IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 1.25 ■«5- 2.5 tt il 2.2 m S£0 120 IIIIIJA U il 1.6 Photographie Sciences Corporation # iV ^\^ -4\^ o .V 73 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 IBS i?< C'^ w. CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions Institut canadien de microreproductions historiques 1980 Technical and Bibliographie Notes/Notas techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. d Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée □ Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée D D D D D Cover title missing/ Le titre de couverture manque □ Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur □ Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/oii illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serré peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. □ Coloured pages/ Pages de couleur □ Pages damaged/ Pages endommagées I I Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées □ Pages detached/ Pages détachées r~^ Showthrough/ Il Transparence □ Quality of print varies/ Qualité inégale de l'impression □ Includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire I — I Only édition available/ D Seule édition disponible Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. D Additional comments:/ Commentaires supplémentaires: J 10X This item is filmed et the réduction ratio checked below/ Ce document bst filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 14X 18X 22X 26X 30X J 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of : Library of the Public Archives of Canada L'exemplaire film6 fut reproduit grâce à la générosité de: La bibliothèque des Archives publiques du Canada The images appearing hère are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Les images suivantes ont été reproduites avec le plu? grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustratad impres- sion, or the back cover when appropriate. AH other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol •~^>(meaning "CON- TINUED"), or the symbol y (meaning 'END"), whichever applies. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'Illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole —»> signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper ieft hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 t.' •i r-. ÉTUDES COLONIALES LE CANADA KT À (jliESTION AGRICOLE l'AR ANDRE HONXOHAT PARIS IMPRIMERIE JOSEPH KUGELMANN î^, l'Urt (](' la (Tmng"e-BcUelière, 12 1887 ^ '^'* s^ ETUDES COLONIALES LE CANADA ET LA QUESTION AGRICOLE PAR ANDRÉ HONNORAT PARIS IMPRIMERIE JOSEPH KUGELMANN 12, rue de la Grang-e-Batelière, 12 1887 V, Il I immi «ui^K J , I. L .i. , ., jiflHiuf^ PRÉFACE En écrivant les quelques pages qui vont sui- vre, nous n'avons pas eu l'intention de faire une étude approfondie de ce magnifique pays du. Canada, qui fut la première colonie créée par la Franco. Il nous faudrait, en effet, plus de temps et plus de place que nous n'en avons et nous serions peut-être moins lus et moins compris. Aussi nous bornerons-nous à exposer dune façon aussi brève et aussi claire que pos- sible, en nous basant sur des faits dont l'exac- titude ne saurait être mise en doute (1) l'aspect gênerai, l'organisation intérieure et les intérêts que nos compatriotes peuvent y trouver. (1) Nous avons puisé, en effet, la plupart do nos renseignements officiels dans le remarquable rap- port qu adressait au syndicat maritinie et ûuvial de France M. E. Agostini, qui avait été le délè- gue de ce syndicat au Canada, ainsi que dans es nombreuses études de M. l'abbé ProuK M I !HS — II — Le but que nous nous sommes proposé en écrivant cette brochure est simplement de faire ressortir les avantages que nos nationaux trouveront certainement k aller porter leurs connaissances spéciales et à les mettre en pra- tique dans ces immenses contrées dont le sol si fartile ne demande qu'à recevoir pour rendre au centuple. Il faut que le trop-plein de nos populations aille chercher ailleurs que dans les grands centres, où la misère seule les attend, les res- sources que la mère-patrio ne peut leur pro- curer. C'est là seulement que se trouve la solution du problème social ! Point n'est besoin de désunir les grandes classes de la société : le capital et le travail, puisque l'un et l'autre peuvent librement avoir leur place au soleil. Il suffît seulement de détruire ces préjugés et cette routine qui retiennent le Français au rivage, lorsqu'il pourrait sans crainte et sans danger porter au loin les qualités maîtresses de sa race qui lui ont toujours assuré une supré- u.atie sinon miitérielle, du moins morale sur les autres nations. Là, en effet, dans cette terre du Canada, point de peuples barbares et dévastateurs, point de — m — langues et de coutumes étrangères, point de climat malsain et de température torride ! Le colon français s'y trouve en contact avec de quasi-compatriotes dont l'afrection pour sa race lui est un sûr garant -de son bienveillant concours. On y parle sa langue, ses habitudes ne sont pomt changées, le climat est presque le même! Pourquoi donc hésiter plus longtemps •> Les vastes plaines, les forêts sans limites de ce Nou- veau-Monde encore vierge, ne lui demandent que le concours de son travail et de son intel- ligence pour lui rendre en richesses les fatigues de son labeur 1 "1 1 ETUDES COLONIALES LE CANADA ET LA QUESTlOiN AGRICOLE CHAPITRE PREMIP:R Aperçu historique. C'est en \dM (jiie Jaeques Cartier, parti de Sainl- Malo à la découverte de nouveaux territoires, prit pos- session, au nom du roi de France, de ce sol (pi'aucnn Européen n'avait encore foulé de son pied, et qui fut, datis la suite, désig-né sous le nom de Nouvelle-France! En WX\, il y avait déjà au Canada plus de cin(i mille colons français, sous la direction de Champlain, qui en avait été nommé ^'■ouverneur g-énéral. Quelques années après naissaient les villes de Mont- réal et de Trois-Rivières. De 1689 à 1697, notre petite colonie, jLj-ouvernée alors par M. de Frontenac, eut à «soutenir une terrible guerre contre la grande colonie anglaise de l'Amérique du Nord, à laquelle s'étaient jointes les tribus «auvages. II * ii a <■) 'Le traité de Hyswyk mit fin aux hostilités; en assu- rant aux deux nations Tintégralité de leurs temtoires. Mais en 1754 les hostilités recommencèrent, plus sé- rieuses cette fois. Le marquis de Montcalm vint alors au Canada avec deux batailîons/en (jualité de lieute- nant g'énéral des armées du roi. Après de nombreux faits d'armes, les deux généraux n chef franij'ais et ang'lais jH'rdaient la vie dans les plaines d'Abraham, en 1759, et la ville de Québec se voyait dans l'obligation de capituler. Trr^is ans plus tard, le 10 février 1763, le Canada était concédé à l'Ang-lelerre par le traité de Paris. • Dès lors, il ne resta plus sur le continent américain que 03,000 Français, qui, g-roupés autour de leurs prê- tres, dont le rôle éminemment patrioticpie est dig"ne de tous les éloges, résistèrent à toute tentative d'assimila- tion et surent conctuérir sur ce sol, que le sang de leurs ancêtres avait fertilisé, la place et le rang auxquels ils avaient droit (1). Les 63,000 Canadiens-Français d'alors se retrouvent aujourd'hui 2 millions, et leur nombre se double tous les vingt-huit ans! Qui donc oserait soutenir, devant de tels faits, que notre race n'est pas colonisatrice? (1) Parmi les principaux membres du clergé cana- dien-français qui continuent rœiivrede leurs devan- ciers, nous devons une mention spéciale à Mgr A. Ta- ché, archevêque de Saint-Uoniface, le propagateur et le défenseur de la race française dans le Manitoba; à M. l'abbé LaboUe, leponulairecuréde Saint- Jérôme, surnommé à bon droit l'apôtre de la colonisation. Nous citerons ensuite Mgr Fabre. évêque de Mont- réal, et les abbés Ritchot et Prud'homme, curés de Saint-Norbert et de Sainte-Anne. etc. CHyVPITRE II Organisation politique. D'ajji'ès le dernier dénombrement, il y aurait au Ca- nada, dont la superficie est presque aussi grande (jue eelle de rEuro))e, seulement 4,324,810 habitants, jouis- sant d'ailleurs d'une autonomie complète. Le seul lien qui les rattache directement à la Grande- Breta<^ne est le gouverneur général — actuellement lord Lansdown, fils d'une Française — qui est nommé par la reine et qui est changé tous les cinq ans. La confédération est administrée par un conseil de ministres choisis par le gouverneur général dans la majorité du Parlement, le(iuel se compose d'un Sénat de 77 membres, nommés par le gouverneur, et d'une Chambre des comnmnes de 211 membres, élus par les <;lecteurs. ^^ Le Canada conqirend 7 provinces : la Nouvelle- Ecosf?e, le Nouveau-Hrunswick, l'Ile du Frince-Édouard, Québec, Ontario, Manitoba et la Colombie Britannique,' Cha(iue province a à sa tête un lieutenant-gouverneur! un conseil législatif et une assemblée provinciale éli- gible tous les quatre ans. Il n'y a dans tout le Canada que 2,000 soldats, en garnison à Halifax et entretonus aux frais du gouver- nement britanni(iue. sss — 4 — Bien que la police soit fort active, elle est souvent inutile, car il n'est pas rare de voir les prisons de comté rester durant des mois entiers sans aucun prisonnier. La population n'est astreinte à aucun impôt foncier, les villes seules lèvent une petite contribution sur les citoyens. L'Etat se maintient par des droits imposés sur les marchandises cju'on importe do l'étranger, ainsi que sur les spiritueux et les tabacs fabriqués dans le pays. Les propriétaires du sol ne payent de taxes que celles qu'ils s'imposent eux-mêmes, soit pour l(^s besoins do la mu- nicipalité, soit pour le soutien de leurs écoles. Toutes les croyances jouissent de la plus entière li- berté et il se trouve partout, même; dans les endroits les plus reculés, des églises et des prêtres catholiques. Il n'y a pas à s'inquiéter le moins du monde des Peaux-Rouges du Canada, car, grâce à l'administration généreuse du gouvernement, ils sont tranquilles et pai- sibles dans les quelques champs de terres éloignés qui leur sont exclusivement réservés. En outre, l'établis- sement de la police montée leur a appris à respecter les lois, de sorte que les Indiens ne sont pas à craindre au Canada, comme dans certaines autres contrées de l'Amérique. CHAPITRK Iir Aspect général. ^ Situé au nord des Etats-Unis, le Canada est borné à l'est par l'océan Atlantique, à l'ouest par l'océan Paci- fique, et au nord par le territoire de la bai(? d'Hudson. Il se trouve ainsi entre le 42« et le 52« degré de latitude Sa superficie totale est de 8,987,037 kilomètres can-és* Le climat est à peu près le même que celui du nord de la France. La température moyenne est de -j- 20 de- . g-rés en été et de — (> degrés en ni ver. Jamais, ni cette grande chaleur ni ce froid tant re- douté ne deviennent assez intolérables pour empêcher le cultivateur canadien de vaquer à ses travaux. Dans l'été, le soleil active la végétation d'une ma- nière merveilleuse. Dans Thiver, la neige et la glace non seulement protègent le sol contre les rigueurs de )a gelée et le couvrent d'un excellent engrais, mais en- core convertissent des régions entières en une surface solide sur laquelle on transporte, à un prix dérisoire, des millions de tonnes de produits de tous genres. Les temps humides sont presque inconnus^au Canada ot la période des pluies, en novembre, n'est qu'une courte transition, comme le dégel en mars. — ()• — L'air es' si pur et le climat si sain ((uo, d'après les statistiques, le chiffre des décès y est proportionnelle- merât de moitié moins élevé qu'en France et en Angle- terre. . E;i outre, tout le monde connaît la nature pittores- que, les beautés grandioses (jue renferme cet immense pays, avec ses fleuve^ g'éants, s^s lacs grands comme de.^ mers, ses vastes forets, ses prairies sans limites ou les plaisirs de la chasse le disputent à ceux de la pèche. CHAPITRE IV L' Agriculture. C'est principalement au point de vue des questions agricoles! (pie le Canada doit attirer notre attention. Le sol produit, avec un rendement si ce n'est supé- rieur, tout au moins érpiivalent à celui des pays agri- coles les plus en réputation, toutes les céréales et tous les légumes des climats tempérés. Il y a ég-alement des verg-ers de 10 à 20 he< +ares qui abondent en poires, en prunes et en pommes (Uî toutes sortes. Ces dernières passent, avec juste raison, pour les nii'illeures de l'Amérique et conunandant les plus hauts prix sur tous les marchés du Nouveau-Monde. L'élevage se fait également dans des conditions mer- veilleuses, malgré la nécessité) où l'on se trouve de nourrir les animaux à l'étable pendant quelques mois. Les chevaux canadierig, notamment, doués d'une vigueur exceptionnelle, sont très recherchés sur les marchés américains. Les races bovines, ovines, porcines et autres acquièrent au Canada un tel développement que souvent de grands éleveurs anglais viennent y chercher les produits améliorés d'aninuiux dont ils ont, (pielques années auparavant, fourni la souche. Les pâturages de certaines régions peuvent avantageusement être com- parés ave(î les plus plantureux pacages de la Suisse. — 8 — Déjà plusieurs personnes, telles que MM, Allan et Cochrane, ont essayé de faire de Télevage. L'année der- nière ces deux éleveurs ont réalisé un bénéfice de 33 0/0. La dernière statistique que nous ayons sous les yeux, bien qu'elle soit assez éloignée déjà, mentionne que l'exportation des chevaux, des bêtos à cornes et des moutons a produit, en 1881, un assez fort montant, ainsi que l'indique le tableau ci-dessous : Nombre, Valeur. Chevaux 21.993 Bêtes à cornes 62.277 Moutons 354. 155 10.470.185 francs. 17.324.355 — 6.850.635 — Pendant cette même année, le Canada a exporté 17,649,491 livres de beurre et 49,255,523 livres de fromages. Ces deux seuls produits (beurre et fromages) ont rap- porté, en 1885, une somme de 52,888,063 francs. Cependant, si des colons français y apportaient le secret de leur industrie, il est bien certain que la laiterie cana- dienne donnerait une bien plus grande variété d'excel- lent fromage. Si l'on veut avoir une idée des propriétés (^ue les grands cultivateurs peuvent s'y tailler, nous mention- nerons la ferme Bell, qui est située dans la région qu'arrose la rivière Qu'appelle. Elle comprend 23,470 hectares, dont 15,000 étaient en culture l'année der- nière. La moyenne de rendement du blé a été de 12,727 hectolitres, sans compter les autres productions, ainsi ^ — î) — (lue los excollonts ot immenses pâturages de cette ma- gnifique ferme. • M Bell lui-même a déclaré que, toutes dépenses (comptées, son blé lui revient à 3 fr. 2b rhectolitre Le transport d'un liect(ditre de blé de Winnipe^^ au Havre g-race au chemin de fer du Pacifique canadien, n'ex- cédera pas 3 fr.; ajoutez 50 centimes pour le transport du fond du Nord-Ouest à Winnipeg, et vous aurez un coû total de S fr. 50; ce qui, au prix où se vend le blé sur le marché européen, laisse un profit net de 2 francs par. hectolitre au marchand, et de 9 francs au cultiva- teur Au bout de Tannée, les 12,727 hectolitres de n*. nfo. '''^''''^"^ '^'^""^' ^^^^^' ^^ j^li revenu de 114,543 francs. M. Bell disait dernièrement, dans un voyage qu'il a taitaL(,ndres, à un reporter du Pall Mail Gazelle qui 1 avait interviewé : a Cette année, nous ne vous enverrons guère, du Nord-Ouest, que 4,()00,000 de imnots ; mais vous ne devez pas oublier que, à peine deux ans passés, il n'y avait pas une seule habitation dans un rayon de 200 à 300 milles (300 à 400 kilomè- tres) autour de nous. Dans cinq ans d'ici, nous vous enverrons facih'ment 20,000,000 de minots (7,300 00(f hectolitres). Le commerce du blé du monde entier doit mevitablement tomber dans nos mains. Vous ne me croyez peut-être pas, mais rappelez-vous que Sir John M.(ic-Uonald (le premier ministre du Canada) disait der- nièrement qu'un Anglais en savait aussi long sur le Canada qu'une morue sur les sections coniques. » CHAPITRK V Le Manitoba. De toutes los provinces du Canada, la plus avan- tapuse est, sans contredit, celle du Ma.ùtoba, dont 1 étendue est de :M,S()0,0()0 hectares. Là, pas de forets k abattr.', pas d'arbres à réduire en cendres, pas de soucJies à arraciier, pas de st-moiice k jeter entre les racines. La terre est tonte ■ faite la prairie est vaste, il n y a qu'à y promener le soc de la chari'ue. Ln colon, avec un soûl attela«>-e, peut labourer, dès le premier ètô, de douze à (juinze hectares. Le sol est généralement composé d'une marne pro- fonde, noir.' et argileuse, reposant sur une couche de glaise solide, llestdes plus riclies et parfaitement adapté a la culture du blé ; sa fertilité est telle que, pendant des années, non seulement il peut, mais il doit se passer d'engrais. Nous en donnons ici, pour les connaisseurs, Tanalysc! e]iiiiii(|ue, prenant pour base de notre calcul une division en 10(),0( M) parties : Potasse oovî t Q^ ,. ^^«.7 ooaium 34 8 Acide phosp!i()ri(pie (39 4 ^^^^^^»^, .....'..'.'.'.'.'.'.'.['.'.'. f)82"(> ^fagnésie [ij l ^^^•^^«'- ..y.'..'.'.'.'.', m. I?! '1 I — 12 — Les récoltes ne sont pas seulement remar(|uables par leur abondance, mais encore par la (qualité. Considérons d'abord les résultats comparatifs de la production moyenne en Europe sur une eml)lavure totale, en froment, de 32,270,250 hectares (ronde- ment par hectare, en hectolitres) ; yVng-leterre Hectolitres 24.42 par hectare. Pays-Bas — 22.80 — Belgique.,.' — 18.18 — Danemark. . .' — 17.36 — France - 1().20 — Roumanie — 15 ' » — Allemagne — 14.80 — Italie — 13.60 — Autriche-Hongrie — 11 .00 — Espagne -r- 10 » — Turquie d'Europe — 0 » — Le rendement moyen du blé au Manitoba est en -moyenne dt; 28 hectolitres par hectare. Le i)lus fort rendement connu .eut lieu à Millfordet attçignit47 hec- tolitres à l'hectare. Le l'endement moyen pour 1882 a été : Pour le blé, do 27 hectol. par hectare. — Forge, _ 27 — — — ravo'-ie, — 32 — — — les pois, — 23 — — — les pommes de terre, — 248 — — — . les betteraves, — 360 — — On le voit, le Manitoba est la terre promise du froment. — 13 — Avant les somailles, la terre subit fr<^nêralenient deux labours : un pn'uiicr, superficiol d'un ou deux pouces, en été ; puis un autre de deux pouces et plus vigoureux au printemps suivant ; le second n'est pas transversal au premier; les deux labours se font dans le même sens. Le printemps commence ordinairement au mois d'a- vril, on sème donc le blé dès le commencement de ce mois. Le foin se fauche du 15 juillet au 15 soptembre ; le blé, ^ l'orp et l'avoine, vers la première quinzaine d août. L'automne est assez hâtif. \ En outre, Manitoba, situé sous une latitude relative- ment élevée (1), a le privilèg-e de jouir chaque jour d un plus grand nombre d'heures de soleil pendant la" période de végétation. Les plantes en poussent plus vite, plus vig-oureusenuMit, et les céréales en particulier présentent plus de résistance contre les tendances à la verse. Dans la saison d'hiver, sous l'action d'une basse température, accompagnée de neige, le sol gèle à une grande profondeur, et cette gelée lui [)rocure un ameu- blissement quene lui donneraient pas "les ïni^ona les plus énergiques. Les racines s'enfonçant dans un terrain ainsi ameubli, acquièrent plus de fixité et atteignent une couche où riiumidité se maintient même pendant les plus fortes clialeurs. — 14 — Rien n'est |>lns propre à intéressep los apricnlteiir* que les deux traits fpii capactérisetit la niét«M)n>lo^ift sur Manitoba : 1" L'abondanc-e des pluies pendant les mois di" la vép-ctation, et 2« la quantité relativement ]>eu eonsidérable de neig-e tombant pendant riiiver, et qui par- conséquent ne peut être aecunuilé<» par les vents, de façon à entraver la circulation. La Ké(*heresse de Tair, l'absence de brouillards, la réfrnlarité des saisons, rendent le climat du Manitoba le plus propre à faire de cette contrtîe la résidence d'une population forte, saine et prospère. On a d'ail- leurs remar(|ué (pie les hommes les plus robustes et les plus vig'oureux sont souvent des Européens ou des •Canadiens-Français qui sont venus se fixer de bonne heure dans ce pays. En sonune, c'est là que ne trouvent ces fameuses^ terres à blé sans rivales au nionde qui ont fait dire — Le Québec- Montréal -Ottawa et Occidental^ plus particulièrement connu sous le • nom de « Chemin de fer du Nord », relie Québec à Ottawa par un? ligne de 457 kilomètres. Il longe la rive nord du Saint-Laurent jusqu'à Montréal, d'où il se dirige vers la capitale du Canada. Il parcourt 54H kilomètres, y compris les em- branchements. Il fut jusqu'au printemps de 1882 la propriété du gouvernement de la province de Québec, (pii vendit la partie Ouest — • de Montréal à Ottawa — \ la Compagnie du Paci/îque Canadien^ et la partie ^t — de Montréal à Québec — à une société compo- sée de capitalistes canadiens. Depuis^ la partie Est, de Montréal à Québec, est devenue la propriété delà Com- pagnie du Grand-Tronc. La longueur du chemin de fer Pacifique Canadien est actuellement d'environ 4,585 kilomètres, de Mon- tréal à Burrard Inlet, son terminus, situé à l'embou- chuie de la rivière Fraser (Colombie lîritannique). La moyenne par mille du transport des voyageurs sur les chemins de fer canadiens est de 9 7/8 centimes, et celle du transport des marchandises de 9 5/8 centimes par tonne. Dans le cours de l'année de 1881, les diverses voies ferrées du Canada ont transporté 9,982,428 passagers et 14,071,563 tonnes de fret; leurs recettes se montent, en chiffres ronds, à 176,250,044 francs. Faisons encore remarquer en terminant que le che- min de fer du Pacifi(j[Ue canadien, construit au coût de près d'un milliard de francs, est maintenant complété ;- il traverse d'immenses étendues de prairies fertiles, qui n'attendent que les travaux du la])oureur pour se chan- ger en vastes champs de blé, et il relie les ports de • — 17 — l'océan Pacifique à ceux de TAtiantique. Par la nou- velle route canadienne, la distance entre Liverpool et la Chine se trouve de 1,200 kilomètres plus courte que par la voie de New- York et vSan-Francisco. Navigation intérieure. — Le Canada, g-râce à ses rivières et à ses lleuves nombreux, possède une navigation intérieure incomparable. Les plus frrands steamers transatlantiques remontent le Saint-Laurent jusqu'à Montréal, qui est éloigné de la mer de plus de 800 kilomètres, c'est-à-dire toute la larg-eur de la France. De là, une succession de huit canaux, éludant' sur une longueur de 25 lieues les obstacles naturels des rapides, des sauts et des chutes, permet aux vais- seaux tirant seize pieds d'eau de se rendre jusqu'à l'extrémité des lacs Michigan et Supérieur, à la dis- tance énorme de huit cents lieues des rivages de l'Atlantique. Certes, ce n'est pas sans une dépense considérable que l'on est parvenu à exécuter de tels travaux, mais c'est là une œuvre dont un pays peut être justement fier. Postes et télégraphes. — La direction des postes est sous le contrôle d'un département de l'Etiat et elles offrent les plus grandes facilités d'expédition et de réception dans chaque village, quelque éloigné qu'il puisse être. Par la mise en exécution d'une loi récente, les jour- naux sont transmis francs de port des bureaux de l'éditeur au souscripteur. Les mandats d'argent sur la poste sont en usage au Canada et y offrent la facilité de transmettre^ des va- I -- 18 — deur.s dans toutes les parties du pays ainsi (ju a rétran- «-er. I.e port des l<»ttres est à peu près le même (ju'en 'France. Citons, enfin, quel(]ues chiffres des plus con- cluants : • Nombre des luireaux de poste en no- vembre 1885 7.084 Nombre de kilomètres de route pos- tale 75.833 Noml)re do lettres et de cartes pos- tales envoyées en 1885 79. 680. (KM) Revenu antiuel des postes en 1885... 12.713. 133 fr. Les télégraphes sont administrés par des compa- .i^niies privilégiées. Une seule compagnie, le a (irand Nord-Ouest du Canada », sans compter })lusieurs autres, dont nous n'avons pas les rapports sous les yeux, a en opération plus de 40,000 kilomètres de fil télégrai)hi(iue avec 5^,000 bureaux et un bataillon de '2,500 employés. Cha(]Uo village de rpicbiue importance a son bureau de télégraphe, et les différentes lignes comnuiniquent avef. le câble transatlanticpie. Monnaies et banques. — Le système décimal, ai)pli(pié à la nu)nnaie et aux poids, est de force au Canada. La dénomination monétaire consiste en dollars (piastres) et cent (sou). 100 cents font 1 dollar ou 1 piastre. Le dollar vaut 5 francs. Les pièces d'argent en usage sont de : 5 cents, 10 cents, 25 cents et 50 cenfs. Les billets de banque sont émis par le gouvernement — 19 — pour des montants de 1 et 5 dollars. Ils ont la valeur de l'or, auquel on les préfère parce qu'ils sont plus por'xtits. Pour les montants excédant 5 dollars, les banques (sujettes à de certaines restricticna) émettent leurs propres billets. Parmi elles, nous mentionnerons, notamment, la Banque de Montréal, qui est Tuno des plus solides du monde, après la Banque de France et la Banque d'Angleterre. Elle paye actuellement 12 0/0 sur les parts primitives de ses . actionnaires. Toutes les banques du pays réunies, en 1883, avaient une va- leur de plus d'un milliard de francs engag-ée sur le marché monétaire Les banques d'épargne avaient en dépôt près de 800,000,000 de francs, payant aux dé- posants un intérêt annuel de 3 à 4 0/0. Un émigrant à son arrivée dans le pays, en attendant qu'il ait disposé de ses capitaux, trouverait pour son argent, dans ces (baisses d'épargne, une sécurité et un revenu. Commerce et revenus. — Nous avons pensé qu il serait également intéressant de connaître l'état du comme-ce au Canada. Voici donc dans (|uelle situation il se trouvait à la fin de Tannée fiscale 1885: Revenus des douanes Kr. 104.304 843 Total des importations 594 '226! 287 Total des exportations 486.754 (396 Exportations de bestiaux 402*424 233 Exportations des produits agricoles ... 104 . 293 ' 905 Exportations de produits forestiers .... 122.036 203 Exportations des pêcheries 43 .'507 212 Valeur totale des pêcheries 93.636*363 Valeur totale du commerce 1 .070.980*980 En cette mémo année 1885, le revenu total de la puissance du Canada s'élevait à la somme de 179 mil- lions ^^ 14, 242 francs; et la dette nationale, qui a été créée exclusivement pour des fins d'utilité publique, n'était que de 1,44^,830, 030 francs; v,o (jui est en réalité insignifiant, si Ton considère le fardeau <|ui pèse sur les épaules de la ])lupartdes nations européen- nes. Ajoutons en terminant cette légère esquisse que la presse, au Canada, ne reste pas en arrière des progrès et des exigences du temps. Les journaux se comptent par centaines ; chaque centre (piehiue \yetn populaii'e a son organe. Montréal a ein<| journaux français quoti- diens, Québec sept, Ottawa un, sans compter une soixantaine d'autres publications semi-quotidiennes ou hel)domadaire^u^^ publient en français dans tout le N'est-ce pas là la meilleure preuve (]ue le Canada d'aujourd'hui est toujours la Nouvelle-France de jadis? CHAPITRE VII Conclusion. Certaines gens pourront peut-être dire que c'est faire œuvre antipatriotique que de pousser nos compatrio- tes à coloniser cette possession britannifiue lorsque nous avons personnellement un empire colonial assez vaste! Certes, nous chercherons toujours à contribuer dans la faible mesure de nos moyens à Texti^nsion de nos possessions, mais le Canada, que lindépendance attend d'ici peu, doif compter à 1)ien des titres dans notre politique extérieure. Il faut — et ce sera là la seule réponse que nous fe- rons à nos adversaires — il faut, disons-nous, (pie noms sachions nous implanter dans cet immense pays et nouer avec lui des relations non pas seulement d'a- mitié, mais bien d'intérêt connnun, qui seront pour nous la meilleure ^^arantie, lorsqu'il sera devenu une grande nation^ de son puissant auxiliaire. On conqjte aux Etats-Unis douze millions d'Alle- mands. A (juoi attribuer, si ce n'est pas à ce fait môme l'accroissement prodigieux des produits allemands aux Etats-Unis, et l'influence de la ract' germaniciue de l'autre côté de l'Atlantique? Il faut détruire le plus promptement possible ces vieux préjugés qui nous font considérer l'émigration comme un appauvrissement du sol natal au profit des nations étrangères vers lesquelles elle se dirige. «••(«•«MwwtaitaapM j !■ I H! r t — 22 — L'émigration profite aussi bion à la mèrc-patrio qu'aux pays colonisés, car elle est le plus puissant pro- pagateur des idées d'rn peuple et le plus sûr des(!om- mis-voyagmirs pour ses i)roduits ! Qui d(»iH3 a répandu la langue anglaise dans les cinq parties du monde, si ce ne sont les émigrants?... Si (|uelques-uns ont pu réussir, sans îiutre ressource que leur énergie et leur persévérance, avec quelle confiance ne doivent-ils pas espérer le succès, ceux qui, à leur arrivée, peuvent disposer d'un certain capi- tal, si modique qu'il soit! Aussi lem* disons-nous : Allez au Canada l'appliquer avec discernement, le fé- conder de votre travail, et vous en retirerez le qua- druple du revenu qu'il vous rapporte en Europe, dont la société est agréable et brillante sans doute, mais surchargée de besoins et d'impôts. En France, la propriété foncière est hors de prix ; elle est concentrée en un petit nombre de mains ; les masses se disputent un travail qui suffit à peine à leur procurer le strict nécessaire. Là-bas, c'est l'inverse (]ui a lieu : la propriété est à bon marché ; chacun en a sa part, grande ou petite, et il la fait valoir lui-même : de là résulte une meilleure perspective pour l'homme courageux qui aspire à améliorer son sort. Tel est dans son ensemble ce magnifique pays du Canada, et plus particulièrement ces vastes contrées du Manitoba, où nous engageons ceux de nos compa- patriotes que des raisons spéciales ne retiennent pas au sol natal à aller sans crainte chercher les ressources et les richesses que les terres déjà usées de l'Europe ne peuvent leur procurer. TABLE DES MATIERES Préface I Chapitre I. — Aperçu historique 1 — II. — Organisation politique 3 — III. — Aspect g-énéral 5 — IV. — Agriculture 7 — V. — Le Manitoba 1 1 — VI. — Renseignements généraux. . . 15 — VII. -— Conclusion 2I Paris. — Imp. J. Kiigelmann, 12, rue de la Grange-Batelière.