.0 . « IMAGE (EVALUATION TEST TARGET (MT-3) fe ->lr. ^ <9 1.0 l.l ■- IIIM Sir l⣠2.5 2.2 12.0 18 Î.25 1.4 J4 ^ 6" — ► V] <^ /2 / d^. %^<'^ > vl r^j- '*y '/ à # Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. MS80 (716) 872-4503 ISA i^^ û CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical MicroreprodLCtions / Institut canadien de microreproductions historiques 1 Technical and Bibliographie Notes/Notes tachniquas et bibliographiquas The Instituta has attemptad to obtain the bast original copy available for filming. Features of this copY which mciy ba bibliographically unique, which may altnr any of the images in tha reproduction, or which may significantiy change the usual method of filming, ara checked below. L'Institut a micro<^ilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filntage sont indiqués ci-dessous. 0 D D Coloured covers/ Couverture de couleur Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée □ Coloured pages/ Pages de couleur □ Pages damaged/ Pages endommagées □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pellicuiées □ Cover titte missing/ Le titre de couverture manque J Pages discoloured, stained o; foxed/ Pages décolorées, tachetéeri ou piquées □ Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur □ Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encré de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) a Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations w\ couleur □ Pages detached/ Pages détachées HShowthrough/ Transparence Transparence Quality of prir Qualité inégale de l'impression r~n Quality of print varies/ D D D Bound with other materiai/ Relié avec d'autres documtjnts Tight binding may causa shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distorsion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appeai within the text. Whenever possible, thèse hava been omitted from fik.finy/ Il se peut que certaines page.i blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. □ includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire □ Only édition available/ Seule édition disponible D Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues. etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc.. ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. D Additional commenta:/ Commentaires supplémentaires; This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X y 12X 16X 20X 24X 28X 32X Th« eopv filmafll h«r« has bMn rvproducad thanks to tha yenarosity of : Library of Parliament and the National Library of Canada. Tba imagaa appaaring hara ara tha baat quaiity poaaibla conaidaring tha condition and lagibility of tha originit eopy and in icaaping wi\(h tha filming eontract spacificationa. Original copiaa in printad papar covara ara filmad baginning with tha front eovar and anding on tha laat paga with a printad or illuatratad impraa- sion, or tha bacic covar whan appropriata. Ail othar original copiaa ara filmad baginning on tha firat paga with a printad or illuatratad impraa- sion. and anding on tha laat paga with a printad or illuatratad impraaaion. Tha laat racordad frama on aach microficho shall contain tha symbol -i^lmaaning "CON- T1NUËD"). or tha aymbol ▼ (maaning "END"), whichavar appliaa. IMapa, plataa. charta, atc. may ba filmad at diffarant raduction ratioa. Thoaa toc larga to ba antiraly includad in ona axpoaura ara filmad baginning in tha uppar laft hand comar. laft to right and top to bottom. aa many framaa aa raquirad. Tha following diagrama iliuatrata tha mathod: L'axampSaira filmé fut raproduit grflca à !a généroaité da: La Bibiiothàqi-f du Parlement et la Bibliothèque nationale du Canada. Laa imagaa suhrantaa ont été raproduitaa avac la plua grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at •!% conformité avac laa condltiona du contrat da filmaga. Laa axamplairaa originaux dont la couvartura an papiar aat impriméa sont filméa an eommançant par la pramiar plat at an tarminant soit par la damiéra paga qui comporta una amprainta d'Impraaaion ou d'illuatration, soit par la sacond plat, salon la eaa. Toua laa autraa axamplairaa originaux sont filméa an eommançant par la pramiéra paga qui comporta una amprainta dimpraaaion ou d'illuatration at an tarminant par la damiéra paga qui comporta una talla amprainta. Un daa symbolaa sulvanta apparaîtra sur la damiéra imaga da chaqua mieroficha. salon la caa: la symbola —»• signifia "A SUIVRE", la symbola V signifia "FIN". Laa cartaa. planchaa. tablaaux. atc, pauvant ètra filméa é daa taux da réduction différants. Loraqua la documant aat trop grand pour étro raproduit an un seul cliché, il aat filmé à partir da l'angla supérieur gaucha. da gaucha à droita. at da haut wt baa. an pranant la nombra d'imagaa nécaaaaira. Laa diagrammaa suivants illuatrant la méthoda. 1 2 3 1 2 3 4 6 6 pp imm WS^ ^ ^??"!fiPPl^FT X |. fjl. f efïl0i»e. LETTRES FAMILIÈRES .-^^-■^ ««.^suR LEs;r}V^_ s^// » • • ■ .^' 01SEADX DD ÊANABA. fc:oi"rp:ijR > RAOUL RKNAULT, No. 83, RUE MIDDLE, LOWELL, MASS. 1889. A IMPRIMEfUIC FnANf'.UHK KT ANGLAISE DK T. E. A.DA.MS ùk Cie., 88 Une Middle, - - T.owell, Miihs. MAXIME L EPINE, Proie. i 1" •1 4 ® Z lU 1/1 lU s: «a; UJ Q lU z Q îT) lU es: > -I (75 ui z et Ci lU o z lU a i NOTE DE L'EDITEUR. l L'acceuil bienveillant qu'on a fait aux "Héroïnes de la Nouvel- le-France" de M. J. M. LkMoine nous a engagé à publier le présent travail du même auteur sui les oiseaux du Canada. C'est une étude sous forme de causerie, dans laquelle M. Le- Moine a su glisser quelques notes historiques en dehors du sujet qn'il traitait. Comme le dit M. LeMoine dans une de ses lettres, l'ornitholo- gie au Canada, est encore au berceau. Nous ne connaissons que deux ouvrages traitant spécialement ce sujet qui est d'autant plus intéressant qu'il est dans le domaine des choses à apprendre. Ces deux études sont intitulées : L' Orni- thologie du Canada et les Oiseaux du Canada^ respectivement signées par MM. J. M. LeMoine et C. E. Dionnk, ce dernier, taxidermiste de l'Université Laval à Québec. La présente étude, écrite sous une forme attrayante, nous atti- rera, nous en sommes sûr, un grand nombre de souscripteurs. /uî:^r ( anada,'' Manoih M(1M1I:US0N, MONTMAONY. CANADA Permettez-moi de vous faire homma^ije cle ces pages qui traitent de nos bons amis chez le monde aîlé. Elles ont pour moi le doux partum de la souvenance et me redisent des lieux, des scènes, des jouissances du passé, de plusieurs de ces heures roses de ma jeunesse écoulées sous le toit du vieux manoir McPherson votre demeure actuelle depuis bien des années. Il me plaît de croire que le chant matinal du merle, le bruir de la cascade, l'onde du remous à truite, l'air de la montagne, l'odeur pénétrant des pins, éveilleront des échos, des souvenirs, chez un chasseur et un forestier comme vous, mon vieil ami. J. M. LeMoine, Spencer Grange, Premier de l'an, 1889. . I LETTRES FAMILIÈRES SIK I.KH OISEAUX DU CANADA (!)♦' mon jardin, à mon colir'jjiiu' de bi Socii^ft' i{().viilf, Wiii. KiHin, Niiin»»'!)— l'iiiiti-urdii (lih>ii il'o'r.) LETTI^: LhH oiHHHUX. Cf KOllt dPH l)HisP|-H (iiie doiiiit' If l'iol i") lii tf rre: Sur Ifs lacs, piii- ItMir vol mw', FjfH (jiHPfuix, ce sont des luiinorH. SlI.LERV, MAI, l8SS. Très cher poète, antiquaire, romancier. Je n'ai pas oublié la promesse que je vous fis sous les pins mur- murants de Rideau Hall, en présence d'un couple de ravissants tan- garas ecarlates. qui se jouaient dans leurs rameaux ; je vous promis à mon retour, une esquisse du monde aîlé de Spencer (irange, pour servir comme point de comparaison entre les oiseaux de Qiiébec et ceux d'Ontario : vous me priâtes d'y ajouter les fleurs, les animaux, les insectes de ma localité. Oh! que j'aimerais à vous ravir, pour le quart d'heure, à votre cher Niagara, à son ^las-as solennel, et vous déposer sous les chênes an- tiques et les verts érables de Sillerv. Il n'est pas étonnant, cher monsieur Kirby, qu'Ontario soit fier de vous réclamer comme un de ses bardes aimés ; vos Canadian Fdvh^ LKTTKKS 1 AMlLll'.UES SUR LKS 10 / *\ fnuf nirtumés de gracieux ou de martials vos drames, vos iM.cmes(*) tout paitumc S CMninent, souvenirs, out prouvé c,uc vous possédée, a un de.. lyatus ^livin. Ov.ébec vous êtes cher à un autre titre ; vous lesplusdistini,niés, M. p. LeMa\. mettre on roman ces Où donc avez-vous pu ennn-un er 1 ulcc le me» ^^^ scènes émouvantes de notre h.stou-e, ces sdhouatcs ^r:~r="::"'Mr,v::r:;;;:;i espèce de vertige r Passons. AlH.rdons nos amis, les ..iseaux. vlI et\n;.i, nous voilà de -;'>-;;^^;::;:;;::;;;^:: c...//... Ms, _C^,i ..it,en - '-^'-'llj;:;:: ;,t :^^^^ ,o.ti.ue. n.esure du _.W/>/.A>/'''''''/^-''-- "*''•'" .^- ,,,,,. et.uoi i'achève ma ,.,...d les .-;-'>-- ;':;t;:r;.tm:rd-:ns Fo. et RoKV, en toilette du n.alm, P-^' ^J^^^ ^ ^j,,,,,;,, ^t ou.bragée qui vous excursion audubomcnne, l'^^-;^^'^/- ^.jn^,.^,,, naturaliste qui sé- est connue, laquelle fut non.mee ^ ^^^'^'^^^^^^^ m. ^^^kinson, en journ.ntencclicuauvjomsdemon p.edeccsscm. (<) CANADIaNS IDYbS;- TIk' SpiU-ro^vs. DiM.I St^a Roses, Tlif Hnii^i-y Yfur. Stoiiv Cicck. TIk' irtli Pa.v. Sitiuii riiristi, Th." IVlls oï Kivb.v NNisk*' , r,,. L.ml-s Sufi^T m th.» WildHuess, ( hiint'lnnancli. Tlu- llnrvt'si Moon, Pontiac, U\isli.v Unn. DUAMAS:- lU'auiiiniioii'. .losciih iii K^yut, T1U> (ilKHMI iqqc roKM in Owii. \-2 caiitos:— liiilnl Ihiiliiiv i'O )va list> OISEAIX DU «CANADA. 11 1842. Je tiens à mentionner ce détail de toilette matinale, car c'e:jt à cette heure seulement que je puis de ma chambre observer les bruyantes amies de Saint-François d' Assisses, les hirondelles, volti- geant à qui mieux mieux et gazouillant à nous étourdir autour de l'orifice d'une boîte ou coupe renversée, clouée sous le rebords du toit, nid artificiel en grès, emporté d'Europe par mon voisin le colo- nel Rhodes, un de ses dons prisés. Six hiiondelles, en ce moment, s'en disputent la possession, ou du moins vont tour à tour se coller à l'orifice, et y jeter un regard de convoitise. Le local est; calqué pour un seul ménage. Je les écoute et je s'iis tenté de m'écrier avec le saint homme : "Chantez, chantez, mes sœurs ; priez avec moi le Seigneur!" Pourquoi, ces allègre, messagères du printemps, à la fin d'avril, en mai, en juin, envahissent-elles, dès l'aulie, les abords de mon toit, s'absentent-elles pendant la chaleur du jour? Sont-elles toutes des pré- tendantes au nid du Col. Rhcnles? ou bien, des visiteurs au nouveau ménage déjà installé? des individus ilomiciliés dans les comparti- ments cic la petite église J^rec Chnrch^ que je leur ai (ait ériger, au haut du mai voisin, percée pour au moins douze ménages? Mystère ! Ni saint François d'Assises, ni Audubon ne sauraient l'éclaircir. Mais est-ce que l'existence entière fie l'oiseau n'est pus un mystère perpétuel ? Chez nous, l'hirondelle bi-colore Wliitc hcllied Sxvalloxv, prend possession d'ordinaire, à la Saint Georges, de la maisonnette que nous lui préparons. J'attends sous peu une autre espèce, les "martinets des cheminées" chimney sxvlft. Deux cheminées pentlant l'été, par l'absence de la fumée, se trouvent mises à leur disponibilité et ils ne se tbnt pas prier pour accoler à leur intérieur, comme qui tlirait, un hamac de petites branches entrelacées et "liées entre elles avec une espèce de glu fournie par l'oiseau mf^me", et d'où les jeunes sont quelques- ois déplacés par de forts orages de pluie. Cette jeunesse Jaseuse et indisciplinée prendra ses é1)ats, dès (jne la nature lui aura donné des aîles pour sillonner la plaine des airs. 1^'amour du monde ailé a été de tout temps l'apanage des sages, des philosophes et des gens bien doués. Voici ce qu'en pensait une spirituelle Française : "Matlame de Tracy se prit li'une admiration vive pour monsei- 12 I.ETTRKS FAMILIERES SUR MIS gneur Dupanloup, évèque d'Orléans, qu'elle estimait déjà beaucoup, parce qu'il aimait les rossignols." Elle ne se fait aucun scrupule de vouer aux orémonies le prince de l'éloquence latine, Cicéron, qui un matin oîi la gente aîlée l'éveilla peut-être trop tôt, en avait médit. Elle préconise, à bon droit, le goût éclairé d'un ancien sage d'Orient du nom de Satte qui s'était écrié: "Au printemps, quand les oiseaux commencent à chanter, ils s'écrient dans leir langage mélodieux : Ah ! que les femmes sont jolies I" Satte était évidemment un homme d'esprit. 11 serait peut-être superflu, de ma part, de prétendre vous rensei- gner vous, amateur de vieille roche du monde aîlé, des étranges théo- ries con(;ues par les naturalistes anciens sur les migrations des amis de vSaint François d'Assises. On a cessé de prétendre avec le savant évêque d'Upsal, Olaiis Magnus, que les hirondelles hivernent en pelotons, au fond des lacs. Sans en être trop certain, l'ont croit qu'elles vont passer les 'fêtes' de Noël en Afrique, au Sénégal, ou sous les tropiques, pour revenir faire acte de présence ici, la température étant propice le 23 avril, jour de la St. Georges, par esprit de loyauté sans doute en- vers la Reine. En tout cas, plus d'une fois, j'ai été tenté de faire co nme ce cor- donnier de Bâle, devenu légendaire, qui, ayant pris à sa fenêtre une hirondelle et lui ayant attaché un collier portant l'inscription qui va suivre : Hirondelle Si fidèle. Dis-moi. l'hiver, où vas-tu? reçut le printemps suivant la mémorable réponse : Diiiis Athènes, Chez Antoine. Poiirqudi t'en infovines-tii? OISEAIN 1)1' CANADA. 13 HiETTS^E II. SnxEHY, mai, 1888. .reus toujoiiri* de liiinour pour U'S choses fiiléew; L()i'H(iue j'étais fiifanl , j'allais mous les ïeuillées, J'y prenais dans Ifs nids de tout petits oiseaux, Ou je les élevais paruii les mousses vertes, rius tard, je leur laissais les fenêtres ouvertes. Us ne s'envolaient i)oiut, ou s'ils fuyaient au.x bois, (^uand je les rai)pelîiis, ils venaieiit à nia voix. ^ I ne colombe et moi lonf;tenii)s nous nous aimâmes. ( / l's /Savons et les Ombres. ) Voilà comment Victor Hugo, ^' notre illustre maître," comme dirait notre ami Fréchette, résumait les années premières» parfumées de jeunesse et d'espérance, tl'un ami des oiseaux. Continuons notre thème ornitholo^^ique. Commençons par les rudiments de l'existence des espèces aîlés chez nous: leur migration printanière. Ceci nous fournira l'occasion de donner la date précise de l'arrivée de celles qui nous sont les plus familières, à Sillery. Je crois vous ententlre vous écrier: •> Mais d'oîi nous viennent ces émigrants.' Où ont-ils passés le long, le rude, le froid hiver .=• " Qiiestion bien plus facile à poser qu'à résoudre, excepté pour l'hi- rondelle du cordoimier de Bille. La savante école moderne, les natu- ralistes Allen, Coués, Ridgway, Hrewster, Meriam et consorts, his- sés sur les épaules des courageux pionniers Richardson, Viellot, Pennant, Audubon, Bonoparte, Wilson, etc., ont, sans aucun doute fait jaillir des Hots de lumière sur l)ien des points obscurs et chers aux ornithologistes, sur la variété des espèces, leurs parcours, les mys- térieux voyages que les oiseaux enteprennent, printemps et automne. Il reste cependant bien des secrets à pénétrer sur ces matières. NotiC laborieux collègue, le professeur Sylwin et ^es géologues auraient bien tort de croire que leurs rapports sur l'exploration géolo- gique nous donnent le dernier mot sur les sciences naturelles en Ca- nada. Ne l'oublions pas — je le proclamerai sur les toits s'il le faut la zoologie au Canada, dans toutes ses branches, est encore au ber. ceau, et l'ornithologie dans un état plus que précoce. J4 LKTTKKS FAMH.iftUKS SLK LES Je l'ai (lit clans la préface à V Ornithologie du Canada^ publiée en 1S70. J'aime à croire cpie l'institution fondée en 1852, sous les auspi. ces (le l'évêr^ue Laval, a fait bien des progrès depuis cette date. Son taxidermiste, . . C. E. Dionne, a même publié un traité qui devrait combler bien des lacunes. Remercions-le. Revenons à la jurande mijj^ration printanière des oiseaux. Nous sa- vons (jue bon nombre de nos visiteurs aîles, après l'incubation, nous quittent cba(|ue année en août, septembre ou octobre, — les uns, isole- ment, d'autres, par couples, probablement comme ils nous arrivent; ceux-ci, par petites bandes: les sezerins, les merles, les «prives, les alouettes de Virginie {ortolans) ; ceux-là, comme les sandcrlings, par bandes compactes, tandis que les oies sauvages et les oies à cravate, (^les outardes) ^ partent en majestueux escadrons triangulaires. L'Américjue Centrale, les Antilles, les récifs des Bahamas, voilà, sans doute, le terme de leurs courses automnales. Dès que les soleils fécondants d'avril auront fait remonter la sève à la cime dts merisiers et des érai)les : dès que la tiède et vigoureuse haleine de mai aura restauré la vie à des myriades d'insectes et les petits mammifères, assoupis sous terre ou dans .leurs tanières, les har- monieux exilés de l'automne précédent, alertes, rajeunis, gonflés d'es- poirs et de mélodie, viendront voltiger, gazouiller au sein des prés, aux parterres de nos jardins, — faisant la moue, • tirant l'aîle et étalant pompeusement au soleil levant leurs coquettes allures printa- niè/es, leur brillant costume nuptial. Dans certaines familles, hx grande demande a été faite et agréée, le mariage est même conclu. Chez d'autres, l'époux seul est à son poste, chantant gaiement, — il est vrai, — mais prêt à assumer sa part de responsabilité dans le futur ménage ; madame, vêtue modes- tement, bonne ménagère bien plus qu'artiste ou virtuose, arrivera seule et sans trompette la semaine suivante : tel en agit le gog/u, l'ortolan du riz. Pour éviter la grifle de l'émérilhjn, de la buse, du faucon, de l'ai- gle, il serait sage de voyager pendant l'obscurité. Ce sera donc pen- dant "• les horreurs d'une profonde nuit," que bien des espèces se mettront en route, comme mesure de prudence sans doute. Dociles à un instinct invariable, se ressouvenant du passé, de ses joies, de ses alarmes, rayonantes de santé, elles prendront leur essor, en haut des airs, v(}guant au-dessus des incommensurables prairies de OISHAIX Dr CANADA. 15 I l'ouest, des vallons solitaires, des passes altières des monts, divaguant de temps à autre afin de contourner quelque pic '"coitles de nuages," ou afin de suivre le cours des fleuves, des bras de mer, pour revenir prendre possession du récif, de la plage plantureuse, du pré verdis- sant, du bois ombragé de l'année précédente, ou pour aller nicher comme par le passé au verger, dans la Iburclie du vieux pommier, sur la maîtresse branche du grand orme delà commune, dans le creux doute pour s'assurer si le maître de céans est ou non un ami de la gente ailée, et s'il n'y a pas de risque à se faire fusiller comme intrus. On accepte l'hospitalitétoutefois, avec mesure ; car il \ a une bien |)lus grande attraction sur mon domaine : im étang et un limpide ruisseau pour le l>ain soir et matin. Je ne puis tout vous dire aujourd'hui sur cette phase mystérieux de l'existence de l'oiseau: la migration. J'y reviendrai- J*-' clorai mon bulletin [jar un exti'ait de mon joui-nal ornithologiciue : Ai{i!i\ r;i; iti^s (iisKAix \.v. i'kintkmi's à siLi.Km. Corneilles, ler mars ; Le Xi\n)llc tic Wilson, lo a\ril : Le l*i\ison chanteur, le rossii>iiul^ 15 a\iil ; l.,e Rossignol de guéret, 15 a\ ril ; Les Pies, 15 avril ; Le Pinson pourpre, 20 avril : Le Pinson domestique, ( socialls ) 20 avril : Les iru-ondelles, 23 avril : Les Merles en bandes, 28 avril ; Les Grives solitaires, 29 a\ril ; Les Grives de Wilson, ler mai : Le Ministre, ler juin. La température, chaude ou froide, hâte ou retarde le retour de nos amis. OISKAUX DC (CANADA. 17 ijErrT^î.E III. SiLi.EKY, Juin, iS88. Je vous sif^nalais, naguère, le vciour de nos inar- tinets lie cheminJ-e. Rh bien 1 deiiiiiiu peut-être, satisfaits de leur ex- ploi'ation du local, ils seront prêts à accroc lier le hamac luiptial aux parois intérieures de nos cheminées, dociles, comme par le passé, à leurs instincts ou à la in'!int)ire des lie;ix qui les ont vus naître. Je les ai vus, hier, descendre de la nue et s'enj^outlVer connue un trait dans l'oritice de nos cheminées, allèjjjros et hrnyants. ' Mais, où donc nichaient-ils au temps de Jacipies-Cartier, avant qu'il tut ([uestiou de cheminées ? Avc-c \otre permission, je hazartlerai unr hy])othèse. Plus de sept décades après, à l'ère de Champlain, (piand se construisit 1' ^'Ahita- tion" et ses cheminées. le> marlinets, s'ils xenaicut ici connne toiiiis- tes d'été, so décidèrent à s'établii- comme colons. Les martinris, du reste, comme 'oien d'autro membres de la juran- de tUmillc ailée, ont, eux ifussi, leurs secrets: leurs intimes puMui les hiunains réussisent tiuclques l'ois, à l'orce d'observations, à leur eu ra- vir (juehpK s-uns. C'est ce qui me'donnera occasion de vc.j.s pré'>euter à uu .mien ami qui, depuis bien des années, i di cir, au .nieux a\ec les hirondelles et la clisse ornitholo^^nque en <;énéral : M. l'^ Lescuyer, de Saiut-l)i- zier, un de> oi-iiitholotrues les plus Liccedités de l'^'an-ce, et mieux en- core, uu iiiilosophe chrétien : ce qui m )!U> est coumun aujourd'iiui. Il en sait lor.,':^-, c,dui-là, sur ces chers amis, les oiseaux, Lescuyer a ex- ploré eu tous sens la fertile salléede la Munie, ses prés, ses coteaux ses forêts, scrutant à toutes les heures du jour et souvent de la nuit le va-et-vien. de la tribu ailée. La France ne lui a p 's ménaov les hon- neurs ni les diplômes. Lescuyer était plus (|ue savant ; il était uu phi- lanthrope, l'ami du moissonneur, de l'houîme des cliamps, s'étu'iiant à améliorer le sort de l'a^riculteni-. en lui faisant connaître les oi- seaux utilesa son exploitation pour éliminer, détruire les insectes nui- 18 I.KTTMKS KA.MIIJKHKS SIU I,,.;s siblc^ à rafjriciiltiiif. — épunitfiirs envoyés i\v Diiu et (ju'il f;uit pro- téj(cr. Lfsci.vcr :i Hiit |)«)iir I;i Fnincc ce (|uc l;i tiniivcIlL" ('•cok-, K's t'mi- nents nntiuiilistf.s { ficii fiatiiratiili.sfs ) du iuin, font en ce nionent pour les ICt.-its-riiis ;i\ec l'appuie d'une v;iste orunnisation diri,o;ée par le sa\aiU a.r Pou;aL:,-an. pou: raii-.;lle ciianter au.-si hjen (p:e ra'ioiiette : Non; iruiis son cliaut c"e.-t soi' '. oj, ,-\.st la \oluptu-* euse liarmoi'i'' de ses ondulations, les juMiabuns d'iuic dairse a.erien- ne. i'arfois. eu ;)ao!!loHanl - ji;e!(|!H,.s insia;ii.s. elle reste pres(|ue e,, équi!ibi-e. alors elle trtV.ie eu nlaiîaui. "Maie el iemelle ont leur u-''.' de chasse^ inoins lorlcs et plus doUiTs Miîe celles du maiMue! : pitif'- cris (j'u vCiaienl dans les airs.at- tireie, noire aîteulioii. et îk^us ùnW issi.-ter à la croisai. e di- ees gra- cieux climiu.iieu;--. t. 1 uvile es* hîMireiix de r'p/';^- >on aim:il)le relVa.iu près de son nid. sui II iuaisoM ipu raluaie. -wx Tarore '.\\\ jardin \oi,.,in, suilout au SI). cil levant. be une uo( 'ZA/A tU'iU.'rneiit 'le 1 luroiuicil'.' i ■-■t doux, u,-r:îcieux. et liuit [)ar le\-'.-e (I un<.^ ipimU' leiiui.' . 'lus lon^'t nu)s qiu.' les auin et une tres-éiie;':i lue expression de iionlieui Lu culii\ .:ileUi' n ie Misaïc un loui •u i.m! ma maladi e. coiii- OISKAIX l)\ CANADA. lu bien je me plai^:liH à écouter le tendre incomparable cpii vient ;ie tondre dans les airs, combien de nos ennemis, — les insectes aîlés, — n'ont-ils pas succom- bé? "En j^rand nombre et paisiblement réunis à l'abri des murs et des arbres, ils dressaient peut-être avec bonheur une statistique des fruit les ])lus mûrs; mais effrayés, ahuris, ils oui pri.s le Inv^c et ont dis- paru (1 ins le bec des martinets. Etre |)ris, ense\eli, enfoui et même digé- ré, tout cela n'a pris c^u'un instant. L'insecte n'a pas eu le temps de s'en apercevoir. Cruelle mort plus douce pou\ait-il désirer ? •' Qiiand ces cris impétueux, étourdissants, éclatent sur voire tête, applaudissrz ; c'est ia police qui fait sa ronde dans l'espace et sous les nuaws : ce sont los éliminateurs de no-, ennemis l.."s moins vis-blcs et les plus ins:iisissal)!es ; c'est uivj faniaic de louvetieis de l'air. " .Ainsi (pTon le sait, les martinets noirs aimeni a se réunir ]-)Our chasser. Chatpie jour ils accoiu-ent au rende/.-vens, là surtout où il va de gros bataillons d'insectes " L'insecte nassc-t-il d'arbre en arbre, de massif en massif, de mai- son eu maison poiu' éviter les dan,i;-ers d'une lon-^ue traversée, s'é- 'è\e-t-il au contraire pour se faire -pousser coiUiHe un ballon |)ar le vent, il n'échapi)e pas à ces infatigables chasseurs à contre, à cor et à cris. l"ne fois reniri' dans son trou, le martinet ga/.ouille. " ;\.u I 5 juin, les martinets >e lèvent à 3.40 heures et se couchent à S. 30 Heures, donnant ainsi diK-sept a L'ur industrie d'énviuciieur. Ils nKinj'cnt, et si, pour la sieste ou pour LoiiLe autre ciios,,-, ils prennent quelques instants vie repos pendant la jomnéc, ils se multiplient d'au- tant plu. le matin et L' ->)îr. C'est alors \ 20 I.KTTIU:S FAMIMKRKS sri{ l.iLne, et pour d(''corer la fa<^a(le de leurs cabirets et île leurs éciioppes, ils iniinoleiit par centaines, pou*" en avoir les feuilles et les rameaux, renihlèine chéri du Canadien. Hélas! pas même le loyal père de l'arboriculture, Hemi Gustave Joly de Lotbinicre, iie saurait protéger sa pro»;éniture forestière! La fraîche lialeine du matin pénétrait par la croisée entr'ouverte, charj^ée du parfum suave du lilas. La double haie de lilas, (Vé- glantiersid'épine-vinette dans mon jardin n'était alors d'unbout à l'au- tre, qu'une guirlande odoriférante, blanche, lilas, rose. Flore, il est vrai, n'avait pas encore entièrement déclaré sa suprématie, à cette date de l'amiée. lîien cpie les tulipes, les lis, les \iolettes tiraient dé- jà sur leur déclin, c[uel(|ues roses hâtives, condamnées à ne survivre que l'espace d'un matin, laissaient détaillir leurs pétales carnées. Les balsamines, les iris, les pivoines rouges, roses, blanches, pana- chées, odorantes, étaient en pleine floraison. Platon eut pu y puiser une panacée pour ses maux, comme au temps du médecin Poçeon. Le silence, à cette heure, eut été oppressif et fatiguant, si- mon oreille n'eût de temps en temps entendu des sons familiers, portés siu' l'aîle des zéphirs : le roulement saccadé d'ime locomotive dans le lointain, le train de nuit (le train des bouifs comme l'on dit à la cam- pagne) entrant à la gare de Lévis, le sifflet aigii d'un vapeur côtier chargé de produits pour le marché du jour, le signal |)our demander un pilote donné en rade par un des colosses de la ligne Allan, se hâ- tant de passer outre, vers Montréal, plutôt que de faire escale ici comme par le passé. Hientôt résonnèrent les salutations matinales, que les roc[uets de Bergerville échangeaient avec les terreiieuves de Spencer VVooil et le Hdèle gardien de m )n logis, le Sahit Bernard Wolfe, doi\t la grosse voix résonnait comme celle du bourdon de No- tre-Dame. Il y avait dans les champs, sur les près, sous la charmille, au haut des pins et des chênes, un concert ornithologique, dont le crescendo de- venait assourdissant, à mesure que l'astre du jour se dégageait de sa couche nuptiale, comme un époux radieux. Notons ia présence de quelques-uns des virtuoses. D'abord, on ententlait la voix retentis- sante du chef d'orchestre : un merle superbe, perché à la plus haute branche d'un merisier. Le ménestrel, sans doute pour charmer les f 9*2 LK'l'JlîKS r.\Mll-lMU..s fin l.KS i I loii^^ufs heures (le riiKiihiition pour hi \k-ï\c pondeuse, au pommier voisin, lui chiiutitit ime de ses plus lijiielies ritournelles. Un son métalli(|ue, \ ihiant, ccjmmc la note i\\i hautliois, ni'arrivait par interv.illes régidières de la cime d'un bouleau ; c'était l'Iiymne matinal de la jj[rive solitaire. Un ministfc^ dans un vieux oliène, taisait miroiter au soleil son manteau il'a/ur, sous ceitains aspects, l)leu comme l'indij^o ; d'oîi lui vient son nom anglais ludii^o lî/rd. Un modeste mais mélodieux pinsou, notre rossit;nol, taisait entendre d'un buisson voisin sa tendre chansonnette ; le <;iand moucheroUe hupj)é ( (îrcat c restai J'/v (at- elier) qui revient depuis trois ans chaque été à nos bois, lâchait de temps à autie. im cii rau(|ue(|ui n'était ])as sans agrément: le Vireo aux yeux roux, {Ral-cycd Virco),VM(\^ mélancolit|ue des }i;rands bois, de mai à septembre, remplissait son rôleobli;^ée dans le concert matinal, (|ue le va-et-\ ient d'une l'ande de corneilles, harcelées par des titN ris l)elli(|ueux {^Ic nioiic/nrollc-'l yraii) (gâtaient un tant soit peu par leurs clameurs inteiupeslives. Le Pinson à poitrine blanche {J\>iiisylvainiiciis) sonnait de son bru\ant clairon, sitllement ()u'il répète la nuit aussi bien ()iic le jour. Ja' Ni\ ei'olle de W'ilson, la Non- ne, avec son costume couleur d'ardoise, blottie dans la chiH mille, — l'on (liiait d'une rc//o/i//S(\ v\\ demi-deuil, — égrenait son petit chant sec et nous laissait tout juste le temps de la voir, avant de s'entbncer sous la charmille : f/iji^/t ad satires et se ciipit aute viden\ comme la bcrj^èie de Virgile. Deux eais bleus, passèrent au-dessus de ma tête, en poussant quelques notes stridentes et au même instant un couple de Pies aux f aîles ilorées ( Golden -vinged Woodpccker) ^ précurseius de la pluieet connu des Anglais sous le nom de Rain Juncl^ nous ré[)étaient à tue-tèle : "Pluie 1 l*luie I" Assez pour aujourd'hui. Prochainement ie vous entretiendrai de bien d'autres constants amis que le printemps nous amène. OISKAIX Dr CANAMA. 38 IjXJXTI?-E "^. Sii.i.icus , Juin, iSSS. lif cliiiiit i-'t'st It' siiMiiiif (liiii- II- iii'iiu, |.iiict* <|" "' ''■'^' rt'Xid'c.-isinii lit' lu toi, i|f l'fs|i(''iiilir(' t't «le rilliKiiir. i''<'st la llcnr •-1II' un riiiu'tir'i»', l'i'tuili' un nii- liiM (jf lu niiil. nu»' voix uiui'' Iuiih lt> ili'scrt. un |Um''!u aile-, lui donnent eu apanaj^eies plaines 'luciel aussi bien quecclles de la terre. Lii nivstvu-ieuv ui-tinct de la rep'o luctiMn, ! ■ . i, mo-einenl Mlteniatif des saisons, eu la poi-sint l'un.' coiit've a fa.itiv. île réi|uateur au pôle, et v/ r z'crsa, lui as-,ui<'ii' une r\isieuce ariée, inoliiU'. a' rieii- ne, iu léi)endaute, acci lontjc, m eux reui;)li': l'andis que le eétacé s'euionce. siieucieux avec son ti-i>-te uoiiris- Si)u. sous les jrlaces du pôle; ([ue ie serpent rauipe en siiVl mt : que le lion remi'lit de ses ni--i>seuient-. lesailreuses s.litudes d • rAlinpi"; le rossii^nol d'Italie, le roi du cliaut, coûtera lan^ )invuseuiei\t ses peines aux échosde la nuit: Talh-ïre rlouette, le gloire de la France. I.ercée sur lui ravon de l'aaroie, iminohile au iiaut des airs, lais.-era de^i-ui- dre sa divine eau/...uetta . le nioiueurde Vu^inie, artiste iu;;o)ip.!ia- ble, él)loun-a son auditoire par son talent d'iuiitatiou. Parmi les êtres crées que les rôles sont did'érents 1 jCs espèces c hantantes sont d<;nc des créatures previh ^lecs. Elles ont en pa.rtage quehiues étincelles de plus du leu iVijn haut: ce sont les poètes du nionc temps, salut 1 fe aile, v'^-uaves UKacstrels, messaj^ers du pi in- Les lloinains iaisaienl ^aaïul ca> de ce don de la luélodi'- chez les oiseaux : le ros-i«r„.,,l hlanc de l'impératrice A,i,nippiue ..v.ut conte 6,ooo sesterces ($3,000). " Ce prix exhorhitant. dit Toussenel, r.e se- rait encore que la moitié de la valeur courante des bons rossi,iînols 24 i.KTTUKS FAMILiftKKS Slll i.KS ifi au Japon. Les historiens rapportent (pie !a passion des rossi^-nols était eu(iénii(jue dans la famille des Césars, et (jue Diiisus et Britani- cus, Hls de (-'lande, possédaient [)kisieuis de ces oiseaux qui saxaient plusieurs lauLfues et parlaient indirtéicnnnent le latin et le «jj'rec. Con- rad Gressner a raconté aussi sérieusement l'histoire de deu\ rossi- gnols de Ratisbonne qui avaient l'hahituile tu' raconte!" en allemand, la nuit surtout, ce qu'ils av. lient entendu dire aut(>ur d'-jux pendant le jour, l'.ii peine à a;lniettre que tout soit vrai dans ces récitb." Le moqueur d'Amrricjue se vend quelques Ibis cher: cent pias- tres pour un bon ciianteur est un prix assez commun. C^ue' jues in- dividus spécialement iloi es ont été payés jusqu'à tleux cents piastres* La description >lu moqueur a foiu'ni à Auduhon im de :ies talileaux ornithologiques les plus a-nimés. Qiie de beaux traités ont vu le jour sur la préroLjative du chant chez les oiseaux! MacGilvra\', Svveet, Reenie, Montagne. Hewick, Broderip, en Angleterre, ont écrit d'ad- mirables dissertations >ur le ramage des grixes, des merles, des bou- vreuils. deN chaivlonnerets. des alouettes de !a (irande 1-îretagne. L'hon. Daines Barrington. un esprit très sérieux, dans les Philoso- phical Transactions Yi^twxïwww^K: 177,,, propose divers plans pour améliorer la \()ix de certains oiseaux en combinant avec leur harmo- nie propre les notes d'autres espèces, retenue en cage dans le voisina- ge. Cette thèse plus tard, — en 1800, — était traitée en sens contraire par Ilerr Gainborg, un savant de Copenhague. On peut modifier le chant des oiseaux en état de captivité, c'est admis: mais ce qui l'est moins, c'est qu'il soit possible, ou désirable même, de perfectionner de la même manière les notts des oiseaux restés sauvages. •• La mélodie des oiseaux, ilit Broderip, s'adresse au canu" de tous, (^ai nous dira la cause première (jui, à la saison des feuilles, communique aux Ituissons, aux rochers, aux ruisseaux, ces voix har. nionieuses cpii nous enchantent.-' On a beauco[) disserté sur ce mys- tère. L'examen des opinions émises, aidé île notre expérience person- nelle, nous porterait à croire ([u'à cette saison, c'est l'amour et l'es- prit de rivalité qui, chez les animaux, sont les deux principaux mobi- les ; bien tpie nous n'irions pas jusc[u'à. nier qu'un oiseau ne puisse chanter de gaieté de ccimh , en revisitant les lieux chéris, le berceau qui l'a vu naître, un doux pa\s plein de subsistance. 'vLn Angleterre, l'épocpie des ;.niours est incontestablement le si- gnal de riKMinonie chez la gente einijlumé;.'. SUF{ I.RS OISEAUX. 35 "The Ule is ful> oï pleasant noise, "SouikIb aiid sweet air» that ^ive deliglit. "Celte période du chant, on peut la limiter à dix semaines, pour la plupart de nos oiseaux sauvages. Mais il n'y a pas dérègle sans excep- tion. Nous avons souvenance d'une grive, d'un gosier sans pareil, qui a prolongé sa mélodie jusqu'à une époque avancé en septembre : et pourtant nous ne pûmes lui découvrir une compagne. Le robm chante dans nos jardins, en automne, longtemps après avoir couvé, et plusieurs oiseaux en volière, si on en a bien soin, chanteront la plus grande partie de l'année." — ZooLgical Recrcations. Les oiseaux ont un langage commun pour se communicpier leurs désirs, leurs besoins. Chez eux, la joie, l'amour aura ses accents, aussi bien que la tris- tesse le courroux, l'effroi. C'est en imitant ces divers cris, que le perfide oiseleur trouve le secret de les faire tomber dans ses embûches meur- trières. A quelques exceptions près, le (ion de l'harmonie est réservé aux nulles; dans une cage de cent serins miles, la femelle la plus vi- ve, la mieux douée, se choisira l'artiste le plus accompli, celui dont le ramage lui va le plus au cœur. Dans l'éducation musicale des serins, des chardonnerets, des mer- les, des bouvreuil^, on emploie ordinairement ce qu'on appelle serinet- te: l'air se répète aux mêmes heures, avant ou après le repas, et le captif n'entend jamais d'autre musique ; la voix de ses semblables lui est interdite ; on commence la leçon dès qu'il est sorti du nid. Quand aux perroquets, corbeaux, etc., on se contente de leur apprt ndre à siffler ou à imiter la voix humaine. Certains oiseaux sauvages chan- teront pendant le jour: (luelques-uns, en p.tit nombre, chanteront la nuit. La majorité attend le lever ou le coucher du soleil pour mon- ter leur orchestre. D'après Syme, le chant des oiseaux se divise en six parties : Premièrement, l'appel du mille, au printemps : Deuxièmement, la note de déti ; Troisièmement, la douce, mélodieuse et tendre cantate de l'amant ; Qiiatrièmement, le faible cri de la peur, quand le danger menace le nid ; Cinquièmement, le cri d'alarme, provocateur, quand l'oiseau de proie se montre ; t 20 LE'JTirES FAMILIÈRES SIR LES ! Sixièmement, la note du père et de la mère, pour communiquer avec leurs jeunes, le cri des jeunes. A quoi il faut ajouter le gazouillement fami'ier du mâle, quand il donne à manger à la femelle sur le nid. L'hon. Daines IJarrington ren^.arque "que certains passages de la voix des oiseaux correspondeiit avec les . intervalles de la gamme mu- sicale, mais que l:i plus grande partie de cette chanson n'est pas sus- ceptible d'annotation, parce ciiie, premièrement, la rapidité des sons est souvent si grande, si capricieuse, qu'il est inq:)ossible d'en faire une strophe musicale : secondement, parce que le diapason de la plu- part dci) oiseaux est plusélcvc c[U(.' les instruments les plus complets ; troisièmement, parce que les repos, da'is le cliant, sont si minimes, que leur étendue ne peut être uKsurce avec les inteivalles de notre octave musical." Sans vouloir sui\re ce profond naturaliste dans tou- tes ses observations intéressantes, nous croyons devoir tratiscrire la table suixante (ju'il a préi)arée, pour évaluer le mérite comparatif des meiUcuics espèces chantanto de h. (jrand'-lîretagne : Lk ( lin ii:i-; 20 iMm^i iv i.i: (iiiriki-; i)K LA im:kfi:ci'io.\ Aifsoi.ri;. :- ï T 1. K()^,siKll()l (Ni^hliiifialr) i 11» 2. I'"aiivt'1tf>î-| tôtc ii()iii.(iM;ick ('a|i) i 14 •'{. Alouette lies cliaiiiiis (Sky i.jii k) ■ 4 4. ■• 1.'). ( )i't()kui (le Roseau (Ht^e i Spaiiow) (i le». Taiiii (Siskiii) 2 17 Sizpnn(Ke(l-FoH) 0 14 1!» 1".» 1'.) 12 12 i 14 14 1!) 4 ^ bs bs 4 17 1 12 S 12 12 î 12 12 1(> 12 i 1^ bs lt> 4 ' 12 12 12 4 S 8 4 i 4 (» 4 4 4 (» 4 0 2 2 K) 12 12 12 12 0 4 .") Ki 12 12 12 () () 4 : 4 4 0 4 1 4 4 0 4 4 OlHEAl'X DU ("ANADA. 27 XjETtie^e: "^i. Sii.LEUY, Juillet, 1888. Le Chant des Oiseaux. Le ciiaiit (le l'oist'Mii cHt retfloresceiKte du wi'ur, ['(^Kîil tilt ion (U'H joies les ])liis nobles, la ])ro- claiiiatiou «les grandeui-H de la (ti-éation, et de la liante destinée de riiOinnie, |)nis(iup ces merveilles existent pour lui. Lksci'vkr. Il laiuliait être plus que niyopc pour ne pas s'apercevoir que l'homme, le lier roi de la création, n'a pas à lui seul le monopole des poètes, des artistes, des voyants. Le don divin de l'harmonie, l'ines- timable privilèjj^e du chant, de la mélodie, de la prescience a en effet été libéralement départi à la gramle famille aîlee ; elle aussi a ses Pin- dare, ses Orphée, ses troubadours, ses virtuoses, ses voyants. Ma dernière vous marquait les savantes théories de Beckstein, sur le talent musical des espèce ailées. Je vous citais même le curieux tableau d'intonation musicale de l'ornithologue anglais. Daines Bar- rino-ton. Eh bien ! un éminent naturaliste iVancais, M. Lescuyer, a préparé un travail semblable mais plus complet, pour les oiseaux de France. Il y décrit de main de maître, le chant, cette merveilleuse fa- culté de l'oiseau, avec la même précision que l'honnoral)le Daines Barrington. Un habile écrivain de Washington, M. John P>ourroughs, dans de nombreux volumes (*) reconnnandés jxir un rare atticisme de langage, s'est étudié à nous peindre les mille et une nuances du chant lie nos oiseaux d'Ainéric[ue. (*) U'/zA-e Rohiii, Canibndf-'e, Tkk Ilivi:i! Su)K Titicss. l'ffini'toii, ----..-- L'ocust.s niid Wilil, . . - - - Honcy, --------- Bifds uiul Poi'ts, -.---- Wiiitt'i Siiiisliiiii', /''/•('.'// Fh'hI.s, 2M LETTRES FAMiftKES SIU LES IH L'examen des tables par Lescuyer, du chant de l'arrivée, du dé- part, etc., des oiseaux de France, nous mènerait trop loin. Je me contenterai de vous servir, pour aiguiser votre appétit, quelques friands morceaux, une analyse à vol d'oiseau des théories émises par ce bon et savant M. Lescuyer, dont une lettre cachetée en noir m'apprenait récemment la mort, prématurée poar la science, et certainement fort regrettable pour moi : un correspondant estimé, de plusieurs années, qui s'intéressait fort à la Faune de l'Amérique s'é- tait éteint au plus beau de sa carrière et lorsque les couronnes et les diplômes lui arrivaient de tous côtés. Voici l'entête ou le sommaire d'un des chapitres les plus frappants du traité de M. Lescuyer, Lan'GA(;e et Chant des Oiseaux: "Le Chant exprime les Joies de la Fa.mili/e, de la SocietEi de lu Patrie, du Reau, de la Paix, de la Cueillette, de la Ciiassk, du Bien-Ltre; il Proclame les Grands Actes de 1^ Crkation et de la Vie. "Il est très intéressant, y est-il dit, de savoir tout ce que cbantent les oiseaux. "Leur chant est avant tout l'expression du plaisir et du bonheur, et par ses nuances, il exprime qu'il en est le mobile principal. "De ces nuances, il en est une qui est manifeste pour tout le mon- de, c'est celle (jui a pour objet la plus intime des unions, celle de la famille ; elle débute par la joie des fiançailles, se continue par celle des noces et finit p-r celle de la maternité, de la paternité et de l'a- mour filial. Les pontes se renouvellant, ces cbants se continuent pendant les trois ou quatre mois du printemps. "Le plaisir tle société est aussi goûté entre individus de même es- pèce et même entre espèces diflérentes. "Le lieu qui se trouve départi à un oiseau pour sa naissance ou sa résidence habituelle a encore pour lui un attrait particulier. "Il goûte les plaisirs du beau. "Soumis hii-m .ne à des éliminations régulières, il apprécie d'au- tant plus les bienfaits de la paix. Eliminateur, il aime la chasse, il aime la cueilletv \ Comme tous les animaux, il aime le bien-être . Toutes ces nuances de faits, de plaisirs se retrouvent dans le chant des oiseaux "Le chant les oiseaux a une puissance à Uuiuelle personne n'é- chappe , OISEAUX Di; CANADA. 29 "Si un acte de la vie des oiseaux mérite d'être accompagné de joie, c'est celui du renouvellement et de multiplication des espèces, de la participation à la création perpétuelle d'une partie du monde. "Or, nous voyons que, dans les phases diverses de la reproduc- tion, les oiseaux, en général, donnent la meilleure partie de leur chant. "Il y a d'abord los promesses de mariage faites et accijptées libre- ment, nullement déterminées par la richesse d'une dot ou des espé- rances ambitieuses, mais uniquement inspirées par les attractions du cœur. "Ensuite les noces qui duren autant que la ponte, pendant les- quelles l'ardeur, l'entrain et la constance donnent lieu à d'étourdissan- tes chansons. "Arrive bien vite l'incubation, l'élevage des petits au nid et hors du nid, période relativement longue et pendant laquelle les chants retentissent encore. "Tandis que réponse devenue mère est coirinie enchainée a ses œufs, le mari, embrasé à son tour de l'amour paternel, monte sur son observatoir et, les yeux fixés sur le beri^eau auciiiel sont contiées tant d'espérances, il veille, et, quand il le faut, il porte de la nourri- ture i. la mère. Pendant l'élevage des petit,-, malgré les fatigues et les peines, il chante encore à gorge déployée. Les garçons et les fillettes sont si intéressants I "A chaque ponte mêmes manifestations, et ainsi passe le prin- temps au milieu des chants de famille des oiseaux. ''Après l'élevage, la famille se disperse et part bientôt pour l'exil, adieu les chants. "Cependant tout n'est pas fini avec cet esprit de famille, il y a en- core n.ie phase im[)ortante des relations de société. "Dès la fm de juillet, les moineaux jeunes et vieux se montrent en bandes qui, soir et malin, ont les conversations les plus animées et les plus enjouées. "Les hirondelles tonnent parfois par leur nomlire d( s espèces de nuaL^^s. Les alouettes liabitant la même contrée se coaiplaisent a mêler leurs chants. "Autre satisfaction. Malgré ces facilités de locouujtion, l'oiseau ne se déplace pas sans quelque peine, il ne connaît si bien les res- sources du pays qu'en y séjournant. n'é- ;{() l.ETTKKS FAMIMÈUES Sl'U LKS h II ii n ! l' i iif 1 I n "Cela est surtout vrai, qiiaïul il y a un nid à taire, une famille à élever. Par la force des choses, il plante donc sa tente sur un point quelconque des contrées préparées par son espèce. Ce lieu n'est pas pour lui un simple terrain (|ui rajjpelle et renouvelle par le souvenir tous les bienfaits dont il a joui ; mais on ne peut pas douter que l'oi- seau n'ait im culte ]:)arliculier ])our l'arbre sur les branches duciuel lui et ses petits ont été bercés, pour ks plantes qui lui ont fourni la nourriture, pour le lieu où il a éprouvé tant de jouissances. "Aussi la rèi^le ;^énérale est (|u'il revient au même lieu ; l'hiron- delle rusti(|re à son arrivée se plait à <_!,a/.ouiller les joi-'s.du re tour dans la ])atrie. "Inconstc'stablcincnt encore l'oiseau perçoit le beau, sans doute pas à notre l";:con : mai'- il en jotiit et le proclame dans ses chants. ''l'ouKinoi le l)L-au ]ilus cjue le monotone et le laid ne serait-il pas, même pour les oiseaux, la '."orme de ce ((ue leur imai^ination peut conce\oir de plus ^;iand, de plu^ plii^.sant. el de tiieilleur. "En ellet. l'ai'. mette ehanlt.' la lumière et le soleil. La fau'.ette à tête noire dans une Julie chamhreti^ t.h- verdure ne ]ieut con.enir sa joie. "Comment ne ]-)as encore chanter la cueillette des iVuil.^. Ecoutez plutôt ces eliardoniieuîs (jui iVedonnent leurs petits airs en cher" chant te.i i;raines dans le colon des plantes. '•'■S'il ;rimc la cueillette, l'oi^-eau adoi'c la chasse, c'est Li chasse periuaiiente. i/ouveituie coiiimeuce au soilir du nid et il n'v a d'au- tre clôture .ju'.'i la mcirt. Les jours de chasse ne conij^tent pas tians la vie, disait .\bd-e!-Kader ? "Qjie ue doivent pas être alors les trans[)orts des oiseaux chas- seurs. Aus-i (.'eoutons ces cris de iai\iares et d'hallali de l'hiioudellc, suivis {|iiel(jM(.-stois de j^M/ouillemonL ;4'racîeiix et joveux. ••l'a.r cela rneme (|u'il est clias-^eur, l'oiseau a;)précie d'autant j-dus le bonheur (\<- ne pas être chasser. "C^uand une ^aive a échappé à un busard et. (pi'elle est levenue de sa baveur. ce qu'elle e hante n"e-.!-ee [i.'.s i'iivmae de la paix? "•Il n'est ])as d'déndu assu, émeut l\ un oiseau de bien dîner, de bien doiiiiir et d'en être- satisfait au point <\i: le tlive el de le ehanter. Aii-si le pinson semble souvent entonner la chanson de talile et au réveil les moineaux sont i|UeKjuestbis tIans ime jabilatior, étourdis- \ OISEAUX Dr CANADA. 81 santé : les festins perpétuels des oiseaux leur donnent des joies sans borne. "Enfin quand les oiseaux, au moment ti drons. i 'A sa LETTRES FAMIEIÈIIES SIK LES ...î-^ I i' .; i i s h: , LETTI^E ^11. SiLLiîHv, Juin, iSSS. Iliiil to tliw, l)lislie spiiit, I*>ii', Lark, in stroTi^,". WOODWOIJTH. tr