IMAGE ÉVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 m i||||M '5» IIIIIM ^ m 1.4 j|25 2.2 l.l 2.0 1 8 1.25 1.6 / ^a A /^ /^ / Photographie Sciences Corporation m w^\^ ^ o # ^^ % 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 4l? 'ml- Ux ^ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian SnstitJte for Historical Microreproductions Institut canadien de microreproductions historiques 1980 Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. E Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or lai Couverture restaurée et/ou pelliculée Cover title missing/ Le titre de couverture manque Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur tloured ink (i.e. other than blue cre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) iloured plates and/or illustrations/ Planches et/ ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents j"y| Covers restored and/or laminated/ I I Cover title missing/ I I Coloured maps/ I I Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ j I Coloured plates and/or illustrations/ I I Bound with other matériel/ D D D Tight binding ma/ cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. Additional comments:/ Commentaires supplémentaires: L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. 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The following diagrams illustrate the method: Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Les examplaires originaux dont \b couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat st en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte i mpression ou d'illustration et en terminant par .a dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — »- signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche h droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'Imagrj nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 l .t.- I 1 f 4 i '^^mmmmmm l " BASSIN MÉRIDIONAL i / DELA BAIE FÏÏUDSON i PAR «EBVICE FORESTIER woviNce DE gut^u '^ k ■^ ■T. C. LANGELIER f/; r~*^ o i QUÉBEC JOSEPH Dl SSAIILT, Editeur 1887 m^.\ \ V \ \ VV \ \ X A \ \ ■fi i i i î A *^ > ■< II'; I '.« à t \ A \ \ V \ \ \ \ N \- \ \ :"#tX»iT^ i ^'rfpf-'i \ LE m^i BASSIN MÉRIDIONAL mm&L DE Qumc DELA I BAIE D'HUDSON ¥ QUEBEC 188t ï ^Jl 243637 ■fi i I f îcQu D'Annfamî u k génie f o«E8Tie| LE BASSIN MERIDIONAL DE LA BAIE D'HUDSON CHAPITRE I SITUATION— LIMITES— ÉTENDUE—APERÇU GÉNÉRAL Nous comprenons sous cette désignation la partie du bassin de la baie d'Hudson située au sud du soixantième degré de latitude. Cette immense région a pour limite orientale le cent- vingtième de- gré de longitude. Sa limite ouest et nord-ouest est formée par la li- gne de partage des eaux séparant le bassin du Mackeuzie de celui de la baie d'Hudson et courant à peu près dans la direction suivante : à partir de la montagne du Cheval, vers 54® de latitude et 113^ de longitude, elle se prolonge entre le nord et le nord-ouest jusqu'au por- tage Methy en passant au sud-est du lac de la Biche. " De ce point elle fléchit au sud pour traverser le lac Wollaston et elle remonte en- suite ;iu nord pour atteindre le soixantièire degré de latitude dans les environs de son point d'intersection par le cent cinquième méridien. La limite méridionale de cet immense territoire s'étend depuis la mon- tagne du Cheval jusqu'au cent vingtième degré de longitude, en pas- sant par les points qui suivent • au sud de la rivière au Castor et du lac Vert, où elle décrit une courbe vers le sud pour remonter au nord- est jusqu'au portage de la Grenouille, près de la vallée du fleuve Churchill, vers 103 ® de longitude. Ici elle dévie à droite et court au sud-est jusqu'à la décharge du lac Winnipeg, en passant par la Poin- te-à-la-Mousse et à l'ouest du lac Jack pour atteindre le lac Favorable, qui se trouve sur la ligne de faite séparant les eaux qui coulent directe- ment vers la baie d'Hudson de celles qui se jettent dans le lac Win- nipeg. Cette ligne passe ensuite entre le lac Seul et le lac Saint-Jo- seph puis se prolonge au sud-est jusqu'à l'intersection du 50e parallèle par le 90e méridien. En cet endroit, elle prend la direction du levant et décrit un S pour contourner le lac Népigon au noid, le lac Long au r ^ -4- - sud, les sources de la rivière Pic aw septentrion, les lacs Missinaïbi et Kenognmisi — formant les soureos de la rivière Albany — au midi, après quoi elle reprend sa course régulière, en déviant un peu à gauche pour passer entre le lac Témiscamingue et le lac Abittibi pour courir dans la même direction jusque dans le voisinage du 75e degré de longitu- de. Enfin, elle remonte au nord, contournant le lac Mistassini au sud-est, jusqu'au 70e degré de longitude, qui formula limite orientale de cet immense territoire. (*) L'aire comprise dans ces limites forme une étendue d'environ 7r)0,000 milles carrés,ou plus de trois fois l'étendue de la province de Québec. 8a plus grande longueur dépasse sept cents milles. La configuration gé- nérale de ce pays représente à peu près le développement extérieiir d'un cône tronqué, avec la base vers le sud, où elle descend, dans la partie est, jusqu'au delà de 47 '^ de la latitude. Ce territoire occupe à peu près la même position astronomique que le grand plateau central de la Russie d'Europe, peuplé par plus de vingt millions d'habitants. En retranchant de l'étendue totale, l'aire occupée par la partie inféri- eure de la baie d'Hudson et la baie James, dont les eaux couvrent à peu près 250,000 milles carrés, il reste pour les terres plus de 500,000 milles, ou au delà de deux fois et demie la superficie de la province de Québec. A raison de sa position astronomique et de la nature du sol qu'il renferm.e, ce vaste territoire n'est pas eusceptible de culture dans tou- tes ses parties, et à ce point de vue, il faut défalquer de l'étendue des terres plus du tiers de leur surperfioie totale pour compenser la lisière contigtle aux eaux de la baie d'Hudson et qui, au point de vue agri- cole, n'a pratiquement aucune valeur. Dans la partie orientale, ce dé- savantage est racheté par l'existence de riches mines de fer et d'au- tres minerais qui ) mrront fournir matière à des opérations considéra- bles, du moment qu'on aura mis ce pays en communication régulière avec les régions habitées qui se trouvent plus au sud. Avant d'entrer dans les détails,dcnnons un aperçu général de ce grand bassin hydrographique de la baie d'Hudson, qui est en général si peu ou si mal connu. Dans l'esprit de beaucoup de gens, * la baie d'Hudson n'est qu'une partie des régions jjolaires. C'est une erreur et une erreur grave, puis- q u'aucune partie de ce grand bassin ne pénètre daus le cercle arc- tique et que la latitude de son extrémité méridionde se trouve môme au sud du méridien de Londres. Cette erreur provient de ce que l'on n'a généralement qu'une idée très incomplète de cette grande méditer- rannée du Canada. En comprenant la baie James, qui en forme le prolongement vers (•) Ces borne8,ainsi que tous les renseignements relatifs à l'ctenilne de ce territoire, sont pris sur la Carie indiquant la limite nord de» principaux arbres foreHiers du Canada, préparée par le Dr Robert Bell, et sur la Carte d'une partie du territoire du Nord-Oueiit,pour accompagne r h' Rap- port du Ministre de l'intérieur, 31 dén. 18f^0. (*) Ces détails 3ont pris dans une excellente étude publiée par le Dr Bell, dans le Rapport de la Commission Géologique du Canada pour 1879-80. t ^ 1 eCOl! tf ARFtNTAGI fT 0€ GÉNIE FOKSnq — 5 — le sud, la haio d'Hudsou mesuré à peu près mille milles de longueur et plus de six cents milles de largeur à son extrimité nord. Sou éten- due totale approche 500,000 carrés, ou plus de la moitié de celle de la Méditerranuée. Elle est environnée par la terre de tous les cotés, excepté celui de l'est, où elle a par le détroit d'Hudson son débouché dans l'océan Atlantique. La baie d'Hudson forme le grand bassin par lequel s'écoulent les eaux de la partie centrale de l'Amérique du Nord. Du côté de l'ouest.ce bas- sin est pour ainsi dire prolongé par celui du lac Winnipeg, qui recueille les eaux venant do cette direction pour les écouler ensuite par lariviè- Nelson dans la baie d'Hxidson, Au sud, les rivières qui se jettent dans la baie James ont leurs sources à peu de distance du lac Huron et la rivière Albany prend même une partie de ses eaux à moins de vingt- cinq milles au nord du lac Supérieur. En y conprenant le bassin se- condaire du lac Winnipeg, l'étendue du teritoire dont les eaux coulent dans la baie d'Hudson mesure une largeur de 2,100, de l'est à l'ouest et une longueur de 1,500 du nord au sud, ce qui forme une superficie totale d'à peu près 2,000,000 de milles carrés. Sur une grande partie de cette immense région, le climat est tem- péré et si le sol n'est pas partout susceptible de culture, il offre ce- pendant de grandes étendues qui n'attendent qiie le travail de l'hom- me pour produire d'excellentes moissons. La baie James, qui forme pour ainsi dire le centre de la région que nous nous propesons d'étudier spécialement, commence du côté de l'ouest au cap Henriette-Marie, et du côté de l'est au cap Jones, puis s'étend vers le sud jusqu'à une distance de 850 milles. Sa largeur moyenne est d'environ 150 milles. On désigne généralement sous le nom d''Eas( Main la partie orientale de la baie James et de la baie d'Hu- dson. Le long de cette dernière baie, entre le cap Jones et le cap Dufferin, qui forme l'extrémité du promontoire de Portland, le littoral e^'t haut et escarpe, atteignant souvent une élévation de près de 2000 pieds au-dessus du niveau de la mer. La partie sud-ouest de la baie d'Hudson et le pays situé à l'ouest de la baie James sont bas et géné- ralement unis et les rivages assèchent à une grande distance à mer basse. Au sud, la baie d'Hudson et la baie James reçoivent les eaux de plusieurs grandes rivières, dont quelques-unes sont assez pro- fondes pour être navigables par des bateaux à vapeur d'un moyen ti- rant d'eau. Ainsi la rivière Albany offre à partir de son embouchure une ligne de navigation d'environ 260 milles de longueur. Dans les grandes eaux, la rivière Moose pourrait aussi fournir, à partir de son embouchure, une autre ligne de navigation d'une centaine de milles. Enfin la riA'ière Nelson peut être remontée par les plus gros bateaux à vapeur jusqu'à soixante et dix ou quatre-vingts milles de la mer et la rivière Hayes et deux de ses tributaires peuvent donner en sus cent quarante milles de navigation à la vapeur. Sur le côté ouest de la baie d'Hudson, l'estuaire de la rivière Nel- — 6 — son est à peu près le seul port de mer praticable, à l'état naturel. Cet estuaire assèche à marée basse ; mais il est traversé au milieu par un chenal qui n^moute jusqu'au point oùla marée cesse do se foire sentir et donne une profondeur moyenne de deux brasses dans les basses eaux. Il serait très facile et peu coûteux de faire disparaître les hairts- fonds qui soulèvent le lit de la rivière et de la rendre parfaitement navigable jUsqu'à une distance de quatre-vingts milles de la mer. Outre ce chenal, il y en a un autre plus profond qui avance dans la baie et forme le havre qu'on désigne sous le nom de Yirrle Roads, ou rivière du Nord. L'accès de la rivière Churchill est plus facile, à raison de sa plus grande profondeur ; mais cet avantage est plus que contre-balancé par le peu d'étendue de ce havre, qui est entouré par des falaises rocheuses d'une grande hauteur et n'offre aux gros navires qu'il pourrait recevoir qu'un ancrage difficile et peu sûr. Enfin la baie James offre par elle-même une ligne de navigation de plus de 350 milles, avec une profondeur d'eau suffisante pour rece- voir les navires propres à desservir le commerce de ces régions. Au point de vue géologique, la région que nous étudions appartient aux formations laurentiennes. Des roches cambro-silurionnes, reposant presque horizontalement sur les couches laurentiennes, forment une grande bordure irrégulière au côté sud-ouest de la baie, et dans les val- lées des grandes rivières,ce8 couches cambro-siluriennss s'étendent jus- qu'à deux cents milles dans les terres, où elles sont recouvertes par des formations dévoniennes d'une grande étendue. Les couches métallifè- res se rencontrent principalement du côté est, au nord du cap Jones. Les ressources du pays qui environne la baie James et la baie d'Hud- son sont nombreuses et variées : elles comprennent la pêche à la ba- leine, la chasse au marsouin, au morse, à l'ours blanc, au loup marin et à d'autres animaux fournissant l'huile, l'ivoire et d'autres produits ; mais les plus précieuses de ces ressources se trouvent dans le sol agri- cole,les forêts et les mines. Au sud et au sud-ouest de la baie James,sous la même latitude que le Devonshire et le Cornouailles, il y a une grande aire dont le sol est bon et le climat favorable aux opérations agricoles. Ces conditions se rencontrent pareillement dans une lisière située à l'est de la baie James. Dans la région égoutée par les rivières Nelson et Churchill, entre le lac Winnipeg et la mer, la moitié orien- tale n'est pas susceptible de culture ; mais la moitié ouest pourrait être en général cultivée avec profit. Dans la région de ia baie James, il y a beaucoup de bois susceptible d'exportation et qui deviendra avant longtemps l'objet d'un commerce considérable. Les' principales essences sont le pin rouge, le pin blanc, le pin résineux, l'epinette noire et blanche, le sapin, le cèdre blanc et le bouleau. Les rivières qui se jettent dans la baie offrent les plus grandes facilités à l'exploitation de ces forêts. Mais les mines constituent de beaucoup la plus grande ressource de la région avoisinant la baie d'Hudson. Il y a des gisements con- sidérables de fer carbonate dans la vallée de la rivière Mattagami, J qui forme la priucipulo bramhe de la rivière Moose. Les îles q li bor- dent la côte de rblast-Main reii ferment des minerais de for spathique en quantité inépuisable et la çalèuo existe dans les environs du jçolfe de èichmond et de la petite rivière à la Baleine. On a aussi trouvé de l'or, de l'argent et du molybdène sur les côtes de l'East-Main. Il y a du lignite dans la vallée de la rivière Missinalbi, du gypse dans celle do la rivière Moose et du pétrole sur les bords de la rivière Abit- tibi. Enfin, il y dans wtte région de l'anthracite et plusieurs bonnes variétés do pierre d'ornementation, sans compter les pierres à bâtir et due foule d'autres matières minérales qui prendront de la valeur à mesure que le pays s'établira. Tel est, eu résumé, le pays que nous nous proposons d'étudier un peu en détail dans cette esquisse. CHAPITRE II HYDROGRAPHIE— RIVIÈRES ET LACS L'hydrographie du territoire qui nous occupe peut se diviser eu trois sections : celle de l'est, celle du sud et celle de l'ouest. La première de ces sections est traversée de l'est à l'ouest par les rivières qui prennent leurs eaux dans le plateau central du Labrador et les écoulent dans la partie orientale de la baie James et de la baie d'Hudson. A partir du nord, ou trouve en allant vers le sud la rivière Nastapoka, la rivière du lac à VEau Claire, qui se jette dans le golfe de Richmond, ainsi que la petite et la grande rivière à la Baleine. Toutes ces rivières ont leurs sources dans de grands lacs situés entre les 70e et 75e degrés de longitude, au nord du 55e degré de latitude. Elles sillonnent un pays inculte et qui n'a de valeur qu'à raison des raines qu'il renferme sur les bords de la baie d'Hudson. Les forêts de cette région se composent de 8ai>in8, de peupliers, de trembles, de bouleaux et d'épinettes blanches qui ne valent rien comme bois de commerce. Plus au sud, ou rencontre la Grande-Rivière, qui se jette dans la baie du fort George, VEast Main et la rivière Rwpert. Par la longueiir de son cours, qui traverse deux degrés de longitude, l'East-Main est à peu près la plus grande rivière de cette région, à laquelle elle a donné son nom. La rivière Rupert ramasse ses eaux par trois branches supérieures, dont une sort du lac Mistassini. Elle traverse une contrée plus unie et bien moins élevée que celle à travers laquelle coulent les rivières situées plus au nord. Les forêts qui bordent son cours infé- rieur renferment des bois susceptibles d'exploitation mercantile et une partie des terrains qui avoisinent son embouchure pourraient faire un bon pays de pâturages, ainsi que le prouve l'existence du bétail que la compagnie de la baie d'Hudson entretient depuis bien long- temps dans cet endroit. La même observation s'applique à la vallée 1 ^1 — 8 — inférieure de la rivière Rupert, qui traverse un pays encore plus avan- tageux. La rivière Notaioay à sa principale source dans le lac Abatagomaw, si- tué sur la hauteur des terre, et à moins d'un demi-milïe du lac Ni- koubau, d'où sort la rivière Chamoucluruan, qui se jel^te dans le lac Saint- Jean. Le lac Abatagomaw est élevé de 1339 pieds au-dessus du ni- veau de la mer et situé clans un pays plat et couvert de bois de bon- nes dimensions. A partir du lac, la rivière coule de l'est à l'ouest jusqu'à l'extrémité sud-est de la baie Jfl7»e5, où elle a son embouchure. La rivière Hannah à son embouchure un peu plus au sud et prend ses eaux à peu de distance des sources de la Gatineau et de la rivière des Outaouais. Sa vallée ressemble sous tous les rapports à celle de la No- taway. mais traverse une région douée d'un meilleur climat. La rivière Moose, avec ses importants tributaires, se jette dans la partie la plus méridionale de la baie James. En allant de l'est à l'ou- eat, ces tributaires sont la rivière Abittibi, la rivière Matta^ami et la ri- vière Missinaïbi. La rivière Abittibi a sa principale source dans un petit lac situé à peu de distance de la hauteur des terres et à environ trente milles du lac Dea-Quime, dans la vallée de TOutaouais. En sortant de ce lac, la rivière continue sa course du nord et traverse le lac Matawnf^ojis;, qui a huit milles de longueur et n'est éloigné que de deux milles de la hauteur des terres. A partir de ce dernier lue, la rivière parcourt une distance de onze milles, où elle forme quatre rapides, pour atteindre le laç Agotawekami, qui est long de six milles et entouré d'un pays passablement accidenté. Quelq^ns chaînes plus bas que ce lac, la rivière reçoit un affluent venant du sud-ouest et suit la même direc- tion jusqu'au lac Abittibi, qui est à neuf milles plus loin. Le lac Abittibi se compose de deux nappes distinctes. Celle du haut, qui reçoit les eaux de la rivière à son extrémité nord-est, s'étend de l'est à l'oue&t. Sa longueur est de trente-trois milles et sa largeur varie de deux à huit milles, excepté vers le milieu, où deux grandes baies situées vis-à-vis l'une de l'autie portent la largeur du lac à en- viron dix-sept milles. A son extrémité sud-est, cette partie du lac communique par une espèce de détroit de deux milles de longueur avec l'autre partie, qui est presque cir<;ulaire, dont la largeur varie de quinze à vingt milles et dont la longueur est d'environ douze milles, ce qui forme avec la gorge qui unit les deux parties une lon- gueur totale de quarante-sept milles pour tout le lac. Le rivage est partout fort irrégulier et les deux parties du lac sont parsemées d'un très grand nombre d'Iles. La surface de ce lac est élevée de 857 au- dessus du niveau de la mer. A la sortie du lac, à son extrémité sud-ouest, la rivière Abitibi fait deux milles au sud-ouest puis flt'chit à l'ouest et à cinq milles plus loin forme la chute Cou(;Mching, qui a cinquante pieds de hauteur. A partir de cette chate, le cours delà rivière suit à peut près la direction suivante : 1 y — 9 — 1. De la chute au confluent de la rivière Noire N. 890E 45A milles 2. De la rivière Noiie au ruisseau (le la Mâchoire N. IS^O 54j " a Di' la Mâchoire à la rivière Frédéric N. 83 => E 10 " 4. De la rivière Frédéric au rapide SexUut S. 5 ° E «0 '• 0. De ce rapide à sou contiueut N. 27®0 39 " Eutre ia décharg.^ du lac Abittibi et le confluent de la rivière du même nom avec la rivière Moose, la distance, en suivant le cours de la rivière, est de 186 milles et la pente de 807 pieds, puisqu'à son confluent le lit de la Moose est élevé do cinquante pieds au-dessus du niveau de la mer. Avant de se jeter dans la rivière Moose, l' Abittibi forme plut^ieurs chenaux séparés par des îles, et dont le cours eut fort rapide, sur une distance d'une dizaine de milles. A partir de son embouchure et en remontant, la rivière Abittibi coule à travers un sol uni Kit recouvert de diluvium. Les bords, qui ne sont pas élevés, se composent de glaise souvent recouverte par un peu de sable et de gravier ainsi que par une terre brune grasse. Plus haut, jusqu'à une centaine de milles de son embouchure, la vallée est étroite et bordée par des collines dont la hauteur varie de 50 à 200 pieds. Au delà de cette distance, le pays environnant est uni, excepté dans le voisinage de la sortie du lac, où l'on trouve des deux côtés des collines de 80 à 120 pieds de hauteur. La rivière Mattagami, qui forme la branche centrale de la Moose, coule à l'ouest de l'Abittibi. EUe a sa soi^rce dans le lac Kenogamisi et se jette dans la Missinàihi après avoir décrit un cours de 1*70J milles, divisé comme suit : 1 Du lac Kenogamisi au coude formé par le confluent du premier ruisseau 2 De ce ruisseau à un autre faisant un coude auN. E 3 De ce deuxième ruisseau à un troisième fai- sant un coude au sud-ouest 4 De ce troisième ruisseau au rapide de l'Ours, ou Mackwa Tov/itik *7 Du rapide de l'Ours au piod du Long-Por- tage N. 18^0. 6 Du pied du Long Portage à la Missi- naïbi Direction Distances N. E, 12 milles N. 8 " 0. 6 " N. ~ 66 " . 18 ® 0. 45 " , 42°E. 39J " VlO\ " Eutre le lac Kenogamisi et le Long-Portage, la largeur moyenne de la Mattagami est d'environ cinq chaînes. Dans cette espace, des in- tervalles d'eau tranquille alternent avec de petits rapides ; mais au- dessous du Loug-Porcage, le lit de la rivière est peu profond, son cours très rapide et sa largeur varie de dix à quinze chaînes. I ■nvpaili 10 Depuis la hauteur des terres jusqu'au Long- Portage, la Mattagami coule à travers uu plateau de formation huronienne et laurentienne dont la hauteur moyenne est d'environ 1,200 pieds au-dessus du ni- veau de la mer. La surface du pays est uu peu accidentée ; mais^ les inégalités du sol excèdent rarement un ou deux cents pieds. Les hau- teurs sont rocheuses ; mais les intervalles sont remplis par des lacs ou des marais reposant sur un sous-sol de gravier, recouvert à la surface par une couche plus ou moins épaisse de terre végétale. A partir du Long- Portage, la rivière coule à travers uu pays plat et un sol reposant sur des roches primitives. Les bords, qui sont généralement bas, se composent d'un terrain do glaise dans lequel on rencontre du gravier et deci cailloux à certains endroits. Près de l'embouchure de la riviè- re, les îles et la terre ferme se composent d'une terre d'alluvion très propre à la culture. La rivière Misùnaïbi forme la branche ouest de la rivière Moose, dans laquelle elle écoule ses eaux après les avoir versées dans la Matta- gami. Elle a sa source dans le lac Missinaibi et coule (^u sud au nord eu décrivant une courbe vers l'ouest. Depuis son embouchure jus-, qu'au Grand-Coude, distance d'environ quatre-vingt-un milles, la direction générale de son cours est à peu près sud 67 ® ouest. Sur tout ce parcours, le courant est très fort, quelquefois intercepté par de petits rapides et la largeur de la rivière varie de huit à dix chaînes. Les bords sont généralement bas ; ils s'élèvent en beaucoup d'endroits à trente et cinquante pieds de hauteur et sont formés par une glaise bleue, grisâtre reposant sur une couche de glaise bleue. A plusieurs places, ces bandes de glaise bleue renferment des gisements de lignite que l'on rencontre sur un long parcours. La rivière Moose, qui n'est qui; la continuation des trois rivières que nous venons de décrire, se jette dans l'extrémité sud de la baie James. Entre le confluent de la Missinaibi et la mer, distance de quarante-six milles, le ccurs de la rivière Moose est nord 52 ° est. Il est tranquille et à peu près libre de tout obstacle. La région traversée par la rivière est unie et repose sur des formations primitives qui n'ont subi aucun bouleversement. Les bords de la rivière sont peu élevés et généralement formés par des couches de terre et de glaise renfermant du gravier et quelques cailloux. Au-dessus de ces bords, le sol est sec et supporte une deuxième crue de peupliers, de bouleaux et de conifères. îln gagnant l'inrérieur, le terrain est marécageux ; mais les lies et la terre ferme qui avoisinent l'embouchure de la rivière sont formées par une terre d'alluvion on ne peut plus propre à la culture, notamment l'Ile sur laquelle est bâti le fort Moose, à dix-huit milles de la mer. La rivière Albany a ses deux principales sources dans le lac Long et et dans le lac Saint-Joseph. La branche est, qui sort du du la«^ Long et atteint le bras principal au fort Heuley, coule presque parallèlement à la rivière Missinaibi et reçoit plusieurs affluents considérables. Cet- te rivière est désignée sous le nom àki Kenogami ou rivière des Anglais. 11 L'extrémité sud du lac Long, ou Kenogami, est à enyirou vingt et un milles au nord du lac Supérieur, eu droite ligne. A partir de son extrémité supérieure et sur une distance de huit milles et demi, la la direction générale du lac est franc nord et sa largeur varie de deux à quarante chaîne"s Depuis ces huit milles et demi,jusqu'à sa décharge dans la rivière Kenogami, la course du lac va à peu près en droite- ligne, nord 30 ® est, de sorte que la course générale de tout le lac en- tre ses deux extrémités est à peu près nord-nord-est. Sa largeur moyenne dans la dernière section, qui a quarante-six milles de lon- gueur, est de cent quatre chaînes, ou un peu plus d'un mille et quart. La contrée qui avoisine l'extrémité sud est accidentée, montagneuse et n'offre que des roches de gneiss presque nues. La plus haute de ces montagnes, sitiiée à deux milles et demi à l'ouest, est élevée de 540 pieds au-dessus du nivAU du la;. En allant au nord, la région avoisi- sinante devient moins accidentée et à partir du milieu delà longueur du lac, elle est comparativement unie. En sortant de ce lac, la rivière Kenogami coule sur une distance de deux milles à travers des marais où la compagnie de la baie d'Hud- son fait couper le fourrage nécessaire à l'alimentation du bétail qu'elle entretient au poste du lac Long. Dans les premiers neuf milles, à partir du lac, la rivière court nord 10 ° est, forme deux petits rapides et reçoit les eaux de deux affluents. Vers le sixième mille, la largeur de la rivière n'est que de deux chaînes, mais elle va toujours en aug- mentant, et à quatre-vingt-dix milles du lac, elle a une moyenne de dix à douze chaînes. Au bout des neuf milles mentionnés plus haut, la rivière fait un détour, courant nord 80 ® est sur une distance de huit milles, pour entrer à angle droit dans le lac des Pins, qui a sept milles et demi de longueur et un mille et demi de largeur. Plus bas, elle traverse le lac du Brus et le lac Ka-ples-a-Watan, reçoit plusieurs affluents et forme une dizaine de petits rapides qui, avec les autres portages, donnent au cours de la rivnère une déclivité totale de 282 pieds depuis le lac Long jusqu'au foH Henley. Sur tout son cours, la rivière Kenogami traverse une région unie. Dans la partie supérieure, on rencontre à certaines distances des bosses de syénite et de gneiss ; mais ces petites inégalités disparaissent plus bas que le lac des Pins et toute la surface du pays environnant devient uniformément uni. Des assises ou des terrasses de terre brune grasse et de gravier s'élèvent sur les bords de la ri- vière de dix à quarante pieds. Sur le haut de ces terrasses et à une certaine distance de la riA'ière, le sol a paru très bon dans presque tous les endroits où il a été examiné. La forêt se compose en grande partie d'épinettes, de sapins, de cèdres blancs, de tamaracs, de bou- leaux et de trembles. Les plus grosses épinettes blanches et rouges mesurent de cinq à six pieds de circonférence à cinq pieds au-dessus du sol ; mais le diamètre moyen de ces arbres est d'environ dix-huit pouces. La branche ouest, ou branche principale de la rivière Albany, a plu- — 12 — sieurs sources et prend ses eaux dans le grand plateau qui s'étend du sud-est au nord entre la hauteur des terres, au nord-ouest du lac Nipigon, et le lac au Loup-de-mer. Le plus grand de ces lacs est le lac Saint-Joseph, qui mesure plus de 50 milles de longnir. Presque toutes ces branches supérieures se jettent dans le cours principal d»' la rivière Albany avant l'entrée de cette dernière dans le lac Abazotikit- chebaw. En sortant de ce lac, la rivière court sud-est sur une distance de huit milles, pour atteindre la tête du l&c Makokebalau. Dans ce par- cours, elle franchit sept rapides et sa largeur varie entre une dizaine de chaînes et un demi-mille. Le \&c Mnkokebatan est presque droit ; il a onze milles de longueur et un mille et demi de largeur. Les bords de ce lac sont formés par de petits cailloux et des bancs de sable, et le pays qui l'environne est tellement uni, qu'en regardant de l'une des extrémités du lac, on ne peut pas découvrir la terre à l'autre. La rivière Albany en sort par deux canaux qui se réunissent au lac iMoosewaki, à vingt milles plus loin. Entre le lac- Moosewaki et la chute Martin, distance de vin; i milles, le cours de la rivière est intercepté par une multitude d'îles et de rapides. Depuis la tête du lac Makokebatan jusqu'à la chute Martin, qui en est éloignée d'environ cinquante-six milles, il y n quinze rapides ou cascades. La plus grande de ces cascades est la chute de Ka-gi-ami, qui !i quarante-cinq pieds de hauteur. Sur toute cette distance, la course générale de la rivière est nord *70 ® est. De chaque côté, le sol (■ st à peu près uni et parait être de bonne qualité. En bas de la chute Martin, la largeur, la profondeur et la vélocité du courant de la rivière deviennent plus uniformes. Dans les cent vingt milles compris entre la chute et le conlluent de la rivière Keuo- gami, sa largeur varie de vingt à trente chaînes, sa profondeur de cinq à vingt pieds et la vitesse du cr>urant est d'environ trois milles à l'heure. Entre la chute Martin et le confluent de la rivière Ogoki, l' Albany décrit une courbe dont le sommet se i)rolonge à trente-sept milles vers le nord, puis court à l'est sur une distance de vingt et un milles et dévie au sud-est pour arriver jusqu'à la riA'ière Kenogumi, à soixante et un milles plus loin. A partir du confluent de la Kenogami, la rivière Albany court au nord-est jusqu'à son embouchure dans la baie James. Depuis son embouchure jusqu'à la chute Martin, qui en est éloigné de 250 milles, la rivière Albany est navigable pour de forts bateaux à vapeur. Sur tout ce parcours, le terrain qui a voisine ses bords est uni et se compose de glaise, de marne et de détritus de coquillages dans lesquels on découvre à peine quelques petits cailloux. En f v'ançant dans l'intérieur, le terrain est un peu marécageux, mais pourrait être facilement égoutié et transformé eu un excellent sol agric !e. Les autr-^s rivières de la section sud sont V Attawapiscat et VEquan,qm coulent uest à l'est et se jettent dans la baie James,]^la Wai-musk et la Sever ■ u coulent au nord et débouchent dans la baie d'Hudson. -- 18 — La Severn est uue rivièra considérable. Ello a sa source la plus éloi- gnée dans le lac Favorable et un cours de plus de trois cents milles de longueur. Elle traverse une région unie et la vallée de son cours supé- rii'ur renferme de grandes étendues de terrainjqui, à raison de la quali- té du sol et du climat, sont suceptibles de culture. La section ouest est traversée par les rivières Ilayes, Nelson et Chur- chill. La rivière Hayes a plusieurs branches. La principale sort du lac Molsou, ou Winnipegosis, et sous le nom de rivière Franklin court Vi'rs le nord-est eu traversant le lac Robinsou, le lac des Pins et le lac du Vent. Les cascades Robinson, les plus grandes qu'il y ait sur toute la rivière, foi-meut pour ainsi dire la décharge du lac. Pour éviter ces cascades, qui ont une déclivité de 45 pieds, les voyageurs ont ouvert «ur les bords de la rivière un chemin de portage passant sur un terrain de glaise grise. Cette glaise grise forme partout le sol do cette région. Quatorze milles plus bas que lefe cascades, la rivière traverse le lac des Pins et un peu plus loin le lac du Vent. A partir de ce dernier lac, la rivière fait un détour de quatr-j milles vers le nord-ouest, eaute une chute de six pieds et traverse un marais pour entrer dans la baie ou le bras sud-ouest du lac Oxford. Ce lac a trente milles de longueur et il est large de huit à neuf milles. Il écoule ses eaux dans la rivière à la Truite, qui les déverse dans le lac du G-enou après leur avoir fait par- courir une distance d'une douzaine de milles. Le lac du Genmi a qua- rante milles de longueur et six de largeur dans la partie inférieure. Il est environné par un terrain plat et un sol de glaise grise et de tei-ra brune d'une grande fertilité. Le lac du Genou se décharge par la, rivière Jack dans le lac des Savannes et à partir de ce dernier lac la rivière abandonne sa cov rse vers le nord-est pour se diriger à peu près au nord jusqu'à son embouchure dans la baie d'Hudson. Entre le lac des Savannes et le confluent de la rivière aux Renards, le cours principal est désigné sous le nom de rivière de la Montagne, et de ce dernier point au confluent de la Shamatlawa, c'est la rivière <\! Acier. Enfin, depuis la Shamattawa jusqu'à la baie d'Hudson, c'est la rivière Hayes. Entre la montagne Brassy et la rivière aux Renards, le cours de la rivière a jusqu'à trois quarts de mille de largeur et il est intercepté par plusieurs rapides. Le dernier de ces rapides, qui se trouve à 109 milles du fort York, tire son nom d'un massif de i,''neiss situé à peu de distance de la rivière et qui p'élève à 292 pieds au-dessus du plateau environnant. A partir du confluent de la Sha- mattawa, la largeur de la rivière Hayes augmente de dix chaînes, à Aângt-quatre milles de son embouchure, jusqu'à un mille eu face du fort York, Le cours supérieur de la rivière Hayes, jusqu'aux cascades Robin- son, est parfaitement navigable. Ces quarante-neuf milles de navi- gation pourraient facilement se rattacher aux trente-sept milles qu'il y a depuis la sortie du lac Winuipeg jusqu'à la chute de la rivière de l'Est, ce qui ferait uue ligne de quatre-vingt-six milles en tout, à — 14 — travers nne région qui peut fournir de très bons terrains à la coloni- sation. La rivière Nelso-n égoutte tout le bassin du lac Winuipeg et le pla- teau situé entre la rivière Hayes et la rivière Churchill. Sa course gé- nérale est vers le nord-est, en décrivant une légère courbe an nord- ouest. Elle renferme dans la première partie de son cours une foule d'îles et de lacs qui forment comme un labyrinthe à travers lequel l'énorme volume de ses eaux se précipite avec une impétuosité extra- ordinaire. La région qu'elle traverse dans les dfux premiers tiers de son cours es^ unie ei va en s'abaissant vers la mer à raison d'environ deux pieds au mille. Sur les cent premiers milles, à partir du grand lac Playgreen, la Nelson ne coule pas dans une vallée, mais se rami- fie par de nombreux canaux à travers Une région d'une étendue con- sidérable. Cette tendance à se répandre en de nombreux canaux manque dans toutes les gvandes rivières de la région que nous étu- dion.?, mais elle caractérise tout particulièrement la rivière Nelson. Ses rameaux se réunissent parfois, mais ce n'est que pour se diviser de nouveau et former un réseau de rivières entourant des îles de toutes formes et de toutes grandeurs. Ces canaux sont accidentés par des chutes et des rapides d'autant jjIus nombreux qu'ils n'ont géné- ralement que peu de déclivité. Tous ces rapides rendent la naviga- tion impossible jusqu'au lac Sipi-Wesk, à environ quatre-vingts milles de la chute de la rivière de l'Est ; mais entre le lac Sipi-Wesk et le lac Fendu, éloignés d'à peu près ceu#milles l'un de l'autre, il n'y a pas le moindre obstacle à la navigation et de forts bateaux à vapeur pourraient parcourir cette dislance avec la plus grande facilité. A partir du lac Fendu, où elle reunit à peu près toutes les eaux de ses principaux tributaires, la rivière Nelson coule jusqu'à la baie d'Hudson dans un lit profond et moins accidenté. Un peu plus bas que le lac Fendu, la largeur de la rivière est d'à peu près un quart de mille et elle aiigmente toujours en allant vers la mer, où elle excède six milles. A partir de son embouchure, la Nelson est navigable sur une distance de plus de cent milles, en sorte que toutes ses parties navigables forment environ 200 milles, ou les deux tiers de la lon- gueur totale de son cours. La source la plus éloignée de la rivière Churchill est la tête de la rivière aux Castors, qui n'est séparée que par un portage de deux milles du lac de la Biche. (*) De cette première source au lac de l'île à la Crosse, à l'eau haute du moins, la rivière aux Castors est naviga- ble pour des canots d'écorce. Si l'eau pouvait se maintenir à cette hauteur, cette rivière serait d'autant plus avantageuse qu'elle traverse un pays en grande partie propre à la colonisation. La plaine au mi- lieu de laquelle elle coule est toute couverte ie lacs magnifiques où (*) Mgr Taché, Esquisse sur le Nord-Ouest de /' Amérique. -- 16 . abonde le poisson. Les ramifications qu'elle forme à ses sources relient un grand nombre de ces petits lacs. Parmi ses afllueuts, on remarque ensuite la rivière du Nord. Le lac Froid, qui reçoit les eaux du lac des Outardes, commence la série des lacs de la Truite, du Détroit et de la Poule d'Eau qui, avec la rivière qui porte ce dernier nom, for- ment une route parallèle à la rivière aux Castors et qu' est souvent suivie pour passer de l'île à la Crossu au lac la Biche. La rivière aux Castors se décharge dans' le lac de l'île à la Crosse, un des principaux anneaux de la chaîne de lacs connue sous le nom de rivière Churchill. Remontons à une autre source de cette dernière, le lac des Iles, alimenté par des rivières qui viennent du pays des Moutagnais. Ce lac envoie une partie de ses eaux au lac des Roches, qui les remet au lac des Œufs, où elles attendent celles du lac de la Loche, qui < st ordinairement considéré comme la tête de la rivière Churchill. Eu laissant le lac de la Loche, ou entre dans celui du Bœuf, long de 40 milles, et qu'enrichit la rivière du même nom. Lrt lac de l'île à la Crosse, long d'environ 60 milles, réunit les eaux de toutes les sources de la rivière Churchill et les confie ensuite à la rivière la Puise, qui se jette dans le lac Primeau. Après avoir franchi plusieurs cascades, les eaux de la Churchill arrivent à l'embouchure de la rivière Rapide, affluent du sud qui, par le lac du Lièvre, dé- charge le grand lac Laronge et les autres qui s'y rattachent. La partie de la rivière Churchill que nous venons de décrire, lon- gueur de 300 à 400 milles, n'est navigable que pour îles légères em- barcations ; mais de l'extrémité sud du lac de l'île à la Crosse jusqu'à l'embouchure de la rivière de la Loche, distance d'environ 120 milles, il n'y a pas d'obtacl-'s à la navigation. Un peu plus bas que le portage du fort de la Truite, on aperçoit l'embouchure de la rivière Caribou, qui sort du lac du même nom, Deer Lake. Ce lac est l'un des plus grands de l'Amérique et ne me- sure pas moins de lôO à 200 milles de longueur. Il reçoit les eaux du lac des Brochets et du lac WoUastou, qui a aussi une de ses issues vers le lac Athabaska. A partir de l'embouchure de la rivière Caribou, la Churchill conti- nue son cours sinueux et accidenté vers le nord-est et forme par l'ex- pansion de ses eaux le b.-.c G-renville, le lac South Indian, ou Grrand Lac, et le lac North Indian, qui est moins grand que les deux précé- dents. Sur tout ce parcours, la largeur de la rivière Churchill est d'environ un mille. La région qu'elle traverse est rocheuse, dépour- vue de végétation ou couverte par une forêt d'arbres de petites di- mensions. En certains endroits, on rencîontre des épinettes rouges d'une assez grande hauteur, mais d'un faible diamètre. Telles sont les principales rivières ou fleuves qui se jettent dans le bassin méridional de la baie d'Hudson. La conformation même de la contrée qu'elles égouttent indique assez que leur cours doit être accidenté, intercepté par des cascades et des rapides, puis impropre à la navigation. Toute cette région est à peu près entourée par le ver- — lé- sant nord des Laurentidos, composé de terrains de différents âges et donnant priso à l'action de l'eau, lorsque cette dernière sort des ro- 'jhes huroniennes ou laureniiennes pour frayer son chemin à travers les terrains glaiseux qui avoisiuent la baie James et la baie d'Hud- son. Comme on a pu le voir par la discription des principales rivières, les lacs se trouvent tous dans la partie la plus élevée de cette contrée et surtout dans la partie la plus rapprochée de la ligne de pavtage des eaux entre le versant i ord et le versant sud des Laurentides. Ceux de la région ouest sont les plus grands et les plus nombreux ; ils ocupent presque le quart du grand plateau dans lequel les rivières Nelson et Chiuchill ont leurs sources. Ces grands lacs sont tous remplis de poisson et pourraient devenir plus tard la source dune exploitation im- portante, lorsque la civilisation aura rapproché ces régions incultes des grands centres de commerce et de population. CHAPITRE III ESQUISSE GÉOLOGIQUE — RELIEFS DU SOL— MONTAGNES— TERRAINS CULTIVABLES— LEUR ÉTENDUE Au point de vue géologique, la région que nous étudions se trouve comprise daîis les grandes formations laurentiennes du Canada. Des roches cambro-siluriennes, reposant presque horizontah ment sur les couches laurentiennes, forment une bordure irréguJière autour de la partie sud-ouest de la baie, et dans les vallées de quelques-unes des rivières qui viennent du sud-ouest, ces terrains cambro-siluriens s'a- vancent jusqu'à cent et même deux cent milles dans l'intérieur des terres. Au sud et à l'ouest de la baie James, ces couches cambro-si- luriennes sont recouvertes par des terrains dévoniens qui forment une aire considérable. Ces terrains cambro-siluriens forment un pays uni, à peine accidenté par de rares dykes de trap. La surface du sol se compose de matières diluviennes, recouvrant une couche de glaise caillouteuse. Du côté est, la chaîne d'îles qui bordent la côte jusqu'à 300 milles au nord du cap Jones, ainsi que la terre ferme dans le voisinage du golfe Richmond, est formée par des roches sé- dimentaires et des strates volcaniques, qui n'ont subi presqu'axTcuue altération et paraissent appartenir à l'âge cambrien inférieur Les terrains d'origine cristalline forment une espèce de bande qui contourne l'extrémité méridionale du bassin de la baie d'Hudson. Cette bande a son plus grand développement à ses deux extrémités. - n - ' {' l'est et à l'ouest. Vers le milieu, elle est rétréeio par le? terrains diluviens qui atteiçuent presque les bords du lac Supérieur, au sud de la baie James. Un jxni plus i\ l'ouest, le j^ioupe laureutieu est dominé par les formations huronnieniies, qui forment une lisière se prolongeant au nord jusqu'aux environs de la rivière Nelson, eu pas- sant par le lac Oxford. Dans cette région, comme dans la province de Québec, le système laurentiou est loin de /former un sol aride et sans valeur. Au contraire, il est entrecoupé par des espaces de ter- rains diluviens et d'immenses étendues de sol glaiseux et très fertile, ainsi que cela se voit surtout dans les environs du lac Mistassini et du lac Abittibi et de presquettous les grands lacs qui so trouvent dans le voisinage de la hauteur des terres. Toute la bande occupée par le système laurentien forme un plateau dont le point le plus élevé, entre les sources de la rivière Hannah et celles du Saint-Maurice, n'excède guère 1300 pieds de hauteur au-dessus du niveau de la mer. En gagnant vers l'ouest, ce niveau s'abaisse graduellement : dans la région du lac Abittibi, il n'est que de 857 pieds, puis s'élève à une douzaine de cents piods dans la vallée supé- rieure de la Mattagami, entre la hauteur des terres et la Portage- Long. 11 n'est que de 710 pieds au nord du lac AVinnipeg et il n'at- teint pas 850 pieds dans toute la région située au nord-ouest do ce deri/ier point, c'est-à-dire dans le grand plateau où la Churchill et la Nelson ont leurs sources. Au nord de cette bande do terrain laurentien, à partir do l'East- Maiii et en allant vers l'ouest, la surface di sol est unie, bien moins élevée et s'abaisse graduellement eu gagnant larégioli traversée par la rivière Nelson. De 857 pieds de hauteur qu'il a dans les environs du lac Abittibi, ce niveau descend à 500 pieds environ dans la région centrale de la rivière Moose et de ses grands ailluents, à 400 pieds au lac Oxford et à 440 pieds au lac Fendu, qui n'est qu'une expansion des eaux de la rivière Nelson, vers le milieu de son cours. A part cette pente graduelle et uniforme, la surface du sol est unie; les dykes quel'on aperçoit à do rares intervalles n'ont pas môme les dimensions d'une colline et ne forment que des rochers isolés, dont l'élévation n'atteint que rarement trois ou quatre cents pieds ; la partie la plus basse et la plus unie de cette immense territoire se trouve au sud de la baie James, dans la vallée de la rivière Moose, et surtout dans celle do la rivière Albany, qui est navigable jus-qu'à la chute Martin, à 250 milles de son embouchure. A l'est, dans la région de l'East-Main, les terres sont peu élevées jusqu'à une trentaine di; railles dans l'intérieur ; mais plus loin elles se soulèvent considérablement et atteignent jusqu'à 2000 pieds de hauteur dans le plateau central du Labrador, d'où viennent toutes les grandes rivières qui écoulent leurs eaux dans la partie orientale de la baie James et de la baie d'IIudson. Dans tout le bassin méridional de cette baie, ou ne rencontre nulle part des chaînes de montagnes ni des lignes do hauteurs con- tinues. A proprement parler, les rivières ne forment pas de bassins, 8 — 18 - mais coulent à travers ces grandos plniucs dans dos canaux qui sont au inôrao niveau que la surface générale du sol. L'action érosive des eaux do l'époque diluvienne s'est exercée dans la région située au sud des Laurentides et n'a pas affecté la conliguration superli- ciello du sol au nord de ce grand plateau. Durant la période dilu- vienne, le cours des immenses éteii 'inîs d'eau qui recouvaiciit lo Îjlobe allait du nord au sud et, arrêté ù s;i, l>;isc par In })arnère que ni opposait la chaîne des Laurentides, ce courant u'a pu avoir aucun effet sur le bassin comparativement bas qui avoisine la partie méridi- onale de la baie d'Hudson. C'est ce qui explique pourquoi la surface de ce bassin est si unie et si peu affeftéo par l'érosion. Les seules traces d'érosion qu'on rencontre dans cette région sont le résultat do l'action des glaces. Ces stries glaciaires se rencontrent surtout dans l'Last-Main, où leur direction est presque toiijours entre le sud et l'ouest, ce qui correspond à peu près avec la direction générale des stries glaciaires de tout le littoral de l'Atlantique, depuis la Mas- sachusetts jusqu'au détroit d'Hudson. La rivière Nelson offre un des exemples les plus remarquables do ces érosions causées par le mou- vement des glaces. Entre le lac Sipi-AVesk et le lac Fendu, où son lit est comparativement profond, la cavité qu'elle remplit a été creu- sée par un glacier, Ces stries ou érosions causées par le mouvement des glaces .«ont très nombreuses au nord du lac \Vinnipog, dans le plateau oii les ri- vières Nelson et Churchill prennent leurs eaux. Ce plateau est rem- pli de lacs crcus«îs dans des terrains de formation cristalline. Ces lacs ont évidemment été (ircusés par les glaciers àl'époqireoù ces derniers ont traversé la barrière déroches solides que leia- opposait la chaîne des Laurentides. Dans toute cette contrée, la surface des roches at- teste l'action ërosive des glaces. La direction des stries est géné- ralement sud-ouest et ne dévie c[ue dans les endroits où les rochers, plus forts que les glaciers qui les heurtaient, ont fait dévier ces der- niers de leur course régulière. Dans la région qui avoisine la baie James, il n'j'" a pps de traces d'érosion par les glaces. Durant toute la période oii ces dernières ont été en mouvementj ces terrains étaient submergés et trop bas sous l'eau pour être attaqués par les glaciers qui passaient à la surface. C'est un peu ce qui explique pourquoi cette région est si unie, sans compter qu'étant d'origine archéeune, sa surface n'a jamais été affectée par les bouleversements c[ui ont soulevé les contrées plus éloignées. Ce que nous venons de dire indique assez qu'il n'y a pas de mon- tagnes dans le bassin méridional de la baie d'Hudson. C'est à peine si l'on peut découvrir quelques buttes isolées qui ne s'élèvent g'aère au-dessus du niveau général du sol ]:)our mettre plus en relief l'unifor- mité générale de ces grandes plaines siluriennes. Il n'y a pas môme de ces petites collines, formées par des amas de gravier ou d'autres matières diluviennes, qu'on rencontre dans les plaines de la Saskat- chewan, où elles ont été accumulées par les courants qui circulaient eûtre la mer des Antilles et la baie d'Hudson. Ici les eaux retenues (S I — 19 — raptivoK par les hauteurs qui enviroiinent la haie au Hud, ne pou- vaient former aucuns oourauts, et h's seules matières diluviennes qu'on trouve à la suri'ace tlu sol sont les aggrégations glaiseuses quo les glaciers laissent tomher en se Ibudant. après les avoir enlevés aux terrains neptuniens situés au nord do la haie d'IIudson. Ces dépôts n'ont pas ])U s'accumuler, puisqu'ils se dégageaient de glaises séden- taires, ni ibrmer les collines et les turgescences qu'on rencontre dans les plaines d(> l'ouest. L'étendue de hon sol arahlc compris dans cette région est immense. Ce sol se compose d'une argile qui donne dans notre province les ter- rains agricoles les pllis fertiles. Presque i)artout la glaise forme ti la 8urfa<>e des couches profondes et qui constituent une terre arahle iné- l")uisahle. Ces couches de glaise sont souvent entremêlées de gravier, ce (jui ne fait que les rendre plus avantageuses pour la culture. Cette argile est quelquefois plastique ; mais, en général, elle a été accumu- lée par l'action des eaux et des glaces et alors elle est plus friahlo et heaucoup plus facile à cultiver. Ces terrains agileux s'étendent depuis le lac, Mistassini jusqu'à la rivière Churchill, dans tout le pays plat et peu élevé qui entoure la partie sud delà haie d'IIudson, c'est-à-dire qu'ils occupent une aire d'environ 250,000 milles carrés. C'est dans la région égoutéo par la rivière Moose et la rivière Alhany qu'ils ont le plus grand développe- ment et fjxi'ils paraissent former le meilleur sol. Dans une étendue aiissi vaste, on conçoit qu'il doit y avoir des exceptions, des espaces rocheux ou sablonneux; mais ces excex)tions ne font que conlirnu'rla règle générale et l'on peut dire sans crainte qu'il y a dans cette i>laino silurienne des millions et des millions d'acres de bonne terre arahle. C'est à peii près l'opinion du Dr Dell, qui a pendant plusieurs années parcouru tout ce pays en sa qualité de membre de la Commission géologique du Canada. Voici ce qu'il dit dans le rapport sur une exploration faite en 1873 : " Entre les grands laôs et la haie James, la nature des terrains dif- fère considérablement dans chacirne des deux formations géologi- ques qui se partagent cette région, c'est-à-dive le plateau laurentieu et luuonien, puis le bassin paléo>:oïque et probablement tertiaire de la haie James. Le premier est un peu élevé, d'um surface ondoyante et parsemé d'un grand nombre de lacs, au lieu < ae l'autre est bas uni, marécageux et, autant qu'où a pu le constater, ne renferme géné- ralement pas de lacs, formant au point de vue géographique comme au point de vue do la géologie un bassin bien distinct, limité visible- ment par une bande de roches anciennes sur les cinq-sixièmes de sa circonférence. " Quoique le plateau laurontien ethuronien situé entre les grands lacs et la haie James puisse être désigné comme un pays rocheiix, je crois cependant que la partie de cette aire dans laquelle les roches nues sont exposées est bien moins grande cju'on ne le suppose générale- ment. J'en suis arrivé à cette opinion après avoir examiné ce pla- teau à des centaines de places, à distance des bords des lacs et des m — 20 — riviùroH, sur iino «Hoiiduo do deux mille milleH cariés, cntro la rivioro Outaouais et lu lac Wiuuipt'g. Les points rocheux et élevés sont naturellement i)lns en évidence, en proportion de leur étendue horizontale, que les autres parties du pays, en nicme leini).s que les portag'cs, qui sont à peu près Ioh hhuIos purticK vues par \vn voyaj^curM ordinaires, sont presque toujours dans les endroits les 1)1uh rocheux des vallées et des terrains bas. (,'es (ùrconstiinces réunies donnent aux visiteurs d'occasion une i>lus mauvaise opinion de ces régions (ju'elles ne méritent. Des débris d'une espèce quelconque recou- vrent réellement la plus grande partie do cette aire, et sur une très grande étendue le sol est plus ou inoins ])ropre à l'aj^friculture. .T'en ai décrit la nature d'une luunière précise, pour ditîérentes réi^'ions, dans les rapports que J'ai faits depuis 180!) jusqu'à ce jour. Relative- ment à cette espèce de pi;ys, il est constaté par l'expérience, dans le district d'AIij^omaet ailleurs, que la la quantité déterres cultival)l(>s, lorsque les établissements se forment, est toujours i>lus grande qu'elle ne paraissait l'élre lorsc[ue touc était dans l'état naturel. D'une ma- nière générale,, il y a peut-être une plus grande proportion de bon sol dans le plateau qui se trouve au nord que dans celui qui se trouve au sud de la hauteur des terres. Quant à la région comprise dans 1*^ bassin paléozoïque dc^ la ])aie James, la troj) grande unifor- mité de sa surface est plutôt un désavantage qu'un avantage, car, quoique le terrain puisse être généralement asse:^ élevé au-dessus de la rivière la plus rapprochée, il jjaraît être généralement marécageux, excepté dans la lisière qui borde iuimédiatement la rivière. " M. le Dr Bell ne parle pour ainsi dire que du plateau laurentieu, où il constate qu'il y a beaucoup de terrain cultivable, et il exclut du sol susceptible de culture toute la rég'ion pins basse que ce pla- teau. Après une exploration plus soignée et plus étendue, il est re- venu sur cette opinion, ainsi que le constate l'extrait suivant do son rapport pour 1877-78 : " Dans mon rapport pour 1875, j'ai donné un aperçu général du sol et de la région située entre les ^i,'-rauds lacs et la baie James. En suivant la route des canots entre Michipicoten et le fort Moose, le pays est plus ou moins rocheux jusqu'au lac Missinaibi. Cependant, même dans cette région, la proportion de la surface rocheuse à l'aire totale semble être comparativement i:)etite. Mais après avoir passé les " terrains marécageux, " au nord du lac Missinaibi, 1(> voyageur ne peut pas s'empêcher d'être frappé par Vahondance et la fertilité gé- nérale du sol exposé sur les bords de la rivière Missinaibi et de la ri- vière Moose, jusqu'au fort Moose. Ce sol se compose en grande par- tie de terre grasse graveleuse, de couleur brunâtre, reposant sur du tuf (till), et quelquefois sur des strates de glaise ou de roc solide, roc qu'on aperçoit rarement, excepté aux principaux rapides et aux chu- tes. Mais dans le tiers central de la section comprise entre le lac Supérieur et la baie James, ou depuis la rivière Brunswick jusqu'au Portaga-Long, la surface du sol est généralement formée par une glaise de couleur légère. A plusieurs endroits, j'ai examiné le terrain — 21 — jusqu'à une distiiuco d'un mille ou doux do la rivière, pour m'ttssuror do la naturo du sol, et je; l'ai Irouvô exfoUont partout, mais tondant ji dovcnir \A\xs uiarôcagi'ux à niosuro qu'on s'ôloigno do la riviôro, dau.s la rogion dovonicnno qui ho trouvo plus bas quo lo rortajfo Long. ]îîn traversant une au«Hi grando étendue do forêt presque continue, on est jtorté à oublier la valeur qu'une av»»i vaste région peut avoir pour les fins nrécèdo peut donner une juste idée des terrains qui entou- rent la baie James et s'étendent au nord du plateau laurentieu depuis le lae, Mistassini jusqu'aux sources de la rivière Albany. Dans les environs du lae Mistassini, le sol est également bon, ainsi quo le fait est constaté dans le rapport de M. James Richardsou, dont l'ex- périence et la compétence ne sauraient être révoquées en doute. " Lo terrain se compose d'une terre grasse sablonneuse, bien propre aux lins agricoles. " (,'etto contrée repose sur des strates de calcaire dont la décomposition produit un sol fertile. La surface des terrains est unie, ne s'élevant pas plus de trente pieds au-dessus du lac, ce qui Tend cette région lavorable à l'agriculture. " ^ Un sol aussi bon, sinon meilleur, couvre la région dans laquelle se trouvent le lac et la rivière Abittibi. " Le lac Abittibi est environné de tous les côtés par une terre glaise unie. Eu plusieurs endroits, cependant, le roc perce la surface de la glaise. Ceci se voit particu- lièrement le long du côté sud de la partie supérieure du lac, où des collines dioritiques approchent de ses bords ; mais mémo dans ces endroits, il y a génér alement une lisière de terre glaise le long du rivage. Au nord, et surtout au nord-ouest, le niveau de la terre glaise semble presque continu et il est bien connu que ce sol se pro- longe duHS cette direction Jusqu'aux rivages de la baie dlludson. Plusieurs acres de ce sol de glaise sont cultivés au poste de la compagnie de la baie d'Hudson, au lac Abittibi, et avec des résultats satisfai- sants. " - Au nord-ouest des sources de la rivière Albany, le terrain semble être presqu'aussi bon, aussi propre à l'agriculture, dans la région du lac de l'île, du lac Oxford et du lac Genou, aux sources de la rivière Ilayes. " De grandes étendues de terrain bas et sablonneux se ren- contrent aux envirous des lacs Oxford et du Genou, particulièrement du côté nord. Les endroits les plus élevés, quoiqu'ils ne sont pas rocheux, sont ordinairement recouverts par une glaise forte, do cou- leur légère, et un sol semblable, avec plus ou moins de terroir, se 1 Rajiport Géol\/lque, 1870-72, pages 302 et ao.3. 2 Rapport Gcologiqxk, 1872-7,3— McOuat, pnge 134. mm î — 22 — rencontre duus la vallée de la rivière à la Truite. Le fort Oxford est bâti sur un sol do g-laise forte, daus lequel l'orge et toutes les sortes de légumes de jardin croissent à perfection. Au nord du lac, vis-à-vis le fort Oxford, le terrain s'élève a environ 200 pieds de hauteur et parait être plus élevé que dans aucun autre endroit do cette région. Sur la route conduisant de la baie Jackpon, à l'extrémité orientale du lac Oxford, à la partie supérieur du lac Dieu, le pay8 est plus acci- denté que dans le voisinage du lac Oxford. Quoique la surface soit en général moins unie, M. Cocliran estime qiie la proportion des roches aux autres matières formant la surface du sol ne forme qu'un quart de la superlicie totale. Le sol, ou les débris superficiels, se compose de terroir, de glaise, de sable et de gravier, ou d'un mélange de toutes ces matières. Autour du lac des Iles, eu s'éloignant un peu des bords du lac, on trouve généralement un terrain recouvert par un bon sol. Après avoir exploré les environs de ce lac, M. Cochran a inscrit dans son livre de notes les remarques suivantes : " Le sol que j'ai vu en faisant le tour du lac est réellement très bon, se composant générale- ment d'une glaise brune légère, mêlée en beaucoup de places avec un peu de gravier fin Dans cliaqiis cas, lorsqu'on s'éloigne à une certaine distance, le roc qu'on voit au bord du lac disparaît ou est recouvert de terre, puis les aïl)res sont plus gros et d'une plus belle venue que sur le bord de l'eau. Il y a un très bon jardin à ce poste et je n'ai certainement jamais vu de pommes de terre avoir meilleur apparence que celles qu'il y a ici. " ' L'exactitude de ces renseignements si favorables, sur la nature du sol de la région où la rivière Ilayes a sou cours supérieur, sont con- iirmés i)ar le Dr lîcU, qui avait exploré ce pays l'année précédente. *' La nature des dépôts superficiels, dit-il, et du sol, a été (ixposée en détail dans la description des régions explorées durant cette saison. La prédominance, dans une région aussi étendue, d'une glaise de couleur légère, formant souvent un bon sol, exempt de cailloux, est vin fait qui a beaucoup d'importance relativement à la vabmr future de cette; partie du pays. On dit que ces dépôts recouvrent la plus grande partie de la région située entre la rivière Nelson et la rivicro Churchill et même aivlelà... Dans cette région, le ro.; massif est gé- néraleiuent recouvert par la glaise grise qui domine partout et qui, en certains ^^ndroits, est cuite par le soleil et se crevasse, mais dans d'autres, l'orme un sol meuble, friable et d'excellente qualité. Comme (le raison. bca\icoi:p de roc vif apparaît sur le bord de l'eau, le long des principales rivières ; mais, même là, la partie supérieiu'c des berges, y compris celle des petites lies, se compose généralement do glaise. " ^ " Le caractère général de la contrée qui borde la rivière Nelson de- 1 Iiajii>oit Géoloi/ique, 1878-79, pages 32, 33c. 2 Rapiiurl Géologique 1877-78, pagca 78 et 24ec. - 28 - puis lo fort Norway jusqu'à la rivière Goose-IIuuting est joliment iTiii- Ibrrae. Toute la surface du tcrraiu paraît être recouverte d'une glaise grisâtre, qui forme iin excellent snf. Ou aperçoit les roches sous la glaise dans les îles et sur les bords de la rivière et dans le voisinage des rapides elles surgissent sur une plus on moins grande étendue. Entre le lac Sipi-Wesk et le lac Fendu, où la rivière coule dans 'an seul chenal, creux, droit et d'une largeui ])rosqu'uniforme, la berge orientale se compose de glaise, presque continuellement, tandis que la berge gauche laisse voir plus ou moins de roches. " Le beau sol de glaisv». que l'on rencontre dans la moitié supérieure de la vallée de la rivière Nelson a déjà été mentionné. Tovis les rap- ports s'accordent pour constater qu'un sol de glaise également bon, avec de rares parties rocheuses, s'étend de là vers le nord-ouest à tra- vers la région égouttée par la rivière du Bois-Brûlé et jusqu'à la ri- vière Churchill. " On peut dire qa'un terrain semblable s'étend tout lo long de la route des bateaux entre le fort Norway et le fort York. Dans la moi- tié nord de cette distance (au delà de 300 milles) la surlace du pays, (ixcepté dans le voisinage des rivières, paraît être généralement unie, humide, couverte de couches mousseuses et supportant une forêt composée de petites épinettes blanches et rouges. En regardant du sommet de la colline Brassy, près de la rivière Ilill, la surface du pays paraît être i^énéraloment unie dans toutes les directions ; mais on voit aussi de petites ondulations et des buttes de terre entremêlées de lacs. On dit que cette vue donne en moyenne v;ne bonne idée de ioxxiii la région comprisiumtre le plateau laurontien et la mer, depuis la rivière Wani.sick jusqu'à la rivière Churchill, ce qui forme une éten- due de peut-être cent mille milles carrés. On dit qu'une région de bons terrains forwe une aire considérable au sud de celle roidc des bateaux, y compris ies terres qià environtient le tac Dieu et les sources de la rivière Se- vern. " ^ Au nord-ouest du lac "Winnipeg, sans être d'une occurrence aussi générale que dans les régions que nous venons de décrire, le bon sol arable est loin de faire défaut . La région comprise entre le lac Tra- vers et le lac Moose, qui se trouve a quatre-vingts milles à l'ouest, a été partiellement explorée par M. Cochran, de la Commission géolo- gique, en 1870. D'après son rapport, le la<; Ilill, ([ui se trouve V(^rs le millieu de la région explorée, '• est entouré par des falaises de belle glaise stratifiée, qui ont de vingt à vingt-cinq pieds de hauteur. Lo calcaire fossilifère se rencontre à l'extrémMé sud-ouest de ce lac-' ... Du calcaire semblable à celui du lacAYinnipeg a été vu en quelques endroits sur la rive nord-ouest du lac Moose. " Le hio des Pieds-Noirs se trouve plus loin vers le nord-ouest. " Les bords immédiats ont cnvi- 1 Dr Bell— Rapport du ministre île l'Iiitcrieur pour 1878, piu-tie III, pngcâ 7 et !J, 2 Dr Rcll— Uiipport du ininislri' do rint'v-iiMir jiour 187H )>iirtie IIF. rngo.=i 7 et 0. — 24 -- roii dix pieds de hauteur ; mais au sud, la berge a de cinquante à soixante pieds d'élévation et i)aralt être ibrniéo par un sol de j^laiso supportant une ibrte Ibrét d'épiuettes. Les mêmes calcaires se voient en un grand nombre d'endroits, mais on n'a pu y découvrir aucuns fossiles. " Ces données, si maigres c[u'ellps soient, établissent clairement que dans cette région, comme partout ailknirs, le sol calcaire et la glaise uo manquent pas. Le plateau dans lequel la rivière Churchill a sds nombreuses sour- ces renferme des terrains arables bien supérieurs à ceux de la région que nous verrons décrire. La partie comprise entre le portage Methy et le lac Vert, distance de plus de deux cents milles, a été explorée par le professeur Maconn en 1875. Nous extrayons de son rapport les notes qui suivent. " La distance entre le Portage-la-Locho et rile-à-la-Crossc est esti- mée à 130 milles. Entre le portage et le lac du Bœuf, le pays n'est guère autre chose qu'uue tourbière ou un marais ; mais du moment qu'on atteint l'extrémité sud du lac, il se produit un changement marquant et la forêt autour du lac Clair (ou lac des CEufs) se com- pose pri^squc toute de tremble... La rivière Creuse et le lacLacrosso sont tous les deux entourés de ibrcts do tremble,/»r^/s qui dans le nord indiquent toujours un bon sol. Le fort (de l'île à la Crosse) est ngréablc- ment situé sur un bras du lac... Le sol, au fort, est pauvre, compa- ré à celui de la rivière à la Paix. Il se compose surtout de terre jaune mêlée à beaucoup de sable blanc. En s'éloiguant du lac, le sol s'améliore et se compose en grande partie d'une terre glaiseuse... Nous suivîmes la bra iche gauche (entre le lac de l'Ile à la Crosse et le lac Clair) et remarquâmes de suite une amélioration dans l'appa- rence du pays. De beaux bosquets de trembles et de peupliers bor- dent la rivière svir les deux côtés et tout le pay.s paraît être cou- vert par les mêmes bois. Toute la région vue cette ajn-ès-midi est bien propre pour faire des établisser.'ents, et des myriades de pois- sons fourmillent dans la rivière. îSous partîmes au ]>remier petit jour, et après avoir passé deux rapides, le courant cessa et les bords de la rivière étaient recouverts jusqu'à l'eau par des saules, des aunes, des cornouillers et des peupliers. Le sol paraît être d'excellente qua- lité, et où il n'y a pas de bois, il est couvert de vesces, etc. La ri- vière se bifurque encore La bram-he gauche coule à travers x\n beau terrain. Les bords sont formés d'alluvions et ils n'ont que dix ])ieds de hauteur. Le sol est très, riche des deux côtés. Le lac Vert, vu de la décharge de la rivière, est une belle nappe d'eau, d'environ dix-huit milles de longeur du nord au sud, avec une largei\r moyenne d'un peu plus d'un mille. De chaque côté le terrain s'élève graduellement, à ])artir des bords de l'eau, qui sont formée par des galetfj, et il est couvert d'une éi)aisse forêt de grands trembles et peupliers, ce qui indique un sol bon et très productif Le sol dans le voisinage du lac Vert est d'excellente qualité. Cette région est propre — 26 — à la colonisation d'un bout à l'autre, le sol étant d'excellente qualité et tout à fait libre d'humidité. " Disons de suite que le climat est aussi bon que le sol et que dans toute cette région, on cultive avec succès toutes les céréales, même le blé. Au sud- ouest, une autre branche du fleuve Churchill, la rivière aux Castors, traverse une grande vallée dont le sol est excellent et très propre à l'agriculture sous tous les rapports. Ce fait est constaté par tous ceux qui ont visité cette localité. " La rivière aux Castors, dit Mgr Taché, ^ est navigable pour des canots d'écorce. Si l'eau pouvait se maintenir à cette hauteur, cette rivière serait d'autant plus avanta- geux qu'elle traverse un pays en grande partie propre à la colonisa- tion. " Cette appréciation est plus que corroborée par le chef facteur Ar- chibald McDonald, dans ses nx)te8 sur le Voyage en Canot de Sir John Simpson. " La partie supérieure, dit-il, ou la rivière aux Castors, de cette ligne de partage des eaux de la rivière Churchill, intermédiaire et, de fait, lors de la crue des eaux, se déversant des denx côtés, entre le bassin de la Saskatchewan et celui du Mackenzie, est un beau pays pour faire des établissements. Le sol est bon et fort, bien boisé, même fortement boisé de pins magnifiques et d'autres bois précieux, et ce territoire se trouve dans la zone — " la zone fertile " — dont nos écri- vains parlent dans les livres bleus. C'est vrai, mais j'espère leur dé- montrer avant longtemps, qu'en décrivant les limites de leur " zone fertile " ils ne vont pas assez au nord et à l'ouest. " ^ Enfin du côté de l'est, l'East-Main, qu'on regarde ordinaireinent comme une région inculte, renferme aussi une certaine étendue de terre arable et cultivable, au témoignage du Dr Bell. " Le long du rivage est de la baie James, depuis le voisinage du fort Rupert jus- qu'au caf Jones (distance de plus de 300 milles), il y u une bande de terrain, dont la largeur moyenne varie de vingt à trente milles à par- tir du rivage de la mer, qui, d'après tout ce que j'ai pu apprendre des autres et constater par moi-même, pourrait apparemment avoir un jour une certaine valeur agricole. Vue de la baie, elle paraît avoir une sur- face verdoyante et elle incline graduellement jusqu'au rivage. Ce terrain est boisé d'épinettes, de tamaracs, de peuliers et de petits bou- leaux. Au fort George, j'ai vu une quantité be bous billots d'épiuette qui avaient été descendus sur la G-raude Rivière pour servir à la construction. Beaucoup de ces billots mesuraient deux pieds de dia- mètres au bout... Le sol de cette bande de terrain est généralement sablonneux, /eposant souvent sur des strates de glaise grisâtre qui sortent parfois à la surface, au-dessus desquelles se trouvent des cail- 1 Etquitgf sur le Nord^Ouest, page 4o 2 Peace River, a Canoë voyagefrom Iludion's Jiay to Pacific, hy the late Sir George Simpton, Paffj 66. I - 20 ^ loux ou des roches solides ; mais la surface se compose de sable ou de glaise. Les jardins du fort Eupert, de l'East-Main et du fort George prouvent que les pommes de terres et tous les légumes ordinaires poussent bien dans ce sol. " ' En résumant toutes ces données, on arrive n'écessairement à la conclusion que le grand bassin méridional de la baie d'IIudson ren- ferme une immense étendue de bon sol arable. On a généralement une opinion contraire, opinion qui est malheureusement aussi fausse qu'elle est en vogue ; mais, enfin, les faits contredisent positivement cette opinion, et il faut bien se rendre à leur évidence. La moitié au moins, en mettant les choses au pire, de l'étendue de ce grand bassin renferme un sol susceptible de culture et généralement d'excellente qualité. Ces terrains argileux sont identif(ues à ceux de la presqu'île de la province d'Ontario et de la plaine comprise entre le Saint- Laurent et le Richelieu, dans la province de Québec, deux des régions t*griooles les plus fertiles et les plus riches du Canada. Aux environs de la baie d'Hudson, comme dans les deux autres locali<-és que nous avons mentionnées, les terrains appartiennent aux différents étages de l'âge silurien et au nord comme au sud des Laurentides. on rencontre un sol de même nature et de môme fertilité, également capable de rétri- buer au centuple la population qui Ai-oudra bien se donner le trouble de le mettre en bon état de culture. Le seul désavantage que présente ce terrain, c'est l'uniformité de sa surface, ce qui rend l'égouttage plus difficile, mais ce désavantage n'est pas plus grand au nord qu'au sud des Laurentides et la main laborieuse du cultivateur réussira aussi facilement à assécher les terrains si riches de la baie ,Tam(^s qu'elle a réussi à assécher ceux de la vallée du Saint-Laurent. Quand le sol est bon, on trouve aisément moyen de le débarrasser de ce qui peut l'empêcher de produire tout ce qu'il est susceptile de rapporter. En estimant, comme nous l'avons fait, que le sol arable forme au moins la moitié du bassin sud de la baie d'Hudson, nous avons une étendue de 250,000 milles ou 160,000,000 d'acres carrés. Nous verrons plus loin qu'à raison de la rigueur du climat, ce terrain cultivable n'est pas tout susceptible d'exploitation ; mais, quant à la nature du sol exclusivement, c'est là l'aire des terrains arables. C'est-a-dire que dans cette région, l'étendue du terrain arrablc excède d'une cinquan- taine de mille carrés l'étendue totale de la province de Québec. Et nous mettons le tout au plus bas, car la partie que nous retranchons est bien supérieure, comme sol arable, à la plus grande étendue des terrains que l'on cultive avec succès en Norvège en Suède, ainsi que dan» la Finlande, pays situés dans la même latitude et soumis aux mêmes influentes climatériques que le bassin méridional de la baie d'Hudson. A elles seules, la Suède et la Norvège ont une population de 6,000,000 d'habitanty : si notre région du nord se peuple dans la i Rapport Géologique, 1877-78, pages 24 — !5 - 27 — proportion, il est facile de prévoir l'avenir qui eut réservé à cette par* tie du Canada. CHAPITRE IV CLIMAT— T:::MPÉRATURE— COMPARAISONS AVEC D'AUTRES LOCALITÉS SAISONS—OPÉRATIONS AGRICOLES .1 Cette partie de notre étude est la plus importante. Pour détermi- ner si un pays est habitable ou ne l'est pas, il faut d'abord constater si la température est assez élevée pour permettre à la végétation de prendre tout le développement dont elle est susceptible, si les pro- duits de l'agriculture peuvent arriver à leur pleine maturité. Quand la question du climat est résolue, toutes les autres questions relatives à une région comme centre d'occupation et d'établissement sont réso- lues, car dans les climats habitables, le sol est toujours cultivable. Les montagnes, la configuration physique et les caractères géolo- giques du sol peuvent affecter sa fertilité ; mais il est bien rare que dans une région jouissant d'un climat propice aux opérations agri- coles, ces circonstances puissent rendre le sol absolument impropre à la culture. Les régions stériles constituent l'exception et non pas la règle générale. L'idée principale de la climatalogie des latitudes tempérées de l'Eu- rope et de l'Amérique, c'est la correspondance ou la similitude du climat dans les latitudes et les positions géographiques semblables. • Ceci comporte, pour ainsi dire, une similitude d'arrangement dans les climats, qui uide beaucoup à déterminer les conditions qui les ré- gissent. Ainsi l'île de Vancouver occupe une position analogue à celle 'des Iles Britauiques — elle se trouve dans la même latitude et du même côté du continent et par les observations qui ont été faites dans cette île, nous constatons qu'il y a dans l'île de Vancouver les étés fiais, les hivers chauds et l'humidité générale de l'admosphère qui caractérisent le climat des Iles Britauiques. En dehors de ce fait, il faiit bien peu d'observation pour arriver à la conclusion que l'adap- tation à l'agriculture et la capacité productive de l'Angleterre doivent se retrouver au même degré dans l'île de Vancouver, ainsi que l'ii mense système d'opérations industrielles et commerciales qui accom- pagnent toujours l'agriculture et constituent ce qu'on appelle un pays habité et civilisé. Pour les autres régions de l'Amérique, et particulièrement pour celles de l'intérieur, comprises entre 47 '^ et 60 "^ de latitude, ou peut Blodget, Climatology qf the United State». — 28 — IJ I tirer les mêmes analogies des climats européens. La Norvège, la Suède, la Kussie centrale et la partie nord de l'Allemagne occupent, au point de vue climatérique et géographique, une position semblable à celle de la partie sud du bassin de la baie d'Hudson, et par consé- quent, celle-ci doit être également susceptible de culture, également ca- pable de supporter une nombreuse population dans l'aisance et le con- ibrt.Actuellement, cette région est inhabitée Cela ne dépend pas du cli- mat, mais de l'iguorance qui existe au sujet du climat. On est géné- ralement soiis l'impression que tout le pays qui entoure la baie James et la partie sud de la baie d'Hudson n'est qu'un pays do glace, à peine capable d'être habité i^ar des Esquimaux ; on suppose que l'intérieur a le même climat que le Labrador, à l'est, et les régions arides situées au nord du détroit d'Hudson. Ces régions glaciales sont à peu près les seules dont le climat ait été étudie par les explo- rateurs qui ont voulu se rendre au pôle nord, et quand ces explora- teurs nous disent, dans leurs récits, que le mercure descend jusqu'à cinquante degrés au-dessous de zéro dans les régions qu'ils ont risi- sitées, que la glace ne se fond pas, même en été, dans les mers où ils ont navigué, on est porté à croire que les mêmes froids se font sentir jusque dans la partie méridionale do la baie d'Hudson. Pour beau- coup de gens, les mers polaires et la baie d'Hudson ne sont qu'une seule et même chose. Il y a bien douze ou quinze cents milles de dif- férence entre la latitude de la région que nous étudions et celles des localités visitées par les navigateurs qui ont essayé de pénétrer jusqu'au pôle nord ; mais peu de gens se donnent le trouble de faire cette ré- flexion et l'on continue à condamner tout le bassin de notre grande méditerranée du nord comme une région glaciale et inhabitable. Pourtant, en jettant un coup d'œil sur la carte de l'Europe, il est bien facile de voir qu'une région absolument semblable sous le rap- port climatérique est i^euplée par plus de 25,000,000 d'habitants. Cette région forme le contour de la mer Baltique. Il y a une . ressemblance frappante, au point de vue géographique et climatéri- que, entre la Baltique et la baie d'Hudson. Ces deux mers intérieures sont séparées de l'Atlantique par des pénisules élevées et rocheuses au centre, puis touchant au nord les eaux de la mer polaire : en Europe, c'est la Scandinavie qui sépare la Baltique de l'Atlantique, et en Amérique, c'est le Labrador. La Baltique communique avec l'Atlan- tique p ir le Cattegat et la mer du Nord ; la baie d'Hudson com- munique avec le même océan par le détroit d'Hudson et le bras de mer qui sépare le Groenland du Labrador. Dans l'un et l'autre cas, la direction et l'influence des courants océaniques sont identiques. Repoussé vers l'ouest sur les côtes de l'Ecosse, le gulf-stream passe en dehors de la mer du Nord et bien loin de la Baltique, qui subit un peu l'influence du courant venant des mers froides du pôle. Le même phénomène se produit en Amé- rique. Repoussé par les côtes de Terreboune, le gulf-stream ne fait qu'efileurer le bras de mer dans lequel aboutit le détroit d'Hudson, I — 29 — et c'est surtout le courant yenant des mers polaires qui se fait sentir dans notre grande mer du nord. Relativement à rinlluenco que les courants océaniques peuvent ex- ercer sur le climat, le bassin do la baie d'IIudson se trouve donc dans la même position que celui de la Baltique. Mais il est une autre caiise qui influe sur la température, c'est la hauteur du sol au-dessus du niveau de la mer. Or, sous ce rapport, les deux bassins se trouvent absolument dans la même position. Vers l'intérieur, la plaine qui avoisiue la Baltique est plate, unie, peu éle- vée et contournée par les monts Valdaï, dont la hauteur moyenne n'excède pas onze cents pieds. Du côté de l'océan, la péninsule Scan- dinave, avec son relief accidenté, surmonté de quelques sommets, tels que le G-aldkôppigue, haut de plus de ÏOOO pieds, escarpé du côté de l'Atlantique et s'abaissant graduellement vers la Baltique, offre plu- sieurs points de ressemblance avec le Labrador. Cette péninsule sépare le bassin de la baie d'IIudson de l'Atlantique. Vers le milieu elle a environ 2000 pieds de hauteur. Elle est escarpée du côté de l'océan et elle descend en pente douce A'-ers la baie d'Hudson. Enfin les hau- teurs des Laurentides, qui couronnent la plaine unie, peu élevée, avoisinant notre grande méditéranuée canadienne, occupent à peu près la môme position et ont la même altitude que les monts Valdaï, qui séparent la Russie centrale de la légion méridionale, absolument comme les Laurentides séparent le bassin de la baie d'Hudson de la partie sud du Canada. Eu ce qui regarde les reliefs et la hauteur du soi, les deux bassins sont absolument semblables. Pour ce qui regarde la position géographique, l'influence que les courants océaniques peuvent excercer sur le climat, l'élévation du sol au-dessus du niveau de la mer, ses reliefs et sa configuration, enfin toutes les causes qui peuvent affecter le climat et la température, la ressemblance, l'identité sont donc parfaites entre le bassin de la Baltique et celui de la baie d'Hudson, et pour que le climat de co dernier ne fût pas aussi favorable, aussi propice que celui de l'autre, à l'agriculture et aux différentes opérations qui constituent la vie in- dustrielle des peuples civilisés, il faudrait que la nature eût changé ses lois par simple caprice et traité l'Amérique en marâtre. Heureusement que les faits et l'observation sont là pour établir qu'il n'en est pas ainsi. Le climat du bassin méridional de la baie d'Hudson n'a jamais été soumis à une étude méthodique et bien coordonnée ; mais les observations thermométriques qui ont été faitesen plusieurs endroits, les ncUîs des voyageurs, les témoignages entendus dans deux enquêtes parlementaires et les rapports si précieux des membres de la commission Gréologique, qui ont exploré cette région, fournis- sent des éléments qui permettent de se former une bonne idée du climat de la baie d'Hudson, dans sa partie sud, et de le comparer à celui des autres pays. En réunissant toutes ces données, nous avons pu former le tableau suivant : - 30 •S •n-* -H 00 m o M «il- « a a < in -J 00 d 1-^ inî 00 CO «5 e 1 M f c» — u tO ^ 1— f- t^ o Oî "-• C^l > rOtOntUSSOMMO»-* ts 0> CT O) t- os t- 01 s «o OJ — < OJ 00 Ci CJ — lO — MM (M rt m M n — o c» o i- a> to •a en M 1- M oi rf o 00 ov -< H (O lO o o uTO w •♦fOC0r-<'MlOÛ0l--«f .a •» 01 00 Oi «> t- o -H l- «) CO fO.O t> •n fo co« o oi-'<»if5'-iioe^CJ'w p •- «^ —' fTloo-*me«5Mr-.oco o M«OCOMMlr-e>aiOT !«< M «^ n l-H — C r-l rH oo-»''^in''OOT(io 0» o r-i u o ■«-> tû p ■* 00 lO t- O eu i-- o te m « -< to m in •*■«»' 'f -«c co ^ o 00 eq o -- c-1 • m C'i O MO — Ol » f- <-5 co o ;o o o in >n i— 00 lo 00 o 00 œ *• , C5 m «^ '3 Ci5 fO ÇO — ' W 1.-5 'S o m lO o m irj ■>* ►-9 io?'iooo:am-T.-x3'r -il Mai m œ eo ri t- M co -«■ r- in o 00 T|l-. p-l fl t-»-iC5i3»'*OOOf<5 > co w i- •o d«M>-J oo coooc-o C-» M in O O O c■^ cj -^ X ■+ o l- H ! 1 1 1 1 1 1 1 t> o o 00 c o 00 -.o o •> J 1— ( ^-t H Il 1 1 II II U »-<-S/-^/'-\/-S »-< C-1 CO -^ lO to t- CO <<^^S^ ^^■S-*'N.-'»W'S,^>.^ se I- Si- 3 - fi ^ » aï -^ 1-2 = 3 ooi S Sfi. c P-i si o S;2M 43 t- o m o a a ?§ ? K? oô ■«î u »-i e^ m ■* ^5 ! Cti m •"J" co m C^l o m C3 o , , •D n u> i— ■* Q M I—» 1-^ •«It rH t- C9 t» . . o O t— T V'. 04 W W M <0 m f-4 O *i u o «5 1- O O '^ m m M u o M © -* f-." il 05 -* U-3 m in in -4^ 00 —1 o o •3 , , O o m o .—1 ■< v> «5 CO ta ^^ 1— ■n' UI.! <£> rz3 M té •«1Î ^ 3 CD to cr O •-? a N rr ^ 'O a 00 ,vi ^- o •-9 in ro o to t- o i-i •«f< al , . ^ 1- ■* in Cl t m m lO ..^ o t- M ÛO •c , , t» m •.« J o O O o -«! Cl -r t-* .« u ^^ y^ /- a o O O g £J »-• *-•' N— / ■♦« r „ .. o m U r~4 M O «J >^ 0 0 0 13 o CT tJ m m ■^ >S g to m a « in -* •^ in u*- t -! in o 1* r J bC o 3 vg» m O 1. «« pQ H iÏÏ ^ %1 Si O 0, 3 O K C t. tn s ;ïî ;i O :^ î-e .s *"« s s, (. . >t3 M c5 . 2iiJ ** (- d en a -^ OJ 4; 4) s s^ es a o Al o s o » a ^ ïï c, W o .ï _ B 3J g H cj"" u . #rj •. CL, C3 .2 S - *" -^^ S-^" C «rS O O ^^ O m. -^ oi' ^— ^ t fl , GToo C1.0. 3 ■ -f s -<, — 3 ^^ a si 3 3 .X' rfj w 5 .2 -^ ° e0.a m t> -*-» -t: _L ►Jfl giia agi: k< a 3 o o — 81 — Comme il est facile do lo constater en comparant ces tableaux, la température du fort Mooso est à peu près exactement la même que celle do Saint-Pétersbourg.la ville la plus populeuse et la plus avancée de la llussie, dont elle est la capitale. L'hiver est 11 ® 4-1 plus froid au fort Moos > qu'à Saint-Potorshourg ; mais, en revanche, l'été est 1 ® 71 plus chaud. La température do l'automne ne diffère que de 0 "^ 61, et celle du printemps de 0* 47. Enfin la température annuelle do la capitale do la Russie n'est que de 2 ° 85 plus élevée que celle du fort Moose, ce qui s'explique par la différence qu'amènent les températures hiber- nales. Il serait difficile d'établir plus clairement, d'une manière plus irréfuta'.jlo, qu'au point vue du climat l'immense territoire dont le fort Moose forme le point central est parfaitement habitable. Quand les czars de llussie font leurs vlélices à habiter ce climat, il semble qu'il serait plus qu'absurde de soutenir qu'il est trop rigoureux pour permettre d'y former des établissement prospères, Les chiffres représentant la moyenne des trois villes russes accusent une différence de 2 '^ 27 pour lo printemps, de 6 ^ 54 pour l'hiver et de 2 ° 15 pour l'année ; mais il faut bien remarquer qu'ils s'appliquent à une région fort étendue, couvrant un degré de latitude et quatre de longitude, dont la plus grande partie se trouve vers le sud, dans les provinces de Mot'^'^^i et Kazan. Pour faire une comparaison équi- table, il faudrait faire entrer en ligne do compte l'immense région qui s'étend à plus de deux cents milles au sud du fort Moose, et alors la différence que nous venons de constater en faveur des pro- vinces ru.sso8 ferait plus]que disparaître. Du reste, malgré ce désavan- tage, l'excès des températures de l'été et de l'automne est d'une frac- tion en faveur du fort Moose, ce qui fait plus que balancer l'autre excès pour les deux saisons qui ont bien moins d'importance au point de vue agricole que l'hiver et le printexnps. Comparé à celui de la Suède, le climat de la région du fort Moose est phis élevé en été, à peu près égal en printemps et en automne, plus froid en hiA^cr et de 3 ° 76 moins élevé pour toute l'année. Cette comparaison ressort clairement du tableau suivant : * Loealitit Fort Mooso.. iSuide: Lund Wfixio Qottenburg. Stookolm Ciulstad Faluh HernoBund... OstorBund... Umea Enoiitokis ... 82 — LatitudA Prinlfmp»\ Etf 61© in 6r)0 42 5(i0 53 59021 59023 60 039 G2 0 28 63 o 24 68 = 50 Moyenne de ces dix localiléâ. FortMoosc Diffùrence, 34043 41 «78 41053 43 o 33 .38 020 40040 370 82 32*06 34003 33 o 14 240 06 35072 34043 — IO29 02031 62 «60 63045 62 013 00040 61019 57099 56 o 06 56011 5704g 540 61 Automne 59021 62031 + 3 o 10 Hiver .39 0 69 47 = G9 44040 47077 44040 44 o 43 41051 .38 041 34057 370 67 27*07 6 0 66 400 82 39 = 69 -1023 290 87 28 0 23 31051 26 000 27010 I807I 17035 170 16 13O07 10 036 21*03 -14037 Année 35 «88 45010 44050 46 0 34 42030 43028 39092 30 036 350 80 35 o 42 27004 39001 35 ©85 —3 '-> 70 1 i ' Les chiffres représentant la température de la Suède sont le résul- tat d'une série d'observations couvrant une période de plus de dix ans et compilés avec le plus grand soin par le colonel Forsell, do Stockolm. Les dix localités auxquelles ces chiffres s'appliquent sont disséminées dans toutes les parties de la Suède, en sorte qu'ils donnent nue idée fort exacte du climat de loi^t le pays. Il n'y a que deux localités dont la température d'été excède iiii peu celle du fort Moose ; ce sont Lund et AVexio. Celle de Stockolm, la ca^ntale du pays, est de 1 "^ 91 moins élevée que celle du fort Moose. Enfin la température du bassin méridional de la baie d'Hudson ne diffère guère de la région dans laquelle se trouvent Bergen et Chris- tiania, les deux villes les plus populeuses et les plus commerciales de la Norvège, les deux grands centres de la partie la plus riche, la plus avancée et la plus peuplée de ce pays, Les chiffres suivants établissent cet éuoucé : - 88 - i"» Printtmp» Eté Automne Hiver Knnêt ,.„ . , ...., ! Fort MooflO * 34 «43 62031 30O69 6OC6 35 0 86 Borflccn 44040 39 0 40 58» 60 (59070 470 80 42 000 30 030 22 0 80 46O80 Christiania 41 000 Moyenne 41 «90 34 c 43 59015 02 031 44090 39 0 09 29040 0000 43 0 90 Fort Mooie 350 85 J • Difforenco -7.047 +30 16 —5021 —22 0 74 8 0 06 C'est-À-dire que la partie la plus chaude, la plus fertile et la plus habitée de la Norvège, telle que représentée par Lergen et Christiania, a une température de 7 '-' 47 phis élevée que celle des euA'^irous de la baie James dans le printemps, de 3 ® 16 moins élevée en été, de 5 ® 21 plus élevée en automne, de 22 ® 74 plus haute en hiver et de 8 ® 05 plus chaude durant toute l'année. Contrairement à ce qui a lieu pour la vaste région avoisinant la baie James, la Norvège n'a qu'un sol montagneux et peu fertile, ce qui n'emp«^cho pas que son territoire de 121,400 milles carrés est habité par une population de 1,742,000 âmes. L'étendue cultivée est de 2,840,500 acres et la population agricole excède 500,000 âmes. La production des céréales excède annuellement 15,000,000 de miuots. Quaud l'agriculture donne de pareils résultats dans un pays dont le sol est montagneux, beaucoup moins fertile que celui de la région qui a le fort Moose pour centre, avec une température d'été de 3 ° 16 moins élevée et une atmosphère souvent chargée de brouillard et d'hu- midité, ce qui ne se voit pas au sud de la baie d'Hudson, il serait bien difficile de dire pourquoi l'immense plaine qui avoisine cette baie au midi ne pourrait pas ^tre cultivée avec profit et faire vivre une nombreuse population agricole dans l'aisance et la prospérité. En remontant dans l'intérieur des terres, c'est-à-dire en allant vers le sud et le couchant, le climat de la contrée qui envoie ses eaux à la baie James s'améliore encore et la température moyenne est un peu plus élevée. Il n'a jamais été lait, que nous sachions, d'observations thermomctriques régulières dans cette région ; mais en consultant les donnuées climatologiques que nous avons pour certaines localités situées dans le voisinage de la limite méridionale du bassin de la baie James, il est facile de voir que cet énoncé n'est pas contraire à la vérité. Une ligne tirée de l'est à l'ouest eutre le fort Témiscamingue, sur rOutaouais, et le fort Michipicoten, à l'extrémité nord-est du lac Su- périeur, suit à peu près la limite sud du bassin de la baie James. A ces deux points la température est comme suit : 5 — 84 — Latitude Longituât Printempt Eté Automnt TémUcamIngue 47® 10 79 "31 37* G 03» a 40 « l Michlplcoten 47® 60 8ftO06 37® 6 67® 3 41 o 2 Moyenne de ce» doux localités 37® G Cl ® 3 40® 0 Tfivr Anne* 16 o 0 38®tt 10® U 38 0] 15® 8 38 04 Ces doux localités sont élevées do 660 piods nu-dessub du iiivoau de la mer, taudis quo le niveau moyen du bassin do la halo Jamos n excède guèro trois oents piods au-dossusdo l'océan. Oetto difloronco de niveau équivaut à un degré d'élévation dans la températures. Ouyot prétend qu'une augmentation de hauteur de ^30 pieds dirninuo la température d'un degré, d'où il suit qu'une diminution ( orrespon- dante de hauteur élève aussi la températuro d'autant, l'our Michipi- coteu, la température de l'été est un pou moins élévé«5: cela provient du voisinage des eaux du lac Supérieur, qui absorbent une partie do la chaleur atmosphérique et font bais.ser le mercure d'un ou deux dégrés. Mais cette influence ne se fait pas sentir au delà de la hauteur des terres et n'affecte aucunement le climat du bassin de la baie James. Dans la région du lac Supérieur, la température d'été est plus élevée au nord qu'au sud des Laurentides. En résumant toutes ces données, on arrive facilement à la conclu- sion que les chiffres relatifs à la températuro du fort Moose expriment exactement l'état de la température do la grande plaine silurienne égouttée par la rivière Abittibi, la rivière Moose et ses nombreux rameaux, ainsi que par la rivière Albany. Cette plaine a une aire d'environ 126,000 milles, ou 80,000,000 d'acres carrés. Dans la partie occientale, ou la vallée supérieure des rivières Nelson et Churchill, il n'y a qu'une localité — le fort Norway- où il a été fait des observations régulières sur la température. D'après Sir John Richardson, cette localité est située à 54 "-* do latitude et ! 8 ^ do lon- gitude. Son élévation au-dessus du niveau de la mer est de 400 pieds. La température moyenne résultant d'observations faites régulière- ment durant sept ans, de 1841 à 184*7, est de 2G ® 2 pour le printeraps, 69 ° 9 pour l'été, 29 ® 9 pour l'automne, — 8 ° 7 pour l'hiver, avec une moyenne annuelle de 28 ^ 1. Cette température n'est j>as anssi favorable que celle du fort Moose aux opérations agri- coles ; mais elle est suffisante poiir faire mûrir la plupart des céréales et assez élevée pour permettre aux plantes gramineuses et aux légumes d'arriver à leur pleine croissance, ce qui est assez dire qu'en autant que cela dépend du climat, le contrée qui a le fort Nor- way pour centre est tout à fait susceptible de culture et d'exploi- tation comme pays de pâturage et d'élevage du bétail. Le sol, du reste, se prêterait bien à ce genre d'exploitation. Au nord-ouest du fort Norway et dans les limites de la région qui nous occupe, il n'a jamais été fait d'observations thermométriques ; mais il est facile de constater, par induction au moins, que le climat n'est pas un obstacle à la culture et qu'en général la température — 86 — est assez ôlovéo pour faire mûrir toutes les céréales. Outre la végéta- tion Ibrestièro, qui suffirait à établir ce fait, il y a pour lo corroborer lo toraoiçua|i?o de Paiialooif., ou plutôt de rideutité do la température dos localitÙH SUSCEPTIBLES D'EXPLOITATION— DESCENTE DES BOIS ESSENCES DOMINANTES FACILITÉ POUR LA Toute la région que nous esquissons est couverte de forêts, à l'ex- ception d'une petite lisière située au nord d'une ligne tirée entre l'embouchure de la rivière Nataskopa et la partie sud-ouest de la baie d'Ungava, dans le Labrador. Les dimensions des arbres appar- tenant aux dilFérentes essences ligneuses sont plus ou moins consi- dérables, suivant la nature du sol et du climat ; mais la forêt, quelle qu'elle soit, recouvre partout le sol. Dans les forêts du bassin méridional de la baie d'Hudson, les es- sences ligneuses offrent des particularités qu'il est intéressant de no- ter. Ainsi des espèces qui recherchent ailleurs des terrains maréca- geux et froids, croissent de préférence, dans ces régions, sur les ter- rains secs et montueux. Dans le sud de la région de la baie James et dans presque toutes les autres parties du Canada, l'épinette rouge, le sapin et l'épinette blanche qui, dans les autres régions, ne poussent que dans les marécages ou les terrains humides et froids, ne se voient généralement, dans le nord de la contrée de la baie d'Hudson, que dans les terrains secs et an peu élevés, principalement sur les hau- teurs des endroits montueux. Eu plusieurs locaMtés, le cèdre blanc et le pin blanc semblent avoir la même tendance h rechercher les ter- rains secs et élevés.* La zone occupée respectivement par chacune des différentes espèces n'est pas eatièrement limitée par la moyenne de la température an- nuelle. L'humidité de l'atmosphère entre pour beaucoup dans la dé- termination de ces limites. Si grand que soit l'écart entre les froids et les chaleurs extrêmes, la végétation forestière se développe et la zone de certaines espèces s'agrandit du moment que ces espèces ren- contrent les conditions atmosphériques qui leur conviennent. Ainsi • Dr Robert Bel\.— Rapport Géologique pour 1879-80, page 40c et »(q. — 48 — l'épinette blanche et noire qui, sur les bords de la baie d'Hudson, descend considérablement, romonte graduellement au nord, à l'est et à l'ouest, en «'éloignant des rivages de la mer et en atteignant les terrains plus élevés. Dans la partie uord-onest du Labrador, la li- mite des zones forestières incline vers le nord à mi-distance entre les rivages de la baie et du détroit d'Hudson. La végétation forestière est arrêtée sur les bords de la mer par riniluence défavorable qu'ex- erce le voisinage de l'eau, tandis qu'elle se développe dans le plateau plus élevé et plus sec qui se trouve ou milieu. Le même phénomène a été constaté dans la contrée qui s'étend à l'ouest de la baie d'Hud- son. Sous une température plus haute, la \ égétatiou souffre plus du froid dans une région humide, qu'elle n'en souffre dans les endroits où l'air est sec, mais la température plus basse. Eu amollissant l'é- corce des arbres, l'humidité les expose beaucoup plus aux attaques du froid et de la gelée qui les pénètre beaucoup plus fa», ileraeut. L'air sec, au contraire, est mauvaiw conducteur du froid, affermit et endur- cit l'écorce des arbres au lieu de l'amolir et favorise la végétation dans des localités où le thermomètre indique des froids extrêmes. C'est pourquoi la limite septentrionale dv) toutes les zones fores- tières s'élève vers le nord en s'éloignant des bords un peu humides de la baie James pour gagner les plaines plus sèches qui s'étendent de chaque côté à l'est et à l'ouest. C'est aussi ce qui explique pour- quoi certaines essences ligneuses, dont la limite nord se trouve au sud de la région de la baie d'Hudson, telles que le pin et l'orme blanc, qui ne croissent pas daus la contrée humide du lac Supérieur, se trouvent de l'autre côté des Laurentides et croissent bien dans le plateau où les rivières Abittibi, Missinaibi et Albany ont leurs sources. Sur les bords de la Missinaibi, l'orme blanc croit à 130 milles au nord de la limite générale de la jîone qu'il occupe. Donnons maintenant quelques détails sur les quinze ou seize espèces de bois qui composent les forêts de la partie sud de la baie d'Hudson. La limite nord de chacune de ces espèces est indiquée sur la carte.' ... El'l NETTE BLANCHE, EPINETTE DE MER, EPINETTE SEULE {abies alba, michaud). Les sauvages l'appellent f7^i>/.t?//'e hlanchei>0UT la distin- guer de l'épinette noire. Cette espèce est celle qui s'avance la plus loin vers le nord. A l'embouchure de la rivière à la Baleine et de la Grande-Rivière, ou rivière George, cet arbre est assez gros pour être utilisé comme bois de service, mais son tronc est court et souveut gâté par les nœuds. Cependant, le Dr Bell a vu au fort George une quan- tité de billots faits de ce bois qui mesuraieiit vingt-quatre pouces de diamètre. Ces billots avaient été coupés dans ] x vallée de la rivière George, à quelques milles de la mer. Sur les bords de la baie d'Hud- son, cet arbre disparaît aux environs du golfe Richmond, vers 57 ° • Oes indications et ces renseigncœenta sont pris sur In carte publiée par le Dr B611 et dans l'excellente étude qui acconipagne citlc carte. — 44 — de latitude ; mais de l'autre côté de la baie, il monte plus au nord et on le trouve jusque sur les bords de la rivière au Loup-Marin, par 59 ® de latitude. Dans les environs de la baie James, puis entre cette baie et le lac Supérieur, il atteint des dimensions qui le rendent propre à l'exploitation comme boisdci commerce, et même sur les bords des vivières Hayes et Nelson, le Dr Bell a vu des billots d'épinette blan- che bons, sains, mesurant deux pieds de diamùtre. C'est de beaucoup le bois le plus commun dans les forôts de cette région, où il croît dans les e8])aces de sol riche, ou sur les bords des lacs et des rivières. 2. Epinette noire, epinette douule {aines nigra, voir). Cet arbre a la même limite nord que l'épinette blanche ; mais on le trouve sur- tout dans les terrains marécageux et froids ou sur les hauteurs des collines. Il est plus petit que son congénère et, en général, n'a pas as- sez de développement pour avoir quelque valeur comme bois dv ser- vice. Dans les endroits où il est le plus beau, on pourrait s'en servir tout au plus TpowT faire des traverses de chemin do fer. 3. MÉLÈZE, TAMARAO, EPINETTE ROUGE, JUNIPER {Larix americana, MICHAUX). La limite septentrionale de cette espèce est peu au sud de celles des deux précédentes, et comme l'épinette blanche, elle atteint son plus grand développement sur les terrains secs et élevés ainsi que dans les terres riches qui avoisinent les rivières. Cet arbre croit aussi dans les terrains humides et marécageux, avec l'épinette noire ; mais là il est petit et sans valeur. Il pousse à perfection dans la contrée si- tuée au midi de la baie James, où il atteint des proportions qui en font un bon bois de service et de cominer o. 4. SAPIN BLANC, SAPIN, PIN ARGENTÉ {Abie!< balsamea, marshall) On le trouve dans les environs de la baie James ; mais sa limite sep- tentrionale ne dépasse pas le sud-ouest de la baie d'Hiidsôn, passant entre le fort Severn et le lac à la Truite pour atteindre le confluent de la Shammattawa avec la rivière d'Acier. A ce point, la ligne fléchit au sud-ouest et traverse la rivière Nelson à la décharge du lac Sipi- wesk, pour courir ensuite au nord-ouest jusqu'au fleuve Mckenzie, qu'elle atteint vers 65 '^ de latitude. Au sud-ouest de la baie d'Hudson, cet arbre ne croît que dans les terrains fertiles et chauds ; on ne le trouve nulle part dans les régions froides et marécageuses. En beau- caup d'endroits, il a des proportions qui le rendent utile comme bois de service, notamment dans la région des rivières Nelson et Chur chill, où il mesure jusqu'à quatre pieds de circonférence dans les en- virons du lac de l'Ile. 5. PIN DE BANK, PIN NAIN, CYPRÈS {Pinus bunfcsiana, LAMB.) — Cet arbre ne se rencontre pas au nord d'une ligne partant du lac Mistas- sini, passant à cent mille, de la baie James et courant ensuite au nord-ouest jusqu'au fleuve McKenzie, qu'elle traverse dans le cercle arctique. Petit et rabougri aux extrêmes de la zone qu'il occupe, ce pin prend les proportions d'un bon arbre forestier au centre de cette zone. Sur les branches sud de la rivière Albany, le Dr Bell a vu de petites forêts de ces arbres, mesurant soixante-dix pieds de hauteur et deux pieds de diamètre à la hauteur de la souche, et les troncs do — 48 — ces arbres sont droits et sans branches jusqu'à nne hauteur de vingt ou trente pieds, ce qui indique assez que cette essence est précieuse comme bois do service. 6. PIN BLANC {Phms strobus, h.) On trouve des aTbr«^s de cette es- pèce, de bonnes dimensions, dans la vallée supérieure des principaux tributaires de la rivière Moose. Autrefois, il se rencontrait bien plus au nord, dans cette région, mais les forêts qu'il formait ont été dé- truites par le feu. Sans être abondant, on le trouve en forêts assez considérables dans la région que nous venons d'indiquer. I. OÈDRE BLANO, CÈDRE {Tkmja ûccideutalis, l.) La limite nord de cet arbre part du fort Rupert, passe daas le voisinage du fort Moose, traverse la rivière Albauy à peu de distance de la mer, se prolonge jusqu'à soixante-quinze milles au sud-ouest du lac à la Truite et de là court au sud jusqu'à la tête du lac "Winnipeg. Il pousse générale- ment dans les terrains bas, et en beaucoup d'endroits il a les propor- tions voulues pour être utile comme bois de service. 8. CÈDRE ROUGE {Juniperm virf^iana, L.) La variété de ceite espèce, ]e juniperus humilis (Hook), croît jusqu'à l'embouchure de la rivière Nelson, dans les endroits secs et rocheux, ainsi que le long des Jacs et des rivières, dans les régions boisées. Cet arbr-,» n'a aucune valeur. 9. PEUPLIER BATiSAMiFÈRE, ARBRE À COTON {Poptdns halsamifera, l) Cet arbre ne va pas au delà d'une ligne tirée entre le fort Churchill et 65° de latitude sur le McKenzie. Le long de toutes les rivières qui se jettent dans la^ baie James et la partie sud-ouest de la baie d'Hudsou, il pousse en abondance, mais n'atteint pas de grandes di- mensions ; il forme de belles forêts sur les bords du lac Vert et la ri- vière aux Castors, où il est assez, long pour être scié en planches. 10. TRiuMBLE, PEUPLIER COMMUN {Populus tremuloides, MICHAUD.) Sans aller aussi loin vers le nord que l'espèce précédente, le tremble pousse dans les emurons de la baie James ; mais du côté ouest, on ne le trouve qu'à une certaine distance du rivage de la baie d'IIudson. Il forme d'abondantes forêts dans les environs du lac Vert et le long des rivières qui conduisent de ce lac à celui de l'île à la Crosse, où il atteint des dimensions considérables. Dans le Nord-Ouest, on s'en sert comme bois de chauffage, de préférence aux conifères, parce qu'il fait moins d'étincelles et n'expose pas les Sauvages à brûler leurs huttes d'écorce. I I. BOULEAU, vMtebirch des Anglais, ( Betulapapyracea, ART.) La limite septentrionale de cette essence ''st à peu près la même que celle du tremble. Ce bois pousse presque partout dans la région do la baie d'Hudson, sans former de forêts ; il croît parmi les autres arbres. Il a jusqu'à dix et douze pouces de diamètre, et dans la région qu'il oc- cupe il est assez gros pour que son écorce puisse servir à la confection des canots, ce qui fait qu'on l'appelle aussi bindeau à canots. 12. HOU LE AU .JAUNE [Belula excalsa, art.) On trouve quelques arbres de cette espèce dans les eu virons du lac Abittibi, mais pas plus au nord, où sa limite ne dépasse pas 40 ® de latitude. 13. frêne NOIE, FRÊNE DE SAVANE {Fraxtnus SambudfoUa, L.) -. 48 II! Le Dr Bell n'a pas rencontré cette essence au nord du portage Saint- Pierre, sur la rivière Missinaïbi. Ce bois croît le long de tous les tri- butaires, ou plutôt des branches de la rivière Moose, mais n'atteint pas de grandes dimensions. Il ne peut guère avoir d'utilité comme bois de service. 14. FRÊNE DE MONTAGNE, Rowan {Cyjrrm americana, de o.) La limite nord de cet arbre ne dépasse pas lu baie James, k l'est ; mais en allant vors l'ouest cette limite monte le long do la rivière Nelson jusqu'à quatre-vingt railles du lac Winuipeg. Il est de bonne taille dans la ré- gio]i de la baie James, mais devient plus petit vers le nord-ouest, no- tamment au lac de l'Ile, sur la rivière Sharamattawa, et à la cliuto de la Vase-Blanche, sur la rivière Nelson, où il croit en assez grande quantité. 15. ÉRABLE DE MONTAGNE {AcuspicfUum, LAMB.) Cet arbre se rim- contre dans la région de la baie Jam étend au loin au niveau des berges, le bois est plus petit et le sol est couvert d'une épaisse coacho de mousse, sous laquelle un lit de tourbe d'épaisseur variable se montre sur le bord de chaque banc d'argile escarpé. " {Rapport Géologique pour 1877-78, page 13cc.) '* Une petite étendue de bois a été préservée du feu sur le côté oc- cidental de l'Ile Ross, où la rivière de l'Ouest entre dans le lac des Grands-lloseaux, et dans cet endroit beaucoup d'épinettes blanches mesurent trois pieds de diamètre. Les terrains, même les plus ro- cheux, supportent une f< ■'^t d'arbres assez gros pour pouvoir servir à plusieurs usages, si ce gr iid territoire vient un jour à être habité par une population civilisée. {Rapport Géologique pour 1877-78, page 29cc.) " Cette région (à l'ouest du fort du lac Long) est recouverte d'un sable jaunâtre fui au dessous duquel on trouve en quelques endroits un» épaisse couche de gravier, à certaines places, une glaise do couleur légère... Le bois se compose de bouhsau, de tremble, d'épi- nettes rouges, de sapins, de cèdres blancs et de pins de Bank ou cyprès ; beaucoup de ces arbres sont assez gros pour avoir de la valeur comme bois de charpente. ..On dit qu'une contrée semblable s'étend dans le voisinage de la hauteur des terres, àl'ouest jusqu'au lac Népi- gon et à l'est jusqu'au fort Ncw-Brunswick, sur la rivière Moose "{Idem, page 348.) Région de la rivière Moose — ." J'ai pris avec soin des notes sur le bois qui se rencontre dans la région quo j'ai parcourue ; mais ces détails ne seraient pas à leur place dans le présent rapport. Cependant, je puis mentionner le fait que les bois de la plus grande valeur, c'est-à- dire le pin blanc et le pin rouge, sont communs partout entre le lac Yenson et le lac Kenogami, et qu'on cesse de les trouver un peu plus bas que le lac Kenogamisi. En venant du Fort Moose à Michicopo- ten, j'ai remarqué ces bois pour la première fois au lac Missiuaïbi, et je ne les ai rencontrés que rarement entre ce lac et le lac Supérieur. (Dr B«ll, Rapport Géologique pour 1876-76, pa^e 841.) — 50 - " Le pin blanc et le pin rouge se rencontrent dans toute la région explorée et àont loin d'être rares même aussi au nord que le lac Abitti- bi ; mais sur les bords de ce lac, à l'exception de quelques arbres vi- goureux, d'environ six pieds de circonféronco, dans les voisinage de la décharge du lac, ces pins sont tcus très petits et noueux, et ne crois- sent que sur les nombreuses îles et sur les pointes. Ils sont tout à fait abondants et d'excellente qualité sur lez versants des collines des deux côtés de la hauteur des terres. En faisant l'ascension de la col- line décrite comme s'élevant à une hauteur de ÎOO pieds au-dessus du lac Matawagogig, sur le côté nord de la hauteur des terr( , j'ai mesuré plusieurs beaux arb.es et trouvé qu'ils avaient de huit à neuf pieds de circonférence à quatre ou cinq pieds du sol, et du som- met de la colline, j'ai aperçu des bosquets de pins blancs dans toutes les directions... L'espèce la plus abondante dans cette région, au nord de la zone de l'érable à sucre, c'est le tremble, puis le bouleau à cauot, l'épinette blanche, le cyprès et le sapin. L'orme et le frône se trou- vent quelquefois sur les terrains bas et plats jusqu'au nord du lac Abittibi. "( McOn.at. T ipport Géologique pour 1872-73, pages 132 et 133.) " Depuis la hauteur des terres jusqu'au lac Abatagomaw (entre les sources du Saint-Maurice et lelacMistassini), distance de cinq milles, ie terrain est un peu plus inégal, mais encore sablonneux et aride, généralement couvert do petits cyprès, avec un peu d'épiuette blanche et de bouleau blanc... Le lac est parsemé d'îles rocheuses et basses, s'élevant rarement à plus de trente pieds au-dessus de la surface de l'eau. Le bois, cependant, est plus gros sur les îles et sur les bords du lac. " Sur le côté sud-est (du lac "Wakintche), une grande étendue ,'L> terrain a été dévastée par le feu et le reste est parsemé de bois verts ; les arbres sont de bonnes dimensions et appartiennent aux espèces ordinaires — épinette blanche, bouleau blanc, épinette rouge, avec un peu d'^ sapin. Do ce côté, aussi loin que j'ai pu apercevoir, l'éléva- tion du terrain au-dessus du lac est de 100 à 150 pieds et le sol se compose d'une terre jaune srblonneus'% bien propre à l'agriculture. " {RirJiardson. Rapport Géologique pour 1870-71, pages 301 et 302.) Ea&t-Main. — "Le long du rivage oriental do la baie James, depuis le voisinage du fort Ilupert jusqu'au cap Jones (distance de 350 railles), il y a une lisière de terrain, ayant une largeur moyenne de peut-être vingt à trente railles à partir du rivage de la mer, qui, d'a- près ce que j'ai appris des autres et observé moi-même, paraît devoir avoir un jour à venir une certaine valeur agricole... Ce terrain est boisé d'épinettes blanches, d'épiuettes rouges, de peupliers et de pe- tits bouleaux blancs. Au fort freovges j'ai vu une quantité de bons billots d'épinette blanche qui a /aient été descendus sur la Graudo- Rivière pour servir à la construction des bâtisses. Beaucoup de ces billots mesuraient deux pieds de diamètre au bout, et l'âge moyeu des arbres était de prêt, de cent ans. " (Dr Bell — Rapport Géologique pmr 1877-78, page 24c.) Par tous ces renseignements, il eat facile de constater que dans 51 — toutes les parties de la région que nous étudions, les forêts ont une valeur indiscutable et renferment des essences qui sont assez dévelop- pées et en assez grande quantité pour faire l'objet d'une exploitation avantageuse, quand le pays sera ouvert à l'agriculture et au com- merce Dans les régionr-i susceptibles d'être habitées et cultivées avec profit, dans la vallée supérieure de la rivière Nelson, dans toute l'im- mense contrée qu'égouttent les rivières Moose et Albany ainsi que leurs nombreux affluents, même dans la région de l'East-Main, l'é- pinette blanche forme des forêts d'une grande étendue et dont les arbres ont en moyenne de dix-huit à vingt-quatre pouces de diamètre. L'éi)inette blanche n'est pas plus grosse dans la province de Québec, où elle est si recherchée depuis quelques années et où. elle est l'objet d'un commerce si considérable. Quant aux forêts de pins blancs et de pins rouges formant une lisière qiii s'étend depuis les environs du lac Abittibi jusqu'aux sources de la rivière Albany, bien au-delà du lac Long, elles ont une importance et une valeur énormes, qui ne fe- ront qiie s'accroître avec le temps. Enfin, les forêts de sapins, de peupliers, de trembles et de bouleaux ont bien leur utilité : les arbres qu'elles renferment sont assez gros pour faire du bois de chauffage, des perches — ce sont les perches dont on se sert dans le Nord-Ouest pour clôturer — et servir à tous les usages domestiques, sans compter que plus tard ces essences pourraient être utilisées aux fins de l'in- dustrie, notamment pour faire de la pulpe de bois, ainsi que cela se pratique dans le nord de l'Allemagne et ailleurs. Par la description que nous avous donnée du cours des princi- pales rivières, il est facile de voir qu'il n'est un pays qui offre plus de facilités pour la descente des bois que la région de la baie James, Ces rivières forment les grandes artères du système hydrographique de cette contrée ; mais elles ont un nombre infini d'aliluents pins consi- dérables, qui sillonnent le pays en tous sens et permettraient d'aller chercher le bois dans toutes les parties de cette immense région. Les chutes considérables, qui nécessiteraient des travaux un peu dispen- dieux pour rendre ces grandes rivières flottables tout le long de leurs cours, sont comparativement très j)eu nombreuses. A partir de la chute Couchichnig, d'une cinquantaine de pieds de hauteur et à sept milles du lac où elle prend ses eaux, la rivière Abittibi n'a qu'une déclivité de 757 pieds sur un parcours de 207 milles, ce qui ne fait pas quatre pouces au mille. Elle forme une vingtaine do rapides, qui i>euvent presque tous être descendus et remontés en canot, ce qui prouve que cette rivière est parfaitement flottable. La rivière Mat- tagami semble offrir le même avantage. Sur une distance de 116 milles, elle n'a qu'une pente de 430 pieds, et le reste de son cours. 82 milles, est uniforme, sans rai>ides ni cascades. Le cours de la Mis- sinaibi est d'environ 220 milles, et libre de toute obstruction jusqu'au pied du Long-Portage, à 85 milles de sou confluent et à 136 milles de la baie James. Les quatre-vingt-dix milles, à partir du Long-Portage et en remontant, sont accidentés par rrue vingtaine de rapides dont l'élévation collective est d'à peu près 520 pieds, Hnx tout ce parcours, — 52 — il n'y a que deux petites chutes : une de dix pieds et une autre de vingt. La rivière Kenogami, longue de 214 milles, en y comprenant le lac où elle a sa source, n'a, dans tout ce parcours, qu'une ponte de 285 pieds. Il y a près de 158 milles d'eau tranquille : 08 milles de lac et 90 railles de rivière, depuis l'Ile Pembina jusqu'aux Fourches. La branche principale de la rivière Albany est navigable jusqu'à Martin's Falli, à 250 milles de sou embouchure. Plus haut que la chute Kagiami, qui a 45 pieds de hauteur, le cours de la rivière n'est intercepté que par de petits rapides jusqu'à 65 milles plus loin, à la tête du lac Abagotikitchwan, qui se trouve à plus de 300 milles de la mer. Le cours des rivières Hayes et Nelson offre aussi beaucoup de longs intervalles d'eau tranquille, et la flottaison du bois pourrait so faire sans beaucoup de difficulté dans ces rivières ainsi que dans celles de l'East-Main. Ou peut donc dire, saus crainte d'être démenti par l'expérience, que dans ces régions l'industrie forestière a certai- nement un avenir précieux. Il y a énormément de bon bois de com- merce et de grandes rivières qui fourniront d'excellentes voies de transport pour l'amener à la mer. CHAPITRE VI e8quisbe minébalogique—espèces minérales susceptibles d'exploitation et leur emploi On a trouvé dans le territoire de la baie d'Hudson des échantillons de presque toutes les espèces minérales qui se rencontrent au Canada. Les explorations qui ont été fai\;cs jusqu'à ce jour ne sont que très in- complètes ; ou comprend que dans une région aussi vaste, où il n'y a pas actuellement d'autre moyen de transport que le canot d'écorce, où la forêt recouvre partout le sol, il est très difficile de faire une étude détaillée des roches et laiuéraux qu'elles contiennent, on peut tout au plus se former des conjectures basées sur des faits généraux, observés eu certaines localités. Cependant les membres de la com- mission géologique du Canada, notamment M. le Dr. Bell, ont réussi à constater l'existence, en quantités inépuisables, de minerais suscepti- bles d'exploitation. Les recherches laborieuses de ces hardis éclaireurs de la science géologique en Amérique ont amené à notre connaissance des gisements de fer qui seront avant longtemps l'objet d'un exploi- tation aussi lucrative qu'avantageuse au pays. Il y a là du fer, du plomb, du lignite, du manganèse eu quantité su8cei)tible d'exploita- tation, et l'on a trouvé en x^lusieurs endroits du gypse, du pétrole, du zinc, de l'argent, des traces d'or, du molybdène, de l'asbesto, du cuivre et plusieurs espèces de pierres d'ornementation qui pourraient bien former des gisements d'une grande valeur. Il y a aussi plu- sieurs variétés de serpentine et de la bonne tourbe en abondance. 68 — Tous les voyageurs et leu explorateurs qui ont écrit sur la régi la baie d'Hudson depuis un siècle et demi ont constaté l'existeu ces richesses minérales. ion de existence de Pour ce qui est des minéraux, écrivait Ellis il y a plus do vingt-cinq ans, il y en a sans contredit, beaucoup de différentes espèces. J'ai trouvé moi-même des mines de fer, et j'ai appris de bonne part qu'on trouve à Churchill des mines de plomb k fleur de terre, tans parler d'une riche mine de cuivre, dont les Indiens septentrionaux apportent souvent de grands morceaux à Churchill ; j'en conserve moi-même encore un. Il y a aussi de difterents talcs en abondance, des verres de Moscovie. On trouve aussi dans les parties septentrionales une matière combustible semblable à du charbon. h'Asbestos semblable au lin de roche (stone glass) est encore fort com- mun dans ces endroits, de même qu'une pierre d'une surface noire, polie et luisante, qui se sépare parfaitement en feuilles transparentes, semblable au talc de Moscovie et dont les originaires se servent au lieu de miroirs. On y trouve aussi eu abondance diverses espèces de marbre dont quelques-uns sont parfaitement blancs et d'autres dif- féremment coloriés de rouge, de vert et de bleu. " (Ellis' voyage lo N.-B., traduction Irançaise, page 219.) Robson, qui a passé six ans à la baie d'Hudson, de 1738 à 1736 puis de 1744 à 1747, dit à p»u près la même chose dans son livre inti- tulé : Account ofsix years résidence in Hudson's Bay. " Outre, dit-il, les pêcheries et le commerce des pcdleteries, et le fait que ces industries sont susceptibles d'un développement incontestable, il y a les plus fortes apparences de riches urnes dans les différentes parties du pays. J'ai vu des morceaux He mmérai brillant qui avaient été apportés de la colline de Knight,... et il a été établi dans l'enquête faite par le comité (de ]a Chambre des Communes en 1749) qu'on avait apporté aux comptoirs du sud du minerai dont on faisait des boucles ; qu'il y a sur les bords de l'East-Main des mines de plomb très précieuses et dont on a produit des échantillons de minerai, et qu'il a été trouvé sur la côte, entre les rivières Churchijl et Nelson, du cinabre natif dont on a extrait du mercure qui fut envoyé comme échantillon à la compagnie. Il y a aiissi la plus grande probabilité qu'il existe une riche mine de cuivre au nord-est de la rivière Churchill, j'ai vu plu- sieurs morceaux de ce minerai ; les sauvages de cette région les por- tent comme ornements aux oreillec et aux poignets, et un monsieur qui était présent au règlement de comptes, à la rivière Churchill, m'informa que les sauvages ont des ciseaux à glace et d'autres outils faits avec ce cuivre. " (page G9.) L'exactitude de la jdupart des ronsoi^nements donnés par ces doux écrivains est corroborée par le Dr )à\À\, l'un des membres les plus ca- pables et les plus distingués de la Commission Géologique du Ca- nada. Cette unanimité de témoignages relatifs à la richesse minérale de la baie d'Hudson établit clairement qu'il y a là des gisements mé- talliffjrea d'une importance incontestable. Les rapports de la Com- mission Géologique nous donnent les renseignemeuts qui suivent sur — 54 — les espèces minérales trouvées jusqu'aujourd'hui dans la région de la baie d'Hudson. Plâtre — Après avoir passé les Grrauds-Rapidês, je n'ai pas vu de roches in Htu avant d'arriver au Bancs Blancs, ou do i^lâtre, sur le cours principal de la rivière Moose. Ces bancs se voient sur les deux bords de la rivière et commencent à trente-huit railles plus haut que le fort Moose. Le banc du côté sud-est s'étend sur une distance d'en- viron deux milles, et celui du côté opposé sur environ la moitié de cette distance. Il forme une couche, appartenant à la variété commune, hydratée greune, se prolongeant des deux côtés de la ri- vière et ne s'élevant pas à plus de dix pieds au-dessus du niveau des basses eaux. Ce gypse est généralement de couleur gris-bleuâtre, avec quelques parties blanchâtres tachetées de jaune et d'autres cou- leurs. Je n'ai pas vu la variété blanche, dont on se sert ' pour faire le strie, en asse;;: grande quantité pour avoir une valeur industrielle. Cette couche est recouverte des deux côtés de la rivière par un lit mêlé de gypse et de marne gris-bleuâtre, ayant aussi lui dix pieds d'épaisseur. Le gypse est par masses, dont beaucoup se composent de sélénite transparente, incolore, clivable en lames minces. Un banc de gypse, semblable à celui qui vieat d'être décrit, se trouve sur le côte sud-est de la rivière, à quatre ou cinq milles plus bas que l'extrémité de l'autre banc semblable qui se trouve du même côté. " (Dr Bell — Rapport Géologique pour 1875-76, page 321.) Le Dr Bigsley prétend que ce gypse est presque caractéristique des calcaires de la baie d'Hudson. tSi cette opinion est bien fondée, on peut s'attendre à le trouver en beaucoup d'autres endroits. Cepen- dant les gisements signalés par le Dr Bell sont assez considérables pour être exploités. Ce gypse n'est ni assez blanc ni assez fin poiir servir à la préparation du strie ou plâtre de Pans ; mais il peut être employé dans l'agriculture, qui en consomme d'énormes quantités. C'est un des meilleurs fertilisants et l'un des moins dispendieux. Le fait que la rivière Moose est navigable jusqu'à l'endroit et même plus loin où on les trouve sur ces bords, semble assurer à l'exploitation de ces dépôts de plâtre un brillant avenir. Pierre de savon — " Les Esr limaux de la oôte orientale et des îles de la baie d'Hudson emploient une pierre de savon grise pour faire leurs chaudières et leurs lampes, qui ont souvent plus de deux pieds de longueur. Cette pierre appartient à une variété résistable et dura- ble. Je les ai vus boucher des trous formés dans plusieurs de leurs chaudières par un long usage, en y insérant de nouveaux morceaux de pierre cimentés avec de la terre glaise. Autant qiie j'ai pu le savoir d'eux, cette pierre de savon se trouve à peu de distanoe de la baie des Mariugouins, par CO ® 45 de latitude. " {Dr Beil — Rapport Géologi- que pour inït-TS, pages 23 et 24c.) La pierre de savon, ou stéarite, est un talc plus ou moins pur. Elle est assez tendre pour se tailler de toutes les formas voulues avec des couteaux ou des scies. Elle est infusible à la température ordinaire des fourneaux. Quand elle est pure et compacte, on s'en sert comme 65 — matière réfractaire pour endurcir l'intérieur des fournaises et pour faire de petites fouTnais<},s portatives. Ou l'emploie pour fabriquer des vases de cuisine et des tuyaux pour l'eau, surtout pour faire des vases destinés à contenir des acides et des alcalis. vSouraise à une forte chaleur, la pierre dç savon perd l'eau cfu'elle contient et prend ousuito un beau poli et se colorie facilement. Ainsi préparée, ou l'emploie pour faire des boutons et autres petits articles de briu- bloteni. On en fait aussi des becs de gaz, qui ont sur les autres l'a- vantage de ne pas se brûler ni se corroder. Pulvérisée, lastéatite s'em- ploie pour lubréfier les ma<'hines et donner le poli à certaines espèces de papiers de tentures. Réduite en poudre et teinte par des acides, la stéatite fait une bonne peinture commune, qui est beaucoup en usage aux Etats-Unis. Enfin, c'est avec la stéatite ou pierre de savon qu'on fabrique les crayons dont les tailleurs se servent jîour carter ainsi que pour faire la craie vénitienne, qui entre dans la composition de certaines couleiirs. Pierres ornementales — Parmi les j^ierres susceptibles de poli et d'em- ploi comme ornement, on peut mentionner les agates, les carnolines, les épidotes et les porphyres des roches de trapp qui se trouvent entre les détroits de Manitounuck et de Nastapoka. Les agates sont très abondantes, et souvent d'une bonne grosseur, dans ces arnygdaloïdes ; mais elles sont générabnueut grossières, mal colorées,et après les avoir i'ait essayer par plusieurs lapidaires, on a trouvé qu'il est difficile de leur donner un poli bien iin. La calcédoine rouge que l'on trouve en lits sur l'île Daviau et dans plusieurs autres îles de la chaîne Natas- kopa, et la calcédoine vert-oliA^e, ressemblent au jade, que l'on a trou- vée en petite veines dans l'île Bélanger, pouvant être polies comme pierre ornementales. L'asinerite, ce rare minéral qu'au Canada on n'avait pas encore trouvé m situ, a été vu en petites veines dans le trapp, siir la côte, environ à un mille et demi au sud de l'embouchure de la petite rivière à la Baleine, en crystaux, avec du quartz, du spath calcaire, de la ciilorite et de l'asbpste, et aussi sous la forme gra- nulaire. Les deux variétés sont roiige-pourpre, et la variété granulaire prend un poli très iln. Le jaspe rougi», avec des partit ulesy/o/ton/fea, comme celui de la série Nèpigon, près de la baie Au Tonnerre, sur le lac Supérieur, se trouve sur l'île ÎSungue. Une argilite vert-grisâtre avec des bigravures noires, comme celle que les Sauvages du Canada employaient autrefois pour confectionner des articles de parure et autres, a été trouvée dans une falaise sur le cô*^ô nord de la petite ri- vière aux Baleines. Los crystaux de quartz transparent, qui abondent dans les druses de la bande î)lombifèro de la petite rivière aux Ba- leines, &., peuvent être mentionnés comme se rattachant à cette ar- gilite. On rapporte qu' .ne pierre verte molle, comme la serpentine, que les sauvages taillent pour faire des pipes, st trouve à quelques milles au nord du fort George, mais je n'oi pas été capable de trou- ver cet endroit. Dans le voisinage, la roche est un gniers laurentien." ( Di. Bell— Rapport GéoJogKpiepour 1877- "78, pages 22»' et 23e.) Ces pierres ont beaucoup de valeur dans la joaillerie, et d'après la ^ 66 — description qui précède, il est évident que plusieures pourraient faire l'objet d'une exploitation lucrative. Pyrites " A plusieurs endroits, le long de la côte, j'ai mentionné des bois de pyrite de fer en parlant de la présence de l'or et de l'argent. Je l'ai aussi trouvée en grappes dans lea aruygdaloïdes dans les en- virons du golfe Richmond. En 18*75, des échantillons de pyrite massive et d'autres variétés de pyrites de fer provenant àw voisina- ge de la petite rivière aux Baleines m'ont été présentés. " (Idem, page 22 c.) La pyrite ne vaut rien comme minerai de fer, mais elle est beaucoup employée dans la préparatioc. de la couperose et de l'acide sulfuri- que. Il s'en importe annuellement plus de trois cent mille tonneaux en Angleterre, où elle vaut une dizaine de piastres le tonneau. L'acide sulfurique que l'on tire de la pyrite de fer sert à la fabrication du carbonate de soude et de la soude caustique, à la préparation du phosphate de chaui, de l'alun, de l'acide nitrique et à la clarification du pétrole. Seulement dans le Lancashire, en Angleterre, on em- ploie plus de nuatre tonneaux d'acide sulfurique par semaine à ces différents u" • Mans^anèse — " Les minerais de fer spatique décrits plus haut sont si richep en manganèse, que l'on a raison de s'attendre à trouver l'oxyde noir de meta] dans quelques parties des endroits où se trouvent ces minerais. Comme je l'ai déjà dit, la forte proportion de manganèse que contiennent ces minerais les rendra précieux pour la tabrication du Sprif^eleisen ou fonte blanche miroitante, et à raison de leur abon- dance et de leur accès facile, on trouvera i)cut-être un jour profitable de les transporter en Angleterre et aux Etats-Unis. " (Idem, page 22c.) Le manganèse est presque toujours associé aux minéraux de fer spa- tique, qui eu contiennent ordinairement jusqu'à 10 pour 100. Les mines de fer spatique de l'Ile Flint, près du rivage oriental de la "baie d'Hudson, renferment au delà de 24 pour lOC de carbonate de manga- nèse. C'est avec le chlore, indirectement avec l'oxyde de manganèse qui sert à le préparer, que l'on décolore et blanchit promptement les fils et les tissus de lin et de coton, la cire et les autres objets susceptibles de supporter l'action de ces agents chimiques. On emploie aussi le manganèse dans la teinture et l'impression des calicots, dans la verre- rie et la poterie. Un peu de manganèse oxydé, jeté à propos dans le creuset du verrier, fait disparaître les nébularités noirâtres causées par la présence de molécules charbonneuses dans la masse en fusion ; la plus grande partie du manganèse employé dans les manufactures anglaises est importé d'Allemagne, et cette import ition excède cha- que année 80,000 tonneaux. Zinc — " La blinde (sulfate de zinc) se trouve avec le spath calcaire en petites veines coupant les dolomites, sur le côté sud de la petite rivière aux Baleines, et en crystaux associés à des grappes de galène dans la bande plombifère des autres localités. Quoique je ne l'aie trouvé nulle part en quantité susceptible d'exploitation, la préuence do ce rainerai mérite d'être sijynalée, vu qu'on pourra peut-être dé- couvrir qu'il existe en plus grande abondance dans cette partie de la côte. ". (Dr Bell— Rapport Géoloo-ique pour 1877-78, page 21c.) Quoique moins abondante, dans ses gîtes, que le zinc oxydé, la blende est aussi oommime et aussi répandue que ce minerai. Il est bien rare qu'elle n'accompagne pas le pjorab sulfuré et même quel- ques autres substances, telles que l'argent sulfuré, le cixivre pyriteux, le cuivre gris, le fer sulfuré, le fer carl)onaté,etc. Comme plusieurs de ces minerais se rencontrent dans le A'oisinage de la localité où l'on a trou- vé ces petits gisements de blende, M. le l)r Bell a raison d'espérer qu'ici comme ailleurs on finira par la trouver en quantité suffisante pour la rendre susceptible d'exploitation. L'exploitation des mines de siilfure de zinc n'est ordinairement que l'accessoire de celles des mines de galène ; elle pourra se faire pareillement à la rivière aux Baleines, qui n'est pas éloignée de bonnes mines de plomb. Plomb — " Au fort Moose, les employés de la compagnie de la baie d'Hudson m'ont donné des échantillons de pyrites de fer massives, de chert couleur de fumée Ibncée, comme celui de la baie dxT Tonnerre, d'épidosite, d'agate, de cornaline, de irystaux de quartz, de galène, de sidérite crystallin(^ noire contenant une forte quantité de manganè- se : tous ces échantillons avaient été pris dans les environs de la peti- te rivière aux Baleines. La galène provient d'une veine, située dans les terres à quelques railles de l'embouchure de la rivière, qui fut ja- dis exploitée par la compagnie de la baie d'Hudson. D'après l'ana- lyse du Dr Harrington, ces échantillons de i^-alèue contiennent 5. 104 onces d'argent par tonneau de rainerai. Cette veine est dans une gangue de spath calcaire et la roche environnante paraît être un cal- caire compact, à crystaux fins, d'une couleur gris-rougeAtre foncée. " (Dr Bell — Rapport Géologique peur 187r»-7t3, pages 323-824.) " La bande y^lombifère parait être fréquemment exposée dans les escarpements de la cote entre le détroit, do Manitounuck et le golfe llichmond et sur la rive ouest de ce golfe. Quoique comparativement mince, cette bande est probablement continue dans cet intervalle et à raison de sa richesse eu galène, elle pourrait avoir de l'iraportance au point de vue économique. " (Dr. Bell, Rapport Géologique pour iS*J^'lSy page. 15c.) " Dans la partie inférieure de la couche de calcaire magnésien des séries, il y a une bande d'environ trente pieds d'épaisseur,., dans laquelle la galène, en grappes, se trouve en quantité sufiisante pour être exploitée. En 1858-50, la compagnie de la baie d'Hudson a fait extraire neuf tonneaux de ce minerai de nombreuses petites ouver- tures qui furent pratiquées à environ trois milles au nord-est de son établissement de la petite rivière aux Baleines ; mais le minerai pa- raît être également abondant ou plus abondant dans quelques en- droits de la bande de calcaire du coté sud de la rivière. Cette bande SB continue jusqu'au golfe Ilichmond, à l'entrée duquel j'ai trouvé dans la même bande des grappes de galène qui pèseraient au delà de cent livres. Le Dr Harrington a trouvé que des échantillons de la 8 — 58 — " mine " du côté nord do la petite rivière aux Baleines contenait 6.104 oncofe d'argent '>ar tonneau do minerai. 11 a trouvé que le mi- nerai pris sur le oôte sud de l'entrée du golfe do Richmoud contient, jséparé de la gangue. 12.08 onces d'argent par tonneau, de minerai do 2000 livreB. " (l)r iicW-- Rapport, Géohghinv. pour 187*7-78, page 20c.) Quand il est pur, i-e mincirai eontient 8(5. 0 de plomb et 13. \ de soufre. Mais il renferme presque toujour.; une certaine partie d'ar- geat, ce qui lui donne la composition suivante : plomb, 84 ; soufre et autres matières, 14. Il n'est guère besoin d'insister sur l'importance de ces mines do plomb, qui se trouvent on ne peut mieux sittiées pour être exploitées avec la plus grande facilité. Combien de millions de livres de plomb ne peut-on pas tirer de celte bande de galène qui a vingt pieds d'é- paisseur où elle»a été examinée et peut-être plus aiileurs, et une lon- gueur d'une vingtaine de milles ! Et si, coname on l'a constaté, cette galène contient de cinq à treize onces d'argent par tonneau de mine- rai, il est facile de voir que ces immenses dépôts j^lombifères renfer- ment réellement des richesses considérables. En Europe, la quantité d'argent que contient la galène est généralement assez forte i^our dé- dommager des frais d'alliuago des minerais et procurer môme des bé- néfices. Molybdène — " A la grande rivière aux Baleines, on m'a donné un échantillon de sulfure de molybdène qu'on m'a dit avoir été trouvé dans les environs. " {Idem, page 22c.) Le molybdène sulfuré ne se trouve ordinairement que dans les ter- rains primitifs, oti il ne forme ni couches ni liions, mais seuleiuent des petits dépôts ou rognons, dans une gangue de schiste micacé, gé- néralement avec du cuivre gris et du cuivre pyriteux. Ce minerai a une très grande valeur à cause de sa rareté. Sir \Yilliam Logan dit qu'à l'exposition de Londres, en 1>^62, il était coté à s^S.lS la livre, à l'état brut. Onl'emploie dans la chimie comme réactif et dans la tein- turerie pour donner ce qu'on appelle les couleurs topiques, et surtout pour préparer le bleu Thétmrd, qui résiste parfaitement à l'action de l'eau et du soleil. Cuivre. — " J'ai déjà mentionné le fait que l'on trouve des pyrites cuivreuses dans le voisinage de la montagne à la Feinl-ure, sur les bords du lac Abatugomaw (près du lac Mistassini). A un endroit si- tué un peu au sud-ouest do la montagne, sur la rive du lac, il y a des indices de ce minerai ainsi que des taches de carbonate de cuivre vert ; mais je n'ai pas vu de couches ou de veines bien définies La roche est un schiste chloritique vert, nu peu calcaire. C'es indices de cuivre se voient sur une distance de près d'un demi-mille en allant au nord-est, le long de la rive du lac, jusqu'à un autre endroit où une couche ou une veine de deux pieds d'épaisseur, contenant des pyrites de cuivre, se trouve dans la roche chloritique sur une étendue de vingt pieds. La partie de la veine qui est exposée donnerait proba- blement partout quatre ou cinq pour cent de cuivre, et certaines parties pourraient donner de dix à douze pour cent. Sur une dis- — 69 — tance additionnelle d'environ trois quarts de raille, le long du lac, partout où la roche paraît, on voit des indices de suli'are jaune et de carbonate vm'l d'î cuivre. Au bout de cette distance et immédiate- ment au bas de la montagne à la Peinture, la roche est fortement chargée de pyrites do fer à jjrains lins et de taches de sulfure jaune, dans une gangue quartzeuse jaune. Ici les pyrites de fer forment au moins quinze ou vingt pour cent de la rche, et sur toute la distance décrite plus liant, environ ixn mille et quart, ou la voit partout, mais eu petites quantités. A l'endroit mentionné eu dernier lieu, il y a la dépression mentionnée à la page 2^)3. Comme ]e l'ai dit déjà, cette dépression est remplie do matières de transport et la roche ne s'y voit pas ; mais à en juger par les quantités de pyrites de fer et de cuivre qu"ou trouve dans cette roche des deux côtés de l'enfonce- ment, il est possible qu'il existe un précieux dépôt de minerai de cuivre sous ces matières rapportées. " {Kichardsou — Rapport Géolo- gique pour 1870-72, pages 295 et 296.) " Dans les onz;e milles qui suivent (6G milles plus bas que le con- fluent de la rivière Muskootasagaigan, sur la Mattagami) des diorites molles, de couleur gris-verdâtre un peu léger, massive 3, esquilleuses, se voient à i)lusieurs endroits. L'espèce esquilleuse est traversée à une place par des vines de spath calcaire de trois à dix pouces d'é- paisseur, renfermant des indices de pyrite cuivreuse. " {Dr Bell — Rap- port Géologique pourlST i)-^G, page 312.) " On m'a présenté quelques échantillons de pyrite cuivreuse pure, associées avec du spath calcaire et des crystaux de quartz, qu'on dit avoir été ramassés dans les environs du golfe llichmond, t't j'ai trou- vée des tâches du même minerai dans des petites veines de spath cal- caire environ un mille au nord de l'entrée de ce golfe. Sur l'île Lon- gue, du côté de la terre ferme, à environ trois milles de son extrémité sud-ouest, de nombreuses veines de spath calcaire et d'autres minéraux qui coupent le trapp, contiennent des taches et de petites grappes de pyrite cuivreuse. " (Do, Rapport Géologique pour 1877-78, page 20c.) La pyrite cuivreuse, ou cuivre pyriteux, qui est d'une extrême im- portance par la richesse de ses produits, existe dans le sein de la terre en veines, filons et couches, et paraît appartenir exclusivement aux formations primitives. C'est du cuivre pyriteux qu'on obtient pres- qxie tout le métal qui alimente le commerce. Un en distingue trois es- pèces : le cuivre panaché, ou cuivre vitreux, qui dans son état le phis pur contient 78.8 de cuivre et 10.2 de soufre ; Cénibescile ou cuivre pourpre, qui renferme du fer et du soufre et donne de 50 à 02 pour 100 de cui- vre, lorsqu'il est très pur ; la chnlcop//rile, ou pyrite de cuivre faune, dou- ble sulfure de enivre et de fer, dont les variétés les plus pures produi- sent à la fusion de 82 à 34 pour 100 de métal. Les dépôts indiqués par M. le Dr Bell sont plutôt des indices de gisements considérables que des mines d'une valeur appréciable ; mais les couches découvertes par M. llichardson sur les bords du lac Abatagomaw ont une importance ré(dle. Leur étendue et la qualité comme la quantité du minerai qu'elles contiennent les rendent sus- 60 — ceptibles d'uno exploitation aussi facile que profitable. Si le lac Abatagomaw était accessible par quelque graude voie \ petite rivière aux Baleines. Ou dit qu'il se trouve en plus grande quantité ailleurs, sur les bords de la rivière, mais on n'a i^as constaté où sont ces localités. " (Idem, page 23c.) Ce minéral est employé pour nue foule d'usages et se vend compa- rativement cher. Dans la province de Québec, il se trouve en abon- dance aux mines de Colraine et do Thetford, d'où on en exporte de grandes quantités aux Etats-Unis. Comme on le trouve générale- ment dans les terrains primitifs, dont il ne fait cependant pas partie intégrante, et accompagné parles minerais de plomb, il y a tout lieu de croire que les gisements indiqués plus haut sont réelbiment considé- rables, puisqiie les terrains primitifs et la galène se rencontrent dans les environs de la petite rivière aux Baleines, où l'on a trouvé cet asbeste. Pétrole. — " Sur les bords de la rivière Abittibi, on a trouvé des cal- caires bitumineux et des schistes carbonifères, appartenant aux for- mations devouiennes, qui ont une forte ressemblance avec les couches pétrolifères du même âge de la vallée del'Athabaska-MacKenzie. Ces roches se voient tout le long de la rivière Abittibi, entre le vingt- neuvième et le trente-neuvième milles, à partir de son embouchure, et à un endroit le calcaire contient du pétrole liquide. " {Idem, page 24c.) Anthracite. — " Pendant que j'étais au fort Moose, le capitaine Tay- lor, employé par la compagnie de la baie d'Hudson, m'a donné des échantillons d'un minéral ayant toutes les qualités d'un bel anthra- cite, excepté qu'il ue contient, d'après l'analyse du professeur Holi- man. qu'une très petite quantité de cendre. Ces échantillons avaient été apportés par uu sauvage de l'Ile Longue, au sud de la grande ri- vière à la Baleine. M. James Colter, de la compagnie de la baie d'Hudson, m'a dit qu'au rapport des saxivages il existe un minéral semblable à quelques milles dans l'intérieur, en s'éloignant de la pe- tite rivière à la Baleine. Je n'ai pu rien constater p-tr moi -même re- lativement à son mode d'occurrence, si ce n'est que le sauvage qui avait apporté les échantillons de l'île Longue m'a dit que là il y en a eu abondance. Ce minéral paraît provenir de l'altération d'un mi- nerai semblable à l'asbeste, par la perte de presque tout sou bit\ime.' (Dr Bell — Rajyport Géolugique pour 1876-76, page 325.) " L'existence de ce précieux minéral dans l'île Lon.ijaie a été men- tionnée à la page 25 de moii rapport pour 1875. Il a une fracture conchoïde et un lustre brillant, et M. Hotlman a trouvé qu'il contient 94.91 pour cent de carbone lixe etseuh^mcnt 0.35 pour cent de cendre. Il est probable qu'il ne forme pas uue veine de charbon bituminevix altéré comme l'anthracite ordinaire, mais qu'il est plutôt le j)roduit — 61 — d'une poix durcie, ou un minéral comme l'albortite, par la perte de Hon bitume, et il peut «e faire qu'il n'existe pas en grande quantité. J'ai été emi)èché par les circonstances do visiter la localité où l'on trouve cet anthracite et qu'on dit être sur l'Ile Loiiiçue, à quatre ou cinq milles de son extrémité sud-ouest. " (Dr Bail — Rapport Géologique pour 187T-*7S, pajçe 24c.) " Il n'est pan improbable que ce minéral ait une origine semblable à colle de la matière anlhracitique noire qui se rencontre en beaucoup d'endroits du groupe de Québec. L'échantillon analysé est très com- pact, homogène ; couleur, noir poix ; poudre, noir foncé ; lustre, mé- tallique brillant ; {"rîu'ture, très couchoïde ; ne tuche pas les doigts... Les chiffres qui suivent sont le résultat moyen de deux analyses ^très concordantes : Carbone fixe 94.91 Matière volatile combustible 1.29 Eau ;i.45 Cendre 0.35 100.00 •' La transformation en coke a à peine changé son apparence. " (Hoffman — Rapport Géologique pour 1877-^8, page 428.) Que cet anthracite soit plus ou moins pariait au point de vue rigou- reux de la science, il n'en constitue pas moins an bon combustible et une source de richesse incontestable, s'il existe en grande, quantité dans la région oii il a été trouvé. Lignite.-^ " Juste au bas de l'embouchure de la rivière aux Oies, ou trois milles plus bas que l'endroit où la rivière (Albany) tourne au sud-est, il y a de la marne rouge brillante sur le côté nord, dans une petite lie: un mille plus bas, j'ai trouvé des fragments dispersés d'un charbon bitumineux brillant. Les employés de la compagnie de la baie d'IIudson disent qu'il n'a jamais été apporté de charbon dans cette région, et l'on ne peut pas s'attendre à autre chose quand on considère que le transport mèrao des articles légers et précieux est si coûteux dans ce pays, de sorte que je ne puis pas supposer que ce charbon ait été apporté par la main de l'homme. " (Dr Bell — Rapjmrt Géo- logique pour 1870-72, page 112.) " Au grand llapide (sur la rivière Moose) la glaise bleue contient les premiers coquillages do mer {Tiliina et Leda) que j'ai vu le long de la rivière. L'éléA'ation au-dessus de la mer est d'environ 300 pieds. J'ai trouvé sur la rive, au pied des rapides, un petit morceau de li- gnite avant une fracture lustrée. " (Dr Bell — Rapport Géologique pour 1875-70, page 320.) '''Le lignite, qu'on dit apercevoir in situ lorsque l'eau de la rivière est très basse à l'embouchure du ruisseau au Charbon, est pro- bablement associé à ces marnes. Des fragments de lignite sont — 62 — dispersés, souvent eu abondance, le long du lit do la rivière sur toute la distnm^o (iutro les Fourches et ce ruisseau. Il peut se trouver en bouufoup d'endroits avec les marnes de couleur léifère qui ont pro- babh'incn^ la forme de bassins de i)eu de profondeur, reposant d'une manière non concordante sur les roches paléazoïques de la grande réçioti unie située au sud-ouest de la baie James... J'ai trouvé des fraj^'mcnta de lignite semblable sur la Mattagami, comme Je l'ai déjà dit, et sur la rivière Albuny... M. lIotFman a analysé uu des échan- tillons que j'ai apportés de la rivière Missiuaïbi. " (Dr Bell — Rapport Géolugùpie pour 1875-70, page 320.) Voici cotte analyse : Chauffé tranquillement Chauffé promplement Carbone fixe 4Ô.82 44.03 Matière volatile combustible 39.00 41.39 Eau 11.74 11.74 Cendre ; 2.84 2.84 Proportion du combustible volatile au combustible fixe 1:1.16 1:1.06 " L'existence du lignite sur les bords de la rivière Missiuaïbi a été mentionnée à la page 326 de mon rapport pour 1875. L'été dernier je l'ai vu en plusieurs endroits le long de cette rivière entre le Long- Portage et le confinent de la rivière avec la Mattagami. Le premicir ou le plus éloigné de ces endroits est sur la berge occidentale du ruis- seau au Charbon, à trois quarts de mille de son embotn'hure... Cette couche de lignite a environ trois pieds d'épaisseur et est recouverte T>ar environ soixantt? et dix pieds de glaise alluvienne, ou till, molle fc», tenace, pleine do petits galets et passant au gravier vers le sommet. Une grande partie du lignite a conservé sa texture ligneuse : quel- ques-uns des troncs engloutis dans cette couche mesurent deux pieds do diamètre, Ce charbon lait un bon combustible lorsqu'il est sec, mais il contient un peu de pyrite de fer. " Sur le côté sud-est de la rivière, à neuf milles plus bas que le ruisseau au Charbon ou deux milles plus haut que l'Ile au Pique-Bois, j'ai trouvé iiue veine horizontale de lignite au milieu d'un banc de till de 125 pieds de hauteur. Cette veine ado 1^ à 2| pieds d'épaisseur et elle se compose en grande partie de branches et de joncs. An -des sus du lignite, il y a 80 pieds de glaise grise devenant jaune Iot" ■ i' est exposée à l'air et au-dessus il y a 45 pieds de glaise bleur " A trois milles plus bas que l'île au Pique-Bois ou neuf mi. haut que la rivière Opozatika (Peuplier), il y a dans le borti rivière, sur le même côté, une autre «ouche de lignite. Elle pieds d'épaisseur, mais diminue en allant à l'est et elle a la même texture chisteuse, se composant de laramelles de tiges et de mousse. Immédiatement au-dessous du lignite, il y a une couche d'un pied d'épaisseur do glaise irrégulièrement mêlée avec des amas de lignite plus le la a six — 68 — impur... Aii-dcssufi du tout et formant le sommot du banc, qui a soi- xant*!-cinq pieds do hauteur, il y a dix pieds do glaiso dure brune... " J'ai aussi vu do petites couihoR minces do lignite à deux endroits Rur le mêm(> bord do la ririère, au pied du rapide qu'il y a six milles ]>lus haut (jue lu rivière Opa/atika, puis à un d<'ini-millc idus bas encore. " Dans l'intervallo compris entre un et doux milles plus haut que cet ailluent, tout le lit de la rivière pamit re])oser sur lo lignite. " (Dr Bell — Rtipport (Uidogiquepour 1877-7H, page 4c) " Quelques morcoaiix détachés do lignite ont été trouvas sur la ber- ge orriantalo de la rivière Abittibi, un peu plus haut que le ruisseau du Gros-Cèdre, à environ vingt-trois milles de son embouchure." (Idem, pag(> o7c ) On divise généralement la houille en trois classes, qui correspon- dent à Vkf^i^ géologiqut^ des couches terrestres dans lesquelles se trou- ve ce pré<'ioux minerai. L'anthracite, qui est caractérisé par sa grande dureté et par la petite quantité d'hydrogène qu'il dégage, se trouve dans les couches les plus basses ouïes ])lus anciennes des terrains car- bonifères. Vient ensuite le charbon bitumineux, ou charbon d.^ pier- re, qui est noire, d'un lustre ph^s ou moins vitreux et renferme do dix à soixante pour cent de bitume. On l'appelle charbon gras ou charbo)! maigre, selon que la proportion de bitume qu'il renferme est plus au moins grande. Le lignite, ou bois bitumineux, se trouve dans les couches supérieures au-dessus du charbon bitumineux. C'est une houille moins perfectionnée que les autres, ce qui expliqiuî pourquoi on la trouve généralement dans les terrains d'u'.ie formation moins ancienne et à de moindres profondeurs. Les couches de lignite re- posent immédiatenienl sur l'argile et ne sont séparées du sol que par des amas de sable ou des détritus analogues. Il arrive très souvent qu'au lieu de fornuT des couches, les fragments de bois conservant parfaitement leurs formes originaires et leur toxtui'o ligneuse, sont simplement dessiminés dans l'argile, le sable ou le gravier. Ces couches de lignite ressemblent k des morceaux irréguliers de troncs d'arbres, de branches et de feuilles. L'apparence extérieure et la texture de cette houille varient autant que sa composition chimique. La couleur varie du bruji léger au noir foncé. Quelques espèces sont très friables et d'autres très dures. Le lignite renferme jusqu'à 43 pour 100 d'eau et il en est peu qui n'eu renferme pas au moins 20 pour 100. Exposé à une atmosphère sèche, il se désagrège, se pulvérise etjperd une grande partie de son humidité, mais ne devient jamais entièrement sec. Osborne donne l'analyse de quatre échantillons de lignite dont la moyenne a été comme suit : carbone, 59.065 ; hydrogène, 5.087 ; oxygène. 24.28. La quantité de cendre résultant de sa combustion va- rie de 1.50, pour la meilleure qualité, à 27.2 pour 100, pour la plus mauvaise. En comparant ces chiffres à ceux de l'analyse faite par le profes- seur Ilolfmau du lignite trouvé en immense qvuintité dans la région de la baie James, on arrive nécessairement à la couclusion que ce li- _ 64 — gnite est do qualité supérieure, ainsi que le démontre le tableau sui- vant : I II 59.065 Carbone 45.82 Matière volatile combustible (hydrogène, oxygène, etc 39.60 29.317 Eau 11.74 20. 00 Cendre 2.84 1. 50 Les chiffres de la colonne I sont ceux de l'analyse faite pa.T le pro- fesceur HofFman ; ceux de la colonne II donnent le résultat de l'ana- lyse, d'après Csborne, des meilleures espèces de lignite. Il suffit d(;je- ^•er un coup d'œil sur ce tableau pour VvUr nue sous le rapport de l'humidité et des matières volatiles combustibles, notre lignite de la rivière Moose est bien siapérieur aux meilleures espèces que l'on trou- ve ailleurs. Nous pourrions dire la même chose relativement à la quantité de cendre prodiiite par la coraburation. La cendre provenant du lignite renferme généralement beaucoup de matières sulfureuses, ainsi que le montrent les analyses suivantes, prises dans Osborne : I Sulfate de -baux 8.6 Sulfite de potasse.. 1.9 Sulfite de chaux 25.4 Sulfate de fer 50.0 Sable 19.1 100.0 II Sulfate de cliaux 75.50 Magnésie 2.68 Alumine 11.57 Oxyde de fer 5.78 (■arbonate de potasse 2.64 Sable 2.03 100.10 Le lignite, dit Osborne, est très rarement susceptible d'être employé pour fondre les minerais de fer, un peu à raison de sa friabilité et de son humidité, mais surtout à raison de la composition de ses cendres, Elles abondent généralement en sulfates et en sulfites qui communi- quent leur souffre au métal fondu et le rendent cassant. Il faut donc, ajoute le même auteur, prendre beam;oup de soin pour employer ce charbon dans les forges.... Quelques espèces de lignite constituent un bon combustible pour les fourneaux à puddler ainsi que pour les fours à réchaxiiièr ; mais leur emploi dans les hauts-fourneaux doit être limité. * Cet inconvénient, qui se présente pour la fonte des rainerais de fer ordinaires, u'exist., pas pour ceux que nous avons dans les mines de Nastakopa. Ce laiuerai renferme une forte quantité de manganèse. Osborne, MutullurjU «f Iron and steel, pages 187 et 207. 65 — Or il est constaté que la manganèse absorbe presque complètement le souft're et le fait passer dans les scories, (*e qui fîiit que pour foudre le minerai maugauésifère de Nastakopa,on pourrait sans inconvénient, sous ce rapport du moins, employer le lignite qui se trouve eu grande quantité dans la région de la rivière Moose et de la rivière Albany. Fondu avec la Ibnte, dit Osborne, le manganèse dégage en grande partie le fer du soufiie qu'il co)itient. Caron ailirme que certains minerais de fer renfermant de la pyrite d3 cuivre donnent un fer libre de soufre, parce que ces minerais renferment aussi beaucoup de man- gauèse. Pour cela, il suffit de calc'ner le minerai avant de le fondrf . On peut donc affirmar que les minerais de 1er spathique de Nastakopa, qui contiennent jusciu'à 27 pour 100 de manganèse, peuvent ôtre fon- dus sanb inconvénient en employant comme combustible le lignite qu'on trouve au sud de la baie James, ce qui donne à ces mines di- li- gnite une valeur incontestable, sans compter les autres usages aux- quels ou peut employer ce charbon. Ces gisements de lignite sont presque aussi considérables que ceux de la vallée de la Saskatchewan et du Mackenzie ; le charbon qu'ils renferment est d'aussi bonne qualité et si les traces d'onthracite qu'on a trouvées sont l'indicatiou de couches un pou étendues, on peut dire que la région de la baie James est pour le Canada ce que la Pensyl- vanie est pour les Etats-Unis : un immense bassin de houille. A elle seule, l'exploitation de ces houillières pourrait faire vivre une population considérable et fournir un trafic constant à une ou -deux ligues de chemins de fer. Actuellement, le chemin de i'er lutercolo- nial transporte jusqu'à Québec le charbon bitumineux delà Nouvelle- Ei osse, qui ue vaut guèra mieux que le lignite de la baie James, ou plutôt de la rivière Moose ; or des mines de la Nouvelle-Ecosse à Québec, il y a près de 700 milles, tandis qu'il n'y en a pas cinq cents de Québec aux houillières de la rivière Moose. C'est donc une difteren- ce de deux cents milles en faveur de cette dernière localité, ce qui constitue un avantage é lorme pour l'exploitation de ses mines de charbon. Fer — Certains économistes prétendent que l'Angleterre doit en par- tie sa prospérité et sa grandeur commevciales aiix mines de fer qu'elle possède. Si c'est vrai et si la même cause peut produire ailleurs les mêmes îfFets, ou peut conclure que la région méridionale de la baie d'IIudson est de toutes les parties du Canada celle qui a le plus brillant avenir. Il y a dans cette région des mines de {\ir inépuisables et des plus faciles à exploiter. Examinons un peu les localités où se trou- vent ces précieux gisements, {Fer magnétique) " Dans les endroits où la dyke (sur la rivière Mat- tagaraie, entre le portage de l'Oiseau-Noir et les chutes à la Fourmie) a été récemment enlevée, laissant le mur de roc à nu, celui-ci est doux, plus ou moins perpendiculaire et recouvert d'une couche d'oxyde do de fer jaune. Entre les côtés proprement dits de ces dykeset le mur de roc, il y a souvent une doublure ou enveloppe de felsite compact, blanc sale ou de couleur fauve et plus ou moins tachetée, ayant une douce 9 — 66 fracture conchoïdale. Cette enveloppe est évidemment riche en fer, car les surfaces qui se décomposent sont recouvertes d'une croûte pul- vérulente jaune-roufçeàtre ; soumise à l'action des acides, cette croû- te ne fiiit pas eflervescence. A deux places, j'ai remarqué que cette roche contient de petits amas de minerai de fer fortement magnéti- que. " (Dr Bell, Rapport déologiqve pour 1875-6, pages 314-5.) " Le sable de ier magnétique est accumulé par l'action de l'eau en quantités considérables à différents endroits le long- de la côte, no- tamment à la grande et à la petite rivière aux Baleines, aux environs du pelit cap Jones et près de la rivière Langlands. " (Dr Bell, Rapport Géologique pour 1877-8. p«ge 22c.) " J'ai trouvé des lits de minerai de fer magnétique interstratifiés dans des schistes siliceux, à Ti-ndroit où la rivière à la Truite se jette dans la tête du lac du Genou." (Dr Bell, Rapport Géologique pour 1878-9, page 86o.) {Hématite rovge ou peroxi/de de fer) " La grande proportion de cailloux de quurtzite granulaire d'une couleur très foncée et l'abondance de fragments arrondis d'une hématite siliceuse, dure, rubaunée, conte- nant en général 50 pour 100 de ''r, qui se trouvent dans les cou- ches diluviennes le long de la rivière Albany, méritent d'être signa- lées. Ces blocs erratiques viennent probablement d'une grande distance au nord-est, ainsi que cela se voit par leur usure et la direc- tion générale des stries glaciaires. " (Dr Bell, Rapport géologique pour 1870-2, page 112.) (Hématite hrnne ou limonite) " Cette localité — ^e G-rand-Iiapide, sur la rivière Mattagami — est remarquable parla présence d'un grand dépôt de minerai de fer. Ce dépôt se trouve du côté nord-ouest de la rivière, au bas des rapides. Il forme le pied de la falaise sur une distance de plus de 300 verges, d'une manière presque continue, et sa largeur telle qu'exposée, est de vingt à vingt-cinq verges. Les parties les plus hautes s'élèvent à une quinzaine de pieds au-dessus du niveau de la rivière. La surface de ce minerai est tachetée, brune ou jaune roujeâtre, et offre à l'œil une apparence spongieuse ou cloison- née, < omme une grande masse de îér des marais. A la surface, et quelquefois jusqu'à une profondeur de plusieurs pouces, c'est une hématite brune compacte,souvent renfermée dans des croûtes botiyoï- des, avec une slucture à colonnes radiée, mais plus bas, c'est uu minerai spatique cristallin à grains fins, compact et gris foncé, apj)a- remment pur. L'hématite brune [)rovient évidemment de la décom- position du carbonate. L'hématite brune, d'après l'analyse faite par M. Hoffraan, donne 52. 42 pour 100 de fer métallique et le minerai de fer spatique nereniVrnie que très peu de matière insoluble : défait, il n'y a guère plus, chimiquement parlant, de place pour les impuretés dans ce minerai de fer spati jue, puis qu'il produit une hématite brune si richcLe \nur de calcaire terreux et moux qiti avoisine le minerai est crevisé en cavern.'s verticales, avec des parties crénelées et arrondies comme les côtés de grandes marmites. Ce mur est quelquefois en partie recouvert par une mince couche de carbonate très ferrugineux. - 6t~ Le minerai de fer ne se trouve nulle part en contact avec la roche." (Dr Bell, Rapport Géologique pour 1875-6, page 321.) [Fer spatique ou fer carbonate) " L'ile Fiint, (l'uiiG dois îles du groupe du détroit de Nataskopa) qui a p.^u d'éteudu'^', est située à trois quarts de mille au sud do l'Ile Bélauger. Dans cette île, le ro;; plonge S. 80 ° .0 (mag) < environ 7 ^ , et se compose de quarante pieds de grès gris re- couvert par soixante pieds d'argilliies et de schistes felsitiques, le tout surmonté par trente pieds de couche d(> fer spatique raaaganésifèro interstratifié avec un grès argilleux verdâtre. Le minerai de fer, qui est en grande abondance, est répandu en lits minces, rendus noirs par l'action de l'air, et la surface a une curieuse apparence, finement réticulée. Le Dr Harrington a trouré qu'au échantillon de ce xnine- rai ramassé sur l'île Flint contient 25-44 pour cent de fer métallique et plus de 24 pour cent de carbonate de manganèse. Ces minerais exis- tent en grandes quantités dans toutes les iles du détroit de Nastako- pa. " {Dr Bell, Rapport Géologique pour 1877-8, page 16c.) " Les bandes de carbonate de fer spatique formant la roche supé- rieure (à l'excepti'^n du trapp dans les trois îles du nord) de toutes les îles de la chaîne du détroit de Nastakopa constituent, d'après Harrington, de précieuses mines de fer. Ce monsieur a constaté qu'un échanlillon, représentant la moyenne de ce minerai, à texture compacte et pris sur l'île Flint, contient 25.44 pour 100 de fer et plus de vingt-quatre pour «"'ut de carbonate de manganèse. Un échantil • Ion crystalUsé provenant de l'île Daviau a donné 27.83 pour 100 de fer métallique. Ces minerais spatiques forment une couche d'une épaisseur moyenne d'au moins vingt pieds dans toutes les îles do ce groupe qui, comme je l'ai dit, a une longueur d'environ quatre-vingt- dix milles, sans compter les îles situées plus au nord. Cette couche est divisée en lits de quelques pouces d'épaisseur chacun. Lorsque la fracture est fraîche, sa couleur présente les différentes nuances de gris, jaune fauve et brun. L'action de l'air sur les parties exposées leur fait prendre la couleur noire et les différentes nuances de brun. Tous les lits ne sont peut-être pas égalemmit richtîs ; ma;.s le plus grand nombre de ctnix qui se trouvent sur les îles que j'ai visitées le sont avssez pour constituer un minerai précieux pour faire du spiegeleisen. Ce qui caractérise ce minerai, c'est son énorme abondance. Formant la couche supérieure sur presque toutes ces grandes îles, où le plonge- ment est si bas et les strates inférieures ne se voient que dans les fa- laises du côté de l'est, les couches de fer carbonate sont répandues sur la plus jrrande partie de l'étendue de ces îles qui, toutes réuniey, forment une aire de plusieurs milliers d'acres <'arrés. Comme il n'y a pas de bois sur ces îles et comme le roc est beaucoup fracassé par la gelée, etc., le minerai, déjà concassé, pourrait être recueilli en quanti- tés inépuisables. Les îles offrent de bous mouillages pour les navires et le minerai pourrait être facilement embarqué en beaucoup d'en- droits. "Sur le côté est de l'île Longiie, sur une distance de trois milles à partir de son extrémité sud-ouest, près de la ligne de la marée, au-des- ■RMNPI miiiii — 68 — sus du grès et du sehiste qui recouvre une roche de trapp compact, il y a des lits de matières très ferrugineuses, dont l'épaisseur varie de dix k quinze pieds. Dans une île d'environ un mille de longeur et situé à un demi-mille au sud-ouest de l'extrémité sud de l'île Lon- gue, il y a une bande ferrugineuse située dans les mêmes conditions et une autr(» plus haut, entre deux épaisses couches de trapp " ( Dr Bell, Rapport Géologique pour 187 V8, pages 21c et 22c.) M. le professeur Hoffraan, qui a fait l'analyse de ce minerai, dit dans son rapport : " Un échantillon d'une variété compacte venant de l'île Flint a donné à l'analyse : Carbonate ferrugineux 52 tO Carbonate inauganésifère 24 64 Carbonate de chaux traces Carbonat(> de magnésie 11 81 Itésidu insoluble 10 94 100 09 Fer métallique 2ô 44 " Ce minerai était gris brunâtre et avait une pesanteur spécifique de 3,49. La matière insoluble était blanche et se composait en grande partie de sili Peace BLver— A caaoe voyage from Hudson'g Bay to Pacific, y^gfti 5J et 57. Sir John Richardson dit mie la rivière aux Castors égoutte une petite ctondmi de prairio et (l'uprès» la description qu'en donne le capitaine. Faliser, eofte région est bien boiséi) et aussi fertile que la vallée du brus nord de la Sirîavtchewan, qui constitue la partie la plus riche dos beaux terrains dôïîii.:né.s souh- le nom de Zunefntile. Le professeur Macoun, de la commission géologique, a i>areouru en 1875 toute la région comprise entre le portage* Méthy et le fort Carlton, en passant par le lac Vert. Dans son rapport, on trouve les notes fini vantes : " Je remarquai que les pommes de terre (qu'il acheta d'un vieux métis) poussai-nit dans un terrain qui n'avait été dépouillé ({ne le printt'mps de la forêt cjui le recouvrait... On avait récolté de l'orge l'année précédeut(\ d'où il faut conclure que l'orge et les pommes de terre mûrissent aux environs du lac Méthy. La gelée avait attaqué le3 pommes de terre le 9 (do septembre) ; mais j'ai appris ensuite- qu'elle les aA-ait pareillement attaquées dans bi province de Manitoba le 21 août, ou dix-neuf jours plus tôt q;;'an l'ortage-la-Loche. (1) " La rivière Creuse et le lac de l'île à la Crosse sont tous deux en- vironnés par des forêts de trembles, ce qui dans le nord indique tou- jours un bon sol. Le fort esr agréablement situé sur un bras du lac.. Du coté droit, en face du fort, se trouve la maison du missionnaire catholique. ..J'ai fait un examen soigné des environs et j'ai été extrê- mement surpris de voir (jue le.'i pommes de terre étaient encore ver- doj''antes et même que les fèves rameuses n'avaient pas été attaquées par la gelée (le 22 sephnnbre). Les végétaux de toutes sortes vien- nent bien ; les navets, les pommes de terre, les carottes et les choux étaient de forte grosseur. Le blé, l'orge et l'avoine réussissent bien ; mais le blé n'est pas i-egardé comme une récolte certaine, quoiqu'il semble que la gelée ne fali jamais dommage à rien. Aucuns des végétaux cultivés ne proviennent de quatre chevaux vapeur pour moudre le blé récolte dans le voisinage. Le blé d'automne devrait réussir ici. vu que la neige recouvre le sol tant qu'elle n'est pas fon- due par l(?s fortes chaleurs du mois d'avril... Api)aremment, il tombe ici beaucoup plus de pluie que dans la région de la rivière à la Paix, et il y a peut-être moins de chaleurs, ce qui fait que les récoltes arri- vent probablement plus tard à maturité. 2 " Dans le voisinage dti iaiï.Vert, le sol est d'excellente qualité. ..Au fort, la ré.-'olte de pommes de terre a excédé 50() minots cette anuée. L'orge vient bien, mais le blé est une récolte douteuse. La gelée du 8 septembre a été très forte ici et elle a endommagé les pommes 1 Rapport géologique pour l8/'5-G, page 175. 2 Idem pages 178 et 173. - 76- do terre, ce qui montre quo lo climat ost plus froid que plus au nord. Jusqu'à cHto duto (la fm do st'ptiunbrt») la t(>rapôrature a été saperho et tout à fiiit chaudo ; il y a eu la nuit q uniques îi^.'lée.i légères, mais pas assoii: fortos pour dôtralrt? li's llours ou arrôtor la végétation. Cotto réffioti est ])artout profère à fiiin^ dos établisstnn"nls ; li* sol est do premuTo qualité H tout à fait sfc. Il y a des myriades de pois- sons— poi sons blanoH — dans lo la<' do lu rivièr»»..." Il faudrait ôtro bien oxijrent pour s'ohstinor à no pas classer cette région do la riviôre aux Castors, du lac do V\\^^ à la Crosse et du lac Vort parmi les bonnos réj^ions ( olonisabh's du Nord-Ouost. La tem- pératuio d'été ost bollo t^t réollomont chîiudo, lo sol ost prosqiio par- tout d'oxcollonto qualité, los forêts ronforinont on abondance dos trorn- blos ot des épinettos blanches do la plus bol Ni venue, d'assez gran- des dimensioiiK pour faire do bons bois de coustrnotion, los lacs et les rivières fourmillent do bons poissons, les céréales, même le blé, ainsi que les légumes et les végétaux de toutes sortes, vionnent à perfection, tel que l'attosto le témoignage de tous ceux qui ont vi- sité et qui connaissent ce pays : que peut-on exiger davantage i)our faire d(^s établissomonis prospères ? Eh bien, il y a dans cette région, 7.080,000 acres de ce beau terrain agricole. C'est assez, même en faisant largement la part de tous los inconvénients, de tous los décomptes possibles, pour établir une po- pulation agricole dt^ --500,000 âtnos. Navons-nous pas raison de classer cette contrée au nombre dos régions qui méritent d'attirer l'attention? L'espace compris entre cette région ot la rivière Nelson rcniferme en ]>lusiours endroits do belles forêts d'épincttcs et do bons terrains ; mais comme on n'a pas de renseignements com])lets et détaillés sur la nature du climat, du bois ot du sol, nous rangeons pour le moment cet espace dans la catégorie bien trop exagérée dos régions inhabita- bles. D'ailleurs, il y a suffisamment do belles terres colonisablos immé- diatement au sud, sur les bords delà Saskatchowan, pour continuer la suite dos établissement jusqu'à la partie nord du lac Winnepeg. La contréi.^ qnc nous ajipelltn'ons la rég-ioit, t.k la rivière Ne/son, est entourée par une ligne partant de la Pointe-aux-Mousses, contournant lo lac de l'Ile et la vallée de la rivière Shammattawa, jusqu'à une cen- taine de milles du rivage de la baie d'Hudson, puis rojnontant au nord de la riA'ièrt? Nelson jusqu'à son point do départ. L'aire com- prise dans ces limites forme une étendue d'à pou près 61,600 milles ou 31). 424, 000 acres carrés, à peu près le tiers de lasuperficie totale de la province d'Ontario ot plus du quart do colle do la province de Qué- be(\ Les terrains siluriens et les formations laurentiennos et huro- nienues se partagent ce territoire à peu près par égales moitiés; mais même dans ces dernières formations,il y a d'immenses étendues de bon terrain, surtout de terre glaise. Jja température de la saison agricole n'est guère plus basse que celle de la liivière-Rouge et i)artout les • Idem, page 181. n céréales — même le blé en certains endroits, et les végétaux de toutes sortes viennent à pori'oction. Les forêts renft'rmcnt d'immenses quantités de bons bois de construction, «surtout l'épinotte blimche, le pin de Hank et l'ôpinette ronjr<\ sa)is compter le tremble, le peuplier et lo bouleau, qui peuvent fournir le combustible et les bois pour les usages domestiqutîs. notamment pour clôturer les terrains Lo fort Norway est le point le plus marquant de to\iti' cette con- trée et il est pour ainsi dire habité par une population agricole. Le pays qui euvironiie ce fort est plutôt ondoyant que montueux et le sol est bon en plusieurs endroits. Lu pêche et la chasse sont abon- dantes, L'éturgeon, pesant jusqu'à «'eut livres, le bro(>het, et surtout le poisson blanc, fourmillent dans le lac et dans les rivières. Sur les ilets rocheux du beau lac Playgreen, le gibier est si abondant qu'on ramasse les œufs à pleins canots pour les transi)orter au fort Norway. Mais ces ressounîcs, si précit'uses qu'elles soient comme accessoires, ne suihraient pas à rendre le pays habitable, si le sol et le climat n'étaient pas bien meilleurs qu'on ne le suppose i^enéralement. Sur ce poin., il est facile de citer des témoignages qui ne laissent aucune place aux doutes ni aux préjugés. Le fadeur en chef M. Macdonald et (x. Gladman, qui ont habité le pays, le Dr Bell, (pu l'a exploré et étudié avec cet esprit d'observation et cette justesse d'appréciation qui le distinguent, s'accordent tous pour représenter cette région comme un pays agricole d'uiie valeur incontestable. " On récolte, dit Grladmau, de bonnes pommes d(> terre au fort Nor- way et au village des Sauvages, qui se rouve dans les environs. Li^s Sauvages ont bâti de bonnes maisons do bois équarri, et cultivé des morceaux de terre. Ils sont industrieux et deiuennetii graduelle ment indépendants de fa chasse aux pelleteries. Le sol, au village, est assez bon. Je ne sache pas qu'on ait cultivé le blé ; mais comme cette localité se trouve sur le même parallèle que le fort Cumbevlaud (où la cul- ture du blé réussit bien) on pourra cultiver ce grain quand il aura été J'ait des défrichements plus considérables. " De 1 42 à 184.'), je fus stationné au fort Oxford. Je -n'éprouvai pas la moindre difficulté à récolter des légumes et des pommes de terre en assez grande quantité pour les besoins des gens de la com- pagnie de la baie d'ITudsou, et il en restait encore pour le fort York et pour les Sauvages " * Nous avons cité à la page 22 l'appréciation générale que le Dr Bell donne du sot qui couvre toiite la région des rivières Hayes et Nelson. Dans un rapport spécial adressé au ministre de l'intérieur, il s'ex- prime d'une manière aussi favorable. "J'ai déjà mentionne, dit-il, le beau sol de glaise qui couvre la moitié supérieure de la vallée de la rivière Nelson. Tous les rapports s'accordent à dire qu'un sol de glaise également bon, avec de rares turgescences rocheuses, s'étend vers le nord-ouest dans la région égouttée par la rivière au Bois Brûlé et (•) Rapport du comitô chargé de s'enquérir des droits de la compagnie de la baio d'Hudeou, page 5. - Ï8- SUT toute la distance jusqu'à la rivière Churchill... Ondit que la bonne terro forme unuaire cousidérablo nw sud de la rout»^ des bateaux (les rivières Franklin, Hill, d'Acier et Hayes), y corapris la région envi- ronnant le lac God et le '"ours supérii'ur de la rivière i*!evern. Que 1^ sol est fertile, c'est x\ù fait qui est prouvé par les jardins du fort Norvvay, du lac Travers et du fort Oxford, autant d'endroits oîi l'on fait Ôk très-belles récoltes de plantc^s-racines et de légumes. L'orge mùit uieii vers le nord-est, au moins jusqu'au fort Oxford. Les espèces de bci& les ph\s utiles dans cette région" sont Tépinetto blanche et l'épinotte rouge, que l'on crouve jusqu'au delà de la rivière Churchill, aiii.si que le cyprès, qui se rencontre presque jusqu'aux environs du fort York. Ces espèces seraient toutes bonnes pour faire des traverses de chemins de fc* et des poteaux de télégraphe ainsi que du bois de chauh'age." * Dans sou rapport à la «'uumission géologique. le Dr Bell entre plus dans les détails et donu , assez de renseignements pour mettre le lec- teur en position de se former une juste idée de toutes ces régions. ''E/i général, lisons- nous dans cet excellent rapport, les forêts et la iloro de la région de la rivière Nelson indiquent un climat plus doux que celui de la région correspondante de l'autre côté de la baiiuriludsou. Ceci paraît résulter, en ])aTtie du ro.oins, des vents de sud qui préva- lent en été et apportent l'air chaud, probableraont de la vallée du Mississipi, jusque dans (•.>lle de la rivière Bouge et aa-dessus du lac Winnipeg ,dont la température est élevée et uniforme diirant les mois dété. Cela provient aussi de l'absence des gclé.?s d'été dans la région du fort Norway, qui parait jouir d'un climat pour le moins aussi bon que celui de la province de Manitoba. Les petits fruits, les con- combres, les meîonà musqués 3t les légumes de toutes sortes parvien- nent à maturitt au fort Norwav. L'orge est une récolte sure. Jusqu'au jourd'hui, comme il n'y avait pas raison d'essayer la culture du blé, l'éxpérimeatation do cette cultur*» ne paraît pas avoir été faite dans cette région ; mais iî est très probable que cette culture réussi- rait, vu qu'il est de fiit que le blé mûrit pnrfaitement dans la région de l'Athabaka et de la ri\ iè"e à la Paix, dai s des localités situées à plus de mille milles plus au nord-ouest. " La rivière Nelson porte v'ers la mer la haute température que les C'.ux fin lac Win ni peg reçoivent en partie de celles des rivières venant du sud et de l'ouest, ce (\xi' a pour elfet de faire pousser dans la vase glaiseuse Je ses berg,3s unC forte végétation de rost»aux, de joncs et une grande variété de plantes aquatiqu'^s. Le climat de cette ré- gion est agréable en été, *ians excès de pluie, et la température d'hiver, qtioique f oide, est représi'utée comme étant pure, uniforme, avec oeu- lement une quantité modérée de neige. La terre sernit facile à défri- cher, et i|uaud on c)nsidè'Vîra;^provifiioi:u(Mneut illimité de boi^ pour laconstru.îtiou, le chauli'age, et la bonne ci u qui se trouve partout, (•) lapport du ministre de l'Intàrieur i our ISTf!, paetes 9 cl 10. 79 — dans laquelle ou tr'ouve on abondances une variété d'excellent pois- son, ainsi que la plus g-rande proximité à laquelle cette rérviou se trouve de l'Europe, on arrive à la conclusion que ce pays oftre aux •immigrés quelques avantages qui ne se rencontrent pas dans la région des prairies située plus à l'ouest. " Au fort Oxford, l'orge, les pois, les fèves, les plantes-racines, les légumes et le foin réussissent bien et la région environnante p arraii faire un beau pays de métaieri(3 et d'élevage. Môme au fort 1 crk, la pomme do terre et plusieurs espèces de légumes peuvent f.tre culti- vées avec succès." * Be tout ce qui précède, il faut bien conclure que la réb. Les terrains glaiseux font cioître l'herbe, le trèile ei le mil en abondance. C'est sur ces terrains que dans la province de Québec, dans la vallée du Saint-Laurent comme dans celle du liichelieu, on récolte ces i:r.mences quantités de foin qui fournissent à la consom- mation locale et alimentent en sus un énorme commerce d'exporta- tion aux EUts-Unis. L'orge, l'avoine et les pois viennent en abon- dances dans ceis terrains glaiseux. Pour ce qui concerne les pâtura- ges, la région de la rivière Nelson a sur les prairies des rivières Kouge et de la Saskatchewan l'immense avantage d'être bien fournie de bonne eau. Outre le fort contingent des lacs et des rivières, l'eau se trouve partout, dans la contrée située an nord-est du lac Winnepeg, à une profoiidtnir d'une quinzaine d ^ pieds sous la surface du sol; cette eau est pure et d'excellente qualité, ce qui n'est pas toujours le cas à l'ouest de ce lac où l'on a quelquefois beaucoup de diflicuté à trouver un endroit propre à creuser vin puits. Les forêts de la région située à l'est du lac Winnipeg sont un autre avantage que cette région possède sur celles des prairies. Dans la province tle Québec, le défrichement coûte environ dix piastres l'acre. et il ne devrait pas coûter plus dans la contrée traversée par les ri- vières Hayes et Nelson. Eh bien, au prix que vaut le bois dans cette contré.^ voisine dos grandes prairies, où il n'y en a pas, la forêt qui re- couvre le sol vaut bien plus que le coût du défri«hement. Puis, tan- disqu'en hiver le coio'- des prairies n'a rien à faire, ne peut rien trou- ver à faire qui soit pn.a, -.ble, celui des régions boisées a ses forêts à exploiter et trouve là une so'.iroe de richesse pour le moins égales à celles que doujie l'agriculture. Le fort York est moins éloigné de Liverpool que Québec et la descente des boi« pur les rivières Hayes et Nelson n'est certainement pas plus didicile sur ces rivières qu'elle l'est sur i'Outaouais et le fcîaiut-Maurice, par où passent presque tous les bois qui sont descendus à <.^uebcc pour être mis à bord des na- vires qui les transportent eu Angleterre, L'exploitation des forêts de ' Dr Bel— Rajpjjort Oiolcgiç^ut pour 1877-78, pag«a Sdcc et ftOcc* — 80 — la rivière Nelson, qui renferment en immense qiîantité de l'épinette blanche piopro à fuirt; du bien plus b^^au bois que celui qu'on im- porte de Norvèi^e eu A.ngli'terre, est donc aussi facile et évidi'mmtiut moins dispendit.uise que celle des forêts de la province do Québec. Avec cette perspective en vue, le colon pourrait-il raisonnablement manifester quelque réi)Ugnance pour (.-es terrains, quand il est hors do doute (ju'ils forment uu sol d'une richesse incontestable ! La température ne permet pas de cnltiver le blé. C'est un incon- vénient, assurément, mais un inconvénient bien moins considérable qu'on ne le suppose frénéralement. Après tout, le blé ne constitue qu'une partie comparativement médiocre des produits agricoles. D'a- près le recensement de 1871, dans la province de Québec la récolte totale des céréales, blé, orge, avoine, seigle et pois, est de 21,507,100 raiuots, dont 2,058,076 miuots de blé, ou 9.52 pour 100 de la récolte totale. Comme on le voit, la culture du blé ne constitue pas un di- xième de la culture des céréales et pas uu vingtième de toutes les opérations agricoles. L'absence ou l'impraticabilité de la culture du froment ne rend donc pas une région impropre à la culture, et même avec ce désavanta.ife, la contrée que traversent le cours supérieur des rivières Hayes et Neloou n'en est pas moins un beau pays agri- cole, offrant des avantages incontestables à la colonisation. Mais, dira-t-on, dans la région de la rivière Nelson, la surface du sol ne dégèle en êJè qu'a deux ou trois pieds de profondeur et plus bas la gelée reste en permanence dans la terre. Il est vrai que dans les environs du fort York, on trouve la gelée à trois ou quatre pieds sous terre en été. Mais cela lie se voit pas à une centaine de milles en allant dans l'intérieur des terres. A cette distance de la mer, ou trouve aussi de la grlée dans la terre, même durant l'été, dans les marécages ou sur les boids des rivières, dans les endroits où les rayons du soleil ne peuvent pas pénétrer ; mais cela se voit pareillement dans .oyés de la corapa- gnie de la bauMPHudson design jnt lépinette blanche sous le nom àcpine) mesurant quarante pouces de diamètre... J'ai pénétré jusqu'à 50 ou 60 milles daas les terres et je pense que le sol et le climat de la rivière Moose sont prcpres à la production des fèves, des pois et de l'orge, comme dans plusieurs parties du Yorkshire. J'ai vu de l'orge et de l'avoine récoltées au fort Moose, qui étaient de cjuaiité supérieu- re à ce que j'ai jamais vu aux îles Okney ...J'ai moi-même semé dans le mois d'octobre, comme essai, une douzaine de grains de blé qui après avoir passé l'hiver sous la neige, mûrirent à perfection au mois d'août. (Témoignage du Dr Thompson devant le comité parlementaire de 1749.) îlobson corrobore ce que Thompson constp.te au sujet de la cultu- -- 88 'U- ie rès ut, de Te du blé, " Du blé d'automne, dit-il, semé au fort Mooae, a bien sup- porté les gelées d'hiver et très bien mûri l'été suivant." " Ils bêchent (au fort Moose) la teri'é; et sèment les pois et les fèves à la mi-mai, et à cette époque ils peuvent bêcher jusqu'à une profon- deur d'un pied et demi à deux pieds," rapporte Thompson. C'est-à- dire que vers le 15 mai, le sol est dégelé jusqu'à un pied et demi ou deux pieds de profondeur, de sorte que le dégel avance aussi promp- tement et aussi à bonne ht^ire que dans la province de Québec. Et pourtant le fort Moose est un des endroits ori le printemps est le plus froid et le ph^.s tardif dans toute la région de la baie James. Lafin le capitaine Mi :chell constato qu'au fond de la baie, au nord du fort Moose, le dég d commence le 3 ou le 4 mai. Tous ces témoignages sont corroborés par celui du Dr Bell, qui a passé plusieurs étés dans cette région depuis 1875. " A. notre retour au fort, lisons-nous dans son rapport pour 18T7-8, page 27c,-à la fin de septembre, nous avons constaté qu'il n'y avait pas gelé de tout l'été et les plantes lef ^lus tendres. ttUes que his melons et les concom- bres, les fèves, les cii. ailles, le tabac, le palma-christi, &c., croissant en plein air, étaient encore vermeilles et florissantes. L'été, toute- fois, a probablement été plus beau qu'à l'ordinairr "' C'est possible ; mais il faut avouer qu'on trouv .oralement peu d'endroits, dans la province de Québec et dans 1 ~.,;s grande partie de celle d'Ontario, où des ])h.ntes aussi tendres .^ue le melon et le palma-chiisfi sont encore vermeilles, n'ont pas été attaqués par la gelé, à cette époque de Tanné. '■ Au fort Moos(% dit encore le Dr Bell, quoique le sol soit froid, c'est une terre glaise humide, avec une surface unie, non égouttée, on récolte chaque année une variété considérable de produits de ferme et de jardin. Entre autres produits récoltés en 1874, il y avait 1,700 miuots de bonnes pomuK s dt> terre. L'a , oine, l'orge, les levés, les pois, les navets, les betteraves, les carottes, les choux, les oignons, les tomates, &c. sont cultivés et récoltés sans phis do soin qu'il en luut dans les autres parties du Canada, et je suis informé que du blé C[ui se trouva semé accidentellement a mûri' mais on n"a pas fait d'essais, autant (jue je sache, pour s'assurer si ce grain pourrait ou non être cul- tivé régulièrement. On garde au delà de quatre-vingts bêtes à cornes au fort Moose, sans compter les elievaux, les moutons et les cochons." {Rapport Géologique pour 1875-6, page 341.) Cet ensemble de témoignages établit d'une manière on ne peut plus positive que la région avoisinant lofort Moose est un bon paya agricole, jouitjsant d'un aixssi bon climat et pos-çédant un bien meil- leur sol que la plus grande partie de la province de Québec. Cepen- dant, le climat s'améliorera beaucoup lorsque les défrichements au- ront découvert le soi, l'auront exposé à l'action bienfaisante des rayons salaires et quand les travaux di^ drainage pour les lins agricoles l'au- ront débarassé de l'huinidité qui favorise le rayonnement noi;turne et contribue tant à abaisser la température moyenne de l'été, de même qu'à occasionner des gelées à bonne heure eu automne. Il est bien 84 — connu que dans notre province, du moment que les défrichements sont un peu avaucés, et le sol ameubli par la culture, on n'a plus de ces gelées à bonne he\ire qui fout le désespoir des colons lorsqu'ils commencent à défrichiïr leurs terres. A l'époque des pr^uaiers établisse- ments dans les terrains bas du comté d'Arthabaska,la gelée détruisait une partie di'S récoltes; maintenant qu'il y a de grandes étendues en culture, la gelée ne cause aucuns dégâts et la température d'été et d'automne s'est grandement améliorée. Il eu sera de même dans la ré- gion du fort Moose, qui jouit déjà d'iine température permettant de (■uliiver avec succès tous les produits de ferme et de jardin. Nous avons vu ailleurs que la qualité du sol —une riche terre glaise d'allu- vion-est excellente, ce qui, joint à la douiîeur comparative du climat, fait de cette contrée une des belles régions agricoles du Canada. Le climat s'améliore cependant en allant vers le sud, dans le grand plateau égoutté par les rivières qui apportent le tribut de leurs eaux à la rivière Moose. Sur les bords de ces rivières la culture, mémo celle du blé, réussit parfaitement. "J'ai passé l'hiver au fort New-Brunswik (sur la rivière Missinaïbi) dit Gladman dans son témoignage, la première année de mon engage- ment dans les(!rvice de la compagnie, en 1814. A ce poste, le sol est bon. D'excellentes pommes de terre y étaient récoltées, ainsi que toutes les sortes de légumes. L'aA'oiiie mûrissait bien et faisait de bonne fa- rine, moulue avec un nioulin à la main, en acier. L'orge réussissait bien aus'si. A cette époque, en 1814, on n'avait pas essayé le blé ; do puis, ainsi c|ue j'en ai été informé, l'expérience de cette culture a été faite avec beaucoup de succès On faisait Télevage des bêtes à. cornes, qui étaient gardées à l'étable durant l'hiver. Je ne connais rien qui puisse empêcher de fonder Là de bous établisements, c'est un peu éloigné des marchés. Ce poste est environ à mi-chemin entre le fort Moose et le lac Supérieur. " "L'agriculture et l'horticulture, écrit le Dr Bell, sc:it pratiquées avec succès par les employés de la (Compagnie de la baie d'IIudson aux postes des lac Mattagamie et Missinaïbi. A ce dcinier endroit M. John Mclutyre, mniutenant du fort William, m'a informé qu'il a constaté que le blé du printemps mûrit bien. [Rapport Géologique pour 1876-6 page 340.)" Disons en passant que dans la région où se trouvent ces lacs, les forêts de pins rouges et de pins blancs sont communes par- tout. (Idem, page 341.) Ces lacs sont éloignés d'une couple de cents milles du fort Moose et la région intermédiaire est aussi avantageuse., sous le double rap- port de la qualité du sol et de la douceur du climat, que les deux points extrê nés. Quant au sol, voici ce qu'en dit le Dr Bell : " Dans mon rapport pour 1875, j'ai doniié un aperçu général du sol etc de la région située entre les grands lacs et la baie James. La route des canots, depuis Michicopotin jusqu'au fort Moose, traverse des ter- rains plus ou moins rocheuxjusqu'au lac Missinaïbi. Ci'peudaui, môme dans cette régioi, la proportion de la surface rocheuse à l'aire totale sembleètre comparativement petite. Mais après avoir passé les "ter- — 86 rains marécaçenx' au nord du lac Missinaïbi, le voyageur ne peut pas s'empêcher d'être frappé par l'abondance et la fcrti li lé générale du pol exposé sur les bords des rivières Missiuaibi et Moose. tout ](' long do ces rivières,ju8qu'au fort Moose. Ce sol se compose en grande partie d'un terroir ou d'une terre brnnâire, un peu gi-avelousc, reposant siii une glaise d'alluviou, et quelquefois sur une couche de glaise stratifiée ou sur le roc solide qui, cependant, se voit rarement, si ce n'est au& chutes et aux principaux rapides. Mais dans le tiers central de cette distance entre le lac Supérieur et la baie James, ou d'puis le fort Erunswick jusqu'au Long- Portage, une glaise de couleur légère forme ordinairement la surface du sol. En plusieurs endroits, j'ai examiné le terrain jiisqu'à une distance d'n " Tnille ou deux de la rivière dans le but spécial de m'assurer de la qua i. .e du sol, et dans tous les msjel'ai trouvé excellent, mais tendant à devenir plus marécageux en s'éloiguant de la rivière, dans la région dévonienno qui se trouve plus bas que le Long Portage. J'ai pris des échantillons du sol en quelques endroits pour les soumettre plus tard à l'analyse. En traversant une région aussi étendue de forêt presque continue, on est porté à oublier la valeur que cette vaste région peut avoir pour les fins agricoles. Mais le spectacle des fermes du fort New-Brunswick et du fort Moose fait voir en petit ce que l'on pourrait étendre à une grande partie de cette contrée. Je ne doute pas qu'il viendra un jour où ce territoire sera habité par une nombreuse population." {Rapport Géologique pour 187^8, pages 7c et 8c._) C'est dans cette région centrale que se trouvent les mines de plâ- tre.de lignite et de fer que nous avons décrites dans lo chapitre consa- cré à la minéralogie. Plus à l'est, dans la vallée des rivières Hurricanaw et Abittibi, le sol est d aussi bonne qualité. Voici ce qu'en dit M. "VYalter McOuat, qui a fait l'exploration du lac et de la rivière Abittibi : " Le lac Abittibi est environné de tous côtés par un terrain de glaise uni. A plusieurs endroits, ( cpendant, le roc perce la surface de la glaise. Ceci se voit surtout le long de la rive sud du lac d'en haut, où les collines dioritiquos, déjà décrites, approchent du lac ; mais même dans ces endroits, il y a nénéralemeut une lisière de glaise le long de la rive. Vers le nord, et surtout vers le nord-ouest, la glaise forme la surface du sol d'une manière presque continue et il est bien connu que ce terrain de glaise se continue dans cette direc- tion jusqu'aux ri \ âges de la baie dUludso* (ce qui comprend la vallée de la rivière Hurricanaw.) " Plusieu . acres de ce sol de glaise sont cultivés au poste de la compagnie de la baie d'Hudson à Abittibi, et avec des résultats satis- faisants. Le seul produit qu'on a récolté jusqu'à présent, c'est la pomme de terre ; mais j'ai été inibrraé par un homme qui est chargé de la culture (un canadien-français q\n est depuis plus de trente ans à Abittibbi, mais qui a été élevé dans une famille de cultivateurs près de Sorel, dans la province de Québec) que plusieurs autres ré- coltes, y compris le blé, ont été essayées autrefois, et ont donné des - 86 — résultats tels, 'ju'il est porté à affirmer que toutes les céréales ordi- naires peuvent être cultivées avec autant de puccôs à Ahittibbi que sur les bords du 8aint-Laurent. Cette opiuiou, oxpriméo par un homme qui a été pi-ndaut tant d'années engagé d'une manière pra- tique dans la culture du sol, mérite d'être sigualée et devrait être digne foi. " On cultive le mais en plus d'un endroit près .de la tête du lac Témiscauiijiguo et l'on dit qu'il réussit bien. Je pais personnelle- ment attester ce fait, vu qu'on m'en a montré des épis bien mûrs, qui avaient été récoltés durant l'été de 1872 sur la ferme de M. Angus McBride, à la tête du lac." (Rapport Géologique pour 1872-^3, pages 134 et 135 ) Le lac Abittibi n'est pas à (ùnquante milles au nord-ouest dulaoTe- niiscamingue, ouTémiscamang, comme l'appelle M. McOuat, et il n'est élevé que de 245 pieds au-dessus déco dernier lac, en sorte C][ue la tem- pérature d'été doit être à peu près la même dans les deux localités. Or au lac Témiscarainguc, la température du printemps, de l'été et do l'automne est à très peu d'exception près la même que celle de Québec : la moyenne est de 37 c 58 pour le printemps, de 65 o 25 pour l'été et de 40 o 07 pour l'automne. La température d'été au lac Témiscamiugue accuse près de cinq degrés d'^ chaleur de plus qu'il n'en faut pour la culture du blé, et en supposant que ces cinq degrés manquassent au lac Abitibi, la température serait encore sullisamment élevée pour per- mettre de ('ultiver dans celte localité toutes les céréales, même le blé, ce qui est l'avis de M. McOuat et de l'agriculteur dont il cite l'opi- nion. La qualité du sol de la vaiée de la rivière Hurricanaw est connue : on sait qu'elle est excellente, puisque la surface du terrain se com- pose de terre glaise et de dépôts alluviens ; mais il n'y a pas de don- nées précises sur la nature du climat. Cependant, il est facile de s'ini former une juste idée en procédant par induction. Si la température d'été, dans les localités situéers plus au nord, est propre aux opéra- tions agricoles, il est clair qu't'lh; doit l'être pour le moins autant dans la contrée de la rivière Hurricanaw, plus au sud. Or voici c.o cj[uc dit le Dr Bell de la température au fort Rupert et de toute la région avoisinant l'extrémité nord-est do la baie James : '"Durant notre voyage le long de la tôto {jusqu'au golfe llichmond, à plus de 500 milles au nord du fort liupert), en allant et eu revenant, durant les mois de juillet, août et seiJteinbre, nous aA'ons joui la plus grande partie du temps d'une très belle température. Il est tombé très peu de pluie et il n'y a eu que deux ou trois jours de brouil- lard. Les vents les plus fréqiuMits venaient du sud et la tempéra- ture était chaude et agréable. La supériorité de la température, com- parée à celle du lac Supérieur,aété un sujt^t de remarques fréqui'Utes parmi nofs " voyageurs," qui avaient été habitués pendant toute leur vie au climat du lac Supérieur... " D'après h; tableau des observations qui précède, la température moyenne de l'a' ■: entre le 11 juillet et le 21 septembre serait de 62^, ce 87 ( ui est à très pou fie chose près la tompératurc moyenne des trois mois o,t la moyonuo pour juillet vt aotit serait do G/iJ. Comrao lopins grand iiombri' do ces observations ont été faites le matin ou lo soir, et comme les iiuits étaient généralemont chaudes, g;râiie à la prédomi- nonce des vents du si\d, ce chillre n'est pout-ctro pas éloigné de la vraie température moyenne de ces deux mois et il est seulement do 'l o au-dessus do la moyenne de la température, pour l(»s mémos mois, des dix principales stations (météorologiques) entre Halifax, dans la Nouvolle-licosse, et lo fort Simpson, sur la rivière Mackenzio." {Rup- pari Géologupre pour 1877-8, pagt.'S 2Uc et 27c.) Comme nous Pavons observé plus haut, la température, dans la vallée do la rivière Huriicanaw, doit être pour le moins aussi élevée que celle do l'East-Main, qui est bien plus au nord, et comme la t(;mpérature d'été do cette dernière région est de 05 Jo , il faat bien en conclure que celle do la contrée qui nous occupe est pour 1' moins aussi élevée, ce qui est plus que suffisant i^our h\ culture do toutes les céréales, même du blé. Le grand territoire égoutté par les rivières Hurricanaw et Abittibi fait doue incontestablement partie des régions cultivables au double point de vue du sol et du climat. Ce territoire a presque la même étendue que la superficie du Nouveau-Bruuswick, qui est habité par plus de 300,0(10 âmes. Dans la région de la rivière Albany, qui est à peu près égale à rOutaouais par la longueur de son cours et l'étendue de bon terrain qu'elle égoutte, les ei.iployés de la compagnie de la baio d'Hudson font depuis longtemps de l'agriculture avec un bon succès et récoltent des grains de toutes sortes, mémo du blé. Le sol et le climat sont presque partout très propres à l'agriculture. Ce fait est attesté par un grand nombre de témoignages, dont nous citons les princi- paux, l'renous d'abord ce que Dobbs, page 13,éi;rit sur le climat. Après avoir dit qu'il est à peu près le même qu'au fort Moose et avi fort Aibany, il ajoute en parlant des saisons à cette dernière localité : "En 1729, la gelée commença en octobre... Sur le ruisseau, près du fort, la glace se forma lo 13 ; le 21 il y avait beaucoup de glaces flottantes sur la rivière. Le 31 elle était piiso jusciu'au ruisseau Charles, Le 5 novembre, la glace était prise sur toute la rivière, mais cette glace n'était pas assez forte pour porter (un homme). Mars... jusqu'au 17, temps beau, clair, avec un peu do neige Do cotte date au 29, temps clair, joliment chaud. Le 30, tombée de neige, et alors il comraença à dégeler sur le haut du jour. Ce dégel continua jus- qu'à la mi-avril ; à cette date, deux jours de gelée... lo 29, la glace partit jusqu'à la tête de l'Ile... la rivière continua à charrier des glaces jvisqu'au 5 mai... Alors l'eau do la rivière baissa de cinq pieds, en conséquence de la rupture do la glace dans la mer. Le 8 les Sauvages arrivèrent en canots pour faire la traite. Le IG on commença à bêcher le jardin. Lo 22 le cours de la rivière devint régulier... temps beau, chaud, du 11 mai à la mi-septembre... " Très gros arbres de toutes sortes (pages 15-6)... il y a éuormément 88 — do bonuo hnrbo ponr fairtî du foin...(>t l'on peut récolter partout dans l'iatorieur des torrus toutes «ortes de plautes léguraiuouses et do graius et cultiver toutes sortes d'arbres fruitiers do même que sous les raê- raes climats en Europe, car tout ce qu'on a essayé de cultiver a très bien réussi." Tout cela est ooulirmo par les témoignages entendus par le comité du parlement impérial en PiO. " J'ai mangé là des navets, dit Sar- gent, aussi bons que ceux que j'aie jamais mangés en Angleterre... A mon avi(3, l'avoine mûrirait au fort Albany, où j'avais un. cerisier qui l)roduisait des cerises noires. ..Je crois que la belle saison est suttisam- laeut longue pour laculturedu blé. ..L'herbe pousse en quantité suf- fisante pour nourrir le bétail. ..Je crois qu'î le grain viendrait à matu- rité à vingt railles au. nord du fort Albuuy. " Gritlin a vu l'avoine venir à perfection à ce fort. Il y a vu récolter des navets, de la laitue des choux et quelques carottes. Les pois, les fèves et les choux vien- nent en abt/.idan(;e et à perfection. " Si, dit-il, j'obtenais la conces- sion de cent acres de terrain et la liberté de faire la traite, je ra'éta- bjirais là du plus grand cœur." Enfin le climat et le sol sont de même qualité qu'au fort Moose, où il est bien connu que l'agricultu- re réussit parfaiteraent. Le climat et le sol s'améliorent sensiblement à mesuie qu'on avance vers le sud et le sud-ouest, et dans la région supérieure de la rivière on cultive toutes les céréales aux environs des postes- do la compa- gnie do la baie d'Hudson, notamment aux forts (Jsnaburg. Henley, Martin's Fall et du lac Seul. Barnston, qui a résidé à Martin's Falls, à 2.")0 milles de l'embouchure de la rivière, prétend qu'en hiver cette localité a la température de la Russie, et durant les mois de juillet et et d'août celle de la France et de l'Allemangue. Dans les saisons or- dinaires, les bourgeons se forment sur les arbres vers le 12 mai et les feuilles ont tout leur développement à fa fin de ce mois. Elles jau- nissent et commencent à tomber au commencement d'octobre. Il gèle quelquefois dans la première quinzaine de juin. La neige commen- ce à tomber le 20 octobre et couvre le sol le 1er novembre. En 18YI, le Dr Bell a constaté que sur les bords du lac Long, les feuilles des pommes de terre n'avaient pas encore été attaquées par la gelée lors- qu'on les récolta dans la première semaine d'octobre. Ces données établissent clairement que le cours des saisons est à peu près le même dans la vallée de la rivière Albany que dans la plus grande partie les autres provinces du Canada. La végétation commence aussitôt le printemps ec la gelée aussi tard l'automne. En- tre Martin's Falls et la baie James, la rivière est lib'-o de glace du- rant six mois et dans l'été la température est suffisamment élevée pour faire mûrir toutes les céréales. Le climat est semblable dans la par- tie sud de la vallée de la rivière Severn, que Dobbs représente com- me une très belle rivière, coulant à travers une région bien boisée, riche et fertile. Si maigres, si incomplètes qu'ils sont, comparativement à l'immense étendue du territoire auquel ils s'apxdiquent, ces renseignements éta- % — 89 — blissent d'iine manière incontestable que cette çrande plaine est réelloment propre à la colonisation. Dn moment qu'on l'aura dé- pouillée des belles Ibrêts de pins et d'épinettes qui la recouvrent, la terre rétribuera li))éralement le travail du défricheur qui la livrera à la culture. Les produits do la ferme trouveront, dans les premiers temps du moins, un écoulement facile dans les chantiers, car du moment qu'on en connaîtra la valeur et l'étendue, on ne manquera pas de livrer à l'industrie forestière les bois qui se rencontrent presque partout en quantité et de qualité sullisautes pour fournir un fort contingent au commerce d'exi)ortation. Les rivières offrent de grandes facilités et bien peu d'obstacles sérieux h. la flottaison des bois : ces facilités sont complétées par les ports dii mer de la baie James, qui sont moins éloignés que Québec de Liverpool et des autres grands centres de commerce maritime du Koyaume-Lni. L'exploitation des mines contribuera aussi au développement de ce pays, qui constitue une des parties les plus intéressantes, les plus riches du Canada, une des contrées qui ont un bel avenir. Nous avons vu que l'étendue des terres arables, susceptibles d'une exploitation agricole réellement avantageuse, est d'à peu près 108,800,000 acres car- rés. C'est un peu plus que l'étendue totale de la Suède, qui est habitée par une population de 4,500,000 âmes. Il n'est pas irraisouuable de prédire que la région de la baie James pourrait faire vivre une popu- lation aussi nombreuse. Le climat de ces deux pays est le môme, ils sont également riches en mines et en forêts et il n'y a de différence que dans le sol, qui est bien meilleur dans la région de la baie James qu en Suède. Enhn, le fort Moose n'est pas beaucoup plus isolé que Stockolm, du -este du monde ; il est pareillement accessible par la navigation, ei il sera beaucoup plus facile de le mettre, au moyeu d'un chemin de fer, eu communication directe avec toutes les grandes ville» commerciales des anciennes provinces de la Confédé- ration, qu'il n'est facile de relier par ce moyen au reste de l'Europe, la Suède, qui est isolée par la Baltique et ne peut avoir que des che- mins de fer locaux. Qu'on fasse disparaître l'ignorance, les préjugés et l'apathie oui existent au sujet du territoire de la baie James, et avant vingt ans il y aura là une province riche et prospère, avec ses lignes de navigation, ses chemins de fer, ses grands centres de commerce, enfin tout ce qui constitue le progrès et le bien-être d'un peuple. î* 12 IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) s" 1.0 l.l 1.25 'si IIIII32 112.5 21 us 1.4 1 1.8 1.6 % <^ /} 0 ei. m .v >> y /«ï Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 é<. ^ V ^^ \\ "^ V n.^ ^rès sans égal pour la fabrication de certains aciers, notamment l'acier Bessmer, dont l'usage s'est tant répandu de- puis quelques années, surtout pour la confection de lisses de chemin de fer. En Angleterre et aux iiltats-Unis, à Troy principalement, une bonne partie des fabriques d'acier Bessmer est alimentée par la folite des minerais de fer spatique qu'on importe d'Allemogne en grande quantité. Aux Etats-Unis, on a ouvert depuis quelques années treize usines où l'on fabrique l'acier Bessmer pour le convertir en lisses de chemins de fer, tant la demande de ces lisses augmente rapidement. * OBborne, Metallurgy qfiron and aUel, page 31. 18 4P En France, il y a le minerai de fer en acier. Enfin, en — 98 -> Ces usines emploient 10,840 ouvriers, dont les salaires se jont élevés à $4,980,889 en 1881. Pour la même année, le produit de ci^s usinas a été de é6û,835,000, et les dépenses pour matières premières répa- rations, etc., ont atteint le chiflre de #80,375,926. Le capital engagé dans ces treize établissements est de $21,000,000. plus de trente-cinq usines où l'on transforme spatique en foute blanche à grandes lames et Allemagne, c'est avec ce môme minerai, mais généralement de qualité inférieure à celui de Nastakopa, qu'on fabrique les fameux aciers de Styrie et des bords du Rhin, qui sont bien supérieurs pour certains usages aux aciers de cémentation. La présence du manganèse dans les minerais spatiques, comme ceux de Nastakopa, rend le fer malléable qu'on en obtient bien plus propr(3 à la fabrication do l'acier, et en Suède, quand le manganèse man4U3, on y supplée par dei; mélanges manganésifères qu'on introduit dans le minerai de fer. Notre minerai de Nastukopa est donc de qualité supérieure sous ce rapport, puisqu'il contient 24.64 pour 100 de c;arbonate manganésifère, d'après l'analyse qui en a été faite par le professeur HofFman. Il est donc indubitable que ces mines renferment des richesses immenses, d'une valeur incalculable, que leur exploitation pourra se faire dans les conditions les plus faciles et les moins dispendieuses, que nous avons là des minerais capables de fournir l'acier Bessmer de première qualité au monde entier, et que l'exploitation de ces mines contribuera puis- eamtnent k la colonisation de toute la région avoisinante comme à celle du territoire de la baie James. Les mines de fer oligiste, de fer magnétique et de limonite de cette dernière région ont aussi une grande valeur ; mais leur exploitation sera probablement retardée par celle des minerais spatiquos de Nastakopa, qui offrent tant d'avantages et de si brillantes perspectives. La j^alène forme une couche d'une trentaine de pieds d'épaisseur et qui se prolonge sur le bord de la mer depuis l'embouchure de la petite rivière à la Baleine jusque dans le golfe Richmond, qui en est éloigné d'une trentaine de milles. Cette galène contient plus de 80 pour 100 de plomb, et deux échantillons analysés par le Dr Harrington ont donné respectivement 5.104 et 12.03 onces d'argent par tonneau de minerai de 2000 livres. Ces mines peuvent être exploitées avec la plus grande facilité, et elles l'ont même été en 1868-9 par la compagnie de la baie d'Hudsou, qui en a tiré neuf ton- neaux de minerai pris dans quelques petites ouvertures, aux envi- rons de la rivière aux Baleines. La quantité d'argent que l'on trouve dans le minerai est suffisante pour payer une grande partie des frais d'exploitation de ces mines, qui ne sauraient manquer d'attirer la plus sérieuse attention des capitalistes. Le manganèse, qui se trouve en si grande quantité dans le minerai de fer spatique de Nastakopa, est un minerai d'une grande utilité. On l'emploie dans la préparation du chlore, et il en est importé plus de 80,000 tonneaux en Angleterre chaque année. Il constitue donu nn objet d'exploitati.. n d'une grande importance, et comme il passe dans les scories par la fusion du minerai de fer spatiqu e, le traite» — 99 — ment de ces minerais nous permettrait de produire le mangan èse à meilleur marché et ea plus grande qxiantité que n'importe où ailleurs, dana des conditions particulièrement avantageuses, puisque le mine- rai spatique permet de produire à la fois le ter et le manganèse, deux métaux de la plus grande utilité. Les m: nés do cuivre du lac Abatagomaw renferment de grandes richesses qui pourront être utiliséiis quand cette région sera tra- versée par un chemin de fer allant de Québec à la baie James. Ce» gisemvjnts cuprifères couvrent une étendue de plusieurs milles carrés, et l'extraction du minerai est d'autant plus facile et moins coûteuse que les roches cuivreuses forment les couclies superficielles du sol. Depuis quelque temps, la compagnie du chemin de fer Oanadieu du Paciliquo emploie pour chauffer ses locomotives du lignite prove- nant des mines de lu rivière Souris. On dit que ce charbon donne plus de chaleur et moins de fumée que la houille qu'on employait auparavant. Ceci serait de nature à donner de la valeur aux mmes de lignite qu'on a découvertes dans les vallées de la rivière Moose, de la rivière Missinaïbi et de la rivière Albany. Ce lignite, s'il faut eu juger par les analyses du professeur Hoffmau, est de qualité supé- rieure. Il y a des couches qui ont jusqu'à trois pieds d'épaisseur, et des recherches plus étendues, sinon plus soignées, que celles oui ont été faites jusqu'à ce jour, établiront que ces gisements de houille fossilifère occupent une aire de plusieurs milliers de milles carrés. Le charbon qu'on en tirera pourra être employé comme combustible sur les chemins de fer et surtout pour fondre les minerais de fer spatique de Nastakopa La principale raison qui s'oppose à l'emploi du lignite pour la fusion des minerais de fer, c est le bc ,fre qui se trouve dans la cendre et qui pourrait se communiquer au métal fondu : or, nous av liguit-', de plâtre et de fer d'une grande valeur, et qui pourra supporter et faire vivre dans l'aisance une poi>ulation d'au moius dix millions d'habitants, quand on la mettra en communication avec les grands centres de commerce, par la construction d'un chemin de fer. La région de l'est a surtout di> la valeur comme pays minier. C'est là que se trouvent les raines de fer spatique et de galène dont nous avons parlé ailleurs. La région de l'ouest, surtout dans la vallée supérieure do la rivière Nelson, renferme une quarantaine de millions d'acres de bonnes terres et des fortes capables de fournir beaucoup de bous bois à la consommation domestique comme à l'exportation. Cette région occupe une excellente position commerciale. C'est là que se concentreront les produits des prairies de l'ouest, si on réussit h construire le chemin de fer de la rivière Nelson et à établir une ligne de navi- gation maritime régulière entre le fort York et Liverpool, ce qui abrégerait de plusieurs centaines de milles la distance entre les riches plaines du Nord-Ouest et les ports anglais. Il y a donc dans cette grande contrée, que nous désignons sous ie nom de bassm méridwnal de la baie d'Hudson, sufiieamment de terres — ioa cultivables, an double point de vue de la douceur du climat et de la bonne qualité du sol, pour établir une population d'une trentaine de millions d'habitants, en supposant que les établissements se fassent, quant à l'étendue de chaque exploitation, dans la même proportion que dans la partie Labitée de la province de Québec. Nous voulons bien admettre que cela ne se réalisera pas en entier d'ici à longtemps, et que les terres recouvertes de forêts de la région de la baie James n'attireront peut-être pas un très grand nombre de colons agricoles ♦ant qu'on n'aura pas perdu un peu de l'engouement qu'on a contracté depuis ces dernières années pour les terres en prairie du Nord-Ouest. Mais cela n'empêche pas les faits d'exister ni la région do la baie James d'être ur. excellent pays agricole, une contrée où les millions de pauvres gens qui vivent en Europe dans la misère et le dénuement pourraient sans peine se faire des établissements où ils vivraient dans l'aisance, le confort et la prospérité. Cela n'empêche pas non plus qu'il existe dans cette région des forêts et des mines d'une richesse incalculable, dune exploitation on ne peut plus facile, plus lucrative, et si nous réussissons seulement à convaincre de ce fait quelques capitalistes entreprenants, nous aurons atteint en grande partie le but que nous avions en écrivant cotte esquisse. ê -^108 — Observations météorologiques faites au fort York en 1876 M ta A 3 a m a, a H 4 6 Nombre des veats a 7 a. m. 2 p. ra. c t9p. m. Pluie Neige u -SE Si î 'A h o ■♦* a a> ai « a V r o N. N.B E. S. E S. S.O 0 N.O a à a S *•* S 3 Cf 2 9 O •M d as 3 2 3 O >-> 2 Janvier.. 13 0 8 6 4 17 7 23 17 7 41 0 00 0 Il 3 20 0 15 Février.. 4 5 S 6 9 3 8 12 14 21 9 8 4G 0 00 0 6 6 14 0 13 M&rs 3 3 17 15 0 0 8 6 9 23 15 3 86 0 00 0 6 7 11 0 13 Avril 6 1 20 13 13 10 10 3 11 6 6 9 55 0 04 1 6 1 16 1 7 Mai 4 9 32 24 7 2 10 9 5 1 7 96 0 25 1 1 0 4 1 1 7 Juia 4 5 12 15 19 14 18 2 10 9 1 9 13 7 70 7 1 1 0 Juillet... 5 2 17 10 16 5 23 1 12 8 1 12 30 17 10 19 s 2 3 Août 4 6 27 8 6 1 19 9 19 4 0 16 19 22 TO 16 I 1 4 Sept 6 9 17 7 18 8 14 6 3 18 0 14 59 9 40 17 1 3 6 Octobre. 7 4 19 12 10 6 13 0 4 29 0 16 80 1 97 5 5 8 18 7 5 Novem.. 5 2 28 0 1 0 Î3 12 12 34 0 12 71 0 00 0 20 1 17 1 8 Dec 5 2 23 0 0 0 ÎO 20 17 13 0 17 07 0 00 0 8 4 17 0 15 1 5 2 229 110 107 44 160 96 123 180 49 11 42 59 16 66 65 9 116 18 8 96 1' ' ,1 , •m ■wlK 1 Pour les vents, ce cableau se repartit comme suit pour les quatre saisons : Saiion» (N.) Hiver.. 4C Printeraps.... 69 Eté 66 Automne 64 Moyenne 0/0 21.83 (N. B.) 6 . 52 33 , 19 .. 10.40 (K.) . 17 ,. 20 . 41 , 29 10.10 (S. B.) 8 12 20 14 ., 0 41 (S.) .. 32 .. 28 .. eo . . 40 15.25 (S.0) 49 18 12 17 . 7.15 (0.) .. 38 M 2S . 41 . 19 11.72 (N.O) 67 49 21 71 17.15 ÊISÊ — 104 — Observations météorologiques faites au fort Moose en 18t9 H Nombre des vents à 9 a. m., 2 p. m. et 7 p m. Pluie Neige S ta g . ta II t3 «9 2 < N: . N.E E. S. B S. S.0 26 0. N.O 1 O Ci a o a u a, P^ o a E g 1 S rJ 0.3 & a o •-1 9 Janvier 6.3 5 3 6 1 7 14 24 8 2.1 7 Février 4.7 11 13 1 0 3 17 15 17 7 2.3 0 0 0.2 6 5 Mars 6.1 15 19 4 8 3 14 7 16 7 2.6 0.04 1 0.8 16 7 Avril 6.5 20 30 0 1 3 4 4 18 10 2.6 1.22 6 0.1 2 2 3 Mai 7.6 8 21 5 1 6 16 10 21 6 2.8 1.95 11 0.8 4 4 Jnin 6.3 27 28 1 2 3 13 0 -13 3 3.0 1.64 9 1 V, 2 2 Juillet 6,9 10 21 6 2 2 20 14 9 3 ^.Q 2.79 12 1 1 1 Août 7.0 19 14 0 2 1 23 16 12 6 2.1 6.11 17 2 1 6 Sept 7.6 17 11 6 6 6 25 7 6 8 2.7 5.46 19 1 1 6 Octobre 7.1 7 2 6 6 16 27 10 r 14 2.5 1.74 14 3.0 6 ^ Nov 7.9 9 » 1 0 8 14 12 29 12 2.5 3 26.6 19 3 D6o 7.8 2 3 0 2 1 20 22 131 33 10 2.7 1 27.4 23 3 - 6.6 156 170 33 30 59 219 204 93 2.6 2095 94 58.1 83 e 6 64 Les vents du nord forment 16.66, ceux du sud-est 16.96, ceux de l'est 2.29, ceux du sud-est 2.99, ceux du sud 6.88, ceux du sud-ouest 21.84, ceux de l'ouest 13.0*7 et ceux du nord-ouest 20.35 pour IQO de la totalité de vents. Le groupe des vents du sut du sud'ouest et de l'ouest, qui sont des vents chauds, représente à 1. i seul 60.*79 pour 100, pour toute l'année, et poar les cinq mois de mai, juin, juillet, août et septembre, qui constituent la saison agricole, la proportion de ces vents chauds est de 37.59 pour 100, ce qui explique un peu la haute température d'été de cet endroit. Pour les quatre saisons, on trouve le tableau suivant - Saitonê (N.) Hiver 18.. (N.B.) (E.) (S. B.) (S.) (S.O.) (0.) (N.O.) 19 6 3,, 11 63 61 74 Printemps 43.. Eté 02.. Automne, .i 33 . -70. ,.63. .13., ...9. .,..7., .11.. .10. ..6.. .11.. ..12. ...6., ..30. ..34. ,.56., ..66. .21.. ..30., .29.. ..65 .84 .41 Mojrenne annuelle OiO,... 15.56 16.96 2.29 2.99 5.88 21.84 13.07 20,35 1 3 s •a X) •a 2 kl 2 s i l 1 2 1 1 1 7 5 T 3 4 2 1 6 6 \ 3 3 8 6 54 ■S ceux de ud-ouest r 100 de st et de pour 100, t, août et 1 de ces la haute i trouve •I 'J (N.O.) 74 S5 84 41 20.39