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CIHM/ICMH

Microfiche

Séries.

CIHM/ICMH Collection de microfiches.

Canadian Institute for Historical Microreproductions

Institut canadien de microreproductions historiques

1980

Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques

The Institute has attempted to obtain the best original copy availabie for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below.

L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible ^ie se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous.

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Coloured covers/ Couverture de couleur

Covers damaged/ Couverture endommagée

Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée

Cover title missing/

Le titre de couverture manque

Coloured maps/

Cartes géographiques en couleur

Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)

Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur

Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents

Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/

La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure

Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsrue cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées.

Coloured pages/ Pages de couleur

Pages damaged/ Pages endommagées

Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées

Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées

Pages detached/ Pages détachées

r~T| Showthrough/ biJ Transparence

Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression

Includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire

Only édition availabie/ Seule édition disponible

D

Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible.

Origi begii the li sion, othei first sion, or illi

Thel shall TINL whic

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Additional comments:/ Commentaires supplémentaires:

[~T| This item is filmed at the réduction ratio checked below/

l~^ I Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.

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détails les du modifier ler une filmage

The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of:

Bibliothèque nationale du Québec

The images appearing hère are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications.

L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de:

Bibliothèque nationale du Québec

Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage.

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Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropria 'e. Ali other original copies are filmed beginnu.g on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression.

The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol -^ (meaning 'CON- TINUED"). or the symbol V (meaning "END"), whichever applies.

Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte.

Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole ^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN".

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Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios, Those too large to be entirely included in one eicposure are filmed beginning in the upper leVt hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method:

Les cartes, planches tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode.

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ÉfBilESilËTiiiS!

; ;; chapitre i

PAQUET.

(On ne dit pas Monsieur Iscariote.)

La plume inexorable de l'histoire est troj^ ^ noble pour certaine besogne. Il faut quelque- fois le fouet de la justice, le fer rouge du bourreau.

Qu'on ne s'étonne pas si nous conunençonê par plus insignifiant, le plus ignorait t, le' plus sordide des cinq. C'est justement parcô> qu'il vaut un peu moins que lefe autres qu'il s'est vendu le premier. Donc, à tout seigneur tout hoqneur 1

Les autres auront leur tout.

Le numéro UN d'abord. On sait que dans les^

60703

4

bagnes, les forçats sont désignés par numéros. Du reste il nous répugne de nous servir du nom d'une famille honorable en parlant de l'individu qui la déshonore d'une manière si révoltapje. \ u y'4 s ? V'^ ti^^i j1 ^i ^^ ^^? "11 a à peine trente ans, l'âge des grands' àe4 vouements civiques, des aspirations généreu- ses. Hélas ! il parait que c'est aussi l'âge des grands forfaits: Arnold avait trente ans ; Cam- brai avait trente ans; Judas avait trente ans !

Le vendu Nô< UN est un petit notaire dans tin petit village de canipagne, nl^yant d'autre ressource pour satisfaire ses appétits nombreux que la table paternelle que Dieu a bénie. ;^auvre mère I pauvre père ! pauvres oncles ! nobles prêtres à l'âme d'apôtre, ou généreux cultivateurs au cœur patriotique ! que dites- vous aujourd'hui de celui qui vous donnait de si belles espérances? Pauvre père surtout, vous qui un jour dis-iez les larmes aux yeux, après la fameuse esclandre de Saint-Lambert i ** Je n'ai que cet enfant ; ce n'est paspoiir tout ce que je possède au monde que j'aurais con- senti à ce qui m'arrive aujourd'hui. J'ai peur que cet enfant, ce fils unique, ne déshonore un jour mes cheveux blauqs/f .1' , , / ' ^ ^

oOTon

Pauvres parents î le cœur de tous les hon- nêtes gens saigne avec le vôtre ; mais la so- ciété a ses droits, il faut que justice se fasse. Le tribunal de l'opinion publique est comme la cour d'assises, elle ne peut vous remettre que le corps du supplicié.

Donc, Vendu No. UN, vous êtes un homme sans cœur, sans honneur, un homme flétri, un lâche.

Vous êtes sans cœur. En 1875, un homme qui avait "gagné le comté de Lévis au parti libéral au prix de trois luttes héroïques, vous a pris par la main, vous a présenté à ses amis, vous a recommandé, vous a protégé, a fait de vous plus que vous ne serez jamais dans le monde. Cet homme vous l'avez trahi, vous l'avez calomnié, vous avez craché sur lui, vous vous êtes servi de l'escabeau qu'il avait placé sous vos pieds, pour l'insulter de plus haut 1 De braves cœurs, de loyaux amis, des libéraux dévoués qui avaient confiance en celui qui vous recommandait, vous ont ouvert leurs mains et leurs portes, vous ont hissé sur le pavois, au prix des sacrifices que vous con- naissez. Aussitôt que vous avez été élu par leurs votes, leur argent et leur dévouement,

vous avei coinmencé à méditer votre traïii* , son. Vous avez essayé d'en corrompre quel-.- ^ ques-uns ; mais voyant que vous ne pouviez', pas y réussir, vous leur avez tourné le dos. Et depuis, que ces messieurs vous conjurent de ne pas vous parjurer, qu'ils vous redeman- dent ce mandat qu'ils vous ont donné, qu'dh vous accuse devant la chambre, sur les jôùK ' naux ou dans les assemblées publiques d'être' un traître à la cause qu'on vous avait mise entre leô mains et que vous aviez juré de dé*'; fendre, vous faites la sourde oreille^ vous vous repliez sur vous-même comme un criis- tacô dans sa carapace, vous avez recoure aiVx moyens les plus honteux pour vous donrier courage de laisser passer l'orage sans répondt<é\'

Toutes ces braves gens sont là, suppliants, vous conjurant de ne pas donner à l'ennemi le, vote qui leur a coûté si cher ; ils ne trouvent éii vous qu'une brute incapable de leur balbutliét^-, au milieu des hoquets de l'ivresi^é, une tépbi|ii" se un tant soit peu hbnnête, si peu satistaîf-^' santé qu'elle soit ' ' ' ~ - '' ^^'''^"^

Sans cœur î sans cœur 1 sans cœur !

vous êtes \m honipie sans honneur.— Uff[ jour vous aviez engagé solennellement votre

, Piarole d'honneur à im de vos amis politiques, .que TOUS le feriez nommer régistrateur du .,^omté de Lévis. Un mois plus tard, vous avez . ^éçlaré à M. FrécheUe qu'un certain M. X^arrier vous offrait $2,000 pour cette situation^ Et.... c'est ce M. Carrier qui est aujourd'hui le Régistrateur du comté de Lévis, ç'es' assez dire ! Tout dernièrement encore, quand les chefs libéraux de Lévis au nombre de trente, vous ont relancé jusque dans la sentine 1 corruptrice de Senécal, pour vous reprocher '- votre conduite, vous leur avez offert la remise . de votre mandat ; et quand ces messieurs l'ont acçeptée,^ vous avez reculé, engageant votre parole d'honneur de leur donner une réponse deux jours après. ^Un mois s'est écoulé depuis ceUa époque, et votre parole d'honneur est encore là, comme le billet protesté d'un mau- vais débiteur. Votre honneur ! mais vous en avez fait fl depuis que vous êtes sorti de la poussière vous auriez vivre et mourir. Combien de fois n'avez vous pas dit, (m vino Veritas!) '' Chapleau m'offre un portefeuille l je serais bien bote de le refuser! Ces maudits- ont de l'argeut taut qu'ils eu vculeut. Si Joly ne veut pas se saiguer uu peu, on le

^ ^8

mettra ù la porte î On pourrait faire de Tar* gent avec le chemin de fer de Lévis à Kenne- bec, mais nos amis sont trop bêtement honnô- tes, ils aiment mieux nous laisser crever de faim ! " S'il faut des preuves de tout cela, nous pouvons en donner.

Sans honneur î sans honneur ! sans hon- neur!

Vous êtes un homme flétri. Depuis que vous avez cédé ù la tentation du portefeuille, qu'avez» vous fait ? Incapable de rester au milieu da vos électeurs indignés, vous avez fuir^ Vous êtes venu ici, à Montréal, vous traîner de grog s hop en lupanar, toujours bras dessus bra» dessous avec quelqu'acheteur de conscience chancelante, baissant la tête devant tout regard honnête et traversant la rue pour ne pas être obligé de regarder en face ceux que vous tra- hissiez. On vous y a même vu donnant une accolade émue à certain personnage notoire que vous avez, le soir de votre dernière élec- tion, qualifié du nom de torchon de la clique à Sénécal! Enfin demandez à M. Ghauveau lui- môme, le traître No. DEUX, ce qu'il disait de vous en plein Terrapin, il avait vous traîner, il n'y a que quelques jours encore,

lorsque vos forces physiques faisaient à votre moral ce que vous étiez en train de faire à vos amis politiques. > t- > ' i

Flétri I flétri 1 flétri î A

Maintenant, nous n'avons plus qu'un mot à vous dire. Vous êtes un làclie I Et pour en donner la preuve, nous n'avons qu'à répéter ce que vous avez dit voUs-môme à plusieurs personnes de Montréal, qUand ces personnes vous reprochaient votre conduite déréglée, et déshonorante pour votre position : *' Il faut que je m'étourdisse, sans cela, je

n'aurais jamais le courage de faire ce que je fais."

Après cela, il faut tirer l'échelle. '

Doncj sans cœur, sans honneur, flétri, et lâche ! ^

Triste épitaphe à mettre sur le tombeau d'un homme; ' "'• " '' " -'-'' ''' " ' '

En attendant, électeurs de Lévis, Libéraux ou Conservateurs, faites justice ! , "'

" - ' I , .' ; . ; ' ; i > ' ' ' ' .

CÀÂMtRÉ îr.

A,

(On ne dii \-m Moiisieur îscai^iôte.)

Vendu No. DEUX, à votre tour ! > .

Vous avez enfin mis masque à terre : à bas , la chemise nvainlenant ! : ij.-.y

Votre épaule 1 Boni , . '-.V-'N

Ah ! vous allez entendre grésiller la chair sous le fer rouge, misérable! Vous allez-, vous tordre sous la morsure du châtiment î- et la marque, vous Ma porterez, non pas au front comme Caîn^-car le stigmate du pç0P mier fraticide disait : : ''m

Laissez passer Gain, il apppartient à Dieu 1 '. ' /'' mais sur l'épaule, comme le vulgaire gibier ,; de bagne; et cette marque, elle dira à touslefl passante— que vous soyez affublé de la robe ( déjuge de police ou de l'ignoble casaque du galérien : Ceci est le hlche des hlches, le traître des traîtres, le fourbe des fourbes ; que tous ceux qui auront le courage de s'abaisser jusqu'à cette larve, la couvrent de crachats !

L'opinion publique,révoltée par le soufflet

11

ce^ mouchard, se fait shérif aujourd'hui; et ' pour venger les droits .de la morale outragée,

oui, nous y consentons, c'est nous qui se- ^'ïont Pexécuteur des hautes œuvres.

Le talent et le prestige de son père avait [ X^it à cette nullité complète l'aumône d'une ^réputation de cinquième ordre. Nul au bar- reau, nul au parlement, nul devant le peuple, —cauteleux, sournois et lourd, il ne remuait que dans les bas fonds de l'intrigue boueuse, et dans certains quartiers de la société il avait la prétention de poser en fléau. ' '

•'' Grâce au nom de son père et à celui de son beau-père, qui est grand propriétaire dans Ri- 'moûski; il fut élu comme conservateur par ''té comté. Quelque temps après, il lâcha ses f amis qui ne pouvaient plus le gorger suivant 'ses appétits, çt se joignit au parti libéral.

' ' Quand se forma le cabinet Joly, la situation

ét^it, tendue : il en profit?^, mit un peu le cou-

'iéau sur la gorge de ses nouveaux amis, et—

■* pour une raison ou pour une autre, ce piètre

*"sïre, incapable de plaider convenablement une

'"catise de neuf francs à la cour de circuit,

'devint solliciteur général. ,^

"^ ' Ce fut un grand cri di^iis le pays, .,,.,, j.

12

. Cette petite canaille de Chauveau 1 Ce bon à rien 1 Cette nullité ! disait-on partout. Com- ment M. Joly a-t-il pu consentir à une pareille alliance ? Les conservateurs n'avaient pas d'expressions assez méprisantes à son adresse ; et les libéraux haussaient les épaules avec résignation devan cette triste et bumiliante nécessité xjolittque.

Il fut élu par la voix prépondérante de rofficier rapporteur.

Le parti libéral dut, pendant deux an», subir cette humiliation, endurer cette plaie, tolérer dans ses rangs cette dégoûtante person- nalité. Savez-vous comment le vendu No. UN, maintenant son ami de cœur, son confrère en infamie, son compagnon de voyages de zig^fagty l'appelait dans ses moments à! émotion f Jamais il ne faisait allusion à lui sans dire : La petite crasse de Chauveau !

Allez maintenant, couple intéressant; tou- chante association d'hommes de coeur et d'honneur. Vous vous connî^issez ; vous vous sentiez dignes l'un de l'autre.Vous êtes nés pour vous entendre, pour patauger dans la même fange, pour vous rencontrer sur les n^ôn^ei sentiers infects. Dans \\n autre pays, vous

13

seriez probablement compagnons de chaîne. Ils se connaissent si bien que, pendant que le vendu No. UN traitait ainsi le vendit No, DEUX, celui-ci accusait son compère de s'être

' lâchement livré à Sénécal. 8'il nous était per- mis de citer des lettres privées, nous en don-

.''nerions la preuve. Arcades ambo ! > > < j /

Quand le Conseil Législatif, au mépris de la

constitution et ' de l'intérêt public, vint à la

rescousse de l'opposition pour renverser le gou-

^nement Joly, en refusant les subsides, le vendu

"' No. PEUX aurai t se dire : ' .* ' -

*' Voyons ! quand mon père qui avait traité si amèrement le parti libéral, rejeté, méprisé et bafoué par ses propres amis, voyait la gêne s^asseoir à son foyer, c'est le parti libéral qui est venu à son secours et lui a tendu la main. De mon côté, j'ai abandonner le parti con- servateur à cause de ce que je considère ses ■'injustices envers moi ; et ie parti libéral à qui •je' n'avais pas rendu le moindre service m'a traité en enfant gûté, m'a donné position, hon- neurs et argent: je lui dois au moins fidélité dans cet instant de Crise."

Voilà ce qiié devait se 'dire iin homme qtii jurait eu seulement iine parcelle de cœur et

d'honneur, quand môme il ne se fût agi— comme dans celte circonstance— de défendre l'up des principes les plus sacrés sur lesquels reposent nos libertés publiques. ., - ; ., , ,

Mais non, vendu No. DEUX, vous avez prêté l'oreille au démon de la cupidité, vous avez éité sans cœur, sans honneur et lâche autant que jamais homme l'ait été. Vous avez donné à à votre pays malheureusement déjà témoin de bien des défections honteuses— le spectacle encore inouï d'un ministre conspirant contre ses propres collègues, trahissant des secrets de cabinet, donnant le coup de pied de l'âne au lion malade, et passant à l'eanemi la veille.de la hataille, comme un vulgaire déserteur qui quitte son poste, le dos suant de peur et lés doigts crispés par la convoitise. ^ ' '^

C'est ignoble.

^ Et commie si ce n'était pas assez, vous avez

menti la plume à la main, en disant que vous

î;ftviez déjà ofTert votre démission et qu'elle

. avait été refusée. M. Joly vous a souffleté Ja

. figure avec ce mensonge en pleine Ghambi'e,

de même qu'un autre vous a souffleté avec

^^^tre chose àl'hôtel Saint-Louis. Et Flynn lui-

' m0me,ljB vendu No. TROIS, vous a fait avaler

IS

tin autre inénsongé, dans la mSme cîrcoûè- tance.

Le lendemain de votre acte d*insigne lâclietiS, vous avez traversé a Lévis comme un oiseau nocturne, avec le vendu No. UN ; vous vous êtes rendu chez l'écumeur de bourbier qu'il a surnommé le torchon de la clique à Sênêcal ; il paraît que celui-ci était même de la par^ lie. De vous êtes allés ensemble prendre conseil de Vhon. J. G. Blanchet, le traître de 1861, brave compagnie! puis vous êtes descendu à Montmagny pour manipuler For- tin, le vendu No. CINQ. Quelques jours après, vous étiez à Bellechassé auprès de M. Boutîn, ce brave cultivateur que vous croyiez pouvoir faire chanceler dans le chemin de l'honneur.

Que vous a- t-il répondu ?

" Messieurs, s'est-il écrié, avec cette rude poésie qui s'éveille toujours au fond du cœur de l'honnête homme indigné, relournez-vous- eii chez vous. Voyez mon front qui se cou- ronne de cheveux blancs ; je l'ai toujours porté haut devant n'importe qui, et je veux conser- ver, pour temps qui me reste à vivre, le droit de ne jamais le baisser devant personne. Regardez cette main que je veux bien vous

le.

ôiti'ir une 4ei?uièi:o fois, elle s'est durcie aux manchons de la cliàrue, je iie tendrai jamais pour recevoir le denier de Judas ! M. Chau- véau, il y a (juelque chose que vous avez, et qui me manque, c'est l'instruction qu'on prend au collège ; mais d'un autre côté, il y a quelque chose que j'ai et qui vous manque, c'est de l'honneur !"

Traîtres ! si vous eussiez encore été suscep- tibles de honte, vous auriez été vous cacher dans un bois. Mais non ! vous avez puisé . ailleurs que dans vos consciences le courage de vous rendre jusqu'à la Beauce. Là, le franc^ le loyal, l'honnôle Poirier n'a pas pu vous comprendre, tant vous aviez la langue épaissie par les pastilles de Paquet, et la gorge embar^ rassée par le hoquet. C'était heureux pour vous, car l'insulte que vous alliez faire à Ce brave et généreux citoyen vous eût peut-être coûté cher. "

Et l'on vous ara 77? ^nes tous les quatre jusqu'à Québec.

Et, même après ces honteuses démarches^ vendu No. DEUX, vous protestiez de votre dévoûment à votre parti ! Vous nous avez fait prier,— |ious la PATRiE—de ne rien direj.;

17

contre vous, nous laissant entendre que vous seriez fidèle ! ... ô escobar I ô hypocrite î ô triple fourbe ! Vous n'avez rien perdu pour attendre, allez 1 Nous sommes décidé à compenser pouf le retard.

En somme vous avez réussi, dans une car rière de trente-quatre ans à peine à amasser sur votre tête autant de mépris public que toute iine génération d'hommes flétris, tarés, corrompus, et sans vergogne, pourrait eft porter.

Allons, c'est fini. Laissons fumer la plaie et détournons le nez.

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'V'.

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.,!.,•.; .',; V ;.. CHAPITRE ItL ,..■". s;r.;; ■■.,,:■

(On ne dit pas Monsieur Iscariote.)

Vétidil Nô. TROIS, avancez !

-RegârdèB, lecteurs. Quoi c'est ça ? Dui,^..! rien que r,a. On no le dirait pas, mais c'est,,,, le plus intelligent, surtout le moins abruti dee cinq. ' ; '

Par conséquent le plus coupable.

Etudions un peu notre individu. C'est petit; mince, «erré, féminin, mesquin, mielleux^ soumis, flegmatique et sournois. Dévoré d'am* bition, rongé de cupidité et suant de jalousie, il enveloppe tout cela dans les dehors corrects et réservés, demi-pudiques et demi-réjouis, d'un jeune marié dévot, en deuil d'une belle- mère dont il hérite.

Moitié irlandais, moitié jersais, il n'appar- tient à aucune race ; et bien sûr qu'après son infamante trahison de la semaine dernière, aucune nationalité ne sera pressée de le récla- mer pour un des siens. Mais il est assez doué sous le rapport de l'hypocrisie, pour jouer le rôle de la ctiauve-souris de Lafontaine :

Je suis oiseau ; voyez mes ailes ! Je suis souris; vive les rats !

19

Il prétend représenter les Irlandais dans le nouveau camiiet î Certes, voilà des gens (|Ui doivent être fiers du représentant que M. Clia- ; pleau leur donne. ' ' - '■♦^ < ^ î

; Avez-vous lu les Travailleurs de Mêf'de Victor Hugo ? Vous souvenez-vous de Glùbin ? Eh bien, c'est cela : capable de tout ; même ' de se faire passer pour honnête homnie. ''Vous avez vu dans les musées ces bocaux en vermeil, fermés à l'émeri, polis, bien ran- gés, étiquetés avec soin,— pas beaul mais prO' ''près. Prenez garde, n'y touchei pas ; si Vbug ' aUiez en briser un, il en sortirait àeÉ vipèi»es, C'est notre vendu No. TROIS. Quap^ on coudoie ces êtres-là de trop près, on fiflit tou- jours par avoir d'affreux repentirs.

Gomment cet homme si bien doué pour ^tre

conservateur s'est-îl trouvé égaré parmi les

libéraux ? C'est ce que nous demandions,

' mêttie avant sa voUe-façe honteuse. ' Ge qu^il

ja. de plus probable, c'est que voyant le ccimté

ce Gaspé réprésenté ipar un Conservateùi', il

s'est dit tout simplement : " Pour supplanter

^\ce dernier, il me faut un drapeau d'une àutïâ

'couleur." Et ce jeune roué, à la langue ein-

' nSlellée, au regai^d presque toujours baiàsé

' probablement pour ne pas vous regarder «n

laçe,— ce petit ambitieux aux instincts d'harpla^

'gon, pour être garçon-barbier, détective^: ou

'rédacteur du Nouveau-Monde^ devint député au

parlenàent, et membre du parti libérai, i"'- Ij

^ MJn pur c^ccident dans les deux cas; car il

Al i

20

ne fut élu que parce que les élections ayaient .. lieu en mai, quand les Iles de la Madeleine les conservateurs recrutaient leur majorité se trouvaient privées de toute communication avec la terre ferme, et partant virtuellement défranchisées.

Rendu en parlement, il fit un bon discours en faveur de la position prise par le lieute- nant-gouverneur Letellier, et dénonça verte- ment les principes, les antécédents et les ten- , dances de ses alliés d'aujourd'hui. On lui . serra la main, et chacun crut voir en lui un défenseur convaincu de nos droits, appelé à rendre des services et à faire honneur à son pays.

Hélas ! on s'aperçutbientôt qu'on se faisait iUusion.

. Il était ambitieux, cupide, sans scrupule et

;8(ans conviction c'estù-dire déjà à moitié

. conservateur : l'envie fit le reste. , ' . j; , ,/

; , Parmi les ministres que son vote vient de

contribuer à renverser, il en est un à qui notre

. vendu No. TROIS était lié par l"-s liens sacrés

de la reconnaissance. Cet homme l'avait pris

rir la main comme un enfant, lui avait aidé gravir les premiers degrés toujours ardus de la yie professionnelle. Il lui devait, en grande . partie, la position élevée qu'il occupe à l'Uni- versité-Laval, l'hermine du professeur aujour- d'hui contaminée par le contact d'un traître. \[ s ^h l)ien, pet homme il le jalousa. Ji ne put lui pardonner ni sa position politique, ni ses

21

succès. Il conspira sous son masque, sans bruit, sans impatience, avec calme et froideur, ne rêvant qu'une chose : trouver l'occasion de donner un coup de jarnac à son bienfaiteur pour se hisser à sa place.

Le vendu No. DEUX l'accuse dans sa lettre à M. Joly, de lui avoir envié son portefeuille Notre vendu No. TROIS 1'-^ démenti devant toute la représentation. Il avait raison: ce n'était pas le portefeuille de Ghauveau qu'il voulait, c'était celui de M. Langelier.

Et puis notre vendu a un beiu-père ; c'est le propriétaire et rédacteur à coups de ci- seaux— du Journal de Québec^ vieux jobber cau- chonniste qui maintenant que son beau-frère associé est douillettement assis sur les fau- teuils capitonnés du Spencer Wood manitp bain trouve fqu'il a assez exploité le parti libéral pour avoir le droit de revenir au râte- lier des conservateurs.

Satisfaire ses instincts envieux est pour cerj taines âmes le comble du bonheur, mais le bel argent sonnant a bien son charme aussi. Quelques réflexions, quelques pourparlers, quelques considéra.tious bien senties, et Ja trahison fut résolue. Il n'y avait plus pour : notre vendu qu'à s'aboucher avec ceux qu'il appelait naguère les chevaliers des TannerieSy ce qui est toujours facile pour quiconque a une conscience à vendre. L'entrevue eut lieu sans rire ; les conditions furent posées un portefeuille pour lui, des carottes pour le beau»-

père enfin l'on s'entendit comme larrons

en foire.

'""O honte des hontes! Dire qu'on peut des- cendre jusque-là ! Les autres au moins ont chercher au fond du verre )c courage de signer l'infiimo marché. Le vendu No. TROIS est plus fort que cela : il a fait la chose à tête reposée, froidement, à jeun.

Le lendemain, il demandait une coalition quand il savait la chose aussi impossible que de prendre la lune avec ses dents. Une coali- tion des honnêtes gens des deux partis! Les honnêtes gens du parti libéral, lui d'abord et puis... Paquet ! ! î C'est cela la coalition ? Pen- sez-vous, ô Iscariote ! que les Conservateurs sont devenus plus respectables, moins tarés, moins spéculateurs et moins corrompus, parce au^ils ont ouvert leurs rangs à deux traîtres, 4eux lâches dont l'un n'est presque jànjif^is fior^pos mentis ! Allons donc ! Tenez! vous avez commencé en conspira- 1 teur hypocrite, et vous finissez en mauvais -drôle.

Ce n'est pas avec le fer rouge, mais avec le ' bout de la botte qu'on devrait marquer votre ' espèce. , '.■'!' p

i'*,^' Hors du chemin ! Laisser passer les honnô-

'tés gens qui vous méprisent. C'est à peirtë si

la tache qui vous souille pourra jamais s'effa-

ce,r<du front de vos enfants !

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^ CHAPITRE IV i 1{

RACICOT:r

.' -.ur,'-.'-'.'. '^ '■■ (On ne dît i>a% Monsieur IsGirioio.) '>■,;';''.

Dans cette quintuple personnification ce ' que notre province a encore produit de plus honteux et de plus écœurant; dans cet amas putride de coque peut produire la prostitutiori politique quintcssenciée dans le serpentin de la cupidité louche, il est difficile de se déçidçf à quel morceau donner la palme. ' ,.,'

Grochetons-en encore vm aujourd'hui, rf' ,' exposonsde au grand jour, ainsi que ces gté- nôuilleâ efflanquées que les enfants tirent des , mares verdàtres et abandonnent dans TherW, étendues sur le dos dans des positions liibrî; qûes. ','[ l

Si nous n'avions pas juré d'aller juéqu'aù' bout, celui-ci nous ferait certainement reculer, tant nous avons de rcpnf?nance à toucher ce cynique renégat. Mais, c'importe, du courage et, comme disait quelqu'un, il faut finir la besogne quand une fois l'on s'est mis les mains defdans.

Quand la clique Chapleau, Dansereau, Sénér ; cal et compagnie eurent vu lesdeux comtés ' Gliàmbly et de Rouville passer du côté goiivërriément, ils se dirent : " C'est fini ; ii faut avoir l'ecours au dernier atout de ûotre '

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saint patron George Etienne, et nous mettre à ia recherche de la marchandise."

Moi, s'écria Sénécal, j'essaierais de faire sentir la mouche à Racicot.

Ce que c'est que de passer pour honnête homme !

Racicot, y penses-tu ? Un homme de sa position !

—C'est comme ça. Je le connais, moi ; urt ralsoir de première qualité ; un homme saris cœur et sans pitié pour ses semhlables; un ingrat qui n'a pas eu honte d'oublier lout qivil devait à ceux qui ont pris soin de sa ^eu* hesse ; je vous dis, moi, qu'un individu de cette trempe est à vendre. Vous n'avez qu'à le tâter,

Mais c'est un ancien Rouge de UÀvenir^ un radical forcené I

Ca ne fait rien ; n'a t-il pas été de toutes le» couleurs et de tous les principes ? S'il est libé- ral aujourd'hui, c'est Lafontaine de Sheflbrd qui l'a ramené en lui donnant des causes. Pensez-vous qu'on ne peut pas lui faire faite encore un autre saut croche ?

-^Ma foi, tu as peut-être raison. Tu flaires les veaux à vendre de dix lieues. Essaie. Celui- ci est important. Son parti a confiance en lui; personne ne le soupçonnera. Magnifique affaire I ,

Attendez donc ! ce n'est pas toujours â mon tour, que diable. Pensez-vous que n'aie pas assez, dans ce temps-ci, à fournir des,

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pastilles à Paquet et autre chose à Chaiiyeau ? Ces deux goulots-là sont des gouffres ; ils me coûtent déjà les yeux de la tête. Et si j'ai le malheur de les laisser refroidir^ bonsoir I Que le petit Loranger se charge de Racicot. Il est encore plus coulant que moi, et je m'éton- ne que vous n'en ayez pas fait votre acheteuf en chef. Il n'a qu'à lui offrir une place de juge, en lui disant qu'on mettra Dunkin à la re- traite, et ça y sera ; j'en réponds, moi !

Deux jours après le marché était conclu inter pocula ; mais la chose ne devait se révé- ler qu'à un moment donné. En attendant le nouveau converti fut placé sur la liste de tous les comités son vote pouvait faire du tort au gouvernement, et notamment sur celui de l'affaire Gow^en sous prétexte de se mon- trer indépendant—notre vendu No. QUATRE, fit le premier pas vers la trahison. Mais en hypocrite, toujours.

Quand vint la motion de censure contre M. Ghapleau, il crut que c'était le moment de lever le masque ; il se trompait, et le lende- main, il avouait aux Libéraux,— avec un sem- blant de honte sur la figure, qu'il avait eu des éblouissemenls^ ce soir- là, causés par les pastilles brevetées du compère Paquet, et que c'était par ciTcur qu'il avait ainsi voté contre son chef.

Son indisposition dura plusieurs jours. Aus- sitôt qu'il fût rétabli, sur un signe du petit Loranger, il comprit que pour mieux servir

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.ceux qui l'avaient acheté, il devait rassurer le

^gouvernement à qui cette volle-façe ay^it mis

; r^ puce à l'oreille. . d^

.*',' n fit un discours dans lequel il déclara que

; r^différât-il d'opinion avec M. Joly sur les

'principales mesures de son programme il ne

l'en appuierait pas moins ; car il considérait

que le plus grand malheur qui pût arriver à

la province, c'était le retour au pouvoir des

pillards et des jobbers de l'ancien régime 1

Sapristi, disait Chapleau entre ses dents, il Y^ trop loin !

Il avait été si loin, que les naifs s'y laissè- ^ rent prendre. Mais ceux qui connaissaient les ", i^ntécédents de l'individu, dirent aux minis- tères : Ne dormez que d'un œil : il est vendu, i^pùs eu mettrions la main au feu.

Il fut décidé de le mettre au pied du mur. pn convoqua une assemblée dans son propre comté, pour ainsi dire à sa porte, et cela trois jours seulement avant le 28 Octobre. L'effronté ]]f^Y rendit et fit un long discours dans lequel il approuva la conduite du jj^ouvernement, scig- n)ati.sa le conseil législiiiil et dénonça de nou- veau en termes énori^iqnts la politiqiie dçs conservateur s. ' "''•='

" Cette fois, se dirr-nt les ministres, il 'a

brillé ses vaisseaux ; il iiC peut pas cousoui-

mer sa trahison : ce serait trop odieux. Un

homme ne se ilétrit pas à ce point-là."

" il est homme à tout faire, disaient ceux

. qiU le connaissaient. C'est Paquet et Ghauveau

2/

avec plus d'intelligence etde savoir. Prenez-efl<; Votre parti : il est vendu, , ;

C'était incroyable, mais «'était vrai. Quel^ ^ ques jours auparavant, il était venu chez le ^ petit Loranger demander la permission de ,^ ficher le camp aux Etats-Unis, sous un prétexte , ou sous un autre : il avait plus de inoral pour : la lâcheté que pour l'effronterie.

Non, non, lui fut-il répondu, si vous parte;? r nous ne gagnerons qu'une voix ; tandis que si vous restez c'est deux voix que vous pouvez nous donner. Pour avoir droit à votre récom- pense, il faut que vous la gagniez toute entière.

Et le traître consentit à tout, même à aller donner le baiser de Judas à son ancien chef sur le husting de Missisquoi !

Ces infamies-là n'ont pas de nom. Elles ne sont pas seulement déshonoran'es pour celui qui les commet, elles entachent sa race et se reflètent sur la nation toute entière. Elles déshonorent même le sol. Car nous entendons dire partout depuis le 29 octobre qu'il n'y a que dans ce pays-ci de semblables turpitu- des puissent être méditées et perpétrées ; qu'il n'y a que le peuple canadien qui soit assez débonnaire pour subir de pareils affronts sans écraser les os de leurs auteurs sur le pavé I

Il devrait y avoir un tribunal d'honneur composé d'hommes honnêtes de tous les partis pour juger ces misérables et leur fermer à ja- mais la porte non- seulement des fonctions publiques, mais encore de toutes les maisons nonorables.

2S

Ah I vous sentiez bien tout cela, vendu Ne QUATRE, quand vous avez demandé qu'on vous ramenât dans un train de nuit à Mont- réal. Vous craigniez le grand jour. Vous aviez peur de l'indignation publique. Soyez tran- quille, allez : votre peau est en sûreté ; seule- ment nous avons juré Cfue votre acte de lâche infamie ne serait jamais oublié, et nous vous engloutirons sous une telle couche de mépris public que dans trente ans d'ici, nos enfants vous fuiront encore comme un lépreux.

C'est dit.

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CHAPITRE V

fortin:

(On ne dit pas Monsieur Iscariole.)

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Celui-ci n'a seulement pas lo cœur d'être Un vrai scélérat : c'est un comparse.

Trois ou quatre soufflets à cette face de MasCarille aussi ignare que cynique, et nous avons fini.

C'est vraiment faire trop d'honneur ci cer- tains individus que de s'en occuper longtemps, . Ile serait-ce que pour les traîner sur claie. Quand on le mérite d'être le dernier parmi cinq personnages comme ceux (^ je nous fouet- tons depuis dernièrement, on gravite dans un cercle tellement en dehors des choses ordi- naires, qu'on finit par être hors de portée, non-seulement du fer rouge et des crachatSj^ mais même du mépris des honnêtes gens. .

Oui, le dernier des cinq, et cela sous tous les rapports 1

G*est d'abord le moins intelligent et le plus ignorant ;— oh 1 un pauvre minus habens com- plet. Peut-être encore plus insignifiant d*uû cran que son compère No. UN. ,. ^

En second lieu, il s'est vendu le derniéf^^^

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deux heures à peine arànt ïe vote, à ce même Compère, son voisin de pupitre, l'ignoble Paquet, qU*i^ traitait la Veille encore de vendu, à qui voulait l'eiitendre. ' '- * ^ ' ^

Enûn, c^est pour une somme d'argent comp- tant que ce lâche député du peuple s'est livré, —exactement conlme un veau sur le marché. Des gens ont vu l'argent se payer une heure après le vote.

N'est-ce pas des droits incontestables au titre de dernier d'entre les derniers f... "; , ^ 0 électeurs de Monlmagny, vous dont i*âmé est si fière et si patriotique, rappelez-vous qùer vous avez un devoir à remplir devant votre pays, celui de choisir la première occasio,ji pour chasser à coups de fouet cet être abject du parlement il déshonore sa famille, son pays et votre beau comté. , ; r .

,Un trait pour donner urié idée de ropiiiibtf aûé nos cinq traîtres entretiennent les uns des ' autres ; tout est caractérisque dans cette quintuple trahison.

yëts la fin d'Août, Paquet le vendu Nb. UN ïï'àiïparaibsàit plus à la chambre que de temps à autres, furtivement, comme un oiseau qiè nuit qui Vient heurter l'aile à quelque vitrail llliuniné. Au moment d'un vote il s'évadait, lôjpîed lourd, l'teil rougi, le dos courbé. $*; trahison commençait â ne plus être un mystère ' piàùr'persoùne. ; ,...-^.,,j. ,, . ,„,„,„ ;,,..,.,

Un soir^ dans lia chambré de POrateur, plù- siëufs rhembreè importants du parti libéral étaient là, discutant cet acte de traîtrise, lors-

SI

Sue survint ce même Fortin, le vendu No, INQ.

" Inutile de nous le dissimuler, s'écria-t-il ; il est vendu, vendu comme un pourceau 1 II m'a dit à moi-même que Ghapleau lui avait offert un portefeuille, et qu'il avait accepté. S'il ne vote pas encore ouvertement contre le gouvernement, c'est qu'il est trop lâche 1 C'est Sénécal qui le soigne. Quant à Racicot, je crois qu'il est bon à présent, il a eu- assez honte ! "

Voilà ce que disait le vendu No. CINQ du vendu No. UN à la fin de la première partie de la session !

Qu'en dites-vous, lec> n's ? Est-ce assez sale? Est-ce assez dégoûtant, lOute cette histoire? Quant à nous, il nous a fallu toute la conscien- ce que nous avons de notre devoir de journa- liste pour remuer toutes ces ordures, malgré les haut-le-cœur et les nausées que nous en éprouvions.

Malheureusement nous n'avons pas encore fini. Nous poursuivrons toujours les cinq trai'res du 29 octobre 1879, avec l'aiguillon d'i châtiment. Qu'ils soient écrasés sous le talon de la veugeauce populaire, ou triomphants par l'intrigue et l'abaissement des couscieiiC'S, nous les dénoncerons, nous les traquerons, nous les criblerons des traits de la justice, jus- qu'à ce qu'ils soient tous les cinq bien délini- tivement cloués au pilori de la vindicte publi- que, coiinne des hibausjdéplumés.

Point de pit;ié pOurjles.traîtrçs, .cVst main- tenant la devise de' notre parti/ *• «