IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) Ja ^ .<^ÉP. 1.0 1.1 11.25 Uâ|2£ |2j5 U Iii2 |2.2 i U IIIIII.6 ?m -^ <% y /a % > > '^ .^ y >^ Photographie Sciences Corporation ^^^^' 23 WeST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716)873-4503 ) 4' Si %° i "^ \ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICMH Collection de microfiches. Canadien Institute for HIstorical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Tachnical and Bibliographie Notas/Notas tachniquas at bibliograpliiquas Tha instituta has attamptad to obtain tha baat original copy availabla for filming. Faaturaa of thit copy which may ba bibliographically uniqua. which miy altar any of tha imagaa in tha raproduction. or which may significantly changa tha uaual mathod of filming, ara chackad balow. D D D D D D n Colourad covars/ Couvartura da coulaur I I Covars damagad/ Couvartura andommagéa Covars rastorad and/or iaminatad/ Couvartura rastauréa at/ou pallicuiéa I I Covar titia missing/ La titra da couvartura manqua I I Colourad maps/ Cartas géographiquas an coulaur Colourad ink (i.a. othar than blua or black)/ Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noira) I I Colourad platas and/or illustrations/ Planchas at/ou illustrations 9n coulaur Bound with othar matarial/ Ralié avac d'autras documants Tight binding may causa shadows or distortion along intarior margin/ La re liura sarrée paut causer da l'ombra ou da la distortion la long da la marga intériaura Blank laavas addad during restoration may appaar within tha taxt. Whanavar possibla. thasa hava baan omittad from filming/ Il sa paut qua cartainas pagas blanchas ajoutéas lors d'una rastauration apparaissant dans la taxta. mais, lorsqua cala était possibla. cas pagas n'ont pas été filméas. Additional commants:/ Commantairas supplémantaires: L'Institut a microfilmé le maillaur axamplaira qu'il lui a été possibla da sa procurer. Les détails da cet axamplaira qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. I I Coloured pages/ S Pagas da coulaur Pages damagad/ Pages endommagées Pages restored and/oi Pagas restaurées et/ou pelliculées Pages discoloured, stainad or foxei Pagas décolorées, tachetées ou piquées Pages detached/ Pages détachées Showthroughy Transparence Quality of prin Qualité inégala de l'impression Includes supplementary matarif Comprend du matériel supplémentaire Only édition availabla/ Saule édition disponible □ Pages damagad/ Pages I I Pages restored and/or Iaminatad/ r~r] Pages discoloured, stainad or foxed/ I I Pages detached/ r~~\ Showthrough/ I I Quality of print varias/ I I Includes supplementary matarial/ r~n Only édition availabla/ Pagas wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X aox v/ 12X 16X a» 24X 28X 32X Th« copy filmsd h«r« has b««n reproducad thanks to tha ganarotity of: Stminary of Quabec Library L'axamplaira filmé fut raproduit grêca à la générosité da: Séminaira da Québac Bibliothéqua Tha imagas appaaring hara ara tha bast quality possibla considaring tha condition and lagibility of tha original copy and in kaaping with tha filming contract spacifications. Laa imagas suivantas ont été raproduitas avac la plus grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac las conditions du contrat da filmaga. Original copias in printad papar covars ara filmad baginning with tha front covar and anding on tha last paga with a printad or illustratad impras- sion. or tha back covar whan appropriata. AU othar original copias ara filmad baginning on tha first paga with a printad or illustratad impras- sion. and anding on tha laat paga with a printad or illustratad imprassion. Las axampiairas originaux dont la couvartura an papiar ast impriméa sont filmés un commançant par la pramiar plat at an tarminant soit par la darniéra paga qui comporta una amprainta d'imprassion ou d'illustration, soit par la sacond plat, salon la cas. Tous las autras axampiairas originaux sont filmés un commançant par la pramièra paga qui comporta una amprainta d'imprassion ou d'illustration at an tarminant par la darniéra paga qui comporta una talla amprainta. Tha last racordad frama on aach microficha shall contain tha syn-ibol — »■ Imaaning "CON- TINUED"). or tha symbol y (maaning "END"), whichavar applias. Un das symbolas suivants apparaîtra sur la darniéra imaga da chaqua microficha. salon la cas: la symbola -h»» signifia "A SUIVRE", la symbola V signifia "FIN". Maps, platas. charts, atc, may ba filmad at diffarant raduction ratios. Thosa too larga to ba antiraly includad in ona axposura ara filmad baginning in tha uppar laft hand cornar, laft to right and top to bottom, as many f ramas as raquirad. Tha following diagrams illustrata tha mathod: Las cartas, planchas, tablaaux. atc. pauvant étra filmés é das taux da réduction différants. Lorsqua la documant ast trop grand pour étra raproduit an un saul cliché, il ast filmé é partir da l'angla supériaur gaucha. da gaucha é droita, at da haut an bas. an pranant la nombra d'imagas nécassaira. Las diagrammes suivants illustrant la méthoda. i^li 1 2 3 12 3 4 5 6 . V . •• ! QW ft<^ tv>' e ^® nV^^- ^' 5 1 BIBLIOTHÈQUE DE LA ^i2iiïsr!S33!3 (Si&mâ^aiâsrsria 9 APPKOVyéB PAR M8' l'archevêque DE TOURS. Propriété des Éditeurs , I ^ >h. \ > 1 1 ' \i 1 ^ I \ LIBRAIRIE DE Ad MAME ET Cie DE TOURS. DE LA JEUNESSE CHRÉTIENNE, rrrBi.itE avec appbohatiox DE M*** l'archevêque DE TOURS. |re SÉAIE, FORMAT IN-8''. Chaque ouvrage forme un beau volume d'environ 400 pages , orné de vignettes, caU-de-lampcs , etc. Archéologie chrétienne, ou précis de l'histoire des monuments religieux du moyen âge, par M. l'abbé J.-J. Bourassé, professeur d'archéologiu nu petit séminaire de Tours , membre de la société française pour la conservation des monuments historiques , etc. Entrctiiïus sur la chimie et ses applications les plus curieuses , suivis de notions de manipulation et d'analyse chimiques , par Uucoin-Girardin , professeur de chimie et de physique appliquées aux arts. Entretiens sur la physique , par le mcme. Les ducs de Bourgogne, histoire des i4' et i5" siècles, par F. Valjntin, auteur de l'histoire des Croisades , de l'histoire de Venise , etc. Fleurs de la jraésie française, présentant, dans un ordre chronologique, les morceaux les plus remarquables de la poésie française , depuis le commence- ment du 16* siècle jusqu'à nos jours , avec une notice sur chaque poète; par M. l'ablié Rabion , professeur au petit séminaire de Tours. Fleurs de l'éloquence , recueil en prose des plus beaux morceaux de littéra- ture française depuis Joinville jusqu'à nos jours , avec une notice sur cha- que auteur ; par M. l'abbé Renault , professeur de rhétorique au petit sémi- naire de Tours. Les héros de la Vendée , par M. de Préo. Histoire d'Alger , de son territoire , et de ses habitants; de ses différents gou- vernements , de ses pirateries et de ses guerres , depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours , dédié à Monseigneur Dupuch , évéque d'Alger ; par M. Stéphen d'Estry. 2« SÉRIS.--^rOBMAT IK-ISé CHAQUE VOLUME EST OAVÉ SE QUAT&B JOUES GRAVURES SUR ACIER. Abrégé de tous les voyages autour du monde, depuis Magellan jusqu'à Darville et Laplace ( i5i9-i832 ), par E. Garnier , a volumes. Aline et Klarle , ou les jeunes Parisiennes en Suisse , i volume. Amalia, ou l'orpheline de Sienne, par M. Doublet, professeur de belles- lettres, I volume. Aurélie , ou le monde et la piété , par M. d'Exauvillez , i volume. Aventures et conquêtes de Fernand Cortez au Mexique, par Henri I^ebrun , i v. Aventures et voyages de Robinson Crusoé, traduits de Daniel de Foé , 2 vol. f Charleinngne et non sùVle , par M. Rovi i volume. Chronique de Grégoire du Tours sur l'Iiistoire de France , par M. Roy , i vol. ('oii(|ut-te du IV'rou par Pizurrc, i volume. Conquête de GrtMiadti , d'après \Va8lntigU)ii Irviiig, par Adrien Lcmercier , i v. Derniers jours du Pompci (les), imité de Bulwer, par Adrien I^>niercier, i v. Krnestine, ou les charmes de la vertu, par Mme Césurie Farrenc, i vol. Fcrrcol , ou les passions vaincues par la religion , par Théophile Âlénard , i v. (ïatienne, ou courage d'une jeune fille, par M. l'ahbé Pinard. Gilbert, ou le poëtc uialheureux , par M. l'ubhé Pinard, curé da diocèse de Tours , I V. Histoire abrégée des Croisades, par F. Valenlin, i volume. Histoire de Chiirle.s-Qiiint, d'u|)r<'S Robertson , i volume. Histoire de liossuet , évèquc de Meaux , d'après le cardinal de Bansset , par M. Rny , I volume. Histoire de Féiielon , archevêque deCumbray, d'après le cardinal de Baussct , l)ar M. Rny, i volume. IHstoire de la Grèce ancienne, par Jullien, i volume. Histoire et description du Jaiion , d'après Cliarlcvoix , i volume. Ilistnirc de Venise , pur Valentin , i volume. Histoire de la Chevalerie, par M. Roy, i volume. Histoire des Chevaliers de Malte, d'après l'abbé de Vertot , i volume. Histoire de Jeanne d'Are, par M. Roy , i volume. Histoire de Marie Stuurt, par M. de Âlarlès , continuateur de Lingard , i vol. Histoire naturelle des animaux les plus remarquables de la classe des mammi- fères , quadrupi'des et cétucées , par un naturaliste du Muséum , i volume orné de 12 gravures. Histoire naturelle des oiseaux , des reptiles et des poissons , par M. l'abbé J.-.l. li..., professeur de zoologie au petit séminaire de Tours , i volume orné de plus de 4u vignettes. Incas (les) , ou la destruction de l'empire du Pérou, par Marmontel , édition revue et ])urgéc avec soin par une société d'ecclésiastiques , i volume. Joseph , par Bitaubé , édition revue et purgée avec soin par une société d'ecclé- siastiques, I volume. Lettres sur ritulie,par Dupaty , édition revue et purgée avec soin par une société d'ecclésiastiques , suivie d'un appendice extrait d'un voyage inédit, par M. l'abbé I). , i volume. Marie , ou l'ange de la terre , par Mlle Fanny de V., i volume. Mes prisons, ou mémoires de Silviu Pellico, traduction nouvelle, par M. l'iibbé B...., 1 volume. Naufragés au Spit^berg (les) , ou les salutaires effets de la confiance en Dieu , par L. F. , 1 volume. Orpheline de Moscou (T) , ou la jeune institutrice , par Mme Woillez , i volume. Taul et Virginie, suivi de la Chaumière indienne , par Bernardin de St-Pierre , édition revue et purgée avec soin par une société d'ecclésiastiques, i vol. Paul , ou les dangers d'un caractère faible , par M. l'abbé Guériiict , i vol. Peintres célèbres (les) , par Valenlin , i volume. Récits du cli.Tleau(les) , par M. d'F.xauvillez , i volume, itobinson Suisse , ou histoire d'une famille suisse naufragée, traduit de l'allc- niaiid de Wyss ; par Fréd. Muller , 2 volumes. Rose et Joséphine, nouvelle historique (i8i2-i8i5), dédiée aux jeunes i>er- sonnes, par Mme M. G. E'**, i volume. Sépbora , épisode de l'histoire des Juifs , par Ad. Lemercier , i volume. Voyages au pôle-nord , depuis Nicolo Zéno jusqu'au capitaine Ross (i38o-i833) , par Henri Lebrun , 1 volume. Voyages et aventures de I.apérouse , par Valentin , 1 volume. Voyages et découvertes dans l'Afrique centrale et septentrionale , par Henri Le- brun , I volume. \'o>ages et découvertes des compagnons de Colomb , par Henri Lebrun, i vol. \ iiyuges en Abyssinie et en Nubie , recueillis et mis en ordre par H. Lebrun, i v. Voyiiges dans l'Asie méridionale, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours , ])ar E. Garnier, 1 volume. M. Roy , I vol, en Lcinercier , i v , I«iiiercier, i v. enc, I vol. ile Ménard , i v. :uri' du diocèse de le Bansset , par M. ardinal de Baussct , ne. volume. Lin|;ard , i vol. classe des inainmi- [uséuin , I volume par M. l'abbé J.-.I. I volume orné de ilarmontel , édition I volume, jne société d'ecclé- vec soin par une lin voyage inédit, ne. louvelle, par M. confiance en Dieu , oillez, I volume, in de St-Pierre , ques, I vol. inct, I vol. traduit de l'allc- aux jeunes {ler- rolume. ioss(i38o-i833), B , par Henri Le- Lebrnn, i vol. > H. Lebrun, i v. ;ulés jusqu'à nos 3° SXaXS. rOBMAT Uf- 1 8. CHAQUE VOl.HMB RST OKNK D IIMB JOUR GRAVIIItl SUR ACIIK, .\l)ré{;é (1«' l'histoire de l'Ancien Tusianicnl , traduit de Sflnnid. Abrégé de l'histoire du Nouveau 'l'estinueut , traduit de Scliniid. Ailles , ou la petite Joueu.sc de luth, traduit du Sclunid. Atberline , ou la conuai.ssance de .lésus-Christ, par L. 1'. Anatole , ou les épreuves de la piété liliale , par M. l^geaLs. Annetle , suivie de Béatrice, ou l'épouse chrétienne, par L. F. Antonio , ou l'orphelin de Florence, par Pierre Marcel. André, ou Ijonhuur dans la piété , par Mme Farreuc. Augu.ste , ou le jeune piUre de Detteidieiu , par Pierre Marcel. Bagne trouvée (la) , nu les fruits d'une bonne éducation , traduit de Schuiid. Barque du pécheur (la), par L. F. Bastien , ou le dévouement fdial , par Mme C. Farrenc. Benjamin , ou l'élève des Frères «les écoles chrétiennes , par M. Ixigeai*. Bernard et Armand , ou 1rs ouvriers chrétiens. Braconniers (les) , ou les dangereux effets de la colère. Bramines (les) , ou le triomphe de la religion chrétieime , par .Ad. I^imercier. (laroline , ou l'orpheline de Juran^-on , par Mme M. fî. E. (^cnt petits contes pour les enfants , traduits de Schmid. Chartreuse (la) , traduit de Schmid. Chaumière irlandaise (la), par L. F. Clotilde , ou l'élève des .Sœurs , par M. l'abbé Jucbereau. r,ol|K>rteur au village (le) , par M. l'abbé Pinard. Conteur allemand (le petit) , ou choix d'histoires et paraboles , traduit de Krummacher et autres auteurs allemands. Croix de bois (la) , traduit de Schmid. Duval, histoire racontée par un Curé de village à ses élèves, traduit de l'al- lemand de Glatz. Fcole du Hameau (1') , ou l'élève du bon pasteur, par Mme C. Farrenc. Fdouard ou l'enfant gâté , par M. l'abbé Guérinet. Klisabeth , ou la charité du pauvre récompensée, par M, d'Exauvillez, Kinigrants au Bré.sil (les) , par I^. F. F.mma , ou le modèle des jeunes (lersonnes , par M. l'abbé Guérinet. Enfant de Chœur (I') , par Mlle C. M. Enfants vertueux (les) , par Pierre Marcel. F-tienne, ou le prix de vertu , par P. Marcel. Eustachc, épisode des premiers temps du christianisme, traduit de .Schmid. Famille africaine (la) , ou l'esclave convertie. Famille chrétienne (la), traduit de Schmid. Famille Sismoud (la) , ou la piété éprouvée et récomiKMisce. F'élix , ou la vengeance du chrétien. Fernando , histoire d'un jeune E.spagnol , traduit de Schmid. Fête de saint Nicolas (la) , par L. F, Florestine, ou religion dans l'infortune, par M. Logeais. F'rédéric , ou l'ermite du mont Atlas , par M. E. N. Fridolin (le bon) et le méchant Thierry , traduit de Schmid. F'ridoline (la bonne) , traduit de l'allemand. Geneviève, traduit de Schmid. Gondicar , ou l'amour du chrétien , par L. F. Guirlande de houblon (la) , traduit de Schmid. Gustave et Eugène , par Mme C. Farrene. Henri (le jeune) , traduit de Schmid. Henri et Marie , ou les orphelins. I Honorine, ou le triomphe de l'humilité svr l'orgueil, par A. N. Hubert , ou les suites funestes de la paresse et de l'indocilité , par E. N. Itha , comtesse de Toggenbourg, traduit de Schmid. .Famex, nu le pêcheur rninrnn à l.i religion pnr l'ailvortili- , par M. K. \V. Jénoseph , ou vertu , jcuiirAse et adversité , pur M. l>ngeoi«. I^ure , ou la jeune cmigrée , par Mme M. G. K. I A jeune Marie, ou mnversion d'une famille protestante, pnr M. l'iililié H. chanoine de Saint-Diez. Ixiuis , le (letit émigré , traduit de Schmid. Ionise et Èlisaheth , ou les doux orphelines, par Pierre Marcel. I.ydia, nu lo jeune Grecque. Maria , ou confiance en Dieu porte bonheur , par A. I). Marie, ou la corbeille de fleurs, traduit de Schmid. Martho, ou la sœur hospiinlicre , par M. l'nbbé Juchereau. Mélanie et Lucctte , ou les avantages de l'éducation religieuse. Michel et Bruno , ou les fils du pieux marinier , par Mme C. Forronc. Mouton (le petit) , suivi du Ver luisant, traduit de Schmid. Nouveaux petits contes, traduits de Schmid. Œufs de Pâques (les) , suins de Tliéodora , traduit de Schmid. Paul et Georges , ou charité et rigorisme , par L. F. Petite mendiante (la), ou une journée d'anguissc et de bonheur, par P. Marcel Pierre Coeur , suivi du 1/Ouis et Georges. René, ou la charité récompensée , pnr M. P. T. Rose de Tanncbourg , traduit de Schmid. Rositir (le) , suivi de In Mouche, traduit de Schmid. Rossignol (le) , suivi des Deux Frères , traduit de Schmid. Rudolphe , ou l'enfant de bénédiction , par P. Marcel. .Sept nouveaux contes , traduit de Schmid. Serin (le), suivi de la Chapelle de la foret , traduit de Schmid. ' Sœur liéocndie , ou modèle d'une bonne religieuse. Soirées romaines, ou cinq nouvelles religieuses, traduit de l'italien. Solitaire du mont Cnrmel (le) , par Adrien I.emercier. .Sophie, ou les bienfaits de la Providence, par £. \\. Théobald , ou l'enfant charitable , par E. W. Théophile, le petite ermite , traduit de Schmid. Tilleul (le) , ou l'oubli des injures , par L. F. Vallée d'Alméria (la) , par K. W. Veille de Noël (la), traduit de Schmid. >Vilfrid , ou la prière d'une mère , par Ad. I^mercier. BIBLIOTHÈQUE DE L'ENFANCE CHRÉTIENNE, SNOOVRAOXMSNTS ET RiOOMVSNSZS, Collection approuvée par Mgr l'Archevêque de Tours. 50 JOLIS OPUSCUI.ES de 36 pages in-i ornés d'une jolie gravure. k.' ETIENNE, ENSE8, ours. 1 f iM. K. W. ir M. l'iililii- n. ., irronc. , par P. Marcel. •en. PC. iiOHUsplve, ritis. la Vtu'/e à gustre brins, I s ^y ■^ '■'.'O.k) m ? 1 I :i i, • ' !» 'ër^ ,••' if iS /.'i^'V i l ... j. ••r ' '^És^ 'f«-. /..i,;.' t^itt" tSf l'touLUplve. l'Ibis. 'p^iilf^ , :.<.e'i -v "T. ./"* 4f . < 1 ^ r i^\ ■ 4. -ï.-s^-^* 4*ià,ij'j :,*./'.;-,'' ii:m - r ' ^^■^^?E^^ , r ■ < \ , ' ''.^ ) I ]ii .«A "^^^ ''""^^É^'"' ■ ''5**f^i^' } m 5f. I I DES OISEM DES lii^ptilc$ et ÎTies |p0Î$$0n$. Pau m. l'Abbiî J. J. KOURASSÉ, Professeur de zoologie au IVtit Séminaire «le Tours. OUVRAGE APPROUVE PAU LE CONSEIL nOYAL DE L INSTjrciTBt.'f f •« ^- puKLiguE. X V > -""-'V^^ TOURS, AJ MAME ET C'S IMPRIMEUKS-LIBRAIUES. 1841 ^.. - . T1 • i : i M' s I . -^f « if- '^■■. . i \ i • 1 1 i Il i i ■i ■ t * 1 i 1 \. N r •• n V^^-^ I ■"V EXTRAIT DU RAPPORT sua [L»fr3il^ir©3aS [K]i?\Try[^l[LIL[i Bm mèES^WÀ, DES REPTILES ET DES POISSONS, Fait au Conseil royal dellnslruction publique. r VV^^ ',1R Dans une introduction , dont les idées nous ont paru justes, l'auteur établit une comparaison entre la méthode artificielle et la méthode naturelle; et, sans dédaigner les services rendus par la première, il donne , avec raison , la préférence à la seconde , en regrettant toutefois d'y trouver encore tant do lacinies et d'anomalies. Les changements qu'il a cru devoir introduire dans quelques parties de la classification nous ont semblé judicieux ; mais nous regarderions ccmme une témérité de nous prononcer sur leur mérite absolu. Les descriptions sont exactes; il y a de l'intérêt dgns les détails que l'auteur a recueillis sur l'in- stinct, les mœurs et l'utilité des animaux dont il parle dans son livre : il a évité le défaut de trop 1 'Il l 6 EXTRAIT DU RAPPORT, CtC. multiplier les termes techniques et les dissertations sur l'histoire de la science. Nous devons louer l'auteur d'avoir su prendre un parti et d'avoir re- connu que les discussions doivent être bannies des ouvrages élémentaires. Nous ajouterons qu'il a trouvé que l'histoire naturelle était assez attrayante par elle-même pour ne pas y ajouter ces récits merveilleux ou romanesques dont la véritable science a fait depuis longtemps justice. L'histoire naturelle des oiseaux , des reptiles et des poissons, est un ouvrage instructif, intéressant, qui peut servir pour l'enseignement dans les écoles normales et qu'on peut distribuer dans les écoles primaires supérieures , soit comme prix , soit comme ouvrage de bibliothèque. ^ ï 1 1 I scrtations )ns louer 'avoir rc- uinics des is qu'il a attrayante ces récits véritable c^8^$^< INTRODUCTION. reptiles et itéressant, les écoles les écoles )rix , soit Les sciences d'obscivallon offrent à l'espril de celui qui les cullivc une longue série de principes , el surtout une inunensc collection de faits, l'ar les travaux continuels et les reclicrches actives des hommes versés dans leur étude, ces faits se mul- tiplient sans cesse, bientôt lis s'accumulent, et par leur isole- ment, ils présentent l'image du chaos où tous les éléments les plus hétérogènes en apparence gisent confondus. Qui vien- dra d'un souille puissant dissiper les ténèbres épaisses qui pèsent sur tant de matériaux stériles par leur éparpillemenl , et n'attendant qu'un germe vivifiant pour manifester leur merveilleuse fécondité!* Quand on aborde l'étude d'une science dans de telles cir- constances, l'esprit le plus hardi se trouve embarrassé dés les premiers pas. Il a beau se débattre au milieu des entraves qui gênent sa marche, si son intelligence n'est douée de facultés éminemment philosophiques, malgré toute l'aptitude qui semble le porter vers ces connaissances , il ne possédera ja- mais rien de solide : la mémoire sera surchargée , et l'esprit sera toujours dans l'obscarité. Tel a été primitivement l'étal des sciences naturelles telle a clé dans l'origine la position des anciens naturalistes. Les plus distingués possédaient une grande quantité de faits joints à quelques principes de philosophie zoologique ; mais la masse de leurs connaissances n'était pas fécondée par ces aperçus profondément philosophiques, qui dans ces derniers temps ont fait de l'étude des sciences naturelles une étude éminemment intéressante et utile. Ces premiers amis de la nature semblaient ignorer que pour se prêter une mutuelle force el produire 8 INTRODUCTION. d'heureux résultais , les principes de la science devaient s'u- nir en Taisceau scrn'; el s'ciicliainer Miroitement. Les sciences naturelles en général el la zoologie en parti- culier manquaieiil donc de cette vie qui devait les animer plus lard el leur conununiquer celte active énergie qui les caractérise aujourd'hui. Elles ne présentaienl qu'une réunion d'ossements épars (|ui n'allendaienl qu'un ordre puissant pour se revélir de muscles el de tous les organes qui par leurs phé" noménes constants cl variés constiluenl la vie. Quel esl donc ce principe vilal qui manquait aux premières connaissancci» physiques? Celait la mélhode. La méthode en elTel esl appelée à vivifier toutes les scien- ces (|ui Torment le domaine de l'espril humain. Dans l'état de dégradation où l'intelligence humaine esl tombée, il lui est impossible d'embrasser d'un coup d'ceil sur un large horizon; elle se perdrait dans le labyrinthe des mille distinctions orga- nographiques el élhographiques des naturalistes, l'our que l'étude soit facile et fructueuse, il faut que les différents objets se succèdent suivant toutes les lois des harmonies naturelles et les conclusions d'une mélhode sévère. Quelle mélhode doit-on adojiter dans l'élude des scien- ces naturelles ? Doit-on donner la préférence aux méthodes artificielles ou aux méthodes naturelles ? Il y a déjà long- Icnjps que celte question a été résolue, el pour le plus grand nombre des hommes versés dans les sciences il ne reste plus la moindre incertitude. Cependant je sais quelques naturalis- tes éclairés et savants qui regrettent sincèrement de voir tomber entièrement les princijjes dos anciens méthodistes. Ils sont péniblement affectés du profond mépris que certains naturalistes jeunes et sans expérience veulent déverser sur des systèmes qui ont rendu d'éminenls services à la science en général. Celte opinion nous semble respectable, mais nous devons sans balancer donner la préférence aux métho- des naturelles établies sur des fondements plus rationnels. Pour bien faire apprécier la différence qui existe entre les deux méthodes, nous dirons que la mélhode naturelle a pour but de traduire le plus exactement possible l'ordre établi par la nature dans la série animale, et de faciliter la connaissance et le souvenir de cet ordre. La mélhode artificielle prend pour point de départ quelques organes ex- ^ I iii aîcnl s'u- I cil parti- es aiiiincr ic qui IcH c réunion sudl pour leurs phé" est donc laissanccs les scion- i l'élat de il lui est horizon; ons orga- *our que [its objets lalurelles îs scien- nélhodes éjà long- us grand este plus laturalis- de voir iodisles. certains rser sur science mais méllio- nels. nlrc les irclle a l'ordre iciliter lélhodc nés ex- INTRODUCTION. U téricurs, quelques habitudes, et même quelquefois dos ca- ractères secondaires ou tertiaires , et range tous les animaux d'après ces données si superficielles. Dans la m6lho . ni sans brusque interruption , mais les derniers coniroslrcs, connue le corbeau, la pie, le geai , paraîtraient devoir se rapprocher un peu plus des pre- miers genres des passereaux. Nous pourrions étendre nos observations sur une foule de genres répandus dans plusieurs autres ordres, mais ces dé- tails nojis entralneraicnl trop loin du but que nous nous sommes proposé. Eu jetant ces réllexions qui demanderaient certainement de plus amples développements, nous avons voulu seulement mettre au jour une pensée qui nous occupe, et justifier quelques modifications que nous avons l'intention d'introduire dans la classification des oiseaux. Nous dédions ce travail à la jeunesse chrétienne pour la- <]uellc nous travaillons spécialement depuis plusieurs années. Notre but principal a été, en cherchant à lui inspirer le goût de l'histoire naturelle , de faire naître dans son cœur quel- ques sentiments envers Dieu , l'auteur de la nature. Nous cherchons constamment la glorification de Dieu par ses œu- vres , et nous lâchons de faire admirer sa bonté , sa gran- deur , sa puissance , son immensité , sa providence jusque dans les moindres êtres qu'il a bien voulu appeler ù l'exis- tence. Peut-on présenter aux yeux de l'homme un livre écrit en plus beaux caractères , et illustré plus magnifiquement que celui que la nature déroule sans cesse à nos regards ? Chaque page nous offre de riches matériaux pour le cœur et pour l'esprit. Puissions-nous toujours faire un noble et légitime usage de nos connaissances en bénissant , en adorant celui qui fut le principe et qui doit être la On de toute chose ! Avant d'entrer en matière leur faire connaître les source Pour l'ornithologie nous avoii vail de Cuvier , Règne animal', pour la distribution des ordre cvons à nos lecteurs de quell ri i3 INTRODUCTION. description des mœurs , des habitudes , des instincts , nous avons consulté les oiseaux de Uuiïon, ou de son continua- teur , Guénuud de Montbeillard ; nous avons encore proHté des travaux de Temming , de Lesson , de Milne-Kdwards, etc. En passant aux reptiles nous avons encore suivi la classifica- tion de Cuvier , en introduisant cependant une légère modi- fication dans la distribution des chélonicns. Notre guide, pour l'histoire naturelle proprement dite de tous les animaux qui composent la classe des reptiles, a été principalement lo comte de Lacépède, dans son magnificpic ouvrage, les quadru- pèdes ovipares, les serpents et les poissons; nous ne devons pa*! oublier l'ouvrage de I.alrcille cl Sonnini , et quelques mé- moires comme celui de M. Alex. Rrongniart , etc. Enfin pour les poissons, dans les courtes explications que nous donnons, nous avons usé des notes recueillies par nous-mémc aux cours de M. Duméril , au Jardin du t\oi , et nous nous sommes aidé encore du travail de M. Lacépèdc , précédemment cité. l <^iilii> nets , nous conliniia- l'orfi profilé Iwards, etc. s classifica- g(>rc inodi- guiflc, pour iiirnaux qui alement le les quudru- < ne devons lelques mé- Rnfin pour s donnons, même aux us sommes lent cité. HISTOIRE NATI'REILE DBS OISEAUX. ■«& Ch^ ORNITHOLOGIE. La brancho do l'ilistoiro iiaturello qui a pour but (le nommer les oiseaux, de décrire leurs mœurs, leurs habitudes, d'établir leurs ra]H)orts géiiériciues et spécifiques d'après les lois de leur organisation, |)rend le non tV ornithologie. Les oiseaux sont définis des animaux ovipares , à cir- culation double et complète, dont les membres antérieurs onté[)rouvé une modification organique, spéciale, qu i les rend propres au vol, et dont le corps est protégé par un système tégumentaire partic^ulier. Clés animaux forment la classe la mieux déter- minée et la plus facile à caractériser , soit qu^ l'on considère seulement les formes extérieures , soit que l'on descende plus profondément dans leur structure intérieure ou qu'on veuille apprécier les mystères de leurs fonctions physiologiques. Mais c'est aussi dans cette classe que l'on trouve les dé- gradations organiques les plus difficiles à appré- I I >i . !1 i4 IIISTOinK NVrUI\FJ,LE oior, et, parcoiiscupuMit, les plus j^rands obstiich's ])Oiir jin'ciscr les dillV'n'ru^cs (jiii (tonstiliiciit les caructrrcs distiiu'tirs des genres et des (sprccs. Avant d'ciUrcT dans rt'liid(î dos ordres et des gcriTc^s, nous devons c^xposfM' auparavant (piel- (fucs n'ilexioiissur l'organisation , les habitudes (ît les mœurs eonjniunos des oiseaux. li'ostéolofîii; des oiseaux nous oIVrc (|ucl(|ucs niodifieations(pie, du reste, il était liuîile de pré- voir, à eause de lalaeuUé (pi'ils ont reeue de so soutenir au milieu de l'air. Le tissu des os est dense et compaeto, et, parconsé(|uent , peut oll'rir une bien plus grande solidité sous un moindre vo- lume. Tous les os longs, au lieu de renfermer cette substance adipeuse;, connue sous le nom da moelle, dans les os longs des mammiCères , se trouvent rem- j>lis d'air. Tout tend à diminuer la pesanteur spé- cifi(pie des oiseaux , comme nous aurons occasion de nous en convaincre pleinement par la suite. La tête des oiseaux est , en général , peu déve- loppée ; et composée d'os si intimement soudés ensemble, que toute trace de suture a disparu ex- térieurement. Ces os du crâne sotit très-peu épais, et ordinairement également développés dans le sens de la longueur et de la largeur. La partie su- jiérieure du bec des oiseaux, formée principale- ment par les analogues des intermaxillaires, se prolonge on arrière en deux arcades composées des os palatins, ptérygoïdiens et maxillaires , qui s'appuient sur un os tympanique mol )ile, vulgaire- ment dit os carré. La matière cornée , qui revêt extérieurement les deux mandibules, remplace les dents par sa solidité , et offre quelquefois des dentelures acér^^osou des bords tranchants qui peu- 1 mds obstacles instituent les s OSjlècM'S. ordn^s et des iravant (juel- ■i habitudes (ït iVrc (iuel(|ucs fjuîile d(; pré- it reçue de so u des os est it, peut ollVir moindre vo- nfernier eotto )m de moelle, rouventrem- BsanttHir spé- •ons occasion [)ar la suite. ,1, peu déve- ment soudés i disparu ex- 's-pcu épais, ij)és dans le La partie su- e principale- :xillaircs, se s composées biliaires , qui ile , vulgaire- îe , qui revêt ^s, remplace clquefois des ants qui peu- I f t DES oisE\rx. 15 vent les représenter avanla^îeusenient. C.e bec varie à l'infini dans ses fornies chez la plupart d<'s oi- seaux, et il a présente'' aux naturalistes de I .ns caractèrc^' pour {grouper un {^rand nombre df ces animaux, (les variations ont été appropriées uU j^enrc »le vie d(! cha(piees|)cce; celui qui, t< ninie l'aif,'le, doit vivre de rai)ine et de carnajjje , a reçu des mandibules aij^uëset (ortenjent recourbc-es; ce- lui ipii, connue le colibri , diut puiser sa nourriture au fond de la corolle d( s fleurs, a obleim un bec lonjî et grêle; le 'i i'k» |.osscdeun loufif bec pour saisir sa \m)\v «hms les c.mx; le cygne et surtout la spatule préseiitciil un bec très-aplati pour cher- cher (iai"^ 1;) vase dt\-5 ruisseaux et des marécages les larvesd' insectes qui s'y développent; enfin le pic nous oflVe un bec trcs-solideet en l'orme de coin pour j)crcer les arbres et chercher les larves de xylo- phages* (|ui forment sa nourriture. La coloime veilc'brahî est conq)osée d'un nom- bre vai'iabh; de pièces. Le iîou prend un allonge- ment considérable; dans certaines espèces, (^omme l'autruche, la cygogne, le cygne, et olï're un plus grand nombre de vertèbres cervicales, que celui des })assereaux, des rapaces et des gallinacées. Les vertèbres cervicales sont toujours très-mo- biles les unes sur les autres, parce que le bec est toujours l'unique organe de préhension. Le perro- (pjet seul nous ofVre sur ce })oint une remaripiable exception. Les vertèbres dorsales n'ont au contraire presque aucune mobilité, et l(»s vertèbres lombai- 't s devi acnt complètement immobiles , comme soudées entre elles. Faisant suite au sacrum , on * Les xylophages forment une faiHilIc de cléoplèrcs qui so dôvcloppenl dans le bois. H:.l ' I': ' ■ ! 'I 1,1 46 HISTOIRE NATURELLE remarque les vertèbres eoccygiennes ou caudales assez développées qui possèdent un certain mou- vement de haut en bas qu'elles communiquent aux pennes de la queue. La dernière vertèbre coc- cygienne est plus développée que les autres, et présente deux expansions latérales pour l'insertion des pennes rcctrices. Le thorax, ou la partie osseuse de la poitrine, est composé des côtes grêles, se prolongeant jus- qu'au sternum sans l'intermédiaire de cartilages costaux, et d'un sternum d'une structure admi- rable. Les muscles de l'aile devaient avoir une grande puissance pour que l'organe du vol pût frapper fortement sur l'air environnant, et le ster- num devait leur fournir un point d'insertion en . rapport avec cette puissance. C'est pour augmen- ter son étendue qu'on remarque une ligne osseuse, saillante sur la partie médiane , et deux surfaces planes ])Ostérieures olîrant une échancrure plus ou moins profonde pour l'extension de toute la surface. J/ossilication plus ou moins })arfaite des échancrures, la solidité plus ou moins grande de la lame moyenne , indiquent la vigueur des oiseaux pour le vol. Quoique le membre supérieur soit api)elé cliez les oiseaux à remplir des fonctions particulières, néanmoins sa composition ostéologique présente une analogie complète avec le membre thoracique des mammifères. L'omoplate a acquis une modi- fication des plus singulières, au lieu d'être apla- tie , connue chez les animaux vertébrés de la jire- mière classe , elle s'est allongée et a pris tous les caractères des os longs. Elle reste suspendue dans les chairs, et vient se tixcr au sternum par un vi- \ et i; T.- .1 DES OISEAUX. i7 gourcux arc-boutant résultant du développement de l'apophyse coracoïde. dette disposition si anor- male est destinée à maintenir les épaules éeartées convenablement , malgré les elïbrts eonlinuels du vol ipii tendent à les rapi)roelier. Les clavicules , en se soudant, forment ce qu'on appelle vulgaire- ment la fourchette, et sont d'autant i)lus fortes et plus ouvertes que l'oiseau possède une jmis- sance de vol plus énergique. L'bumérus, le ra- dius et le cubitus, ont les plus grands traits do ressemblance avec les os correspondants (^hez les mammifères; mais la main nous olfre un carpe modifié selon son usage. Il est destine à donner insertion à un doigt bien développé et à deux au- tres plus petits presque rudimentaires. Ainsi le membre supérieur n'est muni que de trois doigts, comme le membre inférieur dans un grand nom- bre d'espèces. Le membre inférieur dans les parties les plus essentielles n'offre (jue d'assez légères modifica- tions; le tarse et le métatarse sont représentés par un seul os terminé inférieurement par trois poulies ou troclilées. Ces trois poulies servent à l'artii'ulation des doigts, ordinairement au nombre de trois ou de quatre ( l'autruche par exception n'en a que deux). Quand il existe quatre doigts , il y en a un dirigé en arrière (}ui porte le nom de •pouce. Quelquefois, comme chez les grinq)eurs, le doigt externe se dirige également en an'ière , et cette conformation caractérise les oiseaux de cet ordre; et d'autres fois ces doigts sont réunis ensemble })ar de larges membranes ou palmures qui en font une rame solide , ainsi (jue nous le ver- rons dans l'ordre des palmipèdes. Les ongles qui m I i ' ■ 1 :1 ' < m :l I i :^ I 48 HISTOIRE NATURELLE terminent les doigts sont plus ou moins forts et acérés suivant les genres et les espèces ; très-dé- veloppés dans l'aigle où ils prennent la dénomi- nation de serres , ils sont presque réduits à rien dans les petites espèces des passereaux, dans cer- tains écbassiers et dans la plupart des palmipèdes. Le système musculaire est doué d'une extrême irritabilité provenant de l'énergie de la respiration et de l'activité de la circulation. L'organe de la respiration communique avec l'air extérieur par le moyen des narines ouvertes à la base du bec. Cette ouverture se trouve percée cbez les raf)aces diurnes dans une membrane jaunâtre qu'on a nom- mée cire. La trachée-artère ou conduit de l'air, est composée d'anneaux entiers et complets , et acquiert quelquefois un développement considé- rable en s'enroulant sur elle-même avant de péné- trer dans la poitrine. Les poumons ne présentent point de lobes distincts, sont fixés aux côtés et enveloppés d'une membrane séreuse, percée de grands trous qui laissent pénétrer l'air dans plu- sieurs cavités de la poitrine , de l'abdomen , des régions axillaires, et même de l'intérieur des os, en sorte que le fluide atmosphérique baigne non- seulement la surface des vaisseaux pulmonaires, mais encore celle d'une infinité d'autres vaisseaux artériels ou veineux du reste du corps. Ainsi les oiseaux resjiirent en quelque sorte par les ra- meaux de l'aorte, comme par le tissu vacuolairc des poumons. La température de leurs corps se trouve en proportion avec la quantité de leur res- piration, et s'élève jusqu'à 35" ou 40" de Réau- mur, tandis que celle de l'homme ne s'élève que de 30" à 32". I ■;î¥ v -^ X > i I s forts et ; très-dé- dénomi- lits à rien dans cer- Iniipèdes. ? extrême spiration ane de la 'icur par du bec. s ra])aoes n a nom- de l'air, plets, et considé- de péné- 'csentent côtés et créée de lans plu- len, des ' des os , pie non- lonaires, aisseaux Unsi les les ra- cuolaire ;orps se eur res- 8 R( & I •s -M f DES OISEAUX. 49 La circulation est parlaitement en rapport avec le degré de leur température interne , et d'une ac- tivité supérieure à celle que nous remarquons chez les mammifères. La principale fonction nutritive ou la digestion doit être en proportion avec l'activité de leur vie et la force de leur respiration. Le tube digestif a pris certaines modifications dans sa partie supé- rieure. L'estomac se compose de trois parties, le jabot , le ventricule succenturié et le gésier. Ces parties ne sont pas C'galement développées dans tous les oiseaux , car les rapaces et les piscivores ont un gésier presque membraneux . Chez les gra- nivores, au contraire, nous les voyons parfaite- ment conformées. Le jabot n'est autre chose qu'une dilatation latérale de l'œsophage ou. con- duit des aliments destiné à retenir quelque temps les substances alimentaires ingérées. Le ventri- cule succenturié est une poche membraneuse gar- nie dans son épaisseur d'une multitude de cryptes ou glandes folliculaires , destinées à sécréter un li- quide propre à ramollir un peu les matériaux de la digestion. Le gésier est l'organe propre de chi- mification et se trouve armé de deux muscles vi- goureux, réunis entre eux par deux tendons rayonnes et tapissés à leur intérieur d'un eartillagc solide. Le gésier est un organe puissant de tritu- ration ; les aliments s'y broient d'autant plus faci- lement, que l'oiseau a coutume d'avaler de petits cailloux comme la poule domestique, et même des morceaux de fer comme l'autruche , })Our faciliter son action. Le système de l'innervation est pou développé , ce que nous avions déjà prévu par le peu d'am- 20 HISTOIRE NATURELLE pleur do la boîte cérébrale. Les hémisphères n'offrent point de circonvolutions à leur surface ni de cor})s calleux pour les réunir. Les lobes opti- ques ont pris un accroissement notable et se mon- trent toujours à découvert derrière les lobes céré- braux. Le cervelet est bien développé par rapport aux autres parties de l'encéphale et traversé de rainures parallèles et convergentes. Après avoir ainsi jeté un coup d'œil rapide sur le principe matériel de la sensibilité organique, nous allons examiner les sens et leurs organes. En comparant les sens qui sont les premières puissances motrices de l'instinct dans tous les animaux , dit Buffon dans son discours sur la na- ture des oiseaux, nous trouverons que le sens de la vue est plus étendu, plus vif, plus net et plus distinct dans les oiseaux en général que dans les quadrupèdes ; je dis en général parce qu'il pa- rait y avoir des oiseaux qui, comme les hiboux, voient moins qu'aucun des quadrupèdes; mais c'est un effet particulier que nous apprécierons plus tard quand nous parlerons des ra[)aces noc- turnes. Ce qui tend encore à prouver que l'œil est plus parlait dans l'oiseau , c'est que la nature l'a travaillé davantage. Il y a deux membranes de plus que dans ceux des mammifères, l'une exté- rieure et l'autre intérieure. La première est pla- cée dans le grand angle de l'œil , et au moyen d'un appareil musculaire particulier i)eut couvrir le devant de l'œil comme un rideau; la seconde est vasculeuse et plissée, placée au fond du globe oculaire; elle se dirige vers le cristallin sur lequel elle exerce une certaine action qui tend à varier cj e' cl d| cl -'t nisphères îurface ni bes opti- • se mon- )es céré- ' rajjport i^ersé do pitlo sur panique, ânes. •emières tous les r la na- sens de ot plus îans les j'il pa- liboux, ; mais cierons 3s noc- le l'œil nature nés de î exté- st pla- 11 d'un 'rir le ide est globe lequel varier DES OISEAUX. 21 le cercle de la vision probablement en déplaçant cotte lentille. (]bez qucbpios oiseaux la portée de la vue est exti'émement longue. Un épervier voit , d'en baut et de vingt fois plus loin, une alouette sur une motte de terre , qu'un bonime ou un chien ne peu- vent l'apercevoir. Un milan, qui s'élève à une hau- teur si grande, que nous le perdons de vue, voit de là les petits lézards, les mulots, les oiseaux, et choisit ceux sur lesquels il veut fondre. Cette grande étendue de la vision se trouve encore ac- compagnée d'une justesse et d'une précision re- marquables. L'homme , supérieur à tous les êtres organisés , a le sens du toucher et peut-être celui du goût plus parfaits qu'aucun des animaux, mais il est in- férieur à la plupart d'entre eux par les trois au- tres sens; et en ne comparant que les animaux entre eux , il paraît que la plupart des quadrui)è- des ont l'odorat plus vif et plus étendu que ne l'ont les oiseaux ; car, quoi qu'on dise de l'odorat du corbeau , du vautour , etc. , il est bien inférieur à celui du chien ou du renard. On peut en juger par la conformation elle-même de l'organe. Caché dans la base du bec , il n'a d'ordinaire que des cornets cartilagineux, au nombre de trois, va- riant en complication. Quelquefois il n'est point ouvert à l'extérieur par les narines, mais mis en communication avec l'air, véhicule des odeurs, par une fente longitudinale située à l'intérieur du bec. Cette conformation si peu favorable à l'exer- cice de cette fonction , jointe au peu de dévelop- pement du nerf olfactif, porte à conclure que généralement les oiseaux ont l'odorat très-impar- ! :'t l I i P^ ' 22 HISTOIRE NATURELLE fait. Nous pouvons en dire tout autant du goût , car la langue chez ces animaux a peu de substance musculaire, et ne présente que des pajiilles fort rares à sa surlace. Il n'en est pas de même de l'ouïe. L'organe est beaucoup moins compliqué que dans les mammi- fères : la partie osseuse est extrêmement simple. L'ouverture extérieure très-petite chez les oiseaux diurnes, très-grande chez les nocturnes, est re- couverte toujours par les plumes. Du reste la sen- sation paraît très-développée, comme il est aisé de s'en convaincre par la perfection et l'étendue du chant dans la plupart des espèces , par la fa- cilité avec laquelle ils reileiment les airs qu'on leur apprend , et la promptitude avec laquelle ils s'éveillent quand on les approche même avec les plus grandes précautions. Le plus obtus de tous les sens de l'oiseau est sans contredit le toucher, et cela dépend entière- ment de la nature des téguments qui recouvrent tout le corps. Nous savons que la perfection de ce sens dépend entièrement de la structure de la peau et de ses diverses dépendances. Les oiseaux, ayant tout le corps recouvert de plumes , et les extrémités inférieures revêtues d'une substance cornée qui les enveloppe entièrement , doivent par conséquent ne recevoir que des impressions très- légères. Nous étudierons ici les dépendances du sys- tème tégumentaire. Ce système est tout particu- lier aux oiseaux et constitue leurs plumes ; il est très-propre à garantir le corps de l'animal des ef- fets des rapides variations de température du mi- lieu dans lequel ils vivent. On distingue trois i du goût, substance i))illcs fort oi'gane est s mammi- nt simple. es oiseaux ?s , est re- ste la seu- il est aisé l'étendue par la fa- airs qu'on aquelle ils le avec les oiseau est nd entière- recouvrent rfection de dure de la 3S oiseaux, nés , et les substance ioivent par îsions très- es du sys- ut particu- mes; il est nal des ef- ire du mi- ingue trois DES OISEAUX. 23 espèces de plumes; les unes duvetées et lanurji- neiises sont placées immédiatement sur la peau et dominent principalement sous l'abdomen et au cou des palmipèdes ; les autres d'une structure plus serrée et d'une consistance plus ferme ser- vent à recouvrir les premières et sont les plumes proprement dites, appeh'cs couvertures à l'aile à la base des peu nés; ces dernières dilVèrent de toutes les autres par leur force, leur grandeur et leurs usages. On rencontre les pennes aux ailes et à la queue, celles qui sont adhérentes à la main se uommcnl primaires ; et il y en a toujours dix ; celles qui tiennent à l'avant-bras s'appellent se- condaires, leur nombre est variable; d'autres moins fortes fixées sur l'humérus portent le nom de scapulaires ; enfin l'os rudimentaire qui re- présente le pouce porte encore quelques pennes nommées bâtardes. Toutes les pennes de l'aile ont reçu la dénomination commune de rémiges, tandis que celles de la queue, ordinairement au nombre de 12, de 14 et même de 18 chez les gallinacés , sont désignées par le nom de rec- trices. Ce sont ces pennes rectrices qui en s'éta- lant soutiennent l'oiseau et surtout servent à le diriger , comme un gouvernail par ses différentes inflexions dirige un vaisseau sur les flots. Toutes les plumes , et surtout les pennes , sont composées d'une tige creuse à la base , qui porte supérieu- rement les barbes et les barbules. Cette tige est remplie d'air , ainsi que les nombreuses vacuoles qu'on trouve dans le tissu du reste de la plume. Le plumage des oiseaux présente des différen- ces assez marquées , non-seulement selon les dif- férences d'âge et de sexe, mais encore suivant les !V .-'* 'I I' ' ' II i>i t %: 24 IIISTOIUE NVTURELLE saisons. En général, la fomello diffôro du màlc par dos teintes moins vives , et les petits dans leur jeune âge ressemblent à leur mère. Quand les deux sexes ont le même |)lumage, les petits ont une livrée qui leur est propre ; enfin il est un cer- tain nombre d'oiseaux qui ont un plumage d'hi- ver et un plumage d'été. Ce sont ces dilVérentes variations dans le mf-me individu à dilVérentes époques de sa vie ou de l'année, qui ont l'ait, dans les commencements, multiplier les es])èces à l'in- fini par les anciens ornithologistes. Dans les col- lections soignées on tient beaucoup à réunir les variétés de sexe et de plumage. Mais pour que ces changements s'opèrent , il faut que les plumes tombent et soient remplacées par d'autres; c'est cette chute périodique qu'on désigne sous le nom de mue. La plupart des oi- seaux éprouvent deux fois par an , au printemps et à l'automne , ce renouvellement des plumes. Une affection morbide plus ou moins intense ac- compagne toujours ce changement : l'oiseau est triste , silencieux , apathicjue ; il mange peu et se tient caché, comme s'il avait peur d'être vu; pres- que toujours immobile à la même place , on dirait qu'il redoute la fatigue , tandis que lorsqu'il est bien portant le repos lui semble pénible. Cet état de maladie dure jusqu'à ce que les nouvelles plu- mes s'étant développées , l'oiseau ait repris avec son habit ordinaire, l'activité qui fait le fond de son naturel. Ce temps est assez long, attendu que les plumes tombent les unes après les autres, afin que le corps de l'animal ne se trouve point troj) exposé aux injures de l'air. De tout temps l'homme a recherché la dépouille i ^^ du màlc dans leur fuand los lotits ont ;t un cor- ago d'hi- iHorcntos ilïV'rentos lait , dans es à l'in- i les col- Lîunir les èrent , il m placées je qu'on t des oi- rintemps plumes. ensc ac- iseau est beu et se vu ; pres- on dirait qu'il est Cet état les plu- ^ris avec fond de ndu que res, afin int trop I>ES OISEAUX. 25 des oiseaux : le duvet est cher aux paresseux , les j| plumes ornent la tête du sauvage et de l'iionmie civilis»' , et depuis longtemi)s dc^à los pennes ai- dant à tixer la i)ensée servent d'instrument au génie. t ; MOÎ-URS ET UAniTUDES COMMUNES A TOUS , 1-ES OISEAUX. i La (acuité de sentir, l'instinct qui n'est que le résultat de cette faculté, et le naturel (jui n'est que l'exercice habituel de l'instinct, ne sont pas i à beaucoup près les mêmes dans tous les êtres. Ces (pialités intérieures dépendent de l'organisa- tion en général et en particulier de celle des |5 sens. Nous pouvons dire encore que l'instinct est développé en raison inverse de l'intelligence , en sorte que plus l'intelligence est parfaite , comme chez l'homme, moins il y a d'instinct, tandis que chez les êtres placés aux derniers degrés de l'é- chelle animale, comme les abeilles, les guêpes, les fourmis, etc., nous voyons un instinct très- remarquable. Les oiseaux en général ont fort peu i d'intelligence et beaucoup d'instinct. Cet instinct brille surtout dans la construction du nid. C'est dans les premiers jours du printemps, quand toute la nature semble posséder une sura- bondance de vie , que les oiseaux travaillent à se construire un nid. Les uns le placent sur des ar- bres, d'autres dans le creux d'un rocher, quel- épouille 1-1 illl < i! 26 HISTOIRE NVTLRELLE (|U('s-uiis(lans l'Iiorbo, les buissons ou sur la torro, d'autres sur de vieilles tours, dans les fentes des murailles d(huantelées. Quel art et (|uelle pré- vovanee admirables président à la eonstruetion de ce nid ! Un lieu solitaire, une brancbetuulïue, sera toujours prélérée pour le soustraire aux re- gards de l'Iionnue, à la ra])aeité des oiseaux des- tructeurs, ou aux rayons bridants d'un soleil tro[> ardent. Combien d'images riantes, de comparai- sons charmantes, le nid des petits oiseaux n'a-t-il pas olï'ertes à l'imagination des poètes et des litté- rateurs! Quand on examine attentivement le nid d'un oi- seau, on observe d'abord un tissu lâche d'herbes sèches et quelque fois de crins qui servent à le fixer sur la branche qui lui sert de point d'ap])ui. La construction devient ensuite de plus en plus serrée, et enlin l'intérieur se trouve garni d'un léger duvet (juc l'oiseau a su trouver dans la cam- pagne, ou qu'il s'est arraché de dessous la })oitrine, comme cela a lieu chez l'eider. On doit reconnaître que Dieu a donné aux petits oiseaux un talent ad- mirable. Guidé par un instinct irrésistible, l'oiseau construira toujours un nid semblable à celui qui l'a vu naître, et aucune circonstance ne pourra l'obliger à le modifier. Qui a appris à la tour- terelle à placer son nid dans les bois épais où règne une constante fraîcheur? Qui a enseigné à l'hirondelle à se maçonner si éléganmicnt et si solidement sa demeure? Qui a dit à l'autruche que le sable du désert pouvait recevoir assez com- modément ses œufs et que la chaleur du soleil suffirait pour les faire éclore? N'est-ce pas celui qui prend soin des passereaux , et qui donne la 1 DES OISEAUX. 27 iioiiri'ituroaux oiseaux ([ui envoient leurs eris vers le eiel ? Après avoir admiré IVtonnante coustruelion du nid des oiseaux, nous allons examiner la Ibrma- ti(Ui de l'irul', i)uis le phénomène de l'ineuhation. L'œuf eonnnenee à se jormer dans une poelic ])artieulière ((u\)n nonnne ovaire, (l'est là (jue tous les viteÙns , vuljjjairement jaunes de l'œuf, sont j)laeés eonnne les crains d'un raisin sent at- taelK'S à leur 4j;ra[»|)e, et dis[>osés de manière (jue eeux }>lus développés se trouvent à la partie inté- rieure. (Ihacpie vitellus a un j»édieul(! ou pétiole ]»artieulier qui le fixe à un eentre eommun longi- tudin lîement étendu. Quand un de ees vitellus est j)arvenii à son entier aeeroissement, il se détaelie de son pétiole et glisse par un eanal partieulier désigné par le nom ô'oviductus. Les })arois in- ternes de ee eanal sont enduites d'une lymphe blanchâtre qui s'attache au vitellus et constituera plus lard ["albumen ou blanc de l'œuf. Quand l'albumen se trouve réuni en (juantité suflisante, il s'enveloppe d'une pellicule qui n'est formée ({ue d'albumine épaissie. Enfin rendu à l'extrénjité inférieure de 1 oviductus, l'œuf se recouvre d'une seconde enveloppe solide, composée i)rinci})alo- ment de carbonate calcaire et de substance ani- male, qui prend le nom de coquille. Il arrive quel{|uefois ([ue l'œuf parvenu à l'extrémité du canal de l'ovaire est é iiis subitement avant que l'enveloppe calcaire se soit formée. Il arrive en- core qu'on trouve parfois deux vitellus sous la même coquille : il est très-facile d'expliquer cette anomalie. Deux vitellus également développés se séparent en mémo temps de leur pédicule, glis- i ■Il ! li 28 iiiST(»iKi: ^.\Ti]i\i:i.i.E sont siniiiItiuu'iTKMit dans roviductus, et parvenus onscniMe à sa partie inri''rienr(% ils sont enrurniés sous une enveloppe ealeaircî ( onnnune. H ne paraîtra peut-être pas iiuiliU; (riii(li(pier ici en (pu^lcpies mots les procédés ernployc's pour la conservali(Mi des œufs. Aussitôt (pi'iin oind' est éniisau dehors, il piM'd (M)ntinu<'ll(niient (pielipies- unes d(* ses parties par révajKtralion de celles qui sont plus volatilles. Peu après il contracte une mauvaise odeur vX Unit par se gâter compléti;- nient. Pour pn'vonir cet inconvi'iiient, il suilit (It5 mettre un obstacle à cette évaporation continuelle par une couche de matièi'c^ tarasse (pii l'ernie en- tièrement tous les pores dont la cociuille est cri- blée. On peut les [)lat!er dans d(î la cendre fine tamisée, ou mieux étendre sur la surface externe une huile ou un vernis queltîotupie; avec ci'tte seule précaution on })ourra gard(;r pendant plu- sieurs mois et même pendant plusieurs années des œufs bons à manger et possédant toutes les qualités des œufs frais. Qu,and l'oiseau a })ondu un nombre d'œufs va- riable suivant sa taille, il ré[)ond aux vœux de la nature en les couvant. Le pliénomène de l'incuba- tion dure de dix à quarante jours suivant les es[)èces. L'autruche laisse à la chaleur solaire à faire éclore l'embryon renfermé dans l'œuf, mais les autres oiseaux ont besoin , pour arriver à ce résultat , de se placer sur leurs œufs pour déve- lopper un degré de chaleur suffisant. Pendant tout le temps que dure l'incubation, les oiseaux, oubliant presque leur pro})re vie et négligeant de prendre leur nourriture , se tiennent sur leurs œufs avec une constance admirable. L'effet de l'incu- î 1 nirviTUis iirunin'S in()i(|n(T yi's pour omif csl uel<|ii('S- 1(^ ci'llos uîte uiic )in|»l{''t(!- siillit (U; iitimu'lio rme on- 3 est ci'i- iidro fine ? cxtorrio ,'cc cette ant plu- !î aimées )iitcs les Dpufs va- ux (le la 'ineuba- ivant les solaire à Lif, mais ver à ce ur déve- PeiKlant oiseaux , i^eant de urs œufs î l'incu- -^ DES OISEALX. 29 bation est de développer TeiMbryon qui se trouve dans la eicalrieide de l'cïMir IchioimI''. Dès (pie l'd'id'a ('té eouv(' pendant ein(| ou six heures, ou voit d(''jà distiueteinent la tèle du petit ois(,>au joint à l'épine »lu dos naj^eant dans la liipieur dont la bulUî (pii est au centre de l;i eicatricule est remplie; sur la lin du premier jour, la tête s'est dé'jà r(.'(U)(n'l.)ée en ^l'ossissant. Dès le second jour on voit l(\s ébauclu^s des vei'tèbres, (pii sont connue de petits jjjlobules dis- posés sur les j)arties latérales de l'épine; on voit aussi paraitre le conntiencement des ailes et des vaisseaux ond)ilieaux remai'cpiables par leur cou- leur obscure : le cou et la poitrine se débrouil- lent, la tête grossit toujours, on y aperçoit les premieis liué'aments des yeux; déjà on distin^'U(; le cœur (|ui donne des pulsations et le sang qui circule. Le troisième jour tout est i)lus distinct parce que tout a grossi. On voit tout le corps du l'œtus connue enveloppé d'ime ])artie de la li(iueur en- vironnante (|ui a })ris plus de consislan(;e que le reste. Les yeux sont déjà Fort avancés le ((uatrième jour; on y reconnaît fort bien l'iris, le cristallin et l'humeur vitrée. Les ailes croissent, les cuisses connnencent à paraitre et le corps à i)rendre de la chair. Les progrès du cinquième jour (consistent en ce que tout le corps se recouvre d'une chair onc- tueuse. Le sixième jour, la moelle de l'épine continue de s'avancer le long du tronc. Le l'oie (jui était blanchâtre auparavant est devenu de couleur 1'^ \fi 1 !•; il :ii 30 HISTOIRE NATURELLE obscure; le cœur bat dans ses deux ventricules^ le corps est recouvert de la peau , et déjà l'on voit poindre les plumes. Le bec est facile à distinguer le septième jour; le poumon paraît à la fin du neuvième. Toutes les parties se développent lentement jusqu'à ce que le petit casse sa coquille avec une pointe os- seuse caduque dont son bec est armé pour ce seul usage et qui tombe quelques moments après. Toute cette suite de phénomènes qui forme un spectacle si intéressant pour l'observateur philo- sophe est l'ellct de l'incubation opérée par un oiseau, et l'industrie humaine n'a pas trouvé qu'il fût au-dessous d'elle d'en imiter les procédés : c'est ce qu'on appelle Yincuhation artificielle. D'abord de simples villageois d'Egypte, puis des naturalistes, sont parvenus à faire éclore un très- grand nombre de petits poulets à la fois; tout le secret consiste à tenir ces œufs dans une tempé- rature qui réponde à peu près au degré de cha- leur de la poule, et à les garantir de toute humi- dité et de toute exhalaison nuisible. On emploie pour cela la chaleur d'un four ou d'une étuve sèche, dans l'intérieur duquel on dispose conve- nablement plusieurs corbeilles dans lesquelles on place les œufs. On doit maintenir la chaleur du four d'incubation à 30° ou 32" Réaumur, et pour entretenir cette chaleur constante on distribue plusieurs thermomètres en dillerents endroits , en observant qu'il y a toujours de grands inconvé- nients à élever trop la température, et que les poussins souffriront moins dans une atmosphère un peu au-dessous du degré que nous venons d'indiquer. Tous les corps qui développent une DES OISEAUX. 31 certaine quantité de calorique peuvent servir à. rincubation artificielle des œufs ; on en a fait éclore avec du fumier ou du tan qui , par la fer- mentation putride , font naître une chaleur assez considérable. Pour les autres détails relatifs à l'éducation des pouss.ns qu'on s'est procurés par l'incubation artificielle, nous renvoyons aux nié- moires si intéressants de Uéaumur, auquel nous avons emprunté les notions précédentes. Les migrations et les longs voyages sont aussi rares parmi les quadrupèdes, qu'ils sont fré(pients parmi les oiseaux. Le cpiadrupède semble attaché à la motte de terre qui l'a vu naître , tandis que l'oiseau peut changer de climat avec une faciiitc incroyable. C'est f)rdinairernent sur la notion an- ticipée des changements de l'atmosphère et de l'arrivée des saisons qu'il se détermine à partir. Dès que les vivres commencent à manquer, dès que le froid ou le chaud l'incommode , il médite la retraite; d'abord les oiseaux semblent se ras- sembler de concert pour entraîner leurs petits et leur communiquer ce même désir de changer de climat, que ceux-ci ne peuvent encore avoir ac- quis par aucune notion , aucune expérience pré- cédente. Les pères et mères rassemblent leur fe- mille pour la guider dans la traversée , et toutes les familles se réunissent , non-seulement parce que tous les chefs sont animés du même désir, mais parce qu'en augmentant les troupes, ils se trouvent en force pour résister à leurs en- nemis. Ce désir de changer de climat, qui commu- nément se renouvelle deux fois par an, c'est- à-dire en automne et au printemps , est une esj)èco <î t M 1 1 1 If* i 32 HISTOIRE NATURELLE de besoin si pressant qu'il se manifeste dans les oiseaux captifs, parles inquiétudes les plus vives; on a vu des cailles, élevées dans des aiges pres- que depuis leur naissance , et ((ui ne pouvaient ni connaître, ni regretter la liberté, éprouver régu- lièrement deux fois par an des agitations singu- lières durant le tem[)s du voyage. Lorsque le temps de la migration approche, on voit les oiseaux li- bres, non-seulement se rassembler en familles^ se réunir en troupes, mais encore s'exercer à faire de longs vols, de grandes tournées, avant d'en- treprendre leur i)lus grand voyage. Au reste , les circonstances de ces migrations varient dans les différentes espèces; tous les oiseaux voyageurs ne se réunissent pas en troupes, il y en a qui par- tent seuls , d'autres qui marchent par petits déta- chements, etc. L'époque à laquelle les oiseaux voyageurs arri- vent dans nos pays ou le quittent varie suivant les espèces , dit M. Milne-Edwards dans sa Zoolo- gie descriptive ; ceux qui sont originaires des contrées les plus septentrionales de l'Europe nous viennent à la fin de l'automne ou au commence- ment de l'hiver; et dès les premiers beaux jours, fuyant la chaleur comme ils avaient fui l'excès du froid, retournent vers le nord pour y faire leur ponte; d'autres oiseaux qui naissent toujours dans nos contrées , et qui doivent par conséquent être considérés comme étant essentiellement indi- gènes, nous quittent en automne, et, après avoir passé l'hiver dans les climats chauds, reparaissent parmi nous au printemps , ou bien , évitant au con- traire la chaleur de notre été , émigrent alors vers les régions arctiques; il en est d'autres encore I i 4 I DES OISEVUX. 33 qui , natifs des pays méridionaux , s'élèvent vers le Nord pour éeliap})er à l'ardeur du soleil d'été , et nous arrivent au milieu de la belle saison. En- fin on en voit aussi (jui ne séjournent jamais dans nos eontrées, et qui, dans leurs migrations an- nuelles, ne font qu'y passer. L'é[)oque de l'arrivée et du départ de ces voyageurs est , en général , dé- terminée d'une manière très-préeise pour chaque espèce, et l'expérience a appris que, dans certai- nes localités, les chasseurs pouvaient compter sur l'arrivée de tels ou tels oiseaux , comme sur une rente dont les termes écherraient à jour fixe. L'âge y apporte cependant quelque différence ; on voit ordinairement les jeunes ne se mettre en route que quelque temps après les adultes, et cela pa- raît dépendre de ce que la mue ayant lieu plus tard chez eux que chez ces derniers, ils ne sont pas encore rétablis de l'espèce de maladie qui ac- compagne ce phénomène, au moment oîi ceux- ci sont déjà en état de supporter les fatigues du voyage. Certains genres parmi les oiseaux ont reçu avec leur instinct si remarquable un penchant marqué vers la sociabilité. Je citerai d'abord les associa- tions si singulières des gros-becs qui se construi- sent une habitation commune et qui vivent pres- que en république. Les faits que je vais rapporter sont extraits du voyage de. M. Vaillant en Afrique. Plusieurs centaines de ces oiseaux se réunis- sent pour construire en commun, sur un arbre, une sorte de toiture tissue avec de grandes her- bes , et tellement serrée qu'elle est impénétrable à la pluie. Il paraît que la forme de cet abri dé- pend des branches qui le supportent. Lorsque ce 1 itil ^ • ■ ivsmce est distribué pour y travail est termine 1 >pace_ .^^..^.^^^^ l>,acer des mds "^'^'^'f '^i^i Ltieulier dirige 'du toit; et il faut K^l'^" 'l,^:^'^ , '\,,es de diamètre, Les nids, d'environ Wo'^Pf^,^^,, « celles de sont faits avec des '^«A^'^/^'^j^Tet garnies inté- ,a toiture, éf ^T"' , o s ue t po,rulation aug- rieurement de duvet. ^«'^ "^ ^ peuvent être mente, les uouveles habo^wns 1 ^^ ^^^ placées que sur l^/J'^'^^^^pUeulières , délais- qne\quos-unes de ces cases l ^^„,,,iies en s'&s par leurs pfopr"^l:;''"»: ; nouvelles con- voie publique pour a''" "''';«; „„ je ces édi- .truetions. VaiU'ant se fi^^^^^ ., .«^pia tices tout entier, toit tt mai trois cent vingt nids j.^utrcs ISous poumons rappow» ^^us nous ,,„ts de la ^^/^ que la plu,^H bornerons a établir «» 1 ^ ■ en société , des espèces granivores aiment a V ^^ ^^^^^^„. semblent trouver d" V^«;:^;;^„, des airs , vivent tandis quolcsrapaces, le» lyrai pour y féricure ;r dirige tous de lire. Ces dislance ,urc; cc- •me porte )nd cl les issi deux i rinlimilé. du loit et i pluie ne labilations Y-^js-peu de liloyennes. diamètre , le celles de arnies inté- ilation aug- >euvcnt être dans ce cas .y-es, délais- onvertics en ,uvclles con- i de ces cdi- it y compta ■oup d'autres jt, nous nous |ue la plupart Tc en société , ) en commun; les airs , vivent I DES OISEAUX. 35 toujours solitaires. Nous pourrions établir ici une analogie coni[)]ète de mœurs entre les oiseaux et les mammifères suivant leur régime nutritif. Le lion , le tigre , ne vivent que de sang et de meur- tre : la présence d'un être de leur espèce leur porte ombrage, ils voient en lui un rival, et U faut né- cessairement qu'il s'éloigne ou que l'un des deux succombe sous les griffes du plus puissant. Chez les ruminants, au contraire , qui sont tons herbi- vores , nous voyons des mœurs douces , des habi- tudes de sociabilité ; ils paissent tranquillement l'herbe que la terre fournit abondamment à leurs besoins. L'aigle qui vit en dominateur sur les sommets des montagnes ne peut souiï'rir qu'un autre vienne s'établir dans son empire, tandis que la douce colombe trouve des charmes dans la so- ciété de ses semblables. L'éducabilité forme un des traits les moins sail- lants du caractère des oiseaux. Malgré tous les soins qu'on leur prodigue journellement , il est dif- ficile d'apercevoir dans ceux qui en sont l'objet le moindre germe d'affecti: n. On remarquera tou- jours une énorme différence entre l'attachement , la fidélité , l'amitié sincère du chien pour son maî- tre, et les caresses fugitives d'un étourneau, d'une perruche ou d'un serin. Rien n'est plus merveilleux dans l'histoire des oiseaux que leur voix et leur chant. Il n'est per- sonne qui n'ait entendu le ramage du rossignol et la voix du perroquet. Chez les oiseaux , le larynx inférieur , où se forment les sons , est d'une grande complication , et la trachée , par ses di- verses inflexions et ses mouvements , contribue beaucoup à les modifier. Les ligaments de la I 36 HISTOIRE NATURELLE glotte par leur resserrement et leur extension ser- vent à moduler l'air expulse des poumons avec une très-grande force. Il est difficile de pouvoir apprécier rigoureusement comment il se fait que des êtres si petits et si faibles donnent à leur chant tant de force et d'éclat. Un rossignol a la voix plus étendue que l'homme, et les vibrations qu'elle produit dans l'air seront sensibles à l'ouïe à une distance plus grande que celles produites par la voix de beaucoup de mammifères. Tous les oiseaux qui ont la langue épaisse et charnue peuvent par une éducation prolongée parvenir à prononcer plus ou moins distinctement quelques paroles. Tout le monde connaît le jase- ment importun du perroquet et de la pie, et a en- tendu parler le geai et le corbeau. Cette faculté doit nous paraître bien étonnante , et il n'y a parmi les animaux que les seuls oiseaux qui en soient doués. Les grimaces du singe nous étonnent, mais la parole du perroquet excite une très-vive sur- prise et presque de l'admiration. oEa> .* DIVISION DE LA CLASSE DES OISEAUX EN ORDRES. (Rég. an. tom. I.) La distribution des oiseaux se fonde , comme celle des mammifères, sur les organes de la man- ducation, ou le bec, et sur ceux de la locomotion, c'est-à-dire les pattes et les ailes. D'après ces con- h il ' ' ;t4 ï i: "1 DES OISEAUX. 37 sidérations , on a partagé la classe clos oiseaux en six ordres: les rapaces, les passereaux » les grimpeurs, les gallinacés, les échassiers et les palmipèdes. Les rapaces qu'on appelle encore oiseaux de proie ont le bec crochu, à pointe recourbée vers le bas, et les narines percées dans une membrane qui revêt toute la base de ce bec ; leurs pieds sont armés d'ongles vigoureux. Ils vivent de chair et poursuivent les autres oiseaux ; aussi ont-ils pour la plupart le vol puissant. Aigle, foucon , vautour. Les passereaux comprennent beaucoup plus d'espèces que les autres ordres , mais leur organi- sation offre tant d'analogies, qu'on ne peut les sé- parer, quoiqu'ils varient beaucoup pour la taille et pour la force. Leurs deux doigts externes sont unis par la base et quelquefois par une partie de leur longueur. Rossignol, colibri. On a donné le nom de grimpeurs aux oiseaux dont le doigt externe se porte en arrière comme le pouce, parce qu'en effet le plus grand nombre emploie une conformation si ftivorable à la posi- tion verticale pour grimper le long des troncs des arbres. Leur bec varie, et, dans quelques espè- ces, il est cunéiforme. Le pic, le perroquet. Parmi les oiseaux vraiment terrestres , ]gs gal- linacés ont, comme notre coq domestique, le port lourd, le vol court, le bec médiocre à man- dibule supérieure voûtée, les narines en partie re- couvertes par une écaille molle et renflée , et presque toujours les doigts dentelés au bord. Ils vivent principalement de grains. Le faisan, le paon , le coq et la poule domesti(|ue. Dans quelques oiseaux , nous observons de pe- NI i 'I !!! i| U I !- t t ni m u I i I i , • t 38 HISTOIRE NATURELLE tites palmures aux doigts, mais surtout des tarses élevés, des jambes dénuées de plumes vers le bas, une taille élancée; en un mot, toutes les disposi- tions propres à marcher à gué le long des eaux , pour y chercher leur nourriture. Tel est, en effet, le régime du plus grand nombre, et quoique quel- ques-uns vivent dans des terrains secs, on les nomme oiseaux de rivage, ou échassiers. Héron, autruche. Enfin on est frappé dos larges palmures qui existent entre les doigts d'une nombreuse famille qu'on distingue quelquefois par le nom d'oiseaux nageurs. La position de ces pieds en arrière , la longueur du sternum , le cou souvent plus long que les jambes pour atteindre dans la profondeur des eaux , le plumage serré , poli , imperméable à l'eau , s'accordent avec les pieds pour faire des palmipèdes de bons navigateurs. Cygne, canard. Chacun de ces ordres se divise en familles et en genres , principalement d'après la conforma- tion du bec. Mais ces différents groupes passent souvent les uns aux autres par dos nuances pres- que imperceptibles; en sorte qu'il n'est aucune classe où les genres et les sous-genres soient plus difficiles à limiter. oB^lo îs tarses s le bas, disposi- îs eaux , 3n effet , ue quel- , on les Héron , ares qui ) famille 'oiseaux ière, la [us long ){bndeur néable à faire des canard, nilles et >nforma- passent :es pres- : aucune ient plus :| m ! il lll Si! IIP iii I' il t i. ! f 11: fl i! N l'Aigle. Mm le Boi des Veutoufs. /*. 39 f -I /*. 39 DES OISEAUX. 39 ««S^Ê^ i PilEHIER ORDRE DES OISEAO. LES lUPACES, >U OISEAUX DE IMIOIE. On pourrait dire absol union t i)arlant que pros- <}uc tous les oiseaux vivent do proie , puiscpie presque tous reelierelient et prennent les in^oetos, les vers et les autres petits aninraux vivants; mais on entend par oiseaux de proie ceux qui se nour- rissent do eliair et qui font la guerre aux autres oiseaux. Ces oiseaux ont tous pour liabiUido naturelle et commune le goût de la eliasse et l'appétit du sang , le vol très-élevé , l'aile et h jambe fortes , la vue Irès-pcreanto , la tête gi'osso, la langue assez ebarnuc, l'estomae sinq)le et mendmuieux , les intestins moins amples et j)lus com-ts (pie les au- tres oiseaux ; ils habitent de i)rélérenee les lieux solitaires, les montagnes désertes, et font eom- munément leur nid dans les trous des roehers ou sur les })lus hauts arbres; enlin ils ont encore pour caractères généraux le bec crochu et les quatre doigts bien séi)arés ei armés d'ongles redoutables. Tous les oiseaux de proie ont plus de dureté dans le naturel et plus de férocité que les autres oiseaux ; non-seulement ils sont les })lus difficiles de tous à priver, mais encore ils ont presque tous l'habitude dénaturée de chasser leurs })etits hors du nid bien plus tôt que les autres, et alors qu'ils ■f ;!|| ti 'l 11 40 HISTOIRE NATURELLE Jour devraient encore des soins et dc^s secours pour leurs subsistance, dette cruauté, connue toutes les autres duretés naturelles, n'est produite; (pie par un sentiinenf. encore plus dur, le besoin pour soi-niênu; et la nécessité. Comme ce n'est qu'en détruisant les autres qu'ils peuvent satisfaire à leurs besoins , et qu'ils iw peuvent les détruire qu'en leur i'aisant continuellement la guerre, ils jjortent une âme de colère (|ui influe sur toutes leurs actions, détruit tous les sentiments doux et affaiblit même la tendresse maternelle. Trop pressé de son propre besoin, l'oiseau de proie n'entend qu'impatienmient et sans pitié les cris de ses petits, d'autant plus affamés qu'ils deviennent plus grands. Si la chasse se trouve difficile, et que la proie vienne à manquer, il les expulse, les fra{)pe , et quelquefois les tue dans un accès de fureur causée par la misère. L'ordre des rapai'cs se divise en deux grandes familles , les rapaces diurnes et les rapaces noc- turnes. RAPACES DIURNES. LES AIGLES. Les aigles ont pour caractères généraux d'avoir le bec droit à la base , fortement recourbé à sa pointe. Leur tarse est emplumé jusqu'à la racine des doigts , leurs ailes sont aussi longues que la queue, leur vol aussi élevé que rapide, et leur courage surpasse celui de tous les autres oiseaux. C'est à cause de cette dernière considération que I DES OISEAUX. 41 les noniniiis, ot avant eux les Perses, l'avaiont pris pour Kîur cnscign»' mililairo. « l/ai^li', (lit Hullon, a plusioiirs convcmanccs I»liysi(iU('s et morales avec le lion; la force, la ma^Mianiinité , la teni|M''raneo : quehiuc alVamé qu'il soit, il ne se j((tte jamais sur des eadavres. Il est encore solitaire comme le lion, habitant d'un désert dont il dc'lend l'entrée et l'usage dt; la chasse à tous les autres oiseaux, l/aigle a les yeux étincelants comme le lion , l'haleine tout aussi forte et le cri également elîrayant. Nés tous deux pour \c cond)at et la proie , ils sont ('gaie- ment ennemis de toute société, également féroces, également fiers et dilïiciles à réduire ; on ne peut les ap|)rivoise. qu'en les prenant tout petits , et encore conservent-ils toujours queUjuc trace de leur naturel indomj)table. C'est de tous les oiseaux celui qui s'élcîve le plus haut , et c'est par cette rai- son que les anciens ont a|)pelé l'aigle l'oiseau cé- ieste, et ({u'ils le regardaient dans les augures comme le messager de Jupiter. Il possède une vue excellente , mais il n'a que i)eu d'odorat en compa- raison du vautour. Il enlève aisément le< '^ies, les grues , les lièvres et même les petits .igneaux et les chevreaux. « On appelle aire son nid qui est, cii effet, tout plat et non })as creux comme c^Am de la plupart des autres oiseaux ; il le place ordinairement en- tre deux rochers, dans un lieu sec et inaccessible. On assure que le même nid sert à l'aigle pendant toute sa vie ; c'est réellement un ouvrage assez considérable pour n'être fait qu'une fois, et assez solide i)our durer longtenqis. Il est construit à peu près comme un plancher avec de petites per- ifi i M l'I ■1 i «Il 42 HISTOIRE NATURELLE elles ou bâtons de einq ou six pieds de longueur, appuyés par les deux bouts et traversés par des branehes souples, recouvertes de plusieurs lits de joncs , de mousse et de bruyère. Ce plancher ou ce nid est large de plusieurs pieds et assez ferme , non-seulement pour soutenir l'aigle et ses petits , mais encore pour su[)portcr le poids d'une grande quantité de vivres. » Nous sommes forcés d'avouer que quelques-uns des beaux caractères attribués aux aigles par les anciens et par Bulfon ne sont pas mérités. L'aigle se jette quelquefois sur les charognes, et s'il n'at- taque pas d'ordinaire les petits oiseaux , c'est qu'ils lui échappent Aicilcmcnt au milieu des buissons et n'offrent pas à sa voracité un assez riche butin. On trouve plus conununénicnt en Europe Vaigle royal ou Vaigle brun dont le plumage acquiert des nuances plus foncées à mesure qu'il vieillit. On le trouve fréquemment dans les Pyrénées, les Alpes, les montagnes de l'Auvergne; on l'a vu quelquefois en Touraine et jusque dans la forêt de Fontainebleau. Vaigle impérial diffère du précédent par sa taille qui est moins considérable , et par la diffé- rence de sa couleur. Sa voix est sonore , son ar- deur excessive, et sa force musculaire peut-être plus grande que dans l'aigle brun ; aussi est-il plus redoutable , et c'est à lui que se rapportent les fables et les récits exagérés que débitaient les anciens sur leur aigle doré. Il habite le midi de l'Europe , l'Egypte, etc. Les autres espèces d'aigle sont : Vaigle criard ou \q petit aigle, Vaigle botté, Vaigle matois, Vaigle tyran, Vaigle d queue éta- gèe , etc. Jt ^^ ■** DES OISEAUX. 43 igueur, )ar des ars lits cher ou ferme , petits , grande ncs-uns par les , L'aigle l'il n'at- st qu'ils )uissons e butin, e Vaigle acquiert vieillit. ées, les l'a vu forùt de par sa a ditîe- son ar- lout-ôtrc si est-il ^portent aient les midi de d'aigle le botté , eue éta- LES AIGLES PÊCHEURS. Ces oiseaux se distinguent des précédents en ce que leurs tarses ne sont emplumés que dans leur moitié supérieure et à demi écussonnés sur le reste. Vorfraie et le pygargue ne forment qu'une seule et même espèce qui a reçu deux noms à cause de la variété du plumage aux deux prin- cipales périodes de sa vie. Il se tient volontiers gur les bords de la mer, et assez souvent dans rintéricur des terres, mais toujours à [)ortée des grands lacs , des grands fleuves et des rivières poissonneuses. Il chasse principalement au pois- son , sur lci[uel il se précipite avec la rapidité de Ul foudre , et cherche aussi du butin parmi les .quadrupèdes et les autres oiseaux. Comme il est Jb-ès-fort, sa table est toujours richement servie ; Il enlève facilement les lièvres, les oies, et môme les agneaux et les daims. Le pygargue a l'œil dis- ■|)osé de manière à pouvoir chasser la nuit aussi bien <\UG le jour. La cornée transparente se trouve re- - couverte d'une légère membrane, qui semble em- .pCcher les rayons solaires de frapper la rétine 5avec trop de vivacité. C'est de lui qu'Aristote disait ([u'il regardait fixement le soleil , et (ju'il for- 1 çait ses petits à en supj)orter l'éclat. Cette fah^e qu'on a voulu ensuite ('tendre à tous les ;^.igles a f disparu comme bien d'autres, depuis que les sciences naturelles sont devenues })h}s positives. Cet oiseau est commun dans le nord de l'Europe; on le trouve abondamment sur les côtes de France et d'Angleterre. On raj)porte encore à ce genre Vaigle à tête blanche et le petit aigle des Indes M .aoMsi HISTOIRE NATURELLE qui , dans la religion des Brames , est consacré à Whisnou. LES HARPIES. Ces oiseaux sont des aigles pêcheurs à ailes courtes, propres au nouveau continent. Quoi- qu'on leur ait donné un nom hideusement célèbre dans l'antiquité classique, ces animaux partagent entièrement les mœurs et les habitudes des oi- seaux de la même tribu. Leurs tarses sont très- gros, très-forts et à moitié emplumés; leur bec et leurs serres sont des armes extrêmement redou- tables et plus terribles que dans le grand aigle lui- même. On a dit que d'un coup de bec il pouvait fendre le crâne d'un homme , et que dans ses ser- res il enlevait un faon ou d'autres animaux d'une taille considérable. Les plumes qui environnent le crâne par un mouvement musculaire particu- lier peuvent se diriger un peu en avant , et donnent à cet oiseau la physionomie extérieure de la chouette. Les voyageurs ont mêlé plusieurs fa- bles à son histoire, et ont exagéré certains traits de son caractère , comme ils sont toujours portés à le faire quand ils rapportent des faits qui les ont frappés. L'espèce la mieux connue est la grande harpie d' Amérique , appelée quelque- fois aigle destructeur ou grand aigle de la Guiane. L AUTOUR. Ce genre a pour caractère d'avoir les ailes plus courtes que les pennes de la queue, le bec courbé icre a L ailes Quoi- élèbre tagent les oi- t très- ur bec redou- ;le lui- )0 avait es ser- : d'une onnent articu- onnent de la irs l'a- s traits portés qui les est la iclquc- de la es plus courbé -ê DES OISEAUX. 46 dès sa base , et les tarses écussonnés et un peu courts. Cet oiseau, dit Buffon , est féroce , méchant et difficile à priver. Quand on veut le saisir, il commence par se défendre de la gritte, se ren- verse sur le dos en ouvrant le bec , et cherche beaucoup plus à déchirer avec ses serres qu'à mordre avec le bec. Son naturel est si sanguinaire, que si on le laisse seul avec plusieurs faucons , il les égorge tous les uns après les autres ; il se jette avec avidité sur la chair saignante , et refuse con- stamment la viande cuite. Son cri est fort rauque, et finit toujours par des sons aigus d'autant plus désagréables qu'il les répète plus souvent. Son vol est ra})ide , mais peu élevé , et il fond sur sa proie avec une extrême rapidité. On place dans ce genre Vautour proprement dit, notre épervier commun eiVépervier cba , ; **. Vautour ordinaire se ■ ve communément en France, dans toute l'Europe et jusque dans les climats glacés de la Sibérie. Le plumage de cet oiseau est brun en dessus , blanc en dessous avec des bandes étroites brunes se dirigeant transver- salement chez l'adulte, et se modifiant en mou- chetures longitudinales dans le jeune âge. Cet oiseau aime à se fixer auprès des montagnes boi- sées où il se procure une proie plus facile et plus abondante. Sa nourriture la plus commune con- siste en petits oiseaux , jeunes pigeons, écureuils, levrauts et souris. Dans l'ancienne fauconnerie on parvenait à le dresser à la chasse du canard, du lapin et de la perdrix. V épervier diffère très-peu de l'autour; son plu- mage offre les mêmes couleurs , mais sa taille est réduite de deux tiers. 11 offre aussi à peu près les m I .:t il K >\ ',1 il i S: 'r •h I I '■ 46 HISTOIRE NATURELLE mêmes habitudes que le précédent , et se contente de faire la chasse aux plus faibles animaux. Il se nourrit de souris, de petits oiseaux, de lézards, et môme quelquefois de colimaçons. Il se trouve dans toutes les centrées de l'Europe, et on l'em- ployait anciennement dans la fauconnerie. Véper- vier chanteur offre î o robe dill^Tcnte de celle de l'épervicr ordinaire : elle est généralement blanche, rayée de roux en dessous, recouverte d'un manteau gris. Cet oiseau se trouve en Afri- que ; il est remarquable en ce qu'il est la seule espèce d'oiseau de proie dont le chant soit agréable. LE MILAN ET LES BUSES. Les caractères génériques du milan sont d'avoir lesailes extrêmement longues , la queue fourchue, des tarses courts , des ongles faibles et un bec moins fortement arqué que chez les précédents. Les buses s'en distinguent par les tarses emplumés jusqu'aux doigts, et par leur bec courbé dès la base. Leurs mœurs sont à peu près semblables. Les milans et les buses, oiseaux immondes, ignobles et lâches , se rapprochent des vautours par le naturel et les mœurs. Ils fréquentent de près les lieux habités , et restent rarement dans les déserts; ils préfèrent les plaines et les collines fertiles aux montagnes stériles. Comme toute proie leur est bonne , que toute nourriture leur convient, et que plus la terre produit de végétaux, plus elle est en môme temps peuplée d'insectes, de reptiles, d'oiseaux et de petits animaux, ils établissent ordinairement leur domicile au pied j0 contente LUX. 11 se lézards , se trouve on l'etn- 3. Véper^ de celle 5ralcnient ecouverte en Afri- t la seule liant soit •nt d'avoir fourchue , et un bec dents. Les cm plu mes rbé dès la cmblables. inmondes , 5 vautours lentent de [nent dans les collines lime toute riture leur î végétaux, d'insectes, imaux, ils le au pied DES OISEAUX. 47 des montagnes , dans les terres les plus vivantes, les plus abondantes en gibier de toute espèce. Sans être courageux , ils ne sont pas timides; ils ont une sorte de stupidité féroce, (jui leur donne l'air de l'audace tranquille , et semble leur ôter la connaissance du danger. On les approche , on les tue bien plus facilement que les aigles ou les au- tours. Détenus en captivité, ils sont encore moins susceptibles d'éducation : de tout temps on les a proscrits, rayés de la liste des oiseaux nobles et rejetés de l'école de la fauconnerie. Le milan a le vol très-aise , aussi passe-t-il sa vie dans l'air ; il ne se repose presque jamais et parcourt chaque jour des espaces immenses ; et ce grand mouvement n'est point un exercice de chasse ni de poursuite de proie , mais il S'^;mble que le vol soit son état naturel, sa situation favo- rite. On ne peut s'empêcher d'admirer la manière dont il l'exécute , ses ailes longues et étroites pa- raissent immobiles; c'est la queue qui semble di- riger toutes ses évolutions , et elle agit sans cesse; son action ne semble coûter aucufU cHbrt , il s'a- baisse comme s'il glissait sur un plan incliné, il semble plutôt nager que voler; il précipite sa course , il la ralentit , s'arrête et reste comme sus- pendu ou fixé à la même place pendant des heu- res entières sans qu'on puisse apercevoir aucun mouvement dans ses ailes. 11 n'y a dans notre climat qu'une seule espèce de milan, ({u'on a nommé milan royal, parce qu'il servait aux plaisirs des princes qui lui fai- saient donner la chasse et livrer combat par le faucon ou l'cpervier. On voit en effet avec plaisir cet oiseau lâche refuser de combattre , et fuir de- I m I 48 HISTOIRE NATURELLE \ant l'épervier beaucoup plus petit que lui , tou- jours en tournoyant et s'élevant, comme pour se cacher dans les nues, jusqu'à ce que celui-ci l'at- teigne , le rabatte à coups d'ailes , de serres et de bec, et le ramène à terre , moins blessé que battu, et plus vaincu par la peur que par la force de son ennemi. Sa vue est aussi perçante que son vol est ra- pide ; il se tient souvent à une si grande hauteur , qu'il écliappe à nos yeux, et c'est de là qu'il vise sa pro'.e ou sa pâture , et se laisse tomber sur tout ce qr/il peut dévorer ou enlever sans résistance ; c'est surtout aux jeunes poussins qu'il s'attaque, mais la colère de la mère poule suffit pour le re- pousser et l'éloigner. Nous n'avons dans notre climat que la husepat- tue et la buse commune , oiseaux de proie les plus nuisibles dans nos contrées. Ces oiseaux demeu- rent toute l'année dans nos forêts, tombent sur leur proie du haut d'un arbre ou d'une butte , et détruisent beaucoup de gibier. LES BONDRÉES ET LES BUSARDS. Les bondrées et les busards ont avec le bec fai- ble du milan , l'intervalle entre l'œil et le bec cou- vert de plumes bien serrées et coupées en écailles ; leurs tarses sont à demi emplumés vers le haut et réticulés. Il ne se trouve chez nous qu'une seule espèce de bondrée, celle appelée bondrée com- mune, qui se nourrit principalement d'insectes, et surtout de ceux de l'ordre des hyménoptères, comme les guêpes et les abeilles. Les busards sont plus agiles et plus rusés que "1! il .t lui, tou- j pour se li-ci l'at- •res et de ue battu, ce de son )1 est ra- liauteur , qu'il vise r sur tout 3sistance ; s'attaque, >our le re- i husepat- ie les plus ix demeu- ïîbent sur butte , et s. le bec fai- le bec cou- en écailles ; 3rs le haut u'une seule ndrée com- d'insectes , nénoptcres, s rusés que DES OISEAUX. 49 les buses, mais moins audacieux que les faucons, dont nous allons parler bientôt, et ils saisissent leur proie à terre, jamais au vol. On les rencontre en général dans les joncs et les marais; nous en possédons en France trois espèces , que de sim- ples variations do plumage ont fait singulièrement multiplier par les nomenclateurs. La soubuse qui se trouve aussi en Afrique et en Amérique est brune dessus, fauve, tachetée longitudinalement de brun dessous , l'extrémité caudale blanche. V oiseau saint-marfin cendré, à pennes des ai- les noires , n'est que le màlc de la seconde année. Cette espèce niche par terre, se tient beaucoup dans les champs, vole près de terre, chasse sur le soir, aux rats, aux jeunes perdreaux, etc. Les deux autres espèces sont le busard cendré et la harpaye eu busard des marais. Ces deux oi- seaux se rencontrent presque toujours e, ' le bord des eaux , où ils chassent aux poisson.,, ai.x reptiles, aux grenouilles. LE FAUCON. L'homme n'a point influé sur la nature du fau- con ; quelque utile aux plaisirs, quelque agréa- ble qu'il soit pour le faste des princes chas- seurs, jamais on n'a pu en élever, en multiplier l'espèce ; on dompte à la vérité le naturel féroce de ces oiseaux , par la force de l'art et des priva- tions. On leur fait acheter leur vie par des mou- vements qu'on leur commande , chaque morceau de leur subsistance ne leur est accordé que pour un service rendu. On les attache, on les garrotte, on les affuble, on les prive même de la lumière et '1 (I m I I II l:!ii l :\l 1'^ 1 ! ; 60 HISTOIRE NATURELLE de toute nourriture, pour les rendre plus dépen- dants, plus dociles et ajouter à leur vivacité natu- relle l'impétuosité du besoin. Mais ils servent i)ar nécessité , par habitude et sans attachement ; ils demeurent captifs , sans devenir domestiques ; l'in- dividu seul est esclave, resjjèce est toujours li- bre, toujours également éloignée de l'empire de l'homme. Le laucon est peut-être l'oiseau dont le courage est le plus franc, le plus grand , relativement à ses forces : il fond sans détour et per})endiculaire- ment sur sa proie ; au lieu que l'autour et la plu- part des autres arrivent de côté : aussi prend-on l'autour avec des filets dans lesquels le faucon ne s'empêtre jamais. Il tombe à plomb sur l'oiseau victime, exposé au milieu de l'enceinte destilets, le tue, le mange sur le lieu , et se relève perpen- diculairement. S'il y a quelque faisanderie dans son voisinage , il choisit cette proie de préférence. On le voit fréquemment attaquer le milan, soit pour exercer son courage, soit pour lui enlever sa proie ; mais il lui fait })lutôt la honte que la guerre; il le traite comme un lâche, le chasse, le frappe avec dédain , et no 1c met point à mort , parce que le milan se défend mal , et que proba- blement sa chair répugne au faucon encore plus que sa lâcheté ne lui déplaît. Les espèces du genre faucon les plus remar- quables et les mieux connues sont le faucon or- dinaire, le lanier , Vémérillon, la crécerelle et le gerfaut le plus estimé dans l'école de la fau- connerie. Nous allons extraire du Spectacle de la nature de l'abbé Pluche quelques détails sur la chasse i I I. i DES OISEAUX. 61 au faucon, et sur la manière de dresser et d'in- struire cet oiseau. ( Sp. nat. Entr. XI). La manière dont on dresse les faucons et dont on les met en œuvre est fort agréable. Ceux (ju'on élève à cet exercice sont ou des oiseaux niais ou des oiseaux hagards. On appelle oiseaux niais ou bé- jaunes ceux (jui ont été pris dans le nid et qui ne sont pas encore sortis. On ap])elle oiseaux ha- gards ceux qui ont joui de la liberté avant d'ê- tre pris: ceux-ci sont plus difficiles à ap[)ri- voiser , mais avec un i)eu de patience et d'adresse on parvient, comme on dit en termes de fauconne- rie , à les rendre gracieux et de bonne affaire. Quand ils sont trop farouches, on les empêche de dormir pendant trois ou quatre jours et au- tant de nuits ; on est toujours avec eux , de cette sorte ils se familiarisent avec le fauconnier, et font enfin tout ce qu'il veut. Son princi[)al soin est de les accoutumera se tenir sur le poing, à partir quand il les jette, à connaître sa voix , son chant , ou tel autre signal qu'il leur donne , et à revenir à son ordre sur le poing. On les attache d'abord avec une filière ou une ficelle qu'on al- longe jusqu'à cinquante ou soixante pieds , pour les empêcher de fuir lorsqu'on les réclame , jus- qu'à ce qu'ils soient assurés et ne manquent plus de venir au rappel. Pour amener l'oiseau à ce point, il le faut leurrer, et voici en quoi consiste le leurre. Le leurre est un morceau d'étoffe ou de bois rouge , garni de bec , d'ongles et d'ailes. On y at- tache de quoi paître l'oiseau. On lui jette le leurre quand on veut le réclamer ou l'appeler , et la vue d'une nourriture qu'il aime , jointe à un certain '" 4 il ! '«i ' î 52 IIISTOIHE NATURELLE bruit, le raniône bientôt. Dans la suite la voix seule sulïira. Veut-on accoutumer le faucon à la chasse du milan, du héron ou du perdreau, ou change le plumage du leurre suivant le but qu'on se pro})ose. Pour alFriander l'oiseau à son objet, on attache sur le leurre de la chair de poulet, mais cachée sous les plumes du gibier qu'on a eu vue. On y ajoute du sucre , de la cannelle , de la moelle et autres ^'^hoses propres à échauiVer le fau- con à une chasse plutôt (pi'à une autre , de sorte que par la suite quand il s'agira de chasser tout de bon, il tombe sur sa proie avec une ardeur merveilleuse. Après trois semaines ou un mois d'exercice à la chambre ou au jardin , on com- mence à essayer l'oiseau en pleine campagne. On lui attache des sonnettes ou des grelots aux pieds pour être instruit de ses mouvements. On le tient toujours chaperonné, c'est-à-dire la tête cou- verte d'un cuir qui lui descend sur les yeux , afin qu'il ne voie que ce qu'on veut lui montrer; et sitôt que les chiens arrêtent ou font voler le gi- bier que l'on cherche , le fauconnier déchape- ronne l'oiseau et le jette en l'air après sa proie. C'est alors une chose divertissante que de le voir ramer, planer , voler en pointe , monter et s'élever par degrés et à reprises jusqu'à le perdre de vue dans la moyenne région de l'air. Il domine ainsi sur la plaine : il étudie les mouvements de sa proie que l'éloignement de l'ennemi a rassurée, puis tout à coup il fond dessus comme un trait et la rapporte à son maître qui le réclame. On ne manque pas, dans les commencements surtout, de lui donner gorge-chaude quand il est retourné sur le poing, c'est-à-dire qu'on lui abandonne l VOIX n à la u, on qu'on objet , )oulet , n a on , de la le fau- B sorte îr tout ai'tleur a mois 1 com- ;nc. On X pieds le tient e cou- IX , alin rcr; et V le gi- îcliape- 1 proie, le voir s'élever de vue le ainsi s de sa issurée , trait et On ne out, de e tourné indonnc 1 I DES ni SE MX. 53 certaines pjiriios do h' proie (ju'il a rai)port(''o. (]i's réoonipensos ot los autres caresses du l'aiieounier animent l'oiseau à bien l'aire, à n'être pas liber- tin ou dc'pitcux , surtout à ne pas emporter sea sonnettes j c'est-à-dire à ne pas s'cnluir pour ne plus revenir, cecpii leur arrive (piel(|uefois. On })eut dresser les faucons à la cliasse du lièvre, du lapin, et même du chevreuil, du san- glier et du K)up. On accoutume de bonne heure les jeunes fau- cons à manger ce qu'on leur a [«réparé dans le creux des yeux d'un loup, ou d'un sanglier ou d'une bcte fauve. On garde pour cela la peau d'un de ces animaux, et on la fait em[)ailler de ma- nière que l'animal parait vivant; et ces faucons n'ont à manger que ce qu'ils vont prendre par l'ouverture des yeux dans le vide de la tête. En- suite on commence à faire mouvoir peu à peu cette figure , tandis que le faucon y mange. L'oi- seau ap[)rend à s'y alVermir,quoi(pj'on fasse avan- cer ou reculer la bête à j)as précipités. Il per- drait son repas s'il lâchait prise, ce qui le rend industrieux et attentif à se bien cramponner sur le crâne pour introduire son bec dans l'œil, mal- gré le mouvement. Quand on mène à la chasse l'oiseau ainsi exercé , il ne manque pas de fondre sur la première bête qu'il aperçoit, et de se planter d'abord sur la tête pour lui becqueter les yeu". Il la désole, l'arrête, et donne ainsi le temps au chas- seur de venir et de la tuer sans risque , lorsqu'elle est plus occupée de l'oiseau que du chasseur. La chasse au faucon était un des [)rincipaux exercices des seigneurs au moyen âge , et un de leurs nombreux privilèges. Seuls ils avaient le 3 m jki I t I I \ ,J 64 IIISTOIIIK NVTIHKME droit (rrlcvcr des lançons et dv les porter en pu- blic sur lo poiii^. (Ici usage esl IouiIm' anjourd'liui en désuétude par toute riùu'ope. Dans (piel(|ues cantons de la Belgi(pie on trouve eiu'ore des gens qui élèvent et instruisent des faucons pour les \endro aux seigneiu's allemands, parmi lescpiels (|uel((ues-uns sont jaloux de voir régner comme aux anciens jours ce ridicule privilège. LES VALTOLUS. Les vautours ont jiour caractères généraux les yeux à fleur de tête, les tarses réticulés, c'est-à- dire couverts de jK'tites écailles; le bec allongé, recourbé seulement au bout , et une })artie pluii ou moins considérable de la tète ou même du cou, dénuée de |»lunies. La Ibrce de leurs serres no répond i)as à leur grandeur, et ils se servent plu- tôt de leur bec que de leurs grilïes. Leurs ailes sont si longues, qu'en marchant ils les tiennent à demi étendues. Les vautours pro{)remenl dits ne se trouvent (pie dans l'ancien continent. On a donné aux aigles le premier rang parmi les oiseaux de proie, non pane qu'ils sont plus forts et plus grands ([ue les vautours , mais i)arce qu'ds sont plus généreux, c'est-à-dire moins bas- sement cruels ; leurs mœurs sont plus tières , leurs démarches plus hardies , leur courage plus no- ble , ayant au moins autant de goût i)0ur la guerre que d'appétit pour la proie, J.es vautours, au contraire, n'ont que l'instinct de la basse gour- mandise et de la voracité; ils ne combattent guère les vivants que quand ils ne peuvent s'assouvir sur les morts. L'aigle attaque ses ennemis ou ses r>.) > gens 1 i»Ks (nsi: vr\. victimes corps à cui-ps; seul il les poiirsiiil, les cimilnit, les saisit; les vaiiloui's, iui cdiilrainî , pour peu cpi'ils pit-voieiil delà n'sislance, se n'-ii- iiissenl en ti'oiipes coiiinie jIc lài'lies assassins, et sont pliilôt (les voleurs (pie des guerriers; car jjarnii les oiseaux rapaces il n'y a (pTeux cpii s(î mettent en nomhre et plusieurs contre un ; il n'v a (pi'eux (pii s'acharnent sur les cadavres juscpi'à les d('clii(pieter jusipi'aux os; l'inrection les attire au lieu de les repousser. Les ('perviers, les l'aii- cons, et juscpi'aux plus petits oiseaux montrent plus de courage, car ils chassent seids , et pi'cs- (pie tous di'daignent la chair nioilc et l'cCnsent celle (pii est corroni|)ne. Dans les oiseaux com- part's aux (jua(lru[)è(les, le vautour send)le i'('imir< la force et la cruaut('' du tigre, avec la lâcheté et la gourmandise du chacal, qui se met également en ti'»)uj)es pour di'vorer les charognes et dcHorrer les cadavres , tandis que l'aigle a, comme nous l'avons dit, le courag(!, la noblesse, la magnani- mité et la mnnidcence du lion. Le vautour fauve est paresseux à la chasse , pesant au vol , toujours criant, lamentant, tou- jours alVamé et cherchant des cadavres. En gi-né- ral cet oiseau est d'une vilaine figure , (;t dégoû- tant par l'écoulement continuel d'une humeur fétide qui sort do ses narines. Il a le jabot })roé- minent et formant une grosse saillie au-dessus de la fourchette, dette espèce se trouve dans les Al- pes, les Pvrénc'cs et en Grèce. Les autres espèces sont le vautour brun , Vori- cou , le roi des vautours , et le condor. Ce dernier est devenu très-célèbre par les récits des voya- geurs et i)ar les exagérations de sa taille. 11 a dix m i t ' I im., 'ê. n 1*1' m ; 56 HISTOIRE NATURELLE à douze pieds d'envergure, le bec et les serres proportionnés. 11 est d'une telle force, qu'il ra- vit et dévore une brebis entière, qu'il n'épargne même pas les cerfs, et qu'il renverse un homme. Il a le bec si fort, qu'il peut percer le cuir épais qui rec(>uvre le bœuf, et que deux de ces oiseaux, disent les voyageurs , peuvent on tuer et en manger un. Ils ont les serres grosses, fortes et crochues, et les Indiens d'Amérique assurent qu'ils saisissent et emportent une biche ou une génisse comme ils feraient un lapin. Leur chair est coriace et sent la charogne. On trouve ces oiseaux sur les sommets de la Cordilière des Andes dans l'Amérique Méri- dionale. i LE PEUCNOPTERE. Le percnoptère est beaucoup moins gros et moins fort que les vautours propres, aussi est-il encore plus acharné sur les cadavres et dévore- t-il toutes les espèces d'immondices qui l'attirent de fort loin. Le percnoptère d'Egypte vit par troupe dans les terres stériles et sablonneuses qui avoisinent les Pyramides. Cet oiseau , comme l'i- bis, rendait de très-grands services en dévorant les serpents et autres bétes immondes qui, à la suite des inondations, infestent l'Egypte, Aussi les premiers peuples de ces contrées lui accordaient- ils une part dans l'encens qu'ils olï'raient à tous les animaux qui leur rendaient quelques services , et l'ont-ils représenté très-souvent sur leurs monu- ments. De nos jours encore le percnoptère, connu sous le nom de poule de Pharaon , est en grande vénération chez les Musulmans; il vient quelque- foib par troupes dans l'enceinte des villes qu'il pu- ^^ ii '. m :f. i ri m m 1 1 M, ^ I « II >k lii ' 1 ! '! u i; f f '^ p, 56 k PerenoptèTe. le Grand Du: 1 I DES OISEAUX. 57 rific de leurs immondices; non-seulement on ne lui fait aucun mal , mais encore on voit des dévots musulmans qui lèguent de quoi en entretenir un certain nombre. Nous ne saurions passer outre sans faire re- maniuer ici l'action d'une providence toute pater- nelle qui veille sans cesse sur ses œuvres. Dans tous les climats ardents , où l'action de la chaleur développe plus [mjmptement la décomposition putride de tous les corps , nous trouvons (pielques animaux dont le but unique est de laire dispa- raître ces substances en décomposition (|ui lais- sent échapper dans l'air des émanations diHétcres. Nous voyons dans la classe des insectes i)lusieurs familles nombreuses, celle des coprophages, des nécro[)hages , etc. , employées à purger la surface de la terre des ordures qui la souillent , et à ren- dre plus promptcment à la masse générale des élé- ments les matériaux qu'elles renlerniciit. Parmi les quadrupcdes, le chacal, l'hyène et plusieurs autres sont chargés de faire dis})araitiv les plus •gros cadavres, et les vautours, les percnoptères , viennent les aider ou les rem]>lacer dans certaines contrées. C'est dans cette tribu des oiseaux ra- :paces qu'on remanfue le sens de l'odorat le plus déveloj)pé : aussi ces animaux sont attirés de fort loin par les émanations qui sortent des corps en putréfaction. Tout en eux est organisé dans des rai)|)orts parfaits avec la fonction ({u'ils devaient accomplir. If MESSAGER OU Sr.CKl^LTAlUE. Le messager est un oiseau de proie d'Afrique •I ( Nil Vf I \ 'i. il il 58 HISTOIRE NATURELLE qui a les tarses extrôniemciit développés , par com- paraison avec ceux que nous avons étudiés ])ré- cédeminent , ce qui l'a fait placer dans l'ordre des écliassiers par quel(|ues naturalistes. Mais ses jambes entièrement couvertes de plumes , son bec crochu et fendu , ses sourcils saillants , et tous les détails de son anatomie, 'e rapprochent des rapaces. On a donné à cet oiseau le nom de secrétaire, parce qu'il porte de ioi'^ues plumes derrière la tête, et plus souvent le nom de mes- sagerj parce qu'il a pour habitude de marcher à grands pas à la poursuite des reptiles, et surtout des serpents dont il fiiit sa principale nourriture. M. Cuvier a proposé le nom ç[g serpentaire , plus en rapport avec ses instincts de chasse. Ses ongles sont usés par la marche , aussi en fait-il peu usage pour saisir sa proie; mais ses ailes sont munies à leur partie antérieure d'un assez fort éperon , dont il se sert pour étourdir sa proie et la dévo- rer ensuite avec moins de danger. Il détr?jit ainsi un grand nombre de serpents venimeux ; il habite les lieux secs et arides des environs du C.ap de Bonne-Espérance. On a essayé de le multipliera la Martinicjue, où il pourrait rendre les plus grands services en détruisant la vipère jaune ou trigonocéphale fer de lance. RAPA CES NO CTURNES. Les oiseaux de proie nocturnes ont la tète grc^se , quoique stu})ides , de très-grands yeux dirigés en avant, entourés d'un cercle de plumes ; ! DES OISEVUX. 59 ti'tC veux unies i^ffiléos , dont les antérieures recouvrent lu eire du bec, et les postérieures le conduit auditif. Leur crâne épais, mais d'une substance légère, a de grandes cavités ([ui communiquent avec l'oreille et renforcent probablement le sens de l'ouïe ; mais l'appareil relatif au vol n'a pas une grande force; leur fourchette est peu résistante; leurs plumes à barbes douces, finement duvetées, ne font aucun bruit envolant. Les yeux de ces oiseaux sont d'une sensibilité si grande , qu'ils {Jaraissent être éblouis par la clarté du jour, et entièrement ollusqués i)ar les rayons du soleil ; il leur faut une lumièi-e i)lus douce, telle que celle de l'aurore naissante ou du crépuscule tombant; c'est alors qu'ils sortent de leurs retraites pour chasser ou plutôt pour cher- cher leuv proie , et ils font cette quête avec grand avantage, car ils trouvent dans ce temps les autres oiseaux ou les petits animaux endormis ou prêts à l'être. Les nuits où la lune brille sont pour eux les beaux jours , les jours de plaisirs, les jours d'abondance , pendant lesquels ils chassent durant plusieurs heures de suite et se pourvoient d'amples provisions. Les nuits où la lune fait dé- faut sont beaui'oup moins heureuses; ils n'ont guère qu'une heure le soir et une heure le matin pour chercher leur subsistance. Il ne fiint pas croire que la vue de ces oiseaux qui s'exerce si parfaitement à une liiiblc lumière, puisse se pas- ser de toute lumière, et qu'elle perce en eiïet l'obscurité la plus profonde ; dès que la nuit est bien close, ils cessent de voir, comme les autres animaux. La vue de ces oiseaux est si fort ofl'us- quée pendant le jour, qu'ils sont obligés de se te- !■ i^^^ÊÊ^. i' '' I M m * I i 60 HISTOIRE NATURELLE iiir dans le mcîiic lieu ;sar;s bou;.:-or , et que quand on les force à en sortir, ils ne peuvent faire que de très-})elites courses, des vols courts et lents de peur de se heurter; les autres oiseaux , qui s'aper- çoivent de leur crainte ou de la gêne de leur si- tuation, viennent à Tenvi les insultt'r; les mésan- ges, les pinsons, les rouge-gorges, les merles, les geais, les grives, etc., arrivent à la file: l'o'- seau de nuit, perché sur une branche, immobile, étonné, entend leurs mouvements, leurs cris (jui redoublent sans cesse , parce qu'il n'y ré'pond «juc par des gestes niais, en tournant sa lête, ses yeux et son corps d'un air ridicule. îl se laisse mOme assaillir et fir))per, sans se défendre; les plus pe- tits, les i)lus faibles de :>c's ennemis s )nt les plus ardents à le tourmenter, les plus opiniâtres à le huer. Quelques choueites. i i.es doiit la tête lisse et la (jueue courte, arrondie, est di 'passée par les ailes, voient au coiilraire assez bien en plein jour pour guetter alors leur proie dans l'épais- seur des forets ou ia })oursuivre à tire-d'aile. Le cri de ions ces oiseaux est lugubre, et cette cir- constan(0, jointe à l'heure où il se fait ordinaire- ment entei) h'e, y a fait attacher par le vulgaire des idées supiTstitieuses. Dans nos campagnes les chouettes sont encore généralement un sujet d'ef- froi , et '>ependant loin d'être nuisibles , elles ren- dent réellement des services à l'agriculture par la destruction qu'elles font des mulots et des rats. La classification des rapaces nocturnes présente de grandes difficultés , parce que tous ces oiseaux se ressemblent parfaitement, et que des nuances presque insensibles peuvent établir une transi- tion non interrompue d'un genre à un autre genre. I 1 i 1 >■ fi quand lire que lents de s'aper- lour si- mésan- merles , le: l'o!- mobile. l'ris uni )nd (|uvi es veux e niTme plus pe- lés plus très à le ête lisse î [)ar les n plein l'épais- aile. Le tte cir- dinaire- vulgairc gnes les jet d'ef- les ren- ^e par la rats. )résentc oiseaux nuances transi- l3 genre . % DES OISEAUX. 61 Quelques chouettes ont la tête ornée d'aigrettes. Les plumes ([ui environnent les yeux varient d'é- paisseur, et, dans l'étendue du cercle (pi'elles for- ment, la concjue auditive olVre des grandeurs didcicivies ; c'est sur ces caractères fugitifs que M. Cuv'cr î; établi ses coupes g(''n(''ri(iues. LE GRAND-DLC. C'est le plus grand des oiseaux de nuit, il est gi'néralcrri 'uL i luve, avec une mèclie et des poin- tillures latérales brunes sur cliaciue plume; ses aigre ;, 'S sont presque toutes noires. Les pot'tes ont dédié l'aigle à Jupiter et le duc à Junon. C'est en ellet l'aigle de la nuit, et le roi de cette nombreuse tribu d'oiseaux qui craignent la lumi TC du Jour, et ne volent que quand elle s'é- teint. 11 n'habite que les rochers et les vieilles tours abandoiuiées situées au-dessus des monta- gnes ; il descend rarement dans les plaines et ne se ))erithe pas volontiers sur les arbres, mais sur les ('glises écartées et sur k^s vieux chàt'.;aux. Il chasse le plus ordinairement les jeunes lièvres, les lapins, les taupes, les mulots, les souris, qu'il avale tout entiers, dont il digère la substance char- nue , et vomit le poil , les os, la peau , en petites pelotes arrondies; il mange aussi les chauve- souris, les serpents, les lézards, les grenouilles, et en nourrit ses [»ctits. Il chasse alors avec tant d'activité, que son nid regorge de provisions; il en rassemble f)lus (ju'aucun autre oiseau de |»roie. En général, tous les oiseaux nocturnes exposés à la lumière du jour font des gestes ridicules; ces gestes se réduisent à une contenance étonnée , à 1 'V, 'i i! . r y., j , l,i i '. 62 HISTOIRE NATLUELLE l\i? Jiv()Ufiits tounuMiicnts do cou , à des inoiivc- iiiciils de iHo , on haut, on bas ot do tous oôlôs, à dos ora(juonionts do boo, à dos trôpidalions do jambes. I.o ^M'and-cUio so trouvo j)rini'i))ah'niont dans los vastes Ibrotsdu nord do l'Europe, LE niuou. Los biboux ])ro|)reniont dits ont sur le (Vont doux aif»relles do |ibunos ([u'ils relèvent à volonté ; leurs pieds sont garnis do plumes jusfpi'aux on- gles. Lo bibou eouimun ou le moyoïi-duo de Hiil- lun est assez r(''|)andu <>n Frauoo ; on lo trouvo ordinairement dans los lieux garnis do bois , ou aux environs des vieilles masures on ruines, où il l'ait entendre, [xMidant la nuit, un ori gémissant (|ui olVraie beaucoup les gens des canipagnes. Il s'ompai'O (piebjuelois dos nids abandonnés dos corbeaux et des |)ies. I.a choucftc est boaucou)) plus n'panduo que l'espèce précédente ; on l'a iv- trouvc'i' ))res(pio sur tout le globe. (;Otto espèce so lait distinguer on ce (pie los bu})pes sont très- petites, et se relèvent si rarement, ([u'ollos n'ont pros(]uo jamais été romanpu'os par les naturalis- tes. On connaît un giand nonjbro d'os))ècos dans lo genre bibou; los hiboux les ))lus romai'tiuables sont lo qrand-hihou d'Alri(iuo , lo hibou à joues blanches ot lo hibou à yros bec. L El 1 U\IE. L'oiïraio,(ju'onapj)ollo communément la chouette dos clochers, eUVaioen olVot })ar ses soulïlements, ses cris acres ot lugubres ot sa voix entrecoupée inoLivc- cùU's, à li(»ns do wk'iucnt /). 6*2 Hibcu. Il lo front voloiitt' ; aux oii- ' (le hiil- 0 trouve )ois , ou iiu's, où ;éinissant ilgUl'S. Il mes les X'aut'ouj) )ti l'a ri'- (! ('S|)('(*C ont tivs- ics n'ont laturalis- ccs dans Ai'cjuabU'S i à joues \ chouette ïlements, trecoupée I, î.n 4 la P;e, . «1 :: I! ■ : B i I ï ^; I I ,1 - i ' 1 !' i i I ; , 1 I t1 .É , i •1 IH:S OfSEAlX. on qu'elle fait souvoiit retentir dans le silence de di UiqiK ^t liabili nuit. Elle est pour ait au Ujilieu des villes les mieux peuph-es: les tours, les eloeliers, les toits des éfilises et des autres bâtiments éhîvi'-s lui servent de retraite pendant le jour, et elle en sort à l'heure du eré[)useule; son soulïlement (pi'elle réitère sans cesse ressem- ble au souille d'un homme qui respire pénible- ment. Elle ))ousse encore, en volant et en se reposant, dilîérents sons aigres, tous si désa- gréables, que cela, joint à i'idée du voisinage des cimetières, et encore à l'obscurité de la nuit, in- sj)ire de l'horreur et de la crainte aux enfants , aux femmes et mémo aux hommes soumis aux mêmes préjngc'S. Ils regardent l'ellVaic^ conmie l'oiseau funèbre, comme le mfssager de la mort; ils croient (pie quand il se fixe sur une maison et qu'il y fait entendre une voix dilïV'rente de ses cris ordinaires , c'est pour appeler quelqu'un au cimetière. L'ell'raie a le plumage picpieté très-finement de blanc sur un fond fauve brunâtre. Elle [tarait répandue dans toutes les contrées de la terre. LE cnAT-nrA>T. Les cliats-huants ditTèrent trrs-])eu extérieure- ment des ell'raies; leur corps est couvert partout de tai'hes longitudinales brunes, déchirées sur les côtés en dentelures transverses; on trouve des taches blanches aux scapulaires et vers le bord antérieur de l'aile. Le chat-huant se tient pendant l'été dans les bois dans fpiehpie trou d'un arbre creux; mais pendant l'hiver il s'approche :u il. >^'i l^^'ii ■Jl/ I fi f I , ^ ' ':' Il 'I !!!l| l:'- Ml 64 iiiSToir.E wrunEi.LK qut'l(|ii('fbis de nos liahitaticuis. Il cliiissi^ et prend les jH'lils oiseaux et plus encore les rats, les sou- ris et les campagnols. On donne (juelcpieCois au ehat-huant le nom de hulotte ou de chouette des bois. ^^^tio DEQIÈIIE ORDIIE DES OISEAU. LES PASSKRKAUX. L'ordre des passereaux est le plus nombreux de toute la classe. Son caractère semble d'abord purcnient nt-gatil", car il embi'asse tous les ois(;aux de ))etite et de nioyenne taille ([ui ne peuvent être raj)p()rtés aux ra|>aces, aux gallinacés, aux grim- jK'urs, etc. (Cependant nous retrouvons dans tous les détails de leur organisation de grands rap- ports de; ressendjlance. i\ous voyons aussi que les pieds et le bec , (|ui sont toujoui's pour nous les deux parties caractéi'isticiues, ont de grands traits de conlormité dans leurs disj)ositions es- sentielles. Ils n'ont ni la violence des oiseaux de proie, ni le régime détei'miné des gallinacés ou des palmi- pèdes; les insectes , les fruits , les grains , fournis- sent à leur nourriture : les grains , d'autant })lus exclusivement ({ue leur bec est plus gros; les in- sectes, (ju'il est plus grêle. (]eux qui l'ont fort, comme les })ies-griècljes, poursuivent même les petits oiseaux. Les passereaux ont en général des DKS (>ISK\I:X, ( )'> irnis- l)lus Js iu- t'oi't, jo les Il des fon m 'ri i ian rct'S et l( •l 1 cj^i'H^s cl 1(^ vol it une piiis- I d' 9àihi: variable, siiiviiiit (juc lo slcrmim a son ('cliaiKTiirc |)()sl«''i'i('un' plus ou moins ossil'i'c. Leur l'ii/ial diiicstircst en tçriK'ral d'une slrnelunî hiniple, et Itnir esloruae est en lornie di^ ^('sier unjseiilenx. Le larynx inlV-riein* |>n''senle une plus gr.inde eornpiieation «pie dans tous les oiseaux artngé ces oiseaux en einq familles: les dantintKtrra les ro/?/n>s/;7's , les /îa- sirostrcii, les fcnuirofitrca et les nj/nildctylcs. Les quatre i)remièi'es divisions ont le UKMubre infë- riour dans de grands rapports de resserublauee , tandis (pie lu derinî-re odVe cette i)articulai'!té que leui'sdeux doigts externi's sont réunis par une membrane si)éciale dans pres(pie toute leur lon- gueur. H ! . I î •1 .,1 ,;^'l 66 HISTOIRE NATURELLE c^e^ V' FAMILLE DES PASSEREAUX. LES DENTIROSTRES. Les passereaux dentirostres ont le bec un peu recourbé vers son extrémité , et présentant quel- ({ues légères éehancrurcs près de sa pointe. Nous remarquons de genre à genre quelques fugitives modifieations, qui ont servi néanmoins à préciser des caractères généricjues. C'est dans cette fa- mille que se trouvent spécialement les oiseaux in- sectivores ; presque tous cependant mangent éga- lement des baies et des fruits. I LES l'IES-GRlECIlES. Ces oiseaux , quoique petits , quoique délicats de corps et de membres, devraient néanmoins par leur courage, par leur large bec, fort et crochu , et par leur appétit pour la chair, être mis au rang des oiseaux de proie, même des plus fiers et des plus sanguinaires. On est toujours (Honné de l'in- trépidité avec laquelle une petite jùe-grièche com- bat contre les pies, les corneilles, lescresserelles, tous oiseaux beaucou]i plus grands et plus forts qu'elle ; non-seulement elle combat })our se dé- fendre, mais souvent elle attaque, et toujours avec avantage , surtout lorsque le cou[)le se réu- nit pour éloigner de ses petits les oiseaux de rapine. ?' i DES OISEAUX. 67 Les oiseaux de proie les plus braves respectent les pies-grièches; les milans , les buses . les eorbeaux, paraissent les eraindre et les fuir })Iutôt que les chereber; rien dans la nature ne peint mieux la puissance et les droits du courage, que de voir ce petit oiseau, qui n'est guère plus gros qu'une alouette , voler de pair avec les é[)erviers , les faucons et tous les autres tyrans de l'air , sans les redouter , et cbasser dans leur domaine sans craindre d'en être puni. (]ar, quoi.que les pies- griècbes se nourrissent coninuinchiient d'insectes , elles aiment la chair de préférence; elles pour- suivent au vol tous les petits oiseaux ; on en a vu prendre des perdreaux et de jeunes levreaux. Les grives, les merles et les autres oiseaux j^ris au la- cet ou au i)iége, deviennent leur proie la plus or- dinaire; elles les saisissent avec leurs ongles, leur crèvent la tète , serrent et déchiquettent leur cou, et, après les avoir étranglés ou tués, elles les plument pour les manger , les di'pecer à leur aise et en enq)orter dans leur nid les dél)ris en lam- beaux. La pie-griècbe conmmne est de la taille d'une grive, cendrée en dessus, blanche en dessous, avec les ailes et la queue noires ; elle habite pres- que toutel'Europe. Nous possédons tjuekjues autres espèces qui sont plus })etites; l'une d'elles a reçu le nom crécorcheur à cause de la manière dont elle déj)èi'e sa })roie après l'avoir accrochée aux épines des buissons; elle détruit une grande quan- tité d'insectes , et s'em}>are aussi de })elits oiseaux , de jeunes grenouilles , etc. ; cette petite pie-griè- cbe arrive chez nous au printemps et nous tjuitte en automne. I If 1- 68 •• 1 ;•' ! t i ■ î 1 ; ■« i HISTOIRE NATURELLE. LES (;OBE-MOUCIIES. Le principal caractère qui sert à distinguer ce genre du [)récédent est tiré de la forme du bec, qui est comprimé dans les pies-gi'ièclies , tandis que dans les gobe-mouches il est aplati et déprimé. En outre, ces derniers ont la base du bec garnie de poils raides dont l'usage est assez difficile à appré- cier, mais ([ui contribuent à donner à la j)!iysiono- mie de l'oiseau un air plus décidéelplus redoutable. D'ailleurs le reste de la conformation a les plus grands rapports avec celle des j)ies-grièclies , aussi nous trouvons une grande ressemblance de mœurs et d'habitudes; leur naturel est également mé- chant et querelleur. Les pelites espèces se nour- rissent d'insectes à téguments mous, et principa- lement de mouches, comme l'indicjue leur nom Les espèi'cs dont la taille est plus cousidérable et les mandioules [)lus fortes y ajoutent des orthop- tères et des coléoptères et même des pi'tits oi- seaux. On rencontre les gobe-mouches surtout dans les pays chauds, dans les endroits où une nature féconde, vivifiée par un soleil ardent, nour- rit un grand nond^re de végétaux , et , par consé- (pient, une prodigieuse quantité de petits insectes qui y trouvent les circonstances propres à leur développement et à leur existence. Ceux qui vi- vent dans des climats tenq)én''s vont se réfugier sous des latitudes plus chaudes «piand vient la sai- son rigoureuse. Ces oiseaux n'ont point les mœurs joyeuses et vives de beaucoup d'autres oiseaux, ils vivent solitaii'es et isolés L,ur les branches des arbres, et ne font entendre ([u'à des intervalles j DES OISEAUX. 69 éloignés un f;ri aigre et désagréable. Ils passent presque toute leur vie dans l'air, 0('(ijj)és à pour- suivre les insectes (pii font leur nourriture. Ces oiseaux font leur nid avec négligence , et le placent dans des ti'oncs d'arbre ou dans des trous de murailles. Quekjues racines mal arrangées et tapissées de laine et 'ie duvet sont les seuls prépa- ratifs qu'ils fassent pour d(''j)oser leurs œufs. Ils montrent la plus grande tendresse ],)our leur pos- térité naissante , et déléndenl leurs petits avec le même courage et la même intrépidité que les pies-griv'clies, sans redouter aucun ennemi , même les oiseaux de proie les plus vigoureux. On trouve quelquefois en France le gohe-mouche à collier et le gohe-mouche gris ; ces deux jolis oiseaux nous quittent avec les beaux jours pour ne revenir qu'avec eux. LES COTINGAS. La forme du bec de ces oiseaux est tout à fait semb'ab'e à celle que nous venons d'observer chez les gobe-mouches , mais chez eux l'organe est moins dévelo|)pé , njoins échancré et beaucoup moins aigu. Quoique les cotingiis soient généra- lement d'une taille plus considéral)le que les précé- dents, cependant ils vivent exclusivement de baiis et d'insectes , sa s jamais chasser les petits oi- seaux. Il est peu d'oiseaux d'un aussi beau ])lumage que ceux de ce gi'm'c; on dirait (pie la nature a pris plaisir à ré[)andi'e sur leur corps les plus ma- gnifit|ues couleurs , sans avoir de reflets métalli- ques comme les colibiis, les oiseaux de para- I l| :l 1 ; [ î ,1 it * ,'• ■ il Mi ! ; r' , î ; 1 ' '■1 i;'i 'iïl Ml 70 HISTOIRE NATURELLE dis, etc., ils no sont inférieurs en berfutc qu'à un petit nombre d'entre eux. Le bleu d'azur ou d'ou- tre-mer, le pour])re, le blanc et le noir purs, Ibrment une parure qui ne le cède à celle d'au- cun autre oiseau. Mais leurs mœurs sont loin d'être en rapport avec ces dehors séduisants : tristes , défiants et même farouches , ils ne recher- chent que les forêts profondes, où ils vivent d'in- sectes, de fruits ou déjeunes bourgeons. Ils sont presque tous voyageurs , et dans leurs migrations , au lieu d'fdler par troupes , ils volent presque tou- jours i^-olés . ou du moins par petites familles. Jamais leur voix n'est agréable ; elle consiste en un petit cri triste et plaintif qui n'inspire que de l'ennui; quelques espèces même demeurent tou- jours silencieuses. Nous ne possédons aucune espèce de ce genre dans nos contrées; néanmoins on en trouve dans presque toutes les collections ornithologiques , l)arce qu'on les recherche à cause de la beauté et de la variété de leur plumage. Les voyageurs nous en apportent toujours un nombre considérable qui font l'ornement dos cabinets dos amateurs. Les espèces les plus l'omarquables sont : le co- iinga pompudour, Vouette , le cordon bleu , et le cotinga à gorge aurore. fi M; LE JVSEUR. L'oiseau ainsi nommé a la tête ornée d'un toupet de plumes un i)ou jilus allongées que les autres, et qui, presque tous, ont un autre si..gu- lier caractère aux penn(;s secondaires des ailes , dont le bout de la tige s'élargit en un disque ,':♦! Il fi DES OISEAUX. 74 ovale , lisso et rouge. Nous en trouvons un en Eu- rope ap[)elé , on ne sait pour quelle raison , le jaseur de Bohême. 11 est un peu plus gros qu'un moineau, porte un plumage d'un gris-vineux, la gorge noire, la queue noire bordi'e de jaune à son extrémité , l'aile noire variée de blane. Cet oiseau arrive dans nos contrées à des intervalles très- longs et sans régularité, ce qui, dans la campa- gne , l'a fait regarder longtemps comme de mau- vais augure. Il est doux, sociable, facile à prendre et à élever, et comme les caractères faciles et aisés sont presque toujours mal appréciés et même quekiuefois calomniés, on a dit qu'il était stupide. La nourriture du jaseur est peu bornée , car il se nourrit généralement de tout. LES TANGVRAS. d'un ue les Ces oiseaux se font distinguer par un bec co- nique, triangulaire à sa base, légèremiMit arqué à son arête, et échancré vers le bout; la cour- bure de l'extrémité est presque nulle. Cette con- formation nous indi(}ue ([uelles doivent être les mœurs de ces oiseaux ; en elfet , ils ne cliassent jamais aux petits oiseaux, pas même aux insectes; les baies et les fruits forment le fonds de leur nourriture. Les tangaras vivent dans rAnu'riipie méridio- nale , et , quoique présentant le }>lunîage brillant des cotingas, ils oti'rent des mœurs moins sau- vages et moins farou(;hes. Loin de vivre au fond des forêts, et de rester <'onstamm(M»t muets, ils se rapprochent des habitations et font entendre continuellement un petit cri assez semblable à ce- ■\ H M l 72 HISTOIRE NATURELLE lui de nos moineaux donieslifiues. Ils ont des ha- bitudes sociables et vivent ordinairement par familles assez nombreuses, voltigeant eiiseml)le dans toute la campagne à la recherclie des baies et des fruits. On peut les regarder comme les moineaux de l'Amérique, car ils en ont la taille, la gaieté , la pétulance , et pres({ue toutes les habi- tudes. Les espèces les plus remarcpiables sont , le tangara septicolor, dont le corps est noir, la tête verte, le bas du dos d'une couleur de feu très-écla- tante, le croupion jaune-orangé, le ventre vert de béril, cî la poitrine violette ; le tangara diable en- rhumé le tangara pasae-vert , le tangara vcrt- jaimct, ic tangara diadème , etc. LES MEALES. Ai 'ï- h| H. I i : I i ! 4 i! ■ii i Les merles ont le bec comprimé et arqué, mais sa pointe ne fait pas le crochet, et ses échancrures ne produisent point de dentelures aussi fortes que dans les })ies-griè('hcs ; cependant , comme nous l'avons dit , il y a des passages non interrompus de l'un à l'autre genre. Le merle adulte est encore plus noir que le corbeau; il est d'un noir plus décidé, plus pur, moins altéré par des reflets. Excepté le bec , le tour des yeux , le talon et la plante des pieds qu'il a })lus ou moins jaunes, il est noir partout et dans tous les aspects : aussi les Anglais l'appellent-ils l'oiseau noir par excelik^nce. Les merles ont un cri particulier et connu de tout le monde, et se lais- sent apprivoiser facilement ; au reste , ils passent communément pour être très-fins, parce qu'ayant la vue perçante , ils découvrent les chasseurs de les i 1 \ DEvS OISEAUX. 73 fort loin, ot so laissent approelier ditïieilemenl; mais en les étudiant de plus près, on reconnait qu'ils sont })lus in([uiets ([iw rusés, })lus peureux que déliants , puis(|u'ils se laissent prendre aux gluaux , aux lacets et à toute sorte de j»i('i^('s, pourvu que la main qui les a tendus sache se rendre invisible. Lors(pi'ils sont renfermés avec d'autres oiseaux plus faibles, leur inquiétude naturelle se chant» e en ju'tulance ; ils ])oursuivent , ils tourmentent continuellement leurs (^onipajjjnons d'esclavage , et, par cette raison, on ne doit |)oint les admettre dans les volières où l'on veut rassembler et con- server plusieurs espèces de ])etits oiseaux. On peut, si l'on veut, en élèvera part , à cause de leur chant , non j)as de leur chant naturel , (}ui n'est guère supportable qu'en j)leirie cam})agne, mais à cause de la facilité qu'ils ont d(^ le perfectionner, de retenir les aii's qu'on leur a[)prend , d'imiter diirérenth bruits , diiV(''rents sons d'instruments, et même de contrefaire la voix humaine. On trouve des \ariétés du merle bien remar- quables*. Quoi(jue le merle soit l'oiseau noir par excel- lence, cependant on ne peut niei- que son }>lun)age prenne quelquelbis du blanc, et que même il ne change quelquefois en entier du noir au blanc, comme il arrive dans l'espèce du corbeau, dans celle des corneilles et de j)resque tous les autres oiseaux, tantôt par rinllucnce du climat, tantôt par d'autres causes particulièi'cs et moins con- nues. En effet , la couleur blanche semble être II!' Buffon, oiseaux, torn. \i. 5' i' ? im I .'li^' 74 invroiRE natirklle dans la pliipait des animaux, comme dans lo» fleurs d'un grand nombre de plantes, la eonleur dans lacjuelle (lé}^'(''nèrent t(»ntes les autres, y com- pris le noir, même biiisfiuernent et sans j)asrter par des nuances interm(''ditiires. i»ien cej)endarit de si o|)posé en appan-nce que le noir et le blanc ; celui-là résulte de la j>rivation , ou de; l'absorption comi)lète des rayons de lumière , et le blanc au contraire de leur réunion la i)lus comj)lèle; mais en physique, on trouve à «hacjue i)as (|ue les ex- trêmes se rapprochent, et ({ue les choses qui, dans l'ordre de nos id('es et même de nos sensa- tions, paraissent les plus contraires, ont, dans l'ordre de la nature , des analogies secrètes (jui se déclarent souvent par des elVets inattendus. Les espèces qu'on rencontre en Euroj)e sont, a})rès le merle commun, dont nous avons ^onnéî la descri[)tion d'après BulVon, le m,erle à plmirun blanc, le merle de roche ^ le merle bleu et le merle solitaire. I I \ LES GRIVES. Les grives dillerent i>eu d(;s merles; leur plu- mage est grivelé , c'est-à-dire marqué de petites taches noires ou brunes. Cet oiseau voyage en grandes troupes ; il arrive dans nos climats vers la fin de septembre , et ne prolonge son séjour que peu a})i'ès les vendang((s , mais il repasse en avril pour disparaître entièrement en mai. Quelques in- dividus restent cependant chez nous et nichent sur les pommiers ou dans les buissons. Le chant delà grive est très-agréable , elle le l'ait souvent en- tendre i)erchée sur le sommet d'un arbre élevé; lii ms los uiilcup ( oom- jKisser (uuUuit hlaru; ; )r|ili<)ii une au ; mais los l'X- s qui , ; sensa- L, dans » (jui scî B sont, s dfnno )la^irvn u et le ur plu- petites yage en ats vers our que en avril ([ues iu- hent sur uit de la ,ent en- e élevé ; DES OISKAUX. 75 c'est pour cela que les naturalistes l'ont appelée turdus »nM,sendant , bien loin de rendre ridicules ces chants étrangers qu'il répète, il paraît ne les imiter (}ue pour les embellir; on croirait qu'en s'a|)[»ro})riant ainsi tous les sons qui l'rappent ses ori'illes, il ne chi'rche ([u'à enri- chir et perfeclionncîr son prc^pre chant , et qu'à exercer de toutes les manières ])ossibles son iid'a- tigable gosier. Ex(''cute-t-il avec sa voix des rou- lements vifs et légers, son vol décrit en même temps dans l'air une multitude de cercles ({ui se croisent; on le voit suivre en serpentant les tours et retours d'une ligne tortueuse sur lacjuelle il monte, descend et remonte sans cesse. Son gosier Ibrme-t-il une cadence brillante et bien battue , il s'accom[)agne d'un battement d'ailes également vif et précipité. Le rossignol de l'Amérique est aussi mal par- 'i'\ . "I. \\' •]., 70 IIISTUIHE INVTl HF-f.lK tag(' (\ue cnlui (]'lMiro|)(^ par rapport ii la ])('aul<'; son plunjagi; est terne, sans ('clat et sans rui,ni(;es vari('f's. Il :,[ \i ^jl LES CINGLES. Loseinglcs cVilVèrcnt très-peu des merles. Quel- ques légèi'es niodilieations dans la forme du bec ont servi [)our les earaetériser zoologi([uement. O's oiseaux sont eonnus vuliiçairement sous le nom de merles d'eau, (l'est sur le bord des ruisseaux et en g(''n(''ral des eaux elaires et vives (pi'on ren- contre le cingle plongeur, (pii l'ait sa nourriture des larves d'inseetes qui se dévelopj)em dans les lieux humides. L'espèce ([ue nous possc'dons en Europe a la sinjj;ulière habitude de les chercher auprès des rnisseaux et de continuer à en suivre h })ente sans nager, même lors{|ue la profondeur de l'eau le force à se submerger; il marche ainsi sous le licpiidc en conservant les mêmes allures que s'il était à l'air, et s'y promène librement et en tous sens. LES LOUIOTS. Le loriot d'Europe est un peu plus grand quo le merle; le mâle est d'un beau jaune, les ailes, la queue et une tache entre l'œil et le bec noires; mais pendant les [>remières années de sa vie il ofï're, comme toujours la femelle, une teinte oli- vâtre foncée. C'est un oiseau très-peu sédentaire , qui change continuellement de contrées et sem- ble ne s'arrêter dans les nôtres (jue durant les beaux jours. 11 construit son nid avec une merveil- ini I I : f' a [)iiel- II bec IVKMlt. ^ nom iscaiix 1 ron- rriUir(î ms les )ns on lorrlior suivre ondeup c ainsi allurrs it et en id que Is ailes, Inoircs ; vie il ntc oli- 'ntairc , H seni- -ant les tierveil- DES OISKAI X. 77 lousc industrie, et déleiid ses petilsavec une inlré- pidiléet un lourajJte (ju'on aurait peine à attendre d'un oiseau t.^ petit. Dès (pic les petits sont élevés, la laniiile se niel en inarelie poin' voyai^'er ; c'est or- dinairement vers la lin d'août ou le coinrnence- ment de scptend)re. Au [)rintcni[)s, U's lifiots l'ont la ^"[iierre aux in- sectes, et vivent de coléoptères, de elieiiilles, de vermisseaux, en un mot de ce «pi'ils peuvent sai- sir; mais leur nourritui'c de choix, celle dont ils se montrent le plus avides , ce sont les cerises , les figues, les buies de sorbier, les pois, etc. 11 ne faut que deux de ces oiseaux ])our ilc'vastcr en un jour un cerisier bien garni, parce (ju'ils ne * font que bec([uetci' les cerises k's unes a|)rès les autres, et n'entament (pie la partie la plus mûre. Les Allemands leur ont donné le nom de merles d'or ou de merles dorés. LES IJECS-FINS. Le genre hec-fin se compose d'une multitude innombrable de petits oiseaux , fort connnuns dans nos pays et dans toute rKuroi)e, et dont le caractère distinctif se tire de la forme de leur bec, qui est droit, grêle, en forme de poinçon, avec une échancrure si peu prolbnde , qu'il faut quelquefois avoir recours à un instrument ampli- fiant pour l'apercevoir. Ces timides habitants des bois * nous plaisent non-seulement par l'élégance de leurs formes et par la vivacité de leurs mouvements, mais sur- * Salacroix. nouv. Élém. d'IIisl. nat. ■' ;i h I < l\ r-y' il \ ; ; II' 4 i IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) w2 # 1.0 l.l |io ""^^ ihh^e •^ làâ II 2.2 - lia lllllio 1.8 1.25 1.4 il ''^ ■< 6" — ► V] ^% Photographie Sdenœs Corporation 33 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. MS80 (716) 873-4503 78 HISTOIRE NATURELLE tout par leur chant sonore et mélodieux. Cachés parmi la verdure qui les dérobe à nos regards , ce n'est que par les concerts variés dont ils charment nos oreilles qu'ils nous annoncent leur présence ; leur voix retentissante anime les solitudes les plus sombres et les bois les plus sauvages. Les espèce» qui fréquentent le bord des ruisseaux sont seules plus silencieuses , et , si elles font quelquefois en- tendre des sons , leur voix est sans cadence et sans harmonie. Tous les becs-fins vivent exclusivement d'in- sectes ; c'est pour cela que chaque année le prin- temps nous les amène et que l'automne nous les ravit. Mais le temps qu'ils pas^ent avec nous est le plus beau de leur vie ; c'est alors qu'ils sont le plus gais et le plus agiles , et leur plumage , habi- tuellement sombre et peu varié , prend , pendant les beaux jours , des teintes moins tristes et moins monotones. La seule chose qu'on pourrait dési- rer chez eux , c'est une parure plus brillante ; car leurs couleurs sont généralement ternes et ne prennent jamais de nuances éclatantes ni va- riées. Mais la nature a compensé ce désavantage , si c'en est un, en fondant les teintes de leur plumage avec une harmonie qui flatte presque autant les yeux que la variété ou l'éclat des cou- leurs. Ce genre, qu'on pourrait considérer comme une grande famille, renferme un grand nombre de sous-genres auxquels les ornithologistes les plus distingués ont peine à assigner des caractères bien déterminés. , DES OISEAUX. 79 LES TRAQUETS. Nous possédons en Europe plusieurs espèces de ces oiseaux, vivant ordinairement dans les lieux découverts et pierreux , où ils se nourrissent d'insectes qu'ils attrapent en courant. Ces oiseaux doivent leur nom à un petit cri qu'ils font entendre continuellement et qu'on a comparé au tic-tac d'un moulin. Le traque t commun voltige sans cesse autour des buissons et des haies, et se construit un nid assez artistement Fait. 11 commence son travail extérieurement en assemblant des herbes sèches peu serrées, et il garnit l'intérieur de laine ou de quelque autre tissu chaud et moel- leux . Lorsque la belle saison approche de sa fin , et que les insectes deviennent plus rares, alors il nous abandonne et se retire dans des contrées plus méridionales où les intluences d'un climat trop rigoureux ne le privent point de sa nourriture ordinaire. Quand il voyage on lui fait une chasse active , parce que sa chair est grasse et fort esti- mée. Nous avons encore dans notre pays le tarier et le motteux ou cul-blanc. Le premier est d'une taille un peu plus considérable que le traquet commun , et le second doit son nom à l'habitude qu'il a de se poser sur les mottes les plus élevées des champs nouvellement labourés ou aux plumes blanches qui forment la partie supérieure de sa queue ; il se plaît dans les sillons nouvellement tracés où il cherche des vers , et il se fait remar- quer par les mouvements brusques de sa queue. i Si 11 4' 80 HISTOIRE NATURELLE LES RUBIETTES. i , Ces oiseaux forment un genre fort intéressant par ses habitudes. Ils vivent solitaires, mais dé- ploient sans eesse une très-grande aetivité. Ils Tont leurs nids dans des trous et reeherchent W insectes pour en taire leur nourriture ; ils y ajou- tent les baies pendant l'automne et la mauvaise saison. Nous en avons ici (juatre espèces : le rouge- gorge ^ gris-brun dessus, gorge et poitrine rous- ses, ventre blanc. Il est curieux et familier. Il en: reste quelques-uns durant l'hiver, qui, pendant les grands froids, se réfugient dans les habitations, et s'y apprivoisent très-vite. Le gorge-bleue se distingue du précédent , auquel il ressemble beau- coup , par la couleur bleue des plumes qui recou- vrent la gorge. On le rencontre [)lus rarement , et il fait son nid dans les bois ou sur le bord des marais. Le gorge-noire ou le rossignol de mu- raille a plusieurs traits de ressemblance avec les deux que nous venons d'examiner; la principale ditterence qui le caractérise lui a valu son v^"^. Il niche dans les trous des vieuies murailJ ^t fait entendre assez souvent un chant doux qui rap- pelle les modulations vives et brillantes du rossi- gnol. Enfin le rouge-queue, qui se distingue du précédent parce que sa [)oitrine est noire comme sa gorge : c'est le plus rare des quatre espèces. LES FAUVETTES. Les fauvettes forment un petit groupe dont les caractères zoologiques sont peu déterminés , mais DES OISEAUX. 81 dont les mœurs ot les coutumes sont d'un très- :grand intént. Les -j)rincij)ales espèces sont le rossignol et les fauvettes pr .premont dites. LE ROSSIGNOL. Do tous les oiseaux que la nature a doues d'un chant mélodieux, aucun n'a, comme le rossignol, cette douceur, cette agrf'able variété dans les sons, ces cadences brillantes et soutenues, cette flexibilité prodigieuse dans le gosier, qui lui fait, souvent pendant des heures entières, former toutes sortes de belles modulations, les étendre, les gra- duer, les varier se'on toutes les combinaisons possibles. Il sullit de l'entendre pour d sirer de le connaître: lorsqu'on le voit, on est surpris que, dans un corps si mince et si délicat il y ait des organes si forts et si brillants. Il se plaît surtout à chanter pendant le silence de la nuit, perché aux environs de quelque ruisseau , où l'écho ré- ipond à ses accents. On dirait que, fier de son mé- rite , il ambitionne les applaudissements de la na- ture , alors plus attentive à l'écouter. ('e chantre des forêts nous annonce par ses pre- miers accents le retour du printemps; il continue son ramage sans interruption jusqu'à ce que ses petits soient éc!os ; alors les soins de l'éducation le lui font suspendre. Les bois et les vallons solitaires sont les lieux favoris du rossignol; il est ennemi des ardeurs du soleil et des rigueurs de l'hiver. Il vient vers le mois d'avril des parties orientales de notre hé- misphère , et s'en retourne en automne. Lorsqu'il n'est point apprivoisé il est farouche et craintif. 1* 4 m ii- M 82 HISTOIRE NATURELLE La jalousie est un des traits distinctifs du carac- tère du rossignol , on n'en voit jamais deux chan- ter ou faire leur nid fort près l'un de l'autre. Il fuit la société de ses semblables ; on croirait qu'il veut jouir de sa gloire sans rivaux , et qu'un seul suffit pour embellir les lieux qu'il habite. La femelle du rossignol est muette ; elle fait son nid près déterre, au pied d'une haie, d'une charmille ou dans des broussailles , avec des feuil- les de chêne sèches , artistement rangées , mais sans liaison entre elles; le moindre mouvement fait écrouler le berceau de la petite famille. J^e rossignol peut nous donner le type du vrai talent , qui est toujours modeste. LA FAUVETTE. Ces oiseaux , les plus nombreux comme les plus aimables , sont d'un naturel gai , vif, agile et léger; leurs mouvements ont l'air du senti- ment , leurs accents le ton de la joie , et leurs yeux l'intérêt de l'atfection. Ils arrivent au mo- ment où les arbres développent leurs feuilles et laissent épanouir leurs premières fleurs; les uns viennent habiter nos jardins, d'autres des champs semés de légumes, d'autres préfèrent les avenues et les bosquets ; plusieurs espèces s'en- foncent dans les grands bois , et quelques-unes se cachent dans les roseaux. Ainsi les fauvettes rem- plissent tous les lieux de la terre , et les animent par les mouvements et les accents de leur tendre gaieté. Les mouches, moucherons, insectes, ver- misseaux , graines de lierre , de ronces , leur ser- vent de nourriture. C'est un de leurs plaisirs de 1 DES OISEAUX. 83 courir le matin , sur les feuilles mouillées par la rosée et les petites pluies d'été , et de se baigner avec les gouttes d'eau qu'elles secouent du feuil- lage. Leur nid placé près de terre est soigneuse- ment caché ; la femelle y pond ordinairement cinq œufs, qu'elle abandonne lorsqu'on les a touchés. Presque toutes les fauvettes partent en même temps au milieu de l'automne ; à peine en voit-on encore quelques-unes en octobre. Plu- sieurs semaines après que le rossignol s'est tu , on entend les bois résonner partout du chant de ces fauvettes. Leur voix est pure et légère ; leur chant -s'exprime par une suite de modulations peu éten- dues, agréables, flexibles et nuancées. Ce chant «emble tenir de la fraîcheur des lieux oîi il se fait entendre; il en point la tranquillité, il en ex- prime le bonheur. La fauvette babillarde, ainsi nommée à cause de son chant perpétuel , est la plus remuante et la plus leste. Nous connaissons un très-grand nombre d'espèces différentes du genre fauvette ; nous nommerons seulement celles que nous trouvons en France. La petite rousse- rolle ou effarvate , la fauvette des roseaux , la fauvette à tête noire, la fauvette rayée y la fau- vette roussâtre ^ Va petite fauvette, passerinette ou bretonne , enfin le traîne-buissons ou fauvette d'hiver, qui arrive dans nos contrées quand toutes les autres nous abandonnent. I I" ■^f ■ il: 3^ LE ROITELET. L'heureux caractère que celui du roitelet ! ce petit oiseau est toujours alerte , gai , vif et plein de feu ; jamais la mélancolie ne le gagne ; chaque 84 HISTOIRE NATURELLE saison est pour lui la saison de la joie. Il chante soir et matin , surtout en hiver, mais plus agréa- blement et avec plus d'éclat au mois de mai. Comme le rossignol , il vit peu avec ses sembla- bles, et n'en est pas moins heureux ; on dirait qu'il porte tout son bonheur en lui-même. 11 est très- abondant dans les bois de sapins qu'avoisinent les Vosges; on le voit voltiger en troupes nombreu- ses et avec une agilité extrême au milieu de ces arbres , et s'y suspendre en tous sens pour y cher- cher les insectes dont il se nourrit. Son nid , formé de mousse et de toiles d'araignée, est construit avec un art admirable, et a la forme d'une boule avec une ouverture sur le côté ; la femelle y pond six ou sept œufs de la grosseur d'un pois. Ces petits oiseaux sont très-familiers , et pendant l'hi- ver ils se rappro hent de nos habitations. On donne lenom de/>oM<7/o/àuneespèce de roitelet un peu plus grande que la précédente , dont les mœurs sont analogues , mais qui nous quitte pendant l'hiver. LES HOCHEQUEUES OU LAVANDIÈRES. Ces oiseaux doivent leur premier nom à la manière dont ils agitent continuellement leur lon- gue queue; leur bec est fort . réle , mais du reste dans les conditions organiques que nous avons déjà vues chez les précédents. On rencontre sou- vent ces jolis oiseaux sur le bord des eaux, où ils cherchent leur nourriture. L'espèce qui vient or- dinairement dans les beaux jours se fixer dans nos contrées a des formes élégantes et des mouve- ments légers et gracieux; e)le se construit un >(■'* t ) DES OISEAUX. 85 Tïid composô de mousse et d'herbes desséchées dans quelque trou voisin des eaux. Ces oiseaux montrent le plus grand attachement pour leur postérité naissante; leur courage s'exalte au .moindre danger, et leur fait alîronter les plus .grands périls. LES BERGERONNETTES. Ces charmants petits oiseaux sont très-fami- liers et vivent au milieu des pâturages , où ils pour- suivent les insectes. Tout en eux semble la pein- ture des mœurs douces et simples de la vie des champs. Leurs allures sont gaies, vives et pleines de cette gentillesse qu'on aime toujours et par- tout. Leur caractère semble le type de la naïve bergère qui fait paître son troupeau en fredonnant insoucieusement sa rustique chansonnette. La plus comnmne des bergeronnettes est celle qu'on a nonmiée htracroiinctte du printemps, parce que c'ei t elle qui nous arrive aux premiers jours de la belle saison. KUe arrive, comme une heu- reuse et impatiente messagère, annoncer au culti- vateur que SCS troupeaux peuvent commencer à quitter retable et à chercher leur pâture dans les prairies. Une autre espèce est celle appelée p>pi, plus petite et moins remarquable que la première; enfin une troisième espèce, qui dans quelques au- teurs forme un genre séparé, est la farlouse ou alouette des prés. LES MANAKINS. Les manakins se rapprochent un peu de la fa- mille des syndactyles , parce que leurs deux doigts tin âïï «y 86 HISTOIRE NATURELLE extérieurs sont réunis par une petite membrane dans le tiers inférieur de leur étendue. Ces oi- seaux sont propres aux régions chaudes de l'Amé- rique et de rinde. La nature, en versant ses dons sur les ôtres qu'elle anime , n'accorde jamais in- distinctement toutes les qualités et tous les ta- lents. A ceux qui ont reçu en partage les qualités aimables du chant et des gentillesses elle a ordi- nairement refusé la beauté, mais souvent à la beauté s'unissent des défauts qui la ternissent et la font presque mépriser. Les manakins ont reçu une parure brillante, leurs plumes sont peintes des couleurs les plus vives et les mieux nuancées, les tons les plus harmonieux se fondent et se mé- langent sur leur poitrine et sur leurs ailes ; mais aussi ces oiseaux sont tristes , mélancoliques , solitaires et sauvages. Cachés dans les forêts les plus profondes, ils semblent fuir l'aspect de tous les êtres animés. Dès qu'ils se voient découverts, ils partent à tire-d'aile et ne s'arrêtent que lors- qu'ils se voient hors de la portée des regards. Ces oiseaux se réunissent en troupes assez nombreuses dans les forêts humides , où ils vivent principale- ment d'insectes. 1I« FAMILLE DES PASSEREAUX. LES FISSIROSTRES. Les 0 c^aux qui composent cette petite famille se distinguent très-bien de tous les autres par leur bec court, large et aplati horizontalement, mbrane Ces oi- l'Amé- cs dons nais in- les ta- qualités a ordi- int à la ssent et )nt reçu peintes lancées , se mé- !s; mais oliques , wcis les de tous ouverts, ue lors- rds. Ces ribreuses incipale- B famille itres par ilcment , DES OISEAUX. 87 légèrement crochu , sans échancrurc , et fendu très-profondément ; ainsi leur bouilie est très- large et peut engloutir facilement les insectes qu'ils poursuivent au vol. . Leur régime absolument insectivore en fait des oiseaux éminemment voyageurs qui nous quittent en hiver. Ces oiseaux se divisent , comme les rapaces , en fissirostrcs diurnes et fissirostres nocturnes. Les premiers renferment les hirondelles ci\cs marti- nets, et les seconds les engoulevents. LES HIRONDELLES. Les hirondelles arrivent dans nos contrées dans les premiers beaux jours du printemps et à des époques presque invariablement les mêmes. Les variations météorologiques semblent peu influer sur l'époque de leur arrivée, car quelquefois elles paraissent quand la saison est encore beaucoup plus rigoureuse que lorsqu'elles nous ont quittés. On a vu des hirondelles voler à travers les flocons d'une neige assez épaisse, tandis que la chaleur préma- turée du mois de février et de mars n'a pu faire avancer leur apparition. Au reste cette considé- ration , jointe à beaucoup d'antres , nous fait con- clure que les causes des migrations générales périodiques des animaux ne sont pas toutes clai- rement connues. Nous n'apprécions que les faits les plus sensibles, mais nous ne pouvons, malgré la curiosité naturelle à l'esprit humain , pénétrer les secrets de beaucoup de lois organiques , phy- siologiques et éthologiques dont nous apercevons sans cesse les résultats apparents. I I II l 1 I I 1 1 1 I I i ; I r M HISTOIRE NATURELLE * Cliucun commit le vol U'gor, (jk'gant et soulonU de; ces ois(îuu\, (îI a pu roiiianiuor combion ils uiiiu^nt à plaïKM' au-dt'ssuH de Tcau et à sillonner l'air dans louUîs les direelions, en y poursuivant les insectes dont ils se nourrissent et dont ils dé- truist^nt un nombre immense. Les hirondelles nous délivrent, (uielHît, de nuées de (îiusins, do eliaranvons ou d'autres insectes destruiteurs ou ineonimodes, et les services (ju'cîIUîs nous rendent ainsi devraient leur assurer notre re onnaissanco et notre protection. Klles nous arrivent d'abord par bandes peu nond)reuses , mais bientôt les masses dont eelUîS-ci étaient les devancières se répandent dans les villes et dans l(»s camj)agnes; Vhirundelle de cheminée et de fenêtre se rapfiro- ehe de nos habitations ; Vhinmdi'Ue de rivage iw hante que le bord des rivières où le voisinage de l'homme ne la trouble pas. Presque aussitôt après leur arrivée on les voit s'occuper active- ment de la construction d'un nid ou de la répa- ration de l'un de ceux abandonnés l'année précé- dente, (le nid est une véritable bàt.sse, artistement favonni'e; il est construit avec^ des débris de ma- tières v(''gétales ou animales et une espèce de ci- ment fbrméede terre gàchc'e que l'oiseau étend avec son bec, comme avec une truelle; à l'intérieur» il est garni de duvet, et l'ouverture servant d'en- tn'c est j>ratiquée à sa partie supérieure. L'en- droit où ces oiseaux le placent varie suivant les espèces, mais est toujours choisi de manière à le mettre autant que possible à l'abri des attaques de leurs ennemis. L'hirondelle de cheminée éta- Milnc Ëdwui's , Eluin. Zoolog. dcscript. DES OISKALX. HO hlit on gôruTiil son «loniicilo dans In partie iti ))1ub ('levcH* dt!s tuyaux de clioniinéc, i^t doit à (;olte par- ticularité II' nom qui la distingue; riiirond(>lle do fenêtre attache son nid sous les encoignures des fenêtres, enfin l'hirondelle de rivage niche dans des trous qu'elli! creuse uviîc son bec dans la Ixirge des rivières, ou s'établit dans des lentes de; rochers. Tf>u8 ccîs petits oiseaux se font reniarf|uer par des mœurs doucc^s et par un instinct renuirquable qui les porte à la sociabilitc'. Quand les petits sont éclos, leur tendresse est excessive! et leur courage énerui(|ue pour les déléndre en cas d'at- tiKjue. On a remanpjé (paîlipielois que les hiron- di^lles du voisinage venaient au siH'ours d(; celles qui s(; trouvaient en dangeT; elles harcèlent tou- tes ensembh; l'ennemi commun jus(ju'à ce (ju'il soit mis en fuite ou (ju'il cède à leurs cris impor- tuns. On a cru remarcjucr encore qu'elles s'ai- daient nmluollement dans la construction de leur nid , et on assure (|ue si un moineau s'em[)are de la demeure de quehjue famille , toutes les autres hirondelles se rassemblent autour pour chercher à l'en cximlser, ou j)our l'y renfermer en bouchant avec de la terre la seule ouverture qui puisse servir d'issue. Nous ne dironsrien ici des migrations des hiron- delles, car c'est à elles que peuvent s'ai)pliquer plus spécialement les considérations que nous avons émises sur les migrations en général. Nous ajou- terons seulement (ju'on s'est assuré d'un fait cu- rieux, c'est (juc les hirondelles savent au prin- temps suivant retrouver les lieux qu'elles avaient quittés. On s'est convaincu de ce fait en attachant à la patte de plusieurs hirondelles de petits cor- Iti lî!:!» i i i , Il IIH! 11 ( 1 I I 90 HISTOIRE NATURELLE dons de soie qui indiquaient d'une manière cer- taine l'identité des individus, l/abbé Spallanzani a vu , pendant dix huit années consécutives , les mêmes couples revenir à leurs anciens nids , sans presque s'occuper de les réparer. On doit remarquer, parmi les hirondelles étran- gères, spécialement la salangane, petite espèce qu'on trouve dans l'Inde sur le bord des rivières ou de la mer, très-célèbre par la substance dont elle compose son nid , qui est une matière géla- tineuse très-estimée sur la table des Chinois : il s'en fait dans ces pays un commerce consi- dérable. LES MARTINETS. On confond assez généralement les martinets avec les hirondelles ; cependant il est assez facile de les distinguer , parce que les premiers ont les ailes d'une longueur beaucoup plus considérable que les secondes. On les appelle vulgairement cri- cri dans quelques provinces , à cause du cri qu'ils font sans cesse retentir. Lorsqu'ils sont à terre, ces oiseaux éprouvent la plus grande difficulté à prendre leur élan , parce que leurs pattes sont excessivement courtes. Aussi la vie de ces oiseaux est-elle presque uniquement aérienne ; ils volti- gent sans cesse avec une grande fiicilité à la pour- suite des petits insectes qui font leur nourriture. Ils se posent quelquefois sur la cime des arbres ou sur le sommet des grands édifices, d'où ils se laissent tomber pour prendre leur vol. Nous pos- sédons en France deux espèces de ce genre, le martinet commun, et le grand martinet ou I ;i DES OISEAUX. 91 martinet à ventre blanc qui fréquente surtout les hautes montagnes , comme les Alpes , et niche dans les fentes des rochers. •I F II LES ENGOULEVENTS. On peut dire que les engoulevents sont dans le même rapport avec les hirondelles , que les chouettes avec les rapaces nobles de la tribu des faucons , des épervicrs. Leur plumage , comme celui des rapaces nocturnes, est léger, duveté et nuancé de diverses teintes ou taches de gris et de brun. Les engoulevents ont le bec largement fendu et garni d'assez longs poils sur les parties latéra- les. Ils volent surtout au crépuscule à la poursuite des phalènes * et autres insectes crépusculaires ou nocturnes qu'ils engloutissent facilement dans leur large bec. Ils doivent leur nom à la singulière habitude qu'ils ont de poursuivre leur proie le bec toujours ouvert; l'air qui s'y engoufl're produit un léger bourdonnement, d'où vient le nom d'en- goulevent qu'on leur a donné. Un prc^ugé vul- gaire leur a conservé dans certaines provinces la dénomination TÏdicyAo de tette-chènre , parce que, les voyant souvent mêlés aux troupeaux qui attirent les insectes à leur suite, on a cru qu'ils suçaient le lait de ces ruminants. Un autre nom qu'on donne assez souvent à ces oiseaux est celui de crapaud- volant : cette dénomination a sans doute pour origine la laideur extérieure des formes, et peut- être le bruit de l'air qui s'engouffre dans son bec. ;* I !| 'n I.'» * Les cnlomologislcs tlonnenl le nom général de phalène aux lépidoplères nocturnes. I I ' i M n i^^ Il 'i f i 92 HISTOIRE NATURELLE Ces oiseaux ayant la pupile très-dilatée ne peu- vent supporter la lumière du jour sans en être éblouis : ils se cachent pendant que le soleil éclaire vivement la terre , et commencent leur vol quand cet astre descend à l'horizon. Ils émigrent pen- dant l'hiver, mais sans entreprendre de lon^s voyages, comme les hirondelles; ils se conten- tent d'aller du midi au nord et du nord au midi. L'Europe n'a qu'une seule espèce de ce genre; c'est y engoulevent commun , de la taille d'une grive , d'un gris brun , marqué de taches plus fon- cées. Les pays étrangers en nourrissent quelques autres espèces remarquables par des ornements ^extraordinaires à la queue , aux ailes ou au bec. ■Nous nous bornerons à citer V engoulevent à queue en ciseau t remarquable par un demi-collier d'un roux vil' et par deux rectrices extérieures qui dépassent énormément les autres , Vengou- levent distingué et Yengoulevent moustac, etc. ni« FAMILLE DES PASSEREAUX. LES CONIROSTRES. Cette famille est presque aussi étendue que celle des dentirostrcs , et renferme une foule de passereaux reconnaissables à leur bec fort, plus ou moins conique et sans échancrure à l'extré- mité. Cette modification dans l'organe de la mas- tication ou plutôt de la préhension nous indique d'avance des changements dans le régime nutri- I ) î peu- n être éclaire quand t pen- lon^y onten- 1 midi, genre ; ! d'une us fon- lelques emenls lu bee. i queue -collier •rieures 'engou- etc. lue que bule de pt, plus l'extré- la mas- indique e nutri- i I li yi !1 Ji le Corteau. p. 93 t-\ un f m flfH Mi ^i I le Colibri. 'iSl p. 93 b DES OISExVUX. 93 lif ; ce ne sont plus les insectes qui composent le fond de la nourriture de ces oiseaux ; ce sont les fruits secs, les graines et m*me quelquefois les chairs en putrélaetion qu'ils aiment de préférence. Nous remarquerons dans les conirostres des nuan- ces presque insensibles qui forment le passage non interrompu d'un genre à un autre genre. LE CORBEAU. Le corbeau est le plus grand des passereaux d'Europe. Son plumage est d'un beau noir relevé de reflets violacés d'un moelleux agréable à l'œil ; ses tarses vigoureux supportent des doigts armés a d'ongles forts et crochus, .\ussi le corbeau a un goût prononcé pour la chair : ordinairement il l'assouvit sur des charognes , et quelquefois il poursuit les animaux faibles. On l'a vu attaquer de petits quadrupèdes, comme des lapins et des lièvres. (7est surtout dans les contrées septentrio- nales qu'on rencontre les corbeaux réunis en troupes nombreuses, et se promenant dans d'im- menses plaines humides où peuvent se développer de grosses larves d'insectes. Quand la saison de- vient trop rude , ils abandonnent leur patrie pour aller chercher dans des régions plus méridionales une température moins rigoureuse et les aliments qui leur conviennent. La détiance et la ruse sem- blent faire le fond du caractère de ces oiseaux ; jamais ils ne se perchent sans se placer contre le vent et sans avancer quelques sentinelles pour avertir de l'approche du danger. Leur odorat est très-dévelo[)pé et peut percevoir les plus légères émanations répandues dans l'atmosphère; (i'est l 'i s geais ipe dans inarqua- ct l'aile de bleu PA.RADIS. qualités îté attri- vraiment adin fait tiens l'i- qui vole end tout iches des ;a queue; un mot, ivement , t toujours } se sou- l'Ar-.us. k 1 1 i il i II ■ ' ' 1 il : i È ticr prè ( qu( rou poi ceti les plu les l'oi eut I m de prc de tur cor trci COI sar l'ai j de tes doi doi vei c'e vai Le où I* I 'l I 1 II DES OISEAUX. 97 tiennent dans l'eau , et qui ne touche la terre qu'a- près sa mort. (^e tissu de fables n'est qu'une suite de consé- quences assez bien déduites d'une preniii're er- reur , qui suppose que l'oiseau de paradis n'a point de pieds , quoicju'il en ait d'assez gros , et cette erreur primitive vient elle-même de ce que les marchands indiens , qui l'ont le commerce des plumes de cet oiseau, ou même les chasseurs qui les leur vendent, sont dans l'usauje de faire sécher l'oiseau après lui avoir arraché les cuisses et les entrailles. Au reste, si quelque chose pouvait donner une apparence de probabilité à la fable du vol perpétuel de l'oiseau de i)aradis , c'est sa grande légèreté produite par la quantité et l'étendue considérable de ses plumes. Les plumes suhalaires , de la na- ture de celles que les naturalistes nomment dé- composées, forment par leur réunion un tout très-léger, un volume presque sans masse et comme aérien, très-capable de diminuer sa pe- santeur spécifique , et de l'aider à se soutenir dans Tair. La tcte et la gorge sont couvertes d'une espèce de velours formé de petites plumes droites , cour- tes, fermes et serrées; celles de la poitrine et du dos sont plus longues , mais toujours soyeuses et douces au toucher. Toutes ces plumes sont de di- verses couleurs, et ces couleurs sont changeantes, c'est-à-dire qu'elles prennept différents reflets sui- vant les différentes incidences de la lumière. Ces beaux oiseaux ne sont pas fort répandus. Leur patrie est principalement la Nouvelle-Guinée, où ils vivent dans les forêts les plus profondes et se Hi I M ; Il - n 98 HISTOIRE NATURELLE perchent sur les arbres les plus ëUîvés. L'oiseau de paradis émeraude et \o. manucode sont les deux espèces les plus remarquables. LES ALOUETTES. Les alouettes ont le bec coniforme , mais faible et plus allongé que tous les oiseaux de la même famille, (les oiseaux ont encore pour caractère d'avoir l'ongle postérieur d'une longueur démesu- rée par rapjwrt aux autres. Leur j)lumage terne , et comme terreux , peut les soustraire à la vue do leurs nombreux ennemis. Elles ont passé con- stamment pour le symbole de la gaieté , parce que , durant la belle stiison, elles s'élèvent verticale- ment vers le ciel en faisant entendre sans cesse un chant joyeux et agréablement modulé. Les anciens Gaulois l'avaient pris pour enseigne, et quand César eut conquis la Gaule, il se composa une légion gauloise à laquelle il donna l'alouette pour étendard , et qu'il désigna pur le nom latin de cet oiseau*. On trouve en France trois espèces d'alouettes : Yalouette des champs , qu'on mange sous le nom de mauviettes, Yalouette huppée, ou cochevis et Yalouette des bois, ou cujelies. I LES MÉSANGES. Il n'est peut-être point do genre plus nomh ou\ que celui des mésanges; on en compte environ vingt-cinq espèces. Ces oiseaux sont vifs , agiles , *La légir«i f=! tloisRque César avait sous ses ordres se noift- mail l'aiMii i DES OISEAUX. 99 courageux, vivent non-soulonient rintenij>s à leur retour, soit en automne à leur départ, ('eux qui passent l'hiver av(»e nous , près de nos habitations , viennent jusque dans nos basses-eours , et y vi- vent en parasites , se ea liant dans les haies four- rées , sur des arbres toujours verts , dans des trous de rocher, où on les trouve ([uelquef'ois morts de froid, lorsque la saison est tro[) rude. Le })inson est plus souvent i)Osé que perché , ne marche point en sautillant, coule légèrement sur la terre, et va sans cesse ramassant; son vol est inégal. Il se laisse approcher de fort près, pince jus(]u'au sang quand on veut le prendre, sup})orte dillicilement la perte de sa liberté, et souvent se laisse mou- rir. Son nid caché avec soin sur les arbres et ar- bustes les ])lus touiï'us, jusque dans les arbres fruitiers , est construit de mousse blanche ou li- chens , et de })etites racines en dehors , de laine , de crin, de fils d'araignée et de plumes en dedans. On a remarqué que ces oiseaux ne chantaient ja- mais mieux que quand ils étaient privés de la vue , et c'est pour cette raison que, dans certaines con- trées , on a l'habitude barbare de priver de la vue , les pinsons qu'on élève en cage. '■il i '\n LE CHARDONNERET. lent, rieurs lis ce ( \, Prononcer le nom du chardonneret , c'est an- noncer la beauté du plumage , la douceur de la voix , la finesse de l'instinct , l'adresse singulière , 404 HISTOIRE NATURELLE la docilité à l'épreuve : ce charmant petit oiseau réunit tout; il ne lui manque que d"tre rare, et de venir d'un pays éloigné pour être estimé ce qu'il vaut. Rien de plus gra ieux que son plumage : le rouge cramoisi, le noir velouté, le blanc, le jaune doré, sont les principales couleurs que l'on voit briller sur cet oiseau. Lorsqu'il est en repos, chacune de ses ailes présente une suite de points blancs d'autant plus apparents, qu'ils se trouvent sur un fond noir. Le nid de ces oiseaux est artistement fait , le tissu en est des plus solides, la forme agréable; it est composé OLtériGuremeut de mousse tine , de joncs , de petites racines , de bourre , de chardons , le tout enlacé avec art; l'intérieur est matelassé d'herbes sèches, de crin, de laine et de duvet. Ce petit oiseau si joli est doué d'un grand in- stinct d'éducabilité : on peut lui apprendre à chanter différents petits airs et à exécuter divers mouvements avec précision. Durant l'automne ces oiseaux commencent à se rassembler; c'est la saison où on peut les prendre en plus grand nombre. I^endant l'hiver ils volent toujours par troupes nombreuses, et on peut les rencontrer surtout dans les chemins creux où les chardons croissent en abondance. LA LINOTTE ET LE SERIN. La linotte est, comme le précédent, un des oi- seaux les plus universellement répandus en Eu- rope. C'est un de ceux dont le ramage agréable fait les délices des champs et de la solitude. Il I les les |S 01- Eu- fable e. 11 I * DES OISEVUX. 105 s'apprivoise fa ilomont, ré[)èle les airs qu'on lui ap|)rencl avec le flageolet , mue sur la fin du prin- temps, et se nourrit (le millet, de navette, de mouron et de graine de lin. Le serin, (pioicjue ori<;inaire des îles Canaries, se plait tellement dans notre climat, cpj'il s'y mul- tiplie tr's-bien : Corme élégante, taille Icg're et souple, gentil plumage, chant nK'lodieux , ca- dences perlées; gaieté, propreté, docilité, fiimi- liarité, tout enchante dans ce joli petit musicien de nos api)artements. On écoute avec plaisir un serin, môme lorsipj'il n'a eu d'autre maître (pie la nature; ceux dont les accents et le ramage ont été modifiés par une bonne éducation , sifflent plusieurs airs avec goût, précision et sans les con- ibndre. On connaît un très-grand nombre de va- riétés dans cette dernière espèce, il serait impos- sible de les énumérer toutes sans exception. Pour réussir dans l'éducation de ces petits oiseaux , il faut leur accorder la propreté, de l'eau pour se baigner, une nourriture ni trop abondante ni trop succulente, autrement on ne pourrait les préser- ver des maladies auxquelles ils sont sujets et qui sont les suites de leur esclavage. LE BEC-CROISÉ. Le bec-croisé est de tous les oiseaux de cette famille le plus facile à caractériser par son gros bec, dont les deux mandibules se croisent à leur extrémité, (let oiseau fait sa demeure principale- ment dans les grandes forets de pins et de sapins des contrées boréales. Les mandibules, si singu- lièrement conformées, leur servent à extraire les Il* mj ! 106 HISTOIRE NATURELLE graines cadiécs sous les écailles solides des pom- mes de pin et des autres conifères. Quand cette nourriture ingrate vient à leur manquer, ils man- gent les jeunes bourgeons et les racines tendres des plantes qui croissent dans les forêts qu'ils fré- quentent. Un des traits les [)lus frappants de l'histoire de ces oiseaux , c'est qu'ils ne viennent dans nos con- trées jH)ur s'y re[)roduire que pendant les froids les plus rigoureux de notre hiver Quand leur jeune famille commence à prendre des forces et que la belle saison revient nous visiter , ils s'enfuient vers le nord , et vont chercher des contrées gla- ciales qui avoisinent le pôle arctique. I LES ETOURNEAUX. Les étourneaux sont criards et voyageurs ; ils vivent d'insectes, et aiment à se trouver en troupes nombreuses. Ils nichent dans les troncs d'arbres et mcrne sous les toits des maisons. Ils sont si familiers, qu'ils suivent les troupeaux pour attra- per les insectes qui se jettent sur eux, ils fréquen- tent beaucoup les prairies, les jardins, les vergers, et en général tous les endroits où un appât quel- conque attire les insectes, dont ils sont e trê- mement friands. Ces oiseaux sont répandus sur pres(|ue toutes les parties du globe, oîi leurh mœurs ne sont pas sensiblement altérées. Vètourneau commun , connu vulgairement sous le nom de sansonnet, est revêtu d'un plumage assez brillant et apprend très-facilement à siffler et à prononcei quelques mots. i DES OISEAUX. 107 L OISEAU-MOLCIIE. quel- Dc tous les vires aninu's voici lo ])liis (''Irgant. pour la forme et lo ])lus brillant pour les cou- lours. Les [)ierres et les m(Haux polis par notre art ne sont pas ('oni|>arables à ee bijou de la na- ture , dont le clier-d'œuvre est le petit oiseau- mouebe. Elle l'a eomblé de tous les dons qu'elle n'a fait que |mrtager aux autres oiseaux ; légè- reté, rapidité', grâces et ricbe ])anire, tout api)ar- tient à oc petit favori; l'éméraudo, le rubis, la topase, brillent sur ses plumes, il ne les souille jamais de la poussière do la terre, et dans sa vie toute af'rienne, on le voit à peine toucher le ga- zon par instants; il est toujours en Tair, volant Je fleurs en fleurs; il vit de leur nectar, et n'ha- bite que les climats où sans cesse elles se renou- vellent. La colère du lion est redoutable, terrible, mais presque toujours juste ; celle de l'oiseau-mouche est aussi plaisante qu'elle est déraisonnable. Lors- qu'il ne trouve pas dans la fleur (|u'il suce , le miel qu'il y cherchait, il devient furieux, ses plu- mes se hérissent, il se venge sur la fleuret la met an pièces à coups de bec. Rien n'égale en efl'et sa vivacité , son courage , son audace ; on le voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros que lui , s'attacher à leur corps , se laisser emporter par leur vol , les accabler de coups de bec, jusqu'à ce qu'il ait assouvi sa petite colère. Son vol rapide et bourdonnant fait entendre un bruit semblable à celui d'un rouet; il n'a d'autre voix qu'un petit cri fréquent et répété. C'est la Irl 108 HISTOIRE NATURELLE fiMïioUo qui spulo construit son nid, de la gros- seur et de la forme d'une moitié d'abrieot ; elle l'attaelie à deux feuilles, ou à un seul brin d'o- ranger ou de citronnier. Klle y dépose deux œufs tout blancs, connue de petits pois, qu'elle couve pendant douze jours ; les |)etits é los le treizième sont nourris par leur mère, ([ui leur donne à su- cer sa langue toute enmiiellee du suc des fleurs, ('es oiseaux se laissent approcher juscpi'à cinq ou six pas. On tire avec du sable au lieu de plomb ; on les prend aussi avec une verge enduite d'une gomme gluante; il sulïit de les loucher lorsqu'ils bourdonnent autour d'une fleur; ils meurent aus- sitôt (ju'ils sont pris. On connaît un grand nom- bre d'espèces d'oiseaux-moucbes , le plus petit est d'un gris violet et de la grosseur d'une abeille. LE COLIBRI. La nature, en prodiguant tant de beautés à l'oi- seau-mouche , n'a pas oublié le colibri , son voisin ; elle l'a produit dans le même climat , et formé sur le même mod''le. Aussi brillant , aussi léger que l'oiseau-mouche, et vivant comme lui sur les fleurs, le olibri est paré de même de tout ce que les plus riches couleurs ont d'éclatant et d'enchan- teur. Ce que nous avons dit de la beauté de l'oiseau- mouche, de sa vivacité, de son vol bourdonnant et rapide, de sa constance à visiter les fleurs, de sa manière de nicher et de vivre , doit s'appliquer également au colibri. Un même instinct anime ces deux charmants oiseaux , et c'est leur ressem- blance qui les a fait longtemps confondre suus un I t* ■ î '!■ i ' DES OISEAUX. 109 môme nom ; copondant, ils ditrèrent l'un do l'autre par un caractère évident et constant, dette dilï'é- rence est dans lo bec; celui des colibris, égal et affilé, n'est pas droit comme dans l'oiseau-mou- clie, mais courbé dans toute sa longueur. De plus la taille svolte et h'gcre des colibris parait i)lus allongée (|ue celle des oiseaux-mouches. Le courage et la hardiesse des colibris sont au- dessus de leur force. L'oiseau qu'on nomme gros- hec est Friand de leurs œufs. Lors(pi'il s'appro- che du nid, le pire et la mrre s'élan -ent sur lui , le poursuivent; l'oiseau , quoique fort et armé d'un bec vigoureux, luit, jette les hauts cris ; il sent qu'il a alïaire à des ennemis dangereux. Si les colibris peuvent l'atteindre , ils s'attachent sur son corps, le percent de leur bec alïilé et aigu, et le poignardent jusqu'à ce qu'il périsse. On prend les colibris de la même manière que les oiseaux-mouches. On les Fait sécher à une chaleur douce, et leurs couleurs ne perdent rien de leur éclat. Les dames américaines les suspen- dent à leurs oreilles comme des diamants. On fait avec leurs plumes des tapisseries et des tableaux. On connaît un grand nombre d'espèces ap|)artenant au même genre. On pourra juger de la richesse du plumage de ces magnificpies oiseaux par les noms spécifiques qu'on leur a donnés : le colibri grenat, le colibri topaze, le rubis y le saphir, le ruhis-émcraude , etc. l'ii m ji • diO HISTOIRE NATURELLE ^«^^^ V" FAMILLE DES PASSEREAUX. LES SYNDACTYLES. Nous avons maintenant à caractériser une fa- mille assez peu nombreuse dans l'immense série des passereaux. Le doigt externe et le doigt mé- dian se trouvent réunis par une forte membrane jusqu'au deux tiers de leur extrémité; les autres doigts sont dans des conditions normales. Quel- ques naturalistes considèrent cette famille comme formant un groupe peu naturel. Néanmoins les détails de l'organisation intérieure, et cette sin- gularité de structure de la pat'e, sulïisent pour les réunir et les caractériser zoologiquement. LE MARTIN-PÊCnEUR. Le martin-pôcheur est un des plus jolis oiseaux de nos contrées ; le dessus du corps est verdâtre onde de noirâtre, une large bande du plus beau bleu d'aigue-marine règne le long du dos ; le dessous et un ruban de chaque côté du cou sont roussâtres. Il se nourrit de petits i)oissons , de larves aquatiques, qu'il sait prendre avec beau- coup d'adresse, en rasant continuellement la sur- face de l'eau. Quelquefois , il se pose sur une branche d'arbre placée au-dessus du courant , et là attend avec une admirable patience que quel- ni DES OISEAUX. 111 que poisson vienno prciidpo sos rbals à lu surlaio do l'crtii. Il se pm'ipiu* alors sur sa proie avec tant do justesse et de eélérit»' (pj'elle s'i'rhappe ra- rement. Maître de sa proie, il la mange tranquil- lement sur un arbre voisin. Quand parl'aetion de l'estomac les parties charnues ont été digôrées, il possède la faculté, conmie les oiseaux de proie nocturnes, de rejeter les et ailles, les épines, les arrtes, les nageoires, et toutes les parties coriaces qui ont résisté à la puissance des sucs digestifs. Le martin-pcclieur est si sauvages (pi'il ne se laisse jamais approcher, ni ai)privoiser (juand on a pu le surprendre. Sa chair a une odeur désagi'éable de musc. LES CALAOS. ïi Nous terminons l'histoire de resju'ce des passe- reaux par le plus extraordinaire de ses genres, il n'a pas .avec les autres syiidaclyles autant de res- semblance (ju'ils en ont entre eux et pourrait fort bien présenter des caractt-res sulïisants pour don- ner lieu à la création d'une nouvelle famille. Les calaos sont de grands oiseaux d'AlVitpje et des indes, que leur énorme bec dentelé surmoiiU' de proéminences quekjuefois aussi grande (pi'eux rend trcs-remar»piables. iMais nialgn'" la grosseur de cet organe, les calaos ne sont rien moins que forts; la corne des mandibules de leur bec offre si peu de résistance que la moindre violence suffit pour la briser. Aussi, ces oiseaux sont-ils réduits à ne vivre que d'insectes, de vers, de fruits; quelquefois ils prennent des reptiles, des oiseaux, do petits mammifères, mais ils sont obligés de les \Û 'sl > ' -1 jili S. I il 112 HISTOIRE NATURELLE froisser longtemps avec leurs niandihules pour les ramollir et pouvoir ensuite les avaler tout entiers. Leur naturel a dû recevoir une puissante modidiation de la constitution si (léliivorable des organes de la préhension et dv la mastication. Aussi ces oiseaux sont-ils déliants, timides, ayant une démarche lourde, nonchalante, pénible, ils ne se doniuMit (piehpie mouvement (pie (piand ils sont pressés j)ar le besoin, et passent tout le reste du temps nonchahunment perchés sur (piehpic arbre, (iomme ils ont une grande antipathie pour les souris, et (jue leur caractère n'est pas l'arou- <'he, les Indiens les élèvent en domesticité pour l'aire disparaitre ces |)etits (juadrupèdes si incom- modes. TROISIÈME ORDRE DES OISEAIX. LES cRiMnians. En indiquant le caractère de l'ordre des grim- peurs, qui consiste en ce (|ue deux doigts sont dirigés en avant et deux en arrière, nous ne pou- vons nous enipccher de reconnaître que si ce ca- ra<'tère est facile à reconnaître , il s'applique à un groupe d'oiseaux peu naturellement circon- scrit , puisqu'il ne renferme pas les individus qui se ressemblent le plus })ar les détails Me l'or- ganisation. La disposition des doigts donne à ces oiseaux un point d'appui très-favorable à la sta- l y DKS OISKVIX. 113 tioii sur \o tronc ou sur les brant'hos des arbri's sur l('S(|U('llt's ils ihcrclicnl leur nourritun-; niais ces oiseaux iw sont pas cxclusivcnicut doués di; celle l'acullé, |>uis(|ue nous la n'trouvons dans eerlains genres des passereaux, el d'ailleurs (juel- ques espètes (pii appartieiuient à cet ordre? n'en j()uisseul pas. \a nom de f/rimpturs , (jue hîs naturalisles oui juscju'ici employé pour dt'sii^ner cet ordre par um? des laeulU'S (|ui send)lait lui être exclusive, a paru aux ornilliologistes de nos jours tout à l'ait impropre, el ils ont |>roposé de le remplacer par celui de zyfpKlacfyh'H , qui en elVet a l'avaulajjfe de iw pas donner une idée fausse des liabiludes de lous ces oiseaux. Tous les oiseaux (pii sont renlérmés dans l'or- dre des grimpeurs ont les tarses courts, et se posent rarement à terre, sur la(|uelle ils ne mar- chent «jue dillicilement et maladroitement : comnjc d'ailleurs leur vol est peu favorisé par le dévelop- pement des ailes et des pennes de la (|ueuo , ils sont ^l'UiTalement altaclii's aux troncs et aux branches diîs arbres qu'ils parcourent dans lous les sens. Ils ont tous une |)hysionomie grave et sérieuse, et n'olVrent point dans leurs manières ces gentillesses (]ui nous charment tant dans une inlinité d'espèces de l'ordre des passereaux : les perroquets seuls, par leur instinct d'éducabilité, font exce}>tion. LES PICS. f lit De tous les oiseaux cpie la nature force à vivre de la grande ou de la [)etite chasse , il n'en est aucun dont elle n'ait rendu la vie plus laborieuse , plus 4 M n I I' r 114 HISTOIRE NATURELLE dure que celle du pic ; elle l'a condamné au tra- vail et pour ainsi dire à la galère perpétuelle ; tandis que les autres ont pour moyens la course, le vol , l'enibuscade , l'attaque , exercices libres où le courage et l'adresse prévalent, le pic, assujetti à une tâche pénible , ne peut trouver sa nourri- ture qu'en perçant les écorces et la fibre dure des arbres qui la recMent. Occupé sans relâclie à ce travail de nécessité , il ne connaît ni délassement, ni ropos ; souvent même il dort et passe la nuit dans l'attitude contrainte de la besogne du jour. 11 ne partage pas les doux ébats des autres habi- tants de l'air, il n'entre point dans leurs concerts, et n'a que des cris sauvages dont l'accent plaintif, en troublant le silence des bois, semble exprimer ses eil'orts et sa peine ; ses mouvements sont brus- ques ; il a l'air inquiet , les traits de la physiono- mie rudes , le naturel sauvage et l'arouche ; il fuit toute société, mémo celle de son semblable. Tel est l'instinct étroit et grossier d'un oiseau borné à une vie triste et chétive. Il a reçu de la nature des organes et des instruments appro- priés à cotte destinée , ou plutôt il tient de cette destinée même les organes avec lesquels il est né. Quatre doigts épais , nerveux , tournés deux en arrière , deux en avant , armés de gros ongles ar- qués, inq)lantés sur un pied très-court et puis- samment musc é , lui servent à s'attacher forte- ment et à grimj)er en tous sens autour du tronc des arbres; son bec tranchant, droit, en forme de coin , carré i: sa base , cannelé dans sa longueur , aplati et taillé à sa pointe comme un ciseau , est l'instrument avec lequel il perce l'écorce et en- tame profondément le bois des arbres où les in- DES OISE AL X. 115 sectes ont déposé leurs œufs. Ce bec d'une sub- stance solide sort d'un crâne épais; de forts muscles dans un cou raccourci , portent et diri- gent les coups réitérés que le pic frappe incessam- ment pour percer le bois et s'ouvrir un accès jusqu'au cœur dos arbres; il y darde une longue langue eflilée , arrondie, lombrici forme, armée d'une pointe dure, osseuse, comme d'un aiguil- lon , dont il perce dans leurs trous les larves d'in- sectes xylophages (jui composent toute sa nour- riture. Sa queue, composée de dix pennes raides, fléchies en dedans, tronquées à la pointe, garnies de soies rudes , lui sert de point d'apjmi dans l'at- titude souvent renversée qu'il est obligé de pren- dre pour grimper et frapper avec avantage. 11 niche dans les cavités qu'il a en partie creusées lui-même, et c'est du sein des arbres que sort cette pro;jjéniture qui , quoique ailée , est néan- moins destinée \ ramper autour , à y rentrer pour s'y rej)roduire et ne s'en sc'parer jamais. I.e pic-vert est le plus connu des oiseaux de ce genre et le plus répandu dans toutes nos contrées. Il arrive au printemps et fait retentir les forêts de cris aigus et durs que l'on entend de loin , et qu'il jette surtout en volant par sauts et par bonds. Le pic noir vit principalement en Allemagne et dans les grandes forêts de sapins de l'Kurope sep- tentrionale; nous connaissons encore en France le pic-cendré, le p'>c-tridacfyle , les épeiches , grand , moyen et petit. LE ÏORCOL. Ce genre ne renferme que deux ou trois petits oiseaux qui tirent leur dénomination de la singu- ■si }M 1l6 HISTOIRE NATURELLE lirre habitude qu'ils ont de se tordre le cou en diiléreuts sens, quand ils se voient saisis. On a imagine diverses raisons pour rendre compte de mouvements si extraordinaires. Quelques natura- listes ont prétendu v voir seulement une ruse de l'animal pour se soustraire à un danger pressant, d'autres ont voulu y reconnaître une véritable catalepsie dans laquelle tombe involontairement cet animal Quoi qu'il en soit, le torcol partage les mœurs et la mani'TC de vivre des pics que nous venons d'examiner. Il ne vit que d'insectes, mène une vie solitaire et niche dans des creux d'arbres. LES coucous. Les coucous sont Torts nombreux , car ce nom ne s'ap|)li(jue pas seulement à l'espèce que nous désignons ordinairement ainsi , mais à tous les oiseaux de l'ordre qui ont la queue longue , le bec de grandeur m/'dioiTC, bien fendu, légèrement arqué , un peu comprimé et sans échancrure à son extrémité. Le coucou prend son nom de son cri , qu'on commence à entendre dans les premiers jours de mai, jusqu'à la fin de juillet ; le reste de l'année on ne le voit plus, on ne l'entend plus, soit qu'il passe dans d'autres climats, soit qu'il soit condamné au nmtisme; il est carnassier , se nourrit d'insectes , mange les petits oiseaux , dé- vore leurs œufs. Un trait singulier et presque uni- que, c'est que la femelle ne se construit point de nid , mais va déposer ses œufs dans le nid d'autres oiseaux , tels que les linottes , mésanges , alouet- tes, pinsons, fauvettes, rouge-gorges et autres. ! DES OISEAUX. 117 LES KARBIS. Les barbus ont le bec simp'emcnt conique, lé- g'Tenienl tlc'prinié, l'arête mousse un peu com- primé au milieu. fe> oiseaux habitent les con- trées les plus chaudes ries deux continents, où ils se font rem irqucr |>a" leur caractère farouche , leurs m(jeurs sauvages et des mouvements sans énergie. Quoicp.'e leurs plumes soient ornées de couleurs éclatantes, on a peine à leur accorder le titre de la beauté. \in eiïet , les nuances sont sè- chement tranchées , et ne s'harmonisent en lucune façon. Tout ce qui plaît à l'œil semble donc leur avoir été refusé par l'avare nature. Le tissu des plumes n'olfre point ce moelleux si propre à (aire ressortir la vivacit('' des tons; les plumes à barbe sont courtes , et les barbes et les barbu les mal unies, ce qui contribue encore à détruire l'etfet d'une belle coloration, (les oiseaux paresseux vi- vent perchés sur les arbres touffus où ils cher- chent à éviter les regards de l'homme et la pour- suite de leurs nombreux ennemis. Leur genre de vie est presque semblable à celui des pies-griè- c es; ils vivent ordinairement d'insectes et quel- quefois de })etits oiseaux ; ils y ajoutent encore les fruits sucrés (|ui croissent dans les climats chauffi's [)ar un soleil ardent. On peut rencontrer ces oiseaux par petites troupes dans toutes les parties les plus favorisées de la nature en Amé- rique et dans les Indes. i I LES TOUCANS. Ces oiseaux se reconnaissent parmi tous les fi I 118 HISTOIRE NATURELLE autres h leur énorme bec , presque aussi gros et aussi long que leur (îorps, léger et celluleux in- térieurement, arqué vers le bout, irrégulièrement denté aux bords, et à leur langue étroite et gar- nie de chaque côtés de barbes comme une plume. On ne les trouve que dans les parties chaudes de l'Amérique où ils vivent en petites troupes, se nourrissent de Fruits et d'insectes, dévorent pen- dant la saison de la ponte les œufs et les petits oiseaux nouvellement éclos. La structure de leur bec, le peu de densité de la substance cornée, son peu de résistance aux ellbrts d'une mastica- tion laborieuse, les empêchent de pouvoir atta- quer une proie robuste , et ne leur [)ermettent pas de résister à l'attaque de leurs ennemis. Quand ils ont saisi leur proie , ils sont obligés de l'avaler sans la mâcher, et pour la l'aire arriver jusque dans leur gosier ils la jettent en l'air et la reçoi- vent dans leur énorme bouche au moment où elle retombe. Quand on considère attentivement l'organisation bizarre de la langue et du bec des toucans , on est obligé de confesser que l'on ignore les raisons qui ont déterminé la nature dans une grande multitude de ses œuvres. L'esprit humain veut pourtant sonder la profondeur de tous les secrets de l'organisation pour en tirer des déduc- tions philosophiques propres à fonder ce que dans ces derniers temps on a orgueilleusement api)elé la philosophie zoologique. Les obstacles qui viennent entraver nos efforts presque à chaque pas que nous tentons , doivent nous avertir que les œuvres de Dieu portent l'empreinte de sa puis- sance créatrice , mais aussi qu'elles sont quel- quefois recouvertes d'un voile que nos efforts sont impuissants à soulever. 1^1 i iiV.'l ( le Perroquef. ;). 119 1 Cacot05s. I DES OISEAUX. 119 119 LES PEKIIOQIETS. }| ^ Non~seiiloniont coi oiseau a la facilité d'imi- ter la voix humaine, il semble encore en avoir le désir; il le manifeste par son attention à écou- ter et j)ar TelTort (ju'il l'ait pour n'péter quelques- unes des syllabes «pi'il vient d'entendre, (-'est surtout dans ses })remières anni'es qu'il mon- tre cette facilité, qu'il a ))lus de mémoire, et qu'on le trouve plus intelligent et plus docile. Les talents des perroquets ne se bornent pas à l'imitation de la parole ; ils a|)prennent aussi à contrefaire certains gestes et certains mouve- ments. Quelquefois, quand ils voient danser, ils sautent aussi, mais de la [)lus mauvaise grâce, levant leurs pattes d'une manière ridicule , et re- tombant lourdement. L'espèce de société que le perroquet contracte avec nous par le langage , est plus étroite et plus douce que celle à laquelle le singe peut prétendre par son imitation ca[)ricieuse de nos mouvements et de nos gestes, si celle du chien , du cheval ou de l'éléphant sont plus intéressantes pai' le senti- ment, la société do l'oiseau parleur est quelque- fois plus attachante par l'agrément; il récrée, il distrait , il amuse ; dans la solitude il est compa- gnie, dans la conversation il est interlocuteur, il répond, il appelle, il accueille, il jette l'éclat des ris , il exprime l'accent de raffcction , il joue la gravité de la sentence; ses petits mots jetés par hasard égaient par la disparate , ou quelque- ibis surprennent par leur justesse, (le jeu d'un langage sans idées a je ne sais quoi de bizarre et i: :S ! i 120 HISTOIRE NATÎIREM-E de grotostjuo, et, sms ôtro plus vido que beau- coup de propos, il est toujours plus amusant. Avec cette imitation de nos paroles, le perro(juet semble prendre (juclque chose de nos inclinations et de nos nKjeurs; il aimo et il hait, il a des atta- chements et des jalousies , des préférences , des caprices; il s'admire, s'a))plaudit, s'encourage ; il se réjouit et s'attriste; il semble s'attendrir et s'émouvoir aux caresses. I.es perro([uets et les perruches, qui viennent imnK'diatement après , forment une longue suite d'espaces propres à l'Afrique , à l'Amérique et aux Indes orientales. Les espèces les plus répandues sont le perroquet gris ou jaco , V amazone , \?i per- ruche commune , la perruche à collier , le caca- toès à crête , le cacatoès violet , Y ara macao , l'ara hyacinthe , etc. OUATRIÈJIË ORDRE DES OISEAUX. LES GALLINACÉS. Les oiseaux qui composent le quatrième ordre sont peut-être ceux qu'il est le plus difficile de bien caractériser. On a donne ce nom à tous les oi- seaux qui ont une affinité avec notre coq domes- tique , et qui, comme lui , ont en général la man- dibule supérieure voûtée, les narines percées dans un large espace membraneux de la base du bec, recouvertes par une écaille cartilagineuse. Les gallinacés ont le port lourd , les ailes courtes , que boau- > amusant. ! |)erro(juot nclinations a dos atta- ences , dos incoiirage ; Uendrir et i viennent ngue suite que et aux répandues le , la per- , le caca- a macao , 'me ordre le de bien us les oi- q domes- 1 la raan- 3 percées a base du lagineuse. 5 courtes , f Il "J le Paon, p. Vit I ' h DindoD. p. lit i ' I>ES (MSKAI X. 121 le stcrrnmi osseux iliniinué par dciiix ôcliaiuM'iircs si lariçcs et si profoucKis, (iircllcs or('U|U'iil pres- que tous ses cotés; sa eivte est ti'oiupiee ohlicpie- nieut eu avant, eu sorUî (jue la jjoiule ai^uë de lu (burcliette ue s'y joint (|ue par uu lijjçauieut; toutes circousl 'uees (jui, eu all'aihlissant beaucoup les muscles ()ectoraux , reutlenl sou vol dillicile, (Ihez ces oiseaux la queue a le plus souvtMit ([uatorze et quelquefois jusqu'à dix-huit penues; leur larynx inférieur est très-simple , aussi aucun ne chantc- t-il agréableme-.t; ils ont un jabot très-large et un gésier très-vigoureux. Les gallinacc's sont les plus granivores, et pour pouvoir digt'rer des ali- ments qu'ils avalent sans leur l'aire subir le travail de la mastication , il était nécessaire que dans leur tube alimentaire il existât un appareil vigoureux de trituraiion. Le gésier, armé de deux muscles puissants dont i-^s libres tendineuses s'entre-croi- sent , est aidé dans son action pur les petits grains de sable que ces oiseaux ont coutume d'ingérer en recueillant leur nourriture. La fiimille qui se place le plus naturellement dans cet ordre est celle qui nous a fourni tous nos oiseaux de basse-cour; celle des pigeons semble n'avoir que certains rapports ave^* la première. Quelques ornithologistes les placent, dans leurs distributions méthodiques , avant la famille des gallinacés proprement dite, comme faisant une transition assez naturelle des ordres précédents à celui auquel ils appartiennent. LE PAON. j^ vm Si l'empire appartenait à la beauté, et non à la 122 lilSTOlUE NATIMIEM.E forco, la |>ai)M scrail, sans contredit, lo roi des oiseaux ; il n'on est |>oint sur (|ui la naturo ait versé ses trésors avec |>lus (h; profusion; la taille grande, le port iiiiposaril, la démarche fière, la figure noble , les proportions du corps élé{j;antC8 et sveltes, tout ce (pii annonce un Tire de distinc- tion lui a été donné; une aigrette niobile et lé- gère, peinte des plus riches couleurs, orne sa tête et l'élève sans la charger; son incomparable plumage semble réunir tout ce({ui flatte nos yeux dans le coloris tendre et frais des plus belles fleurs, tout ce qui les éblouit dans les reflets pé- tillants des pierreries, toutce(jui les étonne dans l'éclat majestueux de l'arc-en-ciel ; non-seulement la nature a réuni sur le plumage du paon toutes les couleurs du ciel et de la terre pour en faire le chef-d'œuvre de sa magnificence; elle les a encore mêlées, assorties, nuancées, fondues de son ini- mitiiblc pinceau , et en a fait un tableau unicjuc, où elles tirent de leurs mélanges avec des nuances plus sombres, et de leurs oppositions entre elles, un nouveau lustre et des effets de lumière si su- blimes, que notre art ne peut ni les imiter ni les décrire. Tel parait à nos yeux le plumage du paon , lorsqu'il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si quelque excitation se joint aux influences naturelles de la saison et lui inspire une nouvelle ardeur , alors toutes ses beautés se multiplient , ses yeux s'animent et pren- nent de l'expression , son aigrette s'agite sur sa tête et annonce l'émotion intérieure; les longues plumes de sa queue dé[)loient en se relevant leurs richesses éblouissantes , sa tête et son cou se ren- 't roi tli'S lit vorsé il taille lirro, la Ir^aiitcs (listinr- Ic ot l(î- onio sa n|)arablo i(»s yeux is bol les 'Ik'ts pe- ine dans ^uloment m toutes 11 Faire le a eneoro son ini- uniiine, nuances ,rc elles, re si su- er ni les |u paon , un beau tation se )n et lui ites ses I et pren- sur sa longues int leurs se ren- DF.s oisEvrx. 123 versent noblement en arrière, se dessinent avi'e fçràee snrt'c Ibnd radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières , se perd et se reproduit sans cesse , et semble prendre un nouvel ('rlal plus doux et plus moelleux , de nouvelles l'ouleurs plus vari('es et plus liarmonieuses; eliaipie mouvement de l'oiseau produit des milliers de nuances nou- velles, des gerbes de r(»nets oudovants et l'ugitiCs, stms cesse remplacés par d'autres rellets et d'auti'es nuances toujours diverses et toujours admirables. Mais ces |)lumes brillantes, ipii surpassent en (îclat les plus belles fleurs, se flétrissent aussi comme elles et tombent chacjue année; ; le paon , comme s'il sentait la honte (h; sa perte; , craint do se taire voir dans cet état humiliant, et cherche les retraites les plus sombres pour s'y cacher à tous les yeux, juscpi'à ce (|u'un nouveau printemps, lui rendant sa parure accoutumée, k; ramène sur la scène ])our y jouir des hommagiîs dus à sa beautc'. On prétend (pi'il en jouit en efl'et , (pi'ilest sensible à l'admiration, (pie le vrai moyen de l'en- gauerà étaler ses belles pi .nés, c'est de lui don- ner des regards d'attenlioii et des louanges, et qu'au contraire, lorscpfom j)arait le regarder froi- dement et sansbeaucoup d'intérêt, il re|»lie tous ses trésors et les cache à (|ui ne sait j)oint les adniirer. (le superbe oiseau , originaire du nord de l'Inde , a été apporté en Europe par Alexandre, roi de Macédoine. Les individus sauvages surpassent encore en beauté les individus domestiques; les teintes de leur plumage sont [dus pures, et n'ont aucune de ces altérations que la domination de l'homme imprime sur tous les animaux qu'il se soumet. Il existe au Japon une autre espèce de i24 HISTOIRE NATLRELI.E paon qu'on appelle spicifère. A côté de ce genre doit se placer le lophophore do l'Inde , magnifique oiseau qui le cède peu au paon lui-même. LE DINDON. Si le coq ordinaire est l'oiseau le plus utile de la basse-cour, le dindon domestique en est le plus remarquable, soit par la grandeur de sa taille , soit par la forme de sa tôte , soit par cer- taines habitudes naturelles. Sa têle, qui est fort petite, manque de la parure ordinaire aux oi- seaux, car elle est presque entièrement dénuée de plumes et recouverte de mamelons rougeâtres ; sur la base du bec supérieur s'élève une caron- cule charnue de forme conique , sillonnée par des rides transversales assez profondes. Si quelque objet étranger se présente inopinément , cet oi- seau, qui n'a rien dans son port ordinaire que d'humble et de simple , se rengorge tout à coup avec fierté; sa tête et son cou se gonflent, la ca- roncule conique se déploie, toutes ces parties charnues se colorent d'un rouge plus vif, en même temps les plumes du bas du cou ei du dos se hé- rissent, et la queue se dresse en éventail , tandis que ses ailes s'anaisseat en se déployant jusqu'à traîner par terre. On se ferait une idée fausse de ces oiseaux, si l'on voulait en juger d'après ce que nous les voyons dans nos basses-cours. Dans les vastes plaines et les immenses forêts de l'Amérique septentrionale , leur patrie, ils déploient autant d'énergie, de no- blesse , de grà -es , que dans nos campagnes ils montrent un port lourd , une démarche stupide et i ce genre agnifique 5 utile de •n est le ur de sa L par cer- Lii est fort aux oi- it dénuée lugeâtres ; le caren- ce par des i qucb^ue ^ , cet oi- naire que ut à coup it, la ca- s parties en même os se hé- 1 , tandis t jusqu'à [seaux , si îs voyons )laines et ^trionale , de no- ignes ils Itupidc et :■ I t. DES OISEAUX. 125 des habitudes grossières. Quoique leurs ailes soient d'une médiocre étendue et que les muscles pectoraux n'aient pas un grand développement, CCS oiseaux ne laissent pas que de se soustraire par un vol rapide et assez soutenu aux embûches et à la poursuite du chasseur. Le dindon sait trou- ver dans son instinct des ruses pour échapper à la mort quand ses ennemis le poursuivent de trop près : il se blottit dans les broussailles , reste im- mobile, et ne trahit sa retraite par aucun mouve- ment, jusqu'à ce que le péril soit dissipé. Les dindons sauvages de la Virginie sont cou- verts de plumes ornées de couleurs métalliques à reflets variés d'un grand elFet. Ils sont le plus sou- vent d'un brun verdâtre glacé de cuivré. Mais i)ar l'elfet de la domesticité , ainsi que beaucoup d'au- tres animaux, ils ont perdu la brillante jjarure que leur avait accordée l'auteur de la nature. Le dindon fut apporté d'Amérique au XVP siècle par les Jésuites, et se répandit promptcment dans toute l'Europe à cause de la bonté de sa chair. LES PINTADES. Les pintades se font remarquer par une espèce de crête osseuse qui leur recouvre le sonmiet do la tête , par leur tête nuo et les barbillons charnus qui leur pendent aux joues. Leur taille est mé- diocre, et leur corps arrondi leur donne quelques rapports de ressemblance générale avec les cailles et les perdrix. Les pintades sont originaires d'Afri- que, où elles vivent par bandes assez peu nom- breuses dans les taillis et dans tous les endroits plantés d'arbrisseaux , oii elles s'occupent à la re- 6 f 1'^ t t 126 HISTOIRE NATURELLE cherche des insectes , des vers et des baies , dont elles font leur nourriture. Ces oiseaux ont été transplantés en Europe et en Amérique, et jamais ils n'ont souffert du changement de climat. Ils ne se sont pas multipliés beaucoup en Europe, à cause des vices de leur caractère : irascibles , dé- fiants, jaloux , criards , ils sont en guerre perpé- tuelle avec les autres habitants de nos basses- cours, et importunent tout le monde par leurs cris rauques et désagréables, qu'ils font sans cesse retentir. On connaît plusieurs espèces de ce genre : outre la pintade commune, on a décrit depuis longtemps d(\jà la pintade mitrée et \a pin- tade à crête. LE COQ ET LA POULE. Le coq est le roi de la basse-cour , et son port fier et altier indique qu'il sent sa noblesse et son empire. 11 a du feu dans les yeux, ù^^ la liberté dans la démarche , de la grâce dans les mouve- ments , et des proportions qui annoncent la force et la valeur. 11 est souvent obligé de déployer toute l'énergie de son courage quand un rival veut lui disputer son petit royaume. Il ne cède qu'avec la vie les lieux dont il a pris possession , et c'est avec une fureur qu'il ne saurait maîtriser qu'il se précipite sur son ennemi. L'homme a su tirer parti pour son amusement de cette antipathie d'un coq pour un autre coq; les anciens et les mo- dernes ont dressé quelques-uns de ces oiseaux à des combats qui acquirent quelquefois une triste célébrité par les gageures déraisonnables aux- quelles ils donnèrent lieu. Ces jeux ont à peu près complètement disparu. .! I p. i'2r. le Coq. ; , dont 3nt été jamais ,. Ils ne ope , à es, dé- perpé- basses- ir leurs [it sans is de ce a décrit , lajJÎn- son port e et son i liberté mouve- force et er toute veut lui 'avec la let c'est qu'il se ,u tirer tipathie les mo- Iseaux à e triste s aux- leu près I2 Faisan doré de la Chine. i 1 ; 1 ii I ! I DES OISEAUX. 127 La poule qui a montré tant d'ardeur pour cou- ver , qui a couvé avec tant d'assiduité, qui a soigné avec tant d'activité des embryons qui n'existaient point pour elle , ne se refroidit point quand ils sont éclos; son attachement , fortifié par la vue de ces petits êtres qui lui doivent la naissance , s'ac- croît encore tous les jours par les nouveaux soins qu'exige leur faiblesse ; sans cesse occupée d'eux , elle ne cherche de la nourriture que pour eux ; si elle n'en trouve point , elle gratte la terre avec ses ongles pour lui arracher les aliments qu'elle recèle dans son sein , et elle s'en prive en leur faveur. Elle les rappelle lorsqu'ils s'égarent , les met sous ses ai- les à l'abri des intempéries , et les couve une secon- de fois; elle se livre à ces tendres soins avec tant d'ardeur et de soucis que sa constitution en est sen- siblement altérée, et qu'il est facile de distinguer de toute autre poule une mère qui mène ses pe- tits, soit à ses plumes hérissées et à ses ailes traînantes, soit au son enroué de sa voix et à ses différentes inflexions toutes expressives, et ayant toutes une forte empreinte de sollicitude et d'af- fection maternelles. Mais si elle s'oublie elle-même pour conserver ses petits , elle s'expose à tout pour les défendre ; paraît-il un épervier dans l'air, cette mère si faible , si timide , et qui , en toute autre circonstance, cher- cherait son salut dans la fuite , devient intrépide par tendresse ; elle s'élance au-devant de sa serre redoutable , et par ses cris redoublés , ses batte- ments d'ailes et son audace , elle impose souvent à l'oiseau carnassier qui, rebuté d'une résistance imprévue, s'éloigne et va chercher une proie plus facile. ii d28 IIISTO/RE NATURELLE i On connaît plusieurs espèces de coqs sauvages des monts Gates dans l'Indostan et de l'ile de Java. LES FAISANS. Les Ibisans se font aisément reconnaître à leur longFK *jue étagée, composée de dix-huit pen- nes ,, ci à leur plumage orné de reflets éclatants. Le mâle est un bel oiseau dont la tête et le cou sont d'un vert doré, lo reste du corps d'un marron ti- rant sur le pourpre et très-brillant , et la queue grisâtre mêlée de brun et de marron. Ces oiseaux , comme tous les gallinacés en général , sont dé- fiants et sauvages ; dans les contrées où ils vivent indépendants, on les rencontre par petites trou- pes courant à la recherche des insectes , des ver- misseaux et des baies qui composent leur nourri- ture. Leur défiance perpétuelle les rend très-dif- ficiles à approcher pour les chasseurs. La délica- tesse de leur chair les fait élever en domesticité , mais leur éducation exige de grands soins et de grandes dépenses , et les faisanderies sont de nos jours devenues assez rares. L'espèce la plus com- mune et la plus anciennement connue se trouve abondamment à l'état sauvage dans le Caucase , et dans les plaines couvertes de joncs qui avoisinent la mer Caspienne. On croit généralement que son in- troduction en Grèce date de l'expédition des Ar- gonautes aux bords du Phase. Nous connaissons, en outre, trois autres espèces originaires de la Chine: le faisan à collier, qui ne diffère du faisan commun que par une tache blanche à côté du cou; le faisan argenté, qui est blanc en dessous avec des lignes noires , et qui [luvages le Java. 3 à leur liit pen- :latants. cou sont irron ti- a queue ciseaux , sont do- is vivent ;es trou- des ver- p nourri- très-dif- ,a délica- lesticité , ins et de it de nos )lus com- se trouve lucase , et )isinent la le son in- 1 des Ar- es espèces Hier, qui une tache té, qui est !S, et qui W-h M *4i m % 'ii I l 1:; m les Perdrix. /'. t'i9 1 i l'ÂliULilS. r- viv ^ DES OISEAUX. 129 s'apprivoiso plus facilonicnt tiuc los précnUMits ; le faisan doré si reniiir({uablo ])ar la magnificence de son plumagt^ ; sa tête est ornée d'une huppe pendante d'un jaune d'or ; son cou est revêtu d'une collerette oranjjjée, maillée de noir; son ventre est rouge de l'eu , le haut de son dos est vert, les ailes rousses avec une belle tache bleue , le croupion jaune, et sa longue queue est brune tachetée de gris, ('uvier pense que la description du phénix, donnée par IMine le naturaliste, a été faite d'après ce bel oiseau. l'argus. L'argus est considéré par le plus grand nombre des ornithologistes comme faisant partie du genre faisan , cependant il est facile de trouver des dif- férences génériijues pour l'en détacher. L'argus est un des oiseaux du midi de l'Asie les plus re- marquables par les changements ou les dévelop- pements qu'ont acquis les pennes secondaires des ailes. Nous les voyons , en effet , excessive- ment allongées et élargies , et couvertes sur toute leur longueur de taches en forme d'yeux qui , lors- qu'elles sont étalées , donnent à l'oiseau un aspect toul. à fait extraordinaire. C'est à l'ornement bi- zarre de ses plumes que cet oiseau doit son nom emprunté à la mythologie. Il habite les montagnes de Sumatra et de quelques autres contrées du sud-est de l'Asie. LES PERDRIX. Les perdrix se font remarquer par un grand développement du sens de l'odorat , par le peu I :«l ■ ù i ! Il' ' I' ni I i 130 HISTOIRE NATURELLE d'c'tenduL' do leurs ailos qui no favorisent pas un vol étend u, et |kii' la lorce des muselés eruraux qui les rendent agiles à la course. Ces oiseaux ne se perelient jamais, se tiennent toujours à terre, et clierelient d'abord leur salut dans la fuite plu- tôt que dans la rapidité de leur vol. Leur nourriture consiste en grains de toute es- pèce, en bourgeons tendres des jeunes arbi'is- seaux , en insectes , et surtout en fourmis , dont elles se montrent très-friandes. Nous les rencontrons par familles dans les climats tempérés, où elles re- cherchent de j)référence les plaines et les chamj)S cultivés. C'est ordinairement dans les sillons qu'elles déposent leurs œufs dans un nid grossiè- rement préparé. Aussitôt que les ])etits sont éclos , ils quittent leur berceau pour suivre leur mère et chercher avec elle leur nourriture. C'est dans cette circonstance que s'exalte chez la per- drix l'alfection maternelle , et que nous la voyons quelquefois di'ployer toutes les ruses d'un instinct très-développé pour mettre en défaut les nom- breux emiemisqui ont juré sa perte. Elle n'hésite point alorsà exposer sa vie pour sauver celle de sa progéniture , et souvent son dévouement a triom- phé du danger; elle revient joyeuse et fière retrou- ver ses petits pour leur prodiguer de nouveau les soins les plus actifs et les plus intelligents. On connaît plusieurs espèces de perdrix: la perdrix grise est la plus répandue , elle est très- féconde , et nous procure surtout une nourriture délicate; \ii perdrix rouge se distingue de la pré- cédente par son bec et ses pattes rouges , et par sa gorge blanche encadrée de noir ; elle se tient plus souvent dans les endroits élevés et solitaires; la i^-'^.- DES OISFwVUX. i3l h.irfnrclle ou perdrix fjrcrque no dilÏÏTO dit h d('rnit'r(M|iie par une taillo un pou plus grande; on la trouve dans les montagnes. LES CAILLES. la Itrès- liture pré- |ar sa iplus la i Ces oiseaux ont beaucoup de resseniblanee ex- térieure avec les |)erdrix ; mais plus petits , ils ont encore des mœurs un peu dilîV'reutes, et ((uel- ques habitudes particulières. Tout le monde con- naît la caille (onmiune si répandue dans nos cli- mats pendant la plus belle saison de l'année; elle l(]i:<)NS. galiiiMin's ! 1 :i Los pigeons lurnuMit ù la suite des ])roi)r(Mmnit dits une lUniilic^ pcui nonibrousc, niais bien distincte. lisse tronvenlà l'état sauvaiçe dans les forets et les roeliers de l'Hurope , où on les d<'signe par le nom de ramiers. Il a été dilHeiU; de subjuguer et de rendre domestiques des oi- seaux légers, indépendants, amis de la liberté, tandis (|u'il n'a fallu ))res(|ue aueune peine pour réduire à l'esclavage des oiseaux lourds , pesants, et (|ui dans nos basses-eours ne semblent pren- dre aucun souci de la perle de leur liberté. Les pigeons ne sont réellement ni domestiijues , ni prisonniers connne les poules, ce sont plutôt des captifs volontaires, des hôtes fugitifs, qui ne se tiennent dans le logement qu'on leur offre qn'au- tant qu'ils s'y plaisent, qu'ils y trouvent une nourriture abondante, un gîte agréable et toutes les commodités nécessaires à la vie. Quelques es- pèces , même dans nos colombiers, se montrent plus indépendantes que d'autres. Les premières abandonnent quelquefois le toit qu'on leur avait préparé pour aller nicher dans les trous de vieilles murailles ou des fentes de rochers, tandis que d'autres ne s'en écartent presque jamais , et vont chercher leur nourriture sans le perdre de vue. Ces oiseaux se multiplient beaucoup et offrent sur nos tables une nourriture saine et recherchée. Nous possédons en France quatre espèces sau- vages de ce genre, le ramier , qui est le plus grand de ces oiseaux , le colombin ou petit ramier, le biset ou pigeon de roche, et la tourterelle , un i ' DES OISEAUX. 133 dos plus nininblos oiseaux (|uo nous puissions ëlevcr dans nos liabitations. On conscrvo (luchpir- fois en volièro pour l'a^n'inont la tourterelle rieuse ou à collier, (\m paraît originaire d'A- frique. m ORDRE DES OISEAUX. LES éciiàssiehs. u Nous trouvons dans cet ordre un type d'organi- sation dont nous n'avons eu aucun exemple dans les oiseaux que nous avons examine 's préccVlem- ment, et que nous allons voir bientôt se modifier profondément dans l'ordre qui va suivre. Les oi- seaux que nous avons étudiés ont coutume de poursuivre leur proie dans les airs ou sur la terre ; ceux qui s'offrent maintenant à notre examen sont les tyrans des eaux. Les palmi])èdes et les ('clias- siers font la cfuerre à la nombreuse tribu d'êtres vivants qui ont reçu en partage les ruis-^onux , les rivières, les fleuves et tous les lieux aar une caroncule cornée qui lui recouvre le sommet du crâne et qui lui a valu sa dénomination. La seconde es- pèce est le casoar de la Nouvelle-Hollande , i\m a le bec déprimé , la tête dépourvue de caroncule , des plumes plus barbues, et les ailes dépourvues h i,- i': i •| 1 1, . . ■ i 138 IIISTOITIE NATURELLE d'éperons. On lui fait une chasse active pour sa chair qu'on estime à l'égal de celle du bœuf. Le casnar confie sls œufs aux sables échauffés par les rayons du soleil , sans en prendre plus de soin que l'autruche. LES OlTAnDES. I il 1 1 I L'outarde est un des plus gros oiseaux que la chaleur modérée de nos étés attire dans nos cli- mats, i'el oiseau a des mœurs farou hes et un na- turel sauvage. Il fixe sa demeuT'e dans les grandes plaines, dans les blés, et dans les campagnes couvertes de broussailles , où il cherche sa nour- riture , qui consiste en grains , fruits , insectes , grenouilles , souris, mulots, et même quelque- fois il y ajoute les petits oiseaux. Son caractère défiant le tient sans cesse en alerte , et au moin- dre bruit suspei't , il prend son essor, ou s'en- fuit en courant à terre avec une très -grande célérité, (les oiseaux, pendant l'hiver, vivent en troLq)es , et on dit qu'ils en choitiissent un pour faire sentinelle et les avertir de l'approche du moindre danger. Nous avons en France la grande outarde qui est beaucoup plus grosse qu'un dindon, et la canncpellèrc ou petite outarde , qui est moitié moindre. Klles sont de passage en été et font leur ponte dans nos champs, parmi les blés et les sei- gles d('jà mûrs ; leurs petits courent dès leur nais- sance. Dans certaines provinces de France, quand un ( hasseur a été assez heureux pour tuer l'ou- tarde, il réunit tous ses amis pour participer au banquet de famille dont elle tait le principal orne- ment. r sa iffés s do lie la s cU- [1 na- in dos agncs nour- Htcs , ^Iquc- moin- s'on- tiçrande mt en pour Ihc du le qui et la Imoitié m leur es ?ei- |r nais- I quand [r l'ou- iper au orne- DES OISEAUX. L AGAMI. d39 Ce genre ne renFerine qu'une seule espèeo bien connue, c'est l'oiseau que les naturels du pays nomment Voisenu-trompette. (let oiseau habite l'Amérique méridionale, et par ses mœurs se rap- proche autant des gallinacés que des échassiors. Ses ailes sont peu développées et ses doigts telle- ment conformés , qu' 1 peut coui'ir avec une très- grande agilité; aussi lorsqu'il est effrayé a-t-il plutôt recours à ses pattes qu'à ses ailes. Il ne vole que lorsqu'il veut se percher au sommet de quelque arbre peu élevé. Les agamis vivent en troupe de trente à qua- rante individus dans les forets les plus sombres et les })lus épaisses du Nouveau-Monde. Malgré leur naturel farouche et sauvage , les agamis s'habi- tuent facilement à la vie domestique ; ils s'atta- chent mT'me à leur maître et lui rendent d'im- portants services , en surveillant les autres oiseaux de basse-cour et même, dit-on, les quadrupèdes domestiques. On prétend qu'ils conduisent les volailles et les moutons aux champs, les protègent contre leurs ennemis, et les ramènent tous les soirs au logis, ('et intrépide oiseau se fait distin- guer par sa fidélité et son affection qui l'ont fait comparer au chien avec beaucoup de justesse. L'organisation intérieure de l'agami présente un fait particulier dans la disposition de la tra- chée-artère, qui se recourbe [)lusieurs fois avant de pénétrer dans la poitrine , et donne à cet oiseau la faculté de produire un son sourd et rauque qui semble provenir des cavités abdominales; et lui a valu son nom d' oiseau-trompette. m '■'m M m A-'l H r vffl* I '■ I :»• - 140 illSTOlUE ^.\TURELLE LES GRUES. ,11 '.Il Les grues sont connues depuis la plus haufc antiquité par leur instim t voyageur. Nous avons eu déjà l'occasion do remarquer précédommeut que la plupart des fonctions pliysiologiijues in- fluaient puissamment sur la nature et les ressour- ces instinctives de chaque individu. Les auinjaux sont déterminés dans leur régime par leur or- ganisation physique, et rcciproqut oient. Ce pî'iikipe pc'ut nous < xpliquer en partie le pi t'no- mène const'ut dos migrations périodiques des oi- seaux de ce geniu. I^es grues habitent pendant une grande prjf' > de l'année les contrées septen- trionales, où dles se nourrissent de plantes, de graines ci surtout de reptiles et de petits aniinuux recouverts de téguments peu solides. Quand Tbi- ver glace les étangs et les rivières, et suspend toute végétation, les grues sont obligées de quit- ter leur patrie pour aller sous un ciel moins rigoureux, chercher les substances dont elles se iîourrissent. Elles voyagent en troupes assez nombreuses, et dans leur vol élevé elles forment un angle dont le sommet semble être d'abord oc- cupé par le chef de la bande. Comme cette posi- tion est très-fatigante à cause des efforts con- tinuels que nécessite l'action de fendre l'air , chaque individu occupe cette place à son tour. Dans leur vol , elles font entendre un cri si per- çant qu'on l'entend souvent sans les apercevoir ; ce cri parait être une espèce de réclame pour s'appeler mutuellement, car on observe qu'il est répété avec une régularité parfaite. Il faut r^ il 1 I j/ 'i !, / . 14a la Grue. haulc avons imeut v^,sour- illlHUX ur or- t. Ce ^3] éno- les oi" enflant scplcn- tes, de nhnuux id i'hi- iuspeud le qu si- moins lelles r;o assez [orment ord oc- [,e posi- Is con- l'air , n tour, si per- cevoir ; le pour ju'il est Ifaut r- i ■il'. ' ! . , , .( ) i; il! 1 1 1 if i ii t r 1 ! h Hercn. ^^ .iiii m f I m 1 rOissaa royal. ;j. m l l\Aiï. i \i DES OISEAUX. 141 marquer ([uo ('(;s oisoaiix no volent guère (jue pendant la nuit, parce c|ue le jour ils s'abattent dans les plaines découvertes , où ils vivent de graines, d'herbes , d'inseetes et de reptiles. Vax g(''néral, ils se rassemblent pour dormir la tête sons l'aile, et on assure (pi'alors l'un d'eux veille toujours la tête haute pour avertir ses compa- gnons , par un eri d'alarme , si quelcpie danjjjer les menace. Les grues remontent vers le Nord au commencement des beaux jours , et y nichent dans les joncs, les bruyères, (piehpiefois sur les vieux murs et les tours démantelées. On rencontre assez souvent en France la (jrue commune , haute de (piatre pieds, cendrée, à gorge noire, à som- met de la tète nu et rouge, et à i)lumes noires et crépues relevées sur les parties coc(;ygiennes. V oiseau royal ou (jrue couronnée est d'une taille svelte, aussi haute que le précédent , et re- marquable par une touife d(? ])lumcs effilées qui couronnent agréablement le sommet de la tête. Ce bel oiseau , dont la voix ressemble au son écla- tant d'une trompette , nous vient de la C(5te occi- dentale d'Afrique, où il est souvent élevé dans les cases et s'y nourrit de grains. Dans l'état sauvage, il fréquente les lieux inondés et y prend de petits poissons. il LES HÉRONS. Les hérons ont pour caractère spécial le bec fort, et fendu jusque sous les yeux ; les jambes sont écussonnées , les doigts assez longs , et l'on- gle de celui du milieu tranchant et dentelé sur le bord interne. Ces oiseaux vivent sur le bord des 1' Vf 142 iiiSToiRE ^\TIInI:I,l.E rivirrt's, dos lacs cl des murais, et so noii. 'lisent principalement (le pctissons, de grenouilles, de m()llusi|ues et d'insectes. Souvent on les voit im- mobiles sur le l)oi'd des eaux, le corps dnùt, le cou re[)liv( et la lêti^ prcstpio eaclH'e entre les épaules, et leur aspect send)le indiipier un mé- liinjjjc de tristesse» et de slupiditi'. On eonnail un grand nond)re d'espèces appartenant à ce ^nm) (pi'on ne pc^ut distinguer l)0 , qui' sou- rond invi- iient isolé ns l'atlontc es bois de ni avant le 0 sommet ou (\natrc (;n Europe iiule, mais K habités, ire, tandis )(juo do SCS n pnurpré, célèbres iscnl pour |\mes et les d'Europe , lé et poin - p. 113 VAisielle. ; ^t m i\ i . 'l'v'i Cigogne. l'\ c 1' r( dj es co Qi pa ve SOI qu Coi de me cuJ sou Ciir( Ian( les desï 00 n' en ] de tenij DES OISEAUX. 143 tillé de noirâtre, qui se tient ordinairement dans les roseaux, d'où il l'ait entendre une voix terrible; dans l'état tranquille, sa position est très-singu- lière , il tient son bec verticalement levé vers le ciel. LES CIGOGNES. Parmi les oiseaux de rivage l'espèce de la cigogne est la plus célèbre , quoique d'autres l'emportent beaucoup sur elle par l'étendue des régions qu'elles occu|)ent , et par le nombre d'in- dividus qui les composent. Le nom de la cigogne est consacré par des proverbes, des expressions populaires , des fables que tout le monde sait , des comparaisons qui se reproduisent fréquemment. Quoique cet oiseau devienne rare dans certains pays, il est un de ceux dont on parle le plus sou- vent, et dont on parlera longtemps encore après son entière disparition , s'il doit cesser de fré- quenter les lieux qu'il habite encore aujourd'hui. Comme c'est des eaux qu'il tire une grande partie de sa subsistance, il lui (aut des parages mariti- mes ou des rivières, des étangs, des marais; une culture bien dirigée lui enlève une partie des res- sources dont il ne peut se passer. Il n'y a point de cigognes en Angleterre, elles abondent en Hol- lande; et sont plus rares en France, surtout dans les di'partements dont le territoire est entièrement desséché; il parait que le milieu de l'Europe leur convient mieux que la France, car on les y trouve en bien plus grand nombre. Ce sont de oiseau\ de passage qui se rapprochent du Nord lorsque la temj)ératurc de l'air y est un peu réchautîée , et qui .:(- M|:: I : i , : I- I '', ■ ■' I 'M 1= ! 1 444 HISTOIRE NATURELLE retournent vers le midi longtemps avant que les froids puissent les atteindre. Ce genre renferme deux espèces bien distinctes par une opposition de mœurs aussi remarqua- ble que celle de leurs couleurs ; la première est blanche et la seconde noire ; la blanche est beaucoup plus répandue , ne fuit pas l'homme , s'établit volontiers près des habitations, pose son nid sur les édifices, chasse aux limaces et aux reptiles dans les jardins, prend du poisson dans les rivières sous les yeux des pécheurs; partout elle est bien reçue et protégée. La cigogne noire est d'une humeur contraire; elle n'approche point de nos demeures, cherche des retraites solitaires , pénètre dans les forets , se perche sur les arbres. Quoique dans l'une et l'au- tre espèce la forme , la grandeur et la nature des aliments soient absolument les mêmes, la pre- mière jouit des avantages de la sociabilité et d'une sorte de civilisation. Les mœurs aimables de ces oiseaux , observées parles Orientaux, et les services qu'ils leur ren- dent en les débarrassant des animaux immondes et nuisibles qui pullulent dans les pays chauds, leur ont mérité une sorte de respect et de recon- naissance, qui leur donne une sécurité à l'abri de tout péril. Vers le temps du retour dans les pays chauds , les préparatifs du départ sont bruyants et en quel- que sorte solennels; les bandes se forment et s'exercent, des évolutions s'exécutent, et enfin les troupos émigrantes s'élèvent si haut dans les airs, qu'on les perd de vue; dès que le signal du dé- part est donné , un grand silence règne partout. i i r a» que les Ustinctcs jmarqua- première lucbe est l'homme , ^ pose son es et aux [sson dans s; partout contraire ; ;s, cherche >s forêts, se une et l'au- nature des es, la FC- Uté et d'une observées tils leur ren- uumondes •s chauds , >t de recon- Lc à l'abri de mys chauds , et en quel- forment et , et enfin les lansles airs, [gnal du dé- partout. DES OISEAUX. 145 Parmi les espèces étrangères , on remarque sur- tout les cigofjnes à sac , ainsi nommées à cause de ra})})endice charnu qui est suspendu sous le milieu du cou ; leur bec est encore plus gros que ».elui des autres cigognes. Ces oiseaux sont d'une laideur extrême, et semblent porter dans tout leur extérieur la marque d'une stupidité décidée. Ils nous fournissent cependant ces beaux panaches si légers que l'on appelle marabouts, formés de plumes déliées placées sous l'aile. On connaît deux espèces de ces cigognes; l'une vit dans l'Inde et l'autre au Sénégal. l'ibis. Les ibis sont faciles à reconnaître, au premier coiq) d'œil, à leur tète dénu('!0 de plumes, à leur hcc long et légèrement arqué , et aux légères pal- mures qui se trouvent entre tous les doigts. Ils sont tous d'assez grande taille, et partagent le ré- gime que la nature semble avoir donné à tous les cchassiers ; leur nourriture ordinaire consiste ^n vers, mollusques et autres animaux inférieurs, se développant dans les endroits humides. L'anti- quité a beaucoup jeté de traits fabuleu:' dans l'histoire qu'elle nous a laissée des mœurs et des habitudes de l'ibis. L'espèce la plus célèbre est Vibis sacré, que les anciens Égyj'tiens honoraient d'un respect tout spécial. Ces peuples supersti- tieux lui avaient même accordé les honneurs di- vins , et après avoir brûlé de l'encens en son hon- neur dans les temples où on l'élcvait , on lui rendait après sa mort les mêmes devoirs qu'aux autres animaux sacrés, on l'embaumait avectou- :'l .;Mi 146 HISTOIRE NATURELLE tes sortes de précautions , et on le déposait dans les souterrains situés au-dessous des édifices re- ligieux, (l'est ainsi que nos collections en possè- dent qui ont été momifiés et conservés dans les nécropoles de la Thébaïde. C'est à l'aide de ces ibis antiques que M. (iuvier a pu déterminer po- sitivement quelle était la véritable espèce qui jadis reçut les honneurs divins. Cet oiseau est de la taille d'une poule, à plumage blanc, excepté le bout des pennes alaires, qui est noir. On trouve en Amérique Vihis rouge, d'une belle couleur pour- prée, qu'on a conlbndu longtemps avec l'espèce d'Egypte ; en Europe nous possédons Vibis vert, que les anciens appelaient ibis noir. LA BÉCASSE. Les bécasses sont des oiseaux très-répandus, et que tout le monde connaît. Leur plumage est gris rayé de brun, et leur tarse court, comparé aux types principaux de l'ordre auquel elles ap- partiennent. Deux gros yeux très-saillants et pla- cés fortement en arrière leur donnent une phy- sionomie singulièrement stupide , que du reste leurs habitudes ordinaires sont loin de démentir. Ces oiseaux se trouvent dans les bois ou dans les plaines marécageuses, où ils cherchent, pour en faire leur nourriture, les vers, les larves, les limaces, et d'autres animaux à téguments mous. La plupart ont des g'^ûts voyageurs , émigrent presque sans cesse , tandis que quelques autres espèces sont sédentaires. Pendant les beaux jours , les bécasses remontent vers le nord , ou se reti- rent dans les montagnes; pendant l'hiver, elles se / déposait dans les édifices re- ions en possè- ervés dans les l'aide de ces iéterminer po- spèce qui jadis lest de la taille :cepté le bout On trouve en couleur pour- > avec l'espèce )ns Vibis vert. p- ne rès-répandus , r plumage est Durt, comparé iqucl elles ap- lillants et pla- ent une phy- que du reste de démentir. lis ou dans les relient , pour les larves , les uments mous. rs , émigrent lelques autres ; beaux jours , l , ou se reti- liver , elles se i Hi ' i' I i. , ■'I if il I h I' I . m m I ( c 1< I( a bi C)( d( tù i! " : Mi : '•I i ser les pot faiti Ces ]es qu'i gior vier L( garn veut eaux bien mille que rapid DES OISEAUX. 147 dirigent vers dos climats plus méridionaux , ou descendent dans les j)laines et les prairies. On leur fait partout une chasse Irès-active, parce que leur chair l'orme un mets très-recherclié. Nous avons en France quatre espèces de ce genre, la bécasse commune , la double bécassine , j)resque de la taille de la bécasse , la bécassine ordinaire , de la grandeur d'un merle, et la sourde ou hi pe- tite bécassine , qui est encore moins grande. a r .'M LES TOLRNE-PIERRES. Aux mœurs ordinaires que nous avons déjà ob- servées chez pres(|ue tous les cchassicrs , ceux-ci joignent la singulière habitude de tourner toutes les pierres qui se rencontrent en leur chemin pour y chercher des larves, ou les insectes par- faits, qui ont coutume d'y chercher un refuge. Ces oiseaux fréquentent les bords des eaux et les prairies souvent inondées. On n'en connaît qu'une seule espèce plus commune dans les ré- gions voisines du pôle septentrional , mais qui vient assez souvent sur nos côtes. LES POULES DEAU. Les poules d'eau ont les doigts fort longs et garnis d'une bordure très-petite. On les voit sou- vent à terre; mais elles vivent en général sur les eaux dormantes. Elles nagent et plongent très- bien ; pendant le jour elles restent cachées au milieu des roseaux, et ne se hasardent à la chasse que le soir et la nuit ; leur vol n'esti ni élevé , ni rapide, ni soutenu; enfin leur nid est composé W. I I ) !' ; 148 HISTOIRE NAT[ RELI.E do joues grossièrement entrelaeés, et lors(jue la mère est obligée de (juitter ses cpiifs pour elier- cher su nourriture , elle les couvre avec des brins d'iierbe; les petits courent dès ([u'ils sont éclos. Notre poule d'eau commune est répandue dans presque toute l'Europe, et ne i)arait i)as différer spécifiquenjcnt de celle qu'on trouve; en Africiue, en Aniéri(juc, etc.; elle est d'un brun foncé des- sus, gris d'ardoise dessous, av(;c du blanc aux cuisses , au ventre et au bord de l'aile. En automne elle quitte les pays montueux et froids pour des- cendre dans les plaines basses, LES FLAMANTS. On voit quelquefois, mais non tous les ans, ar- river sur les côtes de nos provinces méridionales un oiseau , le plus grand de tous ceux qui visitent la France, et le plus remarquable, peut-être, de tous ceux qui y viennent de leur plein gré, par la bizarrerie de ses formes et par l'éclat de son plumage. Le bec de cet oiseau est singulièrement conformé en soc de charrue , et lui sert à labou- rer le limon des plages en cherchant les insectes et les mollus(|ues dont il se nourrit. Los flamants sont, par leur organisation, sé- parés de la manière la plus tranchée des oiseaux auprès desquels ils ont été placés dans les classi- fications ornithologiques. En raison de la nudité de leurs jambes et de la longueur de leurs tarses, on les a fait entrer dans l'ordre des échassiers; mais la disposition de leur bec , présentant quel- ques rapports d'analogie avec celui des canards, et surtout les larges membranes qui réunissent r 'tÉfc.. #' le la brins •clos, dans iïérer i(\uc , ti des- c aux tonmc ir des- ins , ar- lionalcs visitent Hve, de ^ré, par , de son èrement à liibou- isectes et ion, sé- oiseaux es classi- la nudité rs tarses, hassiers; tant qnel- î canards , réunissent c !>■ »i8 les Flamands. 'i^f le Plùvier à collier d'or, M iU\ m if .1 'Il ' ll DKS (USEAIX. 1419 les doigts ontrooiix, pourraiciil, avec pcut-rtro plus (le raison, les lairi' ranger parmi les [lalmi- pc'dcs , (juc nous allons ('Uidicr bicnUH. lOn coii- sorvant la distrihiilion zoottrlniiijin' de la plu- part des oi'nitlu)lojj,istes , nous voyons dans co gcMU'c une transition parfaite entre ei't orilre et le suivant. Les lîamants vivent de o(piiilages, du Irai des poissons et d'insectes. W lisir de leur nour- riture, ils appuient la p de la mandi- bule supérieure sur la teii ; iiuent en niTmo temps leurs pieds, afin de j>(»ti.r dans leur bec avec le limon, la proie (juc la dentelun' d(ux; bec sert à y retenir. Ils vivent en troupes non. hi'euses, et ont riiabiiude d'établir des sentinelles pour la sùr(!té eomnmne; soit cpi'ils se re|)osent ou qu'ils pêelient, l'un d'eux est toujours en vedette, la tête haute ; si (jueUjutî d.uiger menace la sûreté conmiune , il pousse le cri d'alarme (|ui s'entend de très-loin et(iui l'ait t'uii' toute la troupe. Les anciens avaient nonuiié cet oiseau le plié- nicoplèrcy à cause de la belle couleur de })our[)re qui revêt toutes ses [)lumes; et ils avaient placé sa langue au nondjre des mets les plus d(''licats. Les historiens rapportent que renq)ereur lU'lio- gabale entretenait constamnuîut des troupes char- gées de lui procurer en abondance des langues do damant. La chair de l'oiseau conserve un goût de marécage assez désagréable , et n'a jamais été recherchée pour la table. L'espèce commune, [c flamant rose, est haut de trois à quatre pieds. Dans le jeune âge le plu- mage est cendré; il prend du rose aux ailes à la seconde année; enfin à trois ans une belle couleur :mï? •!f IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // z 1.0 l.l Uâ|28 ||2.5 |îo ■'^" IM^B ■^ lÂâ 1112.2 ^ lia ilM JJ. L25 U. 1.6 « 6" ► V] 7] /: 7 Sciences Corporation ^W"^^ ^^^ ^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 873-4503 X\P "-4 .1 V, il il': 150 IIISTOIIIE NATURELLE do pourpre teint toute hi rt'gion dorsale, tandis que les ailes demeurent roses. Les pennes des ailes sont noires, le bee jaune vi noir au bout, les pieds bruns. Ou eonriait (fuelques autres es- pèees, telles (|ue le phénicoplère à manteau de feu, le petit phénicoptère y qui n'ont rien de parti- culier dans leurs habitudes. ^^^^S^o SIXIÈME ORDRE DES OISEAUX. LES PALMIPÈDES. Les palmipèdes forment un des ordres le mieux circonserits et le plus nettement caraetérisés de rornithologie. Nous n'aurons pas à voir dans cette classe des espèces très-clo ignées par la nature de leur organisation , mal à propos rapprochées par les théories des classilieateurs. Tous ces oiseaux ont pour caractère général d'avoir les doigts réu- nis par de larges membranes et les pieds placés à la partie postérieure du cori)s. Ces circonstances favorisent extrêmement la natation , et font de ces oiseaux de parfaits nageurs , et on pourrait dire avec plus de raison encore, de parfaits navigateurs. Leur corps, en général, conformé inférieu rement connue la carène d'un navire , leurs pattes aplaties comme des rames, leur cou avancé qui fend les flots comme la proue d'un vaisseau, tout indique le but et les intentions du créateur. En outre , les , (les )OUt , s cs- iw de parti- B mieux fiscs de ns cette ilure de ées par I oiseaux {ts réu- placés istanccs it de ces lit dire Igateurs. ircment aplaties Itend les I indique Être , les DES OISEAUX. i5i palmipèdos ont un plumage forme, serré, lustré, imbibé d'un suc huileux (jui le rend imperméable à l'eau, ct(pii protcgc puissiunmcnt l(; ('or[)s contre les variations de l'atmospliéro et la température souvent trcs-bassc des eaux. On peut regarder l'eau comme l'élément des palmi[)èdes ; c'est dans son sein en etVet qu'ils cherchent leur nourriture, et à sa surface qu'ils passent la plus grande ï)artie de leur vie. Ils ne s'en é(artent un ï)eu que i)our fain; leur ponte, et encore ont-ils la précaution de ne jyas trop s'é- loigner de leur séjour favori. Leur nid est placé dans les joncs, les grandes herbes (jui croissent sur les plages humides, les fentes des rochers qui avoisinent le rivage , et ils ont soin d'en gar- nir attentivement l'intérieur d'un duvet moelleux, que leur courageux instinct d'amour leur fait ar- racher de dessous leur corps. C'est dans ces nids que l'on recueille en abondance le précieux édredon que l'eider prodigue dans le berceau de sa jeune postérité. On remarque que généralement les palmipèdes ont un long cou qui se balance avec grâce au- dessus des flots qu'ils traversent en se jouant. On y compte un très-grand nombre de vertèbres cervicales, tellement articulées les unes avec les autres, que les deux mouvements de flexion et d'extension ne sont nullement gênés. Cette par- tie a pris chez ces oiseaux un développement si considérable pour que l'animal pût atteindre dans la profondeur des eaux les larves d'insectes aqua- tiques qui s'y développent et les autres aliments dont il se nourrit. On divise cet ordre en quatre grandes familles : fi*' < m , T i 'h .'• i. j ■ i I 1 i\i • fi M lit -5»^ 152 HISTOIRE NATURELLE les brachypfères y les longipenneSy les totipalmes et les lamellirostres. oB^ r« FAMILLE DES PALMIPÈDES. LES BRACHYPTÈRES. ! I \ It Les oiseaux de cette famille sont encore plus nécessairement aquatiques que tous les autres ; les modifications profondes de leur organisation leur rend le séjour des eaux tout à fait indispensable. La disposition de leurs pattes si favorable pour la natation , les empêche de pouvoir marcher fa- cilement à terre, et ces pattes sont implantées tel- L;ment à la partie postérieure du corps, que, quand ils veulent en faire usage, ils sont obligés de prendre la station verticale. D'ailleurs le séjour habituel qu'ils font sur les eaux rend leurs pal- mures si impressionnables, qu'ik- bûchent aux moindres inégalités du sol et qu ,;. vent un peu violent les culbute à chaque pas. Mais quand ils sont sur leur élément, leui's mouvements ont une aisance et une facilité qu'on ne trouve pas même dans le cygne, le pélican , etc. Ils nagent à la surface et plongent avec une agi- lité si extraordinaire , qu'on prétend qu'ils échap- pent au plomb mis en mouvement par la poudre , en plongeant aussitôt qu'ils ont aperçu la lumière du fusil. Ces oiseaux ont été ainsi nommés à cause de l'excessive brièveté de leurs ailes, qui les empêche aime» rc plus Tcs ; les ion leur ensable. 3le pour 'cher ta- itées tel- ps, que, ,t obliges le séjour urs pal- lent aux |t un peu uand ils ont une las même une agi- lis échap- poudre , lumière Icause de 1 empêche DES OISEAUX. 153 de se soutenir longtemps dans l'air, et même qui les empêche quelquefois de polivoir se soulever. LES GRÈBES. Les grèbes semblent se rapprocher des poules d'eau par la disposition des palmures festonnées des doigts. Ces oiseaux passent leur vie sur les lacs et les étangs , et on les voit rarement sur les bords de la mer; ils préfèrent la tranquillité des eaux douces à la peri)étuelle mobilité de l'onde amère ; on ne les y observe que momentanément dans leurs migrations. Pendant leurs voyages , ils nagent continuellement sur toutes les eaux qui coulent dans la direction qu'ils ont choisie , leurs ailes ne leur servent qu'à faciliter et à accélérer leur natation. Leur plumage est tellement serré et lustré , qu'il a presque l'éclat de l'argent , surtout à la gorge , et comme tout leur corps est immé- diatement recouvert d'un duvet très-épais, il est très-peu sensible aux différentes variations de la température extérieure. On leur fait une chasse active, non point à cause de leur chair qui con- serve toujours un goût huileux et désagréable, mais à cause de leurs plumes argentées qui ser- vent à faire de légères fourrures , comme des pa- latines. Les grèbes sont beaucoup plus communs dans les contrées tempérées que dans les climats méri- dionaux et septentrionaux ; ils vivent d'insectes, de mollusques, de plantes aquatiques. Ils con- struisent leur nid au milieu des joncs , ont soin de l'attacher solidement , ; t le laissent flotter sur les eaux. w M : !S': .♦ m i1« VIL- 1 ^' fn' I ! 454 HISTOIRE NATURELLE Nous possédons en France quatre espèces de ce genre: le grèbe huppé , le grèbe cornu, le jou- gris et le castagneux. LES PLONGEONS. ■I I I Les plongeons suivent très-bien les précédents dans une transition naturelle : comme les grèbes, leur plumage est serré et lustré , leurs pattes sont fortement reculées en arrière; mais la palmure des doigts non interrompue et bien entière suffit pour les trancher nettement. La disposition de ces organes, tout en facilitant la natation, favorise surtout l'action do plonger , et leur a fait donner le nom qu'il portent en français. Ils ne quittent jamais l'eau , et se dérobent à nos regards en s'y plongeant tout entiers ; de temps en temps ils montrent seulement la tête au-dessus des tlots pour satisfaire au besoin de la respiration. Ils ont soin de placer leur nid dans les fentes des rochers les plus inaccessibles, et le plus près possible des eaux, pour s'y réfugier en cas de surprise. Ces oi- seaux sont très-maladroits à marcher sur la terre ; ils se soutiennent avec leurs ailes , ce qui ne les empêche pas de tomber souvent à plat ventre , surtout quand on les poursuit. Les plongeons se nourrissent de poissons, de mollusques, de reptiles, de petits crustacés et de larves aquatiques. Ils sont plus nombreux dans le nord que dans les autres contrées , où ils ne pa- raissent qu'à l'époque de leurs migrations an- nuelles. On connaît trois espèces de ce genre : le grand- plongeon , le lumme ou moyen-plongeon , et le cat-marin ou petit-plongeon. îs de ce le jou- p. 151 le Plongeon. îcédcnts grèbes, Lies sont palmure Te suffit m de ces favorise it donner quittent is en s'y emps ils tlots pour ont soin )chers les ible des e. Ces oi- la terre ; lui ne les ventre , Bsons, de lés et de dans le ne pa- lions an- grand- , et le ■ il (à- M if ' ' -Il il I 'Il ii! ; la Sarcelle. Ill,l II: t i: I ! I ' DES OISEAUX. LES PINGOUINS. 455 )• Avec les dispositions organiques des premiers palmipèdes, les pingouins ont un bec modifie d'une manière extraordinaire et le plus singulier que Ton connaisse ; il est excessivement déprimé latéralement , et devient tranchant sur le dos pres- que comme une lame de couteau. Du reste, les pingouins sont de beaux oiseaux aquatiques, à na- tation puissante , à mœurs libres et sauvages ; ils ne paraissent que rarement à terre comme les précédents , et font leur nourriture de tous les ani- maux inférieurs qui se développentau sein des eaux, LES MANCnOTS. * Ce sont de tous les palmipèdes les plus curieux par les modifications que leurs habitudes aquati- ques ont fait éprouver aux organes de loromotion aérienne. Ce sont encore les oiseaux les plus nc*- cessairement aquatiques ; leurs pieds lanT<'ment palmés, et leur plumage extrêmement aboiulant , favorisent parfaitement leurs goûts, mais leurs ailes modifiées profondément en espèces de na- geoires ou de rames puissantes les aident singu- lièrement à fendre la surface des eaux dans tou- tes les directions. Au lieu de plumes normalement développées , on ne voit sur les ailes que des es- pèces d'écaillés destinées à préserver la peau de l'effet du contact perpétuel de l'eau. Rien de plus singulier que l'aspect et la physionomie de ces grands oiseaux du nord. Ils ne peuvent mar- cher sur la terre que dans une position entière- ^ ** 1 M w \ï 166 HISTOIRE NATURELLE ment verticale, et ils le font de la manière la plus gauche (ju'on puisse imaginer. Du reste ces ma- nières n(î démentent pas leurs (pialités instinc- tives ; ce sont des oiseaux stupides quV)n rencontre par bandes immenses dans les îles désertes des mers antarctiques au moment de la ponte. A cette époque , ils abandonnent la mer par troupes in- nombrables, et se mettent à circonscrire un grand espace carré qu'on apj)elle camp. Ils choisissent une position avantageuse et un terrain bien nivelé pour qu'ils puissent y marcher facilement et sans douleur. La quantité de manchots qui viennent ainsi déposer leurs œufs dans ce vaste carré est tellement considérable , au rapport des voyageurs et des matelots , qu'on a pu charger plusieurs cha- loupes de ces œufs. Les principales espèces de ce genre sont : le grand-manchot , le gorfou sauteur , et le sphénis- que du Cap. I i oî8^ IP FAMILLE DES PALMIPÈDES. 1 LES LONGIPENNES. Quoique les lorgipennes nous offrent une orga- nisation du membre antérieur bien développée, ils sont néanmoins attachés aux eaux de même que k brachyptères. Mais au lieu de fendre toujours lee ilôts et de consumer avec monotonie leur exis- tence sur la surface de la mer , ils aiment à par- courir l'immense étendue de l'Océan et à se trans- p. i:>A les UcDchots. orga- léc, ils ie que [ujours exis- là par- 1 trans- il le Savao^u. l M lli v\i* I ' 1^ lit 1 ili •««^ DES OISEAUX. itîl porter constainmcnt à des distances consid(»mbles des plages habitées. I.e gmnd d(''veloppement des pennes alaireset la belle disposition des reetrices, leur rend le vol très-facile et leur a lait donner par les marins le nom de grand-voiliers. Bien difVé- rents des brachv j )tères (\m ne peuvent résister aux mouvements des flots , les longi[)ennes semblent braver l'inconstance et la fureur de cet élément terrible qui fait pâlir l'homme le plus intrépide. C'est pour cela (pie les navigateurs leur ont encore donné le nom iVoiseaux de tempête. Les deu\ genres les plus rcmarrpiables sont les pétrels et \va mouettes. LES PÉTREF^S. Les pétrels se distinguent dos autres palmipti- des par leur bec crochu , leurs narines réunies en un tube couché sur le dos de la mandibule su- périeure, et par leur i)ied qui n'a point de pouce, mais simplement un ongle implanté dans le talon. Les pétrels sont do tous les oiseaux ceux qui se rencontrent le plus loin des terres dans toutes les parties du vaste Océan. Partout où l'homme a pu pénétrer, sous toutes les latitudes , dans les mers les plus pacifiques comme dans les mers les plus orageuses et les plus terribles, partout il a ren- contré les pétrels qui semblaient se jouer dos périls de la tempête. Quand ils sont fatigués d'une action trop longtemps prolongée , ils descendent à la surface de la mer, sur laquelle ils semblent mar- eher et courir à l'aide de leurs pieds largement palmés. Ils nichent dans les lentes des rochers les plus inaccessibles, sur les écueils les plus r ;HI ! ,\H ■ À .li it ! I 1 I' ; i !;1 I 158 HISTOIRE NATURELLE inabordables, et il est d'autant plus dangereux de venir les inquiéter dans leurs retraites qu'au moment où l'on parvient à la liauteur de leur re- fuge , ils lancent aux yeux de l'observateur impru- dent un liquide huileux qu'ils ont toujours en ré- serve , et qui , l'aveuglant momentanément , peut le faire tomber sur les pointes des rochers qui hé- rissent cesendroits de toutes parts. (]es oiseaux sont peu féconds; ils ne pondent, dit-on , jamais qu'un œuf. Cette observation ne peut s'appliquer qu'aux espèces qu'on a pu considérer et étudier plus fa- cilement. Les espèces les plus remarquables sont : le pé- trel géant ou briseur d'os, \o pétrel du Cap ou damier; nous voyons quelquefois sur nos côtes le pétrel gris-blanc ou falmar , appelé encore quelquefois pétrel de Saint-Kilda , qui va nicher sur les cotes escarpées des îles britanniques et de tout le nord. LES MOUETTES OU GOÉLANDS. Les mouettes ont le bec allongé , pointu , et simplement arqué vers le bout ; leurs doigts sont entièrement palmés , le pouce est libre et réguliè- rement développé. Ces oiseaux sont voraces et criards ; on peut les regarder comme les vautours de la mer ; ils la nettoient des cadavres de toute espèce qui flottent à sa surlace ou qui sont rejetés sur ses rivages. Aussi lâches que gourmands , ils n'attaquent que les animaux faibles, et ne s'achar- nent que sur les cadavres. Leur naturel sangui- naire et leur gloutonnerie insatiable , secondés par la force de leur bec , trouvent un sujet de dis- i igcreux i qu'au eur re- impru- îcn ré- l, peut qui lie- ux sont s qu'un qu'aux >lus la- ie pé- jCtp ou •s côtes encore nicher :|ues et tu , et ts sont ^guliè- icos et lutours toute rejetés , ils achar- angui- ondés de dis- DES OISEAUX. 159 pute dans la moindre [)roie que le hasard leur présente. On les voit se battre avec acharnement entre eux pour la curée , et même lorsqu'ils sont renfermés et que la captivité aigrit leur caractère féroce, ils se blessent sans motif apparent, et le premier dont le sang coule devient la victime des autres. Cet excès de cruauté ne convient guère qu'aux grandes esp'>ces; mais toutes, grandes et petites, ('tant en liberté, s'(''pient, se guettent sans cesse pour se piller et se dérober récii)roquement leur nourriture Le poisson frais ou gâtt'' , la chair sanglante, récente ou corrompue, les écailles, les os même , tout se digî're et se consume dans leur estomac toujours avidv*; ils avalent l'amorce et le hameçon, et se précipitent avec tant de violence, qu'ils s'enferrent eux-mêmes sur une pointe que le pécheur place sous le hareng ou la i)élamide qu'il leur offre en appât. Les mouettes se réunissent ordinairement en grandes troupes sur les bords de la mer; là elles attendent que le flot rejette sur le rivage les ca- davres qui font leur nourriture. Quelquefois ce- pendant elles s'éloignent des côtes , et à l'aide de leurs ailes longues et puissantes elles s'écartent jusqu'à cent lieues en pleine mer. D'autres fois aussi elles suivent en péchant le courant des fleuves. On en rencontre ainsi quel(}uefois en Tourainc qui remontent la Loire et qui s'écartent ensuite du fleuve en suivant les sinuosités des ses affluents nombreux. On a donné le nom de |706'/f//ir/s aux espèces les plus grandes , connue le goéland hoiirfjmestre , le goéland à manfeau noir, et on a réservé celui de mouelles ou de mauves aux espèces i)lus i>e- ,'*.*! i' ■'t l! '^^s rendent Pa.;eouH,. des es ^a ^ iX ' ^ !'"''' "^ ont des rapports n«co, ^^^naus. Ces oiseaux tudes et le?; Ji'n,' r: J"- "«- '«urs habi- d'examiner. Qua ,d il se 1"', '""' "°"^ menons --t, ils se Uennen JnoC /:r^ ^''°"'^f'"- "..e somnolence stupide ,u,n t' "?""" ''''"^ de la digestion soi 7',- ^ '''"''«'■« "'avail quand .efcorl^rn::;;^'"' 'T'"^^' '''^-^ d'inertie qui pa J'"' en ^^"^"' ''""^ ^"^ «'»' e..ltds qu'ils sCt ouelaûer'"''"' '"""^^ ^'"'^ ««- "omis/sans pouvoToÏZr" ''',''"■' '"' lance. opposer Ja moindre résis- ~tL:^^-j-P--o„„uessont..,e.. «oindre. Cette%eoondresrce "r î""' "" '«" la première. ' "^ '^*' 1''"» rare que lES rnÉCATES. «inSS^Cr^""""^"™-'^*-- Plns grand d,^e orom^nt" l''"' "'" '■''^■" ''^'"^ ''^"■• tion aérienne et lei Z, ' '"■*'"^*' ''« 'ocomo- «. et its muscles moteurs les plus puis- 11 il I IL -i I .:•! :if, :iw 3.I .ii: f '■il 164 HISTOIRE NATURELLE sants pour exercer leur action : aussi les frégates ne sont-elles point attachées péniblement aux sables du rivage, ni aux rochers des côtes qui les ont vues naître ; elles ont devant elles l'espace immense des airs et des mers. On les rencontre à des distances extrêmes des plages et des îles habitées. La lon- gueur excessive des pennes alaires et des pennes caudales , leur rend le vol très-facile , et on dirait que cet acte, qui demande des efforts, par consé- quent des fatigues , est leur état de prédilection et presque de repos. En effet , quand on les voit sur des mers inconnues se balancer gracieusement ou se précipiter avec la rapidité de l'éclair sur leur proie , on ne saurait s'empêcher de convenir que leur organisation semble tout à fait aérienne. C'est à cause de la facilité et de la vélocité de leur vol que les marins leur ont donné le nom de frégates. Ces oiseaux sont les ennemis déclarés des pois- sons-volants, et en détruisent un grand nombre en saisissant avec une dextérité merveilleuse ceux qui sortent de l'eau et qui se soutiennent en l'air à l'aide de leurs larges nageoires. On ne connaît bien qu'une seule espèce de ce genre : la frégate commune, à plumage noir, plus ou moins varié de blanc sous la gorge. IV FAMILLE DES PALMIPÈDES. LES LAMELLIROSTRES. Les oiseaux qui composent cette famille sont ainsi nommés , parce que les deux mandibules de frégates ne aux sables Bs ont vues mensc des J distances s. La lon- les pennes t on dirait par consé- lilection et oit sur des ent ou se sur leur ivenir que nne. C'est 3 leur vol î frégates. des pois- d nombre cuse ceux nt en l'air le connaît la frégate )ins varie ). îille sont ibules de *'?r; .1 i! ^! r ■ i« hs Canards 'eue hoc sont -mlui ■ ''65 «"-• lours bords; lo^rs ,X' .''"'■'' '""^'«''••'"'"t '•'« oisoaux .son bols nt ' ^" '^^'"Hv^. et do,s rivages Ils ah^em ' ''w."'"'"^ ''« "'■"™ "'"'■"«.gou.ros ot d-ûr";'; 'r''-'"'"'"'' '"''-«"^ ™Wc où lou,. b c pu sso m ''r'" ''"" ^""«'J''- «''«'in'onjesinslorett:,^''^' '""'^ '" ^■-'^ ^■eloppent. Leur r<...ime „• "'^ T" "> ''''•- tendres. " ■• ""' "' '' '' S''a'"es et les herbes Les genres nue eeiin f n 'ES CïfiNES. . I-e cygne, est sans contredit 1,. r>i u o'seaux aquatiques- il „"„r ' '" P'"« ''«»" des ""e aisance et\„e' 1"^^' T' """ "»'"'''«««, Q"»n, C09 ca- ortoiU (l'un posent sans r le lieu où Vexamii.er, c aueuu en- [•st toujours ol el se lan- au (]u'ils et- ent au large ivages. h en insectes illes , graines sont gour- tout , et leur quantité de es à élever, it une chair lourde et de du pôle et loenland, au communé- IVoie dômes- 1 « DES CISEAUX. 1G0 ticjue, tl est devenu ct'lt'hrc pur le diivct pn''ci(»ux qu'il fournit el (pi'on ikmh 'i" edrvduh. l.^'sridL'rs iiiclu'ul au milieu des rochers biii'Mics par la incr. Dans les mers du nord, iCsl une proj»riet<''qui se gardtî soigneusement et se transmet par iH-rilagc, cpie celle d'un point de la eôic où ces o»s4'au\ viennent d'Iiahitude s'établir à ['('poipie de la ponle; cur c'est là (pi'on reçoit»; l'é'dredon. La lérnclle, !'ti elV'f, en garint son nid, et après (pi'on lui a (;nh;\e celte précieuse dépouille, si utile poui" fi'aintenir une douce chaleur autour de ses (rul's, elle arraclu; de sa poitrine une nouvelle provi- sion (le duvet. Vax dépouillant les nids on s'en proi^ure ainsi une (pianlité assez considérable, et l'i-dredon, provenant d(; l'oiseau vivant, est beau- coup plus eslinié que celui arraché après la mort. L.V SAUCLIJ.Ë. La sarcelle se rapproclie beauc^oup du cîinard , non-seulement par les traits de la physionomie gt'nérale , mais encore par de nond)reux rapports d'organisation et d'habitudes. En ettV't, on la ren- contre ordinairement sur les eaux dormanl(^s plon- geant sans cess(( son large bec dans la vase pour y surprendre les vers et les insectes qui y l'ont leur séjour. C'est un oiseau timide, et qu'on ne peut approcher qu'avec peine. Le moindre; bruit l'alarme et lui fait prenclrc; la fuite. Ses mouve- ments sur l'eau ne sont pas dépourvus de grâ- ces , et son activité très-grande donne à toutes ses actions un air distingué, comme en donne tou- jours la nature à toutes les espèces qui jouissent ■•■ i f I ! |: 170 HISTOIRE NATURELLE de l'indépendance, et qui n'ont point ressenti les effets de la domination de l'homme. FIN DES OISEAUX. Li HISTOIRE NATURELLE DES REPTILES. % (..♦r' ERPÉTOLOGIE. Généralités sur les animaux de la classe des reptiles. * Organes des sens. — Changement de peau, ou mue. Avant de nous occuper en détail des faits par- ticuliers aux diverses espèces do reptiles , consi- dérons-les sous des points de vue généraux. Repré- sentons-nous ces climats favorisés du soleil, oii les plus grands de ces animaux sont animés par toute la chaleur de l'atmosphère tpii leur est nécessaire. Jetons les yeux sur l'antique Egypte, périodiquement arrosée par les eaux d'un fleuve immense, dont les rivages, couverts au loin d'un limon humide, présentent un séjour si analogue * Anal, et extr. de l'Hist. nat. des quadrup. ovip. du comte de Lacepéde. P :!' I I 'I; 172 HISTOIRE NATURELLE aux habitudes et à la nature des quadrupèdes ovi- pares; ses arbres, ses forets, ses monuments, tout, jusqu'à ses orgueilleuses pyramides, nous en montreront quelques espèces. Parcourons les côtes brûlantes de l'Afrique , les bords ardents du Sénégal, de la Gambie, les rivages noyés du Nou- veau-Monde , ces solitudes profoiides oîi les repti- les jouissent de la chaleur, de l'humidité et de la paix; voyons ces belles contrées de l'Orient que la nature parait avoir enrichie de toutes ses pro- ductions ; n'oublions aucune de ces îles baignées par les eaux chaudes des mers voisines de la zone torride; appelons par la pensée tous les reptiles qui en peuplent les diverses plages, et réunis- sons-les autour de nous pour mieux les connaître en les conqjarant. Observons d'abord les diverses espèces de tor- tues, comme plus semblables aux vivipares par leur organisation interne; considérons celles qui habitent les bords des mers, celles qui préfèrent les eaux douces, et celles qui demeurent au mi- lieu des bois sur les terres élevées; voyons en- suite les énormes crocodiles qui peuplent les eaux des grands fleuves, et qui paraissent comme des géants démesurés à la tète des diverses légions de lézards ; jetons les yeux sur différentes espèces de ces animaux, qui réunissent tant de nuances dans leurs couleurs à tant de diversité dans leurs organes, et qui iwésentent tous les degrés de la grandeur, depuis une longueur de quelques pou- ces jusqu'à celle de vingt-vinq ou trente pieds; portons enlin nos regards sur des espèces plus petites; considérons les reptiles que la nature semble avoir confinés dans la fange des marais, DES REPTIIES. 173 ^dcs ovi- lumenls , les, nous urons les relents du s du Nou- les repti- é et de la )rient que is ses pro- is baignées de la zone ics reptiles et réunis- s connaître )ces de tor- vipares par |s celles qui i préfèrent ■ont au mi- oyons en- ;nt les eaux [comme des rses légions [itcs espèces Ide nuances dans leurs jegrés de la lelques pou- 3nte pieds; [spèces plus la nature les marais, afin d'imprimer partout l'image du mouvement et de la vie. Malgré leur diversité , tous ces reptiles se res- semblent entre eux par (juclques points de leur conformation particulière, par quel(iues-uns de leurs appareils et par les fonctions ([ui en sont le résultat. Examinons rapidement les particularités les [)lus remarquables relatives aux sens et à leurs organes i)ropres. Les reptiles ont tous reçu le sens de la vue; les plus grands de ces animaux ont même des yeux as- sez saillants et assez gros relativement au volume de leur corps. Habitant la }>lupart les rivages des mers et les bords des fleuves de la zone torride , où le soleil n'est prescpie jamais voilé par des nuages, et où les rayons lumineux sont rétlécbis par les lames et le sable des rives, il faut que leurs yeux soient assez forts pour n'être })as alté- rés et bientôt détruits par les flots de la lumière qui les inonde. L'organe de la vue doit donc être assez actif dans les reptiles. On observe , en ef- fet, qu'ils aperçoivent les objets de très-loin. D'ailleurs nous i'emar(|uerons dans les yeux de plusieurs de ces animaux une conformation par- ticulière qui annonce un organe délicat et sensi- ble; ils ont presque tous les yeux garnis d'une membrane clignotante, comme ceux des oiseaux, et la plupart de ces animaux , tels que les croco- diles et les autres lézards, jouissent, ainsi que les chats , de la faculté de contracter et de dilater leur prunelle, de manière à recevoir la quantité de lumière qui leur est nécessaire, ou à empê- cher celle qui leur serait nuisible d'entrer dans leurs yeux : par là ils distinguent les objets au 8 I 474 IIISTOIUE NATURELLE milieu des nuits, et lorsque le soleil le plus bril lant réi)aiid ses rayons ; leur organe est très-exercé ^ et d'autant plus délicat qu'il n'est jamais ébloui par une clarté trop vive. Si nous trouvions dans chacun des sens des reptiles la même force que dans celui de la vue, nous pourrions attribuer à ces animaux une très- grande sensibilité; mais tous les autres sens })a- raissent presque obtus, et d'abord l'ouïe semble bien moins parlaite que dans les autres classes des animaux supérieurs ; en effet , leur oreille interne , siège de l'audition , n'est pas composée de toutes les pièces qui servent à la perception des sons , dans les animaux les mieux organisés. Les reptiles n'ont point de conques externes pour recueillir les rayons sonores , et n'ont à la place que de petites ouvertures qui ne peuvent donner passage qu'à une très-[)etite quantité d'ondulations sonores. On peut donc imaginer que l'organe de l'ouïe est moins actif dans ces animaux que dans la plupart des quadrupèdes et des oiseaux. D'ail- leurs la plupart de ces animaux sont presque tou- jours muets, ou ne font entendre que des sons rauques, désagréables et confus. On ne doit pas non plus regarder leur odorat comme très-tin. Les animaux dans lesquels il est le plus fort ont, en général, le plus de peine à suj)porter les odeurs très-vives , et lorsqu'ils de- meurent trop longtemps exposés aux impressions de ces odeurs exaltées, leur organe s'endurcit, pour ainsi dire , et perd de sa sensibilité. Or, le plus grand nombre des reptiles vivent au milieu de l'odeur infecte des rivages vaseux et des marais remplis de corps organisés en putréfaction ; quel- l le plus bril »t trùs-cxercéy jamais ébloui des sens des ui de la vue, lux une très- très sens [)a- l'ouïe semble iutres classes , leur oreille )as composée la perception jx organisés, xtcrnes pour nt à la })lace ivent donner d'ondulations î l'organe de ,ux que dans seaux. D'ail- presque tou- ]ue des sons • leur odorat csquels il est s de peine à orsqu'ils de- ; impressions e s'endurcit, bilité. Or, le nt au milieu 2i des marais iction ; quel- J>ES RKPTifrs quos-uns do ces n„o i « ,' ^75 ««'" rassemblés e„' ir^l^'\ '""'r'^^ '"rsqu'ils «w>(>lé chez ]o Vroro I ' ''''" '"''"'""x J"'" ouverte ; ZS,; ™^^ '"■'■'"^■^ «'Ht ,nV paries oxtériJuro le ,^' """""' ^"•■« «"ni !„ d "ne grandeur extnôr. ;„' - ".''"""««'m sont seeond do leurs sens '"''"''" «)i„me le f'-j^ui en est le "" t '"'"''"''«''« '>- 'fs détails relatifs -inv ,f '■ "'"" ^'Woiis, dans f--^' leur laniu'os ;r """"'""« - ^u' n ''""leur visqueuse eUo "" ""'"«" d'une '■^"««.ettre Ijue diffid, : i'™"' ^''""■■'nièro à « ' «orps savoureux. ' '''' ""j-rossions des ^ "'''gard du touelier n . • •^omnie bien obtus dm.s Ws ' '" '^'^'"^^'^^ tous rocouveris d'éeai lés/ "'""'"^- •*''<'sf|ue •nodifierlour or,a„!s.r '"""' ''«'t-êlre „our « ''ours des i.u,„eu," ,„' ""^.' l!"'"' >' ^alentir f,^ 'rottements, et, , ar ooL"' """"'' '« '««•o ^eero,tre cette cl.ale r'uue .« 7"''"' ' l^"' '«-•« ^'en-ent et de la vie ïê' e^ ' " ' "''' ''" "'ou- f ut-être, au eontrai're en ''"'^ '™,' ^ ^''" '""''; ---oi.eunefl-etdu';r,S S-:|V--' '-^'aiMjr qui anime HJ, !; .^ M ri! Il $' '!' f: II : !. I 176 HISTOIRE NATURELLE CCS animaux. Quoi qu'il en soit, leur sang csl moins chaud que celui des mammitëres et des oi- seaux. C'est pour cela que les reptiles et les pois- sons, ainsi que tous les animaux inférieurs, sont appelés animaux à sang froid ; leur corps , en effet , n'a [)oint de température propre , mais se trouve toujours au même degré que le milieu qui l'enveloppe. C'est encore pour cette raison que dans les froids un peu rigoureux les reptiles tom- bent dans un engourdissement léthargique , qui ne cesse que quand la douce influence de la chaleur vient les ra})peler à l'existence. Écoutons M. le comte de Lacépède décrire cet état de torpeur hi- bernale avec son style riche et puissant. « La cha- leur de l'atmosphère est si nécessaire aux quadru- pèdes ovipares que , lorsque le retour des saisons réduit les pays voisins des zones torrides à la froide température des contrées beaucoup plus élevées en latitude , les quadrupèdes ovipares perdent leur activité ; leurs sens s'émoussent , la chaleur de leur sang diminue , leurs forces s'affai- blissent ; ils s'empressent de gagner des retraites obscures , des antres dans les rochers , des trous dans la vase , ou des abris dans les joncs et les autres végétaux qui bordent les grands fleuves. Ils cherchent à y jouir d'une température moins froide , et à y conserver , pendant quelques mo- ments, un reste de chaleur prêt à leur échapper. Mais le froid croissant toujours , et gagnant de proche en proche , se fait bientôt sentir dans leurs retraites , qu'ils paraissent choisir au milieu de bois écartés , ou sur des bords inaccessibles , pour se dérober aux recherches et à la voracité de leurs ennemis pendant le temps de leur sommeil sang est et des oi- , les pois- 3urs , sont corps, en 3 , mais se milieu qui raison que ,ptiles lom- ^gique , qui le la chaleur atons M. le torpeur hi- it. « Laclia- aux quadru- r des saisons ,ovrides à la iaucoup plus jes ovipares Lousscnl, la 'orées s'attai- dcs retraites 1rs , des trous ^ joncs et les lands fleuves, ■rature moins quelques mo- ur ccliapper. ;t gagnant de itir dans leurs au milieu de issibles , pour «a voracité de leur so mmeil DES REPTILES. 177 hibernal , où ils ne leur olfriraient qu'une masse sans défense et un a{)pât sans danger. Ils s'en- dorment d'un sommeil profond ; ils tonibent dans un état de mort apparente , et cette torpeur est si grande, qu'ils ne peuvent être réveillés par aucun bruit , par aucune secousse , ni même ))ar des blessures; ils passent inertement la saison de l'hiver dans cette espi'^ce d'insensibilité absolue , où ils ne conservent de l'animal (pie la forme , et seulement assez de mouvement intérieur pour éviter la décomposition à lacjuelle sont soumises toutes les substances organisées réduites à un re- pos absolu. Ils no donnent que quehiues faibles marques du mouvement (|ui reste encore à leur sang, mais qui est d'autant i>lus lent que souvent il n'est animé par aucune expiration ni insj)ira- tion. Ce qui le prouve , c'est qu'on trouve pres- que toujours les reptiles engourdis dans la vase et cachés dans des creux le long des rivages , où les eaux les gagnent et les surmontent souvent , où ils sont , par conséquent , beaucoup de temps sans pouvoir respirer , et où ils reviennent cepen- dant à la vie dès que la chaleur du printemps se fait de nouveau ressentir. « Mais comme tout a un terme dans la nature , si le froid devenait trop rigoureux ou durait trop longtemps , les reptiles engourdis périraient. La machine animale ne peut , en ell'et , conserver qu'un certain temps les mouvements intérieurs qui lui ont été communiqués. Non-seulement une nouvelle nourriture doit réparer la perte de la sub- stance qui se dissipe , mais ne faut-il pas encore que le mouvement intérieur soit renouvelé , pour ainsi dire, par des secousses extérieures, et que des i ,!• » ' I ^ 1,1* d78 IIISTOIUE NATURELLE S(?nsations nouvelles remontent tous les ressorts ? » La niasse totale du corps des quadrupèdes ovi- pares , et des rej)tiles en général , ne perd aui une })artie très-sensible de substance pendant leur longue torpeur ; mais kis j)oi'tions les plus exté- rieures , plus soumises à l'action desséchante du froid, et i)lus éloignées du centre du faible mou- vement interne qui rcsîe encore , subissent une sorte d'altération dans la plupart des reptiles. Lorsque cette couverture la i)lus extérieure n'est pas une partie osseuse, comme dans les tortues et dans les crocodiles , elle se dessèche , perd son organisation , ne })eut i)lus être unie avec le reste du corjis organisé , et ne participe plus à ses mou- vements internes ni à sa nourriture. Lors donc (pie le prinlem})s redonne le mouvement aux rep- tiles , la première peau , soit nue , soit garnie d'é- cailles, ne fait plus partie en quelque sorte du corps animé ; elle n'est plus pour ce corps qu'une substance étrangère ; elle est repoussée , pour ainsi dire, par des mouvements intérieurs qu'elle ne partage plus. La nourriture qui en entretenait la substance se porte cependant , comme à l'ordi- naire , vers la surface du corps ; mais au lieu de réparer une peau qui n'a presque plus de commu- nication avec l'intérieur, elle en forme une nou- velle , qui ne cesse de s'accroître au-dessous de l'ancienne. Tous ces elTorts détachent peu à peu cette vieille peau du corps de l'animal, achèvent d'ôter toute liaison entre les parties intérieures et cette peau altérée qui , de plus en plus privée de toute ré})aration , devient plus soumise aux causes étrangères qui tendent à la décomposer. Atta- quée ainsi des deux côtés , elle cède , se fend , et 1 PES REPTILES. 179 sorts? » dos ovi- auiunc lut leur ius cxté- iiaiilo du :)k' niou- SLMit une rcptilos. !ure n'est tortues et perd son ce le reste i ses niou- ^ovs donc L aux rep- garnie d'é- e sorte du Irps qu'une ,ée, pour |urs qu'elle ntretenait e àl'ordi- u lieu de ^ conimu- unc nou- cssous de ipeu à peu achèvent [prieures et privée de ux causes ser. Atta- icfend, et (■ Vanlmal, rovctu d'une peau nouvelle, sort de cet, espèce de fourreau , qui n'était plus pour lui (ju'un corps embarrassant. (l'est ainsi ({iw le dépouillement ainniel des quadrupèdos ovipares nous parait devoir s'opé- rer, mais il n'est pas seulement pr iduit jvar l'en- gourdissement. Ils (juittent également leur pre- mière peau dans les i)ays où une températ'ire ])lus chaude les garantit du sommeil de l'hiver. Quel- (pies-uns la (luiltent aussi ])lusieurs Ibis i)endant l'été des contrées tempérc'cs. Ltî mémo eiïc't est produit par des causes ojjposc'cs ; la chaleur de l'atmosphère équivaut au froid , et au défaut do, mouvement, elle dessèche également la })eau , en dérange le tissu et en dt'truit l'organisation. Lorsque les reptiles quittent leur vieille couver- ture , leur nouvelle peau est souvent assez molle pour les rendre plus sensibles aux chocs des objets extérieurs ; aussi sont-ils plus timides, plus ré- servés , pour ainsi dire , dans leur démarche , et se tiennent-ils cachés, autant qu'ils le peuvent, jusqu'à ce que cette peau ait été fortifiée par de nouveaux sucs nourriciers et endurcie par les im- pressions de l'atmosphère. DIVISIONS GÉNÉRALES DES REPTILES EN DIFFÉRENTS ORDRES. Linnée , le fameux classificaleur suédois , avait parfaitement saisi les nuances extérieures d'orga- nisation pour en faire les caractères de ces grou- i il Il dSO HISTOIRE NATURELLE pcs zooteclinuiuos. Miiis , comme nous l'avons (lit (Icins notre introduction , ses distributions d'ordres (!t de genres , appuyét^s trop souvent unic|uement sur des diflenMices secondaires ou tertiaires, n'ont [)u être maintenues dans la mé- thode analytique sévère des naturalistes moder- nes. Linnée avait désigné sous le nom tVampki- bics la plupart des animaux que nous appelons aujourd'hui reptitea ; il avait même renfcîrmé dans le même groupe quehjues poissons chondroptéry- giens qu'il nommait amphibies nageants, dette dénomination d'ami)hibies a été peu favorable- ment accueillie des zoologues, et on a cherché immédiatement à poser les fondements d'études plus sérieuses i)our les classer d'après les données invariables et les principes rationnels de l'orga- nisation intérieure. Ce fut le célèbre Daubenton qui , guidé par un esprit judicieux , et éclairé par le flambeau do Tanatomie , traça le premier la ligne de circon- scription de ce que nous nommons maintenant la classe des reptiles. Lacépède , dans son immortel ouvrage des qua- drupèdes ovipares , des reptiles et des poissons , suivit les distributions zooclassiques de Dauben- ton , qu'il perfectionna dans les distributions gé- nériques , et qu'il surpassa de beaucoup par ses descriptions nettement conçues et largement tra- cées. M. Alex. Brongniart a publié une classification de ces animaux bien plus naturelle que les précé- dentes, et qui a obtenu l'assentiment des hom- me sversés dans cette étude; M. Cuvier l'a adoptée dans son grand ouvrage , le Règne animal dis- s l'avons tributions ) souvi'nt tlairos ou ns la mo- ps niodtT- i iVamphi- s apiJolons ftîrmé dans ndroptôry- mts. Ottc lavorablc- a i*bercbé lis dï'tu'Jos les données à de l'orga- , guide par [lambeau de de circon- aintenanl la ige des qua- (s poissons , le Dauben- tbutions gé- )up par ses Tement tra- llassificatiou les précé- It des bom- l'a adoptée mimai dis- DES REPTILES. 18i trihué d'après son organisation. Co qui lui im- prime surtout lenu'lu't delà stabilité, c'est «pi'il a suivi une niarcbe beaucoup plus rationnelle (jue ses devanciers. Les naturalistes, tpii s'étaient occupés juscpi'à ce jour de la classilication di's reptiles , avaient eu, presque tous, plus d'i'gards à (h's ca- ractères extérieurs, tranchés à la vérité, mais qui n'avaierjt ))as une très-grande importance. Ils avaient néglige* ceux (pie leur olVraient l'anatomie , lo développement , les mo'urs et les habitudes d(î ces animaux ; la l)ase de leur méthode n'était pres(]ue fondée que sur la présence des pattes et de la queue. M. Alex, lîrongniart a lait apercevoir sans peine le vice d'un pareil systt'me , et |>rouva qu'il fallait , dans toute méthode , épuiser les ca- ractères des degrés su[)érieurs, tels (pie ceux que fournissent les organes les plus essentiels à la vie , avant de descendre aux caractères de degrés in- férieurs , comme ceux que l'on tire des organes du mouvement, des téguments, etc. Ce natura- liste, d'après ses principes, a divisé les replik^s en quatre ordres dont voici les noms et les carac- tères distinctifs : Premier ordre : Les chéloniens , ou les tortues. Ces reptiles n'ont point de dents enchàssi'es , mais leurs mâchoires so.it envelo])j)('es de gencives cornées et tranchantes, leur corps est couvert d'une (nirapai^c ; ils ont deux oreillettes au (^œur, un estomac plus volumineux (jue celui des autres reptiles; ils pondent des (Pul's à (xxjuille calcaire et solide ; les végétaux sont leur nourriture. Second ordre : \. es sauriens. Ils répondent aux k';zards de Linnée. Tous ces animaux ont encore deux oreillettes au (^œur , des I^v 18'2 IIISTOinE N\Tl'nEM,E ooios, un storniiui (ît un corps couvort (Vrraillos. Les œufs sont rcvrtiis d'une croule calcaire , et les |>etits (|ui en sortent n'ont pas de inc'tainor- j)l)osesàsuhir. Troisième ordre : Les ophidiem, ou les ner- penls. Ils ont de longues cotes arquées , mais sans sternum , et une seule on^ilhUtcMui cœur; le cor[)S est fort allongé, dépourvu de pattes. Quatrième ordre : l.vi^halrnncm. Cet ordre comprend les crai)auds , les rainettes , les grenouilles et les salamandres. Tous ces rep- tiles n'ont ([u'une oreillette au cœur , leur sque- lette est dé[)ourvu de côtt's véritables ; ils ont des pattes et la peau unie. Les petits ont , dans les l)remiers jours de leur existence, des branchies, et s'éloignent par leurs l'ormes de leurs parents. Les salamandres avaient été mal à pro[)Os réunies avec les lézards , quoi(|u'elles aient avec eux (piel- qucs rapports de conformation extérieun^ ; ce- pendant le lait seul des métamorphoses de la première époijue de leur vie devait les en séparer et les mettre à la place qu'elles occupent mainte- nant. t' o^^^S^o PREMIER ORDRE DES REPTILES. LES CHÉLONIENS, ou LES TORTUES, Avant d'entreprendre l'histoire des mœurs de ces singuliers animaux , nous devons jeter en avant rt tVrcaillos. niKain» , (^t le inc'liunor- ou les ser- ; , mais sans jour; U'rori)S los rainetlos , fous CCS rcp- r , leur scjuc- »s ; ils ont des ont, clans les les branchies , leurs parents, iropos réunies ivec euxipicl- téricurc ; ce- phoses de la Iles en séimrcr binent mainte- iS. ITUES. les mœurs de jeter en avant nr.s nEi'Tii.Ks. 18.1 (piehpies traits sur IcMir orj^'anisation particulière. Il scinhie (juc l'auteur de la natiu'c ait voulu leur prodijJtner les inarcpies d'une atleuliou toute sp(''- ciale. La cuirasse forte etsolid(» ré- sence du sang artéi'iel ; et son énergie de l'ahon- dance et de la chaleur vitale qu'il conmiunique. Ces circonstances n'ayant point lieu chez les tor- tues, nous pouvons dire qu'en général la contrac- tibilité musculaire a très-peu d'énergie , et ({ue tous leurs mouvements devront être d'une inexprimable lenteur: chacun sait le proverbe, lent comme une torlue. Dans les climats brûlés par un soleil ar- dent, la température extérieure qui enveloppe le corps des tortues peut lui communiquer cette chaleur vivifiante et puissante dont il est privé intérieur(;ment. C'est alors que nous pouvons voir quelques-uns de ces animaux doués d'une force, d'une agilit(', d'une énergie, si rares dans les autres individus du même ordre moins favo- risés de la nature. Si les tortues n'ont pas des sensations très-vi- ves, ni des mouvements très- variés, nous pouvons dire qu'elles ont reçu une sorte de compensation dans la ténacité et la durée de leur vie. On a vu des tortues survivre à des mutilations extrême- ment cruelles, et certainement mortelles pour la plupart des autres animaux. C'est ainsi (]ue Hédi m 1,r ii II 186 HISTOIRE NATURELLE rapporte avoir vu une tortue vivre six mois sans cerveau, et un autre individu vivre encore vingt- trois jours après que la tête avait été séparée du corps; enfin, au rapport du môme auteur, une tortue terrestre vécut dix-huit mois sans nourri- ture. Quant à leur longévité , on a sans doute ra- conté beaucoup de fables à ce sujet, mais on a vu des exemples remarquables de tortues fluviatiles et lacustres qui ont vécu plus de quatre-vingts ans. Les tortues ont des mœurs très-variées; les unes vivent toujours dans la mer, les autres dans les eaux douces, enfin que ques-unes sur la terre et dans les endroits secs et arides: de là la triple division de l'ordre des chéloniciis en trois famil- les, les tortues marines, les tortues d'eau douce et les tortues terrestres. i ;t ]') P« FAMILLE DES CHÉLONIENS. TORTUES MARINES. Les tortues marines sont assez faciles à recon- naître au premier coup d'œil à leur carapace et à leur plastron très-aplatis , et à leurs pattes lar- gement aplaties en forme de rames. Ces animaux sont bons et parfaits nageurs; la mer forme leur séjour favori ; ils y paissent dans ses profondeurs les algues et les autres plantes marines, et n'en sortent que pour déposer leurs œufs sur le sable des rivages. six mois sans encore vingt- été séparée du e auteur, une s sans nourri- sans doute ra- , mais on a vu tues fluviatiles quatre-vingts es- variées; les les autres dans les sur la terre de là la triple en trois famil- les d'eau douce NIENS. faciles à recon- ur carapace et à eurs pattes lar- 3s. Ces animaux mer forme leur ses profondeurs larincs, et n'en mis sur le sable u !i -1 \ m ' V 1 l 1 w 1 ■ ''' la Tortue franche. p. 187 lii I' p. t87 ::> ■■^K^ DES REPTILES. LA TORTUE FRANCHE. 187 Un dos plus beaux présents que la nature ait faits aux habitants des contrées équatoriales , une des productions les plus utiles qu'elle ait déposées sur les confins de la terre et des eaux , est la grande tortue de mer, à laquelle on a donné le nom de tortue franche. L'homme emploierait avr-c bien moins d'avantage le grand art de la navigation, si vers les rives éloignées , où ses désirs l'appel- lent, il ne trouvait dans une nourriture aussi agréable qu'abondante un remède assuré contre les suites funestes d'un long séjour dans un espace resserré, et au milieu de substances à demi putré- fiées, que la chaleur et l'humidité ne cessent d'altérer. Cet aliment précieux lui est fourni par les tortues franches, et elles lui sont d'autant plus utiles qu'elles habitent surtout ces contrées ar- dentes où une chaleur plus vive accélère le déve- loppement de tous les germes de corruption. On les rencontre, en etfet, en très-grand nombre sur les côtes des îles et des continents de la zone torride, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau- Monde. Les bas-fonds, qui bordent ces îles et ces continents, sont revêtus d'une grande quantité d'al- gues et d'autres plantes que la mer recouvre de ses ondes , mais qui sont assez près de la surface des eaux pour qu'on puisse les distinguer facilement lorsque le temps est calme. C'est sur ces es|)èces de prairies qu'on voit les tortues frant hes se i)ro- mener paisiblement. Klles se nourrissent de l'herbe de ces pâturages. Elles ont (juelquefois .s .1 '"vl I , Jil : :i i i'' ï ! A 188 HISTOIRE NATURELLE six OU sopt pieds de longueur, à compter depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue, sur trois ou quatre de largeur, et quatre pieds ou environ d'épaisseur dans l'endroit le plus gros du corps : elles pc'sent alors près de huit cents livres. Elles sont en si grand nombre, qu'on se- rait tenté de les regarder comme une espèce de troupeau rassemblé à dessein pour la nourriture et le soulagement des navigateurs qui abordent auprès de ces bas-fonds, et les troupeaux marins qu'elles forment le cèdent d'autant moins à ceux qui paissent l'herbe de la surface du globe, qu'ils joignent à un goût exquis et à une chair succu- lente et substantielle une vertu des plus actives et des plus salutaires. On fait des bouillons de tordue franche, que l'on regarde comme excellents pour les pulmoni- ques , les cachectiques , les scorbutiques , etc. La chair de cet animal renferme un suc adoucissant, nourrissant , incisif et diaphorétique. Les tortues franches, après s'être repues au fond de la mer, se ra[>prochent de l'embouchure des grands fleuves, et viennent y chercher l'eau douce, dans laquelle elles paraissent se com- plaire, et où elles se tiennent paisiblement la tête hors de l'eau , pour respirer un air dont la fraicheur semble leur être de temps en temps né- cessaire. Mais n'habitant que des côtes dange- reuses pour elles, à cause du grand nombre d'en- nemis qui les y attendent , et de chasseurs qui les y poursuivent, ce n'est qu'avec précaution qu'el- les goûtent le plaisir de humer l'air frais et de se baigner au milieu d'une eau douce et courante. A peine ai)erçoivent-elles l'ombre de, (luehiue ob- I ¥: }v depuis la queue , pieds ou plus gros luit cents qu'on se- espèce de nourriture [ abordent ux marins ins à ceux obe, qu'ils lair succu- lus actives incbe, que s pulmoni- s, etc. La oucissant, repues au nboucbure Ircher l'eau se com- )lement la lir dont la temps né- es (lange- ibre d'en- lurs qui les Ition qu'el- liis et de se courante. licUiue ob- DES REPTILES. jet à craindre , qu'elles plongent e au fond de la mer une retraite plus sfire 180 ont chercher La chaleur du soleil suffît [)our faire éelore les œufs des tortues dans les contrées qu'elles habi- tent. Vingt ou vingt-cinq jours après qu'ils ont été di'posés, on voit sortir du sable les petites tor- tues, que leur instinct conduit vers les eaux voi- sines, oîi elles doivent trouver la sûreté et l'ali- ment de leur vie. Klles s'y traînent avec lenteur; mais trop faibles encore pour résister au choc des vagues, elles sont rejetées par les tlots sur le sable du rivage, oîi les grands oiseaux de mer, les crocodiles , les tigres ou les couguars se ras- semblent pour les dévorer; aussi n'en échappe- I t-il que très-peu. L'homme en détruit d'ailleurs un grand nombre avant (ju'elles soient dévelop- pées; on recherche même dans les îles où elles abondent, les œufs qu'elles laissent sur le sable, et qui donnent une nourriture aussi agréable que saine. On prend aussi les petites tortues qui vien- nent de naitre, pour les renfermer dans un parc sur le bord de la mer, où on les laisse croître pour en avoir au besoin. C'est à l'époque de la ponte que les pécheurs prennent les grandes tortues fe- melles, dont la chair est plus estimée que celle des mâles. Dès l'entrée de la nuit, et surtout lors- que la nuit leur prête une lumière favorable, ils se rende it sur le rivage où les tortues ont cou- tume de pondre : là ils attendent dans le silence qu'elles sortent de l'eau ou qu'elles y reviennent; dès qu'ils les aperçoivent, ils les assomment à coups de massue, les retournent avec rapidité, sans leur donner le temps de se défendre , en lan- çant une grande quantité de sable, qu'elles font h t M t II a : ! ' 190 inSTOlUE NATURELLE qudqiiorois jaillir sur les assaillants avec leurs nageoires. Plusieurs hommes se réunissent pour cette pêche, et emploient même le secours des le- viers lorsque les individus sont très-grands. I.a carapace des tortues marines, étant presque plate ou du moins peu convexe, ne leur permet pas de se remettre sur les pattes; et une fois renversées ou chavirées, suivant l'expression des pêcheurs, elles périssent dans cet état. Les amateurs de fables pourront nous dire que les tortues , ne pouvant pas se défendre , jettent des cris plaintifs et versent des torrents de lar- mes. Nous n'ajouterons point foi à ce mer- veilleux , et nous penserons seulement que la crainte, le sentiment de la douleur peuvent faire produire à cet animal une espèce de gémisse- ment. Si les matelots sont en assez grand nombre, ils retournent dans l'espace de trois heures qua- rante à cinquante tortues qui renferment une grande quantité d'œufs : ils traînent dans les parcs , et renversées, celles qu'ils veulent conserver; les autres sont mises en pièces; la chair, les intes- tins mêmes , les œufs en sont salés ; la graisse leur fournit une huile jaune et verdâtre, employée dans les aliments, lorsqu'elle est fraîche, et qui sert toujours à brûler ; les grandes tortues en don- nent jusqu'à trente-trois pintes. Si l'on ne veut point saler la tortue afin de la manger fraîche ; on enlève le plastron , la tête , les pattes , ainsi que la queue , et on fait cuire la chair dans la carapace. La portion contiguc au plas- tron est la plus estimée. Les sucs de la chair, ainsi que les œufs, conviennent particulièrement its avec leurs omissent pour leeours des le- ès-grands. I.a presque plate pei'met pas de ois renversées Jes pêcheurs, lous dire que îudre, jettent •rents de lar- à ce mer- tïient que la peuvent faire de gémisse- I nombre, ils heures qua- ferment une ms les parcs , onserver ; les ir, les intes- i graisse leur î , employée iche, et qui :ues en don- le afin de la la tête , les Liire la chair uë au plas- fle la chair, culièrement 1*ES HEPTIlEs '•' îoS.r t;:.r™-""^ --toi,. ,. '>-N en clouant ^\':r,:r'V''' ''';■■'• '• - ■■ont il tortue ù an 0 oHr ''"-' ' ' '"■"''■''- Vftue de ces belles «.ailles aTT, V"'^ '"- P'u« recules, ont dcWé I s^"!,' jf, ''%'''^''''«-'' '^'« tuoux : effacées dans ,lt t ' '''" P'"^ ««mp- Par l'éclat de l'or et 1 ! .0^' , '""'' "'«'"™'^ aw pierres dures eU^n' ''"" '" '«'"««donnés P'oiopresque n us l'r2'"'''',"''ù °" "« '«« «"n- mais éléga'ntsf l'^^^^"™;-; f bijoux simples, bornée, et peùt-ftreTe J°, , '^"""o osl plus écailles de L "r , e ^. P'"' P"'- »'«''' «' "es '«"'■ par leur coml ""' "'"'''" '''^ '"" ^•''- P>".so'latan"es eTpr"/^'T 'f ^"^•^'«"«^- Nouveau-Mond.. en a r7n, T '' '''■•™"^'«« ^u tité dans ra cien le? " ""' grande quan- général: on s>e„ sir d'an/'f T' ''«^•«"" Pl"s 'ont moins. '^ ""*«"' P'"« qu'elles coû- " est aisé de reconnaître la tortue caret au lui- i'H ;S( Il :l. ' kl 192 HISTOIRE NATURELLE sant (les écailles placées sur la carapace , et sur- tout à la manière dont elles sont disposées: elles se recouvrent comme les ardoises qui sont sur nos toits. Klles sont d'ailleurs communément au nom- bre de treize sur le disque, et elles y sont placées sur trois rangs. On rencontre le caret dans les contrées chaudes de l'Amérique , mais on le trouve aussi dans les mers de l'Asie. C'est de ces dernières (ju'on ap- portait surtout les écailles fines dont se servaient les anciens, même avant le temps de Pline, et que les Romains devaient d'autant plus estimer qu'el- les étaient plus rares et qu'elles venaient de plus loin ; car il semble qu'ils n'attachaient de valeur qu'à ce qui était pour eux le signe d'une plus grande puissance et d'une domination plus étendue. Les œufs du caret sont plus délicats que ceux des autres tortues , mais sa chair n'est point du tout agréable; elle a même, dit-on, une Ibrte vertu purgative , et cause des vomissements vio- lents. i8^)?o Iî« FAMILLE DES CHÉLONIENS. LES TORTUES D EÂU DOUCE. N Les tortues d'eau douce se distinguent des pré- cédentes par la forme des membres qui ne sont plus largement aplatis en nageoires , mais qui ont les doigts bien distincts et réunis par des palmu- res pour faciliter la natation. Leur enveloppe est généralement plus aplatie que celle des tortues de terre. rapaco, et sur- lisposôes : elles [ui sont sur nos •ment au noni- i y sont placées ntrées chaudes aussi dans les Tes (ju'on ap- nt se servaient î Pline, et que estimer (ju'el- naicnt de plus ient de valeur ne plus grande étendue, cats que ceux l'est point du •n, une forte ssements vio- lENS. Lient des pré- qui ne sont mais qui ont r des palmu- nveloppe est es tortues de i I>ES HEPTILES. ^jj^ I> KUIlOPli. '« bout du n.u.soI Vu ?r ' ? '"■'"""'' '''•I'"i« "•excède p„.s ordi, i,Z:Ù T!'"'"^ '"'' '" ''"'•"•' et sa largeur trois ou .Jûa.,,. '" "" '"'" ''""«es, Asio, au Japon, daus lef ' ' j"'"" ™''<"'e ™ Elle sVngourdit pend 1 H ■^"""^"•^ '"^'''' etc. «on, consiste en un tZT "^ '*"« «"i" Jeur quelle creusé dans t ?"'""'"""''' ''™'""- l'automne, et qui éxt.r, n '""" '"'' '» «" ^o rée d'un ,„ois. lé nrim;i '?'" '^^''i' ^e la du- ehanger de demeure e^n ""!'"'" "' '"' '^" partie de cette sai on'da s iC" ■ '''"'^ «^""''^ vont à la surface lorsan'l^ f '. ' ^ ^ "''"'"' «o»" .«^a tortue blb^e"-;^-.;:;^- à terre. Pl"s.eurs endroits aquatires ' ' " r""'""'' "" 'es plus méridionaux de h i. '''^I"»'''emenls «hône, dans les ma^is'd'ile^'re' o"''f ^ '" ™-:te%ii:.: "-"'-^vi:rnes^Mr ."'ils suCtTe Jpt:lt^^^ -""-^ ' no^edesbabitantsdt^tC^nrej! i F';] ^ fr i |h }■ i', i '-) il. i ';y ! 'il I ii)\ IIISTOIKF. N\Tini,l,l,K Son i^ont pour les limaçons , les iiiscclcs ri les vers, la rend utile élans les jardins, et soit par cette raison, soit parce que sa chair est en)|>l<»yée on ni('(lecine , on en l'ait lUi sniimal (loinesti(pi(î que l'on conserve dans des bassins j)leins d'eau , on ayant soin d'y placer inie planchette inclinée pour (|u'il puisse sortir de l'eau à volonté. Si cette tortue est utile dans les jardins, elle est nuisible dans les étangs ; elle saisit, à ce (pie l'on rapporte, des [)oissons inénie assez gros sous le ventre, leur l'ait perdre le sang |)ar(les blessures cruelles, et les entraine au fond de l'eau pour l 'S y dévorer, no laissant (pie les arêtes c^t les parties les plus cartilagineuses. Leur vessie aérienne est (piehjuet'ois rejet('e , et sa i)résence , sur la sur- face des eaux , décèle le terrible destructeur de ces poissons. LA TOIITUE A nOriE. La tortue à boîte a [)our patrie l'Américiuc sep- tentrionale. Kilo est longue de quatre pouces trois lignes , ot large de trois pouces. La carapace est très-bombée, le plastron n'est point échancré ; mais ses parties ant('Tieures ot postérieures for- ment deux espèces de battants qui jouent sur une charni(Te cartilagineuse, couverte d'une |)eau élasticfue et placée à l'endroit où le }>lastron se réu- nit à la couverture supérieure ou carapace. La tortue peut ouvrir ou fermer à volonté ces deux battants en les appliquant contre les bords de la carapace , do manière à être alors renfermée comme dans une boite , d'où lui vient son nom. ) séries ri les et s«>il par ^slenipl» >>('♦* (l(»nH'sli(|iu; )le"ms d'eau , >'Ue inclinée onlé. (lins, elle est à ce (jne l'on jrros sons le ;les blessures l'eiiupour I ^s et les parties aériemie ost , sur la sur- estructeur do mériquc sep- L^ pouces trois i carapace est mt écbancrc ; lérieures for- ouentsur une d'une peau istron se réu- carapace. La Inté ces deux s bords de la ermée comme m. DES HKI'TII.KS. 105 lll» FAMILLE DES Cni:LOMENS. LES TORTL'ES DE TEIUŒ. Les tortues terrestres ont la carapace beaucoup [)lus bombée tpie dans les espèces ipie nous venons de parcourir; leurs jambes, (omme troinpK'es, à doijjçts fort courts et réunis de très-près jusipi'aîix onyles, [)euvent se retirer entièrement sous la ca- rapace. Les pieds antti'ieurs ont cin(| onj^les , et les [joslérieurs n'en ont que cpialre, tous gros et coniques. LA TOIITIE GIIECOI E. On nomme ainsi la tortue tern^stre la plus com- mune dans la ^^liècc et dans plusieurs conti'ées tenq)érées de l Europe. On la rencontre dans les bois et dans h-^ terres élevées : il n'est personne qui ne l'ail vuk^ ou ((ui ne la comiaisse de nom. Depuis los anciens jus(iu'à nous, tout le monde a parlé de sa lenteur; le pbilosoplie s'en est servi dans ses raisonnements, le poëte dans ses ima^^'s, le peuple dans ses |)roverbes. La tort ne terrestre peut en eiï'et passer pour le j)lus lent des (piadru- pèdes ovi[)ares. Les tortues grecques ressemblent , à beaucoup d'égards, aux tortues d'eau douce. Leur taille va- rie beaucoup suivant leur âge et les pays qu'elles habitent. Il parait que celles qui vivent sur les montagnes sont plus grandes que les tortues de , I' t il! !'» .itlUfÊàiatm i96 HISTOIRE NATURELLE plaines. On en trouve qui ont environ quatorze pouces de longueur totale sur près de dix pouces de largeur. La tortue grecque se nourrit d'herbes, de fruits et môme de vers , de limaçons et d'insectes ; mais comme elle n'a pas l'habitude d'attaquer des animaux d'une taille plus considérable , ses mœurs sont extrêmement douces ; elle est aussi paisible que sa démarche est lente , et la tranquillité de ses habitudes en fait aisément un animal domes- tique, que l'on voit avec plaisir dans les jardins, où elle détruit les insectes nuisibles. Comme toutes les autres tortues , elle peut se passer de manger pendant très-longtemps. Gé- rard Blasius garda chez lui une tortue de terre qui, pendant dix mois , ne prit aucune nourriture ni aucune boisson. La tortue grecque peut vivre longtemps , et un naturaliste en a observé une en Sardaigne qui se trouvait dans une maison depuis quatre-vingts ans , comme un vieux domestique. DEDXIÈHE ORDRE DES REPTILES. LES SAURIENS. W ! f „ î! 1 L'ordre des sauriens renferme tous les reptiles qui , par leur conformation générale , se rappro- Ja chent le plus des lézards. Tous ces animaux ont le corps allongé , porté sur quatre pattes , et ter- d( on quatorze dix pouces 'herbes, de îl d'insectes; 'attaquer des c, ses mœurs aussi paisible ranquiUité de ninial domes- is les jardins, ; elle peut se >agtemps. Cé- ,ortue de terre une nourriture igtenips et un ,ardaigne qui se s quatre-vingts mus. tous les reptdcs Lie, se rappro- Ics animaux ont pattes, et ter- DES REPTILES. 197 miné par une assez longue (jueuo. Cet ordre, as- sez mal circonscrit pendant longtemps , est ren- fermé maintenant par la méthode dans des limites naturelles et bien tranchées. On avait lait entrer dans cette série des lézards toutes les salaman- dres , d'après leur aspct extérieur , mais sans nulle considération des mœurs , des habitudes , de l'organisation intérieure , et surtout des méta- morphoses complètes (jue subissent toutes les sa- lamandres, et qui les ont fait ranger avec beau- coup de raison |)armi les batraciens. La peau de ces animaux est revêtue d'une cou- che épidermique assez épaisse et inégale , (pii forme des espèces d'c'caiiles ou de pla(pies phis ou moins grandes. La bouche, largement fendue , n'est pas munie de lèvres charnues , mais est ar- mée de dents , en général de forme conicjue, qui servent à saisir et à retenir la proie, mais rare- ment à brover les aliments. La nourriture des sauriens consiste essentiellement en matières ani- males , et leur estomac, ainsi que tout le reste du tube digestif, est en rap})ortavec ce régime. La conformation extérieure des sauriens ofl're de nombreuses variétés , leurs habitudes n'en pré- sentent pas moins. Les plus g.nnds, tels que les crocodiles, habitent les tleuves et les marais: les autres vivent, les uns au milieu des bois , dans les déserts, les autres dans les lieux habités sous les pierres, dans les murs. Les dragons se tien- nent sur les arbres , et s'élancent de branche en branche, en se soutenant en l'air, à l'aide d'une large membrane latérale en forme d'aile. Les lézards ont la vie très-dure, ils supporten des diètes de plusieurs mois , et malgré ces longs 9 ! \t i I' 198 HISTOIRE NATURELLE jeûnes , ils subissent leur mue , comme s'ils avaient été nourris pendant ce temps. Les époques aux- quelles ils prennent une robe nouvelle , sont le printemps et l'automne. La saison de l'hiver ve- nant à détruire ou à iaire disparaître les insectes , les vers dont ils s'alimentent, on les voit se retirer dans des trous, où ils s'engourdissent jusqu'à ce que le soleil les ranime avec la nature. Les lé- zards de nos contrées commentent à sortir de leurs retraites vers la fin de février. Les premiers essais de leur liberté consistent à sortir la tête hors de la fente de la muraille qu'ils habitent , et à recevoir la chaleur bienfaisante de l'astre du jour. Ils le chargent bientôt après du soin de vi- vifier et de faire éclore leurs œufs , qui ont une coquille calcaire , de même que ceux des tortues , et qu'ils enfouissent dans la terre ou dans le sable. LE CROCODILE. Ce genre renferme un bien plus grand nombre d'espèces qu'on l'avait cru d'abord ; les natura- listes , ne s'étant décidés que sur des caractères superficiels , avaient rangé ensemble le crocodile du Nil , le cayman de l'Amérique et le gavial des bords du Gange. Des observateurs plus clair- voyants ont cherché à dissoudre une société aussi informe, et à placer tous ces animaux suivant leurs rapports naturels. Le crocodile , en général , est parmi les lézards ce qu'est le lion dans la classe des quadrupèdes vivipares , ce qu'est l'aigle aux autres oiseaux ; tous sont autant de maîtres redoutables ; l'un a 'ils avaient >qucs aux- e, sont le l'hiver ve- ;s insectes , ►it se retirer jusqu'à ce rc. Les lé- à sortir de ^cs premiers )rtir la tête habitent, et e l'astre du i soin de vi- qui ont une des tortues , lans le sable. rand nombre ; les natura- Les caractères le crocodile le gavial des plus clair- société aussi ,aux suivant a les lézards quadrupèdes Itres oiseaux; labiés; Vun a DES REPTILES. 499 pour son domaine les vastes solitudes de la zone torride , l'autre celui des airs. Habitant de la terre et des eaux , le crocodile semble étendre plus loin sa j)uissance ; elle est d'autant plus terrible , que ses forces , à raison de la température de son sang , s'affaiblissent moins vite, qu'il vit plus long- temps, et que sa cuirasse le rend plus impéné- trable. Incapable par la nature de son tempérament de violents désirs, le crocodile n'est cruel que par besoin. Aristote l'avait depuis longtemps disculpé du reproche de férocité. Le crocodile pond un assez grand nombre d'œufs qu'il dépose dans le sable, et il laisse à la chaleur du soUîil le soin de les faire éclore. La femelle du Cùy "0' met un peu plus de sollicitude dans lama- nit ^ Jont elle fait sa ponte : elle prépare assez près des eaux qu'elle habite une espèce de nid dans le creux de quelque terrain élevé , en y ra- massant des feuilles ou des débris de végétaux , dont la fermentation accélère le développement du germe de l'œuf. Suivant Caterby , l'œuf du cro- codile de la Caroline , l'alligator , n'est pas plus grand que l'œuf d'une poule d'Inde; mais ceux du crocodile sont bien plus grands : ces œufs sont ovales, blanchâtres, et leur coque d'une substance crétacée , semblable à celle des œufs de poule. Les petits crocodiles sont repliés sur eux-mê- mes dans l'œuf, et n'ont que six à sept pouces de long lorsqu'ils sortent de la coque. La chaleur vivifiante de l'astre du jour fait seule éclore les œufs du crocodile. Dès que les petits sont nés, ils vont se jeter dans l'eau pour y chercher leur nour- riture et leur sûreté ; mais à un âge aussi tendre i il m i: !i" Im •i I 200 IllSTHIIŒ N\TLUELLF ils dovicuiu'iit souvent la pioie dos poissons vo- racos, des crocodiles mêmes. (l'est sur les rives des ^M'ands fleuves, et qui of- ireiit une grande (juanliU' d(î leslaeéiîs , d(^ tor- tues , de poissons , i\v fi;renouilles , |)rès des lieux où il est facile de se ïnettri; en end)uscad(; , jui milieu des lacs man''caij,eux et des savanries noyées, (pie les croi odiles li!s caymans, établis- sent leur demeure. (Test là (pi'ils altendetit dans le silen e l'instant favorable pour tond)er sur leur proie. Và's béliers, les porcs, les baîufs mêmes, sont (pielipielois attacpu's. l'Mevant la partie supé- rieure de leur tête au-d(^ssus de la surface de l'eau , ilsguettent les animaux (pii vicnnoiit boire ; dès qu'ils en aperçoivent un, ils plongent, vont jusipi'à lui en nageant entre deux eaux, le saisis- sent par les jand)es et l'entraînent pour le noyer. Pressés par la faim , ils se jeilent sur l'honmie. Quoique le crocodile soit lourd et d'un volume considérable, il se remue cepcMidant avec agilité, et dans l'eau, spécialement, il est d'autant plus dangereux qu'il y jouit de toute sa force; il se précii)iteavecraj»idité sur l'objet dont il veut faire sa proie, le renverse d'un cou[) de queue , le sai- sit, et le déchire aussitôt avec les armes redouta- bles dont il est muni. Ses mouvements sont gênés quand il est à terre, mais il est (encore bien ù craindre , marchant très- vite dans les terrains plats et unis; ne pouvant se tourner avec promptitude , on l'évite en faisant beaucoup de détours. H faut se tenir constamment sur ses gardes lorsqu'on se trouve sur le bord des eaux peuplées de crocodiles; on en a vu issons vo- ci qui of- s , (le tor- i dt's lii'ux j iscatlo , au , s savjuuu'S ' us , clahlis- ■ndont dans bcr sur leur Lils mômes, partie supé- i surfaces de inoiit boire ; ►ugeiit , vont \\ , le saisis- HU- 1(5 uoyer. 'honuue. d'un volume avec agilité , l'autanl plus Ibree; il se , \\ veut fair(î | unie , le sai- [nes redouta- il est *à terre, irehant très- pou vant se le en taisant tonstamment sur le bord on en a vu DKS HF.PTII-ES. 2(H grimper sur des cauolsdaiis le temps la(pies écailleuses qui recouvrent la partie supirieun; du eorps des eroeodi les sont si dun's et si solides, (pi'e'les ré- sistent laeilement à la halle, et re|M)ussent l'elVort des aruHîs tranelianles. Les téguments (pd nn-ou- vrent l'alKhmien sont moins solides , et eèilent fa- cilement au 1er {\o, la lance et de tout autn; in- strument aigu, (l'est là seulement (pi'on cherche à les percer quand on les poursuit ; mais ccMte chasse oH're toujours les plus grands dangers. Mn Kgypt(îon cherche à relVrayer à grands cris [>our le faire tomber dans un fossé profond couvert (J(; branches , et «pi'on a ouvert sur son [)assag(; près du bord de l'eau. Le crocodile du Nil , importuné par la présence de l'homme, a fui la basse Kgyj)te, et s'est rcîtiré dans la haute. Le cayman, ou le crocodile de rAméri([ue méridionale, habitant des pays moins populeux, s'y est multif)lié à un tel point, (pj'il y remplit les lacs, les rivières, et (ju'il gêne la na- vigation; on peut les écarter à coups de rames lorsqu'ils ne sont pas très-grands. Le gavial des bords du (jange atteint quelque- fois jusqu'à trente pieds de long : ses mœurs sont analogues à celles du crocodile du Nil. Il a même trouvé sur les bords du grand fleuve des Indes les mêmes honneurs superstitieux que le crocodile sur les bords du fleuve fécond (jui fer- tilise les campagnes d'Egypte. i 202 HISTOIRE NATURELLE LE MONITOR, OU TUPINAMBIS. Le genre des monitors se reconnaît à des écailles petites et nombreuses sur la tête et les membres , sous l'abdomen et autour ('e la queue. Lacépède dit que le tupinambis doit une sorte de beauté à la manière dont sont colorées ces écailles dont nous venons de parler. Le corps présente de grandes taches ou bandes irrégulières d'un blanc assez éclatant qui le font paraître comme marbré, et forment même sur les côtés une espèce de den- telle. En le revêtant de cette parure agréable , la nature lui a fait un présent funeste; car ces cou- leurs le font distinguer plus facilement du croco- dile, son ennemi le plus acharné. Le monitor, trop faible pour lutter avec un ennemi si puissant, cherche son salut dans la fuite, en faisant enten- dre un sifflement aigu produit par la frayeur. Ce sifflement d'effroi est un avertissement infaillible de la présence du terrible crocodile aux hommes qui se baigneraient dans les environs ou qui se trouveraient par hasard dans ces endroits. C'est de cette particularité que vient son nom de moni- tor, de sauve-garde ou de sauveur, qu'on lui donne quelquefois. M. Cuvier s'étonne avec rai- son qu'on ait donné par une distraction inconce- vable le nom de tupinambis , propre à une espèce de l'Amérique méridionale, à ces sauriens propres à l'ancien continent. Les espèces du genre moni- tor les plus remarquables sont : le monitor du Nil , de cinq à six pieds de long , le monitor ter- restre d'Egypte , commun dans les déserts qui avoisinent l'Egypte, et dont se servent les bâte- LE SAMBIS. inaît à des écailles I et les membres , queue. Lacépède sorte de beauté à ces écailles dont )rps présente de ilières d'un blanc e comme marbré , (le espèce de den- j irure agréable , la }ste; car ces cou- ilemcnt du croco- rné. Le monitor, iinemi si puissant, en faisant enten- lar la frayeur. Ce sèment infaillible ile aux hommes [virons ou qui se s endroits. C'est n nom de moni- veur t qu'on lui létonne avec rai- raction inconce- ipre à une espèce sauriens propres du genre moni- le monitor du le monitor ter- les déserts qui rvent les bate- DES REPTILES. 203 leurs pour amuser le peuple, après lui avoir ar- raché les dents ; enfin , le monitor à deux ru- bans , qui n'atteint que trois pieds de longueur. LE LI^:ZARD GIUS *. Le lézard gris paraît être le plus doux, le plus innocent et l'un des plus utiles des lézards. Ce joli petit animal, si commun dans les pays où nous vivons et avec lequel tant de personnes ont joué dans leur enfance, n'a pas reçu de la nature un vêtement aussi éclatant que plusieurs autres ani- maux de la même famille; mais elle lui a donné une parure élégante : sa petite taille est svelte, son mouvement agile, course si prompte , qu'il échaf)pe à l'œil aussi promptemcnt que l'oiseau qui vole. Il aime à recevoir la chaleur du soleil; ayant besoin d'une température douce, il cherche les abris, et lorscjue dans un beau jour de prin- temps une lumière pure éclaire vivement un gazon en pente ou une muraille qui augmente la chaleur en la réfléchissant, on le voit s'étendre sur ce mur ou sur l'herbe nouvelle avec une espèce de volupté. Il se pénètre avec délices de cette cha- leur bienfaisante; il marque son plaisir par de molles ondulations de sa queue déhée; il fait briller ses yeux vifs et animés , il se précipite comme un trait pour saisir sa petite proie ou pour trouver un abri plus commode. Bien loin de s'en- fuir à l'approche de l'homme, il parait le regar- der avec complaisance; mais au moindre bruit qui l'effraie, à la chute seule d'une feuille, il se * Extrait de Lacépède. 11:1 m 'i i 204 HISTOIRE NATURELLE roule, tombo et demeure pendant quelques ins- tants comme étourdi par sa chute ; ou bien il s'é- lance, disparait, se trouble, revient, se cache de nouveau , reparait encore, décrit en un instant plusieurs circuits tortueux que l'œil a de la peine à suivre, se replie plusieurs fois sur lui-même, et se retire enfin dans (juelque asile jusqu'à ce que sa crainte soit dissij)ée. Sa tcte est triangulaire et a})latie ; le dessus est couvert de grandes écailles, dont deux sont situées au-dessus des >eux, de manière à repré- senter quelquefois des paupières fermées. Son petit museau arrondi présente des contours gra- cieux , les ouvertures des oreilles sont assez grandes; les deux mâchoires égales et garnies de larges écailles, les dents fines, un peu crochues, et tournées vers le gosier. Tout est déîicat et doux à la vue dans ce petit lézard, La couleur grise que présente le dessus de son corps est variée par un grand nombre de taches blanchâtres, et par trois bandes presque noires qui parcourent la longueur du dos. Il a ordinairement cinq ou six pouces de long et un demi-pouce de large. Ne voit-on pas tou- jours avec intérêt le petit lézard gris jouer inno- cemment parmi les fleurs avec ceux de son espèce, et , par la ra[)idité de ses agréables évolutions , mériter le nom d'agile que Linnée lui a donné? On ne craint point ce lézard doux et paisible : on l'observe de i)rès. Il échappe communément avec rapidité, quand on veut le saisir : mais lorsqu'on l'a pris, on le manie sans qu'il cherche à mordre ; les enfants en font un jouet, et par une suite de la grande douceur de son caractère , il devient ■I ! IV iol([uos ins- bien il s'é- se cat'hc de un instant . do la peine Lii-même, et Li'à ce que sa ;; le dessus it deux sont [ère à repré- erméos. Son •ontours gra- s sont assez et garnies de eu crochues, dans ce petit ;nte le dessus id nombre de mdes presque i dos. )uces de long t-on pas tou- is jouer inno- ve son espèce , s cvolulions, lui a donné ? it paisible : on unément avec mais lorsqu'on che à mordre ; r une suite de re , il devient DES REPTILES. 205 familier avec eux. On dirait qu'il cherche à leur rendre cîiresse pour caresse ; il approche inuo- «emnieut sa bouche de leur bouche ; il suce leur sa- live avec avidité. I^es anciens Tout appelé Varni de l'homme, il aurait l'ail u Tappeler l'ami de l'en- fance. Mais cette enl'auce souvent ingrate, ou du moins trop inconstante, ne rend pas toujours le bien pour le bien à ce Faible animal; elle le mu- tile, elle lui lait perdre une partie de sa ([ueuc très-fragile , et dont les tendres vertèbres })euvent aisément se sé})arer. Le tabac en poudrer est presque toujours mor- tel f)our le lézard gris : si l'on en met dans sa bouche, il tombe en convulsions, et le plus sou- vent il meurt bientôt après. Utile autant ipi'agréa- ble, il se nourrit de mouches, de grillons, de sauterelles, de vers de terre, de presipjc tous les insectes qui diHruisent nos fruits et nos grains. Pour saisir les insectes dont ils se nourrissent , les lézards gris dardent avec vitesse une langue rougeàtre, assez large, fourchue et garnie d'as- pérités à peine sensibles, mais qui sufiisent pour les aider à retenir leur proie. Comme les autres reptiles, ils peuvent passer un temf)s considéra- ble sans mander; on en a vu cpii pendant si\ mois n'ont pris aucune nourriture. LE LÉZAUD VERT. Quoique Linnée , dans ses dnssilications des am- phibies et desrei)tiles, ait confondu le lézard vert avec le précédent dans les caractères génériijues , et n'en ait fait qu'une simple variété, lu ))lupart des erpétologistes en ont fait une esi)èce bien dis- t'! >., il'* 'ai I [> 206 HISTOIRE NATURELLE tincto : sa couleur verte , sa taille constamment plus grande, ses habitudes particulières, semblent l'exiger. On trouve un grand nombre de variétés dans l'espèce déterminée du lézard vert, mais nous ren- controns fréquemment dans toute la France un lézard qu'on peut regarder comme le vrai type de resjH'ce : sa tête a des points blancs bordés de brun, le dessus de son corps est d'un vert tirant sur le bleu et piqueté de noir. Le lézard vert est remarquable par la beauté et l'éclat de son vêtement; il court avec beaucoup de rapidité, et la promptitude avec laquelle il s'élance au milieu des broussailles ou des feuilles sèches, excite un bruit qui fait naître, parce que souvent on ne s'y attend pas, une émotion do trouble ou de fraveur : il saute très-fort, se dé- fend très-hardiment contre les chiens qui l'atta- quent, se jette même à leur museau , qu'il mord avec tant d'o})iniàtreté, ({u'il se laisse tuer plutôt que de lâcher prise ; mais sa morsure n'est pas venimeuse , comme on le croit vulgairement. Ses habitudes générales, sa manière de vivre ressem- blent beaucoup à celles du lézard gris; il se bat quelquefois contre les serpents, mais le combat se termine rarement à son avantage ; les Afri- cains se nourrissent de sa chair ; les habitants du Kamschalka les regardent comme des envoyés des puissances infernales , et s'empressent de couper en morceaux ceux qu'ils rencontrent et qu'ils peuvent saisir; s'ils les laissent échapper, leur frayeur aug- mente , et ils croient continuellement être sur le point de mourir. On trouve encore en France, outre le lézard onstamment !S, semblent ariétés dans ,is nous ren- i France un vrai type de 5 bordés de i vert tirant ar la beauté ce beaucoup 3 laquelle il i des feuilles [} , parce que émotion do -fort, se dé- is qui l'atta- , qu'il mord e tuer plutôt re n'est pas iremeiit. Ses ivre ressem- is; il se bat s le combat le ; les Afri- Ihabitants du 1 envoyés des Ide couper en lu' ils peuvent frayeur aug- être sur le Ire le lézard I DES REPTILES. 207 vert ordinaire , le grand lézard vert ocellé , le vert piqueté , le vert et hrun'dcs souches. LE DRAGON. A ce nom de dragon , l'on conçoit toujours une idée extrao^inaire. La mémoire rappelle avec promptitude tout ce ipi'on a lu , tout ce qu'on a ouï dire sur ce monstrueux animal ; mais sîins nous arrêter à de vaines chimères, eidanti'cs par les illusions de l'imagination, examinons les faits. A la place d'uu être lanla>tique, (jue trouvons- nous dans la réalité? Un animal aussi petit que faible , un lézard innocent et traniiuille , un des moins armés de toute la tribu , et (pii , ])ar une conformation singulière, a la facilité de se trans- porter avec agilité, et de voltiger , pour ainsi dire, de branclu; en branche daus les l'orcts (ju'il ha- bite. Ces espèces d'ailes , ou membranes alaires , sont soutenues par les six premières fausses côtes qui n'entourent pas l'abdomen , mais (|ui s'éten- dent horizontalement en ligne droite. Ces appen- dices ne dépendent point des membre!;; et ont un mouvement spécial, indépendant du leur, à l'aide d'un a|)pareil musculaire particulier. 1/auimal s'en sert comme d'un i)arachute destiné à le sou- teuir en l'air pendant ({ueUpics instants , plutôt qu'à le transporter à (juelquc distani'C. Bien dilîérent du dragon de la fabhî , il passe innocemment sa vie sui' les arbres, où il vole de branche en branche , cherchant les fourmis , les mouches, les papillons et les autres insectes qui font sa nourriture. ' i ■V 'iJ' ;î' fit 1' 208 IIISTOIIIE NATURELLE L IGUANE. Il, % J Les camclôrcs g('!iu;ri(|ii(îs dos iguiiiios sont ainsi tracés par (Invior, dans sa l'iassification des rcptihîs : Los iguanos ont lo corps ot lacpiouo cou- verts de i»otitos ('(tailles rodressck's , coinpriniéos et pointues, et sous la gorge un fanon comprimé et pendant, dont le bord est soutenu par une pro- duction cartilagineuse de l'os hyoïde. Chaque mâ- choire est armée de dents aplaties, triangulaires , à tranchant denliculé; il y en a aussi deux petites rangées au bord postérieur du palatin. L'iguane a des mœurs très-douces , et iw. cher- che jamais à nuire; il ne se nourrit cpie de végé- taux et d'insectes. Dans les premiers jours du prin- temps il aiuK^ surtout à manger les (leurs et les jeunes leuilles des arbres ; plus tard son régime devient plus exclusivement insectivore. Les iguanes se rctiroLit dans des creux de ro- cher ou dans des trous d'ai'bre. On les voit s'é- lancer avec une agilité surprenante jusqu'au plus haut des branches , autour desquelles ils s'en- tortillent de manière à cacher leur tête au milieu des rej)lis de leur corps. Lorsqu'ils sont repus , ils vont se reposer sur les rameaux qui avancent au-dessus de l'eau. C'est ce moment qu'on choisit au Brésil pour leur taire la chasse. Leur dou- ceur naturelle, jointe peut-itre à l'espèce de tor- peur à laquelle les lézards sont sujets, ainsi que les serpents, lors(ju'ils ont avalé une grande quan- tité de nourriture, leur donne cette sorte d'apa- thie et de tranquillité remarquée par les voya- geurs , et avec laquelle ils voient approcher le m rf ! i'' iruîuios sont silifutioii des la (jucuo cou- comprinuVs on comprimé I par une pro- . Chaque nià- trianijçulaires , ^i deux petites n. à , et ne ebcr- , cpie de végé- ; jours du pr'm- îs Heurs et les ^rd son régime ore. creux de ro- n les voit s'é- jusqu'au plus iclles ils sen- iête au milieu s sont repus, . qui avaneent t (ju'ou choisit [se. Leur dou- jespèee de tor- els , ainsi que grande quan- [c sorte d'apa- ipar les voya- approcher le DES REPTILES. 200 danger, sans chercher à h? l'uir, (pioicpi'ils s«)ient naturellement très-agiles. On a de la pcîine à les tuer, même à coups de lïisil ; mais on les fait pé- rir très-vite en enlbnvant un poinçon ou seuh;- mcnt un tuyau de paille dans leurs nasaux ; on en voit sortir ([ueUpies gouttes di; sang , et l'auimal expire. La stupidité que l'on a reprochée aux iguanes, ou plutôt leur confiance aveugle', prescpie toujours le partage de ceux (pii ne t'ont point de mal, va si loin, (ju'il est tiès-lacile de les prtMidre en vio. Dans plusieurs contrées de l'Aniéricpie , on les chasse avec des chiens dressés à les poursuivre ; mais on peut aussi les prendre aisc-ment au pii'ge. (le ijui prouve bien que la stupidité d(î riguaiuî n'est pas si grande qu'on le dit, c'est ipie, lors- que sa confiance est trompc'e et qu'il se sent pris, il a recours à la force, dont il ne voulait i)as user. Il s'agite avec violence, il ouvre la gueule, roule des yeux étincelants; il gonfle sa gorge; mais ses etïbrts sont inutiles, le chasseur parvient bientôt à lui attacher les pattes , et à lui lier la gueule de manière (jue ce malheureux animal ne puissv. ni se défendre ni s'enfuir. On peut le garder plusieurs jours en vie sans lui donner aucune nourriture. La contrainte sem- ble d'abord le révolter ; il est fier ; il parait mé- ehant; mais bientôt il s'apprivoise. Il demeure dans les jardins, il })asse même la plus grande partie du jour dans les ai)partenients. Il vit i)arlai- tement tranquille et devient familier. On ne doit })as être sur[)ris de l'acharnement avec lecjuel on poursuit cet animal doux et paci- fiipic, qui ne cherche que quelques feuilles inu- i!' ,1 il \\ > ;i li i'.k ■ 1 i D 'i 210 HISTOIRE NATURELLE tilcs OU quelques insectes malfaisants, qui n'a besoin pour son habitation que de quelques trous de rocher , ou de quelques branches presque sè- ches, et que la nature a placé dans les grandes forets du Nouveau-Monde : sa chair est excellente à manger, et dans certaines contrées oii l'animal est plus rare , on la sert sur les meilleures tables. Les principales espèces sont , outre Viguane or- dinaire d'Amérique, dont nous venons de tracer l'histoire, Viguane ardoisé, Viguane à col nu y Viguane cornu de Saint-Domingue et Viguane à queue armée , de la Caroline. 'i'i i '^ ' il I , *■!« LE BASILIC. L'imagination des hommes a représenté le basi- lic sous les formes les plus terribles , et l'a doué des facultés les plus étonnantes. C'est ainsi qu'on le représentait avec un corps de serpent , des membres bizarrement attachés au tronc , dos veux si perçants qu'ils donnaient la mort. Mais l'ob- servation a fait disparaître tous ces êtres fabuleux qui existaient partout excepté dans la nature. Le lézard basilic habite l'Amérique méridio- nale ; il se distingue par une espèce de capuchon qui couronne sa tête ; et c'est de là que lui vient son nom de basilic, qui signifie petit roi. Ce sau- rien parvient quelquefois à une taille assez consi- dérable : il a plus de trois pieds de longueur, on comptant depuis le museau juscju'à l'extrémité de la queue. 11 vit ordinairement sur les arbres, et comme tous les lézards dont les doigts sont bien séparés et terminés |)ar des ongles aigus , il grimpe avec une incroyable facilité. On dirait |:!| t, , qui n*a [ucs Irons esque sè- s grandes excellente Li l'animal res tables. Iguane or- , de tracer à col nu , Viguane à DES REPTILES. 211 qu'il voltige de branche en branche, tant ses mouvements sont vifs et précipités. Bien loin de tuer par son regard l'homme im- prudent qui tomberait sous sa vue , on prétend qu'il aime à être regardé; il témoigne alors une sorte de satisfaction, se pare, pour ainsi dire, de sa couronne , agile mollement sa belle crcte , la baisse , la relè've , et par les dift'éronts reflets de ses écailles, renvoie aux yeux de celui qui l'examine de doux reflets de lumière. LE CAMÉLÉON. i •!■ Si À nté le hasi- et l'a doué ainsi qu'on [rpent , des ' , dos veux Mais l'ob- s fabuleux nature. le méridio- capuchon lie lui vient oi. Ce sau- ssez consi- igueur, en trémité de arbres, et sont bien aigus , il On dirait Le nom du caméléon est devenu très-célcbre. Depuis longtemps déjà il était l'emblème de la basse et vile flatterie, le miroir fidèle de l'in- trigant et du courtisan. Les poètes, (pii savent si bien s'emparer de tout ce qui est du domaine de l'imagination , se sont saisis de toutes les images fournies par des rapports qui , n'ayant rien de réel, pouvaient facilement être étendus. Ecartons de l'histoire de cet animal toutes les qualités fabuleuses qu'on lui a attribuées , et faisons-le voir tel qu'il est. On trouve des caméléons de plusieurs tailles assez différentes les unes des autres. Les plus grands n'ont guère plus de quatorze pouces de longueur totale. La peau du caméléon est parse- mée de petites émincnces comme le chagrin : elles sont très-lisses, i»lus marquées sur la tète, et environnées de grains })resqiie imporcei)tibles. Ses yeux sont gros et très-saillants, et ce qui les distingue de ceux des autres quadrupèdes, c'est qu'au lieu d'une paupière qui puisse être levée et baissée à volonté, ils sont recouverts par une 4 1 i. ,1 ■■* • . MI il 212 HISTOIRE NATURELLE membrane chagrinée, attachée à l'œil et qui en suit tous les mouvements. Cette membrane est divisée par une fente horizontale, au travers de laquelle on aperçoit une prunelle vive, bril- lante , et comme bordée de couleurs d'or. Non-seulement le caméléon a les yeux enve- loppés d'une manière qui lui est particulière, mais ils sont mobiles indépendamment l'un de l'autre: quelquefois il les tourne de manière que l'un regarde en arrière et l'autre en avant. La dis- position de ses doigts lui rend la station à terre très-pénible, mais favorise au contraire l'action de grim[)er et de parcourir les branches des ar- bres. C'est ce qui fait que le caméléon vit de pré- férence dans les haies et sur les arbres, sur les- quels il peut encore se maintenir solidement à l'aide d'une queue prenante assez fortement mus- clée, comme celle des sapajous ou des singes du nouveau continent. Le caméléon ne possède nullement cotte acti- vité et cette énergie que nous avons déjà eu l'oc- casion de renjarquer dans plusieurs genres des sauriens. 11 ne parcourt pas les rameaux des ar- bres sur lesquels il vit avec cette promptitude et cette surprenante vivacité qui semble caractéri- ser tous les animaux chasseurs. Blotti apathique- ment sous une feuille ou sous une branche, il attend patiemment que les insectes qui forment sa proie, viennent à sa portée. Ce naturel indo- lent et paresseux ne peut pas s'allier avec des mœurs cruelles; le caméléon est complètement inottensif , et ne cause jamais aucun dégât sur les arbres qu'il habite. La couleur naturelle du caméléon, lorsqu'il est I f t qui en )rane est i travers ve, bril- » • ux enve- 'ticulière , t l'un de inièrc que it. La dis- on à terre ,Ye l'action es des ar- vit de pré- s, sur les- ►Udement à >ment mus- 5 singes du cette acti- iéjà eu l'oc- I genres des lUX des ar- nptitude et caractéri- apatliique- )ranche, il [ui forment iturel indo- fr avec des piplétement L'gàt sur les lorsqu'il est DES REPTILES. 21'^ libre, sans inquiétude et se portant bien, est d'un beau vert , except'' dans quelques parties (jui offrent une nuance mêlée de brun rougeâtre ou de blanc gris. Mais son corps est susceptible d'a- voir, suivant les circonstances, des modifications dans la couleur dominante qui peut ))asser au vert de Saxe, au vert foncé, en tirant sur le bleu et au vert jaune. Voici comment on expli(iue les changements de couleur dans la peau du camé- léon. Son sang est d'un bleu violet, et sa peau ainsi que les tuniques de son corps sont jaunes. Il en résulte que, suivant que la passion ou une impression quelconque fait passer plus de sang du cœur à sa surface et aux extrémités, le mé- lange du bleu, du violet et du jaune , produit plus ou moins de nuances différentes à travers l'épi- derme qui est transparent. Le caméléon jouit à un très-haut degré du pou- voir d'enfler les différentes parties de son corps , de leur donner par là un volume plus considéra- ble. Il peut ensuite faire disparaître à volonté l'air qui distendait la peau de toutes les régions de son corps. Il parait alors dans un état de mai- greur si considérable , que l'on peut compter ses côtes, et que l'on distingue les tendons de ses pattes, et toutes les parties de l'épine du dos. Cet animal, ainsi que les autres sauriens, peut vivre près d'un an sans manger, et c'est vraisem- blablement ce qui a fait dire aux anciens qu'il ne se nourrissait que d'air. LES SEPS, LES BIPÈDES ET LES BLMANES. En terminant cet ordre des sauriens, nous trou- 214 HISTOIRE NATURELLE vons des genres bien remarquables par les pro- fondes modifications qu'ils ont reçues dans leurs organes de locomotion. Les véritables lézards nous ont offert ces organes assez bien déveIo|> pés, munis d'un appareil musculaire assez com- pliqué t doué d'une vive énergie , comme le prouv<^nt la vivacité et la multiplicité extrême de leurs rnouvemeuts. Les reptiles qui nous restent à examiner pour finir l'ordre des sauriens, for- ment une transition admirablement continue avec les ophidiens, qui composent l'ordre suivant . Leurs pieds disparaissent presque entièrement, et leurs corps, s'allongeant , leur donnent de grands rap- ports de ressemblance avec les vrais serpents. Les mœurs dépendent toujours de l'organisation , et en sont la traduction extérieure parce que les besoins sont nécessités par des appareils organi- ques qui les produisent. Les habitudes de ces sin- guliers reptiles doivent tenir des sauriens et des ophidiens , et c'est en effet ce que l'observation nous a fait reconnaître. IROISitME ORDRE DES REPTILES. LES OPHIDIENS, ou LES SEBPENTS, Les ophidiens forment un ordre parfaitement caractérisé extérieurement par l'absence des mem- bres et par la forme allongée du corps ; ce sont , de tous les animaux que nous examinons , ceux ar les pro- dans leurs les lézards îii déveloi> assez com- commc le extrême de lous restent uricns, for- jntinue avec livant . Leurs ont , et leurs ; grands râp- ais serpents, [organisation , parce que les areils organi- es de ces sin- Luriens et des l'observation parfaitement Ince des mcm- [•ps ; ce sont , linons , ceux DES REPTILES. 215 qui méritent le mieux le nom de reptiles, parce que leur locomotion ne peut avoir lieu que p'xrla reptation au moyen des ondulations que le corps trace sur le sol. (les animaux ont un appareil mo- teur particulier doué d'une vive énergie , puisque les serpents glissent sur la terre avec une très- grande rapidité , et se lancent quelquefois , avec la promptitude d'une flèche lancée vigoureusement, sur leur i)roie ou sur leurs ennemis. De tous les reptiles ce sont certainement ceux qui sont le plus à craindre , et ce sont de tous les animaux ceux qui inspirent à l'homme le plus de friiyeur. La seule pensée de la vipère, le léger bruit que fiut naitre un serpent qui glisse furti- vement sur des feuilles desséchées suffit pour faire tressaillir le plus courageux. Tous les serpents cependant ne sont pas dangereux , car tous n'ont pas reçu ce venin terrible qui rend si redoutables ceux qui le possèdent; le plus grand nombre même en ont été dépourvus. Nous examinerons l'appareil sécréteur du venin, en étudiant les ca- ractères propres des vipères en général. On a partagé l'ordre des ophidiens en trois fa- milles principales, les orvets ou les anguis , les couleuvres et les vipères. !•'• FAMILLE DES OPHIDIENS. LES ORVETS, OU ANGUIS. Ces ophidiens ressemblent aux derniers que nous avons vus : ce sont des sauriens auxquels on aurait 1 .îi I ,1! I i 'i ^h f 216 HISTOIRE NATURELLE retranché les pattes.Ils sont caractérisés à rcxtérieur par des écailles imbriquées qui les recouvrent en- tièrement. L'orvet est commun dans beaucoup» de pays , et a donné Hmi à plusieurs fables assez r(i,>aridurs dans le peuple. On a dit qu'il était aveuglt; ot Irès-rj;».'*- chaîJl; ces deuxdétàulsceiH'ndaDl \m oinéU; attri- bués mal à propos , car l'orvcl a de; veux très-bril- lants, quoiqu(^ plus (.dits que ceux des autres ser- pents, et des mœurs tres-douces et loutà f>iit ii vio- centes. Les dents qui garnisi-entses inâelioires- sont peu dé veloppéeSjdirigées vers le i.'^()sier,eli)., 'bernent propresàinoculerduvenin.Lesex[)ériei;icesque quel- ques naturalistes ont faites à ce sujet ne laissent [)lus iîueun doute surl'innocuité parfaite de ces reptiles. ji.orsque la crainte ou la «olère contraignent l'orvet à se raidir en tendant tous les muscles de son corps , celui-ci devient cassant au moindre choc et se sépare facilement en plusieurs por- tions ; c'est ce qui lui a valu le nom de fragile (anguis fragilis) , que Linnée lui a donné. L'orvet se nourrit de vers, d'insectes, de gre- nouilles, de petits rats et même de crapauds; il les avale le plus souvent sans les mâcher , en dis- tendant outre mesure les ligaments élastiques qui attachent les deux mâchoires. Malgré leur avi- dité naturelle , les orvets peuvent rester un très- grand nombre de jours sans prendre de nourri- ture ; un naturaliste en a conservé un vivant pen- dant cinquante jours sans lui donner i\ manger. L'orvet habite ordinairement sous terre , dans des trous qu'il creuse ou qu'il agT'andit avec son nmseau; mais comme il a besoin de respirer l'air extérieur , il quitte souvent sa retre'* A\. >' îàrcxtérieur couvrent en- dc pays , et a wiîidu' sdîtiJH et Irès-rîi'.*- Oii(, (HcattH- ux très-brii- 's autres ser- îtàffiit irrjo- u'Iioirey ^ont et II.. 'I ornent icesquequei- laisseut [)lus ces reptiles, contraignent > muscles de au moindre sieurs por- î de fragile lé. tes , de gre- "rapauds; il ler, en dis- istiques qui é leur avi- ier un très- de nourri- v'ivant pen- nanger. ierre , dans lit avec son îspirer l'air 'I I fi 'il- r ■.t il le Bj3. /). 217 ■i :J!. le Serpent à sonnettEs. p. "in //: HKS IIKPTILES. °?(5ao 217 "• FAMiUE DES omums. •J" 'l'H.X rang,:,,, ,1,, dônts , ""'''^ "^' '"•""•« '"a.s „o„ ,„,;,,,,,^ ' 7''' "f "OS et recourbées •■■'■'""'■•-""u,;:,j: ,;:;t;;'f"vonin,etie^ «"-ns variables' l" dis „."""' "' ''" '''"'^"- ''ES BOAS. "'™oauara„tep,odsde : g^ ',"«''';"' '-"0 «t ■^aialor des cerfs, el même i ' '•''""■^"•■n'iem " <•" «onl pas n,oi„s l'cramd e '""'" ' ""'" '"'' agilité et de leur for,.e . ' " '^'''* ^e leur des arbres darj un lieu d '"'' ^'""'^"'^ bordd'un ruisseau le boa rr?'' '^" «"■• '« ^■O" de saisir sa p o « 1^""', ^ '"'"'"' ''«oca- l'wc, qu II entoure de ses ro- 218 IllSTOinE N\TUnELLE plis et sorro si rortemont , (juc l'animal est bientôt étouffé et ses os broyés. Quand le serpent a, pour ainsi dire, pétri sa vietinie, il l'enduit de sa bave , vX , dilatant énormément ses màelioires , il l'avale lentement. On assure qu'il lui faut quel- quefois plusieurs jours j)our avaler en entier l'animal dont il se repait ainsi, et qu'une ])ortion de celui-ei est déjà digérée avant (jue le tout soit entré dans la gueule du reptile. Après un repas semblable , les boas demeurent immobiles dans quelque endroit écarté, cl exhalent une odeur fé- tide. Il est alors fiu;ilc de les tuer , et il paraît que leur chair n'est pas un aliment désagréable , car certaines peuplades indiennes s'en nourrissent. Pendant longtemps , la plus grande confusion a régné dans l'histoire de ces grands serpents, que l'on confondait avec quelques autres grandes es- pèces ; le boa , le plus célèbre , a été nommé devin ou divin, à cause des honneurs que les peuples sauvages lui rendaient ; on l'appelle encore boa conslrictor , à cause de la coutume que nous avons fait connaître. Sa patrie est le Nouveau- Monde ; d'autres espèces habitent l'Afrique et l'Asie. M I LA COULEUVRE A COLLIER. La couleuvre à collier se trouve dans toute l'Europe , et se plait surtout dans les lieux humi- des, ainsi qu'au milieu des eaux; c'est ce qui lui a fait donner par plusieurs naturalistes les noms de serpent d'eau , do serpent nageur , Ôl' anguille de haie. Ce serpent parvient quelquefois à la lon- gueur de trois ou quatre pieds. Il est très-facile il est bientôt sorpent a, enduit de sa niehoiros , il ii Faut quol- r en entier l'une portion [î le tout soit rès un repas mobiles dans jne odeur fé- il paraît (jue igréable , car nourrissent. 3 confusion a ierpents , (jue s grandes es- nommé devin e les peuples c encore boa ne que nous le Nouveau- l'Afrique et dans toute lieux humi- 3St ce qui lui Ites les noms , à'anguille )is à la lon- Ist très-facile DES UEPTIKES. 219 do distinguer cette couleuvre de la vipère, à la tache jaunâtre ({ui enveloppe le cou en guise de collier, et qui a fait donner h? nom à cette espèce. La couleuvre à collier ne renfermant aucun venin , on peut la manier sans danger; elle ne fait aucun elVort pour mordre, elle se défend seule- ment en ygitîuU rapidement sa (jueue , et elle ne refuse pas de jouer avec Kîs enfants. On la nour- rit dans les maisons, où elle s'accoutume si bien à ceux qui la soignent, qu'au moindre signe elle s'entortille autour de leurs bnis, de leur cou, et les })resse mollement , comme pour leur témoi- gner une sorte de tendresse et de reconnaissance. Elle s'approche avec douceur de la bouche de ceux (jui la caressent , elle suce leur salive , et aime à se caf.iier sous leurs vêtements. Il arrive cependant quelquefois que lorscpie la couleuvre à collier est devetme très-forte, et qu'au lieu d'avoir été élevée en domesticité elle a vécu dans les champs et à l'état sauvage , elhi perd un peu de sa douceur, et que si on l'irrite elle anime ses yeux , agite sa langue , se redresse avec vivacité, fait claquer ses mâchoires, et serre for- tement avec ses dents la main qui cherche à la saisir. La couleuvre à collier rampe sur la terre avec une très-grande vitesse; elK; nage aussi, mais avec plus de difficulté qu'on ne l'a cru. Pondant que l'été règne, ce serpent vit souvent dans les endroits humides, ainsi que nous l'avons déjà dit ; mais on le trouve quelquefois dans les buissons; d'autres fois il se place sur les branches sèches et élevées des chênes, des saules, des érables, sur les saillies des vieux bâtiments, sur tous les en- u 220 lllSTOinF NATOREIIE droits rxposc'S au midi, et <»ù \c ho!< il «lonni* avec le plus d<* lorcc»; il s'y rcpliiMMi div *v «ontour-s, ou s'y ulloMgc avec une sorU? de volupté, tcnijours l'horcliant les raycuis de l'astre de la luinirre, toujours paraissant se penétnM' avec, déliées de sa elialeur bieniaisanle. Mais lorsipie la lin do, l'automne arrive, il se rapproehe des lieux moins frv)i(ls, se blottit dans (pic^lquc; trou pour passer l'hiver dans l'en^^ourdissement. La eouleuvre àeollier se nourrit d'herbes, d'in- sectes, et quehpieC )is de lézards, de grenouilles et de petite.> souris. ^^$So IIP FAMILLE DES OPHIDIENS. LES VII'ÈUKS, OU SERPENTS VENIMEUX. il ^ Les serpents venimeux, ou à crochets isolés, ont reçu une structure très-particulière dans leurs organes de la manducation. Leurs os maxillaires supérieurs sont fort pe- tits , portés sur un long pédicule , et très-mobiles ; il s'y fixe une dent aiguë, }>ercéc d'un )K'tit canal , qui donne issue à une li(|ueur sécrétée par une glande considérable placée sous l'œil. C'est cette liqueur qui, versée dans la plaie par la dent, porte le ravage dans le cor})s des animaux , et y produit des efl'ets plus ou moins funestes , selon l'espèce qui l'a fournie. Cette dent se cache dans un repli de la gencive quand le serpent ne veut pas s'en servir, et il y a derrière elle plusieurs >!*il donne avec ivv ir (ontmirs, »lu|)t(% UMijours iJ<* la liimiiTf, lV(H! (l(''li('('S (|(; ics lieux moins iu pour passer riierbcs, d'in- (1(J grenouilles [ENS. ÎMMELX. ochets isolés, LTO dans leurs sont fort pc- très-mobiles ; 111 petit eaiial , rétéo par une il. C'est eette par la dent, niniaux , et y [lestes , selon e eaehe dans pent ne veut lie plusieurs ff^H).esdc.slinésàseiixeràN.„M "^^ i'''»^•''^ si die se eass 1 ' ^ ^*^'sontnonnnét:j: :;•"''''•-• '-imtu- ""^'f^'les, mais c'est m . '"""/r"'^*"'^ ^''^orhcts ^i'''-'''^'Ut;iln;,;; '.''7'';.^ '•- '"'^xiliaire -'•^^'•iue, dans .^^^^^ r^^^^^^^^^^^^ r^-•'•^'voitda r;;^T'7'^'''*^ bi-Heniodecie ;:;;;;:;;'''"^7'^'-t'^ ^l^'nnisau(I.Jors .W r'''^'^''''^'''^'vl "sieurs c-or- autres, ,ui se meuv , t"""^"^ '" ""^ ^^'^ '^^ f^al rampe ou cju'il r" n' h "'"' ^^"''"^ ^'^"^- i<^ "on.bre des Lne s "ro^ n^"' r'' '^ ^^^"'^"^ ^"« reste un de plus à ehiuet.ue 7 r.^' '^'^'^^ ^^" 10 1 (f 'rt 'if; >i 'fi }.| • i u 222 IIISTOIIIE NATURELLE proche étant moins imprévue fui. aussi moins, dangereuse, (le serpent est en effet d'autant plus à craindre , que ses mouvements sont souvent très- rapides ; en un clin d'œil il se replie en cercle , s'appuie sur sa queue, se préci})ite comme un ressort qui se débande , tombe sur sa proie , la blesse , et se retire pour échapper à la vengeance de son ennemi. Ce funeste reptile habite presque toutes les contrées du Nouveau-Monde , depuis la terre de Magellan jusqu'au lac Champlain , vers 10 45" degré de latitude septentrionale. Il régnait j)our ainsi dire au milieu de ces vastes contrées où les an- ciens Américains, retenus })ar une crainte super- stitieuse, redoutaient de lui donner la mort; mais,, encouragés par l'exemple des Européens , ils ont bientôt cherché à se débarrasser de cette espèce terrible. Chaque jour les arts et les travaux , pu- rifiant et fertilisant de plus en plus ces terres nou- velles , ont diminué le nombre des serpents à son- nettes, et l'espace sur lequel ces reptiles exer- çaient leur funeste domination se réduit à mesure que l'empire de l'homme s'étend par la culture. Le crotale se nourrit de lombrics, de gre- nouilles , de lièvres et d'autres petits quadrupèdes. On a répandu au sujet de l'éclat de ses yeux et de la fixité de son regard des récits fabuleux de fas- cination et de charme ; on a dit que le serpent à sonnettes avait la faculté d'enchanter l'animal qu'il voulait dévorer , que par la puissance de son regard il le contraignait de s'a})procher peu à peu et de se précipiter dans sa gueule, que l'homme ne pouvait résister à la force magique de ses yeux étincelants, et que, plein de trouble, il SGprc- n si moins- tant plus, vent très-^ 3ïi cercle , [>mme un proie la vengeance toutes les la terre de le 45" degré pour ainsi i où les an- lintc super- mort ; mais ^ :'ens , ils ont cette espèce ^ravaux. , pu- terres nou- .penls à son- •eptiles exer- uit à mesure Lr la culture. .es, de gre- [uadrupèdes. ,,s yeux et de luleux. de fas- te serpent à ater l'animal Issance de son ler peu à peu que l'homme c de ses yeux lie, il ^Pï'<^- \ DES REPTILES. 223 sentait à la dent empoisonnée du reptile , sans pouvoir l'éviter. Pend-mt l'hiver des contrées un peu éloignées de la ligne , les crotales se retirent en grand nom- bre dans des cavernes, où ils sont presciue engour- dis et dépourvus de Force ; c'est alors cjue les na- turels du pays osent pénétrer dans leur repaire pour les détruire. Lorsque , dans les premiers jours du printemps , le soleil darde des rayons vifs et purs , les crotales sortent de leurs retraites pour s'exposer à sa chaleur bienfaisante pendant le jour, et ils regagnent leur retraite [KMidant la nuit. C'est encore quand ces animaux (piitteut leurs cavernes pour venir se cliautfer et se rani- mer au soleil , qu'on en fait une grande des- truction. Mais quand la chaleur brûlante de l'été a rendu au crotale sa vigueur et sa vivacité ordinaires, malheur à ceux qui se présentent impriideniiiieut à sa rencontre ! malheur encore à ceux (pii navi- guent sur de petits bâtiments auprès des plages qu'il fréquente ! Il s'élance sur les ponts peu éle- vés avec la rapidité d'une flèche ; et quel état affreux que celui où tout espoir de fuir est inter- dit , où la moindre morsure de l'ennemi que l'on doit combattre donne la mort la plus prompte , où il faut vaincre en un instant ou périr drjis des tourments horribles ! Ce terrible reptile renferme en effet un poison mortel , et il n'est peut-êtr(; aucune espèce de serpent qui contienne un venin plus actif. Le premier effet du poison est une enflure gé- nérale; bientôt la bouche s'e itlamme et ne peut plus -contenir la langue , devenue trop gonflée ; à ...i 224 HISTOIRE NATURELLE une soif dévorante consume , et si l'on cherche à l'ëtancher , on ne fait que redoubler les tourments de sou agonie ; les crachats sont ensanglantés , les chairs qui environnent la plaie se corrompent et se dissolvent en pourriture , et surtout si c'est pendant l'ardeur de la canicule; on meurt quel- quefois en cinq ou dix minutes , dans les convul- sions les plus eifrayantes. Les Indiens ont décou- vert un remède contre la morsure de ce terrible animal, mais la mort survient trop souvent avant qu'on puisse y avoir recours. LA VIPFJIE COMMUNE. M ïn' ïf m ':l f :i i-^. La viptre commune est longue d'environ un pied sur un pouce de diamètre; le fond de sa couleur varie ; il est en général d'un gris brun , ou d'un cendré bleuâtre sur la partie supérieure du corps. Le dos est couvert d'une double rangée de taches noirâtres transversales, et sur la tête on voit ordinairement une tache brune en forme de V , ouvert aux deux bouts. La vipère commune se trouve dans toutes les contrées de l'Europe , mais princi{)alemcnt dans les pays montagneux ; elle se trouve en plus grande quantité dans les dé})artcments méridio- naux de la France que dans ceux du nord. On confond ordinairement la vipère avec l'as- pic , qui ne parait eii être (fu'une simple variété ; du reste, l'aspic commun de nos contrées diffère essentiellement de l'aspic des anciens , ou de la vipère d'Egy[)te. Le pcison de la vii)ère est contenu dans une vé- sicule placée de ciiaque côté de la tête , au-de, clicrchc à tourments angluatés , "orrompcnt )vit si c'est neurt quel- les convul- ont décou- j ce terrible uveut avant ['environ un fond de sa cris brun , ou ,ui)éricure du lile rangée de .. tête on voit [ornie de V , ins toutes les [dément dans mve en plus mts mcridio- Inord. jre avec l'as- |mple variété ; titrées diffère ■ns , ou de la dans une vc- Itête, au-de i DES REPTILES. 225 sous du muscle do la niAchoi ro supérieure ; le mou- vement du muscle pressant cette vésicule , en fait sortir le venin, qui arrive par un conduit à la base de la dent , et est versé dans la plaie })ar le canal qui la traverse?. Comme cet animal fait sou- vent sortir sa langue fourchue , surtout lorsfju'il est irrité , (ju'il l'agite et la darde avec beaucoup de vivacité, on a cru qu'elle était le siège du ve- nin , et une partie molle incapable de nuire a été transformée en une flèclie empoisonnée; ses gros- ses dents sont les seules armes (jue l'on doit a[)- préliender. Dans quel(jues animaux , il sort de la blessure , aussitôt qu'elle est faite , un sang noir et livide ; dai.'S d'autres, au contraire, le sang qui sort con- serve sa couleur rouge, quel(juefois aussi le venin sort avec le sang. Cet écoulement est toujours à souhaiter , car quoicju'il ne guérisse pas toujours radicalement, il soulage beaucoup, et dimiime considérablement l'intensité du venin. La mor- sure de la vipère , surtout quand cl ■; est parvenue à 13 n âge assez avancé et qu'elle; est vivement ir- ritée , peut devenir mortelle pour l'homme; même. Mais dans les cii'constances ordinaires , son venin n'est pas assez abondant pom- causer la mort , et <'ause seulement des troubles plus ou moins gra- ves , suivant la [)artie qui a été blessée, et suivant d'autres circonstances particulières. On a cherché beaucoup de remèdes pour guérir un mal si ter- rible et si dangereux , mais on n'a pu ene'orc en trouver d'infaillible. On peut faire une ligature fortement serrée au-dessus de la plaie du côté du tronc , (!t verser quelques gouttes d'alcali volatil , «tendu d'eau , sur la blessure , et en prendre à \]\ 226 HISTOIRE NATURELLE l'intérieur cinq ou six gouttes dans un verre d'eau. Il paraît qu'on a obtenu souvent de bons résultats de ce traitement très-simple. 5$S QCATRIÈHE ORDRE DES REPTILES. <■ i ■>i I ;.! LES BATRACIENS, ou LES GRENOUILLES. Ce quatrième ordre des reptiles termine très- naturellement la classe qui nous occupe mainte- nant , et forme une transition non interrompue avec les poissons, parce que, dans le jeune âge, les batraciens respirent tous par des branchies analogues à celles des poissons. Ces reptiles su- bissent dans les premiers temps de leur existence do véritables métamorphoses , et c'est en passant de leur première forme à celle qu'ils devront conserver pendant le reste de leur vie , qu'ils per- dent leurs branchies pour prendre des poumons , et une organisation plus en rapport avec celle de tous les autres reptiles. Dans leur premier état , les batraciens sont désignés sous le nom de té- tards. Comme le système circulatoire se trouve dans des rapports intimes avec celui de la respiration , il éprouve les mêmes modifications que les pre- miers. C'est dans cet ordre que nous verrons les véritables animaux amphibies, c'est-à-dire pou- vant également respirer dans l'air atmosphérique et dans l'eau ; en eifet , les sirènes conservent verre d'eau, ons résultats JILLES. îrmine très- lipe mainte- interrompue 3 jeune âge , es branchies reptiles su- ;ur existence it en passant l'ils devront I , qu'ils per- ?s poumons, ivec celle de pemier état , nom de Re- trouve dans respiration , que les pre- > verrons les -à-dire pou- mosphérique s conservent # l ■■WtMiilLKi Bt,^ l il' *i: itît^ i , i r T />. m DES REPTILES. 2*27 toujours k'urs braiiclncs au moyen dosquoUos elles peuvent séparer de l'eau l'oxygène (jui s'y trouve dissous , et qui est indisjjensable au renou- vellement du sang , et elles i)ossèdent en même temps de véritables poumons })ouvant respirer l'air ordinaire, et par eo moyen hématoser leur sang veineux avee la même facilité dans quehjuo milieu que les cireonstanees les portent. Nous pouvons voir ici (jue la dénomination d'amphi- bies, conservée encore vulgairement à un grand nombre d'animaux , est dénuée de Ibndement , cl peu rationnelle, puisque tous ceux auxquels on l'a aj>pli(iuée i)cuvent seulement respirer l'air at- mosphérique , et sont asphyxiés dans l'eau plus ou moins })romptemcnt. Les batraciens des régions tempérées, soumises à un froid assez intense, s'engourdissent profon- dément , et passent toute la saison rigoureuse dans le sommeil hibernal, cachés dans la vase des marécages. Aux premières lueurs d'un soleil plus ami , ils secouent ce pesant sommeil , et viennent repi'cndre la vie et la légèreté à son in- fluence bienfaisante. On divise cet ordre en plusieurs genres dont les plus remarcjuables sont les grenouilles , les cra- pauds , les raines ou rainettes , les salamandres et les sirènes. LES GRENOUILLES. Si les grenouilles ont plusieurs points de res- semblance avec les crapauds , ces êtres (jui n{)us inspirent une horreur dont souvent nous ne pou- Il ^ -.' l tr;( ^ j. 228 HISTOIRE NATURELLE vons nous flôfondro , ollos ont coponclant plu- sieurs ciiractrros <|iii les en ('loignont, et ellos ne doivent })oint [mrtapicr leur dis^j^ràce. On elier- cherait en vain dans les ei'apaiids cette lormo svelteet élancée , ces membres délic's et souples , ces couleurs variées et comme brillantes que la nature a accordées aux grenouilles. Les grenouil- les , loin d'être Ijasseuient accroiij)ies dans la boiie , ne vont rpie par sauts très-élevés , leurs pattes })ostérieiires se pliant et se débandant comme un ressort. L'élasticité et la sensibilité do ces animaux sont telles , qu'on ne peut les saisir sans que leur corps i)renne toutes les courbures , lasse tous les mouvements nécessaires pour se débarrasser; elles cherchent l'élément de l'air, et leur plus grand pl.îisir est de jouir de la lumière, surtout lorsqu'elles y sont invitées par la clarté brillante et pure de l'astre du jour. « Qu'est-ce (]ui pourrait donc faire regarder avec « peine, dit M. de Lacépède, dans son Histoire « des reptiles , un être dont la taille est légère , « le mouvement preste , l'attitude gracieuse ? No « nous interdisons pas un plaisir de plus ; et lors- « que nous errons dans nos belles campagnes, « ne soyons pas fâchés de voir les rives des ruis- « seaux embellies par les couleurs de ces animaux « innocents, et animées par leurs sauts vifs et lé- « gers; contemplons leurs petites manœuvres; « suivons-les des yeux au milieu des étangs pai- « sibles dont ils diminuent si souvent la colitude, (( sans en troubler le calme ; voyons-les montrer « sous les nappes d'eau les couleurs les plus agréa- « blés , fendre en nageant ces eaux tranquilles, « souvent môme en rider la surface , et prcsen- idant plu- ct elles no Ou ('lier- Mo formo 't souples , itcs que la ^ jjçrenouil- 3S dans la [îvés, leurs débandant nsibilité do t les saisir courbures , •es pour so it do l'air , [Ouir de la invitées par re du jour, garder avec ion Histoire est légère , xùeuse? Ne us ; et lors- ampagnes , is des mis- es animaux vifs et lé- anœuvres ; tangs pai- a coUtude, es montrer plus agréa- ranquilles, lot présen- DES IlEPTILES. 0 donne 229 s « ter les douces teintes q « des eaux. » Ces animaux sont voraees; ils avaient souvent des animaux plus considérables qu'eux , de jietits oiseaux, déjeunes souris, etc. ; mais leur nourri- ture ordinaire consiste en larves d'insectes acjua- tiqucs que leur langue retient facilement , parce (ju'elle est enduite d'une mucosité gluante. 11 pa- raît cependant ([u'elle a encore , malgré sa vora- cité , son ardeur à se jeter sur sa i)roie , une sorte de délicatesse dans son goût , ne saisissant que les corps en mouvement , ou les animaux dont les ca- davres ne sont pas putréfiés. Dès que le i)rintemps est de retour , la grc- ■nouillc se plait , surtout la nuit, à jeter un cri souvent répété , conqwsé de tons rauques , de sons discordants, et d'autant plus désagréables, qu'ils sont produits par plusieurs de ces animaux à la fois ; ces clameurs rudes et fatigantes sont con- nues sous le nom de coassement. Les grenouilles doivent vivre assez longtemps ; on peut tirer cette induction de la ténacité de leur vie. Outre les serpents d'eau , plusieurs poissons , les oiseaux do rivage, dill'érents (luadrui)èdes, les grenouilles ont pour ennemi l'hounno, aucpiel leur chair fournit un mets assez estimé de (luelques personnes. Les principales espèces de grenouilles sont , la grenouille commune , la (jrenouiile rousse , la grenouille mugissante, la grenouille grognante, la grenouille criarde , etc. ii 230 HISTOIRE NATURELLE LES RAINES OU RAI^^.fïES. Los rames , comuios j)lust'onimiinémontsous le nom do rainettes, ont plusioiirs points do rcssom- blancc avoc los gronouillos (juo nous vonons d'cxsi- niinor; mais outre (|uo leur corps est moins al- longé, presque de forme triangulaire, que leurs l)attos postéricniros sont })lus dévolo])pées et ren- dent ces animaux plus agiles, elles présentent un caractère n(;t et trani'hé dans la disposition des doigts aux (|uatre membres; les doigts no Unissent jamais en pointe, mais sont terminés par une es- pèce de ventouse visqueuse destinée à favoriser leur station sur les branches des arbres. Les pattes antérieures ont seulement quatre doigts , tandis que les postérieures en ont cinq. Les rainettes sont très-agiles , et ont des mou- vements très-prom[)ts et très-déliés. Elles passent 'a belle saison au milieu des bois , dans les jardins ombragés , posées sur une branche , et morne quelquefois sur la surlace inférieure d'une feuille. Elles sautent de rameau en rameau, s'élancent très-ra])idoment sur les insectes qui sont à leur portée , los saisissent et les retiennent avec leur langue. Considérées sous quelques rapports, les raines si^nt dans cette section des batraciens ce que sont los iguanes , los caméléons dans celle des sauriens ; elles fréquentent comme eux les haies , les arbres , et s'y tiennent tranquilles, soit pour se soustraire aux regards de leurs ennemis , soit pour y attendre patiemment leur proie. Les dévelo[)pcmonts ou métamorphoses des rainettes diftèrent peu de celles des grenouilles. :! [il sous le 3 rcssom- ns d'cxîi- [Tioins al- quo leurs is et reii- ontent un sition des iC Unissent ixr une es- à favoriser Les pattes rts, tandis L des mou- les passent les jardins et même me feuille, s'élancent iont à leur t avec leur sports, les traciens ce ns celle des les haies , ;oit pour se émis, soit ^)boses des inouilles. Î>ES nEPTILES. 2.31 Los rainettes no vivent dans les bois que .pen- dant k'S saisons chaudes ou tonqu'-roos dorannéo. L'hiver liMir comniaude la retraite. Elles so tapis- sent au fond dos eaux , dans le limon des nuiréca- ,a;os , et y donieuront oni^ounlies jusqii'à larrivéo 'du printemps. Dès le mois d'avril et do mai , on conmienoe à entoiuh'o le • vauijucs et coupés de leur voix étranj^o. Los espèces les phisn r- ^> --s sont, la rai^ nette verte ou commune , u i!:! II ft «I ; HT I V:. : i A\ SJ-, •a* ▼^ .o. w^ t IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l |50 "^^ ■■■ :!f U£ 112.0 12.2 IIM L25,U ,,.6 < 6" ► V] % > > > W '/ Photographie Sdenœs Corporation ^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 à la des- l'une carpe cent mille crufs et des L proie des e commune nation. Les d'analogie ; dorsale et , une cliair 10 celles des i à une taille ! guère huit i dans toutes on les ren- is, les lacs, its poissons )ut dans les ombreux de mais elles des barbil- est courte, tre et même ;s eaux sta- ■IX ni barbil- te et placée douces en commune et DES POISSONS. 7ctite brème, moins estimé 251 la bordeliêre ou petite hrè la preniiôre. L(^s ahles sont de petits poissons très-blancs et très-ré})andus dans tous nos ruisseaux, l/a- hlette ou ahle ordinaire accjuiert sept ou huit pouces de long , et se fait remar(|uor par ses ('cail- les brillantes , cpii se dètaciieiit aisément et qui sont argentées ou nacrées. On s'en sert , comme nous avons déjà eu occasion de le dire, pour l'aire Ves'icnce des fausses perles. Une autre espèce de ce genre, le véron, est le plus petit de nos pois- vsons. LE DROCUET. Ce poisson est fort estimé sur nos tables, mais flans les étangs et les viviers il est très-redouta- ble et cause de grands d(''Sordres. Il est très-vo- race et toujours atVamé; il se précipite sur tous les poissons qui s'olVrent à sa rencontre ; on le voit encore se mettre en embuscade contre le cou- rant de l'eau , prêt à fondre sur l'imprudent qui tentera le passage, (^est le fléau destructeur de tous ceux à qui la nature n'a pas donné d'armes oifensives et défensives. La croissance de ces poissons est rapide. 11 n'est point rare dans le nord de l'Europe de trou- ver des brochets de quatre à cinq pieds de long ■et d'un poids fort considérable. Leur longévité pa- raît être très-grande. LE 4LVLAPTÉRURE ÉLECTRIQUE. De tous les poissons, celui-ci est peut-être le j! 252 lIISTOinE NATURELLE plus ronianiuahlc par li's singuliiTOS propriétc^s «pi'il a reçues de la nature. Lirmée l'avril nommé silure électrique, et les Arabes l'njjpellent raasch ou lot nerre , pane ([u'il donne à la main impru- dente qui le touelie d'assez violentes eomniotions électricpies. On a l'ait d'assez grandes reeherehes unatoniiques pour eonnaître et décrircî parl'aite- mcnt l'organe (|ui était le siège de cette t'aeulté si extraordinaire , et on n'est arrivé (ju'à de simp' ;s conjcetures. Il paraît, dit Cuvier, que le siét*^ do cette faculté est un tissu particulier situé ontio ia peau et les muscles, et ipii présente V;i|>i ircnce d'un tissu cellulaire graisseux , abondamment pourvu de nerfs. LE SAUMON. Ce i)oisson d'une chair nourrissante et délicate atteint quelquefois une taille assez considérable; il pèse jusqu'à trente et quarante livres. Il habite tantôt les mers, et tantôt les eaux douces en re- montant dans les fleuves et les rivières qui s'y déchargent. C'est un des jUus beaux poissons que nos pêcheurs rencontrent quelquefois dans les rivières poissonneuses de la ïouraine et d'autres provinces. Il est si fortement musclé , et possède des mouvements si énergiques, qu'il remonte con- tre le courant de l'eau uvec la apidité d'un trait , surtout lorsque les iiv'èns ^ont (..liées par l'abondance des pluies. C est depuis le mois de novembre jusqu'au printemps que les saumons quittent la mer pour entrer dans les fleuves. Si en nageant à la surface de l'eau ils rencontrent une ùigue, ils s'élancent au delà, eût-elle cinq ou six 1(1 propriét(^« it iioinmé nt raasch lui impru- Muniotionft rot'hcrches (î parl'iiite- V ÏAC\\\ié si de simp' le s'uVo ^^ \}ô ontrc îa V II 1 ircnco oiidanimopt DES POISSONS. 25.'^ pieds de haut. On en voit remonter de celte ma- nière dans !• Rhin, lu (,jin»nne, hi Tamise , n au- tres fleuves et rivi* i>s jusqu'à la distJiiiee de ('ciil lieues. Les suimoiis se nourrissent de vers, de petite Mit dans l'eau douée. poissons, cl s engraisse La chair du saumon est ir^'s-estimée, et dans certaines localités, dans les rivières du iiord de l'Kurope surtout, la pêche de ce poisson est une branche d'industrie des plus produilives et des plus importantes. La truite de mer, la truite saumonée et la truite commune se rai)prochent de la l'orme du saumon, et olïrcnt à nos tables une nourriture as- sez délicate. ,s c et délicate )nsidérdble ; es. Il habite uces en re- rcs qui s'y )oissons que dans les et d'autres et possède emonte con- i d'un traU , (..liées par le mois de les saumons leuves. Si en lontrent une cinq ou six LES HARENGS. Tout le monde connaît le hareng commun , de- venu célèbre parla pèche dont il est l'objet , et par l'abondance qui en est répandue dans leconmierce. Il fait sa demeure dans les mers du Nord , et ar- rive chaque année en légions innombrables sur diverses parties des côtes d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Quelques icthyologistcs ont nensé que les harengs se retirent périodiquement sous les glaces des mers polaires , et qu'ils parten t de là en immenses colonnes qui vont se répandr» en diverses régions du globe. Cette opinion est loin d'être démontrée positivement, et quelques don- nées sembleraient prouver le contraire. Les ha- rengs viennent sur nos côtes déposer leurs œufs, et ensuite ils remontent dans les mers arctiques pour y trouver les petits mollusques et les petits , I I f'i . > !: 254 HISTOIRE NATURELLE crustacés qui forment leur nourriture. C'est au printemps qu'ils se rapprochent du rivage , et qu'ils viennent chercher des eaux plus chaudes et moins profondes. En général ces poissons arri- vent dans les mêmes parages à jour nommé , pour ainsi dire ; quelquefois aussi des circonstances particulières les en éloignent pendant plusieurs années. Ils voyagent en nombre incalculable , et en formant des bancs serrés , qui couvrent quel- quefois la surface de la mer, dans une étendue de plusieurs lieues , et dans une épaisseur de plu- sieurs centaines de pieds. C'est alors qu'on leur fait une pêche très-avantageuse et qu'on en prend des quantités prodigieuses. Cette pêche emploie chaque année des flottes entières , et jadis elle était poursuivie avec encore plus d'activité. Une autre espèce du genre des harengs donne également lieu à des pêches importantes : c'est la sardine , célèbre par l'extrême délicatesse de sa chair. Elle habite l'océan Atlantique , la mer Bal- tique et la Méditerranée. Pendant l'hiver elle se tient dans les profondeurs de la mer ; mais vers le mois de juin , elle se rapproche des côtes, réu- nie en légions immenses. On a vu des bateaux prendre jusqu'à quarante et même jusqu'à cin- quante mille de ces poissons. La pêche de la sar- dine se fait à peu près de la même manière que celle du hareng, mais avec des filets à mailles plus petites, et les pêcheurs, afin d'y attirer plus de poisson, ont soin d'y jeter un appât particulier. Depuis l'embouchure de la Loire jusqu'à l'extré- mité de la Bretagne , ce poisson abonde chaque été et donne lieu à des pêches très-productives : aussi cxisie-t-il sur cette côte un grand nombre -e. C'est au rivage , et s chaudes et oissons arri- ommc , pour circonstances mt plusieurs •alculable, et ouvrent quel- une étendue isseur de plu- rs qu'on leur u'on en prend .t'che emploie ^ jadis elle était ,e. larengs donne antes : c'est la icatcsse de sa , la mer Bal- 'hiver elle se r; mais vers es côtes, ren- des bateaux jusqu'à cin- che de la sar- manière que ets à mailles 'y attirer plus lât particulier, isqu'à l'extré- ibonde chaque js-productives: brand nombre DES POISSONS. 255 d'établissements appelés presses , dans lesquels on s'occupe de la salaison de la sardine. LES MURÈNES. Les murènes ont le corps très-allongé et en général ophimorphe ; elles ont des nageoires pec- torales et par-dessous l'ouverture des branchies. Les murènes proprement dites sont devenues très-célèbres par les extravagances des Romains à leur égard. La murène commune atteint jus- qu'à trois pieds de long, et se trouve abondam- ment répandue dans la Méditerranée. Les Ro- mains en élevaient un grand nombre dans leurs magnifiques viviers. Les anguilles communes appartiennent à cette division : elles varient de couleurs suivant une foule de circonstances extérieures. Elles sont très-voraces et d'une agilité extrême ; elles na- gent également bien en avant et en arrière, et leur peau couverte d'une mucosité visqueuse est si glissante , qu'il est très-difficile de les saisir. Quand la saison est très-chaude et que l'eau sta- gnante des étangs commence à se corrompre, les anguilles quittent le fond et se cachent sous les herbes du rivage , ou môme se mettent en voyage pour aller, à travers les terres, chercher une de- meure plus favorable. C'est ordinairement pen- dant la nuit qu'elles font ces voyages singuliers , et quand la sécheresse est extrême , elles s'enfon- cent dans la vase , pour y rester enfouies jusqu'à ce que l'eau soit revenue. On a vu de ces animaux passer ainsi privés d'eau un temps assez long , et reprendre leur agilité quand leur élément leur était rendu. 256 HISTOIRE NATURELLE La gymnote ou anguille électrique a le corps allongé comme les précédents, mais s'en distin- gue par une faculté bien extraordinaire , qu'elle partage avec la mélaptérure électrique. Ce pois- son atteint cinq ou six pieds de long , et décharge à volonté et dans la direction qui lui plaît de vio- lentes commotions électriques assez fortes pour terrasser un homme et les animaux les plus vi- goureux, comme le bœuf et le cheval. LES COFFRES. Les cotfrcs ont dans la structure de leurs tégu- ments une particularité que nous ne voulons pas passer sous silence. Les écailles se soudent, se so- lidifient, et donnent naissance à de véritables plaques cornées d'une dureté et d'une résistance à toute épreuve. Quelques autres écailles subis- sent une altération peut-être encore plus profonde en se raidissant en piquants et en épines mobiles au gré de l'animal. Les coffres sont donc munis ainsi d'une cuirasse protectrice contre les atta- ques de leurs ennemis , et vivent à l'abri de leurs attaques, ordinairement dans les mers chaudes voisines de l'équateur. LES REQUINS. Le formidable requin parvient jusqu'à une lon- gueur de trente pieds , et pèse quelquefois plus de mille livres. Mais la grandeur n'est pas son seul attribut ; il a reçu aussi la force et des ar- mes meurtrières : féroce autant que vorace , impétueux dans ses mouvements , avide de sang et insatiable de proie , il est véritablement le tigre a le corps i'cn disiin- re, qu'elle î. Ce pois- 2l décharge )laît de vio- forlcs pour es plus vi- p. 'i56 1« Requin. î leurs tcgu- voulons pas iideni,se so- dé véritables le résistance •ailles subis- )lus profonde )ines mobiles donc munis litre les atta- l'abri de leurs ors chaudes ju'à une lon- |lquefois plus l'est pas son le et des ar- me vorace , livide de sang îment le tigre rAnçuillc ékctriquti. s t J» I i DES POISSONS. 257 de la mer. Recherchant sans crainte tout ennemi , poursuivant avec plus d'obstination , attaquant avec plus de rage , combattant avec plus d'achar- nement que les autres habitants des eaux ; rapide dans sa course , répandu dans tous les climats , ayant envahi, pour ainsi dire, toutes les mers; paraissant souvent au milieu des tempêtes ; aperçu facilement par l'éclat phosphorique dont il brille au milieu des ombres des nuits les plus orageu- ses; menaçant de sa gueule énorme et dévorante les infortunés navigateurs exposés aux horreurs du naufrage , leur fermant toute voie de salut , leur montrant, pour ainsi dire, leur tombe ou- verte , et plaçant sous leurs yeux le signal de la des- truction , il n'est pas étonnant qu'il ait reçu le nom sinistre qu'il porte, et qui réveille le souvenir de la mort. Le nom du requin vient par corruption du mot latin requiem. Le corps du requin est très-allongé , et la peau qui le recouvre est garnie de petits tubercules très-serres les uns contre les autres. Comme cette peau tuberculée est très-dure , on l'emploie dans les arts à polir diflerents ouvrages de bois et d'i- voire; on s'en sert aussi pour l'aire des liens et des courroies , ainsi que pour couvrir des étuis et d'autres meubles ; la i)eau de requin porte ordi- nairement dans le commerce le nom de peau de chien de mer, ou peau de chagrin. La dureté de cette peau est très-utile au requin , et sert à le protéger contre la morsure de plusieurs animaux assez forts et armés de dents meurtrières. L'énorme gueule du requin est garnie d'une sextuple rangée de dents tranchantes, blanches comme de l'ivoire , et mobiles au gré de l'animal. lu 258 HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS. LES RAIES. Les raies forment une nombreuse tribu facile à reconnaître à la forme orbiculaire du corps , et aux nageoires ordinairement très-développées. Nos mers nourrissent quelques espèces de raies re- cherchées pour la bonté et la légèreté de leur chair. La plus commune est la raie bouclée , ainsi nommée à cause de gros tubercules , garnis cha- cun d'un aiguillon recourbé , qui hérissent irré- gulièrement les deux surfaces de son corps. )|ri FIN DES POISSONS. iNS. ibu facile à irps , et aux jpécs. Nos B raies re- eté de leur uclée, ainsi garnis cha- rissent irré- eorps. TABLE DES MATIÈRES CONTENLES DANS CE VOLUME. Q?i HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX, Extrait du rapport sur Tliistoire naturelle des oiseaux, etc. 5 Introduction. 7 Ornitiiologic. 13 Mœurs et habitudes com- munes à tous les oiseaux. 25 Division de la classe des oiseaux en ordres. 36 1" ORDRE DES OISEAUX. Les rapaccs, ou oiseaux de proie. Rapaccs diurnes. — Les ai- gles. Les aigles pêcheurs. Les harpies. L'autour. Le milan et les Imses. Les bondrées et les busards. 48 Le faucon. 49 39 Les vautours. 64 Le percnoptère. 56 40 Le ntessagttr ou secrétaire. 57 43 Rapaccs nocturnes. 5S 44 Le grand-duc. 61 ib. Le hibou. 62 4G L'effraie. ib. 48 Le chat-huant. 63 1I« ORDRE DES OISEAUX. Les passereaux. 64 1" Famille des passereaux. — Les dentirostres. 66 Les pies-grièches. ib. Les gobe-mouches. 68 Les cotingas. 69 Le jasenr. 70 Les tangaras. 71 260 TABLE Les merles. 72 Les grive». 74 Le moqueur. 7ô Les cingles. 7G Les loriots. ib. Les becs- iins. 77 Les traqiiets. 79 Les rubiettes. 80 Les fauvettes. ib. Le rossiguol. 81 La fauvette. 82 Le roitelet. 83 Les hochequeues ou lavan- dières. 84 Les bergeronnettes. 85 Les manakins. ib. II« Famille des passereaux. — Les fissirostres. 86 Les hirondelles. 87 Les martinets. 90 Les engoulevents. 91 III* Famille des passereaux. — liCS conirostres. Le corbeau. La pie. Le geai. Les paradisiers , ou les oi- seaux de paradis. Les alouettes. Les mésanges. Les bruants. Le moineau. Le pinson. Le chardonneret. La linotte et le serin. Le bec-croisé. Les étourneaux. L'oiseau-mouche, Le colibri. IV« Famille des passereaux. — Les sjndactyles. 1 10 Le martin-pêcheur. ib. Les calaos. 1 1 1 92 9:) 96 96 ib. 98 ib. 100 101 102 103 104 105 lOÔ 107 108 IIP ORDRE DES OISEAUX. Les grimpeurs. 112 Les barbus. 117 Les pies. 113 Les toucans. ib. Le torcol. 115 Les perroquets. 119 Les coucous. 116 IV ORDRE DES OISEAUX. |i Les gallinacés. 120 Les faisans. Le paon. 121 L'argus. Le dindon. I2i Les perdrix Les pintades. 125 Les cailles. Le coq et la poule. 126 Les pigeons V« ORDRE DES OISEAUX. Les échassiers. L'autruche. Le casoar. 133 135 137 Les outardes. L'agami. Les grues. 128 li9 ib. 131 132 138 136 140 V •.,-.■ , ou les oi- ïdis. jiassereaux. trcs. "* 9) 95 96 ib. 98 ib. 100 101 102 103 104 105 lOB 107 108 es passereaux, ictyles. V.** icUeur. *"• 111 DES m\tij:res. 261 et. c serin. IX. clie. ÎX. :ts. 117 ib. 119 Les hérons. Les cigognes. L'ihis. La bécasse. 141 Les tourne- pierres. 147 143 Les poules d'eau. ib. 14Ô Les flamants. 148 146 VP ORDRE DES OISEAUX. Les palmipèdes. 150 1" Famille des palmipèdes. — Les brachvptères. 152 Les grèbes. 153 Les plongeons. 154 Les pingouins. 155 Les manchots. ib. 11^ Famille des palmipèdes. — Les l'ingipennes. 156 Les pétrels. 157 Les mouettes ou goélands. 158 Il^Familledes palmipèdes. —Les tutipalmes. 160 Pélicans. ib. Les cormorans. 162 Les frégates. 163 IV« Famille des palmipèdes. — Leslamellirostres. 164 Les cygnes. 165 Les oies. ]66 Les canards. 167 L'eider. i6g La sarcelle. 169 ^^^ niSTOIBE NATURELLE DES REPTILES. Erpétologie. Divisions générales des 171 reptiles en différents or^ dres. 179 ï" ORDRE DES REPTILES. 1S8 m ib. 131 Les chélonicns , ou les tor- — tues. 1 82 I" Famille des chéloniens. — Tortues marines. 186 La tortue franche. 187 Le caret. 191 lie Famille des chéloniens. — Les tortues d'eau donce.192 La bourbeuse, ou la tortue d'eau douce d'Europe. 193 La tortue n boite. 194 III' Famille des chéloniens. — Les tortues de terre. 195 La tortue grecque. ib. 138 136 140 IP ORDRE DES REPTILES. Les sauriens. 196 Les crocodiles. 198 Le Monitor , ou tupinam- bis. 202 Le lézard gris. Le lézard vert Le dragon. L'iguane, il* 203 205 207 208 -^^.^ 262 TABLE DES MATIÈRES. Le basilic. 310 Les seps, ]es liipèdcs et les Le caméléon. 211 hiinanes. 213 III» ORDRE DES REPTILES. Les ophidiens , ou les ser- pents.' 214 I''" Famille des ophidiens. — Les orvets, ou nnguis. 21ô II' Famille des ophidiens. — Les conleuvreii ou les serpents non venimeux. 217 Les boas. ib. La couleuvre à collier. 218 111° Famille des ophidiens. — Les vipères, ou ser- pents venimeux. 220 Le crotale , ou serpent à sonnettes. 221 La vipère commune. 224 IV« ORDRE DES RltPTILES. Les batraciens ou les gre- nouilles. 226 Les grenouilles. 227 Les raines ou rainettes. 2:i0 Le crapaud. 231 Les salamandres. 233 La sirène. 235 oSe^ HISTOIRE NAIUBELLE DES POISSONS. !fl Iclhyologie. 237 Uisti'ibiition des poissons en dift'évents ordres. 242 Les muUcs. 244 Dactyloptères ou poissons volants. 345 Les rn:u|ucreaux. Le thon. 247 248 Les cyprins. 249 Ii