IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) y. 4kp 1.0 l.l 1.25 |5o *^~ MHI ut liU |2.2 ïf bâ 12.0 I U. IIIIII.6 "«fc"^ :^% CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Instituts for Historical Microreproductions Institut canadien de microreproductions historiques 1980 Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The instituts has attempted to obtain the best original copy available for filming. Featuras of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming, are checked below. D D D □ D D D D Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (I.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ il se peut que certaines pages bisnches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. Additional comments:/ Commentaires supplémentaires; L'institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les dételle de cet exempleire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une Image reproduite, ou qui peuvent exiger une modificetion dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. □ Coloured peges/ Pages de couleur □ Pages demeged/ Pages endommegées D D D D Pages restored and/or iamineted/ Pages resteurées et/ou pelliculées Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence r~l Quelity of print varies/ UlI Qualité inégale de l'impression □ Includes supplementary material/ Comprend du metériel supplémentaire I — I Only édition available/ D Seule édition disponible Pages wholly or partialiy obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmcd tj ensure the best possible imege/ Les peges totelement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de feçon à obtenir le meilleure image possible. U( This item is filmed et the réduction retio checked below/ Ce document est filmé eu teux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X \/ ^~" 12X 16X 20X 24X 28X 32X Tl to Tl P< ol fil O b( th si 01 fil si 01 Tl sh Tl w M dl er b( re The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity off: Library of the Public Archives of Canada L'exemplaire filmé fut reproduit grâce è la générosité de: La bibliothèque des Archives publiques du Canada The images appearing hère are the beat quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the lest page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. 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Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfich(>, selon le cas: le symbole — ► signifie "A SUIVRE ", le symbole V signifie "FIN". Maps, plates, charte, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The foliowing diegrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il es; filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 I I I I ^ il iTjMiim ^ .' \ -t '. ? ; ^ î / a <■ 'i '1 ^ \ ' > ( iELiESùM^: DAf^^Lfe ^ ', ■■ii^- î^ — — '--ri- _ . 1^^. L »ra- LA LAITERIE, L'ÉLEVAGE, LA CULTURE ET LES MINES ' DANS I.K GRAND OUEST uu c^isr^D^ soivd:2N.^.ikiieE. Pourquoi immigrer en Canada I Qui doit immigrer î 3 Les mincu de charbon du district d'Al- berta 5 IjCh mineurs français et l)c]ges 0 L'élevage et ses profits. L'industrie lai- Uèro 7 L'élevage mixte 8 Jx) placement des capitaux. La ctilturo à 25% do profit !) L'affermiHfo avec le système mixte 10 Saint- Alphonse 11 Ninetto, Rock Lake, Le Lao Blanc, Lang Vale . . . » 12 Saint-Léon 12 fx)urdes 13 Saint-Laurent 14 Le Lac des Chênes (Oak lAkc) Ijch coIo- dies cana«lionn(!a, alwicicnnes - lor- raines, françaises et belges 1'> Grande Clairière 18 Résultats obtenus & Oak Lake, témoi- gnages et lettres do colons Irt IjCS prairies du Canada, leur fertilité — 18 Ji'cau et le bols 10 Hystème d'arpentage 19 Les terres gratuites, moyen de les obte- nir, les couditions 3© Les terres à vendre 20 Los terres gnvtuitcs et les terre» à vendre 21 Quel capital apporter 21 Ce qu'il faut faire en arrivant 22 La culture et ses profite 23 Quelques conseils en past^^ant 24 Lt!H grains, les légumes et les fruits 25 Analyses du sol des prairies. 2S Moyenne des récoltas 28 Comparaison des mesures fnvnçaiscs et anglaises 26 Poids légal au minot des denrées agri- coles 27 IjCs thennomëtres français et anglais . . 27 Comparaison des thermomètres cenli- grades et Fahrenheit 28 Le froid, la neige, les sauvages 28 IJomièroH considérations sur lus avan- tages dti i)ay8 30 Ias Canada un des plus beaux pays du monde; 30 Comment venir en Canada. 31 liCfl prairies du Canada et h^s pampas do 1a Uéptiblique Argent in<-. 31 il'//. f'!/ if -■'.'. ^ t ^ LE GRAND OUEST DU CANADA MANITOBA-ASSINIBOIA-AIJJERTA Pourquoi émigrer en Canada? Qui doit émigrer ? Ce qu'il faut avant tout au Canada, pays ajçpicole, ce sont des cultiva- teurs ; ceux là surtout sont assurés du succès. Le simple paysan ne possé<îant (juo queUpuîs (îontainos de francs, le petit propriétaire avec un peu de capital trouvera dans l'Ouest du Canada, des avantages incomparables ; Une terre d'une richesse prodigieuse que le gouvernement donne gratui- tement par lots de 61 J hectares (IflO Jtcres); Un pays sain, exempt de fièvres, wins reptiles ni animaux dangereux ; Un gouvernement libre, issu du suffrage populaire, garantissant à tous une sécurité absolue ; Un pays prospère, doté de bonnes lois, avec stîs écoles, ses églises, ses institutions, son commerce et ses industries ; une véritable terre promise enfin, où la fortune et l'aisance attendent l'homme laborieux. Pourquoi demeurer dans la vieille Europe surchargée d'impôts et de population ; pourquoi rester dans les anciennes provinces où la terre est hors de prix et où un i)ère de famille ne peut établir ses enfants autour de lui ; pourquoi végéter sur do petits morceaux de terre qui sufilsent à peine à nourrir misérablement ceux qui les cultivent ; pourquoi rester plus long- temps à travailler sur des fermes qui ne vous appartiendront jamais, lorsqu'il vous su£flt de venir en Canada pour devenir propriétaire et obtenir FOUR RIEN G* HECTARES (160 ACRES) d'une terre vierge, sans pareille, produisant, sans engrais, de 25 à 40 hec- tolitres de blé à l'hectare, (30 à 45 minots à l'acre). Le cultivateur trouvera dans l'Otiest du (Canada, un lot de ferme gratuit, qu'avec son travail il fera f nictifler ; plus il aura d'enfants, mieux il réus- sira, car il pourra se passer do main-d'oeuvre étrangère ; Le capitaliste pourra placrer ses capitaux en toute sécurité à de bons intérêts, ou se livrer à l'élevage des l 'ites à cornes, des chevaux et des moutons sur les belles prairies dti Canat^*., opérations des plus lucratives; Les jeunes filles, connaissant bien les travaux du ménage, trouveront — 4 — aifu'Mnont à su placer, de» leur arrivée en Ganodii, à des gages aHsese ëlevi^s, car les bonnes servantes sont très-recherchées. Ijes filles sont rares dans rOuest du Canada, où les hommes sont en majorité ; elles se marient vite, non pas pour leur dot, on ne leur eu demande pas, mais pour leurs qualités qui valent bien un capital. Les avocats, commis, écrivains, littérateurs, professeurs, employés do commerce et de bureau, les gens sans métier, n'ont pas besoin de venir eu Canada, ils n'ont aucune chance de succès ; de bons bras valent souvent nioux pour vivre que l'instruction. Les viveurs, les fils de famille plus ou noins ruinés à la recherche de positions lucratives et de places de diruc* ^urs qui les fassent vivre à rien faire, les ivrognes, les paresseux peuvent rester chez eux, ils ne réussiront pas ; les bons à rien dans leur patrie, ne deviendront pas meilleurs en Canada, ils trouveront le pays mauvais, tandis que ce sont eux qui ne valent rien. Les alouettes ne tombent pas plus rôties en Canada qu'ailleura ; comme partout, il faut travailler, mais en Canada avec le môme travail qu'en F^urope, nant (quarante mille milles carrés. (Voir la c«)m- paraiMon des mesures li la fin.) Kt si l'on veut considér<>r (iu(> cluupie mille ■carré ixnit produii-e un million de tonnes doclmrbon j)our cna(|ue épaisseur d'un j)ied de charlN)n «pie contient la veine, on se rendra compte do l'énorme quantité de combustible tenue en réserve, dans ces plaines, pour It^ bénéllce des générations futures. La (pialité du charbon varie suivant les localités : ainsi on rencontre une bonne qualité de lignite à l'Kst ; une bonne (puilité d(> charbon bitumineux A vingt-cinq milles à 1 ouest de Caigary et (pii s't'tend juseurrerio ou d'une fromagerie coopérative, lo produit de ces fabriques obtenant tou- jours un prix supérieur à celui de la ferme. En général, on estime qu'une vache donne, chaque année, un revenu brut égal ti sa valeur et les pâtu- rages étant en commun, c'est-à-dire libres pour tout lo monde, la nourri- ture, pendant l'été, est comptée pour rien. Si on ajoute que l'herbe des prairies est si abondante et si nutritive qu'elle influe sur la qualité du lait, que dans les hourrories on obtient, en moyenne, 4^ livres, et 4^ liv. de beurre par 100 livres de lait, taudis qu'eu Europe, la moyenne n'est que de • - . —8 — 4 poTir cent, on ponrra voir quelles iminenHes x'ichesses restent encore inex- ploitées dans les prairies du Canada. Pour l'élevage seul, voici des notes qui nous sont communiquées : • 100 vjiches produisent chn(iue année 90 veaux, et sur ce nombre 7»> à 80 parviennent à l'Age d'un an ; 20 vaches doivent donner en moyenne 10 veaux chaque année, soit 48 tôtes, en trois ans, en ne comptant pas le pro- duit des génisses mettant bas la troisième année, c'est-iV-dire qu'au bout, de trois ans, un troupeau fait plus que tripler ; d'où le tableau suivant. Achat de 50 vaches à $25 (125 frs.) $1,250 0,250 frs, Ëtables pour ce troupeau et son croît 800 4,003 $2,050 10,250 Avoir au bout de 3 ans par le croît seul : 80 tôtes à $20 (100 frs.) $1,000 8,000 50 têtes à $8 (40 frs.) 400 2,000 Total. $2,000 10,000 L'augmentation du troupeau en trois ans a été de 130 bêtes d'ime valeur de $2,000 (10,000 frs.); le capital s'est presque doublé. Il sufHt de 250 acre» de terre (100 htîctares) pour garder vm troupeau de cette sorte. i;élevage mixte Le cultivateur se livrant i\ la production du beurre ou du fromage obtien- drait en outre de son troupeau de 20 vaches, au bout de trois ans, par le^ croît seul, le résultat suivant : 32 têtes à $20 (100 frs.) $510 ,3,200 frs. 20 têtes à $8 (40 frs.) 160 800 Total pour trois ans $800 4,0(K) Soit par année $260 ou 1,1330 frs. On voit de suite les avantages de ce système, surtout pour les fermiers d'Europe, disposant d'un petit capital: et faisant valoir eux-mêmes ; les dépenses, pour les étables, le terrain et ^'entretien des animaux sont les mêmes que poiu* l'élevage simple, mai» par le fait seul de l'emploi, en plus, du lait du troupeau, on obtient un revenu presque double, se décomposant ainsi : Produit en beurre de 20 vaches $340 1,700 frs. Par le croît 266 1,330 En tout $600 3,030 Soit un revenu de 68 pour cent pour un capital de $880 (4,400 frs.) La. main d'œuvre étant fournie par la famille, n'est pas comptée. Il faut aussi remarquer que le coût des étables, petit être réduit d'une manière très considéraole, si on les construit à la façon du pays, c'est-à-dire en perches i-ecouvertes de paille et de; foin. Une semblable étable pour lOO bêtes à cornes, ne coûte pas plus de $50 (250 frs.) Un acre de terre en prairie produit de li à 3 tonnes de foin natui-el. II en coûte de 75 cents à $1.00 (3 frs. 75 à 5 frs) pour la coupe et la mise eu meule d'une tonne de foin. LE PLACEMENT DES CAPITAUX LA CULTURE A 25 ''/^ DE PROFIT Un grand nombre de propriétaires de France et de Belgique, qui ne retii Tent de leurs fermes que I4 à 2 pour cent d'intérêts par année, nous deman- dent souvent quels sont les meilleurs placements h faircj en Canad];euso8 qu'il a pris fie suite un lot gratuit de 01^ hef;t:».res (1(31) acres) craignant qu'on ne le lui prenne et est retourné immédiatement en France chercher sa famille, celle de son gendre et plusieun. autres do ses amis. " Ah I disait-il en par- tant, que cette terre du Munitoba est riche, ce n'est que du fumier pourri ; je ne croyais pas ce qu'on mo disait, lorsqu'on me vantait la fertilité do ce pays, maintenant j'en suis convaincu et je vais chercher ma famille ; il y a en Canada plus d'avantages qu'en France." Plusieurs familles canadiennes de la province di Québec et des Etats- Unis sont aussi venues s'établir à Lourdes, où on trouve réunies, l'eau, le bois, la prairie et la proximité des voies ferrées, toutes choses qui en font une place d'avenir. SAmT-LAURENT. Un peu à l'ouest de Winnipeg, au nord de la ligne principale du che- min de fer du Pacifique, se trouve l'établissement français-canadien de Saint-Laurent, fondé en 1858 par les PP. Oblats, Le joli village de Saint- Laurent, agréablement situé sur la rive Est du beau lac Manitoba est à un mille du riJKage ; il est bâti à l'entrée du bois avec vue sur le lac ; l'espace entre le village et le lac est une prairie. On s'y rend par le chemin de fer du Pacifique, jusqu'à la station de Rcaburn, 35 milles (58 kilom.) à l'ouest de Winnipeg ; de là en voiture jusqu'à Saint-Laurent, il y a 28 milles. Deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, à l'arrivée du train de Win- nipeg, on trouve à la gare de Reaburn, la voiture de la poste qui vous con- duit iusqu'à Saint-Laurent pour $1.25 (6 fr. 25.) Le conducteur, M. Boyer est d origine française. A 10 milles (25 kilom.) au nord de Reaburn, 9 milles avant d'arriver à St. Laurent, se trouve le bureau de poste du Lac Francis (en anglais Lake Francis, qui dessert le voisinage. Les terres y sont excellentes en prairies let en bois. Le lac Francis, situé un peu à l'ouest est en communication avec le lac Manitoba. Dans les environs la Ci» du Pacifique offre en vente 'depuis $3.00 l'acre (37 fr. 50 l'hectare), payable en 10 ans, 30 à 40,000 acres de très-bonnes terres pour l'élevage. Le foin y est d'une extrême abon- dance. Une heure après avoir dépassé le bureau de poste du lac Francis, on arrive à St. Laurent. St. Laurent est une des paroisses les plus avantageuses du Manitoba pour l'élevage des animaux. L'eau est excellente partout, non seulement celle du lac, mais encore celle des puits qui ont seulement de 12 à 15 pieda de profondeur. Le bois de chauffage abonde, celui de construction suffit aux besoins, les prairies naturelles produisent beaucoup de foin, le sol quoique pierreux est non; le blé, l'avoine, l'orge, les légumes réussissent tr^-bien. La culture est çeut-ôtre un peu plus difficile qu'ailleurs à cause des roches qu'il y a en certains endroits, mais cet inconvénient est amplement compensé par l'abondance des pâturages et du foin qui font de la paroisse St.Laurent une des plus propices à l'élevage des botes à cornes et des moutons. Le voisinage du lac rend 1" climat très-égal, les gelées sont moins à craindre et la ma.turité du grain y est môme plus précoce que dans beaucoup d'en- droits des environs de Winnipeg. On trouve à St. Laurent une église, un bureau de poste, 4 magasins, 3 fromageries, 2 forgerons et un hôtel ; un couvent pensionnat pour les teunes filles y sera bientôt construit. Le curé est le Rév. P. Camper, O.M. ., de Morlaix, en Bretagne, Le principal commerce est celui du poisson — 15 — qui abonde dans le lac ot constitue; une den richesses de la localité. IFb KTond nombre de famîlleH de métis français demeurent à 8t. liaurent ; Pdlovage dos animaux, mais surtout la iJÔche et la chasse constituent leurs principales occupations ; la (culture des f^^niins est négligée par eux. Un certain nombre do familles canadi(!nnes-frauça.isos s'y sont établies et y prospèrent ; plusieurs Français, entr'autres M, le duc de Blacas, AI. do Si- moncourt et plusieurs auti-es y possèdent des propriétés qu'ils exploitent eait -mêmes ou par dos fermiers. M. de Blacas, (jui s'est livré Furt^)iit »\ l'é- leva.go, a monté sur sa terre une fromagerie qui est cxploik'ie et dirigée ave» [irofit et intelligencxî par M. I^acourcière, venu de Batisc^an, «lans la Pro- vince do Québec. Il y a dans les environs do St. Laurent dos bomesteods ou lots gratui ts. On peut acheter dos terres soit de la Cie du Pacifique, soit des particuliers, à dos prix variant do $2 à $4 l'acre (25 à 50 fr. l'hectaro.) LE LAC DES CHENES (OAK LAKE.) LES COLONIES CANADIENNES, ALSACIENNE-LORRAINE, FRAN- ÇAISES ET BELGES. A 165 milles, .(285.kilom.), ti l'ouest do Winnipog, sur la ligne principale du Pacifique Canadien, se trouve la station d'Oak Lake, (prononcez ôke léko), destinée à être un des centres les plus importants de la colonisation de langue française du Grand Ouest canadien. Le Lac des Chênes, en anglais Oak LaJce, tire son nom d'un petit lac en- toui'é de bois de chênes, qui se trouve à 6 milles (0 kilom.), au sud d(î la station. Le sol, un peu has et sablonneux dans un rayon de deux h, trois milles autour de la gare, y forme cependant de bons pâturages. Près du lac et jusqu'à la frontière dos Etats-Unis, distance do 48 milles, la terre est d'une excellente qualité, un pou plus légère qu'au nord do la ligno du che- min de fer, mais aussi plus chaude. Le sous-sol est d'argile, recouvert d'un riche humus. Ce territoire splendide est arrosé par la rivière Calumet (Pipestono ©reek), qui, après avoir traversé le Lac desChônes. porte le nom dellivière aux Prunes (Plum Creek) et va se jeter dans la rivière Souris, un des plusé. beaux cours d'eau do la région. lia rivière Souris, sur les bords do laciuollçf on a trouvé dos mines do charbon, est elle-même un tributaire de l'A^sini- boine. Le Lac des Chênes est un joli lac très poissonneux do 5 milles de lon- gueur sur 3 milles de largeur, (8 kilom. sur 5.) Toute la contrée est très-propre à l'élevage et à la culture du blé, le foin naturel y est d'un qualité exceptionnelle et l'eau en abondance à une dizaine do piods (3 mètres) de profondeur. Le bois de chauffage n'est pas i;are, c'est du tremble, on grande partie, qui se vend de $2 à $3 la corde, (10 à 15 frs.) ; on s'en sert aussi pour la construction des maisons. Lo village d'Oak Lake, élevé autour do la station, compte un qucaran- taine de maisons, une église catholique, plusieurs magasms et hôtels et quelques ateliers. Il fait partie du comté de Denuis. La population, d'ori- gine française, établie aii nord do la voie ferrée et surtout au sud, dans les environs du Lac dos Chênes, compte environ 250 familles qui y sont arri- vées, pour la plupart, depuis 1880, les unes de la province de Québec, les autres des Etats-Unis. Il y a eriPore entre la station et le lac quelques homosteads ou lots de terre gratuits, mais ils sont un peu bas et no peuvent être utilisés que comme pâturages. La Cie du Pacifique dispose de très bonnes terres, propres à tous les genres do culture, à des prix variant de $2.50 à $5.00 l'âcro, (12 frs. 50 à 25 frs. les 40 acree.) Ces terres conviennent tn'^-bien à ceux qui possèdxint quelques milliers de francs, voudraient s'éta- blir près du chemin de fer. J(i — II En t»utro do la paroÏHHo d'Ouk T^ake, qui a i)our cure'» M. l'ablxî Bernier, siduKCH au Nud du Ijtic dos Chônes, sur les lot» gratuits du f^ouvernomeut. Eu outrt»do \iiur honieHt4:ad, quelques-uns des colons ont encore acheta })lu.si(!UfH t*>iTes do la Ci»i du P.icinque et se trouvent à la tête de belles enn(tsdc5àd0() AcrcMi (200 4 250 hectares). La Cie vend ses terres dans cet endroit do $2 à $4 l'âci-o (25 à 40 frs. l'hectare) ; \m chemin de fer qui y passera prochainement ne peut que contribuer à augmenter la valeur de CCS t'ttjiblissements. A Toue-st du Ijac des Chônes, sur une dist/ance de près de 100 milles (160 kilomètres) et le long des rivières Souris et Calumet, le terrain n'est pas boisé ; ce sont des prairies magnifi(pies propres à l'éliîvage et à la cul- ture du grain. Il y a là de quoi établir plusieurs milliers de familles sur les terres du gouvernement (nomesteiuls) et celles do la Cio du Pacifique. C'est là que se sont établis, en avril 18S0, un bon nombre de Canatliens des Etats-Unis. Ils travaillaient dans les manufactures de Ware, Massachu- w^tts et dans plusieui-s autres villes des Etats de l'Est, ils en sont revenus désenchantés pour vivre libres sur ces belles prairies. D'autres doivent les suivre. GRANDE CLAIRIÈRE est une paroisse française fondée en 1888, le bureau de poste qui y est éta- bli, (îst £ 18 milles (28 kilom.) au sud do la station d'Oak Lake, près du petit lac Saint-Jean. C'est un centre do bel avenii', car les terres y sont très fertiles. Le gouvernement y possède encore des homesteads ou lots gratuits (160 acres) qu'il donne à tous les colons qui y viennent s'établir. Des Cana- diens de la province de Québec, des Métis, des Français de toutes les par- ties de la France et des Belges y sont arrivés en grand nombre, mais c'est Htirtout un centre d'attraction pour les Alsaciens-L(îrrains et les Français do l'Est de la France qui veulent y fonder une nouvelle patrie. M. l'abbé J. GaiPB, ancien curé de Loisy, Meurthe et Moselle, y est arrivé en 1888 avec; plusieurs colons, qui ne peuvent que contribuer a donner une vigoureuse impulsion à cette oelle colonie. A quelques lieues d<î Grande Clairière, se trouvent plusieurs autres éta- blissements de Français et de Belg acres ( 12() hectares;, il l'a payée seulement $1,100 (.5,500 frs), 50 acres sont en bois et le reste en prairie. 11 se sert do tous Xca instruments d'agriculture perfectionnés ; moissonneuse-lieuse, charruo à siège, râteaux à cheval, etc. — M. Magloire Masson, d'abord établi aux Etats-Unis, a trouvé qu'il faisait meilleur vivre au Manitoba et il est venu l'habiter avec toute sa fa- mille. Il est heureux et satisfait et possède une propriété de (MO acres (2(Vt hectares) partie obtenus gratuitement et partie achetées. Le blé lui a rap- porté généralement 12 pour 1 de semence ainsi que les pommes do terre. Voici enfin des lettres do colons adressées a M. A. Bodard, secrétaire de la Société d'Immigration française de Montréal, chargé spécialement par le gouvernement de la réception des colons français, belges et suisses. Monsieur, Oak Lake, 8 octobre 1888. Nous avons fait un bon voyage et nous sommes maintenant à Oak LaklRi(iue. if ne faut pas travailler aussi fort pour gtigner bien plus. " Monsieur, jo vous remercie plus quo mille fois do m'avoir introduil dans ce nouveau pays qui est si avantapoux. •• Je termine ma lettre en vous serrant la main. •' Je suis votre dévoué, " ViCTOn DtTPONT." Ijcs Iw'lpfes établis à Oak Ljike viennent principalement des provinces- de Luxembourg, Namur, Liège, et llainaut. LES PRAIRIES DU CANADA. LEUR FERTILITÉ. ' Les grandes prairies de l'ouest du Canada qui s'étendent depuis Winnl-- peg jusqu'aux Montxignes Roclieixses, renferment plus do 250 millions d'acres (cent millions d'nectares) do bonne terre arable. Il y en a do deux sor- tes, la prairie haute propre à la culture du blé et la prairie basse où le foin atteint do grandes proportions, bonne surtout pour 1 élevage. C'est dans ce- territoire magnifiqiu;, sans égal au monde, que viennent, chaque année, . chercher l'aisance et lo bonheur, des milliers do cultivateui-s d'Europe. C'est là que se trouve le futvir gi'onier d'abondance qui doit fournir à l'Eu- rope la plus grande partie du blé qui lui manque. Figurez-vous les grandes plaines de la Beauce, en France, couvert/Cs de : hautes herbes, entrecoupés ça et là, do rivières et do bouquets do bois, se déroulant sur une étendue de plusieurs milliers do lieues, et vous aurez une • faible idée de ce que sont les prairies canadiennes. Un sol d'une richesse extraordinaire, deux pieds d'humus, de terreau, de fumier pourri, reposant sur un fonds d'argile marneuse, telle est la com- position de cette terre merveilleuse. La profondeur do cette couche de terre noire d'alluvion, varie de un à auatre pieds, en quelques endroits, on a mémo trouvé qu'elle atteignait ouzo et quatorze pieds (3 m. 60 à 4 mètres), et des analyses chimiques ont établi que la terre des prairies est une des plus riches du monde et la plus • propice à la culture du blé. Cette grande richesse s'explique facilement par le fait que les excré- ments des oiseaux et des animaux, les cendres provenant des incendies des herbes sèches et la décomposition des végétaux se sont accumulés depuis des siècles et ont été recueillis sur un sol imperméable à base d'argile, ancien lit d'une mer. Aucune partie du Canada ou de la Franco,à l'exception de quelques ten*ains d'alluvion, ne peut donner une idée do la valeur et de la qualité de cette terre. Pendant 20 ans, on a vu des cultivateurs semer du blé à la môme Ïlace et pendant ce temps, la récolte a toujoiu^ été la môme, variant entre 5 et 40 niinots à l'acre (15 k 35 hectolities à l'hectare.) Jamais on n'em- ploie de fumier, queUiues cultivateurs prétendent môme qu'il est nui- sible. C'est sur ce territoire incomparable que le gouvernement du Canada invite à s'établir les colons d'Europe, et ceux des anciennes provinces on les engageant à venir prendre leur part de ce richo patrimoine et en leur - offrant gratuitement 64 hectares de bonne terre (16(J acres). — 10 1 l'i:au et le bois. On irouvt; ]\-4nx ]>arU>ut ; il y a lauiiui do HoiircoB et do ruisboaiix, il ost vrai, quo dans la nixiviii<;o do Quëbuc;, maÏH il suffit do crwusnr doH puifai pour HO proouror do l'oau potable on aboiidanoo. Quant au bois do con»> miction et de chaulVaf^o, j)nh bords des rivitVoH et dos cours d'oau on «ont garnis ; dans lo Bud ot lo nord on on trouve on quantittS et il ne fautpasounlior as à craindre quo h» lK)is do construction fasse jamais défaut dans loa J>rairio8 ot, quant au chauffage, la Provitlenco semble y avoir pourvu oa lotani; lo Nord-Ouest d'immenses et ricluis mines do charbon. Il y a aussi des poêles que l'oti chauffe av(;c do la paille. Les principaux bois que l'on roncontrts dans les prairies sont lo chône, le 'rOne, le bois blanc ot surtfjut le peuplior-tnsmble que l'on trouve partout dans la prairie en bouquets, ot qui sort pour hi chaufrage et la construction. A l'Est do Winnipeg, on trouve aussi lo pin, l'ëpinette (sapin), le cèdre et répinette rouge (tamarac). SYSTÈME D'ARPENTAGE. Le système d'arpentago ou do division des ttîrres est le plus simple du monde. Chaque canton ou township forme juste un carré ayant fl milles de côté (9 kilom. (J5 m.), il a donc une superficie do 30 milles carrés ou 00 kilomètres carrés. Chaque township est divisé en 30 sections de un mille carré ou G40 acr«îs chacune (258 hectares), (yos sections sont subdivisées en demi sections do 320 acres et en quarts do section do 160 acres (04^ hoct^v* res). Les divisions sont indiquées par des poteaux placés aux coins. Ce sont les quarts do section qui constituent los lots do chaque colon. La figure ci-dessous donne une idée exacte d'un township ot de ses divisions ; C40 ncrc« 258 hoctarcH. NORD. « ^IS I O 3S Gouv. 33 C. P. R. 34 Gouv. 35 C.P.R. 36 Gouv. 30 29 M 27 86 25 Gouv. Ecolo. Gouv. 81 C. P. R. B. H. C. P. R. 10 80 22 23 24 C. p. R. Gouv. C. P. R. Gouv. C. P. R. Gouv. 18 17 16 15 14 13 Gouv. C. P. R. Goi'.v. C. P. R. Gouv. C. P. R. 7 8 1 10 11 12 C. P. R. B.H. C. P. R. Gouv. 3 Ecolo. Gouv. 6 8 4 2 1 Gouv. C. P. R. Gouv. C. P. R. Gouv. C. P. R. S SUD. Nota.-^. P. R veut dire Chemin de fer Pacifique. B. H. — Compagnie de, la Haie d'ITudson, Gouv. — Oovvememtint du Canada. ~ 'JO — Tx«sficrr.,n:i nortant loH num«^rf)8p2 frsfiO) et ceux qui ayant <' ahnndonn(''s par les colons n'ayant pasS nunpli les conditions exifçé(>« l)ar le fjfouverneinent ou j)()tir t«nite autre cause. Ces dcrnici's s'obtiennent I>oiu' $20 (K).') frs) (!(• frais delnireau, mais ils sont meilleurs que les autre» jçt'méralement ou mieux situés. Tout homme âfîédf! plus de 18 ans peut obtenir un lot p^atuit do KIO" acres ou (U hectares, (homestoml), en remplissant wxw des conditions stii- vantes. 1. Le colon devra construire un maison habitable sur son homestrad et, dans les j)remiers (» mois de la concession, eommeneer k le cultiver. Pendant trois ans il continuera à le cultiver et j\ y demeurer au moins 6- mois eliaque année. 2. Le (rolon devra demeurer dans un rayon do 2 milles (3 kilom.) do- son homeste;ul, au moins 0 mois par année, jM'ndant trois ans. 11 devra durant la première année, labourer et pi'épartsr à semer 10 acres do torro ( -I hectares) ; la secondes année semer (ît récolter ces 10 acres et en labourer 15 autres ((5 h(^ctares) ; la 3e année, s#»Tner ces 25 acres et en labourer 15 autres. Pour obtenir son titre de l)ropriété «patente) au bout do 3 ans, il devra, en outre, avcvir construit une maison habitable et y demeurer depuis trois mois. 3. Le colon devra, la première année, labourer et préparer pour semer au moins 5 acres (2 hectares) ; la 2me aniKn; semer ces 5 acres et en labou- rer 10 autres ( 1 hectares) et construire avant la fin do la 2mo année mie mai- son convenable et y demeurer pendant les trois années suivantes, tout en cultivant. Le colon, pour obtenir ces lots, devra s'adresser i\ l'agent du gouverne- ment qui a la cliarge do ces terres, soit en personru;, soit par un ti. Le colon \tcv\ ses droits à son homestead, s'il n'en prend ])as possession dans les six nxois. Le gouvern(unent donno ces terres en toute propri(Vié, mais le colon ne reçoit son titre de propriété définitif et n'a le drcnt de les vendre que lora- qu il a rempli les c!onditions do culture exigées par le gouvernement, c'est à dire au bout de 3 ou 5 ans et môme da.vantl ou peut H'iulrosHcr pour obtenir les prix des teiTew, lot^ ciirteH et ttuit*'» autres informations. \\ . LES TERRKS GRATUITES ET LES TERRES A VENDRE. L'octnji gratuit do 100 mrres (flt hcuîtares) (luo fait le gouvornomcnt du Cana^la, i\ tous les liommtis A+(('s do j)1uh do IH ans, est la nlus Im'IIo aide (|iii puisse ûtre donnée à des colons j)our les en{jçatr. C'elui (pii possède $1,000 t\ $2,000 (5,000 i\ 10,000 frs.) fera mie\ix, à iiotrt^ avis, d'm'licter une t^u-ro prùs dc^ lignes de chemins de fer, plutAt que de prendre un homesteiul ; il regagnera fmîileuient la Hr)ninie (ju'il aura déboursée, jiar les économies tiu'il opérera sur les transjjorts de sea d«:-.^éos, et il aura aussi plus de choix. «c<,aello que soit d'ailleurs la décision à laquelle s'arrâto le colon, il peut être assuré d'avance que la (pinlité des terres à vendre est la même (luo celle des terres gratuites {hnmestendH). Elles sont tout aussi fertiles les- unes que les autres. C'est leuréloignt^ment du ch(;min de fer qui constitiio leur principale différence, «quoique cependant cette distance ne soit pa» bien grande. QUEL CAPITAL APPORTER. Un gros capital n'est pas absolument niîcessairo à celui qui veut s'éta- blir dans les prairies. L'immigrant coin-ageux et travailleur q^uin'aque (pielqucs centaines de f>iastre3 (800 h 1,200 frs.), réussit souvent mieux que le colon riche incapjv- )lo do travailler lui-même, mais enfin, il faut r.n peu d'argent, assez pour subvenir aux premiers besoins. Le colon énergique ot économe, qui s'établira sur un homestead avec moins do 1,(KX) francs ($200), devra se borner h acheter les objets de premi^- ro nécessité : 2 bœufs, une charette, une charrue, ime herse, ainsi (jxie quelques meubles et les outils les plus indispensables. La maison qu'il construira et qui servira pluf. tard do laiterie ou d'écurie, ne lui coûtera 1)as cher. Avec $30 ou $40 (150 à 200 frs,) aidé d'un ouvrier du pays, il peut a construire lui-môme en quelques jours ; ce ne sera pas un château, mais jjIus tard, lorsf^uo l'aisanco sera venue, il en fera construire une autre plus confortable ; l'important est de se poiirvoir d'un abri le plus tôt possible. S'il a soin d(î semer, en arrivant, «ur mi premier labour, des pommes de terre, des fèves, des navets, des haricots, citrouilles et autres légumes, du lin dont il vendra la graine, son avenir est presque assuré, car les dépen- ses pour la nourriture seront très minimes, ne consistant, pour ainsi dire, qu'en viande et en farine. Parmi les colons arrivés avec moins de mille francs ($200), et les trois quarts des émi.^rants français et beiges sont dans ce cas, nous citerons M. Orimaud, du département do la Drôme, auquel il ne restait plus, à son ar- rivée, quo la somme do $50 (250 frs.), et qui loin de se décourager, se mit de suite au travail. Il commença par prendre un homestead, puis s'enga- gea, avec sa femme et sa jeune fi"'^ de 10 ans, avi service des voisins, pour $25 (125 frs.) par mois, avec la no riture et le logement. Un an après, il avait 10 acres (4 hectares semés en blé, 2 acres plantés en pommes de terrt^ et il possédait 10 bAtes à cornes. Ce résultat n'est nullement surprenant ; les dépenses étant nulles, M. Grimaud avait mis chaque mois, de côté, le 00 salaire de la famille et s'en était servi pour faire labourer sa terre et ache* tor des animaux, Interrogé sur la valeur du pays, M. Grimaud se déclara enchanté do sa nouvelle patrie et ne pût s'empûcner de reconnaître que, pour un cultiva- teur, il y avait en Canada plus d'argent à gagner qu'en l^'rance. Sans doute il (îst préférable de venir avec plus d'argent, ])lus on en a, plus le succès est certîiin, mais l'exemple que nous venons de citer, et qui n'est pas le seul, Huttit i:)our prouver (lue le travail intelligent vaut un capital. Voici comment les colons qui arrivent en Canada avec 8 ou 4,000 frs. pourraient employer leur argent. Honoraires du Bureau des ten-es pour l'obtention d'un homestead ou lot gratuit $ 10 50 frs Matériaux et construction d'une maison 1(X) 500 Meubles, poêle, lit, etc 50 J^l^ 2 bœufs (JjîlOO à 120) 120 ' ®0 : vache ($25 à 30) 30 ISO (vharrue, herse, charrette 50 250 Provisions d'un an, en attendant la récolte, pour une famille de 5 personnes 100 500 Outils, harnais et dépenses imprévues 40 200 Soit un capital de $5(X) 2,500 frs Une somme plus considérable permettrait certainement au colon de s'étsiblir plus avantageusement, mais beaucoup ont commencé avec moins que cela, et sont aujourd'hui complètement à Paise. A ceux disposant de 8,000 à 10,000 frs. ($1,600 à $2,00ri), nous conseillons d'acheter des pi'opriétt^s près du chemin de fer, plutôt que do prendre des homcsteads. Quant aux colons à peu près sans argent, le mieux pour eux est de se mettre au service de leurs voisins et d'employer leur salaire en labour sur leur homestead. Cet arrangement leur permettra d'obtenir, dès la seconde année, une bonne récolte en grain ; sans cela, ils seraient obligés d'attendre plusieurs années avant d'avoir économisé la somme né- cessaire pour acheter les bœufs et les instruments d'agriculture nécessaires k l'exploitation. L'émigrant qui veut travailler, se tire toujours d'affaire. CE QU'IL FAUT FAIRE EN ARRIVANT. Le colon, surtout celui d'Euro];; e, devra adopter les méthodes de cxiltu- re dont la sagesse a été démontrée par l'expérience, et ne pas s'obstiner à vouloir cultiver comme il le faisait en Europe, Plusieurs se sont ruinés I apprendre en Uanacla et presque : Par exemple, en ce qui coni^erne le défrichement de la prairie, on doit la première année, faire deux labours; le premier, qu'';n appelle 'cassagc, se fait généralement dans les mois les plus chauds, juin, juillet et août, et le second en octobre et novembre ou au printemps suivant, à la profon- deur de 5 à6pouces (Oui. 15) et-pns davantage^ les labours trop profonds donnant trop de développement à la paille. On appelle casser la prairie, re- tourner à la chaiTue, sur une épaisseur de 2 pouces (5 centim.), la couche gazonnée de la prairie, pour la faire sécher. Le cassa ge est assez dur et exige deux bœufs ou chevaux, mais pour les labours subséquents, dans la t-erre si friable de la prairie, un seul bœuf suffit souvent. Toutes les autres années, on ne fait qu'un labour pour chaciue récolte. Les bœufs sont préférables aux chevaux, ils sont aussi forts, coûtent moins cher d'achat, n'exigent pas d'avoine et l'herbe de la prairie ^uffit à leur entretien. Dès son arrivée, le colon, s'il ne veut i>as loger sous la tente, doit di^nc se construire une petite cabane et planter (ensuite des pommes de terre et des légumes pour l'usage de sa famille. S'il vient de bonne heure, en mars — 23 ou avril, il pourra semer jusqu'à la fin de mai, sur un seul labour, du lin, dont la graiiio se vend bien, do l'orge, do l'avoine, des navets et des pom- mes de terre jusqu'à la fin de juin, mais il n'obtiendra qu'une demi récolte, les grains ne réussissant complètement que lorsque le gazon de la prairie est complètement pourri et a été labouré deux fois, Quant au blé, il n'est pas prudent de le semer après le 10 mai, car passé cotte époque, il n'a pas toujours le temiîs de mûrir avant les gelées d'automne. LA CULTUl^E ET SES PROFITS. L'Europe ne pourra jamjiis lutter avec l'Amérique du Nord pour la production du blé à bon marché ; les impôts, lo morcellement de la pro- in'iété qui empêche l'emploi d'instruments perfectionnés, le haut prix de a terre s'y opposeront toujours. En Canada, il n'y a pas d'impôts, la ten-e y est pour rien ou à peu iirès, et d'une si grande fertilité qu'il n'est pas besoin d'engrais ; comment les pays d'Europe, surchargc-s de taxes de toutes sortes, avec un sol épuisé, pourraient-ils lutter avec le nôtre ? On a calculé que lo prix de revient pour labourer, semer et récolter tu» acre de terre {2j^ acres = 1 hectare) est de $7.25 ou 36 frs. 25, décomposd conuue suit : . Labour et semence $3.50 17.50 frs. Semailles et hersage 50 2.50 Coupe du grain et mise en bottes par la moissonneuse- lieuse 1.25 6.25 Transport et mise en meule 1.00 5.00 Battage, maximum, 5 cents (0 fr. 25) du minot pour une récolte de 20 minots à l'acre 1.00 5.00 Total des dépenses par acre $7.25 36.25 frs^ Moyenne des récoltes à l'acre depuis dix ans, 20 minots, à 60 cents (3 frs.) 12.00 60.00 frs. Bénéfice net par acre $4.75 23.75 frs. Par hectare 69.37 Plusieurs personnes ne comptent lo coût du labour et de la semence qu'à, $3 par acre et le battage à 4 cents du minot (0 fr. 20) ; elles n'es- tunent les dépenses totales pa' acre mis en culture qu'à, $6.50 (32 frs. 50), ce qui augmenterait encore le i.^néflco, mais d'après le calcul ci-dopsus, il est aisé de voir le profit considérable que peut faire un cidtivateur qui, sur 50 acres sevdement, semés en blé, peut réaliser un bénéfice net de $237.50, (1, 187 frs. 50), son travail payé, sur une terre qui ne lui coûte rien. Il faut remarquer aussi que nous n'avons calculé le prix de vente du minot de blé qu'à 60 cents (3 frs), tandis qu'il valait $1.00 (5 frs), en décem- bre 1888 et que la moyenne de la récolte, en 1887, a été de 30 minots à l'acre, (27 hectolitres à l'hectare) au lieu de 20, avec un prix de vente de 75 cents (3 frs 75) au lieu de CO cents (3 fr). Un cultivateur Mr.Carrey qui, en 1887,avait 200 acres (80 hectares) semés en blé, a récolté 6,000 minots, soit un rendement de 30 minots à l'acre, ou 27 hectolitres à l'hectare. Lo battage lui a coûté $1.50 par acre et les dépenses totales se sent élevées, pour lcs'2C0 acres à $1,550 (7,750 frs.) ou $7.75 par acre (38 frs. 75). La vente de 6,000 minots do blé à 60 cents (3 frs.) lui a donné $3,600 18,000 frs. Les dépenses ayant été do 1,550 7,750 Il lui est resté un bénéfice net do $2,050 10,250 eèit $10.25 par acre ou 128 frs. 12 à l'hectare. 24 - Cettn propriété, située à 2 milles (li kilom.) du chemin de fer, avait été ,''ée $8 1 acre, soit 100 fra. l'iiectare. La valeur des 200 aci-es (80 hectariîs) itâit donc de $1,000 ou 8,000 fi-s. et dès la seconde année; cette t/Cri'e don- nait un bénéfice net de 10,250 trs. ($2,050,) c'est-à-dire une somme supérieure -à son prix d'achat. Citons encore Mr Neveu, de St-Simon, pi-ovince de Québec, qui, awivé au Manitoba dans l'été de 1880, achetait une terre de 240 ju;res (96 hectai*os) on prairie pour $1.200, (0,000 frs), et dépensait en plus $1.200 (0,0(X) frs) pour la construction de maison et étables, soit en tout $2.400 (12,000 frs). IJn an après, en 1890, il récoltait sur 140 acres, (56 hectares). S,C00 minots de blé, •quj, au prix de vente de 70 cents, (3 frs 50) le ininot, lui l'apportaient $2,10() (10,500 frs), c'est-à-dire une somme presque égale au prix de toutt^ sa terre. Y a-t-il en Europe un seul propriétaire capable de nous monti-er de si brillants résvdtats ? QUELQUES CONSEILS EN PASSANT. ' Venez en Canada en famille ; l'homme seul s'ennuie, il pense aux ab- sents, l'inquiétude le saisit et il se décourage facilement ; la femme lui est indispensable pour l'aider à surmonter les difflculttîs qu'il renconti*e et pour créer un intérieur agréable ; les dépenses de voyage en venant tous ensem- ble et celles pour l'entretien de la famille réunit et non séparée, se trouvent aussi moins fortes. Que do fois u'avons-nous pas vu la femme, laiaséo en France, l'efuser de venir seule et le mari, être obligé de retoiu'ner la chercher, eu dépensant pour cela, une somme Kufiisante pour se constitiiro une jolie maison. Pendant le voyage IjO vous emoarnissez pas de bagages pesants m'appor- tez avec vous que du linge, de la literie et dos \ ôt*;ments chauds en lame. Logez- vous eh arrivant, dans uno maison peu coûteuse qui vous servii*a plus tai-d d'étable ; quand vous aurez économisé un peu d'argent, voua vous en bâtirez une autre plus confortable. Ne vous construisez pas des maisons de* $(J à $800, (3 à 4,000 frs), lorsque vous ne possédez (pie $800 à $1,000 (4 à 5,000 frs), s'il ne vous reste plus ensuite assez d'argent pour ache- ter ce dont vous avez do besoin, à qui' la faute ? Ne vous laissez pas tenter par le bon marché de la terre, n'en n'achetez pas plus que vous n êtes capable de cultiver et surtout de payer. Il y eu a qui possèdent seulement 2 a 3,000 frs ($4 à $600) et achètent des terres à créd t pour 12 à 15,000 frs, ($2,400 à $3,(XK)). Il n'est [ms étonnant do les voit éprouver des difficultés i>our payta*. Ne vous pressez pas d'acheter, attendez un peu et giiettez les occasions ; vous ne courez aucun risque en prenant des terrcis gratuites ou en louant. No faites pas de folles dépenses, dépensez le moins possible ; n'achetez que le strict nécessaire. Prenez gartle au crédit. Si vous avez peu d'argent, prenez, si c'est possible des teiTos en bois et •en prairie ; sur les terres tout en prairie, il on coûte plus cher pour «<; bâtir, et se chauffer que sur les terres un peu boisées ; la vente du bois vous donnera, l'hiver, du tiavail et de l'argent. Ne semez pas seulement du grain ; faites de l'élevage, du beurre et du fromage ; variez votre culture ; semez plusieurs variétés de blé, les blés ten- dres quoique se vendant un peu moins cher que les durs, sont plus précoc(\s, donnent des récoltes plus sûres et souvinit plus abondantes. Achetez toujours des instruments d'agriculture et des outils neufs ; le vieux coûte toujours trop cher et a toujours besoin d(^ réparations. Demandez souvent conseil et n'essayez pas d'en donner avant d'avoir acquis l'expérience nécessaire ; consultez vos voisins et vivez en bons ter- mes avec eux, vous avez besoin les uns des autres. Enfin rappelez-vous que -chaque pays a des ustiges ou des coutumes qui peuvent parfois semblc^r bizarres, mais qui ont leur raison d'être et qu il vaut mieux les suivre plu- tôt que de s'en moquer. 25 — LES GRAINS, LES LEGUMES ET LES FRUITS. II n'est pas pnident tle s'nxlonner exclusivement à la culture du bl^ comme le font la plupart des cultivateurs, et nous ne cesserons de recom- mander la culture mixte, mais jusqu'à présent c'est le blé qui a constitué» la principale richesse du pays. La variëtë semée est principalement le blé rouge dur d'Ecosse, le ** Èed Fyfe ", dont la pi-écocité remarquable, le ren- dement élevé en grain et en farine font un des meilleurs blés connus. La production de ce nié en 1887, s'est élevée à 14 millions de minots (6 millions- d'hectolitres) et en 18J)() à 20 milliona do minots (7,200,0(X) hectolitres) r». I)artie entre 15, 000 à 10,000 fermiers. On donne la préférence au blé parce «lu'il se vend toujours bien, mais cela u'empôche pas les cultivateurs de semer et récolter aussi en abondance, de l'avoine, de l'orge et tous les autre» grains de l'Europe centrale ; le maïs indigène mûrit pariaitement ; les pois, produisent beaucoup, mais ils ont une tendance a trop pousser ; aussi recommande-t-on de semer les ^'ariétés naines de préférence à celles à hau- tes tiges. Toutes les plantes à racines, viennent bien, les pommes de terre I)roduisent énormément, les betteraves sont d'une i-ichesse saccharine très grande par suite de l'absence de pluies, il n'existe piis encore malheureu- sement de fabriques de sucre pour utiliser ces précieuses qualités. La plupart des légumes des pays tempérés réussissent aussi très bien ; on a vu aux «jxpositions des choux et des betteraves pesant 38 livres, des courges de 190" livres, des carrottes do 11 et 12 livres et des pommes de terre de 3, 4 et môme 6 livres, le tout obtenu sans engrais sur la terre vierge des prairies ; les oignons, les melons, les concombres, les tomates, les haricots et fèves^ poussent dans tous les jardins. Les fruits ne sont pas encore beaucoup cultivés, les vergers sont rares, c;ar le pays est nouveau, mais on trouve à l'état sauvage, la fraise, la fram- boise, la mure, les groseilles, les gtulelles les ctissis, les bluets (myrtilles)- les atociis (canneberges), les saskatounes qui ressemblent aux bluets et avec lesquelles on fait une espèce de vin agrtîable, les cerises à grappes, les pru- nes et les cerises. Le houblon croît partout à l'état sauvage (lans les bouquet» de bois, il en est do môme de la vigne sur les bords de la Rivière Rouge et. de l'Assiniboine ; on a commencé a plantt;r des pommiers, mais pour réus- sir il faut mettre les jeunes arbres a l'abri des vents du Nord, et planter des variétés rustiqu(;s, pommiers de Russie et pommettes, (crab ap- ples). Le pays ne laisse donc rien à désirer sous ce i-apport. ANALYSES DU SOL DES PRAIRIES. Les principaux éléments contenus dans le sol sont d'abord l'azote, puis. la potasse et l'jicide phosphorique qui y prédomine, mais ce qui est d une- importance particulière, c'est fa chaux (pii y est contenue et qui mettant l'azote en liberté lei rend prêt à être al:)sorbo par les végétaux. Cette der- nière propriété ma,nque à plusieurs sols, et lorsqu'elle manque, il faut avoir recours h, des moyens artificiels, c'est-à-t la moins coûteuse est la voj^ anglaise ; il faut s'embarquer au Havre pour aller prendre le steamer a Liverpool ; ou bien traverser l'Angleterre en chemin do fei-, ce qui évite deux jours de mer, et aller s'embar(|uer à Liverpool sur un des vapeurs dos lignes Allan, Dominion ou Beaver, directement pour Québec ou Montréal en été et Halifax en hiver. Ces trois compagnies ont des agents à Paris et dans tous les princi- paux ports d'embarquement. Les Français et les Suisses pourront passer par Paris, le Havre ou Dieppe, les Belges et les Français du Nord et de l'Est par Anvers. Le lîrix du voyage juscju 'à Montréal varie de 110 à 135 frs suivant les lieux de départ ; jusquïi AV innipeg, Cypress River, Oak Lake, Manitou, Treherne, on doit calculer sur une dépense de 175 à 220 frs. On peut d'ail- leui-s obtenir des agents des lignes que nous venons de citer toutes les informations désirables. Lorsque le choix d'une localité pour s'y établir a été fait par l'émigrant, il vaut mieux, pour lui, prendre de suite un biUet direct jusqu'à, destination. Les enfants au-dessous de 5 ans voyagent gratuitement sur le chemin de fer Canadien du Pacifique et chaque émigrant a droit sur cette ligne, par billet entier, au transport gratuit do 800 livres de bagages, qu'il devra empaqueter solidement dans des boîtes munies de poignées, ne pesant pas plus de 150 livres. En arrivant à Québec ou à Montréal, en été, à Halifax, en hiver, les bagages sont exaininés par la douane, mais tous les effets, outils et linge des émigrants ne payent pas de droits, et entrent en franchise (à l'exception des marchandises qu'ils pourraient amener pour vendre, ce que nous ne leur conseillons pas de faire). Après la visite de la douane, les bagages sont mis à bord du train et pour chaque colis, l'émigrant reçoit un chèque. On appelle chèque une petite pièce de métal numérotée qu'on attache à chaque cous, malle ou paquet, tandis qu'une seconde pièce exactement semblable, Êortant le môme numéro, est remise au propriétaire et lui sert do reçu. lès lors la compagnie devient responsable du bagage et ne le livrera qu'à «lestination sur la présentation du chèque. Après avoir dépassé Montréal les émigrants seront sur la route de leur future di'meure, qu'ils atteindront bientôt dans des wagons (chars) confortables où ils peuvent se coucher et dormir tout à leur aise pendant le trajet, car ces wagrms se transforment la nuit en dortoirs. Pendant le voyage, prendre garde aux individus qui es- sayent de changer votre doiitination et veulent vous vendre des terres. LES PRAIRIES DU CANADA ET LES PAMPAS DE LA REPUBLI- QUE ARGENTINE. On a essayé de comparer les fertiles prairies du Canada aux grandes et belles plaines de l'Amérique du Sud, (pampas), mais il sufHt d'un simple examen pour constater la différence qui les sépare. Los .prairies du Cana- da existent eu offet depuis des centaines de siècles, tandis que celles da ;i2 — PI rAm(5riquo du Siul sont (lo formation n'iccnto, d'où il sVn suit nëcessaire- nitMit une moins jçivinde tVrlilité. Un Fran.,'ni.s, M. Kmil(^ Dairc-aux, (')tubli dans- la IWpuhlique Argentin»- a publié rccommciit im livre ; ** L ** La terre vier^çi^ (pampa), abandonnéf; i\ elle-mr'me, n'est féconde que " par exception. Kll(* contient, en K<''iit'ral, à la surfiu'e, et seulement par •* plac(^s, lUK» couche à peine perceptible! d'humus, qui suflllt à nourrir tort " mal des plfinles d'un ordrci ti'ès inférieur, rudcw, sauva^jfcis connue elh^s. ** Lo bétail n'y trouver (pi'un aliment insufllsant 11 faut que ces terres- •• soient finné<'s pour (puï leur fertilité se nWèle. Si, sur la foi d(!s légendes- " et la réputation des terres vierges, l'honune hîur demandait une ])ro(luc- •* tien de sou choix, il reconnaîtrait vite lexir stérilité» C<;tte furmue- "ne saïu'aitétre entreprise i)ar l'homme Sans les troupeaux le sol " resterait stérile. " Dans (piehpios contrées, cette œuvre décolonisation a été entrepri- *' se avant l'ai rivée de l'homme modcîrne, par d(\s troupeaux d'animaux •* non domesl iepies. Ait nord (le V Amérique, avant la conquête, le bujfle *' rewplissdit rrf office Comme on le voit, M. E. Daireaux reconnaît la supériorité des prairies- du Canada. I*arlant du prix des terres, (vol. 2, pages 310 et 3(K3), il (lit : " Les meilleures prairies situées à proximitiî des lignes dc! chemins do "fer valent aujourd'hui do 40f) h OOf) frs l'hectare (.$:}2 à $48 l'acre)... A la page 317, il évaliKî la surfacfi cultivée en blé à 4:i(),(X)() hectares et la production à 3,250,()()() hectolitres (