^. e>. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1/ /^v.. 4 % i/.A fA 1.0 l.l ii^iilâ 112.5 2.0 '" i— Il 2.2 |4 0 1.8 1.25 1.4 J4 < 6" - ► V] <^ /] "<3 •c^ ^' •s»! O ^;. /«^ / Photographie Sciences Corporation m\ ■<^ 4 i-V V N> ^q> V <^ c> <3 '«•^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 %" ^""î. CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions Institut canadien de microreproductions historiques 1980 Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The instituts has attempted to obtain the beat original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographicatly unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming, are checked below. [^ D Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée □ Cover title missing/ Le titre de couverture manque L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. 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D Additional comments:/ Commentaires supplémentaires; This item is filmed et the réduction retio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X y 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of : National Library of Canada L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada The images appearing hère are the beat quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. Ail other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. 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Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole ^^> signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 IJVKE DT)K DU jU "^'^'' AGRTCOLE DE LA ruovixd: de québi:c PAGE.^ COMÉMCRâTIVES DO PREMIER CONCOURS 18QO s 451 .5 QP L5 ^'^■"^M QU K 15 KC: Iini'i-inieric Bki.i.k.vu i<: Crt W^^^T'^ , ; .,-,'/ .;•'-", " I» WHiiii^;JnnJiJ. lUPWiijp-i 1 II I ,_i M ii^w/ii^iiiii I "'"'^PIMf l'iip" ||"| ^ CANADA NATIONAL LIBRARY BIBLIOTHÈQUE NATIONALE :; HONOIUBLK HONOUE MKRCIKR Prcinicr Ministre it < 'oui mi-sain' d' ALiricultiuc et de la i (ilciiusaliuii LIVRE D'OR DU MÉRITE AGRICOLE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC PABES COffiiMSMOR&TITËS DO FASMIfiR GONGQU&S 18QO QUEBEC: Imprimerie Belleau & Cie 1891 2V5/ FONDATION DU MÉRITE AGRICOLE L'année 1890 fera époque dans les annales de Tagri- culture de la province de Québec. Pour la première fois en ce pays, la classe agricole recevait des distinctions spéciales. Plus que cela, on faisait pour elle ce qui n'avait jamais été fait pour aucune autre des classes industrielles. On la mettait ainsi en relief devant tout le pays, on l'exaltait à tous les yeux comme un objet éminemment digne de l'émulation nationale. Le Mérite Agricole venait d'être institué dans la province de Québec, par une loi passée par la Lé^çislature à la session de 1889. Rappelons ici en quelques traits de plume les circons- tances dans lesquelles le Mérite Agricole de la province de Québec a vu. le jour. On sait que cette chevalerie de l'agriculture existe déjà en France. Pendant son voyage en France, l'honorable M. Mercier avait été frappé de l'impulsion que cette création avait donnée au progrès agricole. Ce fut pour lui une inspiration. A son retour, il en parla avec enthou- siasme à tous ses amis, et l'honorable M. Rhodes, qu'il appelait à ses côtés dans le cabinet vers ce temps-là, 8*éprit de l'idée. L'honorable M. Rhodes a tenu à attacher son nom k cette œuvre, en même temps qu'à la dotation des familles de douze enfants ; deux mesures qui, à elles seules, suffisent pour le mettre au premier rang des bien- ^ — 4 — faiteurs d'une classe à laquelle il s'euorgueillit d'appar- tenir et dans laquelle il occupe un rang si élevé. La nature humaine est partout la même ; l'émulation est le plus puissant levier du succès, dans toutes les indus- tries, dans tous les travaux où s'exercent l'activité et l'énergie d'un peuple. Eu voyant combien étaient recher- chés et disputés les médailles et les rubans du Mérite Agricole Français, M. Mercier s'était demandé pourquoi il n'introduirait pas avec autant de profit, dans un jeune pays avant tout agricole, cotte Légion d'Honneur du laboureur. Son attente n'a pas été déçue, car dès les débats du nouvel Institut chez nous, le grand nombre et la supériorité des concurrents en ont assuré le succès, et dès ce premier essai on a pu se convaincre que l'œuvre était née pour vivre et produire des fruits abondants En 1890, l'honorable M. Mercier, qui était rede- venu ministre de l'Agriculture, reprenait l'œuvre dont il avait chargé M. Rhodes, et la relovait encore en don- nant à l'inauguration des collations de diplômes l'éclat d'une démonstration officielle, qui, dans sa pensée, devait être, ce qu'elle a été, une fftte démocratique dont le sou- venir se perpétuerait. Ces honneurs extraordinaires rendus à l'Agriculture en séance publique, en présence de tous les corps représentatifs de la nation, le spectacle de brillantes cérémonies, l'hommage des voix les plus élo- quentes et les plus autorisées de la Province, la publicité de toutes les pièces du concours, la proclamation des noms des diplômés, l'exposé des motifs qui leur valaient cet honneur, tout cela était en effet de nature à créer une impression profonde et durable. Ce devait être une leçon de choses qui se graverait profondément dans l'esprit de toute la population. En exaltant ainsi la charrue, on allait donner le coup de grâce à un préjugé, malheureu- sement encore trop communément répandu, et décréter — 6 que de ce jour lo travail de la terre cesiiait d'être considéré comme la moins noble des carrières. Quel viril ensei- gnement pour la jeunesse, trop souvent détournée d'une existence profitable à son pays par les mirages de la vie dos villes et des professions libérales, ce rêve d'éternelle déception où les garçons de vingt ans voient leur image, vêtue à la dernière mode, le cigare aux lèvres, la canne à la main ! Quel aiguillon aussi pour le pi-ogres de l'agricul- ture ! C'est à cette leçon de choses que sont consacrées les pages commémoratives qui vont suivre. I LA LOI INSTITUANT LE MÉRITE AGRICOLE. Le 4 février 1888, l'honorable M. Rhodes, Commissaire de l'Agriculture et de la Colonisation, soumettait à l'As- semblée législative un projet de loi qu'il accompagnait de ces quelques remarques : " J'ai l'honneur de proposer qu'il me soit permis de déposer sur le bureau de la Chambre, un projet de loi créant des concours agricoles et un ordre provincial de mérité agricole. " M. le Président, cette mesure regarde tout spéciale- ment la grande et nombreuse classe des cultivateurs, et je ne doute pas qu'ils ne l'accueillent avec la plus grande faveur. " Par ce projet, nous proposons de diviser, pour les fins de l'agriculture et dans l'intérêt d*^ la colonisation, la Pro- vince en sept régions agricoles et en quatre régions >io colonisation. " Tous les cinq ans, dos concours d'agriculture, d'hor- ticulture maraîchère et fruitière seront ouverts dano ces régions. Pour les premiers concours, les juges seront choi- iHi mmmm sis par le Lientenant-GouverneTiT en conseil, parmi lea personnes d'uue honorabilité reconnue et ayant une grande compétence en agriculture. " Il y aura trois distinctions : celle du très grand mérite agricole, celle de lauréats de grand mérite, et en dernier lieu celle de mérite. Tous ces lauréats seront à l'avenir des juges, suivant la distinction qu'ils auront mérités, aux concours qui seront tenus dans la Province. " L'agriculture, la culture maraichère et la culture fruitière seront les trois catégories de culture pour les quelles ces distinctions seront accordées. L'HONORABLE COLONEL RHODES Ancien Miniitre d'Agriculture. " Ces distinctions consisteront en un diplôme et une médaille d'argent pour celui qui aura obtenu au concours le degré de très grand mérite ; en un diplôme et une mé- daille de bronze pour celui qui aura obtenu le degré de grand mérite, et un diplôme seulement pour celui qui aura obtenu le degré de mérite. "La première distinction ne sera accordée qu'à celui qui aura obtenu au concours 85 points sur les cent alloués à une culture parfaite. — T- " La seconde distinction ne sera accordée à celai qui aura obtenu 7ô points, et la troisième à celui qui aura con- servé 65 points. " Les autres points de détail sont réservés à la discré- tion du Gouvernement. " Voilà, M.le Président.les grandes lignes de la mesure que nous avons l'honneur de soumettre à la Chambre, tel qu'annoncée dans le discours du trône au commencement de la session. Nous serons heureux de recevoir toutes les suggestions que l'on voudra bien nous faire afin de perfec- tionner cette loi autant qu'il sera en notre pouvoir. C'est la première fois qu'une législation de ce genre vient devant la Législature, et nous croyons qu'il ne faudra rien moins que le concours actif de toutes les bonnes volontés pour suppléer à notre manque d'expérience eu cette matière et pour faire une loi aussi bonne que possible. " Ce projet de loi fut adopté, le 19 février, sans autre objection que cette remarque de l'honorable M. Taillon, alors chef de l'opposition : " Nous allons dire * sur division,' vu que nous n'avons pas tous les renseignements que nous devrions avoir." Voici le texte de la loi : CHAR XX. Acte créant des concours provinciaux d'agriculture et ies distinctions provinciales de mérite agricole. [Sanctionné le 21 mars, 1889.] ATTENDU qu'il importe de favoriser davantage l'agri- culture en cette Province, et de créer des récompenses honorifiques spéciales en faveur des meilleurs praticiens agricoles ; En conséquence. Sa Majesté, par et de l'avis et du conseatement de la Législature de Québec, décrète ce qui suit : — 8 — 1* Les dispositions suivantes formeront la section iva du chapitre septième du titre quatrième des Statuts refon- dus de la province de Québec : 1 I SECTION iva. DBa CONCOURS FROTINCIAUX BT DBS DISTINCTION! PROVINCIALES DB MERITE AGRICOLE. § 1. — Des concours provinciaux. " 161 5a> Chaque année suivant celle durant laquelle ont lieu les concours ordinaires de comtés ou de divisions de comté pour les fermes les mieux tenues, il y a, pour toute la Province, un concours de mérite agricole entre tous ceux qui, dans les concours de comtés ou de divisions de comté, ont obtenu des prix pour les fermes les mieux tenues, ont donné au Commissaire de l'agriculture et de la colo- nisation avis de leur intention de prendre part au pro- chain concours provincial, et exploitent des fermes d'au moins soixante arpents en superficie et en exploitation agricole, " 1015è« Ces concours provinciaux sont régis par des règlements faits par le Commissaire de l'agriculture et approuvés par le Lieutenant-Gouverneur en conseil. ''1615c- Les juges chargés de décider du mérite des concurrents sont nommés par le Lieutenant-G-ouverneur en conseil et, après le premier concours tenu en vertu de la présente loi, choisis parmi les lauréats qui ont obtenu le degré de " très grand mérite " ou de " très grand mérite exceptionel." " 1615 L'octroi des diplômes et des médailles, ainsi que leur description, sont réglés parle Lieutenant- Gouverneur en conseil. " 1615/. Les lauréats de "très grand mérite" sont exclus des concours ultérieurs. Cependant, celui qui s'est le plus distingué, durant les cinq ans, à maintenir la perfection de la ciiltura qui lui a valu sa distinction honorifique peut, sur le rapport des juges à cette fin, et sur la recommandation du conseil d'a- friculture, approuvé par le Commissaire, recevoir une mé- aille d'or de la même description que sa médaille d'argent avec un diplôme extra comportant les faits, et les mots " très grand mérite exceptionnel." — 10 — " 1615/;* Ceux qui ont reçu la distinction de " grand mérite " et de " mérite " peuvent toujours concourir tant qu'ils ne sont pas lauréats de " très grand mérite." "IttlS/. Celui qui a déjà obtenu un diplôme ne peut recevoir un second diplôme pour le même degré de mérite. 8» Le présent acte viendra en vigueur le jour qu'il plaira au Lieutenant-Q-ouverneur en conseil de fixer par proclamation." II i I ! 1 LE PREMIER CONCOURS A la session de 1890 de la Législature, la loi du Mérite Agricole fut amendée de manière à subdiviser la Province, pour les fins des concours, en cinq grandes régions agricoles. On choisit pour débuter celle de Montréal, composée des comtés de Jacques-Cartier, Hochelaga, Laval, Deux- Montagnes, Soulanges et Vaudreuil et de la partie des comtés d'Argenteuil et de Terrebonue renfermant les paroisses et township^s non compris dans les Laureutides Les instructions ministérielles qui furent alors dis- tribuées dans la région ouverte au premier concours trouvent ici leur place, car elles définissent avec précision l'objet et la portée de ces concours. I i I I I : INSTRUCTIONS ET RÈGLEMENTS DU Département de rAgricuItore et de la ColoDJsatioB POUR LE CONCOURS PROVINCIAL DH MÉRITE ÂBRICOLE AUX CULTIVATEURS. Les conditions de ce concours sont telles, qu'aucun cultivateur laborieux, économe et intelligent ne doit hési- ter à concourir, dans la crainte que son peu de fortune ne l'empêche de se mesurer avec des concurrents plus favo- risés qup ^ '. sous ce rapport. Les juges auront à recher- cher, r tout, quels sont ceux qui tirent meilleur parti de leurs terres, sans les épuiser et avec le moins de dépense comoarée à la somme de profit net qu'ils en obtiennent. Le mérite et le travail et non la fortune assureront le succès. Un diplôme et une médaille d'argent seront accordés à ceux qui auront obtenu le degré de très grand mérite, c'est- à-dire 85 points sur les 100 points alloués à une culture parfaite. Un diplôme et une médaille de bronze pour le degré de grand mérite, soit *75 points sur les 100 points. Un diplôme pour le degré de mérite, soit 65 points sur les 100 points. Pour les fins de ce concours, la Province est divisée en cinq régions agricoles, et le concours aura lieu, cette année, pour le région de Montréal, qui se composera des comtés de : Jacques-Cartier, Hochelaga, Laval, Deux-Montagnes, Soulanges et Vaudreuil, et de la partie des comtés d' Argen- — 12 — ieuil et de Terrebonne renfermant les paroisses et town- ships non compris dans les Laurentides. CONCURBENTS. Seront' admis à concourir : Ceux qui ont remporté des prix dans les concours de comté ou de division de comté, pour les terres les mieux tenues. Il faudra, dans tous les cas, que le concurrent exploite, soit comme propriétaire, soit comme fermier, ou locataire une terre dont au moins soixante arpents en superficie seront en culture, soit ^rain, soit foin, pâturage, jardinage, légumes, menus fruits, etc., etc. ENTRÉES. Les entrées seront faites le ou avant le 1er juin pro- chain, par les concurrents, sur des blancs qui leur seront envoyés par le Département d'agriculture. Les blancs renfermeront un certain nombre de questions, pour l'in- formation des juges, auxquelles les concurrents sont priés de répondre. Les concurrents transmettront leurs entrées au secré- taire du Conseil d'agriculture le ou avant le premier juin prochain, et aucune entrée ne sera reçue après cette date. PROaRAMME. DÉTAILS DU CONCOURS ET BASE DE LA RÉPARTITION DES POINTS Points comm^'ns à tous les concurrents : Nombre de points. 1. Système de culture le mieux adapté au sol et aux circonstances 4. 2. Divisions de la terre 2. 8. Clôtures 4. 4. Destruction des m au vaises herbes 8* ! i — 18 — ises et town- 6. 6. 7. 8 9 Nombre de points. Habitation et bâtiments 9. Instruments et outillage agricole 6. Engrais , 5. Le plus haut degré d'ordre, de méthode et de soin, tel que démontré par l'ensemble des travaux et l'état de chaque partie &. Comptabilité, (dépenses et profits) 3. ees au secre- TITION DES Points sujets à modification suivant les différents cas. 10. ipport les 11. 12. Améliorations foncières, en constances particulières de chaque terre, (répartition de ces points à la discrétion des Juges) telles que : épierrement, utilisation des pierres, nivellement, redressage des cours d'eau, égouttement, drainage, fossés, rigoles, amendements du sol, tel que glaise sur sable, sable sur çlaise, tourbe, cendre, etc, enfouis- sage d'engrais verts, abris pour les animaux, plantation d'arbres forestiers pour abri et pour d'autres fins, état et amélioration de la sucrerie là où il y a des érablières, abreu- vage économique et satisfaisant, silos, état des chemins sur la terre du concurrent, et toute autre amélioration profitable Bétail, espèce, race, qualité, quantité, adaptées au sol, climat, marchés, et autres circonstances qui doivent guider le cultivateur intelligent dans son choix, et guideront les juges dans leurs décisions, (sous ce titre sont inclus chevaux, bêtes à cornes, moutons, porcs» volailles, etc) Etat d« la culture : grains, prairies, pâturages, fourrages verts, culture sarclée, vergers,jar- dins, menus fruits, etc., (répartition des points à la discrétion des juges) 16. 16. 30. 100. — 14 — REMARQUES SUR LE PROGRAMME. Les Ju^en se baseront sur le MÉRITE de la culture, quel que soit la qualité du sol, ou le genre de culture, ou le système d'amélioration. Ils chercheront à constater jusqu'à quel point le concurrent peut serrir d'exemple et de modèle, par la manière dont il tire parti de sa terre, sans l'épuiser, et avec le moins de dépense, comparé à la somme des profits nets. En jugeant les bâtiments, les Juges commenceront par la demeure du cultivateur et de sa famille, sa situation, les précautions prises pour assurer sa salubrité, drainage, ventilation, approvisionnement d'eau, etc., etc. Non seulement la grange, les étables, porcherie, abris des moutons etc., seront visités avec soin, mais attention spéciale sera donnée à la laiterie, au poulailler, à la gla- cière, ete. Dans cet examen, ainsi que dans celui des ins- truments aratoires et des outils, les Juges noteront parti- culièrement toute amélioration ou innovation utile et en donneront la description dans leur rapport, de manière à ce que tous puissent en faire l'essai et l'application chez eux ; dans leur discrétion, ils accorderont un nombre de points proportionné à l'importance de ces améliorations ; lesquels points ils prendront sur le reste des points du programme non appropriés. Dans leur répartition des points, les Juges prendront en considération, non-seulement les grandes opérations de l'agriculture, mais les détails : beurre, fromage, élève des volailles, abeilles, productions domestiques, etc., et considéreront autant que possible, si ces spécialités sont bien adaptées aux circonstances du concurrent et de nature à lui assurer un véril able profit. Les juges devront s'assurer que tout ce qu'ils sont appelés h inspecter sur une terre, tel que bétail, instru- ments aratoires, etc., appartient véritablement à cette terre et fait partie de son matériel régulier [roulant). MAUVAISES HERBES. Quand les Juges constateront une négligence grave de la part d'un concurrent à com- battre les mauvaises herbes, non seulement ils n'accorde- ront aucun des points alloués dans le programme, pour l'item : "Destructions des mauvaises Herbes" mais, de — 15 — plus, ils retraucheront un certain nombre de points, n'ex- cédant pas cinq, sur les points accordés ponr d'autres sujets, et ils en feront une mention spéciale dans leur rapport. INSTRUCTIONS AUX CONCURRENTS POUR FÀIRI LEURS ENTRÉES. Le concurrent donnera : (a) Ses nom et prénoms ; (b) Sa résidence, indiquant la paroisse, (ou canton) le rang (ou concession) ; (c) Le nom de Bureau de Poste ; (d) }jSi grandeur de la terre pour laquelle il désire concourir, en arpents de superficie et sa 8ituatit)n ; (e) La distance de la station de chemin de fer ou du quai de steawboat le plus rapproché ; (/) Il dira aussi s'il exploite comme propriétaire, loca- taire ou fermier ; {g) Il donnera le montant de l'évaluation municipale de cette terre ; {h) Il donnera une liste détaillée de sou bétail main- tenu et supporté sur la dite terro pour laquelle il concourt, le nombre de chevaux, de poulains, de vaches laitières, d'animaux de boucherie, de taureaux, de jeunes animaux, de moutons, de porcs, etc., indiquant, quand il le pourra la race de ces animaux ; (t) Il expliquera quel est le système de culture qu'il suit ; (j) Il dira s'il achète des fumiers et combien de charges (d'un cheval) par année — ou, s'il achète de la chaux, du plâtre ou autres engrais commerciaux ; quelle quantité et à quel prix ? ; [k) Il donnera la quantité des différents grains, fourra- ges, patates, légumes, etc., récoltée par lui, l'année der- nière. La formule cC entrée qui sera remise aux concurrents contient des blancs où seront entrées les réponses à toutes ces questions. A première vue, elles paraîtront trop minutieuses ; entres autres, en ce qui a rapport aux din- des, vol?»illes, oies, canards, etc. Mais tout bon cultiva- — 16 tear connait rimportance des détails et lorsque Con cons\ que V exportation des volailles et œufs, du Canada, avec un tème d'élevage encore aussi imparfait que le nôtre, a rapp deux millions et un quart de piastres, Vannée finissant le 80^ 1888, l'on admettra que c'est un détail qui vaut la p( que l'on s'en occupe sérieusement. Ce n'est donc pas tl exiger de tout ( ultivateur intelligent que deluideman^ d'essayer de réi)ondre à ces questions, autant dans propre intérêt qu" pour faciliter la tâche des Juges Les concurrents sont priés d'ajouter à ces renseiari ments un petit plan ou tracé de la terre pour laquelle désirent concourir, indiquant les dirisions de cette teri la grandeur de chaque division, la situation des bâtisse cours d'eaij et fossés, etc. L'on ne s'attend pas à ce qi ce plan soit d'une exactitude parfaite comme un pla| d'arpenteur, l'on demande seulement un tracé, tel que toi cultivateur intelligent peut le faire, ou le faire faire, dai sa famille, ou avec l'aide de ses voisins. W. Rhodes, 24 mars 1890. Commissaire! it lorsque Von considère Canada^ avec un sys- e te nôtre, a rapporté tuée finissant le SOj'uin l qui vaut la peine a u'est donc pas trop quo de lui demander ns, autant dans son che des Juges ter k ces renseiflrne- rre pour laquelle ils sions de cette terre, nation des bâtisses, .ttend pas A ce que ite comme un plan m tracé, tel que tout u le faire faire, dans s. W. Rhodes, Commissaire. — 17 - Le premier concours a été organisé sous les auspices du Coneeil d'Agriculture de la province de Québec, pré- aidé par l'honorable H. G-. Joly de Lotbiuière, qui, agro- HONORABLE H. G. JOLY DE LOTBINIERE Pri'gident du Connoll d'Agriculture nome distingué lui-même, s'est épris de sa tAche et a fait preuve d'un dévouement infatigable, voyant lui-même à tous les détails, surveillant avec un soin infini le dépouil- lement des notes du jury et prêtant au gouvernement, avec un bon vouloir extrême, son concours et son prestige personnel dans l'organisation de la collation des diplômes. Le 1er juin, trente-quatre inscriptions avaieit été reçues au Département de l'Agriculture. TV. '.Ti I J — 18 — M. Samuel N. Blackwood, do "West-Shefford, et M. Eugène Casgrain, do l'Islct, doux agriculteurs expérimen- tés, représentant les deux untionalitéK, furent choisis S. N. BLACKWOOD Juge du promlisr conrour». comme juges du premier concours et se mirent immédia- tement À l'œuvre. Ils ont fait connaître le résultat de leur examen dans un rapport au gouvernement, description élaborée des trente-quatre fermes concurrentes. fford, et M. i expérimen- ruut choisis — 19 — On reste émorvtMUé d« l'infinité de détails, monus en apparence, mais tons importaulH eu réalité, dans lesquels est entré le jury, en jetant un coupd'œil sur la description \i iraraédia- iltat de leur description EUGENE CASCRAI^ Ju^e du premier concours. des fermes, ainsi que sur le tableau général des points sur lesquels portait l'examen, formant soixante-quinze colon- nes de chiffres. Nous donnons ici une réduction de ce monumental tableau : f'?°i@l3£c wy?iwBr i 1 — 20 — Noms des concurrents 10 l 3 7 5 2 2 20 34 16 9 31 27 1» 22 83 18 12 2R 15 U 6 28 30 8 7 21 29 11 14 26 25 4 24 i Chs Champagne.... Jas. Drummond Mme Geo. Kydd Arch. OswaKl..., ... (ie'\ Irving T. H. Trenho ».e.... .7( lin NesViitt David Morriii James Hodjï*^ Honnidas H(,tte.... Ovide Valiii' ette.... .1. Bte. Deslanriers.. Jo8. Lortie Tb 8 Doh'.i.- >elson Albright W. 'i. Hndjre .T' lin !)■ ig Eie Benoit G. A. Bareiay Wilfred Oiiiner SStanislas Angfr .Tos. Gaihoip, père.. Ant. BourV-oanH's.. Viol. Bourbonnaif.. F. X. Rocand Jj'd.er Ihérien J !in Gorlcn Jiil'fn Bourboiinai-.' Fr.i Hlouin j W Grignnn Olivier Véziiia 1 J. BteBninet : .lean L'archevêque.] Didace Fiset St-Eustache Juillet Petite Côte Juin ''■o do " r-ellf Rivièr** Juillet Ite aux irembles. Juin N. D. de Grftce ' A(.ût Petit- Cô'e Juin > Lachute Jullet St-Laureiit Août St-Martin Juillet Terr^-bonne ' Valois I Août bte-Jnstine Juillet Lachute ! " St-Audrtws I •' S -1-aurent j Août Lachute Juillet Sle-Ann» des PI...! ' Pte Furtune i ' Ste-Rf'se i " Nftw-G!asgow.... Terrebonii»" St-Polyoarpe | " do ! Août .'t-V. deP-^ul iJuillet St-Frsde Sales Genoa P Q CAteau du Lac St'-Anne des PI... 8te-Adèle St -Marthe i " do I " St-V. e Paul j .Juin Kigaud Juillet 23 91.90 88.45 86 05 86.04 85 34 «5.23 85.11 7912 77.76 75.61 75.3 75.05 . 75 01 ■ 71.45 ' 71.22 ; 69 51 I 68.50 67.87 I 67.46 I 66.92 66 50 65.91 65.61 65 5 (iô 29 65.27 6 -.,22 65 21 57.10 54.90 52 26 4180 39 74 27.60 1 2 3 4 h 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 •9 30 31 32 33 4 III QUELQUES FERMES MODÈLES Empruntons au rapport du jury la description de quelques-unes des fermes qui ont obtenu les premiers diplômes. >8 Total s des 8.1 points b E Vf «S a te accor- dé» et 15 91.90 1 25 88.45 2 27 86 05 3 17 86.04 4 ÎO 85 34 5 4 «5.23 6 26 85.] 1 •7 4 21 79 ]2 8 7 77.76 9 12 75.61 10 4 75.3 11 2 75.05 12 29 75 01 13 L9 71.45 14 ^3 71.22 15 6 69 51 16 18 68.50 17 7 67.87 18 24 67.46 19 11 66.92 20 8 86 50 21 1 65.91 22 ]0 65.61 23 1 65 5 24 3 65 29 25 •2 (i5.27 26 22 6 -.22 27 n 65 21 28 5 57.10 •9 9 54.90 30 28 52 26 31 26 4180 32 27 39 74 33 26 27.60 4 ES escription de les premiers M. Charles Champagne INDEX ET DESCRIPTION DU PLAN DE SA. FERME Super- Super- ( Super- Super- ficie (lu fici* i ficie du ficie snr le champ totale No. sur 1 ie champ totale • 1 1 : plan l'I s. 1 a Si plan S a S, OD 1 3 a fi u 7: h V 1 ►- 1i >H « < Cl < Q^ 1 1 <5 ft 1 Prairie 1 87 7 Pois 2 24 2 24 2 2 00 14 Pommes de 3 3 09 terre 8 41 4 4 50 1 20 11 8 16 5 2 10 1 1 12 II 2 9-^ 19 52 8 " 2 53 : 1 ! ; 0 4 1 3 1 12a Blé-d'inde ' 10 " 6 ' 96 1 pour four- 1 15 > 3 67 1 rage vert 1 0» 17 4 32 1 22 17 50 Uh Blé-d'inde 23 5 73 59 00 pour la 16 Paci.ge 12 84 table 52 1 52 26 <• 7 1 75 20 59 19 Pacage per- manent 59 46 59 46 12c Fèves 33 83 21 Blé 4 00 1 24 Forêt et 27a t< 2 20 6 20 1 sucrerie 69 15 69 15 18 Avoine 3 37 ! 23rt (( 3 45 « Verger 2 00 2 00 28 II 6 27 27 1 5 87 Jardin 40 40 25 i< 8 41 11 (1 5 10 Terrain 13 il 4 88 37 35 occupé par 22a Orge 3 30 3 30 chemins. 6 Sarrasin 2 00 bâtisses et clos de pierre 8 94 8 290 94 00 REMARQUES: Ia nord est indiqué par la flèche. Ij»8 lignes Tioir'>s éoaisses indiquent les cl6turea en pierre, les moins épaisses les clôtures en bois. r" mmm wm M. Charles ChampagnEie Nous avons visité, le 14 et le 15 Juillet, la ferme de M. Charles Champagne, située à St-Eustache, comté des Deux-Montagnes ; elle a 291 arpents en superficie. Les travaux, sur cette ferme, sont conduits par M. Charles Champagne, avec l'aide de son fils Zéphir. Les résultats obtenus sont si remarquables, les diffi- cultés surmontées si grandes, que nous croyons devoir donner, avant tout, quelques détails sur la carrière de M. Champagne, En les lisant, la génération croissante apprendra ce que peuvent la persévérance et le courage. , Charles Champagne naquit à Saint-Eustache en 1"08, et il a par conséquent maintenant î^2 ans Son père, Louis Champagne, était conducteur des malles. Quand il mourut, Charles n'avait que onze ans. Un peu plus tard, obligé de gagner sa vie, il s'engagea comme cuisinier dans un chantier, près d'Ottawa, alors Bytown, au salaire de six dollars par mois en hiver, et de huit en été. Ce fut sa besogne durant cinq ans ; il revint ensuite à Saint-Eustache. A l'âge de dix-sept ans, il épousait Christine Engrave, qui n'avait pas plus de fortune que lui. Il dut emprunter presque iovif, ses habits de noces. Les temps étaient durs alors. Il eut souvent à travailler bien fort pour la modique somme de deux à trois sous de l'heure ; et, même à ce prix, n'était-il pas toujours capable de trouver de l'emploi pour une journée entière. Quand il était sans ouvrage, il allait par les bois couper des branches de cèdre, avec lesquelles il fabriquait des balais qu'il vendait un sou pièce. Sa femme, pendant ce temps- là, filait de la laine, à la maison, pour six sous la livre. apprendra ce — 23 — Un jour il acheta un vieux oiieval, et vendit une vache qu'il avait. Avec le prix de la vache, c'est-à-dire huit dollars, il acheta seize minots de ael qu'il alla échan- ger à Hawksbury pour du blé-d'inde ; un minot de sel lui rapportait un minot et quart de blé-d'inde. A son retour il acheta du cuir, et fit fabriquer cinq cents paires de souliers sauvages par les pauvres du voisinage. Il repartit ensuite pour Hawksbury, et échangea encore sa nouvelle marchandise pour du blé-d'inde. Son bénéfice lui permit d'acheter une paire de chevaux, pour laquelle il donna tout ce qu'il avait, outre son vieux cheval. Il partit alors pour Ottawa, et dans un des chantiers, il vendit à un fabricant de bois ses chevaux tout attelés, pour la somme de $120.00, et s'engagea à fournir quatre autres paires de chevaux au même acheteur, pour le même prix. Il ne toucha cependant que $60.00 sur le prix de la première vente, la balance ne devant lui être payée que sur la livraison des quatre autres paires de chevaux. Il acheta ceux-ci à crédit, et dépensa pour leur trans- port les $60.00 qu'il avait reçus en à compte, sur la vente des premiers. L'acheteur, satisfait des chevaux, donna à Charles Champagne un ordre pour leur paiement. Quand il présenta cet ordre, il lui fut répondu qu'il ne pouvait pas être soldé avant l'arrivée, à Québec, du bois coupé par celui qui avait acheté ses chevaux. S'il restait quelque chose après règlement de toutes les avances faites pour la coupe du bois, M. Charles Champagne serait payé. Finalement il ne reçut jamais un sou de tout le montant qui iui était dû. Plus pauvre quejamais, et endetté d'une fort-:? somme, M. Champagne se fit marchand do biscuits et de bonbons ; et, grâce à ce petit négoce, il parvint, en dix ans. à payer les quatre paires de chevaux qu'il avait achetés à crédit, et pour lesquels lui-même n'avait jamais été payé. m — 24 — Il ouvrit alors une petite boulangerie qu'il exploita durant quelques années. Pendant les troubleB de 1837,. il était au nombre des patriotes, et fournissait le pain aux insurgés. A la bataille de Saint-Eustache, il fut fait prisonnier, conduit à Montréal, et libéré après dix jours de prison. Il y a à peu près trente-cinq ans, il acheta la ferme sur laquelle il réside actuellement. Le propriétaire d'alors, 1» trouvant trop difficile à cultiver et trop pierreuse, pré- férait exploiter la terre de son voisin, moyennant la moitié des produits. M. Champagne, n'offrant pas de garanties pour le paiement, dût naturellement accepter des conditions fort onéreuses. Le prix d'achat fut fixé à $6,284.00 payables par versements. Quand M. Champagne acheta cette ferme, il ne pos- sédait pas autre chose qu'un petit emplacement sans valeur, ainsi que deux chevaux et deux vaches, et il devait $400.00. Il y a vingt-deux ans que Charles Champagne a perdu sa femme, avco laquelle il avait toujours vécu dans la plus grande et la plus paisible union. Il avait eu d'elle treize enfants, dont il ne reste que quatre, deux garçons et deux filles, tous ayant reçu une bonne instruc- tion et vivant à l'aise. Le plus jeune des garçons, Zéphir, sa femme et ses deux filles, demeurent avec le père sur le bien paternel. Aujourd'hui la forme est payée, et dans d'excellentes conditions. Elle est pourvue d'instruments aratoires et de bestiaux qui peuvent faire honneur à n'importe quelle ferme de notre Province. Le tout, dit M. Champagne, provenant du revenu de la ferme elle-même. Nous résumons ici, en quelques mots, les renseigne-^ ments que M. Charles Champagne nous a donnés, sous le titre de : I ! 25 COMMENT ON FAIT DE BON OUVRAGE. M. Champagne recommande l'industrie, le soin de toutes choses et l'économie. " Il faut éviter, dit-il, les extravagances, améliorer et enrichir un morceau de terrain chaque année, l'ensemencer aussitôt que possible en trèfle et en mil, y récolter du foin aussi longtemps que cela paie, et ensuite le mettre en pâturage. " Par ces moyens, le bétail et le revenu augmenteront. Ne pas avoir peur d'emprunter de l'argent pour épierrer un nouveau morceau de terre, ou pour faire toute amélio- ration utile et profitable. " Après y avoir enlevé les pierres, continue M. Champagne, y avoir charroyé de la terre, à différents endroits, pour couvrir des roches plates et niveler ainsi le terrrain de façon à pouvoir le labourer facilement, le plus mauvais de mes morceaux de terre m'a toujours rapporté assez pour couvrir mes frais, en trois ans. " Quand vous épierrez, ajoute-t-il, transportez la pierre et faites-en des clôtures de suite, pour ne pas mettre deux fois la main à l'œuvre. Quand on met de côté le» pierres pour faire de la clôture plus tard, ce plus tard ne vient jamais, et les tas de pierres deviennent un refuge pour les mauvaises herbes et les cenelliers. Ne faites pas vos champs si grands que vous ne puissiez les engraisser parfaitement en un an, et faites en sorte qu'il soient tous, autant que possible, en communication facile avec vos bâtiments, de manière à ce que vous puissiez au besoin vous servir de chacun d'eux comme pâturage, sans que les bestiaux aient à passer sur les autres champs. Ne labourez pas une trop grande étendue de terrain, un petit terrain, bien cultivé et bien soigné, vous donnera plus de profit net qu'un grand terrain mal travaillé et mal entretenu. " N'appauvrissez pas votre terrain par des labours répétés, sans engrais ; enrichissez-le toujours " Quand j'exploite un terrain sablonneux, dit-il, j'y sème do l'avoine ; si le terrain est riche et bien travaillé, j'y sème du blé, quelquefois des pommes de terre. Je ■WSWI'WTf^'lHBPf^^MBWHWBWiWW"»" — 26 — laboure l'automne ou le printemps, et j'araeublii la terre autant que possible. J'ai pour coutume de ne semer que ce qui convient au terrain ; mais je ne sème jamais la graine fourragère sans que la terre ait été bien fumée. Généralement je fais doux ou trois récoltes sur un terrain bien labouré. Je ré(>olte d'abord du grain ou des pommes de terre, puis du grain ayec graines fourragères, ensuite je laisse en foin et fauche aussi longtemps que cela me donne du profit, à moins que je n'aie besoin de ce morceau de terre pour quelque chose de particulier ; mais je mets toujours le terrain en pâturage, avant do le labourer." Et M. Champagne ajoute : " Ne mettez pas à la charrue plus de terrain pauvre qu'il ne vous est possible d'enrichir parfaitement l'année suivante. Engraissi'z-le et semez k peu près une éten- due égale de terrain engraissé, chaque année." Nous cesserons de citer les sages remarques de M. Champagne, pour en venir à la description de sa terre. En jugeant les fermes, nous nous sommes invariable- ment occupés, en premier lieu, du système de rotation qu'on y suivait. Quand nous questionnâmes M. Cham- pagne sur ce point, nous fûmes surpris de la lucidité d'esprit et du jugement qu'il a conservés jusqu'à l'âge avancé de quatre-vingt-deux ans. Nous commençâmes la visite de sa terre, sous l'im- pression que la pratique ne pouvait certainement répon- dre à ses théories et qu'il n'avait pas toujours suivi son système, surtout pour les parties reculées de sa ferme, où la nature du sol présente de sérieux obstacles. Nous nous rendîmes au pâturage permanent et k chacun des champs par une magnifique allée qui part des bâtiments. Toutes les barrières sont solidement construites, bien peintes et marquées arec numéros correspondant sur chacun des poteaux. Plusieurs des champs ont des clô- tures en pierre : nous en avons mesuré, les plus petites •ont trois pieds et six pouces de hauteur, et deux pieds de — 27 — ]flr<^eTiT an sommet. Il y en a même qni ont cinq pieds et demi de hauteur, douze pieds de large an bas, et dix an sommet. Les unes s'enfonoeut sous terre à une profondeur de six pieds, d'autres seulement à trois ou quatre ; mais toutes sont arrangées de manière à servir de drains. M. Champagne a fait mesurer ces clôtures de pieire, elles renferment environ 1«'00 toipes de pierre et ont une longueur totale d'environ 175 arpents ; les drains, la pierre requise pour élever le niveau des chemins, les cours, solages des bâtisses, quais au bord de la rivière, etc., con- tiennent environ 400 toises, soit 2,000 toises en tout, ce qui à 20 voyages de la toise donnera 40,000 voyages. Comm»» de raison, ceci ne peut êire qu'un «'alcul approxi- matif, mais qui démontre combien M. Champagne a dû travailler depuis tant d'années pour améliorer sa terre et la mettre dans l'état où elle se trouve maintenant. M. Champagne attira notre attention sur un champ, nous croyons que c'est celui qui porte le No. 16 sur le plan annexé à ce rapport. Il trouve ce champ trop étendu pour son genre de culture ; il a l'intention d'en diminuer les dimensions. Le sol de chacun des champs est devenu très riche, ce qui est dû sans doute au système de rotation suivi. Les champs les plus éloignés, ceux qui portent les Nos. 25, 26, 27 et 28, sur le plan, .sont tous dans le même excel- lent état. Les grains et le loin y sont semblables à ceux qui sont cultivés à proximité des bâtiments. En somme, la pratique suivie par M. Champagne s'accorde parfaite- ment avec sa théorie. Non seulement il sait " comment faire de bon ou- vrage," mais il le fait. A peu près aux tiers de la profondeur de sa ferme, M. Champagne a conservé une superficie de soixante et neuf arpents en forêt, contenant environ trois mille érables et, par S"S soins et son intelligence, il a su en tirer un beau profit. En 1x89, la vente de son sirop d'érable lui a rap- ,.L.,IJU_«IUIIU IIUJJUM.,RSŒ!B^ mBBmmmmm ti <( — 28 — porté $1,363.00 ; il le fait vendre, en détail, de bonne heure dans la saison, sur le marché de Montréal. Le bénéfice net de sa terre pour l'année dernière se monte k $8,406. 23 comme on peut le voir par le compte ci-annexé. Au sujet de cette quostion du profit do la culture, l'on nous permi^ttra de citer encore une des remarques si pleines de bon sens de M. Charles Champagne» : " Ou est •' si habitué k dire et à croire que la culture ne paie pas, *' que l'on ne peut pas se faire à t'idéi^ que quelqu'un puisse, par le travail de la terre, arriver à se créer une position enviable. Qu'on le sache, la terre n'est pas ingrate. Elle nous récompenise géuérouseraent pour ce que nous faisons pour elle, mais il faut la travailler, sans cesse ; "pas de temps à perdre pour le cultivateur, tous ses " instants sont bien plus précieux qu'on ne le croit " généralement." Pour augmenter son engrais tout en consommant son fourrage de la manière la plus profitable pour le cultiva- teur, c'est-à-dire sur sa ferme, M. Champagne achète autant de bêtes à cornes qu'il le peut en automne ; lorsqu'elles sont à bon marché, il en prend bien soin pendant l'hiver, et au printemps, il les revend avec un bon bénéfice ; outre le profit en argent, il augmente par là considérablement la quantité de fumier nécessaire pour engraisser sa terre. M. Charles Champagne a sur sa ferme : un étalon St-Laureut, croisé ; 8 juments poulinières, qui travaillent sur sa ferme ; plus 2 chevaux de travail ; 3 poulains de 3 ans, domptés ; 3 poulains de 2 ans ; 2 poulains d'un an. Les poulains de l'année ne sont pas mentionnés; quand il a fait son entrée au concours le 20 mai dernier, sesjuments n'avaient pas encore rapporté. Il a de pluis : un taureau Ayrshire pur sang ; 18 vaches laitières, dont 3 sont pur Ayrshire ; un animal destiné à la boucherie, de 2 ans ; 8 animaux d'élevage de 2 ans et plus, dont un pur Ayrshire, les autres croisés ; 7 animaux d'élevage d'un an et plus dont un pur Ayrshire ; 7 animaux d'élevage de l'année dont 2 par Ayrshire. Déplus, un verrat Yorkshire pur, 8 truies d'élevage, Yorkshire pur, 4 jeunes truies croisées, un dinde, 2 femelles, 3 coqs et 42 poules, race croisée. I I — 29 — , de bonne heure il. Le bénéfice onteà $8,406.28 mexé. û la culture, l'on s remarques si agnt* : " Ou est ire ne paie pas, nelqu'un puisse, ier une position st pas ingrate. >ur ce que nous lier, sans cesse; ateur, tous ses on ne le croit Dusoramant son >our le cultiva- le achète autant ne ; lorsqu'elles "xmdant l'hiver, bénéfice ; outre nsidérablement aisser sa terre. me : un étalon qui travaillent 3 poulains de 3 ulains d'un an. »nnés; quand il ier, sesjuments ife. : un taureau lut 3 sont pur ie, de 2 ans ; 8 npur Ayrshire, an an et plus ij^o de l'année Yorkshire pur, truies croisées, ace croisée. La division de la ferme de M. Charles Champagne et la proportion de chaque genre de culture peuvent se cons- tater en référant au plan et aux explications qui l'accom- pagnent Nous avons accordé, comme on le A'erra par le Tableau Général des points, 91. 90 points à M. Champagne. Il mérite plus pour ses améliorations permanentes qui sont fort remarquables, mais nous avons dû nous restreindre aux limites prescrites par le llèglement du Concours. Sans vouloir, en aucune façon, préjudicier aux droits de ceux qui, au bout des cinq années de concours, pour- raient eu vertu de la Loi prétendre à la médaille d'or du " Très grand mérite exceptionnel," nous recommandons respectueusement que, vu le très grand mérite de M. Charles Champagne, et vu surtout son âge si avancé, sans attendre l'expiration des cinq annéiss, il lui soit donné maintenant une médaille d'or qu'il i>ourra porter pendant les dernières années d'une vie si bien remplie, et nous croyons que la Province s'honorera eu honorant ce patriarche des cultivateurs canadiens. S. N. Blackwood, E. Casgrain. Juges du Concours Prov. de Mérite Agricole. ■WTl'WW^^ M. James Drummond • INOFX KT BKSCRII'TrON DU ILW DE SV rKRME No. Stipo'^flci»' du cliaiiip fnperflcie totiUe •ur l« plan l'i S 1 < 124 77 y 22 12 24 3 1 « 6 4 1 1 o V*^o rir e r e 1 1 f o i n 4 25 13 .30 12 15 1(1 8 21 10 U 12 19 9 10 10 2 12 1(5 8 3 1 6 0 4 40 50 00 00 00 , 20 00 00 00 00 L'O 00 30 00 50 00 00 75 00 00 50 00 30 35 00 5 Kn irèlie 8 Foin 8 tt 10 (t 16 11 17 •1 18 u 10 13 Paoajfa 14 Il 15 .. 10 Il 3 Pacage )i«riii:iji«?n 50 7 BK" 0» 11 Avoine 20 21a Il 50 6 Orpe 75 4 l'oiiinics de tene 21 Il il 00 Sa Bettes 50 8^* CUrottPP 00 8c Bl.5-dinde 30 22 W HîU sseH, chemins «'t flAtnres en pierro.. Vergers non inc ns dans No 2 ^.. N'upparlien pan à M. DruMimond Aujies l'our at»renver le l^étail d.aH l**» cha n((8 avec l'eau poiniëe par le moulin à »ent 36 00 X Moulin à vent iioiir noinnHr iVaii Y Source Sunerflcie 291 00 REMAKQUES : La j9^.?he indique le nord. Les lignes les plus noires et épaisses indiquent les clôtures de pierre, les ligues légères les clôtures eu bo's. xond 8V FKRME ci»* (1h Hnperflde iii|) totiUe i * S a 1 i 1 < 1 40 rid 00 00 0(» 20 00 00 l'J4 10 00 00 •JO 00 30 77 50 00 y 0> 50 00 00 22 50 7."> 12 75 00 00 24 00 ÔO 3 60 00 1 00 30 (1 30 35 6 35 00 4 00 291 00 noires et épaisses Ituxes en bo's. :i 1 M. James Drummond Nous, soussignés, ayant été choisis comme juges des fermes entrées pour le Concours de Mérite Agricole, faisons rapport que le 25 juin dernier nous avons fait la visite de la forme de M. James Drummond, connue sous le nom de Park Hill, située à la Petite Côte, comté d'Hochelaga, cou- tenant 291 arpents en superficie. Cette terre apparti^'ut à M James Drummond pour l'avoir eue en héritage de son oncle. John Drummond, un des meilleurs fermiers écossais de son temps, qui a pris cette terre en bois debout, l'a défrichée et y a fait des tra- vaux considérables de drainage et autres améliorations qui ont été continués par M. James Drummond, le pro- priétaire actuel. • M. James Drummond a fidèlement marché dans les traces de son oncle. Il a importé d'Angleterre des Ayr- shires des meilleures familles laitières ; aujourd'hui il a un troupeau d'environ 60 têtes enregistrées qui peuvent rivaliser avec n'importe quel troupeau d'Ayrshire de la Puissance, surtout pour les qualités laitières. Son mode de culture est bien approprié à sa terre, eu égard à la proximité du marché de Montréal. Cette petite distance d'environ cinq milles lui permet de vendre le lait et la crème et aussi de se procurer facilement tout l'en- grais dont il a besoin. Son système de rotation est excellent considérant les circonstances dans lesquelles il est placé, et c'est la baie d'une culture raisonuée qui tend continuellement à l'en- richissement du sol. La maison et ses dépendances, glacière, granges, étables et écuries, quoique anciennes, sont bien adaptées à ses be- soins. Nous avons appris avfc plaisir que depuis notre visite M. Drummond avait fait f lire un magnifique silo, qui, nous l'espérons, lui donnera entière satisfaction. — 82 — Un beau jardin orne le devant de la maison, et de chaque côté il y a des vergers contenant un nombre con- sidérable d'arbres. On voit aussi sur cette ferme une belle basse-cour, où il élève des dindes, des poules et des oies. Les champs sont tous en bon état de culture à l'ex- ception des champs Nos. 10 et 11 qui ont souffert des pluies abondantes du printemps, nous croyons par manque de drainage suffisant. Les pâturages sont très riches. Dans ses champs, l'on voit des auges toujours remplies d'eau pure qu'un moulin à vent fait remonter d'une source qui ne tarit jamais et fournit l'eau dans toutes les bâtisses et les champs, au moyen de tuyaux sous terre. M. Drummond est l'inventeur d'une brouette qui arrose deux rangs de pommes de terre à la fois, avec le vert de Paris. Il a aussi adopté le mê«ie système avec une voiture conduite par un cheval. On voit chez lui tous les instruments nécessaires pour une bonne culture. D'après les comptes de M. Drummond, il a réalisé $1200.00 de bénéfice net, avec sa terre en 1889. Il a acheté pour employer sur sa terre, 500 charges de fumier et dix barriques de plâtre. Le plan annexé à ce rapport indique la manière dont cette ferme est subdi- visée et la proportion consacrée à chaque genre de cul- ture. Nous croyons devoir publier la réponse de M. Drum- mond à certains renseignements que nous lui avons demandés, comme elle contient des détails qui intéresse- ront tous les cultivateurs. La voici : " Mon oncle est arrivé au Canada sans aucune res- source. Il entra au service de Sir William Logan, à huit piastres par mois. Il mit de côté un peu d'argent ; acquit notre propriété d'un habitant âgé, qui se donna à lui ; quelque temps après, il acheta la terre avoisinante, partie en bois debout et le reste non essouché. " Petit à petit il arracha les souches, et ramassa les pierres, un peu. toutes les années ; il partagea la ferme — 33 en pièces de forme régulière, charroya les pierres pour en faire des clôtures, fit des drains là où ils étaient néces- saires, en les remplissant de cailloux, chaque année amé- liorant la terre et retirant un revenu régulier de ces améliorations. " Je demeurais avec mon oncle et travaillais avec lui. Je l'ai aidé dans tous ces travaux et, entre autres, en don- nant le premier labour. " A sa mort, il y a 25 ans, mou oncle me laissa cette terre. Détermiiié à maintenir la réputation des Drum- moud comme cultivateurs, je continuai les améliorations commencées par mon oncle, tout en retirant un bon revenu de mon ouvrage. *' Je commençai par rebâtir toutes les clôtures de pierre qui se trouvaient plus ou moins dérangées depuis qu'elles avai(*nt été construites, et je fis de nouveaux drains, là où le besoin s'en faisait sentir, m'efForçaut de mettre la ferme dans le meilleur ordre possible. " Je commençai, en même temps, à planter des arbres, comme il n'y eu avait aucun dans le voisinage des bâtisses, et j'en ai planté plusieurs centaines. J'ai planté deux ran- gées d'arbres dans toute la longueur de la ferme à une distance d'un demi-arpent l'un de l'autre dans chaque rang, de manière à avoir un arbre à chaque quart d'ar- pent, aussi deux rangées, à travers la ferme, à la mémo distance. Les arbres me sont très utiles pour me guider, et me donnent la mesure et la direction voulue en labou- rant et en fauchant. Tout ce que j'ai à faire pour tra- A^iiller avec régularité, c'est de me régler sur ces arbres, l'un après l'autre, comme sur des jalons; ainsi, outre leur beauté et l'ombrage qu'ils donnent, ces arbres me sont d'une grande utilité. " Une autre amélioration importante a été introduite pour l'approvisionnement de l'eau Nous n'avions pas d'autre eau dans le voisinage de la maison et des étables que celle d'un puits, que nous pompions à bras. Mais, avec l'accroissement du bétail, cet approvisionnement devint insuffisant. Alors je me décidai à essayer de pomper l'eau d'une source excellente située à dix arpents 8 pvppnpiii w^mmmmm ■H — Bé- dés étables, au moyen d'un moulin k vent et d'une pompe aspirante. En prenant mes niveaux, je vis que j'avais à surmonter une élévation de quarante pieds, ce que je ne pouvais pas faire en plaçant mon moulin à vent auprès des étables. Je me trouvais fort embarrassé, lorsque l'idée me vint de mettre le moulin à vent auprès de la source et d'employer une pompe foulante (force pump) pour monter l'eau jusqu'aux bâtisses. C'est ce que je fis, et j'envoie maintenant l'eau au moyen d'un tuyau d'un pouce et demi jusqu'aux bâtisses, dans une citerne de vingt-quatre pieds sur neuf et de huit pieds de profon- deur. " Il y a trois ans, j'ai construit une autre citerne pour fournir de l'eau au bétail dans les pièces de terre éloi- gnées où il n'y avait pas d'eau, pendant la sécheresse de l'été. J'y fais parvenir, maintenant, l'eau par un tuyau d'un pouce. iJans chaque division de la ferme, il y a de grandes auges, avec soupapes à valves, arrangées de façon à boucher le tuyau automatiquement, dès que les auges sont pleines, de sorte que l'eau ne se trouve pas gaspillée. Ces auges sont désignées sur le plan par la lettre W. " Yous voyez que je n'ai pas été oisif, depuis que j'ai hérité de cette ferme. " L'on me permettra d'ajouter que j'ai toujours rem- porté le premier prix dans toutes les compétitions pour les fermes les mieux tenues, dans le comté d'Hochelaga, chaque fois qu'il m'a été permis de concourir. " M. James Drummoud a sur cette ferme : 2 juments poulinières, 12 chevaux de travail, un jeune cheval de 3 ans, trotteur de pure race, deux taureaux pur Ayrshire et 30 vaches à lait Ayrshire, toutes enregistrées, 26 têtes de jeune bétail de '2 ans et plus, enregistrées, 4 jeunes ani- maux d'un an et 8 veaux enregistrés. Sa basse-cour ren- ferme des dindes et autres volailles d'excellente race. Nous recommandons que la médaille d'argent et le Diplôme de très graud mérite soient accordés à M. James Drummond. S. N. Blackwood, E. Casgeain, Juges du Concours de Mérite Agricole, i vent et d'une eaux, je vis que iiarante pieds, ce an moulin k vent ibarrassé, lorsque ent auprès de la nte (force pump) Vest ce que je fis, d'un tuyau d'un s une citerne de pieds de profon- utre citerne pour ces de terre éloi- : la sécheresse de au par un tuyau la ferme, il y a Tes, arrangées de lent, dès que les ne se trouve pas ir le plan par la f, depuis que j'ai j'ai toujours rem- >mpétitions pour tnté d'Hochelaga, lurir. " ferme : 2 juments îune cheval de 3 : pur Ayrshire et tréee, 25 têtes de ses, 4 jeunes ani- a basse-cour reu- jellente race, le d'argent et le accordés à M. i KWOOD, IN, e Mérite Agricole. Madame George Kydd INDEX ET DESCRIPTION DU PLAN DE SA FKRME" No. sur le plan. 1 3 6 9 12 2 8 4 5 10 11 9a 7 7a 76 8a 8h ! Pâturage iBlé Avoine . Orge Pommes de terre. Bettes Carottes Blé-d'inde Bois Jardin, cour, bâtisses et chtmius. Siperficie totale. Superficie du champ 'Prairie. 12 20 15 7 8 18 18 I 80 25 17 8t 00 90 90 S\iperficie totale ■S 18 I 90 ! 74 12 I 80 ; 9 ! 45 22 13 45 7 10 2 2 3 3 188 00 ^ 96 25 85 80 84 L'O 25 25 00 00 50 91 REMARQUES : La flèche indique le nord. Les lignes le» plus noires et épiiisses indiquent les clôtures de pierre, |io8 lignes 'égères, ciôtures de bois. Madame George Kydd Le 27 juin nous nous transportâmes en voiture chez Madame Geo. Kydd, un mille environ plus au nord-est de la terre de M. John Nesbitt. Nous avons de suite pro- cédé à la visite de sa ferme, accompagnés de ses deux fils. Cette terre contient environ 190 arpents eu superficie, la division est parfaite et le système de rotation est bien adapté aux circonstances, eu égard à la proximité du mar- ché de Montréal. Une très belle allée, bien close, part du chemin public et monte au milieu de la terre jusqu'au dernier champ; de cette allée on communique dans tous les champs au moyen de barrières. Les bâtisses se trouvent sur le milieu delà ferme, d'où l'on voit tous les champs. La maison est grande, bien ventilé 0, avec une division très bien appropriée pour une ferme de ce genre. Une bonne glacière se trouve près de la maiton. Les granges, écuries, étables, hangars à grains et remises, quoique anciens, sont tous en bon ordre. Le bétail, tout Ayrshire, est bien beau ; une bonne partie est enregistrée. Les chevaux sont des Clydes. Madame Kydd remporta plusieurs premiers prix à la dernière Exposition Provinciale, à Québec, avec ses Clydes. L'ordre dans les bâtisses, dans les clôtures, dans les champs, les belles prairies, les pâturages riches et exempte de mauvaises herbes, de même que la belle apparence des champs, des céréales et des racines démontre un excellent j système de culture. Le plan annexé au rapport indique la manière dontj cette ferme est subdivisée et la proportion consacrée àj chaque genre de culture. I i I :)roximitédu raar- — 87 — Les comptes de Madame Kydd sont bien tenus ; ses ventes se montent, pour 1889, à $2,244.05 et ses dépenses tant pour exploitation que pour améliorations à sa pro- priété et k ses bâtisses à $1,583.96, laissant en mains une balance de $660.09. Madame Kydd a acheté en 1889, pour employer sur sa ferme, 400 voyages de fumier, 16 barriques de plâtre et une tonne de superphosphate. Il y a sur cette ferme deux étalons Klydesdale, cinq juments poulinières, quatre chevaux de travail, quatre poulains de trois ans, et quatre de deux ans, un taureau, dix-neuf vaches à lait et trois animaux à l'engrais. Nous recommandons, vu le nombre de points de 86.06 obtenus par Madame Kydd, qu'il lui soit décerné un diplôme de Très G-rand Mérite et la médaille d'argent. S. N. Blackwood, E. Casgrain, Justes du Concours de Mérite Agricole. ôtures, dans les riches et exempte lie apparence desl )ntre un excellent M. Archibald Oswald INDEX FT DESCRIPTION DU PLAN DE A FERME No. sur le plan ■ Superficie du champ Suiierficie 1 totale 1 CD •< Si Arpents 1 1 4b Prairie 6 3 1 1 11 9 4 9 8 00 00 12 50 45 75 75 75 85 24 33 3 15 4 4 3 1 1 0 G 0 4 16 1 54 2 4c i( 2d << M II 6a66 II 07 2abc Pâturage 4a iabc '• 1. Zabc " 10 Id Pâturaee oermanent 87 la Avoine 6 3 5 00 90 85 16 Il 7a6 II 75 le Blé 65 7c .Ortte 50 8a MélanfiTO (flvninâet noifl^ 1 35 8b 'Poip 50 8c Blé-d'iude 8d Il 8h 11 55 69 8/ si Sak 9 11 10 Bettes 80 Carottes 40 iFêteB 15 Ponimea de terre 40 Foin d'eaH 00 'Vertîor et ïardin 00 Forêt 00 Chemins, bâtisseo. etc 00 fcuDerfiûie totale ,,,, 171 84 REMARQUES : La flèche indique le nord. Les ligD' B len ' lus noires et épaisses indiquent les clôtures en pierre, les plus légères, clôture en bois. 3swald ^ DE A FERME npeffloie du champ Puiîerflcie totale a 9 fi 00 00 12 50 45 75 75 75 1 85 a S 00 90 85 24 33 3 15 4 4 3 1 07 10 87 75 66 50 35 50 1 0 0 0 4 16 1 54 ' 2 171 56 80 40 15 40 00 00 00 00 « clôtures en pierre, Il' II' II i I i i i I! !l M. Archibald Oswald Le 17 juillet non» visitâraes la ftirmo do M. Archibald Oswald, de la Belle Rivière, comté des Doux-Moiita^nes. Cette ferme a 171 arpents en superficie. Nous considé- rons que sou système de rotation est satisfaisant. La di- vision est parfaite, donnant accès à chaque champ par une allée bien clôturée. Les clôtures, tant en bois qu'en pierre, sont en bon ordre. La ferme est exempte de mauvaises herbes. La maison d'habitation est satisfaisante sous tous les rapports. La grange, les étables, porcherie et poulailler, sans présenter toutes les améliorations modernes, sont ce- pendant bien adaptées à s»'s besoins et remplissent les con- ditions voulues d'économie. Les outils sont en nombre suffisant et d'une bonne qualité ; nous avons trouvé là un bon arrache-pierre, qui a coûté $110. Le fumier est conservé avec soin, sous un abri. Nous avons tout trouvé en bon ordre sur cette ferme. Les comptes sont bien tenus, et indiquent un profit net de $670.00 pour l'année 1881^. M. A. Oswald a acheté eu 1889, pour employer sur sa ferme, une barrique de plâtre, six barriques de chaux et soixante minots de cendre. Le bétail est comme suit : Deux très bonnes juments ayant du sang Olyde, deux chevaux de travail, un cheval de trois ans et un d'un an, bons. Deux taureaux Ayrahire pur sang, quatorze vaches à lait, deux pour la boucherie, dix jeunes bêtes à cornes de deux ans, quatre d'un an, et quatre veaux, dont l'un de ra^e pure. Los vaches et les jeunes bêtes pures Ayr8hire,ou s'en rapprochant beaucoup, sont très satisfaisantes. Un verrat, deux truies et treize jeunes cochons, de races mêlées, mais bons. Un dindon, deux dindes, trente-cinq jeunes dindes, bons. Deux coqs, trente-cinq poules et soixante poulets, bons, de la race des Plymouth Rock, presque purs. Un jars, deux oies et dix- — 40 — sept oisons, bons. Un canard, deux cannes et quarante- denx jeunes canards, bons. La récolte du grain et de légumes, bonne, bien net- toyée et soignée, et nous avons trouvé les prairies, qui sont la vraie pierre de touche de la valeur du système de rotation, dans un état très satisfaisant. Nous regrettons de voir que 16 arpents en superficie de la meilleure terre, sur le No. 9 du plan, ainsi qu'une grande partie des fermes aroisinantes, souffrent beaucoup de ce que le lit de la Rivière du Chêne se remplit peu à peu de vase, ce qui fait refluer l'eau sur ces terrains, comme elle ne peut pas trouver son écoulement dans le cours de la rivière. Cela cause, chaque année, aux proprié- taires de ces terres, des dommages au montant de plusieurs mille piastres. La rivière se bouche ainsi, à cause du peu de chutj de son cours et aussi parcequ'il est tellement tortueux. Plusieurs des propriétaires désirent porter remède au mal, d'autres hésitent, malheureusement il i.'y a pas d'en- tenteentreeux.C'estun de ces cas où l'intervention du gou- vernement nous paraîtrait justifiable, pour régler le cours de cette rivière, sinon le mal ira en augmentant et le ré- sultat sera la ruine de plusieurs biens d'une grande valeur. Le plan annexé au rapport indique la manière r\^^_ cette ferme est subdivisée, et la proportion consacrée à chaque genre de culture. Vu le nombre de points accordés à M. Archibald Os- wald, soit 86.04, nous recommandons que la Médaille d'ar- gent lui soit octroyée, ainsi que le diplôme de Très Grand Mérite. S. N. Blackwood, E. Casgbiin, Juges du Concours de Mérite Agricole. nés et quarante- bonne, bien net- les prairies, qui ir du système de Qts en superficie an, ainsi qu'une iffrent beaucoup îe remplit peu à ir ces terrains, ilement dans le lée, aux proprié- ant de plusieurs à cause du peu 1 est tellement >rter remède au 1 "'y a pas d'en- 'ention du gou~ régler le cours entant et le ré- grande valeur, i manière .;„„. n consacrée à Archibald Os- Médaille d'ar- de Très Grand lCKWOOD, A IN, ite Agricole. !i ', GEORGE IRVING 18 lO u 8 7 r\ (V ! a i—'l è^lfe «r ^M « 4t ««I ?nï -wm 'j^S^Z^C^"^ 1S lO «Y 6 wêe. IdSM. P a ww M. George Irving IND^X ET DESCRIPTION DU PLAN DK SA FERME No. aurle plan Superficie du champ Kuperflcie totaie . a < 1 1 « c 1 2a 3a 5 7 Prairie 2 4 l 6 6 10 5 8 22 75 00 60 00 70 00 45 45 50 50 51 31 1 21 5 1 6 2 ti 1.' 6 26 SuD6rfici6 des chemina, bâtisses et'* 49 REMARQFE : La flèche indique le nord. j^t'Zaiir^^ I M, George Irving Nous avons visité, le 30 juin 1890, la ferme de M. Oeorge Irving, située à la Pointe-aux-Trembles, comté d'Hochelaga. Cette ferme contient 149 arpents et a tous les avantages qu'un bon sol et de bonnes dimensions peuvent offrir pour une excellente exploitation agricole, M. Irving a acheté cotte terre d'un M. Allen il y a quel- ques années. Il s'engagea d'abord à huit piastres par mois chez un cultivateur de l'Assomption ; plus tard il afferma une terre presque voisine de celle de M. Drummond, à la Petite Côte. Après quelques années, le propriétaire de la terre fit faillite et M. Irving qui lui avait avancé $800.00 perdit cette somme. Ce n'est qu'après cette perte que M. Irving fit l'acquisition de la ferme qu'il possède mainte- nant et qu'il achève de payer avec les profits qu'il en retire, tout en élevant une famille de dix enfants. Voici le sys- tème de culture (rotation) suivi par lui tel qu'il nous l'a décrit : chaque année il laboure la même proportion de sa terre, et chaque année aussi, il sème en graine fourragère une étendue égale de terrain. Ainsi, prenant du pacage la première année, il sème en avoine ; la seconde en pois ou en orge, la troisième en pommes de terre ou autres légumes, avec fumier ; si les mauvaises herbes sont en trop grande abondance, jachère d'été ou sarrasin avec fumier. La quatrième année, orge ou blé, avec graine fourragère. Cinquième année, récolte de trèfle. Sixième et septième, foin. Huitième année, pacage. Tel est son système de rotation, qu'il modifie seulement dans le cas où la graine fourragère ne lève pas bien une année, cela exige un labour de plus et une récolte additionnelle de grain. La comptabilité, qu'une de ses filles tient très bien, nous a permis de constater qu'il y avait eu un profit net de $600 en 1889. Sa comptabilité est la mieux tenue de toutes celles que nous avons examinées. Cette ferme a 5 arpents de front sur 30 arpents de profondeur et est bornée au sud par le fleuve St-Laurent. igr a ferme de M. rembles, comté pents et a tous aes dimensions tation agricole. leu il y a quel- iastres par mois tard il afferma >rummond, à la opriétaire de la ivancé $800.00 te perte que M. ossède mainte- i qu'il en retire, Voici le sys- qu'il nous l'a roportion de sa me fourragère nt du pacage ioude en pois rre ou autres erbes sont en sarrasin avec avec graine 'èfle. Sixième Tel est son ; dans le cas e année, cela itionnelle de ieut très bien, n profit net ux tenue de arpents de St-Laurent. — 43 — Une allée partant du chemin public conduit jusqu'au dernier champ et donne accès à toutes les pièces, par de bonnes barrières. Il y a de l'eau suffisamment dans tous les champs, pour abreuver le« animaux. La maison, quoique petite, est suffisante pour la famille et est tenue avec ordre ; les granges, les étables, écuries, remises à bois et à voitures, sont bien commodes et suffisantes pour cette exploitation. La porcherie est un peu petite et ne présente pas toutes les commodités désirables. Il y a un magnifique caveau en pierre, pour les pommes de terre et autres légumes Les grains, les prairies et les pâturages sont en bon état de production ; les fumiers bien conser- vés. Le troupeau de M. Irving se compose de : Un tau- reau Ayrshire pur, deux génisses avec pedigree, et de 25 Ayrshire sans pedigree. Deux juments poulinières, six chevaux de travail et un poulain d'un an ; il y a aussi 11 cochons Berkshire pur sang. Les instruments d'agri- culture sont suffisants pour sa culture, <'t sa manière de cultiver, à en juger d'après les résultats, est fort bonne. L'on verra sur le plan ci-annexé la manière dont cette ferme est subdivisée et la proportion consacrée à chaque genre de culture. Nous lui accordons 85.34 points, ce qui lui donne droit à la Médaille d'argent et au diplôme de Très Grand Mérite. S. N. Blackwood, E. Casorain, Juges du Concours de Mérite Agricole. n mm M. Thos. A. Trenholme Le 4 août dernier, nous avons visité la ferme de M. Thomas A. Trenholme, de Notre-Dame de Grâce, Saint- Henri, comté d'Hochelaga ; cette terre a une superficie de 122 arpents. Système de culture (rotation) : M. Trenholme débute par étendre une bonne couche de fumier sur le gazon, tard eu automne ou de bonne heure au printemps, qu'il enterre à la veille de semer, par un bon labour, enfouissant complètement le fumier et le gazon. Ensuite il pulvérise parfaitement la surface, à une profondeur de deux pouces et demi, sans déranger le gazon. Quand il sème le blé-d'inde pour être donné en vert au bétail, il emploie le semeur à cheval et sème, en rangs de trente pouces de distance, laissant trois à quatre pouces entre chacune des graines, dans les rangs. Quand il sème le blé-d'inde pour en récolter le grain, il le sème, en buttons, six grains par button, trente pouces de distance, de tous côtés, entre chaque button. Pour les pommes de terre, il étend le fumier et laboure aussitôt que possible, en automne, mais pas trop profondément. Au printemps, il laboure en travers, environ un pouce plus creux, et pulvérise la surface complètement. Il tire ses rangs trente pouces de distance et plante ses germes (sets) à dix pouces de distance dans chaque rang. Ensuite, pour combattre les mauvaises herbes, il herse aussi longtemps qu'il peut le faire, sans endommager la jeune plante, avec une petite herse double, très légère et construite exprès pour prendre les rangs. La seconde année, il sème du grain avec graine fourragère ; sa pratique est de semer la graine fourragère — 45 — l'année suivant immédiatement celle où il a engraissé le terrain. Ensuite il laisse eu prairie pour quatre ou cinq ans, suivant les circonstances. Nous approuvons pleine- ment son système, dont on appréciera l'avantage, en voyant, plus loin, comment il conduit les affaires de sa ferme. La division de sa terre ne serait pas convenable, dans des circonstances ordinaires, mais dans le cas de M. Tren- holme. où le pacage n'entre pas dans la rotation, rt où le produit de la ferme est consommé par le bétail, à l'élable, îla le cas est différent ; malgré cela, nous déduisons unlfemi point, pour manque d'une allée clôturée menant à u us les champs. Les clôtures sont bonnes. Quant aux mauvaises herbes, non seulement nous ne pouvons pas lui allouer des points pour leur destruction, mais nous serions plutôt disposés à en ôter sur d'autres iteins, où il li's a gagnés, si nous ne savions pas que ses bâtisses ont été détruites par le feu et que toute son attention a été absorbée par leur recons- truction. Les bâtisses sont excellentes. G-range, étable pour les chevaux, parfaitement adaptées à tous les besoins et au fonctionnement le plus économique. L'étable des vaches est neuve, sur un plan amélioré, cinquante pieds sur soix- ante et un, avec trois rangées de huit doubles stalles cha- cune, donnant place confortablement, pour quarante-huit vaches. M. Trenholme a, dans la même bâtisse, un bon pou- lailler de 34 pieds sur 10 et deux stalles pour chevaux libres, l'une de 6 pieds sur 10 et l'autre de 7 pieds sur 10. L'appartement où se prépare le repas des vaches est des plus commodes, communiquant par des conduits à l'étage supérieur, où on garde tout ce qui est destiné à la nourriture du bétail, et d'où l'on descend, sans aucune peine, par ces conduits, tout ce qui est nécessaire pour chaque repas. il I ! i — 46 — M. Trenholme vient de bâtir un silo de 22 pieds sur 16 et 35 pieds de profondeur, et a, à côté, un feuil (hay raow) de 45 pieds de long sur 22 pieds, et de 25 pieds de hauteur. L'eau pour abreuver le bétail est pompée par un moulin à vent qui fonctionne d'une manière très satis- faisante. Pour ses bâtisses nous donnerions certainement 8 points, si nos règlements nous le permettaient, mais nous ne pouvons pas accorder plus que le maximum. Les instruments d'agriculture sont complets, d'une bonne qualité et en bon ordre. Conservation et augmentation des fumiers, parfaits ; nous allouons 1 maximum dt^s points. Ordre général, bon, cependant nous ue pouvons pas accorder le maximum des points, pour les raisons meutionnéei plus haut. Comptabilité : M. Trenholme tient ses c »mptes par des notes détachées, nous ne lui allouons qu'un point pour cet item. D'après l'état fourni par lui, nous avons cons- taté un profit net d(î |4,505.00 pour l'année 1889. Amélio- rations foncières des plus satisfaisantes, comme on verra par le nombre des points que nous avons alloués. Quant au bétail, M. Trenholme a dix bons chevaux de travail, soixante vaches croisées, bonnes. De plus dans le poulailler, cinq coqs Leghorn, quarante poules et cent- vingt poulets, bons. Culture : Nous trouvons que tout le produit de la culture sur cette terre est destiné à la nourriture du bé- tail, à l'exception des pommes de terre et du blé-d'inde, parmi lesquels nous avons remarqué des mauvaises herbes ; tous ses produits ont bonne mine, et sont bien avancés. Nous conseillons de semer l'ensilage de bonne heure comme le fait M. Trenholme. L'un des juges a vu le blé- d'iude sur sa ferme, coupé vert, pour le silo, mais assez avancé vers la maturité pour que le acrain fû bien formé et commençât même à durcir ; dans cet état, le blé-d'inde a beaucoup plus de valeur pour la nourriture du bétail, que quand il est moins avancé, et seulement dans la feuille. B 22 pieds sur uu feuil (hay de 25 pieds de st pompée par tiière très satis- 8 certainoment lettaiout, mais naximum. mplets, d'une iers, parfaits ; egéuéral, bon, maximum des aut. c imptos par 'uu point pour is avons cous- 1889. Amélio- nme on verra loués. )ons chevaux )e plus dans )ules et cent- l'oduit de la |ture du bé- blé-d'iude, Lises herbes ; |en avancés, nue heure vu le blé- mais assez [bien formé i blé-d'inde du bétail, is la feuille. — 4t — Nous avons trouvé, sur cette terre, cinquante-cinq arpents de bonne prairie et treize arpents et demi de bon pacage ; il y a, de plus, 16 arpents et demi en blé-d'inde, 20 arpents en pommes de terre, 6 arpents en jardin et verger, et 2 arpents et demi en lentilles ; M. Trenholme loue aussi un autre pacage dans le voisinage. Il a un verger de quatorze arpents eu superficie dont une oarlie, entre les rangées d'arbres, est semée en pommes de terre cette anuée, qui lui a rapporté en 1889 un profit de ^1,275.00 (partie du profit total ci-dessus donné). En terminant, voici quelques détails sur la vie de M. Trenholme qui seront lus avec intérêt, et serviront à encourager la jeunesse laborieuse. Il a été élevé dans les Townships de l'Est, où il a travaillé sur la terre de son père, jusqu'à l'âge de vingt-six ans. Ayant alors ramassé un millier de piastres, il se rendit à Montréal, loua une terre près de la cité et dépensa tout son capital, moins trente-cinq piastres, à acheter des vaches. Il se mit à vendre leur lait en ville et, avecle profit qu'il en retira et celui de la ferme, il fit un bénéfice net de onze mille piastres eu trois ans et demi, et acheta la terre qu'il pos- sède maintenant et dont nous venons de donner la des- cription. Si M. Trenholme continue à diriger sa ferme comme il le fait actuellement, nul doute qu'en peu d'années, elle n'atteigne un haut degré de perfection, et lui-même une grande prospérité. En conséquence du nombre de points accordés à M. Trenholme, 85.23, il a droit à la Médaille d'argent et au Diplôme de Très Grand Mérite, S. N. Blackwood, E. Casgrain, Juges du Concours I rov. de Mérite Agricole. ! I I; — 48 — COMPTES de la ferme de M. T. A. Trenholme pour l'auuée 1889. «< RECETTES Par ven^e de cochons engraissés... $ vaches engraissées... 45,000gallonsdelait. 700 quarts de pommes à $1.75 Total des recettes.. DÉPENSES Pour loyer d'un pacage pour la saison 60 tonneaux de son à $13.00.. 40 tonneaux de moulée à $23. 00 30 tonneaux de blé-d'inde à $27.00 , 1000 minots d'avoine 10 tonneaux de graine de lin à $27.00 achat de vaches " cochons achat d'instruments d'agri- culture " compte de forge G-ages pour une moyenne de neuf hommes et deux femmes 370 00 2,800 00 9,000 00 1,225 00 $13,395 00 100 00 780 00 920 00 630 00 375 00 270 00 2,460 00 125 00 500 00 150 00 2,400 00 Total des dépenses. Profit net. $ 8,890 00 $ 4,605 00 ■ 'renholme pour 70 00 00 00 )0 00 15 00 113,395 00 0 00 0 00 0 00 ) 00 ) 00 ► 00 • 00 00 00 00 00 $ 8,890 00 $ 4,505 00 I :! 'i I t-- JOHN NESBITT M. John Nesbitt INDEX ET DESCRIPTION DU PLAN DE SA FERME No. Hur le plan — 8ii!>erficie du champ Superficie totale 3 a < 1 Arpenta OB 3 Prairie 20 6 10 33 12 33 3 3 2 3 00 00 00 00 54 00 1)4 42 00 00 2») 10 <) Veri/er en foin 00 4 F Atii miTi* n<) 4; Avoine '. 33 ' 00 1 l'omrnBB île turro 5 1. •( 1 45 S4 ■0 Bettes i S 04 Ib ( urottes 3 3 42 2a .lîinlin 0» TlAtisaps et clieii) ina ■ Dfl 126 00 REMARQUES La flèche indique le nord- Le8 lignes les plus noires et épais^^s iniiiiumt bj clôtures en pierre, le» plus légères, les clôtures en bois. V II M. John Nesbitt Nous avons fait, lo 26 juin, la visite de la ferme de M. John Nesbitt, située à quelques arpents de celle de M. James Drummond. Elle est de la contenance de 126 arpents en culture, ayant 6 arpents de front sur 21 arpents de, profondeur. La principale culture de M. Nesbitt est celle des pommes de terre, betteraves à sucre, foin et avoine. Nous avons trouvé les bâtisses en bon ordre, les champs en bon état de production, les clôtures eu parfait ordre et la terre très bien égouttée au moyen de drains. Tous les instruments nécessaires à l'agriculture se trou- vent sur cette terre, et en outre une excellente charrue pour semer les pommes de terre, le blé-d'inde, le super- phosphate et autres en^rrais semblables, avec laquelle M. Nesbitt sema l'été dernier 46 arpents en pommes de terre, avec un succès remarquable, seul, avec deux chevaux. Au temps de notre visite, les feuilles des pommes de terre avaient une apparence maj^nifique, tant sous le rapport de la couleur que de la longueur. Quelques rangs avaient été semés à la main, ave»; l'engrais animal, et la diffé- rence dans la régularité et la croissance des plantes était de beaucoup en faveur '.e celles semées avec la chariue en question et avec du superphosphate. M. Nesbitt nejgarde que trois bonnes vaches croisées, Durham et Ayrshire, une bonne jument poulinière et sept chevaux de travail, deux poulains et des poules Leghorn Le verger d'environ 6 arpents de superficie est fort beau, on y voit aussi de belles vignes. Le jardin potager fournit de très beaux oignons pour le marché. Le prin- cipal revenu de M. Nesbitt est le produit de la vente des pommes de terre et autres légumes. ;t do la ferme de its de celle de euance de 126 t sur 21 arpents ; est celle des t avoine. bon ordre, les ures en parfait ^en de drains, ulture se trou- llente charrue iude, le super- ec laquelle M. mmes de terre, ieux chevaux, nimes de terre 3US le rapport augs avaient et la diffé- plantes était ec la chariue ches croisées, inière et sept aies Leghorn rficie est fort l'diu potager lé. Le prin- la vente des — 51 — La vente du lait, du foin et de la paille lui a donné eu 1889 $375, et le totiil des ventes s'élève à |3,555.60. Le total des dépenses, comprenant la rente de la ferme, qui fie se trouve pas entrée dans les comptes des autr'^s concurrents, s'élève à $3,111.16. laissant un profit net de $444.44. Nous remarquons dans son compte rendu des dépenses qu'il y a des items que les autres compétiteurs n'ont pas entrés, tel que la rente de la ferme $600, l'achat d'une machine à étendre le fumier $100, machine à semer les patates $92, et une voiture (buggy) $100, faisant en tout un montant de $892, sur lequel la somme de $*J92 n'est pas une dépense annuelle et doit être portée au capital. M. Nesbitt a acheté en 1889, pour employer sur sa ferme, 1200 charges de fumier, 25 barils de plâtre et une tonne et demie de superphosphate. L'ordre dans les bâtisses, dans les clôtures, dans les champs, les belles prairies exemptes de mauvaises herbes, de même que la belle apparence de cette grande étendue de 45 arpents en pommes de terre et ses beaux champs de carottes et betteraves à sucre, démontrent un bon système di^ culture, et vu le nombre de points 86.05 que nous lui avons accordés, M. Nesbitt a droit à un dii^lôme dt Très Grand Mérite et à la Médaille d'argent. S. N. Blackwood, E. Casgrain, Juges du Concours de Mérite Agricole^ M. David Morrin Le Ul juillet, nous avons visité la terre de M. David Morrin, à St-Jérusalem, comté d'Argenteuil ; elle contient 149 arpents. Son système de culture (rotation) es*^ géné- ralement bon, mais nous devons déduire un quart de points 8ur cet item vu la proportion de grain qui a été semée sans que le terrain eût été suffisamment engraissé. La division de la terre est bonne; une bonne allée, bien clôturée, communique avec tous ses champs et son pacage permanent de 10 arpents. Les clôtures sont très bonnes. La maison d'habitation est satisliiisante sous tous les rapports. Les bâtisses sont convenables et disposées suivant les règles d'une bonne économie. Les outils nécessaires à la culture sont tovis là, d'une bonne qualité et en bon ordre. Ordre parlait dans tous les départements. Sa comptabilité laisse à désirer, aussi nous ne lui accordons que la moitié des points sur cet item ; ses comptes établissent un profit net de SV20.00 pour l'année 1889. Son bétail se compose de : 3 chevaux de travail, 2 chevaux de trois ans, très bons, un taun-au Holstein croisé, un ta'uvau Ayrshire pure race, 18 vaches croisées, très bonnes, un animal pour la boucherie, deux bêtes à cornes de deux ans, deux de un an, un veau de race pure et un croisé, tous bons. Deux béliers, 4 brebis, 3 agneaux croisés, bon. Deux truies Yorkshiie croisées, très bonnes, dix-sept jeunes cochons, bons. Il y a aussi deux coqs, 40 poules, 80 poulets, bons. Cette année M. David Morrin a : 39 arpents en prairie, 19J arpents en pacage, 4J arpents en pâturage permanent, 2\ arpents en blé, 18J arpents en avoine, 1 arpent en poi3, 2J arpents en blé-d'inde, un arpent et un quart en sarrasin, 6J arpents en avoine et pois, 2J arpents en pommes de terre, 1 arpent en jardin et verger, 1 arpent en légumes et le reste, soit environ 45 arpents, en forèi. in re de M. David lil ; elle contient ation) es^ génè- re un quart de i grain qui a été iment engraissé. 3nue allée, bien ps et son pacage snt très boniies. i sous tous les es et disposées lie. Les outils i bonne qualité es départements, ne lui accordons 1 ; ses comptes 'année 1889. ux de travail, 2 Holstein croisé, es croisées, très bêtes à cornes ace pure et un is, 3 agneaux es, très bonnes, i deux coqs, 40 j)ents en prairie, |age permanent, 1 arpent en let un quart en 2| arpents en jrger, 1 arpent Ints, en forêt. — 53 — Son grain esl bon ainsi que ses légumes, sou foin et son pacage, et aussi son verger, ses fruits et son jardin. Nous avons accordé 79.12 points à M. David Morrin ce qui lui donne droit à la Médaille de bronze et au diplôme de G-rand Mérite. m S. N. Blackwood, E. Gàsgrain, Juges du Concours de Mérite Agricole. ■■I ! M. James Hodge INDEX ET DESCRIPTION DIJ PLAN DE SA FERME No. sur le plan iSuperficie du I champ Superficie totale 16 iPrifir e. 4 I '• . 5 6 9 11 2a 3 'îVura^'e. 8 5d (Avoine.. 7 10a la jOrge 2 '• lô ! " !"!!"!!!"!!!!!! 106 I Pois et avoine , 5;j iLenti'Ies 5o jPooînie- de terre, 6a 5f 56 ¥ le S. 4) i2 o g 4) <; Oh 2 2" 12 on 5 10 3 24 il 70 1(5 50 3 48 7 50 10 50 4 00 9 00 12 00 4 00 3 30 3 00 (( ■ I 1 i 1 3 r'i^.rotles Betteraves B'i'-(I inde lardin , Clieti in de fer. 00 20 24 48 52 18 25 10 () 1 6 1 0 2 0 2 23 00 00 30 00 00 92 15 77 00 45 40 Superficie toi 125 82 REMARQUES : La flèdie Indique le nord. La ligne i^paiase avec ligne légère de ch!ir|ne côté indique la voie du chemin de fer. :e A FERME e (lu i Superficie P totale co 1 1» oo V o p v "^ c „® h 3) 1— t <; a 2' 00 10 24 1 70 50 1 48 1 52 23 30 50 18 00 )0 )0 10 or ^0 00 0 0 0 10 30 ... 1 () 00 ) ) 1 00 ■ 6 92 . * > 1 15 . .. 0 77 . . . 2 00 ... 0 45 ... 2 40 1 1 125 1 1 82 lue la voie du 7\ JAMES HODGE Il M. James Hodge Le 7 août 1890, nous allâmes visiter la terre de M. James Hodge, à Saint-Laurent, comté de Jacques-Cartier. Cette terre contient un«^ superficie de 125 arpents en cul- ture, d'un sol très riche, ayant des dimensions très avanta- geuses et se trouvant dans les meilleures conditions possibles, pour suivre un système de rotation uniforme, sur toute l'étendue de la terre Voici le système suivi par M. Hodge : la première année il sème de l'avoine si le terrain est net ; s'il y a des mauvaises herbes dans une partie du terrain, il y sème dii blé-d'inde, pour ensilage, avec engrais ; la deuxième année, il sème de l'orge avec graine fourragère, après le blé-d'inde, et des pommes de terre avec engrais, là ou il avait de l'avoine, et quelques fois de l'avoine encore api es l'avoine ; la troisième année, là ou il y avait des pommes de terre il sème de l'orge avec graine fourragère, il laisse ensuite le terrain généra- lement trois à quatre ans <^n prairie, et deux ans en pâtu- rage, suivant que le sol est plus ou moins fertile. Cette rotation est bonne, mais nécessite beaucoup de main- d'œuvre. Nous ferons remarquer que cette ferme, se trouvant près de la vill'^ peut faire exception à la règle générale. La division est parfaite, et les clôtures sont bonnes. Les fossés, rigoles et drains fonctionnent tous bien. Les prairies et les pâturages sont bons et exempts de mauvai- ses herbes, du même que les champs de blé-d'inde, de pommes de terres et autre culture sarclé^?, La Tr;aison est bonne et bien adaptée au confort de la famille ; les granges, les étables, les écuries, le hangar à grain, les remises à voitures et à bois sont tous en bon ordre. Nous avons remarqué un moulin à vent dans un des bouts de l'étable de même qu'un appareil pour la cuisson de la nourriture des animaux. Le bétail se compose de : deux juments I>oulinières, quatre chevaux de travail, un poulain de trois m. — 56 — ans et un de deux ans. Les vaches laitières sont en moyenne au nombre de 20, et il a soixante cinq poules et poulets. Il a acheté en 1889, pour employer sur sa terre, cent charges de fumier outre l'engrais produit sur place. Vu le nombre de points que nous lui avons alloués, c'est-à-dire 77.76, nous recommandons que le diplôme de Grand Mérite Agricole et la Médaille de brorze soient accordés à M. James Hodge. S. N. Blackwood, E. CisaRAiN, Juges du Concoure de Mérite Agricole^ aitières sont en te cinq poules et 5yer sur sa terre oduit sur place.' ïi avons alloués, e le diplôme de î brorze soient OOD, Mérite Ao-ricole^ i I '.i ir 6 >«/ 2u << 65 Orge ., 95 Fraipes 07 VergBr 50 Kmplao'^inente ' 00 ChemiDs et allée i 40 8 Forêt 57 Superficie totale ' 91 "OO REMARQUE : La flèche indiqne le nord. HOTTE it r M. Hormidas Hotte Le 12 Juillet, nous avons visité lu ferme de M. Honni» lias Hotte, à St-Martin, eomté de Laval. Cuttt! terr.» contient î)l arpents en superlieie dont 12 arpents et ï»! perches sont en loièt. L(f système de rotation de M. llottf est parlait, le voici : i'remière année, avoine et avoine et pois ; deuxième année, pommes do terre, blé-d'indt^ et autres récoltes sarcdées avec fumier ; troisiè- me année, blé, orou\ avoine, avec tçraine fourragère ; quatrièm»' année, prairie, continuée pendant 2 à trois ans, et ensuite pâturage de di'UX à trois ans. La division d(! cette ferme est bonne ; la maison est telle que l'c^n n»; [)eut rien désir«'r de mieux sou.« tous les rapports. Les granj^es, les étables, l'écurie et le poulail- ler sont tous bien commodes et propres aux besoins de la ferrai». Les champs sont en ordre, et exempts de mau- vaises herbi's ; les instruments d'ai^riculture sont en nombre sulRsauts et bien tenus. On voit aussi sur cette ferme de bien beaux jardins et une belle'basse-cour, enfin tout dénote le soin et l'ordre, nou tieulemeiit chez le mari, mais chez la femme. Tous deux sont très laborieux et intelligents. Le bétail est en i->artie Ayrshire et bien beau. Les chevaux sont bous ; nous y avons vu entre autres 2 belles juments poulinières. Voici la liste des animaux sur cette ferme : 2 juraont> poulinières, 3 3 l 15 82 28 05 80 30 SO 00 (0 60 44 SO (0 00 40 35 32 12 27 4 7 4 2 0 1 85 70 24 40 50 15 40 75 50 50 ^ \i tj ti , pour employer sur sa ferme outre le fumier produit par son bétail, deux tonnes de superphosphate et quelqu 'S barils de plâtre. L'on remarquera en référant au tabh^au des points,, que nous avo)is accordé à M. Deslauriers sept points pour son ensilage de blé-d'Inde. Il était parfaitement cultivé et nous avons désiré, en lui accordant un aussi «rnind nombre de points, pour cet item (sans excéder, en aueune façon, la dis(n-étion qui nous est laissée par les règlements) faire ressortir la grande importance que nous attachons à la culture du blé-d'inde en vert, tant pour l'alimentation du bétail, pendant l'été, à l'état vert, qu»; pour l'alimen- tation d'hiver, et l'établissement des silos. M. Deslauriers à un beau silo, grand et commode, qui a été en opération l'année dernière, et c'est le seul, ayant une année de ser- vice, que nous ayons rencontré dans toutes nos visites, cet été. . » M. Deslauriers a Y5.05 points qui lui donnent droit h la Médaille de bronze et au diplôme de Grand Mérite. S. N. Blackwood, E. Casgrain, Juges du Concours de Mérite Agricole. 0! i I — 6G — IV LES PREMIERS LAURÉATS DU MÉRITE AGRICOLE Nous allons maiiitcjiaiit f'ain' connnltre au lecteur la plupart de ces bravos lij^urcs d'aîçricultcurs. Nous regrettons senlem 'lit une chose : c'est de n'avoir pu laire notre galerie plus complète ni rendre justice égale à tous, comme ils le méritaient. Il y a trois ou quatre vides sur les 28. Il nous a été malheureusement impossible de nous procurer, à distance et par correspon- dance, des renseignements plus complets. Dans quel- ques cas, les notes que nous avons pu nous procurer laissaient à désirer, mais il a fallu s'en contenter. D'autres lauréats à qui nous nous sommes adressés directement ont, par modestie sans doute, négligé leur autobiogra])hie, et nous avons dû y suppléer de notre mieux. CHARLES CHAMPAGNE MBUAII.JLK U'OU Diiilùiiie de Trvs (îraml .Môritt' Exceptionnel. Le 5 décembre 1890, on lisait dans VElecleurces lignes émues : " Nous avons vu hier, dans le cabinet du Premier Ministre au Parlement, le portrait de l'heureux octogé- naire, Charles Champagne, de St-Eustache, le premier gagnant de la médaille d'or du Mérite Agricole de la pro- vince de Québec. - " On se sent pri'^ d'une émotion involontaire à la vue de cette tête énergique, jetée sur la toile par un pinceau fidèle. Sur ces traits contractés par le grand âge, se lit — 67 - le poëmo tout t'utior de la nid»' «'xistonce de l'habitant oaiiadioii. Voilà l'homnio qui va recevoir les honneurs puhli(;s dauH qnehjues jours. Ces sortes de distinctions étaient jusqu'ici réservées au courai^e militaire, aux actes d'héroïsme, aux grands dévouements. Celui-ci va rece- voir, des mains de la plus haute autorité de sa Provinc^e, la récompense de toute une vie consacrée à l'onivro i>eut- être la plus patriotique de toutes. C'est l'ag-riculture qui va être anoblie dans sa personne." Nous détachons du même journal, en date du 24 décembre, cet autre éloge de notre héros : " Quelle ne fut pas l'agréable surprise des membres du jury en constatant que M. Charles Champagne ce véné- ^'ÎU e>. s&n-. % IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 1.25 !î^iM IIM ':: *- 1111 1.4 2.0 1.8 1.6 V] <^ /i A ■^ y M Photographie Sciences Corporation ^ a? V .# ^^v % V <^ \^«i ^ N> o"^ rv* •h"- 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 <^ I T v.% Us \ç M — 68 — rable vétéran de la charrue, l'emportait de quatre points sur les meilleurs agriculteurs anglais et écossais de son district ! Il avait conservé près de 7 points de plus qu'il ne lui en fallait pour la médaille d'argent ! " D'après le statut, la médaille d'or ne devait être décernée qu'après cinq ans, quand les concours auraient eu lieu un peu par toute la Province. D'un autre côté, M. Champagne avait 82 ans ; aurait-il le temps d'attendre l'échéance légale, lui qui vient d'obtenir un si grand succès dans la partie de la Province où l'agriculture est Li plus florissante ? En effet? ceux qui out vu les grandes fermes anglaises, écossaises et canadienues-françaises de Laval, Hochelaga, Vaudreuil, Argenteuil, Terrebonue, Deux-Montagnes, savent qu'Ontario même ne possède rien de mieux. " L'honorable M. Mercier avait tous ces faits devant lui. Il n'hésita pas. Avec cette impulsion généreuse qui le distingue, il résolut de faire une exception en faveur de M. Champagne et eut l'idée d3 cette grandiose démons- tration à laquelle nous venons d'assister. Il n'y avait rien de trop beau pour la première médaille d'or du Mérite Agricole ; M. Champagne a été comblé d'éloges et d'hon- neurs, et s'est vu tout récemment nommé membre du Con- seil d'AgriculttirH." M. Charles Champagne est né à St-Eustache, le 14 novembre 1808, du mariage de Louis Champagne et Marguerite Ouimet, sœur du père de l'hon. G-. Ouimet, aujourd'hui surintendant de l'éducation. A l'âge de 11, ans il fut emmené par un de ses frères, plus âgé que lui, de 18 ans, dans les chantiers où il était employé comme cuisinier. Il a ^ervi sous le fameux .Tos. Montferrand, qui passait pour être l'homme le plus fort de son temps. Il raconte des anecdotes for intéressantes à ce sujet. — Leurs chan- tiers étaient situés aux endroits où se trouve aujourd'hui la ville d'Ottawa, qui était alors en forêt. — 69 — A 1*7 ans, il s'est marié avec Marie*Ghristine Cham- pagne, et s'est établi au village de St-Ënstache. De ce mariage sont nés 13 enfants, — dont quatre sont encore vivants, deux garçons et deux filles — l'ainé des garçons étant l'hou. Charles L. Champagne, aujour- d'hui l'un des juges de la cour des magistrats à Montréal. Depuis son mariage jusqu'en 1855, M. Champagne a tenu une boulangerie, s'occupant en outre de louer des ZEPHIR CHAMPACNE Diplôme de Très Graud Mërite. pièces de terre ça et là, lesquelles- lui ont toujours donné de bous rendements, à cause des bons travaux qu'il a su faire. Patriote ardent, il a pris part à toutes les grandes assemblées qui ont amené les événements de 1837. Empri- sonné à cette époque, à cause de ses convictions politi- ques, il fut conduit à la prison de Montréal, d'où il est revenu quelques semaines après à St-Ëustache, pour trouver ses biens pillés et saccagés, et sa maison remplie de soldats f^^* — 70 — Après un travail p^ible et ardu, il parvint encore à réouvrir sa boulangerie qu'il a tenue jusqu'en 1856^ époque où il est allé demeurer sur sa ferme actuelle, qu'il avait achetée à crédit deux ou trois ans auparavant. Il avait avec lui, en 1866, se-, deux fils, dont l'ainé, qui sortait du collège, et Zéphir, plus jeune de quelques années, et qui a toujours cultivé avec lui. Il a commencé de suite à travailler cette terre avec ardeur, la nettoyant pièce par pièce, et il ne tarda pas à prévoir les succès qu'il pourrait obtenir. ËD 1862, voulant faire un grand établissement de sa ferme, pour ne pas la diviser, U conseilla à son fils aine de se faire recevoir avocat et continua ensuite, puissam- ment et intelligemment secondé par son iîls Zéphir, à améliorer et à travailler la terre avec le succès que nos lecteurs connaissent. Le 1er janvier 1869, il a perdu son épouse et est resté veuf. L'hun. M. Mercier a voulu honorer doublement ce vétéran. En même temps qu'il lui décernait la médaille d'or du Mérite Agricole, il le nommait membre du Conseil d'Agriculture de la province de Québec. JAMES DRUMMOND MEDAILLE d'argent Diplôme de Trt'S Graud Mérite. Ce lauréat est un de ces hommes pleins d'énergie, à l'esprit pratique et large, qui ont contribué par leur seul travail, bien dirigé, aidé des. ressources que leur offrait le — 71 — progrès moderne, k relever le niveau de l'industrie agricole en cette province, en la perfectionnant dans la mesure des moyens à leur disposition. M. James Drummond vint au Canada en 1832, avec sa famille composée de tiuq membres, le père, la mère, deux garçons et une fille. Sa famille, en arrivant ici, s'installa sur la ferme d'un oncle à lui, M. John Drummond, débarqué au Canada en 1825, comme simple ouvrier des champs et qui, après avoir travaillé sur la ferme de sir William Logpn durant sept ans, cultivé des fermes environnantes à Hochelaga, Lon- gue-Pointe et Petite-Côte, avait réussi à acheter k ce der- nier endroit une terre en friche sur laquelle il éleva d'abord de nombreux troupeaux pour exploiter l'industrie laitière, jusqu'à ce qu'il pût la défricher pour la cultiver. Cette terre était couverte de broussailles et de roches, eu apparence impraticable, mais M. John Drummond, par des travaux considérables, dont ou ne saurait se faire une idée, parvint à l'aplanir et. la rendre dans un état parfait Li |i liiïiilipy!j||J!!,lLP«|l!WW.'|ipw^)iifJ!^ - 7è - O'est à l'école de cet homme que le titulaire, dont nous traçons la biographie, se forma. En 1867, lorsque l'oncle mourut, M. James Drummond devint propriétaire de la terre en question. Il n'épargna rien pour l'améliorer encore. Il la planta d'arbres autour de la maison et dans le champ à distances égales pour servir de jalons et de guide pour ses labou- reurs ; il construisit aussi un aqueduc qui conduit aux bâtisses de sa ferme et dans tous ses pacages Teau pure et fraîche d'une source située à dix arpents de la maison, et de grandes citernes pour recevoir cette eau. Les tuyaux de l'aqueduc sont munis de valves automatiques, qui fonc- tionnent d'elles-mêmes de manière à arrêter l'écoulement de l'eau dès que les citernes ou les auges sont pleines. Ainsi rien ne manque sur cette ferme admirable. M. Drummond, marié en juin 1858 à Mlle Margaret Taylor, fille du Rév. Dr Taylor, de Montréal, est le père de six enfants, deux garçons et quatre filles. Ses deux fils et une fille sont mariés. MADAME GEORGE KYDD. MÉDA.ILLE D'AROENT. Diplûine du Trèa Graud Mérite. M. George Kydd et Jané Kydd vinrent au Canada en 1843, après leur mariage qui avait été célébré en Ecosse. Ils avaient sept enfants dont deux garçons et une fille survivent. M. Q-eorge Kydd, sr., mourut en octobre 1889. Leur première ferme leur avait été concédée à la C*lc Saint-Michel. Celle qu'ils habitent à l'heure qu'il est fut achetée il y a environ trente-cinq ans. — 73 — Deux fois déjà depuis leur arrivée an Canada, le feu a détruit leurs propriétés, qui n'avaient point d'assurances. Cruelle leçon, certes, et leçon qui ne fut pas perdue. A leur arrivée sur la ferme qu'ils occupent aujour- d'hui, il n'y avait aucune amélioration. Elle a été depuis clôturée en pierre, assainie, etc. La pierre qui a servi pour la diviser provenait de la propriété elle-même. Sur cette ferme on a étudié tous les problèmes qui occupent les agriculteurs de nos jours, et on a agi avec tant de discernement, que tout a bien réussi. L'élevage des animaux, surtout des chevaux, a eu sur cette ferme un succès marqué. Cette famille d'agriculteurs distingués est bien connue à Montréal où elle compte beaucoup d'amis qui tous sont heureux de voir la médaille d'argent du Mérite Agricole dans cette maison d'où, par suite de l'hospitalité des Kydd, ils ont rapporté tant d'aimables souvenirs. ARCHIBALD OSWALD MBDAIM.i: n'AHOEXT ' Diplômu de Trùs Grand Méritti Archibald Oswald naquit, eu 1825, à Sterlingshire, Ecosse, et arriva au Canada, à l'âge de 4 ans, en même temps que ses parents et ses frères et sœufrs. En 1852, il acheta 120 acres de terre, faisant partie de sa propriété actuelle, et il loua en sus 30 acres de terrain pour $40 par année. Ces. terres étaient jonchées de roches et très diffi- ciles à cultiver. Avant cette transaction, il avait réussi à économiser |400 en travaillant au mois ; cette somme, ajoutée à la part qui lui fut laissée par sa mère, un mon- tant de $200, lui permit de faire le premier paiement sur ^^ÉiÉëili^ PWP^PP^lS'SBll F — 74 — le capital. En peu d'aniié?8, il réussit à payer le capital et les intérêts, tout en payant une rente viagère à «on père, à qui il remit pour l'avautag*' des autres membres de la famille tout l'argent, les semences et le bétail que celui-ci lui avait avancés. En février 1856, il épousa Mlle Hélène Elizabeth MacG-eoch. Il acquit, en 1876, N< soixante acres de plus, et paya une partie comptant et la balance après le décès de sou père, qui mourut en 1885. M. Oswald a trois filles qui sont mariées. Il a aussi deux fils. Il a établi l'alné sur une ferme, et le plus jeune demeure avec lui. GEORGE IRVING MÉDAILLE D'AROENT Diplôme de Tr^s Grand Mérite M. George Irving est, depuis onze ans, propriétaire de Greenfield Farm, à la Pointe-aux-Trembles, comté d'Hoche- laga, l'une des plus belles fermes du pays. — 76 — a aussi Quand il est allé s'y établir, ses moyens étaient très limités. 11 l'a gagnée et payée, ou peut dire, de ses sueurs. M. Irving est né dans la paroisse de Saint-Luc, comté de Laprairie, le 21 juin 1888. En 1857 il épousait dame f'SIl'ilIr " Ellen Dalrymple, de l'Assomption, dont il a eu sept enfants, cinq filles et deux garçons. Trois de ses filles sont ipariées ; les autres enfants demeurent avec lui. Greenfield Farm a une étendue de 140 acres et est située à deux milles eu bas de l'église de la Pointe-aux- Trembles. U' tm^f'^m" T'7r'T»rn?''î r — 76 — THOMAS A. TRENHOLME Dlpltime (le Trù» Grand Mérite M. Thomas A. Trenholmo ««t né eu 1847, à Trenhol- meville, Cantons de l'Est, et il travailla sur la ferme paternelle jusqu'en 1872. A cette époque, il alla s'établir -à Blue-Bonnets comme laitier et fermier. Quatre ans après, il acheta la terre qu'il avait louée, pour la somme dé $17,000. Cette terre avait appartenu à la famille Hurtu- bise depuis les premiers temps de la colonie. En 1869, trois années avant son départ de chez ses parents, il avait épousé Mlle Isabella D. Mathews, de Richmond. Il est père de 7 enfants, dont deux jumeaux. Sa plus grande ambition est de voir ses fils embrasser la carrière qu'il a lui-même choisie et dans laquelle il a trouvé le bonheur et l'aisance. - 77 — M. DAVID MORIIIN MèltMl.l.K l>K IIKONXR Dlplôiiiu tlu (iraïul MiSrltu, M. David Morriu est né à Lachute (Argenteuil), le Y juillet 1850. Il est né sur la propriété qu'il cultive, mais il n'en est le propriétaire que depuis quatre ans. M. Morrin est célibataire. HORMIDAS HOTTE MÉDÀIM.R DR BKONZK Diplôme (lu Grand Mérite. M. Hormidas Hotte, de Saint-Martin, est né dans cette paroisse, en 1853. Il a épousé, en 1876, made- moiselle Léocadie Limoges, fille de M. Octave Limoges, cultivateur très distingué, de Saint-Ëustaehe. M. Hotte possède la propriété qui est entrée au con- cours depuis 14 ans seulement, il l'a prise dans un état y — 78 — surtout par un système de rotation jugé parfait par la commission agricole, et au système de division exact, cette propriété a mérité les félicitations les plus chaleu- reuses lors du pas8age de Messieurs les juges du présent concours. A 18 ans, M. Hotte remportait le premier prix au parti de labour dans sou comté. M. Hotte est secrétaire- trésorier do sa municipalité depuis 13 ans et juge de paix. A l'exhibition de son comté, la ferme de M. Hotte a remporté 3 premiers prix et le classe ajuste titre comme le meilleur cultivateur donnant l'exemple de l'ordre, de la propreté,- de l'économie raisonnée. Les produits de sa ferme sont fort recherchés pour la semence à cause de mm — 79 ~ très désavantageux ; cependant à force de soins, de redres- sements de cours d'eau, de drainage, nivellement etc., et leur netteté et do leur parfaite préparation. Il faut bien remarquer la difficulté de préserver ses champs des mau- vaises herbes quund on songe que la plupart des pro- priétés environnantes sont ptrdues de mauvaises herbes et que les cours d'euu sont souvent fort négligés. Il est toujours difficile pour un jeune homme de ne pas céder aux préjugés qui l'entourent, et il a fallu toute l'énergie et la persévérance dont M Hott«* a fait preuve, pour avoir aujourd'hui une ferme magnifique, richement bâtie de constructions disposées avec goût, et de planta- tions régulières. Voilà le fruit du travail 8<'ul, de l'ordre, et d'une bonne comptabilité. Las livres de comptes sont bien tenus chez M. Hotte, et cela est une des causes qui lui ont valu d'avoir non seulement acquitté toute sa pro- priété, mais d'avoir fait des épargnes qui démontrent qu'après tout on peut se faire un avenir certain en se livrant à l'agriculture dans la province de Québec. OVIDE VALIQUETTE MiDAILLI Ol BROMZB Diplôme de Grand Mérite M. Valiquette est né à Terrebonne le 21 juillet 1846. En 1869, le 12 janvier, il épousait Mlle Marguerite Angers, .>é;. wmm''i'mmfiifmm^miiimmimm^f^f^9^^m^t;^"'V ■'■'' "' — so- dé St-Lin. Douze enfauts sont nés de ce mariage. Il y eu a sept qui vivent. C'eî*t à cette époque, lors de son mariage, qu'il hérita de son père des terrains qu'il possède aujourd'hui. JEAN-BAPTISTE DESLAURIERS MÉDÀILLB DR BRONZH Diplôme de Grand Mérite ' M. Jean-Baptiste Deslauriers, que nous citons aux fils de cultivateurs comme modèle du fermier travailleur, pratique, intelligent et ami du progrès, naquit à Pointe- Claire, en 1845. A l'âge de vingt-cinq ans, il épousa Mlle Côdulie Benoit, fille de M. Elle Benoit, de la paroisse de Longu'^uil De ce mariage sont nés douze enfants, dont sept sont vivants, quatre garçons et trois filles. — 81 ^ M- Deslauriers a acquis, il y a treize ans, la terre qn'il possède actuellemeiit ; elle était alors en très maarais ordre, sans clôtures, sans bâtisse», et couverte d'herbes et de plantes parasites. Nullement découragé par les nombreux travaux d'amélioration qu'il y avait à faire, il se mit résolument àl'œuvro, procédani d'une façon métho- dique, raisonnée, n'éparjçnant ni peine, ni sacrifices ; il redressa les cours d'eau, clôtura, construisit sa maison et les dépendances, et mit sa terre daus ud état qui excita l'admiration de tout le monde. C'est ainsi qu'il est parvenu, par un système de rota- tion, à améliorer sa ferme et à obtenir plusieurs premiers prix dans le concours des terres les mieux tenues de son comté. Lors de leur passage à Pointe-Claire, les juges du concours pour le Mérite Agricole ont vivement félicité M. Deslauriers sur son ensilage de blé-d'inde, qui lui a valu sept points. 6 — 82 — M. Deslaariers, à l'âge de seize ans, a remporté le premier prix au concours de labour des jeunes gens de son comté, et plusieurs prix à un concours semblable dit de la classe des vieux. Il est directeur de la société d'agriculture de Jacques- Cartier depuis plusieurs années, conseiller depuis treize ans, et maire depuis six ans. JOSEPH LIÎRTiS MÉDAILLE DK HRONZa Diplôme de (îrand Mérite M. Lortie est né à St-Iguace, Côteau-du-Lac, le 7 février 1830, et est par conséquent âgé de soixante ans. Le 27 avril 1857, le futur cultivateur épousait Mlle Marie ■ I II Julienne Montpetit. De ce mariage sont nés six enfants dont cinq survivent. En 1860, M. Lortie, qui avait voyagé beaucoup dans les Etats-Unis ev qui, par son labeur, avait acquis quelques Vvfcàfuisé'i-^jl'iiil.JSÀi'.'kîik. — 88 — . moyens pécuniaires, acheta du terrain non défriché à Ste-Justine de Newton. M. Lortie fut an des premiers, colons de Sainte- Justine, et il contribua beaucoup par son travail àa chaque jour à l'ouverture des chemins dans les environs. Il y a trente et un ans que M. Lortie habite Sainte- Justine. Dans les premières années de son séjour là, comme il n'y avait que cinq arpents de sa terre de défrichés, il était obligé, pour subvenir à sa subsistance de chaque jour, d'aller faire les semailles dans les paroisses étrangères. Depuis, il s'est construit une maison et dei^, dépendances qui nous font juger d'un homme à l'aise. NELSON ALBi^lOHT Diplôme de Mtirite M. Nelson Albright est né le 13 janvier 1833. En juin 1855 il épousa Mlle Susaune Stalford. De ce mariage sont issus quatre enfants, dont trois vivants. Il est propriétaire de sa ferme depuis trente-cinq ans. Il l'a achetée de son père, qui l'avait possédée pendant p?r "wmmm mmm . - 84 =^ Ireute-cioq ans, et qui, en 1884, avait gagné nue médaille d'argent dans le concours agricole des comtés de Deux- Montagnes et d'Argenteuil, qui ne faisaient alors qu'un seul comté. ' -, M. Albrighi a gagné un grand nombre de prix dans les concours et les expositions agricoles de son comté WILUAK3 T. HODGE Diplôme de Mérite M. William T. Hodge, un des lauréats du 23 décembre dernier, est d'origine écossaise. Il est le septième enfant de feu M. Thomas Hodge, dont le père vint s'établir au Oanada, à Saint-Laurent près Montréal, en 1817. Il naquit le 6 mai 1856 et étudia au collège depuis l'âge de sept ans jusqu'à treize ans. Depuis il s'est toujours occupé de culture. M. Hodge est célibataire. Sa magnifique ferme, située dans la paroisse de Saint- Laurent, contient vingt-un arpents de protondeur aur qr«<^Te arpents et demi de largeur. — 86 — JOHN OOIC DiplAmc de Mérite M. John Doig naquit à Lachute, comté d'Ârgentenil, le 1er juillet 1886. De son mariage avec mademoi6ell« Isabella Scott, qu'il épousa en novembre 1865, il a eu cinq enfants, deux garçons et trois filles. M. Doig est cultivateur de goût et de profession, il n'a jamais songé un instant à embrasser une autre carrière. parce qu'il a toujours considéré l'agriculture comme la profession la plus digne et la plus noble. Voilà huit ans qu'il occupe la ferme admirable (laquelle est d'une étendue de lt7 acres) qui lui a valu l'insigne honneur que le gouvernement national lui a conféré le 23 décembre dernier. — 86 — G. A. BAROLAY Diplôme de Mérite M. George Barclay, de Pointe-Fortune, comté de Vau- dreuil, est écossais de naissance. Il naquit k Perth, Ecosse, le 12 juillet 1850. Il est marié depuis 1880, et sa femme s'appelle Catherine A. McClintock. Il a quatre enfants vivants. Depuis 1875, il cultive la ferme qu'il occupe actuellement. WILFRID OUIMET Diplôme de Mérite M. Wilfrid Onimet est né le quatre du mois d'octobre de l'année 185'7, dans la paroisse de St-François-de-Sales, comté de Laval. Sa femme est née : Marie Amanda Dagenais. Leur mariage eut lieu le 26 octobre 1880. Ils — 37 — ont cinq enfants. Il est possesseur de son bien depuis la date de sou mariage. Le père de sa femme, M, J. B. Dageuais, de Ste-Rose (mort depuis quelques années), était un des cultiyateurs les plus intelligents que nous ayons eus dans la Province. M Dagenais a remporté de grands succès dans les con- cours agricoles à Montréal et à Québec, où il a remporté plusieurs médailles, et dans les concourH des fermes où il a obtenu plusieurs fois lo premier prix. C'est de M. Dage- nais que M. Ouimet reçut ses premières leçons, et il a di- gnement marché sur les traces de son beau-père. STANISLAS AUGER Diplôme de Mérite M. Stanislas Auger possède aujourd'hui une ferme magnifique-de cent cinquante-cinq arpents.dans la paroisse de New-Glasgow. Il est né le 7 janvier 1868. Lors de son mariage avec Mlle Arthémise S. Vincent, son père, M. Joseph Auger, lui donna quinze raille francs, somme qu'il a employée et fait fructifier pour faire de la terre qu'il ;r — Ô8 — possède actuellement, une des plus belles et des mieux entretenues qui se puissent voir. Il est aujourd'hui le père de six enfants. Une particularité originale distingue la famille de ce digne cultivateur : c'est que ses membres naissent pour la plupart le 7 janvier ! Le père de M. Stanislas Auger est né le 7 janvier 1815 ; lui est né le 7 janvier 1858, comme nous l'avons dit plus haut, et son fils qui porte son nom, Stanislas, est né le 7 janvier 18*79. Cette " originalité de famille " semble aussi avoir influé sur le caractère du lauréat actuel. En effet, M. Stanislas Auger est le type de l'homme jovial, du boute-en-train par excellence. Avec lui, il faut se dérider bon gré mal gré. On se le rappelle, c'est lui qui, le soir de la distribution des récompenses du Mérite Agricole, au Palais Législatif, se fit surtout remarquer par sa gaitéexubérante, et qui, après avoir reçu son diplôme, provoqua une explosion d'hilarité générale en le brandissant triomphalement au-dessus do sa tête avec le geste le plus comique. JOSEPH GADBOIS Diplôme de Mérite. M. Joseph Q-adbois naquit k Saint- Vincent-de»Paul en. 1832. Orphelin de père et de mère à l'âge de six ans, fut dès son enfance son propre guide, n'ayant qu'une sœur pour avoir soin de lui. — 89 — En 1854 il épousa Mlle Phelonise Locas, fille dé M. Toussaint Locas, cultivateur distingué de Saint-Lin. Il possède la terre qu'il cultive depuis trente-sept ans ; elle lui fut cédée par son beau-frère moyennant cer- taines conditions, et dans un état très désavantageux. Il y a bâti la maison et les bâtiments qu'on y voit aujour^ d'hui, et par la suite a acquis deux autres terres voisines. M. G-adbois a construit un aqueduc qui fournit l'eau nécessaire pour ses trois terres. A force de redressement de clôtures, de fossés, de drainage, etc., il a réussi à mettre- sa propriété dans un ordre parfait. issi avoir Il est père de dix enfants, cinq garçons et cinq filles.. Tous ont reçu une excellente éducation. Le plus vieux de la famille, Olivier, est employé de chemin de fer ; le deuxième, Joseph, est établi sur une des terres de son père ; un autre, "Wilfrid, est médecin ; Pierre, est chirur- gien vétérinaire à Terrebonne ; Napoléon cultive avec son père. Elu conseiller neuf fois, M. G-adbois a aussi été maire de sa paroisse six ans, ce qui démontre la hante estime et — 90 — la confiance que sos concitoyens ont en 1 il. Il est jnge de paix depnis douze ans. A l'exposition agricole de son comté, il a remporté quatre premiers prix. Cela le classe ajuste titre au rang des meilleurs cultivateurs, donnant l'exemple de l'ordre, de la propreté et de l'économie raisounée. A l'exposition d'Ottawa, il a obtenu une médaille d'argent (prix de mérite.) ANTOINE BOURBONNAIS Diplôme de Mtiritc M. Antoine Bourbonnais est né à St-Clet, le 17 décem- bre 1829 ; le 6 avril 1853, il épousa Melle Félicité Pilon, de la paroisse de Vaudreuil, de laquelle il a eu 11 enfants, 3 garçons et 8 filles. Quatre de ces dernières sont mortes. En 1853, il est allé s'établir à S<-Polycarpe, sur une terre que - 91 - son père lui avait vendue 4,000 francs. Sur cette terre il n'y avait que dix arpents d'éclaircis, la balance restait à défricher. Deux ans plus tard, il acheta au prix de 21,000 francs une autre terre de 85 arpents en superficie dont 16 de défrichés. En 1860, il acheta une autre propriété de 60 arpents en superficie dont 28 arpents de défrichés, pour la somme de $2,000. De plus, pour reposer ses terres, il défricha 112 arpents du domaine de M. de Beaujeu, qu'il ensemençait à mesure qu'il défrichait ; ce défrichajçe se fit de 1869 k 1886. Comme on peut le voir, M. Bourbon- nais a dû travailler et verser passablement de sueurs. En 1863, il acheta, dans Ste-.Tustine de Newton, une terre à bois contenant une sucrerie de 58 arpents. Il regrette quelquefois, dit-il, la guerre qu'il a faite aux arbres de la forêt, quand il pense qu'il doit aller chercher le bois à 9 milles de sa paroisse. En 1872, il acheta un petit lopin de terre de 16 arpents qui était tout défriché, et en 1882, il se bâtit, dans le village de St-Polycarpe. une demeure pour ses vieux jours et en même temps pour se rapprocher de l'église. FRANÇOIS-XAVIER ROCAND DIT BASTIEN Diplôme de Mérite Cet agriculteur distingué est né à Ste-Tlose, comté de Laval, en septembre 1844. Le 24 avril 1865 il a épousé Mlle Marie-Eulalie Gravel. M. Rocand n'a pas dégénéré de sa race, car de son présent mariage sont nés quatorze enfants. Il garçons *'t trois filles, dont huit sont vivants. De 1865 à 18*71, il a cultivé sur une ferme et a com- mencé seulement avec cinq cents dollars. Depuis 1871, il est propriétaire et seigneur ; sa terre, d'une superficie de cent-vingt arpents, et admirablement entretenue, donne une magnifique idée de ce que peut le :ili - 92 l>K',> travail oonsciencienx et perse rérant joint à an esprit de progrès éclairé. LUOGËR THERIEN Diplôme de Mérite M. Ludger Thérien est né le 14 février 1840, à Saint- François-de-Sales, comté de Laval. Le 16 janvier 1862. Il épousa Mlle Gélanire Qravel, et de ce mariage sont nés quatorze enfants. Ce lanréat a grandi sur les biens qu'il cultive actuel- lement. Ils lui furent légués par son père, en 1862. Il a si bien entretenu sa terre et ses propriétés que, le 23 décembre dernier, le gouvernement de l'honorable M. Mercier l'en a recompensé en lui conférant le plus beau titre de noblesse, celui de lauréat du Mérite Agricole. JOHN GORDON Diplôme de Mërlte M. John Gordon est Ecossais d'origine. Il est né le 26 septembre 1839. Le 80 décembre 1869, il épousa Mlle Hannah Shaw, de laquelle il a eu six enfants, trois garçons et trois filles. Voilà vingt-un ans qu'il occupe l'admirable ferme qui le classe aujourd'hui parmi les cultivateurs les plus dis- tingués de la province de Québec. JULIEN BOURBONNAIS Diplôme de Mérite M. Julien Bourbonnais est né, en 1825, à Saint-Ignace, Coteau- du-Lac. Il s'est marié en 1848 avec Melle Angélique Besner. De ce mariage sont nés deux enfants, Dieudonné — 98 — et Alexine. Cette dernière est religieune de la Congréga- tion, sous le nom de Sœur Sainte-Julienne. Il est devenu yeuf en 18ô9. Il a épousé en secondes noces, en 1861, Dame Veuve Melina Bourque, née Sauvé, laquelle avait trois filles ; Marie-Louise, devenue religieuse de la Provi- dence, Hermine, devenue épouse de Léon Besner, culti- vateur de Saint-Clet, Araélia, devenue épouse de O. S Bissonnette, marchand, Côteau-du-Lac. De ce dernier mariage sont nés cinq enfants : Hermé- nigilde, maintenant médecin à Burlington ; Wilfrid, main- tenant médecin dentiste à Montréal ; Léonard, marchand, à Ogdensburg, N. Y. ; Emmanuel, cultivateur ; Eugénie, maintenant en étude. Lors de son premier mariage il possédait une terre, et c'est depuis 1861 qu'il a acquis tous les biens qu'il a actuellement. SON HONNEUR A. R. ANGERS Lieutenant-Gouverueur de la province de Québec. PREMIÈRE COLLATION DES DIPLOMES GRANDIOSE INAUQURATIÛN DE LA GHE7ÂLKRIE A(}RIGOLE TOUTE LA PROVINCE REPRÉSENTÉE OVATIONS POPULAIRES ET OFFICIELLES AUX LAURÉATS RESPLENDISSANTE FÊTE DE NUIT IMPOSANTE CÉRÉMONIE A L'INTÉRIEUR L'éloquence et la peinture glorifiant V agriculture. Le 12 décembre 1890, Son Honneur le Lieutenant- Grouverueur signait une proclamation fixant le 23 du même mois pour la collation solennelle des médailles et diplômes du Mérite Agricole, eu séance publique, dins le Palais législatif. Plusieurs jours à l'avance, les principaux journaux de Québec entretinrent leurs lecteurs des préparatifs con- sidérables qui se faisaient pour l'occasion. La ville s'apprê- tait à fêter la campagne. Tout un programme de réjouis- sances publiques était annoncé : pavoisement, fête de nuit, escortes de flambeaux pour Son Honneur le Lieutenant- Gouverneur Angers et Sou Eminence le Cardinal Tasche- reau, feux d'artifice, simulacre de bombardement du Parle- ment par la jeunesse des clubs de raquettes, musique, etc. Les vingt-huit premiers lauréats du Mérite Agricole étaient invités, avec leurs épouses, aux frais de la Province^ — 96 — A Tenir recevoir au Parlement, des mains des principaux représentants de l'autorité civile et religieuse, les distinc- tions créées k leur intention par un gouvernement bien inspiré. Presque tous furent à leur poste ; deux ou trois seulement ne purent répondre à l'appel. A mesure qu'ils se présentaient au Palais législatif dans la matinée du grand jour, on les conduisait chez le Premier Ministre, à qui ils étaient présentés. La fête proprement dite s'ouvrait à 6 heures du soir, par un grand banquet donné en leur honneur par le Premier Ministre. Dès 5 heures, les lauréats avf c les dames qui les accompagnaient étaient reçus dans les salons de la Présidence de l'Assemblée législative par l'hon. M. Marchand et Madame Marchand. LE DINER Ils étaient accueillis au Palais législatif avec toute la pompe des grands jours, tempérée par une grâce enjouée qui les mettait tout de suite à l'aise au milieu de tout ce luxe déployé en leur honneur. Les salons de l'honorable M. Marchand, Orateur de l'Assemblée législative, où les lauréats et les invités se sont rencontrés avant le dîner, et ceux de l'honorable M. Starnes, au Conseil législatif, par où l'on a passé avant la séance solennelle qui a ter- miné la fête, étaient décorés comme dans les soirées de gala. Les deux Orateurs, ainsi que madame et mesde- moiselles Marchand, faisaient les honneurs avec l'exquise courtoisie qui les distingue. La grande salle du restaurant, où l'on descend peu après 6 heures, est transformée en un ^'^éritable jardin, grâce à une habile bouquetière de la rue St.-Jean, Mme Lemie]ix. IIPP — 91 — On entre dans la salle du banquet au son de la mu- sique, dans l'ordre suivant : Honorable M. Mercier et Mme Drummond. M. C. Champagne et Mme Miron. M. Irviug V t Mme Nosbitt. M. Nesbitt ot Mrac Trv^nholmc Honorable C. Laugolier et Mme Z. Champagne. Honorable M. Boyer et Mme Di^slauriers. Honorable M. Joly et Mme Frémont. Honorable M. Garneau et Mme Duhamel. Honorable M. Frs. Langelier et Mmo Rhodes. Honorable M. Shehyn et Mme Charles Langelier. Honorable Colonel Rhodes et Mme Joly. Honorable M. Ross et Mme Thérien. Honorable M. Robidoux et Mme Marchand. Honorable M. Duhamel et Mme Angers. Honorable M. Starnes et Mme Doig. M. Oswald et Mme Albright. M. Deslauriers et Mme Lortie. M. Ouimet et Mme Hotte. M. Barclay et Mme Hunter. Honorable M. Marchand et Mme Dobbie. Puis la foule des invités. La table d'honneur est occupée par l'honorable M. Mercier, ayant à sa droite Mme Drummond, M. Nesbitt, Mme Trenholme, M. Drummond ; à sa gauche M. Charles Champagne, le vénérable lauréat, Mme Miron, sa fille, M. Irving, Mme Nesbitt ; et en face l'honorable Joly de Lotbinière et Mme Joly de Lotbinière, l'honorable colonel Rhodes, Mme Rhodes et Mme Frémont. — 98 — Les deux bouts de la table d'honneur sont occupés par les honorables Charles Langelier et A. Boyer. Faisons le tour des deux tables latérales. Celle de droite est présidée par l'honorable M. Duhamel, et voioi l'ordre dans lequel s'offrent à nos yeux les convives : Mme Auger, M. A. Bourbonnais, M. Bour- bonnais, M. P. P., le Dr Laloude, M. Eug. Casgrain, M. Barclav, Mlle Blackwood, M. Arch. Oswald,Mme Albright, l'honorable Henry Starnes, Mme Doig, M. Trenholrae, M. Owens, M. P. P., M. Dobbie, M. Blackwood, l'honorable F. Langelier, Mme Lortie, M.Doslauriers, M. Albright, M. HONORABLE P. GARNEAU Commissaire dea Travaux Publics. Villeneuve, M. P. P., l'honorable juge Champagne, le Dr E. Stewart, M. LeBlanc, M. P. P., M. Ouimet, l'honorable M. Grarneau, Mme Thérien, M. E. Benoit, M. Benoit, fils, M. Hall, M. P. P., M. Nantel, M. P. P., Mgr Labelle, M. Valiquette, Mme Deslauriers. A la table de gauche, présidée par l'honorable M. Robidoux : Mme Charlos Langelier, Mme Hodge, M. Doig, M. Gordon, M. Auger, Mme Gadbois, l'honorable — 99 — M. Shehyn, M. U. Barthe, M. Zéphirin Champagne, Mme J. Bourbonuais, M. Beaucharap, M. P. P., M. Lortie, M. et Mme Hotte, Mme Champagne, l'honorable J. Blan- chet, Sou Honneur le maire Frémont, M. Tarte, M. Rouil- iard, M. Gradbois, Mme Bourbonnais, l'honorable F. G-. Marchand, M. Dobbie, M. Hodge, M. Olivier, lo Dr Laroque, M. Cardin, M. P. P., M. Thérien, M. Louis Fré- cheti-e, le Dr Leclerc, Mme Marchand, M. Beausoleil, M. P., M. Préfontaine, M, P. Menu excellent. On y fait grand honneur. La carte mérite d'être citée à cause des allusions personnelles qu'elle contient : MEMC POTAGE A lu jardinii-Te POISSON Bar bouilli Sauce à la Cliampa;trne Petits pfttt'^s d'huitn s ENTRÉES ^ Salmiifondis de gibier aux Laun'ats, Pâtés de pduli'ts avi Mérité Agricole ROTIS Dindes farcis à ia de Lotbinièrc Perdrix à la Rhodes Filets de bœuf lardés ù la Bernatehez LÉGUMES Pommes de terre à la crêine, Frites, sautées, etc. Topinambours, Petits haricots Petits pois verts extra supertlns Asperges, Chanipii^iions blancs UESSEI^T Pudding 'irême à la trlace. Sorbets au rhum, gâteaux, fruits, etc. Thi^ Café VINS Sherry, Bordeaux, Bourgogne, Champagne glacé, Perrier-.Iouet, Chartreuse, Cognac, ApoUinaris, Soda anglais. w^m^ W il (llF li — 100 — Tout à coup une sonnerie de clairon éclate ; l'hono- rable M. Mercier se lève et propose les santés d'usage : à la Reine, à Son Excellence le Gouverneur-Général, à Son Honneur le Lieutenant-Gouverneur ; les verres se remplis- sent et se lèvent pendant que la musique joue l'hymme royal. Puis la musique attaque un thème plus vif et plus gai: Vive la Canadienne, les bravos éclatent, et l'hono- rable M. Mercier propose, au milieu d'un- enthousiasme indescriptible, la santé des hmréats : Messieurs, Nous venons de faire honneur aux toasts officiels qu'il convenait d'offrir dans cette circonstance ; je ne vous en H^S^ORABLE D. A. ROSS , Pr(?sidcnt du Conseil Législatif. proposerai maintenant qu'un seul, et ce sera celui des lauréats du Mérite Agricole et de leurs dignes compagnes. Nous fêtons, dans leur personne, l'agriculture, mère nourricière du genre humain, et nous nous inclinons res- ]^ '•^T.ousement devant ces vainqueurs d'une lutte paci- 'qvU!, o': chacun a conquis une place d'honneur par son cfXâ'-A, soii intelligence et sa prospérité. — 101 — Nous inaugurons, co soir, d'une manière officielle, et nous consacrerons tout à l'heure, par une grande solen- nité, l'ordre du Mérite Agricole, établi dans cette Province il y a à peine quelques mois ; premier ordre de chevalerie créé dans l'Amérique du Nord ; ordre respecté, qui est appelé à régénérer la classe agricole et à placer sur un piédestal convenable ceux de ses fils qui se distingueront. En honorant l'agriculture, nous honorons notre mère à tous, et en couronnant les plus digues de ses fils, nous récompensons l'ouvrier de la charrue, le plus noble de tous les ouvriers, et offrons une prime d'encouragement au travail et au succès des enfants de l'avenir. Ce n'est point une œuvre d'un Jour, mais c'est une œuvre permanente, que nous confions à ceux qui vien- dront après nous, et que nous plaçons sous la protection de toutes les classes dirigeantes de notre société. Nous couronnons les cultivateurs qui sont restés dans les champs, pour y continuer les traditions de leur respectable profession, et nous invitons ceux qui ont abandonné ces champs et cette profession, à y retourner le plus tôt possible, et à reprendre, parmi leurs confrères, la position qu'ils y occupaient autrefois. Nous faisons plus : l'agriculture devant être, dans ce pays, la seule, de toutes les professions, qui verra ses membres couronnés par les plus hautes autorités et porter avec orgueil, sur leur poitrine, la médaille du mente, amènera forcément dans ses rangs une foule de jeunes gens intelligents et riches, sortis d'autres professions, et que l'espoir de la récompense et l'amour du travail pousseront vers la charrue de leurs ancêtres. Dans le banquet de ce soir, c'est l'agriculture qui triomphe. C'est elle qui a la place d'honneur. J'ai tenu il 'wmw i i ~ 102 — à mettre à ma droite la digne compagne d'un de nos dignes lauréats. C'était pour prouver tout mon respect et ma véaération pour les femmes des cultivateurs, gar- diennes fidèles des traditions du foyer canadien, compa- gnes laborieuses de leurs braves maris. J'ai tenu aussi à placer à ma gauche le vétéran des lauréats, qui recevra, tout à l'heure, à quatre vingt-deux ans, sous la forme d'une médaille d'or, de la main même du représentant de Sa Majesté dans cette province, la récompense due au long et pénible travail qu'il s'est imposé depxiis tant d'années pour améliorer son sort et relever la condition du laboureur. Je voulais, par là, montrer mon respect à tous ses confrères lauréats ainsi qu'à tous les cultivateurs de cette province, et prouver qu'un premier ministre se souvient qu'il est lui-même le fils d'un cultivateur et qu'il doit aux sueurs bénies de son père la position honorable qu'il occupe maintenant Je vous invite donc tous, mesdames et messieurs, à boire à la santé des lauréats et de leurs compagnes ; souhaitons-leur bonheur et prospérité, et qu'ils puissent bientôt, si ce n'est point déjà le cas, se reposer dans un© aisance honnête des fatigues d'une carrière laborieuse et respectable. Dans certains pays, on couronne les généraux qui ont gagné de grandes batailles et bien servi leur souverain ; pour obtenir ces couronnes, ils ont dû marcher dans le sang de leurs semblables, dévaster les campagnes, brûler les villes, et jeter le deuil dans des milliers de familles. C'est par la mort que ceux-là arrivent à la gloire ; c'est par la vie, messieurs les cultivateurs, que vous y arrivez de votre côté. Au lieu de tuer pour vous rendre illustres, vous donnez la vie ; au lieu de faire pleurer, vous conso- — 108 — lez ; au lieu de ruiner la patrie, vous l'enrichissez ; an lieu de dévaster les champs, vous les embellissez, et an lieu de brûLr les villes, vous aidez à les construire ; an lieu d'en chasser les habitants, vous les nourrissez ; an lieu de jeter le deuil dans les familles, vous y apportez l'honnête aisance. Buvons donc, mesdames et messieurs, à la santé de nos excellents hôtes, les lauréats du " Mérite Agricole " et de leurs compagnes. " On fait une ovation de plusieurs minutes au Premier Ministre, qui donne la parole à l'honorable juge Oham- HONORâBL!^ JOS. SHEHYN Trésorier de In Proviucu pagne, le lils du lauréat. Celui-ci est tout ému ; il s'ex- cuse sur l'agréable surprise qu'on lui fait. La réponse appartient, dil-il, h celui qui va recevoir dans quelques instants le prix d'excellence, mais les rudes labeurs ne lui ont pas laissé le temps de se préparer à faire dos discours. En fils obéissant, il doit priMidre sa place pour dire : Merci à tous ! A tous les membres de la Législature, sans distinction de parti, il dit : il fait beau de voir que tous — 104 — s'unissent pour honorer l'Agriculture. Notre province est essentiellement agricole, et on honorant l'Agriculture, on honore toute la Province, On donne un élan irrésis- tible à l'agriculture en créant une Légion d'honneur pour le cultivateur, et l'on peut déjà prévoir qu'à la prochaine réunion de ce genre, on aura deg centaines et des centaines de lauréats. (Longs applaudissements.) Avant de se lever de table, nouvelle cause d'émotion : le Premier Ministre donne lecture à son voisin, M. Cham- pagne, de la commission qui le nomme membre du Con- seil d'Agriculture. K LA FÊTE EXTÉRIEURE Dans l'intervalle, grand spectacle au dehors. Quinze mille personnes sont massées aux abords du Parlement, dont la façade s'embrase par moments de feux de raille couleurs. A sept heures et demie, sept clubs de raquetteurs, le Huron, le Mnnta^nais, le Voltigeur de Lévis, le Canadi n de St-Sauveur, V Union Commerciale, le Québec etVEmerald, en- viron trois cents manifestants sous le coramaudement général de M. Théofred Harael, se sont réunis et se sont divisés en deux brigades pour aller à la rencontre de Son Eminence le cardinal et de Son Honneur le Lieutenant- Gouverneur. Un fort contingent de raquetteurs, avec leurs corps de clairons respectifs, escorte Son Eminence le cardinal Taschereau, avec flambeaux et feux de bengale, jusqu'au Parlement. ■li SON EMINENCE LE CARDINAL TASCHEREAU Archevêque de Québec. ..^:".ii?;'*/ ■ — 106 — Quelques instants aprtîs, le Lieutonant-Gotiverneur arrive, accompagné lui aussi d'un détachement considé* rable de raquetteurs avec clairons, flambeaux et précédés de la fanfare de la batterie B. Pendant que ces distingués personnages se rendent k la salle du Conseil législatif, où doit pvoir lieu la cérémonie, les clubs de raquettes se rangent sur le chtmin transversal eu face du Palais législatif, et ce n'est bientôt plus qu'une grêle, qu'un pétillement de fusées, de bombes, d'étoiles. On rend la liberté à deux ballons transparents ; sur l'un on lit : Champagne ; sur l'autre : Mérite Agricole. La foulo les suit du regard' dans les airs et bat des mains. Puis les régiments de raquetteurs montent à l'assaut, crânement, comme de vieux troupiers. Repoussés dt'ux fois, pour faire durer le plaisir des spectateurs, ils reviennent à la charge, cette fois pour vaincre, et pour célébrer leur vic- toire dans une conflagration de feux de bengale. -X- LA GRANDE SEANCE Jamais la paisible et solennelle enceinte du Conseil législatif n'avait vu foule aussi compacte et aussi brillante que ce soir-là. Pas un pouce d'espace libre dans la galerie ni sur le parquet. Jamais non plus on n'y avait vu une telle variété de costumes. Le Lieutenant-Grouverneur i'U tenue ofiicielle ; Son Eininence le Cardinal et ses prélats Mgr Harael, Mgr Marois, ainsi que Mgr Labelle, Mgr Marquis ; le Premier Ministre, portant avec aisance et dignité, en sautoir, le ruban et la graud'croix de Saint-G-régoire le G-rand, et sur sou habit noir la plaque du même ordre et la croix d'officier "^^J^^:^!^W"^l 107 de la Léj^ion d'Honneur ; le lord-év^quo Williams, et les révérends MM. Love et Williams ; le corps consulaire en costume officiel, M. Van Bruyssi'l, M. le comte do Turenne, M. Ovide Fréchette ; le shérif do Montréal, l'honorablo S. G. LE LORD-EVëQUE WaiLIMdS Métr()j)olitiiin. Rosaire Thibaude^u, en grand costume ; 1(» trône entouré d'une constellation de colonels, aides-de-camp, officiers d'infanterie ; juges, ministres, conseils de la reine ; invités eu costume de bal ; un détachi^ment de zouaves pontifi- caux de 1870, dans leur élégant uniforme ; tout cela, mêlé î I — 108 — aux toilettes des gracieuses Québecquoises, formait uu coup d'œil imposant, capable à lui seul de fixer à jamais dans la mémoire la scène qui allait se dérouler. On ne pouvait désirer une réunion plus représen- tative que celle qui se pressait dans l'enceinte du Conseil législatif, où toutes les classc^s de la société étaient présentes, depuis les plus hauts dignitaires de l'Eglise, de l'Etat, de la magistrature, de l'armée, du corps consulaire, jusqu'à l'humble laboureur vêtu de la laine de ses brebis, suivant la poétique expression de l'honorable M. Angers. Nous donnerons plus loin une liste des invités présents, ainsi que des personnages officiels qui avaient accepté l'invitation, et d-s membres des conseils et sociétés d'agri- culture aussi invités. Quand ou voit le représentant de Sa Majesté, un prince de l'Eglise, des sommités de la magis- trature canadienne comme sir Wm. CoUisMeredith, vingt prélats, évêques, prêtres, six colonels avec leurs officiers, neur consuls, s'associer à une fête en honneur de l'agri- culture ; quand on voit sur cette liste plus de 1300 noms d'invités dont la plupart avaient accepté l'invitation, il ne faut pas se demander si la démonstration répondait juste au sentiment public. La salle du Conseil législatif, toujours élégaute et imposante, avait été décorée avec goût pour la circons- tance. Au-dessus du trône de Son Honneur le Lieutenant- Grouverneur, on avait susp'udu un tableau impromptu de M. Charles Huot, VApolhéoae de la Charrue. Cette toile de près de trente pieds carrés avait été brossée en trois jours Sujet simple, mais expressif: sur une nuit semée d'étoiles se détache \ivement la rude charrue, portée sur un nuage dans un rayonnement de soleil levant. Pour cadre, une guirlande de feuilles d'éra- ait uu coup LUiais dans i représen- iceinte du îiété étaient l'Eglise, de consulaire, ses brebis, M. Angers, s présents, >ut accepté étés d'agri- ntant de Sa 3 la magis- dith, vingt rs officiers, • de l'agri- 1300 noms atiou, il ne tidait juste égaute et la circous- ieutenant- romptu de s avait été ressif : sur t la rude ement de lies d'éra- ^mm — no- ble, le symbolique castor, les armes de la Province, et deux inscriptions en lettres rustiques : La nourricière det peuples, et Mérite Agricole. Sur la tribune de gauche, est suspendu un excellent portrait à l'huile de M. Charles Champagne, le premier titulaire du Mérite Agricole, entouré de guirlandes de verdure et de l'inscription Charles Champagne, en lettres d'argent. A l'entrée de Son Honneur le Lieutenant-Gouverneur, tout le monde se lève et bat des mains ; de même quand M. Mercier donne le bras à Mme Angers pour la conduire, avec Mlle Angers, aux places d'honneur qui leur sont réservés. HONORABLE J. E. ROBIDOUX Procureur-GéiH^ral La Musique de la Batterie, dirigée par M. J. Vézina, se fait entendre dans la galerie ; puis le Premier Ministre ouvre la séance en ces termes : — 111 Votre Honneur, Votre Erainence, Milord, Mesdames et Messieurs, La réunion d'aujourd'hui — je devrais dire la grande solennité d'aujourd'hui — est destinée à marquer dans l'histoire de notre Prorince. Elle y fera époque, non seu- lement par son cachet de nouveauté, non seulement par l'importance de l'idée dont elle est la réalisation, non seulement par la j?raiideur des résultats qu'elle nous laisse entrevoir, mais en<*ore par la majestueuse solennité que lui prête le concours de tout ce que l'Eglise et l'Etat comptent de plus élevé dans leur double hiérarchie. Depuis les temps hs plus reculés de l'histoire, trois grands symboles ont rayonné sur le blason des peuples civilisés, dont ils ont fait l'av'^enir et la force : ce sont la Croix, l'Epée et la Charrue. La Croix, signe de rédemption suprême, espoir de toute vie future, sublime instrument de moralisation, guide éternel destiné à conduire les nations dans les sentiers de l'éternelle justice ! L'Epée, emblème de l'autorité civile empruntant la force physique pour soutenir l'autorité morale, rehausser la majesté des lois, défendre les intérêts de la société, maintenir la paix de l'intérieur et assurer le respect des frontières. La Charrue, nourricière du genre humain, notre mère à tous, qui arrosée des sueurs nées de la faute du premier homme, sacre le travail de ses fils en arrachant aux entrailles de la mère commune les trésors qui font les peuples riches et engendrent les fortes races. Ces trois grands symboles, Messieurs, sont ici repré- sentés par les personnages les plus autorisés dont s'honore la patrie : par le représentant si respecté do la gracieuse Souveraine entre les mains de qui repose la sauvegarde pacifique de nos institutions ; par un prince de l'Eglise, — 112 — dont le pied touche aux degrés du trône même de Saint- Pierre ; et — la Charrue, la noble et vaillante charrue de nos pères ! — par ceux de nos compatriotes qui font l'objet de cette démonstration, par les vingt-huit lauréats du pre- mier concours du Mérite Agricole de la province de Qué- bec, qui rehaussent l'éclat de cette fête par leur présence, côte à côte avec les courageuses compagnes des travaux qui ont valu à ces champions de notre agricultiire la pre- mière et la seule décoration officielle dont le pays ait encore cru devoir orner la poitrine de ses enfants. C'est donc toute la patrie, Messieurs, dans sa mani- festation la plus complète et la plus éloquente, qui se réunit en ce jour pour acclamer ceux qui, dans la sphère du progrès matériel et des luttes journalières de la vie, ont bien mérité d'elle. Et où se fait cette réunion ? Dans l'enceinte même destinée aux délibérations de nos législateurs, sous les yeux d'un peuple éclairé, au milieu de l'élite de notre population, à côté de la vieille citadelle de Québec, témoin des combats légendaires que se livrèrent les deux plus formidables puissances de l'Eu- rope pour la suprématie du Nouveau Monde, dans ce . palais national, de" fenêtres duquel on peut apercevoir la plaine où notre patriarche, Louis Hébert, lia la première gerbe de froment poussé dans le sol vierge de la Nouvelle- France. Ce nom permet de faire un bien agréable rappro- chement. Notre Cardinal vénéré descend de ce Louis Hébert, et la terre de ce premier colon est couverte aujour- d'hui par la Basilique, le Séminaire et l'Université Laval. Quel fait admirable ! Le cultivât^ rr français d'autrefois représenté par son parent, un prince de l'Eglise, dans une fête en l'honneur des cultivateurs d'aujourd'hui. Conso- lante solidarité des événements ! conséquence rassurante des desseins providentiels ! Je le répète, tout c -ncourt à faire de la présente circonstance une solennité exceptionnelle Et, d'avoir humblement contribué à son succès, par de longs et cons- tants efforts, sera pour moi un sujet d'orgueil dont j'aurai, Messieurs, bien du mal à me défendre. — 113 — L'agriculture est non-seulement le premier des arts au point de vue de son utilité et de ses bienfaits, mais il est encore le premier des arts par ordre de date, son insti- tution remontant aux Jours reculés où les premières aurores de la civilisation rayonnèrent sur le monde. Les mythologies païennes lui attribuent même une origine céleste. En Egypte, c'est le dieu Osiris qui enseigne au peuple les premiers éléments du labour, et l'animal qui trace le premier sillon et ouvre le premier guéret, devient le bœuf Apis, à qui la postérité élève des temples. HONORABLE GEO. DUHAMEL Commissaire des Terres de la Couronne. En Grèce, c'est Cérès la blondi», fille de la Terre et du Soleil, qui, la première, ensemence la plaine, et reste, jusque dans nos siècles modernes, la persoiinificiition poé- tique de l'agriculture et des moissons dorées. Chez les Romains, les croyances populaires fout remonter la culture du sol à Saturne et à Jupiter. Chez ce peuple, dont les légions commandèrent à l'univers, les plus grands guerriers comme les plus célèbres hommes d'Etat s'honoraient de manier la bêche et la houe, et 8 114 i'amais les annales de Rome ne furent plus brillantes qu'à 'époque où les Cincinnatus retournaient modestement à leur charrue, après avoir conquis des royaumes ou sauvé la patrie. Au moyen-âge, et jusqu'à nos jours, chez les peuples 'de l'Europe, la noblesse — sentiment un peu étroit, mais qui trouve sou excuse dans l'antiquité des traditions — la noblesse n'« yvv^iis reconnu que deux métiers qu'un fils de race put exe xr sans déroger : le mélier de soldat et celui de laboureur. Je suis loin, Messieurs, de partager cet exclusivisme, qui n'est, après tout, qu'un préjugé du passé ; mais il sert à appuyer mr. '^>v ". .^-.7 démontraJit à quilles traditious, aussi brillant' û q ''a'^oieniie?,, se rattache la noble profis- sion de cultivatocr d' .-ol, f t de quel prestige cette pro- fession a joui à toutes let éyoc^ues. Du reste, iî n'y ., p.v8 ^rx manières de penser là- dessus. Les plus savants cconvj.iii^ies n'ont qu'une A'oix pour proclamer l'agricTilture comme la base de toute pros- périté publique, comme la force vive dos sociétés. Sans l'agriculturis îoute industrie est condamnée à dépérir et à s'éteindre faute d'alimentation. C'est l'huile dt' la machiîie; c'est la flamme du fover ; c'est la condition nécessaire de tout mouvement ; c'est la source de la vie elle-même. L'agriculture est la plus vaste conquête de l'homme. C'est elle qui distingue les peuples civilisés des peuples sauvages. Si elle di:sparaissait, l'humanité retomberait dans la barbarie primitive et serait forcée de recommencer l'ascension de l'échelle fatale dont elle gravit si lentement et si péniblement les degrés depuis l'époque où elle vivait de racines, se couvrait de peaux de bêtes, et n'avait d'autre înoyen, pour allumer le feu de l'âtre, que de frotter deux branches d'arbre l'uiie contre l'autre. Aussi, dans tous les pays civilisés, les hommes d'Etat les plus expérimentés et les j^lus pratiques donnent-ils leur — 115 — attention constante à tous les problèmes qui se lattacheut à ce grand art. Partout l'on voit se multiplier les sociétés d'agriculture, les écoles d'agriculture, les fermes modèles, les journaux et les revues agricoles. La science dirige plus que jamais ses investigations de ce côté. Depuis un siècle, les découvertes de la chimie ont entièrement bouleversé les anciens modes de culture, et de nos jours, les nombreuses inventions de la mécanique ont complètement révolutionné cette industrie. A l'heure HONORABLE GHAIILES LANGEUER Secrétaire Provincial qu'il est, la terre s'enrichit de nouveaux produits ; on introduit de nouvelles méthodes d'irrigation ; on adopte l'usage de nouveaux engrais plus riches et moins coûteux ; ou amende, de toutes façons, l'élevage des bestiaux et la culture des arbres fruitiers ; le système d'assolement, ce qu'on appelle ici le système de rotation, s'applique aujour- d'hui partout, et donne dos résultats étonnants, tandis que les moissonneuses, \es faucheuses, les herses mécaniques, les machines à battre le grain, doublent le rendement du sol en diminuant de moitié ce que son exploitation pour- rait avoir de lent et de pénible. — 116 — Enfin, l'instruction se répand chez le cultivat<*ur, Messieurs ; et — c'est une des choses consolantes quej'airae à constater ici — à mesure que la diitusion s'en fait sentir, on découvre dans l'esprit public une tendance universelle et sincère à relever de plus en plus le niveau social de cette noble profession. Le défaut d'instruction, que des circonstances natio- nales malheureuses avaient trop généralisé, chez nous, parmi les classes vouées aux travaux manuels, n'a point p.'rmis, pendant longtemps, à la majorité de nos cultiva- teurs, de s'élever à la hauteur qu'ils avaient le droit d'at- teindre ; mais en face des progrès qui s'affirment si éner- giquemeut, j'ose en risquer ici la prédiction, Messieurs: les circonstances, qui sont déjà changées, changeront encore ; et, dans notre pays comme ailleurs, l'agriculture, qui a fait la force du passé, fera la force de l'avenir. Le mouvement est commencé, non seulement ici, mais dans les anciens pays de l'Europe. Et, constatons-le avec joie, c'est encore la France qu'on voit à la tête de ce beau mouvement. Je regrette qu'il ne soit point parti d'ici ; mais ce sera toujours pour nous un orgueil bien naturel et uniî satisfaction suffisante à notre fierté, que de pouvoir emboîter le pas dernière notre glorieuse mère-patrie, cha- que fois qu'elle entrera dans de pareilles voies. L'ordre du Mérite Agricole fut établi en France en 1833 , c'est l'œuvre de M. Mélin., alors ministre de l'Agriculture. C'est une distinction honorifique destinée à récompenser les j)ersonnes qui, à un titre quelconque, ont rendu dos services à cette industrie. Cet ordre ne se compose que de chevaliers, dont le nombre est fixé à mille, sans que le nombre des croix accordées puisse dépasser deux cents par année. Les membres de l'ordre sont nommés à vie ; les étrangers peuvent y être admis, mais ne figurent pas dans le cadre fixé. La décoration du Mérite Agricole consiste dans une étoile à cinq rayons double*, surmontée d'une couronne de feuilles d'olivier ; le centre de l'étoile, entouré d'épis, présente d'un côté l'effigie de la Répu- blique, avec la fondation de l'ordre, et de l'autre la devise — 117 — •' Mérite Agricole." L'étoile, éraaillée de vert, est en argeut, et son diamètre fst de quatre centimètres. Les chcvaliersdu Mérite Agricole portent la décoration attachée à un ruban moiré vert, bordé d'un liséré couleur amarante, sans rosette, sur le côté gaucshe de la poitrine ; le ruban p<'ut également être porté sans la décoration. Les nomi- nations sont faites par arrêté du ministre de l'Agriculture. Sans être absolument identique, l'ordre du Mérite Agricole de la province do Québec ressemble trop à celui de la France — par sou objet surtout — , pour refuser de reconnaître à celui-ci certains droits de paternité. Tout au moins peut-on les dire frères l'un de l'autre. HONORABLE A. BOYER Membre du cabinet de la province de Québec . Quoiqu'il en soit, le nôtre est aujourd'hui fondé ; le concours ouvert a été beau ; les champions qui en sont sortis vainqueurs sont nombreux et remarquables ; le premier ordre de chevalerie du Nouveau-Monde, — ordre pacifique s'il en fût jamais — entre aujourd'hui en exis- tence ; il nait sous les auspices les plus brillants, et s'inaugure sous les plus augustes patronages de la nation : Dieu lui prête longue vie ! — 118 — Je n'ai pas, Messieurs, l'ambition de m'attribuer le principal mérite d'une innovation destinée — tout le monde l'admet — à produire tant de féconds résultats. Ce serait faireinjustice à plusieurs, et, en particulier, à trois hommes, qui ont droit, dans cette circonstance plus que jamais, à la reconnaissance du pays comme à mon plus solennel hommage. Je ne suis que l'humble exécuteur de leurs grands projets. FEU MGR A. LABELLE Pkotonotaiue Apostolique Sous-Ministre do rAi^riculturc. Je veux parler de mon brave ami, mon ancien collègue, M. le colonel Rhodes, dont le trop court passage au ministère de l'agriculture a cependant été si honorable pour lui et si utile pour nous. Je veux aussi parler de M. Henri Grustave Joly de Lotbinière, un de mes prédécesseurs au poste que j'ai l'honneur d'occuper dans la Province, l'homme univer- sellement respecté qui, depuis ses premiers pas dans la vie publique, a donné, sans compter, aux intérêts agricoles — 119 — (le son pays, tous les trésors de ou graud cœur et de sa belle intelligence. Je veux enfin parler de Minior luinistre, M. Joly, et le niinple laboureur df St-Eu»tache, forment un croupe intéressant. Le vieillard, eu se retournant, est salué par les bravos de la foule ; la médaille d'or que vient de lui remettre le repré.sentant de Sa Maje^té brille su )oitrine. Elle a été noblment gaijnéo î Quels applaudissements aussi lorsque Son Eminence attache la première médaille d'argent sur la poitrine de M. James Druramond ! ^*"W1*WIMM(iPt"*^ Mme Geo. Kydd est absente. M. John Nesbitt, un tout jeune homme, reçoit sa médaille d'argent des mains du lord-évêque, et est acclamé quand il retourne auprès de sa charmante jeune épouse. M. Q-eo. Irving reçoit sa médaille des mains de Mme Angers. — 123 — Le Premier Ministre décore M Oswald, et va eusuite courtoisement inviter l'honorable J. Blanchet, le chef de l'opposition, à en faire autant pour M. Trenholme. M. Valiquette est décoré par l'honorable M. Rhodes; M. Hotte, un jeune homme fort distingué, par Mgr Labelle ; M. Morin, par l'honorable M. Starnes ; M. Lortie, par l'honorable M. Marchand ; M. Hodge, par l'honorable M. Boyer, son député ; M. Deslauriers, par l'honorable M. F. Langelier ; M. G-adbois reçoit sou diplôme de M. Ber- natchez ; M. Thérien, de l'honorable Wilfrid Prévost ; M. Rocand, de l'honorable M. Joly ; M. Benoii, de Mme Shehyn ; M. Auger, de Mme Charles Laugelier ; M. Doig, de Mme Frémout ; M. Dobbie, de Mme Berna^^chez ; M. Albright, de Mme Joly do Lotbiuière ; M. Barclay, de M. Nantel ; M. J. Bourbonnais, de son député M. Bourbon- nais ; M. Antoine Bourbonnais, de M. Van Bruyssel ; M. Victor Bourbonnais, de M. le comte de Turonne. La musique se mêle aux applaudissements. — 123 — L'honorable M. Joly de Lotbinière, appelé à parler, prononce un petit bijou de discours dont Toici la sténo- graphie : Votre Honneur, Eminence, Mesdames, Messieurs, S'il avait été possible de réunir ce soir dans cette enceinte tous les cultivateurs.de la province de Québec, je crois qu'ils seraient partis d'ici avec une opinion bien différente de la dignité de la mission qui leur est confiée,, que celle qu'ils avaient auparavant. Je crois qu'en partant d'ici ils auraient compris toute la dignité de leur mission, toute la grandeur de leur ou- vrage et qu'après cela ils n'auraient jamais méprisé leur état comme un nombre trop grand d'entre eux sont portés à le faire. Ce ne sont pas les hommes de profession, les hommes d'affaires, ce ne sont pas les hommes d'éducation qui regardent les cultivateurs avec mépris. Au contraire, nous voyons tous les jour^ les hommes les plus distingués dans toutes les car^''..oS exprimer l'espoir que le ciel leur réser- vera '■^ _/ ,ues années de vie pour aller vivre à la cam- pagne comme des agriculteurs, des " habitants. " C'est là l'ambition d'un très grand nombre d'hommes qui se sont distingués dans la politique, dans les a-ts, dans les lettres ; terminer leur vie à la campagne, voilà leur rêve le plus cher. Non certes, ce ne sont pas les hommes de profession qui méprisent le cultivateur. Malheureusement, c'est trop souvent le cultivateur lui-même qui se méprise. Bien en- tendu, je ne parle pas ici des cultivateurs distingués, lau- réats de cette fête, les modèles et l'honneur de la classe agricole ; ceux-ci savent exactement la valeur des choses, c'est à la sueur de leur front qu'ils ont gagné leurs lauriers, c'est pierre par pierre qu'ils ont érigé l'édifice de leur propriété. Ceux dont je parle, sont les jeunes cultivateurs, — 124 - la j]fénération qui se lève dans nos campagnes, qui ma! heureusement ne comprennent pas la dignité des travaux de leurs pères, qui ne comprennent pas que la profession d'agriculteur est la plus grande, la plus noble des pro- fessions. Ce sont ceux-là que je voudrais atteindre. Je voudr£(,is leur faire comprendre combien grande, combien fatale est l'erreur qui .fait qu'ils abandonnent ce sol arrosé des sueurs de leurs ancêtres et auquelilsdoivent la vie et tout ce qu'ils possèdent. Et pourquoi l'abandonnent-ils ? Pour venir dans les villes, dans l'espoir d'améliorer leur posi- tion, de s'élever au-dessus du rang de cultivateur. Mais où trouvera-til une profession plus noble ? Le cultivateur est celui qui noas donne notre pain ; c'est lui qui nous habille. Que serait l'homme d'Eta', l'homme de profession ? que serait le plus grand auteur s'il n'avait pas le cultivateur pour lui donner le pain ? C'est la profession la plus noble ; c'est la plus indé- pendante aussi. Le cultivateur n'a pas de maître, si ce n'est Dieu. Dieu qui le voit quand il défriche la forêt, Dieu qui le voit lorsqu'il laboure la terre, Dieu qui le voit lorsqu'il y jette la semence ! (J'est en Dieu qu'il a confiance lorsqu'il confie à la terre cette semence qu'il a retranchée quelquefois sur le pain de sa famille, convaincu que la Providence le récompensera au centuple de son sacrifice. Et la terre étant ensemencée, il lève les yeux vers Dieu et lui dit sa prière: Envoie-moi le soleil, envoie- moi la pluie, la chaleur, pour faire germer mon grain, mon espérance et celle de ma famille. Je ne voudrais pas me retirer sans avoir rendu justice k ceux à qui revient en grande partie le mérite du succès de cette soirée, qui inaugure un état de choses qui contri- buera beaucoup à la prospérité de l'agriculture dans cette province. Voici deux juges du Mérite Agricole ; ils ont jugés les autres, ils sont prêts à être jugés eux-mêmes. Ou a voulu critiquer leurs décisions ; ils sont prêts à rencon- trer leurs accusateurs. Leur rapport détaillé sera livré — 125 — ma! m Lravaux Dfession les pro- oudrsdis itale est •osé des 3 et tout s ? Pour UT posi- )le ? Le c'est lui )mme de ivait pas us iudé- re, si ce la forêt, iu qui le qu'il a qu'il a n vaincu de sou es yeux euvoie- liii , mou justice succès cou tri- tus cette ils out les. Ou I reucou- livré au public qui pourra se renseigner par lui-même de la. sagesse et de l'esprit de justice qui les ont guidés daus^ leurs décisions. Ils sii^nalent les défauts et indiquent eu même temps le remède. Si jamais deux hommes ont rempli leur devoir avec honnêteté, intelligence, justice et talent, ce sont Messieurs Casgrain et Blackwood, juges du Mérite Agricole." (Vifs applaudissements.) Son Honneur le Lieutenant-Gouverneur et Son Emi- nence le cardinal Taschereau ont bien voulu clore la séance par des allocutions qui ont accru l'éclat de cette fête imposante de l'habitant canadien. Les voici : DISCeUR. DE SON HONNEUR LE UEUTENANT-GOUVERNEUR ANGERS Eminence, Milord, Mesdames et Messieurs, Il n'entre pas dans mes attributions de faire des dis- cours et vous n'en devez pas atteiidre un de moi. Pour moi, le silence est d'or. Mais, comme président officiel— je regrette de ne pouvoir dire comme président effectif — du Mérite Agricole, je ne puis déclarer cette séance close avant d'offrir mes remerciements à ceux qui, par leur présence, ont donné de l'éclat à la solennité. Je remercie les officiels, les dignitaires, les représentants des nations étrangères, les membres du Conseil d'Agriculture, toute l'assemblée ici présente pour l'éclat qu'elle a donnée a cette démons- tration ; votre présence, Messieurs, l'a rendue effective pour le public en général et agréable pour nous ; elle sera salutaire pour l'avenir. Mais ceux que je dois remt^rcier surtout, ce sont vous, Messieurs les lauréats. (Appl.) Je vous remercie de l'exemple que vous donnez au pays, à vos voisins. Quand vous retournerez chez vous, fiers de la décoration que vous portez, fiers de ce parchemin que A'ous suspendrez dans vos denieurfs, vos voisins mus d'une légitime émulation voudront être ici, l'an prochain, vos successeurs. (Appl.) On nous a dit, Messieurs, que la noblesse d'Europe ne reconnaissait que deux professions : les armes et la char- rue ; les armes par besoin, par esprit de conquête, la charrue — 126 — par goût. Mais la noblesse de notre pays a toujours cumulé les deux professions. Nos ancêtres ont défriché le pre- mier sol, le fusil d'une main ei la hache de l'autre. (Appl.) Messieurs, de cette noblesse d'autrefois, il en est resté parmi nous, et c'est elle encore qui nous donne l'exemple. Les seigneurs de jadis défrichaient la terre côte à côte avec leurs censitaires ; ils étaient toujours prêts à crier : aux armes ! quand l'Iroquois cruel se présentait. Aujour- d'hui cette même noblesse s'honore encore du titre de cultivateur, et quand l'occasion s'en présente, elle dit : Etudiez. La récolte n'a pas été bonne dans tel champ, la production n'a pas été aussi considérable que vous vous y attendiez, ce n'est pas la Providence qu'il faut accuser, ce n'est pas le soleil qui vous a manqué, ce n'est pas le sol qui s'est desséché, mais c'est le défaut d'instruction agricole. Et les gens qui sont aujourd'hui à la tête de nos ins- titutions représentent parmi nous cette noblesse d'autre- fois. (Appl.) Mais on nous a dit que l'ambition des gens de pro- fession est d'acquérir une terre. C'est bien vrai. Comme avocat, je puis vous le dire, ennuyé de toujours manger les autres, j'aurais été fier de pouvoir me subvenir à moi- même. (Appl.) Messieurs, les gens de l'armée ont les mêmes ambi- tions que les avocats, et nous avons devant nous l'exemple vivant d'un officier qui a renoncé à son épée pour prendre la faucille. (Appl.) Ainsi, ces gens instruits, ces gens qui ont connu le costume doré, qui ont porté l'épée, s'en sont dépouillés de gaieté de cœur, pour revêtir la blouse du laboureur. On vous a dit que votre profession était noble. Sans doute, elle est noble. Suivant moi, elle est la plus noble de toutes. Dans notre travail, personne n'approche autant de l'action du Créateur que vous, cultivateurs. (Appl.) La Grenèse nous dit que Dieu de sa volonté créa le monde. Eh bien ! les cours agricoles vous enseignent — 127 — que le laboureur, de son travail, fait surgir le blé qui doune le pain. (Appl.) Oui, votre carrier» est noble, et malheur aux peuples, malheur aux jeunes gent, que la fierté chasse loin des champs, croyant que la vie est plus brillante et plus belle à la ville, croyant qu'ils porteront des habits qui feront d'eux de plus beaux cavaliers. Leur erreur est q-rande. Et ce que j'ai admiré surtout ce sbir, parmi les lauréats, c'est que presque tous les hommes étaient vêtus df l'étoffe faite de la laine de leurs brebis. (Appl.) 4 Et ceux qui ont été les plus applaudis, ce sont ceux qui se sont présentés ici habillés d'étoffe du pays. (Appl.) Suivez cette louable habitude de vous suffire à vous- mêmes. Ainsi, Messieurs les lauréats, de nouveau, je vous renouvelle mes remerciements pour l'exemple que vous avez donné, et de nouveau aussi je renouvelle mes remer- ciements à tous ceux qui ont pris part à cette fête. Je remercie les dames qui ont rehaussé de leur présence l'éclat de cette fête, car il n'est pas d'agricmlture parfaite sans l'horticulture, la culture des fleurs, et sans vous cette fête du Mérite Agricole n'aurait présenté que des épis du~s, si TOUS n'aviez pas représenté ici les jardins qui entourent les maisons. Je remercie aussi les différents clubs qui ont pris part à cette fête, qui ont accueilli l'autorité avec enthousiasme qui ont jeté sur le parcours de l'Eglise et de l'Etat, et sur cette fête, un éclat si brillant. De nouveau, à tous, je renouvelle mes remerciements, me rappelant peut-être trop tard que pour moi le silence est d'or. — 128 — DISCOURS DE SON EMINENGE LE CARDINAL TASCHEREAU Votre Houneur, My Lord, Mesdames et Messieurs, Comme nous somme» bien avancés dans la soirée, je ne vais dire que quelques mots de cet ancêtre dont on a parlé tout à l'heurt', de Louis Hébert, qui est mon neuvième grand-père. Voici quelques lignes qui fout son éloge : " Il est venu au Canada pour donner le com- mencement à une colonie ou peuplade chrétienne." Ce sont les propres expressions d'un historien du terpps. Voici ce que Charaplain en dit : " C'a été le premier ohef de famille résidant au pays qui vivait de ce qu'il cultivait." Et je dois dire que je suis très fier d'être un de ses descendants. (Applaudissements.) J'ai encore un autre titre de noblesse, c'est d'être le successeur de Mgr de Laval. (Applaudissements.) Mgr de Lava), qui probablement connaissait l'avenir du Canada, a pris toutes les précautions nécessaires pour que la des- tinée du Canada fût aussi heureuse qut^ possible ; et eutre autres choses il avait établi dans la paroisse Saint-Joachim, près du Cap Tourmente, que tout le monde connaît bien, non pas une école, mais une véritable université, non pas dans le genre de celle qui existe maintenant et qui porte son nom, mais une université telle qu'il en fallait dans ce temps-là. On trouve dans les archives du Séminaire les noms des élèves qui ont fréquenté cette université. Il y est dit par exemple qu'un tel, âgé de tant, venant de telle partie du pays ou de la France, est entré tel jour ; il en est sorti au bout de deux ans ou de trois ans après avoir appris le métier de forgeron, de menuisier, de couvreur en bardeau, d'architecte, de peintre, de tailleur, de sculpteur et surtout de cultivateur. (Applaudissements.) Les deux incendies du Séminaire, en 1*701 et 1706, ayant épuisé les ressources de Mgr de Laval, il fut obligé de fermer cette université en attendant des jours meilleurs, ^ 129 — mais le bon nombre d'élèves qui en étaient sortis répan-- dirent partout, dans la Province, les sciences pratiques qu'ils avaient acquises dans cette université qui a, par linstruction donnée à tant de personnes, rendu d'immen- ses services au pays. Maintenant, un mot sur le grand nombre de Canadit»us qui s'en vont aux Etats-Unis. Sans doute que nous devons déplorer cet exode, cependant il ne faut pas nous décou- rager. Pendant les 20 années de mon épisoopat, j'ai nommé les premiers curés résidents dans 42 paroisses nouvelles. (Applaudissements.) Aujourd'hui, à partir de la même époque, dans le diocèse de Chicoutimi, qui a été sous mon autorité pendant huit ans et que j'ai parcouru d'un bout à l'autre, il y a eu onze premiers curés résidents nommés. Voilà donc dans ces deux diocèst^s, depuis vingt ans, 53 paroisses nouvelles créées. Il y a un proverbo qui dit que le sucre attire les enfants : de même aussi un curé résidant attire les colons. Il y a actuellement dans l'archidiocèse quatorze mis- sions qui attendent un prêtre résidant. Il y a quelques jours Mgr de Chicoutimi m'écrivait, m'annonçant qu'il va faire bâtir plusieurs chapelles qui seront bientôt desservies par des prêtres résidents. Voilà donc un certain nombre de missions qui vont entrer bien- tôt dans la liste des paroisses. La fin du monde ne vien- dra pas par les familles canadiennes ! (Applaudissements.) Grâce au gouvernement de cette province et à la générosité de nos compatriotes, les pères Trappistes vont bientôt ériger sur les bords du lac !Saint-.Tean une univer- sité agricole comme Mgr de Laval en établit à Saiut- Joachim et, à l'exemple de ce bienfaiteur de la patrie, il« fourniront d'excellents cultivateurs qui coutrilDueront à enrichir notre Province et enseigneront à leurs enfants comment il faut cultiver Je me contente donc de dire du fond de mon cœur : Gloire à Messieurs les lauréats eu ce beau jour ! puisse leur couronne encourager tous nos compatriotes à sui vre un si bel exemple ! (Applaudissements.) » 9 mm — 180 IISTR DB8 DIOKITAIRB8 BT PBRSONIIAOBS OKTICIBLB INTITlIs JUOES L'honorable juge Pelletier, L'honorable juge C. Champagne, M. le juge Murray, M. le recorder Déry, L'honorable juge et Mme Caron, L'honorable juge Chauveau, Sir Wm. C. Meredith. CLBROÉ Son Eminenco le cardinal Tas- chereau, NN. SS. Marois, Alarquis, Paquet, Rév. M. Love avec Madame Love, Rév. MM. Hoffman, Charlesbourg, O. Corriveap, Ste-Pé- tronille, F. X. Plamondon, St- Jean, Rév. MM. Marois, St-Félix, Cap Rouge, Fafard, St -Joseph de Lé vis, Faguy, Basilique, C. Richard, Cap Blanc, F.ouleau, Ecole Normale, McCartliy, St-Patrick, Désy, Jésuite, Le Lord évoque Williams, Québec. Revd Mr Love " Mr Williams SKXATEUBS ET MEMBRES DB LA CHAMBRE DES COMMUNES MM. J. aodbout, M. P., p. lî. Casgrain, M. P., Dr Guay, M. P., L'honorable C. A. P. Pelletier. MILITAIRB8 Li^ut.col. DesJH.rdiiis et 4 officiers, Landry, A. D. C, Anjyot, et 20 officiers, Montizambert et 4 offi- ciers Lieut.-ooi. Foi-est, TurnbuU et 2 officiers, Major Jones et 5 officiers, " Lindsay et 3 officiers, Capitaine Morgan et 1 officier, Lieut.-col. Laurin et 2 officiers. CONSULS M. le comte de Turenne, Mme la comtesse de Turenne,. Mme la comtesse de Negroni, MM. C. Pitl, consul d'Allemagne, F. M. Ryder, consul des Etats-Unis, Van Bruyssel, consul de Belgique, MM. F. Carbray, consul du Por- tugal, M. Maguire, République Argentine, O. Fréchette, consul du Chili, C. T. Champion, vice-consul d'Uruguay, M. J. U. Laird, vice-consul du Brésil. 181 — tAs e Cftpon, 9au, Z0UAVB8 ilix, Cap oseph de [ue, \p Blanc, j Normale, Patrick, is, Québec. M. Charles Trudelle, commandant, avec 1 4 zouaves qui ont fait escorte à Son Eniinence le cardinal Taschereau. DIVBRS L'honorable sir A. P. Caron, Dr L. Larue, M. T. C. Casgrain, M. Panet Angers, Mme Gaspard Lemoine, Mlle Taschereau, M. et Mme Allaire, M. T. Pottinger, , MM. T. Lewis, le maire Frëmoni, et Mme Frémont, Honorables. F. Langelier, colonel Rhodes et Mme Rhodes, Gagnon, shérif, Thibaudeau, shérif, M. et Mme C. N. Frégeau. AUTBES LISTES d'IKVITÉS lES elletier. Des cartes d'invitation avaient, en outre, été adressées à toutes esTpersonnes suivantes : MEMBRES DU CONSEIL d'aGRICULTURE MM. Jëréraie Decarie, Notre- Dame de Grâce, Urgèle Valois, Pointe Claire, Joseph Pilon, St-Epiirem d'Upton, Auguste Guilbault, Ste- Elizabeth, Antoine Rocheleau, M. P.P., St-Hubert, I. J. A. Marsan, l'Assomp- tion, C. N. Péloquin, Notre-Dame de St-Hyacinthe, F. N. Ritchie, Ste-Anne de la Pérade, Rigobert Morier, St-Cyprien J. I. Tarte, Québec, Hiram D. Moore, Moore Station, MM les hon. H. Mercier, Premier Ministre, Joly de Lotbinière, l officiers, H Gédéon Ouimet, B Elisée Dionne, Ste- ;iers, ^Ê Anne de la Pocat. otHcier, H Louis Sylvestre, Ile )fficiers. H du Pads, 1 Mgr Isabelle, Ass.-Comm. de l'A- griculture et de la Colo- du Por- H nisation. MM. Eugène Casgrain, l'Islet, épublique ^B Auguste Casgrain, Rivière- Ouelle, 1 du Chili, ■ Joseph Ricard, St-Casimir, ice-consul H A. E. E. Lussier, M. P. P. Varennes, ice-consul H Rol)ert Ness, Howick, S. N. Blackwood, West Shefford, mam — 132 — CONSEIL DES ARTS ET MANUFACTURES Le Commissaire de l'Agriculture, ex-officio, Le Secrétaire de Itv province, ex- offioio, Le Surintendant de l'instruction publique, ex-otiicio. Honorable François Langelier, Québec. Révérend A. Audet, Berjjerville, MM. Ainédée Robitaille, Québec, Cléophas Hochette, St-Sau- veur, Georges E. Tanguay, Qué- bec, Cyrille Duquet, Québec, MM. Sam. Thos VVillet, Chambly, Timolaiiu Beaulieu, Lëvis, William Itutherford, Côte St-Antoine, Montréal, Albert Mebnard, Montréal, Louis Paul Morin, St-Hya- cintlie, James McCready, Montréal, Charles Chaput, Montréal, Charles F. Lalonde, Ste- Cunégonde, Montréal, Adolp. Leveaque, Montréal, Monseigneur A. Labelle, Québec, M. Edward J. Harkin, Trois- llivières. PRéSIDENTB DES SOCIÉTÉS d'aORICULTURE MM. John Martin, Argenteuil, L. O. Pépin, Arthabaska, L. T. Brodeur, Bagot, E. H. Bisson, Beauharnois, Ant. C. Taschereau, Beauce, Rév. E. Nadeau, " A, Ephrem Gagnon, Belle- chasse, George Champagne, Ber- thier, Wm. Fauvel, Bonaventure, N. H. Clapperton, " W. J. Harper, " H. S. Foster, Brome Damase Pariseau, Chambly, Joseph Desileta, fils, Cham- plain, W. Blackburn, (Jharlevoix, Rév. Ant. Fafard, " F. X. Roy, Chateauguay, J. O. Tremblay, Chicoutimi, E. Taylor, Compton, John A. McDonald, Comp- ton, F. Dumoulin, Deux-Monta- gnes, II MM. Edouard Marquis, Dorches ter, John Wadleigh, Drummond James Baker, Gaspé, T. F. Vordon, Naz. Richard, D. Jérémie D-jcarie, Hoche- laga, F. H. Henderson, Hunting- don, Jérémîas Murphy, Hunting- don, Frs. Ouimet, Iberville, G. Urg. Valois, Jacques- Cartier, E. D. Guilbault, Joliette, L. Robitaille, " Hubert Pelletier, Kamou- raska, Léonidas Lortie, Lac St- Jean, E. Robidoux, Laprairie, R. A. R. Simard, L'Assomp- tion, L'honorable J. A. Ouimet, Laval, — 138 - MM. Narcisse Cantin, Lôvis, E. Cfi.sgniin, l'islet, Peter Stouj^liton, Lotbinière, L'honorable Joly d« LotVnnii're, Lotbinière, MM. 1). McKeiïzie, Mt^gantic, (îpo. Bayiif, ** Simon Richard, Moiitcabii, P. Landry, Montmorency, Rév. J. Manjiii.s, " MM. Oiiëaiiue Morency, Montino- l'oucy, Amable Patvnaude, Napier- ville, lîenjauiin Prince;, Nicolet, F. S. ÎNIackay, Ottawa, Benj. N. Rcid, " B. J. C. A. Bock, " John Bryaon, Pontiac, W. J. Poupore, " Augustin Hussiôrc, Portneuf Barnalju Purent, (.Québec, L. P. P. Cardin, Richelieu, James Mairs, Tlichmond, MM. Auguste Tesiier, Riinoutki, Rev. P. Audet, " Solinifi Bertrand, Rourille, • Nap. Rouleau, Saguenay, Janius Snodgrass, Sheftbrd, J.O. Robertson, Hborbrooke Pierre Doucct, Soulanges, O. H. Martin, Stanstoad, M. E. Bernier, Ht-Hyacin- the, Thomas Roy, St-Jean, Michel lîourassa, St-Mau- rice, Dainase Caron, Tënnseouata, Damase Limoges, Terre- bonne, P. C. Bohémier, Terrebonne, E. O. Du val, Trois-Rivières. D. Brulë, Vaudreuil, L. J. O. Chevrier, Vaudreuil, R. P. Tanguay, Wolfo, E. S. Darche, Ft'lix (louin, Yamaska, Avila Bernard, Verchères. VICE-PRESIDENTS MM. Philiîis L;iiiie, Argenteuil, MM. \V. 7<'arley, Arthabaska, M. McDonald, Bagot, Moïse Yiau, lîoauharnois. Jos. Denis, Beauce A, L. Garant, B(;auce B, Jos. (îauthier, Bellechasse, Dieudoinu'i Denis, Berthier, Hagh Christie, BonavfMi- ture B, Rev. J. Gj\gné, Bonaventure, Alex. A'ieison, Bonaven- ture, John Cnbana, Brome, P. Elie ftte-Marie, Chambly, Philias Duval, Champlain, Edouard Gobeil, Charlevoix, L<^andre Bouchard, Char- levoix, Charles Bergevin, Chateau- Rév. Thos. Roberge, Chi- coutimi, J. W. M. Vernon, Conipton, John Scott, " Jno. Morrin, Deux Mon- tagnes, Octave Carrier, Dorchester, François Dérocher, Druni- mond, Jos. X. La voie, Gaspé, Chs. Holton, " Edw. Bourke, " Thonvis Irving, Hochelaga, W. H. Walker, Huntingdon, James Burke, '• Joseph Lucien, Iberville, — 184 — MM. François Déguise, Jacques- Cartier, Benj. Geoffroy, Joliette, Ant. Guy, Kainouraska, P. H. Dumais, Lac St-Jean, E. 0. Brossenu, Laprairie, N. Lachapelle, L'Assomp- tion, J. Bte. Bélanger, Laval, Benj. Moffette, Lé vis, Alexis Biais, L'Islet, Sam. Neil, Lotbinière, Dr C. E. Rinfret, Lotbinière, Julien Gingras, Megantic, Robert Thompson, " Azarie Mirt'ault, Montcalm, Jos, Elz. Fortier, Montma- gny. Jos. I. Rhéaume, Montmo- rency, Bernard Chabot, Montmo- rency, Antoine Campbell, Napier- ville, Alexis Genest, H. Bourrassa, Ottawa, James J. Wright, Ottawa, F. X. Clément, Ottawa, Elix. Elliot, Pontiac, Thomas Fi tzpatrick, Pontiac, François Morrissette, Port- , neuf. MM. Charles Paradis, Québec, Louis Morin, Richelieu, J. R. Denneson, Richmond, Elzéar Pineault, Rimouski, Rév. C. A. Carbonneau, Rimouski, Charles Meunier, Rou ville, Onésime Boulianne, Hagua- nay, R. A. Savage, Shefford, O. S. Bail, Sherbrooke, Ant. Bourbonnais, Sou- langes, H. C. Morrill, Stanstead, J. Bte Peloquin, St-Hya- cinthe, Joseph Bégnoche, St-Jean, Maxime Grenior, St-Mau- rice, Geo. Dioniie, Témiscouata, Joseph V. Gadbois, Terre- bonne, Eusèbe Lajeunesse, Terre- bonne, E. Grenier, Trois- Rivières, W. Robertson, Vaudreuil, B. Carrière, Vaudreuil, L. A. Massue, Verchères, T. C. Osgood, Wolfe, J. H. Crépeau, " Olivier Salvas, Yamaska. BECKéTAIRBS DK8 SOCIÉTÉS d'aGRICULTURB MM. G. T. Walker, Argenteuil, L. Lavergne, Arthabaska, F. Dupont, Ba^ot, E. L. Normandin, Beauhar- nois, E. Bruneau, Beauce, A, No. 1, Louis Paradis, Beauce, B, No. 1, Frs, Pouliot, Bellechasse, MM. A. Deniers, Berthier, L. P. LeBel, Bonaventure, A, No. 1. L. Lucier, Bonaventure, No. 2, Hugh Seller, Bonaventure, B, No. 2, J. S. William, Brome, Frs. Robert, Chambly, B. T. Trudel, Champlain — 186 — MM. Alfred Cîmon, Cliarlevoix, No. 1, Ths. Tremblay, Cbarlevoix, No. 2, Basile Vannier, Chateau- guay. Mars Bellay, Chicoutimi, No. 1, J. H. Cook, Conipton, No. 1, C. H. Tamby, Compton, No. 2, B. Beauchamp, Deux- Mon- tagnes, C. E. Vaillancourt, Dor- choster, J. T. Caya, Drummond, James M. Remon, Gaspé, A, No. 1, Thos. Vordon, Gaspé, A, No. 2, P. L. Joncas, Gaspé, B, No. 2, Hugh Brodie, Hochelaga, Peter MoFarlane, Hunting- don, Ni). 1, Robt. Ellerton, Hunting- don, No. 2, A. A. L. Brien, Iberville, N. M. Lecavallier, Jacques- Car t hier, Denis Guilbaut, Joliette, No. 1, U. Lippe, Joliette, No. 2, Ls. Gagnon, Kamouraska, Nap. Hudon, Lac St-Jean, A. Brousseau, Laprairie, I. J. A. Marsan, L'Assomp- tion |t iUet, Laval, ' ier, Lévi», Gu '• Verreault, L'Is- ■t, .. H. Wilson, Lotbinière, Ko. 1, MM. Rémi Desrochers, Lotbi* nière. No. 2, Duncan Htewart, Mégantio, No. 1. William Jamieson, Mégan- tic. No. 2, Geo. SuUey, Missimiuoi, U. B. Desrochers, M ontcalm, Jacques Collin, Montmagny, E. Gravel, Montmorency, No. 1, J. Z. Dubeau, Montmoren- cy, No. 2, Antoine Goyor, Napierville, Moïse Corniier, Nicolet, H. N. Raby, Ottawa, A, No. 2. J. A. Lalonde, Ottawa, B, No. 2, B. Bain bridge, Ottawa, B, No. l, Geo. M. Judgson, Pontiac, No. 1, Terence Smith, Pontiac, No. 2, .A. D. Hamelin, Portneuf, J. B.Delâge, Québec (comté), Philippe Mathieu, Richelieu, John Main, Richmond, D. Bégin, Rimouski, No. 1, L. M. Côté, Rimouski, No. 2, C. N. Frégeau, Rouville, J. Beaubien, Saguenay, H. E. Allen, .>hefford, Robert H. Tylee, Sher- brooke, Nap. St-Amour, Soulanges, E. H LeBarron, Stanstead, J. Morin, St-Hyacinthe, A. N. Déland, St-Jean, E. Bellemare, St-Maunce, L. N. Gauvreau, Témis- couata, Ferdinand Villeneuve, Ter- rebonne. No, 1, w^^ — 186 — MM. W. (irignon, Terrebonne, ^o. 2, A. Daoust, Trois-Rivières, Z. Valois, Vaudreuil, No, 1, Hugh McMillaii, Vaudreuil, No. 2, MM. Félix Voligny, Verchères, J. Cunningham, Wolfe, No. 1, Joseph Bourque, Wolfe, No. 2. A. O. Carairé, Yainuska. SOCIÉTÉS d'horticulture DE LA PROVINCE DK QUÉBEC 1889 Noms de.s secrétaires et ceux des sociétés : MM. J. M. Fisk, Abbotsford. J. U. Brassard, Brome, A. Gus. Verrault, L'Islet, MM. David Westover, Missisquoi W. W. Duiilop, Montréal, J. A. Tomkins, Shellord. Ou est sorti de cette fête la tète et le cœur chargés d'impressions diverses et profondes que la plume ne sau- rait rendre parfaitement. On venait d'entrevoir l'agriculture sous un jour nou- veau : non plus comme un métier pénible, obscur et dédai- gné, mais comme une carrière entourée d'une glorieuse auréole de patriotisme et de mérite. Jusqu'ici, on avait sans doute songé, et même répété bien souvent, que le travail de la terre était le plus noble de tous et que les durs sacrifices qu'il impose méritaient à ceux qui s'y livrent une mention spéciale dans le livre d'or de la natiou. Mais c'était là U;i rêve purement platonique, qui hantait tous* les esprits, mais dont on désespérait de jamais voir la réalisation, comme bien d'autres, hélas! Il fallait attendre le jour où le hasard de la guerre porterait à l'administration des hommes pénétrés eux- mêmes de cette idée et ayant la force de lui donner une forme tangible. Ce jour était arrivé. Cette fête grandiose à laquelle on venait d'assister était le fruit de cette pensée généreuse, qui flottait, indécise comme nu mirage, au milieu de tant d'autres aspirations méconnues dans l'esprit et le cieur du peuple. — 137 — Honneur aux fondateurs du Mérite Agricole ! Hon- neur à ceux qui sont allés prendre l'agriculture par la main entre toutes les autres industries, et l'ont élevée sur un trône, pour la préuenter au pays comme un objet éminem* ment digne de l'émulation nationale ! En faisant pour elle ce qui n'a jamais été fait pour les autres, en anoblis- sant le travail dans sa forme la plus rude et en même temps la plus fructueuse, ils ont bien compris notre démo- cratie canadienne. m Cal tra pli pre aus pro pop grai prer Sou] etd( Com Mise Shef Verc UN DERNIER MOT Au moment où ce livre va sous presse, les quatre juges du concours de 1 891, MM. S. N. Blackwood, Eug. Casgrain, S. Fisher, ex-M. P., et J. Pilon, ex-M. P. P., travaillent activement à leur rapport. Le district qu'ils ont visité cette année est beaucoup plus étendu que celui du précédent concours ; il com- prend vingt-deux comtés. Le nombre des concurrents a aussi été plus considérable ; il dépasse la centaine, ce qui prouve combien l'institution devient de plus en plus populaire. Le succès en est désormais assuré. Pour l'information de la classe agricole, voici les cinq grandes divisions de la carte provinciale pour les fins du premier grand concours quinquennal du Mérite Agricole. 1800 Jacques-Cartier, Hochelaga, Laval, Deux-Montagnes, Soulanges, Vaudreuil et partie des comtés d'Argenteuii et de Terrebonne, non compris dans les Laurentides. 1891 Bagot, Beauharnois, Brome, Chambly, Chateauguay, Compton, Drummond, Huutingdon, Iberrille, Laprairie, Mîssisquoi, Napierville, Richelieu, Richmoud, Rourille, Sheflford, Sherbrooke, Stanstead, St.-Hyacinthe, St.- Jean, Verchères et Yaraaska (22 comtés et leurs subdivisions.) ~ 140 — 1S02 Arthabaska, Beauce, Bellechasse, Bon aventure. Dor- chester, Gaspé, Karaouraska, Lévif-, L'Islet, Lotbinière, Mégantic, Montmafrny, Nirolet, Rimouski, Témiscouata et Wolfe. (16 comtés.) Argenteuil (région des Laurentides), Berthier, Cham- plain, Joliette, L'Assomption, Maskiuougé, Montoalm, Ottawa, Pontiac, St -Maurice, Terrebouue (région des Laurentides), Trois-Rivières. (12 comtés et leurs subdi- visions.) 18*J4 Charlevoix, Chicoutimi, Lac St. -Jean, Montmorency, Portneuf, Québec et Saguenay (8 comtés.) % - ->■ TABLE DES MATIÈRES ontmoroncv, Pages fondaxiox du mérite agricole 3 I — La loi instituant le Mérite Agricole , 5 II. — Le premier concours 10 UI. — Quelques fermes Modèles 20 Charles Champagne 21 James Drummond 32 Mme George Kydd 35 Archibald Oswald 38 Gfiorge Irving 41 Thomas A. Trenholme 44 John Nesbitt 49 David Morrin 52 James Hodge 54 Horiuidas Hotte 57 Ovide Valiquette 60 J.-B. Deslauriers ...... 63 IV. — Les premiers lauréats du Mérite Agbicolh 66 Charles Champagne 66 James Drummond 70 Mme Geo. Kydd 72 Archibald Oswald 7S George Irving 74 T. A. Trenholme 76 David Morrin 77 Hormidas Hotte 77 Ovide Valiquette 79 J.-B. Deslauriers 80 Joseph Lortie 82 Nelson Albright 83 Wm. T. Hodge 84 John Doig 85 — 142 — Pages G. A. Barclay 86 Stanislas Auger 87 Joseph Gadbois 88 Antoine Bourbonnais 90 F.-X. Rocand dit Bastien 91 Ludger Thérien 92 John Gordon 92 Julien Bourbonnais 92 Première collation des diplômes 95 Le diner 96 La fête extérieure 104 La grande séance 106 Listes d'invités 130 Un dbrnierîmot 138 le présent ouvrage est orné de quarante gravures ht de dix PLANCHES, dont VOICI LA LISTE : Portraits : Hon. Honoré Mercier Frontispice. Pages Hon. Colonel Rhodes 6 Hon. H. G. Joly de Lotbinière 17 S. N. Blackwood 18 Eug. Casgrain 19 Charles Champagne 67 Zéphir Champagne 69 James Drummond 71 Archibald Oswald 74 George Irving 75 Thomas Â. Trenholme 76 David Morrin 77 Hormidas Hotte 78 Ovide Valiquette 80 J.-B. Deslauriers 81 Joseph Lortie 82 Nelson Albright 83 BT DE DIX — 148 — Pagks Portrmits ; Wm T. Hodge 84 John Doig 85 G. A. Barclay 86 Stanislas Auger 87 Joseph Gadbois 89 Antoine Bourbonnais 90 Julien Bourbonnais 93 Son Honneur le Lieutenant-Gouverneur Angers. . . 94 Hon. P. Garneau 98 Hon. D. A. Ross 100 Hon. Jos. Shehyn 103 ' Son Era. le Cardinal Taschereau 105 S. G. le lord Evêque Williams 107 Tableau allégorique 1 09 Hon. J, E. Robidoux 110 Hon. Geo. Duhamel 113 Hon. Charles Langelier 115 Hon. A. Boyer 117 Feu Mgr A. Labelle 118 N. Bernatchez, M. P 119 Médaille du Mérite Agricole 121 et 122 PLANCHES DESCRIPTIVES DE QUELQUES FERMES MODÈLES Fermes Champagne. Drummond. Kydd. Oswald. Irving. Nesbitt. Hodge. Hotte. Valiquette. Deslauriers.