es À! PÉper RO Golumbia niversiin in the Gitu of Sew Aork Library VER … chere DE FRANCE = Sat FONDÉ EN 1885 TOME XXY AvEG 3 PORTRAITS EN PHOTOTYPIE, 2 PLANCHES HORS-TEXTE ANNÉE 1909 PARIS au. SI ÈGE DE E A: Soc I ÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1910 #14 D CAE HET BE? BULLETIN DE LA D OCIÉTÉ MYCOLOGIQUE À ._._ DE FRANCE AU TE Lux BULLETIN. jte DE LA SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE OS NCE FONDÉ EN 1885 — sq Me TOME X XV AVEC 3 PORTRAITS EN PHOTOTYPIE, 27 PLANCHES HORS-TEXTE ET DE NOMBREUSES ZINCOGRAVURES DANS LE TEXTE. ANNÉE 1909 COLUMBIA UNIVERS! LIBRARY. PARIS AU SIÈGE DE, LA SOCIETÉ GA Rue de Grenelle 184: 1910 te LAS CAE HSE: 7 BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA | SOCIÈTÉ MYCOLO | | DE FRANCE Pour le progrès et la diffusion des connaissances relatives aux Champignons Tome XXV. — 1er Fascicule. | SOMMAIRE | PREMIÈRE PARTIE. - Travaux originaux : N. Patouillard. — Quelques Champignons de l’Annam favéc 2planches}s fr uit RENAN CIS : 1 | P. Hariot et N. Patouillard. -- Coniodictyum, nou- | veau genre de Mucédinées (avec AT Tue ee one Ste sue e s US H. Bourdot et A. Galzin. — Hyménomycètes de PARC) UN NE TS eee ee se als alele dents A A Griffon et Maublanc. — Le blanc du Chêne... CR SUD EN A SE i: — | Sur une maladie du Ca- caoyer (avec fig.) .....:.2: + 51 — — : Note de mycologie (avec fig.) : 57 D: Gillot. — Déformation du Polyporus umbellatus [avec SEA A NT Releases 64 G. Fron. — Maladie du Cotonnier (avec fig.)........... 66 F. Guéguen. — Notice sur les frères Crouan..,........ 69 Fr. Bataille. — Miscellanées mycologiques.....:....... 79) Bibliosraphie ANAlYUQUe UE NE ea ae ae este 83 84, Rue de Grenelle, PARIS-VII: arrt _— 1909 Publie le 1er Maï 1909. L1909 AN0IHAdVHOOLOHAOHOIN TIHHVddV THANON Id VILV'I AneA01g nesATON Due np tunuaS np. uoneuedes (] UN0d 3/dV1V7 Saueddy xnesnnon SOSI[II99S 91nJ[n9 ep XNOIIIIN SOXIOJEIOQET 9p S9J91AW090 SUOTEIIEISUI S2AUII07NV ‘OInNJINN E S2ANJA _Bizdte 9p ‘9 » YATanuN syinpoud sep J0deq alf0jOLA)9eg ey 39 olydeufouoigy ej anod xnejsads Sjueuojoo ja sanbiunyo nd sonbaeur s91n0] 9P SOUWOTOHDIIN 19 LONIN SAWOTOHIIN- SINAWANNOILI4444d SUHINUTG S91 2960 IIOIOTHHLIVE D}, A704 XAVIOHdIS SHTHGON ZL137 ‘3 ©P sado9so4J91 JAI sep: aouv1J el Jnod 30d9q SUV — NESISUIOUW- mrequeq on : 107 _SOu9 N1 3141443 ? NOILIO3JdX1 NOILINULSNO) 3( WaIT3LY EME AuIPS PArAIMOY ‘6F JHOOUTEAU VI. . SI4VA — IOU9INIUTES pieAo[nog ‘9£ S99U919S So] In0d suereldy D 18 SJUSUTNTISUT D SMAONUSUOD 0 # LI909 ‘3 OZ-GIS : onoudo[oz H190"1O0IUALOVA — AIHAVHDOHDIN PTE | Commission nationale pour la propagation ï de l'Etude pratique des Champignons, FONDÉE EN 1902. Extrait du Héclement volé par la Société Mycologique de France pendant | La session générate, à Paris, le 10 octobre 1902 : Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique de France, une Commission dite nationale, chargée de grouper les efforts de toutes les personnes qui s'intéressent à la connaissance des Champignons. _ Pour les autres articles, voir Bull. Soc. myc. de Fr, tUXNITT, . 4909, pp. 249-251. | Les Commissaires devront se mettre en à relations avec les mycologues amateurs ou scientifiques de la région qu ils habitent, el se chargeront _ de leur procurer tous les renseisnemeuts qu'ils seront en mesure de four- nir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises aux spécialistes pris dans le sein de la Commission, el les espèces intéressantes qu'ils pourront réanir devront être autaut que possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 84, rue de Grenelle. cp on de la Commission approuvée par la Société dans sa réunion du 5 février 1903. MM. Arnould, pharmacien à Ham (Somme).— Champignons supérieurs. … Bernard, J., pharmacien princ. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — Champignons supérieurs. _ Baïnier, 27, rue Boyer, Paris-XXe. — Mucorinées et Mucédinées. Bernard, L., place Dorian, Montbétiard (Doubs).— Champignons supérieurs. Barbier, préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon, Champrgnons dits supérieurs où Champignons sarcodés, particulièrement Agaricinés. ! Boudier, ?2, r. Grétry, Montmorency (S.-et-0).— Basidiomycètes et Ascomycèles. _ Abbé Bourdot, St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier).— Champ. supér. Abb6 Derbuel, Peyrus (Drômeé).— Champignons supérieurs. Dumée, pharmacien à Meaux (Seine-et-Marne).— Hyménomycètes. Dupain, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. . Dutertre, Emile, à Vitry-le-François (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. Dr X. Gillot, faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). — Champignons comestibles et vénéneux. Intoxications. Griffon, 11 Des, rue d’Alésia, Paris-XIVo. Champignons parasites des végétaux. Paihologie végétale. Grosjean, instituteur à St- Hilaire, par one (Doubs). — Champ. supérieurs. Hariot, P., 63, rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. Harlay, V., pharmacien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasites des végétaux usuels. Hétier, Fr., à Arbois (Jura).— Champignons supérieurs. D: Labesse, Angers. Intoxications : Maine, Anjou, Vendée. _ Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier.— Champ. du Médi de la France. Legué, à Mondoubleau (Loir-et-Cher).— Champignons supérieurs. Maire, R,, 11, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe- et-Moselle. — Champignons RTC Hypodermés, ete. 4 % Matruchot, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences, 15, rue d'Ulm. Paris-Ve.— Crampignons parasites des anemaux.— Moisissures. Maublanc, 11 bis, rue d’Alésia, Paris-XIV°. Champignons parasiles des ne Pathologie végétale. D: Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycètes. Michel, pharmacien à Fontainebleau.— Champignons supérieurs. Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. Dr Patoulllard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champignons exotiques et en particulier de la Tunisie. : Peltereau. notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher.— Champignons supérieurs et spécialement les Bolétés. Rolland, 80, rue Charles-Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Baszdiomycètes et Ascomyvcétes. Radais, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — Rapporteur-général de la Commission. D: Trabut, Mustapha-Alger.— Champignons de la flore de l'Algérie. Bureau de la Commission pour 1909. President. ..002r . M. Bounier (Montmorency). Vice-Présidents ..... MM. (Paris), Ménier (Nantes), ParouizLarp (Neuilly-sur-Seine), RorLann (Neuilly-sur-Seine). Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrondt). BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1909. Président........... M. Hariotr, conservateur de l’Herbier Montagne,63, rue de Buffon, Paris-Ve. Vice-Présidents.... M.F. GuéGuen, professeur Sn à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, on M. R. Marre, maître de conférences de Botanique à la Faculté des Sciences, à Caen. Secrétaire général. M. MauBranc, préparateur à la Station de Pathologie végétale, 11 bis, rue d'Alésia, Paris-XIVe. Trésorier... M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- dôme (Loir-et-Cher). Secrétaires des Séances... M. Bessis, professeur au Lycée Montaigne, Paris-VIe{Procès-verbaux des séances). Archiviste.......... M. Brers, préparateur au Muséum d'His- toire naturelle. Membres du Conseil: MM. Mana et Marrucuor. s118 7 'deup "SJLT AIT TZST URL HT LISTE? +20 | ZOBT AAA 7 7 01 (22817) LSTMG © 8N (eue 94joddif}) NYN OUT 6O6T AXX LL EE — STBÊUE 1,4 599s1Ue70 NVNOHO seuezx 527 LINE [LGTSIMRAN GT2T ISAHY ? 10 GO PEUT NC) ES ER (SIMO'T-9T 1) NYNOMI \ PBull.de la Soc.Myc.deFrance. : MXN ES) ! CAENMIEN (Gaspard-Adolph e) Botariste Français Né à l'Ile Marianne de S'Quentin, (Isère) le 80 Novembre,l81. Mort aux Essarts.le-Roi,(Seine-et-Oise) le13 Janvier 1901. Bry Fls,]mpRris M.Picault,Zth COLUMBIA UNIYERSITY LiBRARY. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA Société Mycologique de France. — AN —— MEMBRES D'HONNEUR M. Bounier, Em., president d'honneur de la Société Mycolo- gique, membre correspondant de l’Institut, 22, rue Grétry, _ Montmorency (Seine-et-Oise). M. Cooks, M. C. (D'}, ancien rédacteur au Gr'evrllea, 53, Castle Road, Kenbish Town, N. T. (Angleterre). M. Karsren, P. À. (D'), médecin, Mustiala (Finlande). M. Perror, Em., Secretaire général honoraire de la Société Mycologique, 17, rue Sadi-Carnot, Châtillon-sous-Bagneux & (Seine). MEMBRES A VIE M. Brancuarn, Raphaël (D'), professeur à la Faculté de méde- è cine, membre de l'Académie de médecine 226, Boulevard t St-Germain, Paris (VIL®). +2 M. Bownnier, G., membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, Ne 15, rue de l’Estrapade, Paris (V:). ; M. Bové, pharmacien, 34, rue du Grenier St-Lazare, Paris MARAIS" Z M. Corneau. C., juge au tribunal de Doullens (Somme). D M. Dumée, pharmacien, place de la Cathédrale, Meaux (Seine- QD et-Marne,. + M. GALZIN, vétérinaire militaire en retraite, à Saint-Sernin ©) (Aveyron). (== L’astérisque indique que les membres nouveaux ont été élus après que 1 Je chiftre 500 élait atteint et ne doivent pas recevoir l'Atlas Roland. ET il SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE M. Joyeux, médecin de l'assistance indigène à Kankan (Haute Guinée française). M. Le Breton, And., château de Miromesnil, par Offranville (Seine-Inférieure). | M. Lecué, Mondoubleau (Loir-et-Cher). M. Marre, René, maître de conférences de Botanique à la Faculté des Sciences, 127, rue Basse, Caen (Calvados). M. Marinvau», Président honoraire de la Société Botanique de France, 8, rue Linné, Paris (V°). M. Mann, G., 5, rue Pelouze, Paris (VILIe). M. Marçais (abbé), à Précigné (Sarthe). M. Noez, E., 28, rue Stanislas, Saint-Dié (Vosges). M. PerrerEau, notaire honoraire, Trésorier de la Société, Vendôme (Loir-et-Cher). M. PLancnox, Louis, professeur à l'Ecole supérieure de Phar- macie de Montpellier (Hérault). M. Raouzr, Ch., docteur-médecin, Raon-l'Étape (Vosges). M. VERMOREL, directeur de la Station spronomue et viticole de Villefranche (Rhône). M. Vuiccemin, Paul, professeur à la Faculté de médecine de Nancy, 16, rue d'Amance, Malzéville (Meurthe-et-Moselle). MEMBRES TITULAIRES M. Aimé, Paul, 12, avenue de l'Observatoire, Paris (VIe). M'e Ausessar», 1, place Raspail, Lyon {Rhône). M. Arras, Inspecteur des Contributions directes, Ajaceio (Corse). M. AzLain-Tarcé, Conseiller-Maïître à la Cour des Comptes, rue Frédéric-Bastiat, Paris (VIITe) M. Acuerna (Verissimo d'}, professeur de Pathologie vég étale à l’Institut agronomique de Lisbonne (Portugal). M. Ausrurz, industriel, Meslières (Doubs). * M. Anprieux, pharmacien à Langres (Haute-Marne). ANGÉLY-SÉRILLAC {Ct° d’), à Sérillac, par Beaumont-sur-Sarthe (Sarthe). * M. Aroisson, pharmacien, à Cannes (Alpes-Maritimes). M. Arnouz», Léon, pharmacien à Ham (Somme). LISTE DES MEMBRES. \ii M. Auserr, docteur-médecin, 50, rue de Moscou, Paris (VIII). M: Avr, À., pharmacien, 3, rue de la Mariette, Le Mans (Sarthe). M. Avenez, G., professeur d'agriculture, Dourdan {Seine-et - Oise). * M: Bairaro, pharmacien, place Beauvau, Paris (VIII). M. Barnier, Georges, pharmacien de l'Assistance Publique, 27, rue Boyer, Paris (XX°). M. Bausexe (Ch. Van), professeur à l’Université, 7, rue Haute, Gand (Belgique). : M. BaramiN, pharmacien, 1, place Dunois, Orléans {Loiret). * M. Barsier, F., pharmacien à Morlaix (Finistère). M. Barsier, H., médecin des hôpitaux, 15, rue d'Edimbourpg, Paris (VIII°). M. Barsier, Il., commissaire-priseur, Langres (Haute-Marne). M. Barsrer, M., préparateur à la Faculté des Sciences, rue Monge, Dijon (Côte-d'Or). M. Banpor, Léon, à Thoissey (Ain). M. Barer, Ch., 23, rue Chateaubriant, Nantes (Loire-infér’e). M. BarrueLar, chef des travaux miérobiologiques à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris (VIe). M. Bararzze, Fr., professeur honoraire, rue de Vesoul, maison Duc, à Besancon (Doubs). M. Baupoix, pharmacien, Cognac (Charente). M. Baupry, sous-chef de musique, à l'Ecole d'Artillerie de La Fère (Aisne). M. Brauvisace, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Lyon (Rhône). M. Becxmann (D' Paul), assistant au Musée botanique de Steglitz, 5. Gross-Zirckerfelde Roonstrasse, Steglitz- Berlin (Prusse). M'e Berëze, M., 62, rue de Paris, Montfort-l'Amaury (Seine-et- Oise). M. Bezrivier, pharmacien, Parthenay (Deux-Sèvres). M. Bernar», Georges, pharmacien, Montbéliard (Doubs). M. Bervar», Léon, vérificateur des poids et mesures en retraite, place Dorian, Montbéliard (Doubs). RCE TE IV .__ SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Berwarp. Noël, Professeur à la Faculté des sciences de Poitiers (Vienne). M. Berxarp, G., pharmacien principal de l’armée en retraite, 31, rue Saint-Louis, La Rochelle (Charente-[nférieure). M. BernarD, Paul, négociant en Gp mes ten, rue des Febvres, Montbéliard (Doubs). M. Bernix, Aug., pharmacien, hôpital de Monaco. M. Berraur. 6, rue Mondovi, Paris (1°). M. Berraoun, pharmacien en chef de l'Hospice des Vieillards, Bicètre-Gentilly (Seine). M. Bertin, Amand, pharmacien, 91,rue Chanzy, Reims (Marne). M. Berrranp, Gabriel, chef de service à l’Institut Pasteur, 25. rue Dutot. Paris (XV®). : M. Bertranp (D), Malzéville (Meurthe-et-Moselle'. M. Bessir, professeur au Lycée Montaigne, 17, rue Auguste Comte, Paris (VI®. M. Bessix, dessinateur, 7, rue Toullier, Paris (V®). M. Besrez, professeur à l'Ecole normale d'instituteurs de Charleville (Ardennes). M. Beucuox, commandant l'artillerie de la 8° division de cava- lerie, à Besançon (Doubs). M Beurrox, Claude, étudiant en pharmacie, 34, rue Grenier- St-Lazare. Paris ARE * M. Bévizce, P., 2, rue Juliette-Lamber, Paris (XV Ie, M. Bezpek, Jan. ne tniene) Politz-sur-Metaù (Bohème). * M. Bipaucr DE GrésrenY, 10, rue Molière, Lyon (Rhône). M. Brers, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, 72, avenue Beauséjour, au Parc St-Maur (Seine). M. Bicearp, instituteur en retraite, Nolay ‘Côte-d'Or. * M. Brcar», R., pharmacien à Loches (Indre-et-Loire). M. Biwor, J., chef de service à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, Paris (XV®). M. Bzaxc, Alph., prof. au collège de Carpentras (Vaucluse). M. Braxc, J., directeur d'école à St-Claude (Jura). M. Boca, bé professeur au collège Serre 5, rue Cassette, Paris (VI:. M. Boni, F., professeur à l'Ecole de médecine de Rennes (Ille-et-Villaine). LISTE DES MEMBRES. V M. Boinor, pharmacien, 18, place d'Italie, Paris (XIII°). M. Boxari, pharmacien à Conflans - sur - Lanterne (Haute- Saône). à M. Bonwner, Alexandre, 54, boulevard Bineau, Neuilly (Seine). M. Boxer, Villa Orloff, rue Orloff, Fontainebleau (Seine-et- Marne). M. Borxer, #7embre de l'Institut, 27, quai de la Tournelle, Paris (Ve). M. Bosquer, commis des postes à Nancy (M.-et-M.. M. Borrer (capitaine), membre du Comité consultatif du Musée de l’armée, 28, rue de Berlin, Paris (VIIL®). * M. Boucuerar, 2, rue du Gril, Joigny (Yonne). M. Boucuer, pharmacien, Poitiers (Vienne). M. BoucauLr, pharmacien en ‘chef de l'hôpital Trousseau, rue Michel-Bizot, Paris (XII°). M. Bouce, pharmacien, Saint-Florent-sur-Cher (Cher). M. Bouraxczr, Emile, 19, quai Bourbon, Paris ([V°). M. Bourancsr, Edouard, 21, quai Bourbon, Paris (IVe). * M. Bourancer, G., sous-chel de bureau au chemin de fer de l'Est, à Thoriguy, par Lagny (Seine-et-Marne). M. Bourpow, substitut du procureur de la République, 4, rue du Gué-Meusnier, Nantes (Loire-Inférieure). M. Bourpor {abbé), Saint-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier). M'e Bourc, 3, rue Rollin, Paris (V°). M. Bourqueor, Emile, professeur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, membre de l'Académie de médecine, 42, rue de Sèvres, Paris (VII). M. Bouvar, À., pharmacien, Autun (Saône-et-Loire). M: Boyzr, conseiller à la Cour d'appel, Besançon (Doubs). M. Branpza, docteur ès-sciences, Institut botanique de Buca- rest (Roumanie). M. Bnrésinaun, P., pharmacien, 12, place Notre - Dame, Poitiers (Vienne). M. Bresanora (abbé), 12, Piazzetta dietro il Duomo, Trente (Tyrol). M. Broce-Rousseu, vétérinaire en premier au 5° hussards, 67, rue Pasteur, Nancy (Meurthe-et-Moselle). VI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Brosster, 76, rue de Rennes, Paris (VIe). M. Brurey-Mosze, à Estissac (Aube). M. Bruxeaux, chef de musique à l'Ecole d'artillerie de la Fère (Aisne). M. Bruxotte, professeur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, rue Grandville, Nancy (Meurthe-et-Moselle). * M. Bucarzze, E., pharmacien, 6, rue Louis Thuillier, Paris (V°}. M. Bucxer, Sam., préparateur à la Sorbonne, rue Victor- Cousin, Paris (Ve). M. Buriexor, docteur-médecin, Délémont (Suisse). M. Burzer, botaniste-cryptogamiste du gouvernement de l'Inde, Dehra Dun U. P. {Inde Anglaise). * M. Casy, À., 57, rue Saint-Lazare, Paris (1X°). M. Camus, 7, Villa des Gobelins, Paris (XIIT°) M. CarrEau, vétérinaire, directeur de l’abattoir de Dijon (Côte- d'Or). M. Carrer (abbé), curé de Flangebouche (Doubs). M. Cazaumayou, pharmacien, Dax (Landes). M. Ceccarpi,professeur à l’école d'agriculture d’Ajaccio (Corse)- * M. Cenorier, pharmacien, 49, rue Notre-Dame. Troyes (Aube). M. CHam8eLzLanD, Epinal (Vosges). M. CHampeaux, domaine d'Assise, par Seine-Port (Seine-et- Marne). | M. CHarerTon-CHaAuMEIL, ancien avoué, Collondres, par Riom (Puy-de-Dôme). M. CaarpenrTier, Ch., chirurgien-dentiste, 62, rue de Clichy, Paris (IX°). M. CHarpenTier, chef de laboratoire à l’Institut Pasteur, 61, rue Cambronne, Paris (XV®°). M. CuarTeau, À., chirurgien-dentiste, 3, place Royale, Versailles (Seine-et-Oise). M. Cnartenter, A., Saint-Bonnet-de-Valclérieux, par Crépol (Drôme). * M. Cuarrox, préparateur à l’Institut Pasteur, 25, rue Dutot, Paris (XV®). M. CHauveaup, G., chef des travaux de botanique à la Faculté des Sciences, 9, avenue de l'Observatoire, Paris (VIe). LISTE DES MEMBRES. VII M. Cuenanrais, docteur-médecin, 2, rue Cambronne, Nantes (Loire-Inférieure). * M. Cuermezow, H., 37, rue de l'Ouest, Paris. M. Cuevazrer, chef de laboratoire à la Faculté de médecine, 8, rue de l'Arrivée, Paris {X Ve). M. Crirrcor, Jules, chef des travaux de botanique à la Faculté des sciences de Lyon (Rhône). M. Craupez, Victor, industriel, Docelles (Vosges). M. Crémenr, propriétaire, Grande-Rue Chauchier, Autun (Saône-et-Loire). M. Czerrow, docteur-médecin, Ouilly-Gleizé, par Villefranche (Rhône). M. pu CoromBier (Maurice), 5, rue des Murlins, Orléans, (Loiret). * M. Corn (l'abbé), au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, 1, rue Victor-Cousin, Paris (Ve). M. Comar, 20, rue des Fossés St-Jacques, Paris (Ve). M. Couse, Théodore, Marlotte, par Marlotte-Bourron ([Seine- et-Marne). M. Comoxr, Pierre, 19, rue d’Uzès, Paris (L[°). M. CorsiN, À., inspecteur-adjoint des forêts, 60, rue des Capucines. Commercy (Meuse). M. Corprer, médecin militaire au 109° régiment d'infanterie, Chaumont (Haute-Marne). M. Correc, 27, rue du Bourg Herseul, Laval (Mayenne). M. Corner, P., docteur-médecin, Ligueil (Indre-et-Loire). M. CosranTin, J., professeur au Museum d'Histoire naturelle, rue Cuvier. Paris (Ve). M. Coupgrc, ingénieur civil à Aubenas ‘Ardèche). M. Courow, Marcel, substitut du procureur de la République, à Charleville (Ardennes). M. Courrer, professeur au Lycée de Besançon (Doubs). M. Cousron, Em., pharmacien honoraire, St-Saturnin-lès- Avignon | Vaucluse). M. Courourx (pe), ancien trésorier-payeur général du Loir-et- Cher, 38, rue Juliette-Lamber, Paris {XVIL°). * M. Curris, Atherton, 17, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris. * Moe Curris, 17, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris. VIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. * M. Cuzix, 8, place de l'Hôtel-de-Ville, Auxerre (Yonne. M. Daxcear», professeur à la Faculté des Sciences {P.C.N.), rue Cuvier, Paris. M. Daurix. professeur à l'Ecole Alsacienne, 211, boulevard Raspail, Paris (XIV). M. Daupuix, pharmacien, à Carcès (Var). M. DauverGxE, préparateur au laboratoire du Conseil supé- rieure d'hygiène publique, 34, rue Gassendi, Paris {XIV®). M. DEcLuxE, imprimeur, Lons-le-Saunier (Jura). M. DEGLaTIGeNY, 11. rue Blaise Pascal, Rouen (Seine-Inférieure). M. Deracour, 94, rue de la Faisanderie, Paris (XVI°). M. Demaxcez, V., industriel, 61, rue du Papier, Hanoï (Tonkin). M. DerBuez (abbé), curé de Peyrus (Drôme). M. Descamps {abbé). curé de Longechaux, par Vercel (Doubs). M. Dessexox, professeur honoraire, 20, rue des Grands-Augus- tins, Paris (VI®.. j M. Dezanxeau, docteur-médecin, 13, rue Hoche, Angers (Maine-et-Loire). M. Diurrri, G., chef-adjoint au laboratoire du Comité d’hy- giène, 5, rue Victor-Considérant. Paris (XIVA. M. Dinxer, J., inspecteur des forêts, Nice. M. Dozrrus, A., directeur de la Feuille du Jeune naturaliste, 35, rue Pierre-Charron, Paris (VIII). M. Doureau, pharmacien à Chantonnay (Vendée). M. Dusoys, Ingénieur agricole, maison de la Roue, à Neuillé Pont-de-Pierre (Indre-et-Loire). M. Ducaaurrour, conservateur des forèts, Nice (Alpes-Mari- times). M. Ducnëxe, L..président du Tribunal civil, Sarlat (Dordogne). M. Ducouer, professeur à l'Ecole d'Agriculture de Rennes (Ille- et-Vilaine). M. Dur, Emile, 22, avenue des Bonshommes, l'Isle-Adam (Seine-et-Oise). M. Durour, B., pharmacien, rue des Godrans,Dijon (Côte-d'Or). M. Durour, L., directeur-adjoint du Laboratoire de Biologie végétale, Avon (Seine-et-Marne). M. Dupaix, V., pharmacien, la Mothe-Saint-Héray (Deux- Sèvres). IX LISTE DES MEMBRES. M. Duporrieux, propriétaire, 5, Square Lamartine, Paris (XVIe). M. Dupont. G., pharmacien, 25, rue Sainte-lsaure, Paris (XVIII). M. Durax»p, publiciste, pharmacien, Eysines (Gironde). M. Durax», E., professeur honoraire à l'Ecole nationale d'Agri- culture, 6, rue du Cheval-Blanc, Montpellier (Hérault). M. Durervre, rue de l'Abondance, Vitry-le-François Marne). M. Euery, pharmacien, rue Ernest-Renan, à Issy-sur-Seine (Seine). M. Emox», sous-préfet de Clamecy (Nièvre). * M. Favre, J., 3, boulevard Morland, Paris (IV°). M. Faupiw, professeur honoraire, Varennes-en-Argonne (Meuse). M. Fauquerr, pharmacien, Auvers (Seine-et -Oise). M. Favrier, 12, rue de Grammont, Paris (Il°). * M. Fexour, G., instituteur, 18, rue Beaubourg, Paris (1V-). M. Ferré, docteur-médecin, 6, rue Dombasle, Paris (XV°). M. Ferrier, O., pharmacien, Vitré (Ille-et-Vilaine). M. Ferry (Dr R)., docteur en droit, ancien directeur de la Aevue Mycologique, juge au Tribunal civil, Saint-Dié (Vosges). M. Ferrow, Ch., chef d'escadron d'artillerie, Bonifacio (Corse). M. Friscuer, Jean, commis des Postes, 47, rue d'Olima, Epinal (Vosges). M. Fracsocer (abbé), curé de Rigny-sur-Arroux (Saône-et- Loire). M. Franaurr, Ch., directeur de l'Institut botanique de Mont- pellier (Hérault). M. Fournier, Henri, docteur-médecin, 11, rue de Lisbonne, Paris (VIII). M. Fournier, Paul {abbé}, à Damrémont, par Bourbonne-les- Bains (Haute-Marne). M. Frémonr, ingénieur agricole, Thouars (Deux-Sèvres). M. Frey-CocLarp, négociant, 57, rue du Lazaret, Mulhouse (Alsace). M. Frow, G., maître de conférences de Pathologie végétale à l'Institut agronomique, 16, rue Claude-Bernard, Paris :Ve). M. Kusy, inspecteur de l’enseignement primaire, Laon (Aisne). M. Gapeau DE Kervizee, H., naturaliste, 7, rue Dupont, Rouen (Seine-Inférieure). x SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. GarTiN, préparateur-adjoint à la Faculté des Sciences, Paris (V°). M. GaAurFRETEAU, ancien notaire, Ancenis (Loire-Inférieure). M. GauruiEr (abbé), professeur à l'Institution Saint-Pierre, Bourg (Ain) M. Gauvain, pharmacien, au Lion d'Angers (Maine-et-Loire). Mme Gay-Gaviexor, 51, avenue Henri Martin, Paris (XVI®). M. Gxrrroy, ancien pharmacien de la marine, Kerhuon (Finis- tere). M. Genevoix, 16, place de l'Hôtel-de-Ville, Langres (Haute- Marne). M. Genry, directeur du jardin botanique de Dijon (Côte- d'Or). M. Gérarnix, 6, rue Ventenat, Limoges (Haute-Vienne). M. GiserT, caissier de la Banque de France, Chaumont (Haute-Marne). M. Gicrarp, chirurgien-dentiste, 4, carrefour de l’Odéon, Paris (VIS). M. Gizcor, X., docteur-médecin, 5, rue du faubourg Saint- Andoche, Autun (Saône-et-Loire). M. GLeyrose, ancien inspecteur du ministère des finances, château du Broutet, Pont-Chrétien, par Saint-Marcel (Indre), M. GosicLor, L.. docteur-médecin. la Trimouille (Vienne). M. Goprkin, directeur de l'Ecole supérieure de Pharmacie de l’Université de Nancy (Meurthe-et-Moselle). M. GocueL, docteur-médecin, 2, rue Pasquier, Paris (VIS). M. Gomowr, M., 34, rue de Grenelle, Paris (VIF). M. Gouin, bibliothécaire, 78, rue du Kremlin, Kremlin- Bicètre (Seine). M. Gousox, che! des cultures au Parc de la Tète-d'Or, Lyon. (Rhône). * M. Gourper, J. (D'), 1, rue Royale, Nantes (Loire-Inférieure). M. GranpPiERRE, pharmacien, 11, rue Maqua, Sedan (Ardennes. M. Grazranr, pharmacien, 63, rue Rambuteau, Paris (IV®). M. Grirrow, directeur-adjoint de la Station de Pathologie végé- tale, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon, 11 bis, rue d’Alésia, Paris (XIVE). M. GromiEr, docteur-médecin, Delle (territoire de Belfort). LISTE DES MEMBRES. XI M. Grosyeaw, instituteur, à Maizières (Doubs). M. GuéGuEn, Fernand, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris (VI®). M. Guérin, Paul, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI®. M. Gurrroy, ingénieur agronome, 108, rue Legendre, Paris (XVII). M. Gurarr, J., professeur à la Faculté de médecine, 36, quai de la Charité, Lyon (Rhône). M. Guicnar», Léon, #27embre de l'Institut, directeur de l'École supérieure de Pharmacie, 1, rue des Feuillantines, Paris (V°). * M. Guicxar», pharmacien, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres). M. GuiLzcemiN, ancien directeur du service de santé du XX: corps, 24, rue Granville, Nancy (Meurthe-et-Moselle). M. Gurrremin, Henri, Secrétaire-général de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). M. Guirriermonp, docteur ès-sciences. 19, rue de la Républi- que, Lyon (Rhône). M. Guinier, P., chargé de cours à l'Ecole nationale des Eaux- et-Forêts, 38 bis,rue Sellier, Nancy (Meurthe-et-Moselle). M. Gurus, L., pharmacien, Neuville-aux-Bois (Loiret). M: Gussow, Hans, F. R. M. S., 44, Central Hill, Upper Norwood, Londres (Angleterre). M. Guyéranr, pharmacien, Morez (Jura). * M. Hapor (D'), à Pouxeux (Vosges). M. Harior, P., conservateur de l'Herbier ceryptogamique du Muséum, Présidentde la Société, 63, ruede Buffon, Paris (V°). M. Harcay, Marcel, docteur en pharmacie, 4, rue Chanzy, Vouziers (Ardennes). M. Harcay, Victor, docteur en pharmacie, 41, place Ducale, Charleville (Ardennes). M. Him, F., professeur agrégé à la Faculté de médecine, 34, rue Hamelin, Paris (XVIe). M. Henriquer. inspecteur des forêts, Dax (Landes). * M. »'Hérezre, chimiste-bactériologiste, directeur de Ja Éstacion agronomica experimental, Me 1: Mexique. XII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Hérissey, H., pharmacien des hôpitaux, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI®). | M. HErManx, libraire, 8, rue de la Sorbonne, Paris (V°}. M. Hérier, Fr., industriel, hôtel de Grozon, Arbois (Jura). M. Huyor. propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). M. Hy (abbé), professeur à la Faculté libre d'Angers, 87, rue La Fontaine, Angers (Maine-et-Loire). M. Isrvaxrri (GY pe), professeur à l'Université, directeur de l'Institut ampélologique royal hongrois, membre de l’Aca- démie des Sciences hongroise, 1, Debroi utca, Budapest (Autriche-Hongrie). M. Javiruiee, M., professeur à l'Ecole de Médecine et de Phar- macie de Tours (Indre-et-Loire. M. Jeanuaire, pasteur, au Magny-d'Anigou, par Ronchamp (Haute-Saône). M. Joacuim, pharmacien, Valdoie (territoire de Belfort). M. JorrriN. ingénieur agronome, sous-directeur de l'exploi- tation à la Compagnie foncière de l'Île de Porquerolles (Var). M. Jory, À., docteur-médecin, Croissy-sur-Seine (Seine-et- Oise). M. Jourve, pharmacien, à Courpière (Puy-de-Dôme). M. Journeauzr, 11, avenue Mac-Mahon, Paris (XVII). M. Juizrar», ingénieur-éle:tricien, Villeneuve-sur-Lot (Lot-et- Garonne). M. Juzren, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Rennes, 22, rue de la Bletterie, Rennes {Ille-et-Vilaine). M. Kaux. ingénieur agronome, 5, rue Scipion, Paris [Ve). M. Kzeix (D'), professeur à la «technische Hochschule » de Karlsruhe (Allemagne). M. Kunexsieck, P., libraire, 3, rue Corneille, Paris (VI°). M. Kourer, professeur départemental d'agriculture, Besançon (Doubs). M. Küss, pharmacien, Lons-le-Saunier (Jura). M. Lavsé, docteur en pharmacie, 1, rue des Serruriers, Laval Mayenne. LISTE DES MEMBRES. XIII M. Lasesse, P., professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie, 38, rue des Lices, Angers (Maine-et-Loire). M. Larar, F. (D'), professeur à la « technische Hochschule », 13, Karlplatz, Vienne (Autriche). M. Lacar»e, J., préparateur a la Faculté des Sciences de Mont- pellier (Hérault). M Lacxeau, À., pharmacien militaire, Hôpital militaire de Lille (Nord). M. Lanvez, docteur-médecin, 2, square du Croisie, Paris (XV°) M. Lapicous, Louis, maître de conférences à la Faculté des sciences, 6, rue Dante, Paris (V°,. M. Lapointe, professeur au Lycée, rue Claudot, Nancy (Meurthe-et-Moselle). M. Larcaer, docteur-médecin, 97, rue de Passy, Paris (XVI°). M. Lasne dessinateur chromiste,9,rue Champollion,Paris. (Ve). : M. Lasnier, ingénieur agronome, licencié ès-sciences, 39, Faubourg de France, Belfort. M. Lauceronw, vétérinaire, Niort (Deux-Sèvres). * M. Lavacxe, 139, rue du Ranelagh, Paris (XVI). M. Lavar, docteur-médecin, 19, avenue Bosquet, Paris (VII:). * M. Lesaiznr, pharmacien, à Palaiseau [Seine-et-Oise). M. Lescon», À., pharmacien, Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or). M. Lecrkre, Mareuil-sur-Belle (Dordogne). M. Lecœur, pharmacien, Vimoutiers (Orne). M. Lepreu, 14, rue Alexandre Fatton,* Amiens [(Somme). M. Le Duc, Louis} 10, rue du Caire, Paris (11°). M. Lecrann, pharmacien, rue Monge, Dijon {Côte-d’Or). M. Lexmann, Raymond, 130, rue de Rivoli, Paris ([°*). M. Lemasson, principal du coliège de Bruyères (Vosges). M. Lemée, horticulteur-paysagiste, 5, ruelle Taillis, Alençon (Orne). M Lemoine, Louis, ingénieur à Peñarroya, province de Cordoba (Espagne). M. Le Monnier, professeur à la Faculté des sciences, 3, rue de Serres, Nancy (Meurthe-et-Moselle). M. L'Epée, Frédéric, industriel, Ste-Suzanne, près Montbéliard (Doubs). M. Le Renarp (Dr), 48, boulevard de Port-Royal, Paris (Ve). XIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. * M. Le Roy, G. (D'), 8, rue de Greffuhle (Paris VIII). M. Lesparre (le due De GraMmonr DE), 62, rue de Ponthiez, Paris (VII). M. Livoau, G., professeur-docteur, Botanischer-Museum, Dahlem bei Berlin (Allemagne). M. Lionner, 116, rue de France, Fontainebleau {Seine-et- Marne). M. pe Lisce pu Dréxeuc, 2, boulevard des Sablons, Neuilly- sur-Seine (Seine). M. Lioyn,M., 224, West Court Street, Cincinnati, Ohio (U.S.A): M. Lousarn, Alb., 3, rue Bradfer, Bar-le-Duc (Meuse). M. Lousrieu, G., docteur-médecin, 10 et 12, rue de Savoie, Paris (VIS. M. Lurox, pharmacien, Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). M. Lurz, L., professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Phar- macie de Paris, Secrétaire général de la Société Botanique de France, k, avenue de l'Observatoire, Paris (VIe). M. Macxiw, doyen de la Faculté des sciences de Besancon (Doubs). M. Macenix, L., vétérinaire en premier au 5° régiment de génie, Versailles (Seine-et-Oise). M. Maexnus, professeur ordinaire de botanique à l’Université de Berlin, 15, Blumeshof, Berlin (Allemagne). M. Maueu, J., préparateur à l'Ecole de Pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI®). M. Mauzer, artiste-peintre, 19,rue Denis-Gogue, Clamart (Seine). M. Mareau», Ed., pharmacien, Mussidan (Dordogne). M. Marre, L., étudiant, 80, Grande-Rue, Gray (Haute-Saône). * M. Marrrar, E , ferme de Volstein, près Montereau (Seine- et-Marne). M. Marexçow, Em., hospice de Bicètre (Seine). M. Mana, L., membre de l’Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 2, rue de la Sorbonne, Paris (V°). M. Marcaanp, L., professeur honoraire de Botanique crypto- samique à l'Ecole supérieure de Pharmacie, Thiais (Seine). M. Marcmizer, 9, rue Champollion, Paris (V°). M. Marre, président du tribunal de commerce, rue Chaperon- rouge, Avignon (Vaucluse). LISTE DES MEMBRES. XV M. Masse, Léon, pharmacien, Vendôme (Loir-et-Cher). M- Marnieu, pharmacien, Jarnac (Charente). M. Marrucnor, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences (Ecole normale supérieure), 45, rue d'Ulm, Paris {V®\. M. Marriroro, Oreste, directeur du Jardin botanique de Turin (Italie). M. Mausranc, ingénieur-agronome, préparateur de la Station de Pathologie végétale, secrétaire général de la Société, 11 bis, rue d'Alésia, Paris (XI V®). t M. Mavucerer, inspecteur des T'élégraphes en retraite, 102, rue du Cherche-Midi, Paris (VIe). M. Maury, professeur au Collège, 2, rue des Poissonniers: Chälons-sur-Marne (Marne). M. Mazimanx, professeur à l'Ecole de cavalerie, 22, faubourg St-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). * M. Mazurier, G , professeur au Lycée de Brest (Finistère). M. E. ne Mecouewneu, colonel d'artillerie en retraite, 16, rue du Pré-aux-Clercs, Paris (VIe). M. Merzerio, 18, rue des Capucines, Paris (Ile). M. Ménier, directeur de l'Ecole supérieure des sciences, 12, rue Voltaire, Nantes {Loire-Inférieure). * M. Menu, docteur en pharmacie, Lons-le-Saunier (Jura). M. Mercer, Nelson, préparateur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux, à Saint-Médard-de-Guizières (Gironde). M. Mesrrey, pharmacien, place de la Chalonère, Angers (Maine-et-Loire). M. Micuez, R., pharmacien , Fontainebleau (Seine-et- Marne). M. Micnarp., Alb., capitaine d'artillerie démissionnaire, 158, rue St-Jacques, Paris (V°). M. Mircenoeau, pharmacien, la Ferté-Alais (Seine-et-Oise). M. Mozrrraro, Marin, maître de conférences à la Sorbonne, 16, rue Vauquelin, Paris (Ve). M. Moreau, docteur-médecin, Lusignan (Vienne). M. Morer-Sarrrer, Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle). M. Moror, L., assistant au Muséum d'Histoire Naturelle, direc- teur du Journal de Botanique, 9, rue du Regard, Paris (V°). XVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Moror, Marcel, 71, rue Lafayette, Paris (1Xe). M. MourLane, pharmacien principal de 1"° classe en retraite 101, avenue du Prado, Marseille (Bouches-du-Rhône). M. Mousnier, pharmacien, Sceaux (Seine). M. Mura, Ronchamp (Hte-Saône). M. Musso, vérificateur des tabacs, Gourdon (Lot). M. Murecer, vétérinaire, Nouillompont, par Spincourt (Meuse). * M. NaBarra4, pharmacien à Pontacq (Basses-Pyrénées). * NEDERLANDSCHE MycoLociscHE VEREENIGING, 1, Rœmer Vis- scherstraet, Amsterdam (Hollande). * M. Necrr, F. W.. Professeur de Botanique à l’Académie forestière de Tharandt (Saxe). M. Nigece pe Sr-Vicror, 58, Grande-Rue, St-Mandé (Seine). M. Ocrosox, Dombasle-sur-Meurthe [Meurthe-et-Moselle). M. Opix, professeur au Collège Stanislas, 63, rue Vaneau, Paris (VIe). M. Orrxer (D'}, préparateur à la Faculté des sciences de Grenoble (Isère). M. OnrpiNaIRe, Olivier, ancien consul général, maire de Maizières (Doubs). M. OrGegiN, pharmacien, 2, place Delorme, Nantes (Loire- Inférieure). M. Ouvrarp, 47, avenue Trudaine, Paris (IX°). M. Ozaxow, Charles, Saint-Emiland, par Couches-les-Mines (Saône-et-Loire). M. Parcre, J., caissier de la Banque de France, à Tourcoing (Nord). M. Paxau, fabricant de lingerie, Verdun {Meuse). M. Parcane, procureur de la République, Segré (Maine-et- Loire). M. Parent, Barlin (Pas-de-Calais). M. Paris, Paul, préparateur à la Faculté des sciences de Dijon (Côte-d'Or). M. Parouircar», N., docteur en pharmacie, 105, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine (Seine). M. Manuez DE Pauz, 1, place Senderico, Séville (Espagne). M. Pavicrarn, chargé de conférences à la Faculté des sciences de Montpellier (Hérault). LISTE DES MEMBRES. | XVII M. Pazscuke, O., 29, Fortstrasse, Dresde (Allemagne). M. Pecaourre, professeur au lycée Louis-le-Grand, 123, rue St-Jacques, Paris (V®). M. Perrrisor, C.-N., docteur ès-sciences, pharmacien à Avesnes- sur-Helpe (Nord). * M. Pénau, H., étudiant en Pharmacie, 165, rue du Faubourg Poissonnière, Paris (If°). M. Péouin, pharmacien, 50, rue Victor-Hugo, Niort (Deux- Sèvres). M. Percuery, O., 35, place du Grand-Marché, Tours (Indre- et-Loire). M. Perrer, docteur-médecin, place Dorian, Montbéliard(Doubs). M. Perrin, conservateur des Forêts, Vesoul (Haute-Saône). * M. Person, 10, place Saint-Michel, Marseille. * M. Perxorr, professeur à l'Ecole de viticulture de Pléven (Bulgarie). * M. Peur, 16, rue des Remparts-d’Ainay, Lyon (Rhône). M. Prerre, directeur d'Ecole communale, 8, rue Rivay, Leval- lois-Perret (Seine). * M. Prerre, H., à Chaon, par Malbuisson (Doubs). - M. PrerrauGues, Barthélemy, pharmacien, 30, rue Vieille-du- Temple, Paris (IV®). M. Prerraucues, Clément, doct;ur-médecin, 30, rue Vieille- du-Temple, Paris ([V°). M. PierruuGues, Marius, docteur-médecin, 28, rue Alphonse- Denis, Hyères (Var), * M. Picugr (D'), 4, rue Hameau de la Fontaine, Paris (XVI°). M. Pinoy, docteur medecin, 30, rue de Versailles, Ville- d'Avray (Seine-et-Oise). * Mn° Prrnon-Amiarp, négociante, 19, rue d’Uzès, Paris (11°). * M. Pronquer, secrétaire de la Verrerie de Folembray (Aisne). M. PLoussarp, pharmacien, 2, rue de Marne, Chälons-s.-Marne (Marne). M. PLowrieur, Ch.-B., docteur-médecin, 7, King's Street, King's Lynn (Angleterre). M. PLoyé, pharmacien, rue Thiers, Troyes (Aube). M. Poincenor, pasteur, Vougeaucourt (Doubs). M. Pornsaro, Adhémar, Bourron (Seine-et-Marne). +2 XVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Porrauzr, Georges, directeur de la villa Thuret, Antibes (Alpes-Maritimes). : M. Porovici, professeur à l’Université d'Iassy, 25, Strada Alba, lassy (Roumanie). M. Porniw, 162, boulevard Magenta, Paris (X°). M. Porrier, chef des travaux de physiologie à la Faculté des - Sciences, 12, rue des Jardins, Fontenay-aux-Roses (Seine). M. Porrox. M., médecin des mines d'Amermont et de Joudre- ville, par Spincourt Meuse). | M. Porrier, greffier du Tribunal civil. Angers (Maine-et-Loire). M. Poucuer, G., professeur à la Faculté de médecine, membre de l'Académie de médecine. Ker-Nanik en Milon-la-Cha- pelle, par Chevreuse (Seine-et-Oise). M. Poussicur, ingénieur-directeur de la Société des Houillères de Ronchamp. (Haute-Saône). M. Prizzieux, membre de l’Institut, 14, rue Cambacérès, Paris (VIITe). M. Prince, président du Tribunal civil de Clamecy (Nièvre). M. Propnox (abbé), Vaillant (Haute-Marne). * M. ProTHiERE, President de la Societé des Sciences natu- relles de Tarare, pharmacien à Tarare (Rhône). | M. Pruwner, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Toulouse (Haute-Garonne), M. Pvar, Félix, capitaine au 6e génie, rue Ste-Eutrope, Angers (Maine-et-Loire). M. Queuizee, pharmacien. Niort (Deux-Sèvres). M. Quiccor, Maurice, Montigny-sur-Vingeanne (Côte-d'Or). M. Rasouan, pharmacien, Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire). M. Rapais, Maxime, professeur de Botanique cryptogamique à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 253, boulevard Raspail, Paris CUVE) 0 M. Racer, membre de l’Académie de médecine, professeur à l'Ecole d’Alfort (Seine). M. Re, Carleton, Secrétaire de la Société Mycologique d'An- gleterre, 34, Foregate St., Worcester (Angleterre). M. Reau (D'), Neufriedenheim, Munich (Bavière). M. RermBoure, pharmacien honoraire, Mondoubleau (Loir-et- Cher). LISTE DES MEMBRES. XIX M'e Renar», professeur, 90, rue Boileau, Lyon {Rhône). M. Rexau», 4, rue Pelletier, Lyon (Rhône). M. Renaux, pharmacien, 38, rue Ramew, Paris (XVIII®). * M. Reuss, A., route de St-Germain, Carrières-sur-Seine (Seine-et-Oise). M. Riscier, notaire, Rémalard (Orne). M. Riez, docteur-médecin, 122, boulevard de la Croix-Rousse, Lyon (Rhône). M. Rirougr, pharmacien, 10, rue du Clos, Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). M. Raiver, Jean, capitaine au 5° d'artillerie, 10, rue Ernest- Renan, Besançon (Doubs). : * M. Roszin, L., interne en pharmacie, Hôpital Lariboisière, Pare M. RozrcanD, Léon, 80, rue Charles-Laflitte, Neuilly-sur-Seine (Seine). M. pe Rouwarx, R., maire de La Possonnière (Maine-et-Loire). M. Roxnor, Eug.. capitaine d’artillerie, 6, rue Maurepas, Versailles (Seine-et-Oise). M. Rossiexoz, pharmacien, Mézières (Ardennes). M. Rousser. Léon, directeur du Service agronomique de la « Sociedad general de Industria y Comercio ». 120, Atocha, Madrid (Espagne). M. Roussez, Coussey (Vosges). M. Rousse, employé au chemin de fer, 3, rue Bayard, Mézières ‘Ardennes. M. Rover, pharmacien honoraire, 107, Grande-Rue, Gray (Haute-Saône). M. Russeczz, William, chef de laboratoire à la Faculté des Sciences, 19, boulevard St-Marcel, Paris (XI11°). M. SasouraupD, docteur-médecin, 62, rue Caumartin, Paris (IXe). M. Saccarpo, P.-A., professeur de botanique à l'Université de Padoue (ftalie). M. Sacé, pharmacien, Melle (Deux-Sèvres). M. Sanror, C. (abbé) curé de Neuville-lès-Voisey, par Voisey (Haute-Marne). M. Sauis. docteur-médecin, 22, boulevard Thiers, Royan (Cha rente-Inférieure). XX i SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Sampic, professeur au Collège de Joigny (Yonne). M. Sarrazin (abbé), curé de Montmort (Marne). M. Sarrory, préparateur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, k, avenue Ge l'Observatoire, Paris (VI°). M. Sauvaceau, Camille, professeur à la Faculté des. sciences de Bordeaux (Gironde). M. Scuarz, ancien professeur. Montigny-lès-Metz (Lorraine). M. Scuaurrcer, directeur de la Compagnie du gaz, Niort (Deux-Sèvres). M. Scueurer, Albert, industriel, Thann (Alsace). M. SÉNÉCHEAU, AÀ., capitaine de recrutement, 7, rue Saint- Dominique, Paris. M. SercenrT, Louis, pharmacien, 22, rue des Fossés St-Jacques, Paris (Ve). * M. Sesrier, M., pharmacien, 9, cours de la Liberté, Lyon (Rhône). M. »E SEYNESs, J., professeur agrégé à la Faculté de médecine, 15, rue de Chanaleilles, Paris (VIT). M. Sicre, pharmacien, 8, quai de Gesvres, Paris (IVe). M. Simox, Eug., 16, villa Saïd, Paris (XVI°. * M. Sonwery, ingénieur, Vice-Président de la Societé des Sciences naturelles de Tarare (Rhône). M. Sonraonnax, J.-B., pharmacien, Lons-le-Saunier (Jura). M. Soucaé, président de la Société botanique des Deux-Sèvres, Pamproux (Deux-Sèvres). M. Souza pa (Camara (Manuel pe), répétiteur de pathologie végétale à l’Institut agronomique, 16, Largo de Andaluz, Lisbonne (Portugal). M. SpPineux, docteur-médecin, 32, rue St-Louis, Amiens (Somme). * M. Sroruro,receveur del’enregistrement, à Sergines (Yonne). M. Tasureau, professeur à l'Ecole de médecine et de pharmacie d'Angers (Maine-et-Loire). M. Taurix, pharmacien, Châteauneuf-sur-Cher (Cher). M. Michel ne TErras, ingénieur, château du Grand-Bouché, par Mondoubleau (Loir-et-Cher). M. Tuer, 2, rue Delaage, Angers (Maine-et-Loire). M. Tuerer, notaire, 24, boulevard St-Denis, Paris (X°). LISTE DES MEMBRES, XXI M. Tuévenarp, docteur en pharmacie, 252, avenue Daumesnil, Paris (XIIe). M. Tuézée, professeur à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie d'Angers, 70, rue de Paris, Angers (Maine-et-Loire). M. Tmiozrer, Jean, ingénieur, 92, Boulevard Hausmann, Paris (VITE). M. Tuiry, chef de travaux à la Faculté de médecine, 49, rue de Metz, Nancy (Meurthe et-Moselle). M. Tomas, Ernest, professeur-viticulteur, Auxerre (Yonne). * M. Taurin, M., instituteur, Ecole primaire supérieure, Cluses (Haute-Savoie). M. Timserr, pharmacien, Corbeil (Seine-et-Oise). * M. Trxxer, pharmacien, rue Daguerre. Paris (XIVE®). M.Topin,pharmacien,4,rue du Gouvernement, St-Quentin (Aisne) M. Torrenp, Camillo, Collège de (Campolide, Lisbonne (Portugal). M. Trasur, professeur de botanique à la Faculté des Sciences, 7, rue des Fontaines, Alger-Mustapha (Algérie). M. Traverso, G.,assistant à l’Institut botanique dePavie (Italie). M. Trouerre, E., 15. rue des Immeubles-Industriels, Paris(XI°). Mme Turco-Lazzarr (la baronne), à Trente (Tyrol. M. Vaio, vétérinaire en 1° au 4° chasseurs, Epinal (Vosges). M. Vazuy (le général), à Collonge, par Nervieux (Loire). M. Varenne, statuaire, 5, rue d’Entraigues, Tours (Indre- et-Loire). M. Vassaz (D'), industriel, Charleville (Ardennes). M. Vasr, docteur-médecin, Vitry-le-François (Marne). M. Vernier, préparateur à la Faculté de Médecine, 73, rue des Quatre-Eglises, Nancy (Meurthe-et-Moselle). . M. Vraca, Inspecteur général de la Viticulture, 16, rue Claude- - Bernard, Paris (Ve). M. Vicuier, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, Charenton-Magasins-Généraux (Seine). M. pe Vicuorin, Ph., 23, quai d'Orsay, Paris [VIT®. M. VixcenT, pharmacien, 4, avenue de Mac-Mahon, Paris (XVIT-). M. Vocrino. Pietro, laboratoire de phytopathologie, 8, rue Parini, Turin (Italie). XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Vouaux (abbé), professeur au collège de Malgrange, Jarville (Meurthe-et-Moselle). * M. Vuarcuex, horloger à Langres ‘Haute-Marne. M. VuirrerMoz, pharmacien. Lons-le-Saunier (Jura). M. Wasrzicu, professeur à l’Institut botanique de l'Académie militaire de Médecine, St-Pétersbourg (Russie). M. ZauLeruckxER, professeur au Naturhistorisches Hofmuseum, Vienne (Autriche). ÉTABLISSEMENTS PUBLICS ABONNÉS : BIBLIOTHÈQUE DE L'Ecoce VÉTÉRINAIRE D'ALForr (Seine). EcoLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES D ALGER (Algérie). Hersier Lioyn, M. Bouver. conservateur au Jardin botanique d'Angers (Maine-et-Loire). : SocIÉTÉ D'ETUDES SCIENTIFIQUES DANGERS. ancienne Cour d'appel, place des Halles, Angers (Maine-et-Loire). SociËTÉ D'Hisroire NaTurELLE pu Loir-Er-Cuer, Blois (Loir- et-Cher). FACULTÉ DES SCIENCES. LABORATOIRE DE BOTANIQUE, Bordeaux, (Gironde). SoctÉTÉ D'Hisroire NATURELLE DES ARDENNES, au Vieux-Mou- lin, Charleville (Ardennes). SoctéTÉ MycoLoGique DE La CôTE-Dp'Or (M. Borrac. Président) à Dijon. MissioN SCIENTIFIQUE PERMANENTE D'INDo-CHine, Hanoï. LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE L'UNIVERSITÉ Dp’Îassy, Strada Muzelor. Iassy (Roumanie). AssocraTiIon MycoLocique LÉDONIENNE (M. Vuirrermoz. Pharmacien, Président). Lons-le-Saunier (Jura). FACULTÉ DES SCIENCES, LABORATOIRE DE BorTaniQuE, Lyon (Rhône). BIBLIOTHÈQUE DE LA FACULTÉ DES SciENCES DE MARSEILLE (Bouches-du-Rhône). Ecoce NATIONALE D'AGricULTURE DE MonrPELciEerR (Hérault. BIBLIOTHEQUE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE Paris, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI®.. LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE DE L'ÉCOLE SUPÉ- RIEURE DE PHARMACIE DE Paris, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VI°). LISTE DES MEMBRES. XXIII LasorarToire pe Boranxique pu P.C.N.. rue Cuvier, à Paris. Muséum p'Hisroire NATURELLE [LABORATOIRE DE CRYPTOGAMIE), 63, rue de Buffon, Paris (Ve. BisciornèqQue pe L'INsrirur NATIONAL AGRONOMIQUE DE Paris, rue Claude-Bernard, Paris (Ve). Bisciornkque DE L'Universiré be Porriers (Vienne). LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE Rexxes (Ille-et-Vilaine). BiBLiorhÈèqQuE De L'Uxiversrré pe SrrassourG (Allemagne). ÉCHANGES DE BULLETINS. _Anxazes MycoroGier (D' Prof. P. Sypow), 24, Apostelpaulus- strasse, Schôneberg ei Berlin (Allemagne). BisriorHerk D. ScHWEIZ NATURFORSCHER GESELLSCHArT, Berne (Suisse). BoraniscHes CEnrrALBLATT, Bulletin de l’Association interna- _ tionale des botanistes [D' Lorsx), Leyde (Pays-Bas). Vus BoTanicaz Gazette, University of Chicago Press, Chicago (Illinois, U.S.A.. Hersier Borssier, Chambézy, près Genève (Suisse). Insrirur BOTANIQUE DE Rome (Prof. Prrorra), 89, Panisperma (Italie). ; Isrrruro Baranico (Laboratorio crittogamico) dell'Universita di Pavia (Prof. Briosi), Pavia (Italie). Journaz or Mycococx. (Prof. Kercermanx, directeur), Ohio State University, Columbus (Ohio, U.S.A.). Missouri BOTANICAL GARDEN (Prof, W. TreLsase), Saint-Louis du Missouri (U.S.A.) ; Nuovo GIORNALE BOTANICO ITALIANO (D' Baroni, directeur), 19, rue Romaine, Florence (Italie). Revisra AGRONOMICA, 16, Largo de Andaluz, 1°, Lisbonne (Portugal;. SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE, Bruxelles (Belgique). SOcIÉTÉ BOTANIQUE DES Deux-Sèvres, Pamproux (Deux-Sèvres). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 84, rue de Grenelle, Paris (VIL°). SocrÉTÉ BOTANIQUE DE Lyon (Rhône). Soctéré D'HisroirRe NATURELLE DE L'OUEST DE LA FRANCE, Nantes (Loire-Inférieure,. XXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGICO-BOTANIQUE DE VIENNE. 12, Wollzeile, Vienne (Autriche). Tokyo BOTANICAL MAGAZINE, Tokio (Japon). LIBRAIRES M. Asseuix et Houzeau, libraires, place de l'Ecole de Méde- cine, Paris (WI): M. Barzuière, J.-B., et rizs, libraires, 19, rue Hautefeuille, Paris (VI°). M. Brockxaus, libraire, 17, rue Bonaparte, Paris (VI®). M. Durau et C*, libraires, 37, Soho Square, Londres (Angle- terre). M. Friepcanper et ris, libraires, 11, Carlsstrasse, Berlin (Allemagne). . GauLoN, libraire, 39, rue Madame, Paris [V[°). . Groux-LEMKE, libraire, 13, rue de Buci, Paris (VI®). . Krincksrecx, éditeur, 3, rue Corneille, Paris (VI®). . LarrEs, S., et Cie, libraires-éditeurs, Turin (Italie). . LEMOINE, libraire, 12, rue Bonaparte, Paris (VI®. . LE SOUDIER, libraire, 174, Boulevard Saint-Germain, Paris (VI°). M. Per Lam, libraire. 7, rue de Lille, Paris (VII°). M. Srecuerr, libraire, 76, rue de Rennes, Paris (VI°\. M. Twigrueyer, libraire, Leipsig (Allemagne). | M. Veicez (Oswap), libraire, 1, Kôünigsstrasse, Leipzig (Alle- magne). See E Quelques champignons de l’Annam. Par N. PATOUILLARD. En Août et Septembre 1907, au cours d'un voyage d’explo- ration dans le massif de Lang-Biang, au sud de la chaîne an- namitique, M. Esernarpr a recueilli une longue série de cham- pignons charnus, à des hauteurs variant de 1.550 à 1.650 me- tres, principalement dans les forêts de Pins couronnant le massif, ainsi que dans les forêts des bas fonds du plateau vers 1.600 mètres, où se trouvent mélangés les phanérogames les plus variés de la flore subtropicale. La végétation fongique de ces hautes régions présente une grande analogie avec celle des bois de conifères des parties montagneuses de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Les mêmes genres de basidiomycètes ou d'ascomycètes se retrou- vent dans des conditions analogues ; très fréquemment les espèces elles-mèmes sont identiques ou bien sont remplacées par des formes similaires. En outre, quelques spécimens remontent de la plaine et se mélangent avec les formes plus spécialement montagnardes. Le genre Amanita est représenté dans la collection par À. vaginata et par À. pantherina dont les Moïs connaissent les propriétés vénéneuses ; Lepiota par L. Badhami ; les Muci- dula annulés du type de notre M. mucida font défaut, mais les vieux troncs portent M. alphitophila appartenant aux formes sans anneau et remplaçant les premières. Les espèes de ARus- sula sont nombreuses (À. fragilis, R. Queletii, R. emetica, À. adusta, etc.) : il en est de même des genres Lactarius (L. sub- dulcis, L. volemus, L. piperatus, L. vellereus, L. rufus, L. subumbonatus, etc.) et Hygrophorus (H. ceraceus, H. psitta- cinus) ; Collybia nous offre C. radicata ; Lentinus a des formes alpestres {L. ursinus, L. lepideus) mélangées à des types des 2 N. PATOUILLARD. régions chaudes /L. dactyliophorus) ; divers Pleurotus, des Pluteus (P.-cervinus, P. semibulbosus), des Pholiota (Ph. muricata), des Naucoria, des Flammula, ete. La tribu des Bolets a les genres Gyroporus {G. castaneus), Boletus (B. granulatus, BP. luteus, B. subtomentosus. etc.), Paxillus et Strobilomyces. Paxillus avec une espèce spéciale (P.sulcatus) et Strobilomyces avec S. annamiticus allié non plus à notre S. strobilaceus. mais aux formes Australiennes à spores allongées et à parois sillonnées. Les Chanterelles ont un Laschia et des Cantharellus parmi lesquelles C. aurantiacus de nos bois de Pins et C.floccosus du Thibet et de l'Amérique du nord. Les Clavaires voisines de C. fluva et de C.formosa sont plu- sieurs fois représentées ; C. mnira remplace notre C.pistillaris. Les Polyporés ont Lenziles swpiaria, Fistulina hepatica, Polyporus Pes-capræ utilisé comme aliment, Ungulina mar- ginata, U. volvata var. pleurostoma, variation géographique d’une espèce nord-américaine, Ü. ochroleuca, U.scleroderma, et U. bicolor. plus spécialement des régions chaudes. Coriolus nous montre, à côté de C. abietinus, C. versicolor C. zonatus et C. (Irpex) lacteus les C. vinosus et C. atypus des tropiques. De même Leucoporus a L. arcularius à côté de L. grammo- cephalus, Xanthochrous a X. perennis, X. nodulosus, X. Pini à côté de X. oblectans et de X. senex. Stereurx a S. hirsutum et S. cristulatum avec S. lobatum. Dans les Discomycètes operculés nous voyons les Sarcosoma globosum du nord de l'Europe et S. rufum du nord de l'Améri- que remplacés par une espèce similaire, mais bien distincte. le S. orientale ; Plectania gelatinosa est l'homologue de nos Urnula ; Otidea a O. abietina, Ciliaria a C. hirta, etc. Il est vraisemblable que les autres groupes de champignons nous présenteraient les mêmes analogies, aussi il est à sou- haiter que de nouvelles herborisations nous apportent des do- cuments plus complets pour fixer les affinités des régions mon- tagneuses de l'Extrème Orient. Nous croyons devoir donner ci-dessous les descriptions de quelques espèces qui nous ont semblé inédites ou qui présen- tent des caractères particuliers d'organisalion. QUELQUES CHAMPIGNONS DE L'ANNAM, 3 ASCOMYCÈTES. Aleuria Fr. À. annamitica n. Sp. — Sur du bois complètement pourri et mélangé à la terre. Forèt du Kam y. Magna (6-8 cent. diam.), carnosa, fragilis. Ascomate sessili, cupuliformi dein expanso, plicato undulato, margine inciso- sinuato, extus albo, glabro, hymenio castaneo; ascis longis, 18-20 u latis, operculatis, 8-sporis; paraphysibus numerosis granulis caslaneis repletis, linearibus, apice incrassatis (8-10u); sporis ovoideis, majusculis (25 X17y), biguttulatis, verrucis validis, obtusis vel acutiusculis dense obsessis. _ Espèce très voisine de A. Æmilera Cooke ; elle en diffère par ses spores à verrues plus grosses, plus allongées et par la pré- sence de gouttelettes dans la cavité. D'abord lisses et transpa- rentes, ces spores deviennent peu à peu opaques à mesure qu’elles se chargent d'aspérités. Sarcosoma Casp. S. orientale n. sp. — Sur une liane morte indéterminée. Vallée de Djirin. vers 1.600 mètres. Ascomate magno,pendulo, hemisphærico, inferne truncato, levi aut varie rugoso-plicato, tremelloso, sessili. extus atro- brunneo, minute furfuraceo intus albido-fuliginoso ; disco mar- ginato, plano, orbiculari, pulchre aurantio-flavo; ascis cylin- draceis, longissimis (350-500 X 20u, octosporis, operculatis paraphysibus elongatis, filiformibus, fasciculatis, apicem ver- sus incrassatis (3-5u) granulis aurantiacis repletis ; sporis monostichis, hyalinis. ellipsoideis, magnis (42-50 x 16-18 p); crassiuscule tunicatis, verrucis obtusis parce obsessis. Plante atteignant la grosseur d'une pomme moyenne, insérée à la face inférieure des branches et pendante. Quand elle est distendue par l'humidité, elle est lisse, mais sous l’action d’une légère dessication elle se ride longitudinalement ; sa sur- % N. PATOUILLARD. face d’un brun noir est couverte de poils très courts (250 X 6- 8 2) fasciculés, simples, bruns, septés en travers, cylindriques, obtus à l'extrémité, droits ou flexueux. La trame très molle est d’un blanc légèrement fumé, surtout au voisinage de la paroi. L’hyménium tourné vers le sol forme un disque plan marginé par un rebord de la paroi et d’une belle couleur orangée jaunà- tre; il n’est pas gélatineux et peut se séparer de la trame sous- jacente. Les thèques ne sont pas colorées en bleu par l’iode et s'ouvrent par un opercule très net. Les spores portent des ver- rues très distantes, obtuses, peu saillantes, à base très large et souvent allongées dans le sens du grand axe. Cette jolie plante à port et aspect de Bulgaria se rattache à Sarcosoma par ses thèques operculées. BASIDIOMYCÈTES. Cyphella Fr. C. gigasn. sp. — Sur branches mortes. Cupula coriaceo-elastica, sessili, pendula, cylindracea, sur- sum rotundata plicataque, deorsum integra, late aperta, 25 millim. longa, 12 millim. diam., extus pruinosa, pulchre flavo- aurantiaca, intus concolori, levi; contextu albido, tenaci, 1/2 millim. crasso, ex hyphis hyalinis, 4-8u crassis, ramosis, sep- tatis composito ; basidiis sporisque non visis. Grande espèce d'un jaune orangé vif, ressemblant à un dé à coudre. Microporus Palisot. M. mollis n. sp.— Sur les souches. Forêt de Djirin. Pleuropus : pileo semiorbiculari, crenato-lobato, glabro, azono. antice membranaceo, tenui, albido, portice crassisculo, carnoso-coriaceo, siennæcolori, cuneato, in stipitem de finite lateralem, glabrum, cylindraceum, fuscum, crustula glabra opaca tectum, basi orbiculariter dilatatum attenuato : poris albis, rotundis, minutissimis, non decurrentibus. QUELQUES CHAMPIGNONS DE L'ANNAM. 5 Chapeau de huit centimètres de large, roux-brun en arrière et épais d'environ cinq millimètres, brusquement aminei en une membrane ayant à peine un millimètre, de couleur blanchâtre et pellucide. Stipe long de 15 millimètres sur 8 d'épaisseur, couvert d’une croûte lisse et terne ; disque mince, orbiculaire, appliqué sur le support. Plante ayant l’allure générale des autres Microporus ; bien caractérisée par la large portion blanche, pellucide et très mince, qui ceinture la partie épaisse, rousse, charnue, qui se continue sur le pied. La surface du chapeau n’est ni zonée ni sillonnée et glabre. Leucoporus (. L. velutipes n. sp.— Sur les écorces pourries dans les fon- drières du plateau. Mesopus, lentus ; piles 8-10 cent. diam., orbiculari, glabro, plano vel depresso, superne viscoso, sordide flavo, tenui, nec sulcato, nec zonato, levi, ambitu recto, sinuoso ; hymenio dilute flavo, poris mediis, angulosis, irregularibus, plus minus lamel- lulosis contortisve radiantibus, dissepimentis tenuibus, integris vel crispatis, tubulis 1/2 millim. longis ; stipite erecto, sub- cylindraceo, flavo-brunneolo, 2 cent. longo, 6-8 millim. crasso, undique pannoso-velutino, sursum poris decurrentibus punctato, deorsum sensim incrassato, orbiculariter dilatato. Cette espècé a Le port de Melanopus varius avec des couleurs différentes et un pied velouté jaune brunâtre ; elle est bien caractérisée par son chapeau visqueux et ses pores contour- nés. Leptoporus (Q. L. fragilis Fr. var. violascens n. var. — Sur les troncs de Dipterocarpus ; plateau du Lang-biang. Plante molle, sessile-dimidiée, 8-10 centimètres de largeur, convexe, d'un blanc-roux plus foncé à la base, se tachant de tilas ou de lie de vin au moindré attouchement ; surface spon- 6 N. PATOUÏLLARD. gieuse, velue-hispide par des poils accolés en mêches courtes, rigides, limitant des enfoncements anguleux poriformes. Trame blanche, marquée de zones concentriques. Hyménium plan ; tubes allongés ; pores petits, anguleux, lacérés-dentés. Spores hyalines, cylindracées, courbées, 3,5 XX 2 up. Très semblable à L. fragilis Fr.. en diffère seulement par la teinte lilas ou violacée qu'il prend par le froissement et par ses spores un peu plus petites. La disposition des mèches pileuses du chapeau se retrouve dans l'épaisseur de la trame, sur les zones concentriques d’ac- croissement. Chacune de ces zônes montre. dans nos spécimens longtemps conservés dans le formol, de petites lignes rayon- nantes brunes, qui sur une coupe tangentielle paraissent comme de petits points colorés formant une vague réticula- tion. Strobilomyces Berk. S. annamiticus n. Sp.— Sur l’humus et sur les vieilles sou - ches dans la grande forêt ; vallée du Da-Pounian, rives du Kam-ly, etc. Pileo carnoso, convexo dein explanato, primitus levi, dein tessellato, postremo squamis confertis, pyramidatis obsito. vivide carmineo, margine longe appendiculalo : poris luteis, integris, simplicibus, e rolundato augulosis : cystidiis fusifor- mibus, subhyalinis (70-100 >< 10-14 uw : basidiis clavatis, 45-60 X 10-12 u, tetrasporis ; sporis elongato-ovoideis, longi- tudinaliter striatis, ochraceis, 12-10 X 7-94, süpite elongato, carnoso-fibroso, bulboso, villosulo, sordide violaceo, farcto, intus carmineo. Plante haute de 8-10 cent. ; stipe épais de 8-12 millim. : chapeau de 4-8 cent. de diamètre. Dans le tout jeune âge, le champignon tout entier est entouré d’un voile général mem- braneux soudé avec le tissu du chapeau et débordant la marge ; par suite de l'allongement du pied, le voile glisse jusque vers le sommet en persistant sous l'aspect d'un tube annuliforme qui se recourbe sous l’hyménium et s'attache à la périphérie : plus tard il se déchire et ses débris pendent au bord du chapeau en lambeaux membraneux. La face supérieure est d’abord lisse QUELQUES CHAMPIGNONS DE L'ANNAM. 7 puis tessellée et enfin couverte de nombreuses verrues coni- ques. Les spores sont ornées de lignes longitudinales saillantes et semblent crénelées quand on les observe par une extré- mité. Cette espèce est très voisine de Strob. excavatus (Kalch.) Hennings (Secotium excavatum Kalch. = Strob. pallescens Cooke), d'Australie et de la Nouvelle-Calédonie, dont elle a les spores et le voile général, elle en diffère toutefois par une colo- ration différente et doit ètre regardée comme une variété locale bien distincte, si non comme une espèce particulière. Paxillus Fr. P. sulcatus n. sp.— Sur le sol. Vallée du Da-Pounian. Pileo carnoso. convexo-plano, brunneo, circiter 3 cent. diam., minute velutino ; lamellis pure citrinis, distantibus, crassius- culis, inæqualibus, latis, triangularibus, longe decurrentibus : basidiis 30%< 10 & ; cystidiis cylindraceis luteis, 60-90 X 12-15y ; sporis flavidis, cylindraceo-fusiformibus, guttulatis 10-12><4-5 1; stipite farcto, tereti, flavo-brunneo, sursum sulcis numerosis, profundis, longissimis notato, pulverulento, deorsum sensim inflatulo, hispidulo. | Ce joli champignon est facilement reconnaissable aux sillons qui descendent du sommet jusqu'au-dessous du milieu du stipe. Ses lames sont très larges, triangulaires et non réunies par des veines. [1 a exactement l’aspect et la constitution d’un PAyllo- porus, mais l'absence d’anastomoses nous le fait placer dans le genre Paxillus. Ses cystides cylindriques sont souvent incrustés comme ceux des Gomphidius. Gantharellus Fr. C. glutinosus n. sp. — À terre sous les Pins. Plateau de Dalat. Solitarius vel cæspitosus. Pileo carnoso e cylindraceo turbi- nato, truncato, plano-umbilicato dein infundibuliformi, gluti- 8 N. PATOUILLARD. noso, lateritio, margine recto integro dein involuto ; hymenio vitellino e levi plicato-venoso, plicis obtusis, numerosis, ramo- sis ; basidiis clavatis, 30-45 X 9 w, 4-sporiferis ; cystidiis nullis; sporis ovoideis, albidis, vix rugulosis, 12-16 X 6-8 v ; carne compacta, alba. Plante de 4-8 centimètres de haut, d’abord pleine, cylindri- que, avec le sommet tronqué et la face fertile lisse, puis peu à peu ombiliquée, plus ou moins évasée et en forme de corne d'abondance creusée jusqu'à la base et ayant la face hymé- nienne couverte de plis obtus, serrés, simples ou rameux- dichotomes. La partie supérieure du champignon adulte est rouge brique et chargée de glaire visqueuse provenant d’une sorte de déliquescence de la portion centrale. L'hyménium est d’un beau jaune qui devient peu à peu blanc-jaunâtre à mesure qu'on approche de la base. Ce champignon est utilisé comme aliment par les indigènes. Laschia Fr. L. Eberhardti n. sp. — Sur débris de monocotylédones. Forèt de Djirin. Pileo sessili, pendulo, auriformi, gelatinoso-molli, glabro, pallide œruginoso, pellucido ; contextu hyalino ; hymenio con- colori, poroso, ex 6-8 lamellis radiantibus, crassis, obtu- sis, ramosis, venoso connexis formato ; basidiis clavatis, 26-30 X6-8u ; cystidiis numerosis, subcylindraceis, crasse tuni- catis, 30-45 x 12-15 y. Plante de trois centimètres de diamètre, à chapeau sessile d’une couleur vert de gris très claire, sans pellicule distincte, à trame gélatineuse incolore formée d'hyphes de 2-3 u d'épais- seur très distantes et plongées dans la glaire. L'hyménium est poreux-alvéolé par anastomoses de veines réunissant 6 à 8 lames rayonnantes. Il est couvert de cystides très saillantes, incolores, cylindracées, arrondies et obtuses au sommet. Lentinus Fr. L. ursinus F.— Sur le bois mort, Vallée du Kam-ly. QUELQUES CHAMPIGNONS DE L'ANNAN. 4) Les lames de cette espèce sont abondamment pourvues d'hyphes vasculaires comparables à celles signalées par M. Vax BausEecke dans Lentinus cochleatus (1). Ces organes se pré- sentent sous l'aspect de tubes cylindriques réguliers, descen- dant du chapeau dans l'épaisseur de la trame Ges lames sui- vant une direction perpendiculaire à celle de ces dernières. Ils sont plus particulièrement abondants au voisinage du sous- hyménium ; leur diamètre varie de 6 à 8 », leur contenu est granuleux et leur cavité montre quelques cloisons transver- sales. De distance en distance, on les voit se relever brusquement, en formant un coude arrondi, pénétrer dans l'hyménium sans changer de forme ni de dimensions cl se terminer soit à la mème hauteur que les basides, soit en faisant saillie hors de l’assise sporilère. Leur extrémité est obtuse ou à peine atlé- nuée. Nous n’avons jamais observé de cloisons dans la partie pénétrant l'hyménium. L'observation des hyphes vasculaires est facilité par un séjour prolongé du champignon dans le formol, leur contenu prend une coloration brune qui tranche sur le fond blanc de la trame. | Ces organes ne peuvent être assimilés aux cystides qui ont une origine toute différente. Mucidula Pat. M. alphitophylla Berk. et Curt., North. Pacif. Expl. n° 12 (Agaricus); syn. : Agaricus leucoconis Berk. et Curt., loc. cit., n° 14. Paraît fréquent sur le bois mort et les vieux troncs. Entièrement blane pur, parfois fauve plus ou moins bistré ou légèrement rosé. Chapeau lisse, non écailleux, convexe, vis- queux ; lames larges, épaisses, distantes, inégales, pulvéru- lentes par une couche plus ou moins épaisse de spores ; basides volumineuses, 60 X 15; spores globuleuses, lisses, 18-21 p de diamètre, avec une grosse gouttelette brillante ; cystides (1) VAN BAMBEGKE. — Contribution à l'étude des hyphes vasculaires des Agaricinés. Bull. Acad. roy. de Belgique. 3° série, XXIIT, n° 5 [1892]. 3 10 N. PATOUILLARD. fusiformes, 120-250 X 40-50 . Stipe central ou excentrique, droit ou courbé, sans anneau, parfois strié au sommet, glabre sauf à la base qui est villeuse et un peu renflée. Plante de dimensions très variables : à côté des petites formes à chapeau de 1 à 2 cent. de large (Ag. alphitophyllus), on trouve des spécimens atteignant de 4 à 6 cent. (Ag. leuco- conis) et mème de 8 à 10 de diamètre. Les premiers ont un pied très grele et les seconds un stipe plus robuste. Ces deux formes se rapportent à un seul et même champignon et ne pré- sentent pas de caractères distincts. M. alphitophylla, homologue de notre 1. mucida mais sans anneau, est très voisin de A. cheimonophylla Berk. et Crirt. des Antilles, dont il est en quelque sorte une race géo- graphique. Il n’en diffère guère que par l'absence de squames sur le sommet du chapeau. Les spécimens originaux de la collection de North Pacific Explor.. que nous avons pu étudier, ne montrent pas de diffé- rences avec ceux recueillis par M. EBEerHarpT. Hygrophorus Fr. H. erinaceus n. sp. — Sur l’humus des fondrières. Dalat, Dangkia. Pileo carnoso e campanulato plano-depresso, ondulato- sinuato, pallide flavo, squamis recurvis, latis, nigricantibus variegato; margine sulcato ; lamellis flavis. crassis, latissimis, distantibus, brevioribus immixtis, decurrentibus ; sporis ovoï- deis, hyalinis, 6 X 4 x ; stipite farcto, flavo. sub lente squa- mulis minutis brunneis virgato. Petite espece haute de 3 à 4 centimètres, bien caractérisée par son chapeau jaune de cadmium très clair, recouvert de petites écailles noirâtres, retroussées, lui donnant un aspect tout hérissé ; ces écailles très serrées vers le centre, sont plus distantes en se rapprochant des bords et sont disposées en séries radiales correspondant au dos des lamelles ; la marge est droite et striée-sillonnée. Le stipe, également jaune, paraît à la loupe finement vergeté de mouchetures noirâtres, très petites et très fines. QUELQUES CHAMPIGNONS DE L'ANNAM. 11 Pluteus Fr. P. neurodermus n. sp. — Terrestre; sur les Lalus au bord des chemins. Pileo carnoso, tenui, convexo-plano, umbonato, dilute fusco- brunneo, glabro, venulis radiantibus. anastomosantibus reticu- lato, margine vix striato ; lamellis ex albido roseis, liberis inœqualibus, ventricosis, sub lente nigro punctalis ; basidiis k5 X 104; eystidiis elongatis, 75-90%X< 25 -— 30 u, tenuiter tunicalis, obtusis, sæpe nigro-incrustatis ; sporis levibus, ovoideis, roseis, 14-17 X< 10-14 x : stipite elongato, gracili, tubuloso, albido, villosulo, deorsum bulboso. Espèce très élégante, affine à P. phlebophorus, mais plus élancée et à spores bien plus volumineuses. Ses cystides sont incrustées par une substance noirâtre, pellucide, limitée à leur partie supérieure. La pellicule du chapeau est formée de cel- lules dressées, renflées en massue, lisses, atténuées en stipe, gorgées de suc brun clair et mesurant 45-60 X 15-25 p. Pholiota Fr. P. phlebophora n. sp. — Sur le sol des fondrières. Pileo carnoso, convexo-plano, rufo-brunneo, glabro, venis obtusis tenellis reticulato, margine levi ; lamellis dilute brun- neis, adnatis, inæqualibus, interstitiis levibus ; sporis ovoideis, levibus, ochraceis, 9 5, apice poro pertusis ; stipite cylin- drico, gracili, brunneo, subfarcto; annulo membranaceo, albo, erecto, integro. Stipe long de 2 à 3 cent.; chapeau de 15 millim. de diamètre, couvert d'une pellicule de cellules arrondies plus ou moins stipitées, de 15-18 z de largeur. Cette plante est un Galera annulé, analogue à P. myce- noides. 12 N. PATOUILLARD. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 1. 1. Slrobilomyces annamilicus, port gr. nat. d’un spécimen encore jeune. a. Coupe longitudinale du chapeau. b. Spores. Cantharellus glutinosus, port gr. nat. d’un spécimen adulte. a. Coupe longitudinale du même. b. Jeune individu. cylindrique el à hyménium à peine ridé. ec. Individu plus âgé. d. Différentes formes du champignon. Coupe longitudinale d’un spécimen cylindrique adulte. . Rides hyméniens grossis. Spores. Coupe longitudinale d’un jeune spécimen. La portion cen- trale est encore pleine, mais de consistance presque géla- tineuse et va se changer en une matière glaireuse. 3. Cyphella gigas, port gr. nat. 19 SR > ? PLANCHE 2. l. Paxillus sulcalus, port gr. nat. a.-Baside et cystide. b. Spores. 2, Pluleus neurodermus, port gr. nat. «. Spores. b. Cellules de la pellicule du chapeau. c. Hyménium avec deux cystides,dont l’une a le sommet incrusté par une substance noire. 3. Aleuria annamilica, port gr. nat. a. Coupe longitudinale. b. Spores. 4. Sarcosoma orientale. port gr. nat. a. Coupe longitudinale. b. Partie supérieure d’une thèque et paraphyses. c. Spores isolées. à : nt of. ee o EN 2, Cantharellus glutinosus. gisas. où Cyphella RE BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. 4. Strobilomyces annamiticus. :N. Pat, del. BULL. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE. DT AE A ue ee es Pr Pme ASS Drag Es ETES N. Pat, del. 2. Pluteus neurodermus. 4. Sarcosoma orientale. 1. Paxillus sulcatus. 1a annantitica. 3. Aleur van AU Ie HU Coniodictyum, nouveau genre de Mucédinées, par MM. P. HARIOT et N. PATOUILLARD. M. Cugvauier a rapporté, de son voyage d'exploration dans la région du Chari Tchad, des fruits de Zizyphus Baclei com- plètement déformés et recouverts d’une sorte de poussière blane-jaunâtre qui s'attache aux doigts. Si l’on fait une coupe de ces fruits modifiés jusque dans leurs parties les plus pro- fondes {les parties ligneuses du centre étant seules respectées), l'examen microscopique montre un mycélium très fin, rameux, incolore, donnant naissance à un grand nombre de petits fila- ments dressés. dilatés au sommet et terminés par une spore de forme très particulière. Cette spore incolore, d’abord unicellulaire, globuleuse ou cunéiforme, se divise bientôt. Vue par le sommet, elle parait plane et présente de 2 à 6 loges. séparées par des cloisons minces incolores, rayonnant du centre vers la périphérie. Chaque loge, qui a sa paroi externe arrondie, est séparée des voisines par un sillon profond et renferme dans son intérieur un nombre variable de petiles masses rélringentes. Cette spore unique présente 2 à 3 élages de loges superposés, également séparés les uns des autres par un sillon profond. Ce curieux champignon appartient au groupe des Mucédi- nées micronémées de Saccardo, dans lequel il constitue un type spécial d'Hyalodictyées, pour lequel nous proposons le nom de Coniodictyum. Coniodictyum n. 8. (Hyphomycetes Mucedineæ micro- nemæ hyalodictyæ biophilæ). Mycelium parcissimum, ramosum, hyalinum, sporæ hyalinæ, stipitalæ. clathrato-pluriseptalæ CCheraliennSpe 14 P. HARIOT ET N PATOUILLARD. Mycelio 2-3x circiter crasso, inter cellulas matricis per- currenti ; sporis lævibus irregulariter-globulosis, supra pla- niusculo-truncatis, inferne rotundatis, ambitu bullato, bullis suleis profunde disjunctis, intus muraliter pluriseptatis, 18-30 y diam., stipite hyalino deorsum attenuato, simplici, eseptato, 5 m circiter apice crasso, 20-30 z alto, suffultis ; stipitibus parcis cæspitose approximatis. e too pe (ISERE LA OR NO EE Coniodictyum Chevalieri. a) Fruit gr. nat. coupé longitudinalement et montrant les portions centrales lignifiées, entourées d’une couche épaisse de spores. b) Spores vues de profil, à différents âges et de diverses formes. c) Trois spores vues par leur face supérieure. In fructibus Zizyphi Baclei qui valde deformantur et pulvere albo-luteolo ljaune de Naples), farinaceo crasse obteguntur. Bousso inter et Fort Archambault, 5-15 nov. 1903, n° 10.504, necnon prope Mamoun, 7-28 Martii 1903, n° 7.816 bis, in Chariensi ditione, Igt. el. À. Chevalier cui dicata species. Hyménomycètes de France. (I. HÉTÉROBASIDIÉS). Par l’abbé H. BOURDOT et A. GALZIN. La classification de M. ParouiLLarD (Essai tax. Hym., 1900) sert de cadre à ce travail. Quand cela est possible, nous ren- voyons aux descriptions de Fries (Hym. Eur.) et de Quécer (FI. myc.): les autres espèces sont décrites d'après nos récoltes. Quand ure espèce a fourni un grand nombre d'observations, et que les mensurations micrométriques varient dans des limites assez étendues, nous donnons, en irois ou quatre termes, les nombres extrèmes et le maximum de fréquence. M. l'abbé BresanozA nous a épargné bien des incertitudes en revisant la plupart des déterminations, ét en nous communi- quant: aimablement des échantillons authentiques. Nous lui exprimons ici Loute notre gratitude. AURICULARIACÉS. Saccoblastia Müll. 1. — S. sebacea nov. spec. Late effusa, tenuis, mucoso-selatinosa, e sordide hyalina livido-rulescens, vel pruinoso-cinerascens, sæpius tota eva- nescens; sporæ hyalinæ ovoideæ 6-10%X<4,5-6u, promycelio brevi lateraliter v. apice gignentes conidium ejusdem formæ et mensuræ ; probasidia ovoidea, saceato-pendula, infera {ad basim hypharum fertilium) ; basidia 40-65 5-7 y, arcuata, 2- 3-seplala, arliculis dorso sterigmiferis, sterigmalibus conicis, brevibus. 6<1041.; hyphæ frequenter septatæ sine nodulis, 9-0 pa Cr. 16 H. BOURDOT ET 4. GALZIN. Æstate, ad ligna putridissima Salicis, Fraxini, Juglandis. etc., rarius ad humum. Allier, Avevron.— Se conserve mal par dessiccation ; en alcool, les caractères se maintiennent mieux. 2. — S. pinicola nov. spec. Rotunüato-effusa, confluens, membranaceo-tomentosa, laxè adhærens, lactea, margine similari sensim attenuato ; hyphæ hyalinæ, 3-6y, tenuiter tunicatæ, septato-nodosæ, laxè intrica- tæ ; probasidia saccata pendula, 40-45 X 8-12; basidia cylin- dracea recta, 96-140 X 9-12 u. 1-3 septata, cœterum varia ; sporæ ovoideæ, 15-19 >< 9-12 u,1-2 tubulis cylindraceis v. coni- cis germinantes. _ Hieme, ad altos ramos Pini silvestris. — Causse Noir. Très affine à S. graminicola Bres. dont il n'est peut-être qu'une variété ; en diffère par l’habitat et les basides et spores nota- blement plus grandes. Les basides sont très variables : tantôt normales, cylindriques, à 3 cloisons, avec stérigmates latéraux longs de 6-20 x ; tantôt ovoïdes ou claviformes, avec un sté- rigmate oblique parfois fourchu. Septobasidium Pat. 3. — S. Bagliettoanum (Fr. Hym.,p. 705 Hypochnus).Bres. Ann. myc., LI, n° 2, p. 164. Cette espèce rentre dans la sect. Gausapia Fr. Pat. à cause de ses probasides persistantes, à parois épaisses, concolores aux hyphes, ovoïdes, 15-21 X 9-15 x. ordinairement latérales sur les hyphes, et donnant naissance à des basides hyalines, 30-36 X 6-74, arquées, à 3 cloisons ; spores fusiformes arquées, en croissant ou sigmoïdes, 15-21 X3-4,5 p. Trame läche formée d'hyphes à parois épaisses fauves, 3-5u diam., cloisonnées avec quelques boucles.— Sur vieilles écorces et mousses auxquelles elle adhère lâchement ; glabre, baï, ou rouge-sang par les temps humides ; bords libres, fauves ou fauve-brun, fimbriés ou tomenteux. À la base des troncs de Quercus sessilifloru où elle produit des lésionsinsignifiantes. fliver ; pas rare dans les bois secs des environs de St-Sernin (Aveyron). SI HYMÉNOMYCETES DE FRANCE. il Helicobasidium Pat. 4.— H. purpureum Pat., Soc. bot. Fr., 1885, p. 171. Hyphes basilaires brun clair, 4-7 y, cloisonnées sans boucles, en trame lâche ; couche hyméniale hyaline, épaisse de 60-100u:; basides subcylindriques, puis circinées, et 3-septées, 4-5y diam.; spores obovales, puis oblongues, déprimées latéralement ou subarquées, 9-12%< 5-6 p. Hiver, printemps ; sur l’humus des haies humides, d'où il gagne la tige des plantes les plus diverses qui lui servent sim- plement de support : il n’est point parasite. — Millau. Platyglœa Schrôl. 5. — P. effusa Schrôt. Sacc., Syll., VI, p. 771. Etalé, aplani, gélatineux ferme, hyalin, opalin, marge simi- laire ; basides arquées, presque circinées, 60-90 X 4-6 p ; spores ovoïdes, apiculées, hyalines, 7-10 X 5-7, émettant un promycélium long de 8-10 x, et produisant une conidie de même forme que la spore, 7-8 X 5-6 p. Février ; sur branches pourries d’aune. St-Priest (Allier). 6. — P. Peniophoræ nov. sp. Rotundata, maculiformis, 1-3 mm., dein confluens, tenuis, ceracea, pallida, ambitu candido radioso-sericeo, sicco cornea, grisella ; hyphæ 1-24; basidia erecta v. flexuosa, demum arcuata, 36-58 X 5-7 u, 3-seplata, sterigmata 90 y et ultra longa ; sporæ hyalinæ, ovoideæ, latere rarius depressæ, pro- mycelio dorsali v, apicali, filiformi, conidium gignentes sporis conforme. Vere, aut. Super hymenium Peniophoræ puberæ et Glæo- cystidii prætermissi parasitans. --- Allier. Diffère du précédent par son aspect corticioïde, sa bordure très nelle, ses basides plus courtes. Il y a aussi de nombreux corpuscules sporiformes, 8-10 X 4 u, subfusoïdes, absorbant peu les colorants {éosine, bleu coton), vus seulement à l'état libre (conidies secondaires ? |. 18 H. BOURDOT ET A. GALZIN. 7. — P. Miedzyrzecensis Bres., Fungi pol., p. 113, t. 3, 15 de Bien distinct des précédents par sa forme pulvinée, arrondie ou oblongue, 3-6 mm., sa consistance gélatineuse molle presque muqueuse. Hyphes septées à boucles assez nombreuses, 1-3 ke: basides 120-300 :< 4-6 x, flexueuses puis presque circinées, tri- septées ; stérigmates épais puis filiformes; spores obovales ou oblongues, 8-12 X 5-8u. apiculées, parfois déprimées d’un côté, émettant un filament germinatif apical ou latéral ; conidies de mêmes forme et mesure que les spores. Nombreux corpuscules hyalins absorbant peu l’éosine, 4-5 X 2-3 (conidies de M. Bre- sADOLA), vus seulement à l’état libre. / Automne, hiver, printemps. Assez fréquent sur sarments de vigne pourrissant sur le sol humide, rare sur autres débris, ronce; genèt. Aveyron, Allier. Ces trois espèces rentrent dans le genre /elicoglæa Pat. « qui ne doit être considéré que comme section du genre Platyglæa Schrôt. » Pat. in litt. — Lignivores légers. Auricularia Bull, 8. — À. mesenterica (Dicks) Fr. Hym., p. 646. À. tremel- loïdes Bull., t. 290. Qt.fl., p. 24. Spore cylindrique arquée, 17-20 X 5-74. Toute l’année; com- mun sur troncs debout ou abattus: orme, peuplier, frène, noyer, chène, aune, érable, sureau, Liquidambar styraciflua. — Lignivore actif, produisant une pourriture blanche, massive; tue vite l'arbre atteint. 9. — A. auricula-Judæ L. Bull., t. 427, [. 2. Hirneola Fr, Hym., p. 695. Gillet, pl. Spore cylindrique arquée, 18-23 X<6-8 4: poils du péridium subulés subbulbeux, 100-300 X 6-10 x. — Toute l’année : sur sureau, hêtre, noyer, aune. HYMÉNOMYCÈTES DE FRANCE. 19 Ecchyna Fr. 10. — E. faginea Fr. Capitule sphérique, gris, floconneux-poudreux, 1,5-2 mm. ; stipetrès grèle, villeux, blanchâtre, incarnat-roussâtre à la base; hyphes à cloisons fréquentes, 3-4.25 # diam. ; spores ellipsoïdes ou subsphériques, glaucescentes, 5,5-6 X<4,25-5,5 y. Mars, sur branches de pommier à demi enfouies.— St-Priest (Allier). TRÉMELLACÉS. Sirobasidium Lagerh. et Pat. 11. — S. cerasi nov. sp. Tuberculiforme, 1 mm. diam. media basi adnatum, ceraceum, ex obscure griseo spadiceum, indurescens ; hyphæ basales pseudoparenchymaticæ, 6-15x diam , mediæ erectæ radiatim divergentes dichotomæ, 2-4u d. apicibus basidia gerentes seria- tim disposita sphæroidea 8-9 X< 6-7 »: sporæ quaternæ, fusoi- deæ, 4-5 X2,5-3u. Intra hyphas basidiophoras conidia innu- mera plagatim congesta cylindraceo-curvula, 3 X0,5 pu. Hieme, ad ligna Cerasi deusta. — Caussanel, pr. St-Sernin (Aveyron). Tremella Fr. 12: — T. foliacea Pers., Fr. Hym., p. 690. Bres. f. trid., PAL pl iCCIN MAN Hypes 1-4u:; basides 13-16 X 10-14 p; spores ovoïdes apicu- lées, 8-13 X 7-9u, émettant 1-2 tubes germinatifs. — Octobre à avril ; sur souches et troncs : chène, châtaignier, bouleau, cou- drier, marsaule, prunellier. Pourriture peu active. Var. piolascens Alb. Schw. — Mèmes caractères microgra- phiques. Sur conifères. 20 H. BOURDOT ET A. GALZIN. Si nous avons le véritable T. frondosa Fr., il n’est à notre avis, qu'une forme de cette espèce. plus robuste, 10-15 cm., à teinte plus claire brun ambré, avec mèmes basides et spores. 13. — T. lutescens Pers., Fr. Hym., p. 590. Bull., t. 406, Î. B-D. Gillet, pl. Ô Hyphes 1-3 u: basides ovoïdes, 19-25 X<17-18 & ; spores hya- lines, blanc de cire en masse, ovales elliptiques, 1-pluri-guttu- lées, 10-16 X 7-10 ». Du printemps à l'hiver ; sur charme, souvent associé à Ra- dulum lætum. Peu Hgnivore. 14. — T. mesenterica Retz. Fr. Hym., p. 691. Gillet, pl. Elvela Schælf., t. 168. T. chrysocoma Bull., t. 174. Plus ténace. plus coloré, orangé, et plus hivernal que 7: lutescens. Hyphes 2-3 u : basides 15-20 X 12-18 y; spores ovotï- des, 11-15X<8-11 ; conidies ovoïdes sphériques, 3-5 # diam. Janvier-avril; sur troncs et branches mortes, châtaignier, coudrier, aubépine, nerprun purgatif. 15. — T. albida Huds.. Fr. Hym.,p. 691. T. cerebrina alba Bull:, t. 386, f: A ! Cérébrilorme, 2-4 em., plissé et lobulé, gélatineux-ferme. blanc-hyalin, puis brun de datte et pruineux; hyphes 2-3 avec petites boucles éparses ; basides 12-23 X< 12-15 y ; stérigma- tes à la fin très allongés, 100 y et plus ; spores blanc-glauces- senten masse, hyalines au microscope, sphériques, avec pelit mucron obtenus, 8-12 & diam. Hiver. sur branches de châtaignier, sorbier (Aveyron. 16. — T. gemmata Lév., Fr. Hym., p.697. Qt.'El.Sp-221 Plutôt £xidia que Tremella. Tubercule, 2-10 mm. arrondi, puis pulviné et ondulé-plissé, à la fin élalé et confluent, 4-5 em. hyalin ou teinté d'améthyste, de lilacé, puis opalin, et enfin tes- tacé où incarnat, brun de datte sur le sec; noyau blanchàtre, séparable du substratum et de la substance gélalineuse, cons- Ulué par de l'oxaälate de chaux granuleux: ce noyau manque HYMÉNOMYCÈETES DE FRANCE. 21 souvent (7. hyalina Pers.) Hyphes 1,5-3x avec boucles mal formées aux cloisons; basides ovoïdes, 12-16 X 9-12 m; spores hyalines, cylindriques, plus ou moins incurvées, 10-14,5-18 X 4,5-7 be. | ; Toute l’année ; très commun dans l'Allier, plus rare dans l'Aveyron etles Vosges; sur branches mortes d'arbres cham- pêtres, vieux bois des haïes sèches : prunellier, aubépine, éra- ble, chène, orme, frêne, coudrier, cerisier, peuplier, ronce, co- ronille. Peu lignivore. 17. =\T. atrovirens Fr., Sacc. Syll., VI, p.790. T. exigua Desm. Gillot et Luc. S. et L., p. 451. Erompant, groupé, pulviné, 1 mm., bistre verdâtre ; hyphes 1-2 #, basides 21-25 X 8-154 , spores ellipsoïdes, 10-12 X 7-9 pe, | Hiver, printemps. Sur rameaux morts degenèêt à balai. Allier, Aveyron. 18.—T. Grilletii Boud., Soc.bot.Fr., 1885, p. 284, pl. 9,f. 4. OP D 22° is Subglobuleux, 0,3-0,6 mm.,bleu-grisâtre, en groupes denses, puis confluent jusqu'à 5 cm.; spores hyalines, oblongues, déprimées latéralement, 6-8 X 3,5-4 y ; basides subsphériques 7-8 X 6-7 y. Eté, aut. Sur bois pourri à l'humidité, cerisier, aune, chêne, charme. — Allier, Aveyron. Ditangium Karst. 19. — D. Rubellum (Pers. Syn., p. 635. Peziza). Ombro- phila Qt. Ass. Fr. 1882, pl.11, f. 17, Fl.myc.. p. 20. Tremella cerasi (Schum.) Tul. Qt. Ass. Fr., 1891, p. 2. Cupulé ou lenticulaire, brun purpurin, puis pulviné, étalé, trémelloïde et confluent, purpurin briqueté ; hyphes 1,5-2,5 p; basides 10-12%< 6,5-8 z; spores oblongues ou cylindriques in- curvées 8-12 X 3,5-ku Appareil conidien ureéolé-globuleux, 2-5 mm. avec marge mince pellucide, droite, érodée ; hyphes se ND 2 H. BOURDOT ET A. GALZIN. basilaires à parois épaisses 2-2,5u, plus ou moins aggluli- nées ; les moyennes gélatineuses, ascendantes 1-1,5 y, rameu- ses, portant vers le sommet les conidies en verticilles super- posés ; conidies cylindriques arquées, 6-9 XK 1,5-2 v. Toute l’année ; fréquent sur cerisiers mourants ou abattus : plus rare sur pommier, prunier. Peu lignivore. Débute soit par la forme conidienne, soit par la forme parfaite. La plante du pommier est peut-être Omnbrophila lilacina Qt, mais. dans nos récoltes, nous n’avons rien qui puisse être dis- tingué spécifiquement du Ÿ. rubellum. Guepinia Fr. 20.— G. rufa (Jacq.) Pat. Hym. PAlogiotis Qt. FL, p. 16. G. helvelloides Fr. hym., p.697. Qt. Jura, t. 20, f. 4. Gillet, pl. Spores hyalines, oblongues, déprimées latéralement , 9-12 X< 4,5-6 »; basides ovoïdes ou oblongues, 16-21 X 10-12u ; hyphes subhyméniales granuleuses 1,5-3 # ; celles de la trame 1-2 p, gélatineuses. très hyalines ; celles de la surface du péri- dium à parois minces, jusqu'à 6 » de diamètre. Eté, humus des sapinières. Alpes (LaroNDE et GARNTER). Exidia Fr. 91. —E recisa (Dittm.) Fr. Hym., p. 693. Qt. FI; p°u8’ Hyphes 1,5-3 », cloisonnées avec boucles souvent ansiformes, hyalines. brunâtres vers la périphérie ; basides 10-15 X 8-10» ; spores hyalines cylindriques arquées, 10-16 >< 5,5-5 x. Toute l'année. sur les branches mortes tenant à l'arbre : commun sur marsaules, rare sur Cerasus avium, C. Mahaleb, Sorbus domestica, S. aria, néflier, amélanchier, bouleau. 29. — E. umbrinella Bres. F. trid.. [l, p. 98. pl. 209, f. 2. Voisin de £. recisa, dont il se distingue par les basides et les spores plus petites, et sa teinte noir opaque, non brillant sur le sec. HYMÉNOMYCÈTES DE FRANCE. 23 Décembre, sur br. d’Abies pectinata tenant à l'arbre ; Epi- nal. à Olima. 23. — E. truncata Fr. S.M. Hvm., p. 693. Qt. FI., p. 19. Bres. f. pol., p. 115. Papilles concolores à l'hyménium ; hyphes 1-53 x septées avec boucles ansiformes ; couche hyméniale brun bistre, basides ovoides 13-18 X 11-13 2; spores cylindriques arquées, 14-20 X 4,5-6 P, à plasma granuleux, très rarement teinté de brun bistré. Toute l’année, sur brindilles de chène, prunellier, coudrier. Commun dans le Centre ; Aveyron, Vosges. 24. — E. glandulosa (Bull., t. 420, f. 1) Fr. Hym., p. 694. Op. 19%Gillet, pl. Hyphes septé-noduleuses, avec quelques boucles ansiformes, 1-3 ; basides ovoïdes 15-21 X 9-11 v ; spores 12-15 X 4-5 u, à plasma granuleux. Toute l’année ; sur troncs et branches d’arbres debout, sou- ches, débris gisant sur le sol : chêne, hêtre, aune, bouleau, robinier, laurier. — Produit une pourriture blanche, plus active que celle des autres Æxidia, qui sont, en général, peu Jignivores. 25— E. repanda Fr. S.M:, Hym., p. 695. Bres. f. gall., p- 4b\! Gélatineux ferme, roux-cannelle, d'abord en bouton; lisse, puis ridé, à la fin confluent, formant des rosettes, 2-5 em., à lobes arrondis. ondulés crispés ; hyphes 2-3 w ; basides obo- vales ou oblongues, 15-18 X 12-14 » ; spores hyalines, cylin. driques arquées, 14-16 X 3-5,5 y. Janvier, avril ; sur br. de bouleau sur l'arbre ou à terre. Vosges. 26. — E. Thuretiana (Lév.) Fr. Hym., p. 694. Qt. F1, p.419" Bres. f sall.,-p#4n 1 Subsphérique, 2-5 mm., hérissé de mèches papilliformes, 24 H. BOURDOT ET À. GALZIN. gélalineux ferme, puis discoïde et étalé, 4-5 em. à bords libres ciliés et villeux en-dessous, blanc opalin, hyménium pruineux ; à la fin subliquescent uniforme, fauvâtre sur le sec; hyphes 1-2,5 p; basides 15-21 ><11-15 w ; spores hyalines, cylindri- ques arquées.15 19 X 5-7 p. Toute l'année ; sur branches tenant à l'arbre ou gisant sur le sol ; commun sur le hêtre et le houx : bourdaine, frène. noyer, Sorbus aria. Allier, Aveyron, Vosges. 27.— E. guttata Brel. Sacc. Syll.. VI, p. 777 ? Erompaut en forme de Tubercularia, gélatineux ferme, blanc sale, pruineux, à la fin plissé, 2-5 mm. ; hyphes hyalines 1,5-3 u ; basides ovoïdes sphériques. 14-19 X 12-16 y, rare- ment cloisonnées ; spores... Toute l’année ; sur les branches cortiquées de chêne. Assez fréquemment récolté, mais toujours stérile. Vosges, Allier. 28. — E. Saccharina Fr. S.M. Hÿym., p. 694. Qt. FL, p. 19. . Ulocolla saccharina et foliacea Bref. Hyphes septé - noduleuses, 1-3 & ; basides ovoïdes, 15-22 X 9-12 » ; spores cylindriques arquées, 12-18 X 4,5-6 &. Toute l’année ; sur branches tombées ou tenant à l'arbre ; conifères, surtout le pin. Tremellodon Pers. 29.— T. crystallinum (F1. dan.). Qt. FI., p. 440. T. gela- unosum (Scop.) Fr. Hyvm , p. 618. Hyphes2-3 », plus ou moins agglutinées; basides 14-16X11-12y; spores ovoïdes subsphériques, souvent guttulées, 5-7 X 5-6 y, émettant un tube germinatif effilé, apical ou latéral. Hiver, print. Sur souches de conifères pourries, assez rare. Allier, Vosges. [De © HYMÉNOMYCÈTES DE FRANCE. Protohydnum Mill. 30. — P. lividum Bres. f. pol., p. 117. _ Céracé mou, subiculum étalé, très mince, hyalin grisàtre, un peu bleuàtre, papilles puis aiguilions assez serrés, subulés, ter- minés par une soie hyaline, rarement dentés ou digités, conco- lores, fauvâtre livescent sur le sec; hyphes promptement agolutinées, 1,5-2,5 px; basides ovoïdes, 10-12 X 8-10 u, mèêlées à de nombreux filaments stériles ; spores hyalines, ovoïdes, 6,5-9 X 4 5,5u, mueronées à la base et un peu dépri- mées latéralement, émettant un filament dorsal ou apical. Printemps. été; sur troncs d’aune gisant dans l’eau ou dans des lieux très humides : rare. Saint-Sernin (Aveyron). Sebacina lul. 31. — S. laciniata {Bull., t. 415, f. 1) Bres. f. pol., p. 116. S.incrustans |(Pers.) Tul. Corticium sebaceum Qt. FI., p. 6. Incrustant mousses, brindilles, terre, etc., et versiforme ; corticiforme élalé sur les écorces à la base des troncs ; plus rarement à rameaux dressés, dilatés pénicillés (Bull., /. c). Spores ovales oblongues, souvent guttulées, 9-12 >< 6-7 u ; basides ovoïdes, 15-20 X 12-15 y ; -hyphes régulières, ténaces, 2,5-3 x, en trame lâche, coriace, surtout dans les spécimens stériles, ce qui l’éloigne des autres Sebacina. Août-septembre ; commun sur le sol des forèts. 32. — S. strigosa nov. sp. Longe lateque effusa, subiculo crasso, xylostromoideo, albo, superne strigoso hispido ; hymenio maculæformi, dein con- fluente et subiculum coæquante, e rufo-testaceo badio; hyphis subiculi tenacibus, 2-3 u, ad septa sparse nodulosis, laxe intertextis, subhymenialibus gelatinosis ; basidiis ovatis 15-20 X 12-15 g ; sterigmatibus 25 X 2-3,5 m; sporis hya- linis, late ellipsoideis, latere subcompressis, 12-18 X 8-11 p. Hieme ; ad corticem et in lruncis cavis Populi nigræ ; St-Sernin (Aveyron). 26 H. BOURDOT ET A. GALZIN. Récolté seulement sur des troncs abattus de peuplier noir,sur le côté qui regarde le sol, et aussi à l’intérieur du tronc, tou- jours sur des parties fortement corrodées par le mycélium d'au- tres champignons. Par ses hyphes et sa fructification, cette espèce se rapproche de S. /aciniata, mais elle est plutôt résu- pinée qu'incrustante ; remarquable par sa bordure qui à la partie supérieure est un peu renflée et fortement hispide, sans tendance à se réfléchir. Sous-GENRE Exidiopsis Bref. 33. — S. uvida (Fr. Epicr. Hym., p. 657. Corticum) Bres ! Corticium uvidum Qt. FI., p. 5. p. p. Exidiopsis effusa Bref. E. quercina Vuillem. R. Maire, rech. cyt. et tox., p. 66. Forme un enduit très mince comme savonneux, s’enlevant au moindre froissement, plus rarement subcéracé, plus épais, séparable en fine membrane fragile, pruineux, rose clair, fleur de pêcher, argenté-bleuâtre, gris blanchâtre, décoloré pâle sur le sec ; hyphes peu abondantes, 2 u ; basides 12-13-16-18 X 9- 12-14 x ; spores cylindriques arquées, hyalines, granuleuses ou guttulées 11-14-18 X 4-Gu Toute l’année ; sur branches tombées ou tenant à l'arbre, dans les forêts: hêtre, charme, chène, bouleau, bourdaine, marsaule, houx, alisier, robinier, coudrier, aubépine, Rham- nus infectoria. Peu lignivore. — Commun dans les Vosges, bois d'Uzéphaing, etc. :; plus rare dans le Centre et dans le Midi. 34. — S. peritricha nov. spec. Gelatinoso-ceracea, effusa, subtenuis, ex hyalino-grisella lilaceo-argentea, pruinosa ; margine albo, pubescente, vario ; hyphæ contextus indistinctæ adglutinatæ, 1-3 y ; myceliales et basales tenuiter tunicatæ, usque ad 4-5u d. ; basidia obo- vata, 10-15 X 8-11 x ; sporæ cylindraceo - curvulæ, 10-14 X 4-6,5 p. Aut., hiver, print. ; sur bois mort des arbres debout, lieux HYMÉNOMYCÈTES DE FRANCE. 97 secs ; poirier, aubépine, alisier, églantier, figuier. Peu ligni- vore. — Rare à Millau ; fréquent dans le bois de Saint-Thomas (Aveyron). 35.— S. calcea (Pers.) Bres. Fung. Trid.,[l, p.64, t. CLXXV. Corticium calceum Quél. FI., p.6. Hyménium pubérulent, fendillé, farineux dans les interstices, argileux, ocracé, chamoiïs où brun clair ; contours plus pâles, avec bordure étroite, blanche farineuse ; hyphes basilaires très fines, parallèles au substratum., les supérieures en trame lâche; basides 15-17-20 X 8-11-14 x ; spores 14-17-19 X 5,5-7 , cylindriques arquées, guttulées ; couche superhyméniale brun huileux, à éléments agglutinés. Toute l'année ; commun sur branches mortes tenant à l’arbre ou tombées : robinier, noyer, cytise. frêne, Cornus mas, bouleau, Coronilla emerus. Lignivore peu actif. — Allier, Aveyron, Côte-d'Or, Vosges. S. Letendreana Pat. rentre probablement dans cette espèce. 36. — S. podlachica Bres. F. pol., p. 117. | Etalé en croûte molle céracée, pruineuse, lilacin très clair avec bords blancs ; hyménium exsudant des gouttelettes fauve brun en pleine végétation ; à la fin maculiforme, blanchâtre, et brun livescent sur le sec. La surface est parfois rendue tuber- culeuse raduloïde par des amas de granules d’oxalate de chaux, analogues au noyau de T'remella gemmata. Basides obovales subsphériques, 12-18 X 9-12 x ; spores ovoïdes apiculées à la base, souvent déprimées latéralement ou larmiformes, 9-11 3,5-5,5-6,5 pu. Print., été, aut. D'une fréquence extrême sur souches de peuplier à Saint-Sernin (Aveyron), nul à Millau ; assez com- mun dans l'Allier; sur platane à Heuilley (Côte-d'Or). Ligni- vore extrêmement actif, le bois est absorbé, la souche se creuse et se fend par retrait en se desséchant. 37. — S. grisea (Pers. Myc. eur., 1, p 149). Bres., Fungi gall., p. 45 ! 28 H. BOURDOT ET A. GALZIN. Croûte céracée molle, assez épaisse, gris ardoisé; sur le sec: taie grisätre, pruineuse, gris de fer brillant au pourtour ; hyphes 1.5-2,5 ; basides ovoïdes sphériques, 9-13-16 X S-10-11 & : spores oblongues subcylindriques, déprimées ou un peu arquées, 9-12.5 X 4-6 u, germant facile- ment. Aut., hiver, print. Recouvrant l'écorce et empâtant les mousses; sapin pectiné, frène, Cerasus Mahaleb, Quercus rubra. — Allier. Aveyron, Vosges. 38. — S. ambigua Bres. Fungi polon., p. 116. Etalé, gélatineux, couvert de tubercules confluents qui ren- dent la surface ondulée, presque cérébriforme, hyalin-pâle, puis grisètre sordide ; spores subsphériques ou ovoïdes, 7-12 X 6-8 u ; basides 15-17 X 10-12 w ; hyphes 1-2,5 p. Hiver, sur bois ou entre écorce et bois de Populus nigra. (Aveyron). 39.— S. cinerea Bres. F. Trid., Il, p. 99, pl. CCX, f. 1. Nous rapportons avec doute à cette espèce, un Sebacina formant enduit opalin, continu, lisse ; hyphes 2-3 vw ; basides 18 X 12-14 y, à stérigmates longs flagelliformes ; spores ovoïdes ou oblongues, 10-12 >< 7-8 u. Novembre. sur genevrier. Causse Noir. 40.— S. fugacissima nov. sp. Indeterminato-effusa, tenuissima, gelatinosa, hyalino-eri- sella, mox evanida ; hyphæ basilares tenuiter tunicatæ, 2-34 ; basidia 6-7 X 5-6 uw ; sporæ hyalinæ cylindraceo-curvulæ, 6-7 X 2,5-3,5 pu. Autumno, ad ligna putridissima Quercus, Populi, Vitis viniferæ.— Allier, Aveyron. Disparaït entièrement en séchant, ou ne laisse qu'une taie blanchâtre luisante, peu visible. En cet état, on ne trouve plus à l'examen microscopique que les spores sur une surface hyaline amorphe, formée d'éléments agglutinés. Ressemble à T’remella Grilleti, devenu confluent. HYMÉNOMYCETES DE FRANCE. 29 Sous-cENrE Bourdotia Bres. Fungi Gall., p. 46. Caractères des Æxidiopsis, mais avec organes conducteurs très différenciés, constitués par des tubes à parois minces remplis de suc coloré (glœocystides), s'élevant perpendiculai- rement dans la trame. A1. S. Galzini Bres., /. c., Largement étalé, gélatineux visqueux, opalin blanchâtre : marge similaire ; trame hyaline formée d'hyphes agglutinées. que traversent perpendiculairement les glæœocystides cylindri- ques droites ou flexueuses, 90-270 X 4-9 y. remplies d’un plasma jaunâtre huileux, granuleux, puis concret et fendillé inter- rompu, absorbant fortement l’éosine, se colorant en brun foncé par l'iode ; basides ovoïdes claviformes, 16-24 < 8-12 p ; spores hyalines, obovales, atténuées à la base. légèrement déprimées, guttulées, 10-14 >< 5-7,5 #. Sur le sec, il rend la surface du substratum luisante vernissée, avec teinte brun rou- geûtre. Revient facilement, étant humecté. Analogue à Corti- ciumm lactescens. Toute l’année ; fréquent sur saules creux, surtout quand l'ouverture est au Nord ; rare sur frène, noyer. — Demande beaucoup d'humidité. Peu lignivore. — Abondant dans les en- virons de Lux, Spoy (Côte-d'Or) ; Haute-Saône, Aveyron, Allier. ; Eichleriella Bres., K. pol., p. 115. Membraneux-céracé, cupulaire ou résupiné à bords libres ; hyménium lisse, ruguleux ou raduloïde ; basides des Tremel- lacés:— Ce genre est l'équivalent de la sect. ÆHirneolina Pat. des Sebacina (Pat. in litt.). 42. — E, leucophæa Bres., Z c., pl. Il. f. 2. Stereum bicolor plur. herb. nec. Pers. Cupuliforme, 0,5-2 em., puis résupiné réfléchi, sillonné-zôné, tomenteux, fauve rouillé où brun avec marge pubescente, oO 30 H. BOURDOT ET A. GALZIN. citrine puis concolore ; hyménium mou céracé, blanc grisâtre, gœlauque-pruineux ; hyphes de la couche externe parallèles, serrées, brun jaunâtre, formant par leurs extrémités libres, 3-4 y diam... les poils du péridium ; celles de la trame gélati- neuses 2,5-3u; basides 18-23 XK 9-13 w ; spores cylindriques arquées, rarement virguliformes 16-18-21 X 5,5-7-9 u. Toute l’année ; sur vieux bois des haies sèches : prunellier, aubépine, chêne, coudrier, ronce, églantier, orme, érable, pom- mier, hêtre. Peu lignivore. Extrêmement commun dans l'Allier, rare dans l'Aveyron, manque dans les Vosges : Epinal, Cor- cieux, etc. 43.— E. Kmetii Bres. in litt. Radulum Bres. Fungi Kmet. n491: Résupiné à marge libre ou réfléchie, - confluent, séparable, coriace, mou. incarnat, pruineux (rougissant au froisser par l'enlèvement de la pruine), blanc aux bords ; hyménium ordi- nairement orné de tubercules distants, entiers ou multifides ; basides 30-45 X 9-12 », claviformes, puis fusoïdes, à 2-3 sté- rigmates, plus rarement 4, cloisonnées longitudinalement et profondément lobées ; spores oblongues subcylindriques. déprimées latéralement, très obtuses aux deux bouts, 15-18 XX 7-10 p. Toute l’année ; sur branches mortes tenant à l'arbre, lieux humides : frêne, orme, chèvrefeuille. Peu lignivore. — Allier, Aveyron, Côte-d'Or, Hte-Saône, Vosges. Heterochaete Pat. kk.— H. dubia, nov. sp. Effusa, mucoso-ceracea, hyalino-albida, exsiccatione griseola, v. pallide fuscescens, sæpius evanida : papillulis 20-40 u diam., pariterque altis, sparsis; cystidiis hyalinis crasse tunicatis cylindricis v. subulatis, primitus succo succineo farctis, 60-75 X 4-5uw, 1-3 fasciculatis, supra papillulas exsertis ; basidia mox resorpta, sphæroidea, 11-13 X7-8u : sporæ copiosæ, hyalinæ, oblongæ v. cylindraceæ curvulæ, 7-8 4 p. HYMÉNOMYCETES DE FRANCE. 31 Vere, æstate, ad ligna putridissima Fraxini, Alni. — Saint- Sernin, Millau (Aveyron). Après dessication, on ne reconnaît au microscope que les spores et les cystides ; celles-ci sont analogues à celles de Peniophora glebulosa, elles rendent à la loupe la surface du champignon finement hérissée. Sebacina cystidié ? TULASNELLACÉS. Tulasnella Schrôüt. Prototremella Pat. 45.— T.violea (Qt! ass. fr., 1882; FI. myc., p.2, Hypochnus) T. lilacina Schrôt. Prototremella Tulasnet Pat. Enduit très mince, céracé mou, violet lilas, à la fin gris rosätre, ou décoloré pâle sur le sec; formé d’abord de grèles cordonnets réticulés ({ilacina Schrôt.), puis en membranule continue | T'ulasner Pat.). Hyphes à parois minces, 3-64 ; basides obovales sphériques, 9-12 X 8-10 & ; spores (ou stérigmates) sphériques ou à peu près, 5-7,5-10 X 4,5-6,5-8 y ; conidie (ou spore) de même forme. Toute l’année, sur toute espèce de bois debout ou couché dans les lieux humides ; sur humus, charbon de bois, Penio- phora cinerea, ete. — Lignivore léger, comme tous les autres Tulasnella. 46.— T. incarnata (Johan Olsen) Juel. Corticium incarna- tum NV. pinicolum Tul. Sacc. Syll., p. 625. Plus épais que le précédent, rose incarnat, moins décolo- rant; baside 12-15 X6-9 L ; spores sphériques, 4,5-8-10X4-7-8 1. Toute l'année, sur souches et branches tombées de pin silvestre, bouleau, cerisier, Aëanthus glandulosa ; quelquefois en fusion ou symbiose avec Dacryomyces deliquescens. 47.— T.fusco-violacea Bres ! F. Trid., Il, p. 98, pl. COX, ee Etalé, céracé, mince, violet obscur puis lilacé et palissant ; spore oblongue ou cylindrique subarquée, 9-12 5-6 11. 32 H. BOURDOT ET A. GALZIN. Avril, sur chène. Vosges. 48.— T. Eichleriana Bres. F.pol., p. 114. Mince, violacé rougeâtre, puis rosâtre, pale jaunâtre sur le sec ; se distingue surtout par ses spores petites, subsphériques, 3,9-kX 3-3,5 11. Janvier, sur châtaignier. Jumels, près St-Sernin (Aveyron). 49,— T. violacea (Johan Olsen) Juel. var. /i/acea Bres., F. pol., p. 114. Lilacé puis décoloré, gris pâle sur le sec ; hyphes 2,5-5,5u; basides 14-16 X 11-124; spores fusiformes, 10-14-21 X< 5-6-8 w. Décembre-avril ; sur genèêt, bruyère. ronce, ajonc. prunel- lier, cornouiller, Cistus salviæfolius et bois carbonisés. Vosges, Aveyron. Sous-GENRE Glæotulasnella v. Hôhn et L. Caractères du G. Tulasnella, avec des glæocystides. 50. — G. traumatica nov. sp. Late effusa, gelatinosa mollis, hyalino-pallens, sicco pruino- sa, ambitu similari ; Eyphæ septato-nodulosæ, ‘1,5-2 uw; basi- dia ovoidea, 12-17 X 7-12 u ; sporæ ovoideæ, v. ellipsoideæ, basi subangustatæ, 8-13 X 4-7 &, filamento conico v. filiformi conidium gignentes sporis subconforme, cire. 10 X 7 & : glæo- cystidia subcylindracea, basi sæpius ventricosa, versus apicem passim furcata, 90-210 X 5-16 x, succo lutescente demum con- creto resinaceo farcta. | Hieme ; ad truncos Mali communis, in partibus Xantho- chroo hispido exesis. Plus molle et plus épaisse que les autres Tulasnella, cette espèce est remarquable par ses gigantesques glæœocystides ; elle s'étend sur les parties du tronc corrodées par X. Arspidus, à l'extérieur, et dans les interstices que laisse le bois par retrait. HYMÉNOMYCETES DE FRANCE, 33 CALOCÉRACÉS. Dacryomyces Nees. 51.— D. deliquescens (Bull, t. 455, f. 3). Dubv. Fr. hym., POS O1 RlEE pe 18" Gillet pl Hyphes 1-3 w ; basides 20-45 X 3-5u ; spores cylindriques arquées, 8-14-195<4-5-7 uw, prenant à la fin 3 cloisons, chaque article produisant 1-2 conidies ovoïdes, 3-4 X 2. Toute l’année, sur bois morts à terre, rarement sur l'arbre : chène, pin, sapin, genevrier, bouleau, robinier, pommier, pru- nellier, aubépine, églantier, immortelle. Comme tous les Da- cryomyces, c'est un lignivore sérieux, produisant une pourriture active ; chez les conifères surtout, le bois est résorbé, il s’y produit des vides. et il devient sec et cassant. Oidifera. — Tubercules orange vif, pulpeux. constitué à la base par des hyphes hyalines, 22, donnant naissance à des hyphes ascendantes, 3-5 diam., se divisant en articles de 6-15 p de long. Quand on triture dans l’eau la substance de ce champignon, il s’en dégage une odeur qui rappelle labricot, le réséda. Cette odeur paraît liée à la présence d’un pigment lutéinique dans les oïdies : elle se retrouve identique dans Dacryomyces stillatus, Guepiniopsis merulina, Calocera flammea, Cantharellus cibarius. Peziza aurantia, ete., et même, masquée par l'odeur de l’huile essentielle dans l'écorce d'orange, etc. Hyalinus. — D. hyalinus QU, F1., p. 17, nec Lib. exs. — Absolument hyalin, puis opalin. ne différant pas autrement du type. Sur bouleau. { Stipitatus. — D. confluens Karst. — Discoïde stipité, blanc villeux à la base, groupé puis soudé-confluent par les bords ; spores 11-15%X<4,5-6,5 s. Assez fréquent, sur pin, chêne, coudrier, noyer. Myriadeus. — Ponctiforme, ambré, sur mycélium fibrilleux radié, en groupes serrés puis confluent et noircissant ; hyphes 2-6x, septé-noduleuses ; basides 25-40%X<3-5 p; spores 34 H. BOURDOT ET A. GALZIN. 7-12%X3-5u, tardivement et très rarement cloisonnées. Sur br. dénudées de pin, rosier ; plus voisin du type sur hêtre. — Allier, Aveyron. Nigricans. — Aplani discoïde 2-5 mm. ou cupulé, brun de datte, puis noirâtre; spores 15-16 X<5-6 u, à 4-5 cloisons, Sur églantier. Allier. 52. — D. multiseptatus Beck. Sacc. Syll., p. 799. Gélatineux ferme, élevé, puis ondulé lobé et étalé, 2-3 em. jonquille, puis orangé en séchant; spores oblongues un peu courbées, 25-29><9-10 w, à 6-10 cloisons. Hiver ; sur écorce de pin silvestre. Epinal. 53. — D. stillatus Nees. Fr. Hym.,p. 699. Qt. FI.,p. 18. Spores ovoiïdes ou oblongues rarement déprimées, 18 - 25 X7-10u, à 1 ou plusieurs guttules jaunes d’or, à lafin à 1 cloison ; basides 50-60%X<7-12». chargées de gouttelettes jaune orange odorantes : hyphes1,5-3u, avec petites bou- cles aux cloisons. Toute l’année, sur br. mortes de pin tenant à l'arbre. 54. — D. chrysocomus (Bull., t. 376, £. 2). Tul., Fr. Hym., p. 699. QL.FL., p. 18. Spores 12-24X6-Ju, ovales oblongues ou subellipti- ques incurvées surtout vers la base, accrescentes, vacuolées, puis à 10 cloisons : basides 45-60-85 X4-6u; hyphes 1,5-4u. avec quelques boucles. Toute l’année, sur br. tombées de pin. Ditiola Fr. — Qt. F1., p. 21. 55. — D. radicata (Alb. Schw.). Fr. S. M. — Qt., L. c. Femsjoniana luteo-alba Fr. Hym., p. 695. Guepinia fems- joniana Ols. Sacc. Syil., p. 807. Spores 18-31 X 8-10y, oblongues subeylindriques, lége- rement déprimées de côté, 1-2 guttulées, ou à plasma gra- HYMÉNOMYCETES DE FRANCE. 35 nuleux ; basides 55-85>%X<5-9 x ; hyphes 1,5-3u, avec boucles ansiformes. Aut., print. Assez fréquent dans l'Allier, sur branches tom- bées de chène ; sur Cerasus padus, Epinal. Guepiniopsis Pat. 56. — G. merulina (Pers.), Qt.ass. fr., 1883, 1891, FI. myc., p. 20. Guepinia peziza Tul., Fr. Hym., p. 697. Conidies formées à l'extérieur du péridium subsphériques, aspérulées, 9-12 x, diam., portées comme les basides sur des hyphes à éxtrémité renflée, 5-6 u, et à ramification opuntioïde; spores obovales ou oblongues déprimées latéralement, 9-13 X 5-6 pu. Hiver ; assez fréquent sur hêtre, Vosges. Peu lignivore. Dacryomitra Tul. 57. — D. glossoides (Pers) Bref. Calocera Fr. Hym., p.681. Qt. El, p. 456. Spores oblongues ou ellipsoides atténuées et un peu dépri- mées vers la base, 13-18 X 5-6 p. Septembre 1890 ; sur br. de chène, forêt de Moladier (Allier). Calocera Fr. 58. — C. palmata (Schum).Fr. Hym., p. 680. Qt. FI. p. 457. Spores oblongues déprimées latéralement, 7-125<3,5-4,54; basides 22-36 %X 4-5 u ; hyphes 2-3 w. Hiver, print. Sur branches tombées de chène, pin, Cerasus padus. 59. — C. cornea Fr. S. M.— Hym., p. 680. Qt. FI, p. 456. Gillet, pl. © 36 H. BOURDOT ET A. GALZIN. Spores oblongues déprimées latéralement, 7-9 X 4-4,5 y; basides 30-35 X 4-5 u ; hyphes 2-4u. - Toute l’année ; assez commun sur chêne, noyer, aune, peu- plier ; branches tombées et bois travaillé. 60. — C. striata (Hoffm). Fr. Hym., p. 681. Qt. FI., p.456. Spores oblongues déprimées latéralement, 7-10 X 3-5 v ; basides 28-36 X 4-5y : hyphes 2-3 u. Toute l’année ; pas rare, sur chêne, hêtre, peuplier, sureau. Ces trois espèces sont bien voisines ; C. cornea et C. striata présentent chacune une forme /usciato-ramosa qui les fait res- sembler à C. palmata. 61.— C. flammea (Schaeff., t, 174. QUEL.,p. 457.C. viscosa (Pers.', Fr. Hym., p. 680. Gillet, pl. Spores ovales oblongues, 7-12 X4-4,5 u, ocracé vif en mas- se ; basides 40-50 X 5-6 1. Eté, aut., hiver. Commun sur souches pourries de pin. Li- gnivore plus actif que ses congénères. Le blanc du Chêne. Par MM. GRIFFON et MAUBLANC. Dans les premiers jours de juillet 1907, l’un de nous recevait à Grignon des feuilles de Chène pédonculé recouvertes d’'Ordium et provenant de forêts domaniales des environs de Blois. La Station de Pathologie végétale en areçu d’analogues de l'Ouest et du Centre de la France (Loir-et-Cher, Sarthe, Meuse, Cha- rente, Seine-et-Marne, Loiret), pendant les mois d'août, de ‘septembre et d'octobre de la même année. De leur côté Man&ix et Harior observaient ce blanc à Verrières, à Compiègne, FLr- cHe dans l’Yonne, Bonnier dans la forèt de Fontainebleau, René Maire dans celle de Marchenoir, dans les bois à Vendôme et à Lunéville. Harror (1), qui a beaucoup étudié la question et a publié sur elle d’intéressants renseignements, a le premier émis l'opinion que par la forme de ses conidies le blanc du Chêne peut être vraisemblablement rapporté à Microsphæra Alni{Wallr.) Wint. et non à Phyllactinia corylea (Pers.) Karst ; mais aucun péri- thèce ne s’étant produit l'an dernier, il était impossible d’être affirmatif sur ce premier point. En 1908, le blanc a été plus précoce et a redoublé d'intensité, envahissant les repousses des taillis et des arbres d’émonde dans toute la France, desséchant les jeunes feuilles et mème les rameaux. Tous ceux qui ont étudié le blanc ont observé ce mode de développement. Danrez (2) et Garp (3) notamment, (1) P. Harior. — Note sur l'Oidium du Chêne {Bull. de la Soc. myc. de France, XXIII, 1907, pp. 157-159). (2) DANIEL. — Sur la maladie du Chêne {Revue bretonne de Botanique, 1908). (3) Garp. — L'Oidium du Chêne dans le Sud-Ouest de Ia France {Journal de Botanique, 1908, p. 253). 38 GRIFFON ET MAUBLANC. onk insisié sur ce dernier avec détails dans leurs notes. Dans certains points, ces repousses apparaissaient comme couvertes de givre ou de farine et l’un de nous a pu contempler dans le Morvan eten Auvergne, entre Clermont et Thiers, des paysages produisant de loin un véritable effet de neige. De grands arbres même, non émondés, avaient aussi leurs feuilles tachées, mais ce genre d'attaque était moins commun que le précédent; il ne s’observait bien qu’au bord des routes et sur les sujets isolés ; à l’intérieur des massifs c'était beaucoup plus rare ainsi que Mile BÉLEzE l’a constaté dans la forèt de Rambouillet ; à Grignon, les Chènes de l’Arboretum (Europe et Orient) sont restés indemnes alors que non loin de là les taillis étaient atteints. En ce qui concerne l'influence de l’exposition du ter- rain (nature et topographie), nos propres observations et les nombreux renseignements que nous avons recueillis ne nous permettent pas de déduire de conclusion générale. Cet Oidium n’est pas répandu seulement en France. Nos correspondants nous le signalent dans le nord de l'Espagne (Bonnier, Manuez DE Paur), en Portugal (Verissimo D’Az- mMeipA), en Corse (CEeccazpr, JAGuENAU»D), dans toute l'Italie (SACCARDO, VoGzino, Comes), en Suisse (Frscner, Mayor), en Belgique (Marcaar), en Hollande (Rirzema-Bos), en Allemagne (Rurzema-Bos, Tuseur, Linpau, NeGer). en Autriche (Tueur), en Hongrie (G. pe Irsvanrrr), en Angleterre Massee), en Algérie (Lapie) (àr liti.). D'après Teoporesco, Fiscuer DE WALDHEIM, DE JACZEWSKi, le blanc serait inconnu en Roumanie et en Russie. La plupart de nos correspondants déclarent qu'ils observent pour la première fois une invasion cette année même, alors qu'il y en avait déjà une en France l'an dernier, moins intense, il est vrai, et que, selon certaines personnes, l'épidémie tardive de 1907, aurait été précédée, cà et là, d'attaques légères, depuis 4, 5 ou 6 ans. Selon Hartor {1).toutes les espèces françaises de Chènes peu- vent être atteintes. Effectivement nous avons reçu à la Station depuis le mois de juillet des échantillons de toutes les espèces (1) P. Harior. — Sur l’Oidium du Chêne in Comptes-rendus de l'Aca- démie des Sciences, Séance du 2 novembre 1908. LE BLANC DÜU CHÈNE. 39 avec des taches d'Oidium ; bien entendu, les essences à feuilles persistantes ont beaucoup moins souffert que les autres. Parmi les espèces à feuilles caduques, ce sont bien le pédonculé, le pubescent et le tauzin qui ont été le plus éprouvés, ainsi que de nombreux observateurs l'ont affirmé (Bureau (1), Guinier, LAPEYRÈRE (2), GarD (3), etc.), et que l’un de nous l'a constaté au cours d’un voyage de Paris aux Pyrénées par le Plateau cen- tral et les Landes. Toutefois nous avons vu en quelques points le Chêne Rouvre très atteint et Mayor a fait la même consta- tation en Suisse. Certains Chênes européens ou africains, autres que les précé- dents, sont aussi attaqués par le blanc (Quercus lusitanica, austriaca, etc.) ; nous avons reçu des échantillons venant soit de France, soit des pays d'origine. GuiNIER a trouvé des taches d'Oidium sur Q. conferta de l’Europe centrale et Q. macra- canthera du Caucase. D’après LapPre, LEsNE, le Quercus Mir- beckii est atteint çà et là dans les forêts de la Kabylie orien- tale. Les Chènes américains peuvent aussi être oïdiés, contraire- ment aux observations hâtives qui ont été publiées immédiate- ment à la suite de notre communication à l’Académie des Sciences du 24 août 1908. On nous a envoyé des échantillons avec Oidium sur Quercus rubra des pépinières du centre de la France, sur Q. alba de l’Arboretum Allard d'Angers, sur Q. alba, macrocarpa, bicolor, lyrata de pépinières du sud-ouest. Aucun de nos correspondants ne nous a envoyé d'Oidium sur Q. palustris ; cette dernière espèce s'est montré indemne à l’Arboretum de l'Ecole forestière d'après Guinrer (loc. cit.); toutefois Bureau l’a trouvée contaminée dans l’ouest, mais les taches, souvent localisées à la face inférieure, sont moins nom- breuses que sur les Chênes pédonculé et tauzin. D'une manière générale, les Chênes américains sont donc peu atteints, c'est indiscutable. (1) Ed. BurEAU. — Effets de l’Oidium quercinum sur différentes espè- ces de Chênes, in Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, Séance du 28 septembre 1908. (2) P. Guinier et E. LAPEYRÈRE. — In Feuille des jeunes naturalistes, 1908, p. 26-27. (3) GARD. — Loc. cit, qu tt oh ES EE A0 GRIFFON ET MAUBLANC. Nous avons conslaté, à la suite de nombreuses recherches dans les bois et d'essais d'infection, que le blanc du Chêne paraît ne pouvoir se développer sur l’Aune. Par contre il peut contaminer le Hètre comme nous l’avons les premiers annoncé {1 ; BoNNIER, Mana ont aussi observé ce fait l'un dans la forèt de Fontaine- bleau. l’autre dans le Jura. Harior a reçu l'Oidium sur Hêtre des environs d'Alençon. Bonnier a pu infecter l'Orme. Duco- mer a cueilli à Julliac (Corrèze, des feuilles de Chataignier pré- sentant des taches du blanc du Chène ; Bureau avait cependant pu déclarer au cours de ses recherches dans l'ouest que le Chà- taignier était toujours indemne. Tous ces renseignements nous montrent qu'il faut ètre pru- dent quand il s'agit d'affirmer que telle espèce est absolument réfractaire au blanc ; les observations faites en une région don. née ne valent sous ce rapport que pour cette région. Ainsi l’un de nous n'a pu trouver dansle Morvan de Hêtres envahis ; pour- tant le Hêtre et le Chène y sont souvent associés et d’après ce qui vient d'être dit, il est certain que le Chène peut contaminer le Hêtre. En Algérie où l'Oidiun: à passé pour ne pas exister, Lapie l'a trouvé abondamment dans une étendue de 10 ares sur sur Quercus coccifera et de 5 ares sur Q. WMirbeckiï; mais il s'agissait de jeunes plants et surtout de repousses de souches recépées (forèt de Mizzana à 20 kil. à l’est de Dellys). Dans tout cela il y a des questions de climat, de mode de végétation dont l'influence ne peut pas toujours ètre mise en évidence d'une façon précise. Et maintenant qu'est-ce que ce blanc ? D'où vient-11? On a signalé sur les Chènes d'assez nombreuses Erysiphées, no- tamment le Microsphæra Alni (Wallr.; Wint. que Harror, nous l'avons déjà dit, suppose devoir constituer la forme à asques de l'Oidium du Chêne. SALMON, dans sa Monographie des Érysiphées, comprend cette espèce dans un sens très large et lui réunit comme varié- tés plusieurs champignons que nombre de mycologues consi- dèrent comme spécifiquement distinets. Î[l n’est cependant pas exact de dire que Sazmox identifie tous les Wicrosphæra décrits (1) GRiFFoN et MaAUBLANG.—$Sur le blanc du Chène, in Comples-rendus de l'Académie des Sciences. Séance du 24 août 1908. LE BLANC DU CHÈNE. LA comme s'attaquant aux Chênes et, d’après cet auteur, il faut comprendre de la façon suivante ce type spécifique (restreint aux formes rencontrées sur Chêne) : Microsphæra Alni {\Wallr.) Wint. Syn. M. densissima ([Schwein.) Cooke et Berk., nec EIL. et Mart. M. abbreviata Peck. A. quercina (Schw.) Burr. (pro parte). M. quercina Var. abbreviata Atkins. var. extensa (Cooke et Peck) Salmon. Syn. M. extensa Cooke et Peck. M. quercina (Schwein.) Burr. (pro parte). M. quercina var. extensa Atkinson. var. calocladophora (Atkins.) Salmon. Syn. M. densissima EI. et Mart. nec Cooke et Peck. M. calocladophora Atk. On voit que Sazmon suit ArkiNson en regardant les 47. ab- breviata et extensa comme deux variétés de la même espèce, et cependant si l’on compare le M. extensa avec des échantil- lons de {. A{ni type, on constate des différences assez nom- breuses pour justifier une distinction spécifique. Ainsi dans le M. Atni type les fulcres sont courts, raides, les ascospores elliptiques, tandis que dans le A7. extensa les fulcres sont bien plus allongés, flexueux et les ascospores plus larges, presque ovales. D'un autre côté, le M. Alné type est généralement hy- pophylle et forme un revêtement lâche qui disparait presque complètement (sur le Chène au moins; au moment de la forma- tion des périthèces qui sont disséminés et peu visibles. Le 47. extensa forme au contraire à la face supérieure seule des feuil- les un revêtement aranéeux blanc assez dense qui persiste et entoure des périthèces assez serrés et bien visibles. Nous ajou- terons que parmi ces filaments mycéliens qui environnent les périthèces on en voit d'assez nombreux tordus sur eux-mèmes d’une façon analogue aux conidiophores du PAyllactinia cory- lea var. spiralis Salmon; nous n'avons jamais rencontré la même disposition chez le M. Alni type. Ces caractères de struc- ture et d'aspect extérieur pourraient très bien définir deux 4 29 GRIFFON ET MAUBLANC. espèces, l’une, M. Alni, répandue sur les ‘feuilles de nombreux arbres et arbustes en Europe, aux Etats-Unis et dans une partie de l’Asie (le Japon notamment) et l’autre, M. extensa, spéciale aux Chênes et localisée dans l'Amérique du Nord. Il faut ajouter que sur tous les échantillons de M. extensa que nous avons examinés nous n'avons jamais pu rencontrer une seule conidie ; TuLASNE n'avait pas été plus heureux en ce qui concerne le M. Ant d'Europe et écrivait (Selecta Fungo- rum Carpologia, |, p. 204): « Conidia, sique ex tis (filamen- « tis) secundum morem oriuntur, videre non licuit; perithecia « e contrario durante autumno abunde sparse nascuntur ». Depuis, aucun mycologue n’a donné de description de la forme conidienne qui se rapporterait à ce champignon. Quant au Microsphæra calocladophora Atk.,il est très voi- sin du M. Alni type dont il ne diffère que par le mode de rami- fication de ses fulcres : dans M. A {ni (et M. extensa) ces rami- fications sont régulièrement dichotomes ; dans M. calocla- dophora les fulcres sont soit ramifiés en grappe avec les deux rameaux inférieurs plus développés, soit ramifiés deux fois di- chotomiquement avec les rameaux quaternaires en grappe sauf les deux inférieurs qui sont dichotomes. Nous ne considérons pas ce caractère comme spécifique ; SALMoN a constaté chez HW. A ni (sur Chène) une disposition analogue : nous l'avons nous- mêmes rencontrée chez extensa. Comme tous les autres carac- tères (structure microcospique et aspect extérieur) du 47. calo- cladophora sont ceux du 4. À/ni type. c'est donc à cette der- nière espèce qu'il faut rattacher la variété calocladophora (Atk.) Salmon. D'un autre côté, les Microsphæra sont loin d’être les seules Erisyphées rencontrées sur les Chênes; il faut citer aussi le Phyllactinia corylea, le Sphærotheca lanestris Harkn. (Améri- que Nord, Japon), dont la forme conidienne est l’Oidium ven- tricosum, l'Erysiphe trina Harkn. (Amérique du Nord), l'£ry siphe Polygoni DC (sur Quercus glauca au Japon selon Sar- MON) et l'Uncinula septata Salmon (sur Q. glandulifera, Ja- pon). Ajoutons que des formes conidiennes {Oidium erysiphoi- des) ont été observées par SALmoN (1) au Japon sur les Quer- (1) E. $S. SALMON. — The Erysiphaceæ of Japan, in Annales Mycologici, 1905, p. 241 et 1908, p. 1. LE BLANC DU CHÈNE. 43 cus glauca, serrata, phyllaræoides, sans qu’on sache encore à quelle espèce elles se rapportent; il en est de même de l’'Oi- dium japonicum MH. et P. Svdow (sur Q. Vibrayeana) et de l'Oidium obductum EI. et Langl. sur Quercus falcata (?) (Amérique boréale). De toutes ces Erysiphées, deux seulement ont été rencontrées avec certitude en Europe, le Microsphæra Alni et le Phyllac- tinia corylea. Mais précisément, en Europe. le Microsphæra Alni paraît très rare sur le Chêne et n’a été observé sur cette essence, en petite quantité d'ailleurs, que par Mayor au bois de la Bâtie près de Genève le 29 novembre 1899 (1). Mavor déclare que, malgré de nombreuses recherches, il ne l'a pas revu et ce n’est qu'en juin 1908 qu'il a constaté la présence du blanc actuel. Or, les échantillons de HW. Ant que Maxor a eu l’amabilité de nous envoyer ne présentent que de très rares conidies, le mycé- lium forme à la face supérieure de la feuille un feutrage blanc, lâche et on n'observe nullement les dépôts farineux si caracté- ristiques du blanc actuel. C'est donc là un mode de développe- ment très différent de celui del'Ordium du Chêne ; aussi Mayor (in litt.) se demande-t-il si ce dernier et le Microsphæra Alni constituent bien une seule et même espèce. Ce doute est très légitime et nous le partageons entièrement (2,. Quant au Phyllactinia corylea, c'est à lui qu'on doit réunir l’Erysiphe Quercus Mérat (3) sur lequel Boupter (4) avait attiré (1) Mayor. — Contribution à l'étude des Erysiphées de la Suisse (Bull. de la Soc. neuchâteloise des Sc. nat., 1908, p. 50). (2) Il ne serait pas invraisemblable que le 1. Alni observé sur Chêne en Suisse provint d’une contamination accidentelle — et par suite rarement réalisée -— de cette essence par les autres plantes qui en Europe porten le M. Alni. SaccarpO et BRESADOLA (Malpighia, 1900, XII, p. 435) on montré que certaines Erysiphées peuvent être transportées de leurs plan-* tes hospitalières habituelles sur d’autres et y vivre quelque temps (Phyl lactinia corylea sur Plantago, etc.). (3) Ce champignon est vraisemblablement le même que l’£Erysiphe quer- cus Desportes (Flore de la Sarthe et de la Mayenne, Le Mans 1839).Celui de Mérat est décrit dans son Supplément à la Revue de la Flore pari- sienne, Paris, 1843. (4) Bounrer. — Le blanc du Chêne et l’Erysiphe quercus Mérat {C. R de l'Acad. des Sc., séance du 31 août 1908). a dm“ le SAT RG LA GRIFFON ET MAUBLANC. l'attention, ce champignon est connu depuis longtemps sur Chêne et Lerezcrer notamment, dans ses Figures des Cham- pignons servant de suite à Bulliard, a représenté (pl. 655, fig.1) une feuille de Chène attaquée par ce parasite. Mais le blanc du Chène ne paraît pas pouvoir, comme nous l'avons rappelé plus haut d'après Harior, être rapporté au PAyllactinia corylea très reconnaissable à ses grandes conidies en massue (Ovula- riopsts) ; de plus, ce dernier manque de sucoirs épidermiques (haustoria) et présente par contre des filaments pénétrants par les stomates (Pazca, Sazmon, etc.). Il faut cependant signaler que ces conidies sont assez polymorphes et SaLmox (1) en a figuré d'ovoides ou d’allongées sur Cotonnier, d’oblongues, de rectangulaires, toujours anguleuses sur divers Chênes, Châtai- gniers, lagus ferruginea et Ulmus alataen Amérique (Phyl- lactinia corylea var. angulata Salm.). Mais dans tous les cas elles restent distinctes de celles du blanc actuel par leur irré- gularité mème et leur grande taille. Quelques auteurs ont cependant cru devoir rattacher l'Ordium du Chène au Phyllactinia corylea (Tuseur, KIRCHNER, SCHEL- LENBERG). VocriNo nous a envoyé en septembre des feuilles de Chène avec des conidies ovales du blanc actuel et quelques périthèces de Phyllactinia. Robert Bouquer en a observés aussi à Genève. VocziNo. quelque temps après son envoi, nous écrivait que probablement les périthèces trouvés sur les feuilles de Chène provenaient de feuilles de Corylus situés à proximité. On sait que les périthèces des Phyllactinia tombent facilement, que ceux qui ont été signalés sur nombre de plantes basses et mème des Agarics n'ont pas d'autre origine. MaxGix (1). interprétant les observations de Bouquer., pense qu'il s’agit du Phyllactinia croissant sur des feuilles de Chêne en même temps que l’'Ordium. Nous n’insistons pas sur les espèces sans aucun lien avec les (1) E.-G. SALMON. — On the variation shown by the conidial stage of Phyllactinia ’corylea (Pers.) Karst., (Annales Mycologici, vol. II, n° 6, 1905). (2) L. MANGIN. — La maladie du Chêne, Journal d'Agriculture pra- tique, 1908, p. 812. LE BLANC DU CHÈNE. 45 Erysiphées et qui ont été prises cà et là pour les périthèces du blanc du Chêne, comme Sphærella punctiformis, Cladosporium epiphyllum, Chætophoma erysiphoides nov. sp.. etc. En somme, on voit qu’on ne peut rattacher avec certitude le blanc actuel à aucune des Erysiphées connues jusqu’à ce jour comme formant leurs périthèces sur le Chène en Europe. Quelle peut donc être l’origine de l’invasion de ces dernières années ? Dans notre note du 24 août dernier. nous disions que deux suppositions étaient possibles : 1° le blanc du Chène est indigène et très peu connu, mais en 1907-08 il s’est développé d’une façon tout-à-fait inaccoutumée; 2° il a été importé comme bon nombre d’autres maladies (PAytophthora de la Pomme de terre, Oidium, mildiou, black-rot de la Vigne, rouille des Malva- cées, Sphærotheca Mors-Uvæ du Groseillier, venant d’Amé- rique ; blanc du Fusain du Japon (1), rouille des Chrysanthèmes, venant du Japon). Plusieurs personnes, à la suite de cette Note, ont cru com- prendre que nous avions démontré que le blanc du Chène est d’origine américaine. Est-il besoin de dire que nous avons for- mulé deux hypothèses et rien de plus ? La première est de prime abord toute naturelle. On sait très bien que, certaines années, des champignons parasites qui étaient restés longtemps presque sans action, prennent une extension très grande, se montrent soudainement dangereux. Il ya des périodes où les Erysiphées sont très abondantes ; Harior constate que c’est le cas pour 1908 en Champagne; nous avons aussi observé la même année que les blancs étaient très communs en Bresse, dans l'Yonne, etc. Gest là un fait bien connu des mycologues. Mais, pour le blanc du Chène, il s'agit d’une espèce qui n'est signalée dans aucune Flore ; Léveizcé ne l’a pas indiquée dans sa Monographie ; elle (1) On sait que l’Oidium du Fusain du Japon à été observé en Europe depuis une dizaine d'années. Cet oïdium, riche en conidies, différent de notre Microsphæra Evonymi à mycélium évanescent, existe au Japon où ses périthèces, comme chez nous, sont inconnus. Il y à là, comme on voil, une analogie manifeste entre ces deux champignons d’une part, l'Oidium quercinum et le Microsphaxra Alni d'autre part. 46 GRIFFON ET MAUBLANC. n'existe pas dansles Exsiccata. Qu'est-ce donc qu'une espèce indigène que les mycologues ignorent, qui n'aurait pas fait parler d'elle au cours du siècle dernier, comme nous nous en sommes assurés en dépouillant les journaux agricoles, et qui tout à coup envahirait la majeure partie de l'Europe ? Nous savons bien que V. THümex a décrit, en 1878, dans ses Contributiones ad Floram mycologicam Lusitanicam, un blane qu'il a désigné du nom d'Oidium quercinum ; or cet Oidium était sur des feuilles de Chène pédonculé (Quercus racemosa). Par conséquent dans le cas de l’identité de l’'Ozdium de THÜMEN et de celui d'aujourd'hui, le blanc du Chêne aurait été signalé il y a 40 ans en Portugal. Les mycologues de ce pays nous déclarent qu'on ne l’a pas revu depuis; TaüMen qui le connais- sait bien, puisque c’est lui le créateur de l'espèce, ne l'a pas indiqué dans l'Europe centrale où le blanc est répandu aujour- d’hui. DE laczewsxi, dans sa Monographie des Erysiphées de la Suisse, ne le cite pas non plus. Au reste c’est bien d’une façon provisoire que nous rattachons actuellement le blanc du Chène à l'Oidium quercinum : nous n'avons pu voir le type de cette espèce que nous connaissons seulement par la courte description des Contributiones, relatée telle quelle dans le Sylloge de Saccarpo. D'après cette description, les conidies paraissent être plus petites et surtout plus étroites (26 = 13 y) que celles du blanc de Chène (27-35 = 15-20 y) ; elles sont au contraire voisines de celles, très peu nombreuses, que nous avons rencontrées sur l'échantillon de Mayor (29= 14p). Si l’on veut bien considérer d'autre part que l'échantillon de THÜMEN, comme celui de Mayor, ne présentait qu'un léger revêtement blanc à la face supérieure, on voit qu’il ne serait pas du tout illégitime de supposer que, en Suisse comme en Portugal, Mayor et THüMex auraient rencontré le Microsphæra Alni provenant d'une contamination accidentelle du Chène par des arbres voisins qui portent habituellement cette espèce ; en sorte que l'Oidium quercinum de Portugal serait la forme conidiale, très rare, du Microsphæra Alni d'Europe sur Chène, le blanc actuel étant une autre Erysiphée. Ed. Fiscner (1), (1) Ed. FISCHER. — Aer Eichen-Mellau, Separat. aus der Schw. Zeitschr. ?, Forstwesen, 1909, 6 p. Rs. LE BLANC DU CHÈNE. 47 après avoir envisagé comme nous l’indigénat et l'importation d’un Microsphæra, fait aussi la supposition qu’une Érysiphée, autre que Microsphæra et Phyllactinia, vivant sur Chêne en Europe ou hors d'Europe, a pris un développement considé- rable en 1907-1908. 11 se demande enfin si une Erysiphée crois- sant sur d'autres plantes n'aurait pas passé sur le Chêne à la faveur d'un changement de réceptivité de ce dernier ; on con- naît en effet, par exemple, d’après Sreiner, le cas du Sphærotheca Humuli qui attaque Alchemilla vulgaris etne se rencontre pas dans les conditions naturelles sur À. alpina ;: mais, si cette dernière plante est cultivée en serre, le champignon précédent peut la parasiter. Nous savons bien d'autre part que des mycologues compé- tents et des observateurs sérieux déclarent avoir vu depuis longtemps, çà et là, des feuilles de Chêne avec tâches coni- diennes ; mais de quelle forme étaient les conidies, dans quels herbiers sont les feuilles atteintes ? De 1860 à 1870 par exem- ple, a-t-on trouvé de pareilles feuilles ? Nous savons aussi, grâce à une longue enquête, que des forestiers croient avoir vu ce blanc à l'état sporadique il y a 20, 30 où 40 ans, l’un en Angoûmois, un autre en Provence, un troisième en Franche- Comté. Mais sont-ce là de vraies preuves ? D'autant que cer- tains mycologues, SaccarDo entre autres, affirment qu’ils sont sûrs de son absence depuis plus de 40 ans dans les forêts où le blanc est actuellement très commun. Evidemment on peut dire que ce blanc a toujours existé. qu'il était peu répandu, qu’on le trouvait rarement, que, ne donnant pas de périthèces, on le dédaignait, le prenant peut- être pour la forme conidienne jeune de PAyllactinia corylea. En tout cas, les recherches attentives que nous avons faites dans la bibliographie botanique et agronomique de notre pays. les renseignements d’érudits qui ont étudié l’histoire de nos forêts, nous permettent d'affirmer que le blanc du Chêne n'a jamais été signalé en France comme maladie importante, ana- logue à celle qui sévit actuellement (1). (1) La résistance à admettre une origine exotique pour les maladies des plantes s’est rencontrée souvent au cours du siècle dernier, notam- ment pour le Phylophihora de {la Pomme de terre, pour lOidium de ne 48 GRIFFON ET MAUBLANC. Quant à la seconde hypothèse, émise par Garp (1), par nous- mêmes. envisagée aussi par de savants mycologues, notam- ment par Saccarpo (Annales Mycologici, VI, 1908, p. 557), nous avouons sans difficulté qu'elle n'est pas plus démontrée que la première. Pour les maladies d'origine exotique relatées ci-dessus, il n’y a aucun doute ; mais ici c’est différent, puisque nous ne savons pas de façon certaine si l’'Oidium du Chène était radicalement inconnu en Europe avant l'invasion actuelle. On fait bien remarquer que les Chênes américains sont peu atteints, mais ce n'est pas là une objection invincible. D'abord le pays d'origine de la maladie n'est pas nécessairement l'Amérique; et puis qui sait d’ailleurs ce que deviendraient les Chênes américains s'ils étaient cultivés en taillis ou traités en arbres d'émonde ? Enfin et surtout, on n'ignore pas que le black-rot n’est pas grave sur les espèces américaines pures (certaines restent même complètement indemnes). qu'il est au contraire très dangereux pour les Vignes françaises ou les hybrides qui ont dans leurs parents un Vinifera. Necer (2) fait observer avec raison que très souvent les parasites exotiques d’une plante donnée sont bien plus dangereux pour cette plante ou pour les espèces voisines là où ils ont été importés que dans leurs pays d’origine. Le blanc du Chène ;présente du reste des caractères qu'on retrouve souvent lors de l'introduction de parasites étrangers. Les Erysiphées exotiques en particulier ont envahi de grandes étendues en peu de temps après quelques années de faible déve- loppement en un point donné. Ce fait est très net pour l'Oidium de la Vigne ; de plus la forme conidiale seule de ce dernier champignon s’est montrée tout d’abord ; les périthèces n'ont été signalés chez nous qu’en 1892 seulement, alors que la maladie existe depuis 1845 en Angleterre, 1847 en France et Vigne et le Mildiou. Plusieurs croyaient avoir vu ces maladies bien des fois avant qu'elles fissent parler d'elles ; mais aucun ne pouvait montrer d'échantillons. (P. ViaLa, Les maladies de la Vigne, Paris, 1893). (1) Garp.— Note sur un Oidium attaquant les feuilles de Chêne (C. R. des Séances de la Soc. de Biologie, &. LXV, 24 juillet 1908, p. 167). 2) F. W. NeGer.— l/eber das epidemische Auftreten eines Eïchen- mehltaues in einem grossem Teil von Europa, Naturw. Zeitschr. für Forst. und Landw., 1908, pp. 539-541. LE BLANC DU CHÈNE. 49 1851 dans toute l’Europe, l’Asie-Mineure et l'Algérie. Les péri- thèces du blanc du Fusain du Japon sont encore inconnus dans nos régions ; ilest vrai qu'on ne les a pas non plus trouvés dans le pays d'origine. Telles sont les deux hypothèses que nous avions formulées au sujet de l'invasion tout-à-fait inattendue de l'Oidium du Chène. Laquelle est la bonne ? Nous l’ignorons totalement, comme tout le monde d’ailleurs ; car on n’a en cette matière, au moins jusqu'ici, qu'un sentiment, des présomptions, mais pas de preuves véritables. S1 le blanc est indigène, que ce soit un Microsphæra ou autre chose, il est probable qu'on trouvera dans les herbiers des échantillons sans périthèces, et par suite indéterminés ou étiquetés peut-être Oidium erysiphoides, Erysiphe où Phyl- lactinia corylea ; car, nous le répétons, il ne nous parait guère admissible qu'un Oidium européen n'ait été collecté nulle part au cours du siècle dernier, surtout quand il s’agit d’un arbre comme le Chêne. Dans le cas de l’indigénat, il est vraisem- blable que le mal disparaîtra prochainement pour reparaïtre de temps à autre et il n’y a pas lieu de s’alarmer. Si au contraire ce blanc est d’origine exotique, nul ne peut dire comment il se comportera dans la suite, ni quelles consé- quences, petites ou grandes, son introduction aura pour l’ave- nir de nos taillis de Chène. Nous ne parlerons pas des traitements ; tout le monde com- prend qu'ils ne sont pas pratiques dans les forêts ; cependant ceux qui ont été essayés çà et là (soufrages), en petit, dans les pépinières et les jardins, ont donné de bons résultats (Mile Bérëèze à Montfort-l’'Amaury, Mlle Reyr en Gironde à Bouliac, Gar» en Dordogne et dans les Basses-Pyrénées, etc.). Plusieurs déclarent que le soufre a été impuissant ; c'est possible là où l'invasion a été forte, et puis il y a une question d'époque de traitement qui joue un rôle important. En résumé. malgré les très nombreux renseignements accu- mulés, la question de l’indigénat et de l'importation du blane du Chène n'est pas résolue. On ne peut mème pas encore désigner avec certitude le genre d'EÉrysiphée qui lui corres- pond et pour le moment, il est prudent de s’en tenir au nom 50 _ GRIFEON ET MAUBLANC. de la forme conidiale, Oidium quercinum Thümen, à supposer toutefois que cette forme soit réellement la même que celle du blanc actuel. : (Travail de la Slation de Pathologie végétale). Sur une maladie du GCacaoyer. Par MM. GRIFFON et MAUBLANC, Nous avons eu l'occasion d'étudier cette année une maladie des rameaux et des racines de Cacaoyer sur des échantillons provenant du Gabon (Congo français). Les organes atteints et desséchés portaient çà et là de petites pustules noires, faisant saillie à travers le périderme déchiré et apparaissant à la loupe comme des touffes de filaments dressés. En coupe, on consta- tait la présence de grosses pycnides enfoncées dans. les tissus, isolées ou le plus souvent groupées dans un stroma commun ; les spores étaient volumineuses {25-30 = 12-15 u), ovoïdes et hyalines. Cette courte discussion suffit à montrer que nous avions sous les yeux le champignon décrit sous le nom de Macropho- ma vestita par PricriEux et DELAcRoIx (1) et rencontré sur des racines de Cacaoyers provenant de l'Amérique équa- toriale. Une seule différence existe entre les deux champignons : Prireux et Deracroix décrivent et figurent les pycnides comme simples et isolées les unes des autres, tandis que nous trouvions des pycnides généralement groupées en nombre par- fois assez considérable.Mais. de l'examen de nombreux échan tillons types du Macrophoma vestita, conservés dans les col- lections de la Station de Pathologie végétale, il résulte que cette différence n’est qu'apparente et que même sur ces échan- tillons il est fréquent de trouver des pycnides composées. À vrai dire, il ne s’agit nullement de pycnides groupées, mais (1) PRILLIEUX el DELAGROIX. — Sur quelques champignons nouveaux et peu connus, parasites sur des végétaux cultivés. (Bull. de la Soc. mycol. de France, 1894, p.165). 52 GRIFFON ET MAUBLANC. bien d’un stroma plus ou moins étendu dans lequel sont creu- sées des loges arrondies ou un peu allongées, ne possédant pas de parois propres. Cette structure est en tout analogue à celles des Dothidéacées et il est vraisemblable que le Macrophoma vestita est la pycnide d’une Pyrénomycète de cette famille. F16. I. — 1, Coupe dans un stroma de Lasiodiplodia Theobromaæ (sur tige de Cacaoyer). — 2 et 3. Coupes de stromas sur cabosses (échantil- lon type de Botryodiptodia Theobromæ Pal.). L'examen d'un grand nombre d'échantillons nous a permis de faire quelques observations qui viennent moditier l'idée qu'on pouvait se faire du HMacrophoma vestita connu seulement SUR UNE MALADIE DU CACAOYER. 53 d’après la description originale et qui permettent, comme nous allons le voir, d'identifier complètement ce champignon avec une autre espèce décrite antérieurement par PATouILLARD sous le nom de Botryodiplodia Theobromæ \2). Les pycnides isolées, de même que les stromas, sont recou- verts de nombreux poils dressés, plus ou moins flexueux, cloi- sonnés, colorés en brun et produits par l'allongement des cel- lules les plus externes du pseudoparenchyme. Souvent on voit, au milieu du feutrage qu'ils forment, quelques spores brunes. uniseptées, à peu près de même taille queles spores des pycni- des et que Prircreux et Deracroix avaient regardées comme des conidies nées sur les filaments ; mais, en réalité, ce ne sont que des spores müres des pyenides du Macrophoma vestita, comme on peut s’en assurer en faisant un nombre suffisant de coupes ; on les retrouve alors dans l’intérieur mème des loges. Le Macrophoma vestita n'est donc que le stade jeune d’un Botryodiplodia. Or, le B. Theobromaæ Pat., rencontré sur les cabosses du Cacaoyer, présente des spores analoges à celles que nous avons trouvées dans nos échantillons et les pycnides sont éga- lement plus ou moins couvertes de poils. L'identité des deux champignons était donc très probable et nous avons pu la con- l | | | | ; L trôler par l'examen d’un échantillon type de Botryodiplodia | T'heobromæ donné autrefois par Parourrcarp. Cet échantillon | nous a montré des pycnides analogues à celles qu’on voit sur | les rameaux ou les racines ; ces pycnides sont seulement moins régulières et le stroma dans lequel elles sont creusées est étalé à la surface des cabosses atteintes ; en somme. il n'y a là que de légères différences d'aspect qui tiennent certainement à la nature du support: les stromas se développent normalement dans l'écorce des rameaux ; ils sont plus irréguliers à la sur- face bosselée des fruits. Ces derniers portent des poils absolu- ment semblables d'aspect et de structure à ceux des rameaux, mais moins abondants, au moins par places, ce qui paraît tenir à l’état plus avancé du champignon. Quant aux spores, elles sont en tout identiques sur les fruits, les rameaux et les raci- (2) PATOUILLARD et LAGERHEIM.— (Champignons de l’Equateur), Bull. de la Soc. mycolog. de France, VIII, 1892, p. 136). 54 GRIFFON ET MAUBLANC. nes. Les deux champignons appartiennent done sans conteste à la même espèce. | Il est également très vraisemblable qu'il faut réunir à cette dernière, comme synonyme, le Diplodia cacaoicola Henn., bien que la description ne fasse pas mention des poils qui recouvrent les pycnides ; mais ces poils semblent caducs et ne sont bien visibles que sur lès conceptacles jeunes ; ils ont pu passer facilement inaperçus sur des échantillons âgés comme ceux qui ont servi de type à l'espèce d'Æ/ennings. e: x TE N NES | Fi. II. — 1. Une des loges d’un stroma pris sur rameau. — 2. Spores jeunes, hyalines (forme Macrophoma). — 3. Spores müres.—#. Por- tion de la coupe de la paroi d’une pyenide, montrant l'insertion des spores et les paraphyses. Le Botryodiplodia Theobromæ possède, en outre, un carac- tère assez spécial, celui de présenter au milieu des stérig- mates des sortes de paraphyses hyalines. assez longues, dépas- sant les spores quand celles-ci sont encore attachées à leur support C'est en se basant en partie sur ce caractère (1) (1) Les pyenides pourvues de paraphyses sont probablement plus nom- breuses qu’on ne le pense généralement. En particulier, une douzaine d'espèces de Diplodia et deux espèces de Chætodiplodia sont déjà décri- tes comme possédant des stérigmates.Il est très possible que plusieurs de ces champignons mériteraient d’être rangés parmi les Lasiodiplodia F4 SUR UNE MALADIE DU CACAOYER. 55 qu'Euuis et Evernarr (1) ont fondé leur genre Lasiodiplodia ; nous ne serions même pas éloignés de penser que le Lasiodi- plodia tubericola EIl. et Ev., trouvé en Amérique sur des tubercules de Batatas edulis provenant de Java, puis (2) sur des fruits de Solanum esculentum, sur des tiges de Datura, sur des racines de Betteraves et des bractées de Maïs, fût iden- tique au Botryodiplodia Theobromæ. Il pourrait en être de même du Lasiodiplodia Thomasiana Sacc; en tout cas, ce sont des champignons très voisins du nôtre s'ils ne lui sont pas identiques. C'est qu'en effet, le Botryodiplodia Theobromæ est loin d’être spécial au Cacaoyer ; sur cette plante, il a été signalé par de nombreux auteurs (Howarp, LEwWTON-BRAIN, COSTANTIN et Garraup (3),comme en attaquant gravement les fruits et les rameaux dans presque toutes les régions chaudes, notamment dans toute l'Amérique tropicale. Howar», le premier (4) montra que cette espèce, qu'il rapporte au Diplodia cacaoi- cola, est capable d’envahir la canne à sucre, et il réalisa des expériences d'infection croisée absolument concluantes, (Diplodia Wurthii Koorders, etc.). Il est intéressant de remarquer que les Diplodia et GChætodiplodia à paraphyses, ainsi que les Lasiodiplodia, se rapportent à des espèces qui vivent sur des plantes tropicales. (1) Ezzis et EVERHART. — Potanical Gazelte, XXI, 1897, p. 92. (2) Voir SAGCARDO, Sylloge Fungorum, XVI, p. 924. (3) Les travaux les plus importants sur ce parasite sont: A. HoWaARDp, The Fungoid Diseases of Cacao, West Indian Bulletin, IT, 1901, n° 3. — LEWTON-BRAIN, Fungoid Diseases of Cacao (Zd. VI, 1905, n° 1). — STOGKDALE, Fungus Diseases of Cacao (74. IX, 1908, n° 2). — COSTANTIN et GALLAUD, Sur la Mancha, maladie du Cacaoyer (Rev. des Cult. colon., 1903, n° 120 à 131). — Ces derniers auteurs ont en vue une forme jeune du champignon à spores hyalines et à stromas encore inclus dans les tissus. (4) À. Howarp. — À Diplodia cacaoicola à parasitic Fungus of Sugar Cane and Cacao in the West Indian (Annals of Botany, XV, 1901, n°60). — HowaRp identifie le Botryodiplodia Theobromæ sur Canne à sucre au Darluca melaspora Berk. L'espèce de BERKELEY présente bien des spores brunes et cloisonnées comme DELACROIX l’a reconnu (Bull. de la Soc. mycol. de France, 1897, p. 112), mais beaucoup plus petites que celles du champignon du Cacaoyer ; c’est un Microdiplodia qui doit porter le nom de M. melaspora (Berk.) Griff. et Maubl. et dont voici la diagnose rectifiée d’après l'échantillon type de BERKELEY : MICRODIPLODIA MELASPORA (Berk.) nob. (Darluca melaspora Berk., {l Fr 56 GRIFFON ET MAUBLANC. Plus récemment, CnarLes (1) a signalé, à Saint-Domingue, la présence d'un Lasiodiplodia sur les fruits du Cacaoyer et du Manguier ; il s’agit certainement de la même espèce. Enfin, nous avons eu l'occasion de retrouver le Botryodiplodia Theo- bromæ sur les racines d'une Légumineuse, Albizzia Moluc- cana, provenant de Madagascar : le champignon s'y présente sous le mème aspect que sur les racines du Cacaoyer et vrai- semblablement il était la cause de la mort des arbres. Des phé- nomènes analogues de dépérissement avaient été observés sur des Caféiers auxquels les A/bizzia servaient d'ombrage : nous n'avons pu rencontrer de fructifications sur les racines de ces Caféiers, mais elles renfermaient un mycélium qui pourrait fort bien être celui du Botryodiplodia Theobromzæ. APPEL et LaAUBERT (2) ont récemment décrit el figuré, sous le nom de Lasiodiplodia nigra nov. sp.,une pyenide composée rencontrée par eux sur des rameaux vivants de Cacaoyer et de Carica provenant des Îles Samoa ; quoique nous n’ayons pas eu entre les mains un échantillon typique de ce champignon, il ne peut y avoir aucun doute sur son identité: c'est le Botryodi- plodia Theobromæ.l.e Lasiodiplodia nigra en possède en effet tous les caractères : stromas couverts de poils. paraphyses, spores, etc. En résumé, on voit que le Botryodiplodia Theobromæ peut s'attaquer à un grand nombre de plantes. Faute de matériaux, nous n'avons pu tenter des essais d'infection, mais le parasi- tisme de ce champignon est, à l'heure actuelle, suffisamment démontré par les expériences d'Howarp ; il faut ajouter que c'est un parasite de blessure et que, souvent, il n’est que sapro- phyte sur les débris de cabosses et les rameaux morts du Cacaoyer et d’autres plantes. L'importance pratique de cette Coniothyrium melasporum Sacc.). — Pryenidiis minutis, sparsis, nigris, immersis, depressis, 250-300 diam., poro minuto prominulo; sporulis ovoideis, obscure fuligineis, 1-septatis, haud constrictis, 6-10 X 5-6 2. In culmi Sacchari officinarum, Porto-Rico (L’indication Australie est fausse, DELAGROIX, loc. cit.). (1) V.-K. CHARLES .— Occurence of Lasiodiplodia on Theobroma Cacao and Mangifera indica (Journal of Mycology, XIT, p. 145-146). (2) APPEL et LAUBERT.— Bemerkenswerle Pilze I (Ard. aus der Kaiserl. Biol. Anst. fur Land. und Forlswirts, V, 3, 1906, p. 147). SUR UNE MALADIE DU CACAOYER. 9 / espèce paraît ètre grande dans les régions chaudes, par suite de l'extension romeo e du Ones et du nombre de plantes susceptibles d’être atteintes. Quel est le nom que doit porter ce champignon qui, succes: sivement, à été appelé Botryodiplodia Theobromæ Pat., Macrophoma vestita Prill.et Del., Diplodia Cacaoicola Henn., Lasiodiplodia nigra App. et Laub.? Pour ce qui est de la dénomination spécifique, la priorilé revient incontestablement à ParourrcarD. En ce qui concerne le genre, le tableau suivant, qui comporte la classification des Sphérioïdées phæodidymées actuellement connues, nous permettra une détermination pré- cisei : petites (moins Pycnides 2 = L Spores sans Denis : 9 9 CE ONE Li] ee pese de lou)... Microdiplodia Ales. 2e de Ne dépassant 154 Diplodia Fr. Er =) “ _ £ a ARUÈE SE 2 = 7% |} Sporesvolumineuses (60-65u) =? EVE récs dem : W ja S DE 2 = entourées de mucus...... Macrodiplodia Sacc. SAN E = Le 4 ‘ ; : > 2 © 8 f Sans rosire ............... Chælodiplodia Karst. = F P Le Rosie oo oc cvoooves Rhynchodiplodia Br. et Farn. io) = re) = | L D 0 = x S … lignicoles, SENS MOSS do eccocce Diplodiella Karst. 2 | superficielles dès er à le début ACC MORE op0000080c Pellionella Sacc. Pycnides groupées, Paraphyses nulles : stroma pourvues GADRÉs oo oosodoes FRS OS Botryodiplodia Sacc. d'un stroma \ Des paraphyses:stroma velu Lasiodiplodia EI. et Ev De ce tableau, il ressort évidemment que le champignon du Cacaoyer dont nous avons fait l'étude dans cette note, rentre dans le genre Lasiodiplodia et, par suite, doit porter le nom de Lasiodiplodia Theobromæ (Pat.) Griff. et Maubl. Diagnose : | | Lasiodiplodia Theobromæ (Pat.) Griff. et Maubl. syn. Botryodiplodia Theobromiëæ Pat. (1892). Macrophoma vestita Prill. et Del. (1894). Diplodia cacaoicola Henn. (1895). Lasiodiplodia nigra Appel et Laub.(1906;. Stromatibus nigris, contextu celluloso, primum immersis, erumpenti- bus, magnitudine variabilibus, intus loculis plus minusve numerosis (rarius loculo unico), globulosis vel piriformibus, poro pertusis ; superficie pilis septatis, 54 crassis, rectis vel flexuosis vestita. Sporulis ovoideis, primum hyalinis, granulosis, demum brunneis, 1-seplatis, non constrictis 5 58 GRIFFON ET MAUBLANC. 20-30 «11-154 ; basidiis brevibus, rectis, crassis ; paraphysibus numerosis, elongatis, hyalinis, apice pallulum incrassatis, usque ad 704 longis. In fructibus, ramis et radicibus T'heobromæ Cacao ; in radicibus Albiz- ziæ Moluccanæ; in culmis Sacchari officinarum (HOWARD) ; in fructibus Mangiferæ indicæ (CHARLES); in ramis Caricæ {APPEL et LAUBERT), etc. ? in regionibus tropicalibus. (Travail de la Staiion de Pathotogie végétale). Notes de Mycologie et de Pathologie végétale. Par MM. GRIFFON et MAUBLANC. Colletotrichum Ixoræ nov. sp. (Fig. |). Maculis majusculis, sæpe marginalibus, pallidis, exsiccatis, linea an- gusta rufa cinctis ; acervulis amphigenis, inordinatis, rotundatis vel ellip- ticis, nigris, usque ad 0""75 latis; stromatibus applanatis, brunneis, mycelio septato guttulalo, 4-9 crasso adnexis ; sterigmatibus cylindricis, basi septatis, 10-15 4 5,5-6u; conidiis elongalis vel clavatis hyalinis, 1-2- guttulatis, 14-16 & 5-7u; pilis raris, sterigmatibus immixtis, brevibus (usque ad 55x longis), 1-2-septatis, flexuosis, brunneis, superne subacu- tis pallidioribusque. In foliis vivis /xoræ albæ in caldariis, Grignon. FiG. I. — Colletotrichum Ixoræ nov. sp. —- 1. Portion de la coupe d'une fructification. — 2. La partie inférieure du stroma conidifère relié au mycélium circulant dans les tissus de la feuille. — 3. Diverses formes de soies. Dichomera Carpini nov. sp. (Fig. Il, 4-6). Conceptaculis sparsis, in cortice demum fisso nidulantibus, nigris, simplicibus vel sæpius2-3-loeularibus, poro unico centrali apertis, nucleo 60 GRIFFON ET MAUBLANC. nigro. Sporulis ellipsoideis vel (rarius) subreniformibus, biseptatis, locu- lis 1-2 mediis septo longitudinale vel obliquo divisis, rufobrunneis, 13- 18 =6-8g : sterigmatibus rectis, brevibus. In ramulis exsiccatis Carpini Betuli, Rigny-sur-Arroux (Saône-et-Loire); leg. Flageolet. k < E Fe PS Î Fic. II. — Næmospora Jasmini nov. sp. — 1. Coupe schématique d’une fructification. — 2. Stérigmates. — 3. Spores. Dichomera Carpini nov. sp. — 4. Coupe d'un stroma à 3 loges.— 5. Portion de la paroi d’une loge montrant l'insertion des spores: — 6. Spores. Næmospora Jasmini nov. sp. Fig. 11° 1-3,. Acervulis subepidermicis, aplanatis, 1-2#* diam., aurantiacis,hymenio undulato ; conidiis minutis, irregulariter ovoideis, cylindraceis vel sub- piriformibus, non, vel vix arcuatis, hyalinis, confertim pailide roseis, 4-749-2,54: sterigmatibus acicularibus, 1-2-verticillato-ramosis, 304 longis. In ramulis exsiccatis Jasmini officinalis, Rigny-sur-Arroux (Flageolet). Cette espèce diffère de tous les Næmospora décrits jusqu'ici par la forme de ses conidies. Les mêmes rameaux de Jasmin portaient en outre Diplodia Jasmini West., Rhabdospora Jasmini Pass., Phoma domestica Sacc. et Jasmini Cooke. Chætophoma erysiphoides nov. sp. (Fig. I), Pyenidiis hypophyllis, sparsis, superficialibus, globosis; nigris, apice poro minuto pertusis, contextu tenui celluloso, 110-1504 diam., pilis ri- gidis, fuligineis, septatis, usque 1004 longis, plus minusve numerosis ornatis ; mycelio superficiale, tenuissimo, fuligineo, ex nyphis effusis, ramosis, septatis composilo ; sporulis globulosis vel late ovatis, eguttu- latis, chlorinis, 3-5,5 2 2,5-4 pu. | dis it ot Goéls DE Sd Sn dd D RS Ed DÉS SSD dd Lcd sd tés + th id MT PT ARS. LAS 2 Do ARE. à Sd Sins NEPTT ON TS NOTES DE MYCOLOGIE. 61 In foliis adhuc vivis Quercus Ilicis, jam Oidio quercino implicitis, Cadillac (Gironde). Legit Capus. Cette petite espèce, dont l'aspect extérieur rappelle tout-à-fait celui d’une Erysiphée, ne peut être assimilée à aucun des Chæ- tophoma décrits sur feuilles de Chêne: ©. quereifolia Gooke, Catesbeyi Cooke et Sollæ Pass., dont elle diffère par la taille plus grande de ses pycnides, la coloration jaunâtre de ses spores et l'absence d'un feutrage mycélien superficiel ayant l'aspect d’une fumagine. Les deux derniers caractères suffisent à séparer de C. erysiphoides du C. setigera Peck, espèce avec laquelle il présente le plus d’affinité. L IN } Bt SAN = ss nn SU NS Fic. IL — Chætophoma erysiphoides nov. sp. — 1. Une pyenide (vue par sa face supérieure) entourée par les filaments mycéliens et les poils de la face inférieure de la feuille de Chêne. —2. Spores, Glæosporium nervisequum (Fuck. Sace. — On sait que le Glæosporium nervisequum, forme Mélanconiée de Gromonia veneta |(Sacc. et Speg.) Kleb., a été signalé par Léveicré. il Y a plus de 60 ans, comme attaquant les feuilles el les jeunes rameaux des Platanes. En 1892. Lecrerc pu SasLoN, dans une 62 GRIFFON ET MAUBLANC. étude sur cette maladie (Rev.gén.de Bot., 1892, p.473), a précisé les conditions climatériques du développement de ce champi- gnon, a cultivé ce dernier et indiqué un mode de traitement consistant en une taille sévère de l'arbre. En 1903, apres un printemps froid et pluvieux, BEauverie (C.R. Acad.des Sc., 22 juin 1903) a pu constater que le Glæosporium du Platane atta- quait non seulement les jeunes rameaux, mais encore les gros- ses branches et le tronc. Nous avons reçu en septembre 1908, des Bouches-du-Rhône, de nombreux rameaux âgés qui étaient couverts des fructifications du Glæosporium et avaient péri par suite de l'attaque de ce dernier. Cercospora microsora Sacc. (C. T'iliæ Peck.). — Ce cham- pignon, dont la biologie et la morphologie ont été très bien étudiées par VuizzemiN (Annales Mycologici, 1905, p. 422), nous a été envoyé à plusieurs reprises au cours de l’année der- nière. Îl était signalé comme causant de sérieux dégâts sur les Tilleuls d'alignement (Fontainebleau, Le Mans. etc.). Les feuil- les présentaient vers le milieu d'août de très nombreuses taches brunes, petites, circulaires, entourées d’une marge plus foncée. Il est vraisemblable que le grand développement du Cercospora a été provoqué par les journées orageuses, chaudes et humides de l'été. Urocystis Cepulæ Frost. — Le Charbon de l'Oignon et du Poireau est généralement considéré comme peu répandu en Europe alors qu’il cause de grands dégâts dans les cultures en Amérique. Il a été signalé pour la première fois dans les envi- rons de Paris par Cornu il y a 30 ans (Bull. de la Soc. bot. de France, 11 juillet 1879, 13 février 1880). En Normandie, Maz- BRANCHE a observé l'Urocystis dans des plantations de Poireau où ce parasite a causé une perte de 1/5 (Bull. de la Soc. bot. de France, 1881, p. 277). Nous l'avons reçu sur Poireau également de Bretagne et de Normandie, notammentdesenvirons de Nantes et de Rouen; des semis entiers avaient été ravagés. Le Charbon du Poireau est certainement plus fréquent qu’on ne lepense, au moins dans les régions humides de notre pays. Dans certains envois, il était accompagné de l’anguillule de l'Oignon | T'ylen- chus devastatrix). Sins. ESNPTRR À NOTES DE MYCOLOGIE. 63 Phyllosticta Brassicæ (Curr.) West. — Nous avons reçu au printemps de l’année dernière de nombreux échantillons de Chou-fleur provenant des environs d'Angers et dont les feuilles étaient couvertes de taches grisâtres dues au Phyllosticta Bras- sicæ; ce champignon a causé d'importants dégâts dans les cul- tures de cette région ; il est d’ailleurs répandu dans l’ouest de la France, mais n’y attaque en général que les Choux fourra- gers dont les feuilles. criblées de nombreuses taches, jaunis- sent et se dessèchent. Sur le Chou-fleur les dégâts n'avaient pas encore été observés aux environs d'Angers où cette plante est cultivée sur de grandes surfaces. Il est fort possible que le PAyllosticta Brassicæ ne soit qu’une forme foliicole d'un champignon qui est commun dans l’ouest de la France sur les tiges des Choux moelliers et que PrRILLIEUX et Deracroix ont rattaché au Phoma Brassicæ Thüm., tandis que d’autres auteurs y voient le Phoma oleracea Sacc. 11 est en effet fréquent de voir sur les mêmes Choux les deux formes de champignon qui d'autre part ne diffèrent pas sensiblement dans leur structure microscopique. Les Choux-fleurs que nous avons reçus présentaient bien quelques taches sur les pétioles et même sur les tiges, mais cependant toujours moins dévelop- pées que les vastes taches grises si fréquentes sur les Choux moelliers dans les régions humides de l’ouest (Vendée, Loire- Inférieure, etc.) et dont l'extension peut amener la mort de la plante. {Travail de la Station de Pathologie végétale). Déformation coralloïde du Polyporus umbellatus Fr. Par M. le D: X. GIILLOT. Planche III. Les mines de schiste des environs d’Autun constituent un milieu essentiellement favorable au développement d’une riche flore cryptogamique souterraine. La température y est cons- tante, le milieu très humide, et le peu de profondeur des gale- ries, qui ne dépasse pas soixante mètres, en permet :'aération facile, de telle sorte que les boisements ou rondins de hêtre, de chène ou de bouleau, qui revêtent et soutiennent ces g'ale- ries se couvrent promptement d'une végétation fongique très variée, depuis les mycéliums byssoïdes on rhizomorphiques, jusqu’au développement plus ou moins complet ou pius ou moins déformé de quelques champignons supérieurs. J'en ai signalé un certain nombre depuis longtemps (1), et en dernier lieu, M. Jacques Manev. en a fait une étude plus approfondie avec des matériaux récoltés, en grande partie, dans les mines des Thelots ou de Ravelon, près Autun (2). C’est dans une galerie de la mine de Ravelon, commune de Dracy-Saint-Loup, que j'ai été mis à même d'observer un cas nouveau et curieux de modification tétarologique d’un Polypore, appartenant à une espèce assez rare aux environs d'Autun, bien que je l'y aie rencontrée, ces années dernières à plusieurs reprises et en beaux exemplaires, le Polyporus {Cerioporus) umbellatus Fr. Ce champignon, tout entier d’un beau blane, a l'aspect d'une énorme touffe décolorée de certains lichens caralloïdes, Cla- donia, Stereocaulon, etc. Il rappelle également un peu Æyd- num coralloïdes ; mais son examen ne permet pas de le rap- (1) Dr X. Gizzor. — Note sur la flore mycologique souterraine des en- virons d'Autun. Revue mycologique. IV, 1882. p. 179. (2) J, Maxeu. — Contribution à l'étude de la flore souterraine de l'rance. BULL. pe LA SOC. MYC. pr FRANCE. Te XXNDIPIANTEE Déformation coralloïde du Polyporus umbellatus Fr, DU Poiyporus umbellatus. 65 porter à d’autres espèces qu à celles des Polypores à chapeaux multiples, Cladomeris ou Merisma. À l'état frais, il pesait 38 grammes. Il forme une masse un peu allongée, de la grosseur d’un poing d'adulte, mesurant 12 centimètres de longueur, 8 centimètres de diamètre à sa partie moyenne, et 25 centimètres de circonférence. Le tronc, de la grosseur du doigt à son insertion, se divise dès la base en de nombreux rameaux, subdivisés eux-mêmes, à toutes les hau- teurs, en ramuscules innombrables, arrondis ou aplatis, comme fasciés et terminés par des bouquets de petits chapeaux avor- tés, en forme de mamelons, les uns arrondis en tête d'épingle, les autres légèrement aplatis, quelques-uns recouverts d’une mince pellicule grisâtre, La structure du champignon est composée de grosses hyphes lâchement entrelacées, d’où l'apparence spongieuse et la légè- reté de ce tissu byssoïde. L'extrémité des ramuscules laisse échapper une quantité de poussière blanche formée de conidies analogues à celles qu'a si bien décrites et figurées M. J. MA- HEU (1). Les parties les plus charnues de ce champignon avaient une saveur fongique très agréable, et c'est même ce goût, ainsi que la multiplicité des ramifications et la coloration grisàtre de quelques petits chapeaux, qui me l’ont fait rapporter au Poly- porus umbellatus, qui constitue, en effet, à l’état jeune et frais, un comestible savoureux. Ann. Sc. nal. Bolanique, 3° série, III, 1906, extr., 192. p., avec figures. (1) J: MAHEU. — Loc. cil., p. 122 et fig. XX. Sur une Maladie des branches du Cotonnier, par M. G. FRON. Les plantations de Cotonnier, faites récemment par le Gou- vernement de la Cote occidentale française et particulièrement au Dahomey ont présenté en 1907-1908 une maladie quin'a pas encore été constatée, à ma connaissance. Sous des influences mal déterminées, les feuilles brunissent etse déssèchent, tandis que les capsules, arrêtées dans leur évolution, n'arrivent pas à maturité et ne s'ouvrent pas. La maladie se répand d'ailleurs avec une grande rapidité et dès qu'elle apparaît dans un champ de culture, elle ne tarde pas à l’envahir complètement. L'examen des échantillons reçus m’a permis de constater la présence d'un champignon localisé aux rameaux et détermi- nant des lésions peu étendues sur les tiges âgées, mais graves sur les branches terminales et sur les pétioles. Au début de l'évolution du parasite, la tige montre des macules blanchà- tres, allongées et nettement séparées par un bourrelet cicatri- ciel des portions restées saines. La région envahie ne tarde pas à se creuser en un véritable chancre qui ne présente à ce moment que des filaments mycéliens désorganisant les cel- lules. Plus tard. l'écorce se crevasse, se déchirant en pellicules plus ou moins étendues qui découvrent des lanières blanchà- tres produites par les fibres péricycliques de la tige. On aper- çoit alors sur les minces pellicules de l'écorce de très petites pustules noires, qui sont des pycnides d’un champignon du genre Phoma,dont je donne plus loin la diagnose. Sur les par- ties très fortement attaquées, chez lesquelles la lésion est déjà ancienne, les fragments de pellicule se sont détachés mettant à nules cordons blanchâtres que j'ai signalés et qui sont dès lors très apparents. MALADIE DES BRANCHES DU COTONNIER. 67 La propagation de la maladie s'effectue de la sorte rapide- ment par les spores issues des pycnides et qui sont transpor- portées avec les fragments de l'écorce. Phoma Roumii nov. sp. I. — Jeune rameau de Cotonnnier portant des taches et des concepta- cles.— Gr. nat. — IT. Tige plus âgée fortement atteinte.— Gr. 3 fois. — III. Section transversale dans un conceptable de Phoma Roumii. — Gr. 200 fois. — IV. Portion de l’hyménium montrant l'insertion des spores — Gr. 600 fois. La lésion se présente soit dans l'intervalle des nœuds, soit plus fréquemment à l'insertion des branches sur les jeunes rameaux du sommet. Quand l'attaque se produit sur une bran- che d’un assez fort diamètre, elle se localise d’un même côté de la tige et se trouve limité par la formation d’une assise de liège cicatriciel, qui arrête son extension ; mais quand c’est un tout jeune rameau qui est envahi, sa croissance en longueur est arrêtée au point atteint, il se déforme en se recourbant sur lui- 68 G. FRON. même. La lésion dans ce cas s'étend profondément, la tige est hypertrophiée, puis se dessèche et meurt. Sous l'influence de ce parasite, les feuilles et les capsules qui se trouvent aux dessus de la partie atteinte ne tardent pas à se dessécher. Les capsules particulièrement, arrètées dans leur développement, ne s’ouvrent pas, et, par suite de l'humidité extérieure, sont bientôt envahies par des moisissures diverses que l'on rencontre à leur surface. Mais je n'ai pas trouvé sur ces capsules, tout au moins sur les échantillons que j'ai pu examiner, la présence du champignon que je signale. Plusieurs espèces ont déjà été signalées sur les tiges de Cotonnier, particulièrement par Ravenel sur des branches et brindilles . mortes de Cotonnier d'Amérique, mais ces espèces, décrites sous les noms de Phoma Gossypii Sac. et de Phoma Cordina Rav. diffèrent notablement de l'espèce que j'ai obser- vée, de telle sorte que je suis amené à faire une nouvelle espèce dont la diagnose est la suivante : Phoma Roumii, nov. sp. {1). Macula ampla, candida vel subluteola ; perithecia grega- ria, subrotundu, immersa 150- 170 x diametro circiter ; spo- rulis cylindraceis, ovatis, hyalinis 1 X 2. In canlibus vivis Gossypii — Dahomey, 1907. J'attends de nouveaux renseignements sur l'extension de la maladie et sur les dégats causés pour voir s'il y a lieu de cher- cher à établir une méthode de traitement. Mais dès mainte- nant, il paraît indispensable de suivre avec attention la culture du Cotonnier, qui prend un grand développement au Daho- mey, car il sera peut être nécessaire d’avoir recours dans l’ave- nir à des traitements cupriques, qui augmenteraient sensible- ment les frais généraux, et présenteraient d'assez grosses diffi- cultés. (1) En l'honneur de M. ROUME, ancien gouverneur général de la Côte Occidentale d'Afrique, qui a provoqué l’étude de cette maladie, : F Etude sur la vie et l'œuvre des frères Crouan, Botanistes brestois (1), par M. Fernand GUÉGUEN (avec deux portraits). I. — Esquisse biographique. Lorsque deux existences, uniquement consacrées à la recher- che de la vérité scientifique, ont été aussi étroitement asso- ciées que le furent celles des frères Crouan, il n’est ni permis ni possible, à qui veut en faire revivre les principaux traits, de se livrer pour chacune d’elles à une étude séparée. Nul ne saurait, au surplus, discerner la part de l’un et de l’autre des deux frères dans l'œuvre commun, car toutes leurs publications, excepté la Florule, sont impersonnellement signées de leur nom de famille. Leurs correspondants scientifiques ne connu- rent jamais que ç« les messieurs Crouan », et sur la liste des membres de la Société Botanique de France, les deux collabo- rateurs sont réunis sous le nom de « Crouan, pharmacien à Brest ». Tous deux naquirent, à quatre ans d'intervalle, d’une hono- rable famille d'industriels brestois ; ils étaient les aînés de quatre enfants. Prerre-Louis Crouan vint au monde le 27 avril 1798 ; Hipporyre-Mar1s, lé 22 novembre 1802. Dès leur jeune âge, ils témoignèrent l’un et l’autre de cet esprit d'observation et de ce désir d'apprendre qui sont l'indice d’un goût futur pour les recherches scientifiques. Tous deux se firent recevoir phar- maciens. Pierre Crouan exerça quelque temps à Rouen ; Hip- (1) M. Maxime CROUAN, neveu de ces botanistes, nous a commnniqué leurs portraits, ainsi que la plupart des renseignements biographiques qui nous ont permis d'écrire cette Notice. Nous prions notre aimable correspondant d’agréer nos meilleurs remerciements. 70 F. GUÉGUEN. polyte fut successivement stagiaire à Louviers (Eure), puis à Rouen dans l’officine de son frère. [Il suivit dans cette dernière ville les leçons de Houron-LaBiLLarbiÈRE, dont l'enseignement contribua sans doute à orienter son esprit vers les études bota- niques ; Hippolyte Crouan fut reçu pharmacien devant l'Ecole de Paris, le 9 mai 1829{1). Les deux frères revinrent alors dans leur ville natale, où ils occupèrent, au n° 6 de la rue de la Fra- nité, une officine dont ils conservèrent la direction pendant de longues années, tout en s’occupant de leurs travaux botani- ques. Au mois d'avril 1860, ayant opéré la cession de leur éta- blissement, ils quittèrent aussi leur domicile du n°6 de la Place d'Orléans, pour aller habiter une propriété avec grand jardin, sise 29, rue de la Vierge, dans la commune de Lambézellec, l’un des faubourgs de Brest. C'est là que s’écoulèrent leurs dernières années, en compagnie de leur frère Lucien, de neuf ans plus jeune qu'Hippolyte, et de leur sœur Félicité (2), de quatre ans moins âgée que ce dernier. Lucien s’occupait de jardinage, tandis que Félicité entourait ses frères des soins les plus dévoués, et donnait tous ses loisirs à des œuvres cha- ritables. L'existence des deux botanistes, dans ce milieu familial, s’é- coula paisible et unie. Avant la cession de leur officine, ils (1) Nous ne possédons aucun renseignement sur la ville où Pierre Crouax fit ses études pharmaceutiques. En revanche, nous avons trouvé dans les Archives de l'Ecole de Pharmacie de Paris, les pièces suivantes (dossier Grouan, Hippolyte) : a) Un certificat délivré par la mairie de Brest à Hippolyte-Marie CROUAN, né le 2 frimaire an XI, à Brest : b) Un certificat délivré par H. Thommerel (?), pharmacien de Lou- viers, constatant que CROUAN (Hippolyte) a été stagiaire chez lui, du 19 juillet 1819 au 20 octobre 1824 (1) ; c) Un certificat délivré par CROUAN ainé, pharmacien de Rouen, cons- tatant que CrouaAN (Hippolyte) a été stagiaire dans sonofficine, du 5 octo- bre 1824 (!) au 10 avril 1838 ; d) Une attestation de HOUTON DE LA BILLARDIÈRE « professeur à Rouen, membre de l'Académie des Sciences », portant que CROUAN (Hippolyte) a suivi assidument son cours pendant six mois. Cette pièce olographe est datée du 9 avril 1828. (2) Les Crouax dédièrent à leur sœur une petite Pezize ( Helotium Fe- licitatis [Florule p. 48]), trouvée par elle sur la terre, parmi les Glae- ocapsa el pelites mousses. LES FRÈRES CROUAN. plat n'avaient pu se livrer qu’à des herborisations peu étendues, ne dépassant guère lesenvirons de Brest; une fois libérés des soucis professionnels, ils reculèrent les limites de leurs excursions, et parcoururent « en tous sens et par tous les temps», comme ils l'ont écrit dans la préface de leur Florule, la totalité du Finistere, afin d'en étudier la flore en ses derniers recoins En marcheurs infatigables, possédant au plus haut degré l’endurance et l’opi- niâtre énergie de leur race,aucune intempérie ne les arrêtait, non plus que la crainte des terribles chutes auxquelles on est exposé le long des pentes abruptes et glissantes de nos falaises escar- pées. [ls rassemblèrent ainsi une immense quantité de notes et de matériaux pour leur Florule, ainsi que les centuries qui devaient former l'exsiccatum si connu et si apprécié sous le nom d’Algues du Finistére. Au retour de leurs explorations, ils étudiaient ensemble, en s’aidant du microscope, les orga- nes végétatifs et reproducteurs des cryptogames qu'ils avaient recueillis. Aucune peine ne leur coûtait pour arriver à l’iden- tification et à la connaissance parfaite des espèces, que chacun d'eux examinait tour-à-tour jusqu'à ce que leur conviction fût bien assise. La riche bibliothèque qu'ils avaient rassemblée, et dans laquelle vinrent prendre place. quel qu'en fût le prix, tous les ouvrages généraux et les monographies botaniques parus à cette époque, suppléait à leur éloignement des grands. centres scientifiques. [ls eurent ainsila joie, dans leur studieux isolement, de faire un grand nombre de découvertes intéres- santes, qui les classèrent dans un rang honorable parmi les botanistes français. Les frères Crouan furent en relations avec la plupart des cryp- togamistes de leur époque. Le célèbre algologue suédois J. Acarpu revisa les espèces douteuses ou critiques récoltées pour leurs Algues du Finistère ; Dusy, de Genève, échangea avec eux quelques lettres, et leur adressa son mémoire sur les Céramiées. Ils correspondirent aussi avec l’algologue CHauvin, professeur à la Faculté des Sciences de Caen ; avec LEvIEux, « commissaire du roi à la monnaie de Rouen et botaniste de valeur », auquel ils dédièrent en 1835 un champignon, le Rhi- zococcum Levieuxit. BoNNEMAIsoN, pharmacien à Quimper, Le MEN, archiviste du département, les botanistes morlaisiens 79 | F. GUÉGUEN. De Guernisac, KErvERN, de CrecH Quérauzr, leur fournirent à divers titres des documents pour leur Ælorule. Les deux modestes savants n’ambitionnèrent jamais d'autre récompense que les pures joies de la recherche et de la décou- verte scientifiques. L'’ainé, Pierre-Louis, fut cependant nommé correspondant du Ministère de l’Instruction Publique pour les travaux scientifiques : le plus jeune, Hippolyte-Marie, fit par- tie du Conseil départemental d'hygiène, dont il fut toujours l’un des membres les plus écoutés. En 1848, Pierre Crouan fut sollicité d'accepter le mandat de conseiller municipal de la ville de Brest ; mais, l’année suivante, il résigna ces fonctions, que sa compétence particulière dans les questions d’hygiène et d'assistance rendaient pour lui trop absorbantes, et qui l'empè- chaient de se livrer à ses travaux avec la mème liberté. Les deux frères firent partie, comme titulaires ou comme correspondants, de plusieurs Sociétés savantes. Leur nom paraît au Bulletin de la Société Botanique de France l’année mème de la fondation, en 1854. « M. Crouan, pharmacien, 6, rue de la Fraternité, à Brest » figure parmi les trente-deux adhérents reçus par le comité fondateur à la date du 23 avril 1854 ; la présentation et l'admission eurent lieu le 10 novem- bre de la même année. Pierre Crouan fut membre fondateur de la Société académique de Brest, en 1858. Une existence aussi active et si bien ordonnée devait assu- rer aux deux frères une longue vieillesse exempte d’infirmités. Jusqu'à leur- mort, survenue en 1811, ils poursuivirent leurs observations et leurs travaux. Le plus jeune suc- comba le premier après une courte maladie, pendant laquelle Pierre ne quitta pas son chevet, travaillant dans un cabinet contigu à la chambre du malade, et dont la porte de communi- cation demeurait toujours ouverte. Un jour, Pierre Crouan, absorbé par ses recherches scientifiques, et oubliant un instant l'état de son frère, s'écria tout-à-coup : « Hippolyte, j'ai trou- vé ! » A peine avait-il parlé qu'il entendit marcher derrière lui; c'était le moribond qui avait eu l'énergie de se lever, pour venir, lui aussi, prendre sa part de la découverte, en disant d'une voix faible : « Ah ! jesuis bien heureux d’avoir cette satis- « faction avant de mourir ! » Pierre, le prenant dans ses bras.le LES FRÈRES CROUAN. 7e remit au lit; moins d'une heure après, Hippolyte expirait (4 juin 1871). Privé du fidèle compagnon de toute sa vie, Pierre Crouan ne put longtemps lui survivre ; il mourut à son tour le 19 no- vembre de la même année. La nombreuse assistance qui se pressait à leurs’obsèques té- moigna de l'estime et de la vénération en laquelle leurs conci- toyens tenaient ces modestes savants. Des allocutions émues furent prononcées devant leur tombe par leur confrère et com- patriote ConsranTix (1); des notices nécrologiques leur furent consacrées dans les journaux locaux (2). II. — L'œuvre des Crouan. Bien que les Crouan se soient particulièrement adonnés à l'étude des Algues, il n'est pas de branche de la Botanique descriptive que ces savants n'aient abordée (3). Pendant trente quatre ans, ils n'ont cessé de publier dans plusieurs recueils scientifiques des Mémoires ou des Notes ayant trait pour la plupart aux Algues, quelques-unes aux Champignons, l’une d'entre elles aux Phanérogames. En lisant ces travaux, dont le plus grand nombre sont accompagnés de planches dues à l’habile crayon d'Hippolyte Crouan, il est facile de se rendre compte du soin avec lequel ils furent élaborés ; certains dé- tails de fond et de forme, révèlent que les auteurs furent pour eux-mêmes les plus sévères des critiques. Parmi toutes ces publications, les deux suivantes méritent une courte étude, car elles constituent la partie principale de (1) Ces discours sont reproduits dans le journal l'Océan (n° des 7 juil- let et 22 novembre 1871). (2) La notice écrite par leur ami M. HESSE, ancien commissaire de la marine et savant ichthyologue, parut dans l'Océan du 29 décembre 1871; elle est reproduite dans le Bull. de la Société Botanique de France (XIX, 1872, p. 77) avec la lettre de M. HESSE annonçant leur décès. Cette No- tice, accompagnée d’une note de l’archiviste P. Levor sur les travaux scientifiques des CRouaAN (note d’ailleurs incomplète) fut réimprimée dans l'Annuaire de la ville de Brest pour 1878. (3) Pierre CROUAN s’estmême occupé de conchyliologie. Il avait recueilli et déterminé toutes les espèces de coquilles marines et terrestres du Finistère, qu'il avait groupées en un Genera. (=r] 74 F. GUÉGUEN. leur œuvre, celle qui est demeurée classique en dépit du temps écoulé. Les Algues marines du Finistère |1) consistent en un herbier en trois volumes in-8°, dont tous les exemplaires furent préparés par les auteurs eux-mêmes,et classés d'après le Species Algarum de J. Acarou, spécialiste auquel les Crouan deman- dèrent de reviser leurs Algues rares ou critiques. Chaque feuil- let de cet exsiccatum porte une espèce en échantillons choisis, accompagnée d'une étiquette imprimée relatant la synonymie la plus importante, le lieu précis et la saison de la récolte ; les _ Algues nouvelles ou peu connues sont en outre l’objet de remar- ques morphologiques ou biologiques intéressantes. Entrepris après quinze années d'explorations continues, l'ouvrage renfer- me 404 espèces (sur les 406 trouvées par les auteurs sur les côtes finistériennes). Ce nombre dépasse celui des Algues (du nombre de 384) que Harvey, à peu près à la même époque, faisait figurer pour la totalité des côtes des Iles Britanniques dans son Phycologia britannica. Les Algues des frères Crouan forment un herbier-type justement estimé, fort utile à celui qui herborise sur les bords de la Manche et de l'Atlantique. La Florule du Finistère (2), volume in-octavo de X-262 pages, avec ses deux colonnes de texte serré et ses trente-trois planches lithographiées, est encore aujourd’hui le document floristique le plus important que nous possédions sur ce dépar- ment. Avant la publication de ce livre, il n'existait pour le Finis- tère que les listes de plantes données par CaMBrY, bE FRÉMIN- VILLE, BONNEMAISON, PauGam. La plus complete de toutes, celle de PaAuGaAm, ancien jardinier de la marine à l'hôpital de Brest, ne mentionne que 680 espèces dont 561 spontanées : encore ne comprend-elle que des Phanérogames et quelques Cryptogames vasculaires. Pour les Cryptogames cellulaires, aucun autre document n’existait que le mémoire de BONNEMAISON sur quelques Céramiées, paru en 1824 dans les Archives du Muséum. La Florule des Crouan renferme, d'après Mrcror (3), (1) N° 13 de la liste de leurs publications (V. plus loin). (2) N° 24 de la liste de leurs publications (V. plus loin). (3) Micr1oL (H.). — Végétation de l'arrondissement de Morlaix {Bull. de ta Soc. d’études scientif. du Finistère, IV, 1882, pp. 69-72). LES FRÈRES CROUAN. 75 1031 Phanérogames, 29 Cryptogames vasculaires, 247 Musci- nées, 299 Lichens, 2.502 Champignons, 984 Algues, soit au total 5.092 plantes. Cette œuvre capitale, dernier ouvrage publié par les sa- vants botanistes brestois, couronna dignement leur existence de travail ininterrompu. Pendant près de quarante ans, les auteurs avaient parcouru en tous sens et en toute saison le territoire accidenté du Finistère, vérifiant les localités don- nées par leurs prédécesseurs et en découvrant de nouvelles. Labeur considérable si l’on réfléchit que les deux botanistes eurent à mener de front, avec leurs herborisations, le long et pénible travail de détermination et les recherches microscopi- ques résumées dans les planches de leur F/orule, ainsi que le classement en herbier (1), et leur correspondance scientifique, sans compter les fonctions non rétribuées qu'ils acceptèrent de remplir pour se rendre utiles à leurs concitoyens. Quelques botanistes, en leur fournissant des indications de localités, contribuèrent pour une part d’ailleurs assez restreinte à l'édification de la Florule. Nous citerons, pour les Phanéro- games, Le Men. archiviste du Finistère, ainsi que la petite phalange de botanistes morlaisiens, De Guernisac, LE DENmaT- Kenvern, De Creca'quérauLT, HERVÉ ; pour les Champignons, DE GuERNIsAC fit profiter les frères Crouan de toutes les indi- cations consignées dans son A /bum. Quant aux parties algologique, lichénologique etbryologique, elles furent menées à bien sans aucune aide étrangère, si ce n’est, comme nous l'avons dit, avec le concours de J. Acaron pour la revision des Algues rares ou critiques. La Florule, qui n’est pour les plantes déjà connues qu'un simple Catalogue, renferme les descriptions, presque toutes accompagnées de figures, de 360 espèces nouvelles de Crypto- games (Algues et Champignons). Un frontispice monté en plan- che double, au début de l'ouvrage, synthétise de la maniere la plus ingénieuse le mode de répartition des Algues en profon- deur ; de même que les planches qui terminent la #lorule, il a été dessiné par Hippolyte Crouax. Les figures furent lithogra- (1) Leur herbier général est aujourd’hui, croyons-nous, conservé à la bibliothèque de Quimper. 76 F. GUÉGUEN. phiées à Brest même sous la direction de leur auteur. Nous pouvons affirmer qu’elles sont reproduites avec la plus scrupu- leuse exactitude, car nous avons sous les yeux, à côté de la Florule, la collection des dessins originaux, qui appartient au Laboratoire de Cryptogamie de l'Ecole de Pharmacie. Ces des- sins à la mine de plomb sont coloriés à l’aquarelle; les petits morceaux de bristol sur lesquels ils sont exécutés sont réunis en planches comme dans la Florule. Il est permis de supposer que les auteurs eurent un instant l’idée de les faire reproduire en couleurs, mais que le projet dut être abandonné à cause des difficultés qu’il présentait à cette époque. Dans le texte de l’ouvrage, le nom armoricain des plantes (en dialecte du Léon) est donné lorsque ce nom existe. Cette par- ticularité fait de la Florule un document utile aux celtisants. Deux genres de Cryptogames, appartenant l'un aux Algues, l’autre aux Champignons, ainsi que plusieurs espèces de ces deux classes, ont été dédiés aux frères Crouan. Nous en donnons ici la liste : ALGUES = Genre Grouania J. Agardh (4/2. Mer. et Species Alga- rum), formé aux dépens du g. Mesogloia (Céramiées) étudié par les CROUAN. Conferva Crouanii Chauvin — Cladophora Crouanii Kützing. Zygnema Crouanii Desmazières (Cryptog. de France, édit. nouv. N° 550) — T'yndaridea recurva Crouan. CHAMPIGNONS — Genre Crouania Fuckel (Pezizes) — Barlaea Saccardo nec Reichenb. — Barlaeina Saccardo, 1899. Ascobolus Crouani Boudier (Ascobolées, p. 26) nec Ascobolus Crouani Cooke — Humaria Crouani Boudier. Acrospira Grouanii Montagne (Centuries de pl. cellul. exot., in Ann. Sc. Nat., 1857). Capnodium Crouanii Montagne (Centuries de pl. cellul., VII, p. 146, et Crouan, Florule, p. 21). Gyphella Crouani Patouillard (Tabulæ anal. Fung., pl. 204) — Cyphella abieticola Crouan (Florule, p. 61). Lophidium Crouanii (Nitsch.) Berlese et Voglino = Lophiostoma Crouanii Nitsch. (Lehrb. d. syst. bearb. Pyrenom., p. 53) = Lophium caulium Crouan (Florule, p. 29). LES FRERES CROUAN. 72 - Rhyÿparobius Crouani (Renny) Phillips. (Discomycetes, p. 300) — Ascozonus Crouant Renny (Journ. of. Bot., 1874, p. 356). Nous terminerons cette étude par la liste chronologique des publications des frères Crouan (1) : 1. — Essai d'études sur une Hydrophyte de la famille des Céramiées (Archives de Botanique de GUILLEMIN, t. II, 1833, pp. 393-97). 2. — Sur le Padina reptans (/bid., 1833, p. 398). 8. — Observations microscopiques sur le genre Mesogloia AGARDH (Annales des Sc. Nat., 2° série, III, 1835, pp. 98-99). *&, — Descriplion d'une nouvelle espèce de Rhizococcum (Rh. Levieuxii n. Sp.) (/bid., 1835, pp. 99-100). 5. — Observations sur le Ceramium Boucheri DE Dugy, et sur les Gaillones de BONNEMAISON (/bid., 1835, pp. 181-88, 2 pl. colo- riées). 6. — Observations sur les Thalassiophytes el sur les avantages que pourrail tirer la médecine de Ces végétaux (Mém. de la Soc. Linnéenne de Normandie, V, 1835, pp. 55-58). 7. — Tableau de 150 Algues groupées selon leurs affinités (Ge tableau a été donné par les auteurs au Musée d'Histoire naturelle de Brest en 1835). 8. — Observations microscopiques sur la dissémination el la germina- tion des Ectocarpes, et sur le Conferva scutulata (Ann. des Sc. Nat., 3° série, XII, 1839. pp. 248-51). 9. — Observations sur les tétraspores des Algues (Ibid., 1844, pp. 365- 67). 10. — Observations sur le genre Peyssonelia DECGAISNE (/bid., 1844, pp. 367-68, 1 pl. coloriée). 44. — Etudes sur l’organisation, les fractificalions et la classification du Fucus Wigghii de TURNER e{ de Smitu et del'Atractophora hypnoides {/bid., 3° série, X, 1848, pp.361-75, 2 pl. coloriées). 42. — Etudes microscopiques sur quelques Algues nouvelles ou peu connues constituant un genre nouveau [Gylindrocarpus]| [/bid., 3° série, XV, 1851, pp. 359-65, 2 pl. noires). 43. — Algues marines du Finistère. -- (Herbier de 3 vol. in-8'. vendu chez Crouan frères, pharmaciens; rue de la Fraternité, à Brest, 1852). 44. — Note sur le genre Spirulina (Mém. de la Soc. des Sc. Nat. de Cherbourg, IX, 1854, pp. 38-40). (1) Dans cette liste, les publications mycologiques sont marquées d'un astérisque. 78 45. *46. 17. 218: 49. 20. 21. 22. 23. *24. F. GUÉGUEN. — Observations microscopiques sur l’organisation, la fructification et la dissémination de plusieurs genres d'Algues appartenant à la famille des Dictyotacées (Bull. de la Soc. Bot. de France, II, 1855, pp. 439-45 et 644-52, et III, 1856, pp. 24-29) — Note sur deux Ascobolus nouveaux, et sur une espèce nouvelle de Vibrissea (Ann. des Sc. Nat., 4° série, VII, 1857, pp. 173-78, 1 pl. noire). — Note sur quelques Algues marines nouvelles de la rade de Brest (Tbid., 4° série, IX, 1858, pp. 69-75, 1 pl. coloriée). — Note sur neuf Ascobolus nouveaux (Ibid., 4° série, X, 1858, pp. 193-99, 1 pl. noire). — Observations sur un mode particulier de propagation des Utri- culaires (Bull. de la Soc. Bot. de France, V, 1858, pp. 27-29). — Note sur le genre Hapalidium (Ann. des Sc. Nat., 4° série, XII, 1859, pp. 284-87, 1 pl. sanguine). — Notice sur quelques espèces et genres nouveaux d'Algues ma- rines de la rade de Brest. ([bid., 1859, pp. 287-92, 1 pl. san- guine). — Liste des Algues marines découvertes dans le Finistère depuis la publicalion des Algues de ce département en 185? (Bull. de la Soc. Bot. de France, VII, 1860, pp. 367-83). — Suile des Algues marines etliste des Diatomées marines recueil- lies dans le Finistère (Ibid., VII, 1860, pp. 836-39). — Florule du Finistère. — (1 vol. in-8° de X-262 pages avec un frontispice et 33 pl. noires, 1867. Paris, Friedrich Klincksieck, 11, rue de Lille. et Brest, J.-B. et A. Lefournier, Grand’Rue, 86. (Laboratoire de Botanique cryplogamique de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris). MISCELLANÉES MYCOLOGIQUES. par M. Frédéric BATAILLE. 1° Un nouveau Cortinaire. J'ai récolté l'année dernière, dans le Jura Bernois, un Corti- naire remarquable par les colorations du chapeau, des lamelles et du stipe. Le chapeau en étant visqueux et le stipe à bulbe nettement marginé, c’est un Phlegmacium du groupe des Scauri. Intermédiaire entre les C. orichalceus, russus et pra- sinus, il se distingue des deux premiers par les couleurs du stipe et des lamelles, du troisième par les couleurs du chapeau et du stipe. Aucun des Scauri décrits ou figurés jusqu'ici par les auteurs (Fries, KromBHocz, Quérer, GiLrer, CookE, Lucanp, BriTzELMAYR, SACCARDO) n’en réunissant les caractè- res, j'en fais une espèce nouvelle, le C. decoratus, dont le nom rappelle les trois couleurs — rouge, violet, vert — des princi- pales décorations honorifiques françaises. Mon illustre maître et ami. Emile Boupier. à qui j'en ai envoyé la description — l'éloignement des communications ne m'ayant pas permis de lui envoyer de spécimen — m'a écrit : « Je vous remercie beaucoup de la description que vous avez bien voulu me donner de votre beau Cortinaire. Il est certaine- ment de la section des Orichalcei. Mais lequel ? Je ne le con- nais pas et je n’ai pas BriTzELMAYR, qui peut-être pourrait me le présenter. » Grâce à l’obligeance de mon ami, le bon myco- logue Comtois Olivier OroINaïRE, qui a bien voulu me commu- niquer les ouvrages complets de BrirzeLmayr, j'ai pu m'assu- rer que mon espèce n'y est ni décrite ni figurée. 80 G. BATAILLE, Cortinarius decoratus, nov. sp. Pileus e convexo applanatus (5-9 cm.), viscidus, glaber, siccus nitidus, cupr'eo rufus, margine primo incurva et læviter violaceo lilacina, dein concolore. Lamellæ adnatæ, obsolete emarginatæ, subconfertæ, colore Porri, e virido glaucæ oli- vaceæ, demum olivaceo ferruginascentes. Stipes solidus, fir- mus, cylindricus (4-6 cm x 1 - 1 1/2 cm.), fibrillosus, sic- eus, læte pzolaceo lilacinus, dein roseo lilacinus aut roseo cupreus, basi bulboso-marginatus cortinaque dilute lilacina. Caro compacta, e liacino albida, subpallescens ; odor debi- lis, dein subvirosa ; sapor amarescens. Spora fusoidea-amyg- daliformis {10 - 12 X 6 - 7 u), minute asperula, ochraceofulva. In circulos, inter muscos pascuorum Juranorum, umbrati- corum, loco dicto « Les Auges », propè Damvant (Helvetia. 25 septembre 1908. Invenitur etiam insiliceo, frondoso nemore, loco dicto « La Vèze », propè Saône (Doubs. Medius inter C. orichalceum et prasinum. Cortinaire décoré, nouv. esp. Chapeau convexe, puis plan (5-9 cm), charnu, visqueux, glabre, luisant par le sec, rouge cuivré, à marge d’abord in- curvée et pioleté lilacin, puis concolore. Lamelles adnées, lé- gerement émarginées, assez serrées, pert poireau ou pert glauque, puis olivacées, à la fin olive cannelle. Stüpe plein, fer- me, cylindrique (4 - 6 cm. X 1-1/2 cm.) fibrilleux, sec, s#oleté lilacin, puis rose lilacin, tournant au rose cuivré, avec la base bulbeuse-marginée, bientôt rose cuivré. Cortine légère- ment /lacin clair. Chair compacte, blanchätre lilacin, pàlis- sant avec l'âge. Odeur faible, puis vireuse ; saveur amares= cente. Spore fusoïde-amygdaliforme (10 - 12 X 6 - 7 y), fine- ment grenelée-échinulée, ocracé fauve. En cercle, dans un pâturage moussu et ombragé, aux Auges de Damvant (Jura-bernois, Suisse), 25 septembre 1908 Trouvé aussi au bois de la Vèze, près de Saône (Doubs), sur loxfor- dien à chaïlles (rognons de silex}. Egalement trouvé sur le pla- teau de Malbron (Doubs), par M. Olivier Orpinatre. MISCELLANÉES, MYCOLOGIQUES. 81 2. De l’action colorante de l'ammoniaque sur certains Champisnons. On sait que l'ammoniaque, mise en contact. même par sa seule vapeur, avec la substance du Polyporus rutilans, lui donne instantanément une belle couleur véolette. J'ai eu la curiosité de rechercher si cette base pouvait avoir aussi une action analogue sur d'autres espèces. Voici quelques résultats . positifs et bien constatés. Le Polyporus marginatus se colore en rose rouge ou en rose vineux ; le Trametes rubescens À. et S. = Bulliardi Fr.,en violet vineux, ce qui se produit aussi pour Lenzites tricolor et sa variété trametea. Ces trois derniers champignons ayant des spores parfaitement identiques, ainsi que j'ai pu le vérifier (cylindriques-incurvées = 10 X 2-3 1/2u), ce fait de colora- tion confirme pleinement l'opinion de Quérer, qui les consi- dère comme des formes de la mème espèce ([#/. myc., p. 373). L'action colorante de l'ammoniaque et de sa vapeur sur les espèces que nous venons de citer est immédiate ; elle est sensi- ble sur les pores comme sur la chair. Enfin l’ammoniaque rougit les pores de Polyporus amorphus. L'ammoniaque agit également sur le chapeau de Calodon zonatum, qu'elle teint en noër foncé, et sur les pores du Poly- porus austriacus, auxquels elle donne instantanément la cou- leur citrin sulfurin, qui toutefois ne tarde pas à s’atténuer et à disparaître. Pour ce dernier champignon, la solution aqueuse seule donne un résultat. 3 Sur deux espèces de Russules. R. rubicunda Quél. — Dans les notes publiées par moi à propos du travail de M. Perrereau sur les Russules, je disais que la /?. rubicunda ne m'était pas connue et qu'elle pouvait ètre, ainsi que Quécer l'avait d'abord pensé (As. /r., 1895, 20° suppl., p. 4), identique à Clusii. En réalité, je n’en avais exa- miné qu'un seul individu, récolté au bois de Pouilley-les-Vignes, non loin de Besançon. Bien que ce spécimen répondit exacte- 82 G. BATAILLE. ment à la diagnose de Quécer, il m'était resté des doutes. Or, cette année, en septembre, j'ai eu la chance de retrouver de nombreux spécimens de cette jolie espèce, dans les bois de Villars-les-Blamont, autrefois explorés par Quérer. Je puis affirmer à présent qu'elle est très distincte de Clusü F. — purpurea Gil., non seulement par sa teinte d’un rouge vif clair et d’un même ton, mais aussi par sa chair très blanche et par ses spores légèrement jaunâtres, N'était la couleur pale de ses lamelles, on la prendrait à première vue pour emnetica, quoi- que d'un rouge moins rose. Le chapeau ze se décolore pas comme celui de veternosa et il n'est pas tacheté comme celui de maculata ; la chair en est aussi moins âcre. Sa diagnose, dans ma monographie des Astérosporés, en donne bien tous les caractères. R. depallens. — Celte espèce, assez rare aux environs de Paris, se rencontre dans nos montagnes du Doubs. Elle affec- tionne les lieux herbeux et les bruyères, au bord des bois. Son chapeau jeune est nettement solace et pourrait alors la faire confondre avec cyanoxantha ; mais ilse décolore rapidement et tourne au gris bistre ou au blanc pâle, sans jamais verdir. Le pied. généralement épais, souvent gonflé, est blanc, mais se tache plus ou moins de jaunûâtre foncé ou d'ocracé par le frois- sement, quand il est jeune; en vieillisant, il devient »20u, /las- que et grisätre, en dedans comme en dehors, Sa chair, au début, est un peu âcre après un long instant de mastication, ce qui n'arrive pas chez cyanoxantha. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. SARTORY (À.). — Etudes expérimentales de l'influence de l'agi- tation sur les Champignons inférieurs. 1 vol. 8° de 142 pp., avec 20 planches dont 1 en couleur. Paris, 1907, E. Capiomont, 57, rue de Seine. {Travail du Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Écolesupérieure de pharmacie de Parts). Depuis les travaux d'HORVATH (1878), qui montra que les Bactéries placées dans un liquide violemment agité ne pouvaient se développer, un certain nombre de botanistes ont étudié l'influence de l’agitalion méca- nique sur les organismes inférieurs. La plupart de leurs recherches ont porté sur les Bactéries ; H. RUSSELL (1892) et J. RAY (1897) ont seuls expé- rimenté sur les Champigrons. Encore ces deux auteurs n’ont-ils étudié qu'un petit nombre d’Ascomycètes el de Mucédinées, ce qui rend difficile la généralisation des résultats obtenus. M. SarroRY s'est proposé de soumettre à l’expérimentation méthodique un nombre suffisamment grand d'espèces appartenant à des groupes dif- férents (Mucorinées, Exoascées, Périsporiacées, Fungi imperfecti). Lorsque plusieurs des champignons étudiés appartenaient à un même genre, ils étaient choisis à la fois parmi les mieux fixés, et parmi ceux que la variabilité de leurs formes sur les milieux nouveaux pouvait faire consi- dérer comme en voie d'évolution. Vingt-huit espèces différentes ont été soumises à l’expérimentation dans des conditions bien définies, et étu- diées après des périodes d’agitation de durée variable. En voici la liste : Mucorinées : Mucor flavus, fuscus, reliculatus; Rhizopus reflexus, nigricans, minimus ; Syncephalastrum nigricans: Phycomyces nitens, splendens; Helicostylum piriforme ; Circinella umbellata. — Exoas- cées : Cryplococcus salmoneus ; Saccharomyces cerevisiæ ; Endomyces albicans. — Périsporiacées : Aspergillus fumigalus, clavalus, fuscus ; Slerigmatocyslis carbonaria, lulea, butyracea, ochracea, alba ; Penicil- lium claviforme, erectum, rubescens. — Mucédinées: Oidium lactis ; Acrostalagmus roseus ; Gueguenia cæspitosa. La première partie du mémoire comprend deux chapitres, l’un de technique, méthodes et appareils (pp. 9-16), l’autre de considérations gé- nérales sur les formes d’involution des champignons étudiés, et sur la fixité plus ou moins grande des caractères de chaque espèce (pp. 16-30) La seconde partie du travail expose en détails les expériences effectuées sur chacune et les résultats obtenus. 84 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Pour opérer dans des conditions rigoureusement comparables et sus- ceptibles d'être reproduites à volonté, le milieu nutritif employé fut le liquide de Raulin, employé tel quel ou solidifié par 5 °/, de gélatine ou de gélose. Les vases de culture étaient des matras à long col de 195 c. cubes, remplis jusqu'à moitié de leur panse, bouchés à l’ouate et capsulés à l’étain. Après avoir été ensemencés avec des cultures rigoureusement pures, ces malras étaient fixés sur l'appareil à secousses, consistant en un plateau qu’un moteur hydraulique mettait en état d’oscillation iso- chrone ; la période était évaluée avec précision à l’aide d’un métronome, et entretenue parfaitement régulière pendant toute la durée d’une expé- rience (de quinze jours à trois mois suivant le cas). Une série-témoin, placée dans le voisinage de l’appareil, était observée simultanément. Pour certaines expériences dans lesquelles on annulait l’action de la pesanteur, les matras ensemencés étaient fixés parallèlement aux rayons d’une sorte de roue de Knight tournant à une vitesse uniforme. Afin d'éviter les erreurs pouvant être dues à des contaminations acei- dentelles, des semis de contrôle étaient effectués à La fin de chaque expé- rience avec tous les matras. On obtenait constamment, au bout d’un nombre de passages plus ou moins grand sur milieu immobile (carotte), l'espèce expérimentée, et elle seule : dans le cas de contamination, l’expé- rience était considérée comme nulle. L'examen microscopique des cultures était fait, soit dans le bleu lac- tique ou le colorant triple de GUÉGUEN, soit après coloration par le rouge Congo ou le violet de gentiane, soitenfin, par les recherches cytologiques, par la méthode à l'hématoxyline ferrique de HEIDENHAIN. Tantôt les thalles étaient simplement dissociés à l'aiguille, tantôt ils étaient inclus à la paraffine et débités en séries. Les champignons filamenteux (Oomycètes, Ascomycètes, Mucédinées) se développent bien dans les liquides en mouvement. Les modifications que leur imprime l'agitation sont peu sensibles, lorsque les secousses sont re- lativement espacées (10 à 20 par minute). Les déformations sont au con- traire très rapides et très accentuées lorsque l'agitation s'accélère (60, 90, 120 secousses à la minute). Dans ces conditions, le thalle revêt ordinairement la forme de sphères formées de mycéliums feutrés, mais peut aussi prendre l'aspect éloilé, ovoide, cylindroïde, vermiculé, ou plus ou moins irrégulier. Parfois il se dissocie en particules plus ou moins ténues (Mucor flavus, Slerigmalo- cyslis carbonaria). Si le thalle est d’abord cultivé au repos pendant un cerlain temps, et qu'on le soumette aux secousses pendant une période égale, il peut revêtir ces mêmes formes, quand bien même il ne les pren- drait pas dans les cultures agitées d'emblée après ce semis. Lorsque le thalle se sphérulise, les filaments se dirigent d’abord dans le sens radial, puis se ramifient en tous sens; les appareils de soutien sont très développés (intrication serrée, cloisonnement répété). Il y a tendance à la structure cellulaire, confirmation des résultats obtenus précédemment par Ray dans le Slerigmalocyslis alba. Si les sphères sont abandonnées BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 85 au repos, leur surlace $e couvre de filaments semblables à ceux des cul- tures fixes. Dans les cultures agitées, les appareils reproducteurs subissent d’im- portantes modifications, et même des transiormations complètes chez certaines espèces (Mucor flavus, fuscus, reticulatus, Sterigmatocystis carbonaria). Le semis des formes dissociées (levures, kystes, etc.) obtenues par l’agi- tation passe par une série de transformations avant de reproduire la forme normale. Chez les champignons les mieux fixés, les appareils reproducteurs, dans les cultures agitées, avortent ou apparaissent tardivement : on y trouve un système de soutien très développé (épaississements de la membrane, cloisonnements répétés), ainsi que diverses déformations ; on y voit ap- paraître des sphéroïdes ou mieux de véritables sclérotes. Dans beaucoup de cas, l'agitation favorise la torulisation et même la dissociation des articles du thalle. Il peut aussi se produire des formes oïdiennes simulant des levüres, et agissant sur le glucose pour le dédou- bler en alcool et gaz carbonique. La fermentation alcoolique obtenue par ies levüres est favorisée par l'agitation. La virulence des espèces pathogènes (Aspergillus fumigatus) est diminuée par l’agitation prolongée. : La suppression de l’action de la pesanteur, obtenue en imprimant aux champignons ensemencés dans les liquides un mouvement circulaire, produit des résultats sensiblement analogues à ceux exposés ci-dessus. F, GUÉGUEN. Jourpe (Antoine). — Ætude de quelques Moisissures thermo- philes (Aspergillus Micheli, Stérigmatocystis Cramer, Pœæcilomyces Bainier). Br. in-8° de 111 pp., avec 2 pl. — Lons-le-Saunier, Imprimerie Declume. — (Travail du Labo- ratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole de Pharma- cie de Paris). — Chez l’auteur, pharmacien à Courpière (Puy-de-Dôme). Les Mucorinées et les Mucédinées parasites des animaux à sang chaud offrent deux caractères communs. Elles possèdent des spores ou des conidies de petit diamètre (2 à 64), et un optimum cultural voisin de + 37°. On pouvait se demander si toutes les moisissures rem- plissant cette double condition jouissaient des mêmes propriétés nocives. C’est ce que M. JouRDE s’est proposé de rechercher, en étudiant un cer- tain nombre de Mucédinées thermophiles à petites conidies. Afin de bien définir les formes qu’il a étudiées, l’auteur s’est efforcé d'en donner des descriptions complètes, en quelque sorte définitives, et pour y arriver, il s’est livré à une étude morphologique et biologique complète de chacune d'elles, en suivant la marche préconisée par LuTz 86 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. et GUÉGUEN au Congrès Botanique de 1900. D'où une série de mono- graphies qui se terminent chacune par un tableau des caractéristiques de chaque espèce. et qui seront utilement consultées par ceux qui vou- dront aborder l’étude des Mucédinées pathogènes. Les Champignons ainsi passés en revue sont les suivants : Aspergil- lus fumigatus Fres , Sterigmalocystis nidulans Eidam., nigra V. Tiegh.. carbonaria Bainier, lulea Baïinier, fusca Bainier, Pæcilomyces Varioti Baiïnier. Dans une étude aussi détaillée. il était à prévoir que l’auteur récolterait une ample moisson de faits intéressants. Nous signalerons les principaux : La formation endogène des conidies, décrite pour la première fois par DE SEYNES dans l'Aspergillus candidus et le Penicillium crustaceum. revue par nous dans cette dernière espèce, en même temps que nous la retrouvions dans le Monilia candida Bon. et le Gliomastix chartarum, a été observée par JOURDE dans les trois Sferigmatlocystis nigra., carbo- naria et fusca. Il y a toujours concordance entre l'optimum germinatit (mesuré directement par la longueur des hyphes issues des conidies à diverses températures) el l'optimum de croissance (évalué par pesée de thalles) : les deux mesures se contrôlent réciproquement. Certaines moisissures sont très sensibles aux alcalis. La faible alca- linité du bouillon suffit quelqueïois à gèner la culture et à empêcher le développement des enzymes hydrolvsant la gélatine. L'étude des enzymes diffusés dans l’eau sur laquelle flottent les thalles, a fourni quelques résultats intéressants. En particulier, le Pæcilomyces Varioti permet d'obtenir de grandes quantités de glucose en partant de l’amidon. Les différentes espèces étudiées sont très inégales au point de vue du pouvoir pathogène. Alors que les Aspergillus fumigalus et Sterigmato- cystis nidulans sont extrèmenent actifs, les Sterigmatocystis lutea et fusca le sont à un degré un peu inférieur, les S. nigra et carbonarta ne provoquent la mort des Lapins qu'après injection de 200 millions de conidies, que l’on retrouve non germées. Quant au Pœcilomyces Varioti, son action est nulle, même à ces doses nocives, ce qui prouve que les deux espèces précitées tuent autrement que par action méca- nique. Une notion nouvelle, qui nous parait des plus importantes, est la con- naissance de la relation qui existe entre le pouvoir pathogène des Mucé- dinées et leur résistance plus ou moins grande aux alcalis et aux acides. C’est ainsi que le pouvoir inhibitoire de la soude, inférieur à 500 vis-à- vis des Mucédinées très pathogènes (4. fumigatus et S. nidulans), est encore inférieur à 1.000 vis-à-vis des espèces pathogènes à faible dose (S. lutea et fusea) ; il devient supérieur à 1.500 pour les S. nigra, carbo- naria et le Pœcilomyces Varioti. La détermination des limites de résis- tance à l'acidité donne des différences de même valeur, mais d'ordre inverse. Il est permis de penser, d’après cela, que l’alcalinité plus ou moins grande du sang des différentes espèces animales n’est pas BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 87 sans influence sur la réceptivité de ces espèces vis-à-vis de certaines infections mycotiques. F. GUÉGUEN. D' Larar. — Mykologie der Zuckerfabrikation und des Bäüävckereiwesens. (Mycologie de la sucrerie et de la boulange- rie). — (91 pages extraites de //andbuch der Technischen Mykologie. lena, 1908. G. Fiscuer). Nous avons signalé jadis (1) le programme du Manuel de mycologie technique (2) publié par la librairie G. FIScHER, sous la direction de notre confrère le D' FRANzZ LAFAR, professeur à l'Ecole technique supé- rieure de Vienne. Cette entreprise colossale est près d’atteindre son terme. Les cinq volumes sont dignes de fixer l’attention des mycologues ; ils leur fourniront une foule de détails précis, non seulement sur les appli- cations industrielles de la science, mais sur la science elle-même, pré- sentée par les spécialistes les plus compétents. M. Larar vient d'écrire lui-même les chapitres concernant la myco- logie des fabriques de sucre de Betterave et la mycologie de la boulan- gerie. Partant de l'analyse des gaz accumulés dans le dôme du diffuseur des sucreries, on définit la nature des fermentations dont les Betteraves sont le siège. Les germes contenus dans les sucs de la batterie de diffusion sont comptés, puis séparés. On y décrit des ferments butyriques sous les noms de Clostridium gelatinosum, Granulobacter ; on en isole le Sac- charomyces Zopfi. Les eaux résiduales renferment : Leplomitus lacteus,Crenothrix poly- spora, Cladothrix sp. On lira le paragraphe consacré aux formations zoogléiques et gélati- neuses désignées en Allemagne sous le nom de frai de poisson, en Fran- ce sous celui de gomme de sucrerie. L'auteur expose les diverses opi- nions émises sur la nature de la gomme, son origine, ses rapports avec les organismes cocciformes appelés successivement : Micrococcus gelali- nosus, Zooglæa termo, Ascococcus mesenleroides, Leuconostoc, considé- rés à présent comme une forme de croissance anormale de Streplococ- cus. On a séparé du S{r. mesenteroides des espèces bien distinctes par leurs propriétés biologiques, telles que les Sireplococcus Aller et Opala- nitza Zettnow, qui sont au moins des variétés d’une espèce différente, le Myxococcus Betæ Gonnermann. Le Leuconostoc dessiliens Pitoy est étran- ger à l’industrie du sucre. Il existe aussi des formes en bâtonnet dans les gommes de sucrerie. Telles sont : Bacterium gelatinosum betæ, Bact. pediculalum. On trouve même des bâtonnets sporifères. i (1) Bull. Soc. mycol., 1904, t. XX, 3,p. 178. (2) Handbuch der Technischen Mykologie. FTP LT Li "re AE 58 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Aux zooglées gonflant leurs propres membranes s'opposent les vérita- bles microbes mucogènes qui transiorment le milieu en gelée au moyen de leurs sécrétions : tel est le Bacillus viscosus Sacchari E. KRAMER. Des détails circonstanciés sont consacrés aux diverses espèces rapportées par MA44SSEN au genre Semiclostridium. Dès qu'il s’agit, non plus du rendement industriel, mais des altérations accidentelles qui surviennent au cours de la fabrication du sucre, les Champignons proprement dits : Saccharomyces, Thielaviopsis, Penicil- lium, Mucor, Schizosaccharomyces, le disputent en importance aux Bac- téries. Dans le chapitre de la panification, nous trouvons la description des Bactéries et des Levures signalées dans la pâle ou le levain; et la discus- sion du rôle attribué à diverses époques à chacun d'eux. Un paragra- phe est consacré aux microbes du pain visqueux. Nous recommandons spécialement à l’attention des mycologues les pages très documentées qui concernent la merveilleuse flore du pain moisi. L'auteur termine en indiquant le moyen de déceler l’ergot de Seigle dans la farine et dans le pain, etcelui de démasquer la Levure basse mélangée à la Levure de presse du commerce qui doit être formée uni- quement de Levure haute. | P. VUILLEMIN. Fünruanx (D'Fraxz). - Leifaden der Mikrophotographie in der Mykologie. (Guide de microphotographie appliquée à la mycologie). — 1 vol. 8°, 88 p.. 32 fig. et 3 planches, Lena, G. Fiscner, 1909. Prix : 3 fr. 75. Le D' FÜHRMANN décrit d’après son expérience personnelle les appa- reils usités dans le service de mycologie technique à l'Ecole technique supérieure et dans le service de bactériologie à l'Université de Graz. Il donne des indications précises sur les procédés qui permettent de photo- praphier les objets les plus fins (levures, bactéries flagellées, elc.), colo- rés ou non, sur fond clair ou obscur, d'obtenir de bonnes épreuves et de les reproduire par l’héliogravure, le procédé Sp1rzER et l’aulotypie, dont les planches offrent des spécimens. Les moyens de fixation destinés à assurer la stabilité'et la solidarité des instruments, et à maintenir au centre du champ le point intéressant, les divers appareils d'éclairage et tout l'appareil optique sont décrits en détail. La partie théorique est peu développée. Il s’agit essentiellement d’un guide du praticien. P. VUILLEMIN. . R. FRIEDLANDER et SOHN, in BERLIN N. W., 6, Caristrass 11 Prière de s'abonner au nouveau journal mycologique : ANNALES MYCOLOGICI EDITI IN NOTITIAM Scieptiae Mycologicae Universalis curaNTE H. SYDOW Six fascicules par an, avec planches et figures. Abonnement 25 Marks : (Fr. 84,25) Parus : Tome I, 1903, XI et 578 pages avec 11 planches.— Tome IT, 1904, XVI et 562 pages avec 12 planches. — Tome III, 1905, 580 pages avec 15 planches. Travaux originaux de MM.ArTauRr, SALMON, Rick, Ho way, COPELAND, Trorter, Kusano, Cuyper, MAIRE, VUILLEMIN, BRESADOLA, SACCARDO, Hôanez, Bug4k, Renm, CavarA, Diepicke, Dierez, GuizciermonD, HEcKke, Horn, MC Acpixe, Ouvemans, PETRI, TRANZSCHEL, ZAHLBRUCKNER, ATKINSON, BucHorTtz, DANGEARD, VAN Ha, JAczZEwSkI1, PATOUILLARD, Traverso, War», Sypow etc., plus un index bibliographique et des analyses critiques. Des abonnements au Tome IV des « Annales Mycologici » sont recus au prix de M. 25 (31 fr. 25) port compris. Le 1® fascicule paraîtra en mars 1906. R. FRIEDLANDER et SOIN, Éditeurs, BERLIN, N. W, 6 Vient de paraître ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE O. DOIN, éditeur, Paris. Bibliothèque de Botanique cryptogamique Pau Harior, Assistant de cryptogamie au Muséum d'Histoire naturelle : LES URÉDINÉES (Rouille des plantes), 1 volume in-18 jésus, cartonné toile, de 400 pages, avec 47 hHéuves dans le texte PRE Te | 5 fr. L'étude des Rouilles des Plantes (Urédinées) s’est complètement trans- formée depuis quelques années. Le polymorphisme, l’hétéroïcité, la plu- rivorité, l'adaptation physiologique, ont été l’objet de recherches du plus haut intérêt de la part d’un certain nombre de botanistes, au premier rang desquels il convient de signaler PLOWRIGHT, Ed. FISCHER, KLEBAEN, TRANZSCHEL, etc. ; ces recherches n’en sont encore qu'à leur début et ménagent encore de nombreuses surprises. Il était nécessaire de mettre au point les données qu'on possède ; c'est ce qu'a entrepris l’auteur de cet ouvrage. Après avoir fait un historique documenté de la question, en rappelant la part considérable qu'ont prise à l'étude des Urédinées les grands mycologues français, TULASNE et LÉVEILLÉ, M. HARIOT s’est étendu sur la morphologie interne et externe de ces champignons, les états divers sous lesquels ils se présentent, leurs formes biologiques, leur hétéroïcité, les dégats qu'ils sont susceptibles de provoquer chez les plantes. Il a terminé par la description des genres et des espèces qui existent en France ou sont susceptibles de s'y rencontrer. Deux tables permettent d'arriver facilement à la détermination : l’une consacrée aux noms des espèces, l’autre aux plantes nourricières sur lesquelles elles se développent. hs à M. Mons préparateur à la Station de Pa hologie en 11 bis, rue d'Alésia, Paris-XIVS, . Secrétaire- Général. se ne Orne Si es manuscrits \sont. accompagnés de Pate He à ‘être insérée. dans le, texte, ou à être tirées en planches, celles-ci doivent être dessinées à encre, de Chine et au trait, où bien au crayon Wolff sur papier à grain. dit « Papier. procédé »,; ou consister en bonnes photographies, de manière à en permettre la reproduction par les. procédés zincographiques. Les lettres et ses ‘chiffres seront mis soit à la plume, soit au crayon Wolff suivant les CAS! dE Dans e calcul de da dimension des. dessins destinés à être! reproduits. En Planches, les auteurs sont priés de vouloir bien tenir compte. de la réduction que le clichage photographique devra, faire. subir à à leur. dessin pour que la. reproduction zincogravée ! tienne ‘finalement dans Je lormat er qui | correspond à celui des. planches du Bulletin. A RE BRU NA EN L’exévution de toute figure ne pouvant être reproduite Lu par des procédés. ; Fa à | différents reste soumise : à l D 0ahon de la! Commission du Bulletin ñ ie Dan Je ir de: or 1 régularité dans la us du. ie 1 Bulletin, MM. les auteurs sont priés, dès qu’ ‘ils recevront la ‘première épreuve. de vouloir bien la retourner corrigée à | M. Eucien DECLUME, imprimeur à Lons-le-Saunier, dans un délai maximum. de huit jours. Passé cette limite, la. Commission du: Bulletin serait dans, l'obligation de reporter au, : Bulletin eut li impression. du: mémoire. 1 outes les cotisations doivent être adress dos en à mandats- | poste. au Trésorier de. la Société, M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Le montant . | des cotisations non adressées est d'ailleurs recouvré par les : soins du Don à. la fin de l'année courante. \ La Société Mycologique. ne possède plus d'exemplaires de le ui able de concordance de la Flore de Quélet. Adresser les | demandes à M. Paul Kimnoksiec, 3, rue Corneille, à Paris, “ qui a acquis les derniers exemplaires. SOCIÉTÉ NY COLOGIQUE ne FRANCE Les séances se tiennent à Ce rue de Grenelle, Le : te a Date 1/2, le 1 Jeudi du mois. ; Jours Fe Slbncee D ondent l'annee 1909. Janvier | Février Mars Avril Mai | Juin | Septembre! Octobre | Norembre Décembre | 7 22] | : VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Tome 1 (1885) en deux fascicules ; Prix, chaque 2 10 fr: — Il (1886) en un seul fascicule (fasc. 3) ; Prix: 15 fr. — [Ilet IV (1887 et 1888) en {rots fascr= CHIESIChACOR ES RENE EE LT Nr l' RL hagne tome 5 a V à XIX (1889 à 1903])en a fasct- mie M He CULES CHACUN Ur Mean personnes étrangères à ——. XXII (rgo7) et XXIV “ose en | quaré la Société. : : Er a sciCu les RE aie FA an Fable décennale tomes LAN: NÉS CERN ERA Prix. SE Le des tomes XI DO AA TN Prix/5s fn Ces prix sont établis nets, pour les ouvrages expédiés en. province et à l'étranger; les frais de port restent à la charge du ‘destinataire. Les Tomes I (1886), XX (1904), XKT (1005), : et XXII (1906) ne peuvent plus être vendus qu'avec la collection complète. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. Pour devenir membre actif de la Société, il suffit d'être présenté à l’une des séances mensuelles de la Société, puis élu dans la séance suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du Bulletin trimestriel, est de 10 francs par an pour les membres résidant en France et en Algérie, et de 12 francs pour les membres à qui le service du Bulletin est fait à l’ Etranger. Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à M.MAUBLANC, Secrétaire général, 11 bis, rue d'Alésia, PARIS-XIVe. 0 Les cotisationsdoivent être adressées à M. PELTEREAU, trésorier de la Société, notaire honoraire, à Vendôme {Loir-et- Cher). Lons-le-Saunier, :— Impr. et Lithogr. Lucien Declume, rue du Commerce 55 Pres MÈRE. Partie. ST mp AIRE \ He js tn Travaux. originaux : DA PENSE AE à | “ F. co — L état conidien: du Yylaria poumorpha étudié dans ses cultures (PL, VASE . Griffon et Maublanc. Observ ations sur quelques ma- 1 ladies de la Belterave (L'fig. texte). PANIER | PF. Hariot et N. Patouillard. — Une nouvelle espèce 17 de Sphærophragmium : eee mu C hevalieri al fig. texte). 4. ARE G. Bainier et A. Sartory — tuer da un Dora MA j ‘pathogène (Aspérgillus fanigaloides n. sp.) (PLV). 111 L. Legqué. — Note sur une forme anomale. ou FN OTE nehbipes Curt. (1 fig. texte) sisetasenis tests M9 NE F. Hy. Note sur Bibliog ne anaut merite jen gniten ii. rie 193 Re Deuxtène D At \ AE te Revue myéologique sommaire de. l'année 1908 en Cote- MAAUe d'Or, par Maurice Barbier, +... TUE HAE JA RES . apport, sur 14 Session! génér sale d' orbite 1908, DADer RENE (ÿ A Maublanc . je io Den ee ir ANNE | Gorple- rendu des Séances. ou rene a ben :XXVIT sa Rue de Grenelle, PARIS-Vile 1. 1909 ENT \ LI909 HAÜIHAVHDOLOHGOMIIN ‘HA4Vddv THANON / dIdVILV'I JnoAOIY nesAnoN Fues np Lunugs np UOreuedes e] 4nod 3/dW1V7 Sliodeddy xneoanon SOSIIIA99S 9nJINo 9p XNOIIN | ‘SOXTOJUIOQUT op sogerduroo suorer[emSUI ‘SoA907nY ‘oxnJnn e seanya | BizdieT7 ep ‘, »* #414an49 syinpoad sap 30d9q a1B0jOM9Jeg e] ja aiydeufouong ej dnod xneiogds sjueuojoo ja SanbiWU SyInpouq sonbreur sojno] 9P SOUOJOIDIN 19 LONIN SOUOJOHT A] SLNANAINNOILOHAUId SUTINUAG S0 000 HIDOIOIMALOVE V1 400d XNVIDHAS SAIHAONW Z1117 "3 op sodoosouoil sep oouti4 e| unod 30d9q SRIVA NS eee onu ‘cz SOH9 NA 1IUIUHIA ? NOILIQJdX1 NOILINYLSNON 10 431131V IOU9IN-AUIRS paraonog ‘6y Juowauuarouy SIHVd — IOUOIN-JUIES pieaoqnog ‘9€ SO0U010S 59) INOÙ SUeIEATY D 19 SIUSUINISU] D SINS9N1SU09 À ® L : DO) : C AIOO'IOIHALOVA — HIHdVUIDOUDIN Commission nationale pour la propagation de l'Etude pratique des Champignons, FONDÉE EN 1902. Extrait du Règlement voté par la Société Mycologique de France pendant la session générate, à Paris, le 10 octobre 1902 : Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique de France, une Commission dite nationale, chargée de grouper les efforts de toutes les personnes qui s'intéressent à la connaissance des Champignons. Pour les autres articles, voir Bull. Soc. myc. de Fr., t. XNIII, 1902, pp. 249-251. Les Commissaires devront se mettre en relations avec les mycologues amateurs ou scientifiques de la région qu'ils habitent, et se chargeront de leur procurer tous les renseignemeuts qu'ils seront en mesure de four- nir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises aux spécialistes pris dans le sein de la Commission, et les espèces intéressantes qu'ils pourront réanir devront étre autaut que possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 84, rue de Grenelle. Composition de la Commission approuvée par la Société dans sa réunion du 5 février 19083. MM. Arnould, pharmacien à Ham (Somme).— Champignons supérieurs. Bernard, J., pharmacien prince. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — Champignons supérieurs. : # Baïinier, 27, rue Boyer, Paris-XX°.— Mucorinées et Mucédinées. ; Bernard, L., place Dorian, Montbéliard (Doubs).— Champignons supérieurs. Barbier, préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon, Champignons dits supérieurs où Champignons sarcodés, particulièrement Agaricinés. Boudier, 22, r. Grétry, Montmorency (S.-et-0).— Basidiomycètes et Ascomycèles. Abbé Bourdot, St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier) .— tre Supér. Abbé Derbuel, Peyrus (Drôme).— Champignons supérieurs. Dumée, pharmacien à Meaux (Seine-et-Marne).— Hyménomycètes. Dupaïin, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. Dutertre, Emile, à Vitry-le-Francçcois (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. D: X. Gillot, faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). — Champignons comestibles et vénéneux. Intoxications. Griffon, 11 Des, rue d’Alésia, Paris-XIVe. Champignons parasites des végétaux. Paihologie végétale. Grosjean, instituteur à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). — Champ. supérieurs. Hariot, P.,, 63, rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. Harlay, V., pharmacien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasites des végélaux usuels. Hétler, Fr., à Arbois (Jura).— Champignons supérieurs. D: Labesse, Angers. Intoxications : Maine, Anjou, Vendée. Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier.— Champ. du Midi de la France. Leguë, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). — Champignons supérieurs. Malre, R,, !!, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe-et-Moselle. — Champignons parasites, Hypodermés, etc. DATENT Matruchot, prolesseur-adjoint à la Faculté des Sciences, 45, rue d'Ulm. Paris-Ve,— crumpignons parasites des anemaux.— Moisissures. Maublanc, {1 bis, rue d'Alésia, Paris-XIV®°. Champignons parasites des végétaux. Pathologie végétale. D: Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycètes. Michel, pharmacien à Fontainebleau. — Champignons supérieurs. Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. D: Patoulllard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champignons exotiques et en particulier de la Tunisie. Peltereau. notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher.— Champignons Supérieurs et spécialement les Bolétés. Rolland, 80, rue Charles-Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Basrdiomycètes Ascomyvètes. Radaiïs, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIs. — Rapporteur-général de la Commission. D: Trabut, Mustapha-Alger.— Champignons de la flore de l'Algérie. Bureau de la Commission pour 1909. PTESIAENT a ce . M. Boupier (Montmorency). Vice-Présidents ..... MM. (Paris), Ménier (Nantes), ParouiLLARD (Neuilly-sur-Seine), RozLanp (Neuilly-sur- Seine). Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrondt). BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1909. Président. ::....°.. M. Harior, conservateur de l’Herbier Montagne,63, rue de Buffon, Paris-Ve. Vice-Présidents.... M.F.Guécuex, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris-VIe. M. R. Marre, maître de conférences de Botanique à la Faculté des Sciences, à Caen. Secrétaire général. M. MauBranc, préparateur à la Station de Pathologie végétale, 11 Dis, rue d'Alésia, Paris-XIVe. Erésorier:.:.:.:-1 M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- dôme (Loir-et-Cher). Secrétaires des Séances... M. Bessir, professeur au Lycée Montaigne, Paris-VIe(Procès-verbaux des séances). Archiviste....... .… M. Biers, préparateur au Muséum d'His- toire naturelle. Membres du Conseil: MM. Maxçix et BaInier. AUG 5 - 1909 L'état conidien du Xylaria polymorpha Grev. étudié dans ses cultures, par M. Fernand GUÉGUEN. (Une planche hors texte). Lt I. — Partie expérimentale. Dans un mémoire sur le Xylaria Hypoxylon L. (1), nous avons mis en lumière un certain nombre de faits nouveaux concernant la biologie et la structure de ce Pyrénomycète. L'étude comparative d’une espèce voisine, le X. polymorpha Grev., nous a montré que l’évolution de ce Champignon, comme on pouvait s'y attendre, offrait de nombreux traits de ressem- blance avec celle de la Xylaire Hypoxyle. Dans cet exposé, nous n’insisterons donc avec quelque détail que sur les par- ticularités spéciales à la Xylaire polymorphe. Les échantillons d’origine ont été récoltés, au mois de mai 1907,sur les douves d’une vieille barrique enfoncée dans le sol, et ayant servi de réservoir d’eau ; pareil habitat a été signalé pour cette espèce par J. Kicxx (2), Nos spécimens étaient claviformes-aplatis, dépourvus de ramifications, et correspon: daient par conséquent à la variété spataulata (X. spathulata Pers.). Un fragment de bois portant un individu de Xylaire de 45 millimètres de hauteur sur 10 de large et 6 d'épaisseur, fut mis sous cloche humide au commencement de l'été, et demeura sans changement jusqu'à la fin de l'hiver. Au mois de mars apparurent, à quelque distance de la clavule ancienne demeurée simple,deux autres individus d’environtrois centimètres de haut, comprimés dans toute leur étendue, et divisés l’un et l’autre, Y (1) GuéGuEn (F.).-— Recherches biologiques et anatomiques sur le Xylaria Hypoxylon (Bull. Soc.Myc.Fr..., XXIII,1907, pp. 186, 217, 2j pl.). (2) Kickx (J.-J.).— Flore cryptogamique des Flandres, t. I, 1867. 90 | F. GUÉGUEN. à partir de leur tiers inférieur, en trois branches aplaties, leur aspect rappelant celui des bois de renne. Les rameaux, en s'allongeant, se couvrirent d’abondantes conidies formant une poussière cendrée. Environ trois semaines après leur apparition, ils commencèrent à se contourner en hélice et ne tardèrent pas à se flétrir (fig. 11). Au début du mois d’avril, la Xylaire ancienne donna tout près de son sommet un prolongement latéral cylindrique à base villeuse (fig. 1). Ce prolongement, grisätre avec le som- met blanc, augmenta rapidement de longueur. Un mois après son apparition il atteignait près de dix centimètres et compre- nait trois régions bien distinctes (fig. 2) : la base cylindrique b, couverte de poils et stérile ; une région c, abondamment coni- difère ; une partie d, brusquement rétrécie et fertile comme c. Cette néoformation correspond à ce que TuLasne prenait pour la partie reviviscente de la Xylaire primitive ; elle n’est autre chose, comme nous l'avons montré à propos du X. Hypoxylon, qu'un nouvel individu constitué au dépens de l'ancien. La clavule du X. polymorpha peut donc en certains cas, de même que celle de l’espèce précédente, fonctionner comme un véri- table selérote, susceptible de passer quelque temps à l’état de vie latente, et d'émettre spontanément de nouveaux individus. Cette propriété est avantageuse pour le végétal, car elle lui per- net, soit de prolonger la durée de fertilité pour un même pied d'origine, soit de reprendre un développement interrompu par les circonstances défavorables. La région conidifère est couverte d’une abondante poussière gris cendré (133-138 du Code des Couleurs), résultat de la coalescence de chapelets conidiens moins longs que ceux du X. Hypoxylon. Les conidies, décrites et figurées par TuLasne (1) comme piriformes, sont à maturité elliptiques-fusiformes avec le pôle supérieur un peu arrondi ; leurs dimensions moyennes sont de 9-4 u (fig. 13). Déposées sur la gélatine nutritive, elles se gonflent sans s’allonger ; leur double contour devient très apparent, et des guttules grasses, produits de la dégénéres- (1) TuzasxE (L. R. et Ch.).— Selecta fungorum Carpologia, t. TI, p. 9, et pl. XIX, fig. 15). ÉTAT CONIDIEN DU Xylaria polymorpha. O1 cence du protoplasme, se forment dans leur intérieur. Elles ne germent pas sur ce milieu (fig. 14). Sur liquide de Raulin gélatiné, elles commencent par se gonfler comme ci-dessus, leur contenu demeurant limpide ou finement granuleux : cet état persiste quelque temps. Ce n'est qu’au bout d’un mois environ que certaines d’entre elles com- mencent à germer, en émettant, le plus souvent parle pôle inférieur ou au voisinage de ce pôle, parfois aussi par les deux extrémités, un filament simple, grèle, atteignant au plus cinq à six fois la longueur de la conidie, et s’emplissant de gouttes d'huile qui en présagent le dépérissement (fig. 15). Nous n'avons jamais pu, en effet, mener à bien nos cultures cellulaires dans ce milieu, non plus que dans la solution de somatose préco- nisée par SCHORSTEIN (1) pour la germination des ascospores de la même espèce. On obtient des résultats meilleurs en déposant sur décocté de malt gélatiné des parcelles de jeune thalle provenant d’une grande culture sur gélatine. La croissance se manifeste dès le surlendemain ; de tous. côtés rayonnent des filaments assez gros, émettant çà et là des rameaux ténus qui, après avoir cheminé parallèlement pendant quelque temps, contractent entre. eux et avec les hyphes principales, d'innombrables anastomoses. Nous n'avons pas observé d’appareils coni- diens. Cultures en grande surface.— Comme pour de nom- breux Champignons, les semis en grande surface réussissent ici beaucoup mieux que dans les cellules. La culture du X. polymorpha est plus facile à réaliser, dans ces conditions, que celle du X. Hypoxylon ; presque tous les milieux solides con- viennent, à l'exception de la pomme de terre simple ou glycé- rinée, et de la gélatine à l’eau de foin, sur lesquels il nous a été impossible d'obtenir aucun ‘développement. Sur Raulin neutre gélatiné, les quatre tubes ensemencés ont donné au bout de quinze jours un fin mycélium blanc, cotonneux, s’agrégeant çà et là en mèches soyeuses. La liqué- faction commence de bonne heure ; elle est totale au bout d’un (1) ScHorsTEIN (Josef). — Sporenkeimung in Somatoselüsung (Annales Mycologici, IV, 1906, p. 295). 92 F. GUÉGUEN. mois, le liquide clair étant couvert d’un thalle blanc, sec à la surface, floconneux à la partie inférieure, et légèrement grim- pant. Au centre se trouvent de petites pointes cotonneuses, dressées, d'environ un millimètre de haut, débuts de clavules qui n’achèvent pas leur développement. Sur bouillon-peptone gélatinisé, les caractères généraux sont à peu près les mêmes, la culture étant cependant moins vigoureuse. La gélatine semble d’ailleurs influencer défavora- blement les cultures. Sur gélose apparaissent, dès le cinquième jour, des colonies rondes, blanches, s’enfonçant peu à peu dans le substratum sous forme de demi-sphères à convexité inférieure, pendant que la surface produit de petites touffes blanches pédicel- lées (fig. 6), formées de filaments parallèles entremèlés d’oxa- late de ehaux et dont les sommets divergent en hyphes ténues ramifiées çà et là, mais stériles. à La carotte constitue le milieu de choix. Le thalle blanc qui s'y développe est au début absolument identique à celui du X. Hypoxylon sur le même support. Il croit d’abord lentement, puis avec vigueur et par zones concentriques, formant un tapis velouté, qui brunit légèrement par suite de la formation sous- jacente d’un stroma noir et papyracé, visible aux points de contact de la carotte et du tube. Cette couche noirâtre enveloppe bientôt tout le milieu nutritif, qui se creuse d’une profonde dépression, de laquellé rayonnent des cordons variqueux, sail- lant sous le stroma comme les grosses racines d'arbres sous le gazon (fig. 4, b). Vers le vingtième jour (le 5 avril sur des semis du 15 mars) on voit apparaître, sur les bords de la cavité, une ou deux petites pointes cotonneuses, débuts de clavules. Les jours sui- vants de nouvelles saillies prennent naissance au voisinage des premières, l'ensemble formant une série de petites crêtes de trois ou quatre millimètres. Aux extrémités de la carotte, le stroma déborde en larges lames dentelées. Un mois après le semis, le nombre des jeunes clavules est devenu considérable, la plupart occupant le voisinage de la cavité qui correspond au point d'inoculation (fig. 4, a). Une coupe longitudinale de la carotte montre que le stroma forme, au-dessous des groupes ÉTAT CONIDIEN DU Xylaria polymorpha, 93 de fructifications, des crampons radiciformes massifs, d’un blanc rosé, profondément enfoncés dans le support qu'ils tra- versent presque de part en part (fig. 5. L’entier développement des Xylaires ne s'obtient que si les cultures, extraites des tubes, sont déposées sous cloche humide placée à la lumière diffuse. Dans ces conditions, les clavules primitives s’allongent, et de toutes parts s’en forment de nou- velles. Au bout de trois mois et demi (vers la fin de juin), le même prisme de carotte peut porter jusqu'à vingt ou trente Xylaires, de tailles et de formes diverses (fig. 7). La plupart sont simples, cylindriques, plus ou moins flexueuses, atteignant parfois cinq ou six centimètres de long sur environ deux milli- mètres de diamètre. Quelques-unes seulement sont aplaties et trifurquées, rappelant exactement, pour l’aspect et la dimen- sion, les spécimens trouvés au début du mois de mars sur le milieu d’origine. La plupart des clavules sont fertiles, les formes simples étant poudrées de gris sur presque toute leur étendue, les formes rameuses ne portant de conidies que sur les rameaux. Contrairement à ce que nous avons observé pour le X. Ay- pozxylon, les conidies provenant de ces cultures sont aptes à sermer. Nous avons pu obtenir ainsi, par repiquages successifs, jusqu’à quatre générations : nous reviendrons sur ce point à propos de l'influence des saisons. Action de la lumière.— Comme l'espèce précédemment étudiée, le X. polymorpha est doué d'un fort phototropisme positif, qui se manifeste au sommet des clavules ainsi qu’à l'extrémité des rameaux (fig. 1, 2, 3, 12). Les parties étirées sous l'influence de la lumière offrent les mêmes caractères que dans le X. Hypoxylon. Les deux moitiés d’une même culture sur carotte déjà cou- verte de jeunes clavules, ont été placées le 14 avril sous deux cloches dont l’une a été portée à l'obscurité complète, l’autre demeurant en pleine lumière. Au bout d'un mois, les deux lots ne présentaient aucune différence appréciable ; les clavuies avaient de part et d'autre quelques millimètres de hauteur, et la surface de section s'était recouverte d’un abondant mycélium. Il semble donc que, malgré le phototropisme positif constaté 94 F. GUÉGUEN. d'autre part, la lumière ne soit pas aussi indispensable à l'allon- gement des appareils conidiens qu'elle paraît l’être dans le cas du X. Hypoxylon. Action de l'air confiné.— Deux tubes de carotte, ense- mencés le 30 juin avec des conidies de seconde génération, montraient dès le 3 juillet des thalles qui, le 20 produisent quelques clavules filiformes. L'un des tubes fut alors herméti- quement clos, en enfonçant le coton presque au contact de la carotte, et en comblant le haut du tube avec de la paraffine fondue. Les clavules continuèrent à croître pendant quelque temps, mais en devenant d’un blanc rosé et demeurant stériles ; celles du tube-témoin prirent dans le même temps leur couleur habituelle et produisirent des conidies. Au début d'octobre, on ouvrit la culture étouffée, dans laquelle toute végétation paraissait suspendue depuis plusieurs semaines, et l’on y fit circuler de l’air ; les clavules primitivement blanchâtres con- servèrent leur aspect, mais il s’en forma quelques autres offrant la teinte habituelle. La Xylaire peut donc végéter quelque temps dans l'air confiné, mais elle y demeure stérile ; l’aération est indispensable à la production des conidies. Influence des saisons. — La facilité avec laquelle on obtient sur carotte de nombreuses clavules fertiles permet, en opérant des repiquages à diverses époques de l’année,de déter- miner l'influence des saisons sur la production des appareils fructifères. Les semis effectués en octobre-novembre ne produisent jus- qu'au mois de janvier que du mycélium stérile, qui souvent même demeure indéfiniment en cet état. Les semis de décembre février portent seulement, au bout d'un mois, des rudiments de clavules, et plus tard des fructifications fertiles. Dans les cultures faites en février-mars, les Xylaires atteignent leur complet développement depuis le milieu d'avril jusque vers la fin d'octobre, avec un maximum de vigueur de juin à sep- tembre. C’est ainsi qu’une carotte ensemencée le 15 mars, et portant le 29 un coussinet de mycélium blanc, commençait à fructifier ÉTAT CONIDIEN DU Xylarla polymorpha. 95 à partir du 10 avril, avec maximum de poussée conidienne au début de juin. À ce moment, l'allongement des clavules les plus robustes atteignait presque cinq millimètres par vingt- quatre heures. Des cultures effectuées le 22 et le 30 juin commencerent respectivement à donner des Xylaires les 3 et 13 juillet. Mises sous cloche le 20 du même mois, elles se desséchèrent en août. Arrosé d’eau stérilisée vers la fin de septembre, le mycélium se remit à végéter, et donna de nouvelles fructifications jusque vers la fin d'octobre. Deux massues, nées en juillet sur un fragment de bois qui renfermait du mycélium de X. polymorpha, cessèrent de pro- duire des conidies à la fin de septembre, et ne tardèrent pas à se flétrir. Le Xylaria polymorpha, dans les cultures artificielles, fruc- tifie donc à partir du milieu d'avril jusqu'à la fin d'octobre. Nos observations concordent sensiblement avec celles des Tucasne (1). D'après ces auteurs, la «forme mentzélienne » du Champignon mürit en automne; la forme spathulata Pers., qui croît sur le bois de chène enterré et à demi pourri, fructifie du printemps à la fin de l’automne. D’après Lamsorre (2), le X. polymorpha de Belgique fructifie en septembre. II.— Considérations générales. On a vu précédemment que les fragments de bois qui dans la nature portaient des clavules de forme et de dimensions sensiblement constantes (ce qui permit aux mycologues des- cripteurs, tels que Persoon et les frères TuLasxe, de distinguer plusieurs variétés considérées même parfois comme especes distinctes), produisent, lorsqu'on les conserve au laboratoire, des spécimens entièrement différents de ceux qui s’y étaient développés dans les conditions habituelles de végétation. D'autre part, les cultures obtenues par le semis des conidies de la variété spathulata Pers., ne nous ont jamais fourni de spécimens en massue aplatie conforme à l'échantillon d'origine : (1) TULASNE (L.-R. et Ch.). — Selecta, t. IT, pp. 9-10. (2) LAMBOTTE.— Ælore mycologique belge, t. IT, 1880, p. 429. 96 F. GUÉGUEN. bien au contraire, on obtenait constamment soit des clavules cylindriques et simples, soit des arbuscules aplatis et trifurqués, plus comparables aux individus normaux de X. Hypoxylon qu'à ceux de X. polymorpha, la couleur, la forme et la dimen- sion des conidies, ainsi que le mode de ramification des hyphes conidifères permettant seules d'affirmer qu’il s’agissait bien de la Xylaire polymorphe. Si l’on remarque, par surcroît, que des spécimens absolu- ment identiques par la ramification, l'aspect général et les dimensions même se sont développés sur deux milieux très différents, le bois de chêne et la carotte, on estimera que ies conditions atmosphériques (variations de température, agita- tion de l’air, etc.) jouent un rôle bien plus considérable dans la production des diverses variétés que la nature du support. . [1 semble qu'il en soit de même pour beaucoup de Champignons supérieurs, qui en certaines années présentent des caractères inhabituels, propres à faire hésiter à première vue dans la détermination des espèces les plus communes. Ces faits montrent une fois de plus, selon nous, combien il faut être prudent dans la création de variétés et de sous-espèces, lorsqu'il s’agit d'êtres aussi éminemment plastiques que les Champignons. La fixité relativement grande des caractères anatomiques pourra seule fournir, en pareil cas, la base solide sur laquelle devra reposer l'identification des espèces. (Laboratoire de RUE cryplogamique de l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris). LÉGENDE DE LA PLANCHE IV. (Toutes les figures, sauf indication contraire, sont dessinées de grandeur naturelle. F16. 1. — Xylaria polymorpha conservée sous cloche depuis l’année précédente, et dessinée le 4 avril : elle produit vers son sommet un second individu se dirigeant vers la lumière. MYC. DE FRANCE PA 0 CO rase. \ 1) 4 naar ad ann FC TaEU : STAND Ve, MALI UN Sn Poeme gen alta RER. qe Xylaria polymorpha Grev. ÉTAT CONIDIEN DU Xylaria polyphorma, 97 F1G. 2. — La même vingt jours après. Allongement considérable de la base stérile b; c, partie conidifère ; d, prolongement également fertile. F1G. 3.— Clavule secondaire, détachée en pleine croissance (à la fin de novembre) d’une Xylaire de l’année précédente, puis fixée en posi- tion verticale la pointe en bas ; développement de deux petits indi- vidus (c, c’), qui se dirigent vers la lumière. F1G. 4.— Culture d’un mois sur carotte (semis fait le 15 mars au point a). La première clavule est apparue en ce même point le # avril ; b, cordons variqueux soulevant le mycélium ; €, stroma noir, dénudé au contact du tube de culture. F1&. 5.— Section longitudinale de la même culture, montrant la carotte enveloppée de stroma et couverte de mycélium blanc; des crampons radiciformes s’enfoncent dans le substratum au-dessous des jeunes Xylaires. F1G. 6. (Gr. 5). — Corémies stériles d’une culture sur gélose âgée de trois mois. F1G. 7. —- Culture du commencement d'avril sur carotte, retirée du tube un mois après le semis, et placée sous cloche pendant deux autres mois. F16. 8 à 10 (Gr. 510).— Terminaisons des hyphes d’une clavule obtenue en culture (région a de la fig. 7). Certains fllaments portent des coni- dies latérales à la manière des Rhinotrichum. F1G. 11.— Deux Xylaires nées au commencement de mars au laboratoire, sur le fragment de bois qui portait l'échantillon 1. Les rameaux de ces spécimens sont fertiles dans toute leur étendue. F1@. 12.— Action de l’éclairement unilatéral sur le Xyl. Bolymorpha. F1G. 13 (Gr. 510).— Conidies müres. FiG. 14 (Gr. 510).— Conidies en dégénérescence (Essai de culture cellu- laire d’un mois sur gélatine-peptone). F16G. 15 (Gr. 510). — Germinations sur liquide de Raulin neutre gélatiné (semis cellulaires de 95 et de 30 jours). Observations sur quelques maladies de la Betterave, par MM. GRIFFON et MAUBLANC. Depuis quelques années, nous avons, séparément d’abord,en commun ensuite, fait un certain nombre d'observations sur di- verses maladies de la Betterave fourragère et industrielle dans le centre de la France et le bassin de Paris. Les années 1907 et 1908 notamment qui ont été, la première sèche, la seconde pluvieuse, nous ont permis de faire d’utiles comparaisons en ce qui concerne l'influence de la sécheresse et de l'humidité sur l'évolution et la gravité des affections qui atteignent la Bette- rave. Parmi ces dernières,nous distinguerons : 1° la pourriture du cœur ; 2° les maladies des feuilles non en rapport avec la pré- cédente ; 3° les excroissances ou loupes, qui se développent sur les racines. LA 1° Pourriture du cœur. — Cette maladie, qui a été bien étudiée par PrizLIEux et par FRANK, a sévi avec intensité pen- dant l’année 1907 qui a été sèche. Nous l'avons suivie dans plu- sieurs départements, dans l'Eure-et-Loir, dans le Cher et sur- tout dans l'Yonne. On sait qu'elle se manifeste par une dessicca- tion des jeunes feuilles du cœur, lesquelles se couvrent d’une moisissure vert foncé, par une attaque du pétiole des feuilles adultes et d’une partie plus ou moins grande de la racine, la pointe de celle-ci restant intacte. Quand les racines sont conservées en silos, on voit parfois la carie s'étendre rapidement, former à la surface des Betteraves de grandes taches d’un brun livide, déprimées, dont l'aspect est rendu granuleux par suite du développement de nombreuses pycnides. C’est cette forme de la maladie que Frank a dési- gnée sous le nom de Trockenfäule [pourriture sèche). Nous n'insisterons pas davantage sur cette carie des racines que, en SUR QUELQUES MALADIES DE LA BETTERAVE. 99 France au moins, nous n'avons pas vue sur les Betteraves en place, mais seulement dans les silos. Sur les jeunes feuilles du cœur on trouve des formes Clados- porium et Alternaria, Cladosporium surtout ; sur le pétiole et le limbe des feuilles plus âgées et sur la racine elle-même au moment de l’arrachage, on rencontre de nombreuses pycnides noires que Priccieux (1) a nommées Phyllosticta tabifica et qu'avec DELacroix (2) il a rattachées au Sphærella tabifica trouvé à la surface des tissus morts. Frank (3), qui s’est lon- guement occupé de la pourriture du cœur,a donné à ces mêmes pycnides le nom de Phoma Betz. Ce champignon avait été observé dès 1888 par Rosrtrup (4) qui en avait fait le Phoma sphærosperma ; comme ce nom existait déjà pour une autre espèce décrite par KarstTEN en 1885 sur un Equisetum, Rosrrur a accepté depuis celui de Phoma Betæ (5), bien que le nom de tabifica soit inconstesta- blement antérieur et que le champignon doive être définitive- ment appelé Phoma tabifica. Les moisissures qu'on voit sur les jeunes feuilles sont-elles, comme plusieurs l’ont admis, en rapport génétique avec les pycnides ? KrüGEr (6) pense que non et admet que sur les Bet- teraves malades on peut trouver soit le Phoma seul, soit les moisissures seules, soit les deux réunis, mais que ces champi- gnons sont indépendants. L'un de nous a pu cultiver au Laboratoire de Biologie de Fontainebleau la forme Cladosporium qui s'était montrée seule sur les jeunes feuilles : cette forme n’a jamais fourni de pycni- des. Malgré les très nombreux travaux auxquelles la maladie a donné lieu, notamment en Allemagne, cette question mérite- rait d’être reprise. Quoi qu'il en soit, mycologues et praticiens sont d'accord pour reconnaître que la maladie est grave pendant les années (1) PRILLIEUX. — In Bull. de la Soc. Mycolog., 1891, p. 15. (2) PRILLIEUX et DELAGROIX. — Id., p. 23. (3) ERANK. — In Zeitsch. f. Rübenzucker-Industrie, XLIT, 1892, et in Zeitsch. f. Pflanzenkr., 1893, III, p. 90, (4) RosrruP. — In Tids. f. Landôkonomie, R. 5, Bd. 8, p. 746. (5) RosTrur. — In Zeitsch. f. Pflanzsentkr., 1894, p. 323. (6) KRÜGER. — — — 1894, p. 20. 100 GRIFFON ET MAUBLANC. sèches, qu'elle se rencontre presque toujours dans les sols d'argile à silex dont la couche arable peu profonde repose sur une couche imperméable, dans les terres provenant d'un défri- chement récent. La persistance et la localisation de la pourriture du cœur sur certaines terres semblent montrer que le parasite se conserve dans le sol, comme d’ailleurs le pense Frank. Nous ferons re- marquer à ce sujet que cette idée n'est pas en contradiction _avec les études récentes poursuivies en Allemagne sur la trans- mission du Phoma tabifica par les graines (3). Dans ce dernier cas, il s’agit en effet non pas de la maladie estivale de plantes déjà développées. la seule que nous ayons en vue, mais d’une autre forme de la maladie, la pourriture des jeunes semis { Wur- zelbrand des auteurs allemands). En France cette pourriture, qui d’ailleurs peut se produire sous l’action de parasites variés (Phoma tabifica, Pythium de Baryanum Hesse, ÀAphanomyces levis de Bary) paraît peu répandue ou, du moins, ne cause que rarement d'importants dégâts ; en Allemagne, ilen est autre- ment et l’attention a été attirée sur le mode de développement et de propagation dela pourriture des semis qui, dans le cas du Phoma au moins, peut se transmettre par des glomérules ré- coltés sur des Betteraves atteintes de la maladie du cœur; on a proposé divers procédés de lutte basés tous sur une désin- fection des graines soit par immersion dans des liquides anti- septiques, soit par décortication. Mais, nous le répétons, nous n'avons en vue que la maladié d'été, maladie qui, apparaissant en juillet, ne peut résulter d'une infection des graines et dont les germes doivent vraisemblablement persister dans le sol. La pourriture du cœur est une maladie dont on se préoccupe depuis longtemps. Elle a fait l’objet d’intéressantes controver- ses entre PAYEN, nE Vocué, BELLa à la Société impériale et centrale d'Agriculture de France en 1863 (4 nov., 25 nov.). En 1864,PLucaer communiqua à cette Société une importante note sur la question; il ressort de cette note, après bien des essais contradictoires, qu'en fin de compte dans les bonnes terres la 3) Voy. notamment: Busse el ULRICH. — Ueber das Vorkommen von Wurzelbranderregern auf der Rübensaat (4rb. a. d. Kais. biol. Aust. f. Land. u. Forsliw., 1908, Hell 5. p. 373). SUR QUELQUES MALADIES DE LA BETTERAVE. 101 maladie est insignifiante, mais qu'elle est très forte dans les graviers froids, si l'on se procure de la graine sur des plantes saines. La maladie, apparue chez lui en 1852 en Seine-et-Oise, s'est signalée en Berri, dans l’Aïsne, etc. Vingt ans avant les recherches de Prizcieux et de Frank, les praticiens étaient amenés, comme nous l’avons dit plus haut, à cette conclusion que le sol surtout devait être incriminé. Ils avaient trouvé aussi, ce qui a été confirmé depuis, qu'un mar- nage récent est très préjudiciable On a peu ajouté depuis à ces intéressantes recherches. Nous avons pu faire chez des agriculteurs distingués de di- vers points de l'Yonne des observations sur l’évolution de la maladie et les modes de traitement. D'autre part,MM. Poxsarr et Mere (1), professeurs d'agriculture à Auxerre et à Joigny, nous ont obligeamment communiqué d'importantes observa- tions faites dans divers champs d'expériences du départe- ment. De ces observations découlent les conclusions suivantes : Les terres d'argile à silex (terres battantes) sont des terres à maladie de la Betterave. Elles sont imperméables et la couche arable n’est pas assez épaisse pour des plantes à racines pivo- tantes et à chevelu développé. Leplus souvent elles sont noyées, ou desséchées. nt 11 faut donc, si l’on veut éviter la pourriture du cœur, soit abandonner ces terres à d’autres cultures et planter la Bette- rave dans des sols appropriés, soit les améliorer. On les amé- liore par l’approfondissement progressif de la couche arable combiné avec une fumure abondante au fumier de ferme et aux scories ; un unique défoncement sans cette dernière serait inu- tile, sinon nuisible. Les cendres de bois à la dose de 2 mètres cubes à l’hectare, enterrées par un labour de printemps, produisent aussi un excellent effet. Elles sont bien préférables au sulfate de potasse et à la kaïnite dont l’inefficacité a été aussi reconnue par FRaANKk. A plusieurs reprises on a essayé contre la pourriture du (1) MERLE. — In Bull. mensuel de la Soc. d'Agriculture de Joigny, 1906 et 1907. 102 GRIFFON ET MAUBLANC. cœur les pulvérisations cupriques. Cette année même un habile agriculteur de Mormant (Seine-et-Marne), M. BacneLiEr. a fait l'essai suivant : 1 ligne de Betteraves a été sulfatée le 7 juillet. 1 — — — 7 et le 23 juillet. 1 — — — les 7, 23 juillet et le 11 août. 1 — — — 7, 23 juillet et les 11 et 28 août. Vers la fin d'août, quelques collets ont commencé à noircir et cela dans toutes les lignes, traitées ou non traitées. Il faut dire que l’année qui vient de s’écouler a été humide et que la mala- die a été peu grave. Frank, au cours de ses longues recherches sur la maladie du cœur, a trouvé que les sels de cuivre étaient sans efficacité ; c’est aussi ce qui a été constaté par la plupart des expérimen- tateurs (Merze, etc.). Disons, pour être complet, que certains auteurs (Chroniqueagricole du canton de Vaud,1896, etc.) pré- tendent bien avoir obtenu quelques bons résultats, mais de la discussion des recherches entreprises il ne découle pas sûre- ment que l’affaiblissement de la maladie soit due au cuivre et non à la cessation de ia sécheresse. Cependant on ne pourra se prononcer d'une façon définitive tant qu'on ne sera pas certain d’avoir fait les traitements à temps et dans des périodes de sé- cheresse prolongée. Que la maladie du cœur soit due à la sécheresse, qu’on la rencontre peu ou pas dans les années pluvieuses comme 1908, voilà qui peut dérouter les personnes habituées à voir les pour- ritures de plantes et la plupart des autres maladies cryptoga- miques se développer grâce à l'humidité. Le fait cependant s'explique aisément. La plante affaiblie par le manque d’eau est dans un état de réceptivité manifeste vis- à-vis des germes du Phoma tabifica. De nombreuses observa- tions le prouvent. Ainsi Frank n’a pu infecter à l’aide des stylosporesdu Phoma des feuilles fraîches et intactes de Betterave, tandis qu'avec des feuilles blessées ou légèrement fanées, la contamination était parfaite et rapide. Ainsi, à l'abri de certaines plantes (Maïs, Pommiers à cidre, etc.) la dessiccation du sol étant moins intense, il n'y a pas de SUR QUELQUES MALADIES DE LA BETTERAVE. 103 maladie. L'un de nous a cultivé dans du sable de Fontainebleau qui se dessèche si vite des Betteraves dont les unes étaient très écartées (1 mètre en tous sens) et les autres tout à fait serrées, formant une masse de feuillage qui s’opposait à l’évaporation du sol ; les premières sont devenues toutes malades et rapide- ment ; les secondes sont restées indemnes. On comprend alors que, dans un sol profond, ayant de fortes réserves d’eau, la maladie soit rare ou nulle, que dans les champs dont la couche arable est peu épaisse et le sous-sol tassé et imperméable, dans les terres provenant de défrichement ré- cent, non encore faites, comme disent les agriculteurs, la mala- die soit au contraire très commune. Dans de vastes champs, très atteints, du Gâtinais, on pou- vait voir en 1907, çà et là, de petits îlots verts de Betteraves saines, correspondant à des endroits d’où l’on avait extrait des pierres et dont on avait comblé les vides par de la terre arable et des curures de fossés. L’infection régnait tout autour de ces ilôts dont les plantes étaient devenues résistantes grâce au sol profond et frais. Lorsqu'une sécheresse intense sévit en été, il peut arriver bien entendu que la maladie apparaisse dans presque tous les sols ; mais les ravages qu’elle fait dans les sols profonds sont beaucoup moindres que dans les autres. Enfin les sols profonds sont loin d’être tous de terre franche ; il en est qui se couvrent de crevasses comme certaines marnes argileuses du lias et lut- tent inefficacement contre l’évaporation. 2° Maladies des feuilles. — En dehors de celle qui est en rapport avec la pourriture du cœur dont il vient d’être question, il est trois autres maladies des feuilles bien connues : la rouille [Uromyces Betæ (Pers.) Kühn], le rnéldiou (Peronospora Scha- chtit Fuck.) et les taches (Cercospora beticola Sacc.), En 1908, à Grignon, ces trois maladies avaient pris un déve- loppement extrême au commencement d'octobre par suite de journées chaudes et pluvieuses. Toutes les jeunes feuilles du cœur étaient recouvertes sur les deux faces d’une efflorescence lilas produite par les conidio- phores du Peronospora ; ces feuilles étaient gaufrées, épaisses et cassantes. 104 GRIFFON ET MAUBLANC. Les autres feuilles étaient couvertes de pustules de rouille et présentaient en outre des taches brunes avec efflorescences blanches dues non au Cercospora, mais bien àun Ramularia, le À. beticola Fautr. et Lamb. Ce dernier champignon était très abondant et donnait aux feuilles un aspect tout particulier qui attirait l'attention : les taches, blanches sur fond noir, quand les conidies sont bien formées, sont très différentes de celles du Cercospora aveclequel le Ramularia a été probablement con- fondu avant la création de l’espèce. Ce n’est en effet qu’en 1897 que le Ramularia beticola a été distingué et décrit succinctement par Faurrey et LamBorte (1) sur des échantillons provenant de la Côte-d'Or. Vers la même époque Rosrrup (2) observait de son côté en Danemark (envi- rons de Copenhague) un champignon qu'ilne décrivit que plus tard (1899) sous le nom de Ramularia Betæ et qui est identi- que au À?. beticola ; les seules différences qu'on peut trouver en comparantles deux diagnoses résident dans l'aspect des taches, mais il est facile de se convaincre, en examinant un nombre suf- fisant d'échantillons, que les taches sont assez variables : pâles et peu marquées au début, elles brunissent rapidement et, à maturité, sont entourées d’une large auréole plus foncée, tandis que la partie centrale est parsemée à la face supérieure surtout de nombreux bouquets de conidiophores blancs, très visibles même à l’œil nu, ce qui donne aux taches leur aspect caracté- ristique. Les bouquets de conidiophores sortent par les stoma- tes et sont constitués de filaments simples, cloisonnés, hyalins, denticulés à leur sommet où sont insérées les conidies. Celles- ci sont allongées, cylindracées, tantôt continues, tantôt munies en leur milieu d’une cloison transversale ; elles mesurent 10 à 30 de longueur sur 4 à 6 de largeur. Cette description con- corde exactement avec celle de Rosrrup aussi bien qu'avec celle de Faurrey et Lamsorre etil ne peut y avoir aucun doute sur l'identité des deux espèces décrites par ces auteurs ; le nom de Ramularia beticola, plus ancien. doit par suite seul être con- servé. (1) FaAUTREY et LAMBOTTE. — Espèces nouvelles de la Côte-d'Or (Rev. Mycolog., 1897, p. 54). (2) Rosrrur. — In Potan. Tidskr., vol. 22, 1899, p. 272. SUR QUELQUES MALADIES DE LA RETTERAVE. 105 Il est probable que le Ramularia betucola est une espèce assez répandue sur les feuilles de la Betterave ; depuis sa découverte un assez grand nombre de botanistes{1) l'ont retrouvé et signa- lé, tantôt sous le nom de /?. beticola, tantôt sous celui de /2. Betæ, notamment en Allemagne (Macnus, Jaar, etc.), en Bo- hème (Busak, Srirr). En France, d'après Ducouer(2), il est très fréquent en Bretagne. Ramularia belicola. Les dégâts causés par le Ramularia beticola étaient, à Gri- enon, difficiles à évaluer ; car les feuilles étaient en mêge semps criblées de pustules de rouille, de plus l'attaque était tardive. D'après Srrer (3) qui a observé le parasite sur les Bet- teraves porte-graines en Bohème, ces dégâts sont plus graves que ceux que cause le Cercospora beticola ; les taches de Ra- mularia, plus grandes et moins limitées que celles du Cercos- pora, s'étendent rapidement et occupent une plus grande éten- due du limbe. 3° Loupes. — Tous les ans, sur quelques pieds de Betterave à sucre provenant de Grignon, on peut constater près du collet (1) Voy. notamment : LiNpau. — In Rabenhorsts Krypt. Flora, Bd. VIIT, p. 445. (2) DucomEer. — Pathologie végétale, 1 vol., Paris, 1908, p. 253. (3) A. Srier. — Ueber das Aultreten von Ramularia Betx auf Samen- u tterrüben, Blätter für Zuckerrübenbau, XV: 1908, p. 278. S 106. GRIFFON ET MAUBLANC. des excroissances qui ressemblent beaucoup extérieurement à celles qui ont été décrites par TragBur et attribuées par lui à un champignon, l'Entyloma leproideum, qu'on sait maintenant être une Chytridinée, Urophlyctis leproides Magnus. Cepen- dant ces dernières tumeurs, d'origine parasitaire, peuvent se reconnaître assez facilement de celles qu'on observe à Grignon. Les premières sont irrégulièrement mamelonnées, leur surface est fendillée, tandis que les secondes sont plus arrondies et que leur surface rappelle celle des racines normales de la Betterave- Enfin et surtout il suffit de couper une tumeur pour reconnaitre de façon certaine son origine ; dans le cas de l’'Urophlyctis, la chair est parsemée de petites taches ponctiformes brunes cor- respondant aux amas de spores; la chair des tumeurs non parasitaires est au contraire homogène et jaune ou blanche. On sait que les tumeurs décrites par TraBur sont produites par des feuilles ou des bourgeons transformés ethypertrophiés. NypeLs (1) qui a observé des ca$ analogues à ceux qui font l'ob- jet de cette note, a constaté aussi que les loupes dépourvues de champignon sont des hypertrophies de feuilles ou de bourgeons et par suite localisées au collet ; au contraire, dans nos échan- tillons, les tumeurs sont insérées directement sur le pivot par un court pédicule et sont, autant qu'on peut en juger par l’éxa- men d'échantillons complètement évolués, produites par l'hy- pertrophie d'une racine. C’est d’ailleurs ce même mode d’inser- tion des loupes qui a été observé par de nombreux auteurs. Quant à la cause de ces excroissances, elle n’est pas élucidée avec certitude ; dans aucun cas on ne trouve trace des spores si caractéristiques de l’'Urophlyctis leproides. Vanma et Sro- KLASA (2) en avaient attribué la formation à un Tylenchus. Busak (3) à un Acarien, l’Æistiostoma Feroniarum, Brzezins- Ki (4) à son fameux Myxomonas Betæ dont du reste l'existence (1) NypeLs. — Notes pathologiques, Gand, 1897. (2) VANHA et STOKLASA. — Die Rübennematoden, Berlin, 1896. (3) BuBAK. — In Zeitsch. f. Zucker. in Bühmen, 1900, p. 355 et ŒÆst ung. Zeilschr.f. Zuckerr. u. Landiw., 1901, p. 237. (4) BRZEZINSKI. — Myxomonas Betæ, parasile des Betteraves, Bull. de l’'Acad. des Sc. de Cracovie, 1906. SUR QUELQUES MALADIES DË LA BÉTTERAVE. 107 a été niée par Vox Fager (1). Srier (2) ne croit pas au parasi- tisme des Acariens, se demande si l'action de champignons ou de vers peut être invoquée et conclut en disant que la cause vraie est encore ignorée. GEscawiNp (3) observe que les Aca- riens se trouvent dans les Betteraves attaquées par le Rhïzoc- tonia et le Phoma et par conséquent sont des saprohytes des tissus altérés ; pour lui ce sont des blessures des racines qui doivent être incriminées ; ces blessures feraient dévier la sève qui, au niveau de la zône de croissance très active, produirait la tumeur.NyPecs (loc. cit.) n’admet pas non plus l’action de para- sites et même suppose que, dans les loupes observées par Tra- BUT, le champignon pourrait n'avoir qu'un rôle secondaire et se développerait dans les tissus hypertrophiés sous une cause inconnue et moins résistants aux attaques que les tissus nor- maux ; cette hypothèse est difficilement soutenable, car l'on sait que les Urophlyctis sont des parasites vrais des végétaux et tous produisent des tumeurs plus ou moins volumineuses sur les parties aériennes ou souterraines des plantes. Quoi qu'il en soit, la cause intime des loupes des racines de Betterave reste encore très obscure, mais il paraît certain main- tenant que la prolifération des tissus ne résulte pas de la pré- _sence d’un parasite, animal ou végétal. Au surplus, il faut se rappeler que la question de l'origine des loupes et broussins des plantes ligneuses n’est pas encore élucidée dans la grande majorité des cas. (1) V. FABER. — In Ar. a. d. Kais. biol. Anst.f. Land. und Forstw. 1908, heît 3. (2) STIET. — In (Æst. ung. Zeitschr. f. Zucker. u. Landw., 1900, p. 159 et 1901, p. 929; Bl. Zückerübenbau, 1907. p. 151. . (3) GEscawiNnp. — Le goître de la betterave. (La sucrerie indigène et coloniale, 1905, p. 207). Une nouvelle espèce de Sphaerophragmium Sphaerophragmium Chevalieri. Par MM. P. HARIOT et N. PATOUILLARD. (1 fig. dans le texte). Le genre Sphærophragmium a été créé par M. Macexus (1) pour le Triphragmium Acaciæ Cooke. Il se rapproche de très près des Triphragmium dont il diffère essentiellement par le nombre des probasides renfermées dans l'enveloppe générale, pouvant aller jusqu'à huit et dont l'ensemble constitue ce qu'on a longtemps appelé la téleutospore. Avec les Phragmidium, les Triphragmium et les Hapalo- phragmium (y compris Triphragmium setulosum Pat.), il constitue un petit groupe naturel bien distinct, présentant en commun avec les Phragmidium des sores à urédo entourés de paraphyses et des téleutospores à pédicelles allongés, comme gélatineux, d'apparence nacrée et luisante. On ne connaît pas encore les écidies et les spermogonies des Sphærophragmium qui sont peut-être hétéroïques. Les Phragmidium sont tous parasites des Rosacées ; les Triphragmium sont moins exclusifs dans leur parasitisme et se rencontrent sur les Renonculacées, les Rosacées, les Ombel- lifères et les Araliacées. Des deux Æ/apalophragmium connus, l'un croit sur une Légumineuse {Derris), l’autre sur une plante indéterminée. Quant aux Sphærophragmium, les deux espèces décrites jusqu’à ce jour se rencontrent sur des Légumineuses (Sphærophragmium Acaciæ Magnus, S. Dalbergiæ Dietel (2). (1) P. MaGNuS. — Einige Beobachtungen zur näheren Kenntniss der Arten von Diorchidium und Triphragmium (Berichte Deutsch. bot: Gesellschaft, 1891, p. 118-124, t. VI). (2) P. DIETEL. — Sphærophragmium Dalbergiæ, Hedwigia, 1893, I, p. 30-51. és. Sphaorophragmium Chevallieri, 109 La découverte, par M. Cuevazier, d’une troisième espèce présente un réel intérèt en étendant les limites du|genre ainsi que sa répartition parasitaire, puisqu'elle se trouve sur une Anonacée, appartenant très vraisemblablement au genre Monodora. ; À ; } fi î A f] TL DS = à : _ ) 100 ee de nd Des trois espèces actuellement connues, l’une, le S. Acaci, est originaire des Indes-Orientales ; la seconde, S. Dulbergiæ, de Natal; la dernière, S. Chevalieri, de la région du Charri, dans l'Afrique Occidentale. Sphaerophragmium Chevalieri n. sp. Maculis amphigenis, orbicularibus, 6-8 mm. diam., sparsis, fuscis ; soris epiphyllis, totam maäcula superficiem replentibus, subcuticularibus, tectis dein late cupulato-apertis, obscure brunneis, pulverulentis, cuticula marginatis, 250-350 y diam. ; teleutosporis tantum visis, primitus pallide fuscis, dein brun- neis, subglobosis ovatisve, nonnumquam ceuneiformibus, aliquando constrictis, 6-8 locularibus, 24-48 » X 24-32 p, tenuiter tunicatis, pilis nonnullis glochidiatis (8 y longis) sparse ornatis ; loculis ovoideis tenuiter tunicatis 20 X 16%: pedicello gelatinoso, hyalino 12 4 circiter crasso, teleutosporis æquilongo. 110 P,. HARIOT ET N. PATOUILLARD. In foliis Anonaceæ (verisimiliter Monodoræ), Chari, Dar Banda oriental, Mbélé, 21 janv. 1903, n° 7324, legit amiciss. et eximius peregrinator À. Chevalier cui grato animo dicata species. Le Sphærophragmium Chevalieri se rapproche du S. Acaciæ par la présence de poils glochidiés, mais il s’en éloigne par ses téleutospores plus petites. Il diffère du S. Dalbergiæ (qui ne porte que des verrues coniques) par ses poils glochidiés, tandis que les téleutospores ont sensiblement les mêmes dimensions. Nous n'avons pas rencontré la forme Urédo qui est connue dans les deux autres espèces. Etude d’un Aspergillus pathogène (Aspergillus î fumigatoides (1) n. sp.) Par G. BAINIER et A. SARTORY. (Une planche hors texte). L'Aspergillus que nous décrivons se rapproche de l’Asper- gillus fumigatus Fres., toutefois il en diffère par certains caractères d'ordre morphologiques et biologiques. Ce champignon possède un support conidifère court de 150 à 310u, le pied est assez souvent tortueux, non cloisonné, légèrement et progressivement renflé de bas en haut, l’épais- seur à la base de 5 à 6 u. La largeur de la tête est de 30 à 35 4. Les stérigmates ont de 8 à 14u de longueur, ne garnissent tantôt que le haut du renflement en massue, tantôt au contraire garnissent presque complètement le renflement. Ces stérigma- tes sont éncolores ; les conidies prennent la teinte olivâtre sombre, elles sont ovales.petites, mesurent de 2 à3 de long sur 2 # de large. La formation des conidies est nettement endo- gene ; le sommet du stérigmale s’étire en un tube qui renferme une série de conidies pourvues d’une membrane lisse (Fig. 7). À mesure que le diamètre de ces corpuscules augmente, le tube s'étire, s’étrangle de plus en plus entre les conidies suc- cessives et semble s’accoler sur celles-ci. Nous avons déjà signalé un processus analogue pour les Sterigmatocystis fusca Bainier, Sterigmatocystis nigra Van Tiegh. et carbonaria Bainier, et, bien avant nous, De SEynes (1886), et GuÉGuEN (1905), décrivaient des caractères analogues dans l’Aspergillus candidus et le Gliomastix chartarum. Le fait le plus curieux chez cet Aspergillus, c’est qu'il donne sur tous les milieux solides usuels des périthèces. Ils apparaissent le plus souvent (1) G. BAINIER et A. SARTORY. — Etude d'un Aspergillus pathogène. Aspergillus fumigatoïdes n. Sp. (Compl. rend. Sociélé Biol., tome EXVEH, page 22). 11119 G. BAINIER ET A. SARTORY. entre le kurtiéme et le neuvième jour. Les débuts de ces péri- thèces sont signalés par un filament qui s’enroule en tire- bouchon. Il y a de trois à cinq tours de spires qui se rapprochent en un tronc de cône creux. Îl faut noter que pendant l’enrou- lement le rameau est dépourvu de cloisons ; ces cloisons appa- raissent plus tard au moment où les tours de spires augmentent de diamètre.L’ascogone grandit, il en résulte de petites proémi- nences qui ressemblent assez bien à des sclérotes. Arrivé à mâturité le périthèce est constitué par sa paroi propre avec quatre ou cinq assises de cellules soudées en pseudo-parenchyme ; à l’intérieur, les asques. La dimension des périthèces est comprise entre 65 et 92 4 ; ils sont très nom- breux et forment des amas considérables superposés, d'autant plus visibles que le plus souvent ils se produisent sans être masqués par les appareils conidiens. Les asques sont souvent sphériques, mais aussi ovales, et ont alors de 20 à 26 de lon- œueur, sur 12 à 18 # de largeur. Le nombre des ascospores est le plus souvent de huit, quelquefois, mais très rarement, de quatre, cinq. six ou sept. Les ascospores sont nettement sphériques, échinulés, de dimensions comprises entre 3% et 3 a 5. Etude biologique de l’« Aspergillus fumigatoides » Nous avons suivi à cet effet les méthodes proposées par MM. Lurz et GuÉGuEN, pour l'étude des Mucédinées et des levûres (1). Les milieux liquides ainsi que les solides obtenues par addition de gélatine étaient répartis par quantité de 20 ce. dans de petits matras de 60 cc. Les autres milieux étaient répartis dans les tubes à essai. Le tout fut ensemencé à l’aide d’une culture sur carotte. | L'Aspergillus fumigatoides se trouvait en végétation sur les milieux suivants : Raulin gélatiné, carotte, pomme de terre, (1) L. Lurz et F. GUÉGUEN.— De l'unification des méthodes de culture pour la détermination des Mucédinées et des Levüres (Actes du Congrès international de Botanique de 1900, Paris). ETUDE D'UN ASPEKGILLUS PATHOGENE. 1415 topinambour, pomme de terre glycérinée, pomme de terre acide (à 2 °/, d'acide lactique, gélose, amidon de riz à 2°}; cela pour les milieux solides ; sur Raulin normal, neutre glucosé, Raulin levulosé, galactosé, glycériné, sur bouillon pepto-glycériné et sur le lait pour les milieux liquides. Milieux solides. Culture sur pomme de terre + 37°.— Dès le premier jo ur nous observons une couche blanche, duveteuse : le deuxième Jour, la moitié du substratum est recouvert d’un mycélium blanc, absence complète d'appareils reproducteurs; le #rorsième jour, début de formation des appareils reproducteurs ; gatriè- me jour, le duvet mycélien est teinté de place en place en vert clair, teinte qui s’accentue de plus en plus jusqu’au dixième jour, pour devenir vert olivätre. À ce moment, la culture se couvre de petites sphérules blanc jaunâtre quiine sont autre chose que des périthèces en voie de formation. Ces périthèces sont très abondants et arrivent à maturité le vingtième jour environ. Chose assez curieuse. l’Aspergillus fumigatoides végète dans l’eau située dans le réservoir du tube de Roux, donne un voile blanc à la surface du liquide et ce voile se cou- vre au bout d’un certain temps de périthèces analogues à ceux donnés précédemment sur pomme de terre. La forme conidienne est absente, les périthèces seuls figurent. Pomme de terre acide. — L'évolution est un peu moins rapide. Faible début après 36 heures. Le deuxième jour, le substratum est couvert d’un duvet blanc-neige.Cette coloration persiste jusqu'au cinquième jour (étuve à H37°). Le sixième Jour, sur le mycélium blanc neige apparaissent les appareils reproducteurs dont la couleur est celle indiquée au Code des couleurs sous le numéro 352 (C. d. c.); plus tard cette culture se fonce (couleur du Code des couleurs n° 368) ; cette dernière couleur est différente sensiblement de la teinte prise par l’As- pergillus fumigatus, type Fresenius. Les périthèces appa- raissent le deuxième jour aussi abondant que sur pomme de terre simple. 114 G. BAINIER ET A. SARTORY. Carotte.— Le développement est sensiblement le mème que sur pomme de terre simple. Les périthèces sont beaucoup plus nombreux que sur pomme de terre. Albumine d'œuf cuite. — La culture est peu vigoureuse, néanmoins les conidies arrivent à maturité vers le septième jour. l'apparition des périthèces a été constatée le vingt et unième jour. [l sont peu nombreux. Raulin gélatiné.— Après 48 heures (température de + 22°), des filaments blanchâtres apparaissent sur la stried’inoculation et s'étendent en largeur eten profondeur. La gélatine est bientôt envahie d'un mycélium blanc,mycélium qui garde cette couleur durant 15 jours. La liquéfaction apparaît en mème temps que les premières formes conidiennes. La couleur est vert-olivätre et fonce un peu pour prendre la couleur 368 {du code des cou- leurs). Bouillon gélatiné + 22°. — L'évolution est à peu près la mème que sur Raulin gélatiné. Comme sur ce dernier milieu, Aspergillus fumigatoides donne des périthèces. La liquéfaction de la gélatine a lieu vers le douzième jour, pour devenir com- plète le trentième jour. Raulin gélosé. — Mème aspect. Périthèces assez nombreux. Raulin normal. — Un voile blanc couvre bientôt la surface du liquide qui devient boursouflé, à bords relevés, grimpants, et à surface vert foncé uniforme. Les périthèces sont également très nombreux. Raulin acide.— Mème caractère cultural; le mycélium est moins plissé et le pourtour de ce mycélium ne presente pas de teinte rosée, comme le fait le plus souvent l'Aspergillus fumi- gatus Fres. sur Raulin normal et Raulin acide. Bouillon. — Caractères culturaux sensiblement les mêmes. Milieux sucrés. — D'après la vigueur et l'étendue des cul- tures, on peut ranger les sucres les mieux assimilés par le champignon dans l’ordre suivant: glucose, saccharose, maltose et lactose. : Action sur composés azosés. — Albumine d'œuf cuite. — Le milieu ne subit aucune liquéfaction. ETUDE D'UN ASPERGILLUS PATHOGENE. 119 Lait saturé de craie. — La coagulation a lieu vers le 15% jour, le lait devient jaunâtre et transparent ; le 18" jour, il est transformé en un liquide légèrement visqueux et opales- cent. Caséine. — Le cube se dilate en donnant un liquide trouble. Action sur les hydrates de carbone. — (Résultats obtenus cinq jours après addition de la solution de ferments. Saccharose.— 11 y a interversion et la solution renferme par litre 22 gr. 40 (en glucose) de sucre réducteur. Maltose. — L'augmentation du pouvoir réducteur et une déviation inférieure de 1°46’ au polarimètre indiquent le dédou- blement de ce sucre. Lactose.— Aucune transformation; avec la phénylhydrazine uniquement formation de lactosazone. Glucose.— Pas de production d'alcool. Empois d'amidon.— La gelée se liquéfie peu à peu, la liqueur devient sensiblement claire ; elle contient après cinq jours 18 gr. 40 (en glucose) de sucre réducteur par litre. Nous donnons ci-dessous un petit tableau indiquant les caractères comparatifs de l’Aspergillus fumigatus Fresenius,et de l'Aspergilius fumigatoides. Aspergillus fumigatus Fres. Aspergillus fumigatoides » Bainier, Sartory. Couleur des cultures sur Raulin Couleur des cultures sur Raulin gélatiné (373, Gode des couleurs), gélatiné (352, Code des couleurs), 4° jour. 4° jour. Majorilé des conidies rondes. Majorité des conidies ovales. Optimum de croissance 37°-38°. Optimum de croissance 370-380. Couleur des culiures sur pomme Couleur des cultures sur pomme de lo 20e j , (aR + ; de terre le 50° jour (363, C. des c.). terre le 30° jour (368, C. des c.). Absence de périthèces sur tous les Présence constante de périthèces. milieux. Température critique + 50°. Température critique + 48°-490, Ferments sécrétés : Caséase, inver- id. tine, maltase et amylase. Pathogène pour le lapin et le co- baye. id. 116 G. BAINIER ET A. SARYORY. Pathologie expérimentale.— Pouvoir pathogène de l’Asper gillus fumigatoides. L'infection expérimentale a été réalisée en injectantune emul- sion de conidies {2 centimètres cubes), contenant environ trente millions de conidies par centimètre cube, dans la veine margi- nale de l'oreille d'un lapin pesant 2 kilog. 100. L'émulsion des conidies était faite dans le sérum physiologique. Voici nos résultats : Poids Température de l’anima] AWantiNINOCUlAtIOnt eee creer ST 2 Kk. 100 + 39° Après 1 jour perte de poids de......... 60 gr. - + 39° Après 2 jours MT. ovenchooe 150 gr. + 38°7 Après 3 jours = Een 250 gr. +38°5 Mort le quatrième jour il ne pèse plus que 1 k. 540 Dès le deuxième jour, l'animal paraît abattu ; le troisième jour, ilest chancelant, les oreilles sont pendantes, il meurt secoué par d'assez violentes convulsions après quelques cris. À l’autopsie, qui a lieu immédiatement, on constate que le cœur bat encore faiblement. Les lésions que l’on observe sont multiples et portent sur presque tous les organes, reins, pou- mons, foie, rate, etc... ; mais ces organes ne sont pas tous également affectés. Le foie est volumineux, les reins sont plus que doublés de volume, congestionnés et parcourus par des stries blanchâtres dirigées vers le hile. Le cœur est atteint de myocardite paren- chymateuse généralisée avec dégénérescence des fibres muscu- laires. La rate est à peu près normale. Les poumons sont très rouges et les lésions très fréquentes sont d'aparence tubercu- leuses. L'examen microscopique des organes {après inclusion en parafline montre dans les reins la présence de filaments mycé- liens enchevèitrés, provenant de la germination des spores injectées. De plus le développement du tissu conjonctif est anormal, les vaisseaux sont dilatés, les cellules épithéliales troubles, tuméfiées, obturant la lumière des tubuli, l'exsudat albumineux est assez abondant. Foie. — Les filaments mycéliens sont tres nettement carac- térisés ; Il y a : 1° trouble général des cellules hépatiques ; ETUDE D'UN ASPERGILLUS PATHOGEÈNE. 117 2° infiltration embryonnaire des espaces portes sans pyéli- phlébite ni angiocholite appréciables. Poumons. — Mycélium abondant ; vaisseaux très dilatés ; épithélium alvéolaire peu distinct et tuméfié ; les poumons présentent de la congestion diffuse sur toute leur étendue, avec quelques tâches congestives bien limitées et de petites dimen- sions. Rate. Sensiblement normale. Les cultures tentées sur liquide de Raulin avec ces divers organes ont été positives ; de plus la formation des périthèces s'est effectuée comme à l'ordinaire. Deuxième inoculation.— Inoculation dans la veine margi- nale d’un lapin avec une émulsion contenant 25 millions de conidies par centimètre cube. Quantité injectée : 2 centimètres cubes. Le lapin pesait 1.900 grammes. Dès le deuxième jour, perte de poids de 55 grammes ; le lendemain, perte de poids de 120 grammes ; le troisième jour, 241 grammes. L'animal est très abattu, chancelant, les oreilles pendantes, :l meurt le quatrième jour après une série de violentes convulsions. À l’autopsie, qui a lieu immédiatement, nous constatons les mêmes lésions précédemment décrites. Troisième expérience.— Inoculation dans ia veine margi- nale d’un lapin avec une émulsion contenant environ 17 millions de conidies. Quantité injectée : 2 centimètres cubes. Le lapin pesait 2 kilog. 172, il est pesé quotidiennement. Il perd successivement 100 grammes, 150 grammes, 50 gr. et 25 grammes. À cemoment, c’esl-à-dire cinq jours après l'inocula- tion, il présente quelques mouvements de manège,moins intense cependant que ceux signalés par l’un de nous à propos du Sterigmatocystis fusca Bainier; il meurt le lendemain, son poids n'étant plus que de 1.715 grammes. L’autopsie pratiquée immédiatement montre le cœur gros, la rate et le pancréas normaux, les poumons hypertrophiés, le foie parsemé de peti- tes granulations blanches, les reins présentent des lésions multiples. Les matras de Raulin ensemencés avec un fragment 118 G. BAINIER ET A. SARTORŸY. de ces divers organes reproduisent, à+ 370. l'Aspergillus fumi- gatoides. Il résulte de nos recherches que nous avons affaire à une espèce nettement différente de l'Aspergillus fumigatus Fres., type pathogène, et des variétés décrites par CosTanTix et Lucer (1), très voisine cependant de celle que DanGgarp (2) a décrite récemment sous le nom d’Aspergillus fumigatus à péri- thèces. Nous ‘considérons cet Aspergillus comme une espèce très voisine de l’Aspergillus fumigatus Fres., c'est pourquoi nous proposons de lui donner le nom d’Aspergillus fumigatoides. (Travail des Laboratoires de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure de Pharmacie et de Pathologie expérimen- tale de la Faculté de Médecine de Paris). : EXPLICATION DE LA PLANCHE. Aspergillus fumigatus. — Aspergillus fumigatoides. 1. Rameau fructifère de l’'Aspergillus famigalus grossi. 3-4, Aspergillus fumigalus grossi 700 fois. 6. Aspergillus fumigatoides grossi 700 fois. Conidies endogènes, grossissement 1.000 diamètres. 8-9-10-11 12-13. Début du périthèce 1.000 et 1.200 diamètres. 14. Thèques grossies 1.000 fois. 15. Thèque grossie 1.200 fois. 16-17-18-19. Spores grossies 1.200 fois. = PA = 7/5 BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. MOVE REC. G. BAINIER, ad. nat. del. et sc. Aspergillus fumigatoides, À. fumigatus ay ip me Note sur une forme anomale de Gollybiavelutipes Curi, Par L. LEGUÉ. (1 fig. dans le texte). Le 20 janvier dernier, je recevais de l’un de mes amis, curieux des choses de la botanique, un champignon à l'aspect morchelloïde, mais qui n’avait d’ailleurs de commun avec les morilles que la ressemblance extérieure. L'examen au micros- - cope ne laissait aucun doute à cet égard : l’hymenium était très visiblement formé de basides surmontées de leurs stérig- mates. Je n'avais jamais rien vu de semblable et j'avoue que je me trouvai fort embarrassé. Après des recherches assez longues et qui n’aboutirent point à faire rentrer ce champignon dans un genre ou seulement dans une famille de Basidiomycètes, l’idée me vint subitement qu'on pourrait peut-être le rapporter au Collybia velutipes Curt. Ce ne fut point tout à fait par hasard que je songeai à cette espèce plutôt qu’à telle ou telle autre. La semaine précédente, au cours d’une promenade, je l'avais rencontrée en échantil- lons nombreux ; elle m'était donc très présente à l'esprit, et la ressemblance de son pied avec celui de ma fausse morille que je voyais cartilagineux, velouté, brunâtre, devait nécessaire- ment me frapper. Il y avait entre les deux champignons une autre analogie : ils étaient au mois de janvier en pleine végé- tation, bien conservés, alors que, par suite des gelées, les autres espèces à chapeau plus ou moins charnu avaient comple- tement disparu. Une comparaison, puisque je pouvais la faire, s’imposait. Je retournai dans la bruyère où j'avais vu le Collybia velutipes et je trouvai facilement plusieurs spécimens de celui-ci. Je pus 120 L. LEGUE. alors constater les rapports de consistance, de pubescence et de couleur que j'avais établis de mémoire entre la forme typi- que et l’anomalie supposée. D'autre part, les spores étaient à peu près semblables chez toutes les deux : ellipsoïdes allon- gées (un peu plus courtes dans la première que dans la seconde), presque cylindriques. Quécer, Æ#{. mycol., p. 334, dit « spores arquées, en saucisson » ; quelques-unes seulement nous ont paru, à M. ReimsourG qui m'’aidait dans mon étude et à moi, offrir dans le sens de leur longueur une légère cour- bure. Restait le chapeau si remarquablement alvéolé ; j'admis que son élat provenait simplement d’une déformation dont la cause m'échappait. J'en aurais été certain si je m'étais rappelé deux intéressantes notes sur des anomalies morchelloïdes de Corti- naires, publiées dans le Bulletin de la Société Mycologique, l’une par M. Boupnrer (tome VI, p.169 et pl. XVIII), l'autre par MM. Duuée et Lurz (tome XVIII, p. 131). Mon opinion était faite quand même, sauf avis contraire de l’un de nos maîtres à qui je me proposais de recourir : j'avais sous les yeux une forme morchelloïde du Collybia velutipes. M. Parouirrarn, avec son obligeance habituelle, confirma l'exactitude de ma détermination. Voici maintenant la description de ce cryptogame aussi curieux qu'irrégulier : Pied, 3-4 cent. de longueur sur 8 mill. environ d'épaisseur. dilaté au sommet, hérissé, velouté, brunâtre. Chapeau presque globuleux, à bords rabattus, appliqués sur le pied, 3-4 cent. de diamètre, creusé sur toute sa surface d’alvéoles qui rappel- lent celles d’un petit Worchella esculenta L., avec cette diffé- rence toutefois que le fond de leurs cavités est souvent tapissé de veinules disposées en réseau. Lamelles épaisses, espacées, décurrentes, offrant aussi de nombreuses veines anastomosées. Chair un peu jaunâtre. Hymenium recouvrant les cavités des alvéoles et les lamelles ; spores ellipsoïdes allongées, presque cylindriques, quelquefois un peu arquécs. - La couleur du champignon pris dans son entier est brunâtre [moins foncée que dans pelutipes typique) ; l’intérieur des alvéoles et les lamelles sont d'un alutacé pâle. FORME ANORMALE DU Collybla velutipes. TP Saint-Firmin (Loir-et-Cher), dans le val du Loir, près du moulin de Fosse-Darde. Cinq individus, tous semblables, croissaient sur la tige d'un saule (probablement Salix cine- rea L.), à un mètre environ au-dessus du sol. 17 janvier 1909. Forme anormale du Collybia velutipes. « La forme morchelloïde de certains Agarics n’est pas une nouveauté, mais elle paraît très rare », dit M. Bouprer dans la note citée plus haut. On en connaissait jusqu’à ce jour trois cas seulement ; le premier, signalé par Bronpeau (Champ. de l’'Agenais, Bull. de la Soc. linn. de Bordeaux) ; les deux autres, observés par M. Bounier et par MM. Dumuée et Lurz. J'ai donc pensé qu’il était utile d'en enregistrer un nouvel exemple. L’anomalie rencontrée à Saint-Firmin m'a semblé d'autant plus remarquable qu'elle tient à la fois de Collybia velutipes auquel la rattachent ses caractères les plus impor- tants ; des Ÿerulius, par la disposition réticulaire des veines qui couvrent une partie de son hymenium ; de Worchella escu- 9 192 L. LEGUÉ. lenta, par son aspect, les alvéoles de son chapeau. Telle qu'elle se montre, on peut la rapprocher du genre artificiel Stylobates Fr., £picr., p. 370, créé, suivant M. ParouizLarD (Essai taxon. sur les Hymén., p. 177), pour certaines anomalies d’Agarics chez qui « les lames, au lieu d’être limitées à la face inférieure du chapeau, se continuent à la face supérieure où elles s'anas- tomosent plus ou moins ». J'ajoute que je n'ai trouvé sur mes spécimens aucune trace de parasite ou d’insecte ayant pu altérer leur forme d’une façon quelconque.Je n'oserien affirmer, mais peut-être faudrait-il voir dans cette monstruosité tout simplement un nouvel et singulier effet de la plasticité dont les tissus fongiques nous ont donné tant d’autres preuves. Note sur l'Amanita junquillea Quélet. Par l’abbé F. HY, professeur à Angers. Depuis deux ans, à plusieurs reprises, il a été question, dans le Bulletin, de l’Arnanita junquillea ; me serait-il permis d'ajouter quelques remarques à l'enquête ouverte sur ce sujet ? Et d'abord, si mon expérience personnelle peut ajouter aux témoignages apportés en faveur des qualités alimentaires de ce champignon, je dirai que depuis 1892 où je l’ai soumis pour la première fois au contrôle de M. Boupter, je ne manque pas chaque automne, de le récolter pour la table, et de le recom- mander à d’autres qui, tous, l'ont trouvé très bon. Il est, en effet, commun autour d'Angers, à partir des premières pluies de septembre, dans les bois mêlés, ceux surtout où domine le chêne. D'autre part, il se distingue aisément, au moins pour les personnes un peu familiarisées avec les observations mycolo- giques, du dangereux Amanita citrina par son anneau fugace comme toute la volve, son chapeau à marge nettement striée, et surtout par son odeur faible, mais douce, contrastant avec l'odeur vireuse, plus ou moins analogue à celle du navet ou du raifort, et commune aux Amaniles vénéneuses. Plusieurs naturalistes ont prétendu que l'A. cétrina s'était parfois montré inoffensif, et que, par contre, PA. junquillea avait causé des accidents. Je suis convaincu, pour mon compte, que ces assertions reposent sur des faits hasardés ou mal inter- prétés. Je ne parlerai ici que de la seconde espèce, pour établir qu à mon avis il faut y reconnaître, outre le type, deux variétés ou races qui peuvent fort bien s'en distinguer par leurs pro- priétés toxiques. La première correspond à l'A. vernalis Gillet el Roumeguère : la deuxième, inédite, que j'appellerai, si lPon veut, var. pérosa [non Auct.}. 124 ABBÉ F. HY. Presque tous les mycologues s'accordent à regarder l’Ama- nita vernalis comme simple synonyme de l'A. junquillea. Toutefois, comme faisant exception à cette unanimité, je citeral MM. Cosranrix et Durour qui reconnaissent le premier à son chapeau péle et à son pied court. J'ajouterai que la forme ver- nale n’a pas, à ma connaissance, été trouvée en Anjou où le type automnal est au contraire, ai-je dit, très répandu. Non seulement je ne l'y ai jamais vue, mais le regretté GaïLLarp, qui s’était spécialement adonné à des recherches mycologiques dans nos environs, ne la mentionne dans aucune de ses listes. La seconde race d’Amanita junquillea s’en distingue par son odeur vireuse désagréable, rappelant tout à fait celle de l'A. citrina. Je l'ai observée le 14 novembre dernier, lors d’une herborisation faite en compagnie de notre confrère M. le D' Dezanneau dans les bois du Perray, près d'Angers, sous des pins, dans la partie montueuse connue sous le nom de « Lande de Saint-Silvin ». Comme on doit tenir compte, à mon avis, surtout des carac- tères morphologiques dans la classification, je n’hésite pas à rattacher cette plante à l’Amantta junquillea auquel elle res- semble de tout point. Seule son odeur difière et indique des propriétés nocives que je crois pouvoir donner comme pro- bables, bien que je n’aie essayé aucune expérience directe en vue de les établir. Je donne ces faits pour ce qu'ils valent. L’explication qui en ressort, justifiant les observations contradictoires sur l’'Ama- nita junguillea, me semble toutefois plus naturelle que l'hypo- thèse purement gratuite d’une nocivité relative et temporaire. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. C. Torrenn.— Flore des Myxomycètes. Etudes des espèces connues jusqu'ici, avec 9 planches. M. TORREND, professeur au Collège de Campolide, à Lisbonne, qui s'occupe avec succès de Mycologie depuis un certain nombre d’années et auquel on doit la découverte de nombreuses et intéressantes espèces, vient de publier une Flore de toutes les espèces de Myxomycètes connues jusqu'à ce jour. Cette flore,écrite en français, remplit un vide qui se fai- sait par trop sentir pour la connaissance des espèces de notre pays, presque tous les ouvrages traitant complètement cette intéressante famille étant écrits en langues étrangères. L'auteur, dans sa première partie, à la suite de sa préface, commence par des notions préliminaires comprenant les phénomènes de germina- lion, de végétation, de reproduction, puis le rang des Myxomycètes dans la série des êtres, la définition de l'espèce et enfin des conseils aux jeu- nes mycologues. Tous ces chapitres pour lesquels il s’est inspiré, non seulement de ses études particulières, mais aussi des différents auteurs les plus récents tels que le professeur MacBRIDE et M. LISTER avec les- quels il a été constamment en relations suivies. Il s’en suit que l’ou- vrage se trouve au courant de la science. M. TORREND fait suivre ses notions préliminaires d’un indice bibliogra- phique, puis de clefs dichotomiques très claires pour les familles,genres et espèces, qui permettront aux amateurs d'arriver facilement à la recon- naissance des espèces de tous les pays, qui toutes se trouvent décrites dans la seconde partie, la plus importante certainement, de son ouvrage, et où se trouvent décrites 7 ou 8 espèces nouvelles. Une table détaillée des genres, espèces et synonymes suit, puis l’auteur donne en supplément, un synopsis des ordres, genres et espèces établi par LISTER et continué par sa fille, Mlle Guilhelma LiSTER, qui a toujours apporté son concours aux travaux de son regretté père, et comme lui, est aussi experte dans la connaissance de cette jolie famille. Enfin le volume se termine par 9 planches, représentant un très grand nombre d'espèces et de détails anatomiques tirés pour la plupart des travaux de LISTER, MACBR1DE et d’autres auteurs parmi les plus connus. Get ouvrage, entièrement écrit en français, sera donc le bien venu en France où des travaux aussi complets sur cette famille manquent com- plètement ou se trouvent disséminés dans les divers recueils périodi- ques ; aussi doit-on savoir gré à son auteur de l'avoir publié, et je ne 126 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. doute pas qu'il concourre puissamment à l'étude de ces jolis petits cham- pignons. BOUDIER. L. LeGué. — Catalogue raisonné des Basidiomycètes qui crois- sent autour de Mondoubleau. dans les départements de Loir- et-Cher, de la Sarthe et d'Eure-et-Loir (Bulletin de la So- cièté archéologique, scientifique et littéraire du Vendomois, tirage à part in-8°, 192 pages, Vendôme, 1900). L'ouvrage que vient de publier M. LEGvÉ, sous le titre modeste de ca- talogue. comprend les espèces de Basidiomycètes récoltés dans un rayon de 2% kilomètres autour de Mondoubleau. Dans cette circonscription sont réunies cinq forêts situées dans trois départements différents. M. LEGUÉ a vu presque toutes les espècesqu'ila indiquées. Les formes litigieuses ont été communiquées aux maîtres de la Mycologie française. Sur les 753 espèces ou variétés comprises dans ce catalogue, une cen- taine sont considérées comme rares et 9 comme très rares dans les flores mycologiques françaises. Parmi les espèces les plus intéressantes, nous indiquerons: Amanila aspera var. Francheli: Lepiola biornata, felina : Hygrophorus leporinus: Collybia Omphalia Kalchbrenneri ; Laclarius maliodorus ;: Russula cœrulea, mollis : Enltoloma ameides ; Inocybe Rennyi: Galera pygmæo- affinis : Flammula muricella; Tubaria paludosa ; Bolelus gentilis, fusi- pes: Polyporus Fibula, Wynnei, trabeus: Dxdalea Weinmanni, etc. etc. ILest vivement à désirer que des travaux analogues soient publiés dans les diverses régions de notre pays et le catalogue de M. LEGUÉ, qui fait le plus grand honneur à son auteur, pourrait servir de modèle. On pourrait arriver de cette facon et assez rapidement à édifier une Flore Mycologique française. P. HarIOT. Maurice Barsier. Description synthétique des Russules de France, Bulletin de la Société mycologique de la Côte d'Or, 3° année, 1909. Depuis quelques années, de nombreuses études ont paru en France sur les Russules ; la contribution qu'apporte M. BARBIER à la connaissance de ce groupe difficile, est fort intéressante, car l’auteur s’est efforcé de rattacher les nombreuses formes connues à un certain nombre de types ou espèces majeures bien distincts par l'ensemble de leurs caractères. M. BARBIER, d'accord en cela avec tous ceux qui ont éludié avec soin les ussules, pense que seuls les caractères des surfaces, et spécialement de la culicule du chapeau, d'une part el la couleur des spores de l'autre, sont suffisamment fixes pour servir de base à l'établissement des Lypes. Ces types sont d'ailleurs peu nombreux, M. BARBIER en distingue 9: INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 127 1. Russula nauseosa avec les sous-tvpes À. chamaæleontina et (?) late- rilia Quél. (R. Turci Bres.). 2° R. maculata. 3: R. integra avec le sous-tvpe xerampelin«. 4. R. emetica — fœtens. 5° R. depallens — heterophylla. 6: R furcata — (?) serotina. 7: R. lepida. 8° R. nigricans. 9: R. delica. Nous ne pouvons ici entrer dans le détail des races ou variétés qui viennent se grouper autour de ces types fondamentaux el c’est dans ce rattachement systématique que résident l'intérêt et l'originalité du travail de M. BARBIER. A. MAUBLANC. R. FRIEDLANDER et SOHN, in BERLIN N. W., 6, Caristrass | | Prière de s'abonner au nouveau journal mycologique : ANNALES MYCOLOGICI EDITI IN NOTITIAM Scieptiae Mycologicae Universalis CURANTE H. SYDOW Six fascicules par an, avec planches et figures. Abonnement 25 Marks (Fr. 34,25) Parus : Tome I, 1903, XI et 578 pages avec 11 planches. — Tome TJ, 1904, XVI et 562 pages avec 12 planches. — Tome III, 1905, 580 pages avec 15 planches. Travaux originaux de MM.ARrTHUR, SALMON, Rick, HozwaAy, COPELAND, Trorter, Kusano, Cuvper, MAIRE, VUILLEMIN, BRESADOLA, SACCARDO, Hôaxez, BugAk, RExm, CAvARA, Diepicke, DieTez, GuiLLiERMOND, HECKE, Horn, MC ALpiNE, OUDEMANS, PETRI, TRANZSCHEL, ZAHLBRUCKNER, ATKINSON, Bucnozrz, DANGEARD, VAN HALL, JACZEWSKI, PATOUILLARD, Traverso, Warp, Sypow etc., plus un index bibliographique et des analyses critiques. Des abonnements au Tome IV des « Annales Mycologici » sont recus au prix de M. 25 (31 fr. 25) port compris. Le 1* fascicule paraîtra en mars 1906. R. FRIEDLANDER et SOHN, Éditeurs, BERLIN, N. W, 6 Vient de paraître ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE O. DOIN, éditeur, Paris. Bibliothèque de Botanique cryptogamique Pauz Harror, Assistant de cryptogamie au Muséum d'Histoire naturelle: LES URÉDINÉES (Rouille des plantes), 1 volume in-18 jésus, cartonné toile, de 400 pages, avec 47 houres dans le texte : "7 REED RES ce OO L'étude des Rouilles des Plantes (Urédinées) s’est complètement trans- formée depuis quelques années. Le polymorphisme, l’hétéroïcité, la plu- rivorité, l'adaptation physiologique, ont été l'objet de recherches du plus haut intérêt de la part d’un certain nombre de botanistes, au premier rang desquels il convient de signaler PLOWRIGHT, Ed. FISCHER, KLEBAEN, TRANZSCHEL, etc. ; ces recherches n’en sont encore qu'à leur début et ménagent encore de nombreuses surprises. Il était nécessaire de mettre au point les données qu'on possède ; c'est ee qu'a entrepris l’auteur de cet ouvrage. Après avoir fait un historique documenté de la question, en rappelant la part considérable qu'ont prise à l'étude des Urédinées les grands mycologues français, TULASNE et LÉVEILLÉ, M. HaARIOT s’est étendu sur la morphologie interne et externe de ces champignons, les états divers sous lesquels ils se présentent, leurs formes biologiques, leur hétéroïcité, les dégats qu'ils sont susceptibles de provoquer chez les plantes. Il a terminé par la description des genres et des espèces qui existent en France ou sont susceptibles de s’y rencontrer. Deux tables permettent d'arriver facilement à la détermination : l’une consacrée aux noms des espèces, l’autre aux plantes nourricières sur lesquelles elles se développent. AVIS TRÈS-IMPORTANTS Toutes communications concernant le Builetin devront être adressées à M. Mausranc, préparateur à la Station de Pathologie végétale, 11 Dis rue d’Alésia, Paris-XIV*, Secrétaire- Général. APN AU CRE Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées . dans le texte, -ou à être tirées en planches, celles-ci doivent être dessinées à l'encre de Chine et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier à grain dit « Papier procédé », ou conSsister en bonres photographies, de manière à : en permettre la ue par les procédés zincographiques. Les lettres et chiffres seront mis soit à la plume, soit au crayon Wolff suivant les cas. . Dans l'E calcul de la dimension des dessins destinés a être reproduits en planches, les auteurs sont priés de vouloir bien tenir compte de la réduction que le clichage photographique devra faire subir à leur dessin pour que la reproduction zincogravée tienne, finalement dans le format 13% 18%, qui correspond à celui des planches du Bulletin. . L’exécution de toute figure ne pouvant de . que par des procédés différents reste soumise à l’appréciation de la Commission du Bulletin. Dans le but de faciliter la régularité dans la publication du Bulletin, MM. les auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la première épreuve. de vouloir bien la retourner corrigée à M. Lucien DECLUME, imprimeur à Lons-le-Saunier, dans un délai maximum de huit jours. Passé cette limite, la _ Commission du Bulletin serait dans l'obligation de reporter au Bulletin suivant l'impression du mémoire. Toutes les cotisations doivent être adressées en mandats- poste au Trésorier de la Société, M. PeLcrerEau, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Le montant des cotisations non adressées est d’ailleurs recouvré par les soins du Trésorier à à la fin de l’année courante. La Société Mycologique ne possède plus d'exemplaires de la Table de concordance de la Floré de Quélet. Adresser les demandes à M. Paul Kriwexsrecx, 3, rue Corneille, à Paris, qui a acquis les derniers exemplaires. | SOGTÉTR MYCOLOGIQUE he FRANCE 6 al 1 fl ? 1 RE N à pévrièr mn . ; . du We | sante ui Décembre | on" ue en. un oo. fascicule. u . [LL et IV (1887 et ue en 1 droïs . . . | l cules chacun. ne À Prix de chane ne d Y à XIX (x 880 à 190318 en que fac # ue Eee Die cules chacun. AR Au ae A | personnes étrang ères à XXII (1907) et XXIV. (1908) c en ati di ue | . Eu Ra a Fo ne ee Table décennale des tomes Dante ar va des tomes XI à x ; Ces: prix. sont cables nets; pour a ouvrages ci edee en. province et à l'étranger; les frais de: port restent à la charge du. _: destinataire. Les Tomes IT (1886), XX. (1904), XXI: {r005),': et XXII (1906) ne peuvent plus être vendus que avec la collection | complète. | Us ‘ ne RENSEIGNEMENTS. GÉNÉRAUX. di a De . dé a Société, il suffit d être réa ea l’une des séances mensuelles de la Société, puis élu: dans la séance suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du. Bulletin trimestriel,-est de 10 francs par an pour les membres résidant en France eten Algérie, et de 12 francs pour les LS à qui de. service du Bulletin est fait à l’ Etranger. Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trinestriel de la Société doivent être envoyés à. M. MAUBLANC, Sécrétairé général, 11 bis, rue d'Alésia, PARIS-XIVe. ‘Les cotisationsdoivent être adressées à M. P ELUTEREAU, EN h D). : de la Société, notaire honoraire , à Vendôme (Loir- et= Cher). BULLETIN TRIMESTRIEL 3) MR y 12 PI F t DER LAS AR YCOLOGIOUE DE FRANCE Ne Pur le prog et la difusion des connaissances relatives à aux x Champs 4 LE | Tome XXV. — 3° Fascicule. Fa À 4 de Air © SOMMAIRE 0 ee ù ; d À ; de 9 1 A j ‘1 PREMIÈRE PARTIE. ‘Li LTD ÿ MAR TE à Traveux originaux : Te 4 Le 2 ñ Patouillard. me Champignons: de la Nouvelle Galédo- Aro ‘ 4/nie (suite) - AE EM A A CS D Ar Aa de Gr < Grifton et Maublanc. — Sur une ch rouille des Orchidées Je So Pen et En e MSn Griffon et Maublanc. — Notes de a Ioeie végétale 0 ROME (mildiou, blac-rot, FOUITIES). ................4.... TN AE E. Chatton et F. Picard. — Contributions: à l'étude . Ent systématique et biologique des Laboulbéniacées : Fre- D DA de | nomyces histophtorus Chatton et Picard....,......... 147 . F.-H. d’Hérelle. — Maladie du Caïéier au Guatemala. 174 | Bibliographie (TRS 189 ï | Dtxrine PARTIE. % ï (A Compte- “rendu i la séance du 6 mai 1909.......... set LIL co du TrésOrIEP .. es... LVIT At (eg ñ ÿ } \ a | 84, Rue de Grenelle, PARIS-VIIe arrt 4 —— 1909 11909 HADIHAYHDOLOHAOMIN ATAIV AY THANON IdVLV'T Ano 401 ne,ANnoN os np LUNA9S np uoneuedes e] 4nod JldV1W71 syoueddy xneoanon SOSITIA9YS OANJINO 9P XNOTTN ‘SoxtoquIOqur op soJarduioo SUOTHETIEISUI ‘SOAU[OO)MNY ‘oinJn) € sean | Bizdio"7 op ‘;,9 » y471ganu1 syrnpoad sop j0d9q | alfojouageg e] ja arydeufouny ej anod xnerogds SIUE40/09 ja Sanbiuyo Synpoud | sonbieur sono) op une 19 LONIN SOUUO JOLI IN EN RUNNONL OA SUHINUTG So] 0000 AIDOTOIHILOVE D) An0d XAVIOHdS SHTHAON Z1137 73 op sodoosouo!l sap ÉHITLAE e| Jnod Jod9q d SI V d — Nne919U004- Here onu ‘az SOU9 LE ELEC ETS 8 NOILIU3dX1 NOILINHLSNOI 30 31131 UOTE ques G PAtAOINOS (67 THOUIQUUAIDUV SIHVA — IOU9TN-AuIES paeaomnog ‘9e S90U810$ Se) An0Û SNeIPdAY D 10 SMTEUINISUT D SINJONLSU0D O%11909'3 41901014 AL0 VA - sn “HIHdVHDOUDIN : auoydo for Commission nationale pour la propagation de l'Etude pratique des Champignons, FONDÉE EN 1902. Extrait du Règlement volé par la Société Mycologique de France pendant la Session générate, à Paris, le 10 octobre 1902 : Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique de France, une Commission dite nationale, chargée de grouper les efforts de toutes les personnes qui s'intéressent à la connaissance des Champignons. Pour les autres articles, voir Bull. Soc. myc. de Fr., t. XNIII, 1909, pp. 249-251. Les Commissaires devront se metlre en relations avec les mycologues amateurs où scientifiques de la région qu'ils habitent, el se chargeront de leur procurer tous les renseignemeuts qu'ils seront en mesure de four- nir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises aux spécialistes pris dans le sein de la Commission, el les espèces intéressantes qu'ils pourront réantir devront être aulaut que possible envoyées aux séances mensuelles le la Société, à Paris, 84, rue de Grenelle. Composition de la Commission approuvée par la Société dans sa réunion du 5 février 1903. MM. Arnould, ion à Ham (Somme).— Champignons supérieurs. Bernard, J., pharmacien princ. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — Champignons supérieurs. . Bainier, 2°, rue Boyer, Paris-XX°.— Mucorinées et Mucédinées. Bernard, L., place Dorian, Montbéliard (Doubs).— Champignons supérieurs. Barbier, préparateur à la Kaculté des Sciences de Dijon, Champagnons dits supérieurs où Champignons sarcodés, particulièrement Agaricinés. Boudier, 22, r. Grétry, Montmorency (S.-et-0).— Basidiomycètes et Ascomycèles. Abbé Bourdot, St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier).— Champ. supér. Abhbe Derbuel, Peyrus (Drôme).— Champignons supérieurs. Dumée, pharmacien à Meaux (Seine-et-Marne).— Hyménomycètes. : Dupain, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. Dutertre, Emile, à Vitry-le-François (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. D: X. Giilot, faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). — Pr comestibles et vénéneux. Intoxications. Griffon, 11 bes, rue d’Alésia, Paris-XIVe. Champignons DE des Végétaux. Paihologie végétale. Grosjean, instituteur à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). — Champ. supéreeurs. Hariot, P,, 63, rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. Harlay, V., pharmacien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasiles des végélaux usuels. Hétier, Fr., à Arboïs (Jura).— Champignons supérieurs. D: Labesse, Angers. Intorications : Maine, Anjou, Vendée. Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier. — Champ. du Midi de la France Legué, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). — Champignons supérieurs. Maire, R., {1, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe-et-Moselle. — Champignons p arasites, Hypodermés, etc. Matruchot, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences, 45, rye d'Ulm. Paris-Ve,— Crumpignons paraseles des animaux.— Moisissures. : Maublanc, {1 bis, rue d'Alésia, Paris-XIV°. Champignons parasites des végétaux. Pathologie végétale. D: Meénier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycètes. Michel, pharmacien à Fontainebleau. — Champignons supérieurs. Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. D: Patoulllard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champignons exotiques et en particulier de la Tunisie. - Peltereau. notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher.— Champignons supérieurs el spécialement les Bolétés. Rolland, 80, rue Charles-Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine), — Basediomycèles Ascomycêtes. Radaïis, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — Rapporteur-général de la Commission. Dr Trabut, Mustapha-Alger.— Champignons de la flore de l'Algérie. Bureau de la Commission pour 1909. PESTE AIRES CEA . M. Boupier (Montmorency). Vice-Présidents ..... MM. (Paris), Ménier (Nantes), ParouILLaRD (Neuilly-sur-Seine), RozLann (Neuilly-sur-Seine). Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrondt). BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1909. Président........... M. Harior, conservateur de l’Herbier Montagne,63, rue de Buffon, Paris-Ve. Vice-Présidents.... M.F. GuÉGuEx, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris-VIe. M. R. Maire, maïître de conférences de Botanique à la Faculté des Sciences, à Caen. Secrétaire général. M. Maugranc, préparateur à la Station de Pathologie végétale, 11 bis, rue d'Alésia, Paris-XIVe. Trésorier. 17 M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- dôme (Loir-et-Cher). Secrétaires des Séances... M. Bessir, professeur au Lycée Montaigne. Paris-VIe(Procès-verbaux des séances). Archiviste.......... M. Biers, préparateur au Muséum d'His- toire naturelle. Membres du Conseil: MM. Maxcix et BainiER. Champignons de la Nouvelle Calédonie (suite) (!. Par N. PATOUILLARD. * — Lou À À IV. Le genre Trichoglossum Boud. Genre institué pour les Géoglosses à hyménium pourvu de de cystides et répondant au type du Geoglossum hirsutum Pers. Il comprend un petit nombre d'espèces très voisines les unes des autres, dans lesquelles les caractères doivent être cherchés dans le port, la dimension des spores et le nombre de cloisons que présentent ces organes ; les notions de couleur, des soies hyméniennes et des paraphyses.étant partout sensiblement les mêmes. Le T. hirsutum a normalement des spores mesurant de 110 à 150 y de longueur et présentant 15 cloisons transversales. Dans sa monographie des Géoglosses des Etats-Unis (2), M. Durand signale deux variétés de ce champignon, les T. Airsu- tum forma variabile et forma Wright, dans lesquelles le nombre des cloisons varie de 8 à 14, tout en conservant des dimensions de spores sensiblement les mêmes que dans la forme typique ; ces deux variétés sont l’une des Etats-Unis, l’autre de Cuba. Nous en ajouterons une troisième récoltée en France, dans les Pyrénées (forêt du Gourzy près des Eaux-Bonnes), il y a longtemps déjà, par le Docteur Doassans et que nous désigne- rons sous le nom de 7, hirsutum var. Doassansii. Elle se distingue par des spores cylindriques, droites, bru- nes, mesurant 85-95 X 4-5 pet ne présentant que 7 cloisons transversales. Tous les autres caractères ne différent en rien de ceux du T. hirsutum. (1) Voir Bull. Soc. Myc. [1908]. (2) Annales Mycologici [1908], 437. 0 130 N. PATOUILLARD. On rencontre sur quelques spécimens des spores à 1-2-5 cloisons, plus courtes (60 z}, ressemblant à celles de T. Far- lopii, mais ces spores,encore incolores ou à peine teintées,sont manifestement jeunes et non mûres. T. Walteri a des spores cylindriques également à 7 eloi- sons, mais ces spores sont plus courtes que dans la var. Doas- sanstü et la plante est beaucoup plus fortement hérissée. T. Rehmianum, qui est aussi très voisine, a des spores à 7 cloisons, sensiblement claviformes et moins longues. La Nouvelle Calédonie nous a fourni jusqu'ici trois espèces du genre Trichoglossum : T. Walieri(Berk.) Durand, loc. cit., 440; Cooke Myco- gr., 1,4. T. rasum Pat. n. sp. T. gracile Pat. n. sp. La première a des spores constamment à 7 cloisons, la seconde à 7-9 et la troisième à 15 comme dans T°. kirsutum. T. rasum n. sp. — Ascomata gregaria, magna, usque ad 15 centim. alta, atra ; clavula valde compressa, spathulata, lanceolata, sœpe inciso-crenata, 3-5 cent. longa, 6-20 millim. lata, sublente vix setulosa ; stipes gracilis, 2-3 millim. crassus, teres, flexuosus, hirsutus, setulis brunneis, rigidis, longius- culis, acutis ; mycelium flocosum, brunnem, ex hiphis gra- cilibus, tenuibus, ramosis formatum. Asci cylindraceo-clavati, iodo cærulescentes, + 200 X 20 z, octospori ; sporidia opaca, brunnea, clavata, una fine abrupte acutata, 7-9-septata, crassa, 115-140 X 7-9 u ; cystidia opaca, spiniformia, vix excedentia, 260 X 12 F ; paraphyses filiformes, fuligineæ, sursum unci- natæ, vix incrassatæ (4 u). Hab. ad terram quisquiliasque in sylvis montis « Koghis » Novæ-Caledoniæ. Leg. cl. Le Rat. Plante entièrement noire, croissant d'ordinaire en touffes sur la terre ou sur les débris de bois englobés par un mycelium floconneux, brun et très fin. Elle atteint de grandes dimensions (jusqu’à 15 centim. de haut), mais se réduit d'environ des deux tiers par la dessication. La clavule forme le tiers ou la moitié de la longueur totale et s'atténue insensiblement en stipe ; elle CHAMPIGNONS DE LA NOUVELLE=CALÉDONIE, 134 varie beaucoup dans sa forme : tantôt elle est lancéolée, tantôt tronquée au sommet, plus ou moins sinueuse, incisée, cordi- forme ou irrégulièrement découpée: Elle est très fortement applatie, lisse ou un peu ridée. Les cystides sont à peine sail- lantes au travers de l’'hyménium, en sorte que la surface parait glabre, même à la loupe. Les paraphyses peu colorées dans leur partie inférieure deviennent fuligineuses vers le sommet, qui est plus ou moins recourbé en crosse. Les spores sont claviformes, brusquement atténuées en pointe à la partie la plus large et peu à peu amincies vers l’au- tre extrémité. Leur longueur varie de 115 à 140 & et leur lar- geur dans la portion la plus épaisse est de 7 à 9 u. Elles pré- sentent 7-9 cloisons distantes. Le stipe rigide, épais, est hérissé de longues soies brunes, analogues aux cystides, qui émergent d'un duvet fin, cons- titué par des poils courts, bruns, simples, mous, pluriseptés et dont l’article terminal est renflé en poire. Tr. rasum se distingue de toutes les espèces voisines par ses grandes dimensions. Elle est très proche de Tr. Walteri, mais celle-ci est fortement hérissée sur toute la surface et ses spores cylindriques sont beaucoup plus courtes, non clavifor- mes et constamment à sept cloisons. Tr. gracile n. sp. — Ascomata gregaria, atra, pusilla, 1-2 cent. alta, undique hirsuta ; clavula ovata, obtusa, minuta, 1-3 millim. longa, —< =! — millim. lata, compressa, setulis brunneis, rigidis, acutis, longissimis (300-400 &) valde promi- nenti-obsita ; stipes gracilis, filiformis, æqualis, flexuosus, his- pidus. Asci clavati, octospori, 120 X 20 x, iodo cærulescentes ; sporidia fusiformi-clavata, utrinque sensim attenuata, 115-160 x longa, 5-6 & crassa, transverse 15-septata ; paraphyses filifor- mes, septatæ, sursum fuligineæ, vix incrassatae ; cystidia brunnea valde elongata, Hab. in muscis truncorum. Nova Caledonia. Leg. cl. Le Rat. Petite plante noire, haute de 1 à 2 centimètres, longuement hispide sur toute sa surface par des soies brunes, rigides et aigües ; la clavule, ovale-arrondie, est très petite, bien dis- 132 N. PATOUIL£LARD. tincte, comprimée, et ne forme guère que la sixième partie de la longueur totale du champignon. Le stipe est très grêle, courbé, flexueux, hérissé et n’est épais que d’un demi-milli- mètre. Les spores sont allongées, brunes, fuligineuses, atté- nuées peu à peu vers les deux extrémités, mais inégalement : un des côtés étant plus aminci que l’autre, l'organe est légère- ment claviforme. Elles présentent 15 cloisons transversales et leurs dimensions varient de 115 à 160 x de longueur sur 5 à 6 u d'épaisseur. Les paraphyses sont filiformes, peu septées, courbées en crosse au sommet et fuligineuses. Tr. gracile est une espèce parfaitement distincte et très facile à reconnaître ; ses dimensions réduites, sa clavule petite et arrondie, son pied filiforme et ses grandes spores à 15 cloi- sons sont caractéristiques. Elle ne peut être comparée qu'à Tr. hirsutum, dont elle est une sorte de miniature. Obs.— La plante indiquée à Java dans le catalogue de Zoz- LINGER, fasc. |, p. 12, et publiée en nature n° 1122, sous le nom de Geoglossum hirsutum, est très différente de cette dernière : l’'hyménium est dépourvu des soies caractéristiques de Tricho- glossum. Elle se présente sous l'aspect de petits champignons noirs, hauts de. un à deux centimètres, dont la clavule elliptique- allongée, glabre, obtuse ou atténuée au sommet, forme à elle seule le tiers ou le quart de la longueur totale : cette clavule est à peine large de un millimètre en son milieu. Le stipe très grèle, flexueux, presque filiforme, est couvert d’une furfuration dense, très différente de celle du stipe de T. hirsutum. L'hyménium comprend seulement des thèques et des para- physes. Les thèques, claviformes. mesurent 160 >< 20 & et con- tiennent huit spores. Celles-ci sont brunes, grèles, allongées (150 X 6 2), atténuées vers les deux extrémités et présentent 15 cloisons transversales, quand elles sont en complète matu- rité. : Les paraphyses sont abondantes, un peu plus longues que les asques, peu colorées dans les parties profondes et fuligi- neuses vers le sommet. Elles sont cloisonnées sur toute leur longueur et les articles terminaux (habituellement les quatre derniers) sont renflés et moniliformes 8-10 4 de diam.). CHAMPIGNONS DE LA NOUVELLE=CALÉDONIE. .133 La furfuration du pied est constituée par des touffes de poils accolés, bruns, mous, septés et à article apical renflé, ayant 8 à 10 p de hauteur. Cette plante n’a donc de commun avec T. hirsutum que les spores, qui ont les mêmes dimensions et le même nombre de cloisons. Par les paraphyses et la furfuration du pied, elle se rappro- che de G. glabrum, mais elle s’en éloigne par le port et les caractères de la spore. Parmi les Geoglossum dont les spores ont 15 cloisons et dont les dimensions réduites sont à peu près celles de l’espèce de Zorrincer, on trouve seulement les G. pygmæum Gérard ap. Durand, loc. cit., p. 429, G. pumilum Winter et G. Noumea- num Pat. et Har. Les deux derniers se séparent immédiate- ment par leur clavule arrondie et irrégulière, par leurs para- physes et les dimensions de leurs spores. Les caractères indi- qués pour G. pygmaæum des Etats-Unis, paraissent a assez bien à la plante de Java, qui en est peut-être une simple, variété géographique : G. pygmæum Gérard, var. Leveillei V. Le Ratia smaragdina n. sp. Peridiotenui subgloboso, 6-30 millim. diam., lœvi, pulchre viridi, inferne pallidiori; stipite farcto, brevi (5-10 millim.) cylindraceo, vix 1 millim. crasso, glabro, albido-viridi suffulto, mycelio fibrilloso, ramoso vel membranaceo, albido, superfi- ciali oriundo ; gleba firma, fusca, lacunosa, lacunis vacuis, minutis,angulosis, radiantibus; sporis ellipsoideis, 10-12><6-7u, lœvibus, pallide fuscis, uniguttulatis ; columella seu basi ste- rili albida, rotundata, subcompacta, infera, bene evoluta. Hab. ad truncos vetustos, montis « Dzumac » Novæ Cale- doniæ. Leg. cl. Le Rat. Charonne arrondi, charnu, ferme. décent variant de la grosseur d’un pois à celle d'une petite noix, lisse et glabre, atténué en dessous en une portion stiptiforme naissant d'une d’une membrane mycélienne blanche étalée sur le support, ou de fibrilles rameuses et ténaces. Quelques fois le péridium est sessile et semble sortir directement du bois. 134 N. PATOUILLARD. La couleur est d’un beau vert émeraude, plus foncée vers la partie supérieure. En vieillissant, cette teinte s’atténue et devient jaunâtre, olivacée, ou mème brunâtre. La columelle forme un bourrelet blanc, arrondi, qui pénètre dans la masse de la gleba jusqu'au tiers de la hauteur. Très voisine de Le Ratia similis, cette espèce en diffère par sa couleur verte et non rouge plus où moins orangée et par sa station sur le bois mort. Sur une nouvelle rouille des Orchidées de serres. Par MM. GRIFFON et MAUBLANC. Nous avons eu, pendant cet hiver, l’occasion d'étudier des feuilles de plusieurs espèces d'Oncidium du Brésil (Oncidium Marshallianum Reich. f., crispum Lodd., varicosum Lindl. var Rodgersit Hort.) provenant de serres des environs de Paris et attaquées par une maladie dont, à notre connaissance, on n’a pas encore décrit l’agent pathogène. Il s'agit d'une rourlle qui produit sur les feuilles des taches diffuses, d'abord à peine marquées, puis un peu jaunâtres et recouvertes à leur face in- férieure d’une abondante poussière orangée. Les taches, s’ac- croissant et s'étendant, brunissent en leur centre ainsi que la poussière jaune qui les couvre, tandis que defnouvelles fructi- fications apparaissent à leur périphérie, de sorte qu'on voit souvent à la face inférieure des feuilles des auréoles d'un jaune vif entourant une partie centrale brune. S1 l’on pratique des coupes minces dans une tache, on voit que toute l'épaisseur du limbe est envahi par un abondant my- célium intercellulaire, fin, cloisonné, aggloméré en petits amas dans les méats. Sur des coupes colorées au Bleu coton C BBBB on constate dans l’intérieur des cellules la présence de masses assez volumineuses, ayantles mêmes réactions colorantes que le mycélium filamenteux ; ces masses ont le plus souvent une forme ovoïde ou elliptique et portent à l’une de leurs extrémités une couronne irrégulière de prolongements simples ou lobés qui leur donne un aspect tout particulier. Au premier abord, ces corps, qui sans doute appartiennent au champignon, sem- blent isolés et sans relation avec les filaments mycéliens; il faut une grande attention et l'emploi de forts ;grossissements pour voir qu'ils sont portés par un très fin ligament qui, issu de l'extrémité opposée à la couronne, vient se relier au mycé- 136 GRIFFON ET MAUBLANC. lium en traversant la membrane de la cellule. Il s’agit donc de véritables suçoirs; on les rencontre dans toute l'épaisseur du limbe, jusque dans l’épiderme où toutefois ils sont rares ; la région voisine des nervures est celle où ils se montrent avec la plus grande abondance. L'existence des suçoirs chez les Urédinées est bien connue, surtout depuis les travaux de Sappin-Trourry qui en a cons- taté la présence chez toutes les espèces qu'il a examinées ; de nombreux auteurs, Macnus notamment, ont confirmé ces recherches et donné des figures représentant ces organes. Ce- pendant, tous les sucçoirs signalés jusqu'ici paraissent se dis- tinguer par la plus grande épaisseur de leur pédicelle de ceux des feuilles d'Oncidium ; ces derniers sont en effet rattachés au mycélium par un ligament extrêmement fin, atteignant à peine 0,5 y d'épaisseur, analogue par conséquent à celui que Marre (1) a récemment mis en évidence chez les YWeliola et les Asterina dont le mycélium superficiel est mis en relation par un filament très délié avec des suçoirs simples ou rameux plongés dans la cavité des cellules épidermiques. Au moment de la fructification, le mycélium s’agrège dans la ‘chambre sous-stomatique en petits pelotons serrés d’où se dé- tache une colonne de filaments parallèles qui s'engage dans l’ostiole du stomate et sort à l'extérieur. Ces filaments, après s'être ramifiés, se terminent par des urédospores globuleuses, à membrane hyaline, légèrement échinulée et à contenu pourvu d’un ou de plusieurs globules jaune orangé ; la membrane ne présente pas de pores germinatifs distincts. Les téleutospores, que nous n'avons rencontrées qu'une seule fois, apparaissent au centre des taches où elles forment de petites touffes semblables d'apparence à celles des urédos- pores, mais de coloration brun pâle, elles naissent d'ailleurs, comme les urédospores, au sommet de filaments traversant l’ostiole des stomates. Au début, ces spores sont hyalines, un peu verruqueuses, arrondies ou plus souvent atténuées en tou- pie à la base et se distinguent difficilement des urédospores jeunes dont elles ont à peu près la taille. Mais à maturité, la (1)R. Marre. — Les sucoirs des Meliola et des Asterina. (Annales mycologici, VI, 1908, n° 2, pp. 124-128). LE 0 NOUVELLE ROUILLE DES (ORCHIDÉES. 137 téleutospore brunit, sans cependant s’enkyster fortement comme c’est le cas ordinaire chez les Urédinées ; sa membrane, assez mince et d'égale épaisseur, est très légèrement verru- queuse ou presque lisse, ce qui permet de distinguer au pre- mier coup d’œil les urédospores et les téleutospores. Ces diver- ses spores n'ont pas germé sur les échantillons que nous avons eus. Par tous ses caractères, son mode de développement et sur- tout par les touffes de spores sortant par les stomates, le cham- pignon des Oncidium se rattache au genre Hemileia. On sait, en effet, que le caractère des urédospores en partie lisses et en partie verruqueuses, caractère que BERKELEY et BROOME avaient indiqué pour justifier la création de leur genre Aernileia, n’est pas constant. G. Massee (1) a montré que sur les 4 espèces connues, une seule (//emileia vastatrix Berk. et Br.) présen- tait nettement ce caractère ; les 3 autres (4. Woodit Berk. et Br., americana et indica Massee) ont des urédospores ellipti- ques ou globuleuses, échinulées sur toute leur surface. Le seul caractère précis permettant de distinguer les Æemileia des Uromyces est constitué par la sortie des touffes d’urédospores et de téleutospores unicellulaires à travers l’ostiole des sto- males. L’Hemileia des Oncidium, que nous considérons comme une espèce nouvelle (Æernileia Oncidii Griff. et Maubl.), se distin- gue nettement des espèces déjà connues de ce genre dont une seule, Æ. americana Massee, attaque des Orchidées (Cattleya provenant du Costa-Rica); ce dernier champignon diffère de celui de l'Oncidium par ses spores plus volumineuses, ses téleutospores fortement verruqueuses, par l'absence de sucçoirs expressément indiquée par Masse et aussi par ce fait que les infections tentées sur des Orchidées autres que des Cattleya sont restées sans résultat. Quant aux autres Urédinées connues seulement sous leur forme urédo et attaquant des Orchidées, elles ne peuvent être identifiées à l’Hemileia Oncidi: les unes sont des Uredos vrais dont le stroma fructifère soulève et déchire l’épiderme, comme (1) G. MASSsEE. — Revision of the genus Hemileia (Bull. of. Miscell. Informat. Kew., 1906, n° 2, pp. 35-42). 138 GRIFFON ET MAUBLANC. les Uredo aurantiaca Montem. et Oncidit P. Henn., seules espèces connues sur des Oncidium, les U. scabies Cooke, car- nosa Speg., Gynandrearum Corda, incognita Speg.,ete. D'au- tres se rapprochent plus de notre espèce, comme l'Uredo Phaÿi Rac. qui se rattache sans doute à un Æemileia, mais est bien reconnaissable à ses spores en partie lisses et en partie échinu- lées comme celles de l’Aemileia vastatrix. La maladie causée par l’Aemileia Oncidir n'est pas considé- rée comme grave par les praticiens ; ils en arrêtent facilement l'extension en lavant la face inférieure des taches avec une éponge trempée dans l’eau additionnée de jus de tabac et de savon noir. Après le traitement la tache brunit, mais on ne voit plus apparaitre de fructifications. Ajoutons que certaines feuilles rouillées portaient. en outre, de jeunes fructifications d'un Glæosporium, sans doute Île G. Oncidii Oud. Diagnose : Hemileia Oncidii Griff. et Maubl. nov. sp. Maculis indeterminatis, primum vix visibilibus, dein luteolis, pulvere aurantiaco ad paginam inferiorem tectis, tandem brunneis. Soris ure- dosporiteris hypophyllis, numerosis, pulverulentis, aurantiacis, minu- tis (50-100 uw diam.) ; hyphis fertilibus fasciculatis, ex ostiolo stomatum exeuntibus, ramosis, 25-30 p longis, apice clavatis ; uredosporis globosis, aculeatis, intus guttulis aurantiacis repletis, tunicà hyalinà, 16-18 ue Soris teleutosporiferis in centro macularum nascentibus, pallide brun- neis ; teleutosporis subglobosis vel piriformibus, primum hyalinis, acu- leatis, demum pallide brunneis sublevibusque, 20-23X<15-20 . Mycelio intercellulare ; haustoriis ellipsoideis vel ovatis,superne denticulatis loba- tisve, interne pedicello filiforme mycelio adnexis. In foliis vivis Oncidii Marshalliani, crispi, varicost in calidariis prope Parisios. Ab Hemileia americana Mass. difiert sporis minoribus, teleutosporis levibus et haustoriis. (Travail de la Station de Pathologie végétale de Paris). BULL. DE LA © © © Hemileia Oncidit no NOUVELLE ROUILLE DES ORCHIDÉES, 139 EXPLICATION DE LA PLANCHE VI. Hemileia Oncidii. 1. — Une touffe d’urédospores sortant par un stomate avec stroma mycélien dans la chambre sous-stomatique. 2.,— Stérigmates isolés avec urédospores. 3.— Une toufte d’urédospores vue par sa face supérieure. 4.— Une toufie d’urédospores vue par sa face inférieure. 5.— Urédospores. 6.— Téleutospores. 7, 8,9.— Mycélium avec suçoirs, NOTA. — Les figures 3 et 4 sont à l'échelle 1; toutes les autres à l'échelle 2. Notes de Pathologie végétale (mildiou, black-rot, rouilles) Par MM. GRIFFON et MAUBLANC. Observations sur quelques maladies de la Vigne. I. Mildiou de la fleur. — L'année dernière la Station de Pathologie végétale a recu de très nombreux points de la Champagne, de la Bourgogne, du Berri, de la Tourraine, de l’Anjou et du Sud-Ouest, de jeunes grappes de raisins encore en fleur recouvertes d’une sorte de farine blanche : quantité de vignerons qui n'avaient jamais vu de pareilles grappes croyaient à une maladie nouvelle : plusieurs même n'hésitaient pas à l'identifier à l’'Ordium du Chène. Il s'agissait du Mrldiou de la grappe jeune ou mildiou des fleurs. Cette forme de mildiou n'est pas nouvelle. Elle est indiquée dans le grand ouvrage de M. Vrara sur les maladies de la vigne. M. PrizziEux l’a observée à Mérac dès 1881 ; elle fut signalée en Suisse en 1889 et plus tard. en 1899, elle causait d'importants dommages dans ce pays (Chronique agricole du canton de Vaud, 10 mai 1899). En 1903, Ravaz la décrivait sur Aramon dans le Midi (Progrès agricole et viticole), etc. En 1907, nous l'avons reçue de divers points de la France, de Bourgogne notamment ; mais en 1908 l'invasion a été vrai- ment foudroyante ; en une nuit. des vignobles entiers ont : présenté leurs grappes toutes blanches ; la Champagne a été particulièrement éprouvée. La lutte contre les premières invasions va devenir une des grosses préoccupations des viticulteurs qui ne voudront pas se trouver pris au dépourvu comme l'an dernier. L'emploi de la simple bouillie bordelaise est eflicace si le traitement est fait à temps. Dans des foyers dévastés on pouvait NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE, 141 voir des surfaces indemnes parce qu'elles avaient été protégées au moment voulu contre l'invasion. Les poudres cupriques n’adhèrent pas assez longtemps pour qu'on les recommande ; il faudrait les employer trop souvent pour être sûr que les organes seront protégés lors des périodes de contamination. Elles ne rendent guère de services que sur la grappe âgée, car la bouillie adhère peu à la surface lisse des grains. Pour être sûr de lutter efficacement contre le mildiou de la _ fleur, il faudrait faire deux traitements, l'un quand les pousses ont 4, 5 ou 6 feuilles, l’autre avant la période de contamination des jeunes grappes, soit 10 à 25 jours avant l’époque à laquelle les conidiophores sont apparus l’an dernier ; ce nombre de jours est, on le comprend fort bien, variable, et on cherche maintenant à le déterminer tous les ans pour chaque région ; ainsi en Bordelais, d’après M. Capus (1), la durée d’incubation, qui est d’autant plus courte que la température est plus élevée, peut varier de 22 et 25 jours pour les contaminations ayant lieu en mai; cette durée est de 15 jours en moyenne pour les contaminations de juin et de 10 jours pour celles de juillet. | En Champagne, l’an dernier, la première apparition sur les feuilles et les inflorescences très petites a eu lieu le 5 juin. Il est donc probable, si les idées de MM. Cazzaux-Cazarer et Capus sur la durée des périodes d’incubation sont exactes, que la contamination a eu lieu dans le cours de mai 1908, au plus tard le 25 et probablement du 10 au 15. Il est donc prudent dans cette région de sulfater chaque année avant le 10. L'apparition du 5 juin a été locale. Celle du 24 juin au con- iraire a été générale et très grave : elle a correspondu, comme date et importance, avec celles qui se manifestèrent dans l’ouest et le centre. La contamination aurait alors eu lieu le 14 juin au plus tard. Par conséquent un second sulfatage au com- mencement de juin eût été nécessaire. Le traitement du mildiou de la fleur a fait revenir au jour la vieille question de l'emploi de l'eau salée contre le mildiou et l’'Oidium. On a recommandé depuis longtemps dans le midi (1) Capus. — Les invasions du black-rot et du mildiou en 1902. Cadil- lac, 1903. 142 GRIFFON ET MAUBLANC. l’eau de mer contre le blanc du Rosier. En 1889. un viticulteur italien l’essayait contre le mildiou. En 1884, MM. Fox et RasauD expérimentaient, mais sans succès, l’eau salée sur la vigne, L'eau salée peut, dans une certaine mesure, désorganiser les conidies et les hyphes qui forment les efflorescences blanches ou grises du mildiou et de l'Ordium ; mais elle ne tue pas toutes les conidies et les filaments du dernier et elle laisse intact le mycélium parasite du premier. De plus l’eau salée disparaït vite par la pluie. Enfin, à de faibles doses de sel, elle est sans action : à de fortes doses. elle cause des brûlures. L’eau salée est à abandonner radicalement. IT. Le Black-rot dans le centre de la France (Yonne). — Le Black-rot a été signalé dans l'Yonne pour la première fois en 1895 ; à la même époque, M. Ch. Jurrex l’observait dans le nord de la Nièvre (Bull. de la Soc. mycolog., 1897, p. 73). Il est bien établi aujourd'hui que le Black-rot, apparu er France en 1885, ne produit que des dégâts insignifiants sur les vignes américaines, alors qu'il est dangereux pour le Vus vénifera. Il est établi égaiement que le Black-rot vrai (Gur- gnardia Bidwellii), bien distinct du Phoma abondant au Caucase, n’est connu en Europe qu'en France dans le sud- ouest, l’ouest et dans quelques points du centre et de l’est. Cette maladie, localisée comme on le voit, beaucoup moins grave que le mildiou et l’Oidium, exige pour se développer une grande humidité, ce qu'elle trouve précisément dans le sud-ouest. L'un de nous l’observe dans l'Yonne depuis bientôt 15 ans. Elle y est d’ailleurs très mal connue ; ou bien elle passe ina- perçue, ou bien on lui attribue tous les cas de noircissement des grains (mildiou du grain, grillage ou échaudage, grêle). Notre confrère Paul Brunaupn fait une remarque analogue pour la Saintonge où l'on confond le Black-rot avec Phoma par- oula P. Brun, Ascochyta baccæcola P. Br., et Coniothyrium Diplodiella (Miscellanées mycologiques, Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 1898). Depuis 15 ans, dans l'Yonne, le Black-rot n’a causé de ravages que de temps à autre et pourtant on ne l’a jamais di NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 143 traité d’une façon spéciale, car la lutte contre les maladies cryptosgamiques de la vigne se bornait au mildiou et à l’Oïdium. En 1903 le Black-rot a réduit la récolte d'un bon tiers en plu- sieurs points de la région avallonnaise (bordure nord du Morvan). Cette année-là les feuilles étaient nettement atteintes ; mais d'habitude le nombre de taches foliaires est très restreint. Dans sa note de 1897, M. Julien fait observer que seules les spermogonies se développent sur {a peau du raisin dans le haut bassin de l'Yonne. Dans l’Avallonnais, nous avons toujours trouvé des pycnides. Observations sur les rouilles des plantes cultivées en 1908. L'année 1908 ayant été très humide, les rouilles des céréales se sont développées abondamment. Les endroits bas où les brouillards sont fréquents ont comme toujours particulière- ment souffert. À l'Ecole de Grignon, les pailles tachées par spores de Puccinia graminis sont très dépréciées comme four- rage ; le rendement en grain a baissé en certains points dans des proportions notables. Dans une propriété du Cher, appartenant à M. BerraauLr, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Grignon, la perte en grain s’est élevée à un bon tiers et cela malgré les sulfatages des semences exécutés comme toujours avec le plus grand soin. a Le mois d’octobre ayant été chaud et humide, la rouille a sévi avec intensité sur les Graminées sauvages et aussi sur les Céréales provenant de grains tombés au moment de la moisson et enfouis en août par un labour de déchaumage. À Grignon, un champ d’Escourgeon ayant été mal moissonné à la machine par les élèves, a donné en octobre un semis ayant 20 centi- mètres de haut et littéralement couverts d’urédospores jde Puccinia. Un propriétaire des environs de Coutras qui n'avait pu moissonner convenablement un champ d'avoine versée, a vu se développer en iseptembre-octobre un semis dru dont les jeunes plants, comme nous nous en sommes assurés, étaient 144 GRIFFON ET MAUBLANC. attaqués par Puecinia coronata sous sa forme wredc avec quelques téleutospores. Ce cultivateur n'avait, dit-il, jamais observé une pareille attaque de rouille à cette époque ; l'attaque était tellement forte qu'il croyait être en présence d'une mala- die nouvelle. Pourtant, la rouille automnale a été signalée maintes fois par divers cultivateurs de l’ouest et du sud- ouest. | Les jeunes arbres et arbustes des pépinières ont aussi souffert de la rouille. De petits pieds d'Eglantier venant des environs de Nantes et destinés à être greffés, ont succombé à une inva- sion de Phragmidium subcorticium ; les feuilles et pétioles ainsi que les tiges, présentaient de longues taches rouge-orangé constituées par des écidies. D'un grand établissement horticole des environs de Paris nous avons reçu de jeunes Pinus Strobus, de 40 centimètres environ de hauteur, portant sur les tiges des renflements fusi- formes à écorce crevassée et couvertes des fructifications du Peridermium Strobi Kleb. (1), Urédinée qui, comme on sait, aurait ses formes téleutospore et urédospore sur les Groseillers (Cronartium ribicolum Dietrich). Dans ces deux établissements la rouille avait, sur les Eglantiers et sur les Pins du Lord, fait de véritables ra- vages. En somme, dans les années humides, malgré des pratiques culturales excellentes et mème dans certains cas des traite- ments préventifs, la rouille ne peut être enrayée et devient très dangereuse. En ce qui concerne la rouille des Céréales notamment, de très nombreuses observations ont été rapportées au cours du siècle dernier par les mycologues et les praticiens. On a fort discuté sur l'influence de la variété, de l'humidité automnale et printanière, de la nature du sol, des engrais, de l’assole- ment, du mode et de l'époque des semailles, etc. A part les travaux d'Erikssow, sur la portée desquels on n’est d’ailleurs pas du tout fixé, on peut dire que les publications récentes sur (1) M. HARIOT a observé une invasion de Peridermium Strobi qui a causé l’an dernier de grands ravages sur les Pins du Lord dans la forêt de Fontenoy (Vosges). NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 145 la question (de Vicmorin (1), Marcar (2), Maexix (3), Foex (4), Grirron et Berraauzr (5), etc.), n'ont pas appris grand chose de nouveau aux agriculteurs. Si les observations rapportées dans les publications de ces auteurs sont souvent contradictoires, il ne faut pas s’en étonner ; les conditions ci- dessus énoncées influent toutes plus ou moins ; tout dépend de leur groupement et de leur valeur propre. Ainsi avec une grande humidité et une variété sensible (6), les autres condi- tions sont insignifiantes ; on aura beau semer tôt, semer clair, employer des phosphates, la rouille sévira fortement ; c’est ce que l’un de nous voit très nettement à Grignon depuis plusieurs années ; cela ne veut pas dire que les semis hâtifs et clairs et les engrais phosphatés soient toujours sans influence. On comprend ainsi par cet exemple pourquoi il y a tant d'opinions différentes quand on fait une enquête auprès des agriculteurs dont la sincérité des constatations est pourtant certaine. On a bien indiqué des essais de traitement, pulvérisations cupriques contre la rouille du Blé. de la Fève et de la Bette- rave, du Poirier et du Prunier,pulvérisations de permanganate de potasse, d'acide arsénieux, de foie de soufre contre la rouille des Mauves, la’ rouille des Œiüllets, la rouille des Chrysan- thèmes ; mais le plus souvent ces essais n’ont pas été couron- nés de succès ; quelques-uns même ont été simplement con- seillés et non utilisés. (1) H. pe ViLmORIN. — Etude sur la rouille du froment (Bull. de la Soc. des Agriculteurs de France, 1899). (2) Em. MaRcHAL. — Recherches sur les rouilles des Céréales (Résul- tats d’une enquête en Belgique, Bruxelles, 1903). (3) Ant. MAGniIN. — Les rouilles des Céréales et leur développement (Mém. de la Soc. d'Emulation du Doubs, 7° série, VIII, 1903-04). * (4) Et, Fox. — Rouilles des Céréales (Annales de l'Ecole nat. d’Agri- culture de Montpellier, 1908). (5) Ed. GRIFFON et P. BERTHAULT. — Observations sur les rouilles faites à Grignon au cours de l’année 1908 (Annales de Grignon 1908). (6) Les données contenues dans les mémoires des auteurs qui viennent . d’être cités mettent bien en évidence le rôle capital de ces deux condi- tions. Notre confrère M. Ant. MAGNIN a même, il y a déjà 36 ans (Assoc. française pour l’avanc. des Sciences, t. Il, p. 483), insisté fortement sur les conditions spéciales de réceptivité, qui jouent un si grand rôle dans la contamination des plantes par les parasites, par les rouilles en parti- culier. » il 146 MM. GRIFFON ET MAUBLANC. Un de nos correspondants, M. Capus, professeur d’agricul- ture dans la Gironde, qui nous avait envoyé des Saules osiers à feuilles tachées de noir afin de connaître le nom exact du parasite qui les attaquait, nous informe qu'il a traité préven- tivement à la bouillie bordelaise une partie de l'oseraie et qu'il a parfaitement réussi. Les osiers atteints portaient de nom- breuses taches noires épiphylles dues aux téleutospores de Melampsora Allii-fragilis Kleb. Ces Osiers appartiennent au Salix fragilis dénommé dans ce pays « vime à barriques ». Le Salix viminalis, voisin ou mélangé par hasard au premier, était indemne, ce qui n'a rien de surprenant, car on sait que cette espèce n'est pas sensible à la rouille précédente, mais à Melampsora Ribesii-viminalis Kleb. et M. Larici-epitea Kleb. Trois carrés de 200 pieds chacun ont été sulfatés. De nom- breux pieds témoins les entouraient. L'opération a eu lieu à la bouillie bourguignonne à 1 p. 100, les 10 juin et 11 juillet. Fin août tous les saules non traités étaient couverts de rouille, les autres absolument indemnes. Mais des feuilles développées depuis le 11 juillet et par suite non recouvertes de bouillie étaient atteintes sur tous les pieds, traités ou non, à la suite d’invasions tardives. La bouillie pulvérisée sur les feuilles le 11 juillet a donc eu assez d'adhérence et d'activité pour protéger les feuilles en août et septembre. M. RaBarÉ, professeur départemental d'agriculture du Lot- et-Garonne, a constaté cette année en traitant les Pruniers contre la Chenille fileuse (/yponomeuta padella) à l’aide de la bouillie bordelaise nicotinée ‘bouillie bordelaise à 1 °/, : 100; nicotine titrée : 1), que les feuilles sont plus vertes et résistent mieux à la rouille due à Puccinia Pruni-spinosæ Pers. (E. Ragaré, Développement et destruction de la chenille fileuse du Prunier, 1 broch., 22 p., Agen, 1908). (Travail de la Station de Pathologie végélale de Paris). = Ge Contribution à l’étude systématique et biologique des La- boulbéniacées : Trenomyces histophtorus Chatton et Picard, endoparasite des poux de la poule domestique. Par Edouard CHATTON et François PICARD, Préparateurs à l’Institut Pasteur de Paris. Les Laboulbéniacées constituent une famille de Thallophytes bien autonome, encore que peu homogène,que l’on rattache gé- néralement au groupe des Ascomycètes. Deux caractères, l’un anatomique, l’autre éthologique, chacun d’eux unique chez les champignons, s'y rencontrent toujours associés. Ce sont : la pré- sence d'organes reproducteurs sexuels hautement différenciés et le parasitisme exclusif sur les insectes vivants (1). Leur découverte est due aux deux savants français LasouL- BÈNE et RoUGET, qui rencontrèrent à peu près simultanément la mème forme sur un coléoptère, le Brachinus crepitans. Roucer la signala en 1850 dans une communication à la Société entomologique de France, sans d’ailleurs la nommer, et sans avoir cherché à élucider sa véritable nature. C’est en 1853 et en 1856 que Monraewe et Rosix, d’après les matériaux de Lasour- BÈNE et de Roucer, décrivirent le parasite des Brachinus avec une autre forme trouvée sur un coléoptère américain, du genre Gyretes, sous les noms de Laboulbenia Rougett et L. Guerini. Ïls rattachent leur nouveau genre. aux Pyrénomycètes. Sauf Mayer qui, dès 1852, observeune Laboulbéniacée sur les Nebria, en l'interprétant comme une formation pathologique, sauf KozenarTi et Dresine qui, plus tard (1857 et 1859) voient dans les formes parasites des Nyctéribies dont Pevrirscn fit le genre (1) Une seule espèce (sur 500 environ) a été jusqu'ici rencontrée en de- hors du groupe des Hexapodes sur un Acarien de la famille des Gama- sides : Antennophorus caput-carabis. Elle appartient au nombreux genre Laboulbenia. 148 E. CHATTON ET F. PICARD. Arthrorhynchus, les types d’un nouvel ordre de Vers, tous les auteurs admettent la nature cryptogame des Laboulbéniacées, mais jusqu'en 1890 leur histoire est marquée par une phase d'élaboration lente, pendant laquelle s'accumulent des docu- ments épars et fragmentaires, surtout d'ordre taxonomique. (Kwocu, Peyrirsen, À.-N. BERLESE, GrARD). Cependant, dès 1869, KarsTEn mettait en lumière la repro- duction sexuée des Laboulbeniacées en la comparant à celle des Algues rouges. En 1886. il soutenait contre ne Bary et PEyri- rscx, que les Laboulbéniacées n'étaient point des Ascomycètes. Lorsqu'en 1889 BERLESsE fit une revue de la famille, le nombre des espèces qu'elle renfermait s'élevait à 31. C’est l’année sui- vante (1890) que débute l’œuvre imposantede RoLanr THAxTER, qui grâce aux concours des entomologistes examine méthodi- quement un grand nombre d’Insectes et fait connaître dans une première série de notes préliminaires plus de 200 formes nou- velles. En 1896, il publie sa magistrale Monographie des La- boulbéniacées où se trouvent soigneusement décrites et figu- rées toutes les formes connues. Le développement des Stigma- tomyces et des Laboulbenia y est étudié dans ses détails et la sexualité nettementétablie, en dépit de l'opinion de Von Isrvanrri qui l’année précédente (1895) la niaït encore. Ce beau travail n’était d’ailleurs qu’une première « Contribu- tion » et à la suite d’une seconde série de notes préliminaires, unnouveau mémoire vient d'être publié récemment. Le nombre des espèces de Laboulbéniacées s'élève maintenant à 500 envi- ron. Nous renvoyons à ces deux « Contributions » pour l'historique et la bibliographie complète du groupe, ainsi que pour les gé- néralités qui sont maintenant tout à fait classiques. Une mention spéciale est due à la courte note de Fauzz (1906) qui constitue une première tentative dans l'étude cytologique de ces champignons. L’endokaryogamie à la base des asques, dont DaxGEarD principalement a montré l'existence générale chezles Ascomycètes, a été retrouvée par FauLz chez les La- boulbéniacées. Qu'avec Harper et un certain nombre d'auteurs on admette l'existence chez les Ascomycètes d’une véritable fécondation hétérogamique par l'intermédiaire d’un trichogyne CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LABOULBEÉNIACÉES. 149 plus ou moins différencié, qu'avec DancEar» on admette que cette fécondation n’est qu’apparente et se réduit en réalité à une simple apogamie. la fécondation véritable étant bien l’endo- karyogamie, 1l n'en est pas moins vrai que la révélation chez les Ascomycètes d'une fécondation hétérogamique ou ancestrale, a beaucoup atténué la distance qui séparait ceux- ci des Laboulbéniacées. Si, comme se le demande Vuizremin (1907), certaines formes de conidies dont la signification est mal connue, telles les Hy- pophodies mucronées des Méliolées décrites par GaizLarD dans ce Bulletin, telles aussi les « endoconidies » des Pyxidio- phora qui rappellent de très près les anthéridies des Laboul- béniacées, étaient vraiment des organes mâles, il se trouverait parmi les Ascomycètes des formes à sexualité aussi élevée que les Laboulbéniacées. [1 semble bien que ces dernières puissent être considérées comme les témoins certainement modifiés, d’une évolution ayant conduit des arcètres des Rhodophycées aux Ascomycètes. Etude de Trenomyces histophtorus Chatton et Picard. La Laboulbéniacée qui fait l’objet de ce travail a été décrite succinctement dans une note préliminaire antérieure de quel- ques mois à la seconde « Contribution » de Thaxter. Celle-ci nous a fourni matière à d'intéressantes comparaisons entre quelques-unes des nouvelles formes qui y sont étudiées et Trenomyces histophtorus. Ce champignon aété trouvé par l’un denousà Banyuls-sur-Mer, sur deux Mallophages parasites des Poules domestiques : l'un très commun, Menopon pallidum Nitsch, l’autre assez rare, Goniocotes abdominalis P.. Nous avons trouvé environ 10 0}, des Menopon infestés. Sur quelques individus seulement de Goniocotes que nous avons eus, un seul était porteur d'un Trenomyces. Get unique échantillon en très bon état nous a suffit pour nous convaincre qu'il était morphologiquement identique aux Trenomyces des Menopon, mais le matériel nous a fait défaut pour tenter des infections croisées qui nous eussent peut-être montré qu’en dépit d'une ressemblance exté- 150 E. CHATTON ET F. PICARD. rieure complète les Trenomyces des Menopon et ceux des Goniocotes étaient déjà des parasites spécifiques (1). Nous avons représenté (PI. VIT, fig. 1), un Menopon infesté. On voit que les parasites’ se trouvent sur les membranes d’arti- culation des segments du corps, des articles des pattes et sur celles qui unissent les tergites aux sternites de l'abdomen. Très rarement on les rencontre insérés au milieu des plaques chitineuses et ce sont toujours alors des individus plus ou moins abortifs, des spores ayant dépassé de peu les premiers stades du développement. Cette localisation sur les lignes de moindre résistance du tégument est, on le verra, en rapport avec une particularité anatomique et biologique rare chez les Laboulbéniacées — la présence d’un système de rhizoïdes per- forant la cuticule de l'hôte, se ramifiant dans les tissus, — qui réalise les conditions d’un véritable endoparasitisme. Trenomyces est une Laboulbéniacée dioïque.On voit (PI. VIT, fig. 1) un individu mâle etun individu femelle isolés, ce dernier non fécondé, et deux bouquets d'individus mäles et femelles étroitement associés avec des périthèces fécondés et sporulés. Nous étudierons successivement le mâle et la femelle, en décri- vant d’abord le thalle ou réceptacle qui dans ce genre est iden- tique dans les deux sexes (PI. VIT, fig. 2 ; PI. VIIT, fig. 14). Le thalle est formé d’une file rectiligne de quatre cellules qui procèdent directement du cloisonnement de la spore : la cellule basale (B) de laquelle dépend le système de rhizoïdes internes (B’), la cellule subbasale {SB) qui donne naissance aux organes reproducteurs, et deux cellules terminales stériles (CT), formant au centre du bouquet d’anthéridies ou de périthèces un corps de forme très caractéristique de notre espèce, que nous avons appelé « organe en ciboire ». Les deux cellules basale et subbasale correspondent à ce que Tnaxrer appelle «réceptacle primaire », et les deux cellules stériles à l’ € appen- dice primaire » de cet auteur. La cellule basale, la plus grosse des quatre, est sphérique, à membrane épaisse et à contenu compact, homogène et réfrin- (1) Les Menopon et les Goniocotes appartiennent à deux familles difié” rentes de Mallophages et sont donc vraisemblablement d’une parenté assez éloignée. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES,. 151 gent. Elle paraît simplement adhérente au tégument comme une sphère est tangente à un plan, tout au plus un peu pe au point de contact. Mais une observation un peu attentive, à laquelle d' dl leurs tous les individus ne se prêtent pas, montre qu’en ce point elle enfonce au travers de la cuticule un tronc robuste qui, immédiatement au-dessous, se renfle en une sorte de bulbe (B’), souvent plus volumineux que la partie sus-jacente de la cellule basale. Accolés à ce bulbe et communiquant direc- tement avec lui par des isthmes étroits, se trouvent de nom- breux bulbes secondaires plus petits (PL VII, fig. 13 et fig. 14 B). Ceux-ci donnent eux-mêmes naissance, par une dichotomie assez régulière, à des ramifications noduleuses de plus en plus ténues et eflilées à leur extrémité en tubes très fins, terminés en pointe mousse. Tout cet appareil est continu. Il forme un chevelu très dense, qui peut parfois s'étendre dans la moitié de la largeur de Finsecte et constitue une masse totale plus considérable que l’ensemble de l’appareil externe dans un pied mâle. En un point de la cellule basale, presque au contact de la chitine, on peut voir chez un certain nombre d'individus, une sorte d'éperon aigu (pt), qui est, comme on le verra, la pointe inférieure de la spore. C'est au pôle antipode que se trouve la cellule subbasale (SB), petite et polygonale, souvent cachée par le pied des anthéridies. Faisant suite à cette cellule, les deux cellules stériles en ciboire (CT). L'axe de cette file de quatre cellules, qui passe par l’éperon de la cellule basale, est l’axe primitif de la spore, qui, on le voit, n’est pas normal au substratum. Le tronc perforant est en effet une forma- tion latérale de la cellule subbasale, comme Le montrera l’étude du développement. Les anthéridies (PI. VIL fig. 2),qui ont la forme d’amphores, dérivent du cloisonnement de la cellule subbasale et gonogène. Elles sont du type composé, et comprennent, de la base au sommet : 1° une cellule basilaire (b), adjacente à la cellule subbasale ; 2° une cellule pédiculaire allongée (p)}. (stalk cell), surmontée d'une première assise de quatre cellules ou cellules intermédiaires (ci), supportantelle-mème une deuxième 152 E. CHATTON ET F. PICARD. assise de sept cellules anthéridiales allongées,prismatiques (ca), dont une axiale et six périphériques: Elles produisent à leur extrémité distale des files d’anthérozoïdes (az), petits éléments cubiques, immobiles, qui sont expulsés par le col de l’anthé- ridie. Les cellules basilaires des anthéridies conservent la pro- priété de se diviser dans le sens même du cloisonnement qui les a séparées de la cellule subbasale et de produire ainsi vers l'extérieur, c'est-à-dire du côté opposé à l’axe de l'individu, de nouvelles cellules basilaires dont chacune donne naissance à une nouvelle anthéridie. Les anthéridies sont donc disposées suivant des séries rectilignes divergeant radialement à partir de la subbasale, les moins anciennes étant les plus éloignées de cette dernière. Les plus jeunes anthéridies sont des cellules en massues, qui subissent d’abord un cloisonnement distal, isolant à la base la cellule pédiculaire et au sommet la cellule qui donnera naissance aux assises des cellules intermédiaires et anthéridiales. À l'extrémité des files on voit souvent une cellule basilaire récemment isolée et n'ayant pas encore com- mencé à évoluer en anthéridie. L'ensemble des cellules basi- laires forme, dans les individus bien développés, à la surface de la cellule basale, une assise qu'il ne faudrait pas considérer comme faisant partie du réceptacle. Elles correspond à ce que Taxrer appelle un « réceptacle secondaire ». Les individus femelles (pl. VIL,fig. 14) ont un réceptacle iden- tique à celui des mâles, mais l'appareil basal y est générale- ment plus développé, ce qui est en rapport avec la taille plus grande des individus et leur nutrition plus active au mo- ment de la sporulation. Les périthèces présentent avec la cel- lule subbasale et la cellule basale les mêmes rapports que les anthéridies chez les mâles. Nous considérerons successivement le périthèce jeune non fécondé et le périthèce ascosporé. Le premier (P#,P#,P5) est un organe claviforme muni d'une sorte de courte tubulure latérale et subapicale. On y trouve une cellule basilaire (b) et une cellule pédiculaire {p) tout comme dans les anthéridies. La cellule pédiculaire est surmontée d’un massif de cellules, dont une centrale, la cellule carpogène (cc), quatre pariétales {cp) qui lui forment une enveloppe et deux termina- CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 153 les qui la surmontent. L'une occupe la tubulure latérale, c'est le trichogyne (t) qui recoit les anthérozoïdes au moment de la fécondation ; l'autre [tr) occupe le sommet du périthèce et nous la considérons comme l'équivalent de la cellule trichophore de THaxTER. Il convient de remarquer que le trichogyne occupe sur le pé- rithèce une situation latérale et qu'il paraïitconstamment orienté de manière à faire face à l’organe en ciboire. Le périthèce fécondé et sporulé (P°,P1°, P#1) est en forme de fuseau très allongé, mesurant jusqu'à 18 p. On n’y retrouve plus de trace du trichogyne ni de la cellule trichophore. Les cellules pariétales (cp) sont au nombre de dix groupées vers l'extrémité. Toute la paroi du périthèce, autour des asques, est formée d'une gaine protoplasmique {g#p) dont l’origine est difficile à déceler. Chezles individus âgés, elle est continue et se confond à la base avec la cellule pédiculaire, de sorte qu'elle parait être une dépendance de cette dernière qui se serait accrue à son sommet en une lame mince circulaire. Dans les périthèces plus jeunes, on voit à la place de cette gaîne deux grandes cellules (PT, cp) et il est probable que c’est de la fusion de ces cellules avec la cellule pédiculaire que résulte la disposition que l’on trouve dans le périthèce mûr. Le massif des cellules reproductrices parait ainsi. conte- nu dans une coupe à bords surélevés. Occupant le fond de cette coupe, se trouve la cellule ascogène (c a) ou cellule mère des asques (a) que l’on voit empilés obliquement au dessus d’elle, jusqu’au sommet du périthèce, en deux rangées alter- nantes. Les plus jeunes, qui sont le plus profondément situés, sont unicellulaires. Ceux de la partie moyenne montrent déjà les traces de la division qui donne naissance aux spores. Dans les asques terminaux, on voit les spores formées (as), au nombre de quatre par asque, et il est facile de les en expulser par com- pression. Dans le périthèce immature et encore clos, l’axe du col est occupé par une cellule allongée (tr) qui représente peut être la cellule que nous considérons comme la cellule tri- chophore. À maturité complète, cette cellule a disparu et sa 154 E. CHATTON ET F. PICARD. place constitue un canal qui s'ouvre entre quatre papilles et par lequel sont expulsées les spores. Dans les périthèces très âgés, il se forme une large cavité (v) dans laquelle flotte librement la masse des asques, qui n'occupe plus que la partie distale du périthèce. Les spores ont une forme bilancéolée représentée dans la fig.3de la pl. VIL.très caractéristique de Trenomyces.Elles'sont biseptées, la petite cellule correspondant à la plus grosse lan- cette. Elles sont disposées dans l’asque côte-à-côte, la petite cellule tournée vers le bas du périthèce. Elles sortent donc la grosse cellule en avant, et c'est aussi par cetteextrémité qu'elles se fixent au tégument de l'hôte. Elles sont généralement expul- sées par groupes contenant une proportion égale de spores de chaque sexe, et même dans les cas où il n’y a en que deux, il s’en trouve presque toujours une mâle et une femelle, condition très favorable. sinon indispensable à lé reproduction de l’es- pèce. Les statistiques qui résument nos observations le montrent d’une manière très nette. Sur 31 individus femelles recensés. 14 étaient isolés et 18 étaient accolés à un ou plusieurs individus mâles. Parmi les femelles isolées, 2 seulement avaient des périthèces fécondés, tandis que sur 18 femelles accompagnées de màles, 16 mon- traient des périthèces ascosporés. Ce fait serait une preuve péremptoire, s’il en était encore besoin. de l'existence de la sexualité chez les Laboulbéniacées. Nous avons pu observer les premiers stades du développe- ment des spores. Ils ont été représentés dans les fig. 3 à 12 (pl. VIT et VII). Dans la fig.3, on voit la spore telle qu’elle sort du périthèce.L'enveloppe dela spore est résorbée,le volume des cellules s'accroit (fig. 4). Vers la partie inférieure, mais en un point qui, chose intéressante à constater, n’est pas terminal . mais latéral, pousse le rudiment du tronc qui perfore le tégu- ment. En 5, ce tronc s'est accru. Les fig. 6 et 7 montrent les deux cloisonnements successifs de la grande cellule. Le thalle est dès lors constitué par ses quatre cellules : ba- sale (B), subbasale (SB) etles deux terminales stériles (CT), qui commencent à dessiner déjà la forme de l'organe en ci- boire. En 8 et 9, on voit que la cellule subbasale a poussé une CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 1535 sorte de bourgeon latéral dont elle s'est séparée par une cloi- son tangentielle et qui est le rudiment du premier organe re- producteur. On reconnaît aussi dans cetindividu la partie infé- rieure de la spore qui persiste à l’état adulte chez quelques in- dividus et dont on s'explique bien maintenant la situation. Les fig. 10, 11 et 12 représentent des stades encore plus avancés du développement où l'on assiste aux cloisonnements de la subba- sale qui donnent naissance aux cellules basilaires des organes reproducteurs, et au développement rapide de l'appareil interne. ACTION DU PARASITE SUR L'HÔTE. Les rhizoïdes du champignon se ramifient dans le corps adipeux et respectent tous les autres organes du Mallophage.Les nappes adipeuses attaquées entrent en dégénérescence et pren- nent un aspect très facilement reconnaissable à l’examen histo- logique. La graisse disparait, la chromatine des noyaux se con- dense et finit par se détruire, les cellules deviennent confluen- tes et leur ensemble forme une masse homogène et caséeuse. _ Les insectes offrent, en général, une grande résistance à l'in-" fection des divers parasites. Les Laboulbéniacées à insertion superficielle, en particulier, ne paraissent produire aucun trou- ble. On concoït qu'il en soit de même de Trenomyces, puisque le tissu adipeux n'est pas un organe essentiel des insectes. Nous n'avons pas constaté de castration parasitaire chez les Menopon parasités. DraAGNoses. Cenre Trenomyces Chatton et Picard. C. r. Ac. Sc., Paris., CXLVI, p. 201-205. Espèce type : Trenomyces histophtorus Chatton et Picard. Genre dioïque. — Dans les deux sexes thalle, primaire linéaire, à quatre cellules : basale, subbasale, 2 terminales stériles. Organes reproducteurs issus de la subbasale et insérés par leur cellule basilaire sur la basale plus ou moins renflée, en séries linéaires radiaires, les plus jeunes éloi- 156 E. CHATTON ET F. PICARD. gnées de l’axe, leur ensemble formant unthalle secondaire. Anthéridies composées comprenant une cellule pédiculaire et au- dessus d’elle deux assises de cellules, intermédiaires et anthéridiales, ces dernières se déchargeant par un col. Périthèces jeunes à trichogyne latéral subapical. Périthèces fécon- dés à cellule ascogène unique, à asques bisériés, alternes, tétrasporés. Spores biseptées. Trenomyces histophtorus Chatton et Picard. C. r. Ac. Sc., Paris, CXLVI, p. 201-205. Type de l'espèce : Nombreux individus parasites de Menopor pallidum Nitsch et un individu parasite de Goniocotes abdominalis P., recueillis sur des Poules domestiques à Banyuls-sur-Mer, en octobre 1907. Espèce totalement incolore. Basale sphérique volumineuse, perforant le tégument de l'hôte et formant au-dessous un bulbe donnant naissance à des bulbes secondaires d’où sont issus de nombreux rhizoïdes plus ou moins dichotomiques. Subbasale réduite, cellules terminales stériles constituantun organe en forme de ciboire acuminé au sommet. Pas d’appendices stériles. Anthéridies pédonculées en forme d'amphores, dépassant de beau- coup l’organe en ciboire et comprenant quatre cellules intermédiaires et sept cellules anthéridiales. Périthèces jeunes claviformes, à trichogyne latéral en courte tubu- . lüure. Périthèces murs allongés fusiformes s’ouvrant par un col entouré de quatre papilles doubles. Spores de forme bilancéolées, biseptées comprenant une grande et une petite cellule, la première servant à la fixation. La place de Trenomyces dans la classification des Laboulbéniacées. Nous devons nous demander maintenant quelles sont les afli- nités du Trenomyces histophtorus. Dans notre note prélimi- naire, nous disions: « Trenomyces nous parait devoir être rangé dans la classification de Taaxrer, parmi les Laboulbé- niacées dioïques à anthéridies composées, à côté du genre Dimorphomyces », c'est-à-dire dans la tribu que Taaxrer à appelée depuis tribu des Dimorphomycetæ qui comprend encore le genre Dimeromyces. Les affinités sont incontestablement dés plus étroites entre ces trois genres, et les espèces récemment figurées par à CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 157 TrHaxTer dans sa seconde « contribution » en ont donné une nouvelle et remarquable illustration. Nous reproduisons ici FiGurE 1. Trenomyces histophtorus Chatton et Picard (®) (demi schéma- tique). (Mêmes lettres que dans les planches). (fig. 1 à 4 du texte) quelques dessins simplifiés de Trenomyces histophtorus Chatton et Picard ©, Dimorphomyces muticus Thaxter Get ©, Dimorphomyces Myrmedoniæ T. et9, 158 E. CHATTON ET F. PICARD. et de Dimeromyces pinnatus GT. et Q qui nous dispenseront de consacrer un texte étendu à la comparaison de ces genres. La forme la plus voisine de Trenomyces histophtorus est, sans contredit, Dimorphomyces muticus (fig. 2. texte). Chez FIGURE 2. — Dimorphomyces muticus Thaxter et ® (demi schémati- que d’après THAXTER). les femelles de cette espèce, la cellule subbasale donne nais- sance, perpendiculairement à l'axe du thalle, à plusieurs séries linéaires de cellules basilaires qui produisent alternativement des périthèces et des appendices stériles ; ces derniers, qui font totalement défaut chez Trenomyces, existent chez la plu- part des Laboulbéniacées. Ces cellules et les organes qu’elles portent sont elles-mêmes soutenues par des prolongements tubulaires de la cellule basale qui s’insère ici, comme chez la presque totalité des Laboulbéniacées par une région pigmentée, sur les couches superficielles du tégument, sans y pénétrer. av 4 CONTRIRUTION À L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 159 Chez Dimorphomyces Myrmedoniæ (fig. 3, texte), il n’existe qu’une seule série linéaire latérale de cellules basilaires avec périthèces et appendices stériles alternant, soutenues sur toute sa longueur par une très longue et très forte basale. Les cel- lules terminales sont au nombre de trois. FIGURE 3. — Dimorphomyces Myrmedoniæ Thaxter Get Q (demi sché- matique d’après THAXTER). Le genre Dimeromyces (fig. 4, texte) présente, au premier abord, une organisation très différente des précédentes. La cellule subbasale, au lieu de se cloisonner comme chez Treno- myces et chez Dimorphomyces, parallèlement à l'axe du thalle de sorte que les files cellulaires qui en procèdent sont perpendiculaires à cet axe, se cloisonne normalement à celui- ci, de sorte que la file unique qui en résulte est dans l’axe même du thalle qui est ainsi parfaitement linéaire, et les cel- lules stériles sont reportées à son extrémité libre. Les cellules intercalaires (basilaires) portent des périthèces et des appen- 160 E. CHATTON ET F, PICARD. dices stériles sans alternance régulière. La basale ne se déve- loppe point ici, sous le thalle secondaire, en organe de soutien. Si les relations de Trenomyces avec les Dimorphomyces ne font aucun doute, celles de ces genres avec les Dimeromyces peuvent paraître assez illusoires. L'étude du développement FIGURE 4. — Dimeromyces pinnatus Thaxter G' et Q (demi schématique d’après THAXTER). dans les deux sexes et celle del’organisation]des mâles montrent cependant qu'il n'en est rien. Le développement est en effet identique dans ces trois genres.Chez Trenomyces, il se forme, CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 461 chez les mâles comme chez les femelles, un thalle secondaire porteur de plusieurs anthéridies et il n'y a point de dimor- phisme sexuel de l’appareil végétatif. Mais chez les Dimorpho- myces et les Dimeromyces, les mâles poursuivent leur déve- loppement moins loin que les femelles et il ne se forme chez eux qu'un thalle secondaire rudimentaire ou nul. C’est ainsi que les mâles de Dimorphomyces muticus (fig. 2, texte), de D. Myr- medoniæ (fig. 3, texte) et de Dimeromyces pinnatus (fig. 4, texte), sont réduits à un thalle primaire à quatre ou cinq cel- lules, la subbasale portant une seule anthéridie ; c'est-à-dire qu'ils se sont arrêtés dans leur développement au stade où chez Trenomyces apparaît le premier organe reproducteur. Ce stade, caractérisé par un thalle primaire linéaire à quatre cellules, dont la subbasale donne naissance aux organes reproducteurs mâles et femelles, est commun non seulement aux formes dioïques à anthéridies composées qui constituent la famille des Drmorphomycetæ, mais encore à un certain nombre de formes monoïques ou dioïques à anthéridies sim- ples ou composées qui, en raison de ces derniers caractères, se trouvent dispersées dans la classification de THaxrer parmi des formes telles que les Laboulbenia et les genres aflines, chez lesquelles les organes reproducteurs présentent cepen- dant, avec le thalle, des rapports tout différents. Chez ces Laboulbéniacées, en effet, la cellule subbasale ne donne nais- sance qu'aux périthèces, tandis que les anthéridies sont issues toujours des cellules terminales, celles-là même qui, chez les autre Laboulbéniacées du type Dimorphomyces, restent tou- jours stériles. En dernière analyse, on peut reconnaître, parmi les Laboulbéniacées, au point de vue du développement, deux grandes catégories : l’une comprend toutes les Laboulbéniacées du type Dimorphomyces où les organes reproducteurs des deux sexes sont issus de la même cellule sporale (cellule inférieure), l’autre qui comprend les formes du type Laboul- benia où les organes femelles sont issus de la cellule inférieure et les organes mâles de la cellule supérieure de la spore. Peut être y aura-t-il lieu, quand l’on en connaîtra mieux le développement, de constituer avec les genres à thalle massif, tels que Zodiomyces et Euzodiomyces, une troisième catégorie 12 162 E. CHATTON ET F. PICARD. de formes, où les organes reproducteurs mâles et femelles semblent produits par la cellule supérieure de la spore. Une classification établie sur ces caractères concorderait dans ses grandes lignes avec la classification actuelle fondée sur la nature simple ou composée des anthéridies et la condition monoïque ou dioïque des genres, mais elle entraînerait néan- moins bien des remaniements. Rendrait-elle mieux compte de leurs relations phylétiques que le système actuel? Nous sommes portés à le croire, car elle fait appel à des caractères d'appari- tion très précoce dans l'ontogénèse et par conséquent d’appa- rition très ancienne au cours de l’évolution. Cependant l’exem- ple du genre Herpomyces T. engage à la prudence. Dans deux espèces très voisines de ce genre dioïque, nous trouvons chez l’une /1. diplopteræ T. (fig. 5, texte), des mâles où les anthéridies naissent ex- clusivement de la sub- basale, et chez l’autre H.zanzibarinus T. (fig. 6, texte), des mäles où elles naissent à la fois Pieure 5. — Herpo- FIGURE 6.— Herpo- de la subbasale et des myces diplopteræ MyCes zanzibari terminales, tandis que Thaxter G'(demi Aus Thaxter O° chez les femelles (fig. 7, schématique d'a- demischématique. ie) Jos périthèces ES ALES DOUTE POST ne toujours de la subbasale. Ceci montre que la répartition des sexes entre les deux cellules sporales n'est pas aussi déterminée qu'on pourrait le croire. Nos connaissances sont d’ailleurs à cet égard à peu près nulles et une classification fondée sur le mode de dévelop- pement est actuellement impossible à tenter, la série des stades jeunes de la plupart des espèces étant encore à trouver, et les phé- nomènes cytologiques du cycle évolutif étant à peine entrevus. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 163 L'appareil pédieux, le mode de nutrition et la spécificité parasitaire des.« Laboulbéniacées ». Nous avons déjà eu l'occasion de rappeler que, chez la très grande majorité des Laboulbéniacées, l'insertion du champi- gnon sur son hôte était toute superficielle, réalisée seulement en un point de contact très réduit entre la cellule basale le plus souvent atténuée à sa base et la cuticule de l’insecte. 1 semble que le champignon soit simplement collé à la cara- pace, et si faiblement qu’il peut osciller sur elle. La région fixatrice de la cellule basale, et souvent celle-ci tout entière, est toujours fortement imprégnée d’un pigment noir qui en masque la structure interne ainsi que ses rapports précis avec les différentes couches dont se compose la chitine des insectes, ou avec les pores glandulaires dont elle est percée. Il y a là une étude histologique à entreprendre qui, combi- née avec l’expérimentation, pourra seule fournir des indications positives sur le mode de nutrition des Laboulbéniacées au sujet duquel des hypothèses diverses ont été émises. Cavara : (1899) certainement impressionné par l'extrème réduction des contacts entre l'insecte et le champignon, suppose que les Laboulbéniacées puisent leurs nutriments dans le milieu exté- rieur et assigne au trichogyne et aux appendices stériles un rôle absorbant. Nous savons que le rôle du trichogyne est tout autre, que d’ailleurs inexistant pendant la germination et la croissance, et flétri bien avant la formation des spores, il fait défaut aux moments de nutrition intensive, et qu'enfin tous les mâles des espèces dioïques en sont dépourvus. Quant aux ap- pendices stériles, ils n'existent point chez un certain nombre de genres (Trenomyces, Amorphomyces, Herpomyces, etc.). Nous ne voyons d’ailleurs pas quelles raisons permettraient d'attribuer à ces formations le monopole d’une fonction qui peut s'exercer sur toute l'étendue du corps de la plante. Cavara a-t-il d’ailleurs réfléchi au cas des Laboulbéniacées des insectes voiliers, du Stigmatomyces de la mouche domes- tique, par exemple? Y a-t-il dans le milieu aérien une humidité suffisante pour provoquer la dissolution des éléments nutritifs qui peuvent venir au contact du champignon ? 164 E. CHATTON ET F. PICARD. Plus ancienne et cependant plus vraisemblable en son temps, était l'hypothèse de Vox Isrvanrri (1895), pour qui une Laboul- béniacée est toujours issue d’un mycélium interne au corps de l’insecte, comme le seraient d’autres champignons endopara- sites, tels les Saprolégniées ou les Cordiceps. Mais l'étude du développement des spores a montré qu'il n’en était rien et que dans les rares espèces où il existe des rhizoïdes internes ceux- éi n'étaient point un mycélium issu d’une spore interne, mais bien une formation secondaire issu d’une spore externe. L'hypothèse la plus plausible, celle à laquelle, avec THaxTEr, la plupart des auteurs se sont ralliés, regarde les Laboulbé- niacées comme de véritables parasites des insectes se nouris- sant aux dépens de ceux-ci. C’est de toute évidence pour les formes à rhizoïdes telles que Trenomyces, mais en ce qui concerne les Laboulbéniacées à insertion superficielle, il faut bien reconnaître que cette hypothèse n’emprunte sa valeur qu’à l'insuffisance des précédentes, car en dehors d'arguments d'ordre logique, aucun fait bien probant n'a été produit pour l'étayer. CÉPëDe et Picarn (1908) pensent que le « champignon se nourrirait aux dépens du tégument de l'hôte et que de nouvelles couches sécrétées sans cesse au point attaqué, réaction de défense de l’hôte, rétabliraient l'intégrité du revête- ment de l’insecte ». Ils ajoutent : « Cette hypothèse à l’avan- tage d'expliquer la nutrition du champignon quel que soit le milieu, l'absence de trace laissée par le parasite au point de fixation,son inocuité presque absolue, et de nous rendre compte enfin d’une spécificité liée à une étroite adaptation de régime ». Il faut remarquer cependant que la spécificité parasitaire, en effet assez étroite chez les Laboulbéniacées, puisqu’une même espèce ne se rencontre pas en général en dehors du même. genre d'insectes (1), n’est pas une preuve essentielle que les Laboulbéniacées se nourrissent de la chitine de leur hôte. Un autre facteur de spécificité existe certainement, sur lequel CéPëpe et Picarp ontdéjà attiré l’attention,cesont les propriétés physico-chimiques du tégument permettant ou non l'adhérence. (1) Rappelons cependant qu'une forme, morphologiquement identique au Trenomyces hislophtorus, a été rencontrée sur un Goniocotes abdo- minalis P., que les auteurs s'accordent à considérer comme éloignée des Menopon dans la classification des Mallophages (V. note p. 150). CONTRIBUTION A L' ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 165 En dehors des Laboulbéniacées, l'exemple de l’'Amæbidium parasiticum Cienkowski qui, par son habitat sur les Arthro- podes d’eau douce et par son mode de propagation, n'est pas sans analogie avec ces champignons, est tres instructif à cet égard. C’est là une forme qui, l’un de nous (Carton, 1906), l'a montré expérimentalement, se nourrit par osmose avec le milieu extérieur. Son commensalisme n'est certes pas aussi étroit, tant s’en faut, que celui des Laboulbéniacées, et, dans les mares où il existe, on le voit se développer à la fois sur les Cladocères (Daphnia, etc.), les Copépodes (Cyclops, etc.), sur les Asellus, les Gammarus et sur des larves d’in- sectes (Phryganides, Chironomides), mais toujours avec beau- coup plus d'exubérance sur les premiers que sur les derniers, et chez ceux-ci souvent ne le rencontre-t-on que sur des par- ties tout à fait localisées du corps (lamelles branchiales des Asellus,etc.). Et dans les mêmes mares, il y a des Arthropodes sur lesquels on nele rencontre jamais: Larves des Coléoptères et Coléoptères adultes, larves d'Odonates, Hydrachnides. On ne peut donc rapporter cette inégale répartition de l’'Amæbi- dium qu’à la texture des surfaces chitineuses des différents Arthropodes, texture qui permet ou empêche l’adhérence. L'ar- gument de la spécifité parasitaire n’est donc point décisif en faveur de l'hypothèse d’une nutrition aux dépens du tégument des hôtes et le plus convaincant à cet égard serait encore celui que l’on peut tirer la comparaison des formes à rhizoïdes avec les formes à insertion superficielle. Les premières, nous l'avons vu en étudiant la germination des spores de Trenomyces, ont le pouvoir de digérer rapidement la chitine et de perforerle tégu- ment. Il est tout naturel de penser que les formes non perfo- rantes sont capables d'une même action digestive, mais si lente et si ménagée qu'elle peut être à chaque instant compen- sée par l’action sécrétrice des cellules ectodermiques. Peut-être aussi les ferments digestifs ne seraient-ils capables d'attaquer que la couche superficielle seule. Le revêtement chitineux des insectes n’est point, en effet, homogène, et les couches super- ficielles n'ont point, nous l’avons maintes fois constaté nous- mêmes,les mêmes réactions colorantes que les couches profon. des les plus jeunes. Nul ne sait, d’ailleurs, à quelles différences 166 E. CHATTON ET F. PICARD. chimiques ou physiques ces réactions chromatiques correspon- dent. A l'argument que nous venons de proposer, on ne saurait répondre que les Laboulbéniacées à insertion superficielle ne doivent pas être confondues avecles Laboulbéniacées à rhizoïdes et que de la physiologie des unes on ne peut conclure à celles des autres. La présence des rhizoïdes n’est point, en effet, liée chez les Laboulbéniacées à d’autres caractères morpho- logiques qui permettraient de réunir les formes qui en sont pourvues dans des groupes spéciaux. On ne constate pas non plus qu’elle soit en rapport avec les propriétés du milieu où vivent leurs hôtes, que, par exemple, les rhizoïdes se déve- loppent chez les formes parasites d’insectes xérophiles tirant alors de leur hôte ce qu’elles ne peuvent tirer du milieu. On peut se convaincre qu'il n'en est rien, en considérant, entre autres cas, celui des deux genres voisins : Stigmatomyces et Arthrorhynchus. Les premiers sont dépourvus de rhizoïdes, les seconds en possèdent de richement ramifiés, et c’est là, à vrai dire, avec la position des anthéridies, leur seul caractère distinctif. Or, les Stigmatomyces sont, pour la plupart, des parasites de diptères bons voiliers : Stigmatomyces Baeri, par exemple, se rencontre sur toutes les régions du corps de la mouche do- mestique. Les Arthrorhynchus, au contraire, sont parasites de diptères beaucoup plus halophiles, les Nyctéribies des chauves- souris. Les rhizoïdes se présentent donc comme une de ces variations dites fortuites, c'est-à-dire sans rapport apparent et immédiat avec un ou plusieurs facteurs connus. Déjà, dans notre description préliminaire de Trenomyces, nous disions : « Nous n'’attribuons pas une grande importance taxonomique à ce caractère, car il constitue un progrès dans l'adaptation au parasitismee sur qui s’est réalisé ça et là chez des genres très différents par le reste de leur organisation ». Quelques-unes de ces formes à rhizoïdes, étudiées par Tuaxrer dans sa deuxième « Contribution », ont apporté une belle confirmation à cette manière de voir. Dans ce même genre Dimeromyces dont il a été question plus haut, à côté CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LABOULBÉNIACÉES. 167 d'espèces à pied banal comme Dimeromyces pinnatus (fig. 4 texte), nous trouvons une espèce perforante qui pousse deux tubes longs et forts dans le corps de l'hôte. = CHAPITRE 7. — Her- pomyces peripla- nelæ Thaxter Q (demi schématique d’après THAXTER). Le genre Rhizomyces comprend deux espèces parasites des Diopsis diptères africains. L’une est à insertion superfi- cielle, l’autre possède des rhizoïdes. Mieux encore : dans les individus femelles des Herpomyces (fig. 7, texte) les deux modes d'insertion se rencontrent associés : inser- tion superficielle de la cellule basale du thalle primaire, insertion secondaire des cellules basilaires des périthèces qui per- forent, au moyen de fins filaments, la cuti- cule des soies atteignant la moelle proto- plasmique. Il est essentiel de remarquer que, chez toutes les Laboulbéniacées à insertion superficielle, la partie inférieure de la cel- lule basale est fortement pigmentée en noir, tandis que les Laboulbéniacées per- forantes ne présentent jamais une telle pigmentation de leur appareil basal. On peut se demander si ce pigment n’est point un dérivé des chitines ou des substances qui les imprègnent, un résidu de leur hydrolyse capable de s’accumuler en différents points des membranes du corps, de la cellule basale, des cellules basales des spores immatures encore con- tenues dans les périthèces, des cloisons cellulaires à la base des appendices sté- riles ou des organes reproducteurs (La- boulbenia), ousur des surfaces encore plus étendues (Rhachonyces). Toutes ces considérations sont encore, on le voit, du domaine de l'hypothèse et un large champ d'in- vestigations s'offre dans ce groupe qui a, sur beaucoup d’au- 168 E. CHATTON ET F. PICARD. tres, cet avantage inappréciable, d’avoir été préalablement l'objet d’une étude morphologique et taxonomique approfondie. 1889. 1908. 1906. 1908. BIBLIOGRAPHIE. BERLESE (A.). — Rivista delle Laboulbeniacee e descrizione d’una nuova specie di questa famiglia (Malpighia, I, p. #4, pl. I). CePÈpe (C.) et Picarp (F.). — Contribution à la biologie et à la systématique des Laboulbéniacées de la flore fran- çaise (Bull. Sc. France-Belgique, XLII, p. 247-268, pl. ITI-IV). CHATTON (E.). — La biologie, la spécification et la position systématique des Amæbidium(Arch. Zool. exp. et gén., 4, V, N.et. R. p. XVII-XXXI). CHaTTon (E.) et Picarp (F.).— Sur une Laboulbéniacée, 7re- nomyces histophtorus n.g., n. sp., endoparasite des Poux Menopon pallidum Nitsch et Goniocotes abdomi- nalis P. de la Poule domestique (C. r. Ac. Sc. Paris, CXLVI, p. 201-205). 1900-1907. — Dancearp (P.-A.). — Plusieurs notes et mémoires 1859. 1906. sur la reproduction sexuelle des Ascomycètes dans: le Botaniste. 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Trenomyces histophtorus G'figuré en place sur la euticule de lhôte avec le système de rhizoïdes sous-jacent. B, cellule basale ; B’ B”, bulbes internes de l'appareil basal donnant naissance aux rhizoïdes ; p, pointeinférieure de la spore. S B., cellule subbasale ; CT., cellules terminales stériles for- mant l’organe en ciboire ; b, cellule basilaire d’uné anthéridie ; p, ellule pédiculaire; i, cellules intermédiaires ; a, cellules an- théridiales ; az, anthérozoïdes. Spore à la sortie de l’asque. 170 E. CHATTON ET F. PICARD. # et 5. Spore après résorption de l'enveloppe mucilagineuse et pendant le début de la formation de l'appareil interne. 6 et 7. Cloisonnement dela grande cellule. 8 et 9, Développement du premier organe reproducteur et de l'appareil interne. PLANCHE VIII. 10. Trenomyces hislophtorus. Jeune individu avec 3 organes reproduc- teurs en voie de développement. 11. Formation des premiers rhizoïdes. 12. Trois organes reproducteurs en voie de développement et la cellule basilaire d’un organe futur déjà isolée. 13. Appareil basal interne montrantle bulbe principal et 5 bulbes secon- daires avec leurs premières ramifications dichotomiues. 14. Trenomyces histophtorus QE (l'appareil interne n’a pas été figuré). B, cellule basale; S B, cellule subbasale ; CT, cellules termi- nales stériles (organe en ciboire); P‘, P?, périthèces très jeunes avec leurs cellules basilaires ; P%, P*, Ps, périthèces non fécon- dés montrant le trichogyne latéral {., la cellule trichophore # ; P5, périthèce fécondé en voie de développement : ce, cellule carpogène entouré des cellules pariétales c p; PT, stade plus avancé, début de la formation des asques ; P*, périthèce mur vu de profil; p, cellule pédiculaire : g p, gaine pariétale: ca, cellule ascogène ; a, asques ; as, ascospores: P°, périthèce au même stade vu de face montrant les asques alternants (mêmes lettres que pour P s): PS, périthèce à la fin de son évolution ; », partie vide. 7 BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. FX MP EEE £,. CHATTON del. Trenomyces histophtorus Chatton et Picard. Maladie du Caféier au Guatemala. Par F.-H. d'HERELLE. Directeur de la Station Agricole expérimentale de l'Etat de Yucatan (Mexique). Au mois de juillet 1906.le Laboratoire Central de Guatemala, où j'étais alors, fut avisé qu'une maladie du Caféier causait des dégâts considérables dans plusieurs plantations de la côte de Pamaxan (côte du Pacifique). Désigné pour étudier cette mala- die, je me rendis dans les plantations envahies. Comme on le verra par la description des symptômes, il semble bien qu'il s'agisse d’une maladie encore inconnue : j'écrivis d’ailleurs de suite aux Directeurs de plusieurs Stations agronomiques de pays producteurs de café, leur indiquant les symptômes carac- téristiques, leur demandant de bien vouloir m'indiquer si une maladie semblable ou tout au moins présentant quelques points de ressemblance n'avait pas été observée dans le pays de leur ressort : tous me répondirent négativement ; seul le Directeur de l'Agriculture de Java me signala, comme ayant peut-être quelque analogie, la maladie du Caféier causée par Corticium javanicum ZLimm. et il eût l’amabilité de m'envoyer des prépa- rations du champignon parasite pour comparer : Corticium Javanicum est un basidiomycète, et, comme on le verra, le parasite de la maladie du Guatemala est un pyrénomycète ; les symptômes présentent également des différences assez consi- dérables (1). Quelques mycologues m'ont fait la remarque que la maladie du Guatemala présentait plusieurs points de ressemblance avec le Pourridié du caféier des Antilles (appelée vulgairement ma- . ladie du Poix doux). Je n’ai pu trouver que très peu de rensei- gnements sur cette maladie, d’ailleurs encore peu connue; on peut dire que la seule référence sérieuse se trouve dans l’ou- (1) Centralblatt für Bact.. und Parasit., Il, Bd. V et VIII (1899 el 1902). 172 F.-H. D'HEKELLE. vrage du Docteur Decacroix : € Les Maladies et les Ennemis du Caféier » {1}. Comparant les symptômes décrits pour le Pourridié avec ceux de la maladie que j'ai observée au Guate- mala, on peut voir que, quoiqu'ayant des points de ressem- blance, ils présentent des différences, et, d'après la description donnée par le Docteur Deracroix, il résulte que le Pourridié des Antilles est caractérisé principalement par une altération profonde des racines, tandis que dans la maladie du Guate- mala l’altération principale, et tout à fait caractéristique, porte sur le tronc et se révèle extérieurement par l'apparition de taches noires quand le Caféier parait encore indemne; fait significatif : dans l'ouvrage déjà cité, le Docteur Decacrorx ne fait même pas mention de ce symptôme si visible. Pour ce qui est de l’agent de la maladie, la comparaison n’est pas possible : le parasite du Pourridié du Caféier étant encore inconnu ; quant aux Pourridiés d'Europe, ils sont causés par des cham- pignons appartenant au genre Aosellinia de Not. : le champi- gnon parasite de la maladie du Caféier au Guatemala, quoi- que appartenant à un genre voisin, présente des différences tellement notables qu'il est impossible de confondre les deux genres. Enfin, quoiqu'il en soit, et qu'il s'agisse soit d’une maladie nouvelle, soit d’un Pourridié tres virulent, cette dernière maladie n'étant encore connue que par ses principaux symptô- mes, la maladie du Caféier du Guatemala présente de l'intérêt, et une étude approfondie du Pourridié des Antilles, et surtout la description de son parasite, permettra seule de trancher la question. Comme je l'ai dit,c'est au milieu de l’année 1906 que le Labo- ratoire Central de Guatemala eut connaissance de l'existence d’une maladie du Caféier dans les plantations de la côte de Pamaxan ; j'ai appris plus tard que cette maladie existait déjà depuis plusieurs années, certainement depuis 1900, et peut-être ‘ avant, et ce n’est que lorsque les dégâts sont devenus impor- tants, que les planteurs se sont décidés à faire connaître leur situation. J'ai appris également que l'aire de la maladie était déjà très étendue, au point que la maladie avait déjà (1) 2e édilion, 1900. MALADIE DU CAFÉIER DU GUATÉMALA. 173 fait son apparition dans les $ Parier one situées près de la fron- tière mexicaine. | Pour donner une idée de la gravité de la maladie, je citerai quelques chiffres pris dans les livres de diverses plantations. Plantation B...— Premiers symptômes della maladie {taches noirâtres sur le tronc) en mars 1904. Plants âgés de 15 ans. Arbres morts en 1904 et 1905 : 5.600. | Arbres morts en 1906 : 4.000. Sur un total de 20.700 Caféiers. Récolte 1903-4 : 4.064 quintaux (de 45 kilogr. JR — 1904-5 : 2.549 — — 1905-6 : 2.393 — — 1906-7 : 1.930 — Plantation M... — Plants de 19 ans. Total : 15.000 arbres. Premiers symptômes de maladie, mars 1903. Arbres morts en 1903-1904-1905 : 5.000 arbres. Arbres morts en 1906 : 2.900 arbres. Récolte 1902-1903 : 2.034 quintaux (45 kilogr.). — 1903-1904 : 1.518 == — 1904-1905 : 1.561 _ — 1905-1906 : 1.277 = — 1906-1907 : 1.198 " Plantation P.., — Plants de 12 ans. Total : 9.000 arbres. Premiers symptômes. avril 1906. Arbres morts en 1905 : 12 arbres. — 1906 : 1.700 arbres. Ces chiffres permettent de juger de la gravité de la ma- ladie. Le premier symptôme apparent de la maladie du Caféier du Guatemala consiste en ce que l'écorce se soulève de place en place, à la base du tronc; peu après, elle se crevasse, ou même se détache, découvrant le liber couvert d'une mince croûte noi- râtre. Quoique des Caféiers commencent à se montrer infestés à n'importe quel moment de l’année, les taches noires appa- raissent généralement en mars ou avril, au commencement de la saison pluvieuse ; environ deux mois après, les feuilles jau- 174 F.-H. D'HÉRELLE. nissent peu à peu et tombent : les grands vents qui soufflent régulièrement vers la fin de décembre enlèvent les quelques feuilles qui ont résisté jusqu’à cette époque, laissant le Caféier dénudé et qu'on peut dès lors considérer comme mort : il ne tarde d’ailleurs pas à se dessécher complètement. Si on décortique un arbre malade, on trouve le liber complè- tement noir, tant à la surface qu’à l’intérieur, sur une hauteur qui atteint, au moment de la mort de l'arbre, de cinquante cen- timètres à un mètre au-dessus du sol. Ce noircissement est causé par l'invasion des tissus libériens par le mycélium d’un champignon parasite qui circule entre les cellules du paren- chyme et même dans l'intérieur des fibres (fig. 2). Les hyphes. pluricellulaires, ramifiées, de couleur brun foncé, ont de 2 à 4p de diamètre. Le noircissement du liber est unique- ment dû à la grande quantité d’hyphes qui envahissent ce tissus, car les cellules gardent leur couleur naturelle. Le mycé- lium se rencontre seulement dans le liber et le cambium : je n’en ai jamais observé, ni dans l'écorce, ni dans le bois. La mort de l'arbre est causée : 1° par une action mécanique, les hyphes empêchant la libre circulation dela sève; 2° par des- truction du cambium: j'ai en effet observé plusieurs fois de courtes ramifications mycéliennes se prolonger dans l’intérieur des cellules du cambium ; je n’ai pas observé ce fait pour les cellules libériennes, sans doute à cause de la plus grande résis- tence de la membrane chez ces dernières. L'infection du caféier commence par la racine. Les spores du champignon parasite, disséminées par le vent tombent sur le sol, ou sur les feuilles du caféier et de là sur le sol à la première pluie. Dans la région ou sévit la maladie étudiée, les seuls vents forts et secs ont lieu fin décembre ou commencement de janvier, et ont toujours une direction nord-sud. La première plantation où on a observé la maladie se trouve à environ 1500 mètres d'altitude et sur la croupe d’une chaine latérale des An- des; au sud le terrain descend en pente douce jusqu’à la grande plaine côtière, au nord, vers le fond d’une vallée séparant la chaine latérale de la chaine principale ; cette plantation est en- vironnée de tous côtés par des caféteries : or la maladie s’est propagée avec infiniment plus de rapidité vers le sud, et, alors ; MALADIE DU CAFÉIER DU GUATÉMALA. 175 qu à l’est et à l’ouest on ne notait que quelques arbres malades deci de là, dans les plantations sous le vent des îlots entiers s’infectaient à la fois. Les spores du champignon parasite se disséminent donc principalement vers le commencement de jan- vier ; la véritable saison pluvieuse ne commence qu'au mois d'avril, mais, même pendant la saison dite sèche, les averses sont assez fréquentes, et suffisantes pour entrainer les spores minuscules dans le sol; ces averses, jointes aux brouillards qui sont communs dans cette région, assurent une humidité suffi- sante pour la germination des spores: si la germination s’ef- fectue sur ou à proximité d’une radicelle, le tube pénètre entre les cellules du parenchyme cortical et de l'endoderme, gagne un faisceau libérien et se ramifie, le mycélium envahit ensuite le liber des racines, mais toutefois pas d’une manière aussi que celui du tronc : en effet, tandis que le liber du tronc est tellement envahi qu'il devient complètement noir, dans les racines les hyphes se rencontrent en beaucoup moins grande quantité. Le strome se forme ensuite sous l'écorce, la soule- vant aux différents endroits où 1l acquiert une consistance compacte, l'écorce alors se crevasse, ou même tombe à ces mêmes places, laissant voir le strome qui forme les taches noires constituant, comme nous l'avons vu, le premier symptôme apparent de la maladie. Dans l’infection expérimentale, il s'écoule de 14 à 18 mois entre le moment ou les spores sont déposées sur radicelle jus- qu'à l’époque où l'écorce du tronc, en se crevassant, laisse voir le strôme: on peut donc en déduire que, dans la maladie natu- relle et dans la majorité des cas, les caféiers commencent à s’infecter au mois de janvier, ce qui coincide avec l’époque des grands vents dont nous avons parlé ; quinze à seize mois plus tard, c’est-à-dire en avril ou mai de l’année suivante apparais- sent les taches noires sur le tronc, et comme l'arbre est défi- nitivement mort au mois de janvier suivant, la maladie a donc une durée totale d'environ deux ans. Il est évident que dans des endroits où les conditions extérieures d’humi- dité, nature du sol, chaleur, etc..…., seraient différentes, la marche de la maladie pourrait également varier et devenir plus ou moins rapide. 176 F.=H. D'HÉRELLE. J'ai observé la présence du mycélinm du champignon para- site dans les radicelles et les racines d’un grand nombre de caféiers, situés dans des plantations infectées, mais qui eux- même ne présentaient encore aucun symptôme apparent de maladie, et, avec très peu d’exceptions, chez les arbres pré- sentant les taches noires sur le tronc, malades ou déjà morts : ces observations viennent encore confirmer le fait que l’infec- tion se fait réellement par la racine. Comme je viens de le dire, il y a quelques exceptions, mais toutes présentent la même caractéristique que les taches noires, au lieu de se rencontrer à la base du tronc, se trouvent à une certaine hauteur, soit sur le tronc, soit même sur une branche, et dans ce cas la base du tronc aussi bien que les racines se montrent indemnes ; sur tels caféiers, si on cherche avec attention, on finit toujours par dé- couvrir, au niveau des parties envahies par le champignon, soit une blessure remontant à quelques mois, soit des trous de borers, ce qui a permis à une spore, amenée par le vent, de se mettre en contact avec le liber et d'y germer à la faveur de pluies fournissant l’humidité nécessaire. Ce fait est assez im- portant en ce sens qu'ilindique la possibilité de différents modes d'infection, question qui serait à considérer si par hasard la maladie se propageait dans des contrées ou les borers sont com- muns ; aussi j'ai voulu vérifier expérimentalement cette hypo- thèse de contagion directe, peut-on dire. J'ai dénudé avec pré- caution le liber de deux caféiers, et j'ai frotté la surface denu- dée de l’un avec un fragment de strôme pris sur un arbre ma- lade, mais ayant encore l'écorce intacte, ce, dans le but d'éviter la présence de moisissures banales; l’autre a été traité de la même manière, mais en me servant d’une culture de trois mois du champignon parasite sur gélose au café, la dite culture por- tant des conidies mais pas de périthèces. Au bout de trois mois j'ai enlevé le liège qui s’était formé sur la blessure, les deux caféiers présentaient à cet endroit le même aspect et le liber était envahi par le mycélium du champignon parasite : preuve de la possibilité de l'infection par germination, soit d’une spore, soit d’une conidie, directement sur le liber. Je dois ajouter qu'il arrive parfois qu’on observe le soulève- ment de l'écorce et les taches noires subséquentes sur une Ro. MALADIE DU CAFÉIER DU. GUATEMALA. C7 branche : si l'on coupe cette branche la maladie cesse, mais réapparait régulièrement douze à quatorze mois après, et cette fois les stromes se trouvent, comme dans le cas général, à la base du tronc : il est facile de voir ce qui s’est passé; les spores formées sur le strome de la branche malade sont tombées sur le sol et l'infection a alors suivi son cours comme dans le cas où les spores sont amenées par le vent, c'est-à-dire par infection primitive de la racine. Toutes les variétés deCoffea arabica cultivées au Guatemala (var. Guatemala, Bourbon, Maragogipe) s'infectent également, la variété Guatemala est celle qui paraît opposer le plus de résistance à la maladie : j'ai vu en effet des plants de Bourbon ägés de quatre ans qui présentaient les taches noires caracté- ristiques, tandis qu'il est rare de rencontrer un Caféier variété Guatemala attaqué avant l’âge de sept ans. Les caféiers jeunes s’infectent beaucoup moins facilement que ceux âgés de sept ans et au-dessus. Chose assez étrange au premier abord, les plantations les mieux soignées sont celles où la maladie gagne le plus rapidement; je crois en avoir trouvé la raison : les plantations les mieux tenues appartien- nent à des Allemands qui appliquent au caféier une taille adaptée aux conditions économiques du pays; ils étêtent l'arbre de manière à l’empècher de croître. en hauteur, et favorisent au contraire la croissance: en -diamètre ; la cueillette est ainsi beaucoup plus facile, core appréciable dans ce pays où la ‘l'habitude de laisser plutôt Panbre croître en hauteur, et cou- ‘ pent les basses branches; dans le premier cas, jamais un rayon de soleil ne frappe le sol autour du tronc, et l'humidité s’y maintient plus forte et surtout d’une manière plus permanente que dans le second cas ; les conditions de vie du champignon parasite sont done ainsi plus favorables et l'infection se produit plus facilement. C’est également une question d’ombragé, et partant d'humidité, qui doit être la cause de la quasi-immunité * des jeunes caféiers ; il est facile de voir dans les plantations que c’est au moment où l'ombre produite autour du tronc, sur le sol, par le caféier lui-même, devient assez dense pour y empêcher l’accès de tout rayon de soleil, c'est à cette époque 1 178 F.-H. D'HÉRELLE. là même qu'on observe les premiers symptômes de maladie. Il faut aussi tenir compte que c'est à cet âge que le caféier com- mence à produire de fortes récoltes, ce qui est une cause d’épui- sement, et partant une prédisposition à l'infection. _ En ce qui concerne le fait de la propagation plus rapide de la maladie dans les plantations les mieux tenues, il faut ajouter que, presque généralement, on y emploie comme engrais des superphosphates ; or, comme nous le verrons, l’acidité du sol favorise la croissance du champignon ; l’envahissement plus rapide de ces caféteries s'explique donc par ces deux faits : taille défectueuse [tout au moins en ce qui concerne l'infection) et emploi d'engrais acides. Je viens de parler de l’action favorisante de l'acidité du sol sur la croissance du champignon parasite : une circonstance tout à fait fortuite vient démontrer le bien fondé de cette asser- tion : à la fin du mois d'octobre 1902, le volcan Santa-Maria entra en éruption et rejeta une grande quantité de cendres qui s’abattirent sur les plantations environnantes, couvrant le sol d’une couche variant, suivant les endroits, de un à dix centi- mètres d'épaisseur ; ces cendres avaient une composition basi= que, la portion assimilable se composait de : Acide phosphorique...........e. PAST] Chaux ER er eesenenenermiteeseres 4,60 — Magnésie en eectceseces 2,32 — Her See cissetieesen scores sie 1 OÙ — Potasse renier eneeneet 5,58 — Toutes les plantations qui, en 1902, ont été recouvertes d'une couche de cendres demeurent indemnes de maladie, et pourtant elles sont situées entre deux zônes fortement infestées. Les planteurs ne se doutaient pas que ce qu'ils considéraient alors comme un désastre, étaient en réalité une providentielle sauve-garde ! Depuis quelques années la proportion de gras noirs, qui auparavant n’excédait pas un demi pour cent de la récolte, a considérablement augmenté dans les régions infectées ; plu-* sieurs plantations accusent un dix et même un quinze pour cent, et, malgré un triage avant l'envoi, les acheteurs euro- péens se sont plaints à ce sujet. Comme les plantations qui MALADIE DU-CAFÉIER DU GUATÉMALA. 179: offrent. la plus forte proportion de grains noirs paraissent être celles qui souffrent le plus de la maladie du tronc, j'ai recherché s'il n’y avait pas une analogie entre les deux mala- dies. Dans l’épiderme de quelques cerises noircies, j'ai trouvé un bacille, morphologiquement assez semblable au bacille de la gommose bacillaire de la vigne, mais je n'ai jamais pu observer aucun champignon : il n'y a donc aucune relation directe entre les deux maladies. Y a-t-il une relation indirecte ? C'est très possible. Si l’on considère que dans la maladie du tronc les racines s'infectent d’abord, et ce un an avant que la maladie ne devienne apparente, qu'il en résulte certainement des troubles dans la nutrition de l'arbre, et par conséquent une prédisposition aux diverses maladies, soit des feuilles, soit des fruits, il n’y a rien d'étrange à ce que les fruits soient attaqués par une maladie intercurrente durant la période latente de la maladie du tronc. Une question se pose égale- ment ; la maladie du tronc suit-elle toujours son cours, ou bien l'arbre peut-il guérir spontanément ? La deuxième hypo- thèse me semble être la vraie, car, vu l'immense quantité de spores produites sur un arbre malade, une plantation qui compte quatre à cinq pour cent de caféiers infectés, disséminés sur toute son étendue, ne devrait plus présenter un seul arbre sain au bout de deux ans, trois ans au plus, comme d’ailleurs c'est parfois le cas ; généralement pourtant les choses ne se passent pas d’une façon aussi grave, les caféiers continuent pendant des années à s'infecter de ci de là, et ce n’est guère que cinq à six ans après l'apparition de la maladie qu'on compte de trente à cinquante pour cent d’arbres malades ou déjà morts. Ce mode de dissémination de la maladie est le plus fréquent, parfois cependant la marche de la maladie est plus lente encore ; cetaines plantations présentent, depuis quatre ou cinq ans quelques arbres malades disséminés, chaque année des arbres meurts, d’autres s’infectent, mais sans que le taux des malades dépasse un ou deux pour cent, et la maladie ne cause que peu de ravages. Si l'on fait l'examen microscopique des radicelles prises dans les différentes plantations d’une zone infectée, on trouve toujours sensiblement la même proportion de radicelles présentant les hyphes du parasite, quelle que soit la 180 F.-H. D'AÉRELLE. marche de la maladie ; par exemple, sur vingt radicelles appar- tenant à vingt caféiers, sains en apparence, et provenant d’une plantation très fortement infecté (60 ‘/,), j'en ai trouvé onze avec des hyphes du champignon parasite ; sur le même nombre de radicelle provenant d'une plantation situé à huit lieues de la première, et comptant seulement deux pour cent d'arbres malades, j'en ai trouvé neuf avec des hyphes. Une fois, la seule il est vrai, j'ai trouvé des hyphes dans les tissus d’une radicelle provenant d'un caféier situé dans une zone indemne et à plus de cent kilomètres de la région infectée la plus proche. D'autre part, des essais d'infection sur des caféiers poussant dans un sol légèrement alcalin, n'ont pas réussi, et pourtant, quatre mois après avoir mis en contact des spores prises sur caféier atteint de maladie naturelle, avec les radicelles du caféier en expérience, j'ai trouvé quelques hyphes dans les tissus de ces radicelles. La conclusion à tirer de cette expérience, et aussi des faits que je viens de rapporter, c’est qu’un caféier peut guérir spontanément pourvu que la nature du sol s’y prête (la réaction de la terre jouant le plus grand rôle dans l’étiologie de la maladie du trone), ainsi que les conditions d'humidité et de température. Une plantation peut donc, à première vue, paraître presque indemne alors qu’en réalité elle est très forte- ment attaquée, mais par suite de conditions favorables, les arbres résistent et guérissent, et la maladie passe inaperçue ; il n’en est pas moins vrai que ces caféiers souffrent, et sont plus facilement attaquables par des infections intercurrentes : la maladie du grain noir, entre autres. maladie qui attaque tout aussi bien les caféiers aïfaiblis par une autre cause que par la maladie du tronc. Le champignon parasite attaque également divers arbres employés comme arbres d’ombrage dans les caféteries, entre autres, diverses espèces d’/ngas(enparticulier /nga edulis et Inga insignis). Chez ces arbres, le champignon présente certaines particularités dues sans doute à l'adaptation au milieu, les hyphes sont formées de cellules plus courtes et plus épaisses, aspect qu'on trouve d’ailleurs aussi sur le Caféier, mais seulement dans les radicelles et au premier stade de la maladie, on trouve également cette forme en culture jeune sur gélose. Sur Caféier MALADIE DU CAFÉIER DU GUATÉMALA. 181 les: périthèces naissent sur le strôme quand l'arbre est encore vivant; nous avons vu que l'apparition du strôme constitue le premier symptôme apparent, et ce strôme porte déjà des péri- thèces au moment où l'écorce le découvre en se crevassant ; il n’en est pas de même sur /nga : les périthèces ne naissent sur le strôme que plusieurs mois après la mort de l'arbre; les symptômes de la maladie ne sont pas non plus les mêmes que chez le Caféier: ici, comme premier signe d'infection, on s'aperçoit que les feuilles se crispent, ensuite apparaissent des verrues sur le tronc, puis les feuilles jaunissent et tombent. De mème que pour le Caféier, l'infection commence normalement par la racine et le mycélium croît dans les tissus libériens. La durée de la maladie est plus courte chez /rga que chez le Caféier : douze à quatorze mois au lieu de vingt-quatre à vingt- six ; la résistence est également plus faible : il n’est pas rare de rencontrer des plantations où les /ngas se sont d'abord in- fectés et sont morts, et ce n'est qu'ensuite qu'on s’est aperçu que certains Caféiers montraient des signes de maladie. Comme je l’ai dit plus haut, il est très rare de voir un jeune Caféier atteint ; au contraire, la maladie se rencontre très souvent sur Ingas âgés seulement de quelques mois. Maintenant la maladie du tronc est-elle une maladie propre au Caféier, qui s’est adap- tée aux /ngas, ou vice-versa, c'est ce qu'il m’a été impossible de déterminer. J'ai pu cultiver le champignon parasite, cause de la maladie du tronc, sur gélose additionnée d'extrait de feuilles de Caféier : j'ai prélevé aseptiquement un fragment de la partie superfi- cielle du liber à un endroit où l’écorce était encore intacte, et je l'ai ensemensé en boïte de Pétri; au bout de huit jours, on aperçoit un point blanc jaunâtre qui s'étend peu à peu jusqu’à former un cercle de un centimètre à un centimètre et demi de diamètre : au microscope, on observe un mycélium formé d'hyphes constituées par des cellulesoblongues d'environ 5 à12 y de long par 4 à 8 de large ; les hyphes sont incolores. Pen- dant au moins deux mois et demi, la culture conserve le même aspect, puis la couleur change, se fonce et passe du blanc jaunâtre au brun noirâtre en l’espace de dix à quinze jours, en même temps qu'apparaissent les conidies ; au microscope, on 132 F.-H. D'HÉRELLE. observe alors que les cellules formant les hyphes se sont allon- gées, ont pris une couleur brune et ont absolument le même aspect que sur Caféier. Les conidies sont les seuls organes de reproduction que j'aie pu obtenir en culture, mais, comme je l'ai dit plus haut, j'ai réussi à produire expérimentalement la maladie en partant de ces cultures, preuve qu'il s'agissait bien de culture du champignon parasite. J'ai déjà parlé de la maladie expérimentale produite en dépo- sant des spores, provenant d'un arbre atteint de maladie natu- relle, sur les radicelles de Caféiers sains : je n’ai rien à y ajou- ter, si ce n’est que la maladie expérimentale reproduit exacte- ment toutes les phases de la maladie naturelle, et que tous les essais d'infection de Caféiers poussant dans un sol à réaction franchement alcaline ont échoué. Tous les essais d'infection expérimentale ont été effectués dans une zône indemne, et à plus de cent kilomètres de la région infectée la plus proche. Par la nature même de la maladie, il est inutile de chercher des remèdes directs : situé au sein même des tissus, le cham- pignon échappe à toute tentative de destruction au moyen de fongicides ; il n’en est heureusement pas de même pour les remèdes préventifs, et nous avons vu que l’alcalinité du sol empêche la croissance du champignon ; comme conséquence, il faudra changer la réaction du sol par une addition de chaux chaque fois que l’on reconnaîtra que la terre d’une plantation est acide ; je dois ajouter que. partout où j'ai observé des arbres malades. la réaction du sol était acide, et que, par con- tre, j'ai toujours échoué quand j'ai voulu provoquer la maladie expérimentale sur des Caféiers plantés dans une terre à réac- tion alcaline. On devra aussi s'abstenir d'employer des engrais acides sans avoir soin de les neutraliser au préalable par une addition de chaux ou de cendres {on pourraemployer les cendres provenant de l'incinération des arbres malades), on devra se rappeler l'influence de l'ombrage sur la marche de la maladie et enfin planter des arbres d'ombrage jouissants de l’immunité pour la maladie du tronc. Pour le reste, il n’y a qu’à appliquer les me- sures communes à toutes les maladies cryptogamiques, comme abattage et incinération des arbres infectés, etc. MALADIE DU CAFÉIER DU GUATÉMALA. 133 Le champignon parasite, cause de la maladie du tronc, ap- partient à l’ordre des Ascomycètes, famille des Pyrénomycètes, tribu des Sphæriacées. Le mycélium est formé d’hyphes pluricellulaires, ramifées. Le strôme inappréciable, s'étend sur toute la surface du liber ; de place en place il s'épaissit et forme des petites plaques noi- râtres, charbonneuses, applaties, rugeuses, de forme irrégu- lière qui soulèvent l'écorce et la crevassent. Les périthèces se trouvent à la surface du strome, autant sur le strome inappré- ciable qui recouvre tout le liber, que sur les coussinets, ils sont pressés les uns contre les autres, sur plusieurs rangs, simulant absolument un pavage ; ils sont de grandeur très variable, à côté de petites formes mesurant 104 X 8 on en trouve d'autres ayant 504 X 38, forme oblongue, membraneux, sessiles, con- tenant un nucleus visqueux. Il arrive souvent que deux ou plu- sieurs périthèces se soudent ensemble, la membrane de sépara- tion se résorbe et l'on observe des périthèces en forme de tubes, jusqu’à 20 et 25 fois plus longs que large ; sur de nombreuses préparalions j'ai observé les stades intermédiaires entre les deux formes, oblongs et en tubes, qu’on trouve d’ailleurs sou- vent les unes au milieu des autres; les périthèces laissent échap- per les asques par un pore largement ouvert. Les asques sont sphériques, brunes, sessiles, sans paraphyses; elles mesurent 5 à 8u de diamètre et se rencontrent en nombre très variable par périthèces : de 2:à 50; la déhiscence se fait par une fente passant par l’apex, Les spores, de 1 à 24 de diamètre, sont sphériques, hyalines, simples. En plus des spores, qui constituent d’ailleurs le principal organe de reproduction, j'ai observé: 1° Des conidies : je les ai presque toujours rencontrées sur le mycélium jeune des racines, rarement sur celui du tronc, toujours en culture sur gélose : elles ont une couleur très légè- rement brunâtre, ou même hyalines, simples, sphériques ; 3 4 diamètre. 2° Des spermogonies, assez semblables aux périthèces, si ce n’est qu'elles sont munies d'appendices:; ellessontnoires, oblon- œues, (20-30 » X 30-45 u). Les spermaties s’échappent par une fissure, elles sont enveloppées dans du mucillage : ellipsoida- les, unicellulaires à deux vacuoles, très légèrement brunâtres 184 F.-H. D'HÉRELLE. (4&X 3u); jeles ai observées quelquefois sur tronc de caféier à une époque antérieure à l'apparition des périthèces ; toujours sur Ingas. Je n'ai pu ranger le champignon parasite dans aucun genre décrit, aussi je propose la création du genre « Phthora». Phthora nov. gen. Diagn.— Stroma 1 "pelliculare, minimum,nigrum,se proten- dit subter corticem. 2 ex uno in aliumlocum compactum, car- bunculosum, cellulare, nigrum,applanatum, forma irregulariter. Perithecia superficialia, gregaria, quibusdam in lineis, mem- branacea, glabra, sessilia, nigra. Frequenter duo aut plura pe- rithecia sese in seriem collingunt, membrana separationis esse desunit, perithecium inde proventum qd. maxime protensum est, tubum efformat. Sporæ simplices, sphæricæ, hyalinæ. Phthora vastatrix nov. sp. Diagn.— Mycelium compositum ex hyphis pluricellularibus, hyalinis, œtate subnigris, ramificatis (2-8u) quæque in libro crescunt. Stroma 1" pelliculare minimum, nigrum,se protendit subter corticem; 2"ex uno in alium locum compactum, cellula- re.carbunculosum,nigrum.applanatum.rugosum, forma irregu- lariter,atque corticem levat (2-20 mm.). Perithecia superficialia, gregaria, quibusdam in lineis compressis, ad instar pavictis ; ipsorum dimentiones prevariabiles (10-50 X 8-38 ) oblonga, membranacea. nigra, sessiles, cum hymenium viscosum. Fre- quenterfduo aut plura perithecia sese in seriem collingunt, mem- brana separationis esse desunit, perithecium inde proventum qd. maxime protensum est, tubum efformat (4 ad 25 plus long. quam lat.). Perithecium ascis effugium relinquit ex poro qui valde aperitur. Asci atri octospori, sphærici (5-8 £) sessiles (caule destituti in statu libertatis),aparaphysati, numero sat va- riabiles (2 ad 50) in perithecio; dehiscentes ex fissura interjecta apice. Sporæ simplices, sphæricæ, hyalinæ, perexiguæ (1-2 w diam.). In libro Coffeæ arabicæ. Nni\atxw, l'IPL 1x. { PL & Phthora vastratrix d'Hérelile. Photo. 1. . Une fibre décolorée artificiellement, contenant une hyphe du Lo] SI MALADIE DU CAFÉIER DU GUATÉMALA. 185 EXPLICATION DE LA PLANCHE IX. (Les photographies n'ont pas été relouchees). Phthora vastatrix d'Hérelle. Troncs dé caféiers attaqués (1/5 grand. nat.). champignon parasite (400 : 1). . Spermogonies. . Périthèces isolés, petite forme : on voit les asques à l’inté- rieur (membrane décolorée artificiellement) (400 ; 1). . Périthèces vides, au-dessus un périthèce contenant encore les asques: par pression entre lame et lamelle la mem- brane a crevé laissant sortir le nucleus visqueux (membra- nes décolorées artificiellement) (400 : 1). . Périthèces forme tubes (membrane décolorée artificiellement) (400 : 1). . Mycélium en culture de 3 mois sur gélose (400: 1). . Infection expérimentale par frottis sur liber dénudé, mycé- lium de 4 mois 1/2 (400 : 1). Notice nécrologique sur Paul KLINCKSIECK, Par M. Fernand GUÉGUEN. Le 22 avril 1909 est décédé à Paris, après une courte mala- die, notre collègue Paul. Kzincxsiecx, dont le nom est bien connu de tous les amateurs d'histoire naturelle. Né à Nordhau- sen (Brunswick) le 5 janvier 1857, Krincxsreck vint à Paris de tres-bonne heure. Il s’y fit naturaliser et fonda, en 1883, la maison d'éditions qu’il devait diriger jusqu'à sa mort. Amateur passionné de sciences naturelles, KLiNcKsrecx em- ployait les rares loisirs de son existence active, tantôt à des voyages dans diverses contrées de l'Europe, dont la plupart des langues lui étaient familières, tantôt à des excursions dans les environs de Paris ; partout il observait et herborisait, servi dans la détermination précise des plantes par sa grande con- naissance de la bibliographie botanique. . Il pensait que l'étude de l'histoire naturelle, tout au moins en ce qui concerne la recherche et la détermination des espèces principales de chaque catégorie d'êtres vivants, ne doit pas demeurer entièrement réservée à un petit nombre d’adeptes. Loin des grands centres scientifiques et même dans les campa- gnes, il existe quantité de bons esprits, curieux de s’instruire par l'observation de la nature, mais auxquels manquent les ou- vrages élémentaires qui leur permettraient d'acquérir prompte- ment les premières notions indispensables. L'absence de livres de vulgarisation propres à l'étude systématique de beaucoup de parties de la botanique et de la zoologie suffit à expliquer, plus encore que toute difficulté matérielle, le nombre infime de ceux qui s'attachent à l'étude de certains groupes. KrINcKstECx entreprit de combler progressivement ces lacunes en créant sa collection de la Bibliothèque de poche du Naturaliste. Avec son esprit éminemment pratique, il avait compris que NOTICE NÉCROLOGIQUE. 187 des ouvrages de ce genre devaient être écrits par des spécia-. listes en chaque branche, seuls capables de faire un choix judi- cieux parmi les caractères génériques ou spécifiques, d’éla- œuer, après examen approfondi, tous les genres peu importants et les espèces ou variétés rares ou douteuses, de faire. en un mot, une œuvre originale et non une compilation indigeste. Les descriptions, surtout dans un livre élémentaire, doivent encore être complétées par des figures en couleurs, exécutées et repro- duites avec la plus scrupuleuse exactitude, et, ce que négli- gent maints ouvrages dits de vulgarisation, indiquant la dimen- sion réelle des objets représentés. Pour réaliser. dans la mesure du possible, des manuels pourvus de toutes ces qualités, KziNcksreck ne reculait devant aucune peine ni aucun sacrifice. Aussi se croyait-il le droit d’être exigeant pour les autres comme pour lui-même ; on lui tint parfois quelque rigueur d'une vivacité de caractère et d’une certaine intransigeance qui n'étaient causées que par un très louable souci d’exactitude et de soin dans les plus petits détails. Je me borneraiï à citer, parmi les ouvrages de vulgarisation de Botanique phanérogamique qu'il édita, l'Atlas des Plantes de France, celui des Plantes des Jardins, le Traité des Arbres. Mais la Botanique cryptogamique et surtout la Myco- logie l’intéressèrent plus spécialement. Pour la création des planches de la Petite Flore des Champignons et de l'Atlas des Champignons en cours de publication, il fit appel à la fois à des mycologues éprouvés et à des artistes habiles. Il faisait lui-même représenter sous ses yeux, dans leur habitat naturel ou tout au moins d'après des échantillons caractéristiques et irréprochables, les espèces qu'il destinait à ces iconographies ; il soumettait les peintures, avant de les faire reproduire par les procédés les plus perfectionnés. à l'appréciation critique de mycologues compétents. Pour le choix même des espèces qui devaient figurer dans l'Atlas publié sous les auspices de la Société Mycologique, il procéda, en adressant à la plupart des membres de la Société l'énumération -des Champignons qu'il comptait faire représenter, à une sorte de scrutin de liste sur les résultats duquel il se basa pour le choix définitif. 188 F. GUÉGUEN. __… Parmi les ouvrages édités par lui, et connus plus particuliè- rement des spécialistes, nous citerons les Mucédinées de CosranrTin, les Hyménomycètes de Parouizran», la Flore de France de Coste, et surtout les deux œuvres capitales de notre vénéré président d'honneur, les Discomycètes charnus et les Zcones Mycologicæ. universellement appréciés dès leur apparition, et qui marqueront une date dans l’histoire de la science mycologique et dans celle de l'édition en couleurs. Membre des Sociétés Botanique, Dendrologique, Entomolo- _gique et Mycologique de France, KziNexsiecx a publié, outre certains ouvrages élémentaires demeurés anonymes, diverses notes se rapportant à son sujet favori, la vulgarisation et la diffusion des sciences naturelles. En publiant, avec la collabo- ration d’un chimiste de la manufacture des Gobelins, ce Code des Couleurs dont il nous a ici même exposé la genèse et le plan, il a, croyons-nous, rendu aux Sciences Naturelles et à l'Industrie un service qui suffirait à perpétuer son souvenir. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. —————————> Ducomer(V.).— Recherches sur quelques maladies des plantes cultivées (Annales de l'Ecole nationale d'Agriculture de Rennes, Il, 1908, 94 pp., 53 fig. texte). I. Un nouveau parasite du Ray-Grass.— Il s’agit du Fusarium loliaceum, qui produit sur les feuilles du Lolium italicum des taches brunes, puis claires, puis perforées, qui existent d'avril à juin, C'est-à- dire jusqu'à la floraison. Les feuilles se dessèchent et pourrissent, d’où à la fois une perte en fourrage et une diminution de la qualité. Ce parasite est subeuticulaire à entophytisme facultatif. L'auteur étudie successivement, à l’aide de la benzoazurine, le mycélium et ses variétés, la pénétration dans la feuille, la réaction défensive de la gaîne (ligni- fication totale des membranes épidermiques), enfin les fructifications et les inoculations expérimentales positives. II. Un nouveau parasite du Pin maritime /Sphaerella pinifolia). — Cette Sphériacée recouvre d’une sorte de fumagine les feuilles du Pin maritime en Lot-et-Garonne. Les feuilles âgées de deux ans sont uniquement atteintes, et les arbres d’âge moyen (15 à 20 ans) en sont surtout affectés. Le parasite produit à la fois des pycnides de deux sortes, et des périthèces. III. Une nouvelle maladie de la Pomme de terre, la Dartrose. — Envabhissant diverses variétés de tubereules (Institut de Beauvais, Richter's Imperator, Saucisse rouge, Géante bleue), cette sorte de gale est produite par le Vermicularia varians n. sp., qui donne des pycnides érumpentes. Elle se développe aussi sur le Physalis peruviana. IV. Une maladie vermiculaire du Chêne-Liège. — Cécidie des mycorhizes due à l’Heterodera radicicola, Anguillule très ubiquiste. V. Note sur l’ « Oidium » du Chêne. — Etude morphologique, anatomique et bibliographique très complète de la question. L'auteur pense que l’Oidium actuel du Chêne ne correspond peut-être pas à l'O. quercinum Von Thümen, et qu'il est distinct du Microsphaera Alni Salmon. F. GUÉGUEN. 190 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Van BAMB8EkE.— Sur Polystictus cinnamomeus (Jacq.) Sacc.et Polystictus Montagnei Fries. (Bull. Soc. Roy. de Bot. de Belgique, XLVI, 1909, 24 pp., 1 pl. phot.). SAGCARDO a supposé que le Polystictus cinnamomeus pouvait.la seconde année, rétrécir ses pores et donner ainsi le Pol. perennis. L'auteur, tout en considérant que cette transformation directe des carpophores est, sinon impossible à admettre,du moins peu vraisemblable, inclinerait volon- tiers à penser que le même mycélium, à la suite de circonstances encore indéterminées, pourrait donner naissance, une année au Pol. cinnamo- meus, l'année suivante au Pol. perennis. (A notre avis, l'étude anatomique d'échantillons authentiques, à défaut des cultures que nous ne savons pas réaliser pour cette espèce, permettra seule de résoudre la question. Il nous paraît qu'un ensemble de caractères anatomiques vraiment différents devra faire admettre la dualité des espèces précitées, l'identité des caractères permettant au contraire de conclure dans un sens opposé). F. GUÉGUEN. R. FRIEDLANDER et SOHN, in BERLIN N. W., 6, Ces Prière de s'abonner au nouveau journal mycologique : ANNALES MYCOLOGICI EDITI IN NOTITIAM Scieptiae Mycologicae Universalis CURANTE ES VDO W Six fascicules par an, avec planches et figures. Abonnement 25 Marks (Fr. 84,25) Les « Annales Mycologici » paraissent depuis 1903. Les volumes antérieurs sont encore en vente au prix de 31 fr. 25 chacun et contiennent des travaux originaux de MM. Artaur, SALMON, RICK, Hozway, CoPELAND, TROTTER, KusANo, Cuyper, MAIRE, VUILLEMIN, BRESsADOLA, SAccARDO, HÔHNEL, BuBAk, REnm, CavarA, DIEDICKE, Dre, Guisciermond, Hecke, Horn, Mc ALPINE, OubEMmANS, PETRI, TRANZSCHEL, ZAHLBRUCKNER, ATKINSON, BucHozrz, DANGEARD, Van HAL, Jaczewski, ParouiLLARD, TrAvERso, Warp, Duranp, Sypow etc., plus un index bibliographique et des analyses critiques. Un numéro spécimen sera envoyé sur demande. On s'abonne chez tous les libraires ou directement chez R. FRIEDLANDER et SON, Éditeurs, BERLIN, N. W, 6 Vient de paraître ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE O. DOIN, éditeur, Paris. Bibliothèque de Botanique cryptogamique Pauz Harror, Assistant de cryptogamiè au Muséum d'Histoire naturelle : LES URÉDINÉES {Rouille des plantes), 1 volume in-18 jésus, cartonné toile, de 400 pages, avec 47 heures dansiletexte 2" EE Un 5 fr. L'étude des Rouilles des Plantes (Urédinées) s’est complètement trans- formée depuis quelques années. Le polymorphisme, l’hétéroïcité, la plu- rivorité, l'adaptation physiologique, ont été l’objet de recherches du plus haut intérêt de la part d’un certain nombre de botanistes, au premier rang desquels il convient de signaler PLOWRIGHT, Ed. FISCHER, KLEBAHN, TRANZSCHEL, etc. ; ces recherches n’en sont encore qu'à leur début et ménagent encore de nombreuses surprises. : Il était nécessaire de mettre au point les données qu'on possède ; c'est ce qu'a entrepris l’auteur de cet ouvrage. Après avoir fait un historique documenté de la question, en rappelant la part considérable qu'ont prise à l'étude des Urédinées les grands mycologues français, TULASNE et LÉVEILLÉ, M. HARIOT s'est étendu sur la morphologie interne et externe de ces champignons, les états divers sous lesquels ils se présentent, leurs formes biologiques, leur hétéroïcité, les dégats qu'ils sont susceptibles de provoquer chez les plantes. Il à terminé par la description des genres et des espèces qui existent en France ou sont susceptibles de s’v rencontrer. Deux tables permettent d'arriver facilement à la détermination : l’une consacrée aux noms des espèces, l’autre aux plantes nourricières sur lesquelles elles se développent. AVIS TRÈS-IMP ORTANTS. W ! RTS S QT N " nn ES L T outes Dont nvations Cnconant lei Builetin devront. de Pathologie. végétale, AU bis, rue ur Paris- XIE, Ru | Secrétaire. Général. NASA NS ALT ta a M ME Hu Lt, ( (4 les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être ke ( dans le texte, ou à étre tirées en planches, celles-ci doivent être dessinées … à l'encre de Chine et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier à grain dit K Papier procédé, »,: ou consister en bonres photographies, de maniére a | 1e en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. Les lettres et FR] à … chiffres seront mis soit à la plume, soit au crayon Wolff suivant les cas. \ Dans le calcul de la, dimension des dessins destinés à être reproduits ên planches, les auteurs sont. priés de vouloir bien tenir compte de la réduction . que le clichage photographique devra faire subir à leur dessin pour ,que Ja A) reproduction zimcogravée tienne finalement dans le HI 13X 18e, qui AMD 0e) correspond à celui des planches du Bulletin. te, PRE _L’exécution de toute figure ne pouvant être nee que par de togédése HAE . différents reste soumise: à ApeRn ON de la Gormission du dont 1 . Dans je but de faciliter la régularité dans la Dub cation du : lens MM. les auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la : première épreuve: de vouloir bien la retourner Corrigée à M. Lucien DECLUME, imprimeur à Lons-le-Saunier, dans un délai maximum de. huit. jours. Passé cette limite, la: : Commission du Bulletin serait dans l'obligation de reporter au . Bulletin suivant l'impression qe mémoire. . Me DORE CE ER MER } } Ê } 1 RS ENTIAES l f 4 è S À | A \ [ Toutes les cotisations Moment si adressées en mandats- | poste au Trésorier de la. Société, M. Perrereau, notaire honoraire, à Vendôme {Loir-et- Cher). Le montant des. cotisations non adressées est d’ailleurs récouvré par les soins du Trésorier à à la ir de l'année courante. { \ Ê | | £ f \ | É } ( or Société D eee ne e possède plus d’ exemplaires de L Jable de concordance de la Flore de Quélet. Adresser les | | demandes à M. Paul KLINCKSIECK, 3 3, rue Corneille, à Paris, See qui a À acquis . derniers exemplaires: être: adressées | à M. Mausranc, préparateur à là Station : 0 RAT M OS ES ES La LD AR DA RENE ut 2 Pr PR LEP LE Les séances se tiennent à PaRIs, rue de Grenelle, 84 à 1 heure 1/2: ïe. 1e" Jeudi du mois. 44 ” ET RCA Jours de Séances pendant l'année 1909. Janvier | Février Mars vril Le Juin | Septembre Octobre ovenbre | “Décembre ; VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ | Tome l (1885) en deux fascicules ; Prix, chaque fisc 110 fr. — Il (1886) en un seul fascicule (fasc. 3) : Pire : 15 : ïl — Illet IV (1887 et 1888) en rois fasci-) FRS Ces ChaÇUNE EE pie PIRE | FR ne nacre V à XIX (1889 à 1903) en quatre asc XXII (1907) et XXIV (1908) en quatre\. la Société. | PR Lt ae ed | “able décennale des tomes I à X Pr. s Ho — des tomes XI à XX.. ts Pre sf | ré Ces prix sont établis nets, pour les ouvrages expédiés en’. province et à l'étranger; les frais de port restent à la charge du destinataire. Les Tomes IT (1886), XX (1904), XXI Hobshes et XXII (1906) ne peuvent plus être vendus an ‘avec la co ds complète. | RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. Pour devenir ne actif de la Société, il suffit d'être présenté à à 2 l’une des séances mensuelles de la Société, puis élu dans la séance | suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du Bulletin trimestriel, est de 10 francs par an pour les mémbres résidant + en France et en Algérie, et de 12 francs pour les membres à qui le. re RER ER service du Bulletin est fait : à l'Etranger. Les manuscrits et toutes communications concernant la Le et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à, M.MAUBLANC, Secrétaire général, 11 bis, rue d'Alésia, PARIS-XIVe. Les cotisationsdoivent être adressées à M: PELTEREAU, trésorier , de la Société, notaire honoraire, à Vendôme (Loir- “et-Cher). - 10 fr. pour les Socié- | taires ; 12 fr. pourles | cules chacun nest rene seen ere personnes étrangères à ATEN DE * BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA SOCIÉT É MYCOLOGIQUE DE. FRANCE Pour le progrès et la difusion des connaissances relatives aux Champignons Tome XXV. — 4e Fascicule, SOMMAIRE PREMIÈRE PARTIE. Travaux originaux : G. Baïinier. — Mycothèque de l'Ecole de imac XXX (avec 17 pl. hors texte)...... AE PS AP ee 194 - Griffon et Maublanc. — Sur quelques champignons parasites des plantes de serre (PI. XXVII)........,.. 238 F, Guéguen. — Sur le parasitisme du Volvaria, mure REA QUÉLELE EE SR RE D T LRN D de CA De en tee 243 F. Picard. — Sur une Laboulbéniacée nouvelle (Hydro de philomyces digitatus. n. sp.), parasite d'Ochtebius - marinus Paykull (1: fig. texte)...... Jon Sronee. DAD D: Ed. Butignot. — Nouveau cas d'empoisonnement par l'Entoloma lividum . 250 A, Sartory. — Au sujet. dé la non ‘toxicité de deux chanterelles.: Cantharellus tubæformis Fr. et Cantha- rellus aurantiacus Wulf............. CN Panne ns - 253 Bibliographie analytique....... NE RE NE PR Fes 209 DEUXIÈME PARTIE. Groupe mycologique de Fontainebleau (Travaux de l’année 1909)..... D RO OT GS dense ee os LUI Excursion et exposition de champignons à Laval... LXV Compte-rendu des séances (juin, octobre et novem- bre Table alphabétique des auteurs de Notes et Mémoi- res publiés dans le Tome XXV.....,.. RDC o nee LXXVIT Table alphabétique des espèces ét genres nouveaux décrits dans le D XXV. tn LXXIX Liste alphabétique des auteurs analysés dans Je fe XXV...,...:.... Reed Re a à Miche LAN _ 84, Rue de Grenelle, PARIS-VIIe arrt 1910 . Publié Le 25 Janvier 1910. \ + e . . : e ee ° ; . . ER 4 ; sl re nl E j \ ie |) HI4aVLVT ne Ao1g nesANnON : | ues np unags np. uoneuedes e] Anod 3/dÿ1V7 one x BEANON SOSTITI99S 941nJ[n9 ep xnerrtm 1e “soxtopesoqe op sojerduoo suorjeresur ‘Soaeroomny ‘oanjpn) € soansz | . Brzdro ep ‘9 » #414n49 syinpoad sop 30deq - a1É0jo9eg el jo alydeufouoigy ej anod xneisads sjueJojoo 39 sanbruuys SyNPOIg sonbieur Sojnoy ap SOULOJOIOIN 19 LONTI SotOJO SLNAWANNOLLOHAUHd SYTINYTG RD 2002 419071014110 V4 o unod XAVIDHAS SHTHAON ZL1137 ‘3 op sadoosououg Sap. ue e| anod 10d9g SIHVa — neoxeyooy- Hajueq ony ‘cz S049 N1 AIY3UUIA NOILI03dX1 NOILITHLSNON 30 PETREN ee paeaonog ‘Gr ioeuudouy. SIHVd — IPUSIN-AUIES paeaonog ‘9e S92U919S si no sreredt “ D 10 se p | 0Z- GTS | auoyd IL HIDOTOINALOVE qu AIHdVHDOUDIN = CHER à = Re SL Re A ee A 2e dd né ne. Commission nationale pour la propagation de l'Etude pratique des Champignons, ; ._ FONDÉE EN 1902. Extrait du nl volé par la Société Mycologique de France pendant la session générate, à Paris, le 10 octobre 1907 : Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique de France, une Commission dite nationale, chargée de grouper les efforts de toutes les personnes qui s'intéressent à la connaissance des Champignons. Pour les autres articles, voir Bull. Soie myc. de Fr., t. XNIII, 1909, pp. 249-251. Les Commissaires devront se mettre en relations avec les mycologues amateurs ou scientifiques de la région qu'ils habitent, et se chargeront de leur procurer tous les renseignemeuts qu'ils seront en mesure de four- nir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises aux spécialistes pris dans le sein de la Commission, et les espèces intéressantes qu’ils pourront réanir devront être autaut que possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 84, rue de Grenelle. MM. Arnould, pharmacien à Ham (Somme).— nes supérieurs. Bernard, J., pharmacien prince. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — Champignons supérieurs. Baïinier, 2°, rue Boyer, Paris-XX°.— DORE GE LUE Bernard, Z.., place Dorian, Montbéliard (DouËEf= Champignons supérieurs. Barbier, préparateur à la Faculté des Scenes de Dijon, Champignons dits supérieurs Où Champignons sarcodés, particulièrement Agaricinés. Boudier, 22, r. Grétry, Montmorency (S.-et-0).— Basidiomycètes et Ascomycèles. Abbé Bourdot, St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier).— Champ. supér. : Abb6 Derbuel, Peyrus (Drôme). — Champignons supérieurs. Dumée, 45, rue de Rennes, Paris. — Hyménomycètes. Dupain, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. Dutertre, Emile, à Vitry-le-François (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. D: X. Giliot, faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). — Champignons comestibles el vénéneux. Intoxications. Griffon, 11 Des, rue d'Alésia, Paris-X[Ve. Champignons parasites des végétaux. Paihologie végétale. Grosjean, instituteur à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). — Champ. supérieurs. Hariot, P, 63, rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. Harlay, V., pharmacien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasites des végélaux usuels. Hétier, Fr., à Arboiïs (Jura).— Champignons supérieurs. D: Labesse, Angers. Intoxications : Maine, Anjou, Vendée. Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier.— Champ. du Midi de La France Leguëé, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). — Champegnons supérieurs. Maire, R,, 127, rue Basse, Caen (Calvados).— Champignons parasites, Hypoder- més,elc. Matruchot, prolesseur-adjoint. à la Kaculté des Sciences, 45, rue d'Ulm-. Paris-Ve,— crampignons parasiles des animaut.— Moisissures. Maublanc, {1 bis, rue d’Alésia, Paris-X[V°. Champignons parasites des végétaux. Pathologie végétale. Dr Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycètes. Michel, pharmacien à Fontainebleau. — Champignons supérieurs ::«Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. .Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. D: Patoulllard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champrgnons exotiques et en parliculier de la Tunisie. Peltereau. notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher.— Champignons supérzeurs- et spécialement les Bolétés. Rolland, 80, rue Charles-Laffite, Ne ares (Seine), — Basidiomycètes Ascomyvèétes. Radaïs, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — Rapporteur-général de la Commission. Dr Trabut, Mustapha-Alger.— Champignons de la flore de l'Algérte. Bureau de la Commission pour 1909. PTRESTOeN TERRE .. M. Bountrer (Montmorency). . Vice-Présidents ..... MM. (Paris), MéÉniErR (Nantes), ParouiLLaRD (Neuilly-sur-Seine), RozLanp: (Neuilly-sur-Seine). Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrondt). BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1909. Président........... Vice-Présidents .... Secrétaire général. Trésorier........... Secrétaires des Séances... Archiviste.......... Membres du Conseil : M. Harior, conservateur de l'Herbier Montagne,63, rue de Buffon, Paris-Ve. M. F. GuÉGuEN, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris-VIe. M. R. Maire, maïître de conférences de Botanique à la Faculté des Sciences, à Caen. M. MauBLranc, préparateur à la Station de Pathologie végétale, 11 bis, rue d'Alésia, Paris-XIVe. M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- dôme (Loir-et-Cher). M. Bessiz, professeur au Lycée Montaigne, Paris-VIe(Procès-verbaux des séances). M. Biers, préparateur au Muséum d'His- toire naturelle. MM. ManGin et BAINIER. "af MAN À O IJIU COLUMBIA UNIVER Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, XXX. iiERARY. Monographie des Chætomidium et des Chætomium (avec 17 planches hors texte), Par M. G. BAINIER. Les Pyrénomycètes sont des champignons saprophytes ou parasites, dont le périthèce est déhiscent par un pore. Chez les Sphériacées, par exemple, le périthèce membraneux, coriace ou charbonneux, noircissant et distinct de la substance du stroma quand il existe, s'ouvre ainsi par une petite ouverture ronde ou ostiole. Chez les Périsporiacées, au contraire, le péri- thèce membraneux, coriace et souvent presque charbonneux, est entièrement clos (par conséquent sans ouverture) et se fend irrégulièrement. Avant d'entreprendre l'étude des CAæto- mium, il était nécessaire de donner ces définitions pour éviter l'erreur de certains auteurs, qui ont fait figurer dans le même genre Chætomium des champignons appartenant à ces deux familles si distinctes. En effet, le Pyrénomycète que Fuckez a décrit sous le nom impropre de Chætomium fimeti est une Périsporiacée. Zopr a bien vu que le périthèce de cette espèce était dépourvu d'ostiole, mais il eut le tort d’en faire le type d'un sous-genre de Chætomium, au lieu d'en constituer un genre tout à fait distinct. Nous conserverons provisoirementile nom de Chætomidium de Zorr, pour décrire, à côté de l'espèce type de Fucxer, les espèces nouvelles qui s'y rattachent. Toutefois, le caractère fondamental d'absence d'ostiole au périthèce exige que le sous-genre Chxætomium Lopf prenne place parmi les Périsporiacées où il devra constituer un genre 13 192 G. BAINIER. nouveau. Îl conviendra d'en fixer plus tard la diagnose précise, lorsqu'il comprendra un plus grand nombre d'espèces. I. — CHÆTOMIDIUM Zopf. Les Chætomidium sont des Pyrénomycètes périsporiés, phéosporés, à thèques sessiles et fugaces dans des périthèces globuleux, noirs, sans ostiole et recouverts sur toute leur sur- face de poils plus ou moins longs. 1.— Chætomidium fimeti Fuckel {1). (Planche X, fig. 6, 7, 8). Le Chæitomidium fimeti se rencontre ordinairement sur du bois pourri. Le procédé qui m'a le plus souvent réussi pour obtenir cette Périsporiée, consiste à enfoncer dans de la terre de jardin des fragments de bois. de manche à balai par exemple. Âu bout d'un temps variable, un mois par exemple, le Chætomidium fimeti se trouve au milieu de Perisporium, de Speira toruloides, etc., se nourrissant de la substance li- gneuse. 11 se présente à l'œil nu sous la forme de petits glo- bules plus ou moins jaunâtres et plus ou moins rapprochés les uns des autres. Au microscope, on constate que les périthèces sphériques, noirâtres, d'un diamètre variable de 400 à 500 p, dépourvus d’ostiole, sont entièrement recouverts de petits poils d’une longueur égalant à peine le diamètre de ces péri- thèces et d'une épaisseur de 2,8 x. Ces petits poils sont d’abord jaunâtres, puis prennent parfois en vieillissant une nwmance un peu rougeûtre. ; La base des périthèces est fixée au substratum par une rosette de crampons radiciformes et donne en outre naissance à des fulcres ou longs filaments fuligineux ou noirs, simples et en forme d'alène. Ces grands poils ont un diamètre de 5u6 à (1) FucKEL. — Enumeratio fungorum Nassoviæ, page 64, n° 491, cum icon. MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 193 74 et une longueur variable, égale à plusieurs fois le diamètre du périthèce. Ils sont cylindriques et c'est dans le voisinage de leur insertion que se produisent les déchirures du périthèce mur lorsqu'il éclate. Le périthèce est complètement rempli de thèques en massue longuement stipitées, mesurant de 40 à 48 & sur 14 à 18h et renfermant chacune 8 spores elliptiques apiculées aux deux extrémités et mesurant 14 à 16 « sur 8 à 12. La couleur des spores est d’abord rose, puis devient brunâtre à la maturité. Ces spores sont rapidement libres et remplissent bientôt toute la cavité du périthèce. 2. — GChætomidium phyllactineum sp. nov. (Planche XI, fig. 7-10). J'ai trouvé ce Chætomidium sur du carton pourri où il pro- duisait un nombre considérable de périthèces d’un diamètre de 200 y, réunis côte à côte. Àu début, ces périthèces,de contexture cellulaire,sont incolores; ils prennent très lentement une teinte fauve translucide, pour devenir enfin noirâtres et presque opaques. Îls sont hérissés de poils longs de 182 x, terminés en pointe mousse. Le diamètre de ces poils augmente insensi- blement du sommet jusqu’à la base qui se dilate brusquement pour mesurer 14 y au point d'insertion. Ces poils sont droits, rigides, non cloisonnés et de couleur fuligineuse. Le périthèce nefae un très grand nombre de thèques, sensiblement ovales, d'une longueur double de la largeur, renfermant huit spores brunâtres, fuligineuses, fusiformes ou plutôt limoniformes, mesurant 19,6 x sur 8,4 p. J'ai donné à cette espèce le nom de phyllactineum à cause d’une certaine ressemblance avec les PAyllactinia, qui ont également des périthèces munis d’appendices aciculaires droits, rayonnants et renflés à la base, mais qui en diffèrent par leurs spores ovoïdes hyalines ; ce sont des pyrénomycètes amerosporés et de plus parasites sur les feuilles vivantes. 194 G. BAINIER. 3.— Chætomidium magnum sp. nov. (Planche X, fig. 1-5). Ce Chætomidium a été trouvé à plusieurs reprises sur des excréments du chien. On le cultive aisément sur üu carton imbibé du liquide suivant : Biphosphatelde Chaux Pret re PCeE-CLrecre 10 grammes. Nitrate de potasse cristallisé.................... 30 — Acétate d’ammoniaque au 1/5 des Pharmacies... 100 — Suliate desoudelernistallisé Pret eecrrcrter cree 5 — Eau diStilée RER ne co route Q.S. pour 1lit. Il est probable qu'on obtiendrait encore de bons résultats en modifiant cette formule, mais, telle qu’elle est, elle à parfai- tement réussi pour la culture d’un grand nombre de champi- gnons et surtout de Chætomium. Les spores de cette très grande et très belle espèce de Chætomidium, semées sur carton humide, produisent d’abord un abondant mycélium blanc, largement étalé, puis ce mycé- lium s’affaisse plus ou moins sur lui-même et il se produit à la surface du substratum de très petites sphères grises, espacées çà et là et recouvertes d’un fin duvet blanc. Bientôt ces sphères augmentent de volume et les filaments qui les recouvrent prennent une teinte bleuâtre, grisätre, puis noire et constituent les fulcres. Ces fulcres affectent deux formes très différentes. Les premiers sont tous sensiblement rectilignes, un peu dilatés à la base, puis diminuant insensiblement de diamètre de cette base au sommet. Bientôt, lorsque le périthèce a augmenté de volume, entre ces fulcres droits en alène, d’autres fulcres d’un plus grand diamètre prennent naissance. Ces derniers se con- tournent de plus en plus en spirale dans leur partie inférieure, qui reste plus ou moins appliquée sur le périthèce, tandis qu'ils demeurent à peine onduleux presque droits parfois dans leur partie supérieure, qui se termine en crochet arrondi. Leur couleur d’abord bleuâtre ou verdâtre devient ensuite noirâtre fuligineuse, leur diamètre est 8,4 en moyenne. Quant à leur longueur, il est difficile de l'évaluer, car la spirale qu'ils for- MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 195 ment se déroule peu à peu avec l’âge et les tours s’écartent de plus en plus les uns des autres. Cependant beaucoup ont une longueur égale à 50 fois leur diamètre. Le diamètre des périthèces murs varie considérablement; la moyenne mesure 0%" 55, mais ces périthèces paraissent beau- coup plus volumineux encore parce que les fulcres, en rayon- nant dans toutes les directions, leur font comme une auréole. Ils sont remplis de thèques claviformes, longuement pédicel- lées (Planche X, fig. 7), contenant 8 spores, mises rapidement en liberté. Ces spores sont groupées en masse, elles sont subglobuleuses ou un peu elliptiques et obtusément aigues aux deux extrémités, elles mesurent 11,2 à 14 & sur 16,8 p. D'abord d'une teinte bleu verdâtre, elles deviennent rapide- ment brunes fuligineuses. À la maturité, le périthèce, qui, à l'origine,était incolore, devient peu à peu très noir. J’ai cherché à me rendre compte de la manière dont se produisait cette coloration et j'ai été surpris de voir qu'elle débutait, comme chez certaines zygospores de Mucorinées, par des sortes d'étoiles formées d'épaississements linéaires, rayonnant à partir d’un centre commun. Ces étoiles très nombreuses sont disper- sées presque côte à côte sur toute la surface du périthèce (Planche V, fig. 3). k.— Magnusia nitida Sacc. Michel I. (p. 122). (PI. XIL, fig. 1-6). Il est, je crois, nécessaire également de dire quelques mots d'un genre très voisin des Chætomidium, chez lequel les poils sont localisés en petit nombre en des points bien définis du périthèce ; je veux parler du genre Magnusia Sacc. (1), dont on ne connait encore qu'une seule espèce, le Magnusia nitida. Les Magnusia sont des Périsporiés, sans paraphyses, dont les thèques sessiles et caduques sont renfermées dans des péri- thèces oblongs, sans ouverture, et ornés, le plus souvent, à un de leurs sommets et parfois aux deux extrémités de leur plus (1) Sacc. Michel, I, p. 122. ra 196 G. BAINIER. grand diamètre, d'un très petit nombre de fulcres plus ou moins allongés. Le Magnusia nitida possède un périthèce globuleux, puis oblong, membraneux, charbonneux, très noir, très brillant, sans ouverture, glabre, muni à la base d’un petit nombre de filaments mycéliens et orné au sommet, dans la forme typique, d’un pinceau de deux ou trois fulcres, poils noirs fuligineux, assez courts et contournés élégamment à leur extrémité en crosse arrondie. Tandis que, chez d’autres individus, on ren- contre également un pinceau de deux ou trois fulcres à l’autre extrémité du grand diamètre et chez d’autres individus, enfin, ces mêmes pinceaux de fulcres se trouvent à la fois aux extré- mités des plus grands et des plus petits diamètres à angles droits, pour ainsi dire. Beaucoup plus rarement, ces fulcres peuvent être dispersés sans ordre à la surface du périthèce et on retrouve la forme Chætomidium. La plupart du temps. les fulcres sont très courts, ils peu- vent cependant prendre parfois une longueur exagérée et l'extrémité de leur crosse peut se prolonger en un court fila- ment droit. recourbé à son tour en crosse à son extrémité. Les périthèces, qui mesurent en moyenne 1504 sur 196 x, renferment un très grand nombre de thèques claviformes, caduques, contenant huit petites spores ellipsoides jaunâtres, olivacées, d’un diamètre de 4 à 5% sur 3,5 x et renfermant chacune une goutte hyaline. Ces spores réunies en masse dans la thèque deviennent libres de bonne heure et ne tardent pas à remplir complètement la cavité du périthèce Les Magnusia qui sont, comme les C’hætomidium et les Chætomium, coprophiles, se rencontrent sur les excréments de brebis et de lapins, et en même temps on les trouve sur le bois mort où, vu leurs petites dimensions,il est beaucoup plus facile de les apercevoir Il. — CHÆTOMIUM Kunze. Kuwze, en 1817, frappé du caractère le plus saillant de cer- tains pyrénomycètes chevelus, leur donna le nom caractéristi- que de Chætomium |touffe de cheveux). Il constata de plus que les périthèces de ces champignons étaient munis d’un orifice à [+5 6e MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE: 197 leur sommet. Ce dernier caractère fondamental resta complète- ment ignoré des spécialistes d’alors et de beaucoup d'autres qui suivirent, excepté cependant de WazrrotTa et surtout de Corpa qui, par ses dessins etses descriptions, s’attache à prou- ver la présence de l’ouverture des périthèces. Fries, dans son Systema mycologicum se borne à reproduire les diagnoses publiées jusqu'en 1829, et, sans prendre en considération l’ou- verture du périthèce, classe les Chætomium parmi les Péris- poriacés, à côté des £rysipheet des Perisporium, exemple que CooKke à suivi dans son Aandbook of British fungi, publié en 1871. Il faut arriver au travail de Zor»r (1), publié en 1881, pour voir disparaître cette erreur. Je n’entreprendrai pas ici l'histoire chronologique des CAæ- tomium car, à côté de quelques espèces bien décrites, un trop grand nombre ont été publiées sans être nées viables, suivant l'expression de Zopr. En effet, les descriptions des premiers auteurs, surtout celles qui ont été faites sans le contrôle du microscope et sans être accompagnées de dessins explicatifs, sont tellement vagues, insuffisantes et si peu claires que plu- sieurs d’entre elles peuvent facilement s'adapter à une ou même à plusieurs espèces très différentes, et l’énumération de plus de 60 espèces qui ont vu le jour dans ces conditions ne peut servir qu'à embrouiller, à compliquer et à rendre plus obscure encore une étude déjà difficile par elle-même. Zopr l'a bien compris, aussi n'a-t-il choisi dans sa monographie qu'un très petit nombre d'espèces qu'il a jugées bien définies. Dans ce premier travail, laissant de côté la formation des conidies, je m'attacherai à bien mettre en évidence les carac- tères différentiels des différentes espèces de Chætomium que j'ai pu trouver dans la nature, les classant par groupes d'après leurs caractères communs en joignant à mes descriptions des dessins suffisamment détaillés, aussi clairs que possible, faits d’après nature et à un grossissement bien déterminé, afin qu'il soit possible de vérifier mes assertions et reconnaitre les diffé- rentes espèces décrites. La formation des périthèces a été étudiée déjà par un grand nombre d'auteurs. M. Van Tiecuem (2) admet que le périthèece (1) Zopr.— Zur Entwickelungsgeschichte der Ascomyceten Chætomium. (2) VAN TIEGHEM. — Traité de Botanique, 2° édition, ne 1151. 198 G. BAINIER. des Chætomium prend naissance, selon les espèces, de façon très variable: tantôt c'est une branche qui se ramifie en enche- vêtrant des rameaux tous semblables, tantôt il existe un asco- gone. Zopr, dans la belle monographie qu'il a consacrée à ce genre n'avait pas reconnu la présence d’ascogone{1). M. DancGear», traitant de l’origine du périthèce chez les Asco- mycètes (2), constate que le thalle des Chætomium est formé de filaments plus ou moins cylindriques, que les rameaux qui se dressent sur ces filaments ont une tendance à se renfler çà et là et que leurs branches sont disposées assez irrégulièrement. Au début du périthèce, une branche se développe sur un rameau et se recourbe en arc tout en se cloisonnant en un nom- bre variable de cellules. Ce sont les cellules terminales, ordi- nairement au nombre de 2,3, 4 ou davantage, qui représentent l’ascogone.Ëlles sont à ce moment du développementuninuclées; le cytoplasme qui entoure chaque noyau est dense et chroma- tique. Les filaments recouvrants partent de la base de l’asco- gone: le même article donne deux ou trois de ces filaments recouvrants. Parfois ces rameaux partent du filament qui a fourni la branche recourbée en arc. Enfin ces filaments recou- vrants peuvent avoir une origine mixte. Tandis que l’ascogone en s’allongeant se recourbe en peloton au centre du périthèce. Les filaments recouvrants se ramifient et s’enchevêtrent pour donner la paroi. D'assez bonne heure les cellules exté- rieures de cett> paroi se prolongent çà et là en poils. Il lui a paru que les articles de l’ascogone possèdent à ce moment plu- sieurs noyaux, ce sont ces articles qui fournissent les hyphes ascogènes. Puis c’est aux dépens d’un tubercule sphérique de pseudo-parenchyme, contenant en son centre les spires de l’ascogone, que se différencie le périthèce. Tel est, d’après M. Dançean», l’origine du périthèce du Chætomium spirale. Le périthèce du Chætomium Kunzeanum débute de même. On aperçoit très nettement à l’intérieur des jeunes tubercules les spires plus ou moins déroulées de l’ascogone. Les assises qui entourent ces spires et qui forment la paroi sont constituées par des filaments recouvrants entrelacés et serrés en tissu com- (1) Zopr. — Loco citato. 994 9° ur | MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 199 pact ; l'assise externe se prolonge de très bonne heure en longs poils cloisonnés d'un diamètre de 5 x à la base: le diamètre des tubercules à ce moment n’est encore que de 25 à 30. Îl est probable que les périthèces du plus grand nombre de Chæto- mium se forment également de la même manière ou d'une ma- nière très analogue. Les Cao im sont donc des Pyrénomycètes Sphériacés Phœæosporés, à périthèce membraneux muni d'un ostiole et renfermant des thèques à 8 spores, dépourvues d'auréole, de mucus ou de queue hyaline. Pour commencer ce travail, je me suis demandé dans quelle voie il serait convenable d'orienter mes recherches pour trouver des Chætomium. Je suis parti de cette remarque que si parfois les Chætomium sont saprophytes, le plus souvent ils ont besoin de cellules et de fibres végétales pour subsister, à ce point que beaucoup d'espèces se développent sur le bois mort, les écorces, le carton, le papier, la paille et le linge. J'ai pensé que les spores de ces champignons devaientse trouver condensées dans les ex- créments des animaux herbivores (des moutons par exemple), ayant paturé dans les champs après la moisson et ayant été en contact avec le chaume des céréales, durant les mois d'août et de septembre. Mes prévisions se sont trouvées largement confirmées, et c'est, en effet, dans ces conditions que la plupart des espèces qui vont être décrites ont été trouvées. Je classerai les Chætomium en différents groupes, suivant la forme de leurs fulcres. I. — Chætomium à fulcres non ramifiés. (A). Fulcres ondulés ou droits non terminés par une crosse. 1. Chætomium affine (Corda). PI. XIV, fig. 1-3. Gorda. Icones fung., IV, p. 37, t. VIII, fig. 101. J'ai trouvé ce Chætomiurs sur du carton pourri. Zopr le con- Sidère comme une simple variété de son Chætomium Kunzea 200 G. BAINIER. num. Pour moi, je partage la manière de voir de Corpa et. tout en reconnaissant que cette espèce est voisine du Chætomium Kunzeanum, je la crois bien distincte. Ce Chætomium donne des périthèces isolés ou réunis par groupes, globuleux ou très légèrement ovoïdes, d'un diamètre très variable, de 200 ou 280 y en moyenne. Leur surface est hérissée de fulcres d'un diamètre de 5 uw en- viron et tous construits sur le même type, droits, simples, un peu flexueux ou plutôt s'affaissant sur eux-mêmes et tres diffé- rents de ceux qui ornent le périthèce du Chætomium Kunzea- num. Ces fulcres sont courts et peu nombreux à la base du périthèce, tandis qu’au contraire ils sont très allongés et très rapprochés les uns des autres au sommet, autour de l'ostiole. L'intérieur du périthèce est rempli de thèques claviformes renfermant huit spores ramassées en un groupe globuleux. Ces spores de couleur olivacée brunâtre, sont sensiblement fusifor- mes de profil et presque ovales de face, un peu comparables à la graine de lin et mieux aux semences de Badiane, mesurant 11,2u sur 8.4. Les thèques qui les renferment sont très fugaces, et à leur maturité, les spores deviennent libres et ne tardent pas à sortir par l'ostiole en masse de plus en plus considérable. À l'œil nu, ce Chætomium est olivacé noir. 2. Chœtomium Kunzeanum Zopf. PI. XII, fig. 7-11. Chælomium globosum Kunze, Mycol. Heft. 1, p. 15, Lab. 1, fig. 9. Chætomium Fieberi Corda, Icon. fung., IV. pag. 37, tab. 8, fig. 101. Chætomium chartarum Ehrenb., Sylv. myc. Berol, p. 27. Chætomium Kunzeanum Zopi. Entwickelungsgeschichte der Ascomy- ceten. Chætomium, pag. 209 et suiv., planches I, IT, III, IV. Le Chætomium Kunzseanum, de couleur grisätre ou gris de souris, se développe en toute saison et croit sur toutes les substances organiques possibles quand il y trouve suffisante quantité d'humidité et de préférence sur des tiges et des feuil- les mortes. On le rencontre plus rarement sur le bois pourri, mais il s’installe volontiers sur les excréments presque secs des ani- MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 201 maux herbivores. Cependant c'est un saprophyte modeste et il évite résolument tout corps putréfié. Ce champignon est très commun, il est très facile de Se le procurer, je l'ai trouvé à maintes reprises sur du carton exposé à l'humidité et sur la paille humide. Il se montre à l’œil nu à peine plus grand qu'un simple point de la grosseur d'un millimètre, comme le dit Zopr, qui en a donné une excellente description. Son périthèce brun noir ovoïde est couronné dans la région du sommet. autour de l’os- tiole, d’une forte touffe d’excroissances capillaires, fulcres gra- cieusement ondulés, tandis que, de la base, rayonne une cou- ronne bien fournie de rhizoïdes brunâtres qui rampent et pénè- trent même dans le substratum pour assurer la solidité du fruit. À la maturité,les spores sont successivement expulsées et sont maintenues près del’ostiole par le feutrage des filaments où elles forment une masse considérable de couleur foncée. Elles séjournent ainsi jusqu'à ce que les agents atmosphéri- ques ou le frottement d’un insecte intervienne pour les isoler et les disperser (PI. XII, fig. 7). Si on vient à examiner de plus près, on remarque que les périthèces ovales mesurent 300 de hauteur maximum, sur une largeur de 250 ,et présentent à leur sommet un ostioledia- phane, formé de courtes cellules. [ls sont hérissés de poils ou fulcres clairsemés, sur toute leur surface inférieure, mais très nombreux et très longs au sommet. Ces fulcres, d'un diamètre de 2x, sont à peine ondulés, presque rectilignes lorsqu'ils se produisent dans les régions moyennes et inférieures, tandis que ceux qui ornent le pourtour de l’ostiole sont fortement et irré- gulièrement ondulés ; tous sont toujours simples ne présentant ni ramification ni bifurcation. Ils forment une touffe relative- ment grande et épaisse qui emprisonne les spores à mesure qu'elles sortent à leur maturité. Le périthèce donne naissance à un très grand nombre de thèques en forme de massue plus ou moins longuement pédicel- lées. Ces thèques se développent aux dépens de la paroi interne de la base du périthèce et renferment chacune huit spores agglomérées en une seule masse. Ces spores, un peu compa- rables aux graines de lin, vues de face, ont la forme d'une 202 G. BAÏNIER. ellipse large, nettement apiculée, mesurant de 10 à 11% de long sur 8 et rarement 9 Z de largeur et vues de profil elles ont une forme fusoïde avec 6 ou 7x de largeur, mais toutes ne sont pas aussi régulières. Leur couleur blanche puis rose au début, devient verdâtre, puis brun-noirâtre à la maturité. Chætomium Kunzeanum Variété chlorina Mich. (Planche XIII, fig. 1-4). J'ai trouvé sur des tiges mortes du Chardon roulant la variété nommée chlorina, dans laquelle les poils du périthèce, sim- ples, ondulés et sensiblement pareils à ceux de la forme classi- que, présentent cependant une coloration d’abord jaunâtre, puis nettement verdâtre et enfin brunâtre, persistant même après la maturité. J'ai pu, comparativement, cultiver et étudier ces deux Chætomium, et je ne crois pas que la coloration jaune ou verdâtre suffise pour faire une espèce distincte, bien que cette coloration se conserve par la culture. Pour ne pas compli- quer l'étude des Chætomium, je pense qu'il suffit d'en faire une simple variété de l'espèce précédente, car les spores et les au- tres organes végétatifs ne présentent pas de différences très sensibles. De plus, un certain nombre d’autres Chætomium grisâtres présentent également une variété jaune ou verdâtre et,chez quelques-uns,la coloration ne s’est pas maintenue après quelques nouveaux repiquages. Les spores de cette variété chlorina sont peut être un peu plus globuleuses, mais c’est là un Caractère auquel on ne doit pas attacher une importance exagérée. Les spores de tous les Chætomium sont très irrégu- lières comme dimension et comme forme, et dans les espèces où on remarque les sporesles plus fusiformes on en trouve tou- jours, à côté, quelques-unes qui sont ovales et d’autres sphéri- ques. 3. Chætomium megalocarpum Spec. nov. Le Chætomium megalocarpum, qui est grisàtre-noirâtre, possède également sa variété chlorina, avec une teinte variant MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 203 avec le temps du jaune vif au jaune verdâtre sur les mêmes individus. Comme ces deux champignons ont tous leurs au- tres caractères communs, je ne ferai qu'une seule description. La dimension des fructifications est très variable. Les péri- thèces sont tantôt petits, mesurant 200 4 sur 140 à 150 y, et surmontés de fulcres peu nombreux, tantôt, au contraire, ils mesurent 280p sur 1964 et sont ornés d’une chevelure très, abondante. Les fulcres sont de très longs filaments, d’un dia- mètre de 2y,8, ondulés, flexueux et leur masse ressemble beau- coup à la chevelure du Chætomium Kunzeanum. Cependant, si on vient à les examiner isolément au microscope, on remar- que qu'ils ne sont pas toujours simples, mais que, le plus sou- vent, ils se bifurquent vers le milieu de leur longueur (PI. XVI, fig. 2), et que leur couleur est fuligineuse. Les thèques sont claviformes, avec un très court pédicelle, caduques et renfer- ment huit spores. Les spores commencent à être projetées par l’ostiole, bien avant que les périthèces et leurs fulcres aient atteint leurs dimensions définitives. Ces spores, relativement énormes, sont très variables, de forme et de grosseur: les unes ont la forme d’une sphère un peu irrégulière, dont le diamètre peut atteindre de 14 à 16 », les autres, ovales, mesurent de 14 à 16 p, sur 10 y. avec des échantillons beaucoup plus petits. J'ai trouvé, à plusieurs reprises, sur le carton moisi, le CAæ- tomium megalocarpum grisâtre, et sur des pétioles et des tiges mortes d'Eryngium, sa variété chlorina, que j'ai pu cul- tiver sur les substances les plus diverses, carton, racines de de chiendent, de réglisse, pomme de terre, etc., etc., sans lui voir modifier sa couleur. B: Chætomium à fulcres non ramifiés, recourbés largement en cercles plus ou moins complets et terminés par un crochet arrondi ou crosse. k. Chætomium murorum Corda. (PI. XV, fig. 1-3). CorDaA, In fung., I, p. 24, tab. VII, fig. 293 B., et II, p. 29, t. XIII fig. 103. Zopr. Le Chætomium murorum se trouve très communément sur les excréments des animaux ruminants, car il se plait de pré- 204 G. BAINIER. férence sur les substances végétales les plus diverses. Lorsque je veux me procurer ce Chætomium pur, je me contente de, faire germer de la graine de lin humide étalée dansune assiette il s'y développe avec une très grande facilité. Il se fait remar- quer à ses débuts par la couleur bleue claire de ses périthèces; bientôt la nuance change, devient gris bleuâtre, puis brunâtre, parfois olive ou rougeâtre tout à la fin. Les périthèces sont sphériques ou presque sphériques, de dimensions variables ; le diamètre varie de 160 à 280 z. L'ostiole se fait remarquer par ses cellules hyalines beaucoup plus clai- res que le reste du périthèce. Celui-ci est fixé au substratum par une rosette de rhizoïdes très délicats qui rayonnent autour de sa base. Au-dessus de ces rhizoïdes, le périthèce est orné de fulcres construits sur deux types très différents. Les fulcres qui garnissent le pourtour de l’ostiole, très nom- breux, très serrés les uns contre les autres, sont simples, non ramifiés, cylindriques, 6 à 8 fois aussi longs que le périthèce, formés de cellules très allongées, larges de 5,6 y à 8,4P, à pa- rois très épaisses, cuticularisées, incrustées d'oxalate de chaux. Ces fulcres cloisonnés décrivent des courbes irrégulières d’un assez grand diamètre. pour se terminer plus ou moins tardi- vement par un crochet délicatement recourbé en crosse d'évè- que. [l résulte que l’ensemble forme uñe grosse touffe ou plu- tôt un irrégulier fouillis de filaments d'où émergent Les extré- mités des fulcres recourbés en crosse. Les fulcres qui héris- sent le reste de la surface du périthèce, beaucoup plus clairse- més, sont très différents; ils sont rectilignes. en alène, mais également cloisonnés et à parois très épaisses, cuticularisés et incrustés d'’oxalate de chaux. Les thèques ont la forme d’une longue massue et renferment huit spores groupées en masse allongée. Ces spores ont la forme d'un fuseau long de 12 à 17y, sur une largeur de 8 à 9u, elles sont plus étroites vues de profil ; leur largeur n’est que 6 ou 6,5u. Ordinairement elles sont re- pliées sur elles-mêmes etprésentent un sillonlongitudinal: elles sont à demi translucides, d’abord bleuâtres, puis brunes. A leur sortie de l’ostiole, elles sont maintenues par les fulcres, au _- 1608 À 3? : MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 205 milieu desquels elles forment une grosse masse globuleuse. C. Chætomium à fulcres non ramifiés, nettement contour- nés en spirale. * Spores grosses (environ 14u sur 8 à 10 p). 5. Chætomium contortum sp. nov. (PL. XIII, fig. 5-8) Le Chætomium contortum présente au début une coloration bleuâtre analogue à celle du Chætomium murorum ; je l'ai trouvé sur les excréments de divers animaux herbivores, prin- cipalement sur ceux de moutons. Ses périthèces sont sensible- ment sphériques, parfois un peu piriformes. leur diamètre s’amin- cit dansle voisinage de l’ostiole, la hauteur moyenne est de 3004 pour une largeur de 252 y. La surface de ce périthèce est recouverte de fulcres de deux sortes. Les fulcres qui entourent l’ostiole sont différents de ceux qui hérissent le reste de la surface. Les fulcres du pour- tour de l'ostiole. contrairement à ce qui se passe chez les autres espèces de Chætomium, ne se produisent qu’en très petit nom- bre ; quelquefois on n'en compte que dix ou douze autour du même ostiole. Ces fulcres, d'un diamètre de 4u, sont lisses, ils sont rectilignes sur une longueur d'environ 200 x à leur partie inférieure, mais au sommet ils sont très fortement ondulés ou plutôt contournés en une spirale dont les tours de spire sont très écartés les uns des autres. La longueur de cette spirale est variable, car elle peut se distendre plus ou moins, cependant elle mesure souvent de 200 à 300 F. Le diamètre des tours de spire est d'environ 56 #. L'extrémité du filament qui forme là spirale n'est jamais recourbé en crochet. Les fulcres qui héris- sent le reste de la surface du périthèce sont peu nombreux, dis- tants les uns des autres. rectilignes en forme d’alène de même diamètre à la base que ceux du pourtour de l’ostiole, mais de longueur plus courte, quoique très variable. Les spores se produisent en nombre considérable à l’intérieur de ce périthèce, elles se forment au nombre de huit, groupées en masse dans chaque thèque et de forme sensiblement ovale, portées par un court pédicelle. 206 G. BAINIER. Elles murissent successivement et sont expulsées bien avant que le périthèce ait atteint ses dimensions normales, À leur sortie par l’ostiole, comme les fulcres sont clairsemés, elles restent accolees les unes aux autres pour former de longues masses cylindriques verticales qui se dressent et atteignent parfois une hauteur double ou triple de celle du périthèce du Chætomium. Ces spores, d’abord incolores, prennent une teinte d’un gris bleuâtre, puis d’un gris verdâtre et à la fin deviennent brunâtres. Elles sont fusiformes avec une gouttelette huileuse à l’inté- rieur, leur dimensions sont très variables, mesurant 14 u Sur 9 L de face, sur un diamètre de 84 vues de profil. Lorsqu'on les examine elles sont ordinairement repliées sur elles-mêmes par un sillon longitudinal. Ce Chætomium devient noirâtre à la maturité. 6. Ghætomium spirale Zopf. (Planche XVIII, fig. 1-2). Zopr.— Zur Entwickelungsgeschichte der Ascomyceten, page 70-73, tab. 6, fig. 22-23. J'ai trouvé ce Chælomium spirale sur des excréments de moutons, il était en trop mauvais état pour pouvoir être des- siné. Le périthèce, qui à l'état adulte mesure 240 x sur 420, débute sous forme de sphère hérissée, de filaments en alène plus longs au sommet, puis, en augmentant de volume, ia forme devient ellipsoïdale et l’ostiole se manifeste tandis que la. couche de cellules périphériques s’épaissit en prenant une coloration brune puis noire; enfin à la base rayonnent des rhizoides peu nombreux. Les fulcres qui entourent l’ostiole ont une forme des plus caractéristiques et des plus élégantes. Surgissant en grand nombre sous forme de longs filaments cylindriques et cloisonnés, de 8 à 104 de diamètre, leur longueur égale plusieurs fois la hauteur du périthèce. Leur membrane s’épaissit et brunit rapidement. Tandis qu'ils gardent une direc- tion rectiligne dans leur tiers inférieur, ils s’enroulent dans le reste de leur longueur en une spirale remarquable, presque toujours très régulière, d’un diamètre de 36 à 4ku, dont les MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE.DE PHARMACIE. 207 tours de spire qui dépassent parfois le nombre de 20 sont tantôt éloignés tantôt très rapprochés les uns des autres. Ils forment ainsi une touffe très importante de teinte presque noire. Les autres fulcres, qui hérissent le reste de la surface du périthèce,ont la forme en alène ; ils sont rectilignes et d'autant plus longs qu'ils se rapprochent davantage du sommet. C'est dans le feutrage des filaments que sont retenues les spores à leur sortie de l'ostiole. Les thèques, d'une longueur totale de 80 x. ont la forme en massue dans la partie où se trouvent réunies en masse les huit spores, cette partie mesure de 34à 43 de long sur 18 y de large. Les spores rappellent la forme de celles du Chætomium murorum, leur longueur est de 12 à 14,8e, leur face mesure environ 8,34 et le côté étroit 7 à 7,4u, ce sont _ des fuseaux très peu apiculés, plus larges de face que de profil et d’une couleur brun olive. Comme Zopr, je ne l’ai trouvé qu'une seule fois près d'Argent-sur-Sauldre, sans pouvoir le cultiver. j 7. Chætomium spirilliferum sp. nov. (Planche XVII, fig. 1-4). J'ai trouvé ce Chætomium très élégant sur des excréments de mouton ; je me suis trouvé dans de meilleures circonstances que pour le précédent, j'ai pu le cultiver et le conserver. Ce Pyrénomycète se présente à l’œil nu sous la forme d’une petite masse d’un gris pâle, légèrement bleuâtre, nuance assez voisine de la teinte gris perle, la coloration devient noirâtre à la fin. Le périthèce est globuleux, d’un diamètre de 525, entièrement recouvert de fulcres. [ci tous les fulcres sont sensiblement construits sur le mème type, mais ceux qui entourent l’ostiole sont beaucoup plus longs et plus nombreux. Ils divergent dans toutes les directions, formant une masse sensiblement sphé- rique, tandis que ceux qui hérissent le reste de la surface du périthèce sont non seulement clairsemés mais encore d'autant plus courts qu'ils prennent naissance plus près de la base. Les fulcres du pourtour de l’ostiole sont sensiblement rectilignes dans leur tiers inférieur, puis ils se contournent en une longue 15 208 G. BAÏNÏIER. spirale parfois très régulière ; ces fulcres sont beaucoup plus délicats que ceux du Chætomium spirale, leur diamètre n’est que 2,8u, la spirale qu'ils forment peut être inscrite dans un cylindre de 22 y de diamètre environ, de moitié aussi large que pourile Ch. spirale. Au microscope, leurteinte est fauve brunâtre translucide. Les thèques qui remplissent le périthèce sont claviformes et contiennent chacune huit spores plus ou moins ramassées en masse globuleuse. Ces spores sont légèrement verdâtres étant jeunes, puis, à la maturité, elles prennent une teinte fauve ver- dâtre, voisine de celle du n° 139 du Code des couleurs de Kuinexsieck ; elles ont la forme d’une olive de 16,8% de long sur 8,4u de large. Très souvent, ces spores se plissent de facon à réduire leur diamètre transversal ét à prendre plus ou moins la forme d’un grain de blé. 8. Chætomiüum undulatum sp. nov. (Planche XIV, fig. 4-7). J'ai trouvé le Chætomium undulatum sur des piquets de bois ou échalas de vigne enfoncés dans la terre d’un jardin, sa teinte est grisâtre brunâtro. Son périthèce est régulier ordinairement globuleux ou ovoïde, mesurant 2524 sur 224. Les fulcres ont deux formes différentes. Ceux qui entouren l’ostiole ont un diamètre de 4y, sont toujours simples, très allongés ; droits dans leur partie inférieure, ils décrivent un peu plus haut soit des courbes en cercle soit des ondulations de grand diamètre, plus haut enfin la spirale devient presque régulière; erfin les derniers tours de cette spirale sont de plus en plus rapprochés les uns des autres et leur diamètre devient brusquement de plus en plus petit. Les fulcres qui hérissent le reste de la surface du périthèce sont distants les uns des autres, rectilignes, en alène, leur diamètre, de 4 & à la base, diminue progressivement en approchant du sommet. Les thèques sont en massue allongée, renfermant chacune huit spores, formant une petite masse irrégulière. Ces spores son fusiformes, longues de 14 à 15 a pour une largeur de 84 vues MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 209 de face et de 6 x vues de profil, leur teinte est brunâtre à la maturité. 9. Chætomium setosum sp. nov. (Planche XVIII, fig. 3-7). J'ai trouvé ce Chætomium sur de la paille humide; les pre- mières Cultures m'ont donné des individus grisâtres, presque noirs ; depuis je n’ai plus obtenu que des périthèces d'une cou- leur d’un jaune parlois légèrement verdâtre, c'est pourquoi je crois qu'il ne faut attacher qu'une importance très relative à la coloration. Le périthèce est sensiblement sphérique, mesurant en moyenne 280 « sur 2524, se développant sur une rosette ormée de nombreux rhizoïdes. Les fulcres qui le garnissent font deux formes différentes. Ceux qui entourent l’ostiole recti- lignes dans leur tiers inférieur se contournent en une spirale relativement régulière, pour se terminer en une longue pointe effilée à peine contournée. La spirale formée, lorsqu'elle est régulière, peut être inscrite dans un cylindre de 25 & de dia- mètre. Les fulcres qui hérissent le reste de la surface du péri- thèce sont clairsemés et d'autant plus longs qu'ils se rapprochent du sommet. [ls ont un diamètre de 4 p à leur base, mais ce diamètre diminue insensiblement pour se terminer en pointe. Les thèques, claviformes, renferment huit spores, rassemblées en masse irrégulière. Ces spores paraissent presque sphériques vues de face, avec une petite pointe aux deux extrémités du plus grand diamètre, elles mesurent de 8 à 10. ** Spores petites (environ 6u sur Au), de teinte pâle bleuâtre ou verdâtre. Pan 10. Chætomium bostrychodes /opf. (Planche XIX), Zorr.— Entwickelungsgeschichte der Ascomyceten, p. 65-70. Taî. 7, fig. 16-28. J'ai cru reconnaître le Chætomium bostrychodes dans Île champignon que je vais décrire, après lavoir trouvé à plusieurs 210 G. BAINIER. reprises sur des excréments de chien. Le périthèce, gris de souris lorsqu'il est jeune, puis brunâtre ou noirâtre à la fin, est bien rarement sphérique, mais le plus souvent il a une forme ovoïde, allongée, de dimensions très variables, mesurant jusqu'à 3404 de hauteur, avec un diamètre transversal de 220 p. L'ostiole petit, est garni de courtes papilles diaphanes. J'ai constaté le polymorphisme de ce Chætomium. En effet, les fulcres du sommet du périthèce qui entourent l'ostiole peuvent être construits sur deux types différents, et, le plus souvent, chacun de ces types se rencontre complètement pur sur des individus distincts, de sorte que l’on pourrait croire qu'il existe deux espèces très distinctes de Chætomium. Mais, non seulement on trouve tous les états intermédiaires entre les deux formes, mais encore il n’est pas rare de rencontrer des sujets chez lesquels les deux formes extrêmes se trouvent réunies côte à côte, autour du même ostiole, comme le repré- sente la fig. 6, pl. IX. Les fulcres, décrits par Zopr, qui n’en indique pas la gros-: seur, ont un diamètre égal à 5,6 pet sont,à leur maturité,bruns ou noirâtres, cloisonnés et plus ou moins incrustés d'oxalate de chaux. Rectilignes dans leur partie inférieure, ils s’enrou- lent à leur sommet en une spirale d'un diamètre souvent de 56 # à la base, puis diminuant insensiblement de diamètre jusqu'au sommet. Ces fulcres sont représentés par la figure 28 de la planche 7 de l'ouvrage de Zopr. Les fulcres du second type, qui paraissent avoir échappe aux observateurs qui m'ont précédé, ont un diamètre seulement de 2,8 L et sont parconsé- quent beaucoup plus grèles, ils sont lisses, cloisonnés et presque incolores. Rectilignes à leur base comme les précé- dents, ils s’enroulent à leur sommet en une spirale régulière plus ou moins allongée et dont l'extrémité forme une longue pointe eflilée. Cette spirale pourrait être inscrite dans un cylindre d’un diamètre de 40 . Ces fulcres se trouvent égale- ment autour de l’ostiole au sommet du périthèce. Les filaments qui hérissent le reste de la surface du périthèce ont un tout autre caractère, ils sont rigides, cloisonnés, rectilignes, plus bruns et plus épaissis à la base qu'aü sommet, plus ou moins incrustés d’oxalate de chaux, ils rappellent enfin la forme des MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 211 filaments de presque tous les autres Chætomium. Ces filaments ou fulcres mesurent 5,6 x à leur base et leur longueur qui augmente à mesure qu'ils prennent naissance plus près du sommet, peut atteindre 280 x. Les thèques qui remplissent le périthèce ont une forme en massue, de 50 # de hauteur sur 12 p de largeur environ, elles renferment huit spores réunies en une masse irrégulière. Ces spores sont d’abord légerement bleuâtres, puis d’un brun olive à la fin. Elles ont, vues de face, une forme sphérique avec une petite pointe peu marquée aux deux extrémités opposées ; leur diamètre est de 64 ; vues de profil, elles sont légèrement elliptiques et leur largeur mesure 5 u. Elles murissent de très bonne heure et sortent par l’ostiole en une longue colonne cylindrique, qui commence à se mani- fester bien avant que le périthèce ait atteint ses dimensions normales et sa forme définitive, tandis que les fulcres, encore peu nombreux, forment à peine un ou deux tours de spirale à leur sommet ou même simplement un seul crochet arrondi. Zorr a constaté que, dans les cultures sur porte-objet, ainsi que dans les cultures massives, un certain nombre de péri- thèces offrent toujours une apparence précaire. La touffe de cheveux ne se montrant que sous une forme rudimentaire, il trouvait que ces formes dégénérées produisaient à première vue une impression étrange et telle que, si on ne connaissait tous les états intermédiaires, on pourrait croire qu’elles appar- tiennent à un champignon très différent et il pense que la principale raison pour laquelle il existe tant de diagnoses et de noms de Chætomium sans valeur, vient de ce qu'on n'a pas assez tenu compte de la variabilité des formes. 11. Chætomium comosum sp. nov. (PI. XVII, fig. 5-8.) J'ai trouvé ce Chætomium sur du crottin de cheval. Il est d’abord d'un gris legèrement bleuâtre et peut être confondu avec le Chætomium murorum. Examiné au microscope, on constate que lepérithèce est ovale, mesurant en moyenne de 200 x sur 160 y. II reste légèrement translucide,excepté dans la zône 212 G. BAINIER. qui entoure l’ostiole. Cette zone, qui est noire de bonne heure, donne insertion à des fulcres cloisonnés, de teinte d’abord bleuâtre, puis fuligineuse, rectilignes dans leur partie infé- rieure sur une longueur d'environ 240 à 280 &. Spirale formant 6 à 9 tours d’un diamètre de 30 à 35 F et se retrécissant par- fois très légèrement à mesure qu'on approche du sommet où elle n’a plus que 10 à 20 p. Ces fulcres sont relativement peu nombreux. Le reste du périthèce est hérissé de poils ou fulcres droits, en alène, cloisonnés, espacés et relativement courts, mesurant 210 y au maximum. Les thèques, claviformes cadu- ques et à 8 spores, remplissent la cavité de ce périthèce. Les spores, légèrement bleuâtres, peu colorées, sont ordinairement sphériques et un peu variables de forme et de dimensions.Elles ontun diamètre de 4 à 6 y. Elles sont projetées de bonne heure en dehors du périthèce et sont retenues par les fulcres de l’ostiole sous forme d'une masse sensiblement sphérique. D. Chætomium à fulcres non ramifiés, mais tordus, crispés et contournés en S superposés ; spores disposées l'une au- dessus de l'autre en file dans la thèque. 12. Chætomium crispatum Fuckel. (PL XXI, fig. 5-8) Fuck.— Symb. Myc.,pag. 90.— Sphæria crispata Fuck. FI. Rhen. 202% Zopr. — Loc. cit., page 59-63, tab. 7, fig. 1-7. J'ai trouvé ce Chætomium sur cette sorte de varech qui sert à la fabrication des matelas et qu'on avait abandonné dans un endroit humide. Il se distingue facilement de tous les autres par sa grosseur et sa coloration noire intense à l’état adulte. Le périthèce, d’un diamètre très variable, est presque sphéri- que, atteignant souvent 525 g ; il est muni d’un ostiole au sommet, et se dresse sur une rosette de rhizoïdes largement étalés. Les fulcres qui prennent naissance autour de l’ostiole forment une masse sphérique compacte, volumineuse au som- met du périthèce et hérissée à la fin des systèmes contournés que forment çà et là des fulcres plus longs. On constate que MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 213 deux espèces différentes de fulcres forment cette masse volu- mineuse. Les plus grands, rectilignes dans leur partie infé- rieure et d’un diamètre de 8,4 à 14 p, sont crispés, c’est-à-dire qu'ils se contournent en S successifs enlacés et reliés les uns aux autres par des boucles d’un très petit diamètre sur une longueur de 420 & pour se terminer par un petit crochet en crosse. Chacun de ces fulcres. avec ses torsions, pourrait être inscrit dans un cylindre d'environ 47,5 p de diamètre. Si on les examine avec un grossissement suffisant, on constate qu'ils sont divisés par plusieurs cloisons et que leur surface est échi- nulée. Il existe, en outre, d’autres fulcres d’un diamètre beaucoup plus petit qui n’atteint que 5,6 4, ces fulcres sont également crispés et contournés. mais beaucoup plus irrégulièrement et en formant un dessin moins large. Au dessous de cette masse, le reste de la surface du périthèce est hérissé de longs fulcres ordinairement contournés à leur base sur une courte longueur, puis rectilignes ou un peu flexueux, très fragiles et ne laissant souvent à la maturité que leur partie inférieure contournée sur le périthece. En plus des longs fulcres, il en existe encore d’autres d’un diamètre moindreet très courts, contournés en S successifs et appliqués sur la surface du périthèce. Tous ces filaments pré- sentent de nombreuses cloisons. Les thèques diffèrent de celles que nous avons rencontrées jusqu'ici: au lieu d’être en massue. elles sont cylindriques, avec un court pédicelle mesurant 100 x de long sur 10 y de large; elles renferment chacune huit spores disposées à la file l’une au-dessous de l’autre. Ces spores, vuesde face, ont la forme d’une ellipse large et de 12 à 14 de longueur pour une largeur de 104 ; vues de profil, leur largeur n'est que de 6 à 8x. À la maturité, elles sont d’une cou- leur brun olive. Comme les theques sont caduqües, les spores sont expulsées successivement à mesure qu'elles atteignent la maturité et elles restent maintenues, rassemblées en masse, par le feutrage des filaments au sommet du périthèce, 214 G. BAINIER. 13. Chætomium glabrum sp. nov. (PI. XXI, fig. 1-4). J'ai rencontré à plusicrrs reprises ce Chætomium sur les excréments du chien. Il présente cette particularité que ses périthèces, après être restés longtemps incolores, présentent à leur partie supérieure une calotte noire bien délimitée, au centre de laquelle l’ostiole forme une tache circulaire sensiblement incolore. Les fulcres prennent uniquement naissance sur cette partie plus colorée, de sorte que les ?/, ou les */, inférieures de la surface du périthèce sont glabres ou parfois seulement gar- nis par des filaments incolores très délicats. Les fulcres, d'un diamètre de 5,6 x, noirâtres ou fuligineux, sont donc ici tous construits sur le même type. Ils sont irrégulièrement contour- nés et forment une série de longues parties légèrement courbes reliées par des boucles d’un très petit diamètre pour se termi- ner par une longue partie un peu courbe et produisant une crosse arrondie à son sommet. Il en résulte que les courbes décrites par les torsions sont très espacées et que le fulcre ne pourrait être inscrit que dans un cylindre d'un trop grand dia- mètre. Le périthèce adulte mesure 367 x environ de diamètre ; il reste translucide dans sa partie inférieure et il est facile d’apercevoir très nettement les thèques et les spores qui sont contenues à l’intérieur. Comme chez le Chætomium crispatum, les thèques sont cylindriques et renferment huit spores, l’une au-dessous de l’autre ; ces spores sont variables de forme et de dimension ordinairement ovales, presque sphériques vues de face, mesurant 10 & sur 8 p. Vues de profil, elles sont ellipti- ques et leur largeur est de 6,5 &. A la maturité, leur couleur est brunâtre, fuligineuse. Les thèques sont fugaces et les spo- res sont expulsées successivement, puis restent maintenues dans le feutrage des filaments. 14. Chætomium tortile sp. nov. (Planche XXII). On reconnait très facilement à première vue le CAætomium tortile à sa coloration verdâtre caractéristique. Le périthece, MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 215 sensiblement sphérique et mesurant 376 x de diamètre, est orné de deux sortes de fulcres. Les fulcres qui entourent l’os- tiole sont crispés dès leur base et se contournent en décrivant des S et des boucles très nombreuses et très rapprochées les unes des autres. De plus, la guirlande ainsi formée est recour- bée ou plus souvent encore contournée sur elle-même. Il se produit ainsi des dessins beaucoup plus irréguliers que ceux que donnent les fulcres des Chætomium crispatum et glabrum. Ces fulcres, d’un diamètre de 5,6, sont finement grenus et non échinulés. Leur extrémité se termine par une crosse. Une figure indiquera plus facilement leurs circonvolutions que la meilleure description. Les fulcres qui hérissent le reste du périthèce sont longs, flexueux, ondulés, et leur diamètre dimi- nue insensiblement jusqu'au sommet. Ils sont d'autant plus longs qu'ils prennent naissance plus près de l’ostiole. L’inter- valle qui les sépare est comblé par toute une série de cellules allongées et de poils très courts formés de quelques cellules superposées. Ces fulcres ondulés et les poils courts qui les accompagnent sont très difficiles à apercevoir. Car les fulcres du tour de l’ostiole, très longs relativement aux dimensions du périthèce, débordent de tous les côtés en formant une masse presque sphérique enchevêtrée qui les cache complètement, Pour les voir, il faut examiner des sujets très jeunes et placés de protil. L'intérieur du périthèce est rempli de thèques cylin- driques à huit spores disposées sur une seule file. Ces spores . sont variables de forme et de dimension tantôt ovales, avec un diamètre de 6 x sur 8 &, tantôt sensiblement sphériques avec 8 # de diamètre. Il. — Chætomium dont les fulcres en spirale ont des rami- fications rares et parfois difficiles. à constater. 15. Chætomium formosum sp. nov. (PL XX, fig. 6-9). Le Chætomium formosum est commun sur les excréments du mouton. Son périthèce est ovoïde ou plutôt piriforme, plus 216 G. BAINIER. large vers la base que vers le sommet. La hauteur est d’en- viron 294 4 et le plus grand diamètre vers la base mesure sou- vent 196 y tandis que le plus petit diamètre au sommet n'est que 112 x seulement. Les fulcres d’un diamètre de 3.5 & sont très nombreux et très serrés les uns contre les autres autour de l’ostiole, ils ont en outre une forme différente de celle des fulcres qui hérissent le reste des périthèces. Ils s’enroulent, en effet, en spirale dans leur partie supérieure et cette spirale a un diamètre un peu plus large à la base, 42 y environ, qu’au sommet où il n’est plus que de 25 . Ces fulcres ont sensible- ment la même épaisseur dans toute leur longueur et leur extré- mité, ne se termine jamais en pointe effilée. De plus, les tours de spire ne sont distants que de 19 x en moyenne tandis qu'ils sont beaucoup plus écartés l'un de l’autre dans les variétés CA. ovatum et Ch. neglectum. La hauteur maximum de ces ful- cres est de 472 y. La plupart de ces fulcres sont simples ; mais, si on vient à les écarter les uns des autres et à les dégager de la masse des spores, on finit par entrouver un certain nom- bre qui portent des ramifications latérales analogues à celles qui sont figurées (Planche XX, fig. 2 et pl. X VITE, fig. 8) et for- ment des spirales plus petites. Le reste du périthèce est hérissé de fulcres simples, rectilignes, cloisonnés. en forme d'alène et longs d'environ 183 y vers le sommet. Les thèques en massue renferment chacune huit spores réunies en une masse globu- leuse. Ces spores sont sensiblement sphériques avec une petite pointe aux deux pôles et mesurent de 4 à 6 1. Leur couleur est pâle gris bleuâtre. 16. Chætomium formosum variété ovatum. (Planche XX, fig. 1-5). Ce Chætomium est plutôt une variété du Chætomium for- mosum qu'une espèce distincte ; la mème chose sera dite pour le Chætomium neglectum ; ces trois Chætoritum sont, du reste, assez difficiles à distinguer les uns des autres. Le périthèce du Chœtomium ovatum a une forme ovale ou presque celle d’un tonneau. Le diamètre du sommet, immédiatement au-dessous des points d'insertion des fulcres qui environnent l’ostiole, est MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 217 de 157 u, le diamètre de la partie médiane la plus dilatée est de 262 x. Enfin le diamètre de la base qui donne naissance à la rosette de rhizoïdes est de 183 w. La hauteur est environ 498 . Les fulcres qui surmontent ce périthece, autour de l'os tiole, ont un diamètre de 3,5 w environ, ils sont rectilignes inférieurement, puis forment une spirale assez lâche dont les tours sont séparés les uns des autres par une distance de 36 y en moyenne et se terminent enfin en pointe eflilée. Cette spi- rale, d’un diamètre sensiblement égal, pourrait être inscrite dans un cylindre de 42 y de diamètre. On remarque, en outre, qu’elle donne parfois naissance à une ou deux ramifications secondaires également en spirale (PI. XX, fig. 2). Si on cherche à mesurer la longueur totale d'un de ces fulcres, on constate qu'elle est très voisine de 680 . Au-dessous de ces fulcres si caractéristiques, le reste du périthèce est hérissé de fulcres simples, rigides, droits, en alène, d’une longueur de 365 y en- viron et divisés comme les précédents par de nombreuses cloi- sons. L'intérieur du périthèce est rempli de thèques clavifor- mes fugaces, renfermant chacune huit spores réunies en masse globuleuse. Ces spores sont très irrégulières de forme et de dimensions rondes, ovales et fusiformes, d’une teinte gris bleuâtre et mesurant en moyenne 4 à 5,6 u sur 6 1. Le Chætomium neglectum est encore une variété du Chæto- . mium formosum dont ilne diffère que par la spirale formée par les fulcres. Cette spirale, d'un large diamètre à la base, vaense rétrécissant jusqu'au sommet (Planche X VILI, fig. 8). Il. — Chætomium à fulcres nettement ramifiés. À. Fulcres plus ou moins régulièrement dichotomiques. 17. Ghætomium indicum Corda. (Planche XVI, fig. 5-14). Corda Icon. IV p. 37, tab. VII, fig. 104. J'ai trouvé ce petit Chætomium à plusieurs reprises sur de la sciure de bois humide et sur du foin exposé à l'humidité. Le périthèce d’un diamètre variable, ovoïde avec une hauteur de 218 G. BAINIER. 196 u est hérissé autour de l’ostiole de fulcres de forme très différente de celle des autres fulcres qui garnissent la surface du reste du périthèce. Ces derniers qui recouvrent les 3/4 infé- rieurs des périthèces sont simples, rigides, rectilignes, en alène, lisses, noirs et diminuant insensiblement de diamètre depuis la base dont la largeur égale 5,6 & à 8,4 u pour se terminer en pointe fine au sommet. Leur longueur très courte à la base du périthèce, augmente à mesure que s’élève le point de leur insertion, de sorte que ceux qui entourent la masse des fulcres particuliers de l’ostiole dépassent cette masse d’une longeur égale et parfois même supérieure à 280 w., ils sont comparati- vement très longs. Les fulcres particuliers qui entourent les bords de l’ostiole sont de deux longeurs très différentes et sont échinulés sur toute leur surface. Les uns, plus longs. d’un diamètre de 5,6 x, sont rectilignes inférieurement sur une longueur variable d’en- viron 182 x, puis ils forment,presque à angle droit,4 ou 5 dicho- tomies successives et sensiblement régulières. Les branches qui se superposent ainsi sont ordinairement courtes ét d’un diamètre de plus en plus réduit. Les autres fulcres plus grèles sont, presque dès leur base,ramifiés dichotomiquement ; ils se recourbent en s’entrelaçant. Ces fulcres forment une masse enchevètrée assez compacte, sensiblement globuleuse, au-des- sus de laquelle quelques extrémités des précédents fulcres font saillie. Tel est le cas normal. Mais il arrive parfois qu'un ou plusieurs de ces fulcres ont leur partie rectiligne plus déve- loppée et dressent leurs dichotomies terminales entièrement au-dessus de la masse des autres, ce qui permet de les étudier et de les dessiner facilement. Les thèques claviformes et cadu- ques renferment huit spores groupées en une masse irrégu- lière. Ces spores sont irrégulières et fusiformes, elles mesurent 5,6 u sur 4,24 vues de face, tandis que de profil leur largeur nest que 2,8 u, elles sont brunâtres et sortent des périthèces bien avant leur développement complet. Parfois même des périthèces à peine formés, tout à fait rudimentaires et surmontés seulement d’un ou deux fulcres très courts, émettent déjà leur colonne de spores. MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 219 18. Chætomium elatum Kunze. Planche XI, fig. 1-6. Kunze, Deutschland’s Schwämme, n° 184. — Ch. atrum Link, Spec. I, 46, .— Ch. lageniforme Corda Icon. fung., I, 24 t. VII, fig. 293.— Ch. pan- nosum Wallr., El. crypt. Germ., II, p.267, etc.,etc.— Zopi, Monographie des Chætomium. Le Chætomium elatum Kunze est extrèmement commun et se développe sur des substances qui sont d’un usage journalier, sur le bois, les écorces, le carton, le papier; le meilleur moyen pour l'obtenir consiste à déposer de la paille hachée menu dans un cristallisoir après l’avoir humectée d’un peu d’eau. Ce Chætomium a été étudié par un grand nombre d'auteurs sous des noms différents, car il est probable, suivant l'opinion de Zopr, que les Chætomium atrum Tode, lageniforme Corda pannosum Wallroth, etc., ne sont que des variétés ou des états différents du même champignon. Il m'a été permis d'exa- miner des échantillons authentiques du Chætomium atrum, et je n’ai pu découvrir des différences suffisantes pour en faire une espèce distincte. Le Chæitomium pannosum ne diffère du Chætomium elatum que parce que le mycelium du premier sécrète une matière colorante brun rouge, tandis que le second. d’après Zorr, ne sécrèterait qu'une matière colorante jaune; tous les autres caractères sont identiques. Le périthèce du Chætomium elatum est globuleux puis ovoïde, de grosseur va- riable mesurant jusqu'à 1/2 milimètre de hauteur sur 1/3 millimètre de largeur, mais, lorsqu'il est surmonté de sa touffe de fulcres en forme de chevelure, il atteint un millimètre et demi. Son ostiole est garni de cellules incolores et les rhizoï- des de sa base sont plus développés que dans les autres espèces. Les fulcres insérés au sommet de ce périthèce autour de l'os- tiole ont un diamètre de 11 y en moyenne. Ils sont raides, à membrane cuticularisée, épaisse et échinulée, bruns puis noirs, d’abord rectilignes ouun peu flexueux, verticaux, simples à leur base sur une longueur d'environ 245 a, ils se divisent à leur sommet en produisant des ramifications droites ou légè. 220; G. BAINÏER. rement courbées et très irrégulières-qu:-se rapprochent plus ou moins d’une dichotomie et diminuent insensiblement. de dia- mètre pour se terminer en pointe effilée. L’angle déterminé per l'entrefourche de deux branches est toujours très ouvert. Les fulcres qui hérissent le reste de la surface du périthèce sont également raides avec une membrane cuticularisée épaisse et échinulée, bruns puis noirs, mais ils demeurent simples, recti- lignes, en forme d’alène et leur diamètre diminue progressi- ment jusqu’au sommet qui devient filiforme. Les thèques con- tenant chacune huit spores réunies en masse irrégulière, se forment aux dépens de la partie la plus inférieure de la paroi interne de périthèce ; ilest très difficile de prendre leurs dimen- sions exactes, car le plus souvent on ne peut apercevoir que celles qui renferment des spores imparfaites ; en effet, à peine ces spores sont elles mures, au moment précis où les thèques ont atteint leurs dimensions maximum, qu'elles éclatent et dis- paraissent successivement. Les spores rendues libres ne tardent pas à remplir complètement la cavité du périthèce, puis, pous- sées continuellement par de nouvelles formations, elles sortent en grande abondance par l'ostiole et restent emprisonnées en masse irrégulière dans le feutrage des fulcres terminaux. Ces spores, variables de dimensions, sont ordinairement compa- rables aux semences de Badiane, c’est-à-dire que, vues de face elles ont la forme d'une ellipse large, apiculée aux deux extré- mités, mesurant 10 à 14 uw de long sur 8 ou 9 y de large, tandis que de protil elles imitent un fuseau n’ayant que 7 & de largeur. Lorsqu'on fait une culture de ce Chætomium sur quelques gouttes de décoction de pruneaux, sur de la paille encore verte et sur du carton, il se forme un très abondant mycelium blanc formé d'hyphes filamenteuses, ramifiées, sur lesquelles il est facile de constater la présence d'un grand nombre de conidies globuleuses, incolores et très petites qui se développent succes- sivement à l'extrémité d'assez courts stérigmates en forme de bouteille, disposés ça et là, quelques fois très rapprochés les uns des autres le long des filaments. B. Fulcres dichotomes avec une cellule incolore en forme d'ampoule dans l'entre fourche,une branche de la dichotomie avorte ordinairement. ae. - MYCOTHÈQUE DE L ÉCOLE DE PHARMACIE. 221 19. Chætomium chartarum (Berk.). (PI. XV, fig. 4-10). Ascotriehæ® cliartarum Berk., Outl., ;p. 405. — Berk. not of Brit. fungi, n° 116, planche VII, fig. 8, in Ann. and: Mag. nat. History. Le Chætomium chartarum d'EHRENSBERG (Sylw. Myc. Berol. p. 27, dont parle FRiEs (Syst., LI, p. 255,) et Corp (Icon., IV, planche 8, fig. 100), est très diflérent, c’est le Chætomium Kunzeanum ZOopr, que KUNZE avait décrit sous le nom de Ch. globosum (Kunze. Mycol. Heîte, I Mob MHab Life Le Chætomium chartarum se rencontre très facilement sur le papier et le carton exposés dans des endroits humides; on le trouve aussi, mais plus rarement, sur les graines en voie de germination. Îl forme de larges touffes verdâtres puis noires, ses périthèces, en effet, sont très noirs et d'aspect char- bonneux. Ils affectent une forme sphérique d’un diamètre de 182 y surmontée parfois du col de l’ostiole court, presque glo- buleux, séparé du périthèce par un petit étranglement circu- laire. On ne trouve les fulcres que sur ce col, autour de l'os- tiole (fig. 4, PI. VI). le reste du périthèce demeure toujours complètement lisse et nu. Les fulcres qui se produisent au som- met du périthèce sont presque identiques à ceux qui provien- nent de la germination des spores et des conidies, avec cette différence qu'une des deux branches de la dichotomie avorte presque constamment. Ces fulcres noirs, d’un diamètre oscillant entre 3 et 4 u., présentent tous la même forme caractéristique. D'abord droits, sur une longueur égale à 15 ou 20 fois leur diamètre, leur sommet se surmonte d’une cellule incolore _ plus ou moins allongée, ayant sensiblement la forme d’une ampoule de lampe à incandescence. Au-dessous de cette cel- lule il se produit un rameau légèrement rejeté sur le côté for- mant ainsi un angle aigu avec l’ampoule et le prolongement supposé du filament d'où il tire son origine. Ce rameau se ter- -mine à son tour par une ampoule incolore au-dessous de laquelle toute une série de nouvelles ramifications semblables peuvent se succéder. Parfois, au lieu d’un seul rameau, il s’en produit deux opposés l’un à l’autre et symétriquement au-des- sous de l’ampoule incolore ; la dichotomie devient régulière et 222 G. BAÏNIER. normale. Les cellules en forme d'ampoule sont constantes : elles n’avortent que dans des cas tout à fait exceptionnels, elles mesurent 11 à 14 y de longueur pour une largeur de 5 u. Les fulcres naissent très rapprochés les uns des autres par leur base autour de l'ostiole et divergent en rayonnant, de sorte que le périthèce qui les produit présente une figure sensiblement semblable au dessin stylisé d’une grenade qui éclate. Les thè- ques, réunies en très grand nombre dans le périthèce, sont très allongées, cylindriques, d’une longueur de 70 & avec un dia- mètre très peu différent de celui d’une spore ; elle renferment huit spores disposées en une seule file, l’une au-dessous de l’autre, elles sont caduques et disparaissent’ successivement dès que les spores, qu’elles renferment, ont atteint leur matu- rité. Les spores sont noirâtres, lisses, de forme et de dimen- sions variables, sphériques et un peu ovales, mesurant 8,4 à 9,8u sur 5,6 w à 8,4 4; elles sortent par l'ostiole de très bonne heure. bien avant que le périthèce ait atteint ses dimensions défini- tives et restent accolées les unes aux autres pour former une colonne sensiblement verticale très allongée. Ordinairement,chacune des spores qui compose cette masse cylindrique, germe presque immédiatement si l'air ambiant est suffisamment humide et la longue colonne est complètement hérissée de filaments plus ou moins allongés, mais construits sur le même type que ceux qui garnissent le col de l’ostiole. Si on vient à semer une spore sur un milieu très nutritif, jus de pruneaux par exemple, elle germe très vite et produit un my- celium ramifié et étalé qui donne bientôt naissance à des hyphes aériennes. Ces hyphes aériennes, verdâtres puis noires, sont semblables aux fulcres du tour de l’ostiole mais avec cette différence qu'elles produisent ordinairement, toute une série de vraies dichotomies superposées et dans l'entrefourche de chacune desquelles on retrouve une ampoule incolore. De plus, sur cértains rameaux il se produit bientôt des quantités considérables de conidies. Celles-ci sont groupées en amas à l'extrémité de courtes branches se séparant à angle aigu de la D le] partie médiane d’une ramification, c'est-à-dire sensiblement à distance égale de deux dichotomies ou de deux ampoules inco- lores consécutives. Ces conidies sont brunâtres, lisses, sphé- MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 295 riques avec un diamètre de 5,6 w. Elles se produisent parfois aussi directement sur les fulcres qui garnissent le périthèce. Dans les cultures sur jus de pruneaux, bien que le mycelium et les hyphes aériennes se développent avec une extrème vigueur, jamais je n'ai obtenu de formation de périthèce. C. Fulcres terminés par une spirale produisant des ra- meaux secondaires également en spirale. 20. Chætomium caprinum sp. nov. (Planche XXIV). J’ai ainsi désigné le Chætomium dont je vais entreprendre la description, parce que je l'ai observé pour la première fois sur des excréments de chèvre; depuis, j'ai pu le rencontrer fréquem- ment sur les excréments de mouton. On le reconnait facilement à l'œil nu, car il forme des groupes nombreux composés d’un nombre considérable d'individus de forme grèle ayant l'aspect de très petits cylindres juxtaposés et de teinte verdâtre. Ce qui frappe surtout lors d'un examen au microscope, c’est la forme ovoïde tres allongée, presque cylindrique de son périthèce et ordinairement les faibles dimensions des fulcres qui ne peuvent constituer ordinairement qu'une courte chevelure. Le périthèce, en effet, est longuement ovoïde, un peu piriforme, ayant une hauteur de 525 w et une largeur plus grande à la base qui est de225 w qu'au sommet ou elle est seulement de 157 w. Il est translucide et formé de cellules polyédriques irrégulières. Les fulcres qui le garnissent ont deux formes très diffé- rentes. Ceux qui se développent au sommet autour de l’ostiole for- ment une masse dont la hauteur dépasse rarement la moitié de la hauteur du périthèce. Leur diamètre est un peu variable, 3 & en moyenne. Îls ont la forme grèle de longs cylindres plu- sieurs fois cloisonnés, rectilignes dans leur partie inférieure sur une longueur très variable atteignant souvent 180 y, ils s'in- curvent en un crochet arrondi qui.continuant à s'allonger,forme des volutes se rapprochant plus ou moins d'une spirale. En même temps.il se produit dans divers pointsp us ou moins dis- 16 224 G. BAÏNIER. tants les uns des autres de cette sorte de spirale terminale. une ou plusieurs branches secondaires courtes, plus ou moins en- roulées en cercles ou en spirales irrégulières. Les filaments qui forment ces diverses spirales diminuent toujours insensible- ment de diamètre, de la base au sommet. Au-dessous de ces fulcres si caractéristiques, le reste du périthèce est hérissé d'autres fulcres de forme différente. Ceux- ci, ayant même diamètre que les premiers à leur base, sont droits, rectilignes, et diminuent insensiblement de grosseur pour se terminer en pointe effilée. Ils augmentent peu à peu de longueur suivant qu'ils prennent naissance plus près du som- met du périthèce où ils atteignent 275 x. Tous ces fulcres pré- sentent un grand nombre de cloisons, mais ces cloisons sont moins rapprochées les unes des autres dans ces filaments en alène que dans ceux qui entourent l'ostiole. Le périthèce est rempli de thèques ovales et fugaces renfermant 8 spores réunies en masse irrégulière. Ces spores. d’un vert clair isolément, forment des masses d’un vert noir, elles paraissent sphériques vues de face, mesurant 7F de diamètre et légèrement fusifor- mes ou ovales vues de profil avec un diamètre de 5,6 u sur 7u. En réalité elles sont lenticulaires. Ces spores murissent et sortent du périthèce bien avant que celui-ci ait atteint ses di- mensions normales ; elles sont maintenues par les fulcres en spirale et forment une masse dans laquelle ces fulcres restent enchevêtrés, à tel point qu'il est très difficile de voir exacte- ment leur forme chez les Chætomium adultes. IV.— Chætomium à fulcres ramifiés et à ramifications irrégulières presque toruleuses. 21. Chætomium torulosum sp. nov. (Planche XXIII). Ce Chætomium a un aspect tout particulier, différent de tous les autres : il se présente sous forme de très petites houppes extrêmement légères et délicates, de teinteblanchâtre, grisâtre, puis légèrement verdâtre et enfin d'un beau jaune d’'ocre très MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 225 vif. Si on examine au microscope un échantillon jeune dont la teinte est encore verdâtre, on remarque que le périthèce, très allongé, est hérissé sur toute sa surface de fulcres d'autant plus longs qu'ils se rapprochent davantage du sommet. Ces fulcres sont tous construits sur le même modèle avec cette différence qu'ils sont plus longs, plus nombreux et plus rapprochés les uns des autres autour de l’ostiole. Leur forme alors est régulière et rectiligne. Leur diamètre de 3x di- .minue insensiblement jusqu’au sommet en forme d’alène. Leur membrane, toujours mince et translucide, permet d'apercevoir les nombreuses cloisons qui les divisent. Les périthèces ont alors un aspect particulier représenté par la fig. 1, PI. XXIIT. Plus tard, lorsque la coloration est devenue d’un beau jaune d’ocre, c'est-à-dire lorsque le périthèce a atteint 2944 sur 148 p, ses dimensions normales, les fulcres de l’ostiole ont changé d'aspect, leur diamètre est moins régulier, ils deviennent comme bosselés sur toute leur longueur et se contractent- plus ou moins au niveau des cloisons ; en même temps, ils diver gent, en se courbant légèrement et en s’allongeant pour donner naissance à des ramifications très irrégulières. Les branches formées diminuent de diamètre et se terminent par une longue pointe. Puis, le protoplasma intérieur se résorbe irrégulière- ment par place, surtout dans le voisinage des extrémités et il est facile de voir, de distance en distance, un nombre souvent considérable de sortes de noyaux réunis les uns aux autres par des fils formés par la membrane des filaments vidés et aflaissés sur eux-mêmes. La membrane de ces fulcres est incolore et très mince elle se contract encore par dessication et il suffit de la laisser en contacte avec un peu d’eau pour la voir gonfler légèrement. Ces fulcres forment au sommet du périthèce une sorte de chevelure enchevêtrée, d'une hauteur de 285 p. La végétation de ce Chætomium est beaucoup plus lente que celle des autres espèces; souvent les cultures n’ont pas encore atteint leur apogée au bout d'un mois. Les spores se forment tardivement et seulement lorsque les fulcres de l’ostiole ont atteint leurs dimensions définitives et leur teinte d'un beau jaune d’ocre. Si on cherche à conserver ce Chætomium sur son substratum, on s'aperçoit qu'il prend à la fin une coloration rou- 226 G. BAINIER. geâtre et si on examine alors les fulcres au microscope, on constate que ceux-ci se désarticulent et se divisent en petits bâtonnets formés d'une ou d'un très petit nombre de cellules, phénomène qui ne se produit jamais chez un autre Chætomium. L'intérieur du périthèce est rempli de thèques claviformes cadu- ques renfermant chacune une masse globuleuse de huit spores. Les spores ont des formes et des dimensions extrêmement irré- gulières et il est difficile de donner des mesures qui soient exactes. 11 m’a semblé toutefois que les spores ovales avec deux pe- tites pointes et mesurant 8 v sur 6u étaient les plus nombreuses. Ces spores ont une teinte verdâtre puis fuligineuse. V Chætomium à fulcres ramifiés et anastomosés. 22. Chætomium cuniculorum Fuck. {Symb. My., p. 89). Planche XXV. Koprr (2) contrôle ainsi la description que Fucx avait donnée du Chætomium cuniculorum : « Périthèces en forme d'œufs petits, brun noir ; fulcres terminaux de la huppe formant un pinceau grêle. simples, en forme d’alène, jamais courbés de façon appréciable, rigides, reliés de ça et de là par des anas- tomoses et se trouvant réunis en petits paquets brun foncé plus clairs vers la pointe, très longs (longueur double du périthèce), revêtus d'une membrane épaisse. divisés en cellules tantôt lon- gues tantôt courtes, ayant de 5 à 7 y de largeur, plus ou moins incrustées d'oxalate de chaux. formant autour de l’ostiole un fourré presque impénétrable. Thèques en massue fugaces ren- fermant 8 spores brun olive foncé, en ellipse large de face, de profil en ellipse étroite et fusiforme à peine apiculées aux pôles. ne mesurant que 10 à 12 u sur 7 à 9 x. » Dans cette descrip- vague, j'ai cru reconnaître le Chætomium qui me reste à décrire. Le Chætomium cuniculorum est extrèmement commun sur les excréments du lapin. On le reconnaît facilement à l'œil nu, MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 227 parce qu'il est d’abord complètement blanc, puis d’un blanc légèrement grisätre et ochracé ; bientôt, on remarque une petite pointe plus noire au sommet, teinte produite par l’extré- mité des gros fulcres qui dépassent la masse blanche formée par des filaments délicats et ramifiés. En effet, chez ce CAæto- mium, les fulcres qui prennent naissance autour de l'ostiole sont construits sur deux types très différents, avec cette parti- cularité que. si le plus souvent les fulcres les plus délicats se forment les premiers, il peut cependant arriver que, parfois, ils ne prennent naissance que lorsque les fulcres les plus volumi- neux sont complètement développés. Les gros fulcres ont environ un diamètre de 5,6 y ; ils sont longs, rigides, cylindriques, cloisonnés, simples dans la plus grande partie de leur longueur, puis se contournent plus ou moins à leur sommet en se ramifiant et en s’amastosantles uns aux autres soit par leurs extrémités libres, soit à des hauteurs variables par des anastomoses en forme de trait d'union. Leurs formes sont très irrégulières et enchevètrées ; parfois ils res- tent simples, parfois ils se dichotomisent. Il arrive enfin que presque tous les gros fulcres d'un ostiole sont soudés entre eux et émettent, de plus, des prolongements plus ou moins con- tournés dans le voisinage de leur sommet, ce qui produit un enchevêtrement difficile à représenter. On trouve, en outre, d’autres fulcres d’un diametre attei- gnant à peine 1 , quise dichotomisent irrégulièrement un très grand nombre de fois à leur sommet, en s’anastomosant çà et là et formant une masse qui n’atteint ordinairement que la moitié de la hauteur des gros fulcres. Le reste du périthèce est hérissé de fulcres droits, rigides, en forme d’alène. Les périthèces sont sensiblement sphériques et peuvent atteindre, en moyenne, 373 y de diamètre ; ils sont fixés au substratum par une rosette de filaments mycéliens ramifiés et cloisonnés. À l’intérieur, on trouve un très grand nombre de thèques claviformes, caduques, et renfermant huit spores réunies en masse globuleuse. Ces spores sont oblon- gues ou fusiformes, mesurant 5,6 sur 11,2 u, de couleur gris- bleuâtre ou verdâtre; le plus souvent, en séchant, elles se replient sur elles. [1 se forme un sillon longitudinal et elles prennent plus ou moins la forme d’un grain de blé. 2928 G. BAINIER. 23. Chætomium rigidulum sp. nov. Planche XX VI. Le C'hætomium rigidulum se rencontre de préférence sur les excréments du lapin dans les bois. On le reconnaît facilement à l'œil nu, parce qu'il se développe sous forme de touffes blan- ches plus grosses que le Chætomium cuniculorum. Si on vient à l’examiner avec attention, on remarque que ses périthèces sont sensiblement sphériques et de dimensions variables pou- vant atteindre 300 w de diamètre. De plus, les fulcres ont des formes différentes ; autour de l’ostiole, on en remarque de trois sortes. D'abord de gros fulcres d’un diamètre de 6 y, simples ou très rarement ramifiés, un peu flexueux, non anas- tomosés et d'une longueur pouvant dépasser un millimètre et demi, ces fulcres au nombre de 20 ou 30,émergent d’une masse globuleuse, d'un diamètre de 300 à 400 x, formée du mélange de fulcres grèles, ramifiés dès leur base et présentant de nom- breuses anastomoses (fig. 4, pl. XX VI) et de fulcres intermé- diaires terminés par des ramifications sensiblement dichotomi- ques (PI. XX VI, fig. 2-3). Le reste du périthèce est hérissé de fulcres relativement courts, rigides, droits, en forme d’alène. Les thèques qui remplissent l’intérieur du périthèce sont clavi- formes, caduques et renferment chacune 8 spores un peu plus larges de face que de profil, mesurant en moyenne 6 & sur 8 u., et apiculées aux deux extrémités. Ce Chætomium n'est probablement qu'une variété du Chætomium cuniculorum. Je résume dans les tableaux suivants les principaux carac- tères qui permettent la détermination rapide des éSièees du genre Chætomium Kunze. NE MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 229 Classification des Chætomium. I.— Fulcres ni ramifiés ni anastomosés. À. Fulcres droits ou ondulés non ter- minés en crosse. + Fulcres non bifurqués. © Fulcres presque rectitignes... Ch. affine. 9 Fulcres très ondulés......... Ch. Kunzeanum. — Fulcres bifurqués ...... ner Ch. megalocarpum. B. Fulcres circulaires terminés en CROSS Re IE LIRE ... Ch. murorum. C. Fulcres en spirale. —- Spores grosses relativement fu- siformes. © Fulcres tous en spirale....... Ch. spirilliferum. © Fulcres de deux sortes. A Fulcres de l’ostiole très peu NOMPFEUXS AIMER Ch. contortum. À Fulcres très nombreux. — Fulcres en spirale longue, régu- lière et de même diamètre..... Ch. spirale. — Fulcres en spirale de plus en plus pétite au Sommet e PPRCUUEE Ch. undulatum. — Fulcres en spirale irrégulière terminée. en pointe effilée...... Ch. setosum. —+ Spores petites relativement sphé- riques © Fulcres échinulés ou terminés en longue pointe........... Ch. bostrychodes. © Fulcres lisses non terminés en longue pointe. ..... TP NCR Icomosurnt. 230 G. BAINIER. D. Fulcres crispés. + Fulcres insérés sur zône noire seulement ..... RTE II. — Fulcres ramifiés non 1° Ramifications rares parfois diffi- ciles à constater. A Fulcres à spirale serrée... A Fulcres à spirale lâche, péri- Uhece ovale terre ER A Fulcres à spirale lâche et co- HIQUES EEE RCE LE c 2° Ramifications nombreuses et bien évidentes. À. Fulcres droits, plus ou moins régulièrement dichotomes. + Espèce et spores petites....... —+ Grande espèce, spores grosses B. Fulcres à dichotomie le plus souventunilatérale par suite d'avortement avec cellule INCOIOTE re 2e DT De C. Fulcres et ramifications en Spirale MERS CS D D. Fulcres ramitiées irrégulièe- ment et toruleux......... Ch. glabrum. Ch. crispatum. Ch. tortile. anastomosés. Ch. formosum. Ch. ovatum. Ch. neglectum. Ch. indicum. Ch. elatum. Ch. chartarum. Ch. caprinum. C. torulosum. MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. III. — Fulcres ramifiés et anastomosés. A. Fulcres de plusieurs sortes, les plus gros presque tous. anasto- HOUSSE Eee Ne ane B. Fulcres de plusieurs sortes, les gros très longs. ni ramifiés ni anastomosés, les fulcres grêles au contraire ramifiés et anastomo- C. cuniculorum. Ch. rigidulum. 31 232 G. BAINIER. ExPLICATION DE LA PLANCHE X. Chætomidium magnum n. sp. 1. Périthèce, grossissement 51 diamètres. 2. Thèques jeunes, grossissement 630 diam. 3. Fragment de la membrane du périthèce, début du noircissement, 630 diam. 4. Spores mures, 630 diam. 5. Fulcres, grossissement 162 diam. Chætomidium fimeti Fuckel. . Périthèce, grossissement 72 diam. . Thèques jeunes 650 dan, . Spores mures @ 1 D EXPLICATION DE LA PLANCHE XI. Chætomium elatum Kunze. > . Conidies . Débuts du périthèce . Périthèce, grossissement 72 diam. Fulcre isolé, grossissement 324 diam. . Spores mures (l . Thèques jeunes ) grossissement 630 diam. & Ÿ grossissement 630 diam. D ox Chætomidium phyllactineum n. sp. 1 . Périthèce, grossissement 162 diam. Fulcre isolé i . Thèque jeune grossissement 630 diam. 10. Spores mures © © ExPLICATION DE LA PLANCHE XII. Magnusia nitida Sacc. 1. Périthèce, grossissement 324 diam. 2-3-4. Périthèces, grossissement 162 diam. 5. Thèques : : q Ü 630 diam, 6. Spores mures \ © @ 1 e 10. 11. D] = H 09 D 1 © Lo] AI1OTE MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 233 Chætomium Kunzeanum. . Périthèce, grossissement 162 diam. . Fulcres de l’ostiole rossissement 324 diam. Fulcre du périthèce ë Thèques jeunes S noie. mures grossissement 630 diam. ExpLicaATion DE LA PLaANcHE XIII. Chætomium Kunzeanum, variété chlorinum. . Périthèce, grossissement 162 diam. . Fulcre isolé, grossissement 324 diam. . Thèque jeune . Spores mures grossissement630 diam. Chætomium centortum n. sp. . Périthèce, grossissement 124 diam. . Fulcre isolé, grossissement 324 diam. . Thèque jeune . Spores mures grossissement 630 diam. ExPLICATION DE LA PLaANcne XIV. Chætomium affine Corda. . Périthèce, grossissement 51 diam. . Fulcre isolé, grossissement 324 diam. . Spores mures, grossissement 630 diam. Chætomium undulatum n. SP. . Périthèce, grossissement 51 diam. . Fulcre isolé. grossissement 324 diam. . Thèques . Spores grossissement 630 diam. 234 G. BAINIER. ExPLICATION DE LA PLANCHE XV. Chætomium murorum Corda. Périthèce, grossissement 72 diam. Thèque | grossissement 630 diam. Spores À YU D Chætomium chartarum. Æ . Périthèce, grossissement 188 diam. — D 51 — Fulcres, — 324 — Grappes de conidies LHÈGEE es . grossissement 630 diam. Spores mures isolées Conidies mures isolées | CO NI GO © © ExPLICATION DE LA PLancnE XVI. Chætomium megalocarpum n. sp. 1. Périthèce, grossissement 117 diam. 2. Fulcre, — 324 — 3. Thèques, — 630 — 4. Spores mures, — 630 — Chætomium indicum Corda. 5. Périlhèce adulte, grossissement 117 diam. 6. — très jeune, — 188 — 7-8-9. Fulcres à longs supports 10-11 12. Fulcres formant une masse enchevêtrée 13. Thèque jeune 14. Spores isolées mures gros. 324 diam. grossissement 630 diam. EXPLICATION DE LA PLANCHE X VII. Chætomium spirilliferum n. sp. 1. Périthèce, grossissement 82 diam. 2. Fulcre isolé, — 324 — 3. Thèque jeune et 4 spores isolées, grossissement 630 diam, MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 235 Chætomium comosum n. sp. 5. Périthèce, grossissement 162 diam. 6. Fulcres isolés, — 324 — 7. Thèque 8 S grossissement 630 diam. . Spores mures ExPLICATION DE LA PLancue XVIII. Chætomium spirale Zopi. 1. Fulcre isolé, grossissement 324 diam. 2. Thèque isolée, grossissement 630 diam. Chætomium setosum n. Sp. 3. Périthèce, grossissement 72 diam. 4-5. Fulcres isolés, grossissement 324 diam. 6. Thèque 7. Spores À erossissement 630 diam. Chætomium neglectum, 8. Fulcres isolés, grossissement 324 diam. ExPLICATION DE LA PLANCHE XIX. Chætomium bostrychodes Zopi. . Périthèce à gros fulcres, grossissement 84 diam. . Périthèce à fulcres grèles . Périthèce à fulcres très jeune . Fulcres gros isolés de l’ostiole, grossissement 324 diam. . Fulcres gros du périthèce, grossissement 324 diam. . Fulcres des deux sortes réunis sur le même fragment de périthèce, grossissement 324 diam. 7. Fulcres grèles de l’ostiole, grossissement 324 diam. 8. Thèques jeunes, et 9, Spores isolées, grossissement 630 diam. grossissement 162 diam. OF & D = XPLICAT L N î E ATION DE LA PLANCHE XX - Chætomium formosum, var. ovatum. 1. Périthèce, grossissement 117 diam. 2-3. Fulcres, grossissement 234 diam. 4. Fulcre, grossissement 324 diam. 5. Spores grossissement, 630 diam. 236 © D Ia US D Æ © 1 © © D © KF D OF À D = G. BAINIER. Chætomium formosum n. sp. . Périthèce, grossissement 162 diam . Fulcre, grossissement 324 diam. .- Fulcre, grossissement 630 diam. . Spores isolées, grossissement 630 diam. EXPLICATION DE LA PLANCHE XXI. Chætomium glabrum n. sp. . Périthèce, grossissement 117 diam. . Fulcre isolé, grossissement 324 diam. . Thèques jeunes | . Spores mures | grossissement 630 diam. Chætomium crispatum Fuckel. . Périthèce, grossissement 72 diam. . Fulcres isolés, grossissement 324 diam. . Thèques jeunes | . Spores mures À grossissement 630 diam. ExPLICATION DE LA PLANCHE XXII. Chætomium tortile n. sp. . Périthèce, grossissement 117 diam. . Fulcre du périthèce, grossissement 324 diam. . Fragment du périthèce avec ses fulcres, 324 diam. . Fulcres de l'ostiole, grossissement 324 diam. . Spores mures . Jeune périthèce | . Périthéce adulte . Thèque jeune . Spores mures isolées | . Fulcres du périthèce Thèque jeune : JEU grossissement 324 diam. ExPLICATION DE LA PLANCHE XXII. Chætomium torulosum n.sp. ( grossissement 162 diam. grossissement 630 diam. lcres de l’ostiole : i Fulcre l grossissement 477 diam. BÜLL. DE La SOC. MYC. pe FRANCE. T. XXV, PL, X. 2 ARS A av SR A 2 f & 4 SL G. BAINIER ad nat. del. Chætomidium magnum sp. nov. (fig. 1-5). Chætomidium fimeti Fuck (fig. 6-8). avi qu BULL. DE LA SOC, MYC. pe FRANCE. DRE ME LEXUS N> SS RAS ?> T2> TND ASS 7 7 0 NS É CNY) ANS INA ji \ à G. BAINIER ad nat. del. Chætomium elatum Kunze (fig. 1-6). Chætomidium phyllactinium sp. nov. (lig. 7-10). BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. MERCXVA BP Sato ap A f no UE de je TR je un de D G. BAINIER ad nat. del. Magnusia nitida Sacc. (Hig. 1-6). Chætomium Kunzeanum Zopf (fig. 7-11). BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. O CSS © da ) . ne ne | a Qu à Lo 1 NE \ ji ill 4 G. BAINIER ad nat. del. Chætomium Kunzeanum Zopf, v. chlorina (fig. Chætomium contortum Sp. nov. (fig. 5-8). Mo SON, Pro Ut Nan ; TETE DE LA SOC. MYC. pE FRANCE. (D) I l/ 5e QE RTE ANS EE A i | 1 \ HE | À ut | | Chætomium affine Gorda (fig. 1-3). Chætomium undulatum Sp. nov. (fig. # JE) 27). (21 1 TX VE PILOT bo] BÜUPEMDELLANS OC MMMC NDEMHRANICE, NE Lee SES 0 Hi LS À el KA DŸ w 122% h { si D DZ x { 7. j 6) 4 7 ) 2) ji f | FI LE 2 W) 4 D Ne SU EN RAT d \ \ RAT ANSE LS a TE D NN SNS de S CRE = cl Q Ch ÿ Û \ ES id nat. del. Chaætomium murorum Corda (lie. 1- Chætomium chartarum Berk a) . (fig, 4:10). CALE TP BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XXV, PL XVI. É NE <{ RSS CO NS: ZAR NES NT fer : race S ( À RAR RAR y, Al de \ G. BaINiER ad nat. del. Chætomium meselocarpum sp. nov.(fig. 1-%). Chætomium Indieum Corda (lig. 5-14). BULL. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE. T. XXV, PL.)XVIi. « oo € D Sur Re À ES HN 4 D'e® GOSS a ce) RENE = NT | © me A K D, AT, DA # / © () | N G. BAINIER ad nat. del. Chætomium spirilliferum Sp. nov. (.g. 1-#). Chætomium comosum Sp. nov. (fig. 5-8). “ < CE BÜLL. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE. OO EL LE NA EC Pl LRU) { QG. BAINIER ad nat, del. Chætomium spirale Zopf(lig. 1-2). Chætomium setosum sp. nov. (fig. 3-7). Chætomium formosum Sp. nov. var. neglectum (fig. 8). D VE. BULL. pe LA SOC, MYC. DE FRANCE. T. XXV. Prix, XIXe + R DA LA) FeQ 16 G. BAINIER ad nal, del. Chaætomium bostrychodes Zopr. | Te CV PL No BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. VE AU N Z à ÿ a KT £ © S re Lo P< ÊÎ RS À A No) es , LS T KW // p (1 4 | 4 # SL ÿ 4 NN 1) ———— \ | (G. BAINIER ad nat. del. }. (fig. 6-9). fermosuim Sp. nov. formosum Sp. nov. var. oeatumn (lig, 1-5 Chsetomium Chætamium oO) ira! Yo DE FRANCE. BU DEN LATO OC MVC: G. BAINIER ad nat. del. Oo . Le] uck. (lie Chætomium glabrum sp. nov. (lig. hætomium crispatum K C COCUE4 BULL. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE. APS SEL: XXI, À Lai 20 { | V CA ANS (E GC 2 f RAC PACS CN ©} \ > RE G. Barnier ad nat, del. Chætomium tortile sp. nov. XXV. PL XXIII: ie DE FRANCE. MYC. BULL. DE LA SOC, 2 mes LSSSE cT LATE VLC C3 ITS LA Ÿ ET nat. del. G., BAINIER ad, Chætomium torulosum sp. now. À RAIN NI D) KXV, PL, XXIV. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. .ad nat. del. Chætomium caprinum sp. nov. TVA NP EME. LA SOC. MYC. pe FRANCE. BULI. DE ter ad nat. del. uniculorum Fuck. Chætomium ct TIXXV, PL XXVIe DE FRANCE. SOC. MYC. BULL. DE LA N à N N = , NIUE NTILEE F © bo = 1 3 a 5 6 1 2-3. Fulcres intermédiaires D I O® _ E & MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. ExPLICATION DE LA PLANCHE XXIV. Chætomium caprinum n. Sp. . Périthèce, grossissement 117 diam. . Thèques jeunes . Spores mures . Fulcres grossis, 324 diam. grossissement 630 diam. EXPLICATION DE LA PLANCHE XX V. Chætomium cuniculorum Fuckel. -2. Périthéces jeunes, grossissement 117 diam. Périthèce dégarni des filaments grèles, grossissement 162 diam. . Fulcres ramifiés et anastomosés, grossissement, 477 diam. * Thèque jeune ; Spores mures | grossissement 630 diam. EXPLICATION DE LA PLANCHE XX VI. Chætomium rigidulum n. sp. . Périthèce, grossissement 51 diam. . Fulcres grèles grossissement 477 diam. . Thèque jeune | . Spores non humectées d’eau ,; grossissement 630 diam. . Spores normales . Gros fulcres rigides, grossissement 477 diam. 237 Sur quelques Champignons parasites des plantes de serre. Par MM. GRIFFON et MAUBLANC. Nous avons reçu du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne une feuille d’une espèce indéterminée de Clusta, portant à sa partie terminale de grandes taches irrégulières, pâles, entou- rées d’une marge plus foncée, et couvertes sur la face supé- rieure de nombreux petits points noirs. Ces points sont dûs à un Pestalozzia dont les acervules, aplatis et presque clos au début, s'ouvrent à maturité par un large pore irrégulier et laissent échapper denombreuses conidies brun froncé (PI.XX VII, fig. 1-2) ; ces conidies, après leur expulsion. restent sur la feuille autour des fructifications et y forment des taches diffu- ses, noires, comme le fait se présente chez d’autres espèces du mème genre, par exemple chez le Pestalozzia Guepini Desm.; les taches produites par ce dernier parasite sur les feuilles de Camellia sont parfois complètement maculées par les amas confluents de conidies. La forme du Clusia est d’ailleurs assez voisine du Pestalozzia Guepini, mais elle s’en distingue nette- ment par ses conidies plus grosses, souvent ventrues et diffor- mes, avec des soies flexueuses et plus allongées. Les conidies présentent 4 cloisons et les 3 cellules médianes seules sont colorées, celle du centre très fortement. la supérieure un peu moins, l'inférieure restant très nettement plus claire (PI. XXVII, fig. 3). Nous considérons cette espèce comme nouvelle et la désignons du nom de Pestalozzir Clusiæ Nob. Nous n’avons aucun renseignement sur l'extension du para- site dans les serres, ni sur l'importance des dégâts commis. SUR QUELQUES CHAMPIGNONS PARASITES 239 Pestalozzia Clusiæ Griff. et Maubl. nov. sp. Maculis amplis, versiformibus, amphigenis, albidis, lineà elevatà, ochraceà marginatis ; acervulis numerosis, epiphyllis, punctiformibus, subcutaneo-erumpentibus, 200-300 p diam., oblongis rotundatisve. nigris ; conidiis oblongo-ovoideis, sæpe gibbis et inæquilateris. 4-septatis, 20-25 + 8-10 y, loculis 3 mediis fuscis, extimis hyalinis ; setulis terminalibus 3, rarius 4, divergentibus, flexuosis, 20-30 y longis ; pedicello filiformi, hyalino, 5 £ longo. In foliis vivis Clusiæ sp. in calidariis prope Parisios. Il Les feuilles des Dracæna cultivés portent parlois de petites taches de forme et de taille irrégulières, fauves, entourées d'une bordure étroite, surélevée, légèrement plus colorée que le fond de la macule. Généralement, on n’observe pas de fruc- üfications à la surface de ces taches ; nous avons cependant pu voir sur une feuille un grand nombre de très petits points noirs qui, au microscope, se sont montrés comme des pycnides de taille très réduite, enfoncées dans les tissus, s'’ouvrant par un pore assez large et émettant leurs spores agglutinées en un épais filament blanchâtre. Ces spores sont petites, hyalines, oblongues, dépourvues de gouttelettes à leur intérieur. Cette espèce n’était pas encoré connue ; nous la décrivons sous le nom de Phyllosticta Dracænæ Nob. (PI. XX VII, fig. 4-5). L'importance des dégâts dus à ce champignon peut être assez grande dans les serres ; les Dracæna sont en effet cultivés pour leur feuillage que les taches de Phyllosticta déprécient for- tement. Phyllosticta Dracænæ Griff. et Maubl. nov. sp. Maculis magnitudine formâque irregularibus, amphigenis, fulvis, lineâ augustà, elevatä. vix obscuriore cinetis ; pyenidiis sparsis, amphigenis. minutissimis, immersis, poro apertis ; sporulis cirrhose expulsis, hyalinis, oblongis, eguttulatis, 5-7w 2-9, 5 pe. In foliis vivis Dracænæ sp. cultæ prope Parisios. 17 240 GRIFFON ET MAUBLANC. [T1 Les Codiæum, Euphorbiacées très cultivées dans les serres pour leur feuillage et plus connus des horticulteurs sous le nom de « Croton » (1. montrent assez fréquemment de grandes taches d’un jaune grisàtre, devenant blanchâtres et sèches en vieillissant. Ces taches sont dues au parasitisme d’un Glæospo- rium qu'ALLESCHER (2) observa il y a 15 ans environ en Alle- magne et qu'il décrivit sous le nom de Glæosporium Sorauertia- num. Les échantillons que nous avons eu l’occasion d'examiner concordent parfaitement avec la description de cet auteur. Les taches se couvrent sur leurs deux faces, mais surtout à la face supérieure, de petites ponctuations d'un roux fauve ou un peu rosé, gélatineuses, constituées par des amas de conidies ; il suffit de maintenir les feuilles malades à l'humidité pour voir ces fructifications apparaître en grand nombre au bout de quelques jours, en même temps que la tache s'étend aux dépens des parties encore saines du limbe. Lesfructifications du Glæosporium Sorauerianum rappellent beaucoup celles des autres espèces de ce genre nombreux: elles sont constituées par un stroma étalé sous l’épiderme que le développement des stérigmates et des conidies soulève et déchire. Les stérigmates sont cylindriques, hyalins, longs de 20 & enviro» et se terminent par des conidies oblongues, à con- tour très souvent sinueux, obtuses aux extrémités. guttulées ou granulées intérieurement et mesurant 12 à 22 4 de longueur sur 5 à 6 de largeur. | Postérieurement aux observations d'ALLESCHER, mais sans en avoir eu connaissance, Decacroix (3) a décrit une maladie observée par lui, sur des « Crotons », dans les serres du Jardin du Luxembourg, et due à un G/æosporium qu'il désigne du nom (1) Les Codiæum appartienuent, comme les Croton, à la famille des Euphorbiacées, mais à une autre tribu que les Crotonées, celle de la tribu des Jatrophées. (2) Andr. ALLESCHER. — Zwei gefährliche Parasiten der Gattung Codiæum (Zeitschriit für Pflanzenkrankheïten, 1895, V, pp. 276-277). (3) G. DELACROIX. — Espèces parasites nouvelles (Bulletin de la Société mycologique de France, XIII, 1897, pp, 111-112, avec une figure. 4 2 ” er En 4 SUR QUELQUES CHAMPIGNONS PARASITES, 241 de G. Crotonis Delacr (1). Nous avons pu étudier les échantillons types de Decacrorx, échantillons conservés dans l’herbier de la Station de Pathologie végétale. Les feuilles, qui appartien- nent non pas à une espèce du genre Croton, mais bien à un Codiæum, montrent des lésions absolument identiques à celles que nous avons étudiées ; seules quelques différences entre les descriptions des Glæwosporium Crotonis et G. Soraue- rianum pouvaient laisser subsister un doute sur l'identité des deux champignons ; mais les conidies que nous avons rencon- trées sur l'échantillon type de Glæsporium Crotonis, où les fructifications sont d’ailleurs très rares. ne diffèrent en aucune manière de celles du G. Sorauerianum ; ces dernières sont, du reste, tres variables dans leurs formes et leurs dimensions et, sur une même tache, on trouve tous les intermédiaires entre des conidies courtes et fortement guttulées comme celles qu'a décrites DELacroix et des conidies allongées et granuleuses. Il ny a donc aucun doute sur l'identité des Glæosporium Croto- nis et Sorauerianum et ce dernier nom, antérieur, doit seul être conservé. ALLESCHER a également rencontré sur les feuilles languis- santes de Codiæum un autre champignon, l’Asteroma Codiæi Alles., constitué par de fines fibrilles violacées, rameuses, for- mant un réseau à la surface du limbe, et par de petits concep- tacles lenticulaires, noirâtres, contenant des spores. Nous avons avons retrouvé cette espèce principalement sur les taches déjà âgées du Glæosporium. Peut-être n'est-elle pas parasite ; cependant, nous pensons qu’elle contribue à détruire les por- tions du limbe envahies par le mycélium du Glæosporium : tou- jours en effet, là où se rencontrent les fibrilles de l’Asteroma, le contenu des cellules a complètement disparu et le tissu a pris une coloration blanchâtre, due au remplacement par de l’air du protoplasma brunâtre et coagulé, tel qu'on le trouve dans les taches de Glæosporium. La maladie semble commune dans les serres et y cause par- (1) DELAGROIX, en publiant son espèce, n'avait cerlainement pas eu connaissance de celle d'ALLESCHER, qui n'a été reproduite dans le Syl- loge Fungorum de SAGGARDO qu'en 1899, précisément en même temps que le Glæosporium Crolonis. 242 GRIFFON ET MAUBLANC. fois de grands dommages, les Codiæum étant cultivés pour leur feuillage. M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, a réussi à en- rayer les progrès du mal avec un mélange de fleur de soufre et d’eau savonneuse (Cf. Decacrorx, loc. cit., p. 112). Ajoutons qu'il serait intéressant d'essayer aussi le verdet, bon anticryptogamique, ne tachant pas les feuilles ; de fré- quentes pulvérisations avec ce composé arrêteraient vraisem- blablement la maladie sans nuire à la beauté du feuillage. La description du Glæosporium Sorauerianum se trouve in- diquée dans le travail d'Arcescner (/oc. cit.) et reproduite dans le volume XIV du Sylloge Fungorum de Saccarno:; il en est de même pour l’Asteroma Codiæi. Nous donnons ici (PI XX VIH, fig. 6 et 7) deux dessins concernant le Glæosporium, nous réservant de faire une étude détaillée de l’Asteroma., tant au point de vue morphologique qu’au point de vue de son rôle en Pathologie végétale. ‘ {Travail de la Station de Pathologie végétale de Paris). EXPLICATION DE LA PLANCHE XXVII. Pestalozzia Clusiæ Grifi. et Maubl. — 1. Coupe transversale dans une fructification encore presque complètement fermée. — 2. Une fruc- tification mûre, plus largement ouverte (schématisé). — 3. Conidies. Phyllosticta Dracænæ Griff. et Maubl. — 4. Coupe schématique de la feuille de Dracæna, passant par 3 pycnides — 5. Spores. Glæsporium Sorauerianum Allescher. — 6. Coupe transversale d’une fructification.— 7. Conidies. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XXV, PL, XX VII. 2: RARE RER CT @ PRES Rise CRE E. GRIFEON et A. MauBraANc del. Pestalozzia Clusiæ nov. sp. (1-3). Phyllosticta Dracænæ nov. sp. (4-5). Glæosporium Sorauerianum AI. (6-7). ME NOR ? Je 1 1 4 FAT Sur le parasitisme occasionnel du Volvaria murinella Quélet. Par M. Fernand GUÉGUEN. Au commencement du mois de septembre, au cours d’une promenade dans les bois de Pen-al-Lan, près Carantec (Finis- tère), un de mes neveux cueillit un cône de pin dont les écailles supérieures étaient encore vertes, et qui portait, vers le milieu de la longueur, trois exemplaires d’un champignon à chapeau dont la présence sur ce strobile avait précisément attiré l’at- tention de l'enfant. Je reconnus qu'il s'agissait du Volvaria murinella Quélet, espèce trouvée pour la première fois durant l’automne de 1882, par notre collègue G. BERNARD, aux envi- rons de la Rochelle, où le champignon croissait parmi les. mousses d’une sapinière. La même Volvaire a été, depuis cette époque, récoltée en été sur les pelouses par PATouILLARD, qui l’a figurée dans ses Tabulæ analyticæ fungorum, sous le n° 424. Des trois spécimens qui croissaient sur la pomme de pin, deux étaient complètement développés et légèrement campanu- lés, un peu plus même que sur la figure donnée par Quézer (1), et surtout que sur celle des Tabulæ, cette dernière représen- tant un spécimen très largement épanoui. Notre troisième échantillon avait encore le chapeau rabattu sur le pied, mais les feuillets en étaient bien roses. Les caractères micros- copiques et ceux des organes de fructification correspondaient entièrement à ceux indiqués par les auteurs précités ; la volve, malgré la compression exercée par les écailles du cône, pos- sédait, dans les trois exemplaires, quatre lobes glabres assez réguliers, caractère indiqué par cette espèce (2). (DEP PASS EX MSS2 DIET fie 6: (2) D'après SaccARDO, le V. murinella Quélet est affine au V. hypo- pitya Fries (Ag. volvaceus minor Bull., Ag. pusillus Pers., Ag. venustus 24% FERNAND GUÉGUEN. Il ne pouvait donc y avoir le moindre doute sur l'identité de cette Volvaire. Aussi, malgré la rareté relative de l'espèce, n’eussé-je pas fait connaître cette petite obsorvation si l'habi- tat particulier dans lequel je vis le champignon ne m'avaitparu mériter d’être signalé. Il est évident, en effet, que le mycélium avait commencé à se développer alors que le cône était encore bien vert et bien vivant. On pouvait donc considérer l'espèce, dans ce cas particulier, comme un véritable parasite. au même ütre que le Volvaria Loveiana Berk, qui croît sur le Clito- cybe nebularis encore vivant. I n'est pas certain qu'il en soit de même du Ÿ. bombycina Schaeff.. bien que cette dernière croisse communément sur le tronc de divers arbres. Les deux espèces précédentes vivent en effet sur des organes en voie de prolifération, tandis que la dernière pousse sur l'écorce en voie d’exfoliation, ou sur d’autres tissus morts (1) ; nous savons d’ailleurs qu'elle se développe assez souvent sur la sciure de bois. D'autres Volvaires, telles que les V. Thwaïtesi Berk., V. glandiformis B. et Br. V. microspila Berk. et Curt., espèces de l'Inde, et le V. Peckit Atkinson, trouvée dans l'Amérique du Nord, sont indiquées comme vivant sur le bois mort. [l est pos- sible qu'elles puissent également se développer sur les tissus vivants, comme le V. Loveiana qui a. de tout temps. été con- sidéré comme un parasite. Quant au Voloaria murinella, sa présence sur une pomme de pin vivante semble indiquer, pour ce Champignon. la possibilité d’un parasitisme occasionnel. Vivien, Ag. parvulus B. Fr.) QUÉLET considère à son tour le V. Aypo- pitya de Fries comme l'Ag. plumulosus Lasch. Une autre espèce, qui parait aïfine aux précédentes, est le V. pubipes Peck, qui croît sur la terre à la lisière des forêts de cèdres. C'est probablement par erreur que BiGEARD et GUILLEMIN {Flore des Champ. supérieurs de France, Chalon 1909, p. 217), établissent la syno- nymie V. zypopitys Fries — Loveiana Berk. — plumulosa Lasch. 1) J'en possède un exemplaire, récolté en octobre dernier à Paris même, sur un arbre de la place Fontenoy ; mais l'échantillon croissait sur les fragments de bois mort qui tapissaient les parois d'un creux de cet arbre. Sur une Laboulbéniacée nouvelle (Hydrophilomyces digitatus n. sp.) parasite d'Ochtebius marinus Paykull. Par F. PICARD. Le genre Ceratomyces, créé par Tuaxrter en 1892 (1), a été scindé récemment par cet auteur en un certain nombre de gen- res dont il a donné les diagnoses dans la seconde partie de sa monographie (2). L'un d'eux, Hydrophilomyces, caractérisé surtout par son réceptacie linéaire formé d’une seule file de cellules en nombre considérable, est spécial à l'Amérique et au genre d'Hydrophilides Phæonotum. La forme que je décris ici, quoique assez particulière, me parait devoir rentrer dans le genre Æydrophilomyces. Elle est européenne et vit, non pas sur les Phæonotum, tous américains, mais sur un OcAte- bius. Hydrophilomyces digitatus n. sp. — Complètement hyalin. Réceptacle linéaire, composé d'un petit nombre d’assi- ses cellulaires,une quinzaine au maximum. La première ‘ormée d’une cellule basale ne présentant rien de particulier. Les qua- tre suivantes formées de deux cellules. La cellule unique qui les constituait primitivement ayant donné naissance, en se cloi- sonnant longitudinalement, à de longs prolongements digiti- formes et unicellulaires, perpendiculaires à l'axe du réceptacle. Ces prolongements sont d'autant plus développés, doncd’autant plus anciens, qu'ils sont situés plus près de la base, celui qui est issu de la cellule sub-basale étant le plus long, le plus (1) R. THAXTER. — Further additions to the North-American species of Laboulbeniaceæ.-Proc. American Acad. of Arts and Sciences., vol. XXVII, p. 29, 1892. (2) R. THAXTER. — Contribution toward a monograph of the Laboul- beniaceæ. Part. Il. Memoirs of the Americ. Acad. of Arts and Sciences, 1908. 246 F. PICARD. éloigné de la base étant le plus court et le dernier apparu. Ils atteignent au moins la longueur du réceptacle, comme l'un de ceux représentés dans la figure, mais quelquefois dépassent les dimensions de l'individu tout entier. Les cellules qui ont produit ces filaments en se cloisonnant, sont quadrangulaires, plus hautes que larges et beaucoup plus petites que les autres cellules du réceptacle. Les assises suivantes, au nombre de cinq à neuf, sonttoujours constituées chacune par une seule cellule quadrangulaire géné- ralement un peu plus haute que large. Le périthèce est allongé, renflé à la base, presque sessile. les cellules basales d’enveloppe (Wall-cells) ne formant pas de pédicelle comme dans le cas d'A. rhynchophorus. | se termine par unlong col, moins large de moitié que la partie renfermant les asques, plus de deux fois plus long et rempli de spores, presque toujours légèrement courbé dans l'individu adulte. L'ouverture du périthèce est terminale. L'appendice principal, qui n’est que la continuation du thalle, est allongé, formé d’une dizaine de cellules, presque aussi long que le réceptacle. Chacune de ses cellules donne naissance à une seule branche qui s'insère sur une petite cellule triangulaire détachée de la cellule principale. Cette branche se divise par dichotomie en un certain nombre de rameaux, ce qui donne à l’ensemble des appendices un aspect arborescent des plus élégants. Il paraît exister à la base de l'appendice princi- pal des organes analogues à ceux qui ont été interprétés par THaxTer comme des anthéridies chez /1. rhynchophorus. Hab. — Fixé, par paquets de nombreux individus, à la face inférieure de l’élytre gauche d'OcAiebius marinus Paykull. Très rarement à la face inférieure de l'abdomen, entre les han- ches postérieures. Très commun à Trappes (Seine-et-Oise) dans les canaux attenant à l’étang de St-Quentin. Cette espèce diffère des autres /ydrophilomyces par un cer- tain nombre de caractères. Le réceptacle n’est formé que d’une petite quantité de cellules, dont le nombre ne paraît pas suscep- tible de s'accroître sans mesure. comme chez les deux formes américaines. Les appendices sont constitués par des rameaux Figure 1. — Hydrophilomyces digilalus, individu presque adulte dans lequel le périthèce n'est pas encore complètement mür. 248 F. PICARD. fins et dichotomisés, le périthèce est sessile. Enfin la présence de ces organes digitiformes, qui n’ont aucun homologue chez les Laboulbéniacées, justifierait à la rigueur la création d’un genre nouveau. J'ai préféré cependant faire rentrer mon espèce dans le genre Hydrophilomyces avec lequel elle a des rap- ports certains, plutôt que d'augmenter encore la liste si nom- breuse des genres de Laboulbéniacées. Ce que j'ai appelé, après Tuaxrer, l'appendice principal, n'est en réalité, à mon avis, que la portion du thalle ou récep- tacle qui porte les appendices. On peut concevoir un Æydro- philomyces comme étantun Æuzodiomyces muni d'un périthèce unique situé vers le milieu du réceptacle, la moitié supérieure du thalle ne donnant naissance qu'à des appendices. Il n'y a pas de raison de distinguer par deux noms différents les deux moitiés d’un organe constitué par une file de cellules partout identiques. Les formations digitiformes unicellulaires sont très particuliè- res et n'offrent rien de comparable dans la famille. Elles ne sont homologues, ni comme origine, ni comme fonction, du sucçoir interne de certaines espèces, qui est issu de la cellule basale et pénètre dans l’intérieur de l'hôte. Ce ne sont pas des organes d'absorption, puisqu'il paraît hors de conteste que le parasite n'emprunte pas sa nourriture au milieu extérieur. On pourrait peut-être les considérer comme jouant un rôle de soutien. Leurs quatre digitations, s'appuyant sur le tégument de l'in- secte, forceraient l'axe du réceptacle, qui est perpendiculaire à leur plan, à se tenir dressé, en l'empêchant de basculer. Ce serait une adaptation intéressante au milieu aquatique. La situation du parasite est aussi très spéciale chez cette espèce. C'est la seule Laboulbéniacée qui vive d’une façon nor- male à la face interne de l'élytre. Il y a ici un exemple curieux d'asymétrie dans la position sur le tégument del’hôte, puisque l'élytre gauche seule est contaminée et jamais la droite. Cet exemple n’est pas unique et se rencontre chez d'autres espèces aquatiques. C'est ainsi que les Æydræomyces ont une préfé- rence pour l’élytre droite des Æaliplus, que certains Chrtono- myces se rencontrent exclüsivement sur la marge externe de l'élytre gauche des Laccophilus. Aucune explication rationnelle SUR UNE LABOULBÉNIACÉE NOUVELLE. 249 de cette asymétrie ne parait satisfaisante ; constatons seule- ment qu'on ne la rencontre que chez des formes vivant sur des insectes d’eau. Hydrophilomyces digitatus était très commune à Trappes sur Ochtebius marinus. Tous les individus récoltés étaient atteints, la plupart très abondamment. Les autres Ochtebius, pusillus et impressus, n'étaient pas parasités. Dans le groupe des Cératomycètes, chaque genre est généralement spécialisé à un seul genre d'insectes aquatiques. Le fait que A. digitatus est parasite d'Ochtebius, tandis que les autres espèces le sont des Ph&onotum, suflit, en dehors des caractères morphologi- ques indiqués, pour donner à notre forme une place à part dans le genre Hydrophilomyces. Nouveau cas d’empoisonnement par l'Entoloma lividum. Par M. le docteur Ed. BUTIGNOT, de Delémont (Suisse). M. l'abbé Maître, curé de Courfaivre (Jura bernois), m’adres- sait, il y a peu de temps, quelques champignons dont il dési- rait la détermination. De pareils champignons avaient été con- sommés tout récemment par une famille dans son village et avaient causé de sérieuses indispositions. Je n’eus pas de peine à reconnaître, dans les espèces soumises à mon examen, l’'£x- toloma lividum, et j'allai de suite aux renseignements dans la famille même qui m'est bien connue. Voici ce qui s'était passé : Le 13 septembre, Mme L. B., née H.. préparait pour le repas du soir des champignons, espèces banales quelle avait récol- tées elle-même el qui lui étaient familières, des Clitopilus orcella. quelques Cantharellus cibarius, un petit nombre de Boletus edulis et de Lepiota procera. Une autre espèce — qu'elle ne connaissait pas, il est vrai, mais dont l'aspect attrayant et l'agréable parfum de farine fraiche l'avaient fait conclure, sans nul doute, à une espèce comestible — figurait dans la récolte, représentée par quatre exemplaires jeunes, de petite taille. Les champignons furent accommodés simplement en sauce blanche au vin blanc. assaisonnée de quelques oi- gnons, sans aucun apprèt préalable. Le repas fut servi à 7 heures du soir et partagé par les cinq personnes suivantes, énumérées d’après l'importance de l’in- disposition, en commençant par la plus éprouvée. M. Emile S., instituteur et pensionnaire de la famille B.. 25 ans, a mangé le plus de champignons, s'est servi par deux fois. [1 s'est pourtant bien trouvé jusqu'à 10 heures ; apprenant 4 NOUVEAU CAS D'EMPOISONNEMENT. 251 alors le malaise des autres personnes et se doutant de la cause de leur indisposition, il se mit en devoir d’ingurgiter de grandes quantités d’eau tiède additionnée de fortes doses d’al- cool de menthe. Des vomissements survinrent vers les 10 h. 1/2 et durèrent, accompagnés de transpiration, jusqu'à 4 heures du matin. À 2 heures, avait commencé une diarrhée particulièrement fétide qui dura jusqu’au soir. Ce jeune homme déclare n'avoir jamais rien ressenti d'aussi pénible dans sa vie. Pendant une semaine, son estomac resta sérieusement malade et ne reprit ses fonctions normales qu’un mois après l'accident. Mme Louise B.,née H.,35 ans, ressentit de l'embarras gastri- que environ une heure après le repas. Pensant à une indispo- sition banale, elle crut trouver un soulagement en buvant de l'eau additionnée d'alcool de menthe, puis d’eau de mélisse. Un mieux ne se produisant pas, elle eut l’idée de provoquer des vomissements par l’ingestion d’eau tiède. Ceux-ci survinrent et durèrent jusqu'à minuit, précédés et accompagnés chaque _ fois d’un tremblement généralisé très pénible — réaction pro- bable d'un organisme particulièrement nerveux. En outre, violentes douleurs stomachales et abdominales. Pas de diarrhée. Mile Annette H.; âgée de 32 ans, parisienne en séjour dans sa famille. L'indisposition débuta par un étourdissement à 10 heures ; survint un vomissement spumeux suivi de vomisse- ments alimentaires qui se succédèrent jusqu'à minuit. Une diarrhée très fétide apparut à peu près en même temps que les vomissements, pour prendre fin le lendemain à midi. Mme Philomène H., 75 ans, mère des deux précédentes, fut indisposée à peu près au même degré que sa fille Annette. Les symptômesse succédèrent dans l’ordre suivant: A 8 h.1/2 éclatèrent des frissons, suivis de deux ou trois vomissements. Une forte diarrhée, très fétide également, dura de 11 heures jusqu’au lendemain soir. 252 D' E. BUTIGNOT. M. Paul B., menuisier, 35 ans, ayant ressenti les premiers malaises à 9 h. 1/2, jugea bon d'ingurgiter un petit verre de cognac, vomit tôt après, eut quatre vomissements en tout jusqu'à 11 heures. Ce malade s’en tira, en somme, à bon compte. En comparant cet empoisonnement par l'Entoloma lividum à celui dont j'ai fait part à la Société en 1906, je constate que, dans le cas présent, une faible quantité de champignons — quatre individus de petite taille — a occasionné des troubles très sérieux, alors que la première fois les symptômes obser- vés ne furent pas particulièrement violents, en tout cas pas en rapport avec la quantité beaucoup plus grande de champignons absorbés : ceux-ci étant accommodés remplissaient complète- ment un récipient de la capacité d'un litre. Il faut ajouter que, dans ce cas comme dans l’autre, ils avaient été préparés de la mème façon et n'avaient préalablement subi aucun apprèt sug- géré par la prudence. Les malades ont été très frappés du degré de fétidité de leur diarrhée. Au point de vue pratique, au point de vue vulgarisateur, il est bon de relever que ce champignon perfide n'avait pas été, cette fois-ci, confondu avec telle ou telle espèce comestible, mais avait été, sans hésitation, jugé comestible grâce à son parfum et à sa « bonne mine ». Il faut donc toujours insister sur le fait qu’une odeur agréa- ble ne décèle pas forcément un champignon comestible ; du reste, c'est précisément l'Entoloma lividum qui est choisi par Durour pour démontrer qu'une espèce peut être vénéneuse, tout en exhalant une très suave vdeur de farine fraîche. Je suis persuadé que plusieurs indispositions dues au même champignon se sont produites pendant la saison dans ce même village de Courfaivre, chez des personnes trompées par ce caractère ; malheureusement, les renseignements précis man- quent pour entrer dans plus de détails. Au sujet de la non toxicité de deux Chanterelles Cantharellus tubæformis Fr. et Cantharellus aurantiacus VWulf. Par M. A. SARTORY. Beaucoup d’auteurs prétendent que Cantharellus tubæfor- mis Fr. et Cantharellus aurantiacus sont toxiques. À notre avis, ces deux espèces de champignons n’ont aucun pouvoir toxique et nous croyons l’avoir démontré en pratiquant sur nous et sur les animaux les expériences suivantes : 1° Cantharellus tubæformis. — Le 15 octobre 1909, vingt grammes de C. tubæformis sont mélangés avec des carottes (20 grammes environ) et mangés par un cobaye pesant 415 grammes. Le lendemain, le cobaye vivait, il pesait 410 gram- mes ; le deuxième jour, 427 grammes ; le huitième jour 437 grammes. À la palpation, le ventre n'était pas douloureux, les selles étaient normales. Deuxième expérience. — Le 17 octobre 1909, vingt gram- mes de C. tubæformis étaient exptimés pour en retirer le suc. Le même jour, cinq centimètres de ce suc étaient injectés à un cobaye du poids de 370 grammes. Le premier jour après l'ino- culation, le cobaye perdait 10 grammes. Les selles n'étaient pas plus nombreuses, peut-être un peu plus ramollies ; le ven- tre n'était pas douloureux et l’animal conservait son appétit. Le surlendemain et les jours suivants, il continuait de bien se porter. Il pesait, le huitième jour, 385 grammes. Troisième expérience. — Dix centimètres cubes de suc de C. tubæformis sont inoculés à un lapin pesant 1850 grammes. L'effet est absolument nul et l'animal se porte à merveilie. 254 A. SARTORY. Quatrième expérience. — Quarante grammes de Cantha- rellus tubæformis cuits sont mangés par nous le 15 octobre, à midi. À aucun moment de la journée, ni le surlendemain, nous n'avons eu le moindre malaise. Cinquième expérience. — Dix grammes de Cantharellus tubæformis crus sont mangés par nous le 20 octobre. Résultat identique. Les mêmes expériences sont effectuées avec Cantharellus auriantiacus Wulf. Dans aucun cas, nous n'avons pu constater le moindre malaise sur nous et sur les animaux. Je dois dire que GizLor avait déjà constaté, le 30 novembre 1899, que cinq grammes de Cantharellus auriantiacus frais, mélangés à des carottes et mangés par un cobaye ne détermi- nèrent, le lendemain, que des matières fécales plus nombreu- ses et ramollies. Ce fut tout. Nous croyons donc pouvoir conclure que ces deux champi- ‘gnons ne sont pas toxiques. Toutefois, nous ne les recomman- derons pas spécialement aux amateurs de délicieux cham- pignons. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE R. Bicearp et H. GuizzemiN.— flore des Champignons supé- rieurs de France les plus importants à connaitre ([comes- tibles et vénéneux), préface de M. E. Bounrer, 1 vol., 600 pages (avec 56 planches), Chalon sur-Saône, 1909. Le but que se sont proposé MM. BIGEARD el GUILLEMIN, en offrant une nouvelle édition entierement refondue et considérablement augmentée de la Petite Flore de M. BiGEkARrD, a été de combler une lacune dans la bibliographie mycologique ; à côté des flores classiques de QUÉLET, de GizLzer, d’une part, des ouvrages de vulgarisation trop succincts de l’au- tre, manquait une flore à la portée de tous el assez complète pour que tout amateur püt déterminer les champignons qui l’intéressent, c'est-à- dire toutes les grosses espèces charnues. C’est pourquoi MM. BiGEARD et GUILLEMIN nous donnent un tableau complet des genres importants, des Amanites, des Tricholomes, des Russules, des Lactaires, des Bolets, elc., tandis qu'ils ont systématiquement exclus les petites espèces et les formes trop rares qui n’intéressent que les mycologues de profession et dont, d’ailleurs, la description sera donnée dans un complément promis par les auteurs. Pour la reconnaissance des genres et des espèces, MM. BIGEARD et GuILLEMIN ont abandonné l'emploi exclusif des clefs dichotomiques qui, se basant sur un caractère unique, entraînent trop souvent à de fausses déterminations quand il s’agit d'organismes aussi variables que les cham- pignons ; des tableaux synoptiques, basés sur les caractères essentiels, permettent d'arriver sûrement au genre ; par le même procédé, chaque genre est subdivisé en un certain nombre de sections et dans chacune d'elles on arrive à une détermination certaine par la comparaison facile et rapide des descriptions d’un petit nombre d'espèces. Ces descriptions sont assez longuement détaillées et établies avec soin à l’aide de celles données par les auteurs classiques auxquelles MM. BIGEARD et GUILLEMIN ont ajouté leurs observations personnelles. 56 planches noires, dues à M. PLASSARD, représentent l'aspect général de 232 champignons choisis parmi les plus importants à connaître et les plus caractéristiques. Ajoutons que toutes les espèces sont désignées par leur nom scientifi- que et que les auteurs ont fait suivre la partie technique de deux leçons pour les débutants, de recettes culinaires, de conseils sur la récolte, la 18 256 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. conservation et la culture des champignons, enfin de renseignements sur les empoisonnements et teur traitement. A. MAUBLANC. Georges Decacroix. — Maladies des plantes cultivées (mala- dies non parasitaires), 1 vol., 431 pages. 1908. Decacroix et Mauscanxc. - Maladies parasitaires des plantes cultivées, 1 vol., 442 pages. 1909. (Encyclopédie agricole, Lib. Baillière, Paris). Nous ne possédions jusqu'ici, dans la littérature botanique française, que deux ouvrages sur la Pathologie végétale. L’un, petit, fort intéres- sant néanmoins, paru il y a une trentaine d'années et dû à la collabora- tion de d'ARBOIS DE JUBAINVILLE et de VESQUE (Les maladies des plantes cultivées, 1 vol., Paris, 1878): l’autre, plus important et plus récent, en deux volumes, et dû à M. PriLiEeux (Maladies des plantes agricoles. Paris, 1895-1897). Le premier ouvrage traite des maladies non parasitaires et des maia- dies causées par des parasites végétaux ; dans celui de M. PRILLIEUX, il n'est question que des maladies, très nombreuses d’ailleurs, de ce der- nier groupe. Il n'existe encore, à l'heure actuelle, en notre langue, aucun traité complet de Pathologie végétale comme ceux si justement réputés de FRANK et de SORAUER, dans lesquels on décrit non seulement les ma- ladies étudiées dans les ouvrages des auteurs précédents, mais encore les dégâts causés par l’innombrable légion des parasites animaux. L'ouvrage de MM. DELAGROIx et MAUBLANC (1) a conservé le cadre de celui de VESQUE et d’'ARBOIS DE JUBAINVILLE. C'est donc toute la Patho- logie végétale, moins ce qui a trait aux parasites animaux des plantes. Le premier volume se divise en 3 parties : I. Généralités et Térato- logie ; II. Maladies non parasitaires ; III. Généralités sur les maladies de nature parasitaire. Il a été rédigé tout entier par le regretté DELACGROIX et a paru peu de temps après la mort de l’auteur. Le second volume comprend également 3 parties : I. Maladies bactériennes : IT. Maladies cryptogamiques ; III. Phanérogames parasites, avec un appendice concernant la méthode pour étudier les maladies parasitaires et un index alphabétique des plus utiles. Ce volume, plus copieusement illustré que le précédent, a été écrit par M. MaAUBLANC en suivant les indications laissées par DELACROIX et en s’aidant des notes recueillies à son Cours, ainsi que des documents contenus dans la riche bibliothèque de la Station de Pathologie végétale. Ce nouveau traité des Maladies des plantes cullivées est écrit très clairement et sans autre prétention que d'exposer aussi complètement que possible la Pathologie générale et descriptive des végétaux dans ses rapports avec la culture. La Pathologie descriptive l'emporte de beaucoup sur l’autre et cela PE ET AR IN PET RS ee ep te LOTS CE BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 257 se comprend. On peut disserter longuement sur la maladie en général, sur les rapprochements à faire entre la Pathologie végétale et la Patho- logie animale, essayer de montrer qu'il n'y a qu'une Pathologie comme il n'y a qu'une Physiologie. Mais, quand on se donne la peine de chercher ce qui reste de solidement établi et de pratique après toutes ces disser- tations, on s'aperçoit vite que souvent l’analogie réside plus dans les mots que dans les faits, ‘qu'on généralise avec quelques maigres expé- riences ou observations dont beaucoup, d’ailleurs, mériteraient d’être reprises. Loin de moi la pensée de dénigrer cette partie de la science ; elle est à ses débuts et on ne peut lui demander des résultats complets et certains. Mais c'est précisément pour cela qu’il faut la présenter avec prudence, avec sobriété, je veux dire dépouillée de tous ces développe- ments parasites el faciles, tirés de la médecine humaine, qui ne font illusion qu’au lecteur non averti. La nalure particulière du système cir- culatoire des plantes, l'absence d'un système nerveux, de phagocytes libres, la présence de membrane cellulosique, etc., créent des différences si profondes avec ce qui a lieu chez les animaux, qu'une étude de la Pathologie générale des végétaux, calquée étroitement sur la Pathologie animale, conduit, si l’on n’y prend garde, à des exagéralions, sinon à des invraisemblances choquantes. Qu'on réfléchisse, par exemple, à ce qui se cache sous ces titres pro- metteurs d’'inflammation, d’immunisation, de phagocytose, de chirurgie végétale, et on sera frappé de voir combien tout cela se réduit encore à peu de chose, par rapport à ce qui touche aux mêmes questions en Pathologie animale. Certes, la connaissance des lois qui président à l'apparition, à l'évo- lution et au traitement des maladies des plantes est hautement dési- rable. De nombreux botanistes l'ont compris. VUILLEMIN, TUBEUF, MARSHALL WARD, SORAUER ont déjà essayé d’en faire la synthèse ou simplement de présenter à son sujel de suggesliis aperçus. Les agrono- mes, de leur côté, ont, depuis plus d’un siècle, consigné dans leurs ou- vrages d’intéressantes observations la concernant ; ils ont vu le rôle des agénts cosmiques, la nature contagieuse de beaucoup d’affections, la résistance ou la prédisposition des variétés aux maladies, l'importance considérable de diverses pratiques culturales. C’est peut-être même là ce qu'il y a jusqu'ici de mieux prouvé et de plus utile au point de vue pra- tique dans toute la Pathologie générale. Il était bon, néanmoins, de ne pas éluder cette dernière ; à l’exposer, on voit ce qu'elle contient de bien démontré, les nombreux problèmes qu'elle pose, ses points de contact avec la Pathologie animale ; on apprécie les Services que cette dernière peut lui rendre et il en résulte (1) Après l’apparilion du premier volume, notre confrère M. DUGOMET a publié une intéressante Pathologie végétale, dans laquelle près de 150 pages sont consacrées aux Généralités et 135 environ à la description des genres et des espèces de champignons et de bactéries pathogènes, ainsi que des maladies que ces organismes occasionnent (1 vol. Lib. Amat, Paris, 1908). 258 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. forcément des indications précieuses pour entreprendre d’utiles re- cherches. En dehors de cette question de la Pathologie générale, le lecteur trou- vera dans le livre de DELACROIX et MAUBLANC une étude aussi complète que possible et qui n'avait jamais été présentée avec autant d’ampleur, des maladies non parasitaires, beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit communément. Dans le second volume est exposée la Pathologie descriptive (maladies causées par les bactéries, les champignons et les phanérogames). Cette partie si importante est bien au courant, abondamment illustrée et d’une lecture facile. Ici, on pouvait soit employer la méthode analytique seule ou monographique, c’est-à-dire décrire longuement les symptômes de chaque maladie, les organismes parasites et les traitements employés ; soit utiliser la méthode synthétique, c'est-à-dire décrire un type de mala- die et son traitement et lui rattacher en quelques mots toutes les mala- dies analogues. L'expérience montre que, si cette dernière méthode paraît préférable, l’autre exposant à des longueurs et à des répétitions, il faut, pour l’em- ployer, un certain tact, car des rapprochementslaconiques rendent souvent impossible aux lecteurs non spécialistes l'identification des maladies. Or cette catégorie de lecteurs, composée des agriculteurs, est nombreuse ; c’est pour elle surtout que l'Encyclopédie à laquelle appartient l'ouvrage de DELAGROIx et MAUBLANC a été composée. Nos auteurs ont su éviter l'écueil ; leurs descriptions sont suftisantes et l'index final permet de se reporter, pour chaque plante atteinte, aux maladies qui lui correspon- dent ; enfin, aussi souvent que cela a été possible, les modes de traite- ment sont décrits. Est-il nécessaire de dire que, pour les agriculteurs, c’est le traitement surtout qui importe ; or, il n’est pas besoin de feuilleter longuement les traités français el étrangers pour voir combien la partie de la Pathologie végétale qui y a trait est encore peu satisfaisante. C’est que l'étude des procédés de lutte contre les maladies marche de pair avec la connais- sance de la culture ; c’est par la collaboration étroite des hommes de science et des praticiens qu’on peut arriver à des résultats sérieux. Au- tant il est facile, dans le laboratoire, de décrire avec complaisance — et souvent avec un luxe de détails parfaitement inutile — les plus infimes particularités de l’organisation d’un parasite, autant il est difficile, sur place, de donner des indications précises, vraiment pratiques et efti- caces. pour enrayer les ravages causés par ce dernier. Quoi qu'il en soit, l'ouvrage de MM. DELACGROIX et MAUBLANC est un excellent guide en la matière qu'il traite ; c’est une très bonne mise au point des questions de Pathologie végétale ; il fait honneur au regretté maître qui l’a conçu et en partie rédigé, et à l'élève qui l’a achevé et en a assumé la publication. Ed. GRIFFON. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 259 Trorter, À.— Un nuovo parassita ipogeo del genere Enty- lyma (Nouveau parasite hypogé du genre ÆEntyloma). An- nales Mycologici, VI, 1, février 1908, p. 20-22, 3 fig. texte. Il s’agit de l’Entyloma Crepidis, qui produit des galles radiculaires sur le Crepis bulbosa (L.) Tausch, espèce méditerranéenne. Maire, RENÉ.— Les sucoirs des Meliola et des Asterina. Ibid., VI, 2, avril 1908, p. 124-1928, 4 fig. texte. On croyaitjusqu'à présent que les Meliola et les Asterina avaient un mycélium extrêmement superficiel, ne pénétrant jamais dans le tissu de la * feuille parasitée; le mode de nutrilion de ces plantes restait donc assez problématique. L'auteur, en traitant par notre réactif triple des coupes fines dé feuilles parasilées, a reconnu que les Meliola et les Asterina possédaient des sucçoirs intraépidermiques, communiquant avec le mycé- lium superficiel par des tractus filiformes, qui n’ont pas plus d’un demi- de diamètre lorsque la’ cuticule de la plante hospitalière est épaisse. Les sucçoirs de Meliola ont la forme d’une ampoule sphérique, ceux des Asterina sont ramifiés ou pelotonnés et remplissent toute la cellule épidermique. La forme des sucoirs doit être prise en considéra- tion dans la description des nombreuses espèces du genre Asterina. F. GUÉGUEN. G.-F. ArkiNson. — On the identity of Polyporus applanatus of Europe and North America (Sur l'identité du Polyporus applanatus d'Europe et d'Amérique). Ann. Mycol., VI, 3, juin 1908, p. 179-91, 3 planches. On a confondu ensemble, dans nombre de cas, le Polyporus appla- nalus vrai, Ganoderma lipsiensis (Batsch) Atkinson, et le G. lobatum (Schw.) Atkinson. Les observations comparatives qui font l’objet du Mémoire ne peuvent être résumées dans une brève analyse. F. GUÉGUEN. Daze, Ecizasera. — On the morphology and cytology of Aspergillus repens de Bary (Sur la morphologie et la cyto- logie de l’A. repens). Ann. Mycoi., VIL. 3, juin 1907, p. 215- 25, 2 pl. L'auteur a étudié le champignon après fixation au Flemming et colo- rations nucléaires au violet de gentiane (Nous pensons que l’héma- toxyline, emplovée par la majorité des auteurs, donne des résultats plus nets et plus précis). E. DALE conclut, en ce qui concerne l’évolution de l’ascogone, qu'ici comme dans les Gymnoascées la fusion nucléaire 260 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. qui précède la formation des asques a lieu après la fusion de l'ascogone avec la «cellule stérile ». On sait que DANGEARD a observé, au contraire, que les organes sexués ne demeurent pas en fonction ultérieurement, et que, même dans les cas où il a constaté l'nnion des deux cellules, cette fusion n’est pas suivie de la fusion des noyaux. F. GUÉGUEN. Maire REXE et Tizon ADriex. — La cytologie des Plasmo- diophoracees et la classe des Phytomyxinæ (Ibid., p. 227- 23 SDL): Les auteurs ont étudé le Plasmodiophora Brassicæ et le Sorosphæra Veronicæ. Ce dernier champignon n'est pas un champignon filamen- teux, mais une Plasmodiophoracée. Comme le PI. Brassicæ, il présente deux phases, schizogonique et sporogonique. La division du noyau, pen- dant la phase schizogonique, est une mitose d’idiochromatine combinée avec une amitose de trophochromatine. Pendant la phase sporogonique, on observe deux mitoses successives, qui probablement sont respective-. ment hétérotypique et homotypique. La formation des spores se fait sans conjugaison d’aucu 2e sorte. Les Plasmodiophoracées doivent être considérées comme un groupe entièrement distinct, intermédiaire entre les Sporozoaires ot les Myxo- mycètes, et descendant plus ou moins directement des Flagellés. Les PI. Alni Wor. et Pl. Elaeagni Schrôt. sont des Schizomycètes, et doivent se nommer Frankiella Alni Wor. et F. Elaeagni Schrôt. Il en est de même du symbiote des tubercules radicaux des Légumineuses, qui doit être dénommé Phytomyxa Leguminosarum (Frank) Schrôt. Quant au Tylogonus Agavae Miliarakis, c'est un produit de dégénéres- cence cellulaire comme le Pseudocommis. La classe des Phytomyxinae de Schrôter est un groupe hétérogène, dont le nom même doit disparaître en vertu des règles de priorité. F. GUÉGUEN. Pereti, L.— Contributo alla conoscenza dei microrgantismi viventi nelle galle filosseriche della Vite (Contribution à la connaissance des microorganismes vivant dans les galles phylloxériques de la Vigne). Ibid., p. 255-73, 9 fig. texte. L'auteur distingue soigneusement les microorganismes vivant sur les galles avec phylloxeras sains de ceux existant dans les galles avec œuf ou larve morts Dans les champignons de la première catégorie, on peut citer le Dematium pullulans, un Ramularia, un Torula, un Hormodendron, un Fusarium. Les organismes des insectes ou œuis morts sont les suivants : l'Hali- saria gracilis Giard et un Acremonium ressemblant àl'Epichlæa divisa BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 261 Giard du Chlæon diptera L. (1), le Cladosporium Aphidis Thüm (dans les œufs), l'Homodendron cladosporioides (Fres.) Sacc., un autre Hor- modendron, une forme du Cladosporium herbarum (Pers.) Link, un Hormodendron, le Dematium pullulans de Bary, une forme du Macros- porium commune, un Alternaria, l'Oospora ovorum Trabut, un Nectria, cinq bactéries. Certaines expériences d’inoculation ont été couronnées de succès. La structure des galles de certaines .variétés horticoles de Vignes protège, mieux que d’autres, les Insectes contre l'infection. F, GUÉGUEN. ATKINSON, G.-F. — A remnarkable Amanita (Une remarquable Amanite). Botanical Gazette, Chicago, LXVIII, oct. 1909, p. 2383-93, 8 photogr. texte. Il s’agit d'une grande Amanite, de 10 à 22 centimètres de diame- tre, à grande volve, à pied courtet robuste. Le chapeau, moucheté de débris de volve, jaune maïs ou jaune de Naples pâle, les lames d’abord blanches, puis de même teinte que le chapeau; le pied est également jaune ainsi que l’anneau qui est membraneux et très développé. Les spores sont ovales ou elliptiques, grenues, de 8 à 12 : 7 à 8 a. L'auteur nomme cette espèce Amanila calyptroderma Atkinson et Ballen. F. GUÉGUEN. Morrarr, W.-S. — The higher fungi of the Chicago region (Les Champignons supérieurs de la région de Chicago). I. The Hymenomycetes. Chicago Acad. of Sc. Nat. History Survey, VII, 1909, 156 pp. et 24 pl. Dans une aire d'environ 1.800 milles carrés, l’auteur signale 371 espèces d'Hyménomycètes, réparties en 79 genres de la manière suivante : Agaricinées, 46 genres, 211 espèces ; Polyporées, 15 genres, 78 espèces ; Hydnées, 5 genres, 25 espèces ; Théléphorées, 8 genres, 41 espèces ; Clavariées, 2 genres, 12 espèces ; Trémellacées, 3 genres, 4 espèces. F. GUÉGUEN. (1) M. Perri écrit à ce propos : « On décrit encore l’Halisaria gracilis Giard parmi les genres douteux d’Entomophoracées, mais c'est très probablement une forme conidienne de Mucédinèe dont on ignore encore l’état ascophoré.» Nous avons exprimé cet avis dès 1904 (Champ. paras. de l'Homme et des animaux) en considérant ce genre comme aîfine aux Oospora et aux Oidium (F. G.). 262 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Bulletin des Etats confédérés de Malaisie, n° 1 à 6, juillet 1909. Kuala Lumpur (Malaisie), 1909. Mémoires mycologiques : Root diseases of Hevea brasiliensis, {he Para Rubber tree (Maladie des racines de l’Hevea brasiliensis, arbre à caoutchouc de Para. — Fasc. 2, 13 pages). Invasion des racines par le mycélium rhizomorphe du Fomes semitos- tus Berk. Sous l'influence de ce parasite, les feuilles tombent tout-à-coup après décoloration, le latex disparaît et les arbres meurent. La maladie sévit ordinairement sur les plants de quinze mois, mais attaque parfois aussi des arbres plus âgés, trois ou quatre ans et plus ; elle commence par attaquer les racines secondaires, et envahit de proche en proche tout le système radiculaire. L'auteur propose, comme remède, l’arrachement des pieds atteints et l'isolement des autres arbres par tranchées, mettant à nu le mycélium qui peut exister dans le sol. À preliminary note on a branch and stem disease of Hevea brasiliensis (Note préliminaire sur une maladie des branches et du tronc de l’Hevea brasiliensis). Ibid., fasc. 6, 6 pp., 1 fig. texte. Dégâts importants causés par le Corticium Zimmermanni. La maladie se manifeste par des coulées de latex sur l'écorce, puis par des macula- tures blanches et craquelées : les feuilles tombent peu à peu et l'arbre meurt. A titre préventif, l’auteur conseille l’'excision des branches atteintes et les pulvérisations de bouillie bordelaise. F. GUÉGUEN. Carano. E. — Su una doppia colorazione per mettere in evidenza la cellulosa i le sostanze pectiche della membrana cellolare vegetale (Double coloration de la cellulose et des composés pectiques de la membrane végétale (Annali di Bota- nica, VII, fasc. 4, 1909). L'auteur, qui dans un précédent travail avait indiqué l'emploi de l’'hématoxyline de Delafield comme colorant des composés pectiques, y associe le Rouge-Congo qui colore en même temps la cellulose. Il est bon, pour bien réussir la coloration, de faire cristalliser préalablement la cellulose selon le procédé de Gilson. Voici comment il convient d'opérer : Les coupes, bien lavées à l’alcoo! absolu et à l'éther, puis de nouveau à l’alcool absolu, sont traitées par l'eau de Javel pendant 10 à 15 minu- tes, puis lavées à l'eau. On les laisse macérer 48 heures dans le liquide de Schweilzer, en renouvelant une fois le liquide dans l'intervalle. On décante avec précaution, on lave les coupes à lammoniaque à 15 °/,, puis à l’eau distillée. (En mettant une coupe dans le chloroiodure de zinc nr. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 263 on y trouve les membranes incolores, et l’intérieur des cellules orné d’élégantes arborescences violettes de cellulose cristallisée). Les coupes précédemment soumises aux réactifs. portées dans une solution aqueuse concentrée de Reuge-Congo, alcalinisée par quelques gouttes d'ammoniaque, sont lavées au bout de 15 minutes, et plongées 5 minutes dans l’hématoxyline de Delafield étendue, puis lavées de nou- veau et montées dans la glycérine. Les sphérocristaux de cellulose sont orangés ou roses ; les parois cellulaires pectiques sont d’un violet délicat. La réaction ne s’applique pas aux tissus contenant de l’amidon. F. GUÉGUEN. MarriroLo, OresTE.— 7 tartufi. Come si coltivano in Francia. Perche non si coltivano e come si potrebbero coltivare in Italia (Les Truffes ; Comment on les cultive en France, pour- quoi on ne les cultive pas en Italie et comment on pourrait le faire). Tiré à part des Annales de l'Académie royale d'Agriculture de Turin, vol. LIT. 17 janvier 1909, 1 br. in-8° de 74p , avec2 pl. et 3 photogr. texte. La culture de la Truffe est demeurée jusqu'à présent localisée à peu près exclusivement en France, et contribue pour une part assez impor- tante à la prospérité de certains de nos départements, surtout méridio- naux ; le Vaucluse produit à lui seul à peu près la moitié autant que tous les autres départements trufliers réunis. Chargé par le Ministre de l'Agriculture d'Italie d’une mission en France à l'effet d'étudier les procédés de notre industrie truffière, M. MATrIROLO a visité en détail les exploitations du Vaucluse; le savant hyvdnologue de Turin attire l’atten- tion de ses compatriotes sur la possibilité d'introduire en Italie la culture de cet Ascomycète, el d'y créer ainsi un nouvel élément de richesse agricole. La brochure qu'il vient de publier nous paraît intéressante à un double titre : elle renferme des renseignements statistiques et pratiques dont pourront tirer parti non seulement ceux qui voudraient créer en France de nouveaux centres truffiers, mais encore les trufficulteurs de profession ; de plus et surtout, elle démontre à l'évidence combien la création d'exploitations nouvelles serait utile au reboisement. L'inspec- teur des forêts BEDEL ie signalait déjà en 1866: M. MATTIROLO insiste avec raison sur ce point. EF, GUÉGUEN. F. Raeissen.— Xylariaceæ austro-brasilienses, Zweiter Teil (Annales myvologici, VIL, 1909, 1, p. 1-10, et 2, p. 141-164). Description détaillée des espèces brésiliennes appartenant aux genres Daldinia, Penzigia, Camillea, Krelzschmeria, Uslulina, Nummularia, Camarops, Poronia et Hypoxylon. 264 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. L'auteur donne ensuite une diagnose complète avec synonymie du Solenoplea hypoxyloides Karst. et termine par quelques considérations sur la façon de grouper les espèces de Xylariacées et les rapports exis- tant entre les genres actuellement admis dans cette famille. A. MAUBLANC. W. Reipemeisrer. — Die Bedingungen der Sklerotien-und Sklerotienringbildung vor Botrytis cinerea auf kunsilichen Nührbüden (Annales mycologici, VIT, 1909, 1, p. 19-44). L'auteur a étudié la formation des sclérotes de Botrytis cinerea sur les divers milieux et dans diverses conditions de culture. Les sclérotes prennent naissance sur tous les milieux permettant le développement mycélien ; le plus favorable est une solution gélosé de glucose (5 °/;)et de nitrate de potasse (0,5 °/.); les sels ammoniacaux par contre, même le nitrate d'ammoniaque, s'oppose à leur formation. La taille et le nombre des sclérotes varient avec la nature et la richesse du milieu. Quant à leur disposition à la surface des cultures, elle varie également suivant les milieux ; sur gélose au glucose et au nitrate de potasse les sclérotes sont irrégulièrement distribués ; ils forment des cercles concentriques sur jus de pruneau gélosé. Cette dernière disposi- tion peut d’ailleurs être artificiellement provoquée sur les milieux où elle ne se produit pas dans les conditions ordinaires de la culture, si on augmente soit l'acidité, soit l’alcalinité. Il semble que la disposition irrégulière corresponde à l’état le plus favorable du milieu nutritif. On peut obtenir une localisation des sclérotes en introduisant dans la culture des corps étrangers ou en blessart le mycélium. Les anésthési- ques, certains poisons (acide osmique, aldéhique formique) provoquent la formation de zônes concentriques de sclérotes. Quant aux change- ments dans l'éclairage et dans l'intensité de la transpiration (modifi- cations de température), elles n’ont pas d'action; par contre elles influent sur la formation des conidies qui naissent d'autant plus abondamment que la transpiration est plus grande et la lumière plus intense; en faisant varier des conditions à la surface d’une même culture, on obtient une localisation des conidies et des sclérotes, ceux-ci se formant abondam- ment où les conidies sont rares et en petite quantité où elles sont nom- breuses. Dans tous les milieux où se produisent des sclérotes, on observe égale- ment l'existence de crampons (appressorien). A. MAUBLANC. H. Porsrarr. — Ueber das Vorkommen von Glæosporium fagicolum ir Deutschland [Annales mycologici, VII, 1, p. 45-48, avec 2 fig.). Dans l'ile de Rügen, depuis quelques années, le Hêtre est attaqué par un champignon, le Glæosporium fagicolum Pass., qui jusqu'à présent BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 265 n’était connu qu'en France, aux environs de Saintes ; ce parasite pro- duit des taches brunes sur les feuilles dont il hàäte la chute ; ses conidies, plus petites que celles du G. Fagi, sont parfois accompagnées de micro- conidies de faible dimension. À. MAUBLANC. F.-L. Srevens et J.-G. Harz. — Âypochnose of Pomaceous Fruits (Annales Mycologici, VIF, 1, p. 49-59, avec 8 fig.). L’ « Hypochnose » des arbres fruitiers, maladie déjà connue depuis quelques années en Amérique (Caroline, Virginie, Alabama), attaque les rameaux du Pommier, du Poirier et du Cognassier et est caractérisé par la présence de petits sclérotes noirs, de rhizomorphes allongés dans le sens du rameau et enfin d’un feutrage mycélien qui se répand jusque sur les feuilles et qui parfois fructifie en produisant des basides. Le champignon est un Aypochnus qui semble se rattacher à l’Hypochnus (Hypochnopsis) ochroleucus Noack. A. MAUBLANC. Fr. Busak.— Æin kleiner Beitrag zur Püzflora von Nieder- üsterreich (Annales mycologici, VII, 1, p. 59-62). Liste des champignons inférieurs récoltés au cours des excursions du Gongrès international tenu à Vienne en 1905. Les formes suivantes sont nouvelles : Aschochyla Juelii (sur Colchicum autumnale) ; Dothiorella parasitlica (dans un (ylospora Sur Pommier); Leplothyrium gentianæcolum var. olivaceum (sur Gentiana acaulis). A. MAUBLANC. Teodoro Ferraris. — Osservazioni sulla morfologia dell Oidio dell Quercie (Annales mycologici, VIT, 1, p. 62-73, avec une planche). | Après quelques observations sur l’apparition et la diffusion de la maladie en Europe et sur les essences attaquées, l’auteur décrit les caractères du blanc du Chêne sur les feuilles des Quercus pedunculata et Cerris, puis les caractères botaniques du champignon : mycélium, conidiophores et conidies. Il a observé sur les filaments mycéliens de petites protubérances piriformes ou coniques, à membrane épaisse, quil désigne du nom de « gemmules ». Par ce caractère, le champignon se distingue de l’'Oidium quercinum Thüm. dont il constitue une variété : Oidium quercnium var. gemmiparum Ferr. Quant à la forme parfaite encore inconnue, elle pourrait être le Microsphæra densissima Peck. L'auteur termine par des considérations sur les conditions favorables au développement du blanc du Chêne et les mesures à prendre pour 266 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. en enrayer l'extension ; il préconise notamment la substitution au Chêne pédonculé, très atteint, d’essences plus résistantes (Quercus sessiliflora, Chênes américains, etc.). A. MAUBLANC. Otto Lurz. — Ueber de Einfluss gebrruchter Nährlüsungem auf Keimung und Entwicklung einiger Schimmelpilze (An- nales mycologici, VIT, 2. av. 1909, p. 91-133). En étudiant l’action de milieux nutritifs ayant déjà servi à la culture de champignons sur la germination et le développement des Aspergillus niger, Botrytis cinerea, Cladosporium herbarum. Fusarium Solani, Mucor mucedo, Penicillium glaucum, Rhyzopus nigricans, l’auteur à été amené à formuler les conclusions suivantes : : Au cours de leur développement dans les milieux nutritifs les champi- gnons produisent des substances qui agissent tantôt en accélérant, tantôt en retardant Ja germination des spores. Ces substances, dont on ne connaît pas la nature, partagent avec les diastases la propriété d’être détruites ou affaiblies par la chaleur (80 à 100°). Elles disparaissent sous l’action de la lumière blanche, surtout à l'insolation directe ; les radia- tions violettes sont les plus actives. Suivant les cas, elles sont retenues ou non par la filtration. Les substances qui hâtent la germination des spores se forment dans les cultures exposées à la lumière. Dans les cultures de Fusarium Solani (et peut-être aussi d'Aspergillus niger) apparaissent des substances qui influent favorablement le développe- ment du même chanpignon, notamment la production rmycélienne. Les substances qui retardent la croissance, aussi bien que celles qui l’accéle- rent, ne sont pas spécifiques : elles agissent non seulement sur la germi- nation el le développement de l'espèce qui leur a donné naissance, mais aussi sur d’autres champignons. A. MAUBLANC. Renm.— Ascomycetes exs. Fasc. 153 (Annales mycologici, VIT, 2, 1909. p. 134-140). Espèces nouvelles : Gorgoniceps Baccharidis, Cryptodiscus phanero- mycoides, Nectria asperala. A.M. H. et P. Sypow.— Micromycetes japonici (Annales Mycologici, VII, 2, 1909. p. 169-175). Espèces nouvelles : Puccinia melanoplaca (sur Patrinia palmata), P: Miyalkei (sur Carex sideroslicta), Æcidium Aclinidiæ, Æ. Trigonotidis, Seynesia ilicina, Seploria Kerriæ, Cercospora Achyranthis, C. oblegens (sur Hydrangea horlensis\, Hadronema (nov. gen. Jemaltiacearum) fe BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 267 orbiculare (sur Quercus glauca), Teratosperma (nov. gen. Dematiacea- rum) singulare (sur Ulmus parvifolia), Uroscystis Dioscoreæ, Dimerium elegans (sur Pasania cuspidala), Uleomyces decipiens (sur Quercus tha- lassica), Cercospora profusa (sur Acalypha australis). P. MAUBLANC. C. ENGELkE. — Eine seltene Pyrenomyceten-Art (Annales mycologici, VII, 2, 1909, p. 176-181, avec 8 photographies). Description du Nummularia lutea (A. et $.) Nke, rencontré près de Hanovre sur un rameau mort d'Alnus glutinosa. É A. M. W. TranzscHez. — Kulturversuche mit Uredineen im Jahre 1908 (Annales mycologici, v. 2, 1909, p. 182). Court résumé des expériences faites par l’auteur en 1908 sur Puccinia (Brachy-Puccinia) Sonchi, Puccinia (Hemi-Puccinia) Allit, sur les hôtes de Puaccinia Isiacæ, sur l'infection du Xanthium strumarium par le Puccinia Helianthi. Le semis des téleutospores de Puccinia Veratri sur divers Epilobium a été suivi de l’iniection de ces derniers. Les téleu- tospores d’un Puccinia pris sur Carex muricata a infecté Lactuca sativa, L. muralis et Lampsana communis. A. MAUBLANC. E. J. Burcer.— The Mulberry Disease caused by Coryneum Mori Nom. in Kashmir, with notes on other Mulberry Di- seases (Memoirs of the Departm. of Agricult. in India, Il, 8, avril 1909). L'auteur décrit les caractères des maladies cryptogamiques du Mûrier observées par lui au Cachemir et causées par les champignons suivants: Septoglæum Mori, Phyllaclinia corylea, Polyporus hispidus et surtout Coryneum Mori Nomura. Quatre planches représentent l'aspect des lésions et les caractères microscopiques des parasites. \ À. MAUBLANC. D' K. v. Krissier. — Montrôse Wuschform von Polyporus Rostkovii Fr. (Annalen des k. k. Naturhistorichen Hofmu- seums, XXII, Vienne, 1907). Il s’agit d’un Polypore monstrueux trouvé dans une cave et constitué par un stroma rameux ; l'une des ramifications portait un chapeau réduit, mais fertile. A. MAUBLANC. 268 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. D' L. v. Keïssrer. — Ueber Sclerotinia echinophila (Id., vol. XXII. Courtes remarques sur cette pezize; l’auteur notamment signale la différence de longueur des pédicelles suivant que la fructification se développe à l’intérieur ou à l'extérieur des châtaignes tombées à terre. A. MAUBLANC. PEecus. — Une épidémie de Trichophytie équine (800 cas) ; Analyse mycologique, par M. le D. R. Sasouraup (Revue générale de Médecine-Vétérinaire, 15 mai 1909, n° 154). L'épidémie, déclarée en 1906 sur la cavalerie d’un régiment. s’étendit rapidement à tous les chevaux, sans d’ailleurs causer de graves lésions ; elle prit fin l'été suivant. Les symptômes consistent en petits boutons de la grosseur d'un grain de mil (d’où les noms d’herpès miliaire ou granuleux), accompagnant des dépilations d’un beau noir: il n’y a pas de prurit. À la guérison, le poil repousse en formant de petits bouquets dressés, plus foncés que le fond de la robe. M. le D' Sabouraud, qui a étudié les caractères microscopiques des lésions, constata la présence d’un Trichophyton autour de la racine des poils ; par ses cultures, ce champignon se rattache au groupe des Trichophylon gypseum, dans lequel il constitue une forme nouvelle. Trichophyton granulosum Sabour. et Péc. Les inoculations ont réussi tant sur le cheval que sur le cobaye. Le diagnostic de l’herpès miliaire est assez difficile ; il est basé sur l'aspect des dépilations, sur l’absence de lésions sur les membres au- dessous des coudes et des grassets et sur le manque de prurit. Par sa généralisation rapide avec récidives et sa propagation à tout l'effectif d'un régiment, cette affection présente une certaine gravité quoiqu’elle n'ait pas d'action sur la santé générale. De plus, elle est rebelle à tout traitement: la tonte seule permet de faciliter le pansage el la surveil- lance sanitaire. De nombreuses et excellentes photographies montrent l'aspect des lésions et les caractères du parasite. A. MAUBLANC. E. Marcnaz.— Sur une maladie nouvelle du Poirier (Bulle- tin de la Société royale de botanique de Belgique, t. XLV, 1908, p. 343-344). L'auteur signale le parasitisme du Phytophthora omnivora de Bary, sur les fruits d’un espalier de Poirier de la variété Durondeau ; ces fruits présentaient une tache arrondie, brune, sur la partie tournée vers la lumière ; les dégats ont été importants. Le traitement conseillé con- siste en la destruction des poires malades et en une pulvérisation de bouillie bordelaise au printemps, A. MAUBLANC. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. - 269 E. Paque. — La maladie du Chéne en 1908 (Bulletin de la Société royale botanique de Belgique, t. XLV, 1908, p. 344- 354). Description des lésions et des caractères de l’Oidium du Chêne que l’auteur considère comme une espèce indigène et qu’il rattache au Phyl- lactinia corylea. i A. MAUBLANC. P. Macnus. — Beitrag zur morphologischen Unterscheidung einiger Uromyces Arten der Papilionaceen (Ber.d.deutschen Bot. Gesells., 1907, XX V, 5 et 6). Se basant sur les caractères tirée de l’ornementation des spores, l'au- teur rapporte à l'Uromyces Viciæ-Craccæ Constant. des formes rencon- trées sur Vicia tenuifolia et Lens esculenta et décrit l'Uromyces Heimer- lianus nov. sp. sur feuilles de Vicia hirsula. Une planche représente les urédospores et téleutospores de ces rouilles, ainsi que celles d'espèces voisines : Uromyces Pisi, U. strialus, U. Fischeri-Éduardi Magn. (U. Jordianus Magn., non Bubak). A. MAUBLANC. P. Macwus. — Ueber die Benennug des Septoria auf Chry- santhemum indicum und deren Aufireten in mittleren Europa (Ber. d. Deutschen Bot. Gesellschalt, 1907, XX V, 6). Les Seploria Chrysanthemi All, S. chrysanthemella Sacc. (S. Chry- santhemi Br. et Cav.) et S. Rostruppi Sacc. et Syd. (S. Chrysanthemi Rostrup) ne constituent qu’une seule et même espèce qui produit de graves dégats dans les cultures de Chrysanthèmes en Italie, en Dane- mark, en Bohème et en Allemagne. A. MAUBLANC. P. Macnus.— Eine neue Ramularia aus Sütirol nebst Bemer- kungen uber das häufige Auftreten solcher Conidien in gebirgigen Gegenden (Ber. d. deutschen Bot. Gesells., 1909, XX VII, 4). Ramularia Heimerliana nov. sp. (sur les feuilles de Polygala vulgaris) et énumération des Ramularia, Ovularia et genres voisins observés au Tx rol jusqu’à ce jour. A. MAUBLANC, 270 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Rrez et Cairrcor.— Sur la dispersion du Clathrus cancella- tus Tourn. et sur ses stations dans le département du Rhône |Annales de la Société botaniqne de Lyon, t. XXXITI, 1908, p. 65-68). Le Clathrus est très rare, mais bien indigène, dans les environs de Lyon où il a été récolté en plusieurs localités sur des sols sableux grani- tiques et qui constituent sa limite nord, au moins dans l’est de la France (1). Les auteurs rappellent les régions nombreuses où ce cham- pignon a été trouvé. A. MAUBLANC. (1) MM. RIEL et CHIFFLOT n'indiquent pas les localités du Clathre dans l’ouest de la France, où il n’est cependant pas rare et où il remonte vers le nord jusqu'en Bretagne et même jusque dans la Manche (Pottier de la Varde). y SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D'OR. REVUE MYCOLOGIQUE SOMMAIRE de l’année 1908 en Côte-d'Or, PAR Maurice BARBIER. I. — Excursions publiques. 25 juin. Bois de Gevrey-Saulon. — 35 à 40 espèces : dé- but des Agarics et des Bolets ; rares Astérosporés (L. pipera- tus, volemus ; et Russ. cyanoxantha, roseu...); quelques Amanites {rubens, vaginata el sa variété badia); quelques Cantharellus cibarius ; Collybia fusipes ; Boletus edulis, scaber et nigrescens (rares) ; deux touffes de Polyporus umbel- latus dont il est extrait une partie des intéressants sclérotes ; Clavaria formosa, cinerascens ; enfin, deux ou trois autres espèces communes de la saison. 12 juillet, Forêt de Mirbeau (bois feuillés etargilo-sableux). — À peu près le même nombre d'espèces qu'à Gevrey et la plupart des formes semblables, principalement des Astéros- porés. Sont toutefois à retenir: Lactarius serifluus, Polyporus Forquignonti et surtout Boletus (strobilomyces) strobilaceus ; 11 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE=D OR. c’est sa 28 station notée en Côte-d'Or, la 1r° signalée à 10 kilo- mètres environ de la seconde, à Bèze, quinze ans plus tôt (1). 26 juillet. Bois d'Ouges et Chevigny-Fénay. — Toujours une quarantaine d'espèces et des Lactario-Russulés abondants à Chevigny ; un certain nombre de Clitocybes, d'Inocybes, de Mycènes, d'Hypholomes et de Coprins saisonniers ; la Peziza hemispherica, le Cyathus sericeus. Reconnues trois espèces rares ou moins banales : Boletus lividus (1e récolte) à Ouges; Æntoloma prunuloïdes, même station ; Lycoperdon echinatum, à Chevigny. 2 août. Forêt de Citeaux (liste communiquée par M. Paris). — Maximum de poussée estivale avec cinquante espèces notées environ ; Cèpes {Bol. edulis) et Pieds-rouges (Am. rubens), avec la variété de rubens à collet sulfurin, sont particulière- ment abondants, de même que les Chanterelles /Cant. ciba- rius); Am. phalloïdes est fréquente, mais A7. citrina est rare ; Russules encore nombreuses. surtout À. fœtens ; le « Perfide » {Entoloma lividum) bien représenté; quelques Cor- tinaires en très petit nombre ; Craterellus cornucopioides déjà commune. Espèces remarquables et plus rares dans la région : Boletus castaneus (comestible) ; Bol. felleus (vénéneux). 17 août. Bois de Gevrey-Saulon et forêt de Citeaux. (Excursion dirigée, comme la précédente, par M. Paris). — A peu près cinquante espèces encore, mais les Cèpes se font rares tandis que les Cortinaires prennent de l'importance ; ap- parition des Tricholoma saponaceum, striatum, terreum et aussi d'Hebeloma crustuliniformis (peut-être sa variété sylva- tique sinapizans); décroissance momentanée des Am. phal- loides et surtout rubens ; trois exemplaires d'Am. cæsarea, les seuls recueillis dans les excursions 1908; j'ai déterminé, en outre, dans un lot expédié par M. Paris et provenant de cette excursion : //ygrophorus pratensis s. 1., Pluteus Roberti, (1) BARBIER. — Liste d'Hyménomycètes des environs de Dijon (1901) in Bulletin de la Soc. Myc. de France, T. XVII, 1° fascicule. COMPTE-RENDU ANNUEL. lil Inocybe corydalina : Pholiota caperata, Cortinarius largus s. L.: Cort. Bulliardi, Cort. ciñnamomeus, Cort. orellanus ! (t. rare), Cort ? hinnuleus..…, Craterellus sinosus. 20 septembre. Bois aiguiilés au nord d'Is-sur-Tille. — Es pèces peu nombreuses, mais plusieurs représentées par de nom- breux spécimens : Boletus flavus dominant ; Gomphidius vis cidus et glutinosus, Var. maculatus: Hebeloma sinapizans : quelques Mycènes vulgaires (pura, epipterygia.…) ; quelques représentants des Tricholoma ! inoderma, melaleuca et ter- reum (ces deux derniers au début) ; Pratella arpensis et var. acicola ; deux ou trois cercles de Marasmius oreades rabou- gris... 4 octobre. Bois argileux de Borne (près Beaune).— Pous- sée complètement arrêtée par la sécheresse prolongée un mois durant ; toutefois, le sol très argileux de la contrée porte encore un assez grand nombre de retardataires, souvent malingres et fanés, qu'on peut répartir parmi quarante espèces au moins. Les plus répandus sous bois sont: Æydnum repandum, Lactarius azonites, quietus, etc. ; dans les éclaircies : Clitopilus orcella (= prunulus), Russula delica et, dans une vaste promenade de peupliers pleinement développés, des trainées innombrables de Tricholoma pessundatum. Récolté et consommé, il appa- rait comme un comestible passable, dépourvu de l’insupporta- ble amertume de son tout proche parent Tréchol. striatum. Cette espèce était accompagnée de nombreux Lactarius con- troversus, de Russules rouges poivrées (très probablement Russula rubicunda) et de quelques Arnanitopsis vaginata, derniers et grèles spécimens des nombreux individus récoltés et appréciés par les habitants du voisinage. Parmi les autres espèces de la forèt, il y a beaucoup de li- gnicoles : Armillaria mellea et sa variété exannulée {Clitocybe tabescens); Pholiota mutabilis, radicosa; des Hypholomes dryophiles (/asciculare, sublateritium); des Polypores (Polyp. applanatus.….). Quelques espèces moins communes peuvent encore être re- connues : Lactarius violascens, insulsus; Cortinarius calo- chrous (scutulatuset quelques Dermocybe vulgaires sont assez IV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE-D OR. fréquents) ; Tricholoma acerbum ; Peziza aurantia. D'autres espèces banales sont alors excessivement rares en raison de la sécheresse : Bolets du groupe de scaber, Chanterelles, Paxil- lus involutus, Tricholoma saponaceum, une Amanite phalloïde et deux ou trois A7. citrina. La sécheresse persiste jusqu'aux gelées ; nous devons clô- turer les excursions d'automne et renoncer à la grande sortie projetée près de Chàlon-sur-Saône, où les zélés mycologues de cette région si riche devaient nous guider. II. — Espèces remarquables reconnues par les délégués en dehors des excursions publiques. A) Simultanément par les délégués de Nolay et de Dijon. L’authenticité de ces espèces est doublement garantie par leur double détermination indépendante ; il n'est pas tenu compte des variétés à définition ambiguë dans le relevé de ces formes. Ce sont : . Pluteus leoninus; Nolay, 3 juillet (Bicearp) ; forêt de Velours (Bargier), 21 juin. La rencontre quasi-simultanée de cette espèce par deux chercheurs indépendants est intéressante en raison de sa rareté dans la Côte-d'Or. En effet, elle n’est pas signalée par M. le D' Girror, dans son Catalogue... de Saône-et-Loire; M. Bicearp, si je me rappelle bien, ne la nomme pas plus dans ses ouvrages que dans ses listes récentes de récolte, enfin, je ne l’ai récoltée qu’une seule fois dans la mème forèt (de Velours), (mais non au mème endroit}, douze ans exactement auparavant, le 7 août 1896 (1). Il est donc fort (1) Pluteus leoninus n’esi pas nommé non plus dans les listes que je possède sur Ia région la plus voisine de la Haute-Saône, celles de MM rené et Louis MAIRE : R. MAIRE.— Quelques excusions mycologiques dans la Hte-Saône (1900). L. MAIRE.— Contribution à la flore mycologique de la Hte-Saône (1906). COMPTE-RENDU ANNUEL. V curieux d'observer au même moment, à une distance relative- ment considérable qui approche 100 kilomètres, une forme aussi exceptionnelle : ces faits montrent combien sont étroite- ment limités et sans doute variés, les facteurs d'apparition de cette espèce ; l'influence du substratum, une essence ligneuse banale pourrissante (souche de charme ?}, par exemple, est loin d’être prépondérante et suffisante à provoquer le dévelop- pement, mème lorsque les conditions d'humidité et de tempé- rature paraissent à peu près semblables. Boletus lividus, nommé à titre de première récolte {excur- sion, 26 juillet. ante), semble un peu plus fréquent dans l’Au- tunois et le Morvan ; M; Brcear» le détermine le 27 août et le 17 septembre ; cependant, il est très rare et le Catalogue GizLor le mentionne uniquement de Moutiers-en-Bresse. C’est encore une très bonne espece en ce sens que sa détermination ne comporte guère d'ambiguité, car, dans la région du moins. elle représente seule les Bolets du genre Gyroporus Patouillard ou Uloporus Quélet. Cortinarius orellanus, de même peu répandue dans les deux groupes stationnels, est une des mieux caractérisées du genre ; nommée dans le résumé de l’excursion du 17 août (ante), elle est récoltée par M. GurzcemiN à Châlon-sur-Saône, le 8 septembre {liste Brcrarp). Une mention particulière peut être accordée à quelques autres « bonnes » espèces récoltées de ci de là dans les années favorables, sans être pourtant jamais banales ; nous relevons, à Nolay comme à Dijon, les exemples suivants : Hygrophorus pratensis, Val. St-Benoist, près Epinac, et Nolay (septembre) ; forêt de Citeaux (excursion, 17 août); j'englobe sous le vocable pratensis les formes leporinus et nemoreus,que je crois impossible de distinguer spécifiquement de la première. Tricholoma columbetta, excellent comestible et jolie espèce d’un blanc éclatant, satiné-nacré. Assez commun dans P'Autunois, à Epinac, dans la Nièvre, en Bresse, est tout-à-fait exceptionnel autour de Dijon ;: M. Bragarp le récolte à Nolay, le 11 septembre, et j'ai la chance de le trouver huit jours plus vi SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE-D OR. tard, bien représenté, au petit bois du Châtenois-sur-Bèze, où je l'avais soupçonné six ans plus tôt (1. C'est la variété à taches rose-orangé très pàle au froissement, sans flammules azurées. Tricholoma russula — Hygrophorus erubescens, puis Hygrophorus chrysodon sont aussi deux espèces peu com- munes, sans être rarissimes. Le premier est relevé le 9 sep- tembre, à Beaune (détermination Brcrarp) et le 23 septembre dans la forêt de Velours (Bargier); j'ai récolté le second (assez répandu dans le rayon de Nolay) en même temps que Trich. columbetta, à Bèze. Pleurotus olearius = Pleurotus phosphoreus.— À défaut d'Olivier, il prend souvent le charme pour hôte ; d'après QuéLer, il peut croître encore sur le Chêne, le Genèt, le Genévrier. Réputé vénéneux. Recueilli le 14 juillet sur les bords de la Saône et sur Peuplier par M. Jucer, il est signalé la veille à M. BicearD par M. Perir, de Beaune (mème provenance) ; un mois plus tard, je le récolte sur Charme dans la partie centrale de la forêt de Velours. Les deux lots m’ont présenté l’habituelle phosphorescence de l'hyménium. Polyporus (Cladomeris) umbellatus. Notélorsdel’excursion du 30 juin (ante), a été récolté deux fois par M. Bicearp à la même époque. Polyporus (Cladomeris) giganteus. Epinac, 11 septembre (Bicrarp), et la forêt de Velours, commencement d'Août ; celui de cette dernière station vraiment géant, le bouquet attei- gnant près d'un mètre dans sa plus grande dimension (mesure de quatre chapeaux soudés, 40 X 25cm.) et pesant neuf kilog. au moment de la récolte. Boletus sanguineus ou sa variété gentilis. Saulon et forêt de Velours, 11 août ; Nolay (gentilis), 24 juillet. Lycoperdron echinatum, nommé de l’excursion du 26 juil- let (ante), est bien plus abondant en septembre, au bois de la Tour, entre Bèze et Mirebeau. (1) Cfr. Agaricinées rares.... de la Côte-d'Or : changements d'attri- bution (Bull, de la Soc. Myc. de France, 1904, p. 89). PTT = RE. NT ITR tj COMPTE-RENDU ANNUEL. VII II. B). — Espèces remarquables signalées en 1908, à Nolay, par M. BIGEARD. b’) Déjà rencontrées autour de Dijon (BARBIER). 1° Peziza ([Aleuria) macropus Pers. Nolay, mai 1908 ; Lux, près Dijon, avril 1901 (unique station, une douzaine d’indivi- dus). % Panus conchatus Bull. Nolay, septembre 1908 ; Ouges, 1° décembre 1907 (vérification Bouprer) 3° Volvaria pusilla Pers. — parvula Wein. Nolay, mai, bord d'un ruisseau; Lux. bord de la Tille, août 1897; septembre 1901, et route de Bèze. 4° Odontia firmbriata Pers., de Chàlon-sur-Saône, sep- tembre 1908 ; de Sainte-Foy (val Suzon), juin 1903. 5° Russula galochroa Fr. De Nolay, juillet 1908 : de Lux, juillet 1903. | 6° Hygrophorus penarius Fr. De Doulaincourt (Haute- Marne), octobre 1908; de Lux (forèt de Velours), septembre 1905. Ces deux dernières espèces de détermination un peu moins sûre (en ce qui regarde les lots provenant de Lux) que les quatre premières. 7° Plusieurs Clavaires /fastidiata, aurea..….). ont été aussi récoltées près de Dijon au cours des années précédentes parmi celles que M. Bicearp a inscrites sur sa liste 1908. b”) Non encore reconnues à Dijon : Helvella infula, Nolay, mai 1908. Tremella intumescens, Nolay. mai 1908. — — et Ladoix-Serrigny, déc. 1907. Tricholoma fuleum, Nolay. août 1908. Pleurotus columbinus, — sept. — —= COPnUCOPIE, = DS ca Clitocybe pruinosa, — août (sapins) 1908. — tortilis, — juillet-septembre 1968. VIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE-D OR. Entoloma griseocyanea, Epinac, septembre 1908. Lacëtarius obnubilus, Nolay. mai 1908. — acris, Nolay, août 1908. — glyciosmus, (? Dijon), Nolay, septembre 1908. Pholiota squarrosa, var. verruculosa, Nolay, septembre 1908. Cortinarius uraceus, (? Dijon). Nolay, mai 1908. — eotoneus, — juillet — — armeniacus, — — — — hircinus, — — septembre — — limonius, — — — — — fulgens, = = = — Inocybe decissa, Nolay, juillet. 1908. Hebeloma sinuosum (? Dijon). Nolay, octobre, 1908. Naucoria cerodes (?), Epinac. septembre 1908. Boletus cyanescens, Nolay, juillet 1908. — _ parasiticus, Epinac, octobre 1908. — elegans, — — — Polyporus radiatus, — — — _ connatus (incanus), Ladoix, octobre 1908. Favolus europœus, (? Nolay), juillet 1908. Hydnum nigrum, Nolay. octobre — Radulum orbiculare, (? Dijon), Nolay, août 1908. Clavaria citrina, subiilis, Nolay, août-sept. — [1 faut ajouter à ces formes un assez grand nombre de varié- tés de moindre importance, et aussi quelques espèces connues à Dijon, mais peu fréquentes, comme ; Cortinarius toreus (septembre); Bolbitius vitellinus (mai). Nous relevons encore dans la mème liste quelques dates un peu anormales de poussée: Tricholoma albellum, du 16 septembre, à la Rochepot. Stropharia inuncta, en juin, à Nolay. | Et enfin, parmi les espèces adressées à M. Brcear», de di- verses provenances dans la même année 1908 : Lepiota castanea, Chàlon-sur-Saône, septembre. Inocybe Jurana, capucina, de la Bresse, août. COMPTE-RENDU ANNUEL. IX Cortin. urbicus, venetus, sebaceus, Châlon-sur-Saône, août-septembre. Pholiota aurea, Chàälon-sur-Saône, septembre. Russula sanguinea, Mervans (S.-et-[.), septembre. Flammula alnicola, Belfort, juillet. Boletus radicans, Châlon-sur-Saône, août. — impolitus, Montpellier, juillet (Détermination Pa- TOUILLARD). Hydnum velutinum, Châlon et Hte-Savoie, août. — squamosum, Beaune, juillet. = subsquarrosum, ferrugineum. amicum, coral- loïdes, récoltés dans l'Ain par M. l'abbé Barpor,en septembre- octobre. | Scleroderma bovista, Châlon-sur-Saône, septembre. II. GC). — Espèces remarquables communiquées par des correspondants, en 1908. Par M. Leon», de Pouilly-en-Auxois, 30 juin : Amanita virosa Fr. (synonyme de verna, selon Quélet). Hypholoma lepidotum Bresad., forme intéressante du peuplier ou du saule, déjà connue localement, mais rare. Lactarius insulsus Fr., assez fréquent, mais peu remarqué, affine à L. zonarius. Par le même, le 19 septembre : Armillaria luteo-virens A. et S.: très jolie espèce raris- sime, mais cependant connue à quelques kilomètres au sud de Dijon (sapinière de Chenôve). Par M. Pécuixor, instituteur à Flacey, près Dijon : Craterellus sinuosus Fr. Par M. Bonvazor, instituteur à St-Germain-Source-Seine, 4 et 19 septembre : Amanita solitaria Bull. Hygrophorus melizeus Fr. x SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE-D'OR. Psalliota xanthoderma Genevier. Plusieurs Phlegmacium de la saison, dont P. calochrous. Par M. Mirror, instituteur à Vielverge, 14 août : Cortinarius //noloma) violaceus. Par M. le D' Brerow, du Mont-Affrique (Dijon), 19 octobre, 7 espèces dont ; Tricholoma oreina. Cortinarius anomalus. Ces deux espèces peut-être vulgaires, mais souvent confon- dues sans doute avec des formes voisines. Par M. GuicremauT, du Mont Affrique. fin octobre : Hydnum erinaceum, rarissime dans l’arrondissement, assez répandu dans l'Autunois..…. D'autres départements, plusieurs récoltes remarquables nous ont été adressées par de zèlés correspondants. De M. le D' Breron : Tricholoma cnista (Bresad., Quélet ; ? non Fries\, pelou- ses montagnes du Jura, 8 juin ; la détermination de cette espèce a été dûment contrôlée par notre éminentcollègue, M.R.Maiïre; les sujets sont identiques {spores et cystides, celles-ci du type melaleuca, comprises) (1) à ceux rencontrés quelquefois vers Dijon, à Quemigny spécialement et signalés dans notre liste annotée ; cette espèce est appréciée des jurassiens et sa réputa- tion n’est pas surfaite. La présence des belles cystides barbe- lées identiques à celles de 7. melaleuca renforce le jugement de QuéLer qui voit dans son 7°. cnista une forme blanche mon - tagneuse de Trich. grammopodium (Association franç... |. De M. le comte de Sr-AuLaire, en août, plusieurs lots du chàäteau de Bonnevaux, près Frasnes (Doubs), où figuraient, à côté des espèces locales : Guepina rufa. Polyporus ovinus, (1) Les cystides ont élé omises par M. labbé BRresAnopa dans ses Fungi Tridentini, mais il n'y a aucun doute (el c’est l'avis de M. R. Maine) que Ÿ, cnisla Bres. (? non Fries) est bien celui du lot examiné, COMPTE-RENDU ANNUEL. XI des espèces moins spécialisées,mais toutefois rares dans le rayon dijonnais, comme : Hydnum imbricatum ; Polyporus spumeus ; Russula integra, variété fusca, bien typique et d'ailleurs parfaitement conforme à celle des récoltes locales (Citeaux, EGe Cl De M. Arnouip,de Ham (Somme), en juin, une belle Russule rouge de la section éntegra, que nous croyons pouvoir assimi- ler à la variété substiptica Pers. De notre dévoué collaborateur et ami, M. Paris, une ving- taine d'espèces au moins récoltées en Corse à la date de Pâques : à côté de formes propres à la contrée, comme Pésoli- thus arenarius (= Polysaccum crassipes), Boletus'corsicus, M. Paris recueille en ce mois d'avril des espèces estivales ou automnales de Bourgogne : Clitocybe geotropa, Tricholoma nudum, Tr. melaleuca, Boletus granulatus d'ailleurs fort affine à Bol. corsicus, sont les plus frappantes, reconnues sur place ; on peut encore citer : Vaucoria semiorbicularis, des Psilocybe, des Polypores (brumalis, etc.), Helvella lacunosa parmi les échantillons conservés dans l'alcool. De M. L. Marre, à Besançon, en octobre, un riche lot d'espèces rares, la plupart destourbières, parfaitement déterminées, comme nous avons pu le constater par un examen minutieux (spores comprises). Presque toutes sont étrangères à la Bourgogne : Omphalia umbellifera, philonotis ; Hygrophorus nitratus; Inocybe hemacta Berk. et Cooke ; Cantharellus umbonatus ; Cortinarius acutus ; — sanguifluus ; Polyporus cæsius ; — benzoinus : Thelephora palmata (variété de terrestris) ; Clavaria argillacea ; Torrubia capitata sur Elaphomyces granulatus ; Geoglossum glabrum. XUI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE-D'OR. À côté de ces espèces ou variétés, dont quelques-unes ont pu être récoltées très exceptionnellement en Côte-d'Or {TAel. palmata, Cort. acutus..….), figuraient d’autres espèces un peu moins rares dans notre région : Lactarius rufus, L. helvus : Craterellus lutescens ;: Dictyolus muscigenus. Et enfin une espèce assez fréquente vers Dijon, la Calocera PISCOS&. III. — Deux formes nouvellement décrites observées en Côte-d'Or. Elles ont été décrites par M. R. Marre, au retour de l'excur- sion de Bretagne en octobre 1907 (Bull. de la Soc Mycol. de France. 1908, p. LVII et suiv.. Ce sont : 1° Hebeloma anthracophilum R. Maire, espèce voisine de notre « Echaudé » (#/ebeloma crustuliniformis), mais jusqu'ici confondue avec #lammula carbonaria à cause de sa ressem- blance avec elle et aussi de la communauté d'habitat : la terre brülée des charbonnières. Nos observations en Côte-d'Or con- cordent parfaitement avec celles de notre savant collègue ; dès 1897, nous avions remarqué les ressemblances intimes de certains Agarics des charbonnières avec les figures de l’atlas GizLer, auxquelles se réfère l'auteur et publiées sous l’ancien nom erroné de Ælammuria carbonaria. Nous avions pareille- ment reconnu l'impossibilité d'identifier certains lots à cette dernière espèce ; cette année, prévenu gràce au travail de notre collègue. nous avons retrouvé la nouvelle espèce, bien conforme à nos relevés précédents; elle est peu odorante et j'ajouterai que, lors de mes premières récoltes surtout, je lui ai trouvé une amertume prononcée. 2° Psalliota — Agaricus s. st. xanthoderma Gencvier. var. lepiotoides R. Maire. COMPTE-RENDU ANNUEL. XITT Les caractères de cette variété nous sont familiers depuis l'époque déjà lointaine où nous l'avons récoltée pour la première lois, au petit bois d'Ouges, 7 kilomètres S. E. de Dijon (Cfr. Bull. de la Soc. Mycol. de France, 1902 ; Liste annotée d'Hy ménomycètes... sous la rubrique Psalliota campestris, va- riété, 3°) ; J'ai retrouvé cette Pratelle à plusieurs reprises dans la même station ; elle a été communiquée à M. Carrgau, vice- président du groupe de la Côte-d'Or, et transmise par lui à M. RozLann ; ainsi que nous l’avions soupçonné dès la pre- mière récolte et écrit à M. Bouptrer (1), cette forme n’est qu'une variété pelucheuse et sombre de Psalliota xanthoderma Genev., dont elle possède l'odeur et la couleur jaune-citron à l'intérieur du bulbe du stipe ; nous avons pu nous convaincre par un double contrôle : d’abord, par la comparaison attentive de ses caractères (notés et dessinés avec précision) avec ceux du lot abondant et en bon état que M. Bonvazor, instituteur, nous a fait parvenir en septembre ; puis, par la comparaison de ces mêmes caractères avec ceux assignés par M. Maire à sa nou- velle variété lepiotoides ; la description de cet auteur s’appli- que, mot pour mot, aux spécimens de la Côte-d'Or. La forme, la taille du carpophore et surtout l'allure des feuillets rappellent beaucoup Psalliota sylvatica dont M. Rorcanp la rapprochait, si j'ai bonne mémoire {corresp.), tout en reconnaissant sa nou- veauté. En terminant la lecture du rapport sommaire dont je viens de condenser les faits spécialement mycologiques, j'ai eu le plaisir de signaler les excellentes études de vulgarisation. parues ou sur le point de paraître cette année en France : 1° Deux articles de M. Guécwuex, professeur à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie (Revue Scientifique, 12 et 19 septembre 1908), résumant avec la plus grande clarté toutes les notions systématiques et toxicologiques actuelles indispensables à l’amateur sérieux. Ils arrivent bien à point pour servir d’intro- duction générale au deuxième ouvrage. (1) Nous en avions communiqué un échantillon à notre bienveillant maître ; mais il lui arriva dans un trop mauvais état pour l’étudier. XEV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA CÔTE-D OR. 2° La Nouvelle Flore des Champignons, de M. Bicearp, illustrée de nombreuses figures dont la clarté facilite beaucoup l'étude du texte ; cet ouvrage va incessamment paraître ; son plan a été approuvé par les plus éminents mycologues, ce qui me dispense d’en faire une fois de plus Péloge. RAPPORT sur la Session générale organisée à Paris, en octobre 1908, par la Société Mycologique de France. Par M. A. MAUBLANC, Secrétaire général de la Société. Selon l’usage, la session générale de la Société mycologique a été tenu, en 1908, à Paris, du 19 au 25 octobre. Dans la séance du 1° octobre, le programme suivant avait été définitivement arrêté : Lundi 19 octobre. — Séance à 2 heures au siège de la Société : ouverture de la session ; nomination du bureau. Mardi 20 octobre. — Excursion dans la forêt de Saint-Ger- main. Mercredi 21 octobre. — Excursion dans la forêt de Com- piègne. Jeudi 22 octobre. : Séance à 2 heures. Vendredi 23 octobre.— Excursion dans les environs de Ver- sailles. Samedi 24 octobre. — Excursions par petits groupes dans la région parisienne. Préparation de l'exposition. Dimanche 25 octobre. — Exposition publique de champi- gnons au siège social, à partir de midi. Séance de clôture à 3 heures. La sécheresse persistante du mois d'octobre a malheureuse- ment nui à l'abondance des récoltes, d'autant qu'au moment mème de la session un abaissement de température a amené de légères gelées qui ont encore contribué à arrêter le développe- ment des champignons. Cependant, si en général on ne récol- XVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. tait que peu de spécimens de la même espèce. le nombre total des espèces rencontrées dans les excursions de Saint-Germain, de Compiègne et de Versailles fut assez considérable. [. COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS. Excursion dans la forêt de St-Germain (Mardi 20 octobre) Partis de Paris, gare Saint-Lazare, à 11 h. 55, les excursion- nistes arrivèrent à Achères en pleine forêt et de suite, sous la conduite de notre-‘dévoué collègue, M. Prerre, explorèrent les abords de la gare, sortes de pâturages boisés, fréquentés toute l’année par des troupeaux de vaches et de chèvres ; nombre de petites espèces y furent récoltées. Puis, de la Croix-Simon, on longea la route de Saint-Germain, tantôt à droite, tantôt à gauche, en passant à la Croix de Noaiïlles, à l'Etoile de la Vierge, pour arriver à la gare de Saint-Germain les uns par le parc, les autres par la route. Dans cet itinéraire furent rencon- trés les divers aspects que présente la forêt de Saint-Germain : clairières, pelouses à peine boisées, fourrés épais, taillis, futaies, chemins herbus, pinaies, etc. Malgré le temps sec, la récolte a été assez abondante ; plus de 150 espèces furent signalées, comme le montre la liste suivante que M. Marre a eu l’obligeance de dresser. Assistaient à cette excursion : MM. p'AnGcezy, BErrTranr, BEurToN, Bourc, CHATEAU. Faivre, FRoON, Goris, GouIN, GUÉGUEN, LAMETTE, LaAUDAT, Maire, Moure, NEvEux, PELTEREAU, PIERRE, Porrier, RENAUX, RoBELiN, ROLLAND. Liste des espèces récoltées : Amanila junquillea, mappa, muscaria, phalloides, porphyria, rubescens, vaginala. + SESSION GÉNÉRALE. XVII Lepiota aculesquamosa, amianthina, ciypeolaria, crislala, mastoidea, seminuda. Armillaria mellea. Tricholoma argyraceum, bufonium Quél., irinum, lascivum, nudum, psammopodium, saponaceum, sullureum. Clitocybe aurantiaca (Cantharellus. aurantiacus), brumalis, clavipes, dilopa, geotropa, infundibuliformis, inversa, nebularis, odora. Laccaria amethystina, laccata, proxima. Collybia ambusta, butyracea, dryophila, platyphylla. Mycena epipterveia, flavo-alba, galericulata, lactea, metata Quél. !,pura. Omphalia fibula. Pleurotus myxoatrichus. Pluteus cervinus. Clitopilus orcella. Leptonia asprella, euchlora, lampropoda, placida. Nolanea pascua. Eccilia Peltereaui Maire nov. sp. - Pholiota radicosa. Inocybe fastigiata, Tricholoma. Hebeloma crustuliniforme, mesophæum. Galera rubiginosa. Tubaria muscorum. Agaricus (Psalliota) hæmorrhoidarius, silvicola. Stropharia coronilla, semiglobata. Hypholoma appendiculatum, fasciculare, sublateritium. Psilocybe fænisecii. Panæolus sphinctrinus. Coprinus picaceus, plicatilis. Corlinarius alboviolaceus, anomalus, armillatus, bolaris, brunneus, decipiens, fulmineus, mucifluus, torvus Fr. non Quél., vibratilis, infractus. , Paxillus involutus. Hygrophorus ceraceus, chlorophanus, psittacinus, -sciophanus, vir- gineus. Lactarius blennius, chrysorrheus, deliciosus, quietus, rufus, subduleis, turpis, uvidus Fr. non Quél., zonarius. Russula æruginea Fr. !, atrorubens, cyanoxantha, delica, fellea, fœtens, fragilis, nigricans, ochroleuca, rosacea Fr. non Quél., violacea Quél. ! Nyctalisasterophora. Marasmius hariolorum, longipes, peronatus. Panus styplicus. Lenzites flaccida. PBoletus badius, chrysentheron, duriusculus, erythropus, luteus, rugosus, subtomentosus, versicolor. Polyporus abietinus, betulinus, cæsius, frondosus, nidulans, roburneus, sulfureus. +492 XVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Merulius tremellosus. Hydnum auriscalpium, pudorinum, repandum. Stereum gausapatum, hirsutum. Vuilleminia comedens. Clavaria corniculata, cristata, flaccida, inæqualis. Lycoperdon perlatum, piriforme, umbrinum. Calvalia saccata. Scleroderma verrucosum. Phallus impudicus. Macropodia macropus. Olidea onotica. Aleuria badia. Helotium æruginascens. Bulgaria inquinans. Xylaria hypoxylon. Arcyria flava, punicea. Didymium Yarinaceum. Excursion dans la forêt de Compiègne. (Mercredi 21 octobre). Partis par le train de 6 h. 45, les mycologues parisiens arri- vèrent à 8 h. 1/2 à Compiègne où ils retrouvèrent plusieurs collègues venus directement qui se joignirent à eux. Le but de l’excursion était le petit village de Vandrampont, situé en peine forêt, à 11 kilomètres environ de la gare, et vers lequel on se dirigea en voiture. À quelque distance de Vandrampont, les excursionnistes rencontrèrent nos collègues, MM. Duuée et KzincksiEck qui, installés depuis quelques jours à Vandram- pont, avaient bien voulu se charger de l’organisation et de la direction de l’herborisation. Descendus de voiture, les excur- sionnistes se dirigèrent alors à pied en explorant avec soin les futaies qui bordent la route et où quelques espèces intéres- santes furent rencontrées ; malheureusement, la sécheresse et le froid très vif avaient arrêté nombre de champignons dans leur développement et la récolte fut maigre dans cette forêt où la Société mycologique avait fait, à diverses reprises, de si riches herborisations. À Vandrampont, avant le déjeuner, on examina quelques espèces provenant des récoltes antérieure SESSION GÉNÉRALE. SUN de MM. Duuée et Kzinekxsieek et dont plusieurs ne furent pas rencontrées pendant l’excursion, notamment de beaux exem- plaires de ZLepiota aculesquamosa, le Cortinarius sangui- reus, etc. L'après-midi fut consacré à l'exploration des environs immé- diats de Vandrampont ; des plateaux en partie dénudés fourni- rent bon nombre de petites espèces : Hygrophores, Leptonia, etc. ; les troncs abatius des bouleaux, très nombreux par places, permirent de récolter de nombreux exemplaires d'une petite forme presque blanche du Polyporus fomentarius,forme qui, d’après M. Perrereau, serait le type même de l'espèce tel qu'on le trouve en Suède. À signaler aussi parmi les espèces les plus intéressantes : ARussula pseudo-integra Goris et Arnould, Stereum insignitum, Armillaria mucida, -le rare Lentinus ursinus déjà connu dans la forêt de Compiège, etc. Assistaient à cette excursion : Mme Prraon-Amrarp ; MM. D'ANGÉLY-SERILLAC, ARNOULD, Bessin, Comonr, BourG, Dimitri, Dumée, FAIVRE, GUÉGUEN, Kuincxsieck, Lepieu, MaugLanc, Ouvrarp, PELTRIsoT, Pou- CHET, PELTEREAU. Liste des espèces récoltées : Amanita mappa, pantherina, phalloides, porphyria, rubescens, vaginata var. fulva. Lepiota acutesquamosa, amianthina, clypeolaria, cristata, mastoidea, rhacodes. ce Armillaria mellea, mucida. Tricholoma albobrunneum, album, nudum, saponaceum, sulfureum, terreum. Clitocybe brumalis, inversa, cerussata, nebularis, odora. Laccaria laccata. Collybia butyracea, dryophila, maculata, platyphvlla, radicata. Mycena lactea, pelianthina, pura, tenuis. Omphalia fibula. Pleurotus geogenius, nidulans. Volvaria speciosa. Pluteus cervinus, phlebophorus. Entoloma clypeatum, madidum, nidorosum. Clitopilus mundulus, orcella. Leptonia euchlora. Pholiola adiposa, mutabilis, radicosa, squarrosa, unicolor. Inocybe piriodora. XX SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Hebeloma crustuliforme, longicaudum, mesophæum, sinapizans. Flammaula tricholoma. Naucoria escharoides. Galera hypnorum, tener. Tubaria crobulus, furfuracea. Crepidotus mollis. Agaricus (Psalliota) arvensis, hæmorrhoïdarius, silvaticus, silvicola. Stropharia æruginosa. | Hypholoma capnoides, fasciculare, leucotephrus, sublateritium. Psathyrella disseminata, hiascens. Psathyra conopilea. Coprinus picaceus, plicatilis. Bolbilius vitellinus. Cortinarius anomalus, bolaris, alboviolaceus, cinnabarinus, cristallinus, croceo-cæruleus, decolorans, multiformis, fulmineus, torvus, trium- phans. Paxillus involutus. Hygrophorus conicus, virgineus, psittacinus. Lactarius blennius, lilacinus, mitissimus, pyrogalus, quietus. serifluus, subdulcis, torminosus, turpis, vellereus. Russula alutacea, cyanoxantha, delica, fragilis, lutea, nigricans, ochro leuca, pseudo-integra, veternosa. Cantharellus aurantiacus, cibarius. Marasmius peronatus. Lentinus ursinus. Panus stypticus. Lenzites flaccida. Botetus badius, chrysentheron, cyanescens, edulis, parasiticus, rugosus, scaber, tessellatus. Polyporus adustus, betulinus, cæsius, fomentarius, lucidus, nummula- rius, stypticus, versicolor. Trametes gibbosa. Merulius tremellosus. Hydnum repandum. zraterellus cornucopioides Telephora terrestris. Stereum ïinsignitum, hirsutum, purpureum. Clavaria cristata, stricta. Tremella mesenterica. Hirneola Auricula-Judæ. Calocera viscosa. Lycoperdon piriforme. Scleroderma vulgare. Phallaus impudicus. Cyathus crucibulnm. Olidea onotica. Galactinia succoso. : 1 | | SESSION GÉNÉRALE. XXI Calycella citrina. Bulgaria inquinans, sarcoides. Lycogala epidendron. Excursions aux environs de Versailles. (Vendredi 23 octobre). Partis de Paris, les uns par la gare Montparnasse, les au- tres par la gare des Invalides, les excursionnistes se trouvaient réunis à midi 1/2 à la gare de Versailles, rive gauche, où les attendaient nombre d'amateurs désireux de suivre l’excursion. Sous la conduite de notre dévoué collègue, M. CHATEAU, qui avait bien voulu se charger de diriger l’herborisation, on gagna la porte Saint-Martin et dès la sortie de la ville on com- mença l'exploration du plateau Saint-Martin, puis à travers bois on se dirigea vers le bois des Gonards qui fut abordé par la porte du Cerf-Volant. Les excursionnistes explorèrent ce bois à l’ouest, en suivant les murs jusqu'au chêne de Louis XIV, puis revinrent à la porte de la Bouillie donnant sur la route de Choisy-le-Roy par laquelle on regagna Versailles. L'exploration de ces bois, composés de chènes, de châtai- gniers et de pins, fournit un assez grand nombre de champi- gnons, quelques-uns fort intéressants. Assistaient à cette excursion : MM. Créré, Ro8eziN, DEVERNE, GuiLLAUME, FLurTeau, La- DRIÈRE, Tlouvay, CHarTeau, BEurron, Boure, BErraou», Goris, Javicirer, Faivre, MauBLanc, PELTRisOT, PELTEREAU, Maine, Kuinexsieck, Niepce-Sainr-Vicror, Gouin, D'ANGÉLY- SERILLAC, Poinsarp, etc. Liste des espèces récoltées : Amanila mappa, muscaria, phalloides, rubens, spissa, vaginata var. fulva. : Lepiola carcharias, amianthina, helveola. Tricholoma cartlilagineum Bull. non Fr., lascivum, nuduwm, rutilans sævum, sulfureum. Clitocybe brumalis, catinus, cerussata, clavipes, infundibuliformis, in- versa, metachroa, nebularis, phyllophila. XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Laccaria laccata et var. amethystina, proxima. 3 Collybia butyracea, drvophila, fusipes, grammocephala, maculata. Mycena epiptervgia, galericulata, inctinata, polyvgramma, pura. Omphalia fibula. Eccilia griseo-rubella. Inocybe cincinnata. Galera hypnorum. Tubaria furfuracea, muscorum. Agaricus (Psalliota) silvicola. Hypholoma fasciculare, hydrophilum, sublateritium. Psilocybe physaloides. Cortinarius anomalus, castaneus, decipiens, decolorans, elatior, hinnu- leus, multiformis. Gomphidius roseus. Paxillus involutus. Lactarius blennius, chrysorheus, flexuosus, glyciosmus, quietus, ruîus, subdulcis, turpis. Russula atrorubens, Clusii, cyanoxantha, densifolia, drimeia, fallax, fragilis, lepida, nigricans, ochroleuca, rosacea, smaragdina, vesca, violacea. Cantharellus cibarius, infundibuliformis, lutescens, tubæformis. Marasmius erythropus, hariolorum, peronatus. Panus stypticus. Lenzites flaccida. Boletus æreus, aurantiacus, badius, bovinus, chrysentheron, erythropus, piperatus, rugosus, scaber, variegatus. Polyporus adustus, benzoinus, betulinus, frondosus, versicolor. Daædalea biennis. Fistulina hepatica. Merulius tremellosus. Hydnum repandum. Irpex obliquus. Clavaria cinerea, cristata, inæqualis, stricta. Stereum hirsutum. Peniophora quercina. Scleroderma vulgare. Xylaria hypoxylon. \ Paccinia Saniculæ,Violæ Chrysomyxa albida. Oidium quercinum. Exposition publique de champignons. (Dimanche 25 octobre). Conformément au programme, tandis que plusieurs de nos collègues exploraient les bois des environs de Paris, la journée k À [ SESSION GÉNÉRALE. XXIII de samedi a été consacrée à la préparation de l'exposition pu- blique du lendemain, à la détermination et au classement des. échantillons. MM. Rozcann, GuÉGuEN, PELTrrisor, MAuBLANC, Brers, Faivre, etc. se sont livrés au dépouillement des colis qui venaient s'ajouter au produit des excursions des jours pré- cédents; MM. Dupaix, Joacnim, Mousnier, etc., avaient ré- pondu à la circulaire adressée par les soins du secrétaire-gé- néral et envoyé de nombreuses et intéressantes espèces qui contribuèrent au succès de l'exposition ; on trouvera plus loin la liste, malheureusement incomplète, de ces envois. Le lendemain matin, les assiettes étiquetées furent disposées dans la grande salle du premier étage ; de nombreux nouveaux échantillons purent être ajoutés grâce aux récoltes faites la veille par plusieurs de nos collègues et notamment par MM. Maire et Pecrereau dans la forêt de Fontainebleau. Dès midi la salle d'exposition put être ouverte aux nombreux amateurs qui n'ont cessé pendant toute la journée de se presser devant les tables. Le pourtour de la salle avait été garni avec de remarquables aquarelles de M. P£crerEau, des peintures de M. pe Courourx et des planches de l’atlas de M. Rozrann, bien connues des membres de la Société. Avant la séance de clôture, M. Guécuex fit, devant un public nombreux et attentif, une conférence qui obtint le plus franc succès et dans laquelle notre collègue exposa l’état actuel de nos connaissances sur les champignons comestibles et véné- neux. Avant de terminer ce rapport, je suis certain d'être l’inter- prête de tous en remerciant notre dévoué président de la ses- sion, M. Perrereau, et M. Marre du dévouement et de l’acti- vité dont ils ont fait preuve au cours de cette semaine; tous ceux qui ont suivi les excursions ont pu juger par eux-mêmes de la complaisance avec laquelle ils mettaient leur science à la disposition de tous ; aussi est-ce surtout à eux que revient tout le succès de la session générale de 1908. Liste générale des espèces ayant figuré à l'exposition. Amanila citrina, muscaria, phalloides, rubens, spissa. Lepiota acutesquamosa, amianthina, elypeolaria, gracilenta. XXIV SOCIËTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Armillaria colossa, mellea, mucida. Tricholoma columbetta, equestre, flavo-brunneum, lascivum, nudum, portentosum, rutilans, squarrulosum, sulfureum, ustale, albo-brun- neum, cartilagineum Bull. Clitocybe cerussata, clavipes, gilva, infundifubiformis, inversa, phyllo- phila, rivulosa, tabescens, viridis. Laccaria laccata. Collybia butyracea, drvophila. fusipes, grammocephala, maculata> stridula. Mycena galericulata, inclinata. pura. Pleurotus Eryngii, myxotrichus. Pluteus cervinus, phlebophorus. Entoloma nidorosum, rhodopolium. Clitopilus mundulus. Claudopus nidulans. Pholiota adiposa, aurivella, mutabilis, radicosa, squarrosa. Hebeloma elatum, sacchariolens, sinapizans. Tubaria furfuracea. Agaricus (Psalliota) campester, comtulus, silvicola, xanthodermus. Siropharia æruginosa. Hypholoma fasciculare, hydrophilum, lacrvmabundum, sublateritium. Psathyra gracilis. Coprinus micaceus. Cortinarius albo-violaceus, anomalus, bolaris, calochrous, cinabarinus, cinnamomeus, cristallinus, impennis, multiformis, orichalceus, violaceus, Gomphidius viscidus. Paxillus involutus. Hygrophorus coccineus, cossus, conicus, psittacinus, virgineus. Lactarius azonites, blennius, chrysorheus, circellatus, deliciosus, flexuo- sus, insulsus, pallidus, quietus. rufus, suldulcis, torminosus, turpis, uvidus, volemus. Russula adusta,alutacea var. erythropoda, amæna, atrorubens, cærulea, cyanoxantha, densifolia, drimeia, fallax, fragilis, lepida, lutea, nau- seosa, nigricans, ochroleuca, palumbina, Queletii, serotina, sororia: vesca. Cantharellus aurantiacus, infundibuliformis. Marasmius candidus, ceratopus, conigenus, hariolorum, peronatus, ra- mealis, Wynnei. Panus styplicus. Schizophyllum commune. Lenzites flaccida, tricolor. Boletus appendiculatus, aurantiacus, badius, bovinus, edulis, edulis var. pinicola, chrysentheron. elegans, ervthropus, felleus, granulatus, pa- rasiticus,rugosus, scaber, testaceus. Polyporus abietinus, adustus, applanatus, betulinus, fomentarius, fra- gilis, frondosus, lucidus, radiatus, squamosus, stypticus, sulfureus. varius, versicolor. SESSION GÉNÉRALE. XXV Trametes gibbosa. Dædalea biennis, quercina. Merulius tremellosus. Fistulina hepatica. Hydnum coralloides, nigrum, pudorinum, repandum, rufescens. Sistrotemaconfluens. Irpex obliquus. Radulum orbiculare. Grandinia crustosa. Thelephora terrestris. Slereum disciforme, frustulosum, hirsutum, insignitum, purpureum. Peniophora quercina. Clavaria cinerea, cristala, inæqualis, stricta. Lycoperdon gemmatum, piriforme, saccatum. Scleroderma vulgare. Cyathus crucibulum, striatus. Phallus impudicus. Tremella albida. Auricularia mesenterica. Hirneola Auricula-Judæ. Helvella crispa, elastica, ephippium, lacunosa, pithyophila. Leotia lubrica. Otidea onotica. Pustularia cupularis. Humaria Polytrici. Chlorosplenium æruginosun. Xylariahypoxylon,polymorpha. Tuber uncinatum. Terfezia Clavervi: Endomyces decipiens. Oidium quercinum. Envoi de M. Dupaix, à la Mote Saint-Héray (Deux-Sèvres) : Amanilaaspera, phalloides. Tricholoma squarrulosum. Clitocybe concava, gilva. Marasmius candidus, ceratopus, conigenus, ramealis. Lactlarius azonites, insulsus, pallidus, vietus. Russula adusta, cærulea, fallax, lepida, nauseosa, Queletii. Hebeloma sacchoriolens. Polyporus Squamosus. Lenziles lricolor. Physisporus medulla-panis. Radulum orbiculare. Hydnum pudorinum. XXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Sistotrema confluens. Slereum disciforme. Pustularia cupuralis. Envoi de M. Joacaim, à Valdoie (Belfort) : Tricholoma columbetta. Collybia stridula. Hygrophorus niveus. Lactlarius torminosus. Russula amæna, serolina. Entoloma rhodopolium. Cortinarius cinnamomeus. Schizophyllum commune. Polyporus perennis. Helvella lacunosa, crispa, elastica, ephippium. Leotia lubrica. Etc. Envoi de M. J. Mousxier, à Saint-Georges de Didonne (Cha- rente-Inférieure) : Lepiota gracilenta. Collybia maculata. Pleurotus Eryngii. Russula cyanoxantha, erythropoda, Queletii, vesca. Hypholoma Yasciculare. Gomphidius viscidus. Boletus granulatus. Merulius tremellosus. Hydnum nigrum. Clavaria cinerea. Cyathus crucibulum. Lycoperdon gemmalum. Scleroderma vulgare. Etc... etc. Apport de M. Maurer Clilocybe Labescens. Laclarius deliciosus. Russula densifolia. Clitopilus undatus. Armillaria sp. CE SESSION GÉNÉRALE. : XXVII Apport de MM. Pezrereau et Maire (champignons récoltés dans la forêt de Fontainebleau : Armillaria mellea. Tricholomairinum,resplendens. Pleurotus nidulans. Lactarius blennius, torminosus. Russula alutacea, chameæleontina, delica, fragilis, lutea, Queletii. Entoloma nidorosum. Pholiota adiposa. Cortinarius cristallinus, impennis, miltinus. Boletus testaceus Schulze. Polyporus fomentarius. Hydnum coralloides, repandum, rufescens. Thelephora terrestris. Craterellus cornucopioides. : Stereum frustulosum, insignitum. Clavaria pistillaris. Humaria Polythrici. Endomyces decipiens (sur Armillaria mellea). Elc., etc. II. COMPTE-RENDU DES SÉANCES. Séance du lundi 19 octobre. La séance s'ouvre à 2 h. 1/2 sous la présidence de M. Rapaïs qui invite la Société à procéder à l'élection du bureau de la session. Sont élus à l'unanimité : Président : M. PELTEREAU. Vice-Président : M. Marre. Le secrétaire-général et les secrétaires ordinaires de la Société conservent leurs fonctions pendant la session géné- rale. Le procès-verbal de la séance du 1° octobre est lu et adopté. MM. Rapars et Pecrereau insistent sur l’utilité pratique des XXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. expositions du genre de celle que M. Trxier, pharmacien à Paris, a organisé cette année et que M. PeLrrisor a signalée dans la dernière séance. M. Guécuex ajoute que cette manière de vulgariser la connaissance des champignons est bien préfé- rable aux articles que certains journaux ont publiés et où l’on peut relever de nombreuses erreurs. À propos de Lactarius vellereus, comestible d’après l’obser- vation que M. Pierre a rapportée à la dernière séance, M. PELTEREAU rappelle que cette espèce se présente sous deux formes, le type à lait âcre, et le Lactarius velutinus à chair âcre, mais à lait doux. M. Marre considère que ces 2 formes appartiennent bien à la même espèce, malgré de très légères différences morphologiques ; dans le Z. velutinus les lames sont un peu anastomosées, mais ce caractère n’est pas absolu- ment constant. La correspondance écrite comprend une lettre de M. Boupter regrettant que son état de santé ne lui permette pas d'assister à la session. M. Perrrisor propose d'adresser à notre vénéré maitre l'expression de notre respectueuse sympathie et des vœux de prompt rélablissement. Cette proposition est adoptée à l’unani- mité. M. LeGué envoie à la Société un catalogue qu'il vient de publier des Basidiomycètes des environs de Mondoubleau. M. PELTEREAU insiste sur l'intérèt que présente le travail de M. Lecué. M. Drougr envoie à la Société une note concernant le régle- ment de la vente des champignons sur le marché de Poitiers. Sont présentés pour être nommés membres de la Société : M. Eug. Barcrarn, pharmacien, place Beauveau, à Paris, présenté par MM. Lurz et Pecrrisor : M. G. Tixier, pharmacien, rue Daguerre, Paris, par MM. Gouix et PELTRISOT MM. Barcraro et Tixrer sont élus à l'unanimité membres de la Société mycologique, ainsi que MM. Havor et BouLanGEr, présentés à la séance d'octobre. M. GuéGuex présente à la Société un exemplaire de deux articles de vulgarisation qu'il à publiés dans la Revue scienti- rare md cf mel ms nn dd fe at à 4 4] ï Ge 4 È 1 | SESSION GÉNÉRALE. XXIX fique ; le premier accompagné d’une planche, expose les carac- tères distinctifs des champignons comestibles et vénéneux ; dans le deuxième, M. Guécuen décrits les symptômes des em- poisonnements et en donne le traitement. M. le président remercie M. GuéGuEx. M. Pectrisor a demandé à M. Guécuen la permission de reproduire ces intéressants articles dans le Bulletin de la Société ; mais il n’a pu donner suite à ce projet, car les articles appartiennent, en propre, à la Revue scientifique qui interdit la reproduction. Dans ces conditions, M. Pezrrisor se propose de publier dans le Bulletin une longue analyse du travail de M. Guécuex. La séance est levée à 3 h. 1/2. Apport de M. Maurer Polyporus betulinus. Séance du 22 octobre. La séance est ouverte à 3 heures, sous la présidence de M. de M. PecrerEAu, président. Le procès-verbal de la séance du 19 octobre est lu et adopté. ï La correspondance écrite comprend une lettre de M. Carre- Ton REA, président de la Société mycologique de Londres, qui regrette de ne pouvoir assister à la session de Paris. M. Baircarn remercie la Société de son admission. M. l'abbé Marçais, à Précigné (Sarthe), fait savoir qu'il est chargé de vendre un superbe exemplaire de Burrrarn avec reliure ancienne, en 6 volumes. et le propose aux membres de la Société qui désireraient acquérir cet ouvrage. Sont présentés comme membre de la Société : M. Eugène Prormière, pharmacien, président de la Société des Sciences naturelles et membre de l'Office mycologique de Tarare (Rhône), présenté par MM. Girror et Macnin. M. Jean Sonwery, ingénieur, vice-président de la Société des NX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Sciences naturelles et membres de l'Office mycologique de Tarare (Rhône). présenté par MM. Grzror et Macxix. MM. ProraiÈre et SonNERY sont nommés à l'unanimité membres de la Société mycologique. M. Marre prend ensuite la parole pour rendre compte ‘d'un voyage qu'il a fait en Suède avec M. PecrerEAu, en vue de comparer les espèces françaises aux types de Fries ; quelques points litigieux ont pu ainsi être élucidés dans les excursions et les conversations avec M. Rouuer. M. Marre montre par quelques exemples que les espèces françaises ont souvent été rattachées à tort aux espèces de Fries par divers mycologues et notamment par QuéLer ; c'est ainsi que le Cortinarius col- lénitus de QuéLer n'est pas celui de Fries, mais bien le C. mu- cifluus ; de mème le C. torous de Quécer est le C. Berkeleyi des mycologues anglais. D'ailleurs, toutes ces observations feront l’objet d’une note étendue qui paraîtra au Bulletin. M. Maire signale aussi l'existence, en Suède, de quelques espèces qui sont restées inconnues de FRies, par exemple l’Æebeloma sacchariolens et le Boletus pinicola. M. Pecrereau ajoute quelques détails sur les planches colo- riées exécutées sous la direction de FRries, planches qui sont conservées à Stockholm, et qui ont été annotées de la main même de FRIEs. M. Guécuen parle ensuite d’un album qui a été constitué de 1848 à 1867 sous la direction du mycologue breton ne GuERNIsAc:; il est en grande partie l’œuvre du capitaine PELLETIER et constitue 6 tomes qui contiennent des figures de 620 à 630 espèces. Beaucoup de ces aquarelles sont accompagnés de dessins microscopiques très exacts. De plus, l'album contient en grand nombre des notes de divers mycologues et notam- ment de LEVEILLÉ qui a fait une revision des espèces représen- tées. M. PecTerEau a vu cet album il y a déjà longtemps, lors d’une exposition de champignons à Paris : il avait été frappé de la beauté et de la fidélité des figures. M. Mare annonce à la Société le décès d’un de nos mem- bres les plus dévoués, M. Marcel PerrrMENGIN, bien connu par ses travaux sur les Primulacées. M. Pezrereau prie M. Maire SESSION GÉNÉRALE. XXxI de vouloir bien être l'interprète de la Société auprès de la famille de M. PETITMENGIN. M. Maire signale la comestibilité d'une espèce réputée vénéneuse, le Boletus erythropus; après l'avoir essayée lui- mème. il l’a fait manger à 15 membres de la Société botani- que lors de la dernière session dans les Vosges. M. Guéeuen a tenté de manger le Phallus impudicus à l’état d'œuf et déclare que c’est une espèce d’un goût détes- table. La séance est levée à 4 h. 1/2. Envoi de M. Pierre CoMonr : Amanila pantherina, rubescens, vaginata var. nivea et fulva. Tricholoma sulfureum, virgatum. Clitocybe phyllophila. Laccaria laccata, var. amethystina. Collybia grammocephala, maculata, radicata. Mycena pura. Russula cyanoxantha, fragilis, ochroleuca. Pluteus cervinus. Entoloma prunuloides. Hebeloma crustuliniforme. Pholiota aurivella. Paxillus involutus. Cortinarius alboviolaceus, multiformis. Psathyrella disseminata, gracilis. Hypholoma ÿasciculare. Siropharia æruginosa, squamosa. Coprinus atramentarius. Boletus badius, tesselatus Merulius tremellosus. Thelephora terrestris. Clavaria pistillaris, rugosa, stricta. Cyathus crucibulum. Séance du 25 Octobre. La séance est ouverte à 4 heures, sous la présidence de, M. PecrerEau, président de la session, assisté de M. Maire, XXXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. vice-président de la session, de M. Perrrisor, secrétaire géné- ral, et de MM. Mausraxc et BEssir, secrétaires. Le procès-verbal de la séance du jeudi 22 octobre est lu et adopté. Correspondance. — M. le Secrétaire général communique une lettre de M. Bouprer qui s'excuse de ne pas pouvoir prendre part à la session. M. Bourancer remercie la Société de son admission comme membre actif. . M. Dupaix, de la Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres), envoie un lot de Champignons qui ont figuré à l'Exposition. M. Soucxé, de Pamproux (Deux-Sèvres), fait savoir que sur des échantillons de ZLepiota naucina qu'il a examinés. les lamellules étaient coupées presque à angle droit, caractère qu'on aurait pu croire spécial aux Amanites. M. Maire observe qu'en effet ce caractère n'est pas spécial aux Amanites, mais qu'il se rencontre chez les Lépiotes et des Psalliotes, genres qui, dans une classification naturelle, sont très voisins des Amanites. Et même dans quelques Amanites, ce caractère est moins accentué que dans certaines Lépiotes et certaines Psal- liotes. M. Baraizze, de Besançon, adresse la description et l’image d'un très beau Cortinaire qui lui paraît être une espèce nou- velle. Notre confrère propose pour cette espèce le nom de Cortinarius decoratus, le Cortinaire décoré. à cause des cou- leurs que présente ce Champignon : rouge, vert et violet, couleurs des décorations françaises qui paraissent être le plus recherchées. M. le Président fait remarquer qu'il doit exister en France un certain nombre d'espèces de Cortinaires, qui, très probablement, n'ont pas été décrites par FRies et qui sont jusqu'ici inconnues ou mal connues, mais qu'il faut être très prudent et très réservé dans la diagnose de nouvelles espèces d’un genre dont la spécification est si délicate. La note de M. BaraiLLe sera insérée dans le Bulletin. Présentation et admission de nouveaux membres.— Deman- dent à faire partie de la Société : SESSION GÉNÉRALE. XXXFII M. Emile Bucae, 6, rue Louis Fhuillier, à Paris, présenté par MM. Peltereau et Peltrisot. M. Paul Bévicre, 2, rue Juliette Lambert, à Paris, présenté par Wlle Bourg et N. Maublanc. M. Puérre, 16, rue des Remparts-d'Ainay, à Lyon, présenté par MM. Boudier et le D' Riel. Suivant l'usage observé au cours des sessions, MM. Bucaizze, Bévicze. Puaérir sont élus, séance tenante, membres de la Société Mycologique de France. Communications.— L° M Maire présente un certain nombre d'observations sur les Russules. _ 11 rappelle d'abord les difficultés qu'éprouvent les mycologues pour nommer les Russules. Dans plusieurs expositions, une même Russule a parfois plusieurs noms différents. Ce genre est très naturel ; la spécification y est très difficile. _ Les auteurs qui se sont occupés des Russules, même les maitres Fries et Quécer, ont parlois négligé certains carac- tères importants, ou n'ont pas poussé jusqu'au bout des carac- tères qui méritaient d’être pris en considération. Il y a assez peu de caractères constants dans les Russules. Cependant il y a la couleur des spores. Malgré qu'on puisse lire et entendre dire que les Russules ont des spores blanches, on sait depuis quelque temps déjà, en particulier par les recherches de Romezz, de Stockholm, que de nombreuses Russules ont des spores jaunes. On peut compter environ 80 espèces à spores jaunes pour 20 espèces à spores blanches. La couleur est parfois jaune ochracée, et d’autre fois jaune vif, jaune citrin, jaune pâle, crème, ou enfin blanche. Et à ce sujet, il faut se persuader que l'observation microscopique ne suflit pas, dans bien des cas, pour voir nettement la couleur de spores souvent hyalines au microscope ; il faut, suivant le procédé si connu. placer un chapeau de Russule, les lames en- dessous, sur du papier, recueillir les spores en quantité suffi- sante et en voir alors la couleur. _ [l y a aussi la saveur qui est très importante. Cependant la saveur peut varier dans une même espèce, avec l’âge, avec l’année et même dans une même région, comme M. Marre l’a D° XXXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. observé pour Russula elatior. De plus, il existe des espèces extrêmement voisines. très affines, dont la saveur est différente et qu'on ne peut pourtant pas éloigner l’une de l’autre, malgré cette différence. Le revêtement du chapeau, revêtement qui est facilement ou difficilement séparable, qui est ou n’est pas garni de poils, qui est ou n’est pas visqueux, qui porte ou ne porte pas de cystides. peut donner de bons caracteres. Les caractères tirés de la marge sont plus ou moins impor- tants. Le pied donne des distinctions médiocres. Pour les caractères microscopiques, un bon objectif à im- mersion est nécessaire. On distingue ainsi des spores échinu- lées, verruqueuses et cristuleuses. Il y a des intermédiaires, mais souvent l’ornementation des spores est un bon caractère. Les cystides et les basides donnent peu pour la classification. Les tissus, les arêtes des lames donnent quelques différences. Il y enfin les réactions chimiques. Beaucoup de Russules, renfermant des oxydases, bleuissent par la teinture de gaïac ; d’autres ne bleuissent pas. Il existe d’ailleurs d’autres réactifs chimiques analogues. M. Maire présente ensuite diverses observations sur cer- taines espèces, notamment sur les À. amæna, depallens, sar- donia, vinosa. Queletii, drimeia, subfæœtens, rubra, chamaæ- leontina, etc. Notre confrère conclut que l'étude des Russules a fait de très sérieux progrès, comme on a pu d'ailleurs s’en rendre compte par les observations parues dans notre bulletin sur ce genre de champignon. Il espère que les études futures éclairci- ront encore la question. Cependant le genre, très vaste, restera toujours très naturel ; on pourra distinguer des espèces, il sera souvent difficile de nommer les individus. | La fin de la communication de M.MairEe est accueillie par les applaudissements de l’assemblée. M. le Président demande à notre confrère, qui accepte, de vouloir bien donner pour notre bulletin une note plus détaillée que le procès-verbal forcément très bref de la séance et il remercie M. Marre de sa très inté- ressante communication. 2° M. Guécuen présente un prospectus de la Flore Mycolo- SESSION GÉNÉRALE. XXXV gique de notre confrère M. Brcearo. Il présente aussi, de la part de notre confrère M. Gouix, un tableau très simple de clas: sification des Lactaires usuels. Ce tableau, après avoir subi quelques légères modifications, rendra des services pour les herborisations ordinaires. Propositions. — 1° M. le Président demande qu'on s'occupe d'ores et déjà de la prochaine session. M. Marre fait remarquer que, lors de la session de 1907, M. SOUCHÉ avait déjà proposé le massif central de la France, dans la région de Clermont-Ferrand et surtout d'Aurillac et du Lioran. Cette proposition parait convenir à beaucoup de con- frères. M. le Secrétaire général a reçu aussi une proposition de ses- sion Annecy-Grenoble, région à coup sûr très intéressante et dans laquelle nous avons des confrères compétents et dévoués. . Enfin M. Lurz propose l'Aube, région intéressante aussi ; les mycologues de Troyes seraient particulièrement heureux de nous recevoir et de nous diriger. M. KziNexsiecxk demande s'il n’y aurait pas intérêt à aller dans une région où la Société a peu ou n'a pas d'adhérents, \ afin de s'y faire connaître et d'augmenter notre nombre. M. le Président répond qu'il n’y a pas lieu de se préoccuper outre mesure d'augmenter un nombre de membres qui dépasse cinq cents et qui est donc déjà très respectable, que les difti- cultés d'organisation seraient augmentées dans un pays où nous n'aurions pas de confrères pour préparer la session et pour nous guider et que les régions possédant des confrères dévoués et n’ayant pas été visitées depuis bien longtemps sont encore et nombreuses et tres intéressantes. M. le Secrétaire général s'occupera des propositions qui ont été faites et proposera, au plus tôt, au Conseil de la Société, le choix qui lui parait le plus avantageux. II demande donc au plus tôt des propositions fermes, préciseset aussi détaillées que possible, afin que le choix soit fixé en décembre, ou, au plus tard, en janvier prochain, d’une façon définitive. 2° M. Marre rappelle que, lors de la précédente session, la Sociélé avait approuvé le vœu suivant de M. Soucué: que la Société ne tienne de session à Paris que tous les trois ans et XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. qu'elle tienne session en province les autres années. Le conseil a cru cependant devoir proposer à la Société, qui l’a adopté, de tenir session à Paris en 1908. M. Maire plaide la cause de la province. Îl fait valoir que les Parisiens qui restent dans la capitale lors des sessions en province, peuvent organiser entre eux des excursions et presque une session officieuse, au lieu que les diverses provinces ne sont visitées que de loin en loin. I ya,ilest vrai. pour une session en province des difficultés d'organisation plus grandes que pour une session parisienne, mais nous pouvons compter sur le dévouement dont notre Se- crétaire général, M. Pecrrisor, nous a donné les preuves au cours de la session qui se termine. M. le Secrétaire général répond que pour cette année 1907, en effet, le Conseil et la Société ont cru devoir maintenir la session à Paris, parce que le projet d’une session en province a été reçu trop tard, mais qu’il n'est nullement opposé au projet de tenir session en province en règle générale deux fois sur trois et qu’il mettra tout son dévouement à la disposition de la Société dans ce but. M. le Président est du même avis que M. Marre et que M. le Secrétaire général, mais il insiste sur ce fait que les projets de session devront être élaborés au plus tôt pour que, d’une façon générale, la décision définitive sur le lieu et autant que possi- ble sur l’époque de la session soit prise assez tôt. M. Niepce DE Saint- Victor propose qu'une question de cette importance ne soit pas tranchée par les seuls membres pré- sents à la séance, mais qu'il soit statué sur ce sujet par voie de référendum. Il en est ainsi décidé. Par le bulletin, les sociétai- res seront consultés sur la question de savoir s’il convient de tenir deux sessions en province pour une session à Paris. M. Lurz demande que, pour chaque session de province, il soit créé un comité local, organisé dès le mois de janvier, qui prépare tous les détails de la session. Mais que ce comité rédige son programme et dirige les excursions à sa guise; qu'au- cune autre personne ne vienne, surtout au dernier moment, de- mander des changements plus ou moins à sa convenance ; que la responsabilité soit liée à la plénitude du pouvoir ; que ce comité ait seulement l'approbation du bureau, c’est-à-dire en SESSION GÉNÉRALE. XXXVII somme du Secrétaire général avec lequel il se tiendra en rela- tions. M. le Secrétaire général et M. le Président appuient la manière de voir de M. Lurz qui est approuvée par la Société. 3° M. Krinexstecx présente un vœu engageant les person- nes qui ont constitué une importante bibliothèque scientifique, à faire un don raisonné de leur bibliothèque après leur mort. M. le Président et M. Lurz font observer que la question est délicate, qu'il peut être excellent de léguer des livresà un grand établissement scientifique central où de nombreuses personnes pourront les consulter, mais qu’il peut être bien aussi de les donner à une société ou à une bibliothèque de province et de les mettre ainsi à la disposition de personnes qui ont une très grande volonté de s’instruire et qui n'en n’ont pas les moyens. L'essentiel est qu'il soit fait un don raisonné de ses livres. ho M. Marre propose de rendre un hommage mérité aux lithographes qui ont atteint une rare perfection dans la repro- duction des /cones de M. Bounier, à MM. Marcuizer et LAsne qui contribuent ainsi puissamment au progrès de la mycologie et il demande de les signaler à l'attention de M. le Ministre pour telle distinction que ce dernier jugerait convenable. M. le Président répond que le cas sera signalé au Président de la Société qui fera les démarches jugées nécessaires. Allocution du Président. — M. le Président, avant de clore la session, prononce l'allocution suivante : « Messieurs, « Je ne veux pas clore cette session sans vous remercier encore une fois de l'honneur que vous m'avez fait en m'appelant à la pré- sider. Je ne me ferai point un mérite de ma charge temporaire en grossissant le labeur qu'elle m a donné ; je constaterai même qu’elle ne m'a procuré que du plaisir en la société de nos aimables collègues et grâce aux collaborateurs que vous m'aviez adjoints, particuliè- rement notre zèlé vice-président, M. Mure, avec lequel je viens de passer un mois en Suède, voyage qui n’a fait que resserrer nos liens d'amitié et m'a permis d'apprécier tout son savoir. Je n'oublie pas von plus M. Perrrisor, notre sympathique secrétaire général, qui a bien voulu se charger de toute l'organisation matérielle. « Cet agréable tribut de reconnaissance donné, je me permettrai de vous communiquer quelques réflexions sur l'avenir de notre société. XXX VIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. «M. Mare vous disait très justement jeudi dernier que l’étude des champignons supérieurs n'avait pas fait en Suède beaucoup d’adeptes depuis la mort de Fries et que la tradition de l'illustre maître risquait fort de se perdre d'ici peu dans son pays. En Alle- magne, cette étude est aussi délaissée et l'on peut constater que c'est en Angleterre et surtout en France qu'elle réunit le plus d'adeptes. Mais ce n'est pas tout d'inscrire avec orgueil une liste de 500 adhérents en tête de son bulletin : il faut entretenir et sti- muler leur-zèle. Or tandis qu'on voit les membres de province, à Dijon, à Niort, à Fontainebleau et ailleurs, se réunir périodique- ment pour excursionner, on s'étonne que ceux de Paris, qui sont près d’une centaine, ne trouvent pas l’occasion de se grouper plus souvent. Puisque notre vénérable doyen et maître, M. Boupier, ne peut plus, à cause de sa santé, guider vos herborisations, il faut que de plus jeunes, je ne dirai pas le remplacent, mais s'efforcent au moins de conserver sa tradition en réunissant de temps en temps les amateurs de mycologie. « Les causes de cette abstention résident surtout dans une fausse honte contre laquelle on ne saurait trop réagir. Les membres de notre société qui serait le plus à même de prendre l'initiative de ces réunions, craignent que leur savoir se trouve parfois en défaut pour nommer certaines espèces. Mais qui donc sera jamais Ca- pable de déterminer à première vue tous les champignons ? Et n avons-nous pas constaté, par l’examen des papiers et notes parti- culières de Fries, que lui-même était souvent bien embarrassé. Enfin, qu'on ne se figure pas que la connaissance des champignons consiste seulement à les gratifier d'un nom latin plus ou moins harmonieux. Il faut d'abord reconnaitre l'espèce à la vue, ce qui n'est pas toujours facile et ne s’acquiert que par la pratique. C'est le cas de citer une phrase que j'ai entendu dire à QuÉLET qui s'y connaissait: « Ayez d’abord le champignon dans l'œil, le nom vien- dra après, un jour ou l’autre ». « Par conséquent vous auriez tout profit à vous réunir plus souvent, ne serait-ce même que sous le prétexte plus utilitaire et moins solennel de mycophagie. Vous rendriez le plus grand service aux débutants, quand même vous ne leur nommeriez que les espèces les plus vulgaires : ce sont autant de jalons pour les études ulté- rieures qui, sans ce secours, pourraient bien les rebuter. « Vous pouvez compter que, dans les limites de mes forces, je mettrai en pratique les conseils que je me suis permis de vous donner et que je ne négligerai rien pour continuer et augmenter la prospérité de notre œuvre ». pu | pie SESSION GÉNÉRALE. - SX IX Ce discours est salué par les applaudissements unanimes de “1 assemblée. _ L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 5 heures 3/4. M. le Président déclare close lan session de 1908. N Séance du 5 Novembre 1908 (1). La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M. Harror, vice-président. Le procès-verbal de la séance du 25 octobre est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : Bounirer.— /cones mycologici, série 5, livraison 21. M. Barsier. — Description synthétique des Russules de France, 1 brochure, Dijon 1908. À. Forriet A. Trorrer. — WMateriali per una monographia limnoligica dei laghi craterici del culture, Rome, 1908. P. Wisniewski. — Æinjluss der ausseren Bedingungen auf die Fruchtform bei Zygorhynchus Mælleri Vuill. Annales mycologici, VI, n° 4, août 1908. The Botanical Gazette, vol. XLVI, n° 4: Bulletin de la Société d'études scientifiques d'Angers. 1907. The Botanical Magazine, vol. XXII, n° 259, août 1908. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. Micer, qui envoie pour lebulletin une note sur les opérations du Groupe mycologique de Fontainebleau pendant l'année 1908. Une lettre de M. le docteur Hapor, qui remercie la Société de son admission. M. Bansier envoie quelques exemplaires d’un essai qu'il vient de publier sur la classification des Russules de France et qui sera analysé dans le bulletin. Il adresse également un mé- (1) L'insertion de ce procès-verbal a été omis par erreur au fase. 4 du tome XXIV (1908). SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1908. XXXXI moire intitulé : « Encore les Russules », qui lui a été suggéré par les dernières observations de MM. PecrerEau et BATAILLE sur ce genre. Ce mémoire paraîtra au bulletin. M. VuizcemiN communique à la Société une circulaire sur la nouvelle Flore de M. Brcear», et fait remarquer que quelques modifications y ont été apportées, notamment dans la dénomi- nation des espèces par leur nom latin. M. le Secrétaire donne lecture d’une note de M. Maenix sur la toxicité de l’'Amanita junquillea ; on sait que M. JeanmairE pense que cette espèce est toxique quand elle croît au prin- temps, comestible à l'automne. M. Macxix pense qu'il peut s'agir de phénomènes analogues à ceux qui ont été mis en évi- dence chez les végétaux supérieurs, notamment par CoRNEvIN. M. GuéGuex fait remarquer qu'on ne peut pas comparer à ce point de vue les champignonsetles Phanérogames ; M. GrIFFoN ajoute que les expériences de Laboratoire faite sur la toxicité des végétaux sont loin d’avoir été toutes vérifiées par la prati- que et que, plusieurs plantes, considérées comme vénéneuses pour les animaux domestiques, sont en réalité sans danger. M. l'abbé Bourpor envoie pour le bulletin un important tra- vail, fait en collaboration avec M. Gazzin, sur les Hyménomy- cètes de France du groupe des Hétérobasidiées ; outre des ob- servations sur les espèces connues, plusieurs formes nouvelles sont signalées et décrites. M. Cuxy envoie le catalogue de la bibliothèqne botanique de l’abbé BouzLu; ce catalogue mentionne plusieurs ouvrages my- cologiques qui peuventintéresser les membres de la Société. M. GuéGuen prend ensuite la parole et annonce qu'il a facilement cultivé le Xylaria polymorpha à partir des coni- dies; les résultats obtenus sont très comparables à ceux que lui avait donnés la culture du Xylaria hypoxylon. La gélatine est liquéfiée par le champignon qui y produit ensuite des cla- vules filiformes ; sur les milieux solides les, clavules sont plus grosses, simples ou ramifiées, et douées d’un phototropisme positif. M. Guécuen ajoute que le Xylaria polymorpha ne forme de clavules que pendant une période de l’année, pendant la saison chaude, tandis que pour le X. Aypoxylon cette pro- duction avait lieu seulement en automne. La séance est levée à 3 heures. XXXXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Envoi de M. Pyar : Clitocybe phyllophi Inocybe sp. Hypholoma Yascicu Clavaria Sp. la. lare. Polyporus abietinus. Dædalea biennis. Stegia Ilicis. Ræstelia sur Sorbus Aria. Envoi de M. Triuserr : Inocybe piriodora. Lactarius pallidus. Tricholoma lascivum. Cortinarius Sp. Entoloma nidorosu m. Apport de M. Marxer (espèces venant du Var): Tricholoma suliureum. Collybia longipes. Lactarius torminosus, chrysorhæus. Russula alutacea. Hygrophorus cocci neus. Cantharellus cibarius. Hypholoma Yasciculare. Agaricus campester. Gomphidius viscidus. Boletus Boudieri. Hydnum amicum. Clavaria Îormosa. Helvella crispa. À À cm Ÿ ÿ à. à hé à Us ‘3 js Séance du 4 Février 1909. La séance est ouverte à deux heures sous la présidence de M. Harior, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance imprimée reçue depuis la précédente séance comprend : Bouprer. — /cones mycologicæ, série V, livraison 22, fé- vrier 1909. Deracroix et MausLanc. — Maladies parasitaires des plan- tes cultivées, Paris, 1907. Bulletin de la Société. d'Histoire Naturelle -des Ardennes, tome XIII, 1906. Verhandlungen der k.k. zoologisch-botanischen Gesells- chaft in Wien, Band, LVIIL, 1908, 8 et 9. Annales mycologici, n° 5et 6, 1908. The botanical Magazine, oct., nov., déc. 1908. The botanical Gazette, déc. 1908. Bulletin de l'Herbier Boissier, tome VIII, 1908, n° 12. Memoirs of the Department of Agriculture in India, vol. 1, n° 5, oct. 1908. Missouri botanical Garden annual Report, Saint-Louis, 1908. Memoirs the American Academy Arts and Sciences, Cam- bridge, vol. XIII, n° VI, 1908. Die holzzersiürenden Pilze, Wien, 1908. Atii dell Instituto Botanico dell Universita di Pavia, Milano, 1908. Intorno alla Micologia lombarda, Milano, 1908. Estratto dagli atti del R. Istituto botanica dell Universita di Pavia. XXXXIV. SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Briosi. — Sulla Moria dei Castagni. — Contribuzione allo studio della Micologia Ligustica. La correspondance écrite comprend : Diverses lettres relatives au service du bulletin. Un changement d'adresse. Nouvelle adresse : M. FAIvRe, 3, boulevard Morland, Paris, 4e. Une lettre de M: PErrrisor, secrétaire général, qui, ayant quitté Paris pour habiter Avesnes (Nord), pense ne plus pou- voir continuer ses fonctions de secrétaire général et qui adresse sa démission avec ses regrets. M. le Président adresse à M. Pecrrisor les remerciements et Les regrets de la Société. Il dé- clare qu'il lui semble bon que le Conseil s'occupe, lors de sa séance de mars, du remplacement de M. PEecrrisor et qu’il soit procédé à l'élection du secrétaire général lors de la séance d'avril. Îl en est ainsi ordonné. En attendant, M. le Président demande à M. MauBLaxc, qui veut bien accepter. de remplir provisoirement les fonctions de secrétaire général. Il y a deux lettres de démission de M. Bexoïsr, de Rouen et de M. Porsor, de Beaune. M. le Président a le plaisir d'annoncer que M. Maxeix, an- cien président de la Société, a été élu membre de l'Institut (Académie des Sciences) et il propose de lui adresser par écrit les félicitations de la Société. Adopté avec applaudissements. M. le Président annonce aussi que l’Institut a attribué les prix suivants à nos confrères : Prix Montagne, à M. le D' Pixox, pour ses travaux sur les Myxomycètes. Prix Desmazières, partagé entre Mile BELEzE pour l’ensem- ble de ses travaux en botanique et M. Harior, pour ses tra- vaux sur les Urédinées. Prix de Coincy, àM. Guérin pour ses travaux sur les Dipté- rocarpacées. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de deux con- frères, M. Fricne, professeur en retraite de l'Ecole Forestière de Nancy, quilaisse la réputation d'un savant et regretté bo- taniste et le souvenir d’un homme de bien et de M. CHevreuxz. très regretté confrère d'Angers. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1909. XXXXV Présentation et élection de nouveaux membres. — Sont pré- sentés, pour être élus dans la prochaine séance membres de la Société : MM. G. Mazurier, professeur au lycée de Brest, présenté par MM. Guëguen et Hariot. Armand Reuss, route de Saint-Germain, à Carrières- sur-Seine (Seine-et-Oise), présenté par MM. Guëguen et Goguel. IL est procédé à l'élection des émbres présentés au cours de la précédente séance. MM. Coin, CHERMEZON, ANDRIEUX et Vuarcuex sont élus. à l'unanimité, membres de la Société Mycologique de France. Communications. - 1° M. Fron expose deux communica- tions : a) Sur une maladie du Cotonnier; b) Sur une maladie observée à Rennes sur des Eucalyptus et due à un champignon qui parait voisin des £ntyloma. Ces deux communications seront insérées zn extenso dans le bulletin. 2° M. Grirrow, enson nom eten celui de M. MausLanc, expose l'état actuel de nos connaissances sur l'Oïdium du Chène. La fin de cette communication est accueillie par les applaudisse- ments de la société. Plusieurs confrères, notamment MM. PriLLiEux, GUÉGUEN, Harior, Leroy, Kzincksieck, Bessir, demandent à ce sujet di- verses explications dont la réponse donnée par M. Grirron est contenue dans la communication qui sera inséréc én extenso dans le bulletin. MM. Grirron et MausLanc présentent deux autres notes des- tinées à être insérées dans le bulletin : Note sur une maladie du Cacaoyer. Notes de Mycologie et de Pathologie végétale. 3° M. GuÉGuEN, à propos des fausses truffes, a eu l'occasion d'étudier divers Seleroderma, dont la spécification est difficile et contestable et sur laquelle il présente diverses observa- tions. M. le Président remercie MM. FroN, Grirron, MauBLanc et Guécuen de leurs très intéressantes communications. XXXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 4° M. Guécuex présente à la Société les portraits des frères Crouax; ces portraits vont être publiés dans le prochain bul- letin. 5° M. le Président présente l'ouvrage de Decacroix et Mau- BLANC sur les maladies parasitaires des plantes cultivées. 6° M. le Dr Gocuez présente des clichés et des photographies ‘ de divers champignons, notamment de Coprinus porcellana, Boletus eduiis, Lepiota sp. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 3 h. 15. Séance du 4 Mars 1909. La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. HarioT, président. Le procès-verbal de la séance de février est lu et adopté après une observation de M. GuÉGuEnN. La correspondance imprimée comprend : Recueil d'œuvres de Léo Érrera (3 vol. reliés). Notice sur Léo Érrera, par L. Frépérice et Jean Massarr. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Rouen, 1907, 1er et 2° semestres. The Botanical Gazette, XLVII, n° 1. Revista agronomica, VI, n°6. New York agricultural Experiment Station, 1908 (6 fasc.). La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. Maxi, qui remercie la Société des félici- tations qu’elle lui a adressées à l’occasion de son élection à l'Académie des Sciences. Des lettres de démission de MM. Marécuar, à Ronchamp (Haute-Saône), et LErEBvRE, à Nancy. Une lettre du Secrétaire de l'Association mycologique lédo- nienne qui envoie à la Société le compte-rendu de l’Assemblée œénérale de cette association. La Société Linnéenne de Bordeaux et la Société de vulgari- sation des sciences naturelles des Deux-Sèvres demandent l'échange de leurs publications avec le Bulletin de la Société mycologique ; sur la remarque de M. Guécuex qu'il a été décidé en principe de n’accorder d'échange qu'avec les sociétés s’occupant uniquemment de mycologie, ces demandes ne sont pas adoptées. XXXXVITI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Le Secrétaire dela Nederlandsche Mycologische Vereeniging annonce la fondation de cette nouvelle société et demande sa présentation comme membre de la Société mycologique de France. | Mme Veuve Leo Errera annonce l'envoi des œuvres de M. Errera, comprenant 3 volumes qui figurent à la séance. Le secrétaire est chargé d’adresser les remerciements de la Société à Mme ERRERA. M. le Président annonce que le Conseil, qui s’est réuni avant la séance, a décidé de procéder à la nomination d’un nouveau secrétaire général ; il propose M. Mauscaxc qui veut bien accepter cette fonction. Le Secrétaire donne lecture de deux notes envoyées pour le Bulletin, la première de M. Lecué sur une forme morchelloïde du Collybia velutipes, la seconde de M. l'abbé Hy sur l’'Amanita Junquillea. À propos de cette dernière et à la suite des nom- breuses observations auxquelles cette Amanite a donné lieu dans ces derniers temps, M. Perrot croit qu'il est prudent de mettre le public en garde contre ce champignon. M. Grirrox prend ensuite la parole et, en son nom et en celui de M. Mauscaxc, expose les résultats d'observations sur quelques maladies de la Betterave ; il parle successivement de la maladie du cœur due au Phoma tabifica, des maladies des feuilles et notamment de celle que produit le Ramularia beticola et enfin des tumeurs ou loupes non parasitaires qu'on observe parfois sur les racines. Cette communication fera l'objet d'une note publiée dans le Bulletin. Est présentée, pour être élue dans la prochaine séance membre de la Société : La Nederlandsche Mycologische Vereeniging. 1, Roemer Visscherstraat, Amsterdam, présentée par MM. Harior et Mausranc. Il est procédé à l'élection des membres présentés au cours de la précédente séance, MM. Mazurier et Reuss sont élus, à l'unanimité, membres de la Société mycologique de France. M. Perror prend ensuite la parole et donne connaissance d’une proposition qui lui a été communiquée par M. PeLrerEAu : devant l’augmentation considérable des membres de la Société da PT SÉANCE DU 4 Mars 1909. IL et du surcroît de travail qui en résulte pour le secrétaire géné- ral, M. PELTEREAU pense qu'on pourrait décharger ce dernier de la partie matérielle de son travail : envoi des bulletins, changements d'adresse, etc. Les finances de la Société per- mettraient facilement de consacrer une petite somme à la rétri- bution d'une personne qui se chargerait de cette besogne. M. le Président propose de renvoyer au Conseil cette inté- ressante proposition qui pourra être reprise lors de la séance de mai. La séance est levée à 3 heures. Séance du 1” Avril 1909. La séance est ouverte à une heure trois quarts, sous la pré- sidence de M. Harior, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Correspondance imprimée. —— L. Lecué. — Catalogue rai- sonné des Basidiomycètes qui croissent autour de Mondou- bleau (Loir-et-Cher), 1908. C. TorrenD. — Flore des Myxomycètes, 1909. Annales Mycologici, vol. VII, no 1, 1909. The Botanical Gazette, vol. XLVIL, n°2, février 1909. The Botanical Magazine, Tokyo, vol. XXII, n° 252-263, 1908 et vol. XXIIT, n° 264, 1909. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, 2° série, t. VIII, 38 et 4° trim. 1908. Communications de M. le Secrétaire-général. — M. Mau- BLANC, Secrélaire-wénéral provisoire,annonce à la Société l'élec- tion de M. Bounier, comme correspondant de l’Institut (Acadé- mie des Sciences). M. le président rappelle en quelques mots la science profonde. l'élévation de caractère et l’inaltérable bonté de notre vénéré président d'honneur ; il propose de lui envoyer une adresse de félicitations signée par les membres présents à la séance. Adopté à l'unanimité avec applaudissements. M. Perrot, secrétaire général honoraire, a été nommé Che- valier de la Légion d'honneur à l’occasion de l'exposition de Bordeaux et Officier du Mérite agricole à l'occasion de l’expo- sition de Milan. MM. PerterEau et Duuée ont été nommés Chevaliers du Mérite agricole à l'occasion de l'exposition de Milan (Applaudissements). M. le président adresse à ces con- frères les félicitations de la Société. SÉANCE DU 1! aAvRiL 1909. Di M. le Secrétaire général provisoire constate que le premier numéro du Bulletin de 1909 est en retard ; il a écrit plusieurs fois à l'imprimeur qui se plaint d’avoir été très retardé dans ses travaux par la grève des postiers et promet de faire toute dili- gence possible. M. GuéGuen a reçu une lettre de M. Mazurier, de Brest, qui espère fonder un groupe mycologique brestois affilié à la So- ciété Mycologique de France. Les renseignements nécessaires seront adressés à M. Mazurier. Plusieurs propositions ont été faites relativement à la pro- chaine session de la Société. Il est question de Grenoble, du Lioran, de Dijon etc. La proposition qui paraït rallier le plus de suffrages est celle de Dijon. M. le président, MM. Gueux, ParouizLAr» et plusieurs autres membres exposent des raisons qui militent en faveur d’une session ayant pour centre Dijon. Quoi qu'il en soit, il est statué que la décision sera prise à la séance de mai ; les confrères qui ont des propositions fermes et des programmes aussi précis que possible sont priés de les communiquer au secrétariat général avant la séance de mai. Présentations et élections. — Sont présentés, comme futurs membres de la Société : MM. Pierre LavraLLr, interne en pharmacie, 14, rue de la Gla- cière, à Gentilly (Seine), présenté par MM. Guéguen et Gouin. . Le Dr Porrar, à St-Germain-de-Calberte (Lozère). pré- _ senté par MM. Bainier et Guéguen. Raoul Mars, herboriste de 1'° classe, 76, rue Thiers, le Hâvre (Seine-Inférieure), présenté par MM. Hariot et Maublanc. A la suite de la présentation dans la précédente séance, la NEebERLANSCHE MycoLociscue VEREENIGING, d'Amsterdam (Hollande), est élue membre de la Société Mycologique de France. Communications. — 1° De MM. Harror et ParouiLrLarD, sur une nouvelle espèce de champignons, le Sphærophragmium Chevaliert. LIT SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 2 De M. Guieuex, sur le Xylaria polymorpha conidien étudié dans ses cultures. 3° De M. Guécuen, sur un Aspere villus à formes conidiennes pléomorphes. Ces trois communications seront insérées in extenso dans le Bulletin. Election du Secrétaire général. — Vers la fin de la séance, il est procédé à cette élection. M. Mausrawe est élu par 15 voix et 1 abstention, sur 16 membres présents. M. Mausranc remercie la Société et déclare qu’il mettra tout son dévouement à remplir ses nouvelles fonctions. La séance est levée à trois heures. Apport de M. B. PrerrauGues, du bois de Meudon. Sarcoscypha coccinea. Le Gérant, L. Decrume. Séance du 6 Mai 1909. La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. Harior, président. Le procès-verbal de la séance d'avril est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : Bounrer. — /cones mycologici, série 5, livraison 23. . T. Percu. -— The genus Chitoniella, 1908. T. Percx The Phalloideæ of Ceylon, 1908. The Botanical Gazette, vol. XL VII, n°3 et 4. Annali della R. Accademia d'Agricoltura di Torino, vol. 51, 1908. Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesells- chaft in Wien, LIX, 15 mars 1909. . The botanical Magazine, XXIII, n° 265. New-York agricultural experiment Station, numéros 307 à 313. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. Bouprer remerciant la Société des félicita- tions qu'elle lui a adressées à l’occasion de sa nomination comme membre correspondant de l'Académie des Sciences. Une lettre de M. Decrume qui s'excuse du retard que la grève . des postes a apporté à l'apparition du dernier fascicule du bul- Jétinei M. Mazurrer remercie la Société de son admission prononcée à la précédente séance. M. Paire envoie sa démission de membre de la Société. LIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. M. le Secrétaire général annonce à la Société la mort de M. Kzincxsrecx et donne lecture de la note suivante de M. BoupiEr « La Société Mycologique vient de perdre en M. Paul Kzi- cKksIECK un de ses membres les plus dévoués. Passionnément épris du désir de concourir au développement de l'étude des Champignons en France, il a déployé pour ses publications une grande partie de son activité à l'avancement de cette partie de la botanique. La Société Mycologique l’a vu suivre avec persé- vérance, non seulement ses séances auxquelles il assistait aussi souvent que lui permettaient ses nombreuses occupations, mais encore ses sessions extraordinaires auxquelles il ne manquait jamais et savait s’y rendre utile, contribuant même souvent à leur organisation. « Intelligent et d’une activité remarquable qui lui a faitentre- prendre la publication de nombreux ouvrages purement scien- tifiques ou de simple vulgarisation, M. Paul KziNexsieck a bien mérité de la science. Il avait un goût artistique qui lui a fait non seulement d'affronter l'édition des grands ouvrages, mais de les bien faire, de les faire exécuter avec tous les per- fectionnements de la science moderne, et même dans ses plus petites publications on trouvera toujours ce goût artistique si développé chez lui et qu'il mettait en tout, lui faisant refuser impitoyablement celles qui ne lui paraissaient pas assez bien pour être reproduites, quelque avantage qu'ileut pu en trouver. « N'ayant eu pour ma part qu'à m'en louer sous tous les rap- ports pour la publication de mes /cônes et de ma Classification des Discomycètes, M. Krincxsrecx m'a été, je le reconnais hautement, des plus utiles pour la publication de ces deux ou- vrages et je regarde comme un devoir d'exprimer ici ma satis- faction ». M. Mausraxc, secrétaire général, expose le résultat des dé- marches qu'il a faites pour la session générale de 1909 auprès de MM. Soucné et Barsier. Des excursions dans le plateau central, proposées lors de la dernière session, ne peuvent utile- ment être organisées cette année même; mais il en est autre- ment de la région de Dijon où, grâce au concours de la Société mycologique dijonnaise, une session peut être faite vers le SÉANCE DU 6 MAI 1909. LV milieu d'octobre. M. Mausranc donne lecture d’un projet pro-: visoire proposé par M. Bargier et qui comprend des herborisa- tions aux environs de Dijon, dans la région de Semur et dans l’'Autunois. La Société adopte en principe ce programme et dé- cide de tenir à Dijon la session générale de 1909 ; le bureau de la Société Mycologique de Dijon est chargé. d'accord avec le secrétaire général, d'élaborer le programme définitif et d’orga- niser les excursions. M. le secrétaire général analyse une note envoyée pour le bulletin par MM. Barnier et Sarrory sur un nouvel Aspergiltus pathogène. l’Asperotillus fumagatoides, voisin de l’Aspergillus fumigatus. M. Guéçuex fait remarquer qu'il s'agit du champi- gnon qui a été étudié récemment par M. Danerzarp sous le nom d’Aspergillus fumisatus. M. ParourLrarD remet une note sur des champignons de la Nouvelle-Calédonie. M. Grirron prend la parole et expose diverses observations faites par lui et M. Maugraxc sur diverses maladies cryptoga- miques au cours de l’année 1908. 11 parle successivement du mildiou des fleurs de la vigne, du black-rot dans le centre de la France, de diverses rouilles et décrit une nouvelle espèce d'Aemileia rencontrée sur des Oncidium de serres. À ce propos, M.Harior signale une invasion de Peridermium Strobi qui a causé de grands ravages sur les Pins du Lord dans la forêt de Fontenoy (Vosges. M. le Président parle du congrès qui doit se tenir l'an pro- chain à Bruxelles pour la réforme de la nomenclature mycologi- que et propose de nommer une commission pour représenter la Société Mycologique à ce congrès. MM. Boupier, PATOUILLARD, ManGin, VuizemiN, Harior, Maire, GuÉGuEN et Maupranc sont désignes pour faire partie de cette commission. Sont présentés pour être nommés membres de la Société mycologique à la séance de juin : La Société linnéenne de Bordeaux, 53 rue des Trois-Conseils, Bordeaux, présentée par MM. Peltrisot et Maublanc ; M. GRANDIEAN, pharmacien à Lausanne, présenté par MM. Dumée et Hariot, LVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. M. P. Descarpes, 76, rue des Saints-Pères, Paris, présenté par MM. Dangeard et Souché. MM. Lavrazze, Porrar et R. Maui, présentés à la dernière séance. sont nommés à l'unanimité membres de la Société mycologique. La séance est levée à 3 heures. Envoi de M. Timserr, à Corbeil : Melanopus squamosus. Cæoma Mercurialis. Collybia velutipes. Pholiota mutabilis. Entoloma sericeum. Pluleus cervinus. Envoi de M. Souci : Entotoma clypeatum. Apport de M. Lerorx : Trametes radula. Melanopussquamosus. & Résumé des recettes et dépenses de M. Peltereau, tré- sorier, pendant l'exercice 1908. I. — Recettes. 1° Reliquat en argent à la fin de l'exercice précédent : @aisserdu (Trésorier rm the e nt eve 3.771 45 ÉrovISIon auiSecrétaire 2 UPS RE 50 » 2° 470 cotisations de 1908, dont 36 d'étrangers avecsupplémentide \rancss ep PAR ee ner ROUE 3° Cotisations antérieures recouvrées......... h6 » 4° Une cotisation à vie (M. Joyeux) ......:... 150 » 5° Arrérages des rentes de la Société ........ 197 50 6° Abonnements des libraires et ventes de bul- LEE RES SA Re LA SAN A ner 586 10 7° Remboursement de planches...... ve 36 » SOMBUDITEILE 8 nee NU RAR au 200 » Motalides recettes mener es 9.809 05 ppp Il. — Dépenses. 1° Bulletin, impression, envois, tirages à part, imprimés, circulaires, planches et clichés, ci.... 3.520 15 2° Livraisons 6, 7 et 8 de l’atlas Rolland...... 990 » sunlcones Boudier 5° SETIe ERREURS 160 » 4° Loyer, assurance et service ............., : 367 95 AHoAChatide 101fr./de rente 34} 220.0 net 324 05 GNERAIS derSeSSION CU Ar A NI 42 90 7° Menues dépenses du secrétaire............ 96 85 8 Frais des recouvrements par la poste. ..... 122 20 9° Envois de fonds, registres à souches et me- nues dépenses du\trésorier te ne 52 95 10° Provision laissée au secrétaire ........... 133 60 Total des dépenses ............. 5.810 65 LVIII CoMPTES DU TRÉSORIER. III. — Balance. IV. — Etat de situation. L'actif se compose en outre de : 1° Provision laissée au secrétaire .......... De 2° 200 fr. de rentes sur l'Etat ayant couté..... Nota. — 100 fr. de rente ayant coûté 2.952 fr. forment emploi de 25 cotisations à vie. 100 fr. de rente ayant coûté 3.394 fr. 20 sont des emplois provisoires. Totalde l'actif." C2 HSE A la fin de l'exercice 1907, l'actif était de ..... Augmentation.-........... ©0 09 05 10 65 98 40 a À. ot € . @©| © 133 60 6.346 20 10.478 20 9,851 60 626 60 Le Gerant. L. DECLUME. ; D NT AT ji ut Al DATÉE Aa & p VS Ï 10 k M “ie VÉS ; 1€ RH # FEAR Sc cle De Groupe Mycologique de Fontainebleau. Travaux de l’année 1909, Par M. MICHEL. Le Groupe Mycologique de Fontainebleau, de plus en plus prospère, a fait, en 1907, grâce aux conditions exceptionnelles de température et d'humidité de cette saison pluvieuse, deux séries d'herhorisations. Les herborisations d'été, commencées le 6 juin, ont duré jusqu'au 7 août. Celles d’automne, com mencées comme d'habitude dans les premiers jours de septem- bre, se sont terminées le 30 octobre. Elles ont eu lieu aux dates et dans les régions suivantes : 26 juin. — Carrefour de Diane, les Placereaux, Croix du Grand-Maître, Carrefour du Chevreuil. 3 juillet. — La Fosse-à-Râteau, la Tillaie, le Bouquet-du- Roi. | 7 juillet. — La Tillaie, le Gros-Fouteau. 10 juillet. — Rocher des Demoiselles, Carrefour des Grands- Genièvres, Carrefour des Adieux. 17 juillet. — Le Gros-Fouteau, la Fosse-à-Râteau. 24 juillet. — Le Mont-Fessas, la Fosse-à-Râteau, le Bou- quet-du-Roi, le Gros-Fouteau. 31 juillet. — Montoir de Recloses, Carrefour des Erables. 7 août. — Bois-Gautier, Croix de Guise, Route du Prince. 4 septembre. — Le Gros-Fouteau, le Bouquet-du-Roi, le Jupiter. 11 septembre. — Rocher Bouligny, le Mont-Merle, Rochers Fourceau. LX GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. 25 septembre. — Bourron, les Forts de Marlotte, Carrefour du Chevreuil, le Mont-Merle, Rocher Bouligny. 2 octobre. — Bois-le-Roi, la Mare-aux-Evées, Croix de Vitry, Carrefour du Berceau, Carrefour des Vieux Rayons, Pavé de la Cave. 16 octobre. — Croix du Calvaire, Route de Buffon, le Mont Chauvet. 23 octobre. — Route du Montoir de Montigny, le Long- Rocher, la Plaine verte. 30 octobre. — Les Fosses-Rouges, le Gros-Fouteau, la Butte-aux-Aires. Parmi les personnes ayant fréquenté ces herborisations, nous citerons : Mmes Brissard, Créange, Dauvergne, Duffour, Ferry, Godecaux, Houberdon, Lecoy, Labut, Magnien, Saint- Georges ; Mlles Bertrand, Brissard, Gouillet, Hurpin, Moitron, Nigrin, Rougier, Vincent ;: MM. Berger, Bonnet, de las Baras y Aragon, professeur de botanique à l'Université d'Oviédo, pro- fesseur Barrier, directeur de l'Ecole vétérinaire d’Alfort, capi- taine Créange, J. Créange, capitaine de gendarmerie Duffour, Dufour, directeur adjoint du laboratoire de biologie végétale, Fauvelais, Ferry, de Lunéville, Guépratte, capitaine Houber- don, Hurpin, Lacodre, Leperche, Lesage, docteur Lesage, Lion- net, Levaux, Lugaresi, de l'Université de Bologne, de Linières, capitaine Lecomte, commandant Magnien, capitaine Magnus, Michel, Nicolas, préparateur à l'Ecole supérieure des Sciences d'Alger, Paul, Prégent, Pepernad de Langautier de Montle- zun, Adhémar Poinsard, de Rennepont, colonel Scherbeck, docteur Warneck, Maurice Warneck et les élèves du labora- toire de Biologie végétale. La 4° exposition annuelle a eu lieu comme d'habitude dans la salle municipale des élections, mise obligeamment par la Muni- cipalité à la disposition des organisateurs. L'Exposition de Champignons. Comme l'an dernier, les champignons étaient exposés sur quatre longues tables et une cinquième disposée presque au fond, perpendiculairement aux précédentes. D'un côté, les TRAVAUX DE L'ANNÉE 1909. LXI champignons vénéneux ; de l'autre, les champignons comesti- bles, dans des cuvettes photographiques. De très belles plantes vertes, placées sur les côtés et au fond, donnaient à la salle comme un air de fète. C’est le sympathi- que horticulteur, M. Hézard, toujours aimable, qui les avaient envoyées. Depuis le jeudi, tous les membres habituels des excursions hebdomadaires, MM. Berger, Bonnet, Buchet. Dufour, Fauve- lais, Guépratte, Hurpin, Michel, de Rennepont, Schaiblé, s'étaient mis en campagne et étaient allés herboriser dans les endroits les plus variés de la forêt de Fontainebleau et même dans la forèt de Champagne, pour rapporter le plus d'espèces possible. Heureusement que, à part les quelques averses du vendredi, le temps a été beau et a favorisé les chercheurs. La saison, d’ail- leurs — nous avons déjà eu l’occasion de le dire — a été, cette année, très favorable à la poussée des champignons. En outre, diverses personnes de la ville ont été assez aima- bles pour coopérer à l’exposition par leurs apports variés. Mmes Bailly, Magnien, Bourguignon, Mile de Boismorel, MM. Hennecart, Guyot, Guillon, Dubreuil, Frering et M. le capitaine Duffour, ont offert de très beaux échantillons. M. Des- combes a exposé un superbe amadouvier, et M. Noël, directeur du laboratoire régional d’entomologie de Rouen, a envoyé une magnifique touffe de sparassis crêpue. De Bourron même, ont été apportés de précieux échantil- lons par M. Adhémar Poinsard. M. Boireau, de Nemours, avait aussi envoyé de très beaux lots. Pour toutes ces raisons, on a réuni, cette année, beaucoup plus d'espèces que les années précédentes. Il y en avait 225, sans compter les exemplaires, secs ou conservés dans l'alcool, de la collection personnelle de M. Michel. On a beaucoup admiré, aussi, une girole monstre pesant 95 grammes. Le temps a été également très beau le dimanche. Aussi, les visiteurs n’ont jamais été aussi nombreux que cette année. De 2 à 6 heures, se sont nressés, le long des tables, de nombreux amateurs, attentifs aux explications données par les organisa- je LXIT GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. teurs, et, parfois, faisant eux-mêmes des remarques intéres- santes qui leur avaient été inspirées par leurs recherches. M. Juillard, sous-préfet de Fontainebleau, a honoré l’Expo- sition de sa visite. M. le docteur Lefèvre, maire, qui n'était pas libre le dimanche, a eu l’amabilité d'aller surprendre, la veille, les organisateurs au milieu de leur travail. M. Gaston Bonnier, membre de l'Institut, directeur du labo- ratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. a tenu également à venir donner un témoignage de sympathie à cette tentative de vulgarisation botanique. Liste des espèces trouvées au cours des herborisations ou ayant figuré à l'exposition du 10 octobre : Amanita rubescens, vaginata, verna, solitaria, pantherina, spissa, phalloïdes, citrina, muscaria, porphyria, junquillea, Cæsaria. Collybia butyracea, radicata, fusipes, dryophila, grammocephala, ery- thropus, maculata, rivulosa. ; Marasmius oreades, rotula, urens. Russula cyanoxantha, emetica, aurata, lepida, ochroleuca, ochracea, fœtens, integra, lutea, xerampelina, nigricans, decolorans, delica, adusta, heterophyla, rubra, Queletii, violacea, fellea. Lactarius subdulcis, rufus, piperatus, pallidus, theiogalus, blennius, torminosus, uvidus, zonarius, scrobiculatus, deliciosus, azonites, plum- beus. Cantharellus cibarius, aurantiacus, tubæformis . Polyporus versicolor, calceolus, perennis, fomentarius, annosus, luci- dus, sulfureus, radiatus, dryadeus, picipes, abietinus, adustus, zonatus, versicolor. Stereum ferrugineum, hirsutum. Boletus scaber, chrysenteron, Satanas, granulatus, edulis, felleus, cya- nescens, variegatus, luteus, badius, bovinus, luridus, erythropus, casta- neus, subtomentosus, pruinatus. Volvaria volvacea, Lioveyana, pusilla. Phallus impudicus. Cortinarius hematochelis, bolaris, multiformis, hinnuleus, infractus, albo-violaceus, castaneus, mucosus, fulgens, pholideus, firmus, palaceus, triumphans, elatior, glaucopus, anomalus var. caninus, saturninus. Hypholoma fasciculare, hydrophilum, Candolleanum, appendiculatum, lacrymabundum. Hygrophoras pudorinus, eburneus, conicus, innulatus. Panæœolus fimicola, papilionaceus. Mycena pura, denticulata, epipterygia, polygramma. Daœdalea quercina. TRAVAUX DE L'ANNÉE 1909. ;, DONPUTT Inocybe Trinii, rimosa, fastigiata, descissa. Psalliota arvensis, campestris var. sylvicola, sylvatica, comtula. Clitocybe infundibuliformis, nebularis, viridis, suaveolens, paradoxa, parilis, clavipes, inversa. Tricholoma chrysenteron, saponaceum, russula, rutilans, Schuma- cheri, striatum, imbricatum, equestre, nudum, columbetta, persona- tum, sejunctum, iramœænum, terreum. Omphalia fibula. Pluteus cervinus. Lepiota procera, Persooni, clypeolaria, id. var cristata, excoriata var. gracilenta, aspera var. acutesquamosa, amiantina. Paxillus involutus, atrotomentosus. Lepista Alexandri. Hydnum coralloïdes, repandum, velutinum, floriforme. Lycoperdon gemmatum, hiemale, excipuliforme. Calocera viscosa, cornea. Tremella mesenterica, violacea, intumescens. Laccaria laccata, id. var amethystina, id. var. proxima. Entoloma nidorosum, rhodopolium. Leptonia nefrens, chalybæum. Octojuga variabilis. Naucoria semiorbicularis. Galera hypnorum, spartea, tenera. Crepidotus mollis, junquilleus, micaceus. Coprinus plicatilis, atramentarius. Scleroderma verrucosum, vulgare. Panus stypticus. : Bulgaria inquinans, sarcoïdes. Clavaria grisea, acroporphyrea, stricta, formosa, aurea, corniculata cristata, Îragilis. Gomphidius viscidus, roseus. Pholiota caperata, squarrosa. - Bovista gigantea. Hebeloma crustiliniformis. Pleurotus ulmarius, nidulans. Trametes gibbosa, pini. Rhizina inflata. Fistulina hepatica. Nolanea pascua. Physisporus vulgaris. Fuligo septica. Stropharia æruginosa. Xylaria hypoxylon. Merulius papyrinus. Tremellodon gelalinosum. Psathyrella disseminata. Armillaria mellea, bulbigera, mucida. ÉXIVS GROUPE MYCOLOGIQUE Anthea flammea. Craterellus cornucopioïdes. Sparassis crispa. Auricularia tremelloïdes. Ecchyna faginea. Helvella crispa, pithyophila, lacunosa. Aleuria vesiculosa,macropus. Otidea onotica. Geoglossum glabrum. Spathularia flavida. Leotia lubrica. Geaster fimbriatus, hygrometricus. Chlorospleniam æruginosum. Hypoxylon coccineum. Ceratiomyxa mucida. Physarum nutans. Fuligo septica. Chondrioderma floritorme. Diachea elegans. | Stemonitis fusca. Comatrichia obtusata, typhoides. Cribraria aurantiaca. Dictydium umbilicatum. Trichia varia, fallax. Hemitrichia rubiformis, clavata. Arcyria incarnata, punica, flava. Lycogala miniatum. Excursion et Exposition de champignons à Laval par M. P. CORFEC Le dimanche 17 octobre dernier, la Société Mayenne-Sciences a fait dans l'après-midi, sous une pluie battante, une excursion dans les bois des environs de Laval, en vue de recueillir des espèces variées pour l'exposition mycologique des 18 et 19. Les sociétaires forment trois groupes. L'un doit explorer la Forêt de Concise ; les deux autres. les Bois de Bourembourg et de l'Huisserie. La Forêt de Concise et les environs ont permis de ramasser un grand nombre de Craterellus cornucopioïdes, Boletus fu- sipes (V.Pictilis), Cortinarius sanguineus, pholideus, miltinus, Geoglossum glabrum, Helvella crispa, et 6 Tricholoma Georgii, espéce très rare à celte époque. Le Bois de l’Huisserie a fourni un superbe spécimen de: Polyporus Schweintitzii, ainsi que de très nombreuses espèces de boletus: B. felleus, scaber, variegatus, luridus, æreus, edulis, granulatus, Hydnum fragile, repandum, velutinum, graveolens, zonatum et sa variété : scrobiculatum. Les Amanita y foisonnent ; depuis: l'Amanita muscaria, pantherina, citrina et ses variétés, jusqu'à l'An. vaginata et l'Am. Eliæ. Les abords du bois de Bourembourg permettent de découvrir dans le terrain sablonneux, deux : Pisolithus arenarius : dont l’un pesait 2.200 grammes et mesurait 0 m. 40 de haut sur 0 m. 4? de circonférence à la partie sporifère. Trois autres échantillons ont été trouvés depuis dans les mêmes parages. Dans le Bois même, les: Boletus fusipes (V. pictilis) tapissent certaines allées, Lactarius deliciosus, et Lactarius LXVI D. CORFEC. lamelliporus (Barla) se touchent à certains endroits, sous les pins. Citons encore Gomphidius roseus, Boletus badius et Clito- cybe candicans. | L'Exposition qui a eu lieu le lendemain dans une des salles de la Mairie. gracieusement mise à la disposition de la Société par la Municipalité, permettait de faire admirer aux visiteurs environ 210 espèces de Champignons supérieurs. Ce nombre aurait facilement atteint 300 sans le mauvais temps. A citer cependant comme espèces assez rares, figurant à l'exposition: Amanita phalloïdes. Lepiota Badhami, Lacta- nius azonites (V. picinus), Lact. uvidus, scrobiculatus, Rus- sula veternosa, Leplonia euchlorum, Pholiota terrigena, Paxillus lamellirugus, (V. ionipus), Lenzites sæpiaria, Bo- letus strobilaceus, Hydnum erinaceum pesant environ 2.500 grammes. Des planches en couleurs, mises gracieusement à la dispo- sition de la Société par plusieurs librairies scientifiques, com- plétait l'Exposition. En résumé, Exposition très bien réussie et visitée par un nombreux public (environ 1.500 personnes), appartenant sur- tout à la classe intelligente de la Société. Nous ne pouvons que souhaiter d’avoir pareille exposition l’année prochaine, et surtout de pouvoir parcourir nos terrains si variés, tantôt schisteux. tantôt calcaires, carbonifères, d’allu- vions, etc., ainsi que de visiter le Sud de la Mayenne qui renferme tant d'espèces méridionales, et le nord qui se rap- proche tant de la Flore des Vosges et du Jura par ses espèces des pays des montagnes. Le 2 novembre 1909. P. Correc. Séance du 8 Juin 1909. La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. GUÉGUEN, vice-président. Le procès-verbal de la séance de mai est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : V. Ducomer. — Recherches sur quelques maladies des plan- tes cultivées. Rennes, 1909. F. Pyar. — L'exposition de champignons du Jardin des _ Plantes d'Angers en 1907. Angers, 1908. CH. van BaAMBEkE. — Sur Polystictus cinnamomeus (Jacq.) Sacc., et Polytictus Montagnei Fr., Bruxelles, 1909. D'K. v. KreissLer. — Ueber Sclerotinia echinophila Rehm. Monstrôse Wuchsform von Polyporus Rostkoeï Fr. — : Ueber Beloniella Vossii Rehm. Annales Mycologici. vol. VIL avril 1909. Annalen des naturhistorischen Hofmuseums, Wien, 1907- 1908, Band XXII. La correspondance écrite comprend des lettres de M. Harior et de M. Bessiz qui s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. La Société Mycologique de Chambéry, nouvellement cons- tituée, demande son admission comme membre de la Société Mycologique de France; sur la proposition du secrétaire, une démarche sera faite auprès de la nouvelle Société pour lui de- mander de vouloir bien modifier son titre en celui d’ « Associa- tion Mycologique » affiliée à la Société Mycologique de France, LXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Sont présentés pour être nommés membres de la Société dans la prochaine séance : MM. Pierre Reié, instituteur à Touvois (Loire-Inférieure), pré- senté par MM. Ménier ei Maublanc. François Picarp, préparateur à l’Institut Pasteur, 14, rue Stanislas, Paris, présenté par MM. Pinoy et Chatton. M. Guéquen, obligé de se retirer, s'excuse et cède la prési- dence à M. ParouizLarp. M. Dumée donne connaissance à la Société d'une lettre de M. le Dr Guëcue, de Paris, au sujet de la vulgarisation dans les écoles de l'étude des champignons comestibles et vénéneux. M. ParouiLLarp fait remarquer que les idées de M. Guècxe, excellentes en elles-même, sont difficiles à réaliser dans la pratique. M. Fexouz ajoute que, si à Paris la botanique est peu aimée dans le monde de l’enseignement primaire, il en est autrement en province où les instituteurs s'intéressent à la connaissance des plantes et des champignons. La séance est levée à 3 heures. Apport de M. Desportes: Polyporus applanatus. — betulinus. — fraxineus. Apport de M. Gouin: Puccinia Poarum (æcidium sur Tussilage). — Suaveolens (sur Cirsium arvense). Séence du 7 Octobre 1909. La séance est ouverte à deux heures, sous la présidence de M. Harior, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Correspondance. — Publications et périodiques reçus de- puis la précédente séance : Reginald Buzzer. — Researshes on Fungi, 1 vol. London, 1909. The Botanical Magazine, juillet 1909, vol. XXIII, n° 270. The Botanical Gazette, septembre: 1909, vol. XLVIIT, n° 3. Revista agronomica, vol. VII, n°5 1, 2, 3, 1909. Bouvier. — /cones mycologicæ, série V, liv. 24, 25. Communication de M. le Secrétaire général. — Le Conseil d'administration de la Société s’est déjà occupé, à plusieurs reprises, de l'opportunité de mettre à la disposition du Secré- taire général un secrétaire-adjoint rétribué qui aurait à s’occu- per des détails matériels de l’administration de la Société, dé- tails qui croissent de plus en plus avec l’augmentation du nom- bre des sociétaires et la prospérité de la Société. M. le Trésorier. consulté à ce sujet a répondu que l’état satisfaisant de nos finances lui paraissait permettre une rétribution annuelle de trois cents francs (300) au secrétaire-adjoint. Le Conseil, après avoir délibéré, propose donc à la Société, par l’intermédiaire de M. le Secrétaire général : 1° De voter une rétribution annuelle de trois cents francs (300), à partir de novembre 1909, à un secrétaire-adjoint au Secrétaire général; LXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUEËDE FRANCE. 2° De nommer M. Brers secrétaire-adjoint. Aucune objection n'étant faite, M. le Président met aux voix ces deux propositions qui sont adoptées à l'unanimité. Communications. — 1° De M. Picar», sur une nouvelle espèce de Laboulbéniacée, du genre Æydrophilomyces. — M. Picarp accompagne sa communication de quelques explica- tions demandées par des membres de la Société, en particulier par M. CHatron. M. le Président remercie M. Picarp de son intéressante com- munication qui sera insérée dans le Bulletin. 2° M. GuéGuex a récolté dans un bois, près de Morlaix (Fi- nistère), plusieurs individus de Volvaria murinella, poussant sur pomme de pin encore verte portée par l'arbre. La communication sera insérée dans le Bulletin. Presentation et admission de nouveaux membres. — Sont présentés commme futurs membres de la Société : MM. le D' Lenoux-Leparp, 22, rue Clément Marot, Paris, pré senté par MM. Pinoy ei Maublanc. Heuse, 61, avenue des Arquebusiers, Bruxelles, présenté par MM. Matruchot et Maublanc. Des Licxeris, à Bressolles, par Moulins (Allier), pré- senté par MM. Hariot et Biers. À la suite de leur présentation lors de la séance de septem- bre dernier, MM. D' Cuaëze, Bec, Bros et la Socréré Mycoco- GIQUE DE CHamBÉRYy sont élus, à l'unanimité, membres de la Société Mycologique de France. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à deux heu- res et demie. Espèces examinées avant et après la séance : Apport de M. Cuareau, des bois de Versailles : Armillaria mella. Hebeloma crustuliniforme. Tricholoma albo-brunneum. Boletus bovinus. Hygrophorus eburneus. Fistulina hepatica. Lactarius uvidus. Clavaria fusiformis. SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1909. LXXI Apport de M. pe Couroury, de Limeray (Seine-Inférieure) : Amanila pantherina. — rubescens. Lepiota chypeolaria. Armillaria mellea. Tricholoma rutilans. — terreum. — grammopodium. Collybia longipes. Laccaria laccata. Hygrophorus ceraceus. — niveus. Lactarius deliciosus. — pallidus. Russula alutacea. — delica. — lepida. — nigricans. — ochroleuca. Marasmius Oreades, Clitopilus Orcella. Cortinarius elatior. Hebeloma crustuliniforme. Psalliota arvensis. — sylvicola. Polyporus giganteus. — versicolor. Boletus chrysentheïron. — edulis. — erythropus. — impolitus. — scaber. Clovaria rugosa. Scleroderma verrucosum. Lycoperdon. Helvella crispa. Envoi de M.L. pe Lisce pu Dréneuc, de Margolerie-Couëron (Loire-[nférieure) : Mycena galericulata. Lactarius subdulcis. Marasmius. Panus rudis. Dædalea biennis. Trametes. Clavaria fragilis. Séance du 4 Novembre 1909. La séance est ouverte à deux heures, sous la présidence de M. GuÉGuEN, vice-président. Le procès-verbal de la séance d'octobre est lu et adopté. Correspondance imprimée. — Liste des publications reçues par la Société depuis la séance précédente : | Bouvier. — /cones Mycologicæ, série VI, livraison 26, no- vembre 1909. The Botanical Gazette, n° 4, oct. 1909. The Botanical Magazine, n° 271, août 1909. Species Hepaticarum, Fr. Stephani, 1909 (Supplément du Bull. de l'Herbier Boissier). Bulletin of Departement of Agricultura, n°1 à 5 de 1909. Correspondance écrite. — Il y a une lettre de M. Harior, président de la Société, qui, étant malade, s'excuse de ne pou- voir assister à la séance. M. Guéauex fait savoir que l'état de santé de M. Harior va en s’améliorant et il adresse, au nom de la Société, à notre président, les meilleurs vœux pour le complet rétablissement de sa santé. M. le D' Ant. Macxix, de Besançon, annonce le succès rem- porté par l'exposition annuelle de Champignons, du 2 au 5 oc- bre dernier, à l’Institut Botanique de Besançon. Une lettre de M. Cuzin, pharmacien à Auxerre, accompagne un intéressant envoi de champignons qui figurent à la séance. Dans cet envoi se trouve un fragment de Polyporus sulfureus, détaché d'une touffe pesant 5 kg. 500 et mesurant 45 cm. de diamètre sur 25 cm. d'épaisseur ; cette touffe a été trouvée sur SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1909. LXXHI un vieux chêne. Une photographie relative à ce champignon accompagne la lettre de notre confrère. Communication de M. le Secrétaire général. —M. Mausranc expose un compte-rendu sommaire dela session tenue à Dijon, sessiontrès fructueuse, bien remplie,trèsintéressante etil adresse les meilleurs remerciements de la Société à tous ceux qui ont contribué à en assurer le succès, en particulier à|MM. Borracet Barsier, de Dijon. Le compte-rendu complet de cette session sera, suivant l’usage, publié le plus tôt possible dans le Bul- letin. En fin de session, la Société a engagé le Bureau et en parti- culier le Secrétaire général à organiser, si possible, la prochaine session en Savoie. M. le Secrétaire général rappelle qu'il avait ‘été demandé par plusieurs confrères, lors de la dernière ses- sion parisiene, que les sessions eussent lieu dorénavant une fois à Paris, puis deux fois de suite en province. Il avait été été décidé qu’un referendum auprès de tous les membres de la Société pourrait être organisé sur cette question. M. le Secré- taire général propose d’organiser ce referendum, pendant le mois de novembre, en même temps qu'on demandera aux socié- taires leur vote pour le bureau de 1910. Cette proposition, mise aux voix, est adoptée à l'unanimité. M. GuéGuEeN pense que la proposition de deux sessions en province pour une session à Paris ralliera sans doute la ma- joritédes suffrages. [l demande, comme compensation accordée aux membres parisiens qui ne pourront pas aller en province, qu'il soit organisé par la Société, chaque année, dans les envi- rons de Paris, plusieurs excursions mycologiques pendant le mois d'octobre. M. Mauscanc dit quon pourrait, en effet, organiser ces excursions, par exemple, tous les dimanches d'octobre. La dif- ficulté est parfois de trouver un directeur d’excursion. M. Dumée pense que, comme dans d’autres sociétés, les frais de l’excur- sion pourraient être payés par la Société au directeur de l’ex- cursion. Les membres présents paraissent approuver cette ma- nière de voir sur cette question qui, étant d'ordre intérieur, sera soumise au Conseil d'administration de la Société. LXXIV SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1909. Présentation de nouveaux membres.— Sont présentés com- me futurs membres de la Société : MM. le D' Georges Micnaux, 10, rue Las Cases. à Paris (7e), présenté par MM. Biers et Favier. Foex, maître de conférences à l'Ecole Nationale d'agri- culture de Montpellier, présenté par MM. Griffon et Maublanc. ARNAUD, préparateur à la Station de Pathologie végétale de l'Ecole nationale d'agriculture de Montpellier, pré- senté par MM.'Griffon et Maublanc. Paul Miccory, président du Tribunal civil de Saumur (Maine -et- Loire), présenté par MM. Rabouan et Bessil. E. p'Asris, 3, rue d'Amboise, Paris (2°), présenté par: Guéguen et Maublanc. le D' Ramsaup, 16, boulevard de Sébastopol, à Paris. présenté par MM. Hariot et Biers. Uzzerx, Les Marronniers. à Honfleur (Calvados), présenté par MM. Dumée et Guéguen. Communications. — 1° M. GRiFFoN, en son nom et en celui de M. Maugzanc, signale brièvement divers champignons pa- rasites de plantes d'ornement : le Pestalozzia Clusiæ nov. sp., sur les feuilles de Clusia et un Phyllosticta non décrit, sur Dracæna. — I] parle ensuite du Glæosporium Sorauerianum Allescher, parasite des Codiæum (vulg. Croton) et montre que cette espèce est identique au G. Crotonis Delacroix. — Cette communication de MM. Grirron et MauBLanc sera insérée #n extenso dans le Bulletin. 20 À propos de l'Oidium du Chène et sur une question qui lui est posée, M. Grirrox déclare qu'il ne connaît rien de nou- veau. La maladie parait encore avoir fait des ravages surtout sur les Chênes d'émonde, moins résistants évidemment que les Chênes de futaie. En outre, des taillis ont bien faibli çà et là. en Bretagne, en Franche-Comté, etc. Il a été question à plusieurs reprises d'accidents survenus à divers animaux à la suite d’ingestion de feuilles et de jeunes rameaux de Chène plus ou moins couverts d'Oidium.M. GriFroN SÉANCE DU # NOVEMBRE 1909. LXXV pense que le fait, qui n'a rien d’invraisemblable, demande néanmoins confirmation et doit être étudié rigoureusement avant qu'on puisse se prononcer; c'est également l'opinion de M. Guéquen. 39 M. Correc, de Laval, envoie un compte-rendu d’herbori- sations qui sera publié dans le Bulletin. 4° M. GuÉGuEn, parlant de deux formes voisines de Mucor, les M. racemosus et sphærosporus, signale les difficultés qu’on éprouve pour les différencier de façon précise et se demandes'il y a vraiment là deux espèces distinctes. 1! insiste sur la néces- sité d'étudier de nos jours les champignons dans des conditions diverses de culture pour arriver à bien délimiter les espèces ; on arrivera ainsi certainement à réunir des formes considérées comme distinctes et à réduire le nombre des types réellement _ spécifiques. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à deux heu- res trois quarts. Espèces examinées à la séance : Envoi de M. Cuzix, d'Auxerre : Tricholoma equestre. Nyctalis asterophora — murinaceum,. Marasmius prasiosmus. — nudum. . Polyporus fomentarius. — Russula. — pomaceus. — saponaceum. — sulfureus. — sejunctum. Merulius tremellosus. — terreum. Dædalea quercina. — vaccinum. Hydnum amicum. Mycena polygramma. Clavaria aurea. — pura. Stereum hirsutum: Pleurotus ostreatus. Hygrophorus agathosmus. — insignitum. Xylaria hypoxylon, Apport de M. Dumée, de la part de M. GrANDJEAN, de sanne : Tricholoma Georgii. Lau- LXXVI SÉANCE DU Æ NOVEMBRE 1909. Et de diverses provenances : Omphalia hydrogramma. Polyporus melanopus. Hygrophorus miniatus. iHydnum erinaceum. Pholiota aurivella. — scrobiculatum. Flammala vinosa. — zonatum. Merulius rufus. _ TABLE ALPHABÉTIQUE DES Auteurs des Notes et Mémoires publiés dans le TOME XXV (1909) DU BULLETIN pe La SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Pages Table alphabétique générale des membres de la Société. I Baïinier G.— Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie de Paris, XXX. — Monographie des Chætomidium et des Chætomium GRO A) DATE ESA MR EP Re A RNCS NA 191 Bainier G. et Sartory A. — Etude d’un Aspergillus pathogène (Aspergillus fumigatoides nov. sp.) (PI. V)................ 111 Barbier M. — Revue mycologique sommaire de l’année 1908 en (COCO N EE AE AE Se IE AURA A AN RP I Bataille F.— Miscellanées mycologiques......................... 79 Bourdot H. et Galzin M.— Hyménomycètes de France (I. Hété- TOP ASTAÉS) AN MERE RNA pE NE ne A ARE 15 Butignot Ed. — Nouveau cas d’empoisonnement par l’Entoloma OUT DIR ae pe DT One à AN TD 2 BE AS CUS BRENT PE CIE EE 250 Chatton E. et Picard F.— Contributions à l’étude systématique et biologique des Laboulbéniacées: Trenomyces histophlho- rus Chatton et Picard (PI. VII et VIII)................... 147 GCorîfec P. — Excursion et Exposition de Champignons à Laval... LXV Fron G. — Sur une maladie des branches du Cotonnier (1 fig. LOXTO) AMAR USA UE sn et RE CA EE SE LEO GE DIET 66 Galzin À — (Voy. Bourdot. Gillot X.— Déformation coralloïde de Polyporus umbellatus Fr. (NT) 060 docvo do RONDE ASIE RENE MENS LES en sense 64 Griffon Ed. et Maublanc A.— Le blanc du Chêne.............. 37 dounune maladetduGacaoyer (2fisttexte) 2-2 RE 0 RE LEEe 51 — Notes de Mycologie et de Pathologie végétale (3 fig. texte)... 59 — Observations sur quelques maladies de la Betterave (1 fig. HONG) SA BE E Dee c6 0 010.0 0 HA SRE NEA DURE EE ER ER RAUNE 98 — Sur une nouvelle rouille des Orchidées de serre (PI. VI).... 135 — Notes de Pathologie végétale (mildiou, black-rot, rouilles)... 140 — Sur quelques parasites des plantes de serres (PI. XXVII)... 238 LXXVIIT SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Guéguen F.— Etude sur la vie et l’œuvre des Frères Crouan.... 69 — L'état conidien du %ylaria polymorpha Grev. étudié dame SÉSICUITUTE SPAIN) EE CPR ER EN ENes Jonor… 2 — Notice nécrologique sur Paul KLINCKSIEGK.............,... . 186 — Sur le parasitisme du Volvaria murinella................... 243 Hariot P. et Patouillard N.— Coniodyctium, nouveau genre de Mucédinées (fo. texte). AN AR EE eee R Te CCDe PR 13 — Une nouvelle espèce de CREER S. Chevalieri (1 fig. texte). a ent ea aie rat tete PR le 2e LEE 108 Hérelle (F.-H. d’).— Maladie du Caféier au Guatémala (PI. IX). 171 Hy F. — Note sur l’'Amanila junquillea Quél..................... 123 Legué L.— Note sur une forme anomale de Collybia velutipes CGunrAUMiestexie) AM NReErE DR RE RS Se bo 50 0 à 0 119 Maublanc A.— Rapport sur la session générale organisée à Paris, en octobre 1908, par la Société mycologique de France... XV Maublanc A.— (Voy. Griffon). Michel. — Groupe mycologique de Fontainebleau. Travaux de annee O0 LANTERNE AR ne SD DR en IE LIX Patouillard N.— Quelques champignons de l’Annam (PI. I et II) 1 — Champignons de la Nouvelle Calédonie (suite). .............. 129 — (Voy. Hariot). Picard F.— Sur une Laboulbéniacée nouvelle (Hydrophilomyces digitatus n. sp.), parasite d’Ochtlebius marinus Paykull. (CN OR FD are) RAD RAA REA RARE A PR ARS RE oo oo 245 — (Voy. Ghatton). Sartory À. — Au sujet de la non toxicité de deux Chanterelles Cantharellus tubæformis Fr. et Cantharellus aurantiacus VAL AN ORNE AN Re RAS PEER AE ER A a RE QE RAR 253 — (Voy. Baïinier). BEDUO PROD Te ANA NUQUEN EPS EAN ER RNERAR NN ARE + 83.125; 189 Fapport de M. Maublanc, secrétaire général, sur la session d’oc- tobre 1908 Vauxtenvirons de Paris 4.2 PMP XV Sociétéimycolosique dela Côte-d'Or... APRES I Groupe mycologique de Fontainebleau....................... LIX Excursion et Exposition de Champignons à Laval.. ......... LXV Compte-rendu de la séance de novembre 1908 ................ XL AE — TéVEIe HIDE PRRERNERATEURES XLITII — — DATE: 2 Al NAME eses XLVII — — ANTILLES 2 SARA En L — — TETE A ER CNE RE OR EL EC à LIT — — RUN ee er aie cel ET LXVIT — — OCLODrE EE AIT RER PS LXIX — — NOVEMPRENE rer Ne SM LXXII Comptes du Mrésorien {exercice 1908) AL NA RIRE LVII it D ÉD CES EEE RE Re CEST RER CS mn de nue dédie a ef nn os EEE) um. TABLE ALPHABÉTIQUE DES Espèces et Genres nouveaux décrits dans le tome XXV Année 4909. Pages ATeURLANAnNOMTULLC UP ALI RCE ARR CREER RIRES EN AN NEA ANRT 3 Amanita junquillea Quél. var. virosa Hy......... CDR RS IE RATES 128 Aspergillus faumigatoides Baïn. et Sartory............ ............ 111 Ganthanelus elutinosus Pate RMC LEE SERRE TEr 7 CGhœtomidium magnum Bain eee PMR EDEN TENUSS 19% — DhUyUaCtEneLM AB ANA AAROIEANS PRERRPANRERUSS 193 Chælomium caprinum Baïn.......................... A ROIS RE ee 293 — comosum Bain .................. SAS) AO MARS Anne 21 — CONONLUTNR BAINS EE RENE ER TEE AAN EMA AN NRA ent 205 — TORMOSUN BANANE RE ARR ATARI ANIS A AE tt 215 — OCTO SMINET OU GOUT AUTRE LENS PAR EAR EEE 216 — SLDOTUNAB ANNEE EE AN APN ME E AARAG ES CE 214 — MLELALOC QT DUMEB AD PROPRETÉ REIN PRENONS 202 — BLOQUE ANR) SCANS PENASAREERNEENEN OR Tee 228 — setosum Baiïin....... SC D CR A LC EL PES 209 — SDETUIIET UNI An ES ENNEMI ERA L AE Cr 207 — LORLULE NB AIRES. PAR ED tUtIe Ar ne EN teen te 214 — LOPULOSUMAB AIN AR MN Rene enr een en Rae ee) 224 — TO DUO ANA ER NNENREEE eNr es 1208 Chætophoma erysiphoides Griff. et Maubl.......................... 60 GolletotrichumäroreiGrife et Maubl re ete CDS ECHOS 59 Coniodyctium Har. et Pat., nov. gen. Mucedinearum ........... 13 — ChevpalierAar et Pat ete en ner 13 Cortonantus ide connus Bataille EPP EE PE PR ATEREEE 80 Cha GATE Eos 6 Bo 008 Pod a Ale done MOTO ICE ke Dichomera Carpini Griff. et Maubl............ RS es PA TR 59 Geoglossum pygmæum Gér. var. Leveillei Pat....... ............. 133 HemniletiOnctidu Gite MAIDEN CURE ANA" 138 HetenochEteNdubia Bou Me ME Al7 RME RCE ER RASE REP OEE 30 Hydrophilomyces digitalus Picard................................. 245 ÉMATONONUS GRAUUCONS Paie ssbeedoe does be o beton mambbou ca 10 LXXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. L'aschiarEberRar MBA EE CT EC CNRC CEE 70 8 Lasiodiplodia Theobromæ (Pat.) Grift. et Maubl.................... 57 Leptoporus fragilis Er. var. violascens Pat... EPP RENTREE 5 LeRataSmansodina Bale PR TER EEE A A a cho D à c 133 Leucoporusivelutipes PAL EP MORE RE Er ER RER 5 IMICRODORUSIMOLUTS PARENTS RAR PRE 4 NæmaspordoasminmNGTiT Mel MAUbI EE PE CPR CPE EE PP RRREE 60 POLUIUSSUICOLUS PATES een ren NN EE 7 Pestolozao Clusiæl\Gritiet Mauble Pere REC PE LE ER ERA 239 PROUOTCIDRIEDODRORQ PALETTE ERA PRET ET ECLEEREERE 11 PDROMOIROUMUMETONE ERP RC ET RE MEET PERTE CEE E 15 te PEER 68 Phthora d'Hérelle nov. gent rene MERE ERERERERS 184 — vastatririd'Hérelle rire re TR ENTER eREEARTe 184 PhullostictaiDracænæiGrittiet Mathis RC PET 239 PlatyeæaPenmopiore BourdetiGralz ere ERrE TEE Er EEE CCE PEEEE 17 Pluiteus neurodermus Pat SIENNE PRENEENRS ARE Saccoblastia pinicolaBourdet/Galze eee TERRES 16 — Sebacea Bourd etGalz EE ER ATEN RTE SERRE 15 SUrCOSOmt Ortentale Pat LL Ne ne ORNE NEPRESReRERE 3 Sebacinastrigosa Bourd. et (Galz eee PP ERE ME EN RRRERenr 25 — (Exidicpsis) fugacissima Bourd. et Galz.... ..... ...... 28 — fExidiopsis)\peritricha Bourd' et Galz:%-1"L Pr EPA 26 Sirobasidium CerastBourdelGalz- ere ERP NREeEe 19 Sphærophragmium GChevalieri Har..et Pat... 0 NE 108 SUROULIOMUCESIANTNAMILCUS PAL A CE CEE RENE NIMES 6 Trenomyces Chatton et Picard, nov. gen. Laboulbeniacearum... 155 — RiStophiorus\Chattiet/Pic eee EC RREPRErRE + 158 Trichoglossum gracile Pat... FRAC METRE Ronreil — hirsutumwar: Doassansuir Pate M RCE ER ESA 129 — RASUMAP AL nee eee etre De EE COUDE 130 Tulasnella (Glæotulasnella) traumatica Bourd. et Galz............ 32 '{ BIBLIOGRAPHIE. ANALYTIQUE. Liste alphabétique des auteurs analysés dans le Tome XXV._— Année 1909. Pages PIOOSRADIiE QE LyIQUe RL ER PEER EEE EN NRAE 83, 125, 189 et 255 ATRINSONSG:2E 20 20200000 PEN OMAN Sa tra es AS 259 et 261 Barbier M0) nn een GRR due AU A ne 126 BIO ad ee ee ane st D ma tes Li 255 BUDAR NET 5000 ARR NU ESA EL PA A A 265 BUT Es MT Ge MOINE EEE a nr RO ACER GR ut A 267 CATADO En US NE AU NE ee LR A AE ee A AG 262 CON 1 à lo PAS LORD RES A AS PR AU OR A 270 DALG NE NA ER RSA tn CR A a AE DE AR 259 Delacroix: GS ent nr ane OUQR ES entre et rs RE RASE 256 Ducometi V2: Rene ee MARS A Pet CAN LE PER t 189 Engelke:C:.nt Se res SR Re ne Re en nn Ur 267 JON HE Vo EN DSP rs PE A A AUCUN 265 EUR EM ANNE 000 TAN UE AO PIN AI A A 88 Guillemin) A 2077 nes M RER CN NA 255 1 5 LE QC JR CO Er ARE EU OA A ASS RE EG SA 265 JourderA "5: 2 era ner er At A A 85 Kessler (Dr KV): \ 0e ep Enr NES Ant 267 et 268 À ÉTRANGER A SN AN EUR PA RS EE 87 TA RO) 4 AE a A CR Pt Rae EG A 126 À EE A AO Ja NE RATE Pa QU A RO RC RU 266 D ÉNE E 5O ane NS PRENONS SRE ER NN EE AR 269 AN LE ALES à MAMAN NAT 0 Eten PS 259 et 260 MAT CHAINES CARO ANA DAME PUR REA EE PE AR A 268 INA EtITOLO! OR AREA TE LS AM A ee ANA EAN Au 263 MAaUuDIANC AUTRES LAS cn A REA ANNE AU eu NE A A 256 MTORLATE VE ES AC AUES L A Le ea A EE 261 BAQUOL EE ee eee CO CL LEE 269 PE CUS OUR RTE, AIS N ENRTES AR ot te te SR ER 268 À EYES O8 LA FR ARTE NAN NE sa ss BA A A PU AE AUS 260 Porstatt 2) nent RER Ne nn ORAN Re nr nue ste ers 264 1000 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Reidemeister Wu ouioui eeettuocec ec OLT POG/E Rheissen F2 02m me nn ace res eee annee CL I 263 À 2 À NES Len DS A En ne MA PSE ER SR Ge Se CO7T SATLOTY AA ES PINS ete PNR AE MA O0 E So 0 83 Stevens En le nn un en eu oemer ee O LTLS 265 Sydow (Hi etiP) 0 ee ec ce CCECPEE 200 TIZ ON AT CR A Set RP eee ele ciel .:..4195"et260 Torrend Ce en AU RP EEE 195 Pranzschel WW... 2200002 munis sel taste NE 267 Trotter A en NUS COUR NE PA SÉRIE 259 Le Gérant, L. DEcLuME. COLUMBIA UNIVERS Try Les Planches VIT et VIIL, ainsi que leurs numéros ont été intervertis par erreur. La Planche VII, qui est signée Grirron et Mausr ANC, doit être signée E. ue Page 149, 5° ligne, lire: ... fécondation hétérogamique actuelle ou ancestrale. Page 170, dame Pecolieetion de la Planche VILL fig. 14, au lieu de: Pre APE Re MAS ss Her pi 4 R. FRIEDLANDER et SOHN, in BERLIN N. W., 6, Carlstrass 1 | Prière de s'abonner au nouveau journal mycologique : ANNALES MYCOLOGICI EDITI IN NOTITIAM Scieptiae Mycologicae Upidersalis CURANTE H.- SYDOW Six fascicules par an, avec planches et figures. Abonnement ?5 Marks (Fr. 34,25) Les « Annales Mycologici » paraissent depuis 1903. Les volumes antérieurs sont encore en vente au prix de 31 fr. 25 chacun et contiennent des travaux originaux de MM. ARTHUR, SALMON, RICK, Hozway, CoPELAND, TROTTER, KusaNo, CuypEr, MAIRE, VUILLEMIN, BREsADOLA, SACCARDO, HÔHNEL, BugAk, . REHM, CAvARA, DIEDICKE, Drerez, GuizziermMonD, HEckE, Horn, MC ALPINE, OUDEMANS, PETRI, TRANZSCHEL, ZAHLBRUCKNER, ATKINSON, BUCHOLTZ, DANGEARD, VAN HALL, Jaczewski, PATouILLARD, TRAvERso, Warp, Duran», Sypow etc., plus un index bibliographique et des analyses critiques. Un numéro spécimen sera envoyé sur demande. On s'abonne chez tous Les libraires ou directement chez R. FRIEDLANDER et SOHN, Éditeurs, BERLIN, N. W, 6 | Fi Tree TE a ET né ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE ©. DOIN, éditeur, Paris. ÿ Bibliothèque de Botanique LS Pauz Harior, Assistant de cryptogamie au Muséum d'Histoire à naturelle : LES URÉDINÉES (Rouille des plantes), 1 volume in-18 Jésus, cartonné toile, de 400 pages, avec 47 _ figures dans le texte SLR A ARS : 5 fr. L'étude des Rouilles des Plantes (Urédinées) s’est complètement trans- iormée depuis quelques années. Le polymorphisme, l’hétéroïcité, la plu- rivorité, l'adaptation physiologique, ont été l’objet de recherches du plus haut intérêt de la part d’un certain nombre de botanistes, au premier rang desquels il convient de signaler PLOWRIGHT, Ed. FISCHER, KLEBAHN, TRANZSCHEL, etc. ; ces recherches n’en sont encore qu’à 1er début ei ménagent encore de nombreuses surprises. Il était nécessaire de mettre au point les données qu'on possède : C est ï ce qu'a entrepris l’auteur de cet ouvrage. x Après avoir fait un historique documenté de la question, en or la part considérable qu'ont prise à, l'étude des Urédinées les grands mycologues français, TULASNE et LÉVEILLÉ, M. HARIOT s’est étendu sur la morphologie interne et externe de ces champignons, les états divers sous lesquels ils se présentent, leurs formes biologiques, leur hétéroïcité, | les dégats qu'ils sont susceptibles de provoquer chez les plantes. Il a terminé par la description des genres et des espèces qui existent en France ou sont susceptibles de s’y rencontrer. Deux tables permettent d'arriver facilement à la eaeton à l'une : consacrée aux noms des espèces, l’autre aux plantes nourricières sur lesquelles elles se développent. T outes. communications concernant le Bulletin devront Fe de Pathologie eu 11 bis, rue d'Alésia, Paris- XIVE, Secrétaire- Général. _ dans le texte, ou à être tirées en planches, celles-ci doivent être dessinées LA chiffres seront mis soit à la plume, soit au crayon Wolff suivant les cas. -Dans le calcul de la dimension des dessins destinés à être repr oduits en … planches, les: auteurs sont priés de vouloir bien tenir compte de la réduction reproduction zincogravée tienne finalement dans le format 43% 18cm, qui ae à celui des planches du Bulletin. RE _ différents reste soumise à Lu css de la Commission du Bulletin. = 1 suivantes de son bulletin : 1886 (fasc. 3), 1904, 1905 (fase. 1 taire général M. Maublanc, 11 ês, rue d'Alésir, à Paris. PE Z Dans le but de Dita la régularité dans la publication du Bulletin, MM. les auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la _ première épreuve. de vouloir bien la retourner corrigée à M. Lucien DECLUME, imprimeur à Lons-le-Saunier, . dans un délai maximum de huit jours. Passé cette limite, la _ Commission du Bulletin serait dans obligation de reporter au - Bulletin suivant li impression du-Mmémoire.s CT outes . Dre doivent être dbeccee en. andatés “ poste au Trésorier de la Société, . M. PeLrereau, notaire honoraire, à Vendôme (Loir- -et-Cher). Le montant | soins du, Trésorier à à Ia fin de l’année courante. (Per * Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à étre insérées FSs à l'encre de Chine et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier à grain 5 ous « Papier procédé », ou consister en bonnes photographies, de manière à REA permettre la reproduction par les procédés zincographiques. Les lettres et que le clichage photographique devra faire subir à leur dessin pour que la _ L’exécution de toute figuré ne pouvant être reproduite que par des procédés La Société Mycote que de France ra hétéraite les années et 2 seulement), et 1906. Pour tous renseignements, s'adresser soit au trésorier M. Peltereau, à Vendome, soit au secré- _| des cotisations non adressées est d’ailleurs recouvré par les |: La er en ne Do de plus d'exemplaires de la =. _ Table de concordance de la Flore de re a < être. adressées à M. Mausraxc, préparateur à la Station SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84 | drhebre ye ler Jeudi du mois. Jours des Séances pendant l'année 1910. Janvier Février | Mars Avril Mai Juin | Septembre Octobre Novémbre Décembre de VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Tome [ (1885) en deux fascicules ; Prix, chaque fascicule : ro fr. à Il (1886) en un seul fascicule (fasc. 3) : [IT et IV (1887 et 1888) en éro1s s fasct- \. cles Chacun. 'É Pres Sie Tone | BrXE 15 fe 10 fr. pour les Socié- taires ; 12 fr. pour les personnes ÉtAnEtrese AA la Société. : V à XIX (r88oà 1903) en a - cules chacun ..... XXIII (1907), XXIV (1908) et XXV (1900) en quatre fascicules. .. ... Table décennale des tomes I à X. Per re nd — des tomes XL a XX. ce PR Ces prix sont établis nets; pour les ouvrages expédiés en. ne province et à l'étranger; les frais de port restent à la charge du destinataire. Les Tomes II (1886), XX (1904), XXI (1005), et XXII (1906) ne peuvent plus être vendus qu'avec la collection complète. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. Pour re membre actif de la Société, il suffit d'être présenté à. l'une des séances mensuelles de la Société, puis élu dans la séance suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du … Bulletin trimestriel, est de 10 francs par an pour les membres résidant en France et en Alvérie, et de 12 francs pour les membres à qui le service du Bulletin est fait à l’ Etranger. Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à M.MAUBLANC, Secrétaire général, 11 bis, rue d'Alésia, PARIS-XIVe. ! Les cotisationsdoivent être adressées à M. PELTEREAU, trésorier de la Société, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et- Cher). IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE L. DECLUME, LONS-LE-SAUNIER vrai ns Fe RE | tre nn ÿ à At \ CT 00257 3481