.y" IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 1.1 lAO I^IH^I 2.5 2.2 2.0 1.4 il.6 6" Hiotographic Sdenœs Corporalion // ^ >i E// ■-*''^ ^v ^\^ 23 WiST MAIN STRIIT WIBSTIR.N.Y. USIO (7l6)t72-4S03 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductiohs / Institut canadien de microreproductions historiques Tachnical and Bibliographie Notas/Nota* taciiniquas at bibiiographiquaa Tha Instituta hat attamptad to obtain tha bast original copy availabla for ffilming. Faaturas of thit copy which may lia bibliographicalliy uniqua, which may altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may aignificantly changa tha utual mathod of filming. ara chackad balow. 0Colourad covars/ Couvartura da coulaur I I Covars damagad/ D n D D D D Couvartura andommagéa Covars rastorad and/or laminatad/ Couvartura rastauréa at/ou palliculéa I I Covar titia missing/ La titra da couvartura manqua □ Colourad maps/ Cartas géographiquas an coulaur Colourad init (i.a. othar than blua or blacic)/ Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noira) Colourad platas and/or illustrations/ Planchas at'ou illustrations an coulaur Bound with oth^r matarial/ Ralié avac d'autras documants Tight binding may causa shadows or distortion along intarior margin/ La re liura sarrée paut cauxar da l'ombra ou da la distortion la long de la marga intériaura Bianic laavas addad during rastoration may appaar within tha taxt. 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Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the lest page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. AH other original copies are filmed beginning on the f irst page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the lest page with a printed or illustrated impression. ire The lest recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — '»• (meaning "CON- TINUED"), or the symbol ▼ (meaning "END"), whichever applies. IMaps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom. as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: L'exemplaire filmé fut reproduit grice è la générosité de: La bibliothèque des Archives publiques du Canada Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de fiimage. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier art imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le s,'mbole -^> signifie "A SUIVRE", le symbole y signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé è partir de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. }y errata ed to int me pelure. Bçon à 32X 1 2 3 1 2 3 4 6 6 ^h\: mf'. Il,; *■■' M .'t A u Biir 1 A une adresse «le rasscmbkîc léiçislativc, tlatoe du 19 courant j)our copie du rapport de Pierre Fortin, ôcr , magistrat stipeudiaire, commandant abord la goélette " I^a Cana- dienne," durant l'été de 1857. (Par ordre,) ■ .»« REPONSE T. J. J. LORANGEU, Secrétaire. i secrétaire, > ), 12 avril I85H. \ Bureau du secrétaire, Toronto, ; V 1,1 ^t ''r il I l i 'H ♦■'»{ RAPPORT ANNUEL De Pierre Fortin, nia^^istrat cuiiimandaiit l'expédition pour la protection des péciierien dans le golfe St. Laurent, pendant la saison de 18.07. Malgré les plus grands efforts de ma pari pour me rendre avec la goélette du gouvernement " La Canadienne," dans le gidfe St. Laurent aussitôt après l'ouver- ture de la navigation, en coiii'ortnité des instruetions que j'avais reçues à cet effet, il me fut impossible de partir de Quebee avant le 7 mai. D'abord le mauvais temps avait empêché l'entrepreneur M. Davie de faire au biVtiment les réparations nécessaires ordonnées par le gouvernement, aussitôt que je l'aurais désiré ; puis de forts vents contraires me retinrent dans la rade de Québec quand j'étais prêt à partir. Cependant, grâce a la vitesse rect)nnue de " La Canadienne" et à ses bonnes qualités marines, je pus me rendr»- aux lies de la Magdeleine, le 14, a|)rès m'élre arrêté a la Malbaie (en lias) et à l'eicé. J'arrivai ainsi aux Iles de la Magdeleine, une semaine plus tôt que l'année dernière A la Malbaic je rencontiai M. Lavergne, maire de la municipalité de la Rivière-au Renard, et deux cuiiseillers cpii me demandèrent de me rendre aussitôt que possible à la Riviere-aii-Renard, où des désordres avaient eu lieu u projtos d'artaires municipales. Ils recpiirent surtout itum assistance et celle de la lorce constabulaire placée sons mes ordrei, pour le premier juin, jour (m'i devait s'as- sembler le conseil municipal, afin de protéger les conseillers, qu'on avait menacés de mauvais traitements, dans le cas où ils siégeraient et passer,»ient des règlements. J'ai déjà eu l'honneur diî transmettre au gouvernement, dans le mois de juin dernier, la lettre dans laquelle M. Lavergn(! et autres retpiéraienl mes services à la Kivière-au-Renard, au sujet des troubles survenus dans celte localité. Je dis à M. Lavergne, qu'il pouvait compter sur mon empressement a me rendre aussitôt que possible ià où ma présence ét.iil néc'^saire, et cjue. clans tous les cas, je serais à la Riviere-au-lienard le 1er juin. A mon arrivée dans la baie de Pl.tisanee, (^lles de la !" ïagdnleine; je me mis en rapport avec le collecteur du port (r.\mher-l, M. John J. Fox, à (jui j'o/lris c imme par le passé, mon assistance et elle dt s mains placées sous mes ordres, avec l'usage d'un canot s'il en avait besoin. Je fis débanpier, aussitôt que le t«-mps le permit, une grande clialoiq^e a (juille de fer mobile ijue j'avais lait construire à Québec pour I usagt! de la douane des» Iles de la Magdeleine. Cette embarcation, dont le besoin s'é ait fait sentir depuis longtemps dans cet eiidrot isolé, permettra à M. Fox, ou à sou aide, de voyager en tout temps pendant la saison navigable du havre Amhersl au Havre aux Mai- sons, de se porter sur un point quelconque des îles et même d'en taire le tour, si c'était nécessaire. On m'ap|)rit qu'il n'y avait pas eu de naufrage pour les taire moudre, il aient obligés d'à lier à l'île du Prince Edouard, éloigné de l'îU; d'Amliersl de 20 lieues Les goélettes expédiées des I Iavies-aux-Maison> et d'Aiidierst pour lâchasse du loup marin sur les '.daees llottiintes. étaient revenues depuis peu avc(^ des car- gaisons assez coiuplcles On n'avait pas eu a regretter la .n-rte d'un seul liomine, ni la plus légère av;irie à aucun di s batiiiuiil> (•iiipKiyés dniis ce mélier (lani:ereux. Cette chasse avait donné des ré-nllals un peu meilleurs (pi'en I8r)0,()ù vingt- pt-une goélette capturéreiil 1,9;Î3 loups-inarins, tandis (|ue les dix-neuf éipiipées en 18û7 ripportereiil près de GOOO dépouilles de ces ampliibi(!>. La raison pour huiiudle dix-neuf goélettes seulement oni i té euq)Ioyées celte aimée à la chasse du loup-marin, tandis ({u'en IHôG d y en avait eu vingt-ot-une, c'est, ipie neuf des bâtiments (pli oui été aux glaces l'année dernière ont péri ensuite sur la c(Jie du LabiT.dor, à l'iie N'erte. p( ndant un voyage de pèche il la morne, comme je l'ai menti' inné daiismoM rapport tIe l'aimée d ■rnière. et (pie, mal- gré tous les elloris p(jssil) es de la jiarl de nos péclieurs, ilsn'on; pu être r(!mplacés tous dans une seule année par 'tes bàtimenls iienis. .Mais il y a encore plu-ieura guëlctte.s sur les chantiers à Pile Giind.'itone et ailleurs, et je pense que l'année procliaine la Hotte (|L;i serti expédiée pour la chasse du loap-marin serti pUe- nom- breuse que jamais. Je ne dois pas oublier de dire (|ue le -.^4 mtirs, de grands bancs de glace, poussés pur des vents du nord et du nord-ouest, étaient venus s'échouer sur les cotes vis-à-vis de l'Etang du \e à aucune é|)oqiie. Le rivage était en lieaueoup d'endroits couvert des OMifs de lenudles et l'eau île la mer jusqu'à i>lusieurs arpenlsdu rivage était loule blanche par la laitance des mAles. Voici d'après cr (pie m'en ont tlil les ])ôelieius les pins expérimentés d'Am- herst, la marcjie (pie suivent les bancs de luin iig qui l'ié(|uentent les parages des îles de la Magdeleine. Ils commtmcent par entrer dans la baie de Plaisance (pii, avec sa grande largeur ei sa grande entrée tournée du c«*)lé de l'ist. a l'air d'être placée là tout exprès pour intercepter les nombreux bancs de poisson qui, |)onssés par le plus fort des instincts, celui de se reproduiic, laissent les eaux profondes de l'océan pour venir chercher dans le golfe St. Lauren' un endroit favorable a la réception et à l'éclosion de leurs (rufs. Ils se dirigent ensuite vers le Ilavre-aux-Maisons, et en dernier lieu dans la (irande Entrée. Ensuite ils font le tour i\es îles et se montrent suec.'ssivement au Moulin, à l'Anse a la Cabane et à l'Etang dn Nord. Souvent des goélettes arrivées trop tard dans le havn; d'Ainherst pour faire la pèche dans la baie de Plaisance se sont rendues à la Granie Entrée, et là ont pu prendre en (pirhiui s jonrs'une cargaison complèle d'excellents harengs. Le IG, je receviiis la lettre suivante en réponse à l'ofire que j'avais faite au maire de la numieipalité dt* mes services pour l'aider à mettre en lorce les règle- ments passés |)itr le conseil. r BuREAf DV C•O^Sl;I^ MUNICIPAL, Ii.Es DE i,A MAGtJKLEiNi;, IG mai 1857. MoNsiKUR, — Le conseil municipal des îles de la Magileleine accueille avec beaucoup de plaisir votre retour vers ces îles beaucoup plus de bonne heure cette saison que d'ordinaire, et accepte avec remercîments l'oUre (lue vous nous faites de mettre à notre disposition la force que vous commandez, pour nous aidera faire exécuter les lois (jui règlent la pèche et nous donner cette protection dont on a tant besoin à celte époque, on nous avons une Hotte (pii compte plus de cent voiles de vaisseaux-pêcheurs dans notre havre et dont les éipiipages atteignent le, chitire de GOO hommes de tout caractère Je suis monsieur. Voire obéissant '•erviteur, JOHN J. FOX, Maire. Pierre Fortin, écr., J. R Commandant do " La Canadimne,'''' Baie de Plaisance, Isles de la Magdeleine. Mon devoir depuis mon arrivée aux îles de la Magdeleine jusqu'à mon départ pour la Baie des Chaleurs, le 21, a été de visiter le port d'Ainherst ions les jours, de me rendre en tous les points ou il se donnait des coups de seine et de voir partout à ce que les règlements de pôch(^ fussent observés et l'ordre pui)lic main- tenu. Le 16, je mis mou canot à la dis|iosition de M. Fox, qui l'envoya avec l'offi- cier de douanes de la station, M. McCormicU, faire une visite générale de tous les bâtiments qui se trouvaient dans le port d'Amhersf. Us avaient tous leurs papiers en règle, moins deux qui se trouvaient en rade f»rêts à partir, mais dont les patrons vinrent de suite à la maison de douane orsqu'ils eurent été notifiés de le faire. ■;i' I • *l I I ï i^ I ^> i I liC m^rne.jdiir uiu' diziiiiic df ^orli tlcf» |mrtiron' avec Jes clinr^cmnits cum- pletM (If hiircnf^. Diiiis rii|>r('H-rniili le cHpitainc Mi^Ki-nnon ilr la j^oi'lcil*' INnndcr d»- liîihing- toii, jetîi «:i sriii.- à l'rau près df» I >rm()iM'll«'H l't pri» acs^'z d«* liHrcni,' pour t'ii MMiiplir 1,000 (|U!irls. liU sfiiu' «ittiit il sf srrviiit en rt'lti- occiinion nvîiii 1 10 l»niJ««'M de lonminir •ur >• «•! demi lU' pr»>foii!jMir. I.ch Ihum aviiicnt (îO hriisN»* chiirun. \a' nu'^inf cnpilaiii»' im- dit avnir rt-nlVriiu'', (|iM'lr|ii('s jours pr^crdt'nts, dans cette MH'iiif "l'iiie plus de iOOO niiarls «le lian-rii,', dmil pins de ftOO «puirts avaient pu ù\tv enlfvi's ; ensniti- des \rn\r* du liirufr s'»''ianl éle^éf et il «'«'lait vn joreft ue retirer >» seine de Pran à «iinsf di'smosM-s values rpii ({«''ferlaient sur If riva^^o, et rn^-n ii-aicnl di- l.i faire di'«liiri'r par ivtni'aux sur l«'s rochers Mms II' lendemain lu rn»'r sélant fal?n«''e, «les p/^«'li( urs |'Uisai«>nt à l'endroit où !«• coup de seine avait élt'' dorme, à une lirass»- d«' pro|on(l«Mir, de «leux n trois cents «piarls de liar«'ns,' (H>e la trop grande |ircssioii «•x«'rc«'«' par les c«M<''s de la 8ein«' avaient liit'-s ««i «pii riaient restés nu fond l'eau. : jn.s- qu'à 7,000,000 d'd'ufst «piMI «'st pr«'s(pie imp«>ssible (pi'il diminue sensiblement aux îles de la Madeleine, UK'me si on «'a prcn«l 50,000 et m^me 100,000 «pi ai ts tous les ans, p«)urvu tniijours (pi'on ne lui b«iuche pas l'tîntrée de la baîe de Plai- sance avec (\vs n.Ms. pratitpie tr«'> nuisible «pii «'"ta'l sniv-e autrefois, mais que j'ai empêchée depuis «pie je me trouve aux Iles de la Magdeleine pendant la poche du printemps Le 20, un patron n et consent à payer la valeur du rets qu'il a déchiré, sans «pi'il soit nécessaire de procéd«'r plus l«)in. Comme la pêche du hareng dans la baie de Plaisance se trouvait à peu près finie et qu'il ne restait plus «pi'un petit nombre de bâtiments de pèche dans le hnvre «l'AmlHT.Ht, je me (l<-cicliii A me rendre dans la baie des Chaleur» |M)ur y faire réparer le» avaries (|iie " La ('anadienne *' avait souflertes, le matiit du 12 mai, entre les Iles de la Magdeleineet l'tledu Cap Breton, pendant un fort cmip de vent du nord-oueMt ; ear ni le» travaux de réparation .-e laisait-nt promptement je pourrais revenir aux îles de la Magdeleine pour la p«^ehe du miupiereau, après avoir été le 1er juin à la Rivière au Kenard. Kn eonsé<|uence je donnai l'orilrc? de partir le lendemain. Le 21, l'ancre est levée à 4 h. a.m. et après une trav<'rdée faite avec des Tents légers de l'est ««l île sud-«>uesl, nous mouillons le 22. à 7 11. p.m. î» New Carlisit', le elief-lieu du eomlè «le Honaveniure. • .le me meix «le suit»' «'n rapport avee l»'s «)iriei«'rs publies et les principaux liabitanis de eetle localité, et je me rends à Paspébiae, éloigne «le New-Cai lisle (le «puitre milles seulement, pour faire avec l'agent «le la maison C. Robin et Cie., des arrangements pour I«îs réparations iié«!essairi'<< à " La Canadienne" Li! 23 " I^a (Janadi«'iine" mouille à Piispi' l»iarlé par le même coup tic mer (|ui avait aviirié notre beaupré. ,1e fais ensuite une visite aux établissements de pécla* d»; Paspébiac et Je pars pour Carleiou dans le but d'aller offrir à M. J. N. Verge, l'agent des bois de la e«»ur«)nn«î pour c«'lt«' partie du Canada, nies services dans le easoù ceux «jui avaient coupé du bois sur les terres du gouvernement refuseraient de se confor- mer à Cl' ir de diflieidté à percevoir le rmmtant des droits qui sont dus, car ces per- suuiuvs «Mj apprenant ma visite à Carleton sauront ipie .\L Verge pourra, s'il en est besoin, m'appeler à s«)n aide (Kiur faire la saisie des bois pour la coupe des- quels «m n'aura pas payé. Je rencontre aussi U^s principaux habitants de la place el j'apprends avec plai- sir que la pèche «pii vient de fmir dans la t)ait de Traipiidigache a été en général bonne el «pie la tranquillité règne part«)ut sur la «mMc. Dans l'apres-midi l'ancre est levée et j'arrive à Paspébiac le leuilemain soir. Le 2G au malin, Uvs charpentiers se mettent à rouvn;4c pour ncnis poser un beaupré neuf. M. LeHrun fait faire en même temps un bâton de foc, tandis que le maître il'é«piipage prépare les cordages nécessaires pour gréer ces deux pièces de la irjftture. (,.es travaux sont p«mssés activement dans l'espérance que je pourrais me ren- dre avec la goëleite a la Rivière au Renard, le 1er juin. Ue mon côté. Je m'occupe à visiter les diHérents établissements de pécheurs, à voir les principaux pécheurs de l'endroit pour me procurer toute espèce «le ren- seignements iinportaiits sur les pêcheries. A Paspébiac se trouve, eoiTime je l'ai déjà dit dans mes rapports précéilenls, les maisons de c«)mmeree de poisson les plus importantes de tonte la côti^ cana- dienne, celle d«' Charles Robin et Cie., et celle de LeBoutillier et Frères. Lu mai.xtm Robin possède ;iu»si un ét!ii)lissement de i)èche à la Gramle lii vière et un hutre dans l'anse sud-ouest de Perce, sans compter ce (ju'elle a sur la c«*)te «lu Nouveau-Riuuswiek et sur Tlle du Cap Brct ii. La compagnie LeBoutillier et Frères est propriétaire d'un établissement sur l'île «le Bcmaventure vis-à vis Percé et de ceux de l'île à Bois et de Fort eau dans le détr«)it de Belle Ile. Ce dernier ne se trouve pas dans le Canada. A .»« I I 11 !' I ' ' 'il ( 1 ; I (i,f J- , 8 Les affaires que font ces deux maisons sowt très considérables ; elle peuvent être évaluées à 200,000 piastres et pour celle LeBoutillier et Frères à 150,000. Les hommes (ju'elles emploient se comptent par centaines. Chaque établissement se compose d'une dizaine de grands bâtiments en bois tris bien entretenus, qui servent les uns à recevoir les marchandises, les cordages, les fournil ures de poche, les provisions de bouche, les autres le poisson préparé, avant (|u'il soit mis j\ bord des navires pour être expédié sur les marchés. Rien de plus beau que l'ordre, la propreté et l'économie qui régnent dans ces établissements. Aussi exige-t-oif des différents commis employés dans le commerce de pois- son un apprentissage régulier qui dure plusieurs années. 11 n'y a pas un agent supérieur (jui n'ait eu pendant longtemps la charge d'un petit établissement, où il a du donner des preuves de son activité et de sa capaci/é ; pas un premier commis cjui n'ait d'abord appris, en occupant des emplois inférieurs, à bien juger de la valeur des marchandises, de la qualité du poisson. Il doit aussi être au fait de toutes les préparations que l'on fait subir à la morue pour (|u'e.le puisse être livrée au commerce. Les maîtres des navires sont en même temps pêcheurs et capitaines au long cours. Pendant l'été, lorsque leurs bâtiments sont à attendre des chargements, ils commandent à terre des escouades d'hommes employés à préparer le poisson. Ce que je dis des maisons de commerce de Paspébiai; peut en général s'ap- pliquer à tous les établissements de pèche de la côte du Canada, qui pour la plu- part cependant, si toute fois l'on excepte ceux de M. John LeBoutillier qui sont aussi sur une grande écîlielle, sont inférieurs en importance. .l'ai dis dans mon rapport de l'année dernièie où s'exportait le poissctn pré- paré à Paspébiac; il n'est donc pas nécessaire que Je m'étende d'avantage sur ce sujet à présent, mais à la fin de ce rapport-ci je donnerai un état de la (juantité de poisson exporté de Paspébiac et de toute la cote canadienne de la Baie des Chaleurs, comparée avec ce qui a été exporté 1 aimée dernière. Le 28 mai, le maître eonstruelenr M. LeBruu me dit qu'il ne peut pas finir les travaux de réparation à " La Canatlienne' pour que je puisse me rendre avec elle à la Rivière au Renard le 1er juin. Je me décide alors à partir pour cet endroit dans mon ranot avec six de mes meilleurs marins, dans l'espérance d'être favorisé du bi an temps et d'un vent favo- rable et d'y arriver le ou avant le 1er juin. .Mais à peine fumes nous embar(|ués que la pluie prit. Les jours suivants de forts vents contraires retardèrent beauccmp notre marche. Cependant, grâce à la vigeur et à la bonne volonté de mes six canotiers, j'arrivai au l)assin de Gaspé, le 31 mai au soir après avoir fait quatre vingt (luiiizr milles presque toujours le long d'une côte dangereuse. Le liudi-niaiii je traversai la baie di; Uaspé et je débanjuai à Penouiile. Et de là après avoir mis mon canot en sûreté, je partis avec mes hommes et je me rendis à l'Ans(< aux Grillons sur !■■ fleuve ^1. Laurent, en trois heures de temps, par la nouvelle roule (ju'a fait faire M. John LeBoutillier pour le gouvernement. Sans celte route qui est de la plus grande u.ilité, puis(|u'elle fait communi- quer li's établi^st'inenls du bas du Heavc depuis l- Grand Kt.ing jusqu'au Cap des Rosiers, avec le Bassin de Ga..pé, h; seul bon havre de toule la côte sud, et qui est en même temps un e(Milre où se trouve iu maisoii de douane et des établisse- ments de c;onnnerce très importants, j'aurais été obligé de faire le tourdu Capde Gnspé pur mer, ce (jui m'aurait donné treiUe milles d- |)lns à parcourir. neore il m'aiirait fallu du ealm(' ou des ventx de terre, car avec des ven:s du lar"e je n'aurais pu doublir le C •;» de Ga«))i> à cause de la grosse mer qui s'y fait. De l'Anse au Grillons je me rends en baleinière à la rivière au Renard où j'arrive le 1er juin à 5 heures p. m. 9 • t 'i M Je donne connaissance de mon arrivée au maire de la municipalité, M. Lavergnc et le conseil s'assemble et siège pendant une demie heure sans (lu'il y ait le moindre trouble, la moindre démonstration hostile contre aucun des con- seillers. M. Lavergne me demande ensuiie à lui prêter main forte pour exécuter un warrant lancé contre le uonuné Francœur à qui un autre avail été précédemment servi, mais sans succès, puis(|ue celui-ci avait résiste ouvcriement avec ranie de plusieurs individus à Thuissier porteur de l'ord.c, et lui avoir fait même subir de mauvais traitement. J'envoie un de mes marins armés accompagner le constahle de l'endroit chargé de l'exécution du warrant, cette lois le nommé Francœur n'essaie pas d'opposer la moiniire résistance et le constable l'amène devant le maire. L'affaire s'instruit et l'accusé est condamnr à cinc] louis d'amende ou à défaut de paiement à quinze jours de prison. Il y avait une trentaine de personne dans la salle où la cour s'éluit tenue, mais la tran(]uillité et l'ordre n'ont cessé de régner un seul instant. Le soir môme ISL Francœur payait au greHier le montant de la pénalité à laquelle il venait d'être condanmé. J'eus ensuite le plaisir de rencontrer plusieurs des principaux habitants, de l'endroit (|ui me dirent qu'ils étaient tiès salisfnils du résultat (lu'avail produit ma visite à la rivière au Renard, et quMls espéraient, ciu'elle aurait l'effet de pré- venir des désordres seml)lables à ceux qui étaient arrivés. Fn partant je dis à M Lavergne et aux autres notables de l'endroit, (juc je reviendri'is leur faire plusieurs visites pendant !a saison avec '' La Canadienne," et que s'il s'élevait quel(|ue trouble soit à l:> rivière au Renard soit dans les villagi s voisins, ils n'auraient qu'à m';ivertir et je ine rendrais aussitôt sur les lieux où ma présence hcrait requise. Le lendemain je me rendis au bas.sin de Gaspé qm- je cpiiltai le 3. Je m'arrêtai à la Cirande Grave, à la pointe St. l'ierre, à Percé et à toutes les stations intermédiaires et le 5 au soir j'arrivai à Paspébiac. Je trouvai à bord les travaux de répar tion bien avancés ef Ton me faisait espérer (|ue je pourrais partir le lendemain. Ainsi pendant que la goélette était retenue nécessairement dans le port, je parcourais une étendue de côtes de 120 milles et j'allais remplir une mission bien importante par les résultats qui ont été obtenus. On peut voir par la lettre que m'ont adressée M. Lavertiiie et les autres con- seillers, dans (|uel état de désordre et d'agit;ition se trouvait le village de la rivière au Renard, avant ma visite, et de quelle nécessite il était pour les autorités con- stituées d'avoir l'assistance lie la force armée pour les protéger. Il est bien heureux pour moi de pouvoir dire (juc; nia présence dans cette localité a eu l'effet d'y assurer la trancjuillité et l'ordre pendant toute la saison, puisque dans toutes me., visites subsétiuenles on n'a eu aucun sujet do plainte à l'aire entendre. On pourrait jx'ut éiie croire (pie j'exagère un ppu l'effet ipi'a pioduit ma visite à la rivière au Renard, mais ceux (pli ont eu 1'. casion de voir des émeutes dans les cempaLines savent b'en l'impie;->ion (pie produit sur la foule la présence de quekpies liouniies disciplinés, bii^'u déterminés et revêtus de l'aulorité. D'ailleurs les personnes (|ui auraient été tentées iJe ne pas se soumettre à la loi '^av aient bien (pie je pouvais venir (piehpie jours plus tard avec u La Canadienne," et (pi'alors tdute résistai)ce aurait été impossible Je visitai dans ce voyage, comme je l'ai dit, toutes les stations de pêche qui soitt situés sur l;i côte depuis P 'spébiae jiis(pi'a la Rivière au Renard, le l'ort Daniel, P;.i)o.*i, la Grande Rivière, l'Anse du Cap, l'Anse au Beau Fils, Percé, la pointe St. Pierre, le bassin de Gaspé et l'Anse aux Griffons. .i' IM .1 5 l 1 M' ,. m * 10 Je vis les propriétrjires des principaux étalilissements de pêc^he et grand nombre de pêcheurs df cette partie de li côte du Golfe St Laurent. La p6che de la morue qui ne faisait que commencer promettait en général d'être bonne. A la pointe St. Pierre des bateaux avaient pris jusqu'à de huit à douze quintaux de poisson par jour. I.a boîtte était assez abondante. Dans plusieurs villages des pêcheurs se préparaient à aller faire la pêche de la morue sur la côte du nord, à Natashquan, dans la baie de Magpie, à Shelldrake, aux Sept Isles et à plusieurs autres places de moindre importance où la morue se trouve en plus grande abondance que sur la côte sud. Mais si le poisson est plus facile à prendre dans ces parages, d'un autre côté les pèchciTs sont, obligés de faire de plus grand frais d'armements pour s'y livrer aux opérations de la pêche que lorsqu'ils exercent leur métier près des côtes qui avoisinent leurs demeures. Malgré cela, lorsqu'ils ont les moyens de s'équipper d'une manière con- venable, il est cerla nement plus avantageux pour un certain nombre d'cntr'eux de se remlre sur la côte nord qui est comparativement peu fréquentée. Le 7 nous quittons la rade de Paspébiac et le 9 au matin nous mouillons dans la baie de Plaisance vis-à-vis l'île d'Amherst. La pêche du maquereau était commencée dans la baie de Plaisance depuis le 1er juin. Celait une semaine plus tôt qu'à l'ordinaire. Mais ce poisson n'était pns encore apparu en grnnde quantité. Vingt-cinq goélettes, dont vintrt s'occupaient de la pêche du maqoerenn, se trouvaient l.ms le havre d'Amherst. Le nombre de bÀtimcnis se livrant aux même opi'rations de pêche l'année dernière était de soixante environ. C'était une diminniion considérable, mais la pèche avait été si peu fructueuse en 1856 que la plupart des patrons de oi\timents qui avait^nl l'habitude de venir aux Iles de la Magdeleine, avaient préféré se ren Ire de suite ^ur la côte du La- brador pour y faire la pèche delà iiioruc plustôt que de tenter la pêche du inai|ue- reau dans la baie de Phusnnce. J'offris aux membres de la municipalité mes services pour mettre en force les règlement de pêche qui furent en général l)ien observés, saul u)ntefois cette f)artie qui défendait de tendre des rets en certains endroits de la baie, parcecpie e règlement n'avait pas été bien explicite sur ce point. Le 16 juin, presque tons les pêcheurs ètranifers avaient levé leurs rets. De leur côté nos pêcheurs préparaient aussi à 'e faire, car le poisson n'apparaissait plus dans la baie qu'en bien petite quantité. Ma présence n'étant plus aussi nécessaire à Amherst j'allai visiter la Grosse île, l'île Bryon et la Grosse île aux Oiseitux. La Grosse île dont l'extrémité septentrionale lor-me le cap nord du groupe des Iles de la Madeleine, est habitée par une population d'origine anglaise qui s'occupi' d'aiçriculture et un peu de pêehe. Au sud de cette île on trouve la grande entrée qui forme un havre bien abrité capable de contenir de 100 à 200 bâtiments ne tirant pas plus de 10 pieds d'eau. Malheureusement il e.sl un peu difficile d'accès, et son eloignement de l'île d'AmiHîrst, et des îles du havre aux Maisons où se fait le principal commerce des îles, l'empêche d'être bien fréquenté. Il y a vis-à-vis la grande entrée au sud et près du cap nord de la Grosse île d'excellents fonds de pèche à la morue. L'île Bryon quia (juatre milles de longut'ur sur un mille de largeur n'est encore habitée que par trois familles. Le sol en est bon et facile à cultiver, mais les côtes sont d'abord diificiles. Il n'y a autour aucune anse ou baie qui soit abritée de tous les vents. t s l de ce, •ue lui 11 Les goélette de pêche cependant, y monillent très souvent dans la saison de 'été par les quatre à cinq brasses d'eau en ayant esoin de se mettre sous le vent de l'île. Sur les bancs qui avoisinent l'île Bryon on trouve de magnifiques fonds de pêche à la morue. Quand j'y allai, je trouvai une quinzaine de goélettes d'Arichat et de Ché- ticoup occupées à la pêche de la morue. Ordinairement le poisson est abondant sur ces fonds, mais cette année les pêcheurs me dirent que leur pêche leur rap- portait peu en comparaison des années précédentes, à cause de la rareté de la boitte. En débarquant sur l'Ile Bryon, j'avais reçu de M. White l'information que quelques pêcheurs dont les bâtiments se trouvaient près de l'île avaiet)t volé des m(»rceaux de fer et autres effets lui appartenant. .le pris à bord le nommé Paul Chenel qui pouvait identifier les objets volés et j'allai faire une visite a bord de toutes les goëletu^s qui se trouvaient en vue. Miàis nous ne pûmes découvrir, malgré les recherches les plus actives, aucunes choses qui pussent nous faire conniître le voleur ou les voleurs. Mais on nous dit qu'une goélette qui avait péché prèsde l'îh; Bryon était partie depuis deux jours pour Chéticamp, à moitié chargée seulement et on soupçonnait beaucoup le patron de ce bâtiment du vol en question. Comme les courses me conduisirent près des îles aux Oiseaux, je profitai de l'occasion pour visiter en compagnie de l'amiral Coffin et de son fils, lieutenant dans l'armée, \i\ plus grosse de ces îles où le gouvernement se pro[)ose, je crois, de faire ériger un phare. .Je la trouvai inabordable de tous les côtés excepté du côté sud, où en temps de calme plat seulement on peut débarquer Elle a environ 140 pieds de hauteur et mesure 233 pas de longueur sur 150 de largeur. Mais il est bien difficile d'y monter et encore plus d'en descendre, à cau'^e de sa forme »'scarpée. Il est bien certain qu'un phare placé sur cette île serait de la plus grande utilité aux navires qui fréquentent le golfe St. Laurent surtout à ceux qui y entrent pour se rendre à Québec, sur la côte de Gaspé ou dans la baie des Chaleurs. Il faudrait aussi qu'il y eût piès du phare un canon d'un gros ralibre qui serait tiré, dan.>î les temps de brume, toutes les demi-heure pour avertir les bâtiments de l'approche du dangr. D'après l'amiral Coffin, il ne serait pas nécessaire que le phare placé sur la grosse tle aux Oiseaux ertt plus de 2.") pieds de hauteur. Le 20, je retournai au havre Amherst où Ton m'appris que pendent mon absence un patron de i^oëlette du Gut de Canso s'étnit rendu coupable d'assaut et batterie sur la personne de M. Alexandre Connor ; qu'un warrant avait été émané mais que le coupable n'avait pu être amené devant la justice. M. A. Painchaud devant qui la déposition de M. Coimor avait été prise, m'a dit que le constable chargé de l'exécution du warrant n'ayant pu se faire accompagner d'une force suffisante n'avait pas osé opérer l'arrestation de l'accusé par ce qu'il avait craint de la résistance. Depuis, le coupable avait appris mon arrivée prochain au havre Atnherst et il s'était sauvé dans la nuit à l'île d'Entrée. Je pris de suite le warrant et je donnai l'ordre du départ. Nous fîmes le tour de l'ile d'Entrée. Mais il n'y avait aucun bâtiment. Nous apercevons une goélette sous le vent à nous portant sa course vers le sud. Le pilote me dit qu'il croit que c'est le bâtiment du patron que nous cherchions. Nous mettons toutes voiles dehors. Malheureusement après une course de quelques heures nous trou- vons que c'est une goélette de pêche des lies de la Madeleine. Voyant qu'il était inutile d'aller plus loin, je donnai l'ordre de rentrer au havre d'Amherst où nous arrivâmes le lendemain le 21. } * '' I lij V. , H 12 Le 22, après avoir visité le liavre d'Amherst et avoir vu que tout était dans l'ordre, j'ordonnai le départ pour la côte du Labrador. A il heures, A. M., l'ancre eat levée et nous quittons la baie de Plaisance avec un joli vent de sud ouest. Le vent se nnil au sud dans les journée du 23 et du 24 ; et, le 25 au soir, après avoir côtoyé lu côte ouest de Terreneuve, dont les montagnes que nous apercevons sont encore toute couvertes de neige, nous mouillons à l'entrée de l'Anse aux Blancs Sablons. Le 2t) nous allons prendre le mouillage au fond de la baie et je m'occupe à visiter les établissements de pêche qui sont auprès. INI. Martin Parent a tt^ndu ses rets à Loup Marins de très bon printemps, par ce que le détroit de Belleisle s'est trouvé libre de glace à une époque inaccoutumée. Il a déjà capturé 200 de ces animaux, dont la graisse qui sert à faire une huile très fine et la peau de chacun se vend de 4 à 8 piastres. La morue avait paru en petite quantité près des côtes depuis près d'un mois, (ce qui n'est pas ordinaire,) mais le capelan et le louçon, deux petits poissons dont la morne fait sa proie et qui servent aux pécheurs pour amorcer leurs lignes, étaient très rares. Les pécheurs ne pouvaient se les procurer qu'en petite quan- tité, et encore leur fallait-il faire de longues courses le long des côtes et le plus souvent sans succès. Aussi on n'avait pu aller sur les fonds de pêche que 4 à 5 fois depuis que la saison était commencée. A l'établissement de MM. LeBoutillier et frères, sur l'île à Bois, il n'y avait encore de pris que 250 quintaux de morue, à l'établissement deM.de Guilteville 300 et chez M LeBrocq 150. Mais le temps n'était pas encore arrivé où la morue se porte en abondance vers h's côtes du détroit de Belleisle. Il n'y avait encore que neuf bâtiments dans l'anse aux Blancs Sablons. On m'apprit que l'hiver précédent avait été très doux sur la côte de Labra- dor. Il n'y avait pas eu de ces grandes tempêtes de neige qui obligent les habitants de ces climats rudes de garder leurs maisons sans pouvoir sortir pen- dant des quatre à cinq jours. Le détroit de Eelleisle avait été si peu obstrué par les glaces que des navires auraient pu y passer au commencement de mars. C était une grande difiérence avec l'année dernière où la navigation du détroit n'avait été ouverte que dans le milieu de juin. D'après les informations que j'ai pu me procurer des plus anciens résidents de l'endroit, le détroit de Belleisle n'est jamais accessible pendant l'hiver aux bâtiments ordinaires du commerce. Les bâtiments armés pour la chasse du loup marin, venant de l'île'de Terre- neuve, sont les seuls qui y pénètrent dans le mois de mars pour capturer ces ani- maux sur les glaces flottantes. Ce n'est en général que dans le mois de juin que fies navires venant d'Eu- rope peuvent le franchir san- accident. Mais après le mois de juin jusqu'au mois de décembre inclusivement il est libre. On y rencontre quelquefois des glaces floiifintes ou échouées peu considérables Mais il est facile de les éviter en faisant bien attention. Et si avec les phares déjà érigés et ceux que le y;ouvernement se propose de faire construire sur la côte de Terreneuve, il était pla';é à l'île Veile et sur quel- ques autres |)oinls aussi dangereux de la côte, des canons de fort calibre qui seraient tirés tous les quarts d'heure, ou toutes les demi-heures, pendant les brumes épaisses qui sont très fréquentes dans ces parages, puisqu'elles accompa- gnent toujours les vents de sud est, de sud et quel(|Uelois de sud-ouest, hs navires faisant route par le détroit n'auraient plus rien à craindre. 18 ins ice et Iles )US a |)ar Iine J'insisterai sur t'omploi des canons auprès des phares, parce que dans les temps de brume les feux de ceux-ci no peuvent être vus, même à quelques arpents de dislance. Ce n'est que lorsijue ratmosphèro n'est pas chargée de brouillards que leur lumière peut être vue de manière à être utile aux naviga- teurs. Le 27 juin nous allons mouiller dans le havre de Bradore. La pêche du loup marin avait commence là en môme temps ([ue dans l'anse aux Blancs Sablons. Dans la pèche de M. Randall Joues, il avait déjà été piin 450 de ces amplii- bis, dont 97 dans une seule journée. Il y avait dans le bassin de Bradore, le jour de mon arrivée, 20 goélettes, et il en arrivait d'autres tous les jours. Le 4 juillet, (juand je fis une visiite générale dans la baie de Bradore, il y avait: f) goélettes de pêche des Isles de la Madeh'ine. 10 " " de l'isie du Prince Edouard. 11 " " de la Nouvelle Ecosse. 6 " " des Etats Unis. 1 brick-goélette de la Nouvelle-Ecosse. 1 " •' . des Etats-Unis. La morue avait paru dans la baie de Bradore en même tejnps que sur la côte vis-à-vis l'anse aux Blancs Sablons, et le capelan était très rare. Les êciuipages des bàliineiils mouillés dans le bassin prenaient en général la morue à la ligne, quelcjnes uns cependant se servaient de seines dont deux ou trois étaient de véritable seines à morue, et les autres des seines à maquereau et à hareng. Les habitants résidants se plaignaient de l'usage de ces dernières ; car disaient-ils, il se fait avec ces seines à mailles étroites une destruction inutile de poisson, puisque une grande partie de la morue (jui s'y trouve est trop petite pour être préparée et par consécjuent perdue, tandis qu'avec de véritable seines à morue ayant des mailles de grandeur proportionnée à la* grosseur du poisson dont on fait la pêche, on ne prend que la morue ijui peut être livrée au commerce, la petite pouvant s'échapper par les mailles larges du fonds de la seine. Je suggérerai donc qu'il soit ajouté à l'acte des pêches une clause où la manière de seiner le poisson sur la côte canadienne soit réglée. J'employai le temps que je restai dans la baie de liradore, c'est-à-dire dix jours, à visiter les pêcheries de cet endroit et je m'efibrcai de donner aux exploi- tateurs des pêches sédentaires de loups*marin la protection qu'ils rédamen tdepuis longtemps. J'empêchai les étrangers et môme nos propres pêcheurs de les déranger dans leurs opérations et d'aller avec leurs bateaux saus nécessité à l'entrée ou au milieu de leurs pêches, pour ne pas effrayer les troupeaux de loups-marin qui se dirigeaient vers l'enceinte des rets. Les fils de Mr. Jones puren. se livrer à leur luétier sans molestât ion aucune, et lorsque je quittai Bradore ils me dirent qu'ils étaient persuades que la présence de " La Canadienne" dans la baie de Bradore, leur avait valu au delà de 200 loups marins de plus (|u'ils n'auraient pris, si les pécheurs étrangers avaient la liberté de leur nuir comme les années passées. 11 en est de môme des autres propriétaires de pêche sédentaire de loup marin de la côte du Labrador, qui aussi ont reconnu l'efficacité du service auquel " La Canadienne" est affectée. Pendant que la goélette était mouillée dans la baie de Bradore, je profitai d'un jour de beau temps pour aller faire une excursion dans l'intérieur du pays. J i n 'ii Je débarquai dans le fonds de la baie et je me dirigeai du côté de la plus grosse des trois montagnes, appelées les mamelles de Labrador, situées à environ 10 milles de la côte. Ce ne fut qu'avec beaucoup de difficulté que je pus me rendre jusque là. Le pays est complètement coupé par des ravins, des petits lacs, des ruis- seax et des marais qui rendent la route extrêmement dittinile, sinon impossible en été. Ce n'est que dans l'hiver que les habitants de la côte peuvent aller dans l'intérieur, en raquette ou dans des traîneaux auxqels sont attelés de cinq à six chiens vigoureux, connus sous le nom de chiens esquimaux, pour y faire la chasse aux cariboux et aux perdrix blanches, qui s'y trouvent ordinairement en grande abondance. La partie du Labrador que je vis est entièrement impropre à l'agriculture, et on m'assure que le reste du pays est semblable à ce que j'en ai visité. Ce n'est qu'une succession de mornes de roches vives et de plaines sablon neuses recouvertes d'un peu de mousse de différentes espèces et de lichens. II n'y a que dans le creux des ravins qu'on trouve un peu de terre végétale, mais en couche si mince qu'à peine si des épinettes rabougries et des bouleaux nains peu veut y prendre racine. On trouve près des rivières des sapins, des bouleaux, et quelques épinettes d'une certaine grosseur, mais partout ailleurs ce n'est que ck? la roche vive cou- verte de mousse. Il n'y a ni arbre ni arbuste. Je ne connais rien qui ait une apparence aussi désolée. Le 5 juillet, le vent se trouvant favorable, je donnai l'ordre de partir pour la partie ouest de la côte du Labrador. Une brume épaisse m'empêcha de visiter la baie des Saumons et le havre de Bonne Espérance ; où, m'a-t-on dit, il y avait une douzaine.de bîltimenls occupés à la pèche de la morue. Le 7, je débarquai dans la baie de Kegasen où sont établies sept familles de pêcheurs, et le 8 je visitai le havre du petit Natashyu. où étaient mouillées vingt-quatre goélettes, dont neuf des Etats-Unis et les autres de la côte de Gaspé et des îles de la Madeleine. Quinze jours avant mon arrivée, il y avait eu jusqu'à trente-cinq bâtiments de pêche à Natastiquan. La morue s'était montrée dans ces parages vers le 1er juin. Elle était abon- dante. Les bâtiment?, avaient déjà à bord de 250 à 450 quintaux de morue chacun. Une goëleite américaine de llO tonneaux en avait 660. C'était une excellente pêche ; pas aussi bonne que celle de l'année dernière, mais elle était au-dessus d'une pêche moyenne. 11 y a maintenant treize familles établies d'une rn;iiiicre permanente sur la côte près du havre. Elles s'occupent de la pêche de la morue, et aussi de la chasse du loup marin qui, cette année, a rapporté à plusieurs d'entr'elles de bons bénéfices. M. Hippolyte Vignault, un des habitants résidants à iNatastiquan, parti du havre, le 22 avril, dans sa goëleite de 40 tonneaux environ, avec un équipage de sept hommes, et le même jour, en vue de la pointe de Natastiquan, captura 120 loups marins. Les jours suivants il parvint à pénétrer au milieu des glaces flot- tantes et il en prit 480 autre. Au bout de huit jours il rentrait au port avec une chasse qui lui valait de cinq à six cents louis. Dans le même temps un brick-goëlette de 120 tonneaux, venu de St. Jean de Terreneuve par le détroit de Bellelile, s'emparait, à quelques milles seulement de M. V^ignault, mais dans un endroit plus favorable, de près de trois milles de ces amphibies. Ce bâtiment était mieux équipé que celui du Canada et por- tait un équipage de trente hommes. 15 }sse 10 ruis- ible ?, et Cette course loinlHine et pleine de dangers de ce bâtiment de Terreneuve montre bien de quel esprit d'entreprise sont animés les marchands et les armateurs de cette ile, surtout ceux de S». J s. Il serait à souhaiter que nos armateurs songeassent à exploiter cette source de richesse qui faillit quelquefois, il est vrai, mais qui souvent rapporte des bénéfices énormes, comme je l'ai dit dans mon rapport de l'année dernière. Nos bâtiments de la côte de Gaspé, qui restent presque tous inoccupés pendant l'hiver, seraient très pr.ipres à ce genre d'expéditions. Il faudrait cependant couvrir de plaques de fer les bordages de l'avant à la ligne de flottaison pour qu'il» ne fus- sent pas coupés par les glaces. J'espère que ces remarques auront l'eflél d'attirer l'attention de nos patrons de hfuiments sur le.-: profils qu'ils pourraient réaliser, si à l'exemf)le des arniMteurs de Terreneuve, ils .se livraient d'une manière convena- ble à la chasse du loup marin sur les glacer flottantes du golfe St. Laurent. Avant de quitter Natastiquan, je vis à ce que les règlements de pèche fussent observés, surtout cette partie qui défend de jeter des débris de poisson et autres saletés sur les fonds de pêche. On me dit que quelque temps auparavant plusieurs pêcheurs s'étaient rendus coupables de contravention à cette clause de l'acte des pêches, qui a pour but la conservation des foirds de pêche, mais qu'ayant été avertis de mon arrivée pro- chaine, ils avaient cessé leurs pratiques nuisibles pour la pêche. Ma:s aucuns de ces pêcheurs n'étaient là, car j'aurais procédé Cvmire eux. Le 9, au matin, j'arrive dans le port de Mingnn où je reste jusqu'au 13. L'équipage s'occupe à prendre une provision d'eau et de bois. Il y avait à Mingan près de 100 familles de sauvages de la tribu des Monta- gnais, campées près du poste de traite d. la compagnie de la baie d'Hud- son. Filles étaient occupées pour le moment aux exercices religieux d'une mi.ssion que faisaient les révérends pères jésuites M. Arnault et M. Bahel, et devaient s'équiper ensuite pour se rendre dans l'intérieur des terres pour se livrer à la chasse et à la pêche. Ce- ■^""vages n'avaient pas été heureux dans leurs opérations de chasse l'année ernière. Bien peu d'entre eux, m'a-t-on dit, avaient rapporté assez de fourrures pour payer les avances qu'ils avaient reçues de la compagnie de la baie d'Hudson Mais il n'y avait pas que les sauvages de Mingan qui avaient soufl'ert de la rareté des animaux à fourrures sur la côte du Labrador, ceux de Natastiquan n'avaient pas mieux lait, et tous les habitants résidant sur la côte nord du golfe St Laurent, depuis les Sept Iles jusqu'à l'anse aux Blancs î^ablons, qui s'occu- pent de la chasse aux animaux à tourrure n'avaient pas réalise la cmquième partie des profits de l'année dernière. Les renards surtout dont il avait été pris une grande quantité dans l'hiver de 1855 à 1856, avait été d'une extrême rareté. Le 13, je visitai la rivière St Jean. La pêche du saumon était terminée à l'entrée de la rivière. Il ne restait plus qu'un individu qui péchait aux pieds des rapides. Le poisson n'avait pas été abondant. Le saumon avait commencé à remonter la rivière St. Jean vers le 1er juin. Voici le nombre et la position des pêcheries dans la rivière St. Jean : — Sur la rive Est. le pêcherie, — situte à 4 arpents environ de la pointe Est de la rivière ù son em- bouchure, appartenant à la compagnie de la baie d'Hudson. 2e pêcherie, — située à 4 arpents plus haut que la précédente, appartenant à James McLeod. I f n I!! I I (i' i't 'i'i 16 3e pOclicrie, — situer à 4 milles pins liant, apparlciiant à Jolin Ross. 4e pôcliorie,— située à 0 milles de l'entrée de lii rivière, appartenant à la eompa- anie do la baie dTIudson. 6e pôelierie,— située anx pieds des rapides, 18 milles plus l()in que la précé- dente, appartenant aussi à la compagnie de la baii; d'Ilndson. Sur la rive Ouest. le |)èelierie,- située à la pointe ouest de la riv. ère à son embouchure, occupée par les frères Girard, de la Maibaie. 2e pèclierie, — située à (pielcpies arpents de la précédente, appartenant à James McLeod. 3e pêcherie, — située à six arpents de la pointe onesi, appartenant à la compagnie de la baie d'Ilndson. •le n'ai pu apprendre lu chiffre « xact dn produit de toutes ces pêcheries. Cependant, d'après M. James McLeod, qni y avait péché lui même, il ne s. rait pas pris jilus de 100 (piarts de spumon, tant dans les pêcheries ex|)loitées par la compagnie de la baie d'Mudson que |)ar les antres. Juscpie là, personne n'avait violé aucune dos clauses de l'acte des pêches, qui regardent la pr.lcclion dn saumon. Avant de iiuittcr la rivière St. Jean, je laissai entre les mains des pécheurs qui se trouvaient iù, une copie de l'acte de> pêches, et je leur recommandai bien son entière observance, parce que de là dépend la conservation dans nos rivières et sur nos côtes du saumon et de plusieurs espèces de poisson non moins impor- tantes. Le soir, j'allai à bord d'une goélette américaine luisant ia pêche sur un banc au large de la baie de Magpie, et je fis voir au patron l'acte des pèches. Je lui montrai la clause cpii défend, sous peine d'une forte amende, de jeter des débris de poisson sur les fonds de pêche. Là-dessus, il me dit que cette défense n'était pas nécessaire pour lui, car ayant péché pendant plusieurs années sur les bancs de Terrenenve, et connais- sant bien les mauvais ell'ets qui résultent de la praticpie de salir les fonds de pêche, il était dans l'habiiuiie de garder sur son pont les débris de morue Juscpi'à ce qu'il put aller les jeter loin des bancs de pêche, d+M)s un endroit où ils ne pouvaient nuire. En effet, je vis d-ms une boîte faite exprès, sur son pont, des arrêtes et des têtes de morue provenant évidemment de la pêche de plusieurs jours. Il serait bien à désirer que tous les pêcheurs comprissent bien, comme celui dont je viens de parler, l'importance de se conformer aux lois qui ont pour but la conservation d'une source de riche>se qui procure des moyens de subsistance à des milliers de familles; car malgré tous mes efforts et cimix de plusieurs ma- gistrats et ex|)loitateurs de pêche, il se trouve, même parmi nos pêcheurs, des hommes peu scrupuleux, qui trouvent moyen de violer la loi sans (ju'on puisse les découvrir. Je donne ensuite l'ordre de diriger le bâtiment vers la côte sud du St. Lau- rent, et le J5, je débarque au Grand Etang, où M. Lespérance me donne les renseignements suivants sur les pêches qui se pratiquent sur cette partie de la côte de Gaspé. La morne avait paru à l'époque ordinaire, c'est à dire vers le milieu de mai. Le capelan, l'appât qui tente le plus la morue, ne s'étaii encore approché des côtes en grande abondance, qu'une seule journée. Les pêcheurs s'étaient servis jusqu'alors de harengs pour amorcer leurs lignes; mais ils ne pouvaient se procurer ce dernier poisson en quantité suffisante. Le bîiteau de pêche qui avait le mieux réussi avait pris 70 quintaux de morue, les autres de 25 à 50 chacun. 17 U\ M. Tinspérance employait cette année 18 bateaux et 40 hommes. L'annt'e tleniière, il avait exporté, pour son propre compte, sur les marchés d'Espagne et d'Italie, plus de 3,(jO0 quintaux de morue sèche qui s'était très bien vendue. Tout était tranquille sur la cAtc?. Il n'y avait p;is encore paru des bàlimenls de poche étrangers. Le 16, je visitai les élablissemcnls de la grande rivière au Renard, et de i'ansp aux (îriHbns. La morue dans ces deux endroits était assez abondante, mais la boitte était bien rare. L'ordre cl la paix publique n'avaient pas été troublés à la rivière au Renard depuis ma dernière visite le 1er .juin. Le 17 au matin, nous mouillions dans le bassin de Gaspé. Il n'y avait à ce mouillage que cinq bi\timcnt'<, dont deux bricks-goëleltes venus d'F'uropr^ avec du sel, des marchandises et des fournitures de pêche, et trois goëlelies appartenant à des armateurs de Gaspé. M. Ik'lieau. le collecteur du port de port de Gappé, àqui j'offre mes services dans le eus où il aurait besoin d'assistance dans l'exécution des devoirs de sa charge, soit pour le transporter sur un point quelconque de la cAfo où sa pré- sence serait requise, soit pour aider ses officiers côliers à taire la saisie d'articles introduits frauduleusement dans le pays, m'informe que dans la baie de Gaspé la pêche était médiocre. Le poisson était assez abondant, mais la boitte manquait Il n'était pas encore venu de bâtiments étrangers dans le port de Gaspé, Le 20, au malin, l'ancre est levée, et dans l'après-midi, je ilébarque à la pointe St. Pierre. Là, comme sur tous les points de la côte que je venais de visiter, la pèche de la morue n'était pas fructueuse à cause de la ditiiculté de se procurer de la boitte. Mais la saison n'était pas encore très avancée, et on espé- rait bien qu'elle deviendrait plus favorable. MM. Collas et Fauvel, tous deux propriétaires d'établissements de pêche, me disent que tout est dans un ordre parfait à la pointe St. Pierre, comme à la Malbaie. Le soir, je me rends à Percé. A Percé, et surtout à l'île de Bonaventure, la pêche était un peu plus favo- rable qu'à toutes les stations que j'ai visitées depuis mon départ de la côte nord ; mais elle était loin de présenter des résultats aussi heureux que l'année der- nière où, à la môme époque, les bateaux avaient un tiers de plus de poisson. Cela était dû, comme partout ailleurs, à la rareté de la boitte. A l'anse au Beau-F^ils et à l'anse du Cap, la pêche n'était pas non plus très fructueuse. Cependant, on me dit que depuis quelques jours des bateaux qui étaient allés sur les bancs avaient de très bonnes journées de pêche. Le maquereau avait commencé à se montrer au large de l'île de Bonaventure. Il commençait à arriver des vaisseaux étrangers. Le 21, à 5 h. p. m., on appareille. A 7 h. p. m., je débarque à la Grande- Rivière. Les remarques que j'ai faites à propos de la pêche de la morue, à Percé, dans la baie de Gaspé et ailleurs s'appliquent à cette partie de la côte, où la boitte est encore très rare. Le révérend M. Desjardins, curé de la paroisse de la Grande Rivière, me dit que comme président de la commission des écoles pour cet arrondissement, il pense qu'il aura besoin de mon assistance pour i lire fonctionner la loi, à laquelle plusieurs personnes font mine de vouloir résister. Je m'empresse de répondre à M. Desjardins que je me ferai un devoir de me- rendre à la Grande Rivière toutes les fois que ma présence sera requise. B 17 1 »'l 1 II 1'. i 18 Je retourne à bord à 9 h p. m. Le vent (|ui était ù l'est auf?inenta graduellement clans la nuit, jupqn'i^ ce qn'il fit une véritable tempête. Il ne fallut pas songer ù s'arrêter à Paspébiac, la mer était trop grosse. Je donnai l'ordre de continuer notre roule vers le lond de la b (ie des Chaleurs, et le lendemain le 22, nous mouillâmes dan» la rade de Carleton. J'eus le plaisir de reneontrer les principaux habitants de cet endroit. Je m'assurai que ma présence n'était pas requise plus longtemps, et je partis pour la rivière Ristigouehe. A 2 h. p. m., je débarque à la Mission. Là m'ntlendaient M. Fraser, le collecteur du port de New Carlisle, et M. Busteed, juge de paix, qui me demandent de me rendre avec une force néces- saire à la salle d'audience, située à Cross Point, pour assister les magistrats de l'endroit qui y sont assemblés pour juger deux affaires qui causent beaucoup d'a- gitation parmi la population de cette partie du comté de Bonavenlure. Près de 60 personnes sont présentes aux délibérations de la cour, et on craint des troubles sérieux si le jugement est donné contre l'individu poursuivi. Celui-ci et plusieurs de ses amis, me dit-on, ont déclaré qu'ils ne se soumettraient pas aux décisions de la cour, si elles leurs étaient défavorables. Dans ces circonstances, je crois devoir assurer les magistrats qui siègent de ma co-opéraiion active, et je mets à leur disposition toute la force constabu- laire placée sous mes ordres. J'annonce à la foule que je lesterai dans les eaux de la rivière Ristigouehe jusqu'à ce que les causes en question soient jugées et les jugements de la cour exécutés suivant la loi. Les magistrats reprennent la séance qui continue jusqu'au soir, où la cour s'ajourne au lendemain sans qu'il ait rien été décidé. Le 23, la cour siège une partie de la journée ; et ce n'est que dans Taprès- midi que les jugements sont rendus en faveur du poursuivant, M. Fraser, qui avait agi dans ces causes en sa qualité d'inspecteur du revenu publie. D'après M. Fraser et plusieurs magistrats qui se trouvaient à Cross Point, •mon arrivée à la Mission a été fort opportune ; car sans la présence de La Ca- nadienne dans le voisinage du lieu où la cour siégeait, il y aurait probablement eu quelques désordres et on aurait essayé à intimider les juges de paix, pour les empêcher de donner jugement comme ils l'ont fait. Plusieurs habitan'is notables du Nouveau-Brunswick, parmi lesquels se trou- vaient un membre du parlement et un juge de paix, que j'eus le plaisir de recevoir à mon bord, m'exprimèrent leur satisfaction des heureux résultats qu'a- vait produits ma visite au milieu d'eux. Car si des désordres avaient eu lieu à Cross Point, ou à toute autre place sur le bord de la rivière, ils n'auraient pas manqué de se communiquer à la population de l'autre rive, qui n'est séparée de celle du Canada que de quelques arpents. La pèche du saumon dans la rivière Ristigouehe était terminée depuis plus d'une semaine. Du côté canadien comme du côté de New Brunswick, elle avait été peu fructueuse. A beaucoup de stations de pêche, il n'avait été pris qu'un septième du produit de l'année dernière, et ù d'autres un cinquième. Dans une autre partie de ce rapport, je donnerai un étal des stations de pêche à saumon de la rive canadienne de la rivière Restigouche, avec la quantité de poisson pris cette année. Le 2G, le vent qui avait toujours été à l'est, et par conséquent nous avait empêché de descendre la rivière (car elle est trop étroite en cet endroit pour per- mettre de louv'jycr) sG met à l'ouest et l'ancre est levée dans l'après-midi. c d t s 19 'i' ]\\^h ce pébiac, le lond la rade oit. Je lis pour :î, et M. e néces- ^trats de ;oup d'a- ur, et on oursuivi. icltritient i siègent constabu- stigouche de la cour où la COUT ns Taprèa- ' raser, qui ross Point, de La Ca- jbablement IX, pour lea lels se trou- plaisir de nultats qu'a- nt eu lieu à uxraient pas t séparée do depuis plus •ait été peu 'un septième s station?» de ;c la quantité nt nous avait voit pour per- js-midi. Nous rencontrons près de Battery Point, trois navires à l'ancre qu'on charge de madriers de pin, provenant de la soierie que M. Travers et Cic. ont établie l'année dernière sur la rive eanadienne. Le 27 au matin, je débarque à Carleton, où je vois l'agent des bois de la couronne, M. Verge, qui me dit que les personnes contre lesquelles il avait des réclamations pour avoir coupé des bois sur les terres de la couronne, ont payé et qu'il n'a pas par conséquent besoin de mes services. Conune le vent continue à être favorable pour sortir de la baie, je m'em- barque à 8 h. a. m., et nous nous rendons h New Carlisie à 5 p. m. Je vois les ollicicrs publics de cet endroit, et je m'assure que tout est tran- quille. Le 28, je visite Faspébiac, où on me dit que là, comme partout ailleurs sur la côte de Gaspé, la péclie de la morue n'est pas très bonne à cause de la rareté Je boitte. FI y a dans la rade sept navires appartenant aux deux maisons de commerce C. Robin et Cie. et LeBoutillier et frère. J'apprends que le 22, dix-liuit goélettes des Etats-Unis, occupées à la pêche de la morne sur le banc de Miseau, sont venues chercher un abri dans la raartie des bâtiments qui s'y livraient. En général elle était moins bonne que 'année dernière. Les pêcheurs étrangers n'avaient commis sur cette partie des côtes des Iles de la Madeleine aucun acte dont la population résidente eût ù se plaindre. Le 3 août au matin, je rentre au havre d'Amherst et je remets les papiers du bâtiment de Kelly, entre les mains de M. Fox qui est très satisfait de la manière dont la mission confiée à M. McCormick a été remplie. Le 4, je vais faire une visite au havre aux Maisons qui se trouvent en ce mo- ment à peu près désert ; tous les bâtiments de ce port étant occupés sur la côte du Labrador à la pêche de la morue. Les pêcheurs des îles Grindstone et AUwright se livrent à la pêche du ma- quereau dans cette partie de la baie de Plaisance qui avoisine le havre aux Mai- sons avec assez de succès. Mais le poisson n'est pas bien gros. Il ne peut se vendre que pour du numéro deux. Le 5 août, après m'étre assuré que le trafiquant Kelly était venu à Amherst et s'était soumis à ce jue le collecteur avait exigé de lui, je donne l'ordre d'appa- reiller. Nous passons par l'est des îles de la Madeleine. Entre l'île AUwright et l'île d'Entrée nous nous trouvons au milieu d'une flotte de quarante goélettes américaines, occupées à la pêche du maquereau, qui ne nous paraît pas être en grande abondance. Au nord de la Grosse Ile nous en recontrons vingt autres équippées pour la même pêche et appartenant à la même nation. i 21 Plusiours (le ces goi-letti-s coiiNtrnitcs sur (Ich inodèlt's entièrement nouvenux et avec le» nicilli'iirs iiiati rinux possibles, étaient mngniri(|iius à voir, et parais- saient i'Arc (le très liurs voilièrrs. QuelqiicH unes 6!aient de près de eent ton- neaux et portaient do qujiizf à i\i% huit hommes d'équipage. Les frais (Pé(|ui|i|)(>rm'iil et d'enlrJ'tii n des bâtiments armés pour la pêche du maquereau sont très '^onsidérablei», et il l'uul que leurs écjuipages mettent la plus grande aciivité et la \nu jurande pors' véranee dans leurs travaux de péelie pour qiie les expéditions dans i», -sexuelles ces bft|j(n''nls sont engagés rapportent des bo- nifiées aux armateurs. l^e 7, dans l'nprès midi, après avoir éprouvé des voiits contraires pendant la traversée, nous mouillons dans la rade de Percé. Sur cette partie de la côte la poche eotnmentjait à devenir meilleure; les bateaux rentraient tous les soirs avec de trois ù six (|uinfnux de morue chacun. Il n'y avait pas de bâtiments étrangers dans la rade de Percé ni aux environs. Le 8, Je pars pour aller l'aire une visite aux stations de pèche de la côte sud du fleuve St. I^aurent. Je débarque dans l'nprès midi à l'An«e aux Griffons et à la rivière au Renard. Le 9 au matin, une tempête de nord-ouest nous force à revenir mouiller à l'Anse aux (iiifl'ons, d'»iù je pars le lendemain. Le 10, j(î viriite l'établissement du Grand Etang, et le 11 je m'arrête à la Grande Vallée où sont situés des établissements de pêche à la morue très impor- tants. En voici une liste avec le nombre de bateaux employés sur chaque éta- blissement. Etablissement de pêche Nombre de appartenant h bateaux. 1 Germain Dionne 6 2 Messie Fournier 2 8 F^rançois Jonhas 8 4 Thomas Couture 3 ô Joseph Fournier 3 6 Fabien Bonneau 2 7 Charles Clavet 4 8 Veuve Etienne Fournier 2 9 J. B. Caron 1 10 Pierre Mainville I n . i- ! • I »\ i! i-j :ppa- 32 En outre deux familles résidentes ont chacune un bateau. On me dit que les bateaux de pèche de la Grande Vallée rapportent annuel- lement de 100 il 100 quintaux de morue, sans compter le hareng, le maquereau, et quelques quarts de Heton. Les habitants résidants, qui forment en tout quarante cinq personnes s'occu- pent un peu de la culture de la terre. Le sol à la grande vallée n'est pas, il est vrai très fertile, mais il est facile de l'améliorer, car la mer jette en cet endroit sur le rivage une grande abondance de plantes marines qui lont le meilleur engrais possible. L'anse de la Grande Vallée, où sont situés les établissements de pêche, peut avoir trois quarts de mille de largeur et se trouve dans la seigneurie de ce nom, appartenant au colonel McComing, d'Angleterre. Les pêcheurs de la Grande Vallée vendent leur morue sèche aux marchande de Gaspé, qui l'expédient sur les marchés d'Europe. La morue verte est envoyée à Québec ou à Montréal. Le même jour je m rend" n la rivière de la Magdeleine, qui se jette dans le fluve St. L:iarent, à ; i on 10 a., es à l'ouest de la Grande Vallée. V. il I i: 22 I t. t ! I II y a d'établies sur les bords de cette rivière quatorze familles qui possèdent quatre établissements de pèche où sont employés douze bateaux. La rivière la Magdeleine est considérée comme une bonne station de pêche. Il est rare que le poisson n'y soit pas abondant. Cette année cependant leg pêcheurs se plaignent un peu de la rareté de la morue. Le hareng et le maquereau fréquentent cette partie de la côte. Il y a quelques années les pêcheurs américains s'y rendaient en grand nom- bre pour prendre ce dernier poisson à la seine et à la ligne ; mais depuis deux ans il faut croire qu'ils trouvent ailleurs une pêche plus abondante, car ils ne se montrent plus dans les parages de la Madeleine. Cette année il n'est venu là qu'une seule goélette américaine, " La Gazelle,'* maître Richard Baker, dont j'ai fait la visite pour m'assurer qu'il n'y avait pas de marchandises à bord. 11 y a de très bonnes terres sur les bords de la rivière La Madeleine et les habitants se livrent à l'agriculture avec assez de succès. Ils vont faire moudre leurs grains à Mont Louis situé à 6 lieues plus haut où se trouve un bon moulin. Le 13, j'arrive dans la baie de Mont Louis qui a une largeur de deux milles environ sur une profondeur d'un mille. Au fond de cette magnifique baie coule une rivière où l'on trouve dix pieds d'eau à mer haute. Une lois passé un banc de sable qui l'obstrue à son embouchure un bâtiment peut y rester dans douze pieds d'eau à mer basse. Au Mont Louis sont établies vingt quatre familles la plupart vivant de poche et de culture. Trois seulement vivant de cette dernière industrie exclusivement. Il y a sept établissements de pêche à la morue dont voici les noms des pro- priétaires avec le nombre de bateaux et d'hommes employés sur chaque. Propriétaires d'établissements. Jos. Th. Fournier Jacques Gadbout Louis Lafiamme Michel Lafiamme, père , Michel Lafiamme, fils . Michel Poitras Charles Lemienx Nombre je bateaux. 5 2 2 2 3 2 1 Nombre de pêcheurs employés. 14 19 6 6 6 10 6 3 51 Il y a de plus six bateaux appartenant, à des cultivateurs qui font la pêche après que les grains sont ensemencés. Ces bateaux prennent en moyenne 120 quintaux de morue chacun. Il se prend 30 quarts de truite dans la rivière de l'Anse Pleureuse, située à quelques milles à l'est de Mont Louis et environ dix quarts dans la rivière du Mont Louis. La truite de Mont Louis est très grosse ; elle mesure de huit à quinze pouces de long et pèse de deux à six livres. J'ai le plaisir de rencontrer le curé missionnaire de Ste. Anne des Monts, qui me donne beaucoup de renseignements utiles et intéressants sur les établisse- ments de Mont Louis. D'après ce monsieur, il y a assez de terres cultivables sur les bords de la rivière de Mont Louis, à quelques milles seulement de la mer, pour faire vivre cent familles. Les plantes mnrines abondent sur le rivage, et peuvent fournir une quantité suffisante d'excellent engrais. 23 ent :he. les pas Sur les coteaux et sur le flanc des montagnes, la terre est presque aussi fer- tile que dans la plaine. Dans le haut de la rivière les bois de toute sorte abondent. Or. y trouve l'érable, h frêne, l'orme, le tamarac, le pin, et plusieurs autres essences qu'il est facile de transporter à la mer par la rivière. Dans la vallée de Mont Louis qui peut avoir cinq milles de largeur, et qui est abritée contre les vents fn)ids du nord et du nord-ouest par de hautes montagnes, le climat est plus doux que sur la rive nord du St. Laurent près de Québec. L'habitant de l'endroit qui s'occupe le plus de culture, un Lapointe, nie dit qu'il a souvent labouré sa terre dans le mois d'avril, quand les campagnes des envi- rons de Québec étaient encore toutes couvertes de neige. , Les grains que j'ai vus sont presque mûrs et ont la plus belle apparence. La baie de Mont Louis est une des premières stations de pêche que les Français ont établies sur le fleuve St. Laurent. Les établissements qu'ils y fon- dèrent durent acquérir beaucoup d'importance, car on voit encore les ruines de plusieurs bâtiments qui indiquent qu'ils y avaient fait des travaux considérables. Entre autres choses, on trouve sur le flanc d'une montagne les restes d'un aqueduc en brique, qui avait été fait sans doute pour amener aux établissements de pêche les eaux froides et limpides d'une source qui se trouve sur la montagne. Les établissements de pêche français de Mont Louis furent complètement détruits, quelques années avant la cession du pays à l'Angleterre, par des vais- seaux de guerre anglais détachés pour cette expédition, sous le commandement du capitaine Cook, qui devint ensuite le lameux navigateur de ce nom, de la flotte qui remontait le fleuve avec l'armée qui devait mettre le siège devant Québec. Le iVlont Louis fut alors abandonné, et ce n'est que depuis vingt à trente ans qu'il y a commencé à s'y former des établissements. La population actuelle de Mont Louis est venue des paroisses d'en bas de Québ'C. Je passe presque la journée dans la baie de Mont Louis. I.e 15, au matin, nous mouillons dans la rade de Sie. Anne des Monts. Je visite Telablissement de pêche de M. John Le Boutillier, dont l'agent, le capt. Dugas, me d'» qu'il prépare tous les ans pour l'exportation dans les marchés de la Médiierranée de loOO à 2000 quinleaux de morue sèche. An fond de la rade coule la rivière de Ste. Anne des Monts, où des goélettes de 40 à 60 tt)nneaux peuvent entrer à mer haute, et y trouver un abri sûr contre tous les vents. La population de Ste. Anne des Monts, qui est originaire des paroisses d'en bas de Québec, est établie le long de la côte jusqu'à une distance de quatre milles en amont et autant en aval. Elle se compose d'environ 200 familles. Les h ibitanis de Ste. Anne des Monts sont agriculteurs et pêcheurs. Ils vont à la pêche lorsque leurs semences sont faites, et cessent de se livrer à cette occupa- tion, lors(iue le toms arrive de faire la moisson. Puis, la moisson finie, ils pren- nent ce qu'on appelle la morue d'automne ou d'arrière saison, qui est expé- diée à Québec. La rivière Ste. Anne, dont le cours est considérable, était très poissonneuse autrefois. Mais depuis quelques années, la quantité de poisson qui la fréquente a beaucoup diminué; c'est à peine maintenant s'il s'y prend de vingt à trente quarts de saumon. On doit sans doute attribuer cette grande diminution dans le produit de la rivière, à la mauvaise pratique qu'ont quelques gens de cet endroit d'aller à dix, vingt et même 30 milles en haut de cette rivière pour prendre le saumon dans les fosses profondes où ce poisson se rend pour déposer ses œufs. J'ai tout lieu de croire que la loi passée cette année pour la protection des pêcheries, aurait relTet d'empêcher la destruction illégale d'un poisson bien im- > i. 1' 1^* 1 21 ^ 'i ' I.' portant, dans cette rivière et la voisine, celle du cap de Chatte ; d'autant plus que d'après ce qu'ont dit Messire Iloui^seau et plusieurs notables, entr'autres, ÂIM. Sasseville et Dugas, on serait bien déterminé dans ces localités, à faire les plus grands etiorls pour le mettre en force. Il n'y avait pas encore eu de cas de contravention à la loi cette année. Mais on croyait que plusieurs personnes se disposaient à remonter la rivière pour pêclier le saumon, malgré les défenses qui avaient été faites. Je dis au magis- trat de l'endroit que s'il avait besoin en aucun letnps de mes services pour faire fonctionner Tacle des pêehes, je me rendrais aussitôt à Sie. Anne pour l'assisler. En résumé, je dois dire que Ste. Anne des Monts est un endroit florissant, qui augmente rapidement en richesse et en population. Dans peu d'années il pourra rivaliser avec aucune des paroisses de la partie centrale du Canada. Les habitants de Ste Anne des Monts ont fait eux-mêmes un beau chemin qui conduit au cap de Chatte, et lorsqu'il y aura une voie de communication entre ce dernier lieu et les établissements de Matane, ils ne seront qu'à quatre journées de marche de Québec en hiver comme en été. A midi je retourne à bord, et l'ancre est levée. Nous nous dirigeons vers la baie des Sept Iles. Le vent est fuvoraule et très fort, la mer assez unie. Pendant les quatre premières heures nous courons treize nœuds à l'heure, et nous nous serions rendus au motiillage de lu baie des sept îles, éloignée de cinquante quatre milles de Ste. Anne des Monts, à 4 heures 30 minules, p. m. si le vent ne se fut pas modéré. Malgré cela nous jetâmes l'ancre vis-à-vis l'établissement de la compagnie de la baid d'Hudson, à 6 h., p.m. Vers 8 Iieures, p. m., le steamer Victoria, ayant à bord l'honorable comrnis- tjaire en chef des travaux publics, M. Page, et le maître et plusieurs olliciers de la maison de trinité de Québec, vint mouiller aussi dans la baie. Le commissaire des travaux publies et l'ingénieur étaient à faire une visite aux difl'érents phares du fleuve et du golfe St. Laurent et du détroit de Belleisle. Le 16, j'allai faire une visite à la pointe Est de la baie, où les Français avaient autrefois des établissements considérables de pêche qui depuis la conquête ont cessé d'exister. Il y avait entre la pointe et l'île une goélette américaine s'occupant à la pêche du maquereau. Quatre autres goélettes des Elals-Unis et une do la Nouvelle Ecosse étaient depuis quelques semaines dans la baie des Sept Iles puur le même objet, elles se servaient toutes de seines. Le maquereau était assez abondant Plusieurs coups de seine de cent à cent cinquante quarts avaient été faits. M. Clarence Hamilton, propriétaire d'un établissement de pêche dans la baie, avaient pris la semaine précédente cent ciinjuante quarts de ce poisson, d'une 1 elle qualité, avec une seine qui était bien trop courte. Avec une seine de cent-vingt brasses de long, et d'une j)rofondeur proportionnée, ce monsieur aurait pu renfermer de quatre à cinq cents quarts de macjuereau, tant il était abondait cette journée là. Mais malheureusement ces bonnes chances ne se présentent pas souv;'nt, et des patrons de goélettes équippées pour la pêche du maquereau à la seine, m'ont dit avoir croisé pendant des semaines et môme des mois sans avoir trouvé occasion favorable pour donner un coup de seine qui en vali'it la peine. Il s'est formé depuis l'année dernière aux Sept-Iles six établissements de pêche à la morue, dont le plus considérable appartient à M. Clarence Hamilton, qui y emploie quatorze bateaux et trente-six hommes. La pêche de la morue n'avait pas été bonne depuis le printemps, comme les pêcheurs avaient droit de s'y attendre d'après les rapports favorables qui avaient été fats de la baie des Sepi-lles. Le poisson au lieu d'entrer dans la baie et de s'approcher des côtes, comme il avait coutume de faite à la suite du hareng et capelati, s'était tenu sur les bancs du large ; c'est là que les pêcheurs étaient obligés d'aller le prendre. S6 I Mais pour Ccpriidaiit on espérait de faire une bonne pêche d'automne. Le 17 «t le 18, j'eus à régler une difllculté survenue entre l'agent du poste de traite de la compagnie de la baie d'Hudson M. Comeau et M. Clarence Hamilton. M. Comeau prétendait que M. Hamilton avait empiété sur le terrain appar- tenant à !a compagnie pour fonder son élablisemcnt de poche ; de l'autre côté M. Hamilton dit^ait (ju'il n'avait fait que ce que l'acte des pêches lui permettait, en s'cmparanl pour les besoins de ses opérations de pêche, d'un terrain qui quoique en partie clôturé, n'était pas occupé par la compagnie et ne l'avait jatnais été. Diins ces circonstances je crus devoir conseiller aux deux parties d'arranger l'affairo à l'amiable, c'est-à-dire de faire séparer le terrain qui faisait le sujet de la conlesiation, en deux, et d'en prendre la moitié chacun, d'autant plus que je suis certain (pie la quantité de Grève et déterre qui échéra à aucune des parties sera sufTisante pour tous les besoins de leurs industries. MM. Comeau et Hamilton acceptent ma proposition. Je mesure moi-même le terrain, les bornes sont plantées, et les deux parties se déclarent parfaitement satisfaites. Dans le même temps j'avais à m'oecuper d'une plainte de M. Stuart, sous- agfMit pour la com,)agnle de la baie d'Hudson aux Sept-Iles, contre les nommés Alexandre Arsenaidt et .Jean Baptiste Duchesne, accusés d'avoir tué malicieuse- ment im cheval appartenant à la dite compagnie. Je pris la déposition de M. Stuart et je hincai des warrants pour arrêter les inculpas et les amener devant moi. Mais malgré les recherches les plus actives rues marins ne purent s'emparer (jue de Duchesne. J'examinai le prisoimier qu'on m'a dit avoir tué ou aidé à tuer le cheval en question. Je pris le témoignage d'un sauvage montagnais du nom de Pierre Petarhoo, le seul témoin à charge, et comme l'accusation n'était pas fondée contre Duchisnc, je le mis en liberté. Le 18, mes marins firent une nouvelle tentative pour s'emparer d'Alexandre Arsenault, en parcourant tous les bois qui avoisinent les établissements de pêche, mais sans succès. Plus tard j'appris qu'il s'était sauvé à la rivière Moisie, puis de là sur la côte de Gaspé. Ay mt terminé mes affaires aux Sept-Iles, je donnai l'ordre du départ et à 4 heures p. m., je débarquai à la rivière Moisie. L;i rivière Moisie, une des plus considérable de la côte nord, n'a pas moins d'im mille de large à son embouchure et elle s'élargit encore plus haut. L'entrée en est obstruée par des bancs de sable mouvant. Cependant, des goélettes ne tirant pas plus de neuf pieds d'eau peuvent passer la barre et trouver en dedans un bon mouillage et un abri sûr contre tous les vents. Celte rivière a un cours très long ; elle prend dit-on, sa source à la hauteur des terres, à moitié chemin de la côte de la baie d'Hudson et du golfe St. Laurent. Le volume d'eau qu'elle apporte à la mer est très considérable, son lit est sablonneux. Cette rivière est une des plus poissonneuses de toutes celles de la côte nord. Cette année qui est une mauvaise année pour la pèche du saumon sur la côte nord comme sur la côte sud, il a été pris par les différentes personnes qui y ont tendu dos nets, environ quarts de ce poisson. Voici les noms de ceux qui avaient des pêches sédentaires dans la rivière cette année. .t« i lî fr !|l I-' 26 il Sur la rive Est. 1ère pêche à MM. Têtu et Chisholm. 2e " " Davison. 8e " " Charles Mercier. Sur la rive Ouest. La compagnie de la baie d'Hudsoti y a toutes les pêches. Eu outre, pendant tout le temps que le saumon a remonté la rivière, les équi- pages de plusieursg oëlettes qui se trouvaient dansi la rivière ont tendu des rets à diftérenis endroits de la rive, mais sans beaucoup de succès. La pèche commence dans la rivière Moisie "ers le commencement de juin, et se termine à la fin de juillet. Le 1er aoilt, temps où la pêche doit se clore d'après la loi, il n'y avait plus de rets dans la rivière. Il ne paraît pas que dans la rivière Moisie on prenne le saumon dans les fosses et aux autres endroits où ce poisson s'est rendu pour frayer. La compagnie de la baie d'Hudson avait vendu uu saumon à une société américaine de Portiand, qui l'avait fait mettre sur les lieux, à l'état frais, par morceaux de une à deux livres, dans des pots de fer blanc dont les couvercles étaient soudés avec soin. Je me dirige le soir vers la partie est de la côte, et le 19 je débarque à la rivière Shelldrake. Il y a à Shelldrake le même nombre d'établissements, mais moins de de pêcheurs que l'année dernière. Le poisson n'y avait pas été aussi abondant qu'en 1856. On m'apprend que l'automne dernier, dans le temps des hautes marées, la mer poussée par de forts vents de sud-oucrit, a passé plusieurs fois par dessus la barre de sable où sont situées les demeures, les chaufauds et les vignots des pêcheurs et les a considérablement endommagés. M. Philippe Touzel un des pêcheurs résidants de Shelldrake, me dit que, désirant faire un étai)lissement de pêche dans la rivière du Toimerre, qui se trouve à cinq milles plus à l'est, il s'y était rendu, il y a quelques semaines, pour pren- dre posi^ession d'une partie de la grève qui n'était pus occupée, et qu'ayant com- mencé à préparer le terrain pour y construire les bâtiments nécessiiies, il avait vu venir à lui les nommés Ennis, Wm. Grath et Briant qui, en proférant des me- naces lui dirent qu'ils ne voulaient pas qu'ils s'établit en cet endroit de la rivière. De plus, qu'ayant laissé là un homme pour coniinuer les ouvrages nécessaires à son établissement, celui-ci avait été assailli plusieurs fois par les mômes indivi- dus et s'était vu forcé de retourner à Shelldrake. M. Touzel demande à être protégé dans l'occupation de la place vacants qu'il a choisie, et la punition de ceux qui ont maltraité sans provocation soU serviteur. Je prends à bord M. Touzel et son serviteur, du nom de Beaudoin, et je me dirige vers la rivière au Tonnerre. Je d-Jbarque à l'endroit où je crois trouver Ennis, McGrath et Briant. Je vais à leurs établissements, mais ils n'y sont pas, et on me dit qu'en apprenant mon approche ils se sont sauvés dans le bois voisin. Je visite le terrain dont Touzel veut avoir la possession, c'est vacant et rien n'in- dique qu'il ait jamais été occupé. Je dis alors à Touzel qu'en vertu, comme sujet Britannique, il a droit de prendre la quantité de terrain nécessaire à ses opérations de pêche, et de le gar- der comme sa propriété, tant qu'il ne l'aura pas aba; donné pendant plus de douze mois consécutifs. 27 . H Je lui dit de plus qne, s'il était molesté de nouveau, il n'aurait qu'à me le faire savoir en écrivant à Percé, et que je reviendrais aussitôt que possible à la rivière au Tonnerre. Je fis ensuite la visite de sept goélettes mouillées dans la rivière, quatre d'entr'elles étaient de la côle de Gaspé, les trois autres étaient la goélette " Lady " de 57 tonneaux ; maître, Philibert Bergeron, de la paroisse des Eboulomentg, portant 'ix hommes, et trois bateaux de pêche, la goëllette " Primros " maîiro Hubert Pilote, avec deux bateaux de pèche et cinq hommes, et la goëlette " Pri- mros," maiire Xavier Boily, avec aussi deux bateaux et cinq hommes: les deux dernières étai'nt de la Malbaie (en haut). Tous ces bâtiments s'occupaient de la pêche de la morue avec beaucoup de succès. Le patron d'une des goélettes de Gaspô avait pris quelques jours auparavant 180 quarts de maquireau dans un seul coup de seine à l'entrée de la rivière, c'était la S( ule fuis que ce poisson s'était montré en aussi grande abondance près de la côte. Les patrons des goélettes de la Malbaie (en haut) et des Ebouloments ve- naient-ossayer la pêche de la morue dans le golfe pour la première fois. Ils me dirent qu'ils étaient satisfaits des résultats qu'ils avaient obtenus. Je les encourageai bien a y revenir l'année prochaine, mais mieux équippés et avec un plus grand nombre de bateaux et d'hommes, leurs promettant de grands bénéficfs, s'ils savaient conduire leurs opérations de pêche avec sagacité, et sur- tout avec persévérance. Il est à espérer que l'example donné par les goélettes de la Malbaie et des Eboulcments sera suivi par un grand nombr ed'autres tant de sparoisses du nord que des paroisses du sud, et que nos armateurs de Québec comprendront enfin l'importance des richesses que le Canada possède dans le bas du fleuve et dans le golfe St. Laurent, et qui jusqu'à présent ont été exploitées en partie par les étrangers qui en retirent de grands bénéfices. Il y a dans la rivière au Tonnerre les établissements suivants : Sur la rive Est, No. 1, — L'établissement de John Howell avec 4 bateaux. 2 3 " Stephen Wells 2 " James Cumming 2 ^^ 4 5 8u^ la rive Ouest. " Lawr. Kennedy 3 " John Le Rhé 2 13 Quarante hommes sont employés dans ces établissements qui ne sont fondés que depuis 3 ans. Vers 3 h. 30 m., je me rends datjs la baie de Magpie où je visite plusieurs stations de pêche établies par des pêcheurs de Bonaventure. C'est là que la pô'he de la morue a été faite avec le plus d'avantage sur toute la partio de la côle nord que je venais de visiter. J'eus aussi à régler une difficulté survenue à propos de la possession d'une place de pêche. A Rambler's Cove située h un demi mille à Touest de la baie de IMagpie, les pêcheu's avaient fait une pêche abondante. Le soir nous parlons pour la côte de Gaspé. Le 20, dans l'après midi je débarque à i'anse aux Griffons. Il il 28 'I \ ' !f Le 21, je visite les établissements tlu Cap des Rosiers, et le lendemain je me rends au bassin de Gaspé où je reste jusqu'au 24. Je fis comme à l'ordinaire la visite des bâtiments qui étaient dans le port. Tout était tranquille. Je reçois de M. John Eden les poids et les mesures servant d'étalons, du gouveriit'tuent, jîour les transporter aux lies de la Madeleine où les poids et les mesures des marchands n'ont jamais été vérifiés et estampés par aucun oflicier public, et je me mets en route, ayant {\ bord M. Matliew Ryan, l'iiispccleur des douanes du Bas-Canada. Ce monsieur se rend aux îles de la Magdeleine pour faire une inspeetion du port d'Amherst. Le 25 nous touchons à Percé, et le 26, nous mouillons dans la baie de Plai- sance. Les pêches sont très bonnes aux îles de la Magdeleine. Le niiiquereau abonde dans la baie de Plaisance, et la morue se tient en quantité suflisante sur les bancs voisins de l'Etang du Nord, de l'Anse ù la (Jabane et du bassin pour permettre aux pécheurs de faire de bonnes journées de pêche. Il n'y a dans le port d'Amherst que quatre goélettes de pêche et le packet de la malle. Des uoëlettes des Etats-Unis équipées pour la pêche du maquereau conti- nuent à exercer leur métier près des côtes des îles de la Magdeleine «vec assez de succès. Mais on se plaint «ïénéralement que le poisson n'est pas aussi gros ni aussi gras que l'année dernière à pareille époque. Il a déjà été expédié du port d'Amherst à Halifax où les prix du poisson sont très bons, plusieurs cargaisons complètes de morue sèche. Le capitaine Painchaud, entre autres, en a envoyé une de cinq cents quintaux. Les nouvelles qui arrivaient de toutes parts étaient favorables. Les poissons de toute sorte abondaient, et les pécheurs avaient du beau temps pour se livrer ù leurs occupations. A l'étang du nord les bateaux rapportaient souvent de huit à dix drafts de morue de la plus belle qualité par jour. (Une draft de morue doit peser deux cent cinquante deux livres.) Les habitants n'avaient aucne plainte à faire contre les pêcheurs étrangers. Le 29 à midi nous partons d'Amherst. En dédoublant la ])ointe est des îles de la Magdeleine, nous rencontrons qua- rante goëleites, presque toutes des Etats-Unis, mouillées sous lèvent de la grosse Ile. Elles ne peuvent s'occuper de la pêche du maquereau aujourd'hui, le vent est trop fort. Le 30, nous touchons à Caraquette pour y laisser M. Ryan qui doit se rendre en Canada par le Nouveau Brunswick, et le lendemain matin nous mouillons dans la rade de Papébiac, après avoir été échoués une partie de la journée sur un petit banc de sable, où le bàiiment n'a éprouvé aucune espèce d'avarie. Dans les établissements de pèche de Pabébiac on s'occupe activement à préparer la morue pour l'exportation ; on en destine une grande quantité pour le marché du Brésil. La morue qui se vend dans ce pays doit être mise dans des barils ayant la forme de cuves et appelés toubes sur la côte. Chaque toube doit con?. ni' 128lbs. de poisson bien séché. C'est au moyen d'une vis en fer, mise en jiionvcrnent partrois hommes, que la morue est fortement pressé? dans ces barils et mise de manière à occuper le moins déplace possible; telle qu'elle est alors, elle peut se conserver pendant bien longtemps même dans les climats les plus chauds, et se transporter facilement dans l'intérieur des pays pour lesquels elle est destinée. La maison Robin et cie., a déjà envoyé cette année au Brésil une cargaison de morue ainsi préparée, et on me dit qu'elle a rapporté de grands bénéfices. '4 20 m 1 ije me port. ' Je visite New Carlislc où la cour se tient en ce moment. Le 4 septembre, je me rends à Bonaventun». Dans la rade de cet endroit se trouve la barque Nazarene, appartenant à la maison américaine de Honaventnre, du nom de Meriam et oie, qu'on charge de poisson de toute sorte et de bardeaux pour New- York. H y a aussi dans la rivière une goélette américaine de 175 tonneaux chargée de bardeaux et de pois- son, pour le compte de la même maison, qui n'attend qu'un bon vent pour |>artir. J'ai le |)laisir do rencontrer Messire Allain, le curé de Honaventure et M. McCrakcn, juge de paix. Ces messieurs m'apprennent qu'il n'a été pris que quelques barils de saumon dans la rivière de Bonaventure. Il n'y a pas eu de rets placés à l'entrée de la rivière. Les sauvages ont fait la pèche avec leurs vi n'uvnit |)us été mcilli'un; sur lu côte du Nouveuu-Iîrunswick, et on me dit (jue I i rivière Miruiniclii, si poissoiuieusc généralement, n'a presque pas fourni de poisson cette année. .fi '^* il 82 Los principales stations de pôclic à saumon sur la côte canadienne dans la rivière Ristiyouche, sont : Station de poche. Appartenant A. Robert Tîusteed Jolin Fraser Ali'xander Husteed .. Jolni DunUin Edmond Slewart Total Produit. Bourdon Point Crosse Point Battery Point Pointe Lîigardc Pointe Fleurant Et trois milles plus bas .. 15 (juarts saumon. 30 " " 15 " " 13 " " 90 " " 162 " " Les principalcL» stations de pC'che à !>aumon sur la côte canadienne dans la Baie des Chaleurs, sont : Station de pêche. Appartenant à Produit. Pointe Magoucha Baie de Carleton, 1ère . . . . « " 2ème «« « Sème. ... l)r. C. M. Le Billois Frederick Anenault . . IL Landry Jean Gauvreau 30 quarts saumon. 10 " " 18 " " 10 " " Il y a une distance d'environ deux milles entre chacunt un ces trois dernières stations. Pointe de Carleton, 1ère " " 2ème .. Romain Landry 10 quarts saumon. Jos. N. Ver-re 15 " " Sur la côte dans la paroisse de Maria Station 1ère .. " 2cme . " Sème... Fabien Allan Pierre Tliibaudeau .. JohnVaughan. ... Total . 6 quarts saumon. 20 " " 9P, " 144 Tous les chiffres ci-dessup indiquent la moyenne du produit de la pèche du saumon pendant cinq années, depuis 1852 jusqu'en 1856. n PECHE DU HARENG. La pêcîhe du hareng, sur la côte de la baie des Chaleurs, depuis la pointe Magouacha jusqu'à Carleton, a été médiocre. A Maria et à New Richmond, elle a été excellente. Il y a aussi une pêche de hareng d'automne sur celte partie de la côte du district de Gaspé, mais depuis quelques années, elle ne donne que des produits bien peu abondants. Il a été exporté, cette année, des diflërentes stations dont je viens de parler, 10,000 quarts de hareng, dont 7,000 aux Etats-Unis. 88 laris la u Il ne 8e prend dans la baie de Caricton et dans celle > e New Rit joond, qu'une petite (|uantité de morue. L'açriculltire continue A faire des progrès sensibles sur la côte de la htiw de» Chaleurs et de la rivière llistigouche. La récolte, cette année, a été excellente. Tous les habitants voient avec plaisir que le gouvernement va faire ouvrir un chemin sur la rivière Mt'itapédiac, qui fera communiquer les établissements de la rivière Ristigouchc avec ceux du St. Laurent. Ceux qui ont visité cette partie du conté de Bonaventiire, me disent qu'il y a sur les bords de la rivière M»!tapédiac une grande étendue de terrain très un», couvert de bois de la meilleure qualité, et très propre à la culture. Je ne doute pas que ce chemin une fois terminé, il ne se forme en peu d'an- nées, sur tout son parcoure, des établissements agricoles, qui relieront les parois- ses d'en bas de Québec avec celles du district de Gaspé. Cette nouvelle route par la rivière Métapédiac est d'autant plus nécessaire, que celle qui existe actuellement entre la rivière Ristigouche et le fleuve St. Lau- rent, et qui est connue sous le nom de Kempt Road, a été faite dans un pays montagneux où il n'y a pas d'habitants établis, et où par conséquent l'entretien des chemins est impossible. Aussi, pendant l'automne et une partie de l'hiver, est-il presque impossible d'y passer autrement qu'à pied. De plus, sur ce che- min, le sol est en général inirrat ou difficile à cultiver, et on ne peut guère es- pérer qu'il s'y établisse des cultivateurs. Le 25, je pars pour aller faire une visite dans la rivière Ristigouche juqu'à la mission. J'ai le plaisir de rencontrer le missionnaire du village des sauvages, M. J. Fraser, et plusieurs habitants notables, qui m'assurent que la tranquillité et l'or- dre régnent partout sur cette paitie de la côte. Le 27, je suis de retour à Carleton, et je vais le même jour à New-Rich- mond. J'ai le plaisir d'y voir le Dr. Thornton et M. Montgomery. Je visite avec ce dernier monsieur les deux rivière» Cascapédiac, et j'obtiens les renseignements suivants : La grande rivière Cascapédiac, qui se jette dans la biie de ce nom, est large d'un quart de mille à son embouchure, et a un cours très long. Des canots, et même des bateaux plats, peuvent la remonter jusqu'à une distance de 120 milles de la mer. Cette rivière, très poissonneuse autrefois, rapportait encore il y a quelque^ années, de 150 à 200 barils de saumon par année. En 1856, elle a produit en- viron 60 quarts de ce poisson, et en 1857 un peu moins. Le saumon de la grande rivière Cascapédiac est le plus gros vjui soit pris sur nos côtes. Il y en a souvent qui pèse de 45 à 50 livres. Le poids moyen de cha- que individu peut être de 22 livres environ. La truite aussi abonde dans la rivière. Elle est d'une belle qualité et pèse de l à 8 livres. Plusieurs habitants établis sur les bords de la rivière, ont la funeste habitude de se rendre dans le mois de septembre aux endroits où le saumon s'est arrêté pour frayer, (c'est quelquefois à 40 et 50 milles de l'embouchure de la rivière) pour le prendre avec des filets ou avec des dards. Cette destruction de poisson, lorsqu'il est sur le point d'accomplir l'acte im- portant de la reproduction de son espèce, est la cause de la diminution considé- rable du saumon dans la rivière Cascapédiac, de même que dans toutes les autres rivières du Canada que ce poisson fréquente. Les Indiens ont aussi l'habitude de remonter la rivière, l'automne, dans leurs canots d'écorce, et défaire avec leurs vigoffs à Vaide du flambeau, une grande destruction de saumon. ' ,» 84 ' I U Cette année, on me dit ()u'il8 n'y «ont pns allé», la trop petite quantité de poisson qui »(? trouve dans la rivière ne leur promettant pas une péclie hhscz abon- dante. Je crois que l()rs(|ne la loi des péehes aura été distribuée aux magistrats et aux flutre^ personnes intéressées A la e-onservalion du saumon il sera faeile d'empéclier, en grande partie, cette destruction d'une espèce si précieuse de pois- son, surloul si le gouvernement autorise le magistrat commandant la goélette du gouvernement à stationner un marin ou deux du bord aux endroits où les in- fractions à la loi sont le plus à craindre, pour pouvoir prendre les coupables sur le fait et les punir d'une luanière exem|)iain'. La petite r'vière Cascapédiac, qui se décharge dans la baie de ce nom. à un mille plus à l'est (pie lu grande rivière Cascapédiac, ne contient pas lir saumon, mais abonde en truite. Il n'y a pas de grands établissements de pêche sur la côte de la baie de Cas- capédiac ou de New Richmond, le habitants de cette localité se livrant presque tous à la culture d»' la terre, qui est d'une grande fertilité. Sur la grande rivière Cascapédiac les établissement.«- apriiîoles se continuent jus(]u'ii quinze milles de son embouchure ; mais le manque de chemins a empê- ché ius(]u'à présent les habitants de la côte d'aller s'établir dans l'intérieur, où les terres sont unies, d'un sol excellent, cl couvertes des plus beaux bois. Ceux qui ont eu le courage d'aller prendre des terres loin de la grande route ont la plus grande difliciilté à transporter sur Its marchés les produits (ju'ils ont à vendre et souvent ne le peuvent pas du tout. Depuis longtemps il se fait un grand commerce de bois à New Ilichmond. Les l)ois carrés et 1(!> madriers i-ont exportés en Angleterre, les planches de pin à TerrencMive et le bardenu à Halifax. Il se construisait beaucoup de navires à New Richmond, principalement sur l'établissement de feu M.Cnthbert. Maintenant la rareté des bois près de la côte, mais surtout les bas prix du marché de Liverpool et des autres ports anglais où ces bâtiments étaient expédiés pour être vendus, ont arrêté en grande partie celte industrie. Il se bâtit cependant encore tous les ans cinq ou six goélette pour la pêche et le cabotage. New Richmond est certainement destiné à devenir une place importante dans (piehiues aimées si le gi)uvernemeni lait ouvrir des elKMiiins, qui permettent aux colons d'aller s'établir clans l'intérieur du pays où les terres s>nt composées ■d'un sol plus riche que près de- côtes. Et outre l'avantage d'avoir une grande étendue de terrain uni où une popu lation nombreuse peut se loger, et par l'exploitation du bois et la culture de la terre trouver des moyens de subsistance bien assurés, New Richmond possède encore celui d'avoir une bonne rade où des vaisseaux de toute grandeur peuvent venir en tout temps, et y trouver un abri sur contre tous les vents. La population de New Richmond est composée en grande partie de colons écossais, qui ont la réputation d'être de bons agriculteurs. Le 29, Je me rends à New Carlisle, puis à Paspébiac où se trouvent sept na- vires qu'on charge de morue sèche pour le Brésil, l'Espagne et l'Italie, et plusieurs goélettes qui doivent être expédiée:* à Québec avec du poisson salé. Le 30, je visite les établissements du Port Daniel. M. McPherson, l'officier de douane de cette localité, me donne les renseigne- ments suivants sur les pêches qui se pratiquent sur celle partie de la côte. On compte dans le township de Port Daniel qui comprend l'Anse aux Gas- cons, l'Anse à la Barbe, le Port Daniel et la Pointe Loup-marin, environ 100 ba- teaux de pêche de dix-huit à vingt-cinq pieds de long. Chacun de ces bateaux est monté par deux hommes. S i (le saumon, rlie de colons Près de 2,000 quarlH de hareng ont éK"; pris cette année dans le Port Dunicl, c'est la prenn«>re foin (ju'il s'y prend une aussi grande (|u;intit»'' de (!e poL-ison. Le rapelan ne s'était pas montré cette année près de cette partie de la côte, et la poche i\r U morue avait été médiocre. Environ cent cinquante goélettes des Etats-Unis occupée à la poche de la morue et du ma(|uereau, tîuns le golfe, étaient venues à différents t'inps pendant la saison, nio'iller dans le Port Daniel. M. McPhiîrson el les habitants do la côte n'avai«-nt | as eu à r>e plaindre des équipages de ces biVtiments. Les ri viirts qui se déchargent dans le Port Daniel avaient produit environ 60 quarts de saumon Dans l'après-midi ja debarcpie à la Grande Ilivière et le leiideinain 1er octo- bre nous mouillons dans la rade de I*ercé. On se plaint l)e;nicoup du mauvais lemps qu'il a fait sur cette |)artie de la côte, ce qui avait empoché les bateaux de se nîndrc souvent sur les fonds de pêche. Dans l'après-midi je me rends à l'Anse du Cap où se trouve le brick-goëlette " Belinda " (ju'ou charge de morue pour l'Kspagne. La pèche de la morue était bonne à l'Anse du Cap et sur la côte voisine. Je reviens à Pircé le so'.r. Le len leinain je visite les établissements d' la pointe St. Pierre et je me rends au Bassin de Gaspé dans la nuit. Il y a dans le port trois brick-goëlettes et plusieurs goélettes. Le brick " Ste. Anne," appartenant à M. .lolm LeRoutillier, est prêt à partir pour Civilta Vecchia, avec un chargement de y.OOl) quintaux de morue sèche de première qualité. La pêche du maquereau a été faite dans la baie de Gaspé par les habitants établis sur la côte, comme les années passées, avec assez de succès. La pêche de la morue vis-à-vis Douglass Town n'avait pas été très fructueuse, mais en revanche les pécheurs de cet endroit qui avaient été faire la pêche sur la côte nord du fleuve du golfe St. Laurent avaient bien réussi. La scierie de M. Shaw avait été en opération ius ,u'à la fin de mars et les produits de cet établissement qui doit bi'aucoup contribuer a la prospérité du Bassin de Gaspé, avaient formé les cargaisons de sept navires destinés à diffé- rents p«»rts anglais. Le 1 octobre au so'r, le capitaine Viberl du brick " Ste. Anne," réclame mon assistance pour faire arrêter un houunc de son équipage i\m a déserté avec une des embarcations du bord. J'envoie de suite mon canot sous le commandement du maître d'équipage qui, après une c nirse fatiguante, amène le fugitif à bord Le 25, nous quittons le Bassin de Gaspé et nous nous dirigeokis ver^» le bas du fleuve St. L turent. Je visite la Péninsule, puis l'Anse aux Griffons. Le 6 je m'arrête à la rivière aa Renard. Le 8 je (iébar(]ue au Grand Etang et le 10, dans l'après-midi, nous arrivons malgré de forts vents, à la rivière la Maddeine. Au Grand Etang, je visite avec soin l'appareil dislillatoire de M. Lespérance avec lequel il fabrique son huile de foie de morue uiédécinale et je ne puism'em- pêcher d'admirer avec quelle propreté et quelle attention toutes les opérations nécessaires à la fabrication de celte huile sont conduite, et je n'héi^ite p;,s à re- commander l'huile de M. Lespérance comme étant la meilleure qui puisse être produite. La goë'ette américaine qui a fait la pêche du maquereau dans les environs de la Magdeleine, n'a pris que 50 quarts de maquereau. 1 ,,i (.11' i| ! ^/ri kl 36 h il ■H J'arrange une difficulté survenue entre deux habitants de l'endroit et le 12, nous levons l'ancre pour retourner à Percé. La pêche de la morue d'automne sur toute la côte que je venais de visiter depuis l'Anse aux Griffons jusqu'à la rivière Magdeleine était en général médiocre, non pas que la morue manquait, car celle-ci se trouvait en abondance sur tous les fonds de pêche, mais la boitte était rare, comme elle l'avait été depuis le oom- meucement de la saison. 11 y avait bien du hareng près des côtes mais il était si petit qu'on ne pou- vait le prendre avec des rets ordinaire. J'ai vu des pêcheurs de l'Ance aux Griffons venir jusque dans la baie de Gaspé chercher des coquilles pour amorcer leurs lignes, lorsqu'ils ne pouvaient trouver aucuns poissons qui purent servir d'appas à la morue. A la pointe St. Pierre où je m'arrêtai le 13, c'était la même chose, A la Malbaie on se servait pour appât d'un petit poisson appelé shrub, qui se trouve en grande quantité dans la rivière du Barachois, au fond de la baie 11 y avait dans la même rivière beaucoup d'eperalans. Le même jour je me rends à Percé. Le 13, je visite les établissements de pêche de l'île de Bonaventure. La maison l.eBoutillier et frères qui y possède le principal établissement, a un septième de moins de poisson que l'année dernière. Il y a dans l'île 14 habitants résidants qui emploient 40 bateaux de pêche. Pendant la saison de la pêche il y en a eu jusqu'à 100, tout les fonds de pê- che qui avoisinent les côtes de i'île ont la réputation d'être féconds. Tout était tranquille sur la côte, et on ne voyait que très peu de bâtiments étrangers. Le 14, nous partons pour les îles de la Magdeleine à 6 h. a.m. Le vent est d'abord favorable, mais le lendemain et le jour suivant il est plein de bout et ce n est que le 16 au soir, après avoir couru beaucoup de bordées que nous mouillons au havre Amherst. Comme celte visiîe est la dernière que je fais aux îles de la Magdeleine cette année, je me fais un devoir non seulement de voir les officiers publics et les prin- cipaux habitants de l'île d'Ainherst, mais aussi ceux de l'île Grindstone et de Pîle Allwright et j'obtiens de ces différentes personnes les renseignements sui- vants. Il y a eu deux naufrages sur les côtes des îles de la Magdeleine, celui d'une goélette abandonnée par son équipage près de l'île Coffin et celui d'un brick an- glais qui s'est échoué près de la pointe est des îles. Dans les deux cas, personne n'a péri et une grande partie des voiles et des cordages de ces bâtiments a pu être sauvée. Les différentes pêches qui se sont faites aux îles de la Magdeleine, avaient toutes donné de bons résultats. J'ai déjà parlé au commencement de ce rapport de la chasse au loup-marin. La pêche de la morue sur tous les points avait été très bonne ; on a remar- qué surtout qu'elle était d'une belle qualité. Encore, quoique la saison soit avancée, les pêcheurs qui vont sur les bancs reviennent presque toujours avec leurs bateaux chargés. M. Alexis Painchaud, propriétaire de deux établissements de pêche et bien connu dans tout le pays pour son esprit d'entreprise et son succès dans le com- merce de la pêche, a envoyé six cargaisons de morue sèche à Halifax, et plu- sieurs autres de morue verte, de hareng et de maquereau à Québec et à Montréal. Mons. Johnson, négociant au havre aux liaisons a pour sa part expédié à Halifax plusieurs miliers de gallons d'huile de loup-marin et une grande quantité de morue sèche, de hareng et de maquereau. et le 12, e visiter lèdiocre, SUT tous s le com- 1 ne pou- a baie de )ouvaient hruh, qui a baie e. ssement, a pêche. »nds de pè- bâtjnients ïivant il est de bordées leleine cette 5 et les prin- dstone et de lements sui- , celui d'une un brick an- as, personne nts a pu être eine, avaient i loup-marin. ; on a remar- sur les bancs pêche et bien dans le com- alifax, et plu- et à Montréal, art expédié à ande quantité 37 Une maison américaine, fixée au havre Amherst depuis trois ans, a acheté plusieurs mille quintaux de grande morue pour les marchés des Etats-Unis. Les goëlcites de pêche des îles de la M agdeleine étaient toutes parties depuis peu avec des chargements complets de différentes espèces de poisson, les unes pour Halifax, les autres pour Québec et Montréal. Je ne doute nullement que si les prix du poisson se soutiennent, comme ils Pont fait les automnes précédents, nos pêcheurs vont faire les plus grands bénéfices que leur métier leur ait jamais rapportés auparavant. Mais il est à craindre que la grande quantité de poisson qui va arriver en même temps sur les marchés n'ait l'effet de l'aire tomber les prix pour quelque temps au moins et que nos pêcheurs en souffrent considérablement, car ils sont obligés de vendre leurs produits immé- diutement, afin de pouvoir s'en retourner chez eux, avant que la navigation se ferme. Voici le montant du produit de la pêche des bâtiments du havre aux Maisons. 12 goélettes ont pris 400 quinlaux de morue chacune — 4,800 quintaux de morue. 15 goélettes ont pris 200 quarts de hareng de Labrador chacune — 3,000 quarts de hareng. Les habitants établis sur les bords de la baie ont pris environ 800 quarts de maquereau. Je n'ai pu me procurer l'état des pêcheurs sur toute la côte, parce que le temps m'a manqué pour cela, mais les retours de la douane montreront la quan- tité des différents poissons qui ont été exportés des îles, à quoi il faudra ajouter ce qui se consomme dans les différentes îles par une population de près de 5,000 âmes, et qu'on peut estimer à 2,000 quintaux de morue et à 5,0U0 quarts de hareng. La population des îles de la Magdeleine se trouve dans un état de prospérité telle qu'on ne l'a jamais vue depuis longtemps, et si ce n'était la grande agitation causée par les changements que l'amiral Coffin, le propriétaire des îles, veut in- troduire dans le système de la tenure des terres, elle devrait être parfaitement heureuse. L'agriculture entièrement négligée jusqu'à ces dernières années, commence a rendre d'importants services ;\ la population. Les récoltes cette année ont été très abondantes. Tous les grains ont bien poussé et ont mûri d'une manière convenable. Les pommes de terre surtout s: nt venues en grande abondance. Il a été expédier des îles aux Etats-Unis, une goélette portant un charge- ment de grains et de pommes de terre. C'est la première expédition de cette nature qui s'y est faite. En 1852, toute la récolte en grains et en légume sur toutes les îles, suffisait à peine pour nourrir la dixième partie de la population. Ces faits parlent d'eux-mêmes J'ai essayé, depuis deux ans avec l'aide de plusieurs citoyens zélés de l'île Amherst, et des îles du havre aux Maisons, d'établir une société d'agriculiure aux îles de la Magdeleine, mais sans succès. J'espère réu.'jsir l'année prochaine. Le but principal ae la société devra être de se procurer de bons grains de semence et d'améliorer la race des animaux. La population des îles n'a pas eu à se plaindre des pécheurs étrangers, qui, au nombre de plusieurs milliers ont fait la pêche dans la baie et sur les côtes. Et à part un cas d'assaut et batterie dont j'ai parlé au commencement de ce rapport la tranquillité, la paix et Tordre ont régné partiut. Nos pécheurs ont pu se livrer à leurs occupations sans crainte d'être dérangés ou d'être molestés. Le 20, après avoir pris à bord l^s poids et mesures du gouvernement pour les porter A M. John Frii.ser, de New. Carlislo, l'ini«pectpur du revenu pour le comté de Bonaventure, je donne l'ordre de partir pour Paspébiac. • il i «' If 1 ■r 88 f I ■ .■; i A 3 h. p. m. l'ancre est levée. Un fort vent de sud-est nous favorise. Nous passons par la pointe est des iles. Mais le bon vent cesse lorsque nous ne somm^'s encore qu'à 25 milles de l'ile Bryon. Pendant la nuit il fait calme. Le 21, et le 22, le vent est au nord ouest c'est à dire plein de bout, mais nous n'en continuons pas moins notre route. Le 23 nous voyons la terre de Shippagan et le 24 au matin nous mouillons dans la rade de Pispébiac. Il y a encore dans la rade sept navires occupés à prendre des chargements de morue sèche et verte. Une vingtaine de bâtiments sont déjà partis avec du poisson pour le Brésil, l'Espagne et l'Italie, On peut juger l'importance du commerce que font les maisons de comiucr"** établie sur la côte de Gaspé, et surtout à Paspébiac, parla lettre suivante que m'a adressée M. Alfred Carcaux, le représentant de la société LeBoutillier et fières. A. P. Fortin, écuyer. Pabpkbiao, ce 24 octobre 1867. Capt. on empressement à mettre à sa disposilion ses ouvriers lorsqu'il s'est agi de faire faire des réparations à " La Cana lionne." I.e 25, ayant ttînniné toutes mes affaires à Paspébiac et à New Cfarlisle, je me ilipose ii partir pour Percé et de là pour Québec, mais le vent d'est s'élève et nous retient diiiis la racle pendant huit jours. , Le 2cS, il fait une violente tempête de vent de nord-est et le 29 il se trouve dans la rade '29 bâiimenis, dont la moitié en destination de Québec avaient été obIig'''s de relâcher. f I n Nous lous ne it, mais ouillons getnents Brésil, miiicr"'* que m'a ii fières. il857. •lundue des !!• plus d'in- a pays, plua jointe de la 1118 le havre lis y trouve- boisson vert. 300 pesées. 300 juevrier. ettes, et noua 311e Vu ex- les autres Sur 368 112 pieds igeaiU 116 Chaleurs, véritables néral de la 3,ssement à •é parai ions Cfarlisle, je t s'élève et il se trouve ivaient été 89 Plusieurs autres étant arrivés de nuit à Paspébiac n'avaient pu prendre, le mouillage à cause de l'obscurité. C'est alors qu'un phare placé sur la pointe de Paspébiac aurait été d'un grand secours en indiquant le bout du banc de sable, qui court très loin au large, et est par conséquent très dangereux. Il est bon que je dise que sur toute la côte de Gaspé, dans le golfe, il n'y a que deux endroits où des vaisseaux battus par des tempêtes de vent d'est puissent trouver un abri sûr. Ces endroits sont le bassin de Gaspé et la rade de Paspébiac. On peut se rende facilement au bassin de Gaspé dans les nuits les plus noires avec l'aide do la sonde. Il n'en est pas de même de la rade de Paspébiac où la côte ne présente aucun caractère remarquable, qui puisse la faire distinguer des côtes voisines et où la sonde est bien trompeuse. Un phare en bois semblable à ceux qui sont dans le fleuve St. Laurent entre Québec et Montréal, qui aurait une vingtaine de pieds de hauteur et montrerait une lumière rouge pour pouvoir la distinguer des lumières des maisons et des bâtiments serait plus que suffisante pour la pointe de Paspébiac, et rendrait les plus grands services à nos marins et à nos pêcheurs. Il serait aussi bien nécessaire qu'il fût érigé en plusieurs endroits où la côte est très dangereuse et où nos pécheurs courent les plus grands dangers, lorsqu'ils sont obligés d'attérir la nuit, des fanaux d'où brillerait une lumière colorée, qui servirait à indiquer d'une manière certaine, les écueils, les bancs et les réc'fs qui bordent la côte en bien des endroits. Je signalerai surtout à l'attention du gouvernement le grand besoin qu'ont les pêcheurs de la Grande Rivière d'un feu établi sur la pointe où sont situés les établissements de la maison Robin, où à l'entrée de la rivière, pour indiquer aux bateaux de pêche qui reviennent des bancs chassés par la tempête, l'entrée de la Grande Rivière, le seul lieu de cette partie de la côte où ils puissent trouver un abri sûr. Les édifices où serait placés ces fanaux seraient peu coûteux puisqu'on peut trouver sur les lieux tons les matériaux pour les construire. Le 1er uoveml/.e le vent change enfin et l'ancre est levée. Nous nous diri- geons sur Percé où nous arrivons le 2 a 9 h. a. m. Jt vois les principaux établissements de pêche de cet endroit. Il n'y a aucun trouble. La pêche d'automne n'est pas très abondante à cause des vents fréquents du large qui empêchent les pécheurs d'aller sur les fonds. Le 3, je visite la pointe St. Pierre où il y a un bâtiment naufragé, c'est la barque " Lady of the Lake," d'Aberdeen, inaiire George Urquiiart, se rendant de FleetwoorI à Québec qui s'est jetée à la côte, le 29 octobre dans la nuit, pendant une tempête de vent d'est L'équipage s'est sauvé, mais avec beaucoup de difficulté. Le bâtiment était en lest. Dans le môme coup de vent trois goélettes mouillées dans la Malbaie ont fait côte, mais elles pourront être relevées. Le 4, au matin, nous mouillons au bassin de G spé, où se trouvent une barque, trois bricks et six goélettes qu'on eharge de morne sèche et verte, pour les pays étrangers et pour Québec. Tout est dans l'ordre là comme sur les côtes voisines. J'apprends de M. John LeBoutillier que les p'»cheur3de baleine du bassin et des environs, qui iivec le même nombre de vaisseaux que l'année dernière, ont été exercés leur métier dan? le golfe St. Laurent et dans le lîéiroit de Belle Isie ont aussi bien réussi que les amié-s précédentes. Et leurs bénéfices étaient d'autant plus grands que l'huile se rendait très cher. 1!^. r ^:r!;i i ) I ■■:( ;' ' I lA' '1^ il I \ 40 I" ' 'i 'Il ! « M Dans l'après midi je donne l'ordre de partir pour Québec, en touchant sur quelques points de l'île d'Anlicosti. ^ Les pêches sont presque finies partout. D'ailleurs la saison est déjà bien avancée et les bâtiments en destination de Québec sont pour la plupart en roule. Le 5, je débarque à la pointe sud-ouest de l'île d'Anticosti où est érigé un phare. M. Pope i fait la pêche du maquereau et de la morue près de la rivière Godbout et ont assez bien réussi. La pêche du saumon dans la rivière produit en moyenne 40 quarts. LA RIVIERE TRINITE La rivière Trinité se décharge dans le fleuve St. L;iuront, dans l;i baie de Trinité, à six milles à l'est de,la Pointe au Monts et 233 milles de Québec. t: i'\ I 42 {^ Elle n'est pas du tout navigable non plus que la rivière Godbout. La compagnie de la baie d'Hudson n'y a pas de poste de traite ; mais le chef du poste de Godbout envoie des pêchc-urs qui y prennent environ 30 quarts de saumon. De plus le propriétaire d'un établissement situé à la pointe de la Trinité tend des rets le long de la côte près de l'embouchure de la rivière et prend envi- ron 20 quarts de saumon annuellement. On m'a dit que cette rivière était beaucoup plus poissonneuse autrefois. La baie de la Trinité offre un bon abri pour des bâtiments de toute gran- deur dans les vents d'ouest, et les vaisseaux qui remontent le fleuve vont sou- vent y chercher un abri. Au large de la baie il y a des très bons fonds de pêche à la morue, où de petites goélettes canadiennes ont souvent pris de bons chargements de morue d'automne. LES ILES CAWEE. Les îles Cawee sont situées près de la côte entre la baie de la Trinité et celle des Sept lies et offrent aux bâtiments un excellent mouillage et un bon abri dans tous les vents. Cette circonstance jointe à l'abondance de poisson qu'on trouve aux envi- rons ont induit nos pêcheurs à aller s'y établir. Depuis quelques années, plus de cent pêcheurs de la baie des Chaleurs, avec 40 bateaux de pêche, ont fondé sur les îles Cawee, et sur la côte voisine, des établiï^sements de pêche où il s'est préparé au delà de 5,000 quintaux de morue. On me dit que sur les bords de la rivière Pantt-côte et de la rivière Ste. Mar- guerite, de même que dans plusieurs autres endroits qui présentent des avantages pour la pêche, sont établies une douzaine de familles qui s'occupent de la pêche du saumon, de la truite, de la morue et de la chasse aux animaux à fourrure en hiver. LA BAIE DES SEPT [LES. La baie des Sept Iles, une des plus belles de l'Amérique, a deux milles et trois quarts de largeur, sur trois de profondeur. Six îles, entre lesquelles se trouvent plusieurs passages accessibles pour les vaisseaux du plus fort tonnage, la protègent contre les vents du large. Toute la flotte militaiie de l'Angleterre pourrai? y mouiller en pleine sûreté. Au fond de la baie est établi un poste de traite de la compagnie de la baie d'Hudson, où se rendent tous les printemps une centaine de familles de sau- vages de la tribu des Montagnais. L'année dernière, il s'est formé sur la côte est de la baie plusieurs établis- sements de pêche, dont celui de M. Clarence Hamilton, de New Carlisle, est le plus important. M. Hamilton donne de l'occupation à trente hommes et à douze bateaux de Les autres établissements emploient ensemHlo vingt hommes et huit bateaux. Tous ces bateaux réunis prennent environ 2,500 quintaux de morue, dont partie va en pays étranger et le reste à Québec. Il a en outre été capturé dans la baie par nos pêcheurs plus de deux cents quarts de maquereau. Plusieurs pêcheurs doivent aller l'annue prochaine s'établir sur une des îles qui sont à l'entrée de la baie ; ils seront là plus à portée îles l)ancs de pêche où la morue se tient ordinairement en été. 43 i\ où de morue Le hareng entre ordinairement dans la b lie le printemps et s'approche du rivage pour frayer. On trouve aussi de la sardine d'une belle qualité. Sur les côtes voisines de la baie et souvent dans la baie même, on rencontre le maquereau en bancs assez considérables dans les mois de juillet, août et sep- tembre, et on y voit toujours quelques goélettes des Etats-Unis qui font la pêche de ce poisson avec des seines. Pour une raison qu'on ne peut pas expliquer d'une manière satisfaisante le maquereau ne mord pas généralement à l'hameçon sur la côte nord, tandis que sur la côte sud, aux îles de la Magdeleine et sur la côte de l'île du Prince-Edouard et du Nouveau-Brunswick, c'est presque toujours à la ligne qu'on le prend. A une distance de douze milles A l'est de la baie des Sept lies se trouve la rivière Moisie, dont j'ai déjà parlé dans mon rapport, et à une dizaine de milles plus loin encore une autre rivière peu considérable où est établi, avec sa famille, un ancien employé de la compagnie de la baie d'Hudson, M. Chisolm, qui s'y livre à la pêche du saumon et de la truite, et à la chasse des animaux à four- rures. Depuis cette dernière rivière jusqu'à la rivière Shallop il n'y a pas d'établis- sements de pêche, les différentes espèces de poissons qui fréquentent le golfe ne s'approchant pas de cette partie de la côte, parce qu'il ne s'y trouve pas de bancs avec des fonds propices. La distance entre la rivière Moisie et la rivière Shallop est d'environ trente- six milles Dans la rivière Shallop et dans l'anse située à quelques milles à l'est, ont été fondés en 1856 des établissements de pêche appartenant à M. M. Philippe Vibert, Savage et Legras, et Philippe Mabee et frères, de la côte de Gaspé, et 12 bateaux de pêche montés par 30 hommes ont pris 1,800 quinteaux de morue et 200 quarts d'autres poissons. !l LA RIVIEIIE SHELLDRAKE OU SANBILL. La rivière Shelldrake est la partie de la côte de la seigneurie de M'Ugan où les pêcheurs se sont établis en plus grand nombre, à cause de la grande quantité de poissons divers qui fréquentent les bancs situés vis-à-vis, à une petite distance seulement du rivage, et surtout à cause de la facilité qu'ils y ont de construire leurs échafauds sur les bords du bassin formé par la rivière, où leurs embarcations sont bien abritées, et toujours à flot. Voici une liste des établissements de Shelldrake, que j'ai déjà donné l'année dernière. Cette année les mômes établissements existent, mais il y a quelques bateaux de moins. 1 établissement appartenant à Alfred Mounsell. 2 do do à John Lebrun. 3 do do à John Ross. 4 do do à Philipp Touzel. 5 do do à Jet Elias Callas. 6 do do à René Devouche. 7 do do à Philipp LeGresley. Trente bateaux de pêche appartenant à ces établissements, où il a été em- ployé près de 100 hommes, ont pris environ 4500 quintaux de morue et quelques centaines de quarts de maquereau. m i 1 »: tf' IH 'fi I I:! 44 LA RIVIERE DU TONNERRE. A cinq milles environ à l'est de la rivière précédente se trouve la rivière d* Tonnerre où sont les établissements suivants : Sur la rive est. 1 Etablissement appartenant à John Howell. S ~ 8 do do do à Stephen Wells. do à James Cumming. Sur la rive ouest. do à Lawrence Kennedy. do à John Toucsel. Le nombre d'hommes occupés aux pêches, à ces établissements, est de 40 dans 13 bateaux, on peut estimer la quantité de morue prise à 2,000 quintaux et de maquereau à 100 quarts. 1 2 do do LA BAIE DE MAGPIE. Dans une anse située à la partie ouest de la baie de Magpie, et appeléeMagpi Hill Cove, sont établis George Ennis qui emploie 18 hommes et 5 bateaux, et William Maloney qui donne de l'ocèupation à 6 hommes et 2 bateaux de pèche. Produit des deux établissements 1,000 quintaux de morue. Vers le milieu de la baie de Magpie on trouve une anse assez bien abritée des vents du large où sont situés les établissements de pêche suivants. 1er étab., John Duguay 12 hommes 4 bateaux, 600 quintaux de morue. 2me " John Ferlai 16 " 4 " 800 " de " 3me " John Hart 9 « 3 " 460 " de " 4me " Pascal Gloger 18 " 4 " 800 " de •' 5me " Louis Roussy 4 " 1 " 150 " de u 59 16 2810 ^M A l'embouchure de la rivière Magpie est établi M. John Ross qui emploie 20 hommes et 6 bateaux. Le montant de sa pêche est de près de 1,000 quintaux de morue. M. Jean Girard fait la pêche du saumon dans la rivière Magpie où il a pris 85 quarts de ce poisson. A huit milles plus à l'est que le baie de Magpie, se trouve la rivière St. Jean, dont j'ai déjà parlé dans mon rapport, et à 15 milles plus loin encore, le havre de Mingan et la rivière Mingan, qui se jette dans le golfe St., Laurent, via à vis l'entrée de l'est du havre. La compagnie de la baie d'Hudson, qui est locataire de la seigneurie de Mingan, possède dans le havre un poste de traite où il se fait des affaires consi- dérables De 80 à 100 familles de sauvages Montagnais y viennent tous les printemps vendre à la compagnie la fourrure provenant de leur chasse. Ils reçoivent en échange des armes, de la poudre à tirer, des marchandises, des provisions, etc. Les Sauvages s'occupent pendant l'été à faire lâchasse du loup-marin sur les côtes voisines, sur les îles Mingan et sur l'île d'Anticosti, et ce n'est que dans le mois de septembre qu'ils s'équipent aux magasins de la compagnie de tout ce leur est nécessaire, et partent pour l'intérieur du pays. Le havre de Mingan, comme je l'ai dit déjà, est un des meilleurs de la côte, et il a cela d'avantageux qu'il est accessible avec des vents d'est et des vents d'ouest. re dtt 45 Les bâtiments qui font la pèche sur le banc de St. Jean viennent toujours s'y abriter dans la tempête. A 18 milles environ du havre de Mingan se trouve celui des Esquimaux, où deux familles de pêcheurs des îles de la Magdeleine sont allées s'établir Tannée dernière, pour faire la pêche de la morue et du loup-marin, et la chasse aux fourrures l'hiver. Et si l'endroit paraît favorable, d'autres familles doivent venir se joindre aux premières, et former un établissement considérable. Entre le havre des Esquimaux et Natasliquan (il y a une dislance de 67 milles entre ces deux endroits), on trouve plusieurs rivières peu considérables, mais assez poissonneuses, où sont établies plusieurs familles qui vivent de pêche et de chasse. Ce sont: la rivière Whatsheshov, où sont établies deux familles ; 'a rivière Napitippi et la rivière Goynish ou Agwonus, où il y a deux familles, une dans chaque rivière. NATASTIQUAN. Natastiquan est un des endroits les plus importants de la c6te du nord du golfe St. Laurent, i\ cause de la rivière de ce nom qui abonde en saumon de la f>luâ belle espèce et de ses bancs de pêche où dans les mois de mai, juin et juillet, es pêcheurs ne manquent presque jamais de trouver une grande quantité de morue. A tous ces avantages se joint celui d'un havre facile d'accès et très sûr pour des bâtiments d« pêche. Aussi ce lieu est-il bien fréquenté. C'est là que les goélettes qui vont se livrer sur la côte nord à la pêclifc de la morue commencent leurs opérations. Dans le mois de juin il n'est pas rare de voir dans le havre de Natastiquan cinquante goëleltes", dont les équipages formant près de 600 hommes, vont re- cueillir à quelques milles seulement du rivage, une !i boudante moisson qui les récompense bien des travaux rudes auxquels ils se livrent, et des dangers aux- quels ils s'exposent souvent. Comme le poisson paraît plus tôt à Natastiquan que sur les autres parties de la côte nord, il y a un grand avantage à s'y rendre. Car si la pêche n'est pas fructueuse dans cet endroit, il est encore temps d'aller ailleurs, soit à l'ouest, soit sur la côte dans le détroit de Belle Ile, où il existe aussi de bons fonds de pêche et où le poisson parait plus tard qu'à Natastiquan. Je conseillerais à tout patron de goélette équipée pour la pêche de la morue, soit à Québec, soit à quelqu'une des paroisses d'en bas, de se rendre d'abord à Natastiquan vers le milieu de mai, et d'y tenter la pêche jusqu'à la fin de juin. Si le poisson manquait alors, il devrait se rendre immédiatement à la baie des Saumons, dans la baie de Bradore, ou à l'anse aux Blancs Sablons, où la morue se trouve presque toujours en abondance dans les mois de juillet et août. S'il n'était pas satisfait de ces endroits il pourrait encore gagner Pieds Noirs et les îles Modeste, qui possèdent des fonds de pêche excellents. La pêche de la morue terminée, il pourrait se livrer à la pêche du hareng, qui apparaît dans ces parages vers le milieu d'août. Il arrive souvent que la morue parait à Nctastiquan vers le milieu de juin et continue d'y rester pendunt toute la saison. Alors les bâtiments de pêche pour- raient y prendre leur chargement complet. Ces avantages que présentent Natastiquan pour la pêche ont décidé plusieurs familles des îles de la Madeleine à venir s'y établir. L'année dernière on y comptait huit familles ; cette année il y en a quatorze, formant une population de cent vingt personnes. à . ,r\ II %, ! ■*i 't 'Il 46 Les 16 bateaux qu'elles emploient ont pris environ 1700 quintaux de morue et quelques quarts de maquereau. J'ai déjà dit dans mon rapport comme un des habitants de Natastiquan, M. H. Vignault, avait été heureux dans sa chasse an loup-marin, le printemps dernier. Si la pêche continue d'être aussi fructueuse que par le passé à Natastiquan, je n'ai aucun doute qu'il va se former là des établissements considérables à l'en- tour desquels se groupera une population de pêcheurs comme sur la côte de Gaspé. Je sais que les messieurs de la Porelle, autrefois agents de la maison Robin, vont aller s'y établir l'année prochaine sur un grand pied. BAIE DE REGASCA. La baie de Regasca qui est facile d'accès et peut offrir un mouillage sûr pendant l'été à des bâtiments de toute grandeur, est située à quinze milles a l'est de Natastiquan. Au large de cette baie on trouve la continuation des bancs de pêche de Natastiquan, où les pécheurs se rendent souvent dans l'automne pour y prendre un poisson très gros et très gras. Huit familles, formant une population de 27 personnes, sont établies dans la baie de Regasca. Elles ont chacune un bateau et se livrent à la pêche de la morue qui leur a rapporté cette année envin n 400 quintaux seulement, à cause de la rareté du poisson près de la baie. LA RIVIERE MUSQUANO. La rivière Musquano se jette dans le golfe St. Laurent à 4^ milles à l'Est de la baie de Regasca. Elle est exploitée par les pêcheurs de la compagnie de la baie d'Hudson, qui en retirent tous les ans 30 quarts de saumon. Cette rivière n'est pas considérable et ne peut donner d'abri qu'à de légères embarcations. LA RIVIERE ALOMONAUSHEBO. La rivière Alomonaushebo ou la Romaine se jette dans le golfe St. Laurent à environ 18 milles à l'Est de la précédente. Elle n'est pas non plus bien considérable et est exploitée par la compagnie de la baie d'Hudson. Le produit annuel de cette rivière ne dépasse guère une quinzaine de quarts de saumon. LA RIVIERE COACOACHO. La rivière Coacoacho se jette à quelques milles à l'ouest du Cap Whittle, dans la baie de Coacoacho, le seul point de cette partie de la côte où des vais- seaux d'un fort tonnage puissent trouver un abri sûr. La pêche du saumon dans cette rivière est exploitée par M. Augustin Bou- langer qui y réside depuis plusieurs année. La compagnie de la baie d'Hudson y avait autrefois un poste de traite. Le produit annuel de la pêche est d'environ 30 quarts de saumon. morue uan, M. intemps stiquan, s à l'en- côte de 1 Robin, lage SÛT es a l'est pêche de r prendre s dans la nhe de la , à cause es à PEst 'Hudson, le légères . Laurent )mpagnie de quarts Whittle, des vais- stin Bou- aite. ILES DE MATCHIATICK. Trois familles s'occupent de la pêche du saumon et du luup marin, sont établies sur les îles de Mutchiatick. Leur revenu peut être estimé à 150 loups marins et 10 quarts de poisson. Elles se livrent à la chasse dos animaux à fourrures pendant l'hiver. LA lUVIERE ETOMOMU. La rivière Elomomu dont le cours est très rapide, se jette dans le golfe St. Laurent à 4 milles au nord-est de l'île Wap.ti;run. Elle est occupée comme poste de poche à sfiumon par M. Michel Biais. • Aucune autre personne ne fait la pêche dans la rivière ou aux environs. liC produit annuel de la pêche dans cette rivière est d'environ 40 quarts de saumon. M. IJlais fait la traite avec les sauvages et s'occupe aussi de la pêche aux fourrures. BAIE DE WA - AGHÉISTIC. Dans cette baie sont établies deux familles formant onze personnes qui s'occupent de lâchasse au loup marin et aux animaux à fourrures, dont le pro- duit peut être estimé à £300. RIVIERE NETAGAMU. Le saumon ne remonte pas la rivière Netagamu à cause des chutes de ÔO pieds de'Nantem qui se trouvent à un mille de son embouchure. Une famille qui y est établie s'occupe de la chasse aux animaux à fourrures et au luup marin. Produit annuel environ £100. ILE DU PETIT MECATINNA. Sur cette île sont établies ointi familles, formant ?n tout vingt-six personnes, s'occupant de la pêche du loup marin, de la morue et de la chasse aux fourrures. Les postes de pêche au loup marin de la pointe au Pot, et du havre aux Esquimaux, donnait autrefois des produits considérables; maintenant a peine vendent-ils assez pour payer les frais d'exploitation. Il faut croire que les bancs de loup marin ne fréquentent plus cette partie de la côie comme autrefois. i i .mn Les pêches de l'île peuvent produire annuelU>!menl pour une valeur de 4U0 louis, en comptant les fourrures que les habitants procurent l'hiver. Deux pêcheurs exploitent une pêche de loup marin sur l'île a Goelon, du Petit Mécatinna. Produit 30 loups marins. ILES DE LA TETE A LA BALEINE. Sur l'île de l'ouest il y a une pêche sédentaire de loup marin exploitée M. Michel Kenty, qui s'occupe en outre de la pêche de la morue et du hareu Produit 45 loup marins. " 150 quintaux de morue. " 100 quarts de hareng. S' i ^M le 48 1 , 1 i f - f ■ » î -w^ À '-* Sur IMIe de Test se trouve une pèche sédentaire de loup marin appartenant à M. Samuel Robinson, do la Tabatière, et exploitée par M. Charles Bilodeau. Le produit annuel de cette pèche et de 200 à 300 loups marins. Cette annC'e il n'y a été pria que 21 de ces animaux. Population des îles de la Tête ù la Baleine, 20 habitants. RIVIERE DE LA BAIE DES MOUTONS. Cette rivière qui n'est pas bien considérable se jette dans la baie des Moutons et est occupée par M. Benjamin Reed qui y lait la pêcho du saumon, produit 30 quarts de saumon, pop. 10. Sur la côte est de la baie des. moutons trois familles formant 30 personnes sont établis. Elles s'occupent de la pèche du saumon, du loup marin et d^ la morue. Produits de leurs pèche 80 loup marins. " " 40 quarts de saumon. Dans la baie de la Goélette et dans la baie Uouge, vis-a-vis l'île du Gros Mé- catinna, il y a cinq familles d'établies formant en tout 28 personnes. Elles se livrent aux opérations de la pêche du loup marin, à la Tabatière, et s'occupent aussi Je la pêche de la morue. GROSSE ILE DE MECATINNA. M. François Lévesque occupe sur cette île une pêche sédentaire de loup marin qui lui rapporte tous les ans de 250 à 350 de ces animaux. Pop. 6. LA TABATIERE [FISH HARBOUR.] La p^che sédentaire de loup marin la plus importante de toute la côte se trouve à la Tabiitière. Elle appartient à M. Samuel Robinson et lui rapporte annuellement de 500 à 1,500 loup marins. L'automne dernier cette pêche n'a produit que 60 loup marins, à ^ause des grands froids qui empêchent de tendre los rets d'une manière convenable. M. Robinson à toujours à son service une vingtaine d'hommes. Les appareils de pêche qui consistent en une grande quantité de rets faits avec un fil très fort, connu sous le nom de fil à loup-marin, en cordages, en ancres, en embarcations, etc., etc., valent de 1000 à lôOO louis. LAC SALÉ. M. Joseph Gallic.ion est possesseur au Lac Salé d'une pêche sédentaire de loup-marin qui lui rapporte annuellement 150 de ces animaux. KIKAPOE. Sur une des îles du large de Kikapoë se trouve une pêche sédentaire de loup-marin appartenant à Jacques McKennon, a qui elle produit généralement de 150 à 250 loups-mîirins. L'année dernière à cause des grands froids, M. McKennon ne prit que 40 loups marins. in appartenant à s Bilodeau. ins. ins la baie des èchc du saumon, ant HO personnes ip marin et dé* la rtle du Gros Mê- mes. à la Tabatière, et •dentaire de loup IX. Pop. 6. le toute la côte se îuellement de 500 larins, à cause des convenable. M. lantité de rets faits 1, en cordages, en is. êche sédentaire de iche sédentaire de it généralement de non ne prit que 40 TETE A LA BALELNE DE KIKAPOE. Il y a en cet endroit une pêche sédentaire de loup marin dont M. Jean Le- gouvé est le possesseur. Produit annuel de cette poche 200 loups marins. " l'année dernière 14 *' " ST. AUGUSTIN. Les frères Andrew et Matthew Kennedy ont sur les îles St. Augustin des pêches sédentaires de saumon et de loup marin qui leur rapportent généralement tous les ans 150 loups marins et 70 quarts de saumon. Cette année le produit de leurs pêches n'a été que de 40 loups marins et de 10 quarts de saumon. — Population 20. ANSE DU PORTAGE (PUES DE CHICATACA.) M. Philippe LeBrocq possède à l'anse du Portage une pêche sédentaire de loup marin qui lui rapporte ordinairement de 250 à 350 loups marins par année. Cette pêche n'a produit que 60 loups marins l'année dernière. BAIE DES ROCHERS. M. John Belvin fait la pèche du saumon au fond de la baie des Rochers. Produit 25 quarts de saumon. HAVRE DE LEGROND. M. Thomas Maurice est établi dans le havre de Legrond et s'occupe de la pêche de la morue. 11 emploie un bateau. Produit 100 quintaux de morue. ILE AUX CHIENS. M. Thomas Rule, établi sur l'île aux Chiens, s'occupe de la pêche au loup marin et à la morue. Produit : 60 loups-marins, 90 quintaux de morue. ILE DU VIEUX FORT. M. Samual Robin possède sur l'île du Vieux Fort une pêche à la morue où il emploie 2 bateaux et 4 hommes. Produit : 220 quintaux de morue. ILES BRULEES. M. Léger Levesque, établi sur une de^, lies Brûlées, y fait la pêche du loup- marin et de la morue. Il emploie 2 bateaux et 5 hommes. Produit : 100 loups-marins et 200 quintaux de morue. HAVRIi AU BATEAU. William Parker s'occupe ck la pêche à la morue dans le Havre au Bateau. Produit : 100 quintaux de morue. I i n^!' k • fi % 50 RIVIERE ST. PAUL. La rivière St. Paul, appelée aussi rivière des Esquimaux, et Quitzaqui par les sauvages, se jette dans le golfe St. Laurent à 640 milles de Québec et à 25 milles en deçà de la baie de Bradore. Son cours, au dire des Indiens qui la remontent en canots d'écorce, a plua de 300 milles de long; mais elle n'est navigable pour des bâtiments que jusqu'aux premiers rapides, qui ne sont qu'à six milles de son embouchure. La rivière St. Paul se trouve dans la seigneurie de ce nom, qui fut concédée à Amador Godefroix, écuyer, de St. Paul, le 20 mars 1706, et comprend cinq lieues de front de chaque côté de la rivière sur dix de profondeur. Cette seigneurie fut vendue par le shérif de Québec, en 1807, à la compa- gnie du Labrador. Les sieurs Nathaniel et Phillipp Lloyd en devinrent ensuite propriétaires. M. Philippe Chevalier acheta le poste de pêche à saumon de ces derniers et le donna à son petit-fils, Louis Chevalier, qui est maintenant établi aux premiers rapides et s'occupe de la pèche du saumon. On m'a dit que les sieurs Lloyd avaient pris dans la rivière St. Paul jus> qu'à 1 ,400 quarts de saumon dans une année. Le présent propriétaire n'en prend qu'environ 80 quarts. Il est vrai que du temps des Lloyd, il n'y avait pas d'établissements sur les îles situées vis-à-vis l'embouchure de la rivière, tandis qu'aujourd'hui quatre pê- cheurs tendent des rets dans les passages formés par ces îles. HAVRE DE BONNE ESPERANCE. Le havre de Bonne Espérance est un des meilleurs havres de cette partie de la côte. Il est accessible aux navires du plus gros tonnage. Il est formé par plusieurs îles, dont deux sont habitées. Mr. John Godard eat établi sur Stick Point Island et s'occupe de la pêche do saumon, dont il prend de îO à 20 quarts annuellement. M. James Buckle fait la pêche au loup-marin et à la morue sur Godard Island. Produit : llO loups-marins et 200 quintaux de morue. M. Buckle emploie 4 hommes et 2 bateaux de pêche. FIVE LEAGUES. M. John Griffin est établi dans l'anse de Five Leagnes. Il s'occupe de la pêche du loup-marin et de la morue. Il emploie 6 hommes et trois bateaux de pêche. Produit : 115 loups-marins et 320 quintaux de morue. BAIE DES SAUMONS. Sur les îles de la baie des saumons, il y a cinq établissements de pêche, dont les propriétaires sont : MM. Louis Chevalier, William Kates, Darius Choaker, Joseph Taylor et i John Haywood. Sept bateaux de pêche et dix-huit hommes sont employés à la pêche sur ; ces établissements. Les produits sont d'environ 1,000 quintaux de morue et 20 quarts de sau- mon. Population, — 35. 1^1 lUX, et Quitzaqai par ■ de Québec et à 25 | mois d'écorce, a plus j liments que jusqu'aux 1 hure. î lom, qui fut concédée | 06, et comprend cinq | ndsur. I în 1807, à la compa- I suite propriétaires. j non de ces derniers et | it établi aux premiers ! rivière St. Paul jus> tablissements sur les Lujourd'hui quatre pê- :S. î. vres de cette partie de ;e. Il est formé par )ccupe de la pêche du la morue sur Godard rue. iments de pêche, dont ter, Joseph Taylor et ployés à la pêche sur et 20 quarts de sau- ■ a. Il s'occupe de la MIDDLE BAY. Peter Hatwood se livre à la pêche de la morue dans Middle Bay, et prend 100 quintaux de morue. , M BELLES AMOURS. Aux Belles Amours, il y a un bon havre pour les goélettes. M. John Buckie qui y est établi, s'occupe de la pèche du loup-marin et de la morue. Il emploie 2 bateaux de pêche et 4 hommes. Produits 120 loups- marins et 100 quintauz de morue. BAIE DE BRADORE ET ANSE AUX BLANCS SABLONS Le Canada s'étend dans le détioit de Belle-Ile, jusq*?'? l'Anse aux Blancs Sablons, au fond de laquelle coule la rivière qui sert de point de départ à la ligne qui sépare la partie du Labrador appartenant au Canada de celle qui est sous la juridiction de Terreneuve. La pointe Amour, à l'est de la Baie de Forteau, où le gouvernement du Ca- nada a fait construire un phare de premier ordre, est à quinze mille plus loin, et Belle-Ile où un autre phare a été érigé pour indiquer aux vaisseaux venant d'Europe l'entrée du détroit, se trouve à environ 75 milles environ à l'est de l'Anse aux blancs Sablons, à 14 mille de l'île Quipou et à 12 milles de la côte du Labrador. La navigation de cette partie du détroit est assez facile, lorsque le temps permet de vpir les côtes ; mais elle devient très dangereuse, à cause des courants, pendant les brumes épaisses apportées par les vents de sud et de sud-est qui durent quelquefois des semaines entières. C'est alors que les sifflets à vapeur ou les canons placés près de chaque phare et qui se feront entendre tous les quarts d'heures ou toutes les demi-heures, seront d'un grand secours tant pour les vaisseaux à vapeur et à voile qui auraient préféré cette route à celle du sud qu'aux goélettes qui fréquentent la côte du Labrador pour la pêche et le trafic. L'anse aux Blancs Sablons située par les 510 25' de latitude nord et par les 5T* 10' de longitude ouest de Greenwich. Elle a une profondeur d'environ un mille sur une largeur d'un mille et trois quarts. L'Ile à Bois où sont situées trois établissements considérables de pêche à la morue, et l'Ile Verte, à présent déserte, et près de laquelle se trouve d'excellents fonds de pêche, l'abritent contre les vents de sud-ouest, tandis que la terre ferme la protège contre ceux d'est, de nord et de nord-est. La profondeur de l'eau dans toute l'anse varie de 4 à 12 brasses. Le mouillage n'y est pas des meilleurs ; cependant des centaines de goélettes peuvent y être en sûreté pendant tous les mois de l'été que les vents d'ouest ne sont pas forts et de longue durée. Mais dans l'automne il est dangereux d'y rester, et souvent des bâtiments y sont jetés à la côte par de gros coups de vent du large. A un mille et demi environ du fond de l'anse on trouve le Petit Havre oU' Gulch Cove, dans lequel trois ou quatre bâtiments, en les amarrant sur les rochers, peuvent passer l'été et même l'automne en parfaite stireté. Il y a sur la partie est de l'Ile Verte une belle anse sablonneuse où les goé- lettes de pêche mouillent quelquefois pour être à proximité des bancs de morue ; mais le fond en est très mauvais. C'est-là que vingt-neuf goélettes de pêche ont été jetées à la côte dans le mois de juillet dernier pendant une aifreuse tempête de vent d'est. La longue Pointe au large de laquelle courent des récifs très dangereux de plus d'un mille de longueur, sépare l'Anse aux Blancs Sablons de l'Anse des Dames, où sont situées deux pêches sédentaires importantes de loup-marin. I II f ; •il U 1 11!' T h/, > II 1 1 ; 1 > i i ■ 1 , ^' 1 1 .1 1 .. 52 L'Ile aux Perroquets, qui se trouve à l'entrée de cette dernière anse, n'est d'aucune importance, parce qu'il ne s'y trouve pas de lieux abrités où on pourrait établir une station de pêche. En «'avançant plus loin on entre dans la vaste baie de Bradore,ou Bras d'or, ainsi nommé sans doute à cause des immenses richesses que les premiers navi- gateurs qui la visitèrent, les Espagnols et les Français y trouvèrent, sous forme d'immense troupeaux de phoques, de baleines, de bancs de morue, etc., etc. Elle a environ cinq milles de profondeur sur quatre de longueur et contient une multitude d'îles, d'îlots et de rochers, dont plusieurs sont habités et forment le bassin de Bradore où cinquante goélettes peuvent trouver un mouillage très sûr, et le havre de Bradore qui offre aux plus gros vaisseaux un abri contre tous les vents. Les pêches de loup-marin établies depuis longtemps dans la baie de Bradore rapportent beaucoup, surtout celle de M. Ûandall Jones qui a produit quelquefois au-delà de 2,000 loups-marins. Il y a aussi des établissements de pêche à la morue, mais ils ne sont pas sur une aussi grande échelle que ceux de l'Anse aux Blancs Sablons. Il n'y a pas sur toutes les côtes du Golfe St. Laurent ou de Terreneuve de station plus poisonneuse que celle que je viens de décrire. Aussi les pêcheurs de toutes les provinces britanniques et des Etats-Unis s'y rendent-ils en foule ; et près de vingt bâtiments de l'Ile de Jersey traversent tous les ans l'océan pour venir s'y livrer aux opérations de la pêche de la morue qui leur rapporte de grands bénéfices. . L'Anse aux Blancs Sablons et la baie de Bradore sont les premiers lieux de pêche que les européens aient fréquentés sur la côte du Labrador. Lorsque Jacques Cartier fit son premier voyage au golfe St. Laurent, les pê- cheurs Basques étaient déjà dans l'habitude de visiter tous les ans ces parages pour la pêche de la morue. Avant le cession des territoires de la baie d'Hudson et de l'île de Terreneuve par la France à l'Angleterre, les Français y faisaient une pêche importante. Plus tard les habitants des colonies anglaises d'amérique s'y rendirent pour s'y livrer surtout à la pêche de la baleine franche, qui s'y trouvait alors en grande abondance. Puis des pêcheurs venus de Jersey y fondèrent des établissements de pêche qui sont encore les plus importants de l'endroit. Voici un état des établissements de pêche de la baie de Bradore et de l'anse aux Blancs Sablons en indiquant la situation, l'occupant, le revenu, etc., etc. BASSIN DE BRADORE. Sur la plus grosse des îles qui forment le Bassin de Bradore sont établis trois familles formant 20 personnes qui s'occupent de la pêche de la morue et du hareng. Produit 300 quintaux de morue. ; , , 150 quarts de hareng. . , ., t( BAIE DE BRADORE. M. Louis Jones possède au fond de la baie de Bradore une pêche sédentaire • de loup-marin qui lui rapporte tous les ans de 200 à 300 loups-marins. A la pointe Jones est située la pèche sédentaire de M. Randall Jones, une • des plus productives de la côte, qui rapporte tous les ans de 60O à 800 loups-marins. M. Jones s'occupe aussi avec ses fils de la pêche du hareng et de la morue. Produit : 200 quintaux de morue. " 300 quarts de hareng. r : 'j Population 30 habitants. 63 ANSE DES DUNES. M. Louis Labadie est possesseur d^une pêche de loup-marin dans cet en droit qui lui rapporte de 250 à 350 loups-marins par année. Il prend en outre 60 quintaux de morue. A la pointe à la Barque deux de ses fils s'occupent de la pêche du loup-marin qui leur rapporte de 50 à 80 loups-marins tous les printemps. Population 18 habitants. LONGUE POINTE. M. Philipp LeBrocq possède à la Longue Pointe une excellente pêche séden- taire de k)up-marin qui lui rapporte tous les ans de 300 à 500 loups-marins. Un peu plus loin sont établies quatre familles s'occupant de la pêche du saumon, du loup marin et de la morue. Population 24. Produit de leur pêche, 160 loups marins, 400 quintaux de morue, 10 quarts de saumon, 200 quarts de hareng. PETIT HAVRE. lo. Etablissement de pêche à la morue appartenant à MM. Voutier et Lefebvre. Ils y employent 15 bateaux et 45 hommes. Montant de la pêche 2200 quintaux de morue. " " 20 barriques d'huile. " " 200 quarts de hareng. "Is ont aussi deux bâtiments qui transportent leur morue en Europe. 2o. Etablissement de pêche à la morue au capitaine Syvret. Il y emploie 9 bateaux et 24 hommes. Montant de la pêche, 1400 quintaux de morue. " " 11 barriques d'huile. *' " 100 quarts de hareng. Le capitaine Syvret transporte lui-même son poisson en Europe dans son bâtiment. 8o. Etablissement au capitaine Nicholson qui emploie 9 hommes et 4 bateaux de pêche. Montant de la pêche^ 400 quintaux de morue. " " 210 quarts de hareng. Le capitaine possède une goélette de 70 tonnaux, avec laquelle il transporte son poisson dans le Nouveau Brunswick. ;( AJSrSU AUX BLANCS SABLONS. POINTE AU POT. M. Martin Parent possède en cet endroit une pêche sédentaire de loup marin qui lui rapporte tous les ans de 160 à 300 loups marins. Il prend aussi 25 quarts de hareng. M. Thomas Lavallée possède un établissement de pêche à la morue. Pro- duit 250 quintaux de morue. 100 quarts de hareng. hl ïi ». i\'\ !l 'Il 64 FOND DE L'ANSE. M. Philippe LeBrocg est propriétaire, au fond de l'anse aux Blancs Sablons, d'an établissement de pêche à la morne, où il emploie 14 bateaux de pêche et 45 hommes. Le produit de sa pèche est de 1750 quintaux de morue, 4 tonneaux d'huile, SôO quarts de hareng. M. Le Brocg possède un brick goélette de 200 tonneaux dans lequel il fait transporter son poisson sur les marchés d'Europe. ILES A BOIS. MM. LeBontillier et frères sont propriétaires, sur Itle à Bois, d'un bel établis- sement de pêche sur lequel ils donnent de l'occupation à 70 hommes et à 19 bateaux de pêche. Montant de la pêche, 2400 quintaux de morue. " " 24 barriques d'huile. " " 250 quarts de hareng. Il y a au sud de l'île à Bois une pêche sédentaire de loup marin appartenant aux MM. LelSoutillier, qui leur rapporte de 150 à 200 loups marins tous les ans. Population totale de la côte nord depuis la rivière Godbout jusqu'à l'anse aux Blancs Sablons, 1,225. Nombre de bateaux de pêche appartenant à la population de la côte nord^ 300. Quantité de poisson, etc., pris par la population de la côte nord : — Morue, 33,060 quintaux à $3 par quintal $99, 180 Hareng, 2,235 quarts à ^4 par quart 8,940 Maquereau, 700 " à $10 " « 7,000 Saumon, 1,200 " à $18 « " 21,600 Truite, 200 " à $10 " " 2,000 Huile de morue, 300 barriques à $30 par barrique 9,000 Loups marins, 5,730 valant chacun $6 34,380 Fourrures 4,000 $186,100 Je n'inclus pas dans cet état la valeur des fourrures que la compagnie de la baie d'Hudson acheté des sauvages aux différents postes de traite qu'elle a sur la côte. Ces fourrures qui consistent en peaux de moites, de loutres, de visons, de renards, etc , etc., doivent valoir plusieurs milliers de louis. Etat indiquant la situation des stations de pêche de la côte sud du fleuve St. Laurent, le nombre des bateaux employés, la quantité et la valeur du poisson: pris, fourni par M. Michel Lespérance, propriétaire de l'établissement d& pèche du grand Etang : — BAIE DE MONTLOUIS. 20 bateaux de pêche ont pris: ^ , . ,_ 3000 quintaux de morue valant ,»,.,,, $9000 20 quarts de maquereau " 240 ' lOO " »* hareng « 800 50 " « fléton " 200 80 " « d'huile de morue, valant 2112 ' $11,852 55 RIVIERE DE LA MAGDELEINE. 10 bateaux de pêche ont pris : 1500 quintaux de morue valant $4,500 20 quarts de maquereau '^ 240 60 " " hareng « 160 100 « « fléton « 400 25 " « saumon " 400 25 " « truite « 260 40 " ^ d'huile de morue valant 1,056 $6,996 GRANDE VALEE. 32 bateaux de pêche ont pris : 4800 quintaux de morue valant $14,400 20O quarts de hareng '^ 600 80 " "maquereau" 960 100 « «fléton " 400 25 " « truite " 250 12S " d*huile de morue valant 3,379 20 $19,989 20 CHLORIDORME. 16 bateaux de pêche ont pris : 2400 quintaux de morue valant $7,200 20 quarts de maquereau " 240 80 " " hareng " 240 30 « *' fléton « 120 64 " d'huile de morue valant 1,689 60 ),489 60 POINTE SECHE. 12 bateaux de pêche ont pris : 1800 quintaux de morue valant 5,400 20 quarts de maquereau " 240 60 « •" hareng « 180 30 " " fléton « 120 48 " d'huile de morue" 1,267 20 $7,207 20 GRAND ÉTANG. 22 bateaux de pêche ont pris : 3300 quintaux de morue valant $9,900 40 quarts de maquereau " 480 100 " «hareng " 800 25 " «fléton " 100 26 " " truite " 250 76 " d'huile de morue" 2,006 40 24 « « « foie " 1,584 $14,620 40 H SiM ,î [fil ri, f I 'Il 66 :anse  VALEAU. 6 bateaux de pêche ont pris : 1350 quintaux de morue valant $4,050 20 quarts de maquereau " 240 60 " " hareng " 150 20 « « fléton " 80 36 " d'huile de morue " 950 40 «5,470 40 PETIT CAP. 6 bateaux de pêche ont pris : 900 quinteaux de morue valant ^3700 16 quarts de maquereau " 180 20 " "hareng " 60 80 *' " flé»on « ISO 24 " d'huile de morue " 638.60 $3,693.60 PETITE RIVIERE AU RENARD. 10 bateaux de pêche ont pris : 1500 quintaux de morue valant $4500 40 quarts de maquereau " 480 86 " dehareng " 108 20 " de fléton " 80 40 " d'huile de morue " 1056 >.2M GRANDE RIVIERE AU RENARD. 50 bateaux ont pris : 7500 quintaux de morue valant $22,000 70 quarts de maquereau " 840 200 " dehareng " 600 40 " de fléton " 160 200 « d'huile de morue « 5.280 $29,380 ANSE AUX GRIFFONS. 80 bateaux de pêche ont pris : 4500 quintaux de morne valant $13,500 70 quarts de maquereau " 840 100 « dehareng " 300 25 " defléton " 100 120 « d'huile de morue '* 8,168 •" ■ •" • $17^08 m. 10 10 67 ANSE A LA LOUISE. 10 bateaux de pêche ont pris : lôOO quintaux de morue valant $4,500 30 quarts de maquereau " , 360 20 " " hareng »< 60 10 " « fléton « 40 40 " d'huile de morue " 1,056 $6,016 CAP DES ROSIERS. 15 bateaux de pêche ont pris : 2250 quintaux de morue valant $6,750 50 quarts de macquereau " 600 80 " " hareng " 90 15 " »♦ fléton " 69 60 " d'huile de morue " 1,584 $9,984 Nombre total de bateaux de pêche 242 Quantité totale de morue, quintaux 37,300 ' • " " de hareng, quarts 1,046 " " de maquereau, " 495 " " de saumon " 25 " « de fléton " 495 " " d'huile de morue " 700 " " détruite « 75 Valeur totale de tous ces produits $148.830.40 Je crois devoir ajouter que c'est mon opinion, celle de M. Lesperance et de tous ceux qui ont visité le bas du fleuve St. Laurent, que, si des chemins étaient ouverts pour faire communiquer les diflerents établissements entr'eux et pour permettre à la population d'aller s'établir dans l'intérieur du pays où il y a de très bonnes terres, nous verrions, en peu d'années, la côte sud du fleuve se cou- vrir d'établissements, et les produits de la pèche se doubler et davantage. 1 m ! * F» 68 Tableau indiquant la valeur des exportations des Importations et du revenu dans les trois ports canudiens du golfe St. Laurent. Année. Exportation. Importation. Revenu. - PoUT DE OaBP&. 1865 lt>e6 1867 $168002 176712 188208 $60608 68886 82482 $4540 4604 7286 PoBT DE New Oabuslb ' 1856 1856 1867 $130082 146884 181416 $114320 118282 117876 $8704 10112 9480 Port d'Ajihxbst ■ 1866 1856 1867 $61288 82952 140482 $29600 84212 86236 $1492 1363 1720 Tableau indiquant la valeur totale des exportations des trois ports de Gaspé, New Carlisle et d'Amherst, dans les années 1855, 1856 et 1857. 1866. 1866. 1867. $863412 $406528 $614056 ^ I ANNÉE 1856. ' Tableau indiquant la quantité de poisson exporté des ports de Gaspé, New Carlisle et Amherst. (Iles de la Madeleine.) POISSON SÉCHÉ. Ports. Quintaux. Valeur. Exporté dans la O. Bretagne. Dans les colonies de l'Amérique du nord. Aux Etats Unis. Dans les pays étran* gers. Oaspé 62643 47434 13614 $143160 92576 28480 $10082 6100 $12036 694 27680 $3648 2504 800 $109440 88276 New Carlisle Amberst. $ 113691 264216 16132 40400 6952 192716 69 "\ dans 10. ANNEE 1856. Talleac indiquant la quantité de poisson exporté des ports de Gaspé, New Carlisle et Amherst. (Isles de Magdeleine.) — Continuation. 236 704 113 180 POISSON SAUMONÉ. Porti. Quarta. Valeur. Exporté dans la Orande Bretagne. Dans les colonies de l'Amérique du nord. Aux EUU-Unis. Dans les pays étran* gers. Gupé 660 4684 18190 $4608 12623 42906 $787 629 $1289 2421 84700 $2432 10678 8206 New Carlisle Atnhersta 1 23344 61037 1316 88410 21211 POISSON FRAIS. Port. Valeur. 1 Dans les colonies de l'Am. Britan. du nord. New Carlisle $2438 2438 HUILE DE POISSON. Porta. Gallons. Valeur. Exporté dans la Orande Bretagne. Dans les colonies de l'Am. Britan. du nord. Aux Etats-Unis. Dana les pays étran* gers. Oaspé 6638 10901 17242 $6100 6673 )994 $7786 $6061 769 New Carlisle 6886 Amherst $ 38781 19767 6886 7786 6820 I f il I 60 (i I I A Pierre Fortin, écuyer, un des juge» de paix de sa majesté pour le district de Gasp6 et commandant la goëiette provinciale " La Canadienne." L'iiumble remontrance des soussignés, membres du conseil municipal da townsliip de Fox et autres. Expose humblkment : Qu'un parti d'hommes fanatisés, soulevés et se disant autorisés par John do St. Croix, écuyer un des juges de paix de sa majesté, ont menacé et continuent de menacer les dits conseillers, disant, que s'ils se réunissaient pour délibérer, ils s'empareront de leur local et les assommeront sanii'distinction. Que craignant pour leur vie, les dits membres composant le dit conseil ne peuvent se rassembler pour délibérer et procéder aux afTaires de celte municipalité. Que dans des circonstances de cette nature les soussignés membres du dit conseil ont cru de leur devoir de déléguer leur président au chef-lieu du comté, aux fins de solliciter les autorités du dit lieu de venir instamment à leur aide et leur donner main forte pour assurer à cette corporation le privilège de siéger pai- siblement ; mais n'ont pu réussir, ayant au dit lieu, appris que leur position est semblable faute de force publique. Que les remontrants exposent de plus qu'un de leurs officiers a été récem- ment maltraité et battu à coups de bâton et à coups de pied par différentes per- sonnes de cette localité, lorsqu'étant dans l'exercice de son devoir et étant chargé des comptes des cotisés. Que le dit officier, sur plainte faite à un magistrat, ayant obtenu un warrant pour arrêter un de ces délinquants, le dit warrant n'a pu être exécuté, ni le dit délinquant arrêté et traduit en justice par cause que trente ou quarante hommes se sont réunis au domicile du dit délinquant armés de fusils, bâtons, piqiioirset autres instruments dangereux, poussant des hurlements épouvantables, lesquels ont empêché l'arrêt du coupable. Que les remontrants se voient non seulement exposés aux insultes grièves et réitérées de ces émeutiers, mais aussi privés d'être protégés en temps opportun des tribunaux de paix, dont l'existence semble avoir cessé dans ce comté depuis nombre d'années, par la faute de ceux qui sont chargés d'administrer la justice et faire respecter la loi. Que les dits conseillers n'ont pu se réunir en corps avant le départ de leur président crainte d'assassinat. C'est pourquoi nous sommes heureux de voir l'arrivée de La Canadienne dont la présence seule a jusqu'ici fait respecter la loi partout où elle a paru, et vous prions de nous prêter main forte, ainsi que votre assistance personnelle comme juge de paix, afin d'amener à justice les perturbateurs de la paix publique, et adopter tels moyens qui seront jugés convenables pour mieux faire respecter la loi. Rivière au Renard. (Signatures,) G. Lavergne, Maire. F. L. Parant, conseiller. Jacques Bond, Isaac Bond, Ed. English, Gilbert Samuel, N. Bermier, S. T. E. Chs. Parant, marchand. D. Cloutier, commis-marchand. Attesté, John Creoo, sec.-trés. CM. T. F. u (1 61 trict de iipal du John do ment de érer, ils >n8eil ne cipalité. s du dit a comté, r aide et eger pai- sitiun est é récetn- [ites pér- it chargé i warrant ni le dit hommes iiqiioirs et , lesquels grièves et opportun té depuis justice et irt de leur lenne dont u, et vous le comme iblique, et ispecter la er. rchand. Corporation du Comte de Bonaventcrb, A une session trimeslriflle générale du conseil municipal du comté de Bona- venture, tenue dans le palais de justice de sa majesté h New Corllsle, dans le dit comté, mercredi le neuvième jour de septembre 1857, conformément aux disposi- tions de l'acte des municipalités et des chemins du Bas-Canada de 1857, à laquelle assemblée furent présents : Son honneur, J. R. Hamilton, préfet, et Messrs. McPhcrson McGee Ladge Fellar Landry et Cavaiiagh, maires des divers lovvnslilps de la dite municipalité, et formant un quorum du dit conseil, les résolutions suivantes furent unanimement adoptées: Résolu, Que ce conseil désire exprimer la satisfaction qu'éprouvent les habitants de cette municipalité et du conseil d'avoir un vaisseau du gouvernement pour pro- téger les pêcheries sur cette côte, ainsi que sur celle de la rive nord, et ce conseil voit avec plaisir que le gouvernement avait en vue les intérêts les plus chers du comté en lésant (thoix, pour melire les lois de pêche en vigueur, de Pierre Fortin, écuyer, dans la personne duquel se trouvent toutes les qualités nécessaires pour remplir un poste si important, et qui jusqu'à ce jour a accompli ses devoirs de la dernière la plus satisfaisante pour les habitants de cette côte où abonde la poche. Résolu que soti honneur le préfet transmette copie de la précédente résolu- lution à M. Fortin. Adopté à l'unanimité. Chambre du conseil de comté, New-York, 9 sept. 1858. L. S. Attesté, J. G. Le Bel, Secrétaire du conseil de comté, Bonaventure. (Signé,) J. R. HAMILTON, Préfet. Extrait d'une lettre de John G. Fox, écuier, percepteur des douanes aux lies de la Magdeleine, adressée à P. Fortin, en date du 20 novembre 1857. Je crois que vous avez le nombre de vaisseaux engagés dans la pêche du veau marin, avec les quantite^ qu'ils en prennent. En conséquence il devient inutile que je vous le répète ici. Je me contenterai donc de vous dire que le nombre exporté (hors de la province) est d'environ 0,200. Je puis dire qu'il y a environ 10,000 veaux marins de pris tant sur mer que sur les glaces du rivage. La quantité de morue sèche exportée fut de 12,000 quintaux. Poisson salé, hareng et maquereau 59,600 barils ; huile de poisson, 11,200 gallons. Vous devrez ne pas perdre de vue que cet aperçu ne fait pas mention du , 1 «,. » r^...'.! . HT — i-A^i lo valeur du poisson, huile La poisson envoyé par la côte à Québec et Montréal, et peaux, atteindra le chiffre de $160,000,. Environ 6,000 barils de poisson salé ont été exportés aux Etats-Unis. I, Le nombre d'arrivages jusqu'à la présente date est de 154^. (( 17. (C 18 (( 20. il 21. u 23. il 25. (( 26. (( 27. (( 29. (( 30. Visité New Carlisle. Parti de Paspébiac, mouillé à New Carlisle. Parti de New Carlisle, mouillé à Uonaventure et arrivé à Carleton le soir. Débarqué à Carleton et visité Dalhousio. Parti de Carleton à 2 li. 30 m. a. m., mouillé à la grande rivière à 12 h. a. m. et à Percé à 6 h. p. m. Parti de Percé à 11 li. a. m. pour le Labradrr, dédoublé la pointe Est de l'île d'Aiilicotili à minuit. Mouillé à 3 h. p. m. dans l'anse aux blancs Sablons. Mouillé dans la haie de Bradore. Parti de la baie de Bradore. Débarqué à l'île de la tête à la Baleine. Passé près dos îles aux Oi'^'eaux. Mouillé au havre AmlKM>t, visité le havre aux Maisons. Mouillé au havie x\niherst. Parti des îles de la Magdeleine. Mouillé à 8 heures a. m. dans la rade de Carleton. Parti de C:irlelon, mouillé à la Pointe Lacarde, Visité Cross Point et la mission, levé l'ancre dans l'après midi, et arrêté à Dalhousie le soir. Parti de Dalhousie et mouillé à Carleton à 3 heures a. m., parti de Carleton et mouillé dans la rade de Paspébiac. Parti de New Riehinond, mouillé à Paspébiac à 9 heures a. m., visité New Carlisle. Parti de Paspébiac à 5 heures a. m., mouillé au Port Daniel à 9 heures a. m., visité les établissements de la grande rivière à 5 heures p. m. Ocl. 1. Mouillé dans la rade de Percé à 7 heures a. m., visité l'anse du cap dans l'après midi, revenu à Percé le soir. " 2. Parti de Percé à 1 1 heur s a. m., visité la pointe St. Pierre, mouillé au bassin de Gaspé dans la nuit. 5. Parti du bassin de Gaspé. 6. Visité l'anse aux Grillons et la rivière au Renard. 8. l)él)arc|iié au grand Etang et visité les éiablissements de pêche de (.'liio ydonna. 10. IMouilié à -1 heures p. m. à la rivière la Magdeleine. 1 1. Le mauvais temps nous force à lever l'ancre. 12. I)éhai(]ué à la pointe Si. Piern», visité les établissements de la Malhaie et mouillé a Percé dans l'après midi. 13. Visité les éial)lisscments de pèche de l'île de Bonaventure. 14. Parti de Tereé pour les îles de la Magdeleine. II ! l fii Il r pi' il . i 68 Oct. IB. Mouillé dans l'après midi au havre Amherst. " 19. Visité les établissements de pêche du havre aux Maisons. " 20. Parti du havre Amnerst, passé par la pointe Est des îles de la Mag- deleine. " 24. Mouillé à 8 heures a. m. dans la rade de Paspébiac. Retenu là par de for*«» vents d'est jusqu'au premier novembre, visité les établissements de pêche de cet endroit. Nov. 1. Parti de Pasbébiac dans l'après midi. " 2. Mouillé à Percé le matin, parti dans l'après midi. 3. Débarqué à la pointe St. Pierre. 4. Mouillé au bassin de Gaspé, parti du bassin de Gaspé dans l'apiès midi, à 3 heures p. m., dédoublé le cap Gaspé. 5. Débarqué le matin au phare de la pointe sud-ouesl de l'île d'Ati- ticosti, fait route pour Québec dans l'après midi. 7. Passé vis-à-vis le phare de la Pointe des Monts à 1 heure p. m. 8. Mouillé dans la rade de Québec à 5 heures p. m. P. FORTIN. (( "il i\ i ' TORONTO : — IMPRlMb': PAR JOHN LOYËM., COIN DES EUES YONOIî ET MELINDA. J-^'. "t. ,*• ^..v»-**