sur les arbres mêmes dont les feuilles servent à leur nourriture, et ce mode d'élevage est sans contredit le plus favorable au développement des chenilles et à la formation de beaux cocons, d'autant plus que le bombyx du chêne est moins sujet à soulïrir des variations de la température que le bombux du mûrier. 11 faut dire, il est vi'ai, que les éleveurs ont beau- coup à soulliir, dans les éducations en plein air, des insectes et des oi- seaux de tous genres qui dévorent une quantité de Vers, depuis leur naissance jusqu'au moment oi^i ils se disposent à iiler. C'est ce qui a engagé les paysans à élever paifois les yama-mayou sur des branches plantées dans des fosses ou placées dans des baquets où elles conservent leur fraîcheur au nmyen de l'eau qu'on a soin d'y renouveler de temps en temps. On peut alors éviter les attaques des oiseaux en étendant sur ces branches des fdets à mailles étroites et soutenus de distance en dis- tance par des piquets enfoncés en terre. Les Japonais recueillent également les yama-mayou snr les montagnes et dans les forêts où ils vivent à l'état sauvage. Ils choisissent de préfé- rence la nuit pour cette opération, les cocons ne s'apercevant que très- diflicilement pendant la durée du jour. Aussitôt que l'obscurité s'est répandue sur la terre, ils parcourent les bois de chêne où, grâce à la lueur des torches qu'ils allument à cet effet, les cocons leur apparaissent avec des rellets argentés et cristallins. Des hommes, des femmes et même des enfants sont employés à cette opération lucrative, qui sou- vent assure l'aisance et le bien-être de nombreuses familles pauvres de paysans. (Extrait du Traité de V éducation des Vers à soie au Japon, par M. Léon de Uosny.) FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 713 Les auxiliaires du Ver à soie dans l'extrême Orient. Le rapport si remarquable de M. Natalis Roudot sur les « soies et Hssitis de soie » à l'Exposition universelle de Vienne en 1873 (1), renferme d'intéressants renseignements sur la production des diverses soies utili- sées dans plusieurs contrées de l'extrême Orient concurremment avec la soie de Sericaria mori. Au Japon, l'élevage àp.VAttacus ijama-maï « paraît être surtout répan- du dans les provinces de Sinchiu, de Mina, de Gochioa, de Tamba et de Tanga. La soie qu'on y récolte est très-nerveuse. A Ivioto, on fabrique avec cette soie de beaux crêpes unis. » En Chine, la soie de YAttacus pernyi alimente, dans les provinces de Koueï-Tcheou, de Se-Tchouen, de Chan-toung, de Ho-nan et de Yun-nan, une fabrication considérable d'étoiles unies dont la solidité est extrême. Quant à la soie du Ver de l'allante (A. cynthia vem), elle est surtout tissée dans le Chan-toung. « Xos fabricants, dit M. Natalis Rondot, n'ont jamais vu la plupart de ces tissus, qui seraient pour eux l'objet d'une étude utile : des velours et des satins, faits dans le Ho-nan et le Se-Tchouen, montreraient les effets du mélange de la soie du Ver du chêne avec la soie du Ver du mûrier ; des gazes unies ou damassées, des popelines épaisses, des sa- tins au broché fortement relevé, ne sont pas moins curieux que les crê- pes de soie du Ver du chêne et les velours ciselés, tissés, ceux-ci dans le Se-Tchouen, ceux-là dans le Ghen-si. » Voici les chiffres approximatifs de la production de ces soies : 1" Ver à soie du chêne {A. pernyi), des provinces de Koueï-Tcheou et de Sc-Tchouen. (Les plus grands marchés de ces soies sont à Nan- tchouen et à Paoning-fou, dans le Se-Tchouen.) 1 510 000 kil. Des provinces de Ilo-nan, de Chan-toung (2), de Chen-si, de Chan-si et de la. Mandchourie GOO 000 kil. 2" Ver à soie de l'allante {A. cynthia vera), des provinces de Chan- louiK'- et de Ilo-nan. (Le district de Ning-haï, dans le Teng-tchéou- fou, au Chan-toung, est le centre de la production de la soie du Ver de l'allante.) 300000 kil. Les Chinois retiennent pour leur consommation toutes les soies que donnent les Vers du chêne et de l'allante ; employées seules, ces soies servent à fabriquer des tissus dont la solidité est extrême, et qui entrent souvent dans la confection des vêtements du peuple . Dans l'Inde, on peut évaluer à 2 millions de kilogrammes environ le (1) Rapport du junj international. France, tome II. (2) Dans les arrondissements de Ning-haï et de Si-liia (Teng-tchéou-fou), et dans les contrées comprises entre Moung-yin et Tsing-tchéou-fou. 3" SÉRIE, T. III. — Octobre 1876. 46 714 SOCIÉTÉ d'acgumatation. chiffre annuel de la récolte en soies sauvages, dites tussah (soies des A. mijllita, arrindia, cynthia vera, etc.). Le Bombyx huttoni, qu'on trouve à l'état sauvage dans les forêts au nord-ouest de l'Himalaya, donne une quantité considérable de bonne soie de couleur cendrée. Malheureusement, « la fabrique européenne, dit M. Natalis Rondot, a négligé jusqu'à présent de tirer parti de toutes ces soies, si abondantes et si nerveuses. » R.-\N. Produits tirés de l'Agave. Extrait d'une lettre adressée à M. Drouyu de Lhuys , président de la Société d'acclimatation. Paris, 4 septembre 187(i. Monsieur, Par votre lettre du 5 juillet, vous avez bien voulu m'informer que vous aviez transmis à la Commission médicale de votre Société le travail que je vous avais envoyé sur le « Maguey » et sur le « Pulque. » Aujourd'hui, complétant cette communication, j'ai l'honneur de vous adresser une note relative à l'emploi du « Pulque » comme agent théra- peutique, note rédigée à ma demande par mon compatriote et ami le docteur Valenzuela, et un échantillon de dix flacons que la Commission médicale pourra faire expérimenter. Je reo-rette de ne pouvoir vous en remettre une quantité plus considé- rable, mais je prélève ces dix bouteilles sur l'envoi qui vient de m'arri- ver et que j'avais demandé pour mon usage particulier. Cette quantité, relativement minime, ne saurait convenir qu'à des expériences tentées sur un seul malade. Il faut agiter le flacon avant de s'en servir. Je suis convaincu, Monsieur, que si la Commission médicale de votre Société veut bien expérimenter le « Pulque, » les effets vraiment extra- ordinaires qu'elle en obtiendra détermineront bientôt les hôpitaux de Paris à l'employer comme principal agent dans une multitude de cas, ainsi que cela se fait dans mon pays. Sous la latitude de Paris, ses effets n'en ont pas moins été aussi grands, aussi parfaits, et M. Carlos Calvo, mon ami, qui a l'honneur d'être connu de vous, m' ayant prié de lui faire venir du « Pulque, » a trouvé dans son emploi et dans celui du « Mezcal, » son sous-produit, des remèdes qui l'on complètement rétabli. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments distingués. M. Terreros. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 7i5 NOTE SUR LE PULQUE , l'AU M. LE DOCTEUR VALEN'ZUELA. Le Pnlquc est un remède reconstituant, fortifiant, analeptique et jouissant à la fois, à un haut degré, de propriétés stimulantes. Ses effets immédiats ressemblent à ceux de tontes les boissons alcooliques : cette boisson peut donc produire depuis l'excitation nerveuse caractérisée simplement par l'accélération du pouls, la rougeur de la face, la viva- cité et la gaîté, comme elle peut produire aussi l'ivresse complète portée jusqu'au collapsus. Cependant l'usage modéré et continuel de ce breu- vage détermine à la longue chez les personnes souffrantes un change- ment salutaire et garantit aux personnes saines une santé à toute épreuve, ainsi que le prouvent l'endoonpoint, le visage coloré, la bonne humeur qui caractérisent les débitants du Palquc, obligés par leur état d'en boire souvent. Le Pulque peut être prescrit dans toutes les maladies qui occasionnent la perle des forces, quelle (juc soit du reste la cause de ces maladies, pourvu qu'il ne s'y trouve aucun élément inflammatoire et qu'elles ne présentent aucun accident hyperesthésique quelconque, cas spéciaux dans lesquels les médicaments alcooliques ne sauraient être employés. L'usage du Pulqnc est très-répandu au Mexique; il est employé avec succès dans une foule d'affections, soit pour aider au traitement médical qui agit sur les causes de dépérissement, soit pour combattre, sans autre secours, ces mêmes affections, lorsqu'elles consistent seulement dans une faiblesse générale Notre tâche serait trop longue s'il fallait citer tous les cas où l'usage du Pulque est efficace ; ce court mémoire ne nous permet pas d'énumérer les affections qui peuvent être enrayées ou modifiées par la simple admi- nistration de cette liqueur. Cepemlant nous signalerons comme les prin- cipales : la chlorose, l'anémie, surtout chez les jeunes filles d'une consti- tution délicate, les accidents de la puberté, de la grossesse, lorsqu'il y a perte d'appétit et vomissements nerveux. Le Pulque doit être ordonné aux nourrices chez lesquelles il augmente la sécrétion du lait et en amé- liore la qualité. Notons encore les diarrhées atoniques, les gastralgies, la plilhisie pulmonaire, le lymphatisme, le rachitisme, etc. Il aura égale- ment d'excellents elfels après les longues maladies, durant les convales- cences difficiles, telles que celles (jiii suivent la fièvre typhoïde, le typhus, etc., etc. En dernier lieu le Pulque est excellent pour les vieillards et les enfants chétifs, plus ou moins menacés de tuberculose. Nous appellerons l'altenlion de ceux que cette notice pourrait intéres- ser sur une liqueur que l'on extrait du Pulque même, et nous mention- nerons les qualités particulières de cette préparation nommée Mezcal. Sans être irritante, elle jouit de propriétés médicinales très-marquées, tout en possédant une saveur exquise. Le Mezcal agit, à petites doses, sur l'estomac, éveille l'appétit, favorise les digestions et tonifie les fonc- 71G SOCIÉTÉ d'acclimatation. lions gastriques. On peut dès lors retirer un grand avantage d'un remède agréable et ayant une action réelle dans les maladies où l'atonie joue le rôle principal, dans quelques dyspepsies parfois si rebelles à tous les agents connus de la thérapeutique. En résumé, le Pulque est un moyen puissant pour rendre les forces aux personnes affaiblies, quelle que soit la ciiuse qui ait déterminé le mal. Envisagé sons un autre rapport, et relativement à l'état de santé, le Pulque est une véritable nourriture : on peut affirmer (|u'une foule de pauvres gens, à Mexico, ne se soutiennent que grâce au Pidque dont ils font usage. Ils mangent fort peu et cependant jouissent d'une bonne santé. Il faut donc reconnaître que le Pulque possède des propriétés nourrissantes particulières, qui proviennent de la grande quantité de fécule que ce liquide tient endissolution, ainsi ({ue l'a démontré l'ana- lyse. Nous ne pouvons passer sous silence son efficacité dans les cas d'in- somnie qui font le désespoir des malades et des médecins. Il est vrai que ce mal peut être combattu par les narcotiques, mais ces derniers fati- guent vite l'estomac et deviennent bientôt inutiles. Or, le Pulque ii'oifre pas ces inconvénients et il produit des. effets analogues. T'ne dose très- modérée, qu'il n'est pas nécessaire d'augmenter graduellement, suffit pour procurer un sommeil calme, sans amener de fâcheux accidents. Enfin nous dirons pour conclure que l'histoire du Pulque peut se faire en deux mots : 1" le Pulque est un remède héroïque dans une foule de maladies où tous les autres moyens échouent ; ^^ le Pulque est une excellente nourriture, d'un fort bon goût. Si, au début, la saveur de ce breuvage est un peu étrange, en très-peu de temps l'habitude le fait trouver exquis. L'abus du Pulque produirait, ainsi que nous l'avons dit, les mêmes elfets que l'abus des boissons alcooliques : il peut donner à la longue et pris en grande quantité le deliriuui treniens, la diarrhée, les maladies du foie et enfin tous les accidents connus sous le nom d'alcoolisme. V. BIBLIOGRAPHIE. I. r« vigne à récole du phylloxéra ; Uiéorie rationnelle de vilieulture, par J. Giéra. Brocli. grand in-8, 50 pages. Avignon, J. llounianille, 1875. Kai!!«in!« de taltle ; manière dohtcnir de« primeurs, etc., par J. Izard, cultivateur. Montpellier, Jean Martel aine, un petit vol. in-l"2, IKip., 1875. I,e phylloxéra détruit et Ja vigne régénérée par l'emploi rationnel de la potasse, par F. -G. Rexès, à Jarnac (Charente). Angoulème, broch. in-8, 32 p., 1876. La vigne à récole du phylloxéra. — Dans une brochure écrite d'un style élégant et facile, M. J. Giéra soutient que le mode de culture à basse tige, adopté dans le midi de la France, contribue à la rapide exten- sion de cet aphidien, et, qu'avant tout traitement curatif, il faut néces- sairement abandonner ce système et élever le cep, à haute tige, en treille ou en palissade. Les avantages, dit-il, qui résulteront pour la vigne de la culture en hautain sont connus : elle aura plus d'air et de lumière; elle sera moins suffoquée par la réverbération solaire, elle résistera mieux par consé- quent à la sécheresse et perdra moins par l'évaporation ; la fructification en sera plus abondante et de meilleure qualité, si cette abondance est contenue ; ses vins seront moins alcooliques et moins capiteux et sa longévité sera mieux assurée. Mais, de plus, en espaçant et en aérant les vignes, en faisant dispa- raître ce fouillis de feuillage, qui couvre le terrain à quelques centimètres de hauteur, qui est impénétrable à la fraîcheur des nuits et qui, durant le jour, redouble l'ardeur du soleil en le réverbérant, on détruira cette espèce de serre chaude où l'on place le parasite et qui est si favorable à sa fécondité ; on combattra ainsi la parthénogenèse de cet insecte sous terre, et l'on réduira le nombre des séries de ses générations aptères successives. Quant à la femelle ailée du phylloxéra, comme sa tarière est si frêle qu'elle ne peut pénétrer que le jeune bois, elle déposera nécessairement ses œufs au haut des ceps, où se trouve seulement le bois de l'année, et, à leur éclosion, les larves auront, par le fait de l'élévation des tiges, un plus grand déplacement cà opérer pour s'introduire dans le sol ; en outre si, par un déchaussement périodique, le cep est dégagé sous terre de toutes ses radicelles, à 30 ou /tO centimètres de profon- deur, il est presque certain que, ne pouvant atteindre jusqu'à l'appareil radicuiaire, elles périront d'épuisement et d'inanition. Ces considérations suffiront, d'après l'auteur, pour démontrer la néces- 718 SOCIÉTÉ d'acclimatation. site de l'éducation à haute tige et expliquer l'immunité des vignes en treille, immunité qui est sans doute l'un des faits les plus importants que l'observation puisse relever et l'un des plus incontestables (1). Contrairement, ajoute-t-il, à ce qui se passe pour le phylloxéra, les ravages de l'oïdium étaient d'autant plus intenses que la vigne avait plus d'élévation. La vigne en treille, par exemple, avait une prédisposition fatale à la maladie, tandis que le cep couché sur terre en était exempt. Cela provenait, d'après le sentiment de MM. Pellicot et Mares, de ce que la température , en été, s'élève facilement à /i.5 degrés près du sol, et que la chaleur et la sécheresse se réunissaient pour anéantir le crypto- game. Or, il est acquis à la science, par les expériences de Kiber, que 1 a chaleur et la sécheresse activent la multiplication des générations aptères du phylloxéra. Cette même chaleur de 45 degrés près du sol, qui nous délivrait du premier fléau, nous afflige aujourd'hui du second ("2). M. J. Giéra propose donc d'adopter, de préférence aux échalas, des arbres vivants pour palisser la vigne dans les terrains riches, ou de pratiquer, comme en Savoie et en Italie, des labours et des semailles dans les vignobles. Il pense, en outre, que le système de plantation superficielle présente de graves inconvénients dans le Midi et que , pour proléger les racines contre le phylloxéra ou contre d'autres para- sites, il faut approfondir l'appareil radiculaire et revenir à l'opération du déchaussement périodique, qui était pratiquée par les anciens dans la culture en hautain (3). (1) M. Nanquette, dans le Journal d'agriculture pratique, 1S74., t. II, p. 84", MM. Carrière et Henri Cliatenay. dans la Revue horticole, 1873, p. 338; 1870, p. 297, reconnaissent également que les ceps plantés en treille le long des maisons, ou espacés à grande distance pour former des tonnelles, sont exempts des atteintes du phylloxéra. D'après ces savants spécialistes, cela provient de ce que leurs racines sont isolées les unes des autres. Pour eux, la projiagation du fléau dans les vignobles tient surtout à ce que l'agglomération des racines dans un même terrai:! fournit aux pucerons une nourriture abondante et sans discontinuité, par suite de la facilité de transport que donne la proximité de ces racines. Par voie de conséquence, ils signalent la plantation à grande distance comme un préser- vatif très-probable, et qu'il convient d'essayer sérieusement. A. D. (2) Les expériences faites par Kiber, en 1815, établissent que la fécondité des Aphis rosœ et dianthi, placés en hiver dans une chaiidire chauffée, peut se pro- longer pendant quatre ans, sans le secours du mâle. M. Lichtensteiu les invoque pour établir que la destruction des œufs d'hiver du phylloxéra serait sans grande influence sur la vitalité des colonies souterraines [Annales agronomiques, t. II, n° 1, 1876). M. Balbiani repousse ces mêmes e.xpériences comme n'ayant pas été faites à l'air libre, et parce que les faits observés chez une espèce de puceron ne sauraient être généralisés et, à plus forte raison, étendus au phylloxéra, qui constitue un des types les plus anormaux de la famille. [Comptes rendus de l'A- cadémie des sciences, n° 3, 17 juillet 1876.) (3) Voyez : pour les avantages et les inconvénients de la vigne en hautain, le Cours d'arboriculture de M. Du Breuil, II, p. 425; pour la culture de la vigne chez les anciens : Pline, Ilist. nat., XIV, XVII; Columelle, III, IV, V; Varron, iv. I, ch. II; Palladius, liv. III; Le théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres; De la vigne et de ses produits, par le docteur Arthaud, note première. A. D. BIBLIOGRAPHIE. 749 Raisins de table. — Cet opuscule a pour but de publier certaines ob- servations personnelles sur la culture de la vigne, à l'effet d'obtenir des primeurs ou des raisins de conserve et de préconiser l'emploi de la cbaux vive comme moyen préventif de l'invasion du phylloxéra. La société horticole de l'Hérault a décerné pour cette brochure une médaille à M. Izard, lors du dernier concours de Béziers. La taille d'un jeune plantier pour primeurs et les autres travaux d'appro- priation sont les mêmes, d'après lui, que pour les vignobles ordinaires. Ce n'est qu'à la quatrième année que les ceps peuvent commencer à don- ner des fruits assez développés, pour mériter des soins particuliers en vue de la culture spéciale dont il s'agit. Du 1"'' au 15 novembre, et plus tôt si on le peut, on aura soin, chaque année, de pratiquer le déchaussage des pieds, pour y déposer une quantité de chaux vive proportionnée au développement de chaque plante. Vers le 15 mai, après le premier sou- frage annuel et dès qu'on n'aura plus à redouter les gelées tardives, on devra largement déchausser la vigne, afin de la fumer convenablement, non avec des engrais industriels, mais avec du bon fumier d'écurie ou de bergerie. Viendront ensuite les trois importantes opérations du pinçage, de l'éclaircissement des grappes et de l'ablation de tous les grapillons ; mais c'est dans l'arrosage de la vigne pendant le mois de juillet que se trouve tout le secret de la maturation avancée des fruits. Cette opération doit être faite par projection, sous forme d'ondée naturelle, le matin et le soir, de manière à ce que l'arrosage complet du plantier ait lieu tous les deux jours. Au 25 juillet, on aura des fruits mûrs, que l'on pourra livrer de suite à la consommation, la récolte devant être effectuée dans douze ou quinze jours au plus, car après ce délai, on aurait à subir la concurrence des produits de la grande culture. En présence des circonstances critiques où nous nous trouvons eu ce moment, par suite de l'invasion du phylloxéra, le chaulage devra, dit M. Izard, être effectué dès la troisième année, et si l'on craint que la pluie ne survienne pas bientôt, il devra être suivi d'un arrosage. La culture des cépages, pour en obtenir des produits qui se conservent toute l'année, est la même que celle des cépages cultivés pour primeurs, avec cette différence que la fumure doit avoir lieu le plus tôt possible, sans attendre au 15 mai ; toutefois, après que le chaulage de novembre aura produit son effet de dissolution. Pour les plants de primeurs, la fumure du 15 mai n'a pour but que de hâter la végétation, tandis que pour les plants de conserve, elle a pour objet d'agir directement comme engrais. Il ne devra être fait aucun arrosage artificiel. Pour arrêter les ravages du terrible fléau qui menace de détruire tous nos vignobles, M. Isard recommande de prendre des précautions et des mesures préventives : c'est de l'hygiène, de la propreté mise en prati- tique, dit-il, rien de plus, rien de moins, mais c'est déjà beaucoup. Tous les ans, au mois de novembre, et même plus tôt si on le peut, déchausser 720 SOCIÉTÉ d'acclimatation. tous les pieds de vigne, et, suivant leur âge et leur plus ou moins forte constitution, leur appliquer un chaulage consistant en un et même deux kilogrammes de chaux vive contre les souches, et recouvrir ensuite avec de la terre. Du reste, la chaux peut être dispensée aux souches à l'état aidiydre, à l'état d'hydrate ou enlîn à l'état d'eau de chaux. Puis, tous les deux ans, appliquer une bonne fumure, au mois de février, avec de bon fumier de ferme, à la dose de 6 à 8 kilogrammes par pied, sui- vant l'âge de la vigne. L'auteur demande encore (jue l'on ait soin, au moment de la planta- tion, de plonger le bas de chacun des plants, c'est-à-dire toute la partie qui est destinée à être enfoncée dans le sol, dans une forte dissolution d'eau de chaux vive, faite ad hoc et ayant une certaine consistance. Mais il conviendrait de n'employer comme sujets que des cépages vigou- reux, pouvant résister à l'action de ce bain corrosif, dont le résultat est de procurer aux plants une grande facilité pour l'émission d'un plus grand nombre de racines. Le phylloxéra détruit et la vigne régénérée. — La potasse, dit M. Rexés, est l'aliment essentiel de la vigne ; elle est le seul produit qu'elle demande à la terre, au moins en grande quantité; le sol est d'au- tant plus apte à la nourrir qu'il en contient davantage, et, s'il en était privé d'une manière absolue, il serait entièrement impropre à sa culture. D'un autre côté, la potasse est un insecticide tout-puissant; elle con- stitue donc le moyen scientifique par excellence de sauver nos vignes et de leur assurer un avenir indélini de vigueur et de santé. Les observations faites à ce sujet par M. Rexès ont été communiquées par lui à l'Académie des sciences et transmises à la commission du phyl- loxéra, dans la séance du 7 février 1876. Nous ne pouvons que renvoyer le viticulteur à sa brochure pour apprécier les raisons données et les différents dosages indiqués ; il conviendra de les rapprocher également de la note de M. Démaille , présentée à l'Académie dans la séance du 13 mars dernier (vol. 82, n" 11, page 617), et de l'instruction générale sur le traitement des vignes phylloxérées rédigée par M. Dumas. Aimé Dufort. E,c lUiyiioxei-a, choix des procédés de destruction, avec gravures et car- tes, â^ édition, augmentée des plus récentes découvertes, par M. Mau- rice Girard. Paris, Hachette et C'% 1876. Les progrès de l'invasion phylloxérienne en France augmentent d'une manière effrayante, et bientôt le redoutable ennemi de nos vignobles, signalé à Blois et à Orléans, appartiendra à la faune parisienne.' C'est dans l'intérêt général qu'il convient de propager le petit livre populaire offert par l'auteur à la Société d'acclimatation et publié sous les auspices de l'Académie des sciences. Dans celte seconde édition sont exposés des faits, ou mal connus ou tout à fait inconnus en 1874, époque où la Société BIBLIOGRAPHIE. 7"2 1 recevait l'hommage de la première édition ; actuellement, le cycle pbyl- loxérien est complet. La seconde édition fait connaître les agames ailés, se nourrissant de bourgeons et de jeunes feuilles de vigne, leurs migra- tions et leurs pontes dœufs de deux grandeurs et de deux sexes. 11 en sort des insectes sans ailes ni suçoir, vrais avortons destinés seulement à renouveler la vitalité de l'espèce par l'accouplement. La fenndle fécondée pond un œuf unique, l'œuf d'hiver, toujours sur le cep seul (M. Balbiani), fait très-important, puisque dans cette phase de son existence la funeste espèce est accessible aux intempéries et aux agents destructeurs. Cet œuf donne naissance au printemps à un agame aptère, produisant sans mâle une série de générations. De ces phylloxéras, les uns ont une vie aérienne sur les feuilles, oir ils forment des galles qui les abritent ; ils disparaissent peu à peu à mesure que les feuilles durcissent par la chaleur croissante de la saison (M. Boiteau) ; d'autres, malheureusement, s'enfoncent sous terre et gagnent les racines qui leur olfrent un aliment toujours frais. Us forment les colonies souterraines de la forme la plus connue de l'insecte et sont les agents incontestables de la mort des vignobles. II. — Journaux et revues (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) .%rciiivo!?i de mésSceiMc niavaic. (Baillière, 19, rue HautefeuiUe.) Juillet. — Esquisse de la ilore et de la faune médicales et économiques du Rio-Nunez, par le D'' A. Corre. Le Rio-Nunez, qui prend sa source dans les premiers contreforts de la chaîne du Fouta-Djalon (Sénégambie) , coule presque parallèlement au ! 1^ degré de latitude N., entre les 16'' et 11" degrés de longitude 0. U arrose un pays d'abord très-accidenté, coupé de ravins peu profonds, puis très-plat et peu élevé au-dessus du niveau moyen de ses eaux. Le sol est argilo-ferrugineux et siliceux, très-pauvre en calcaire ; malgré sa couleur rougeàtre ou jaunâtre, caractéristique des plus mauvaises terres, il parait très-ferlile et très-susceptible de se prêter à certaines cultures. ha flore du Rio-Nunez est d'une grande richesse. Le pays est couvert d'arbres nombreux, de toute hauteur, mais séparés les uns des autres par des espaces plus ou moins considérables, ce qui lui donne l'aspect d'un immense verger. Parmi les végétaux que mentionne M. le docteur A. Corre, nous citerons spécialement : Palmiers. L'élaïs de Guinée {Elœis guineensis) qui fournit chaque an- née, à l'exportation, une assez grande quantité de noix et d'huile de palme. Le fruit est une drupe de la grosseur d'une petite noix, un peu ovoïde, lisse, d'un rouge orangé vif, dont le sarcocarpe, peu épais et charnu- fibreux, donne, par expression, une huile d'un beau rouge orangé, d'une consistance qui rappelle celle du. miel, d'une odeur forte. 722 SOCIÉTÉ d'acclimatation. mais non désagréable, d'un goût fade. Cette huile est très-estimée parmi les noirs, qui s'en servent comme cosmétique et qui en assaisonnent la plupart de leurs mets ; elle brûle mal, mais le savon qu'elle forme avec les alcalis est jaime, un peu mou, très-onctueux, et il se dissout dans i'eau avec la plus grande facilité. Sapotacées. A cette famille se rapporte le Karité, d'oîi l'on extrait un beurre végétal connu sous le nom de Beurre de Galam, et qui est pro- duit par l'illipé de Park, Bassia Parkii, ou par l'illipé butyracé, Bnssia butyracea, Roxb. « Ce beurre offre l'apparence du suif, mais il est plus onctueux, d'un blanc sale, quelquefois rougeàtre ; odeur légère, saveur douce, sans âcreté. » (Moquin-Tandon, Bot. med.,p. 4.08). On croit géné- ralement que cet arbre se rencontre au Rio-Nunez; mais c'est une erreur. Les graines qui arrivent quelquefois à Boké, et toujours en très-petit nombre, n'y sont considérées que comme des objets de curiosité. L'uni- que graine que le D'' Corre ait pu se procurer était de la grosseur d'un œuf de pigeon. Le beurre est retiré de l'amande par la pression. Au surplus, M. Corre fait observer que cette désignation de Beurre de Galam n'est pas entièrement exacte. Le Karité ne paraît pas en effet être bien abondant dans le })ays de Galam, et le beurre qu'on obtient de ce végétal y arrive réellement du Foula, sous forme de pains recouverts de feuilles ; il n'est même pas, du reste, préparé en grande quantité, au Fouta, et il n'y est qu'exceptionnellement l'objet d'un conmierce, d'ailleurs assez limité. Mais on fabrique dans le pays de (jalam, et on y importe surtout, avec abondance, du Fouta, un beurre animal obtenu par 3e baratage du lait de vacbe, et fondu ensuite. Ce beurre, connu sous le nom de Diou, donne lieu à des transactions assez importantes. Rubiacées. Le doundaké ou dondaké parait au IK Corre appartenir aux Rubiacées. Son écorcc, encore inconnue dans la matière médicale, est digne de prendre place à côté des meilleurs amers. C'est un arbris- seau à tronc court, ramassé, atteignant parfois la grosseur de la cuisse, souvent tordu et noueux. La tige est revêtue d'une écorce grise exté- rieurement rugueuse, inégale, fendillée ; les couches libériennes se déta- chent en minces lamelles et sont d'un jaune orangé ocreux très-vif. Cette écorce possède une amertume très-prononcée, très-franche, et qui n'a rien de désagréable. 31. Venturini, pharmacien de la marine, déclare qu'elle recèle une quantité considérable de salicine. Elle jiasse dans le pays pour fébrifuge. Euphorbiacées. Le Cun^as est très-connnun à l'état sauvage; on s'en sert uniquement pour former des enclos. C'est une plante dont l'énergie végétative est extrême; le moindre rameau planté en terre prend rapi- dement racine ; la graine germe avec facilité ; cet arbuste ne demande aucun soin spécial et il se charge lui-même de tenir sa place nette, au- cune herbe vigoureuse ne poussant dans son voisinage; au bout de la cinquième année, il peut donner deux fois par an un boisseau de graines BIBLIOGRAPHIE. 723 d'une valeur de 2 fr. 50 par pied. M. Corre se demande comment aucun commerçant n'a songé à exploiter celte culture, alors que le curcas ligure pour plus de 300,000 francs dans les chiffres d'exportation annuelle des îles du Cap Vert, où ce végétal est connu sous le nom de Pourguère. Légumineuses. L'arachide, arachis hypogwa (guerté des Wolofs, tiga des Foulahs, konsi des Sousous), est la principale culture du pays et le principal objectif du commerce. 3Iais un jour viendra, peut-être pas éloigné, ajoute le D'' Corre, oîi l'on regrettera d'avoir tout sacrifié à cet oléagineux dont la valeur tombe chaque année davantage. Le Téli est peut-être le végétal le plus intéressant de la flore du Rio- Nunez. C'est probablement la même espèce que le Mançone des Portu- gais de la Casamance ou le liourane des Floups, rapporté par Lécard à l'Erythrophœum guincense. Le téli est droit, élancé, très-rameux ; il s'é- lève à une hauteur de 60 à 80 pieds ; son bois rougeàtre foncé, très- serré et très-dur, est recherché, en raison de son incorruptibilé, pour la construction des charpentes et des embarcations. Sonécorce, épaisse, ru- gueuse, fendillée et grisâtre extérieurement, rougeàtre au-dessous de l'épiderme, très-friable, à cassure grumeleuse et sans netteté, est un poi- son des plus violents. Dans les contestations graves entre indigènes et lorsque la preuve testimoniale fait défaut, le téli est administré en infu- sion, comme poison A'épreuve, aux deux parties en cause. Celui des deux contestants qui survit est déclaré innocent; mais presque toujours les deux adversaires succombent. On ne connaît pas de contre-poison certain du téli; cependant, on prétend qu'on peut en combattre les effets avec l'écorce du BouUé-bété, acacia voisin de l'Acacia Sing, et dont l'infusion détermine d'abondants vomissements. M. le D' Corre rend com[)te de ses expériences sur le Téli; elles lui paraissent suffisantes pour lui permettre de ranger ce poison dans le groupe des paralyso-moteurs, auprès de la cicutine et de l'aconitine. Il pense que la thérapeutique pourrait trouver l'emploi de cette substance énergique, par exemple dans le tétanos (1). (1) On sait que l'étude des poisons a pris, dans ces derniers temps, une impor- tance considérable, à la suite surtout des travaux de M. Claude Bernard sur le curare. Sans parler de la reclierche des antidotes, on a trouvé à utiliser les poisons eux-mêmes dans le traitement des maladies. Le curare est employé avec eflicacité contre le tétanos; le poison dépreuve du vieux Calebar, étudié par M. Mann, fournit aux oculistes un puissant antidote de la belladone; l'Onaye Strophanlus du Gabon est utilisé dans les maladies du cœur et son action est trois fois plus active que celle de la digitaline. La sève de l'écorce du Mançone ou Touranc sert aux Floups (Basse-Sénégambie) ))our empoisonner leurs flèclies. Mise en contact avec le sang, elle détermine de profondes altérations dans les globules et cause la mort par asphyxie. De plus, l'écorce en poudre est un violent sternutatoire. (Expériences faites par MM. Gallois et Hardy, à la demande de la Commission de surveillance de l'Exposition des colonies {Journal officiel du 29 août 1875). Ajout(His que l'écorce du Téli est emjjloyée pour tanner et pour conserver les peaux qui ont une certaine valeur. A. D. 724 SOCIÉTÉ d'acclimatation. La faune du Uio-Nunez est moins riche et moins variée que sa llore. Les singes sont très-nombreux et d'espèces diverses ; les peaux des singes noirs sont recherchées. 11 n'y a ni ânes, ni chevaux, ni chameaux. Les bœufs viennent du Fouta, ainsi que les moutons. Les sangliers, les ga- zelles, les lièvres abondent- dans les bois ; les rats sont un véritable fléau. Les oiseaux consprennenl beaucoup d'espèces alimentaires connues. Les reptiles et les batraciens pullulent. L'huitre parasite, ostrea j)arasi- tica, est très-commune sur les racines immergées des palétuviers ; elle est petite, très-goùtée pendant la saison sèche, mais douceâtre et détes- table pendant la snison des pluies. Bulictia d'iiii<a i\aturf, journal hebdomadaire illustré (G. Masson, 17, place de l'École-de-Médecine) . N° 162. 8 juillet. — M. E. Sauvage : les Esturgeons. M. Maurice Girard : Exposition des collections rapportées par les expéditions du passage de Vénus. Le public a été récemment appelé à visiter, dans l'orangerie du .lanlin des Plantes, transformée pour la circonstance en Exposition, les remar- quables spécimens de zoologie et de botanique rapportés par deux jeunes savants, MM. Filhol et de l'isle , attachés aux expéditions entreprises BIBLIOGRAPHIE. 725 pour observer le passage de Vénus sur le soleil. Ces objets vont prendre place dans les diverses collections du Muséum. M. II. Filhol est resté dix-huit mois en voyage, et il a exploré les en- virons de Sidney, l'ile Campbell, l'île Steward, la Nouvelle-Zélande, les îles Fidji ou Viti, la Nouvelle-Calédonie, les îles Sandwich, etc. Le Mu- séum lui doit de précieuses acquisitions : Parmi les mammifères, deux énormes phoques, les Leptonyx Wcdddii, dont le mâle a de 3'",50 à 3", 75 de longueur, et de gigantesques otaries de l'espèce Arctocephalus austraUs. Parmi les oiseaux, on a pu voir, pour la première fuis, un albatros, Diomedea exsulans, provenant de l'île Campbell et pris jeune. On sait (juc les jeunes albatros sont couverts d'un splendide duvet blanc et qu'Us restent huit à neuf mois au nid, jusqu'à ce qu'ils soient chassés par le père et la mère qui reviennent pour une nouvelle couvée ; on a remarqué également une quantité d'énormes œufs blancs et allongés de ces oiseaux, si rares jusqu'à ce jour que les collectionneurs les payent 100 francs pièce. Nous citerons encore les Aptéryx Oweni, des montagnes de Cook, dans l'île du Milieu, Nouvelle-Zélande, — ces oiseaux sans ailes, qui sont relégués dans les forêts vierges de la côte occidentale, demeurée sauvage ; le Strygops, perrocjuet nocturne vivant dans un terrier ; un grand perroquet diurne, le Nestor notabilis, oiseau devenu d'une rareté excessive, les colons anglais ayant presqu'entièrement détruit l'espèce, en raison d'un instinct bien bizarre : les nestors s'enqiressent de crever les yeux des moutons importés ; enfin, ÏHeteralocha Gonldi, magnifique corvidé noir, à bec long et recourbé chez la femelle, entouré dans les deux sexes de superbes caroncules oranges. Cet oiseau n'existe plus que dans la partie centrale de l'île du Nord, l'éservée aux Maoris et dont l'accès est rigoureusement interdit à tout Européen. M. Filhol a égale- ment réuni une nombreuse collection d'oiseaux des îles Fidji, dans laquelle on remarque plusieurs espèces de délicieuses petites colomiies. C'est principalement la botanique qui a fourni à M. de l'Isle ses plus importantes trouvailles. 11 a rapporté de l'île Saint-Paul des mousses tou- jours baignées dans les vapeurs brûlantes des flancs du cratère ; un Campylopus de couleur soufrée, un Sphagmim et une algue végétant dans l'eau à 43 degrés. L'île Amsterdam lui a procuré un arbre, un pliy- lica d'espèce nouvelle. Il a également rapporté des îles Seychelles des fruits du Lodoicea ScycheUaram, arbre voisin du latanier. Ces fruits sont formés de trois énormes noix bilobées, placées sous une enveloppe com- mune. Ils mettent sept ans à parvenir à leur maturité complète. Au bout de deux ans, ils contiennent une pulpe gélatineuse un peu sucrée, qui devient peu à peu dure et ligneuse. Avec les valves de ces fruits les indigènes font des écuelles ; les nervures des feuilles servent à faire des chapeaux, des éventails, des paniers, etc. 726 SOCIÉTÉ d'acclimatation. III. — Publications nouvelles. L,es Boiubycites et en particulier le Bombyx pityocampa, par M. Mary des Forts-Mory. In-8, "23 p. et I pi. Lyon, iaipr. Storck. Prineipe.x frtiM;i'it>iiUi9ii-4', culture (lu soi, par Victor Rendu, inspecteur général honoraire de l'agriculture. 3" édition. ln-18jésus, 257 p. avec vi- gnettes. Goulonuuiers, impr. 3Ioussin ; Paris, lib. Hachette et C° . 1 fr. 25. E,e i»liyH«xcra dans les «Jeux 4'liai-entes, par F. Roche père. In-12, 12 p. Rochefort, impr. Triaud et Guy. Dc.xtrii«>«Êon iiu phyHoxfra et introduction de nouvelles cultures, par Garmé. In-12, 15 p. Montpellier, impr. Ricoteau, Hamelin et G'. 1 fr. De l'industrie elicTalîne dans le dé|>ar(enient de la Ylarne, son état actuel et son avenir, par A. Gollard, médecin vétérinaire à Vitry-le- Français (Marne). In-8, 31 p. Vitry-le-Français, impr. Pessez et G'". Congrès viticoie de MontpeSBier, 1874., vins américains : 1° Rapport de la commission de dégustation, par M. J. Leenhardt-Pomier ; 2° Rap- port sur la composition des vins américains, par MM. Saint-Pierre et Foex, présenté à la Société centrale d'agriculture de l'Hérault, ln-8, 27 p. Montpellier, impr. Ricateau, Hamelin et G^ E.'aliiiiei)taiion de-s aniiiiatix de la ferme, par G. V. Garola. In-18 jé- sus, 229 p. Glichy, impr. P. Dupont; Paris, lib. G. Masson. Éfiifies sur la maladie des vignes, par M. Delorme. Grand in-8, 29 Jt Lyon, impr. Pitrat aine. Un essai de dessaieHient dans le département de l'Aube, ses résultats agricoles, par M. A. .loannon. Grand in-8, 7 p. Lyon, imp. Pitrat aine. Uc l'aeide sulfureux eomnte moyen de détruire le phylloxéra et de rehausser le pouvoir fécondant des engrais, par Guillaume Massa. In-8, 30 p. et pi. Paris, impr. Ghamerot ; l'auteur, 50, rue d'Aboukir. État du tD»-taâl dans le département de BVMIier, par M. le niarquis E. de Montlaur, commissaire-enquêteur, et MM. Joachim de Garidel, Re- non, Petit, Percher, de Beauniont, Jean Talon, Glayeuc, Dulignier, Pejoux, vicomte de Durât, Ghabot et Joseph de Peufeilhoux. Mars 1876. In-8, 56 p. Paris, impr. Donnaud. Une ferme modèle OU l'agriculture mise à la portée de tout le monde, par H. de Ghavannes de la Giraudière. 5^ édition. In-8°, 38'i p., avec vignettes. Tours, impr. et lib. Manie et lils. I^a science agricole. — Culture pratique ilu tabac et des principales plantes sarclées dans le sud-ouest de la France, par les seuls engrais de la ferme. La vigne est un grand arbrisseau. Principales greffes; par Alexandre Brunet, agriculteur-cultivateur à Montesquieu (Lot-et-Ga- ronne). In-8, 80 p., Agen, impr..Noubel. BIBLIOGRAPHIE. 727 IVOiivcuii tiiuniiel coiuplet «!(>!!) conHti'iictions agricole»!, traitant des^ matériaux et de leur emploi dans les constructions destinées au loge- ment des cultivateurs, des animaux et des produits agricoles dans les petites, les moyennes et les grandes exploitations, par M. Gustave Heuzé, inspecteur général de l'agriculture. In-18, xii-4-l(J p., et atlas grand in-8 de 20 pi. Bar-sur-Seine, injpr. Saillard ; Paris, lib. Roret. 7 francs. iic chaaniiignon de couche, culture bourgeoise et Commerciale, récolte et conservation, par Jean Lachaume, horticulteur à Vitry-sur-Seine. Ouvrage orné de 8 gravures, ln-18 Jésus, lOli p. Boulogne (Seine), imp. Boyer ; Paris, lib. agricole de la maison rustique. 1 fr. 25. UTote sur la ciiaturo asse-g>artout, navire ù viviers (nouveau SVStème. — Exposition de Bruxelles, 1876). alfecté au transport des poissons et crustacés vivants, construit sur les données et indications de M. Van Imschoot-Roos. ln-8, 13 p. Paris, imp. A. Chaix et C^ 1 franc. i^e cidre, traité rédigé d'après les documents recueillis par le congrès pour l'étude des fruits à cidre, par L. de Boulteville, président hono- raire de la Société d'horticulture de la S(!ine-Iiiférieure, et A. Hauche- corne, pharmacien ; illustré de ligures sur bois. 2'= édition. In-8, vin- 364 p. Rouen, imp. et lib. Deshayes. 3 fr. 50. i,e pore. Historique, caractère, races, porcheries, élevage, engraisse- ment, abattage et utilisation; études économiques, par Gustave Heuzé, inspecteur général de l'agriculture. 2" édition, revue et augmentée. In-18 Jésus, 111-318 p. Mesnil, imp. Firmin Didot; Paris, lib. agricole de la maison rustique. 3 fr. 50. Phylloxéra. Application du sulfocarbonate de potassium au traitement 728 SOCIÉTÉ d'acclimatation. des vignes de Mancey (Snùiie-et-Loire). Rapport iii au Conseil général dans la séance du 18 août 1875, par M. Alfred Mathey, président de la commission spéciale de Mancey. In-8, 15 p. Màcon, impr. Protat. Ilistoïfc îi«tMi'eI!c «les oiscttiix-inouelie!^ ou co3ibri!i« constituant la fa- mille des trocliilidés, par E. Mulsant, conservateur de la bibliothèque de Lyon, et feu Edouard Verreaux. Tome II, in-4°, 333 p. et 10 pi. Lyon, impr. Pitrat aîné, bureaux de la Société Linnéenne; tous les libraires. in«>t!-u(>(:on pour relève et Tentretien «les poi'cs dans l'arrondissement d'Autun; soins à leur donner dans leurs principales maladies, par Edouard Carrelet, deLoisy, président de la Société d'agriculture. In-12, 43 p. Autun, impr. Dejussieu. l.a Tignc et le vin. guide théorique et pratique du vigneron (orné de 38 grav.), par Francisque Chaverondier, membre du Conseil général de la Loire. 2"= édition, grand in-16, 359 p. Saint-Étienne, impr. Bene- vent; Roanne, lib. Durand ; Paris, lib. agricole de la maison rustique. 3 fr. 50. Guï«le prafifiue «lu jardinïei- français OU traité complet d'agriculture, par Ph. Desmoulins, membre de la Société centrale d'horticulture de France. 2" édition, revue, corrigée et augmentée. In-18 jésus, 48i p. Corbeil, impr. Crété fils; Paris, lib. Laplace, Sanchez et C^ JRxpéi-iences de niniss«>nneuses faites à la colonie de Mettray, SOUS la direction de la Société des agriculteurs de France en 1875. Rapport présenté à l'Assemblée générale le 16 mars 1876, par M. Fernand Raoul Duval, président de la section de génie rural. In-8, 36 p. Paris, imp. Donnaud; au siège de la Société, 1, rue Le Peletier. 50 c. Les inseetes «lu ehène vert, par Arthur de Trégomain, sous-inspecteur des forêts. In-8, 28 p. et 6 pi. Paris, impr. Hennuyer; bureau de la Revue des eaux et forêts. (Voir compte rendu hibliog., juin 187G, p. 4.05.) Traîteutent prati(|ue des vins: I. Culture de la vigne dans divers vignobles (Gironde, Bourgogne, Champagne, Hermitage, vignobles étrangers). Vinification et distillation, fabrication des liqueurs, vinaigres, huiles. Traitement spécial de chaque genre de vins, par Raimond Boireau. — 11. Traitement spécial de chaque genre de vins, manipulation des spiri- tueux, livres de chai, expéditions, régie. In-8, 4.93 p. et 6 pi. Bor- deaux, impr. Delmas; Fauteur; lib. veuve Chaumas. 5 francs. Le jérant : Jules Gris.vrd. PARIS. IUrRIlILHIE DE I:. MA H TIN IT, RUE JIIGNON, TRAVAUX DES TsIEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LE MIRAGE DES ŒUFS PAR L'INDISCRÈTE LEUU CHOIX ET LES CAUSES PRINCIPALES DE LEUR INFÉCONDITÉ INSTUUCTIOXS POUR L'IIVDRO-MÈRE Par nn. R«5JLLBEK-ABS^'OHLT et AESI^'OL'Î.'I' Tout lo monde peut remarquer que, depuis (pielques au- nées, le besoin de vivre à la campagne ou du moins d'y avoii' un pied-à- terre devient de plus en plus pressant : la classe élevée y trouve ses châteaux, le commerce ses maisons de campagne, l'employé sa maisonnette et son jardinet. Certes, personne ne s'y ennuie et les amusements n'y man- quent pas ; chacun, pourtant, se distrait à sa manière, et nous pouvons citer une distraction qui prime toutes les autres ; il est bien rare qu'on n'y pense pas avant tout. Nous voulons parler de la basse-cour. Dispose-t-on d'un château, d'une maison de campagne, le poulailler y est in- stallé. Il y donne la vie, la gaieté. N'a-t-on au contraire qu'un jardinet de quelques pieds carrés, on a pensé à la poule pour avoir des œuls Irais, et, de suite, un petit poulailler minia- ture en lait le principal ornement. Jusque-là tout a bien été ; mais le printemps arrive ou est arrivé ; il faut multiplier et accroître la basse-cour. Là se présente un obstacle : la poule ou les poules ne couvent pas, le printemps se passe en partie ou tout à fait, et aucun jeune poussin n'est venu augmenter le personnel emplumé. Cet état de choses ne pouvait durer, et il était à supposer que d'un moment à l'autre on parviendrait à faire éclore les poulets et autres oiseaux sans le secours des couveuses natu- relles. En effet, si l'on veut bien se reporter au Bulletin de la Société d'acclimatation, numéro de décembre 1875, on verra, 3» SÉRIE, T. III. — Novembre 1876. • 47 730 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. d'après le rapport de M. A. Geoffroy Saint-Ililaire, que nous avons été assez heureux pour résoudre le problème de l'incu- bation artificielle. On peut donc maintenant, au moyen de nos appareils incu- bateurs et de nos éleveuses, faire éclore des poulets et les mener à bien, même par les plus grands froids, comme au printemps. Peut-être cela semblera-t-il exagéré à quelques personnes ; mais l'évidence est là : nos éclosions sont publi- ques et annoncées quinze jours à l'avance par la Chronique de la Société d'acclimatation. Ces poussins sont élevés dans un rayon de quelques kilomètres, près de Houdan. Donc, quiconque douterait des faits que nous avançons peut s'en assurer de visu. Cela posé et l'art de l'incubation artificielle étant entière- ment résolu, s'ensuit-il qu'il n'y ait plus rien à apprendre aux éleveurs et aux amateurs qui se livreront cà cette industrie ou cà cette distraction? Non ; le couvoir artificiel, pas plus que la poule, n'a le talent de rendre féconds les œufs qui ne le sont pas : il faut donc que l'éleveur sache les distinguer. Mais comment peut-on reconnaître un œuf fécondé de celui qui ne l'est pas? Cela est un problème encore à résoudre, ou du moins si quelques savants l'ont résolu, la chose est fort peu pratique, et nous devons nous contenter des procédés usi- tés jusqu'à ce jour, c'est-à-dire opérer le mirage après quel- que temps d'incubation. Tout le monde connaît cela, mais peu le pratiquent, car il demande encore quelque habitude, et il arrive toujours, ou presque toujours, qu'on se borne à fliire couver les œufs sans les soumettre à aucun examen, de sorte qu'on s'expose cinquante fois sur cent à avoir des couvées nulles. Les mauvais œufs finissent par se corrompre ; ils font explosion dans les nids ou dans les tiroirs de l'incubateur el exhalent des odeurs putrides. Bref, les éclosions, s'il y en a, se présentent dans le plus déplorable état, et voilà des couvées de perdues. Il est donc de toute nécessité de mirer les œufs, non pas au bout de dix jours d'incubation, comme le conseillent quelques auteurs, mais bien le cinquième jour accompli ou cent vingt LE MIRAGE DES ŒUFS PAR l'iNDISCRÈTE. 7rU heures, et encore nous fixons ce long- délai, afin d'opérer un mirage sérieux, car nos ménagères reconnaissent les ai'ufs fécondés au bout de quarante-huit heures d'incubation. Certes, nous n'approuvons pas ce système, attendu que les œul's jaunâtres à Ibrtes coquilles ne sont pas encore bien trans- parents, et qu'on s'expose à un mauvais mirage. Cependant cette méthode a sa raison d'être dans ce pays, surtout en hiver, et nous croyons utile de nous expliquer à ce sujet. Une ménagère veut faire éclore un troupeau de cent cin- quante poussins environ ; mais, pour cela, elle est limitée par la contenance de son incubateur ou par le nombre de ses poules, car elle calcule sur 50 pour 100 d'œufs inféconds. Supposons qu'elle dispose d'une place de deux cents a3ufs, il est évident qu'elle ne peut avoir cent cinquante poussins si elle a 50 pour 100 d'oîufs clairs. Mais voici ce qu'elle fera : Ayant mis ses deux cents oîufs en incubation, ils seront mirés au bout de quarante-huit heures, et nous supposons qu'elle en trouvera cent de fécondés ; ceux-ci seront placés dans une couverture de laine et rangés en lieu sûr, tandis que ceux reconnus clairs seront enlevés et mis hors de service. Son incubateur ou ses poules restant libres, elle leur confiera de nouveau deux cents autres œufs frais qui subiront le même mirage que les premiers, après quarante-huit heures d'incu- bation, et, en supposant la même proportion d'œufs clairs que la première fois, elle aura donc en tout deux cents œufs fécondés qui resteront définitivement en incubation, et qui, en éclosant en même temps, fourniront environ cent à cent cinquante poussins, puisque les (cufs de la première fournée, qui auront attendu dans les couvertures, auront subi aussi quarante-huit heures d'incubation, comme ceux de la seconde. Mais, nous dira-t-on, comment se fliit-il que le travail de rincubation puisse être interrompu pendant quarante-huit heures? Nous répondrons que l'œuf qui n'a pas plus de quatre jours d'incubation peut attendre ce laps de temps hors de la couveuse, sans danger aucun pour la vie de l'embryon, pourvu cependant qu'il ait été soigneusement enveloppé afin que son refroidissement n'ait pas été trop brusque. 732 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Mais revenons au mirage pur et simple, c'est-à-dire à celui que tout le monde peut pratiquer, et indiquons la manière de s'y prendre pour opérer ce travail délicat : Une chambre noire est nécessaire; mais comme on en a pas toujours à sa disposition, nous ferons ce travail le soir, afin de simplifier la chose. Ce travail est d'une simplicité sans pareille : une lumière est disposée à hauteur de l'",30 à 1"\50; prenant alors l'œuf dans les cinq doigts de la main droite, en tenant le gros bout en haut, pendant que la main gauche posée sur l'œuf lormera abat-jour et ombrage , l'œil irès-cxercé en distinguera l'inté- rieur et reconnaîtra parfaitement, au cinquième jour d'incu- bation, l'djuf fécondé de celui qui ne l'est pas ; mais cela demande encore une école, et beaucoup de personnes regar- deront un œuf sans y rien voir. Aussi, de tous les côtés, nous a-t-on demandé de fabriquer un appareil de mirage simple età la portée de tous. 11 existe déjà de ces appareils, mais ils sont restés dans les laboratoires. Pourquoi ? nous l'ignorons. Puis, il ne s'agit pas seulement de voir dans l'intérieur de l'œuf, il faut savoir aussi ce qui distingue l'œuf fécondé de l'œuf clair. Nous nous sommes donc appliqués d'abord à fabriquer une lampe d'une grande simplicité, qui rellète l'intérieur de l'œuf comme s'il élait sans coquille; c'est pourquoi nous l'appel- lerons Vindiscrète ; puis à démontrer , par quelques dessins pris sur nature, les signes qui distinguent l'œuf fécondé, en suivant la progression de l'embryon jusqu'à son éclosion. Tout le monde pourra donc maintenant, au moyen de notre lampe et des descriptions qui vont suivre, opérer le mirage des œufs de toutes grosseurs, et, par cela même, éviter une perte de temps toujours regrettable en faisant couver inutile- ment les œufs clairs. La figure \ représente l'appareil à mirer. Il est alimenté par l'essence minérale. La cuvette qui relient les œufs est mo- bile, afin de pouvoir la changer selon les différentes gi'osseurs LE MIRAGE DES ŒUFS PAR L INDISCRETE. 738 d'œiifs qu'on aura à mirer. A cet effet, trois cuvettes s'adap- tent à la lampe, dont une première grandeur pour les œufs d'oie et de dinde ; une autre, deuxième grandeur, pour les œufs de cane et poule, et enfin une troisième pour les œ^ufs de faisan, pintade et perdrix. Fir,. I. — L'uppnroil fontiniinr, on remarquo rombryon d'un œuf diM'imi jours tl'iiicuhatioii. Pour mirer un œuf, il suffira de le poser, le gros bout en l'air, dans la cuvette, et de le faire un peu tourner sur son axe avec le pouce et l'index, jusqu'à ce qu'on ait rencontré le jaune ou l'embryon. La figure 2 représente un cc-uf clair ayant subi cinq jours d'incubation. On y remarque une opacité ronde qui remue à chaque mouvement de rotation imprimé à l'œuf. C'est ce qu'on appelle la boulette ou le jaune. La figure 3 représente l'ceuf fécondé, après cent vingt heures d'incubation ; le jaune s'est dilaté et forme un demi-cercle ombré vers le bas. L'embryon s'est parfaitement formé dans son milieu et ressemble assez à une araignée dont les pattes sont représentées par les veines sanguines, qui, déjà appa- rentes près de l'embryon, vont en diminuant et se perdant dans les contours de l'œuf. 734 SOCIÉTÉ d'accltmatation. Si cet embryon est bien vivant et vigoureux, il oscillera de droite à gauclie, de bas en haut, à cliaque impulsion imprimée à l'œuf, absolument comme le ferait un bateau amarré par des cordages sur une eau agitée. Si, au contraire, il est mort, les veines seront ternes et peu apparentes; l'embryon sera FiG. e. FiG. 3. collé après la coquille, et, malgré les oscillations, ne bougera pas; il ressemblera à une tache d'encre dans l'intérieur de l'œuf. La figure 4 représente un œuf de huit jours d'incubation ; il a les mômes caractères qu'au cinquième jour, mais beaucoup plus prononcés. La chambre à air est aussi un peu plus grande. FiG. 4. FiG, La figure 5 représente un œuf à deux jaunes, après huit jours d'incubation. Ces œufs, le plus souvent clairs, ont pour- tant quelques exceptions, mais il est bien rare qu'ils arrivent à éclore. Nous sommes cependant parvenus à les pousser jus- qu'au héchage, mais ils n'ont pas éclos. La coquille devient trop petite pour contenir les deux poussins, quoique l'un des deux ait tué l'autre quelques jours avant l'éclosion, car on remarquera, d'après la figure, qu'il y en a un bien plus fort et qui déjà a fait la part du lion ; il arrive donc que le faible LE MIR.Vr.E DES ŒUFS PAR L'iNDISCRÈTE. 7-15 meurt, et qu'après sa mort sa putréfaction tue le second. Lorsque par hasard ils arrivent jusqu'au moment d'éclore, ils 813 trouvent toujours étouffés dans leur coquille trop étroite. La figure 6 représente l'œuf après quinze jours d'incuba- tion. Déjà il est presque noir; la chambre à air est grande ; on aperçoit plus, vers le haut, que quelques veines ou fila- ments. FiG. (J FiG. 7. FiG. 8 La figure. 7 représente l'œuf prêt àéclore,le vingt et unièm^ jour. Il est complètement noir ; la chambre à air occupe le tiers de l'œuf, et, dans ce vide, on peut voir, si on regarde attentivement, les mouvements de tète que fait le petit pour briser sa prison avec son bec. Enfin la figure 8 représente ce qu'on appelle un faux (ferme, après cinq jours d'incubation. Au lieu de ressembler à une araignée, il forme un cercle de sang plus ou moins régulier, ou un demi-cercle, ou un quart de cercle ; ordinai- rement, rien n'apparaît au centre, mais il arrive aussi quel- que fois qu'il s'y forme une ou })lusieurs taches noires. C'est donc un œuf à rejeter pour servir de nourriture aux volailles. Nous croyons inutile de faire une figure pour fliire recon- naître l'œuf frais d'avec le vieux ; nous indiquerons seulement comment on peut les distinguer. Quand l'œuf est du jour, sa chambre à air est à peine visible ; le lendemain de sa ponte, elle est de la grandeur d'un centime, et elle s'agrandit ainsi tous les jours progressivement, de sorte qu'à vingt ou vingt- cinq jours, elle est grande comme un décimée. Il existe des procédés pour la conservation des œufs, et il est assez difficile de juger de l'âge d'un œuf quand il a été soumis à ces procédés ; cependant nous devons dire qu'un 7^36 SOCIÉTÉ d'acclimatation. œil exercé à leur maniement ne s'y trompera pas. L'œuf frais a toujours un éclat de fraîcheur qui n'existe pas sur celui con- servé ; la coquille de ce dernier, malgré sa blancheur, est terne et sans éclat. La question du mirage étant maintenant éclaircie, nous allons passer au choix des œufs. Il est clairement reconnu que la réussite d'une couvée dé- pend de la bonne ou de la mauvaise qualité des œufs, autant que de l'inrubateur naturel ou artificiel. Nous croyons donc utile de donner ici les quelques renseignements que nous a procurés une pratique, non pas de bien des années, mais bien employée. On en jugera si nous disons qu'en deux ans nous avons soumis à l'incubation près décent mille œufs (du 1"no- vembre 1875 au l'' novembre 1870 nous avons mis couver 49 968 œufs ; ce chiffre est scrupuleusement exact) qui tous ont été mirés les uns après les autres ; il est donc facile de comprendre que nous avons pu faire quelques observations. L'infécondité des œufs est due à une infinité de causes que nous ne détaillerons pas, parce qu'on ne peut y remédier ; il nous suffira de citer les principales. Nous ne parlerons point, comme l'ont fait certains auteurs, de l'absence du coq ; cela serait l'histoire de M. de La Palisse. Mais trop souvent les coqs sont en trop petit nombre relative- ment à la quantité de poules dans la basse-cour, et de là part la cause principale de l'infécondité. 11 faut au moins un coq par dix poules, car, si celles-ci jouissent d'une liberté illimitée, elles se disséminent de tous les côtés et naturellement le coq ne saurait être partout à la fois. Si, au contraire, ceux-ci sont en trop grand nombre, que l'un d'eux approche d'une poule, il voit bientôt accourir un rival, il y a bataille, et la poule a été délaissée. Il faut donc un juste milieu en tout. On compte aussi une plus grande quantité d'oiufs clairs dans les races pures ; cela tient, croyons-nous, à ce que les volailles sont presque toujours parquées dans un espace trop restreint (et cela forcément), de sorte qu'elles manquent de verdure, d'insectes, etc. ; en un mot, de tout ce qu'elles trouvent en LE MIRAGE DES ŒUFS PAR L'INDISCRÈTE. 1:]1 dehors de leur nourriture lial)ituelle quand elles sont en pleine liberté. Nous avons été à même de faire eette expérience il y a quel- ques années : nous avions à Paris, en 187^ et 1873, un coq et six. ou sept poules. Ces bêtes étaient enfermées dans un enclos de 2 ou o mètres carrés. Pendant ces deux années, nous n'avons pas obtenu un seul œuf fécondé ; lorsque, rapportées dans notre nouvelle installation de Gambais, ces volailles se sont trouvées dans un grand espace plantf^ de taillis et de verdure, l'eftet contraire s'est produit au bout de quelques jours : la presque totalité des œufs étaient bons avec le même coq et les mêmes poules. Il faut aussi se méfier des fermes ou autres poulaillers situés dans des endroits humides et marécageux : le plus souvent, les œufs y sont inféconds en toutes saisons. Citons encore une cause générale et qui n'épargne aucune basse-cour (l'infécondité des œufs règne pour ainsi dire par- tout), c'est l'époque de la mue, qui a lieu de septembre à décembre. Dans ces moments, toutes les poules, à l'exception des poulettes, sont déplumées; d'un autre côté, les coqs sont las de leurs compagnes et prennent un instant de repos. On n'ignore pas que les œufs inféconds se conservent plus long- temps que ceux fécondés ; c'est ce qui a fait croire à nos bons villageois que par la puissance de Notre-Dame d'août et sep- tembre les œufs se conservaient mieux, et on voit, en effet, toutes nos ménagères serrer des quantités d'œufs dans le linge de leur armoire quand arrive cette époque. Diverses causes viennent encore nuire à la fécondation des œufs pendant l'hiver : ce sont les neiges et les brouillards. Par ces temps brumeux, toute la basse-cour se tient coite sous les hangars ou dans les poulaillers, et tant pis pour les œufs. Lorsque les mois de novembre et décembre sont cléments, on peut s'attendre à un revirement de fécondité, car les jeunes poulettes de l'année se sont mises à pondre et les coqs leur font une cour assidue. Les éleveurs n'ont donc réellement à compter, pour avoir 7o8 SOCIÉTÉ d'acclimatation, 75 pour 100 d'œufs fécondés, que sur la saison du printemps et une partie de l'été. D'après toutes ces données, nous conseillerons donc aux personnes qui voudront l'aire de grandes couvées et qui seront forcées d'acheter les œufs, de bien étudier les fermes et la position des basses-cours, afin d'éviter la trop grande quantité d'œufs clairs. Il se produit encore un fait que nous ne devons pas laisser ignorer : c'est que les œufs provenant de certains pays, tout en étant fécondés, ne donnent pas ou presque pas d'éclosions, A quoi cela tient-il? nous l'ignorons. Mais le fait existe ; nous croyons cependant que le terrain y est pour beaucoup, du moins les habitants de ces pays nous l'ont affirmé. Nous avons fait des expériences répétées à ce sujet, en pla- çant 100 œufs fécondés venant de ces pays dans un côté d'in- cubateur, etiOO d'un autre pays réputé bon dans le tiroir opposé. Eh bien ! le tiroir contenant les œufs réputés mauvais a toujours donné des résultats bien inférieurs à celui opposé, à tel point que nous avons abandonné la cueihette des œuls dans ces contrées. Avant de terminer, nous dirons quelques mots sur les œufs qui ont voyagé. Trop souvent on attribue à ceux-ci finsuccès des couvées, et c'est presque à tort, car des œufs très-frais peuvent voyager sans danger pour la reproduction. Certes, si nous avions à choisir entre des œufs venant de notre basse- cour et d'autres ayant fait cinquante ou cent lieues, nous prendrions assurément les premiers ; mais la perspective d'un voyage ne nous arrêtera jamais pour nous procurer des œufs de telle ou telle race. Voici un exemple qui nous don- nera raison : M. E. Leroy, de Fismes, auteur du remarquable ouvrage V Aviculture, faisans, j^erdrix, etc., nous priait, au prin- temps dernier, de lui expédier douze œufs de poule de IIou- dan. Cette expédition, n'ayant pas été reçue au chemin de fer pour irrégularité d'adresse, a lait deux fois le voyage de IIou- dan à Gambais dans une charrette et sur un chemin pavé, puis a fait ensuite soixante-dix ou quatre-vingts lieues pour arriver INSTRUCTIONS POUR l'yDRO-MÈRE. 7.")9 à Fismes. M. Leroy a fait reposer ses œufs pendant vin^it- qualre heures sur du grain (procédé excellent qu'il a bien voulu nous indiquer); puis, après incubation, il a obtenu di\ poulets sur douze œufs : ce succès est assez concluant. D'après les détails que nous venons de donner, on ne sau- rait trop apporter de soins au choix des n:'ufs que l'on veut mettre couver. On les choisira d'abord le plus h'ais possible ; après vingt jours de ponte, nous n'y avons plus grande con- fiance, à moins qu'il n'aient été conservés soigneusement dans le son et que la déperdition dans l'œuf ne soit pas trop sen- sible. On écartera aussi les trop gros et les trop petits, une grosseur moyenne est préférable ; les difformes ou ondulés seront également rejelés. Puis, au moment de mettre couver ces œufs, nous recom- mandons une méthode pratiquée en Normandie et qui nous réussit parfaitement : elle consiste à mouiller les œufs dans l'eau presque tiède, ce qu'on appelle dégourdie, à les essuyer et les mettre couver immédiatement ; cette préparation enlève les parties sales et grasses de la coquille, et par ce fait facilite la chaleur humide à pénétrer dans l'œuf. Nous avons fait connaître, dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation (Noy-BuIL, 1875, p. 71.i), les hydro-incuba- teurs que nous construisons et faisons fonctionner industriel- lement à Gambais. Nous publions aujourd'hui la description de l'hydro-mère que nous avons imaginée. Cet appareil est très-simple et de nature à rendre les plus grands services, on le comprendra facilement, à ceux qui élèvent artificiellement, c'est à-dire sans faire usage des poules couveuses. L'éleveuse A se place dans le tiroir ou réfectoire B, les quatre pieds posés dans le carré I, en ayant soin de mettre dans ce carré, sous la mère, une couche de paille douce ou de foin. Le côté de l'éleveuse où se trouve le tube E, servant à tirer l'eau à réchauffer matin et soir, sera tourné vers le bord du réfectoire, de manière à laisser couler l'eau en dehors de 710 SOCIÉTÉ d'acclimatation. relui-ci. Cette hydro-mère se chauffe de la même manière que les hydro-incuhateurs, en la remplissant, lorsqu'on veut la faire fonctionner, d'eau chauffée à 75 ou 80 degrés; on entretient ensuite la chaleur en réchauffant (à l'état d'éljuUition), matin et soir, dix à douze litres d'eau, plus s'il fait froid ; cela est du reste laissé à l'inilialive de l'expérimentateur, car la tempéra- \ A ture souvent variable et la qiianlilé plus ou moins grande de poussins sous la mère décideront de la quantité d'eau à réchauffer. Aussitôt les petits éclos, on les mettra sous l'éleveuse en sou- levant la draperie II; là ils se sécheront et viendront au bout de quelques heures réclamer leur nourriture qui aura été pré- parée dans le réfectoire. Les grillages métalliques F servent à maintenir les élèves sous leur mère si besoin en est, mais ils devront toujours rester levés pendant la nuit, car si les petits se sentent trop serrés ou trop échauffés sous l'éleveuse, ils sortent et viennent respirer l'air frais tout autour. Nourriture : Premier jour, nulle ; deuxième et troisième jour, on leur donnera du pain émietté, du riz crevé, millet, lait caillé cAiit; à partir du quatrième jour, tout en continuant le riz, le millet et le lait cuit, on leur donnera toujours à dis- crétion une pâtée /erwe composée de farine d'orge ou de maïs, INSTRUCTIOiNS l'OLU l'iIYDUU-MÊHE. 741 délayée avec du lait ou de l'eau; ceUc pàlée sera posée sur des petits billots et dans des augettcs fabriquées pour cet usage. Jhisson : Elle se composera de lait (si l'on peut) ou d'eau IVaîehe à défaut de lait, et ne sera donnée aux élèves qu'à partir du troisième jour. Le réfectoire n'est utile que pendant trois ou quatre jours alin d'habituer les petits à rester sous leur mère, après quoi on l'enlèvera tout à fait et l'éleveuse sera placée sur le sol de la chambre d'élevage, sur lequel on aura préparé une couche de paille menue et douce qui sera renouvelée tous les jours. Au fur et à mesure de la ci'oissance des poussins on élèvera la mère au moyen de cales. Nous ferons observer qu'il est mauvais de laisser les petits enfermés dans la chambre d'élevage plus de trois ou (jnalre jours ; à partir de ce moment on doit les habituer à sortir tous les jours un peu et graduellement jusqu'à l'entière liberté. L'éleveuse ne servant plus doit être vidée et renversée les pieds en l'air, en la posant sur des cales. NOTE SUR LE JARDIN D'ACCLIMATATION D'IIYÈRES (Var) (1" OCTOBRE 187G) Par M. A. GEOFFROY SAIIMT-IIILAIRE Dii'ccti'ui' tlii Jnriliii ZDoldLfiriiio d'iiccliiiiMliilidii du Bois do Boulugiie. A kl fin de l'année 1872, nous avons informé la Société d'acclimatalion (1) que la municipalité de la ville d'Hyères avait concédé un terrain im[)ortant à la Société du Jardin zoologique d'acclimatation du Bois de Boulogne. Nous avons alors indiqué les conditions auxquelles la concession était faite et dans quel esprit devait être dirigé ce nouvel établissement. Plus de trois années se sont écoulées depuis notre prise de possession des lieux ; il nous paraît opportun défaire connaître à la Société d'acclimatation dans quelles conditions se ti'ouve maintenant le Jardin d'acclimatation d'Hyères. Il occupe une surfiice de 8 hectares environ; est borné au Nord par une clôture qui le sépare de jardins particuliers ; à l'Ouest par un mur en bordure du chemin, dit de la Font- de-l'Ange, au Sud par la rivière le Uoubaud, à l'Est par uu nuu' qui longe le chemin dit du Ceinturon. Le terrain concédé à la Société du Jardin zoologique d'accli- mation est connu dans le pays sous le nom de Clos Ricquier, du nom du propriétaire qui le légua par testament à la ville d'Hyères, à la charge d'en faire une promenade publique et, s'il se pouvait, un Jardin d'acclimatation. La ville d'Hyères fut mise en possession du legs dans le cou- lant de l'année 18(39 (2). Elle confia à M. Barillet-Deschamps, (l) Voyez Bullelin de la Soc. (laccUm., i' série, t. IX. 1872, p. 801. {ïi} M. Ricquier est mort le 13 avril 18(i8. La ville, do Hyères a été autorisée à accepter le legs le 29 janvier I8(ÎU. Elle a pris iiHiaéiliateiiient possession. JARDIN d'acclimatation d'iIYÈRES. 74o alors jardinier en chef de laYille de Paris, le soin de dessiner un Jardin-promenade dans le clos Ricquier. Les travaux ont été exécutés sous la surveillance de MM. Aumont et Chevalier, qui furent chargés de la fourniture et de la plantation des végétaux. Les terrassements et les plantations s'exécutèrent en 1801) et 1870. Nous n'avons pu qu'imparfaitement juger du mérite de ces j)]antations, car depuis leur achèvement jusqu'au moment de notre prise de possession (187o), un grand nombre de plantes méritantesmisesenplacepar les entrepreneurs avaient disparu. Les unes par suite de non-reprise, d'autres étouffées par les végétaux voisins, d'autres encore soustraites, à ce qu'on nous assure. Les plantations existantes dans le Jardin d'acclimatation de Hyères ont fixé notre attention dès notre entrée en possession. Elles nous ont paru mériter quelques critiques. Nous avons tout d'abord reuretté de voir les massifs encom- brés de végétaux sans aucun intérêt pour la région méditer- ranéenne. Sans doute les arbres et arbustes des jardins du Nord ne devaient pas être systématiquement écartés des plantations, mais ils devaient être l'accessoire et non le prin- cipal (Marronniers d'Inde, Allante ou Vernis du Japon, Sophora, Robinier ûuix acacia, Sureaux, Spirées, Baguenau- diers, etc., etc.). Les végétaux semblent avoir été mis en place sans qu'on ait tenu compte des dimensions qu'atteignent certaines espèces sous le climat du Midi. C'est ainsi par exemple que la plupart des Mimoses (Acacia), placés en première ligne, auraient dû, le plus souvent, occuper le troisième rang. Le clos Ricquier a été planté comme se plantent malheureu- sement la plupart des jardins. Le sol est plus ou moins préparé; les massifs étant dessinés sont défoncés peu ou pas. On met en place un assortiment quelconque de végétaux, un mélange de toutes sortes d'espèces. Au bout de peu d'années, sous le soleil provençal plus qu'ailleurs, les massifs deviennent d'une inextricable confu- sion; quelques espèces prennent un développement excessif 7M SOCIÉTÉ d'acclimatation. eL d'aulros disparaissent, submergées par le feuillage des plus vigoureuses. Dès les premiers mois, nous avons cherché à remettre un peu d'ordre dans ces plantations. On a exécuté de forts élagages et des suppressions nombreuses, en choisissant principalement les espèces des jardins du Nord, que nous regrettions de voir si abondamment représentées sur le teri'ain de la concession. Le remaniement de ces plantations est seulement com- mencé; quelques années seront nécessaires pour mener à bien cette tache. Quand elle sera accomplie, le Jardin prendra plus d'intérêt, car les plantes de môme nature cessant d'être éparses dans différents massifs, étant réunies par groupes de mêmes espèces, seront alors faciles à étudier et se montreront à leur avantage, puisqu'elles n'auront plus à souffrir de voisins incommodes ou avides. Si les plantations de caractère, les plantations homogènes, ont leur raison d'être partout, elles s'imposent dans un jardin d'essais et d'études, dans lequel on ne connaît pas toujours bien exactement à l'avance le développement que prendra en quelques années la jeune plante mise en pleine terre. Sans aucun doute lesvégétaux actuellement disséminés dans le Jardin d'IIyères présentent de l'intérêt; mais, le jour où sera achevé le remaniement de ces plantations, nous aurons fait un grand et sérieux progrès. Notre tâche pendant les premières années d'occupation a été ingrate, car il était nécessaire de préparer le sol sur lequel nous avions à opérer. Des défonces profondes, des terrassements importants ont été exécutes, et sur un certain nombre de points des cultures sarclées entreprises pour nettoyer le sol le mieux possible. Lèvent, celui du nord-ouest principalement, le mistral, est dans la Provence un ennemi redoutable pour les plantations. Nous avons dû compléter, et créer où ils n'existaient pas, des abris pour les cultures (Rideaux de Cyprès et de Thuias) . La mise en état et le sablage des allées, trop longtemps négligés, ont été une très-lourde dépense dans les deux pre- mières années de notre installation. s JARDIN d'acclimatation d'iiyères. 745 Il suffira d'ailleurs pour donner idée de Timportance de ces travaux accessoires, dits de propreté, de faire connaître que le développement linéaire des chemins du Jardin d'acclima- tation d'Hyères est d'environ 5000 mètres sur une largeur moyenne de 4 mètres. Nous avons pris possession du Jardin d'Hyères le 8 fé- vrier 1873. C'est seulement à la fin de i874 que nous avons pu commencer à donner une certaine impoi'tance à l'édu- cation des plantes. Jusque-là le personnel dont nous pouvions disposer avait été occupé par les soins indispensables de la mise en état de l'établissement. Nous pouvons regretter ce temps perdu, mais pour aller plus vite il eût fallu disposer de ressources plus considérables. Il ne faut pas perdre de vue que l'entretien du Jardin d'acclimatation d'Hyères étant cà la charge de la Société du Jardin zoologique d'acclimatation de Paris , sans aucune subvention, nous avons dû nous préoccuper des moyens de nous procurer des ressources pour l'avenir. Ces ressources, nous les trouvons et nous les trouverons dans l'avenir, dans la fabrication et le commerce des plantes. Nos semis, nos plantations auront donc tour à tour deux objets différents : tantôt l'étude, tantôt la production de végé- taux d'un placement avantageux et facile. Nous ne parlerons que pour mémoire des espèces que nous avons multipliées en vue de la vente. Il nous suffira d'in'diquer qu'à ce jour nous possédons environ cinquante mille jeunes plantes, la plupart en pleine terre, destinées au commerce : C/ianicerops excelsa, Ch. humilis, Corypha australis, C. ge- banga, Pliœnix dactylifera, Pli. leonensis, Ph. pumila , Sahal divers, Jnhcea spectabilis, Dracœna indivisa, Phor- miwn divers, Dasylirion divers, Hahea Victon'ce, Aralia Sieboldii, etc., etc. Sans parler de diverses variétés (Y Eucalyptus, de Casuarina et d'Acacia australiens que nous avons multipliés en grand nombre. Ces cultures devront prendre d'année en année une plus grande importance; c'est avec leur produit que nous devrons 3" SïïRiE. T, IH. — Novembre 1870. 48 7i6 SOCIÉTÉ d'acclimatation. subvenir aux dépenses de toutes natures résultant de l'exploi- tation de l'établissement. Avant de récolter il faut semer, dit le proverbe, c'est ce que nous faisons avec ardeur, car dans une entreprise comme celle qui nous occupe, il faut savoir préparer l'avenir. Les plantations d'études faites à ce jour ne peuvent avoir pris une grande importance, puisque nos premières années ont été presque complètement occupées par la mise en train de l'affaire, si l'on peut ainsi dire. Nous mentionnerons ce- pendant ce qui a été fait. §1 Nous avons réuni la collection de tous les Bambous que nous avons pu nous procurer : 1" Au Jardin zoologique d'acclimatation du bois de Bou- logne ; 2" Au Jardin du Ilamrna, près Alger. Le directeur, M. A. Rivière, a bien voulu nous faire présent de' cette intéressante collection ; 3° Aux Jardins de Montsauve, appartenant à M. Mazel ; A" Chez M. Engaurrand (de Toulon), qui nous a offert plu- sieurs espèces ; 5" Chez M. Belin (d'Arles), dont nous avons reçu un envoi important ; G" Chez M. Barnéo (de Layette, pi'ès llyères) ; T Chez M. de Boutini (d'IIyères) ; 8° Chez M. Gensollen (d'IIyères) ; 9' Chez M. Opois, horticulteur, à Cannes ; 10° Chez M'"^ Clerc (d'IIyères) ; 11" Chez M. le D' Turrel (de Toulon) ; 12" Nous avons trouvé dans le clos Ricquicr même plusieurs espèces de Bambous. Nous continuons cà réunir le plus grand nombre d'espèces que nous pouvons, car il est intéressant de pouvoir les cul- tiver non loin les unes des autres pour les comparer. Ces rtiriLoiis ont été tout d'abord placés en planches, JARDIN d'acclimatation d'hyères. 747 formanl une sorte d'école, mais comme nous nous y attendions d'ailleurs, ils n'ont pu rester ainsi, car végétant avec une vigueur extrême, dès la première année il devint diflicile de s'y reconnaître, les Bambous d'une planche ayant envahi les planches voisines. Nous avons alors choisi dans le Jardin des emplacements favorables et créé des groupes, composés chacun d'un certain nombre de pieds, d'une seule et même espèce. De cette façon la comparaison sera facile et nos Bambous traçants pourront se livrer sans contrainte à leurs empiétements. Collection des Bambous réunis au Jardin d'acclimatation d'Hyères (1). 1. Bamhusa antndinacca H. Inde. •2. — arandinaria falcata. . . A. M. Népaul. 3. _ aurea.. A. II. .T. M. Chine. 4. — dlstorta H. lirésil. .5. — flexuosa.... A. M. Chine. 6. — Fortiinei foliis r ar lé- gal is A. Chine. 7. _ graciUs (2) A. II. M. Inde . 8. — — ruslica T. ? y. — jtmcea D. ? 10. — Mazeli M. Japon. H . — maxima II. Aniboine. 12. — medeola M. ? 13. — metake A. H. .1. .lapon. U. — mitis V. B. E.H..I. M. Chine. (1) Les lettres placées à la droite des noms des Bambous indiquent les origines des plantes qui se trouvent actuellement dans l'établissement. A. Jardin d'acclimatation de Paris. B. M. Bclin (d'Arles). G. M""' Clerc (d'Hyères). D. M. Barneo (de Layette). E. M. Engaurrand (de Toulon). F. M. de Boutini (d'Hyères). G. M. Gensollen (d'Hyères). • 11. Jardin du Hamma, près Alger. ,1. Jardin de Hyères. — Plantes trouvées sur les lieux. M. M. Mazcl (de Monsauve). 0. M. Opois (de Cannes). T. M. le D' Turrel (de Toulon). (-2) Un pied de Dambusa graciUs a fleuri en 1876 et il a succombé après la floraison achevée. 748 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 15. Bambsau nirjra A. H. J. M. 0. Chine. 16. — pubesccns M. Inde. 17. — quadrangularis M. Japon? 18. — Quilioi A. Japon. 19. — scriptoria H. J. Inde. 20. — -Simon* A. H. M. Chine. 21 . — spinosa H. Inde. 22. — dricta H. Inde. 23. — sulphurea A. ? 24.. — Thouarsii E. H. Madagascar. 25. — variegata M. Japon. 26. — verticillata G. H. Chine. 27. — violascens A. ? 28. — viridi glaucescens A. H. M. Chine. 29. — — striata M. Chine. 30. — vittata H. ? 31. — indéterminé C. ? 32. — — D. ? 33. — — F. ? Quoique nos Bambous soient encore bien jeunes el par conséquent peu caractérisés, nous avons déjà reconnu dans les végétaux de diverses provenances que nous avons réunis des synonymies et des déterminations inexactes. Ainsi le Bambusa Mazeli est bien évidemment le même que notre B. Quilioi (nom plus ancien). La plante reçue de M..Mazel, sous le nom de Ba^nhusa arundinaria falcata, est identique au B. scriptoria. Le Bambusa Thouarsii, reçu de M. Engaurrand, diffère de la plante venue d'Alger sous ce même nom en ce qu'elle résiste aux hivers d'Hyères, tandis que l'autre a succombé aux froids de 1875-1876 ( — 4.°, 5). Le nom de ce Bambou rustique nous manque actuellement, mais nous avons lieu de croire que c'est une espèce originaire des monts Himalaya. L'abaissement de température que nous signalons a suffi pour faire périr les Bambusa arundinacea, B. distortay B. maxima, B. variegata et B. vittata. Les Bambusa gracilis , B. viridi-striata et B. spinosa ont eu l'extrémité de leurs tiges légèrement atteinte, mais sans en souffrir autrement. JARDIN d'acclimatation d'iiyères. 749 Quant aux autres variétés elles n'ont nullement souffert du froid de — i',5 de l'hiver (i). En outre des Bambous plantés en groupes dont il est question plus haut, nous en avons planté cette année 1876 en bordure de la rivière (le Roubaud), qui borne le clos Ricquier au Sud. Les espèces employées à la formation de cette haie sont le Bmiibusa aurea, D. mills, B. nigva. Cette plantation a un développement linéaire de 300 mètres environ. Nous avons pensé qu'il était intéressant de comparer la croissance de ces espèces entre elles et aussi avec YArundo donax, dont nous avons créé cette année une haie longue de 80 mètres environ. Il est encore trop tôt pour comparer ces plantations. Cette expérience nous paraît avoir son intérêt, car il ne faut pas perdre de vue que les Bambous sont destinés, dans un avenir prochain, à se substituer dans tout le midi de la France à VArando donax^owv la constitution des abris contre le vent et pour tous les usages industriels auxquels sont actuellement employées les Cannes de Provence; sans parler de toutes les applications dont les Bambous sont susceptibles et dont les Chinois nous donnent de si nombreux exemples. Nous avons formé, vers Tune des portes de l'établissement (porte Sud) , une avenue de Dambusa milis , longue de 4-0 mètres environ. Ces Bambous plantés en mars 1873 sont un présent de feu M. Engaurrand, de Toulon. Ils ont acquis une hauteui' de 3 à -4 mètres et une circonférence de 8 centi- mètres environ. Deux touffes de Bamhusa Thouarsii, don de feu M. En- gaurrand, comme les Bambous de l'allée, ont été plantées à 15 mètres en prolongation des lignes de B. mitis. D'une végétation peu active en 1874 , ces touffes ont pris en 1875 et 187(1 un développement satisfaisant; elles forment un (1) Les Bambous cultivés au Jardin zoologique d'acclimatation de Paris ont subi, dans cet hiver de 1875-187(1, un froid de — 13 degrés sans en souffrir sérieusement. Les Bambiisa mitis et auren ont ou l'extrémité des jeunes pousses gelée. Les feuilles des nouvelles tiges du B. n'ujra ont été atteintes. Le B. Qullioi a eu ses jeunes pousses brûlées par le froid. Quelques feuilles du B. violascenn ont été jaunies ; quant au B. flexiiosa, il est resté intact. 750 , SOCIÉTÉ d'acclimatation. massif épais et impénétrable. Les pousses mesurent une hauteur de plus de 5 mètres et une grosseur de 0"',ir') (I). §11 Lorsque nous avons pris possession du clos Ricquicr, nous y avons trouvé, disséminés dans les massifs, de nombreux Eucalyptus globulus et aussi quelques représentants d'autres espèces. Dans ce sol très-favorable ces végétaux ont pris un rapide développement. Mis en place en iSlO, les Eucalijptiis globulus mesurent aujourd'hui, L' octobre 1870, une hauteur de 45 à 20 mètres et leur circonférence, à un mètre du sol, varie entre i'",01, 0'%9e, 0'",92, 0'",80. \]n Eucalyptus Stuartiana de même âge que les précédents a une circonférence de 0'",83 à un mètre du sol. Un Eucalyptus d'espèce indéferminée jusqu'ici, probable- ment V Eucalyptus maculata, atteint une hauteur d'environ 25 mètres et son tronc à un mètre du sol mesure 0"\75. Le port des Eucalyptus, on le sait, laisse souvent à désirer; leurs branches, dans certains sols, ont une tendance à se con- tourner de mille façons. Au Jardin d'acclimatation de Hyères ils sont remarquables par la rectitude de leurs troncs, ils se plaisent évidemment dans ce sol de bonne qualité où l'eau se rencontre cà une très- faible profondeur. Encouragé par le développement remarquable des Euca- (1) Nous nous sommes abstenu de donner des renseignements sur les dimen- sions atteintes par les Bambous de la Collection, sur leurs qualités traçantes ou non traçantes; il serait prématuré d'entrer dans ces détails, mais nous aurons soin de faire part de nos observations par la suite. Nous ne saurions cependant nous dispenser d'attirer l'attention sur le Bambou qui nous a été donné par M. Engaurrand sous le nom de Tliouarsii et qui doit être un Bambou de l'Hima- laya. Les pieds, quoique jeunes encore, végètent avec une incroyable vigueur; un seul pied en octobre avait produit dans le cours de Tété quatorze pousses hautes de plus de 5 mètres. De tous les Bambous que nous avons cultivés jusqu'ici, c'est de beaucoup le plus remarquable par ses dimensions sous le climat de Hyères; il est peu traçant. JARDIN d'acclimatation d'hyères. 751 lyptus existant sur le terrain, nous avons fait diverses planta- tions de cette espèce. L'allée conduisant à la porte nord du Jardin, qui mesure •une longueur de 90 mètres environ, a été bordée iVEuca- Jf/ptus globiilus. Semés en mars 1873, ces végétaux furent mis en place à un mètre les uns des autres, en bordure du chemin, le mois de mai suivant. En mars 1875, les trois quarts de ces jeunes arbres ont été rabattus à 12 ou 15 centimètres du sol, c'est-à-dire que nous avons respecté un arbre sur quatre. Les tiges se trouvaient ainsi à 4- mètres les unes des autres. En faisant cette opération nous voulions voir comment se comporteraient les sujets rabattus; l'avenue formée par les Eucali/plus laissés en tiges devait se trouver bordée enti'e chaque tronc par une haie de jeunes pousses. Nous cherchions à obtenir un effet décoratif en prohtant de la couleur vert foncé des feuilles falciformes des rameaux adultes et des tons gris bleu nacré des feuilles poussant sur les jeunes branches. Les Eucalyptus recépés (1) se sont très-bien comportés, ils ont fourni de nombreuses pousses, mais Teffet décoratif que nous cherchions n'a été obtenu qu'imparfaitement, car les Eu- calyptus tiges prenant un développement considérable por- taient préjudice aux plantes rabattues. Les Eucalyptus tiges de l'allée (2) mesurent aujourd'hui en hauteur 11 ",50, il mètres, 10 mètres, 9 mètres, et (1) Quelques personnes doutent encore que les Eiœalijplus puissent être im- punément rabattus. Nous avons, à diverses occasions, pris des notes pour nous rendre compte des résultats des sections faites sur des troncs de divers âges. Un Fyucahjptu.s globalus de sept à huit ans, cassé par le vent en mars 1874-, avait produit le :] novembre de la même année deux têtes hautes de 4 mètres et mesurant 0"',15 de circonférence. Un E. globulus âgé de sept à huit ans, rabattu en mars i873, végéta peu pen- dant la première année. Vers le 1" novembre 187-i, il avait une tête mesurant A mètres de haut et une circonférence de O'",!^ à un mètre du sol. Un E. globulus âgé de quatre ans, recépé en février 187:J, avait eu janvier 1871 deux tiges hautes de 3 mètres et mesurant 0™,10 de circonférence. Le môme, vu le 2 novembre 1874-, avait 7™,50 de haut et O-'.Si. de circonférence. Un E. globulus âgé de trois ans, recépé en 1873, mesure en octobre 187(j, à un mètre du sol, 0'",G!2de circonférence. (2) Un Eucalijptus de cette plantation, abattu par le vent le 8 octobre 1875, avait 8 mètres de hauteur et 0'",50 de circonférence à 50 centimètres du sol. 752 SOCIÉTÉ d'acclimatation. quelques-uns, les moins nombreux, il est vrai, 0 mètres et 5 mètres, et les troncs à un mètre du sol ont {)"\()il, 0'",59, 0™,5-2, 0™,4G, 0"",rW,0'",32,0'",28, 0'",25, U'",2i. Le développement rapide des Eucalyptus plantés dans le • clos Ricquier nous engageait à y essayer comparativement di- verses espèces de ce genre intéressant. Nous avons commencé à réunir une collection des espèces de ce genre , on trouvera à la page 775 la liste de celles que nous possédons à ce jour. La plupart des espèces sont encore en pot, mais d'autres sont confiées à la pleine terre. Semées en mars 1874, ces jeunes plantes furent mises en place en mars 1875. On a évité de les disposer en école, c'est-à-dire les unes près des autres; ce mode avantageux, en ce qu'il économise l'espace, présente le grand inconvénient de faire étouffer au bout de peu d'années par les espèces les plus avides les espèces faibles ou d'un développement moins rapide. Nous avons disséminé nos Eucalyptus par petits groupes composés chacun de plusieurs plantes de même espèce. Eucalyptus iV espèces diverses (t) semés en mars 1874; mis en pleine terre en mars 1875. HAUTEURS MESUREES en octobre 1875. ou mai 1870. Groupe I. Eucahjplus rostrata. Groupe assez vigoureux com- posé de onze plantes. Présente ■" " '■ un bon aspect 0,70 0,55 0,40 1 ,00 0,75 0,50 1 ,.50 0,90 0,00 Groupe II. Eucalyptus tereli- cornis. Groupe vigoureux composé de six plantes. Présente un très-bon aspect 1,80 1,50 1,00 "2,00 1,90 1.10 -2,50 2,45 1,40 Groupe III. Eucalyptus obliqua, vel gigantea, vel Fabroram, stringii bark. Les cinq plantes composant (1) Nous désignons les espèces d'Eucalyptus sous les noms qui nous ont élé fournis. La distinction des espèces est fort difficile, nous ne négligerons aucun(î occasion pour vérifier ou corriger les déterminations. Ml octobre 1870, JARDIN D ACCLIMATATION D IIYERES. HAUTEUr.S MESUIIKES 753 ce groupe ont succombé aux chaleurs de l'été de 1875. Elles ont été remplacées eu mai 187G par cinq : Eucalijjilus lissilis. Groupe très-peu vigoureux, les plantes semblent manquer de vie.... Groupe IV. Eucahjptus obliqua. Les cinq plantes composant ce groupe ont succombé aux chaleurs de l'été 1875; elles ont été remplacées en mai 1876 par cinq : Eucali/ptus conimhofia. Ce groupe s'est annulé dans l'été de 187(5 Groupe V. Eiicalijptus roslraia. Faisait double emploi avec le groupe I. Les plantes ont été remplacées en mai 1876 par 5 : Eucahjplus cornu ta. Ces plantes ont peu végété mais paraissent vigoureuses Groupe VI. Eucalyptus exserta. En octobre 1875 les six plan- tes composant ce groupe étaient très-chétives ; elles mesuraient. Toutes ont succombé pen- dant l'hiver. Elles ont été rem- placées par six plantes de même espèce en mai 1876 qui ont peu végété quoiqu'elles aient été arrosées. Ce groupe est le seul à qui des arrosements aient été accordés Groupe Vil. Eucalyptus obliqua, vel gigantea, vel Eabroruni, striugy bark. Des huit plantes réunies dans ce groupe, deux seulement sur- vivaient en octobre 1875; elles étaient chétives. En octobre 1876, un seul pied survit, en- core n'est-il pas vigoureux. ■ Sera supprimé cil octobre 1875. 0,iO 0,35 0,30 0,iO 0,15 ou mai 1876. 0,40- Mobrc 1870. 0,50 0,10 Très-petites plantes. 0,35 0,90 0,80 0,70 0,55 Mortes. 0,50 0,iO 1,20 0,90 0,80 0,G5 754 SOCIÉTÉ d'acclimatation. HAUTEURS MESURÉES. cil octdhrp 187."). Groupe VIII. Eiicalijptus Gunnii, alpin. Des cinq plantes formant ce groupe, il subsistait en octo- bre 1815 quatre plantes ché- m ™ "■ tives mesurant 0,25 0,20 0,15 Elles ont été remplacées par des végétaux de même espèce en mai 1876. Eu octobre 1876 ce groupe est presque annulé. Groupe IX. Eucalyptus calo- phylla. Mêmes observations que pour le groupe VIII. Groupe X. Eucalyptus species. Brow Leaved. Les douze plantes de ce groupe avaient un mauvais port dans la première année; elles sont aujourd'hui redressées et pleines de vigueur 0,90 0,80 0,60 Groupe XI. Eucalyptus vuninaUs {White-guin de Tasmanie). Cinq plantes composaient ce groupe ; les mortes et les clié- lives ont été remplacées en mai 1876. Ces végétaux ont au- jourd'hui le meilleur aspect.. I,.50 l,0(t 0,80 Groupe XII. Eucalyptus obliyaa, vel gigautea, vel Eabrorum, stringy hark. Les cinq plantes formant ce groupe étaient mortes en oc- tobre 1875; elles ont été rem- placées en mai 1876 par cinq Eucalyptus species (?j, de très-petite dimension, qui n'ont pu résister à l'été Groupe XIII. Eucalyptus hœina- stoma . Ce groupe a été planté en mai 1876 seulement; il est en bonnes conditions, les plantes semblent vigoureuses Pli iiiiii 1870. 1,60 1,40 1,10 i;ii oclobro 1876. 2,20 1,80 1,30 2,20 1,00 1,40 (l,iO 0,30 3,80 1,75 1,30 Mortes. 0,85 0,70 0,45 JARDIN D ACCLIMATATION D JIYEUES. HAUTEURS MESURÉES yo5 on or(obre 187 Groupe XIV. Eucalyptus conacea. Les chaleurs de l'été ont beaucoup fatigué ce groupe. Il ne subsiste, en octobre 187(5, qu'une seule plante mais elle m m m est très-bien venante 1 .00 0,95 Groupe XV. Euculijpius gonio- calyx. Ce groupe a été planté en mai 1 876 seulement ; il présente lin bon aspect Groupe XVI. Eucalyptus nrni- gpra (alpin). Deux plantes seulement sub- sistent des cinq mises en place. Elles sont vigoureuses 0,55 0,30 Groupe XVII. Eucalyptus cocci- fera (alpin). Des cinq végétaux plantés, quatre subsistent; ils sont très- vigoureux , 0,70 0,60 0,50 Groupe XVIII. Eucalyptus ros- ir ata. Une des neuf plantes mises en place a succombé, les au- tres ont un aspect de vigueur, remarquable 1,10 0,90 0,50 cil iM.ii 1870. cil ocldlirc 1870. 1.^20 0,70 0,4.0 0,30 1,75 0,75 0,55 0,40 0,75 0,40 1,15 0,55 0,95 0,75 0,60 1,-25 1,10 0,80 1,30 1,00 0,70 1,90 1,80 1,15 un Dans le but de rechercher quelle pourrait être dans un sol bien préparé et frais comme celui du clos Ricquier, la produc- tion en bois de YEucalyptus globulus, nous en avons planté un peu plus de sept cents pieds. Semés les uns en mars, les autres en août 1874, ils furent mis en pleine terre en mars 4875 et placés à un mètre les uns des autres en tous sens (quatorze rangs dans un sens, cin- quante dans l'autre); ces jeunes Eucalyptus ont végété avec une vigueur très-remarquable pendant les premiers mois. Ayant visité cette plantation en mai 1875, c'est-à-dire deux 1 756 SOCIÉTÉ d'acclimatation. mois après la mise en place, nous avons constaté sur un cer- tain nombre de pieds un accroissement dépassant o centimè- tres par vingt-quatre heures. Mais l'intensité de cette croissance s'est ralentie quand est venue la sécheresse ; on put même croire en juin ou juillet que le succès de la plantation était compromis. Il n'en fut rien, car, en octobre 1875, leurs rameaux laté- raux se rejoignaient au point qu'il était difficile de circuler dans cette plantation vieille de six mois à peine. Avec les Eucalyptus globulus on avait mis en place une cinquantaine de sujets de même Age provenant de graines re- çues, sans nom d'espèce, de la maison Vilmorin. Cette variété souffrit moins de la sécheresse (1) mais ne s'est pas développée d'abord aussi rapidement que la variété ordinaire. Au mois de mars 1870, la moitié de la plantation a été abattue (un pied sur deux). Ces tiges, hautes de 3 mètres environ (voyez le tableau ci-après) , ont . fourni des fagots propres à la consommation des boulangers. Les Eucalyptus rabattus au printemps à dix ou quinze cen- timètres du sol ont émis pour la plupart de nombreuses pousses nouvelles qui, en octobre 1876, mesuraient, les plus grandes 3'",50, les moindres 1",50. Ces pousses étaient souvent au nombre de cinq ou six, mais le plus souvent de deux ou trois seulement. Sur beaucoup de pieds des basses branches couvertes de feuilles et bien vigou- reuses avaient été laissées, en aucun cas elles n'ont formé la tige , celle-ci est toujours due aux iDourgeons nés après la ré- section du tronc. Il ne nous paraît pas inutile de faire remarquer qu'un cer- tain nombre d'Eucalyptus rabattus n'ont pas végété (5 0/0 environ). Un nombre à peu près égal s'est annulé après avoir émis quelques jeunes pousses. On trouvera plus loin le tableau de l'accroissement de notre plantation (T Eucalyptus. (I) Le Jardin (racclimalation do Hyères a fourni en 1875, à M. X'", un cer- tain nombre de plants de cet Eucalyptus species (:>). Mis en place dans les bois, ils ont donné des résultats plus satisfaisants que VE. globulus, car ils ont beau- coup mieux résisté à la séclicressc. JARDIN d'acclimatation d'jiyères. 757 L'expérience que nous faisons sur les Eucalyptus, nous la poursuivons en même temps sur les Casuarina temiissima et sur une autre variété non dénommée, dont les graines ont été acquises de la maison Vilmorin. Trois cent cinquante de ces conifères australiens, semés en mars 187i, ont été plantés à un mètre en tous sens (quatorze rangs sur vingt-cinq) en mars 1875. Au mois de mars 1876 nous avons rabattu la moitié de ces Casuarina, un sur deux, et les fagots provenant de cet abattis auraient pu être employés pour chaulYer le four. Les tiges avaient été coupées à dix ou quinze centimètres du sol et des basses branches avaient été laissées, comme pour les Eucalyptus dont nous avons parlé plus haut. Toutes les nouvelles tiges sans exception sont nées des bourgeons qui se sont produits sur la plaie. Elles ont poussé avec une incroyable vigueur puisqu'elles mesurent actuellement, les plus grandes, 8", 30 les moindres l'",50. La plaie du tronc est déjà recou- verte par la pousse nouvelle. Le nombre des tiges repoussées est rarement supérieur à trois sur chaque pied, le plus souvent il n'y en a qu'une seule. Il est à remarquer qu'aucun des Casuarina rabattu ne s'est annulé (l). On trouvera ci-après le tableau de l'accroissement de notre plantation cV Eucalyptus et de Casuarina. En faisant sur les Eucalyptus et Casuarina l'expérience dont il est ici question, nous avons voulu: 1" Démontrer qu'en plantant très-serré on obtenait sans tuteurs des arbres droits, et qu'on pouvait se soustraire ainsi aux accidents résultant des vents impétueux dont on souffre dans le Midi. Nous avons complètement réussi, car nos plantes sont jusqu'ici d'une rectitude parfaite. 2" Rechercher ce que pourraient donner les espèces à l'étude ians un sol de bonne qualité, frais et bien préparé. Nous serons renseignés à cet égard dans quelques années. (1) Deux Casuarina temiissima de six à sept ans, rabattus au ras du sol en ïiai 1876, ont émis cliacun une douzaine de ooiisses qui mesuraient, au l"' oc- tobre suivant, un mètre cà l"V-0- 758 SOCIÉTÉ d'acclimatation. En 1877 nous supprimerons les pieds déjà rabattus en 1876. Ils deviendront comme abris alors inutiles. En 1878 une sur deux des tiges subsistantes disparaîtra; en 1879 nous enlève- rons encore un arbre sur deux ; enfin en 1880 ce qui restera sur place tombera. L'expérience aura donc duré, depuis le semis de la graine (1874) jusqu'à la mise bas du dernier arbre, «ix ans. Ces longues percbes, ces gaules que nous aurons produites, auront une valeur. Laquelle? L'Administration des lignes télégraphiques demande au commerce des poteaux mesurant (3 mètres 50, 8 et 10 mètres de long. D'après les documents officiels ces poteaux ont été payés en 4875 (ayant subi des préparations consei'vatrices et Tendus aux gares indiquées) 6 fr. 85, 9 fr. 00 et 13 fr. 90, prix moyen pour toute la France, et 0 fr. 75, 0 fr. 50 et 18 fr. 50 pour la zone dans laquelle se trouve le département du Var. ?S'y a-t-il pas là un débouché à rechercher pour ces bois? MESURES PRISES EN OCTOBRE 1875. ll.iiiloiirs. n 7 / , 7 ; ^'3,102,50 Eucalijptus rjlohulns. i , 'ç,^, ' Eucalyptus species ?. \ . '.Ïq "' Casuarina tenuissimal |'1^a ' '^ ■ , ll,i5 1,35 Lasuanna spcxies?..] f^'i,^^ ' Grosseurs. 0,15 0,10 0,08 0,08 0,0G 0,01 0,09 0,07 0,05 0,04 0,03 0,02 EN MAI 1876. Ilaiitciirs. 3,50 2,00 1,80 3,50 2,00 1,80 3,00 2,50 1,80 1,05 1,60 1,50 Grosseurs. 0,20 0,17 0,12 0,16 0,14 0,12 0,16 0,1 i 0,13 0,12 0,10 0,08 EN OCTOBRE 1876. Hauteurs. 6,85 5,50 4,25 4,90 4,00 2,50 4,60 4,00 3,30 2,80 2,50 Grosseurs. 0,26 0,20 0,15 0,22 0,19 0.13 0,21 0,17 0,11 0,150,11 0,13 ■ lY Il nous a paru intéressant de réunir aii Jardin d'acclimata- tion de Hyères la collection des arbres pouvant donner en Provence, sous le climat de l'oranger, des fruits comestibles. JARDIN d'acclimatation d'iiyères. 759 Dans ce but nous avons planté les végétaux dont les noms suivent et nous continuerons par la suite cette collection (1). Elle permettra aux liabitants de la zone où se trouve placé notre établissement de se rendre compte du mérite des fruits dont ils auront des spécimens sous les yeux. . COLLECTION FRUITIÈRE. Calatliea arundinacea Herbe aux flèches. Cannacées. Europe mérid. Macadamia (lustrale Macailamia austral. Protéacées. Australie. Persea gralissima Avocatier. Lauriuées. Autilles. — riibrn — à fruits rouges. — — ^ Oha Europœa sertuhim... Olivier à bouquet Oléacécs. Europe mérid. _ _ rostrala — à gros fruit. — — — — var — à bec. — — var — Berruguct. — — var — de Crimée. — — var — de Séville. — — var — Leccie. — — var — Négrette. — — _:_ var — Plandouglie. — — var — Prevezi , la — — Spezzia. var — Ravonot à — — gros fruit. var — Razzée. — — . var — Razzéra, la — — Spezzia. var — Saloum de S:i- — — Ion. _ — var — Spagnon. — — var — d'Europe. — — _ — lanceolnta . . — lancéolé. — — _ _ mijrtifolia . . — à feuilles de — — myrte. Achrns siipota Sapotillier découpé. Sapotées. Inde. — sapota — cultivé. — Antilles. Diospijros costala l'iaqueminier à côtes. Ébéuacées. • Japon. — Kaki — figue caque. — — — lotus — d'Europe. — Italie. — Maieli — 'le Mazel. — Japon. — Roxhurghi — deRoxburgh. — — Virginiann — d'Amérique. — Étals-Unis. Bentkamia fragifera Renthamie porte- Cornées. Népaul. fraises. (1) Cette plantation a beaucoup souffert des hivers rigoureux de ces années dernières. La collection présentera d'ailleurs peu d'intérêt tant que les plantes n'auront pas acquis un certain développement. 760 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Anona cherimolia Anone à trois pétales. Anonées. Cupania Cunninghami . . . . Cupaiii de Ciinnin- Sapindacces. gliam. Cookia punctata Wampi des Chinois. Aurantiacées. Carolinea insignis Carolinea remarqua- Bombacées. ble. — macrocarpa Carolinea à gros lYuit. — Idesia pohjcarpa Wesia à plusieurs Bixiuécs. fruits. Zyzigium jamholanum .lamelougue. Myrtacées. Eugenia Malaccensis Eugenia de Malacca. — — Michel il — au Brésil. — — vubjaris — commun. — Psidiuin Càtlleyanum Goyavier de Cattley. — Psidium pomiferum Goyavier pomme. — — pijrifenim — poire. — Punica granahim \^i- Grenadier sans pé- Granatécs. pins. Eriobotrija Jiiponlca.. Bibacier ou Néflier du Rosacées. .lapon. Cerasiis ilicifolius Cerisier à feuilles de — houx. Caxtonoftpennum australe. Castanosperme austral Légumineuses. Ceratonia slliqua. Caroubier commun. — Averrhoa acida Carambolier acide. Térébinthacées. Litkrœa renenosa Litiirée vénéneuse. — Ilovenia diilcis Hovenia doux. Riiamnées. Jatropha manihot Médicinier manioc. Euphorbiacécs. ('Atrica gravilis Papayer grêle. Passiflorées. Passijlora e.dule Passiflorecomestible. — — ligularis — à lanières. — Murraya exotica Murraya boisiieChiiie. Orangers. Miisa Cavevdishii lîauanier de Cliine. Musacécs. Pérou. Amer, mérid. Chine. Aniér. mérid. .]a]ion. Inde. Brésil. Inde. Chine. Inde. .4mér. mérid. Perse. Japon. Australie. Europe mérid. Inde. Chili. Japon. Amer, merid. Inde. Amer, mérid. Pérou. Inde. Chine. U^ Nous ne (^lisons pas figurer les Orangers parmi les arbres énumérés. ci-dessus parce que nous avons réuni une collec- tion d'Aurantiacées dont on trouvera la nomenclature à la page 11 o. Nous ne pouvions d'ailleurs négliger de faire cette collection dans un pays comme Hyères où les Orangers sont cultivés de temps immémorial. Le clos Ricquier possédait, lorsque nous en avons pris possession, les vestiges d'une orangerie (plantation d'Oran- JARDIN d'acclimatation d'iiykres. 701 gers). Nous y trouvâmes une centaine d'arbres abandonnés depuis de longues années et dans un élat qui semblait rendre vaine la tentative qui fut faite de les rappeler à la santé. Le sol de l'Orangerie fut profondément défoncé, sérieuse- ment fumé (en 187^) et aujourd'hui nos arbres complètement rétablis sont d'une vigueur parfaite et couverts de fruits abondants. La collection des Orangers réunie au Jardin d'acclimatation d'Hyères est plantée en espalier, le long d'un mur bien exposé; nos arbres les plus délicats pourront donc mûrir con- venablement leurs fruits. Nous avons eu quelque peine à réunir une collection sérieusement étiquetée. M. Nicolas (de Mondovi) avait eu l'aimable pensée de nous oftVir une série d'Aurantiacées, comprenant ti'ente variétés ; ces plantes ayant souffert du voyage nous furent livrées dans le plus déplorable élat; quelques pieds à peine purent être conservés. Nous demandâmes en 1873 au Jardin du Hamma (près Alger) une collection de cinquante- quatre variétés, mais il nous fallut l'attendre jusqu'au printemps de 1875. Les pieds reçus étaient vieux et la plupart haut-greffes, c'est-à-dire qu'ils étaient peu propres à une plantation en espalier. Soit que le voyage d'Alger à Ilyères ait beaucoup fatigué les plantes, soit toute autre cause, la moitié de ces arbres ne put reprendre et le directeur du Jardin du Hamma, M. Rivière, voulut bien nous les remplacer au printemps de 1876. Depuis lors, nous avons reçu de la Société d'agriculture de Malte et par l'entremise obligeante de M. de Laya, consul général de France à Malte, treize pieds magnifiques d'Auran- tiacées que nous avons ajoutés à notre collection (Voyez plus bas, page 773, la liste des variétés). Nous sommes maintenant en possession de la série d'Au- ranliacées que nous voulions réunir. Nous nous sommes procurés quelques milliers de Bigaradiers. Nous serons donc bientôt en mesure de livrer des pieds gTcffés, rigoureusement déterminés, et notre collection pourra rendre pour l'étude de réels services. 3' SÉRIE, T. m. — Novembre 1876. 49 702 SOCIÉTÉ d'acclimatation. s VI Dans la collection des vignes apportée en 18()7 du Luxembourg' au Jardin zoologique d'acclimatation du Bois de Boulogne, se trouve un certain nombre de variétés qui no peuvent pas mûrir régulièrement sous le climat de Paris. Nous avons tout naturellement pensé à réunir à Ilyères ces vignes délicates. Elles sont aujourd'bui plantées et nous ne négligerons rien pour compléter cette collection ; elle compte aujourd'hui cent cinquante variétés. Voyez à la page 783, la liste des variétés de vignes réunies au Jardin d'accli- matation de Hyères. (Les numéros placés à la gauche des noms se rapportent au Catalogue des vignes du Jardin zoolo- gique d'acclimatation du Bois de Boulogne publié dans le BuUel'm de la Société cV acclimatation, 3" série, t. lll, 1870, page 495) . Les habitants du Midi trouveront là, pensons-nous , des vignes qu'il pouri'a être intéressant d'expérimenter. Les boutures envoyées à Hyères au printemps de 1875 ont été mises de suite en place ; nous avons été très-surpris au printemps de 1870 de voir qu'environ une cinquantaine de ces boutures, vieilles d'un an seulement, portaient des fruits. §VII Parmi les végétaux qui peuvent prospérer sous le climat d'Hyères et qu'il importait de réunir dans le Jardin, nous ne pouvions négliger le Palmier. Mais nos ressources no nous permettaient pas d'acquérir de grands exemplaires ; il nous a fallu les faire naître et les élever. Nous serons en mesure, dès le printemps prochain, de mettre en pleine terre, sous les yeux du public, une collection de palmiers de quelque importance. (Voyez la liste des végé- taux plantés dans le Jardin d'accliiiiatation dllyères, page 708 et suivantes.) Ces palmiers seront placés les uns en groupes sur les pe- jAiiDiN d'acclimatation d'iiyères. 763 loiises, les autres en école, de façon qu'ils puissent être vus de près et comparés. Mais le Jardin est déjà orné de quelques palmiers. On est conduit à la porte ouest par une avenue de jeunes dattiers, hauts actuellement de 3 mètres, offerts à l'établisse- ment par M. le marquis de Gaillard (d'IIyères) . Plusieurs groupes de Chamœrops excelsa, Ch. humlUs, Sahal Havanensis, S. palmelo, Cocos Bomanzoffiana, C. jlexuosa, Jubœa spectahiliSy Corypha australis, C. (je- banga, sont déjà mis en place. Nous nous réservons de nous arrêter plus longuement sur •ces intéressants végétaux quand nous aurons déposé en pleine terre les plantes qui se trouvent dès maintenant sous nos abris; •elles seront mises en expérience au mois de mars prochain. ,^ VIII Le midi de la France est célèbre pour ses roses. Nous ne ipouvions négliger de former une collection de rosiers. Une centaine d'espèces choisies parmi les thés, les hybrides remontants, les noisettes, les Ile Bourbon et les Bengale sont déjà réunies et nous compléterons peu à peu. (Voir les noms des variétés de la collection page 781). Le Jardin d'acclimatation de Hyères ne peut mériter jus- qu'ici le nom de Jardin zoologique, car le nombre des animaux ■qui y sont entretenus est peu considérable. On ne saurait en être surpris, les ressources dont nous pou- vions disposer ne nous ayant permis de faire aucune installa- lion spéciale. La pièce d'eau et les rivières ont reçu des habitants. On y voit aujourd'hui les espèces suivantes : Canard à bec rouge Dendrocijgna autamnalis. Amérique niérid. — à face blanche. . — viduata. — — à lunules — arcuata. — — 7(14. SOCIÉTÉ d'acclimatation. Gaiiard tadorne Tadorna vulpanser. Europe. — casarka — casarka. Europe mérid. — delà Caroline.. Aix sponsa. Amérique si'pL — niaïuiarin — (jalericulaiii. Chine. de Bahama Daftla Bahamensis. Antilles. — milouins Fidigula ferina. Europe. — à bec de lait .. . Anas pœcilorIi;incha. Inilc. .— Labrador (Variété domestique.) — d'Aylesbury. . . . — — Cv"-ne noir Cygnus atratus. Australie. ^L blanc (né blanc). — olor. Europe. Ces oiseaux ont commencé à reproduire au printemps de 187(); la ponte des cygnes noirs eut lieu en février, les jeunes naquirent en mars; les cygnes blancs s'attardèrent jusqu'en avril ; les canards des espèces non domestiques ont donné des œufs en mars, sauf les casarkas qui attendirent le mois d'avril. Les canards domestiques avaient commencé en janvier et février. Les élevages d'oiseaux d'eau prendront à ITyèrcs de l'im- portance. Les quelques résultats obtenus permettent de compter pour les années qui viennent sur un bon succès. Plusieurs cigognes et des demoiselles de Nuinidie {Grm virgo) éjointécs sont lâchées en liberté dans le Jardin. Elles se nourrissent presque uniquement des vers et des limaces qu'elles ramassent. Les grues pourront par la sviil(> donner quelques reproductions. Nous possédons en outre une autruche femelle {Smlliio camelus) (1), et un couple de casoars Emeu de la Nouvelle- Hollande [Dromaius Novœ-Hollandiœ) et quelques cacalois Australiens. Le Jardin d'acclimatation de Ilyères est encore moins riche en mamiuifères qu'en oiseaux. On voit au Jardin : deux Makis mococos {Lemur catta), don de M. Alexis Godillot; deux Macaques ordinaires {Macacns cynomoUjus), dons de M. Ferrez et de M. Lacroix; des chèvres d'Angora, données les unes par M"' Clerc et les autres par l\) Le inàlc, formant iiaire avec cette femelle tr.-\ulruclie, est mort en arrivant à Hyères des fatigues du voyage. JARDIN d'acclimatation d'iiyères. 765 M. Alexis Godillol ; un taureau et plusieurs vaches des ]\Iaures(l) et un très-bel une blanc d'Egypte, étalon que les propriétaires d'anesses des environs semblent apprécier de plus en plus. Nous avons cherché dans cette note à exposer ce qui a été fait depuis que le clos Ricquier est devenu le Jardin d'acclima- tation d'Hyères. La tâche que nous avions à accomplir était laborieuse. On nous a remis un jardin-promenade peu ou pas entretenu, nous avons dû le remettre en état, ce qui a été long et dispen- dieux. Les lieux ont été disposés pour l'installation des cultures comrneixiales destinées à nous procurer les ressoui'ces pro- pres à couvrir les frais. Dans ce but, une notable partie du terrain concédé a été profondément défoncé. Le matériel hor- ticole nécessaire à l'exploitation a été créé de toutes pièces. Nous avons commencé à réunir des collections de plantes. On trouvera à la page 768, la liste des végétaux actuellement existant dans l'établissement. La partie la plus ingrate de notre tache est accomplie et dans peu d'années, nous pouvons l'espérer, le Jardin d'acclimata- tion d'Hyères sera devenu précieux pour l'étude des végétaux qui peuvent vivre sous ce beau climat. Il sera aussi devenu un lieu de ventes assez important pour nous permettre de donner à l'établissement les moyens de se développer par lui-même sans avoir besoin des secours du Jardin de Paris. En terminant cette note sur la situation actuelle de l'établis- sement, nous voulons rendre un témoignage de vive satislac- tion à M. E. Davrillon, le chef de service qui dirige les travaux du Jardin d'acclimatation d'Hyères. Il s'est montré aussi intel- ligent et tenace qu'il le fallait pour réussir dans sa lâche. il) Voyez au Bull, de la Soc. d'accina., 2" série, t. VII, p. -109, raiticle de ]\I le U' Turrel sur /(( liace bovine des Maures. 766 SOCIÉTÉ d'acclimatation. DONS FAITS AU JARDIN D'ACCLIMATATION D'HYÈRES jusqu'en octobre 1876. M. Barnéo, à Layette, prùs Hyères. Un Bambusa juncca {?) M. Belin (d'Arles). Bambusa aurea. Un lot important de rhizomes. M. Bernard (de Lalonde, près Hyères). Graines de Grevillea robusta. M. Bonnet (1), ingénieur en chef des ponts et chaussées. Graines di- verses d'Agaves et de Palmiers. M. Brun, horticultenr à la Seyne. Plants de Grenadiers sans pépins. M"'" Clerc (de Hyères). Un Bouc et une Chèvre d'Angora. Divers Agaves. M. CORDIER (à El-Aliah, près Alger). Graines de diverses variétés d'Eucalyptus et d'Acacia. M. Alphonse Denis ri). Graines diverses et Dattes du Phœnix canall- culata spiralis, mûries à Hyères. M. Encaurrand (de Toulon). Bambusa mitis, B. Thouarsii (?). Olea fragrans. Saule baron Salonion, elc. M. Ferrez (photographe à Nice). Un Singe Macaque ordinaire mâle. M. le marquis de Gaillard (d'Hyères). Vingt Palmiers dattiers (3). M. Gensollen (d'Hyères). Bambusa verticillata, Saxifraga, graines de Sahal, Aga\es, Rhyiichospevmum jasiuinoUles, Tritoma avaria, grai- nes diverses. M. Alexis Godillot (d'Hyères). Deux Makis mococos. Boucs et Chè- vres d'Angora. Huber (l'établissement horticole des frères). Collection de Canna. iM. Lacroix (consul d'Angleterre à Nice), Un Singe Macaque ordinaire femelle. M. le comte de Malartic. Plants de Bœhmeria. (1) 51. IJonnet est le créateur au pare lyonnais de la Tète-il'Or; c"esl lui qui a fait construire les serres magnifiques de cette promenade et réuni les col- lections horticoles qu'on y admire encore. Relire à Costebclle, près Hyères, M. Bonnet avait planté autour de son habitation un grand nombre de végétaux intéressants : on y remarquait une colleclion d'Agaves et de Palmiers, entre autres des Jubira speclabihs d'une grande beauté et un Cocos Bonneti. M. ISonnet est décédé en 1875. ('2) M. Alphonse Denis, ancien député, décédé en 187fi, avait créé dans son jar- din d'Hyères un avhorelum des plus intéressants qui a été visité et étudié par tous les botanistes et horticulteurs de l'Europe. On y voit des végétaux exotiques très-rares et remarquables par les dimensions qu'ils ont acquises. (3) Les Dattiers, formant l'avenue de la porte de l'Ouest, prennent un déve- loppement magnifique et seront avant peu d'années un des grands ornements du Jardin d'acclimatation d'Hyères. JARDIN d'acclimatation d'iiyères. 767 Malte (la Société d'agriculture de), par l'entremise de M. de Laya, consul général de France à Malle. Treize pieds d'Orangers. M. Mazel. Bambusa Mazcli, B. mitis, B. nigra; deux Daphne Japo- nica, deux Chamœrops excelsa, Rosiers Banks de Fortune et maréchal Niel. Muséum d'histoire naturelle de Paris. Collection de Cactées ; collection importante de plantes de serre froide, environ cent cinquante espèces. M. Nicolas (de Mondovi, Algérie). Trente variétés d'Orangers. M. Opois (horticulteur, à Cannes). \]a Araucaria Bidwilli, un A. Cun nin(jliaini, deux Cocos flexuosa, un C. Romanzof/iana, trois Jubœa spectabilis. M. Ramel (le vulgarisateur de ÏEucalyptus). Eucalyptus colossea et graines d'Eucali/ptus de diverses espèces. M. A. Rivière (directeur du Jardin du Ilamma, à Alger). Collection de Bambous. M. Roux (jardinier en chef du Jardin hotani(pie de Montpellier). Graines d'Enjngium pandanifolium. M. TiiozET (de Rockhampton, Australie). Nombreux envois de graines australiennes. TouLOiN (Société d'horticulture et d'acclimatation de). Plants de Stipa tenacissima et de Lijyeum spiirtiim. M. le prince Pierre Trouiîetzkoï (d'Intra, Lac-Majeur). Collection de quatorze espèces rares d'Eucalyptus. M. le D'' Turrel (de Toulon). Un Chamœrops hiimilis, un Jubœa spec- tabilis, Bambusa gracilis rusiica {?). 768 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. LISTE ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX EXISTANT AU JARDIN d'aCCLIMATATION d'HYÈRES (vAR) (1" octobre 1876) II nous a paru intéressant de dresser la liste des végétaux, actuellement réunis au Jardin d'acclimatation dllyères. II importe, en effet, qu'on puisse dans l'avenir distinguer entre elles les plantations existant autrelbis dans le clos Ricquier, celles dues aux entrepreneurs employés par la municipalité de la ville d'Hyères, et enfin celles que nous avons laites. Si on veut bien parcourir la liste ci-dessous, on verra quel contingent nous avons apporté à ce jour. Les noms des espèces végétales existant dans le clos Ric- quier avant sa transformation sont marqués d'un A. La lettre E désigne les plantes introduites dans le Jardin par les entrepreneurs. Nos plantations sont indiquées par la lettre N. Les espèces végétales que nous avons réunies, mais qui ne sont pas encore livrées à la pleine terre, sont marquées des lettres N. P. NOM BOTANIQUE. Abins exeelsa. — Piiisnpo. Alnitilou duc de M;da- kof. Abutilon mcdici-spaili. — striatum. — variei,'atum. — vexillarium. Acacia acautliocarpa. — albicans. — arjyi'ophylla. — BarUicriana. — cocrinoa. — cultriformis. — dealbata. — docussata. — dodonaiifolia. -■ eburnea. — extensa. -■ Farnesiana. NOM I.GAIRE. Sapin élcv«. l'iiisapo. .\bulili)ii duc de Mala- koir. .\butilon strié. — ^ à feuilles pana- rbéos. -Vbutilon ('li'ndard. Acacia à fruit d'à - caiitlip. .Viacia blauchàtro. — à feuilles argen - tces. Acacia de Barther. — rouge. — à couperet. — blanchâtre. — croisé. — à feuilles de Do- donca. Acacia blanc d'ivoire. — élargi. — de Farnèse. FAMILLE. Cdiiifèrcs. Malvaeées. PATRIE. Miniosécs. Kurope. E. Kspagnc. .Mexique. E. N. E. Uruguay. N. N.. Amer, mérid. E. Ksiiagnc. N.P. Afrique, .'lustralie. R. N. N.P. .laiiiaique. N.P. Australie. E. E. N.P. — N.P. Orient, Indes. E. — N. P. SaiDt-DomlDgue. N. OBSERVATIONS. H.iut. 3 mètres. Haut. l'",-20. Haut. 3 mètres. Haut. 3 mètres. 4 mètres. Cir.0™,20, 0">.37. JARDIN D ACCLIMATATION D HYERES. 7G'J NOM BOTANIQUE. NOM VULGAIKE. FAMILLE. PATRIE. OBSERVATIONS. acacia (loriliumla lalifolia. Acacia à fleurs noiiibr. Mimosées. Australie. E. Haut. 5 mètres. — hoiualopl.ylla. — — N. — Iiorriila. — à crocliets. — .\frique. N. P. — ixiopliylla. — ^ N. — .Iiilihi-iziii. — arbre de soie. — Perse. E. Haut. 0"\4;i. — latilVilia. — à feuilles larges. — Australie. E. Cire. 0">,35. — I.atnilioi. — de Latrobe. — — N. - Ii'iophylla. — — N. P. - - liiiifolia. — à feuille de liii. — — N. — lormifolia. — à feiiilles longues. — — N. P. — longissiina elegans. — — étroites. — — N. — lopliaiita. — à deux épis. -- E. — lui'lanoxylo]!. — .'i bois noir. — — E. Hauteur 1"',50. — Mcsiierii. — de Mesiier. — — N. — inucronata. — nnicionée. — — N. P. — Mcniatopliylla. — — N. P. — Ncumamiii. — de Neurnanu. — . — .N. P. — oleœfolia. — à feuilles d'olivier. — — E. Circonfér. U™,ilt — parado.\a. — ondulée. — — N. — petiolaris. — pétiolaire. — — E. Haut. A mètres. — ]iroslrata. — couchée. — — N. — pycnantlia. — — N. — pyraïuitlalis. — pyramidale. — — E. Circonf('r. 0"',iO — reliiioïdes. — — N. — rotiiiidifolia. — à feuilles rondes. — — N. — nibiciinda. — rougeàtre. — — N. P. — saliçna. — " N. — sopliorse. — sophora. — E. Haut. 5'°, 50. — species nova. — — X. P. — triiiprvis. — trinervée. — — E. Cir.O™,:,;], 0'°,i(l — vorticillata. — verticillée. — N. — xylopliylla. — — N. — wcst (species). — N. P. -Vcœiia serrulata. Sanguisorbées. N. P. Acaiilluis spjiiosiis. .Vcantlie épineux. Acanthacées. Italie. E. Haut. 3 mètres. Acor cainpcsti'e. Éiable ordinaire. Acérinées. Europe. E. — psoudo-plalamis. — Sycomore. — — E. Haut. 8 mètres cire. 0">,58. .\cliras Ijalota. SapotiUier découpé. Sapotées. Inde. N. Haie fruitière. — sapota. — cultivé. — Antilles. N. — Afliyraiites Verscliaf- Acliyrantcs de Vcrs- Amarantliées. Amer. mér. N. felli. chaffelt. -Esculus liippocastaniim .Marronnier d'Inde. Hippocastanées. .\sic. E. Cir. 0-,30, O",:!! O^.IO. Agapanthus umbellatiis. Agapantho à fleurs en ombelle. Liliacées. Cap. N.P. Agave Ainerirana. .Vgave d'.\mériquc. Amaryllidées. Amérique. E. — — variog-ata. à feuilles pana- chées. — — E. — — foliis slriatis. .Vg.ive à feuilles striées — — N. — applanata. — aplani. — Mexique. N. — alrovireiis. — à feuilles vert foncé. — — N. — chlnranllia. --- — N. — cœrulcscens. — bleuâtre. — N. — coi'deroyi. — — N. — dciisiilora. — à tleurs serrées. — N. — hcteracantha. — ;i épines dissembla- bles. — — N. — lalissima. — — N. — Millcrii picta. — — N. — Salniiana. — de Salm. — — X. — xalapeii.sis siipcrba. — — N. — xyiiiiacantha. . — - X. — species. — .SJnc^gal. X. — species. — — X. — hyliiide d'Aîf. Wer.-.- — X. cliallolti et d'A. Mi- craiitha. Açrave hybride d'Aç. . — — X. VVei-schaflelti et d'À. Schidigera. J J{J SOCIETE D ACCLIMATATION. NOM BOTANIQUE. NOM VILGAIRE. FAMILLE. PATRIE. OBSERVATIONS. Agoratum Cœlestinum. ■\geratum Célestino. Composées. Mexique. N. Ailanliis glaiidulosa. Faux vernis du Jajion. Zantlioxylées. Japon. E. Cir. 0-,51.0".n0 Aloc pchinala. .\loè's échiné. Liliacées. Cap. N. P. 0",6-2. 0»,tj8. — frulfscens. N. P. — lalifolia. — à larges feuilles. N. P. — spinulosa. n! p! — umbellata. — ombcllifèro. — . „_ N. p. — verrucosa. — verrurpieux. N. P. Amphiconia arsuta. .\inphiconic délicat. Bignoniacées. Himalaya. .\. P. Aiiona cherimolia. .\nono à trois pétales. Aiionacées. Pérou . X. Haie fruitière. Antliyllis barba-Jovis. .\ntliyllide barbe de Ju- piter. Anlhocercis à feuille Papillonacées. Europe mér. E. Hauteur 2", 75. Anthocorcis laiirifdlium. Scnqihulariuées Australie. E. Haut. 4 mètres. de laurier. — parvifloriini. X. — pictiiin. .\nthocercis coloré. — E. Haut. 4 mètres.. Anlirrliimim divers. Muflier. — Europe. N. Aralia pa|jyrifoia. x\ngéli(pie à papier. .\raliacées. Formose. E. Haut. 0",GO. — Sicbdltiii. — de Siebold. — Japon. N. — spiiiDsa. — épineuse. — Etats-Unis. N. Araucaria BidwiUi. .Vraucaria de BidwiU. Conifères. ,\ustralio. N. — Brasilieiisis — du Brésil. _ Brésil. N. — Cuniiiii^'lianii. do Cunninghani. Australie. N. — excelsa. — élevé. — Norfolk. N. — iiitoruiodia. — intermédiaire. — N.-Calédonic. N. P Arbutus uiiodo. Ardisia croiiiilata. Arbousier des l'y renées Ericacéos. Europe mér. E. Haut. 5 mètres. .\rdisie crénelée. Myrsinées. Mexique. iN. P. — Japoiiica. — du Japon. — Japon. N". P. — Ions;itVilia. — à longues feuilles. — Tasmanie. .\. P. Areca Baueri. Arec de Bauer. Palmiers. .N.-Zélande. N. P. — bitoscens. - jaunâtre. Bourbon. N. P. — iiionostachya. — à gros épis. Java. N. P. Aristotelia Maqiii. Maqui du Chili. Homa'inées. Chili. iN. P. Armeiiiaca viilgari.s. Abricotier coniiiiiin. Piosacéss. Asie Mineure A. Ariiiidii doiiax. Canne de l'ioveiice. Graminées. Indigène. E. fiiliis variogatis. — à feuilles rubanécs. E. Aspidistra elalior. Aspidistra élevé. Liliacées. Chine. E. — — fol. var. ; à feuilles pana- chées. — X. P. Atriplex portiilacoidcs. Arroehe à feuilles de pourpier. Chénopodiacces. Franco. X. P. Auciiba Japonica ann-iis- tilolia. Aucuba à feuilles étroi- tes. Cornées. Japon. X. Aiicuba Japoiiica bicolor — bicolore. X. elegaiis. Aurul)a Japonica grandi- — à grandes dents. — .^ X. di'iitata. Aucuba Japonica liilco- — à fruits jaunes. ^^ X. carpa. Aucuba Japonica mas- ; — mâle. __ X. cula. Aucuita Japonica picta — piqueté femelle. X. fœmiiia. ; Aucuba Japonica iiiclu- mâle. X. rata. .\ucul)a Japonica snl- — jaune soufre fe- — _^ X. phurea fu iniiia. melle. Averrhoa acida. [larambolier. Térébinthacées. Indes oiionl. X. Haie fruitière. Baccharis Pingrea. Liacchai'is de Pingre. Composées. Chili. X. p. — Xalapensis. — de ,\alapa. — Mexique. X. p. Bainbusa arnndinacca. Bambou roseau. Graminées. Inde. X. — arundinaria falcala. — eu faux. — iNépaul. X. — aurea. — doré. — Chine. E. N. — distorta. — BrésiL N. — floxuosa. — flexuenx. — Chine. X. — Forluiici fol. var. — de Fortune panachi' X. — gracilis. - grêle. — Inde. X. ruslica. rustique. - ? X. — juncea. — jonc. — Amboiiie. X. — Mazeli. — de Mazel. — X. — niaxima. — géant. — 9 X. JARDIN d'acclimatation d'IIYÈRES. 71 NOM BOTANIQUE. Kambusa meileola. — metake. — mitis. — nigra. — pubesccns. — quacliaiigiilaris. — Quili.ii." — scriptdi'ia. — Siiiioiii. — spiiiosa. — sli'itla. — suliiiuuoa. — Tlidiiarsii. — varie 'i^ata. — voiticillata. — violascens. — virkli-giaueesccns. — vlritli-striala. — vittata. Banksia inarginala. Buuhinia purpurca. Beaufortia docussala. — spccies nova. Bcaïuarnea decussala. lîeikoa vii'i;ata. Beiioiiia divers (culloc- timi). Bentliaiuia fiagifcra. Beliila alba. Bignoiiia capciisis. — clii'liioïdes. — jasmiiioïdes. — slans. Biota aui'oa. — oricntalis. Bœlimeria liiloba. — candirans. — cyliiidiiia. — maci'opliylla. — utilis. Bossiœa paucifolia. Boiigaiiivillea spocla- bilis. Boussingaultia Bascl- loides. Brarbjilijtoii acerifo- liuiii. Bracbycbytoii Gregori. — popubieura. Bi'acbygbittis répandra. Broussoiietia papyrifora. Buddleia globosa. — Lindli'yaiia. — Madagascarionsis. Biiplevrum fruticosum. Biixiis Balearita. — Japonica raicropbylla — myrlifolia variegata. — rotiiiidilblia. — semprrvlrens (en py- raniicios). NOM VULGAIUE. Baml)ou niélnki'. — coniestibb\ — noir. — roiigcàtro. — quadrangiilairo. — du Qiiilio. — à écrire. — de Simon. — épineux. — roide. — jainie soufre. — ■ de Thoiiars. — à feuilles pauarlK'e — vertiiillé. — violàlre. — vert glauque. — vert strié. Banksia à feuilb's niar- ginéos. Baubiuia pourpre. Bcaufortie déçusse. — nouvelle espèce. Beaucarnea croisé. Bentlianiie porte-frai- ses. Bouleau ordinaire. Uignonia du (lap. — à fruits tors. - — à feuilles de jas- min. Bignonia stans. Tlniia doré. — d'Orient. Ortie à deux lobes. — lie Chine. — cylindricpie. — à grandes fi'uilles. Baniié de Javii. Bossiéa ."i feuilles peu nombreuses. Boussingaultie élégant. Bougainvilléa à port de Baselle. l'ianiétrée à feuilles d'érable. Plauiétrée à feuilles de peuplier. Mûrier à papier. Buddleia globuleux. — de Lindley. — de Madagascar. Perce- feuilles frulcs- ccnt. Buis de Mahou. — à petites feuilles. — à feuilles de niyrllie panaché. Buis à feuilles rondes. — commun. FAMILI.G. 1 Graminées. OBSERVATIONà. Protéacéos. Légumineuses. Mvrtacées. Bégouiacées. Cornées. Auientacéos. Biirnouiacées. Conifères. Urticées. Légumineuses. Polygonées. Baselléos. Bombacées. Morées. Scrophulariné Ombellifères. Euphorbiacéi's ? Japon. Chine. Inde, .lapon. Inde. Chine, lune. f Japon. Madagascar. j Chine. N.dela Chine Chine. ? Australie. Indes orii>nt. Australie. .\ssaui. Népaul. Europe. Cap. Inde. Amérii]. ini'r iMexicpie. Chine. Japon . Chine. Auii'r. bor. Népaul. Java. Brésil. Quito. Mexique. Mexique. Chine. Chili. Chine. Madagascar. Europe nur. Europe, Asie Japon. Europe uK'r. .Ta|ion. Europe. N. P. E. E. N. E. N. N. .N. P. N. E. N. N. iN. N. E. N. N. N. N. N. N. N. iN. N. N. N. P. N. P. .N. P. N. P. >!. P. N. P. N. Ë. N. E. N. N. N. N. E. E. X. P. -N. N. P. >. P iN. N. P. .N. Haut. 7 mètres^ N. N. P. Haut. 3'",7j, bail. fruitière. Circonf. 0'",37. iN. P. E. \. P. E. E. E. N. I E. E. .N. E. kl Cire. 0".32, haut. Circonf. O^.GS. 772 SOCIETE D ACCLIMATATION. NOM BOTANIOUE. Caladium odonim. €iilalliea anindin.icca. (lalyraiitluis fiagrans. < la 1 1 ica ipa purpiirea . Callist(?iuoii cocciiicum, — laiiccolata. — linearis. — l'iLriiUis. (laiiipllia (divers). Canna (divers). Capiiaris iiiorniis. ("anca £;racilis. Caroliiia iiisigiiis. — niaerocarpa. Cassia tlorilnuida. — ]irimonpriver. — lonieiitusa. C.islaiiospenuiim aus- trale. Casiiarina cquisclifolia. — qiiadrivalvis, — leiiuissiiiia. — torrulosa. — sidjcrusa. — species? Catalpa bignoiiioïdes. Ccanothus Afrieanus. — Ii'iomphc de Ver- sailles. r.cdriis Atlaiitica. — deodara. CcUis Aiiierieaiia. Cciitaurea camlidissinia Cerasus ilicifolius. <^oratonia siliqua. <^ercis siliquaslriim. Cereiis aciitaui^-nhis. — Boiiplandi. — ^''^iidillorus. — irieniiis. — lividiis. — Mae-Dr. mérid N. Espagne. Inde. Australie. Lides. Australie. Palmiers. Solanées. Caprifolices Palmiers. Vniér. sept. Atlas. .Népaul. Amérique. Italie. Japon. Europe mér. Mexique. Paraguay. Antilles. Guyane. Brésil. Honduras. \mér. mérid. Mexique. Pérou. Mexique. Brésil. Buonos-Ayros Mexique. .\mér. mérid. Guatemala. Mexique. N. P N. E. .\. P E. N. P N. P. N. P. N. P. E. N. .N. P. N. N. N. E. .\. P. E. N. E. E. E. E. .N. E. E. N. P. iN. E. E. N. N. E. E. N. P. .\. P. N. P. N. P. N. P N. P. N. P iN. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. \. P. N. P. E. E. N. P. 0B3Er.V.\TI0NS. Hauteur 5"", 25. Haie fruitière. Haut. 2 mètres. Hauteur 2", 50. Haie fruitière. Haut. 5 mètres, cire. ((".ôS. Circonl'. 0"',H. Haut. 10 mètres, 12 mètres; cire. 0°,7^!, O^.tJO, 0'°,05, O^-.Sit. Circonf. 0",41. Cir.0"',r!l,0»,.32. Cire. 0",75, liant. 8 mètres. Haut. 5 mètres. Haut.3°,50, 5 mè- tres; cir. 0",32, O^.IT. Circonfér. 0"',47, 0"',53. Haie frnitièic. — — circonfér. 0'",3!i. Cire. U",30. Haut. 2", 50. NOM BOTANIQUE. Chnnincrops oxcolsa. — Fiirtiiiiei. — lumiilis. — macrncarpa. — tomeiilosa. Clioisya loniala. Cliorizi'iiia variiim. Clii'ysMiillieiiiiMii (iivn Ciiieraria niaiitima. Cipiira roTiilea. Cissiis luberciilatiis. JARDIN d'acclimatation d'iIYÈRES. 773 NOM vri.GAIRK. FAMILLE. PATRIE. ODSERVATIONS. Palmisln ('lini-. Palniiors. Chine. E. — do Forliiiic. — lildo. N. P. — nain. — AtVirpio.. Ë. — à gros fruit. — N. P. — toiiientoux. — Inilos .N. P. Clioisyc ilo Ti-riialr. Riiliiaci'es. Moxif|ni'. N. P. (llKirizème varii'. I.i'i^iiiiiiiieiiscs. Australie. .\. Collcclion (lie). Composées, K. N. Cinérairo inaritiiuo. — Kiiro|i(; iiKM'. E. ("ipiira lileu. Iritléi's. Brésil. N. P Cissus tuLierciili'iix. Am(iolidi''cs. X. 1'. Collection cl'.%uran(iaoée!ii (N). (La lettre M, placée à la suite des noms, désigne les varié^tés d'Orangers envoyées par la Société d'aurieidlure de Malte. lobo- I — Citrns aiirantium Rali- .Mi. — — liois sacré. — — Brasilicnsis. — — herioclinnticnni. — - — lieroeopticnni iVI. — — — M. — — Jall'aniim. — — lunalnni. — — lusitanicuni — — — .M. — — rubnnn. — — mar.ibout clK'rif — — Melitensc snm. — — Melitense niaxi- nnnn. — Melitense ovatiun — — nobilo. — — — M. — — oblongum M. — — Otaïlensis. — — pomuni Adami Parisiornni. — — Poitoriceiisis. — — Hissœannni. — • — vulg-are. — — Bigaradia. — — — M. — crispifolia. — — — ■ niaxirna. — — — niyrtifolia. — — — salicifolia. — — — Sincnsis, — Bergamia vuigaris. — — nii.llarosa. — — Xeap(jlitana . — Linietla vulgaris. — — melitensis. — Ponipcinios deciuna- nus. ' Oranger B.ali-Ali. — bois sacré. — du Brésil. — à frnit sanguin. — à fi'nit rond. — à frnit obloiig. — de Jalfa. î — turc. 1 ^ le Portugais. — ronge, niarabont cin'rif. de Malle à fruit rond, de Malte à gros l'rnit — à frnit ovale, noble. — à fruit oblong. — d'Otaiti. — pomme d'Adam de Parisiens. — lie Porto Piicii. — de Piisso. — conninm(deBlidah) Bigaradier franc. — bouquetier ( ricli dépoudie). — à gros frnit. — à feuilles de inyrtho (petit Chinois). — à feuilles de saule. — Chinois. Bergauiottier commun. — mellarosc. — de Naples. Limcttiei' conuinm. — de Malte. Pamplemousse citron des' barbares. Citrns Pompelmos Clia- dec. — Pompelmos vulgaris. — Lnmia mirabilis. — — dnlcis M. — — pyrifoianis. — Linionium sylvaticum. — — asperuium. — — Brasiliense. — — cardinale. — — Granateuse. — — Hispanicum. — — bystrix. — — Innare M. — — Melitense. — — Neapolitannm. — Parense. — Ponzinum. — sanguinea. — tenue M. — Irifoliatum. — vulgaris. — — M. Medica vulgaris (Cé- dra). Medica vulgaris digi- tata. Medica vulgaris si- nensis. Medica vulgaris lube- rosa. Medica vulgaris Flo- reutina. Medica vulgaris Ju- d;eaiia. Melaugola San-Giro- lanio M. Limon doux à cou- ronne M. Pamplemousse Cliadec. — ordinaii'e. Lmnies magnitli|He. — doux. — poire du Counnan- i di'ur. Limonier sauvage (Ci- tron). Limonier de Valence sans pépins. Limonier du Brésil. — cardinal. — de Grenade. — d'Espagne. — hérisson. — lunaire. — de Malte. — de .\aples. — du l'aiM. — Pouziu. — sanguin. — petit. — il trois feuilles. — ordinaire. Cédratier ordinaire. — gros digité de Bli- dab. — monstrueux de Chine — à fruit Inbéreux. — de Florence. — des Juifs. NO.M COTANIQIE. Citrus divers. Clerodendron Buugei. Cocos amara. — coroiiata. — flexuosa. — Maria-Kosa. NOM VULGAIRE. Péragut fi'tidc. Cocotier amer. — à couronne. — flexueux. FAMILLE. PATRIE. Aurantiacées. Verbéuacées. t)hini\ Palmiers. Antilles. — Bahia. — Brésil. " ~ E. .\. P. X. P. N. X. P. OBSERVATIONS. Pianli's dans i'J- rangerie. 774 SOCIETE D ACCLIMATATION. NOM BOTANIQl'E. NON VULGAIRE. FAMILLE. PATRIE. OBSERVATIONS. Cocos Maximiliana. Cocotier de Maxiuiilion. Palmiers. Brésil. N. P. — plnmosa. — phimeux. — — N. P. — Procopnana. — de Prorope. — — .N. P. — Romanzufliana. — de RaïuanzolT. — — N. -- Wcddelliana. ^ de Wed.leli. — — N. P. Ooleus divers. Labiées. Java. N. Cdlletia spinosn. Colletia épineux. Iliciuées. Chili. N. P. Coliilea aroorescens. Baguonaudier commun Li'gumineuses. Indigène. E. Haut. 5 mètres. Cookia punctata. Cuokia ponclui'. .\uranliacées. Chine. N. Haie fruitière. Coronilla juncca. Coroniiîe joncil'orme. Légumineuses. Indigène. E. (loryhis avellana. .Noisetier avelinier. Cupulifères. — E. Corypha australis. Talipot austral. Palmiers. Australie. .\. — gelianga. N. Ciisniopliylluui cacaliae- Cosmopbylluni .'i feuil- Composées. Mexique. .N. P. folium. le< (bî Caralia. (Cotylédon pnrpurca. Cotylédon pourpre. Crassulacécs. Cap. N. P. -- lubercu ala. — tuberculeux. — — N. P. Cratœg-iis azerolus. .\zerolicr. Rosacées. Europe niér. N. Haie fruitière. — glabra. Aubépine glabre. — ^ E. iHaut. :f"',50. — oxyacantha. — — E. Haut, i mètres. — pyracaiitlia. Buisson ardent. — — E. Haut. l'-.ôO. < jyptonieiia Japoiiica. Cryplomeria du Japon. Conifères. Japon. E. H' S", 50. "2-, -25; ' cire. t)",-2I. (liipania Cunninghanii. Cupanie de Cunnin- gliam. Sapindacées. ,\inér. mérid . .N. Haie fruitière. Cuplica eminons. Lythrariécs. Mexique. E. — strigulosa. — slrigulcux. — — N. P. Ciiprcssus Corneyana. Cyprès de Corney. Conifères. Xépaul. E. Cire. 0-,iO. — fiuiebris. — fimobre. ' _ Chhie. E. — Govoniana. — de Goven. — Californie. E. — liorizontalis. — horizontal. — .\sie. E. -- l.anilierliana. — de Lambert. — Californie. E. Cire. O",!)!). — I.awsoniana. — de Lawson. _.- — E. Cire. 0".55. — Mac-Xabiana. — de Mac-Nab. — — E. Cire. (1",50. — sempervirens. — toujours vert. — \sie. E. — thuioides. — faux thuia. — . — E. Cire. O-'.'H). <".yanotis pubescons. Cy.inotidi^ pubesceute. Coinmélynées. Inde. .\. P. <'.ytisiis fluribuiidus. Cytise à fli'urs abou- tlanles. Légumineuses. -N. P. <]ycas média. Cycadécs. N.-Calédonie. N. P. <;ydonia Japonica. Coigiiassier du Japon. Rosacées. Japon. E. Oyporus alternifolins. Souchet à fouilles al- ternes. Cypéracées. Madagascar. E. — — fol. var. Soucbet à feuilles pa- nachées. — — E. — laxus. Abyssiiiie. N. — .Manritianus. Maurice. .N. — vosretus. Aniér. austr. N. P. (jVtisns lepidombellaliis. Papilloiiaci-es. •? N. Hapbne Mazeli. Da|iliné de Mazel. ïliymélées. Japon. N. P. Hasylirion ç;lanca. Dasylirion glauipie. Iridées. Mexique. N. P. — i;['aniinlfolia. — il feuille de graini- iiée, — ■ — .N. P. N. P. ■ — jnncea. Dasylirion jonciforme. — — N. P. — longifolia. — il longues feuilles. — — N. P. Datiira Kniglitii. Sti-amoiiie de Knight. Solanées. .\mér. austr. E. Deerinçria colasioïdcs. .\marantacées. Australie. N. P. — baselioïdes. — — R. Dculzia corynibosa. Deutzic en coryinlie. Philadelpbces. -Népaul. — crenata. - - crénelé. — Japon. E. — gracilis. - grêle. — . — E. — seabra. — scabre. — — E. nianclla lalifolia. Djanelleâ larges ffuillcs. Liliacées. Australie. N. P. Dielytra spectabilis. Dielytra rcmaripiabb'. Fumariacées. Chine. N. Diplacus piiniceus. Llipkicus grenadier. Scrophnlarinées Californie. N. P. biocloa glycinoides. Dioclea glycine. Légumineuses. Plata. E. niosnia fragrans. Diosiua odorant. Diosmées. Cap. N. P. Diospyros costata. l'laf|neminier à côtes. Ebénacées. N. — kaki. — caque. — Japon. E. Haut. 6 mètres cire. 0",35. — lotus. — d'Europe. ■ — Italie. -N. JARDIN d'acclimatation d'iIYÈRES. 775 NOM BOTANIQUE. iliospyi'os Mazeli. — lUixliiiriihi. — s irL;iniaiia. Dodonsea ciiiicata. Doliclios Iis'Èiosus. Doriantlies l'iilniori. bracœiia cuiigesta. — Gooperi. — ilraco. — Fostcri. — Giiilfoyiei. — iiulivisa. — liiioata. — iiiarg^inata. — Neo-Caledoneiisis. — l'iibra. — t(?i'iiiiiialis. Driiiiys Wintori. Kclii'vci'ia piilvcniloiUa, l^cliiiiiii allissiiuuin. — arlidn'iim. — bifroiis. - simplox. l'^lai^tms aiig'ustifoliiis. iMicephalai'tos Miqiielii. Epiphyllum crassula. — ireiiatiim. — Gucdiicyii. — pliyilaiitoïdes. — tetragona. — truiicatuni. Kpliodra altissiina. iM-iyei'oii macronatiis. Kriiiljotrya Japoiiica. Ki-ioceplialus glaber. Ki-yiigiiim pandanaifo- liuiii. Krytliriiia vespertita. Esi-alloiiia tloriliimda. — .Moiitnvideiisis. — piilvcriilciita. Eucalyptus amyg'daliiia. — — poiicnona. — bicolor. — Iji'oad leaved. — calophylla. — citriodora. — ooccifera. — colossea. — coriacea. alpestre. — conuita. — coryinbosa. — diversicolor. — cxsorta. — llssilis. — lloodcd gum. — S'ig^'i'ca. — globulus. — goiiiocalyx. — — spotted. — Gunnii alpin. — hîcniastoiiia. — heiniphloia. NOM VULGAIUE. FAMILLE. Sapiiidacécs. Léniiminouscs. Plaqncniiiiier d; Mazcl. ;Éb('iiacées. — de Roxlmrtîh. — do la Ldiiisiaiic. Dddoiiéo lunaire. Ddlique ligneux. Koriaiillie de l'aimer, j .Vniaryllidées Diagimnior coiigostif. Asparaginécs. ^- de Goopor. -•- sang-dragon. — de Fùster. — A feuilles entières. — linéaire. — inarginé. — de laN.-Calédonie. — rouge. — terminal. Drimyde de Winter. Kelieveric poudreuse. \'i|ii'riiie très-élcvée. — en arbre. — à deux faces. — simple. Olivier de Bohême. PATRIE. Japon. États-Unis. OBSERVATIONS. Eiicé|iliarlate de Miquel Eiiiphylle crénelée. — létragone. — tronquée. Kpliedra ttès-elevé. N'ergerole mucronée. Néflier du Japon. Erioeeplialus glabre. Paiiioant à feuilles de Pandanns. Eryllirine. Escallonia floribund. — de Montevideo. — pulvérulente. Gommier amandier. — de deux couleurs. — à belles feuilles. — à odeur de citron. — rolossal. — h feuilles coriaces. — — des montagnes. — en corymbe. — de div. couleurs. — fendu. — gigantesque. — globuleux. — anguleux. — ■ des montagnes. Magnoliacées. Crassulacées. Borraginées. Éléagnces. Cycadées. Cactées. Conifères. Composées. j l'omacées. Composées. Ombellifôres. Papillonacées. Saxifragées. Mvrtacées. Australie. .N.-Zélande. Iles Canaries Australie. N.-Zélande. .\.-Calédonio. Antilles. Clliile. Amer, niérid .Mexique. Europe. Canaries. Ténériffe. Europe inér. Hondia'as. Mexique. Brésil. Europe mér. Ja|ion. Cap. Biésil. N. -Grenade. Montevideo. Cliili. Australie. Gir. Û-/25, O-.âO. Circoaf. 0"",3(>. Haut. 6-,50; cir- conf. 0-,45. N. N. E. N. N. P. N. P. N. P. -N. N. P. E. N. P. N. P. E. E. N. P. N. P. N. N. P. N. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. E. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. E. N. P. E. N. N. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. N. N. N. N. N. N. N. N. P. N. P. N. N. P. N. P. E. N. Haut. 15 à 20 m.; cir.l'",(ll,0"',!)6 Plantations initiales : 0"',75, 0">,80, O^.Sâ, 0"',83, 0-.92, 0",U(), 1°.01. E. Nos plantations. Allée : 0",21, 0°,25, 0",320"',46,0",5-2, 0™,50, 0"',.-iO, O'-.OO, 0",0'2. N. N. N. N. N. N. P. Haut. 5 mètres. Haut. 3",.5; cir- confer. 0",29. 770 SOCIETE D ACCLIMATATION. NOM nOTANIQUE. Eucalyptus leiicoxylon. — maculais. — inarg-inala. — inepacarpa. — mclliodora. — micropliylla. — oleosa. — panicuiala. ^ pendilla. — peocyanlhoma. — piperita. — Rctianii lioiiiinoa. — reci guiii. — resinifera. — Piisdom. — robusta. — sideropliloia. — sidcroxylon. — — ii'on Ëark. — spocies bluo giiin. connata. — — de la Tasiiiaiiio. — — Lanibeil. — — Teuterfii'ld. — — Welliiii^tuii. — terelicornis. — var. acmeiiioides. — viniinalis. — wliite giim. — Stuartiana (1868). — Species. Eiig'enia Jamlios. — Malaccensis. — Michelii. Eupatoriiini adenoplio- nini. Kupaturiiiin grandiflo- rmii. Eupaldriiim iiiicraiilliiiiii — morisi. — saliiifoliuni. Euphorbia ccfruloscens. — jji'aiididens. , — iieriifidia. — rhipsaboïdes. Evonyiniis Japonicus. — — fol. var. — inicrophyllus argen- tous. Evonymus micropliylhis aureus. Evonymus radicaiis va- riogatus. F2vonynuis sulpluiroo- niarginahis. Fabiana imbricata. Fabricia kevigata. Farfugium grande. Ficus carica. — elastica. — Roxburgliii. Fourcrsea gigantea. Fuchsias divers. Gardinia florida, flore piano. Gazania splcndens. NOM VL'LGAIUE. Gommier maculô. — marginé. — à peliles ifiiilk's. — • olivier. — à panicules. — pleureur. — poivré. — a resme. — robuste. variable. de Tasmanie. de Lambert. de Wellington, à corne droite. à feuilles de saub Peut-être l'E. macii- lata. d'après les ren- seignements fourni.* par M. Cordier. Engcnio Jambos. — de Malacca. — Cerisier de Caycnne Eupatoirc à gi'andes (leurs. — à petites fleurs. — à feuilles de saule. Euphorbe bleuâtre. — à grandes dents. — à feuilles de No- riuni. Fusain ordinaire. — à feuilles panachées — à petites feuilles argentées. Fusain à petites feuilles dorées. Fusain radicant pana- ché. Fusain marginé jaune. Fabiana imbriqué. Fabricia lisse. Farfugium grand. Figuier comestible. — élastique. — de Rosburgh. Fourcré gigantesque. (Collection.) Jasmin du Cap. Gazanie brillante. FAMILLE. Myrtacées. Myrtacées. Composées. Euphorbjacéos. Célaslrinécs. Solanées. Myrtacées. Composées. Artocarpécs. Amaryllidées. Onagrariées. Rubiucées. Composées. PATRIE. Australie. ODSErtVATIONS. Indes orient. Malacca. Brésil. Mexique. Brésil Cap.^ Ceylan. Japoiî. Chine. Japon. Chili. Australie. Japon. Europe niér. Indes orient. Antilles. Amer, mérid. Cap de Bonne- Espérance. N. P. N. P. N. P. -N. P. N. P. N. P. E. E. N. N. N. N. P. N. N. P. E, E. N. P. N. P. N. P. N. P. E. E. N. N. E. N. E. N. P. N. P. A. N. P. N. P. E. N. .N. P. N. P. Haut. 0'",8.3. Haut. 25 mètres; cire. 0'",75. Haie fruitière. Hauteur 2'",3a, Haut. 2 mèlres. Haut. 2 mètres. — l'",50. H. 2"',50, 3 m.'t. JARDIN D ACCLIMATATION D HYERES. 777 .NOM BOTANIQUK. Gcnista Canariensis. — candicans. — raïuosissima. — • Spaclii.uia. (ieonoiiia sclioUiaiia. (Irevillea nibiista. Guiiiiora sralira. Gyneriiiiii divers. Habrolli.niiims elogans. — fasciciilatiis. Hakea acicularis. — salig-ii;i. — Victori;B. Hedcra arborea. Heteromoi-pba arbores- cons. Hibiscus goiiéral Cour- tijjis. — |)RdunruIatus. — sinerisis. — syriaciis flore plcno. Hovenia didcis. Hypericum Balearicuiii. Iberis grandinoriiiii. — sciiipervirons. Idesia polvcarpa. Ili'x a(iiiiloliiim. Inida landida. Iris stilos.i. — Siisiana. Jaborosa iiite^rifolia. Jasrniriiiiii Nopalcnse. — iiiidifloriini. — odoratissiniiiiii. — revoliitum. Jatropba mahinnt. Jiibaea spectabilis. Justicia adhatoda. — iiiag'nilica. — qiiadrilida. — sabiiiiana. Kennedya aiidoniaricii- sis. Kenneilya lilaciiia. — Marryatla\ — ovata rosea. — — lil.icina. — — violacoa . — rubicunda. K'^iitia Baliiioreana. Laijorstrijoinia iiidica. Lantana. Latania Borbonica. LaiiroCerasus. — Liisitanica. Laurus Caroliaensis. — Indiea. — nobilis. fol. var. NO.M VULi;.\tUK. (jCiièt des Canarios. — de Montpellier. Géonoiiie. (rrévillée robuste. Gimiiera scabre. Habrotliammis élugaiit. — fascicule Hakéa à feulles aci- culaires. Hakéa <à feuilles de saule. Hakéa de Vjctoria. Lierre en arbre. Général Courtigis. — [lédoueulée. — de Cliini'. — eu .•irbre. Hovenia doux. Millcp'M'luis de Ma- boii. Ibéridf à ijrando fleur. — toujours vert. Idésia .à plusieurs fruits Houx comuitm. luulc candide. Iris. — de Susc. Jaborosa à feuilles en- tières. Jasmin de Népaul. — à fleur nue. — odorant. — triompliant. Médicinier manioc. Jubée éléjjaut. Carniantiue adliatoda. — inaijnilique. — quadrilido. — Sabine. Keunedie de Saint- Oaier. Keunedie de Marryatt. — à feuilles ovales roses. Kennedie à feuilles ovales lilas. Kennedie à feuilles ovales violetles Keunedie à grandes Heurs. La£,'erstrouie de l'Inde. Diverses variétés. Latanier de Bourbon. Laurier-cerisa. — de Portugal. — de la Caroline. — de l'Inde. — d'Apollon. — ■ — a feuilles pana- chées. Laurier de Perse FAMILLK. Légumineus.' Palmiers. Protéacées. Guunéracéos. Gr.aniinées. Solanéos. Protéacées. .\raliacées Malvacées. Piliamuoidéos. Hypéricinées. Crucifères.'; Biitinées. Ilicinées. Composées. Iridees. Solanées. Jasminées. Euphorbiacécs. Palmiers. Acantbacées. Légumineuses. j Palmiers. jSalicariée-i. Verbénacécs Palmiers. Rosacées. Laurinées. — - Persca. Leptinella dioica. Composées. Lcptospermuin Iseviga- Leptospermo lisse. .Myrtacées. tum. 3' SKRIE, T. III. — Novembre 1876. PATRIE. Canaries. France mér, Atlas. Can.iries. Brésil. .\ustralie. Chili. Me.xiquo. Australie. Jamaïque. Cap. Syrie. Cap. Chine. Syrie. Japon. Majorque. Espagne. Crète. Japon. Indigène. Crète. Perse. Buenos-Ayres Népaul. Chine. Madère. Indes orient. Aniér. mér. Chili. Ceylan. Brésil. Mexique. .N'épaul. Australie. Chine. .\mér. mér. Bourbon. Europe mér. Portugal, Caroline. Inde. Europe mér. Perse. .\ustralie. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. E. N. P. E. E. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. N. P. E. N. P. N. N. .N. N. P. N. N. E. E. N. P. i\. N. N. P. E. E. N. P. N. E. N. N. P. N. N. P. N. P. N. N. N. N. N. N. N. N. P. N. .\. .N. P. E. E. X. E. E. E. N. N. P. N. OIISERVATIO.NS. Cire. 0™,lU. Haut. :2'",."iO Haie fruitière. Haie fi'uitière. Haut. 1>",V). Haut. -2™, ,50. — 2 mètres. — 3™, 50. Haie fruitière. H,iut 3",r.O. — 3-, 50. — 2 mètres. Cire. 0~,23. Haut. 4-, 50. H.iie fruitière. Hau'.. 2 mètres. 50 778 SOCIETE D ACCLIMATATION. NOJI BOTANIQUE. Liboniii floribimda. Ligustnini Japunicura. — lucidum. — Quihoui. — spicatiim. Limim tlaviim. Lithrœa venenosa. Livistona koogendorpi Lobelia laxiilora. Lopezia gia'difloia. Lop. :osperE,"ni Hender- so i. Lygei.m spartiini. Macadamia ternifolia. Macrozamia Pcrows- kiana. Magnolia grandiflora. — Sonlangiana. Malioiiia aquifoliiira. — Nepalensis. Malus communis. Malva. Mamillaria angularis. — rauUicops. — polyedra. Mandevillea su.ivcolens, Margyric.irpus setosus. Mcdicago arborea. Melalouca armillaris. — decussata. — diosniifolia. — hyporicifolia. — parviflora. Mclia azedarach. — sempervirens. MoliaiUhus luinor. — major. Melicylis roraiflonis. Monisporraum laiiiiro- lium. Mesembrianthemuni aci- naciforme. Slistrabriànlhemuin anKPnnni . — anreum. — blanduMi. — coccineuin. — corniculatura. — deltoïdes. — Eckloni. — edule. — cmarginatum. — falcatum. — falciforme. — heterapetalum. — laureum. — lunalnm. — midlifliinini. — nuiricatuui. NOM VULGAIRE. Liboiiia florifère. Trociie du Japon. — luisant. — de Quilioii. — en épi. Lin jaune. Lithree vénéneuse. Liviiiloue. Lobelia à fleurs lâches. Lopézia à grandes (leurs. Lophosperme do Hen- dcrson. Ligée sparte. Macadanii d'Antral. Magnolia à grandes fleurs. Magnolia de Soulange. Mahonie à feuilles de houx. Mahonie de Népaul. Pommier ordinaire. .Mauve. Mamillairo anguleuse. — à noinbr. éiiines. Mamillairo polyédrique Mandevillea odorant. Margyricarpe porte- soies. Luzerne en arbre. Mélaleuque armé. — déçusse. — à feuilles de Diosme — à feuilles de Mille- pertuis. Mélaleuque a petites fleurs. Arbre à chapelet. Mclia toujours vert. .Melianthe petit. Piniprenelle dWfi ique. .Mélicyte à rameaux flo- rifères. Méuisperme ."i feuille:- de laurier. Ficoule en forme de cimeterre. Frcoïde dorée. — riante. — ccarlate. — corniculéc. — comestible. — en faux. — falciforme. — à feuilles de laurier. — en forme de crois- sant. Ficoïde muriquée. FAMILLE. Acanthaeéeï Jasmincos. Linées. Térébinihacées. Palmiers. Lobéliacées. Onagrariées. Scropliularinocs Graminées. Protéacées. Cycadées. Magnoliacées. Borbcridces. Piosacées. Malvacées. Cactées. Apocynées. Piosacécs. Lcgumineusc:-. Myrtacées. PATUIK. Méiiacées. Zygophyllécs. Bixacées. Mcnisperni('es. Mésembryanthé- raées. Brésil. N. Ja|ion. E. Chine. E. Japon. N. N. Europe. Chili. N. P. X. X. P. Mexique. X. p. X. p. — N. Espagne. Australie. N. P. N. — X. P. Amérique. E. Chine. E. Amer. sept. E. Népaul. E. Europe. A. Mexique. X. P. X. P. — X. P. Bnenos-Ayres N. Pérou. X. P. Italie. E. Australie. X. P. — .X, P. — X. P. ~ X. P. v Inde. E. .Tamaïque. X. P. Cap de B.-Es- E. pérance. — E. i\.-Zélande. X. P. Amérique. E. Cap. X. P. t N. P. — N. P. — N. P- — X. P. — X. P. — N. P. N. P. — N. P. N. P. — N. P. — N. P. N. P. — N. P. — N. P. X. P. — N. P. OBSERVATIONS Haut. 4™,50; tour 0™,40. Haut. -ï mèlres ; tour 0»,30. Haie fruitière. Hauteur 2'".50. 3 mètres. Haut. 1 luètrc. Hauteur 1 mètre. Haut. 4-,50,7 mè- tres ; cirronf. 0"'.31. 0™.35. Haut. 0"',50. — 1 mètre. — 1">,.50. Haut. S'n.SO. JARDIN d'acclimatation d'hYÈRES. 779 NOM COTANIOUE. Mésembrjanlhemum spectaliile. — violaceiiiii. Metrosideros tloribuada. Micromeria riipestris. Morandia Barkleyaaa. Morus {collnclioii). Miii'i'aya exutica. Musa Caveadisiiii. — cnsete. — rosacea. Myrsiphyllum aspara- goïdes. Nerium oleander. Nertera dpjiressa. Nesœa iiiyrlifolia. Nyiiiplisca alha. — hitea. Olea Eiirnpœa lanceolala myrtifolia. rostrata. — — var. var. var. var. — — var. var. — — var. var. var. var. — — var. var. var. — — var. sertuliim. — fragrans. Opuntia coccuiollifcra. — Dillenii. — elata. — tuiia. — leucotricha. — puboscens. Osmantluis ilit-ifolius. — — fol. var. Oxalis nexi. Ozotliamnus Thyrsoi- deus. Paeonia arborea. Pandaiius tililis. Parkinsonia aculcata. Passiflora (collection). — edule. — ligularis. Paulownia imperialis. Pavonia spinifex. — prœniornsa. Pelargonium. Penthorum sedoïdes. Pentstemon. Peristrophe speciosa. NOM VLLGAIRE. FAMILLE. PATRIE. OBSERVATIONS. Ficoïde remarquable. Mé.sembryanthé- inéos. Cap. N. P. — violette. — — N. P. M('tro . Mùrraya exotique. Aurantiacées. Indes orient. E. Haie fruitière. P.auauier nain. Musacées. Chine. N. — — — ensete. . — Abyssinie. N. — rosace'. Ile de France. N. N. P. — — Laïu'ier rose. Apocynées. Europe mér. E. Hauteur 3'", 50, i mètres. Diverses variétés. Nertero déprimé. Piubiacées. Amer, austr. N. Nesœa à feuilles de Salicariées. Mexique. N. P. niyrtlie. Nénuphar blanc. Nympho'acées. Indigène. E. — jaune. — — E. Haie fi'uitièrc. Olivier lancéolé. Oléacées. Europe mér. N. — — à feuilles de niyrt4io — — N. — — — à gros fruit. — — N. — — — à bec. — — N. — — — Berruquet. — — N. — ~ — de Crimée. — — N. — — — de Sévillc. — — N. — — — leccie. — — N. — — — Négrette. — — N. — — plaudouglie. — — N. — — — pevezi la spezzia. — — N. : — ladenotàgros fruit. — • — N. — razzé. — — N. — — razzera la spezzia. — — N. — Salouu de Salon. — — N. — Spagnon. — — N. — d'Europe. — — N. — à bouquet. — — N. — odorant. — Japon. N. P. Nopal à cocciiiellQ. Cactées. Mexique. N. P. — de Dillen. — Amer. mér. N. P. — élevé. — Brésil. N. P. — Figuier de Barba- — .\mér. mér. N. P. rie. Nopal ;i poils blancs. — Mexique. N. P. — pubescent. — — N. P. Osmantluis à feuilles Oléacées. Japon. N. de houx. Osmantluis à feuilles — — N. . panachées. Oxalide. O.xalidées. N. P. Composées. Australie. N. P. Haut. 0"',60. Pivoine en arbre. Pienonculacécs. Chine. E. Vaquois utile. Pandanées. Madagascar. N. P. Cire. O^.aS. Parkinsonie à aiguil- Légumineuses. Aniér. mérid- E. lons. Haie frijjitière. Diverses variétés. Passiflorées. N. — — Passiflore comestible. — Amer, nu^rid. N. Circonfér. 0'",41, — à lanières. — Pérou. N. 0™,42. Paulownia impérial. Scrophularinées Japon. E. Pavonie épineuse. Malvacées. Indes occid. N. P. — échancrée. — Cap. N. Diverses variétés. Géréniacées. — Penthorum faux orpin. Crassulacées. Virginie. N. P. Diverses variétés. Scrophularinées Amérique. N. Péristrophé magnifique Acanthacées. Bengale. N. P. '80 SOCIETE D ACCLIMATATION. NOM BOTANIQUE. Persca g-intissima. — rubra. Persira viilffaiis. PhilaHrlplins coronarins Phloiiiis ll^ilica. ■ — Leonorus. Phœnix dactylifcra. — fariiiifcra. — Leoncnsis. — pumila. — reclinata. — Senegalensis. — tennis. Phormiiiiii atropiirpii- roscens foliis margi- natis. Phoniiium colensoï. — tf'iiax. fol. var. — Veitcliii. Phytolacca dioica. Phyllocactiis anguliger. — Giiyanonsp. Pimis Alepensis. — Canaricrisis. . — insignis. — loTiç:ifi))ia. — slrobiis. — spoi-ies '.' Pi ru s. PitliecoctRiiiuin vitalba. Pittosporuni angnstifo- liinii. Pittospdniiii mahi. — Tobira. fol. var. Platamis Occidentalis. Plectranthus fruticosus. Plumbapo Capcnsis. — Larppiitse. Poiiuiania Gillesii. Polygala Dalmesiana. ■ — speciosa. Polyiiinia pdiilis. Pontederia cordata. Popiilus fastigiata. Pritchardia tilifera. Psidium Cattleyamim. — pomiferum. • — pyriferuni. Psoralea pioiiata. Pterocarya stenoptera. Ptychosperma Alexan- Punica granatum. — * nana. Pyrollirum Decaisnca- t ^ nom ligul. NOM VULGAIRE. Avocatier. — rouge. Pêcher commun. Seringa couronné. Piiloniis d'Italie. — faux Leonorus. Dattier cultivé. Phorminm panaché. Lin de la Nouvelle-Zé lande. Lin di" la N.-Zélandr à feuilles panachées. Bella sombra Phyllocactus anguleux. — de la Guyane. Pin d'Alop. — des Canaries. — remarquable. — à longues fenilli's. — du Lord. 9 Pdiriers divers. l'ilhecocteninm brû- lante. Pittospore à feuilles étroites. Pittospore. — Tobira. à feuilles pana- chées. Platane d'Occident. Germaine en buisson. Denlelaire du Cap — de lady Larpent. l'oineillado de Gilliès. Polygala de D.ilrnais. — élégante. Poire de terre Cochet. Pontédérie à feuilles en cœur. Peuplier d'Italie. Goyavier de Cattleye. — pomme. — poire. Psoralée à feuilles pen- nées. Pterocaryer. Grenadier. — n.iin des Antilles à fleurs doubles. Grenadier sans pépins. Pyrèthre do Decaisne. Liliacées. Phytolaccécs. Cactées. Conifères. FAMILLi:. Laurinées. Rosacées. Philadclphées Labiées. Palniier,>. TATRIE. Big'iioniacées. Pittosporées. Platanées. Labiées. Plumbaginées. Légumineuses. Polygalées. Composées. Pontédériacées Salicinées. Myrtacées. Papillonacées. Juglandées. Palmiers. Granatées. Composées. Amer, mérid. N. Antilles. N. Asie. A. Europe mér. E. Italie. N. P. CapdeBonne- N. Esiiérancc. Orient. E. Inde. N. P. Sierra-Leone. N. P. N. I'. Afrique austr. N. P. N. P. iN. P. N. N. N.-Zélande. E. — N. N. Brésil. E. Mexique. N. P. Guyane. N. P. Europe mér. E. Canaries. E. Californie. K. Népaul. E. Aniér. s«pt. E. A. Brésil. N. Australie . E. Chine. E. E. — E. Amer. sept. E. Cap. N. P. — N. Chine. N. Buenos-Ayrcs E. Cap. E. Indo. N. Amer. sept. E. Italie. E. N. P. Chine, Brésil. N. Mexique. N. Guyane. N. Cap. N. P. N. P. N. P. Mauritanie. A. Antilles. N. l'erse. N. N. P. OBSERVATIONS. Haie fruitière. Haut. 2 mètres. Circonf. à la base 2™, 19 ; grosses branches à 1 m. 80 centim Cir.0-n.59,0",60. Cire. 0m,34. Cire. O^.ao. Haut. 3 m,, 4 m. Haut. 2 m., 3 ni. Haut. 3"',2Û. Hanl. l^iSO. Cir.0'",6â,0°".67. 0'",72, 0"',S'î. Haut. 2™, 20. Haut. l-n.Sû. Haut. 2'°. 50. Cire. 0">,71. Haie fruiticri JARDIN d'acclimatation D IIYÈRES. 781 H BOTANIQUE. l'yrethrum iiiarginatum. Qiiorcus siiber. — iEffilops. Ruphiolepis ovala. Rliamniis alatorniis. Rliipsalis bracliiala. — crispa ta. — fiiiialis. — Honllotiana. — pacliyptera. — - paradoxa. — ramulosa. — rhombca. — Saglionis. Rhus ooriaria. — glabra. — jiii;laiiili. — laciiiiala. — semi-alala. — trifoliata. Rbyiicbuspormum jas- minoïiios. Rivinia Brasilionsis. l'iobiiiia fastigiata. hispiila. — pseuilo-acacia. NOM VULGAIHE. Pyrothrc^ inarginéc. Ciiènc liogo. — . '? — Vélani. Rai)hiolepis à finiiUcs ovales. Nerprun alatcrMO. lUiipsalis crispé. — conle. — de Houlb't. — il ailes ('paisses. — raïueiix. — de Saglici. Sumac des corroyciirs. — vinaigrier. — à feuilles de noyer. — .à feuilles découpées — semi-ailé. — à trois feuilles. Rhynchospernie faux jasmin. Piivinia du Brésil. Robinier en pyramide. Acacia rose. Robinier faux acacia. FAMILLE. Composées. Cupulifères. Rosacées. Rliamniies. Cactées. ïérébiutbacées. Apocinées. PhytoUaccacéos Léarumincuscs. PATIUE. France mer. Asie Mineure, Japon. France mér. .\uiéri(pie. — ceulralo. — centrale. — centrale. Europe mér. Amer. sept. Himalaya. Aniiu'. si'pt. Chine, Japon. Caroline du Nord. Chine. Brésil. Etats-Unis. Virginie. Etats-Unis OBSERVATIONS. N. 1». E. E N. P, N. E. N. 1>, N. P. N. P N. P N. P N. P N. P N. P N. P E. N. N. N. N. N. N. N. P E. E. E. Haut, i mètres. Haut. 5 mètres. Haut. 0'",33 Haut. 'J mètres ; cire. 0"','J5. Haut. 3 mi'tri'S. Gir. 0"',55,0"',57, 0"',tJ3, 0"',73. ■l.o.>«ier»«. ROSIERS THE. 1. Bardou. 'i. Gels undtiflore. 3. Goubauet. 4. Anthérose. 5. Lainarrpie. 0. Triomphe du Luxembourg. 7. Duc d'Orléans. 8. >!">•= de Chalonges. 9. Laure de V. Martin. 10. Bougère. H. Charles Raybaud. 12. La Sylphide. 13. Alexma. 14. Vicomtesse de Ga/.cs. 15. Souvenir d'un ami. 16. Sombreuil. 17. Gloire de Dijon. 18. M™" Maurin. 19. David Pradel. 20. Louisi^ de Savoie. 21. M""' de Vatry. 22. Léontine Laporte. 23. Pauline Labonté. 24. M""' Demaizin. 25. M"" Falco. 2li. Homère. 27. M"" de Tartas. 28. Comtesse do Labartlie. 29. Olympe Freycinct. 30. Réîulus. 31. Curiace. 32. M"" Christine Meister. 33. M'"" Amanda. 34. Z('dia Pradel. 35. Souvenir de Jenny Pernet. 30. M"" Charles. 37. Maréchal Niel. 92. 38. M'"" Brémont. 93. 39. M<™ Margotin. 94. 40. Isabella Sprnnt. 95. 41. Jean Pernet. 91). 42. Reine di" Portug.il. 97. 43. M'"" Céline Noiret. 98. 44. Marii! Sisley. 99. 45. Monlplaisir. 100. 46. Aunette Séant. 101. 47. M'"" Levet. 102. 48. M'"« Trille. 103. 49. M"" Hippolyte Jamiii. 104. 50. Bianqui. 105. 51. Comte de Taverna. R( 52. L(mis Giger. 53. Le Nankin. 126. 54. Mont-Rosa. 127. 55. Vallée de Cliamoiinix. 128. 50. Marie Van-Honlte. 129. 57. Perfection de Monlplaisir. 130. 58. M™" Jules Margottin.. 59. M"'= Emilie Dupuy. 60. A. Bouquet. 146. 61. Amazon(>. 147. 62. Anna Olivier. 148. 63. Marcelin Roda. 149. ROSIERS HTORIDES 150. 151. IlEMONTANTS. 152'. 84. Dupuis Janiin. 1,53. 85. Antoine Allcon. 154. 86 La Favorite. 87 1 lecteur Andry. 88 Henri Lodéchaux. 190. 89 Jean Lambert. 191 90 Elisabeth Vigneron. 192 91 Camille Bernardin. 193 Professeur Duchartrc. M. lioncenne. John Hooper. Marquise de Verdun. Abbé Giraudier. Perfection de Lyon. M"» Aimie VVood. P;ud Néron. M"" la bar""" de Rothschild. Engi'ne Appert. Princi! G ouille de Piohan. Charles Lefèvre. Golfe Jonan. Général Jacqueminot. \0S1EUS ILE BOURBON. La ri'ine de l'ile Bourbon. Impératrice Eugénie. M"" Nancy Dubar. Comtesse de Barbejitanc. Pleine Victoria. ROSIERS NOISETTE. Labiche. Miss Gl.'gg. Solfatare. Clirojnatella. Margaritta. Bouquet d'or. M"'- Carolini' Keuster. Céline Forestier. Ophirie. ROSIERS BANKS. Epineux deChinea grosse (leur, de Fortune. .à llenr blanche odorante, à Heur jaune sans odeur. 782 SOCIETE D ACCLIMATATION. NOM BOTANIQUE. Sabal Adansoni. — Blackburniana. — Havaiionsis. ■ — huniilis. — Palmctto. — princeps. Salisbiiria adiantifolia. Salix Babjlonica. — alba. Salvia Africana. — aurita. — candclabruni. — cardiiialis. — cserulea. — eriocalyx. — gcsnorifolia. — lantansefolia. — Raempi'iaua. — recliflora. — ï^enii-atiata. ■ — jaiitina. Saiiibucus iiigra. Sapindiis? Saxifraya crassifulia. Schinus molle. Scilla maritima. Seaforthia elcivans. Seilum dendroïdcuni. Sempcrvivuni doraine. — bavoorthii. — purpureuin. • — tabuliforme. — urbiciim. Spqiuiia gigantea. Si'taria compressa. Sida mollis. — piilcliella. Silène suffriiticosa. Solamim capsicaslnim, — pscudo-capsicuiu. — Raiiloniieti. Sollya salicifolia. Sonchus fruticosiis. — squarrosus. Soplioi'a Jiiponica. — — peiidula. Sorlius aiu'ii|iaria. SpariiKiiiiiia naiia. — palmata. — Africana. Spirea crenala. — lanceolata. — Lindlcyana. — piiinifolia. flore pleno. — salicifolia. Sten. 682. Malaya n" 7. 992. — — im. — rouije. 995. Panache. 700. Jouvin. 999. Panse connniuie. 706. Malvoisie. 1000. — noire. 7,30. Marabia? ;1017. Pedro. 10.32. Perlossette. 1099. Pis do chèvre de Crimée. 1141. Primavis. 1148. Pugliesse Rossa. 1178. P.ibier. 1179. — de Maroc. 1182. P.iualdesca. 1191. Rosa Reveilloti. 1197. Rose de Roussillon. 1222. Rouvelac. 1229. Rudia. 1231. Rumouya. 1235. Saiut-Anloinc. 1239. Saiut-Marlin. 1264. Scbiras. 1316. Téretnoir. 1317. Teta. 1322. Tinto. 1352. Ugni noir. 1364. Valeuci real Crujidero. 1369. Verdal. 1398. Villandri blanc. 1 UH. Vojas dinka. 1414. Yerugo. 1 i25. Zante jaune. 14 il. Catawba rose A (1). Ii43. Isabelle A. 1145. Noriinglou Isabelle A. 1451. York Madcircs noir A. 1458. Concord A. 1459. Diana A. (1) La lettre A, placée à la droite dos noms, indique des cé- pages américains. NOM BÙT.\N[QUE. Vitladenia Iriloba. \\:iihend(ir!ia Ihyrsi- tliira. Weigelia rosea. \Vigandia Caracasana. Wistaria Chinensis. Yucca aloifolia. — baccata. — ronspicna. — Idamentosa. — gloriosa. — — pendula. — Hiplei. — pendula. — (piadricolor. — variegata. Zamia Denisoni. Zaïischneria Africana. /i/ygium jaudiolouum. Zi/yphus vulgaris. F.\MILLE. Composées. Ha3niodoracécs. Caprifoliacées. Hydroléacées. Légumineuses. Liliacces. NO.M VL'LGMHE. Villadinia trilobé. NYacbeiidorlie à tleurs eu thyrse. Weigélier à fli-urs ro- ses. \Vigaudia de Caracas. Glyi iue ordinaire. Yucca à feuilles d'a- loéi. — à fruit charu\i. Yucca filamenleux. — • nKiguili([ue. — magnifniue réfléchi. — réfléchi. — de (piatre couleurs. — à feuilles panachées Zaniia de Denison. Cycadées Zanschneria d'Afrirpie. ,lnjul)ier cultivé. Ouagrariées. Rhamnées. P.VTRIE. N.-Ho)lande. Cap de lionne- Espérance. Chine. .\mcr. sept. Chine. Januii(]ue. Caroline. Virginie. .\mér. sept. OSSEUV.VTIONS .\ustralie. .\frinue. Europe mér. N. >'. P. E. N. E. E. N. P. N. P. E. E. E. N. P E. N. E. E. E. N. P. iN. P. N. A. Cire. 0"',45. V. TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ. MULTIPLICATION EN VOLIERE DE h'IXOS ERYTIIROTIS DE JAVA Lellrc adressée à M. le Secrclaire Gênerai de la Sociélc d'Acclinialalion Par M. P. LE BOULEl^GÉ Je crois utile, dans l'intérêt de Li science do l'ornithologie, de porter à votre connaissance les faits suivants : J'ai établi chez moi cet été, dans une petite serre de salon, une volière communiquant avec deux cabinets, l'un au rez- de-chaussée, l'aulre à l'étnge et servant de nicheries. J'y ai placé quelques oiseaux exotiques, entre autres un couple de Leiothrix (fauvettes de Chine), lequel au bout de quinze jours s'est mis à nicher et à couver dans le cabinet de l'étage. En présence de ce succès, M. Roberti de Grady, directeur du Jardin d'acclimatation de Liège, a consenti à me céder un couple à'Iœos erythrotis (1), de Java, qu'il avait eu l'heureuse chance de se procurer il y a deux ans, mais qu'il n'était pas parvenu à faire reproduire. D'après les renseignements que j'ai pu obtenir, ce serait le seul couple de ces oiseaux existant en Europe, et jamais ils n'auraient niché dans nos pays. Aujourd'hui j'en ai élevé quatre : ils sont vigoureux, bien acclimatés et sur le point de se reproduire eux-mêmes. J'ai inscrit quotidiennement les observations que j'ai été à même de faire à leur sujet, et dans l'intérêt de la clarté et de la vé- (1) LV.ro.ç enjtlirotia, c'esl-à-dire Ixo!> aux oreilles rouges, cilé par L. Bona- parte dans le Conspedus rjenerum avintt), l" vol., p. "205, appartient à la famille des Turduïdes. De la grandeur d'un rossignol, svelte et allongé, il a le dos, les ailes et la queue brunâtres, la gorge et la poitrine blanches avec collier noir non fermé; la tHe noire surmontée d'une aigrette noire, très-caractéristique, qu'il porte à volonté droite ou couchée; deux oreillettes écarlates (jui lui ont fait donner la qualification iVEnjUirotis; le dessous de la queue coutellé d'yeux blancs, et la naissance de celle-ci recouverte d'un bouquet de plumes d'un rouge brique. Le bec droit, fin et noir; 1ns jjattes très-courtes et d'un gris noirâtre. 786 SOCIÉTÉ d'acclimatation. rite, je ne puis mieux faire que de transcrire ici les noies de mon journal. 12 mai 1870. Introduction dans la volière d'un couple dVœos erythrotis. La femelle est en bon état, mais le mâle ne sait pas voler, les plumes de la queue et de l'aile ont été arra- chées ; toutefois il va partout, se cramponnant aux arbustes, aux plantes, aux corbeilles, aux perchoirs et aux fils de fer qui les suspendent. (Depuis quatre mois cet état n'a pas changé et ses plumes ne sont pas encore repoussées.) 13 mai. Les Ixos cherchent à s'emparer du nid des Leiolhrix, mais ceux-ci montent la garde dans leur propriété et la dé- fendent énergiquement. \à! mai. La guerre continue; vers le milieu de la journée les Ixos, complètement repoussés, émigrent dans le cabinet du rez-de-chaussée où, sans plus tarder, ils commencent un nid dans un pot à fleurs suspendu dans des branchettes de bouleau. 15 mai. L'édification du nid continue, la femelle y porte avec ardeur des brindilles de foin; le mâle ne l'aide en aucune façon, mais il suit les travaux avec le plus grand intérêt ; il ne quitte pas son épouse d'un pas; il la suit partout, trébuchant, titubant et poussant des cris de joie; parfois il manque un saut et tombe lourdement à terre; il pousse alors des cris de détresse, mais aussitôt, se raccrochant aux arbustes, il rejoint son alerte compagne qui semble ne pas trop s'inquiéter de lui. 19 mai. Relations intimes du couple javanais, sous l'épais ombrage d'un Aucuba du .Japon, avec accompagnement d'un mélodieux concerto à deux voix. 20 mai. Le nid est terminé, tout en foin, parfaitement ar- rondi. 21 mai. Un premier œuf tombe dans la volière et se casse. 27 mai. Le couple est de nouveau surpris flagrante delicto. La femefie recommence à porter quelques brindilles au nid, et vers la soirée le mâle s'y installe, probablement pour le chauffer. 28 mai. Dès le matin un œuf superbe est déposé dans le MULTIPLICATION EN VOLIÈRE DE L'iXOS EUYTHUOTIS. 787 nid; l'écale est grise, uniformément tachetée de brun vi- neux. 29 mai. Deuxième œuf. 30 mai. Troisième œuf, et dès le malin l'incubation com- mence. Pendant toute la durée de l'incubation le mâle n'y prend aucune part, et jamais (sauf dans le cas que nous citons plus loin) il n'entre dans le cabinet où se trouve le nid ; il reste constamment sur un perchoir de la volière, gazouillant un ramage de satisfaction. La femelle quitte son nid tous les quarts d'heure, vient près du maie qui pousse alors un cri de joie particulier en levant les ailes et les rejoignant au-dessus du dos; la femelle s'étire, secoue ses plumes, se restaure et va prendre l'air à l'élage. Après deux minutes elle rentre au nid; parfois cependant elle s'attarde et le maie pousse un cri de rappel; si elle n'obéit pas, alors seulement le mâle se rend au nid et pousse un nouveau cri, qui rappelle immédiatement la mère à ses devoirs de famille. Cette première incubation dura dix-neuf jours ; les derniers jours la femelle semblait devenir inquiète, ses sorties étaient plus longues; contrairement à ses habitudes elle s'amusait à becqueter les plantes; enfin le 18 juin elle abandonna complè- tement son nid. Le lendemain les œufs furent enlevés et exa- minés, ils étaient frais; ils n'avaient donc pas été fécondés. :20juin. Les Ixos font un nouveau nid à proximité de l'an- cien. 27 juin. Un œuf dans le nid. (Il paraît plus gros et plus co- loré que les premiers.) 28 juin. Deuxième œuf, et vers midi l'incubation commence. 29 juin. Troisième œuf, et l'incubation continue. 9 juillet. Deux jeunes sont éclos, après onze jours d'incuba- tion; le troisième œuf reste intact, n'ayant été couvé qu'un jour après les autres, il n'éclot aussi qu'un jour plus tard. Père et mère portent à leurs enfants d'aljondantes bec- quées : vers de farine malaxés, œufs de fourmis, pâtée et sur- tout des fruits tels que groseilles et cerises. Lorsque le mâle veut porter une becquée, il appelle d'abord 788 SOCIÉTÉ d'acclimatation. hors de sa chambre la lemelle, qui généralement recouvre les jeunes, et alors seulement il se rend au nid. C'est une règle fixe chez ces oiseaux, que jamais ils ne sont ensemble auprès du nid, lorsque celui-ci contient des œufs ou des jeunes. Depuis qu'il a famille, le couple a pris une vitalité toute nouvelle ; il vaque aux soins du ménage avec une joie appa- rente. La mère entretient son nid dans un état de propreté extraordinaire. Je n'ai jamais remarqué autour du nid de traces d'excréments ; la femelle en emportait de temps à autre une grosse becquée qu'elle déposait dans une corbeille en terre cuite, suspendue dans la volière, et qui renfermait la soucoupe de pâtée; c'est là également qu'elle avait apporté les écales de son œuf après l'éclosion, c'est là aussi qu'elle apporta plus tard les cadavres de deux jeunes de sa couvée suivante. Ce fait m'a paru bien remarquable, car, en y réflé- chissant, j'ai dû reconnaître que les détritus ou immondices n'auraient pu être sans inconvénient déposés dans un autre endroit : l'oiseau avait sans doute observé que tous les matins le domestique enlevait cette corbeille, la nettoyait et la lavait avant d'y placer une soucoupe de pâtée fraîche. On ne peut pas attribuer ce fait au hasard, car la volière renferme une douzaine d'autres corbeilles du même genre remplies de terre, d'arbustes et de plantes; le sol présente un bassin, des pierres de rocher, de la terre ; le plancher des deux cabinets est recouvert de sable. L'oiseau avait donc un choix très-large et il a su bien choisir. Voici une autre observation qui m'a paru bien intéressante et que j'ai souvent renouvelée : en ma présence les oiseaux ne se gênent nullement pour porter au nid les vers de farine que je leur offre; mais si un étranger se trouve dans la serre, l'oiseau, après avoir pris le ver, le conserve dans son bec, et, loin de passer par la lucarne dans le cabinet du rez-de-chaus- sée, il s'en va au contraire dans celui de l'étage, sans doute pour dépister les curieux. L'étranger se retire-t-il, immédiate- ment devant moi l'oiseau porte sa pâture aux jeunes. Une fois, lorsque les jeunes étaient déjà très-grands, la femelle à qui je MULTIPLICATION EN VOLIÈRE DE l'IXOS EPxYTimOTIS. 789 venais de donner un ver de farine en présence d'un étranger, après avoir hésité quelque temps, vola sur le seuil de la lu- carne ; au môme instant le mâle poussa un cri strident, cri de détresse qu'il pousse aussi lorsqu'il aperçoit un chat au-dessus de la serre, et vivement la femelle revint avec sa becquée. Les jeunes, dans le nid, prospèrent à vue d'œil ; après trois jours les plumes apparaissent; après six jours les yeux s'ou- vrent, les plumes fleurissent, la huppe est déjà très-apparente, mais divisée au milieu de la tête. Le treizième jour arriva un événement inattendu : père et mère, la pâture au bec, poussaient des cris d'appel, volant au-dessus et à côté du nid, mais refusant absolument de rien donner à leurs entbnts; ceux-ci devaient sortir du berceau qui devenait nécessaire pour les enfants futurs. En effet, après une heure de ce manège j'aperçus l'aîné debout sur le bord du nid, et après quelques hésitations il se laissa choir en se soutenant de l'aile assez convenablement; le second fit le saut un peu moins bien, mais le pauvre cadet tomba lourdement sur le sable. Là ils furent restaurés et réconfortés par leurs parents qui les a[>pelèrent ensuite dans la volière. L'aîné y passa bientôt; père et mère l'appellent alors sur les perchoirs, poussant mille cris et battant des ailes, positivement pour lui en enseigner le mouvement. Le pauvre petit, voletant et tré- buchant, grimpe dans les arbustes, puis se hisse un peu plus haut, puis encore un plus haut, puis arrive enfm au perchoir. Là il est littéralement mangé de caresses par son père et sa mère qui, se plaçant à ses côtés, l'enveloppent de leur cou et de leurs ailes avec de petits becquetements dans les plumes. Impossible de se figurer plus vives démonstrations de ten- dresse et de fierté maternelles. Le lendemain seulement le second jeune put monter au perchoir, et ce ne fut que six jours après que le cadet put en faire autant ; entre temps il resta sur le sable où il fut nourri par ses parents. Les Ixos se mirent à restaurer le nid dès que les jeunes l'eurent quitté. Le huitième jour, vers la soirée, le màle s'y installa et le lendemain mtitin la femelle y déposa un œuf. Tout 790 SOCIÉTÉ d'acclimatation. se passa exactement comme pour la première couvée : un œuf par jour, jusqu'à concurrence de trois, et onze jours d'incuba- tion. Ici se place un épisode assez curieux. La veille de l'éclosion le mAle fit une chute qui l'empêcha pendant trois jours de pouvoir arriver jusqu'au nid ; la première fois qu'il parvint à s'y hisser, il demeura vingt minutes en contemplation devant ses petits, malgré les cris d'appel de la femelle qui voulait leur porter la becquée. Quand arriva le terme fatal du treizième jour, les jeunes, qui avaient eu du mauvais temps, étaient encore bien faibles : l'aîné seul put obéir à Tordre absolu d'évacuer le nid; les deux autres n'en eurent pas la force, et les cruels parents les lais- sèrent périr d'inanition, puis emportèrent leurs cadavres. (Si j'eusse prévu ce résultat, je les aurais probablement sauvés en les jetant hors du nid.) Le nid fut réparé, les amours recommencèrent, mais au bout de quelques jours la mue survint, et ce nouvel espoir de famille n'eut point d'autre suite. Pour compli'ter les observations que j'ai été à même de faire, il me reste à ajouter quelques points : Les jeunes Ixos sont nourris par leurs parents pendant en- viron un mois après la sortie du nid ; de sorte que j'ai pu voir la femelle couvant venir tous les quarts d'heure donner la becquée à ses grands enfants ; puis, quand la seconde couvée fut éclose, elle a néanmoins encore nourri les aînés pendant cinq à six jours. Le maie semblait ne pas approuver ce procédé ; je l'ai observé souvent conduisant ses jeunes au bord des sou- coupes, et leur enseignant l'art d'y manger; à cet effet il leur poussait la tête vers la pâtée par des petits coups de bec amicaux sur l'occiput. Ce n'est pas en un jour, mais petit à petit qu'ils acquièrent la faculté de se nourrir seuls : ainsi une huitaine de jours après la sortie du nid ils commencent à becqueter dans la terre, et avalent des pierres de la grosseur d'un pois; ce sont sans doute les meules dont ils se garnissent l'estomac. Quelques jours après ils tirent aux bouquets de cerises suspendus aux per- MULTIPLICATION EN VOLIÈRE DE l'IXOS ERYTHROTIS. 791 choirs; enfin, plus lard, ils se décident à goûter la pâtée, les œufs de fourmis, les raisins de Corintlie; ce dernier aliment devient par la suite leur nourriture habituelle et presque ex- clusive. Les Ixos s'emplument rapidement : trois semaines après réclusion le collier noir apparaît; huit jours plus tard les oreilles des mâles deviennent rouges; tandis que les femelles, qui ont aujourd'hui plus de deux mois, commencent à peine à en avoir quelque trace, bien que le reste du plumage soil complet depuis longtemps. Six semaines après l'éclosion les mâles font entendre un ga- zouillement très-agréable et très-doux, que l'on peut aisément confondre avec celui de notre fauvette à tète noire; ils ont en outre certains cris particuliers et très-harmonieux ; l'un entre autres ressemble fort au cri si bien connu de noti-e loriot. Bien que les Leiothrix se soient déjà, je crois, reproduits en Europe, je pense qu'il ne sera pas inutile de donner ici quel- ques observations que j'ai pu faire à leur sujet. L'incubation a lieu sur deux ou trois œufs (blanc gris, cou- ronné de taches jaunes au gros bout) ; le mâle y prend part; et jamais les œufs ne sont un instant découverts; le mâle se glisse sous la femelle avant que celle-ci quitte le nid, et même souvent pendant qu'elle couve il la recouvre de son aile. Au bout de douze jours les jeunes sont éclos, et dix jours après ils s'envolent du nid et vont directement se percher. Huit jours plus tard leur plumage est complet ; toutefois ils ne mangent seuls qu'un mois après l'éclosion. J'ai remarqué chez ces oiseaux une puissance d'instinct vraiment extraordinaire : leurs premiers œufs n'arrivèrent pas à éclosion; néanmoins, au quinzième jour ils portèrent positi- vement des becquées au nid; ils préparèrent, en les mâchon- nant avec soin, des vers de farine et allèrent avec celte pâture picoter dans le nid, exactement comme s'ils la distribuaient à des petits ; ils avaient des jeunes imaginaires ! Dans la même volière diverses espèces de bengalis ont éga- lement niché; et même un bengalis piqueté couve encore en ce moment. 79^ SOCIÉTÉ d'acclimatation. Les résultats que j'ai obtenus dans la reproduction simul- tanée de ces différents oiseaux doivent, je pense, être attribués aux causes suivantes : Situation sur une hauteur, air vif et pur, orientation de la volière au levant. Imitation aussi complète que possible de la nature : la volière renferme un fouillis de plantes et d'arbustes, un rocher, de la terre et un ruisseau d'eau courante. Cette eau courante est, je pense, nécessaire : pendant les chaleurs, les oiseaux aiment à s'y ébattre, et j'ai remarqué que les femelles, lorsqu'elles ont fini de couver, viennent toujours y faire de fréquentes et abondantes ablutions, même par les temps froids. Faculté pour les oiseaux de passer dans différentes chambres où ils sont isolés et tranquilles. Enfin grands soins de propreté, nourriture abondante, fraîche, variée et souvent renouvelée. Telles sont, Monsieur, les observations que j'ai cru devoir vous communiquer, et je m'estimerai heui'eux si elles vous semblent dignes de quelque intérêt. Veuillez agréer, etc. m. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CHEPTELIERS, COMPTE RENDU DES CHEPTELS Par M. AIIVIÉ DUFORT. MAMMIFERES. Kangurous de Bennett. — M. Saint-Léon-Boyer FonlVède. au château Monlrozo Saint-Estèphe (Gironde). Nptre confrère a obtenu nii nouveau jeune (une femelle) on juin dernier. Ainsi , racclimalatlon de cetle race de K;ui- gurous est parfaitcnienl assurée sons notre climat, puisque la même mère a donné trois petits en trois ans. OISEAUX. CanaTiDs CAROLiNS. — M. i'outé, à Aurillac (Cantal). En juin dernier, la femelle a pondu neuf œufs, mais elle les a abandonnés; on les a fait couver par une poule qui en a écrasé deux. Sept canetons sont nés après 31 jours d'incuba- tion : deux sont morts dans les deux premiers jours après leur naissance ; les quatre restant ont bien réussi : ils sont fort beaux et très-privés. Canards casarkas. — M. Garnot, àBe!levuc,par Avranclies (Manche) . Le couple de Casarkas se porte à merveille. La mue est com- plètement terminée et n'a pas paru affecter ces oiseaux outre mesure. On a craint un moment que le mâle ne lût atteint du mal qui a fait tant de ravages chez les Labradors. Il a été pen- dant quelques heures paralysé des pattes et ne pouvait se traîner. Heureusement, il ne s'en est aucunement ressenti. Canards labradors. — M. Adrien Carnbon, à A'îmes (Gard). Le mâle et les deux femelles sont superbes. Notre confrère a obtenu plus do quatre-vingt œufs, mais il n'a pu sauver que 3" SÉRIE, T. ni. — Novembre 187G. 51 794- SOCIÉTÉ d'acclimatation. sept canelons, qui sont actuellement très-beaux, non point, ajoute-t-il, que ces volatiles soient délicats, car ils sont, au contraire, plus robustes que les canards ordinaires; mais parce que celte année a été généralement mauvaise pour élever les oiseaux de basse-cour; sur quatre cents œufs de canards ordinaires, il n'a pu avoir que vingt-sept canards adultes. A ce sujet, M. Gambon signale une croyance généralement admise par les fermières de la région qu'il habite et que nous ne reproduisons qu'à titre de curiosité, à savoir que, dans les années bissextiles, tout éducateur prudent devrait s'abs- tenir de mettre un seul œuf en incubation. Par suite de eolte prévention, et convaincues d'un mauvais résultat, les fer- mières ne font presque pas couver d'œufs ces années-là. Les femelles labrador, laissées en liberté, ne se sont pas croisées avec les canards de l'espèce commune, mais le mâle a fécondé plusieurs femelles de canards ordinaires (l). Canards mandarins. — M. Martel-Houzet, à Talinghem (Pas-de-Calais). Ces oiseaux sont magnifiques de santé et de plumage, et ils ont parfaitement mué sans avoir l'air de souffrir. Ils sont de plus en plus familiers ; on leur donne pour nourriture du blé et du sarrazin. Tous les jours, on leur jette un morceau de pain, et d'aussi loin qu'ils le voient arriver, ils accourent prendre le morceau presque aux pieds. Canards spinicaudes. — M. Bouillod, à Saint-Léger-sur- d'IIeune (Saône-et-Loirc). Ces oiseaux font des œufs deux fois par an, au mois de mai et au mois de décembre. A la ponte d'hiver, on a obtenu cinq jeunes sur six œufs; malheureusement on n'a pu les conserver, la température étant trop froide (14 degrés au-dessous de zéro) ; au mois de mai de cette année, l'on a eu trois œufs seu- lement : la cane les a couvés sous une touffe d'arbuste, mais elle n'a amené à bien qu'un seul petit, qui est très-beau et très- vigoureux aujourd'hui; les autres œufs étaient clairs. 11 est à remarquer, ajoute notre confrère, que l'hiver les (1) Cette particularilé a déjà été signalée. CORRESPONDANCE DES MEMBRES CÎIEPTELIERS. 795 œufs sont tous fécondés, tandis qu'au printemps beaucoup sont clairs. Gasoars. — M. Bouillod, à Saint-Léger-sur-d'Henne. Les Gasoars n'ont pas reproduit, quoique placés dans de très-bonnes conditions ; le parquet qui leur est destiné est très-vaste et planté de luzerne ; cette année, comme ils seront plus âgés, l'on espère un peu les voir se reproduire. Géréopses. — M. Garnot, à ïjellevue (Manche). Les céréopses sont aujourd'hui complètement habitués à leur nouvelle demeure. Il sont devenus très-ftmiiliers. — N'allant jamais à l'eau, ces jolis palmipèdes peuvent s'élever facile- ment dans les pays secs et ils seront plus tard d'une grande ressource au point de vue de l'alimentation. GoLiNS DE Galifornie. — M. Victor Fleury, à la Drouelière (Loire-Inférieure). Notre confrère n'a obtenu qu'une éclosion en deux années. Sur quinze petits éclos, huit sont morts quelques jours après leur naissance et deux autres un peu plus tard. Les cinq sur- vivants paraissent devoir venir à bien. Les deux femelles ont succombé à quelques mois d'intervalle. — M. Parlier, à Toulouse (iïaute-Garonne). Le mâle est mort sans qu'on ait pu déterminer la cause. La femelle se porte bien. GoLOMBES LOPHOTES. — M. Plé, k Paris. Une des colombes vient de mourir à la suite d'un accès de goutte. Elle avait toujours vécu en mauvaise harmonie avec sa compagne et on avait dû séparer ces deux oiseaux. Gygnes noirs d'Australie. — M. le baron de Trubessé, à Saint-Bertrand-de-Gommingc (Haute-Garonne). La femelle a été dévorée par un renard qui a forcé la palis- sade. Dindes sauvages. — M. Alfred Gollard,cà la Grange-Rouge, par Arquian (Nièvre). Le croisement de la dinde sauvage avec un dindon trois-quarts sauvage n'a pas été heureux. La dinde a pondu treize œufs, sept sont éclos, mais les petits sont morts successivement. 796 SOCIÉTÉ" d'acclimatation. Faisans de Mongolie. — M. Martel-llouzet, à Tatinghcm (Pas-de-Calais). La femelle est morte. Elle était maladive depuis longtemps et les œufs qu'elle avait donnés s'étaient toujours trouvés clairs. — M. Pacquetau, à Fontenay-le- Comte (Vendée). L'on a pu constater à plusieurs reprises que le maie man- geait les œufs. Cependant, sur huit qui ont été sauvés, cinq se sont trouvés clairs, un sixième contenait un petit moi t, les deux autres sont éclos, mais les deux faisandeaux ont suc- combé au bout de quelques jours. La poule, inquiète de se voir enfermée dans une boîte à élevage, ne faisait que tourner dans l'espace à elle réservé et négligeait de réchauffer ses pe- tits. Le père et la mère finissent de muer et se portent très- bien. Faisans VÉNÉRÉS. — M. Menant, àCouches-les-Mines (Saône- et- Loire). Ces oiseaux sont très-beaux et moins sauvages. Il y a quel- que temps, le mâle a été atteint d'une grande faiblesse dans les jambes, faiblesse que l'on a fait disparaître en mêlant dans la pâtée des coquilles d'œufs réduites en poudre. Faisans versicolores. — M. Rossignol, à Meaux (Seine-et- Marne). Cette année encore, le cheptel n'a pas répondu à l'attente de notre confrère. La ponte a été très-irrégulière. Le premier œuf a été pondu le 9 avril et le trentième et dernier le ^0 août. Sur CCS trente œufs, huit ayant la coquille très-faible ont été cassés sous les couveuses, quatre ont été mangés sans doute par le coq, quatorze se sont trouvés clairs, deux sont éclos, l'un le Ti juillet et l'autre le 5 août; les deux derniers n'ont pas été mis en incubation à cause de la saison avancée. Le poussin né le 27 juillet est mort le 3 septembre et l'autre le 25 septembre. Oies carrées de l'Inde. — M. Bouillod, à Saint-Léger-sur- d'Heunc (Saônc-et-Loire). Ces oiseaux supportent parfaitement notre climat ; ils sont CORRESPONDANCE DES MEMBRES CIIEPTELIERS. 797 très-beaux et ont bien passé la mue ; ils sont lâchés sur une vaste pièce d'eau, avec d'autres petits palmipèdes. Ils n'ont pas donné de jeunes cette année. Oies de Toulouse. — M. xUfredCollard, k la Grange-Rouge, par Arquian (Nièvre). La paire d'Oies de Toulouse a lait sa première ponte de prin- temps. Treize œufs pondus, huit éclos ; six jeunes parvenus à ce jour en très-bon état. Pigeons Romains noirs. — M. Pacquelau, <à Fontenay-le- Comte (Vendée). Trois couvée: ont eu lieu, la première d'un petit, les deux autres chacune de deux. Le mîde a succombé à une maladie des membranes de l'œil et du bec qui avaient pris un dévelop- pement énorme. Talégalles. — M. le marquis d'Hervey de Saint-Denys, au château du Bréau (Seine-et-Marne). La semaine dernière, nous écrit notre savant confrère, j'ai eu la vive satisfaction de voir courir dans une allée un petit talégalle gros comme un pigeon, ce qui me donne l'espoir qu'il n'a pas été le seul à éclore, et que, peut-être, à la chute des feuilles, on apercevra quelques autres pioduits de la même ponte. Si j'avais cette bonne fortune devoir enfin mes longs efforts couronnés de succès, je serais très-heureux de pouvoir, sans distinction d'origine (1), tendre des pièges à ces nouveau-nés, pour payer à la Société ma dette de reconnais- sance ; mais, en attendant, et avec la meilleui-e volonté du monde, je ne sais vraiment comment je pourrais m'y prendre pour ressaisir les anciens oiseaux, qui sont devenus aussi sau- vages que des faisans, et qui, lorsqu'on les rencontre, ne se laissent jamais approcher à moins de trente à quarante . pas. Le coq que j'ai restitué faisait exception, puisqu'il passait la moitié de sa vie dans la basse-cour; mais pour les autres, jamais ils n'approchent même des gazons qui avoisinent les (1 ) liu1épeiKl;imnieiit du cheptel ((ui lui a été confié, et sur le cuuseil de M. Cor- nély, M. le marquis d'Hervey de SaiiiL-Deiiys s'est procuré en Hollande deux autres l'ouïes presque sauvages qui ont, clé lâchées dans le parc en mai dernier 798 SOCIÉTÉ d'acclimatation. habitations. — C'est là une difficulté à laquelle je vous avoue que je n'avais pas songé à l'époque où je reçus ce cheptel. — En tout cas, ce ne serait guère possible, ce me semble, avant le moment de la neige ou des gelées, époque à laquelle le besoin de manger rendrait l'usage d'un piège plus facile. Les nids construits cette année sont au nombre de quatre, dont deux surtout sont énormes. Tous sont placés sur le bord des allées, dans les sentes dont le bois est le plus haut et le plus fourré. Les oiseaux y travaillent constamment et sont souvent perchés sur le faîte ; mais, du plus loin qu'ils aper- çoivent un promeneur, ils s'enfuient et disparaissent au plus profond du bois. Quelquefois, ils franchissent les murs du parc et vont cher- cher des grains dans la plaine, puis ils rentrent en volant avec une grande facilité, d'un vol lourd mais assuré, à peu près comme les paons. Je n'en suis pas moins très-efîrayé de ces excursions au moment de l'ouverture de la chasse, et je suis obligé de placer ce jour-là un garde en faction du côté du parc (toujours le même) où les talégalles ont coutume de fran- chir les murs. Il est vrai qu'ils ne s'en éloignent jamais beau- coup, d'après es que m'ont dit tous les laboureurs et bergers qui les ont observés. VÉGÉTAUX. Bambous. — M. le comte de Cambourg, au châte^'.u des Mar- chais (Maine-et-Loire). Par suite de circonstances fâcheuses, dont les causes sont étrangères à notre honorable confrère ainsi qu'au Jardin du Bois de Boulogne, les bambous sont arrivés à destination, ayant beaucoup souffert d'un long voyage. B. viricli-glaucescens : Plusieurs tiges, dont la plus élevée a 0™ 65. B. aurea : Plusieurs tiges, dont une belle et vigoureuse de l" 30. Il paraît très-rustique. B. mitis : Mort après avoir donné quelques feuilles. B. nigra : N'a pas bougé. CORRESPONDANCE DES MEMDRES CHEI'TELIERS. 700 B. violascens : Peu de tiges et petites. B. Simonii : Des pousses peu élevées mais en nombre con- sidérable. B. Quilioi : Paraît être im des plus vigoureux. C'est lui (|ui est parti le premier ; il a une pousse de 0'" 70 et plusieur autres un peu plus petites. B. fleœuosa : N'a pas résisté au voyage. — M.Alfred Collard, à la Grange-Piouge, par Arquian (Nièvre) . Les deux B. nigra elviridi-glaucescens, après être restés longtemps slationnaires, sont partis et ont produit une belle pousse. — M. de Rodellec, au château du Crennou (Finistère). Les B. Qiiilioi-viridi, glaucescens elviolascens prospèrent bien ; ils ont 1'" 75 de haut. Le B. nigra, bien que vivace, est inférieur en taille et il est chétif. Courge colossale. — M. Pacquetau, à Fonte nay-le-Comte (Vendée). Jusqu'à la fin d'août, cette courge n'avait noué qu'un fruit ; ■d'autres se sont noués pendant les pluies de septembre. Au 15 octobre, le fruit premier noué avait atteint un volume considérable et un poids évalué à 50 kilogrammes. Les autres fruits étaient très-sensiblement moins gros. Eucalyptus. — M. de Rodellec, au château du Crennou (Finistère). Les Eucalyptus sont en pleine terre depuis le 1" juin. Ils sont au nombre de cinquante et font déjà bonne figure, car ils ont un mètre de hauteur. Ils ont été mis le plus possible à l'abri et munis de tuteurs. L'on espère les voir passer l'hiver si le temps n'est pas trop froid, mais on craint de les pei'dre au deuxième ou au troisième hiver, àen juger par les essais déjà faits dans le département. IV. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Le Lophophore. Le Lophophore est, dit-on, originaire des monts Himalaya; il faut plu- lôt dire qu'il vient de la province du Nepaul, où il est très-abondant et d'où il s'est répandu dans quelques autres provinces de l'Hindoustan; c'est encore de là que les chasseurs envoient les peaux préparées à Cal- cutta, où se fait principalement le commerce de cet oiseau. Le Lophophore connu comme oiseau de collection seulement a été employé dans l'industrie des plumes pour la première fois il y a une quinzaine d'années. L'oiseau valait à ce moment 80 à 100 francs, en peau et par petites quantités; la mode l'adoptant de suite, de nombreuses expéditions en furent faites, et en quelques années l'abondance des arrivages en fît bais- ser le prix jus(prà ^25 francs, où il resta stationnaire pendant quelque temps ; puis la consonmiation augmentant toujours, ou dut faire alors des élevages de ces oiseaux aux environs de Calcutta; le plumage est le même, les couleurs aussi luisantes, quelquefois cependant les oiseaux sont un peu plus petits et il y a une légère différence dans la manière dont l'oiseau est mis en peau un peu moins soigneusement. En effet, aucun oiseau n'arrive plus parfaitement préparé et mis en peau que le Lophophore ; soigneusement dépouillée de toute graisse ou fibre animale , elle est remplie de mousse bien sèche, bourrée abondamment, ce qui facilite beaucoup le travail du montage et n'altère en rien l'éclat des plumes, ce qui arrive souvent jiour les oiseaux d'au- tres provenances qui sont séchés au four ou à la fumée, comme par exemple les Paradisiers. Ce qui me fait supposer que l'élevage se fait sur une assez grande échelle aux environs de Calcutta, c'est que les dépouilles de l'oiseau ne portent pas à l'intérieur de traces de plombs ou de coups, à peine une marque de strangulation sur quelques-uns ; puis aussi, selon la plus ou moins grande demande, les oiseaux sont expédiés avant d'être totale- ment adultes. Les oiseaux expédiés de Calcutta viennent naturellement à Londres, qui est le seul marché connu ; l'industrie anglaise en emploie d'assez grandes quantités pour ces chapeaux ronds dont les femmes anglaises semblent avoir le monopole; la peau de l'oiseau, avec ou sans la tête, est coupée en deux ou trois lanières qui sont simplement appliquées autour du chapeau, et c'est là tout le travail. Les oiseaux que nous recevons en France sont achetés tous les mois aux ventes publiques de Billiler-Street, et répandus dans toute l'indus- trie ils donnent lieu à une foule de fantaisies charmantes. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 801 Ici, toutes les plumes du Lophophore sont utilisées : la tète seule ou divisée en deux parties égales, les plumes du cou, du dos et des ailes, les jdumes blanches et grises du dessous des ailes, les plumes noires du corps, et même les plumes terreuses de la queue, tout est employé. Les petites plumes, les plus estimées, sont les rouges du cou et les vertes de la naissance des ailes ; l'aigrette, à laquelle l'animal doit son nom, est moins recherchée en quelque sorte. Toutes les plumes arrachées une à une sont collées sur des carcasses en toile, et mélangées de mille façons produisent nos fantaisies. Depuis deux années, le Lojjhophore est très-recherché et les prix s'en ressentent; successivement on a emj)loyé les beaux oiseaux, puis d'au- tres mal soignés, et enfin les non adultes, et toujours le prix augmentant- Les oiseaux, rares en ce moment, valent 50 et 60 francs. Il est diflîrile d'iipprécier la quantité d'oiseaux expédiés de Calcutta, seuls les bulletins de ventes anglaises mensuelles donnent une moyenne de trois à dix caisses de cinquante à cent oiseaux. Cependant cela ne suffirait pas à la quantité demandée, et quelques caisses arrivent certai- nement dans d'autres docks, ou sont adressées directement à quelques acheteurs; moi-même, il y a quelques années, j'en ai reçu directement de Calcul ta. Rien de moins rare donc que le Lophophore, mais pourquoi cependant rester tributaires des marchés anglais pour cela encore et ne pas tâcher d'acclimater largement cet oiseau chez nous? Sa force le ferait facile- ment résister à notre climat ; comme oiseau de volière il est resplendis- sant, la chasse en serait peut-être intéressante et en tous cas la valeur de son plumage eu ferait pendant longtemps encore un oiseau recherché. Ce serait une tâche digne de notre Société d'acclimatation qui a déjà si bien commencé sur quelques élèves, et je m'emploierais bien volon- tiers aussi à la réussite de ce projet. G. Marienval. Plantes et animaux de l'Afrique centrale. Xous empruntons les détails suivants au Voi/nge dans V Afrique cen- trale, par le D' Gustave Nachtigal, lu dernièrement à la Société de géo- graphie. Le Bornou, État musulman de l'Afrique centrale, produit des céréales, le doukhn [PeniciUaria), le doura, le blé, le riz sauvage, le maïs en quantité, l'arachide, le Sorglnim, la voandjeia, les fèves, les cucurbi- tacées; les bamias ne manquent point; le tabac {Nicotiana tabacum) est également "commun, et le coton entre pour beaucoup dans la culture du pays. Les arbres sont représentés par une demi-douzaine d'acacias oîi pré- dominent le sayal, le sonnt et le talah; partout des tamarins, des hadji- 802 SOCIÉTÉ d'acclimatation. lidjs, des sycomores et leurs congénères ; les dattiers sont en nombre restreint; au midi vivent les palmiers deleb, des arbres à beurre (lînly- rospermum), des bombax, des ParJcia higlohosa, etc., etc. Tout le pays abonde en antilopes, en buffles, en byènes, etc. I/élé- phant vit encore au Kànem, et l'autrucbe surtout dans le pays limitrophe du désert. Le Somraï, autre État de l'Afrique centrale, est riclie en chevaux, en chèvres et en ponlets; les races bovine et ovine sont irrégulièrement représentées. Les chevaux et les chèvres sont de taille extrêmement petite. Le cheval ne dépasse pas nos poneys en hauteur ; il a le chanfrein droit ou courbé en dedans, ne connaît ni bride ni selle et est très-fami- lier. A la place de la selle on lui écorche la peau du dos, et le cavalier nu est retenu en place en partie par la sécrétion de l'écorchure. Ces poneys marchent rarement au pas, ne trottent jamais et vont d'ordinaire au galop de chasse. Les chèvres sont extrêmement grasses. En dehors de ces animaux do- mestiques, les Somraï élèvent des chiens dont la chair forme une nour- riture de luxe. Le sol du Somraï est argileux, ce qui rend le pays, pendant la moitié de l'année, inaccessible à l'ennemi, car la saison des pluies se prolonge du mois d'avril jusqu'au mois d'octobre. Je fus bien reçu par le sultan, qui est le plus puissant de ces petits rois idolâtres au midi du Baguirmi, et qui était momentanément dans les meilleurs termes avec le roi Aboù Sekîn. Je fus émerveillé du pays dont la nature est complètement différente de ceux dont j'ai précédemment parlé. Les acacias (talah, sayal, sonnt, hacJtab, haraza) ont entièrement disparu, et des arbres gigantesques et touffus forment des forêts majestueuses d'une beauté de formes et d'une richesse de couleurs difficiles à décrire. Le bombax, nommé par les An- glais Silk cotion tree, le tamarin, le palmier deleb (Dorassicus ^^Ethiopus), le Parkia biglobosa et différents figuiers et sycomores prédominent, et le bombax, nommé chez les Arabes du Soudan central roùin, est le roi de ces forêts. Chez beaucoup de tribus de l'Afrique centrale on trouve, à côté île leurs villages ordinaires, des villages de guerre établis dans les arbres. C'est exclusivement le bombax qu'on choisit pour rétablissement des habitations de ce genre. Sa hauteur, ses étages réguliers, ses branches qui se détachent à angle droit du tronc, le rendent avant tout propre à cette destination. Les indigènes y construisent des huttes et de larges plates-formes pour le bétail ; ils y travaillent la farine, ils y portent de l'eau. Pour renouveler les provisions, ils descendent dans la nuit oi!i personne, dans ces pays-là, n'entreprend jamais rien. Pourvu qu'il n'ait pas de fusil ou qu'il ne sache pas s'en servir, l'ennemi est à court de ressources devant ces villages aériens. Mais avec des armes à feu il en vient vite à bout. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 803 Le Pin laricio et le Cèdre. DE l'utilité de pailler LES SEMIS AVEC DES AlfitULLES DE PIN OU DES BRLXDILLES. Nous extrayons d'une lettre de notre dévoué confrère, M. Félix de la Rochemacé, les indications suivantes : Si les Pins maritimes et de Normandie (sapin argenté) se resèment promptement d'eux-mêmes , il n'en est pas ainsi du Pin laricio et du Cèdre, dont les premiers semis adventifs n'apparaissent guère avant fjuarante ans. Jusqu'ici, l'on mettait cette infécondité sur le compte du sol, du climat ou de la graine : les deux premières raisons étant écartées, après une période de quarante années et la graine étant reconnue fertile avant que l'arbre ait atteint cet âge, il convient, je crois, d'en chercher ailleurs une autre plus logique et plus plausible. Dans les semis en pépinières, en poquets ou à la volée, les insuccès ne proviendraient-ils pas de la méconnaissance de ces admirables pré- cautions primordiales dont la prévoyante nature entoure les êtres vivants à leur naissance, depuis le brin d'herbe jusqu'au Cèdre? A quarante ans, un Pin ou un Cèdre a l'élément foliacé assez ample- ment développé pour feutrer le sol autour de lui d'une couche de feuilles ou d'aiguilles de 18 à 20 iT)illimètres d'épaisseur. Ces aiguilles entre- croisées forment comme des mailles de plus en plus étroites dans leur profondeur, et dans lesquelles la graine trouve : 1" les conditions de germination d'un terrain paillé ; "2° une sorte d'échafaudage servant de béquilles à leur frêle tige qui se fait aisément jour parmi elles à l'aide de son casque à pointe. Quand celui-ci se déchire, que les feuilles s'épanouissent, l'effort des racines soulève le jeune plant : les pépiniéristes l'affermissent à la main et le buttent, faute de quoi il verse et périt. Si le feutrage du sol met le plant naissant à l'abri des oscillations, le résultat est le même et il en ressort cette démonstration que ce genre d'arbres doit être planté au- dessus et non aii-dessotis du sol pour retrouver ses conditions normales. Pailler les couches de semis avec des aiguilles de Pin est chose facile : il suffit de balayer une allée : mettre sur les poquets soit une ])oignée d'aiguilles de Pin, soit quelques brindilles de genêt, la chose est encore faisable ; enfin, si l'observation est juste, l'on pourrait semer directement dans les sapinières les graines de Laricio et de Cèdre avec des chances favorables. Notre confrère livre son idée à l'examen de ses collègues. Userait heu- reux d'apprendre leur succès ; mais il les prie de vouloir bien constater la part qui sera due à son initiative, et il ajoute qu'il pourrait fournir des graines à la Société, ses arbres ayant cinquante-deux ans de plantation. 804- SOCIÉTÉ d'acclimatation. Une nouvelle plante ornementale. Extrait d'une lettre adressée à M. le Secrétaire général, par M. Gensollen, d'Hyères {Var). .le vous envoie ci-joint deux photographies du , pour le moment nous l'appellerons du nom sous lequel j'ai reçu les graines : Dasylirion longifoliam, l'une est prise avant, l'autre au moment de sa plus com- plète floraison. Je crois que c'est la première fois que cette magnifique liliacée fleurit en Europe. J'ai, par l'intermédiaire de la Société Huber et C", d'IIyères, envoyé à M. Naudin la photographie et une boîte de fleurs épanouies de cette plante afin qu'il pût la classer dans le genre qui doit lui appartenir. C'est une Liliacée Asparaginée. Mais est-ce un Dasylirion, un Xanthorrea ou appartient-il encore à un autre genre. C'est sans contredit une superbe plante d'ornement et très-rustique. Celle qui n'a pas fleuri a l'",50 de haut sur 1"\20 de large; ses feuilles longues de 1"',30 à l'",iO ont à la base 0™,60 de large, elles sont spines- centes ; ses dents très-petites, très-rapprochées, font qu'elles sont tran- chantes comme un couteau bien effilé, elles retombent gracieusement de tous côtés, formant au sommet une large coupe très-évasée. Leur extré- mité n'a ni pointe comme le Bonarpartia juncea, ni pinceau défibres comme les Dasylirion gracilis ou autres; leur couleur est verte. Celui qui a fleuri est moins haut et moins fort que le premier, ils sont tous les deux cependant du même semis. Un troisième qui a aussi fleuri, ayant la même origine, est absolument semblable à celui queje vais dé- crire ; ils étaient tous deux hauts de 1 mètre avec la hampe florale, ils atteignent 2"',20 ; la panicule large, très-rameuse et compacte, a par con- séquent 1",20 de haut, en sortant du cœur de la plante, elle était entou- rée de feuilles bractéiformes rose foncé, à extrémité jaune. Ces feuilles ont accompagné la panicule et semblaient devoir être placées à la nais- sance de chaque rameau, elles ont séché promptement et sont tombées. Les fleurs petites, blanches, étaient généralement unisexuées, mâles ; quelques-unes cependant, mais très-rares, avaient le pistil, les stig- mates et l'ovaire bien développés, néanmoins point de graine. Les temps humides et froids qui ont régné depuis le commencement d'avril, époque de l'émission de sa hampe florale, ont fait rapidement pourrir les rami- fications de son inflorescence. Cette plante devenue rare, je l'avais eue de graines reçues, comme j'ai eu l'honneur de vous le dire plus haut, de la maison Haage et Schmidt, à Erfurt, en 1868. Cette année-là et l'année suivante les graines qu'ils envoyèrent sous ce nom donnèrent bien la plante dont vous avez la pho- tographie, mais depuis les graines qu'ils ont expédiées sous ce nom, assez semblables aux premières pour pouvoir s'y tromper, donnent une plante FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 805 qui aura probablemeut le nièaie port en coupe, mais dont les feuilles sont très-étroites, triangulaires coninie celles de certains joncs. .Je laisse la parole à la science pour le classement, comme je le disais plus haut. Est-ce un Dasylirion, un Xanthorrea ou autre ? M. Naudin à qui j'ai envoyé des fleurs et la photographie, M. Germain de Saint-Pierre ([ui est venu la voir sur place, décideront avec le nom; on pourra savoir de quel pays elle est originaire et peut-être poui'ra-t-on de nouveau en avoir des graines. Veuillez, etc. Les Autruches au Cap de Bouue-Espéraoce. Lettre communiquée à la Société cVaccliiuatatiou par M. Chagot, ruu de ses membres. Cap de Ronne-Espéraiice. Soutli Africa. Beaufort West, 30 avril 187(3. Monsieur, Je me fais un plaisir de vous procurer les renseignements que vous me demandez au sujet des Autruches de la colonie du Cap de Bonne-Es- pérance. J'ai pris mes informations près des personnes qui depuis long- temps s'occu[)ent de ce commerce avec succès, je vous les transmets telles qu'elles m'ont été données. Les Autruches reproduisent généralement à l'âge de quatre ans, quel- ques-unes plus tôt, d'autres un peu plus tard. Il faut, pour le temps de l'accouplement, avoir soin de les mettre à part parce qu'alors le mâle devient plus ou moins sauvage. Le mâle et la femelle couvent l'un après l'autre, douze heures chacun, pendant six semaines, et à chaque fois qu'ils se mettent sur les œufs, ils les retournent eux-mêmes. On a vu des mâles, quand leur femelle mou- rait durant le temps de l'incubation, couver seuls les œufs jusqu'à l'éclo- sion. Ils ne mangent pas durant les douze heures qu'ils restent sur les œufs ; mais il leur faut ensuite une bonne nourriture. Les petites Autruches sont séparées des grandes, à deux ou trois se- maines après leur naissance. Il faut les nourrir alors avec du maïs pilé, de l'orge, ou autres graines, mais surtout de la luzerne fraîche, du trèlle, du cresson, des feuilles de choux coupées Si on leur donne trop de graines sèches, la constipation s'ensuit facilement et souvent elles en meurent; le vert est préférable à toute autre nourriture pour les jeunes oiseaux comme pour les grands. II faut aussi avoir soin de mêler à leur nourriture des os piles. Le pays d'Oud Shoorn, qui semble être celui où ils vivent le mieux, est très-riche en pierres de chaux elles Autruches en absorbent beaucoup en mangeant les buissons du velt; quand on les ren- ferme dans un enclos oîi il n'y a pas de pierres de chaux, on sème ton- 806 SOCIÉTÉ d'acclimatation. jours ici et là des os piles, des pierres calcaires brisées eu petits mor. ceaux et du gravier. Les jeunes Autruches sont très-délicates et demandent beaucoup de soin et de chaleur; il leur faut un abri pour la pluie. On ne plume pas l'Autruche avant qu'elle ait atteint l'âge de huit mois et même ces premières plumes {chicken feathers) n'ont ((u'une valeur très-inférieure. On les plume ensuite tous les six ou sept mois, les se- condes plumes et surtout les troisièmes sont d'une qualité supérieure. Les plumes sanguinolentes {blood feathers) sont en effet très-jolies, mais comme ce sont des plumes qui ne sont pas encore mûres et qu'en les retirant on gâte la récolte suivante des grandes plumes qui sont beaucoup plus profitables, en règle générale, on n'en dépouille pas l'oi- seau, mais on les laisse arriver jusqu'en {larfaite maturité (au bout de sept mois environ), elles sont alors complètement privées de sang. 11 y a quelques années, on coupait les plumes au pied et un mois plus tard on an-achait les tuyaux de la chair de l'oiseau, mais cette manière de plumer les Autruches a été abandonnée ; le moyen adopté à présent est de les arracher, quand elles sont arrivées à maturité. Pour cela on accule les oiseaux dans un coin resserré ; deux hommes en saisissent un vigoureusement par les ailes et les retiennent aussi tranquilles que pos- sible, tandis qu'un troisième lui arrache les plumes; les blessures se ferment d'elles-mêmes. II y en a qui passent sur les blessures un linge imbibé d'eau et d'un peu de vinaigre. On doit éviter de laisser les Autruches dans un emplacement boueux ; les plumes pourraient se gâter, l'endroit où on les tient doit être sablon- neux ou couvert d'herbe, mais sec. Des pluies trop fortes peuvent gâter les plumes. Si on attend trop longtemps avant de plumer l'oiseau, le bout des plumes s'use ou se coupe. De jeunes oiseaux ou des oiseaux de trois ou quatre mois sont peut- être ceux qui pourraient le plus facilement supporter un voyage de mer dans une cage, mais la difficulté serait de leur trouver du vert pour manger durant la traveisée. On a plusieurs fois transporté des oiseaux du cap de Bonne-Espérance en Australie, mais la traversée a été rare- ment heureuse. En cas de maladie une forte dose de Castor-vil où 10 ou 12 gouttes d'huile de Crotone ont souvent eu d'excellents résultats. Les Boers prétendent que l'huile ou graisse d'Autruche est un liniment très-fortifiant. Nous avons quelquefois ici des luiits assez froides*(deux ou trois de- grés au-dessus de zéro), parfois même, au milieu de l'hiver, un peu. de glace à la surface de l'eau, les oiseaux n'ont pas l'air de s'en trouver mal. Durant les fortes chaleurs de l'été, ils ont besoin d'un petit étang où ils puissent se baigner et avoir autant d'eau qu'ils en désirent. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 807 Ouelques personnes, mais Irès-peu nombreuses, se servent de cou- veuses artilicielles pour faire éclore les œufs d'Autruche. Aucune cou- veuse artificielle ne vaut la couveuse naturelle. La couveuse de M. Dou- glas de Grahamstown est peu connue ici, on se sert davantage de celle du docteur Lawrence de Georgetown. Elle se compose de deux caisses de bois superposées, chacune mesu- rant 80 centini. de large, 80 centim. de long et 50 de hayt. Dans la caisse inférieure se place une lampe à pétrole pour chauffer la caisse supérieure destinée à recevoir les œufs. Le fond de la caisse supérieure est en zinc, au milieu de ce fond en zinc, du côté de la lampe, se trouvent deux rondelles en zinc, distantes l'une de l'autre, ainsi que du fond en zinc, de 3 ou 4 centim. La première rondelle a environ i25 centim. de diamètre, la seconde rondelle (la plus rapprochée de la lampe) a environ 10 centim. de diamètre. Leur effet est sans doute d'atténuer la trop grande chaleur produite juste au-dessus de la flamme de la lampe, de manière que le fond en zinc soit partout chauffé à un degré égal. Au-dessus de ce fond de zinc, à 10 centim. environ (dans la caisse su- périeure) se trouve un treillis en bois recouvert supérieurement de fla- nelles et sur lequel se placent les œufs. Les parois latérales de cette caisse supérieure sont doubles et à 10 centim. l'une de l'autre, ce qui forme comme une seconde caisse intérieure à huit côtés. La partie exté- rieure est doublée de flanelle verte, et la partie intérieure de flanelle blanche, tout cela pour empêcher la déperdition de la chaleur. Au-dessus des œufs, à l'intérieur de la caisse supérieure, on met des oreillers ou un édredon pour bien garder leur chaleur. Le tout est fermé par un couvert en bois, plat et percé de quelques trous. .\ la partie antérieure de la caisse inférieure est une porte pour y in- troduire la lampe qui se place juste sous les rondelles de zinc. Quelques petits trous sont pratiqués dans la porte pour le renouvellement de l'air. Les œufs doivent séjourner six semaines dans la couveuse. La l"^ semaine il leur faut une chaleur de 101" Farenh. La S^ — 103° — La 3"= — 102» — La i" — 101" — et ainsi de suite 1 degré de moins par semaine jusqu'à 98. La couveuse ayant les dimensions données ci-dessus peut contenir vingt œufs. Elle coûterait ici L. 15 (375 fr.). 11 yen a de plus petites moins dispendieuses. On peut mirer les œufs d'Autruches comme ceux de poules pour voir s'ils sont frais. S'ils sont mauvais, ils sont comme couverts d'une certaine suei(r pen- dant quatorze jours. S'ils sont bons, thej/ do noi penpire. fiCS Autruches de ce pays-ci sont presque tous de magaili(iues oiseaux. 808 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Le mâle a les plumes noires, excepté sous les ailes oîi elles sont d'uni; blancheur de neige. La femelle a les plumes d'une couleur brune. On trouve encore quelques rares Autruches vivant à l'état sauvage, le gouvernement les protège et il est défendu de les chasser sous peine d'une amende énorme. Les petits de ces oiseaux appartiennent au fer- mier sur le terrain duquel les Autruches ont fait leur nid. Le prix des petites Autruches est maintenant de 5 à 10 £. (de l'25 à 250 francs). Tels sont les quelques renseignements qu'il m'a été possible d'obtenir au sujet des oiseaux qui contribuent pour une très-large part à enrichir la colonie du Cap. Je souhaite qu'ils puissent vous être utiles. Agréez, etc. A. Lebouvier, Missionnaire africain. Pêche du Corail. On peut, en moyenne, tout compte fait, estimer à 13,800 fr. le prix d'entretien d'un bateaucorailleur. L'intérêt du capital engagé, la dépense des filets, l'armement, la solde et l'entretien de l'équipage durant sept mois sont compi'is dans celle somme. Des moyemies portant sur un grand nombre d'années permettent d'é- tablir qu'un grand bateau recueille, en une saison, en travaillant jour et nuit avec des dragues puissantes, 295 à 335 kilogrammes de corail. Les petites embarcations qui travaillent toute l'année n'en ramassent guère -[ue 170 à 225 kilogrammes; elles sont, du reste, moins vigoureusement gréées et elles ne travaillent que le jour. Le corail est rose, rouge, i"ouge foncé, quelquefois blanc et noir. Le plus précieux et le plus estimé est le corail rose, on le trouve de préfé- rence dans les parages de la Galite et des Frères. Le corail ordinaire se pêche sur le rivage des États barbaresques. La valeur du corail ordinaire varie entre 37 et 38 fr. le kilogr. Le corail rose de belle nuance et de dimension un peu forte se vend souvent 50 fois son poids d'or. En résu- mé, le bénéfice de chaque grand bateau peut aller dans les bonnes années de 5,000 à 10,000 fr. Le corail entretient toute une industrie dont les centres sont Torre del Greco, Livourne, Gênes et même Marseille qui comptait jadis un grand nombre d'ouvriers dont il ne reste guère que quatre cents. .\u reste la quantité de corail vendue en Europe n'est rien en compa- raison de ce qui s'écoule par les marchés de l'Amérique du Sud, de l'Afrique, des Indes et du Japon. J. G. V. BIBLIOGRAPHIE I. Traité «le pî.spgeiiliiiri.' [tratique et «l'nqiaiciiUure en France et clans les pays voisins, par M. G. Bouclioii-nraiidely, secnHaire du Col- lège de France; avec une préface par M. Michel Ciievalier, membre de rinslitut. Un vol. in-8, 468 p. avec planches et gravures. Paris, Auguste Goin, 6% rue des Écoles. 1876. Le dépeuplement progressif des cours d'eau de toute importance, et sans aucune exception, dans l'Europe entière et principalement dans no- tre paj's, est un fait malheureusement certain. Si l'alimentation publique ne trouvait, en matière de poissons, des ressources abondantes dans la pêche maritime, et si la facilité de plus en plus grande des communica- tions ne venait apporter sans trop de frais, dans les localités même les plus reculées de la France, les produits de, nos côtes, sinon comme viande fraîche, au moins comme salaisons, il est probable qu'à l'heure actuelle les poissons de nos rivières auraient tous été détruits, non-seulement par suite d'une guerre plus acharnée, mais encore par toutes les causes de diverse nature qui provoquent sa disparition. Au moyen âge, dit M. Blanchard, les poissons avaient pour l'alimenta- tion publique une importance que l'on ne soupçonne plus de nos jours, et M. le viQomfe E.-H. de Beaumont rappelle, d'après Alexis Monteil, qu'en France, au xvi' siècle encore, l'on mangeait des truites salées et séchées, ce qui indique nécessairement une surabondance de produits. Mais aujourd'hui nos eaux, autrefois si peuplées, sont à la veille d'être frappées de la stérilité la plus complète. La décroissance numérique du poisson, surtout en ce qui concerne les espèces précieuses comme la truite et le saumon, tient à des causes mul- tiples. Les principales sont évidemment les déprédations sans excuse que les pêcheurs de profession commettent dans les cours d'eau non navigables, ceux-là justement oîi se fait la reproduction : la pêche à toutes les époques, même au moment du frai et jusque dans les parties réservées de la ri- vière ; le perfectionnement et la plus grande puissance des engins; l'em- ploi de filets destructeurs propres à procurer la récolte la plus abon- dante, sans souci do la taille du poisson; le détournement et la mise à sec des ruisseaux ou rigoles ; la prise facile, immodérée, — nous ajou- terons même clandestine, — dans l'intérieur des usines et des moulins, oîi les biez amènent naturellement le poisson et surtout la truite, au mo- ment du frai, par suite de la présence de courants; l'usage de la dyna- mite pour provoquer des commotions violentes afin d'étourdir le poisson; 3° SÉRIE, T. III. — Novembre 187G. 52 s 10 SOCIÉTÉ d'acclimatation. la pèche à la main ; l'empoisonnement, — malheureusement fréquent dans les départements du centre, — de toute une rivière, au moyen de substances délétères qui enivrent le poisson ou le tuent, comme la chaux vive, la coque du Levant, et qui détruisent à la fois les générations pré- sentes et la moisson de l'avenir ; le braconnage, en un mot, qui se pra- tique de la manière la plus éhontée. Faut-il accuser notre législation sur la police des eaux ? nous ne le pensons pas. La loi du 31 mai 1865 est venue apporter des modifications très-importantes à celle du L5 avril 1829, qui constiluait le code de la pèche iluviale. Elle a autorisé la création de réserves., pour assurer la reproduction paisible des espèces, et l'établissement d'échelles pour faci- liter la remonte ; elle a prononcé la suppression de la pèche pendant certaines périodes, ainsi que la défense de vendre, colporter, importer ou exporter le poisson pendant le temps oi!i la pêche est interdite. Depuis, enfin, le décret du 25 janvier 18G8 a soumis à une réglementation uni- forme la pèche dans tous les cours d'eau de la France. Quelques réfor- mes peuvent, il est vrai, être encore nécessaires, et nous ne pouvons que renvoyer, sur ce point, à l'étude publiée par M. Millet dans le Bulletin •de la Société d'acclimatation (juin 1872). Mais, en somme, la législation actuelle nous paraît suffisante, et, tout au plus, trouverons-nous la loi trop indulgente pour des délits qui portent une atteinte si grave à la for- tune de la nation. I! faut le reconnaître, d'ailleurs, les moyens de surveillance manquent à l'action publique ; l'opinion reste indifférente devant des actes de van- dalisme ; la pèche est considérée, par les uns comme un simple amuse- ment, par les autres comme un droit pour le premier venu. Depuis les lois si désastreuses de 1792 à 1798, les rivières semblent être le patri- moine de tous, ou plutôt de pei^sonne, res nullius; l'intérêt pécuniaire stimule les maraudeurs, et, chez les simples particuUers, le désir égoïste de se procurer une satisfaction actuelle, fait fermer les yeux sur une privation à venir et dont on ne croit par avoir à souffrir j)ersonnellcment. Nous ne voyons d'autre ressource pour la protection du poisson dans les petites rivières et les ruisseaux, c'est-à-dire là où s'opère la repro- duction, que dans l'intervention directe des riverains, dans leur réunion en syndicats, comme ils le font en matière d'irrigations. Leur droit est écrit dans nos codes, et il leur appartient de retirer de leurs eaux tout ce qu'elles peuvent produire. 11 ne suffit pas d'avoir de bonnes lois, c'est le faire vouloir qui est tout. Or, de l'association des propriétaires et de la défense collective de leurs intérêts contre les braconniers, naîtrait bien vite une protection efficace ; la répression s'organiserait, l'on trou- verait les moyens d'action, la législation se modifierait en ses points défectueux, et, après une certaine période de récriminations, l'opinion publique s'éclairerait et se rangerait du côté du droit. Une autre raison de l'appauvrissement des cours d'eau consiste dans a Bir.LIOGRAPIIIE. 811 le développement qu'ont pris les industries manufacturières qui em- ploient des ingrédients tels que la chaux, la soude, les matières tincto- riales, etc. Mais il ne serait pas impossible d'obliger les usiniers à faire déverser les résidus de leurs opérations dans des fosses oîi ils se con- denseraient, ou bien à filtrer les eaux, avant de les rendre à la rivière. C'est une question qui préoccupe vivement le gouvernement anglais et vers la solution pratique de laquelle il marche à grands pas. Le déver- sement des lavoirs et des égouis publics, surtout pour les grandes villes, est encore une source de la pollution des eaux; mais on sait avec quel intérêt se poursuivent en ce moment chez nous les études sur ce point. Ajoutons à tant de causes le devoir pour l'agriculture de détourner les eaux pour le service des irrigations, obligation qui augmente à me- sure que la science agricole fait plus de progrès ; les conséquences qui proviennent du rouissage du chanvre dans les campagnes, l'arrêt presque absolu du cours des eaux en amont des usines et des moulins, aux épo- ques de sécheresse, les travaux de dragage commandés par les besoins de la navigation, la consolidation des berges qui fait disparaître les frayères naturelles, l'établissement d'écluses et de barrages non pourvus d'échelles à saumons, etc. Toutefois, il est facile de voir que la mise à exécution des lois actuelles, une sage réglementation et des mesures protectrices, pourraient amoindrir les inconvénients qui en résultent. Nous devons signaler, enlin, la propagation exagérée dans les rivières du brochet, de la perche, de l'anguille, tous carnassiers qui, autrefois, étaient sagement retenus dans les étangs. Si nous remarquons en effet, avec M. Sauvadon, que le brochet, par exemple, ne se nourrit que de poissons, et qu'il faut 30 kilogranunes de chair absorbée par lui pour qu'il augmente lui-même d'un kilogramme, nous voyons qu'au bout de six ans, un brochet de 10 kilogrammes et dont le prix serait de 20 francs environ, a détruit pour 250 francs de valeur en autres espèces. Il faut donc apporter au mal un prompt remède, et ce remède consiste dans l'aquiculture, c'est-à-dire dans l'aménagement rationnel des eaux, leur peuplement, et la protection de leurs habitants. Pour l'économiste, le droit des poissons à une protection intelligente et raisonnée doit être bien supérieur à celui qu'a le gibier, car si ce dernier procure les pro- duits de la chasse, il n'en est pas moins une cause perpétuelle de dégàt>: pour l'agriculture. Le poisson, au contraire, ne demande rien à l'homme que de le laisser se propager et grandir en sécurité. Toute rivière, tout ruisseau est un champ à cultiver, pouvant donner sans beaucoup de peine des profits assurés à celui qui aura semé et qui saura attendre le moment dé la récolte. « Sur la terre, a dit excellemment M. de Quatre- fages, le sol le plus fertile veut d'abord être défriché, puis entretenu, Fiien de pareil en aquiculture. Tout amas d'eau un peu considérable, tout cours d'eau quelque peu étendu, est en réalité un champ labouré, 812 SOCIÉTÉ d'acclimatation. hersé, fumô par la nature, et qui, recevant sans cesse de quoi réparer ses pertes, peut se suffire à lui-même. Pour qu'il fournisse indéfiniment une moisson toujours renaissante, il suffit de récolter avec modération et de laisser en place un nombre de reproducteurs en rapport avec son étendue. Quand il ne produit plus, ce n'est pas la fertilité qui s'arrête, c'est la semence qui fait défaut. Pour faire produire à ces champs privi- légiés autant que par le passé sans courir les même riscjucs, il suffira de les ensemencer. La grande culture aquatique se résume en deux mots : scnifiillc et récolte (1). » Disons plus encore : les rivières, les ruisseaux, les étangs, toutes les eaux, devraient être considérés et entretenus comme des basses-cours, avec cette diflcrence qu'il faut constamment nourrir les élèves de la feime, tandis que les poissons vivent uniquement de matières que l'homme ue saurait utiliser et qui seraient absolument perdues pour lui. Or, nos rivières sont abandonnées au pillage ; on pêche partout, sans prévoyance et sans merci ; ii n'est pas de ruisseau dans lequel un barrage n'interdise au poisson de renmnter, pour frayer, le plus près de la source, là oi!i les eaux sont claires, fraicbes, rapides et peu profondes. L'on peut affirmer que sur 1000 œufs fécondés, 50 n'arrivent pas à donner des sujets adultes ; que serait-ce si nous considérions le nombre incalculable d'œufs sur lequel la fécondation ne peut s'opérer, par suite des condi- tions anormales de la ponte ? L'équilibre est rompu entre les diverses espèces iclhyologiques ; le rapport à maintenir entre les poissons car- nassiers et les herbivores est conqilétement méconnu. Malgré les ensei- gnements de la science, malgré l'exemple des pays voisins, les étangs, sont aménagés aujourd'hui comme ils l'étaient il y a plusieurs siècles, et les produits qu'ils donnent sont si peu importants qu'il y a partout ten- dance à les dessécher. Aussi, dans l'état actuel de la législation, et avec les habitudes prises,, est-il évident que la culture rationnelle des eaux serait insuffisante, si elle n'appelait à son aide la pisciculture, c'est-à-dire l'art de féconder et de faire éclore le frai des poissons par des moyens artificiels. Nous n'avons pas à faire ici l'historique de cette science nouvelle, à parler de l'enthousiasme avec lequel elle a été accueillie, ni du temps d'arrêt qu'elle a subi depuis en France. Nous n'avons pas à grouper des chiffres et nous devons nous borner à mentionner quelques résultats pris au hasard. — Le lac Pavin, celte mer morte d'Auvergne, oîi jusqu'en janvier 1859 on n'avait vu aucun poisson, est affermé aujourd'hui /liO francs par an par la commune de Besse, à la charge par les fermiers d'y verser chaque année 4000 alevins de truites et de faire toutes les réparations d'entretien qui peuvent être nécessaires. La pêcherie de Galway, en Irlande, achetée 125 000 francs en 1851, et donnant alors 6500 francs de fermage annuel, était relouée plus de 46 000 francs par an onze années (1) De Quatrcfages. Fertilité et culture de l'eau (Bull. Soc. d'accl. 186'2, p. xlix). BIBLIOGRAPHIE. 81 o après. La Hollande, qui n'a commencé à peupler artiliciellement ses eaux que depuis IHOo, a vu, en peu de temps, .e produit de ses pêcheries tri- pler et même décupler. Un lot, adjugé à HUÔO francs il y a cinq ans, a atteint dernièrement le prix de il 000 francs annuellement. La France s'est laissé distancer par les pays voisins, ainsi que par l'Amérique. Comme l'a fait Irès-bien remarquer M. de Tillancourt, dans un discours récent à la Chambre des députés (séance du 10 novembre 1870), la nation qui a donné l'impulsion et qui devrait être au premier rang sera peut-être à l'un des derniers dans l'Exposition universelle qui va s'ouvrir à Paris. Et cependant, a ajouté l'honorable dépu(é, dont la compétence en matière de pisciculture est aflirmée jiar les succès qu'il a obtenus, « aucun pays n'est aussi bien placé que le nôtre pour la spécialité qui nous occupe. Nous avons des climats variés, des eaux de différentes qualités, deux cents rivières qui appartiennent à l'Etat. Nos rivières na- vigables ont une longueur de 13 000 kilomètres ; il faut y ajouter "2000 ki- lomètres de cours d'eau llottables ; leur superficie est de Id 000 hectares. La location en est consentie au taux dérisoire de 8 francs l'hectare, y compris les herbes et la chasse qui valent au moins 3 francs ; il reste donc, pour la location d'un hectare de pêche, à peine 5 francs ! Or, les -étangs les plus ordinaires, dont le poisson est de qualité secondaire, rapportent à peu près 75 francs par hectare ; nos rivières devraient don- ner beaucoup plus, car elles sont presque toutes à portée des centres de consommation, et leurs poissons sont infiniment plus recherchés que ceux des étangs. Mais, en admettant qu'elles ne rapportent que ce chiffre de 75 francs, ce serait, sur le taux de la location actuelle, une plus-value de 70 francs qui, multipliée par Ui 000, donnerait i)lus d'un million d'excédant. 11 n'y a là rien d'étonnant, puisque l'Angleterre tire annuel- lement de ses poissons d'eau douce plus de 200 millions de francs. » Ce sera le grand honneur de la Société d'acclimatation d'avoir haute- ment signalé le dangf'r, d'avoir donné une impulsion salutaire aux tra- vaux de ses membres, d'avoir prodigué les encouragements à la science piscicole, et cherché à introduire dans nos eaux de nouvelles esi»èces alimentaires. Elle a le droit de revendiquer sa part dans les résultats si considérables acquis en France et surtout à l'étranger. Bien que l'aqui- culture ait traversé chez nous, pendant ces dernières années, une période nov. 1867), ou le résidu, des- séché et réduit en poudre, de la purification du gaz d'éclairage au moyeu de la chaux : l'odeur empêcherait les coléoptères de venir faire leurs pontes. Journal des travaux de rAcadéinio agi-icole, manufacturière cl comiuerciaic, (41 bis, rue de Chàteaudun). Transformation des plantes textiles Algériennes et leur application u (1) Dieu veuille qu'il ne faille pas y ajouter bientôt le Donjphora ! A. D. 820 SOCIÉTÉ d'acclimatation. l'industrie. — M. Jus, ingénieur civil à Balna, a présenté à TExposition algérienne divers produits tirés des plantes textiles qui croissent sponta- nément dans la colonie et plus spécialement des pâtes à papier, obtenues avec ces plantes (I). Les végétaux utilisés par lui sont au nombre de douze : Alfa {Stipa tenacissima) ; drinn {Aristida pimgens) ; senoc (Lygeum spartum) ; hkhe {Carex divisa), soucbet {Cypems loncjiis); massette (TyphaangustifoUa); dattier (Phœnix dactiUfem) ; palmier nain {Cha- mœrops hiimilis); d'iss {Anmdo festucoides); orge vulgaire (Hordeum vidgare); orge maritime {Hordeiim maritimum); maïs {Zea^naisj. Il peut être intéressant de donner spécialement la liste des diverses transformations que M. Jus a fait subir à l'alfa, transformations qui se trouvaient représentées dans un tableau, que l'exposant avait intitulé : Histoire d'une botte d'alfa. i. Alfa brut récolté en octobre 1875. 2. Alfa dégommé et réduit en filaments ; — brut et décoloré. 3. Pâte d'alfa brut sans collage. i, 5. Pâtes blancbies par le cblore. 6. Pâte brute. — 1''" transformation. 7. Pâte lavée. — 2^ transformation. 8 à 14. Pâtes lilanchies par divers procédés dans lesquels le chlore a été un des principaux agents. 15, IG. Pâtes coloriées, avant d'èîre compressées. 17. Pâte flexible, collée par une solution de résine alunée. 18 à 34. Pâte flexible, sans collage, pour la fabrication des étuis cylindriques, cartouches, etc. 35 à iO. Pâte préparée pour les écussons. 41 à 42. Pâte préparée pour les caisses. 43. Pâte préparée "pour les jetons de jeu. 44. Filaments préparés pour plumeaux de salon. 45. Filaments préparés pom- pinceaux ou balais de cuisine. 46. Filaments préparés pour pinceaux de peintre, remplaçant les pin- ceaux de soies de porc. 47. Filaments préparés pour ficelles fines. 48. Filaments préparés pour brosses. 49 à 51. Fils d'alfa de divers âges. 52. Corde de commerce. 53. Filage (étoupe) provenant du teilJage. 54. Crin végétal. 55. Alfa préparé pour la literie (insecticide). 56. Alfa préparé pour faux cheveux. 57. Alfa tricoté pour sacs d'emballage. 58. Veilleuses en alfa. (1) Voy. Bidlelin de septembre 1876, p. G53. . . BIBLIOGRAPHIE. 821 59, 60. Fleurs fabriquées avec de l'alfa brut et en filaments. 61. Alfa préparé pour la vannerie, — blanelii et colorié. 62. Corbeilles en alfa. 63. Store pliant en alfa. 6i. Thé algérien « Sparte » .lus'Pipe cleaner. 65. Gomme extraite de l'alfa pour conservation des fleurs de Gra- minées. 66. Fleurs conservées par le résidu n" 65. 67. Thé algérien « Sparte » Jus'Piett pielter. 68. Alfa préparé pour la fabrication des allumettes. 69. Poudre dentifrice. 70. Charbon végétal d'alfa. — Applications à la médecine. 71 à 79. Pâtes préparées pour la reliure de luxe. Journal *ic Kooiogie , de M. Paul Gervais (Arthus Bertrand, 21, rue Hautefeuille). N'^ i. Tome V. 1876. — Ce munéro reproduit la préface d'un livre pu- blié cette année à. Londres, par M. Adolphe Boucard, sous le titre de : Catalogue des oiseaux connus jusqu'à ce jour (Crtiaiof/^.s dviiuii hucnsque dcscriptomm) ; cet ouvrage contient la nomenclature de 2456 genres et H 030 espèces d'oiseaux; mais l'auteur ne considère cette énumération que comme une simple constatation de l'état actuel des connaissances ornithologiques, car, d'après lui, une grande partie de ces genres et de ces espèces devrait être supprimée. Il a adopté une classification qui lui est particulière, et il propose plusieurs ordres nouveaux sous les noms de : Rallœ, Palaniedeidœ, Pteroclcs, Trochili, etc. i,a natiii-e, revue illustrée des sciences (10, rue Hautefeuille). 2 septembre 1876. — ■ Les Colious, par M. E. Ouslalet. — Le lieutenant Cameron a rapporté de son voyage dans l'Afrique occidentale et centrale deux Colious vivants, destinés à la Société zoologique de Londres. Ces oiseaux, plus remarquables par la singularité de leurs allures que par leur plumage, appartiennent à un genre dont tous les représentants sont confinés sur le continent africain et qui se rattache de très-près au groupe des Touracos et des Musophages. Le Coliou à dos marron, Colins caslaiiotus, n'est guère plus gros que notre moineau commun. Il a le front et la gorge d'un noir tiqueté de blanc ; le sommet de la tète orné d'une huppe de plumes d'une teinte brunâtre ; les ailes et la queue d'un brun roux, glacé de gris-lilas ; la région inter- scapulaire et le croupion d'un marron vif; la poitrine grise, le ventre roux, les couvertures inférieures de la queue d'un brun rouge assez intense ; les pattes rouges, avec les ongles noirs ; la mandibule supé- rieure noirâtre, et celle inférieure d'un jaune livide. La queue est une fois et demie aussi longue que le corps. Au lieu de se percher, comme la plupart des oiseaux, les Colious se 8^2 SOCIÉTÉ d'acclimatation. suspendent verticalement aux branches comme certaines mésanges, en faisant passer parfois leur tète entre leui's jambes. On les a même vus dormir dans cette posture fatigante, en se tenant serrés les uns contre les autres, poitrine contre poitrine, et leur longue queue dirigée vers la terre. D'après Le Vaillant et J. Verreaux, les Colious à longue queue, Colius macrurus de Gmelin {Coliou huppé du Sénégal, Buffon), se suspendraient en grappes aux branches des arbres : un premier oiseau serrant forte- ment avec une patte un rameau entre ses doigts crispés, et laissant pen- dre l'autre patte, à laquelle s'accrocherait un deuxième oiseau qui en supporterait lui-même un troisième et ainsi de suite. Les Colious sont fort redoutés au Cap, à cause de leurs déprédations ; aussi leur fait-on une chasse fort active, d'autant plus que leur chair est tendre et succulente. Revue torUaiinitiue, SOUS la direction de M. Amédée Pichot (50, boule- vard Haussmann). Au sujet d'un serpent du Nouveau-Monde. Septembre. — Dans sa chronique scientifique, M. Octave Sachot rap- pelle qu'il y a quelques années, M. Cope a décrit, dans un journal améri- cain, les mœurs d'un serpent d'assez grosse espèce, Loxi/rrhopus plum- beus, qui abonde dans les régions intertropicales de l'Amérique. Cet ophidien, qui est absolument inoffensif bien que d'habitudes irritables, fait la chasse aux autres serpents et les dévore. M. Cope est d'avis que l'introduction de ce reptile dans les pays infestés de serpents venimeux, comme la Martinique, serait suivie d'excellents résultats. Voilà, dit M. 0. Sachot, un genre d'acclimatation auquel on n'avait probablement pas songé encore ! Hevue hOB'lîeoSe des BoMCÎïew-dii-ïihoBîe. Août 1876. — Dans chaque numéro de cette revue, M. le D'' Sicard rédige un compte rendu des publications reçues par la Société d'horti- culture de Marseille pendant le mois précédent. Bien que ses indications soient très-succiactes et très-rapides, elles n'en sont pas moins fort utiles pour ses collègues. Nous qui savons ce qu'il faut de bonne volonté pour celte œuvre, nous croyons avoir le droit de le féliciter de son zèle. Nous devons, en même temps, remercier notre honorable confrère de l'intérêt tout particulier qu'il apporte à rendre compte des travaux de la Société d'Acclimatation. III. — Publications nouvelles. :«Eaiiuiic «le la vâgHc démontrée par les deux effets: l'oïdium et le phyl- loxéra, par L.-J. Mizermon, membre du comice agricole et de la So- ciété d'horticulture de l'arrondissement de Béziers (Hérault). Nouvelle édition, revue et corrigée. In-8% 31 p. Béziers, impr. Bivière; tous les libraires. 1 fr. 50 c. BIBLIOGRAPHIE. 823 ToeaSiiiiaifc ngricoio et Siwa-ticoie à l'usage des éJéves des collèges et des écoles primaires, {)ar A. ruchard (du Cantal), cultivateur. Ia-18 Jésus, xi-348 p. Clermont-Ferrand, iinp. Mont-Louis; Paris, lib. Delà- grave. liCS ïri-igstUoBe!ScIaH»i le tBéatnrfesîscBst «les Sîotiffhes-jBBï-BaUène. Rapport sur le concours ouvert en 1875 pour le meilleur emploi des eaux d'irrigation; par J.-A. Barrai, secrétaire perpétuel de la Société cen- trale d'agriculture de France. Ministère de l'agriculture et du com- merce. Direction de l'agriculture. In-i , 552 p., avec fig. et 4- pi. Paris, Tmp. nationale. liCs vignes asuaét-icaines devant Ic congrès intei'départemental, tenu le 2i juin 1875, à iMonlpellier; par Henri Piouschet. In-8, 8 p. 3Iont- pellier, imp. Piicateau, Ilamelin et C'". €our.^ «rariB©!'îiptBBt8!ire , S"* partie , culture des arbres et arbrisseaux à fruits de table ; par A. Du Creuil, professeur d'arboriculture et de viticulture dans les écoles d'agriculture de l'État. 7'' édition, avec 555 fig. dans le texte. In-8 jésus, 007 p. Paris, imp. Claye ; lib. G. Mas- son ; Garnier frères. 8 fr. Inveniaire de.-i cHlisEn-es «le I'i-Immobb ; par M. le comte Joubert, député. ln-8, xi-59 p. et 1 pi. Paris, Imp. nationale. BSi.<«f»ire lusiiie'esic «5cs insectes. Gênera des coléoptères, ou exposé métliodique et critique de tous les genres proposés jusqu'ici dans cet ordre d'insectes; par MM. Lacordaire et F. Cbapuis. T. XII. Familb; des érotyliens, des endomichides et des coccinellides ; par M. F. Cha- puis, docteur en médecine et es sciences naturelles. Ia-8, 428 p. Bar- sur-Seine, imp. Saillant; Paris, lib. Roret. G fr. ï/aJtei!ie itiUieBine, moyen de se la procurer, de faire accepter les mères, de les multiplier, etc. ; par M. Aug. Mona, apiculteur à Bellin- zona (Suisse italienne), avec une introduction de M. IL Ilamet. In-8, 131 p. Paris, imp. Donnaud ; Bureaux de V Apiculteur. 1 fr. jVouveasi procédé B»ai' Ses anneaux de .«aîiSe ewnti'e le phyStoxera • par D. Périer, prop. -ingénieur, ln-8, 32 [i. Montpellier, imp. Firmin et Cabirou. RévoUstson agrîeoBe, OU moyen de faire des bénéfices en cultivant les terres ; par V.-L. Lebœuf, membre de la Société centrale de Paris. 2^ édition. In-I8, 183 p. Saint-Germain, imp. Neutte et G'". Paris, lib. Roret. »ew l'ésKuUals «5e l'irrigatiGin «Je la ithstne «le CieunevIBiiei-s par les eaux d'égouts de la ville de Paris. Étude par les docteurs Danet, Bas- tin et Garrigou-Desarènes. In-i, 3i p. Paris, imp. P. Dupont. i'onsitléraiioits sur ragrieiiUiirc en général : Question de la maladie de la vigne, le pbylloxera ; examen des procédés proposés pour le 824 SOCIÉTÉ I> ACCLIMATATION. détruire ; indication d'un nouveau moyen particulièrement applicable aux vignobles charentais ; par J. Garlandat. In-8, 31 p. Cognac, imp. Bérauld. Création il'iiiiP !«iakiim.t, rue m;c.non, _. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ NOTE SUR LA REPRODUCTION DU FAISAN DE SŒMMERING ou FAISAN CUIVRÉ DU JAPON [YAMATOIU) Par n. Gustave illVDELLE En janvier 1874, M. Goudchaux, attaché au service des postes de l'Indo-Chine, voulut bien me rapporter, de son dix- huitième voyage au Japon, une paire de faisans deSœmmering. Ces oiseaux supportèrent très-bien la ti"aversée, qui fut cepen- dant allongée de quinze jours par suite d'une relâche forcée à Pointe-de-Galles. Un accident dans la machine du paquebot mit dans l'obligation d'attendre le passage du bateau suivant. Lâchés dès leur arrivée dans un vaste parquet, ils ont par- faitement passé la fin de l'hiver. Bien que complètement en couleur, ils n'ont pas pondu en 1874, tandis qu'une femelle de faisan versicolorc, du même envoi, donnait naissance à une nombreuse famille, qui, de- puis, n'a pas cessé de se reproduire cliaque année. En 1875, nous avons cru bien faire en mettant avec la femelle Sœmmering deux femelles de faisan ordinaire. Elles furent accouplées, mais ensuite tuées par le mâle avant la ponte. Nous ne fûmes pas plus heureux avec la femelle japonaise qui pondit quatorze œufs qui furent tous clairs. En 1876, nous nous sommes bien gardé de remettre des femelles étrangères ; et, après des tentatives toujours assez bruyantes pour être remarquées, un accouplement eut lieu le 4 avril. La femelle fut tellement maltraitée par le mâle, qu'elle put être ramassée à la main, sans la moindre résistance. On la croyait morte, mais elle se remit au bout de quelques instants. C'est le seul accouplement remarqué, et on peut presque affirmer qu'il n'y en a pas eu d'autre. La ponte com- 3^ SÉRIE, T. III. — Décembre 1876. 53 826 SOCIÉTÉ d'acclimatation. menra le 14 avril et fut, comme la précédente, de quatorze œufs. Le premier et le deuxième étaient clairs ; dans le troisième le petit était mort. Les quatrième, cinquième, sixième et septième ont donné naissance à quatre petits. Le huitième était clair. Le neuvième et le dixième ont produit deux jeunes ; les autres n'étaient pas bons. En résumé : Sept œufs fécondés, dont six naissances ; sept œufs clairs. Les jeunes paraissent s'élever très-facilement : nous n'en avons perdu qu'un seul à l'âge de deux mois ; les cinq autres sont aussi brillants que les adultes ; malheureusement il y a quatre mâles et une seule femelle. Je garderai la jeune pour la reproduction, et je céderais volontiers trois mâles, qui feront d'excellents croisements. Nous avons la preuve que ces oiseaux sont extrêmement robustes ; nos importés ont passé l'hiver, exceptionnellement long et froid, de 1875-1870, dans une vaste volière, sans autre abri qu'un paillasson derrière lequel ils allaient rarement. Ils passaient leur journée dans la neige, qu'ils grattaient pour manger de l'herbe, qu'ils préfèrent au grain et au pain. La nuit, ils couchaient en plein air sur le perchoir le plus élevé. Ce sera un excellent oiseau de chasse, d'une grande vigi- lance jour et nuil. Cependant nos élèves sont d'une familiarité qui contraste avec la sauvagerie des faisans vénérés, à côté desquels ils ont été élevés. La tendance du mâle à tuer les femelles ne doit être attri- buée qu'à la captivité, car les faisans de Sœmmering sont très- nombreux au Japon. Nos mineurs, qui sont allés travailler aux mines de cuivre de Ycouno, nous disent qu'ils en tuaient beau- coup autour de leur exploitation. Plusieurs ont ra}iporté des plumes qui ne peuvent laisser aucun doute sur leur véracité. Je les avais priés de me rapporter l'oiseau vivant, mais ils ont sans doute pensé comme ce Thibétain auquel le R. P. Carreau REPRODUCTION DU FAISAN DE SŒMMERING. 827 avait demandé pour moi des l'aisans nouveaux, et qui les lui apportait morts, disant qu'ils étaient ainsi plus faciles à transporter. Heureusement tous n'ont pas flut de même, et j'ai reçu une paire de Tragopans de Temminck, qui m'adonne une belle famille, élevée par la femelle même. Je ne doute pas que l'année prochaine je ne puisse obtenir plusieurs couvées de ces sujets, que leur excessive familiarité permettra bientôt de mettre en basse-cour comme les poulets. C'est une espèce qui me paraît acquise désormais pour notre pays. Je pense quUl en sera de même, comme gibier du moins, du Pucrasia œanthospila (Tataki), dont j'ai enfin reçu une femelle ; le mâle, que j'avais depuis deux ans, a parfaitement passé l'hiver dehors, sans souffrir du froid et de la neige. Il serait intéressant de savoir si la quesion d'altitude de notre localité (844 mètres) n'a pas une influence heureuse sur la santé de ces oiseaux de montagne, qui vivent si bien ici ; c'est ce que les communications d'autres amateurs permet- traient d'apprécier. SUR LA REPRODUCTION EN LIRERTÉ DES TALÉGALLES D'AUSTRAME (1) Leilre adressée à Monsieur le Directeur du Jardin zoologique d'Acclimalalion Par m. le niarqus d'HERVEY de «AIIKT-DENYS Château du Bréau, le 1" décembre 1876. Monsieur le Directeur, Il y a longtemps déjà que je vous ai entretenu de mon cheptel de Talégalles; mais cela tient à ce que j'ai passé par une première série de résultats si peu satisfaisants qu'il était vraiment pénible de les décrire. Aujourd'hui que j'ai de meilleures nouvelles à vous donner, je m'empresse de vous les transmettre, en vous rappelant d'ahord succinctement les mésaventures et tribulations du début. Vous savez que les deux premiers oiseaux qui me furent envoyés se trouvèrent être deux coqs, de telle sorte que j'eus de très-beaux nids, en nombre d'autant plus considérable que mes deux oiseaux n'avaient rien pour les distraire de ce travail. L'ouverture des nids, qui ne contenaient aucun œuf, et d'autres observations m'ayant fait reconnaître la situation, je vous restituai un de mes coqs et vous voulûtes bien me confier en retour deux poules, qui provenaient du parc de M. Cornély et qui furent lacliées dans le parc du Bréau, au milieu de l'été de 1875. Il n'était pas trop tard pour la ponte, mais peut-être il était trop tard pour que l'éclosion des œufs se fit heureusement, car en ouvrant les nids, au commencement de l'hiver, on y recueillit une douzaine d'œufs environ, tous fécondés, sans que les petits en fussent sortis. Plusieurs des petits enfermés dans les œufs avaient déjà toutes leurs plumes ; (Ij Voyez J.-M. Cornély, Beprodiiclion et acclimatation du, Talégalle d'Aus- tralie (Bulletin, 2" série, t. VUl, 1871, p. 5^28). REPRODUCTION EN LIBERTÉ DES TALÉGALLES d'AUSTRALIE. 8^29 mais ils élaient morts dans la coquille avant de pouvoir la briser. Les froids de l'hiver furent fatals à mes deux poules. L'une fut trouvée morte sur la neige, à demi dévorée par un oiseau de proie. L'autre disparut sans qu'il ait été possible d'en trouver trace. En cette situation, ne pouvant vraiment pas vous demander de nouvelles recrues, je cherchai moi-môme tous les moyens pour m'en procurer. M. Cornély n'en avait pas ; à Londres on n'avait à m'offrir que des coqs, mais M. le baron Alphonse de Rothschild eut l'extrême bonté, en mai dernier, de m'envoyer deux poules du parc de Ferrières. Ces deux poules, très-farouches, s'accoutumèrent très-bien au parc du Bréau, sans essayer d'en sortir. Elles formèrent immédiate- ment deux couples avec les deux Talégalles mâles, déjà parfai- tement acclimatés, et c'est ici que nous entrons dans la période beaucoup plus satisfaisante dont je viens vous entretenir, après une exploration des nids qui ne laisse aucun doute sur les bons résultats acquis. Au temps où je n'avais que deux coqs, chacun de ces oiseaux avait construit à lui seul quatre ou cinq nids. Cet été, chaque couple s'est contenté de deux nids, soit quatre en tout. Trois sont élevés à lisière d'allée , sous les grands arbres des cordons. Un seul est en plein bois. Partout l'oiseau a choisi des ventes contenant des bois de dix à quatorze ans, très- touffus, et non pas déjeunes taillis découverts. Cette observa- tion s'applique également à tous les nids des années précé- dentes. L'exposition des nids construits à lisière d'allée n'est point uniforme. L'un se trouve au levant et deux sont au couchant, par rapport au parcours de l'allée. L'un d'entre eux est appuyé contre un gros arbre, qui le traverse au tiers de sa circonférence. Le plus petit des quatre nids a 95 centimètres de haut sur 8 mètres et demi détour. Le plus grand atteint une hauteur de i'",20, avec une circonférence de 15 mètres au moins. La forme est celle d'un cône, un peu aplati au sommet. Tous ces nids sont construits très-loin les uns des autres, deux cents pas au moins entre les deux plus rapprochés. Les élé- ments de leur construction sont les mêmes à l'intérieur ou à 830 SOCIÉTÉ d'acclimatation. rextérieur. C'est un mélange de feuilles sèches pour les trois quarts, de détritus divers, de terre et de brins de bois mort pour l'autre quart. Le sol qui a fourni ces matériaux est gratté soigneusement à 25 mètres, en moyenne, tout alentour du nid. La substance homogène du nid offre la consistance d'un bon terreau. Le mâle bâtit à lui tout seul ; la femelle se tient souvent perchée sur une branche auprès du nid, tandis qu'il y travaille. Dès le mois de mai, le nid a déjà atteint les deux tiers de la dimension qu'il doit avoir. Le coq en est occupé sans cesse, il y fait des trous très-profonds, destinés à recevoir les œufs, il bouche ensuite ces trous. Il ramène continuellement des maté- riaux à la surface et il est probable qu'il les renouvelle ; autre- ment le nid s'élèverait à la fin de l'été beaucoup plus haut qu'il ne demeure définitivement. Très-souvent on aperçoit l'oiseau au sommet, lançant derrière lui des matériaux pour en remettre d'autres. Si nous exami- nons maintenant la structure intérieure de ces monticules, examen que je viens de faire en démoHssant les nids pour y chercher la trace des œufs, nous constatons ce fait assez sin- gulier que, dans cette saison, la zone extérieure est humide jusqu'à une profondeur de 20 à ^40 centimètres, en allant du sommet à la base. On rencontre aussi une zone très-sèche, recouvrant un noyau humide comme à l'extérieur. Or les œufs se trouvent invariablement enfouis au centre même du nid, très-près les uns des autres, immédiatement au-dessus du noyau humide indiqué ci-dessus. Ce qui paraît incroyable, c'est que le petit oiseau qui brise sa coquille puisse percer, pour gagner le jour, une épaisseur de parois pareille à celle qui l'enveloppe, et aussi qu'il laisse cette coquille très-forte, non pas brisée en quelques fragments, mais absolument réduite en miettes. J'arrive naturellement à vous parler ainsi du point capital de nos vérifications : l'un des quatre nids ne contenait aucune • trace d'œuf, mais au centre des trois autres nids nous avons trouvé un total de huit assemblages de petits débris de co- quilles, accompagnés chacun d'un petit sac (pellicule de l'in- térieur de l'œuf) déchiré en plusieurs morceaux. Huit jeunes REPRODUCTION EN LIBERTÉ DES TALÉGALLES d' AUSTRALIE. 831 Talégalles sont donc éclos. Aucun œuf improductif n'a été pondu. Le résultat est excellent quant à l'éclosion, et il est probable que si les poules étaient arrivées au Bréau un mois plus tôt, le nombre des œufs eût été plus considérable, la construction des nids commençant dès le mois de mars. Reste maintenant la question de savoir ce que sont devenus les jeunes Talégalles éclos. Ici, je ne puis m' empê- cher de témoigner sur leur sort une certaine inquiétude. Nous n'avons jamais pu en apercevoir qu'un à la fois, de telle sorte qu'il est difficile de dire si ce serait un seul survivant qu'on aurait vu, ou bien si plusieurs d'entre eux auraient été suc- cessivement reconnus. Ce qui peut donner l'espoir de celte dernière hypothèse, c'est le soin avec lequel ces animaux se cachent au plus profond du bois. Celui ou ceux que nous avons vus ne se sont montrés qu'à de longs intervalles, et seulement depuis que le feuillage des arbres est moins épais. L'oiseau avait la grosseur d'un corbeau et volait en étendant le cou avec une grande rapidité, aussi sauvage que le sont des faisans ou des ramiers. Les deux coqs et les deux poules adultes sont eux-mêmes devenus tout à fait farouches. Les coqs ont déjà traversé trois hivers, sans qu'on leur ait fourni aucune nourriture, même en temps de neige. Les poules n'ont malheureusement pas résisté de la même manière, et je ne laisse pas de me préoc- cuper de ce que vont devenir, durant les grands froids, celles qui me viennent du parc de Ferrières. Si vous aviez un bon conseil à me donner à cet égard, je l'accueillerais avec une vive reconnaissance. Gomment pourrait-on jeter du grain ou du pain à des oiseaux qui n'ont point de lieu accoutumé pour coucher, qui ne se laissent pas approcher et qui perchent la nuit, comme les paons, sur de hautes branches? Je serais pourtant bien désireux de leur voir passer l'hiver sans acci- dent, persuadé que si les couples sont intacts au printemps prochain, les bons résultats, si longtemps attendus, seront enfin à peu près assurés. Tout en nourrissant cet espoir, je résumerai mon humble 882 SOCIÉTÉ d'acclimatation. appréciation personnelle en vous disant que l'acclimatation du Talégalle, dans notre climat et en pleine liberté, ne laisse pas de me sembler assez difficile, du moins avec un si petit nombre de sujets, qui fait que tout est compromis ou perdu au moindre accident. Si dès la première année j'avais eu quatre poules réunies, je suis persuadé qu'il se serait formé tout d'abord un nombre suffisant de produits vivants pour assurer, quand même, le succès définitif; mais que l'une de mes poules périsse cet hiver et que les deux coqs se disputent au printemps la survivante, tous les nids risqueront encore d'être inutilisés. Je m'imagine aussi que, dans le pays d'où sont venus les Talégalles, il doit y avoir, d'une part, une distribution de pluie et de chaleur plus régulière que chez nous, et d'autre part moins d'oiseaux de proie, comme aussi moins de belettes, fouines, putois, etc. La première de ces deux suppositions est motivée par quelques remarques que j'ai pu faire touchant la fermentation des nids, indispensable à l'éclosion des œufs. Cette année, où tous les œufs sont éclos, nous avons pu constater, en enfonçant la main de temps en temps dans les nids, durant l'été, qu'une chaleur permanent(i y demeurait concentrée, ce qui n'eut pas lieu d'une manière constante l'année passée, où les germes des oîufs furent tous mort-nés. Nous avons pu croire que les poules avaient commencé la ponte trop tard, mais il se pourrait bien aussi qu'une trop longue période de pluie sans chaleur ou de chaleur sans pluie, accident si fréquent chez nous, eut pour résultat d'arrêter la fermentation du nid et de rendre, par conséquent, toute une ponte improductive. Quant au danger des oiseaux destructeurs dont je parlais plus haut, il doit être terrible, surtout pour ces petits Talégalles, abandonnés à eux-mêmes dès la sortie du nid sans que la poule les assiste en aucune sorte, puisqu'on ne les rencontre jamais qu'isolément. Dans un enclos de moyenne grandeur, il n'est peut-être pas impossible de remédier à cette menace de tous les jours, mais dans un parc d'une certaine étendue, c'est beaucoup plus difficile. REPRODUCTION EN LIBERTÉ DES TALÉGALLES d'aUSTRALIE. 833 Déjà j'ai dû interdire de tirer les buses au perché, le soir, de peur qu'on ne tue, par erreur, un Talégalle et je n'ose employer les meilleurs pièges à bêtes puantes, de peur que les ïalégalles n'aillent s'y briser les pattes. Il faut donc s'en tenir aux pièges en forme de boîte, à moins que vous n'ayez encore quelque bonne indication à me donner sur ce point-là. Encore une question intéressante, c'est celle de savoir s'il convient de détruire en hiver les nids des Talégalles, afin qu'ils en reconstruisent de nouveaux au printemps. A priori ce soin peut semble?' au moins inutile, comme tout ce qui s'écarte de l'ordre naturel des choses ; mais les Talégalles n'étant point ici dans leur pays d'origine, et le développement d'une chaleur constante dans les nids rencontrant des diffi- cultés sous notre ciel, je crois que le mieux est d'obliger les oiseaux à rassembler tous les ans de nouveaux matériaux, mieux disposés à s'échauffer que les anciens. Le nid aban- donné cette année était précisément un vieux nid, réparé au printemps, mais qui ne fermenta pas. Chaque nid fournit, du reste, deux tombereaux d'un excellent terreau. Mon intention, pour l'année prochaine , est de faire placer une certaine quantité de fumier à portée des Talégalles, dès qu'ils auront commencé quelque part leur construction. Si l'animal s'en sert, il y aura là, je crois, un correctif aux inconvénients de notre climat. Voilà déjà une bien longue lettre, et cependant j'ajouterai encore quelques petits détails pour me conformer à votre recommandation de vous communiquer tout ce que j'ai pu remarquer. Un ménage de lapins a été assez effronté pour établir son domicile et accroître sa flmiille à la base même du plus grand nid, percé à cet effet à la profondeur de plus de 4 mètre, et cela sans que le Talégalle s'en soit ému le moins du monde. 50 centimètres séparaient le terrier de la partie centrale du nid où l'oiseau place ses œufs, posés de champ, à 7 ou 8 centimètres les uns des autres. Les lapins étaient donc au rez-de-chaussée et les jeunes Talégalles se développaient dans leur coquille, au premier, sans aucun trouble de part ni d'autre. 834 SOCIETE D ACCLIMATATION. Une dernière remarque assez singulière est celle-ci. Depuis plus d'un mois les Talégalles ne travaillent plus à leur nid, qu'ils laissent ravager par le vent et la pluie ; mais si l'on y touche, l'amour de l'architecte pour son œuvre est aussitôt ravivé. Jamais cet effet ne manque de se produire. C'est ainsi que les matériaux du dernier nid, que j'ai fait ouvrir avant- hier, ayant été éparpillés, mais non enlevés immédiatement, l'oiseau à qui il appartenait a développé pour les relever une énergie si furieuse qu'en la seule matinée d'hier le cône avait repris sa forme, à peu près comme si on n'y avait pas touché. Maintenant il ne s'en occupera plus, et la neige pourra le recouvrir sans porter aucune trace de son retour. Agréez, etc. LE GOURAMI ET SON NID Par n. Pierre CARBOIVNIER Dans ces dernières années, j'ai en l'avantage de faire con- naître à la Société d'acclimatation les mœurs curieuses et in- téressantes de certaines espèces de poissons de la famille des Pharyngiens labyrinthiformes. Au moment de la reproduction, les mâles se parent des plus vives couleurs pour séduire les femelles, construisent un nid pour abriter les produits de la ponte, et, pendant l'évolution embryonnaire de même qu'après l'éclosion, accordent à leur progéniture une protection attentive et efficace, — faits qui dénotent chez ces êtres un instinct développé au plus haut degré, révèlent des facultés dont jusqu'à ce jour on les avait crus privés et les rapprochent des animaux des classes supé- rieures. Tels sont les Macropodes de la Chine et les Cotises de l'Inde. L'étude d'un poisson de la même famille, dont le nom a bien souvent été prononcé dans cette enceinte, et que le Bulle- tin de notre Société a fait connaître à ceux qui n'ont pu suivre nos réunions, le Gourami {Osphromeniis olfaœ), m'a procuré des sujets non moins profonds d'étonnement et d'admiration, et en comparant mes observations présentes avec celles que j'ai déjà faites des mœurs du Macropode et du Colise, je serais tenté d'en déduire que chez tous les poissons de cette remar- quable famille des Pharyngiens labyrinthiformes la nidifica- tion repose essentiellement sur la formation d'un agrégat de bulles aériennes dans lesquelles le mâle dépose ou fait arriver les œufs. Je n'entreprendrai pas de vous faire l'analyse de tout ce qui a été dit et écrit sur le Gourami, ni de réfuter les nombreuses théories émises à son sujet par différents auteurs ; mon rôle sera plus modeste : ce sont des faits accomplis sous mes yeux que je vous apporte, et sur lesquels je vais vous donnei' les 836 SOCIÉTÉ d'acclimatation. - renseignements les plus précis. Cinq cents sujets éclos dans mon établissement au mois de juillet dernier, et dont la taille actuelle varie de 3 à 0 centimètres, en sont un sûr témoi- gnage, comme vous pouvez vous en assurer d'après les spéci- mens que j'ai l'honneur de vous présenter. Le Gourami est un poisson des eaux douces de l'Inde, remarquable par la singularité de son organisation, par sa taille et par le bon goût de sa chair. Plusieurs voyageurs rap- portent en avoir vu du poids de vingt Hvres et au-dessus, et dont la chair était délicieuse. Des renseignements authenti- ques et tout récents m'ont appris que sur les marchés de Cal- cutta, où ce poisson est vendu vivant, son poids dépasse rare- ment 1 kilogramme. Le Gourami habite les eaux douces des Indes-Orientales et Néerlandaises, de la Chine, de la Réunion, où il a été acclimaté au siècle dernier, et de la Guyane fran- çaise, où il est d'importation plus récente. Le corps du Gourami est légèrement discoïde, c'est-à-dire haut et comprimé latéralement, le museau est obtus, la bou- che protractile, la mâchoire inférieure dépasse un peu la supé- rieure, et, chez le mfde, elle se tuméfie avec l'âge. Dans le cours de la première année cette partie de la tète va en pointe et les lèvres ne font qu'une légère saiUie. Les nageoires dorsale et anale commencent près de la tête et s'étendent jusqu'à la naissance delà caudale ; cette der- nière est courte et arrondie. Les rayons de la nageoire dorsale peuvent se replier et disparaître entièrement dans un sillon qui règne sur toute la longueur du dos, ce qui permet au pois- son de traverser avec facilité les ramifications des plantes aquatiques. Ce caractère est moins apparent à la nageoire anale. Les nageoires abdominales sont réduites au premier rayon, devenu un long filament dépassant presque la longueur du corps et doué d'une mobilité extrême ; l'animal le dirige en avant, en arrière, latéralement ; c'est certainement un organe du toucher, un tentacule d'une grande délicatesse. De son examen général, le Gourami n'est pour moi qu'un grand Colise, dont le développement se modifie selon les zones LE GOURAMI ET SON NID. 837 qu'il habite. Pour la couleur, jamais je n'ai vu de poisson plus changeant. Le fond de sa robe est brun, les nageoires sont plus sombres, des zébrures bleu verdâtre sillonnent trans- versalement «on corps; mais en hiver elles ne sont point appa- rentes. Enfin, dans l'état ordinaire, ce poisson est terne et ter- reux ; mais à l'approche de la saison chaude, alors que pour lui sonne l'heure de la reproduction, il prend une livrée de mariage qui ne le cède en rien à celle du Macropode de la Chine. Cuvier supposait que les cellules pharyngiennes observées dans les poissons de cette famille étaient destinées à emmaga- siner de l'eau qui, tombant goutte à goutte sur les branchies, entretenait ces dernières dans un état d'humidité favorable à l'oxygénation du sang qui arrivait du cœur. J'ai pu démontrer que ces poissons, sortis de l'eau, ne vivent pas plus longtemps que les carpes et les tanches de nos pays, et que les cellules en question sont des réservoirs d'air que l'animal vient fréquem- ment renouveler à la surface pour entretenir sa respiration dans un milieu qui lui est souvent impropre. (Voy. Comptes reudus de V Académie, 16 février 1874.) Quand l'oxygène de l'air confiné dans ces rései'voirs est ab- sorbé, le Macropode expulse par ses ouïes la bulle ancienne et en saisit immédiatement une autre à la surface ; le Gourami et l'Anabas rejettent par la bouche cette même bulle d'air avant d'en prendre une autre ; le Golise arc-en-ciel expulse l'an- cienne bulle tantôt par la bouche et tantôt par les ouïes. Ainsi il est bien démontré aujourd'hui que tous les poissons pharyngiens labyrinthiformes peuvent puiser l'air nécessaire à leur respiration dans le milieu ambiant, ou bien s'en procu- rer en dehors de l'eau. Ce fait a la plus grande importance relativement à la facilité du transport de ces animaux. En effet, pour les faire voyager, il suffit de les enfermer dans un récipient à large surface rem- pli d'eau aux deux tiers sans qu'il soit nécessaire de la renou- veler. C'est la connaissance de cette particularité qui nous a permis de faire voyager avec succès, dans la même eau, pen- dant plus de cinq semaines et en traversant les régions tro- 838 SOCIÉTÉ d'acclimatation. picales, des poissons qui, s'ils n'avaient pas eu cette organisa- tion, n'auraient jamais pu nous parvenir. Quarante-quatre Gouramis nie sont arrivés à Paris dans la même eau (celle du Gange) ; deux seulement étaient morts. Mais, me dira-t-on, comment se fait-il que parmi les nom- breuses tentatives qui ont été faites depuis un siècle pour in- troduire le Gourami en France aucune n'ait donné de résul- tats satisfaisants? La raison m'en paraît des plus simples : les importateurs, croyant bien faire, remplissaient sans doute complètement d'eau les vases qui devaient servir au transport; peut-être aussi qu'une toile ou une cloison tendue à la surface du liquide venait empêcher l'ascension du poisson qui s'élance pnrfois à plus de 25 centimètres au-dessus de la surface; ou bien encore un renouvellement trop fréquent de l'eau et une trop grande différence de température entre l'eau fraîche et l'ancienne causait la mort d'animaux placés si brusquement en dehors de leurs conditions normales d'existence. Ce mode de respiration sera, je crois, un obstacle insur- montable à l'acclimatation du Gourami dans les eaux suscep- tibles de congélation. En 1873, deux premiers envois de ces poissons me liirent faits de l'Inde par M. Paul Carbonnier ; les individus expédiés étant de trop grande dimension périrent tous dans la traver- sée de la mer Piouge. Le 11 décembre de la même année, M. le docteur Danion, médecin de l'un des paquebots des Messageries, m'apportait dix-sept poissons bien vivants qui lui avaient été confiés par mon parent. Je vous les présentai dans la séance du lende- main 12, sans les dénommer, voulant m'assurer à l'avance que je possédais bien effectivement des Gouramis. M. Autard de Bragard, qui quelques mois avant cette épo- que avait rapporté de l'île Maurice plusieurs sujets de cette espèce, qui furent déposés au Muséum, reconnut de suite les miens pour être déjeunes Gouramis. Des dessins que M. Mes- nel avait faits de ce poisson dans \c Magasin Pittoresque, dans la Chasse illustrée et dans l'ouvrage de M. Millet, les Mer- veilles des fleuves et des ruisseaux, me confirmèrent dans LE GOURAMI ET SON NID. S:^\) mes soupçons, que de nouvelles et nombreuses affirmations changèrent en certitude, et, à votre séance suivante, "iil dé- cembre 187o, j'eus le plaisir de vous annoncer que nous possédions à Paris dix-sept Gouramis vivants. Dès lors, je mis tout en œuvre pour me faire faire de nou- veaux envois. Notre illustre Président, M. Drouyn de Lhuys, obtint pour moi, de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, la faculté de faire voyager par les trains rapides tous les réci- pients qui m'étaient destinés; et, grâce au concours de nom- breux mécaniciens des Messageries maritimes, auxquels la Société d'acclimatation a décerné la juste récompense de leurs dévoués eflbrts, cent onze Gouramis vivants étaient à Paris en iST-d. Maintenant, Messieurs, à moi incombait la tâche difficile de faire vivre ces poissons sous notre climat relativement froid, et de les faire procréer. Cette partie de mon travail sera, j'es- père, moins aride. Si j'ai mis trois années d'application infati- gable à l'étude et à l'élevage de cette espèce, j'en ai été large- ment récompensé : d'abord par sa })Ossession déhnitive, et ensuite par les découvertes scientifiques qu'elle m'a permis de faire. Dès le printemps de 1874-, je remarquai que la forme de mes poissons se modifiait ; le corps s'allongeait un peu et pre- nait en même temps de la hauteur; la tête qui jusqu'alors se terminait en pointe devenait obtuse ; les lèvres, chez le mâle surtout, se tuméfiaient d'une façon anormale. Certains sujets étaient devenus presque complètement discoïdes. Enfin, sous le rapport de la coloration, ces poissons étaient tout autres que dans leur jeune âge ; je ne pensais pas que le Gourami, appelé à prendre un certain développement, pût être déjà apte à se reproduire. Mais après avoir lu le mémoire de M. le baron de Roujoux, inséré dans votre Bulletin d'août 18G1, où il est dit que le Gourami peut se reproduire tout en étant de très-faible dimension, qu'à la Guadeloupe il n'a produit qu'une race dégénérée dont la taille est devenue de plus en plus petite, la pensée d'une reproduction possible me vint, et je fis des tentatives dans ce but, me promettant en cas de 840 SOCIÉTÉ d'acclimatation. succès d'améliorer l'espèce en procédant par sélection. A cet effet, j'isolai plusieurs couples de poissons dans divers aqua- riums, mais les résultats furent négatifs. Au printemps de 1875, je les plaçai tous dans un bassin de huit mètres de diamètre et dont l'eau se maintint à la tempé- rature de 20 à 22 degrés centigrades durant tout l'été ; mes poissons grossirent un peu, mais ne se reproduisirent pas. Cet arrêt dans la croissance m'était connu : chaque fois qu'un jeune poisson est privé de nourriture pendant un cer- tain temps, environ trois ou quatre semaines, le squelette se noue et il ne peut plus grandir, n'importe à quel régime on le soumette ensuite. Tel était le cas pour mes Gouramis qui avaient subi pendant les quelques semaines que dura leur voyage un jeûne trop prolongé. Enfin, au mois d'octobre 1875, la température s'étant abaissée sensiblement, je résolus de pêcher mes poissons et de les ramener à Paris ; je ne trouvai plus que vingt-deux sujets vivants, les autres étaient morts par des causes que je ne pour- rais énumérer, et, au printemps dernier, il ne me restait plus que quatorze individus. Il me fallait cette fois, si je ne voulais pas perdre l'espèce, tenter une expérience capitale, c'est-à- dire chauffer mes poissons artificiellement et leur donner la température favorable à leur reproduction. Je plaçai donc, au mois de juin dernier, mes quatorze Gouramis dans un aqua- rium de la capacité de deux cents litres, et, à l'aide d'un sys- tème de chauffage au gaz, je les maintins à la température constante de 25 degrés centigrades. Je vis, au bout de peu de temps, les nageoires des poissons mâles s'iriser et se nuancer des plus vives couleurs, la gorge devint bleue, les zébrures prirent une teinte verte, la nageoire anale devenue d'un bleu d'acier était bordée d'une ligne orange parcourant toutes les sinuosités de ses dentelures. La na- geoire dorsale, bleu d'acier comme l'anale, était bordée d'une raie blanchâtre dans toute sa longueur. Les deux tentacules abdominaux, noirs à leur base, étaient du plus beau rouge orange dans tout le reste de leur longueur. Parés de ces vives couleurs et dirigeant en avant leui's ten- LE GOURAMl ET SON NID. 841 tactiles ventraux, les mâles, au nombre de neuf, se poursui- vaient sans cesse, faisant à l'envi l'un de l'autre étalage de leur belle robe. Tout ce manège n'était qu'une lutte de rivalité pour la pos- session d'une femelle. Ces dernières, au nombre de cinq, blotties vers le fond de l'aquarium, regardaient ce combat et attendaient avec une impatience marquée le résultat final. Si l'une se risquait à pénétrer dans l'arène, elle en revenait toute meurtrie. A ce moment, les femelles n'avaient de commun avec les mâles que les sauts qu'elles exécutaient en dehors de l'eau ; si l'un de ces derniers allait puiser de l'air à la surface, tous les poissons indistinctement s'y précipitaient en même temps. Le 27 juin, les lèvres du plus beau mâle s'étaient tuméfiées outre mesure ; je remarquai aussi que tous les autres sem- blaient se reconnaître vaincus, car pas un n'osait s'approcher de lui ; l'irisation des couleurs s'était éteinte chez le plus grand nombre, et lui seul, par son éclat et la vivacité de ses mouvements, paraissait affirmer sa suprématie. Toutes les fe- melles avaient reconnu leur maître, car elles ne le quittaient pas des yeux et semblaient rechercher son voisinage; du reste, parmi celles-ci, il n'était pas difficile de distinguer la favorite. Bien que de prime abord l'abdomen de cette dernière ne pa- rût pas plus volumineux que celui des autres, je voyais qu'il faisait la roue autour d'elle avec plus d'attention, et qu'il don- nait à son corps des courbes plus élégantes. Le 28 juin, le mâle commença un nid d'écume dans l'un des angles de la surface de l'aquarium ; je lui avais, à tout hasard, préparé une foule de matériaux dont je soupçonnais qu'il pou- vait avoir besoin. Ce nid atteignit en quelques heures un vo- lume considérable, i5 à 18 centimètres de diamètre sur 10 à 12 de hauteur. Le lendemain l'édifice était tout effondré et l'écume flottait çà et là sur toute la surface de l'eau. Je suppo- sai que pendant la nuit une grande lutte avait eu lieu et je pris immédiatement le parti de laisser seuls les deux repro- ducteurs. Mon idée fut couronnée de succès, et bientôt un nouveau nid s'éleva, forme d'abord avec les matériaux de '?/- SICRIK. T. lU, — Dccemlire 1870. 54 8i2 SOCIÉTÉ d'acclimatation. l'ancien, puis avec de nouvelles bulles élaborées par le mâle. Chez le Macropode chinois, le mâle va cherclier dans l'air extérieur des bulles qu'il émet directement sous le plafond d'écume, après les avoir imprégnées de la mucosité t'ournie par la membrane buccale, pour qu'elles ne se résorbent pas. La bouche du Gourami ne paraît pas sécréter une humeur aussi abondante ; aussi se trouve-t-il dans la nécessité de préparer à part ses matériaux, puis de recueillir ceux qui paraissent remplir les conditions voulues et de les apporter dans son nid. Dans ce but, il se tient à la surface de l'eau, tournant le dos au nid, et humant l'air extérieur, il l'expulse au fur et à me- sure devant lui sous formé de bulles gazeuses ; dans ce travail, les bulles mal préparées se détruisent, il ne reste plus que celles dont l'enveloppe a la résistance convenable ; il les re- cueille alors et les rapporte dans son nid. Par moment la sécrétion semble ne plus se faire assez abondamment et le mâle ne peut réussir à constituer ses matériaux ; il descend alors au fond de l'eau à la recherche de quelques plantes aquatiques, de préférence des conferves, qu'il suce et mâche pendant quelques instants. Ces plantes jouissent sans doute de propriétés stimulantes pour la membrane buccale et y excitent la sécrétion, de même que chez l'homme la sécrétion des sucs salivaires et gastriques est excitée par les épiées. Le 4 juillet au soir, un nid globuleux très-volumineux flot- tait sur mon aquarium; le mâle placé en dessous le gardait avec une patiente attention, et il ne souffrait pas que l'on touchât du doigt le verre, car, au risque de se tuer sur les parois, il s'y précipitait avec furie. Chaque fois que la femelle approchait, il lui témoignait, par l'étalage et l'éclat de ses vives couleurs, la satisfaction qu'il prenait à la voir sous le nid. A un moment donné, son corps ayant acquis par un exer- cice préUminaire assez de souplesse, il enlaça la femelle et lui Ht faire une première ponte ; d'autres suivirent bientôt et se renouvelèrent près de quarante fois en trois heures de temps. Un Macropode, un Cotise n'eussent pas été embarrassés pour recueillir les œufs et les mettre en ordre dans le nid ; le Gou- rami ne paraît pas savoir les prendre avec sa bouche, et, poui' LE GOURÂMI ET SON NID. 8-43 lus éluveràlasiuiacc, il us(3 d'un stratagème des i»tiis curieux, l'acilité par la disposition de ses lamelles branchiales. Après chaque ponte les œufs, étant à peu près de la même densité que l'eau, llottent cà et là dans l'aquarium ; le mâle monte alors à la surface faire une abondante provision d'air, puis, descendant, il se place bien au-dessous des œufs, et tout d'un coup, par une violente contraction des membranes de la bouche et du pharynx, il oblige l'air qui s'y trouve accu- mulé à s'échapper par les interstices branchiaux ; cet air, divisé à l'infini par les lamelles et les franges branchiales, se trouve pour ainsi dire pulvérisé, et la violence de l'expulsion est telle qu'il s'échappe sous la forme de deux jets d'une véritable poussière gazeuse qui enveloppe les œufs et les sou- lève à la surface. Rien de plus curieux que d'assister à cette manœuvre du Gourami mâle ; il disparaît presque complètement au milieu d'un véritable brouillard d'air, et, quand ce dernier s'est dis- sipé, il reparaît portant accrochées aux rugosités de ses écailles et des rayons de ses nageoires des bulles d'air ressemblant à des milliers de petites perles. Le nombre des œufs qui furent émis dans cette ponte peut être évalué à deux ou trois mille, sur lesquels je n'obtins que six cents éclosions, la plupart des œ.ufs n'ayant point subi l'action des principes fécondants. La première période d'incubation dure trois jours ; après cette période commence une série de modifications analogues à celles que j'ai déjà signalées dans d'autres espèces. Le têtard nage le ventre en l'air ; il a la forme d'une boule terminée par une petite queue, mais, après un nouveau délai de trois jours, c'est-à-dire six jours après l'éclosion, la période embryonnaire est terminée et déjà un ceitain nombre d'audacieux se hasar- dent à échapper à l'œil paternel. Le mâle se met à la pour- suite des fugitifs, et quelques jets d'air pulvérisé ont bientôt raison de leur témérité et les ramènent à la surface, dans le berceau de la famille. La première existence des jeunes Gouramis se passe à la surface de l'eau, et déjà, à cet âge, ils puisent à l'extérieur et SM SOCIÉTÉ d'acclimatation. en nature l'air, cet élément indispensable à l'existence de tous les poissons de la même famille. Ce n'est qu'une dizaine de jours après leur naissance que le père commence à les abandonner et à les laisser errer au gré de leur caprice. En considérant le développement des jeunes Gouramis, on est irappé de la rapidité de leur croissance ; en soixante jours, la moitié a acquis la taille de 5 centimètres ; il est vrai qu'en juillet et août de cette année la température à Paris a été très-élevée ; mais il existe aussi un fait sur lequel j'appelle l'attention des naturalistes, c'est l'action de la lumière sur le développement des poissons de cette famille. Dans leur pays d'origine, où la durée du jour est à peu près égale à celle de la nuit, la croissance des poissons doit se faire pendant les douze mois de l'année d'une manière normale et régulière. Dans nos contrées, il n'en est plus de même : quand la durée de la nuit surpasse celle du jour, il semble y avoir un arrêt complet dans leur développement. Ceux d'entre vous, Messieurs, qui ont élevé des Macropodes ont été à même de faire cette remarque : pendant les journées d'hiver, progrès nul ou du moins insensible dans la crois- sance, bien que la température de l'eau ait été maintenue au même degré qu'en été ; mais, aux approches du 15 mars, une sorte de réveil se produit, et ces poissons se développent d'une manière de plus en plus marquée, et cela d'autant plus que la durée du jour augmente et que par contre le nombre des heures de nuit diminue. Après avoir enlevé tous les jeunes alevins pour leur prodi- guer moi-même les soins nécessaires, je vis bientôt le mâle se remettre au travail, et, à quatre semaines d'intervalle, cons- truire un nouveau nid ; malheureusement un accident ayant occasionné la mort de la femelle, le mâle abandonna tout à coup son travail de nidification et perdit ses couleurs du jour au lendemain. Les poissons de cette famille des Pharyngiens labyrintliilbrmes paraissent éprouver de vives affections. J'ai vu plusieurs Macropodes, dont les femelles venaient de sauter hors de l'aquarium, perdre toutes leurs couleurs en LE GOURAMI ET SON NID. 845 quelques heures ; les mêmes sensations paraissent se mani- fester chez le Gourami. Je viens de vous exposer trop longuement peut-être tous les faits relatifs à la nidification et à la ponte du Gourami, àl'éclo- sion des œufs et aux diverses phases qui se suivent : ces faits, je vous les rapporte comme je les ai vus se succéder sous mes yeux, et je vous ai, en même temps, fait connaître les remar- ques qu'ils m'ont suggérées. Après ces études de laboratoire, comme je puis les appeler, reste à élucider cette question pra- tique : le Gourami est-il susceptible de s'acclimater dans nos contrées tem,pérées? Devant cette question, c'est à peine si j'ose vous faire part des. quelques pensées qui me sont venues à la suite de la lon- gue et patiente observation que j'ai pu faire de ce poisson. Il y a peu de temps encore, je ne croyais pas à la possibilité de son acclimatation dans nos contrées. La nécessité dans laquelle il se trouve de respirer l'air en nature ; l'impossibilité dans laquelle il se trouverait de le faire dans nos étangs ou cours d'eau dont la surface est susceptible de se congeler en hiver ; l'espèce d'asphyxie que je lui avais vu éprouver dans mon aquarium quand, pendant les froids, il introduisait dans ses branchies de l'air à une température beaucoup plus basse que celle de l'eau où il vivait, toutes ces causes me paraissaient condamner d'une façon péremptoire toute tentative dans ce sens. Depuis, il m'a été donné d'observer le Gourami en liberté, dans la belle saison et dans les commencements de la mau- vaise. J'ai pu constater que ce poisson peut vivre dans des eaux dont la température ne s'abaisse pas en hiver d'une fa- çon trop sensible au-dessous de 10 degrés centigrades; dans un cas, dont je ne puis malheureusement faire qu'une excep- tion, un abaissement subit de la température amena les eaux à 6 degrés au-dessus de zéro, plusieurs poissons périrent, mais d'autres résistèrent. Ajoutons que quand la saison froide arrive, la respiration du Gourami se ralentit, comme du reste chez d'autres poissons, et plusieurs exemples m'ont prouvé qu'il se terre dans la vase et y peut séjourner plusieurs semai- nes dans un état voisin de l'engourdissement. 846 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Un mot encore. Messieurs, pour vous dire dans quelles conditions je crois que l'élevage du Gourami devrait être ten- té : Une pièce d'eau de peu de profondeur, mais présentant une large surface pour être pendant la saison chaude facile- ment pénétrée et échauffée par les rayons solaires, une végé- tation aquatique très-active, donnant lieu à un abondant déga- gement d'oxygène dont le Gourami absorlje avec avidité les bulles adhérentes aux rameaux (et il est bon de remarquer que dans ces conditions, trouvant à sa portée le gaz respirable dans un grand état de pureté^ il ne remonte plus à la surface de l'eau pour renouveler ses réserves); un fond de vase ou de glaise qui lui permette de s'y enfoncer pour chercher un abri contre les rigueurs de la température, telles sont les conditions dans lesquelles je crois qu'il sera utile de se placer pour ten- ter les essais d'éducation du Gourami en liberté. Quant à son mode d'alimentation, il se compose de débris végétaux et de divers insectes et animalcules qui vivent et se développent dans l'eau. C'est ici, Messieurs et honorés Collègues, que s'arrête mou modeste rôle d'observateur ; c'est à vous maintenant, qui avez donné tant de preuves du sens pratique que vous apportez dans l'application en grand des observations et des résultats que nos recherches et nos études de laboratoire nous ont per- mis de vous offrir, c'est à vous à tenter l'expérience. Si mes prévisions sont justes, un jour n'est pas loin peut-être où nous aurons atteint un des buts les plus ardemment poursuivis par notre Société : le Gourami, ce poisson des tropiques, vi- vant et prospérant dans les eaux douces de notre France mé- ridionale et de l'iVlgérie. RAPPORT SOR DES ÉDUCATIONS D'ATTACUS YAMA-BIAÏ, G. Mén. A TESCHEN (SILÉSIE AUTRICHIENNE) ET NOTE S[IR LES VARIATIONS DE CETTE ESPÈCE Par MM. J. OPSTRfciL et Mfdiirîcc GIRARI». J'ai riionneur de vous transmettre le compte rendu des éducations de divers Bombyciens que j'ai faites cette année : 1" Les 150 graines environ àAttacus Yama-mm que la Société m'avait envoyées ont été mises dans une chambre tempérée : les Chenilles sont sorties le !"• mai ; par suite du froid excessif qu'il a fait à cette époque toutes ont péri. Les graines de la Suède que j'avais déposées dans une cave ne sont pas écloses. Quant aux graines provenant du Japon, le nombre était d'environ 2400. Je les avais également déposées dans la cave, mais il en est sorti très-peu de chenilles. Je les ai déposées sur les arbres d'une forêt, mais la plupart sont mortes par suite du froid dont je vous ai déjà parlé ; d'autres sont deve- nues la proie des oiseaux; le reste a subi la métamorphose. Je dois ajouter que par suite du froid rigoureux que nous avons eu ces chenilles trouvaient difficilement leur nourriture. De ces dernières graines j'en avais mis une certaine quan- tité dans une chambre séparée, et du 8 au 15 mai il en est sorti des chenilles qui m'ont donné 60 cocons, et ont produit des papillons magnifiques ; un d'eux est surtout remarquable par la forme des ailes dont je vous envoie le dessin. Dans VAltacus Yama-Wftï on rencontre beaucoup de variétés, mais je n'en avais pas encore vu comme celle-ci. Cette éducation a produit 10 grammes de graine. 2" L'A ttacus Pernyi n'a pas donné le résultat que j'en atten- dais, car presque toutes les chenilles mises en plein air ont: péri, j'ai cependant quelques cocons pour le grainage. 48 SOCIÉTÉ d'acclimatation. 8" J'ai aussi essayé l'éducation de l'A. Aurota. Les cocons arrivèrent du Brésil au mois d'avril, mais une parlie était déjà éclose, l'autre se développa quand les froids de mai arri- vèrent et rendirent l'accouplement impossible. 4" Enfin dans le mois d'août, j'ai reçu des œufs de l'espèce Mylitta; ils se sont très-bien comportés et les chenilles ont vécu jusqu'à la quatrième génération, mais alors elles ont péri faute de feuillage tendre pour les nourrir. Je ne possède qu'un seul cocon de cette espèce, J. 0. Trois -espèces de Bombyciens séricigènes asiatiques, à co- cons fermés, produisent une soie dévidable en grége et qui est utilisée dans l'industrie d'une manière importante, soit pure, soit mélangée avec la soie du Sericaria mori Lin. Ces espèces sont très-voisines au point de vue zoologique, et la distinction immédiate de leurs papillons exige une certaine attention. L'espèce chinoise, Altaciis Pernyi G. Mén., varie très-peu chez les adultes dans la coloration du fond des ailes ; au con- traire VAttacus mylitta, élevé aux Indes et producteur de la soie tussah, présente beaucoup de variations. Elles sont sur- tout considérables dans la troisième espèce, VAttacus Yam-a- maï G. Mén., du Japon, au point qu'on a rarement, lors des éclosions des chrysalides, deux sujets absolument semblables. On dirait une espèce qui n'est pas encore entièrement fixée. La plupart des femelles ont le fond des ailes d'un beau jaune citron, tandis que les mâles sont très-rarement jaunes ; les mâles ont le plus souvent le fond d'un gris un peu jaunâtre, ce qui est au contraire peu fréquent chez les femelles. Les mâles sont quelquefois rougeâtres et très-rarement les fe- melles ; enfin on obtient, mais rarement, des mâles dont le fond des ailes est de couleur lie de vin. On peut voir des exemples de la plupart de ces variations dans la petite collec- tion de papillons d'A ttacus Yama-mai cjue possède la Société d'acclimatation, et des exemples en plus grand nombre dans la collection du Muséum. Parmi les sujets de cette espèce élevés par M. J. Odstrcil, Aberration d'Attacus Yama-mai femelle, d'après le croquis envoyé par le doc- teur .1. OdsLrcil. — Contour au trait d'une aulre aberration â'A. Penv/i femelle faisant passage à la précédente. 850 SOCIÉTÉ d'acclimatation. avec une graine d'origine directe japonaise, s'est renconirée une aberration fort remarquable, en ce qu'elle porte à la fois sur la forme des ailes des deux paires et régulièrement de chaque côté, ce qui exclut l'idée d'une difformité par accident d'éclosion. Chez le sujet femelle et de grande taille, que nous représentons, les deux ailes supérieures sont tronquées en ligne presque droite au sommet ; une modification bien plus remarquable s'est produite aux ailes inférieures. Au lieu de la forme arrondie habituelle de leur contour, elles portent, à peu près au milieu de leur bord externe, une forte dent en crochet, un peu plus marquée à l'aile inférieure droite (celle représentée) qu'à la gauche (1). Le dessin de cette aberration a été présenté à la Société entomologique de France, et aucun des membres présents n'avait jamais rien observé de pareil dans cette espèce, notam- ment MM. E. Deyrolle, Depuiset, Berce, qui ont été à même d'observer des exemplaires adultes de cette espèce par plu- sieurs centaines. La collection de Guérin-Méneville, actuelle- ment au Muséum, offre un exemplaire à'Attaciis Pernyi, également femelle (et dont nous représentons le contour alaire), présentant comme une ébauche de passage à l'aber- ration du docteur .1. Odstrcil. L'aile inférieure est fortement concave à son bord supérieur, et l'aile supérieure offre un indice de troncature au sommet. Il semble y avoir une loi de concordance dans les variations simultanées du contour des ailes des deux paires. Une certaine importance s'attache à ces faits, en apparence si minimes. Au point de vue de la grande question de la varia- bilité des espèces, il est curieux de voir se produire naturel- lement, dans une simple aberration, qui ne deviendrait variété que si tous les papillons les offraient, des caractères de découpure du contour des ailes qui ont motivé, en ento- mologie, non-seulement des distinctions spécifiques, mais l'établissement de genres très-légitimes et adoptés par tous, comme les genres Platyptenjx Laspeyres, Gonoptera La- treille, etc. M. G. (1) La gravure a subi un renversement par rapport au dessin. Il, EXTRAITS DES PROCÈS-UERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 15 DÉCEMBRE 1876 Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. . — M. le Président, en déclaranl ouverte la session de 187(3-1877, adresse à l'assemblée l'alloculion suivante : a En nous retrouvant réunis dans cette enceinte , nous pouvons nous adresser de mutuelles félicitations et éprouver un sentiment de confiance. » Pendant ces vacances, le temps n'a pas été perdu et la jachère n'a pas été stérile : notre Société s'est développée dans tous ses éléments. Vous avez pu remarquer par la lecture du Bulletin que l'intérêt qui s'attache à ce recueil va toujours croissant. Notre correspondance a été poursuivie avec une activité nouvelle ; de toute part nous arrivent des documents très-importants, qui serviront à alimenter nos publications successives. Enfin le recrutement a été fort actif, et des chiffres vous feront connaître les progrès que nous avons faits de- puis notre derrière session. La Société compte aujourd'hui, 15 décembre 1870, deux mille deux cent vingt-cinq membres, c'est-à-dire deux cent trente de plus qu'en 1875 à pareille époque. A l'extension du recrutement correspond l'améliora- tion de notre état financier. Aussi nous avons eu la bonne fortune de placer cette année un capital de 10 500 francs. » Nous allons. Messieurs, continuer nos travaux avec une activité et une ardeur encore plus vives, s'il est possible. Je suis très-heureux de me retrouver parmi vous et de contribuer pour ma part au succès de notre association. » Ces paroles sont accueillies par de chaleureux applaudisse- ments. — Le procès-verbal de la dernière séance générale ayant été, conformément au règlement, approuvé par le Conseil, il n'y a pas lieu d'en donner lecture. — M. le Président proclame les noms des membres nouvelle- ment admis par le Conseil : ^52 SOCIÉTÉ d'acclimatation. ^^' PRÉSENTATEURS. BoYER (Alfrède), propriétaire, à Blanchoni ^' ^^^y^^^^- commune de Guitres (Gironde). i Deymène. V A. Geoffroy Saint-Hilaire. BucKLAND Esq-. (Franck), commissioner of fi-( ^"^ '*' Blanchère. sheries, 39, Albany street, à Londres. °''^"y" ^"^ ^^uys. \ A. Geoffroy Saint-Hilaire. Carlotti (Régulas), président de la Société( '^- ^'^^'^''«y Saint-Hilaire. d'agriculture de la Corse, à Aiaccio (Corse). ^^^""^^ ^"''''''^■ ^ ' \ Raveret-Wattel. Carrière (Fernand), défenseur à la Cour( ^'"^"y" ^'^ ^^"y^- d'Alger, 8, rue Viala, à Alger (Algérie). ^- ^^.^^''^^ Saint-Hilaire. \ Roullier-Arnoult. Chaulin (Georges), procureur dé la répu-( ^' '^^^*^^^'^- blique à Corbeil (Seine-et-Oise). ^- Geoffroy Saint-Hilaire. \ A. de la Rue. Courvoisier (P.-Eugène), industriel, 49, rue( ^- ^^"^^'"«y Saint-Hilaire, de Maubeuge, à Paris. ^- Gmdre-Malherbe. \ Goupil. Fauvel (A.), naturaliste, impérial maritimes/ Vfcomle Brenier de Montmorand. Custoras care of Commissioner of Customsj A. Geoffroy Saint-Hilaire. Shang-haï (Chine). ( a. Gindre-Malherbe. ÉGAL (Auguste-Pierre), à Issoire (Puv-de-i ^- ^*^^*'^.°"^^; Dôme). J^^'^^ ^'''^^^d. \ H. Labarraque. Galle (Emile), propriétaire, 2, avenue de la( "!" l^^^^^^: Garenne, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). / Gnsard. l Zeiller. Geneuil (Eugène), propriétaire, à Château, ( ^ Dareste. commune de Montguyon (Charente-Infér--»).! '^'^y^'^n'^- [ A. Geoffroy Saint-Hilaire. Geoffroy (Jules), propriétaire, 72, rue de( a' r°"!r^' c ■ . u-, ■ Rambuteau, à Paris. A. Geoffroy Samt-Hila.re. V Jules Grisard. GuÉRiN (Louis), propriétaire, rue Grétry, à( ^- f'^^^^^^' Nîmes (Gard). J"!*^^ ^"^'^'''l- A Ali Margarot. Gueymard (Louis), à Saint-Fargeau, par Pon-( ^' J^^*"^^**^- thierry (Seine-et-Marne). ^- ^^«^''«y Samt-Hilaire. ^ \ A. de la Rue. Kann (Max), propriétaire, 33, rue de Mon-( l' \f^'u '^'^ff': ceau, à Paris. ) P^"' Lefebvre de Viefville \ A. Pierre Pichot. PROCÈS-VERBAUX. 853 / A. Geoffroy Saint-Hilaire. Le Bian, 5, rue Monge, à Brest (Finistère). | A. Gindre-Malherbe. ' Eug-. Vavin. Lee Esq. (Henry), Naturalist of tlie Brighton/ De la Blanchère. aquarium, 43, Holland street, Black friars| Drouyn de Lhuys. Boad, à Londres. ( A. Geoffroy Saint-Hilaire. , n I 1 • ' • 1 j 1'* ,( ^- Carbonnier. Le Conseil du canal impérial de lArasron et\ . ^ ,„ ,, . , „., . , , ., , ,-, ^ ,_, % < A. Geollroy Saint-Hilaire. de la Navarre, a baraerosse (Espac^ne). / r. i m . • ' ® \ f s / V F. de Muntadas. MlRÂBAUD (Albert), banquier, 29, rue Taitbout, à Paris. Cb. Gadala. A. Geoffroy Saint-Hilaire. A. Gindre-Malherbe. ,, , . , . , , ^ , «, /^ A. Geoffroy Sanit-Hilaire. MONDION (Vicomte Armand de), au chateau\ . ^. , ,, „ , ,,. . - , ,^,. , { \. Gindre-Malherbe. dArtig-ny, par Loudun (Vienne). / „ . ^ •" '^ ^ \ 0. Leroy. Narcillac (comte Ernest de), au château de la/ A. Geoffroy Saint-Hilaire. Germanie, à Gambais (Seine-et-Oise), et] Maurice Girard. 101, rue de l'Université, à Paris. ( Roullier-Arnoult. i Jules Grisard. G. Millet. E. Renard. — A l'occasion de la récente admission de MM. F. Buckland et Henry Lee, M. de la Blanchère signale les services rendus à la pisciculture par ces deux savants, dont le concours nous sera fort pi^écieux. M. de la Blanchère informe ensuit-e l'Assemblée qu'il vient d'être chargé par M. le ministre de l'agriculture et du com- merce d'une mission en Allemagne et en Angleterre, concernant l'Exposition de 1878. Notre confrère, ayant à étudier diverses questions relatives à la classe 84 (poissons, crustacés et mol- lusques), ainsi qu'à la classe 8o (insectes utiles et insectes nuisibles), sollicite le concours de la Société pour lui faciliter l'accomplissement de sa tâche. M. le Président félicite M. de la Blanchère du mandat dont il a été investi, et l'assure d'une cordiale coopération de la part de notre Société. — M. le Président fait part à l'Assemblée des pertes regret- tables que la Société a faites pendant la durée des vacances, par suite du décès de plusieurs de ses membres : 854 SOCIÉTÉ d'acclimatation. MM. le baron Sina ; Th. Jullien, ancien magistrat; de Cuadia, banquier; baron de Candé, propriétaire; Mohammed Ben-!^aïd, gouverneur de Salé (Maroc) ; le marquis Maximilicn de Slampa de Soncino, propriétaire ; Ravan, consul de Portugal à Alger; P. Scipion Gémon, patricien de Saint-Marin; E. de Ghasteau, ancien chargé d'affaires de France ; Goeffier, pro- priétaire ; le vice-amiral de la Grandière; de Franqueville, conseiller d'État; Autard de Bragard, ancien président de la Société d'acclimatation de Maurice ; Th. Decharme, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; A, Piéron, receveur particulier des finances ; Jacquet, propriétaire ; Lestiboudois, membre correspondant de l'Académie des sciences. — L'assemblée apprend avec regret qu'une maladie assez grave tient en ce moment M. Rivière éloigné de nos séances; M. le Président prie M. Vavin de vouloir bien, en cette circonstance, transmettre à notre dévoué confrère l'expres- sion des sympathies de la Société. — M. le Secrétaire procède au dépouillement de la corres- pondance. — La Société de géographie adresse des lettres d'invitation pour sa deuxième assemblée générale de 187G. — Remer- cîments. — M. le baron Henri de Rasse, actuellement de retour du voyage dans l'Amérique du Sud dont il avait avisé la Société, fait part des renseignements qu'à la demande de M. Vavin il a recueillis à Buenos-Ayres surl'ApiosouArracacha. Notre hono- rable confrère, qui vient d'acheter près de Montevideo une propriété dite « laQuintadeMaronas », propose d'y constituer un établissement d'acclimatation , qui pourrait , croit-il, devenir une utile succursale de notre Société. — Renvoi à l'examen du Gonseil. — MM. Régulus Carlotti, comte de Narcillac, Rozet, André Ripoche, Armand et le vicomte de Mondion écrivent pour re- mercier de leur récente admission. — MM. Drouilhet de Sigalas , l'abbé Mondain et Poey d'Avant accusent réception et remercient des envois de graines qui leur ont été faits. PROCÈS-VERBAUX. 855 — MM. DciTc, B. de l'Esperoiinière , Lucas, RielTel, Dliarville, l'abbé Mondain, Proutière, Martel-Houzet, Ayassiz, ainsi que l'École d'agriculture de Montpellier, demandent à prendre part aux cheptels de la Société. — Des comptes rendus sur la situation de leurs cheptels sont adressés par MM. Ratier , comte de l'Esperonnière, Rordet, D. Danlu, de Amézaga, Gorry-Bouteaii, Poey d'Avant, J. Varin, A. de Greveca^ur, A. Guilloii, Lichteiustein, Dulour de Neuville, Burky, Pioiisse , Gcncsley, Agassiz, Daviau, Fournier, Leroy, Barutel, Dufoiir de Neuville, et Bordé, ainsi que par la Société d'horticulture de la Nièvre. — M. Armand, sous-directeur de la déportation à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), adresse un paquet de graines de Nlaouli {Melaleuca leucadendron) . — M. Gorry-Bouteau annonce l'envoi d'un lot de Pommes de terre, produit de son cheptel. — Des graines de Quinoa sont adressées par M. A. de Crèvecœur. -— Remercîments. — M. Collard fait parvenir diverses graines rapportées d'Egypte par son neveu, M. l'ingénieur Gay-Lussac. — MM. Rieffet, Poey d'Avant, Gorry-Bouteau, Perny, G. Le Moine, l'abbé Mondain, comte de la Villebrune, Frère, G. de Amézaga, D. Dantu, A. de Crèvecœur, P. Panckoucke, Pol Nicard, Fabre, général baron de Béville, P. Guérin, marquis du Lau, Mac Allister, Fossier, Drouilhet de Sigalas, Bordé, et R. de Larocque-Latour, ainsi que l'Institut national genevois, s'inscrivent pour prendre part à la distribution de graines annoncée dans la Chronique. — M. le directeur du Jardin d'acclimatation communique l'extrait suivant d'une lettre qui lui est adressée, de Rio de Janeiro, par M. de Capanema, à la date du 1"' septembre : « J'ai eu peu de succès l'année dernière avec les Capybaras (Gabiais) ; j'en ai perdu cinq. Cette année un s'est sauvé, un autre est mort. Au moment d'en embarquer deux autres, l'un d'eux a péri sur le quai. » J'en ai deux autres maintenant; je Vais les habituer à manger du foin et de la luzerne, pour les embarquer, et j'en 856 SOCIÉTÉ D'ACCLIMÂTATIOiN. ai commandé partout pour tâcher de vous en envoyer, sinon un troupeau, au moins un par un. » Pour les Tapirs, je n'ai pas pu en avoir un seul. Mes employés ont tendu des pièges, mais sans succès. On m'a envoyé six peaux de ces animaux. Elles sont très-bonnes pour faire des malles de voyage et des harnais. Je fais toujours des efforts pour vous en procurer. » On m'avait fait parvenir quelques Dicotyles (Pécaris) que je ne vous ai pas envoyés, parce que vous m'avez dit que cela n'avait qu'un médiocre intérêt. Je les ai nourris pendant quelques mois, et j'ai fmi par les manger. Je vous assure que c'est très-délicat; aussi vais-je tâcher d'en avoir quelques paires pour en tenter l'élevage. » Je n'ai pas de nouvelles très-favorables à vous donner relativement aux animaux que vous m'avez envoyés à diverses reprises. » Les poules cochinchinoises 'perdrix (du 22 juin 1875) ont déjà péri. » Le coq de Houdan est arrivé avec un catarrhe auquel il a fmi par succomber. Après une année, ses descendants sont morts à l'âge d'un à deux mois. » Les poules de la Campine se portent très-bien ; elles ont pondu assez, mais les œufs, pour la plupart, n'étaient pas fécondés. Toutes les personnes auxquelles j'en ai donné des couples les ont perdus ; ce sont surtout les coqs qui ne résis- tent pas facilement ; je les ai remis en parquets et les poules recommencent à pondre. T> Les Faisans argentés se portent à merveille. Sur trente- huit œufs de l'été dernier, plus de la moitié ont éclos, mais je n'ai pu en élever un seul. » Les canards mandarins (deux paires) se portent parfaite- ment. Ils ne pondent pas encore. » Quant aux plantes du premier envoi, ce qui a résisté au voyage va bien celte année. J'ai déjà mangé des oranges de Malte. » Les orangers de Blidah ont fleuri, mais n'ont pas donné de fruits; les figuiers s'acclimateront bien aussi. Pour les PKOCÈS-VERBÂUX. 857 vignes, il n'y a que peu de variétés qui poussent très-bien ; les autres restent chétives. .l'ai essayé .d'en faire greffer sur des Cissus indigènes. » Les pommiers, poiriers, etc., ont été envoyés à Corytiba, province de Parana (la patrie des Araucarias). Ils poussent à merveille. Aussi je désire que vous me fassiez adresser de nouveaux plants et je vous informerai des succès que j'en obtiendrai. » — M. Alfred Audap, propriétaire à Haule-Goulaine, canton de Vertou (Loire-Inférieure), qui s'est occupé avec succès de la domestication du Lièvre, adresse quelques renseignements sur ses élevages. (Voy. Bulletin.) — M. Fabre fliit parvenir de nouveaux renseignements sur ses élevages de Pintades en liberté. — M. E. Fournier fait connaître ((u'il a réussi à élever des Faisans sans œufs de fourmis, en les nourrissant avec une pâtée composée de mie de pain, de viande, d'œufs bouillis et de salade. Il demande que son procédé soit soumis à l'examen de la Commission des récompenses. — M. le docteur H. Moreau, des Herbiers (Vendée), adresse un compte rendu de son élevage de Faisans en 1(S76, et fait part de ses nouvelles observations sur les vers laryngiens qui attaquent les Faisans. (Voy. Bulletin.) — M. le Directeui' du Jardin d'acclimatation communique l'extrait suivant d'une lettre qu'il a re(;ue de M. le commandant Créput, en dale du 19 novembre : « Le petit établissement dans lequel j'entretiens mes couples d'Autruches reproduc- teurs commence à être connu, et l'on vient souvent d'Oran le visiter. » Il devient plus sérieux à mesure que le nombre de mes oiseaux augmente. » Mon système repose sui' la séquestration complète des couples. Ainsi, les parcs, qui sont actuellement au nombre de six, sont séparés de l'extérieur par des murs de 3'", 50 à 4'", 50 de hauteur, et les séparations intérieures, qui sont faites de manière à pouvoir être déplacées, sont composées de trois murailles de roseaux, qui ont â'",[)0 en moyenne de hauteur. 3' SÉRIE, T. m. — Décembre 1876. 55 858 SOCIÉTÉ d'acclimatation. » Je vous ai fait connaître dans le temps leur disposition et leurs dimensions. Je n'y ai rien changé, si ce n'est que les nouveaux paies sont beaucoup plus vastes que les premiers, et mesurent 33 mètres de long sur 13 mètres de large chacun. )) Les oiseaux sont parfaitement à leur aise dansées espaces, et depuis bientôt quatre ans qu'ils sont installés de cette manière, je n'ai eu à constater chez eux ni accident ni maladie. Dans chaque parc, un trou renfermant 2 à 3 mètres cubes de sable tin sert pour le nid. )) Aujourd'hui j'espère en avoir fini avec l'ère des essais et je ne demande plus, pour être complètement satisfait, qu'une moyenne de six à dix produits par année. )) Je reçois à l'instant une lettre de mon gardien, qui m'apprend que le couple qui avait commencé à pondre le 3 octobre dernier s'est arrêté à vingt œufs, mais qu'il ne couve pas encore, et qu'un autre couple a commencé sa ponte le 14 de ce mois, soit un mois d'avance sur l'année précédente. » Que résultera-t-il de tout cela? Obtiendrai-je cette année quelques bonnes couvées? » — M. Drierre, de Saint-Hilaire-de-IUez, adresse une note sur la situation des travaux exécutés dans ses marais salants de la Grande-Marchaussée, en vue de les transformer en douves à poisson. — M. Carbonnier communique à la Société une lettn.' par laquelle notre confrère, M. Federico Munladas, lui fait con- naître que son établissement de pisciculture de Piedra (Aragon) n'a heureusement que peu souffert des événements de guerre. Les étangs sont encore richement peuplés ;run d'eux, péché l'été dernier, contenait près de deux mille truites, dont quelques-unes mesuraient de 60 à 70 centimètres de longueur. M. Muntadas se plaint seulement des déprédations commises dans ses bassins par les martins-pêcheurs et par divers échassiers, dont la voracité, dit-il, coûte souvent tort cher au pisciculteur. — M. le docteur J. Odstrcil, de ïessien (Silésie, Autriche), adresse un rapport sur ses éducations d' A ttacus y ama-maî, G. Mén., ou Ver à soie du chêne du Japon. A ce rapport est PROCÈS-VERBAUX. 859 jointe une figure représentant un papillon lemelle, au sujet duquel il a demandé avis à noire collègue, M. Maurice Girard. Ce dernier a reconnu une aberration fort intéressante et encore inconnue de l'espèce; il prépare, pour le Bn/lelin, une note sur les aberrations du yama-maï, qui sera publiée à la suite du rapport de M. Odstrcil. (Voy. p. 847.) — M. le docteur Régulus Carlotli, président de la Société d'agriculture d'Ajaccio, soumet quelques considérations sur les causes probables de la maladie des Vers à soie, et sur les moyens qui lui sembleraient permettre d'y porter remède. — M. Gamilo de Amezaga adresse de Madrid le compte rendu de son éducation d'AUiuMs yama-maï pendant la dernière campagne, éducation dont le résultat a été satisfai- sant. Notre contVère fait parvenir, en même temps, 50 grammes de graine provenant de sa récolte. — Remercîments. — M. Dupuy, d'Angoulème, rend compte de l'éducation d'un lot de giaine d'Attamis yama-maï qui lui a été adressé par la Société. — M. E.-A. Carrière annonce avoir constaté sur le P/e/m polyandra et sur le Phyllodendron amurense la présence de chenilles qui paraissent être celles de VAttacus cynthia. Sa lettre est accompagnée d'un cocon provenant d'une de ces chenilles, et recueilli sur le Ptelea polyandra. Il y a là un fait de polypliagie très-curieux à enregistrer concernant une espèce complètement naturalisée aujourd'hui chez nous, mais qui paraissait jusqu'ici ne vivre que sur l'Allante. Ce n'est que très-exceptionnellement qu'on l'avait vue accepter les feuilles d'autres végétaux. — En remerciant d'un envoi de graines qui lui a été fait, M. Léo d'Ounous adresse quelques renseignements sur la situation de ses cultures d'arbres exotiques dans la Haute- Garonne. — M. Boigues, qui a reçu de Cuba de la semence de plusieurs plantes utiles, notamment d'une variété de Coton- nier produisant un coton très-fin et très-beau, veut bien promettre, en cas de réussite, du plant de ces divers végé- taux. 860 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — Mgr Maupied adresse, une note sur la situation des Ëuca- lyptus plantés par ses soins à Lamballe (Gôtcs-du-Nord). — M. le docteur Régulus Garlotti fait parvenir de nouveaux renseignements sur ses cultures d'Eucali/ptiis en Corse, et annonce l'envoi d'ini échantillon de bois provenant d'un des premiers arbres de celte espèce plantés par ses soins à la colonie horticole de Saint-Antoine, en 1806. Dans une autre lettre, datée du 4- décembre, M. Garlotti donne la formule des préparations à' Eucalyptus qu'il emploie dans le traitement des maladies des organes respiratoires, et dont il a obtenu, sur un très-grand nombre de malades, des résultats fort remarquables. — M. Tourasse, qui a mis en essai plusieurs espèces à' Eu- calyptus dans les environs de Pau, rend compte des résultats obtenus. Ses jeunes arbres se comportent à merveille et ils ont atteint, en peu de temps, une hauteur remarquable. — M. Gorry-Bouteau demo / David Meller. Petitfrere (Jules), propriétaire, 23, rue^ . ,-, ™ n • . ni ■ , . r»,.,. . AT -n /o ■ X l A. Geoltroy Saint-Hilaire. Louis-Pnilippe, a Neuilly (Seine). / o ■ ,t \, . ■ *^' j \ / ^ Saint-Yves Menard. _, r^ 1 . , • . • .. ( Drouyn de Lhuys. Terreros (Pedro de), propriétaire au Mexi-\ . ^^ o • . ni • , r ■ • . T. • TA. Geonroy Saint-Hilaire. que, et ï, rue Lavoisier, a Pans. ^ m m ^ ' V M. Terreros. — M. le Président annonce à l'assemblée la perte regret- table que la Société vient de faire dans la pei^sonne de M. Aii- zende, jardinier en chef de la ville de Toulon, qui comptait au nombre des membres les plus anciens et les plus dévoués de notre Association. — M. JuliusdeMosenthal, obligé de se rendre pour quelques jours à Londres, exprime ses regrets de ne pouvoir assister à la séance. — M. A. Michely, directeur du Jardin des plantes et d'ac- climatation de Gayenne, écrit pour remercier de sa récente admission. — M. Haltet, de Troyes, adresse plusieurs ouvrages qu'il a publiés sur l'horticulture fruitière, et demande à concourir PROCÈS-VERBAUX. 869 pour un des prix fondés par la Société pour rencouragement de ces sortes de publications. — Renvoi à la Commission des récompenses. — M. le docteur Sicard, délégué de la Société d'acclimata- tion au congrès des orientalistes tenu à Marseille en 187(), adresse un compte rendu des questions se rattachant aux travaux de la Société qui ont été traitées dans ce congrès. — MM. Brionval, Deymène, A. Loyseau et Rabuté deman- dent à prendre part aux cheptels de la Société. — Renvoi à la commission spéciale. — Des comptes rendus de la situation de leurs cheptels sont adressés par MM. D. Dantu, A. Dupont, Guy aîné et Loyseau. — M. de Clausonne fait parvenir des renseignements sur son cheptel de canards de Rouen et sollicite un nouveau lot de volailles^ en laissant à la commission le choix de l'es- pèce. . — M. E. Garnot, de Bellevue (Manche), se met à la disposi- tion de la Société pour essayer de nouveau la propagation du Canard Casarka. — MM. Guérin, Laporte, Gorry-Bouteau, Lichtenstein, Vote et A. Wailly font parvenir des demandés de graine û'Attacus Yama-maï. — MM. C. de Amézaga, docteur Turrel et de Saulcy accusent réception et remercient des envois de graine de vers à soie qui leur ont été faits. — M. Lamiral. de Marseille, offre de rétrocéder à la Société d'acclimatation les eaux et les rochers qui lui ont été concédés dans l'étang de Berre, afin que notre Société puisse y intro- duire la myticulture au moyen de baux à cheptel. — Renvoi à l'examen du Conseil. M. de la Ro(iuette adresse deux exemplaires de la tra- duction française d'une notice, avec figure coloriée, sur le Dori/phora decemlineala publiée par le ministère de l'in- térieur du loyaume des Pays-Bas. — Remercîments. — M. Alfred Wailly, de Londres, rend compte du résultat, malheureusement peu satisfaisant, de ses éducations d'Attacus Yama-maï et Pernyi en 1876. 870 SOCIÉTÉ d'acclimatation. — M. Le Bian, de Brest, fait parvenir une notice sur l'en- grais marin, dit marie, employé avec succès pour la destruc- tion du ver blanc. — M. de Saulcy rend compte de son éducation àWtlacus y^wm-maï pendant l'année 1876. (Voy. Bulletin.) — M. le docteur Ûdstrcil, de Tessien (Silésie autrichienne), lait connaître que ses éducations (ÏAUaciis Yama-maï et Pernyl ont été conti'ariées par les gelées tardives du prin- temps, qui ont détruit les jeunes leuilles de chêne. Les che- nilles, placées à même les arbres, en plein bois, ont eu en outre à souffrir des déprédations des oiseaux, ainsi que de celles du Calosome sycophante et d'une espèce particulière de Géocorise. — Al. le docteur Turi'el, de Toulon, annonce, dans une lettre adressée à M. A. Geoffroy Saint-liilaire, que \e Bamùiisa Qui- lioi du Japon a fleuri cette année dans le jardin de la Société d'horticulture et d'acclimatation du Var. C'est la première fois ({ue ce Bambou fleurit en Europe. Importé par l'amiral Du Quilio, il a été multiplii' au .Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne. — M. Decroix écrit de Lyon à M. le Président : « L'article intitulé : Produits liré:^ de F Agave, et inséré page 714 du Bulletin de cette année, me détoimine à donner les rensei- gnements suivants sur une propriété médicinale que je n'ai vue décrite dans aucun ouvrage, avant que j'en eusse parlé à la Société de médecine d'Alger et dans quelques journaux scientifiques. )) En pienant des feuilles d'agave {Agave americana), si commune en Algérie, les coupant en morceaux, les pilant à froid et en appliquant la pulpe sur la peau de l'homme ou d'un animal, on observe des effets analogues à ceux [)roduits par la farine de graine de moutarde. )) Etant en Algérie, j'ai appliqué cette pulpe bien des fois sur moi-même, à titre d'expérience, afin d'en bien apprécier les propriétés. Je l'ai ensuite appliquée sur les parois pecto- rales de chevaux aflectés de maladies de poitrine, et j'ai tou- jours obtenu une révulsion semblable à celle que pioduisent PROCÈS-VERBAUX. (S7 1 les sinapismes oïdinaires. M. Ligiiistin qui, plus tard, Ta employée pendant la campagne du Mexique, en a ('galeiiienl constaté les effets rubéfiants l't révulsils. » Plusieurs chimistes ont bien voulu essayer, sur ma de- mande, d'isoler le principe actif, r«;/?(', si l'on veut adop- ter ce nom, mais ils n'ont pu y parvenir. » Les leiiiDes d'agave contiennent, d'autre pai't, un principe savonneux, ou au moins propre au nettoyage des étoffes. J'ai vu bien des l'ois les chasseurs d'Afrique se servir d'une décoction d(.' ces feuilles pour dégiaisser, approprier les crins de la longue queue de leurs chevaux et lui enlever la couleur vert-roussiitre que lui donnent le fumiei' et les urines. » Quant aux ellets analeptiques et médicmaux que produit le Pulquc, il me semble que nos vins peuvent les pi'oduire également, soit pour fortifier, soit pour faire dormir, etc. Nos médecins militaires (pii ont fait la cam})agne du Mexique, notamment M A. Bertheiand, n'ont sans doute pas trouvé les propriétés de cette boisson (consommée faute de vin comme la bière et le cidre en France) assez importantes pour en |)ar- ler, ((ue je sache, au point de vue des projiriétés thérapeuti- ques. » — M. Léo d'Ounous adresse de nouveaux renseignements sur ses cultures de conifères exotiques et sollicite l'envoi de diverses graines mises en distribution par la Société. — M. Laisné, de Sissonne (Aisne), rend compte du résul- tat de ses semis de Chenopodium quinoa, et s'inscrit pour les distributions de graines annoncées dans la Chronique. — M. Olivier écrit de Bône (Alg('rie) : « Au mois de mars dernier, la Société d'acclimatation a bien voulu m'envoyer une dizaine de graines de Teosinté ; toutes ont levé. A titre d'essai, je les ai semées à différentes expositions : (juatre, en plein vent et en plein soleil ; quatre, sous un abri ombragé ; deux pieds sont restés en pot. Ces derniers ont végéli'' et végè- tent encore ; je les conserverai cet hiver en serre tempérée, pour les retrouver au printemps si les autres périssaient. » Les pieds mis sous un abri à l'ombre ont gagné en hau- teur sans taller. Ils sont en ce moment couverts de fleurs et 872 SOCIÉTÉ d'acclimatation. de pollen. Je crois que les fleurs femelles sonl fécondées, car elles grossissent beaucoup. » Les quatre pieds exposés au soleil ont pris une allure plus décidée. Chacun d'eux a produit des rejets et forme maintenant une énorme touffe ronde de plus de l'",25 de dia- mètre sur 2 mètres à 2'",40 d'élévation ; à la manière du G^/^m^m, chaque jet porte de quinze à trente fleurs, dont un grand nombre me paraissent fécondées. » Au mois d'août dernier, j'ai détaché d'une des tiges des jets, les uns avec quelques ra-liccUes, les autres absolument sans racines ; je les ai bouturées en pleine terre, mais à ral)ri ; tous ont pris et poussé énergiquement. J'espère donc (en ad- rneltant même que les grandes pluies et les froids, à l'époque desquels nous touchons, arrêtent la maturation de la graine) sauvegarder au moins les pieds-mères, et, comme chacun comporte une centaine de jets, j'aurai de quoi peupler un champ. » — M. le duc d'Àbrantès adresse un compte rendu de la situation des plantations d'Eucalyptus et d'Acacias australiens faits dans son domaine du Bailleul (Mayenne). — En rendant compte de la situation de ses semis d'Euca- lyptus,!. Dcymène, de Belislc (Gironde), dengande à recevoir en cheptel un couple de dindons ocellés. — M. Liénard, de Jonchery-sur-Vesle, qui a mis^ en essai chez lui le millet de Russie, annonce être très-satisfait de cette variété, qu'il compte cultiver de nouveau l'année pro- chaine. — M. Labérenne, de Robertville (Algérie), rend compte du résultat satisfaisant de ses semis d'Eucalyptus, et insiste sur les services que cette essence d'arbre peut rendre sur de nom- breux points de notre colonie, où les fièvres paludéennes sé- vissent fréquemment. — M. Gaétan Partiot écrit de Milan : « En faisant une ex- cursion cet été au lac de Gôme, j'ai vu, dans le jardin d'une de mes connaissances, deux bambous d'espèces différentes chargés de graines; c'étaient les Bambusa arundinacca ei falcata, dont les liges, de 8 à 9 mètres sur 30 à 35 millimètres l'UOCÈS-VEUHAUX. 87^ de diamètre, formaient deux énormes loiiffes à peu de dis- tance du lac. J'ai pensé que des plantes de cetle espèce, repro- duites par graines venues en Europe et sur le bord du lac de Côme, qui est froid en hiver, pourraient produire des sujets rustiques dans le nord de la France. J'ai donc prié le proprié- taire de ces plantes de m'envoyer de leurs graines, et il iri'en a l'ait parvenir Iji contenance d'un grand demi-sac. Je vous en envoie par ce courrier un échantillon et vous ferai parvenir le reste pour nos collègues de la Société, pour peu (juc vous trouviez que cela en vaille la peine. » Ces graines n'étaient malheureusement pas feitilcs. — M. Drouyn de Lhuys présente, au nom de M. de Terie- los, des graines de deux espèces de Maïs : I" Maïs caca/mas intle, cultivé au Mexique dans la terre chaude {tierra calienle). 'il" Maïs de Paloma, précoce, venu également du Mexicjue. — M. le marquis de Sinéty fait connaître que des Eiicalyp- lus gigantea, semés au printemps dernier et conservés en pots, ont résisté chez lui, pendant le mois de novembre der- nier, à un froid de huit degrés. Les jeunes pieds, encore tout herbacés, jtaraissent n'avoir nullement souffert, bien que pla- cés dans les conditions les plus défavorables ; depuis ils ont été rentrés en serre par mesure de prudence. M. Ramel constate que VE. gigantea doit être, en eftet, plus rustique que ÏE. globalus, attendu qu'il est originaire de régions montagneuses. On peut en dire autant de VE.coriacea et de VE. polyanthemos, qu'on a vu parfois résister aux froids de l'hiver, soit à Paris, soit à Londres. Ces espèces, comme du reste la plupart de celles du genre Eucalyptus, ont, ajoute M. Hamel, un feuillage très-variable quant à la forme et à la couleur. Aussi, lorsqu'on n'est pas parfaitement sur de l'ori- gine de la graine qu'on emploie, est-il souvent difficile (le constater Fidentité de l'espèce mise en culture. M. Raveret-Wattel fait remarquer, à cette occasion, (pi'une bonne description, en français, des principales espèces du genre Eucalyptus nous fait encore aiijourd'liui di'laut, et qu'un semblable ouvrage présenterait une vi'ritabie utilité. :!" m:i'ii:, t. III. — Dim-i'iiiIhc 'S'C. ',!] 874' SOCIÉTÉ jj'acclimatation. M. Ramel dit que M. Cordier, qui a déjà mis en essai, en Algérie, un grand nombre d'espèces d'Eucalyptus, contribuera certainement à bien faire connaître ces arbres, tant par les notes complètes qu'il recueille sur leurs caractères distinctifs et sur leur végétation, que par les dessins très-exacts qu'il en fait faire. M. le Président rappelle que, déjà l'annéei dernière, M. le marquis de Vibraye avait appelé l'attention de la Société sur la nécessité de donner une description détaillée de tous les Eucalyptus intéressants à propager, ainsi que de réunir des ren- seignements aussi exacts que possible sur les qualités parti- culières de chacun d'eux et sur les conditions spéciales de température, de terrain, etc., nécessaires à leur végétation. M. le Président ajoute qu'il importe de commencer ce travail le plus tôt possible, et il désigne pour en réunir les éléments une commission composée de MM. Cordier, comte d'Eprémes- nil, Ramel et Raveret-Wattel. — M. Le Bian, qui assiste à la séance, complète verbalement les renseignements qu'il a déjà donnés par note sur l'emploi de l'engrais marin désigné sous le nom de marie, pour la destruction du ver blanc. M. Le Bian met gracieusement à la disposition de la Société 200 kilogrammes de cet engrais pour ceux de nos confrères qui désireraient le mettre en essai. M. deLaBlanchère fait remarquer que l'engrais en question doit renfermer des carbonates ainsi que des phosphates de chaux, dont l'emploi peut être fort utile. M. Yavin confirme les assertions de M. Le Bian au sujet de la non-existence de vers blancs dans les terrains où il a été fait usage de l'engrais marin. Des remercîments sont adressés par M. le Président à M. Le Bian, pour son offre obligeante, qui sera certainement mise à profit. — M. Bertboule exprime le désir de voir la Société faire venir de nauveau d'Amérique des o^ufs de Salmo fontinalis, pour essayer, sur une échelle suffisamment importante, l'accli- matation de cette utile espèce. Il rappelle que des causes tout accidentelles ont seules fait échouer les premièi'es tentatives, pnocÈs-VERi'.Aux. 875 et qu'on est en droit d'espérer introduire la Truite améiieaine dans nos eaux douées, puisque les Anglais ont réussi à expé- dier des œufs de saumon jusqu'à la Nouvelle-Zélande, où ee poisson est aujourd'hui acclimaté. M. Raveret-Wattel déclare s'associer entièrement à la ma- nière de voir de M. Berthoule sur l'opportunité de nouveaux essais d'acclimatation du Salmo fontinalis. Ce poisson, ajoute-t-il, est fort remarquable par la qualité de sa chair et surtout par la rapidité de sa croissance, bien supérieure à celle de nos Truites. On l'apprécie beaucoup en Angleterre, où plusieurs cours d'eau, notamment la rivière de Gonway, en sont déjà peuplés. M. Millet considère comme très -facile l'importation en France des œufs de salmonidés d'Amérique, en ayant recours à l'emballage dans de la glace. Notre confrère rappelle, à ce sujet, que c'est en suivant les indications données par lui, en 1855, que l'on a pu effectuer à de très-grandes distances, et notamment d'Angleterre en Australie, le transport des œufs des salmonidés, en les mettant au contact de l'eau glacée ou de la glace fondante. Il ajoute qu'il a communiqué à la So- ciété, en juin 1804, le résultat de ses recherches relatives à l'iniluence de la température sur la circulation du sang de l'embryon encore renfermé dans l'œuf, et des jeunes poissons quelques jours après leur éclosion. A iO degrés, température essentiellement favorable aux salmonidés, le nombre des bat- tements du cœur est de 7^ à 75 par minute ; ce nombre des- cend à 28 ou 30 à la température de la glace fondante, et même à 15 et 20 dans la glace à 1 degré et demi ou 2 degrés au-dessous de zéro. On peut, par conséquent, prolonger l'évo- lution embryonnaire des œufs de saumon, truite, fera et ombre, comme cela a lieu dans les rivières glacées des régions du nord, où les œufs n'éclosent qu'au bout de trois ou quatre mois. Ce procédé permet donc le transport des œufs de pois- son à une longue distance. Quant à l'utilité de l'acclimatation de la Truite d'Amérique dans nos rivières, elle paraît évidente à M. Millet, qui rappelle toutefois que nous possédons déjà, dans la grande Truite des 876 _ SOCIÉTÉ d'acclimatatiox. lacs un poisson à chair très-délicate, à croissance très-rapide, et par suite, fort utile à propager. Un de nos anciens et re- grettés collègues, M. Tandou, de Corbeil, a obtenu en vivier, ajoute M. Millet, une Truite des lacs qui pesait 2 kilogrammes et demi à l'âge de quatre ans. M. de la Blanchère émet des doutes sur l'aptitude de la Truite d'Amérique à croître plus rapidement que la Truite d'Europe ; il pense que si cette espèce grandit plus vite c'est uniquement parce qu'elle trouve dans les rivières américaines une nourriture très-abondante. M. le Président fait observer que la Société a dès long- temps reconnu l'utilité de l'introduclion chez nous du Salmo fontinalis, puisqu'elle a institué un prix pour racclimatation de ce poisson. La demande de M. Berthoule est renvoyée à l'examen du conseil. — M. Jlardy donne lecture d'un mémoire sur VErythro- phlœum Guineense (V. Bulletin). — M. Geoffroy Saint-Hilaire communique à l'assemblée la lettre suivante qui lui est adressée par M. Citerne, jardinier en chef du Jardin des Plantes de Glermont-Ferrand : « Monsieur le Directeur, » Je vous envoie par le même courrier un spécimen d'un semis de Bioscorea batatas que nous avons fait il y a trois ans. La première année nous avons obtenu des bulbilles , la deuxième année ces bulbilles ont donné des rhizomes à peu près semblables à celui que je vous envoie, mais moins gros, lesquels ont été replantés au printemps 1870, et voilà les produits que nous avons obtenus. » C'est un pied mâle ; nous pensons qu'il pourra se multi- plier comme le Bioscorea ordinaire, vu que nous en avons eu un qui s'est trouvé coupé en Ijinant, et le morceau détaché avait formé une tige. » Nous avions pensé que le terrain pourrait influer sur ce genre de monstruosité de rhizomes ; pour cela nous avons planté une bouture de Bioscorea ordinaire au milieu de huit PP.OCKS-VEUlîAlIX. 8 / / (le semis ; ces derniers ressemblent tons à celui que vous avez sous les yeux, tandis que la bouture a atteint U"',63 de long- sur 0"',2'2 de circonférence à sa base, et représentant un poids de 855 grammes. — De là nous concluons que cela pourrait bien être une variété. )) Soyez donc assez bon, Monsieur le Directeur, si vous avez occasion de voir M. Ruinet du Tailly, de lui montrer ce spéci- men et lui demander le résultat de ses expériences à ce sujet. » Recevez, etc. » M, le Secrétaire général fait remarquer l'intérêt qui s'atta- che à ces essais. L'échantillon d'Igname envoyé par M. Ci- terne a peu d'apparence, mais il n'en est pas moins très-re- marquable en raison de sa forme non allongée, et le résultat déjà obtenu constitue un très-sérieux progrès. M. Vavin rappelle que, dans la séance précédente, il a mis sous les yeux de l'assemblée des l'hizomes d'Igname de forme arrondie et d'une excellente qualité. Cette variété, qu'il tient de M. Doumet, président de la Société d'horticulture de la Nièvre, lui paraît intéressante à propager. — M. Vavin, à qui la Société avait confié le soin d'aller prendre des nouvelles de M. Rivière, fait connaître que la si- tuation de notre dévoué confrère inspire encore malheureu- sement d'assez vives inquiétudes. M. Yavin saisit cette occasion pour informer l'assemblée que le conseil de la Société cen- trale d'horticulture de France vient d'appeler l'attention de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce sur les nom- breux titres de M. Rivière à l'obtention de la croix de la Lé- gion d'honneur. Il serait heiireux que notre Société voulût bien s'associer à des démarches tendant à faire obtenir une récompense si méritée. Des marques unanimes d'approbation accueillent la de- mande de M. Vavin, et M. le Président annonce que notre Société joindra ses vœux à ceux de la Société centrale d'horti- culture. — M. Christian Le Doux adresse un rapport sur l'acclimata- tion du Panais fourrager dans la Lozère, en, 1870, et demande son renvoi à la Commission des récompenses. 878 SOCIÉTÉ d'accltmatation. — M. Geoffroy Saint-Hilaire rend compte de la mise en essai au Jardin d'Acclimatation de sifflets analogues à ceux que les Chinois attachent à leurs pigeons pour les préserver des attaques des oiseaux de proie. L'essai a parfaitement réussi et prouve que de semblables sifflets pourraient être uti- lement employés pour la protection des pigeons appartenant aux colombiers militaires. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture d'une note sur les résultats obtenus jusqu'à ce jour par l'institution des cheptels de la Société, et sur la nécessité d'apporter à l'avenir une certaine réserve dans la concession de ces cheptels. Il est offert à la Société : 1" Éléments d'aquiculture pratique, par B, Rico, Cler- mont-Ferrand, 1876. — Offert par l'auteur. 2" iSi^r quelques 'propriétés physiques des laines, par A. Gobin (Extrait des Annales agronomiques). — Offert par l'auteur. 3" Culture pratique du tabac et des principales plantes sarclées, dans le sud-ouest de la France, par Alexandre Brunet. — Offert par l'auteur. 4° Les insectes du chêne vert, par Arthur de Trégomain, sous-inspecteur des forêts (Extrait de la Revue des Eaux et Forêts.) — Oftert par l'auteur. 5" De Vindustrie chevaline dans le département de la Marne, son état actuel et son avenir, par A. Gollard. — Offert par l'auteur. 6° État du bétail dans le département de V Allier, par M. le marquis E. de Montlaur. — Offert par l'auteur. 7° Offert par M. Charles Ballet. Le Calendrier historique de Pierre Jpigneauœ, suivi des travaux du mois, par MM. Charles Baltet et Jules Benoît ; A hnanach illustré du Nord-Est, par MM. Charles Baltet et Jules Benoît; L'art de greffer les arbres, arbrisseaux et arbustes fruitiers, forestiers et d'ornement ^ avec gravure, par "M. Charles Baltet ; PROCÈS-VERBAUX. ')q^ ''''^■^^^ ^^'- ^^ ^0^^ prix décernés. ' '" (1,778 75 Pour impressions, salle, concert. 300 » Payés à M. E. Berce pour éducation de vers à soie. 7,500 20 Traitement du personnel en 1875. 11,916 96 Frais généraux. Savoir : 3,500 fr. » Loyer. / joo r o- 1 241 05 Impositions. 4,133 fr. 8^ s K, r,n V ^51/0 Assurances. 341 10 Chauffage. 220 10 Uniforme, etc. 1,669 70 Affranchissements. 3,161 15 Impressions. 141 fr. » Dessinateur. 2,732 » \ 521 » Graveur. 2,070 » Divers. 46,538 fr. 98 A reporter 793 )> 77 60 -200 )) 3,750 )) f- RAPPORT DE LA COiMMISSION DE COMPTABILITÉ. 895 40,538 fr. 9S Report. Frais de recouvrements. Livres et reliures. » iOO billels du Jardin siTvant de jetons de présence. Solde du prix de 20 actions de la Société du Jardin de (^annes. 51,350 fr. 58 Total. Détail des dépenses extraordinaires . Ces dépenses s'élèvent à 10,803 fr. 35. Savoir : Solde du Bulletin de 1874. Solde des frais généraux de 1874. Solde du traitement des employés en 1874. Solde des ports pour 1874. Solde des frais pour la bibliothèque en 1874, dont 715 fr, 55 de reliure. Secours aux inondés du Midi en 1874. 10,803 fr. 35 Total. Vous le voyez, messieurs, noire budget est encore très-restreint ; le moindre écart nous en ferait dépasser les limites. Pour les étendre re- crutons des adhésions nouvelles qui augmenteront nos recettes et soyons économes sans être avaricieux. Ceux qui sont économes sont toujours, à l'occasion, les plus généreux, parce que sans se gêner, sans se priver, ils peuvent puiser dans leur réserve toujours abondante. C'est dans ce sens que nous souhaitons d'être économe à l'administra- tion de la Société zoologique d'acclimatation. 4,971 fr. 80 3,102 35 1,458 35 26 50 744 35 500 » V. BIBLIOGRAPHIE. I. i.a République Argentine, par Piicai'do Napp, aidé de plusieurs colla- borateurs ; ouvrage écrit par ordre du Comité central argentin, pour l'Exposition de Philadelphie ; Buenos-Ayres, imprimerie du Courrier de la Plata, in-8°, 525 pages, avec plusieurs cartes. 1876. La république Argentine, située daus l'Amérique méridionale et comprise entre les 22' et -iT degrés de latitude sud et les 55" et lï" degrés de lon- gitude ouest, est un des pays du monde les plus favorisés par la nature : d'uQ côté, l'Océan avec ses côtes, ses ports, ses ressources pour l'alimen- tation ; de l'autre, des pâturages immenses, en quelque sorte infinis, connus sous le nom de pampas, avec leurs troupeaux innombrables; plus loin, de hautes montagaes couvertes de neiges perpétuelles et recelant dans leurs entrailles d'incalculables richesses minérales; au nord, de vastes forêts inexploitées et des terrains propres à la culture des plantes tropi- cales, telles que le café, le coton et la canne à sucre ; au sud, les régions à peine connues de la Patagonie, comprenant dix-huit mille lieues car- rées; au milieu, les plaines si riches et si fertiles de Corrientes et d'En- tre-Rios; une capitale assise à l'embouchure du rio de la Plata, le fleuve le plus large du globe; un territoire sillonné par de grandes rivières |)oissonneuses, telles que l'Uruguay qui est navigable pendant des cen- taines de lieues, le Parana et le Paraguay; tout un système de cours d'eau partant des cordillères des Andes et pouvant amener les produits de l'intérieur à Buenos-Ayres, centre industriel et commercial de 178,000 âuies. Cependant, la république Argentine, — la Plata, le pays de l'argent, l'ancienne vice-royauté espagnole, — est encore peu connue en Europe ; ses produits naturels ne sont pas suffisamment utilisés ; d'immenses plai- nes restent en friche ; les pampas sont abandonnées au parcours des bestiaux, alors qu'il serait facile d'en convertir une grande partie en riches terres à céréales. Le livre que nous avons sous les yeux présente un exposé très-sincère de la situation politique, agricole et commerciale de cette contrée, ainsi que des commotions sociales qui ont, jusqu'à ces derniers temps, retardé le développement de sa prospérité. Il recherche les causes de cet arrêt dans la voie du progrès, et il les fait loyalement connaître. Il nous paraît écrit avec bonne foi, par des hommes profondément convaincus du rôle important que leur pays sera prochainement appelé à jouer dans l'Amé- rique du Sud, — lorsque l'immigration se portera avec plus d'activité vers ses vastes plaines ; lorsque le commerce national aura pris tout son BIBLIOGRAPHIE. 897 e ssor, sous l'impulsion européenne que le gouvernement argentin pro- voque énergiquement; lorsque les capitaux arriveront plus abondants ; lorsqu'enfin, dans cinq ou six ans, les voies ferrées déjà construites ou projetées, franchissant les Andes et venant s'unir aux chemins de fer du Chili, mettront en communication Buenos-Ayres et Valparaiso, l'océan Atlantique et l'océan Pacifique. L'introduction et le premier chapitre con- tiennent sur ce point un résumé très-net des guerres et des vicissitudes par lesquelles est passée la Plata depuis sa découverte en 1515 par les Espagnols, et des révolutions continuelles qui l'ont agitée depuis qu'elle a proclamé son indépendance, le 25 mai 1810. En fait, la république Argentine est un pays jeune et d'avenir, (jui n'a commencé à grandir qu'en 1853; son développement même ne se montre sensible qu'à dater de 1860, c'est-à-dire à partir de l'époque oîi elle a posé définitivement les bases de sa constitution. Elle présente une super- ficie de 4,195,500 kilomètres carrés et une population de 2,400,000 ha- bitants; elle possède 1,950 kilomètres de chemins de fer en exploitation, un réseau télégraphique complet, et 22 bateaux à vapeur y arrivent chaque mois des différents ports de l'Europe. Nous ne pouvons que signaler le titre des chapitres suivants de l'ou- vrage de M. R. Nap[) et de ses collaborateurs : Limites, Superficie, Popu- lation ; Climat, Topographie générale, Géologie, Sol de la formation pampéenne et sa composition aux points de vue physique et chimique; Métaux exploitables. Districts miniers du INevado de Famatina, Sulfates naturels. Eaux minérales ; Voies de communication, Commerce et indus- trie; Constitution politique. Finances, Dette de l'État, Système monétaire et des poids et mesures, Instruction publique. Cultes, Presse, Armée et Marine ; Indiens et défense des frontières. Immigration et Colonisation, Provinces tributaires, etc. Toutes ces questions sont examinées avec soin et justifiées par de nombreux tableaux statistiques et par des cartes très- bien dressées. Nous nous arrêterons de préférence aux parties de ce livre qui ren- trent le plus directement dans le cadre ordinaire de nos travaux. Flore argentine. — Lapins grande partie du territoire constitue une vaste plaine, la pampa, présentant quelques dépressions importantes qui sont le siège de salines. A l'est, celte plaine se trouve à peine à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer; mais elle s'élève d'une façon ré- gulière vers l'ouest, jus(|u'à 1,000 mètres d'altitude. Elle est fermée de ce côté par de gigantesques murailles de rochers, composant la chaîne des Cordillères et qui se dressent presque brusquement jusqu'aux régions des neiges éternelles. Du côté du nord, la limite est formée par les versants du plateau bolivien et par diverses ramifications de montagnes. Il est évident qu'une semblable conformation, jointe à la situation géographi- que, doit produire une flore des plus variées; mais les richesses bota- niques de la république Argentine sont encore mal déterminées ; ce n'est 898 SOCIÉTÉ d'acclimatation. que depuis quelques années que le docteur Lorentz les étudie et qu'il rassemble les matériaux nécessaires pour pouvoir les classer. C'est à ce savant qu'on doit le chapitre que nous allons j)arcourir. Il divise le territoire en huit zones ou formations, et il les examine successivement, en commençant par les territoires déserts du sud pour tei'miner par les fertiles pays du nord. 1. La région sud, à partir de l'archipel de Chonos, est, par les terri- bles tempêtes et les pluies continuelles qui y régnent, une des contrées les plus inhospitalières du monde; les versants exposés à la fureur des ouragans ne sont recouverts que de broussailles ; toutefois, au -dessus de la Terre de feu et spécialement vers le côté occiclental, se trouvent de magnifiques forêts vierges de hêtres entremêlés d'une magnoliacée, drlmys, qui atteint une assez grande hauteur. t. La formation patagonienne se compose de deux parties distinctes : Un terrain d'alluvion, bas, humide, non salin, présentant partout des Glumacées (le Cortadera, Gynerinm argentinum, le carizo, phalaris, la totora, typha), et quelques véritables graminées, distinctes de celles du centre de l'Europe, mais appartenant aux mêmes genres et aux mêmes familles. Dans la vallée du Rio-Negro, l'on trouve le saule américain, Salix Humboldtiana, que l'on emploie comme bois de charpente. Ajou- tons que les petites cultures de blé et de vigne qui y ont été essayées ont parfaitement réussi. L'autre partie de la formation patagonienne est couverte de pierres et de cailloux roulés ; le sol y est stérile ; il n'offre guère que des herbacées ou des buissons épineux, ne dépassant pas la hauteur d'un homme à cheval ; l'hiver, il est recouvert par les feuilles vertes d'une plante annuelle nommée Alfilerillo (espèce à'Erodiuni), qui constitue un pâturage excellent pour les moutons, et qui s'étend de plus en plus sous l'influence de la pâture. L'écorce d'un buisson, nommé El- cui par les naturels, donne une cire résineuse ; les Indiens brûlent les branches de cet arbuste au-dessus d'un vase plein d'eau, afin de recueillir la cire qui en découle en grande quantité et qu'ils mâchent ensuite. En- fin, les cactus, tunas, se rencontrent en très-grand nombre et sont les plantes caractéristiques du plateau palagonien. "S. Le sol de la pampa constitue une plaine sans fin, dont les ondula- tions ne frappent pas tout d'abord les yeux; il est formé d'argile jaune, plus ou moins mêlé de sable, de chaux et de substances salines. Il se distingue par l'absence complète d'arbres et d'arbustes . C'est une véri- table prairie, sans limites, dont la flore est uniforme, et où certaines familles végétales empiètent sans cesse sur les autres espèces et em- pêchent leur développement. Les quelques chevaux et les quelques bœufs ou vaches qui y ont été importés dans le principe s'y sont multi- pliés à l'infini et ont formé d'eux-mêmes d'immenses troupeaux sau- vages. Les habitants distinguent deux sortes d'herbacées : pasto duro et pasto blando, herbe dure et herbe tendre. La première consiste en véri- BIBLIOGRAPHIE. 899 tables graminées ; la seconde comprend le trèfle ordinaire, le trèfle odo- rant, l'alfderillo et le chardon bigarré. Au printemps, lorsqu'on a brûlé les touffes de graminées de l'année précédente, la plaine, vue à une cer- taine distance, parait toute noire ; elle est vert bleuâtre et clair quand apparaissent les jeunes feuilles, vert foncé lorsque la plante acquiert de la force, et blanche comme de l'argent lors de la floraison. K. La formation del monte, ou la région du bois, à l'ouest des [)ampas, est couverte d'arbres et d'arbustes généralement peu élevés. — La famille végétale la plus nombreuse est celle des mimosées : l'al- garobo blanco, Prosopis alba, est très-répandu; il sert pour la con- struction des cabanes et comme bois de chauffage ; on le plante égale- ment auprès des habitations pour avoir de l'ond^re ; sa croissance est lente. Ses fruits sont enfermés dans, des gousses, dont la pulpe, tendre et sucrée, constitue un aliment excellent pour le bétail ; on en fait même une sorte de pain et l'on en extrait une liqueur qui devient mousseuse après la fermentation. L'acacia Cavenia ou Nandabaij a des fruits très- riches en tannin et qui sont employés pour teindre en noir ; l'acacia Mo- nUiformis porte un fruit dont les animaux sont très-friands; le ([uebra- cho flojo ou quirilin, JocUna rhombifolia, est un arbuste très-répandu qui caractérise la formation del monte, mais il ne peut servir qu'à la construction des haies. — La famille des Térébinthacées offre les Moyes ou Molles, dont plusieurs espèces donnent des fruits savoureux et dont les feuilles, chez une autre espèce, produisent une substance tannante qui ne colore pas le cuir. — Nous mentionnerons encore le chanar,Gour- liœa decorticans, dont le bois est dur et fort estimé malgré son peu de longueur et sa forme tortueuse; le Bvea, Cœsalpinia precox ; des cassias sans feuilles, quelques espèces de Bacharis; des cactacées, dont quel- ques-unes sont de véritables géants ; des opuntiacées dont certaines es- pèces nourrissent un grand nombre de cochenilles; les jumes, qui cou- vrent en partie les salines et dont les cendres sont employées à la fabrication du savon, etc. 5. Au-dessus de la région des forêts se trouve une zone que l'auteur appelle subtropicale, limitée à l'ouest par les hautes montagnes des Cor- dillières, et située sur le versant oriental de ces montagnes. Elle offre des paysages d'une magnificence et d'une fertilité extrêmes. Ce sont de mer- veilleuses prairies alpestres; ce sont de splendides forêts renfermant une grande quantité d'arbres majestueux, donnant de frais ombrages, mais pas assez épais cependant pour empêcher une végétation assez haute de se former à leurs pieds. Des lianes gigantesques s'enroulent autour des troncs et font redescendre leurs tiges jusqu'à terre. Nous citerons, parmi les arbres les plus beaux de cette îormsition,\3iTipa,Machœrinum fertile, qui atteint 150 pieds; le La.ure\,Nec(andra porphyria, le Noga,l, Juglans nigra; de nombreuses espèces de cèdres, d'acacias, de myrtacées ; le Palo borracho, Clwrisia insignis, dont la forme est des plus singulières 900 SOCIÉTÉ d'acclimatation. et dont les fruits sont remplis d'une espèce de cotonblanc à fils peu cohé- rents, sans parler d'une foule d'autres arbres imparfaitement étudiés en- core, mais offrant tous à l'industrie des bois précieux et faciles à travailler. 6. La région de la Puna se compose de montagnes, de profondes ravines ou d'étroites vallées situées à une assez grande altitude. Le climat y est rude, le sol escarpé et l'eau très-rare ; l'immigrant ne peut y être attiré que par l'appàl des trésors métalliques. C'est la végétation des hautes Cordillères : des broussailles de Gynerium couvrant de vastes étendues, un gazon bas et épais de cypéracées, représentent presque lu seule ver- dure de cette contrée déserte. 7. La grande plaine du Chaco, sablonneuse et peu accidentée, n'a été guère étudiée au point de vue botanique ; on y trouve des forêts de Pal- mier cérifère, Copeniica cerifera, qui donne une huile de palme excel- lente ; le Vinal, Prosopis ruscifolia, 'dont les fruits sont un aliment re- cherché par le bétail et dont les feuilles sont employées contre les maladies des yeux. 8. Enfin, en se dirigeant vers l'est, l'on entre dans la région mésopo- tamienne ou paraguayenne. Cette zone est peu connue aujourd'hui; mais on sait ce qu'ont été autrefois, en ces mêmes lieux, les missions des jé- suites ! On y trouve des prairies à pente douce et des forêts importantes. Sa fertilité et sa richesse feront un jour des provinces qui la compo- sent les plus riches de la république Argentine. Parmi les arbres forestiers de la province de Corrientes, nous devons mentionner les suivants : l'Ivirapita-mini, bois rouge, servant pour la construction des navires ; le Quebracho Colorado, nommé chêne de fer ; leLopacho, bois verdâtre très-serré ; le Timbo, employé pour la construc- tion des canots ; le Tataré, peu abondant, mais très-recherché pour la fabrication des meubles de luxe et ne jouant pas sous l'influence de la température ; le Laurier noir; le Guayacan, recherché par les tourneurs; le Palo bknco, d'une grande résistance au frottement et servant à faire des poulies ; — le Palo de rosa, rose foncé, trés-estimé pour la menuiserie ; le Guayaivi, bois blanc à nœuds noirs ; le Cèdre des Missions, qui com- pose des forêts entières ; l'Urundey, employé presque exclusivement pour les solives de toiture; le Curupey, rouge, à veines noires; le Sapin des Missions, etc. Matières tannantes. — Le tannage du cuir fort constitue l'une des l)rincipales industries des provinces du nord ; mais la chaleur du climat occasionne fréquemment la putréfaction des peaux pendant l'opération, ce qui force à rechercher les matières tannantes les plus actives. Le chêne n'est pas indigène dans la république Argentine et il n'y a pas encore été acclimaté. On emploie principalement pour le tannage l'é- corce du Cebil (de la famille des Acacias), dont on distingue deux espèces : le cebil rouge, Colorado, et le cebil blanc, blanco ; le premier a l'inconvénient de donner aux cuirs une couleur rouge caractéristique, BIBLIOGRAPHIE. 901 qui apparaît surtout (juand l'opération est terminée et que le séchage commence. Il contient une moyenne de 13 pour 100 de tannin. Le cebil blanc est beaucoup moins riche. Le Quebracho blanc de Salta, Aspidosperma Qmbracho, est, sous le rapport du tannin contenu dans son écorce (12 p. \i)[)), presque égal au chêne allemand et vient après le cebil Colorado ; mais ses feuilles renfer- ment 25,50 p. 100 de matière tannante, à peu près incolore. Les gousses de l'Espinillo, Acacia Cavenia, donnent 33,20 pour 100 d'acide tannique pur. Les feuilles et les fruits de la moib' à tanner (espèce de Duvana) con- tiennent 19 à 20 pour 100 de tannin; mais l'arbre ne dépasse pas une hauteur de quatre mètres et ses feuilles sont très-petites ; par suite, il est assez difficile de s'en procurer une grande quantité. Ce serait cependant une ressource d'autant plus riche à exploiter que le tannin obtenues! presque incolore. (D' M. Siewert.) Tissus. — L'art du tissage est peu avancé : on utilise le poil et la laine de quelques animaux, tels que les moutons, les vigognes, les gua- nacos, les alpacas et les lamas, pour fabriquer les étoffes qui servent à faire les ponclios et les cheripas, vêtements indispensables du Gaucho. Le poncho remplace le gilet, l'habit et le pardessus, le cheripa remplace le pantalon, et lorsque le Gaucho dort sous les arbres, l'un de ces vête- ments lui sert d'oreiller et l'autre de couverture. Les ponchos en poil de vigogne sont devenus très-chers, en raison de la disparition progressive de ces animaux; ils sont remplacés par les imitations venues d'Europe ou fabriquées dans le pays avec la laine des brebis, alpacas et lamas. Les hidiens du Grand-Chaco emploient, pour faire des lilets, des cordes et même des tissus, les filaments du Chanar (espèce de Broméliacée, qui couvre plusieurs centaines de lieues carrées); mais ce fil ne peut pas encore devenir un article d'exportation, à cause de la difficulté du trans- port de l'intérieur au littoral, par suite de l'absence de chemins. (D-- M. Siewert.) M.\TiÈRES TINCTORIALES DU RÈGNE VÉGÉTAL. — Plantes entières : l'anil ou Indigo, sorte de Papilionacée, présentant deux espèces, l'une cultivée, l'autre sauvage, donnant toutes les deux une couleur bleue. Pour obtenir du vert, on teint d'abord la laine en jaune, au moyen d'une sorte d'ivraie, Yugu de balde, de clulca ou de safran. On fait ensuite passer cette laine jaune dans une solution d'anil. —Le safran, Chuquiroya Chri- santha, Gris.; la première décoction de cette plante a une couleur jaune, la deuxième est rouge. —La Manzanilla silvestre (extrait jaune clair) ; la Chilca dulce (jaune) ; la Palala, plante peu connue, qui sert à produire une couleur orange ou rouge feu; la Balda, plante très-employée (jaune très-solide) ; le Tajo, plante probablement domestique (jaune très-résis- tant) ; le Tala; le Figue ou tije (jaune). Fleurs : La Glavelina, Zinnia, fournit principalement une couleur 902 SOCIÉTÉ d'acclimatation. perle à reflets changeants, désignée sous le nom de Nacar. Cette plante est répandue partout à l'état de mauvaise herbe. — La mauve, Alshœa rosea (gris et Ijleu violet). Feuilles et fruits : La molle, Duvana fasciculata, sert à teindre la laine en gris au moyen de la couperose. — L'Espinillo bravo, acacia Ca- venia, la Tusca aromatica, le Ghurqui, Prosopis adstringens, sont utilisés pour teindre depuis le gris jusqu'au noir ; les sels de fer servent à fixer les nuances. — Le Guayacan, cœsalpinia melanocarpa (noir), peut fournir pour l'avenir un article d'exportation assez important. Racines : Le Cerro ou Socondo contient une substance précieuse, l'a- lizarine, qui jusqu'à présent ne s'était rencontrée que dans le Rubia tinctor. La laine est teinte dans une décoction des racines de ce végétal, en couleur rose ou rouge, sans l'addition d'aucun mordant, et les cou- leurs résistent à l'action du soleil et du savon. — Les racines de l'alva- rillo, du Pata et de la Sacha Uva ou Berberis donnent des couleurs jaunes diverses. Écorces : Le cebil (voy. matières tannantes) vient d'être employé utilement pour la teinture du gris au noir. — Les matières tinctoriales extraites des racines du saule, Salix Hwnholdtiana, Willd., et de celles de l'algarrobo blanco sont très-estimées, parce qu'elles permettent d'imi- ter parfaitement la nuance café de la Vigogne. La laine doit, au préala- ble, être imprégnée d'alun, pour que les couleurs s'y fixent bien. Rois : Le Qucbracho Colorado, Loxopteiigium Lorentzii, Gris., teint la laine, de brun clair à brun foncé, sans préparation préalable ; lors- qu'elle a été imprégnée d'alun, de couperose ou de sulfate de cuivre, la couleur passe de gris à noir ou est violet foncé. — Les couleurs obtenues de l'algarrobo blanco varient depuis le brun foncé jusqu'au gris clair. — Le Coronillo donne une teinture d'un rouge vif, piinzo; mais le secret de sa préparation est précieusement conservé par quelques familles. — Le Lapacho, Bigogniacée de la famille du Tecoma, Gris., l'un des arbres les plus intéressants de la flore sous-tropicale, contient 7,50 pour 100 d'une matière colorante jaune, assez facilement cristallisable, qui paraît méri- ter au plus haut degré l'attention des teinturiers, parce qu'elle peut s'ap- pliquer à la laine et à la soie et donner des couleurs — rosée, jaune, orange, gris, café, brun foncé, — suivant les mordants, la concentration, le mode de teinture et le degré de chaleur. (D"" Max. Siewert.) Faune argentine. — Les animaux domestiques ont presque tous été importés de l'ancien continent pendant le siècle qui a suivi la découverte de l'Amérique. On rencontre une grande variété de chevaux, ânes, bre- bis, chèvres, chiens, chats, porcs, lapins, poules, paons, dindes, canards, oies, pigeons, abeilles, vers à soie, etc. La faune originale comprend plusieurs espèces de singes; des carnas- siers très-nombreux, et spécialement : le Jaguar, felis onm, L., le Puma (couguar), fdis concolor, L. ; le chat sauvage (Gato salvaje), felis Geof- BIBLIOGRAPHIE. OOo froyi, Guer. ; le Loup argentin, canis jubatus, Desni. ; de belles espèces (le martes et le putois argentin, qui est très-connu. Les Ruminants sont représentés par plusieurs espèces de cerfs et de lamas ; les Pachydermes par le Pécari ou Javalé, Dicotyles toiquatus, Cuv., de la famille porcine, et par le Tapir, que les indigènes nomment la grau bestia ou Anta. 11 y a relativement peu de chauves-souris ; mais les rongeurs sont fort nombreux : mentionnons particulièrement le Lièvre de la pampa, Do- lychotis Patagonica, Wagn. Le nombre des espèces d'oiseaux est très-considérable, surtout pour les Perroquets et les Passereaux ; mais nous ne pouvons suivre le docteur Weyenbergh dans la nomenclature qu'il en donne, pas plus que dans celle des poissons, des insectes, des mollusques, des crustacés, etc. Agriculture. — L'élève du bétail est la principale occupation de l'ha- bitant, et le sol est admirablement constitué à cet elfet ; mais la républi- que Argentine est assez vaste pour otfrir des terres excellentes à l'agri- culture, et c'est ainsi que l'étendue des cultures double d'année en année dans les départements de la province de Buenos-Ayres, qui sont néanmoins situés au milieu de la pampa proprement dite. La canne à sucre, le coton, le riz, le colza, la vigne réussissent jiarfaitement, selon la région; toutefois comme des milliers de bètesà cornes, de chevaux et de moutons se nourrissent et se reproduisent, sans aucun soin, dans les immenses pâturages de la Plata, l'agriculture aura besoin, pour se déve- lopper, de voir intervenir l'élément européen. On sait que la république Argentine est un des pays du monde où l'élève des bêtes à cornes se fait sur la }ilus grande échelle. Le nombre de ces animaux s'élève à 13,493,090; ils ont une valeur de plus de 400 millions. La race chevaline a fortement besoin d'être améliorée, et cependant l'usage du cheval se lie étroitement à la vie pastorale et il est une des né- cessités de l'existence du Gaucho. On compte sur le territoire argentin 3,960,332 chevaux ou juments, représentant un capital de 85 nullions. Les moutons sont au nombre de 57,546,448, et ils sont évalués à 420 millions et demi. 11 n'y a pas encore aujourd'hui, dans toute la république Argentine, un seul établissement, pour ainsi dire, qui s'occupe de l'élève de la vo- laille. Les poules, très-nombreuses, mais abandonnées à elles-mêmes dans les fermes, deviennent à demi sauvages ; leur prix est assez élevé, ainsi que celui des œufs (5 à 7 50, — 30 à 40 cent, pièce). Il y a dans le pays plusieurs espèces de volailles indigènes : pigeons, oies, cygnes, etc.; mais on n'a jamais tenté sérieusement de les domestiquer. Il en est de même de la Martinette, volatile assez grand, dont la chair est excellente et qui tient le milieu entre la perdrix et le faisan. L'on voudra bien nous pardonner les développements dans lesquels nous avons cru devoir entrer, en présentant l'analyse du livre de M. Ri- 904 SOCIÉTÉ d'acclimatation. cardo Napp et de ses collaborateurs ; mais il est le premier qui ait été publié sur la république Argentine d'après des documents officiels. Il repose sur des études scientiliques consciencieusement faites, et il com- plète sur plusieurs points l'ouvrage du docteur Martin de Moussy (1). Ainsi qu'on peut facilement s'en rendre compte, la Plata nous offre des ressources fort précieuses pour l'œuvre que nous poursuivons, surtout en ce qui concerne le règne végétal, et cependant ses richesses en cette matière sont bien loin d'être connues ; tout au plus si l'on peut les entre- voir ! On doit donc considérer cette magnifique contrée comme un vaste champ réservé aux découvertes de l'avenir. Aussi sommes-nous heureux de constater, en terminant, que le représentant de la république Argen- tine en France n'est pas seulement un homme qui porte dignement un nom glorieux dans les fastes de son pays, mais qu'il est, surtout, l'un de nos confrères les plus zélés, l'un des apôtres les plus dévoués de l'acclimatation. Aimé Dufort. II. — Journaux et revues (Analyse des principaux articles se rattacliant aux travaux de la Société.) Iliilletin de la Société impériale dos naturalistes de Mo.«cou. N° 2. 1876. — Note sur le Genseng Gin-seng ou Gen-chen M. Pétrowsky, naturaliste russe, ayant reçu, l'année dernière, de M. le général Tikhmenev, un morceau de racine du Gin seng chinois, rapporté de la province d'Oussouri, a été surpris de ne pas trouver l'exemplaire qu'il avait entre les mains conforme à la description donnée par M. Rac- zinski : {Etude de quelques métamorphoses chimiques dans les tissus des végétaux, 1866), laquelle description est, d'ailleurs, celle de MM. Calau, Meyer et Schultz. La racine n'était pas brun jaunâtre, mais jaune ; elle n'était ni cassante ni demi-transparente ; elle ne devenait pas molle dans l'eau, avec un accroissement considérable de volume; elle ne se dissol- vait pas dans la salive et n'avait presque pas de goût. Les observations • micrographiques faites par M. Pétrowsky l'amenaient à constater d'autres différences ; et spécialement elles lui montraient que le parenchyme était rempli d'amidon, ce que ne mentionnait pas M. Raczinski ; en second lieu, l'emploi de l'iode ne produisait pas les colorations en rouge vineux, pas- sant après au violet bleuâtre, signalées par cet auteur. L'explication de ces anomalies était fort simple, et M. Pétrowsky a pu reconnaître qu'elles tenaient uniquement à ce que les exemplaires étu- diés jusqu'à ce jour avaient été préalablement soumis ci la cuisson. En elfet, dès qu'il a eu fait cuire des tranches de la racine qu'il examinait, (1) Description géographique et statistique de la Confédération argentine, par M. V. Martin de Moussy. 3 vol. in-8, Firmin Didot 1860. BIBLIOGRAPHIE. 905 ces tranches ont présenté à l'instant tous les caractères de forme et de couleur, ainsi que toutes les réactions, décrites par M. Raczinski. Ce qui servirait à confirmer cette appréciation, c'est que, dans son « Voyage dans la province d'Onssouri, » M. Przewalski, — • lequel appelle cette plante Gen-chen, — dit qu'après la récolte les Chinois font subir aux racines une préparation particulière, qu'ils les nettoient et les font bouillir dans Veau. La communication du savant russe nous a paru devoir être signalée à nos confrères, au point de vue des travaux de notre Société, parce qu'elle démontre que les racines de Gen-chen qui ont pu nous parvenir ne sont probablement jamais arrivées dans leur état naturel. Bulletin de la Société protectrice des nniiiisiiix (19, rue de Lille). Juin 1876. — Ce numéro contient le compte rendu de la séance an- nuelle, tenue le 5 juin dernier, pour la distribution des récompenses. Il reproduit l'allocution de M. Valette, membre de l'Institut, président ; le Mémoire de M. Millet, secrétaire général, sur les travaux de la Société eu 1875-1876, ainsi que les rapports des divers commissaires. Parmi les appareils destinés à diminuer les fatigues ou les souffrances des animaux domestiques, et qui ont été l'objet de récompenses, nous devons signaler : un tombereau-sableuse automatique, permettant de sabler instantanément les voies, afin d'empêcher les chutes des chevaux (M. Paulin) ; — un mors pour maîtriser les chevaux emportés (M. Babou- reau) ; — une ferrure" à bande de caoutchouc (M. Barennes) ; — une tondeuse perfectionnée (M. Courtois); — une cage démontable, rendant le nettoyage plus facile et n'offrant pas de refuge aux mites (MM. Gosteau père et fils). Bulletin de la Société royale protectrice des animaux, de Belgique. Août-septembre 1876. — Nos lecteurs savent qu'une exposition inter- nationale d'hygiène et de sauvetage a eu lieu récemment à Bruxelles. Nous n'avons pas à rappeler l'intérêt qu'elle a présenté ; mais c'est avec juste raison que la Société royale jtrotectrice des animaux, de Belgi- que, s'est demandé quels étaient, parmi les appareils et modèles exposés, ceux qui se rattachaient à son œuvre. Nous reproduirons d'abord avec plaisir les lignes suivantes qui servent en quelque sorte d'introduction à l'Etude qu'elle a consacrée à cette question, et qui présentent la protection sous un jour très-élevé et très- vrai : « Protéger les animaux, c'est être utile aux hommes, a dit un poète allemand, et de cent façons on peut l'établir. Si vous trouvez pour le cheval un mode d'attelage plus rationnel, vous le conduirez plus sûrement et les accidents de voiture seront plus rares. Si vous donnez au bétail des étables plus saines, mieux disposées, vous en recevrez des produits plus abondants et meilleurs. Si vos recherches peuvent aboutir à préser- ver la race canine du fléau de la rage, vous aurez rendu à l'humanité un 3= SÉRIE, T. III. — Décembre 1876. 58 906 SOCIÉTÉ d'acclimatation. service qui fera bénir votre nom jusque dans les âges les plus reculés. Trouvez des modes de transport moins cruels pour les animaux de bou- cherie, des modes d'abatage plus rapides, vous fournirez à la consom- mation une viande meilleure, et ainsi de suite. » En se plaçant à ce point de vue utilitaire qui est, — nous l'avouerons, — celui auquel personnellement nous attachons le plus de prix, et en parcourant le compte rendu dont il s'agit, nous voyons que la Société protectrice de Paris a tenu très-dignement sa place à cette exposition : Signalons les instruments du docteur Bourel pour l'émoussement des dents des chiens, les tableaux d'histoire naturelle de M. Deyrolle, lana- zeliére à olives mobiles contre l'emportement des chevaux (M. Fasquelle, médaille d'argent 1875), le concentrateur des résistances opposées, pour empêcher les colliers des chevaux de se déplacer dans les descentes (M. Barthélemon, médaille d'argent 1875), le fer Peschel (médaille d'ar- gent 1865), muni d'un profond sillon dans lequel sont pratiquées les es- tampures, etc. Par suite de diverses circonstances, la Société protectrice belge ne s'est pas trouvée représentée. Celle d'Elbing (Prusse) a mis sous les yeux du public une très-belle collection d'oiseaux et autres animaux utiles parfaitement montés. Nous mentionnerons encore, parmi les objets exposés par des particu- liers, plusieurs mors ou bridons protecteurs contre l'emportement des chevaux, des sangles de sûreté, des freins pour voitures, des traits pour faciliter le détèlement d'un cheval abattu, des ferrures, orthopédiques, à crampons mobiles, à glace, a grappe, en caoutchouc ; des chariots pour le transport des animaux; des wagons pour faire voyager les poissons vi- vants, etc. Uiilletin fie la !^ociété Ach Huicneen phy!4iiiiio<4 d'Alger. l^"^ trimestre 1876. Nouveaux matériaux pour la Flore atlantique (2* fascicule, li3 pages), par M. Pomel, sénateur. Coiuptes rendus des séances de l' Académie des sciences (Gauthier- Villars, 55, quai des Augustins). N° 18. 30 octobre. Nutrition de l'embryon dans l'œuf de la poule (Note de M. C. Dareste, sur quelques faits relatifs à la). D'après les expériences de notre savant confrère, le blastoderme tire- rait ses éléments du jaune, tandis qu'au début de l'incubation, et au moins jusqu'à l'époque de la fermeture complète de l'amnios, l'embryon se développerait aux dépens de l'albumine. Extrait des travaux de la Société centrale d'agriculture «le la Seine- Inférieure. 187= cahier, l'^ trim. 1875. — Coloration artificielle du beurre. — Les beurres trop blancs ne sont pas acceptés sur certains marchés et gêné- BIBLIOGRAPHIE. 007 ralemeiit laconsommalioa parisienne exige du heurre coloré. Pour lui (loiiiier la couleur désirée, jaune boulon d'or clair, on utilise les ma- tières suivantes : le rocou, le jus de carotte, le (•urcunia et lé souci, ce dernier à l'état de pâte connue sous le nom de merliton, ou à l'état df dissolution dans une lessive caustique. Le rocou donne une couleur jaune orangé et son odeur est infecte, parce qu'il est expédié de Cayenne, mélangé avec de l'urine putréfiée et même (le la matière fécale, alin d'exalter sa nuance. Le jus de carotte a une teinte trop rouge ; sa matière colorante est peu soluble dans les corps gras, et, pour obtenir un effet utile, il faut en employer une grande quantité. Le curcuma donne un jaune verdàtre et, de plus, la teinte ob- tenue disparait facilement au soleil. Le souci, calcndnna officinalis, contient une matière colorante très-soluble dans les corps gras, aux- quels elle donne une couleur jaune d'or qui résiste bien à l'action des rayons solaires : c'est le colorant par excellence du beurre. Le souci est cultivé sur une échelle assez importante aux environs de Gournay; après la récolte, qui se termine Un septembre, on enlève les pétales de chaque fleur et on les dispose dans un vase en grès, par lits placés entre deux couches de sel. Sous l'influence de l'eau des pétales, le sel se dissout et cette dissolution détruit les mendn-anes qui enferment la matière colorante. Cette matière forme alors une pâte, qui a reçu le nom de merliton, et qui exige quatre à cinq ans pour une préparation complète. Aussi le prix eu est-il élevé (10 francs le kilog.), et elle présente toujours un goût de moisi préjudiciable. Dans une comnuuiication faite par M. Bidard, l'un des secrétaires de la Société d'agriculture de la Seine-Inférieure, publiée sous la responsa- bilité exclusive de son auteur, et à laquelle nous venons d'emprunter les renseignements qui précèdent, nous lisons qu'on pourrait obtenir la ma- tière colorante du souci par un procédé plus simple, peu coûteux et très- rapide: il suffirait de dessécher cette fleur au soleil d'été ou à la chaleur du four, après la cuisson du pain. Sous l'influence de la dessiccation, les membranes protectrices de la matière colorante se réduisent en poudre, et celle-ci est mise en liberté. Ainsi traitée, elle se dissout dans les corps gras, aussi facilement que le merliton. Par un procédé si simple, on ob- tiendrait donc, en résumé, un produit facile à conserver dans des vases clos, sans goût ni odeur, plus concentré et à meilleur marché. Bien que cette communication ne paraisse pas se rattacher directement à l'objet de nos travaux, nous avons cru devoir la rapporter, parce qu'elle pourrait être le point de départ d'un développement nouveau dans la culture du souci et dans l'utilisation industrielle de cette fleur. Journal «l'asrieuUnrc praljque (26, rue Jacob). 18 octobre. — Animaux à domestiquer : Les Kanfjuroiis. Signalons un article dans lequel notre dévoué confrère, M. H. de la Blanchère, recom- mande la domestication des Kangurous. Nous ne pouvons que nous asso- 908 SOCIÉTÉ d'acclimatation. cier à ses vœux ; mais cette cause est depuis longtemps entendue et gagnée auprès de notre Société. 11 peut être intéressant de rappeler, d'après cet écrivain, quelques prix de vente obtenus pour ces animaux : Kangurou géant {Macropus gigan- teus, macropode proprement dit, — taille d'un veau) : le mâle 500 francs, la femelle 1000 francs. — Kangurou rouge, Macropus rufus (taille d'un fort mouton; rare) : le couple, 3000 francs. Une femelle a été vendue 950 francs à Anvers, en 1873. — Kangurou melanops, M. melanops ; une femelle, née au Jardin d'Anvers, vendue en 1873, 650 francs. — Kan- gurou de Bennett {M. Benettii, — taille d'un fort renard; le plus com- mun de tous), mâle, 150 fi-ancs, femelle, :250 francs. — Kangurou de Thétys (Halmatiinis Thetys, — taille d'un renardeau), mâle, 100 francs, femelle, 200 francs. — Pétrogale à bandeau {Petrogales xanthopus , — même taille ; assez commun maintenant), mâle, 150 francs, femelle, 300 fr. 25 octobre. — Les P/mscoiow2S. Dans un autre article, M. H. de la Blanchère préconise la domestication en France du Phascolome (Phasco- lomys Wombat et à front large). Journal «l'agriculture iiratique pour !e Midi do la France (Société d'agriculture de la Haute-Garonne et de l'Ariége. — Toulouse). Août 1876. —Étude sur le galéga, par M. de Carrière-Brimont. — L'auteur constate d'abord que nos plantes fourragères semblent dimi- nuer d'énergie ; que le trèfle réussit moins bien ; que la grande luzerne dépérit au bout de deux ou trois ans, si on la ressème dans un sol qui en a produit déjà; que le chiendent et la cuscute envahissent aujourd'hui ces fourrages plus vite que parle passé; il en conclut que l'on fatigue le sol en l'obligeant à produire toujours la même plante, surabonda ninient et sans repos, et que, par suite, le moment est venu de chercher à accli- mater chez nous d'autres fourrages. On sait, dit-il, que le ^a/(?'^a pousse avec facilité dans presque tous les terrains et donne jusqu'à quatre coupes ; certains auteurs parlent même de six coupes. Son rendement est supérieur à celui de nos meil- leures luzernes, et les animaux peuvent le manger, soit vert, soit sec, sans aucun danger, excepté s'ils en mangeaient avec excès. Toutefois, M. de Carrière-Brimont déclare, pour son compte, que les animaux de l'espèce bovine, chevaline ou ovine auxquels il en a donné, en ont paru d'abord friands et en ont mangé avec avidité une ou deux fois, mais qu'ensuite ils n'en ont plus voulu, même pressés par la faim. Il a essayé pendant trois ans d'y habituer ses animaux, en le mélangeant de di- verses façons et à diverses doses, mais il a été obligé de renoncer à celte tentative. Il reconnaît, néanmoins, que la lumière n'est pas encore faite sur le galéga comme fourrage, surtout en présence de ses qualités lactigènes qui paraissent incontestables (1). (1) Ajoutons que c'est un excellent engrais vert très-riche en azote et qu'on pourrait peut-être utiliser ses propriétés tinctoriales bleues signalées par Linné. BIBLIOGRAPHIE. 009 Mais en considérant uniquement cette plante comme propre à la con- fection du papier, M. de Carrière-Brimont pense qu'elle pourra, dans un avenir plus ou moins prochain, devenir une source de produits pour l'a- griculture. La fane bien sèche ne se vendrait-elle que G francs les 100 ki- logra mmes, comme le fourrage en temps ordinaire, qu'elle donnerait de sup erbes résultats. Reste à trouver les débouchés : L'auteur de cet article repro duit à ce sujet une lettre émanant de MM. Vanier, fabricants à Lavi- gnéville (Meuse), de laquelle il résulte qu'ils ont fait en 18G8 et 18G9 trois expériences qui ont très-bien réussi et qui ont donné unpapierbien plus solide que celui fabriqué avec la paille. Le galéga a fourni : 50 pour 100, sans autre préparation qu'im lessivage ; papier blanchi pour bulle, 40 pour 100 ; papier blanchi pour journal, 60 pour 100, avec addition de 25 pour 100 de chiffon. Pour carton, il a produit luie marchandise au-dessus de tous éloges, comme solidité et lissage, sans lessivage ni blanchi- ment ; mais on peut, avec un outillage convenable, blanchir parfaitement le papier en provenant, puisque ces Messieurs ont exposé au concours de 1868, à Orléans, de la pâte qui était blanche comme du lait; en outre, le papier fait avec cette plante serait bien meilleur que celui fait avec de la paille ordinaire : cela se voit au toucher du galéga, qui est filamen- teux, tandis que la paille ne l'est point. Cette lettre ajoute qu'un brevet d'invention avait été pris pour quinze ans par M. Dubois, et que MM. Va- nier s'étaient eux-mêmes chargés de la fabrication du papier-galéga, mais que l'affaire est restée sans suite, un procès étant survenu entre les parties. Mémoires de la Société des Sciences de I-ille. Tome P% 1876. — Catalogue des Hémiptères du département du Nord, par M. Lethiéry. — Catalogue des Lépidoptères du département du Nord, par M. G. Le Roi. — Recherches chimiques sur la végétation; études sur les feuilles des arbres pendant le cours de leur végétation, par M. B. Corenwinder (suite). l.a ]¥atui-e, revue illustrée des sciences (10, rue Haulefeuille). 1^0 177. __ 21 octobre. — Cerfs nains de la Chine, par M. Oustalet.— La Société zoologique de Londres vient d'acquérir, au prix de 35 livres sterling (875 francs), un cerf de petite taille, originaire de Mingpo, aux environs de Shanghaï, (Chine méridionale), et auquel les gens du pays donnent le nom de Slumyang (bouc sauvage). Déjà, en 1873, M. Swinhoe avait reçu de M.Michie, son correspondant à Shanghaï, la dépouille d'un semblable animal, et il s'était cru autorisé à déclarer que, non-seule- ment elle appartenait à une espèce nouvelle, mais encore à un type gé- nérique différent de ceux que l'on connaissait jusqu'à ce jour. 11 propo- sait, en conséquence, de désigner ce cerf sous le nom de Lophotragiis Michiamis, afin de constater le caractère le plus saillant de l'animal, ca- ractère consistant dans la présence d'une houppe de poils raides sur le 940 SOCIÉTÉ d'acclimatation. sommet de la tète, et afin de rappeler, en même temps, le nom de la personne à laquelle en était due la découverte. Mais il a été à peu près unanimement reconnu depuis que ce cervidé appartient au même genre, et peut-être à la même espèce, que celui (jui avait été signalé précédem- ment sous le nom à'Elaphodus cephaloplins, par M. Alph. Milne Edwards, dans les Nouvelles archives du Miiséam iriiistoire naturelle, et qui est originaire de la province de Moupin, dans le Thibet oriental. VElaphodiis ou Lophotragus est un cerf de petite taille, aux formes assez massives, rappelant un peu, par son aspect général et par des ca- nines proéminentes, les hydropotes ou cerfs aquatiques de la Chine. Il ne mesure pas plus de 53 centimètres de haut, c'est-à-dire qu'il n'est pas plus gros que notre chèvre domestique. Il a le corps couvert de poils rudes qui s'allongent considérablement sur le sommet de la tête et forment une touffe de 4 à 5 centimètres de long, légèrement inclinée en arrière. En écartant cette touffe, on peut sentir deux protubérances os- seuses, qui partent de la région frontale, mais on ne découvre aucune trace de bois proprement dits. La couleur générale du pelage est un brun noirâtre qui devient assez foncé sur le front, la houppe céphalique, la ligne dorsale et la face externe des membres, mais qui s'éclaircit sen- siblement sur le ventre et les parties inférieures. Le dessous de la queue, la face interne des cuisses, une raie étroite qui s'étend en dehors immé- diatement au-dessus du sabot, et l'intérieur des oreilles, sont d'un blanc presque pur ; seulement, dans cette dernière région, la teinte blanche est recoupée par une bande noire beaucoup jilus nette que celle qui existe chez la plupart des cerfs. Autour de la bouche, sur le bord même des lèvres, régnent également deux bandes blanches bien marquées. — Les mœurs de cet animal sont jusqu'à présent à peu près inconnues. Revue britannique, SOUS la direction de M. Araédée Pichot (50, boule- vard Haussmann). Octobre. — Chronique scientifique, par M. 0. Sachot : Les dépréda- tions des insectes : Doryphora et Phylloxéra. — les cépages américains. — La collection des vignes du Jardin d'acclimatation. — Bleu de vio- lette et bleu de tournesol. — La coloration artificielle des vins, etc. lie Suti-oueii^t (Grenoble; Prudhomme et Dauphin). Octobre 1876. — Le Symphytum asperrimum. — M. Charles Petin, membre de la Société d'agriculture de Saint-Marcelin, rend compte des essais qu'il fait en ce moment sur une nouvelle ])lante fourragère déjà cultivée en Angleterre, principalement pour la nourriture en vert des animaux de la race bovine, mais qui ne l'est en France qu'à titre excep- tionnel. Selon lui, la végétation très-rapide du symphytum asperrimum (la consoude rugueuse) permet d'en faire quatre coupes {)ar an ; elle a résisté aux froids de l'Isère, même aux gelées tardives du mois d'avril; sa propagation, qui se fait par éclats, est très-facile. Au point de vue de BIBLIOGRAPHIE. 911 la production, ajoute M. Petin, cette plante est Irès-bonne; les bestiaux ont bien manfjé ce fourrage et le lait des vaches a augmenté. Cette com- munication est suivie de la fe[)roductioii d'un article extrait du Journal d'agriculture progressive, d'ain'ès lequel le symphytum aspcrrimum peut être considéré comme une acquisition nouvelle, pouvant rendre de grands services, surtout à la petite et à la moyenne culture (1). III. — Publications nouvelles. ne!tion et figure du Xantliium .siiinosum. Lampourdc épineuse, spécifique contre l'hydrophobie ; par J.-B. Barla, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nice. In-i, 6 p. et 1 pi. Nice, imp. Caisson et 31 i gnon. I.es toui-ténux de gi'aîne!« oléagineuxei^ et leurs applications théo- riques et pratiques dans la culture, l'alimentation des animaux, les sciences, les arts, l'industi'ie, l'économie domestique, etc. Monogra- phie complète, accompagnée d'une planche pour le dosage de l'azote et de tableaux qui contiennent toutes les analyses chimiques des pro- duits végétaux ou animaux nécessaires aux agriculteurs, aux éleveurs, aux nourrisseurs et aux fabricants d'huiles; par B. Décugis, pharma- cien retraité, membre du comice agricole de Toulon. In-8, vii-546 p. Avignon, imp. Seguin aîné. Toulon, l'auteur. 8 fr. <^uide tiu promeneur au Jardin zoologique d'acclimatation du Bois de Boulogne. In-16, 80 p. Paris, imp. P. Dupont. Lib. du Jardin zoo- logique. 15 cent. napiiorti» Kur le!^ eA|)ioitationi>i agricoles. Concours de BeauDiesnil (19 septembre 1875); par M. Join-Lambert, président de la section d'agriculture de la Société libre de Bernay. In-8, 16 p. Brionne, imp. et lib. Daufresne. Reboisement des montagnes. (Exécution des lois du 28 juillet 1860 et du 8 juin 1864.) Compte rendu des travaux de 1869 à 1874. Direction générale des forêts, ln-4, vii-810 p. Paris, imprimerie nationale. IMénioIrc sur la conservation des fourrages verts, présenté à la Société des agriculteurs, par le comte Rœderer. In-8, 15 p. Alençon, imp. de Broise. (1) Consolide ù feuilles rudes, stjmphtjlum asperrimum : « Plante vivace, de longue durée ; fourrage vert très-précoce, assez abondant en bonne terre profonde et II alchc, peu recherchée par /es annnf/na;; ne produisant pas beaucoup de graines et par conséquent difficile à multiplier, si ce n'est par éclats des vieux pieds. Ne s'est pas répandue, bien que très-anciennement connue et préconisée ». Vilmorin- Andrieux, Catalogue raisonné des céréales, plantes fourragères, itulusirielles et économiques. 9i2 SOCIÉTÉ d'acclimatation. niéiuoire sur l^aehat tic la betterave à la densité ; par Alfred Trannin, fabricant de sucre à Lambres (au Raquet). In-8, 15 p. et 1 pi. Douai, imp. Crépin. Oiseaux voyageurs et poissons de passage. Etude comparée d'orga- nisme, de mœurs et d'instinct ; par Sabin Berthelot, consul de France. T. 2. ln-8, 330 p. Abbeville, imp. Briez, Paillart et Retaux. Paris, lib. Ghallaniel aîné. Tiré à 500 exemplaires. Uatine et pcbrine. Oïdium et pliylloxera. Les vers à soie et la viçfne ; par M. de Carhaix, ingénieur civil. In-8", 31 p. Nîmes, imp. Roger et Laporte. Etude élciuentaire sur les animaux domestiques; à l'usage des élèves des fermes-écoles ; par E. Girotteau, médecin-vétérinaire du départe- ment de la Vienne. Gr. in-18, 140 p. Poitiers, imp. et librairie Oudin frères. Destruction du phylloxéra obtenue par l'amélioration de la culture de la vigne, ou invention du binage irrigateur qui, sans augmenter les dépenses ou les travaux de la culture, accroît le rendement des vignes, des vergers et des forêts; par M. d'Olincourt. Gr. in-18, 36 p. Paris, imp. et lib. Pion et G*. Ee phylloxéra vastatrix. Etudes sur cet insecte et exposé des divers procédés pour le combattre, suivi du procédé par l'emploi des carbures d'bydrogène ; par Pozzo di Borgo, commis principal des douanes. In-8, 16 p. Ajaccio, imp. Pompcani. Les arachnides de France; par Eugène Simon, ancien président de la Société entomologique de France. T. 3, contenant les familles des Âttidœ, Oxyopidse et Licosidae. In-8, 374 p. et pi. 8 à 11. Caen, imp. Leblanc-Hardel ; Paris, lib. Roret. 12 fr. Les arachnides de France seront publiées en 6 vol. Code de la pêche fluviale. Instruction pour les gardes-pêclie. Instruc- tions pratiques pour le repeuplement des cours d'eau. Ministère des travaux publics. Iu-8, 167 p. Paris, imp. nationale. Recherches sur la production artiiieielie des monstruosités , OU essais de tératogénie expérimentale ; par M. Camille Dareste. Intro- duction. In-8, 54 p. Paris, imp. Hennuyer; librairie Reinwald et G*^. Le vignoble bordelais en 1S95 ; par M. Petit-Lafitte, professeur d'en- seignement agricole. In- 18, 18 p. Bordeaux, imp. Lamarque. Documents pour servir à Thistoire de la viticulture en Franche- Comté ; publiés par Bernard Prost, archiviste du Jura. In- 12, 20 p. Lons-le-Saulnier, imp. Damelet. Le chauiage des terres ; par Pierre Lafaux, propriétaire-cultivateur. In-32, 8 p. Elbeuf, imp. Saint-Denis. Tous les lib. 25 c. BIBLIOGRAPHIE. 913 lies vignes américaines. Catalogue illusU'é et descriptif, avec de brèves indications sur leur culture ; par MM. Bush et Meissner, viticulteurs à Bushberg, Jefferson, Gounty, Missouri. Ouvrage traduit de l'anglais par Louis Bazille, vice-président de la Société d'horticulture et d'his- toire naturelle de l'Hérault ; revu et annoté par .T.-E. Pl.inchon, mem- bre de la Société centrale d'agriculture de l'Hérault. Gr. in-8 à 2 col., 130 p. et lig. dans le texte. Montpellier, imp. Ricateau, Hamelin et G*, lib. Goulet. Paris, lib. veuve A. Delahaye et G^. De réciosion «les graines tie vers »» soie par le frottement, l'électricité et rhivernation artiticielle. Revue des travaux les plus récents, par E. Maillot. In-8, 23 p. Montpellier, imp. Ricateau, Hamelin et G", lib. Goulet. — Publication de la station séricicole de Montpellier. Écorceuient des bois par la ehaieiir. Rapport présenté à l'assemblée générale de la Société des agriculteurs de France, le 15 mars i(S76, au nom de la section de sylviculture ; par M. Pissot, inspecteur des forêts. In-8, IG p. Paris, imp. A. Ghaix et G^ Essai sur l'iiistoire de la culture de la vigne dans le département de Maine-et-Loire ; par A. Bouchard, pharmacien, professeur de botani- que à l'école d'horticulture d'Angers. In-8, 79 p. Angers, imp. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau. Guérison des vignobles atteints |>ar le iiliyllosei-a, et reconstitution de ceux qui ont été détruits, à l'aide de dilîérents travaux facilitant l'emploi du sulfure de carbone mécaniquement introduit et diffusé à l'intérieur du sol. Destruction de l'œuf d'hiver du phylloxéra ; par François Jobard, propriétaire à Meursault (Gôte-d'Or). In-8, 32 p. Montpellier, imp. Bœhm et fds. Guide pratique du parfait bouvier moderne OU le trésor de la ferme, indiquant toutes les améliorations nouvelles adoptées d'après les pro- grès de la science agricole pour conserver le bétail en bonne santé et les meilleurs soins à lui donner en cas de maladie ; augmenté de ta- bleaux comparatifs pour le rationnement des animaux, la culture et le rendement des plantes et racines alimentaires ; terminé par des instructions sur les travaux particuliers à chaque mois de l'année, par James de Givry. In-12, 168 p. et 6 grav. Glichy, imp. P. Dupont. Paris, lib. Le Bailly. Mémoire sur le silpliium cyrenaicura, adressé à MM. les membres du Jury de la section de pharmacie à l'exposition internationale de Bruxelles en 1876. In-i, 28 p. Paris, imp. Jules Boyer. Aimé Dufort. ÉTAT DES DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ d'aCCLIM ATAT ION (lu 1" janvier au 31 décembre 1876. DONATEURS. MM : Amézaga (C. de). Armand. AuzENDE (Joseph). I5ALCARCE (Mariauo). Blaise (J, ]?.)• Cambon (Adrien). Cari.otti (Régulus). Clarté (J ). CoLLARD (Alfred). Conseil supérieur d'agri- culture, à Madrid. CORDIER (A.). Crèvecoeur (A. de). Dabry de Thiersant. Delcuevalerie. Desnoyers. Duchastel. 1 RENVOI OBJETS DONNÉS. AU BULLETIN. 100 grammes d'oeufs d'Attacus 98, 859 Yama-moï. Graines de Niaouli. 855 Un échantillon fleuri de Téosintc. 862 Mais ridé sucré. 268 Graines de Millet de Russie. 286 Graines de Courge monstrueuse. 204 Blé de Momie et orge hexagone. 879 Bois A' Eucalyptus globulus. 868 Graines de Zapallito. . 108 Graines diverses d Egypte. 855 Graines d'Eucalyptus globulus. 540 Graines diverses. 544, 879 Graines de Quinoa. 855 Graines et produits divers de la 373 Chine. Graines diverses d'Egypte. 879 Gi aines A'Ationa cinerea. 879 Graines de petit Melon vert à 42 rames. Graines de Maïs hybride. 370 916 SOCIETE D ACCLIMATATION. DONATEURS. DlRlEU DE MaISOXNEUVE FORBES WATSON. Gensollen. Germain (Rodolphe). GiLDAS (le frère). GORRY-BOUTEAU. Green (Seth). HÉDIARD. Hignet. Huzard. Institut national gene- vois. Jardin botanique d'Ho- bart Town. Krantz, sénateur. Kreiter (Franz). Labruyère (Julien). Lecreux (Jules). Le Doux (Christian). Lhéritier. Maingonnat. Mallac (Albert). Martin (M"^ de Fran- cisco). OBJETS DONNÉS. Graines de trois variétés de Cu- curbita pepo. Graines de Bamhusa spinosa Deux photographies du Dasilyrion longifolium. Gr aines d'une passiflore. Élixir à' Eucalyptus. Collection de Pommes de terre. CEufs fécondés de divers salmonidés Échantillon de Maté. OEufs de Sericaria Mori. Rhizomes d'Igname et Riz sec. Graines diverses. Graines diverses. Graines de l'Extrême-Orient. Semences diverses. Haricots à longue gousse. Graines de Quinoa, Graines diverses. Graines de Concombre d'hiver et de Haricots du Mexique. G raines de Fougères des îles Phi- lippines. Graines de l'île Maurice. Graines de Cherimolia. RENVOI AU BULLETIN. 277 liUli 5Zi2 541 293 855 44 284 100 879 879 99 369 279 286, 862 95 293 543 861 DONS FAITS A LA SOCIETE. 917 RENVOI DONATEURS. OBJETS DONNÉS. AU BULLETIN. Meil. Graines de Pterocarya stenoptera. 294 MmviÉ (Albert). Graines de Daicon. 286 MorfDAiN (l'abbé). Graines de petit Melon vert. 861 MoNTBRON (R. de). Graines diverses. 107 MoRTECiL (comte de). Pommes de terre de Norwége. 279 MuELLER (baron F. von). Graines de Podocarpus Drouy- niana. 879 Nadault de Buffon. Herbier de Daubenlon. 389 Naudin. Graines diverses. 698 Odnods (Léo d'). Maïs à poulet. Pacquetau. Haricots divers. 368 Ferez del Camino (M^e) . Pommes de terre de Lima. 540 Petaut. Haricots de Lima. 373 POITTEVIN. Œufs d'une race de poule améliorée 43 Praia da Victoria (comte da). Tubercules deColocasia esculenta. 543 Ramel (Prosper). Graines à'Eucalypus rostrata. 286 Ravisy. Pommes de terre. 33 Renard (E.). Collection de graines exotiques. Plants de Bambou carré. 375 689 Saint-Quentin (de). Graines de Physalts edulis. Graines à' Opuntia ficus indica. 46 205 SCHOMBURGK. Graines diverses de South Aus- tralia. 540 Séguier de Saint-Bris- SON (marquis). Maïs hybride. 48 SiCARD (D^ Adrien). OEufs de Sericaria Moriel un cône de Cedrus Atlantica var. 548 !)l.S SOCIETE D ACCLIMATATION. RENVOI DONATEURS. OBJETS DONNÉS. AU BULLETIN. Tenain (Dr). Haricots Vavin. 286 Terreros (de). Échantillons de Pulque et de Ma- li'l guey. Graine? diverses du Mexique. 873,879 Thomy-Vally. Graines de Weinmannia macro- stachya. 568 TllOZET. Graines de divers végétaux d'Aus- tralie. 42, 301, 375,444, 879 TURREL (Je D"-). Rameau ileuri du Bambusa flexuosa. 373 Yavin (Eugène). Graines et tubercules divers. 38, 201, 281,367. 441,864 ViAL (Jean). Graines de Musa ensete. 368 Vidal (le D--). Tubercules de Conophallwi Kon- jnk et graines diverses du Japon. 295 Voisin (l'abbé). Collection de graines de Chine. Graine d'une plante ornementale de Buenos-Ayres. 95 294 Wailly (Alfred). OEufs A'Attacus Yama-mai. DONS FAITS A LA BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ. Aiinual report of the trustées of the Muséum of comparative Zoology, at Harvard Collège, in Cambridge togetlier with the Report of the Curator to the committee ou tlie Muséum for 1875. Biographie des Membres de la Société impériale et ceutrale d'agricul- ture de France, 18Û8 à 1853. 1 vol. in-8'\ Offert par la Société d'agricul- ture de France. ographies des Membres de la Société impériale et centrale d'agricul- de France, 1854 à 1858. 1 vol. in- 8". Offert par la Société d'agricul- Bi ture ture de France. Commission du Phylloxéra, séance du 17 janvier 1876; instruction pratique sur les moyens à employer pour combattre le Phylloxéra, et spé- cialement pendant l'hiver. Offert par l'Académie des sciences. Comptes rendus des travaux du Congrès agricole de Lyon, séances des 21, 22, 23 et 2a avril 1869. Offert par la Société des agriculteurs de France. Comptes rendus de la Société viticole de Beaune, séances des 8, 9 et 10 novembre 1869. Offert par la Société des agriculteurs de France. Comptes rendus des travaux du Congrès de Lyon, séances tenues les 9, 10, 11, 12, 13 et 14 septembre 1872. Offert par la Société des agricul- teurs de France. Comptes rendus des travaux du Congrès international, tenu à Château- roux les 6, 8 et 9 mai 1874. Offert par la Société des agriculteurs de France. Comptes rendus des travaux de la Société des agriculteurs de France. 7« session générale, 1876, in-8». Offert par la Société. Comptes rendus du Congrès international agricole, tenu à Bordeaux les 24, 25, 26 et 27 mai 1876. Destruction de la Cuscute. Offert par la Société centrale d'agriculture du département de la Seine. Les eaux thermales de l'île de San-Miguel(Açores). Offert par M. le comte da Praia da Victoria. L'Exposition internationale de 1875 illustrée. Offert par M. Jules G r isard. Inauguration du monument élevé en l'honneur de Tessier, à Angerville (Seine-et-Oise). De la maladie de la Vigne. Commission départementale de l'Hérault. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. 920 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Mémoires d'agriculture, d'économie rurale et domestique, publiés par la Société (40 volumes). Offert par la Société d'agriculture de France. Notice sur l'application de l'engrais chimique à l'horticulture florale et à la culture des plantes potagères et maraîchères. Notice sur les collections du Musée colonial de Harlem, créé pour le progrès de l'industrie, 1876. Parole lette suUa tomba del conte Massimiliano Cesare Stampa, marchese di Soncino, da Emilio Seletti, 30 mai 1876. De la pèche et de la pisciculture dans les eaux de Naples et de Sicile. Le Phylloxéra; submersion des vignes. Commission départementale de l'Hérault. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Rapport sur les expériences faites en 1875, concernant la culture de la Betterave. Ofl'ertpar la Société d'agriculture de Melun. Rapport sur les réclamations dont a été l'objet le décret rendu, sur la demande de M. le gouverneur de l'Algérie, relatif à l'importation en Al- gérie des plants d'arbres fruitiers ou forestiers venant de France. Offert par l'Académie des sciences. Rapport fait au nom de la Commission chargée d'examiner la propo-, sition de loi de 31. Destremx et de plusieurs de ses collègues, tendant à combattre les ravages causés dans les vignobles par le Phylloxéra, et à généraliser les irrigations. Offert par l'Académie des sciences. Rapport sur les opérations de la Commission supérieure du Phylloxéra en 1875. Report of the Royal Sociely of Tasmania for the year 1875. Le Scarabée du Colorado Dorythora decemlineata. Offert par M. de La Roquette. Statistique de la France (nouvelle série). Statistique annuelle, t. III, année 1873. Offert par le Ministère, Annuaire pour 1875. Offert par la Société d'agriculture de France. Tableaux de population, de culture, de commerce et de navigation pour Tannée 1873 et 1874, sur les colonies françaises. Offert par le Minis- tère de la marine. Plan statistique des vignobles produisant les grands vins de Bourgogne, classés séparément pour chaque commune de l'arrondissement de Beaune, suivant mérite (carte et brochure). Offert par le Ministère de l'instruction publique. Les voyages d'études autour du monde avec une carte. Extrait de la Revue britannique (mai 1876). The winter garden of the comte de Kerchove at Denterghem. Abadié. — Essai sur la race bovine, dite Parthenaise, Choletaise ou Nantaise. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. AcLOCQUE (P.). — Origine et composition du globe terrestre (in-8°). Of- fert par le Ministère de l'instruction publique. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 921 Allart (F. -A.). — Traité de la culture du tabac. Offert par l'auteur. AzAM (le docteur). — Le Phylloxéra dans le département de la Gironde. Offert par l'Académie des sciences. B. (A.-V. de), ancien manufacturier. — Opuscule sur le traitement in- dustriel de la Ramie et de la Ketmie. Lille 1876. Offert par l'auteur. Balbiani. — Deux mémoires, extraits des Comptes rendus de V Aeo demie des sciences : 1" Sur la première génération du Phylloxéra du chêne et sur l'éclo- sion prochaine des œufs d'hiver du Phylloxéra. Offert par M. Maurice Girard. 2° Mémoire sur la reproduction du Phylloxéra du chêne. Offert par l'Académie des sciences. Baltet (Ch.). — Étude sur des fruits locaux. Offert par l'auteur. Baltet (Ch.). — L'art de greffer les arbres, arbrisseaux et arbustes fruitiers, forestiers et d'ornement. Offert par l'auteur. Baltet (Ch.) et Benoit (Jules). — Almauach illustré du IS'ord-Est. Offert par M. Ch. Baltet. Baltet (Ch.) et Benoit (Jules). — Le Calendrier historique de Pierre Joigneaux, suivi des travaux du mois. Offert par M. Ch. Baltet. Barbe (père). — Étude sur l'Olivier. Rapport fait à la Société des sciences naturelles de Cannes et de l'arrondissement de Grasse. Offert par l'auteur. Berce (E.). — Lépidoptères. Description de tous les papillons qui se trouvent en France. 5 vol. in-18, planches coloriées. Offert par le Minis- tère de l'instruction publique. Bernardin. — Classilication de 250 fécules. Offert par l'auteur. Bertiielut (Sabin). — Oiseaux voyageurs et poissons de passage, étude lomparee d'organisme, de mœurs et d'instinct. 2 vol. in-8". Offert par Fauteur. Bertini (Alfredo). — La piscicultura maritima. Beutiierand (E.-L.). — L'Eucalyptus au point de vue de l'hygiène en Algérie. Offert par Fauteup. BoGDANOEF (A.-P.). — Impression de visites des Jardins zoologiques étrangers (en russe). Offert par l'auteur. BoGDANOFF (A.-P.) — Leçons préliminaires de zoologie par rapport k la médecine, lues au mois de septembre 187 li, à l'Université de Moscou (eu russe). Offert par Fauteur. BoNNAEONT. — Notice sur quelques établissements scientifiques et de bienfaisance de Moscou. Offert par Fauteur. Bouvier (A.). — Catalogue géographique des oiseaux recueillis par MM. A. Marche et marquis de Compiègne, dans leur voyage comprenant les pays suivants : Sénégal, Gambie, Cazamance, etc. Offert par Fauteur. Brau DE Saint-Pol-Liais. — Divers rapports sur le projet d'organisation d'une expédition dans l'archipel Indien. 3-= sKKu:, T. III. — Décembre 1870. .'>9 92"2 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Brunet (Alexandre). — Culture pratique du tabac et des principales plantes sarclées dans le sud-ouest de la France. Offert par l'auteur. Carlotti (Régulus). — La Ramie. Offert par l'auteur. Catillon (E. -François de). — Études sur les insectes nuisibles ou utiles. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Cavalier (Charles). — Notice sur le jardin d'expériences de M. Ch Nau- din, à Collioure (Pyrénées-Orientales). Offert par M. Charles Naudin. Champion (P.) et Pellet (H.). — De la Betterave à sucre. iu-S". Offert par l'éditeur, M. Lemoine. Charnacé (Guy de). — Les races chevalines en France. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Charnacé (Guy de). — Les races bovines en France. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Chenikr (G.), vétérinaire militaire. — Du tondage, considéré chez le cheval. Offert par l'auteur. Chevreul (E.). — De la méthode à posteriori expérimentale et de la généralité de ses applications. Offert par le Ministère de l'instruction pu- blique. CoLLABD (A.). — De l'industrie chevaline dans le département de la ftlarne, son état actuel et son avenir. Offert par l'auteur. CoLLiN DE Plancy. — Le Jardin zoologique de Londres. Offert par l'auteur. Cornu (Max.) et Mouillefert. — Expériences faites à la station viticole de Cognac, dans le but de trouver un procédé efficace pour combattre le Phylloxéra. Offert par l'Académie des sciences. CossoN (E.) et Germain de Saint-Pierre). — Synopsis analytique de la flore des environs de Paris, destiné aux herborisations. 3*= édition. Offert par l'éditeur. CouTANCEs (A.). — Histoire du Chêne dans l'antiquité et dans la nature. ln-8o. Offert par le Ministère de l'instruction publique. Decroix (E.). — Spontanéité etcurabilité de la morve. Offert par l'auteur. Deliere (Edmond). — Don Juan et Haidée. Denis (Ferdinand). — Arte plumaria. Les plumes, leur valeur et leur emploi dans les arts au Mexique, au Pérou, au Brésil, dans les Indes et dansl'Océanie. Broch. iu-8°, 76 pages. Ernest Leroux, éditeur. Paris, 1875. Offert par l'auteur. Desmoulins (Ph.). — Guide pratique du jardinier français ou traité com- plet d'horticulture. DoLLFUs (A.) et Montserrat (E. de). — Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale ; voyage géologique dans les républiques de Guatemala et de San-Salvador. Offert par le Ministère de l'instruction pu- blique. DcDoiiv (Alfred). — L'école des fleurs. Don de l'auteur. Dumas. — Note sur les compositions et les propriétés physiologiques des produits du goudron de houille. Oft'ert par l'Académie des sciences. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 923 DuMÉRiL et lîocnniT. — Mission scientili([iiti au Mexique et dans l'Améri- que centrale. Etudes sur les reptiles et les batraciens (livr. 1 à à). Offert par le Ministère de l'instruction publique. Fallon (baron Félicien de). — Monographie des oiseaux de la Belgique. Offert par M""^ la baronne F. de Fallon. Faton. — Rapport sur Tagriculture et l'industrie du canton de Genève pendant les années 1872, 1873 et 187i4. Offert par l'auteur. Fauvel (A.)- — Trip of a naturalist to tlie chines for east. Offert par l'auteur. Fauvel (A.). — The Province of Shantung; its geography, natural his- tory, etc. Offert par l'auteur. Figuier (Louis). — Les animaux articulés, les poissons et les reptiles. Don de l'auteur. Fischer (P.) et Crosse (H.). — Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Etudes sur les mollusques terrestres et fluviatiles (livr. 1 à 5). Offert par le Ministère de l'instruction publique. FouRNiER (Eug.), — Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale, Cryptogamie, avec la collaboration de MM. Nylander (VV.) et Bescherelles (Em.). Première livraison. Offert par le Ministère de l'ins- truction publique. Fbl'chier (Charles). — Le Phylloxéra; lecture faite au Congrès viticole. Bordeaux, brochure de 15 pages. Gagnât. — Les Vers à soie en 1867. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Gassier et Fischer. — Monographie du genre Testacelle (in-S» avec planches). Offert par M. Jules Grisard. Gayot (Eug.). — Poules et œufs. Don de l'éditeur. GiÉRA (Jules). —La Vigne à l'école du Phylloxéra, théorie rationnelle de viticulture. Offert par l'auteur. GiMBERT (docteur). — Pleurésie purulente chez un enfant de onze ans. Soixante-quinze ponctions et lavage, empyèrae final, guérison (broch. in-S", 15 pages. Cannes, 1875). Offert par l'auteur. Ginaudière (de Chavannes de la). — Conseils aux magnaniers. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Girard (Maurice). — Études sur la maladie de la Vigne dans les cha- rentes. Offert par l'Académie des sciences. Girard (Maurice). — Rapport sur les insectes qui attaquent et détrui- sent les bois ouvrés et spécialement les frises de parquets {ia-li"). Offert par l'auteur. Girard (Maurice). — Traité élémentaire d'entomologie (1" fascicule du deuxième volume). Offert par l'auteur. Girard (Maurice). — Note sur un insecte hémiptère réputé nuisible à certains fruits ; note sur V Authonomus Piri. Offert par l'auteur. Girard (Maurice). — Notice sur un Coléoptère chrysomelien attaquant les pommiers aux environs d'Alger ; note sur deux insectes nuisibles Homotoma Ficus, Linn. Hémipl. homopt. et Cassida viridis Fab. Coléopt! (broch. in-8*). Offert par l'auteur. 9-24- SOCIÉTÉ D* ACCLIMATATION. GiuAiiii (Mauricej. — Le Phylloxéra de la Vigne, sou orgauisatiou, ses mœurs, cboix des procédés de destruction avec gravures et carte (2*= édi- t ion, augmentée des plus récentes découvertes). Offert par l'auteur. Go!;iN (A.). — Sur quelques propriétés physiques des laines. Offert par l'auteur. Gregorio Chil y Naranjo. — Estudios historicos, climatologicos y pato- logicos de las islas Canarias (livr. 1 à 8). OfTei^tpar l'auteur. Grexier (Ch.). — Flore de la chaîne jurassique (2 toI. in-8o). Oflert par le Ministère de l'instruction publique. GuiLLEMiN. — L'Egypte actuelle, son agriculture et le percement de l'isthme de Suez (in-8". Paris, 1867. Challamel aîné). Offert par l'auteur. QyjY. — L'Algérie agricole, industrielle et commerciale (in-8"). Offert par l'auteur. GuvoT (le docteur Jules). — Sur la viticulture et la vinification du can- ton d'Evian (Haute-Savoie). Don du Ministère de l'agriculture et du com- merce. Harreaix. — Un mémoire sur le brouillard sec, bleuâtre et odorant. Offert par l'auteur. Hausser (A.-E.). — L'industrie huîtrière dans le Morbihan. Heuzé (Gustave), inspecteur général de l'agriculture.— La France agri- cole. 1 vol. petit in-folio, avec cartes statistiques, publié et ofl'ert par le Ministère de l'agriculture et du commerce. Heuzé (Gustave), inspecteur général de l'agriculture. — Constructions agricoles pour les petites, les moyennes et les grandes exploitations. Of- fert par l'auteur. Hoffmann (dûcteurj, — Rapport sur les effets de la chaleur constante (Ueber Thermische constanten und Accommodation). Extrait des actes de la Société I. R. zoologique de botanique de Vienne, 1875). Offert par l'auteur. Hoffmann (docteur), recteur de l'Université nationale, professeur ordi- naire de botanique. — Discours solennel académique pour l'anniversaire du jour de naissance de S. G. R. le grand duc Louis 111. Giessen, 1876 en aUemand). Offert par l'auteur. Hoffm.\nn (Von H.)- — Culturversuche. Offert par l'auteur. Hoffmann (Von H.). — Zur speciesfrage. Offert par l'auteur. Hoffmann (Von H.). — Areale von culturpflanzen als freilandpflanzen ein Reitrag zur Pllanzen-Geographie und vergleichenden Klimatologie. Offert par l'auteur. Hvzaud (J.-B.). — Manuel du petit éleveur de poulains dans le Perche. Offert par l'auteur. IzARD (J.). — Raisins de table. Manière d'obtenir des primeurs, moyen pour conserver les raisins frais durant toute l'année. Instruction pour garantir les Vignes de l'invasion du Phylloxéra, etc. Offert par l'auteur. JoLY (Jules). — Notice sur la régénération de la Pomme de terre. Offert par l'auteur. JoLv (le docteur V.). — Études sur l'épizootie encore régnante chez les Vers il soie du Mûrier; état actuel de la question. Offert par l'auteur. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 0^5 JouLiE (H.). — Guide pour l'achat et l'emploi des engrais chimiques. Offert par l'auteur. JouLiE (H.). — La culture de la Vigne et les engrais chimiques. Offert par l'auteur. JouLiE. — La culture de la Vigne et les engrais chimiques, contenant une étude sur le Phylloxéra. Plusieurs exemplaires otl'erts par M. Duchesne- Thoureau. Ladrey (C). — Le Phylloxéra de la Vigne. Don du Ministère de l'agi'i- culture et du commerce. Lambertve (comte de). — Conseils sur le choix, la culture et la taille des arbres fruitiers. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. . Lambertve (comte de). — Conseils sur la culture de légumes et de Heurs. Don du Ministère de l'agriculture et du commei'ce. Lambertve (Léonce de). — Éléments de jardinage. Don du Ministère de Tagricultui-e et du commerce. La vallée (A.). — Les nouveaux Conifères du Colorado et de la Californie fbroch. in-8°). Offert par M. Drouyn de Lhuys. Léouzon (L.). — Manuel de la porcherie. Offert par l'éditeur. Lescuter. — Oiseaux de passage et tendues. Offert par l'auteur. LiF.sviLLE (de). — Rapport sur l'enseignement insectologique à l'evposi- tiou des Insectes de 1876. Mac Ivor (esq.). — In educational lecture on the food of plants, etc. Maillet (E.). — Rapport sur l'établissement de production industrielle de graines celluleuses de Vers à soie. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Marchal. — Observations météorologiques faites à l'École normale de Màcon (année 1874). Offert par l'auteur. Maktins (Charles). — Lamark. Philosophie zoologique ou exposition de considérations relatives à l'histoire naturelle des animaux (Nouvelle édi- tion précédée d'une introduction biographique. 2 vol. in-8°). Ofl'ert par le Ministère de l'instruction publique. Millardet (A.). — Études sur les Vignes d'origine américaine qui résis- tent au Phylloxéra. Offert par l'Académie des sciences. MiL?(E Edwards. — Rapport sur les progrès récents des sciences zoolo- giques en France (grand in- 8°). Offert par le Ministère de l'instruction publique. MiLNE Edwards (H.) et Milne Edwards (Alphonse). — Recherches pour servir à l'histoire naturelle des Mammifères (21 livraisons); in-4°, planches en couleur. Offert par le Ministère de l'instruction publique. MiLNE Edwards (Alphonse). — Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Etudes sur les Xiphosures et les Crustacés podoph- thalmaires (livr. 1 à 3). Offert par le Ministère de l'instruction publique. MoNA (Aug.). — L'Abeille italienne, moyens de se la procurer, etc. Offert par l'éditeur. Mondain (l'abbé). — Instructions sur la culture des Asperges. Offert par l'auteur. 926 SOCIÉTÉ d'acclimatation. MoNTLAUR (marquis E. de). — État du bétail dans le département de l'Allier. Offert par l'auteur. MoRiCE (le docteur Albert), médecin de marine. — Coup d'oeil sur la Faune de la Gochinchine française (broch. in-S», 101 pages. Lyon, 1875. H. Georg). Offert par l'auteur. 'MoRicE (le docteur). — Voyage en Gochinchine pendant les années 1872, 1873, 1874 (in-8o. Lyon, 1876. H. Georg). Offert par l'auteur. MoRREN (E.). — La digestion végétale; note sur le rôle des ferments dans la nutrition des plantes. Offert par l'auteur. MoRREN. — Note sur le Drosera binata. Offert par l'auteur. MoRREiy(E.). — La théorie des plantes carnivores et irritables (petit in-S". Bruxelles, 1875. F. Hayez). De la part de l'auteur. MoRREN (E.). — Liste des jardins, des chaires et des musées botaniques du monde (4" édition). Offert par l'auteur. MosENTHAL (Jules de) et Harting. — Ostriches and Ostrich farming. Of- fert par M. de Mosenthal. MuELLER (baron Ferd. von). — Descriptive notes on Papuan plants, Mel- bourne, 1875. Offert par l'auteur. MuELLER (baron Ferd, von). — Fragmenta Phytographi.T Australi.T, t. VII, VIII et IX. Offert par l'auteur. MuELLER (baron Ferd. von). — The natural capabilities of the Colony of Victoria considered in référence to indigenous or introduced végétation. Melbourne, 1875. Offert par l'auteur. Mulsant (E.) et Verreaux (feu Ed.). — Histoire naturelle des Oiseaux- Mouches ou Colibris, constituant la famille des Trochilidés (t. I et II, in-ù°, pi. en couleur). Offert par le Ministère de l'instruction publique Mulsant (E.) et Rey (Ch.). — Histoire naturelle des Coléoptères de France (6 vol.). Offert par M. Mulsant. Negri (de). — La pêche et la Société de pisciculture italienne. Offert par l'auteur. Negri (de). — Raccolta de' lavori eseguiti dalla Societa di piscicoltura italiana. Offert par l'auteur. Pasteur (L.). — Études sur la maladie des Vers à soie, moyen prati- que de la combattre et d'en prévenir le retour (2 vol. in-8°, figures et planches). Offert par le Ministère de l'instruction publique, Pelletan (J.). — Manuel pratique du microscope. Don du Ministère de l'agriculture et du '^ommerce. Perny (Paul). — Grammaire de la langue chinoise, orale et écrite (t. II). Offert par l'auteur. Plée (F.). — Types de chaque famille et des principaux genres des plantes croissant spontanément en France; exposition détaillée et complète de leurs caractères et de l'embryologie (2 vol. in-i»), planches coloriées. Offert par le Ministère de l'instruction publique. Rasse (baron Henry de). — Projet d'exploitation des anciennes mis- sions de Corrientes (République argentine). la-S». Paris, 1875. Offert par l'auteur. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 927 Rasse (baron Henry de). — La Plata, récits, souvenirs et impressions de voyage (in-8". Paris, 1876). Offert par l'auteur. Uexès (F.-J.). — Le Phylloxéra détruit et la Vigne régénérée. Offert par l'auteur. RiBEAucouRT. — Manucl d'apiculture rationnelle. Offert par l'auteur. Rico (B.). — Eléments d'aquiculture pratique. Offert par l'auteur. Robin (Albert). — Le Jaborandi (Pilocarpus pinnatus). Offert par M. le docteur Gubler. RocHEMAcÉ (F. delà). — Météorologie agricole. Offert piir l'auteur. RocHEMACÉ (F. de la). — Association française pour l'avancement des sciences. Congrès de Nantes, 1875. Offert par l'auteur. RoHART (F.).— État de la question du Phylloxéra. Don du Ministère de l'agriculture et du commerce. Sanson (A.). — Les Moutons. Offert par l'éditeur. Saussure (Henri de) et Himbert (A.). — Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Etudes sur les Insectes orthoptères et les myriapodes (liv. 1 à 5). Offert par le Ministère de l'instruction publique. ScHOMBURGK. — Rcport OU the progress and condition of the Botanic Garden and government plantation during the year 1875. Offert par l'auteur. ScHOMBURGK. — Ths flora of south Australia. Offert par l'auteur. ScHOMBURG. — Botanical reminiscenses in British Guiana. Offert par l'auteur. Sebert (H.). — Notice sur les bois de la Nouvelle-Calédonie (in-8° avec planches). Offert par le Ministère de l'instruction publique. SiMMONDS (P.-L.). — Les richesses de la nature. Le règne animal. Offert par l'auteur. Soubeiran (J.-L.). — • Nouveau dictionnaire des falsifications des ali- ments et des médicaments (in-8'', avec figures). Offert par le Ministère de l'instruction publique. - Stenfort (F.). — Algues marines (in-8''). Offert par ie Ministère de l'instruction publique. Steindachner (D'' Franz). — Die Schlangen und eidechsen der Galapagos inselu. Offert par l'auteur. Thomas-Anquetil. — Aventures et chasses dans l'Extrême-Orient. 3' par- tie. Offert par l'auteur. Trégomain (A. de). — Les Insectes du chêne vert. Offert par l'auteur. Triana (J.). — Nouvelles études sur les Quinquinas (in-folio, planches coloriées). Offert par le Ministère de l'instruction publique. Trottikr. — Taillis d'Acacia Leiophylla au point de vue du bois de chauffage et de l'écorce à tan. Offert par l'auteur. Trottier. — Rôle de l'Eucalyptus en Algérie. Offert par l'auteur. Trousset. — Un million de recettes. Grande encyclopédie illustrée d'éco- nomie rurale, etc. Offert par M. Fayard, éditeur. 9^8 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Vaillant (Léon) et Bocourt. — Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Etudes sur les poissons (1'"'' livr.). Offert par le Ministère de l'instruction publique. Val (Jacquelin du) et Migneaux (Jules). — Gênera des Coléoptères d'Europe (4 vol. grand in-8°, planches coloriées). Offert par le Ministère de l'instruction publique. Van Beneden et Gervais (Paul). — Ostéographie des Cétacés vivants et fossiles comprenant la description, l'iconographie du squelette et du sys- tème dentaire de ces animaux, ainsi que des documents relatifs à leur histoire naturelle (13 livraisons de texte et atlas, grand in-folio). Offert par le Ministère de l'instruction publique. Verlot (B.). — Rapport de la Commission chargée de visiter les collec- tions dendrologiques de Segrez (broch. in 8°). Offert par M. Drouyn de Lhuys. Vétillart. — Études sur les fibres végétales textiles employées dans l'industrie (in-8°, planches). Offert par l'auteur. WiLsoN (Edward). — Acclimatization ; lecture faite devant le Royal colo- nial institute (in-8°. Londres, 1875). Offert par l'auteur. Zundel (Aug.). — Communication sur l'élevage des Vers à soie du chêne (Bombyx Yama-mai), faite en Alsace, par MM. Haushalter ; lue à la Société des sciences, agriculture et arts de la basse Alsace. INDEX alphabi^:tique des animaux MENTIONNÉS DA.NS CE VOLUME. Abeille, 466-467. Agami, 310. Anguille, 49-50, 489-494. Attacus Yaraa-mn'i. Voy. ver à sole du chêne. — Cynthia. Voy. ver à soie de l'allante. Autruche, 62-64, 299-300, 5^9, 805-808, 857-858. Bryotropha, 817-819. Câblais, 855-856. Canard d'Aylesbury, 705. — Bahama, 307, 381, 645. — Carolin, 125-126, 222-223, 381-382, 447, 705, 793. — Casarka, 126, 382, 447-448, 793. — Labrador,127, 202-203, 307, 382-383, 436, 448, 546-547, 553-554, 687, 793-794. — Mandarin, 126, 308, 310, 383, 448-449, 554-555, 645, 794. -— de Rouen, 50, 126, 308, 449, 555. — spinicaude, 126, 794-795. Capybaras, 855-856. Casoar,'795. Cassida rubtgmosa, 819. Castor, 311. Céréopse, 795. Cerf d'Aristote, 446-447. — cochon, 118, 445-446. — des Moluques, 118. — nain de la Chine, 909-910, Chabin, 317-319. Chevêche, 699. Chèvre naine du Sénégal, 118,302. Chevreuil, 689. Colin de Californie, 121, 224, 377, 556, 645, 795. Coliou, 821-822. CoUse {Colisn), 11-22. Colombe Longhnps ou Lophotes, 121 , 304-305, 453, 705, 795. Corœbns bifasciotus, 333-334, 405- 406. Corail, 808. Cygne noir, 125, 306-307, 379-380, 556, 705-706, 795. Dacns oleie, 135. Diamant à moustache, 449. Dicotvle, 856. Dindon sauvage, 124, 307, 379, 450, 646, 795. Doryphorn, 660-661. Ëlaphodus, 910. Éléphant, 314. Eponge, 332-333. Faisan, 236. — de Lady Amherst, 377, 556. — de Mongolie, 121-122, 305, 377, 450, 556, 557, 646-647, 796. — de Sœmmering, 825-827. — de Svvinhoé, 124, 305, 377^ 378, 450-451, 557-558,647-648, 706. — vénéré, 96, 122-123, 305, 378-379, 452-/|53, 706, 796. — versicolore, 123-124, 706, 796. Fourmi, 405. Garrulax, 12li. Gourami, 835-846. Grenouille-bœuf, 303. Homotoma ftciis, 819. Huître, 402-403. — perlière, 389-390. Insectes (généralités), 137, 220, 284, 395-396, 561-562, 577, 909. Ixos en/throtis, 785-792. Kangurou, 119-120, 223, 302, 312, 376,553, 793, 907-908. 930 SOCIETE D ACCLIMATATION. Koala, 312. Labionaris, 659. Lamantin, 404-405. Lapin angora, 201-202, 283. — argenté, 119, 302, 645. — à fourrure, 51-52, 119, 223, 302, 376-377, 447, 645. Léporide, 553. Lièvre, 688. Lophophore, 212-213, 282, 800-801. Lophotragus, 909-910. Loxyrrhopun plumbeus, 822. Lupei'us flnvus, 661-662. Mammifères (généralités), 137, 220, 319, 330, 331-332, 576, 802, 880-882, 902-903, 905-90G. Manatus, 404-405. Mélipone, 192-198, 311. Moineau, 460-463, 570. — mandarin, 449. Mouton, 573. Oie barrée de l'Inde, 796-797. — d'Egypte, 106. — de Guinée, 106. — de Madagascar, 380-381. — de Toulouse, 797. Oiseaux (généralités), 1-10, 116-117, 137, 140-141, 145-164, 241- 258, 315-317, 325-328, 329, 331, 335, 374-375, 400, 433, 547-548, 576, 725, 729-741, 763-764, 817, 821, 864, 882- 883. Ophideres fuUonica, 409-417. Osphromenus olfax, 835-846. Outarde, 283-284. Oxycarenus, 472. Pécari, 856. Perdrix de Chine, 213. Perruche calopsitte, 120. — omnicolore, 377. — ondulée, 120-121, 304, 310, 648. Phacochère, 311. Philander, 312. Phjlloxera, 471, 578-579, 633-634, 717-718, 720-721. Pigeon, 363-364, 453, 878. — voyageur, 71-92, 259-267, 300, 337-352. Pintade, 106-107, 577. Poissons (généralités), 23-27, 58- 62, 132-134, 165-191, 203-204, 220-222, 325-326, 402, 576- 577, 657-658, 699-701, 809- 816. — arc-en-ciel, 11-22, 313-314. Porc, 574. Poule, 573-574, 577. — de Bréda, 125. — Crèvecœur, 125, 306, 449, 558. — Dorking, 125, 306. — Houdan, 306, 449. — Langshan, 324. — nègre, 3 79. Requin, 883-890. Salmo fontinalis, 43, 44, 107, 874- 876. Sarigue, 312. Saumon, 95, 291-292, 434. Sauterelle, 229-230. Singe, 687-688. Talégalle, 97, 124-125, 312-313, 797-798, 828-834. Tapir, 856. Touraco, 633. Tourterelle longhups. Voy. Colombe longhups. Trigone, 192-198. Truite, 858. TyroglypJius entomophagus, 468. Ver à soie, 400, 638, 686-687. — de l'allante, 859. — du chêne, 585, 665-670, 706- 707, 711-714, 847-850. INDEX ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX MENTIONNES DANS CE VOLUME. Abies nigrn^ 862. Acacia, liQ, 5^4-545, 698. Agave, 421-422, 714-716, 870-871. Airelle, 229. Alfa, 653-654,820-821. Ampelodesmos tcnax, 637. Anthericum pomeridïnnum., 320, Arachide, 723. Arracacha, 280, 596-597. Arundinaria falcata, 110. Azalée, 599. Balah amliât, 640. Bambou, 110, 111, 116, 127-128, 308, 374, 384-386, 433-434, 558-559, 571, 598-599, 689, 707, 747-750, 798-799, 872- 873. Bassin Parkii, 722. Bégonia, 128, 600. Betterave, 707-710. Blé, 658. Cactus, 205-206. Caféier, xlii, 663-664. Calcéolaire, 691. Canne à sucre, 353-362. Câprier, 236-237, 608-611. Casuarino, 544. Cèdre, 297, 548-549, 803. Cedrela si7ie7isis, 465. Celtis australis, 141-142. Chamœrops, 308-309, 369, 420. Chêne, 298, 399, — vélani, 619-629. Chenopodium, 47, 227. Cinchona, 691 . Citronnier, 597. Citrouille, 239. Coca, 648-649, 689-691. Coco, XXXVIII. Colocasin esculenta, 543. Concombre, 695. Consoude, 910-911. Coton herbacé, 101-102. Cotoneaster, 640. Courge, 204, 226, 227, 637, 696, 799. Voy. aussi Concombre. Cucurhita pepo, 277-278. Cîircas, 722-723. Daicon, 39, 102, 581-582, 594. Dnmmara nustralis, 329-330. Daphne, 601-602. Dasylirion longifolium, 369-370. Dattier précoce, 640-641. Dioscorea batatas, 876-877. Doundaké, 722. Elœococca vernida, 279, 367, 391- 393, Elaïs, 721-722. Elodea canadensis, xl, Erigeron canadense, xxxvii. Erythrophleum, 723. Erythroxylon coca, 648-649, 691. Esparto, Voy. Sparte. Eucalyptus, 32-33, 47, 98, 111 116,131-132,209-210,293 321-323, 368, 370-371, 439, 459-463, 464-465, 541, 547, 566, 567, 571 581, 599, 634, 635, 638, 652, 692-693, 702, 750 799, 860, 864, 873-874. Euphorbe, 659. Fenouil, xxxviii. Ficus, 566-567. Figuier de Barbarie, 205, Galéga, 908-909. Gin-seng, 904-905. Gobo, 697-698. Gossypium herbaceum, 101-102. Haricot 45-46, 52-53, 207, 368, 597, 636-637. Igname, 100, 101, 213-214, 549, 592-594, 876-877. Ilex Paraguariensis, 284-285. Inée, 372-373. Jaborandi, 671-683, 865. ' Jonc, 418-432. 689- 115, 294, 437- 540- 572, 650- 758, 932 SOCIETE I) ACCLIMATATION. Kauri, 329-330. Lippia JEgyptiaca, 600-601. Lygeum spartum, 45, 98, 419, 612, 613. Macrochloa tenacissima. Voy. Sparte. Mahonia, 639-640. Maïs, 48, 53, 225, 270-271, 274- 275, 370, 861. Marmite de Singe, 315. Maté, 284. Melaleuca leucadendron, 115. Melon, 696, 861. Micocoulier, 141-142. Millet de Russie, 206, 699, 860. Mimosa, 110. Nepenthes, 315. Niaouli, 115. Noyer du Mexique, 229. — d'Amérique, 297-298. Olivier, 135-136. Opuntia, 205-206, 276. Oranger, 760-761. Orge, 225, 860. Oxycoccos macrocarpa, 229. Palmier, 418-432, 762-763. Panais, 102, 109-110,206-207, 207- 208, 219-220, 227, 274, 275- 276, 280-281, 298, 560, 693, 861. Patate, 596. Phalangium, 320. Phœnkc, 420-421, 571. Physalis eclulis, 46, 227, 596, 861. Pilocarpus pînnatus, 671-683, 865. Pin, 218, 803. Pois, 597. Polygonum amphibium, 333, 562-565. Pomme de terre, 54-57, 129-130, 141, 206, 386, 454-457, 559, 590-591, 860. Potiron, 596, 695. Pterocarya, 635-636. Quinoa, 710. Radis du Japon. Voy. Daicon. — russe, 225-226, 861 . Ramié, 295-296, 582, 654-655, 860. Heana luxwians. Voy. Téosinté. Riz, 291, 394. — sec, 100-101. Sapin, 362. Sapocaia, 315. Séquoia sempervirens , 297, 816. Soja hispida, 226, 457-458. Souci, 907. Sparte, 45, 98, 418-432, 611-619, 637. Stillingia sebifera, 640. Stipa tenacissima, Voy. Sparte. Strophantus hispidus, 372. Sympltytum, 910-911. Teck (Tectona), 140. Téli, 723. Téosinté, 33, 97, 206, 369, 440. 463, 567-568, 572, 636, 641, 649, 696-697, 701, 863, 871- 872. Thé, 473-474. — du Paraguay, 284. Tomate du Mexique, Voy. Physalis cdulis. Tripsacum monostachym. Voy. Téo- sinté. Tulipe, 601. Vaccinium, 228. Valeriana nasturiiifolia, 546. Végétaux (généralités), 128-129, 138- 139, 142-143, 224, 228, 232- 235, 238-239, 309, 319-320, 329, 334, 383-384, 386-388, 389, 396-400, 403, 404, 406, 407, 453-454, 474-475, 559, 566, 569, 574-576, 577, 580, 602-606, 648, 694-695, 721- 723, 725, 801-802, 864, 897- 902. Vigne, 34-36, 210-212, 237, 320, 472, 495-533, 545, 595-596, 664, 719-720, 762. Weinmannia, 568. Xanthoceras sorbi folio, 440. Zapallito, 108, 130, 268-270, 386, 592. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS MENTIONNES DANS CE VOLUME. Anonyme. De la pèche et de la pisci- culture dans les eaux de Naples et de Sicile, 58. — De la domestication de l'Autru- che au Cap, 62. — Pisciculture dans le Puy-de- Dôme, 132. — Traité élémentaire d'entomolo- gie, par M. Maurice Girard, 395. — V Eucalyptus à l'exposition d'Al- ger, 650. — L'Alfa et la Ramie à l'Exposition d'Alger, 653. — Le Phylloxéra, par Girard. 2'= édi- tion, 720. Andelle (G.). Note sur la reproduc- tion du Faisan de Sœmmering, 825. Aknoult. Voy. Roullier-Arnoult. Balcarce. Sur le Zapallito et le Mais blanc doux ridé des Etats-Unis, 268. Barutel. Ceifs d'Aristote, Ù46. Belizal (Vicomte de). Canards La- brador, 127. — Perruches Calopsittes, 120. Berthelot (Sabin). Géographie orni- thologique, 315. Berthoule (A.). Dindons sauvages, 450. — Canards Carolins, hlil . Bessette (docteur). Cheptel de Ca- nards Carolins, 705. — Cheptel de végétaux, 707. BEz.iNS0N (Ch.). Cygnes noirs, 379, 705. Blancuère (h. de La). Génération de l'Anguille, 489. BoNNEFOY (docteur de). Végétaux, 308, 558. ' — Canards de Rouen, 308, 555. Bordé. Végétaux, 129. BoRDET. Canards Labrador, 553. Bouchez. Tourterelles Longhups, 453. — Faisan de Swinhoë, 450. Bouguet. Cheptel de Colombes lo- photes, 705. — Cheptel d'/l<^«cM.y Yamu-mài^l^Q. Bouillod. Canards spinicaudes, 126. BouRRiT. Végétaux, 560. BiiADY. Végétaux, 383. — Lapins argentés, 119. — Poule lîréda, 125. Brémant. Végétaux, 308. Briosval. Faisan de Mongolie, 122. — Faisan versicolore, 123. Brosse-FlaviciiW (Ch. de la). Végé- taux, 384. Burky. Faisan de Mongolie, 377. — Végétaux, 384, 558. — Faisans de Swinhoë, 557, 706. Buzaré. Canards Casarkas, 126, 382. — Cheptel de Poules nègres, 379. — Végétaux, 707. Cambon (A.). Végétaux, 52. - — Lapins à fourrure, 51. — Canard Labrador, 307. — Lapins argentés, 302. — Canards de Rouen, 51. Cambocrg (Comte de). Végétaux, 56. — Kangurous, 119. Carbonnier (Pierre). Nidification du Poisson Arc-en-ciel de l'Inde, 11. — Le Gourami et son nid, 835. Carpentier (L.). Nos alliés naturels, 561. Clet. Perruches ondulées, 648. — Canards mandarins, 645. Cordes. La pèche au Requin, 883. CoRDiER. h' Eucalyptus et le Téosinté' en Algérie, 459. CouRcv (Vicomte de). Cerfs des Mo- luques, 118. CoL'TANs(E. de). Faisan vénéré, 122. Cronau. Canards de Bahama, 381, — Poules nègres, 379. Dabry de Thiersant. L' Elcecocca oer- nicia; vins et eaux-de-vie de Chine, 391. 9M SOCIÉTÉ d'acclimatation. Dantu. Cygnes noirs, 380, 556. Dareste (C). Recherches sur les œufs clairs, 1. Daviau. Faisan de Swinhoë, 305,557. Delamain (Ph.). Perruches omnico- lores, 377. Delondre (Augustin). Nacroculture ou ostréiculture perlière aux îles Pomotou, 389. Delvaille. Végétaux, 308. Derré. Végétaux, ^153, 454. — Faisans de Swinhoë, 450, 557, 647, 706. — Canards Mandarins, 448, 554. Desroches. Canards Carolins, 223. 381. — Colins de Californie, 224. Drory (E.). Note sur la Mélipone scutellaire, 197. Drouol (Comte). Végétaux, 559. Drouyn de Lhuys. Migration des vé- gétaux, XXXVI. — Visite au Jardin d'acclimatation, 310. Ducuartre (P.). Rapport sur le projet de création d'un Jardin d'accli- matation à Cannes, 65. Ducuastel, Canards mandarins, 12G, 554. DuFORT (Aimé). Correspondance des Membres ciiepteliers, 118, 223. 302, 376, 445, 553, 645, 705. Notices bibliographiques : -^ Étude sur l'Olivier, par M. Barbe père, 135. — La théorie des plantes carnivores et irritables, par M. E. Morreu, 232. — Arte plumai'ia, les plumes, leur valeur et leur emploi dans les arts au Mexique, au Pérou, etc., par M. F. Denis, 326. — Étude sur les libres végétales tex- tiles employées dans l'industrie, par M. Vétillart, 396. — Les Moutons, par A. Sanson, 573. — Poules et œufs, par Eug. Gayot, 573. — Manuel de la Porcherie, par Louis Leouzon, 574. — L'École des fleurs, par Alfred DudoUy, 574. — Aventures et chasses dans l'Ex- trême-Orient, par M. Thoraas- Anquetil, 656. DuKORT (Aimé). Les animaux articu- lés, les Poissons elles Reptiles, par M. Louis Figuier, 657. — La Vigne à l'école du Phylloxéra, par M. J. Giera, 717. — Raisins de table ; manière d'ob- tenir des primeurs, etc., 719. — Le Phylloxéra détruit et la Vigne régénérée par l'emploi ration- nel de la potasse, par M. F.-G. Rexès, 720. — Traité de pisciculture pratique et d'aquiculture en France et dans les pays voisins, par M. Bou- chon-Brandely, 809. — La République argentine, par M. Ricardo Napp, 896. — Bibliographie : journaux et re- vues, 136, 235, 329, 400, 468, 575, 658, 721, 816, 904. — Bibliographie: publications nou- velles, 143, 240, 335, 407, 475, 582, 664, 726, 822, 911. — Un Lépidoptère h trompe perfo- rante ravageur des Oranges en Australie, 409. Dupont (A.). Lapin à fourrure, 223, 447. Fiévet-Perinet. Pigeons, 453, Fleury (Victor). Végétaux, 224, 384. — Colins de Californie, 224, 377, 556, 646. — Lapins à fourrure, 223, 376, 645. Gaillard (Paul). Cygnes noirs, 380. Garnot (E.). Canards Casarkas, 382, 447. — Canards Labrador, 127, 382, 448. Genesley. Cygnes noirs, 125, 380, 556, 706. — Kangurous de Bennett, 119, 223, 376, 553. Gensollen. Une nouvelle plante or- nementale, 804. Geoffroy Saint-IDlaire (A.). Rapport présenté au nom du Conseil d 'administration du Jardin d'ac- climatation, 476. — Rapport sur les Récompenses, lxv. — Note sur le Jardin d'acclimatatioq, d'Iiyères, 742. Girard (Maurice). Manuel d'apicul- ture l'ationuelle, par M. C. de Ribeaucourt, 466. TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS. 935 Séances du Conseil de la Société : Procès-verbal du 28 juillet 1876, 534. — du 27 octobre 1876, 684. GiiiARD (Maurice). Notice sur les Mélipoues et les Trigoues bré- siliennes, 192. - — et Odstrcil. Educations A'Attacus Yamu-nidi et note sur les varia- tions de cette espèce, 847. GoRUY-BouTEAu. Végétaux, 384. — Dindon sauvage, 124, 379. — Faisan vénéré, 378. GouRRAUD (Charles). Végétaux, 558. Graells (de la Paz). Les Spartes, les Joncs, les Palmiers et les Pittes, 418. Grisard (Jules). Compte rendu des Cheptels, 51. Séances du Conseil de la Société : Procès-verbal du 22 septembre 1876, 630. Grisard (Jules). Noms vulgaires des Eucalyptus, 321. — Le Cedrela Sinensis, 465. — Pèche du Corail, 808. Guillemet. Canard de Bahama, 307, 381, 645. — Dindon sauvage, 307, 379, 646. Guy aine. Faisans vénérés, 378, 452. Hardy. Sur le Piiocarpus pinnatus (Jaborandi), 671. Hervey de Saint-Denis. (Marciuis d'j. Cheptel de Talégalles, 124. — de Cerf Cochon, 118. — Sur la reproduction en liberté des Talégalles d'Australie, 828. Institut national Genevois. Végé- taux, 385. Jacquemart (Fréd.). Rapport de la Commission de comptabilité sur l'exercice 1875, 891. Julien (Frédéric). Faisan vénéré, 306. Kralik. Végétaux, 128. Labruyère (G .-Julien). Grenouilles bœufs, 303. Lafon (J.-J.). Faisans vénérés, 452. Lamangarny (Arthur de). Le Chabin, 317. LaPerrede Roo. L'iustinct d'orienta- tion chez le Pigeon voyageur, 71. ■ — L'origine du Pigeon voyageur belge, 259. La Perre de Roo. Emploi des Pigeont voyageurs dans l'antiquité e. les temps modernes, 337. Le Boulengé. Multiplication en vo- lière de Vlxos eryihrothis de Java, 785. Lebouvier (a.). Les Autruches au Cap de Bonne-Espérance, 805. Lecler (A.). Végétaux, 128, 384. Le Doux (Christian). Quelques mots sur les Vers à soie du Chêne, 585. Leeort des Ylouses. Faisans vénérés, 452. Le Moine (G.). Végétaux, 127, 129. Lépervanciie. Naturalisation de végé- taux à l'île de la Réunion, 565. Leroy. Canards mandarins, 308. — Faisan de Swinhoë, 305, 450, 647. — Faisans vénérés, 123. LiiÉRiTiER. Végétaux, 128. Liénard (Auguste). Faisan de Mon- golie, 377, 646. Marienval (G.). Le Lophophore, 800. Martel-Houzet. Canards mandarins, 126, 308, 383, 554. — Faisan de Mongolie, 121, 305, 377, 556. Maupied. Colins de Californie, 121. Menant (Léon). Faisans vénérés, 378, 453. Michel (docteur). Cheptel de Faisans versicolores, 706, Michel (Marins). Moineaux manda- rins, 449. MiFFONis (de). Faisans de Swinhoë, 647. — Colombes Longhups, 121. Mohammed - Ben - Driz. L" Eucalyptus dans l'oasis de Tuggurth, 131. Moller. Oies de Madagascar, 380. Moreau (H.). Élevage des oiseaux de chasse et de volière, 145, 241. MoREAU (J.-M.). Végétaux, 128. — Poules Dorking, 125, 306. — Lapins à fourrure, 119, 302. MuNiER. Cerfs Cochons, 445. — Kangurous, 120. Nacutigal (docteur G.). Plantes et animaux de l'Afrique centrale, 801. Nadault'de BiiFFON. Herbier de Dau- bentou, offert à la Société, 389. 936 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Naijdin (Ch.)- Questions d'acclima- tation, 569. Odstrcil. Yoy. Gii-ard. OuNOUS (Léo d'). Végétaux, 558, 559. Pacquetau. Végétaux, 453. — Pigeons, A53. — Faisans de Mongolie, i50. Partiot. Végétaux, 128, 129, 559. — Perruches ondulées, 121. Perraudière (J. de la). Végétaux, 454, 458. — Perruclies ondulées, 120. Perrigny (Comte de). Canards man- darins, 448. — • Faisans vénérés, 453. Persac. Végétaux 384. PicHOT (P. -A.). Les volailles Laug- shan, 324. PiTARD. Faisan vénéré, 122, 379, 706. PuEY d'Ava>t. Colombes Longhups, 121, 304. — Boucs et Chèvres nains du Séné- gal, 118, 302. PoKTÉ. Canards carolins, 381. Prieur-Carré (Victor). Faisan de Lady Amherst, 377, 556. Pruns (Marquis de). Boucs et Chèvres nains du Sénégal, 118. PuLLiGNv (Vicomte de). Canards man- darins, 448. Qumoii. Catalogue des Vignes cul- tivées au Jardin d acclimatation du bois de Boulogne, 495. — Rapport sur les principales cul- tures faites en 1875, au Jardin d'acclimatation du bois de Bou- logne, 591. Raveret-Wattel. Procès-Terbal de la dix-neuvième séance publi- que annuelle, xviii. — Rapport sur les travaux de la Société en 1875, xlv. Séances générales de la Société : — Procès-verbal du 7 janvier, 28. — Procès-verbal du 21 janvier, 40. — Procès-verbal du 4 février, 93. — Procès-verbal du 18 février, 103. — Procès-verbal du 3 mars, 199. — Procès-verbal du 17 mars, 215. — Procès-verbal du 31 mars, 272. — Procès-verbal du 21 avril, 286. — Procès-verbal du 19 mai, 363. — Procès-verbal du 2 juin, 433. — Procès-verbal du 15 décembre, 851. — Procès-verbal du 29 décembre, 867. Raveret-Wattel. Oiseaux voyageurs et Poissons de passage , par 31. Sabin Berthelot, 325. — Éducation de VAttaciis Yama-mal au Japon, 665. — Les auxiliaires du Ver à soie dans FExtrême-Orient, 713. — L'incubation artificielle aux Etats-Unis, 882. Riban. Poules de Crèvecœur, 125, 306, 449, 558. — Canards de Rouen, 126, 449,555. RiBEAUD. Faisan de Swinhoë, 305, 378, 451. RicARDO Napp. Exploitation du bétail dans la Confédération argen- tine, 880, Rico. L'aquiculture en Auvergne, 165. RiFFAT. Faisan vénéré, 122. Rivière. Le Volyyonum amphihium, 562. RocHEMAcÉ (F. de la). Cheptel de Canards Aylesbury, 705. — Végétaux, 7 07, 710. — Le Pin laricio et le Cèdre, 803. RoDELLEc DU PoRzic (de). Végétaux, 127. — Canards carolins, 125. Roger (Edgar). Faisan de Swiiiiioo, 124. Ros^Y (Léon de). Le Ver à soie du Chêne du Japon, 711 Rousse (A.). Perruches ondulées, 120, 304, 648. Roullier-Aunoult et Arnoult. Le mi- rage des œufs par l'indiscrète ; l'hydro-mère, 729. Saciiot (Octave). Chronique d'Amé- rique, 229, 319. SAINT-LÉ0?f BOYER FO.NFRÉDE, KaUgU- rous, 302. Salanson. Poules de Houdan, 306. Sarrus. Faisan de Swinhoë, 378. Semallé (René de). Végétaux, 558, 648. — Faisan de Mongolie, 122. Sénéquier. Canards Carolins, 126. — Colombes Longhups, 121. Société d'horticulture d'Etampes. Végétaux, 224, 228, 454. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEUBS. 937 Terreros (de). Produits tirés de l'A- gave, 714. TuouETTE. Naturalisation de végé- taux à la Réunion, 567. TriUBEssÉ (Baron de). Cvgnes noirs, 30G, 556. Ti'UMANN. Léporides, 553. TrnnEL (docteur). La première cam- pagne des Madragues, 23. — Études sur quelques végétaux économiques ou industriels, 607. — Cheptel de végétaux, 707. Yalenzuela (docteur). Note sur le Pulque, 715. Vavix (Eugène). Lapins à fourrure, 119. Vernejoul de la Roque (de). Végé- taux, 6/i8. — Lapins argentés, Gàô. Viennot. Origine de la canne à sucre et ses migrations, 353. ViLLEimiNE (Comte de la). Canards Labrador, 55/i. ViLLEMEiVE (Marquis de). Poules de Houdan, /liO. — Poules de Crèvecœur, 4/j9. ViLMuRix -Andrieux. Lb Polijgo/ium amphibium, 562. VoifiA (docteur). Végétaux, 130. — Lapins à fourrure, 119. Zeilleu. Faisan de Svsinhoé, 305 , 451. Z' SÉRIE, T. m. — Déc.^iahrc 1870. 60 ^ %■ TABLE DES MATIÈRES DOCUMENTS RELATIFS A LA SOCIETE. Organisation pour B'annco 1S3G Bureau et Conseil d'administration V Délégués de la Société en France et à l'étranger vi Commission do publication vi Commission des finances vi Commission des cheptels vu Commission médicale vu Commission permanente des récompenses vu Vingt et unième liste supplémentaire des Membres viii Rapport de la Commission de comptabilité sur l'exercice 1875^ par MM. Eug. Dupi>', Eilgar Rogeu et Fréd. Jacquemart, rapporteur.. . 891 DIX-NEUVIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Procès- verbal de la dix-neuvième séance publique annuelle, tenue le 5 mai 1876, dans la salle du théâtre du Vaudeville xviii Prix extraordinaires encore à décerner. Généralités xix-xx Prix perpétuel l'onde par feu M""^ Guérineau, née Delalande. xx Prix fondé par feu M. Agron de Germi«.ny xx Première section. — Mammifères xx-xxiu Prix perpétuel fondé par feu M™^ Ad. Dutrone, née Galot. . . xxi Deuxième section. — Oiseaux xxui-xxvi Troi^'ième section xxvi-xxix Reptiles xxvi Poissons XXVII Mollusques xxvin Crustacés xxix 940 SOCIÉTÉ d'acclimatation. Quatrième section. — Insectes xxix-xxxi Sériciculture xxix Prix fonelé par M. DnoiYN de Lhuys xxix Apiculture xxxi Cinquième section. — Végétaux xxxi-xxxiv DiHcour!^ prononcés à In séance. Drouyn de Lhuys. — Migration des végétaux xxxvi Raveret-Wattel. — Rapport annuel sur les travaux de la Société en 1876 XLV A. Geoffroy Saikt-Hilaire. — Rapport au nom de la Commission des Récompenses lxv GÉNÉRALITÉS. Jules Grisard. — Correspondance des Membres chepteliers 51 P. DucuARTRE. — Rapport ?ur le projet d'un Jardin d'acclimatation à Cannes •' 65 Aimé DuFORT. — Correspondance des Membres chepteliers 118, 223, 302, 376, ^45, 553, 645, 793 Octave Sachot. — Chronique d'Amérique 229, 319 Duouyn DE LuuYS. — Visite au Jardin d'acclimatation 310 A. Geoffroy Saint-Hii.aire. — Rapport présenté au nom du (Conseil d'ad- ministration du Jardin d'acclimatation 476 Cil. Naudix. — Questions d'acclimatation 569 A. Geoffroy-Saint-Hilaire. — Note sur le Jardin d'acclimatation d'Hyères '''^ Gustave Nacutigal. — Plantes et animaux de l'Afrique centrale 801 PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. Arliiur DE Lamancarky. — Le Chabiu 317 RicARDO Nai'p. — Exploitation du bétail dans la République Argentine. 880 DEUXIÈME SECTION, — OISEAUX. C. Dareste. — Recherches sur les œufs clairs 1 La domestication de l'Autruche au Cap 62 La Perre de Roc. — L'instinct d'orientation chez le pigeon voyageur. , 71 pr H^ MoREAU. — Élevage des Oiseaux de chasse et de volière 145, 241 La Perre de Roo. — L'origine du Pigeon voyageur belge 259 S. Beutuelot. — Géographie ornithologique 31 T: P. PicuoT. — Les volailles Langshan 324 La Perre de Roo. — Emploi des Pigeons voyageurs dans l'anliquité et les temps modernes 337 TABLE DES MATIÈRES. 9-41 Rouluer-Arnoult et Arnoult. — Le mirage des œufs par riiuliscrcte ; riiydro-mère 729 Le Boulexcé. — Multiplication en volière de I'/joî ertjlhrolis de Java.. 785 G. Marienval, — Le Lopiiopliore 800 A. Lebouvier. — Les Autruciies au Cap de Boniic-Espérance 805 G. Andelle. • — Reproduction du- faisan de So'mmering 825 Mis d'fÎERVEY DE Saint-Denys. — SuT la reproduction des Talcgallcs. . . 82S Raveret-Wattel. — Incubation artificielle aux Etals-Unis 882 TROISIÈME SECTION. — POISSONS, CRUSTACÉS, ANNÉLIDES, ETC. Pierre CariîOnnier. — Nidification du Poisîon arc-cn-ciel, de l'Inde. . . 11- D'^ TrRREL. — La première campagne des Madragues 23 De la pèche et de la pisciculture dans les eaux de Naples et de Sicile. . 58 Pisciculture dans le Puy-de-Dôme 132 Rico. — L'aquiculture en Auvergne 1G5 A,-Ang. Delondre. — Nacroculture ou ostréiculture pcrlière, aux ilcs Pomotou 389 II. DE LA Blanciiére. — Génération de l'Anguille 489 Jules Grisard. — - Pèclie du Corail 808 Pierre Carbonsier. — Le Gouranii et son nid 835 G. Cordes. — La pèclie au Requin 883 QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. Maurice Girard. — Notice sur les Mélipones et les Trigones brési- liennes 192 E. Drory. — Note sur la Mélipone scutellairc 197 Aimé Di'FORT. — Un Lépidoptère à trompe perforante ravageur des oranges, en Australie 409 L. Carpentier. — Nos alliés naturels 561 Clirislian Le Doux. — Quelques mots sur les Vers à soie du cbène. . . . 585 Raveret-Wattel. — Education de VAttacus Yumn-maï du Japon C65 Léon de Rosny. — Le Ver à soie du chêne du Japon 711 Raveret-Wattel. — Les auxiliaires du Ver à soie dans l'Extrême- Orient 713 Odstrc.il et Girard.— Educations à'Attacus Yama-mai et note sur les variations de cette espèce 847 CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. Agha Mohamed-ben-Driz. — \J Eucalyptus dans l'oasis de Tuggurtb.. . . 131 Balcarce. — Sur le Zapallito et le Mais blanc doux ridé des États- Unis 268 Jules Grisard. — Noms vulgaires des diverses espèces ii' Eucalyptus . . . 321 942 SOCIÉTÉ d'acclimatation. ViEN.NOT. — Origine do la canne à sucre et ses migrations 353 Nadault de Bcffon. — Herbier de Daiibenton 389 Dabry de Thieusant. — VElœococca verniciu; vins et caux-de-vie de Chine 391 De i.a Paz Graells. — Les Spartes, les Joncs, les Palmiers et les Pittes 418 A. Cordier. ~ L'Eucaluptus et le Téosinté en Algérie. 459 Jules Grisard. — Le Cedrela sinensis 465 QuiHOU. — Catalogue des vignes cultivées au Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne 495 'Rivière et Vilmorin-Andrieux. — Le Polijgunum amphihium 502 Paul LErEUYANXUE et E. Trouette. — Naturalisation de végétaux à l'ile de la Réunion 565 Quiuou. — Rapport sur les principales cultures, faites en 1875, au Jar- din d'acclimatation du Bois de Boulogne " 591 Turrel. — Études sur quelques végétaux économiques ou industriels. . 607 V Eucalyptus à l'Exposition d'Alger 650 L'Alfa et la Ramie à l'Exposition d'Alger 653 Ernest Hardy. — ■ Sur le Pilocarpus pinnatus 671 Terreros (de). — Produits tirés de l'Agave 714 Félix DE La Rochemacé. — Le Pin laricio et le Cèdre 803 Gensollen. — Une nouvelle plante ornementale 804 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX. procès-verbaux des séances générales de la société. Séance du 7 janvier — 21 janvier. 28 40 4 février 93 18 février 103 3 mars 199 17 mars 215 Séance du 31 mars 272 — 21 avril 286 — 19 mai.. .• 363 Jiun 433 1 5 décembre 851 29 décembre 867 PROCÈS-VERDAUX DES SEANCES DU CONSEIL DE LA SOCIETE. Séance du 28 juillet 534 | Séance du 22 septembre 630 Séance du 27 octobre 684 BIBLIOGRAPHIE. Aimé DuFORT : Notices et analyses. Étude sur l'Olivier, par M. Barbe père 135 La théorie des plantes carnivores et irritables, par E. Ed. Morren 232 Les plumes, leur valeur et leur emploi dans les urls au Mexique, au Pé- rou, etc., par M. F. Denis 326 TABLE DES MATIÈRES. \)i:\ Etudes sur les fibres végétales textiles employées clans l'industrie, par M. Vétillart 396 Les Moutons, par A. Sanson 573 l'onles et reufs, par M. Eug'. dayot 573 Manuel de la porcherie, par M. Louis Leouzon 574 L'École des fleurs, par M. Alfred Dudoiiy 57 /j Aventures et chasses dans l'Extrèine-Orieut, par M. Thomas Anquelil . . . C56 Les animaux articulés, les Poissons et les Reptiles, par M. Louis Figuier. 657 La Vigne à l'école du Phylloxéra, par M. J. Giéra 717 Raisins de table; manière d'obtenir des primeurs, par J. 1/ard 717 Le Phylloxéra détruit et la Vigne régénérée par l'emploi rationnel de la potasse, par M. F. -G. Réxès 717 Traité de pisciculture pratique et d'aquiculture en France et dans les pays voisins, par M. Bouchpji Brandely 809 La République Argentine, par M. Ricardo Napp 897 Journaux et revues. . 136, 235, 329, 400, 468, 575, 658, 721, 816, 904 Publications nouvelles. 143, 240, .335, 407, 476, 582, 664, 726, 822, 911 Anonyme. Traité élémentaire d'entomologie, par M. Maurice Girard. . . . 395 — Le Phylloxéra (2" édition), par M. Maurice (îirard 720 Raveret-Wattel. — Oiseaux voyageurs et Poissons de passage, par M. Sabin Berthclot 32.t Maurice Girard. — Manuel d'apiculture rationnelle, par G. de Ribcau- court 466 Erratum , . 584 FIN DE LA TAEl.K DES MATIÈRES. Le gérant : Julks Grisard. i-AïlIS. lUr l\IllBt\!E DR E. UARTIHET, HUE MIGNON, ï t \ New York Botanical Garden Librar llllllllll 00259 9171 '''W.É '' -t*:=v, .V»' ■"C • •< ^'t*"^'? iPtt^ !l *tv?-.. LJ? 4*; *^» w «■■•■. r-i s^rr •* •?î v%' ey . -''.5 ■ '' 1 .:>4« "•« >y.' m M^ :» *^f t^^ #t-