■ jÊu Agriculture Canada Publication 1 350 F Ce qu'il faut savoir sur la production fruitière 630.4 C212 P1350 1986 fr. c.3 Canada PUBLICATION 1350/F, on peut obtenir des exemplaires à la Direction générale des communications, Agriculture Canada, Ottawa Kl A 0C7 ^Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1986 N° de cat. A53-1350/1986F ISBN: 0-662-93547-0 Révision 1986 2M-4:86 Also available in English under the title What you should know a bout fruit production. CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR LA PRODUCTION FRUITIÈRE AU CANADA La culture des fruits au Canada ne date pas d'hier : les Indiens cueillaient plusieurs espèces de fruits sauvages : groseilles à grappes (gadelles), groseilles à maquereau (groseillers épineux), petites poires (amélanchiers), prunes sauvages, airelles (bleuets, myrtilles) et cerises de sable. En 1604, les premiers colons français apportèrent avec eux des graines et plants de fruits cultivés, notamment la pomme, la poire et la prune. Ces importations devaient être suivies plus tard par l'introduction de variétés améliorées venant d'Angleterre ou d'autres pays. Le Canada produit aujourd'hui plus de 560 000 tonnes de pommes et de poires, plus de 50 000 tonnes de fruits à noyaux, pêches, abricots, cerises et prunes, quelque 80 000 tonnes de raisin et plus de 70 000 tonnes de petits fruits : fraises, framboises, airelles, mûres de Logan, sureau, mûres, groseilles à maquereau et canneberges (atocas). Toutes ces cultures trouvent un débouché d'importance variable dans l'industrie de la transformation. En 1983, les exportations de fruits canadiens se chiffraient par 77 millions de dollars. Le climat restreint la production fruitière du Canada à certaines régions bien délimitées. Les plantations commerciales se concentrent, en Ontario, dans la péninsule du Niagara, à la Baie géorgienne et à la pointe Sud-Ouest de la province; au Québec, dans le Sud-Ouest; en Nouvelle-Ecosse, dans la vallée d'Annapolis; la vallée du fleuve Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick; et en Colombie-Britannique, dans les vallées de l'Okanagan et du Fraser. Des centres secondaires se retrouvent dans l'île de Vancouver (C.-B.), la vallée du Saint-Laurent (Ont.) et le sud de Montréal. On cultive un peu de fruits aux environs de Morden, au Manitoba, de même que dans les endroits abrités avoisinant les régions déjà mentionnées. Les petits fruits poussent dans toutes les provinces et les cultures de framboises, fraises, airelles (myrtilles, bleuets) et de la vigne se font à l'échelle commerciale. Des conserveries et usines de transformation se sont implantées dans les régions fruitières, assurant ainsi la stabilité de l'industrie. Agriculture Canada a rendu d'immenses services à l'agriculture fruitière canadienne au cours des 90 dernières années. Il a fondé de nombreuses fermes expérimentales pour les essais d'adaptation et de sélection des variétés de cultures fruitières. Il y a maintenant une douzaine de ces stations et fermes expérimentales, dont celles de Kentville (N.-É.), Saint-Jean (Qc), Smithfield et Harrow (Ont.), et Summerland et Vancouver (C.-B.), qui sont des centres d'amélioration fruitière de premier plan. La recherche s'attache à tous les aspects de la production, de la protection et de la qualité des fruits frais ou transformés. Elle touche à la sélection et à l'évaluation de nouvelles variétés, au développement de stratégies de lutte contre les ravageurs, au perfectionne- ment de techniques de gestion des récoltes, à la mise au point de méthodes diagnostiques et de dépistage des maladies et au perfectionnement de techni- ques de production. Les récents progrès de la sélection nous ont donc per- mis d'obtenir des variétés plus rustiques et précoces et d'agrandir sensiblement les régions fruitières. Le Canada produit de nombreuses variétés de pommes : on voit ici une variété bien connue, la Red Delicious. CLASSIFICATION DES FRUITS Sur les quelque 160 espèces de fruits différents que Ton trouve sur la terre, moins de 20 croissent bien dans les jardins ou les vergers canadiens. Les fruits se classent dans quatre groupes botaniques : • Fruits à pépins : pommes, poires, amélanchiers; • Drupes (fruits à noyaux) : pêches, prunes, cerises de Virginie; • Baies : raisin, groseilles, bleuets; • Fruits composés : fraises, framboises. Chaque groupe se subdivise en familles, genres, espèces et variétés. Les variétés ou les espèces peuvent se croiser entre elles, mais cela est très rare pour les plantes de genres différents. PLANTATION D'UN VERGER La culture commerciale des fruits est une entreprise de longue haleine, pleine d'écueils, surtout pour l'amateur. On ne devrait donc jamais entre- prendre la création d'un verger commercial à moins d'avoir une solide ex- périence d'une production aussi spécialisée. Par contre, agriculteurs et jardiniers amateurs trouveront un immense plaisir dans l'entretien d'un petit verger ou jardin fruitier destiné à la con- sommation familiale et dont ils pourront écouler l'excédent au marché ou magasin voisin. * m Les cerises et groseilles à maquereau ou à grappes se cultivent facilement dans les petits jardins. Indépendamment des dimensions de l'entreprise, il y a certains éléments importants à considérer avant de se lancer dans la production fruitière. L'emplacement Le choix d'un emplacement favorable à la culture fruitière est de la plus haute importance. On recherchera de préférence un endroit abrité, légère- ment incliné vers une vallée à proximité d'une grande étendue d'eau qui tempère les extrêmes de températures. Le sol La culture fruitière s'accommode de presque tous les genres de sol, mais un sol fertile, profond, donnera les meilleurs rendements. Les bleuets et les canneberges ont besoin d'un sol acide. Le drainage Le niveau du sol devrait être uni, avec une pente douce pour le drainage. Les arbres fruitiers ne tolèrent pas les sols gorgés d'eau. **»> *fer#^ï Jeune pommier. Le grillage à la base protège le tronc contre les rongeurs. L'abri Un bon brise-vent, arbres ou arbustes, protégera le verger des vents dominants, prolongeant ainsi de plusieurs jours la durée de la période sans gelée. La plantation d'un verger sur une pente facilitera la circulation de l'air et empêchera l'air froid d'y séjourner. La gelée tardive du printemps ou précoce d'automne peut causer beaucoup de dégâts dans une vallée, sans af- fecter les vergers établis sur les pentes. Verger de jeunes pêchers dans la région du Niagara. Le tracé Le tracé de la plantation doit être préparé avec soin. Faites un dessin et discutez-en le plan avec un horticulteur ou agronome du ministère provin- cial de l'Agriculture ou d'une université. Les arbres fruitiers peuvent se planter en carrés, ou en lignes pour faciliter les façons culturales. Les arbustes fruitiers se plantent le plus souvent en lignes pour faciliter l'entretien cultural et la cueillette. Les arbres ou arbustes devraient porter une étiquette permanente et chaque nom ou numéro devrait être enregistré et inscrit sur le plan de plan- tation. Les variétés Dans les vergers commerciaux, le choix des variétés profitables est limité à la demande des consommateurs. Le jardinier amateur n'a pas à se soucier de ces contraintes; il peut cultiver des variétés hâtives, de demi-saison ou tar- dives, de formes, grosseurs ou couleurs diverses. Avant d'acheter une nouvelle variété, s'assurer de sa rusticité et de sa résistance aux maladies dans la région. Commercialisation La proximité d'un marché, d'une usine de transformation ou d'une con- serverie peut jouer un rôle déterminant dans le choix des dimensions du verger. Le Canada dispose d'un système perfectionné de commercialisation pour la distribution des fruits frais dans toutes les parties du pays et à l'étranger. PRODUCTION FRUITIÈRE DU CANADA LEGENDE SI TRÈS BONNE us BONNE ■ PASSABLE 0 EE3 RISQUÉE Récolte de pommes Mclntosh à l'aide de sacs à bretelles et de boîtes de 9 hectolitres sur tracteur. Lutte antiparasitaire Une des conditions essentielles à la production fruitière, au Canada com- me ailleurs, est la protection des arbres et arbustes fruitiers contre les rongeurs, insectes et maladies. Consulter l'horticulteur, l'agronome ou l'entomologiste des services agricoles provinciaux sur les récents moyens de lutte an- tiparasitaire. Pollinisation Il faut prévoir la pollinisation des arbres et arbustes fruitiers, sans quoi la récolte risque d'être maigre. Il est préférable de planter deux ou trois variétés différentes dans le même verger pour faciliter la pollinisation croisée. Beaucoup de variétés sont auto-stériles. S'il n'y a pas assez d'insectes pour assurer une bonne pollinisation, l'arboriculteur avisé demandera à un apiculteur de placer dans son verger un bon nombre de ruches. 10 Prix de revient et revenus Le prix de revient fluctue considérablement selon l'importance de l'ex- ploitation fruitière, la valeur des terrains, la main-d'oeuvre nécessaire et la proximité de débouchés locaux et de conserveries. La valeur des terrains peut varier de quelques centaines de dollars l'hectare pour les vergers ou jardins familiaux, à de 15 000 à 20 000 dollars l'hectare dans les régions de vergers commerciaux. Rendement Les ronces produisent dès la 2Q année de la plantation; un arbre fruitier ne peut guère entrer en production avant 5 ou 8 ans. Certains arboriculteurs plantent des fraisiers ou autres petits fruits entre les rangs d'arbres fruitiers pour s'assurer d'un certain revenu en attendant la première récolte du verger. La longévité d'un verger de pommiers varie de 30 à 50 ans; celle de pêchers, la moitié moins. ORGANISATION ET ENTRETIEN CULTURAL Arbres fruitiers Les jeunes arbres de 2 ou 3 ans s'achètent généralement dans les pépinières. La plupart des arbres sont composés, c'est-à-dire que leur charpente a été greffée sur une souche de variété différente. La greffe permet de donner à la variété recherchée un système radiculaire rustique. De nom- breux porte-greffes ont un effet nanifiant sur la taille définitive des arbres. Le jardinier amateur choisira de préférence un arbre de développement moyen. Avec des arbres greffés, il est indispensable de ne pas laisser de pousses en dessous de la greffe. Les porte-greffes des pommiers Robusta sont beaucoup plus rustiques au Canada que ceux d'East Mailing. Planter les jeunes arbres dès leur réception de la pépinière, dans des trous fraîchement creusés, à la même profondeur ou légèrement plus bas qu'ils l'étaient en pépinière. Tasser le sol comme il faut autour des racines en remplissant les trous avec du bon sol de surface. Couper ensuite les jeunes arbres à un tiers du sommet. Les tailles subséquentes ne doivent servir qu'à diriger le développement des branches. Les arbres plus âgés sont à déconseiller parce qu'ils coûtent plus cher et sont plus exposés à périr au cours de l'année qui suit la transplantation. Arbustes fruitiers Acheter chez un pépiniériste de bonne réputation les plants qui se présen- tent sous forme d'amas de racines, avec peut-être une ou deux courtes tiges. Les arbustes fruitiers ont besoin de moins de place que les arbres. Les fram- boisiers et groseillers se plantent souvent en rangs, écartés de 2 à 2,5 m. Pour empêcher les plants de trop s'étaler, garder les interlignes bien sarclés et couper tous les drageons. Les arbustes ne portent pas de fruits l'année de la planta- tion, mais seulement la deuxième année. Couper toutes les tiges de 2e année n aussitôt après la récolte, quoiqu'on puisse le faire aussi au début du printemps suivant. Plants de fraisiers N'acheter les plants que chez des pépiniéristes dont les stocks sont exempts de virus. Il y a au Canada de nombreuses grandes fraiseraies com- merciales, notamment dans la vallée du Fraser (C.-B.), dans le sud de l'Ontario, au Québec et dans les provinces Maritimes. Il est important de planter les fraisiers jusqu'au collet, dans un bon sol à jardin, sans mauvaises herbes. La plupart des producteurs préfèrent le système de plantation en rangs étalés plutôt qu'en buttes. L'exploitation d'une fraiseraie peut être mécanisée, sauf pour la cueillette. Pour l'hiver, les plants doivent être protégés par un paillis placé en fin d'automne après les premiers jours de gel. Au printemps, enlever le paillis lorsqu'il n'y a plus de risque de gelée. Malgré les hivers longs et froids du Canada, l'agriculteur ou le jardinier amateur ne doit pas craindre la culture de diverses espèces de fruits. Bien renseigné, le producteur de fruit commercial peut vivre très à l'aise, et si le jardinier amateur ne doit pas tirer grand profit matériel de la culture des fruits, il y trouvera néanmoins une occupation à la fois stimulante et agréable. 12 Fraiseraie en rangs étalés, méthode de culture populaire. Méthode nouvelle et efficace de cueillette des fraises. 13 LIBRARY BIBLIOTHEQUE AGRICULTURE CANADA OTTAWA K1A 0C5 3 TD73 ODObôZZÛ fi