^ .^J^. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l ■ 45 IM 125 mm jm Sf 1^ 12.0 IL25 i 1.4 1.6 <^ Vi ^life /2 >V ■^' Photographie Sdenœs Corporation ^"^^ ^N rjsï :\ \ ^ '^V^^ 33 WIST MAIN STMIT WnSTM.N.Y. MStO (7)«) •73-4S03 '^ ■<^"' % CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historicai Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques 6^ Technicai and Bibliographie Notas/Notas tachniquas et bibliographiquas Tha inatituta haa attamptad to obtain tlia bast original copy availabla for fiimin^. Faaturaa of thia copy which may ba bibliographicaily uniqua, which may altar any of tha imagaa in tha raproduction. or which may aignificantly change tha uaual method of filming, ara checked below. D D D D n D D Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couvertu/e endommagée Covers restored and/or laminatad/ Couverture restaurée et/ou peiiicuiée I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque [~~| Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) I I Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion la long de la marge intérieure Blank laaves addad during rastoration may appear within tha text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissant dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. 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Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tcus les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ► signifie "A SUIVRE", le symbole ▼ signifie "FIN". re Maps, plates, charts, etc., may b;» filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé é partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. y errata id to nt ne pelure, içon à 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 ] LE VEEGER CMÂDIES / LE ^ » VERGER CANADIEN ou CULTURE RAISONNÉE DES FRUITS QUI PEUVENT RÉUSSIR DANS LES VERGEES ET LES JARDINS DU CANADA. OUVRAGE ORNÉ DE NOMBREUSES GRAVURES SUR BOIS PAR L'Abbê L. Provancher, curé de St Joachim, Montmorency. JOSEPH DARVEAU, IMPRIMEUR-ÉDITEUR, 8, ruA Lamontagne, Basse-Ville, 1862. / >■> PREFACE. Appliqué par goût depuis plusieurs années à la culture des fruits, et convaincu de l'importance de cette culture tant par rapport auz aliments aussi sains que savoureux qu'elle présente que par les énormes profits qu'on peut y réaliser, sans compter les jouissances si variées, si agréables et si pures qu'elle offre naturellement, j'ai cru pouvoir rendre un utile service au public Canadien en lui faisant part de mon expérience à cet égard, comptant qu'il ne manquerait pas de tenter de suite de tirer parti d'une source de revenus si considérable chez bien d'autres peu- ples, notîimment chez nos voisins de l'Union Américaine, et que la richesse de notre sol et la vigueur de végétation qui caractérise notre climat peuvent aussi rendre en ce pays si profitable. Il ne manque certainement pas de livres français sur un tel sujet, mais je me suis convaincu en en parcourant un grand nombre, que le plus souve jt on ne pouvait suivre leurs prescriptions syns s'exposer à un succès rien moins que certain, par ce que les auteurs de ces livres ont traité la matière à un point de vue qui ne peut nous convenir sous le rapport du climat, de la température, des ressources et — 4 — des besoins du peunle, et du degré de connaissance que ce peuple possède dans la culture du sol en général. Je viens donc consigner ici ce qu'une expérience de plu- sieurs années m'a permis d'ajouter, de retrancher ou de modifier dans les prescriptions données par les plus habiles horticulteurs français, anglais et américains, m'astreignant le plus souvent aux détails des plus simples notions des diverses cultures que j'ai embrassées, parce que c'est un sujet encore tout neuf pour la plupart des Canadiens, et que dans plus d'une campagne encore on peut entendre proclamer cette absurdité; qiCun arbre une fois planté se mffit à lui-même et na plus besoin de soins. Evitant autant que possible les termes techniques, je crois m'être expliqué de manière à pouvoir être compris non seulement de l'amateur lettré, mais môme de tout cultivateur intel- ligent, ne posséda-t-il qu'une bien faible éducation élémen- taire. C'est dans ce but aussi que de nombreuses gravures intercalées dans le texte viendront en éclaircir davantage les définitions ; la description d'une opération quelconque a une double chance d'être comprise lorsqu'elle parle aux yeux en même temps qu'aux oreilles. Car non seulement je voudrais que la riche maison de campagne du citadin dans les banlieues de nos villes fut entourée d'un spacieux verger, mais encore que le plus petit propriétaire de nos anciennes paroisses du Fleuve, de même que de nos nou- veaux townships, vît aussi dans sa chaumière pendre des fruits à sa fenêtre. Quand on voit nos cultivateurs dans les rues de nos villes savourer si avidement les fruits de nos marchés qu'ils payent à beaux deniers comptants, on ne peut s'empêcher de se dire tout étonnés : mais pourquoi eux, qui ont du terrain à leur demande n'en cultivent-ils pas des fruits, de manière à pouvoir en vendre au lieu d'en acheter ? Et que repondent-ils lorsqu'on leur adresse cette question ? Ah ! I — 6' — chez nous les fruits ne viennent pas, le terrain ne leur est pas favorable ; moi, dit celui-ci, je n'ai pas le temps de m'occuper de ces choses-là, il faut avant tout cultiver ma terre ; moi, dit cet autre, j'en ai plantd vingt fois des arbres et ils n'ont jamais rien donné de bon, etc. Eh ! bien, je viens, dans les pages qui suivent, répondre à toutes ce» objections. On se convaincra en les parcourant lo. qu'on peut avoir des fruits partout, pouvant y disposer le terrain lorsque de lui-même il n'y est pas favorable. 2o. Que ce n'est pas un temps perdu que celui qu'on destine à la culture d'un verger, puisque généralement parlant, cette culture est biem plus renumérative que celle des céréales. 3o. Que pour avoir des fruits, et surtout de bon fruits, il ne suffit pas de planter sans soins des arbres qu'on rencontre sans choix, et de les abandonner ensuite à eux-mêmes, etc. L'homme par la culture modifie la nature, mais la nature ainsi gênée dans sa m .rche tend sans cesse à reprendre ses droits qui vont directe t à la multiplication des individus et à la reproduction t o.gs, sans aucun égard à la beauté ni à la qualité des fruits. Mais pour avoir de beaux fruits et abondamment, il faut y apporter des soins de culture as- sidus et suivis, afin de forcer la nature à favoriser dans son action certaines de ses lois qui nous sont particulièrement favorables dans le but qu'on se propose. Si on était partout cc'.ivaincu que pour avoir de belles pommes, de belles prunes, de belles groseilles &c. il ne faut pas de moindres soins de culture que pour avoir du beau blé d'inde ou de belles pa- tates, on ne verrait pas dans la plupart de nos paroisses tant de fruits qui méritent à peine d'être cueillis. Mes expériences ont eu lieu sur difiérents endroits des districts de Québec et des Trois-Rivières, il va sans dire que les règles que je donne ici trouveront une application encore plus fticile à Montréal ou dans le Haut-Canada ; ce- — 6 — t pendant comme mon travail a en pour but particulier le Bas-Canada seulement, j'ai cru devoir me dispenser de men- tionner certaines cultures qui pourraient réussir jus( {n'a un certain point dans le Haut, aiais qui échoueraient infaillible- ment dans le B.is, comme celles des Abricotiers, dos Pccliers &c. Qu'on me permette de citer ici l'exemple dos habitants des Etats qui nous avoisiuent pour faire voir jusqu'à quoi point la culture des fruits est répandue chez eux, et cepen- dant, chose digne de remarque, l'immense quantité de fruits qu'on récolte là chaque année, ne suffit pas encore aux besoins des populations, puisque ces fruits maintiennent toujours leurs prix sur les marchés. Rochester dans l'Etat de New-York est une petite ville de 30,000 à 35,000 âmes, et elle ne compte pas moins de dix pépinières dans ses environs, formant un ensemble de 1,130 arpents en surperficie unique- ment occupées par des plants destinés à la culture. Une de ces pépinières mesure à elle seule 500 acres en superficie, emploie jusqu'à 250 hommes et 20 chevaux, et fait des affaires pour un montant dépassant $10,000 annuellement. Et tout le Bas-Canada, avec une population de 1,000,000 d'habitants, ne compte pas encore une seule pépinière vrai- ment digne de ce nom. Un Mr. J. Knox, de Pittsburgh, Ohio, cultive un champ de fraises de 50 acres en superficie, qui ne lui donne pas moins de 300 minots par acre, faisant un total de 15,000 minots par récolte, et chose étonnante, une si prodigieuse quantité du même fruit suffirait à peine pour la seule ville de New- York, puisque l'année dernière (1861) une dépêche télégraphique de cette cité voulait s'as- surer la récolte totale. Ce Mr. est probablement le plus grand cultivateur de fraises du monde entier. Est-ce que nous n'aimons pas les fruits autant que les Yankees ? Oui sans doute ; mais notre négligence et une certaine routine ennemie de tous les nouveaux essais nous — 7 — forcent à nous en priver ou à aller les leur demander, issi passe-i-il chaque année des sommes considérables de l'autre côté de la ligne pour solde des fruits que nous en tirons. Je veux donc répandre ce goût pour la culture des fi-uits en faisant voir que malgré les soins que cette culture re- quiert, elle est encore d'une facile application, très profi- table, et à la portée des neuf dixièmes au moins de notre population. Ce sera aux horticulteurs pratiques qui parcoureront ces lignes, et aux amateurs qui plus tard s'aideront de ses règles, à décider si j'ai rempli la tache que je me suis imposée, mais les uns et les autres, je crois, reconnaîtront dans tous les cas, que j'ai voulu servir mon pays et me rendre utile à mes concitoyens. Bt Joaehim, Montmorency, Août^ 1862, n % LE ^^ERGER CANADIEN. Ayant à traiter ici non seulement des arbres de verger proprement dits, mais encore de tous les fruits qui peuvent convenablement trouver place dans l'emplacement d'un verger, je les rangerai dans l'ordre suivant: Pommier, Poirier, Prunier, Cerisier, Groseillier, Gadelier, Framboisier, Ronce, Fraisier. •Ua04 DU POMiïlIEB. SES DENOMINATIONS — SA PROPAGATION — SA GREFFE — SA TAILLE — SES MALADIES — SES FRUITS. Le Pommier, Malus communis, Jussieu, Malus mîiiSj Wallich, tire son nom latin du grec mêlon^ qui désignait le fruit du Pommier. Linnée l'avait confondu dans un même genre avec le Poirier et l'avait nommé Pyrus Malus, le rangeant dans la furaille des Rosacées, mais après lui Jussieu en a fait un genre séparé, et De Candolle, avec un grand nombre de botanistes modernes, l'ont choisi pour être le type d'une nouvelle famille qu'ils ont démembrée des Rosacées de Jussieu sous le nom de Pomacées. Le Pommier commun est originaire de l'Europe 10 DU POMMIER. et de l'Asie ; il a été importé en Amérique. Les Grab Appks des Etats-Unis (Pommier à bouquet, Malus coronaria, Miller, et Pomniier à feuilles étroite?. Malus angusiifolia^ Michaux), originaires de la Virginie et de la Caroline, sont assez diffé- rents du Pommier commun pour avoir été élevés par les botanistes au rang d'espèces distinctes et nettement caractérisées. Le Pommier commun est un abre de 20 à 30 pieds de hauteur, à écorce crevassée, rude et blanchâtre, à branches raides, courbées et étalées. Feuilles à bourgeons cotonneux, ovales, aigiies, laineuses intérieurement de même que le calice et les pédoncules. Les fleurs en petites ombelles quelquefois corymboïdes sont d'un blanc rose et se montrent en même temps que les feuilles sur des petits rameaux particuliers qu'on nomme dards ; les pétales sont brièvement onguiculés et les cinq styles sont soudés ensemble à la base: ces dards après leur première production se conver- tissent d'ordinaire à leur sommet en une espèce de bourse, qui en émettant elle-même de nouveaux dards devient ainsi fructifère pendant des années; ces nouveaux dards que portent ainsi lès bourses prennent le nom de lambourdes» Le fruit du Pommier, à saveur aigre ou douce, varie à l'infini dans la" culture, depuis un pouce jus'ju'à cinq pouces de diamètre. Le Pommier a des racines plutôt traçantes que pivotantes, aussi n'exige-t-il pas une terre absolu- ment profonde. Une bonne terre forte, douce, friable, un peu humide, est celle qui lui convient davantage, bien qu'il puisse réussir à pou près dans tous les terrains avec des soins convenables. Un sous-sol de gravier aride ou de glaise pure qui ne serait recouvert que par une couche arable de 7 à 8 pouces, serait presque le seul terrain dans DU POMMIER. 11 lequel il ne pourrait réussir, encore pourrait-on dans ce cas défoncer ce sous-sol pour le changer, soit en entier ou seulemeot à l'emplacement da chaque arbre, par du terrain de bonne qualité. Il va sans dire que dans tous les cas, plus la terre sera ameublie et engraissée, et plus l'arbre croîtra vigoureusement, et plus beaux, et mieux nourris, et plus abondants seront ses fruits. Le Pommier est un arbre des plus rustiques parmi les arbres fruitiers ; il réussit très loin au N"ord. En général partout où mûrit le blé, la pomme peut aussi y mûrir. Et rien ne s'oppose à ce que le district de Québec, et même le bas du Fleuve, comme le Saguenay, la Gaspésie, la Baie des Chaleurs, ne puissent avoir de bonnes pommes, et en grande quantité. • D'ailleurs nous en avons la preuve sous les yeux par ces énormes sauva- geons que nous voyons partout si robustes et si vigoureux; car partout où l'on récolte de mau- vaises pommes on peut en avoir de bonnes, il suffit pour cela de se procurer des plants greffés de bonnes espèces. De plus, des essais tentés à St. Joachim, à l'Ile aux Coudres, à St. Roch dea Aulnets, à la Rivière du Loup, etc., ont enlevé tout doute à cet égard. I. DÉNOMINATIONS DU POMMIER. M- m f! 0. 1.':^ . (t. Le Pommier eu égard à la taille ou grandeur qu'on veut lui faire prendre dans la culture, se partage en trois dénominations, savoir: 1*^ Hautes-tiges ou Pleins-vents. — Ce sont des arbres greffés sur des é^^' ^^S: 'I,', il m' y- ^: 18 BU POMMIER. Yoz écus8on8. Vou8 retranchez d'abord le limbe des feuilles, puis enfonçant votre canif dans l'écorce au dessus d'un œil, vous l'amenez en descendant, de ière à passer autant que pos- sible entre le bois et l'écorce, jusqu'à environ J de pouce au dessous de l'œil, de manière que votre écu&son puisse avoir } ou 1 pouce de longueur environ. Si n'ayant point enlevé de bois, votre écusson ne présente aucun vide en dessous et que vous y distinguez deux petits points verdâtres (fig. 2), qui sont les racines de la feuille de l'année et de l'œil qui se développera l'année suivante, votre écusson est excellent et doit être placé de suite. Mais si vous avez trop entré dans le bois, il faut alors l'enlever, prenant bien garde à ne pas arracher la racine de votre œil, car alors votre écusson ne vaudrait rien. Choisissant alors sur votre sujet une place où l'écorce est bien lisse et nette, vous y pratiquez delà pointe de votre canif une incision longitudinale, puis une autre trans- versale de manière à présenter la forme d'un ï (fig. 1), puis écartant les bords de l'écorce avec la lame de votre canif (fig. 3), vous y enfoncez votre écusson que- vous tenez par le pétiole (queue do la feuille), ayant soin qu'il s'applique exactement sur le bois du sujet (ûg. 4); vous ramenez ensuite les bords de l'écorce par dessus votre écusson, puis vous assnjetissez le tout au moyen d'une attache ea fil de grosse laine, et l'opération est terminée, (ûg. 5). Si votre écusson trop long se trouvait à dépasser l'incision transversale, vous le raccourciriez alors avec la lame de votre canif sans le relever. Une dizaine de jours après l'opération vous enlevez vos attaches pour vous assurer de la réussite, et vous pouvez recommencer l'opération sur tous les sujets où l'écusson n'aurait pas pris; pourvu DU POMMIER. 19 toujours que Técorce tant de la greffe que du sujet puis-e se séparer facilement de l'aubier, car pour peu qu'elle y adhère l'opération ne peut réussir. Kien n'empêche de placer plusieurs espèces différentes sur le même sujet, mais il faut avoir soin qu'elles soient de force à peu près égale, et surtout qu'elles soient susceptibles d'en- trer en végétation à peu près au même temps, car autrement ne pouvant prospérer également, l'une l'emporterait bientôt sur l'autre, et la ferait bien vite périr. Un bon gretfeur place de 100 à 150 écussons par heure. Au printemps suivant, vous débarassez vos greffes des attaches en laines qui les retenaient, si la chose n'a pas été faite à l'automne, vous am- putez vos sujets à J pouce environ au dessus de la greffe, et vous ne tardez pas à voir votre œil donner signes de vie. Quelques auteurs conseillent de ne couper le sujet qu'à 1 ou 2 pouces de la greffe, de crainte que le voisinage de l'amputation ne la fasse sécher ; mais comme alors il faut plus tard couper avec difficulté le chicot qui en résulte, il vaut bien mieux couper de suite le sujet à J ou J de pouce seulement de la greffe, et il n'y a rien à craindre de voir périr celle-ci par le dessèchement des parties voisines de l'amputation, si on a soin surtout d'appliquer sur la plaie de l'amputation une pincée de glaise ou de terre forte, c'est du moins la pratique que j'ai toujours suivie et qui ne m'a jamais fait défaut. y'n w m* (.''■■ ''■'^'•1 •tx'^' 2° GREFFE EN FENTE. Cette greffe se pratique au printemps sur des sujets de un pouce et plus de diamètre qu'on ampute près du sol, ou sur dos branches vigou- reuses qu'on étête à cette fin. Les greffes dans ce so DU POMMIER. cas doivent avoir été choisies et préparées d'avance dès l'automne précédente, ou du moins assez de bonne heure au printemps pour qu'elles ne soient pas entrées en végétation, car un principe essectiel pour la réussite de cette greffe, c'est que le sujet soit en pleine végétation et que la greffe soit prête à le devenir. Vous choisissez donc en Novembre ou Mars des pousses bien aoûtées (mûries) que vous fichez en terre dans une cave ou que vous ren- fermez dans une boîte remplie de sable humide pour les conserver sans qu'elles se dessèchent et sans qu'elles se mettent aussi à végéter. 6 7 8 a Aussitôt que la sève est en mouvement au prin- temps vous amputez votre sujet à 3 ou 4 pouces du sol (fig. 7 et 8), puis au moyen de la lame de votre couteau et d'un maillet, vous pratiquez une fente verticale sur ce tronçon en passant par le cœur, de manière à ce que les côtés de la fente soient en ligne droite et bien unis ; remplaçant alors la lame de votre couteau par un coin pour tenir les parties fendues entrebaillées, (fig. 7), vous coupez une de vos greffe de 2 ou 3 pouces de long, de manière à lui conserver 2 ou 3 bons yeux, vous la tranchez en biseau à sa partie inférieure (fig. 6), et vous l'enfoncez dans la fente de votre DU POMMIER. 21 le sujet, de manière à ce qne la partie intérieure de Técorce de votre sujet corresponde exactement avec la même partie de votre grefte (i\g. S), car c'est à cette exacte correspondance que tient toute la réussite de la greile. Vous avez grand soin en travaillant votre greffe ou en la plaçant sur votre sujet de n'en pas soulever ni froisser l'écorce dans la partie taillée en biseau. On comprend aisé- ment que l'écorce de la greffe étant plus mince que celle du sujet, ces parties ne devront pas se correspondre à l'extérieur, mais l'essentiel est que le cambium ou ce lit de sève qui sépare l'écorce du bois soit exactement en contact dans la grefte* et le sujet. Votre grefte ainsi placée, vous re- couvrez toute la plaie faite par l'amputation de cire à grefter (page 22) et vous assujetissez votre greffe au moyen de lanières de coton ou de gros papier cirées, de manière à ce que l'air n'y puisse pénétrer. On pratique aussi souvent une entaille sur le sujet, avant d'y placer la grefte et du côté qui lui est opposé afin de forcer la sève à se porter davantage de son côté. On utilise quelquefois l'œil terminal de la pousse pour cette greft'e, cependant le plus souvent on le met de côté par ce qu'il n'est pas assez aoûté. On conserve ordinairement 3 yeux à chaque greffe; on a soin qu'il y en ait un tout près du biseau enfoncé dans le sujet (a, ûg. 6), ec un autre à l'extrémité pour continuer la pousse. Lorsque les yeux ont pris quelque développement on pinceles 2 plus faibles, et on ne conserve que le plus vigoureux pour former la tige. On pratique souvent la greffe en fente sur des sujets qui n'ayant pas réussi à l'écusson sont de- venus un peu forts, ou encore pour les Pommiers nains afin d'avoir des arbres qui se mettent plus tôt à fruit, car la tête de l'arbre avec cette greffe ■■■• ï>'î 31 •à ■ }| '>.■ "'m .':*rv'\ i ■'■;. ;' >i •22 DU POMMIER. se forme ordinairement plus vite. Bien que cette greffe soit plus compliquée et plus difficile à opérer que celle en écusson, il est cependant des per- sonnes qui la préfèrent et qui manquent rarement leur coup en l'employant. Quand on l'applique sur des branches, la réussite est un peu plus douteuse, par ce que ces branches ont moins de sève et que leur élévation expose la greffe à se dessécher par l'évaporation. Cire à greffer. — On fait une excellente cire à greffer avec le mélange qui suit : 3 parties de .résine, 3 parties de cire et 2 parties de suif; en mettant plus de résine et moins de cire la com- position coûterait moins cher mais serait plus susceptible de s'attacher aux doigts lorsqu'on l'emploierait. Yous faites fondre le tout sur le feu, et lorsque le mélange est ainsi liquide vous y plongez des bandes de coton ou de gros papier qui vous serviront pour les attaches mentionnées plus haut. Au moment d'employer la cire on peut se servir d'un réchaud pour l'amollir mais quand elle est bien proportionnée, il suffit seule- ment de la manipuler pour l'amollir au point de pouvoir l'employer. .,n GREFFE SUR RACINE. Certains jardiniers ont donné à cette greffe le nom de greffe sur les genoux, c'est qu'en effet pour celle-ci l'opérateur au lieu d'être agenouillé sur le sol et courbé péniblenieiit vers la terre, est assis commodément dans son fauteuil, range et prend sur sa table sans bouger, et greffe et sujet, et cire et outils. Elle se pratique donc au coin du feu, en aucun temps de l'hiver, i)ourvu qu'on ait eu soin de choisir ses greffes comme pour la précédente, et d'arracher les racines avant les DU POMMIER. 23 gelées. Les racines ainsi arrachées, sont plantées dans une cave ou couchées dans une boîte, entremêlées de sable humide, pour pouvoir s'en servir au besoin. On se sert d'ordinaire de racines d'un an ou de deux ans, parce qu'on n'utilise que le pivot principal, les ramifications latérales devant toujours être rejetées. L'opérateur commence d'abord par couper ses greffes de 2 à 3 pouces de longueur, les taillant en biseau ou plutôt en sifflet par le bas, et obser- vant pour les yeux les mêmes précautions que pour la précédente. Il pratique de plus un cran au milieu de son biseau de manière que la greffe puisse s'assujetir plus solidement sur le sujet qui sera taillé de la même manière (fig. 10 et 9). Trois coups de canif suffisent à un homme exercé pour* préparer ainsi chaque greffe. Pratiquant ensuite une entaille semblable dans le haut de sa racine (ûg. 11), il y place sa greffe de manière à ce que les écorces se correspondent exactement d'un côté ; car le sujet étant d'ordinaire plus fort que la greffe, doit nécessairement déborder de l'autre .1*81 kl .■■■• ■ .i ■ -t' '1 *■* >l^ -jW-(' 'f/'r :V1 'M ■(:V '!,.',■ 't Wi 24 DÎT POMMIER. côté ; il recouvre la plaie de cire et de bandages ciré8 comme dans la précédente, puis à environ 3 pouces plus bas, il ampute sa racine par une coupe oblique qui formera un biseau sur le tronçon suivant, il pratique sur ce biseau un nouveau cran pour y asseoir une greffe, et ainsi de suite, tant que sa racine conserve à peu près la grosseur d'un tuyau de plume. Le travail terminé il place ses greffes dans une boîte en l^s mettant par lits entremêlés de sable légèremen»; humide, mais do manière toutefois à laisser à l'air l'extrémité des greffes, puis plaçant le tout dans une cave à l'abri de la gelée, il attend ainsi le printemps pour les mettre en pleine terre. Aussitôt donc que la terre est suffisamment réchauffée et séchée au printemps, il plante ses greffes en lignes dans une bonne terre meuble, ayant soin de ne leur laisser dépasser la surface que d'un demi pouce environ et pressant fortement la terre au pied de chacune pour qu'elle ne se dessèche pas par l'exposition à l'air. Dans les pépinières où cette greffe est mise en usage, un opérateur habile assisté d'un aide pour appliquer la cire et les bandages, en exécute jusqu'à 3,000 dans une seule journ':e. C'est particu- lièrement avec le Pommier que cette greffe est mise en usage. IV. TAILLE DU POMMIER. La taille est une opération par laquelle on retranche plus ou moins sur les diô'érentes rami- fications d'un arbre, de manière à l'amener à la forme qu'on veut lui faire prendre, tout en con- servant l'équilibre entre ses différentes parties par une direction judicieuse et raisonnée du flot de la sève. DU POMMIER. 25 Mais cette opération est-elle toujours nécessaire ? Ke peut-on pas, une fois les arbres tirés de la pépinière et mis en place, les abandonner à eux- mêmes ? Je réponds sans hésiter que pour avoir des arbres sains, forts et vigoureux, qui puissent donner des fruits bien nourris et abondamment, la taille est indispensable. Il y a v^n Canada deux préjugés trop généralement répandais au sujet de la taille. Le premier est qu'on s'imagine que cette opération est difficile et requiert l'habilité d'une personne qui en a fait une étudo' spéciale, et le second consiste en ce que comparant un arbre à un animal, et le retranchement d'une branche ou d'un rameau à l'amputation d'une jambe ou d'un pied dans un quadrupède, on ne voit d'à propos que de retrancher les parties mortes ou malades, et qu'on ne peut concevoir que la suppression de parties saines ne puisse se faire sans nuire considérablement à l'individu. Mais on ne considère pas que le végétal n'a pas comme l'animal un nombre déteimiud d'organes, que dans ce dernier une fois un membre parti il l'est pour toujours, et ne peut plus se remplacer; tandis que dans le premier on peut pour ainsi dire faire surgir des membres à volonté, et de même eu retrancher sans nuire aucunement à l'individu, bien plus, employer même ces re- tranchements pour l'aider et le fortifier dans sa croissance. Il est dans la vie du végétal un principe phy- siologique connu de tout le monde mais qu'on oublie trop facilement dans la pratique, c'est celui-ci : l'arbre puise dans le sol par ses racines les sucs nourriciers nécessaires à l'entretien de sa vie, pour les distribuer dans toutes ses parties aériennes au moyen de ses vaisseaux ou canaux intérieurs, et il en puise d'autant plus de ces suça que ses racines sont plus nombreuses et plus ..^ ♦ 4 "{ I, . \^ \'! ' .m ■•■■é\ 26 DU POMMIER. i développées. Si donc vous permettez à une plante de retenir toutes ses racines et vous lui re- tranchez une partie de ses branches, la quantité de nourriture recueillie étant alors la même, mais les vaisseaux destinés à la recevoir étant moins nombreux, ces vaisseaux devront en retenir une plus grande quantité et par conséquent en profi- ter davantage. De là on peut dire en thèse générale que plus vous retrancherez sur les branches d'un arbre, plus vous racourcirez ses rameaux, etc., les racines restant les mêmes, et plus abondante sera la sève dans les parties res- tantes, et par conséquent plus sera vigoureuse la végétation de tout l'individu. Il en est du tail- leur d'arbre comme de l'éleveur d'animaux. Si ce dernier s'aperçoit qu'il n'a pas une quantité de nourriture suffisante pour entretenir son troupeau, il en sacrifie une partie pour ne pas le voir périr en entier, et voilà précisément la conduite de l'arboriculteur intelligent, il veille à ce qu'il j ait moins de canaux pour l'écoulement des sucs nour- riciers, mais à ce que ces canaux en soient abon- damment pourvus. Mais pourquoi, direz-vous, tailler, retrancher à un arbre, n'est-ce pas agir contre les lois ordinaires de la nature ? tous les arbres ne poussent-ils pas bien d'eux-mêmes à l'état naturel? C'est vrai, vous répondrai-je : mais observez que les arbres fruitiers ne sont plus à leur état naturel. Dieu nous a permis sans doute de tirer d'eux des fruits délicieux et très-avantageux dans l'économie de notre vie actuelle, mais il a voulu que ce ne fût que par des soins et une culture qui ne nous permettent pas d'oublier que la terre ne ' put produire qu'arrosée par la sueur de notre front, et que les ronces et les épines se trouvent partout BOUS nos pas. Aussi cherchez dans les forêts des pommes, des prunes, des cerises telles que celles BU POMMIER. 27 que nous avons dans nos jardins, vous n'en trou- verez nulle part. Malheureusement on ne voit que trop souvent en ce pays la preuve que nos bons fruits sont le produit de la nature, par ces énormes sauvageons qu'on rencontre partout chargés de fruits à peine mangeai )les. Remar- quons encore que les Pommiers, Pruniers, Ceri- siers, Groseilliers, etc. de nos jardins n'étant pas des arbres indigènes, ni même de notre climat, requièrent par cela même des soins d'une culture particulière. J'en viens maintenant au préjugé de croire qu'il faudrait faire une étude spéciale de la chose pour pouvoir tailler convenablement un ar^\i 3. S'il s'agissait de ces palmettes régulières, de ces cordons obliques ou en spirales, comme on en voit surtout à Montreuil et dans les autres envi- rons de Paris, j'avoue qu'alors, il faudrait de l'étude ou du moins de l'habileté exercée par une longue pratique ; mais pour faire simplement un bel arbre dans un verger, ou une pyramide dans un jardin, certainement il n'y a personne qui ne puisse y réussir, s'il veut tant soit peu réfléchir sur ce que je vais détailler ici. Si je prenais le premier cultivateur venu, et si je le mettais en face d'un arbre nouvellement tiré d'une pépinière et planté à demeure et que je lui disse : mon ami, il faut que vous tailliez cet arbre ; prenez vous-j'- de telle façon que voua voudrez, agissez comme bon vous semblera, je sais que cet arbre doit être taillé, il faut de toute nécessité que vous lui retranchiez quelque chose. Eh ! bien, je vous le demande, croyez-vous que cet homme irait de suite couper les plus belles branches, celles qui sont les plus nécessaires ? de même croyez-vous qu'il commencerait par racour- cir les rameaux les plus courts ? 11 ferait tout le '--■.Ti :> '>i: '■■■■■ M ; [ i '..y,:. ■l'I ■ :i l. dé 28 TtV POMMIBR. lit" ^i;i contraire, n'est-ce pas ? Et bien, chaque printemps en face de chacun de vos jeunes arbres, mettez- vous à la place de cet homme, et dites-vous à vous- même : tous les rameaux ont besoin d'être racour- cis, et peut-être que plusieurs branches même de- mandent à être enlevées, donc à l'œuvre. Voici d'abord une branche à 2 pieds du sol, elle est trop basse ; un arbre dans un verger doit avoir au moins 3 à 4 pieds de tige nue, donc je l'enlève. Voici 5, 6 branches qui partagent la tête de mon arbre ; c'est trop, 3 ou 4 ramifications principales sont plus que suffisantes, je retranche donc celle- ci qui se répand sur sa voisine, cette iiutre qui incline déjà vers le sol, cette autre qui est trop faible, cette Maintenant il faut racourcir les pousses de l'année précédente, mais pourquoi ? Le voici : la sève tend toujours d'elle-même à suivre une voie droite et à se porter aux extrémités plutôt que de se diriger vers l'écorce et sur les yeux du bas des branches ; si donc vous laissez aux ra- meaux toute leur longueur, ils pousseront encore davantage cette année, ils deviendront effilés, grêles, à peu près nus vers le bas, plusieurs d'entre eux se difïormeront ou périront peut-être par ce qu'ils ne se seront pas assez aoûtés et n'auront pas pris assez de corps ; mais si vous les racuurcissez de la moitié ou des deux tiers, la sève forcée alors de refluer vers le bas, agira sur les yeux inférieurs qui se développeront en dards pour porter bientôt du fruit ; prenant aussi plus de corps ils seront plus capables de résister aux variations atmosphériques et autres accidents auxquels ils pourraient être exposés, enfin ils formeront une charpente solide, forte, pour toute la durée de la vie de l'arbre. Vous rabattez donc touies ces nouvelles pousses à 4, 5, 6 ou 8 yeux suivant le besoin de chacune pour ne pas BU POMMIER^ n. diïforwer l'arbre, et suivant aussi leur vigueur res- pective. Si quelques unes de ces pousses se sont em- portées de manière à dépasser la tige principale, vous les rabattez davantage pour rétablir l'ordre et empêcher que la sève ne se porte pas exclusive- ment sur quelque point au détriment du reste, et c'est à quoi vous veillez encore par les pincements pendant le temps de la végétation. Vous coupe;^ toutes les branches aussi près de la tige que possible, et vous amputez les pousses légèrement en biseau près d'un œil destiné à continuer le rameau, ayant soin de vous servir toujours d'outils bien tranchants, afin que les plaies se cicatrisent plus vite. Les jardiniers soigneux ne manquent jamais même, lorsqu'ils enlèvent des branches un peu fortes, de couvrir les plaies avec de la cire à greffer ou du moins de la glaise, afin de favoriser ainsi la cicatrisation. Quand un arbre est vigou- reux, et que l'opération a été bien faite, on a peine souvent à l'automne à reconnaître sur les rameaux les cicatrices de la taille de l'année précédente. Il arrive souvent que des rameaux adventifs surgissent tout à coup sur certaines parties de la tige ou des branches qui inclinent vers une posi- tion horizontale, et prennent dès le commence- ment un développement extraordinaire, c'est ce qu'on appelle gourmands ou branches gourmandes. Il faut les supprimer dès leur apparition, parce que, s'appropriant la plus grande partie des sucs nourriciers, ils ne tarderaient pas à empêcher les autres parties de végéter, et nuiraient considéra- blement à la santé de l'arbre. Il n'arrive que rarement qu'on puisse utiliser un gourmand en le faisant servir de branche de remplacement pour remplir quelque vide. J'ai nommé plus haut le pincement. Cette opération n'est pas moins essentielle souvent que s»i *.■-■■> .:.'f, "• . y.'K ■■..\'i ^l m m :'t'î "• 11. -in 80 DU POMMIBR. la taille elle-même. On appelle pincement Tac- tion d'arrêter une pousse dans sa végétation par Tenlèvemerit de son sommet. Cette amputation se fait d'ordinaire avec les ongles ; de là son nom. Le pincement a pour but de promouvoir une circulation uniforme de la sève, de régulariser la croissance de l'arbre dans toutes ses parties, de manière à ne pas le laisser faire des pousses inutiles que le canif devrait retrancher plus tard, et aussi de provoquer la mise à fruit. Ainsi on pince une pousse qui voudrait s'emporter et devancer ses supérieures, ou qui s'allongeant trop grêle, ne nourirait pas assez ses yeux ; de même, celles qui retarderaient à se mettre à fruit lorsque le temps en serait venu, afin qu'eu concentrant la sève dans le bas des rameaux elle se porte davantage sur les yeux et procure du bois plus fort et mieux aoûté, etc. Telle est cette opération de la taille à laquelle il faut soumettre tous les arbres pendant les premières années de leur croissance, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'étant en rapport, nous reconnaissons qu'elle n'est plus nécessaire. La taille constitue presqu'à elle seule ce qu'on est convenu d'appeler l'éducation des arbres. On taille d'ordinaire au printemps, par ce qu'on peut mieux jug^r alors du tort qu'ont pu subir les arbres par les gelées de l'hiver. Un arbre qu'on abandonne à lui- même au sortir de la pépinière, émettra souvent des draj^-eons de sa racine qui l'épuiseront, pous- sera des branches trop basses qui ne se soutien- dront pas, émettra une multitude de pousses effilées, grêles, dont la moitié périront chaque année ; les froids de l'hiver faisant aussi souvent périr les extrémités des nouvelles pousses, celles- ci reprendront leur croissance par des yeux plus bas placés, mais en laissant un chicot sec plus ou moins long, de sorte que la tête de l'arbre DU POMMIBR. SI présentera l'apparence d'un buisson touffu ou l'air aura peine à pénétrer ; les fruits se montre- ront plus tard, peu abondants et mal nourris, parce que la sève se perdra dans des rameaux faibles, trop nombreux ou malades. La figure 12 vous offre une image fidèle d'arbres négligés, leurs nombreux chicots, leurs têtes irrégulières et incomplètes, leur forme tortueuse et rabougrie indiquent assez que les fruits doivent s'y trouver toujours fort rares et de mauvaise qualité. 12 Tandis que la forme gracieuse et élégante de la figure 13 annonce la vigueur, la santé, et par suite l'abondance et la bonne venue de ses fruits. ù Mais pour mieux faire comprendre la nécessité de la taille et des pincements, et leur pratique judicieuse, nous allons prendre un arbre à sa greffe et le suivre pendant 4 ans, en le dirigeant de manière à lui faire prendre la forme pyrami- dale. Prenons un pommier greffé sur Doucin, car le Doucin se prête d'ordinaire plus facilement à la : > ■ y f ■-."• ■■■>■ Il II • " (' i ■.■.if i ^1 82 HV POITMIEB» fofme pyramidale. Après la première année de croissance de la greffe, il no présentera qu'une seule pousse de 2 à 3 pieds, sans aucune ramifi- cation latérale, ou seulem jut 2 ou 3 au sommet, comme le montre la figure 14. Au mois d'Avril ou de Mai, vous rabattez cette tige à 10 ou 12 pouces du sol, la coupant par les lignes transversales B ou C, vous ne lui laissez que 4 ou 5 yeux au sommet et vous enlevez tous les autres ; la ligne transversale en A marque l'endroit où devrait se faire l'amputation, à 2 ou 3 pieds du sol, si l'on avait intention de former un plein-vent, et celle en D, ta 5 ou 6 pouces de la greffe, la place de la même amputation pour former un nain. Vers le mois de Juin vous pin- cerez les pousses latérales supérieures afin de faire refluer la sève sur les inférieures qui doivent former la base de votre pyramide, v otre arbre ainsi soigné devra à l'automne, avec une tige déjà robuste, offrir l'apparence de la figure 15. 2e année. — Vous choisissezles 4 ou 5 branches in- DU POMMIER. 33 férieurea pour former la base de votre pyramide, vous rabattez les 2 plus basses à 5 ou 6 yeux, et les 2 ou 3 autres à 3 ou 4 yeux seulement, de même vous rapprochez la tige principale à 4 ou 5 yeux de la taille de l'année précédente, comme l'indiquent les lignes transversales dans la fig. 15, de telle sorte que votre arbre présente déjà l'x forme pyramidale. /' B^ 14 16 Se année. — Votre arbre à la fin de cette saison, outre qu'il aura donné 4 ou 5 branches nouvelles, aura allongé chacune des anciennes de même que sa tige principale, corame le représente la fig. 16; les lettres a indiquant la taille de la 2e année, et celles b celle du dernier printemps. Suivant toujours la même méthode, vous raccourcissez toutes les nouvelles pousses de manière à con- server toujours la forme en vue. Dès cette année J ■€■' 34 DU POMMIER. il y aura déjà des dards de formés sur les branche inférieures, et presque toujours ces dards se mettent à fruit l'année qui suit. On suppose ([ue vous avez toujours veillé pendant la végé- tation à arrêter par des pincements les pousses qui auraient voulu s'emporter et déranger la symétrie. Vous continuez la même marche, chaque année ajoutant 4 ou 5 branches nouvelles à ciiaque saison et 6 à 8 pouces de plus à votre tige, jusqu'à ce que votre arbre soit en plein rapport, après quoi vous n'aurez plus qu'à veiller à enlever le bois mort, à modérer par des pin- cements quelques pousses peut-être trop vigou- reuses, ou à en favoriser d'autres trop faibles, de manière à conserver toujours à votre arbre la forme pyramidale qui est une des plus élégantes qu'on puisse voir, et une des plus avantageuses surtout pour les jardins. 16 DU POMMIER. SOINS DE CULTURE. 85 Les Pommiers se tirent de la pépinière à l'âge de 3 ou 4 ans. Ils se placent dans le verger en lignes parallèles comme ci-dessous : ou en quinconces comme dans la figure suivante * 3|e 4: V V 3)c % % % il> in % % If. if. m, % * ♦ ♦ % 9k On laisse d'ordinaire une distance de 20 à 30 pieds en tous sens entre chaque arbre. Voici uu tableau du nombre d'arbres qui peuvent se ren- fermer dans un arpent, suivant l'espace que l'oii veut laisser entre chacun d'eux : '•1. .3 1 '•■'I - 'M. ■ t: ■■'■•#; ■sfe i^l^ '.'.''fi- .si m 36 DU POMMIER. à li u Ci ti 6 8 10 12 15 18 " 20 " 25 " 30 5 pieds de distance 1296 i6 a C6 i6 il Ci a a a a a a 900 484 324 225 144 100 81 49 36 Le terrain pour y assoir un verger doit avoir été préalablement défoncé et engraissé de même que pour produire une récolte de patates ou de blé d'Inde. On plante les arbres au printemps ou à l'automne ; en général il vaut mieux planter en automne, excepté toutefois dans les terrains trop humides qui retiennent longtemps la gelée au printemps. Le terrain d'un verger doit être de toute nécessité bien égouté, car les arbres ne peuvent résister longtemps à une humidité cons- tante. Ayant désigné, au moyen de mesure et d'un cordeau, la place de chaque arbre, vous creusez à chaque place un trou de 3 à 4 pieds de diamètre et de 2 à 2J pieds de profondeur. Mais avant d'v placer votre arbre, il faut procéder à son ha- bulement, c'est-à-dire à le tailler de manière à rétablir l'équilibre entre la tête qui est demeurée entière et les racines qui ont été plus o^j moins endommagées. Vous ne laissez à votre arbre que 3 ou 4 branches principales, et vous enlevez toutes les autres ; vous coupez aussi proprement les chicots laissés dans les tailles précédentes, les Tameaux endommagés, etc. Vous raccourcissez de plus chaque rameau à 4 ou 5 yeux de sa base, suivant sa vigueur et la forme que vous voulez donner à votre arbre. Vous visitez aussi les racii aun cha^ sign^ pell( haut! vous! voul( par Ij leur DU POMMIER. 87 racines; vous coupez au net toutes celles qui auraient été écorchées ou déchirées dans l'arra- chage, et surtout celles qui donneraient quelques signes de maladie. Après avoir jeté quelques pelletées de terre dans le trou pour l'amener à la hauteur qui conviendra aux racines de votre arhre, vous le fixez alors dans l'alignement que vous voulez observer, et pendant qu'un aide le retient par la tête, vous étendez toutes ses racines dins leur position naturelle, puis vous continuez à remplir le trou, ayant soin que la terre se range parfaitement dans les interstices des racines en la pressant un peu du pied dans ce but, évitant que des mottes ne viennent faire des vides en em- pêchant les racines de toucher partout la terre. Si votre terrain n'était pas suffisamment engraissé, vous auriez le soin de mêler à la terre qui vous sert à remplir le trou du terreau de jardin, ou du fumier pourri, mais non du verd, ou encore de ces bourriers qu'on rencontre partout autour des habitations, et dans lesquels sont mêlés, cendres, charbons, cuirs, os, etc. Vous asaujétissez en- suite votre arbre à un bon tuteur ou piquet pour empêcher qu'il ne soit dérangé par les vents ou la neige, évitant que le lien ou la hart dont vous vous servez ne puisse le blesser. Quand on plante dans un terrain trop sec, il convient d'arroser en plantant avant que le trou ne soit entièrement rempli. Quand on plante en automne, il vaut mieux remettre au printemps la taille des rameaux; il sera plus facile alors de juger du tort qu'ils auront pu recevoir des gelées de l'hiver. Dans les en- droits où la neige s'amoncelle considérablement r hiver il faut à l'automne relever tous les rameaux et les ceinturer avec une bonne ficelle, afin que le poids de la neige ne puisse les éclater près de la tige. ':n ' ■''*' "'V:' i;.-;f ; ■ ..•■l ! 88 DU POMMIER. Une fois vos arbres en place, si vous voulez les voir croître vigoureusement, il faut tenir toujours le sol net et meuble afin de ne pas nuire à Téva- poration et de favoriser l'admission de l'air ; et rien de mieux dans ce but que de cultiver le champ même de votre verger en récoltes sarclées, comme patates, navets, carottes, choux, haricots, etc. Que si dès les premières années vous le laissez en pré, du moins faut-il avoir soin de ne pas laisser prendre le gazon au pied de vos arbres, jusqu'à la distance de 4 à 5 pieds de chacun, et pour cela il vous faudra bêcher au moins 2 fois chaque été cet espace et y mettre du fumier au moins tous les deux ans. Avec de telles précau- tions vous verrez tous vos arbres prospérer, pousser vio-oureusement, former des charpentes solides, et résister sans peine aux quelques accidents et aux maladies qui leur sont si funestes dans le jeune âge, lorsqu'ils n'ont pas de tels soins. Vous les taillerez et pincerez comme il a été dit plus haut, chaque année, ayant soin surtout de tenir toujours la tige nue dans le bas et d'en extirper tous les drageons ou rejetons dès qu'il s'en mon- trera, et dès la 4e année vos arbres donneront du fruit, et vers la 10e ou 12e année ils seront en plein rapport ; c'est-à-dire que vous pourrez comp- ter sur une récolte de 7 à 8 minots par arbre, l'un dans l'autre. On a vu des arbres donner jusqu'à 25, 30 et 40 minots, mais quand dans un verger on peut compter sur 7 à 8 minots par arbre c'est certainement un produit très rénumératif. Supposons en effet qu'ayant un arpent en superficie en verger, vous y avez placé vos arbres à 25 p. de distance, vous avez donc en tout 50 arbres. Or, en allouant 6 minots seulement par arbre, vous avez 300 minots, lesquels à 80 ceutins le minot formeraient la somme de $240, sans compter une centaine de bottes de foin que vous retire en ai avez de foi ce qi ce ré ai 4 pr^i donne presqi vous f cultur tive. V. ' Exce L'excè lorsqu'i le plus d'un je par de! vertical Ces br queloue Al"'' • a 1 epui on les \\ sufiîsani de lhi\ printem nouvelle par ne j de brind où il ne chétifs e cas est p ^ souffri élaborati DU POMMIER. 39 retirerez encore du même champ. Dès la 5e année en allouant seulement J minot par arbre vous avez déjà 25 m. — $20, en outre environ 200 bottes de foin — $10, en tout $30 ; c'est encore plus que ce que vous aurait rapporté n'importe quelle céréale, blé, avoine, orge, etc. Mais pendant les 4 premières années, direz-vou3, mes arbres ne me donneront rien ; c'est vrai, mais ils ne nuiront presque en rien aussi aux récoltes de racines que vous pouvez tirer du terrain, et on sait que cette culture est aussi [par elle-même très rénuméra- tive. ■j/'V;: V. MALADIES ET ENNEMIS DU POMMIER. Excès de force végétative générale ou partielle, — L'excès de force est rarement un défaut, surtout lorsqu'elle est générale ; elle n'a d'autre résultat le plus souvent que de retarder la mise à fruit d'un jeune arbre. Elle se manifeste d'ordinaire par des rameaux effilés, allongés, qui s'élèvent verticalement sur les grosses banches et le tronc. Ces branches qu'on appelle gourmands, et qui quelque soit la vigueur de l'arbre ne tardent pas à l'épuiser en sb multipliant prodigieusement si on les laisse croître, ne nourissent pas d'ordinaire suffisamment leur bois pour résister aux gelées de Ihiver, et perdent leur extrémité chaque printemps, et comme elles émettent aussitôt de nouvelles pousses plus bas, l'arbre finit bientôt par ne présenter dans sa tête qu'un buisson épais de brindilles grêles entremêlées de pousses mortes, où il ne se montre que des fruits rares et toujours chétifs et de mauvaise qualité. La sève dans ce cas est poussée si vigoureusement qu'elle a peine à souftrir un ralentissement suffisant pour son élaboration dans les vaisseaux de la plante, et elle ■ M ^*:,u- i,.. II! r. 40 DU POMMIER. tend continuellement à s'échapper par quelque nouvelle issue pour se soustraire à cette con- trainte. Il arrive aussi quelquefois, bien que rarement dans le Pommier, qu'un gourmand prenant le dessus sur la tige principale, la dépasse bientôt et la force à périr en lui enlevant les sucs qui lui sont nécessaires. Il faut donc retrancher toutes les branches gourmandes aussitôt qu'on les voit paraître et tailler bien moins sévèrement le printemps suivant pour ne pas forcer la sève à chercher de fausses issues, on est même obligé quelquefois à retrancher quelque bonne racine pour diminuer cet excès de pève qu'on ne peut maîtriser. Lorsque pour remplir quelque vide ou pour compléter la forme d'un arbre, on est obligé de conserver quelque branche gourmande, il faut avoir soin de la pincer plusieurs fois pour qu'elle ne s'emporte pas et qu'elle puisse mûrir mieux son bois. Plaies, fractures. — Toutes les fois qu'un arbre par une cause quelconque a reçu une plaie, il faut avec un outil bien tranchant la parer soi- gneusement, c'est-à-dire la trancher au net en enlevant les parties meurtries, déchirées, etc. ; et si la plaie est considérable la recouvrir aussitôt de cire à greô'er ou du moins de glaise. Brûle. — Le brûle, que les anglais appellent^re blight, est une maladie qui consiste dans la vicia- tion de la sève, qui s'épaissit alors, contracte une odeur désagréable et prend une couleur brune ; en cet état elle s'échappe en petits globules à travers l'écorce qui prend alors une couleur noire comme si elle ét'iit brûlée. Le brûle se montre surtout sur les rameaux endommagés par les gelées de l'hiver qu'on n'a pas assez raccourcis au prin- temps, quelquefois aussi sur des branches qu'on rare fect( jusq sève d'ap Ai 57 a leme arbre érabl print Etait l'hive la floi pond^ mais ( dégeh On sa tent ( dégela prolon dans 1( à être se bris l'arbre retour chemei amène eu tifs 8 (1857) dessus jours p de là Si vaisseai par son qui s'ei PU POMMIER. 41 ampute dans le cours de la végétation. Il est rare que des Pommiers en soient totalement af- fectés. Le remède est de couper la partie malade jusqu'à ce qu'on parvienne au bois sain, là oh la sève ne montrera plus une couleur brune, et d'appliquer sur la plaie de la cire à greffer. Accidents causés par la gelée, — L'hiver de 1856- 57 a été des plus désastreux en Canada non seu- lement pour les vergers, mais encore pour les arbres forestiers, puisqu'on a vu de magnifiques érablières en pleine forêt, se dessécher et périr au printemps suivant. A quoi attribuer cette perte ? Etait-elle la conséquence des trop fortes gelées de l'hiver ou des gelées intempestives au temps de la floraison comme l'ont expliqué certains corres- pondants de journaux? Non pas, suivant moi; mais elle était due à des alternatives de gels et de dégels qui ont particulièrement signalé cet hiver. On sait que les liquides en se congelant augmen- tent de volume, or quand il arrive de grands dégels en hiver, la sève par suite de cet élévation prolongée de température se met en mouvement dans les vaisseaux des arbres, et si elle vient alors à être surprise par de fortes gelées, ces vaîsseanx se brisent, les fonctions nécessaires à la vie de l'arbre se trouvent dérangées ou interrompues au retour de la belle saison, et par suite le dessè- chement, la décortication générale ou partielle amènent bientôt la mort. Pendant 4 jours consé- cutifs au commencement de Mars de cet hiver (1857) le thermomètre s'est constamment tenu au dessus de zéro, même pendant la, nuit, et quinze jours plus tard il descendait à 18^ de Réaumur ; de là sans doute la congélation de la sève dans les vaisseaux des arbres, la rupture de ces vaisseaux par son augmentation de volume, et les désastres qui s'en sont suivis. Ce qui me confirme dans -:^\ n ■ •■Al ' 4- 1 S, t ■;îi 42 DU POMMIBR. cet opinion, c'est que les jeunes arbres n'ont pas paru souflrir tandis que les plus forts ont péri ; or il en devait être ainsi, car les jeunes arbres n'ayant pas de racines qui dépassent la couche de terre qui se gèle en hiver, n'ont pu se prêter, malgré l'élévation de la température, aux mouve- ments de la sève, leurs racines étant encore re- tenues dans la terre gelée; mais pour les arbres plus forts il en était autrement, du moment que les branches et le tronc furent suffisamment dé- gelées, les racines, vu leur enfoncement dans le sol, purent de suite leur transmettre la sève, qui, pour la circonstance, s'est changée d'un principe de vie e une cause de mort. J'ai vu des vergers considérables à l'Ange-Gardien, àBeauport, à St. Pierre les Becquets, à St. Jean d'Eschaillons, etc., où il n'est pas resté un seul arbre de sain, et pour surcroit de malheur, le même accident s'étant re- nouvelé, quoique d'une manière moins intense, en Mars 1861, est venu faire périr le reste des arbres qui avaient plus ou moins souffert précé- demment, et qui avcj des soins convenables auraient pu guérir de leurs blessures. Inseàes.— Avant d'entrer dans le détail des ravages que peut causer aux vergers chaque insecte qui se pose en ennemi des fruits, je crois devoir dire quelques mots sur la vie en général des insectes qui s'écarte d'une manière assez frappante du mode d'existence des autres classes de l'espèce animale, par leurs métamorphoses ou transformations avant que d'arriver à l état d'in- sectes parfaits. Suivant donc une loi qui est com- mune à la grande généralité de cette classe, les in- sectes à l'état parfait, tel que nous voyous les papil- lons, les mo.uches, les hannetons, etc., meurent, le mâle pou de temps après l'accouplement, et la fe- melle aussitôt qu'elle a déposé à l'endroit couve" nabh temp vers, oumd ront une n quere de laiî Après dans 1 par un ou par La c plus 0 tempe] y en a, par exi mationi comme l'état d< courte ques-un que qu( sont pli larves, c Pucer le pou ( un puce C3UX qui losier, s ments, e ceux-là. appartiei C'est un longueui et qui se On sait DU POMMIER. 43 nable des œufa qui plus tard, d'ordinaire au prin* temps suivant, écloront en larges, c'est-à-dire en vers, chenilles, etc. Ces larves après un espace plus ou moins long, suivant les espèces, se transforme- ront en nymphes ou chrysalides, c'est-à-dire, en une nouvelle espèce d'œuf qui n'est pas sans quel- que ressemblance avec la forme que l'insecte vient de laisser ou avec celle qu'il va bientôt prendre. Après quelques jours cette nymphe, tantôt enfouie dans la terre, tantôt suspendue à quelque branche par un fil, etc., donne naissance à l'insecte ailé ou parfait, et ainsi de suite. La durée des phases de la vie des insectes est plus ou moins longue suivant les espèces, la température, et les climats où ils se trouvent. Il yen a, tel que certaines espèces de charançons, par exemple, qui subissent toutes leurs transfor- mations en quelques jours seulement. D'autres comme les hannetons, vivent plusieurs années à l'état de larves. La plupart n'ont qu'une très courte existence à l'état d'insecte parfait, quel- ques-uns, comme l'éphémère, ne vivent même que quelques heures. En général les insectes sont plus redoutables dans le vergers à l'état de larves, qu'à l'état d'insectes ^iarfaits. Pucerons.— he puceron est à proprement parler le pou de la plante. Presque chaque végétal a un puceron particulier. Tout le monde connaît C3UX qui se moutre:it sur les feuilles du chou, du rosier, sur les œillets des fenêtres des apparte- ments, etc., celui du Pommier est très voisin de ceux-là. Le puceron du Pommier, Aphis mali appartient à la classe des Hémiptères ou Punaises. C'est un petit insecte qui a à peine une ligne de longueur, de couleur verte, de consistence molle, et qui se reproduit avec une rapidité merveilleuse. On sait que les pucerons sont vivipares durant h^"''é^ } ."■ ' f K *' '-vt 4»; 44 DV POMMIEA. Tété et que même, les femelles peuvent mettre au monde jusqu'à 5 ^et 6 générations sans recourir au mâle. Si bien qu'une seule femelle peut dans une même saison devenir la souche d'une famille qui ne compterait pas moins de 127,000 individus ; mais à l'automne ces femelles deviennent ovi- pares, et déposent sur les plantes les œufs qui devront perpétuer leur race le printemps sui- vant. Comme les pucerons se meuvent plus la nuit que le jour, au printemps dès que la chaleur a permis à leur œufs d'éclore, les insectes montent aussitôt la nuit sur les nouvelles feuilles pour s'y propager ensuite par parturition pendant toute la belle saison, et voilà comment il se fait que souvent on trouve tout-à-coup un arbre chargé de pucerons, lorsqu'on en n'avait pas encore vu un seul auparavant. Le puceron est muni sur le derrière de deux petites cornes ou tuyaux par les- quels s'échappe une liqueur mielleuse, légèrement sucrée, et que recherchent surtout les fourmis, ce qui a porté Linnée à donner au puceron le nom de vache des fourmis. Le puceron nuit de deux ma- nières aux plantes ; par ses piqûres en leur enlevant leur nourriture, et par la liqueur qu'il secrète, qui se répandant sur les feuilles et les rameaux, et retenant la poussière et les corpuscules répandus dans l'air obstrue les stomates de l'épiderma et fait souvent périr la branche. La piqûre d'un puceron n'est sans doute pas appréciable, mais par leur nombre prodigieux ils peuvent enlever aux jeunes pousses, assez de sucs pour les faire f)érir; aussi, en voit-on souvent se dessécher orsqu'ils sont couverts de pucerons. De même pour les feuilles, gênées dans leur développement, elles commencent d'abord parse replier en dessous, et leurs stomates étant obstrués, elles deviennent bientôt impropres à remplir leurs fonctions. Il n'y a presque pas d'autres moyen de faire la Le sur tl m ont! du à espècl domnl qui, confii pandt Toulo préseï] pas qi faut c rechen des vie pour 1 gation. La Imearls^ qu'on c de Vécoi Auglaif classe d raremei nielles î vues d' trompe chez la même, rameau: fixer, en pour ce DU POMMIER. 45 guerre aux pucerons que de les écraser lorsqu'ils se montrent sur les feuilles et les jeunes pousses. Les seringuages avec du jus de tabac ou autres liqueurs que conseillent certains auteurs obtien- nent rarement le but désiré. Le Puceron lanigère. — Ce puceron est couvert sur tout le corps d'une laine blanchâtre ; il se montre sur les branches et même sur les racines du Pommier, où ses piqûres font naître des espèces de dartres ou taches granuleuses très dommageables à la santé de l'arbre. Cet insecte qui, il n'y a encore que quelques années était confiné dans la Normandie, est à présent ré- pandu dans toute la France, jusqu'à Bordeaux, Toulon, etc., etc. ; on a même déjà signalé sa présence aux Etats-Unis, cependant je ne sache pas qu'on l'ait encore rencontré en Canada. Il faut de même que pour l'autre puceron le rechercher avec soin dans les crevases de l'écorce des vieux arbres dès qu'on a reconnu sa présence, pour l'écraser de suite afin d'arrêter sa propa- gation. La Cochenille. — La Cochenille linéaire, Coccus linearis, Fitch, Aspidiotus conchiformiSy Gmelin, qu'on désigne généralement sous le nom de poux deVécorcedu Pommier, bark louse of Apple-tree des Anglais, appartient de même que le Puceron à la classe des Hémiptères. Ce petit insecte mesure rarement plus d'une ligne en longueur ; les fe- melles sont toujours aptères, c'est-à-dire dépour- vues d'ailes. Ces insectes sont munis d'une trompe qui leur part non pas du front comrao chez la plupart des autres, mais de la poitrine même. Aussitôt éclos ils se promènent sur ^es rameaux des arbres, mais ne tardent pas à s'y fixer, en enfonçant leur trompe dans leur écorce pour consumer là le reste de la durée de leur ^ I. ■'KM \:^ /'tel ■ - j îl: .% .■■} ■ '^'/l 46 DU POMMIER. existence. C'est là que la femelle recevra la visite du mâle qui possède des ailes lui, et qu'elle déposera à l'automne des œufs qui seront abritée par sa dépouille même lorsqu'elle aura terminé son existence. Aussi à l'automne en enlevant ces lenticelles qui recouvrent les branches des Pommiers il est très facile de reconnaître dans cette enveloppe écailleuso le corps même de l'in- secte qui a péri, et d'y distinguer au moyen d'une loupe les œufs destinés à perpétuer sa race. Les cochenilles se montrent parfois si nombreuses qu'elles font périr des arbres de 10 à 12 pieds de hauteur et déjà parvenus à l'âge adulte. L'as- phixie qu'elles procurent à l'arbre en obstruent les stomates de son épiderme lui étant sans doute plus dommageable que la privation des sucs nourriciers qu'elles détournent à leur avantage particulier. Le remède dans ce cas est d'enlever ces insectes sur les branches des arbres en en grattant Técorce avec un instrument quelconque, comme le revers de la lame d'un couteau, d'une serpe, etc., puis de laver cette écorce avec du lait de chaux, ou du jus de tabac et du savon. Le Taiipi?}. — Le taupin elaier, est un insecte qui appartient à la grande famille des Coléoptères, que le vulgaire désigne ordinairement par le nom de barbeaux. De 6 à 7 lignes environ de lon- gueur, il a comme tous les autres individus de cette famille quatre ailes dont les deux supérieures ou élj^tres sont dures et écailleuses, et les deux inférieures membraneuses et réticulées. Il est d'un brun sale dans toutes ses parties et jouit de la fiiculté de sauter et de s'élever en l'air lorsqu'il est sur le dos pour se remettre sur ses pieds; c'est au moyen de la singulière construction de son thorax qu'il peut exécuter ces sauts. C'est seulement à l'état d'insecte parfait que le Taupin est B jeum Ce s< doue facih dernî teller peine on p mêmi rateui enlev consé Sil à plus vigoui alors i mouv( chaqui les se l'arb cherc pour j perme motte sessio der seulen pourr tiplier Le est de l'état temps lorsqu' éclose fruits r( Ci DU POMMIER. 47 qui ires. 1 upin est à craindre, car c'est alors qu'il attaque les jeunes pousses et les fleurs sur les arbres mêmes. Ce sont surtout les arbres de jardin comme les doucins et les paradis qui lui otl'rent une proie facile. Au temps de la floraison, j'ai vu l'année dernière (1861) un de ces derniers dans mon jardin tellement envahi par ces insectes, qu'on avait peine à en distinguer les fleurs, et que souvent on pouvait en compter jusqu'à 4 et 5 dans la même. On conçoit qu'une fois les organes géné- rateurs de la fleur, étamines ou pistils, blessés ou enlevés, la técondation devient impossible et par conséquent la fructification ne peut avoir lieu. Si l'on veut sauver quelques fruits, il faut donc à plusieurs reprises chaque jour, faire une chasse vigoureuse à cet ennemi. Comme l'insecte est alors sur l'arbre et qu'il est très lourd dans ses mouvements, on étendra des draps au dessous de chaque arbre et on l'y tera facilement tomber en les secouant, car au moindre mouvement de l'arbre il se laisse aussitôt choir sur le sol, pour y chercher quelque crevasse afin de s'y cacher, ou pour y demeurer dans un état d'immobilité qui ne permet qu'avec peine de le distinguer des petites mottes qui l'entourent. Une fois en votre pos- session vous allez de suite les brûler ou leséchau- der car si vous vous contentez de les écraser seulement, k s œufs des femelles déjà fécondées pourraient tout de même éclore plus tard et mul- tiplier la race. Le Ver de la Pomme ou Charançon. — Cet insecte est de même que le précédent un coléoptère. A l'état parfait il dépose son œuf dans le calice au temps de la floraison, ou dans l'œil du fruit lorsqu'il est encore jeune, et aussitôt la larve éclose elle se nourrit de la substance même des fruits et se perce une ouverture qu'elle tend à ;■ t V. a m: t ' 48 DU POMMIER. dérober en y faisant adhérer la feuille la plus voisine, et par laquelle elle laisse échapper ses dc'jections sous forme de poussière rongeâtre. Le fruit tombe ordinairement avant la maturité, la larve l'abandonne aussitôt et se logeant dans quelque crevasse de Técorce, elle se file un coccon d'une substance ressemblant à du papier pour y passer l'hiver et se transformer en insecte parfait au printemps suivant. Il y a deux moyens de combattre cet ennemi : le premier c'est de cueillir tous les fruits qu'on voit attaqués pour détruire les larves qui y sont renfermées, et le second de rechercher avec soin les coccons au printemps pour les détruire de même. L'été dernier (1861) a été particulièrement remarquable par l'abondance de ce charançon. Sur un pommier de Fameuse qui me donnait des fruits pour la première fois je n'avais pas compté moins de 52 pommes bien nouées et même par- venues à mi-grosseur, lorsque je remarquai un jour qu'un grand nombre de ces pommes avait une feuille adhérente à quelque point de leur surface, j'enlève aussitôt chaque feuille et je trouve au-dessous le trou de la larve avec la poudre jaunâtre de ses déjections. Ne voulant pas de suite sacrifier ces fruits que j'aimais tant à conserver, j'enfonce la lame étroite de mon canif dans chaque trou de manière à rencontrer certainement le ver et à le blesser mortellement, l'essai me réussit parfaitement, et à l'automne, ces fruits, à l'exception d'une légère dépression du côté de la plaie, étaient tout aussi vermeils que ceux qui étaient demeurés intacts. Les fruits de nos labeurs et de nos soins nous sont toujours pi chers que les précautions mêmes les plus minutieuses nous rebuttent rarement quand il s'agit de les conserver. Le ' espèce tronc r truisan nait or de l'éci par la ] où elle ce cas < manier les pari greffer Chem table p( quelque feuilles, donné è facile à en usag leurs œ automn Le pap papillor ses œul meaux une espl rameau] chaque couche durant arrivées petites à 2 pou| vivre ei mation. trémitél tendresl ne mai DU POMMIER. 49 plus ses itre. rite, clans un ipier îecte iS, au Le Ver rongeur du Pommier, — Il est une autre espèce de charançon dont la laive attaque le tronc même des arbres pour s'y loger en y cons- truisant des galeries ou des chemins. On recon- nait ordinairement sa présence par la dessication de Técorce à l'endroit de ses ravages et surtout par la poudre de ses déjections à l'entrée du trou où elle s'est frayé un passage. Le remède dans ce cas est d'enfoncer un fil de fer dans le trou de manière à pouvoir atteindre la larve, et d'enlever les parties malades en couvrant la plaie de cire à greffer pour faciliter sa cicatrisation. Chenilles. — Les chenilles sont un ennemi redou- table pour les pommiers ; il leur suffit souvent de, quelques jours pour dépouiller un arbre de ses feuilles. Mais si cet ennemi est redoutable aban- donné a lui-même, il en est peu cependant d'aussi facile à combattre. Entre tous les moyens mis en usage, le plus efficace est dé faire la chasse à leurs œufs aussitôt après la chute des feuilles en automne ou au moment de la taille au printemps. Le papillon qui produit cette chenille, est un papillon nocturne du genre phalène. Il dépose ses œufs en Juillet et Août sur des jeunes ra- meaux de la grosseur d'un tuyau de plume, en une espèce d'anneau ou de cylindre ceinturant le rameau. Ces œufs au nombre de 300 à 400 dans chaque anneau sont enduits en dessus d'une couche de matière résineuse qui les met à l'abri durant l'hiver ; aussitôt les chaleurs du printemps arrivées, il en sort une famille de chenilles très petites d'abord, mais qui viennent à avoir de IJ à 2 pouces de longueur, lesquelles continuent de vivre en famille jusqu'au temps de leur transfor- mation. Aussitôt écloses elles montent à l'ex- trémité des rameaux pour s'y nourrir des feuilles tendres qui viennent de se développer, mais elles ne manquent pas de redescendre chaque soir sur .t m 50 DU POMMIER. n i! une partie moins élevée pour y passer la nuit, tellement pressées les unes contre les autres, qu'à quelque distance on les prendrait pour une tache noire sur le tronc grisâtre de l'arbre. Il est très facile alors au moyen d'un plumât ou d'un instru- ment quelconque de les faire tomber dans un vase rempli d'eau bouillante que l'on tient au dessous. Mais il vaut beaucoup mieux ne pas attendre si tard et rechercher les anneaux l'au- tomne pour les enlever et les faire brûler. On peut facilement enlever ces anneaux sans couper le rameau quand on tient à le conserver, un coup de canif dans le sens de leur longueur permettra facilement de les détacher, car les œufs qui les ' composent adhèrent tellement les uns aux autres qu'ils semblent ne former qu'une seule pièce. Les été de 1856 et 1861 ont été remarquables pour l'abondance de cette chenille; et l'on a va des vergers appartenant à des propriétaires négligents complètement dépouillés de feuillage vers la mi- Juii.et et périr aux trois quarts par suite de ce dépouillement. Cette chenille s'attaque indiôe- remtneut au Pommier ou au Prunier. Un de mes amis qui n'avait qu'un verger de Pommiers, d'une médiocre étendue, promit à un gamin en Mars dernier, de lui payer un sou pour chaque anneau de chenilles qu'il lui apporterait, et le petit chasseur profitant de la hauteur des bancs de neige pour se mettre à portée de sa proie, fit si bien qu'il ne reçut pas moins d'une piastre et 45 sous pour sa chasse, ayant ramassé 165 anneaux, lesquels n'auraient pas donné nais- sance à moins de 49,500 chenilles en allouant seulement 300 œufs par chaque anneau, nombre qui aurait suffit certainement pour dépouiller plus de 100 Pommiers de leurs feuilles eu moins de 8 jours. DU POMMIER. 51 i nuit, 3, qu'à I tache st très instru- ns un nt au e pas l'au- . On îouper coup mettra [ui les autres e. Les pour ni des igents lia mi- de ce D diffé- rer de t à un 1 pour terait, ir des de sa d'une massé nais- ouant )mbre •uiller iioius Mulots. — Il arrive souvent que les mulots causent des dégâts considérables dans les pépi- nières et les jeunes vergers en rongeant l'écorce des arbres, surtout lorsque le terrain du verger est laissé en prairie, car alors ces petits animaux profitent du regain pour se construire des cabanes d'hiver, et du chaume laissé par la faulx pour se pratiquer des chemins quasi souterrains. On con- seille alors de butter le pied de chaque arbre avec de la terre meuble et friable, l'animal en traçant ses chemins venant à reconnaître de telles buttes les détournent d'ordinaire plutôt aue de les escalader «ï^t, l'arbre se trouve ainsi à l'abri de ses attaques. Mais j'ai pu me convaincre que ce remède qui peut valoir quelquefois n'est pas toujours efficace, car souvent c'est à la fin de l'hiver, en Mars, que le mulot attaque ainsi les arbres en passant Rur la neige même, lorsqu'il y en a encore de 12 à 18 pouces, comme l'attestent les branches rongées à une assez grande hauteur et vers leurs extrémités éloignées du tronc. Je ne vois d'autre remède dans ce cas que de tenir toujours le terrain du verger bien net et de n'y laisser croître aucune herbe qui pourrait fournir au mulot des matériaux pour ses nids d'hiver, car les onguents que conseillent divers auteurs deviendraient inapplicables dans un verger de quelque étendue puisqu'il faudrait en frotter chaque arbre et dans toutes ses parties. VI.- FRUITS DU POMMIER. Do tous les fruits, la pomme est sans contredit celui dont il se fait une plus grande consommation dans toutes les régions tempérées du globe. Ali- ment sain autant qu'agréable, la pomme, non seulement parade avec avantage à l'état naturel ■:i' '% 52 DTJ POMMIEK. sur uos tables, mais se prête encore à une infinité de combinaisons dans l'art culinaire ; tantôt con- centrant toute sa saveur dans son jus, elle se montre sous forme de gelée, dans des glaces dont elle altère à peine la transparence ; tantôt sous forme de compote, elle vindra pour lui rendre sa retondité naturelle, rembourer les flancs du gibier que le plomb du chasseur aura atteint sur la sur- face de l'eau; d'autrefois convertie en confiture, elle fera valoir à côté de fruits plus délicats, le mérite particulier de sa saveur ; d'autrefois enfin convertie en liquide capiteux, elle viendra dis- puter au jus de la grappe son mérite auprès des disciples de Bacchus. Produit de l'arbre fruitier le plus rustique comme le plus prolifère, elle est par son abondance à la portée de toutes les con- ditions ; et il est plus d'une contrée où la pomme tout en faisant les délices des repas somptueux du riche est en même temps une ressource pré- cieuse pour la table du pauvre. En réunissant les catalogues des pépiniéristes du Canada et des Etats-Unis, on ne compte pas moins aujourd'hui de 1000 variétés de pommes. Il est certainement difficile pour un amateur in- expérimenté de faire un choix dans un si grand nombre. Retracer l'histoire et la description de chacune de ces variétés exigerait un volume deux fois plus considérable que le présent ; mon inten- tion n'est pas d'en venir hi, je veux seulement mentionner ici celles de ces variétés qui ont été éprouvées comme pouvant réussir dans notre climat et qui se recommandent par des qualités particulières, afin d'éclairer le lecteur sur tel choix qu'il pourrait avoir à faire ou de lui per- mettre au moins de jug -r du mérite de tel ou tel fruit qu'il pourrait entendre prôner. On divise les pommes généralement en pommes d'été, p( premier les autr elles n< d'un ou qui mû uaire se troisièn Décemt et Juill 1. Asi d'un roi comme 1< belles poi productil 2. Be] très-belle naire du à branch 3. Bé] rouge ; ductif, f< oblongue mais à c 5. Fr 17).~I entier d saveur c vigourei les jardi 6. H tite, ma croissaii ment pr DU POMMIER. 53 d'été, pommes d'automne iit pommes d'hiver. Les premières sont ceWes qui mûrisseal; avant toutes les autres, depuis la fin d'Août jusqu'à Octobre ; elles ne peuvent d'ordinaire se consei;ver plus d'un ou de deux mois. Les secondes sont celles qui mûrissent en Octobre, et ne peuvent d'ordi- naire se conserver au delà de Décembre. Enfin les troisièmes sont celles qui mûrissent d'Octobre à Décembre, et se conservent souvent jusqu'en Juin et J uillet. > 1 1. POMMES D'ÉTÉ. 1. AsTRACAN Rouge. — Red Astracan. — Grosse, ronde^ d'un rouge foncé, et couverte d'une épaisse efflorescence comme les prunes ; tendre, juteuse, acide; ime des plus belles pommes. Arbre très vigoureux, à feuille larges ; très productif. — De Russie. — Mûre en Août. 2. Bellefleur d'été. — Smnmer Belle/leur. — Grosse et très-belle, ressemblant assez à la Bellefleur jaune d'hiver, origi- naire du comté de Dutchess, New York. Arbre vigoureux, à branches dressées, très productif. — Septembre. 3. Bénoni. — De grosseur moyenne, oblongue, arrondie, rouge ; chair tendre, juteuse et riche. Arbre très pro- ductif, fort, à branches dressées. — Massachusetts. — Août. 4. Favorite de William. — William' s favorite. — Grosse, oblongue, rouge, riche, excellente. Arbre très productif, mais à croissance un peu lente. — Massachussetts. — Août. 5. Fraise hâtive. — J5^ar?y Strawherry. — (Voir la fig. 17). — De grosseur moyenne, à peau lisse, presque teinte en entier d'un rouge foncé ; chair tendre, presque fondante, à saveur douce, relevée. Arbre très productif, modérément vigoureux, à branches dressées. Très belle variété tant pour les jardins que pour les vergers. — Août. 6. Hative de Joe. — Early Joe, — (Voir la fig 19). — Pe- tite, mais délicieuse et très belle, d'un rouge foncé. Arbre à croissance lente, mais à branches dressées, et extraordinaire- ment productif. — New York, comté d'Ontario. — Fin d'Août. 64 Bt; POMMIER. 7. Hatiye d'Orne. — Ornés early, — Grosse, à joue d'un rouge foncé, tendre, juteuse. Arbre vigoureux et produc- tif.— Venue de France sans baptême, on l'a affublée dans le Massachusetts du nom Américain qu'elle porte aujour- d'hui.— Septembre. 8. Keswick Codlin. — ^-Grosse, oblongue, d'un jaane pale, acide. Arbre dressé et très vigoureux, rapporte très jeune, et abondamment. Excellente pomme pour cuir. — Août. 9. OsLiN. — Moyenne, ronde, jaune, chair juteuse et riche. Charge beaucoup. Très renommée dans le Haut-Canada. — D'écosse. — Août.-Sept. 10. Moisson Hâtive. — Early Ilm^est. — (Voir la fig. 18;. — De bonne grosseur, d'un jaune pâle, tendre, riche, sub- acide. Arbre modérément vigoureux, mais dressé, bien ou POMMIER. 6& formé et chargeant beaucoup. Excellente variété tant pour les jardins que pour les vergers. — Août. 11. Pomme d'été de Pearmain. — American mmmer Pearmain. — Moyenne, oblôngue, à peau lisse, jaune, mar- quée de raies et de points rouges ; chair tendre, juteuse, riche. Arbre à croissance lente, mais rapportant fort jeune et abondamment. Une des meilleures espèces. — Septembre. 12. Rameau. — Bougli, iorge sweet. — Grosse, d'un jaune pâle ; sacrée, tendre et juteuse. Arbre peu vigoureux, à branches compactes, cnargeant beaucoup. — Août, 13. Reinette d'été. — Summer Queen. — Grosse, conique, rayée et tachetée de rouge ; à goût fin et relevé. Arbre crois- sant rapidement, à tête étalée, irrégulière. — Août. r .'u ^■:'y'r h:- 56 DU POMBnBR. 14. Rose d'été. — Summer Rose. — (Voir la figure 20). — Moyenne, ronde, d'un jaune pâle avec une joue rouge ; tendre et délicieuse, a une belle apparence de cire. Arbre à croissance un peu lente, mais ttès productif. — Août. 15. SiNE-QU A-NON. — Moyenne, d'un jaune verdâtre ; chair tendre et à saveur relevée. Arbre peu vigoureux et délicat, mais chargeant beaucoup. — Du Long Island. — Août. 16. Sops OF wiNE. — Moyenne, conique, d'un rouge foncé ; chair teinte de rouge, tendre et délicieuse. Arbre vigou- reux et productif. — Août.-Sept. 17. Sucrée-dorée. — Golden sweeting. — Grosse, jaune, très belle pomme, sucrée. Arbre vigoureux, à tête étalée et irrégulière, chargeant beaucoup. — Septembre. 2. POMMES D'AUTOMNE. 18. Alexandre. — Une des plus grosses et des plus belles pommes, d'un rouge foncé avec une légère efflorescence. Arbre vigoui*eux, médiocrement productif. — De Russie. — Octobre.-Novtmbre. 19. Beauté de Kent.— ^m2<;yo/jffi Les variétés suivantes, originaires de la Sybérie et de la Ca- roline, se rencontrent fréquemment dans les jardins, où elles font un ornement remarquable tant par leurs fleurs grandes, ro«ées, que par la profusion et l'éclat de leurs fruits qui varient de J à 2 pouces de diamètre et font d'excellentes confitures. On les désigne vulgairement par les noms de Pommes de Si/hérie, Pommes d^amour, Pommes sauvages. Ces arbres rapportent très jeunes et encore fort petits ; ils forment facilement de belles pyramides. 38. Btt^LE DE Montréal. — Montréal Beauty. — Jaune et rouge, de \\ pouce de diamètre environ. — De Montréal. — Octobre. 39. Belle dorée. — Même grosseur que la précédente, jaune avec une joue rouge du côté du Soleil ; superbe. • 40. Belle de Montmorency — D'un pouce environ de diamètre, un peu conique, à peau l'sse, brillante, d'un rouge sanguin sans aucune tache de jaune ; chair un peu tendre, A 'I \ m 60 DU POMMIER. très acide. Arbre vigoureux, dressé, rapportant d'ordinaire la 2e année ; une des plus belles variétés. — Originaire de de St. Joachim. — Fin de Septembre. 41. Sibérie rouge. — Red Siherian Crah. — D'environ un pouce de diamètre, jaune, rouge du côté du Soleil, très belle. — Septembre-Octobre. 41. Grosse Sibérie rouge. — Large red Siherian Crah. — A peu près deux fois aussi grosse que la précédente, mais semblable en apparence et en qualité. Arbre venant plus gros. — Septembre-Octobre. 43. Sibérie jaune. — Yellow Siherian Crah. — Presque aussi grosse que la précédente et d'un beau jaune doré. 44. Grosse jaune. — Large Yellow Crah. — Plus grosse que toutes les précédentes, d'un jaune pâle teint de rouge du côté du Soleil. Arbre vigoureux et croissant très rapi- dement. 3. POMMES D'HIVER. 45. Api. — Lady Apple. — Très petite, jaune pâle, d'un beau rouge vif du côté du Soleil, ferme, croquante. Arbre moyen, à rameaux dressés et longs, chargeant avec profu- sion.— Novembre-Mai. On compte 4 à o variétés d'Apis, entre autre VApi noir, à peau d'un rouge très brun ; le Gros Api ou Pomme-Rose^ par ce que le fruit est plus gros et sent la rose, etc. Sur les marchés de New- York, Londres et Paris, les Apis ob- tiennent toujours les plus hauts prix. 46. Baldwin. — (Fig. 22.) — Grosse, ronde ou légèrement conique, d'un rouge plus ou moins foncé, devenant plus clair et inclinant au jaunâtre à la maturité ; chair jaunâtre, juteuse, croquante, légèrement acide. Varie beaucoup en saveur suivant les saisons, la culture et l'âge de l'arbre. Arbre vigoureux, formant une belle tête, rapportant jeune et abondamment. Une des plus populaires sur les marchés des Etate-Unis. — Massachusetts. — Décembre-Mars. 49. DU POMMIER. 61 47. Belle de Kent. — Beauty of Kent. — Grosse et belle pomme anglaise, de qualité moyenne. Arbre fort et pro- ductif.— Nov.-Décembre. ,1. 22.— Baldwin. 48. Belle et Bonne. — Très grosse, jaune, brillante. Arbre très fort, à tête symétrique, rapportant jusqu'à 40 et 50 minots. — Connecticut. — Octobre .-Février. 49. Bellefleur Jaune. — Yellow Belle/leur. — Grosse, oblongue, légèrement conique, jaune, à joue rouge du côté du Soleil ; chair croquante, juteuse, passablement acide, riche. Arbre à croissance rapide, à branches étalées et pendantes, à rameaux d'une couleur claire. — Du New jersey. — Novembre .-Avril . 50. Bleue de Pearmain. — Bleu Pearmain. — Très grosse, ronde, d'un rouge pourpre, couverte d'une efflorcscence blanchâtre; chair sub-acide, juteuse, de bonne qualité. Arbre vigoureux, à feuilles larges, à tête étalée, modéré- ment productif. Très populaire sur les marchés eu égard à son volume et à sa beauté. — Octobre .-Janvier. ■^2 -■'.■*' ":» ' -.■} '1 62 Dl POMMIER. 51. BoURASSA. — Grosse, conique, d'un rou^e grisâtre; chair riche, à saveur relevtle, mais un peu sèche. Eecom- niandable surtout pour le Nord, vu sa rusticité. — Du Canada. — Octobre .-Mars. 52. Branche FAiiiLE. — Lîmher twig. — Grosse, d'un rouge foncé ; de seconde qualité, mais se conservant jusqu'en Juin et Juillet. Arbre à branches faibles et pendantes, mais très rustiques et chargeant avec profusion. 53. Calville blanc d'hiver. — White W'mter Calville. — Célèbre poniroe de France ; une des plus recherchée sur les marchés de ce pays ; grosse, aplatie, à côtes relevées, d'un jaune pâle, à joue d'un rouge brillant; saveur agréable, sans être très relevée. Cultivée depuis très longtemps en Canada. — Novembre.-Mars. 54. Court-pendu ou Capendu. — Petite, conique, à queue très courte, rouge pourpre et rouge brun piqueté de fauve, à saveur aigrelette. Arbre moyen, productif. — De France. — Octobre.-Mars. 23. — Esope. DU POMMIER. «8 = -i! 55. Esope de Spitzenbourg. Spitzenhurg Empas. — (Fi«^. 23). — Grosse, ronde-ovalo, d'un beau rouge ; chî;ir jaunâtre, ferme, serrée, croquante, épicée, un peu acide, à peine égalée en ri(;hesse et en saveur. Arbre modérément productif et un peu faible. Excellente pour cuire. — No- vembre.-Avril. 5G. Espion du Nord. Northern Spy. — (Fig. 24). — Grosse, ronde, légèrement conique, agréablement rayée de rouge ; chair tendre, à saveur douce et excellente, retenant sa fraîcheur jusqu'au printemps. Ar))re vigoureux, à })ranches très relevées, tardif à se mette en végétation au printemps et à se mettre aussi en rapport, mais chargeant beaucoup ensuite, requérant cependant une bonne culture. Une des plus recherchées sur les marchés de New York ; la délicatesse du fruit exige quelques précautions pour ne pas le blesser dans les transports. — Novembre.-Mars. 57. Fallawater. — Moyenne, légèrement conique, d'un jaune verdâtre, à joue d'un rouge foncé du côté du Soleil ; chair juteuse, sub-acide, de bonne qualité. Arbre vigou- reux, rapportejeune et abondamment. — De la Pennsylvanie. ' — Nov.-Mars. 58. Fameuse. — De grosseur moyenne, d'un onrmin bril- lant ; chair d'un blanc de neige, tendre et délicieuse. Arbre vigoureux, à écorce et bois de couleur foncée. Une des meilleures pommes connues. Originaire du Canada. — Novembre .-Janvier . 59. Grise. — Petite, d'un gris roussiitre ; chair ferme, sucrée, très riche. Arbre modérément viiïoureLix, mais chargeant beaucoup; redoute les terrains trop humides. On en exportait, il n'y a encore que ([uolV POIRIER. 71 't ■ ■ > nous appelons vulgairement Poirier Sauvage, Petite Poire, n'appartient pas au Genre Poirier, c'est r Amélanchier du Canada, Amelanchier Canadensis, Torrey. 26.— Tyson. Comme tout ce qui a été dit du Pommier quant à la taille, la greffe, les soins de culture, etc., peut aussi s'appliquer au Poirier, et que d'ailleurs sa culture ne peut réussir partout en Canada, pour éviter des répétitions, je me contenterai de consigner ici quelques remarques qui peuvent lui convenir particulièrement. -il ',/ y ■', I, . - '"i ■' } ";;"(' 'liV M* %' ■ t : 1 if'., i' « .t ,■' '■A ' i 72 DU POIRIER. ^rois, Mais le Poirier peat-il réussir à Québec ? peut- ou sans hésiter en entreprendre la culture ? Je n'oserais de suite trancher cette question ; car bien que mes essais n'aient pas été couronnés de succès et qu'on ne voie nulle part des Poiriers dans les jardins de Québec, on peut encore, je laisser aux amateurs le bénéfice du doute, .^o,tp.nt plus que les essais à cet égard n'ont pas é- • as il 3 nombreux, et que quelques faits isolés ne semblenr pas ôter encore toute espérance. J'ai depuis 4 ans des Poiriers dans mon jardin, quelques uns greffés sur francs et les autres sur Cognassiers, et les uns et les autres, non seule- ment n'ont encore rien rapporté, mais végètent misérablement malgré des soins assidus, et la taille sévère à laquelle je les soumets chaque printemps; ne mûrissant jamais assez leur bois, je suis souvent obligé au temps de la taille d'enlever la pousse nouvelle en entier, tant les gelées de l'hiver les maltraitent d'ordinaire. Et cependant à quelques arpents plus loin, au pied des montagnes, on peut voir un Poirier fort et vigoureux, et qui abandonné à lui-même au milieu d'un friche, donne encore quelques fruits d'année en année. Mais mou jardin se compose d'une terre forte, profonde et fort humide, retenant la gelée au printemps, tandis que sur les premiers plateaux de la base des Laurentides où se trouve l'arbre que je viens de mentionner, c'est une terre légère qui gèle à peine en hiver. J'engagerais donc des amateurs intelligents, se guidant sur ce que j'ai dit du Pommier et sur les quelques observations qui vont suivre, à tenter de nouveaux essais en différents endroits. Mais à Montréal, direz-vous, il doit en être autrement ? le Poirier peut-il se cultiver là en grand et avec avantage ? C'est encore là une question à laquelle je ne pourrais répondre. Les DU POIRIER. 73 Poiriers sont fort rares à Montréal, cependant j'ai cueilli sur des arbres très vigoureux quoique très vieux, dans le jardin des MM. de S. Sulpi'^?, près l'église paroissiale, des poires comme . n n'en peut trouver de meilleures nulle partailleui's. Mais les hauts murs qui entourent ce jardin au milieu de la ville, les toitures en fer blanc qui lui réfléchissent de toutes parts les rayons du 8oleil, ne lui valent-ils pas un climat beaucoup plus méiidional ? et peut-on raisonnablement compter que sans aucune pr^+ection semblable le Poirier pourrait tout de mêr. e prospérer ? C'est ce qui demeurera encore Ioih.jux tant que de nombreux essais suivant les principes d'une culture intelligente et raisoi lée ne viendront pas trancher la question, '^^ependant il est [)ermi8 d'espérer beaucoup plus t^.our Montréal que pour Québec, et les succès obtenus par quelques rares amateurs doivent inspirer de légitimes espérances à cet égard. En général le Poirier est plus délicat que le Pommier et il exige de plus grands soins de cul- ture; comme ses racines sont plus pivotantes, il demande un terrain d'une plus grande profon- deur; il résiste aussi moins que lui à une trop forte humidité et requiert plus impérieusement le secours de la taille pour se mettre à fruit, car abandonné à lui-même, il peut végéter très long- temps sans rien rapporter. I. PROPAGATION DU POIRIER. On ne reconnait que deux grandeurs pour les Poiriers: les ] leins vents et les nains. Les pre- miers se greffent sur francs, c'est-à-dire sur des sujets provenants du semis de poires cultivées, et les seconds se greffent sur le Cognassier qu'on i I T4 DU POIRIER. propage par couchages ou marcottes de même que les doucins et les paradis. Le Cognassier est un autre arbre des forêts de l'Europe appar- tenant aussi à la famille des Pomacées, qu'on cultive quelquefois pour ses fruits qui servent à faire des compotes, des marmelades, etc., mais le plus souvent qu'on multiplie par marcottes pour fournir des sujets au Poirier. Les Poiriers sur Cognassier forment des arbres de 7 à 8 pieds de hauteur. En général il vaut beaucoup mieux greffer sur Cognassier, parce que les racines de celui-ci pénétrant moins avant dans le sol, n'exigent pas une terre aussi profonde, et l'arbre s'élevant moins haut se trouve moins exposé à être injurié par les pigueurs de l'hiver. Chose étonnante, le Poirier et le Pommier qui •ne diffèrent pour ainsi dire que par la forme de leurs fruits, ne peuvent se greffer l'un sur l'autre; les greffes de Poirier sur Pommier prennent diffi- cilement et se décollent dans peu de temps, tandis que sur le Cognassier qui lui est beaucoup plus étranger, elles réussissent parfaitement. Notre Sorbier, Sorbus Americana, Pursh (vulgairement Cormier, Maskwahina) et nos Aubépines indigènes, Oratœgus coccinea, Linnée, C. crus-galli, Linnée C. pundata, Jacquin et C. tomeniosa, Linnée, four- nissent aussi de bons sujets pour la greffe du Poirier. Dans les sols froids et humides ce serait certainement en greffant sur Aubépine qu'on pourrait avoir la plus grande chance de réussir. Le Poirier se greffe comme le Pommier, en écusson, en fente, sur racine, etc. Voir page 16 et suivantes. metten de la n ordinal facilen gf'néra dans l( Cogna Brii Pomni ramea en fa 40). Dar tache les feu bientô au jus insecti occasi atmos On surer arbres temps aux ] les at1 Che voir i IL TAILLE DU POIRIER. Le Poirier donne ses fruits de la même manière que le Pommier, c'est-dire sur des dards qui La fruits varie DU POIRIER. T5 mettent de 2 à 4 ans à se former ; il se taille aussi de la même manière. Comme ses branches sont ordinairement plus dressées, il se prête aussi plus faciletnent à la forme pyramidale, aussi est-ce gc'iiéraloment sous cette forme qu'on le rencontre dans les jardins, surtout lorsqu'il est grefle sur Cognassier. i,. ■i .... <<< Iir. MALADIES DU POIRIER. Brûle. — Le Poirier est encore plus sujet que le Pommier à être attaqué du brûle. Dès qu'un rameau est fortement attaqué, il vaut mieux en faire de suite l'amputation (Voir page 40). Dartres sur les feuilles. — C'est une espèce de tache brune qui se montre en Juillet et Août sur les feuilles et qui pour peu qu'elle s'étende, arrête bientôt la végétation. On ne connaît pas encore au juste la nature de cette maladie. Est-ce un . insecte, un champignon, ou une simple lésion occasionnée par quelque brusque changement atmosphérique ? la chose est encore à constater. On ne voit d'autres remèdes à ce mal que d'as- surer par une bonne culture, surtout aux jeune8 arbres, une pousse vigoureuse à la sève du prin- temps, afin de les rendre plus capables de résister aux pernicieux eftets de la maladie si elle vient les attaquer en Juillet et Août. Cheinlles. — Les mêmes que pour le Pommier, voir page 49. IV. FRUITS DU POIRIER. :l ' ; '' La poire est sans contredit un des meilleura' fruits qu'on puisse présenter sur les tables. Elle varie en grosseur de 1|- à 5 pouces de diamètre, et 76 peut DU POIRIER. paraître espèces les tables de Septembre à Avril suivant les espèces. Elle se prête aux mêmes usages culinaires que la pomme. On en fabrique aussi une boisson, le poiré, qu'on préfère géné- ralement au cidre. Les poires demandent un peu de soin pour la cueillette ; étant plus susceptibles que les pommes de souflrir des moindres lésions qu'elles peuvent recevoir, elles demandent, surtout les espèces à ebair fondante, à être cueillies à la main. La plupart des espèces perdent de leurs qualités en les laissant mûrir à l'arbre, aussi les cueille-t-on d'ordinaire 10 à 12 jours avant la maturité pour les déposer dans une cbambre ou une cave où elles s'atnolissent, passent du vert au jaune, mû- rissent en un mot parfaitement dans un temps plus ou moins long suivant les espèces. En général leur conservation est beaucoup plus diffi- cile que celle des pommes durant l'hiver. Les catalogues des pépiniéristes n'énumèrent pas moins de 1000 espèces ou variétés de poires différentes ; je me contenterai de décrire ici celles de ces espèces qui se montrent surtout les j)lus capables de résister aux climats du Nord, les partageant de même que les pommes en ])oires d'été, poires d'automne et poires d'hiver suivant l'époque de leur maturité. 1. POIRES D'ETE. 1. Beau présent d'Artois. — De grosseur moyenne, juteuse, bonne, demi-fondante. Arbre vigoureux et pro- ductif sur Cognassier. — De France. — Septembre. 2. Bloodgood. — Poire américiine de premiore qualité, de grosseur moyenne, chair très beurrée, fondante, riche. L'arbre vigoureux fait une belle pyramide sur Cognassier. — Aoat. ou POIRIER. 77 3. BoNCHRÉTiEN WiLLiAM OU Bartîett. — Grosse, d'un jaune clair ; chair très riche et beurrée, fondante ; eau abondante, sucrée, parfumée. Arbre vigoureux et dressé, donnant très jeune tant sur Cognassier que sur franc. Une des plus populaires sur les marchés ; peut être cueillie 1&^ jours avant la maturité. 4. Doyenne d'été. — Petite mais belle, fondante, sucrée. Arbre vigoureux et productif, réussissant bien sur Cog- nassier.— Août. 5. MADELEiNE.-*-Moyenne ; chair fondante, sucrée et délicate. Arbre vigoureux, donnant très jeune tant sur franc que sur Cognassier. La plus précoce des poires aux Etats-Unis. — Août. 6. Sans-peau. — Skinless. — Un peu petite, d'un jaune pâle fouetté de rouge du côté du Soleil ; chair fondante ; eau abondante, sucrée. Arbre vigoureux, à croissance ra- pide et très productif. — De France. — Août. 7. Tyson. — (Fig. 26). — Un peu au-dessus de la moyenne, fondante ; eau abondante, sucrée et parfumée. Arbre vi- goureux et à croissance rapide tant sur franc que sur Cog- nassier. Une des plus belles variétés d'été. — De Pennsyl- vanie,— Septembre. 2. POIRES D'AUTOMNE. 8. Belle lucrative ou Fondante d'automne. — Moyenne,^ondante et aélicieuse. Arbre dressé, faisant une belle pyramide sur Cognassier. De première qualité sous tous les rapports. — Septembre-Octobre. 9. Beurré d'Anjou. — Grosse et magnifique, à chair fondante et beurrée, à saveur légèrement vineuse. Arbre très fécond tant sur franc que sur Cognassier.— )e France. — Octobre-Novembre. 1.0, Duchesse d'Angoulême. — Une des plus grosses, très recherchée sur les marchés, réussit mieux sur Cognas- rier, y faisant un arbre vigoureux et bien fait. — Octobre- novembre. 'ÏTS DU POIRIER. 11. ExOELLENTissiMA. — Très belle et excellente poîre »île Belgique, aussi grosse que le Bonchrétîen William^ oblon^^^ie, pyriforme, jaune lavé de rouge du côté du Soleil, *cliair fondante, beurrée et riche. — Octobre. 12. Louise Bonne de Jersey. — Une des plus belles de toutes les poires, grosse et délicieuse. Acquiert mieux iia perfection sur Cognassier. — Septembre-Octobre. 13. Onondaga. — Très grosse, à chair fondante et parfumée. Arbre vigoureux et productif, réussit bien sur Cognassier. Une des meilleures poîrœ d'automme — Oct.- Noverabre. 14. Seckel. — Une des meilleures poires connues, petite, pyriforme, d'un vert foncé, passant au brun jaunâtre, chair à grain très fin, fondante, beurrée ; eau très abon- dante, sucx'ée, très parfumée. Arbre petit, à croissance lente, mais très productif. Très populaire, — Septembre- Octobre. 15. Urbaniste ou Beurré Pioquery. — Grosse, fon- dante, beurrée ; réussit mieux sur Cognassier, chair déli- cieuse, parfumée. xVrbre modérément productif. — Oct.- ^Novembre. 16. ViRGALiEU ou Surpasse Viroouleuse. — Un peu audessus de la moyenne, régulièrement obovale, jaune, souvent avec une joue roste ; clinir à grain très fin, fondante, beurrée, eau riche, sucrée, excellente. Très recommandable surtout pour les marchés. — Octobre. 3. POIRES D'HIVER. ' « 17. Beurré d'Aremberg. — Grosseur un peu audessus de la moyenne, courte, pyriforme, à pédoncule épais et charnu, à peau épaisstî, d'un jaune verdâtre; chair jau- jnâtre, fondante; eau abondante, à saveur vineuse, légère- ment acide. Arbre vigoureux et très productif. — Décem.- Janvier. 18. Beurré gris d'hiver nouveau. — Grosse, i\ chair fondante, beurrée, de première qualité, à saveur riche et vineuse. Arbre poussant irrégulièrement, mais donnant •très jeune et abondamment, surtout sur Cognassier. — Nov.- Janvier. ^ 19. I dessus c lier, mi Décemb 20. : arrondi( roux ; c fumée, lente et poires d 21. ] rondie, riche, 1 ductif, 22. 1 nâtre d dressé, bre-Ma 23. ( blanche forman 24., fond an comme peu 1er Décem 25. sissant gulièr brc-Fc' 2r). superl goureii des pi 0 1^ ' DU POIRIflR. 7^ 19. ÇôNCHRÉTiEN DE FLANDRE. — Grosseur un peu au dessus de la moyenne. Arbre vigoureux, étalé et irrégu- lier, mais chargeant beaucoup. Excellente pour cuire. — Décembre-Février. 20. Bonne de Malines. — Winter Ndis. — Moyenne, arrondie, légèrement pyriforme, d'un jaune vert lavé de roux ; chair à grain très fin, fondante, eau très riche, par- fumée, à saveur légèrement vineuse. Arbre à croissance lente et très irrégulier, mais productif. Une des meilleures poires d'hiver. — Novembre-Janvier. 21. Doyenne d'hiver. — Easter Beurre. — Grosse, ar- rondie, ovale, jaune avec une joue rouge du côté du Soleil, riche, fondante. Arbre vigoureux et abondamment pro- ductif, réussissant mieux sur Cognassier. — Tout l'hiver. • 22. Doyenne d'hiver d'Alençon. — Grosse, jaune, bru- nâtre du côté du Soleil, fondante, beurrée et riche. — Arbre dressé, vigoureux et très productif sur Cognassier. — Décem- bre-Mars. , 23. Glout Morceau. — Grosse, courte, verdâtre; chair blanche, à grain fin, fondante, beurrée. — Arbre vigoureux, formant une belle pyramide sur Cognassier. — Décembre. 24. Joséphine de Malenes. — De grosseur moyenne, fondante et riche ; regardée en Franco et en Angleterre comme la meilleure poire d'hiver. Arbre à croissance im peu lente, à feuille& très petites, préférant le Cognassier. — Décembre-Mars. 25. Lawrence. — Grosse, fondante, riche. Arbre réus- sissant également sur franc et sur Cognassier, donnant ré- gulièrement et abondamment. — Du Long Island. — Novem- bre-Février. 2G. Le CURÉ. — Vkar of Wmkfivhl. — Grosse, longue, su|)erbe, b«)nue sans être do proniièro (jualité. Arbre vi- goureux, formant une belle pyramide sur Cognassier. Une des plus protitables jlour le marché. — Novembre-Janvier. ; ï' • '-h ;:.-(,i DU PRUNIER SA PROPAGATION. — SA GREFFE. — SA TAILLE. — SES MALADIES.— SES FRUITS. Le Prunier, Prunus (de prune nom grec du Prunier^ avait été rangé par Jussieu, dans la Famille des Rosacées, mais les botanistes mo- dernes Lindiey, Jacques, etc., l'ont rapporté à une Famille distincte reconnaissant l'Amandier pour type et qu'ils ont appelée de son nom Amygdalée. Les 200 variétés et plus de prunes de nos jardins doivent leur origine à deux espèces primitives Bavoir: le Prunier domestique, Prunus do œstica, Linnée, qui vient de l'Asie, et le Prunier f avage, Prunus insititia, Linnée, qu'on trouve oans les forêts de l'Europe. Nous avons un Prunier indigène en Canada, c'est le Prunier d'Amérique, Prunus Americana, Marsh ; il se distingue par des fruits presque destitués d'efflorescence, à sue aigre, à peau épaisse, et coriace, d'un rouge orange plus ou moins foncé. Bien qu'on en rencontre parfois quelques variétés d'un goût assez agréable, cette prune reste encore fort loin en arrière de celles de nos Jardins. Mais ce Prunier qui est d'une rusticité saiis pareille, qu'on trouve sur les bords de tous nos ruisseaux, est destiné, je pense, à jouer un grand rôle dans la culture, en fournis- eant pour la gieffo des autres espèces, des sujets qui résisteront dans tous les terrains et dans les plus rudes climats. Plusieurs pépiniéristes dos Etats-Unis l'ont déjà utilisé dans ce but avec le plus grand succès. LeT 20 pic( qu'étal gin bref à fie un précéd qui vai pasi^cn juscju'î ne pr( notre d'une j)ronoi^ ovale, aussi 1 jours i Lel ce!)t p* légère, g!aisei: convie à l'hur notre ] à avoii crojai sieurs Kord, Pruiii( à avoi cette s pérer de réi- mieux pinpai ])éiiini toutes gieifé La DU PRUNIER. 81 Le Prunier de nos jardins est un arbre de 12 à 20 pieds, à rameaux généralement plus dressés qu'étalés, légèrement épineux, à feuilles dentées, glabres, munies de stipules linéaires, pubescentes, à fleurs à peu près contemporaines des feuilles ou précédant de peu leur développement. Ses fruits qui varient en grosseur depuis |- jusqu'à IJ pouce passent pi r toutes les teintes depuis le vert clair jusfju'au violet presque noir; cependant aucun ne prend cette couleur rouire-orano^e foncé do notre prune sauvage. Ces fruits sont couverts d'une efflorescence farineuse plus ou moins j)rononcée ; ils sont ordinairement de forme ovale, bien que dans plusieurs variétés ils afîecteut aussi la forme spbéroïdale; leur noyau est tou- jours plus ou moins a[)Iati sur les côtés. Le Prunier a des racines traçantes qui s'enfon- cent |)eu dans le sol ; une bonne terre franche et légère, un peu humide sans être marécageuse, ni glaiseuse, ni trop sabloneuse, est celle qui lui convient d'avantage. En général il résiste mieux à l'humidité qu'à la sécb.eresse. Au moyen de notre Prunier sauvage \>ouy sujet on peut réussir à avoir des prunes dans bien des endroits où l'on croyait leur culture impossible auparavant. Plu- sieurs horticulteurs intellio'cnts des Etats-Unis du Kord, après'^voir tenté sans succès la culture du Prunier pendant bien des années, sont parvenus à avoir de beaux et botis fruits au moven de cette souche. Elle a surtout l'avantage de pros- pérer dans les terraiîis les moins avantageux et de résister à la sécheresse des terrains légers mieux que toute antre. Je suis convaincu que la plupart des es' èces de prunes des catalogues des ])éi»iniéristes américains pourraient réussir dans toutes les parties du Canada, si elles étaient greffées sur cette souclie. "% La culture a permis d'avoir aussi des Pruniers 82 DU PRUKIE3i. nains ; ce sont des arbres de 6 à 8 pieds. On les obtient par la greffe sur le Prunier Cerisette, variété du Prunus spinosa^ Lin née, qui nous vient de France et qu'on cultive uniquement dans ce but dans les pépinières. I. PROPAGATION DU PRUNIER. Le Prunier se reproduit ordinairement do semence. Il est même plusieurs variétés ou es- pèces jardinières qui se reproduisent ainsi fidèle- ment sans avoir recours à la gretFe, conservant les qualités particulières de leurs fruits, comme les Damas, la Reine Clrude, la Jaune hâtive, etc. En général pourtant il vaut beaucoup mieux re- courir à la greffe, on a d'ordinaire des fruits plus gros et des arbres qui se mettent à fruits plus tôt. On utilise quelquefois comme sujets les rejetons ou drageons qu'émettent souvent les racines traçantes du Prunier, mais en général il vaut beaucoup mieux les rejeter et n'employer que des sujety proveiu. • i>. de senaerices, car ces drageons sont toujours n u.is forts, vivent moins longtemps, et sont bien plus susceptibles d'émettre eux- mêmes d'autres drageons qui épuisent prompte- ment la plante. Dans le semis il faut bien plus de soins dans le choix de la semence pour les l'runieTS cjue pour les Pommiers, car les noyaux de fruits chétifs, mal venus, non ijarvenus a maturité, donnent ra- rement des sujets capables de faire de bons arbres* Il faut semer les noyaux aussitôt après la matu- rité, iiir semés au printemps ils un lèveraient (jue le printemj)H suivant, si toutefois ils ne [)éi'issaient totalement. On peut cependant semer au piin- temps en retirant les amendes des noyaux pour les semer seules, ou eneore en fesfUït stiatifier les noyaux peudaut riiiv"n;r. Vdxiv cela on ien eu- VIS*' DU Pli U NIER. 83 treméle do couches de sable ou de terreau hunûde dans une boîte qu'on tient dans une cave tuui. riiiver a l'abri de la gelée, ayant soin que le ter- reau ou le sable ne se dessèche pas; conservés t! j la sorte et plantés de bonne heure au printemps ils lèvero?it après 15 jours ou 3 semaines. Les jeunes plants ont une croissance peu rapide pen- dant les 2 premières années, cependant dans un terrain convenable ils sont ordinairement capables d'être greffés dès la 2e année. Leâ Pruniers, Amandiern, Pêchers et Abricotiers sont tous susceptibles de se greffer les uns sur les autres, mais il est rare que le Prunier se greffe autrement que sur lui-même, tandis que le plus souvent il sert de sujet pour les autres fruits. Les hautes-tiges ou pleins vents se greffent sur le Damas noir, le St. Julien (2 espèces qui nous viennent de France), et le Canada (c'est ai isi qu'on désigne notre Prunier sauvage dans les pépinières). Ce dernier a l'avantage de croître plus rapidement que les 2 autres pendai^t les pre- mières années et se trouve ainsi plub ;6t prêt à recevoir la greffe. Pour les nains, on h ■ obtient comme je l'ai dit plus haut par la greffe -lir le Cerisette ou sur des variétés jardinièies moins vigoureuses, qu'on force à prendre moins d'éléva- tion en leur laissant moins lonc^ de ti^fc nue et en dirigeant la taille pour cette fin. Le prunier peut aussi se multi])lier par mar- cottes ou couchages comme on le fait pour le Doucin, le Paradis et le Coirnassier. Les mères qu'on destine à cette lin doivent avoir les meil- leurs soins pour qu'elles . e perdent rien de leur vigueur et donnc!it toujours des pousses vigou- reuses. On couche en terre en Mai les pousses de l'année précédente, à chaque œil ainsi enterré il se forme bientôt dea rac\iies, et ordinairement ,•! t . \A 84 LU PRUNIER. dès l'automne ces marcottes peuvent être sevrées pour être grefiées l'année suivante. II. GREFFE DU PRUNIER. Le Prunier se greffe le plus communément en écussoii ; voir page 10. Il est ordinairement propre à recevoir la greffe quelques jours plus tôt que le Pommier. Si le temps est sec il faut avoir Foin de donner quelques jours auparavant de copieux arrosements, car dans la sécheresse l'ècorce adhère promptement au bois, et les écus- sons qu'on place avec peine ne prennent pas le plus souvent. L'ècorce du Prunier ayant moins de consistence que celle du Pommier rend l'opé- ration de la grcile un \)eu plus difficile que pour ce dernier, et cependant il faut qu'elle soit faite plus promptement, car la sève du Prunier s'altère en très peu de temps au contact de l'aii ; le pé- tiole étant aussi très flexible offre moins de faci- lité pour enfoncer l'écusson sous l'ècorce, cepen- dant un opérateur habile manque rarement son coup. Le Prunier se greffe aussi en fente, sur tout lorsque les sujets sont forts, sur racines, en sifflet, etc., voir pages 19 et 22. Avec des sujets de Canada on n'emploie guère iy\e la greffe sur racine ou la greffe en fente au coilet, aussi près de terre que possible; car ce Prunier ayant une croissance remarquablement vigoureuse et rapide, ne peut d'ordinaire demeurer longtemps d'accord avec ses greffes lorsqu'elles sont placées plus haut, aussi périssent-elles le plus souvent après quelques années. On se sert ordinairement des racines d'un an pour cette greffe, si elles n'étaient pas alors assez fortes, il faudrait attendre à la'2e année. DU PRUNIER. 85 ■ U Ui Les Pruniers ont ordinairement terminé lenr^ première pousse à la mi-Juillet et peuvent dès lors recevoir les écussons. Cependant le Canada et la Cerisette prolongeant leur croissance un peu plus tard peuvent attendre jusqu'à la fin d'Août. D'ailleurs ces époques peuvent se rapprocher ou s'éloigner plus ou moir.s chaque année suivant que la saison des chaleurs au printemps a été plus ou moins retardée, que les pluies ont été plus ou moins fréquentes, que les variétés qu'on emploie pour sujets sont plus ou moins précoces, etc. Il est étonnant que dans le district des Trois- Rivières et dans la plupart des paroisses de celui de Montréal oii notre Prunier sauvage est si abon- dant et si vigoureux et où les prunes bleues et blanches sont à peine connues, il est étonnant dis-je, qu'on n'ait pas depuis longtemps essayé de grcii'er ces dernières sur ce sauvageon, ht puis- que aujourd'hui le succès n'est })lus douteux, c'est aux amateurs intelligents et aux horticulteurs exercés à se mettre à l'œuvre. Pour avoiv plus de chances de réussir semez en abondance et dans de la bonne terre des noyaux de nos prunes sauvages, et dès l'année suivante les racines seront assez fortes i^onr recevoir des greft'es ; vous pou- vez encore utiliser à cet lin les racines de ce grand nombre de petits Prtniiers (ju'on trouve presque tovijours sous les vieux arbres, ce sont souvent des rejetons sur les racines des vieux, mais .souvent aussi ce sont des francs provenant de noyaux qu'on a laissé tomber là lors de la maturité des fruits. A 3 ou 4 ans de la greffe vos arbres donneront du fruit et vcus pourrez dès lors, tout en récoltant les fruits de vos soins, vous livrer à l'amour j)roi»rt; que pouna légitimemtint vous inspirer cette pacifique mais bien honorable conquête. I. 1 1 86 DU PRUNIER. m. TAILLE DU PRUNIER. Les Pruniers sont ordinairement tirés de la pé[)inière à deux ans. Dans nn verger on les place ordinairement à 12 ou 15 pieds de distance en tous sens, soit en lignes parallèles, soit en quinconces; les nains qu'on distribue dans les jardins peuvent être placés à 6 ou 8 pieds seule- ment. On les plante avec les mêmes précautions que pour les Pommiers, ayant soin de blesser le moins possible les racines. On laisse généralement aux pleins-vents 3 à 4 pieds de tige nue, et on taille dans les premières années comme on le fait du Pommier, raccourcis- sant les pousses trop longues, enlevant les brunclies qui forment confusion, etc. De même aussi on a soin de ne laisser partir les ramifications que par trois ou quatre branches principales. Quant aux nains ou demi-tiges qu'on destine aux jardins, on peut facilement les soumettre à la forme pyramidale, mais dans tous les cas on ne leur laisse jamais plus de IJ à 2 pieds de tige. Le Prunier poussant généralement très vigou- reusement dans ses premières années exige une surveillance assidue pour maintenir l'équilibi-e entre ses différentes parties par des pincements, et pour ne pas laisser dépasser la tige principale par les branches secondaires, lorsqu'on veut for- mer une pyramide. Il arrive plus souvent au Prunier qu'à tout autre arbre d'émettre, surtout d»ns les terrains humides, des branches gourmandes qui s'em- portent tellement qu'elles dépassent toutes les autres eu très peu de temps et Unissent bientôt par fair tout em dant la Ces goi d'une tî une rè< excepti( pousses de riiiv rencont sève ne vaisseai vous a' plus bai mandes et laisse végéter périr de printeni votre t j'avance bois sa vii»:oure la ^"aille malaele continu chicot ou ct)ur fera jan saut^ hé Les de deu: il n'v a arrêter draient Les] du frui DU PRUNIER. 87 par faire périr une partie de l'arbre, sinon l'arbre tout entier; c'est au moyen du pincement pen- dant la croissance qu'on remédie à ce défaut. Ces gourmands sont presque toujours le résultat d'une taille mal faite ou totalement omise. CVest une règle invariable et qui ne souiiVe aucune exception, qu'en taillant au printemps les jeunes pousses qui ont plus ou moins souffert des gelées de l'hiver, il faut les rabattre jusqu'à ce (pron rencontre le bois sain, car autrement le tlot de la sève ne pouvant se répandre facilement dans les vaisseaux avariés des extrémités blessées (pie vous avez laissées, se fera jour par un œil [)lacé plus bas, et formera une de ces pousses gour- mandes qui attirera à elle presque toute la sève et laissera surtout les yeux placés au dessus d'elle végéter misérablement ou même se dessécher et périr de suite. Un coup d'œil sur vos arbres au printemps vous montrera de suite les défauts de votre taille précédente, en confirmant ce que j'avance ici. Partout où vous aurez taillé sur le bois sain, le rameau se sera continué fort et vigoureux, ayant guéri aux trois quarts la jtlaie de la^^aille;et là où vous serez resté dans le bois malade ou blessé par la gelée, le rameau se sera continué par un œil f)lacé plus bas, laissant un chicot plus ou moins K)ng entièrement sec déjà, ou C()urvjnné par un volumineux bourgeon qui ne fera jamais rien cependant et (pi'il faut retrancher sans hésiter. Les Pruniers donnent leurs fruits sur le bois de deux ans ou plus, une fois l'arbre en rapport il n'y a plus qu'à retrancber le bois mort ei à arrêter par le pincement les branches qui vou- draient s'emporter. Les Pruniers connmencent d'ordinaire à donner du fruit la 4e ou la .5e année de ia greffe. Il 68 DU PRUNIER. arrive quelquefois qu'ils sont atteints rie carpo- nniriie, c'est-à dire qu'ils se cliargeiit d'une sur- abondance de fruits qui les fait souvent \)v\'\v si l'on n'a pas le soin d'en retrancher une partie. IV. MALADIES DU PRUNIER. Gornme. — Tous les arbres à fruits à noyau con- tiennent plus ou moins de gomme dans leur sève. Il arrive quelquefois que cette gomme s'accumu- lant sur quelque point, fait irru])ti(>n à travers l'écorce et se montre sous forme de plaie cancé- reuse ; il faut alors trancher au vif et ajtpliquer sur la plaie de la cire à grefier ; voyez p. 22. Un sol trop humide, des changements trop sul)its de température, une taille trop sévère au printemps, etc., sont ordinairement les causes qui portent les arbres à produire de la gomme. Voyez à l'article Cerisier. Pucerons. — Le puceron qui attaque le Prunier est bien peu difi'érent de celui du Pommier, si toutefois ce n'est pa^ le même ; on le combat de la même manière. J'ai trouvé l'automne dernier, à la titi d'Octobre, des j>ucen>ns encore vivants sur des Pommiers, lorsqu'il était déjà passé des gelées de 3° à 4° Réaumur. Chenilles. — Les mêmes que pour le Pommier. Charançon.— {CarcvJj'.o.) — La larve de ce clia- rançon déposée dans l'ovaire au moment de sa floraison, se nourrit de la substance même du fruit et ne lui permet point de parvenir à niatnrité. Les dégâts occasionnés pnr cette larve ont forcé plusieurs horticulteurs du TIant-( anada et de l'Ktat de New York a renoncer entièrement A la culture du Prunier; heureusement pour nous cet ennemi moins pertes î tomber conseil ceaux 8 ces frui larves f breux moyen tous les faire to pour li jeter au venus i années, prui'es, chées d la 60e attaque La p meille On la elle se dans r un alii facile, Séché les me la Fra une ea On duns 1( à la co c DU PRUNIER. 89 VJ ennemi nous est encore à peu près inconnu ou du moins ses ravages n'ont pas encore causé des pertes appréciables. Comme les fruits attaqués tombent ordinairement avant la maturité, on conseille pour remède de faire paître des pour- ceaux sous les vergers, ces animaux en mangeant ces fruits tombés détruiront en même temps les larves qu'ils renferment et rendront moins nom- breux les ennemis pour l'année suivante. Un moyen encore plus efficace est d'étendre des draps tous les matins au pied de chaque arbre et d'y faire tomber les fruits attaqués en les secouant, pour livrer ensuite ces fruits aux porcs ou les jeter au feu. Des horticulteurs habiles sont par- venus par ce procédé répété pendant plusieurs années, à s'assurer de magnifiques récoltes de pruîies, tandis qu'à des distances assez rappro- chées d'eux, on ne pouvait qu'à peine soustraire la 60e ou même la 100e partie des fruits aux attaques du charançon. \ ; ■h V. FRUITS DU PRUNIER. La prune est un des meilleurs et peut être le meilleur fruit que nous ayor.s dans le J3as-Canada. Ou la mange ordinairement à l'état naturel, mais elle se prête aussi à une foule de conibiiuiisons dans l'art culinaire, (^uite i»u crue c'est toujours un aliment très sain, rafraîchissant, de digestion facile, quoique légèrement laxatif et emollient. Séchées les prunes praniicnt le nom de pruneaux; les meilleurs i^runeaux nous viennent du midi de la France. On extrait des prunes en Allemagne une eau-de-vie qui porte le nom de kwctschnnvasser. On ne met d'ordinaire d'autre classification dans les fruits du i'runierque celle qui se rappoite à la couleur; et les diverses nuances se réduisent IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 11.25 ■^ I2ii 122 £f 1^ |2.0 ■UU4. InlI^K i II''' <^ ^l y /^ Photographie Sdenœs Corporation 33 WIST MAIN STRHT WIBSTH.N.Y. MStO (716) 173-4303 ^^J• 0 K<^ ■y 4^>^ i ^ %° ^' i$0 DU ^RVNIBB. ^toutes à 2 principales, savoir : fruits blancs, c'est- à-dire tous ceux à fond jaunâtre ou verdâtre, bien qu'il soient souvent diaprés de rouge, surtout du côté du Soleil ; et fruits violets, c'est-à-dire tous ceux qui sont à fond rouge plus ou moins foncé, qu'ils soient du reste piquetés de noii, de vert, etc. 1. PRUNES BLANCHES. 1. Abricot de Guthrie. — De grosseur moyenne, jaune ; à saveur d'Abricot. D'origine écossaise. — Fin de Sep- tembre. 2. BiNGHAM. — Belle grosse prune ovale, d'un jaune foncé, avec quelques taches rouges, juteuse et riche, à chair n'adhérant pas au noyau ; arbre très fécond. — Septembre. 27. — Jaune hâtive. 29. — Damson jaune. 28.— Goutte U'ur de Coé. 30.— Superbe de Huling. ■.•5 '1 : r , c'est- 5, bien )ut du e tous foncé, 3 vert, , jaune; le Sep- 1 jaune à chair jmbre. jaune. DU PRU17IB11. ^1 3. Bleeker's gage. — (Fig. 37). — De grosseur un peu au dessus de la moyenne, ovàle-arrondie, jaunâtre ; chair jaune, juteuse et riche, n'adhérant point au noyau ; arbre vigoureux et productif. — Fin d'Août, 4- Damson jaune. — (Fig. 29). — Petite, l(?gèrement ovale, d'un jaune pâle, piquetée de rouge ; chair riche, sub- acide^ très agréable ; charge beaucoup et retient longtemps ses fruits à l'arbre. — Octobre. 5. Drap d'or. — Belle, d'un jaune doré; excellente; arbre à pousses vigoureuses, légèrement cotonneuses. — Sep- tembre. 6. Drap d'or d'Esperin. — Nouvelle variété venue de Belgique, ressemblarit beaucoup à la Washington. Les premiers arbres de cette variété se vendirent à Gand, en 1848, 810 la pièce. 7. Général Hand. — Une des plus grosses variétés amé- ricaines, d'un beau jaune doré, fluorée sans être très savou- reuse. Très recommendable poisr les marchés, en raison surtout de son apparence et de la fécondité de l'arbre — Fin de Septembre. 8. Goutte d'or de Coé. — (Fig. 28). — Grosse et su^ perbe, ovale, d'un jaune pâle ; chair ferme, sucrée et riche, adhérant au noyau ; arbre très vigoureux mais un peu lent à se mettre à fruit. Précieuse surtout à raison de son apparence pour le marché et de ce qu'elle i)eut rester à l'arbre fort longtemps. Dans les environs de Québec cette prune ne mûrit qu'en Octobre ; il arrive mémo quelquefois que les gelées la suprennent avant la maturité. 9. Green gage. — (Fig, 35).- -Petite, mais excellente; arbre ù croissance lente. — Août. 10. Impériale. — (Fig. 3G). — Grosse, ovale, verdâtre; chair juteuse, riche et délicieuse, n'adhérant pas au noyau. Une des meilleures et des plus recherchées. — Août. 11. Impériale Ottomane. — (Fig. 31). — Moyenne, ovale, d'un jaune verdâtre, marbrée, juteuse, sucrée, excel- lente.— xVoût. 12. IvES Seedling. — Grosse, oblongue, jaune, tachetée de rouge, fondante et riche, n'adhérant point au noyau, — Arbre vigoureux, à croissance rapide. — Août. ■, »■ ! •| ; *■; I I ' H 92 DU PRUNIBA. 14. une joi pas au 15. jauniitr noyau. 16. sucrée, 17. prune, < vigoure 18. comme Arbre \ 19. I les confi 20. J beaucou — Octol 21. ( tr»'s a va char '> i' r^n \ 1 ' 1 .1 96 DU PRUNIER. 47. Pond's seedling. — (Fi":. 38).— Magnifique prune anglaise de la forme du Magnum Bonum, d'un roftge clair passant au violet ; chair un peu grossière. Arbre vlii^ou- reux et très productif. Une des plus belles prunes à l'arbre. — Septembre. 38. — Ponil's seedling. 48. Pourpre de Duane. — Très grosse, ovale, d'un pourpre rougeâtre ; chair juteuse, sucrée, adhérente au no>au. Arbre vigoureux et productif. — Fin de Septembre. 49. Pourpre favorite. — Moyenne, d'un pourpre bru- nâtre ; chair juteuse, sucrée et fondante. Arbre à crois- sance lente. — Septembre. 50. Prune cerise ou Kouge hâtive. — Petite, ronde, rouge, très belle ; chair juteuse, molle, sub-acide, adhérente au noyau. — Août. 51. Prune d'Agî^n ou Robe df sergent.— Moyenne, de couleur violacée ; excellente pour faire stcher. — De France. — Septembre. 52. P ar-ide, e:^ 53. P ce, à chn très proc 54. V arrondie lignes en juteuse, Green g; 55. r seconde 56. S fonditutt mence.- 57. "V prunes, < à rimpti lièremer 9Grc DU PRUNIER. 9T l'arbre. d' un 52. Pruneau. — Petite, ronde, rouge; chair trùs ferme, afide, excellente pour sécher. — Fin de Septembre-Octobre. 53. Prune pêche. — Très grosse, arrondie, rouge viola- cé, à chiiir jaunâtre, grossière et peu savoureuse. Arbre très productif. — Septembre. 54. Purple GAGE.— (Fig. 39). — De grosseur moyenne, arrondie, d'un poarpre foncé, riche, avec des points et de? lignes entrecroisées roussâtres ; chair d'un jaune verdâtre, juteuse, sucrée, excellente, se rapprochant beaucoup de la Green gage. 39. — Purple gage. 55. Reine Claude violette. — Grosse, sphérique ; de seconde qualité. — Septembre. 56. Sohenectady Catherine. — Petite, pourpre ; chair fondctute, sucrée, excellente. Se reproduit franc de se- mence. — Septembre . 57. Victoria. — Une des plus grosses pt des plus belles prunes, d'excellent« qualité, d'un rouge pourpre, ressemblant à rimpcnitrice. Arbre croissant vigoureusement et irrégu- lièrement, et chargeant beaucoup. — Septembre. Choix pour un jardin. 9 Green gage. 10 Impériale. 14 Jefferson. 15 Law- '■ i i I.;. DU PRUNIER. 46 Orléans ^ rence. 24 Reine Claude de Montmorency, de Smith. 49 Pourpre favorite. Choix pour le marché. 33 Damas violet. 39 Fortin. 40 Frost gage. 10 Im- pj^ale. 17 Magnum-bonum jaune. 44 Magnum-bonum rouge. 46 Orléans de Smith. 24 Reine Claude de Mont- morency. 29 Washington. Choix pour sécher en pruneaux. SES DÉJ 38 Fellemberg. 22 Quetscl s de St. Martin. 52 Pruneau, 53 Prune d'Agen. DU CERISIER SES DÉNOllINATIONS — SA MULTIPLICATION — SA QREFFB — 9A TAILLE — SES MALADIES — SES FRUITS. I ■ ♦ • •fi ■ r ■ 'ïi I. DÉNOMINATIONS DU CERISIER. •Le Cerisier, ^erasus, appartient, de même que le Prunier, à la famille des Aniygdalées de Lin- née et des Rosacées de Jussieu. Linnée n'avait fait du Prunier et du Cerisier qu'un même genre, Prunus^ mais les Botani tes modernes en font généralement deux genre- r'-^'érents. Le Cerisier fut apporté l'Asie mineure dans les Gaules par Lucullus, < ans avant J. C. ; on croit qu'il tire même son nom de Cérasonte, ville d'où on l'avait tiré. Il y a des Cerisiers indigènes tant en Europe qu'en Amérique, mais fort diffé- rents de celui que l'on cultive dans nos jardins, cependant on les utilise sur une vaste échelle comme ejjets pour la greffe. Les Cerisiers se partagent en trois sections ou classes bien distinguées les unes des autres dans la culture, et auxquelles aussi la plupart des bo- tanistes assignent une espèce botanique diffé- rente; ce sont: les Quigniers ou Merisiers, les Bigarreaiitiers et les Cerisiers proprement dits. 1^ . Merisiers ET GuiGNiERs. — Les arbres de cette section sont des plus élevés, à forme pyra- midale, à croissance rapide, à feuillage doux, ample et pendant. Le fruit noir, rouge ou blanc a la chair molle et très douce. y- â ■j ;. « 100 DU CERISIER. Les Gnîfi^niers ne sont pas d'ordinaire distin- gués des Merisiers et n'en sont considérés que comme une variété perfect'nnîiée, ayant les fruits • plus gros, la chair molle et fort douce. 2®. BiGARREAUTiERS. — Ce sout dos arbrcs un peu moins élevés mais plus robustes que ceux de la section précédente, n'affectant poitit la i'ornie pyramidale et laissant pendre davantai^e l'extré- mité de leurs rameaux. Leur fruit a toujours la chair ferme ou croquante. 3^. Cerisiers proprement dits. — Les arbres de cotte section sont plus [)etits, pins rusti(jues, et croissent plus lentement que ceux des sections . précédentes, leurs feuilles aussi sont plus épaisses, ., plus dressées et d'un vert plus foncé. Le frbit * est ordinairement roud, et varie du rouge clair au brun foncé. Cette section se partage elle-même en deux sous-sections, savoir : les Cerisiers simple- ment dits (Dukes des catologues anglais), et les Griottiers {Morellos des Anglais), mais les ca- ractères de ces deux sous-sections se croisent en plusieurs points et ne permettent pas de les diviser uiéthodiquement, aussi sont-elles généralement confondues, même dans les catalogues. Cepen- dant les vraies griottes ont toujours un acide amer pliTs ou moins appréciable, tatidis que les cerises douces (Dukes) n'eu offrent au- une trace. Tous le» Cerisiers sont des arbres à suc gom- meux, à épiderme dirigé circulairement et d'une grande force. Les feuilles sini[>les, dentelées, Bti[>uJées, sont souvent glanduleuses à leur base ou sur le pétiole. Les fleurs sont disposées en une espèce d'ombelle plus ou moins garnie. Les Cerisiers en général j»réfèri nt une terre un peu sèche et légère, dans une terre humide, ils donnent des fruits moins savoureux et sont bien plus affectés de la gomme. Les Guignier» et les Bigarreautiers sont bien plus délicats et pins qu'ih D( pour (Maz Le p dale, reme DU CERISIER. I6i pln8 difficiles sur le choix dn terrain, surtout lorjk qu'ils sont greffes sur Merisier. Deux souches différentes fournissent les sujett pour la greffe des Cerisiers, ce sont le Merisier (Mazzard des anglais) et le Mahuleb ou Ste. Lucie. Le premier est un arbre élevé, à forme pyranû- dale, à fruits d'un rouge foncé ou noirs et lègjè- rement amers; c'est le type des Guigniers et des Bigarreautiers. Le second est un arbre beaucoup plus petit, plus rustique, pouvant réussir dun» Lien (les terrains ou le Merisier ferait défaut, et croissant spontanément dans les forêts de l'Ku- rope. Son fruit, de la grosseur d'un pois, est noir et très amer. L'un et l'autre sont cultivés en grand dans les pépinières pour former dés sujets pour la greffe. Le Merisier fournit les sujets pour les hautes tiges ou pleins-vents dans les terrains et les lieux où il peut réussir, et le Ste. Lucie les sujets pour les demi-tiges et les 'nains. En général je crois qu'en Canada les ar- bres greffés sur Merisier ne peuvent réussir que dans dans des situations exeeptionelles sous le rapport de l'expositi n et de la qualité du sol, aussi vaut-il beaucoup mieux ne greffer toujours que sur le Ste. Lucie: il est même plusieurs variétés de guignes et de bigarreaux qui ne |>euvent ré- ussir, même greffces sur cette dernière souche, du moins c'est la conclusion à ln(|uclle mes ex- périences m'ont forcé d'en venir pour le voisinage de Québec. Nous avons en Canada quatre Cerisiers indi- gènes, ce sont : lo. le Cerisier de Virginie, Lerosui Virr/iniana^ notre Cerisier à grap|)e8 ; 2o. le Ceri- sier tardif, Cerasus IScrotinfL, vulgairenu'ut Cerisier rouge. Cerisier noir; 80. le Cerisier du Canada, Cerasus Oniadmsis, vulgairement Petite-Merise; et 4o. le Cerisier nain, Cerasus jvfwUa. vulgîiire- ment Kagouminier, qui croît sur les îles sublo- .Ip2 pu CERI8IBR. neuses de nos rivières. Aucune de ses quatre es[»èceH n'a encore été utilisée que je sache dans la ciiltnre: s'il y en avait une qui pût promettre qu(^lqne chance de succès ce serait, je pense, le 'Cerisier da Canada, car j'ai essayé plusieurs fois des greffes sur le Cerisier de Virginie qui est si rustique, elles prenaient hien, mais ne poussaient plus qu'un bouquet de feuilles l'année suivante, 'pour périr ensuite. n. MULTIPLICATION DU CERISIER. Bien que les racines traçantes du Cerisier le portent à émettre souvent des drageons qu'on utilise quelquefois poar la greffe, cependant le plus souvent on a recours au semis pour la repro- duction. Le Merisier et le Mahaleb ou Ste. Lucie, sont cultivés en Europe sur une assez grande échelle, uniquement dans le but de fournir ainsi des semences pour les pépinières. En Amérique on n'a encore cultivé que le Merisier pour cette lin, on importe chaque année d'Europe des semences du Mîilialeb. Les fruits parfaitement mûrs à l'arbre sont débarassés de leur pulpe au moyen de lavages, et lorsqu'on n'est pas préparé à le;- mettre de suite en terre, ce qui vaut beaucoup mieux, on les met strutifier comme suit, pour les semer au printemps suivant. Sur une couche de sable légèrement humide qu'on étend au fond d'une boîte on met une couche de noyaux, puis une autre couche de sable avec une nouvelle couche de noyaux, jusqu'à ce que Ih boîte soit remplie; on place ensuite cette boîte dans une cave fraîche et aussitôt que la terre est suffisam- ment ressuyée on les sème au printemps. A la fin de l'automne ou au printemps suivant, les sujets sont d'ordinaire assez forts pour être mis en pépinière. PU ŒllISIBB. i(f& ■J m. GREFFE DU CERISIER. Les Cerisiera se greffent le plus souvent en écusson, car la greffe en fente pourrait plus facilement les porter à la gomme. Les sujets sont ordinairement propres à recevoir la greffe dès la deuxième année. C'est communément vers le commencement d'Août que les yeux des nouvelles pousses deviennent assez mûris pour fournir des écussons. La greffe sur le Cerisier est presque aussi facile que sur le Pommier, il faut éviter toutefois de ne pas enlever l'épiderme sur l'écusson ni sur le sujet de manière à les blesser. i il IV. TAILLE DU CERISIER. De tous les arbres fruitiers les Cerisiers sont ceux qui exigent le plus de ménagement par rapport à la taille, car les plaies chez eux, surtout si elles sont considérables, sont susceptibles de produire des exsudations de gomme qui sont tou- jours très dommageables à l'arbre. On p^ut presque dire qu'une fois le Ceiisier en place le canif ne doit plus en aborder, si ce n'est toutefois pour enlever certaines branches malades ou qui feraient confusion et pour raccourcir un peu au printemps lee pousses de l'année précédente sur- tout pendant les premières années. J'insiste de nouveau ici sur l'a propos de rac- courcir au printemps les pousses des jeunes arbres. La rigueur de nos hivers nous fait parti- culièrement une nécessité de cette pratique. Car si vous jetez les yeux sur un jeune arbre qu'on a abandonné à lui même vous pouvez remarquer que rarement les jeunes pousses ont continué A -1 ;l 104 BU CERISIER. leur croissance par l'œil terminal, mais bien par le deuxième ou le troisième placé plus bas, lais- eant ainsi un chicot plus ou moins îon^ qui outre qu'il donne une apparence négligée à l'arbre, ab- sorbe encore un peu de nourriture en végétant misérablement pendant une ou deux saisons avant de périr. Vous pourrez remarquer aussi en tail- lant ces pousses négligés que rarement l'œil qui a continué la croissance de la pousse s'est trouvé reposer sur du bois parfaitement sain, mais bien sur du bois capable de végéter mais ce- pendant plus ou moi as endommagé par la gelée. Le raccourcissement des pousses prévient donc tous ces inconvénients en faisant continuer la croissance du rameau par un œil bien constitué et placé sur du bois parfaitement sain ; aussi re- marque-t-on alors que souvent à l'automne les plaies de la taille sont déjà presque entièrement recouvertes. Dès la première pousse de la greffe du Cerisier les plants atteiijfnent souvent 3 à 4 pieds de hau- teur; au printemps suivant on les rabat à peu près au tiers pour les pleins-v» nts et à 5 ou 6 yeux pour les nains, et les branches latérales qu'ils émettent cette seconde année nous four- nisssent de suite la charpente principale de notre arbre. Pour les pleins vents sur \îerisier on leur lais^^e ordinairement 4 à 5 pieds de tiije nue : mais [)()ur ceux greffés sur Mahaleb 2 à 3 pieds suffisent, et quand on vent en fain^ de véritables nains on leur en laisse ;i peine f) i\ 6 |mu(;es. Les pleins-vents so placent conimo les PruniiM'S à 12 ou 15 pieouce8 d'écorce saine dana la circonterontce ; de ce moment l'arbre est i)erdu sans ressource. Aussitôt qu'ont voit la gomme se montrer sur quelque j)()int il faut de buite trancher au vif et mettre de la cire à greiier sur la plaie (voir f»age22); en môme temps voira corriger le défaut du sol, lui prati«|ner des saig- nées s'il était tr.)p humide ou lui donner des en- grais s'il était trop panvie. On a vu de magni- Èipies vergiirs de Ce!'iv«.iers ]»érir en quelque» ftmiV'i'S s^'iiioiin'iii d^'s ."UilcH de cette iiiakuiK.-. I ■) ' t ^ il I. 106 DU CERISIER. Pucerons» — Un puceron particulier à cet arbre attaque souvent les feuilles du Cerisier. De même que pour le Pommier et le Prunier le moyen le plus efficace de le détruire est de l'é- craser sur les feuilles à mesure qu'il s'y montre. VI. FRUITS DU CERISIER. La cerise est un exxcellent fruit qu'on mange ordinairement cru, mais dont on fait aussi des compottes, des confitures et des liqueurs. Le cé- lèbre marasquin de Venise et de Trieste est pré- paré avec la cerise dite Griot Marasquin. C'est avec les merises qu'on fabrique en Allemagne la célèbre boisson connue sous le nom de Kirsh ou Kirschenwasser. Voici la liste des variétés les plus estimées dans chacune des trois sections. 1. MERISES ET GUIGNES. Fruits condiformes, à chair sucrée et molle. 1. Aigle noir. — Black Eagle. — (Fig. 44) — Grosse, noire, tendre, juteuse et très savoureuse. Arbre à crois- sance rapide et très productif- — Juillet. 2. Ambrette Américaine. — American Âmher. — De grosseur moyenne, à couleur d'ambre, tachetée et pi;■ 108 DU CERISIER. 10. DoWNTON. — Grosse, superbe, d'un jaune crème et louge, tendre et très savoureuse. — Juillet. 11. Blton. — Grosse, en pointe, d'un jaune pâle, presque toute couverte d'un rouge léger, demi-tendre, juteuse, riche et délicieuse. Arbre vigoureux, étalé et irrégulier. — Juillet. 12. GumNT? BLANCHE DE FRANCE. — White l'reuch Guigne. — Grosse, d'un blanc de crème ; chair tondre et tondante, à jus incolore, sucré, très légèrement amer. Arbre vigoureux et productif. — Juillet. 13. Guigne pourpre katiyb.^ Earh/ Purple Guigne. — (Fig. 42). — Petite, pourpre, tendre, juteuse et sucrée. Arbre à croissance lente et étalée. — Fin de Juin. 14. Mammouth. — Très grosse, jaune et rouge, sucrée, Buperbe. Arbre remarquable par sa vigueur et son feuillage luxuriant. 15. Marie, de Kirtland. — Kirtland.s Mary. — Grosse, d'un rouge clair, marbrée, sucrée et délicieuse. 16. Miel, de Sparhawk. — Sparhawk's Honey. — Moyenne, ronde, d'un rouge clair, tendre, sucrée et déli- cieuse, à noyau gros. Arbre vigoureux, pyramidal et très productif. Cette Cerise qui est très populaire aux Etats-Unis peut se conserver longtemps à l'arbre. 17. Noire hâtive de Knight. — KnigMs Early Blach. — (Fig. 41).- — Grosse, noire, tendre, juteuse et excellente. Arbre vigoureux et très productif, à branches étalées. 18. Rouge tardive de Downer. — Doumer's late Red, — Grosse, d'un rouge clair, tendre et juteuse, légèrement amère avant sa parfaite maturité. Arbre vigoureux, dressé et productif. — Tardive. 1 9. Montmorency sucrée. — Petite, d'un rouge brillant, tendre et sucrée Arbre vigoureux, dressé, productif. 20. Tachetée de Manning. — Manning's mottled. — Grosse, à couleur d'ambre tachetée de rouge, tendre, sucrée et délicieuse. Arbre dressé, vigoureux et productif. — Juillet. 21. Tartare noir. — Black Tarfarian. — (Fig. 43). — Très grosse, d'un pourpre foncé, demi-tendre, à saveur douce et agréable. Arbre très vigoureux, dressé et superbe. Une des variétés les plus populaires. — Juillet. r BtJ CERISIER. 109 22. Transparente de Coê. — 6'oc's transparent. — Moyenne, jaune pâle, rouge et tachetée du côté du Soleil, tendre, sucrée et excellente. Nouvelle. — Juillet. 23. WiLKîNSON. — De grosseur moyenne, noire, tendre, juteuse et riche. Arbre dressé, vigoureux et productif; tardive. 2. BIGARREAUX. Fruits cordiformes, à chair croquante et sucrée. son aux 24. Bigarreau, ou Jaune d'Espagne. — Grosse, d'un jaune pâle avec une joue d'un rouge brillant du côté du Soleil ; chair ferme, juteuse et délicieuse. Une des plus belles cerises, des meilleures et des plus populaires de toutes celles à nuance claire. Arbre vigoureux et pro- ductif.— Commencement de Juillet. 25. Bigarreau couleur de chair. — Grosse et belle, ressemblant à la précédente, mais chair plus ferme et mûrissant une semaine plus tard. — De France. 26. Bigarreau de Chine. — Moyenne, ovale, rouge, agréablement, tachetée ; chair ferme, sucrée et riche avec une légère saveur d'amertume, se conservant longtemps sur l'arbre. Arbre vigoureux, dressé et chargeant profusément. — Juillet. 27. Bigarreau de Hollande. — Très grosse et su- perbe, d'un jaune pâle avec du rouge brillant du côté du Soleil ; chair ferme, juteuse, riche et délicieuse. Arbre vigoureux à branches étalée^ et irrégulières. 28. Bigarreau de Mai. — (Fig. 40). — Petite, presque ronde, d'un rouge foncé passant au noir, sucrée sans être tiès savoureuse. 29. Bigarreau Madison. — Moyenne, jaune avec du rouge du côté du Soleil ; chair demi-tendre, sucrée et déli- cieuse.— Juillet. 30. Bigarreau Napoléon. — Une des plus grosses cerises, d'un jaune pâle, à joue rouge brillante du coté du Soleil ; chair très ferme, juteuse et sucrée. Arbre vigou- reux et très productif. — Juillet. 110 DU OERISIER. 31. Bigarreau Rockport. — Grosse, jaune pale et rouge cl&ir au Soleil, deîni-tendre, sucrée, bonne. Arbre dressvé, très vigoureux. — Juillet. 32. Bigarreau noir hatif. — Moyenne, noire, sucrée, riche, belle. Arbre vigoureux et chargeant beaucoup. 33. Cœuret Américain. — Belle, dewi-tendre, ronge ot blanche. Arbre étalé, très productif. — Hâtive. 34. Cœuret noir de Tradescant. — Tradcscant's Black Heart. — Très grosse, noire, très ferme, juteuse et bonne. Arbre dressé, à écorce grisâtre, chargeant beaucoup et très tardif. — Août. 35. Florence. — Assez semblable au Bigarreau, mais plus ferme et mûrissant une semaine plus tard. — De Flo- rence. 36. Gros Bigarreau. — Très grosse, sujierbe, de cou- leur foncée, ressemblant au Tartare noir, mais plus grosse et plus ferme, et un peu plus tardive. 37. — Gros cœuret. — Large Heart-sJiaped Bigarreau. — Grosse, i'un brun brillant. Arbre vigoureux, à branches étalées. — Juillet. 38. HovEY. — Très grosse, jaune eu rouge, belle et ex- cellente. Arbre vigoureux et productif. — Juillet. 39. Jaune de Buttner. — Butiner' s Tellow. — Moyenne, d'un jaune pâle, chair croquante, juteuse et riche. Arbre vigoureux et productif. Cette espèce se distingue surtout par la beauté de son fruit. — Fin de Juillet. 40. Merveille de Sept. — Petite, d'un rouge foncé, ferme, un peu sèche et sucrée. La plus tardive de toutes les cerises ne mûrissant qu'en Septembre. 41. Monstrueuse de Mozel.^ — Très grosse, d'un brun foncé, ferme. Arbre vigoureux, étalé, irrégulier, tardive. — Août. 42. Tardive d'Argental. — Grosse, longue, d'un ronge foncé brillant, presque noir, tendre à la matTirité, juteuse, à saveur se rapprochant de la framboise. Arbre vigour reux, à feuilles petites et brillantes. — Juillet. 52. DU CERISIER. 111 r- 1 4* 3. CERISES ET GRIOTTES. Fruits ronds, toujours acides dans les griottes, variant en couleur du rouge clair au brun foncé. 43. Belle de Choisy. — De grosseur moyenne, jauniître, tachetée de roi^fjje, tendre, fondante, sucrée et riche, modé- rément productif — Juillet. 44. Belle magnifique. — Grosse, magnifique, rouge, tardive, excellente pour cuire, un peu acide, tendre, juteuse et riche. Arbre à croissance lente mais chargeant beau- coup.— Août. 45. Carnation. — Grosse, d'un rouge clair piqueté d'orange, tendre, juteuse, un peu acide, riche et excellente. Arbre très productif — Août. 46. DoNA Maria. — Moyenne, d'un rouge foncé, tendre, juteuse, acide ; excellente pour cuire. Arbre petit très fécond. — Juillet. 47. DrKE de Jeffries. — Moyenne, rouge, tendre, sub- acide ; branches dressées et raides ; fait une belle pyramide. — Juillet. 48. Duke tardif. — Grosse, d'un tovl^. clair, tardive et excellente. L'arbre fait une belle pyramide. — Août. 49. Duke d'Août de Vail. — VaiVs Ângust Duke. — Grosse, d'un rouge brillant, riche, sub-acide. — Fin d'Août. 50. Duke de mai. — Mai/ Duke. — Grosse, d'un rouge foncé, juteuse, sub-acide, riche. Arbre vigoureux et productif. — Juillet. 51. Morello ANGLAISE. — Grossc, d'un rouge foncé, presque noir, tendre, juteuse, sub-acide^ riche. Arbre petit et délicat, formant un beau buisson. — Juillet. 52. Morello à. noyau de Prune. — Flumstone Morello' — Grosse, d'un rouge foncé, riche, belle ; la meilleure de toutes les Morellos. Arbre grêle, croissant lentement, for- mant un beau buisson greiFé sur Mahaleb. — Août. 53. Morello tardive de Rumsey. — Rumsey's late Morello. — Variété de la précédente, mûrissant d'Août à Septembre, t m • 112 DU CERISIER. 54. Montmorency ou hâtive de Riciimond. — Rouge, hiîtive, excellente pour cuire. — Juillet. 55. Montmorency .uande. — Aplîitie, à queue courte, moyeinie, rouge, tendre, juteuse, acide, bonne pour cuire, curieuse, mais peu productive. — Juillet. 56. Naine PRÉnocE ou Tudulle. — La plus précoce de toute les Cerises, niurissaut en Juin. Arbre petit et formant un beau buisson sur Mahaleb à feuilles petites, brillantes, d'un vert foncé, très productif. 57. Nouvelle du Nord. — Moyenne, d'un rouge bril- lant, tendre, acide. — Août. ^9. IIelnk Hortense ou Monstrueuse de Bavay. — Gi-OHSo, d'un rou'^Q brillant, tenijre, juteuse, presque sucrée, délicieuse. Arbre vigoureux, chargeant beaucoup et for- mant une belle pyramide sur Mahaleb. N. B. Il faut remarquer que les différentes espèces de ces trois sections se greffent indifféremment sur Merisier ou sur Mahaleb suivant qu'on veut avoir des hautes-tiges ou des nains. Choix pour un Jardin. 13 Guigne pourpre hâtive. 17 Noire hâtive. 1 Aigle noir. 50 j^uke de Mai. 11 Elton. 18 Rouge tardive de Downer. 43 Belle de Choisy. 44 Belle Magnifique. 51 Morello Anglaise, &c. Choix pour les Marchés. 21 Tartare noir. 24 Bigarreau. 30 Bigarreau Napo- léon, 1 Aigle noir. 17 Noire hâtive de Knight, &c. DU GROSEILLIER. SES DÉNOMINATIONS — SA MULTIPLICATION — SA TAILLE — SES MALADIES — SES FRUITS. ^? Le Groseillier, Biles^ est nn arbrisseau dont on compte en Botanique plus de 95 espèces, et qui forme à lui seul la Famille des Grossulariées. Ces arbrisseaux qui dépassent rarement 6 h 6 pieds en hauteur, donnent ordinairement plu- sieurs tiges de la même racine, et sont par conséquent enclins à croître en touffes. Ils se Partagent en deux classes très-distinctes l'une de autre ; les Groseilliers proprement dits {Grossu- farià)f et les Gadeliers [Jiibesia). ^^ K GROSEILLIERS PROPREMENT DITS. Ce sont de petits arbrisseaxx de 2 à 3 pieds de hauteur, à tige munie d'aiguillons ramifiés un peu au-dessous des feuilles. Celles-ci petites, alternes, velues-pubescentes, à Sou 5 lobes incisés ou dentés, sont fasciculées à l'extrémité des rameaux. Le fruit est une baie glabre, globu- leuse ou ovoïde, vc^rdàtre, jaune, ou rougâtre. Nous t'^ouvons dans nos bois plusieurs espèces de Groseilliers, mais celui de nos jardins en diôère considérablement ; il nous a été apporté d'Eu- rof)e. Le Groseillier est un des premiers arbustes à entrer en végétation au printemps. Une terre légère, sablonneuse et légèrement humide, est celle qui lui convient davantage. Il peut réussiir il 114 DU GROSEILLIER. très loiû au Nord. Pour avoir de beaux fruits et ue pas les voir dégénérer, il faut des engrais à la plante presque à chaque année. I. MULTIPLICATION DU GROSEILLIER. Ici il n'est pas nécessaire, comme pour les arbres fruitiers, de recourir à la greffe ni même au semis Eour la multiplication ou reproduction, les nom- reuses tiges que l'arbuste émet de sa racine nous permettent, par le marcottage, de le multiplier promptement et en quantité considérable. On courbe donc, an printemps, les tiges ou les ra- meaux d'une souche mère de manière à pouvoir les enfoncer de quelques pouces dans une bonne terre bien ameublie, les retenant dans cette posi- tion au moyen d'une petite fourche qu'on fiche en terre. Si on a soin de recouvrir la terre qu'on met tviUsi sur les marcottes de mousse ou d'herbes sèches pour y entretenir l'humidité, dès l'automne de la même saison, elles seront assez bien enra- cinées pour pouvoir être mise en pépinière, et un an plus tard elles seront assez fortes pour pou- voir être placées à demeure. Il convient souvent de relever l'extrémité de la branche que l'on couche ainsi en terre au moyen d'un petit piquet afin de lui faire prendre de suite une position ver- ticale. n. TAILLE DU GROSEILLER. Le Groseillier abandonné à lui-même donnera d'abondantes récoltes pendant les deux ou trois premières années, puis ne donnera plus ensuite que des fruits chétifs et en petite quantité. Pour avoir constamment et abondamment de beaux et de bons fruits, il lui faut une fumure au moins tous les deux ans et une taille soignée pendant DU GROSEILLIER. U5 les premières années. L'arbrisseau donnant ses fruits sur le bois de deux ans et plus, le principal but de la taille est de faire en sorte que le bois soit toujours fort et vigoureux pour qu'il nour- risse bien ses fruits. 11 est par conséquent néces- saire qu'il n'ait qu'une seule tige, de 4 à 5 pouces, et que de là sa tète se partage seulemeni en 3 ou 4 branches principales, de manière à éviter la con- fusion et à permettre à l'air de pénétrer librement partout. Yoici comment on procède a former ainsi l'arbrisseau : 1ère année. — Vous avez, je suppose, votre plant d'une pépinière à un an de la marcotte; il a alors une tige de 3 à 4 pouces et quelques branches au sommet. Avant de le planter vous enlevez tous les bourgeons qui se trouveraient au collet de la racine, pour qu'il n'en surgisse point de drageons qui épuiseraient la plante. Vous choi- sissez alors trois des meilleures branches pour for- mer la tête de votre arbrisseau et vous retranchez toutes les autres. Vous rabattez les branches con- servées à trois yeux seulement, et lorsque ces yeux sont développés, vous choisissez le plus fort pour continuer la branche et vous supprimez les autres. 2me année. — Au moment de la seconde taille, c'est-à-dire au printemps de la deuxième anné^, votre arbrisseau vous oflVe donc une tête avec trois ramifications seulement munies de pousses plus ou moins allongées. Vous rabattez ces pousses à trois yeux seulement de la taille de Tannée précédente, deux de ces yeux devant produire des branches latérales, et le troisième continuer la branche principale. Sme année. — Au moment de la troisième taille, vous avez ainsi la tête de votre arbrisseau parta- gée en six branches principales, vous racourcissez encore toutes les branches latérales, ainsi que les !<. Il 116 DU GROSEILLIER. principales afin de faire refluer davantage la sève sur le bas des rameaux pour produire des bour- geons à fruit, et dès cette année vous avez déjà une récolte satisfaisante. Vous continuez ainsi d'année en année, rabattant chaque printemps plus ou moins les pousses nouvelles selon la vigueur du sujet, et enlevaiît toute branche laté- rale faisant confusion ou se montrant trop faible pour nourrir convenablement ses fruits. Lorsque par l'âge le pied devient trop faible et ne donne plus que de^ fruits chétifs et mal nour- ris, on peut le recéper pour faire surgir quelque nouvelle pousse qu'on traite comme une plante nouvelle; cependant il vaut beaucoup mieux dans ce cas faire prendre racine à quelque branche et enlever entièrement la vielle souche. C'est surtout en Angleterre que la culture du Groseillier est particulièrement soignée et éten- due. Il n'y a pas de moyens auxquels on n'ait recours pour produire les plus beaux fruits ; aussi est-on parvenu à avoir des groseilles de plus d'un pouce et demi de diamètre. Des an)ateurs dans le Lancashire ne laissent quelquefois que trois ou quatre fruits à chaque pied, 8up[)ri niant tous les autres; et en outre des arrosenients qu'ils don- nent aux racines et aux branches, ils suspendent au-dossus-de chaque fruit un vase rem[)li d'eau et qui la laisse couler continuellement, afin que le fruit amolli par le liquide puisse ti'ofl'rir aucune résistance au gonflement que rabondance des stics nourriciers serait susceptible de lui hiire prendre. C'est ainsi qu'on obtietit ces fruits monstres qui excitent l'étonnenieiit et Pa^imira- tioii des étrangers dans les exhibitions et les foires. III. MAL.\I)IES DU GROSEILLIER. L'unique maladie à laquelle soit sujet le Gro- DU GROSEILLIER. 117 .il! i sève bour- z déjà ainsi temps Dn la 3 laté- faible ible et nour- lelque plîinte mieux 'ancho Lire du t éten- n'ait aiist^i 9 d'un dans ois ou is les don- ndent eau et que le ucune des fnire fruits imira- et les ) Gro- seillier est le blanc ou meunier. Mais si cette ma- ladie est la seule qui attaque cet arbrisseau, elle est aussi fort redoutable, car du moment qu'un pied eu est attaqué ou peut le regarder comme perdu. (>ette maladie se manifeste par une efHo- rescence blancliâtre qui se montre d'abord i\ l'ex- tré^uité des pousses nouvelles, mais qui s'étend bientôt jusqu'à l'insertion du rameau sur la branche. Le blanc arrête en se montrant la vé- gétation de la [«lante; les fruits ne tardent [)as aussitôt à se faner et à t()ml)er. Est-ce une vicia- tion de la sève? le (lével()i)i)emeMt d'un cbam- pignon parasite? La [tliysiologie végétale n'est pas encore parvenue à rendre C()m[)te d'une ma- nière satisfaisante; de cette affection ; quoiqu'il eu soit on reconnaît que des changements subits de température et une trop grande chaleur lui sont particulièrement favorables, aussi renuuque-t-on q»ie cette maladie est beaucoup moins fréquente dans le Bas-Canada qu'aux Etats-Unis, par ex- ern|)le. L'amputation du rameau affecté narrête point d'ordinaire la maladie, et c'est avec raison qu'elle est rangée au nombre des incurables ; le plus sûr est de rem[)lacer sur le champ le ])ied attaqué et d'essayer d'un changement de terrain. Fourmis. — Les fourmis qui dans bieîi des cas sont les auxihaii'es du jardinier en détruisant les œufs des jxicerons, des kermès, &c., se moutrent comme des eunetnis du Grosciliitîr. A peine est- il fleuri que souvent elles l'envahissent de toutes parts, on peut rpiel(|ueibis en compter jus(|u'à cinq et six dafis la même fleur; par leui ^ pi(|ûre8 multipliées elles font souvent manquer la féeou- dation et par conse(|uent av(»rter les fruits. Le seul remède dans ce (.-as est de recourir à la fruir* niilière et d'en détruire les hôtes eu les inondant d'eau bouillante. 118 DU GROSEILLIER. IV. FRUITS DU GROSEILLIER. Les groseilles sont des fruits d'un goût fort agréable et qui forment dans plusieurs variétés un mets de table justement apprécié. Mais c'est surtout comme condiment qu'on les utilise le plus souvent, en assaisonnant les viandes et le poisson ; on les mange aussi en poudings et ( n confitures. On a été si longtemps en France à l 3 manger le ma(]aereau qu'assaisonné avec les fruits du Gro- seillier, que l'arbrisseau en a pris le nom ; si vous demandez à Paris simplement des groseilles on vous présentera des gadèles ou les fruits du Groseillier â grappes, mais si vous demandez des Groseilles à maquereau on w)us présentera de suite les fruits du Groseillier épineux ou du Groseillier proprement dit. On fabrique en Angleterre avec les groseilles une espèce de vin qu'on estime fort dans certaines parties de ce pays et qui réellement n'est pas sans mérite. On n'admet généralement d'autres divisions parmi les Groseilliers que celles qui se rapportent à la couleur du fruit. Voici les variétés ou espèces jardinières les plus recommaudables. ROUGES. Albion, Asbton, Bogart, Companîon, Crown Bob, Empereur, Echo, Houghton Seedling, Iron- monger, Melbourne, Major Ilill, Prince régent, Rouge du Lancashire, Rouge de la Champagne, Royal Forester, Roaring Lion, Shakespeare, Sportsman, Top Sawyer, Wineberry, Warrington. t BLANCHES. Chorister, Fleur de Lis, Leigh's Toper, Reine DU GROSEILLIER. 119 Caroline, Reine de Sheba, Smilinff Beautv Whitesmith, White Ostricb, White Eade Wel' Imgton glory, White Muslin. ô , >«i JAUNES. Bunker Hill, Broom Girl, Copper's earlv Snl- phur, Cheshire Cheese, Golden drop, Husband- man, Lion jaune. VERTES. fl,»r*lff '"€ Hero Green Wood, Green Laurel, Green Mountain, Green Vale, Green Willow Green Océan Leader, Profit, Indépendant, Mos^ sey a Heart of Oak, Green Walnut. \ %: '"«■I :1 pas DU GADELIER BA MULTIPLICATION — SA TAILLE — SES MALADIES — SES FRUITS. Le Gadelier, JRlhesm, n'est, comme je l'ai dit i)lu8 haut, qu''iiie division du Genre Groseillier. \ se distingue surtout de ce dernier par ses rameaux inermes, et ses fleurs en grappes. I. MULTIPLICATION DU GADELIER. La propagation du Gadelier est encore plus facile que celle du Groseillier, puisque toutes ses pousses de l'année précédente, de 6 à 12 pouces de long, coupées sur le vieux bois et enfoncées en terre au printemps donnent dès l'automne autant de pieds bien enracinés. Il requiert à i)eu près le même terrain et les mêmes soins de cul- ture que son congénère, cepeinlant il est un peu moins délicat et résiste mieux que lui à la séche- resse du terrain. II. TAILLE DU GADELIER. Le Gadelier, comme le Groseillier, donne ses fruitt? sur le bois de deux ans et [)lus. On excepte de cette règle le Gadelier noir (Cassis) qui donne ses fruits sur le bois de l'année précédente. On peut le laisser croître en buisson, mais il vaut beaucoup mieux le former à la manière d'un Çetit arbre avec une tige de 6 à 8 pouces, et 0 ou branches princi[»ales comme char])ente de la taille. On raccourcit chnque année les pousses nouvelles du tiers ou du quart de leur longueur pour f( fruit el tant â tés ; çt trop co fruit ri Le G pyranii qu'on a sur ])() e>t née dans sa ra des prodiiisi étaient avais ja ainjitetii pyramid que les ce nioyc l'auto m I moins d Le G: renient peut et comme précède velles p( perdues bois (pi autres 1 être soii taille. patienim ève (le toujours se porter aux extrémi- tés ; cependant il faut éviter de ne pas tailler troj» court, car on forcerait par là les bourgeons à fruit a passer en bourgeons à bois. Le Gadelier peut aussi facilement se former en pyramide, avec les mêmes soins et la même taille qu'on appli ue pour cette tin au pommier grefîé sur Doucin. Dans ce cas, un pi(piet ou tuteur e^t nécessaire pour maintenir la tige principale da!is sa position. J'ai vu dans un jardin à Niaga- ra des Gadeliers conduits de cette manière qui produisaient un chartmait effet, outre qu'ils étaient cliargés de fruits gros comme je n'en avais jamais vus. Le |)ropriétaire qui était un aintiteur entendu, envelop|)ait plusieurs de ces pyramides d'une étoffe de mousseline aussitôt (pio les fruits approchaient de la maturité, et par ce moyen il les conservait ainsi à l'arbre jusqu'à l'automne. Ces pyramides ue mesuraient pas moins de 5 pieds d'élévation. Le Gadelier noir dont les pousses sont ordinai- rement [)lus longues, plus grosses, mais plus faibles, peut être tiaité de la même manière ; cependant comme il donne ses fruits sur le bois de l'année précédente, il faut à la taille ménager ses nou- velles [)ousses, et enlever plutôt des branches su- pertluos pour le forcer à produire du nouveau bois (pli donnera du fruit. Dans les uns et les a.itres les chicots et les blanches mortes doivent* êti'o soigneusement enlevés à l'époque de chaque taille. Il n'y a guère de i)lante qui résiste plus patiemment aux mauvais traitements que le Ga- , délier tout en donn-uit du fruit, mais abandonné à lui-même dans un mauvais terrain, sans aucune fumure, il donne des fruits qui méritent à peine d'être cueillis. *:â * 'il I 4 122 DU GADELIER. Les deux grappes représentées dans la ûg. 45 permettent de saisir d'un coup d'œil toute la dif- férence qui se trouve entre les fruits des Gadeliers convenablement soignés et ceux des plants qu'on abandonne à eux-mêmes. . ! 2 45. — Gadèles. m. MAIADIES ET ENNEMIS DU GADELIER. Le blanc ne prend que rarement sur les Gade- liers, excepté toutefois sur les noirs qui y sont un peu sujets, moins cependant que les Groseilliers ; et on ne leur connaît guère d'autres maladies. Mais si leurs maladies sont peu nombreuses, ils ont par contre des ennemis assez redoutables .dans plusieurs espèces de chenilles. Il n'est pas rare ; car ourtea laque er du Ht, les pas, eront eront a ma- Elle Tioins o"ueur mage D de arties r sur briii- ^n au ridée, s les tance entre ssant 38 on lière r au eux- e, et vei.t çtré- îlde e de ôtés en les courbant pour les is(»lcr des iK>usse8 nou- velles. (^11 jKMir aussi, îiprès si.(»ir phmtc des tuteurs vis àvis cluKjue picMl entre cliiKiue lii^in'. pîti-tager le" tiL:i'< <1' ehîKjue talle de nutnière à pouvoir en coiirlu'i" iiMiî moitié ; t'aeile. et |K'i'iiu'r d»' méiiaii'er (hi- Vaiitaii'e les pousses nouvelle-. i^iiaud (»n adopte Cette «li-pi»sition il vaut ordinairement mieux ac- coui>ler les piiMls loi\s de \i\ plantation, pai'ce (jue les tiij^es (l'une même talle ■.ont rarement as>ez nombreuses pour pouvoir être divisées en deux portions. !Nii Fig. 49. Dans certains endroits on met un tuteur pour chaque talle, mais les pousses nouvelles se t:ou- vant alors entremêlées aux tructifères sont [.li's exposées à être endommagées lors de la cueillette des fruits. Dans tous les cas, quelque soit la disposition que l'on adopte, il faut chaque année, aju'ès la récolte, suppiimer les tiges qui ont donné du fiuit pour attacher les nouvelles à leur place ; de sorte que ai vous avez adopté la disposition re- 130 DU FRAMBOIStER. pré«^entée dans la figure 49, après la taille, votre champ vu de côté présentera l'apparence de la ûg. 50. Fig. 50. On ne laisse que 4 à 6 tiges par chaque tallo, ou moins si elles n'étaient pas assez fortes; on ne leur permet pas de passer 4 à 4J pieds en hanteur. Un point essentiel à observer est de tenir tou- jours le terrain net par des sarclages ré[)été8, tant dans les allées libres que sous les petites voûtes que vous formez en courbant les tiges ; car si vous permettez aux nombreux drageons qu'é- mettent les racines de toutes parts de croître en liberté, ils ne tarderont pas à épuiser les souches mères et à les faire périr, ou du moins à les faire languir de manière à ce qu'elles ne donnent plus que des fruits peu abondants et chétifs; tandis qu'avec des sarclages convenables et une fumure renouvelée tous les 2 ou 3 ans, vous pouvez con- Berver à votre champ de framboises pendant plus de 20 ans toute sa gracieuse apparence avec son inépuisable fécondité. III. FRUITS DU FRAMlîOISIER. Les framboises constituent un excellent fruit de table ; elles deniandent à être servies fraîclies, car elles se décomposent en très peu de tem[>8; elles sont particulièrement astringentes. On en fabrique aussi des gelées, des ratafias, dos sirops, etc. Ci-suit la liste des variétés les mieux con- nues; celles a fruits blancs sont ordinairement moins acides. 1. fonct d'épi elle, voir 9 DtJ FRAMBOISIER. 181 votre (le la tallo, on 3 s on 1. Rouge d'Anvers. — (Fig. 48). — Fruits d'un rouge foncé, gros, coniques, riches et juteux ; tiges peu fournies d'épines. — Une des variétés des plus estimées pour le mar- ché, vu surtout que le fruit a assez de consistance pour pou- voir être transporté sans se briser. 2. FASTOLi\ — Fruit plus rond et plus gros que dans la précédente, d'un rouge pourpre ; tiges plus épineuses. Très rustique et très productive. 3. Franconia. — Fruit très gros, d'un rouge plus foncé que dans les précédentes, tirant au poupre ; tiges très fortes, à feuilles plus épaisses et plus douces que dans toutes les autres espèces. 4. De tous les mois X gros fruits. — Fruit gro;;, rouge ; tiges longues et grêles, à aiguillons pourpres ; don- nant du fruit dans les saisons favorables jusqu'en No- vembre. 5. Belle de Palinair. — Fruit gros, rouge, excellent. #(^ — De Fry.tice. 6. Du Chili. — Fruit gros, rouge ; tardive. 7. Impéiuale. — Grosse, blanche. 8. Blanche ou Jaune d'Anvers. — Fruit d'un jaune pâle, sucré, riche, mais ayant peu de consistance ; tiges deu sèment couvertes d'aiguillons roussâtres. 9. Colonel Wilder. — D'un blanc jaunâtre, ressem« blant à la précédente, mais plus rustique. 10. Orange. — Grosse, d'un jaune orange, superbe et de première qualité ; productive et rustique ; la meilleure es- pèce de cette couleur. 11. Noire Américaine ou Black Cap. — Très rustique et productive ; lu meilleure espèce pour confitures ou pour- cuire; mûrit tard. Dana les variétés qui suivent, en supprimant au printemps les pousses de l'année précédente, ' on peut forci'r les nouvelles qui surgiraient à don- ner du fruit n Tautomue. 1 2. Belle de Fontenoy.— Très grosse, conique, d'un rougre pourpre, riche et ferme ; tiges fortes, peu élevées, à rejetons nombreux. 13. Catawissa. — Variété Américaine d'un rouge pourpre, très rustique. 3 32 DU FRAMBOISIER. 14. Merveille des 4 saisons. — Grosse, d'un rouge brillant, sucrée et riche ; très productive. La culture de la framboise comme fruit de marché est très rénuraérative dans le voisinage des grandes villes, et l'emporte, je pense, sur tous les autres menus fruits, eu égard surtout à sa prodigieuse fécondité, à l'extrême facilité de sa multiplication, an peu de soins que requiert sa culture,- à la facilité de sa cueillette &c. Qu'on me permette de noter ici quelques données sur le sujet que je trouve consignées dans un journal Américain. Trois quarts d'arpent de terre planté en Fram- boises (LÎouge d'Anvers), sur la rivière Iludson, près de New- York, rapportèrent en 1855, $330. Un Mr. de Milton, aussi sur la rivière Hudson à 10 lieues de Kew-York, entretient 3 arpents de Framboises de la même espèce. Rouge d'Anvers, et \\ réalise avec cette culture chaque année de $1500 à $1800. Ici ma propre expérience me suffit pour constater qu'il n'y a aucune exagé- ration dans ces données. J'avais cette année (1862) un quarré de mon jardin de 10 p. sur 20, ce qui ne fait que la 162e partie d'un arpent, planté en framboises rouges d'Anvers, et je n'en ai pas recueilli moins de 2 minots, j'aurais donc eu 324 minots dans l'arpent; et comme sur le marché de Québec même, on payait ces fram- boises 6 sous la chopine— 20 centins le pot— $4 le minot, on aurait donc eu pour la récolte d'un seul arpent $1296. Mais disons qu'une plus grande quantité n'obtiendrait pas le même prix, et que sur une plus grande étendue la récolte ne conserverait pas une telle proportion, et eu consé- quence rabattons ces données des trois-quarts, on aura encore $324 pour un arpent, ce qui forme encore un produit de récolte tout à fait extraor- dinaire. rouge H» r- I 51. — R-once Dorcliester, DE LA ROHGE. , I . '& SA VROl'AGATION — SA TAILLE — h^KS Fli'/ITS. La Konce comme il a été dit plus liant appar- tient au même Genre et à la môme Famille que le Framboisier. Elle n'en diitère guère que par son fruit qui est généralemont de couleur plus foncée et dans lecpiel les baies adhèrent tellement au réceptacle qu'elles ne peuvent en être séparées sans se briser. Il n'y a encore qne quelques années que la Honce a été introduite dans les jardins, et elle y occupe déjà un lang distingué Jnm I 134 DE LA RONCE. paraii les menus fruits. Venant après la fram- boise, sa maturité se prolonge jusqu'à celle des prunes et môme des pommes hâtives. La Konce requiert les mêmes soins de culture que la framboise, un sol net et ameubli par des nouvelles fumures au moins tous les 2 ans ; elle se propage aussi de la même manière, c'est-à-dire par les nombreux drageons qu'émettent ses racines. I. CONDUITE ET TAILLE DE LA RONCE. Plantez les lalles à 4 pieds l'une de l'autre, et lorsqu'elles auront fait des pousses de 4 à 5 pieds, pincez les au sommet afin de les forcer à émettre des branches latérales qui seules donnent du fruit. Comme les racines émettent d'ordinaire un grand nombre de drageons, il faut être atten- tifs à supprimer tous ceux qui ne seraient pas nécessaires afin de ne pas épuiser les souches mères. IL FRUITS DE LA RONCE. La Konce est un excellent fruit de table, et comiiie fruit de marché elle est bien préférable à la framboise en ce qu'étant plus ferme, elle peut 8oufi*rir plus facilement le transport. Comme cette dernière elle se décompose aussi prompte- ment une fois cueillie. On est déjà parvenu par la culture à avoir des fruits mesurant jusqu'à 1 J pouce de longueur. Voici les variétés les plus recommandables qu'on vend actuellement chez les pépiniéristes. DoRCHESTER OU High Bmh. — (Fig. 51). — Fruit oblong, de 1 à 1^ de long ; rustique et très productive. Lawton ou New liochelle. — Fruit presque rond, trcs gros ; très productive. Sans épines. — Newmaii's thornhss. — Considérée comme la plus belle pour la table ; tiges sans épines. il. ,1 '1. 52.— Albany de Wilson. DU FRAISIER. SA PROPAGATION— SA TAILLE— SliS FRUITS. Le Fraisier, Fragnria. appartient de même que le framboisier à la Famille des Rosacées 0 est une i)lante lierbacée, viva^e, à souche stolonitère, à feuilles 3-foliolées, portant ses truits sur dea hampes ramifiées (fig. 52). ttÊÊÊÊÊ»^ 136 DU FUAiMEu. Le fruit du Fraisier iie.it pas connue celui tie la liouce une aiiu'rciir.iiiou de baies, m iis consiste en nue réuuiou plus ou ui nus considérable d'a- kènes enfoncés dans la pulpe, on retenus a la surface, d'un réc<'ptacle cljai'nu (pu les [»orte. IjCS Fraisiers aiment une lerie bien ameublie et bien amendée, et plutôt sablonneuse que glaiseuse. Leur prodigieuse t'écondiié eu ren ! la culture très renumérative dans le voismai^e des i>:randes villes. Avec des soins convenal)les ou obtient sans peine de 250 A 300 minots lie fraises par arpent. Les Fraisiers se divisent dans la culture eu 2 sections différentes, savoir: ceux à fleurs par- faites, c'est-à-dire portant des etamines et de8 pistils ; et ceux à fleurs imparfaites, c'est-à dire chez lesquels les û ârs staminées ou mâles sont portées par un individu et les fl urs pistil lées ou femelles par un autre. Pour avoir du fruit avec ces derniet'es il faut de toute nécessité entremêler des pieds maies aux pieds femelles, car autrement elles demeurerontconstamment stériles. Plus d'un amateur peut-être, en lisant ces lignes, trouvera i(.;i la raison [)Ourquoi de magniflques pieds de Friises qu'il entretient dans sou jardin depuis plusieurs années ne lui ont pas encore donné du fruit, I. PROPAGATION DU FRAISIER. Le Fraisier se reproduit ou multiplie de trois nianières, savoir: par le semis, la division des racu^es, et les stolons ou coulants qui s'enracinent d'eux-mêmes en reposant sur le sol (tig. b'6). On n'a recours d'ordinaire au semis que pour obtenir de nouvelles variétés. La division des touflès se pratiijue assez rarement, si ce n'est toutefois i»our les quelques espèces qui sont dé- pourvues de coulants. J^e moyen le plus sure comme le plus commode pour la multiplication des Fraisiers est l'emploi des coulants enracinés. T / BU FRAISIER. 187 (le li.ste "u- la et i>se. 1res les. IIS Fig. 53. II. CONDUITE ET TAILLE DU FRAISIER. On partage le terrain qu*on destine aux Frai- siers en plates-bandes ou planches de 4 pieds de largeur, séparées par des allées convenables. On met 3 lignes de plants sur chaque planche, les plaçant à 15 pouces les uns des autres ; de cette façon on pourra sarcler, cueillir les fruits, &c., sans être obligé de mettre le |>ied sur la planche. Le terrain bien préparé, fumé et bêché comme il convient, la plantation se fait de bonne heure au printemps, ou à l'automne, ou ce qui est encore mieux, aussitôt après la récolte ; mais en général il vaut mieux planter au printemps. On enlève toutes les feuilles qui seraient développées, ne conservant que celles qui ne le seraient encore qu'à demi ; on a soin d'écarter les racines de manière à ce qu'elles touchent partout la terre, et on évite de recouvrir la couronrie. Après la plantation il n'y a pins qu'à tenir le terrain net par des sarclages et des béch;iges, et à pincer les coulants dès qu'il se montrent, et des l'année suivante vous aurez une ample moisson de fruits. Le» Fraisiers sont des plantes qui 8'é[)uiser)t très vite, et comme il 4 sont Hnjei.w\ se soulever eux-mêmes hors de terre, il faut après toutes le8 deuxièmes ou troisièmes récoltes rechausser les plantes-mères de quelques pouces de bon terreau i;. 188 DU FRAISIER. pour leur communiquer une nouvelle vigueur, car sans cela ils ne donneraient plus bientôt que des fruits dégénérés. Plusieurs horticulteurs ont pour habitude de remplacer mêmes les plantes- mères par des nouvelles après chaque deuxième ou troisième récolte, mais alors pour avoir des fruits chaque année il faut faire alterner les champs que l'on veut soumettre ainsi au renou- vellement, par ce que, comme on l'a déjà fait observer, la première récolte de chaque plantation est toujours à peu près nulle. Mais les plants convenablement soignés pouvant produire abon- damment pendant des 7 à 8 ans, il vaut mieux, suivant moi, ne pas leur refuser ces soins pour n'être pas obligés de renouveler si souvent la plantation. Des Fraisiers abandonnés à eux-mêmes aussitôt après la plantation douiieront l'année suivante une abondante récolte, mais ce sera tout, les coulants en s'allongeant et en prenant racine auront bientôt envahi tout le terrain et la pièce n'otiVira plus alors qu'un épais tapis de verdure où il ne se montrera plus que des fruits rares et chétifs. Certains horticulteurs ont pour habitude de garnir la terre au printemps entre les lignes de Fraisiers d'une légère couche de paille, afin que la terre soulevée par l'action des fortes pluies ne puisse jaillir sur les fruits et les salir ; ce procédé a encore l'avantage de conserver la fraicheur au sol pendant le temps des longues sécheresses. Quand on cultive des Fraisiers unisexu«'s ou à fleura imparfaites, comme les llovtn', les Black Prince., etc., il ne faut pas manquer dVntremêler des pieds mâles aux |)ieds femelles, cependant les premiers peuvent être de beaucoup moins nom- breux que les derniers. Ccmmie il est essentiel de ne pas laisser les deux sortes se confoiidn*, de manière peut-être à n'avoir plus bientôt que des F F F DU FRAISIER. C189 pieds d'un seul sexe ; une excellente disposition à observer dans la plantation est de les placer comme dans la figure qui suit ; F désignant les femelles et M les mâles. V-] F F F M F F F M F F F F F F F F F « M F F F F F F • M M «s F F F F F F F F F M F F F M F F F Des allées de 12 à 15 pouces sont suffisamment larges pour faciliter les sarclages et la cueillette des fruits, et n'éloignent pas assez les pieds mâles pour pouvoir nuire à la fécondation. III. FRUITS DU FRAISIER. Les fraises sont un met de table délicieux à l'état naturel ; on en fait aussi des confitures et des boissons rafraîchissantes. La culture perfec- tionnée qu'on a appliquée à ce fruit a permis d'en recueillir qui mesuraient jusqu'à 2 pouces dans leur plus grand diamètre et pesaient jusqu'à une once. Les Fraises sont les premiers fruits qui s'offrent au jardinier, on commence à les cueillir à Québec vers la fin de Juin. Voici la liste des variétés les plus recomraandables. 1. FRAISES À FLEURS PARFAITES. 1. Albany DE WiLSON — WilsoïC 8 Alhanny . — (Fig. 52 — Moyenne ou grosse, d'un rouge foncé, de seconde qualité, mais très productive. 2. Blanche des Alpes. — Petite, blanche, à saveur musquée, très rustique et très productive, restant longtemps en fruit. 3. Boston Pine. — Grosse, d'un rouge clair, bonne j rup- tique et très productive. à 140 DU FRAISIER. 4. Briohton Pine. — Moyenne 6n grossetir, productive ©t excellente. ^ 5. Buisson des Alpes, blanche. — Sans coulants, pe- tite mais délicieuse, et donnant des fruits jusqu'à l'automne. 6. Buisson des Alpes, rouge. — Semblable à la précé- dente, excepté la couleur. 7. Duc DE Brabant. — Grosse, allongée, conique ; très hâtive, bonne. 8. Genesee. — Grosse, arrondie, d'un rouge brillant, de première qualité j hampe très forte et portant bien le fruit j rustique, un peu tardive. 9. Haut-bois. — Grosse, purpurine, conique, à saveur musquée ; plante élevée, très fertile, tardive. 10. Honneur de Belgique. — Très grosse, oblongue, conique, superbe, bonne, productive. 11. HooKER. — Grosse, d'un rouge très foncé, à saveur relevée; productive. 12. Jenny Lind. — Moyenne, très hâtive, excellente; très productive. — De Boston. 13. La Reïne. — Très grosse, d'un rouge foncé, belle et bonne. — De France. 14. Rouge des Alpes. — Petite, à saveur musquée, très rustique et très productive, restant longtemps en fruit. 15. Rouge hâtive. — Large early Smrlet. — Une des plus anciennes, mais encore des plus estimée sous le rapport de sa rusticité, de sa précocité et de sa fertilité ; un peu acide, d'un beau clair. 16. Triomphe de Gand. — (Fig. 54). — Très grosse, coniqne, souvent aplatie, à chair ferme, musquée et parfu- mée ; très rustique et très fertile. l glal, rust 64. — Triomphe de Gand. DU FK A 18 IKK. 141 Ictive très \) de ruit; Jeur 17. Victoria de Trollopk.— (Fi.--. 55).— Très iiros>e, gl;il)ulense-coiii(jue, d'un rouin de n'en point mettre assez dans ce panier, avant do l'aller vider, you^ l'craser ceux qui se trouveraient au fond. On <;onserve la queue aux fruits, ils ont ainsi une bien < leilleure mine et sont plus faciles a saisir. Dans tous les fruits parvenus à matu- rité, la queue se détache l'ac-ilement du rameau lorsque saisissant le fruit c n le relève un peu au dessus de ce rameau. f II. DU FRUITIER. On appelle fruitier le Heu où l'on dépose les fruits pour les conserver. Ce lieu doit être placé un peu au dessous du niveau du sol ; il doit être frais avec aussi peu d'humidité que pot^sible, la lumière n'y doit pénétrer que faiblement ; on évitera surtout d'y laisser pénétrer des courants d'air, car rien ne porte plus directement à la détérioration des fruits que les changements subits de température. Une cave ordimnre ré- pondant aux conditions ci-dessus énumérées peut taire un bou fruitier. CONSERVATION DES FRUITS. 145 m. DISPOSITION DES FRUITS DANS LE FRUITIER. Les fruits aussitôt que cueillis sont transportés dans une chambre bien aérée, où on les étend pour les laisser se débarasser d'une partie de l'humidité qu'ils contiennent, puis après 4 ou 5 jours, on transporte au fruitier ceux que l'on veut conserver. Car tous les fruits ne méritent pas d'être conservés, il en est de difformes, de trop petits, de blessés, de tachés, etc., qui ne peuvent prétendre à cet honneur; tous ces disgraciés sont ordinairement consommés de suite ou mis en confitures, et on ne destine au fruitier, pour la conservation ou pour le marché, que ceux qui sont irréprochables du côté de ces accidents. On dispose dans le fruitier, à la façon dea rayons d'une bibliothèque, des tablettes tout autour, de 2 à 2J pieds de profondeur, munies d'une petite tringle de 1 à 2 pouces à leur bord extérieur. Après avoir recouvert ces tablettes d'une légère couche de foin sec aussi fin que possible, on y étend les fruits, les prenant un à un et les plaçant sur l'œil en rangs réguliers, de manière à pouvoir les saisir par la queue lorsqu'on voudra les examiner ou les enlever. On peut aussi disposer au milieu du fruitier des tables munies d'étagères pour tenir lieu de tablettes ; ces tables en isolant les fruits des murs sont souvent plus propres à les soustraire à l'humidité. Les fruits une fois ainsi déposés et placés, oq ferme hermétiquement la porte du truitier sans y laisser pénétrer la lumière ; et si l'humidité n'est pas trop considérable et que la température se tienne continuellement à quelques degrés seulement au-dessus du zéro, on pourra ainsi conserver les pommes d'hiver jusqu'en Février et Mars, et pour certaines espèces jusqu'en Mai et Juin, sans aucune difiioulté. Il est bon de visiter le fruitier au moins une fois par semaine pour 146 CONSERVATION DES FRUITS. voir si l'humidité que les fruits auraient dégagée ne serait pas trop considérable, et alors on la fait disparaitre en aérant, et pour s'assurer si quel- ques fruits ne se gâteraient pas, car dans ce cas il faudrait les enlever de suite pour les empêcher de communiquer la corruption aux autres. Quand au lieu d'un fruitier proprement dit on se sert pour cette fin d'une cave ordinaire, comme les autres choses qui se trouvent alors réunies aux fruits, tel que patates, oignons, etc., peuvent occasionner de trop fréquentes visites et par suite des changements d'air qui pourraient nuire aux fruits, on peut les soustraire à ces changements d'air en les mettant dans des boîtes fermées, construites comme suit : faites construire tel nombre de boîtes que vous désirez à la façon des tiroirs d'une commode, leur donnant 2J pieds de longueur sur IJ p.de largeur et 4 à 5 pouces de hauteur. Ces boîtes sans couvercle, remplies de fruits convenablement disposés, pourront néan- moins se fermer en les superposant les unes sur les autres,'!!le fond de chacune servant de cou- vercle à celle placée au dessous d'elle. Ces boîtes peu dispendieuses vous permettront de placer une grande quantité de fruits dans un très petit espace, se prêteront facilement au déplace- ment qu'il en faudra faire pour la visite des fruits au moyen de poignées que vous adapterez à leurs extrémités, et soustrairont vos fruits aux change- ments de température que l'ouverture de la porte amènera dans le fruitier. J'ai pu par ce procédé conserver des pommes très délicates jus- qu'en Mai et Juin. Quand les fruits sont destinés à être présentés sans délai au marché, après les avoir laissé se ressuyer quelques jours dans une chambre bien aérée, comme il a été dit ci-dessus, au lieu de les trausporter dans le fruitier, on les dispose de gee fait uel- asil r de CONSERVATION DES FRUITS. 147 suite dans les barrils ou boîtes qui doivent les contenir. Il ne faut pas que ces barrils soient trop grands, car les fruits se blesseraient par leur propre poids les uns sur les autres. On com- mence par mettre au fond du barril une coucbe de foin ou encore mieux de mousse sècbe, puis on y dépose les fruits un à un, par rangs, ayant soin de ne laisser aucun vide qui pourrait leur permettre de changer de position, puis le barril une fois rempli on le couronne d'une nouvelle couche de foin ou de mousse ou au moins de papier brouillard, de manière à remplir tons les vicies qui resteraient, puis on y ajuste le couvercle qui doit exercer une légère pression sur toute la masse. SI ces barrils sont déposés sur des wa- gons à ressorts, dans des chars de chemins de fer, ou sur des bateaux à va|»eur, en ayant soin de ne pas les rouler sur le côté ou de ne pas les changer de bout, ils pourront être transportés à des cen- taines de lieues et n'être ouverts qu'après des 5 et 6 semaines, et cependant les fruits seront trouvés aussi sains et aussi frais que lorsqu'on les y aura mis. Mais des fruits qu'on détache de l'arbre au moyen d'une gaule, qu'on transporte du verger à la maison dans des sacs, qu'on transvide ensuite dans des barrils sans aucune précaution, pour être transportés au marché dans des charrettes sans ressorts, ne demeureront pas ainsi 15 jours avant que la corruption ne commence à se manifester, d'abord dans les contusions et meurtrissures qu'ils auront reçues, pour envahir bientôt toute la masse. Aussi voit-on souvent les marchands redouter fort d'acheter ainsi des barrils fermés, de crainte de n'avoir en cela qu'une marchandise déjà avariée. CONSERVATION DES FRUITS EN BOUTEILLES. Outre les pommes et les poires que l'on con- 148 CONSERVATION DES FRUITS; serve ainsi à découvert dans le fruitier, il est d'autres fruits plus délicats, tel que prunes, ce- rises, groseilles, etc. que l'on peut conserver pen- dant un temps plus long encore en les reii fermant dans des bouteilles ou autres vases bernictiqne- ment fermés. Voici à cet égard les 2 procèdes que suivent généralement les confiseurs. 1° Faites cuire les fruits, conir ? prune?, cerij^es, groseilles, eic, dans un vase couvert, n'ajoutant d'eau que pour les empêcher de brûler, et un [»cu de sucre pour en relever la saveur. Lorsque les fruits seront bien cuits de toutes parts, ti'ors au mo^'en d'une cuiller vous en reni[>lis8ez \.)s bou- teilles que vous avez eu soin de placer dans un vase rempli d'eau bouillante pour ne pas les ex- poser à se rompre en y introduisant ijs fruits tout chauds. Les bouteilles remplies, vous les fermez aussitôt avec un bon bouchon en liège que vous enfoncez avec force dans le goulot, et que vous recouvrez aussitôt d'une bonne couche de cire ou de ciment, puis vous les placez dans un lieu frais et sec pour ne les ouvrir que lorsque vous vou- drez les consommer. Si l'opération a été conve- nablement suivie, vous pouvez garder ainsi des fruits d'une année à l'autre, et même bien au delà, en leur conservant toute leur saveur et leur fraîcheur. Ou fait usage de bouteilles à large goulot qu'on nous vend uniquemetit pour cette tin. En faisant fondre 1 livre de résine avec 1 once de suif, vous avez un excellent ciment pour lutter les bouchons de vos bouteilles. 2° Prenez d s bouteilles comme ci-dessus, rem- plissez-les de fruits pas trop mûrs, prunes, cerises, framboises, etc., ajoutez par chaque bouteille 6 à 7 onces de sucre ràjjé ou de sirop clair ; puis après les avoir fermées avec de bons bouchons, «ssuiétissez ces bouchons au moyen de ficelle, et CONSBRVATION DBS FRUITS. 140 ;hoii3 rcm- h placez vos bouteilles debout dans un chaudron, les entourant de foin de manière à ce qu'elles ne^ puissent pas remuer et se heurter par l'eôet de rébuUition, remplissez votre chaudron d'eau froide, sans toutefois la faire toucher les bou- chons, et faites bouillir pendant 20 à 25 minutes pour cerises, prunes, etc., et 7 à 8 minutes seule- ment pour fraises, framboises, etc., puis laissant b'éteindre le feu, lorsque les bouteilles seront à moitié refroidies vous les retirerez pour en lutter ou goudronner les bouchons comme ci-dessus, puis vous les porterez à la cave pour les coucher sur le côté. Vos fruits se conserveront ainsi frais et savoureux pendant deux ans et plus. DES FRUITS SECS. De tous les fruits c'est la prune qu'on soumet le plus souvent à ce procédé de conservation^ On donne aux prunes sèches le nom de pruneaux. Mais toutes les prunes ne sont pas également propres à faire des pruneaux, il n'y a que celles à chair ferme, à jus peu abondant, et qui paraissent fades à manger, parce qu'elles ne sont qu'acides, qui sont convenables pour cette fin. En France, le St. Julien, la Ste. Catherine, etc. sont les plus estimées à cet égard ; nous avons dans la côte de Beaupré une prune tardive qui se prête admi- rablement bien à la dessication ; aussi porte-t-elle vulgairement le simple nom de pruneau. Une femine intelligente de St. Joachim m'a fait goûter de ces pruneaux, qu'elle avait elle-même fabri- qués avec cette prune, et qui après 2 ans de con- servation ne le cédaient encore en rien à ceux que nous recevons de France, sinon que les fruits étaient [)lus petits. Cueillez vos prunes parfaitement mûres, éten- àvz les sur uri seul rang sur des claies d'osier, en ayant soin d'écarter celles qui seraient véreuses, î V 150 CONSERVATION BBS VBUIT8* OU encore vertes, et mettez les dans le four, après que le pain en a été retiré, pour les y laisser jus-^ qu*à ce que le four soit refroidi, puis retirant les claies et retournant les fruits et les rapprochant, par ce qu'ils occupent alors beaucoup moins de place, vous chauffez- de nouveau le four à peu près au même degré de chaleur, et vous y intro- duisez de nouveau vos claies. Si après ces deux cuissons vous remarquez en ouvrant les prunes, des parties molles près du noyau, c'est un signe qu'elles ne se conserveront pas et il faut les remettre une troisième fois au four. Généralement cepen- dant deux cuissons suffisent pour obtenir la dessi- cation convenable. Des prunes ainpi séchées, renfermées dans des boîtes placées dans des lieux exempts d'humidité, se conserveront pendant des années. Pour sécher les pommes, après les avoir fen- dues en 4 ou 6 parties et en avoir enlevé les pé- pins avec leurs enveloppes, on les enfile dans des ficelles pour les suspendre au-dessua d'un poêle pendant 2 ou 3 semaines, ou bien on les fait passer de 3 à 4 fois par le four après qu'on en a retiré le pain. Les pommes dures et aigres sont celles d'ordinaire qu'on soumet à ce procédé. Pr Dl TABLE DES MATIEBES. C7^^£^^0 Préface 3 DU POMMIER 9 I. Dénominations du Pommier 11 II. Multiplication du Pommier 13 III. De la greffe en général 14 1° Greffe en écusson 16 2° Greffe en fente 19 3° Greffe sur racine 22 4 Cire à greffer 22 IV. Taille du Pommâer 24 Soins de culture du Pommier 35 V. Maladies du Pommier 39 Plaies, fractures 40 Brûle 40 Accidents causés par la gelée 41 Insectes 42 Pucerons 43 Le Puceron lanigère 45 La Cochenille 45 Le Taupin 46 Le ver de la Pomme ou Charançon 47 Le ver rongeur du Pommier 49 Chenilles 49 Mulots 51 y l. Fruits du Pommier 51 1. Pommes d'été 53 2. Pommes d'automne 56 Pommes pour l'ornement ou pour confitures 59 3. Pommes d'hiver . . 60 Collection pour le marché 67 Collection pour des nains 68 Pommiers pour le Nord 68 m POIRIER 70 152 TABLB DES MATIERES. I. Propagation du Poirier 73 IL Taille du Poirier 74 III. Maladies du Pc^rier 75 IV. Fruits du Poirier 76 1. Poires d'été 76 2. Poires d'automne. , 77 3. Poires d'hiver 78 DU PRUNIER 80 I. Propagation du Prunier 82 II Greffe du Prunier 84 III. Taille du Prunier 86 IV. Maladies du Prunier 88 Gomme 88 Pucerons 88 Chenilles 88 Charançon 88 y. Fruits du Prunier 89 !• Prunes blanches 90 2. Prunes violettes 94 Choix de collections 97 DU CERISIER 99 I. Dénominations du Cerisier 99 II. Multiplication du Cerisier 102 III. Greffe du Cerisier 103 IV. Feuille du Cerisier 103 V. Maladies du Cerisier 105 VI. Fruits du Cerisier 1 06 1. Merises et Guignes 106 2. Bigarreaux 109 3. Cerises et Griottes 111 Choix pour un jardin 112 Choix pour le marché , 112 DU GROSEILLIER 113 I. Multiplication du Groseillier 114 IL Taille du Groseillier 114 III. Maladies du Groseillier 116 IV. Fruits du Groseillier... 118 DU GADEUER 120 I. Multiplication du Gadelier 120 IL Taille du Gadelier X20 III. Maladies du Gadelier 122 IV. Fruits du Gadelier 123 TABLB DES MATIERES. 153 73 74 75 76 76 77 78 80 82 84 86 88 88 88 88 88 89 90 94 97 99 99 102 103 103 105 106 106 109 111 112 112 113 114 114 116 118 120 120 X20 122 123 ) ■ DU FRAMBOISIER 126 I. Multiplication du Framboisier 127 II- Taille du Framboisier 127 III. Fruits du Framboisier 130 DE LA RONGE 133 I. Conduite et taille de la Ronce 134 II. Fruits de la Ronce 134 DU FRAISIER 135 I. Propagation du Fraisier 136 II. Conduite et taille du Fraisier 137 III. Fruits du Fraisier 139 1. Fraisiers à fleurs parfîiites 139 2. Fraisiers à fleurs imparfaites ou unisexuées 141 Collection pour le marché 141 Collection po ur des amateurs 142 Conservation DES FRUITS 143 I. Manière de cueillir les fruits 143 II. Du Fruitier 144 III. Disposition des fruits dans le fruitier 145 Conservation des fruits en bouteille 147 Des fruits secs 149 FIN DE LA TABLB. t ERRATA. Page 35. Le tableau des arbres en quinconces, pour laisser une égale distance entre chaque pied, aurait dû être disposé comme suit, ^ * * * * * * * * * * Page 64. Au lieu de Bambor, lisez ; Rambo. I ices, pour aurait dû