MICROPLANKTON U DUC D’ORLÉANS I I I Campagne arctique de 1907 MICROPLANKTON des Mers de Barents et de Kara par le Dr Alph. MEUNIER Professeur à l’ Université de Louvain 37 PLANCHES HORS TEXTE IMPRIMERIE SCIENTIFIQUE Charles BULENS, Editeur 75, RUE TERRE-NEUVE, ^5 BRUXELLES 1910 LA PREMIÈRE PARTIE DE CE MÉMOIRE A ÉTÉ DÉPOSÉE LE Ier JUILLET igog LA SECONDE PARTIE A ÉTÉ DÉPOSÉE o o o o le i5 AOUT igio oooo SOf. 3 Or 5c TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES INTRODUCTION Pages I. Définition de l’objet . i II. Caractère de l’étude . 3 III. Iconographie de l’objet . . 6 IV. Caractère biotaxique de l’objet . 8 Y. Caractère géographique de l’objet . io TABLEAUX SYNOPTIQUES DES RÉCOLTES I. Tableau des stations planktonioues . 14 IL Tableau des pêches de plankton de surface et des récoltes glaciaires 16 CARTES I. Itinéraire de la BELGICA dans les Mers de Barents et de Kara. IL Itinéraire de la BELGICA autour de l’Ile Sud de la Nouvelle-Zemble. PREMIÈRE PARTIE PROTISTES AUTRES QUE LES DIATOMACÉES Groupe I. — PÉRIDINIACÉES Genre Peridinium Ehrenberg . 21 Série A. — Planozones Section I. — Sinistrogyres . 23 Section II. — Dextrogyres . 27 II TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES Série B. — Cavozones Piiges Section III. — Sinistrogyres . 38 Genre Glcnodinium Stein . 44 Genre Heterocapsa Stein . 45 Genre Diplopsalopsis g. n . 46 Genre Diplopsalis Bergh . 46 Genre Ncplirodïnium g. n . 48 Genre Protoceratium Bergh . 49 Genre Amylax g. n . 5i Genre Gonyaulax Diesing . 64 Genre Oxytoxum Stein . 55 Genre Ceratiïmi Schrank . . 56- Genre Dinophysis Ehrenberg . 58 Genre Gymnodinium Stein . 62 Genre Spirodiniam Stein . 62 Groupe II. — MICROPHYTES DES NEIGES COEORÉES Caractère spécial de l’objet. . . Origine des matériaux d’étude . Examen des formes principales . Genre Diamylon Meunier . Genre Echinum g. n . Genre Folliculus g. n . . O Microphytes incertce sedis . Formes polyédriques . Formes sphériques nues . Formes sphériques hérissées de soies . Formes variées à membrane structurée . Formes algologiques frustes trouvées en milieu marin . 64 65 63 65 70 72 73 74 75 .76 77 77 Groupe III. — CRYPTOMONADACÉES Genre Dinobryon Ehrenberg . 78 Genre Corbicula g. n . 79, Genre Phceocystis Lagerheim . 81 Hydrurus penicillatus Agardh . Si TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES III Groupe IV. — SI LICOFLAGELLATES Pages Genre Distephanus Stohr . 82 Genre Gymnaster Schütt? . 82 Genre Diastcr g. n . 83 Groupe V. — ORGANISMES ÉNIGMATIQUES Genre Halosphœm Schmitz . 86 Genre Polyasterias g. n . 87 Genre Pterosperma Pouchet . 88 Genre Chitonosperma g. n . g3 Genre Glyphosperma g. n . 94 Genre Radiosperma g. n . g5 Genre Amphicephalosperma g. n . 96 Genre Setosperma g. n . 96 Série des Papulifères . 97 Genre Fnsopsis g. n . 98 Genre Piropsis g. n . 102 Genre Sphœropsis g. n . io3 Groupe VI. — PROTOZOAIRES LORIQUÉS Section I. — TINTINNIDES . 107 Genre Cyttarocylis Fol . 109 Genre Ptychocylis Brandt . 121 Genre Amphorella Daday . 128 Genre Tintinnus (Schrank) Daday . i33 Genre Tintinnopsis Stein . i36 Série I. — Les tubuleuses . i38 Série II. — Les orthostomes . 14c Série III. — Les sténostomes . 143 Série IV. — Les faucifères . 144 Genre Conocylis g. n. . 146 Genre Strombidium Claparède et Lachmann . 148 IV TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES Pages Section II. — VORTICELLIDES . 14g. Genre Cothurnia Ehrenberg . 149 Genre Vaginicola Lamarck, ou Thuricola Saville-Ivent . i5o Section III. — RHIZOPODES AMŒIBIENS . i5o Groupe VII. — INFUSOIRES NON LORIOUÉS Section I. — HYPOTRICHIDES . i52 Genre Euplotcs Ehrenberg . i52 Section IL — HOLOTRICHI DES . '. . . . 1.S4 Genre Didinhim Stein . 154 Genre Cyclotrichium g., n . 164 Genre Proboscidium g. n . 168 Genre Prorodon Ehrenberg . 171 Genre Ce pliai otrichinm g. n . 172 Genre Zonotrichium g. n . 173 Genre Condylostoma Dujardin ? . 174 Genre Climacostomum Stein? . 175 Genre Trachelius Claparède et Lachmann ? . 176 Genre Lacry maria Ehrenberg ? . 177 Genre Enclielys Ehrenberg? . 177 Infusoires incertce sedis . 177 Genre Stappersia g. n . 17g Genre Gymnozoum g. n . 180 Section III. — INFUSOIRES TENTACULIFÈRES OU SUCEURS . 194 Groupe VIII. — RHIZOPODES Section I. — RADIOLAIRES . 196 A. Ordre des Monopylaires . 197 B. Ordre des Acanthaires . 200 C. Formes incertce sedis . 203 TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES V Pages Section II. — FORAM INI FÈRES . 204 / Section III. — TAXOPODES . 204 Genre Stricholonche Hertwig . 204 SECONDE PARTIE Groupe IX. — DIATOMACÉES Généralités . 207 Division . 20g Description des espèces . 210 Sous-FAMILLP I. — ARAPFIIDÉES Genre Cliœtoceros Ehrenberg . 21 1 Sous-genre Phæoceras Gran . 212 Section I. — Atlanticœ Ostenfeld . 212 Section II. — Boréales Ostenfeld . 214 Sous-genre Hyalochæte Gran . 21g Groupe A. Phanerolencitœ . 21g Groupe B. Cryptoleucitœ . 23o Genre Rhizosolenia (Ehrenberg) Brightwell . 253 Genre Eucampia Ehrenberg . 22S Genre Leptocylindrus Cleve . 23S Genre Skeletonema Greville . 2D9 Genre Thalassiosira Cleve . 2 5g Genre Lauderia Cleve . 2^9 Genre Bacterosira Gran . 2 7° Genre Mclosira Agardh . 21Y Genre Paralia Heiberg . 274 Genre Coscinodiscus Ehrenberg . 274 VI TABLE SYSTÉMATIOUE DES MATIÈRES Pages Genre Stephanodiscus (Ehrenberg) Grunow . 280 Genre Coscinosirci Gran . 280 Genre Phacodiscus g. n . 281 Genre Hyàlodiscus Ehrenberg . 282 Genre Isthmia Agardh . , 283 Genre Biddulpliia Gray . . 284 Sous-familles II et III. — PSEUDO-RAPHIDÉES ET RAPHIDÉES Genre Amphiprorci Ehrenberg . 28g Genre Orthotropis Cleve . 2g 1 Genre Donkinia Ralfs . 2g2 Genre Campylodiscus Ehrenberg . 2g2 Genre Surirella Turpin . 2g3 Genre Cocconeis Grunow . 2g4 Genre Raphoneis Ehrenberg . 2g5 Genre Cymbella Agardh . 2g6 Genre Encyonema Kützing . 2g7 Genre Amphorci Ehrenberg . 2g7 Genre Epithemia Brébisson . 3oi Genre Grammatophora Ehrenberg . 3o3 Genre Plagiogramma Greville . 3og Genre Rhabdonema Kützing . 304 Genre Striatella Agardh . 3o6 Genre Denticula Kützing . 3o6 Genre Meridion Agardh . 3o6 Genre Diatoma de Candolle . 3o7 Genre Gomphonema Agardh . 307 Genre Licmophora Agardh . 3o8 Genre Eunotia Ehrenberg . 3og Genre Thalassiothrix Cleve et Grunow . 3og Genre Synedra Ehrenberg . 3io Genre Fragilaria Lyngbye . 3n Genre Stciuropsis g. n . 3 18 Genre Achnanthes Bory . 326 Genre Achnanthidiuvi Grunow . 328 Genre Hantzschia Grunow . 328 Genre Nitzschia Hassal . 33o TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES VU . Prises Genre Nitzschiella Rabenhorst . 336 Genre Homœocladia Agardh . 33 7 Genre Scliizonema Agardh . 341 Genre Pleurosigma W. Smith . 342 I. — Formes à stries décussées . 343 II. — Formes à stries perpendiculaires . 345 Genre Rhoicosigma Grunow . 347 Genre Scoliopleura Grunow . 348 Genre Rhoiconeis Grunow . 348 Genre Navicula Bory . 349 Genre Mastogloia Thwaites . 355 Note finale . 355 INDEX ALPHABÉTIQUE DES GROUPES, GENRES ET ESPÈCES CITÉS Pages Planches Figures Acanthaires . 200 SP . 202 XXIII 2 SP . 202 XXIII 3 Acanthococcus . 76 Acanthocorys Hæck. . I97 Acanthonides . 202 Achnanthes Bory .... 326 brevipes Ag . 327 XXXII H tacniata Grun . 326 XXXIII 41 à 44 Achnanthidium Grun. 328 XXXII i5 Acineta Ehr . 195 inclusa sp. n . ig5 XIII 47 Amœbiens . 1 5o Amphicephalosperma g. n. 96 bullans sp. n . 96 VI i5 Amphiceratium Vanhôf. 57 Amphiprora Ehr . 289 formosa sp. n . 2qo XXXII 2, 3 Kariana Grun. 291 XXXII 5 Kjellmanii Cl.? .... 291 XXXII 4. 6, 7 paludosa W. Sm.? . 291 XXXII 10 Amphorella Dad . 128 annulata sp. n . 1 3 3 X 28 cochleata sp. n . 1 3i X 7 ( IX 23 à 25 fistula sp. n . I29 j XIV 4 minutissima sp. n. . 1 33 X 27 ( X 20 à 25 norvegica Dad . 131 ! XIV 7? Pages Planches Figures subulata Dad. . . i3i X 14, i5 IX 26, 27 tubularis sp. n. . i3o Ud 18 IX 21, 22. vitrea (Brandt). 128 XIV 1 à 3- Amphora Ehr. . . . 297 complanata Grun.? . 3oi XXXV 61 ovalis Kütz. 298 XXXV 59, 60 sp . 298 XXXII 41 à 43 sp . 298 XXXIII 76, 77 sp . 298 XXXV 5o à 52 sp . 299 XXXII 44, 45 sp . . • 299 XXXII 46, 47 sp . 299 XXXII 48 sp . 299 XXXIII 78 à 80 sp . 3 00 XXXIII 81, 82 sp . 3 00 XXXV 53, 5+ sp . 3oi XXXV 62 sp . 3oi XXXV un Ui OO Amylax g. n. . 5 1 catenata (Lev.) . 52 ' J bis 46, 47 III 28 à 34 lata sp. n . 5i III 24 à 27 nivicola sp. n. 53 III 35, 36 perpusilla sp. n. . 53 III 37 Araphidées (Diatomées) 210 Astrolophus Hæck. . 200 sp . 200 XXII 12 sp . 200 XXII i3 Atlanticæ Ost. . 212 X INDEX ALPHABETIQUE Pages Planches Figures Pages Planches Figures Bacterosira Gran. 270 f. currens (Cl.) . 216 XXIV 8 fragilis (Gran). 270 XXX 1 0 à 1 5 f. volans (Schütt.) . 216 XXIV 8 Biceratium Vanhôf. 3? debile Cl . 242 XXVII 19 à 23 Biddulphia Gray . 284 XXV 12 à 16 arctica Boyer .... 284 decipiens Cl . 219 XXVII 45 f. b al ce n a . 285 XXXI 10, II XXVI II I ( XXXI 12, l3 f. princeps . 2 22 XXVIII I /• typica . 285 \ XXXII 16 à 18 densum Cl. . 217 XXIV 1 5, 16 aurita Bréb . 286 XXXI 14 à iq diadema Ehr . 9^0 XXVI i5 à 23 granulata Rop. 287 XXXI 20 à 23 filiforme sp. n. 252 XXVII 3i rhombus W. Sm. 288 XXXI 24 à 26 fragile sp. n . • ^44 XXVII 27 à 29 Boréales Ost . 214 XXVII n à 16 furcellatum Bail. . 240 Botryopyle Hæck. 197 XXVIII 2, 3 setosa Cl.? . 197 XXII 4, 6 glaciale sp. n. 25i XXVII 38 à 44 stenostoma sp. n. 198 XXII 5 Ingolfianum Ost. • 2 3o XXVI 2 à 14 Karianum Grun. . 246 XXVIII 5 à 12 laciniosum Schütt . 235 XXVI 24 à 3i Campylodiscus Ehr. . 292 longisetum Cl. . 242 XXVII 18 angularis Greg. 293 XXXII 21 medium Schütt . . 220 XXV 17 Thuretii Bréb. 293 XXXII 19, 20 mitra Bail . 223 XXV 1 à 7 Cavozones (Peridinium) . 38 radians Schütt. • 247 XXV II 32 Centricæ . 210 Schüttii Cl . 236 XXVI 32 à 35 Cephalotrichium g. n. 1 72 ( XXVII 37 tonsuratum sp. n. 172 XIX 7 à 12 simile Cl . • 245 j XXVI II 4 Ceratium Schr. . . . 56 sociale Laud . 249 XXVII 33 à 36 fusus Clap. et Lachm. 57 II 5i f. flabelliformis . 249 XXVII 36 longipes Gran. 56 f. solitaria . 25o XXVII 34, 35 var. amputata. 57 II 5o subtile Cl. .... 242 XXVII 18 II 49 teres Cl . 226 XXV 8 à 1 1 var. arctica (Cl.). 57 ... 5o Wighami Bright. ■ 244 XXVII 26 var. Baltica Ost.? . 56 [bis 3 9 SP . 237 XXVII 1 à 6 var. Oceanica Ost.?. 56 II 00 'i- Cn. SP . 239 XXVII 7 à 10 [bis 4° sp . 241 XXVI 1 17 var. venir icosa Ost. . 56 III 23 Chitonosperma g. n. 93 Ceratoneis? . 309 coronatum sp. n. . 93 V 33, 34 Ghætoceros Ehr. . . . 2 1 1 umbilicatum sp. n. . 93 V 3 1 , 32 atlanticum Cl . 212 XXIV 1 à 3 SP . 94 VI 11, 12 baculites sp. n. 25i XXVII 3o Chlorocoecum Fries . 77 IV 79 boreale Bail . 2x4 XXIV 4 à 7 Climacostomum Stein? . . i75 f. solitaria Cl . 2l5 XXIV 4 gigas sp. n . • J75 XVII 11 convolutum Cast. 218 XXIV 17 à 19 Cocconeis Grun. • 294 XXV 17 à 27 dirupta Greg. ?... . 294 XXXII 25 contortum Schütt . 227 XXVI 1 scutellum Ehr.? . 294 XXXII 29 crinitum Schütt . . . . 243 XXVII 24, 25 sp . • 2 94 XXXII 24 criophilum Cast. 2l5 XXIV 8 à 14 SP . 2 94 XXXII 26 INDEX ALPHABETIQUE XI Pages Planches Figures * Pages Planches Figures SP . 2 94 XXX II 27 VIII 1 à 1 x sp . 294 XXXI 1 28 gigantea Brandt . IX 1 à 5 sp- • . . 294 XXXII 3o, 3i 109 X 8 à 9 Condylostoma Duj? . 174 XI i5 circumpedatum sp. n. 175 XXII 5 à 7 VIII 18 à 22 païens Duj . 1 74 XV 6 hemifusus sp. n. . ■U IX x 6 à 7 Conocylis g. n. . 146 i3 constricta sp n. T47 X 36, 3 7 XI 16 à 17 X 32 à 35 IX 18 à 20 hélix sp. n . .47 1 VII 28 spiralis sp. n. . Iï9 XIV 5 148 j XI 22 SP . 120 XXIII 12 striata sp. n. XXIII i3 Corbicula g. n. . . 79 Denticula Kütz . 3o6 socialis sp. n. 79 V 4 sp . 3o6 XXXII 66, 67 Coscinodiscus Ehr. . . 274 Diamylon Meunier . . 65 concinnus W. Sm. 278 XXX 44 nivale Meunier. 65 IV 35 à 44 et passirn curvatulus Grun. . ( XXX 46, 47 Diaster g. n. 83 279 j XXXI 3o macrokaryon sp.n. 83 XIV 12 à 18 excentricus Ehr. . -11 XXX 41 à 43 Diatoma de Cand. . . 307 Kützingii A. Sclim. . 278 XXXI 1 vulgare Bory . 307 XXXII 70 lacustris Grun. 274 XXX 33, 34 Diatomacées .... 207 nobilis Grun. . 279 XXX 45 Dictyocha Ehr. . 82 oculus iridis Ehr. 275 XXX 35 à 37 Didinium Stein . . . 154 Coscinosira Gran . 280 XV 8 à 1 5 polychorda (Gran). 280 XXXI 2 à 6 XVI 1, 3, 5 à 12 Cosmarium sp. . 74 IV 80 Gargantua sp. n. . i54 < XVII XVIII 1 à 5 Cothurnia Ehr. . 149 1, 2, 4,6, 8, 10, n curva Stein.? . i5o XIV 10 i xrx 14, 16 à 18 imberbis Ehr. ? 149 X 3i f i XXII 1 1 nodosa Clap. et Lachm. ? 149 XIV 9 nasutum Müll.? . 164 XX 4' 5 Cryptoleucitæ . 23o Difflugia Lecl. . i5o Cryptomonadacées . 78 nivalis sp. n. . 1 5o XIII 3 1 à 40 Cyclotrichium g. n. . 164 sphærica sp. n. 1 5 1 XIII 3o \ XVI 2, 4, 1 3 à 17 sp. ? . i5i XIII 4i, 42 cyclokaryon sp. n. i65 XVII 67 7 sp. ? . 1 5 1 XIII 43 à 45 ( XVIII 7 Difflugiides .... i5o Cymbella Ag. . . . 296 Dileptus . 176 amphicephala Næg. . 296 XXXV 63 à 65 Dinobryon Ehr. 78 recurva sp. n. . 296 XXXII 40 Belgicæ sp. n. 79 V 3 Cyrtoïdes . 197 pellucidum Lev. . 78 V 1, 2 Gyttarocylis Fol. . . ioq balticum (Schütt.). 78 V 1, 2 VIII 12 à 17 Sertularia Ehr. 79 cuspidata sp. n. 1 1 3 ! ( X 8 à 12 Dinodendron Schütt. . 78 XI i3 à 14 balticum Schütt. . 78 XII INDEX ALPHABETIQUE Pages Planches Figures Dinophysis Ehr . 58 apiculata sp. n. . 62 III 49 ( XIV 3i, 32 cuneiformis sp. n. . 60 ! XXIII i5 norvegica Clap. et Lachm. 58 III 38 à 42 rotundata Clap. et Lachm. 59 III 43 à 46 semen sp. n . 61 III 47- 48 vertex sp. n . 61 XIV 29, 3o Diplopsalis Bergh. . . 46 lenticula Bergh . 47 III iq à 22 sphærica sp. n . 47 IV q à 12 Diplopsalopsis g. n. . 46 orbiculare (Pauls.)?. . . . 46 III H à l7 Distephanus Stôhr. . 82 V 6 à 10 spéculum Hæck . 82 1 XXII 14, 1 5 Donkinia Ralfs . recta (Donk.) Grun.? . 2Q2 XXXII n à 1 3 Echinum g. n . 70 majus sp. n. . 7° IV 22 à 26 micraster sp. n . 71 IV 34 minus sp. n . 71 IV 27, 28 nudum sp. n . 71 IV 2q, 3o sphæricum sp. n. 71 IV 3i à 33 Enchelys Ehr.? . x77 sp.? . 177 XVIII 19 Encyonema Kütz .... 2 97 sp . 297 XXXV 66, 67 Epithemia Bréb . 3oi SP . XXXV 55, 56 sp . 302 XXXIV 5 q, 60 sp . 302 XXXIV 62 à 64 sp . 302 XXXIV 61 Eucampia Ehr . 258 groenlandica Cl . 258 XXVIII 2q, 3o Euceratium Gran .... 56 Eunotia Ehr . 3oq arcus Ehr . XXXIII 74- 75 dolium sp. n . 3oq XXXIII 72, 73 Euplotes Ehr . I 52 ( XV 1 à 5 caudata sp. n . i52 | XX 6, 7 truncata sp. n . 1 53 XX 8 à 14 Pages Planches Figures Faucifères (Tintinnopsis). x44 Folliculus g. n. 72 flagellifer . 73 IV 17 à 21 Foraminifères . 204 Fragilaria Lyngb . . 3 n' groenlandica sp. n. . . 3i6 XXXIII 10 à i3 islandica Grun. . 3 u XXXIII 1 à 6 mollis sp. n . . 3 1 2 XXXIII 7 à 9 oceanica Cl . . 3 1 3 XXXIII 14 à 24 virescens Ralfs. OO 00 XXXIII 25 Fusopsis g. n . . 98 elongata sp. n. 98 VI 21 flagrifera sp. n. 100 VI 00 pauperata sp. n. . 100 VI 24, 2 5 polyedra sp. n. ' 101 VI 22 , 23 spiralis sp. n . 99 Vil 6 umbracula sp. n. 99 VI iq, 20 Glenodinium Stein. . 44 bipes Pauls.? . 45 III 18 II 4° à 42 danicum Pauls. . . . 44 XIV x9> 20 inflatum sp. n . 45 II 9 Glœocystis Naeg . 77 sp . 77 IV 77- 78 Glyphosperma g. n. . 94 flagelliferum sp. n. . 94 VI 8 à 10 nervosum sp. n . 95 VII 2 Golenkinia Chod . 76 Gomphonema Ag . 307 geminatum Ag . 3 07 XXXIII 64, 65 sp . 307 XXXIII 7°> 71 sp . CO O CO XXXIII 66, 67 sp . GO O OC XXXIII 68, 69 Gonyaulax Dies . 54 III 5 à i3 polygramma Stein. 54 XXIII 16 spinifera Dies . H Grammatophora Ehr. 3o3 arctica Cl . 304 XXXIV 57- 58 islandica Ehr . 3o3 XXXII 55 à 57 serpentina Ehr . 3o3 XXXIV 55, 56 Gymnodinium Stein . 62 INDEX ALPHABÉTIQUE XIII Pages Planches Figures Gymnaster Schütt? 82 hélix sp. n. ? . 83 V 14 pentasterias Schütt . 83 striatum sp. n. ? . 83 V 11 à 1 3 Gymnozoum g. n . 180 ( XX 18 à 27 viviparum sp. n . 180 | XXI 1 à 24 Hæmatococcus Ag. 75 lacustris? . 75 IV 61 Halosphæra Schm. 86 minor Ost.? . 86 IV 71 viridis Schm . 86 V 1 5 à 17 Hantzschia Grun . 328 ' amphyoxis (Ehr.) Grun. 329 XXXIV 1 à 3 marina (Donk.) Grun.? . 328 XXXII 37 à 3 9 virgata (Rop.) Grun.? . 329 XXXIV 4 à 6 Heterocapsa Stein. 45 triquetra Stein . 45 IV 5 à 8 Heterodinium Kof. 5i Hexasterias Cl . 87 Holotrichides . 154 Homœocladia Ag . 337 congesta sp. n . 338 XXXIV 5o delicatissima (Cl.) 340 XXXIV 34 glomerata sp. n . 339 XXXIV 5i mucicola sp. n . 33q XXXIV 48 tæniata sp. n . 340 XXXIV 52 tenuis sp. n . 340 XXXIV 35 Hyalochæte Gran .... 219 Hyalodiscus Ehr . 282 stelliger Bail . 282 XXXI 28, 29 Hydrurus Ag . 81 penicellatus . 81 var. Duclu\elii Ag. . 81 Hypotrichides . l52 Infusoires non loriqués . i5i Infusoires suceurs .... 194 Infusoires « incertæ sedis » . 177 SP . 177 XVII 12 SP . 178 XVII i5 sp . 178 XVII i3 SP . 178 XIX i3 Pages Planches Figures sp . 178 XXIII 10 SP . 178 XXIII 18 Kystes indéterminés . 179 XXIII 20 à 22 Isthmia Ag . 283 enervis Ehr . 283 XXXI 7 et 9 nervosa Kütz . 284 XXXI 8 Lacrymaria Ehr . 177 marina sp. n . 177 XVIII 17, 18 Lauderia Cl . 269 XXIX 63 à 66 glacialis (Grun.) .... 2ÔQ XXX 5 à 0 Leprotintinnus Jorg. . x 33 Leptocylindrus Cl. 258 danicus Cl . 258 XXVIII 3 1 , 32 Licmophora Ag . 3o8 Lyngbyei (Kütz.) Grun. 3o8 XXXV 68 à 70 Litholophus Haeck. 20 1 sp. ? . 201 XXII 1 1 sp . ? . 201 XXI II 1 Lithomelissa Ehr . 197 Mastogloia Thw . 355 apiculata "W. Sm. 355 XXXVI 66 submarginata Cl. et Grun. 355 XXXVI 85 Melosira Ag . 271 Borreri Grev . 272 XXX 22 à 24 granulata Ehr . 273 XXX 28 hyperborea Grun. 271 XXX 16 à 21 Jurgensii Ag . 272 XXX 25 nummuloides Dill. . 273 XXX 27 varians Ag . 273 XXX 26 Meridion Ag . 3o6 circulare Ag . 3o6 XXXII 68, 69 Monopylaires . 197 Monothalames . i5o Navicula Bory . 349 abrupta Greg . 352 XXXVI 13,14,27 ambigua Ehr . 354 XXXVI 18 aspera Ehr . 253 XXXVI 2, 3, 4 bomboides W. Sm. . 35o XXXVI 1 brevis Greg . 352 XXXVI 43, 19 XIV INDEX ALPHABETIQUE Pages Planches Figures Pages Planches Figures cancellata Donk. . 35q XXXVI 37, 38 frigida Grun. . 335 XXXIV 36 chersonensis Grun.? . 35o XXXVI 53, 54 scalaris W. Sm.? . 333 XXX IV 21, 2 2 clepsydra Donk. . 353 XXXVI 4^ 47 seriata Cl . 334 XXXIV 38 à 40 crabro Ehr.? . 35o XXXV 38, 39 sigma W. Sm. . 333 XXXIV 28 cruciformis Donk. 354 XXXVI 57, 58; 5 1 , 52 sigmoidea W. Sm. 333 XXXIV 29, 3o cuspidata Kütz. 35z XXXVI 61 spathulata Bréb. . 332 XXXIV 16, 26 didyma Ehr. 3 5 1 XXXVI 2 2 spectabilis Ralfs 333 XXXIV 20 XXXVI 23, 24 Tryblionella Hantz . 333 XXXIV 33 elliptica Kütz. . 35 1 XXXV 42, 43 sp . 33 1 XXXIV 7- 8 forcipata Grev. 352 XXXVI 25, 26, 28, 2Q SP . 33 1 XXXIV 9 fusiformis Grun. ? . 354 XXXVI 3o, 72,73,83,84 sp . 33 1 XXXIV xo, 1 1 glacialis Cl. 34q XXXVI 739; 10, 11; 5q, 60 SP . 332 XXXIV 12 XXXVI 5, 6; 41, 42 sp . 332 XXXIV 1 3 , 14 Kariana sp. n. 334 1 XXXV 40. 41 Nitzschiella Rab. 336 lanceolata Kütz. . 354 XXXVI acicularis W. Sm. 337 XXXIV 47 var. arenaria Kütz. . 354 XXXVI l7 longissima (Bréb.) Rab 337 XXXIV 41 à 46 et 65' littoralis Donk. 35 1 XXXVI 81 var. tj'pica .... 337 XXXIV 43 lyra Ehr . 35 1 XXXVI 1 5, 16 var. parva V. H. 337 XXX IV 41 oculata Bréb. . 35 x XXXVI 80 et 82 var. Closterium W. Sm 337 XXX IV 44, 45, 4b palpebralis Bréb. . 352 XXXVI 33 var .fasciculata var. n. 337 XXXIV 65 peregrina Kütz. 354 XXXVI 45 var. reversa W. Sm. 337 XXXIV 42 pinnularia Cl. . 353 XXXVI 3i, 32; 64, 65? quadratarea A. Schm. 353 XXXVI 3i, 3a sandriana Grun. . 3 5 1 XXXVI 5o Olpidium . passim scutellum O’Meara . 35 1 XXXVI 78 phycophagum sp. n. 222 XXV, etc. 16, 27, etc. Smithii Bréb. . 35 1 XXXVI 21 Ooeystis Næg. . 77 var. e/ougata var. n. 35 1 XXXVI 79 sphærica sp. n. 77 V 18 tridens sp. n. . 353 XXXVI 7°, 71 ORTHOSTOMES(Tintinnop.) '41 viridis Kütz. 353 XXXVI 67, bS Orthotropis Cl. . 291 sp. ..... . 353 XXXV 1 39, 40 lepidoptera (Greg.) Cl. 291 XXXI 1 8. 9 SP . 354 XXXVI 48, 49 maxima (Greg.) Cl. . 292 XXXVI 88 SP . 354 XXXVI 35, 36 Oxytoxum Stein. 55 SP . 354 XXXVI 76, 77 Belgicæ sp. n. . 55 XIV 38 à 41 SP . 354 XXXVI 74 Formes indéterminées 354 XXXVI 62, 63, 75, 55, 69 Formes indéterminées 354 XXXVI 12, 20, 34 Papulifères .... 97 Nephrodinium g. n. . 48 Paralia Heib. 274 Karianum sp. n. . 49 IV 1 5 , 16 sulcata Ehr. 274 XXX 29 à 32 ( J bis 41 à 45 Pennatæ . 288 nivale sp. n. 48 + ( II 7> 8 Pérjdiniacées .... >9 Nitzschia Hass. . 33o Peridinium Ehr. 21 angularis W. Sm. 332 XXXIV 17, 18 anceps sp. n. . 34 I 22, 23 bilobata W. Sm. . 332 XXXIV i5, 19 bulla sp. n. 43 J bis 32 à 34 divaricata sp. n. . 336 XXXIV 37 catenatwn Lev. 52 INDEX ALPHABÉTIQUE XV cerasus Pauls. . complanatum sp. n. conicoides Pauls. . var. nivicola. conicum Gran?. var. basicurva . var. bilobata var. emarginata curvipes Ost. ? . decipiens Jôrg.? . depressum Bail. divergens Ehr. . elongatum sp. n. . globulus Stein? gracile sp. n. Granii Ost. . granisparsum sp n. granulatum Ivarst . gravidum sp. n. hyalinum sp. n. hyperboreum Cl. . islandicum Pauls. . •ovatoides sp. n. ovatum Schütt . pallidum Ost. . parcillelum Broch.? pellucidum Schütt. piriforme Pauls. . rhombus sp. n. robustum sp. n. roseum Pauls. ? saltans sp. n. sphæricum sp. n. . Steinii Jôrg. subinerme Pauls. . Thorianum Pauls. turgidum sp. n. AGES Planches Figures Pages Planches Figures 3? II 27 à 2Q verrucosum sp. n . 43 IV 1 3, 14 29 I 29, 3o Petites formes de Planozones 3? 39 I 3i à 34; 42 343? Forme a . 37 II 20 à 24 39 I 42 Forme [i . 37 II 26 I 38 à 40 Forme y . 38 II 25 III 52 Forme 0 . 38 II 3o à 32 42 I 40 Forme s . . . 38 II 33 41 III 52 Forme Ç . 38 XIV 45 42 I 38, 39 Forme r, . 38 XIV 46 38 II 33 II 34, 35 35 II i5 Petites formes de Cavozones. 44 XIV 47’ 48? 2 3 Peridium Hæck. ! . iq8 I 1 à 4 sp. ? . 198 XXII 8 2 3 Ibis 1 à 8 sp. ? . 199 XXII 9 II 45, 46 Phacodiscus g. n. . . 281 39 IV 1 à 4 piunctulatus (Greg.) ? 282 XXX 48, 49 36 II 20, 21 Phæoceras Gran . 212 3i III 5i Phæocystis Lag . 81 33 I 35 à 37 Poucheti Lag. ? 81 V 5 • J bis 35, 36 Phaneroleucitæ . 2 iq 42 1 4i Pharmacantha ? . 24 35 11 12 à 14; 16, 17 sp. ? . 199 XXI! 7 43 11 37 à 3g Piropsis g. n . 102 5i Acineta sp. n . 102 VII 9 27 1 10 à i3 minuta sp. n . io3 Vil 29 2Q 1 24 à 26 polita sp. n . io3 VII 22 23 28 1 27 à 28 reticulata sp. n . 102 VI 26, 27 2Q 1 5 à 9 Planozones (Peridinium) . 23 23 Pleurostaurum Rab. . 3i9 3o J bis 26 à 28 Pleurosigma . 342 O 1 14 à 16 ; 17, 18 j angulatumW. Sm. 345 J I I il 18, 19? ! var. qiiadratum ?... 345 XXXV 19, 20 35 11 36 c / ) speciosum W. Sm. 345 XXXV 27 41 XIV 33 à 37 'CO c n SP . 343 XXXV 1; 6, 7 34 II 10, 1 1 G O sp . 343 XXXV 2q à 3i 26 J bis 9 à '4 C/) SP . 344 XXXV 2 36 J bis 2Q à 3l <0 sp . 344 XXXV 4 32 1 iq à 21 c/) SP . 3+4 XXXV 5 l lbis 24, 2 5 CO V Polyedrium Næg . 74 fusiedricum sp. n. . 74 IV pentaedricum sp. n. 75 IV tetraedricum sp. n. . 75 IV Proboscidium g. n. . 168 ( XVII armatum g. n . 169 J XVIII ( XIX i3 3 8 à io 12 2 1 22 14, 17, 18 16 24 25 46 1 1 20 à 22 5i à 56 59, 60 57, 58 8 à 10 12 à i5 1, 2 Prorodon Ehr . 171 Karianus sp. n . 171 XIX 3 à 5 Protoceratium Bergh. . 49 T bis 38 reticulatum Bütsch. . 49 III 1 à 4 splendens sp. n . Ibis 37 5o II 1 à 4 Protococcacées . 74 Protozoaires loriqués. 107 Pseudo-Raphidées (Diatom.). 288 Pterosperma Pouchet . 88 hemisphæricum sp. n. . 9° V 29» 3o hexagonum sp. n. . 9° V 27 laciniatum sp. n. 89 V 25a, 25b lenticulare sp. n. 91 VI i3, H octogonum sp. n. 89 V 2ba, 2Ôb polyedro-sphæricum sp. n. VI 1 à 7 9. | VII 1 Saturnus sp. n . 9° V 23 24 trigonum sp. n . 9° V 28 Pterosphæra Jôrg. . 88 dictyon Jôrg.? .... 91 Vanlioffenii Lemm. . 91 Ptychocylis Brandt ampla sp. n. acuta Brandt . basicurva sp. n. cylindrica sp. n. Drygalskii Brandt duplicata sp. n. edentata sp. n. elegans sp. n. . elongata sp. n. glacialis sp. n. . media sq. n. ventricosa sp. n. Radiolaires. Forme indéterminée Radiosperma g. n. corbiferum sp. n. . Raphidées (Diatomées) Raphidiophrys Ost. ? marina Ost. ? Raphoneis Ehr. . amphiceros Ehr. surirella Grun. . Reophax sp. ? Rhabdonema Kütz. . arcuatum (Ag.) Kütz minutum Kütz. hyalinum sp. n.? . Rhizopodes amœbiens Rhizopodes .... Rhizosoienia Ehr. . alata Bright . delicatula Cl. hebetata Bail. /’. hebetata (Bail.) f. heterotlirix . f. hiemalis Gran . /'. semispina Hens. Pages Planches r 22 127 XII 128 127 X 127 VIII ( IX 127 { VIII 127 X 127 XI 127 XII 1 27 VIII ’ VII 127 , ) IX ) x XI . 127 X 127 X iqb 196 XXII g5 96 VI 00 CO to O 5o 14 5o 20, 21 INDEX ALPHABÉTIQUE XV] I Pages Planches Figures • Pages Planches Figures obtusa H en s . 255 XXVIII i5 cà 17 ; 22 amphicephala sp. n. . 3a5 XXXIII 5i setigera Bright. 253 XXVI II i3 ( 26. 27: Granii (Jorg.) 321 XXXIII Shrubsolei Cl . 256 XXVIII l3, 24 33 à 36 Sfolterfothii Per. . 257 XXVIII 28 XXXIII 52, 53 styliformis Bright. . 254 XXVIII 18, 19 majuscula sp. n . 3a5 XXXV 47 à 49 Rhoiconeis Grun. . . 348 membranacea (CI.) . 319 XXXIII 37 à 4o SP . . 348 XXXIII 5q, 60 pelagica (Cl.) . 323 XXXIII 48 Rhoicosigma Grun. 3 47 septentrionalis (Grun.) . 322 XXXIII 28 à 32 SP . . 347 XXXV 32 à 35 Vanhôffenii (Gran)? . 322 XXXIII 46 • 1 sp . 3oo XXXIII 45 Stenostomes (Tintinnopsis) . 143 Schizonema Ag. . 34i Stephanodiscus (Ehr.) Grun. 280 sp . • 34i XXXIII 47 densus sp. n . 280 XXXI 27 SP . . 34i XXXIII 49 Stichoionche Hertw. . . 204 Scoliopleura Grun. . . 348 ventricosa sp. n. . . . . 204 XXII 1 à 3 latestriata (Bréb.) Grun. . 348 XXXV 36, 37 Zanclea Hertw . 204 SP . . 348 XXXVI 86, 87 Striatella Ag . Setopilium Hæck. . 199 unipunetata Ag . 3o6 XXXII 61 à 63 sp . IQQ XXIII 4 Strombidium Cl. et Lach. i48 Setosperma g. n. . 97 longipes sp. n . i48 XIV 8 equatoi'ale sp. n. . . 98 VII 3, 4 sp. ? . 149 XVIII 20 sp. ? . . q8 VII 5 Suceurs (Infusoires) . . 195 SlLICOFI.AGELLATES . 82 Surirella Turp . 293 Skeletonema (Grev.) . 259 ovalis Bréb . XXXII 22, 23 costatum Grev. 259 XXVIII 35, 36 Synedra Ehr . 3io Sphæropsis g. n. . . . io3 acus Grun . 3io XXXIII 58 brevisetosa sp. n. . . io4 VII 12 affinis Kütz . 3io XXXII H echinata sp. n. io5 VII 16 Gallioni Ehr . 3io XXXIII 54, 55 elliptica sp. n . io5 XXIII H pulchella Kütz . 3i 1 XXXII 53 heterosetosa sp. n. io3 VII 10, 1 1 XXXII 5o à 52 lævigata sp. n. . 106 VII 24, 25 ulna Ehr . XXXIII 56, 57 longisetosa sp. n. . . io4 VII 14, i5 nimbata sp. n . . io4 VII 21 nivalis sp. n . io4 VII i3 Tabellaria Ehr . 3o5 spumosa sp. n. io5 VII 17 à 20 Taxopodes H. Fol.? . 204 Spirodinium Stein . 62 Tentaculifères (Infusoires) . 194 fusus sp. n . 63 XIV 23 à 26 Tetraspora Lintz .... 81 grave sp. n . 64 XIV 27, 28 Pnucheti Hariot .... 81 lacryma sp. n . 63 XIV O T O O — j. , — — Thalassiosira Cl . 25q Stappersia g. n. . . . • <79 bioculata Grun. : 266 XXIX 45 à 62 fusus sp. n . • i79 XVIII 21 fallax sp. n . 268 XXX 1 à 4 Stauroneis Ehr. . 3i9 gravida Cl . 259 XXIX 1 à 32 Stauropsis g. n. . . . . 3i8 Nordenskiôldii Cl. 265 XXIX 33 à 34 acuta sp. n . 325 XXXIII 5o rotula sp. n . 264 XXIX 67 à 70 XVIII INDEX ALPHABÉTIOUE Thalassiothrix Cl. et Grun. longissima Cl. et Grun. Thuricola S. Kent . sp. ? . Tintinnides . Tintinnopsis Stein . acuta sp. n . angusta sp. n . ■annulât a Dad. beroidea Stein? ■campanula Ehr. . ■cylindrica sp. n. . fusus sp. n . incurvata sp. n. ? . lata sp. n . Lobiancoi Dad.? . macropus sp. n. major sp. n . nivalis sp. n . oliva sp. n . patula sp. n . rapa sp. n . sinuata Brandt. lubulosa Lev. ?... tubulosoides sp. n. Undella sp. n . urnulasp. n. . ventricosoides sp. n. . Pages Planches Figures 3op 3oq XXXIÎ 49 i5o i5o X 29, 3o 107 1 36 145 XIII l7 141 XII 23, 24 140 140 XII 14 à 18 i43 140 XII 12 à 18 141 XII 25 à 28 146 XIII 29 X4T XII 19 à 22 1 38 XII 5 à q i38 XII 2 à 4 1 38 XII 1 x43 XIII 26, 27 1 , XIII 9 à 12 144 i 1 XIV 6 144 XIII 18, 19 XII 29 à 35 142 XIII 14 à 16? 145 XIII 20 i38 XII 5 à q 1 59 XII 10, 1 1 146 XIII 28 H5 XIII 21 à 25 i43 XIII 1 à 8 Tintinnus (Schr.) Dad. acuminatus Clap. et Lachm botnicus Nordq. . pellucidus Cl . Trachelius Clap. et Lachm SP . Trachelomonas .... Triceratium Ehr. . arcticum Bright. . Trigonum Cl . arcticum Cl. Trochiscia Lenm. . dictyon Lemm. . Vanhôffenii Lenm. Tubuleuses (Tintinnides). VORTICELUDES Vaginicola Lam. sp. ? Xanthidium Cl. Zonotrichium g. n. discoides sp. n. Zygoceros Ehr. . . balœna Ehr. . Pages Planches Figures — — — 1 3 3 i34 X 16 à 19 i36 XI n à 12 i34 XI 1 à 10 176 176 XIX 6 73 285 285 285 285 76-91 91 9‘ i38. ï49 i5o i5o X 29, 3o 89 175 i73 XX 1 à 3 285 285 XXXI 10, 11 MICROPLANKTON DES MERS DE BARENTS ET DE KARA par M. Alph. MEUNIER Professeur à l’Université de Louvain INTRODUCTION I DÉFINITION DE L’OBJET Dans les pages qui vont suivre, nous nous proposons de faire l’étude quelque peu détaillée du Microplankton recueilli au cours de la croisière arctique de Mgr le Duc d’Orléans, à bord de la Belgica, accomplie en 1907, dans les parages de la Nouvelle-Zemble. On sait que le terme de Plankton a été créé par Hensen en 1887, à l’époque où l’extension des recherches océanographiques rendit opportune la création d’une terminologie nouvelle, pour désigner des groupements d’organismes que ces études faisaient envisager à des points de vue nouveaux. Dans son acception la plus large, ce terme s’applique à l’ensemble dès organismes qui flottent librement dans l’eau douce, saumâtre ou salée, sans moyens de locomotion propres suffisants pour les rendre indépendants des courants. Ces organismes, d’ordre inférieur généralement, errent dans l’eau, à des profondeurs variables, à la merci des circonstances physico-chimiques qui modifient leur milieu naturel. 2 ALPH. MEUNIER C’est tout un monde d’êtres, de très petite taille pour la plupart, qui pullulent presque partout et dont les innombrables légions ne signalent leur présence que par de légères modifications dans la teinte et la transparence de l’eau. Entre eux existent les âpres rapports de mangeurs et de mangés. Ceux qui se sont repus des plus faibles deviennent à leur tour la proie d’autres mieux outillés ou plus forts, d’après la loi de subordination alimentaire des espèces, qui garde sa rigueur à tous les échelons de l’échelle du monde animé, jusqu’aux termes les plus élevés de la série animale. C’est ce que traduit vulgairement l’adage courant : les gros mangent les petits. Le terme initial de cette hiérarchie alimentaire, qui a en réalité l’homme omnivore pour terme final, est représenté, en milieu aquatique, par des Algues pigmentées que leur chromophylle met à même de s’alimenter aux dépens des substances minérales dissoutes dans l’eau, dont elles réalisent la synthèse organique, avec le concours de la radiation lumineuse. Les Diatomacées sont évidemment celles qui jouent le rôle à la fois le plus important et le plus extensif. Ce sont elles que l’on peut le plus raisonnablement comparer aux graminées des prairies sur la terre ferme. Elles constituent, par leurs innombrables espèces, la prairie flottante des eaux : provende mondiale dont s’alimentent en dernière analyse, de ricochet en ricochet, tous les représentants de la laune aquatique tant d’eau douce que marine. On peut subdiviser le Plankton en Microplankton et Macroplankton, en partant de l’inégalité des dimensions de ces organismes. Ceux qui peuvent passer au crible d’un tamis fin, dont la dimension des mailles est fixée arbitrairement, constituent le Micro¬ plankton ; ceux que le tamis retient forment le Macroplankton. C’est là une division toute artificielle, résultat d’un simple blutage, effectué en milieu liquide, des individus souvent innombrables qu’une pêche planktonique, exécutée au moyen d’un filet en fine étamine de soie, a réunis pêle-mêle, au hasard des circonstances. Ce n’est pas ce que nous voulons ; car, dans le microplankton ainsi entendu se coudoient les représentants des groupes organiques les plus disparates qui n’ont de commun que leurs dimensions très réduites : Protophytes et Protozoaires, Cœlentérés larvaires ou de petites formes, Echinodermes larvaires ou très jeunes, Vers larvaires, petits Nématodes, Desmocolécides, Chétognates, Rotateurs, Gastrotriches, petits Crustacés de toutes sortes, sous forme d’œufs, de larves ou d’adultes, Acariens, Mollusques larvaires ou très jeunes, œufs de Poissons, etc., etc. Tout cela lait, en effet, partie du plankton microscopique et son étude est réellement du ressort des micrographes ; car c’est du domaine des invisibles. Mais nous devons limiter davantage l’objet de notre étude. Par microplankton nous entendons, non pas le produit d’un triage par ordre de grandeur dont il vient d’être question, mais uniquement l’ensemble des espèces MICROPLANKTON 3 planktoniques unicellulaires , Protophytes ou Protozoaires, sans urger plus qu’il ne convient la distinction entre ces deux groupes d’organismes élémentaires ou Protoorganismes. Nous estimons, en effet, que chez eux la distinction entre végétaux et animaux manque souvent de fondement réel et que l’on n’est pas même d’accord sur un critérium distinctif conventionnel. Il y a cependant les exigences de la biotaxie et nous reconnaissons qu’il est bon d’avoir le souci de s’y plier et de rechercher les affinités naturelles des micro¬ organismes, pour les grouper harmonieusement, plutôt que d’entretenir délibérément la confusion que l’imprécision des caractères distinctifs rend difficile à dissiper. On comprendra que nous voulions laisser de côté tous les organismes réellement multicellulaires : Métaphytes ou Métazoaires, quelles que soient leur simplicité relative, leur infériorité réelle ou apparente et même parfois leurs infimes dimensions, qu’il n’est pas rare de voir descendre en dessous de celles de beaucoup de Protistes. C’est sous ce dernier vocable que nous voudrions ranger tous les organismes unicellulaires proprement dits, sans égard à leur nature végétale ou animale, suivant les vues de chacun. Nous le reprenons ainsi, non plus au sens restreint que Haeckel y attachait et qui tombe en désuétude, dans cette acception, parce qu’il manque d’objectivité réelle bien définie ; mais dans le sens de Protoorganismes, — vocable trop long celui-ci — pour désigner l’ensemble des organismes unicellulaires vivant isolément ou groupés en colonies homogènes, sans différenciation morphologique des individus ni division du travail entre eux, circonstance qui ne leur enlève pas leur caractère d’organismes unicellulaires vrais. Par contre, nous excluons de ce cadre, quand leur nature est connue, bien entendu, les cellules libres, temporairement représentatives de Métaorganismes, à titre de phase initiale de reproduction agame ou sexuée : spores ou œufs. Pour d’autres raisons, nous laisserons de côté les Bactériacées que leurs carac¬ tères morphologiques trop frustes sont presque toujours insuffisants à distinguer utile¬ ment et dont le rôle en milieu marin semble fort limité. II CARACTÈRE DE L’ÉTUDE Dans ce travail nous comptons nous écarter délibérément des chemins battus par la plupart des microplanktonistes. Généralement ceux-ci se contentent de consigner le résultat de leurs recherches sous la forme de listes des espèces reconnues, au cours de leurs observations, sur des matériaux donnés, dont ils se bornent à faire le dépouillement. 4 ALPH. MEUNIER Les espèces acquises déjà à la Science antérieurement sont simplement rappelées, avec référence à l’auteur, qui en a créé ce que l’on pourrait appeler l’état civil, avec signalement, en figure ou en diagnose. Eventuellement les espèces inédites, chose peu rare dans ce domaine d’explora¬ tion récente, sont décrites, dénommées et classées. C’est souvent la seule chose qui intéresse le micrographe et qui retienne son attention, surtout si les objets sont décrits ou figurés avec un soin suffisant pour donner une impression de la réalité (i). C’est, on le voit, un travail de systématique pure, dont la valeur est incontes¬ table et qui s’impose, lors de la prise de possession d’un nouveau domaine scientifique : le recensement, au fur et à mesure des progrès de l’exploration. Les statisticiens de la science puiseront dans ces archives les matériaux de leurs études sur l’aire d’habitation des espèces, la composition des flores et faunes marines locales, l’influence, sur ces groupements, des circonstances du milieu : température, salinité, profondeur, courants, voisinage des fleuves, proximité ou éloignement des côtes, etc., etc. Mais il faut bien convenir que ces listes n’intéressent que le petit nombre des spécialistes que leur aridité ne rebute pas et qu’atteignent les publications à faible tirage où elles paraissent : Bulletins académiques, Revues périodiques d’institutions scientifiques, Publications relatives à des recherches océanographiques éditées récemment dans toutes les langues de l’Europe septentrionale, etc. La littérature française, par contre, est restée très pauvre en mémoires sur ce sujet et c’est une des raisons pour lesquelles les résultats acquis jusqu’ici sont loin de s’être vulgarisés même dans le monde scientifique de langue française. Il y aurait possibilité cependant d’intéresser un plus grand nombre de lecteurs à ces recherches modernes, qui nous paraissent dignes de fixer l’attention parce qu’elles portent en germe la matière cl’une science jeune, qui sortira bientôt de sa phase chrysa- lidaire, pendant laquelle un travail intense mais obscur s’est effectué, pour créer et harmoniser ses parties constitutives, en préparant son éclosion. Il y a pour cela à vaincre une difficulté qui est inhérente à la petitesse des organismes du microplankton, qui les rend insaisissables à l’œil nu. (i) On peut regretter qu’il ne soit pas toujours satisfait à ce « desideratum », à propos d’organismes de certains groupes homogènes, pour lesquels la précision minutieuse des notes spécifiques a d’autant plus d’importance que les caractères génériques sont plus simples et plus fixes. Certains travaux sont, sous ce rapport, d’une médiocrité déplorable. Une publication récente : Nordisclies Plankton, détient actuellement un record de mauvais goût, qui, nous l’espérons, ne lui sera jamais disputé. Il est fâcheux que cette synthèse des travaux si méritants des planktonistes du Nord ait été illustrée avec une négligence qui en amoindrit beaucoup la valeur taxinomique. MICROPLANKTON 5 Cette difficulté ne comporte, à notre avis, d’autre solution que la figuration des espèces telles que l’usage du microscope les fait voir, pour en noter non seulement les caractères morphologiques spécifiques, ce à quoi la plupart des auteurs se sont bornés jusqu’ici, mais encore et plutôt les caractères physiologiques et sociaux, qui permettraient de prendre contact plus intimement avec tout ce petit monde d’invisibles. Je veux dire : leur reproduction, leurs phases évolutives, leur régime alimentaire, leurs exigences vis-à-vis de l’ambiance, leur adaptation à un milieu donné, l’harmonie de leurs groupements, leurs rapports de sociabilité, de commensalisme, de symbiose, de parasitisme, toutes choses qui permettraient de s’intéresser à leur vie sociale. On s’est occupé trop exclusivement de faire le dénombrement de cette popu¬ lation variée. Il y a lieu d’en rechercher les principaux traits de l’histoire naturelle et d’en pénétrer davantage la vie individuelle et sociale, sans négliger le recensement des acquisitions nouvelles. Le rôle de cette poussière vivante dans l’économie de la nature est à peine aperçu. Il réserve évidemment bien des surprises. C’est en en urgeant l’étude qu’on peut espérer trouver la solution de problèmes qui se posent depuis longtemps et qui intéressent l’importante industrie de la pêche à laquelle se trouve liée la prospérité de certaines populations littorales. Dans ce milieu aquatique, plus homogène, plus uniforme que le milieu terrestre, la solidarité des organismes est plus étroite, leur enchaînement est plus rigoureux. L’équilibre vital y est plus stable; mais on conçoit que celui-ci dépende surtout du point d’appui : la florule planktonique, créatrice des principes organiques les plus simples, mais aussi les plus difficiles à réaliser, dont dépendent d’une façon plus ou moins immédiate tous les représentants de la faune aquatique, quelle que soit leur position dans la série animale. C’est dans cet esprit que nous nous sommes livré à l’étude des matériaux microplanktoniques recueillis dans les parages de la Nouvelle-Zemble, par le personnel scientifique de la Belgica. Ecartant a priori la présomption vaine de vider les questions que le sujet com¬ porte, nous nous sommes efforcé tout au moins de consigner les faits d’observation que les matériaux nous ont présentés, en vue de fournir quelques éléments, — ceux que le hasard des prises d’échantillons a permis de surprendre à l’histoire naturelle des Protistes de ces régions. La nature de ces matériaux, très limités dans le temps et dans l’espace, ne permet évidemment pas la reconstitution intégrale des espèces et des groupements d’espèces, aux points de vue morphologique, physiologique et social. On n’en peut tirer que des faits occasionnels qui, venant comme appoint à d’autres déjà connus ou à connaître ultérieurement, contribueront, comme autant d’anneaux d’abord épars, à constituer la chaîne des traits saillants de l’histoire naturelle de ces organismes. 6 ALPH. MEUNIER La rareté et la brièveté des prises de contact avec ceux des parages peu explorés rendent forcément leur connaissance fragmentaire et lentement perfectible. C’est une raison de plus pour ne rien négliger de ce que les rares matériaux recueillis peuvent présenter d’intéressant à quelque point de vue que ce soit. Il n’est pas douteux qu’il resterait déjà actuellement bien peu à ajouter utile¬ ment à la connaissance de beaucoup d’organismes, si l’on avait toujours eu le souci de tirer des produits de pêche tous les renseignements qu’on pouvait y puiser. Mais beaucoup ont été sacrifiés à des vues plus restreintes; par exemple, l’étude exclusive des frustules bien si licifiés des Diatomacées, par les procédés en usage chez les diato- mistes. On sait que ces moyens violents, qui visent l’élimination de toute trace de proto¬ plasme des tests siliceux, sont destructifs des caractères physiologiques des Diatomacées elles-mêmes et entraînent la perte complète de presque toutes les autres formes plank- toniques, qui peuvent s’y trouver associées. III ICONOGRAPHIE DE L’OBJET Conscient de la difficulté qu’il y a pour le lecteur, même versé dans la connais¬ sance des Protistes, de recourir aux sources pour prendre contact avec les figures originales relatives aux organismes planktoniques d’une région qui lui est moins fami¬ lière, nous avons voulu lui faciliter la tâche, en figurant nous-mème, non seulement les formes que nous considérons comme nouvelles, mais même celles qui sont déjà connues et dont il importait cependant de montrer le faciès particulier qu’elles présentent dans nos matériaux. Aussi bien, beaucoup de figures publiées hâtivement, aux débuts des recherches planktoniques dans les mers du Nord, n’ont pas toujours l’exactitude ou tout au moins la précision des détails suffisante pour assurer la distinction des formes envisagées d’abord d’avec celles qui ne devaient être connues que plus tard. Ce manque de précision est cause, en partie, de l’état d’indivision dans lequel sont restées des séries d’organismes, fort homogènes d’ailleurs (i), que l’uniformité des caractères généraux a fait ranger sous une étiquette commune. C’est d’une étude plus minutieuse des (i) Les Formenkreis des auteurs de langue allemande. MICROPLAN KTON 7 caractères tant morphologiques que physiologiques qu’il faut attendre le démem¬ brement de ces séries de formes en espèces distinctes, s’il y a un fondement réel à cette opération. Pour assurer la plus grande fidélité possible à nos reproductions, nous nous sommes astreint à ne graver les figures de nos planches qu’avec l’objet sous nos yeux, au microscope, et non d’après des croquis exécutés auparavant avec la précision moindre que l’on apporte à une simple ébauche exécutée cursivement au crayon. Dans le même but, nous avons préalablement fait subir aux objets les manipu¬ lations qui, suivant les cas, nous ont paru les plus propres à en laisser percevoir les détails de structure qu’ils comportent et les phénomènes physiologiques qui s’y produisaient, au moment où ils ont été figés dans leur attitude, par les réactifs fixateurs. Enfin, sauf de très rares exceptions dont mention sera laite dans le texte, nous avons adopté une échelle uniforme d’agrandissement pour toutes les figures, seul moyen pratique de permettre la comparaison d’organismes dont les dimensions réelles, toujours imperceptibles, ne sauraient être utilement traduites à l’imagination, en données métriques. L’agrandissement à 5oo diamètres environ nous a paru le meilleur, comme terme transactionnel entre les plus grands et les plus petits des Protistes, permettant la figuration suffisante des détails, sans exagérer les difficultés de la gravure, sans exiger trop de place et sans abuser de l’attention du lecteur. Ce grossissement est, en outre, celui qui nous a paru convenir le mieux aux besoins usuels de ce genre de recherches. A se servir d’un système optique plus faible on se condamne à négliger beau¬ coup d’espèces que leur petitesse rendrait indiscernables ou dont on ne pourrait saisir les particularités intéressantes. Par contre, l’usage d’un système de lentilles plus puissant, outre qu’il prendrait énormément plus de temps et entraînerait une fatigue insoutenable, ne serait pas compatible avec des recherches courantes de longue durée, dans ce domaine des petits où les difficultés inhérentes à la nature même des choses doivent être réduites à des limites acceptables, dans la pratique intensive des observations. C’est pour ces raisons aussi que nous nous sommes défendu de reproduire des détails visibles seulement avec des combinaisons optiques d’objectifs à immersion, d’un pouvoir amplifiant de 1,000 à i,5oo diamètres. Ces détails trouveraient leur place dans une étude monographique d’une espèce ou d’un petit groupe d’espèces, où rien ne serait à négliger, suivant le précepte : Non multa, sed multum. Ils manquent de valeur pratique dans une étude générale de grande extension, où les caractères d’ordre moyen sont seuls compatibles avec l’étendue du sujet et où doit s’appliquer le principe : Non multum, sed multa. 8 ALPH. MEUNIER IV CARACTÈRE BIOTAXIOUE DE L’OBJET Les groupes d’organismes constitutifs du Microplankton marin, entendu comme il a été dit plus haut, sont loin de se présenter dans l’ordre d’importance relative que leur assigne la biotaxie générale. La préséance y revient souvent à des groupes dont le rôle, ailleurs, est très effacé ou même nul. Dans ce monde très mélangé où des espèces tenues pour végétales en coudoient d’autres considérées comme animales celles-ci n’occupent pas toujours les premiers rangs sociaux, ni par le nombre, ni par la taille, ni par la physionomie qu’elles impriment à l’ensemble. Cette importance relative des catégories de Protistes varie du reste tellement avec le temps, le lieu, les mille circonstances de l’ambiance, qu’il serait difficile, en thèse générale, de formuler à cet égard quelque chose de précis. Il n’est pas douteux toutefois que les Diatomacées et, parmi elles, les Chétocérées particulièrement y détiennent presque toujours une place de choix. Logiquement, nous devrions donc nous y attacher d’abord. Mais la délicatesse de leur structure et la minutie déconcertante de leurs carac¬ tères distinctifs exigent des procédés d’étude qui ne seraient pas de mise pour les formes qui leur sont communément associées. De plus, leur membrane siliceuse, réfractaire aux agents chimiques les plus énergiques et même à la combustion, autorise à leur égard une technique spéciale que les autres groupes de Protistes ne réclament pas et dont ils ne sauraient même aucune¬ ment s’accommoder. Ce sont les raisons pour lesquelles nous en réserverons l’étude pour la fin, après que nous aurons tiré parti de nos matériaux pour l’examen des autres formes micro- planktoniques, sans nous exposer à en rien gaspiller, au préjudice de celles-ci; surtout lorsqu’il s’agit d’échantillons peu copieux. Ces autres formes sont très diverses et ne se laissent pas toujours aisément distribuer dans les casiers préétablis des systèmes de classification dont les cadres varient, du reste, selon les vues personnelles des auteurs. Les unes, pourvues de chromophylle, auraient au moins le caractère de plasma- dômes ou constructeurs de plasma, que l’on est assez d’accord pour considérer comme propre au monde végétal, si l’action combinée de la lumière et du milieu conservateur n’avait généralement détruit tout pigment de ce genre. MICROPLANKTON 9 La disparition de ce caractère n’a pas d’inconvénient lorsqu’il reste d’autres raisons pour confirmer cette attribution, comme il en est chez les Péridiniacées et certaines Cryptomonaclacées, par exemple, dont les traits de famille subsistent à travers toutes les causes de défiguration. D’autres se révèlent, de toute évidence, comme des plasmophciges et on n’hésite pas à les rapporter à des familles bien connues du monde animal : les Tintinnides, par exemple, qui forment l’élite des Infusoires dans le microcosme planktonique. Mais combien n’en est-il pas d’autres dont les affinités sont douteuses ou même dont on ne saurait pas dire actuellement s’ils sont bien des organismes autonomes plutôt que des formes unicellulaires représentatives d’organismes plus complexes, à défaut d’avoir surpris jusqu’ici le secret de leur origine ou de leur évolution! Ces dernières constituent provisoirement des énigmes dont la science trouvera tôt ou tard la solution, à la condition de les imposer à l’attention des chercheurs que les circonstances aideront à établir des rapprochements encore insoupçonnés. Ainsi se réduira peu à peu le nombre encore considérable des organismes incertae sedis. La nature de nos matériaux d’étude nous a fait adopter la distribution suivante : i° Péridiniacées et organismes connexes ; 2° Microphytes des neiges colorées ; 3° Cryptomonadacées ; 4° Silicoflagellates ; 5° Organismes énigmatiques ; 6° Protozoaires loriqués ; 7° Protozoaires non loriqués ; 8° Rhizopodes — Radiolaires, principalement ; g° Diatomacées, de toute origine, qui formeront la matière de la seconde partie de ce mémoire. Nous en ferons autant de GROUPES, objets de chapitres distincts. Dans cette classification, certains groupes bien connus d’organismes s’offrent comme points d’appui pour d’autres, moins importants ou moins bien définis, qui ne méritent pas une mention spéciale. Il ne faut voir dans cet arrangement que des raisons de convenance occasionnelle déterminée : i°, par la nature du matériel d’étude ; 2°, par les exigences des procédés de recherche ; 3°, par les difficultés de l’agencement plus ou moins systématique des figures dans les planches annexées. Nous ne le reconnaissons pas comme autrement fondé. Il nous sera, du reste, difficile de nous y asservir strictement ; car la nature ne se prête pas, avec toute la bonne volonté que certains voudraient lui voir, à toutes nos découpures artificielles de cette admirable unité organique : vaste champ où il n’y a pas d’autres clôtures que celles que nous essayons d’y planter. IO ALPH. MEUNIER Quoi qu’on fasse, le parcage systématique des organismes est toujours artificiel de quelque côté et le meilleur, dans un cas donné, est celui qui répond le mieux aux besoins de la situation. C’est d’ailleurs cette difficulté de délimiter nettement les groupes qui nous a induit à les traiter tous ensemble, plutôt que d’en faire des monographies distinctes qui nous en auraient fait préjuger les limites. V CARACTÈRE GÉOGRAPHIQUE DE L’OBJET L’examen des matériaux recueillis par la Belgica, dans les parages de la Nouvelle- Zemble, nous a mis en présence d’associations étranges qui ne peuvent s’expliquer que par le mélange de formes continentales et de formes océaniques, mélange que les circonstances du lieu favorisent d’une manière exceptionnelle. Dans les régions côtières où la Belgica s’est presque toujours maintenue, pendant sa croisière scientifique, les eaux continentales provenant de la fusion des neiges et des glaces sont largement tributaires de la mer, non seulement au voisinage des cours d’eau, mais, d’une manière plus générale, sur tous les points où s’opère la fonte des glaces flottantes : c’est-à-dire sur toute la surlace d’une mer peu ouverte, comme l’est la Mer de Ivara, où les glaçons de provenance diverse, qui y ont conflué comme dans un carrefour, subissent une fonte plus ou moins complète, pendant leur débâcle estivale vers la Mer Mourmane. Or, les neiges et les glaces qui, à première vue, sembleraient absolument stériles, constituent un champ de culture pour des microorganismes d’espèces, plus variées qu’on ne pourrait le supposer, et représentées par des légions d’individus dont le nombre prodigieux supplée à la petitesse des dimensions. La fusion de leur milieu originel, de leur habitat normal, les précipite dans le milieu marin et leur présence donne au plankton de ces parages un caractère hybride, à la fois continental et marin, dont on n’a des exemples analogues qu’au voisinage plus ou moins immédiat des fleuves, dans les régions tempérées ou chaudes. D’autre part, si les apports continentaux fournissent au plankton de la mer un contingent d’espèces originairement étrangères à ce milieu, la réciproque s’exerce du côté des formes marines, que les vents et les vagues peuvent jeter sur les glaces flottant au large ou fixées à la côte. Mais il n’y a pas compensation pour la quantité et, de plus, il ne s’agit jamais ici que d’un prêt à court terme. MICROPLANKTON I I Il importe donc de débrouiller les associations d’espèces, qui font l’objet de ces échanges, entre milieux différents et d’en rapporter les formes chacune à son habitat propre. C’est un côté spécial des recherches planktoniques qui n’a guère fixé l’attention jusqu’ici, à défaut sans doute de matériaux de contrôle. Heureusement, M. Louis Stappers, le naturaliste de l’Expédition, pressentant sans doute cette solidarité plus étroite entre tous les organismes des régions polaires, n’a pas négligé de faire des prélèvements d’échantillons de produits continentaux, toutes les fois que des circonstances spéciales appelaient son attention sur l’existence probable d’êtres animés dans ces produits. Il se fait, en effet, que plusieurs d’entre eux sont extrêmement instructifs et ont une grande valeur interprétative, à l’endroit de l’économie du monde animé de ces régions. Cette circonstance, d’une importance spéciale pour la Mer de Kara, nous invi¬ terait à jeter d’abord un coup d’œil sur les microorganismes continentaux de son voisinage qui deviennent ainsi tributaires du plankton marin et lui impriment ce caractère ambigu dont nos matériaux d’étude fournissent des exemples plus frappants que ceux d’autres expéditions à caractère plus pélagique ; mais ce serait anticiper sur des considérations générales de distribution géographique des espèces, que nous ne pourrons convenablement traiter qu’après avoir pris connaissance des formes elles-mêmes et d’en avoir fixé les cadres systématiques. La partie analytique de notre étude portera donc sur l’ensemble des Protistes recueillis, sans tenir compte de la diversité d’habitat. La diversité géographique de l’objet se reflète dans les tableaux joints ci-après des prises d’échantillons, où sont consignées, avec leur numéro d’ordre, les circonstances de temps, de lieu, de profondeur, de procédés de pèche, etc., qui constituent pour chacune un certificat d’origine. Le premier Tableau donne des détails sur les vingt-deux stations de pêches verticales de plankton. Les stations i à 16 sont situées dans la Mer de Kara, les stations 17 et 18 dans le détroit de Matotchkine, les stations 19 à 22 dans l’Océan Glacial, au nord de la Mer de Barents. Dans le second Tableau sont consignées les pêches horizontales de plankton de surface et d’autres récoltes relatives à la florule glaciaire. La carte du théâtre des opérations auxquelles s’est livré le personnel scienti¬ fique de l’Expédition constitue un supplément de documentation, auquel le lecteur ne manquera pas de recourir. On a eu soin de pointer, sur 1 itinéraire suivi, d une part, les pêches verticales qui ont été effectuées dans vingt-deux stations et, d autie part, les pêches horizontales effectuées pendant la marche du navire. Celles-ci sont 12 ALPII. MEUNIER marquées d’un trait épaissi, dont la longueur est proportionnelle à la distance parcourue pendant le traînage du filet. Les stations sont marquées d’un gros point rond, dont le numéro d’ordre, traduit en chiffres gras, embrasse les plus ou moins nombreuses opérations réalisées en chacun de ces endroits. Une deuxième carte, à échelle plus grande, mais n’embrassant que l’île sud de la Nouvelle-Zemble, donne au lecteur une intuition plus claire du lieu géographique des seize premières stations, que leur rapprochement rend difficiles à distinguer dans la carte d’ensemble. Dans la pratique, il suffira généralement de rapporter les espèces observées à certaines catégories d’échantillons, dont les unes ont un fondement géographique, tandis que d’autres n’ont de caractéristiques que les circonstances locales du milieu. Ces dernières se rattachent presque toutes, géographiquement, à la Mer de Kara et aux terres de la Nouvelle-Zemble. Les voici, avec le libellé sous lequel nous comptons les désigner dans le corps du travail : i° Région sud de la Mer de Barents, depuis les côtes norvégiennes jusqu’à la hauteur du Détroit de Matotchkine. 2° Région nord de la Mer de Barents, à partir du Détroit de Matotchkine jusqu’au 76e parallèle. 3° Région de l’Océan Glacial. 40 Région du Détroit de Matotchkine. 5° Région de la Mer de Kara. Eaux marines. 6° Eaux douces de la Mer de Kara provenant de la fusion superficielle, sur place, des neiges et des glaces et déterminant des sortes de petits lacs, dans les dépressions des champs glacés. 70 Rivière Matotchka. 8° Neiges colorées. 90 Glaces. io° Dépôts glaciaires. ii° Boues marines de fond. On voit, par cette énumération, que les matériaux recueillis ne sont pas tous planktoniques ; mais ceux qui n’ont pas ce caractère n’en sont pas moins intéressants par la place qu’ils tiennent dans la florale des régions arctiques. TABLEAUX <0 INDIQUANT LES LOCALITÉS OÙ ONT ÉTÉ RECUEILLIS LES ÉCHANTILLONS DE PLANKTON AINSI QUE LE TEMPS ET LES PROCÉDÉS DE RÉCOLTE (i) Dressés par MM. A. de Gerlache et L. Stappers. Tableau I STATIONS (Pêches Numéro DE LA Station Date POSITION Profondeur de la Mer EN MÈTRES PÊCHES AVEC FILET DE NaNSEN EN SOIE N° 20 A OUVERTURE DE Om5o DE DIAMÈTRE PÊCHES AVEC FILET DE NANSEN EN SOIE N° 3 A OUVERTURE DE I MÈTRE DE DIAMÈTRE Latitude N Longitude E Niveau N° du Journal DE PÊCHE N IVEAU N° du Journal DE PÊCHE 1907 1 17 juillet 72° 39' 56° 18' 162 160—0 30 160-0 29 2 17 » 72° 35' 56° 1 0' 65 65—0 34 65 — 30 35 65 — 0 36 3 22 » 71° 59' 55” 53' 122 122—0 43 122—30 45 35—0 44 30—0 46 30—0 47 . 4 23 » 71° 58' 55° 49' 111 1 10—30 48 1 05—75 50 30—0 49 75—30 51 30—0 52 5 25 » 71° 52' 55° 52' 151 150—35 54 105—35 56 35—0 55 35—15 57 35—0 58 15—0 59 6 27 » 71° 49' 55° 52' 124 120—35 03 120—35 65 35 — 0 64 35—0 66 \ 7 29 » 71° 44' 55° 56' 1 15 1 1 0—35 70 1 10—35 68 35 — 0 71 35—0 69 8 30 » 71° 42' 55° 58' 127 125—40 76 125—40 73 40—0 77 40—15 74 15—0 75 9 31 » 71° 39' 30" 56° 12' 134 — — 132—0 80 10 6 août 71° 34' 57° 15' 226 225—0 101 225—150 100 | PLANKTONIQUES verticales) Numéro Date POSITION Profondeur de la Mer EN MÈTRES PÊCHES AVEC FILET DE NaNSEN EN SOIE N° 20 A OUVERTURE DE Om5o DE DIAMÈTRE Pèches avec filet de Nansen EN SOIE N° 3 A OUVERTURE DE I MÈTRE DE DIAMÈTRE — DE LA Station Latitude N Longitude E N IVEAU N° du Journal DE PÈCHE N IVEAU N° du Journal de pêche I i i 7 août 71° 32' 57° 10' 220 220—0 104 220—0 103 12 7 )) 71° 31' 57° 08' 220 220—150 108 220—150 105 • ' 150—50 106 1 50—0 107 13 8 « 71° 26' 56° 59' 212 200—0 1 14 200—150 112 •il i 200—0 113 14 12 » 71° 18' 57° 22' 208 — — 100—0 129 1 15 1 6 » 70° 38' 58° 30' 121 120—30 144 120—30 142 1 30—0 145 30—0 143 16 16 » 70° 34' 58° 1 9' (O 130—0 (i) 151 110—0 (i) 150 I 17 26 » 73° 25' 54° 52' 30 30—0 172 10—0 173 18 26 )) 73° 25' 54° 51' 12 — — 12—0 174 19 31 » 76° 26' 60° 55' 75 75 — 35 202 75—30 204 30—0 203 30—0 205 20 1er sept. 77° 36' 70° 13' 340 50—0 208 50—0 210 340 — 50 209 — — 21 1er » 78° 01' -J O {O O 365 50—0 213 50—0 215 350—50 214 — — 22 3 » 77° 46' 64° 14' 290 290—50 216 290—200 218 50—0 217 200—50 219 50—0 220 i 20—0 221 (i) A la station 16, le brassiage était de 85 mètres au début des opérations et de 108 mètres à la fin. La denve était très rapide à ce moment; aussi les pèches n’ont-elles pas été verticales mais obliques. Tableau II PLANKTON (Pêches horizontales RÉGIONS N<>s des ÉCHANTILLONS (Journal de Pêche) Date Heures POSITION (1) CIRCONSTANCES Latitude N Longitude E 1907 1 26 juin 1 1.30 à 12 69° 38' 1 8° 59' Au mouillage. 2 28 )) 16.25 à 18.25 )) )) id. 3 29 )) 15 à 17 )) )) id. 4 )) )) 16.45 à 17 )) )) id. ( 5 11 juillet 21.15 à 22 71° 53' 4^ GO 0 CO GO En route au N 68° E, vitesse 5'. 7 (2) A 6 12 )) 15.05 à 15.20 72° 33' 52° 30' id. N id. 3' Région sud 7 )) )) 16 à 16.20 72° 36' 52° 30' id. N 46° W. id. 5' de la Mer de Barents 8 )) )) 20 à 21 72° 50' 52n 20' id. N 38° E. id. 6' 9 13 )) 4.30 à 5 73° 27' 54n 16' id. S 35° W. id. 3'.5 166 24 août 14.20 à 15.05 73° 08' 53° 07' En route : N 20° E. vitesse 3'. 5. 167 )) )) 15.15 à 16 • id 168 )) )) 10.20 à 17.05 73° 14' 53° 15' En route : N 50° E, vitesse 3'. 5. 169 )) )) 17.15 à 18 id 183 )) )) 17.30 à 18.15 7 3° 2 1 ' 53° 56' En route : N 25° W, vitesse 4'. 184 )) )) 20 à 20.45 73° 29' 53° 44' id. 186 )) )) 20.55 cà 21.40 73° 32' 53° 38' id. 187 30 )) 9.45 cà 10.30 74" 27' 54° 10' En route : N 28° E, vitesse 5'. 188 » )) 11 à 1 1.45 74° 33' 54° 22' id. 189 )) )) 13.30 à 14 74" 44' 54° 45' En route : N 26° E, vitesse 5'. 190 )) )) 14.45 à 15.30 74° 49' 54° 55' id. ü 191 )) )) 15.30 74° 53' 55° 02' En marche ; eau pompée par la machine à \ mètres de pro- fondeur et filtrée dans le filet suspendu à un davier. Région nord 1 192 )) )) 16 à 16.30 7 4° 55' 55° 07' En route : N 4° E, vitesse 5'. 193 )) )) 16.40 à 16.50 74" 58' 55° 08' id. de la Mer de- Barents 194 )) )) 17 à 17.30 75° 00' 55° 09' id. 1 95 )) » 18.10 à 18.40 75° 07' 55° 12' En route : N 45° E, vitesse 5'. 196 )) )) 20.10 à 20.25 75° 14' 55° 38' En route : N 58° E, vitesse 5'. 197 )) )) 21 à 21.15 75n 17' 55° 56' id. 198 )) )) 22 à 22.15 75° 20' 56° 15' id. 199 )) )) 23 à 23.15 75° 2 2 '5 56° 33' , id. 200 31 )) 10 à 10.15 76° 15' 59° 40' En route : N 30° E, vitesse 5'. 5. 201 )) )) 1 1.45 à 12 76° 22' 59° 56' id 206 )) )) 20.15 à 20.45 76° 29' 62° 42' En route : N 80° E, vitesse 5'. c \ 223 3 sept. 15.45 à 16 77° 46' 63° 00' En route : W, vitesse 5'. < 224 )) )) 17.30 à 17.45 77° 48' 62° 10' En route : N 78° W, vitesse 6'. Océan Glacial ] j 225 » )) 20 à 20.15 77° 51' 60° 55' En route : N 80° W, vitesse 5'. 228 7 )) 11 cà 11.30 75° 09' 42° 08' En route : S 52° W, vitesse 4'. , 10 13 juillet 8.15 cà 8.45 73° 20' 54° 00' En route : S 20° E, vitesse 3'. D 11 )) )) 10.15 à 10.45 73° 18' 54n 18' En route dans le thalweg. Vitesses diverses. Détroit de Matotchkine 12 )) )) 16.05 à 16.35 73° 23' 54° 40' id. ( 13 )) )) 18.15 cà 18.35 73° 25' 54° 53' id. y (1) En route, la position indiquée est relative au début de l’opération. (2) 5 milles 7 par heure. DE SURFACE ET FLORULE DES GLACES) c r. oT . 1 ‘ & « S £ POSITION RÉGIONS w ^ Date Heures CIRCONSTANCES » h 1 A O /î, cj £ < £ U o *« tr* Latitude N Longitude E | 14 13 juillet 20 à 22 73° 25' 55° 02' Dans un belt de glace d’hiver. 1 5 13-14 » 23.45 à 0.15 73° 23' 55° 12' En route dans le thalweg. Vitesses diverses. i I 16 14 » 10.20 à 11.10 73° 19's 55° 22' id. D 17 )) )) 11.20 à 12.20 73° 1 9'5 55° 26' id. Détroit de Matotchkine 18 )) )) 13.50 à 14.15 73° 17' 55° 55' id. (Suite) ! 19 )) )) 14.55 à 15.05 73° 15' 56° 14' id. 21 )) )) 17 à 17.30 73° 14' 56° 25' En canot, du bord à terre et vice versa. 170 25 août 12 73° 16' 54° 04' Baie Pomorskaya. 171 26 » 9.40 à 10.25 De l’ile Tchorny au Cap Tchorny. E 179 28 » après-midi 73° 14' 54° 00' Dans un ruisseau tributaire de la Matotchka. 180 ); )) )) )) )) Dans une lagune, à l’embouchure de la Matotchka Rivière Matotchka Dans la rivière, à 500 m. de son embouchure. | 181 » )) )) )) ') 22 15 juillet 20.15 à 20.25 00 lO ca r- 56° 32' En route, à allures diverses, dans un chenal libre le long de la côte E de l'Ile Sud de Nouvelle-Zemble. 1 23 » )) 16 73° 07' 56° 45' id. i 24, ajouré à la base et flanqué de deux ailettes latérales, a, qui intéressent à la fois la base élargie du stylet et le sommet atténué du frustule. MICROPLAN KTON 255 La figure 18 en montre l’extrémité d’une colonie rectiligne, dont un frustule complet présentant de face ses stylets et son contenu cellulaire : noyau, n, et chroma- tophores, ch , petits, très nombreux, alignés et pariétaux, comme le noyau. Dans la figure 19, qui reproduit aussi un fragment de colonie, les frustules sont vus latéralement, de manière à présenter leur stylet terminal de profil. Sous cette inci¬ dence cet organe se prête mal à l’observation, car ses ailettes, a, vues ici en projection sur la partie creuse du stylet 11e s’y dessinent que sous la forme d’un trait mince. D’autre part, cette figure montre très bien comment les frustules se soudent inti¬ mement sur toute leur partie biseautée et y gardent leur empreinte mutuelle après le décollement. Les partitions de la membrane sont les seuls détails de structure visibles en milieu liquide. Endocystes. — Dans le spécimen du haut de la même figure 19, il s’est produit une rénovation cellulaire, pour donner naissance à un kyste court, sp, dont le corps cylindrique, arrondi aux deux bouts mais inégalement, reste étroitement serti dans le cytoderme du frustule matricule. Le cytoplasme s’y est modifié profondément en se condensant, car on n’y perçoit plus qu’un petit nombre de chromatophores beaucoup plus volumineux, ch. La production similaire du frustule inférieur a été figurée vide, pour permettre d’en dessiner plus nettement la forme. Nos matériaux ne nous ont pas mis d’auxospores sous les yeux. Distribution géographique. — Très rare dans nos matériaux. Rencontrée seule¬ ment au voisinage de Tromsô, dans le n° 2. Rhizosolenia obtlisa Hensen et Rh. Cllatci Brightwell. Planche XXVIII, figures i5, 16, 17 et 22. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 56. Frustules cylindriques, droits, rétrécis vers leur extrémité, tronqués au bout et dépourvus de tout prolongement épicytaire. La figure 17 en reproduit un spécimen de gros calibre, dont un frustule entier qui a une extrémité libre et l’autre encore soudée avec celle de son voisin dans la colonie rectiligne. On y voit les détails de la paroi cylindrique qui sont visibles en milieu liquide. La figure 16 en est un frustule isolé vu latéralement, dans une position qui permet de saisir, en profil, la forme de l’encoche pratiquée à la base du rétrécissement terminal par le sommet du frustule contigu dans la colonie. Nous y avons figuré, en outre, le noyau, n ; les chromatophores petits et nombreux et la partition en quinconce du cytoderme, tous détails analogues à ceux des espèces précédentes. 256 ALPH. MEUNIER La figure i5 en reproduit un spécimen isolé, très étroit et vide, présentant de face l’encoche dont il vient d’être question. Certains y verraient peut-être la forme gracillima Cleve. La figure 22 enfin traduit le faciès un peu particulier d’un thalle à frustules plus longuement atténués au sommet. On y voit, sous l’incidence la plus favorable, le mode d’attache de deux éléments contigus. Tous ces spécimens se réclament assurément d’une parenté étroite et leurs carac¬ tères individuels tiennent le milieu, peut-on dire, entre les caractères plus expressifs attribués parfois comme spécifiques aux deux formes mises ci-dessus en vedette : obtusa et alata. Entre ces deux les différences sont spécieuses et pourraient bien ne tenir qu’au calibre très inégal des frustules et à l’influence de l’ambiance, car si l’on tenait compte des variantes observées dans d’autres milieux, il semble qu’il serait bien difficile d’établir entre elles une ligne de démarcation suffisamment nette pour les rattacher à deux souches distinctes. Dans les limites de nos observations actuelles, nous ne voyons pas le besoin de faire la part des deux espèces, si toutefois il y a un fondement réel à leur distinction. Distribution géographique. — Rencontrée en spécimens très dispersés dans l’Océan Glacial; nos 216 et 226. Rhizosolenia Shrubsolei Cleve. Planche XXVIII, figures 23 et 24. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 52. Forme aussi rare dans les récoltes de la Belgica qu’elle est commune sur nos côtes belges pendant les mois d’été. La figure 23 en montre un bout de thalle rectiligne, dont un frustule complet, dans ses rapports de soudure avec son voisin. Les détails de structure du cytoderme y sont figurés tels qu’on peut les saisir à sec. L’extrémité brièvement biseautée du frustule se prolonge en une sorte de petite bulle, 0, surmontée d’une pointe courte, aiguë. La figure 24 en représente un autre exemplaire, en vue un peu oblique, avec le contenu cellulaire : n, noyau ; ch, chromatophores petits, nombreux, pariétaux comme le noyau. Distribution géographique. — Exceptionnelle; dans les environs de Tromsô seulement. MICRO PLAN KTON 257 Rliizosolenia deliccitiila Cleve. Planche XXVIII, figures 25, 26 et 27. Littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 48. Frustules cylindriques, courts, tronqués transversalement, surmontés d’une toute petite pointe latérale, p, qui, dans les colonies en chainettes rectilignes (fig. 25), confine à l’organe similaire du frustule voisin. Les chromatophores, ch, sont volumineux, mais peu nombreux. Le noyau, n, est central ou pariétal, suivant les cas et suivant l’action des réactifs fixateurs. La figure 26 en montre deux frustules vides, un peu séparés artificiellement l’un de l’autre pour mieux traduire les rapports de position des petites pointes, p. La gélification facile de la membrane peu sil icifiée des frustules, vers leur milieu, en g (fig. 27), y détermine une déformation fréquente qui se traduit par une courbure ou même par une dislocation des membres de la colonie. C’est un caractère accidentel que l’espèce revêt aussi bien dans la Mer Flamande où elle est parfois très abondante. Distribution géographique. — Très rare. Ne parait guère que dans le n° 2r, au débouché du Détroit de Matotchkine dans la Mer de Ixara. Rliizosolenia Stolterfotliii Peragallo. Planche XXVIII, figure 28. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 49. Les frustules sont courbes et associés en colonies souvent très longues et contour¬ nées en forme de ressort à boudin. Ils sont en rapport de soudure par des surfaces planes perpendiculaires à l’axe circulaire de la colonie, mais à aire réduite par une sorte de chanfrein circulaire qui rabat l’extrémité des individus associés. Les petites pointes, p, bien visibles à l’extrémité libre des frustules, dont ils occupent toujours le côté convexe, le sont beaucoup moins entre deux membres accolés, où ils sont contigus. Le cytoderme est annelé, comme on le voit dans la partie inférieure de la figure 28. Le frustule supérieur de la même figure montre la disposition habituelle du noyau, n, et des chromatophores, ch, fixés sur la paroi interne de la membrane. Distribution géographique. — Seuls les produits de pêche du sud de la Mer de Barents nous ont présenté quelques rares spécimens de cette espèce si commune dans la Mer du Nord, sur les côtes belges spécialement. 17 258 ALPH. MEUNIER Genre EuCümpiâ Ehrenberg Caractères du genre. — Consulter NorcLisches Plankton, page 98. Eucampia groenlcindica Cleve. Planche XXVIII, figures 29 et 3o. Colonies courbes et spiralées dont les membres sont soudés par deux protubé¬ rances valvaires qui ménagent entre eux un foramen, f, dont la largeur varie avec l’àge des valves. Les deux fragments figurés, de calibre différent, en montrent les détails morpho¬ logiques dans leur expression naturelle, en même temps que des phases physiologiques de la cytodiérèse, avec les noyaux-filles, nd, séparés nouvellement par des fentes inter- valvaires qui deviendront les foramens. Les noyaux au repos, n, occupent le milieu des frustules ; les chromatophores, ch, assez gros et en nombre variable, sont en rapport avec les cordons cytoplasmatiques qui irradient autour des noyaux. La loi de constance de volume trouve son application ici comme dans les Diato- macées en général. Il en résulte des différences d’aspect, dues aux dimensions rela¬ tives des frustules, qu’il faut se garder d’ériger en variétés, comme certains ont une tendance à le faire. Distribution géographique. — Rencontrée en spécimens assez rares dans la Mer de Barents et dans le Détroit de Matotchkine. Genre LeptOCylîtldruS Cleve Caractères du genre. — Voir Nordisches Plankton, page 24. Leptocylindrus danicus Cleve. Planche XXVIII, figures 3i et 32. Littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 24. Espèce commune et bien connue dont les deux figures ci-dessus suffisent à traduire le faciès dans nos matériaux. Lrustules cylindriques solidement soudés, par leur base circulaire, en thalles rectilignes illimités. Le noyau, n, et les chromatophores, ch, plus ou moins nombreux MICROPLAN KTON 25g sont pariétaux, quand la fixation a réussi à les maintenir en place dans leur position naturelle. Le cytoderme ne révèle aucune structure, pas même à sec; il ne porte non plus aucun appendice. Distribution géographique. — Voisinage de Tromsô, dans les nos i et 2, et Océan Glacial, dans les échantillons 216 et 217, particulièrement riches en Chétocérées. Genre Ske/etonema Greville Caractères du genre. — Voir Nordisches Plankton, page i5. Skeletonema costatnm (Greville). Planche XXVIII, figures 33 à 36. Nos observations au sujet de cette espèce bien connue ne nous ont rien offert de particulier. Les quelques fragments de colonies figurés suffiront à en traduire les diffé¬ rences de calibre, depuis les plus étroits, à frustules très allongés (fig. 33 et 34), jusqu’aux plus larges, à frustules plus courts (fig. 35 et 36), dont quelques-uns en division, d. On sait que les frustules cylindriques, bombés aux deux bouts, sont dépourvus de sculptures, mais sont surmontés, sur leurs deux valves, d’une couronne cylindrique de fins trabécules droits, qui se rattachent à ceux des éléments contigus dans la colonie, non toutefois dans leur prolongement direct, mais en alternant entre eux; ce qui n’est bien visible que dans les exemplaires larges (fig. 36). Distribution géographique. — Rencontrée seulement près de Tromsô et près de la presqu’île de l’Amirauté; toujours très peu abondante. Genre ThalaSSÎOSÎra Cleve Caractères du genre. — Nordisches Plankton, page 16. Thalassiosira gravida Cleve. Planche XXIX, figures 1 à 3i. Littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 18. Certains de nos échantillons particulièrement riches en représentants de cette espèce nous ont entraîné à en présenter les principales variantes, pour en préciser les 2Ô0 ALPH. MEUNIER caractères morphologiques, les phases physiologiques de l’élaboration des endocystes et les cas de parasitisme dont elle est souvent atteinte de la part d’une Chytridiacée, un Oipidium, sans doute. Caractères morphologiques. — Les frustules sont réunis en colonies souvent très longues par un solide funicule, /. De calibre différent, variant du simple au double en diamètre (fig. i et 5), ils sont plus ou moins longuement cylindriques et présentent une ceinture toujours bien visible entre les deux valves. Celles-ci sont planes, mais brièvement arrondies sur leur bord circulaire. Sur ce bord s’implantent en grand nombre des soies gommeuses, s, qui vont obliquement à l’encontre de celles du frus- tule voisin et les croisent quand elles sont assez longues. Leur base est évidemment en rapport avec les fines ponctuations que l’on observe sur les valves examinées à plat et à sec, après avoir été vidées. Ces ponctuations plus ou moins serrées et abondantes (fig. 3i), parfois peu visibles ou presque inexistantes (fig. 29), ne se traduisent que sur la lisière arrondie des valves et non sur la partie centrale qui est plane. Elles ne se traduisent par aucun relief, même sur la coupe transversale optique des valves, quand les soies gommeuses paraissent ou sont réellement absentes. Celles-ci ne se montrent en effet pas toujours avec la même évidence, mais l’action de l’iode en solution alcoolique en révèle souvent l’existence là où l’examen en milieu quelque peu éclaircissant n’en laissait pas percevoir d’abord. Ce caractère nous a surtout paru prononcé dans les spécimens originaires de la Mer de Kara, comme ceux des figures 7 et 8, où l’on observe parfois des frustules très longs, a (fig. 7), encerclés d’une auréole de soies, en leur milieu, avant même que la division ne s’y soit produite. Le noyau, n, toujours central, est logé dans un cylindre de protoplasme dense qui traverse la cavité cellulaire suivant l’axe de symétrie du frustule et s’étale ensuite en cordons sur toute la paroi interne où sont disséminés les chromatophores assez nombreux, bien délimités, en plaquettes de forme variable. Les figures 1, 3, 5 montrent ces détails en vue stéréoscopique, en a , et en coupe optique, en b, dans des frustules ordinaires; en c, et d, dans des frustules en voie de division plus ou moins avancée. Les figures 2, 4, 6 en sont des vues valvaires correspondantes, avec ou sans soies périphériques. Endocystes. — Comme les frustules sont en colonie et que beaucoup sont en voie de rénovation cellulaire pour la production de spores quiescentes, il est facile d’en suivre les phases évolutives dans leur succession naturelle. Nous les suivrons d’abord dans les figures i5 à 21, à travers une série de couples de frustules solidarisés en quelque sorte pendant la sporification. Pour plus de clarté, les éléments sont figurés en coupe longitudinale optique. MICROPLANKTON 2ÔI Figure i5. Le phénomène débute par une cytodiérèse un peu inégale qui, à première vue, paraîtrait ordinaire, mais qui n’est pas précédée d’une caryoc.inèse. Le noyau indivis reste dans l’une des deux moitiés, la plus grande, au sein du cordon protoplasmatique axial que la cytodiérèse a coupé en deux parties illégales. C’est donc une réduction cellulaire plutôt qu’une véritable cytodiérèse. Aussi bien, comme nous allons le voir, cette division purement cytoplasmatique n’est pas suivie de l’élaboration de deux valves symétriques, jeunes, destinées à compléter des cellules- filles normales, mais seulement de fines membranes azotées propres à chacune des deux moitiés. Figure 16. La partie nucléée, a, se renfle ensuite en développant une courbure de plus en plus prononcée dans la partie stérile, b, et la même chose se produit dans la seconde cellule du même couple physiologique, mais en ordre inverse, de manière à présenter entre elles deux une disposition symétrique par rapport à un plan mené entre elles perpendiculairement à leur axe longitudinal. Il semble bien que la partie nucléée se nourrit aux dépens de la partie stérile, car le cytoplasme de celle-ci subit une réduction progressive pendant que l’autre s’amplifie et gagne en densité. Figure 17. La convexité de la partie nucléée a refoulé la membrane de la partie stérile. Celle-ci, devenue maintenant très concave, semble avoir été aidée dans son mouvement de refoulement par la rétraction du culot protoplasmatique axial, désigné comme résidu par la lettre r, qui y reste adhérent en son milieu. Entre les deux membranes internes, dont l’une, celle de la partie stérile, est devenue plus épaisse, tout en restant homogène et réfringente, on aperçoit un faible intervalle un peu plus large au centre que sur les bords. C’est ce que nous devons considérer comme le moule, m, dans lequel prendra naissance la valve primaire de l’endocyste. On remarquera que l’évolution est parallèle et symétrique dans les deux frustules du même couple. Figure 18. Le moule, m, décrit dans la figure précédente, est ici occupé par la valve primaire, v, de l’endocyste. Le culot protoplasmatique, r, subsiste toujours, maintenant en place la matricule concave de la valve; mais le cytoplasme, avec les chromatophores y inclus, s’atrophie de plus en plus en se résorbant sans doute au profit de la partie nucléée. Figure ig. La partie nucléée subit une nouvelle réduction qui se produit cette fois du côté opposé. Son cytoplasme se rassemble partiellement autour du noyau et s’entoure d’une membrane nouvelle, m'. Celle-ci prend une courbure caractéristique et laisse en dehors d’elle une partie du cordon axial, r', en même temps que d’autres fragments non utilisés du cytoplasme et même certains chromatophores. Elle doit constituer la matrice de la valve secondaire, v', du kyste et sera, à cette fin, maintenue dans la forme voulue par le culot protoplasmatique, r . 2Ô2 ALPH. MEUNIER Figure 20. On assiste ici au moulage, peut-on dire, de la valve secondaire, v', dans sa matrice, m'. En effet, celle-ci, en se dédoublant pour isoler la portion nucléée de la partie nouvellement sacrifiée, a ménagé un intervalle étroit dans lequel on voit se mouler la valve secondaire. Celle-ci s’adapte circulairement à la primaire, pour compléter la coque de l’endocyste en lui donnant sa forme lenticulaire. En même temps le premier culot, r, qui maintenait en place la matrice, m , de la valve primaire, est devenu inutile et se résorbe plus ou moins complètement. Le culot opposé, r, encore utile dans sa fonction vis-à-vis de la seconde matrice, m', persiste jusqu’à la consolidation de la valve secondaire, v'. Figure 21. C’est la dernière étape pendant laquelle les valves se consolident et se silicifient au sein de leur matricule, en même temps que disparaissent les derniers vestiges du cytoplasme résiduaire. Le phénomène a pris fin avec l’individualisation complète du kyste, vers le milieu du frustule dont il semble utiliser la ceinture étroite. On peut dire qu’il consiste en une rénovation cellulaire opérée en deux temps, avec perte répétée d’une partie du cytoplasme, qui concourt néanmoins d’une façon curieuse au succès de l’opération, par la résorption dont il est l’objet. Les figures g à 11 en retracent les principales phases dans des frustules de grand calibre. Couple de la figure g. Production de la valve primaire, v, sous sa matrice, m, un peu écartée par l’action des réactifs fixateurs et maintenue par son culot, r. Couple de la figure 10. Constitution de la matrice, m', de la valve secondaire, v', avec son culot, r'. Couple de la figure 11. Formation de la valve secondaire, v', et dissolution du culot, r'. Les figures 12 à 14 en montrent le faciès particulier dans les spécimens étroits. Couple de la figure 12. Etablissement de la matrice, m, maintenue en sa forme par le culot, r. Couple de la figure i3. Genèse de la valve primaire, v, sous sa matrice, m, et production de la matrice, m', génératrice de la valve secondaire, avec son culot, r' . Couple de la figure 14. Création de la valve secondaire, V, disparition des culots et autres parties résiduaires et constitution définitive de la spore. Dans ces figures 9 à 14, nous nous sommes abstenu de représenter les déchets des divisions fragmentaires du cytoplasme, pour ne pas obscurcir les détails de l’éla¬ boration des valves, à cause de la petitesse de l’objet. Enfin, les figures stéréoscopiques des couples 26, 27 et 28 donneront une idée de l’aspect extérieur des frustules sporifères, abstraction faite du cytoplasme. Couple de la figure 26. Valve primaire de l’endocyste sous sa matrice fixée par le culot, r. MICROPLANKTON 263 Couple de la figure 27. Achèvement de la spore par la production de la valve secondaire, v\ dont la matrice est encore tenue en place par le culot, r'. Le culot, r, de la matrice primaire est désaffecté et en voie de résolution. Couple de la figure 28. Spores définitivement constituées au sein de leur matri¬ cule ; celle-ci vidée de tous les produits accessoires. Les spores ont, comme on le voit, la forme d’une lentille légèrement dissymé¬ trique, dont un côté — celui de la valve primaire — est un peu plus convexe et d’une courbe un peu différente. Il reste à faire remarquer la structure intime des valves de l’endocyste. Vues de face, dans les figures 3o et 32, elles révèlent une texture très finement alvéolaire à pores arrondis, très serrés, un peu moins étroits vers le centre que vers la périphérie, sans orientation radiale marquée. En coupe transversale optique (fig. 18 à 21, par exemple), les valves, un peu plus épaisses au centre qu’à la périphérie, sont manifestement marquées d’une striation très fine qui correspond aux parois des pores alvéolaires. Parasitisme. — Les frustules de cette intéressante espèce sont très souvent infestés à'Olpidium, particulièrement dans la Mer de Ixara, où les représentants traduisent moins d’activité physiologique et sont beaucoup moins sporifères. Quelques exemples suffiront à en montrer le caractère. Dans la figure 22, la Chytridiacée, ol, a formé ses sporules en un sporange sphérique. La déhiscence d’un sporange plus avancé se prépare dans la figure 23, par la formation d’un prolongement herniaire que perforera bientôt la membrane du frustule parasité, par le moyen d’une diastase spécifique capable de dissoudre la silice. Ce résultat est obtenu dans la figure 24, où la membrane de l’hôte présente deux orifices, 0, qui ont donné issue aux sporules de deux sporanges à'Olpidium logés sans doute d’abord côte à côte dans le même frustule. La ceinture est un endroit d’élection pour cette perforation, à cause probable¬ ment de la moindre résistance et de la moindre silicification de cette partie du frustule. La déformation corrélative que l’on observe dans ce dernier semble indiquer que l’action de la zymase s’est exercée également, mais à un moindre degré, sur une aire plus étendue et a assoupli la membrane en la rendant plus extensible. Il n’est pas rare de voir des frustules ainsi attaqués se disloquer en deux pièces, à la suite d’une gélification plus ou moins complète de la ceinture. Distribution géographique. — Assez répandue dans nos échantillons de surlace des deux Mers de Barents et de Kara. Abondante surtout dans l’Océan Glacial où elle sporifie largement. 264 ALPH. MEUNIER Thalassiosira rotula sp. n. Planche XXIX, figures 67 à 70. Nous croyons utile de présenter ici, pour la mettre en parallèle avec Th. gravida Cleve, une espèce que nous étions loin de supposer, sinon inconnue, du moins non signalée par les planktonistes du nord, tant elle nous est familière de par nos recherches sur le microplankton de la Mer Flamande, poursuivies depuis 1902. C’est une de nos plus vieilles et aussi de nos plus fidèles connaissances dans ce singulier petit monde de Diatomacées pélagiques flottantes. Comment croire que cette forme si commune sur nos côtes belges pouvait ne pas être ce qu’une fausse indication nous avait fait prendre pour Th. gravida, espèce signalée comme répandue partout dans le domaine où s’exerce l’activité de la Com¬ mission Internationale instituée pour l’exploration de la Mer. Il fallait la publication du travail synthétique de Gran sur les Diatomacées observées et décrites dans ce vaste ensemble de recherches, pour nous désabuser, en nous démontrant que l’espèce que nous avons ailleurs signalée sous le nom Th. gravida n’est pas celle qui répond à ce nom et dont il s’est agi ci-devant, si l’on s’en réfère aux caractères attribués à celle-ci par Cleve : Diatoms from Baffins Bay and Davis Strait. Stockholm, 1906, dans Bihang t. k. Sv. Vet. Ak. Handl., Bd 22, Afd. III, n° 4, pl. II, fig. 14 à 16. Nous confessons notre erreur; erreur complète, radicale, car il ne s’agit pas d’une simple confusion de deux formes insuffisamment distinguées et réunies sous une déno¬ mination commune. En effet, Th. gravida Cleve n’existe pas sur les côtes belges, si ce n’est peut-être dans des conditions d’excessive rareté, qui, éventuellement, nous l’ont fait ranger, comme forme douteuse, sous la rubrique peu compromettante de Thalassiosira sp. Celle qui y abonde est celle que nous devons présenter ici sous une rubrique nouvelle, parce qu’elle ne figure pas parmi les espèces recensées par Gran, dans Nordisches Plankton. Nos matériaux de la Belgica ne nous en ont présenté que l’un ou l’autre spécimen, dont l’excessive rareté nous fait douter qu'ils soient bien originaires des parages de la Nouvelle-Zemble et n’aient pas été plutôt introduits accidentellement dans nos préparations par l’intermédiaire d’une pipette qui n’aurait pas été suffi¬ samment lavée, après avoir servi à manipuler des produits de la Mer Flamande. Caractères morphologiques. — Colonies dont les membres sont maintenus à distance régulière par un funicule, /, plus épais et plus rigide que dans aucune autre espèce. Frustules cylindriques en forme de disques aplatis, formés de deux valves circulaires planes, un peu défléchies seulement sur leur extrême bord, et relevés, sur la face suturale cylindrique, d 'an ou deux anneaux épais qui simulent des bandages étroits appliqués sur la jante trop large d’une roue, « rotula ». MICROPLANKTON 265 Ces anneaux constituent le trait saillant de la physionomie de l’espèce. Très visibles, en o, sur les frustules vus de champ, comme dans la figure 67, a et b , ils ne forcent pas moins l’attention en vue valvaire et s’imposent encore plus quand on les voit isolés, après macération voulue ou après destruction acci¬ dentelle des frustules, comme en 0, figure 70. Ces anneaux, excentriquement développés, sont toujours plus épais d’un côté que de l’autre. Ils sont les premiers à appeler l’attention sur la présence de l’espèce dans les slides où elle est peu représentée. Le noyau est central et logé dans un gros cordon axial de protoplasme dense (fig. 67, c, qui reproduit deux frustules en coupe optique). Les chromatophores, ch , sont pariétaux et surtout abondants sur les faces valvaires des frustules (fig. 68). Ceux-ci, vidés et examinés à sec, laissent voir toute la surface de leurs faces valvaires couverte de ponctuations assez régulièrement distancées mais sans ordre apparent (fig. 69). Ces valves présentent ainsi beaucoup d’analogie d’aspect avec celles de Lauderia glacialis (Grunow) (fig. 66, même planche), dont il sera question plus loin. Bien que nous ayons eu cette franche espèce sous les yeux, plusieurs années durant, surtout pendant les mois d’hiver, époque de sa plus grande fréquence sur nos côtes belges, nous n’avons pas souvenir de l’avoir vue en sporification. Distribution géographique. — Il est probable, comme nous l’avons suggéré tout à l’heure, que cette espèce n’est pas boréale. Thalassiosira Nordenskiôldii Cleve. Planche XXIX, ligures 33 à 44. Littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 16. Jolie petite forme, bien connue, très répandue et toujours aisément reconnaissable avec un peu d’attention, malgré les modalités diverses qu’elle peut revêtir. La figure 38 la montre, en vue stéréoscopique, sous des dimensions très faibles, en colonie formée de frustules diversement écartés, a, b, c , d’après l’époque relative de leur individualisation. Ceux-ci sont souvent chargés, comme en d, de soies gommeuses, fugaces, qui sont en relation avec les spinules qui garnissent la zone tronquée en chanfrein de la périphérie des valves. La figure 3g en est une vue valvaire. La figure 40 la montre sous un autre calibre ; à frustules plus larges mais moins hauts, distancés, en a, par le funicule; encore soudés, en b, à la suite d’une cytodiérèse récente. Les mêmes sont reproduits, en coupe optique, en a, b, c, de la figure 41, à diffé¬ rentes phases de leur division, de manière à montrer la petite dépression qui occupe le centre des valves et dans le fond de laquelle le funicule prend son point d’attache. 266 ALPH. MEUNIER La figure 42 en est une vue valvaire montrant la forme et la disposition des chromatophores, qui sont habituellement pariétaux. Dans la figure 43, on voit les frustules diversement développés d’une colonie, a, b , c, reliés entre eux non seulement par le funicule axial, mais en outre par une gaine gommeuse, g, qui a ses attaches sur les spinules valvaires, p, vues de profil. Celles-ci sont figurées en projection sur le bord chanfreiné d’une valve vue de face, dans la figure 44. Les différentes phases de la cytodiérèse sont représentées, en coupe optique, dans les éléments a, b, c, de la figure 33, empruntée à un thalle de calibre moyen. Endocystes. — La sporification est très rare dans nos matériaux actuels. Ceux que nous possédons de la Mer Flamande, où l’espèce est commune, se prêteraient mieux à l’étude de ce phénomène ; mais nous ne voulons pas nous en servir ici, pour ne pas sortir du cadre restreint que nous nous sommes imposé dans ce travail. Les figures 3q et 35 reproduisent les seules étapes observées ici ; c’est-à-dire la formation de la valve primaire, v, de l’endocyste, présentée en coupe optique, avec contenu cellulaire, dans la figure 3q; en vue stéréoscopique, abstraction faite du cyto¬ plasme, dans la figure 35. La figure 36 en reproduit les détails de structure, en vue valvaire. Cette structure est celle qui résulterait de stries menées dans trois directions, sous une incidence respective de 6o°, déterminant conséquemment des alvéoles hexagonaux orientés comme ceux de Coscinodiscus lineatus, mais en beaucoup plus petit. Des denticules nombreux en ornent le pourtour. On constatera, par comparaison avec la valve de la matricule mise en regard figure 3y, la différence entre celle-ci et celle de l’endocyste. Distribution géographique. — Assez abondante dans le Détroit de Matotchkine et à son voisinage dans la Mer de Kara; rencontrée aussi dans l’Océan Glacial. Thalassiosira bioculata (Grunow). Planche XXIX, figures 45 à 62. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page ig. Frustules de grande taille, cylindriques, faiblement reliés en colonie par un funi¬ cule, y, fragile et inconstant, pourvus de chromatophores pariétaux, ch (fig. q5 et 49), et d’un cordon cytoplasmatique axial, dans lequel se trouve blotti le noyau, n, au repos dans la figure 45; en division, nd, dans la figure 49. Dans nos matériaux, les parois suturales des frustules sont le plus souvent exemptes de toute trace de cercles visibles (fig. 47 et 5 1 ) ; plus rarement on en distingue sur une zone plus ou moins large (fig. 56 et 57). MICRO PLAN KTON 267 Les faces valvaires circulaires sont planes dans leur milieu et ont leur pourtour faiblement rabattu. C’est là que sont portés des denticules très peu saillants, de simples ponctuations, p, que l’on peut voir de profil dans la figure 47, mais qui appa¬ raissent beaucoup mieux, à sec, sur la vue valvaire de la figure 48, où on les voit disposés en cercle, tout près du bord, sur une seule rangée, au nombre de vingt-cinq à trente, équidistants. Vers le centre s’observent deux ponctuations un peu excentriques, d’où l’espèce tire son nom. Elles sont en relation avec le funicule dont elles sont les points d’attache. Endocystfs. — La sporification n’est pas rare dans nos matériaux de l’Océan Glacial; mais la dislocation habituelle des colonies en individus épars et le morcelle¬ ment facile de ceux-ci rendent assez difficile la reconstitution des phases successives du phénomène. Celui-ci ne suit du reste pas toujours la même voie. a Valve primaire. — La division interne par laquelle il débute (fig. 49) n’est souvent suivie de l’apparition que d’une seule valve primaire, v (fig. 5o). Dans ce cas, le frustule ne produira qu’un seul endocyste, aux dépens de la cellule-fille qui l’a formée; l’autre cellule-fille restera stérile et, bien qu’elle ait un noyau, rn, elle ira s’atrophiant de plus en plus, en servant de nourrice, en quelque sorte, à sa sœur jumelle. Le frustule de la figure 5i, dont le développement est symétrique à celui de la figure 5o, qui lui est contigu dans la colonie, montre la même phase, abstraction faite du contenu cellulaire. Cette atrophie, visible dans la figure 5o, est plus avancée déjà dans la figure 46, où l’on voit les chromatophores en voie de régression, comme aussi le culot, r, résidu du cordon cytoplasmatique axial de la partie stérile. La figure 47, qui lui est similaire, fait abstraction du cytoplasme de toute la matricule. D’autres fois (fig. 53), la division interne de la cellule est égale, et les deux cellules-filles, avec leur part équivalente du noyau, nd , et du cytoplasme, se constituent chacune une membrane convexe, m, qui deviendra la matrice d’une valve primaire. Dans la figure 55, on voit, en coupe optique, les deux valves primaires, v, ainsi produites, opposées dos à dos. Ces valves manquent d’adhérence avec la paroi du frustule matricule. Cela explique leur glissement facile à l’intérieur de celui-ci et la position souvent oblique (fig. 5q) que la contraction du cordon axial, pc , leur fait prendre en les écartant sous l’action des réactifs fixateurs. La figure 5y montre un frustule vide, arrivé à cette étape. Souvent il se produit alors une rupture médiane de la matricule; chaque cellule-fille emportant avec elle, à l’une de ses extrémités, la valve primaire, v, de son endocyste (fig. 58). j3 Valve secondaire. — La ligure 60 montre comment se forme la valve secon¬ daire destinée à compléter le kyste. 268 ALPH. MEUNIER 1 On voit qu’une partie seulement du cytoplasme de la cellule fertile se ramasse sous la concavité de la valve primaire, v, et y prend d’abord une forme hémisphé¬ rique en s’entourant d’une mince membrane azotée, m\ qui sera la matrice de la valve secondaire. Une partie des chromatophores, chr, et du cytoplasme axial, /, est laissée en dehors et ne pourra servir éventuellement qu’à nourrir l’endocyste par endosmose, après digestion. y Maturation de l’endocyste. — Dans la figure 61, la dernière étape est franchie et la spore, constituée de ses deux valves symétriques et peu bombées, v et v' , reste logée dans la matricule complètement vidée, dont elle n’est qu’un produit de rénovation, avec abandon momentané d’une partie du cytoplasme, qui est néanmoins utilisée plus tard indirectement. La figure 62, qui montre le kyste à l’état isolé et de profil, laisse voir comment les deux valves se raccordent par l’intermédiaire d’un anneau dépourvu de structure et limité par un étroit sillon, déjà noté, en s, dans la figure 58. En vue valvaire (fig. 5g), la spore révèle une fine structure analogue à celle de Coscinodiscus excentrions, résultant de trois systèmes de stries qui se coupent sous des angles de 6o°. Elle ne porte pas de ponctuations périphériques; bien que cela paraisse toutefois lorsque, comme dans la figure 52, la valve de la matricule se projette sur la spore encore incluse. Distribution géographique. — Assez rare dans le Détroit de Matotchkine et au voisinage de celui-ci dans les deux Mers de Kara et de Barents; plus répandue dans l’Océan Glacial, où elle est sporifère. Thalassiosira fcillax sp. n. Planche XXX, figures 1 à 4. Nous désignons ainsi une petite forme, que nous aurions facilement confondue avec Th. gravidci, si l’étude du phénomène de sporification ne nous avait appris à l’en distinguer. Le thalle végétatif en chainette (fig. 1) est formé de frustules cylindriques, à peine un peu rabattus sur le pourtour des valves ; plus courts en a , plus longs en b , réunis par un funicule axial intercalaire assez long ou rapprochés souvent, comme en c, en petits groupes de quelques individus, porteurs ou non de soies gommeuses insérées sur le bord circulaire des valves. Endocystes. — La sporification débute (fig. 2, vue en coupe optique) par une division le plus souvent droite, comme en d, parfois oblique, comme en c, suivie directement de la production de deux matrices convexes, placées dos à dos, comme en /, MICROPLANKTON 269 génératrices de deux valves primaires, comme en g, qui sont des indices certains de la formation de deux spores jumelles, au sein d’une même matricule. Par ce fait seul déjà cette petite espèce diffère essentiellement de Th. gravida. L’évolution ultérieure (fig. 3, vues stéréoscopiques, sans figuration du cytoplasme) nous apprend que la matricule, bipare en h , se clive ensuite, pour isoler les deux moitiés symétriques, i et i, qui élaborent individuellement leur valve secondaire et montrent, en j, leur endocyste complet, dans leurs relations génétiques avec les demi- frustules dont on voit les restes vidés. La spore ainsi réalisée est de forme lenticulaire. Ses deux valves présentent à peu près la même convexité, elles sont assez épaisses. Vues de face (fig. 4), elles témoignent d’une structure très finement alvéolaire et portent une garniture périphé¬ rique de fins denticules, visibles au moins sur la valve primaire. Distribution géographique. — Assez rare, dans le Détroit de Matotchkine, et facile à confondre avec les petits spécimens de Ch. gravida, à l’état végétatif. Genre Lâllderia. Cleve Caractères du genre. — Voir Nordisches Plankton , page 22. Lauderia qlacialis (Grunow). Planche XXIX, figures 63 à 66, et planche XXX, ligures 5 à 9. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 23. Frustules assez grands, cylindriques, légèrement renflés sur les valves circulaires qui présentent toutefois, vers leur centre, une dépression ombilicoïde signalée, en om (fig. 64). La figure 63 en reproduit un élément en vue stéréoscopique pour en montrer le cordon cytoplasmatique axial et les nombreux chromatophores ramenés presque tous sous les faces valvaires. Dans la Mer de Kara, il n’est pas rare de les voir réunis en colonies linéaires, fragiles, où ils n’ont pas d’autres traits d’union que de nombreuses soies gommeuses, s, insérées surtout sur le pourtour des valves et dirigées soit obliquement, pour se croiser avec celles du membre voisin, soit même dans une position renversée. Vues de face et à sec (fig. 66), les valves se montrent couvertes de ponctuations distancées, semées sans ordre sur toute la surtace, mais beaucoup plus denses vers la périphérie. Ces ponctuations sont les empreintes évidentes de fins filaments mucilagineux que leur délicatesse empêche de saisir et que leur fragilité rend fugaces. On ne manquera pas de remarquer la similitude frappante de ces valves avec celles de Thalassiosira rotula nobis (fig. 69). Nous en avons à dessein rapproché les 270 ALPH. MEUNIER figures au bas de la planche XXIX. Si l’on n’en connaissait d’ailleurs l’origine diffé¬ rente, on pourrait hésiter à les distinguer, car l’écart de grandeur ne constituerait pas toujours un critérium suffisant. Sporification. — Les figures 5 à 9 de la planche XXX se rapportent à la production des endocystes. Figure 5. Frustule ordinaire dont les chromatophores, ch, ont quitté, en partie, les parois valvaires pour se disposer sur le cytoplasme axial. Figure 7. Division intérieure, en d, d’un frustule qui deviendra sporifère et qui montre une disposition analogue des chromatophoi es. Figure 6. Le même présenté en vue valvaire. On y voit la disposition rayon¬ nante de cordons protoplasmatiques qui en garnissent la paroi interne, autour des chromatophores, ch, ramenés au milieu. Figure 8. L’une des deux cellules-filles issues d’une cytodiérèse récente se trans¬ forme seule en spore, sp, dont la valve primaire, v, semble résulter de la modification directe du disque externe préalablement bombé. Le retrait du cytoplasme sous cette valve prépare l’apparition de la valve secondaire. La spore sera donc ici le fruit d’une rénovation cellulaire, sans autre perte de substance que la paroi cylindrique de la matricule. Figure g. Valve primaire du kyste, vue de face. La structure en est très finement ponctuée ; de nombreux denticules, également distancés sur une seule rangée, en garnissent le pourtour. Nous devons faire remarquer que nous n’avons jamais vu la spore se former de toutes pièces au milieu d’une cellule génératrice, comme le figure Gran, loco citato. Le processus varierait-il avec les conditions d’ambiance ? Distribution géographique. — Assez répandue aux environs de Tromsô et dans la Mer de Kara, très rare ailleurs; en sporification exceptionnellement dans l’Océan Glacial. Genre BacterOSÎra Gran Caractères du genre. — Consulter Nordisches Plankton, page 21. Bacterosira fragilis (Gran). Planche XXX, figures 10 à i5. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 21. Frustules cylindriques, un peu rodés sur les bords circulaires des valves, étroite¬ ment unis en chaînes indéfinies, tout en ménageant entre eux un étroit foramen, / (fig. il), dont l’observation demande un peu d’attention. MICROPLANKTON 271 La mobilité bien connue des chromoleucites et leurs migrations dans la cellule, sous l’influence des variations de la lumière principalement, expliquent les différences d’aspect entre les frustules de la figure 11, où ces éléments, ch, tapissent la paroi cylindrique, et ceux de la figure 12, où ils ont déserté cette paroi pour se grouper sous les faces valvaires. La figure i3 reproduit la vue extérieure de frustules vides, pour montrer la disposition variable des anneaux de la ceinture et noter, en x, le cloisonnement assez souvent oblique qui préside à leur multiplication. Endocystes. — Nos matériaux ne nous fournissent pas des sujets d’étude du processus de sporification ; mais ils nous présentent les spores, sp, toutes faites, au milieu de leurs matricules restées en chaînette, comme dans la figure 14. Ces spores, de forme lenticulaire, résultent de la juxtaposition de deux valves modérément bombées, dont la figure i5 donne une vue de face. La structure en est finement alvéolaire, difficile à saisir à ce faible grossissement ; ses bords ne sont pas garnis de ponctuations ou de clenticules, ce qui permet de distinguer les valves isolées de B. fragilis de celles, aussi petites et de même aspect à première vue, de Thalassiosira fallax nobis (fig. 4, même planche). Parasitisme. — La Chytridiacée phycophage, espèce d 'Olpidium déjà citée plus haut, exerce ici ses ravages fréquemment. La figure 10 en montre deux thalles à des phases évolutives différentes, a et b, dans un même frustule. Distribution géographique. — Détroit de Matotchkine et nord de la Mer de Barents, dans des numéros de pêche riches en Chétocérées. Genre MeloSÎra Agardh Caractères du genre. — Voir Nordisches Plankton, page 11. Melosira hyperborea (Grunow). Planche XXX, figures 16 à 21. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page i3. Frustules cylindro-sphériques, à parois assez minces, dépourvus de structure visible, rattachés en colonie par une sorte de joint annulaire fixé au sommet très convexe des valves. 272 ALPH. MEUNIER Cet anneau, qui n’est guère que la délimitation circulaire de l’aire de contact des frustules voisins, ne s’observe bien que sur la vue valvaire, comme dans la figure 19. Les membres d’une même colonie, différents par l’âge, diffèrent aussi par le développement en largeur de la ceinture cylindrique, à l’abri de laquelle les divisions et subdivisions se répètent (fig. 16, 17 et 18 d’une même colonie de calibre moyen). Dans les colonies d’un moindre calibre (fig. 20), les jeunes frustules revêtent la forme d’un ellipsoïde plus ou moins allongé. Pour un calibre supérieur (fig. 21), les frustules jeunes se rapprochent de la forme sphérique. Les chromatophores, ch, sont assez gros. Nous les avons figurés dans leur position naturelle dans plusieurs éléments des figures 16, 17 et 21. Distribution géographique. — Rencontrée surtout dans les numéros 3o et 34 de la Mer de Kara ; assez rare et exceptionnelle ailleurs. Melosira Borreri Greville. Planche XXX, figures 22, 23 et 24. Littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 12. ♦ Espèce bien connue, dont il suffira de reproduire ici l’aspect en précisant les seuls détails visibles, au grossissement employé. Frustules cylindriques, à valves circulaires un peu convexes, à membrane épaisse, couverte de ponctuations fines et serrées, à ceinture striée circulairement (fig. 22, vue stéréoscopique, à sec; fig. 23, vue en milieu liquide). La figure 24 en montre, vue à sec et de face, la valve, au milieu de laquelle on aperçoit l’aire de contact plus légèrement ponctuée. Distribution géographique. — Très rare; à Tromsô et sur les glaces de la Mer de Kara. Melosira Jnrgensii Agardh. Planche XXX, figure 25. Littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 12. Frustules cylindro-sphériques dont la paroi des valves va s’amincissant vers les bords de suture. Ceinture plus ou moins large, suivant l’âge des éléments de la colonie. Nous en avons figuré l’aspect en milieu liquide. A sec, les valves se montre¬ raient finement ponctuées. Distribution géographique. — Rare, dans certains échantillons du Détroit de Matotchkine. MICROPLANKTON 273 Melosira varions Agardh. Planche XXX, figure 26. Littérature. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 441. Frustules cylindriques, à valves presque planes, présentant une grande surface de contact entre les éléments voisins et favorisant l’adhérence de ceux-ci en colonies linéaires. La figure 26 en retrace les caractères, en milieu liquide, d’après un des rares spécimens égarés dans nos échantillons marins. On sait, en effet, que l’espèce est d’eau douce. Distribution géographique. — Rencontrée sur les glaces de la Mer de Kara; assez rare. Melosira nummuloïdes (Dillwyn). Planche XXX, figure 27. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 12. Frustules souvent géminés dans la ceinture de leur cellule-mère, plus ou moins allongés et partant ellipsoïdes ou sphéroïdes. Vers le milieu de la partie courbe des deux valves on observe un anneau saillant qui se rattache circulairement à la ceinture cylindrique de la matricule, avec une convexité inverse de celle de la valve. La figure 27 reproduit un fragment de colonie moniliforme, en vue stéréosco¬ pique, en milieu liquide; circonstance qui ne permet pas d’apercevoir les fines stries ponctuées qui décorent les valves. Distribution géographique. — Environs de Tromsô; espèce littorale. Melosira granulata Ehrenberg. Planche XXX, figure 28. Littérature. — Voir H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 444. Petite forme à frustules cylindriques, ornés de lignes droites ou obliques de ponctuations assez écartées. Distribution géographique. — Neiges colorées ; sur les glaces de la Mer de Kara. iS 274 ALPH. MEUNIER Genre Pârâliâ Heiberg Les caractères du genre sont ceux de l’unique espèce ci-après : Paralia sulcata Ehrenberg. Planche XXX, figures 29 à 32. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 14. Frustules brièvement cylindriques, associés en colonies rigides et résistantes, ce qu’ils doivent à l’épaisseur et à la structure particulière de leur membrane. La vue de quelques spécimens de calibre différent, figurés en vue stéréosco¬ pique, suppléera avantageusement à toute description littéraire qui manquerait assuré¬ ment son but; car s’il est vrai que cette espèce est facile à identifier, les détails de structure en sont aussi difficiles à saisir qu’à figurer et à décrire (fig. 29, 3i et 32). La figure 3o en est une vue valvaire optique. Distribution géographique. — Remarquablement rare, ici et là, dans les récoltes de la Belgica. Genre CoSCÎnodiSCUS Ehrenberg Caractères du genre. — Cfr. Nordisches Plankton, page 27, et H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 525. Coscinodiscus lacustris Grunow. Planche XXX, figures 33 et 3q. Synonymie et littérature. — Cfr. H. Van Heurck, loc. cit., page 533. Forme assez petite de Coscinodiscus dont les valves circulaires, vues de face (fig. 33), sont couvertes de ponctuations très fines disposées en séries radiantes fort rapprochées. Ces valves, au lieu d’être planes ou plus ou moins convexes, comme il arrive dans d’autres espèces, présentent des ondulations qui se reproduisent en sens inverse des deux côtés du frustule et donnent à l’objet, vu de profil, l’aspect de la figure 34 MICROPLANKTON 275 qui le montre tordu, dans cette position, bien que la ceinture ou zone connective ne participe pas à la torsion. Il importe de placer l’organisme bien de champ pour percevoir ce caractère particulier. H. Van Heurck range cette espèce dans son groupe des Ponctuées. Distribution géographique. — Espèce réputée d’eau douce. Très rare sur les glaces de la Mer de Kara. Coscinodiscns OClllllS iridis Ehrenberg. Planche XXX, figures 35, 36 et 3y. La littérature relative à cette belle forme planktonique est fort embrouillée. Réunie par certains auteurs, Van Heurck, par exemple, à C. radiatus; démembrée elle-même, par d’autres, en sous-espèces, C. ociilus iridis a fini par perdre sa spécificité taxinomique. A notre avis, il y a lieu de la lui rendre, car peu de formes ont autant de titres qu’elle au rang d’espèce. Frustules grands ou même très grands, libres, en forme de boite ronde dont les bords cylindriques s’engagent l’un dans l’autre, comme dans la plupart des Diatomées naturellement, mais avec une évidence qui force l’attention, à cause de l’épaisseur des deux pièces. La figure 3y, qui en reproduit de profil un échantillon plutôt petit, montre ce caractère si net sur la zone connective. Celle-ci présente, en outre, des cercles dont le nombre et la disposition, variables avec l’àge et l’état physiologique des individus, ne sauraient guère fournir un caractère de quelque valeur. Les valves orbiculaires sont bombées et offrent une structure alvéolaire manifeste dans tous les milieux. Les alvéoles sont hexagonaux, grands, disposés en séries radiales et si bien harmonisés, dans leurs rapports latéraux sur l’ensemble de la valve, qu’ils y dessinent, dans toutes les directions, des courbes hélicoïdes d’un brillant effet. La gravure à main levée est presque impuissante à traduire cette impeccable régularité qui est le trait le plus caractéristique de l’espèce. Notre figure 35 n’en donne qu’une bien faible idée, et celles qui ont été obtenues par des procédés photo¬ graphiques, la figure 63, planche XXIII, du Traité et la figure 5, planche CXXIX, du Synopsis de Van Heurck, par exemple, ne sont elles-mêmes qu’approximatives. La difficulté provient en partie de la nécessité qu’il y a de figurer les alvéoles en projection sur une surface plane, tandis qu’en réalité ils se développent sur une surface convexe. Dans l’exemplaire encore assez petit, figuré ici, il existe une aire centrale occupée par des alvéoles plus grands disposés en étoile. Des auteurs ont fait état de cette particularité pour en faire une variété asteromphalus. 276 ALPH. MEUNIER Ce caractère est inconstant. Il ne se retrouve pas, par exemple, dans l’exemplaire de la figure 36, choisi parmi les plus petits, par économie de place dans nos planches. Y a-t-il lieu de faire état de ces différences accidentelles et d’autres plus subtiles encore et plus inconstantes sans doute, pour démembrer le type en variétés plus ou moins nombreuses et assurément dépourvues de valeur pratique ? C’est bien discutable quand on voit les auteurs hésiter entre deux formes bien autrement distinctes pourtant, comme celle qui nous occupe et C. radiatus, par exemple. Ce n’est pas, du reste, d’après des figures notoirement insuffisantes de beaucoup de publications qu’on pourrait en juger. Il faudrait une étude comparée sur le naturel, en tenant compte de l’influence éventuelle de l’âge et des conditions de l’ambiance sur les modalités de ces formes affines. Distribution géographique. — C’est l’espèce de Coscinodiscus la plus répandue et la plus constante dans les produits de pêche de la Belgica. On peut dire qu’elle ne manque à aucun échantillon de surface, si ce n’est à ceux de provenance des côtes occidentales de la Nouvelle-Zemble, jusqu’à la latitude de la presqu’île de l’Amirauté. Coscinodiscus radiatus Ehrenberg. Planche XXX, figures 38, 39 et 40. Littérature. — Nous entendons dégager cette forme spécifique de toutes celles que Van Heurck et d’autres auteurs y ont rapportées dans un esprit de synthèse à outrance qui fausse la réalité objective. Voir, à ce sujet, Van Heurck, Traité des Diatomées, page 53o, où l’auteur s’abstient de toute allusion directe, aussi bien dans son texte que dans ses planches, à la forme précisément que nous avons ici en vue. Frustules discoïdes, en forme de boîte ronde à fond et à couvercle plats, libres ou géminés, à la suite d’une division récente, variables de dimensions, sans être jamais bien grands. Valves vigoureusement sculptées, à structure alvéolaire dessinant des mailles hexagonales, larges, disposées radialement et un peu plus petites vers l’extrême bord périphérique. Les figures 38 et 40 en sont deux vues valvaires empruntées à des spécimens de calibre différent, dans les limites de grandeur les plus habituelles. La figure 3g en reproduit deux frustules jumeaux, fruits d’une cytodiérèse récente, d. On remarquera qu’aucune émergence ne fait saillie sur la ligne parfaitement droite du profil des valves. Celles-ci sont rigoureusement planes et leur arête circulaire est à peine légèrement rodée. La comparaison de cette figure avec la figure correspondante 3j de C. oculus iridis permettra de mesurer la distance entre les deux espèces. Les particularités de structure MICROPLAN KTON 2 77 du cytoplasme et du processus de la cytodiérèse auraient accusé davantage leur éloigne¬ ment si nous n’avions craint de leur accorder trop de place en les retraçant. Distribution géographique. — Extrêmement rare dans les pêches de la Belgica; circonstance qui nous a d’autant plus frappé que cette espèce est abondante et constante, en toutes saisons, dans la Mer Flamande, alors que C. oculus iridis ne s’y rencontre qu’à titre exceptionnel. Coscinodiscus excentrions Ehrenberg. Planche XXX, figures 41, 42, 43. Synonymie et littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 29. Frustules isolés ou géminés, cylindriques, discoïdes, à valves plates, un peu chanfreinées sur leur pourtour et ornées, sur le bord interne du chanfrein, d’une couronne de spinules (fig. 42) souvent assez accusées pour être perceptibles dans tous les milieux; mais parfois aussi beaucoup moins prononcées et peu saisissables, même de profil. Les sculptures de la valve sont vigoureuses et se traduisent en une structure alvéolaire dessinant de petites mailles polygonales égales, engendrées par plusieurs systèmes de lignes plus ou moins courbes et excentriques qui se croisent s'ous des incidences variables mais rapprochées de 6o°. Cependant on y observe presque toujours, sur un secteur ou l’autre, une certaine irrégularité naturelle dans la maillure, ce que la figure 41 rend assez fidèlement. Les figures 41 et 42 se rapportent au même exemplaire, vu de face et de profil. Dans cette dernière position, la zone connective montre la disposition des cercles et les fines striations qui les soulignent dans les spécimens de forte taille. La figure 43 est la vue valvaire d’un exemplaire du module moyen le plus répandu. Remarque. — La structure valvaire de C. excentrions est captieuse et on doit se garder d’y borner son attention, car elle est partagée, avec de faibles variantes, par plusieurs autres formes — à l’état de frustules végétatifs ou de sporocystes — qui n’en sont que les sosies, mais dont il est parfois malaisé de démasquer la véritable nature. Distribution géographique. — Cette espèce, si commune en toutes saisons dans la Mer du Nord, est d’une rareté remarquable dans les matériaux qui nous occupent ici. Ce n’est que dans les produits de pêche de l’Océan Glacial que nous avons pu la rencontrer à l’état très disséminé. 278 ALPH. MEUNIER Coscinodiscus Kützingii A. Schmidt. Planche XXXI, figure 1. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 36. La vue valvaire (fig. 1, pl. XXXI) présente assez d’analogie avec C. excentricus pour que la distinction n’en saute pas aux yeux. A un examen attentif, elle se reconnaît : i° à l’absence d’une couronne de spinules sur la zone périphérique; 20 à la structure particulière du bord chanfreiné de la valve, qui est un peu bombée vers la périphérie; 3° à 1a. disposition des alvéoles polygonaux qui couvrent le disque valvaire en y dessi¬ nant une douzaine environ de secteurs confusément distincts, grâce au parallélisme des stries radiales développées dans chacun d’eux. La figure que nous en donnons facilitera l’intelligence de ces détails trop subtils pour pouvoir être utilement traduits par un texte concis. Nous l’avons placée en regard d’un dessin de Coscinosira polychorda (Gran), que nous rencontrerons plus loin, afin d’en faciliter la comparaison. Distribution géographique. — Très rare, en spécimens épars, dans des maté¬ riaux provenant de régions diverses. Coscinodiscus concimms w. Smith. Planche XXX, figure 44. Littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 33. Espèce géante, à valves orbiculaires bombées, délicates, fragiles, très grandes, remarquables par la finesse de leur structure alvéolaire. Celle-ci se traduit par un réseau serré de petites mailles disposées radialement, suivant des secteurs très étroits, délimités vers la périphérie par une couronne de petites spinules submar¬ ginales. Le centre est occupé par quelques mailles plus grandes, disposées en étoile, plus ou moins accusées et parfois chargées de fines ponctuations. La partie figurée suffit à reconstituer la valve entière, dont les grandes dimen¬ sions auraient pris trop de place dans nos planches. Distribution géographique. — Cette belle espèce, très commune ailleurs, dans la Mer Flamande en particulier, est remarquablement rare dans les produits de pêche de la Belgica. Nous ne l’avons guère rencontrée que dans le n° 1, au voisinage immé¬ diat de Tromsô. MICROPLAN KTON 279 Coscinodiscm nobilis Grunow. Planche XXX, figure 45. Littérature. — Cfr. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 53o. Espèce géante aussi, assortie à la précédente pour la forme et l’aspect, mais en différant par l’aire hyaline étoilée qui règne au centre de la valve et dont les rayons diversement dichotomisés se poursuivent, sous la forme de lignes radiantes plus claires, jusque vers la périphérie, où ces lignes aboutissent à des spinules submarginales fort rapprochées. Le souci de ménager la place dans nos planches nous en a fait limiter la reproduction à un fragment suffisant néanmoins pour en traduire le caractère propre. On voit que la maillure de la valve revêt le caractère de très petites perfo¬ rations radiées, qui ont fait placer cette grande espèce, par H. Van Heurck, dans son groupe des Perforées, plutôt que dans celui des Alvéolées, comme C. concinnus. Distribution géographique. — Cette belle et remarquable espèce n’est pas signalée par Gran dans Nordisches Plankton. Elle est rare dans nos matériaux d’étude. Elle est, du reste, réputée rare généralement. Nous l’avons cependant observée en quantité dans un échantillon de pêche planktonique des environs de l’ile Helgoland, que le regretté H. Van Heurck a bien voulu nous communiquer. Coscinodiscus curvatullis Grunow. Planche XXX, figures 46 et 47, et planche XXXI, figure 3o. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 35. Frustules cylindriques, assez délicats, à valves planes, orbiculaires, à chromato- phores, ch, pariétaux, cruciformes, dans nos beaux spécimens (fig. 47, vue suturale). Noyau, n , central, rattaché à l’ectoplasme par des cordons cytoplasmatiques déliés. Les valves (fig. 46), bien que finement sculptées, laissent voir, même en milieu liquide, une structure alvéolaire divisée en une vingtaine de secteurs radiaux, chez lesquelles les mailles uniformes sont disposées en séries parallèles à l’un des côtés. La limite des secteurs est soulignée, à la périphérie, par d’assez grosses ponctua¬ tions marginales qui ne se traduisent pourtant pas en relief, même sur la vue de profil. Dans nos échantillons grands et petits, les lignes radiantes, qui délimitent les secteurs, sont rectilignes et non pas curvilignes, comme le ferait supposer le nom spécifique curvatulus, qui semble tiré d’une particularité de cette sorte. Dans les dessins frustes et grossiers de Gran ( Nordisches Plankton, fig. 3ja et 37'’, p. 36), ces lignes sont courbes, mais le caractère d’ébauche de ces reproductions ne permet pas de juger s il y a là l’indication voulue d’une particularité objective plutôt qu’une défectuosité du dessin. 28o ALPH. MEUNIER Dans l’exemplaire reproduit dans notre figure 46, on observe un pseudo-nodule visible vers le haut, à droite, au milieu d’un secteur. Est-ce là ce qui a paru légi¬ timer le transfert de la forme dans le genre Actinocyclus ? ( Adinocyclus curvatulus, var. subocellata Grunow; Adinocyclus subocellatus (Grunow) Rattray — voir Jôrgensen : Protist-Plankton, Bergen, igo5.) Dans les échantillons plus petits, dont nous avons figuré un exemplaire dans la planche XXXI, figure 3o, la structure est bien la même, mais le pseudo-nodule ne s’observe pas. Faut-il attacher beaucoup d’importance à ce détail qui semble n’être qu’accidentel et inconstant? Nous ne le pensons pas; car dans les recherches cursives tout au moins on ne peut s’y arrêter. Distribution géographique. — Rencontrée, en grands exemplaires, au voisinage de Tromsô seulement; en exemplaires plus petits, dans la Mer de Kara, n° 3q, et dans la Mer de Barents, au nord, vers l’Océan Glacial. Genre StephanodlSCUS (Ehrenberg) Grunow Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 520. Stephanodiscus densus sp. n. Planche XXXI, figure 27. Forme beaucoup plus grande que S. hantschianus Grunow, couverte, sur les valves orbiculaires, de ponctuations radiantes très serrées, qui ne laissent guère d’espace libre entre les séries. La périphérie porte une couronne de petites épines saillantes et peu distancées. Nous ne saurions l’identifier avec aucune autre espèce décrite. Distribution géographique. — Trouvée dans les boues glaciaires, en spécimens épars. Genre Coscinosira Gran Caractères du genre. — - Voir Nordisches Plankton, page 20. Coscinosira pohjchorda (Gran). Planche XXXI, figures 2 à 6. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 20. Les Irustules sont cylindriques (fig. 6) et laissent voir, sur la zone connective, des anneaux en nombre et en disposition variables suivant l’âge des individus. MICROPLAN KTON 28l Les valves sont planes, à peine un peu rodées sur le bord, où l’on distingue de fines spinules marginales très serrées. Des funicules, /, au nombre de cinq à huit dans nos échantillons, relient les frustules entre eux, comme le funicule unique des Thalassiosira. Ils manquent souvent de parallélisme avec l’axe de la colonie. La figure 5 en reproduit de profil un grand spécimen, dont la figure 2 est la reproduction de la vue valvaire. La surface de la valve y est divisée en huit secteurs, sur chacun desquels se dessine un fin réseau de mailles hexagonales déterminé par le croisement à 6o° de trois séries de stries dont les unes sont parallèles à la ligne radiante médiane de chaque secteur. C’est au milieu de ces secteurs que s’insèrent les funicules, /, dont la trace est marquée d’une façon indélébile dans la structure même de la valve. On remarquera que celle-ci est ornée, comme nous l’avons dit, d’une couronne marginale de denticules rapprochés. La figure 3 en est une autre, de calibre plus petit, mais d’aspect analogue, parce que le nombre des secteurs étant ici de sept, leur distinction est encore possible. Dans la figure 4, au contraire, l’aspect est tout autre, parce que le nombre est ici réduit à six, ce dont témoigne le nombre égal des empreintes funiculaires. Il en résulte que les stries des divers secteurs, inclinées qu’elles sont à 6o° entre elles, se mettent mathématiquement dans le prolongement les unes des autres. Les secteurs deviennent conséquemment indistincts et le dessin de la valve devient celui d’un Coscinodiscus anguste-lineatus. S’il arrive alors qu’on néglige de remarquer les empreintes d’insertion des funicules et les denticules marginaux, on peut très bien confondre les deux espèces ou encore se croire en présence d’une énigme. On voit par cet exemple et d’autres déjà signalés, combien peuvent être dérou¬ tantes des diagnoses hâtives, basées sur des observations restreintes. Distribution géographique. — Peu répandue dans les produits de pêche de la Belgica; observée en petit nombre dans l’Océan Glacial. Genre PhaCOdlSCUS g. n. Nous proposons ce nom pour désigner des espèces de Mélosirées dont le carac¬ tère le plus saillant est la forme lenticulaire (?««>;, lentille) du frustule et dont les valves discoïdes bombées sont dépourvues d’un ombilic central différencié, dont les Hyalodiscus devraient garder le monopole, à titre de caractère générique. Cette proposition nous est suggérée par l’impression pénible que nous laisse la littérature équivoque, hésitante, qui concerne certaines formes ballottées avec une égale incertitude entre les genres Coscinodiscus, Podosira, Melosira, Hyalodiscus, etc., parce que les caractères conventionnellement attribués à ceux-ci ne sont pas adéquats à toutes 282 ALPH. MEUNIER les réalités objectives pour lesquelles ces genres ont été créés et ne peuvent être étendus à certaines d’entre elles sans des concessions qui ruinent leur diagnose propre. PliaCOdisCLlS punctlllatlis (Gregory)? Planche XXX, ligures 48 et 49. Synonymie et littérature. — 1857. Coscinodiscus punctulatus Gregory. Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 533, et planche XXXIV, figure 904. Nous n’avons rencontré l’objet figuré ici que sous la forme lenticulaire, à deux valves convexes soudées directement par leur bord, sans l’intermédiaire d’une zone connective cylindrique (fig. 49). Les valves présentent une très fine réticulation alvéolaire traduite surtout par une striation radiale, difficilement visible en milieu liquide, évidente à sec et relevée de ponctuations distancées, éparses sur toute la surface (fig. 48). Notre figure ne présente pas l’aire hyaline centrale que l’on voit dans celle de H. Van Heurck; c’est ce qui nous fait douter de l’identité de l’objet. Distribution géographique. — Très rare; dans le sud de la Mer de Barents. Genre HyéllodiSCUS Ehrenberg • Caractères du genre. — Voir Nordisches Plankton, page 26. Hyalodiscus stelliger Bailey. Planche XXXI, figures 28 et 29. Frustules lenticulaires libres ou plus souvent géminés, à la faveur d’une gaine cylindrique, — libres seulement dans nos échantillons. Valves à ombilic central différencié, visible aussi bien de face (fig. 28) que de profil (fig. 29). La zone périphérique est divisée en une quinzaine de compartiments sur chacun desquels se dessine une structure alvéolaire très fine résultant du croisement à 6o° de trois séries de stries dont l’une est radiale. Distribution géographique. — Espèce très rare dans nos matériaux. Nous 11’en avons rencontré que quelques échantillons, tous de petite taille. Cette rareté fait contraste avec sa fréquence, en grands spécimens, et sa constance en toutes saisons dans la Mer Flamande. MICROPLANKTON 283 Endocyste indéterminé Planche XXXI, figures 3i et 3e. Nous croyons devoir considérer comme un endocyste l’objet figuré de face (fig. 3 1 ) et de profil (fig. 32) que nous avons rencontré, assez abondant, dans la florule des neiges et des glaces, toujours isolé de l’organisme qui a dû le produire. Il a la forme d’une lentille plus convexe d’un côté que de l’autre et résulte de la soudure, suivant une bordure hyaline, de deux valves discoïdes, inégalement bom¬ bées, plus épaisses au centre qu’à la périphérie. Vues de face, les valves présentent une structure finement alvéolaire dont le dessin rappelle quelque chose d’intermédiaire entre celui de Coscinodiscus excentrions et de C. lineatus. On pourrait lui trouver une analogie aussi avec celui de l’endocyste de Thalas- siosira bioculata, si on ne portait pas suffisamment son attention sur le faciès parti¬ culier du bord marginal de l’objet ici décrit. C’est une preuve de plus qu’on ne peut pas tabler exclusivement sur la structure classique de Coscinodiscus excentrions, lineatus et auguste- lineatus, pour asseoir une diagnose fondée des formes observées. De plus en plus nombreuses deviennent les formes connues qui en simulent l’aspect. On y verra sans doute la cause de beaucoup de confusions et de l’obscurité qui règne dans la nomenclature des Diatomacées à valves orbiculaires, dont un trop grand nombre n’ont été étudiées que sur des slides montés dans le baume. Genre Isthlîliâ Agardh Frustules volumineux, comprimés, trapézoïdaux, munis d’une zone connective très large, pourvus, sur l’une des valves, d’un prolongement creux, irrégulièrement cohérents entre eux. Isthmia enervis Ehrenberg. Planche XXXI, figures 7 et 9. Valves et ceinture, c, sculptées de larges mailles ovalaires, plus petites sur la ceinture et disposées là en séries longitudinales, tandis que sur les valves les rangées confluent vers le centre de celles-ci. Inutile d’ajouter quoi que ce soit à la figure 7, qui reproduit un spécimen assez étroit de l’espèce, sous l’aspect qu’il offre dans sa position d’équilibre stable. 284 ALPH. MEUNIER La figure 9, gravée exceptionnellement à une échelle moindre (i5o diamètres seulement), montre la façon dont les frustules restent cohérents en colonie, grâce à un grumeau de substance gommeuse qui sert de soudure, s, entre les individus issus d’une souche. Il y aurait lieu de s’arrêter sur la manière un peu spéciale dont la division s’opère ici, en vue de la production de deux valves dissymétriques et de la soudure subséquente des produits de la division ; on pourrait aussi exposer comment il se fait que, dans les trois frustules associés, la ceinture, c, déborde sur la valve exempte de prolongement adhésif ; mais l’exposé même succinct de ces particularités nous détour¬ nerait de notre sujet, surtout si l’on considère que cette espèce n’est guère planktonique. Distribution géographique. — Voisinage de Tromsô; en colonies et en frustules isolés. Isthmia nervosa Kutzing. Planche XXXI, figure 8. Forme assez pareille à la précédente, mais s’en distinguant néanmoins à première vue par les nervures qui ornent les valves, en soulignant les doubles rangées des mailles qui sont ici polygonales. La ceinture porte, en outre, une lisière de mailles beaucoup plus amples que les autres. L’exemplaire figuré, choisi à dessein parmi les plus petits et les plus étroits observés, suffira à donner une idée du type, sans qu’il soit utile d’en reproduire la vue valvaire, qui serait peu interprétative et qui, d’ailleurs, ne se prête guère à l’observation. Distribution géographique. — En mélange avec sa congénère, aux environs de Tromsô, mais parait un peu plus rare. Genre Biddulphia Gray Les caractères du genre sont bien connus ; on pourra les trouver toutefois dans Nordisches Plankton, avec la clef des espèces. Biddulphia arctica (Brightwell) Boyer. Planche XXXI, figures 10 à i3, et planche XXXII, figures 16 à 18. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, p. 109. Cette espèce est représentée par deux formes douées de caractères propres suffi¬ samment éloignés, pour qu’il soit utile d’en maintenir la distinction dans la pratique des recherches planktoniques. I MICKOPLANKTON 285 Nous les présenterons successivement telles que nous les avons observées. i° F. balœna. Planche XXXI, figures io et n. Synonymie. — Zygoceros balœna Ehrenberg, 1854, et Biddulphia balœna Bright- well, x85g. Frustules très grands, formés de deux valves elliptiques, très légèrement rele¬ vées aux deux extrémités du grand axe et bombées sur tout leur pourtour. La structure en est alvéolaire, bien accusée, visible en tous milieux. Les alvéoles hexagonaux irradient du centre, où ils sont plus petits, en séries dichotomiques qui s’étendent à toute la surface des valves, sauf sur les extrémités, où elles sont rem¬ placées par de très fines ponctuations sérielles (fig. 10). Vers le centre on aperçoit quelques ponctuations éparses, qui ne se traduisent pas en spinules saillantes. On n’y observe pas des soies longues comme dans beaucoup d’autres espèces. Les valves se rattachent, sans étranglement marqué, à la zone connective plus ou moins large (fig. 11, vue de profil), qui est décorée d’un fin quadrillé. Les quatre angles des frustules sont à peine relevés et représentent, sous une forme très atténuée, les cornes saillantes qui s’observent chez les congénères. Distribution géographique. — Assez rare dans la Mer de Ivara; pas rencontrée ailleurs. 2° F. typica. Planche XXXI, figures 12 et 1 3, et planche XXXII, figures 16, 17 et 18. Synonymie. — Triceratium arcticum Brightwell, i853, et Trigonum arcticum Cleve, 1864. Frustules très grands, formés de deux valves triangulaires aux angles arrondis et légèrement relevés. Ceux-ci sont décorés de fines ponctuations sérielles. Le reste de la valve est occupé par une trame alvéolaire radiante. La vue de profil de la figure i3 montre le quadrillé qui orne la zone connective. Les spécimens observés nous y ont révélé deux faciès différents : A. Celui de la figure 12, planche XXXI, dont les côtés du frustule triangulaire sont convexes et dont les mailles de la trame alvéolaire sont au moins aussi grandes au centre qu’à la périphérie. B. Celui de la figure 16, planche XXXII, dont les côtés du trigone sont plutôt concaves et dont le dessin réticulé est beaucoup plus fin au centre des valves. Il en résulte une radiation plus marquée des mailles et celles-ci sont plus tétragonales. La figure 17 de la même planche en reproduit, en coupe optique, la distribution du contenu cellulaire. Le noyau, n, est central. L’endoplasme forme une masse centrale périnucléaire d’où se détachent de nombreux cordons qui irradient vers l’ectoplasme pariétal. 286 ALPH. MEUNIER Les chromatophores, ch, sont nombreux, arrondis, éparpillés, 'dans le spécimen figuré. Les frustules des figures 16 et 17 sont reliés entre eux par un petit grumeau de substance adhésive, c, suffisant pour maintenir en colonie des membres parfois nombreux, conformément à la figure 18, qui en reproduit un fragment à un grossissement d’une centaine de diamètres seulement. Dans ces groupements en zigzag de forme variée, les frustules sont soudés par un ou plusieurs angles et peuvent même se trouver dans des plans différents. Distribution géographique. — Environs de Tromsô et Mer de Ivara ; un peu moins rare que la forme balœna. Biddlllphia aurita (Lyngbye) Brébisson. Planche XXXI, figures 14 à 19. Synonymie et littérature. — Voir Nordisches Plankton, page io5. Il serait fastidieux de décrire dans ce texte les détails de forme, de position et de structure tant des pièces constitutives des frustules — valves et ceinture — que de leurs appendices — cornes et soies — et des rapports réciproques des frustules dans une même colonie. Le lecteur trouvera mieux son compte dans l’examen comparé de quelques figures empruntées à des colonies de calibre différent, qui nous ont paru indispensables pour donner une idée synthétique de la physionomie variable de cette élégante espèce, même sans sortir de nos matériaux des parages de la Nouvelle-Zemble. Les frustules, réunis en thalle, forment habituellement de très longues chaînes droites, dont nous avons dû nous borner à figurer quelques chaînons détachés dp la série, mais néanmoins soudés encore avec un de leurs pareils, pour permettre d’en saisir les rapports. La figure 14 est empruntée à une colonie de grandes dimensions. Les deux frustules jumeaux ont encore leur valve jeune protégée par la ceinture de la matricule, bien que leur ceinture propre se soit déjà fort développée. La figure i5 montre l’espèce sous ses dimensions maximales suivant l’axe latéral, ce qui entraîne, comme on voit, la réduction corrélative de l’axe longitudinal ou transvalvaire. La vue valvaire de la figure 16 complète le signalement de ces formes amples, en en détaillant l’ornementation et la position respective des cornes et des soies, figurées en projection sur la coupe optique de la ceinture qui a la forme d’une ellipse allongée. La figure 17 retrace les traits d’un spécimen de calibre moyen, à frustules beaucoup plus longs, mais moins larges. Dans l’un des frustules, b, nous avons figuré MICROPLANKTON 287 le contenu cellulaire : noyau, n ; chromatophores, ch, éparpillés dans le cytoplasme pariétal. Dans un autre, a , on remarquera une phase de la division, soulignée par l’apparition du foramen, /, entre l’ébauche des deux valves en voie d’élaboration. Le fragment de colonie de la figure 18 montre, dans sa position latérale, l’aspect de la chaînette ainsi orientée, tant dans les membres pris individuellement que dans les rapports qui existent entre eux par l’intermédiaire des cornes et des soies. Les spécimens de petit calibre, enfin, ont leur expression traduite dans la figure 19. Les rapports des dimensions axiales sont ici complètement intervertis au profit de l’axe transvalvaire et le faciès en est profondément modifié. Le frustule d’en haut, a, porte sa décoration extérieure; le frustule d’en bas, b, qui est en division, montre les rapports actuels des noyaux-filles, nd , et la silhouette des jeunes valves déjà séparées par le foramen, /, mais non encore pourvues de leurs soies. Distribution géographique. — Ne s’observe nulle part avec une certaine abon¬ dance, mais se rencontre accidentellement sur les points les plus éloignés de l’itinéraire de la Belgica. Biddulphia qranulata Roper. Planche XXXI, figures 20 à 25. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 107. Les quelques figures destinées à illustrer cette belle espèce nous dispenseront de nous arrêter longtemps à en décrire les détails. Les frustules en sont généralement grands, isolés ou géminés, à la suite d’une division récente, comme dans la figure 23, où l’on voit persister la ceinture de la matricule, décorée d’un triple système de stries qui se coupent sous un angle de 6o°, l’un d’eux étant parallèle à l’axe transvalvaire. C’est aussi la même décoration qui se continue sur les valves proprement dites; mais elle est ici relevée de nombreuses spinules peu saillantes, semées sans ordre appa¬ rent jusque sur les cornes. Celles-ci subissent une torsion qui les écarte du plan sagittal et dans des directions opposées sur une même valve : caractère traduit dans la figure 22, qui est une vue valvaire, en projection sur la ceinture, c, dont on peut ainsi apprécier la forme, en coupe optique. On y remarquera la place d’insertion des deux longues soies terminales que les autres figures montrent dans leur développement, sous d’autres incidences. Nous ne dirons rien de la forme spécifique des frustules iraduite de face, dans la figure 20, et de profil, dans la figure 21, d’après un individu de grande taille dont la zone connective est fort développée. Il suffit d’en scruter les détails d’exécution qui sont tous objectifs. 288 ALPH. MEUNIER Nous regrettons seulement qu’on ne puisse traduire autrement qu’en traits noirs et ternes qui assombrissent l’objet, les détails de sculpture que la nature réalise dans le cristal le plus transparent et que la lumière transmise colore des teintes les plus riches du spectre solaire. Distribution géographique. — Limitée, dans nos matériaux, à certains échan¬ tillons de la Mer de Kara. Biddulphia rhombus (Ehrenberg) W. Smith. Planche XXXI, figures 24, 25 et 26. Synonymie et littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 108. Forme massive, à frustules libres ou maintenus en colonie irrégulière par une de leurs cornes seulement. Très rare dans nos matériaux actuels, elle est loin d’y revêtir les variantes de forme et de physionomie avec lesquelles l’étude du microplankton de la Mer Flamande nous a familiarisé. Nous nous bornerons donc à en reproduire ici un même spécimen dans trois positions classiques : en vue connective (fig. 24), en vue valvaire (fig. 25), en profil latéral (fig. 26), pour en faire voir le faciès spécial, dans une région qui paraît peu propice à l’espèce. Les sculptures des parois y sont sensément du même style que dans B. grcinulata, mais la facture en est plus grossière. Les valves portent un certain nombre de spinules éparpillées et peu saillantes, mais non des soies longues, comparables à celles des deux espèces précédentes. La figure 25 montre que l’extrémité des cornes, peu saillantes aussi, dévie peu du plan sagittal. Distribution géographique. — Extrêmement rare, au point que nous avons pensé tout un temps qu’elle était complètement étrangère à nos matériaux, comme d’autres de ses congénères : B. mobilensis, B. sinensis, B. favus, B. alterncins, B. Smithii, etc., dont l’aire d’habitation paraît cependant très étendue. Sous-familles il et ni. — Pseudo-Raphidées et Raphidées (Pennatœ d’autres auteurs) Nous ne voyons pas le besoin, dans cet exposé analytique de nos recherches sur des matériaux limités dans le temps et dans l’espace, d’urger la distinction entre les Pseudo-Raphidées et les Raphidées, d’autant moins que cette distinction des deux MICROPLAN KTON 289 sous-familles est parfois assez spécieuse et pourrait nous entraîner, dans certains cas critiques, à des digressions dont il n’y a pas lieu d’encombrer ces pages. Dans une certaine mesure néanmoins, nous présenterons d’abord les Pseudo- Raphidées pour finir par les Raphidées les plus authentiques : les Naviculées. Genre Amphiprorü Ehrenberg Caractères du genre. — Consulter Nordisches Plankton, page 127, et H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 261. Amphiprora hyperborea (Grunow). Planche XXXII, figure 1. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 127. Espèce franchement planktonique, grâce à ses colonies rubanées, dans lesquelles les frustules restent associés par les flancs croisés de leur carène sigmoïde, qui se placent alternativement au-dessus et en dessous de la partie similaire du frustule contigu. La figure 1 en montre clairement la disposition curieuse dans un fragment de colonie. Certains frustules, a , sont figurés vides; d’autres, b, montrent leur protoplasme, pr , contracté par le liquide fixateur, sous la forme de deux vastes chromatophores diffus, encadrant le noyau, n, qui est central. L’un des frustules, c, qui est en voie de cyto- diérèse, fait assister à l’élaboration des jeunes valves, v', en même temps qu’à la recon¬ stitution des deux cellules jumelles au sein de leur matricule dont elles se partagent les valves, v. Les valves nous ont toujours paru exemptes de sculptures, perceptibles même à sec, au contraire de la striation de la zone connective, qui est toujours bien apparente. Distribution géographique. — Espèce assez commune dans l’Océan Glacial. * * * Remarque. — La florule glaciaire principalement et les pêches planktoniques accessoirement nous ont mis en présence de quelques formes qu’il n’est pas commode de comparer avec celles dont la littérature ne possède souvent qu’une figure, dans laquelle l’auteur n’a pas toujours eu le souci de reproduire tous les détails avec une fidélité suffisante pour mettre l’espèce envisagée à l’abri de toute confusion avec d’autres acquisitions faites ou à faire dans le même groupe organique. 19 2QO ALPH. MEUNIER Les reproductions faites d’après des frustules incinérés sont généralement faussées dans le principe, par les déformations qu’entraîne l’incinération d’objets trop peu silicifiés pour supporter ce traitement sans préjudice. D’autre part, l’emploi de trop forts grossissements obtenus par des objectifs à immersion, d’un usage courant peu pratique, modifie la physionomie des espèces au point d’en rendre les dessins méconnaissables quand on les met en regard des objets eux-mêmes examinés sous des objectifs moins puissants, mais plus usuels. On sait encore qu’un objet à faciès hétérogène ne saurait être suffisamment signalé par une seule vue, à moins qu’il ne soit assez bien connu d’ailleurs pour que la présen¬ tation d’un aspect soit évocatrice des autres et que l’imagination instruite y supplée. Ce n’est assurément pas le cas pour des formes qui ne sont que rarement observées et auxquelles leur dissymétrie fait prendre des aspects variés, sans qu’il soit toujours possible de les revoir sous l’angle sous lequel il a plu à un observateur d’occasion d’en profiler la silhouette. Ces raisons nous commandent beaucoup de circonspection dans les rapprochements que nous tenterons d’établir entre les organismes figurés tels que nous les avons vus et ceux, autrement vus peut-être, avec lesquels on peut essayer éventuellement de les identifier. Ce sera le cas non seulement pour les Amphiprora, mais aussi pour plusieurs autres genres de ceux dont il nous reste à parler, particulièrement ceux dont les représentants appartiennent à la florule glaciaire. Amphiprora formosa sp. n. Planche XXXII, figures 2 et 3. Grande et belle forme, abondante sur les glaces de la Mer de Kara. Les frustules toujours isolés sont formés de deux valves carénées, peu sigmoïdes, dont la figure 3 reproduit la vue valvaire, peu facile à prendre, à cause de l’insta¬ bilité de l’organisme dans la position figurée. La figure 2 en est la vue connective, d’observation plus courante. La structure intime de la carène est très nettement différente de celle de la valve proprement dite. Celle-ci n’est que finement striée perpendiculairement à son grand axe; celle-là présente une double striation oblique, qui ne se révèle que dans les meilleures conditions d’observation : à sec, par exemple. La zone connective est fortement sillonnée de côtes orientées en sens inverse sur les deux faces suturales opposées, suivant le développement dissymétrique de ces dernières. Distribution géographique. — Assez commune dans les neiges et sur les glaces de la Mer de Kara, en mélange avec plusieurs des formes mentionnées plus loin. On en observe aussi accidentellement des échantillons disséminés dans les pêches plankto- niques des mêmes parages. MICROPLANKTON 291 Amphiprora Kariana Grunow? Planche XXXII, figure 5. Littérature. — Consulter Cleve et Grunow, Beitrage zur Kenntniss der Arctischen Diatomeen, 1880. Forme que nous croyons pouvoir rapporter à l’espèce Kariana Grunow, à cause de la striation beaucoup plus forte et plus espacée sur la carène que sur le reste de la valve. Nous en reproduisons, en vue suturale, un spécimen de taille ordinaire, assez petit, comme on voit. Même distribution que la précédente. Amphiprora Kjellmanii Cleve? Planche XXXII, figures 6 et 7 et peut-être aussi 4. Littérature. — Consulter Cleve et Grunow, loc. cit. Frustules à carène bien distincte, comme dans les précédentes et manifestement sigmoïde, comme le montre la figure 7. La note différentielle de notre forme nous parait consister dans l’uniformité de la striation qui se continue de la carène à la valve, sans changer de caractère. Les deux vues, de face (fig. 6) et de profil (fig. 7) en complètent le signalement. La forme plus trapue, renflée, carénée, fortement sigmoïde à striation uniforme de la figure 4, n’en serait-elle pas un spécimen un peu exceptionnel, une variante? Elle ressemble toutefois à A. alata Ixützing. Même origine que plus haut, de même que la suivante. Amphiprora paludosa W. Smith? Planche XXXII, figure 10. Petite forme à frustule plus tordu, plus sigmoïde que la reproduction de face suturale (fig. 10) ne permet de le montrer. Striation délicate sur les valves, visible à sec seulement. Genre OrthotropIS Cleve Valves carénées, à carène non sigmoïde, uace suturale fortement contractée. Orthotropis lepidoptera (Gregory) Cleve. Planche XXXII, figures 8 et 9. Frustules très peu tordus, lancéolés, rétrécis au milieu (fig. 8, vue suturale), dépourvus d’ailette saillante sur la carène non sigmoïde des valves (fig. 9, vue valvaire). 2Ç2 ALPH. MEUNIER Les valves sont finement striées transversalement; la zone connective est simple, sans replis et accuse tout au plus une très fine striation longitudinale. Distribution géographique. — Assez rare, dans la florule des glaces. Orthotropis maxima (Gregory) Cleve. Planche XXXVI, figure 88. Frustules à valves grandes, longuement lancéolées, atténuées, aiguës aux extré¬ mités, déprimées à la partie médiane, carénées, surmontées d’une ailette, striées trans¬ versalement, sauf au voisinage du nodule médian, où on observe une aire hyaline étroite, stauronéiforme. Nous n’en avons figuré que la vue valvaire, seule observée. Distribution géographique. — Très rare, dans les pêches planktoniques du Détroit de Matotchkine. Genre Doilkinitl Ralfs Caractères du genre. — Voir Van Heurck, Traité des Diatomées, page 248. Donkinia recta (Donkin) Grunow? Planche XXXII, figures n, 12 et i3. Synonymie. — Pleurosigma rectum Donkin. Voir Van Heurck, page 248. Frustules contractés à la partie médiane, à zone connective presque droite (fig. 11, vue suturale), à valves carénées, mais non munies d’ailette saillante. Carène très sigmoïde, marquée d’un nodule médian (fig. 12, vue valvaire). Les valves portent une très fine striation, difficile à percevoir, que nous n’avons pu saisir que dans le sens transversal. La figure i3 montre les rapports latéraux des frustules associés en colonie rubanée, fragile. Distribution géographique. — Rare, dans la florule des glaces. Genre CâlTipylodisCUS Ehrenberg Frustules courbés en selle, peu épais, formés de deux valves circulaires croisées entre elles par rapport à leur ligne médiane et à leur trame décorative. M ICROPLANKTON 2Ç3 Campylodiscus Thuretii Brébisson. Planche XXXII, figures 19 et 20 Littérature. — Voir Van Heurck, Traité des Diatomées, page 378. Nous figurons les deux valves d’un même frustule, que nous avons réussi à séparer sous le couvre-objet, après macération suffisante pour préparer cette sorte de dissection. C’est ce qui nous permet d’affirmer que les deux pièces présentent entre elles de légères différences. La comparaison des deux figures les fera mieux saisir que toute explication. Notre spécimen, malgré sa forme ensellée, est bien circulaire, quand on prend soin de le disposer normalement à l’axe optique. Il se peut que la forme irrégulière donnée à la figure de Van Heurck, Traité des Diatomées, planche XIV, figure 378, soit due à une vue un peu oblique. Distribution géographique. — Très rare, dans la Mer de Kara. Campylodiscus angularis Gregory? Planche XXXII, figure 21. Valve circulaire, ensellée, présentant une aire centrale, lancéolée, hyaline, entourée d’une large zone marginale de côtes radiantes, fortes, entre lesquelles d’autres plus fines se profilent et se perdent, à quelque distance du pourtour. Distribution géographique. — Très rare, aux environs de Tromsô. Genre Surirella. Turpin Slirirella ovalis Brébisson. Planche XXXII, figures 22 et 23. Très petite forme, à valves ovales, garnies sur leur pourtour de côtes délicates radiantes qui ménagent une aire hyaline centrale (fig. 23). La vue connective est cunéiforme (fig. 22). Il n’y a pas lieu, sans doute, d’y voir autre chose qu’une des nombreuses variétés de l’espèce polymorphe à laquelle nous rattachons l’unique forme du genre Slirirella trouvée dans nos matériaux. Distribution géographique. — Rencontrée surtout sur les glaces. Peut-être assez commune, mais difficile à observer en milieu liquide, à cause de ses petites dimen¬ sions et de la faible accentuation de ses caractères. 294 ALPH. MEUNIER Genre CoCCOtieis Grunow Valves largement elliptiques ou discoïdes, dissemblables entre elles : l’une ayant un véritable raphé, avec un nodule central ; l’autre n’ayant qu’un pseudo-raphé. Cette diversité des valves d’une même espèce crée une difficulté réelle pour l’identification des types spécifiques connus, quand on ne dispose que de très rares spécimens ren¬ contrés fortuitement, comme c’est le cas dans nos matériaux. Pour ces raisons nous nous contenterons de signaler, sans commentaire, les valves que nous avons observées et dont les figures ont été réunies dans la planche XXXII. Figure 24. Valve elliptique bordée d’une zone marginale hyaline très étroite et sillonnée d’un raphé sigmoïde traversé lui-même par une ligne médiane, stauronéiforme, droite, qui ne s’étend pas à toute la largeur de la face. Celle-ci paraît hyaline en milieu liquide. A sec, on y découvre une très fine striation croisée dont l’orientation est parallèle aux deux traits réfringents du raphé et de son croisement. Figure 25. Valve elliptique, à zone marginale hyaline, étroite, à raphé droit, coupé par un nodule médian. Ce n’est qu’à sec qu’on peut y entrevoir une faible striation croisée, suivant les deux axes de la valve. Ne paraît pas éloignée de C. dirupta Gregory. Figure 26. Valve elliptique assez grande, à zone marginale hyaline assez étroite, à raphé sigmoïde interrompu au milieu, où règne une aire hyaline circulaire, dépourvue de la fine striation transversale qui couvre le reste de la surface valvaire. Figure 27. Valve elliptique lancéolée, à zone marginale large sur laquelle se profilent aussi bien que sur la partie centrale, mais avec une accentuation plus grande et avec de fines stries interposées, des séries transversales un peu rayonnantes de ponctuations visibles en tous les milieux, qui atteignent le raphé. Celui-ci est droit et dépourvu de nodule médian apparent. Figure 28. Valve largement lancéolée, entourée d’une zone hyaline très large, pourvue d’un raphé droit renforcé au milieu par un nodule diffus et couverte d’une striation croisée fortement imprimée et visible même en milieu liquide. Figure 29. Valve elliptique striée sur la zone marginale, striée-ponctuée en courbes divergentes sur les deux côtés du raphé peu accusé. Présente beaucoup d’analogie avec C. scutellum Ehrenberg. Figures 3o et 3i. Valves elliptiques, très petites, quadrillées en milieu liquide (fig. 21), striées-ponctuées à sec (fig. 3o). MICROPLAN KTON 2g5 Genre RâphotlGÎS Ehrenberg Valves lancéolées, elliptiques, rhombiques, striées grossièrement dans deux direc¬ tions, en milieu liquide; parsemées, à sec, de séries transversales et peu radiantes de grosses perles; à pseudo-raphé plus ou moins large, sans nodules ni médian ni termi¬ naux. Vue suturale linéaire. Remarque. — Les diatomistes n’ignorent pas que la structure des valves change d’aspect d’après la mise à point au microscope et, tout autant, d’après la réfringence du milieu dans lequel elles sont observées. C’est l’usage, nous dirions volontiers l’abus, d’enrober les frustules — préala¬ blement débarrassés de toute matière organique — dans des baumes de réfringence plus ou moins élevée, qui a fait intervertir les détails de leur structure, en faisant prendre pour des perles saillantes ce qui n’est en réalité que des trous ou, du moins, des parties moins épaissies de la membrane siliceuse. On a ainsi trop généralement substitué un simple effet d’optique à la réalité. Celle-ci se traduit plus sincèrement en milieux aqueux; mais nous convenons que dans ces conditions elle peut rester peu distincte ou même indiscernable quand les détails de structure sont très délicats. C’est ce qui a lieu pour beaucoup d’espèces boréales, qui semblent avoir été trop parcimonieusement rationnées en silice. Nous en avons déjà fait l’observation au sujet de la florule des neiges et des glaces. C’est aussi une vérité banale en ce qui concerne les Diatomacées pélagiques : les Chétocérées, sensu lato, par exemple. Raphoneis amphiceros Ehrenberg. Planche XXXII, figures 3q et 35 et aussi, sans doute, 32 et 33. Frustules fortement silicifiés, à pseudo-raphé très étroit, à structure quadrillée, un peu rayonnante, si on les observe en milieu liquide, comme nous l’avons fait pour les originaux de nos figures. L’étude des variantes de forme et de dimension, observées dans les représen¬ tants de cette espèce polymorphe dans la Mer Flamande, nous a enclin à tenir peu compte, au point de vue taxinomique, des modalités diverses qu’elle peut affecter. La figure 34 en reproduit de face un petit spécimen lancéolé, subcapité. Nous en avons dessiné, en vue connective, deux frustules associés, dans la figure 35, pour montrer comment les éléments se maintiennent en colonie rubanée, parfois assez longue. La figure 33 en est un beaucoup plus grand, de forme lancéolée; nous n’en séparerons pas celui de la figure 32, qui affecte la forme d’un rhombe aux angles émoussés. 296 ALPH. MEUNIER Raphoneis Snrirella Grunow. Planche XXXII, figure 36. Espèce à pseudo-raphé assez large, rétréci au milieu, dilaté vers les deux extré¬ mités de la valve, qui est lancéolée et légèrement subcapitée. • Distribution géographique. — Ces deux espèces littorales ne se rencontrent qu’accidentellement dans nos matériaux, attachées, comme on sait, à titre de commen¬ sales, à d’autres espèces planktoniques qui les véhiculent parfois au large. Genre CytTïbellâ Agardh Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 140. Nos matériaux sont très pauvres en représentants de ce genre, qui est plutôt d’eau douce. Nous n’avons à signaler que les deux espèces suivantes de la florule des glaces de la Mer de Kara : Cymbella recurva sp. n. Planche XXXII, figure 40. Valve longuement lancéolée, excentrique, à extrémités diminuées, rostrées et recourbées en sens inverse de la courbure du côté le plus convexe ou dorsal. 'Le bord opposé ou ventral est convexe dans sa partie médiane, concave vers les extrémités, en deçà des deux rostres récurvés à leur extrémité. Raphé arqué, récurvé aussi aux extrémités. Striation transversale assez serrée, atténuée vers le raphé et aussi autour du nodule central. Cymbella amphicephala Nægeb? Planche XXXV, figures 63, 64 et 65. Nous croyons reconnaître ici une variante de cette espèce, qui confine elle-même de si près à l’espèce cuspidata Kützing. Forme assez petite, trapue, bicéphalée, très convexe du côté dorsal, renflée, aplatie du côté ventral ; à raphé presque droit, peu dégagé de la striation transversale, comme le nodule médian. Nous la présentons sous ses trois aspects classiques : figure 64, en vue valvaire; figure 63, en vue connective dorsale; figure 65, en vue connective ventrale. MICROPLANKTON 297 Genre Encyonema Kützing Caractères du genre. — Voir Van Heurck, toc. cit ., page 149. Encyonema sp. Planche XXXV, figures 66 et 67. Deux très petites formes d 'Encyonema analogues soit à E. ventricosum Kützing, soit à E. cœspitosum Kützing, qui, de l’avis de Cleve, pourraient bien n’être que des modalités d’un seul type, sujet à de nombreuses variations d’une distinction subtile. Ces formes tiennent, du reste, très peu de place dans nos matériaux, où nous ne les avons rencontrées que dans les boues glaciaires. Genre Amphora Ehrenberg Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 125, et Cleve, Synopsis of the Naviculoid Diatoms, dans Kong. Sv. Vet. Akad. Handl., Band XXVII, n° 3, i8g5. Nous tenons de Tromsô, du Détroit de Matotchkine et des glaces de la Mer de Kara, quelques espèces de ce genre à la fois très vaste et très compliqué. Les spécimens en sont toujours rares et tiennent peu de place dans les récoltes où on les rencontre. Remarque. — Nous nous trouvons ici en présence d’un groupe naturel d’orga¬ nismes, dont il nous semble que la science n’a pas encore parfaitement pris connais¬ sance, à cause du manque de contrôle de beaucoup de formes dont il faudrait discuter les titres, avant d'homologuer leur spécificité. Nos sujets d’observation sont eux-mêmes trop rares pour avoir pu en mener l’étude à fond et discuter leurs analogies plus ou moins fondées avec d’autres formes déjà dénommées et décrites, mais qui n’ont souvent été figurées que sous l’un ou l’autre de leurs aspects. Or, on sait que le signalement de ces organismes excentriques requiert au moins trois vues complémentaires l’une de l’autre : une ventrale, une dorsale et une latérale ou valvaire. Cette dernière a été souvent négligée, à cause de la difficulté plus grande de l’obtenir; elle est pourtant révélatrice de caractères auxquels les autres ne peuvent pas suppléer et son absence est toujours regrettable. 2g8 ALPH. MEUNIER Amphora sp. Planche XXXII, figures 41, 42 et 43. Trois vues classiques d’un même spécimen de grande taille. Figure 41. Vue ventrale du frustule large, à extrémités arrondies, subtronquées, montrant les raphés fortement incurvés et flanqués d’un gros nodule. Du côté interne, on observe une rangée de mailles qui vont grandissant du centre vers les bouts. Figure 43. Vue dorsale du frustule, avec la striation de la large bande connective et la striation un peu rayonnante des valves, dans leur partie assez large visible de ce côté. Figure 42. Vue latérale du frustule. C’est, en réalité, une vue de la valve, mais elle n’en atteint que la partie extérieure au raphé, à cause de l’excentricité considérable de ce dernier. Sous cet aspect, le frustule est arqué, concave du côté ventral, arrondi aux deux bouts et fortement strié transversalement, par des rangées de petites mailles trop rappro¬ chées pour qu’il soit possible de les figurer distinctement, à la faible échelle de nos dessins. Amphora sp. Planche XXXIII, figures 7 6 et 77. Forme de frustule plus longuement elliptique, à valves marquées, du côté interne du raphé, de deux rangs de mailles (fig. 76, vue ventrale). La vue dorsale du même (fig. 77) montre l’aire suturale, elliptique, hyaline, bordée par la striation transversale de la partie externe des valves. Amphora sp. Planche XXXV, figures 5o, 5i et 52. Trois vues classiques d’un frustule un peu plus petit, qui a ses extrémités plus tronquées et qui porte sur la face connective dorsale (fig. 52) des séries longitudinales de mailles séparées par des bandes hyalines ou striées de même direction. La vue valvaire (fig. 5o) est assez large, peu arquée, obtuse-arrondie aux deux bouts, fortement sculptée de séries transversales de petites mailles. Amphora ovalis Kutzing. Planche XXXV, figures 5q et 60. Frustules elliptiques à extrémités tronquées, à aire ventrale étranglée par l’incur¬ vation du raphé (fig. 5g). La vue latérale semi-valvaire est peu arquée, presque droite du côté ventral ; atténuée-obtuse aux deux bouts et vigoureusement sculptée de séries transversales, un peu rayonnantes, d’alvéoles étroits. MICROPLANKTON 299 Amphora sp. Planche XXXII, figures 44 et 45. Frustule lancéolé, brusquement rétréci vers les extrémités et tronqué aux deux bouts. Aire ventrale étranglée au milieu par la courbure des raphés. Valves exemptes de nodule apparent, dépourvues de structure spéciale du côté interne, faiblement striées seulement du côté externe (fig. q5). La vue dorsale (fig. 44) ne montre que des bandelettes hyalines, peu conver¬ gentes, que nous avons figurées par une fine striation longitudinale. Amphora sp. Planche XXXII, figures -|6 et 47. Frustules allongés, à bords parallèles au milieu, arrondis aux deux extrémités. Aire ventrale rétrécie au milieu par une courbure assez douce des raphés. Nodules apparents. Partie externe des valves, visible de ce côté, peu large, striée transver¬ salement. Partie interne assez large, striée longitudinalement. Bande connective droite (fig- 47)- Sur la vue dorsale (fig. 46) la zone connective est droite également, peu large, bordée par les stries transversales qui ornent les valves vues sur une assez grande largeur dans cette position. Amphora sp. Planche XXXII, figure 48. Nous ne figurons ici qu’en vue ventrale, pour la mettre en opposition avec la précédente, une forme de dimensions à peu près pareilles, dont le frustule est tronqué aux extrémités et rétréci au milieu. L’aire ventrale, peu large, est rétrécie au milieu par une assez forte inflexion des raphés soulignés d’un nodule médian. La partie externe visible des valves est assez large et couverte d’une fine striation transversale serrée. La partie interne ne présente que des stries longitudinales, comme la zone connective, qui est sinueuse. Amphora sp. Planche XXXI II, figures 79, 80 et 81. Grande forme, à frustules largement elliptiques, tronqués aux deux bouts. Aire ventrale rétrécie au milieu par la courbure des raphés. Les valves, large¬ ment développées du côté externe, s’y montrent hyalines, exemptes de striation, mais 3oo ALPH. MEUNIER pourvues d’un renforcement stauronéiforme réfringent. Sur le côté interne le raphé est souligné d’une rangée de ponctuations dont le calibre diminue rapidement du centre vers les extrémités (fig. 78). Le côté dorsal (fig. 79) ne laisse voir que des bandelettes longitudinales nom¬ breuses, caractérisées . plutôt par une réfringence plus grande que par une striation véritable, comme celle à laquelle nous avons dù avoir recours pour en traduire graphi¬ quement la différence d’aspect d’avec les lignes plus claires qui les séparent. La vue latérale de la figure 80 est particulièrement intéressante, car elle fournit, en révélant le modelé tout particulier des frustules, un élément de diagnose que les deux autres ne pourraient faire présumer. Amphora sp. Planche XXXIII, figures 81 et 82. Grande espèce à frustule subquadrangulaire, tronqué aux bouts, arrondi sur les angles, à aire ventrale (fig. 81), très large, à peine déprimée au milieu par une très faible inflexion des raphés et occupée tout entière par une striation longitudinale peu prononcée. Les raphés sont pourvus d’un nodule médian. La partie visible des valves est très étroite et ne révèle aucune structure perceptible en milieu liquide. La vue latérale (fig. 82) droite, longuement fusiforme, laisse voir le raphé peu arqué et le nodule qui le flanque du côté dorsal ou externe. Amphora sp. Planche XXXV, figures 53 et 5q. Frustule petit, linéaire, oblong, un peu arrondi aux extrémités. La vue ventrale (fig. 53) ne laisse voir qu’une faible partie des valves du côté exté¬ rieur aux raphés. Ceux-ci sont infléchis et rétrécissent au milieu l’aire connective ventrale. La vue latérale ou valvaire de la figure 54 montre l’allure du raphé et l’extension de l’espèce de stauros qui intéresse tout le côté externe de la valve. Celle-ci est ornée d’une fine striation transversale, qui n’est bien visible qu’à sec. Amphora sp. Planche XXXV, figure 61. Frustule court, large, quadratique, à peine renflé vers le milieu, arrondi sur les angles. L’aire ventrale, seule figurée, est très large et couverte de bandelettes longitu¬ dinales, parallèles, plus réfringentes que les lignes qui les séparent. MICROPLANKTON 3oi Le raphé des valves est peu incurvé et ne laisse voir latéralement qu’une portion très étroite de surface valvaire hyaline, mais coupée d’un stauros. Cette forme est probablement identique à Amphora complanata Grunow, que H. V an Heurck reproduit dans son Traité des Diatomées, planche XXVII, figure 785, et qu’il décrit, page 235, sous le nom de Navicula complanata (Grunow). Nous n’avons pas pu contrôler personnellement la légitimité du transfert de cet organisme dans le genre Navicula. Amphora sp. Planche XXXV, figure 62. Frustule quadratique encore, court, large, arrondi aux angles. Les valves présentent un raphé fortement incurvé; leur partie extérieure est hyaline mais traversée par un stauros. L’aire suturale ventrale est marquée de stries longitudinales qui épousent la courbure des raphés; ceux-ci en rétrécissent le champ vers le milieu. Amphora sp. Planche XXXV, figures 57 et 58. Très petite forme lancéolée, tronquée aux bouts, déprimée vers les extrémités. Aire ventrale (fig. 57) très rétrécie surtout au milieu. Valves et aires connectives dorsale (fig. 58) et ventrale marquées seulement d’une fine striation longitudinale visible à sec. Genre Epîthemiâ Brébisson Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 294. Les formes référables à ce genre, que nous avons observées en spécimens rares, sont toutes étrangères à nos connaissances des eaux douces de nos régions tempérées. Manquant des moyens propres à les identifier, nous nous bornerons à en donner le signalement. Epithemia sp. Planche XXXV, figures 55 et 56. Frustule lancéolé, atténué, tronqué aux deux bouts, à aire suturale dorsale droite, striée longitudinalement (fig. 55). 3o 2 ALPH. MEUNIER Valves peu arquées, à extrémités rostro-capitées, à bord ventral courbe, à bord dorsal presque droit. Striation valvaire transversale formée de rangées d’alvéoles étroits séparées par des trabécules transversaux bien accusés (fig. 56). Epithemia sp. Planche XXXIV, ligures 5q et 60. Grande forme à frustule étroit, allongé, arrondi aux bouts, renflé vers le milieu. La zone connective dorsale est linéaire et bordée d’une partie visible des valves qui accuse une forte striation transversale (fig. 5g). La vue ventrale (fig. 6o) montre que la zone connective est très resserrée de ce côté, vers le milieu, où elle ne se traduit plus que par une fente, mais va en s’élar¬ gissant de là vers les extrémités. Les valves très dissymétriques ne présentent, du côté ventral, qu’une étroite bordure fortement rayée, séparée de l’autre moitié valvaire par une dépression presque hyaline. L’autre partie a un développement large non seulement sur le côté ventral du frustule, mais aussi, comme on le voit dans la figure 5g, sur le côté dorsal. Epithemia sp. Planche XXXII, figures 62, 63 et 64. Cette forme plus courte, plus largement lancéolée présente des caractères plus explicites que la précédente et peut servir à en faciliter l’intelligence. La figure 62 en est la vue dorsale, avec l’aire connective un peu dilatée au milieu. La figure 64 en est la vue latérale ou valvaire, avec un pseudo-raphé large, de forme particulière, qui divise la valve en deux parties très inégales et dissemblable- ment structurées. La figure 63 enfin en est la vue ventrale, montrant le rétrécissement médian de la zone connective, la zone marginale rayée des valves et l’aire hyaline qui tient lieu de raphé en quelque sorte et qui est coupée d’un pseudo-stauros. Epithemia sp. Planche XXXIV, figure 61. Forme plus petite dont nous n’avons pu saisir qu’une vue. Les valves sont pourvues d’une sorte de raphé, en forme de sillon longitudinal, et présentent, sur les bourrelets parallèles que ce sillon détermine, des rayures trans¬ versales très accusées. MICROPLANKTON 3o3 Les valves laissent entre elles, au milieu du frustule, une aire hyaline en forme de fente, au delà de laquelle elles entrent en contact, pour s’écarter à nouveau vers les deux bouts du frustule. Genre Grammatophora Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 353. Nous tenons quelques espèces de ce genre de certaines récoltes côtières et sur¬ tout de la rivière Matotchka, dans l’ile sud de la Nouvelle-Zemble. Grammatophora islandica Ehrenberg. Planche XXXII, figures 55, 56 et 57. Frustules à vue suturale quadratique, aux angles émoussés, disposés en chaînettes linéaires ou en zigzag, et se présentant naturellement, sur les slides, dans cette position qui est la plus stable et aussi la plus caractéristique de l’objet (fig. 55). Cloisons internes serpentineuses dessinant trois ondulations terminées par un crochet recourbé. La vue valvaire (fig. 57) est étroitement lancéolée, arrondie aux deux bouts, transversalement striée, sauf aux extrémités, où régnent de petites aires hyalines que l’on peut voir aussi bien sur la vue suturale. La figure 56 en est une coupe optique, en profondeur, passant par les cloisons internes. Grammatophora serpentina Ehrenberg. Planche XXXIV, figures 55 et 56. Frustules rectangulaires, en vue suturale (fig. 55), munis de cloisons internes serpentineuses, de cinq à six ondulations, terminées par un crochet étroit. Ce crochet est souvent figuré plus large; il se peut que la forme en soit très variable. La figure 56 montre la vue de la valve, linéaire, lancéolée, aux bouts arrondis et hyalins, tandis qu’elle présente ailleurs une fine striation transversale. Dans cette figure, nous avons reproduit en même temps la projection des cloisons internes. 3o4 ALPH. MEUNIER Grammatophora arctica Cleve. Planche XXXIV, figures 57 et 58. Frustules de grandes dimensions, quadratiques en vue connective, ornés, sous cet aspect, de cloisons internes faiblement sinueuses, renflées à leur bout libre, et de séries de ponctuations sur la face suturale, entre les couples de ces cloisons (fig. 5j). La vue valvaire (fig. 58) est linéaire, un peu renflée au milieu et aux extré¬ mités, où s’observent de petites aires hyalines que n’atteint pas la striation transversale. Cette forme curieuse n’est pas rare dans la rivière Matotchka. Nous aurions voulu pouvoir disposer de plus de place dans nos planches pour en traduire non seulement les modalités morphologiques mais aussi les particularités du cytoplasme qui nous a paru présenter des phénomènes curieux. Genre Plagiogramma Greville Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, loc. cit., page 33'/. Plagiogramma Gregorianum Greville. Planche XXXII, figures 58 et 5g. Frustules associés en colonie rubanée par contact valvaire, comme dans la figure 58, qui reproduit trois éléments en vue suturale. Ainsi vus les frustules ont une section rectangulaire. En vue valvaire (fig. 5g), ils sont oblongs, lancéolés. Les valves ont leur partie médiane occupée par un pseudo-ocellus allongé transver¬ salement et leurs bouts par un espace lisse, tandis que le reste est couvert de stries transversales résultant de séries d’alvéoles étroits séparées par des trabécules plus robustes. Origine. — Rarement rencontrée, dans des produits de pêche côtière. Genre Rhabdonema Kützing Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 36o. Rhabdonema arcuatum (Agardh) Kützing. Planche XXXII, figures 60, 61 et 62. Frustules grands ou même très grands, rectangulaires, disposés en série rubanée ou zigzaguée, suivant le développement de leur face connective, qui répond à la posi¬ tion la plus naturelle des Rhabdonema (fig. 60 et 61). MICROPLANKTON 3o5 Cette vue connective présente, à l’intérieur, de nombreuses fausses cloisons paral¬ lèles dont les intervalles sont occupés par des trabécules superficiels transverses, qui sont beaucoup plus apparents et mieux discernables en milieu liquide qu’à sec, car dans ce dernier état les frustules deviennent opaques. Les valves, vues latéralement dans cette position, se montrent striées transversa¬ lement, à l’exception des deux extrémités qui sont un peu protubérantes et lisses. C’est par elles que se rattachent, à la faveur d’un grumeau d’une substance cimentaire, c, les frustules parfois nombreux d’une colonie, comme dans la figure 61. La figure 60 en reproduit, dans la même position, un spécimen de très grande taille. La vue valvaire (fig. 62), difficile à observer dans les objets naturels et difficile à identifier après macération et dislocation des frustules, apparait lancéolée, à extrémités obtuses et lisses, à pseudo-raphé bien marqué, à structure rayée transversalement. Rhabdonema miimtum Kutzing. Planche XXXII, figures 63, 64 et 65. Frustules plus petits, rectangulaires en vue connective, un peu arrondis aux angles, disposés en colonie linéaire (fig. 64) ou zigzaguée (fig. 63). La différence d’avec la pré¬ cédente gît surtout dans l’aspect et la disposition des fausses cloisons, qui présentent ici une sorte d’alternance entre leur point d’attache et leur terminaison. Les travées qui les soulignent sur la vue suturale sont reliées par des trabécules dont l’impression de grosseur varie avec la nature du milieu dans lequel se fait l’observation. La valve, vue de face (fig. 65), se montre lancéolée et couverte de stries trans¬ versales coupées au milieu par un pseudo-raphé droit. Rhabdonema hyalinum sp. n. Planche XXXIV, figures 53 et 54. Frustules rectangulaires en vue connective (fig. 53) et réunis en colonie droite ou brisée par une substance cimentaire, c. La valve, vue de face dans la figure 5q, se montre fortement élargie en son milieu, entre deux brusques rétrécissements terminaux. Elle est cou¬ verte de stries transversales ténues qui ne nous ont pas paru coupées par un pseudo-raphé. La vue connective de la figure 53 montre, à l’intérieur des frustules, la présence de fortes cloisons incomplètes qui prennent leur point d’attache alternativement à gauche et à droite et s’atténuent avant d’atteindre le côté opposé à celui de leur insertion. Cette dernière se traduit par un épaississement réfringent de la membrane. La face connective est dépourvue des striations qui donnent aux espèces précédentes une physionomie si spéciale. Cette forme se rapporterait aussi bien au genre Tabellaria Ehrenberg. Distribution géographique. — Nous tenons ces trois formes de la partie sud de la Mer de Barents, dans des produits de pêche plus riches en petits Crustacés qu’en Protistes. 3o6 ALPH. MEUNIER Genre Striatella Agardh Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 362. Striatella unipunctata Agardh. Planche XXXII, figures 6 1 , 62 et 63. Frustules en forme de rectangle aux angles brièvement tronqués, parcourus inté¬ rieurement par de fausses cloisons nombreuses et délicates entre lesquelles se dessine une très fine striation transverse (fig. 61). C’est naturellement sous cet aspect que l’objet se présente en position stable. La figure 62 donne la forme de la valve, qui est parcourue par un pseudo-raphé, mais qui ne laisse voir aucune sculpture en milieu liquide. La figure 63 est une coupe transversale optique du frustule passant par une des fausses cloisons. Celle-ci se profile sous la forme d’une ellipse plus courte inscrite à l’intérieur de celle que détermine la section du frustule. Distribution géographique. — Très rarement observée dans la Mer de Barents. % Genre Denticu/a Kützing Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 35i. Denticula sp. , Planche XXXII, figures 66 et 67. Frustules isolés ou en chaînette, à face connective quadrangulaire, montrant de chaque côté l’extrémité capitée de sept côtes assez courtes et inégales, dont on ne voit ainsi que la section optique (fig. 66). La face valvaire est lancéolée (fig. 67) et montre les cloisons dans leur position transverse vis-à-vis du frustule. Distribution géographique. — Trouvée rarement dans les boues glaciaires. Genre Meridion Agardh Meridion circutare Agardh. Planche XXXII, figures 68 et 69. Nous avons rencontré, dans les boues glaciaires, des frustules isolés de cette espèce, dont on connaît mieux les colonies circulaires telles qu’elles se présentent si communément dans nos eaux douces. MICROPLANKTON 307 La figure 68 en reproduit une vue connective cunéiforme ; la figure 69, une vue valvaire également cunéiforme, montrant les côtes transversales assez distinctes : seuls détails de structure visibles en milieu liquide. Genre DiütOITlâ de Candolle Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 348. Diatoma unlgare Bory. Planche XXXII, figure 70. Frustules petits, étroits, linéaires, disposés en zigzag, bien connus partout dans les eaux douces. Nous n’en figurons que la vue connective, avec Pendochrome, en a ; sans l’endo- chrome, en b, pour mieux voir les côtes transversales des valves. Origine. — Rivière Matotchka. Genre Gomphotiema Agardh Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, loc. cit., page 268. Gomphonema geminatiun Agardh. Planche XXXIII, figures 64 et 65. Belle et grande forme répandue dans la rivière Matotchka, d’où nous la tenons. Frustule stipité sur pédicelle épais, p, présenté en vue valvaire dans la figure 64, et en vue connective dans la figure 65. Valve grande, renflée au milieu et inégalement renflée-capitée aux deux extrémités. Raphé droit, médian, renforcé par un nodule hyalin porteur de quelques ponc¬ tuations en creux placées du même côté et visibles même en milieu liquide. Stries transversales très rapprochées, bien accusées, radiantes autour du nodule central et des deux nodules terminaux, sauf à l’extrémité où s’insère le pédicelle. Les frustules sont souvent géminés, soudés par leurs faces valvaires naturellement. Gomphonema sp. Planche XXXI II, figures 70 et 71. Petite espèce répandue sur les glaces et dans les boues glaciaires, dont l’examen en milieu liquide est peu propre à la faire distinguer des nombreuses petites formes congénères que les diatomistes ont décrites. 3o8 ALPH. MEUNIER Gomphonema sp. Planche XXXIII, figures 66 et 67. Forme très commune aussi dans les amas de Diatomacées nichés dans de petites dépressions creusées dans la partie immergée des glaçons de la Mer de Kara. Elle y forme des amas compacts d’individus agrégés dans une sorte de gangue mucilagineuse. La figure 67 en reproduit des vues valvaires. La striation y est difficile à saisir, en milieu liquide. Elle parait transversale, aux deux côtés du raphé, sans auréole autour du nodule médian, qui est lui-même peu visible. La figure 66 montre la vue connective des frustules, qui sont cunéiformes. Gomphonema sp. Planche XXXIII, figures 68 et 69. Forme un peu plus grande, mais plus rare, qui parait affine à G. acuminatum Ehrenberg. Striation très délicate, difficile à voir en milieu liquide. Elle appartient aussi à la florule des glaces. Genre Licmophora Agardh Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, loc. cit., page 3qi. Licmophora Lijngbijei (Kutzing) Grunow. Planche XXXV, figures 68, 69 et 70. Frustules cunéiformes de grandeur variable, laissant voir, sur le côté connectif, de nombreuses stries sinueuses dont deux beaucoup plus marquées, en même temps que des cloisons internes (fig. 68 et 69). Celles-ci se traduisent, sous un autre aspect natu¬ rellement, sur la vue valvaire, qui est lancéolée, claviforme (fig. 70). Origine. — Cette espèce n’est pas rare dans le Détroit de Matotchkine, où elle est sans doute mélangée à d’autres de ses congénères, qu’il n’est guère possible d’étudier en milieu liquide et qu’on ne parvient pas d’ailleurs à isoler du fouillis de Chétocérées dans lequel elles sont engagées. MICRO PLAN KTON 3og Genre Eunotia Ehrenberg Caractères du genre. — Voir Van Heurck, loc. cit., page 298. Eunotia dolium sp. n. Planche XXXIII, figures 72 et 73. Frustules longs, arqués, élargis au milieu comme des douves et déterminant, par leur groupement latéral régulier, des colonies en forme de tonneau, comme dans la figure 73, qui n’en reproduit qu’un fragment de trois individus. La valve (fig. 72) est arquée, pourvue d’un léger renflement au milieu du côté interne, réfléchie-rostrée aux deux extrémités et couverte d’une fine striation transversale. Cette forme a un faux air de Ceratoneis arcus Kützing; mais le signalement n’en est pas concordant. Origine. — Elle n’est pas rare dans la rivière Matotchka où elle semble être commensale d’autres Algues, sur lesquelles elle est fixée. Eunotia arcus Ehrenberg. Planche XXXIII, figures 74 et y5. Les figures 74, vue connective, et y5, vue valvaire, suffisent à rappeler cette espèce d’eau douce, dont le spécimen reproduit n’est qu’une de ses variantes. Origine. — Sur les glaces et dans les boues glaciaires. Genre T halassiothrix Cleve et Grunow Caractères du genre. — Voir Nordisches Plankton, page 116. T halassiothrix longissima Cleve et Grunow. Planche XXXII, figure 49. Frustules linéaires, extrêmement longs, à section étroite, quadrangulaire, à arêtes scabres, à faces couvertes d’une très fine striation transversale, marquée surtout sur les angles. Notre figure n’en reproduit qu’un fragment terminal, sous l’aspect assez fruste qu’il présente au faible grossissement employé. Distribution géographique. — Cette espèce septentrionale est remarquablement rare dans nos matériaux. Nous n’en avons trouvé que de rares spécimens disséminés dans la Mer de Barents. 3io ALPH. MEUNIER Genre Sytiedfü Ehrenberg Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, loc. cit., page 307. Formes non planktoniques, mais assez fréquemment ramenées par le filet de pèche dans des régions côtières où les courants les ont entraînés. On les rencontre aussi communément dans la florule des glaces. Synedra ulna Eln-enberg. Planche XXXII, ligures 5o, 5i, 52, et planche XXXI II, ligures 56 et 5y. Ces différentes formes nous paraissent se rapporter à diverses variétés connues de S. ulna. Les figures 5o, vue connective, et 5i, vue valvaire, sont d’un même individu, remarquable par ses dimensions et son élargissement médian, observable sur les deux vues, de face et de profil. La figure 52 en est un spécimen encore plus long, linéaire, un peu atténué vers les bouts et légèrement capité. aux sommets, en vue connective. Les figures 56 et 5y, d’un même individu vu sous ses deux faces, le montrent plus rigoureusement linéaire encore et subcapité, en vue valvaire. Synedra pulchella Kutzing. Planche XXXII, figure 53. Fragment d’une colonie en éventail. Les frustules y sont naturellement représentés en vue connective, la plus interprétative des caractères de l’espèce. Synedra affinis Kutzing. Planche XXXII, figure 5q, en bas de la planche. Valve lancéolée, linéaire, à extrémités amincies, faiblement rostro-capitées, à stries marginales laissant un pseudo-raphé lancéolé de largeur notable. Synedra acus Grunow. Planche XXXIII, figure 58. Valve étroite, lancéolée, amincie vers les bouts, très faiblement capitée, couverte de stries transversales qui ne semblent pas laisser ni de pseudo-raphé ni de nodule, comme dans la variété delicatissima Grunow. MICROPLANKTON 3l I Synedra Gallionii Ehrenberg. Planche XXXIII, figures 54 et 55. Valves linéaires aux extrémités arrondies, à pseudo-raphé distinct, mais sans nodule hyalin central (fig. 55, vue valvaire; fig. 54, vue connective). La striation, bien visible sur les deux vues, apparaît assez grossière à sec, comme en «, beaucoup plus délicate, en milieu liquide, comme en b. Observation Après avoir déblayé notre exposé d’un certain nombre de genres peu ou non planktoniques, auxquels nous avons dù faire une place sur nos planches au petit bonheur de la rencontre opportune de leurs représentants, nous allons nous arrêter un moment sur les organismes que nous avons plus spécialement groupés dans les planches XXXIII et XXXIV. Grâce à leurs groupements en colonies, ils peuvent vivre de la vie pélagique. Leurs thalles, d’aspects divers, forment parfois l’élément dominant de certains produits de pêche au filet fin et leur distinction ne manque pas de difficulté, tant à cause des aspects variés de leur cytoplasme plus ou moins modifié sous l’action des réactifs, que de leurs phases évolutives et de leur faible silicification, qui ne permet guère de les étudier à sec et moins encore après certaines pratiques de macération qui n’en laisseraient rien de discernable. Il s’agit d’espèces de Fragilaria, Achnanthes, Stauroneis, Navicula, Nitzschia, etc., que les diatomistes ont généralement sacrifiées dans leurs procédés d’incinération appliqués à la mise en évidence des minutieux caractères de structure d’autres espèces plus réfractaires à cette technique violente, chère aux fabricants de « Typenplatte », dont le mérite est d’ailleurs incontestable et l’habileté au-dessus de tout éloge. Genre FragUâticl Lyngbye Caractères du genre. — Cfr. Van Heurck, loc. cit., page 323, et Nordisches Plcmkton, page n3. Fragilaria islandica Grunow. Planche XXXIII, figures 1 à 6. Littérature. — Voir Nordisches Plankton, page 114. Caractères. — La figure 1 en reproduit un fragment de colonie rubanée, très large. Les frustules se touchent sur toute leur face valvaire. Ils sont généralement 3 12 ALPH. MEUNIER étroits, longuement linéaires en vue connective, et ne laissent pas percevoir des détails de structure en milieu liquide. Le noyau est petit, central; le cytoplasme, très clair vers les extrémités, mais accumulé sur les deux faces valvaires, y forme deux chromatophores diffus, ou mieux un endo- chrome partagé en deux portions valvaires, dans les cellules au repos, comme en a (fig. i). Lors de la cytodiérèse (en b , fig. i), les cellules-filles emportent chacune une des deux moitiés de l’endochrome maternel. Ce n’est que plus tard, pendant la consoli¬ dation des valves jeunes, que le dédoublement de l’endochrome s’opère à son tour et que la cellule reprend son aspect ordinaire. Ces phénomènes apparaissent beaucoup mieux dans la figure 4 empruntée à une coldnie beaucoup moins large et conséquemment formée d’individus à axe transvalvaire plus développé. Le premier frustule, à gauche, est adulte et montre son noyau en repos physiologique, entre les deux chromatophores pariétaux. Son voisin, marqué b, présente les premiers symptômes de la division, qui se poursuit à des phases diverses, dans les frustules marqués d et e. Ceux qui se trouvent sous la lettre a, enfin, sont des jeunes en voie de reconstitution. La figure 5 reproduit la vue latérale, la vue de champ, si l’on veut, du même fragment de colonie. Les figures 2 et 6, où l’on a fait abstraction du protoplasme, montrent les membranes sous l’aspect qu’elles présentent en milieu aqueux. On voit que la membrane connective, qui est très délicate, accuse de légers plissements visibles surtout aux extrémités des frustules. La figure 3, qui est la coupe optique d’un frustule, parallèle au plan valvaire, montre l’épaisseur de la membrane plus accusée sur les flancs qu’aux extrémités. Parasitisme. — Cette espèce est très souvent parasitée par Olpidium, ol. Nous en avons figuré plusieurs kystes vidés, qui se sont développés dans des frustules dont ils ont provoqué l’accroissement hypertrophique. Dans la figure 2, on voit, en ol' , un kyste qui a envahi deux frustules contigus. La figure 1 montre deux kystes, ol, développés dans le même frustule. L’orifice de sortie, 0, des sporules d’essaimage peut se produire à n’importe quel endroit de la zone connective. Distribution géographique. — Espèce assez abondante aux environs de Tromsô et dans la Mer de Kara, près du Détroit de Matotchkine. Fragilaria mollis sp. n. Planche XXXIII, figures 7, 8, g. Caractères. — Nous devons faire une place à part pour une forme beaucoup plus petite qui, à défaut d’un examen attentif, pourrait être confondue avec les plus petits représentants de l’espèce ci-dessus. MICROPLAN KTON 3i3 Les frustules forment des colonies le plus souvent incurvées en portion de spire (fig. 7). Ils ont des parois minces; leur zone connective parait sillonnée de plissements longitudinaux dont l’accentuation croît vers les extrémités; leur contenu cellulaire forme encore deux chromatophores valvaires, mais ceux-ci paraissent diffus et irréguliers; la coupe optique transversale, reproduite à droite de la figure 8, est largement lancéolée, ventrue au milieu, arrondie aux sommets. Nous tenons ce dernier caractère surtout comme spécifique, indépendamment de la mollesse des frustules, qui nous a suggéré le nom que nous proposons. Parasitisme. — C’est une espèce de la florule glaciaire tout particulièrement sujette au parasitisme de la part d 'Olpidium, qui envahit souvent tous les sujets d’une colonie. Figure 8. Fragment parasité présentant, en a, le phycophage, ol, en voie d’envahis¬ sement; en b, en voie de sporulation; en c, à l’état de kyste vidé, après la sortie des sporules par l’orifice o. La figure g présente d’autres phases du parasite que l’on voit, en a, à l’état végétatif dans un frustule qu’il envahit entièrement; en b, en voie d’enkystement ; en c , en période de sporulation ; en d, après vidange du zoosporange. Distribution géographique. — Abondante sur les glaces de la Mer de Kara et exceptionnellement dans les eaux sous-jacentes. Fragilaria oceanica Cleve. Planche XXXIII, figures 14 à 24. Caractères. — Colonies rubanées droites ou diversement contournées, d’aspect très variable suivant l’état de fixation du cytoplasme, la diversité des phases évolutives des frustules et aussi la nature du milieu. Pour ces raisons, la connaissance de l’espèce réclame un examen comparé d’un grand nombre de spécimens aussi rapprochés que possible de l’état naturel. C’est sous un aspect analogue à celui de notre figure 14 qu’elle a fait son entrée dans la science en 1873 (1). Cette vue suffirait en effet à caractériser l’espèce, si elle était toujours en sporifi- cation, ce qui n’est évidemment pas le cas. Elle a donc besoin d’un signalement plus complet. Celui-ci ressortira des figures que nous lui consacrons. (1) On Diatoms from the Arctic Sea. Bihang till K. Sv. Vet. Akcid. Handl. Bd I, n° i3, I af. IV, fig 25a. 3i4 ALPH. MEUNIER Dans notre figure 14, outre les spores, sp, représentées vides, en c, comme dans la figure de Cleye, on voit, vers la gauche, en a , le protoplasme de deux cellules contiguës se ramasser près de la paroi qui les sépare et prendre la forme d’un couple de spores, que l’on voit, en b, pourvues d’une membrane propre. Vers la droite, on a la vue connective de frustules non sporifères dont la striation valvaire se profile sur les bords, tandis qu’elle est représentée de face sur une valve isolée reproduite dans la figure i5. On remarquera que la forme de celle-ci est lancéolée-elliptique. La figure 16 reproduit, en coupe latérale optique, une partie de l’objet de la figure 14 et permet de se rendre compte de la forme des spores géminées et de leurs rapports avec leurs matricules. Mais tel n’est plus l'aspect des frustules végétatifs (fig. 17). Ceux-ci sont souvent remarquables par la position latérale de leur noyau rapproché du noyau également latéral de la cellule-sœur voisine. C’est que les cytodiérèses répétées créent des couples génétiques de frustules, dans lesquels les noyaux-filles restent rapprochés tout un temps, pendant que les chromatophores, ch, deux placés obliquement dans chaque frustule jeune y affectent entre eux la disposition d’une croix de Saint-André. La plus ou moins bonne fixation de ces éléments délicats peut leur donner des aspects dont la même figure montre une série de dégradations, de la gauche vers la droite, où ils sont réduits à de petits grumeaux sphériques. Au moment de la division (fig. 18) l’aspect change; car le noyau, d’abord latéral, dans les frustules situés à gauche de la figure, devient central, en a , pendant que les chromatophores se divisent latéralement et que les produits de cette division s’indivi¬ dualisent, en b, et en c, pour être séparés ensuite, en ci, par une cloison qui départage le domaine de deux cellules-filles, au moment de la division nucléaire. Nous avons dit et laissé supposer conséquemment que chaque frustule ne comportait, pendant le jeune âge, que deux chromatophores; c’est que la seule vue de face des colonies rubanées fait croire qu’il en est bien ainsi. En réalité, il n’en est rien, car les chromatophores visibles dans cette position en cachent d’autres symétriques situés derrière. Pour se rendre compte du fait, il faut examiner les colonies dans une position de champ, comme il a été fait pour l’objet de la figure 18, dont l’aspect, sous cette autre incidence, est reproduit dans la figure ig. Mais dans cette position encore, les chromatophores supérieurs cachent les inférieurs et on ne peut s’assurer de la présence de ces derniers qu’en abaissant l’objectif, pour les mettre au point à leur tour. On voit par là comme il serait aisé de confondre ces vues de champ de colonies larges avec des vues de face de colonies étroites. Pour les distinguer, il importe de culbuter les sujets d’observation sous le couvre-objet, à l’effet de juger des dimensions relatives de leurs axes. MICRO PLAN KTON 3i5 Dans la figure 20 nous reproduisons un autre aspect, souvent observé, que présentent les thalles vus de champ : aspect en zigzag, dans lequel l’action des réactifs fixateurs doit être pour quelque chose, car, sur les angles saillants, on voit se profiler de petites masses protoplasmatiques, s, qui ont fait hernie au travers de la membrane connective et qu’on ne peut interpréter que comme des manifestations d’un traumatisme physico¬ chimique. Cette déformation accidentelle n’empêche pas la constatation de la présence, dans chaque frustule jeune, d’un nombre de chromatophores, ch, double de ce que ferait supposer la simple vue sagittale. Ces faciès divers qui, à première vue sembleraient inconciliables, seraient bien faits pour dérouter l’observateur, s’il n’avait sous les yeux des éléments suffisants de contrôle ou s’il en négligeait l’étude minutieuse. Les figures 14 à 20, dont il vient d’être question, se rapportent à des spécimens de la Mer de Kara. Il faut un peu d’attention pour les assimiler à d’autres empruntées à des matériaux d’origine plus septentrionale, surpris dans d’autres conditions physiologiques propres ou sous l’influence d’une ambiance suffisamment différente pour leur imprimer une touche particulière. Nous leur consacrons les figures 21 à 24. Figure 21. Fragment de colonie de frustules peu larges, mais très développés suivant l’axe transvalvaire. Cette circonstance permet aux chromatophores, ch, de prendre un grand développement en vue valvaire et de réaliser, entre deux frustules jumeaux, des sortes de croix de Saint-André, dont les bras prennent parfois des courbures élégantes, comme on le voit à gauche de la figure. Il se peut que l’effet contractif du liquide conser¬ vateur soit pour quelque chose dans ce résultat. Figure 22. Autre aspect d’une colonie similaire dont les chromatophores ont leur plein épanouissement et que nous avons figurée pour en noter les phénomènes de cytodiérèse. Le frustule, a, a divisé ses chromatophores, qui sont actuellement au nombre de quatre, visibles du côté de l’observateur. Comme nous l’avons dit, ils en cachent quatre autres qui leur sont symétriques, du côté opposé. Le frustule, b, laisse voir son noyau en voie de division, pendant que s’ébauche la plaque cellulaire. Dans le frustule, c, la division du noyau, n, est chose faite virtuellement, mais non encore suivie de la cyto¬ diérèse. Celle-ci est accomplie dans le frustule, d, par la formation de deux valves nouvelles qui, par la minceur et l’absence de striation, contrastent avec les valves anciennes, plus fortes et striées. La figure 23 en reproduit encore une autre physionomie, qui est due à la forme contractée et arrondie des chromatophores, dans des frustules à petit développement transvalvaire. 3 16 ALPH. MEUNIER Sporification. — Quand elle se produit, la sporification s’étend d’habitude à un grand nombre d’éléments dans la même colonie. Nous en retraçons l’étape la plus inté¬ ressante dans la figure 24 dont l’intelligence réclame un peu d’attention. On v observera que les spores accouplées, sp, proviennent de frustules jumeaux séparés par des valves jeunes qui ne se sont guère différenciées et qu’ils s’y sont formés, non pas par une simple concentration du protoplasme contre ces valves jeunes, mais bien à la suite d’une nouvelle division, qui a pour résultat le sacrifice d’une partie de la cellule génératrice de chacun d’eux. La partie ainsi sacrifiée reste blottie contre la valve ancienne, marquée de la lettre ar, où nous la signalons par la lettre r. Ce résidu est une véritable cellule avec noyau, cytoplasme et chromatophores, dont les matériaux seront utilisés pour la nutrition de la spore voisine et finiront par être résorbés et disparaître ainsi complètement. La dernière division dont nous venons de parler n’est pas suivie de la formation de deux valves nouvelles, mais d’une seule, qui est élaborée par le cytoplasme de la spore et qui prend une forme convexe. On ne manquera pas de rapprocher ces phénomènes de ceux que nous avons mis en relief, à propos de la production des spores de Thalassiosira gravida Cleve, où l’on sait qu’une portion de la matricule est aussi sacrifiée au profit de la spore. Dans l’espèce qui nous occupe ici, nous n’avons jamais vu le processus de sporifi¬ cation se compliquer davantage. Il aboutit naturellement à la production de spores géminées, que nous avons représentées à l’état squelettique seulement, en c, dans la figure 14. Si tel est bien l’aboutissement réel et définitif du phénomène, cette forme doit être prise pour spécifiquement distincte d’une autre que nous tenons des parages du Grônland et qui produit des spores isolées. Nous en présentons les principaux traits ci-après. Fragilaria groenlandica sp. n. Planche XXXIII, figures 10 à i3. Caractères. — La figure 10 en montre un fragment de colonie rubanée dont les frustules, à l’état végétatif, rappellent singulièrement l’aspect de ceux de l’espèce précédente, malgré la différence d’extension des chromatophores; ce qui pourrait bien tenir, en partie du moins, au mode de fixation des objets. Les cellules figurées présentent une série complète des phases de la division du noyau, n, et des chromatophores, ch, que le lecteur repérera aisément, avec un peu d’attention, dans l’ordre des lettres a, b, c, d, e, qui en marque la succession. Sporification. — La figure 11, reproduite d’un échantillon choisi pour sa valeur interprétative, nous aidera à faire saisir la série des phénomènes de sporification. Le MICROPLAN KTON 3i 7 processus aboutit ici à la production des spores individualisées dans autant de matri¬ cules distinctes, suivant une marche progressive qui va de gauche à droite dans la figure. On ne pourra se défendre d’y reconnaître une analogie remarquable, mutatis mutandis, avec les phénomènes similaires qui se produisent dans T halassiosira gravida. Le processus intéresse le plus souvent à la fois quatre frustules voisins, dérivés eux-mêmes de deux divisions successives d’une même souche, comme ceux marqués de la lettre a dans la figure. De ces quatre frustules, qui sont ainsi rendus solidaires en quelque sorte, les deux externes ont déjà subi une nouvelle division, inégale celle-ci, destinée à sacrifier la petite moitié, r, tandis que l’autre s’élabore une valve convexe qui sera la valve primaire d’un endocyste. La même chose se réalise un peu plus tard, mais en sens inverse, dans les deux cellules internes, qui sont contiguës. Un peu d’attention permettra de relever le début de l’opération dans celle de gauche qui est un peu plus avancée. Dans la tétrade suivante, marquée b, la division inégale des cellules internes touche à sa fin, et l’on assiste à la formation des valves primaires convexes de deux nouvelles spores symétriquement placées vis-à-vis des premières, avec lesquelles elles forment ainsi deux groupes géminés. L’abandon de produits résiduaires, r, qui s’était effectué aux côtés de la cloison x, qui sépare les tétrades, se renouvelle aux côtés de la cloison x', qui sépare les demi-tétrades. Dans les deux tétrades suivantes, marquées c, on voit les spores, qui ne sont encore ici qu’ébauchées, présenter la disposition par couples qu’on leur connaît dans F. océanien , et qu’on a vues reproduites, sous des aspects divers, dans les figures 14 et 24 de la même planche. Mais ce qui est, dans cette dernière, la forme définitive de ces organes, s’il faut en croire les auteurs, n’est encore, dans F. groenlandica, qu’un acheminement vers une évolution ultérieure. En effet, dans la tétrade marquée d, on voit les prétendues spores géminées détacher leur cytoplasme de la cloison mitoyenne et s’élaborer aussi de ce côté une valve nouvelle convexe, une valve secondaire, v , symétrique à la valve primaire, v, déjà acquise antérieurement, sans qu’il intervienne un nouveau phénomène de division pour présider à cette dernière étape du développement. Par l’acquisition de cette valve secondaire, les spores deviennent indépendantes l’une de l’autre et même du cytoderme de leur matricule respective, au milieu de laquelle elles se fixent, comme on le voit d’abord en e, et plus tard en /, où le processus prend fin. Chaque frustule fertile est alors pourvu de sa spore propre, à la suite d’une rénovation cellulaire partielle, dont les produits résiduaires sont cependant repris, par osmose sans doute, pour l’alimentation des spores, car ils disparaissent plus ou moins rapidement et ne laissent plus de traces quand la sponfication a piis fin. 3 18 ALPH. MEUNIER La figure 12 reproduit, à l’état squelettique, une spore, sp, incluse dans sa matricule, détachée elle-même d’une colonie, par macération, et examinée à sec. La figure i3 montre la même, en vue valvaire. On peut voir ici que la spore, sp, est d’un calibre plus petit que sa matricule, aussi bien en vue valvaire qu’en vue connective. Remarque. — Après cet exposé, le lecteur comprendra la raison et la portée des réserves formulées plus haut au sujet de ces intéressants organismes. Si, comme nous le disions, il reste avéré, par des observations positives et péremptoires, que F. oceanica Cleve a réellement ses spores géminées à l’état de matu¬ rité complète, on conviendra qu’il y a lieu de tenir pour spécifiquement distincte F. groenlandica nobis, dont les spores sont isolées. Si, au contraire, on découvre que la gémination des spores attribuée à F. oceanica ne représente qu’une phase évolutive de la sporification de cette espèce et non la phase ultime qui, éventuellement, devrait survenir pour l’individualisation des spores, comme nous l’avons montré dans F. groenlandica, la distinction entre ces deux formes tombera d’elle-même, par défaut de fondement réel; mais il restera démontré, une fois de plus, que la connaissance des micro-organismes planktoniques aurait tout à gagner d’une étude plus physiologique des matériaux recueillis. Fraqilaria virescens Raifs? Planche XXXIII, figure 25. Espèce beaucoup mieux silicifiée dont les frustules longuement rectangulaires, en vue connective, laissent voir, même en milieu liquide, la striation des valves qui se profile sur les bords des individus soudés en colonie rubanée. Nous ne lui consacrons que la figure 25, qui suffit à la faire distinguer de ses congénères des hautes latitudes boréales. Elle est d’eau douce; nous la tenons, en très rares spécimens, de la rivière Matotchka et de quelques échantillons de boues glaciaires, où elle n’est représentée que par des frustules vides. Genre StâUTOpsis g. n. Nous avons à rencontrer ici des Diatomacées vraiment planktoniques dont les frustules forment des colonies rubanées flottantes qui ont beaucoup d’analogie extérieure avec les Fragilaria, mais qui s’en distinguent manifestement par ce que l’on pourrait appeler un raphé double, à la fois longitudinal et transversal, qui dessine une croix bien marquée dont les bras inégaux sont centrés sur le milieu des valves. Celles-ci portent, en outre, une fine striation perpendiculaire au raphé longitudinal, c’est-à-dire aux longs bras de la croix. MICROPLANKTON 3ig Ces espèces sont généralement très peu silicifiées, autre caractère des formes marines véritablement planktoniques. Nous visons ici des organismes récemment entrés dans la science par les travaux de quelques planktonistes du nord et ballottés par eux, avec un égal insuccès, entre les genres Navicula et Stauroneis, dont ils n’ont, à vrai dire, les caractères ni de l’un ni de l’autre. C’est le respect louable des cadres taxinomiques établis qui, pensons-nous, est la cause de l’embarras dans lequel se sont trouvés les auteurs en question et que nous éprouverions nous-mème, si nous ne prenions le parti d’en sortir en proposant un genre nouveau pour grouper ces espèces, qui n’ont pas de congénères notoires dans les formes décrites d’eau douce. En fait, ce sont ces dernières qui ont presque exclusivement fait l’objet des recherches patientes des habiles diatomistes qui ont poussé leurs études morphologiques au plus haut degré de précision. Il n’est donc pas étonnant que des espèces, qui leur sont restées inconnues et qui, du reste, n’auraient pas pu subir leur technique sans courir les risques d’une destruction complète, ne trouvent pas une place réservée à leur intention dans les cadres préétablis. Pour leur en faire une, nous tenons compte de leur caractère à la fois le plus apparent et le plus constant, croyons-nous : le croisement, au milieu des valves, de deux lignes renforcées, qui ne sont pas soulignées d’une aire hyaline, comme dans les Stauroneis Ehrenberg, en général, ni comme dans les P leurostaiimm Rabenhorst, en par¬ ticulier, qui sont d’ailleurs disposés eux aussi en colonies rubanées. Par là, elles se distinguent aussi des Navicula, dont les représentants autorisés sont déjà assez divergents et assez disparates pour qu’il ne soit pas désirable d’intro¬ duire dans leurs rangs des formes qui fausseraient davantage les caractères déjà nébuleux qui leur restent comme attribut commun. Quant aux caractères plus intimes, ceux de l’endochrome spécialement, nous constaterons qu’ils sont assez discordants pour légitimer les objections que l’on pourrait formuler contre leur affinité réelle; mais il nous paraîtrait inopportun d’en tenir compte actuellement pour pousser plus loin une tentative de classification relativement à des objets dont l’étude n’est encore qu’ébauchée. Pour procéder de ce qui est mieux connu à ce qui l’est moins, nous dérogerons à l’ordre de nos figures de la planche XXXIII, pour présenter d’abord : Stauropsis niembrnnacea (Cleve). Planche XXXIII, ligures 3 7 à 40. Synonymie et littérature. — - Navicula mcmbranacca Cleve, 1897 (1). Désignation reproduite depuis par les planktonistes en général et par nous-mème, dans les listes (1) A trentise on the Phytoplankton of the Atlantic and its Tributaries. Upsala, p. 24, pi. II, fig. 25 à 28. 320 ALPH. MEUNIER planktoniques des recherches océanographiques internationales de la Mer du Nord. Mais, après plus ample information, nous aimons mieux revenir sur nos pas que de persévérer dans une voie qui nous parait fautive. Caractères. — Cette intéressante espèce a été mal figurée par Cleve, d’après des spécimens avariés ou insuffisamment fixés, sans doute. Nous en reproduisons, dans la figure 3y, un fragment de colonie rubanée, pour en préciser les caractères internes, à l’état naturel, qui seuls fixent couramment l’attention de l’observateur sur cette belle espèce, très répandue particulièrement dans les pêches planktoniques des côtes belges. La vue connective des frustules est rectangulaire, avec des angles brièvement arrondis. La vue valvaire est elliptique, lancéolée, subaiguë aux extrémités (fig. 38). Le noyau est central dans les frustules qui ne sont pas en période de division. Il est maintenu dans cette position par un cylindre de cytoplasme dense disposé perpen¬ diculairement au plan sagittal de la colonie, suivant le petit axe des frustules, comme il apparaît dans la coupe valvaire optique de la figure 38. D’autres cordons plasmatiques plus ténus parcourent la cavité cellulaire, au sein d’un suc liquide abondant. Les chromatophores, ch , en forme de rubans étroits, plissés et méandriques, y sont au nombre de quatre, fixés contre les parois connectives du fuustule et disposés par couples de chaque côté du plan sagittal. C’est ainsi que les deux rubans visibles dans chaque frustule au repos,' du côté de l’observateur, ont leurs symétriques sur le côté opposé. Vers les angles des frustules, en x, on aperçoit un réseau réfringent, à très petites mailles, d’une substance qui parait de même nature que la membrane et qui résiste comme celle-ci aux agents dissolvants du cytoplasme. Pendant que la cytodiérèse se prépare, les chromatophores développent de nouveaux méandres et des ramifications, jusqu’à doubler de longueur, et se soudent, par deux de leurs bouts libres, pour permettre, au moment de la division (en b, fig. 37), leur partage entre les deux cellules-filles, de manière à ce que celles-ci soient loties chacune de deux rubans — dont un seul visible dans la figure — qui sont continus d’un bout à l’autre de la zone connective et dont les méandres sont ordonnés symétriquement vis-à-vis du plan de division. Plus tard, chaque ruban se coupe en deux vers son milieu, pendant que le noyau reprend sa position centrale, et la cellule adulte se rapproche de l’aspect normal qu’on lui voit dans les frustules qui occupent la gauche de la figure 3y. Ces mouvements de quadrille des chromatophores seraient bien intéressants à suivre sur le vif. A défaut de matériaux vivants, il est facile d’en repérer les étapes, par la comparaison des individus d’âge différent d’une colonie convenablement fixée par l’emploi de réactifs efficaces, avant la dénaturation du contenu cellulaire. MICRO PLAN KTON 321 Les frustules vidés et examinés à sec se présentent sous l’aspect des figures 3g, en vue connective, et 40, en vue valvaire. Celle-ci montre, outre la croix réfringente, qui est bien visible en milieu liquide, la très fine striation transversale, dont on ne peut que soupçonner la présence dans ces conditions. La travée transversale de la croix se voit aussi bien sur la face connective de la figure 3g et s’observe même aisément sur les frustules complets et disposés en colonie de la figure 37, où elle se traduit par un trait transversal, aux côtés d’un léger écartement, en forme de boutonnière étroite, que l’on saisit entre les frustules, au milieu de la colonie. Distribution géographique. — Cette belle espèce, parfois très commune dans la Mer Flamande, pendant les mois d’hiver, se montre fort rare dans les produits de pêche de la Belgica dans la Mer de Barents. Stauropsis Granii (Jôrgensen). Planche XXXIII, figures 26 et 27, 33 et 3q, 35 et 36. Synonymie et littérature. — Stauroneis Granii Jôrgensen, igo5, page 107, planche VII, figure 25, Navicula Granii Gran, igo5, Nordisches Plankton, XIX, page 124, figure 168. Caractères. — Colonies rubanées de frustules en forme de rectangle allongé, brièvement arrondi aux angles et légèrement déprimé au milieu, où les individus disposés en série laissent entre eux une fente étroite, no , figure 26. Vus en milieu liquide, les frustules ne traduisent guère d’autres détails que ceux de leur contenu cellulaire comprenant un noyau central, n , flanqué de chaque côté d’un large chromatophore lamellaire, ch , garni dans son milieu d’une sorte de gros pyrénoïde granuleux, g. Le rapprochement des jeunes noyaux, dans deux cellules jumelles, montre assez comment s’est opérée la division des chromatophores. La figure 27, en montrant l’objet en coupe valvaire optique, concourt à l’intel¬ ligence de la forme des frustules, qui sont ici particulièrement étroits. Vus à sec, après vidange du cytoplasme, les frustules montrent leurs valves décorées d’une croix centrée et d’une fine striation parallèle à la travée transversale qui simule un stauros (fig. 34 et 36). Les figures* 33 et 35 en reproduisent des vues connectives, dont les différences permettent d’apprécier les variantes de l’espèce dans nos matériaux. On remarquera que les vues valvaires 27, 3q et 36 sont d’un dessin différent. Nous croyons que ces différences sont dues à la délicatesse de l’objet, trop peu silicifié pour résister sans avaries aux manipulations techniques et même à la simple dessiccation sur le slide. Il y a, de ce chef, une réelle difficulté d’étude de l’espèce. Distribution géographique. — Assez rare, dans la Mer de Kara, non loin du Détroit de Matotchkine. 322 ALPH. MEUNIER Stauropsis septentrionalis (Grunow). Planche XXXIII, figures 28 à 32. Synonymie et littérature. — Stauroneis septentrionalis Grunow 1884 ; Navicula septentrionalis Gran, igo5; etc. Cfr. Nordisches Plankton, page 124. Caractères. — Colonies rubanées dans lesquelles les frustules contigus sont en contact sur toute leur face valvaire. En vue connective, ces frustules sont rectangulaires et renferment un noyau central vers lequel convergent les quatre partitions plus ou moins individualisées d’un chromatophore quadrilobé, en forme de la lettre X (fig. 28). Quand les frustules se divisent (fig. 32), les produits immédiats de la division ne présentent qu’un chromatophore bilobé représentatif d’une moitié rectifiée du chro¬ matophore maternel, comme on le voit à gauche de la figure, sous la lettre a. Ce n’est que plus tard, pendant que la cellule devient adulte, que les deux lobes se subdivisent en lobules qui s’écartent légèrement et reprennent l’état habituel, comme dans les individus de la partie droite de la figure, sous la lettre b. En coupe valvaire optique (figure 29), les frustules se montrent étranglés au milieu et atténués-arrondis aux deux extrémités. Sous cet aspect encore, les quatre lobules du chromatophore affectent entre eux une disposition croisée en X, mais plus étroitement. A sec, les frustules préalablement vidés se montrent très finement striés sur des zones assez larges de la face connective (figure 3o) et laissent percevoir le nodule central du raphé, ou mieux le croisement de celui-ci avec le faux stauros transversal. Celui-ci se traduit néanmoins beaucoup mieux sur la valve examinée dans les mêmes conditions (fig. 3i). Distribution géographique. — Rencontrée rarement dans les Mers de Ivara et de Barents et comparée, pour l’étude, avec des matériaux des parages du Gronland, dans lesquels cette forme n’est pas rare. Stauropsis Vanhôff'enii (Gran). Planche XXXIII, figure 46. Synonymie et littérature. — Navicula Vanhoffenii Gran, etc., 1897. Cfr. Nordisches Plankton, page 124. Caractères. — Nous n’avons pas d’aussi bonnes raisons pour prendre une attitude franche vis-à-vis de cette forme, parce que sa rareté exceptionnelle dans nos matériaux ne nous a pas permis d’en relever autre chose que l’aspect en colonie, dans MICROPLANKTON 323 un milieu liquide, celui du matériel d’étude (fig. 46). Nous n’avons pu en prendre une vue valvaire, encore moins en examiner des frustules à sec. Ce sont les analogies seules qui nous guident dans le rapprochement que nous faisons plutôt d’instinct et qui nous font supposer même une identité de nature entre cette forme et S. Granii analysée plus haut. Les frustules ont sensiblement le même modelé, sous des dimensions un peu moindres; le noyau, n, a le même aspect; les chromatophores, ch, ont la même dispo¬ sition lamellaire et sont aussi renforcés dans leur milieu par des globules granuleux qui simulent des pyrénoïdes, etc. La seule différence bien apparente semble consister dans l’écartement des frus¬ tules, qu’une substance mucilagineuse invisible doit maintenir en union latérale. Mais ce caractère peut-il être tenu pour spécifique, quand on sait que les frus¬ tules de S. Granii, intimement soudés parfois, comme dans les figures 26 et 33 (même planche), peuvent aussi se montrer distinctement séparés, comme dans là figure 35 ? Ne peut-on pas supposer qu’ils peuvent encore s’écarter davantage, dans des conditions propres à exagérer ce qui pourrait bien n’être qu’un symptôme de dégradation ? C’est ce qui nous paraît et c’est l’impression que nous ont laissée les rares spécimens que nous avons pu observer. Si ces vues se confirmaient, il faudrait rayer des listes planktoniques l’espèce Granii, dont la création ne remonte qu’à igo5. Stauropsis pelagica (Cleve). Planche XXXIII, figure 48. Synonymie et littérature. — Navicula pelagica Cleve, 1896; et peut-être aussi Navicula frigida Grunow, 1894-1895. Cfr. Nordisches Plankton, page 125. Caractères. — Colonies tordues de tout petits frustules, à face valvaire elliptique un peu convexe, qui ne sont guère en contact que par leur milieu (fig. 48), mais qui sont néanmoins maintenus en série par une gangue gommeuse, d’où émergent de fines soies, 6', de même nature, qui ne sont qu’exceptionnellement visibles dans le liquide conservateur. Dans ce milieu, les membranes nous ont paru hyalines et le cytoplasme s’est montré granuleux et trop uniforme pour qu’il nous ait paru utile de le figurer sous cet aspect évidemment artificiel. En dehors de l’aspect bien particulier de ses colonies, les caractères frustes de cette espèce petite et fragile se prêtent mal à une diagnose précise. Cela explique les réserves formulées à son sujet par Gran, loco citato , et les doutes qu’il émet sur sa distinction objective de Navicula frigida Grunow, espèce reprise par Jôrgensen dans 324 ALPH. MEUNIER son mémoire de igo5. C’est bien le même organisme, sans doute, sous des aspects différents, dans des conditions d’observation diverses, avec ou sans soies gommeuses dont on sait l’inconstance. Distribution géographique. — Très rare, dans la Mer de Kara, dans le n° 34 spécialement, où des impuretés de toutes sortes qui s’y accolent en rendent l’examen difficile. Stauropsis sp.? Planche XXXIII, figure q5. Il s’agit encore ici d’un organisme planktonique agrégé en colonies rubanées, dont les frustules, vus du côté connectif, sont en contact sur la plus grande partie de leur face valvaire, parce qu’ils sont dépourvus d’une dépression médiane; ce n’est que vers les extrémités qu’ils arrondissent leurs angles et s’y écartent notablement (fig. 45, b). En milieu liquide, la membrane parait hyaline et nous n’y avons pas constaté positivement la croix valvaire dont nous avons lait la caractéristique de notre genre Stauropsis. En coupe optique (fig. q5, a), on y reconnaît un noyau central flanqué, vers les extrémités de la cellule, de deux masses cytoplasmatiques granuleuses qui simulent des chromatophores diffus. La rareté des spécimens observés, au milieu d’un fouillis d’autres formes rubanées d’espèces variées, ne nous a pas permis de les soumettre individuellement à des manipu¬ lations propres à en préciser davantage les caractères. Leur fragilité est du reste extrême et il y aurait lieu de se défier des déformations qui ne manqueraient pas de résulter, soit de l’action des acides minéraux forts, soit de l’incinération, soit même d’une simple dessiccation. Origine. — Mer de Kara; très rare. * * * La florale des neiges et des glaces polaires nous a aussi fourni un petit contingent de formes qui traduisent dans leur valve ces détails de structure, inconciliables avec ceux des Navicula et des Stauroneis vrais, qui nous ont fait proposer le genre Stauropsis pour faire une place à part aux Diatomacées qui les présentent et qui, pour cette raison, sont mal accueillies même dans les genres avec lesquels elles ont le plus d’affinité. Toutefois, les conditions spéciales des récoltes dans lesquelles nous les avons rencontrées et les manipulations auxquelles nous avons dù soumettre ces produits ne nous ont pas permis de nous renseigner complètement sur leur état naturel ni de nous assurer de leur disposition éventuelle en colonies rubanées, comme leurs congénères probables présentées plus haut. MICROPLANKTON 325 Stauropsis acuta sp. n. Planche XXXIII, figure 5o. Valve étroite, longue, lancéolée, aiguë aux deux bouts, marquée d’une croix centrée dont les deux travées, le raphé longitudinal et la branche transversale, ont la même valeur optique. La très fine striation transversale qui reste partout parallèle au faux stauros ne peut pas être perçue en milieu liquide; on ne peut même que diffi¬ cilement la saisir à sec, avec un bon éclairage. La vue connective, que nous n’avons pas figurée, est étroite, linéaire et démontre que les valves sont presque planes. Distribution géographique. — Forme assez commune; la plus commune peut-être des Diatomacées de la neige jaune. Elle est plus rare dans la florule des glaces proprement dite. Stauropsis amphicephala sp. n. Planche XXXIII, figure 5i. Valve assez grande, large au milieu, longuement elliptique et céphalée aux deux bouts. La travée transverse, le faux stauros, nous a toujours paru ici n’atteindre pas les bords de la valve; le raphé est fendu longitudinalement. La fine striation transversale, que nous avons figurée sur la valve, n’est non plus visible qu’à sec, dans de bonnes conditions d’observation. Distribution géographique. — Beaucoup plus rare que la précédente, dans les mêmes matériaux. Stauropsis majuscula sp. n. Planche XXXIII, figures 5a et 53, et aussi, sans doute, planche XXXV, figures 47, 48, 49. Ces diverses vues, les unes valvaires, les autres connectives, se rapportent évidem¬ ment à des individus de même espèce, qui ne diffèrent que par de faibles écarts de calibre. La valve est linéaire, brièvement atténuée vers les bouts qui sont arrondis ou subaigus. Elle porte un faux stauros, qui coupe le raphé à angle droit, sans renfor¬ cement nodulaire au point de croisement; elle traduit, en outre, une striation trans¬ versale serrée, mais très évidente à sec. En vue suturale, les frustules sont rectangulaires, arrondis aux angles, pourvus d’une zone connective large. Origine. — Matériaux variés de la Mer de Kara. 326 ALPH. MEUNIER Genre AchtlüntheS Bory Caractères du genre. — Consulter Nordisches Plankton, XIX, page 12 1, et H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 277. Achnanthes taeniata Grunow. Planche XXXIII, figures 41 à 44. Synonymie et littérature. — Achnanthes hyperborea Grunow, repris par Jôrgen- sen, igo5. Cfr. Nordisches Plankton, page 121. L’aspect différent de cet organisme, suivant qu’il est à l’état végétatif ou en sporification, est sans doute l’unique fondement de la distinction spécifique que des auteurs ont cru devoir faire entre A. hyperborea (forme végétative) et A. taeniata (forme sporifère). Caractères. — Les frustules forment de longues séries rubanées, ce qui leur permet d’être franchement planktoniques. La figure 41 les présente, sous la lettre a , à l’état végétatif, avec leur forme courbée caractéristique, en vue connective. On y voit un noyau central, au sein d’un chromatophore lamellaire, mal délimité, qui se segmente dans le plan de la division du frustule, lorsque celle-ci se produit ; ce qui lui fait prendre alors la forme de la lettre H . Sous cet aspect, on n’observe que difficilement le nodule médian qui est propre à l’une des deux valves seulement et que l’on saisit mieux sur cette valve vue de face, comme elle est reproduite dans la figure 42, avec sa forme lancéolée obtuse, son raphé longitudinal et sa fine striation transversale. Sporification. — En b et en c, dans la figure 41, on voit les spores produites par couples, à la suite d’une dernière division de leur matricule, à l’intérieur de laquelle elles prennent la forme qui leur est propre, par un phénomène de rénovation cellulaire. Celle-ci entraîne l’abandon du cytoderme maternel, dans lequel les spores restent néan¬ moins prisonnières. En b, le cytoplasme a encore la même physionomie que dans les cellules végé¬ tatives ; en c, phase plus avancée, le contenu cellulaire est devenu plus pariétal. Entre ces couples existent des frustules végétatifs morts et vides, qui en laissent mieux saisir la forme et les rapports mutuels. Souvent la sporification s’étend presque simultanément à la plupart des frustules d’une colonie, comme dans le fragment reproduit dans la figure 43, où les spores sont figurées à l’état naturel, en coupe optique, sous la lettre a, et vides, sous la lettre b. MICROPLAN KTON 32 7 La figure 44 en reproduit, en coupe optique, une vue de profil latéral. On y voit distinctement que les spores, sp, groupées par couples dans leur matricule, sont d’un calibre plus étroit que celle-ci et ont une membrane complètement indépen¬ dante d’elle. Parasitisme. — Cette espèce est souvent parasitée par un Olpidium, ol, dont nous figurons (fig. 41, 43, 44) plusieurs kystes ouverts que les sporules du Champignon ont déjà évacués. L’orifice de sortie peut se produire à un endroit quelconque de la zone connec¬ tive, à l’extrémité d’une tubulure qui sert de couloir. On ne manquera pas de remarquer que les frustules parasités sont généralement plus grands que les autres, non seulement en largeur, comme on le voit dans les figures 41 et 43, mais aussi en épaisseur, comme il apparaît nettement dans la figure 44, où le parasite a été éliminé, par macération, des frustules marqués ol. Distribution géographique. — Assez largement répandu : à Tromso, dans la Mer de Kara et dans l’Océan Glacial. Achnanthes brevipes Agardh. Planche XXXII, figure 14. Cette espèce bien connue forme aussi des colonies rubanées, mais celles-ci ne sont pas libres ni planktoniques, à proprement parler, car elles sont fixées par une sorte d’amarre, p, soudée à une des extrémités valvaires d’un frustule chef de file (fig. 14). On connaît la forme coudée des frustules, en vue suturale, la striation dissymé¬ trique des deux valves et la sculpture propre à la zone connective : détails reproduits dans les individus figurés en vue stéréoscopique, sous la lettre a. D’autres, sous la lettre b, sont figurés en coupe optique, pour en traduire le noyau central, n, d’où s’échappent de nombreux cordons protoplasmatiques, et l’aspect particulier des chroma- tophores, ch. Ceux-ci dessinent de chaque côté du noyau, vers les deux extrémités du frustule, une couronne autour d’une masse granuleuse que l’on peut prendre pour un gros pyrénoïde. Distribution géographique. — Bien que l’espèce ne soit pas planktonique, nous l’avons rencontrée plusieurs fois dans des produits de pêche de la Mer de Barents, où les courants avaient entraîné des fragments de colonies arrachées à leur lieu d’attache. 328 ALPH. MEUNIER Genre Achnatlthidiltm Grunow Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 276. Achnanthidium sp. Planche XXXII, figure i5. Nous avons dû nous borner à figurer ici l’un des rares spécimens de cette forme que nous tenons de la florale glaciaire et que nous n’avons pu saisir qu’en vue valvaire. Le raphé est sigmoïde, avec nodules central et terminaux. La striation valvaire est très fine, serrée, légèrement radiante. Genre HütltZSChiü Grunow Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 38o. Hantzschia marina (Donkin) Grunow? Planche XXXII, figures 3y, 38, 39. Synonymie. — Epithemia marina Donkin. Voir H. Van Heurck, loc. cit., page 382. Nous présentons, en regard l’une de l’autre, les trois vues nécessaires à l’intel¬ ligence de ces formes d 'Hantzschia, qui n’ont que deux plans de symétrie, dont l’un passant par le milieu de la zone connective et l’autre transversal au frustule. On sait, en effet, que les carènes sont très excentriques et orientées toutes deux du même côté du frustule, que nous dirons ventral, comme dans les Amphora. La figure 3y en reproduit la vue valvaire. On remarquera que la valve n’est pas arquée comme dans la figure 48çib de Van Heurck, mais droite, linéaire, élargie au milieu, incurvée-rostrée aux deux extrémités déjetées du même côté. La surface est toute couverte d’une vigoureuse striation transversale figurée telle qu’elle apparaît en milieu liquide. La figure 38 en est la vue ventrale rectangulaire, légèrement élargie parfois au milieu, sur laquelle se profilent les deux carènes valvaires infléchies symétriquement vers la zone connective. La figure 3g la montre de dos, avec la zone connective droite sculptée, comme du côté ventral, d’un quadrillé très apparent et bordée de chaque côté des fortes stries transversales qui décorent les deux valves latérales symétriques. Distribution géographique. — Cette espèce est l’une des plus constantes dans les fines boues glaciaires, où elle n’existe, toutefois, qu’à l’état de frustules vides. MICROPLAN KTON 32g Hantzschia amphyoxis (Ehrenberg) Grunow? Planche XXXIV, figures 1, 2, 3. Il est regrettable que les auteurs n’aient pas toujours pris soin de figurer les espèces difficiles à identifier sous tous les aspects propres à en fixer la diagnose. Les seules vues valvaires sont souvent exclusives de certains traits caractéristiques qui peuvent n’avoir leur expression que sous d’autres aspects des frustules, surtout quand ces aspects sont l’objet d’une observation plus fréquente dans les matériaux à l’état naturel. C’est le cas pour les Hantzschia, qui, dans ces conditions, se montrent forcément en vue sutu- rale, leur position d’équilibre stable; tandis que la vue valvaire ne peut s’observer qu’au prix de pratiques laborieuses pour les amener et les maintenir dans une position instable. C’est ce qui nous fait douter de la légitimité de la référence que nous proposons ici. La vue dorsale de notre forme, reproduite dans la figure 1 de la planche XXXIV, montre que les frustules sont rectangulaires, assez larges, arrondis sur les angles, qua¬ drillés sur la zone connective, striés sur les côtés qui sont les parties visibles des valves dans cette position. La figure 2 en reproduit la vue ventrale, le côté sur lequel se profilent les deux carènes incurvées vers les extrémités et arquées l’une vers l’autre en leur milieu. Celles-ci sont ornées d’entailles quadratiques inégalement distancées et interrompues au centre par une sorte de nodule. En dehors de ces détails plus apparents, la striation transversale des valves s’étend sur toute leur surface et est assez prononcée pour être aisément observable en milieu liquide. En vue valvaire (fig. 3) le frustule se montre arqué, concave du côté ventral, le long duquel se profilent les entailles quadratiques bien délimitées de la carène, convexe de l’autre côté, le côté dorsal, sauf vers les extrémités où l’on observe une atténuation excentrique du frustule et une légère incurvation en sens opposé. Sous cet aspect valvaire, notre figure ressemble assez bien à celles que les auteurs attribuent à H. amphyoxis. En vue suturale, l’accord n’existe plus. Voir Van Heurck, Synopsis, planche LVI. Distribution géographique. — Trouvée dans la florale des glaces, plus rarement dans les boues glaciaires et parfois aussi dans les pêches planktoniques du Détroit de Matotchkine. Hantzschia uirgata (Roper) Grunow? Planche XXXIV, figures 4, 5, 6. Les remarques formulées tout à l’heure trouvent à nouveau leur application ici : à savoir qu’il est difficile de juger de ces formes de Diatomacées par leur seule vue valvaire, la moins usuelle dans les recherches courantes. 33o ALPH. MEUNIER C’est ici la vue suturale ventrale (fig. 4) qui est la plus suggestive. Dans cette position le frustule est rectangulaire, brièvement arrondi aux angles. Les carènes valvaires visibles seulement de ce côté, sur toute leur longueur, sont soulignées de fortes travées qui s’en détachent, pour s’atténuer assez loin de leur origine, en dessinant des côtes, entre lesquelles se dessine une striation parallèle à elles, moins marquée assurément, mais néanmoins très manifeste, même en milieu liquide. La zone connective, élargie vers les extrémités, présente une structure grossièrement quadrillée. En vue valvaire (fig. 5) le frustule se montre arqué et atténué-rostré aux deux bouts, à peu près comme dans l’espèce précédente; mais l’œil est frappé par le prolon¬ gement des côtes carénales sur la valve, où elles s’atténuent insensiblement et se perdent dans la forte striation transversale qui couvre toute la surface. La vue dorsale, la moins interprétative (fig. 6), ne traduit que la forme du frustule et la vigueur des sculptures, aussi bien de la zone connective que de la partie visible des valves latérales. Genre NitZSChiü Hassal Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 38c. Ce genre, comme d’autres qui ont des représentants dans tous les milieux, a dù élargir ses cadres pour recevoir les nombreuses espèces pélagiques que les recherches océanographiques récentes ont mises au jour. Celles-ci ont généralement été décrites en tenant compte de leur état naturel et, grâce à cela, leur identification ne souffre géné¬ ralement pas de difficulté. Il n’en est pas ainsi de beaucoup d’autres, des espèces de petites dimensions surtout, dont les caractères méticuleux, tirés d’observations sur des slides montés dans le baume, sont exclusifs d’autres que l’on aurait pu tirer avanta¬ geusement de leur mode d’agrégation et des circonstances physiologiques propres à éclairer leur histoire naturelle. Dans les recherches planktoniques, le grand nombre des espèces à recenser ne permet pas de dépasser certain degré de minutie dans l’analyse des caractères les plus intimes, mais aussi les moins commodes à relever dans le milieu dans lequel il faut se contenter de les étudier. Nous estimons qu’il est pratiquement impossible d’identifier bon nombre de petites espèces, celles du groupe des Homœocladia, par exemple, qui vivent dans des gaines muqueuses d’un faciès spécifique, si on les dépouille de ce caractère qui est le plus important dans l’exercice cursif des observations. C’est cepen¬ dant ce qu’ont fait d’excellents auteurs, que la difficulté du sujet et le souci de la précision ont entraîné, peut-être trop exclusivement, dans un genre de recherches dont on peut discuter l’utilité pratique sans infirmer la valeur scientifique. MICROPLANKTON 33 1 Nous présenterons d’abord les formes libres originaires des neiges et des glaces ou rencontrées exceptionnellement dans les eaux marines, sans en urger l’identification avec des espèces déjà connues sans doute, mais d’un contrôle difficile, tant à cause des mensurations micrométriques qu’il entraînerait, qu’à raison de l’absence de concor¬ dance entre les points de vue sous lesquels les éléments d’appréciation, valves isolées ou frustules entiers, ont été figurés. Nous passerons ensuite aux formes plus aisément reconnaissables, grâce aux caractères plus explicites qu’elles tirent soit de leur physionomie individuelle, soit de leur mode singulier de groupement. Celles qui sécrètent un produit mucilagineux dans lequel elles vivent en famille seront réservées pour le genre Homœocladia, que son utilité pratique doit faire maintenir. Nous les avons d’ailleurs toutes figurées dans la même planche XXXIV, en vue d’en faciliter la comparaison entre elles et avec celles qui sont connues et décrites d’autres provenances. Figures 7 et 8. Frustules assez grands, droits, linéaires, à extrémités arrondies aussi bien en vue valvaire (fig. 7) qu’en vue suturale (fig. 8). Les points carénaux sont très distancés et sont inégalement répartis, soit isolément, soit par petits groupes séparés par des espaces plus grands. Le milieu des valves présente un pseudo-nodule distinct des autres détails de la carène. Origine. — Pêches littorales du Détroit de Matotchkine. Figures 23 et 24. Frustules grêles, linéaires, droits, tronqués aux deux extrémités de la vue suturale (fig. 23), atténués aux bouts de la face valvaire (fig. 24). Points carénaux très distancés, mais uniformément répartis sur toute la longueur de l’organe. Origine. — Florule des neiges et des glaces. Figure g. Forme assez grande, à face valvaire, la seule figurée, brusquement élargie en son milieu, en manière de losange, et atténuée vers les extrémités. Points carénaux fins, nombreux, très rapprochés, sans distinction d’un pseudo-nodule médian. La vue suturale a beaucoup d’analogie avec la figure 11 de l’espèce suivante. Figures 10 et 11. Forme assez grande, droite, linéaire, tronquée aux extrémités de la vue suturale (fig. 11), atténuée vers les bouts de la face valvaire (fig. 10). Celle-ci est étroite, linéaire, sans dilatation médiane. Les points carénaux sont très fins, serrés, également distancés. Nous en avons figuré l’endochrome, ch , également réparti des deux côtés du noyau central, n, sous la forme de lames déchiquetées, dont les segments étroits se profilent à la fois vers les extrémités du frustule et vers le cytoplasme péri- nucléaire avec lequel ils se tusionnent. Origine. — Pêches planktoniques de la Mer de Kara. 332 ALPH. MEUNIER Figure 12. Forme assez grande, à valve atténuée-rostrée aux bouts, à carène droite au milieu, défléchie aux extrémités, marquée de gros points carénaux inégalement distancés. Plus souvent que ses congénères, cette espèce assez répandue dans les neiges et les glaces se montre parasitée par Olpidium phycophagum, ol, dont on reconnaît aisément les kystes zoosporangiaux vidés, même dans les frustules dont la mort semble remonter assez loin, comme dans l’exemple figuré. Nous rappelons, à cette occasion, l’observation que nous avons déjà faite, que les Diatomacées de la florule glaciaire sont tout spécialement sujettes à ce parasitisme. Ou’est-ce qui leur vaut ce privilège à rebours? Serait-ce la faible salinité du milieu? Figures i3 et 14. Belle et grande forme à face suturale (fig. 14) large, linéaire, tronquée aux bouts et brièvement arrondie aux angles. La face valvaire (fig. 1 3) est large, droite, linéaire au milieu, brièvement atténuée aux extrémités. Les points carénaux ont un aspect rectangulaire, ils sont grands, distancés, séparés par des inter¬ valles inégaux et surmontés d’une crête carénale hyaline qui se traduit par un liséré bien visible autour du frustule, lorsque celui-ci est bien présenté en vue connective. Figure i5. Frustule contracté au milieu — en vue suturale, la seule figurée — brusquement atténué-arrondi aux extrémités, formé de deux valves à carène peu excen¬ trique, que soulignent de gros points carénaux rectangulaires, inégalement distancés aux deux côtés d’un pseudo-nodule central. Figure ig. Frustule plus grand que le précédent, déprimé aussi au milieu, atténué-arrondi aux bouts, tronqué sur la zone connective qui est assez large, marqué sur la carène peu excentrique de points rapprochés, prolongés quelque peu sur la valve en forme de côtes très courtes et fuyantes. On doit considérer ces deux formes, i5 et 19, et aussi celle de la figure 49, qui est beaucoup plus petite, comme des expressions du type des Bilobatœ de la monographie de Grunow ( Arctischc Diatomeen, 1880). Figures 16 et 26. Formes de Nitzschia spatulata Brébisson, apparemment, très différentes l’une de l’autre par leurs dimensions, mais douées d’un caractère commun, qu’elles doivent à l’élargissement local de la crête carénale vers l’extrémité des valves. Dans la figure 16, le frustule, figuré en vue suturale, est un peu élargi vers le milieu, les expansions terminales des crêtes carénales sont très accusées, les points carénaux sont vigoureusement sculptés et également distancés. La figure 26 traduit les mêmes caractères, mais en réduction. Origine. — Mer de Kara. Figures 17 et 18. Formes à rapprocher probablement de Nitzschia angularis W. Smith, si l’on tient compte de l’aspect des frustules, presque rectangulaires en vue suturale, du relèvement des carènes et de l’accentuation de celles-ci vers les extrémités. MICROPLANKTON 333 Dans l’objet de la figure 17 les points carénaux sont très distancés; dans celui de la figure 18 ils sont beaucoup plus rapprochés et plus régulièrement espacés. Leur diversité spécifique ne parait pas douteuse. Origine. — Neiges et glaces, comme les suivantes. Figure 20. Forme très grande, présentée en vue valvaire. La valve est longue¬ ment linéaire, droite, atténuée-rostrée aux extrémités, rehaussée d’une carène ponctuée d’une manière uniforme et couverte d’une striation transversale assez prononcée pour être manifeste même en milieu liquide. Elle semble avoir beaucoup d’analogie avec Nitzschia spedabilis Ralfs. Figures 21 et 22. Forme plus grande encore, dont nous avons dû nous borner à figurer l’extrémité d’un frustule en vue latérale (fig. 21) et en vue valvaire (fîg. 22). La carène y est particulièrement accusée. Elle est traversée par de fortes côtes également distancées qui, vues en projection sur la valve, s’y prolongent au milieu de la striation transversale qui est aussi très bien marquée et visible en tous milieux. Elle semble devoir trouver sa place dans le groupe des Scalares. Figure 25. Forme longuement lancéolée, fusiforme, en vue suturale. Points caré¬ naux ténus, rapprochés, partagés en deux séries par un espace hyalin central, dépourvu de pseudo-nodule apparent. Figure 27. Forme rhomboïdale très élargie au centre, atténuée-aiguë aux extré¬ mités. Points carénaux bien marqués et distancés. Pas de pseudo-nodule. Figure 32. Forme à zone connective très large, ce qui donne au frustule un aspect rectangulaire, en vue suturale. Elle semble devoir se rapporter aux variantes de Nitzschia lanceolata W. Smith, comme les deux précédentes. Figure 33. Petite forme de N. tryblionella Hantzsch. Figure 28. Grande forme à face , suturale sigmoïde, plus large au centre, nota¬ blement atténuée aux extrémités. Les points carénaux sont délicats et fort rapprochés. A ranger parmi les variantes de N. sigma W. Smith. Figure 3i. Forme analogue à la précédente, mais beaucoup plus petite, plus sigmoïde, plus atténuée vers les extrémités. Figure 29. Forme assez grande, sigmoïde, à face suturale sensiblement de même largeur sur toute la longueur. Points carénaux accentués, distancés, irrégulièrement espacés. Semble avoir beaucoup des caractères de N. sigrnoidea (Ehrenberg) W. Smith. 334 ALPH. MEUNIER Figure 3o. Forme beaucoup plus petite, sigmoïde aussi, référable sans doute également au groupe des Sigmoideœ. Les neiges, les glaces et les boues glaciaires nous ont offert un assez grand nombre d’autres formes généralement plus petites que celles dont nous venons de donner le signalement. Nous n’avons pas cru utile de les reproduire, parce que leurs caractères spéci¬ fiques ne sont pas perceptibles à première vue et parce que nous ne pouvions songer à les soumettre à la technique patiente qu’elles réclament, ni à les reproduire à une échelle suffisamment grande pour en traduire les différences plus ou moins subtiles. Qu’il suffise de rappeler la place considérable que tiennent les Nitzschiées dans cette florale non planktonique. * * * Nous accorderons ci-après plus d’attention aux quelques espèces qui, par leurs colonies flottantes, d’un faciès caractéristique, sont susceptibles d’identification, sans qu’il soit nécessaire de les soumettre à des mensurations minutieuses des détails sculpturaux de leur valve. Nitzschia seriata Cleve. Planche XXXIV, figures 38, 3q et 40. Synonymie et littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 12g. Caractères. — Forme planktonique bien connue, dont les frustules bacillaires, en vue suturale (fig. 38 et 3g), sont soudés latéralement par une partie de leur extrémité valvaire et toujours du même côté, ce qui les met dans une position légèrement oblique vis-à-vis de l’axe longitudinal de la colonie. Dans la figure 38, les frustules ont le maximum de longueur que nous leur avons trouvé exceptionnellement dans les eaux du Détroit de Matotchkine. Dans la figure 3g, ils ont les dimensions qu’on leur voit le plus communément. Dans ces deux figures on remarquera que la face connective des frustules se montre tronquée aux sommets et non pas atténuée en pointe aiguë comme Gran les représente dans la figure 174, loc. cit. C’est en effet suivant leur face valvaire que les frustules se soudent et, sous cet aspect, ils ont une forme longuement lancéolée, atténuée-aiguë aux extrémités. Dans cette position, on les voit se superposer partiellement, comme dans la figure 40, suivant l’axe sagittal de la colonie. MICRO PLAN KTON 335 Dans la figure 38, les frustules ont été figurés vides, pour permettre de noter les très fines ponctuations carénales, qui ne seraient pas visibles autrement. Dans la partie inférieure des figures 3g et 40, ils ont été figurés avec leur contenu : noyau, n, et endochrome, ch, en lamelles, sous les deux aspects suturai et valvaire. Parasitisme. — Nous avons d’autre part utilisé la partie supérieure de ces deux figures pour donner une idée de l’aspect qu’y revêt le parasite Olpidium phycophagum, ol. Dans l’avant-dernier individu de la figure 40, on le voit envahissant toute la cellule, sous forme végétative. Dans l’individu qui occupe le haut de la figure 3g, on le voit transformé en zoospores globuleuses dans toute l’étendue du frustule, sans qu’il se soit formé une membrane kystique ou zoosporangiale propre, indépendante de celle de l’hôte. Celui-ci témoigne de dimensions hypertrophiques vis-à-vis de ses voisins restés indemnes et laisse voir l’exutoire tubulaire formé latéralement, par lequel les zoospores pourront s’échapper. Le frustule terminal, vers le haut de la figure 40, met l’observateur en présence du fait accompli de cette déhiscence, en lui montrant le frustule vide, en même temps que la tubulure latérale qui a servi à la vidange. Distribution géographique. — Nitzschia seriata est assez fréquent dans la plupart de nos produits de pêche de surface. L’espèce ne manque pas non plus sur la glace; c’est là surtout qu’elle se montre sujette au parasitisme. Nitzschia frigida Grunow. Planche XXXIV, figure 36. Littérature. — Cfr. Nordisches Plankton, page 129. Caractères. — Forme planktonique dont les frustules sont disposés en colonies dendroïdes, irrégulièrement ramifiées, grâce à une substance qui les rend coalescents par leur extrémité, sans qu’il y ait entre eux la moindre superposition. Dans ces colonies, à la fois zigzaguées et ramifiées, les frustules se montrent indifféremment en vue suturale ou en vue valvaire, ce qui doit tenir à la rotation facile du bout des frustules dans le grumeau gommeux qui les unit, en manière de charnière élastique. Il s’en suit que la colonie se développe dans toutes les directions et non pas dans un seul plan, comme l’examen de la figure pourrait le faire croire. En vue valvaire, les frustules sont lancéolés, pointus et traversés longitudinalement par la carène finement ponctuée. En vue suturale, ils sont bacillaires, un peu atténués vers les bouts qui sont tronqués. Les carènes se profilent alors naturellement sur les côtés et traduisent, sous la forme de stries courtes, les ponctuations qui les ornent. L’un des frustules du haut du fragment de colonie figuré montre, en vue suturale, l’aspect du contenu cellullaire : noyau et endochrome. 336 ALPH. MEUNIER On ne manquera pas de remarquer la difficulté qu’il y aurait de distinguer les frustules de cette intéressante espèce d’autres similaires de petites dimensions, si l’on s’avisait, comme certains diatomistes le font a priori, de détruire ces objets délicats par des procédés de macération, avant d’en avoir reconnu le caractère d’association. Distribution géographique. — Espèce très répandue dans toutes les régions explorées par la Belgica. Nitzschia divaricata sp. n. Planche XXXIV, figure 3y. Caractères. — Nous tenons pour spécifiquement distincte de la précédente une forme plus rare qui est également disposée en colonies ramifiées par coalescence des frustules à leur extrémité, mais qui s’en distingue à première vue par les dimensions des éléments. La figure 3j en reproduit un petit fragment du thalle, qui est parfois très étendu mais d’une grande fragilité. Les frustules sont à la fois très longs et très étroits. En vue valvaire, ils sont aciculaires, à peine assez larges pour permettre d’y figurer, à l’échelle conventionnelle, la carène finement ponctuée qui les parcourt. C’est sous cet aspect que sont reproduits dans la figure ceux qui se trouvent dans l’axe longitudinal de la colonie, en b, par exemple. En vue suturale, ils sont longuement linéaires, sans aucune dilatation vers le milieu, comme on peut s’en assurer par l’examen des deux éléments articulés sur les autres, à droite, en bas et en haut de la figure. Celui du haut, marqué a, présente en outre son contenu cellulaire : noyau, n, et endochrome, ch. Notons que la longueur des frustules peut rendre difficile l’observation de leurs rapports de soudure, quand on n’en est pas prévenu. Si on se rappelle en outre la fragilité des soudures et conséquemment du caractère spécifique du thalle, on comprendra qu’elle semble avoir pu garder l’incognito jusqu’ici. Distribution géographique. — Cette espèce nous est connue surtout du Détroit de Matotchkine. Genre Nitzschiella Rabenhorst Caractères du genre. — Valves à carène très excentrique et à extrémités longuement rostrées. Beaucoup d’auteurs ont délaissé ce genre pour en incorporer les espèces dans le genre Nitzschia. On ne peut pas dire que ce soit à tort, mais ce n’est pas avec profit ; puisque ces formes longuement rostrées doivent quand même être MICROPLANKTON 337 séparées de leurs congénères présumées pour constituer un groupe, une section, bref un petit département à part dans le genre. N’est-il pas alors aussi avantageux de leur maintenir une étiquette générique distincte, directement évocatrice de leur singularité, quand on sait que dans le domaine des micro-organismes les découpures taxinomiques sont plus conven¬ tionnelles que réelles et que les meilleures sont celles qui éclairent le mieux la matière ? Nitzschiella longissima (Brébisson) Rabenhorst. Planche XXXIV, figures 41 à 46 et 65. Frustules à valves lancéolées dont les rostres étroits égalent ou dépassent la longueur de la partie plus large. Des points carénaux ténus et rapprochés s’observent sur les grands spécimens ; sur les petits ils sont pratiquement indistincts. On sait qu’on en a décrit plusieurs variétés fondées sur la direction des rostres ; simple façon, sans doute, de noter les différences d’aspect qui en résultent. Nos matériaux nous en ont fourni des représentants : la variété type (fig. 43), la variété parva Van Heurck (fig. 41), la variété reversa W. Smith (fig. 42), la variété Closteriimi W. Smith (fig. 44, 45, 46), dont les dimensions sont très variables. Nous en ajouterons une autre, var. fasciculata (fig. 65), pour signaler la très petite forme que nous tenons de la Mer de Kara et dont les frustules droits et très délicats sont naturellement disposés en fascicules. Ceux-ci affectent la forme d’un cordon étroit, dans lequel les éléments sont tous orientés suivant l’axe longitudinal et alternent entre eux de manière à occuper tout l’espace. Ils doivent être soudés par une substance mucilagineuse peu abondante, qui n’est pas visible. Nitzschiella acicillaris W. Smith. Planche XXXIV, figure 47. Frustules à valves lancéolées dont les rostres sont plus courts que la partie élargie. Cette très petite forme a surtout attiré notre attention par ses colonies faiblement agrégées (fig. 47) dont les individus se séparent aisément et se dispersent dans les préparations, où ils deviennent peu visibles, si ce n’est après dessiccation du slide. Genre Homœodadia Agardh Pour les raisons déjà exposées, les Homœocladia, Nitzschiées agrégées en colonie à la faveur d’une gangue mucilagineuse enveloppante, perdent leur caractère planktonique principal entre les mains des diatomistes qui par besoin, par habitude ou par préférence n’ont guère attaché leur attention qu’à des slides montés avec art. 338 ALPH. MEUNIER On conçoit ainsi que H. Van Heurck ait déclaré formellement ne pas reconnaître ce genre, pas plus que le genre Schizonema dans les Naviculées, sensu stricto. C’est que l’ébullition dans les acides, dans les milieux oxydants, ou l’incinération simple des récoltes, détruit sans remède non seulement le caractère social commun de ces espèces, mais aussi celui qu’elles revêtent du chef de leur mode de groupement et que l’on peut, dans bien des cas, tenir pour spécifique. Pour le microplanktoniste, le choix n’est pas douteux. Ce caractère doit avoir le pas sur les détails plus subtils de la structure valvaire, car, outre qu’il donne la raison de la vie pélagique de ces organismes, c’est lui que l’on saisit en premier lieu dans le dépouillement des produits de pêche. Plusieurs des espèces auxquelles nous faisons allusion n’ayant pas été décrites, que nous sachions, du moins sous cet aspect, il serait difficile de retrouver dans la littérature les observations auxquelles il se peut qu’elles aient donné lieu, à un autre point de vue. Pour les désigner, au moins provisoirement, nous nous laisserons guider par l’impression qu’elles nous ont faite. Homœocladia congesta sp. n. Planche XXXIV, figure 5o. Frustules grands, renflés, dilatés au milieu, brusquement rétrécis vers les extrémités, aussi bien en vue suturale qu’en vue valvaire, comme on le voit un peu obliquement, sous ces deux incidences, dans la figure 5o, la seule que nous consacrons à cette belle espèce, qui est assez commune dans la Mer de Kara. La carène est peu excentrique et bien accusée, soulignée qu’elle est par des points très serrés. Le noyau est central et le cytoplasme très peu abondant est disposé en deux plaques valvaires estompées et mal définies, dans une substance non miscible avec l’eau que l’on prendrait pour une matière grasse. De fait l’éther et le chloroforme l’éliminent rapidement; ce qui a été fait dans l’objet figuré. Les frustules nous ont paru le plus souvent géminés dans un globule gommeux, g, dont le liquide conservateur contracte assez la substance élastique pour la détacher des frustules inclus. C’est la raison pour laquelle chacun d’eux parait flotter dans une chambre un peu plus large que lui, mais qui en épouse la forme. L’enveloppe mucilagineuse qui réunit momentanément les frustules par couples ne tarde pas sans doute à se scinder pour les séparer, comme le fait pressentir l’étranglement de cette enveloppe, dont témoigne la figure 5o. De fait, on voit souvent les frustules entourés isolément d’une gaine propre; il est plus rare de les voir réunis en deux couples géminés dans une gaine commune, qui témoigne alors d’une subdi¬ vision retardée. MICROPLANKTON 33g Homœocladia glomerata sp. n. Planche XXXIV, figure 5x. Espèce affine à la précédente, parce qu’elle se présente aussi communément en petits glomérules d’individus enveloppés en petit nombre, de un à huit, mais le plus souvent quatre, dans un globule mucilagineux, g. Indépendamment de leurs dimensions beaucoup plus petites, les frustules se distinguent des précédents en ce qu’ils ne présentent pas, en vue suturale, le brusque retrait vers les extrémités, qui caractérise ces derniers. On y observe la même matière non miscible avec l’eau et très soluble dans les dissolvants des matières grasses. Son élimination préalable est nécessaire pour dégager le noyau et l’endochrome et en permettre la figuration. Remarque. — Quelle est cette substance réfringente dont beaucoup d’autres espèces de nos matériaux sont également farcies ? Est-ce une enclave naturelle ou un produit d’absorption, post mortem, fourni par le milieu conservateur ? Dans d’autres circonstances, nous avons vu la plupart des espèces présenter un fait analogue après fixation dans un liquide où entrait l’alcool isobutylique à haute dose, si nos souvenirs sont exacts ; mais nous ne pouvons pas dire que ce soit le cas ici. Origine. — - Mer de Kara et Détroit de Matotchkine. Homœocladia mucicola sp. n. Planche XXXIV, figure 48. Frustules assez grands encore, généralement disséminés par couples dans une enveloppe mucilagineuse, g, qui se prête à la production d’un thalle microscopique parfois élargi localement, mais le plus souvent filamenteux, dans lequel les couples de frustules s’alignent, à distance les uns des autres, suivant leur longueur. Ce sont ces deux modes d’arrangements que synthétise le fragment de colonie que reproduit la figure 48. Les frustules s’y présentent sous toutes les incidences et conséquemment sous des aspects variés, en vue valvaire et en vue suturale. Les valves sont assez longuement lancéolées et portent une carène peu excentrique, marquée de points nombreux et serrés. En vue connective, les frustules sont linéaires, un peu atténués vers les bouts qui sont tronqués. Pour être figurés comme ils l’ont été, avec ou sans l’endochrome, il a fallu aussi les traiter par les dissolvants des matières grasses. Origine. Mer de Kara. 340 ALPH. MEUNIER Homœocladia tœnicita sp. n. Planche XXXIV, figure 52. Dans cette espèce, les frustules, moins grands que dans les précédentes, sont placés côte à côte, suivant leur face valvaire, en longues séries rubanées qu’une gaine mucilagineuse, g, maintient en bon ordre. Il en résulte qu’ils se présentent naturellement en vue suturale, comme dans le corps de la figure 52, où ils ont été dégorgés par l’éther de la substance réfringente qui les remplit plus ou moins complètement. On observera qu’ils doivent leur origine à des subdivisions répétées dont certaines étapes restent reconnaissables, grâce à la position plus ou moins latérale du noyau et à l’excentricité variable de l’endochrome. Pour ne pas multiplier les dessins figuratifs de cette espèce, nous avons reproduit, vers le haut de la même figure 52, deux frustules dérangés de leur position naturelle et présentés en vue valvaire, l’un vide, l’autre en possession de son contenu, noyau et endochrome. Plus haut encore, sous la lettre b, on voit quelques frustules figurés sous leur aspect naturel, avec la substance huileuse, //, dans laquelle se trouvent comme noyés le noyau et l’endochrome. Des vacuoles aqueuses plus claires y sont diversement localisées. Homœocladia tenuis sp. n. Planche XXXIV, figure 35. Frustules beaucoup plus petits, plus grêles, mais de forme analogue à ceux de l’espèce précédente, associés en thalle mucilagineux de forme diffluente et souvent très étendue, dans lequel leur mode de division les présente le plus souvent géminés, mais orientés dans tous les sens. On conçoit que si ces frustules étaient macérés, incinérés et fixés dans le baume, ils seraient peu révélateurs de caractères propres à les distinguer d’autres petites formes dont on trouve des spécimens isolés dans tous les milieux et dont il nous a semblé inutile de signaler la présence. Homœocladia delicalissima (Cleve). Planche XXXIV, figure 34. Synonymie. — Nitzschia delicatissima Cleve, 1897. Frustules aciculaires, très petits, dont tous les planktonistes connaissent bien les rapports presque constants de commensalisme ou de symbiose avec les colonies mucila- gineuses de Phœocystis. Si nous dérogeons aux habitudes reçues en présentant cette M I C RO PL A N KT O N 341 espèce dans le groupe des Homœocladia, c’est qu’il nous est arrivé plusieurs fois, dans l’examen des produits de pêche de la Belgica, de la rencontrer en dehors de toute solidarité avec sa commensale habituelle et néanmoins embarrassée dans une gangue mucilagineuse, qu’elle semble avoir dù sécréter elle-même. Genre SchizOtiema Agardh ? Ce n’est qu’avec les réserves les plus expresses que nous allons signaler, sous le couvert de ce nom générique, deux espèces de Diatomacées dont les frustules navi- culacés et faiblement silicifiés vivent dans une matière mucilagineuse qui les tient groupés en très petits thalles aptes à flotter au large. Nous les avons fréquemment observées dans les produits de pêche de la Mer de Kara, mais dans des conditions qui ne nous ont permis d’en saisir autre chose que l’aspect naturel. C’est à titre d’indication seulement que nous les avons figurées sous cet aspect. Planche XXXIII, figure 47. Frustules ramassés, brièvement elliptiques en vue valvaire, rectangulaires en vue suturale, gorgés d’une substance d’apparence huileuse, /q qui rend indistincts aussi bien les détails de structure des valves que la distribution normale du cytoplasme. Placés côte à côte, suivant leur face valvaire, ils forment des séries linéaires au sein d’une substance mucilagineuse résistante, g, dans laquelle ils occupent chacun une logette spéciale dont les cloisons mitoyennes sont d’autant plus épaisses que l’indi¬ vidualisation des éléments est plus ancienne. Planche XXXIII, figure 49. Frustules allongés, étroits, longuement lancéolés, noyés dans une gangue mucilagineuse, g, dans laquelle ils sont orientés dans toutes les directions, mais ne sont jamais en rapport entre eux que par leurs extrémités. La substance mucilagineuse est plus dense au voisinage immédiat des membres de la colonie, qu’elle circonscrit isolément, en leur formant une coque propre dont les couches les plus externes deviennent progressivement plus molles et diftluentes. Dans ces conditions défavorables d’observation, les frustules ne traduisent aucun détail de structure valvaire. Ils sont aussi toujours gorgés d’un produit d’aspect huileux, qui rend le contenu cellulaire homogène (voir celui qui est à gauche de la figure). Le cytoplasme, pr, est peu abondant et ne devient distinct qu’après traitement de l’objet par l’éther ou par le chloroforme. ALPH. MEUNIER 342 Observation Il ne nous reste plus à signaler maintenant que des formes isolées dont le rôle planktonique est très restreint ou même nul et dont nous avons groupé presque pêle-mêle les reproductions dans les deux dernières planches, XXXV et XXXVI, pour faciliter autant que faire se peut les essais d’identification que d’autres, mieux docu¬ mentés que nous, pourraient tenter. Ce sont surtout des Pleurosigma et des Navicula, dont nous avons fixé les traits au hasard de leur rencontre et dans des conditions d’étude peu propres à en tirer les renseignements qu’une critique sévère serait en droit d’exiger. Telles quelles, ces figures ajouteront néanmoins quelques documents à l’histoire des Diatomacées arctiques et rendront plus complet le tableau des récoltes de la Belgica. C’est assez pour que nous n’ayons pas à regretter de les avoir exécutées, bien que nous ne soyons pas en état de les identifier toutes. Genre Pleurosigma W. Smith Caractères du genre. — Voir H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 249. Les diatomistes ont reconnu et dénommé une foule de Pleurosigma disséminés dans tous les milieux. L’analogie étroite de leur forme fournit peu de caractères différentiels et les détails de structure des valves sont trop délicats généralement pour être saisis, dans les observations usuelles, avec la précision qu’il faudrait pour y repérer les notes micrométriques que l’étude comparée et patiente des collections de types soigneusement triés a fait considérer comme spécifiques. C’est particulièrement le cas pour les formes que nous avons figurées et que nous tenons des neiges et des glaces, où, nous l’avons déjà fait remarquer, la silici¬ fication des Diatomacées en général est particulièrement faible. Cette circonstance atténue singulièrement la striation des valves et la rend souvent indiscernable, même à sec. La difficulté d’identification peut alors.se transformer en une réelle impossibilité, si l’on ne peut se rabattre sur d’autres caractères qui, malheureusement, sont d’ordre subjectif et dépendent alors trop de l’observateur pour être traduits d’une façon doctrinale. Nous nous bornerons donc à appeler l’attention sur les caractères les plus saillants des spécimens reproduits tous dans la planche XXXV, en les ramenant à deux sections, d’après la direction des stries, conformément aux vues de Cleve et Grunow, dans Arctische Diatomeen. MICROPLAN KTON 343 I. — Formes a stries décussées Figures 1, 6 et 7. Grande forme à valve lancéolée, sigmoïde, plus large au milieu, régulièrement atténuée vers les extrémités qui restent un peu obtuses-arrondies. Raphé sigmoïde. Trois séries de stries faibles, sensiblement de même valeur, se coupant sous des angles d’environ 6o° (fig. 1). Remarque sur l’endochrome. — C’est à un grand spécimen de la même espèce probablement que se rattachent les figures 6 et 7 destinées à montrer la disposition élégante des chromatophores cellulaires, ch. Dans les frustules au repos, ces organes sont au nombre de deux, placés à gauche et à droite contre la zone connective. Chacun affecte la forme d’un long ruban plissé et sinueux dont les méandres sont symétriquement développés des deux côtés de l’anse centrale qui encadre le noyau, n ; conformément à la figure 7, qui ne reproduit que le chromatophore rapproché de la zone connective tournée vers l’observateur. Le second, placé de l’autre côté de la zone connective, présente une disposition symétrique au premier, par rapport à un plan sigmoïde qui passerait par le raphé (fig. 6). Il en résulte, comme on sait, que les deux moitiés valvaires de la cellule ont une structure différente, de même qu’elles sont aussi d’àge différent. On sait aussi que les méandres de ces chromatophores rubanés s’accentuent avec la maturité physiologique de la cellule et que chacun d’eux acquiert, au moment de la cytodiérèse ultérieure, assez d’étoffe, peut-on dire, pour fournir aux cellules-filles un couple de chromatophores résultant de la subdivision des organes maternels homologues. Le processus de dédoublement est toujours très curieux et présente des variantes suivant les espèces. Les caractères d’ordre physiologique qu’on pourrait en tirer vaudraient bien ceux d’ordre purement morphologique auquel l’usage a prévalu de s’en tenir exclusivement. Ils constitueraient en tout cas un appoint précieux, comme contrôle et aussi comme guide dans la recherche de l’affinité naturelle des formes. On remarquera que le noyau est central, fixé dans une masse de cytoplasme plus dense de forme cylindrique, qui fait axe entre les deux valves, au niveau des nodules médians. De minces cordons cytoplasmatiques parcourent le suc cellulaire abondant, pour rattacher l’ectoplasme et les chromatophores qui y sont localisés à ce cylindre endo- plasmatique axial. Celui-ci ne se montre dans son développement que sur la vue suturale (fig. 7); sur la vue valvaire (fig. 6) on n’en peut voir que la section transversale optique. Figures 29, 3o, 3i. Un autre exemple n’est pas de trop pour illustrer l’allure singulière de l’endochrome dans les représentants du genre Pleurosigma. Nous l’avons emprunté à une autre espèce dont nous avons négligé les caractères sculpturaux pour 344 ALPH. MEUNIER nous attacher à ses caractères internes. Ceux-ci sont tels qu’ils ne laissent aucun doute sur le caractère générique de l’objet, bien que la forme en soit régulièrement lancéolée, non sigmoïde du tout. Dans la figure 3 1 , ce sont les anses méandriques médianes des chromatophores rubanés qui sont dirigées vers l’observateur, tandis que les autres circonvolutions se dirigent, dans la profondeur du frustule, vers la face opposée et s’orientent enfin vers les extrémités aiguës de la cellule. La figure 3o, qui n’est du reste que le même objet renversé, montre naturellement les anses médianes dans la profondeur, tandis que les circonvolutions moyennes viennent se développer sous la valve qui regarde l’observateur. Dans la figure 29, qui est une vue suturale, nous n’avons figuré que l’un des chromatophores, avec ses anses alternativement convexes et concaves vers les deux valves. L’autre, qui lui est symétrique, est placé en dessous, dans une situation où il n’aurait pas pu être figuré utilement sans nuire à l’évidence du premier. On pourra noter ici aussi le cylindre de cytoplasme périnucléaire, n , qui traverse la cellule suivant l’axe transval vaire. Pleurosigma angulatmn, var. quadratum W. Smith, qui est abondant sur les côtes belges, se prête très bien, grâce à sa grande largeur, à l’observation d’une disposition fort analogue des chromatophores; mais la touche en est autre : c’est comme le cachet de l’espèce. Figure 2. Frustules à valves largement lancéolées et sigmoïdes, parcourues par un raphé droit dans son milieu, mais très courbé vers ses extrémités. Les stries obliques sont très marquées, au contraire des stries transversales qui ne sont guère saisissables et que pour cette raison nous n’avons pas indiquées dans la figure. C’est l’une des rares espèces observées dont la striation apparaisse en milieu liquide. Les stries sont un peu courbes et sigmoïdes elles-mêmes, vers le milieu de la valve, où leurs extrémités sont comme entraînées dans la direction du raphé. Figure 4. Valve en forme de losange allongé et oblique, parcourue par un raphé dont les deux courbes sigmoïdes sont très rapprochées du nodule central et dont le reste du trajet est presque droit, jusqu’au voisinage des nodules terminaux. Les trois séries de stries y sont extrêmement faibles. Figure 5. Valve largement lancéolée dont le caractère un peu sigmoïde n’apparaît qu’aux extrêmes bouts. Par la forme du raphé, elle présente une certaine analogie avec la précédente dont elle partage la faible striation décussée. Figure i5. Valve lancéolée, plus étroite, dont le caractère sigmoïde est plutôt suggéré par la double courbure du raphé aux environs du nodule médian que par les bords de l’organe. MICROPLANKTON 345 Par la forme du raphé, ce spécimen se rapproche des deux précédents. Il semble qu’on aurait pu faire aussi utilement état de cette particularité que du nombre des stries par unité de mesure. Ce dernier détail, nous ne l’avons pas relevé; mais, l’eussions-nous fait, nous n’en serions pas moins perplexes, s’il s’agissait de les identifier avec des espèces sans doute décrites, mais qui ne nous sont pas autrement familières. Figure n. Très petite forme, courte, trapue, largement lancéolée et sigmoïde, dont la valve, à striation décussée, est parcourue par un raphé très sigmoïde. Figures 19 et 20. Deux spécimens d’assez petites dimensions qui par leur modelé et la striation décussée de leur valve rappellent, en petit, la variété quadratum de Pl. angulatum W. Smith. Figure 23. Forme assez largememt lancéolée dont le caractère sigmoïde se traduit surtout par l’incurvation brusque des extrémités. Le raphé est très sigmoïde. La striation est décussée, peu apparente. Figure 28. Espèce à valve lancéolée, sigmoïde, assez grande, parcourue par un raphé qui est presque droit et ne subit de faibles courbures sigmoïdes qu’au voisinage immédiat des nodules terminaux. Le caractère particulier de cette forme a son expression plus franche dans un spécimen un peu plus petit, reproduit dans une figure non numérotée par oubli, entre les deux dessins 18 et 21. Là, le raphé est tout à fait rectiligne jusque tout près des nodules terminaux. Striation décussée difficilement perceptible. Figure 26. Très grande espèce à valves linéaires-sigmoïdes, obtuses-arrondies aux extrémités, parcourues par un raphé également sigmoïde qui tient sensiblement le milieu de l’organe. Il serait téméraire de la rapporter à un des nombreux types décrits, d’aspect à peu près pareil, sans posséder une collection des slides originaux qui ont servi à en fixer la diagnose. La comparaison des objets donnerait la sécurité qui manque à la comparaison des figures et aux formules vagues des descriptions. Figure 27. Par sa forme étroitement lancéolée, presque droite, obtuse-arrondie aux extrémités, peu ou pas sigmoïde, mais sillonnée par un raphé sigmoïde excentrique, le spécimen reproduit ici semble bien représenter les caractères morphologiques extérieurs de PL speciosum W. Smith. IL — Formes a stries perpendiculaires Figures 8, 9 et 10. Dans cette forme à valve lancéolée-aiguë et non sigmoïde du tout, pas plus que le raphé, il semble bien que l’on doive reconnaître PL vitreum 346 ALPH. MEUNIER Cleve, dont le nom spécifique serait évocateur de l’aspect hyalin des valves, où la double striation longitudinale et transversale est à peine discernable dans les meilleures conditions d’observation. Dans la figure io, nous n’avons pu la traduire, même le plus légèrement possible, au diamant, sans en exagérer beaucoup l’expression. Ce qui est beaucoup plus caractéristique pour nous dans les spécimens de cette espèce, qui est assez abondante dans les récoltes effectuées sur les glaces de la Mer de Kara, c’est la constance, dans les frustules, de grandes vacuoles occupées par une substance d’aspect huileux, h, qui refoulent le cytoplasme de la plus grande partie de la capacité cellulaire. Les figures 8, vue suturale, et 9, vue valvaire, sont destinées à traduire approximativement la physionomie spéciale que cette particularité leur commu¬ nique. Si celle-ci est physiologique, comme il parait, et non pathologique et accidentelle, elle est incompatible avec la présence de chromatophores rubanés tels qu’on en observe dans les Pleurosigma vrais et il devient douteux que la forme en question appartienne à ce genre plutôt qu’au genre Navicula, dont elle a, du reste, d’autres caractères morphologiques. C’est évidemment une espèce qui exige une étude critique plus appronfondie ; mais ce n’est pas le moment pour nous de la faire. Figures 3 et i3. Deux formes qui semblent se rapprocher du type de PI. Fasciola W. Smith, si l’on s’en tient, comme les diatomistes en ont peut-être trop l’habitude, aux caractères extérieurs. Nous n’avons pas de raisons pour penser autrement, bien qu’il paraisse que l’arbitraire règne en maître dans l’élévation des formes au rang d’espèce, ou leur déchéance au rôle secondaire de variété ou de simple forme. C’est malheureusement encore une nécessité actuelle dans ce département obscur de la science biologique. Mettons que l’un (fig. 3), par ses prolongements rostrés plus longs et peu courbés, rappelle davantage PI. tenuirostris Grunow et que l’autre (figure i3), par ses rostres plus courts et plus arqués, répond mieux au faciès de PI. Fasciola W. Smith. Figure 12. Petite forme lancéolée, aiguë aux extrémités, à peine sigmoïde et sillonnée par un raphé presque droit. Figures 21 et 22. Petites formes aiguës aussi aux extrémités, mais plus mani¬ festement sigmoïdes et sillonnées par un raphé également sigmoïde, qui tient le milieu de la valve. Figures 14, 17 et 18. Formes de dimensions diverses qui semblent partager la même forme linéaire-sigmoïde, avec des extrémités obtuses et un raphé maintenu dans le milieu de la valve. Figure 16. Forme d’un tout autre modelé, droite, dont les bords, parallèles sur presque toute leur longueur, sont seulement courbés en sens inverse aux deux extrémités. Le raphé est sigmoïde; la striation peu visible. MICROPLANKTON 347 Figure 24. Valve grande, longuement lancéolée, aiguë, sigmoïde. Le raphé est sigmoïde et central. Figure 25. Valve grande, linéaire, sigmoïde, à extrémités arrondies. Le raphé, beaucoup plus sigmoïde que la valve, est très excentrique sur celle-ci, vers les extrémités, et y est lortement relevé en forme de carène. Genre RhoicOSigiTlâ Grunow Certains auteurs groupent sous ce nom générique des espèces que d’autres conservent dans le genre Pleurosigmci. Elles en ont, en effet, la forme sigmoïde de la valve et du raphé, mais les frustules sont plus ou moins coudés, en vue suturale. Nos matériaux ne nous en ont présenté qu’une espèce, dont nous avons reproduit quelques aspects dans les figures 32 à 35 de la planche XXXV. La figure 33 en est une vue valvaire, de forme lancéolée, sigmoïde, à extrémités subaiguës, et parcourue par un raphé sigmoïde, très excentrique. A l’intérieur on aperçoit les deux chromatophores rejetés latéralement contre la zone connective. Ils ont, comme dans les Plcurosigma auxquels nous avons fait allusion à ce sujet, la forme d’un ruban dessinant des méandres nombreux, dont les circonvo¬ lutions ont un développement symétrique vers les deux extrémités. Les bords en sont frangés, déchiquetés, plus ou moins étirés par de minces cordons cytoplasmatiques, avec lesquels ils sont en rapport et par l’intermédiaire desquels ils sont rattachés à l’endoplasme périnucléaire. La figure 35 permet d’en saisir le développement de face, suivant la vue suturale de l’objet, à un moment intéressant de leur évolution ; car la cytodiérèse qui se prépare et qui est déjà indiquée par h étirement du noyau, n, doit aussi en provoquer le dédoublement. Avec un peu d’attention, on peut reconnaître que le partage est déjà préparé et que les deux cellules-filles futures seront pourvues de chromatophores sem¬ blables, dont les anses seront orientées symétriquement par rapport au plan de la division à intervenir. La figure 32 est d’un frustule adulte vidé, dont la zone connective est très O développée. La figure 34 montre deux jeunes frustules encore inclus dans la zone connective de leur génératrice. En milieu liquide les valves ne laissent voir aucun genre de sculpture. 348 ALPH. MEUNIER Genre ScoliopleUTB Grunow Valves naviculacées très convexes, parcourues par un raphé sigmoïde ; frustules un peu tordus sur la zone connective. Planche XXXV, figures 36 et 3j. Grande forme à frustule très large, en vue connective (fig. 3j) ; ce qui tient à la convexité extraordinaire des valves, dont la plus grande surface se profile de ce côté. La zone connective, un peu tordue-sigmoïde, est relativement peu large. La vue valvaire (fig. 36) est longuement elliptique, sillonnée obliquement par un raphé sigmoïde, coupé au milieu par un nodule. La striation est transversale et assez accusée pour être visible en milieu liquide. Ressemble à 5. latestriata (Brébisson) Grunow. Origine. — Détroit de Matotchkine; très rare. Planche XXXVI, figures 86 et 87. Forme beaucoup plus petite à valves linéaires, obtuses-arrondies aux extrémités. Raphé sigmoïde bordé d’un côté surtout d’une aire hyaline. Le reste est occupé par une grossière sculpture alvéolaire dont les mailles rectangulaires ont leur grand diamètre orienté transversalement à la valve et ne forment de chaque côté du raphé que deux ou trois rangées. En vue suturale le frustule se montre étranglé en son milieu, arrondi-tronqué aux extrémités. Il est bien silicifié. Origine. — Boues glaciaires. Genre Rhoîconeîs Grunow Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page 238. Planche XXXIII, figures 5g et 60. Espèce achnanthiforme comme ses congénères, qui diffèrent des Achnanthes en ce que chacune des valves est munie d’un nodule. Nous la tenons de la florule des glaces, où nous n’avons pu l’observer qu’à l’état de frustules isolés et vides. Ceux-ci, en vue suturale (fig. 60), se montrent coudés ou plutôt courbés d’un seul côté, suivant un profil qui, à première vue, rappelle celui des Achnanthes, mais qui en diffère réellement. La zone connective paraît lisse ou finement striée longitudinalement. MICROPLAN KTON 34g Les deux valves (fig. 5g) sont identiques. Elles ont une forme lancéolée, un peu déjetée d’un côté; elles portent un raphé arqué, un nodule médian et une petite aire hyaline, ébauche d’un stauros, qui est loin d’atteindre les bords. Le reste est couvert d’une striation serrée, un peu radiante. Genre NüVÎCUlü Bory Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, toc. cit., page 162. Ce genre bien connu, le plus riche en espèces de toutes les Diatomacées, ne tient pas dans le plankton marin une place en rapport avec son extraordinaire diversité, surtout si l’on en distrait, comme nous l’avons fait, les espèces affines, que leur faculté de s’agréger en colonie rend plus aptes que d’autres à entrer en concurrence avec les Chétocérées et à s’immiscer dans leurs rangs, au milieu de la florule flottante des eaux pélagiques. Celles dont il nous reste à dire un mot n’ont pas ce caractère. La plupart sont d’eau douce, soit que nous les tenions de la rivière Matotchka, ou des glaces de la Mer de Kara, ou des boues glaciaires dont l’origine terrestre ne semble pas douteuse. S’il en est quelques-unes qui ont pu se rencontrer dans des produits de pêche planktoniques, ce n’est guère qu’à la suite de circonstances fortuites : fonte des glaces, déversement des cours d’eau, courants marins côtiers, etc., qui en ont entraîné des spécimens isolés plus ou moins loin de leur habitat naturel. Nous nous bornerons à extraire de la collection des formes reproduites, pour la plupart, dans la planche XXXVI celles dont les caractères morphologiques apparents donnent prise à une assimilation immédiate à des types connus, ou du moins à des groupes de formes qui constituent des découpures utiles du genre, comme celles de Van Heurck, dans son Traité des Diatomées. Quant aux autres, nous n’avons pas pu les soumettre à la technique spéciale qu’exigerait leur étude approfondie, ni nous livrer aux recherches bibliographiques qui seraient nécessaires pour retrouver leur état civil légitime. Figures 7, 8, 9 — 10, 11 — 5g, 60. N. glacialis Cleve. Il y a lieu de men¬ tionner à part cette espèce, une des rares dont la présence soit assez régulière dans les pêches planktoniques de la Mer de Kara et du Détroit de Matotchkine. Les figures 7, 8, 9 se rapportent à de grands spécimens dont les valves, largement elliptiques et presque planes, présentent une fine trame alvéolaire, caractérisée en milieu liquide par des stries radiantes très rapprochées qui couvrent toute la surface (fig. 7) ou sont interrompues sur des plages plus ou moins étendues dans le voisinage du 35o ALPH. MEUNIER nodule central (fig. g). Ces stries sont réunies par des trabécules transversaux très ténus qui délimitent de petites mailles. Celles-ci se traduiraient dans le baume sous la forme de perles qui seraient naturellement orientées en séries, comme les stries radiantes. La figure 8 montre que ces grandes formes sont aplaties suivant la zone connective. Les figures io et n sont les deux vues, valvaire et suturale, d’une forme beaucoup plus petite dans laquelle les faibles dimensions de la valve sont compensées par une largeur plus grande de la zone connective. Il faut y rattacher encore les figures 5g et 60, qui en montrent la forme et la disposition de l’endochrome. Celui-ci est formé de deux chromatophores valvaires symétriques qui, partant du centre de la valve, se subdivisent en un certain nombre de lamelles rayonnantes (fig. 60), marquées irrégulièrement de nodosités plus sombres. Les extrémités amincies de ces lamelles se rattachent à leurs homologues de l’autre valve par des cordons cytoplasmatiques transversaux à la zone connective (fig. 5g). Le noyau, n, est central et logé dans un cylindre protoplasmatique transvalvaire. Aux Didymées de Van Heurck se rattachent quelques-unes de ces formes au dessin compliqué, dont l’interprétation figurative est influencée beaucoup par le milieu d’enrobage, ce qui en rend l’identification difficile parfois. Figure i. N. bomboides W. Smith. Vue valvaire. A part la différence d’ampli¬ fication, c’est presque trait pour trait 1a. figure ig, planche B (supplément de l’atlas du Synopsis ). Figures 53 et 5q. N. chersonensis Grunow? Grand spécimen dont nous reproduisons deux vues qui ne diffèrent en réalité que par l’aspect que revêt l’objet soit en milieu liquide (fig. 54), soit à sec (fig. 53). Dans la figure 5q on saisit mieux la structure alvéolaire vraie. Dans la figure 53 les alvéoles interposés aux côtes radiantes sont réduits à de petits pores qui, dans le baume, apparaîtraient comme des perles alignées sur un seul rang. La valve laisse alors passer beaucoup moins les rayons lumineux et paraît plus obscure. La différence n’est donc évidemment qu’apparente, mais il nous a paru utile de montrer, par un exemple qui nous est personnel, combien les écarts de techniques et les modes de figuration adoptés peuvent rendre difficile la conciliation des notes biblio¬ graphiques des auteurs. Planche XXXV, figures 38 et 3g. Une des nombreuses formes qui semblent devoir se rattacher à N. crabro Ehrenberg. Notre reproduction ayant été faite d’après l’objet immergé dans l’eau, il serait difficile d’en urger la comparaison avec d’autres exécutées dans des conditions différentes. On voit, par la vue suturale de la figure 3g, que le frustule se montre égale¬ ment étranglé en son milieu, sous cet aspect. MICROPLANKTON 35l Planche XXXVI, figure 22. A part une certaine dilatation des sillons qui côtoient le raphé, ce dessin ressemble étrangement à la figure 20, planche B (supplément de l’atlas du Synopsis de Van Heurck), qui se rapporte à N. didyma Ehrenberg. Si n’étaient les assez grandes différences de grandeur attribuées aux objets, nous n’hésiterions pas à assimiler l’un à l’autre. Les Ellipticées de Van Heurck, qui rentrent aussi avec les Didymées dans les Diploneis d’autres auteurs, ont également ici quelques représentants. Figure 21. N. Smithii Brébisson. Grande forme largement elliptique-arrondie ; nodule très large, au milieu d’une aire hyaline qui se rétrécit vers les nodules termi¬ naux et qui borde des deux côtés le raphé peu discernable; côtes robustes, radiantes, dont l’aspect en milieu liquide fait supposer des rangées de petites mailles interposées; sillons profonds, parallèles à l’aire hyaline centrale, un peu élargis vers le milieu de la valve. Figures 23 et 24. N. elliptica Ktitzing. Forme plus petite, elliptique, à sillons plus étroits et à côtes radiantes moins distancées. Vue valvaire (fig. 23), vue connective (fig. 24). Planche XXXV, figures 42 et 43. Vues suturale et valvaire d’une forme analogue mais plus longuement elliptique-aiguë, à sillons plus élargis au milieu et à aire hyaline très étroite autour du raphé. Planche XXXVI, figure 78. N. scutellum O’Meara. Petite forme à valve elliptique, suborbiculaire, que Van Heurck considère comme une variété de N. Smithii. Figure 79. Forme affine aux précédentes par l’aspect, mais plus allongée, à bords presque parallèles, arrondie seulement aux extrémités. Peut-être trouverait-on rationnel d’en faire aussi une variété de N. Smithii, var. elongata, par exemple. Figure 81. N. littoralis Donkin. Petite forme à valve elliptique aiguë. Nodule allongé. Raphé bordé des deux côtés par des sillons étroits complètement droits. Striation transversale très légère et droite. Figures 80 et 82. N. oculata Brébisson. Valve linéaire oblongue à extrémités arrondies. Nodule médian subquadrangulaire. Raphé bordé de sillons étroits, droits, légèrement incurvés près du nodule. Striation transversale droite très légèrement accusée. Les figures valvaires 80 et 82 nous en paraissent être des variantes de grandeur. Aux Hennedyées, se rattache la seule espèce observée qui suit : Figure 5o. N. Sandriana Grunow. Grande valve, de forme largement elliptique, analogue aux autres connues du groupe, mais s’en distinguant par les deux longs arcs étroits qui occupent, des deux côtés du raphé, l’aire mouchetée centrale de la valve. Les Lyrées ont des représentants à la fois plus variés et plus nombreux. Figure 16. N. lyra Ehrenberg. Variété de grand module, à valve elliptique- arrondie très large. 352 ALPH. MEUNIER Figure i5. N. lyra Ehrenberg. Autre variété à valve un peu étranglée au milieu et atténuée-aiguë vers les extrémités. Comme on sait, nous figurons par des stries les espaces qui séparent les séries de perles des auteurs qui reproduisent l’aspect dans le baume. Sans être aussi exact, c’est plus expéditif. Figure 27. N. abrupto, Gregory. Valve elliptique, présentant des sillons lisses lyrés qui convergent à leur extrémité vers le raphé et qui se terminent brusquement à une certaine distance des extrémités de l’organe. Figures i3 et 14. N. abrupto Gregory. Vues valvaire et suturale d’une variété, à bords parallèles au milieu et à extrémités diminuées obtuses, qui présente néanmoins des sillons lyrés convergents vers leur sommet, à une certaine distance des extrémités de la valve. Figures 25 et 26. N. forcipata Greville. Vues valvaire et suturale d’une forme longuement elliptique dont les sillons lyrés sont peu écartés du raphé et s’y fusionnent, en quelque sorte, vers les extrémités. Figures 28 et 29. Vues valvaires d’autres modalités, différentes de grandeur et de forme, du même type de N. forcipata. Nous n’avons à signaler qu’une forme des Palpébrales. Figure 33. N. palpcbralis Brébisson. Valve largement elliptique-lancéolée, à extrémités aiguës ; stries un peu radiantes, marginales, laissant autour du raphé un large espace hyalin de forme lancéolée. Aux Abréviées pourraient appartenir les formes suivantes : Figure 43. N. brevis Gregory. Valve elliptique, à extrémités diminuées-rostrées, à rostre large. Raphé entouré d’une zone hyaline assez large, se dilatant autour du nodule médian en un espace hyalin lancéolé. Stries radiantes. Figure ig. On pourrait peut-être y rattacher la petite forme plus obtusément rostrée que nous figurons ici et dont l’aire hyaline est arrondie et rend indistinct le nodule médian. Les Perstriées n’ont sans doute dans nos matériaux qu’un représentant authentique. Figure 44. N. humerosa Brébisson. Valve atténuée-rostrée de dimensions moyennes. Raphé bordé d’une aire hyaline dilatée transversalement autour du nodule médian. Stries radiantes, les médianes inégalement longues. Notre forme est étranglée au milieu; il y aurait lieu, sans doute, d’en faire une variété du type. Il semble qu’il faille rapporter aux Crassinerviées : Figure 61. N. cuspidata Kützing. Valve longuement lancéolée, à extrémités rostrées, non céphalées, que couvre une striation fine, transversale, atteignant le raphé, sauf au voisinage du nodule médian, où elle devient indiscernable. MICROPLAN IvTON 353 Aux Stauronéidées se rapporteraient : Figures 3i et 32. N. pinnnlaria Cleve. Synonyme : N. quadratarea A. Schmidt. Vues suturale et valvaire d’une forme linéaire-oblongue, à extrémités arrondies; stries transversales, parallèles, atteignant le raphé et laissant, autour du nodule médian, un large espace hyalin, quadrangulaire, stauronéiforme. Nous ne saurions dire s’il y a lieu d’y rattacher avec quelque fondement les formes reproduites dans les figures 65 et 64 qui, avec une forme plus courte, plus large et un peu atténuée-obtuse au sommet, présentent une aire hyaline stauronéiforme plus ou moins accusée. La striation en est transversale et assez ténue. Les Aspérées n’ont guère d’autres représentants connus que : Figures 2, 3, 4. N. aspera Ehrenberg. Valve elliptique-lancéolée à extrémités subaiguës (fig. 2). Raphé entouré d’une zone hyaline étroite qui, au niveau du nodule médian, prend une forme élargie, stauronéiforme, qui n’atteint pas les bords de la valve. Celle-ci présente une structure alvéolaire imbriquée, grossière. Les figures 2 et 3 sont d’un même spécimen présenté en vue valvaire et en vue suturale. La figure 4 est d’un spécimen un peu plus court, mais plus large en vue suturale. Figures 46 et 47. N. Clepsydra Donkin. Il se peut que le spécimen ici figuré, en vue suturale et en vue valvaire, soit cette espèce marine, caractérisée par des stries transversales, peu rayonnantes, plus fines, qui soulignent une structure alvéolaire imbriquée moins apparente, par la forme circulaire de l’espace hyalin qui entoure le nodule central (fig. 47) et par l’étranglement médian du frustule, en vue suturale (fig. 46). L’examen en milieu liquide n’a sans doute pas permis de marquer davantage la structure alvéolaire imbriquée, entre les stries radiantes beaucoup plus visibles dans ces conditions spéciales d’observation. Les Pinnulariées et les Radiosées ne sont guère représentées en dehors des échan¬ tillons de boues glaciaires, où on en rencontre quelques-unes à l’état de frustules vides le plus souvent. Figures 67 et 68. N. viridA Kützing. Grande forme à valve linéaire-elliptique arrondie aux sommets. Les côtes transversales ménagent tout le long du raphé et même autour des nodules terminaux une aire hyaline assez large. Figures 3g et 40. Navicula sp. Grande forme du type des Pinnulariées, à valve lancéolée, décorée de grosses côtes radiantes qui n’atteignent pas le raphé et laissent une aire hyaline de forme elliptique autour du nodule médian. Figures 70 et 71. N. tridens sp. n. Grande forme très analogue aux précédentes, mais s’en distinguant nettement par une aire hyaline centrale en forme de stauros, qui est due à ce que les côtes médianes, trois de chaque côté, sont moitié moins longues que leurs voisines. La valve est lancéolée (fig. 7°) très convexe, comme on peut le voir sur la vue suturale (fig. 71). 354 ALPH. MEUNIER Figures 57-58 et 5i-52. N. cruciformis Donkin. Spécimens de dimensions différentes en vue valvaire (fig. 5i et 5 7) et en vue suturale (fig. 52 et 58). Les frustules sont un peu étranglés au milieu ; les valves sont linéaires, arrondies aux extrémités; les stries sont fines, flexueuses, radiantes au milieu de la valve, conver¬ gentes vers les bouts; le nodule médian est entouré d’un pseudo-stauros large, cunéiforme. Figures 48 et 49. Navicula sp. Valve linéaire, large au milieu, atténuée-obtuse aux extrémités; stries transversales très serrées, courtes, laissant une aire hyaline large tout le long du raphé. Frustule légèrement étranglé au milieu (fig. 48). Figures 37 et 38. N. cancellat a Donkin. Vues suturale et valvaire d’une forme assez grande, à frustule contracté au milieu et à valve longuement lancéolée. C’est sans doute une des variétés connues du type. Figures 5-6 et 41-42. N. kariana sp. n. Une des formes les plus répandues sur les glaces de la Mer de Ivara. Valve très longuement lancéolée-aiguë, couverte de fortes stries perpendiculaires au raphé et l’atteignant presque (fig. 5 et 42), vue suturale presque linéaire, témoignant de la faible convexité des valves (fig. 6 et 41). Figures 35 et 36. Navicula sp. Petite forme à valve lancéolée couverte de stries très rayonnantes au voisinage du nodule médian, où quelques-unes restent plus courtes sans néanmoins laisser place à une aire hyaline. Figure 45. N. peregrina Kützing. Forme reconnaissable à la disposition spéciale des stries rayonnantes médianes qui sont de longueur inégale. Figures 76 et 77. Navicula sp. Forme de Radiosée dont les caractères sont trop frustes pour permettre une assimilation fondée. Figure 74. Navicula sp. Valve largement lancéolée, aiguë aux extrémités, complète¬ ment couverte de stries rayonnantes, assez fortes. Figure 17. N. lanceolata Kützing? Var. arenaria vraisemblablement. Les figures 62, 63, 75, 55, 69 sont des reproductions de formes douteuses dont nous n’avons pu observer que des valves isolées dans les boues glaciaires. Suivent quelques formes dont les valves paraissent hyaline en milieu liquide, tant sont délicates les stries transverses qui n’apparaissent un peu qu’à sec. Figure 12. Forme élégante, à frustule allongé, bicéphalé, marqué au milieu d’une sorte de stauros qui se traduit par une réfringence spéciale. Figure 18. Forme lancéolée à extrémités rostro-capitées, qui provient comme la précédente de la rivière Matotchka. Paraît être N. ambigua Ehrenberg. Figure 20. Petite valve linéaire, arrondie aux extrémités, remarquable par la dilatation du raphé, entre les nodules médian et terminaux. Figure 34. Forme lancéolée à extrémités subcapitées, à striation transversale atteignant le raphé. Les figures 3o, 72, y3, 83, 84, semblent devoir se rapporter au groupe des Fusiformes, remarquables par leurs valves longuement lancéolées et la ténuité extrême de la striation. Peut-être pourrait-on voir, au moins dans l’une d’elles (fig. 3o), N. fusiformis Grunow. MICROPLANKTON 355 Genre JWüStOgloiâ Thwaites Caractères du genre. — Cfr. H. Van Heurck, Traité des Diatomées, page i53. Les figures 66 et 85 s’y rapportent vraisemblablement, bien que les caractères n’en soient pas aussi évidents que dans d’autres espèces bien connues des régions moins boréales. Figure 66. Mastogloia apicidata W. Smith. Figure 85. Mastogloia submarginata Cleve et Grunow. Origine. — Ces deux espèces sont assez rares dans les matériaux de la Belgica; elles s’y rattachent à la florule des neiges et des glaces. NOTE FINALE Pour nous conformer à l’usage reçu dans les publications du genre de celle-ci, nous nous étions proposé d’abord de tracer, en annexe à ce Mémoire, le tableau synoptique de la répartition des espèces les plus fréquentes dans les divers produits de pèches microplanktoniques de la Belgica. Il a été jugé préférable, dans la suite, de réserver ce supplément de documen¬ tation pour un autre travail, à concevoir sur un plan assez étendu pour atteindre en même temps les organismes non microplanktoniques qui ont fait l’objet d’autres études relatives à la même Expédition Scientifique. Ce travail permettra de répertorier tous les organismes rapportés des diverses stations de recherches et de souligner leurs rapports mutuels et leurs groupements harmoniques dans les mêmes conditions d’ambiance. Il se peut qu’il y ait là des éléments d’étude d’un très vif intérêt. . i S'H uai! an »! 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