^, IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // €// ^ A .0* iifj%^ ^ 11.25 IA£12.8 12.5 ■M ^^ W^ Ut 1^ 12.0 lia I. WUb U il A Vl ""^J^ "V-"^' > / 0) /À Photographie Sciences Corporation 23 WiST MAIN STMIET WEBSTER, N.Y. M5S0 (716)S73-4S03 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian liwtitute for Hrstorical Microreproductions / Institut canadien de microreproductlons historiques Tochnical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Instituts has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuel method of filming, are checked below. D D D D D D D Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured init (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) I I Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re Hure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. 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The Shell TINI whi< Map diffa entli begi right requ met 10X , 14X 18X 22X 26X 30X >/ 12X 16X 20X 24X 28X 32X ire détails es du modifier er une ffiimage The copy filmed hère has bvjn reproduced thanks to the generoslty of : Library off the Public Archives off Canada The images appearing hère are the beat queiity possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: La bibliothèque des Archives publiques du Canada Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de le condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Original copies In printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the lest page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. 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Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le ces: le symbole -*> signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". re IVIaps, plates, charts, etc., may be filmed et différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est ffilmé à partir de l'engle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent le méthode. y errata id to nt r\e pelure, içon à 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 MÉMOIRE PRÉSENTÉ A SON ALTESSE ROYALE MGR. LE DUC D'ORLÉANS RÉGENT 1)K FRANC i:, CONCERNANT LA IMIECIEUSE PLANTE Di: GIN-SENfi DK TARTAKIH. Découverte t-n Auiericiue par le l'ùre JOSEÏ^H-FRANCOIS LAFITAU, DE LA CO.Ml'AGMt: UE JKSVS, MIS.'SIONNAIRE DES IRCMril OIS no SACLT ST. LOUIS. NOUVELLE EDITION, l'iécéiiée d'une notice bio^raphiqne, jku I\[. Ildspice Vcrreau, Princiiml de l'Ecole Normale Jacques-Cartier et accompajjué d'un portrait ilu Père Lafiitui. d'ini lac siniiie de son autugraplio et de lu planclie représentant le gin-iuii!.'. MONTRÉAL TYPOGRAPHIE DE SENEGAL, DANIEL ET COMPAGNIE, No. 4 , Rue Saint Vincent , 1858. I? f^^^:li^ \ 1^' >•■• Le couvor convenir «'»♦'*« '•!'.■ U' (.«11*' •H)taniqiJM>> v^a'o;-. »v?'4 pjm» i# 4im-'i* i-")nstHlé»v 'amjiô uc>*9 Pt**! «lofai trk v.^it» ♦!« %'. if ■ *>■«■ »lor« b."i'.ucou[- ,,!;'.•■ ; ; v.?ti»y» r»:^* 'f ^frre» ."(.ruiéert, tout .-o «]Ji'»î f a ■u vufc îîé&kijKKjuettvait 6ié irwiiquti et presqiMj imîfca- Dit '•riu-'ie <>t il«î ëcs pitKÎnit» CiHunencét'^' avt*t- sue: :-nienf. i.i ?aJV irtërna cm; oa îavori8<"-Uveris<îs l4:a'.i(î"rhufttJ^ôi luf* 'k' q*- •onrrt'Uicr« en T.vircoi;fJtu\ )'Hifh.:rti du Cnnai.^a de M. ÔAnw-XOJ. fci ^ îm;»!^)^; ieiir;»'. -.;:^ *. k-X s. 'histoire natorfci;»? dtî poys avait Hé ètVh.tîéc ''!■ îîes hw.:i--, ^-.^eo.'uiiï. ; «-î la FJoi«* çaiuHli:.inne aviin eu'» UfcctS- . :i. «#«'..;■ /:.•; •,)>.) îiis.i (].''.■'■■ i>mierf wu «JAU«; vA> vvr."'* et n?i Uio.îS t:'j- Vc'u !.•«. U» lis '1-* ■ .l:-:0nî.i ^ .iité \:t •:'.'«' Cxi'.:!'.i •t.si ni-io'ircj*!*''>i nn^/îXi.-r.Sî- L^f^ }èi-ir- . ■•■■1 ';:;■ t:...*- :* vniénq'i*^-. • .' ■> ■■«■î pii • ■:.,• -Il -s t-l f'.i .'•'=cr;.irw 1 i"!l! ! ton, lu.: vît--". iïr^J, LE PERE LAEITAU ET LE OIN-SENG. L^ancieii gouvernement du Canada ne fut, on commence à en convenir aujourd'hui, ni si indifférent au développement des res- sources du pays, ni si ignorant de ses richesses géologiques et l)0taniques, qu'on avait paru le croire. Il est au contraire bien constaté que, tandis que l'exploration géographique de toute l'Amé- rique du Nord était alors beaucoup plus complète qu'elle ne l'a été j usqu'à ces dernières années, tout ce qu'il y avait d'important au point lie vue géologique avait été indiqué et presque toutes les exploitations du territoire et de ses produits commencées avec succès. Le gouver- nement avait même créé ou lavorisé diverses branches d'industrie qui ont été, depuis, complètement abandonnées, comme on pourra s'en convaincre en parcourant l'Histoire du Canada de M. Gameau, et le Tableau des Progrès Intellectuels et Matériels du Canada, par M. Bibaudi jeune. L'histoire naturelle du pays avait été étudiée par des hommes spéciaux ; et la Flore canadienne avait été décrite non seulement dans l'excellent ouvrage de Charlevoix, dont les gravures ne le cèdent en rien à ce qui peut être fait de mieux de nos jours ; mais encore dans plusieurs mémoires publiés dans les recueils des aca- démies ou dans des lettres et relations que l'on se disputait avec avidité. Autant le Canada est aujourd'hui profondément ignoré de la France, autant alors il excitait d'intérêt. Les Jésuites, qui ont joué un si grand rôle dans la colonisation de l'Amérique, ont aussi pris une place distinguée parmi les historiens et les naturalistes du nouveau monde. Leurs curieuses relations, qui se réimpriment actuellement à Québec, abondent en rensei- iuçnements et en descriptions de tout genre, et sont d'autant plus précieuses que, non seulement chaque père jésuite a profité de ses propres observations, mais a de plus réuni et et fait valoir celles de ses confrères. Dans une communauté, dans un ordre religieux, rien a'est perdu ; l'observateur attentif, mais qui serait peut-être inca- -4.— nablii (Je laire part du sosdéenu vertus à liHK>.-.térilé, troiivu ;i coté >if lui l'écrivain luibilo, qui su lu'Uu de recuedlir et de transmettre ses récits. Après Charlevo4\, le Père r«iiitiiii est un de.^ jésniles ciui se sont i* pins distinmiés comme liisloriens et comme naturalistes. Le Jour- nul de PInatrudion Publique, dont les rcila(!teur.s s'ell()reent il^ réunir dans leur collection tout ce (jui peut intéresser les amis sin- cères de la gloire de notre pays, commence aujourd'hui la renn»- duction du Mémoire (lue ce savant mi;isionnaire présenta au Doc d'Orléans, ré;çetii de Jrance, '' sur la précieuse plante du ijin-senu," ([u'il venait de découvrir ilans les toréls ilu Canada, mémoire lnrt rare maintenant et (pli, accompairné comme il IVst, d'un^îio^i»///.; lie la planche (pii se trouve dans le volume publié à Paris , et d'un portrait avec autoi^raphe île l'auteur, sera pour les amateurs di.-^ souvenirs hisloiiques ilu pays une véritable bomie fortune. Non- eussions aimé à joiuilre à ce mémoire une notice biographique (jne - que peu étendue ; mais, malheureusement pour nous, le Père Lafitan était du nombre de ces apôtres zélés, dont la vie si? résume dan-, leurs travaux et dans leurs écrits, où l'honnne a toujours le soin ('>- s'etlacer derrière les grandes choses qu'il accomplit. C'est avec beaucoup de peine et grâce à l'obligeance du R. V. Martin et de M. le Commandeur Viger, ipie nous avons pu réuni • quelques détails ipie nos lectem-s jugeront, sans-doute, bien iuMit- lisants. Joseph François Lafitau, naquit à Hordeau.v, vers la (in du 17^* siècle. Le Père Martin lui-même n'a pu nous donner l'année de .>;i naissance. Do quelques notes qu'il vient de recueillir en Kuropi:' et qu'il a bien voulu nous comnumiquer, nous pouvons conclure que Lalitau étudiait la théologie à Paris, en 1710, et (ju'il avait demandé, au Père-(îénéral la faveur d'être ilestiné auv missions du Canada. Un passage de son grand ouvrage, Mcvura dta Sduvageiff nous avait fait penser qu'il n'était venu dans ce pays que vers 171- et non en 1700, comme on l'a écrit, et nous voyons înijourd'lun, ([U'ivi effet, il arriva en Canada en 171- et qu'il l'ut immédiatemeiii envoyé à l'ancienne mission du tSault St. Louis. Cette mission, a cette époque, offrait encore beaucoup de fatigues et certains danger.^, exposée comme elle l'était, aux premiers coups de l'ennemi ; mai> aussi elle avait des charmes qui semblent n'avoir pas échappé au missionnaire lui-même. La vie sauvage avec sa rude poésie, les cris de guerre, l'alarme continuelle, le cliquetis des armes presque toujours retentissant ; et puis le grand lleuve tourbillonnant et allant se briser sur les écueils, les blanches maisons, les rares clochers qui commençaient à briller dans le lointain, au milieu de la foréî éclaircie et au-dessus de l'écume des flots ; tout ce paysage, si nouveau et si saisissant pour eux, devait frapper vivement l'imagi- nation des étrangers. Disons- le à notre grande honte, le Sault î^i. Louis est un de ces endroits trop inconnus, ou plutôt, trop méconnus de nos jours, où, à des beautés naturelles du premier ordre se rat- tachent des souvenirs historiques du plus vif intérêt. Tandis que les touristes européens, comme M. Mnrmier et M. Ampère, viennent — 5 — ll^* >t'iier l.i main an uauvri; pvt'lredt» ('aiigliiia\vaira(I), luMireiiv il'aj^- piciulro ([uelf|ue chose île sa bourlio, nous n'allons, nons, dans n» 'ioii célèbre, (iiio pour y pruiidn; le chemin ilc 1er et nous cloi;;:nei , (contenté do connaître le caractère des sauvages et de m'informerde l'e'Uei coutumes et Je leurs pratiques ; j'ai cherché dans ces praticjue- »;l ce scoutumes comme des vestiges de l'antiquité la plus reculée.'' Au milieu de ce travail et au moment peut-être où il y pensai; '.('. moins, il eut le bonheur, qu'il avait longtemps ambitionné, de Trouver, à (juelques pas de sa ilemeure, cette célèbre plante du iiiu-seng dont on commençait à parler alors en Europe (.'i). Tous les détails de cette découverte «ont rapportés avec une simplicité char- mante dans le mémoire auquel nous renvoyons les lecteurs: ils y verront, en même temps, la description de la plante, ses vertug ei ies opinions ([ui partageaient les savants à son sujet. 11 suffira de dire ici que le gin-seng, pana.r. est un geme de la famille de." oraliacéets. Les Chinois, les .Japonais et les Tartares, le préco- nisaient comme un remède universel, ce qui justifie le nom (pana- cée) que les savants lui ont donné (4). En Chine, il se vendait au poids de l'argent ; trois onces de ce métal pour une once Je gin- jjourd'nui la aecouverte (tes pi de l'Australie ou de la Nouvelle Calédonie. Nous citerons, à ce i,l) On écrit C.aughuawagu et Cahnawaga ; mais la meilleure ortho- graphe pofir la prononciation fran<;aisc est Kahnawaké. D'après feu M. Marcoux et le M. de Loriniier, descendant des Iroquois par sa mère, ce nom signifie ruindifi. (2) Comme le l'ère Lafitau dit qu'il resta cinq ans missionnaire. \irr^ l-^/-' lie Vaudreuil ;'' et M. le commandeur Viger, qui possède plusieurs autographes de Lafitau, entr'autres celui dont nous publions un fac- ffimile, ne doute pas que ces mots iji'aient été tracés de la main dv missionnaire. r,;,, , i.,,; , , ./Vi' Il semble étrange qu'après avoir pris tant d'intérêt au Canada le Père Lafitau n'y soit point revenu finir ses jours ; mais il resta en Europe quoiqu'il fut ardemment réclamé par le Supérieur de Qué- bec, le vénérable Père Julien Garnier (1). Bien que sur la liste des missionnaires de 1718 à 1719, il soit encore porté comme attaché à la mission du Sault St. Louis, une note, nunc Romœ, indique ,^ ,.^.^'il devait se trouver alors dans la ville éternelle, où il pouvait '7 /^^omplèter ses études sur l'antiquité mieux que partout ailleurs. Pluf* tard il devînt professeur de belles-lettres, poste comparativement Immbie si l'on considère la grande réputation qu'il s'était acquise ; )nais qu'il rechercha sans doute par modestie et aussi pour pouvoir travailler plus facilement à son grand ouvrage. Les Mœurs f?e.s- SauvageSf etc.y terminés au mois de mai 1722, ne pai-urent qu'en 1724. On ne sait ce qu'il laut y admirer davantage, ou de l'exac- titude de l'observateur ou de l'érudition du savant. Les conjectures (lu Père Lafitau se sont depuis changées en certitude ; personne ne doute aujourd'hui que l'Amérique n'ait été peuplée par l'Asie , comme il le prétendait. Quant aux races particulières d'où il fai- sait descendre nos sauvages, rien dans les découvertes et les observations postérieures ne contredit victorieusement ses opinions, qui paraissent d'ailleurs si fondées, entourées qu'elles sont non seulement du prestio:e de l'érudition du texte ; mais de celui que produisent les admirables gravures dont ses deux volumes sont ornés. « Il cherche à prouver, dit la Biograpkie Vnwerselle, que ! a plupart des peuples de l'Amérique viennent originairement de ces barbares qui occupèrent d'abord le continent de la Grèce et ses Jsles, d'où ayant envoyé de tous côtés diverses colonies pendant plusieurs siècles, ils furent obligés, enfin, d'en sortir, ayant été (îhassés en dernier lieu par les Cadméens. Ceux, ajoute Lafitau, qui connaîtront bien les peuples barbares de l'Amérique Septentrio- nale, y trouveront le caractère de ces Helléniens et de ces Peslas- giens. On ne peut nier que plusieurs des aperçus du Père Lafitau ne soient ingénieux, et que ce livre n'annonce une grande connais- sance de l'antiquité." Les types des diverses divinités, les cérémonies religieuses et les instruments même du culte chez tous les peuples dont il a scruté si savamment les mœurs, les monuments et les coutumes, établissent, du reste, cette identité des traditions humaines que Lamennais avait pris pour base de son système philosophique et théologique, et que, dans son aveuglement, Dupuis avait exploitée en sens contraire dans son Origine de tous les Cultes. Lafitau a fait parler cette ressemblance aux yeux de son lecteur dans ses belles gravures, I'.' (1) Le Père Garnier est un de ces vétérans de la foi dont la vie méri- terait d'être mieux connue. Il mourut, à Québec, à l'âge de 87 ans ; il en avait passé 68 en Canada, //^'x> C A*«.<^*' il — 13 — dont les dessins paraissent avoir été tracés par lui-même, ce qui en soi serait déjà un mérite qu'il ne faudrait pas dédaigner. L'ouvrage dédié au Duc d'Orléans est digne, sous ce rapport, du ffoût artistique de ce prince. Il contient 41 planches, contenant cïiacune d'elles un grand nombre de gravures. Le frontispice représente le Temp's dictant à l'histoire les admirables récits de l'Ancien et du Nouveau l'estameut (1). Un Dictionnaire Historique attribue au Père Lafitau une " Vie de Jean de Brienne, emi)ereur de Constantinople," laquelle aurait vu le jour en 1727 ; mais il nous a été impossible de nous assurer de l'exactitude de cette assertion. En 1733, il publia " l'Histoire des Découvertes et des Conquêtes des Portugais dans le Nouveau Monde," 4 vols, in-12. Le titre de cet ouvrage est incorrect, puisque l'auteur y décrit les conquêtes des Portugais en Asie et en Afrique plutôt que celles qu'ils ont faites en Amérique. A partir de cette publication on ne trouve plus le nom du Père Lafitau que dans une Jettre qu'il écrivit de Pans en 1738. Ses derniers instants ne nous, sont guères plus connus que les commencements de sa vie: l'année même de sa mort n'est pas très certaine ; toutefois on la place géné- ralement en 1740. Nous avions espéré trouver sur lui quelques ren- i3 idée assez pré- cise de la personne du célèbre missionnaire qui fait l'objet de cette notice. (1) Le Père l^afitau était de taille ordinaire, il avait les traits de la figure fins et délicats, le teint blanc et coloré. Son front, ses yeux et toute l'expression de sa physionomie, indiquaient une vive et pénétrante intelligence Sa contenance devait être pleine de noblesse et d'une douce fermeté. En un mot, il nous apparaît comme un de ces hommes d'élite qui peuvent renoncer à la gloire humaine ; mais que cette gloire va couronner partout, dans la ca- bane du sauvage, dans le désert, tout aussi bien que sur un théâtre plus élevé. Hospice Verreau. 12 ; " La Vie et les Mystères de la Ste. Vierge," 2 vols in-12, et plusieurs petits ouvrages ascétiques. Il mourut en 1764, à 70 ans, au château de Lurs, qui appartenait aux évêquea de Sisteron. — Dkt. Hist. de Feller. (1) Le portrait que nous offrons à nos lecteurs était, ainsi que celui de Charlevoix, à la mission du Sault St. Louis, où personne, sauf M. Mar- couz, n'aurait pu les identifier, ce qu'il lui était facile de faire par la tra- dition transmise de missionnaire en missionnaire. Le commandeur Viger les fit restaurer et copier, par M. Duncan, pour son riche album. Le portrait de Cbarlevoix a été aussi reproduit par le pinceau de M. Antoine Plamondon, pour la cabine du vapeur qui portait le nom de l'historien de la Nouvelle-France. Cette toile a dCi périr aveô le vais- seau, brûlé il y a quelques années. 1 ,; 1 . ii-f. —•>» ■r-r.:j,- ■% ■■ MÉMOIRE ^:v^x ;s;.: ■>:«.■■) r , ■ • 'jfJ. c' • •v^ V PRÉSENTÉ A SON ALTESSE ROYALE MGR. '• ^«î' '^ LE DUC D'ORLÉANS, 0 . RÉGENT DE FRANCE, - i r CONCERNANT LA PHECIBUSE PLANTE DU GIN-8EN0 Dl TARTAHIF, DECOirVEKTE EN AMERIQUE PAR LE PERE JOSEPH-FRANÇOIS LAFITAU DE LA COMPAONIE DE JESUS, MISSIONNAIRE DU SAULT ST. LOUIS. •4»- Monseigneur, Les ordres que Votre Altesse Royale envoya à M. Begoii, (1) intendant du Canada, dès qu'EUe commerç^â a prendre le soin du royaume, qu'il eut à contribuer à enrichir la botanique, et à favoriser ceux qui s'y occuperaient , ont été , ce semble , secondés du ciel par une découverte utile. Dans ce temps-là même, je trouvai dans les forêts de la Nouvelle-France le Gin-seng des Tartares , si estimé à la Chine. Je regardai un événement si heu- reux , comme une récompense de ce zèle que Votre Altesse Royale eut dès l'enfance pour perfectionner et pour faire fleurir les arts. A la Chine , Monseigneur , il n'est point de plante qu'on puisse comparer au Gin-seng. J'avoue que je me sentis agréablement flatte de cette idée quand j'en eus découvert en Canada. Ma joie fut plus grande encore lorsque je réfléchis que ma découverte ne serait pas tout-à-fait indiflférente à un prince également attentif à procurer l'avancement des lettres et l'avantage des peuples. A la vérité , j'ai longtemps appréhendé d'interrompre les soins importants, que donne à V. A. R. le gouvernement d'un grand ro)[aume , et de détourner son attention sur de petits objets. Enfin , j'ai cru qu'un esprit, supérieur comme le vôtre, n'est jamais assez fatigué des affaires sérieuses, pour négliger entièrement les minuties même de littérature qui peuvent produire de l'utilité au public. (2) M. Begon (Michel) fut intendant du Canadale 31 mars lïlO; mais il ne vint au pays qu'en 1712. Il fut remplacé le 2 septembre 1726 par M. 0. T. Dupuy et partit de Québec, le 19 octobre suivant. (M. S. du Commandeur Viger.) — 16 — ç IJans celle persuasion , j'ai pris a'aoorn la liberté de lui luiitr' présenter la plante que j'avais découverte. L'honneur que j'ai eu tte la lui présenter moi-même , et la bonté ([u'Ëlle a eue de ne pu-^ dédaigner ce fruit de mes recherches, me donne îiujourd'hui lu Dans celle persuasion , j'ai pris d'abonl la plant «entei I frui e publiq les auspices et sous la protection de V. A.*R. hardiesse de rendre ues mes remarques sur celte plante soU' Je n'avais jamais entendu parler du Gin-seng étant en France. Cependant cette fameuse racine était déjà connue en Europe depuis plusieurs années , par les relations des Pères de notre compagnie , nui ont été les premiers à en parler. C'est ce qu'on peut voir dans patlas chinois du Père Martini , tians l'histoire naturelle du Père Kusèbe de Nieremberg , et dans la Chine illustrée du célèbre Pèrt- Kirker. Les vaisseaux français et hollandais qui nous l'ont apportét* depuis, en ont rendu la connaissance plus certaine. Ce fut donc par un pur ha/ard, que je commençai pour la pre- mière fois de connaître h? (Jin-seu;.,'. .l'étais descendu à Québei^ pour les alTuires de notre mission, au mois d'octobre de l'année 1715. On a coutume de nous envoyer toutes les années un recueil de- lettres édifiantes des missionnaires de notre compagnie, (jui travail- lent en divers lieux du monde au salut du prochain. Ces lettre- sont pour nous, qui nous trouvons dans les mêmes fonctions de /èle , un puissant motil de soutenir avec constance les travaux pénibles de nos missions. Rien en effet n'est plus capable d'adoucir non peines, et de nous animer, que l'exemple de ceux de no- Pères qui, se trouvant dans la même situation (juc nous, paraisseui fîompter pour rien toutes leurs fatigues , et s'estiment heureux , (juand il a plu au Seigneur île donner quelque succès à l'Evangile qu'ils prêchent , ou les consoler des obstacles et des traverses qui rendent leurs travaux stériles. Parmi ces lettres il y en a aussi df curieuses qui concernent les diverses matières qui ont rapport au\ sciences et aux beaux arts, et qui souvent sont des découvertes utile.-, pour le bien de l'état et des colonies. Etant donc à Québec, le dixième recueil de ces lettres me tomba entre les mains; j'y lu.-, avec plaisir celles du Père .Tartoiix. .l'y trouvai une description exacte de la plante du Cin-seng, qu'il av:iit eu lieu d'examiné; dans un voyage qu'il avait fait en Tartarie , l'an 1709. L'empereur db la Chine l'y avait envoyé pour y faire la carte du pays, il arriva qu'au même temps un corps de dix mille Tartare- était occiipé à chercher le Gin-seng par l'ordre du même prince , (jui par tribut en retire deux onces de chaque Tartare, et qui achète d'eux le reste au poids de l'argent fm. Cependant ce qu'il en paye n'est que la quatrième partie de ce qu'il le fait valoir dan- son empire , où il est vendu en son nom. Pour annoncer les vérités de notre religion à des penples barba- res, et leur faire goûter une morale bien opposée à la corruption de leurs cœurs , il faut auparavant les gagner et s'insinuer dans leur,- esprits en leur devenant nécessaire. Plusieurs de nos missionnaire- ont réussi en différents endroits par quelque teinture qu'ils avaieii' de la médecine, .fe savais qu'en travaillant à guérir les maladie- du corps ils avaient été assez heureux pour onvrir à plusieurs le-» é — 17 — yeux de IMmo. Ils we hoiU souvent servi dj ce moyeu pour bapti-scr plusieurs enfants rnoiiLonds , souh prétexlo de leur donner iiueUpu? remède. Je m'uppliquois donc d'autant plus sérieusenit'ut à la médecine , que Ih.s sauvaj^es en sont très curieux, que (lUoiciu'ilK aient de très bons remèdes , ils su .servent encore plus» volontiers des nôtres , et les emnloyent préférablement aux leurs. Je me sentais en particulier an f^oiit pour la connaissance des plantes , c'est ce qui mo fit lire la lettre du Père Jartouv , par nréférence aux uitres lettres du même recueil. Kn parcourant cette lettre, et tom- bant sur l'endroit où ce l'ère dit, en parlant de la nature du sol où croît le Gin-seng, que s'il s'en trouve quelqu'autre part du monde, ce doit être priiicipaloment en Canada , dont les forêts et les inonta- ;^nes , au rapport de c(Mix qui y ont demeuré , sont assez semblables ai celles Je la 'l'artarie. Je sentis ma curiosité encore plus piquée par l'espérance de le découvrir dans la Nouvelle France. Cette espérance était pourtant assez faible, et fit peu d'impression sur moi. Je ne retirai même de la lettre (|u'une idée «confuse et très imparfaite de la plante. Les occupations que j'eus pendant l'iiyver, qui est fort long et tort rude en Canada, achevèrent presque de l'efTacer. Ce no fut qu'au printemps qu'étant obligé de passer sou- vent par les bois , je sentis renaître en moi l'envie de faire cette découverte , à la vue d'une multitude prodigieuse d'herbes dont ces forêts sont remplies , et qui attiraient alors toute mon attention. Je tâchai donc de rappeler les idées que je m'en étais formé. Je parlai à plusieurs sauvages. Je leur dépeignis la plante de la manière que je pus. Ils me firent espérer que je pourrais en effet la découvrir. La nécessité a rendu les sauvages médecins et herboristes ; ils recherchent les plantes avec curiosité , et les éprouvent toutes ; de sorte que sans le secours d'une physique bien raisonnée , ils ont trouvé par un long usage, qui leur tient lieu de science , bien des remèdes nécessaires à leurs maux. Outre les remèdes généraux, chacun a les siens en particulier , dont il est fort jaloux. En effet, rien n'est plus capable de les accréditer parmi eux que la qualité de bons médecins. Il faut avouer qu'ils ont des forêts admi- rables, pour des maladies dont notre médecine ne guérit point. Ils se traitent à la vérité un peu rudement , et dosent leurs purgatifs et leurs vomitifs comme pour des chevaux ; mais ils excellent dans la guérison de toute sorte de plaies et de fractures, Qu'ils traitent avec une patience extrême , et avec une délicatesse d'autant plus mer- veilleuse que jamais ils n'y employent le fer. Ils guérisent leurs malades en peu de temp^ , par la propreté qu'ils entretiennent dans une plaie , elle paraît toujours fraîche , et les remèdes qu'ils y appli- quent sont simples , naturels et de peu d'apprêts. Les Français, dans ce pays-là, conviennent qu'ils l'emportent sur nous en cette matière. J'ai vu moi-même des cures surprenantes. Les missionnaires qui sont toujours avec les sauvages, qui ont toute leur confiance , et qui parlent communément leur langue comme eux-mêmes , sont presque les seuls en état de tirer d'eux des secrets dont le public pourrait profiter. Cependant, ils ne paraissent pas y avoir pensé jusqu'à présent. Aussi , n'ont-ils pas été aussi heureux en découvertes que nos missionnaires du Pérou et du Brésil. Je 2 ! — 18 — li; I m'imagine <]u'ils ont été ilétournés par la crainte de paraître approu- ver par leurs rechercheH , les supurutitionH des jongleurn ou de^i inétlecins , qui danH Ich commencements de l'établiHsement de la colonie , étaient le plu» grand obstacle qu'ilt) trouvaient ù la prédi- cation de l'Evangile. Los (]uestion8 m'avancèreirt naa qu'autant qu'elles que j'espère perfectionner quand je serai de retour à ma mission. J'ose me flatter ([ue je pourrai donner dans la suite des connaissan- ces au public , qui feront plaisir à ceux qui aiment la botanique , et dont notre médecine pourra tirer quelque secours. (1) Ayftnt passé près de trois mois ù chercher le (lin-sen*; inutile- ment , le hazard me le montra quand j'y pensais le moins , assez près d'une maison w'i .■iH'jI';!!.»; '-'Mi -.'"^îM •. • ,1 . ' i-îi'OJUnq •fil •'.! .••>! ■. «>v,-;rn li/iî i; ).">)•• il • •<;/;»' !!i.}(>!' 1.1 t(! » I' .• 1 y\ ; x ,vi''' • >■ >■»<; , -Il ..jiiï ■ ■> ..'• ";« •>! I.'. ' >- • ■ . ■ . •'' ■ ' ', Il .'»>>, I '1 ' ' ' < J .' '[1, ) ' t'ill J J ' '[1, ) • .,,• 'ill J .V.tA 'l )| tM'-h , '. ' _k pas îmie 5^ •l'iiri 1^! /; '•; ;(;.v:/i . '''.-> /',-!,: ''.'!,• i', / , .' ' 'r^ •-0 •} '<; 11';; •;'■•;• -?ij^- /r,.-; -: ! •.., •'( ,'iK': ^•»}i ■■■y'' M. '■' ■', 'î :**. :■• : . .' ■ ."r:: :■•)' :i M '•;''-■'"- ■'''fin un i'. i: "t )f ' '■■ >f -t. : !m;',! : l.')'l^; r :.,},.., .;, .. >■-•;;.> • i'' ^■''»*; •;'•■' r ■ i' ■ i " j '■!;■»•; n - c -.i •■■.;■■ ^ ' "i < ■, ' .■■;,) . -7 '■'-/■' ■ / t ' ," m ., .■■.■•*>v4 r;>;.vii ■■♦=>aîh}o.,< ''m'sèm >ui-:'p Umn:'- '., •'■;|nr>in/^*\ nij,.". .i^^ ;■ ,t H ^./r;; .H^. H^ ;îlO;U">!; ::^!.:;',ii- Jk^-\»1 Yr-q i *' t OîiWit M .!*-.♦' " i.|' ]im>( n':^h tf!W/ •ttij\- ïl- .* hr^ !ji>5j; "' >''l. ■ ^' i€n — 19 rentes espèces, nous eûmes le plaisir de voir une description si exacte et une si juste proportion avec la plante , qu'il n'y manquait pas la moindre circonstance dont nous n'eussions la preuve devant les yeux. JVla surprise fut extrême , quand sur la fin de la lettre du Père .lartouX) entendant l'explication du mot chinois qui signifie ressem- blance de l'homme , ou comme l'explique le traducteur du Père Kirker, cuisses de Pfiomme, je m'apperçus que le mot iroquois> garent-oguen (1) avait la même signification. En effet, garent-oguen est un mot composé d^orenia , qui signifie les cuises et les jambe^i , et d'oguen , qui veut dire deux choses séparées. Faisant alors la même réflexion que le Père Jartoux sur la bizarrerie de ce nom, qui n'a été donné que sur une ressemblance fort imparfaite , qui ne se trouve point dans plusieurs plantes de cette espèce , et qui se ren- contre dans plusieurs autres d'espèces fort différentes , je ne pus m'empêcher de conclure que la même signification n'avait pu être appliquée au mot chinois et au mot iroquois sans une communica- tion d'idées^ et par conséquent de personnes. Par là je fus confirmé dans l'opinion que j'avais déjà et qui est fondée sur d'autres préju- gés , que l'Amérique ne faisait qu'un même continent avec l'Asie , à qui elle s'unit par la Tartarie au nord de la Chine. (2) Quoique le Père Jartoux ait donné, comme je l'ai dit, une des- cription exacte et fort détaillée de cette plante , je ne laisserai pas de la donner ici pour y ajouter les observations que j'y ai faites. La grande quantité qui m'en a passé par les mains , donnera de la créance à mon récit. La racine a deux choses qu'il faut observer : une espèce de navel qui en fait le corps, et le collet du navet même. Le navet qui fait le corps de la racine est peu différent de nos navets ordinaires. Quand on l'a lavé il paraît blanchâtre en dehors et un peu raboteux. Quand on l'a coupé en travers, on voit un cercle formé par la première écorce qui est assez épaisse , et un corp» ligneux fort blanc , qui représente un soleil par plusieurs ligne» droites tirées du centre au parenchyme , lequel en iàit la circonfé- rence. La racine en séchant jiiunit un peu , mais le dedans de la racine coupCe en long ou en travers conserve toujours parfaitement sa blancheur. Ces navets sont différons les uns des autres. 11 y en a qui ont beaucoup de fibres et d'autres qui n'en ont point ou presque point. Quelques-uns sont simples , longs et unis sans se diviser ; d'autres M. Dufrène pense que le véritable nom iroquois du gin-seng ( oken. La particule Te indique la dualité et doit toujours s'ei *_^* 1 T_ 1 _i __._•_.! \. -t--.! - «:« j est Te kareiU- .^,vv... ^^ i,.-. w.v>...^ -. ...v..vi^^ -j 'employer lors- qu'elle parle de deux choses ; mais dans une bouche iroquoise, la pronon- ciation de ce mot est très douce PKarml-oken. Quand au cbangcment du g en A-, on le trouve assex. souvent «lans les différentes dialectes iro- quois. (2) Il y a sans doixte plHs qu'une simple consonrance entre l'iroquois orenta et les mots orhotn, orlchoda, employés, le premier par les Tartares, le second par les Mantchoux pour désigner le gin-seng. i 20 — r' m • ? I ^ » au contraire se distribuent en deu.v ou trois branches. Alors ils ne représentent pas mal le corps d'un homme depuis la ceinture en bas, ce qui lui a fait donner le nom de Gin-seng ou de Garent- o^uen. Le collet de la racine est un tissu tortueux de nœuds où sont imprimés obliquement et alternativement tantôt d'un côté tantôt de l'autre , les vestiges des diflférentes tiges qu'elle a eues, et qui mar- quent ainsi l'âge de cette plante , qui ne produit qu'une tige par an. V'.f'.i •■'"!' ' _i . .>.i-^'v.:-i. •^ :;>*>> .' J'ai trouvé dans plusieurs le reste des tiges des deux ou trois années précédentes au-dessous de celles de l'année c.ui court , et au-dessus de celle-ci on voit se former en automne celle qui doit pousser le printemps d'après. En comptant les nœuds j'ai vu des racines qui marquaient prés de cent ans. On voit souvent sortir du collet d'espace en espace deux ou trois de ces navets simples, aussi bien que quelques fibres, ce qui peut être l'effet d'une trop grande abondance de sève , qui trouvant une issue par le collet, forme une nouvelle racine , ne pouvant se répan- dre et circuler toute entière dans la tige. On voit quelquefois sortir i ■ i ^"* y%*X ^^^ ne 3V. It- nt de ir- in. ees SUâ le qui ois eut ne an- itii iiîî nouveau collet ù côté du premier, qui devient alors stérile , cetie plante n'ayant jamais qu'une seule tige. La ti;jçe sort du collet environ deux ou trois pouces avant dans la terre. La difficulté qu'elle trouve à la percer et à se laiie jour la j^auchit (l) un peu ; mais dès qu'elle en est sortie , elle s'élève à la hauteur d'un pied ou même de plus d'un pied. Elle est ordinaire- ment fort droite et assez unie. Tandis qu'elle est ilans la lern;, la terre la blanchit; mais dés qu'elle arrive au grand air, elle se colore d'un beau vert glacé d'un iouge amarante qui se confond et se perd aussi bien que ce vert foncé , à mesure qu'elle approche du rurud. Ce nœud se forme au sommet de la tige, et il est le centre de trois ou quatre branches , que je nomme ainsi , pour me conformer à la manière de parler du Père Jartoux,qui appelle branches ce qui n'est proprement que les queues des feuilles. Ces branches s'éteudant fiorizontalement et s'écartant également les unes des autres, forment avec leurs feuilles une espèce de parasol renversé et assez arrondi. La couleur d'amavante et de vert se renouvelle au nœud , et se dégraile insensiblement en approchant des feuilles. Quelques-unes de «^es tiges n'ont que deux branches. Il s'en trouve, au rapport du Père Jartoux , qui en ont cinq ou même sept. Je n'en ai point vu de si touffues en Canada. Les plus communes sont de trois ou quatre branches. Celles qui en portent quatre sont les plus belles et les plus agréables à l'œil. Chaque branche contient cinq feuilles inégales, et qui partent toutes d'un même centre, elles s'étendent en forme d'une main ouverte. La feuille du milieu est plus grande que les deux voisines , et celles-ci ^ont plus grandes que les deux plus basses. Le Père Jartoux dit qu'on ne voit jamais moins de cinq feuilles à chaque branche ; j'en ai vu qui n'en avaient que quatre ou même que trois. Il est cepen- dant facile de voir que c'est alors un dérangement produit par une cause étrangère ou par la faiblesse de la plante, qui n'a pas eu assez de suc pour se développer toute entière, et qui est devenue monstrueuse faute d'aliment. /r Les feuilles de la nouvelle plante sont oblongues, dentelées, et d'une finesse extrême ; elles se rétrécissent et s'allongent i'ers la pointe. Le dessus de la feuille est d'un vert foncé , le revers en est plus blanchâtre , plus uni et fort transparent. Les fibres qui se répandent sur toute sa superficie sont plus saillantes sur ce revers , et on y distingue de petits poils blancs et droits qui s'élèvent de distance en distance. Il faut cependant beaucoup d'attention pour iès observer , et on ne les apperçois bien qu'en les pltirant horizon- talement entre l'œil et la lumière. Les couleurs de la tige et des branches s'éclaircissent à mesure que la plante approche de sa maturité ; le vert se change en un blanc terne , le rouge n'est plus si foncé , et dans l'automne les ieuilles en séchant prennent ou la couleur ordinaire de la feuille morte , ou une couleur vineuse pareille à celle des feuilles de la vigne rampante. (1) La force à se courber. i :! It'll •f oo Au centre du nœud où .se forment les branches , s'élève un pédi- cule d'environ cinq à six ponces, qui paraît être la continuation de !a première tige , et soutient un bouquet de petites fleurs. En son temps , de très beaux fruits leur succèdent. Ils sont entés par leur base sur autant de petits filets ou pédicules particuliers de la lon- i^ueur d'un pouce et déliés à proportion, écartés à égale distance les uns des autres en forme sphérique. Ils composent une ombrelle à peu près semblable par sa figure à celle du lierre, mais bien diffé- rente par la beauté de son fruit. Ces pédicules sont d'une couleur plus vineuse que le reste. Je ne pus examiner la fleur du garent-oguen eu 1716, que je le découvris; le fruit était alors dans sa maturité. Ainsi, quand je l'envoyai en France , je n'en pus pas bien rendie raison. .Je me trompai même , en prenant poui' la fleur de petits fruits avortés ; mais l'ayant examinée au printemps passé, voici ce que je crois y avoir observé. Quand le bouquet conmience à s'épanouir , on voit se ■lévelopperune fleur fort petite, mais bien ouverte et bien distincte. Elle a cinq feuilles blanchnlres en forme d'étoile, comme le font communément les fleurs dt;.- plantes en parasol ou en ombrelle. Elles sont soutenues par un calice, au centre duquel on voit un pis- til recourbé en deux petits filaments , et environné de cinq étamine« couvertes d'une farine grumeleuse extrêmement blanche. .Je ne puis rien dire de l'odeur ayant oul)lié d'y faire attention; du moins ("lie n'avait pas d'odeur forte, pnistjue je ne m'en suis pas apperçu. Ces étammes sont bientôt desséchées , et celte poussière farineuse s'évopore en peu de temps. Le pistil de la fleur en s'unissant nu calice devient un fruit, prend la figure d'un rein. Il se voûte par son sommet , où le calice de la fleur lui fait une couronne à ciu(| rayons, au centre de laquelle paraît la pointe du pistil ; à ses extrémités il s'arrondit en orillon, et s'applatit par ses côtés, où il se dislingue par des lignes épaisses de bas en haut , en manière de côtes de melon ; mais à mesure que ce fruit se remplit, ces lignes s'effacent et paraissent peu sensibles ; !a peau se rafine ., devient plus inince , plus délicate, et couvre une pulpe en chair sponirieuse un pcm jaunâtre , d'où sort un suc vineux et qui est à peu prés du goût de la racine et des feuilles. Ce fruit fst d'abord d'une couleur vert foncé, il blanchit en approchant de sa maturité ; quand il est mûr, il est d'un beau rouge carmin, et il îioircit en f?échant à mesure (pie la peau se colle sur les noyaux. Quand le fruit est parfait , il renferme deux de ces noyaux sépa- rés en deux cellules, et posés sur le même plan. Il y a de ces fruits qui n'en ont qu'un et semblent un rein coupé par le milieu. J'en ai trouvé un disposé en forme triangulaire et qui avait trois noyaux. Ces noyaux ont aussi la ligure d'un rein , ils sont durs , distingués en côtes de melon comme le fruit ; l'amande en est blanche , et d'un goût un peu amer, ainsi que le reste de la plarite. Outre ce bouquet on remarque souvent un ou deux de cos iruiîs portés sur des pédicules séparés et attachés au pédicule commun à deux pouces au-dessous de l'ombelle. Quelquefois il en naît plu- sieurs qui parlent du nœud d'où sortent les branches. J'ai vu une , <. : d'autres qui en ont quatre (jui sont fort liasses et fort petites. Il se trouve des racines tort vieilles cjui sont très-maigres , d'autre.-;' au contraire qui n'ont que se[)t ou huit ans , et qui sont singulières par leur grosseur. La même racine est pcMiî-étrc plus charnue une année, et plus maigre l'année d'ensuite , du moins osi-il «.-ertain qu'elles .soulfrenl diverses altérations selon les saisons. Au prin- temps elles sont très spongieuses et leur suc n'a p(»nit de consis- lence. J^eii ai vu l'expéiiimce dans celles qui ont été cueillies en ce temps-là. lOlles ont dimiimé considérablement, au lieu que celles qu'on cueilki (Ui automne sont plus fermes, plus solides, et lie dépérissent pas , comme ayant atteint le point de leur maturité. Il y a des tiges particulières qui né jîortent jamais de bouquet. Alors ce gin-seng ue ressimible pas mal tle loin à la salsepareille , qu'on appelle en Canada par corruption chassepareille. Cd n'est point la çarça parilla des K>:-.pagnols, qui est une espèce de smilax : mais une antre plante qui jette une tige d'un pied ou d'un pied et demi de haut, terminée par trois ou quatre branches, qui d'ordinaire produisent chacun(^ cinq t'euilles , c'est là ce qm de loin la fait res- sembler au gin-seng. Je dis de loin , car à l'examiner de prè.s on y trouvera une différence essentielle et pres(pie totale. Celle-ci jette une racine grêle , également unie , iibrée do distanre eu distance et très longue , ce qui lui a fait donner le nom de Taioferesr. ou de longue racine. Elle marque son âge par des anneaux entassés les ans sur les autres, et les tiges qui se renouvellent toutes les années, ! (1) Toute cetti? description est d'iirie exactitude vraiment adinirahk-. Un de nos amis nous écrit qu'après l'avoir hie attcuti vemect, il a pu rf con- naître la présence du gin-seng dans le bois de St Josc])li du Lu(î des Deux-Montagnes. Nous même, avec M. le Commandeur Viger, c-i ftl . Bellemare, nous en avons cueilli plusieurs pieds des plus beaux, et encor'" chargés de leur ftiiis près de l\/lhord à Piovfc, ot tous ceux à qui nous les avons montrés nous ont témoigné à peu près la même surprise (pi<' io5 sauvages témoignèrent an P. Lafitau en reconnaiasnnt " Irtu- pliante du Canada" — C'est là le gin-seng ; mais il y en a partout! Toutefois nous verrons plus loin qu'il y en a peu dans le district do Québec. 24. î ë soilent du centre do ces anneaux à flor.fde terre, où elles commen- cent par un gros bouton. Une seule racine de cette plante produit jusqu'à trois collets , d'où s'élèvent autant do tiges. Le truit ne soit point de lu tii;e qui porte les branclies et les Ceuilles ; mais il s'élève lie la racine morne sur un pédicule d'tniviron cin(i ou six pouces , tl'où nai-^sent uni; , deux, ou même trois ombelles ou b;)uqnt't,s sem- blables a ceux du lierre. Son fruit est petit, noir, pentagone coU' ronné , et renlerme de petites semences. Les feuilles s'étendenr. cotnnuî celles du gin-seii;:^:, elle.s ne naissent point du même point central , mais il'espace en espace , le loui^- des branches <]ui n'en ont ([uelquefois que trois , asse: -ouvent sept , mais plus ordinaire- ment <*inq. Les Français en ibtiL une ^Mande estime, et les sauvages la mettent au rang de leurs vulnéraires, mais elle n'est (pie de la iroisième espèce. Quand j'envoyai le gin-seng en France dans l'esprit de vin, une peiNOune qui avait eu ordre de le chercher, y apporta cette salseparelle ; elle ne s'y serait pas méprise si elle avait fait toutes ces observations. Il est d'auîant plus surprenant cju'elle ne les ait pas faites qu'elle avait le livre en main. Etant en Canada je n'avais garde de m'irnaginer qu'en France on put révoquer en doute si la plante que j'avais découverte était le véritable gin-seng. Je ne le connaissais que par la lettre «lu Père .lartoux, je n'en avais jugé que par la conformité que je trouvais entre cette plante et la planche qui est gravée dans la lettre du Père .lartoux, c» par l'exacte de.^cription qu'il en fait. Je me persuadais que la comparaison qu'on ferait de celte planche et de cette lettre avec la plante entière que j'envoyais dans l'esprit de vin suffirait pour en convaincre d'un seul coup d'œil. Cette plante se conserve en- core dans le cabinet de monsieur de Jussieu, docteur en médecine de la Faculté de Paris, qui remplit aujourd'hui avec beaucoup d'éclat et de réputation le poste de professeur royal des plantes au jardin du roi , dans lequel il a succédé ii monsieur Fagon et à monsieur de Tourfiefort, deux des plus habiles hommes qire îa France ait eu dans la médecine et dans la botanique. [| me semble même (ju'on devrait en être convaincu par la com- paraison seule (lu'on ferait des racines venues du Canada avec celles qu'on apporte de la Chine. Je les ai en effet examinées et confron- tées depuis que je suis à Paris. Il faut convenir que plusieurs sont si ressemblantes, (ju'on ne pourrait les discerner si elles étaient confondues. Cependant celles tle la Chine , à parler en général , se flistinguent par une couleur un peu plus jaune , que les Chinois aiment , et qu'ils lui donnent par artilice de la manière dont je Je dirai ci-après. Elles ont de plus une certaine transparence , qu'elles acquièrent en vieillissant , les pores de la racine étant alors plu» droits, et les fibres plus pressées et plus unies; l'eau bouillante dans laquelle on les fait macérer peut encore y contribuer. Cependant j'ai appris que monsieur Danti d'Isnard , docteur en médecine, ancien professeur royal des plantes au jardin du roi, avait fait naître des iloutes à l'Académie Royale des Sciences, et qu'ils avaient paru très-bien fondés à quelques personnes de cet illustre corps. Toute la difficulté roulait sur l'autorité qu'on devait donner au — 25 Péie Jaituiix. Ou lui opposait celle de M. ICirraplev , auteur alle- mand , qui a iuiprimô en 1712 , un livre intitulé : Avutnilatum Hxoticcirum Politico-Phisico-Mcdicaruni. . . .Fasciculi V. Hçc. En parlant ilu gin-seng il nou.s donne une ligure do cette plante entiè- rement diliérente île celle du Père Jartou.x. Ainsi, autorité pour au- torité, il paraissait qu'il y avait raisonnablement lieu de douter. Le mérite de celui qui proposait le doute en pouvait fonder un plus que !-ii — 'est (lu HoniLî iu Caiiado à Paris, ut niio lo l'ère lo Hlaiic(l)eut l'iioniiour tlo le présonter, iVloiiHei^iieiir, i\ V. A. K. J'en avais luit l'épreuve sur moi-mèmo, i-t je m'étais ptMsuailô (jiic par son usa^^u jo m'étais guéri d'un reste ih; rliutnatisnir iloiit j'étais très fatif^uô, et dont je n'ai plus rien ressenti. Je m'en suis servi depuis pour un llu.v de .sang conitnencô que j'crripoilai d'une sc^ule prise». Je n'envoyai que peu de ^fiii-scn;; i\ Pari.", et je n'en envoyai que pour le faire voir. Je ne lai.ssai pas il'en adresser une petite boite en proviiuie, à une personne iiicommodce pour laquelle je m'inté- ressais, elle était malade depuis div-neur mois. Le prineipo île son mal était un dérangement d'estomac qui avait si fort empire qu'il s'y était joint une fièvre intermittente, avec une in,M)mnie perpétuelle, et un très grand dégoût. Le (juinipiina dont elle usait ne lui otait la fièvre (jue pour peu de jorrs, il lui causait même uru) grande ar- deur dans le gosier et récliaufTait considérablement. Ceux (pu m'é- oïlvaient à son sujet m'en parlaient comme d'une personne do qui il n'y avait plus rien à espérer. Dès qu'elle eut reçu ces racines, elle en usa durant, sept jours de suite. Dés les premiers jours elle recouvra l'appétit et le sommeil : mais la fièvre lui augmenta si considérablement sur la lin, qu'elle en serait morte, dit-elle, si elle eut e.i v:,. troisième accès semulable aux deux premiers qu'elle avait eu. Elle crut devoir interrompre l'usage du gin-seng. Son médecin lui fit entendre que cette augmen- tation de fièvre pourait plutôt venir de ce qu'elle avait usé de quel- ques-unes de ces racines raoisies, que de la nature même du remède, èille en leprit et guérit. Il y a un mois, écrit-elle, que je n'ai plus de fièvre, et de tout mon mal, il ne me reste plus que de la maigreur. Je n'ai point fait mystère en Canada de ma découverte. A pré- sent tout le monde y connaît le gin-seng, surtout à Montréal, oiitout cet été les sauvages le sont venu vendre au marclié, et l'ont même vendu assez chèrement. L'abondance qu'on en a eue a donné lieu à plusieurs expériences. Monsieur de Louvigny (2), lieutenant du roi de Québec, et l'un des plus sages et des plus braves officiers qu'ait Sa Majesté, en connaît l'usage et la bonté. Après avoir terminé heureusement et glorieu- sement, en 1716, la guerre que nous avions contre une nation de sau- vages qu'on nomme les Outagamis ou les Renards, il est remonté à Missilimakinak, en 1717, pour les obliger à tenir les conditions qu'il les avait forcé d'accepter en leur donnant la paix. Il m'a fait l'honneur de m'écrire de ce pays-là, qu'il y avait trouvé le gin-seng, qu'il l'avait conseillé aux sauvages, chez qui la petite vérole cou- (1) Le Père le Blanc (Augustin) arriva dans ce pays en 1697; en 1698 il fut envoyé à St. François de Sales, avec le P. Bigot ; en 1699 il était Père Spirituel au Collège de Québec ; enfin il repassa en France en 1700 (MS. du R. P. Martin). La Lùle de M. Noiseux fait venir ce Père en 1690, et marque son départ en 1715. (2) M. de la Porte Louvigny fut une des nombreuses victimes qui pé- rirent dans le naufrage du Chameau, le 25 août 1725. Il venait d'être nommé Gouverneur des Trols-Rivièree. f II I I ■1f ■ — 30 s'en sont servis avec succès. rait pour lors, et que ces sauvages C'est en effet un excellent cordial. Une personne de caractère et de distinction, mais réduite presque toutes les années à l'extrémité par un asthme, résolut de s'en servir. Dés les premières prises elle y reconnut un effet si prompt, qu'elle avouait qu'on lui ôtait, ce semble, le mal avec la main. Des personnes âgées en ayant fait usage pour des fluxions et den rhumatismes, qui les rendaient comme impotentes, depuis quelques années, en ont été délivrées par une espèce de prodige. Cette racine est véritablement amie de l'estomac, en remet les levains, dissipe les humeurs froides, pitmteases et scrophulçu«gjB, subtilise le sang, lui ôte sa grossièreté, et est un spécifique pour y rendre fluide la lymphe. Elle ouvre les conduits des reins et pousse au dehors les sables et les matières glaireuses. Elle excite sensi- blement l'appétit, et fortifie véritablement. La chaleur qu'elle ex- cite est douce, proportionnée à la chaleur naturelle, et propre à faire une bonne action et par là à remédier à presque tous les maux qui sont produits par les défauts de digestion. C'est en particulier un excellent fébrifuge : Je connaih du moiiin tiois ou (]uatre personnes qui ont été guéries de fièvre lentes de deu^ ans, eu très peu de jours. Monsieur Breynius dit que quand ou en a pris, la fièvre diminue de moment en moment. La sauvagesse dont j'ai déjà parié, m'assaia qu'elle avait expérimenté lamêmie chose. Cependant quelques personnes en Canada ont éprouvé un effet contraire, et fait les mêmes plaintes que celle à qui je l'avais envoyé en France. Peut-être que ces différences viennent de la variété des tempéraments, de la disposition où l'on se tiouve, ou de la manière de le prendre. Sur quoi les épreuves qu'où eu fera dans la suite achèveront de nous instruire. Pour moi j'ai da la peine à croire que son usage puisse être nuisible, tant sa chaleur me paraît douce. Il me semble pourtant qu'il est meilleur pour les ffèvxes chroniques et lentes que pour les fièvres aiguës. Je ne voudrais pas non plus le donner dans l'accès de la fièvre. Les personnes même d'un tempérament trop vif doivent en user avec précaution ; mais on le conseille aux personnes âgées et languissantes. (1) La manière de prendre le gin-seng, selon M Krcmpfer, est de le réduire en poiuire. La doso est d'ufie dragmo et demie, infusée apmremment dans quelque liqueur. un peut s'en servir de cette manière, selon le Père Jartoux. On (1) On .limera peut.être à comparer le passage précédent avec ce que dit ailleurs le P. Lafitau. " Le giii-sengj dont il est probable que Thcophraste a voulu parler, et doat les Tartares, qui sont les véritables Scythes, font un si grand usage, a la vertu de soutenir, de fortifier et de rappeler les forces éi)nîseés.. Il a il aussi un petit goût de réglisse, ainsi que je Pai dit dans l'écrit que j'ai composé au sujet de celui que j'ai découvert en Canada, et qu'il est facile de s'en assurer bar l'essai de la plante même. Théophraste ne donne point d'autre nom a la plante dont il parle, et a laquelle il attribue une si grande vertu, que celui de Sq/thica.'^ {Mceurt des Sauvages etc. t. 2 p. 141.) 31 — On que et coupe la racine par tranclies. Il en conseille aux personnes mala- des la cinquième partie d'une once, et la dixième partie à ceux qui n'en prennent que pour se conserver dans leur embonpoint, encore ne croit-il pas qu*on doive en faire un usage journalier. On met cette dose dans un vaisseau de terre bien bouché, sur un demi septier d'eau qu'on laisse bouillir jusqu'à ce qu'il soit réduit à une bonne tasse. On le prend aussi chaud qu'on peut, et on le mêle avec un peu de sucre pour en corriger le goût, qui paraît d'abord un peu dé- sagréable. Ce goût consiste dans un sentiment de jus de réglisse, mais qui a un i)eu plus d'amertume. Quand on y est accoutumé il fait plaisir, et on sent en même temps une chaleur douce dans lu bouche et dans l'estomac qui déclare sa force et sa vertu. On peut remettre pareille quantité d'eau sur la même dose, et il est bon même la seconde fois. C'est ainsi qu'on en use pour le thé. Je rroiraib qu'il serait meilleur infusé dans le vin blanc. On en pourrait faire même une eau comme l'eau de genièvre, qui aurait pour le moiru» autant d'efficacité, et qui aurait les mêmes usages. On peut le prendre à jeun, ou mieux encore, après avoir mangé, car il aide la digestion, et guérit même l'indigestion. Une personne digne de foi m'a assuré en avoir été guérie subitement. Les Chinois ne se servent que de la racine du gin-seng. Le iiuil n'est bon à rien. Le Père Jartoux assure que les feuille^ pri>»eK en §ui8e de thé, sont aussi bonnes ou meilleures que le thé même, [uelques personnes ont fumé de ces feuilles en Canada. Le goût et l'odeur selon leur rapport en sont agréables, et leur fumée abbat les vapeurs. Personne que je saclie n'a encore fait l'analyse du gin-senjj. Le frère apotiquaire des Jésuites de Québec, très bon pharipacien, se propose de travailler l'an piochain à découvrir l'usage qu'on en peut taire par la chimie. J'en ai mis au feu, il n'y brûle point, ce qui nxe fait juger qu'il a peu de résine ; il ne pétille point ^aussi, ce qui marque qu'il a peu de sels fixes. On peut présumer que sa vertu consiste dans un alcali mêlé de quelques sels volatiles. M. Brey- nius rapporte dans la dissertation les expériences qu'on en a fiiit et <}ui ont réussi. Il rapporte aussi les diverses manières dont il a clé dosé et mêlé avec d'autre remèdes proportionnés aux maladies pour lesquelles on le donnait. Messieurs de l'Académie Royale de^ sciences, par les expériences qu'ils seront en état de faire quand ils auront une sufRsante quantité de ces racines, mieux conditionnée.^ que celles qui viennent de la Chine, poussant plus loin leurs con- naissances, nous mettront en état de profiter encore mieux des ver- tus de cette plante. Il faut avouer que nous ne la connaissons pa*; encore assez bien, parceque nous ne la connaissons que par des sau- vages, des Chinois et des Japonais, qui dans le fonds sont de mau- vais médecins, peu instruits des principes de l'anatomie et des rè- gles de l'art. Cependant, il faut avouer aussi qu'elle ne serait pas si constamment et si universellement estimée à la Chine el au Japon, si elle n'avait en soi de grandes propriétés. Mais quoique des peuples qui composent des royaumes très vastet-, éprouvent tous les jours de bons effets de cette racine, il se pourra bien faire que lorsqu'on la voudra mettre en usnge en France, dit- — 32 — férentes personnes s*y opjwseiont comme on a fait autrefois .au sujet du îartre émétiqne et du Quinquina. C'est assez le sort des bons re- mèdes, mais dès qu'ils sont tels, ils s'accréditent bientôt par eux- mêmes et p;ennent le dessus mal^i^ré la prévention. Pour moi qui ne suis pas médecin et qui ne me pique pas d'écrire comme un docteur en médecine, je ne me suis attaché qu'à rappor- ter ce que j'ai appris de mes sauvages, à transcrire ce que m'en oni dit les personnes à qui j'ai communique cette racine pour en faire usage contre leurs infirmités. C'est le zèle pour le bien public qui a engagé le Père Jartoux à nous donner la connaissance de celte plante, et c'est à lui en eflfet qu'on en a la première obligation, r» ' Le même zèle m'a engagé de la chercher en Canada sur conjectuie du Père Jartoux. Il a été le prmcipal motif qui m'a obligé de rendre un fidèle compte aux savants, aux médecins et au peuple, de tout ce qui regardait la découverte de cette plante et les utilités qu'otî en doit espérer. Messieurs les médecins, ainsi que j'ai déjà dit, en tireront des conséquences plus justes que je ne pourrais faire, et ils jugeront par le récit que leur feront leurs malades du temps et des précautions qu'il faudra g^^rder lorsqu'on le voudra employer. Le gin-seng ne croît point à la Chine, mais en Tartarie. On l'y trouve entre les 39 et 47 degrés de latitude, boréale, le 10 et le 'iO de longitude, en comptant depuis le méridien de Pékin. Il croît sur le penchant des montagnes, dans d'épaisses forêts, sur le bord des ravines, autour des rochers, au pied des arbres, et au milieu de tontes sortes d'herbes : mais on ne le trouve point dans les plaines, dans les marécages ni dans des lieux découverts. Si le feu court dans les forêts, il ne reparîût que trois ans après l'incendie, ce qui prouve, dit le Père Jartoux, qu'il est ennemi de la chaleur. Aussi, ajoute-t-il, il se cache du soleil autan f^uii peut. Je l'ai fait chercher et je !'a< cherché moi-même en Canada. Il s'en trouve point à Québec, et moins du côté du nord de la rivière que du côté du sud. On en trouve davantage en avançant vers le midi, comme à Montréal (1), aux Outaouais, et vers le lac Huron. Il en croît en grande quantité, dit-on au pays des cinq nations iroquoi- ses : si cela est, les Flamands de la Nouvelle-York en feront Dieu leur profit. Quelques-uns qui l'ont vu vendre à Montréal par le* sauvages, en auront sans doute envoyé dès cette année en Angle- terre. On n'en recueille pas dans toutes sortes de bois. Je l'ai cherché inutilement dans les forêts touffues et embarrassées de broussailles. Ce n'est proprement que dans les bois de haute futaye, où les arbres droits et hauts sont engagés par le bas et paraissent naturellement alliç:nés comme pour le plaisir de la promenade, qu'on le trouve au milieu d'une variété admirable d'herbes médicinales, qui naissent au pied des aibres, entre les racines et les pierres, d'où il est trètS difficile de l'arracher. Un sauvage me dit que le gin-seng ne croissait que dans de (1) " Oia-seng bas never been foand far uorth of Montréal." dit Kaltu, qui se trouvait en Canada, dans le temps même où l'on cueillait le gia« seng avec le plus d'empressement. \f -il ••^.ï?i'.; — 33 — Le de mauvaises tenet» ; mais il ne trompe, car (^uancl lîe» bois tVancs sont ubbattus on peut dire que ce sont les meilleures terres du Canada. La terre en est noire, le grain un peu sabloneux, et le blé y vient à plaisir. Le gin-seng aime Tumbre, aussi bien que les plantes dont ces bois sont remplis. Quand les terres sont nouvellement défrichées il y en reparaît encore quelques racines qu'on n'avait pas arrachées en défrichant, mais il ne s'y en reproduit jamais d'autres. Je no le crois pas pour cela ennemi d« la chaleur, car cette racine est chaude. D'ailleurs en été, il fait une chaleur encore plus forte et plus étouf- fante dans ces bois qu'en plein air. J'aimerais mieux dire que ces plantes à qui l'ombre est si favorable, étant trop agitées par l'action immédiate du soleil et d'un air trop ouvert, y sont renfermées dans la terre comme dans un sein stérile, tandis que d'autres à qui ce grand air et l'action immédiate du soleil sont plus propices, se dé- veloppant et croissent à plaisir ; ce qu'elles ne pourraient faire à J'abri des forêts. J'ai vu moi-même cette expérience dans le cours d'une année ; ayant lait abbatre durant l'hiver un ou deux arpents de bois, le printemps suivant au lieu de ces herbes amère^ qui y étaient il n'y vint que du chiendent, du trefïle, du cuv • j^o, et d'an- tres herbes semblables qui ne croissent qu'en plein cha;:ip. Je doutais, Monseigneur, si ces racines transplantées en France, réussiraient et conserveraient leur vertu. J'en ai apporté pour qu'on put s'en assurer. Je les ai levées en mottes, et sans qu'elles aient été séparées de leur propre terre et j'ai eu l'honneur de les présenter à V. A. R. Monsieur de Jussieu à qui £llo a fait la grâce de lui en donner une partie, les a visitées. Il les a trouvées bien fraîches et eu bon état; il ne doute pas qu'elles ne fassent merveilles cette année au jardin royal, où il les a portées par l'ordre de V. A. R. (l) Je crains que les graines ne réussissent pas si bien. Comme on a eu beau semer la graine, dit le Père Jartoux, sans que jamais on l'ait vu pousser, :! est probable, que c'est ce qui a donné lieu à la fable qui a cours parmi les Tartares. Ils disent qu'un oiseau la mange dès qu'elle est tombée à terre, et que ne pouvant la digérer, il la purifie dans sou estomac, et qu'elle pousse ensuite où il la laisse tomber avec la fiente. Ce qu'il y a de certain c'est que cette plante vient avec peine. J'en ai trouvé qui avaient prés de cent ans. Ces racines produisent une tige qui tombe et se renouvelle toutes les années. Les plus belles tiges portent jusqu'à 34 fruits, dont la plupart sont doubles, si l'on supputait tous les germes suivant les années de la racine, le nom- bre des nouvelles plantes qui doivent se former à côté, et le nom- bre des germes et des années de celles-ci, le tout irait à l'infini. Cependant il ne s'y trouve jamais plus de sept ou huit racines dans les divers cantons où elles naissent les unes auprès des autres. (1) Ou nous assure qu'au séminaire de Nîcolet on avait transplanté, avec beaucoup de soin, un pied de.gin-seng (le seul qu'on eût pu trouver dans lis bois environnants) ; il avait poussé des feuilles et des fleun» et paraissait vigoureux, quana il commença à se faner, et bientôt il fut com- plètement desséché. — 34 — 'Miiiii la plante «era bientôt détruite auprès des habitations françaises, et il faudra l'aller chercher au loin dans les bois, ce qui la rendra rare et d'un très-grand prix. Le temps de la cueillir est celui de la maturité, c'est-à-dire de- puis le mois de septembre jusqu'aux neiges. Ceux qui veulent en taire sèolier la feuille doivent la prendre sur la fin d'août, avant qu'elle jaunii«se. La racine devient à rien quand on la cueille avant t^e temps-là, ainsi que je l'ai déjà dit. , Quand on l'a arrachée de lerre il faut la laver soigneusement, couper la racine par rouelles on long pour qu'elle sèche plus aisément. Il vaut mieux la faire sécher à l'ombre qu'au soleil et au l'en, et la conserver en lieu sec. La racine vaut mieux étant sèche, que lorsqu'on la lire de la terre, alors elle est imprégnée d'uue humeur qui lui ôte de sa bonté, et qui s'évapore à mesure qu'elle se dessèche. On y trouve en effet une différence considérable au goût, qui est bien plas fort quand elle est sèche que quand elle est nouvelle. D'ailleurs elle ne fait point vomir étant nouvelle, ainsi que? l'écrit M. Breynius sur le rapport qui hii en a été fait. Cette plante est très délicate et se gâte aisément. Klle moisit il'abord dans un lieu humide, et les vers s'y mettent (}uand elle vieillit. Celles qu'on apporte de la Chine en passant deux lois la ligne doivent fermenter considérablement, et par conséquent perdre beeucoup de leurs sels volatils, en quoi consiste leur vertu. De là vient qu'ordinairement elles sont toutes vermoulues. Celles qui viendront du Canada seront incomparablement meilleures, puis- (ju'elles seront plus fraîches et mieux conditionnées. Le Pète Jartoux dit que ceux qui cueillent le gin-seng n'en con- servent que la racine, qu'ils enterrent dans un même endroit, ce qu'ils peuvent en amasser durant dix on quinze jours, qu'ils ont soin de la Bien laver et de la nettoyer avec des brosses pour en ôter toute la matière étrangère ; qu'ils l.a trempent ensuite un instant dans de l'eau presque bouillante, et qu'ils la font sécher à la fumée d'un millet jaune, qui lui communique un peu tie sa couleur. Le millet renfériné dans un vase avec un peu d'eau se cuit à im petit feu. Les racines couchées sur de petites traverses de bois au-dessus du vase, se sèchent pen à peu sons un linge, ou sous un autre vase qui les couvre. M. Kaemfer rapporte la chose un peu différemment. Quand les racines sont fraîchement arrachées, dit-il ; ou les fait macérer trois jours dans de l'eau douce, ou ce qui est mieux encore, dans la seconde eau où l'on a fait cuire une espèce de ris ou de millet, et on les y met trenriper quand cette eau est i'roide. Ainsi macérées dans un vaisseau à'airain et couvert, on les suspend à la vapeur de cette eau sur le feu. Alors étant desséchées depuis le bas jusques vers le milieu, aa racines acquièrent une couleur rousse, résineuse et presque trarsparente. C'est la marque de leur bonté. Comme je ne crois point ^ue cette couleur et cette transparence ajoutent rien à leur vertu, je crois cette préparation peu nécessaire. Si on souhai- tait néanmoins qu'elle le fut pour la conservation du gin-seng, et qu'on voulut le porter à la Chine pour le trafiquer, on ponrr&it y 35 oute de 'un llet eu. dn qui lai- ,, et It y faire la tnétne préparation en Canada avec les mviitt ou blé^d'indé dont usent no» sauvages. Quand j'eus découvert le g-in-seu<^, il me vint en pensée que ce pouvait être une e»péce de mandragore. J'eus le plaisir de voir que J3 m'étais rencontré »ui' cela avec le Père Martini^ qui, dans l'endroit que j'ai cité, ot qui est rapporté par le Père Kirker, parle en ces terme» : Je no saurais mieux représenter cette racine, qu'en disant qu'elle est presque semblable à notre mandragore, hormis que celle-là osl un peu plus petite, c^uoiqu'elle soit de quelqu'une de ses espèces. Pour juoi, ajoute-t-il, je ne doute point du tout qu'elle n'ait les mêmes qualités et une paraille vertu puisqu'elle lui ressemble si fort, et qu'elles ont toutes deux la m^me figure. Si le Père Martini a eu raison de l'appeler une espèce de man- «Iragove à cause de !sa figure, il a eu tort de l'appeler ainsi à cause de ses propjiétés. Nos espèces de mandragore sont narcotiques, rafraîchissantes et stupéfiantes. Ces qualités ne conviennent point du tout au gin-seng. Cependanl l'idée du Père Martini, que j'ai vue justifiée ailleurs, m'a donné envie de pousser plus loin ma recher- che. En effet, ayant trouvé que notre mandragore d'aujourd'hui, d'un commun sentiment, n'était pas la mandragore des anciens, j'ai cru qu'en cherchant un peu, et qu'en comparant le gin-sentï avec ce que les anciens ont dit de leur mandragore, on pourrait sou- tenir que c'est Panthropomorphos (1) de Pythagore, et la man- tiragore de Théophraste. Ce que j'en dis pourtant est moins pour donner mes conjectures pour des certitudes, que pour les soumettre aux savants et leur donner lieu de pousser plus lom leurs recherches. Voici donc comme je raisonne. Théophraste est le premier des auteurs anciens qui aient écrit des planies. Théophraste nous fait la description d'une mandragore, qui ne nous est point comme ; il est évident aussi qu'il ne connaissait point celles que nous connais- sons aujourd'hui, du moins sous ce nom-là, ('e là on pourrait con- clure que celle de Théophraste s'est piMduo et qu'on lui en a subs- titué une autre. Il est facile d'expliquer coumient !ii mandragore des anciens a p».» n'être perdue. Premièrement. Elle aura été sans doute d'une grande recherche dans les premiers lemps, à cause de ses effets singuliers, dont ou peut voir des exemples dans l'antiquité. Secondement. La difiiculté que cette plante avait à se multiplier l'aura rendue rare, et il est probable qu'elle ne se trouvait que dans les Ibiêts. Le pays s'étant dans la suite décoavert et les racines eu ayant été ar- rachées avant la maturité de leurs fruits, la plante aura été en peu de temps éppisée. On peut conjecturer avant l'événement, qu'il en sera ainsi du gin-seng. Cette racine étant fort précieuse, pro- duisant peu, et ne croissant qu'à l'ombre des forêts. La mandragore des anciens étant ainsi i)erdue, on lui en aura substitué une autre à raison de quelque rapport commun à l'une et à l'autre. Nos mandragores ont des racines qui ont quelque ressem- bance avec le corps de 1 liomme depuis la ceinture en bas, leurs semences sont blanches et ont la figure d'un petit rein, c'est sans (1) De forme humaine. •> .• i. ;: . . ■ - -, - •• ■ • — 36 i^?; s; doute ce qu^elIes ont de commun avec la mandragore et cela né trouve parfaitement dan.s le gin-seng ; le fruit du gin-seng a de sur- plus la même ligure que les semences ; il reste maintenant à voir ce que la mandagore de Thcophraste a de particulier, et à examiner s'il convient au gin-seng, pour cela recueillons tout ce qu'en dit Théophraste. En premier liou, Tliéophrasle reconnaît une lige à la mandragore, et établit une ressemblanc<; par la lige entre elle et la férule. Voici ce qu'il dit au chapitre second i.W\ livre six : ** Entre les autres " (plantes) il y en a quelques-unes qui approchent plus de celle-ci '♦ (la férule) par leur tige, telles sont la mandragore, la cigûe l'el- « lebore, etc." Cette ressemblance doit être prise de celle qu'il établit lui-niérue ailleurs, entre les plantes qu'il range en diverses classes, selon la diversité de leurs tiges, c'est au chapitre S du livre 7 qu'il parle ainsi : " Entre toutes les plantes, il y a une différence établie et re- •< comme de tout le monde, elle se prend de la variété des tiges, *' car il y a des tiges droites, des tiges nerveuses, des liges qui tom- <* bent et ne durent qu'une année, des tiges qui l'accrochent, des '< tiges qui rampent à terre, il y en a qui n'ont qu'une seule tige, ♦» quelques-unes en ont beaucoup, et quelques autres peu." Ce que je mets ici en précis, est étendu plus au long dans tout ce chapitre 8 du livre septième. Celle différence générique étant ainsi établie, cherchons en quoi consiste la ressemblance particulière entre la férule et la mandra- gore. C'est ce qu'on peut voir daiis lu description de la férule, au même chapitre du livre six, il lui donne ces deux qualités: '"Elle ne pro- '< duil qu'une seule tig", et celte tige lombe et renaît toutes les '» années ;" or, ce que T ôophrasle clil de la mandragore et de la férule, se trouve vrai du gin-seng, qui ne pousse qu'une seule tige, que la même année voit se former et se détruire, et ne peut absolu- raent convenir aux deux espèces de ttolanumfuriosum ou lethaie qui produisent dix ou douze tiges sur un seul pied, ainsi l'opinion de presque tous les botanistes, qui croyent que ces espèces de solanum et en particulier celui [\ qui les Italiens ont donné le nom de HeUa- dona, sont la mandragore de Théophraste, se trouve ici renversée par Théophraste même. Il paraît manife>teraent que cette ressenibhuicc de hi férule et de la mandragore est fondée sur ces ileux qualités do leurs tiges, pnis- qu'immédiatement après avoir fait cette comparaison il établit une nouvelle ressemblance par les liges entre d'autres plantes, et comme une nouvelleclas.se. " Quelques-unes ont dit-il, des ti Tels sont le fenouil, elc." En second lieu, Théophraste s'exprime ainsi au même chapitre second du sixième livre. " Le fruit de la nuindrairore a cela de " particulier, qu'il est noir, qu'il naît en grappe, etc., qu'il ;i. un goût " vineux.'' Examinons ces trois qualités. A la vérité la fruil du gin-seng est d'un très beau rouge dans sa luaturité, mais en séchant sur pied il devient si noir ([u'à peine up- perçoit-on en quelques-uns qu'il ait été rouge. Il en est {ia même de quelques autres plantes et en particulier de l'Apalachine, qui \i': 37 — nous est venue récemment de la Louisiane, on peut dire que son fruit est noir quoiqu'on assure qu'il y a un temps où il est rouge. Communément le fruit de ces sortes de plantes u successivement diliérentes couleurs. Ceux qui ont commenté Théophtaste et qui ont prétendu avoir trouvé sa mandragore ont expliqué différemment le mot grec ragodèft. Quelques-uns l'expliquent d'une grappe et d'autres d'un graia, de quelque manière qu'on l'entende, si l'on (considère le fruit du gin-seng ou l'ombelle qui porte les fruits, cela lui convient parfaitement *;t aussi bien qu'aux fruits des deux espè- ces de solanum, dont l'un, tel que la morelle, produit une ombelle ou jjrappe semblable à celle du lierre, et l'autre ne produit qn'un grani qu on a, pelle^iArt inversa. ' • r.a troisième (jualité, qui est d'avoir un goût vineux, est propre à plusieurs plantes qui portent des bayes; le gin-seng en est une, î'eau qui se répand dans la bouche, quand on presse le fruit du gin- seng, tient du goût de ses racines et de ses feuilles. Eu troisième lieu, Théophraste an chapitre neuvième du neu- vième livre, décrit les superstitions des anciens en cueillant la man- diagore : les sauvages qui ne sont pas encore chrétiens, haranguent aussi leurs herbes médicinales et pratiquent autant de vaines céré- monies (pie faisaient autrefois les payons. Comme je n'ai lu Théo- phraste que depuis mon arrivée à Paris, je ne puis savoir si les sauvages employent les mêmes superstitions que Théophraste rap- porte, il serait assez singulier que ce fussent absolument les mêmes, mais quand bien même elles seraient différentes, ce ne serait pas un préjugé contre le gin-seng, depuis un si long intervalle de temps, il s'est jni faire bien des changements qui ne tirent point à consé- quence. En quatrième lieu, Théophraste décrit les propriétés de sa man- dragore, au chapitre dixième du même livre neuvième — " La feuille •' de la mandragore, dit-il, pétrie avec de la farine est bonne à ce •* qu'on assure pour les ulcères, sa racine raclée et macérée dans le •' vinaigre sert pour i'érésipele, pour toutes les fluxions de goûte, '* pour concilier le sommeil, etc. On la donne dans le vinaigre ou " dans )e vin." ' " Théophraste dit ensuite que la manière de la conserver est de la couper par tranches, qu'on enfile et qu'on suspend à la fumée. Ces effets de la mandragore de Théophraste se rapportent mieux à ceux qu'on attribue au gin-seng qu'à ceux des ileux espèces de solanum, ifont j'ai déjà parlé, qui sont de véritables poisons qui feraient mou- rir si on ne les dosait avec beaucoup de précaution. Quand Théophraste dit que la mandragore est bonne pour faire dormir, il ne dit rien qui ne soit conforme aux expériences qu'on a fait du gin-seng, mais le gin-seng ne produit pas cet effet par une qualité narcotique, frride et stupéfiante, qui serait dangereuse, mais par accident, en ôtant les causes de l'insomnie. Je n'ai point lu dans Théophraste que la mandraji^ore fit mourir, si un en prenait ;ivec excès. J'ai cependant cherche avec exactitude tout ce (lu'en dit cet ancien auteur, et je l'ai rapporté fidèlement. Il eîT:t.';'V f i' ; >ii!*t'Tftifi»rMf '»/• ••JojMBOt 4I tu |> 'n,tf)l 'iv'J ^t , -y^ 'th',«| «tnif »f*(«;'>-Mirtî/ ! Amp »j»i|i (uA.n .<»'«.,' M ni) , iH >;.u»nrl'l it» l ' /«'«Jinfl'it fid/ .ni. 1*^ tt*>uuifuti\iin *niU\ «'ib •<,i)»l.t '•>i './^i. {• H (U vi'^» ic,-i«,<>w ,if( ffi'fit-i > iivKi.j' «iKi* ili ,«ii«ini(rli'jif*! ">• ,f.nt. ■«.♦"'< » 1 if> !«■<( onr;<'> jf.tf'i^riJiît- 1(1» l'iiri.» un ,ilji»ll|ij iin'l li|'»tuvf)t /(ri. ,.i .; '^f^^ îii.i((.<'i(fi 'ri ■tttOf ' > M','.'* »-it' f'* xau «'lii Mil'tt tlt>ir^f1(] flf»i t*'* -r,<-f''', ïJ)r i*i|, l-,Jj'iif W iivf .jl'ln 'i',;.' t.o ' IWI i) -iii»' Il luHj"i«« itfW» Uj.Kf.W •^J! 1^} ..I fi ■('.;, >ij_,î' r|. )|..i|l""( Kl ini'K /li'MU'f IJI'IÎ , i-.(«-^aMl'l r(J»£j-<»H I'»» ' i .(! > I '.llhC «l♦^ Il ii'l>}< >,«'{ ■!((>. i./i! -ni liUOM Mij ,.•«•'( liJJ*'<»»>; »!'<'' •. ,,< >f 'j u-t iirt"'.-- »':[•■ '.«'il '. "i''.Mî '; )•» ,6'ij^iHy;i(< j|->1itfc. ' ufH-ct •<)>);< 'Si ^.'ifitiijri) '1 r?'-. '■!,r-if-'> >4 ?,('/-i/!.j' ,. :!•.!•> *-' ;,-; .'-/n, i'> nij'; -•,■11' l'-'; s-j^VM"''' ■ i »'«., (iri.a (■» ,. rr.tilH '< ■ »(('ill>'r . | ■■ . 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Il •,! iS.irtii! 1.1 y.ia \^t\l .',H'>! ,V/ii> vm ^;.< SfjîW.T" ■ g-j"-.' a M : i' ^'« '^- iw\ -iv-uiuïr.) •1,1.! '•'Ht b-i.*jjù.,n> •£ x»-*"*^'^'" ^'''^^ '''•"^* "^'^'^ NOTE. ■•-i K Nous nous .sommes procurés des documents qm nous pormctte.. (l'ajouter quelques nouveaux détails à ce que nous avons dit du Père Lafitau et du j^iu-seni?. Ou voudra Lion nous permettre de lert citer ici tels que nous les avons, sans aucune transition : Une lettre que le marquis de Eo^uliarnais (1) éciivait lo 13 octobre lt27, au ministre de la marine, lo comte de Maurepaa, nous parle de cer- tains mémoires, que le Père Lafitau aurait composés sur une question poli- tique des plus importantes et des plus délicates, " J'ai l'honneur, dit M. do Ueauharnais, de vous envoyer ci-joint, un ménwire que m'a donné ie révérend Père Lafitau, au sujet des différends entre les doux couronnea, sur les prétentions des uns et des autres. Comme ce mémoire peut servir, Mgr., à celui auquel il me dit avoir travaillé avec M. Bcgon, j'ai cru devoir vous renvoyer." Ces écrits sont probablement encore conservés aux archives du gou- Tcrnement français ; leur publicatiou ne pourrait qu'ajouter à lu gloire du savant Père, car nous ne doutons pas qu'il n'ait traité cette ques- tion deafrontières avec toute la supériorité dont il a fait preuve dans ses autres ouvrages, et il nous semble qu'il serait assez c irieux de rajjpro- cher ses preuves et ses argumenta de ceux des hommes d'état et du (1) Chariot de Beauhaniais fut gouverneur du Canada de 1726 à 174T. Sa familIC; originaire de la Bretagne, a produit Alexandre, vicomte de Beauharnais, qui épouta Joséphine, depuis impératrice. — 1'* i.i ■(.( ■ 4 M s •- - Voici ce qiio Mf^r. Vcriofes, vioniio aspostoliquo do la Mant- chouric, disait du :j:iii-.s(!riy; eu 1813. — (Ann. de Proj). de la Foi, No. XVI, pa^uîH 14-i, 113.) " Il vn est ilo niùino pour le Jcnson, cette plante fiinuMiso, co toxique ei cxcollt'iit, Itî premier siiiis contredit do l'iinivurd. Lorsque les t'orvea vitales rnnnqiKMit, totalement épuidûe.-, et que le moribond va trypujiscr, donnez-lui lo poids do quehpied j^ralai de JonHei», il roviuut à la vie; continiic/i ctiatpio jour et nia vigueur reaiiît aussitôt, et vous pouvez lu soutenir encore pluaieurs nioi;3. Lu prix du Ji;uaeu eut oxliorbitaut, c'est presque incrojahle, près do citupiante millo tVaucj la livre I " Il faut avouer quo s'il n'y a pan \'X uuo ltilhu- do chiirro, un pareil prix est vraimont fabuleux. La seule rrwntagMu de Mo a lié al, pour- rait fouriiir du giti-sent^ pour des millions. Co qui »uit HomMo moins extraordiuaiie. " Lo bon, rexccUont Joint-n, disent les Ohinoi.J, est lo plus vieux ; il doit être Baavugo : aussi celui do Corée qui vient par la culture,, est-il ■ extrêmement inférieur en qualité. A la foire annuelle do Corée, ou lo ^ vend en fraude, au au des mandarins qui ferment les yeux. Bien quefi)rt ' élfvé, le prix du Jcnscu coréen est pourtant raisonnable : environ deux cents francs la livre. .Je vais tâcher de m'en procurer do la graine, et en ce cas, l'EuroiJC pourra posséder cette plante admirable. " Elle no croît point flans le nord do la Mautcliourie, sans doute à cause de sa température glacée." Dans la Iivr;u?oa précédente il s'était gli.sé quelques erreurs que nous tcnona à corriger. Le mot Kttnahwakc ne signifie pas rapides ; mais ^u r^ipide. Le véné- rable M. Dufresue du séminaire de 8t. Snlpice, nous apprend que co mot so compose do onaiva, rapide', et dcké particule qui indique la localité, «« : l'usage permettant do changer o initial en ka, on a enfin Kanuioake. (Pron : Kanawaké l'iroquols, n'ayant \)a^ d'c muet.) D'après co .Monsieur, le mot THokontnti (paj^e 27) peut se trouver che/< quelque? peuplades iroquoisos avec cette signification ; maid il ne semblo ])a3 formé régidicrement • les règles de la grammaire demandent Taiohonlat : ati placé à la fin de certains substantifs, auxquels il est joint, signifie ordinairement d^uii côté, lorsque ces siibstantifs sont précédés do ska ou de ist, qui alors deviennent les initiales de ces substantifs, et ne forment qu'un seul mot avec eux, do sorto qu'on ne pourrait pas les re- trancher, sans changer le sen-î — ainsi par exemple — Ohonle, vert, t&iohonUit une fiante vertu ; llsiokontaii, d'un côté de la plante, etc. De mémo pour Tsioteresc, (pages 23, 38) : Olera, racine ; Tsioterat, une racine ; si l'on veut exprimer une longue racine, il 'fiurtretrancher les deux dernières lettres de Tmterat, et mettre à la place es, pour le singulier, et eshom pour le pluriel, qui expriment la longueur : ainsi on dira Tsioteres, ou suivant l'usage de plusieurs, Tsioterese qiû signifie une longue racine. Le mot tsi n'a pas par lui même la signification de t'unité, il ne l'a que quand il est l'initiale do certains sub:3tantifd dans lesquels l'usage permet de l'em- ployer; (hors do là il aurait une signification toute différente), et dan ce cas le substantif dont il eat l'initiale doit se terminer par at ou t, suivant quo l'usage le demande, à moins que la subtantif ne soit joint à un adjectif, qui no permettrait pas cette terminaison, comme on le voit dans les exemples précédents. ,..;.'.. /,^"' Page 15, note, lèro ligne niirèa fut, ]l3JiZi'n6niif(éf'^\ "/'i: Piijic lf>, note, lèro li;^ne livcz Dufreshe. .'oiu.uïl-- 1\ vie; et T A i; J. E . ,, - . '- ", -. , . ■Mi .' ' I -,u..s » ■ / i' ' .>'•■■ . ,-.■. .■ , , ., ,, '■'' ' t;i - T-t, ,..•....( .1 r-. • ■ ■ ■ t »•*.. I . .. I ♦ Lb Pkhw Lafitait «t TiB Oi.v-Saso, S i\grictiltnrc në^rli^^én pour lu gin-80ug 41 AmiiricaiiH, leur origine, 12 Itcaiili irnni.'i, f^oorverneur du Canada, 41 Oarriicr (le P. Julifii), 12 Gin-seiipr — Son prix «n Chine, 5, (i ; on Maiitchourie, 42 ; à Québec, 6, 1. — Il est tlépréciô et p<»ur(iuoi, 6, 8.— Il exidtc encore, G, 23 (note/. — Le oommiTce s'en fait etKîorc, 0. Lafitau (le P. J. F.) — S.i naissance, son arrivée en Canada, 4. — Il dé- couvre le giu-song, 5. — Il retourne en France, 9 ; va à Rome, 12. — S(?H écrits, 9, 11, 12, 13, 41.— Sa moit, 13.— Son portrait, 14. Lafitau (le P. P. F.) ; note, \3. Lafontaine (Sir L. H.), 11 Lovulace, gouverneur lie Ntw-York, 10 Marcoux (J.) Prêtre Miâsionnaire, 13 Martin 'le P.), 4 Pierron (le P.), 10 Sault St. Loui-!, » 4, 42 Traite do l'eau- le-vie, 9 Viger (le Commandeur), 4, 14 Memoirb sun le Gin-Sënc, IS Bcgon, intendant, 1.5 Blanc (le P. le) 2» Bri^ynius, 25, 28, 30, 34 Dauti d'Isnard, 24 r^tîklcei'^ 28 Jdi toux (ie p.), '.. .* "iô,* 19, 25," V?, 31 Jussieu, 24, 25, 33, 33 Kalm, 32, 41 Kirker, (lo P.), 19, 27 KiBnipler, 25, 2G, 27, 30, 34 Louvigiiyr, 29 Ma.tini (le P.), 35, 37 Mandragore (la), 35 Nisi, ou Gin-seng du Japon, 2G Notes, . 41 Gin-seng. — Les PP. JJ le font connaître en Europe, 16 — Le P. Jartoux le décrit, Kî i, , K i — Le P. Lafitau le découvre en Canada, 18, 2J , .;.! ,, — Nom du Gin-seng en Iroqnois, 19 .,,,,.,, — — en Tartare, en xMantchoux (note),, . . . . 19 ,,, r, — Nom que lui donne lo P. Lafitau, 39 I,,-,,, — Description de la plante, 19, 33, 36 (ij /,, . — Différentes eapéces, 23, 38 — Le Gin-seng du Canada est le même que celui de la Chine 24 — Ses propriétés^ 27 — Manière de lo prendre, 30 4 — — Analyse de cette plante, 31 — Dans quels endroits elle se trouve, 32 -Temps de la cueillir, 34 — Manière de la préparer, 34, 42 — Sa redserablauce avec la Salsepareille, 23 — — — Mandragore, , . . 35 Pison, Guillaume, 26 P thagor<}, 35 Sarrazin, 18 (note), 27 Théophraate, 35. 36, 31 Vaillant, 25, 27, 38 Verroles, Mgr., 42 ■ - ' ■ i; î viV mi ' 1? 'I .. 31 .. 32 .. 34 34, 42 . . 23 .. 35 .. 26 .. 35 te), 27 36, 31 21, 38 . . 42