IMAGE EVALUATrON TEST TARGET (MT-3) 1.0 M Jl MIS ■^ fSÀ |2.2 ^ L£ 12.0 IL25 i 1.4 — 6" 1^ ^ W ^.s^:) ^ *^ Hiotographic Sdenœs Craporation 33 WeST MAIN STRilT WnSTER.N.Y. 14SM (716) 873-4503 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadien Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques 6^^ Tochnical and Bibliographie Notas/Notas tachniquas at bibliographiquas Tha Instituta has attamptad to obtain tha bast original copy availabla for filming. Faaturaa of this copy which may Isa bibliographically uniqua. which may altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may significantly changa tha usual mathod of filming, ara chackad balow. □ Colourad covars/ Couvartura da coulaur I I Covara damagad/ D D D :7i Couvartura andommagéa Covars rastorad and/or laminatad/ Couvartura rastauréa at/ou palliculéa □ Covar titia missing/ Le titra da couvartura manqua I I Colourad maps/ Cartas géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blua or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planchas at/ou illustrations en couleur Bound with other matarial/ Relié avec d'autres documents ryj Tight binding may causa shadows or distortion along interior margin/ La re Hure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leavas added during restoration may appear within tha text. 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Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: la symbole — *> signifie "A SUIVRE", le symbole y signifie "FIN". Maps. plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Thosa too large to be entirely included in one exposure ara filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, aa many framas as required. The following diagrams illustrata tha method: Les cartes, planches, tableaux, etc.. peuvent être filmés è des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrant la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 >^'i u i^r ij *'>-' ■» (r^ . .t^ Virfï- .''^Ai^^ * ,i i' ^ "^ " •\ < i-s M >f.. \\ / f/^ > / i s ^>Vf ♦•.■■\i^ >•- ■/ y.\tV C\. '^ HISTOIRE NATURELLE ( t il DES POISSONS. ,^'=-' l;>* V , ^ f. ♦a. *t * *44 i II: f+ l «**-"^r'«**W*lii-*«»>- ■■^■•*^ *»'^"***^V»*»--'^^*.-»:-«*l t,**-,.*--»,*** *-v»«W».T„«* . >' r m- \^ -^ibJi r^ e> °<^. -i'^'V Cï // du .^\ anoine Scott l .,- curé v^ \' y ' , leSteFoy y , fr . s- v>,^. -V' V. ^.■' •• V I ; • ' ) * ' . .n- ' 'U V ^»À ' HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, avec les figures dessinées d'après natare PAR B L O OuTrage classé par ordres , d'après le système ATEC LES CARACTÈRES) ?ar REKi-RXCHARD CASTEL , des Plantes» TOME VII L DE L'IMPRIMERIE DE ^^mfj^f^ir *> ^ H A PARIsJfJ^ '^ *,/ Chez DiSTERYiLLE, rue du Batlol AN IX, % /■ ' n i^. . .:TT'«»»^«rr*'~- '"^ '■" J C H '. 'A irr .--v^ r 4 * ■ W 4 i .f?" '.|^ ji y;/ '■ • O .1 .. F , l»*!!"^^-;."^^ ,, ■% '^0¥f-^ "..fVi»- y^ " •^S^'' ■ti^.i j *- iv..€>" 1,1 ^•«■^•*;/jîîîraa ,^*nîr* tJI- K •'■ t « u . , ,'^—- i-p, . ^|»^^,45.fl ,, .,<^> .. ^Ti,„ .-t.-»^ în "^T/:î-..>f^ i f%\ '^-m&E ï.:;>r ^3'^ m à : 1* 5P»-** ■ •V.-.V* i.l: Ai,';!»' 1 «ft; ',.'<•■ ,/ ■-^■i t_ K Vf '/ # t.* fW. I \ 7)e*i.>«»'4.-.%r**««*«<,«^».<»»».V*. ».«.•* k^«»'MMr*l ^KStOIRE NATURELLli \ DES PO ï Sa UNS. ; it-^ V'?V M ,.,:;i^UTJ^'; DIT LXl.X' GEInRE. » ' i«<9« «*v>^4l.*«dJM'^'. V,.-!'':'^ <-'-'<■ V ^ ■^■•;»*'^- LAl^VLÎSTG A POINTES, fmï>t« quinze rayon * i la tMi^tour? vîrt|*î-lroi'ï à celle dû Tamis , ti dîîc à i>iîlf fp i^.nneMfr.fioiâàlaprimièr*^ du ém: f et , VHtgt-cïiuj- à ia tccoad*), Lgrt ■s II ■ ''il '/ > ( ? .',^ u 'y i I f ■'■''¥km^^i!if*ir^^^t£'*^-'''"--''<<~^ — '*--inrJ-«».*.r»*»f'-*»k. a 7^%i^^Ww*** »ti-^ti4. "«'••i'JWCïît- ■j-5m»>- I / , J i ; ►>*►■ '»/■. x\ ■ l* ' ■ . - ':■ \ 1 i/f ,1 •-<; 1 '■ i '»;* ■ ^ ^ » -* rt *ft . ' 'h:K . i .. ' 'i 'i r,;^ 4*'-" '*; • A^ï , * .. J: A > I : »• ( il ■* . • 'i''v\ t % '■% i\ '\ ■ \\ ■ à ■1" . 4' - m îi»* ■ i » • ,i^'H .>' ■■A: I' V j:^;;.- ■9 -#•■■•• > ' (r ,v HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS."'; ^ ti'i: ^ «fc^l» *«*,fi k- 4? ; .ï:îlt,ï*LV ■■'(■' » ^ . a I L M.i4' ..^•^•- *>■ j ttriW ...J. . i SUITE DU LXIX* GENRE. ■'»».... ' ( LA BALISTE A POINTES, * BJLISTES ACVLEJTVS. , ■ . ■ ' Les deux à cinq rangées de pointes, qae l'on trouve à la queue de ce pois- son, forment le vrai caractère qui sert à le distinguer des autres batistes. On compte quinze rayons à la nageoire pectorale, treize à celle du ventre, vingt- trois à celle de l'anus , treize à celle de la queue , trois à la première du dos , et vingt-cinq à la seconde. Les Poissons. VIII. i 1 1 >i V ^\ ,'h If ï #.»•»■:.***■-►., *^. *1P^ ,>i_ !à HISTOIRE NATURELLE pointes dont nous venons de parler , tont recourbées en arrière; et piquent les doigts quand on veut passer la main de la queue à la tête. Le nombre de ces pointes n'est pas égal à tous les poissons f ni celui des pointes à chaque rangée : car aux deux exemplaires que je possède , je trouve d'un côté sur l'un , onze pointes à la première et à la seconde rangée , quatre à la troi- sième ; de l'autre côté , onze à la pro- imière rangée , dix à la seconde , et trois à la troisième. A l'autre exem- plaire , il y a , d'un côté , douze pointes à la première rangée , onze à la se- ' conde , et cinq à la troisième ; de l'antre côté , treize à la première rangée , douze à la seconde, et six à la troi- sième. Les auteurs qui ont parlé de notre poisson , n'ont pas non plus trouvé le nombre des rangées toujours égal. Liniié lui en donne quatre , Wil- lughby cinq ^ et Séba et Klein trois «seulement. Forskaœl parle d'un de ces '//î;: r— :■'* • »i_.;.,*^>i!0 '..,. 4•t's'j>«^i■....,. rler , main bre de us les haqae es que té sur re et à a. troi- a pro- de , et exem- îointcs la se- l'autre ngée , la troî- [rlé de plufs [ujours ,Wil- trois de CCS DE LA BALISTE A POINTES. 3> poissons qui n'eu avoit que deux , et d'un autre qui en avoit cinq. Comme, il nomme le premier petit , et l'autre, grande je ne sais si la différence de ces rangées ne seroit point une suite de l'âge , ou si on en trouve toujours deux sur l'un, et cinq sur l'autre. La pre- mière de ces opinions me paroît vrai- semblable , parce que nous remarquons la même chose chez plusieurs animaux; et voilà pourquoi j'ai cité les écrivains qui ont observé depuis deux jusqu'à cinq rangées de pointes chez ce pois- son. Mais si quelque naturaliste vient à faire quelqu'observationdont le ré- sultat soit plu?> sûr , xe suis tout prêt à m'y soumettre. Le corps est large , plus épais que dans le précédent, et sa surface rude; au toucher, est divisée en carrés longs ,. qui sont couverts de petites verrues rondes. La tête est grosse , et terminée en pointe émoussée. L'ouverture de I* l)puche est petite. Lesdçux mâchoii:c.$. J f^ i è HISTOIRE NATV tîLLE sont d'égale longueur. X ai compté à la luipérieure douze dents terminées en pointe, et dix à Pinférieure. Au-des- sus des lèvres, on apperçoit une raie bleue. On en voit aussi quatre autres de la même couleur au-dessus des yeux, et trois au-dessous. L'œil est rond, la prunelle noire, et l'iris jaune d'or. Tout devant l'œil, on voit les na- rines qui sont petites et rondes. Entre les nageoires pectorales et la dernière ligne bleue , on voit l'ouverture des ouies. On trouve une raie rouge âtre depuis l'ouverture de la bouche jus- qu'à la première ligne bleue. Les cô- tés sont bruns par en-baat , et d'un jaune- blanc par en-bas. Du milieu des côtés , s'étendent derrière les nageoires pectorales quatre bandes brunes qui garnissent le ventre. Sous le ventre, on remarque un fort rayon dentelé , sous lequel sont plusieurs pointes; et on pourroit le regarder en quelque fa- çon comme une nageoire ventrale. Je ï K *>j_ _f.V.;^.r«vî . "1 -- .>..*■ ^ ' s»*- -Sw*^. .J,.<^ -*- ■"-'•.•...•i***- -V»^' têàla ^es en u-des- le raie autres is des eil est jaune les na- Entre irnière re des igeâtre le jus- tes cô- t d'un eu des ;eoires es qui entre , itelé , es; et ue fa- lè. Je DE LA BALISTE A POINTES. 5 n'ai remarqué non plus aucune ligne latérale chez ce poisson. Toutes les na- geoires sont courtes. Les rayons de la nageoire ventrale et de la première dû dos sont piquans et simples, mais ceux des autres nageoires sont mous et ra- mifiés. La première est noire : les au- tres ont le fond d'un brun-rouge , et les extrémités grises. Le premier rayon de la nageoire dorsale est large, et den- telé sur le devant. Ce superbe poisson est un habitant des eaux des Indes orientales. Il est sur-tout particulier à la Mer Rouge. Selon Forskaœl , il a la chair de mau- vaise odeur et de mauvais goût, ce qui fait qu'on ne l'estime pas beaucoup. Il vit de petites écrevisses; du moins j'ai trouvé des écailles de ces insectes dans son estomac. Je ne saurois déterminer exactement la grosseur à laquelle il parvient. Je donne ici la représenta- tion d'un des plus gros que je possède. V'' h/, % il r VA-;A'V^(i««.^ /"%;. 6 HISTOIRE NATURELLE On le prend également au filet et h l'hameçon. Ce poisson se nomme : Stachelschwanz , en Allemagne. Gros Poupou y Indien bigarré , Baliste à pointes , en France. Schaaram , en Arabie. Sounoeky Hoorn-visch , Maatt'Çisnh, Speer-visch , Japantche Klipp-visch , parmi les Hollandais qui habitent les Indes. Ikan Batoe, au Japon. LA yiElLLE, BALISTES rSTULA, li ':- >y • On reconnoît ce poisson à sa na^ geoire ventrale unique et aux trois piquans de la première nageoire du dos. On trouve deux rayons à la membrane des ouiés , dix-hnit à la nageoire pec- torale , douze à celle du ventre , vingt- huit à celle de l'anus , quatorze à celle de la queue y trois à la première du dos^ et vingt-neuf à la seconde. ' <: (.11-: j: - ' pec- ©E 1. AVIEILLB, f Ce poisson est large et mince , rude au toucher , et divisé en petits tra- pèzes égaux aux écailles. La tête est de moyenne grosseur en comparaison des autres balistes. L'ouverture de la bou- che est petite. Les deux mâchoires sont garnies de dents incisives. J'en ai trou- vé quatorze à la mâchoire supérieure , et douze à l'inférieure. Les lèvres sont fortes et ont une bordure bleue. On voit deux raies bleues aux }oues^ trois- sous les yeux et huit au-dessus. Les dernières paroissent sortir des yeux comme d'un antre. La prunelle esi noire , et l'iris qui l'entoure rouge. L'ouverture des ouies se trouve au- dessus de la nageoire pectorale , et plus éloignée que dans les autres poissons du même genre. Avant les yeux , est un petit enfoncement oiîi l'on trouve deux petites ouvertures. Le tronc est comprimé des deux côtés , et le dos qui est d'un jaune brun , offre des raies d'un verd bleu. Le» côtés sont jaunes , r 'il: H i ^■^ i*u 8 HISTOIRE NATURELLE le menton et le ventre gris. Avant la nageoire ventrale on apperçoit trois rangées de piqnans. Je n'ai pas pu troa- ver de ligne latérale. L'anus se trouve au milieu du corps. La queue est or- née de bandes bleues près de la nageoire de Tanus , et qui tirent sur le verd en s'approchantdela nageoire de la queue. La nageoire de l'anus est grise et gar- nie de lignes bleues. La nageoire de la queue a des rayons jaunes à plusieurs ramifications , et une belle bordure bleue. Les deux rayons extérieurs de cette nageoire , qui sont très-longs , lui donnent une forme agréable. Les na* geoires du dos sont bleuâtres : le rayon de la première est très-fort , et dentelé sur le devant. Derrière ce rayon , est un sillon formé sur le dos , destiné à le recevoir. La seconde nageoire dorsale est en forme de faucille , et ornée de plusieurs lignes bleues : elle a des rayons fourchus ainsi que la nageoire pecto- rale et celb de l'anus. DELA VIEILLE. 9 ^ ' Nous trouvons ce poisson dans les eaux des Indes orientales et occiden- taies. Marcgraf l'a trouvé au Brésil , Brown près de la Jamaïque , Plumier en Amérique au dix - septième degré de latitude septentrionale , où un la- maneur le prit avec un trident. Osbeck l'a vu à la Chine , et Valentyn au Ja- pon. De loin il ressemble à une brème. Il grogne quand il est pris; ce qui lui a fait donner par les pêcheurs le nom de Vieille femme. Il parvient à une grosseur considérable. Il se tient au fond , et vit de coquillages et d'huîtres. On le prend à l'hameçoil. Selon Marc- graf, on ne lo mange que grillé ; car autrement sa chair a mauvais goût. Ce poisson peut aussi un peu se gonfler le ventre. L'estomac est large , le canal intes- tinal a deux courbures , le foie est d'un jaune pâle, il est mince et consiste en deux lobes , l'un gros et Faulre pe- tit. La vésicule du fiel est petite y la .i \i I <\ T il ■■ if ï "j " ' j i ♦ i* 1 . t^ ttiL^».-';.^,. \ I ^ lO HISTOIRE NATURELLE ■' rate bleuâtre. La vésicule aérienne qui est unie au diaphragme , consiste en une membrane forte ^et épaisse. Je n'ai trouvé dans ce poisson ni laites , ni œufs *y de sorte que je ne saur ois dire s'il est ovipare ou vivipare. :, r;,î „ Ce poisson se nomme : -•* t :..» < i „ Guapffrva , en Amérique. t - . OU'Wifeel File-Fish , en Angleterre. Vieille , en France. ,, ,.., , à Peixe-Porco , en Portugal. ^ Jean Radi , Sultan ternate ^ dans les Indes, u u^ , .' -ii^^f^i y^ :■ ■: ^ Àud' Wyf , en Hollande. / ^ i . uj Ailes Weih , en Allemagne. - * î -' C'est à Maregraf que nous devons le premier dessin de ce poisson , qui est assé2 bon. Ensuite WîUughby nous en donna un qui est encore plus exact. , Klein et l'auteur de l'article de notre poisson dans le nouveau Spectacle de la nature allemand , font mal à propos, deux espèces difiPérentes de laguaperva ma^ima de Willughby et de celle do si^- • '.vUit.v.,..? f' ■.7n.->-«.«M)'*i*"-^ LLE ^ érienne qui consiste en lisse. Je n*ai [ laites , ni saurois dire ^.» "i Aglc terre. ^ dans les f - i # , ■y.i » • - I '' ■' .'V - * -■ (. » î 8 devons le )n , qui est by nous en 3 exact, le de notre ectacle de l à propoa. guaperva cçlle de <'i'- ^ r- ^^,:; hi ii. ' ' ".V' ff r 'I POil . // . Tom ■ rm. lyed-eoe^ de/ . Pierron Jca/jf • i.LA BAIJSTE taclictée . i T/A BALISTE noir. 3 . LA BALISTR Clùnoise . 4, . I A B^SilSTli lisse L. a. QiïR>id. <-rrr>Kf.>v rl#p|iRri4i) èUI |*4iU. feiiitatycmcni^ ; vn^ û Ion '•om|»i(TC? i»i ^M^i^Wîl\ fh>>|t^a! (ij«-^â|*04 ,W*-.f»|^-i; :i ) I \ / Jc4ir/p l..i BAI^lIITE TACHETÉE, I] ^!, % '^/..•m-. IMH— iimi » » I ^ l\ < \ .?tW- t f. i( t » "'''*.,. . ! '\*î 'l*"» ».».- -., *-»r* * t '«1 1 V > *- î f ÎAi. . 1^ . ■30" DE LA B ALTvSTE TÂéltETÊE. 1 1 Catcsby \ car si Ton compare ces deux dessins , on verra qu'il n'y a pas de dif» férence essentielle. ' ' Quand Gruoov demande s'il faut entendre notre poisson] -^ laguaperva de Piso , ^lous pouvons lui i pondre af- firmativement j car si l'on c<'inpare la description et le dessin qi;e Pi^ » a don- nés de ce poisson , avec nôtre , on trouvera qu'ils convi nnen en t »ut. Ruysch cite mal à propos , rei tive- ment é notre poisson ^ lo go:-< 3 paga- nellus Je Rondelet. LA BALISTE TACHE '^ÉE, BALISTES MACVLATi S. Xi A baliste tachetée se distingue des autres poissons du mémo genre , par la large nageoire de l'anus , et pai \es deux piquans de la première nageoire dorsale. On trouve quatorze rayons à la nageoire de la poitrine , vingt-un à celle de l'anus ; douze à celle de la queue^ i / \) i I m \ • ■ 1 .;ï '■"^■^lIM»!-**" V. <"' *• n 12 HISTOIBE NATURELLE » Cefleckter Hornfisch , en AUemagnCi Frickle or long File-Fish etLittU 0/(i- fFife , en Angleterre, -'if t*. • ^•lb^ Batiste tachetée , Turin' Saratse ; en France. ' ''■- Maan-visch , Saraza-visch , Speer-visch > en Hollande. . , , ^ t . ? t Ica/i Swangi , Ican Saraza , dans Ici Indes. ,,,.,. . a-wfi..ii.J*,:>iV'ii.-.t'i5 ^.hj,; C'est dans "Willugliby que je trouve les premiers mémoires sur ce poisson. Grew et Klein en ont donné chacun un bon dessin ; ce qui fait que je suis surpris que Linné n'en fasse point men- tion , quoique Artédi l'ait placé dans son système. • '"i ; , ! ■ i ■1 " S .■^^^• DE LA BALISTE NOIRE. i5 »* i : liA BALISTE NOIRE, jffecf BJLISTES NIGER. ^^^ (tr it .*"' • 4 f^ V « , r .*', •i'.v La baliste noire se distingue des au- tres par Pétrôite nageoire de Panus et par les deux piquais de la première na- geoire dorsale. Je compte seize rayons à U nageoire pectorale , trente-deux à celle de l'anus , treize à celle de la queue , deux à la première du dos , et trente-trois à la seconde. ' <• ' ^ *»' ' ' lie corps est noir ; cependant on voit une raie bleue à la nageoire de l'anus et à la seconde du dos. II est aussi com- primé des deux côtés^ large par-devant et étroit vers la queue. La tête est courte et rampante. L'ouverture de la bouche est plus large que dans les au- tres balistes. Les deux mâchoires sont d'égale longueur : chacune est garnie de dix dents larges ou incisives. Les yeux sont ronds , ont une prunelle xiqire et un iris blanc Devant les yeux 1 i i VI - ' ( il ^'(i > -V / i! ' I I i 16 HISTOIRE NATURELLE Oïl remarque quatre ouvertures. Au ventre , ce poisson a , au lieu de na- geoire , un rayon dur , long et fort , couvert en grande partie par la peau. Celle-ci est rude au toucher et divisée en diverses places en forme de trapèzes. A la queue, on voit sept à huit rangées de pointes recourbées en avant , qui piquent les doigts quand on veut pas- ser la main de la tête à la queue. Le premier rayon de la première nageoire du dos est très-fort , courbé en arrière et dentelé par-devant y le second est petit. Tous les rayons des nageoires sont terminés par plusieurs branches y et les deux rayons extérieurs de celle de la queue forment par leur longueur une échancrure fourchue. Ce poisson habite les eaux de la Chine. Osbeck assure que lorsqu'il est poussé par les vagues vers le bord , on peut l'attirer avec du pain , et le pren- dre à la main. Il devient plus gros que les autres poissons de ce genre. Du i I I f- *!• ■ \] •'*v.^-*'" LLIS tures. Au ;a de na- ; et fort , ir la peau, et divisée > trapèzes, lit rangées ^ant , qui veut pas- c^ueue. Le e nageoire en arrière second est nageoires branches , rs de celle r longueur ux de la rsqu'il est bord , on et le pren- s gros que [enre. Du DE LA BALISTE NOIRE. 17 rëàte , sa couleur noire offre une sin* ^ilarité remarquable , parce qu'elle se trouve ti'ès - rarement dans les pois- ;*' ';:'.• n; ) !' '■• t sons. ''■ '^'-''■^' ' '■''■^^^•■^m.'^'j 'Ce poisson se nomme : <-irî r»nf f '.• >y * ■■"■'■ '!-^r .»*i.' fu- ' Kolkeiibutti et Kandawaar , dans les Indes. . .- , ,.: .. ... „ . > ■ '.I ' ■ ,/ G7*yrizer£ , en Hollande. >. t Baliste noire , en France. Schwarzer Einhomfisch, en Allemagne. • Nous devons à Lister la première connoissance de ce poisson , et le pre- mier dessin à Willughby. C'est à tort que Linné ne fait qu'une espèce du capriscus de Salvieu et de notre poisson *, car il rapporte égale- ment à la baliste qu'il décrit dans le Musée du roi de Suède la baliste de Salvien et celle d'Osbeck. Mais on se convaincra aisément que ces deux pois- sons sont différens , si l'on compare la figure de Willughby citée par Linné dans le Muséum ^ et celle que nous ■ M t '» I: ■Si '4 1^' •*"- -,_.- •wrïWBE;™; .' &:i ( r i^. ^^ t8 HISTOIRE NATURELLE trouvons dans le même aatcur ; plan^ clicl. a4. . ' ' ' «• ' Statius MUller nous a aussi donné un dessin de ce poisson ; mais si on lo compare aveo celui qu'il donne de la petite licorne, on n'y trouvera aucune différence essentielle. La première na- geoire du dos est représentée sur son dessin avec un seul rayon ; et dans le texte il lui en donne deux. ''*^ * i3 .*! > i^-i >r'iJ ! LA BALISTE CHINOISE^ 3AL1STES CHINENSIS. \ ■i. t i Ce poisson se distingue des trois pre- miers par la nageoire ventrale y et des autres par le piquant qu'il a à la tête. J'ai compté treize rayons à la nageoire pectorale , autant à celle du ventre , trente à celle de l'anus , douze à celle de la queue , un à la première du dos ^ et trente à la seconde. < . ...a Le corps est large ; rude au toucher ^ LLE cur , plan- assi donno lis si on le >n]ie de la îra aucune e mi ère na- ée sur son et dans le trois pre- e , et des à la tête, nageoire ventre , ze à celle e du dos ^ toucher ^ DE LA BÂLISTE CHINOISE. xg^ parsemé de petites taches jaunes , eK très-comprimé des deux côtés. La têlc est courte et rampante. Les deux mâ- choires sont d'égale longueur : chacune est armée de dix dents étroites placées tout près les unes des autres. Les yeux sont grands, ronds, ont une prunelle noire dans un iris blanc , et près d'eux sont quatre petites ouvertures. Le pi- quant qui est au-dessus des yeux de ce poisson , et qui représente la première nageoire du dos, est dentelé en arrière en double rangée. Derrière ce piquant, on remarque au dos un sillon qui sert à recevoir ce piquant. Le dos et le ventre sont tranchans. Ce dernier est blanchâtre , et les côtés sont gris. La ligne latérale commence derrière les yeux , fait bientôt après une courbure vers le ventre , et n*est presque plus visible à la queue. Je trouve ici huit pointes recourbées en avant , et distri- buées en deux rangées. Ce poisson n'a qu'une nageqire ventrale , qui est rudo '1 » l 'a \ \\ •M I ■ \ 'é^ ¥. 20 HISTOIRE NATURELLÎS au toucher. Les rayons sont dentelés et cachés dans une peau épaisse. Il n'y a que le premier rayon fort qui soit dégagé. La seconde nageoire du dos et celle de Panus sont parsemées de points gris et jaunes. La nageoire de la queue est ronde , et ses rayons sont di- vises à l'extrémité ; mais ceux des au- tres nageoires sont simples. Ce poisson est naturel au Brésil et à la Chine. Comme il a peu de chair , et qu'elle est d'un mauvais goût , il n'y a que les pauvres gens qui le maii- cent. " ■ •""' ^"''^ ''"nrur.. or/r-îoi- '- t" Ce poisson se nomme: ' i*^**^^' >'^ f • ChinesischerHornfischetBrasHianischef Sàufisch , en Allemagne. Baliste chinoise f en France. PiVfl aca , au Brésil. Marcgraf est le premier qui nous ait fait connoîfre ce poisson. Il nous en a aussi donné un assez bon dessin. Willughby , Ray , Gronov et Linné ne font qu'une seule espèce de la baliste ic< f !f 1 . r< ,.:>. LLE t dentelés isse. Il n'y :t qui soit re du dos semées de eoire de la ns sont di- ux des au- 1 Brésil et , de chair, is goût , il jui le maii- silianischef À. -. ■■r•■,-f■ , „- .• .,.,1 .. « ui nous ait L nous en a ssin. ■"■'■ "-2 V et Linné Iclabaliste DE LA llALISTE LISSE. 21 chinoi&w et de la petite licorne ou du poisson de Clusius. Mais si l'on compare le dessin de Marcgraf avec celui do Çlusius et de Grouov , on verra que la premier et le nôtre sont pourvus d'une nageoire ventrale , qui manque au der« nier ; de sorte qu'on ne sauroit les prendre pour un seul et même poisson. Celui-ci diffère aussi par sa grosseur, SCS belles taches, et la queue qui est moins rude. Comme Marcgraf et Willugliby ont fait suffisamment connoître ce poisson, je m'étonne que Klein et Artédi l'aient omis dans leurs Systèmes* j-y^ A ?# • \j^ : LA BALISTE LISSE, nr 1/H. BALISTES LjEVIS. ' La superficie nnîe du corps de cette baliste , la distingue d'abord de toutes les autres espèces de ce genre. Dans la nageoire de la poitrine on ; i !\ If' -/ n i % '," #.j ' 1 i,/ \; an HISTOIRE KATURELLE compte quinze rayons , dans celle de l'anus et dans celle du dos , quatante- sept , dans celle de la queue , douze. '' Ce poisson-ci approche beaucoup de ïa licorne de mer représentée sur la Planche.... Cependant outre les carac- tères mentionnés , il s*en distingue par sa petite corne non dentelée , par un moindre nombre de rayons ^ par ses couleurs bigarées, et par la nageoire de la queue , qui est plus longue que celle derautre. ' " ,^ Le corps est comprimé , l'ouverture de la bouche est petite , les dents sont larges et pointues , les narines petites et simples , les yeux ovales , la pru- nelle est noire et entourée d'un iris verd. L'ouverture branchiale est petite et point couverte. Son fond est brunâtre , et ce'fond est embelli par des lignes d'un bleu pâle , qui sont de figures irréguiières et qui Tont le long du corps. On apperçoit ^ 1 s celle de quatantc- 16 y douze, aucoup de tée sur la les carac- dîstingue itelée , par ns y par ses lageoîre de e que celle 'ouverture dents sont .28 petites s, la pru- d*un iris est petite îe'fond. est |bleu pâle , :res et qui apperçoit I DE LA BALI i : LI .B. a3 par-tout de petiu,^ iachcs uieues et rondes. L'anus «st une fois plus éloigné de la tête que de la nageoire de la ctueue*'-^''-' '' - '"' ,..i.iMiv » ■ »' ••- ., . ' Les pectorales sont petites y brunâ- tres y et leurs rayons sont à quatre ra- mifications. La nageoire du dos , et celle de l'anus , sont diamétralement oppo- sées l'une et l'autre ; elles sont bleues vers la base , et jaunes vers la pointe. La nageoire de la queue est longue ^ noire , et ses rayons sont à quatre ra- mifications. La ligne latérale est très - visible ; le ventre est tranchant y et le dos arrondi. . . Nous trouvons ce poisson , tant dans la Méditerranée, qu'aux deux Indes et en Afrique. M. Parra met notre poisson au nom- bre des poissons de la Havane. ( Des-> cript. p. 46. Recueil aa, fig. i. ) ^^ *•■ {\ 'NJi H^t HISTOIRB NATIRELLE M. John m'envoya ce poisaon , ac- compagné d'un dessin selon sa gran- deur naturelle. Ausâi en ai -je reçu un , de deux pieda de long , des côtes de Maroc. J'en ai Tobligaiion à M. Spen- gler ( 1 ). J'ai confronté le dessin , que M. John m'a envoyé de Tranquebar , avec l'ori^ ginal mentionné , des côtes de Maroc , et je les ai trouvés très^ressemblans.,:^ Sur la côte du Malabar on doit en trouver , mais rarement , de la lon- gueur de trois pieds ; on ne l'y mange pas. Ce poisson se nomme :. "*-- ■ * \ r * I .M • ■ .. (i) A roccasion d^m présent que le roi de Danemarck envoya à l'Empereur de Maroc , mon ami , M. Spengler , enroya en même temps un naturaliste^ qui devait au&si , entre autres eommissions, amasser des poissons pour moi , et à leur retour, les personnes chargées de la commission^ m'apportèrentle poisson mentionné. :lle oisson , ao- n sa gran- li-je reçu les côtes de à M. Spen^- ue M. Jahn , avec Tori- de Maroc , emblans^^lt Qn doit cil de la lon- î l'y mauge ^W0 J»*l - • .«Si • . ut que le roi empereur de r , enroya en , qui ddvo^it onS| amasser leur retour , commission y tionné* i i DE LÀ BÀLISTE LISSE. 26 Sur la côte du Malabar , Mornati, En Allemagne , de r p latte Hornfudh En France , la Baliste Usst, r h En Angleterre, Smooth Old-W'ife, En Espagne et à l'île de Cuba , Lijom Trompa. , " ' , . , , I ».i, w. '6 i ».-'*. » 4 « t, H A i ' -« ;.i^ r '.. i » i^uissons. VIII. ^ Ktl .' ;' i \., ' ! '>««<*r s 1 f ' I m\ 26 HISTOIRE NATURELLE -T!* L X X* GENRE. LE COFFRE, ostrjcjon. Caractère générique. Le corps dans une écaille dure. LE COFFRE LISSE, OSTRACION TRIQVETER, O N reconnoît ce poisson à son corps triangulaire et sans piquans, et à la forme bombée des boucliers. On compte dix-sept rayons à la nageoire pecto- raie , douze à celle de Tanus , quatorze à celle de la queue , et onze à celle du dos. Le côté inférieur est le plus étroit des trois. Tous les trois sont larges au milieu; et vont en diminuant vers i< y \.. ■,li., M»^ LLE ■T!* R E. RACION. )8 dans une I S S E, ETER, L son corps 13, et à la On compta oire pecto- I y quatorze ï à celle da plus étroit t larges au Auaut vers rfà '^ f I* I ■î;îi;.i^ >.;vi: . ^k '*^ :«>. ir .«** ^*%-' il ■4f., rf .*vu'.| li^ ■>»;': ii:n iM Iri'^ iim^-t^l ;|H i *%*•■ v >:?-> tj-l^* m XM m i«'jk èl^îl4? m *'.\t :às ^M '"fr i uni ■il. »*»4»-^-* ^*-^vU*Mt? ■m^- A 1^' ^sasr^ n: i.r lUi: «Vf i l ■ V '■ J ."'-".,',,.■; i^ •) \' •■(»-- «».-«.•••.— ■*■' ■ *i '■ ,, * » . - ^ = fi # •"^«NjJ -^'^'-•î ,:-j'^?;;^ '•■•r ii i . ; f I i ^ Jïî'-.-i :-f; :>',• ^_; ,. i, ^,o^',-■ r. .y^.k .!.- ,.-.;-; ^ iV i > > i^. o. î',ï.> ;i':ff: ira •,; i': v:f-,;;.* .ir . 1 .:•; I •■, ;:-.f ft ) ;4*' . » - ■ . viii •t * V"*'^ ? 7'.?/^/ . r///. Pa^e 2ff 1. I.F. COl'FUl'i l.sso.ri.r.K COll'KK niinllo ÎJ . Ll'i C'OFl'Rl:' a deux pi(|iiiiii:s 1 ■■*^''"^j l»l «<<»«pHm»m .^. !•■-<•►.. -—■.»»--»-«. , ^J^ .«>. DU ÔOPFRB llSSS. 27 leurs extrémités, ils fdi'iil^nt entr'elles un angle àigu^ et un b(^d bôtnbé au dos et an ventre. Lés bords inférieurs sont unis et émoUSsés , le supérieur est trauchant et inégal. Si l'on coupe ce poisson en inoroeànx du haut en bas , chaque morceau fbrme un triangle , dont les deux ïambes sont égales. Les boucliers hexagones sont élevés vers le milieu. A leur centre^ commencent des lignes garnies de petites perles , qui s'étendent jusqu^à la périphérie. Les narines alongées se trôavént près des yeux. Ceux-ci ont une prunelle noire et un iris blanc » entouré d'un cercle janUe. Le corps est d'un brun rouge, ses boucliers ont au lUilienune étoile blaUchè , et les tiageoires sont jaunes. La queue est longue ^ et ornéo de taches rottdés et blanches y entou- rées d'uu bord d'uU brun fôttùé. La na- geoire de ta queue est Semblable aux autres nageoires , ronde et garnie de (ayons à plusieurs branches. i^» ■ % «-"«llJ^' -*«(*M^r' -<|i»»«»-# USi HISTOIRE NATURELLE On apporte ce poisson des Indes- orientales et occidentales , et il a ordi-i' nairement un pied à un pied et demi de long. Il vit d'écrevisses et de petita coquillages. Sa cbair a un si bon goût y que selon Brown , elle surpasse cello de tous les autres poissons d'Amérique : aussi est-elle si chère, qu'il n*y a que les riches qui puissent se la procurer* Ce poisson se nomme :. . : u Clattes Dreieck > QU Biegeleisen , eu Allemagne, .* , Sirykyzer- Visch^en Hollande > à caus» de sa ressemblance avec un fer à re^ passer, . 7fi Oldvife Fi&h y en Angleterre. , Coffre lisse f en France. ..;,,, Trekantad-Kurra , en Suède, .■ .i ; , Trunck Fish , à la Jamaïque. - .(. . C'est à Lister que nous devons la première connoissance de ce poisson y mais sa description est si courte et si imparfaite , qu'elle ne nous apprend autre chose que sou existence. Ceux 1' ■i. •.r^*r" "'i^ :-r% z des Indes' t il a ordi- îd et demi t de petita bon goût , passe celle Amérique : in*y aquô i procurert zleisen , eiX I i , \ ' ■ t < ' * le > à eau s© in fer à 1 e-< e. .'■>»<(! devons Ta ;e poisson ; ourte et si us apprend tnce. Ceux DU COFFRE MAILLê. 2c) qui lui ont succédé n'y ont pas ajouté l)eaucoup , jusqu'à Statius MUller, qui en a parlé un peu plus en détail, rs; Le premier dessin de ce poisson nous vient de Willugbby, Séba en a donné deux sans nécessité , et a représenté les nageoires de la poitrine perpendi-^ culairement. Klein se trompe en fai- sant deux espèces de ce poisson. LE COFFRE MAILLÉ, ■ OSTRÀCION CONCATENJTVS. «.i . -^:r. '^i siv;-'- ■.'. 'i. Ce poisson se distingue des autres du même genre par la forme triangu* laire de son corps , qui n'a point de piquans , et il diffère du précédent par les dessins maillés que l'on remarque sur ses boucliers. On compte douze rayons à la nageoire pectorale , neuf à celle de l'anus^ huit à celle de la queue, et dix à celle du dos. i Les côtés sont plus étroits , le dos n'est pas si arqué , et les bords sont "•oSij^.^hO'AV .0^*'i^*>- i) So HISTOIRE NATURELLE plus émoussés que dans le précédent.. A l'aide d'une loupe , j'ai rciiri.**qué sur la superficie des boucliers un ar-^ rangement particulier. Chaque bou^* clier est coaiposé de six triangles , dont qualte sont présqu'isdcelés , et les deux du milieu ont deux jambes alon- gées. Ges derniers étant collés ave6 leurs bases , et leurs poîutts touchant aux pointes des boucliers voisins for- ment les mailles "dont nous aVons par- lé. Mais ces mailles se perdent peu à peu en avançant vers le ventre , parce que là tous les petits boucliers sont iso«. celés. Les bords de ces boucliers sont élevés et blancs. Dans l'ouverture de la bduche , qui est petite , j'ai trouvé la mâchoire supérieure plus longue que Finférieure , et j'ai remarqué cinq, dents à chacune. Les narines sont &\mf pies, alongées, et se trouvent tout près des yeux. Ces derniers ont une prunelle noire , avec une bordure jaune et un iris verd. La couleur de la tête l \ .■■^. )récé«lent.. rciîi .*« que rs un ar-*- iqûe bott" triangles , elès , et leA [Abcs alon- :oliés ave6 s touchant oisins for- aVons par-^ eat peu à itre, parce ir» sont iso- icliers sont ver tore d« l'ai trouvé longue qu« [Ué oinq. »s sont sînv Lvent tout s ont une dure jaune de la tête pu COFFRE , &C. 3l est d'un gris cendré , aVec qaelqiic.4 raies violettes. Les côtés sont violets tirant sut* le gris, le Ventre est btunc , ainsi que lès b<5rds des boucliers^ la queue est brnnâtre , et les nageoires sont rougèâtres. Le père Piumiet^ d'après le dessîh duquel )'ai fait graver Inori )^is80«i , qui se trouve parfaitement conforme à uii original que je possède , l'iEi trouvé dans lesîlcs Antilles. Il vit coàime le |rré* cèdent./ ' '' '" - ■ ^ Vî^^'v .i*^ ■■;.,' r Ce poisson se nomme : Kettenjkch y che* les Allemands. Coffre màUlé, Che2 les Français. Çuamajàcuap^ > en Amérique. LE COFFRE A DJEUX PIQUANS , QSfRJiCidN BiCjVDJLîS. On distingue cette espèce des au- tres du même genre à la forme trian> gulaire du corps , qui est garni d'un grand nombre de petites taches rondes, ■«(F- -<***' i«*4î'-v . *ff»ci' ..-<<■..>* ■ »^ ..^-. 1 is; f : ■< ! ^' 5a HISTOIRE NATURELLE et à deux piquans près de Tanus. On remarque treize ra^^ons à la nageoiro pectorale , neuf à celle de Tanus, huit à celle de la queue ^ et dix à celle da dos. - < Les yeux sont grands , ont une pru- nelle noire et un iris rongeât re. Les narines sont simples , et situées tout près des yeux. J'ai remarqué seize dents à la mâchoire supérieure , et douze à l'inférieure. Dans ce poisson , la surface des côtés est aussi plus large que celle d'en bas , et elle est garnie de petits points élevés qui la rendent rude au toucher. On trouve tantôt une, tantôt plusieurs taches noires sur cha- que bouclier . La queue qui est courte , a aussi de ces taches ainsi que sa na- geoire. La couleur du corps est mar- brée gris et jaune pâle. Toutes les na- geoires sont jaunes, avec une bordure plus foncée , et ont des rayons à plu» sieurs branches. 7 î^ous trouvons ce poisson dans lea -^-V^..:.. LLE 'anus. On a nageoire mus, huit à celle da t une pru- eâtre. Les ituées tout rqué seize rieure, et ce poisson, ji plus large st garnie de mdent rudo anlôt une, res sur cha- est courte , que sa na- is est mar' utes les na» me bordure yonsà plu- ■ ■ .f m dans lea 4 DIT CO FF HE, Sec. 3.? eaux des Indes orientales. Il parvient à la longueur d'un pied à un pied et demi. Sa nourriture consiste en écre- visses et petits coquillages. / Ce poisson se nomme : Pflockschwanz et zweistachelichUsi Dm^cA, en Allemagne. Coffre à deux piquans , en France* Il y a une variété de ce poisson que je possède aussi , et dont Lister , Ray, Artédi et Klein ont fait une espèce particulière. Mais la différence ne me paroît pi^s assez considérable pour sui- vre l'exemple de ces écrivains^ Toute la figure du poisson est la même , h l'ex-* ception du dessin des boucliers. Au lieu des taches noires, chaque bouclier a une étoile à six rayons. Du reste, c'est à Willughby que nous devons le pre-^ mier dessin de ce poisson. Il est beau^ coup plus exact que celui qu'a publié Séb* son successeur* ... ;ll f i.' ;?^s-»«M«*'«' ^'y 34 HISTOIRE NATURELLE f LE COFFRE A QUATRE CORNES , oartiActoN coRiruTus. Les qaatre piquans dont ce poisson carré est pourvu , forment le caractère qui sert à le distinguer des autres es- pèces du même genre. On trouve onze rayons à la nageoire pectorale , dix à celle de la queue , et neuf à celles do l'anus et du dos. ^ Le côté du ventre est le plus large des quatre, et celui du dos est plus étroit que les deux autres. Tous lea quatre se joignent en angle aigu. Aux deux bords supérieurs, onapperçoit au milieu une pointe courte, et en- tr'cux une troisième. Les pi<^uans sont longs; deux sont à la tête , et les deux autres près de Tanus. Tous les quatre ont un léger sillon dans le fond. La tête est courte et très^ tronquée* Les yeux sont grands , ont une pru- nelle noire et un iris d'un jaune vert, devant cet iris , ou voit les nariuea. /ij^>. ^•m^' \f> »' .Il ELLE CORNES, ' it ce poisaon le caractère ^9 autres es- troiive onze orale , dix à à oellet de »♦*,; w.. > pTus ïargo lo8 est plus ^s. Tous lea e aigu. Aux n apperçoit rte, et en- iquans sont te , et les Tous les ns le fond, tronquée, une pru- ûune vert, nariuea. m :'¥ -♦ . f: ^1?. >r\ii'^.. ■f ■>■***}■■• '^..-.fr'i t ■ j^t***»***»*' '••■*^ *•*•"*' .■:9 '^■^ ^ '* à tieil^s ^^- V ' .,•■ . . .'*,«!,.., ÎKil.V li-'?%rf 4 |... .;!■■ «...rîf ■.*:.V,*. t'^*^ 'yr; • . ' ' '■•l iJiUl;''..;-.?.! r^ ..■**^*,. ^om..^ir. VA h. ■in. . ■' ' " :>?^^ '-m /'t^i/e cl^. ^^'^%iu. Afi:.i: ■■'1 'ie* e^coe «zJ»/. I.E COPFJUi à (pialre cornes . x . L>: COFPltK quatre pqaans . 3. J.E COtTlVE à Pei-les . / 1 . / ;.!i DU COFFRE, li;: î^S Vsîi troavé dix dents à la mâchoire su- périeure , et huit à l'inférieure, heê boucliers ont au milieu un point sail- lant, d*où partent des lignes rabo- teuses qui vont vers les bords. Quel-* que»-uns dos boucliers sont e^tagones , forme qu'il» reçoirent parce qu'il» aboutissent à sept autres boucliers. Let corps est d'un brun -jaune , les nageoires de la poitrine , du dos et de l'anus sont jaunâtres; celle delà queue est brune, avec une bordure large plus foncée; et cette nageoire , ainsi que la queue ^ est extrêmement longue. r , f Nous trouvons ce poisson singulier dans les Indes orientales, et sur les côtes des îles Moluqnes. Il parvient à la longueur de huit à dix pouces , et vit comme le précédent. Ses piquans le mettent à l'abri des attaques des ani- maux voraces : il n'y a que le loup ma- rin ( 1 ) qui ose l'attaquer ; mais il lui 0) Anarhichas Lupus. L, itri: :.iv^ \A ! l 11 V î I f/ 1 1 5 5 \. n 4» 5ô ttIS'"OIÎlÈ NATURELLE en coûte la vie quand il ne le brise pas, parce que les piquans lui blessent les entrailles. Il a la chair dure , coriace et difficile à digérer , de sorte qu'il n'y a que les gens du peuple qui le mangent à la Chine. Selon Renard , le foie de ce poisson est si gras , qu'il se résout presqu'entièrement en huile* k^^» "lu Ce poisson se nomme ï rrh ' • ^«^ • Seekatzchenj Seestler , en Allemagne. - Kofferi^isch et Zeekatje, en Hollande. Kakotochê capitano , Ikari Setang, Icart . Toetomho et Tandoc Kœning ^ dans les Indes. ^^-^-aî ««t-Mi... >-. Cedoornde DoosJcençisch , et Grôolê t Dooskençisch , parmi les Hollandais qui habitent les Indes* -> ■ !.. Horn-Kurra , en Suède. - ■ • - • • i Coffre à quatre cornes, en France. Gronov décrit encore un autre coffre à quatre cornes , qui a trois forts pi' quans au dos, et deux à chaque côté des bords inférieurs , et il en a fait un© espèce particulière. Selon moi , BtJ COFfîtE, &c. 37 ce poisson est ou le mâle du nôtre , ou seuleuient une variété. '- r^^r'^^^^'n"- C'est à Bontius que nous devons lo premier dessin de de poisson, mais il est peu exact. Celui que Willughby nous a donné est un peu meilleur. Ceux de Séba valent encore mieux î cependant il a donné une fausse direc-» tion aux nageoires de la poitrine , et a doublé ses dessins sans nécessité. Les trois dessins que Renard nous en a don- nés sont fort infidèles. "• - - Linné fait une faute , en rapportant à notre poisc^on le coifre triangulaire à quatre piquans d'Artédi, LE COFFRE A QUATRE PIQUANS, : ,r OSTRAC.TON qUjiDRICORNIS. ■**.M < i » • ■»i-„-" j '■'■■-{■f --iV j .Mf'.-'H- .t( liES quatre piquans dont le corpst triangulaire de ce poisson est armé, savoir j deux à la tête et deux derrière l'a^nus^ sont les signes caractéristiques qui le distinguent des autres cofire». Poissons. VIII. 4 0 ^!1 d \j. ^i '^8 f li \ . (**•»-■ ( \ f ^fti 38 HISTOIRE NATURELLE Oa trouve six rayons à la nageoire de la poitrine , huit à celle de l'anus , dix à celle de la queue ^ et sept à celle du dos. • r<' -r---^ - ' "■■■ '■,;Ï.,v'jA,,' ': :.yiU'-' ', Chez ce poisson , les surface» des cô- tés sont plus larges que chez les précé- dans , mais la tête est un peu moins tronquée. Les yeux sont ovales, et ont une prunelle d'un bleu foncé , entou- rée d'un iris jaunâtre. J'ai remarqué quatorzse dents à la mâchoire supé- rieure ;, et ^ouze à l'inférieure. Les boucliers sont rudes au toucher, à cause des très»petites perles dont ils sont garnis. La couleur foncière du corps est brune tirant sur le rougeâtre, avec des taches brunes alongéesde for- mes indéterminées. La queue et V nageoires sont jaunes , et garnies de rayons à plusieurs branches. La queue est longue , et garnie de taches noires. Sa nageoire est large , mais les na- geoires du dos et de l'anus sont courtes. Le dos forme un ai:ç. f • ELLE nageoire de \ Fanas , dix >t à celle du face» des cô- ezles précé-* a peu moins irales, et ont >ncé , entou- ai remarqué ^hoire supé- Prieure. Les toucher 9 à ries dont ils fQncière du le rougeâtre, ngéesdefor- }ueue et 1^ t garnies de es. La queue ches noires. lais les na« ont courtes» â DU COFFRE, &C. 39 Ce poisson est un habitant des mers de la J(amaïque , des îles Antilles , de Guinée et des Indes orientales. Dans l'exemplaire que je possède , la lon- gueur est de quinze pouces , la nageoire de la queue comprise. Le dessin que je donne est tiré du manuscrit du père Plumier. Je l'ai trouvé parfaitement conforme à mon exemplaire. Selon Marcgraf , ce poisson n'a que peu do chair ^ et leshabitans du pays n'en fout pas grand cas. • ^ -* '^-^^- -- - *■ La forme singulière de ce poisson est sans doute cause des différens noms qu'on lui adonnés. On le nomme : 1^ Triangel, Seeguckguch et Vierstachel- ichtes Dreieck , en Allemagne. Kockkoch , Zeekatzge et Vierhoomîge ^ Beenvisch , en Hollande. Old Husland'Fish, Toadfish , Ciùkoîd' Fish et Horned Coney-Fish , en An*- gleterre. ' <^ Coffre à (j^uatre piquons , en France, ^f ',! I \ % h- s) ) ^ f/i :•» ./..i^iSa»;* *. -, — ••■ . Nous devons à Clusîns le premier dessin de ce poisson , mais il est aussi mauvais que celui que Marcgraf nous a donné ensuite. Celui de Willughby est meilleur que celui de Séba ; car à ce dernier les nageoires pectorales sont représentées perpendiculairement , et ]e dos fait trop Varc. On trouve aussi deux mauvais dessins dans Jonston > et trois dans Ruysch, bar LE COFFRE A PERLES, OSTRACJON TRIGONUS, . !t Le cofiPre à perles se distingue des autres espèces du même genre par la forme de son dos, qui est très- voûté , et par les douze rayons de la nageoire de l'anus. On compte douze rayons aux nageoires de la poitrine , sept à celle de la queue ; et quatorze à celle du dos. X^es surfaces des côtés sont plus hau* ^^ft^ex^, ■•«*»**...; RELLB is le premier lis il est aussi larcgraf nous le Willughby e Séba ; car à ectoralessont airement , et i trouve aussi ans Jonston, l^i^M' PERLES, IGONVS. ' :■ f , - distingue des genre par la t très- voûté, le la nageoire ze rayons aux , sept à celle à celle du dos. sont plus hau« '5 s4 DIT COFFRE A FERLES. 41 f es chez ce poisson que chez toutes leF. autres espèces du même genre : la tête est aussi plu» grosse et plus tronquée. L'ouverture de la bouche est très-pe- tite. La mâchoire supérieure est armée de dix dents , et l'inférieure de huit : ces dents sont tout près les unes des autres. Sur les côtés, les boucliers sont élevés avec leurs centres, et au ventre avec leurs bords. Ils sont garnis de li- gnes, sur lesquelles on voit de fortes perles. Les yeux sont grands , ont une prunelle noire et un iris doré. La coii- leur principale de la tête est d^un gris tirant sur le jaune ; celle du tronc est d'un jaune tirant sur le brun. Toutes les nageoires sont jaunes , ont uiio bordure bleuâtre , et les rayons forts et ramiiîés. Les piquans sont forts et gar* nis de cannelures. - r*,.^v..T.j , * Ce poisson parvient â la longueur d'un pied et plus. Il est naturel aux lies Antilles et au Brésil. Il vit de co- ïaux et des animaux qui s'y trouve j>l y ■ \ -'«MkM«^g|H 422 HISTOIRE NAtURELLE et si Marcgraf a trouvé du sable dans son estomac , c'étoit probablement un puretfet du hasard. Peut-être aussi lui aert-il à la digestion, comme cela ar- rive dans plusieurs oiseaux. Le même écrivain a trouvé un de ces poissons dans l'estomac d'une perohe tachetée,, et il prouve par-là que les dures co- quilles dont il est couvert, ne le met-* tent pas à l'abri de l'avidité des pois- tons voraces. Selon le père Dutertre , quand on prend ce poisson , il grogne comme un cochon, ce qui lui a fait donner le nom de cochon de mer. Il a aussi , selon le même auteur , la chair dure et coriace. On le prend avec de.s filets. Il mord aussi à l'hameçon ; mais si on ne le tire pas sur le champ , il casse l'hameçon avec ses fortes dents. Ce poisson se nomme : J)reieck et GeperUes Dreieck^ en Aile- -. magne. ..î-i ' !■ • '-*. ^^■■-^■'^ Triangular-Fish , en Angleterre. Quamajaçu ape fSLuBréBiU ^^'^'^'^'*^*. ->fe>.— ^y#~«-- - *ssife- •i DU COFFRE A PBRLES. 41 Copines, parmi les Portugais de cet contrées. -' Coffre à perles, Coffre, Bourse , Cochoih demer,enFmtice. '^ ^' '^ * ^ C'est à Clusius que nous devons la- premier dessin de ce poisson , mais il est peu exact *, car les nageoires de la poitrine y sont représentées dans une direction perpendiculaire ; en quoi Willughby, Séba, Jonston et Ruysch ont imité. Gronov ne fait qu'une espèce de notre poisson et du coffre à detix pi- quans avec sa variété que nous venons de décrire. lânné en a fait deux, et Artédi trois. Je ne puis les blâmer ici ni l'un ni l'autre , car cela dépend de la différente manière de considérer ces poissons les uns à l'égard ^es autres, 3i l'on n'a égard qu'à la forme triangii- laire et aux deux piquans , ils ne for- ment qu'une espèce ; mais si l'on con^ sidère le dessin des boucliers ; on peut », I ) ■h^ . \ '>r> .#»*•.■ .■.■.,»«.^ "*■""■ ^' ■ -»»»•* ( i i. k[t \ ààr HISTOIRE NATURELLE assurément les regarder comme trois espèces. WT»:!* 1 *»w * LE CHAMEAU MARIN, .*: OSTRJCION TVRRITVS, ' La grosse bosse qui est sur le corps de ce poisson , est un caractère qui sert à le distinguer des autres du même genre. J'ai trouvé douze rayons à la nageoire de la poitrine , dix à celles de l'anus , de la queue et du dos. Ce poisson est beaucoup plus large en bas qu'en haut. Les bords inférieurs sont trancbans , les supérieurs sont émoussés. Les premiers ont trois à cinq piquans courts , larges , recourbés en arrière , et terminés en une pointe ai- guë. Ces piquans s'augmentent proba- blement avec l'âge ; car dans les trois exemplaires que j'ai devant moi , jo n'en trouve que trois au plus petit , cinq au plus gros , et au moyen quatre sur un côté , et cinq sUr Tautre. Dans 1 'Vtf^ - .ifcj->i!« ^"^ ,jp«nwr^, LELLE ;oinme trois ">«?* ."■«' t ( • » »•• MARIN, RITVS,^ . r ; sur le corps }tère qui sert ss du même rayons à la ix à celles de dos. ,- jp plus large rds inférieurs )érieur8 sont it trois à cinq recourbés en ne pointe ai- întent proba- clans les trois v^ant moi , jo u plus petit , noyen quatre l'autre. Dans ;» ' tfw «^ «rvi m' '*.« .Iffit 'fH^ - ,««»,•-.-■ f? tm .*M' r g9^eiy«fe^i^^j-i«jsiaà «**»*»■' wr^«^-«.-^ *«- J/? / ) i:-\ '^uhTinViX'!: Knvi^^^Ltn ^^■■^^.»*ït«*.^< n>' ' -^H, \ i^i rjt: ^i, -r ^;;^•i4«^^i^;?Vy■*^l«Wi«* tU;b i..4 r^rf.-^^!,' l>':--.;a i^Vîîf .«u> -mr '^ ^^^>r|i..> V •^)ï.j, .r ,'. i U--.*n-*r» doii5C': r5;7ti'ti«!. .Vy.. ^ hït'OU^:' -W iHp'At Int. . J; V ,..' ï.aiv.. dtî ■iJUU , vît' *:< • jU^^'.i" '■'■■': 4'» *:'-"« i .J!^^*-'^^ »^„J_».U-«.^I.. ' o/>i ////. .li^iî: Mil tel' t * /V- //' à ÉÉ 2. (;' k ■-- i rV.AUMAHI\.'a.LK COFl 3. [.K COFK'Ji'. k bec. PcuÇo- % 1. 1 ^\ CJTAMy.AU MAIVI \ . a . LK C OF F l\K (iotc o .V)' ■ Il' l'iiifctMWaAf \ ia^-i î DU CHAMEAU MARIN. 45 les dessins de Knorr , }*en trouve qua^ tre de chaque côté , et cin \ dans celui de Renard. Au-dessus de chaque œil , on trouve un {ûquant de la même es- pèce. La surface supérieure, quis'élëvo des deux c^tés, a au milieu une éléva- tion osseuse , large , mince et rayon-* née, qui est terminée par une pointe aiguë et recourbée en arrière. Comme cette élévation se trouve sur le dos , j'ai jugé convenable àe lui donner 1q nom de chameau marin. Les boueliers sont garnis de lignes et de bords élevés ; et comme ils sont composés tantôt de six triangles , tan- tôt de sept ou de huit , ils sont tantôt hexagones , tantôt eptagonea ou octo- gones y et comme les bords sont élevés y le corps du poisson a Vik'.v d'être coii-^ vert d'un filet. La couleur foncière dti tronc est d'un jaune gris. La tête c^v brune , et les nageoires sont grises. Ou remarque çà et là sur tout le corps de» taches brunes et rondes. La tête esti u ■'i \i 'V i{ I ::»f^(MtK(**»=»>««|ilr Rott^e et >n le trouve mce autour nt à la Ion- Lces, et vit I du même ioriace , son uileux. Les pisent \ mais ler un bon DU COFFRÉ TIGRÉ. 4/ Chameau marin , parmi les Français. Vjemel, en Arabie. han Tomtombo , au Japon. Knorr nous donna le premier deux dessins de ce poisson ; mais ils sont aussi défectueux que ceux que Renard pu- blia quelque temps après. Gronov cite mal à propos relative- ment à notre poisson le coffre tigré de Linné : car cet auteur dit que son pois- son n'a point de piquans. Quand Gro- nov demande , s'il faut entendre notre poisson par le borned^fish d'Edward y on peut lui répondre négativement \ car c'est notre coffre à quatre cornes , comme on peut le voir par son dessin. LE COFFRE TIGRÉ, OSTRJCION CVBICVS. ■i ^} r g*hornter eekatze j en Ce coffre quadrangulaire se dis- 1^ thigue des autres espèces par les ta- cliesroncles et brunes en forme d'yeux, yi dont le corps est orné. Chaque na~ ;/ (^ é I *H il 48 HISTOIRE NATURELLE ^^eoire a dix rayons à plusieurs rami<« Ecations. ' Les côtés de ce poisson sont étroits vs longs , et l'inférieur est plus large «.^ue le supérieur. Sur chaque bouclier, qui est hexagone, on voit un cercle hx'un , dans le milieu duquel on, re^ marque une tache blanche. Les bou- cliers sont plus foncés vers le dos que vers le ventre. Les lèvres sont grosses. La mâchoire supérieure a douze dents, et l'inférieure dix..Les yeux sont alon- gés , et ont une prunelle no^re dans un iris jaune. Les ouvertures des ouïes sont plus petites que chez les autres cofiPres. Les côtés sont gris, la tête jau- nâtre , la queue brune , les nageoires de la poitrine rougeâtres , et t.a couleur principale , des autres nageoires est grise. Les petites perles rondes dont les borcliers sont couverts , les ren- dent rudes au toucher. Ce poisson n'a point de piquans. Nous ne déciderons point si ceux qui n'ont poi^t de pi» \ { sont étroits }t plus large [ue bouclier, it un cercle quel on. re- le. Les bou- rs le dos que i sont grosses. . douze dents y iux sont alon- e no^re dans lires des ouïes lez Içs autres is^latête jau- les nageoires , et \r couleur nageoires est s rondes dont îrts , les ren- Ce poisson n'a ne déciderons ; point de pi» DIT COFFRE TIGRÉ. 49 ^uans sont les femelles de ceux qui en ont f ou s'ils sont des espèces particu- lières y c'est aux naturalistes qui ont occasion d'observer ces poissons à l'en- droit de leur Habitation à décider cette question. Ce poisson est naturel aux Indc3 orientales et aux eaux de l'Arabie. Il parvient à la longueur d'un pied, et vit de vers et d'insectes comme les pré- cédens. Forskaol prétend que sa cbair a un très-bon goût» . ' :■ On nomme ce poisson : Stachelloses Viereck , Todtenruhe ,^ en Allemagne. Kubb-Kurra, en Suède. ..,./: Square-Fish , en Angleterre. Ican , Peti'Bariska et Ikan Ticus , au Japon. '■:■■':■ Cofferçisch , Cestreîpte Kisthenvisch , Doodtkist jTeerlingse Beenvisch, par- mi les Hollandais. Coffre tigré , en France. Abu Sandûk , en Arabie. Poissons. A''!!!. i I ^-.■* » ---V^ïw». '■"■^. ; i / il )'' \ \ 1 > 6ù riTSTOIRË NATURELLE Belon nous a donné un dessin de ce |)oisson ; mais comme il ne possédoit qu'un squelette , il n*a pu représenter les nageoires. Gesner et Jonston Pont copié avec ces défauts : mais Willugh^ by et Klein nous en ont donné un bon dessin. Celui de Séba ne seroit pas non plus à rejeter , s'il n'a voit pas donné une faussa direction aux nageoires de la poitrine. Le dernier a fait deux es- pèces particulières de ce poisson, et Klein en a fait trois. Renard au lieu d'une bonne représentation de ce pois- son, nous en a donné sept mauvaises. Il ne me paroit pas non plus vraisem* blable que ce poisson puisse s'appri- voiser , comme il le dit , an point de s'approcber quand on l'appelle ; et de manger dans la main. "^-^iMpSï ^■v,^::*--?^^:'-**^ LLfi issin de ce possédoit iprésenter istoïi Tont mé un bon nt pas non pas donné igeoires de it deux es- )oissoU) et rd au lien , de ce pois- mauvaises, is vraisem* se s'appri- lu point de )elle; et de DU COFFRE A BEO, 5l LE COFFRE A BEC, OSTRACIQNNÀSVS, L'ÉLÉVATION en forme de ne« que ce poisson a au-dessus de la bouche , forme son caractère distinct if. On trouve à chaque nageoire neufrayon« forts et à plusieurs branches. Les quatre côlés de ce poisson ont presque tous une égale longueur. Ils se rencontrent en angles aigus; et comme ils sont longs et étroits , le poisson forme un cane long. Au milieu du côté supérieur , on appcrçoit une ligne saillante , qu^ s'étend en long , sur la-> f[iielle sonl quatre petites pointes. Chaque bouclier est composé de sept petites plaques qui, par leurs bo: , élevés , forment une étoile hexapo' taie. Au milieu de cette étoile , on re^ marque une tache ronde et rouge , qni est corr ;:'^e de petites perles. Outre ceUj la tète et le c(os sont narsepiés # ./ » V . » -• 0 *»" ' tVi. ' „- iVi-jW fc*[.«».lli^. i ! ik t •1 I) I- il K * 1 n ( 1 ■s / 52 HISTOIRE NATURELLE de petites taches de la môme couleur. Lès yeux sont grands , et ont une pru- nelle noire dans uu iris d'un jaune- vert. A la mâchoire supérieure , on trouve quatorze dent s ^ et douze à Pin- férieure. La couleur principale de ce poisson est grise. Les nageoires sont rougeâtres , et la queue , ainsi que la tête f sont garnies de quelques taches brunes.. . m^^wJ sraj^vt! 'j'.' Nous trouvons ce poisson à l*em-f ?)ouchure du Nil et dans le Nil même. Du reste , il est de la mêm^e nature que les précédens. ^rtrr t jri' i Ce poisson se nomme: * * ^^i, ■ v Naseribeinfisch , en Allemagn©^ -jj' Çojfre à btc , en France. Aidrovand ,. qui nous a donné 1q premicj lessin de ce poisson, a omis la nageoire de l'anus : celui de Willughby est meilleur., ^i^^^r^ *:i>i-i-^Mm u/- ',- '-.t J .'^•^'■tat^^^ ^^f&l*<^' -^ ) rURELLE même couleur, et ont une pru- ris d'un jaune- ïupérieure , on , et douze à Vin- (rincipale de ce nageoires sont • , ainsi que la [uelques taches * i toisson à Tem-f is le Nil même. mêm^e nature 'î w/« •,*i:ï .'^^ \ ' ' , magne, nd' :'s s a donné le Isson^iiomis la deWillugliby km ifî/ .- ■-: ■■} ri 't ',. ■ ■» . h i4i f .1 il Paçe S^ Tûfn . ////. i.LA TKTK J)K TOllTTJE. ».l^'01UiE etoxlc **»4^ i.^.W'.i.»*** Tom . rm. \ LliE étoile ■ 'plH'Ji -^ ■ — t. ïT- t.v i4tv. Oi'iTt-tv. :>.*' / . ,**' % ^* ; >«^ ^ • ?♦■•*"? •-*-••*.»*■ ;■€' •'t- « •«»^|lk'l»-«M-'' l ■^ A f> r F où u- .•>'î;!i ♦ .ï.*.^: |i -îh- 2îv**" ^■'*«;' tt>.■^, t >i- îi i. ."i ;1-.^ Hv»,:»^-'^i».i^ V. • ;îi, ;^,(i lit: l;P I*.' V. jl V.i \*v ^t JUn ^nt- J >■■ .imkt" Ji A» i '■»■ .' 'ïtîi- :^P^ f«,xj>i*'»^'vi»<;'K*-«*C»-v ' ' "W'***" ''^1' :^ 31P * r '**-iBto- ''-*"' «"■«% . '^n DE LA TÊTE DE TORTUE; 53 -^i.i* i :.i.. 'ihVmnittP.'^f'^t ^ .. .- S: li X X r GENRE. -.:.:î 1-"-^ *S;SISi. -rur . •■ ;.]t:Ji4^.^ÇSIiv i • * ^ /- t ' ■ ï !*)*** y>'5i r^LE TETRODON, ou QUATRE - DENTS, -^i -tï-m^ T E T ROD O N^ t.,.. Caractère génêr. Deux dents à chag^ue .. ,,. .. mâchoire V - j i, LATÊTE DE TORTUE. TSTR OD Ojr. T EST U D I NE.U 3^ G E poisson se distingue d^es autres par son corps alongé et l'avancement de la mâclioire supérieure. Ou trouve vingt rayons à la nageoire, de la poitrine huit à celle de Fanus et de la ^eue , et dix à celle du dos. La tête est grosse, longue, large paa- l i W" ùll v'i /W:. m 54 HISTOIRE NATURELLE en haut , tronquée par-devant, et ter- minée en pointe émoussée. L'ouver- ture de la bouche est très -petite, et les lèvres sont grosses. La langue est courte , unie et cartilagineuse. Les na- rines sont près des yeux. Ces derniers sont petits, ont une prunelle noire et un iris rouge. Tout le corps est couvert . de petites pointes. Je n'ai pu découvrir de ligne latérale. La CQulear principale est d'un brun tirant sur le rouge. Sur cette couleur , des bandes inégales bru- nes et bleues , placées altcrnative-r ment, s'étendent en longueur; quel- quefois elles s'étendent aussi sur la lar- geur du corps, comme on peut le voir par le dessin de Séba. Outre cela, on remarque encore sur ce poisson , vers la queue, de belles taches rondes d'un bleu clair. Mais le ventre, qui chez ce poisson est peu saillant , est blanc. Le dos et la queue sont ronds, et l'ouver- ture des ouies , qui est en forme db Ivme j sç tïQwyç fort loj^ de h beuche^ mi] ;L t t DE LA TÊTE DE TORTUE. 55 Tous les rayons ont une couleur rou- geâtre , une bordure brune , et la queue sur - tout est entourée d'une peau épaisse. * Nous trouvons ce poisson dans les eaux de la Jamaïque et des Indesorien- tales. Il vit de petites écrevisses , et d'autres insectes et vers à écailles du- res. Il parvient à la longueur d'un à deux pieds. Les auteurs que j'ai cités , ne disent point si sa chair est man- geable, i, J : :,: - :^ ■/* • ;' i On nomme ce poisson : Schildkrùtenfisch , en Allemagne. JCrotenfish et Toad-Fish , en Angle- terre J5on^i'/sc?i, en Hollande. Wête de Tortue , en France. Clnsius nons a donné le premier des-' fiin de ce poisson , ^lais il est si mal fait ^ qu'il semble représenter plutôt une tortue qu'un poisson» Jonstoj* et Wil- lugliby l'on f copié ; ensuite Séba , Nien- lioff, Linné et Sloane nous en ont doruio i t ê ^' li mi 56 HISTOIRE NATURELLE chacun un meilleur. Cependant, celui- de Nieuhoff n'a point la nageoire dor- sale que l'on trouve dans celui de Wil- lugîiby, et les bandes man(j[uent à celui de Séba. Je trouve dans Willughby , Rai et Séba , notre poisson décrit comme deux espèces dijfférentes. Quand Artédi et Klein demandent s'il faut rapporter à notre poisson l'orbe longue et lisse de Sloane , je puis leur répondre affirmativement ; car la des» cription aussi bien que le dessin, mon- trent qu'il a eu notre poisson en vue. Willughby et Rai mettent mal à pro- pos la tête de tortue parmi les orbes à ^eux dents. C'est sans d^ute le mauvais dessin âe Clusius, qui a engagé Klein à don- ner à ce poisson des boucliers au lieu de jpointesv ît , celui' •ire dor- de WiU ta celui' Rai et comme landenfe ►n l'orbe uis leup : la des* 1, moii« en vue, 1 à pro^ orbes à i dessin à don- lieu de DE l'orbe ÊTaiLÉ. 5; i ':j- L'ORBE ÉTOILE, TETRODON LAG 0 C E P H ALUS. On reconnoît ce poisson aux pointe» étoilées, dont le ventre seul est garni. J'ai compté quinze rayons à la na- geoire j^ectorale , dix à celle de l'anuii et de la queue , et douae à celle du dos, La tête est alongée, l'ouverture de la bouche très-petite , et les deux mâ- choires sont d'égale longueur. Les na- rines sont entre les mâchoires et les yeux. Ces derniers sont ovales , ont une prunelle noire, entourée d'un irii jaune. Le dos et la queue sont ronds. Le poisson peut enfler extraordinaire- ment son ventre , comme on peut le voir par le dessin. Plus il est jeune , plus il a le ventre gros, comme je m'en, suis convaincu par les trois exemplai- res que je possède. Les étoiles sont disposées en vingt lignes à demi -cer- cles : chacune est formée d'un piquant m \ -56 Histoire naturelle qui est posé sur trois racines. Le reste du corps est uni. La couleur princi- pale du tronc est jaune , celle du ven- tre bïanclie. On remarque au dos el à la nageoire de la queue, diverses ban- des brunes qui vont en travers , et au ventre des tacbes rondes de la même couleur. Je n'ai pas pu trouver non plus de ligue latérale sur ce poisson. Toutes les nageoires sont jaunes^ avec une bordure foncée. Nous trouvons ce poisson dans lés eaux de la Jamaïque, dans celles de l'Océan oriental et occidental , et dans le Nil près dn Caire. Il parvient à une grosseur considérable. Celui qui m'a été communiqué du cabinet du duc de Brunswick , pour le dessiner , étoit em- paillé, et une fois aussi gros que mon dessin. Il vit d'insectes et de Vers aqua- tiques^ qui se trouvent au fond de la mer, com'Hie on peut le voir pai^ Is^ structure de ses dents. Çç poisson se nonim^e : i .±. LiC reste princi- 3u ven- ios et à ïes ban- s y et au i mêmç rer non poissorl. îs, avec lans lés elles de et dans t à une ui m'a duc de oit em- e mou s aqua- d de )a paç H DÉ L'ORBE ÉTOILE. 69 ïîasenkopf et Siernhauch , en Allema- gne. Bels^\urra, en Suède. Orè^ étoile, en France. Groote Blaser et Z^« - Dui/ , en Hol- lande. Hare - Globefish et G/o&e Diodon , en Angleterre. CatesbjT a retranclié denx nageoires à notre poisson , et Renard lui en a donné deux de trop. Le premier le re- présente sans nageoire au dos et à l'a- nus , et le second lui en donne deux au dos et une au ventre. M. Pennant rapporte à notre pois- son le laevigatns de Linné ; mais en comparant son dessin avec la descrip- tion que Linné donne de ces deux poissons , on voit que son poisson est le nôtre, ou le lagoceplialus de Linné ; car chez le Isevigatus, il n'y a que la partie antérieure du ventre qui soit garnie de pointes. Il lui donne aussi d eux dents au lieu de quatre. •s'*,'" f^ ^ *' II à ^ HISTOIRE NATURELLE Séba , Willughby et Rai ont fail mal à propos deux espèces do notre poisson. LE GLOBE R A Y É, TETRODON LINEATVS. L'avancement considérable du ven- tre et l'élévation du front ^ sont ^es li- gnes caractéri . iques de ce poisson. J'a? compté dix- neuf rayons à la nageoire de la poitrine , neuf à celle de l'anus > douze à celle du ventre, et autant à celle du dos. Le ventre de ce poisson est orné de belles bandes courbes , qui s'étendent en longueur , et qui sont brunes et blanclies. La tête est petite , tronqué^ par- devant ; les deux mâchoires sont d'égale longueur. Les narines, qui S'> trouvent tout près des yeux , sont cy- lyndriques , et ont une ouverture étroite. Les yeux ont la prunelle noi ^ re , l'iris dore ; et sont à moitié cou- !Mte.. T . FfFf *"ï'"'^ ■ % f " i -?»r ont fait do notre TUS. ^*.4 ■■*■ #=»4t= *k'*-<^»'!«««M>>*>.«Mn»#é»»i âMi Jeduven- ont^es 'i- âsson. J'a? 9. nageoiro de l'anus > : autant à îst orné d^ s'étendent brunes et , tronqué'' loires sont nés, qui S'> £ , sont cy- ouverture unelle noi - loitié cou- f >*■ *■. •: ic f"*^ ?t ' ?« " •ï( if VI ' (4 ♦<»--. -; y. tl ;!: Il I i rv* "■ «■* lin*, n ;,i ? J ■ h' ' * ■ i?! I ^. ■) "i: t « 1 • V a >.^^^sfc...«. ^••'^^rft-i»»»,* '^ ' .Twas??**" ' 'io ihi- t^.S ,J 'fA>, . -1 i^< tl>;r. «■•> u ri.t !. l; > I r , î \ ■* k.' ; < M. .»,.•■■•■ I u- 11 4 »f [Il 1 ;r I ■!-H' 'k^ 1* 1 l ; a f H l.t <■ !l . f i '. t »< , • !)' (t j 'i: Ton, . /m. J*ageOo I 1.1'< GT.OTÎK rave, a LE ¥IAS( OPSARO . ;i LK nÉinsSOX Up-ré . 4 . I.K PKXTON do mer ■ i ê 1 ^ .^> IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // ^ %%,% 1.0 l.l 150 1^ 1^ « 12.0 lU Il 1.25 |||U ,,.6 4 6" ». Hiotographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. MS80 (716) S72-4S03 4 ^^ <> ^ '«i ^o ^ <> vV :' "mm ■ "r r"T-'Tfry . : t I rt ( ( V ■i i \^ OV GLOBfi ftAYB. 6, veru d'u»e «embrane clignotante. Le ^leuatre. La queue est courte, cl or- «ée, comme « nageoire, de belles ta- ches brunes. Le ventre est d'une gros- qu. naît à la nuque, devant les veux toarne tout auto«r,forme ensuite "L' petite courbure vers le ventre " T «P'^ès cela vers le dos, sCdUr;;: en ligne parallèle lusau'A »« • "•^e.le3.fns.pare,7:XrZ:: dans la nageoire de k queue. ■ Ce poisson habite le Nil. M. Hassel' 3?rèrent?^'''""'''^"'=-*'é"a.- 3mèrent ce naturaliste, quW „e l'y >. » /i a ■'f$^'. ■nii&»iiimsi4m "-^^IfiC 'm. -;7:ci^&-' '■}■ f. ET t ■ I'; I i 4 62 HISTOIRE NATURELLE trou voit que depuis peu de temps. Sans doute que ce poisson a passé par quel- qu'effet du hasard , de la mer Méditer- ranée dans ce fleuve , car il séjourne ordinairement dans cette mer. Ces mêmes pêcheurs l'assurèrent aussi , que lorsqu'ils le toucholcnt vivant avec les mains ^ elles s'enfloient com- me s'ils eussent touché des orties. Ils concluoient de -là, que ses pointes étoient venimeuses ; et ils pensèrent ^ par la même raison , que sa chair de- voit l'être aussi. Voilà pouiquoi les Bgyptiens ont ce poisson en horreur. Cette enflure des mains fut sans doute causée f les petites pointes dont ce poisson c^ V couvert ; ce qui arrive aussi quand on touche des orties. Le cœur est petit; il a la forme d'une poire , et l'oreillette du cœur est grosse et large. L'estomac est grande le canal des intestins a trois courbures ; le foie càt gros , et consiste en un grand et deux petits, lobes ; dont les derniers \ DU FLASCOPSARO. 63 sont couverts du premier. La rate et la vésicule da fiel sont petites. * Ce poisson se nomme : Cestreifter Stachelbauch , en Allema- gne. Clobe rayé, parmi les Français. Fahaka, en Arabie. ^ .t«r» - ? Linné a décrit notre poisson en peu de mots ; mais Hasselquist et Statiua Millier nous en ont donné une descrip* tion plus détaillée; cependant aucun d'eux n'en a donné un dessin. H liE FLASCOPSARO, TETRODON HISPIDUS, Ce poisson se distingue des autres par la saillie du ventre, qui avance loin de la tête , et par son front plat. On compte dix- hait rayons à la na- geoire de la poitrine , dix à celle de l'a- nus et de la queue, et neuf à celle du dos. Le corps est court, et extrêmement gros quand le ventre est gonflé^ de \ t • -•'■■jrt *!."-'. ■•■ i' ■.-^|V.-.««.f-^''._ 'SSf-.mm^j ■i /'* n^lffï S! iï \ " •• îi 64 HISTOIRE NATURELLE sorte qu'on pourroit dire que ce poi»- son est tout ventre , avec plus de fon- dement que Pline n'a dit qu'il étoit tout tête. La tête est petite , les lèvres sont fortes , et les narines se trouvent près des yeux. Ces derniers sont petits , ont la prunelle noire et l'iris doré^ Le dos est rond, la queue courte et un peu comprimée des deux côtés. Tout le \ corps jusqu'à la queue , est garni de petites pointes placées tout près les unes des autres. La couleur principale du poisson est un gris blanc; le dos est brunâtre *, des deux côtés on apper- çoit diverses bandes de la même cou- leur. Toutes les nageoires sont petites , de couleur grise , et garnies de rayons à plusieurs branches. -^ - H a. >A -v.c; . Kous trouvons ce poisson dans la mer Méditerranée et dans l'Océau oriental , ainsi que dans le Nil. Il par- vient à la longueur d'un à deux pieds >. ot, selon Belon> sa chair est man-> geable. ;•"■» '\^iy^ ».,;;*,. lu *;.;>.. . rf. ..•4.;^»^^» S^"*. |F#* ••• -? ' 1 • T^.^. ^^r--t; BU FLASCOPSAKO. 65 Ce poisson se nomme : ■>. î.-.-. i Seekropfer , Seejlasche \ Mtertauhe , Meerjlasche , Sternflasche , SchnoU-' fisch et Kugelfisch , en Allemagne. Pesce Palombo , à Venise , à caase de sa ressemblance avec le pigeon. Flascopsaro , parmi les Grecs modernes et les Français. Seuil - Fish , Weaiher* Cock et Globe^ Fish , chez les auteurs anglais. . f Ican Papoewa , Djantan , aux Indes. Belon qui nous a donné le premier dessin de ce poissop, lui donna des écailles au lieu de pointes*, et Ronde-" let a représenté le ventre trop court. Gesner l'a copié y et en a donné un nouveau un peu meilleur. Mais ceux que nous devons à Séba sont encore préférables, -'-r';.; -' ' * : Aldrovànd qui a fait copier celui de Gesner , nous en a donné aussi un nou- veau ; mais au lieu de nageoires à la poitrine et à l'anus , il l'a orné de figures étoilécs , arrangées en cercles. JJl* 't. : •». -•»,'tf.3SB."S»-^ :j! if 1-4 'A' 66 HISTOIRE NATURELLE Gronov cite mal à propos, relative- ment à notre poisson , la cinquième espèce d'orbes à quatre dents de Rai > qui est notre orbe-hérisson. I t-n >» LE HÉRISSON TIGRÉ, TETRODON HON CKENll. L'avancement de la mâchoire infé- rieure est le caractère distinciif de ce poisson. On compte quatorze rayons à la nageoire de la poitrine , sept à celle de L'anus et de la queue , et huit à celle du dos. La tête est petite , l'oaverture de la bouche plus grande qu'aux autres pois- sons du même genre. Les narines sont simples , cylindriques , et se trouvent près de la lèvre supérieure. Le front est large, les yeux sont petits, à moi- tié recouverts , par la membrane oli- guotantc , la prunelle est noire , et l'iris bleuâtre. Le dos est droit , rond , et brun aussi bien que les côtés. Sur le 1^: H. %>^i ■ 'i'''»i>ti^'^''^t*:::i-*iti^!''-t^t^.,^ .^.^ . -M^-i^'..: W_ .^^«MflKM .^^i^^t^lft^'^ DU HÉRISSON TIGRÉ. 67 premier on voit des taches d'un jaune pâle, et d'autres d'un bleu clair. Le ventre et la queue sont blancs jusqu'à la ligne latérale , et tout le corps est hérissé de petites pointes , excepté la tête et le dos. La ligne latérale y qui est fine , commence au-dessous des yeux , monte vers le dos, s'étend avec lui dans la même direction jusqu'au mi^ lieu de la nageoire de la queue , et finit par s'y perdre. Toutes les nageoires sont brunâtres , il n'y a que celle de la poitrine qui a une bordure bleue. Ce poisson habite la mer du Japon. Je dois celui que je décris à M. le grand bailli Honckeny. ^ La peau extérieure qui est épaisse , forme devant l'ouver ; ?\re des ouies un pli qui la couvre en parae, et fait l'of- fice de la membrane des ouies ; du moins n'ai-je pas pu trouver cette dernière. L'opercule des ouies consiste en une petite plaque cartilagineuse ^ qui est cachée en dedans de l'onver- i ^ff r - ■ i II il II 11 l]\ I \ 68 HISTOIRE NATURELLE turc des ouïes. Je n'ai trouvé que iroîa- longues ouies, dont chacune consistoit en deux feuilles velues, comme celles des poissons à écailles. Le foie est long et sans division. La vésicule du fiel et la rate sont petites. L'estomac est grand et mince. Le canal intestinal a deux courbures. ., r ■ k Les Allemands nomment ce poisson y, *^ Getigerte Stachelbaach. -^ ^ v ^ | . •■ . ; Les Français , Hérisson tigri^ LE PENTON DE MER/ TETRODON SPENGLERh La quantité des fîlamens courts dont le corps de ce poisson est garni , le dis- tingue des autres poissons. J'ai trouvé treize rayons à la nageoire de la poi- trine f sept à celle de l'anus , et huit à celle de la queue et du dos. La tête est grosse , Toeil petit y la pru- nelle noire et l'iris jaune. Les narines sont cylindriques^ et plus près de l'œil i ! t DV PENTON DE MER. Gi) que de l'ouverture de la boucLe. Cette dernière est trèn-petite, et les deux mâchoires sont d'égale longueur. Le front est large et va en pente. Le dos qui est rond , forme un arc lâche. La couleur principale de la tète , du dos et des côtés^ est rougeâtre,et on y trouve plusieurs taches d'un brun foncé. A chaque côté , on remarque une rangée de taches rondes et brunes. Le ventre «fit blanc, et beaucoup moins exten- sible que celui des trois précédens ; mais en revanche les pointes sont plus fortes. Le dos et les côtés sont garnis aussi de petites pointes , h commencer à un pouce derrière l'œil jusqu'à un pouce de la nageoire dorsale. La ligue latérale qui est fine a son origine de- vant les yeux , forme au-dessous d'eux Uîîe courbure en demi- cercle , s'appro- che ensuite du dos , s'étend avec lui en ligne parallèle , et se termine au milieu de la nageoire de la queue. Toutes les nageoires sont petites^ ont dca / i \ ' ■■mm'iwmm^, 70 HISTOIRE NATURBLLK rayons ramifiés et une couleur grise. Ce poisson habite la mer des Indes orientales. Je dois celui que je décris & la complaisance de M. Spengler, de Copenhague. Il vit comme les précé- dons, 'i^^' ' '• :'■> :■ "i ^* 'flt:**ê'.illlî''ûf •"'>■■' '.■ ■• Les Allemands nomment ce poisson ^ Zottenfisch» hes FrAïiç&ia , Penton de mer. \ ' LE CROISSANT, r E T ROD 0 N OCELLJTVS. ' 'If ,« i*»- .; c-?X'T-.i.:iiijirv'^r\, V Ce poisson se distingue des antres hérissons par une bande noire en forme de croissant qu'il a sur le dos. Cette bande bordée de jaune sert d'orne- ment au poisson. On compte dix- huit rayons à la nageoire de la poitrine, douze à celle de l'anus , huit à celle de la queue , et quinze à celle du dos. Le croissant est épais , rond , et n'a des pointes qu'à la poitrine et au ven- tre. La tête est petite , large par en V'^ I . .^- w -■ ?ur grise, des Indes e décris à ngler, de 38 précé- poisson , f >\ • ■.1 N T, ATVS. ?8 antres en forme }s. Cette d'orne» dix- huit oitrine ^ celle de os. \ , et n'a au ven- ) par en '-^i.'Sfr! » «• ««-^«(-«««««M»** »^p.* /f *Tii-^ r»il 7; <■ (f ;i!î. ^•■. .. • •.]«• rQ**. :«»; % f m ^■' ,i:*i 'i;,»ctïii*<'N.|'^j' H ^ UU lll.ltï i w.>> h> !■"' '«««"'([X»»» ««"»- *fc***<-i »■*» «m ■ l \' if ' ! f r 1 ) i ( ( i t 1 .<■ h" ?*^ ''■*' « -■' r'\ -t ) *' * ■ ji'""^!.;-. / ï; < ., ,iv, -• ( ^4 .îîiff. î ) •, S .^ V ^ir t*^ De . 4.LK IIEIUSSON \x l»et . • I ' ■>iH's.«»r^.tv*f*f»».v I W' :f 1 !s DU CROISSANT. 7I haut , un peu comprimée sur les côtés. L'ouverture de la bouche est ronde ; les deux mâchoires sont d'égale lon- gueur f et recouvertes par des lèvres mobiles. La langue est unie et arron- die. Les narines sont placées non loin des yeux. Ces derniers sont petits^ sans membrane clignotante y et ont une prunelle noire, entourée d'un iris jaune d'or. L'ouverture des ouies est en forme de croissant , et se trouve tout près et avant la nageoire pectorale. Le dos est rond , uni , et d'un verd foncé , qui devient plus clair vers les côtés. La nageoire dorsale est entourée d'une tache noire qui est bordée de jaune. Osbeck assure que c'est un des phis jolis poissons qu'il ait vus. La ligne laté- rale commence avant l'œil ) elle tourne autour de lui , et forme ensuite une ligne parallèle au dos. La queue est courte , unie , ronde , et l'anus est fort loin à la partie postérieure du corps. Toutes les nageoires sont courtes ; jau* 1} 1 I 1 I II |-^|^0K Vc Aw M^f~^. ' /' Ih ) 7a HISTOIRE NAïtRELLE tiâtres , et garnies de rayons raniificâ. Le ventre a une couleur blanche ; et est garni de pointes courtes. La Chine et le Japon sont les pays d'où ce poisson est originaire. Osbecfc l'a trouvé dans le fleuve de Canton ; Kœmpfer dans les eaux du Japon , et Statius MUller Ta reçu de Curaçao. On croit que la chair de ce poisson est si venimeuse^ que, dans l'espace de deux heures, elle donne la mort à ceux qui en mangent. Selon Kœmpfer , elle est encore plus venimeuse lorsqu'elle est cuite avec une branche de palmier. Voilà pourquoi il y a une loi qui défend d'en vendre parmi d'autres poissons. Outrp cela, il y a encore au Japon quelques autres espèces de poissons qui paroissent appartenir à ce genre , et que l'on regarde aussi comme veni- meux. L'un d'eux a la chair si tendre , qu'il passe pour le meilleur poisson de ces contrées. Or , afin qu'il ne puisse faire aucun mal , on en coupe la tête , ^i,'m-»*fr-.'r'- ■"-" DU CROISSANT.' f^ on sépare les arêtes , les entrailles , et à force de laver la chair , on parvient à lui ôter la qualité nuisible. Quoiqu'il y ait de temps en temps des gens qui meurent pour en avoir mangé , cela n'empêche pas les autres de le faire , parce qu'ils pensent que ces accidens ne sont arrivés que parce qu'on a né- glige de nettoyer le poisson comme il faut. Le danger qu'il y a à manger de ce poisson , fait qu'on le défend abso- lument aux soldats; et lorsqu'un d'eux meurt pour en avoir mangé , ses fils sont exclus des places militaires. Il y a encore une autre espèce dont le venin est si subtil y que les lotions ne sau- roient l'emporter : aussi n'y a-t-il que ceux qui sont las de vivre qui s'avisent d'en manger. ? Ce poisson se nomme : ; » GefUchter Stachelbauch , en Allema-> gne. Ceogde Ophlaazer - Visch , en Hol- lande. Poissons, yill, 7 \l il 3' i / ' / I I )t 1 < i; f ! 7^ HISTOIRE NATURELLE Hérisson-croissant , en France. /iCa<-po-y^ dans la Chine. Furube , au Japon. Kœmpfer est le premier qui ait fait mention de ce poisson. Ensuite Osbeck, Linné et Statius Millier l'ont décrit \ mais je n'en connois aucun dessin. Linné rapporte, relativement à notre poisson, la quinzième espèce des coffres d' Art édi; mais comme, selon sa descrip* tion, ce poisson est garni de tous côtés de pointes, ce n'est pas le nôtre , mais bien le flascopsaro ( tetrodon hispidus). Cet auteur est aussi dans l'erreur quand il rapporte au croissant la septième et huitième figure que Séba a représen- tées sur la vingt-troisième planche du troisième tome de son muséum : car la bande au dos , que Linné donne pour caractère distinctif ^ manque dans ces dcEsins* DU HERISSON OBLONG. mais LE HERISSON OBLONG, TETROD ON OBLONGVS. Ce poisson se distingue du premier y ou de la tête de tortue , par ses mâ- choires d'égale longueur , et des autres hérissons par l'alongement de son c.orps. On trouve seize rayons à la nageoire pectorale , onze à celle de l'anus y dix- neuf à celle de la queue , et douze à celle du dos. La tête est longue, large par en haut , et un peu comprimée aux deux côtés. Les lèvres sont grosses. Entre les yeux et Vouverture de la houche-> on voit une tache hlanche et ronde , dans laquelle on trouve les narines qui sont doubles. Les yeux sont au som- met de la tête , et ont une prunelle noire, entourée d'un iris jaune. L'ou- verture des ouies est large , et l'oper- cule des ouies est terminé en pointe par en bas. Le dos est rond et orné de \ I 76 HISTOIRE NATURELLE raies brunes , aussi bien que la tête. Le ventre est large , et garni de pointes jusqu'à l'anus. Depuis les narines jus* qu'à la nageoire dorsale , le dos est garni aussi de petites pointes qui le rendent rude au loucher. Les côtés sont unis et de couleur argentine. Ce pois- son a deux lignes latérales y dont l'une se trouve près du dos , et l'autre près du ventre. C'est une chose remarqua- ble que de voir ces deux lignes déter- miner exactement les bornes des côtés. La ligne supérieure commence tout près de l'œil, et derrière lui elle forme une courbure par en bas ; puis elle va jusqu'à la queue dans une direction as- sez droite , et sans s'éloigner du dos. La ligne inférieure , qui commence au menton , forme une courbure vers lo haut non loin de la nageoire pectorale , et monte vers la nageoire de l'anus. I^i l'une ni l'autre ne se perdent au milieu de la nageoire de la queue , çoinme cela arrive ordinairement dans :^^^.-S^9 DU HÉRISSON OBLONG. 77 les autres poissons ; mais elles vont se terminer aux deux extrémités exté- rieures de cette nageoire. La cavité du ventre est très-longue , et on trouve l'anus fort loin à la partie postérieure du corps. Toutes les nageoires sont d'un jaune gris , et ont des rayons ramifiés. Ceux de la queue avancent au-delà de la membrane qui les unit. Ce poisson a pour patrie les Indes orientales ; le dessin que >'en donne est fait d'après un exemplaire que je pos- sède dans mon cabinet, et que j^ai reçu ie feu M. Kœnig , médecin à Surate. La structure de sa bouche nous apprend qu'il vit d'écrevisses , d'autres insectes et de vers à écailles dures qui se trou- vent dans la mer. Les Allemands nomment ce poisson ^ Gestreckter Stachelbauch. Les Français , Hérisson oblong. Je possède encore un autre hérisson qui diffère de celui-ci par les différen- ces suivantes : / I i «• /• il, r 78 HISTOIRE naturf.lliî: 1°. Il n'a sur le dos que six bandes brunes ; au lieu que le hérisson oblong en a une grande quantité. 2°. Le dernier a les côtes lisses •, le premier les a rudes. 3°. Le ventre est plus gros chez ce hérisson que chez notre poisson. 4^ Enfin , il diffère aussi du héris- son oblong par le nombre des rayons des nageoires. Au lieu de seize à la na- geoire pectorale^ il en a dix-huit ;à celle de Fanus, neuf au lieu de onze ; à celle de la queue , sept au lieu de neuf ; et à celle du dos , onze au lieu de douze. f?; i,i LE HÉRISSON A BEC, TETRODON ROSTRATVS. Les mâchoires alongées formant une espèce de bec , sont un caractère drstinctif auquel on peut reconnoitre ce poisson. On trouve à la membrane des ouies un rayon , seize à la nageoire " ''•M* DU HERISSON A BEC. 79 pectorale, huit à celle de Panus , dix à la queue , et neuf à celle du dos. Les deux mâchoires sont d'égale lon- gueur. Le front est rampant et large. Les yeux sont grands et placés au som- met , la prunelle est noire et l'iris rou- geâtre. Autour de l'œil sont des rayons bruns en forme d'étoile ; et autour du bec ou voit des lignes de la même cou- leur. Il n'y a que le dos et la partie antérieure du ventre qui soient garnis de pointes , le reste du corps est uni. Les côtés sont comprimés , gris vers le dos, et blancs par-tout ailleurs. L'anus est plus près de la queue que de la tête. Je n'ai pu remarquer de ligne latérale. Les nageoires pectorales sont courtes et larges. La nageoire de la queue est brune en haut et en bas, les autres na- geoires sont jaunâtres , et toutes gar- nies de rayons avec un grand nombre de ramifications. Ce poisson est aussi naturel aux Indes orientales. Je dois celui que je n : I i, V 1^ 80 HI8TOIRK NATURELLE décris à la complaisance de M. MUller , conseiller de conférence à Copenhaguei naturaliste habile, enlevé trop tôt aux sciences. , , Les Allemands nomment ce poiron; Schnabelfisch, ' • Les Français, Hérisson à bec» I ,. t » ■ t ( , » - ' ... ,- )• t •i r ï ^. * . ' K " ■ * »f f ** •/ f »■ ♦ ^ w ■ -• \ t lt - '*'"* r-^ÎT^*- .LE . Millier, enhague, p tôt aux poîron. JPMTe Sx Tom. ^/Z. xl/ATlXOrK . a T.E CrVAllA . 3 L'OnnK -IIKHISSON . . ï\ w . A7/Z. Il ■:. t. 4 ;. J ■■-'.(. j . 3 r?«V- ï. «! * »•»•*•-** —v* * ! * ♦ ' -1 '-^ L !• i> ) iv u r* ■/( '~ H h ^ '■■^-^'< ru: M c îi 4 « y S'y I '.? / V.1 X t Pcu^. ■(»' ' ) I \ ! ■■'/f- f.t •*, «T %'. n m tin peu applatie sur les côtés , et garnie en-dedan,s d'un fort cartilage. Les na^ 1 1 k . 82 HISTOIRE NATURELLE riues sont simples , cylindriques , et situées entre l'ouverture de la bouche et les yeux, précisément au milieu. Les yeux sont grands , et ont une pru- nelle noire dans un iris jaune. L'ou- verture de la bouche est petite , et la mâchoire supérieure qui forme un pe- tit angle au milieu, avance un peu sur l'inférieure. Les piquans , ainsi que tout le corps, sont couverts de taches noires. Le dos est large , rond et de couleur noirâtre. Les côtés sont un peu applatis , et ont une couleur bleuâtre qui se perd vers le bas dans une couleur blanche. Le ventre est blanc , large et long. L'anus se trouve non loin de la nageoire de la queue. Toutes les na- geoires sont jaunes , tachetées de noir; elles ont une bordure brune et des rayons ramifiés. Ce poisson habite les eaux de l'Amé- rique et du Cap de Bonne-Espérance. Il se tient vers les bords , pour cher- cher sa nourriture, qui consiste en I h DE L'ATINGUE. 83 ^crevîsses et coquillages. Selon Piso , les maies sont plus petits que les fe- melles ; mais ils ont la chair meilleure et plus tendre. On prend Patingue dans les filets , en péchant d'autres poissons. Il mord aussi à Fliameçon , auquel on attache une queue d'écre- visse. Quand on le tire hors de l'eau , il se gonfle , et pousse une espèce de sifflement. Il parvient à la longueur de douze à quinze pouces. La peau qui entoure le corps est dure, et derrière elle, on en trouve une autre mince et en forme de sac^ que le poisson peut enfler. Après avoir coupé cette peau, je vis paroître l'es- tomac : il étoit formé d'une peau mince et longue , et avoit beaucoup d'appen- dices. Le canal des intestins avoit plu- sieurs sinuosités , semblables à celles des quadrupèdes. Le foie étoit gros , consistoit en trois lobes , alloit jusqu'à l'anus f et ne paroissoit pas comme dans les autres poissons ; aussi -tôt après V i m ■ I ^ t 84 HISTOIRE NATURELLE l'ouverture du ventre; maisseuliemenl: lorsqu'on avoit enlevé l'estomac et le canal des intestins. Selon Piso , le fiel de l'atingae est très-venimeux ; car il assure que, si en vidant ce poisson , le fiel vient à se crever, ou qu'on Vy ou- blie, et qu'on apprête ensuite sa chair, pour peu qu'on en mange , on perd les sens , la langue devient immobile , les membres se refroidissent , une sueur froide s'empare de tout le corps, et on meurt dans cet état, si on ne reçoit un prompt secours. Ce poisson se nomme : Langer Stachelfisch , en Allemagne. Zee-Egel et Steeheharhen,en Hollande. Poisson armé et Âiingne, en France. "Liltle Globfish et Porcupine , en An- gleterre. GuamajacUf au Brésil. Pexe Coelgo , en Portugal. Je possède deux poissons de cette espèce. Dans l'un , les piquans sont dirigés vers le haut, de la manière 5| —.«•-« i^"- DE L'ATINGUE, S5 qu'ils paroissent sur notre dessin , et dans l'autre , ils ne le sont qu'à la tète, de même que Klein les a repré- sentés. Celte différente direction des piquans me fait croire que les anté- rieurs f qui sont en même temps les plus longs , sont toujours dressés ; et que les autres ne se dressent que dans -certaines circonstances. En comparant les descriptions d'Ar- tédi et de Klein , on voit qu'ils en font inal'à'propos deux espèces particu- lières. Klein a tort de faire quatre espèces particulières de ce poisson , ainsi que Willugliby, Rai, Jonstonet Ruysch^ d'en faire deux. ■■ - Marcgraf est le premier qui nous a fait connoître ce poisson. Il ajoute à sa description un dessin , où l'ouverture de la bouche est trop grande , et les piquans trop courts. Piso , Willughby, Jonston et Ruysch l'ont fidèlement copié. Poissons. VIII, 8 h M SG HISTOIRE NATURELLE Linné cite mal-à-propos relative- ment à notre poisson , la première et la seconde figure que Séba a représen- tées sur sa vingt-troisième planche ; car il ressemble plutôt au guara qu'à l'atingue. LE GUARA, DioDON histrix. La forme rondelette du corps de co poisson , et les piquans longs et serrés , sont les signes caractéristiques qui le dîstinguc^nt des autres poissons du même genre. On compte vingt-deux rayons à la nageoire de la poitrine, douze à celle de l'dnus , dix à celle de la queue , et quatorze à celle du dos. La tête est petite , les yeux sont grands , et ont une prunelle noire dans un iris jaune. Les narines sont peu éloi- gnées des yeux. L'ouverture des ouies, qui est en forme de croissant , se trouve tout près de la nageoire pectorale. Le dos est bleuâtre ; les côtés et le ventre T.i D U G U A R A. 87 sont blancs. L'anus est tout près de la nageoire qui porte son nom. Cette na- geoire est vis-à-vis de celle du dos. Toutes les nageoires sont courtes^ ont des taches noires et des rayons rami- fiés. Le corps est couvert de taches d'un brun clair et foncé. Les piqua ns sont plus longs sur les côtés qu'au dos et au ventre. Nous trouvons ce poisson comme le précédent, non-seulement en Améri- que, mais aussi dans la Mer Rouge et dans celle du Japon. Quant à l'arran- gement intérieur des parties , à la nour- riture et à la manière de s'en emparer, il ne diffère point du précédent; mais il le surpasse beaucoup en grosseur. Comme il a aussi la chair maigre et dure , on n'en fait pas grand cas; ce- pendant sa pêche, selon le père Du- tcrtre , offre un spectacle agréable. Voici la manière dont on s'y prend : On lui jette une ligne appâtée avec un morceau de cancre de mer , duquel il i V ..^^ 88 HISTOIRE NATURELLE approche d'abord ^ mais comme il a peur de la ligne , il tourne pendant quelque temps autour de l'hameçon ^ en faisant plusieurs petites caracoll es; enfin , il hasarde de goûter le morceau de cancre de mer, puis il le lâche tout à coup , et se frotte contre en le frap- pant de sa queue , comme s'il n'en avoit aucune e?>vie : rlors s'il voit que la perche de la b'gnp soit immobile , il se jette avec vivacité sur l'appât , et l'avale avec l'hameçon. Mais dès qu'il remarque qu'il est pris , il entre en une telle rage, qu'il dresse et hé- risse toutes ses armes ; s'enfle de vent comme un baHon , bouffe comme un poulet d'Inde qui fait la roue^ et cher- che à blesser tout ce qui l'environne. Quand il voit que tous ses efforts sont inutiles , il emploie la ruse , il baisse ses piquansy souffle tout son vent dehors, et devient flasque comme un gant mouillé. Voyant que tout son artifice \\Q lui sert de rien, et que le pêcUcm? .-■* D U G U A K A. 89 ïe tire à terre , il fait de nouvelles bou- tades et se démène tant qu'il peut. Quand il est à terre , il hcrûse telle- ment sespiquans, qu'il n'est pas possi- ble de le prendre par aucune partie de son. corps : de sorte qu'on est obligé de le tirer avec la ligne à une certaine dis- tance du rivage , oii il meurt peu de temps après. On nomme ce poisson : Runde Stacheljjsch , Meerjlasche et Meer- taube, en. Allemagne. Globe , Sculfisb et Hedgehogg, en An- gleterre. Poisson armé et Guara, en France. Gtiamajacu guara, Piquitinga , Aragua- gîta et Camuri, au Brésil. Peixe^porcOf parmi les Portugais qui habitent en Amérique. ToujourCocciau^ che25 les Caraïbes.. lAan Hoerian , Terpandjang y Doeri, Doerinja , aux Indes. * Schokiae et Abnmechayit yen Arabie*. le possède une variété de ce pois- 5 M* 4' ( / 90 HISTOIRE NATURELLE son , qui diffère de celle ci en ce qu*e lîe a le dos large , et derrière la l(^le un en- fonce ment qui va en travers. Les pi- quans sont plus près les uns des autres : c'est peut-être un mâle. Je pense qu'il est inutile d'en donner un dessin , puis- qu'on peut s'en faire une idée claire par cette courte description. D'ail- leurs, on en trouve des dessins dans Clusius , Séba , Jonston , Ruysch et Statius Millier. Cependant il a été re- gardé comme une espèce particulière , non - seulement par les auteurs que nous venons de nommer , mais aussi par Willughby , Rai et Artédi. En gé- néral , je trouve que les écrivains n'ont pas eu une idée claire de ce poisson , sans quoi ils n'en auroient pas fait tant d'espèces. Clusius , qui avoit vu divers exem- plaires de ce poisson dans un cabinet en Hollande, la plupart mutilés, a eu tort d'en faire trois espèces particu- lières j car on voit , par le rapport de s ï DE L'0Rni3 • HÉRISSON. 91 l'épaisseur à la longueur, qu'ils ètoieiit tous de la môme espèce , parce que dans tous la circonférence est près d'un tiers plus considérable que la lon- gueur. Willughby a été non seulement induit par-là en erreur , mais il regarde aussi le hérisson rond de Rondelet et le guaradcMarcgraf,qui sont notre pois- son, comme des espèces particulières: de sorte qu'il en fit mal à propos qua- tre , Klein en fit autant , Jonston et Séba trois , et Rai deux. D'ailleurs , tous ces dessins sont mauvais. \ 'û h L'ORB E- HERISSON, DIODON ORBICVLARIS. Les piquans courts qui couvrent le corps rond de ce poisson , sont les si- gnes caractéristiques qui le distinguent des autres hérissons. On trouve vingt- un rayons à la nageoire de la poitrine , onze à celle de l'anus et du doS; et huit à celle de la queue. i \ ■k ^ i 911 HISTOIRE NATURELLE Qaand le poisson bouffe, le corps forme un globe. Sur la surface , on ne voit que les piquans , les nageoires , les yeux et la bouche. Celle-ci est pe- tite , et les deux mâchoires tiennent la place des dents. Les lèvres sont cour- tes , les narines non loin de l'ouver- ture de la bouche , et les yeux , avec leur prunelle noire et leur iris verd de mer , sont derrière elle. Les courts piquans sont term^inés en une pointe aiguë. Ils sont posés sur trois longue», racine^, qui s'étendent sous Fenve- loppe extérieure. Le dos est d'un rouge brun , les côtés et le ventre sont d'un blanc sale , et les nageoires rougeâtres. Sur les côtés , on re- marque diverses taches brunes et rondes- Le poison dont je donne ici le des- sin, est parfaitement rond , et. ses pi- quans sont dressés : preuve qu'il a per* du la vie en se défendant. Cependant iL Bc peut pas tant blesser q^iie les pr^cê*^ fi ) DE l'orbe - HERISSON. 9S dens , parce que ses piquanssant courts et éloignés les uns des autres. Sa patrie est la mer de la Jamaïque , le Cap de Bonne-Espérance et les îles Moluques. Il parvient à la longueur de neuf à dix pouces I et vit comme les précédens , de 'coquillages , d'escargots et d'écre- visses. On ne mange pas non plus sa cliair , parce qu'on la croit venimeuse. Les parties intérieures ne diffèrent point de celles, des autres poissons de ce genre.. La forme de ce poisson etleapiquans dont il est hérissé , lui ont fait donner avec raison le nom qu'il porte. On le nomme : Stachelkugel et Stachelfiasch , en Al- lemagne. Penne visch , en Hollande. Orbe^Hérifson , en France. Frickly Bottlefish , en Angleterre. Troutoen, Tparmi les Hollandais qui ha- bitent les îles Moluques. C'est à Rondelet que nous devons : • t. ¥ ui 94 HISTOIRE NATURELLE la première connoissance de ce pois- son. Il nous en a donné un dessin, mais très- mauvais; car il a omis toutes les nageoires , excepté celle de la queue. Il faut que cet auteur ait été mal ins- truit quand il dit que notre poisson habite la mer du Nord. Je suis incertain s*il faut entendre pour notre poisson la dix -neuvième espèce des orbes d' Artédi , la première et la seconde variété d'atinga de Ijinné; car je ne trouve point dans mon poisson le réseau et le piquant triangulaire que ces auteurs don- nent comme des signes caractéris- tiques. LA LUNE, DioDON molA. u« On recbnnoit ce poisson à sa forme , large et émoussée en arrière. Cette forme le fait ressembler à la tête tron- quée d'un autre poisson ; ce qui m'a en- gagé à le nommer en allemand sc/iwim- V D E L A L U N E. gS mendelopf (tête nageante): dénomina* tion plus convenable que celle de Sta- tius IVJuller ,qui le nomme mûhlensteiri'» fiscal (meule de moulin). J*ai compté treize rayons à la nageoire pectorale , seize à celle de l'anus, quatorze à celle de la queue, et dix-sept à celle du dos. Le corps, qui estlarge,fînit en tran- chant par en bas, et ce tranchant est formé par une peau avancée. La peau du poisson est rude au tçiacher , et la tête ne se distingue fèSmt du tronc. L'ouverture de la bouche est petite , et les deux mâchoires nues et courbées au milieu, ressemblent à un bec d'oi- seau. Les yeux sont près du sommet ; ils sont grands , et ont une prunelle noire dans un iris d'un jaune blanc. Les narines sont simples, et se trou- vent entre l'ouverture de la bôtfcîie et . les yeux. Le dos est gris , les cotés et le ventre sont argentins. Il n'y a point de nageoire ventrale , ni de ligne la*' iérale. Les nageoires sont petites, à h \'^ \ " 96 . ttlSTOIRE NATURELLE rayons ramifiés ^ et celles de la poilrin© ont une direction toute différente que dans les autres poissons ^ car elles sont horizontales et non perpendiculaires j. c'est-à-dire , qu'elles sont attachées au tronc selon la longueur et non selon la largeur du poisson. Par conséquent elles ne servent point au poisson pour avancer, mais pour tenir en -équilibre son. corps mince et large , et pour se me^re sur un côté. Il prend cette po- sition lorsqu'il retire une nageoire , et qu'il continue à battre l'eau avec l'au- tre ; ^lors il tombe sur le côté. Il se met ^nsi pour se reposer ; et alors il est facile de s'en emparer. M. Briinni* che raconte, qu'ayant remarqué, du vaissçau qu'il monttiit , un de ces pois^ sons endormi dans la^mer , un mousse sauta dai^ l'eau , le saisit et l'apporta. Les nageoires du dos et de l'anus sont longues, situées à l'extrémité du corps, et réunies avec la nageoire de la queue qui est courte. Les rayons des deux DELALUNE. 97 premières nageoires sont divisés en tant de petites brancLcs , qu'elles for- ment une peau V"elue qui fait roflB.ce de nageoires pectorales pour faire avancer le poisson; car comme la nageoire de la queue est très-courte , le poisson ne sauroit s'en servir que pour se tourner , et très- peu pour avancer. La peau qui renferme la nageoire de la queue est épaisse , et ses rayons sont simples. Par le moyen des nageoires du dos et de l'anus j le poisson se trouve en état d'aller au fond de la mer, pour y pour- suivre sa proie , et pour remonter à sa volonté. Il va au fond quand il re- tire la nageoire de l'anus , et qu'il pousse contre l'eau avec la nageoire du dos ) et il remon e en faisant le con- traire. ^ Quoique ce poisson habite la Médi* terranée , il a cependant été inconnu aux Grecs et aux Romains. C'est Sal- vien qui nous l'a fait connoître le premier. Celui qu'il décrit pesoit cent Poissons, vm. 9 a«8 t. i 98 Histoire îîATtRËLLE livres. Mais dans la mer du Nord qu'il habite aussi, il parvient à une grosseut monstrueuse. Burlace parle d'un de ces poissons pris près de Flimouth , qui pesoit cinq cents livres. On en trouve aussi dans la Méditerranée qui ont huit à dix pieds de long. Outre cela , ce poisson 80 trouve également sur les côtes de Dalmatie et vers le Cap de Bonne-Espérance. Sa chair est blanche comme de la neige, et se résout au feu en une espèce de colle ; mais elle est désagréable , parce qu'elle a un goût d'huile , el-elle est tellement attachée à la peau , qu'il est difficile de l'en sé- parer. Elle est mêlée d'une graisse qui donne à la cuisson une mauvaise huile, qui ne peiit servir qu'à brûler. Outre cette huile , on ne se sert que dii foie , dont on peut faire, par l'assaisonne- nement , un assez bon mets. Le foie est gros et divisé. La vési- cule du fiel répond à l'estomac , non loin de son ouverture supérieure. Le^ ■-;>«» 3sseur h, qui trouve nthttit îla, ce sur les Cap de blanche sout ail [lais elle un goût attachée l'en se- • aisse qui se huile , r. Outre du foie , aisonne- iLa vési- lac, non lure. Lea, ]>ELALUNE. 99 reins sont larges, et les canaux uri- naires se terminent au fond de la ves- sie. Les canaux urinaires ont une ou- verture particulière derrière l'anus. Le canal des intestins est large , forma plusieurs détours , de même que dans les quadrupèdes. On nomme ce poisson : Schwimmendekopf , Muhlensieinjisch , en Allemagne. Molensteenvisch, en Hollande. Sun-Fish, Molebute^ en Angleterre.. Lune y en France. Molle , à Marseille.. Bontf en Espagne. Pesce Tamburro , Molo et Pesce Petazzo, en Italie. Kamar, dans Vile de Malte. C'est Salvien qui nous a donné le premier dessin de ce poisson. Ce des- sin est bon ', mais il a été copié tantôt bien , tantôt mal par les ichtliyolo-» gistes qui sont venus après lui. Jusqu'à Artédi , on a traité de là — • , « _.^3,-»-î^ft ^mr '• '**» •** * -'* a- *# ■ •>' "l 100 HISTOIRE NATURELLE lune dans des articles à part ; mais cet auteur systématique la plaça parmi les coffres , quoiqu'elle n'ait pas la moin • dre ressemblance avec eu>:. Linné se trompe en la mettant au nombre des poissons qui ont quatre dents; car on n'y trouve que la mâchoire fendue , qui représente deux dents. Ce poisson quant à la forme , diffère tellement des autres poissons du même genre ^ qu'on pourroit avec raison lui consacrer un genre particulier , et donner la queue tronquée pour un ca- ractère distinctif . Comme Aldrovand et M. Fennant ont décrit un de ces poissons qui étoit long , et que M. Pal- las en a fait connoître un rond de cette espèce , ce genre compr endroit trois espèces. Je n'ai pu trouver dans la lune que je possède les quatre trous à la tête , qu'Artédi met parmi les caractères de ce poisson. i m •^ * ■3e;'»f:rfF\^"fr URELLE part; mais cet plaça parmi les it pas la moin - U3r. 'a mettant au " ont quatre ie la mâchoire leux dents, ^rme , diffère ons du même ec raison lui ticulier , et pour un ca- e Aldrovand t un de ces que M. Pal- ond de cette adroit trois / . i»i Mvi- - « fc ' ^ I \. rniJ', ou i^A.l. t;h.iï'L. > ' \i.,^' \l ! O » ,' *»u t<;t^;.* .h . »<>\ i*. . M .-* , ■ " •: - • ^ * t j ■ ■ ■ . ■ j I ■ ■■ H v" -. ■ ^ ;,î ■ ■, • „ .,.,• t.. . <,. \ i, . '.c vc '<>^^ V ¥ J r%tf jfft, '' •iMf't*'''*^^**''^ " ^ ' «>»W »r z*^- ffïf . . n^lll^'' r 'm ■ tl • 5 • , i>-?|tvc.**' ^^r^^: , f V V -«<»4»ifc, '"^^^îii ^0'ï':'iî» 'îiv'o^f} - t '"-i. ^ HàJ»At i) .1^ H^^r ,rf*1 R%.' A4 w w Jf r '•:-••' j. îli* 11'.*"' DU DIABLE DE MER. loi gsr-r LXXIir GENRE. LA LOPHIE ou BAUDROIE, LOPHIU s. Caractère génér. Les nageoires pecto- rales avec une articulation sembla- ble à celle du coude. LE DIABLE DE MER, LOPHIUS PISCATORIVS. La tête monstrueuse, qui forme la plus grande partie de ce poisson , est un caractère suffisant pour le faire dis- tinguer des autres espèces. On trouve six rayons à la membrane des ouies , vingt -quatre à la nageoire de la poi- trine, cinq à celle du venlre , treize à î«' fl - !■ i I ! 102 HTSTOTRE NATURELLE celle de Vanus , huit à celle de la queue, et onze à celle du dos. La mâchoire inférieure, qui avance beaucoup, est rpude et garnie de deux rangées de dents longues , rondes, pointues et recourbées en - dedans. Celles de derrière sont les plus gran- des, et sont mobiles en -dedans. La mâchoire supérieure a trois rangée» de dents semblables saix premières. Le poisson peut retirer sa mâchoire infé- rieure pour la joindre à la supérieure. La bouche de ce poisson , qui est très- grande et continuellement ouverte , et armée de dents , lui donne un aspect effrayant ; ce qui lui a fait probable- ment donner le nom de diable de mer. Le palais, et la langue , qui est large , courte et épaisse , sont aussi garnis de dents semblables. Dans l'œsophage , on remarque deux os longs, qui sont gar- nis de plusieurs dents pointues ) et aux côtés , on voit les ouies , dont notre poisson n'a que trois. Oa n'appcy- 4 ' .w.*^^'-^-^ DU DIABLE DE HER» ]o3 çoit extérieurement ni narines , ni trous d'oreilles ; mais on trouve à la mâchoire supérieure deux enfonce- mens , qui probablement en tiennent lieu. Ces enfoncemensy sont à l'abri , et quand la bouche est ouverte , ils sont aussi propres à recevoir les impressions de ces sensations , que s'ils étoient si>- tués hors de la bouche. Les deux lon- gues houppes de matière cornée , qui se trouvent devant les yeux , qu' Aris- tote compare à des cheveux , Pline à des cornes , Oppian à des verrues , et Belon à une nageoire , leur servent à attirer les autres poissons. Le docteur Farson les a trouvées de la longueur de deux pieds dans un poisson de quatre pieds trois pouces,. Outre ces houppes ,, on en voit encore sur le dos quatre de même nature , qui tiennent par en bas à une membrane. Les yeux , qui sont au sommet , ont la prunelle noire et riris formé de raies brunes et blanches. CXa voit quelq,ues piquans sur la &u£> '- -j,- r 1 w 104 HISTOIRE NATURELLE face supérieure , tant sur la tête que sur le tronc, et sur les bords de la sur- face inférieure plusieurs petites appen- dices verrniculaires , qui sont égale- ment éloignées les unes des autres. Le côté inférieur est blanc , et le supé- rieur brunâtre : l'un et l'autre sont sans écailles et unis à quelques émi- nences près. La peau est mince , et si dégagée sur le corps , qu'on peut la ti- rer de dessus la chair. La tête est ap- platie de haut en bas , et la queue com- primée des deux côtés. En général , ce poisson a l'air de n'être composé que do tête et de queue. L'ouverture des ouies est placée en bas , tout près de la na- geoire pectorale. La membrane des ouies , qui est mince , s'étend au-delà de tout le large côté inférieur de la tête. Celte membrane est attachée en devant à un arc cartilagineux , qui est très-fort; et des deux côtés, où elfe forme deux grandes poches, elle est soutenue par six grands rayons ronds io5 h\ DU DIABLE DE MER. qui s'étendent en longueur. Les na- geoires ventrales, qui sont placées sous les pectorales , sont courtes , roides et ont la forme d'une main. Le poisson s'en sert pour s'attacher aux corps so- lides. Elles sont blanches. Les nageoi- res pectorales sont brunes par en haut, blanches par en bas , avec une bordure noire ; celles de l'anus et du dos sont brunes , et celle de la queue est noire. Le diable de mer habite non seule- ment la mer du Nord , mais encore rOcéan septentrional et méridional , et la mer Méditerranée. J'en ai reçu divers de Hambourg sous le nom de Seewolf. Un d'eux avoit deux pieds neuf pouces de long , et ce n'est pas encore un des plus grands j car Pon- toppidan en possédoit un de trois aunes et demie , et Linné en décrit un qui éloit aussi épais qu'un homme. Quoi- que le diable de mer paroisse être dan- gereux pour les autres poissons , il ne fait pourtant pas grand tcrt à la pèche ; ■1 \ 1o6 HISTOIRE NATURELLE car comme il est mauvais nageur, pro^ bablement à cause de la grosseur de sa tête , il ne s'empare de sa proie que par ruse. Il se cache dans les plantas ma- rines, derrière les monticules de sable > les pierres et les rochers , ouvre la gueule, et épie les poissons qui passent auprès de lui , en faisant jouer ses houppes. Les poissons, qui les prennent pour des vers , s'en approchent avec conRance , et ne sont effrayés ni par la couleur sale du poisson , qu'ils pren- nent pour un morceau de terre , ni par la gueule ouverte , qu'ils prennent pour un trou ; et lorsqu'ils croient attraper les prétendus vers , le poisson vorace les saisit sans peine. C'est encore ici le cas d'admirer la sage disposition da créateur. Ce poisson , qui nage mal , mourroit bientôt faute de nourriture , s'il n'avoit pas ces espèces de lignes , et outre cela des pieds pour s'arrêter et ré 'ster à la violence des flots. Or ^ comme il vit seul dans des lieux inac- '^■-rsxâiK^^*'»*- - Ï)U DIABLE DE MER. I07 cessibles , il est difficile de le prendre. Les pêcheurs anglais, qui croient qu'il est ennemi du requin , et qu'il peut le vaincre ,1e rejettent dans la mer quand ils l'ont pris. Le diable de mer est au nombre des poissons qui se reprodui- sent par les œufs , et qui croissent promptement quand ils ont une bonne nourriture. D'ailleurs , ils ne multi- plient pas considérablement. Quand ce poisson est cuit^ sa chair est blanche , et on dit qu'elle a le goût semblable à celle de la grenouille. Le cœur n'est pas fort gros ; mai» l'oreillette , qui a un bord fait comme un peigne, est trois fois plus grande que le cœur même , et la bourse qui le renferme est forte. Le foie est gros et d'un jaune pâle; il est composé de deux lobes. La vésicule du fiel est petite , et son canal est long. L'estomac est grande le canal intestinal long , et forme plu- sieurs tours. A sou commencement on remarque deux appendices. La raie est < 'j ' / l « / 8oi HISTOIRE NATURELLE arrondie. Lés reins sont rougeâlres et doubles. Les uretères sont terminés par une large vessie. L'ovaire et la laite sont doubles. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme ; Seeteufel, Froscherfisch, en Allemagne. Seewolf, à Heiligeland. Zee-Duyvely Hoosenbeek , en Hollande. Ulk, Breedjîab , en Danemarcfc. Steen- Ulke , Hav-Sae , Hav-Taske , en Norwège. Marhunter j en Islande. Toad , Frog'Fish , Sea-Divel , Monk , Nassj Vevil'Fish , Fishing-Frog , en Angleterre. Diable de mer, Grenouille de mer y en France. Baudreuilj à Marseille. Pescheteaa , à Montpellier. Emxarrocco , en Portugal. Diavolo di mare, Marino Pescatore, en Italie. , , Martino PiscatorefèLB^ome, lires et rminés la laite ifférens magne. )liande. k. ske y en Monk y "Frog , er, en lore, eu DU DIABLE DE MER. lOf) Roipus-Fish , à Venise. Pesce Pescalore , à Gênes. Zaf/o,.en Lombardie. Lamica , en Sicile. Aristote qui , outre les rayes et les requins, ne connoissoit d'autres pois- sons cartilagineux que le diable de mer et l'esturgeon , cherche la raison pour laquelle les petits n'éclosent pas dans le corps ; parce qu'il pense que la gros- seur de la tête et les pointes dont elle est hérissée empêchent le poisson de sortir et d'entrer dans la matrice. Mais comme dans les poissons cartilagineux tout est mol et flexible, la grosseur de la lête n'empêcheroit point le passage du petit : cai- , comme nous l'avons re- marqué , il Col aussi impossible dans les poissons à petites têtes que dans les autres , que les poissons rentrent dan® la matrice. M. Montin croit avoir découvert une nouvelle espèce de diable, de mer. Mais quand on compare attentivement Poisâcîis. VIII. 10 <* ■■*< i J ) 1 i II t 1^^ l,^- IIO HISTOIRE NATURELLE sa description avec celle de notre pois- son , on trouve qu'il avoit sous les yeux le diable de mer , connu depuis long- temps. Belou regarde les nageoires ventra- les de noire poisson comme des pieds, dont il prétend qu'il se sert pour mar- cher dans le fond de la mer, comme Li grenouille de ses pattes, dans les ma- récages. Mais pour être propres à cet usage , il faudroit qu'elles fussent plus longues çt qu'elles eussent des articu- lations. Rondelet critique avec raison le des- sin de Belon ; mais le sien ne vaut guère mieux : car il donne la ligure d'un éventail aux nageoires pectorales et ventrales. LA CHAUVE . SOURIS DE MER , LOPHIUS VESPERTILIO. L A. tête terminée en forme de bec , suiïit pour distinguer ce poisson d^j"* DE LA CHAUVE-SOURIS, &C. 1 T f antres de ce genre. On compte dix rayons à la nageoire pectorale , cinq à celle du ventre , six à celle de Tamis , onze à celle de la queue , et dix à celle du dos. Les nageoires ventrales ressemblent à des pieds , et celles de la poitrine à des mains. Les tubercules qui sont sur le corps le rendent raboteux : ils sont en forme de jatte , et rayonné» comme ceux de l'esturgeon. La cou- leur foncière est rougeâtre en-haut et en-bas. Les tubercules sont jaunes ; les nageoires ventrales et celle du dos ont la même couleur ; celles de la poitrine et de la queue sont jaunâtres. Les yeux sont grands , ont une prunelle noire , entourée d'un iris rayé de blanc et de jaune. L'ouverture de la bouche est petite , tournée par en. -bas , et les deux mâchoires sont garnies d'une ran- gée de petites dents recourbées en-de- dan?. Au-dessus de la bouche , on voit les deux narines , et au-dessus des na-^ li 1 i ) t 112 HISTOIRE NATURELLE rines , un barbillon de la nature de la corne, qui est terminé par une petite pointe. Ce barbillon lui sert sûrement , comme au diable de mer, pour attirer les poissons. Le corps est large par- devant , et étroit vers la queue. La partie inférieure n'a point de tubercu- les , si Ton en excepte les bords ; ce- pendant elle est couverte de petits pi- quans , qui la rendent inégale. L'anus se trouve près de la nageoire de la queue. Les nageoires du ventre , qui représentent des pattes de devant, sont plus près Tune de l'autre que celles de la poitrine , qui tiennent lieu de pattes de derrière. Ces dernières ont une ar- ticulation semblable à celle du coude. L'ouverture des ouies est petite , eu forme de croissant, et se trouve sur la surface, derrière les nageoires pec- torales. Ce poisson habite l'Amérique, sur- tout la partie méridionale. La partie supérieure de la chauve-souris de mer I H ■s- f DE LA CHAUVE-SOURIS , &c. i \3 que je représente ici , est tirée du ma- nuscrit du père Plumier; la partie in- férieure est faite d'après un de ces pois- sons , que je possède dans mon cabinet d'histoire naturelle. La chauve-souris de mer est un pois- son vorace ^ comme l'annonce sa bouche armée de dents. Il se tient ordinaire- ment dans uno embuscade de plantes marines , et épie les poissons , les in- sectes et les vers qui passent auprès de lui. Il est fort maigre, et n'a que peu de chair. Il fournit par conséquent une mauvaise nourriture. Ce poisson par- vient h la longueur d'un pied et demi. Ce poisson se nomme : Secjledermaus et Einhornteufel ^ en Al- lemagne. Guacucuja , au Brésil. 5^a-jBa«, en Angleterre. Chauve-Souris de mer f en France. Flader-Quabba , en Suède. Marcgraf a décrit le premier la chauve-souris de mer sous le nom de t« nr mii^ mil Ifî ( ll4 HISTOIRE NATURELLE piacucuja , et il en a donné un dessin , où les ouvertures des ouics ne sont pa.^ marquées. Rai joignit ce poisson au diable de mer, et les ichthyologistes modernes le suivent en cela. Klein a tort de faire deux différentes espèces de notre poisson. Il est connu que les descriptions des poissons que l'on trouve dans Séba , sont d'Artédi. Mais il ne peut être Tau- teur de celle de ce poisson; car il est impossible qu'il ait pu regarder le diable de mer de Gesner comme notre poisson. LE CRAPAUD DE MER, tOPHîVS HISTRIO, f M Le corps raboteux et la tête tron- quée sont les signes caractéristiques de ce poisson. On compte onze rayonsà la nageoire pectorale , cinq à celle du ventre , huit à celle de l'anus , neuf à celle de la queue , et douze à celle du dos. DU CRAPAUD DE MKH. Il5 La tête est petite. La mâchoire in- frrieure avance sur la supérieure : l'une et l'autre sont garnies de très- petites dents , semblables à celles d'une râpe. J'ai remarqué dans le milieu un carti- lage un peu élevé, qui tenoit lieu de langue. Les lèvres , ainsi que le reste du corps , sont garnies de barbillons. Le tronc est comprimé des cleux côtés ^^ et les petits crochets dont il es! cou- vert le rendent rude et inégal. Tj i tétc et le dos sont un peu 1 r^ies par- de- vant , et aigus en avar çaut vers la queue. Le ventre est épais et saillante Près de la lèvre supérieure , on trouve un barbillon cartilagineux , rayé et élastique , au bout duquel on voit deux corps charnus et alongés. Derrière ce barbillon , est un autre rayon charnu et plus fort , et -^titre celui-ci et la na- geoire dorsale , an autre plus épais : l'un et l'autre sont assujettis au dos par une peau , et garnis par en-haut d'un grand nombre de barbillons. Ces n Jl6 HISTOIRE NATURELLE instrumms servent à cet animal épais et mal-adroit à nager , pour attirer sa proie. Les narines se trouvent près de la bouche. Les yeux sont ronds, ont une prunelle noire , qui est dans un iris jaune rayé de brun. Ce poisson est jaune sur les côtés et sur le dos, et brun sur le ventre. Le corps et les nageoires sont ornés de bandes et de taches brunes de diverses formes. Ces bandes sont larges chez quelques-uns ; chez d'autres, elles ne forment que des li- gnes. Un de ceux que je possède a de grosses taches blanches , et sur un autre, ces taches sont bordées d'une ligne blanche. Les nageoires de la poi- trine et du venire donnent à ce pois- son singulier l'air d'un quadrupède, mais les autres nageoires montrent que c'est un poisson. Cependant il n'a point de ligne latérale , non plus que tous les autres poissons du même genre. La peau du ventre est mince, et attachée /* DU CRAPAUD DE MER. 117 seulement çà et là à la chair par de petites baxides. On trouve ce poisson au Brésil et à la Chine. Il vit de proie , et se tient or- dinairement caché dans les herbages du fond, ou derrière des pierres. Il parvient à la longueur de neuf à dix pouces. En ouvrant ce poisson , j'apperçns un canal intestinal mince , sous lequel étoit un sac jaune et épais , c'est-à-dire l'estomac , que le foie entouroit par en -haut et par les côtés. Après l'avoir ouvert, j'y trouvai un poisson tout en- tier, long de deux pouces et demi , et dans une situation recourbée , que je n'ai jamais vue dans aucun poisson *, car dans tous les autres , la tête est ordi- nairement en-bas et la queue en-haut. Il faut que notre poisson ait saisi sa proie de côté , et qu'il l'ait avalée ainsi toute pliée. La membrane de l'esto- mac est épaisse et garnie en-dedans d'un grand nombre de plis. Le canal f il -f 118 HISTOIRE NATURELLE intestinal commence par en-haut près cle Uestomac , forme trois courbures ou sinuosités , et est un peu plus long que le poisson. Le boyau culier étoit large, avoit la peau épaisse , et étoit long d'un pouce et demi. J'ai vu de chaque côté un corps cylindrique couleur d'o- range, comprimé au milieu, et assu- jetti à l'épine du dos par une peau mince , qu'on pou voit dérouler entiè- rement. Chacun de ces corps, après qu'il fut séparé de la peau dans la- quelle il étoit enveloppé , avoit quatre pouces de large et un pouce et demi de long. Je pense que ces corps sont les reîji.. Sous l'estomac , tout près de l'épine du dos , et au diaphragme, i'apperçus une vésicule ronde, à l'ou- verture de laquelle je vis sortir une humeur blanche. L'ouverture des onîes est petite , et se trouve sous la courbure des ♦neds de derrière , ou des nageoires pectorales. £lle avoit une direction droite jusqu'au DU CRAPAUD DE MER. ll() milieu de la mâchoire inférieure ; et lorsque je l'ouvris , je vis les quatre ouies qui étoient séparées par autant de cloisons de celles qui étoient vis-à- vis. Au-dessus du diaphragme étoit un petit cœur. Selon les observations de Marcgraf , ce poisson peut , comme les hérissons de mer à quatre dents , se gonfler le ventre. Ce poisson se nomme : Seekrote , en Allemagne. Flot-Quabba , en Suède. Guaperça , au Brésil. Sambia , aux îles Moluques. American Toad-Fish , en Angleterre. Crapaud de mer , en France. C'est Marcgraf qui nous a fait con- îioître le premier ce poisson , et qui nous en a donné en même temps un dessin. Rai place avec raison le crapaud de mer parmi les diables de mer. Linné le mît au commencement parmi les ba- listes ) mais dans son Système , il le 11 H, II } p^^^'*''™ *,: n. f r. f '»0 HISTOIRK yATrR13i.i.K .feba, gai a fait dessiner to„f„, conte qu'il avm> "^^^"*' ^a- M" Il avoit un crjina.-xl j qui a vécu fr.^- • ,^P^»a de mer , fc.li B.JL>4aJ£^k_ :--k:;u;mv. '*M ibies de lîier. 1er toutes Us as eu a donné ^^ il fait cinq T. donné deux 'ais ils sont auteur ra- ^à de mer , <îe l'eau, et ieii; Texpé- ■'*''*i_i.«. f f l Il ! '■ i .1. mi f I t f; ( f : ■X^- jPa^ej2J. I)e < "^^ ■ r ■* t * % ( i:a l«y.Ar^t L iJ^VÎ^ /î;: .';• ,v r>i: '^i:ï:i> i4^'"? -î . S r% ^Uî a rr i ii« ;'';-. 'i. e^l '• • inil Uf t.hàqiit f--'*:r ; u lei^ ^ k^viftjif'i''^^- ^'''r>^--i Jtt ^S ■é. r: •^'iS:;. .'Î^«N^' ' /ri; ■{*! n - )•■.>? • i^ ïa; ■:À: ■Ht ■* I ^ îlp i i L.. , ,. , . '.:!4.'-,f.;-* ..''4.*! "!«'• ■..i4..'-g>'*-*«'t^' I fv \ ■ î ' t' ••il*- DU LIÈVRE DE MER. 121 LXXIV" GENRE. LA CYCLOPTERE, C YCLOPTERUS. Caractère frénérique. Les nageoires ven- trales réunies en forme circulaire. LE LUMP ou LIÈVRE DE MER , CYCLOPTERUS LU MF US, Les sept rangées de tuberct'. qui se trouvent au tronc, sont le caractère distinctif de ce poisson. On trouve quatre rayons à la membrane des ouïes, vingt à la nageoire de la poitrine , six à celle du ventre , douze à celle de Ta- nus , et dix à celle du dos. Une rangée de ces tuberc rSiz est sur le dos , trois sont de chaque côté , dont Poissons. VIII. li 4 < " i il, r ■ \v\ 1 ' 122 HISTOIRE NATURELLE les inférieures sont placéessur les bords du ventre. Elles sont dures , rayonnées, et finissent en pointe. La rangée supé- rieure est placée sur une peau saillante , ou membrane adipeuse , et entre cette membrane et la nageoire du dos , on '\ anssi de chaque côté trois à cinq gros tubercules, et autant au-dessus des yeux. Outre cela , il y en a une in- finité de petits répandus sur la peau , qui larendentrude au toucher. La tête est courte , le front large , le^ narines sont cylindriques et placées près de la bouche. Celle-ci est large et a les lèvres grosses. Les mt boires et le: os du go- sier sont garnis d'une quanti; de dent^ pointues. La langue est épaisse , unie et mobile. Les yeux ont une prunelle noire , entourée d'un iris blanc. I ventre , sur-tout dans les mâles , est jaune d'orange, aussi bien que les rayons des nageoires de l'anus et de la poi- trine \ mais quelquefois il est aussi gris. Le mâle est 'appelé rod-magf par les 3^ u "■■Wife^m»' loras nées, 8upé- antc, cette s , on ï cinq iessus ne in- peau , ' liatête larines is de la lèvres du go- dents , unie unelle ic. I^c ;s , est I rayon» la poi- |ssi gris. >ar le» DU LIÈVRE DE MER. 12.^ Islandais, rogn-Aai par les Norwéglcns. La femelle , qui est beaucoup plus grosse , prend le nom de graa-sleppa chez les premiers, et de ro^n-kesxe chez les seconds. Les côtés et les rayons des nageoires du dos et de l'anns sont gris , avec des points noirâtres. Le don est noir et tranchant ; mais les côtés et le ventre sont larges. En devant , on remarque au ventre un cercle large, formé comme une coquille annelée. Le poisson peut par le moyen de ce cercle s'attacher tellement aux corps unis, quW ne sauroit plus Pen arra- cher qu'avec violence. On sait combien un corps uni s'attache à un cuir hu- mide. Selon le calcul de Hanov, le pois- son qu'il décrit , et qui avoit huit pou- ces , étoit attaché avec une force de soixante-quatorze livres; de sorte qu'il n'est pas étonnant que M. Pennant en ait vu un beaucoup plus gros , telle- ment attaché à un vaisseau plein d'eau, qu'on levoil le vase en voulant pren- 1 1 * f \ i M. I!. 4 ^ 1 .124 HISTOIRE NATURELLE dre le poisson. L'anus se trouve au mi- lieu du corps. Tous les rayons sont fourchus. Le lièvre de mer est un habitant de rOcéan septentrional et de la mer Bal- tique. Je l'ai reçu non -seulement de Hambourg et de Liibeck , mais aussi de la Poméranie. On n'en trouve guère qui aient plus d'un pied et demi ou deux pieds de long; mais il y en a qui sont très- épais et très-larges. La chair de ce poisson est dure et de mauvais goût , sur-tout dans ceux dont les na** geoires sont pâles : ceux qui les ont ronges sont meilleurs. Cependant il n'y a que les gens du peuple qui en man- gent , et à cause de son bas prix , les pêcheurs s'en servent souvent pour appât. Le flétan se prend sur-tout à cet appât. En Islande , oh la pêche du lièvre de mer est considérable , on le mange frais ou salé , on on le fait sé- cher à l'air , pour l'envoyer dans l'é- tranger. Avant que de le sécher , on lo '^ DU LIÈVRE DE MER. 125 pend , on lui coupe la queue , les na- geoires et les parties minces du ventre. On le trouve dans les filets en pre- nant le dorse et le saumon. Il se tient le plus communément, comme le diable de mer, caché derrière les monticules ou les rochers , et épie les poissons que les flots lui amènent. Pour se fixer dans la place qu'il a choisie , il se sert du cercle qu'il a au ventre. Il fraie au mois de mars ; il multiplie beaucoup , et a un grand nombre de puissans en- nemis dans le requin et les autres pois- sons voraces. La loutrb le suit sur-tout avec ardeur. La cavité du ventre est courte • *■ très-large. J'ai été fort étonné de trou- ver dans un poisson long de trois qn; : ^ de pied , deux ovaires, dont clidjii;. avoit huit pouces de long , qua » '^ tie large et un d'épaisseur. Le poisson en- tier pesoit six livres et demie-, les œufs deux livres et un quart d'once, et j'en comptai 'joj^jqo 3 ils étoient d'une •• ^jM* -T- t: jjiw«r«=- \ l J2G HISTOIRE NATURELLE couleur orange , et un peu plus gros que la graine de pavot. Comme le pas- sage des œufs étoit large et saillant , et que les œufs étoient dégagés et disper- sés en dehors autour du poisson , il y a apparence qu'il en avoit déjà répandu un plus grand nombre. Le canal intes- tinal avoit onze pieds de long , formoit plusieurs détours , s'élargissoit ver» l'extrémité, et étoit attaché au mésen- tère comme chez les quadrupèdes. Le commencement de ce canal étoit en- touré de six appendices. Ceux-ci n'é- toient pas simples comme dans les au- tres poissons, mais ils se divisoient en forme de branches , qui se subdivisoient encore en d'autres parties ; de sorte que dans notre poisson le nombre en montoit h quarante, dent chacun avoit deux à trois pouces de long. La lon- gueur entière étoit de six à huit pieds : or , si l'on y ajoute celle du canal in- testinal , l'espace qui sert de séjour à la nourriture est six à sept fois plus î is gros le pas- ant , et disper- n , il y épanda il intcs- formoit )it ver» L mésen- îdes. t*© îtoit en- c-ci n e- s les au- jient en ivisoient le sorte libre en un avoit La lon- it pieds : anal in- séionr à fois plus Dt; LIEVRE DE MER. 127 grand que le poisson entier : phéno- mène tOut-à-fait extraordinaire dans les poissons. Le créateur qui avoit des- tiné ce poisson à être vorace et mau- vais nageur , lui a donné ce long canal intestinal , afin que sa proie , qu'il n'at- trape que rarement , puisse y rester plus long-temps , et lui conserver par- là des parties nourrissantes. Le foie étoit rond. Willughby dit qu'il n'a pu y découvrir ni vésicule du fiel , ni vé~ sicule aérienne. J'ai cherché aussi inu- tilement la première ; mais j'ai trouvé ladernièreàl'épinedudos. Les rognons étoient gros. Le cœur, qui étoit trian- gulaire , consisloit en une peau mince et musculcuse. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Seehase , en Allemagne. Haffpadde y à Heiligeland. Snottolfet Lump , en Hollande. Klief y dans l'île de Zélande. Lumpfish et Sea- Owl , en Angleterre. I •K^OiMMM* ■It 128 HISTOIRE NATURELLE Cock Paddle , en Ecosse. ^j'^'yggfish , Stenhit , Quabbsu , en Suède. Steenhider , en Danemarck. Rogn-Kesxe , Rogn-Kal, en Norwège, Krognkellsej en Islande. Rogn-Kiœîse , Rogn-Kiœ^se , en La- ponie. Nepisa , Anguesedloh ^ Arnardlok , eu Groenland. Lièvre , en France. i' '*:.m fi LA CYCLOPTERE BARBUE , CYCLOPTERUS LIPARIS. fj H O N reconnoît ce poisson à ses na- geoires pectorales qui s'étendent jus- qu'à la gorge , et ressemblent à une barbe. Ces nageoires ont trente-quatre rayons, celles du ventre qui sont réu- nies ensemble , douze. On en trouve sept à la membrane des ouies , trente- trois à Ja nageoire de l'anus ; dix à celle DE LA CYCLOPTÈRE , &c. 129 de la queue , et quarante-un à celle du dos. Le corps est alonge , épais, sans écailles , et couvert d'une matière vis- queuse. La tête et les côtés sont jaunes^ le ventre est blanc , le dos et les na- geoires sont bruns , et tout le corps est orné de raies et de points bruns. La tête est courte , tronquée , plate et large. L'ouverture de la bouche est large , et la mâchoire supérieure un peu plus longue que Pinférieure : l'une et l'autre sont garnies de dents très- petites et pointues, A la lèvre supé- rieure, on trouve deux petits barbil- lons , et entre les yeux et ces barbil- lons , ou voit les narines. Les yeux sont petits et placés sur les côtés non loin du sommet de la tête. Ils ont la prunelle noire et l'iris jaune. L'oper- cule des ouies est plat , et rni au tronc par le moyen de la membrane des ouies. L'ouverture des ouies est étroite, et se trou%'e par en haut. Les ouies sont l5o HISTOIRE NATURELLE petites, et on en trouve quatre de cha- que côté. Le tronc est comprimé de» deux côtés. La ligne latérale règne au milieu du corps. Le ventre est avancé y, et l'anus plus près de la tête que de la nageoire de la queue. Tout le corps est dans une peau mince et dégagée ^ comme dans une vessie. Toutes les na- geoires sont longues , excepté celJe de la queue , qui est courte. Les nageoires ventrales sont réunies et forment un anneau y parle moyen duquel le pois- son peut s'attacher à d'autres corp». Cet anneau est bleuâtre et a deux ta- ches brunes arrangées en cercle. On trouve ce poisson dans la mer du Nord, sur- tout dans les environs de la Hollande, du Groenland, de l'Angle- terre et à Kamtschatka. Il passe aussi dans les rivières, et on le trouve a Amsterdam dans celle d'Y. Dans ces contrées, il n'a jamais plus de cinq à. six pouces de long-, mais à Kamtschat- ka il en a jusqu'à dix-huit. Il fraie en 1 '<^ le cîla- né de» gne au vancé ^ e de la )rps est gagée y les na- celle de geoires leut un e pois- 5 corp*. eux ta- e. mer du s de lu f Angle - e aussi uve a us ces cinq à. tschat-^ raie en DE LA CYCLOPTÈRE, &C. \Zl février selon Pennant , et selon les ob- servations de Steller , ses œufs ont la grosseur d'un pois. Sa chair est vis- queuse et grasse , et fond aisément au soleil. Il vit d'insectes aquatiques , do jeunes escargots et de petits poissons. On le prend avec des filets. Sa chair est si mauvaise , que , selon Steller , les chiens même n'en veulent point man- ger, quoiqu'ils ne dédaignent pas les poissons à moitié pourris. Mais pour celui-ci, ils n'y touchent point, quoi> qu'ils soient pressés dr la plus grande faim : ce qui a fait croire aux Russes ■1. ^î • i i'HÎ .»snSP""'-*^' ''■ ! f f A^fl 1Z2 HISTOIRE NATURELLE liCS reins commencent sous le dla- pliragme , et les canaux urinaires sont tendres. La vessie urinaire est large , et les côtés sont très-tendres. On trouve soixante- quatre vertèbres à l'épine du dos. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Bartfisch et Ringhauch, en Allemagne. Kringhuyk y en Hollande. Sea^Snail et Unctuous-Saker , en An- gleterre. Cycloptère barbue f en France. Morskoi et Uschkahn , en Russie. Abapokitsock et Amersulack, dans le Groenland. C'est M. le docteur Johnson qui a fait la découverte de ce poisson, et Willughby , qui Fa fait connoître. Le dernier a accompagné sa description d'un dessin , mais il est très-mauvais , et n'a aucune ressemblance avec noire poisson. Les dessins que Gronov , VJi ■■ dia- laires •e est ndres. lèbies rérens nagne. '.n An- lans le qui a [son, et tre. Le pption Luvais , [c noire :onov , Dt LA CYCLOPTiîRK , &c. i3?ç MM. Pennant et Pallas nous ont don- nés sont bons. Artédi et Gronov ont fait un genre particulier de ce poisson. Mais Linné le met avec raison parmi les lièvres do mer , à cause de la forme circulaire des nageoire ventrales ; en quoi il a 6 té imité par MM. Pennant et Pallas. On peut répondre négativement à Artédi , quand il demande si le liparis de Rondelet et des autres ichthyolo^ gistes est le même poisson que le nô- tre ;. carie poisson de ces auteurs a des écailles et les nageoires ventrales pla- cées sous celles de la poitrine , ccfmme on peut le voir par les dessins qu'ils en donnent. . ■ , 1 1 > » ^.' i •> J * - . • ,/-.:* ■■ • » ■ î r • f ( * ■* i- *. k t . » ^ » * ! Foîssous. Vin. 22 .7 l34 HISTOIRE NATURELLE i.' I J. LXXV GENRE. LE PEGASE, PMGJsus. Caractère génér. Le corps comprimé par en - bas ; la tête terminée en forme de bec. : ' , ;.,:,,:,,' LE DRAGON DE MER; PEGASUS DRACONIS. On reconnoît le dragon de mér à la lar- geur et à la forme carrée de son corps. Il est entouré d*un bouclier ; ses na- geoires pectorales lui donnent beau- coup de ressemblance avec le charan- çon, et il me paroit qu'il forme la nuance de passage entre les poissons et les insectes -, de même que le hareng volant entre les poissons et les oiseaux. m-f- 'Ai 7 »iseaux. DU DRAGON DE MER. l35 On compte dix rayons à la nageoiro pectorale , un à celle du ventre, dix à celle de l'anus , huit à celle de la queue, et quatre à celle du dos. La tête n'est pas distinguée du tronc. La mâchoire supérieure est termine e n museau plat. L'opercule des ouies placé en dessous, est rayon- ïi^ , wt joint au tronc. L'ouverture desouie est petite, en forme de crois- sant , et se trouve sur le côté devant les nageoires pectorales. Les deux mâ- choires sont garnies de dents extrê- mement petites, et la bouche s'ouvre en dessous. Les yeux placés sur les côtés sont saillans. Ils ont une pru- nelle noire dans un iris jaune ; et le poisson ï-t ;t appercevoir a vec la même facilité le5 1> hissons qui passent à côté de lui que ceux qui sont devant ; de sorte qu'ils servent également à sa sû- reté et è son entretien. Les narines se trouvent près des yeux. Le tronc est garni en dessous de divers tuber- ■"-•^Mr<*»ï*flif*' 1 h t \i ; i l^G HISTOIRE NATURELLE ciiles rayonnes. Le côté inférieur est lafge , et a au milieu une élévation qui s'étend en long , d'oà sortent les na- geoihîs ventrales. L'anus se trouve à Fextrémité du tronc. La queue est carrée , et }'y ai compté huit tuber- cules sur les côtés. La couleur princi- pale est bleuâtre , et les tubercules sont bruns. Les rayons des nageoires sont simples, et ceux de la poitrine sont saillans. Chaque nageoire ven- trale consiste en un long rayon. J'ai remarqué un rayon de la même lon- gueur au-dessus de chaque nageoire pectorale. Selon toute vraisemblance^ ces rayon", servent au dragon de mer moins pour nager, que d'instrument pour attirer les petits poissons. La na- geoire dorsale est placée vis-à-vis de celle de l'anus. ,_ Nous trouvons ce poisson dans lea Indes orientales. Il n'a jamais guère plus de trois ou quatre pouces. Il sq nourrit du frai çl des peti^ des aulï;'e^ ■> jfc -Âi ' < È^i'- t ' " _■ N ■fi ri' j '■ KÛ.i , i>' iii ' DU NAGEUR. 1^7 poissons, comme on ptutlercmanner à la manière dont sa bouche est formée. On nomme ce poisson : . . Seedrache , en A]hmagne. Klein D^rtakje et Zee-'Drakje , en Hol- lanc Draf^^" .,^r, en France. Ruy*<^ t le premier qui nous a fait conii^itiC ce poisson; et dans la suite Gronov l*a décrit exactement. Dans le dessin de Gronov , les yeux ne sont presque point marqués, ot lo museau est trop court. Linné cite mal à propos relative- ment à notre poisson la quatrième fi- gure de la trente-quatrième planclio de Séba, qui est laflstularia paradoxa deM. Pallaa, liE NAGEUR , PEGJstrs njtans. On reconnoît ce poisson à son corps long et carré. On compte neuf rayons ^ la nageoire pectorale , un à celle du -bV**— .-• HW^iV.TJ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3} 1.0 K* IÂ2 |2.2 l.l l.*^ I- WUi. 1.8 L25 1 1.4 ,.6 ^ 6" ► <^ J^ '/ fà ^^ /: ^4"' ^ o 7 Photographie Scienœs Corporation 23 WiST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. MS80 (716) •73-4S03 ■À f t il m t. ' »* I ■ , f h .,;r l38 HISTOIRE NATURELLE ventre, cinq à celle de l'anus , huit à la queue , et cinq à celte du dos. i ; Le corps est large par-devant, étroit par-derrière ^ et couvert de boucliers. Il est d\in brun jaune par en haut et blanc par en bas. La tête est plate, courte , large , excepté par- devant où elle se termine en un museau étroit. Le museau est légèrement dentelé à Textrémité, et plus large au milieu. La bouche a la même position et la mùme forme que chez le précédent. Les yeux grands ot ronds , sont placés aux côtés à la naissance du museau i ils ont la prunelle noire , et l'iris jaune. L'opercule des ouies est rayonné , et leur ouverture se trouve sur les côtés.' Le tronc est large et épais par-devant, et il devient toujours plus mince et plus étroit en avançant vers la queue. Le côté inférieur est large et uni , et l'anus est sur la surface inférieure au milieu. Les onze boucliers dont la queue est composée, deviennent étroi ts 4 r^ /j ;... .V .DU NAGEUR, iu iSg en approchant de l'extrémité , et le dernier a deux piquans. Tous les rayons des nageoires sont simples. Les na- geoires du dos et de Vanus , qui sont placées Pune vis-à-vis de l'autre , sont petites y et celle de la queue étroite. Toutes les nageoires sont brunes , ex- cepté celles de la poitrine qui sont violettes. ''■ -•* ^^ -' .^^Jt^i-i^i*: *;.\ v, "^ ^ >' Ce poisson a pour patrie les Indes orientales. Il vit comme le premier ; et comme il n*a que très-peu de chair ^ on ne le mange point. ^^ ^ , On nomme ce poisson : 5c/iwimm«r, en Allemagne. Zeelzamer Zeedrack , en Hollande. Nageur f en France. jAur s .%):■• Du reste, nous devons, comme nous l'avons déjà dit, à Gronov la counoissance de ce poisson. <> }^x^ .•• i \t .. ') j "j*'' urj^ 1 *• ; » » i si I ' ' » 1 ' ■ " .J — ^ l4o HISTOIRE NATURELLE \ ■.'■Jr^ « 1 • tr-i ..■ 'r '<* i ' '• — ^— ^—i — »i^»»—. LXXVr GENRE, , • -Il L'ESTURGEON , acipen^ei^. •I . • ji.» i,i ' Caractère générique. La bouche en- bas ) rouvejTture des ouies à côté. ) L'ESTURGEON, A C IP MN S ER STURia^ > Les cinq ràbgéèis paraTlëles de bou- cliers, qui donnent à ce poisson la forme d'un pentagoneet la peau rude, le distinguent dès autres* *«)sons du jnême genre. On trouve ti ;^<;e rayons à la nageoire de la poitrine , vingt-» cinq à celle du ventre , vingt-quatre à celle de l'anus et de la queue , et trente-huit à celle du dos. On remar- (i[ue une rangée de boucliers sur le dos , » f R LE, .v ( • 1 l * .' '■ • f . > J os ' e bou-» sson la rude , on» du rayons vingt-» quatre le , et emar- le dos, 'i-î*' -MT ^? y :k Ski j'- ] - 'f' hh:: ) ? l 't * \'\\\ ^' I ! i t r- V H >*hj.'^y ^y 'r * .»' jKi ^' /,%■-. i Ui. -.¥' fV- ' . *■<, h. ■ t? /f. ,i î^: X' '■) i r 'f i/ iî G i: v> y *■ l»?Vîi.r';,;:i> s. «in f^oti' • ti fît ui Mit «•..- i. . ».> »>«,; f .-. ( -jî; , ■» * * - w «-■♦.. • r ' ' * ' a « -^ '.S..J'U i'ixK .»?■-' li^ 'M M ii 'i M v l\: H 'o\'' i ■: i i iy«? (.H j.îi -t5it* îH ci s, 4, Ifl! Tom . nil Paç£iÂû i.l/KSTURaKON. ^.I,K STIUU.KT . 'S LR GRAND -KSTURGKON . i^. I A ClUMkuK II r-h «y fil * ) 'p\} r.Lfi ^If •d ré';' il :^3ijt#" »-.« r ._.- i DE L'ESTURGEON. l4l deux sur les côtés , et autant sur les bords du ventre. Les boucliers sont rayonnes , osseux , larges par en bas , et finissent par en haut en une pointe recourbée en arrière. La peau inter- médiaire est aussi garnie d'une infinité de petits boucliers de la même nature , qui la rendent inégale. J ' . " - La tête est longue , penchée , cou- verte en haut de huit boucliers en lo- sange , entre lesquels on apperçoit une fente , «t au bas on remarque plusieurs enfoncemens étroits autour des quatre barbillons. La bouche est cylindrique et sans dents ; au lieu de lèvres , elle est bordée d'un cartilage qui s'avance et se retire comme le museau des au- tres animaux. La langue est épaisso et forte. L'esturgeon peut avec sa mâ- choire supérieure fouiller dans la bour- be et le sable , et faire passer dans sa gueule les poissons ou les vers qu'il y trouve. Ses barbillons lui servent éga- lement à attirer sa proie. Les doubks ]| ) I i i '"^m- ^sgtm-^- ». l4a HISTOIRE NATURELLE narines sont tout près des yeux : lasu' périeure est ronde , l'inférieure alon* gée. Les yeux ont une prunelle noire , entourée d'un iris jaune. L'ouverture des ouies est grande , et les ouies mémo sont organisées comme dans les poissons à écailles. L'opercule des ouies consiste en une petite plaque rayonnée dans tous les sens, avec un bord membra- neux. La couleur foncière du tronc est d'un bleu grisâtre, la moitié supérieure est parsemée de points bruns , et l'in- férieure de points noirâtres. Le ventro est droit , large et blanc. L'anus est tout près de la queue. Celle-ci a la même forme que dans les requins. La couleur foncière des nageoires pecto- rales est jaune orange , et les bords sont noirs. Le fond des autres est noi- râtre , et le reste est jaune. Nous trouvons ce poisson non-scu- lement dans la mer du Nord, mais aussi dans toutes les contrés de l'Océan, de même que dans la Méditerranée , „ ;: -i.^-ï«:±--»^^/"irW?'i- •!-"?■ "'-•--■lœa •■'... : i> DE L'ESTURGEON. l45 dans la mer Noire , la mer Caspienne , d'où il sort pour passer dans les fleuves el les rivières. Outre cela , il habite encore le Nil , le Baikal et le Volga. Dans nos contrées , on le pêche dans roder et dans P£lbe. De ces grands fleuves , il s'écarte quelquefois dans les rivières , et passe dans les lacs. Il y a quelque temps qu'on en prit un aux environs de Potsdam , dans un lac qui communique avec la Havel , qui com- munique elle-même avec l'Elbe ; il avoit huit pieds de long , et pesoitcent quatre-vingt-six livres. On en a péché un cette année à Berlin dans la Sprée» qui pesoit cent quatre livres. En Prusse» il se montre dans le Frisch-Haf et le Kurisch-Haf. On le prend sur-tout en quantité près de Fillau , où on le ma- rine pour l'exporter. On en envoi© principalement beaucoup en Angle- terre. Quoique l'esturgeon soit propre- ment un habitant de la mer, on le prend cependai|t rarement en pleine . 1 I i. 144 msTOIÎlE XATURELLlî mer. Mail on le pêcbe ordinairement vers lescôtes, lorsqu'il 8*approche pour y chasser sa proie , ou dans les fleuves et les rivières , oii il va frayer au prin- temps. On le prend avec de grands filets ou sacs , faits avec de forte ficelle , et dans la mer , avec une espèce de harpon , que les pêcheurs Norvé- giens appellent skottel. *- Ce poisson est paresseux , et reste tranquille quand il est entortillé dans les filets. Alors les pêcheurs s'en ren- dent maîtres , en lui passant une corde par la bouche et les ouies , et avec la- quelle ils l'attachent au vaisseau ou au bateau , pour le mener plus loin. Ce- pendant il faut qu'ils prennent bien garde à sa queue , qui est très>forte : car un esturgeon cassa un jour la jambe à un jeune garçon imprudent qui vou- loit le tirer à terre. La plus forte pêche de l'esturgeon se fait en janvier , sous la glace avec des crochets. Dans cette «aison , on peut l'envoyer loin ; et par \. j DE L'ESTURGEON* 1^5 conséquent il est d'un plus grand prix qu'en été. C'est par cette raison que les Cosaqqes se sont fait une loi entre eux, de rejeter dans l'eau tous les esturgeons et les grands -esturgeons qu'ils pêcberoient dans le mois de mai parmi d'autres poissons , afin de pou- voir se procurer au mois de janvier une pêche meilleure et plus avanta- geuse (i). £n automne^ les esturgeons se rangent en lignes les uns près des autres dans les endroits les plus pro« fonds des fleuves. Gomme ils s'y accu- mulent ordinairement, et qu'ils vien- nent se jouer sur la surface , les pê- cheurs les observent attentivement ; \ I (i) Fallas. Auszug seiner Heisen, tome i, p. 202. On observe si scrupuleusement cette loi y que celui qui l'enfreint perd toute sa provision de poissons , et outre cela , est puni corporellement. Il seroit utile chez nous de faire mieux observer la loi qui or- donne de faire les mailles d'une certaine grandeur , afin de ménager par-là le fretin. Poissons. YIII. i5 •SN r; i' ■ l46 HISTOIRE NATURELLE d'autres se mettent sur la gla^ e dès qu'elle est un peu abaissée , et se cou- vrant la tête d'un drap , ils prétendent voir à travers le poisson dans le fond. Ils marquent aussi les places , pour en profiter à la première pêche. Dès que le mois de janvier est arrivé , les Cosa- ques s'assemblent , et tiennent conseil sur l'endroit et la nature de la pêche ; et lorsque ceux qui ont reçu la permis- sion , sont munis d'un billet , on indi- que à chacun un certain espace ; puis on tire un coup de canon , pour ouvrir la marche. Alors chaque pêcheur part sur son traîneau au grand galop des chevaux , et prend la place qui lui est désignée. Chaque pêcheur prend un crochet aigu , qui est attaché à une perche de trois à cinq toises, qu'ils nomment romnoi bagord. Cependant comme le bord est très- escarpé en di- vers endroits , les perches ont quelque- fois sept à dix toises de long ; et alors on les nomme jarom, A ces perches , \ ( «.^f*-*^ DE l'esturgeon. l^kj sur-tout quand elles sont longues, sont attachés des poids de fer de quatre à cinq livres , afin que le courant ne puisse pas les entraîner facilement. Personne ne peut casser la glace que tous ne soient arrivés à leur poste*, et on en donne le signal par nii second coup de canon. Le temps de la grande pêche dure neuf jours , et se nomme kolowertae ; elle s'étend ordinairement à deux cent dix- huit werstes, qui son t pêchées pendant ce temps , en pre- nant chaque jour un nouveau canton. Tous les matins , il faut que les Cosa- ques se rassemblent de nouveau , et ils ne peuvent partir pour la pêche qu'aux signaux accoutumés. Chaque Cosaque ne peut faire qu'un trou; cependant quand un a abandonné le sien , il est permis à un autre de s'en servir. Les poissons troublés dans leur repos par le bruit que l'on fait en cassant la glace , remontent le fleuve , les crochets sont tendus dans cette direction , près du f\ i.M 1* ? I ) l48 HISTOIRE NATURELLE fond.Qaand un poisson pèse sur le cro- chet , ce que le Cosaque remarque au mouvement de la perche ^ il la lève brusquement , et tire le poisson , qui se trouve pris. Cette pêche singulière est si avantageuse , qu'il arrive quel- quefois qu'un pêcheur prend dans une journée dix gros poissons et plus ; au lieu qu'un autre pendant tout le temps de la pêche , tire quelquefois à peine ses frais. Ordinairement chaque pê- cheur fait vœu , si sa pêche est heu- reuse , de consacrer le premier poisson à l'église. Quand un pêcheur a pris un esturgeon si gros qu'il ne sauroit ve- nir à bout de le tirer sur la glace , il ap- pelle son camarade au secours-, et alors il est obligé de partager sa pêche avec lui. Les esturgeons qui ont passé l'hi^ ver dans la mer , reviennent au prin- temps dans les fleuves pour y frayer. Quand les sentinelles posées exprès remarquent leur arrivée dans ces der- niers , ils en donnent avis j et alors les !?, DJ? ,*E8TURGBON. 14^ pêcheurs s'assemblent de la manière que nous avons dite ; et le signal donné , chaque Cosaque se place dans son canot, qui est fait avec des troncs de peuplier noir et blanc , et enduit de bitume de Judée. Ils rament , et jettent leurs fi- lets en travers du fleuve. Cette pêche est aussi très-considérable. Ces filets ont vingt à trente brasses de longueur, sont composés de deux nappes, dont l'une a les mailles plus étroites, et est un peu plus longue quePautre. Comme dans cette saison le poisson ne peut être transporté fort loin sans se gâter , on le coupe en morceaux , on ôte l'é- pine du dos, on lave le sang, on le frotte de sel de mer; puis on le fait sé- cher à l'air , pour l'envoyer ensuite de côtés et d'autres dans le pays et dan» l'étranger. Vers ce temps , les mar- chands des contrées éloignées de la Russie se rendent dans ce pays pour acheter l'esturgeon. Dix bons estur- geons valent ordinairement trente^ • -#- «A l XiSÇ-^H- 11. '•1^1 ! 'ii i5o Histoire naturelle cinq à quarante roubles. Mais un seul des plus gros se vend six à sept roubles. iEn France ^ la pêche de ce poisson com^ mence en février dans la rivière de la Garonne, du côté de Bordeaux, et dure jusqu'en juillet ou août, et même un peu plus tard , suivant la saison. £n Amérique , on le pêche en abondance dans le mois de mai , juin et juillet. ^ L'esturgeon est un des plus gros pois- sons. On en a pris à l'embouchure de l'Elbe qui avoient dix-huit pieds de long. M. Gentz , directeur général de la monnoie , m'a assuré qu'on en avoit pris dans l'Oder , près de Breslau , qui pesoient jusqu'à deux cents livres. Dans l'Oby , en Sibérie , ils sont si gros , qu'une femelle a quelquefois deux cents livres d'œufs, et un mâle cin- quante livres de laite. En 1760, on en prit un en Italie qui pesoit cinq cent cinquante livres , et dont le duc Carpi- ncttofit présent an pape. EnNorwège, on en a dont la tête seule fournit une r U DE l'esturgeon. i5i tonne d'huile ; et on en a quelquefois péché quipesoient mille livres. Ce poisson a la chair grasse et de bon goût ; cependant au printemps , où il n'est pas gras , le goût n'en est pas si bon que lorsqu'il a resté quelque temps dans les fleuves , et qu'il s'y est engraissé. Celui qu'on prend en été est le meilleur: sa chair est doucereuse , et a beaucoup de ressemblance avec cello du veau. On mange l'esturgeon frais , salé ou mariné. Les Norwégiens le coupent aussi en longues bandes , et en font du rœckeL Comme il est ordinai- rement gras , il o£Pre une nourriture diflîcile à digérer, et dangereuse pour les personnes foibles et maladives. Les esturgeons qui ont passé l'hiver dans les lleuves, retournent en été dans la mer. Le temps du frai tombe en avril et mai. La grande quantité d'œufs et de laites , dont nous avons parlé , suffit pour faire juger qu'il multiplie beaucoup j car combien n'y a-t-il pas ,1 II n \' h .. • # • • # M m'r "^15 l52 HISTOIRE NA.TURELLÏÎ de millions d'oeufs de la grosseur d'an grain de chenevis dans une masse do deux cents livres ? Quelle doit être la quantité plus innombrable encore des animaux spermatiques dans une laite de cent cinquante livres , puisqu'une seule partie qui tient sur la pointe d'une aiguille, en contient une quantité in- nombrable ? li'esturgeon étoit en grande consi- dération chez les Grecs et les Romains; car, selon Athénée , c'étoit le meilleur morceau dans tous les grands repas. Selon Pline , on l'apportoit sur les ta- bles somptueuses avec beaucoup de pompe et de cérémonies : on l'ornoit de fleurs et de guirlandes; et ceux qui le portoient étoient couronnés de fleurs^ et une musique instrumentale les ac- compagnoit. Ce poisson se vendoit aussi très-cher à Rome ; car Ovide lui donne l'épithète de noble ( i ) , et Cicé- (0 Tuque peregrinis Acipenser nobilis undis. A^ U, DE l'esturgeon. i55 ron n'auroit pas fait des reproches cle gourmandise à ceux quilemangeoient. De nos jours , il est encore fort estimé dans nos contrées. En 1 7 1 3 , on le ven - doit à Rome quatre scudis , et le cardi« nal Gualtheri en a payé un soixante* dix scudis. En Russie , on fait un commerce considérable du caviar dans les pays étrangers. On l'envoie en quantité à Constantinople , en Italie , et dans les autres contrées de l'Europe. A Astra- can seulement , on en fait quelquefois en une seule année cent tonnes et plus. On prépare le caviar de la manière suivante : on lave les œufs lorsqu'ils sont encore frais , en les frottant dou- cement avec les mains dans un tamis serré. Ensuite , on met une poignée de sel pour chaque seau d'œufs jon remue bien le tout ensemble , et on le place dans un endroit chaud , afin que les oeufs s'imprègnent aussi- tôt de beau- coup de sçl. Ce caviar est différent d& il W ) ( L f' . H . l54 HISTOIRE N\TU11ELLIÎ celui pour lequel on emploie une grande quantité de sel. Il y en a encore une autre espèce que l'on nomme le caviar pressé» Pour faire ce dernier caviar , on ne le frotte pas de la manière précé- dente ; mais quand il est ôté du pois- son , on le laisse pendant trois jours dans une saumure *, puis on le frotte sur une écorce d'arbre , pour le faire en- suite sécher au soleil : après cela , on le met dans des tonneaux. Entre le caviar salé et le pressé , il y en a un autre qui tient le milieu , et que l'on nomme ca- viar à morceau. Voici de la manière qu'on le prépare : après avoir frotté les œufs et les avoir mis dans une forte saumure , on les jette dans des sacs de coutil, et on les presse. On prépare aussi du caviar de cette manière avec les œufs de silure et ceux des autres poissons d'eau douce. En Italie , on coupe l'épine du dos en tranches , que l'on sale et que l'on fait fumer. Elle passe pour un bon ,..„»^. •■ A-*' f*-.? *;it.é^ * -V' DE l'estukgeon. i55 manger , et est connue sous le nom de chinaliaou spinachia. Dans ce pays, on sale aussi el on marine ce poisson. Les morceaux du ventre sont sur- tout fort estimés. L'esturgeon vit d'autres poissons, et poursuit , sur-tout en Norwège , selon Pontoppidan, les harengs, les saumons , les maquereaux et les colins, quand ces poissons cherchent les côtes pour frayer. Comme la nourriture de ces différens poissons influe sur sa graisse et sa chair , les pêcheurs norwégiens lui ont donné différentes dénomina- tions, ainsi que les suédois an saumon , selon le goût qu'il a reçu de cette nour- riture. Ainsi , ils le nomment : estur^ geon-maquereau f esturgeon-hareng, etc* La vésicule du fiel, qui est située au côté droit , est longue ; la rate petite , ronde , et se trouve entre la courbure du canal intestinal. Le foie consiste en deux longs lobes, qui sont coupés en quelques endroits ^ et qui forment dif- rî ) I ^ ÉU , * [. î l56 HISTOIRE NATURELLE fôreus autres petits lobes. Le canal in- testinal a quatre sinuosités. Dans un poisson de seize pouces de longueur , il en avoit treize. Il étoit étroit aussi bien au commencement que dans la suite. J'ai été surpris de ne trouver dans ce poisson ni estomac , ni élargis- sement au commencement du canal intestinal, et j'ai été encore plus sur** pris lorsque j'ai trouvé l'estomac , long d'un pouce et demi , au-dessous de la première sinuosité. En cet en- droit, le canal intestinal avoit une place dure et épaisse: à l'ouverture, il étoit garni de grands plis , et j'y trouvai quelques morceaux d'écrevisse. C'est assurément l'estomac. L'intestin culier étoit large et garni d'un pli qui alloit en spirale. Non -seulement elle retient plus long-temps la nourriture, mais elle agrandit aussi beaucoup l'es- pace , pour en faire passer le suc dans les vaisseaux capillaires, La vésicule aérienne étoit courte , large , attachée E anal iii- )ans un ueur , il it aussi dans la trouver élargis- la canal plus sur' stomac , -dessous cet en- iroit une iverture, • , et j'y icrevisse. 'intestin n pli qui ent elle rriture, up l'es- uc dans vésicule ttachée l.'ÏT DE l'esturgeon. de chaque côté , et consisloit en une peau dure. Les rognons, qui commen- çoicntà l'extrémité supérieure de la vésicule aérienne , se terminoient dans une longue vessie , à un demi-pouce de l'anus. Mon poisson n'ayoit ni œufs, ni laites. Ce poisson est connu sous dififércns noms. On le nomme : Stohr , en Prusse et en Suède. Schirk et Stierl , en Autriche. Kestchecke , Ketschegi , en Hongrie* Surack ou Syrick , en Turquie. Tanna , en Tartarie. Czetzugi et Jesziotr , en Pologne. Oss^trino , en Russie. Sûlime , chez les Cosaques. Behre , chez les Calmouques. Stohre, Tuurkallaf en Livonie. 5tor;«r , en Laponie. Craa-Slepa , Rodmage ^ en Islande. Store , Haastor , Selstor , en Dane* marck. Sforj^ , en Norwège. Poissons. VIII. i4 i ■ 'I; t58 HISTOIRE NATURELtlî Steur , en Hollande. Sturgeon , en Angleterre. Esturgeon , en France. Grealy à Montpellier. ' Porcello , Sturione , en Italie ; PorceUttê^ quand il n'a pas encore ane aune de long. Sulio,en Espagne* ' ' ' " Créai, en Portugal. Linné ne caractérise pas ce poisson d'une manière suffisante, par les quatre barbillons et onze boucliers qui se trouvent sur le dos ; car tous les pois- sons de ce genre ont quatre barbillons ^ et le nombre des boucliers varie. Parmi les cinq poissons que j'ai sous les yeux ^ trois avoieut sur le dos douze boucliers^ et les deux autres en avoient treize. Gronov leur en donne dix, Ricliter treize , Willugbby onze jusqu^à treize, et Belon dix-huit. Le nombre de ces boucliers n'est pas plus fixe sur les^ cô- tés. M. Fucks, de Potsdar; , '^n a re^ marqué tre^^ite sur uncôt^- . ttf i" --ite- r: DE L'EST IRC EON, 169 deux sur celui oppose ^ et moi vingt- neuf et trente-un. T'en ai lâOuvé onze sur un côté du ventre , et douze êur l'autre, dix à un autres et douze à un troisième , sans avoir remarqué une H oie place oi\ il en manquât. Le caractère qu'Artéditire des boa* cliers qui se terminent en pointes , n'est pas non plus suffisant, parce que les boucliers des autres esturgeons se ter- minent de la même manière. Je n'ai pus plus remarqué à la tête les trous aqueux, dont parle Ricbtcr, que je n'ai pu trouver le diaphragme, les glandes > qu'il dit tenir la place des poumons. C'est aussi sans fondement qu'il donne les barbillons pour les antennes. Aldrovand parle contre l'expérience, quand il dit que l'esturgeon ne voyage que pendant six jours depuis qu'il est sorti de la mer ; de même , lorsqu'il ne lui donne que deux barbillons et une peau mince au ventre. Quant à ce que dit cet écrivain , que Campeggio, évê-» I .•M<«8Mii*Br l6o HISTOIRE NATURELLE que de Majorque , lui donna mille du- cats pour un esturgeon dont il lui avoit fait présent , afin de Tencoura- ger à continuer de décrire des poissons , on peut dire que cette générosité est rare , et que de nos jours il n*y a point de naturaliste qui puisse se vanter d'en avoir éprouvé une semblable. li E STERLET, \ JCIPEN SE R RVTHENVS. Les trois rangées de boucliers , dont une est placée sur le dos et une de chaque côté , distinguent le sterlet des autres espèces d'esturgeons. On compte vingt rayons à la nageoire pectorale vingt- trois à celle du ventre, vingt- deux à celle de l'anus , soixante-six à celle de la queue , et trente-neuf à celle du dos. * Les boucliers de ce poisson ne sont pas si saillans , ni leurs pointes si re- courbées que ceux de l'esturgeon. J'en À/ k: •,■ *■ 1.». i* >-j»l>tK"' DU STERLET. iGl aï coinplé quatorze sur le dos , cfc cin» quanté-neuf de chaque côté. Le nom- bre des boucUers de chaque rangée va- rie autant que dans Testur^eon. Outre cela., on trouve au ventre deux ran- gées de petits boucliers plats. Le corps est alongé ; la tête longue, applatie par en-haut et par en-baa , et terminée par un museau émonssé et cartilagi- neux, auquel on voit en-dessous quatre barbillons les uns près des autres. La bouche , qui se trouve derrière ces barbillons , a la même form^ que dans les poissons précédens. Les yeux sont ronds , et ont une prunelle noire, en- tourée d'un iris argentin. Les ouver- tures de Fouie et de Fodorat sont près des yeux. L'opercule des ouies con- siste en une seule plaque à rayons. La couleur de la tête estgcise, parsemée de jaune ; celle du d"os d'i>n gris obs- cur j oelle du ventre blanche , avec des taches couleur de rose , et lus boucliers sont jaunes. Les- nageoires de la poi- >-.^-Jf ,!rM n s i ' 162 HISTOIRE NATURELLE trine , du dos et de la queue sont grises^ celles du ventre et de l'anus, rouges. D'ailleurs , le tronc est garni de pe- tites pointes, 'î;: ' '.:• Selon Wulf , on trouve ce poisson dans la Baltique, près de Pillan, mais rarement. En revanche, on le trouve en grande quantité dans la mer Cas- pienne, dans le Volga et le Jaïk. Notre grand monarque en a fait transporter dans la Marche et la Poméranie , ainsi que Frédéric i, roi de Suède, dans son pays. Notre roi en fait servir sur sa table , dans des occasions extraordinai- res. Il m'a fait la grâce de me permet-^ tre , par une lettre de sa main , de faire pêcher un sterlet pour en tirer le des- sin.Cette espèce d'esturgeon est la plus petite de toutes; elle passe rarement quatre pieds de long, et trente- cinq livres de pesanteur : mais aussi sa chair est la plus tendre, et il est , selon Bruyne , le plus délicat de tous les pois-* wi\s de la Rusiiie, On le vend assc^ chej,^ ,LE mt grises ) , rouges, li (le pe- sé poisson ilan, mais le trouve mer Cas- lïk. Notre ansporter nie, ainsi , dans son rir sur sa raordinai- 3 permet»» L , de faire er le des- est la plus rarement ?nte-cinq aussi sa dst , selon s les pois*ft. ré. Les le pru» n. L'o- ine pe-^ Lire des îjà dit ; larquée irtilage u\ y est int et si en fait I , y font pais, et iq ran- ; une se le côt«î> les bou- de dou- ôtés, de celui de ize. Les , et sont i venti© tot; GÎlAND-ÎZSTtrRGÉOÎÎ. 167 ti des côtés. Ils se perdent tous à me- sure que le poisson grossit -, de sorte que les vieux n'en ont plus du tout. Le dos est noir, le ventre blanc, et les côtés bleuâtres et ondoyans. Toutes les na- geoires sont petites en comparaison du poisson ; elles ont une couleur grise ^ mêlée de bleu , et sont entourées d'une peau épaisse. Le corps qui n'a point d'écaillés, est uni et couvert d'une ma* tière visqueuse. L'anus se trouve près de la nageoire de la queue. Nous trouvons ce poisson dans la mer Noire et dans la mer Caspienne ^ d'où il passe dans les fleuves et les ri- vières. On le trouve particulièrement datts le Volga , le Jaïk et le Danube. Il habite aussi la Méditerranée, et passd de-là dans le Pôi On le prend le plus communément à l'embouchure du Da- nube ; cependant il remonte aussi asse2 haut dans ce fleuve, et Va jusqu'aux environs de Comorii et de Pest : quel- quefois il va encore plus loin. Mt lecon^ m ^ ^ i â^l 168 HISTOIKE NATURELLE sellier Scliiefermuller , à qui je dois le dessin que je donne ici, m'écrit qu'il y a treize ans qu'on a vu paroîlre un grand-esturgeon de trois cents livres, à quelques milles au-delà de Vienne, et il y a vingt -un an, un autre sem- blable, à un mille de Linz. Ce poisson fraie en mars et en avril. Il remonte dans les fleuves , pour déposer ses œufs dans le fond et dans les endroits les plus rapides. Il fait sortir les œufs de son ventre , en se frottant contre les places dégarnies de sable. Une partie de ces poissons fraie aussi dans la mer sur les côtes , dans les endroits où l'eau de la mer est adoucie par les eaux dés fleuves. Quand ils y ont frayé , ils se rendent dans les fleuves, pour se ras- sasier de poissons. Ils aiment sur-tout à poursuivre lesgrislagines (1), qui sont leur nourriture favorite, et qui vont en troupes au printemps. En général. (1) Cyprinus Grislagine. L. .' ti f- } -1 I j ! f • -:*i :* 1 bu GRAND-ESTURGEON. 169 le grand - esturgeon est très - vorace ; car, selon M. Pàllas, il ne se contente pas des poissons , mais il avale aussi les jeunes veaux marins, les canards sau- vages, et même du bois, des joncs, des racines et d'autres matières qui nagent sur la surface de l'eau. Après le frai , it Retourne dans la mer. En automne ^ une grande partie retourne dans les fleuves, pour y passer tranquillement l'hiver. On conhoît qu'il fait ce voyage, parce qu'on a observe qu'on tï'en prend point depuis le mois de mai jusqu'au inois d'août. Quoiqu'il soit certain que te poisson, de même que l'esturgeon ^ traie dans les fleuves , cependant Mar- sigli, Pallas et Gmelin assurent qu'oit n'a point trouvé de jeunes poissons ni de cette espèce , ni de l'esturgeon. Mais je puis certifier que j'ai reçu de l'Elbé près de Magdebourg et de l'Oder, plu- sieurs esturgeons qui n'avoient pas pluît de six à huit jpouccs de long. Le grand- tîsturgeon est presque le plus gros dô .t '. Poissons. VIII. i5 1. \. U'( M- 170 HISTOIRE NATURELLE tous les poissons de rivière , car on en trouve depuis dix - huit jusqu'à vingt - quatre pieds de long. Marsigli en cite un de neuf cents livres, Pline un de mille, M. Lepechin un de douze cents, et M. Fallas un de deux mille huit cents. Les grands-esturgeons prennent dif- férens noms en Russie, suivant leur grosseur. Ceux de six , sept ou iiuit palmes se nomment Sapkowaja ; ceux de neuf et dix, Polumernaja; ceux de douze, Mernaj a; de treize et quatorze, Gorbuscha ; de quinze , Uluschnaja ou Polumateraja ; et on do>i*ie le nom de Materaja à tous ceux qui passent cette dernière mesure. , , . i La pêche du grand -esturgeon est d'une grande importance pour quel- ques nations européennes, qui font un grand cammerce étranger du caviar et de la colle qu'ils en tirent. On le prend de diverses manières , que Marsigli , ff, 1 .'^ ■ ^3^-:;?: DU GRAND-ESTURGEON. I71 Crmelia et M. Palias nous ont rappor- tées. Dans le Danube , on le prend de la manière suivante. Quand les pêcheurs le remarquent dans le fond , ils tâchent de s'en emparer avec des harpons ; mais quand il paroit sur la surface , ils se ser- vent de tridens. Dès que les pêcheurs 8*apperçoivent qu'ils l'ont saisi ^ ils s'en approchent, lui passent une corde pap la bouche et l'ouverture des ouics, et l'attachent au vaisseau. La plus grande partie se prend avec des filets à larges mailles. On place ces filets en travers du fleuve , et on les conduit avec deux nacelles. Lorsque le poisson donne du museau contre les filets , il s'en re- tourne, et les pêcheurs le suivent avec leurs filets, jusqu'à ce qu'il ait rencon- tré un rivage uni , uti il ne puisse avan- cer faute d'eau. Alors ils tâchent de s'en emparer , et le tirent dans le fleuve par le moyen d'une corde qu'ils passe iH par l'ouverture des ouics, et ils Vamè- 173 HISTOIRE NATlTRRLLn Tient ainsi tout vivant à Vienne ou ^ quciqu'uutre grande ville : alors on le coupe comme la viande de boucherie , ^t on le vend. Lorsque les pêcheurs l'attachent t il faut qu'ils prennent bien garde à sa queue , avec laquelle il pour- roil les renverser dans le fleuve. La manière de pêcher le grand- çsturgcon dans le Jaïck et le Wolga , çst beaucoup plus remarquable encore, et je ne crains pas d'ennuyer mes lec- teurs en leur en faisant une petite des- cription. D'ailleurs , elle pourroit ser- vir à introduire quelques changemens dans celle des autres pays. Il est vrai-r ment étonnant que des peuples qui ^'ont presqu'aucune connoissance des arts et des sciences, aient montré dans celte partie plus de génie et d'inven- tion que les nations les plus éclairées. I)ans ces contrées , on se sert du tra- Vaa\\t de l'hameçon et des filets. La pre- mière manière est la plus remarquar Jj>le. Yoici comme M. Fallas l'a décrite 1 ' T DU GRAND-ESTURGEOW. lyS dan» sa relation de voyages par diverseai provinces de la Russie. • On choisit un endroit oi\ un fond uni s'olend depuis le bord presque jusqu'au milieu du fleuve. Là , on enfonce une rangée d'arbres ou de pieux , qui tra- verse une partie du fleuve soit en ligno droite , soit en forme d'angle obtus ou-r vert vers le courant , de manière que les pieux s'élèvent au-dessus de la sur- face de l'eau. Après cela on prend des claies , faites de branches d'arbres ou d'osier , et asuez larges pour s'étendre depuis le fond jusqu'à lu surface. On assujettit ces claies au fond contre les pieux f de manière que le courant les y presse davantage. Cela forme une espèce de parc qui oblige les poissons qui remontent le fleuve , de suivre sa direction , et de chercher une autre is- sue. Or, dans l'angle du parc est une ouverture d'environ deux ou trois brasses , qui sert d'entrée à une cham- \)re carrée , fermée aussi avec des pieui^ ^. -'M M' ) ! ' 174 HISTOIRE NATURELLE OU de l'osier , et dans laquelle le poisson se prend. Mais dans les parcs qui sont formés en ligne droite au travers du fleuve , il y a , environ dans le milieu de toute la longueur , une chambre double , qui donne vers le courant , disposée de manière que les ouvertures sont tournées vers le rivage. Dans les deux cas , ou tient toujours en hiver la glace ouverte au-dessus de ces cham- bres, et on construit une cabane de paille au-'dessus de l'ouverture , où il reste encore assez d'espace des deux côtés , pour que les ouvriers puissent y passer librement , et se chauiTer à un petit feu. On voit que , dans les deux cas , le poisson coulant le long des parois , et cherchant une issue pour continuer à remonter le fleuve , entre nécessaire- ment dans les chambres. Dans chaque chambre il y a des choses préparées pour avertir de l'entrée du poisson , et pour aider à le prendre. Au fond , est 1 ' BU GRAND-ESTURGEON. 175 un cadre fait de fortes perches , sur le- quel est étenda un filet de petites cordes , ou, en été , une claie d'osier , et ce cadré remplit tout l'espace de la chambre. Aux quatre coins , sont assu- jetties de fortes cordes, avec lesquelles on peut lever cette machine par le moyen de deux poulies placées au- dessus des ouvertures. Au-dessus de l'ouverture de la chambre , on a tout prêt , ou une trappe faite de perches et d'osiers entrelacés , dont on se sert en été , ou un filet monté sur une per- che transversale, et qui s'étend devant toute l'ouverture pendant qu'on fait descendre la perche par le moyen de deux perches perpendiculaires. Or , pour que les travailleurs sachent quand un poisson est entré dans la chambre , et qu'ils puissent s'en emparer aussi- tôt avec le trident , il y a encore outre cela devant l'ouvertnre de la chamh]^ an grand nombre àe cordons couyta ten- dus sur un morceau àe Bois mouvanl \* > Pf ;v^ 1' ^ f M I '( IjG HISTOIRE NATURKLLB ïnis eii travers, et qui s'étendent de- puis le morceau de bois jusqu'au cadr© qui est posé au fond; de sorte que tout gros poisson qui entre dans la chambre et qui touche quelques uns de ces cor- dons , fait remuer le morceau de bois qui surnage. Dès que l'on remarque quelques mouvemens à ce morceau de bois, on baisse la trappe ou le filet , et ^a chambre se trouvant fermée, on lève la machine mobile qui est au fond , et on amène ainsi tout le poisson qui s'y trouve. Alors on prend les poissons avec un crochet , on laisse retomber la. machine , et on rouvre la chambre pour pne nouvelle prise. Trois ouvriers suf- fisent pour tout ce travail. Afin de n'être pas obligé de veiller sans cesse pendant la nuit , on a ima-* giné un autre moyen fort simple, par }e 'uel le poisson se prend de lui-même dans la chambre comme dans une ra- tière , et annonce, par ses mouvemens ,^ sa prise aux pêcheurs. On pendàlasaiç^î ?>iri it dé- cadré e tout ambre es cor- e bois larque eau de let , et on lève «nd f et qui s'y loissons nibcr la. re pour ers suf- veiller . a ima- >le , par i-même une ra- emcns ^ à la saipr IPU GRAND-ESTURGEON, 1 Jf rasine ou aux perches qui servent à abattre le filet , quelques pierres qui peuvent l'abaisser au fond. Afin de les tenir au-dessus de l'ouvert ure , on place à la sarrasine quatre » etits morceaux de bois ; de manière que le premier porte le filet ou la sarrasine comme un levier , et que le dernier est attaclié aux cordons qui sont tendus sur Tou- verture. Lorsque le poisson fait remuer les cordons , le levier auquel le mou- vement se communique très-aisément , se détache , le trébuchet s'abaisse , et le filet ou grille qui le tenoit , tombe au fond et ferme la chambre, l^n même temps , cela tire un cordon auquel est çittachée une sonnette , qui éveille les ouvriers endormis, et les avertit qu'il faut ôter le poisson et retendre le trér buchet. La pêche au filet usitée parmi les pêcheurs d'Astracan pour prendre ce poisson , mérite d'être rapportée , à cause de la soleniiitéavec laquelle ell^î r p ! ■ .,1iC . -aanr ..ïtDWk imtS'v . . 'Mkwwtanate , ^«~u^ 1^. .^. . i' t . t.. 178 HISTOIRE NATURELLE se fait. Le filet on sac dont on se sert pour cela , a deux brasses de long et seulement deux aunes de large. On l'emploie pour pêcher le grand-estur- geon dans les trous où il se caclic pen- dant l'hiver. Lorsque la rigueur de cette saison commence à se faire sentir, on envoie ordre aux inspecteurs des parcs, de défendre toute espèce de pê- che dans tous les endroits où l'on a re- marqué des trous à grands-esturgeons , et d'enjoindre à tons les bateaux qui passent , de ne faire aucun cri , et sur- tout de ne tirer aucune arme à feu. Après cela , les pêcheurs s'éloignent y et on place des sentinelles pour empê- cher que le poisson ne soit troublé. On fixe un jour pour la pêche ; ce qui ar- rive ordinairement au commencement de novembre , lorsqu'on a remarqué que le poisson monte et descend plus souvent. Au jour fixé , on annonce à tous les pêcheurs de se trouver à une certaine heure à une certaine place ..^^■f"-' LLE on se sert 3 long et arge. On id-estur- iche pen- fueur de re sentir, :eurs des 3e de pô- 'on a re- argeons , faux qui , et sur- e à feu. •ignent , ernpê- iblé. On qui ar- cement marqué nd plus nonce k " à une e place DU GRAND-ESTURGEON, lyg avec tous les instrumens nécessaires. Le directeur du comptoir de la pêche invite la veille plusieurs personnes, et particulièrement les personnes les plus considérables d'Astracan, et il les con- duit vers l'endroit de la pêche, où il leur donne un grand repas. Le lende- main matin , le directeur suivi de sa compagnie et de la moitié des pêcheurs, jse rend vers un certaiil canton des fosses , et il envoie l'autre moitié avec ses inspecteurs vers les autres fosses. Quand on s'approche de l'endroit , il est ordonné d'observer un silence gé- néral. Après cela les pêcheurs prépa- rent leurs filets à la hâte. Un coup de fusil donne le signal du départ , et tous les bateaux , ordinairement au not ibre de plus de trois cents , partent en mt me temps. Dès que les filets sont jetés et que toutes les issues sont fermées, un grand cri succède au silence. Les pois-^ sons effrayés cherchent à se sauver. 1' l jp .«r-v ^^Jliw,a*l,-f ^;^i« •••m'^l!r:i)fii-ltmÇ •5-»»n,M»V'' Hp>* »•>'• *" '*1i;-T"% J*«iâ-,,'À.^-r^'' f Ci )■ r iiJo HISTOIRE NATURELLE les uns d'un côté , les autres de l'autre; Quelques-uns montent âur la surface de l'eau ; d'autres restent au milieu ; d'autres aussi cherchent leur salut dans des moiivemens extraordinaires ; mais c'est en vain : ils sont entourés par une quantité de pêcheurs occupés tous à les empêcher d'échapper; Alors on voit un grand nombre de machines se mou- voir sur la surface de la mer, et les bateaux des pêcheurs faire mille évo- lutions diverses. Ici , on voit des pê- cheurs ivres , mouillés depuis les piecis jusqu'à la tête , pousser des cris terri-; blés; Ikj on enteild lés disputes et les injures que les pêcheurs se disent et se répliquent lorsque , par hasard ou par toialicejils ont poussé leurs bateaux les tins contre les autres; plus loin , c'est la jalousie des pêcheurs contre ceux que le bonheur favorise. Lorsque ces poissons sont assez effrayés et qu'ils iont sortis de leurs trous ; les pêcheural a I n é i '4 u. -,-%• ^-..4^ _. .^r ■ '.iiiKisSEWfi DU GRAND-nSTURGEON. l8i jettent les achanes (i) sur les côtés, prennent leurs pogonais (2) à ta main,- et s'emparent des poissons qui cher- chent à s'échapper avec le courant. Alors on n'observe aucun ordre : cha- cun rame où il peut ; ce qui fait naître mille disputes différente» loi'squ'ils s'approchent trop près les uns des au- tres, ou que leurs filets s'emharrassent les uns dans leg autres ; ce qui pourtant est inévitable , parce que l'espace où se trouvent ces fosses , a tout au plus deux cents brasses de longueur. C'est un spectacle amusant de voir tine quantité de si gros poissons assem- blés dans un si petit espace , et il est singulier qu'un grand-esturgeon dont >> (1) Une achane est un filet droit, long de cent vingt brasses , qui est tendu en trà- Ters. (2) Un pogonai est un filet en forme de' sac long de deux brasses, et large de deui- aunes. Poissons, VIU, iù =i.;. ^.^,-... .. I f' m 1: ^' 182 HISTOIRE NATURELLE dans un autre temps dix hommes forts peuvent à peine s'emparer , devienne alors la proie de deux hommes. Cette pêche dure ordinairement trois heures , et dès qu'elle est finie , les pêcheurs retournent à Tendroit d'où ils étoient partis. Dès que toutes les fosses ont été vi- sitées , et qu'on en a tiré tous les pois- sons qui y étoient , les sentinelles re- prennent leurs postes , • et quelques jours après , lorsqu'on a remarqué que de nouveaux poissons y sont venus , on ordonne une nouvelle pêche , et on en fait quelquefois deux ou trois dans le même endroit , et dans certains es- paces. Cependant cela ne se fait que lorsqu'on remarque une grande quan- tité de poissons ; ce qui , selon les ob- servations des pêcheurs d'Astracan , n'arrive que tous les quatre ans. Ordi- nairement la pêche ne se fait que deux fois. A AstraCitH; la poche à Thameçon i^-:-l^,if0^ LE mes forls devienne ;s. airement est finie , l'endroit nt été vi- s les pois- nelles re- quelques arqué que venus ^ on ; et on en >is dans le ïrtains es- i fait que nde quan- on les ob- ^stracan , ans. Ordi- ; que deux l'hameçon DU GRAND-ESTURGEON. l83 se fait sur-tout ave»' U ligne de fond > que Ton nomme snast. Elle est faite d'une corde médiocre , longue de soi- xante-dix aunes, à laquelle sont atta- chées cent vingt-cinq petites cordes longues d'une brasse et demie, et gar- nies de gros hameçons. IJne corde ainsi garnie se nomme nid ( Gnesdo ). Les cordes des hameçons sont attachées à la grosse corde à la distance d'une demi- aune seulement ; de manière qu'à cha- que bout de cette dernière , il reste une longueur d'une brasse et demie où il n'y a point d'hameçon. Trente cordes ainsi montées , attachées au bout les unes des autres , forment une ligne de fond ; et cette ligne a par conséquent quelques centaines de brasses de long. Entre deux nids ou grosses cordes , on attache toujours une pierre de quelques livres , à laquelle on lie en même temps un paquet de joncs secs, qui nage attaché à une corde de deux brasses. Aux deux bouts d'une ligne de fond s i i 7 "liS < (.■. i!l '' ' . ' h \'i l81 HISTOIRE NATURELLE entière , sont attachés des grapins cIô bois. Une de CCS ancres consiste en deux morceaux de bois fendus , qui ont cha- cun h un bout une grosse branche qui tient lieu de bras d'ancre. A l'antre bout , une chevrette double est atta- chée comme à une ancre; et entre ces morceaux de bois , on colle de lourdes briques , afin de donner plus de pesan- teur à l'ancre; et pour contenir le tout , on l'entoure de nattes et de cordes. Chaque ancre a un cable d'en- viron vingt-cinq brasses , qui est atta- ché au bout extérieur de la corde. Lorsqu'on a jeté l'ancre dans la mer , le bras ou crochet entre dans le fond , et assujettit au fond la corde qui est je- tée en long entre les deux ancres. Pour attirer le grand -esturgeon ,on attache ordinairement à l'hameçon un gris- lage ( i ), que notre poisson aime beau- coup. Au bras de l'ancre qui est tourné (l) Obla , Cyprinus Grislagine. L, ! I ■f ^■•'■^ItWi. .■•■.M*», tu:^ *** ■ •- , V , ■Ml •■ ••., », -"-' -y DU GRAND-ESTURGEON. l85 Cil liauî; , on attacLe une perche , que l'un passe par le milieu et en long dans un paquet de joncs secs^ qui n en haut un bouchon d'absynthe. L'ancre lire un bout dans l'eau par le bas , et per- pendiculairement le paquet de joncs secs , qui nage dans l'eau •, et le bou- chon d'absynthe reste toujours cnhaut> et étant toujours hors de Teau , il in- dique de loin au pêcheur les mouve- xnfînsqui l'intéressent. Ordinairement on jette ces espèces de lignes dans des endroits où l'eau n'a pas plus de trois ou quatre brasses de fond ; de sorte que la principale corde est tirée au fond par les pierres qui y sont attachées , et qu'il ne surnage que les perches , avec l'absynlhe et le fagot attaché au cable ; ce qui sert à avertir quand on peut le- ver la principale corde en forme de nid, pour ôter les poissons qui sont pris. Les poissons attachés à l'hameçon, nagent çà et là dans le fonde Le grand- çstvirgeon les avale avec avidité , et sq l\ > ■ »« t ■ r .!|j ♦ > \ î l86 HISTOIRE NATURELLE prend aux hameçons. Comme la corde entière cède , et qu'elle est pourtant assujettie au fond par un gros poids , le poisson le plus gros ne sauroit se déta- cher; et les ancres empêchent que la corde de fond ne soit dérangée ni par les mouvemens du poisson , ni par les ondulationsdelcau. Lescordes de fond doivent être levées avec précaution deux fois par jour dans toute leur lon- gueur, et on tire avec des crochets dans le bateau les poissons qui se trou- vent pris. Après avoir visité une corde de fond , on prend les poissons , on leur passe une corde par la bouche et Fou- verture des ouies , et on les rejette dans Veau , de peur que la chaleur ne les gâte, et pour pouvoir les amener vivans à terre. Après les avoir tires sur le rivage , on les coupe de la ma- nière suivante. On commence par feU" dre la t^te avec une hache ; puis on ouvre lo ventre depuis la tête jusqu'à la nageoire de l'anus , et on tire l'un DU GRAND-ESTURGEON. 1B7 après l'autre les intestins , les œufs ^ la vésicule aérienne , et enfin la muella du dos. On jette la partie inférieure de l'estomac , ainsi que le boyau ', mais on coupe pour le manger le gosier, qui est large et charnu : on le sale, et on le vend à Astracan jusqu'à six ou sept copcts la pièce. Lorsqu'on a enlevé les œufs, on détache la vésicule aérienne, qui comprend tout le dosj on la met dans des seaux , pour la livrer à ceux qui font la colle de poisson. Enfin , ou coupe le cartilage du dos , pour en ti- rer la moelle : on la lave , puis on la pend sur des bâtons pour la faire sé- cher à l'air, lorsque les intestins sont ôtés , on coupe avec des couteaux la graisse qui , chez les mâles , se trouve sur-tout autour des laites et sur les côtés: on la rassemble dans des seaux, et on la nettoie. Cette :,raisse , quand elle est fraîche, est de bon goût, et on peut s'en servir en guise de beurre ou d'huile. £ile se vend à Astracan , î « il ï 188 HISTOIRE NATURELLE quarante à cinquante copets le seau. Le poisson étant ainsi vidé , on lo lave , puis on le porte dans des glaciè- res, où on le laisse mariner pendant douze heures et plus dans une forte sau-r mure. Après cela , on le place en cou- ches, que l'on couvre de sel. Les plus gros se coupent d'une manière parti-i culière : on en fait cinq morceaux , qui sont la têt:: , le ventre , les côtés et le dos. On les coupe ainsi , afin que les morceaux ne soient pas trop gros , et que le sel y pénètre plus aisément. Lorsqu'on ôte de la saumure les côtés et le dos, on a coutume de les couper en longues bandes , et ie les faire sé- cher sur des bâtons C'est ainsi que l'on fait ce que l'on appelle balûk , mot qui signifie proprement poisson dans la langue tartare. La chair du grand esturgeon est blanche, grasse, doucereuse , et ap- proche beaucoup de celle du veau; {^V^ssila |)ré]paie-t-onde la même msr '\) qui DU GRAND-ESTURGEON. 189 nière : mais la pli 3 jurande partie se sale. Cette préparation lui donne un si bon goût , qu'elle approche du saumon : il faut seulement avoir soin de la lais- ser auparavant tremper pendant quel- ques jours dans l'eau , pour en ôter lo sel. Le grand-esturgeon fournit à la Russie deux articles importans pour le commerce , qui sont le caviar et la colle de poisson. Le caviar se fait de deux manières différentes : l'un est plus grené , et l'autre se nomme sachcaviar. Celui-ci passe pour le meilleur. Les œufs grenés sont pressés sur une grille ou crible grossier , pour les nettoyer et leur ôter la peau et les petits vaisseaux san- guins f[ui y sont attachés. Après cela on les sale dans des auges ^ et on met environ cinq livres de sel sur quarante livres d'œufs. On laisse les œufs dans les auges pendant trois quarts-d'heure ou une heure , pour les saler suffisam- ^nciitj ensuite on les met sur un ta-< , / i ■ •■h « * »?(: ''f' •'^»«-, i'*~i- -%^ 4: n 192 HISTOIRE NATURELLE le vendre à leur profit. Ils prennent pour cela les œufs des poissons morts que l'on jette sur le rivage, ou de ceux qui sont trop gras ; ils y mêlent les restes fibreux des œufs qui ont été pas- sés au tamis ; ils salent ces mauvais œufs dans des caisses, et les mêlent bien avec le sel. Ensuite j ils les en- tassent dans de grands vaisseaux de bois ou de cuivre , puis ils les pressent fortement jusqu'à ce qu'ils soient un peu secsé La colle se prépare de la manière suivante. Quand on a ôté la vésicule , on la met dans de l'eau, on en ôte le sang , on la coupe en long , et on en ôte la peau extérieure. Après cela, on 1 enveloppe dans de la toile , et on la presse dans les mains jusqu'à ce qu'elle devienne molle comme de la pâte. En- suite on en fait des tablettes ou d'au- tres figures , auxquelles on fait un trou au milieu , pour let, pendre avec une ficelle et les sécher. Quelquefois on se é . s^- V.' DU GRAND-ESTtJRGEON. IQ^ contente de les poser les unes sur les autres , de les couvrir d'une toile mouil- lée et de les faire sécher au soleil. Dans ce cas , il n'y a que la chaleur du soleil qui puisse les amollir. Après cela , on les presse dans les mains sur des plan* ches , pour en former de petits bâtons ; on les attache par les bouts , les unes aux autres , de manière qu'elles pren- nent la forme de petites saucisses , et enfin on les pend à des cordes pour les faire sécher. Il faut faire sécher cette colle à une chaleur modérée et non au soleil , parce qu'alors elle se fend. Quand on la fait fondre avec xlu su- cre candi , et qu'on la fait cuire jusqu'à ce qu'elle devienne jaune et transpa- rente , on obtient ce qu'on appelle colle à bouche. En y ajoutant de l'eau-de- vie , on fait aussi une colle très-forte , dont on peut se servir pour raccom- moder le verre et la porcelaine cassés» Poarcet effet , on bat les vésicules avec un marteau , pour les réduire en petite» Poissons. VIII, 17 !t > M l y ^i*., :'\i / u M 1 fm 1 ■ m '■ H^ I i I, 194 HISTOIRE NATURELLE plaques minces. On les coupe ensuite en petits morceaux , et on les fait fon- dre sur le feu dans de Teau-de-vie commune. D'autres les laissent amol- lir pendant une nuit dans de l'eau claire , les coupent ensuite en petits morceaux, puis les font cuire pendant un demi quart-d'heure dans de l'autre eau , et remuent sans cesse la colle pen- dant tout ce temps. Après cela ^ on la passe par un linge , et on la laisse re- poser pendant quelque temps, pour pouvoir ensuite l'écumer. Cette écume cuite avec le sédiment dans un peu d'eau ; donne une colle qui surpasse encore la première" en clarté. Cette colle ainsi préparée avec de l'eau-de- vie , donne un vernis si fin et en même temps si fort , qu'on peut s'en servir pour raccommoder les verres , tas- ses , etc. de manière qu'il est presque impossible d'appercevoir les fentes, et qu'on peut y mettre des liqueurs chau- des sans danger. ^"•4. - - ~^»-i.-f5i5isr"'.=- •^**'" "*""■'" ^i DU GRAND-ESTURGÏON. IÇ)5 Dans les plus gros poissons de cette espèce , on trouve assez souvent une pierre , qui est connue sous le nom de pierre-de-mensonge ( belugenstein). Se- lon M. Pallas , elle est située en-de- dans des reins ) dans une petite peau particulière. Lorsqu'on l'ôte toute IVaîclie , elle est un peu molle et hu- mide en-dehors; mais elle se durcit bientôt à l'air. On la trouve sur-tout aans les pêcheries d'Astracan , mais elle n'est jamais plus grosse qu'un œuf de poule. Là figure est tantôt ovale , tantôt assez plate et un peu bombée , ou plutôt elle a un coin courbé à l'en- droit oit elle a été voisine 'lu cartilage du dos. Les Russes et les Tart^res font sé- cher la peau du grand- es^turgeon , et s'en servent ensuite en guise de carreau de «ritre. Selon Linné , on en fait des courroies de guindages très- fortes ; mais M. Lepechin dit qu'on ignore ab- solument cet usage en Russie. 41 t^v / f â 19R HISTOIRE NATURELLE Tous les intestins de ce poisson ont une couleur d'un noir- bleuâtre. Le go- sier et l'estomac sont larges, au point que M. Pallas prétend qu'un grand- esturgeon médiocre peut contenir deux veaux marins et quelques poissons. La vésicule aérienne est sans division , cunéiforme, et le bout arrondi est tourné vers la tête. Elle est placée à l'é- pi ne du dos, avec laquelle elle est unie par des liens particuliers. Le côté qui est tourné vers le dos est blanc, et l'autre noirâtre. L'ovaire est double : il pesoit huit cents livres dansle grand- esturgeon dont on a parlé. Selon M, Pallas , on trouve aussi des hermaphro- dites parmi ces poissons. Ceux d'ail- leurs qui voudront connoître plus par- ticulièrement les parties internes de co poisson', peuvent avoir recours à Mar- sigli , qui les a représentées dans lo sixième tome de son ouvrage sur 1q Danube , planches 9 — 21. , On nomme ce poisson ; } \'i • ••••y, «|PH'*v,«i(Mfc.-' «-■fj '-îW^J on ont .ego- point Frand- rdeiix ns. La ision , di est îàPé- \i unie té qui ne, et ouble : «n'and- Ion M, laphro- z d'ail- us par- es de co àMar- dans 1o sur 1q r':^ 0U GRAND ESTURGEON. I97 Uauserif en Allemagne, Wischal et Morona , en Hongrie. Clatt Vick , en Allemagne , et Jesetra Tock et Serenwensertsi , en Hongrie quand il n'a point de boucliers. Béluga, Bélouga , en Russie j SapJcoxtaja f dans le même pays, depuis six jusqu'à huit palmes ; Polumernaja , quand il en a neuf et dix; Mernaja , quand il en a douze ; Gorbuscha , entre treize et quatorze ; Uluschnaja ou Polumateraja , quand il en a quinze; Materaja , ceux qui passent cette me- sure ; ScJiip , ceux qui sont irës-gras. Kiorpa , chez les Tartares. Chorbio , chez les Calmouques. Kaluschka ,([s\.n3 les environs du fleuve Amour. 'Adello , Ademo et Adeno , en Italie. Grand-Esturgeon , en France. Les cavaptères que Linné tire d'un / ' I ' KjS HISTOIRE NATURELLE certain nombre de boucliers sont in- certains, car premièrement ce nombre varie sensiblement. Kramer en donne treize au dos y et quarante-trois à cbaque côté. Sur les deux grands-es- turgeons que je possède , j'en ai compté vingt-dpux sur le dos , et quarante- cinq sur les côtés. M. Lepechin dit qu'on en trobvesui le dos depuis douze jusqu'à quinze, et sur le ventre depuis cinquante*cinq jusqu'à soixante. Statius Millier et Bomare racontent que les Italiens attirent le grand-es- lurgeon sur les bords du Pô avec des instrumens de musique , et le pren- nent ensuite plus aisément^ mais c'est un conte sans fondement , car , en gé- néral , les poissons s'effraient de tonto sorte de bruit. Rondelet se trompe , en croyant que le grand-esturgeon n'est pas un pois- son de passage. C'est encore un ancien préjugé que de croire avec Pline , qu'un petit bft- DU GRAND-ESTURGEON. I99 reng , qui est fort avide du sang de ce poisson , lui saute dans la gorge , y ouvre une veine et le tue. Belon, et tous les ichthyologistes qui sont venus après lui , sans en excepter Artédi lui-même , ont eu tort de re- garder le silure comme une espèce de grand-esturgeon. Que l'on jette les yeux sur les dessins que nous ont don- nés Belon , Rondelet , Gesner , Aldro- vand, Jonston, et on reconnoîlra le si- lure à la nageoire dorsale , à la large ouverture de la bouche située à l'ex- trémité de la tête, et aux barbillons qui se trouvent à la lèvre supérieure. C'est sans doute la colle que l'on fait aussi en Russie avec ce poisson , qui a induit Belon dans cette erreur; car il donne mal-à -propos au siUue le nom d^ichthyocolle, et il a entraîné les au- tres ichthyologistes dans la même er- reur. Artédi ne regarde à la vérité le si- lure ^ue comme une variété du grand- » "«(•T'td' ' *n< ■ ^ r"»»» «< ' n'^ i 200 HISTOIRE NATURELLE , &c. esturgeon; mais comme ses parties so-> Hdes sont osseuses , il le range aussi dans une classe toute dilTérente. . MarsigH et Klein ont tort de faire une espèce particulière duglattdieck^ qui n'est autre chose qu'un grand es- turgeon dépouillé de ses boucliers. Willugbby , Rai et Jonston ont fait mal-à- propos deux espèces de Vattilus de Rondelet et du gi and-esturgeon d& Gcsner. Aldrovand n'a pas plu3 de va^ison d'en faire trois. .^ r. /. . fi,. . • ■•■■■.. '"■V ^ »'^^)^»^'»«^^»^l%«%»^»%>^^^ SIXIEME CLASSE. 't •* • tv .' ' ••* ; '1 * f » I »! ; .* t t .; . LES CHONDROPTÉRYGIENS , pu poissons à branchies fixes et dont les parties solides ont des cartilages au lieu d'os ou d'arêtes. LXXVir GENRE. LA CHIMÈRE, chim^rJ. Caract. gêner. Un piquant sur le dos. I>A CHIMERE , ciHMjERA monstrosa» Xi a queue , terminée par un fii liunco , forme le caractère distinctif de ce pois- son. Le corps est alongé et comprimé des i ■r _-,t»fî7-r«?. ■■^* -*'. 'Wt^fr.- —. "^"-■ H^ '' 202 HISTOIRE NATUREILE deux côtés. La tête large, qui se ter- mine en forme de nez, est garnie de tous côtés de petites ouvertures ron* des , desquelles on peut exprimer une matière visqueuse. La bouche s'ouvre en travers, et est petite. Chaque mâ- choire a en devant deux grandes dents incisives. A la mâchoire supérieure , on remarque quelques lignes élevées , qui s'étendent en long, et qui parois- se nt composées de plusieurs points. La lèvre supérieure est divisée comme chez les lièvres, et k chaque coin de la bouche, on trouve un lobe avancé. Les narines sont tout près et au-dessus do la bouche , et la peau de la tête est plissée. Les yeux sont grands, ont une prunelle d'un vcrd de mer, entourée d'un iris blanc, et ils brillent comme des yeux de chat; ce qui, dans quel- ques contrées, a fait donner à ce pois- son le nom de chai de mer. Au-dessus et au - dessous de l'œil , on apperçoit une ligne courbe, qui se réunit avec la DE LA CHIMiSRE. 303 ligne latérale , laquelle commence près tle la tête , et va jusqu'à la fin de la queue. Cette ligne est blanche, garnie de brun des'deux côtés; et comme elle frappe autant la vue que celle de Tai- grefin, les paysans du Nord le regar» dent comme une variété de ce poisson, et lui donnent , par cette raison , le iiom de Spiel'Strœng'Hysef ou Spiel" Strich - Schelifisch. Dans les mâles, on remarque sur la tête un filament , au- quel pend une petite houpe. Comme l'exemplaire d'après lequel le dessin a été fait étoit une femelle y j*ai fait re- présenter cette partie à part sur la planche. Cet ornement à la tête l'a fait regarder , selon Gunner , par les pay- sans de Norwège , comme le roi des poissons. Mais, selon Linné, le vul- gaire en Suède le regarde comme une chose propre à faire voir aux femmes le ridicule qu'il y a dans ce qu'elles em*- ploient pour leurs dififérentes coifiFures. L'ouverture des narines e^t petite et ^ M --V- 'ii i' i' 'ilî L i Ûo4 HISTOIRE NATtJAELLÈ simple. Quand on élargit tant soit peu la membràtie des ouies , on voit leê quatre ouies velues, qui sont formée^ comme celles des poissons à écailles. Cependant l'ouie postérieure est en- tièrement attachée par une membrane aux parties voisines , et Pautérieure y est seulement attachée en partie* Comme les ouvertures des ouies sont isemblables à celles des poissonâ à écail- les, et qu'elles laissent un écoulement libre à l'eau que le poisson a respirée, il n'étoit pas nécessaire que ce poisson eût des trous aqueux comme les raies et les requins. Labtl'e couleur argen- tine dont brille ce poisson , et les taches brunes dont il est couvert, le rendent agréable à la vue •, c'est ce qui a engagé les Norwégiens à lui donner les noms de Blankhaae , Gulhaao , Culdfisken , Solwfisken , ou poisson d'or , d'argent , chien de mer d'or , d'argent. L^anus est placé entre les nageoires du ventre. La -V. i K 1 .■ L.^ .LE t soit petiL , voit \eê : formées , écailles, e est en- lembranô utérieure n partie* >uies sont nâ à écail- oulement respirée , 3e poisson 3 les raies ur argen- les taches e rendent i a engagé les noms uldfisken , d'argent , -.'anus est entre. La sda DE LA CHIMÈHe* ^uenc est presqu'une fois aussi longue que le corps; et comme elle finit en un fil mince , les Norwégiens lui ont donné le nom de rat de mer ( Seeratze ). Les nageoires pectorales sont grandes , cel- les du ventre petites^ la seconde et la troisième du dos étroites. La première est triangulaire > et assujettie à un fort piquant dentelé par -derrière. La se- conde nageoire commence aussi -tôt après la pre*nière; elle est très-longue ^ et la troisième est placée vis-à-vis de la nageoire de l'anus. Toutes les na- geoires sont brunes. Linné a donné avec raison à ce poisson le nom de chi- fnèref à cause de sa forme singulière , qui paroît êtfe composée des parties de différens animaux. , . On trouve ce poisson, comme nous l'avons dit, dans la mer du Nord. On n^en a pas encore vu qui eût plus de trois à quatre pieds de long et un pied de circonférence. Il vit de chapeaux Poissons, VIIL iS 206 HISTOIRE NATlfRELLE cornus ( i ) et d'écre visses , que Von trouve triturées dans son estomac. On le prend dans les filets, en péchant le dorse y mais on ne le mange points par- ce que sa chair est trop dure. Les Nor-* wégiens font des gâteaux avec ses œufs. Après avoir fait sécher la partie post ' - rieure de la queue, ils en font de« cure-pipes. Us lient le foie dans de la toile , et ils en font sortir goutte à goutte une huile, dont ils font usage dans les maladies des yeux, et qu'ils appliquent comme un baume sur les blessures. ,. : v Le cœur est plat et très - petit. Le foie est gros, et composé de trois lobes, dont celui du milieu , qui est le plus long, va jusqu'à l'anus, et entoure le canal des intestins, qui est droit. La vésicule du fiel contient un fiel d'un verd obscur. La rate est oblongue , triangulaire, et d'une couleur sombre (i) Médusa. L. i LE que Ton mac. On îchatit le int, par- es Nor-» ses œufs, ie post ' - font des ans de la goutte à vnt usage et qu'ils e sur les petit. Le ■oi& lobes , st le plus ntoure le Jroir. La fiel d'un bloiigue , r sombre DE LA CmMKRE. 207 OU d'un rouge foncé. L'estomac est long , rond , et le canal des intestins court et large. Dans les femelles , on remarque en-dedans du trou ombilical , une ouverture à chaque matrice. Les deux matrices communiquent avec les ovaires , par le moyen des conduits des œufs. Dans les mâles ^ on remarque en- tre les nageoires ventrales deux appen- dices , que Pontoppidan , Linné et Gun- ner ont regardés comme des membres virils. Mais par les recherches exactes que f ai faites, j'ai découvert que ce ne sont point des membres virils; mais plutôt des pieds , qui servent à tenir ferme la femelle durant l'accouple- ment. Ces appendices sont composés de plusieurs os longs . de cartilages, de muscles et de beaucoup de petits cro- chets. Comme on ne sauroit donricr une idée claire de ces parties sans y joindre des dessins , j'en ferai faire dans une autre occasion. V I I' :fci '. • ^ '■ '^ !208 HISTOIRE NATURELLE On nomme ce poisson *, ' ** Chimare, Pfeildrache , Seêrai^:>i et Mee- rajfe y en Allema^i»ne. Solvhaen, Hm-Katj î n Daiicmarck. Haae-Miius, Guid-Haaey Is-Galte , Soe^ Raeif, SpiUStraen^-Hyse , Soe-KoUe y Sce-Muus, Haa-Konge , Blan^f-aa^ , Guldhaae , Guldjisken , Sc>lvjis^en , Byn'Nasset, Spiel-Strich-Schellfisch , en Norwège.'-"^îV.*^' ' ■ - v.'"' '■' Gdrnyt , Haa-Muus , en Islande. Vindunkeri'Fisken , eu Suède, r ,'' C/limér^; enFrauce, » » Linné se trompe en regardant le renard de mer comme notre chimère. Il à commis en cela une double faute : la première, en citant les auteurs qui parlent du renard, croyant parler de notre poisson ; et la seconde , en l'o- mettatit dans son Système. La chimère a été décrite et dessinée par Gesner , Clusius et Willughby ; de sorte ^u'il est d'autant nlus étonnant »! i\ *fc^«. - ^ • i' D 13 LA CHIMÈRE. 2og qu*Artédi n'en ait point fait mention dans ses ouvrages. C'est Gesner qui nous a fait connoî- tre le premier ce poisson , mais sou dessin est mauvais. Ceux que nous a donnés ensuite Aldrovand sont un peu meilleurs^ mais cet auteur a tort de regarder notre poisson comme un mar- souin, et d*en faire deux espèces parti- culières. Klein se trompe en regardant l'ai- guillât de Clusius, qui est notre pois- son , comme un poisson artificiel. L'auteur de l'article du Seeratze , dans le Nouveau Spectacle de la Nature allemand, est aussi dans l'erreur, quand il dit que la sixième espèce de galeus de Klein, est le même poisson que le nôtr'î 5 r'est plutôt le renard de mer d'Artédi. .: '1 j m 210 HISTOIRE NATURELLE '7 ' I ' LXXVIir GENRE. LE REQUIN, SQUJLUS.% ï 1 Caractère générique. Cinq ouvertures aux ouies à chaque côté. L'AGUILLAT , squaLus acanthias. Xi £ corps arrondi y elles deux plquans que l'on remarque aux deux nageoires dorsales , servent de caractère distinc- tif à cette espèce. Les pi'^uans , dont chacun est posé au commencement de la nageoire dorsale , sont blancs , forts , presque carrés et osseux. Les pêcheurs danois et norwégiens regardent ces piquans comme venimeux \ de sorte que dès qu'ils se sont emparés de ce poisson y ils les lui coupent. Ces pi- XK «?♦'•' »• RE. juverturc* 3Ôté. 4CANTHIAS, ./-n ^é. tn i »>^1 il 'hiijk l'I**»! ut I • *•■ . i i ♦#> ' 1'. ùx piquans s: nageoires ère distinc- lans , dont icement de mes , forts , PS pêcheurs irdent ces ; de sorte >arés de ce it. Ces pi- ?'*T- •fft m ^m ■tiff,*'*-. th, * ■'y^:-^ ,t • ! ; .» C'/'I«i!,- "-«l'I^- •!»)»" ■IT».^^-- \\it ><"ÇTr»in'-. Xk Vks.f'XA. "^^î i..> X\'l'u H R ïî» * i />* -^"■•^% * Il .-..liti "^ I «nj:v :)u>f^i * f. À4''tJil.l ,','!" , S'..>UAjf.f>i .'. V' A t r ■ •■• *# ?*J.;!4 '.'(♦■ut )'U|ii;i '.?ï> île, V 'M. rr :â. .ei>. » t > ^!i;t dv OMl 3 ::t<•^«:• Jitn« i-S •••f;Cf I. .n; ux c,^. ■i-'/M IKKi •»; r!' u <^:...< ■•Lir w ^*: "Oit . i: », "^îf'" *' f>"« .i^t, 'rriur v'*»3 i(i».*ù I j= 'u|[^ ;►»:>'.*!* % Vi^ **>&»- V **»' —-.. J'om . //// 1 L'AOUUJ.XT . a, . LK CAGNOT OLM QIK. .'i . I.A ROUSSKTTK h^too . ^ IJ*: Rl'.QUlN barbu • ï j-'i^vaïï '^^■■a!i1^._ .,' .k...„. '-..Jf .^ >• .:r- /•»■ r 1 w DE L'AGUILLAT. 2ïll quans sont déjà formés même dans Tembryon , mais ils n*y sont pas en- core durs comme dans les grands. La tête est applatie de haut en bas; elle est cunéiforme, mince par-devant, ae termine en pointe obtuse , et est transparente. Le front , le dos et les nageoires sont noirâtres, les côtés blan* châtres, et le ventre est blanc. Les yeux sont placés sur les côtés ; ils sont longs , ont une prunelle noire , et Piris d'un blanc tirant sur le bleu. Derrière les yeux, on voit les ouvertures aqueu- ses, et de chaque coté quatre rangs de pores , qui , lorsqu^on les presse , ren- dent une humeur visqueuse. Les na- rines sont doubles, placées entre l'ex- trémité de la tête, et la bouche au mi- lieu. Celle-ci est en travers , et garnie de trois rangées dû petites dents , dans chacune desquelles on en trouve vingt- ' six. Leur direction est aussi remar- ' quablc que leur forme. Chaque dent est composée d'une partie tranchante, ■ % ■ ■ w il ««Vi » if? Nîl 212 HISTOIRE NATURELLE «le deux racines et de deux paintes, dont l'une s'emboîte dans le creux de l'autre , excepté au milieu de la bou- che , oi\ leurs pointes émoussées se touchent. Quand on passe le doigt au milieu des dents , vers les cotés , on trouve la surface unie ; mais dans la di. rection contraire , elle est rude et pi- quante. Il en est de même de la peau , qui est garnie de petits crochets re- courbés vers la queue ; de sorte que si l'on passe la main de la tête vers la queue , le poisson paroît uni , au lieu qu'^1 paroît rude et inégal dans la di- rection contraire. Sur les cotés , on voit des enfoncemens étroits, qui vont le long du corps ei: travers et en for- mant des zigzags : ils forment les in- tervalles des muscles. La ligne latérale a une direction droite. Non loin dix dos , on apperçoit quelques taches ron- des et blanches ; elles sont en plus grand nombre dans les nouveaux-nés, cjue dans ceux qui ont déjà pris uu frs / ■1^. 1 ,!>t.V. "?; intes, ux de bou- ées se )igt au , on s la au et pi- peau, ts re- que si ers la lu lieu ladi- 3S on i vont n for- les in- lérale )in âvi s roa- plus -nés, is un DE L'A G U IL L AT. 2l»'î certain accroissement. Le ventre est large et long. L'anus est placé à l'ex- trémité des deux nageoires ventrales. Les nageoires pectorales sont situées au ventre sous la dernière ouverture des ouies. La nageoire de la queue entoure des deux côtés cette partie , et est plus large en-haut qu'en-bas. La nageoire de l'anus manque entièrement , et l'épaisseur de la peau empêche d© coi jpter les rayons. Nous ne trouvons que rarement ce poisson dans la Baltique , mais plus souvent dans la mer du Nord. Celui dont je donne ici le dessin avoit trois pieds et demi de long , mais dans sa plus grande circonférence il n^avoit que onze pouces. Cette espèce ne de- vient pas fort grosse , car elle ne par- vient que rarement au poids de vingt livres. L'aguillat mange tout ce qu'il rencontre ; il poursuit sur-tout les poissons voyageurs . tels que le ha-^ îeng , la morne et l'épcrlan de mer. < \ i ■"-**. i' \ »■ !i i^ in 21 4 HISTOIRE NATURELLE Comme ils se rassemblent en troupes , on en prend plusieurs à-la-fois. On le prend sur-tout avec une ligne amor- cée d'un poisson de ces espèces. Sa chair est dure ^ mais Fodeur n'en est pas si désagréable que celle des autres poissons cartilagineux. LesGroenlan- dais la laissent à moitié corrompre pour la rendre tendre. Les Islandais et les Ecossais la font sécher à Vair , et en font un commerce dans leur pays. Lea Norwégiens mangent les jaunes d'œufs de ce poisson , préparés comme les œufs brouillés. On tire aussi de Vhuile de son foie. Le temps de l'accouple- ment arrive , selon Aristote , en sep- tembre. La femelle fait ses petits de- puis mai jusqu'en août , et elle en fait probablement plusieurs à la fois ; car Klein décrit un requin qui fit quatre petits dans l'espace de vingt-deux heu- res , et qui , outre cela , en avoit en- core un dans la matrice. Rondelet et Fontoppidan en ont trouvé six bien m^F^ J^r' ' CE L'AGUILLAT. 3l5 formés dans une femelle , et Hanov sept. L'embryon contenu dans Tœuf est entouré du blanc, et est suspendu au jaune , qui a la forme d'une poire , par le moyen d'un cordon ombilical. Ce jaune sert de nourriture à l'animal jusqu'à ce qu'il soit entièrement con- sommé , et que le poisson soit en état de chercher lui-même sa nourriture. Le jaune est entouré d'une peau mince, à laquelle paroissent les vaisseaux san- guins. L'embryon reste dans le corps de la mère jusqu'à ce que le jaune soit consommé. Je possède des pois- sons de cette espèce avec des jaunes de différentes grosseurs ; et dans un de neuf pouces, la bourse n'est que de la grosseur d'une amande. Un jeune requin , dans son parfait déve- loppement , a près d'un pied de long. L'estomac est long , formé d'une peau mince. Le canal intestinal est très-court, étroit au commencement, large par-tout ailleurs La partie snpé- m ■h « î -' i ■h^ïï^^^i tî SlR ttlStOtRË NATURELLE rieure est mince , l'inférieure épaisse^ et afin que la nourriture prise ne sorte pas trop vite , il est garni de plis spi- raux. Le foie est coniposé de deux longs lobes étroits , qu^ ne sont unis ensem- ble que vers la vésicule du fiel. La rate est ronde et d'un brun bleu» Les ro- gnons sont ronds et alongés. ^'^^^■^ Ce poisson est connu sous dififérens noms. On le nomme : " * • ' ■ Dorn/tay, en Allemagne. Doornhaay ou Speerhaay , en Hollande* Haae et Haafisk , en Danemarck. Pig-Haa^ , en ISorwège. ' Hafl/f^r, en Islande. - * Prikcly-Dog , Dornkund , en Angle- terre- ■' ■ '"* -■■;'"'■ i:^ Aguillat f en France* Azio , à Venise. 5cazon« , à Rome* Spinello , en Sardaigne. Athénée se trompe , en donnant à Ce requin seul un coeur carré* I fi ^^^^^^^•^WB"**™^^^(B^t ' ?ijl-»«^.,^4l*|»t , ■••w ^-mt. it à DU CAGNOT GLAUQUE. 217 LE CAGNOT GLAUQUE, SQUALUS GLjV£VS. La tête dépourvue d'ouvertures aqueuses , est le signe caractéristique qui distingue ce poisson des autres es- pèces de ce genre. Le corps est rond, uni, bîeu sur le dos et sur les côtés. Les nageoires de la queue et du dos sont de la même couleur", celles de la poitrine et du ven- tre bleues par le haut , blanches par le bas , et celle de l'anus est par-tout blanche. La tête est applatie de haut en bas. Le nez est long , et les yeux ont l'iris d'un jaune blanc. L'ouver- ture de la bouche est grande. Les dents, qui sont terminées en une pointe ai- guë, sont dentelées à la mâchoire su- périeure, et arquées des deux côtés vers les coins de la bouche. A la mâ- cl oirc inférieure , elles sont plus lon- gues, plus étroites et unies. J'en ai Poissons. YIII. Hj h. ^^ ' ai8 HISTOIRE NATURELLE trouvé quatre rangées h chacune. Ce- pendant il faut , ou que ce nombre soit variable , ou que le poisson en change dans certain temps : car Artédi dit qu'il n'en a quelquefois qu'une ran- gée. M. Fennant , au contraire , dit qu'il en a deux. On les trouve dans les Collections de pétrification sous le nom de glossopètre : j'en possède aussi quel* ques-unes. Les nageoires de la poitrine sont Longues; celles cLu dos sans pi- quans , et la seconde est située vis-à- vis de la nageoire de l'anus. Non loin de la nageoire de la queue , on remar- que sur le dos une fossette triangu- laire. L'anus , qui est derrière la na- geoire du ventre, est plus près de la queue que de la tête. On trorve ce poisson dans la mer Méditerranée et dans la Baltique; mais seulement seul à seul. En revaii^ che , on le prend en quantité dans la mer du Nord. J'ai reçu de Hambourg celui dont je donne ici le dessin. Il \h %Îlt.vf* [^^^-%^ .. .,.s DU CAGNOT GLAUQUE. 2ISSfei***îte^ i -,*iOB»«i.l- «>; '•I "Il l n i ! } \ i» I ! f) .!., A il o U :i > 31 'l 'V h, s q V J I. v s c 4 ■(: i i v .> .. * ■ \ ii ! }, f isr,.**,.i»IIW«"""-li'i'> wi^m-t'^ i^^ssT.wrw;' " UCR VCrl■ /JAretff (/et . i ^ourrfan Wcu/d ■ 1 . IJl KOIISSKTTK . a . CRNTOINK . JT/ATsTCtT-J^OT «le nior. DE LÀ ROUSSETTE. Z33 grosse , et le museau , qui est à moitié transparent , est plus long que cliez la roussette tigrée. Les narines sont en- tre le museau et Touverture de la bou- che au milieu. La bouche est large et bien armée; car chaque mâchoire est garnie de quatre rangées de dents den- telées et recourbées eu- dedans. Chaque dent a trois pointes , dont celle du mi- lif'a est la p]us longue. La langue est large , unie et dégagée. Les yeux sont à moitié couverts , et ont une prunelle noire ,, entourée d'un iris, blanc. Der- rièrelesyeux ^on voit les trous aqueux. Non loin des nageoires pectorales, on trouve les cinq ouvertures des unies. Le dos est brunâtre , rond , et les côtés sont peu comprimés. L'anus se trouve entre les nageoires ventrales. La queue surpasse la longueur du tronc ; car dans le poisson que j'ai sous les yeux , il n'y a pas plus de dix pouces depuis l'anus jusqu'à l'extrémité du museau, et il y a un pied depuis l'anus jusqu'à 4 . \! a34 HISTOIRE NATURËLLB l'extrémité de la queue. La nageoire de l'anus et l'antérieure du dos, sont pe- tites j la nageoire postérieure du dos est située vis-à-vis de celle de l'anus. La na- geoire delà queue a une grande échan- crure , non loin de l'extrémité , et est étroite. Lapeauest brillante, et garnie de piquans épais, durs, saillans et é troits, dont on se sert pour polir le bois. Nous trouvons ce poisson non-seu- lement dans la Méditerranée et dans la mer du Nord ; mais aussi dans les Indes orientales. Il ne parvient qu'à la Jongùcur de deux à trois pieds , et est par conséquent le plus petit des requins. Il est très-avide , et dévore tout ce qu'il peut dompter. On ne le mange qu'en cas de nécessité, à cause de son goût huileux. On tire une bonne huile du foie. Il est en tout conforme à la roussette tigrée , soit pour la manière de se reproduire , soit pour la confor- mation des parties intérieures. * ' On nomme ce poisson : ' ' ' - ' ^ i »-./ DE LA ROUSSETTF. 235 Kleiner Seehund , en Allemagne. HaO'-GaeU , en Norwège. Rough Hound , en Angleterre. Morgay , à Cornouaille. Sternhaay , en Hollande. Roussette , en France. Catlo , en Languedoc. Gar , Gatousio , à Marseille. Pesce Gatto , en Italie. Gattuccio f en Sardaigne. Rusetta , dans File de Malte. Same , ou Tuka-Same ^ au Japon. Belon e&t le premier qui ait décrit ce poisson , et qui en ait donné un des- sin \ mais la première nageoire du dos y est représentée trop près de la tête. Bientôt après Rondelet nous en donna un dessin plus exact. Linné rapporte faussement à notre poisson le requin jaune de Gunner j car celui-ci ayant représenté les nageoires ventrales séparées, son poisson ne sau- roit être le noire j mais plutôt la rous- sette tigrée. Sa description convient ,,,* I 236 HISTOIRE NATURELLE encore au précédent à l'égard des taches. Willughby a tort de faire deux es- pèces particulières de notre poisson ; car il est clair qu'il faut entendre la roussette par son catulus major , puis- qu'il y a remarqué les nageoires ven- trales réunies. Rai est aussi tombé dans la même erreur. LA CENTRINE, SQ.UJLUS CENTRINJ. L'unique rangée de dénis inci- sives f qui est à la mâchoire inférieure ^ fournit un caractère certain pour dis^ tinguer cette espèce de requin. Le tronc est triangulaire , aigu sur le dos et large au ventre , brun par en haut , blanc par en bas. La tête est petite , applatie ,. et terminée en une pointe émoussée. Les narines ne sont pas loin de la bouche, et les trous aqueux se trouvent derrière les yeux. La bou- ^'1 -*. «1* ■ I ^i^'.^ DE LA CENTRINE. a^J die , qui est située en bas , est presque 1 oujours ouverte. On trouve à la mâ- choire supérieure trois rangées de dents pointues. Les yeux sont à moitié re* couverts : ils paroissent longs , et ont une prunelle noire , entourée d'un iris jaunâtre. Au lieu d'écailles, la peau est couverte de^feuilles dures , placées dans une direction droite , et qui la rendent rude au toucher J'en ai repré- senté une sur la planche. Sous cette première peau , on trouve une mem- brane graisseuse. La queue est courte , et comprimée des deux côtés. Les na- geoires de la poitrine et du ventre sont courtes. La première nageoire du dos comitience près de la tête, et renferme, comme la seconde, un piquant dur, qu'jElian regarde comme venimeux , et dont , selon les observations de Sténo, les mâles seuls sont pourvus. La na- geoire de la queue est courte , et celle de l'anus manque. ,;,, :, , . i, ._>- Ce poisson séjourne non-seulement . ! :'v' 9 * 238 HISTOIRE NATURELLE dans la Méditerranée , mais aussi dans rOcéan septentrional. Il se tient ordi- nairement en pleine mer , et ne paroît que de temps en temps vers le rivage ; ce qui fait qu^on ne le prend que rare- ment. Ou s'en empare avec des hame- çons à crochets. On n'en trouve guère qui aient plus de trois à quatre pieds de long. Sa bouche armée ^ montre qu'il est du nombre des animaux vo- races. C'est celui de tous les requins qui a la chair la plus dure ; de sorte qu'il n'y a que les pauvres gens qui le mangent. On se sert de la peau pour polir les ouvrages de bois , et du foie , pour faire de l'huile , que l'on tire eu le faisant rôtir. Rondelet le regarde comme un remède contre la goutte. Le foie y qui consiste en deux lobes , est pâle , et couvre l'estomac. Le fiel est d'un verd obscur. La rate, qui est rougeâtre , et qui a une échancrure , est à côté de l'estomac. Co de rnier es i «T /^M^-'lIt^' I mcrure DE LA CENTRINE. 2,^9 long , et le canal intestinal court et large. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Seeschwein et Spitzhund, en Allema- ■ gne. -,. • ' ' .:.. . .-r • Furk-H^ae , Haa-Kiaering , en Nor- vège. ^ ■ -J V. r. . : *i;«ia^îiî ^ -., ç,'f Céfitrina, en Angleterre. v Porc, Bernardet^ Renard et Humantin , en France. Porc f à Marseille. Pesce Porco , en Italie. , Ce poisson étoit connu des Grecs et des Romains. Belon nous en a donné deux dessins ; dont le dernier est le meilleur. . . / ,.^ - Rondelet assure que ce poisson ne fait pas des petits comme les autres de ce genre -, mais qu'il se reproduit par des œufs , qui sont gros comme des œuft de poule. , . m iîv ^^ > i^- ly C. ..' t : . », r, I 1 1 » rnier es I .l-*^: f\ i *av^ 24o HISTOIRE NATURELLE L'ANGELOT DE MER, SQUJLUS SQUJT2NJ. » > »n O N reconnoit ce poisson à son corps applati. 'î Pour la forme , il ressemble à la raie; mais il a de commun avec les re- quins, la situation des ouvertures des ouies sur les côtés. Ainsi il forme le passage des raies aux requins. La tête , qui est applatie , forme un cercle; elle est plus large que le tronc. L'ouverture de la bouclie e^t large, et se trouve au bord de la tête. Chaque mâchoire a deux rangées de dents pointues par en- haut , recourbées en arrière ; et dans la bouche , il y en a trois rangées de la même nature. Cependant, ce poisson a cela de commun avec les requins , que les vieux ont un plus grand nombre de rangées de dents que les jeunes. On peut expliquer par -là , pourquoi dans ^^ les deux angelols de mer que je pos- ■.4r»m>" ' LE 1ER, son corps ible à la Bc les ra- tures des forme le La tête, rcle ; elle uverture rouve au choire a s par en- ît dans la écs de la poisson lins, que >mbre de mes. On (uoi dans e je pos- DË L'ANGELOT hÉ MÈït. 24 1 sède , qui n'ont pas plus d'un pied de long , il n'y a que deux rangées de dents à la mâchoire supérieure , et trois à l'inférieure , tandis que Williighby et Rondelet en comptent ^rois à la pre- mière et cinq à la secoiitSh^'Ce poisson peut avancer et retirer les deux mâ- choires. La langue est large, mince , unie, et est terminée en pointe par- devant. Les narines sont placées de- vant, sur le bord; elles sont couvertes d'une peau , qui est terminée par deux barbillons. Près de ce bord , on voit les yeux , qui sont petits. La prunelle est d'un verd de mer, et l'iris jaune. Der- rière les yeux , on remarque àeax ou- vertures en forme de ctbissant , qui aboutissent au gosier dans une direc- tion oblique. C'est par -là que lé pois- son rejette l'eau qu'il a réspirée. Les cinq ouvertures des ouies , qui sont sur les côtés , sont couvertes par ta peau avancée du dos et des côtés. La première ouverture des ouies a un Poissons. VIII; 21 A,^-»*'-' w r/V / 'm '4'i'J HISTOIRE NATUHëLLB rapport intime avec celle qui est vig- à-vis ) car la sonde étant passée par Tune , elle ressort par l'autre. Ces ou- vertures ne sont pas si dégagées dans ce poisson g^Lp dans les autres requins *, car , entre çnijique ouverture , on trouve une peau qui couvre l'ouverture voi- sine. La superficie supérieure est grise , et l'inférieure blanche. La première est couverte de petites pointes crochues , recourbées vers la queue, et la seconde est unie* ,.-v.-i^ff ■-?-•>+ t,.-. '^f La forme particulière de ce poisson,, qui ressemble à un marteau , le fait dis- tinguer des autres espèces du même genre. Sa ressemblance avec divers instrumens, a donné occasion aux dif- férentes dénominations qu'il a reçues , ■'*^^ LLE m remède lée. Mais n-ès Pline, rmer, par i, appliqué trop croî- neté, c'est smps. remieF qjtiî qui étoit laius. Mais is , car il a erlures de 3rcseaté îa le* s ZY GMJTA, cepoîsso»,. ,1e fait dis- ctu même irec divers m aux dif- l a reçues , H-i:.- *»*-.* --.I îr(i ^*é- ff .: j *{ ff *ti ■&^ I *l«. jJW*«i ■ if:.:- •41 '** î-^ W- ■fjk'li -Hf N^* "-W •:*'/ ■15*^ „..r- ♦, i'^»«. coiUMi âfs lirf!'^ f't des lt'>i«ti>.^\' ^Hî,î son {l;'^^in e.5t ^>è^* miUivaiè , c.'.f i- a *"'■•(■.'•,' M-' 4' ■awilliffniii iir?.i- ^, ■»-,.r'>^ ■ ■ i'MW 'ro/n.n/i. J^a^/er^j/ 1 TJ^-. MAUTK AU. % . t.K MIT..\]\DUK . 3 T. A I.AMIK . 4 . LA SCU»'. . .'^.; '* ^^.•,^'" ''"*•••» ■;, ■» .._^» -^î y \m ^.„^m.'i ,1 j.,,/' DU MARTEAU. 2I7 et que je rapporterai à la fin do cet ar- ticle. ^ 1-,,, . <.., , rj :• -i'^"-;;?; . ■■ - " La tête, qui est alougée des deux côtés , a un rebord mince et un peu échancré; elle est un peu arrondie par en haut et par en bas, A Textrémilé , on voit les yeux,, qui sont grands et saillans. Leur prunelle noice est en- luurée d'un, iris doré. Ils sont dirigés vers le bas, ^t par-là le poisson est en état d*appercevoir au-dessous de lui et de côté, les animaux dont il s'empare ensuite avec sa gueule redautahle. Prt:s du bord en -dessous,, sont les narines recouvertes d'uue peau; et à la nais- sance du tronc, oji trouve l*ouvertuie de la bouche en forme de croissant. A chaque mâchjoire, il y a trois rangées de dents larges, pointues par en>haut , dentelées sur les côtés-, les gros en ont quatre au lieu de trois. La. tête est plus large dans Les j[e un es que dans les vieux ; c'^est ce que j'ai remarqué dans un jeune poisson, long d'un pied et demi , que je \' 248 HISTOIRE NATURELLE possède, et dans un autre de six pieds dé long , qui vcnoit du cabinet du duc de Brunswick. La langue est épaisse , large , et semblable à celle de l'homme. Le tronc est alongé et rond, et c'est pour cela qu'Aristote le met avec rai- son dans la classe des poissons longs. Le marteau est gris par en- haut, blanc par en-bas , et couvert par-tout d'une peau rude. Les nageoires sont noires à leur naissance , et le reste est gris ; elles ont toutes une échancrure en forme de croissant. Les nageoires pectorales sont placées par en-bas ; les ventrales sont séparées , petites , et entr'elles on re- marque l'anus. La nageoire de l'anus et la seconde du dos sont petites-, celle de la queue est longue. La première nageoire du dos est grande , et se trouve près de la tête. Nous trouvons en quantité ce pois- son danstlsi mer Méditerranée , sur-tout près de Smyrne , ainsi que dans les eaux de l'Amérique ^ et principalement dans X pieds du duc paisse , lomme. et c'est vec rai- >ngs. Le ancpar tie peau » à leur lies ont ime de les sont les sont î on re- > l'anus ?s; celle emière trouve e pois- ir-lout ïseaux itdans DU MARTEAU. . 24() les contrées des Antilles et de la Ja- maïque. Il parvient à une grosseur très-considérable y et pèse jusqu'à qua- tre à cinq cents livres. Le père Duter- tre en a vu un qui avoit dix-sept pieds de long et huit de circonférence. C'est sans doute par cette raison, qu'jEliaa et Galien l'ont pris pour une baleine . Il est d'un naturel très-vorace, et n'é- pargne pas même les hommes. Le» Nè- gres, lorsqu'ils travaillent dans l'eau , se trouvent souvent obligés de réunir leurs forces pour l'attaquer , et ils sont très-adroits à s'en rendre maîtres. Les pêcheurs le prennent avec des crochets appâtés. La chair du marteau est duré , et rend une mauvaise odeur. Galien dit qu'elle fournit une mauvaise nourri- turc f ainsi que celle de tous les requins. Mais cependant les matelots arabes la trouvent bonne. On se sert du foie de ce poisson pour faire de l'huile, et de i m \ , 25o HISTOIHE NATtTRteLÎ.K sa peau pour polir les ouvrages d'ivoire et de bois. Vfiolv.n*., M , "« : Les parties intériedres sont de la même conformation que celles des re- quins précédons. • Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme: • «'*<» .ins.i, ■.,. > Hammer' oder Schlœgelfisch , en Allé* • ' magne. .• ■':• ;»'•>' »" Kruyshay et Balansvisch , en Hollande. Bfl/ance-Fis^, en Angleterre. Martel f dans Tîle de Malte. I^iveaUf Plomb, Marteau, Règle, Pari" toufflier, Z y gène et Poisson juif , en . . France. ..,^,..^ ■ .......v.,,. , |^, P^t-Gouziou ) à Marseille. Pesce Marlello, Pesce Palestra, en Ita* lie. Ciamhetta , à Rome. Peis Limo , Toilandano, en Espagne. Pantoujfller, aux Antilles. Shewil-nosed Shark, à la Jamaïque. Kornae, Mokarfan et Ahuhott^ en Ara- bie. I ! ; û J» t -:m:»Sj*^*-'«^ ■ ■—■..■ii^>mti^l»h i 1 l'ivoire : de la des re- fférens 1 Aile. llande. , Pan- if, en DU MILAN. l£. ; les 25 1 Grecs et les Romains ont fait mention de ce poisson ; mais Selon nous en a donné le premier dessin. Les Grecs en faisoient une baleine ; mais Bclon , Salvien et Rondelet en ont parlé parmi les poissons cartilagineux, auxquels il appartient proprement. Âldrovand a encore imaginé , pour notre poisson , une autre espèce , à la- quelle il donne une nageoire dorsale , qui est aussi longue que le dos; et en cela, Jonston l'a fidèlement copié. i Rondelet se trompe , quand il dit que notre poisson n'a point de nageoire dorsale. .. i:..,^ ,.-^:_. ...; ...h:./' tiUi^ r.'. n Ita< fnc. e. Ara- LE MIL ANDRE , squALus galeus. Le corps gris , les dents dentelées , et une nageoire à l'anus , sont des ca- ractères qui distinguent le milandre des autres poissons du même genre. Le corps est alongé et rond, la tête applatie et termiuée en une pointe i ià aSa HISTOIRE NATURELLE émoussée. Les yeux sont petits et cou- verts en grande partie. Leur prunelle est noire et Firis blanc. Derrière , on remarque une ouverture ronde. La bouche , qui s'ouvre en dessous , est armée en haut et en bas de trois ran- gées de dents pointues et dentelées. Chaque dent a aux côtés deux petites pointes , duni j'en li fait représenter une couple â;ir la planche où se trouve ce poisson. An-dessus de la bouche on trouve les narines, qui sont cou- vertes d'une membrane , et derrière Jes yeux on voit les trous aqueux. Toutes les nageoires sont petites et noirâtres. L'anus est placé entre les nageoires ventrales , et la queue est presqu'aussi longue que le reste du corps. Ce poisson vorace habite suir-tout la mer Méditerranée , et il ne paroîtque rarement dans celle du Nord. H par- vient à une grosseur considérable , et pèse jusqu'à cent livres. Il vit ordinai- on est DU M I L A N D R E. 255 rement eu société , en pleine mer. 11 est trës-vorace , et avale même des morceaux de bois, quand ils sont grais- sés. A l'égard de sa nourriture , de sa reproduction , de sa poche , de la qua- lité de sa chair , de sa peau et des par- ties intérieures^ il ressemble en tout au précédent. . 'i/ij:-; Ce poisson est connu sous différena noms. On le nomme : '^' ' ' Meersau et Hundshay , en Allemagne. Chien de mer, Milandre et Cagnot , en France. Pu/ , à Marseille. - CaTiPSfl , en Italie. i Tope ,en Angleterre. Les Grecs et les Romains ont connu ce poisson; mais c'est à Rondelet que nous en devons le premier dessin. Ce- lui que Salvian nous donna bientôt après y a sur le premier des avantages remarquables. Artédi et Linné ont déterminé ce poisson d'une manière trop générale 3 Poissons. VIII. 22 h U ! \ 254 HISTOIRE NATURELLE car la plupart des requins ont les na- rines près de la bouche , et les trous aqueux près des yeux. •' M* Briinniche doute que notre pois- son di£Père de la roussette tigrée j mais voici les différences : 1 °. La roussette tigrée est rongeâtre et tachetée , au lieu que le inilandre est gris et sans taches. at°. Chez le dernier , la première na- geoire du dos est presque vis-à-vis des nageoires pectorales ; chez la prc^ mière , elle est vis*à-vis de celles du ventre. 3*^* Le milandre a une nageoire à Fanus; la roussette tigrée n'en a point. M. Pennant rapporte faussement à notre poisson le chien tle mer de Belon ; car c'est l'aguillat , comme on peut le voir par les piquans que Belon donne à son dessin. Il cite aussi mal à propos pour le milandre le lémisole de Gro- nov. ( Squalus mustelus , L. ) K DE LA LAMIE. 255 LA LAMIE, squÀLus CÀRCH ARIAS. La couleur grise et le clos large , sont , selon moi , les caractères distinc- tifs de ce poisson. ' " '' Le corps est alongé et rude. La tête , qui est large et mince par-devant , se termine en une pointe courte. Les yeux sont à moitié couverts , et ont une pru- nelle noire entourée d'un iris verd de mer. Derrière , on trouve les trous aqueux, et sous le museau, les narines qui sont à moitié recouvertes. L'ou- vert ui*e de la bouche est large , et re- doutable par le grand nombre de ran- gées de dents dentelées et pointues dont elle est armée. Le nombre de ces ran- gées dépend de Vâge du poisson. M. Otto Fabricius en a remarqué dans une la- mie vivante , de quatre aunes de long , quatre rangées à la mâchoire supé- rieure , où il y avoit plus de cent dents mobiles, et trois à la mâchoire infé"» 1 1 'U 256 HISTOIRE NATURELLE rieure , avec cent cinquante dents , sans compter celles qui coinmençoient à sortir de la chair. Dans les vieux poissons de cette espèce , on en trouve six rangées à chaque mâchoire. Les rangées antérieures sont fermes ; mais pour les postérieures , le poisson peut les mouvoir , selon la position de sa proie. Or , comme il y en a au moins trente à chaque rangée ,1a bouche d'un poisson de cette espèce est armée de quatre cents dents de cette nature. Dans l'île de Malte et en Sicile , on trouve de ces dents en quantité sur les bords. Les anciens Naturalistes les pre- noient pour des langues de serpent. Elles sont si compactes, qu'après avoir resté pendant plusieurs siècles dans la terre , elles ne sont point encore cor- rompues. La quantité et la grosseur de celles qu'on trouve , suffit pour prou- Ver que CCS animaux cxistoient autre- fois en grand nombre, et qu'il y en avoit d'une grosseur extraordinaire. n ■îiaw.^, «ww.ï. . DE LA LAMIE. aa/ J'ai fait graver une de ces dents, que je possède dans mon cabinet. Si Ton veut calculer par-là quelle doit être à proportion la grandeur de la gueule , qui contient un si grand nombre de pareilles dents , on trouve qu'elle de- voit avoir au moins huit à dix pieds de large. En effet , on trouve encore au- jourd'hui de ces poissons , qui sont si gros , qu^on est effrayé à leur aspect. Rondelet dit qu'il faut quelquefois le couper par quartiers , tant il est gros , afin de pouvoir en charger deux cha- riots. Il avoit vu aussi sur le rivage un de ces poissons , qui étoit d'une gros- seur si énorme , que l'homme le plus puissant auroit pu entrer dans sa gueule. La langue est courte , épaisse , large et cartilagineuse. Les narinessont doubles , et à moitié couvertes d'une peau. Les nageoires sont brunâtres , celles de la poitrine sont grandes et épaisses. La première nageoire du dos est grande , la seconde et celles du vcn- ,:„Mtm' yi î r 1i) II', ■ ' 1 if ^^K/ f J l'i ^R it 1 ! ft 1 i fi f^ m [ ï.i 1 ^^ i ; i ^ 258 HISTOIRE NATURELLE tre sont petites. La nageoire de la queue est longue , et celle de l'anus manque. L'anus est situé entre les na- geoires ventrales , qui sont séparées , et la queue est plus courte qu j dans les requins précédens. Ce poisson renommé par sa voracité et sa bardiesse , se trouve dans la mer Méditerranée et dans presque toutes les contrées de l'Océan. Il se tient or- dinairement dans les fonds , et ne monte que pour satisfaite sa faim. Mais il ne paroît vers le rivage que lorsqu'il poursuit sa proie , ou qu'il fuit la pour- suite du mular (i) , qu'il n'ose appro- cher , même quand il est mort. Il avale toutes sortes d'animaux aquatiques vi- vans ou morts , et cherche sur-tout le flétan , la morue , le veau marin et le thon. En poursuivant ce dernier , il tombe quelquefois dans les filets ; et on en a pris de cette manière en Sar- (i) Physeter Macrocephalus. L. m ^ :•'/ DE LA LAMIE. ù5ij daigne , qui pesoient quatre cents li- vres , et dans lesquels on a trouvé liuit à dix thons qui n'étoient pas encore digérés. Il attaque les hommes par-tout oii il peut les attraper; ce qui lui a fait donner par les Allemands le nom de ilfi?/isc^i?n^r^5.9^r( mangeur d'hommes ). Presque tous les voyages de mer oflrent des histoires tragiques où des hommes ont été la proie de cet animal. Fermin rapporte qu'un de ces poissons emporta la jambe à un matelot qui se baignoit près de son vaisseau , qui étoit à la rade. Le père Feuille raconte deux aven- tures semblables. Ilavoitvu lui-même une lamie emporter la jambe à un de ses écoliers, qui se baignoit en sa pré- sence avec quatre de ses camarades ^ quoiqu'on fût venu aussi-tôt à son se- cours , et que la rade fût couverte do vaisseaux. Quelque temps auparavant , une jeune dame qui se baignoit avec quelques autres à l'embouchure du fleuve Lamentin , devint la proie d'un ^«W- .».«-•■*" r i 1!- t l|| i • I i '2C)0 HISTOIRE NATURELLE de ces auitnaux voraccs. Un matelot perdit la jambe de la même manière sur les bords de la Méditerranée. M. Forster rapporte qu'une lamie se jeta sur la main d'un matelot qui ti- roit des filets , et ne saisit heureuse* ment que sa manche. En 1763 , lors- que les Anglais se furent emparés de la Havane , un jeune officier nommé Waston , qui se baignoit , fut attaqué par une lamie , qui lui emporta la jambe , quoiqu'on fût venu aussi-tôt à son secours. J'ai vu une estampe qui a été exécutée à l'occasion de cette aven- ture. Il n'y a pas long-temps qu'un voyageur anglais m'a assuré que ce Waston vit encore , et qu'il est actuel- lement alterman ( sénateur ) et mem- bre du parlement de Londres. Les dents de ce poisson sont incisives ; de sorte qu'elles ne peuvent faire autre chose que tenir ferme ou couper la proie ; voilà pourquoi il avale tout ce qui n'est pas trop gros pour sa gueule. Rondelet '■-=.. -«.aws^.; LE i matelot manière erranée. lamie se ►t qui ti- enreuse- »2 , jors- paiés de nommé attaqué porta la ssi-tôt à pe qui a te aven- )s qu'un que ce t actucl- it mem- les dents [le sorte e chose proie j ni n'est ondeleL D E L A L A M I E. sG 1 assure qu'on a trouvé un homme tout armé dans l'estomac d'un de ces pois- sons, que l'on avoit péché près de Mar- seille ; et Gunner parle d'un veau ma- rin de la grosseur d'un bœuf, qu'on a aussi trouvé dans un de ces animaux , et dans une autre lamie une renne sans cornes, qui étoit tombée d'un ro- cher avec une pelotte de neige , ou par quelqu'autre accident. Un capitaine qui avoit sur son bord des esclaves de Guinée , s'étant ap- perçu que les Nègres se tuoîent eux- mêmes, parce qu ils croyoient qu'ils alloient ressusciter au milieu de leurs parcns , voulut leur prouver le con- traire. Il fil ietcr dans la mer un de ces malheur ux qui s'étoit tué lui- même , et à qui il avoit fait enchaîner les jambes. Quoiqu'il le fît retirer très-promptement, une lamie l'avoit déjà avalé et l'avoit coupé jusqu'aux jambes. Dans les climats brûlans , ce poisson est la terreur des gens de mer j ij l\ F,M I ' V I >• i il ! ) ^ 1 ^ i aôj HISTOIRE NATURELLTS car s'ils ont le malheur de tomber dans la mer entravaillant ou autrement, ils deviennent ordinairement sa proie. Ce poisson parvient à la longueur de vingt-cinq à trente pieds. Millier dit qu'on en a pris un près de l'île de Sainte-Marguerite , qui pesoit quinze cents livres. En l'ouvrant, on trouva dans son corps un cheval tout entier , qu'on avoit apparemment jeté d'un vaisseau dans la mer. M. Briinniche dit que , pendant son séjour à Marseille , on en prit un près de cette ville qui avoit quinze pieds de long, et que deux ans auparavant , on en avoit pris dans le même endroit deux beaucoup plus gros , dans l'un desquels on avoit trouvé deux thons , et un homme tout habillé. Les premiers ctoient endommagés , et le dernier ne î'étoit point du tout. Kolbc assuraaussi que les habitans des environs de la mer du Cap de Bonne - Espérance perdent quelquefois un bras ou une 1 Il ' i ii'<*?W^ - , 15 ber dans neut,i1s )roie. gueur fie liller dit l'île de t quinze 1 trouva ; entier, été d'un dant son un près pieds de ivant , on D endroit lans ruu IX thons y premiers srnier ne mraïaussi )ns de la Ispérance i ou une DE LA LAMIE. 2fî5 jambe, que les lamies leur emportent. La grandeur de la gueule de ce pois- son a fuit croire à Rondelet , à plusieurs naturalistes après lui, et à quelques théologiens , que le poisson qui avoit avalé Jonas étoit un requin , parce que les baleines ont la gorge beaucoup trop étroite pour pouvoir avaler un homme. Je n'ai rien à opposer à cette opinion ; car dans les anciens temps, on donnoit le nom de baleines à tous les poissons d'une grosseur un peu considérable. Voilà pourquoi Aristote met aussi dans cette classe lesthons, les espadons , etc. En 1760 , on montra à Berlin un re- quin empaillé qui avoit vingt pieds de long , et neuf pieds de circonférence à l'endroit le plus épais. Il avoit été pris dans la Méditerranée , et pesoit deux cent vingt-quatre livres. La voracité de ce poisson va si loin , qu'il n'épargne pas même sa propre espèce, comme ou peut le voir par ce que Leem rapporte. Un Lapon ; dit-il ; qui avoit pris un re- \ I 2^4 HISTOIRE NATURELLE quin , l'attacha à son canot ; mais bien- tôt après , il ne le trouva plus , sans qu'il pût savoir comment il ctoit dis- paru. Mais quelque temps après , en ayant pris un plus gros , il trouva dans sou estomac le requin qu'il avoit perdu. Mais cette même avidité fait qu'on peut le prendre aisément. Il suffit pour cela d'avoir un gros crochet attaché à une chaîne de fer de deux aunes de long , car il auroit bientôt cassé une corde. Comme ce poisson a l'odorat très-fin , on peut l'attirer d'une dis- tance de quatre à six lieues avec de la chair pourrie. Les Islandais ont cou- tume d'attacher ces chaînes à leurs canots , et d'appâter les crochets avec un sac plein de chair gâtée, ou une tête de veau marin. Il faut aussi que ce poisson ait l*ouie fort fine ; car , quand il entend des hommes qui par- lent haut , il sort des profondeurs pour venir sur la surface de l'eau , et s'ap- proche ordinairement des vaisseaux. ■ i isbien- is , sati3 toit dis- près , en iva dans t perdu. it qu'on iRt pour t taché à tunes de assé une l'odorat une dis- vec de la >nt cou- à leurs ets avec ou une Lussi que ; car, qui par- urs pour et s'ap- isseanx. f i DE LA LAMIE. nGS Voilà pourquoi , lorsque les Grocn- landais passent dans des endroits où il y a des profondeurs , ils le font en si- lence, sans quoi ils risqneroient d'être avalés avec leurs canots. Ces canots sont faits de peau de chien de mer , et il ne s'y met qu'un homme dans cha- que. Cependant c'est un plaisir de voir comment l'homme , qui d'ailleui-s craint tant cet animal monstrueux , se comporte avec lui ; car pendant que le premier tire des côtes à la baleine , ce poisson l'attaque par-dessous. Il est aussi divertissant de voir les sauts que fait la lamie, dès qu'elle s'apperçoit qu'elle est prise. Quand tous ses ef- forts sont inutiles , la frayeur fait qu'elle se rend , et elle s'arrache elle- même l'estomac , auquel tient le cro- chet. Et lorsque les matelots se sont assez divertis à la tourmenter ,* ils la tirent etl-haut , lui passent une corde autour du corps , et lui coupent la tête le plus vite qu'ils peuvent, de peur Foissons. VIII. 23 I- ^H^^K' *i^ BJK , ( ^H^^^n '( HH^i ! 'tHI^^H* 'Sd^Ht' -- ./ } h \i f i llCt? HISTOIRE NATURELLE d'en être encore blessés. Ils lui cou- pent aussi la queue , parce que l'ani- mal , qui a la vie dure , a surtout beaucoup de force dans cette partie , et qu'il l'agite long-temps. Les Irlan- dais prennent aussi ce poisson avec de %. chair corrompue. Lorsqu'ils remar- quent qu'ils en ont pris un gros , ils le tirent près de leur canot , et le frap- pent avec un bâton ferré jusqu'à ce qu'il soit mort *, car quand ils sont loin de chez eux , ils courent risque que le mouvement de l'animal ne rompe la chaîne. Ce poisson, si redoutable pour les hommes, ne sauroit pourtant se dé- fendre contre la remore ( i ), qui s'at- che à lui ; et l'entraîne avec eUe à travers les mers ; car on prend rare- ment une lamiequi n'ait quelques uns de ces poissons attachés à son corps. Une fiutre remarque que l'on a faite à l'égard de la lamie , c'est que dans les M ■ I !■ -I I II - ^— — ^— -^■-^-^^^^^— — — ^ (i) Echiaeis Rémora et Neucrates. L. H lui coii- ue Fani- sur-tout partie , es Irlan- 1 avec de Is remar- *o8 f ils le i le frap- isqu'à ce sont loin [ue que le rompe» la able pour ant se dé- , qui s'at- ec eUe à end rare- slquesuns son corps, a a faite à le dans le3 DE LA L A M 1 £. a6' climats chauds , on voit toujoursie con- ducteur ( 1 ) nager à quelque distance d'elle. Si cela n'arrivoit que quelque- fois, on devroit le regarder comme l'efifet du hasard *, mais ce fait est as- suré et par les ignorans et par les na- turalistes voyageurs ; de sorte qu'on ne sauroit le révoquer en doute. Mais je ne sais pas pourquoi ce petit pois- son accompagne ce monstre marin. On dit communément à ce sujet , que ces petits poissons vont à la découverte des gros , pour avertir la lamie de leur approche , et que celle-ci par recou- xioissance ne leur fait point de mal , et leur donne même une partie de sa proie. Mais tout ceci est sans doute une fable; car les dents de la lamie sont disposées et faites de manière qu'elle avale sa proie sans la mâcher , de sorte qu'elle ne peut rien laisser aux petits. rates. L. (i) Gasterosteus Ductor. L. ■ft i i '' i 1 u i : i i ^6S HISTOIRE NATURELLE La lamie esl celui de tous les pois- sons de ce genre qui a la chair la plus mangeable : elle approche le plus de celle du flétan : elle est formée de deux Couches f dont l'extérieure est rouge et tendre , et la seconde blanche et moins tendre. Les Islandais la man- gent cuite , desséchée ; et pour la ren- dre tendre , ils la laissent ordinaire- ment corrompre jusqu'à un certain degré. Les Norvégiens en tirent de longues bandes qu'ils préparent comme le flétan. En Norwège , on fait de sa peau un cuir qui sert à faire des har- nois de chevaux , et les Islandais en font des souliers. On fait aussi de l'huile avec son foie. Il est quelquefois si gros, qu'on en tire jusqu'à deux et deux tonnes et demie d'huile. Les parties internes sont comme celles du précédent. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : '!■ l ; comma DE LA LAMIE. Q^j Menschenfresser , Meervielfrass , en Al- lemagne. HaV'Kaly Hai-Fisk , en Danemarck. HaaSkiaerding , Haaekiaering , Haa- Kal , en Norwège. Akkalagge , chez les Lettes. Haa-Skiaerding , en Suède. Bkalurksoack , en Groenland. Haahrand , Haa-Kiaering , dans Véyè" ché de Drontheim. Haakal , en Islande. Haahrand , en Lapanie. Lamie , Requin , Requien , Requiem y en France. fThite Sharck > en Angleterre. Il Cane Carcaria , en Sardaigne. Gersch ou Kersch f en Arabie. • Ce poisson étoit connu des Grecs et des Romains. C'est Belon qui nous en a donné le premier dessin , mais il n'est pas exact; car cet auteur lui donne une nageoire de l'anus , et place trop bas la première nageoire du dos. Ron- delet le représente aussi avec une ua« ♦*■ -^M.. . «k ''i V- ' 370 HISTOIRE NATURELLE geoire de Panus et: une queue en forme de croissant, en quoi Gesner Pa exac- tement copié. Les dessins des iclilliyo- logistes qui sont venus ensuite , ne sont guère meilleurs ; et j'approuve entièrement Klein , quand il dit que nous n'avons pas encore eu un boa dessin de ce poisson. ' ' -^^^< LA SCIE, SqUALUS PRISTIS^ La scie que ce poisson porte à ta tète , et qui est garnie des deux côtés de dents dures terminées en pointes , est le caractère distinctif de ce poisson ; et c'est probablement de-là qu'il tire son nom. Il faut considérer cette par- tie comme une saillie de la tête; elle est couverte d'une peau Unie de la na- ture du cuir. Le nombre des dents n'est pas le même dans tous les pois- sons , ni égal de chaque côté. Des trois exemplaires que je possède , l'un eu a vingt -six des deux culcs ^ un autra DELA SCIE. ajl iiutant d'un seul côlé , et vingt-sept de Vautre ; le troisième, vingt-deux d'un côté et vingt-cinq de Tautre. Les dents sont pointues chez les jeunes, et énioussées chez les vieux. Cette scie sert sans doute au poisson pour sa défense , et pour blesser les autres poissons dont il veut s'emparer. Ou prétend aussi qu'ils se font la guerre entre eux , car Statius Mliller avoit dans son cabinet une scie d'un de ces poissons, dans laquelle il y avoit une dent de la scie d'un autre poisson. Les dents ont la dureté des os , quoique les autres parties du poisson ne soient quo cartilagineuses. Dans un embryon de requin, la scie est molle , et les dcnt.>i sont cachées dans une peau, comme on peut le voir sur la ...... planche, où J'ai fait représenter un requin do cette nature , que Je possède , avec la bourse. '*"*■ ' 5*"^^"**'-* - - - --••'■* ' '•■ Le corps est alongé, la peau unie , le dos et les nageoires sont noirâtres ; / il "^?;;^>^ai*M ,-,*j^,_, ,, r h \ H s t- 372 HISTOIRE NATURELLE les côtés sontun peu gris , ci le ventre est blanc. La tête est plate par-devant ; les ^eux sont gros , et ont une prunelle noire dans un irisd'unjauned'or. Der- rière les yeux , sont les trous aqueux , et en-dessous , au-delà de la bouche ^ on voit les narines. L'ouverture de la bouche est en travers, et lesdeuxmâ- choires sont garnies de dents grenelées^ Les cinq ouvertures des ouies sont pla- cées au côté inférieur , tout près des nageoires pectorales. Ces iii; .«-rea sont larges et longues; celles «^u «en- tre , entre lesquelles on trouve Tanus^ sont séparées et petites. La nageoire de la queue est comme dans les autres espèces de requins , et les deux na- geoires dorsales sont très - reculées l'une de Tautre. La scie se plaît également dans les climats chauds et froids; car on la trouve près de Spitzberg , au Brésil y en Guinée et aux Indes orientales. £lle parvient à une grosseur très-coa« i I t h 1 ,, ^ DE LA 8CIE#ï ? 275 fiîdérable ; et par cette raison Aristote et Willugliby la mettent au nombre des baleines. Marcgraf possédoit une scie de cinq pieds de long. J'ai dans mon cabinet un de ces poissons , dont le corps a deux pieds deux pouces de longueur , et la scie neuf pouces. Si cette proportion est juste , le poisson dont Marcgraf avoit la scie, devoit avoir plus de neuf pieds , et plus de quatorze avec la scie. Cependant Sta- tius Millier assure qu'on en trouve de quinze pieds de long sans la scie. Co poisson ressemble aux prècédens à l'é- gard de la nourriture , de la généra* lion , des parties intérieures , et on le prend de la même manière . Les Nègrea regardent la scie de ce poisson comme une chose sacrée ; et voilà pourquoi ils ne le prennent point , de peur de faire un sacrilège en le touchant. Ce poisson est connu sous différens noms. On le nomme : Schverdtfisch , en Allemagne. y^ '■ij '?:-(■<* ■ 274 HISTOIRE NATURELLE Zwaard'visch et Zaag-visch , en Hol- ■ lande. ^"5îi:^^.î ^ ■H^^^ii>yr " SaW'Fish , en Angleterre. *''*■* ' ' Sœg'Fisk f^ en Suède, Sœge^Fisk , Saug-Fisk et Smaerd-Fisk , en Norwège. 5ciV , en France. jicipaquitly , dans la Nouvelle-Espa- Araguagua, en Amérique. *' Spadon , aux Antilles. ^ " * Abuminschar , Schaekra , en Arabie. Sia y dans l'île de Malte. Pline parle aussi d'un poisson sous le nom de prislis; mais je doute qu^il ait voulu parler du nôtre ^ parce qu^il lui donne une longueur de deux cents aunes. Cependant comme il fait croî- tre l'anguille à la longueur de trois cents pieds , il peut bien avoir exagéré aussi la longueur de la scie , afin de la représenter d'une manière plus ter- rible. La grosseur de ce poisson a induit H 1 aHoî- r d'Fisk, î-Espa- abîe. DE LA SCIE. 275 probablement Rondelet en i^rrear , et l'a engagé à le mettre dans la classe des baleines ; et cette faute lui en a fait commettre une seconde , qui est , d'a- voir donné dans son mauvais dessin des trous aqueux à la nuque de ce poisson. Gesner , Aldrovand et Jons- tonont fait la même faute. Le dernier imagina un nouveau dessin , dans le» quel il lui donne une barbe^ place la scie sur la tête , et lui donne une bou- che de cheval. Ruysch a fidèlement copié ce dessin. m II on sous te qu*il •ce qu'ail X cents it croî- e trois xagéré n de la us ter- FIN DV TOME HUITIEME. induit