IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 5^ // {•/ /, ,0 #; «/ fA 1.0 '- lia 150 ""' er l.l 1.25 (.4 IIM 1.6 V^ ê /a ew j^^^ ^^' .0 % .X^ 7 /r /^ # CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Micro eproductions Institut canadien de microreproductions historiques 1980 Technicai Notes / Notes techniques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filnrting. Physical features of this copy which may alter any of the images in the reproduction are checked below. L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Certains défauts susceptibles de nuire à la qualité de la reproduction sont notés ci-dessous. 0 D D Coloured covers/ Couvertures de couleur Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées D D D Coloured pages/ Pages de couleur Coloured plates/ Planches en couleur Show through/ Transparence V Tight binding (may cause shadows or distortion along interior margin)/ Reliure serré (peut causer de i'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure) D Pages damaged/ Pages endommagées D Additional comments/ Commentaires supplémentaires Bibliographie Notes / Notes bibliographiques D D D Only iidition available/ Seule édition disponible Sound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Cover title missing/ Le titre de couverture manque D D D Pagination incorrect/ Erreurs de pagination Pages missing/ Des pages manquent Maps missing/ Des cartes géographiques manquent □ Plates missing/ Des planches manquent D Addition*.! comments/ Commentaires supplémentaires The images appearing hère arc the best quality possible considering the condition and *egibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. The last recorded jrame on e?.ch microfiche shall contatn the symbol — ♦-(meaning CONTINUED"), or the symbol V Imeaning "END"), whichever applies. Un des symboles suivants apparaîtra sur la der- nière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ► signifie "A SUIVRE ', le symbole V signifie "FIN". Th« original copy was borrowed from, and filmed with, the kind consent of the following institution: National Libraiy of Canada L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de l'établissement prêteur suivant : Bibliothèque nationale du Canada Maps or plates too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper lfi*t hand corner, left to right and top to bottom, as n.any frames as required. The following diagrams illi strate the method: Les cartes ou les planches trop grandes pour être reproduites en un seul cliché sont filmées a partir de l'angle supérieure gauche, de gauche à droite et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Le diagramme suivant illustre la méthode : 1 2 3 1 2 3 4 5 6 fmm r CONFERENCES AGRICOLES ni LA CULTURE DU TABAC MONTRÉ AT, KiisÈnE Sfxkcal i^ l'ii.s— I.Mi'iuMEijRs-KniTErjns Rue Sainl-Vincent, 6, S cl lo 1882 ^ CONFERENCES AGRICOLES III LA CULTURE DU TABAC MONTRÉAL EUSÈBE SÉNÉGAL d- FILS, IMPRIMEURS-ÉDITEURS 6, 8 d-^ lo, rue Snint- Vincent 1882 . ■'■'■■' - '■'"-■■■-"■-^^^^^^— s & 2.72 a "6 LA CULTURE DU TABAC. SoMMAiRii.—La semenco. — Les plants. — Le repiquage. — Les puce- rons—L'arrosage. — Le terrain.— Effets de Ihuraidité — Action du soleil. — Distance entre les rangs. — Les engrais. — li'entretien du champ. — Le pincement. — La rccohe. — Manière de faire sécher le tabac. — Sa préparation. Messieurs les Cultivateur^, Vous avez le choix de cultiver des tabacs canadiens ou des tabacs étrangers. Dans le premier cas, voua pouvez produire la semence vous-mômes en laissant monter en graines quel- ques pieds de la variété que vous préférez. Mais choisissez toujours pour cela les plus beaux pieds, et ceux qui reçoivent en même temps les rayons du soleil, afin que vous ayez une graine bien formée et bien mûrie. Il peut y avoir des espèces étrangères qui soient maintenant acclimatées au pays, mais, en règle générale, les tabacs de la Havane, du Connecticut, du Maryland, etc., perden\ £0us un. climat complètement diffé- rent de celui de ces contrées, leur arôme particulier. Il est préférable d'en importer la graine chaque année ; cela coûte peu de chose, et on y gagne à la fin du compet. Mais si vous cultivez un tabac bien acclimaté ici et qui donne satis- Êaction, gardez-le aussi longtemps que vous voulez. Par des soins appropriés vous pouvez même l'améliorer. Ce que j'ai dit sur cette question en parlant de la culture du blé peut trouver son application ici. La prétendue nécessité de tou- jours changer de semence au bout de trois ou quatre ans n'est autre chose qu'un préjugé. Les cultivateurs qui sèment du tabac pour leur propre inilBiMiiiniiiiiiiMMaEa»^ -_ 4 — usage, ' ont coutume de préparer des espèces de couches chaudes dans des boîtes qu'ils placent près des fenêtres. C'est au milieu d'avril qu'on prépare ces boîtes. On y met du fumier de cheval qu'on arrose avec de l'eau bouillante et auquel on mélange de la terre do jirdin. On met à la sur- face une terre bien ameublie. Tout cela est très bien, mais il arrive eouvcnt qu'on fait le terreau trop riche, et sur- tout qu'on arrose trop. On y sème la graine, et encore ici, on commet génèraltment une grande erreur. On la sème dix fois trop forte. Elle lève tellement drue qu'il est impos- sible aux plants de se former. 11 faut semer bien clair, et ne pas oublier que la graine est excessivement fine. Il faut l'enterrer très peu pour qu'elle lève plus vite et plus également. A bout d'une dizaine de jours, la graine lève, on arrose les jeunes plants, mais encore ici on dépasse généralement la mesure, on arrose trop et trop souvent. Il est vrai que les plants poussent plus vite, mais avec cet arrosage désordonné, en a beaucoup de feuilles et presque pas de racines. Le col de la plante est mince comme un fil, et souvent le tabac commence déjà à lever pendant C|u'il est encore dans la boîte. Quand on transporte ces plants en pleiii air, ils périssent de suite ; ils ont été trop douillettes. Un bon plant de tabac a des feuilles bien vertes, rondes, veloutées, couvertes d'un petit duvet, et collées contre la terre ; il a le col épais et surtout beaucoup de racines, c'est là le point essentiel. Peu de feuilles et beaucoup de racines, voilà ce que vous devrz tâcher d'obtenir. Ce résultat s'obtient d'une manière surprenante si vous pratiquez ce qu'on appelle le repiquage, c'est-à-dire si vous transplantez vos plants tandis qu'ils sont encore très petits. Vous les mettez dans d'autres boîtes ou dans des couches couvertes de vitres. Vous pouvez même les transplanter en plein air si la saison est assez avancée, et que vous ne craigniez plus les gelées. Vous laissez une distance de deux à trois pouces entre chaque plant et vous, le laissez se développer et former une belle touffe de racines, en attendant que la terre soit préparée pour faire la plantation en plein champ. — 5 — On peut repiquer mille plants en une couple d'heure?. Ce n'est donc pas un ouvrage bien considérable. Quand le moment de la plantation est arrivé, vous avez l'avantage de pouvoir enlever facilement le tabac repiqué avec toutes ses racines et de lais cr aux racines la terre qui est tout autour. De cette manière les plants no Fouffrent pas de la transplantation en plein champ, et il est rare qu'on en perde un pied, Si vous voule?: essayer ce moyen, vous ne ferez plus jamais autrement. Tout ce que j'ai dit par rapport aux couches chaudes, au repiquage, etc., peut s'appliquer également à la culture sur une plus vaste échelle. Si vous voyez des pucerons sur les jeunes plants, arrosez- les avec un petit peu d'ellébore blanc ou de vert de Paris dans de l'eau ou saupoudrez-les avec de la suie ou avec des cendres et du sel fin bien mélangés. Le muine moyen est bon sur le champ. C'est la suie qui est le meilleur remède. On transplante le tabac dans le mois de juin. On choisit de préférence un temps humide. Les premiers jours on re- couvre la plante d'une feuille de rapace, ou d'une petite boîte d'écorce de bouleau. On peut conserver ces boîtes d'une année à l'autre. Avec des plants bien garnis de racines et par un temps humide, cette précaution n'est pas nécessaire. Si, en faisant la transplantation du tabac, vous avez la précaution d entourer chaque plant d'une bande de papier commun d'un pouce de large, et de faire en sorte que la plus grande partie de cette bande de papier sorte de terre, vous mettrez vos jeunes plants à l'abri des attaques d'un insecte rampant dont j'ignore le nom f=cientifiquc. La bande de papier est un obstacle qui l'arrête, car il ne fait que ramper à la surface du sol. Quand le tabac est sur le champ, n'arrosez que dans le cas d'absolue nécessité. J'ai rencontré à Saint-Trénée le proprié- taire d'un magnifique champ de tabac. Il avait coutume de bien réussir dans cette culture, et il rCarrosait jamais. Si toutefois, vous croyez l'arrosage nécessaire, prenez de l'eau qui a un peu vieilli et mettez-y une pelletée de cendres et un — 6 — peu d'urine. Avec de l'eau de puits fraîche et froide, on fait plus de dommage que de bion. Le tabac n'est pas auRsi difficile qu'on le prétend sur le choix du terrain. Mais la terre doit être convenablrment cgouttér (c'est le point le plus important), et travaillée pro- fondément, car il faut lui donner toute la facilité possible pour étendre ses lon<;uc8 et nombreuses racines. Parlez à n'importe quel vrai planteur de tabac et il vous dira que le tabac réussit dans tous les terrains qu'on prépare convena- blement pour sa culture. Je suis loin de prétendre que la nature du sol n'influe pas sur la qualité du produit ; je sais bien que c'est le contraire ; mais on se trompe très souvent lorsqu'on dit que tel ou tel terrain est impropre à cette culture. Sans doute, le tabnc aime une terre de jardin, .lyant toutes les bonnes qualités possibles et pas de défauts, mai.? toutes lûs plantes en .«ont là. Plus la terre est riche, plus le rendement est considérable, toutes autres choses égales, mais tout cela n'est rien de bien nouveau. Ramasser beavcoup de tabac n'est pas plus diffi- cile que de récolter en abondance des betteraves ou du blé- d'Inde, mais récolter de bon tabac, voilà la grande question, et nous dirigerons surtout notre attention de ce côré-là. Les circorusiaisces qui influent d'une manière ou de l'autre sur la qualité du tabac sont principalement les suivantes : Si le sous-sol ne laisse pus pénétrer leau et qu'il survienne des pluies abondantes, le tabac soufl're de l'humidité. Pour éviter cet inconvénient propre aux terres dures, remuez le sol profondément Vautomne précèdent^ soit en le retournant à la bêche, soit en y faisant un labour de défoncement. Ameublissez de nouveau le printemps. Le fumier froid, lent, humide, tel que la bouse de vache, a aussi un mauvais effet sur la qualité du tabac. Employez des engrais vifs, chauds, tels que l'engrais humain mélan^,, avec d'autres substances, de la fiente de volailles, du fumier de mouton. Les composts sont toujours préférables aux fu- miers non préparés. Les engrais minéraux — les cendres, les phosphates, le plâtre, la chaux, le sel — ont un très b( n effet sur la qualité du tabac, — 7 — et servent en même temps à détruire les insectes. Ce sont des stimulants prdcieux. Ils activent la végétation du tabac et le fout mûrir plus vite et plus parfaitement. On peut mettre les cendres lessivées ou la chaux l'automne précédent On n'enterre jamais profondément les engrais minéraux. AlU moyen de la herse ou du râteau on les mélange avec la terre de la surface. Il est bon do mélanger du plâtre, du sel, et do la terre prise à la surface du sol, nu funjior qu'on veut mettre su»- le champ qu'on prépare pour le tabac. Ce mélange agit très bien. Les terres froides et grasses donnent un tabac de qualité inférieure. Il faut les amender en y .charroy.mt quelques voyagrs de sable ou de terre noire séchéc, ou les deux, ce qui vaut encore mieux. Une trop grande abondance do richesse dans la terre nuit à la qualité du tabac. Il faut lui donner la chance de mûrir à temps. C'ewt surtout au commencement de sa croissance qu'il faut le por . on avant. De là l'avantage d'employer des fumiers vifs v. vies stimulants. Le soleil joue un grand rôle dans la culture du tabac. Sans ses rayons, il n'a ni goiit ni senteur Ne le cultivez jamais dans les endroits où le soleil ne vient pas. Editez aussi les lieux ombragés, le voisinage d3s arbres qui lui cachent le soleil une partie de la journée. Pourquoi les tabacs de la Havane, du Maryland etc., sont-ils si recher- chés ? C'est parce qu'ils ont mûri sous un sokdl ardent. Une terre exposée au sud est donc préférable. Autre remarque à propos de l'action du soleil. L'effet bienfaisant de ses rayons ne se fait pas sentir seulement sur les feuilles, mais aussi sur les racines et sur la terre qui les nourrit. La plupart des cultivateurs ont le défaut de plan- ter le tabac trop fort, deux fois trop fort. Il est souvent difficile de les faire revenir de cette erreur ; ils s'imaginent qu'ils gagnent du terrain. Cela n'est pas du tout le cas. La distance des rangs ec des pieds change d'après la variété cultivée. Le tabac canadien demande moins de place 'ii^^^ii^^S^^SSSSiSSBÊÊàMÊÊÊÊÊÊilÊÊÊiiiÊiÊÊÊÊÊÊÊÊ — 8 — que le Havane, lequel, à son tour, peut se contenter d'un espace plus petit que le Connecticut à grandes feuilles. M. Cuisset donne comme moyenne un espace de trois pieds entre les rangs et deux pieds d'un plant à l'autre M. La- roque veut qu'on laisse trois pieds en tous sens, et il ajoute qu'il est même préfdrable de laisser entre les rangs trois picf's et demi, afin de pouvoir y passer facilement. Il faut tenir compte de la qualité du sol et la variété cultivée mais ces chifiFres peuvent être considérés comme deux extrêmes entre lesquels vous saurez choisir selon les circonstances. Si vous aimez à récolter de bon tabac, laissez l'espace voulu entre les plants, de manière à ce que le soleil puisse exercer son influence bienfaisante sur les feuilles et sur le sol. De cette manière la qualité sera aussi satisfaisante que la quantité. Il n'y a rien de mieux que de remuer souvent la terre entre les rangs, tant que la gratte ou le râteau de fer peuvent y passer sans briser les feuilles. Grattez et râtelez le plus souvent possible, vous y gagnez de toutes les ma- nières. Même plusieurs jours avant la plantation, si la terre n'est pas trop humide, remucz-lu d'avsince. L'application d'engrais liquides est encore excellente. Ameublissez la surface de la terre avant de les appliquer. Etendez l'urine d'un volume égal d'eau et versez le liquide entre les rangs, et non pas sur les plants. Tout le monde sait qu'il est nécessaire d'empêcher le tabac de monter trop haut, qu'il faut lui pincer la tête, et casser les drageons qui poussent entre les feuilles et la tige, afin que les feuilles profitent de toute la nourriture. Pas besoin de longues explications là-dessus. Mais combien de feuilles faut-il laisser au tabac ? voilà une question importante. Permettez-moi de vous dire qu'on en laisse généralement trop, bien trop. Six à huit bonnes feuilles, c'est assez. La saison est courte ici. En France ou aux Etats-Unis, on peut lui laisser bien plus de feuilles que dans notre climat. Le tabac auquel on laisse trop de feuilles ne mûrit pas à temps, et les feuilles ne sont pas nourries de sels propres à lui donner du goût et de la saveur. Avec cette qu «ntité de feuilles on a un tabac léger, vert, sans arôme, et qui pique — 9 — affreusement la lingue. Ce n'est pas cola qu'il fjut. Le rendement est toujours moinire quand on a beaucoup de feuilles que quand on en a peu. Cela paraît difiScilo à croire, mais faites des essais, et vous verrez. Les feuilles jounes, minces et mal nourries n'ont pas de poids quand elles sont Êt'chées. Enlevez les fouilles brisées, tacbetdes, qui traînent à terre. Elles ne peuvent que gâter ce qui est bon. Quand le tabac commence à mûrir, les fouilles renflent et présentent des taches qui tournent du vert franc au vert jaunâtre. Quand le temps de la récolte est venu, ayez soin de couper le tabac pendant qu'il est sec Ce point est important à noter. Choisissez une belle journée et laissez-le quelques heures au soleil. Il y a des personnes qui ont la mauvaise habitude de laisser le tabac coupé sur le champ pendant plusieurs j mrs. Il perd ainsi les trois quans de sa valeur s'il survient une pluie ; même la rosée et la fraîcheur de la terre lui font grandement dommage. N'arrachez pas les feuilles pendant qu'elles sont vertes. Suspendez les plantes telles que vous les coupez, dans des bâtisses où il y a de l'air et de la lumière, et où le tabac est à l'abri de la pluie. Ne le mettez pas dans un abri à fumier, ni dans une bergerie, à moins qu'elle ne soit bien propre. Le tabac est sujet à absorber les mauvaises odeurs. Laissez un peu d'espace entre les plantes, afin de laisser circuler libre- ment l'air. Avec ces précautions le tabac ne sentira pas le î^enfermé. Si le tabac est coupé tard, fendez les tiges avec un ciseau avant de les suspendre, cela le îài sécher plus vite. Au bout de trois ou quatre semaines, on sépare les feuilles des tiges. On fait des paquets d'une douzaine de feuilles. Les bouts des feuilles qui sont plus secs que le reste, doivent être repliés et fourrés en dedans du paquet. Ces paquets sont appelés manoques. Vous suspendez de nouveau ces manoques pour que le tabac achève de sécher. Les bouts des feuilles qui sont assez f-'ecs ne sont plus exposés à l'air si vous les entrez dans le milieu des paquets. Ils se troavent ainsi entourés de la par- — lo- tie des feuilles qui est moins sèche à cause de sa grosseur, et surtout 11 cause de la grosh^cur des côtes, qui sèchent très len- tement. Il y a des personnes qui font bouillir les tiges du tabnc après en avoir arrachd les feuilles, et qui arrosent le tabac à séclier avec ce sirop. Los opinions sont très divisées sur ce point. Cela peut faire sécher le tabac trop lentement, si on arrose entièrenunt les feuilles. Voici une méthode dont on se trouvera très bien : Faites bouillir les tiges et ajoutez un peu de sel de cuisine à votre sirop. Au lieu d'arroser toute la feuille, trempcz-y seulement les bouts des manoqucs et laissez sécher. Vous pouvez répéter cela deux ou trois fois à quelques jours de distance. Diins ce cas-là, vous ne devez pas replier ces bouts en dedans comme j'ai dit plus haut. On comprend facilement que cet arrosage rend les bouts des feuilles plus épais, plus gluants, et moins sujets à se dessécher. Cet arro- sage est bon, il n'y a pas de d )ute, il donne plus de force et de poids au tabac. Pourtant, un tabac bien mûri peut se passer de cela. Une erreur généralement répandue est celle qu'il faut faire chauffer le tabac avant qu'il ait perdu sa couleur verte. Il y a même des personnes qui le coupent, le laissent à terre sans aucune précaution, et le mettent ensuite sur un tas où il chauft'e avec excès, ou plutôt où il pourrit. Ce tabac ré- pand une mauvaise odeur pénétrante et insupportable. Ne vous dépêchez pas de faire chauue;* le tabac. Laissez passer au moins deux mois entre le temps de la récolte et cette dernière opération. Plus vous attendrez, meilleur sera votre tabac. Le tabac qu'on a laissé mûrir en lui-môme pendant un an, si c'est possible, est bien meilleur que celui qu'on préparc do suite. Mais il faut certaines précautions pour cela. Voici ce qu'il y a de plus facile et de plus sûr : Quand les ma- noqucs qu'on a suspendus pour qu'elles achèvent de sécher sont suffisamment sèches pour que vous n'ayez plu? à craindre la moisissure, serrez- les dans un endroit sec„ Mettez d'abord une couche de bonne paille et de bon foin qui n'aient pas eu — 11 — la pluie et ensuite une cmclie de manoques de tabac, et encore de la paille, puis du tabac, et ainsi de Buite. Laissez le tabac dans cette position aussi longtemps que possible. Plus vous le laisserez vieillir, mieux vous l'aimerez. Si vous cultivez du tabac pour le vendre aux fabricants, vous lui livrez tout simplement les manoques quand elles sont suffisamment séchées, et c'est à lui que vous laissez le soin des autres opérations. Mais, votre tabac de provision, vous devez le préparer vous-mêmes, et la première chose, c'est de le faire chaujfer ou plutôt fermenter. C'est une opération difficile et qui demande beaucoup d'attention. Commencez par défaire les manoques. Arrosez très légè- rement le tabac pour que les feuilles prennent l'humidité et se laissent manier sans se casser. Laissez reposer quelques heures s'il le faut. Par un temps humide ou dans un appar- tement plein de vapeur, vous pouvez obtenir ce résultat sans ce petit arrosage. Tassez ensuite les feuilles dms une boîte. Remplissez-la bien. Mettez les gros bouts des feuilles tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, afin qu'il ne reste pas d'espace. Chaque fois que vous avez mis une couche de feuilles, arrosez lé<2;èrement. Vous pouvez faire cet arrosage avec de l'eau pure, ou avec de l'eau un peu salée, ou avec une décoc- tion de canelle, ou avec de l'eau sucrée. Vous pouvez même mélanger dans une certaine proportion les différentes sub- stances que j'ai mentionnées et préparer une sauce à tabac. Cela est une affaire de goût. La chaleur de l'appartement doit être modérée. Le tabac commence par suer, peu à peu il entre en fermentation. Son odeur se développe, et sa cou- leur verte disparaît. Mais soyez sur vos gardes ; s'il chauffe trop, vous perdez votre récolte. Il est bon d'avoir une boîte qui peut s'ouvrir à la manière d'un bed ou d'un banc lit. Do cette manière on peut l'examiner plus facilement. S'il chauffe trop vite, défaites tout, laissez-le sécher une journée pour éteindre la chaleur et remettez-le dans la boîte le lendemain, si la fermentation n'est pas suffisante. Il n'est pas toujours nécessaire de faire cela. En suivant cette méthode, vous cxer- ^Su ■ -f i»mmmmmmmiM'mm>» — 12 — cez sur la fermentation le contrôle le plus absolu, vous don- nez au tabac la couleur, le goût et la force que vous voulez. Après cela, il ne re&te plus qu'à le lier par paquets, ou à le filer, ou à le couper. Si vous coupez d'avance du tabac, craii^ncz rhuraidité et la chaleur qui peuvent le gâter. Rcmarqui z encore ce point-ci : le tabac récolté dans de bonnes conditions et préparé avec soin est peu dommageable à la santé quand on n'en use pas avec excès. Evitez de faire usage de tabacs falsifiés ou à moitié pourris ; ceux-là pro- duisent un effet désastreux sur l'estomac et sur ks poumons. Tâchtz aussi d'être toujours en avant d'une année pour votre provision. Du tabac vieux d'un Jin, de deux ans est toujours meilleur. Ceux qui s'occupent d'une manière particulière de la cul- ture du tabac feront bien de se procurer les différentes bro- chures qui ont été publiées sur ce sujet. A ma connaissance, trois auteurs ont traité la même matière, mais d'une manière plus détaillée que l'auteur de ce petit ouvrage : M. Cuisset, M. le Dr Laroque et M. Gauvreau Ces différents traités contiennent des renseignements très utiles. Fin y ' '■"■..■,•,■ >i . v.'^.. 2702 3